L'ILLUSTRATION HORTICOLE,
de dirai comment Port embelit les ombrages ,
L'eau, les fleurs, les gozons et les rochers sauvages!
IBUSARANON HDRMICDES,
JOURNAL SPÉCIAL
DES SERRES ET DES JARDINS,
où
CHOIX RAISONNÉ DES PLANTES LES PLUS INTÉRESSANTES SOUS LE
RAPPORT ORNEMENTAL
GOMPRENAXT
LEUR HISTOIRE COMPLÈTE, LEUR DESCRIPTION COMPARÉE, LEUR FIGERE
ET LEUR CULTURR:
RÉDIGÉ PAR
CR. LEMAIRE,
Professeur de Botanique ; Membre honoraire et correspondant de diverses Sociétés savantes :
EY PUBLIÉ PAR
AMBROISE VERSCHAFFELT,
Horticulteur; Éditeur de la Nouvelle Iconographie des Camellins.
Troisième Dolume. ‘:
GAND,
IMPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE DE F. ET E. GYSELYNCK,
Rue des Peignes, 36.
1856.
Le dépôt exigé par la loi a été fai.
ut.
à
A Verschaffelé
HOOK . F. ET THOMS.
(4
Crupbelli
him - male «a { Plein air.)
Ga
Dlbaguo
”
I Stroobant Sc & Lith à Card
L'ILLUSTRATION HORTICOLE.
Planche 79.
MAGNOLIA CAMPBELLIL
MAGNOLIE DE CAMPBELL,
Évyw. François Maënoz, professeur de Botanique à Montpellier, né en 4658,
mort cn 1745. Linné, en créant ce genre, dit qu’il le dédiait à Magnol, par
allusion à l'éclat de son savoir (Cri. botan.).
Magnoliaceæ ( Magnolicæ.
CHARACT. GENER. Catycis tri-
phylli foliola coriacco-herbacea v. sub-
colorata patentia caduca. Pefala 6-12
hypogyna 2-4seriata patentiuscula v.
campanulato-conniventia decidua. Sta-
mina plurima hypogyna juxta torum
stipitiformem multiseriata; filamentis
subnullis, antheris bilocularibus, loculis
lincaribus introrsum adnatis, connectivo
in acumen breve simplex v. bifidum
produeto. Ovaria plurima libera supra
tori apicem imbricato-spicata sessilia
libera 4-locularia, ovuls ad suturam
ventralem geminis (v. abortu solitariis)
superpositis in funiculos brevissimos
anatropis. Styli ovaria terminantes su-
bulato-coniei intus stigmatosi, Capsulæ
ovato-acuminatæ sessiles coriaceæ (im
maturæ subdrupaceæ) dorso (rectius ven-
tre(1)!) dehiscentes. Semina (v. 1) funi-
eulo extensili demum elongato in rha-
phen intra integumentum extcrius car-
nosum rubrum liberam eontinuo depen-
dentia, {esta subossea, chalaza apicali
cum acumine impressa. Embryo in basi
atbuminis carnoso-oleosi minutus, radi-
eula chalazæ e diametro opposita.
Arbores(v. Frutices) speciosæ in À mer.
bor. calidiore et in Asia trop. indigenæ,
foliis allernis integerrimis venosis, sti-
pulis geminis vernatione in gemmam
elongalo-acuminatam folium includen-
tem connatis mox deciduis, floribus (ma-
gnis v. cliam maximis sæpius fragranti-
bus) ad apices ramorum breviter pedun-
culatis solitariis, bractca unica spathæ-
formi v. geminis oppositis caducissimis.
Exnucen, Gen, PI, 4737 (exceptis italic.
parenth, nostris.)
Magnolla L. Gen. 690. Juss. Gen. 281.
Gæurx. I. 843, t. 70. DC. st TL. 449, Prod. L.
79. Morsx. Gen. PI. 3 (5). Sracn, Vérét, Phoner.
VIE. 468. — Donax. Arbor. ed. nov. II. t. 65. 66.
Men. arbr, forest. 111 +. 1-7. Ssusr, Parnd. 4. 43.
Anpa. Bol. Rep. t. 573. Bot. Mag. t. 1206. 1952, 2164.
2189. 2497. Bot. Reg. €. 323. 407, Zuccar, PL. nov;
fase. 11. 378. t. 8. 4 Waur. Repert. F, 70, II. 746.
Annal. 11. 18. Gwillimia Rorrier, Mse. ex DC.
ecies asiat. : Banxs, le. Kæxpr,
ce. t. 5 38, 87. Bonpr. Deser, PI.
ren. Malm. t. 24. Anpa. Bot. Rep.
Bot. Mag. t. 390, 1008. 1621. Bot, Reg. t.
1164. Waur. Fi, nepal. t 28. PI. as. rar. t, 182.1
Rozs, PI. Corom. FI. t. 266, Hoos. f. et Tuous.
F1. ind. 1. 77,
CHARACT. SPECIF, M. (6 Asiaticæ),
arbor excelsa patula, cortice nigra, ramis
lapsu petiolorum annulato-cicatrisati
foliis amplis (0,20-0,35 + 0,12-0,15) ova-
libus v. ovatis utrinque glaberrimis v.
subtus albo-sericeis dn planta adulta!)
ciliatis brevissime acuminatis, nervis
suparallelis; petiolo brevissimo supra
(1) Etenim exstantes capsuls sessiles et.erectæ, nobis idcirea videntur dorso axi parallele ventreque ad
spectantem vers.
TOM, 1Il, JANV. 1856.
{
MAGNOLIA CAMPBELLIF.
canaliculato; floribus maximis numerosis
terminalibus ante folia nascentibus extus
roseo-coccineis inius albido-roseis sub-
fragrantibus (0,20-25 in diam.); spathæ
foliolis brunneis extus pilosis; filamentis
stam. roscis ét siylis; strohilo elongato-
bustissime peduneulato ; capsulis subapi-
eulatis (obtusis Hook. f.). Nos. ex auct..ct
fgur.
Magnolia Campbhellii Hooc. f. et Fous.
Fl. ind. I. 77. et prior, in Illustr. of Himol,
Pants (1) PI. 1V. V. (hie reductis ct in unam con
juncris !}.
eylindraceo sub toro Previssime sed ro-
Nous ne saurions mieux inaugurer la première livraison de la troisième
année de ce recueil que par le description et la figure du splendide végé-
tal dont il va être question, l’un des plus splendides du globe, et le plus
splendide, le roi (style moderne!) de ce si splendide genre!
Nous ne pouvons mieux agir, non plus, que de traduire ici l'article
même du savant auteur qui le premier l'a fait connaître.
« Ce superbe arbre, qui forme un trait si remarquable dans le paysage
et la végétation du Dorjeling, fut choisi par le Docteur Thomson et moi,
pour rappeler les éminents services de notre ami le Docteur Campbell,
résidant dans ce pays, en ce qui regarde la naissance et les progrès de cet
important établissement sanitaire (sanatarium!}, ainsi que ses nombreuses
contributions à nos connaissances sur la géographie, les productions na-
turelles, les arts, les manufactures et les races humaines du Népaul et
du Sikkim-Himalaya.
» La Magnolia Campbellii a été découverte par le D' Griffith, dans le Bou-
tan (2). C’est un grand arbre forestier, commun dans les branches exter-
nes de la chaîne du Sikkim, à une altitude de 8-10,000 pieds, se mon-
trant sur la route, au-dessus de Pacheem, et de là gagnant le sommet du
Sinchul à 8,000 pieds, et celui du Tonglo à 10,000. Quoiqu'il se montre
quelquefois dans les branches centrales de ces chaînes de montagnes, à
une pareille élévation, il y est beaucoup moins fréquent. Le trone en est
droit, souvent haut de 40 pieds, sur 42 à 20 de circonférence, et revêtu
d'une écorce noire; le bois en est mou et presque sans usage, Les fleurs
sépanouissent en abondance en avril, au sommet de toutes les branches,
alors que l'arbre est encore absolument sans feuilles; elles varient du
blanc au rose foncé ou presque cramoisi, et en volume de six à dix pouces;
Yarôme en est faible. En mai, l'arbre est en pleines feuilles et le fruit
{) Cum bne sequenti phrasi specifica, præ tempore et specierum numero multonimis manca : arbar ex-
colsu, foliis ovalibus v. vvatis utringue glnberrènis v. subtus allo-sericeis, floribus ante folia enuis
mazimis, spathis dense fasco-pilosis, petalis 9-12, curpellis cbtusis (acutis ex fig./).
(2) Rien de plus variable que l'orthographe des noms géographiques indiens dans les auteurs anglais!
celui est écrit ieï, par Je Dr Hooker fils, Bhotan! Le même, qui écrit plus haut Dorjeling, l'écrit ailleurs
Darjeeling (Journ, of Bot.}.
MAGNOLIA CAMPBELLIT.
mürit en octobre; alors encore se montrent quelques fleurs petites et dé-
formées. Chez les jeunes plantes, les feuilles sont entièrement glabres;
celles des arbres plus avancés en âge sont plus ou moins soyeuses en
dessous,
» Il y a dans l'Inde deux autres espèces de ce genre; l’une, la #. glo-
bosa Hoou. f. et Tuous:, n’a jusqu'ici été découverte que dans les vallées
intérieures du Sikkim, où elle eroît sur les lisières des bois, à 9-10,000 pieds
d'altitude; e’est un petit arbre à feuilles également décidues, à fleurs glo-
buleuses, d'un blanc de neïge et de la grosseur du poing à peu près; elles
paraissent en juin et sont fort suavement odorantes, Elle est étroitement
alliée à la AZ, conspicua du Japon, introduite dans nos jardins. L'autre es-
pèce, la #. sphenocarpa Roxs. (L. s. c.), est indigène dans le Chittagong, les
monts Khasia et le Népaul, où elle habite les vallées subtropicales. Les
M. Campbellii et globosa seront sans doute rustiques en Angleterre, mais
la sphenocarpa réclamera chez nous une chaleur presque tropicale. »
La branche florale, dessinée dans le superbe ouvrage, publié par M. Hoo-
ker, fils, porte quatre fleurs épanouies et deux boutons; et cependant l'au-
teur dit qu’elle n’est que la moitié de celle qu'avait fait dessiner M. Cath-
cart, pour la riche collection de dessins qu’il a rassemblés sur les plantes
de l'Inde. Nos lecteurs peuvent donc sainement, par cela et par la planche
réduite que nous donnons ci-contre, juger de la magnificence de l'arbre
en question, lequel, tout nous le fait espérer, va bientôt venir orner nos
jardins, sinon à l'air libre, comme dans le sol privilégié de l'Angleterre,
du moins nos orangeries et nos conservatoires.
Explication de la Planche.
Fleurs, boutons, fruits et feuilles, de grandeur naturelle.
CULTURE. (On. er S. Fr.)
Sol riche, meuble, frais et profond. Multiplication par le marcottage et
mieux par le greffage sur le 3, purpurea.
A. Y.
Planche 80.
MANDIROLA LANATA,
MANDIROLE LAINEUSE.
Éryu. Acosrino Manpirora, Îtalien, publia, en 1652, à Vicence, un Manuale de’
Giardinieri, dans la 3° partie duquel il traita, le premier, de la maltiplica-
tion (par feuilles!) et de la conservation des Orangers (Agrumi),
Gesneriaceæ Gesnerieæ $$ Achimenæ.
CHARACT. GENER. Cafycis semisu-
peri B-fidi segmenta linearia v. oblonga.
Corollæ tubo basi attenuato dein sensim
dilatato curvato, ore limbo maximo
hiante, lmbi 5-fidi segmenta subæqualia
rotundata Iævia v. crenata v. eiliata.
Antheræ cordiformes. Ovarium annulo
crenatulo carnosulo parvo einctum. St-
gma stomatomorphum. Cætera ut in tri-
el — Characteres hi nostri sunt quidem
nonnihil manci; sed complere specimi-
num defectu nuncenequimus ; auclor ipse
generis hos etiam incompletiore modo ex-
posuil et nonnihil erroneo (1). De cœtero
GEsNERIEZ revisionem lotam absolutain
ralionalemque adhuc exspectant. {RED.).
Herbæ Americæ calidæ stolonibus
squamoideis rhizomalosis perennantes ;
caulibus hwmilibus subsimplicibus pu-
berulis v. pilosis fotiatis; floribus magynis
speciosis oppositis geminis v. soliturtis.
Mandirola Dose. Rev, Hort. 1848, p. 468,
(xypus Achimenes multifors Guen Bot Mag.
1. 8998 ete.). Hansr. Gesner, 145. 198. Linn. XXVI.
Stheeria Seemaa (S. mevicans Saeu.) Bot, Mag.
t 4148.
CHARACT. SPECIF. #. tota, undique
præcipue summa ct sub folüs, longe den-
sissime molliterque candidissimo-lanata,
foliis late ovatis basi æqualibus rarius
inæqualibus apice subobtusis supra com-
parative glabriuseulis nitidiusculis ve-
nato-rugosulis margine crenulatis sub-
reflexis, petiolis brevibus robustis supra
planis lateque canaliculatis; pedunculis
petiolo plus quam 4-pla longioribus erec-
tis gracilibus solitariis unifloris ; calycis
minimi laeiniis lanceolatis stellato-patu-
lis 2 infer. paulo longioribus, intus gla-
bris ; corollæ tubo basi obliquo non con-
striclo sed angustiore sensim valde dila-
tato supra planiuseulo subtus rotundato
valde gibboso multicostulato et carinato,
limbo ut tubus lilacino bilabiatim late
que oblique hiante, segmentis rotundatis
Yalde revolutis 3 infer. majoribus, omni-
bus irregulariter denticulatis undulatis;
intus ad carinam late albo aurantiaco
punetulato; ovarii annule parvo B-an-
guiato, margine cartilagineo distincto;
Stylo brevi glabriusculo, stigmatis labiis
divaricatis intus rimosis; filamentis gla-
briuseulis {plis brevissimis glandulife-
ris!) basi dilatatis. Nos. ad viv.!
Mandiroïa lanata Puce, et Linpen,
Msc. et in Catal. (1855).
Quelques autres Gesnériacées, par leur port, par le volume et le riche
coloris de leurs fleurs, peuvent sans doute être plus magnifiques, plus bril-
lantes, plus orgucilleuses que celle que nous décrivons et figurons ici le
premier (2) : mais nous n’en connaissons aucune qui soit plus gracicuse,
aucune qui fasse aux yeux un plus doux, un plus aimable effet, en raison du
QG} Et enim ovarium (calami lapsu!) indieat (L c.) glandula stipatum : revera est annulo cinetum !
Scheeriæ, Mandirole genuini synonymi characteres qui ad unam speciem (S. mezicanam) constituti fuere,
emittimus (confer nihilominus L. e.).
(2) L'Hlwstration horticole, quoique jeune encore (elle commence en ce moment sa 3e année), est,
comme on en peut juger sainement en {a fcuilletant, un enfant robuste et qui promet de vivre! Elle à
déjà publié et fguré bon nombre de plantes entiôrement inédites,
FRS
here pre
he, .
RE CR UR ET É
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AU HORT
Serre chaude
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LE
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Mexique /
MANDIROLA LANATA.
très long et très épais duvet qui en couvre toutes les parties, surtout le des-
sous des jeunes feuilles : duvet aussi doux que le plus doux coton, aussi
candide que la neige la plus fraîchement tombée du ciel; sans parler de ses
charmantes et grandes fleurs, d'un rose tendre lilaciné, avec une large
fascie intérieure blanche, très finement ponctuée d'orangé et piquetée de
violet sur les côtés (internes !}; et dont les deux lobes latéraux (inférieurs)
sont veinés de lilas. plus foncé, tandis que le médian est richement ligné
de cramoisi !
Elle est originaire du Mexique; et les beaux individus que nous en
avons admirés cet été (1855) dans l'établissement Verschaffelt, et dont
plusieurs sont encore en fleurs sous nos yeux au moment où nous éeri-
ons, lui ont été envoyés directement de leur contrée natale, au printemps
dernier, par ses honorables correspondants, MM. Toncl, frères. La dé-
couverte, toutefois, et l'introduction première, paraissent appartenir de
droit à M. Ghiesbregt, naturaliste-voyageur, dont nous avons eu maintes
fois ocension de citer le nom avec éloges, en raison de ses belles et nom-
breuses découvertes botaniques. M. Linden (Catal, 4855), qui cite ce fait,
dit que ce botaniste l’a trouvée, croissant dans les fissures des rochers,
près de Pantepec; mais nos jardins en devront surtout la prompte distri-
bution à notre habile et zélé éditeur.
Elle est fort distincte de ses deux uniques congénères, les M. multiflora
et Seemanni Nos. (Scheeriu mexicana Seeu. ()), par ses fleurs très lon-
guement pédoneulées, son limbe floral fortement réfléchi, et surtout par
l'abondant duvet, d'un blanc de neige, dont nous avons parlé, Placée parmi
les nombreuses Gesnériées, toutes plus belles les unes que les autres, qui
enrichissent désormais nos serres, elle y liendra certainement un rang
distingué, et nos lecteurs partageront sans doute notre avis, en examinant
la belle et exacte figure que nous en donnons ci-contre.
Cu. L.
EULTURE. ($. Cs.ur T.)
Culture maintenant populaire des Achimenes, et trop eonnue pour être
détaillée ici. On pourra tenir la plante dans la serre tempérée, pendant
l'été; mais on devra la rentrer en serre chaude Fhiver, sur une tablette,
près des vitres. Multiplication facile par la séparation des stolons radicaux.
A. V.
{1} More botanico, genere Scheeria, synonymo Mandiroke, non adoplando, illius auctori ipsi speciem
dedicumus ; nomenque hoc novum (4, Seemonni) A. mexicanæ Bortulanoram querumdam præfereadum ,
quod patria specierum omnium est Mexicana regio ; ideireo rite mexicana verbum esset insulsum! Quantum
enimvero nominibus patriis abuti sunt Botanici! seilicet brasiliensis, sinensis, japonica, asiation, java-
nica, ete, ete., hodie ista rationaliter penitus rejici ex nomenclalura deberent,
Planche 81.
GLOXINLAÆ (1eer1æ?) ÉRÉCTÆ Hour.
VABIETATES HORTENSES (genus : ORTHANTHE 5
VARIÉTÉS DIVERSES DE GLOXINIES À FLEURS DRESSÉES.
Gesneriaceæ $ Gesnerieæ $ Ligeriæ.
Nous avons fait connaître et figurer, il y a quelques années (1848, Fi.
des S. et des J, de l'Eur., IV. PL. 511), le premier, sur le continent du
moins, l'hybride? type(Gloxinia Fyfiana), qui a denné naissance à une race
nouvelle de Gesnériées, dont les nombreux individus embellissent à l’envi
aujourd’hui les collections, et dont quelques uns sont déjà figurés dans ce
recueil (T° Ie, PI, 16. Te II. PI. 62): race, caractérisée essentiellement,
comme nous l'avons fait remarquer à diverses reprises, par le déve-
loppement normal et complet de la cinquième étamine.
Ce fait, inouï dans cette grande tribu des Gesnériées, est-il bien dû à
lhybridation? Il importe ici de rappeler que la généalogie du type n’a
jamais, que nous sachions du moins, été expliquée, et nous même, d’après
le port et le feuillage, dans cette ignorance, nous le présumions, avec
doute, issu des Gloxiniæ (Ligeriæ !) caulescens et speciosa (var. maxima);
mais, outre l'important caractère signalé et eelui tout aussi essentiel, dont
nous parlerons ci-après, il en est deux autres, secondaires, si l’on veut, mais
qui ont bien aussi leur importance botanique: celui d’abord de produire
toujours des fleurs nettement vorticales et non penchées ; eelui, plus im-
portant encore, d’avoir des fleurs à tube absolument droit, ni gibbeux, ni
ventru, ni courbe nulle part, à pcine contracté à la base, de plus très lon-
guement pédonculé, ete., au limbe tout-h-fait égal, étalé, et non oblique,
subbilabié : c’est-à-dire absolument le contraire des caractères ordinaires
des plantes alliées de sa tribu (1).
En vérité, en présence de tels accidents morphiques, en réfléchissant
que rien d’analogue ne s’est jamais offert chez ces plantes, que ces acci-
dents se montrent parfaitement constants dans les très nombreuses va-
riétés croisées qu'on en a obtenues depuis, et dont jiar exemple, nous
(1) Malgré ces caractères essentiellement différents (tube droit, limbe régulier, 5 étamines, ete), M, De-
caisne (Rev, Hart. 1840) a joint à son genre Ligeria la Gloxinia Fyfana, qu'il regardait comme espèce
distincte, n'ajontant pas foi à sa filiation déclarée,
; 7 ji. RÉ SRE
Verschapf ele. A Verschafall puël.
{4 / p2
Gloxmia (ligerial) erecta, 4 Duchesse de Briabaut.
Wloxmna(Ligeria! jerecta, 1 on des 2 0.
L A À |
5 Madame Picoutue.
re j é 9
à Wagner. ue dati
LL: 2 ) Ÿ 8
Loden miutaburw..
la) D e .
»., Corute de ILerppeic j DRE RE A
*
T 17 7
FA
LP /
/ CAC PAR
Ci L [V 7
SF) D) Y 77 / 7 LI
DCTOCLATÉE. CC GTA.
GLOXINLE ERECTÆ.
ints six charmants specimen, nous sommes parfaitement dis-
posé désormais à croire que le type, la Gloxinia (Ligeria) Fyfiana, est
non un hybride, mais une espèce distincte, provenue de son pays natal
de graines, vraisemblablement : graines confondues par mégarde dans un
semis avec celles d'autres variétés ou hybrides vraies. Or, bien que nous
ajoutions foi aux prodiges hétérogènes qu'enfante l'hybridation, qui
chaque jour nous en offre quelque nouvel exemple parfaitement avéré,
nous scrions plutôt tenté de nier purement et simplement, avec un savant
confrère contemporain, l’hybridation elle-même, que d'accepter désormais
comme un des enfants d'icelle, la plante type en question et sa nombreuse
progéniture,
Ainsi, en fait d’hybridation végétale domestique, le fait le plus concluant,
le plus saillant que nous connaissions, est le croisement parfaitement réussi,
opéré par M. Donkelaar, fils, entre la Gesneria discolor Linor. et la
Gloxinia (Ligeria) rubra Honr., croisement dont sont sorties deux plantes
tout-à-fait hétéroclites, la Gesneria? Donkelaari (hybrida) et la G. Gloxi-
nifora (kybrida). La première a été figurée et décrites par nous (Jardin
fleuriste, T° IV, PL. 382}, et nous y renvoyons le lecteur pour en connaître
les curieux détails (1); la seconde offre les fleurs de sa mère (Glox. rubra).
Toutes deux ont produit, malgré leur filiation hybride, dûment constatée,
une progéniture diverse, fort intéressante sous tous les rapports, et sur
laquelle nous reviendrons plus tard, comme faits historiques et physiques
d’une hante gravité dans l'histoire des végétaux. Les deux plantes sous-
typiques de M. Donkelaar, sont des plantes ornementales de premier ordre
et desquelles nous reparlerons, comme nous venons de le dire (2).
D'après tout ce qui précède, il n'est done pas irrationnel, de considérer
ici comme genre séparé la Gloxinia Fyfiana, et de le proposer tel
(d'après sa disposition florale) sous le nom d'Orthanthe(3). Le type en serait
(1) M. Decaisne, en décrivant, à one date postérieure, In même plante que nous (Pl: d, S. et des J.
de VEur, IX. t. 902), ne l'avait érès vraisemblablement pas vue vivonte: car alors il eût appliqué à ln
figure qui accompagne son Lexte l'épithète superlative pessima, et non à la nôtre, dont le dessin des for=
mes florales est maérnocuane; dans celle de la Flore, au contraire, la forme des fleurs est entièrement
Emaginaire, comme il est facile de s'en convaintre, puisque la plante est depuis quelque cemps déjà répan-
due dans les cultures,
(2j Du premier croisement (Gesneria bicolor et Glorinia rubra) (Jard. Fleur. 1. s. c.) deux graînes fer-
tiles seulement, parmi des centaines d’autres, avaient pu être obtenues, dont nous avans dit le résultat.
{8) Calyz LIGERIÆ; tubo perianthiano basi attenuato ein tubulose eampanulato dilatate aperto, abso-
late erecto, dimbo 6-lobato recte patulo, lobis rotundatis æquali ore discolore; staminibus quinque omnibus
plane evolutis, flamentis plano-dilatatis simplicitr ineurvis, antheris omnibus fertilibus conniventibus ;
ovario LIGERIÆ, sed ovulis omnibus fertilibus; stigmate bipartito stomatomorpho.
Species adhuc unies, rhizomate tubereuloso perennante, folits radicalibus petiolatis, peduneulis elongatis
ereclis radicalibus,
Orthanthe Nosis, in nola præsenti (0. Fyfana).
GLOXINIÆ ERECTÆ.
la plante obtenue en premier lieu par M. Fyfe (Flore, 1. e.), par la voie
naturelle que nous supposons, soit même par la voie de l’hybridation arti-
ficielle: car ici la main de l’homme aurait opéré, ce que la nature a opéré
et opère encore chaque jour en créant les plantes types de nos genres botani-
ques. Disons de plus, à Fappui de notre distinction générique, que la plante
en question et sa descendance portent constamment (caractère cssentiel
auquel nous fesions tout-à-l'heure allusion) des graines toutes fertiles : ce
qui est une exception presque absolue chez les hybrides vraies, naturelles
ou artificielles.
Les variétés d’Orthanthe (Gloxinia) Fyfiana, figurées ci-contre, ont
été gagnées de semis par le zélé et sagace horticulteur, auquel le public
horticole doit l'édition annuelle de notre recueil. Comme il est facile d'en
juger, par la planche ci-contre, elles peuvent rivaliser de beauté et
d'éclat avec ce que les jardiniers allemands ont gagné de mieux en
ce genre. Elles constitueront un ornement de premier ordre pour les
serres tempérées pendant la belle saison, par le nombre, la grande durée
et surtout la longue succession de leurs fleurs, succession qui cesse à peine
à l'arrivée des froids. Ce. L.
CULTURE. (6. Ce. et S. T.)
Culture des Achimenes et des Gloxinia, Voyez ci-dessus, le.
A. Y,
that MAX MAO LA Eur HORT .
ve Rx sisi t ls NOB.
Mexique f Serre lemperee. /
Planche 82.
(ABETILON MARMORATUN Jour.)
HIBISCUS MARMORATUS nos.
KETMIE à fleurs marbrées.
Érr. Foie %os nom grec de la Guimauve; ibiscum, même signification chez
les Latins (Vin. Prin.) Quelques lexiques marquent à tort li initial d'un
esprit doux.
Malvaceæ Ç Hibisccæ.
CHARACT. GENER. Jnvolucelli fo-
Hol. simplicia v. bifurcata, Caïye, per-
sist. foliol. 5 æstivationc valvata. Petala
3 hypogyna obovato-inæquilatera ungui-
bus imo tubo stamineo adnata æstiv,
convolutiva. Tubus stamineus columni-
formis infra apicem nudum truncatum
v. $-dentatum filam. plus minus copiosa
exserens, artheris reniformibus bivalvi-
bus. Ovarium sessile simplex 5-loculare,
ovulis in loculis plurimis v. paucis an-
gulo centrali insertis. Sylus terminalis
exsertus, stigmalibus 5-capitellatis raris-
sime cohærentibus. Capsula 5-locularis
loculicide 5-valvis, valvis medio septe
margine seminifcra gercntibus, columelle
centrali nulla. Semina adscendentia re-
niformia, fest& crustacca nuda v. squa-
mulosa v. lanata. Embryo intra afbumen
parcissim. mutilagin. homotrope arcua-
tus; cofyled. foliaceis sese plicato-invol-
ventibus, radicula infcra.
Arborcs, Frutices v. Herbæ in regioni-
bus tropicis subéropicisque parce în tem-
peratis calidioribus erescentes, foliis «l-
ternis petiolatis integris v. lobatis glabris
+. varie pubescentibus v. scabris, stipulis
lateralibus geminis; floribus axillaribus
solitariis v. foliorum abortu terminali-
bus puniculatis corymbosis racemosis v.
rarius spicalis stipulaceo-bracteutis; co-
rois amplis, petalis varie coloratis sœ-
pissime basi maculu discolore distinctis.
Esoucn, Gen. PL. 5277 (parum abbrov.)
Hibiseus EL. Gen. N. 846. excl, sp. Genre. II.
250, t. 134. K. in HB. etB. N. G.et Sp. V. 288.
DC. Prodr. E. 446. excl. sect. 2, 3. 1U et 11. Avn.
Juss. in St-Mir. FL. Bras. !.
Gen. PI. 27 (23). — Rehmia Tounx. Inst. 26.
De divis, Generis (a. Furcarias b. Kebnia
[''Eremontia s "Keimies “Sabdarie: “*** Po
yehlenals e. Trionum; d. Bombicella) … eonfer
DC. L. e: de multis operibus, auctorib. et fig. citat.
{ot Mag. Bot. Reg. Cav. dis. ete. ete.) et præ-
cipue Was Uepert. I. 302. IE 790. Y. 91. et
Annal. I. 142.
CHARACT, SPECIF. 4. ($ Kefmia
$ Cremontia) fruticosus undique pilis
brevibus solitar. v. gem. v. tern. hirsu-
tus; stipulis subulatis parvis marcescen-
tibus; foliis amplis basi cordatis ovatis
v. ovato-lanctolatis acutis obsolete loba-
tis grosse bidentatis mollibus, nervis
5 basi concentricis; peduneulis petiolo
multo longioribus apice distincte artieu-
242. t. 48. Meisx.
| latis ultra artieulationcm brevem paulo
inflatis; involueri foliolis 10 subinæqua-
libus spathulatis v. rarius linearibus
basi extrema connatis stellato-patulis;
calyee campanulato eglanduloso 5-par-
tito, lobis lanceolatis 3-venatis subacu-
minatis applicatis petalorum 1/3 partem
æquantibus; petalis oblongis sat angustis
apice dilatato oblique rotundato-cunca-
tis subrecurvis undulatis parte libera
extus pilosis, intus basi extrema solum
puberulis subapice eonvoluto-tuhulosis,
venis extus subprominentibus {flore ro-
sello, creberrimis maculis parvis vivide
roseis reticulatim venato), stigmatibus Ii
beris; ovulis numerosis biscriatis. Nos.
ad vit.
Hibisons marmoratus Nos. sub pres,
tab.
Abutilon marmoratum Ilorr.
En 1854, M. Auguste Tonel nous rapporta lui-même, du Mexique,
quelques graines d'une Malvacée, dont il vantait avec raison l'élégance et
la beauté florales,
Nous eûmes le plaisir d'observer en fleurs, dès le mois de mai suivant,
plusieurs jeuncs individus, nés de ces graines, dans lesquelles nous recon-
Févr. 14856.
TOM, NI.
2
HIBISCUS MARMORATUS,
nûmes non un Abutilon, mais un véritable Hibiseus, aux fleurs remarqua-
bles par une délicatesse et une fraicheur de coloris peu ordinaires dans ce
beau genre: coloris relevé encore par une moucheture quinconciale du plus
charmant effet, et unique, que nous sachions du moins, parmi ses assez
nombreux congénères. Le lecteur peut, au reste, sainement en juger par
Pexacte figure annexée ci-contre :
Si nous ne nous trompons, cette Ketmie est inédite; du moins nous
n’avons pu la reconnaître dans les phrases spécifiques des espèces connues
jusqu'ici et citées dans le Prodrome de De Candolle, le Repertorium et
les Annales de Walpers. Quoi qu’il en soit, elle est réellement nouvelle
pour les jardins, dans les serres tempérées desquels elle constitue un
objet véritablement ornemental, en raison de l'abondance et de l'attrait
de ses fleurs, qu'elle donne déjà, haute à peine de 0,50 à 0,40.
C’est, en toute apparence, un petit arbrisseau, couvert, dans toutes ses parties,
de poils courts, blancs, rigides, épais, solitaires, géminés ou ternés. Les pétioles,
cylindriques, assez courts, sont pourvus à la base de deux stipules, petites, subulées
et marcescentes. Les feuilles sont grandes, cordées à la base, ovées ou ovées-lancéo-
lécs, aiguës, obsolètement lobées et largement bidentées au bord, d'une consistance
molle, beaucoup plus poilues en dessous qu'en dessus. Les fleurs, grandes, subnu-
tantes, d’un rose extrêmement délicat, presque blane, mais richement réticulé-vei
de petites macules très-serrées, d'un rose vif, sont portés par des pédoncules solitai
res, axillaires, beaucoup plus longs que les pétioles, nettement articulés au som-
met, et légèrement renflés au-delà de l'articulation {1). Le calyÿce campanulé est
appliqué et muni à la base d’un involucre décaphylle. Les pétales, enroulés en tube,
dans la plus grande partie de leur longueur, sont oblongs et étroits du milieu à
base, obliquement dilatés-cunéiformes-spathulés au sommet, poilus en dehors sur la
partie libre. Le lube staminal est inclus, nu, rosé; les filets staminaux sont très-
grêles, courbes; les anthères réniformes; le pollen gros, sphérique, lisse, d’une cou-
leur orangée foncée ou même subferrugineuse, Les cinq styles sont robustes, cour-
bes, roses; les stigmates libres, capitellés. L’ovaire 5-loculaire; les ovules nombreux,
bisériés, attachés à l’axe central. Fruit...
Cs. L.
Explication des Figures analytiques,
Fig. 1. L'ovaire, coupé transversalement,
CULTURE. {8. T)
Cette jolie Malvacée se contentera de l'abri d’une serre tempérée; on
la tiendra dans des vases un peu étroits et remplis d’une terre légère, un
peu sablonneuse, mais riche en humus, qu’on renouvellera tous les ans,
au moins une fois, et qu'on arrosera de temps À autre avec une eau satu-
rée d'engrais. Si elle tendait à s’élancer, on la pincerait légèrement pour
l'obliger à se ramifier. Multiplication facile par le bouturage opéré à chaud
et sous cloche, A. V
(4) L'articulation des pédoncules, chez un assez grand nombre de Malvacées, nous parait un bon eurac-
tére distinctif d'
espôce; et cependant il est Lien rarement cité par les auteurs décrivant les plantes qui en
sont pourvus.
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.Stroobant $Se.& Lits
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L
Planche 83.
LÆLIA PURPURATA,
LÉLIE à lubelle pourpre.
Érru. Lœliu (Aaintæ;, nom de femme (d’une courtisanne ct d'une vestale, dit-on),
cité par les auteurs Grees ct Latins (Crcérox, Tacirs, ManriaL}); Quicn. Foc. nom.!
Orchidaceæ (1) $ Epidendreæ $$ Læliæ,
CHARACT. GENER. Quos quidem
jamdudum a clrss. auctore (£. à, e.) expo-
sitos hodie fere prorsus revisendos et
complendos, cos non ibi refcremus (cou-
fer tamen locos infra relatos!
Lælia Ein. Genus: Orchid, 115. Enourcu.
Gen. PI. 1379. Meisx. Gen. PL. 372 (279) 371. —
Amatia Reten. Consp. species : Bot. Meg. £. 1752
1839:1. 26 27. 54. Mise. Ns 4 42. 143, 184
t. 41. Mise, Ns 25. 87, 1841: t. 24%, et sub, €. 1.
Misc. N. 42, 1842: 4. 62. Mise. N. 10. 1843
Mise. N. 16. 1844: «. 30. Mise, N.2. 1845 : L. 69.
dem in Paxr. FE Gard, E. Glean. fig 38. LIT PI
96. Sert, orchid. t. 28. — Mot. Mag. t. 3804, 3810.
3817. 3957. 4090. 4099. 4302. — Barru Ovch.t 9
— Paxr. Mag of Bo. IV, 1. 73, VI. t. 121. VII.
4.193. X. 1. 49 XI. 4. 97. XII. t. L XIE. L
{Catteyar) — Fi. d. $. et d. d. ‘de l'Eur. VII
PL 74%, — Jard. fl. 11, Mise. 79, ie. HI, PI, 275-
276. — (Cattleya ?).
CHARACT. SPECIF, L. caule rhizoma-
toso repente clongato radicante breviss,
articulato; pseudobulbis maximis com-
presso-ellipticis longissime basi in pedicu-
los pluri-articulatos attenuatis, maximas
marecscentesque sese ct pediculos omnino
vestientes Squamas asportantibus fortiter
costatis non ancipitibus; foliis maximis
solitariis crassis firmissimis oblongis basi
non angustiore spatham amplexantibus
apice vix angustiore integro Y. subemar-
ginato tenuiter mucronulato obscure vi-
ridibus, margine suhacuto lævi, suleo
mediano ruguloso subtus prominente
En insérant dans notre Tome Ier
lævi, nervulis immersis obsoletissimis ;
spatha maxima subancipiti viridi; scapo
cylindracco glaberrimo 4-5-floro; bractea
minima (comparative!) lanccolata mu-
cronata dorso clevata basi dilatata; flores
maximi inter flores generis maximos ro-
selli suaveclentes, segm, 5 exlernisangus-
tioribus oblongo-lanccolatis apice incras-
sato-acutis recurvis, margine cito retro-
flexo, supremo minore erccto; internis
multo majoribns ovali-ellipticis apice
obtusis ; incurvatis basi subunguiculatis,
latcre infcro retroflexo, undulatis; la-
bello grandissimo digilali-campanulato
basi anguste unguieulato, lobis gynos-
tema brevi nudantibus mox tubulatim
conniventibus, ore maxime dilatato mar-
gine valde tenuiterque undulato cerispo
patulo integre v. vix emarginatulo recur-
vatulo, gynostemate brevissimo, etc,
(Pseudob. 0,15-20 + 0,03-4; corum
pedic, 0,08-12! Foliis 0,35-45 + 0,04-6 ;
Spatha 0,17-18 + 0,03-5 4. Florum
diam. 0,16. Labetlo 0,08-8 L — diam.
ad os, 0,05-5 :.) No. ad viv. naë.!
Lælia purpurata Lisni. in Paxt, Flow.
Gard, Ii. PE — V. ci-dessus, Ilust. hort.
1. Mise. 54. ce, ie. nigra.
Lælia? Brysiana Nos. Jar. fleur, IL,
PL. 275-276 {ue Caitleya! et varietas!).
le.) une vignette noire, au simple
truit, de cette splendide espèce, nous avous promis d'en donner plus tard
une belle ct exacte figure; et nous venons aujourd'hui remplir eette pro-
messe, d'autant plus volontiers, que la plante du Paxton’s Flower-Gurden,
plus que médiocrement et assez infidèlement exécutée (évidemment
(1) Dans la note de noire Te 11, Mise. p. 98, où nous réctifiions l'orthographe de ce.mot, une double
faute typographique nous a fait écrire, dans les deux noms grecs différentiels, # pour 3? faute que
nous prions le Jerieur de vouloir bien rorriger (épxis «1 épis),
LÆLIA PURPURATA.
d’après un très faible individu), est loin d'inspirer au lecteur une juste
idée de la beauté de ses fleurs.
Il faudrait au reste, pour rendre à peu près convenublement les dimen-
sions caulinaires et florales de cette Lælia, un format au moins quadruple
de la planche cependant double incluse ci-contre. Elle nous semble en
effet sous ce double rapport la plus grande espèce du genre, et comparée
aux Cattleyæ, elle l'emporte même, pour la grandeur des fleurs, sur le
Cattleya Mossiæ.
Nous devons rappeler que tout l'honneur de la découverte et de son
introduction reviennent de droit au collecteur de l'établissement Verschaf-
felt (M. Fr. De Vos), qui la trouva, en 1846, croissant sur les arbres, dans
Yile Ste-Catherine, et en envoya la même année à son digne patron, père
de notre éditeur, de beaux individus, dont lun, adressé à un amateur
en Angleterre, fut présenté en fleurs à M. Lindley, qui le décrivit som-
mairement (1. e.) et lui donna le nom. spécifique sous lequel la plante est
désormais connue.
Comme Ja phrase diagnostique que nous en ayons donnée ci-dessus, est
suffisamment détaillée, et complète les lacunes de celle du savant botaniste
anglais, il est inutile de la décrire de nouveau ici, et nous nous contente-
rons de rappeler la nature du coloris des fleurs. Tous les segments sont
d’un blane légérement teinté de rose, sur lequel tranche les couleurs écla-
tantes du labelle. Celui-ci en dessous et en dedans et jusque près de l'on-
glet, est d’un jaune d’or, ligné richement de cramoisi; le reste en est violet,
et cette couleur atteint son maximum de richesse de ton à l'orifice étalé
du tube, qui montre en dedans, au sommet, une teinte plus claire, lilacée,
le tout rehaussé de veines plus foncées! En somme, nous le répétons vo-
Jontiers, c’est là une plante, qui parmi toutes celles du globe, comme
parmi ses congénères, peut trouver des rivales en beauté, mais non des
supérieures sous ce rapport.
Cu. L.
CULTURE. (8. Cn.)
Comme le rhizôme, qui donne naissance aux pseudobulbes de cette espèce
acquiert bientôt d'assez grandes dimensions, il faut le fixer dans un vase,
ou corbeille, un peu large, qu’on remplit à la manière secoutumée de
fragments de tourbe, de terreau de bruyère, de bois pourris, ele., entre-
mélés de sphsgnum et de lycopodes vivants,
Du reste, comme à l'ordinaire, seringages abondants et chaleur modérée
pendant la période vitale; abri d'une bonne serre tempérée ensuite et
sècheresse comparative pendant toute celle de repos. Multiplication par la
la section du rhizome, après la formation complète des pscudobulbes.
A. V.
$ f)
D 0 DA
ut nv Jbadorue L:
€ l € +
Se FTEES 4 LA 74 {Ser7 C froute. )
{/ 7 17 / L ? 4 4 . 7 dl al fY
a :
ER à Rp i Se ROBE APE. Lin EST $ 12 7. UE T4 A
Vandarnme au na. purx 127, dors) Fire : LT ElL: 78 o Ÿ Strocbarl & GAL
Planche 84.
RHODODENDRUM MADAME PICOULNE evsrine),
Éryx, Cnaracr. GENEn. et specir. Vide passim notulas quoad varictates et
hybridas !
Ericaceæ $ Rhododendreæ,
Cette nouvelle variété de rosage a été obtenue dans un semis, par un
horticulteur gantois, M. Louis Delmotte, qui en a cédé la propriété de
l'édition entière à notre éditeur.
C'est une espèce hybride, dont l’un des parents, en raison de la nature
tomentoso-ferrugineuse du dessous des feuilles, est, selon toute vraisem-
blance, le R. férruginosum, l'autre, à en juger d’après la forme, la dispo-
sition et le coloris des fleurs, Ie R. arboreum, ou l’une de ses nombreuses
variétés ou hybrides,
La belle figure ci-jointe en donnera à nos lecteurs une idéc suflisante;
ils pourront par elle juger sainement de l'effct ornemental que ec rosage
est appelé à produire parmi ses nombreux et élégants congénères, au
inilicu desqueis son thyrse floral brillera par la belle maeulature violacée,
qui en orne entièrement les corolles, tranche nettement sur le blanc pur
ou légèrement rosé du fond de celle-ci, et se montre encore presque aussi
nette en dehors: double disposition rare dans les variétés de ce genre ct
qui ajoute considérablement à la beauté de leurs fleurs.
Dans la variété en question, les fleurs assez grandes, à corolles ondulées,
sont disposées en un thyrse pyramidal compact, dont le coloris ressort
vivement sur le vert foncé et luisant d'un beau feuillage elliptique, mucroné |
au sommet, à bords amincis, membranacés, à face inférieure, couverte
d’un duvet court, assez épais et ferrugineux.
M. Ambroise Verschaffelt l'a dédiée à l'épouse de l’un de ses honorablcs
correspondants, M. le docteur Picouline, amateur très distingué, à Moscou,
Cu, L.
CULTURE. & fr}
V. ci-dessus, Te Lt, PI, 4, 7. album-speciosum.
#
ÿ
LES ueremg
#6 17 ee el 4 / / OT. / (
P Strocbar fils, ad.naë pis. in Boris. Versa ee, 3
; | | ‘1
Giopæolur WU QAUtAuum VAR. god | ot HorT .
| ”
Perou [( Serre fre de. )
+
»
Fe
é
Planche 85.
TROPÆOLUM AZUREUM, var. cnannirLonus.
CAPUCINE à fleurs bleues (grandes!)
RIXEA AZUREA.
Éryu. Diminutif de rpémaer (#, ré), trophée: l'auteur du genre fait par là
allusion à la forme des feuilles qui ressemblent à des boucliers, et à celle des
fleurs, qui ressemblent assez à des casques (Nos. Flore d. S, ot d. J. de PEur.
Lie). — Ricea: Jossr Rixe, Ganlois, qui le premier, selon Monnex, Li.e.,
importa le froment au Chili.
. Tropæolaccæ $ Rixeæ.
CHARACT. GENER. (Rixea!) Colycis
herbacei tubo $-angulato brevissimo basi
in calcar compressum brevissimum pro-
ducto. lobis 5 ovalibus imbricato-subre-
gularibus; petalis 5 æqualibus obeu-
neato-rotundatis alte apice emarginatis
undulatis (integris) plicalis valde retro-
flexis basi venosis, 2 super, divaricatis
ct paulo longius unguiculatis, 5 infer.
circa oculum rugulosis, intra gibbulos
calycis æqualiter insertis ejusque lobis
alternantibus. Sfaminibus inæqualibus,
filamentis brevissimis cum ovarii basi
extrema connatis robustis subulatis,
antheris oblongis basifixis lateraliter de-
hiscentibus. Overium ut in Tropæolo;
stylo brevi subtrigono, séigmate trifido.
Fructus tricoccus : 2 coccis, sæpius abor-
ticntibus, tertio rotundato earnosissimo-
baccato levi, embryone subglobuloso tri-
coslato apice ore hiante (cofyledoni-
bus!)...! Nos. Charact, (si varielas fue-
rit?) ad var. de qua agitur constitulis !.
Species unica (?}, rhizomate fuberoso pe-
rennans avellancæ nucis et amplius ma-
gnitudine, caulc gracillimo volubili ra-
moso annotino; foliis 5-pelfato-fissis,
scgmentis lanceolato-linearibus 2 basilar.
falcatis, omnibus patulis, petiolis pre-
hensilibus sæpe pluritortis ; floribus sua-
veolentibus cœrulca-violascentibus ad os
albescentibus longissime peduneulatis.
| Non. idem.
MIXCN Monnex, Annal, Soc. roy. Agrie. Bot. de
l Gand, Te 1. 225, PE 22, — et Nos. sub pris, tab!
— Tropæolt spee. alioram !
Hixea azurea Monres, ] s.e. Ricen cœlestis
guoncuo. — Tropæolum acureum Miers, Trav. in
Chili, app. ex Brareno. Mem, di Tor. XXXVII, 47,
&. 2. Liroc. Bot. Reg. €. 65 (1842), Paxr, Mag. of Bot,
IX, 247. e. ie. W. Îlooc. Bui. Mag. 1. 3985, Cu. L.
in Flore d. 5. er d, 3. de l TL PL var. mai 1846.
— Waur. I. 465. IT 820, V. 381, — © Tropæolum
violæflorum {1) À. Dierr, Allg. Gar. Zeit. XI.
130 (T, as. Dot, Mag. [. €), — ?— pentaphyllum
Laux. (see, Hoox. Bot. Mise. (IT. 161.).
Rixea azurea var. grandifiora Nos.
Varietas? de qua agitur.
An species distinela ?
Tropæolum azureum var. grandi-
forum Jiorr.
Floribus duplo triplove quam typi ma-
| joribus, planta ctiam robustiore, foliis
l'najoribus, etc.
Peu de plantes, à leur entrée dans le monde horlicole, ont occasionné
autant de rumeur, autant de polémique passionnée, d’affirmations et de
(} M. A. Dietrich {1 e.} a constitué œetle espèce, en se fondant sur la dentelure des pétales, telle que
Va décrite et figurée M. W. Hooker (1, e.). Toutefois, nous pensons qu'il ÿ a là erreur du savant anglais
et de san dessinateur, qui auront pris pour des dents la fne plicature ondulée qui borde les pétales. En
effet, dans les centaines d'individus, provenant, soit directement du Chili, sait d'envais faits sur le conti
nent par MM. Veitch, eux-mêmes, nous n'avons pu voir, ri nous, ni d’autres, les dents signalées. Quoi
qu'il en soit, nous fesons précéder notre synonymie d’un point de doute.
TOM. ill. MARS 1856. 3
TROPÆOLUM AZUREUM VAT. GRANDIFLORUM.
Rixea azurea,
dénégations au sujet du coloris de ses fleurs, que celle dont il est question
{nous parlons du type), une Capucine à fleurs bleues!!! Personne ne voulait
ÿ croire ; et Miers, qui la découvrit dans les montagnes du Chili, Bridges,
qui l'y rencontra plus tard, etc., eussent passé pour des hâbleurs, si
M. Lobb, le célèbre voyageur, collecteur de MM, Veitch, n’en eût, en 1842,
adressé des tubereules À cette maison, où ils fleurirent deux mois après,
à peine, et excitèrent l'admiration générale des nombreux visiteurs de
la Société d'horticulture de Londres, au commencement d'octobre, Nous
empruntons ces détails à M. W. Hooker; mais il est bon de faire remar-
quer que celte floraison automnale est une exception, qu’elle a été due
vraisemblablement au retard forcé que ces tubercules ont dû éprouver
dans leur végétation, en raison de la longue durée du voyage. En effet,
chez nous, celte plante fleurit, comme toutes ses congénères ou alliées, au
printemps, où elles constituent alors une des plus gracieuses parures de
nos serres froides et tempérées,
Nous laisserons le type, bien connu désormais, pour ne nous occuper
que de la variété dont il s’agit, plante bien plus belle et d'une importance
bien autrement considérable pour nos cultures. Nous ne nous oceuperons
pas non plus des controverses scientifiques qu'ont occasionnées la dénéga-
tion et l'affirmation de la possibilité de la couleur bleue dans la catégorie
des fleurs canthiques, ni de celle de la couleur jaune dans la catégorie des
fleurs cyaniques : les évènements ont prouvé surabondamment l'afirma-
tive. Il en résulte, comme l'a fait observer M, Lindley, qu’il est impos-
sible de nier la possibilité d'un Dahlia et d'un Camellia bleus, d'un Pelar-
gonium jaune, etc. Or, comme chacun sait, à l'appui de ce raisonnement,
est survenue un jour, une pivoine d fleurs jaunes (Pæonia Wilimanniana
Harrw.)! (confer CH. Len. 1. s, e.),
Ainsi, dans le genre Tropæolum (si nous y joignons comme simple sec-
tion le genre Rixea), on a done, en coloris divers et opposés, le rouge écar-
late, le rouge sanguin, le rouge orangé, le jaune pur ou mélangé des
nuances du rouge, le bleu, plus ou moins pur ou violacé, et le blane
pur (7. albiflorum Nos. F1. d. S, JIL. PI. IX. 241). La conséquence évi-
dente de cet énoncé, appliqué À un seul genre, c’est qu'en fait de coloris
floral, aucune exelusion de couleur ne saurait être préventivement admise:
car, comme on vient de le voir, une découverte postérieure, tout-à-fnit
inattendue, pourrait venir détruire tout raisonnement théorique contraire.
La variété, dont nous traitons, ct dont nous annexons ci-contre une
TROPÆOLUM AZUREUM U4F. GRANDIFLORUX.
Rixca azurea.
figure exacte, a été adressée directement du Pérou à l'établissement Ver-
schaffelt, dans lequel nous en avons admiré, vers le commencement de
juin dernier (1853) de beaux individus en pleine floraison. A l'aspect de
leurs fleurs, deux et trois fois plus grandes que celles du type, nous avons
cru d'abord à une nouvelle espèce, L'examen botanique toutefois n’est pas
venu confirmer eetle supposition; nous n'avons plus vu en elle qu'une
variété, mais une variété bien supérieure au type en beauté, en effet
ornemental, Il nous semble oiseux, après la diagnose générique et spéci-
fique que nous en avons insérée ci-dessus, d'en donner présentement
une nouvelle description ; le type d’ailleurs, dont notre plante, comme
nous venons de le dire, ne diffère pas botaniquement, étant dans toutes
les serres; fesons remarquer toutefois que la floraison d'icelle semble
être beaucoup plus tardive; ce qui serait un mérite de plus.
Nous devons, avant de terminer cet article, dire quelques mots sur
l'adoption dans ce recucil du genre Rixea. Nous ne l’avions d'abord, dans
une première notice sur la plante type, regardé que comme unc excellente
section générique {!. c.); mais aujourd’hui, au point de vue de la botanique
moderne, qui semble (un peu inconsidérément ct irrationnellement peut-
être!) tendre de plus en plus à diviser et à subdiviser les anciens genres,
l'admission du Réxea nous semble plus logique. Il présente, en elfet, des
caractères différentiels qui le distinguent au premier coup-d'œil du Tro-
pæolum, et d'un ordre tout aussi élevé que ceux du Chymocarpus de
Don, adopté cependant par les botanistes, tels qu’un calyce herbacé régu-
lier, des pétales égaux et insérés sur le même plan, des filaments stami-
naux cxtrémements courts, connés avec l'ovaire à sa base extrême, ele.;
enfin, par un caractère plus secondaire, il est vrai, mais qui ne laisse pas
d'avoir quelque valeur, par le coloris cyanique de ses fleurs {).
Explication des Figures analytiques.
Fig. 4. L'ovaire tricoque et le pistil. Fig. 2. Un fruit parliel pour en faire voir
au milieu la grainc; au sommct, la fente dicotylédonaire.
(1) Comment se fait- qu'il ait été omis par tous les auteurs nomenelaturistes, par Walpers, surtout ?,
Serait-ce que les botanistes de profession, dédaignent de consulter les publications dites horticoles? Cela
paruit probable; et cependant ces publications sont souvent signées de nouns qui ne Lissent pas d'avoir
quelque autorité dans la Seienee. Or, dans l'intérét de cette outre Alma Maker, le dépouillement de ces
publications ne serait pas sans avantage, Signalons done hautement aqua savants proprement dits, ce que
nous nous contenterons de nommer un oubli de leur par! Le genre Rixea a été établi par M. Morten ,
dans un fort beau recueil, orné de plunches coloriées et de vignettes, intitulé: Aunales de la Soc
royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, et publié de 1845 à 1849; 5 gros et superbes volumes,
grand in-8e, que le savant, Pamateur et l'hortieulleur ne consaleraient pas sans fruit (s’adresser à
M. D, Space, secrétaire de la Société, au Casino).
TROPÆOLUM AZUREUM Var, GRANDIFLORUM,
Rixen azuren.
CULTURE. (s. Fa)
La culture des Tropælum azureum, brachyceras, rhomboïdeum, etc.,
est désormais parfaitement connue; elle est la même que celle de l'espèce
dont il s’agit. On les plante dans des vases un peu étroits, bien drainés el
remplis d’une terre légère, très sablonneuse, où l'on plonge le tubereule, à
deux ou trois centimètres au-dessous de la surface, et que l'on tient légè-
rement humide. Aussitôt qu'apparaît la jeune tige, on la dirige sur un
treillis métallique disposé, au goût de l'amateur, en éventail, en étoile, en
cône, en globe, ete. Le palissage, en raison de la délicatesse extrême et de
la tige et des branches, demande une grande délicatesse de main, pour
ne pas rompre ces fils végétaux, d’une ténuité pour ainsi dire impercep-
tible, Au fur et à mesure qu'avance le déclin de la végétation, on cesse de
même les arrosements, jusqu’à laisser la terre complèlement sèche. Dans
cet état, on dépote, on recueille les tubereules, et on les conserve dans un
sable parfaitement sec et à l'abri de toute humidité, jusqu'au moment de
les replanter, c'est-à-dire, vers la fin de décembre.
A. V.
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(Plan ar.)
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Texas
Planche 86.
PENTSTEMON BACCHARIFOLIUS,
PENTSTÉMON & feuilles de BACCHARIS,
Éryx. V. Jardin fleuriste, Ve Er, PI. 14.
Scrophulariaceæ $ Antirrhineæ $$ Chelonæ.
CHARACT. GENER. V. ibidem.
CHARACT. SPECIF. P. rhizomate
subterranco perennante, caulibus suffru-
licosis erectis, ramulis numeris robustis
erassis rigidis cylindricis rubescenti-vio-
laccis parum perspicue albido-puberulis
et glanduiosis; foliis medioeribus glaber-
rimis decussalis nitide pallideque viren-
tibus, inferior. basi atienuata subpetio-
latis subspathulatis, super. ovalibus seu
ovatis subacutis, omnibus firmis grosse
(comparative) spinuloso-dentatis crassis
bractealibus cordatis; pedunculis oppo-
sitis trifloris; ad insert. pedic. bracteo-
latis; calyce parvo obliquo cupuliformi
basi 5-gibbosulo, segmentis ovatis usque
ad basim fissis imbricatim insertis extus
concavis; corollæ tubo basi subgioboso
obliquo supra subbilobo mox ecaretato
dein dilatatim ventricoso subeompresso
trisulcato (1), labio super. subporrecto
emarginato, lobis omnibus aliis recurvis
æqualibus subpuberulis; stylo subex-
serto stam. longiore gracillimo, stigmatc
subbifido papillosulo. Nos. «d nat. viv.!
Paucissime nerviis utraque facic lente
creberrime succoso-punctulatis, paribus
subconfertis; paniculis elongato-multi-
floris ut ramuli vestitis et coloratis; foliis
Pentstemon baccharifolfus W. Hooc.
glien jam cit
éadeni, je. 2
et ibi, e. ie. nova ad naturum pieta !
La plante en question, dont l'apparition sur la scène horticole date
de 1852 seulement, n’est pas encore aussi répandue que le feraient
préjuger la singularité de son port, l'élégance et le riche coloris de ses
ficurs. Cette rareté relative est due sans doute aux tâtonnements qu'a
exigés sa culture. M. W. Hooker, en effet, qui en jugeait d'après
sa non rusticité à l'air libre, dans les jardins de Kew, où elle avait
péri, dans le mois de novembre 1851, sous l'influence d'une gelée, la
décrivit donc avec doute comme annuelle; ct nous l'avions, d’après
lui, déclarée telle; mais les individus que nous en avons observés, en
185% et en 185%, dans l'établissement Verschaffelt, nous ont fait voir des
tiges suffrutiqueuses, bi-trisannuelles, si l'on rentre la plante en serre
froide : annuelles, si on la laisse cn pleine terre, où la souche vivace émet
dans ce cas de nouvelles pousses au printemps. C'est l'un des plus beaux
Pentstemon connus.
Les tiges, d’un rouge violacé, en sont peu ou point ramifiées, dressées,
fermes, cylindriques, hautes de 0,40 à 0,60 et plus de hauteur, et revé-
LE V, triplicato, plica una supra impressa, sublus duabus conformibus !
PENTSTEMON BACCHARIFOLIUS.
tues d’une courte pubescence blanchâtre, glanduleuse, peu apparente. Les
feuilles en sont très glabres, grandi-dentées aux bords, épaisses, fermes;
les basilaires subpétiolées, spathulées ; les supérieures ovales où ovées,
sessiles (1); les florales (bractées) cordées. La panicule dressée, multi-
flore, se compose de pédonceules opposés, triflores dans le bas, biflores
vers l'extrémité. Ses fleurs sont grandes, d'un écarlate vif et d'un superbe
effet; elles sont horizontales ou légèrement inclinées, Leur tube, forte-
ment rétréei à la base, se dilate tout-à-coup, devient ventru, légèrement
comprimé et offre trois plis enfoncés, dont l'un dessus, les deux autres
dessous; à la gorge, une fascie jaunâtre, circulaire, tranche, comme un
ocule, sur le fond du coloris.
Le P. baccharifolius a été découvert dans le Texas, patrie de plusieurs
autres belles espèces de ce genre (P. Wrightü, Cobæa, Murrayanus, ete.),
par le D Wright, qui eut de plus le mérite d'en apporter des graines aux
jardins de Kew. Il est extrémement distinct, par son eurieux feuillage, de
tous ses congénères, et mérite par cela, et surtout par ses fleurs riche-
ment colorées, une place dans tous les jardins. Cu L
He Cl
CULTURE. (S Fr. ou Pr. T.)
On peut sans doute, à bonne exposition et dans un sol bien drainé,
conserver cette espèce, à l'air libre, en ayant soin de bien la couvrir et
d'en envelopper les tiges; mais il est plus sûr et plus prudent de la relever
en motte, et de la rentrer en orangerie ou en serre froide. Terre forte ct
substantielle. Multiplication par boutures,
A. V.
@) M. W. Hooker, avec raison, a comparé ces feuilles à celles de plusieurs espèces de Baccharie (plan-
tes de la famille des Astéracées); nous pouvons ajouter qu'on peut aussi les comparer à celles de quelques
Alex, et pour la dentelure et pour la fermeté,
Hiota (? ) aueldeuoi HorT.( JC ie
Lonalnp fr ETES" in V 7: F7: 7 ais L #4 : T E
F ae SÉrooë art ad. TAC. pP LU. Ut LI or. Ver schoffel. « ji #
inc
Planche 87.
BIOTA? MELDENSIS,
BIÔTA DE MEAUX.
Érvu, J. B. Bior, célèbre astronome et physicien français, contemporain.
Cupressaceæ ( Thuicæ.
CITARACT. GENER. Hybridarum per plantalas e seminibus Biotæ (Thuit!)
yarietatumque, more nostro, non dantur orientalis enatas reperta, de qua infra
{V- passim ca de re notulas !). disseritur.
Blota? (l) meldensis (Aybridu!)
CHARACT. SPECIF. Planta hybrida, | Horr.
ut dicunt, in horto quodem Meldensi, Juniperus meldensis couv.
Pour nous, à qui l’hybridation artificielle (manu humana v. insectorum
venlorumque opere perfecla) est une chose démontrée, manifeste, palpable,
pour ainsi dire, nous n’hésitons pas À penser que la plante dont il va être
question est une hybride, mais dans Pespèce une hybride enfantée, soit par
le vent, soit par les insectes, puisqu'elle a été, dit-on, trouvée inopinément
dans un semis de Thuias ; mais qu’elle soit bien une Biota? Ceci, nous ne
saurions l'affimer, parce que nous n'avons point encore eu l’occasion d'en
observer les fruits. En fait, elle pourrait fort bien être toute autre chose,
soit un Thuia, soit un Juniperus, ou un Cedrus, etc!!!
Quoi qu'il en soit, ayant eu tout récemment Ja possibililé d’en voir plusieurs
beaux individus dans l'établissement de l'éditeur de l'{lustration horticole,
nous pouvons affirmer que cet arbre mérite d'étre cultivé dans tous les
jardins, soit isolément, soit mieux encore groupé avec les autres conifères,
parmi lesquelles il se distingucra par un port pyramidal, très touffa, à nom-
breuses branches et ramules courbes, dressés, très serrés, d’une teinte
glauque et rougeätre, d’un effet tout particulier,
Les feuilles en sont très nombreuses, fort peliles, subulées, décussées, à
base élargie et décurrente, carènées en dessous.
M. Jacques, ancien jardinier en chef du domaine royal de Neuilly, et
dont aimons à reconnaître ici la compétence en la malière, a publié récem-
ment sur l'arbre qui nous occupe, et qu'il compare pour le port à un Cèdre
de Virginie ou au Cupressus funebris, lors du jeune âge de celui-ci, une
notice dont nous extrairons les passages suivants :
(NX H out écrire ainoi le nom de ce genre et non Biotia, qui est un genre d'Astéracéea (Composées),
BIOTA MELDENSIS.
Un fleuriste de Meaux (non celui que nous allons citer!} sema, ilyaune
quinzaine d'années , une certaine quantité de graines de Biola (Thuia)
orientalis. Lors de la germination, il remarqua parmi le jeune plant sept
individus qui différaient lotalement du 1ype; mais il les négligea el on
vendit à diverses personnes. Il y a troïs ou quatre ans, l'honorable M. Qué-
tier, horticulteur de la même ville, ayant eu occasion de voir l'un de ces
individus, acquit de l’obtenteur le dernier pied qui lui restât, le multiplin
de greffes et de boutures cet le lança dans le commerce. Deux de ces mulli-
plications furent présentées par lui à la grande exposition de la Société
impériale d'Horticulture de Paris, sous le nom de Juniperus meldensis, que
M. Jacques, qui en observa les fruits, rectifia en celui que nous admettons
ci-dessus, en se demandant est-ce une hybride, est-ce une variété? Nous
penchons pour l'adoption du premier cas.
M. A. Verschaffelt s’est hâté de s'en procurer plusieurs individus pour
les offrir en primeur À ses commeltants, et ce que nous venons d’en dire,
avee la figure ei-jointe, peut leur donner une idée satisfesante de l'effet
qu'est appelé à produire dans les jardins la conifère (vieux style!) dont nous
venons de les entretenir,
Cu. L.
CULTURE. (Pc air.)
Get arbre, d'origine douteuse, mais né en France, réussira parfailement
dans toute l'Europe, à l'air libre, à la seule condition d’être planté, comme
la généralité des conifères, dans un sol léger et sablonneux, un peu sec el
dont le sous-sol laisse facilement écouler les caux pluviales. Multiplication
de greffes et de boutures,
A. V.
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AMNUTTE, A
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Planche 88.
ABRIDES ROSEUX (,
AÉRIDE @ fleurs roses.
Érvm. Altération d'aer, és (aip, 6), n., air; toutes les cspèces du genre vivent
sur les arbres.
Orchidaceæ $ Vandeæ $$ Sarcanthæ.
CHARACT. GENER, V. Jard. fleur.
L sub. PL 54.
CHARACT. SPECIF. Foliis distichis
crasso-coriaceis elongato-loriformibus ca-
naliculatis recurvis apicc rotundato-bi-
lobis; floribus numerosissimis densissi-
mis, raccmo reeurvo pendulo ; pedicellis
(ovariis'} non apice inflatis subtrigonis;
segmentis perianthii patulis inæquali-
bus, extcrno (supero) paulo majore ct
2 internis longitud. æqualibus ovalibus
labelli etiam paulo majoris hypochilio
basi lateraliter bicatloso fovcolato, meta-
chilio postice cucullato in calcar obtusum
antice producto, cpichilio (lamina labelli
vera!) unguiculato marginibus foveæ
conituentibus formato cum calcare sub-
tus confluente truiliformi. Nos. ad nat.
viv.!
Aerides rosenm Los. (Catal.?) seeund.
Lians. in Paxros’s Flower-Garden, Te II. Pi, 60.
Aerides affine W. Toox. Bot. Mag. t, 4049,
non War. seeund. Linps. Î. e.; ideireo synonÿmia
apice subobtusis (aeutis Linpz.); 2 infer-
nis exter. rotundatis aliis majoribus; | Primi omino erronca !
Les Orchidées, si éminemment douées, en général, par la nature, dont
elles sont évidemment les favorites, présentent à l'œil ébloui, charmé, tant
de beautés diverses, que si l’on nous demandait à laquelle nous donnons la
préférence, il nous serait impossible de résoudre rationnellement la ques-
tion ; et nous supposons que tout amateur sérieux, tout botaniste (suppo-
sons le anthophile, au moins!) imiterait notre réserve.
Comment, en effet, se prononcer, par exemple! entre : les Stanhopeæ,
les Catileyæ, les Læliæ, les Sobraliæ, les Disæ, les Phalænopses, les Houl-
letiæ, les Lycastæ, les Milioniæ, les Odontoglossa, les... ctce., ete., ete.!l!
représentez-vous en pensée, comme en nature, toutes ces admirables, ces
inimitables fleurs, les plus belles du globe, sans contradiction possible, et
pour la plupart aux odeurs exquises, ineomparables! et osez donner exclu-
sivement la pomme à l'une d'elles, sans commettre ou une injustice, ou
une erreur involontaire! Or, en cette occasion, Pâris, appelé à juger nos
charmantes prétendantes, n'eût pas trouvé de Vénus!
Non pas, par cel exposé, que nous voulions, que nous prétendions meltre
{1) Le gracivuse planche ci-contre, que nous n'avons pu vérifier en temps opportun, porte un nom spé-
ifique inexact ; le lecteur est prié de le corriger d'aprés notre synanymie.
TOM, III. AVRIL 4856. 4
AERIDES ROSEUM.
en première ligne parmi ses alliées et même parmi ses congénères l'espèce
dont nous traitons spécialement ici! tant s'en faut; mais le nombre im-
mense de ses fleurs, leur frais et vif coloris, leur gracieuse disposition en
une longue grappe arrondie-recourbée, n’en font-ils pas un charmant
objet, un objet hautement ornemental? surtout lorsque dans un fort et
vigoureux individu ces grappes sont plus ou moins nombreuses à leur tour.
Notre phrase spécifique, rédigée d’après un bel individu vivant que nous
avons observé dans toute sa luxuriance florale, au mois de juillet 1834,
dans l'établissement Verschaffelt, nous dispense ici d’une nouvelle deserip-
tion; aussi n’appuyons-nous que sur la beauté de lespèce. Nous ne con-
naissons malheureusement aucune particularité de son histoire ; les auteurs,
et M. Lindleÿ en tête, sont muets sur le nom de son découvreur et sur
Tépoque de son introduction dans nos jardins. Toutefois, sa patrie, comme
celle de toutes ses congénères, est nécessairement l'Inde ou les iles adjacen-
tes. Le célèbre Orchidographe, que nous venons de nommer, se contente de
dire qu'il l'a vue, il y a quelques années (il parlait ainsi en octobre 1851),
pour la première fois, dans la collection de MM. Loddiges, à Hackney,
près de Londres, Il en distingue deux variétés :
À. Floribus pallide roseis immaculatis.
B. Floribus afroroseis submaculatis.
Celle dont il s'agit appartient à la variété 4; et nos lecteurs peuvent
parfaitement juger de son grand effet ornemental, en jetant un coup-d’œil
sur l'individu très réduit de la planche ci-contre, auprès duquel on a placé,
comme figure explicative, trois fleurs de grandeur naturelle.
Cu. L.
Explication des Figures analytiques.
Gynostème et labelle : le premier sans son
opercule anthéral, pour laisser voir l'étamine,
CULTURE. (S. Cæ.)
Voyez ci-dessus, les notes de culture que nous avons données à l’occa-
sion de plusieurs autres Orchidées, et auxquelles rien n’est à changer pour
l'espèce dont il s'agit : c’est-à-dire, un vase large et bien drainé, rempli de
fragments de terre tourbeuse, entremélé de brindilles de bois pourri et
de sphagnum; entre lesquels puissent plonger et serpenter à leur aise,
ses longues et robustes racines; chaleur assez intense et seringages très
fréquents pendant toute sa période de végétation.
À. V.
s 2 p MER PP 7
À PA NITLN 177 Tr Drcrhr Ffe/f
1 ( Ci A, CC Ce. FC OA | Clg
À ) ) * . . “
(Ve DUAL. 09 60 — CO Les Eruiuus HYBR.
Sernis France fair libre. /
Planche 89.
DELPHINIUX ROSEO-COELESTINUN (avprroum).
PIED-D'ALOUETTE à fleurs roses-bleues (hybride).
Érvm. V. Jardin fleuriste, Te ler, PL 49.
Ranunculaceæ $ Helleboreæ.
. CHARACT. GENER. et SPECIF. Va- | ter hybrida, in horto quodam Nanceiano
rietatum hybridarumque non exponun- | enata.
tur! Varietas de qua versatur probabili-
Une hauteur moyenne (un mètre, un mètre et demi), de très longs
racêmes chargés de très nombreuses fleurs (0, 20-50 et 40), tout-à-fait
doubles dans l'acception de ce mot, colorées de deux teintes bien nettes
et bien vives, du rose au centre, du bleu céleste à la circonférence, un
bel et ample feuillage ; tels sont au premier aspect les mérites qui distin-
guent cette belle variété {ou hybride?) et la recommandent hautement au
choix des amateurs pour l’ornement des parterres.
Nous l'avons observée au mois de juillet dernier (1855) en pleine florai-
son dans la pleine-terre du jardin de l'éditeur de l’Ilustration horticole,
où elle attira tout d'abord et de très loin nos regards charmés, qui de-
mandaient à notre esprit ce que pouvaient être ces longs thyrses de
fleurs bleues et roses qui brillaient sous les rayons d'un soleil éclatant,
comme autant de saphirs et d’'améthystes.
De près, l'illusion n'a pas cessé, et l'éclat bicolore de cette masse de
fleurs nous a littéralement ébloui. Du reste, le lecteur peut assez bien
en juger par la figure ci-contre, abstraction faite de l'effet solaire et de
ces teintes, que ne saura jamais rendre le plus habile pinceau,
M. 4. Verschaffell doit la connaissance de ce beau Delphinium, à l'obli-
geance de M. de Taillasson, vice-président de la Société d’horticulture de
Nancy, où il a été gagné de semis et dont il a acquis la propriété, Aussi
peut-il, dès ce moment, en livrer de Leaux individus aux amateurs éclai-
rés, qui certes jusqu'ici n'auront rien possédé de plus ornemental en ce
genre. Nous n'avons rien appris au sujet de sa filiation ; toutefois il des-
cend vraisemblablement, d’un côté du moins, du D. elatuim !
I est dressé, robuste, entièrement hérissé de pelits poils blancs; les
feuilles en sont très grandes, crassiuscules, échancrées-cordiformes à la
DELPRINIUM ROSEO-COELESTINUN (hybridum).
base, octo-lobées d’un vert foncé en dessus; les lobes lobulés, ciliés-dentés,
pubérules en dessus, et en dessous seulement sur les nervures qui là sont
grosses et proéminentes. Elles sont portées par de robustes pétioles sub-
trigones et renflés à la base. Comme nous venons de le dire, les racèmes
principaux atteignent jusqu'à 0,40 de longueur, les latéraux 0-20-30, et
se garnissent de fleurs du bas en haut; celles-ci, très grandes (0,05-5-4
de diam.) littéralement doubles, portent en général treize segments dont
l'extérieur dressé, se prolonge (ut in genere) en un long éperon pubérule
et crispulé; tous, colorés ainsi qu'il a été dit, sont ovales ou obovés,
ciliolés au sommet, très glabres du reste; les extérieurs portent au som-
met une petite gibbosité verte. Les élamines sont très inégales, subulées.
Les styles (8), très courts, sont cachés par les étamines et offrent des stig-
mates tronqués.
Il Jeur succède des foilicules toruleux, arrondis dorsalement, acutiuseu-
les ventralement, et atténués au sommet en un style persistant, bleuâtre,
subdilaté, tronqué ou subbifide. La ligule intime, allongée-cucullée, man-
que souvent.
On peut juger, par ce qui précède et qui est rigoureusement exact, si
ce nouveau Delphinium mérite d’être admis dans les jardins.
Cu, L.
CULTURE. (Prux aim.)
Rien de particulier à noter pour la conservation et la multiplication de
ceite belle nouveauté; elle est absolument rustique, et veut, comme tou-
tes ses congénères, un sol riche, assez profond, et de fréquents arrose-
ments en été ; multiplication facile par l'éclatage du pied.
A. V.
(X yalea Mod duisrés Jbielles.
Serus -Cand ( Serre froide.)
A Oeuarcq )
1 Z Al #2 7
A. Werschasfelé piôl.
Planche 90.
AUALEA (woica) MADAME MIELLEZ,
{AZALEA Ÿ RHODOPENDRI!).
Ericaceæ $ Rhododendreæ.
Écyu. V. Jardin fleuriste, To LIL. PI. 257.
CHARACT. GENER. et SPECIF. (V. notulam plantæ præcedentis!).
Hybrida in horto quodam gaodavensi enata
Déjà, dans ec recucil, el pour plaire aux nombreux amateurs de ce
magnifique genre (Rhododendrum Tsusia), nous avons publié la figure de
plusieurs Azalées de l'Inde, jardiniquement parlant, les À. Bealii (T° Le,
PI. 8), vittato-punctata (Ib. P1. 20), alba-illustrata (Ib. Pl. 58), Eulalie
Van Geert (T° II, PL. 65). En voici une cinquième, celle que nous citons
en tête de ect article, richement panachée, comme les trois premières, et
qui ne le cède à aucune d'elles, pour l'ampleur et pour le riche coloris
de ses fleurs, ct comme elles, tout aussi rustique {sauf l'abri d'une serrc
tempérée), tout aussi ornementale.
C’est à un horticulteur de Gand, M. de Marcq, qu’on est redevable de ce
joli gain, dont M. Miellez, notre honorable correspondant lillois, s’est
cmpressé d'acquérir l'édition entière, ct qui se propose de la mettre dans
le commerce très prochainement : avis done aux amateurs zélés et amis
des nouveautés. — L'établissement Verschaffelt, ayant souscrit pour une
certaine quantité d'individus de cette jolie variété, sera à même de la
mettre dans le commerce, au même prix et à la même époque que son
possesseur.
Cu. L,
CULTURE. 6. T.)
Voir les notes, ajoulées à ec sujet sous les variétés citées.
A, V,
rer
}
É.
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!
|
{
AE PE PT LLLO Lt LO HOOK.F. el THOMS.
Monts Hima laya l Serre lemperee ] h. 0-0.
Planche
94.
DECAISNEA
INSIGNIS.
PECAISNÉE REMARQUABLE,
Éryw. Josern Drcaisxe, botaniste contemporain, professeur de culture au
Muséum impérial d'Histoire naturelle de Paris.
Lardizabalaccæ.
CIARACT. GENER. Sepala 6 sub-
imbricata. Petala Q. Stamina in floribus
masculis monadelpha, bo cylindraceo,
antheris oblongis, connectivo in proces-
sum subulatum producto ; in kermaphro-
ditis parva, antheris parvis, flamentis
liberis brevibus. Ovaria 3 sfylo disci-
formi obliqua, ovulis numerosis placen- |
tis 2-filiformibus suturæ ventrali ap-
proximatis inscrtis indefinitis anatropis.
ÆFolticuli pulpa repleti. Semine indefinita |
biserialia horizontalia obovata compres- |
sa ; {esta crustacea nitida lævi.
CHARACT. SPECIF, Species nnica !
Frutex crectus subsimpleæ, foliis paten-
libus impari-pinnatis, petiolo basi arti-
culato, foliolis G-8-jugis oppositis ovato-
lanccolatis acuminatis sublus glaucis;
inflorescentia racemosa terminali, flori-
bus polygamo-dioicis, sepalis lineari-lan-
ceolatis ; folliculis carnosis cylindricis re-
curvis,
Live. in Linn, Soe, Proc. 1854 : Flora
And. 1, 213. et in Iflustr, of Himal.
Plants, PL X.
Slakia Garrpre, olim! (nine hoc nomen ge-
ri ic: ram gusériptum !
WDecaisnen Hoon. F. et Tuows, neri Phænieacearam auseripiun 1)
A Baorën. nec Lino.)
Si l'on ne peut citer cette plante pour l'éclat du coloris de ses fleurs,
du moins peut-on vanter avec justice la beauté de son port, de son feuil-
lage et de ses fruits; aucune sous ces rapports n'est plus pittoresque, que
nous sachions du moins, plus remarquable, plus ornementale, dirons-nous
même : c’est une précieuse acquisition et pour la science et surtout pour
l'horticulture, qui la rendra bientôt populaire dans nos jardins.
Mais il appartient de laisser ici la parole au jeune et déjà célèbre bo-
taniste à qui l’on en doit la description et une excellente figure (V. L c.),
reproduite en partie cicontre, et avec son autorisation {nous traduisons
purement et simplement) :
«Le genre Decaisnea est, sous beaucoup de rapports, l'un des plus
remarquables des monts Himalaya, car il appartient à une famille natu-
relle extraordinaire et très limitée, dont les autres espèces connues sont
grimpantes ; et en ceci, et en d'autres caractères plus importants, la nôtre .
diffère de ses alliées. Elle habite les vallées boisées des régions centrales
de l'Himalaya, et n'a pas été jusqu'ici tronvée près de Dorjiling (1). Je l'ai
(1) Encore un de ces noms géographiques écrit dfe vingt façons différentes dans les ouvrages des hote
nistes-voyageurs anglais ?
TOM, Hi. — Mar 1856. 7
DECAISNEA INSIGNIS.
recueillie la première fois dans les vallées de Lachen et de Lachoong, a
une altitude de 7-8000 p.; ensuite à Chola, où elle monte jusqu’à 10,000 p.
Ses fleurs vertes se montrent en mai, et sont à peine visibles parmi les
feuilles ; le fruit, d’un autre côté, qui murit en octobre, est très beau, très
remarquable; il est d’un jaune pâle, et rempli d'une pulpe juteuse, très
douce et très agréable. 11 est fort recherché par les Lepchas qui donnent
à la plante le nom de WNomorchi, ainsi que par les indigènes du Boutan (1)
qui lui donnent celui de Loodooma (Loudouma).
» Le docteur Griffith, qui, le premier, découvrit cette plante, lui donna
(Mse. Hiner. Notes p. 487), après l'avoir fait observer par un éminent
micrographe le nom de Slackia (2); mais avant sa mort il transporta ce
nom à un genre de Palmiers. Le D° Thomson et moi, nous l'avons dédiée
à notre ami le professeur Decaisne, de Paris, l’un des botanistes les plus
instruits de nos jours, et l’auteur d’une monographie de la famille natu-
relle à laquelle elle appartient: ouvrage modèle de sagaces investigations
botaniques. La Decaisnea mérite bien d'être cultivée en Angleterre, ne
fût-ce que pour la valeur de ses fruits ; elle demande une protection contre
les gelées printanières, mais, sauf cela, il n’a pas de doute qu’elle s’y montre
rustique.
» Plusieurs particularités du Decaisnea sont extrèmement curieuses.
Tels sont spécialement son port dressé, ses feuilles pennées et articulées
à la base de chaque paire de folioles, comme chez les Berberis pennées
{Mahonia). La moelle en est très large et rappelle beaucoup par son aspect
général celle d’une plante Araliacée, Les ovules, au lieu de naître à la sur-
face de la cavité ovairienne, comme dans le genre Himalayen allié, l'Holl-
bôllia, sont attachés à deux placentaires près de la suture ventrale, et au
lieu d'être orthotropes et nichés dans les cavités de l'ovaire charnu, ils
sont superficiels et anatropes. Au fur et à mesure que le fruit mürit, il
se développe de toute la surface interne une pulpe épaisse, ferme, trans-
parente, que fournissent les vaisseaux du carpelle ; cette pulpe enveloppe
entièrement les semences, sans toutefois leur adhérer organiquement, et
laisse en outre une cavité dans Paxe du carpelle.
» On mange également dans le Sikkim, le fruit d’une plante alliée ct
commune dans l'Himalaya, celui de l'Æoltbëllia latifolia Wauu., et qui est
le Kole-pot des Lepchas, plante connue depuis longtemps dans les jardins
anglais sous le nom de Stauntonia latifolia, mais sa saveur douce et insi-
pide ne le rend pas aussi agréable au goût que celui du Decaisnea. »
{1} Même observation.
(23 Slack, en anglais, mou : allusion à la pulpe?
DECAISNEA INSIGNIS.
Nous nous garderons bien d'ajouter aucun commentaire à cet excellent
article, d'où il résulte clairement, selon nous, pour le lecteur, que la
Decaisnea insignis, botaniquement et jardiniquement parlant, mérite et
son nom spécifique et sa culture dans nos jardins, mais encore n'est pas
indigne du botaniste distingué, auquel elle a été dédiée et dont nous nous
rappèlerons toujours avec plaisir d'avoir été l'un des premiers amis.
La plante, dont l’auteur a omis d'indiquer la taille, paraît, d'après les
figures, s'élever à un ou deux mètres environ ? Cu. L
#. L,
Explication des Figures analytiques.
Fig. 1. Rameau, feuilles, fruits et un racème floral de grandeur et de couleur
naturelles. Fig. 2. Port très réduit de la plante entière. Fig, 3. Organes sexuels et
ovaires d'une fleur hermapbrodite, Fig. 4. Étamines d'une fleur mâle. Fig. 5. Por-
tion d'un fruit mèr, pour montrer les graines et leur point d'attache, de grandeur
naturelle (les fig. 3 et 4, gross.).
CULTURE. (& T)
On plantera la Decaisnea insignis dans une terre substantielle et bien
meuble, qu'on entretiendra fraichement pendant la durée de sa végéta-
tion; on la placera en été dehors dans une situation bien exposée, pour
en obtenir de bonnes graines, qu'on se hâtera de semer sur couche tiède
et dont le jeune plant devra passer l'hiver dans une bonne serre tempérée,
près des vitres, Le bouturage, en raison de la nature du bois, en serait
vraisemblablement fort difficile.
AY.
Planche 92.
DELPHINIUM CARDINALE,
PIED D'ALOUETTE (OU DAUPBINELLE) à fleurs rouges.
Érys. V. Jardin fleuriste, To Ler, PI, 49.
Ranuneulaceæ $ Helleboreæ.
CHARACT. GENER. V. DC. Syst.
PL L. 540. Prodr. I. 51. EnpuicHer, Ge-
nera Pluntarum, 4796 et suppl. prim.
Marsx. Gen. PI. 1. (2). — Tours. Inst.
241. Linx. Gen. n° 681, Juss, Gen. 284.
Gzærrn. !. 310. ete., ete. — Ware, Re-
ert. 1. 51. II. 745. V. 6. Annal. I. 13.
1.12. — etc., ete. De spec. et fig. cit.
confer hos celbr. auct. !
CHARACT, SPEC. D. glabra (perennis)
elata, foliis (ratione plantæ} amplis longe
petiolatis digitato-quinque-partitis laci-
niis cuneato-lanceolatis simplicibus v. 5-
5-fidis, segmentis longe acuminatis : eaut-
linis paucis sensim minoribus simplicio-
ribus; panicula elongata: floribus in-
tense coccineis, sepalis late ovatis obtu-
sis, petali inferioris limbo bifido duobus-
que interioribus versus apicem pilosis,
caleare rectiusculo floris iongitudinc;
ovariis glabris. W. Hook. &. à. €. (pa-
renth. etcept.).
Belphinium cardinale W. Hoox. Bot.
Mag, t. 4887 (Déc, 1855).
Nous avons déjà, dès les premières pages des Miscellanées de notre
tome IIE (ci-dessus, page 4), rendu compte à nos lecteurs de celte magni-
fique Dauphinelle, si remarquable, par la beauté de son feuillage, l’am-
pleur et le vif coloris rouge de ses fleurs (coloris lout-à-fait insolite dans
le genre !), non seulement parmi ses congénères, mais méme parmi toutes
celles du globe.
I faudrait, pour rendre justice à une telle plante, un format double
in-folio, pour en représenter entière l’'ample panicule allongée (dont ne
nous donnons ci-contre qu’un petit rameau latéral}, portant de très nom-
breuses et très grandes fleurs (0,04 4 de diam.) distantes, très longuement
pédicellées, dont les enveloppes externes sont d’un écarlate cocciné, les
internes, beaucoup plus petites, d’un jaune d’or. Les feuilles, comme nous
l'avons dit, très profondément digitées-divisées, ne mesurent pas moins
de 0,26 de diamètre, et sont portées par de robustes pétioles, de 0,22 de
longueur. Nous devons rappeler ici, que cette plante est l’une des très
nombreuses et des plus belles conquêtes qu'ait faites M. W. Lobb, bota-
niste-collecteur de MM. Veitch, l’un de ceux dont les heureuses pérégrina-
tions lointaines ont été le plus fructueuses pour la science et Fhortieul-
ture. I la trouva dans la Californie.
Est-il besoin d'ajouter que notre éditeur s’est empressé d'acquérir bon
| TLitn. de L, Strocbant à Canal.
14404408 cardimuale W.HOOK .
Ce alifornie { air lôre.)
DELPHINIUM CARDINALE,
nombre d'individus de ce rare Delphinium, pour les communiquer à ses
clients. Comme nous ne l'avons pas vue encore fleurir (1), et que nous
ne la connaissons que par les jeunes individus qu’en possède M. Ver-
schaffelt et les dessins que nous en avons sous les yeux, nous devons
nous contenter de traduire ici la description de l’illustre savant anglais
qui l’a déterminée,
« Plante {vivace (2) haute d'un mètre environ, plus élevée que les échan-
tillons indigènes. Feuilles pour la plupart radicales; celles-ci de plus de
0,28-026 de diamètre, cordiformes dans leur circonférence, digitées-divisées
presque jusqu'à la base en cinq segments primaires, cunéiformes-lancéolés,
fortement nervés, soit simples , très acuminés et étroits, soit plus larges
ct plus ou moins profondément divisés de deux à cinq segments ou lobes,
plus étroits, très acuminés également ; les caulinaires peu nombreuses,
graduellement plus petites vers le haut, plus brièvement péliolées, moins
divisées, et passant graduellement en forme de bractées simples, sessiles,
lancéolées. Panicule (racème composé) allongée, portant de nombreuses
et grandes fleurs, extrémement brillantes, pubescentes, portées par de
longs pédicelles dressés, munis d’une paire de bractéoles opposées, subu-.
lées. Fleurs légèrement penchées, de près de 0,06 de long, y compris
l'éperon, d’une riche couleur écarlate, à l'exception des pétales, qui sont
presque entièrement d’un jaune foncé. Sépales 5, larges, ovés, très obtus;
éperon aussi long que la fleur, concolore et peu à peu alténué et légère-
ment ascendant. Pétales internes avec appendices ou éperons, de même
forme, se prolongeant dans celui du calyce, à limbe poilu, ainsi que celui
des pétales plus petits. Étamines nombreuses ; anthères oblongues, d’un
jaune brillant. Ovaires 3, dressés, glabres, atténués chacun en un style
subulé, court. »
Cu. L.
CULTURE. Gr ain.)
Cette splendide espèce n'aura sans doute, vu la température de son
pays natal, rien à craindre de nos hivers. Il sera prudent, toutefois, sous
elle, à un pied de profondeur environ, d’en drainer convenablement le
sol, pour éviter autour de ses racines, une humidité stagnante qui les
ferait pourrir, et de la protéger en dessus par une Lonne couverture de
feuilles,
À. Y.
(4) Et qui ne manqueront certainement pas de le faire celle année même; nous n'avons pas voulu
attendre eetle floraison, qui eût trop retardé la publication de la figure ci-jointe, à l'exaclitude de Inquelle,
d'ailleurs, nous pouvons nous Ber.
{2) Ainsi que nous l'écrivent MN. Veitch!
Planche 93.
VARIÉTÉS HORTICOLES DE FUCHSIAS HYBRIDES,
4. Empereur Napoléon IL — ?. Vénus de Médicis.
Hi n'est peut-être pas dans tout le règne végétal (vieux style!), un genre
de plantes qui se soit aussi complaisamment, aussi commodément prêté
aux fécondations croisées opérées par la main de l'homme, que l'a fait le
Fuchsia, et autant que lui, produit un nombre incommensurable désormais
de variétés hybrides, plus méritantes les unes que les autres, toutes jolies,
attrayantes, quelques-unes hors ligne, par la beauté, l'ampleur et le riche
coloris de leurs fleurs.
Au premier rang, certes, parmi ces dernières, on placera, avec nous,
les’ deux variétés dont nous présentons ci-contre à nos lecteurs les exactes
figures. Chacune d'elles dans son genre est magnifique ; et nous n’en con-
naissons pas qu’on puisse leur opposer, comme plus méritantes et plus
dignes d'orner les plus belles collections de ce genre, surtout celle à qui
.a été imposé le nom de l'empereur des Français : hommage rendu juste-
ment au prince éminent, à qui le monde entier est redevable aujourd'hui
de l'immense bienfait d’une paix sûre et durable, hommage rendu par un
de nos voisins d’outre-Manche, où sont appréciées si dignement les gran-
des qualités qui caractérisent ce prince, et auquel nous nous associons,
autant qu’il est en nous, en donnant à ces gains une plus grande publicité.
Ces deux superbes variétés sont la propriété de MM. E. G. Henderson
et fils, horticulteurs, près Londres. Nous devons faire remerquer à nos
lecteurs que le tact n’a pas manqué aux producteurs dans le choix des
noms : quelle ampleur, quel coloris riche et éclatant à la fois dans la pre-
mière variété! c’est bien à aussi l'empereur des Fuchsias! Quelle délica-
tesse et quelle ampieur dans la seconde? N'est-ce pas bien là aussi la
Vénus des Fuchsias ?
L'établissement Verschaffelt , ayant souscrit pour un grand nombre
d'exemplaires de ces deux variétés, sera à même de les fournir au même
prix et à la même époque que leurs possesseurs.
Cu, EL,
CULTURE. {S. T.)
La culture des Fuchsias est désormais bien connue. Une terre légère et un peu
substantielle à la fois; des engrais liquides sagement et modérément appliqués de
temps en temps; des arrosements assez copieux, cl assez souvent renouvelés; de
fréquents hassinages sur et sous les feuilles, pour cn déloger les insectes parasites :
telles sont, en somme, leurs exigences. Elles se multiplient de boutures et de graines
avee une extrême facilité; et les deux variétés dont il vient d'être parlé témoignent
hautement de cc que peuvent ces plantes entre des mains sagaces, pour en opérer
les fécondations croisées.
A. V.
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D À ex
H che U (XÔ AC LULU €9 ,
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é, Fe LP eteut Dtapoteoui- À Veu 1 de Je Ô C10.
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HO 09400 LLLCX hete Lo cl Lx . Ô. HOOK ,F. el THOMS.
Ls (
Sekkun - Wimala yÿ&«_ [Serre chaude.)
Planche 94.
HODGSONIA HETEROCLITA,
MODGSONIE HÉTÉROCLITE.
Érvs, B. H. onesox, Esq. membre de la Société linnéenne, résidant à Dorjiling,
et rendant de là de bons services à la Botanique.
Cucurbitaceæ $ Nandirobeæ.
CHARACT. GENER. (Flores 9'-Q).
do": Culycis tubus clongatus, Embo pateri-
formi 5-gono. Petala 5 basi calycis limbo
et inter se connata patentia apice trun-
cata fimbriato-lobata, Zobis longissimis
tortis pondulis. Sfzmina triadelpha; an-
theris monadelphis, loculis lincaribus
contortis, Q : Calyæ maris, sed basi ova-
rio sphærico adhærens. Corolla maris. |
Ovarium 1-locularc; placentis 3 paric-
talibus basi utrinque bi-ovulatis. Stylus
elongatus tubum calycis æquans, s#g-
mate trilobo. Bacca depresso-globosa
sulcata pulpa dura repleta. Semina per
paria in nuces 6 arcte accreta, altero mi-
nore plerumque cflœto ; {esta lignosa re-
ticulatim suleata ; endopleura crassis-
sima suberosa ; embryons exalbuminoso ;
cofyledonibus magnis planis, radicula
brévi, plumula lobata,
(Species unica!) Caulis alte scandens
ramosus; folis alternis sempervirenti-
bus coriaceis palmatilobis. Florcs magni
extus rufo- brunnei velutini v. puberuli
intus straminei villosi; masculis spicatis
basi bracteatis, fœmineis avillaribus ple-
rumque solitarits; petiolis elongatis; cir-
ris (1) lateralibus (oppositifoliis) 2-5-fidis.
Hodgsonla J. D. Huow. et Tous (2}. Illusir.
of Iiral. Plants, PL. 1. 2. 3.
HT. heteroclita, [inem, ibid, Foliis
8-5-lobis glaberrimis ; ealycis lobis dorso
landula cornca; petalis obeuncatis, fim-
riis longissimis tortis; bacca brunnea
velutina; seminibus oblongis, testa pro-
funde reticulatim sulcata. £, e.
Trichosanthes heteroclita Roxs. FL ind.
HI, 705. Waus. Cat. No 6684.
Trichos. grandiflora Warz. Cat. 6685 (non
Bucxe).
C'est avec une vive satisfaction que nous venons donner à nos lecteurs,
avec l'autorisation de M. Hooker, fils, la figure d’une plante aussi remar-
quable, à laquelle le savant auteur ne consacre pas moins de trois plan-
ches in-folio, représentant Ie fleur mâle, la fleur femelle et le fruit. Une
adroïite combinaison nous a permis dans notre format double in-8° (5) de
représenter l’épi mâle entier et une portion du fruit. Les analyses et la
graine sont figurées en vignettes dans notre texte ; quant à la fleur femelle,
elle est, sauf la différence d’organe sexuel, entièrement semblable à la
masculine, mais elle est solitaire, comme l'enseigne la description.
Cette magnifique plante, comme l'appèle avec raison M. Hooker, fils,
à une aire géographique très étendue; elle habite les forêts épaisses des
{1) Nous avons démontré plusieurs fois que ce mov devait s’écrire sans 4.
(2) Paucis cosu gronumolico ad morem operum nostrum mulatis, parenthesibusque nostris !
(8) IL west pas inutile de faire observer que de tous les recueils périodiques similaires, l'Alustration
horticole possède Le plus grand format.
TOM. HE — JUIN 1856. 8
RODGSONIA HETEROCLITA,
montagnes inférieures du Sikkim-Himalaya , de l'Assam (monts Khasia),
da Silhet (Chittagong) ct de l'ile de Pénang, presque depuis le niveau de
l'Océan jusqu'à une altitude de 5500 pieds, M. Hooker, fils, soupeonne
qu'elle croît également dans l'ile de Java: car ses caractères répondent
assez bien à la description que donna M. Blume de plusieurs espèces de
Trichosanthes. Ses tiges, lianes grêles et flexibles, atteignent souvent une
centaine de pieds de hauteur, en s'acerochant sur les arbres au moyen de
ses longs cirres deux à cinq fois ramifiés ; là ses branches terminales,
entrelacées ensemble, et couvertes de leurs larges feuilles, forment sou-
vent d’épais écrans verts et pendants. Figurez-vous ensuile ses nom-
breux bouquets de fleurs, si grandes et si singulièrement conformées, sail-
Jant de ces vastes cimes, nouvelles méduses se jouant dans les airs, comme
célles-ci, avee tous leurs coques atours se jouent dans l'onde salée; puis
ses gros fruits rouges méloniformes, menaçant sans cesse d'une chute
immédiate votre chef imprudent ! et vous pourrez-vous faire une juste idée
du superbe et pittoresque spectacle d’une Hodgsonia heteroclita dans toute
son évolution normale,
Les fleurs paraissent en mai, et sont très promptement décidues; les
mâles se séparent complètement de l'épi et tombent; les femelles se rom-
pent précisément au-dessus de l'ovaire. Elles jonchent alors quelquefois,
dit l'auteur, abondamment le sol de la forêt, bien que le voyageur ne
puisse distinguer la plante à travers le dôme de verdure qui recouvre sa
tête. Les fruits, de 0,25 de diamètre, à grosses côtes lisses, auxquels les
Lepchas donnent le nom de Kathior-pot, mürissent pendant l'automne et
l'hiver. Ils sont remplis d'une pulpe grossière, ferme, blanchâtre, lors de
la maturité, et contiennent un suc liquide, gommeux, très abondant, mais
d'une grande amertume. Au centre de l'ovaire, trois placentaires parié-
taux (figure 4) portent chacun et de chaque côté une paire d'ovules colla-
téraux, dont lun, lors de la maturité avorte constamment en se soudant
‘avec l'autre, La graine, müre, est subovale, très grande, brune (fig. 2),
sillonnée réticulée d’un côté et porte de l'autre une gibbosilé, qui n’est
autre chose, comme nous venons de le dire, que la seconde graine avortée,
comme le démontre une section horizontale ou verticale (fig. 8). Les feuil-
les, à trois ou cinq lobes profonds, répondent par leur ampleur au gran-
diose de la plante entière; ainsi, une feuille moyenne, par exemple, ne
mesure pas moins de 0,30 de diamètre; elles sont d'un beau vert gai.
En présence de la belle figure ci-annexée, et des vignettes ci-jointes à
notre texte, il n'est pas besoin de nous montrer plus prolixe au sujet de
cette merveille végétale indienne, que voudra posséder tout amateur
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NN 7
M à
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HODGSONIA HETEROCLITA.
sérieux de belles plantes. D'ailleurs, le jeune et savant botaniste, à qui
nous empruntons une partie de ces détails, est encore moins explicite
que nous, parce qu’il se propose, dit-il, de décrire botaniquement celle
plante, d'une manière plus complète dans un autre ouvrage (Proceedings
of the Linnean Society of London). Voici du reste ce qu'il se contente
d'ajouter à là partie scientifique de sa description :
« Plusieurs caractères botaniques de cette plante sont fort remarqua-
bles. Sous tous les rapports, la fleur ressemble à celle d’une Trichosan-
thes; mais l'ovaire et le fruit différent entièrement de ceux de ce genre el
rallie davantage le nôtre au curieux genre Telfairia, de l'Afrique orientale.
Les placentaires en sont nettement marginaux et les deux ovules collaté-
raux, placés à la base et de chaque côté d'iceux, contractent adhésion, ne
forment plus qu’une seule semence à deux loges et souvent deux embryons,
dont l’un ordinairement imparfait, »
Cu, L.
Explication des Figures analytiques,
Fig. 1. Tube calycinal mâle, fendu verticalement pour montrer le corps staminal,
Fig. 2. Tube calycinal femelle, coupé de même pour montrer le pistil. Fig. 5. Jeune
ovaire, coupé transversalement pour faire voir la disposition des ovules géminés
(fig. grossies). Fig. 4. Semence mûre, de grandeur naturelle, vue du côté réticulé.
Fig. 5. La même, coupée horizontalement ct montrant sa collatérale avortée.
Fig. 6. Portion inférieure de la première pour faire voir l'embryon.
CUETURE. (8. Ca.)
Selon les observations recueillies sur les lieux par l'auteur, cette plante
exige en été une grande somme-de chaleur et d'humidité, et relativement
en hiver, du froid et de la sècheresse, Ces deux. extrêmes sont faciles à
imiter chez nous dans nos serres chaudes; c’est à peu près la culture
qu'exigent pour la plupart les plantes tropicales. Si lon veut jouir de tout
Y'effet que peut produire un si noble végétal, on comprend aussitôt qu'il
doit être planté en pleine terre, dans un sol riche, substantiel et profond ;
puis palissé sur les murailles ou sur un ample treillis élevé; seringué fort
souvent sous et sur les feuilles, pour en chasser les insectes vermineux qui
pullulent sur ces sortes de plantes (Cucurbitacées), et arrosé de temps
en temps avec quelque bon engrais liquide, Multiplication facile par le
bouturage, et même par le semis des graines, si par des soins sagaces et
bien appropriés, on peut avoir le bonheur den obtenir.
A, V.
TS RÈCS +
MAC 0.
US
PARENTS
Wépaul “. chassis froras)
2 A 4
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Planche 95.
RCONOPSIS NEPALENSIS,
MÉCONOPSE DU NÉPAUL.
Évva. V. Jardin fleuriste, Te LU, PL 315.
Pavaveraceæ.
CHARACT. GENER, V. ibidem.
CHARACT. SPECIF. Herba clata ro-
busta Lota setis patentibus crinita pube-
que stellata sicco aurca obtecta; foliis
caulinis sessilibus linearibus lineari-
oblanceolatisve sinuato-lobatis; floribus
aureis racemosis, pediecllis elongatis pa-
tentibus ; capsula 8-10-valvi setis appres-
sis pubeque stellata dense obsita. Look. f.
et Toms. L i, 6. (1),
Meconopsis nepalensis (2 DC.(— nu-
paulensis) Prodr, L. p. 124. (sic! capsulis
valde echinatis; stylo ovarit fere longi-
tudine, stigmate crassissime; foliis plu-
rimis sinuato-pennatifidis, summis sessi-
libus; eaule peduneulis sepalisque seto-
sis, — Habilus fere Gluueii aut Argemo-
nes).
— nipalensis Hoon. f. et Foas. Illustr. vf
ftimal. PI, PL IX. (Fi. ind, 1. 253).
Papaver paniculatum Dos, F1. nep. 197.
Was. Cor. 8123,
« Getle superbe plante, » ainsi que le dit M. Hooker, fils, « vue à
quelque distance, ressemble à une petite Rose-trémière, à fleurs jaunes.
Elle à été découverte dans le Népaul par les collecteurs du docteur Wal-
lich, et je lai trouvée dans les vallées intérieures humides du Sikkim,
croissant dans des prés gras et luxuriants, sur les bords des forêts de pins
(Abies Webbiana), à 10 ou 41,000 pieds, au-dessus du niveau de le mer. »
L'auteur, l'ayant sans doute décrite amplement dans sa Flora indica,
s'est contenté d’en donner une très courte notice dans ses {llustrations of
Himalayan Plants, où il lui a consacré la planche IX toute entière (in-folio).
Nous en reproduisons exactement la téte et le pied; et nous suppléons
autant qu'il est en nous, au silence du savant anglais, en empruntant les
détails suivants à sa belle planche et à la phrase spécifique, placée en tête
de sa notice,
La Meconopsis nepalensis s'élève simple, droite et robuste, à un mètre
environ de hauteur ; elle est entièrement couverte et hérissée, à l'exception
des pétales, de longues soies fauves et rudes. La tige en est obsolètement
cannelée et fistuleuse, et contient (comme ses congénères), ainsi que les pé-
{1} C'est par erreur sans doute que M. Hooker, fils, signe cette phrase spécifique du nom de De Can-
dolle, en indiquant le Prodrome; ce illustre et si regrettable autéur en a au contraire donné une fon
différente, que nous citons textuellement à la synonymie,
(2) On trouve dans les auteurs : napalensis, napaulensis, nipalensis, nipaulensis, cle. I scrait bon de
s'accorder à ce sujet; nepalensis toutefois est Le plus usité.
MECONOPSIS NEPALENSIS.
tioles, un sue abondant, très âcre, luisant, d’un jaune de chrôme, devenant
orangé à l'air, et qui est considéré comme un poison énergique. D'un
rhizôme pivotant, épais, à fibres radicales latérales, robustes, s'élève une
toufle épaisse de feuilles radicales, robustement pétiolées, oblancéolées,
assez profondément incisées-sinuées, pennatifides, à lobes aigus, quelque-
fois lobulés, longues de 0,38—40 et plus, larges, dans leur partie dilatée
de 0,05—6, et hérissées sur les deux faces de soies rudes, comme la tige
et les pétioles; les caulinaires sont bientôt scssiles, linéaires-oblongues,
incisées-grandidentées. Les fleurs, très grandes, subnulantes, longuc-
ment pédicellées (0,10 de diam.), d'un jaune pâle, sont disposées en un
ample racême, au moins 20-flore.
Au moment de lanthèse, les deux folioles calyeinales ovales-concaves,
tombent immédiatement et laissent à nu quatre pétales ovales-arrondis,
un peu plissés-ondulés, distinctement veinés. Ses étamines, très nombreu-
ses, courtes, à anthères orangées, entourent la base, hérissée de poils
{ovaire), d'un pislil fistuleux, lagéniforme, nu, vert supérieurement et
terminé par un stigmate arrondi, plurilobé, papilleux, violet; tout l’en-
semble floral est d’un très bel effet. Chaque poil ou soie, dont nous parlons,
prise sur la tige ou les feuilles, et vue à la loupe, est une sorte de tigelle,
hérissée de dents aiguës, spirales-déeussées (ex figura!). Celles de la cap-
sule (ou ovaire) sont beaucoup plus courtes et simplement 3-5-digitées,
Croissant dans les forêts élevées de l'Himalaya central et oriental, dans
le Népaul, le Sikkim et le Gossain-Than, à l'altitude indiquée, cette plante
sera probablement à peu près rustique chez nous, et deviendra bientôt
ua des principaux crnements de nos jardins. Elle est très vraisemblable-
ment vivace.
Cu. L,
CULTURE. (A LS Fr}
En raison de l'altitude de sa station, celte belle Meconopsis pourra sans
doute, à bonne exposition, et avce une légère couverture en hiver, passer
nos hivers sans encombre; mais par précaution, il sera bon d'en rentrer
quelques individus en serre froide. La nature de la racine, indique qu'il
lui faut un sol profond, bien meuble, et surtout bien drainé, Si on Ja tient
en vases, ceux-ci devront être plutôt profonds que larges ct remplis d'une
terre riche en humus. On en recucillera avee soin les graines, pour la mui-
tiplier; car le bouturage n’est point ici praticable, faute de rameaux laté-
raux. Fesons observer toutefois que la plante n'est point encore assez
répandue pour juger en dernier ressort de sa véritable nature horticole!
A. V.
EX
) 0 :
Leptodactulou califotuneurt HOOK.et ARA
; {
Montagnes rocheuses Serre freide /
Planche 96.
LEPTODACTYLUN CALIFORNICUN,
LEPTODACTYLE DE LA CALIFORNIE.
Érva. xerros, menu, étroit; déxrunos, doigt : forme des fouilles.
Polemoniaceæ.
CHARACT, GENER. Ca/yx tubuloso-
campanulatus subæqualis semiquinque-
fidus, lobis subulatis spinescentibus, si-
nubus membranaccis. Corolla infundi-
buliformis, lmbo patente, lobis obovatis
obtusis. Séamina intra partem superio-
rem tubi inserta æqualia, antheris oblon-
gis. Stytus cum stigmatibus tubo corollæ
uplo brevior. Capsula subliguosa apice
dehiscens, loculis polyspermis, column
centrali erassiuscula.
Fruticcs humiles ramosissimi; foliis
aliernis profunde palinatisectis, laciniis
subulatis rigidis spinescentibus, aliis ail.
laribus infogris fasciculatis ; floribus £er-
ninalibus speciosis Phlocem ({ege Phlo-
Leptodnetslum (Leptodartylon!) W, Hoox.
et An. Bot. uf Beech. Voy. L. 369. 1. 89. — $ Gide
Bexru. in DC. Prodr, IX.816, °
CHARACT. SPECIF. omissi ab auct.
clariss.t!!
Leptodactylum ealifornicum W.
floor. et Ans. L. e. et Bot, Mog. t. 4872 (Scptem-
ber à. 1855).
Gilia californica Bentu. 1. ©. — su-
perne pubescens, foliis patentibus, co-
rollæ tubo exserto, — llabitus fere G.
Ælovkeriä ; corolla fere Phlocis (lege Phio-
gis!) duplo major quam in G. Hookeri,
Calyeis tubi anguli validi. Stylus tubo in-
elusus. Ovula in loculis cirea 20. Bexrn.
Phioæ Hookeri Dour. in Moos. Fi. bor.
gen {U) simulantibus. W. Ilook. ct Ann.
ic amer. (sec. Enmacn. Gen.).
Si nos lecteurs jettent, sans idée préconçue, un coup-d’œil sur la belle
planche ci-contre, exéeutée d’après un dessin original, ils s’écrieront vo-
lontiers avec nous que c’est là une gracieuse, une charmante plante, bien
digne de venir en hâte orner les serres froides, sinon même la pleine
terre, à l'air libre, de leurs jardins!
Elle a été originairement découverte par le regrettable et malheureux
Douglas, dans la Californie, d’où elle tire son nom spécifique; et intro-
duite enfin en Europe par l’heureux (fueatur euin semper Fortuna!) et in-
fatigable W. Lobb, qui la trouva aux environs de San Bernardino (même
contrée, et en envoya récemment des graines à ses honorables patrons,
MM. Veitch, père et fils, horticulieurs, à Exeter et à Chelsea. Là, elle
passe, à ce qu'il paraît, les hivers à l'air libre, et y fleurit en juillet. Ab-
straction faite du feuillage, on la prendrait facilement pour quelque élé-
gante espèce de Phlox.
(1) PA, Phoyée (4), 2 été traduit en Latin par Pline, qui écrivit Phlor, Phlogis : Fillustre
auteur et M. Bentham ont done eu tort d'écrire Phloois el Phlucem ?
LEPTODACTYLUN CALIFORNICUS.
C'est un petit arbuste, légèrement procombant à la base, puis dressé,
haut de 0,40 à 0,50, bien ramifié, entiérement couvert, à l'exception seule
des corolles, de poils courts et assez raides; à rameaux élancés et gréles,
portant de très petites feuilles fasciculées, alternes, très brièvement pétio-
lées, profondément découpées en cinq, six ou sept segments subulés-cylin-
driques, rigides, digitiformes, et terminés par un assez long mucron
spinescent, Dans laisselle de celles-ci s'en trouve d’autres, fasciculées,
semblables, mais libres : composées chacune d’un segment simple, et
portées sur un très court pétiole commun. Ses fleurs, très grandes et d'un
beau rose, sont fort nombreuses, et à un tel point quelquefois qu’elles eou-
“vrent les rameaux terminaux dans la plus grande partie de leur longueur,
de manière à en cacher les ramifications et le feuillage; elles sont sessiles,
mais longuement tubulées ; le tube calycinal est long, cylindrique, quoique
costé, fendu au sommet en cinq segments semblables à ceux des feuilles,
Le tube très grêle de la corolle se dilate tout-à-coup en gobelet sous le limbe,
qui est très large, hypocratérimorphe, découpé en cinq segments subapi-
culés-cunéiformes, d'un beau rose, avec un ocule discolore au centre. Les
cinq étamines, à peine pédiculées, sont insérées un peu au-dessous de Ja
gorge. L'ovaire, entouré à la base d’un très petit disque annulaire, est
ové-pyramidal, glabre, surmonté d’un court style, fendu au sommet en
trois stigmates linéaires, dressés, papilleux, plus longs que lui.
Ca. L.
CULTURE. {S. Fa. ov Ca. Fa.)
Sans doute, à bonne exposition et dans certaines localités de l'Europe
centrale et méridionale, ce joli arbuste pourrait supporter nos hivers à
l'air libre libre, eu égard au climat d’où il est originaire. Mais dans le
nord, il est prudent de le rentrer en serre froide ou sous châssis, où on
le cultivera, à le façon des Epacris, des Myrtes, des Pimelæa, ete., etc,
On le multipliera facilement de boutures, coupées sur de petits rameaux
encore herbacés, et même de graines, qu’on en obtiendra très probable-
ment sans peine. Taillé de manière à le tenir en buisson, il se ouvrira de
fleurs, et il est peu d’autres plantes qui lemporte alors sur lui pour l'effet
ornemental, Terre légère et sablonneuse; un peu d'engrais liquide, bon
drainage, ete.
A. V.
A4 D
JVe Letoceulrumur io eume REGEL.
Mexique { Serre chaude.)
EN af
Planche 97.
HETEROCENTRUN ROSEUM,
HÉTÉROGENTRE & fleurs roses.
Érvx, Erepos, différent; xérrper, éperon; dans ce genre, les appendices des éta-
mines sont différents (ou manquent dans 4 d’entre elles, uf in planta præsenti).
Melastomaccæ ( Melastomeæ $$ Lasiandræ,
CHARACT. GENER. Floris 4-meri
calycis dentes triangulari-acuti tubum
<ampanulatum subæquantes; pefala obo-
vata. Stamina 8 alternatim inæqualia
haud omnino conformia; anfheris linea-
ri-oblongis uniporosis, oculis unduiatis;
4 majorum connectivo infra loculos longe
produeto et ultra filamenti insertionem
in appendices duas rectas calcariformes
conniventes anticc porrecto; 4 minorum
connectiva brevissime aut vix producto
sed infra loeulos bituberculato. Ovarium
costis 8 parum eonspicuis basi adhærens
superne liberum apice sctis coronatum
4-loculare. Stylus filiformis, stigmate
punctiformi. Capsula 4-valvis, seminibus
cochleatis.
Suffrutices fruticesve mexicani monti-
colæ erecti ramosi, inter Merasromeas
foliis multiplinerviis et fere omnino pen-
ninervis memorabiles; floribus panicula-
lis albis aut roseis.
Nauwts, Melnstom, Monogr. Des-
eript Tentam. Ann. des Sr. nat.
4 XII-XVILL (n. sér.). 1849-1853.
CHARACT. SPECIF. Caulibus subeæ-
spitosis basi distanter stoloniferis suba-
lato-tetragonis hirsutulis; foliis elliptico-
lanccolatis basi longe attenuato-subde-
eurrentibus apice acutis subscabris ner-
vis paucis altcrnato-pennatis infra pro-
minentibus, petiolo canaliculato ; inflo-
rescentia terminali trichotomo-panicu-
lata; calyee omnino libero oblongo-cupu-
Hformi obsolete 4-costato gibbulis sæpius
mucroniferis multiseriatis notato, termi-
nalibus dentiformibus; sepalis distinctis
modo petalorum insertis ; petalis cum eis
alternantibus oblique rotundatis pilis api-
ce glanduliferis minimis dentato-ciliatis ;
ovario tetragono, lobis apiee in laminam
parvam fimbriato-laceratam acntam libe-
ramque terminatis; stylo declinato, stig-
mate acutato ; staminibus minoribus im-
perspicue basi gibbosulis. (Nos. ad nat.
vév.).
Heterocentrum roseum (l} A. Braën
et Bouené, Mort. herol. Ind. sem. 1851, Linnæa,
XXV. 293. — Scusecur. Juto. 327, Cum excellent.
descript. et dissert. (Hemerkungen tber die Gattung
Heterocentrum},
??? Hetorocentrum axillare, macrosta-
chyum et alpestre Nauix, L. c.,synonyma
nostræ plantæ, ut suadent auctores cjus
determinationis !
Melastoma rubra (lege rubrum !} Horr.
Malgré la beauté incontestable et souvent même franscendante des
fleurs de la généralité des Mélastomacées, malgré la grâce de leur port,
de l'excellence arnementale de leur feuillage, malgré enfin, cent mérites
divers, mérites que nous avons cherché à résumer et à décrire dans un
article spécial sur ces plantes (2), leur nombre dans les jardins, en com-
paraison du chiffre de celles déjà découvertes et décrites, est extrêmement
restreint, et cependant leur culture n'offre pas de difficultés réelles ; elles
offrent de plus l'avantage considérable de donner, selon les espèces, sous
notre climat, leurs fleurs pendant tout le cours de l’année, et surtout en
hiver.
Ainsi, c'est en décembre (1854) que nous avons eu le plaisir d’observer
en pleine floraison a gracieuse espèce dont il s'agit, et qu'avait envoyée
1) La plonche ci-contre porle par erreur le nom de M. Regel; cet hobile botaniste-praticien nous a
bdd en' let communiqué d'placke vivante, mais ne j'a ni nommée, ni décrite, comme nous l'avions pensé
tont d’abord. . . : .
(2) Considérations générales sur la famille des Aélastomarées, au point de vue horticole et industriel.—
Jardin fleuriste, Te IÙI. Mise. p. 146.
TOM. IN, — JUILLET 1856. 9
HETEROCENTRUM ROSEUN.
à l'établissement de l'éditeur de l'{lustration horticole, M. Regel, alors
directeur du Jardin botanique de Zurich.
Quelques doutes se sont élevés sur l'identité spécifique de notre plante
avec celle du même nom du Jardin botanique de Berlin. Toutefois, les
caractères que nous en avons observés concordent bien avec la descrip-
tion de l'A. roseum, due à la savente plume du rédacteur de la Linnæa,
comme: on peut le voir, en comparant la description qu'il en a donnée
(L. c.) avee notre phrase spécifique. La patrie nous en est inconnue, et
MM, A. Braun et Bouché, qui, les premiers, la décrivirent dans leur {ndex
semirum du Jardin botanique de Berlin, pour 4851, se taisent absolument
à cet égard. M. Schlechtendal, n'a pu l'indiquer non plus. Toutefois elle
est, comme toutes ses congénères connues jusqu'ici, très vraisemblement
mexicaine,
Elle constitue un petit buisson compact, très florifère, haut de 0,35 à
0,60 environ, et émettant de son rhizôme et à distance de nombreux sto-
lons. Tiges tétragones-subailées (à faces presque planes), assez rigides,
simples ou très peu ramifiées, hérissées de très petits poils droits, subulés,
dressés. Feuilles elliptiques-lancéolées, longuement atténuées-décurrentes
à la base en un pétiole canaliculé en dessus, formant par la décurrence.
un anneau autour de la tige avec celui qui lui est opposé, aiguës ou
subacuminées au sommet, subscabres sur les deux faces, en raison de poils
courts, tuberculés à la base ; ceux des bords rougeätres, ainsi que les pé-
tioles. Panicule terminale, trichotoméaire ; chaque rameau triflore ; pédicel-
les lisses, hyalins, sortant de bractées, qui forment à l'entour de sa base une
sorte de collerette; fleurs assez grandes d'un beau rose, sur lequel tran-
chent le jaune et le cocciné des deux sortes d'étamines. Les sépales, sont
insérés sur Le calyce libre, en dedans et au sommet d’une corollule formée
par les verrues suprêmes qui couvrent sa surface, et alternent avec les
pétales insérés comme eux; ceux-ci sont obliques-arrondis et bordés de
petits poils glandulifères au sommet.
Cest, en somme, nous le répétons, une gracieuse plante, bien digne,
ainsi que ses alliées et ses congénères d’orncr la serre chaude du plus
difficile amateur.
Cu. L.
Explication des Figures analytiques,
Fig. 1. Calyce et pédicelle (les côtes n'en sont pas assez apparentes). Fig. 2,
Un pétale, avant l’anthèse. Fig. 5. Une grande étamine (cette figure a été man-
quée par le graveur, la partie fertile en est dentée, au lieu d’être plissée-ondulée
en zigzag; le connectif cst posé contrairement au filement et ses deux lobes n’en
sont point assez fendus, Fig. 4. Une petite étamine, Fig. 5, Ovaire et style, Fig. 6.
Le premier coupé transversalement fig. plus ou moins grossies).
CULTURE. (8. Ca.)
Terre sablonneuse, très meuble, riche en humus; on la tiendra légère-
ment fraîche, mais sans que l'humidité puisse stationner autour des raci-
nés; par conséquent on soignera tout particulièrement le drainage. Mol-
tiplication facile par la séparation des stolons du pied et par le boutu-
rage des jeunes rameaux.
A, V.
LÉ 7 à
22" dt #8 y
NN.
ee 77 SE LL, 72
crée .VerSChrAasff Et.
1 /
Ga
dæa ocellata REGEL. af. PICTA.
SEMartha [ Serre chaude. }
Planche 98.
TYDÆA OCELLATA vx picra.
TYDÉE OCELLÉE, Var. peinte!
Érvs. V. ci-dessus, Te II, PI. 41 (Tydæa Warseowiczi).
Gesneriaceæ $ Gesnerieæ $$ Achimenæ.
CHARACT. GENER, V. sbidem.
CHARACT. SPECIF. Caule erceto
subramoso undique hirto-villoso, pilis
ercberrimis firmis erceto-applicatis bre-
vibus basi atroviolaceis dein incoloribus
{unde caule ramis petiolis peduneulisque
obscure rubescentibus); petiolis ultra pol-
licaribus supra sulcatis; foliis ovato-el-
lipticis apice subacuminatis, basi margi-
nibus in sulcum acutatim decurrentibus
ultra crenatis, limbo supra punctis ele-
vatis (unoquoque pilo fere imperspieuo
terminato) seaberrimis intense viridi
nervoso-impresso-rugoso infra pallido,
nervis grosse prominentibus puberulis;
peduneulis petiolo longioribus axillari-
oppositis bifloris; pedicellis basi gemi-
nato-bractcatis.
Calycis arcte cum ovario eonnati
oblongo-turbinati lacintis liberis altis Hi
neari-oblongis, inferioribus paulo lon-
gioribus. Corolla rubro-aurantiaca obli-
que inserta basi gibbosa mox subcon-
tracta dorso gibbose curvata latcraliter
compressa puberula, ore oblique patulo,
Jobis 5 inæqualibus, 2 super. minoribus,
omnibus rotundatis intensius coloratis
{coceineis), maculis atroviolaceis rotun-
datis; ovario basi squamis 5 robustis
crassis æqualibus ob ongis apice recte
truncatis albidis cireumdato; stylo ro-
busto basi brevissime piloso, stigmate
bilabiato. (Nos. ex vivo /).
Tydæn ocellata Rec, Gart.-Flora,
78, II (1854).
picta Esuso. in litt.! ct in
nostra tabula præsenti.
Achimencs Klotzschii Wanscew. msce.
Des trois variétés de la Tydæa ocellata Rex, type (Achimenes ocellata
W. Hoox. Bot. Mag. t. 4559), les T. ocell. confluens, formosa et picta Rez,
la dernière, celle dont il s’agit ici, est certainement la plus remarquable,
par le nombre et l'ampleur de ses fleurs, la netteté et la vivacité de leur
coloris. Toutes trois, il n’est pas inutile de le rappeler ici, sont nées, dans
le Jardin botanique de Zurich, par les soins intelligents de M. Regel (1),
de graines envoyées, il y a quelques années, par M. Warscewiez, qui les
avait recueillies dans la Nouvelle-Grenade, la patrie par excellence des
belles Gesnériacées, Communiquée en fleurs, l'an dernier, par son heu-
reux obtenteur, à l'éditeur de PIllusiration horticole, la troisième, celle
dont nous nous occupons spécialement ici, fut acquise bien vite par lui
dans le but d'enrichir notre recueil et les serres d'une belle plante
de plus. Nos lecteurs apprécieront, d'après la belle et exacte figure
{1) Nous avons dit ailleurs que M, Regel avait été récemment nommé à Ja direction du jardin botanique
impérial de St-Pétersbourg.
TYDÆA OCELLATA Var. picla.
ci-contre, si sa sagacité horticole ordinaire ne la pas trompé, et s’il a
atteint le but qu'il se proposait : c'est du moins notre avis.
Cultivée normalement, elle ne s'élève qu'à 0,40-50 centimètres environ,
sur une ou plusieurs tiges peu ramifiées, droites, mais un peu débiles, d’un
brun rougeâtre : couleur due aux poils courts, nombreux, subappliqués-
érigés, dont elle est entièrement couverte et qui sont d’un violet noirâtre à
la base, incolores au sommet. Les feuilles en sont assez amples, ovées-ellip-
tiques, subacuminées au sommet, équilatérales à la base, qui se prolonge
en déeurrence sur leur pétiole. Le limbe en dessus en est luisant, mais
très scabre, en raison de la présence de très nombreux poils presque im-
perceptibles, mais portées chacun sur un tubereule assez prononcé ; le bord
en est crénelé, cilié; le pétiole robuste, canaliculé en dessus. Les pédon-
eules opposés, axillaires, fourchus, et bibractéés à la ramification, portent
deux fleurs subnutantes, grandes pour le genre, à tube arqué-gibbeux en
dessus, pubérule, rouge-orangé vif en dessus, plus pâle sur les flancs, qui
sont comprimés verticalement, et là, ainsi qu'en dessus vers le sommet,
pourvus de poils plus longs que sur la partie ventrale. Le limbe, formé de
cinq lobes arrondis et étalés, dont les deux supérieurs, plus petits, sont
d'un rouge cocciné très vif; quatre d'entre eux offrent chacun une large
maeule ronde, d'un violet presque noir ; tandis que le cinquième, l'infé-
rieur, en offrent plusieurs, semblables, mais plus petites et placées dans
un ordre régulier. :
Il n'est pas un amateur qui ne souhaite au plus vite posséder la plante
dont nous venons d’esquisser l’histoire et la description.
Ca, L,
CULTURE. {S. Ca)
Nous avons à plusieurs reprises déjà détaillé les soins à donner aux
plantes de cette catégorie.
‘ A. V.
JD] b “2 AA : œ etect BENTH.
[6
Cape Coast ( Serre chaude)
1 ""
AV srschoffei £ pu
. n
Planche 99.
MEYENIA ERECTA.
MEYÉNIE DRESSÉE.
Érvu. J. F, Meven, célèbre botaniste-physiologiste allemand, contemporain.
Acanthaceæ Anechmatacantheæ $ Thunbergiæ.
CHARACT. GENER. Cayæ parvus
guinquelobus bractcolis duabus magnis
inelusus. Corolta infundibuliformis fauce
sensim ampliata, éwbo brevissimo ({) in-
tus annelo piloso clauso, limbo sub-
æquali. Sfamine 4 didynama, antheris
apice barbatis bilocularibus : superior.
déculis inæqualibus, altero magis supero
divergente latere fomentoso, inferior.
parallelis subæqualibus basi muticis.
Stigma membranaceo-dilatatum bitabia-
tom, labiis bilobis. Cepsuta e basi tumi-
dula conico-attenuata ad basim biloeu-
laris tetrasperma, dissepimento persis-
tente valvis adnato ad axim lignoso dis-
solubili. Semina (immatura) Sirophiola
cupuliformi solubili spongiosa suffulta.
N. ab Es. L. i. ce, (species tres! an am-
plius?).
Frutices volubiles v. erecti, hucusque
in India ctin Africa occidental detecti,
foliis oppositis ovato- v. cordato-luncea-
latis integris v. dentatis, floribus axilln-
ribus, tubo subelongato albido, limho
maximo violaceo-cœrulescenté (rdum-
dratio hoc nostra sed incompleta ad spe-
cies citalas redacta!).
Meyenia N. ab Esens. (non Scniecur.)
in Was. PI as. rar. ÎIE 78. in DC.
Prodr. XI. 60, Enpuicn. Gen. PI. 4098.
Meisx. Gen. PI. 293 (202).
CHARACT, SPECIF. Af. (erecta !) gla-
bra, foliis petiolatis ovatis oblongis acu-
minatis basi angustatis (marginibus 2-5-
grosse dentatis), calyce brevissimo suh-
12-fido, corollæ tubo bracteis quadruple
longiore. Bexra. L.i.c. (Parenth. except.)
Meyenia erecta Bexvra. in Hooker’s
Flora nigritiana, 476 (2). Warp. Annal.
HI. 210. — W. Rouusson and sons Ca-
tal. cum ie.! The Florist, new ser, V.
225, cum ie, (1855). 403.
Due aux explorations de l'infortuné docteur allemand J. R. T. Vogel (3),
qui la découvrit aux environs du Cap Coast (Cape Coast-Castle), Côte d'or,
en Guinée, celte magnifique Acanthacée commence enfin à faire dans nos
jardins son apparition si tardive et si désirée. Nous disons : apparition
tardive! en effet, nous ne la voyons citée dans les catalogues (anglais) que
près de quinze ans après sa découverte; Vogel, vraisemblablement, n'en a
donc pas été l'introdueteur, et nous regrettons de ne pouvoir citer en ce
moment l’auteur et l'époque de ceite introduction : époque sans doute toute
récente. Elle paraît avoir fleuri pour la première fois, l’été dernier (1855),
en Angleterre, dans l'établissement de MM. Rollisson, père et fils.
Quoi qu’il en soit, on ne nous contestera pas, pensons-nous, l’épithète
(13 Hos lapsu calami seriptum! tubus vero in plante generis typo {Thunbergia Hawlayneane N. ab Es.
Hort. univ. D. p. 162. c. ie.) est revera elongalus!!!
{2} Frutex 8-8-pertalis, ramulis teauibus tetragonis. Folie 1-2-poliicaria integerrima v. obsolete angu-
late {1} membranotra. Peduneuli axillares unilori pollicares. Bracteæ membronaeem semipollicares. Caiyx
fun lobe roro neo longue Corolle fübus (tuba eum faucihes, N. db Es.) fere h Ricaris supra ovu-
rium _contractus dei icosus ad fauecm amplialus; lmbus subæqualis. Anthericæ muiieæ, omnes
imiles, locutis ciliatis inæqualibas, altero allius inserto breviore et magis divergenie. Stylus apice di
î 1ohos stigmaliferos 2 euneato-dilalatos emarginatus, — Flores ex Vogel ercrli (reuera pendulé/],
evrollis basi futeo-albidis apice purpureis. Benru. 1. €. (ex lit. Rolliss.! parenih. ilalica nostra!).
(3) Théodore Vogel, né à Berlin, en 1812, prit part comme botaniste à l'expédition anglaise du Niger.
Parti de Devonport, en mai IB41, il mourut, malgré les soins les plus empressés, dans l'ile de Fernonda=
Po, le 17 dérombre suivant, âgé'de vingi-neuf ans el quelques mois, de λ dyssenirie, maladie si funente
aux Européens dans ces parages. Encore une des victimes de la science!!! La Hotanique systématique,
dans un si court espace de témps, lui doit bon nombre de belles découvert
TOM, mi. — AOUT 1856. 10
MEYENIA ERECTA.
que nous lui appliquons en commençant cette notice; beaucoup d’autres
plantes, sans doute, peuvent lui être comparées pour la beauté de leurs
fleurs, mais peu sous ce rapport l'emportent sur elles et pour l'ampleur
et la richesse du coloris.
Nous en avons observé, dans l'établissement Verschaffelt, qui s’est hâté
de les acquérir dès leur apparition dans le monde horticole, de jolis indi-
vidus, hauts à peine de 0,30, et déjà cependant chargés de boutons;
maïs devant, dans l'intérêt de nos lecteurs, nous hâter de leur faire faire
connaissance avec une telle plante, et sachant que nous pouvions nous fier
à l'exactitude de la planche ci-contre, exécutée d’après nature, nous
n'avons pas voulu en attendre la floraison pour les en entretenir. Il sera
toujours temps d'ailleurs de décrire les fleurs ex naturd!
Suivant M. Bentham, qui l'a décrit et déterminé, c’est un arbrisseau,
dépassant deux mètres de hauteur; à rameaux, grèles et tétragones,
dilatés-plans aux insertions foliaires et d'un rouge sombre; mais qui
n'attend pas un tel développement pour fleurir, comme nous l'avons dit, et
qui d'ailleurs dans nos serres n’atteindra vraisemblablement pas une
telle élévation. D'après nos observations, les feuilles en sont opposées-
décussées, distantes, glabres (sauf en dessous la nervure médiane, où se
remarquent quelques poils courts et épars; en dessus, elle est, ainsi que
les ramules, très finement pubérules-scabres), ovées-lancéolées-cuspidées,
d'un vert foncé, et exhalant une odeur vireuse, quand on les froisse entre
les doigts; au sommet elles sont acuminées-récurves et portent de chaque
côté une ou deux grandes dents aiguës. Les pétioles sont courts et cana-
liculés en dessus. Les deux bractées, formant involuere et renfermant
le celyce, sont, comparativement à la fleur, très petites, cymbiformes,
pubérules et verdâtres.
Le tube floral est infundibuliforme, arqué, blanchâtre et paraît (ex
figure!) sillonné de côtes; le limbe étaté, ample {plus de 0,15 de diam.!},
d’un riche bleu-violacé, est formé de cinq lobes, arrondis, légèrement
échancré, les deux supérieurs plus petits; la gorge est d’un jaune d'or.
Étamines …, ete. .….? M. Bentham ne dit point si la fleur lui a offert l'un
des caractères les plus importants du genre, un anneau poilu fermant la
gorge !
Nous devons dire que, malgré toute l'autorité que comporte l'opinion de
M. Bentham, nous doutons que cette espèce appartienne réellement au
genre Meyenia.
Quel amateur ne voudrait pas se hâter de posséder une telle plante?
Cu. L.
CULTURE. ($. Cm)
Terre meuble, riche en humus, chaleur et humidité, pendant sa
période active, tel est le mode de culture qui convient à cette plante,
comme à toutes celles de son pays (Gardenia, Napoleona, ete.). Muliplica-
tion par boutures de jeunes rameaux, sur couche chaude et à l’étouffée, et
qui s'enracineront facilement en raison de la nature tendre du jeune bois.
À. V.
7e
LStroobant aa. naé.pinæ.in Horto Verschkaffeit
Liluuu duuicuur
Chine / Pleine lerre/
17 r c 7 »
Jith ae L. Stlrooëané « Gard.
LINDL..
Planche 140.
LILIUM SINICUX.
LIS CHINOIS.
Érra. Voyez Jardin fleuriste, 1. ler, PI 405-106.
Liliaceæ $ Tulipeæ.
CHARACT. GENER. V. ibidem.
CHARACT, SPECIF. L. Bulbo parvo,
Squamis paucissimis oblongis dorso ro-
tundatis apice acutatis albidis; caule
ctiam supra bulbum basi radicante cy-
lindrico gresili subpedali fere imperspi-
cue piloso (sieut subtus nervi et foi. mar-
gines}, pilis brevissimis lincatima distan-
terque seriatis; foliis alternis sparsis
distantibus lineari-ellipticis acutis sessili.
bus sub 7-nervis; floribus 2-3 crectis
vivide miniato-aurantiacis; segmentis
basi conniventi-erectis oblongo-ellipticis
integerrimis supra subcanaliculatis re-
curvis apice grosse plicato-inflatis papil-
losis versus basin intus concoloribus,
vel punctulis rarissimis vix perspicuis
notatis, inter. vix majoribus; ex parte
intcrna connexionis basilaris assurgunt
labia 2 tubulatim conniventia ad cris-
tam tenuissime papillosula {nectarium !};
filamentis subulatis vix tertiam partem
segm. attingentibus; antheris oblongis
subbasifixis; ovario oblongo-elavato alte
6-suleato apice inflato-rotundato; stylo
brevi suleato-trigono; stigmate grosse
trilobato, lobis supra rima papitlosula
notatis, Nos, ad naf, viv.!
Lllum sinicum Lixpu, in Paxrows
Flow.-Gard. Glean. 115. N° 584, e. icone
xylogr. Ca. Les. in Jardin fleur. Il.
Mise, 149. eum ic. clrss, Lind|. mutuata!
{An var. mera nana L. concoloris, ut
suadet auctor?).
Voici plusieurs années consécutives que nous avons le plaisir de voir
fleurir, de juin à juillet, dans l'établissement Verschaffelt, ce joli Lis, qui
m'avait pas encore obtenu jusqu’à nous les honneurs d’une figure coloriée,
qu'il méritait cependant à tous égards; aussi nous sommes-nous empressé
de la lui consacrer cette année,
M. Liadley nous apprend qu'il a été introduit en Angleterre, à l’état
vivant, par les soins de la Société d’Horticulture de Londres, dans les
jardins de laquelle il a fleuri pour la première fois en septembre 1824 ;
s'il en est ainsi, et nous n'avons aucune raison pour révoquer en doute le
fait, comment a-t-il pu se faire que tous les auteurs systématiques, qui
ont écrit depuis cette époque (et M. Lindiey lui-même!}, l'aient passé sous
silence, jusqu’en 1851, année dans laquelle le savant anglais en donne
une courte notice, accompagnée d'une petite figure xylographiée, dans
son N° d'octobre du Paxron's Flower-Garden (1. c.). Il est donc vraïsem-
blable qu'il avait péri la seconde ou la troisième année qui suivit son
introduction.
Quoi qu’il en soit, il était resté depuis un quart de siècle inconnu
aux botanistes et au monde horticole, lorsqu'enfin, en 1860 {?), le célèbre
voyageur en Chine, M. Fortune, en réimporta de nouveaux bulbes dans
l'établissement de MM. Standish et Noble, d'où proviennent les individus
dont nous avons parlé et d'après lesquels nous avons pu rédiger unc
LILIUM SINICUX.
description assez complète (V. notre phrase spécifique) pour pouvoir désor-
mais comparer l'espèce à ses congénères, et l'en distinguer aisément, s’il y
a lieu. Ainsi, nous nous rangeons très volontiers à l'opinion de M. Lindiey,
qui penche fort à ne le regarder que comme une simple variété, plus
petite du £. concolor Sauss. (Bot. Mag. t. 1165); et, en effet, l'excellente
description de Gawler ne nous laisse que fort peu de doutes à ce sujet,
Tous deux sont en outre originaires de la même contrée.
Ce n'est pas un duvet proprement dit, qui en couvre les tiges et les
feuilles, comme l'écrit M. Lindley: ce sont des poils très courts, assez
distants, comme tronqués au sommet et disposés en séries linéaires (notre
dessinateur les a omis par mégarde}; le dessus des feuilles en est dépourvu;
mais ils reparaissent en dessous, sur les nervures et sur les bords, unisé-
riés et glandulifères. L'épiderme supérieur, entre les 6-7 nervures qui
le sillonnent, est formé (ad lentem!) de petites gibbosités, enchainées
en séries linéaires, d'un vert brillant, passent au blanc d'argent sur les
bords.
La tige de ce Lis s'élève à peine plus de 0,30; elle est cylindrique, grêle,
de la grosseur à peine d’une plume de eorbeau, verte ou obscurément
rougetre, et émet des radicelles au-dessus même de son bulbe; celui-ci,
fort petit, se compose d’un très petit nombre d'écailles oblongues, arrondies
dorsalement et aiguës au sommet. Les feuilles sont alternes, éparses,
ternées seulement sous l'insertion florale. Les fleurs, au nombre de deux
ou trois, sont, comparativement à l’exiguité de la plante, fort grandes,
dressées, campanulées-cyathiformes, d’un rouge minium-orangé éclatant;
les six segments qui les composent, d’abord dressés et connivents, s'étalent
bientôt et se recourbent en arrière; près de leur base, et dans la lon-
gueur de leur connexion, est au milieu un sillon profond, à bords frangés-
papilleux et connivents ; c'est le nectaire des anciens botanistes (terme
excellent, du reste, et qu’il faut conserver en ce qu'il qualifie un carac-
tère important pour la distinction des espèces!). Les étamines dépassent
de peu la partie connivente ou tubulaire, comme on voudra, de la fleur,
et portent des anthères oblongues, dont le pollen est d'un brun ferru-
gineux. Le style est épais, robuste, renflé-claviforme au sommet, et porte
trois lobes stigmatiques ovés, papilleux, avec une fente au milieu, etc.
Le Lilium sinicum est désormais un hôte définitif pour nos jardins,
d'où la négligence seul pourrait l’exiler de nouveau en le laissant périr.
Ca, L.
CULTURE. (4. L)
Sol léger et sablonneux, un peu sec et bien drainé pour l'hiver; légère
couverture de feuilles en cette saison; ou mieux, culture en pleine terre
sous châssis froids. Multipliention par le semis de ses graines, par la
séparation des bulbilles qu’il émet de sa base, ou par le bouturage de ses
écailles.
A. Y.
.& . Ÿ
\. eudrobiu L es x DA: Lis. al.
Wepaut. [Serre chande Pi
L' Fi 7. F /
À. FES POfTELÉ NLILe
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TOIORTLL
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Planche 144.
DENDROBIUM DENSIFLORUM ver. entrera.
DENDROBE A FLEURS SERRÉES de Griffith.
Érvu, Jardin fleuriste, To ler, PL Il.
Orchidaccæ $ Malaxeæ $ Dendrobiæ.
CHARACT. GENER. V. ibidem.
CHARACT. SPECIF. Pseudobulbis
elongato-fusiformibus angulato-sulcatis
quañdoque oblique tetragonis articula-
tim nodoso-inflatis intra nodos angus-
tatis; foliis ovato-oblongis basi attenuatis
crassis aeutis 5-veniis; racemo thyrsoi-
deo densissime florifero pendulo basi plu-
ribracteato; floribus mellis violæque
confusos odores referentibus; segmen-
torum exter. 2 basilaria horizontaliter
oblique patula in grossum calear labelli
basim includens basi terminata, tertio
erecto, omnibus eilipticis sicut ct inter,
lata ovato-rotundata concolora ; labollo
late unguiculato dein in orbem cueul-
latum (1) convoluto læte armeniaco cras-
siore intus extusque puberulo versus
margines grosse piloso, hic piloso-plicato-
fimbriato, intcrvallis continuo-membra-
naceis, basi in grossum calcar subqua-
dratum cum gynostemate connatum ter-
minato; in unguem discus adest oblongus
subelevatus basi bifidus fimbriatulus dein
confusus cum lamina unoquoque latere
plicam gibbosulam asportante; gynoste-
mate apice bicornuto. Nos. dd nat.
viv.!
Dendroblum densiflorum v, Grif-
2 integerrimis undulatis flavo-croceis ; pui {Honruz!) (confer D. densiflorum
inter. latiora et longiora late unguicu- ot. Mag. t. 5418 ; Bot. Reg. t. 1828.)
Dans un riche assortiment d'Orchidées indiennes, adressées directement
en 1854 à notre éditeur, s’est trouvée, sous le double nom que nous lui
conservons ici, la belle et noble plante dont il s’agit et dont la planche
ci-jointe est impuissante à rendre toute la beauté des fleurs, toute la dé-
licatesse de leur coloris, d’un jaune d’ocre orangé, plus vif et abricoté sur
le labelle.
En ne la considérant que comme variété, la disposition, le nombre et
la forme même de ses fleurs, nous laissent quelques doutes sur ce rappro-
chement : doutes que nous ne pouvons confirmer en l'absence, au moment
où nous écrivons, des fleurs, de la plante-type, dont peut-être elle pourra
être regardée comme distincte,
Nous en ignorons la patrie précise; ct le découvreur en est probable-
ment, comme le nom semble l'indiquer, feu Griffith (2), à qui l’on doit
également la découverte et l'introduction d’un grand nombre de plantes
{1) En cornet, en owblis.
(2) Né en 1810, il mourut en février 1845, à peine âgé de 34 ans, à Malueco, d'une hépatite aiguë, maladie
qui, dans l'Inde, attaque surtout les Européens et les épargne bien rarement. Griflih (ut un naturaliste
accompli; toutes les branches de la Seience lui doivenc de notables contingents : Mammabogie, Ornitho-
logie, Entomologie, ete., et surtout la Botanique. Encore, comme on le voit, une victime immolée à cette
marâtre, qu'on idolâtre tovjours, alors même qu'elle vous tue où ous laisse dans le malheur et l'abandont!!
“De profundis ego frustra clamavi!!"}.
DENDROBIUM DENSIFLORUM var, Grifthit.
de l'Inde, et surtout de belles Orchidées de l'Assam, du Boutan, de l’Afgha-
nistan, des Monts Khasia, etc.
Nos lecteurs, en jetant un coup-d'œil sur la figure ci-jointe, qui peut
leur donner une juste idée de son effet ornemental, pourra juger si c'est
avec raison que nous lui recommandons l'acquisition d’une telle plante,
dont les fleurs, outre leur curieuse conformation, exhalent une suave
odeur, où semblent confondues celles du miel et de la violette.
Ca. L.
CULTURE. (S: Ca.)
Voir ci-dessus diverses notices sur la culture des plantes de cette caté-
gorie, et notamment celle du Dendrobium fimbriatum , var. oculatum,
Tee, PL 45,
A. Y,
€ 8 .
OTteR atdrisotis MUELL.
Australie (Serre froide. /
TT à
À Lerschaffellt Du0t
4 C w É | /
Planche «102.
CORREA CARDINALIS.
CORRÉE à fleurs cearlates.
Érvx, José Conrea DE Serra, botaniste portugais, mort en 1893.
Rutaceæ S Boronieæ.
CHARACT. GENER. Caiyæ eupuli-
formis subintegerrimus v. guadrilobus.
Petala 4 hypogyna caiyee multo longiora
basi valvatim conniventia v. in tubum
Jonge conlita. Séemina 8 hypogyna peta-
lis æquilonga v. exserta, 4 tisdem oppo-
sita breviora; flamentis liberis glabris
subulatis v. basi dilatatis; antheris in-
trorsis bilocularibus muticis dorso supra
basim insertis longitudinaliler dehiscen-
tibus. Ovaria 4 gÿnophoro brevi ambitu
staminifero suboctolobo insidentia 1-lo-
eularia pilis steliatis dense congestis ve-
lata; ovulis geminis sutaræ ventrali su-
perposite insertis, super. adsceendente,
infer. pendulo. Styliex ovarii angulo in-
icriore in unicurm centrale stamina
æquantes v. super. coaliti, sfigmate
æquali 4-lobo. Capsule tetracocca, coccis
nonnullis sæpeabortivis bivalvibus, endo-
carpio cartilagineo soluto elastice bilobo
basi seminifero abortu monospermo,
albuminis carnosi rectus teres gracilis,
radicula supera.
Frutices in Nova-Hollandia oriental
et australi indigeni pube stellata densa
tomentosi v, pulverulenti, foliis oppositis
breve petiolutis simplicibus subovatis (v.
oblongis v. clliptico-lanceolatis) integer-
rémis punciufo-pellucidis; floribus ra-
mulos axillares abbreviatos pedunculi-
formes terminantibus solitariis geminatis
9. tcrnis breviler peduneulatis speciosis.
Exotreu. Gen. PI, 6012, (Exe.
Phrasi parenth.)
Correa Surrm, Linn. Trans. IV. 219.
Ex. Bot. IL. t. 72. Venr. Malm. t. 45.
SauisB. Parad. t. 400. Gærrn. £. [IL 435.
t. 210. Anpnews, Bot. Rep. t. 18. 436.
653. Bot. Mag. t. 1746. 4099. Bot. Reg.
4. 5, 26. 515. 1224. Sweer, FL austr, t. |.
DC. Prodr. 1. 719. A. Juss. Mém. Mus.
XI. 478. €. 21. . 22. Hook. le. t. 2. 5.
Mersn. Gen. PL. 60 (44). War. Rep. I.
505. IT. 824. V. 590. Ann. [. 158.
CITARACT. SPECIF. C. ramis graci-
libus,ramulis foliisque utrinque pube fas-
ciculata pallide ferruginea instructis; fo-
liisremotis subuncialibus brevi-petiolatis
patentibus v. reflexis elliptico-lanceolatis
obtusiusculis integerrimis mergine re-
curvis supra viridibus opacis subtus pal-
à : lidis, nervis obsoletis; pedicellis elonga-
Semen obsolete reniforme, fes’ crusta- ! dis, n bsoletis; pedicelli ga
cea, wmbilico ventrali. Embryo in axi |
tis gracillimis folio longioribus 4-floris
apice bibractcatis, bracteis folio confor-
mibus sed duplo minoribus; floribus
nutantibus; calyce hemisphærico trun-
eato obsolete 4-dentato rufescenti-tomen-
toso; corollæ pubescenti-tomentosæ tubo
subclavato (coccinco}, limbo 5-fido luteo,
lobis erectis acutis, staminibus 8 sub-
longe exscrtis. W. Hook. L. i. e.
Correa cardinalis MUuELLER, mse.
— in Herb. W. Hook. Bot. Mag. t. 4912
(April 1856).
M. W. Hooker, qui le premier donna la figure et une description de
cette plante, ne nous apprend malheureusement rien de ce qui en con-
cerne l’histoire spéciale. It se contente de dire qu’elle a été élevée de
graines, reçues d'Australie, patrie exclusive de ses congénères, par
MM. Veitch, père et fils, d'Exeter et de Cheleca, horticulteurs dont tout
le monde horticole apprécie l’honorabilité, et desquels il aurait pu savoie
les particularités qui la concernaient, au sujet de l'épaque de son introdue-
TOM, tr. — SEPT, 1856,
LL
CORREA CARDINALIS.
tion chez eux et du nom de l’introducteur. Or, selon nous, donner l'his-
toire d’une plante, et l'histoire la plus complète possible, est le devoir
d'un botaniste descripteur; il plait par Jà à ses lecteurs et sert davantage
la science en l'enrichissant de faits intéressants; c’est quant à nous un
devoir que nous nous sommes toujours efforcé de remplir, et souvent aux
dépens de longues et fastidieuses recherches. « Dans sa patrie, dit ce savant,
elle forme un beau buisson de 2 ou 3 pieds de hauteur, aux branches
grêles et gracieuses, au feuillage d'un vert opaque et sombre en dessus,
pâle et blanchâtre en dessous; toutes les plus jeunes branches por-
tent des fleurs pendantes, d’un pouce, nn pouce un quart de longueur,
d’un riche écarlate, avec segments ou lobes seulement jaunes. Les fila-
ments staminaux dépassent de plus d’un quart de pouce le limbe dressé
de la eorolle. Nous connaissons à peine une plus désirable plante de serre
tempérée, fleurissant comme elle au commencement de Mars. »
L'illustre auteur, après avoir confronté l'échantillon que lui communi-
quaient vivant MM. Veitch, avec les plantes congénères de son vaste et
riche herbier, répare en partie son oubli (de l'histoire de la plante!) par
ce qui suit: « Notre herbier nous fait voir qu’elle est identique avec le
Correa cardinalis du D° Ferdinand Mueller (fesant maintenant partie d’un
voyage d'exploration dans le Nord-Ouest de l'Australie), qu’il découvrit
«u le long de la rivière Latrobe, dans des endroits sablonneux, couverts
de buissons, sur les collines et dans la plaine stérile du Port Albert, Terre
de Gipps (Gipps’ Land), colonie de Victoire, dans l'Australie Méridionale.n»
u Elle est fort distincte de toutes les autres espèces aujourd'hui con-
nues, »
Bien que nous en donnions ici un dessin original, nous n’avons pas
encore eu le plaisir de la voir en fleurs. Force nous est, pour compléter
notre notice, de traduire ici purement et simplement l'excellente des-
eription qu'en donne M, W. Hooker :
e Arbrisseau de deux à trois pieds de haut, à branches opposées, gréles, bien
ramifiées, cylindriques, brunes; les plus jeunes couvertes de petits poils fasciculés,
étoilés, ferrugineux. Feuilles opposées, subcoriaces, elliptiques-lancéolées, à peine
aiguës, à bords récurves et entiers, couvertes de poils semblables à ceux des bran-
ches (voir ci-dessus leur coloris); longues d’un pouce; nervation obsolète. Pékioles
courts, grêles, Pédoncules axillaires, grêles, uniflores, beaucoup plus longs que les
feuilles, Fleurs (v. ci-dessus) : Bractées géminées, foliiformes, insérées précisément
sous le calyce. Calyce hémisphérique ou cupuliforme, tronqué, couvert d'un duvet
ferrugineux, à quatre petites dents presque obsolètes. Corotle de plus d’un pouce de
long, tubulée, mais subclaviforme, assez étroite, tomenteuse; à limbe petit, de quatre
dents dressées (récurves ex fgura). Etamines inégales, exsertes, à flemenfs glabres,
CORREA CARDINALIS.
les courts plus dilatés à la base que les longs. Ovaire profondément quadrilobé,
velu; sfyle aussi long que les étamines, velu inférieurement. »
Cette Corrée nous semble, non seulement distincte, comme à l'auteur,
mais en outre, la plus belle peut-être du genre par la nettcté et la vivacilé
du coloris de ses fleurs.
Cu. L.
CULTURE. (. T.)
Culture ordinaire des plantes de la Nouvelle-Hollande; multiplication
par le bouturage des jeunes ramules, fait à chaud et à l’élouffée ; et mieux
encore par le greffage en approche ou en fente, sur des congénères vigou-
reuses et plus communes dans les collections.
A. V.
Planche 103.
variétés DIVERSES DU PÉLARGONIUM (cERaNUm) pes PLEuRISTES.
Déjà dans notre Tome premier nous avons consacré deux planches en-
tières (PI. 35 et 39, et auxquelles nous renvoyons nos lecteurs) à illustrer
ces magnifiques produits hybrides, que sait obtenir, par de sagaces croise-
ments artificiels, l'habile pratique de quelques horticulteurs privilégiés, en
première ligne desquels il faut citer M. Odier, banquier”à Paris, et ama-
teur fort distingué (à Bellevue lez-Paris), et M. Miellez, l’un de nos plus
habiles et de nos plus honorables horticulteurs (à Esquermes lez-Lille).
L'Illustration horticole, par sa nature intrinsèque, écho et reflet de toutes
les gloires jardiniques, en consacrant de nouveau une double planche aux
nouvelles variétés obtenues tout récemment par ces deux Messieurs,
croit avoir largement payé son tribut d'admiration et de publication à ce
beau genre de plantes.
Ces quatorze nouvelles variétés, dont nous donnons ci-contre d'exacts
portraits, ne le cèdent en rien pour l'ampleur, la variété et l'éclat du
coloris des fleurs, à leurs quatorze devancières; et nous ne craïgnons pas
d'avancer que nulle part peut-être, on ne pourrait en admirer une seconde
collection aussi splendide, aussi riche, aussi diversifiée! Présentées en
fleurs, en juillet 1855, par M. Miellez, à l'Exposition universelle de Paris,
elles ont attiré et fixé surtout l'attention de tous les Amateurs, et M. Rouil-
lard, secrétaire de la Société impériale et centrale d'Horticulture de cette
ville, les a décrites et mentionnées, avec de justes éloges, dans le Bulletin
de cette éminente Société, en date du mois de novembre suivant.
Il est curieux pour l'observateur de considérer comment l'art a pu
obtenir, par des croisements successifs, la transformation de la forme
florale obovale type, en une forme absolument circulaire, comme celle
de lErodium ou du Geranium (vrai!), genres très voisins.
Cu. L.
CULTURE. (S. Fa.)
Cette culture est trop connue désormais pour être expliquée ici.
A. V.
sn
F oc. & LUh Miranda.
S
ù “aie F. De ) :
EVuruetes diverses de elarqonium des fleusioteo. ”
La ” ; pe ni m2 ere : ose on Re : ‘ A a
4. Jauperatiice Eugene (Muellez. V2, Seocatoier (Odier.) 9. JIGadarue be une (91 ellex.) 4, Leou Lequau (Oduei ) 5. Levuqiuo (NTiePlez)
( d: \ ge
G.Rubeus { Muiellez..) T.OIBadar ue LÉots (NMuiellez) 8.10“ P Pace (Ibiellez) 9. Couute de Iboiru (Mbiellez) 10 NL" us uitadgo (‘MbielPe:.)
de. ; ;
: : ES ù A dé à heu | te :
11. Gurtlaunune S'evereryuo ( NTaellez.). 12. beuderoorir (Miel ex) 13.6"; . eocatoie TOdier ) 14 Ib dueur (M0 ieller.)
PLANCH. & LIND.
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Planche 104.
SCUTELLARIA SCARLATINA ©,
SCUTELLAIRE &@ fleurs écurlates.
Érys. Sculellu , diminutif de seutum (petit bouclier}, écuelle; forme du segment
calycinal supérieur.
Lamiaceæ Stachyeæ (2) $$ Scutellariæ.
CHARACT. GENER. Calyx campa-
nulatus bilabiatus, labia intègra (é, e.:
sepalo summo cxeluso squamiformi, la-
teralibus in labium superius, inferiori-
bus in inferius coalitis) post anthesim
clausa demum usque ad basim fissa, su-
periore superne squama dilatata supra
concave aucto ad maturationem deciduo,
inferiore persistente. Corollæ tubus longe
exscrtus intus nudus rectus v. sæpius ex-
ira calycem recurvo-adscendens superne
in faucem dilatatus, #mba bilabiato;
dabio super. apice integro v. emarginato,
infer, patenti-dilatafo eonvexo- apice
emarginato, lobis lateralibus nunc liberis
patentibus sæpius cum labio super. coa-
iitis rarissime eum inferiore. Stumina
€ tubo exserta; antheris per paria ap-
proximatis ciliatis, staminum infer. di-
Mmidiatis, super. bilocularibus cordatis,
doculis subdivaricatis dorso oppositis.
Styti lobus superior brevissimus. Ova-
rêium gynophoro incurvo elevatum obli-
quum; muculis siccis nudis tuberculosis
labris v. tomento adpresso pubescenti-
US.
Herbæ annuæ v. perennes, ». rarius
frutices, omnium fere regionum incolæ,
execpta Africa transtropica. Inflores-
centia : nunc tetragono-spicala, foliis flo-
ralibus membranaccis subimbricatis co-
doralis; nunce racemose , fol. flor. parvis;
nunc avillaris, fol. flor. caulinis subcon-
formibus; pedunculis in axillis solitariis
unifloris brevibus sæpius oppositis at in
Heteranthesia cum fol. for. sparsis;
bracteis subnullis; corollis cœruleis +.
flavidis, rarius purpurascentibus v. coc-
cineis.
Bevroan, Charact, revis.? in
DC. Prodr. XII. 41
Seetiones Gencris vasti : de Lupulina-
ria Aura. Han. 90 Heteranthesia BENTn.
5° Stachymacris À. Has. 4° Galericula-
ria À, Haw, (De his, et de operibus auct.
et fig. confer opus citatum clrss. Ben-
thami!).
Seutellaria L. Gen. 495. Juss, Gen.
PL 117. Anru, Hasuur. Monogr. in Sc-
ring. Bull. bot. I. Benrn. Labiat. 419 et
in opere supra citato. Expzicu. Gen. PI.
5626. Miss. Gen. PI. 285 (194, —
Wair. Rep. IN. 747. 984, VI 673. An-
nal. II. 9262. (cte., etc.) — Cassidu
Tourx. Morncu.
CHARACT. SPECIF. S. { Heteran-
thesia) ? Descriptio, si fuerit jam vulgata
nobis adhue ignota, plantæque solum-
modo hueusque folia observavi viva! —
foliis late cordato-lanceolatis basi alte
emarginatis apice acutis utraque facie
molliter ton-entosis supra intense viridi-
bus infra pallidis, vents paucis subparal-
lelis eurvatis, marginis dentibus sat dis-
tantibus glandulosis rubescentibus, pilis
supra puncto elevatis, potiolis infra ro-
tundatis supra decursione laminæ cana-
liculatis..… Nos.!
Scutellaria scarlatina Pianc. et
Lan. 1...
Le désir, commun à l'éditeur de l'Allustration horticole et à nous, de
porter plus promptement à la connaissance de nos lecteurs, cette belle
{1} Searlatinus ; ce mot a Le tort d’être d'une latinité toute moderne ; il vient de l'italien scrbato, éear-
late; les médecins seuls jusqu'ici l'employaient pour désigner une certaine fièvre, dlont les ravages sont
fort connus, et on aurait bien fait de le Jeur laisser: la langue de Virgile et d'Morace es en effet assez
riche pour nous fournir des adjcetifs, sans les aller chercher st loin.
(2 argus, vos, épis on voit qu'il ne font pas écrire Siachydee!
SCUTELLARIA SCARLATINA.
plante, ne nous a permis le loisir d'attendre la floraison des individus
qu’il en possède, et nous avons reproduit dans le dessin ci-contre les fleurs
de la planche-prospectus qui en a été publiée : planche qui nous paraît
exacte, sauf, et pour les yeux des botanistes seulement, les détails du
calyee, lesquels n'en ont point été fidèlement imités par l'artiste; mais
nous en avons fait exécuter le feuillage d'après nature.
L'espèce, toute nouvelle pour nos jardins, nous semble, comme à
M. Planchon, qui l'a déterminée, bien distincte de ses nombreuses congé-
nères. M. Linden (Catal. 4856, p. 6), son premier possesseur et qui l’a
cédée à M. Miellez, nous apprend qu’elle a été découverte par M. Triana,
à qui déjà la Botanique et l'Horticulture en particulier, sont redevables
de la découverte et de l'introduction de bon nombre d'excellentes plantes,
dans les parties tempérées de la province de Popayan (Nouvelle-Grenade).
Là se bornent, que nous sachions du moins, les documents historiques qui
la concernent.
Le coloris floral, d’un écarlate elair et vif, est unique jusqu'ici dans le
genre, où dominent le bleu, le jaune, puis plus rarement le rose et le
rouge dans quelques nuances peu nombreuses. Elle sera done la bien venue
dans les jardins, où elle contrastera agréablement avec les S. japonica,
splendens, Venienati, macrantha, ete,
Elle est, dès ce moment, à la disposition des Amateurs de bonnes plan-
tes, chez notre éditeur, M. A. Verschaffelt. Cu. L
He. Le
CULTURE. . 6. T.)
Cette plante, avec quelques soins tout simplement de vigilance, ne se
montre nullement déffcile dans nos jardins. On la plante dans une terre
légère et sablonneuse, suffisamment riche en humus, et surtout parfaite-
ment drainée, car la moindre humidité stagnante la ferait infailliblement
périr. On la multipliera par le bouturage des jeunes rameaux herbacés,
ou par le séparage des rejetons. On en obtiendra très probablement aussi
de bonnes graines.
AV.
B.
1
fer + Serre froute
LU
La WE
É 4 . d
© ELatice 1uaci0p Lei
Île-de
Planche 105.
STATICE MACROPTERA.
STATICE à lurges uiles.
s : PET : onvèe Ve :
Évyu, Zrarixy (erarite, j'arrête}, Diosc. Sclon Pline, et d’après l'étymologie du
mot, c’est une plante qui a le pouvoir de faire cesser la diarrhée; on nc saurait
aujourd’hui spécifier à quelle espèce les anciens fesaient allusion (1).
Plumbaginaceæ $ Staticeæ.
CHARACT. GENER. Calyr obconi-
eus tubulosus v. sæpius infundibulifor-
mis, lmbo scarioso 5-nervi, 5 v. raris-
sime 10-lobo v. partito. Corolla v. om-
nino polypetala v. ima basi tantum et
annalatim v. usque ad limbum gamo-
petala. Fifamentae imæ corollæ basi in-
serta rarissime ad faucem usque tubo
eorollino adnata. Ovarium oblongum
obovatum v. lineare stylis coronatnm.
Styli a basi liberi v. ima basi tantum
inter se coaliti glabri filiformes apice în
stigmata filiformi-cylindriea tota super-
ficie glandnlosa abeuntes. Utriculus par-
te superiore durior et opacior, infcriore
tenuior membranaceus apice pentago-
nus ct regulariter dehiscens, operculo ad
stylorum basin cireumscisse deciduo v.
subindehiseens membrana ad basin utri-
culi irregulariter ruptili, sæpe insuper
subvalvatim fissilis.
Borss, 4 i. c.
Ierbæ perennes rhizomate duro mul.
ticipiti, rarissime annuæ v. suffrutices
humiles cæspitosi litlorum maris v. de-
serlorum salsorum incolæ in regione
mediterr. Europæ, în Asia media el Si-
biria, Africa borenti et in insul. Canar.
copiosæ, nonntullæ capenses ef ameri-
cuncæe, foliis sæpius integris coriaceis ra-
rius leneris runcinalis, «liq. nd squamu-
las reductis ; scapis ramosis alatis angu-
latisve, spiculis 1-pluré-floris varie dis-
positis sæpius în spicas densas », pani-
culas secundas v. corymbosas digestis
bracteatis (adumbr. abbrev.! ex auct.
supra cit), -
Statice (Darécn. 1586. Tounx. et L.)
Wacuo. Enum. fort. berol. 558. Rors.
et Scnurr. Syst. VIT 777. Enpc. Gen,
PL. 2172. Maiss. Gen. 315 (226). Pur-
Terz. et EnpL. in Gen. FI. germ. ic,
fase. XXIV. E. Borssten, Rev. Plumbag.
in DC. Prodr. XII. 654. — Sfalices sp.
L. DC. Kocn, Syn. PL germ. Srpru. FI.
græc. 299. Relcn. Pl. crit. ic. plur.
Leon. le. ic. plur, Bot. Mag. et fiot,
Reg. idem plur. ie, Waur. Ann. 1If. 276.
(Confer præsertim clr. Borss.).
DIVISIO GENERIS!
$1. Pteroctada. V7. Schizhymenium.
Ÿ2. Ctenostachys. \ 8. Cireinaria.
Ÿ 3. Plathymenium. 9. Palyarthrin.
Ÿ 4. Limonium. Ÿ 10. Myriolepis,
Ÿ5. Sphærostachys. \ 11. Siphonantha.
Ÿ 6. Jovibarba. Ÿ 12. Psylliostachys,
{De harum Charact. opus cr. auct. cit.
conferre veli).
CHARACT. SPECIF. S, ($ Pteroclada).
Pasi suffrutescens, foliis parce puberulis
tandem glabrescentibus amplis coriaceis
petiolatis lyratis, lobo terminali maxima
ovato acutiusculo apice sctifero basi si-
nuato-lobato, lateralibus multo minori-
bus triangulari-ovatis confluentibus ;
scapo elato amplo (emplissimo quidem!}
et patule corymboso-panieulato latissime
ut et ramis bialato alis sinuatis vix un-
dulatis subdichotomis ample auriculati
Spiculis bifloris 2-3 ad ramulorum a
cem fascieulatis, ramuli floralis alis (dor-
saliferi obsoicta) binis a basi angusta la-
tissimis in auriculas amplas falcates ro-
tundatas bracteas æquantes abeuntibus ;
bracteis inferioribus membranaccis pu-
berulis ovato-triangularibus acutis, in-
teriore triplo majore rubello-coriaceo
dorso elevatim plurinervi glabriuscula
margine ciliatula apice membranacco
violaceo limbata; calycis tubo glabro
limbo oblusissime ëä-angulato.
Pa. B. Was, Lie.
Sitatice maeroptera Pr. B. Weer,
in Bourçrat PI. ean. exs. Ne 951. Phyt.
eanar. sect. HIT. 182. t. 406. E. Borss, L.
e. 637.
(23 Alvom sistit et Ackillea, Eosdem eflectus præstat et Statice caulibns, veluti rasæ eapita sustinens.
Narum. Mise, lib, KXVL cap. vit.
von. un — ocr. 1856.
12
STATICE MACROPTERA.
-Beaucoup de personnes, sans doute, en jetant les yeux sur la planche
ci-contre, seront tentéos de crier à l’exagération, en considérant la masse
énorme de fleurs qu'étale le vaste corymbe que nous représentons! Et
néanmoins, ce corymbe, loin d’être exagéré dans ses proportions, est plus
petit que nature, et notre planche, bien que double et du plus grand for-
mat in-8, n'a pu contenir les dimensions diamétrales nrturelles, ni
surtout la superficie florale énorme de l'individu (sec) que nous en avons
eu sous les yeux ; à peine avons-nous pu en même temps figurer les ra-
meaux supérieurs, et au trait une feuille moyenne. Quel attrayant spectacle
doit donc offrir, aux yeux de l'observateur, une pareille plante, étalant
en liberté dans son site natal ses myriades de petites fleurs du bleu le plus
pur, constellé de blanc brillant? Heureux M. Bourgeau, qui avez pu ad-
mirer ainsi dans sa patrie cette noble, ceite magnifique espèce, la reine
des Statices, sans contradiction possible, par la multiplicité de ses fleurs,
lampleur de ses feuilles et les larges ailes de sa tige et de ses bran-
ches!
La Slalice macroptera croît spontanément et exclusivement dans l'Île de
Fer, la plus petite et la plus stérile des Canaries, uniquement formée de
roches basaltiques affreusement crévassées (4); nous disons qu'elle y croît
exclusivement, du moins, que nous sachions, elle n’a pas été trouvée
dans les autres îles de cet Archipel; et certes une telle plante n’eût pas
Gchappé aux investigations multipliées de P. B. Webb, ni des voyageurs
qui lui ont succédé, Comme c'est ce savant si regrettable et enlevé si
prématurément encore à "la science, qui l'a déterminée et décrite, dans sa
Phytologie des Canaries, ouvrage superbe que nous n'avons point en ce
‘moment la possibilité de consuiter, nous ne savons de quel voyageur il a
pu en avoir la communication... de Despréaux, probablement, qui visila
ces îles pendant plusieurs années après lui, ou plutôt, à ce qu’il semble
d'après les citations bibliographiques, de M. Bourgeau, qui fit plusieurs
voyages dans ces diverses iles?
Quoi qu'il en soit, c’est à l'infatigable et zélé voyageur-botaniste, nommé
en dernier lieu, que revient l'honneur, sinon de la découverte (?), du
moins de l'introduction de la plante en question, dont il rapporta des
échantillons d’herbiers et des graines. Ces dernières, confiées aux soins
4) Cette fe a joui jadis, malgré sa stérilité et la sauvagerie de ses sites, d'une sorte de célébrité, Lors-
que, sous Louis K111, les géographes français reçurent mission de mesurer un arc du méridien, ils ehoi-
sirent pour cette opération cette Île, comme étant la terre la plus occidentale de l'ancien monde, et y pla-
cérent le premier méridien. On sait que depuis eut usage fut abandonné, et que désormais les savants
français et eeux de plusieurs autres nations comptent les longitudes & prendre du méridien qui passe par
l'Observatoire de Paris,
STATICE WACROPTERA.
habiles de MM, Thibaut ct Keteleer, horticulteurs à Paris, leur procu-
rérent bientôt de beaux individus, dont bon nombre sont venus enrichir
les serres froides de notre éditeur, où nous espérons bien les voir inees-
samment fleurir,
En attendant, nous devons donc nous abstenir d'en donner ici une des-
cription purement botanique, et d'ailleurs l'excellente phrase spécifique
qu'en a rédigée M, Webb, supplée suffisamment à notre silence forcé; ct
de plus notre planche peut en donner à nos lecteurs une idée assez juste
pour leur inspirer le désir de la posséder. Gi L
1h .
CULTURE. (6. Fe.)
Bien que cette plante soit rustique et robuste, sa conservation dans nos
serres exige quelques précautions, toutes de surveillance, dont la princi-
pale est un bon drainage : car, comme on peut le voir par ce qui précède,
elle doit redouter l'humidité, On la plantera dans un sol léger et sablon-
neux {la terre de bruyère, par exemple), en l'arrosant fort sobrement ct
de temps en temps, mais peu à la fois, d’un peu d'engrais liquide, bien
étendu d'eau. 11 sera bon de méler à la terre quelques fragments bien
concassés de briques ou de plâtras. Dans la serre, on la placera près des
jours, et en été, à mi-ombre. Multiplication par le séparage des jeunes
rejctons, ou par le boulurage de très jeunes rameaux,
A. V,
m9
Planche 106.
HELENIUM ATROPURPUREUN,
HÉLÉNIE à fleurs noires-pourpres.
Évvn, EAëor, Helenium, d'EAbn, la belle Hélène, fille de Tyndare et de Léda,
femme de Ménélas, enlevée par Thésee, puis par Päris; ce second enlèvement fut
la cause de la fameuse guerre de Troie {t}. Après bien d'autres vicissitudes, elle
fut pendue à Rhodes. Ses larmes, dit Pline (2), donnèrent naissance à une plante,
qui porta depuis son nom, ct qui avait pour vertu de conserver la beauté; la plus
célèbre sous ec rapport eroissait dans l'ile d'Hélène, voisine de celle d'Eubée (mer
Egée). On rapporte la description qu’en a donnée Dioscoride (I. 27) à l'Ænula
Heïenium des Modernes.
Asteraceæ $ Senecioneæ $$ Helcniæ-Euheleniæ.
CHARACT. GENER. Capifulum mul-
tiforum hetcrogamum, foribus radii
uniscriatis Ligulatis v. tubulosis irregu-
Jaribus femincis, disei tubulosis herma-
phroditis. Afnvolucri biseriati squamæ
exter. plurimæ foliaceæ elongatæ subli-
neares reflexæ v. patentissimæ, énéer.
pauciores breviores acuminatæ recepta-
culi paleas simulantes sed extra flores
sitæ. Reccptaculum convexum globosum
v. oblongun nudum. Corollæ rudii ligu-
latæ v. tubulosæ irregulariter 5-5-fidæ,
disci tubutosæ brevissimæ 4-B-dentatæ.
Stigmata obtusa exappendiculata. AckϾ-
nia turbinato-cbovala multifariam vil-
losa. Pappi paleæ quinque v. sex mem-
branaceæ plus minus apiculatæ.
Herbæ bcreali-americanæ et mexicanæ
glubræ v. pubescentes, foliis altcrnis de-
currentibus sublus punciatis integerrimis
dentatis v. subpinnatifidis, capitulis ad
apices caulis eErumorum solitariis (v. plu-
ribus), corollis lutcis {v. rubris) ectus
puberulis,
Enpuca. Gen. PI. 2603 (except. parenth.).
Hetenium L. Gen. PI, 961. DC. Prodr.
V. 665. VIL 295. Mersx. Gen. Pi. 208.
(155). Wazr. Rep. 11. 628, 990. VI. 180.
— Helenia L. Hort. Cliff. 418. Moencu,
Metb. 589. Gænrrn. Il. 458. Brassavula
Avans, non R. Br. Tetrodus Cass. Me-
sodetra Rarin. (B. DG. genus divisit:
$1. Helenia. 6 2 Tetrodus; de subgene-
rum horum charact. Podromum adire
veli, L c.).
CHARACT. SPECIF. Æ. rhizomate
perenni, caulibus crectis rigidis paulo
angulatim striatis alatis ad apicem multi-
ramosis, ramis ct ramulis 4-foliatis; fo-
lis valde distantibus lineari-lanceolatis
alternis acutis since interruptione ad
expansionem limbi longissime lateque
in alas sessili-decurrentibus (alis ct fo-
liis punetis impressis crebcrrimis [unde
tota planta nec injucunde resinoso-fra-
grans et amarissima] undique notatis
enerviis {excepto n. medio) atro-viridi-
bus; peduneulis strictis éylindraceo-snl-
catis oligo-cephalis fisLulosis et pedicellis
nudis ad apicem subinflatis. Involucri
subsimplicis viridis squamis externis
multo majoribus lincaribus ante basim
roetundato-coadunatis dein in peduneu-
lum valde adpresso-reflexis, iniernis pa-
rum perspieuis liberis; capitulo glo-
oso-compactissimo ; floribus radii (121)
vniseriatis sæpe csexualibus v. fœmineis,
stylo seliformi exscrto, tubo vix ullo
mox in ligulam euneatam apice triloba-
tam utraque facie puberulam expanso;
disei in gibbulos sitis, tubo comparative
multo longiore quadrifido, segm. breviss.
inflexis valde papillosis; ovario pilosulo,
&) Bis ropta pellex.... Poridis aldultera conjux
4 Vins. passim Æneid,
On voit par ees expressions, que n'épergne pas le divin poête, dans quel mépris était tombée cette
fatale besuté,
{2 Helenium e lüerymis Melenæ dicitur natum, et ideo in flelena iasula laudatissimum, Hisr. rar. lib.
XXI. cap. X... Favere creditur fonnæ ; cutem mülierumn in facie reliquoque corpore nuirire ineorruptasn.
Proerea putant au ejus quamdan gratin ils veneremque conciliar
… elc., ibid. cap, XXL
RÉ pPirA. an Âorlo Verschc 74 24
of of Û ’
VIe LAMMUMUL atiopuipuieum oi A: D
Texas { Plein air.
AE
A. Verscha, pet pal.
HELENIUM ATROPURPUREUN.
pappt squamulis 5 brevi Janceolatis acu- Relentum atropurpareum Kry et
tuinato-aristatis; staminibus insertis; | Bouené, Ind. Sem. Hort, r. berol, 1845.
stylo vix exserto, stigmatibus divaricatis Collet. pe 42. Linn. 1846. fase, LV. 592.
€
apice rolundalo-emarginatis. Non. ad | War. ep. VE. 180.
nüalur, viv.
Cette espèce, incontestablement l’une des plus intéressantes plantes que
nous possédions, pour la pleine terre à l'air libre, sous nos climats, par
son port pittoresque et ses belles fleurs (lisez capitules !) au coloris va-
riable, selon leur âge de développement, bien que découverte dans les
vastes plaines (?) du Texas, par M. Engelmann, qui en envoya, dès 1845,
des graines au Jardin royal Botanique de Berlin, n’est pas encore très
répandue dans nos jardins. Nous avons eu le plaisir de la voir splendi-
dement fleurir en septembre dernier (1855), dans le beau jardin de notre
éditeur, et de pouvoir par conséquent l’étudier à notre aise de vivo. Nous
en donnons ci-contre une exacte figure, à laquelle un seul reproche pour-
rait être adressé, et ee n’est pas la faute de notre excellent artiste, celui
de ne point exprimer suffisamment les différentes nuances de coloris qu'af-
fectent les fleurs, comme nous le disons ci-dessus, selon leur âge de déve-
loppement.
Nous eussions certes adopté de préférence la diagnose spécifique qu'en
ont donnée les excellents auteurs qui l'ont déterminée, mais l'examen plus
approfondi que nous en avons dû faire pour en entretenir nos lecteurs,
nous a révélé quelques détails essentiels négligés ou omis par nos devan-
ciers, entre autres: les points dont sont criblées Ies parties vertes, l'odeur
résineuse, sans étre nullement désagréable, qui s’en exhale, et enfin la
saveur extrêmement amère que contiennent les parties vertes et surtout
les fleurs. H y a là vraisemblablement un principe suis generis à définir et
dont Ja thérapeutique sans doute pourrait faire son profit; ne pourrait-on
y voir, par exemple, quelques excellentes qualités fébrifuges, suceédanées du
quinquina, dont les différentes espèces, comme on sait, tendent à disparaître
totalement un jour prochain des forêts américaines, par le vandalisme et
l'aveugle cupidité des exploitants? Nous fesons des vœux pour que ces
lignes Lombent sous les yeux d’un chimiste, ami de la science et de lhu-
manité: de M. Payen, par exemple, qui s’est toujours occupé avec tant de
succès des questions de ce genre,
Considérée comme plante jardinique, l'Helenium atropurpureum est
tout-à-fait ornemental, dans le sens absolu de ce mot; ses tiges s'élèvent
à un mètre environ de hauteur, sont ailées dans tout leur longueur, émet-
tent des fouilles linéaires-lancéolées, distantes, sessiles-décurrentes, eriblées,
HELENIUM AFROPURPUREUY.
comme les ailes qu’elles forment, des points que nous venons de signaler,
et sont très ramifiées au sommet, dont l'ensemble fleuri déploie un vaste
corymbe surchargé de capilules assez amples, aux fleurs du rayon passant
par diverses nuances du jaune plus ou moins pur, au rouge orangé très
vif, puis d’un brun fauve très foncé ; l'opposition de ces nuances émises à
la fois sur la masse florale fait un effet superbe,
Nous jugeons inutile d'en donner ici une description purement bota-
nique ; les lignes qui précèdent et surtout notre phrase spécifique la déter-
minent suffisamment; mais nous la recommandons avec instance aux
amateurs, qui jouiront de ses fleurs depuis le milieu de l'été jusque dans
l'automne,
Cu. L.
Explication des Figures analytiques.
Fig. 1. Une fleur du rayon. Fig. 2. Un segment calycinal d’une fleur du disque.
Fig. 3. Une fleur du disque. Fig. 4. Style (fig. gross.).
CULTURE. (PL. Ai.)
Cette espèce est vigoureuse, rustique; mais végètera avec d'autant plus
de luxuriance que Le sol sera meuble et riche en humus. On devra drainer
celui-ci avec soin dans les endroits humides. Multiplication prompte et
facile par le séparage des touffes, fait en automne, ou au premier prin-
temps.
A. V.
L:
r
/
AR MOERLOOS$SI
ap OUAILCX \
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s Ledeber'c
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(Ple
20 COTE!
Planche 107.
CYDONIA JAPONICA, van. MORLOOSI.
GOIGNASSIER DU JAPON DE MOERLOOSE,
Évvs. Kudavls v. xoduie, le Coignassier des Modernes; de Kéfv (Cydon),
ville de l'ile de Crête, que les Anciens regardaient comme la patrie de cet
arbre; c'est le Cofoneus malus (mala cotonea) de Pline {{b. XV. cap. x1.).
Pomaceæ,
CHARACT. GENER. Cafyeis fubo
campanulato eum ovario connato, Zémbi
S-partiti lobis foliaceis. Petala 5 calycis
fauci inserta ejusdem laciniis alterna or-
biculata, Stumina plurima cum petalis
inscrta, félumentis filiformi-subulatis,
antheris Subrotundis bilocularibus in-
cumbentibus longitudinaliter dehiscen-
tibus. Ovarium inferum 5-loculare, lo-
culis multiovulatis, owulis adscendenti-
bus anatropis. St 5. Pomum 5-loeu-
lare, loculis polyspermis, endocarpio
cartilaginco. Semina adscendentia, teste
mucilaginosa. Embryonis exalbuminosi
orthotropi cofyledones convexo-planæ,
radicula infcra.
Frutices v. arbusculæ ir Europa me-
dia ct Asia maime orientali crescentes,
foliis allernis integerrimis v. serratis
sublus sœpe lenalo-fomentosis bistipula-
tis, floribus sobifuriis v. paucis subun-
bellatis conspicuis.
Exouien, Gen. PL. 6341.
Cydania Tour. Inst. 632. t. 405. Pen-
s0on, Enchir, IL. 40, Tuourn, Ann. Mus.
IX. 14. 8-9. DC. Prodr. Il. 638. Mersn.
Gen. PI. 106 (75). — ydonia et Chæno-
meles Lixor. Linn. Trans. XIII. 97.
Coll. Bot. Reg. N° 905, Sracu, PI, phanér.
HI. 454. 458. — Piri (1) spec. EL. Tuvxs.
Jaco. FL austr. t. 342. Bot. Reg. t. 692.
CHARACT. SPÉCIF. Sunt iidem ae
subgeneris Chœnomelis! scilicet : Ca-
dycis tubo urecolato adhærente, limbi
magni campanulati persistentis lobis 5
brevibus erectis. Petalis 5 orbicularibus
breviter unguiculalis glabris patulis.
Stamine circiter 40 biscriata erecta;
stylé inferne pube brevi cohærentes. Pi-
ridinm 5-loculare, loc. polysp. (Transl.
eæ Sracu, L. e.!).
Species unica! (Chœnomeles !) Frutex,
ramis patulis v. deflexis spin foliis
breviter petiolatis coriaceis nitidis ser-
ratis, jun. pubescentibns dein glabratis
Tancéolatis, v. ellipticis v. obovato-lan-
ccolatis obtusis v. acutatis ; stipulis ma-
nis foliaccis subcordatis v. reniformi-
us denticulatis subpetiolulatis eadueis.
Floribus ante folia enascentibus 2-6 pur-
purcis, roscis, v. albis, (ex cod. !).
Cydonia japonica Pers. DC. Le es (et
Chœnomeles! Prancn. Fl. d, $. et d. 3.
V, Ne 510. sept. 1849. var. wmbilicata
Ses. et De VRigse, c. ie.
Cydonia lagenaria Lois.-Desz. Terb.
Armat, dre sér, 11. 67. et in Du. cd. nov.
VL t.76.
Cydonia speciosa Guimr. et Havn.
Fremd. Holz. t. 70,
Pirus japonica Tuuns. FL p. 207? (2)
et quorumd. Bot. Mag, t. 692. Bot. Cab.
t, BAL (Aure alba),
Matus japonica Anvr. Bot. Rep. t. 642,
Jaume StMis. F1. et Pom. franc. t. 105.
Chœnomeles japonica Liwpr. 1. s. c.
(Dein ut synonymon Cydoniæ relatum ,
in Bot. Reg, sub t. QU5, et in Veget,
Kingd. 560. L. s. c.); Sracn, À. s. c.
Cydonia jnpontica, var. Moecrloosli
Hor. de qua agitur, t. nostra 107.
I n’est personne qui n’ait admiré, dès les premiers jours du printemps,
les nombreuses fleurs d’un rouge éclatant du Coignassier (et non Cognas-
(1) Nous avons démontré plus haut qu'on devait écrire Pirus et pirum, et non Pyrus et pyrum!
(2) Cet auteur, en écrivant pomum 5-valre, à voulu dire évidemment dire 5-orufare,
CYDONTA JAPONICA, VAT. MOERLOOSH,
sier) du Japon (type), introduit dès 1796 en Europe (en Angleterre, dit-on!
et quatorze ans plus tard en France (1810) (9, et répandu aujourd'hui dans
tous les jardins, où on le eultive surtout en espalier (dans le nord!), et où
il constitue l'un de leurs plus beaux ornements, à cette époque de l'année.
Nous aurions voulu citer avec éloge dans nos colonnes le nom de l'intro-
dueteur de ce charmant arbrisseau, mais malgré nos recherches, nous
n'avons pu le découvrir dans aucun des ouvrages de notre bibliothèque,
Thunberg, au reste, l'a fait connaître le premier, dans sa Flora japonica,
dès 4784, et peut-être l'avait-il rapporté du Japon lui-même, lors de son
voyage dans cette contrée (1775-1776); alors il serait passé quelques années
plus tard de Hollande en Angleterre.
Ce Coignassier est tellement connu qu’il serait véritablement oiseux d'en
donner ici une description botanique. Aussi ne nous occuperons-nous que
de la jolie variété, figurée dans la planche ci-contre.
Nous en devons la connaissance à M. Adolphe Papelcu, pépiniériste
distingué, à Wetteren et à Ledeberg (lez-Gand}, qui a bien voulu nous
communiquer à ce sujet les renseignements qu'on trouvera plus bas,
Pendant longtemps on ne connut que l'espèce type et sa variété à
fleurs blanches, quand, en 1829, M. Siebold, colonel d'état-major au
service hollandais et naturaliste recommandable, en rapporta, outre celle
à fleurs blanches, une troisième à fleurs roses, qu'il cultiva avec soin et
qu'il fit connaître depuis sous le nom d'umbilicata, en raison de l'enfon-
eement inusité de l'ombilie du fruit, qu'il en observa pour la pre-
mière fois, dans son jardin, à Leiden, en 1847. Elle se répandit dès-
lors dans les collections sous les noms de Pirus japonica rosea ou de
Cydonia japonica umbilicata.
Le Cydonia japonica Moerloosii a été ainsi nommé, et nommé juste-
ment par M. Papeleu, du nom de l'obtenteur, M. Moerloose, horticulteur à
Ledeberg, qui s'est occupé avec soin de l'éducation et du perfectionnement
de cet arbrisseau dès 1829, étant à cette époque aide-jardinier du Jardin
Botanique de Gand, sous la direction de feu Mussche, à qui M. Siebold
confia d'abord les individus qu’il venait de rapporter du Japon,en compagnie
d'une foule d'autres belles plantes, parmi lesquelles il faut citer le ZLilium
speciosum et ses variétés (Lilum lancifolium des fleuristes). On le re-
connait à ses fleurs plutôt grandes que moyennes, blanches, mais largement
fasciées de rose et de carmin, à son gros fruit piriforme, criblé de points
{1} Loudon, ordinairement 4i exect, se trompe évidemment quand dans ses deux ratalogues (Aort brit.
et Encyel, of Plants) il Bxe l'an 1815 comme date de celte introduetion,
CYDONIA JAPONICA, VAT. MOERLOGSIT.
blancs (celui que nous figurons ci-contre, récolté en juillet dernier, était
loin encore d’avoir acquis sa grosseur et son coloris naturels). C'est un
arbrisseau d'une vigueur remarquable et digne en tous points de figurer
dans Les jardins les mieux tenus.
On doit encore aux semis successifs et intelligents de M. Moerloose les
variétés suivantes :
2, — — cardinalis : fleur très grande, d’un rose vif; fruit petit; arbr. d'une
vigucur moyenne.
3. — — atrosanquinea : fleur moyenne, couleur rouge-sang très vif; fruit in-
core inconnu; branches grosses, très défléchies.
&. — — aurantiaca semi-plena : fleur petite, rouge-orangée, constamment semi-
double ; branches gréles; fruit inconnu.
5. — — coccinea : fleur moyenne, d'un rouge très vif; fruit petit; arbr. peu
vigoureux, très épincux.
6. — — rubro-aurantiaca : fleur grande, d'un rouge orangé; fruit petit; arbr.
très florifère, peu vigoureux, à ramcaux défléchis,
7. — — grandiflora-rubra : fleur très grande, d'un rouge très vif; fruit petit;
arbr. touffu, peu vigoureux.
8. — — fructu odoratissimo : fleur moyenne, d’un blane rosé; fruit moyen,
à odeur suave, mais toute particulière ct très prononcée; arbr.
très vigoureux.
9. — — incrmis : fleur moyenne, blanche; fruit déprimé, comme la pomme
dite Court-penduc; arb. très vigoureux et incrme,
40. — — macrocarpa : fleur moyenne, d’un rose vif; fruit très gros; arb, très
vigoureux, dressé, peu épincux.
A1. — — nana : fleur moyenne, d'un rouge orangé; fruit encore ineonnu; arb.
un peu délicat, presque inerme.
Toutes ces intéressantes variétés sont, à l'exception du n°3 (qu'il pos-
sède toutefois également), la propriété exclusive de M. Papeleu, et peuvent
être indifféremment acquises chez lui ou chez notre éditeur. Les courtes
descriptions que nous avons ‘ointes à chacune d’elles démontrent quels
rôles elles sont appelées à jouer dans nos jardins, dont elles seront in-
contestablement l'un des principaux ornements printanniers, De plus, l’on
n’ignore pas que leurs fleurs se succèdent pendant plusieurs mois, d'avril à
juin, et qu'elles paraissent avant les fouilles, Dans certaines années favo-
rables, ces fleurs se remontrent même, avant l'hiver, et lorsque les feuilles
de la saison sont encore vertes et fraiches. Cu. L
HU, L,
CULTURE. (Am Lines.)
A bonne exposition, c'est-t-dire, du midi; on pourra, à la rigueur, tenir
ces variétés en pyramides libres, ou cn contre-espalicrs; mais il vaudra
45
CYDONIA JAPONICA , VdY. MOERLOOSI.
mieux, surtout pour en obtenir des fruits, les palisser en espaliers, sous
et entre les Abricotiers, les Péchers et les Vignes, Il va sans dire que
l'espalier est de rigueur au levant ct au couchant. On les multiplie de
marcottes, de boutures mêmes, mais surtout par la greffe sur franc ou sur
Coignassier commun,
À. V.
“+ , F n |
Vaueles uouvell de (P CM |
= / vb A, 4€ A
ie Dia à, NT re Bua. Lenricher. 3. Mouosieur de SUR. k 6 |
: ci Loire de £ ses ice. À. Madouue bua Lemic 62. D: de LS TP Upetral. D. Géueral Chasbart. 6 =: Noos
Planche 108.
VARIËTÉS DE PETUNIA.
Dans la planche double, N° 53, de notre Tome I, en mai 4856, nous
avons figuré six curieuses variétés de Pétunies, obtenues par un horticui-
teur de Luxembourg, M. Wilhem, et qui étaient, en raison de la variation
du coloris dans une même fleur, évidemment le fruit adultérin de deux
espèces lypes, cultivées depuis longtemps déjà dans les jardins, les P. nyc-
taginiflora et violacea, dont nous avons dit l'histoire dans le texte qui
accompagne la belle planche en question,
En voici six autres variétés, entièrement différentes, et éminemment re-
marquables par la vivacité ou la délicatesse de leur coloris floral, dont
quatre panachées ou striées de blanc, sur fond violet ou cramoisi, la cin-
quième à fond blane, richement veiné de cramoisi; la sixième enfin, à
fleurs blanches doubles.
En les comparant aux six autres que nous avons précédemment figu-
rées, on conviendra, avec nous, que cette catégorie de plantes vient
de faire un pas immense vers Ia perfection horticole, quant au coloris du
moins, et que, comparées aux dernières, si les nouvelles sont moins cu
rieusement peintes, peut-être, elles sont en revanche (avantage précieux)
bien autrement belles et ornementales. On pourra désormais obtenir dans
ce genre, aussi beau, mais non plus splendide, plus richement coloré.
Toutes ont été obtenues de semis en France, et le N° 4, notamment,
Gloire de France, l'a été par M. Boucharlat, aîné, horticulteur, à Lyon.
Les figures ci-contre ont été exécutées, d’après nature, dans l'établissement
de notre éditeur et nous pouvons en garantir Ja fidélité,
Considérés botaniquement, tes Ne’ 1, 2, 3, 6, nous paraissent des va-
riétés issues directement de la P. violacea ; le N° 5 un hybride des deux
espèces, les P. violaces et nyctaginiflora; le N° 4 enfin, une variété à fleurs
doubles de la seconde. En somme, ce sont là, dans l’acception rigoureuse du
mot, d'excellentes acquisitions pour l’ornement des corbeilles de fleurs à
l'air libre en été, au milieu desquelles brillera la Pétunie Gloire de France, à
fleurs de première grandeur et d'un riche coloris violet multistrié de blanc.
Cu, L.
CULTURE. (Pi Am er Ca. Fa.)
Voyez ci-dessus, Planche 55, Tome IE, article de culture qui a été con-
sacré à ces sortes de plantes. A. Y.
TOM. fil. — NOV. 1856. 44
Planche 109.
ODONTOGLOSSUR PHAL/ÆNOPSIS,
ODONTOGLOSSE à fleurs de PHALÉNOPSE.
Orchidaceæ $ Vandeæ $$ Brassie,
CHARACT. GENER. V. Jard. fleur. | Te IL. Misc. p. 82.
To [er PI. 90, et notam, Illustr. hort. Ouontoglossam Phalænopsis Reca.
Te, PI. 59. f. et Lanp. loc...? — Nos. 1. s. e, et tab.
CHARACT. SPECIF. V. ci-dessus, | nostra 109.
Nous avons tout récemment (V. {. c.) entretenu nos lecteurs de la gra-
cieuse plante en question ; nous en avons donné une phrase spécifique suf-
fisamment détaillée pour la distinguer des congénères, et nous avons relaté
de son histoire le peu de particularités qui en étaient à notre connaissance.
Aujourd’hui nous venons en donner une belle et exacte figure, exécutée
d’après nature dans l'établissement A. Verschaffelt ; et nous n'avons mal-
heureusement rien à ajouter à notre première notice, Nous ne pouvons
que confirmer l'indication que nous avons citée de sa patrie, la Nouvelle-
Grenade, d'où l'a reçue récemment M. Linden, de Bruxelles, et rappeler
l'attention unanime dont elle a été l’objet, à l'exposition de la Société
royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, les 15 et 16 juin derniers;
et nous pensons qu’en jetant un coup-d’œil sur la figure ci-contre, fort
exacte, nous le répétons, le lecteur trouvera que celte attention, ainsi
que nos éloges, sont parfaitement justifiés.
Elle a absolument le port et l’inflorescence des Huntleyæ, des Warreæ
ou des Warscewiczellæ; et il faut un examen assez minutieux de sa fleur,
pour juger qu'elle n'appartient à aucun de ces genres. Du reste, bien
qu’elle soit réellement un Odontoglossum, il faut avouer que, chez elle, les
caractères floraux de ce genre sont pour ainsi dire, plans, umoindris, di-
midiés, réduits à leur plus simple expression, comme en témoignent et
la figure ci-contre et notre diagnosc.
Comparativement à l’exiguité lotale de la plante, ses fleurs sont très
grandes, odorantes, d'un blanc pur; le labelle, d’une forme toute parti-
eulière, enveloppe orbiculairement le gynostème (à peine saillant}, et est
élégamment rayé de lilas; au-dessous du disque, dont les tubercules et
les lames, très peu prononcés, sont disposés en lignes compliquées, se
voient deux macules d'un jaune orangé, immédiatement suivies d’une
large tache lilas, multidigitée au sommet.
C'est, nous le répétons volontiers, une charmante plante, qui s’impo-
sera d'elle-même au choix de l'amateur d'Orchidées. Cr. L,
CULTURE. (S. Ca.)
Culture ordinaire des Orchidées, en vases percés de trous nombreux, ou en cor-
beilles à jour, ct remplis, comme on sait, de fragments de terre tourbeuse ou de ter-
reau de bruyére, de brins de bois pourris, de sphagnum, cte., le tout, non foulé, de
manière à permettre aux délicates racines de là plante de se prolonger en tout sens.
Bassinages modérés, même pendant les chaleurs; saison de repos, en automne (de
septembre à décembre). A. V.
2 aa rat pina.un Lorto Verschaffet.
1doutoglowum CPP, alæwuopotio REICHEB. et LIND.
NE Grenade (Serre chaude.)
Lt ST SE RS
LU. Ce LOUTOO0ARL & CAT.
A Perschaffelé puêl.
ds de
| | Vectus/ ile
Ÿ C4 - d' >
AT ù 6
JUN
* AVerschaffet, pull.
TL Stroobant. se, & Th à Gandis
Planche 140.
VARIÉTÉS NAINES DE CALCÉOLAIRES DES JARDINS,
Serophularinceæ $ Antirrhineæ $$ Calccolariæ (1).
Tout a été dit sur ces gracieuses plantes, et de nouveaux éloges scraient
ici absolument superflus : quel anthophile, en elfet, n’en possède pas
aujourd'hui dans sa serre froide quelques variétés?
Le premier de toute la presse horticole (continentale du moins) nous
avons appelé, dès 4843, l'attention des amateurs sur cette catégorie de
plantes (V. Æort. univ. IV. p. 132. c. ie. ete,), en en donnant une belle
planche. « Qui eût dit, en 1773 et 1777, en voyant les deux chétives
plantes, dont l’une (C. pinnata, du Pérou) a servi au Père Feuillée pour
établir le genre : qui eût dit, même en 1823, où plusieurs espèces furent
introduites, que ce genre compterait aujourd'hui de si brillants représen-
tants? Et qu’il ÿ a loin encore des premiers produits obtenus de semis par
les cultivateurs anglais (initiative leur est due) et français à ceux que nous
ont présentés dans ces derniers temps quelques heureux horticulteurs? »
Ces paroles ({. c.) n’ont pas cessé d'être vraies, et les figures nouvelles
que nous en avons données dans la Flore des Serres et des Jardins (UK.
PL. vin. Juill, 4847), celles qu'en a publiées Ch. Morren dans les Annales
de lu Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand (I. PL. 95.
p. 227), les justifient surabondamment; quel éclat, quelle diversité de
coloris, quelles gracieuses panachures de toutes sortes, ligrées, ponc-
tuées, mouchetées, lignées, fasciées, coltelées, etc., ou disposées en carac-
tères hébreux, chinois, syriaques, ete. !
IL serait assez difficile de préciser aujourd’hui à quel type appartient
telle ou telle de ces variétés, ou pour parler plus correctement de ces
hybrides, à la formation desquelles ont concouru notamment les C. cre-
natiflora (ou pendulu}, integrifoliu, corymbosa, arachnoïdea, purpu-
rea, cte. : hybrides véritables, puisqu'ils sont nées d'espèces (père et
mère!) différentes, mais douées éminemment de la faculté de se repro-
duire par leurs graines (2). De là ces milliers de variétés, toutes plus
jolies les unes que les autres, qu'on voit éclore chaque année dans les jar-
dins et dont l'œil charmé ne se rassasie jamais.
Toutefois (chaque médaille a son revers!), on reprochait jusqu'ici à
{1} Subiribus hæc jamjam à nobis proposita {Aort. univ. ct Herb. gén, Amat, n. s. 1843) postea a clriss.
Bentham in DC. Prodr, adhibiln (X. 204).
(2) Facuhé que refuse ordinairement la Naiure à des produits végétaux nés de genres différents (de
genres 411), dont eependans on connait quelques rares individus fertiles; mais qu'elle refuse absolument
aux produits animaux résultant de croisements de genres également différents (mule, males).
VARIÉTÉS NAINES DE CALCÉOLAIRES DES JARDINS.
ces plantes la faiblesse de leurs tiges que l'on était forcé de soutenir au
moyen de tuteurs : objets toujours disgracieux, quoiqu'on fasse, chaque
fois qu’on doit avoir recours à leur emploi (1). Cet inconvénient incon-
testable va disparaître, grâce à une nouvelle race (ou catégorie, comme
on voudra) de Calcéolaires que vient d'obtenir dans ses nombreux semis
M. E, Bénary, horticulteur distingué à Erfurt. Ses tiges moins élevées,
mais non moins florifères et plus touffuces que celles des anciennes, se
tiennent parfaitement droites et sans aueun appui; ses fleurs, aussi gran-
des que celles des leurs, se montrent tout aussi variées, tout aussi nom-
breuses, tout aussi brillantes par leur riche coloris et Ia diversité de leurs
panachures. C'est là toute une bonne fortune désormais pour les culiures
de serre froide, où elles règneront à peu près sans rivales.
La planche ci-contre a été fidèlement exécutée d’après le dessin ori-
ginal qu'en a fait faire, d'après nature, l’obtenteur lui-même dans son
établissement. Cr. L.
CULTURE. (8. F, ou mieux Crassis FR.)
Bien que la culture des Calcéolaires soit désormais bien connue, il n’est
- pas inutile de rappeler ici à ce sujet quelques utiles prescriptions. Comme
elles sont originaires des montagnes, elles exigent chez nous une grande
somme d'air et de lumière, mais celle-ci sera adoucie par un demi-om-
brage. En été, on les place à l'exposition du levant ou du couchant, der-
rière une haie vive; en hiver, dans une serre froide, sur une tablette près
des vitres. Un courant d'air vif, quelques seringages donnés à propos
en éloigneront les pucerons, auxquels elles sont fort sujettes, en raison
de leur feuillage mou et cotonneux. Au cas où ces insectes se seraient
trop multipliés, on aurait recours à l'insufflation du tabac {dans un petit
endroit bien clos), mais in extremis : car souvent ici le remède est pire
que le mal. Pour l'amateur, qui ne possède de ces plantes qu’une quantité
très limitée, il peut, avant de l'employer, essayer au moyen d'une petite
brosse à longs poils très doux, de faire tomber les pucerons soit dans
Veau, soit sur une feuille de papier, où il les écrase ensuite facilement. Or,
cette opération, répétée plusicurs fois à quelques jours d'intervalles, suf-
fira pour débarrasser ses Calcéolaires de cette engeance vermineuse.
Quoique les Calcéolaires soient de nature frutiqueuse, il faut les renou-
veler tous les ans, par le semis, si l'on en veut posséder de beaux indi-
vidus ; car elles dégénèrent dès la seconde année. On devra donc en semer
les graines en automne, et conserver le plant, comme il a été dit : plant qui
fleurira splendidement l’année suivante, si des soins convenables lui sont
appliqués. A, V.
(#) Nous ssisissons cette occasion pour demander à la plupart des horteultours quelle nécessité il y a
d'étayer leurs plantes au moyen de ces énormes bâtons, qu'ils appélent tuteurs : htons six fois, dix fois,
vingt fois aussi gros que les tiges qu'ils doivent soutenir! No peut-on, et le goût l'indique, proportionner
la grosseur du tuteur à la force de In tige à étayer? et choisir dans ce but des tuteurs de bois plus ou
moins robuste (dur). Les tuteurs de sapin, par exemple, enduits de couleur verte, nous paraissent devoir
remplir toutes les exigences.
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Planche 144.
LILIUN PHILADELPHICUM,
LIS DE PHILADELPHIE.
Érvu. V. Jardin fleuriste, Te Ler. PL 105-106.
Liliaceæ $ Tulipeæ.
CHARACT, CENER. V. tbédem.
CHARACT. SPECIF, L. (S Pseudoli-
rion); glaberrimum nitidum ; bulbo ova-
to parvo aibido, squamis paucis lincari-
Janceolatis; eaule cylindrico erecto sim-
pie sæpe rubescenie, 1-rarius 2-3-floro,
,50-50 alto; foliis sparsis (sub floribus
B verticillatis) plus minus distantibus basi
vix attenuatis sessilibus apice obtuse acu-
tatis non raro latere subfaleatis 3-venatis
mergine cartilaginaceis, epidermidesupra
viridi tenuissime lincolata infra densis-
sime tenuissimeque albo punctata, venis
hic viridioribus; peduneulis eréctis vix
ad apicem inflatis nudis; segmentis (intus
aureis maculis atrorubris sparsis) pe-
rianthii 8 ext. basi vix distinetioribus
sed ad unguem paulo crassioribus, costa
basi solum parum conspicua; 3 ini. un-
que angustiore hic validius eostatis ; un-
guibus omnibus long. æqualibus arctis-
sime marginibus involutis; laminis omn.
ovalto-lanceolatis apice obtuso-acntatis
Plicato-inflatis (inter. hic præcipue pa-
pillosulis} revolutis utraque facie tenui-
ter subreticulatim venato-costulatis mar-
gine undulatis læte miniato-aurantia-
eis; nectariis nullis; stam. filamentis
erectis applanatis non basi dilatatis segm.
perigon. brevioribus; stylo trigono stam.
superante, stigmate trigono -capitato pa-
pilloso atrosanguineo. Non. ad nat. viv.
Ltliam phiiadelphicum FE. Spec.
455. Mill. neo 13, Dict. t. 165. f. 1. Arr.
Hort. Kew. L. 431. ed. 2, II. 245. WiLLo.
Spec. 11. 90. Curr. Bot. Mag. t.519. DC.
in Red. Lil. €. 104. Pursa, Flor, t. 229.
Nurr. Gen. I. 222. Bigclow, Fior. Bost.
82. Eumiorr, Sketch. Bot. }, 387. Tonr.
Flor. 1. 348. Lonn. Bot. Cab t. 976.
Herb. gén. Amat. 4e sér. t. 92. Souurr.
fr. VIL 414. 1688. Ricnanps. App. to
Frankl. Journ. 40. Bot. Reg. t. 594. Spa,
Mém. esp. de Lis. 28, Kunïu, Eaum. PL
IV. 265.
Lilium B andinum, floribus sæpe quin-
que! Bot. Beg. 1. e. L. andinum Nurr.
in Fras. Cat. etin Gen. f. 221. L. um-
bellatum Punsu, 1. c. (Excl. Sauise.)
Seuurr. fr. 1. e.
Lilium verticillatum Wap. Herb.
no 6537? (sec. Kunru!) foliis verticillatis!
Le jolis Lis, dont nous donnons ci-contre à nos lecteurs une image
fidèle, croît spontanément dans les États-Unis d'Amérique, au Canada,
dans le Caroline du Nord, le Missouri, la Pensylvanie, ete. Là, il occupe
des stations assez diverses, les prés, les plaines, les montagnes, le bord
des eaux courantes et même le pied des montagnes, etc.: stations qui nous
font douter quelque peu de la synonymie que lui joignent les auteurs et
que nous avons rapportée avec le soin et la clarté nécessaires en pareil
cas. Nous meltons, par exemple, tout-à-fait en doute, comme identique,
le L. verticillatum de Willdenow, que (chose remarquable!) passent en-
tièrement sous silence les frères Schultes (L. e.), Steudel, Sprengcl, et les
catalogues de Sweet et de Loudon. Kunth, seul, le cite immédiatement
row. ni. — Déc. 1856. 45
LILIUM PHILADELPHICUM,
comme synonyme de l'espèce en question, mais cependant avec un point
de doute. Si cette plante, en effet, a des feuilles verticillées, elle ne saurait
être la nôtre, dont les feuilles sont toujours éparses, sauf, et comme c'est
assez ordinaire chez beaucoup de Lis voisins, sous les fleurs où elles se
réunissent en une sorte d'ombelle,
Quant au £L. umbellatum Punsn, nous n'avons aucune raison pour
douter de son identité avec lespèce dont nous nous occupons; el nous
admettons la rationalité du rapprochement,
Quoi qu’il en soit, notre Lilium philadelphieum, par son riche et bril-
lant coloris varié, est bien digne de figurer dans nos jardins, où il n'est
pas encore très répandu et où il s'élève à peine à 0"50 ou 060, et porte
ordinairement une à trois fleurs, Il est absolument glabre, luisant ; la tige
en est cylindrique, simple, souvent rougeâtre et porte des feuilles petites,
éparses, sessiles et à peine atténuées à la base, subobtuses au sommet, tri-
veinées, à bords cartilaginacés, très entiers. L'épiderme de la face supé-
rieure, d’un beau vert, est très finement linéolé; plus pâle sur celle de
dessous, et criblé de très petits points blancs, ligné des veines qui y pa-
raissent d'un vert foncé; souvent l’un des côtés en est falciforme. Les pé-
doncules en sont le plus ordinairement nus, à peine renflés au sommet
et s'élèvent d’une collerette de feuilles semblables à celles de la tige.
Les fleurs sont grandes, dressées, campanulées à la base, où elles sont
d'un beau jaune, maculé de rouge-noirâtre, puis très étalées, révolutées
au limbe, d'un minium orangé vif, Les onglets des segments sont courts,
à bords étroitement involutés (fig. 1) et n’offrent aucune trace de nectaire ;
les limbes amples, ovés-lancéolés, à pointe obtuse, finement renflée-plissée;
celle des trois intérieurs plus notablement papillifère. Les filaments sta-
minaux sont dressés, plus eourts que les segments et d’un rouge cocciné;
les anthères ferrugineuses. Le style trigone, est plus long qu'eux et se
termine par un stigmate capité-trilobé, papilleux, d’un rouge-noirâtre.
Ce Lis fleurit chez nous de juin à juillet, et chaque année nous avons
le plaisir d'en admirer le beau coloris dans le jardin de notre éditeur,
grand amateur, lui-même, de Lis, dont il possède une riche collection.
Nous saisissons cette occasion pour rappeler aux amateurs que c’est chez
lui qu'a fleuri pour la première fois sur le continent, en juin 1853, le roi
du genre, le Lilium giganteum (V. Jardin fleur. IV. PI, 409-410 et
Plllustr, hort, 1. Mise. p. 10. c. ic.), dont il a pu obtenir par le semis une
belle et nombreuse progéniture, qui lui permet de le livrer désormais aux
amateurs à très bas prix (V. lHllust, hort. II. Misc, p. 41).
Ca, L,
LILIUM PHILADELPHICUM,
Explication des Figures analytiques.
Fig. 1. Coupe transversate d'un onglet. Fig. 2. Le style. Fig. 3. Coupe transver-
sale de l'ovaire,
CULTURE. (PL. An.)
Ce Lis ne demande aucun soin particulier; comme ses congénères de
l'Amérique septentrionale, il se plaît dans une terre légère, mais riche en
humus et bien drainée en dessous. Dans ces conditions il peut supporter
nos hivers à l'air libre, moyennant une légère couverture de feuilles lors
des grandes gelées. Toutefois, quand on peut disposer d'un coffre, il est
préférable de l'y tenir, en compagnie d’une foule d'autres plantes bulbeu-
ses, soit congénères, soit appartenant à d'autres genres et à d'autres familles
(Liliacées, Amaryllidacées, Iridacées, ete.). Multiplication par la séparation
des bulbilles, opérée tous les deux ou trois ans, ou par le semis des graines.
A. V.
Planche 112.
RHODODENDRUM BLANDFORDIÆFLORUN,
ROSAGE à fleurs de BLANDFORDIA.
Érvu. V. Jardin fleuriste, To Her. PL. 41.
Ericaceæ $ Rhododendreæ.
CHARACT. GENER. V. ibidem. breve pedicellatis; corolle cernes ine
undibutiformis tubo elongato cylindra-
CHARACT, SPECIF. R. (Q …..? (MN). | ceo, lobis oblongis obtusis acutisve,
Frutex ramulosus, ramulis gracilibus W. Hoon. L, à, €.
virgatis lepidotis, foliis lanceolatis acu-
minatis coriaceis breve petiolatis subtus Rhododendraum blandfordiæfto-
ferrugineo-lepidotis; capitulis 5-10 flo- | rum W. Hoox. Bot. Mag. t. 4050. Aug.
ris (et etiam 40-12!); floribus pendulis | 1856. — V. ci-dessus, III. Misc. p. 86.
Nous avons déjà parlé à nos lecteurs de ce remarquable Rosage et nous
tenons en ce moment la promesse que nous leur avons faite en leur endon-
nant une belle et exacte figure inédite. Comme nous n’avons point encore
eu occasion de le voir en fleurs, au peu que nous en avons dit, nous croyons
qu'il est utile pour l'histoire de la plante de joindre ici la notice que lui
consacre M. W. Hooker {{. à. c.).
« Ce Rhododendrum fait partie des découvertes faites par le D° Hooker
{son fils!) dans les monts Himalayas du Népaul et du Sikkim orientaux, où
n'est pas rare à une altitude de 10 à 12,000 pieds, tout à la fois dans les
vallées, sur le sommet et les versants élevés des montagnes. Il constitue un
buisson grêle, difforme, sarmenteux, médiocrement feuillé, souvent couvert
de fleurs très ornementales, extrémement variables et même entièrement
dissemblables de coloris et quelquefois de forme. En comparant la plan-
che 8 des Rhododendrum du Sikkim (du D° Hooker) à notre planche 4788
(Bot. Mag. représentant le R. cinnabarinum var. pallidum) et à celle que
nous annexons ci-contre, on ne regarderait jamais comme probable que
{1) Grâce aux courageuses investigetions de MM. Hooker, fils, et Low, fils, la Botanique et l'Horticul-
ture en partieulier se sont enrichies d’une foule de splendides espéces de Rosages , différant tellement par
leur port et par la conformation de leurs fleurs avec toutes celles que l'un connaissait jusqu'ici, que trés
vraisemblublement le genre Rhudadendrum devra être entiérement révisé, portagé en sections et fournir peut-
être à ses dépens quelques genres nouveaux. Ainsi, par exemple, toutes les espèces dont les fleurs sont
nettement tubulées, comme chez celle dont il s’agit, independamment d’autres caraclères, pourraient fort
bien former, selon nous, soit une excellente section naturelle, sinon même un genre séparé. Toutefois, si
Vartiele que nous traduisons ci-contre mérite une confiance absolue (et nous ne pouvons eependent qu’en
douter), il remet tout en question, en abaissant toutes ces plantes au rang de simples variéiés !
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Uf L Hodo deud EU DELA ur) | otdiæl Po CUIIL. W.HOUXK.
Stkkine Himalaya (Serre froide. )
RHODODENDRUM BLANDFORDIÆFLORUM,
les plantes qu’elles représentent fussent très voisines entre elles, et sur-
tout on-n'inclinerait pas à les considérer comme telles, si ces plantes et
d'autres variétés, fleurissant toutes à peu près en même temps dans
diverses parties des jardins royaux de Kew et ailleurs, ne présentaient
entre elles d'assez nombreux traits de transition intermédiaire et si mani-
festement marqués, qu'il ne nous reste d'autre allernative que de les re-
garder comme des plantes très étroitement olliées. Un examen ultérieur
d'une suite d'échantillons secs recueillis par le docteur Hooker, confirme
cette opinion, et parmi ses dessins encore inédits, faits d'après des indi-
vidus spontanés dans le Sikkim, est une autre forme, ou espèce, à fleurs
plus longues, plus grèles, et d’un coloris beaucoup plus foncé qu'aucun
de ceux que nous ayons examinés dans les espèces jusqu'ici cultivées. Il
reste à savoir jusqu'à quel point ces formes peuvent se montrer constantes
en Europe; mais il n’est personne qui, ayant cultivé sur une grande
échelle les Rhododendrum de l'Himalaya, n'ait été frappé des nombreuses
variations (sporis, jeux) qui se sont montrées chez les R. ciliatum, Dal-
housiæ, campanulatum et arboreum, et dont sans doute les horticulteurs
auront fait autant d'espèces.
« Les points les plus importants, outre l’habitus, en quoi varie le
R. blandfordiæflorum, sont la forme des lobes calycinaux, lesquels,
comme chez le R. cinnabarinum, sent toujours de petites dents, mais
dont le supérieur est quelquefois allongé et subulé; les dimensions, la
forme et la couleur de la corolle, laquelle varie d’un à deux pouces et
demi de longueur, avec des segments obtus ou aigus, passant d’un vert
pâle, livide à un orangé vif, et souvent verte en dessous et rouge en dessus.
Les caractères des étamines, du pistil et du fruit paraissent très constants
dans toutes les formes.
« Arbrisseau grêle, atteignant une hauteur de huit pieds, ayant l’ha-
bitus du R. cinnabarinum; considéré, ainsi que lui, dans l'Himalaya,
comme vénéneux pour les chèvres et les moutons; la fumée même de
son bois, brûlé dans uné tente, fait boursouffler la face et enflamme les
yeux. Feuilles longues de deux à trois pouces et coriaces dans les indivi-
dus vigoureux. Fleurs longues de deux pouces et demi, souvent vertes
avant l'épanouissement et affectant ensuite une teinte plus ou moins fon-
cée de cinnabre ou de rouge brique, ou de rouge orangé sur la partie
supérieure du tube et du limbe ; quelquefois entièrement vertes, souvent
aussi devenant rouges, même en bouton. Étamines dix. Ovaire quinqué-
loculaire. »
Comme nous le disons en note, malgré l'autorité incontestable que
RHODODENDRUM BLANDFORDIÆFLORUN.
comporte le nom du savant Directeur des jardins royaux botaniques de
Kew, nous ne pouvons que douter de la presque identité qu'il prétend
exister entre les R. cianabarinum et blandfordiæflorum : identité qui
résulterait, selon lui, de formes intermédiaires que présente une série
d'individus qu'il a examinés dans l'herbier de M. Hooker, fils. Nous ne
diseuterons pas cette opinion ; mais tout botaniste sait que, dans un genre
nombreux en espèces, celles-ci ‘passent pour ainsi dire de l'une à l'autre
par des formes plus ou moins intermédiaires, plus où moins indécises ;
de là même cette immense synonymie qui obseurcit la science; de là aussi,
après examen comparé, la constitution de l'espèce botanique. Or, rappe-
lons-le ici: aux yeux du naturaliste philosophe, l'espèce n’existe pas,
parce qu’elle tend sans cesse, en raison des causes ambiantes et extérieu-
res, à se modifier sans cesse; le genre, lui-même, qu’il faut bien admet-
tre, mais dans des limites plus ou moins étroites, selon les ordres, subit à
la longue cette sorte de dégénérescence et disparaît à son tour, dans un
temps donné, de l’ensemble des êtres et de la surface du monde. L
AL, .
CULTURE. {S. Fa.)
Tous les magnifiques Rosages de l'Inde (Népaul, Sikkim, etc.), en
raison de leur habitat élevé dans les hautes montagnes de cette vaste
région, se contentent chez nous de l'abri d’une serre tempérée, On les
y multiplie par le marcottage et par le greffage sur de vigoureux indi-
vidus intermédiaires entre ceux de l'Inde et la race dite des Pontiques.
À. V.
( 7° OP , ;
siouulla id : | HYBR-REM $ PERPET )
> ):
« /\ 00e à" icloi
Sermuis - l'rance.( Plein air’)
Planche 113.
ROSE VICTOR TROUILLARD,
($ MxpRIDES-REMONTANTES OÙ PERPÉTUELLES.)
… Rosaceæ.
L’Illustration horticole, en publiant la Rose Panachée d'Orléans (T° IE,
PI. 77), aujourd'hui la Rose Victor Trouillard, et bientôt une troisième
également belle, paie son tribut obligé à ce charmant genre de plantes et
prouve une fois de plus à ses lecteurs qu'elle ne veut rester étrangère à
aucune des beautés horticoles modernes ; qu'elle entend justifier le nom, un
peu ambitieux peut-être qu’elle s'est donné, par un choix varié des meil-
leures plantes, prises dans toutes les catégories de cultures, par la heauté
supérieure et la fidélité de ses planches, par une rédaction... mais nous
laissons au bienveillant lecteur le soin de qualifier celle-ci, en lui fesant
observer que nous la fesons aussi érudite, aussi intéressante, aussi instruc-
tive que nous le pouvons.
La Rose Viclor Trouillard est une hybride remontante, d’une ampleur
peu ordinaire, d’un riche coloris cramoisi foncé, velouté ct reflété de rose
carminé. Les pétales qui la composent sont extrémement nombreux, très
serrés, chiffonnés au centre, imbriqués-réfléchis à la circonférence,
L'arbrissenu cest très vigoureux, très rustique, peu épineux, doué d'un
bel et ample feuillage, et fleurit très facilement et très abondamment.
C'est un gain obtenu de semis à Angers (France), par M. Victor Trouil-
lard, qui l'a cédé à MM. Standish et Noble, horticulteurs, à Bagshot (An-
gleterre), lesquels l'ont dédié à l'obtenteur. Elle provient de graines re-
eucillies sur la Rose Géant des Batailles, dont elle possède toutes les bonnes
qualités, mais avec des dimensions beaucoup plus considérables et un co-
loris différent et plus foncé. M. A.Verschaffelt, l'ayant remarquée, en août
dernier (1856), dans leur établissement, où elle déployait en ce moment
tout son luxe floral, en fut avec juste raison st charmé, qu'il en fit faire
immédiatement un beau dessin (à très grands frais) et en acquit une
partie de l'édition en faveur de ses nombreux clients (1). En jetant les
yeux sur la belle figure ci-contre, reproduction exacte du beau dessin
original, dont la fidélité est garantie, ils jugeront si notre éditeur a eu
bon goût; pour nous, nous devons avouer qu’en fait d'hybrides-remon-
{1} Voir son Catalogue, No 68.
ROSE VICTOR TROUILLARD,
tantes, nous n’en connaissons aucune qui lui soit supérieure, soit pour
l'ampleur, soit pour la richesse du coloris, De loin même, au milieu de
ses nombreuses congénères, elle se fait sur-le-champ distinguer par les
qualités que nous avons dites,
Sans nier les mérites incontestables de cette grande section de Roses,
auxquelles on a oppliqué, et justement nous en convenons, l'épithète
d'Hybrides-remontantes ou de Perpétuelles, nous voudrions que l'amateur
de la Reine des fleurs ne se montrât point aussi exelusif, en n’admettant
dans son jardin que ces sortes de Roses. Sans doute, elles lui présentent
l'immense avantage de se montrer fraîches et brillantes à plusieurs époques
de l'année, sinon même sans interruption; le coloris en est varié, riche,
brillant ; leur parfum est agréable, nous ne le contestons pas; mais les
Roses dites des peintres, et les Mousseuses, par exemple, manquent-elles
done d'attraits? leur sont-elles inférienres par la beauté des formes, le
frais coloris, la puissance de l'arôme? Non, sans doute, et loin de là.
Pourquoi les proscrire si généralement? parce qu'elles ne fleurissent que
pendant une trop courte saison! Qu'importe, si elles rachëtent cet in-
convénient par mille charmes que ne présentent certes pas toujours au
même dégré leurs beureuses rivales! Rappelons lui encore les Roses thés,
aux formes si élégantes, aux parfums si délicats, et qui, elles, fleurissent
aussi presque toute l’année; etc. Espérons que notre voix, toute désin-
téressée dans la question et seulement amie de la vérité et de la justice,
sera entendue et notre motif justement apprécié, et coneluons en. disant :
qu'un Rosarium, contenant un choix fait avec soin dans toutes les eatégo-
ries de Roses, serait la plus belle chose du monde!
Cu, L.
CULTURE. (PLeix arm.)
Nous n’avons rien de particulier à recommander pour la culture de
ce Rosier; elle est celle si généralement connue du genre entier : sol
riche, meuble, bien drainé; multiplication par les divers modes de gref-
fage, ou par semis de graines pour obtenir de nouvelles variétés, ete.
A. V.
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RS Re nd
F.et TOMS.
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Himalaya (Cha
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€O1LOPILO OTULP
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Planche 114.
MECONOPSIS SIMPLICIFOLIA,
MÉCONOPSE à feuilles simples.
Érvu. V. Jardin fleuriste, To Ill PL 315.
Papaveraceæ.
CHARACT. GENER. V. ibidem. violaceis, capsula lineari-clavata. Hook.f,
et Taoms. L. i. €.
CHARACT. SPECIF. M. Herba sca- Meconopsis simplicifolla EORUMD.,
posa (f} tota patentim hispido-pilosa, | Flora indica. I, 262. Hoor, f. Iilustr, of
$etis scapi decurvis, foliis omnibus radi- | Himal. Plants. PL VIIL.
calibus lanceolatis in petiolum angusta- Papaver simplicifotium D. Don. Flor.
tis, scapis unifloris, floribus nutantibus nepal. 196. WaLL. Cat. 8125,
Nous avons donné ci-dessus (Te II. PI. 95) à nos lecteurs la figure et la
description d’une grande et belle espèce du même genre, la M, nepalensis,
que le D° Hooker, fils, comparait, non sans justesse, et pour le port et
pour l’ensemble floral, à une rose trémière. Nous pouvons avec autant de
justesse, selon nous, comparer celle dont nous allons parler, sinon tout-à-
fait pour le port, du moins pour Ia forme et le coloris des fleurs, à notre
Anémone pulsatille (4. pulsatilla), qui de plus affectionne le même mode
de station, comme on le verra plus bas.
Le D° Hooker, en en donnant la figure, reproduite en partie ci-contre,
avec son assentiment, lui consacre une intéressante notice, que nous tra-
duirons ci-dessous, mais renvoie pour sa description à la Flora indica,
qu’il a publiée en commun avec le D: Thomson, ouvrage que nous n'avons
point la possibilité de consulter en ce moment, Nous parlerons donc de
cette espèce d'après la belle figure des Iustrations of Himalayan Planis,
et la phrase spécifique qu’en ont rédigée ces deux botanistes.
Elle forme une épaisse touffe de feuilles toutes radicales, dressées-éta-
lées, atténuées vers la base en un long pétiole, lancéolées vers le sommet,
très entières ou quelquefois 2-3 dentées latéralement (ex figura!), hautes
de 0,13-20, larges de 0,02-3, entièrement hérissées, ainsi que les pédon-
cules et les ovaires, de longs poils ou sétules roussâtres (barbelées, sub
lente), ascendantes sur les feuilles elles-mêmes, décurves sur les pédon-
cules, D’entre ces feuilles s'élèvent, quatre ou six fois plus longs, des
pédoneules raides, robustes, finement cannelés, fistuleux et terminés
chacun par une grande fleur penchée, d'un riche bleu violacé, de 0,08-9
{) In bne planta revera non adsunt hotaniee scapi sed veri pedunculi e rhisomate assurgentes et nudi
uniflori, Scopus enim, ut supra demonstravimus, est semper foliosus pluriflorus (Bromeliseem, Aga-
ve, ete.) ; Ames vero nudus apice plurifloras. (Liliscue, Amaryllidaceæ, eic.).
16
MECONOPSIS SIMPLICIFOLIA.
de diamètre, portant au milieu des nombreuses étnmines dressées-serrées,
à anthères d’un jaune d'or, du milieu desquelles s'élèvent, en les dépassant
de beaucoup Fovaire et le style (fig. 1).
Telle est grosso modo la M. simplicifolia, qui vraisemblablement con-
tient, comme ses congénères, un suc jaunâtre el éminemment caustique.
Voici la notice annoncée :
« La présente plante, la plus belle ct la plus remarquable de toutes les
plantes alpines du Sikkim, sinon de tout l'Himalaya, est très commune
dans les endroits rocheux et pierreux, à 12,000 pieds d'élévation et au-
dessus, où elle épanouit ses délicates fleurs en mai, exposées aux vents
violents et aux tempêtes de ces régions inhospitalières. Elle a été origi-
nairement découverte par les collecteurs du D' Wallich dans le Népaul
central, mais elle n’a pas été trouvée plus loin à l’ouest dans l'Himalaya.
» Il n'existe dans cette contrée que deux espèces de Meconopsis, celle
dont il s'agit et la M. horridula Hoon. et Taows. Cette dernière a été trou-
vée dans le Sikkim seulement; c’est une plante plus petite que la pre-
mière, couverte de très nombreux et rudes piquants, qui percent la peau,
lorsqu'on saisit la plante avec la main; émettant de très nombreux scapes
à fleurs d’un pourpre plus pâle. C'est une des plantes les plus alpines (1)
du monde; j'en ai récolté des échantillons à plus de 17,000 p. d'altitude,
où se rencontrent bien peu d’autres végétaux.
» Toutes les espèces de Meconopsis de l'Himalaya diffèrent de l'euro-
péenne (M. cambrica Vic. Papaver cambricum L.) par un style beaucoup
plus long, et seraient par cette raison reportées par quelques auteurs au
genre américain Stylophorum de Nuttal; mais celui-ci n'est peut-être pas
récllement distinct du Meconopsis et en diffère par les valves de sa cap-
sule déhiscentes jusqu'à la base.
» La Meconopsis simplicifolia réussira bien sans doute à l'air libre, en
pleine terre ou dans les rochers artificiels, si Fon a la précaution de la
planter dans un endroit frais et non exposé trop longtemps aux rayons
solaires. »
Nous elorerons cet article en affirmant qu'il n’est pas un amateur qui
ne se hâte de se proeurer celte plante et sa belle congénère, la M. nepa-
lensis, dès qu'elles seront mises dans le commerce. Cu. L.
Explications des Figares analytiques.
Fig. 1. Le style. Fig. 2. L'ovaire coupé transversalement. Fig. 3. La capsule
mûre.
CULTURE. (Pz. Am)
Voyez à ce sujet la notice du Meconopsis nepalensis. Nous ajouterons
seulement aux prescriptions données, qu’un bon drainage est pour ces
deux plantes d'une rigoureuse nécessité. A. V.
(1) C'estei-dire : qui s'élèvent le plus près des neiges perpétuelles.
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MISCELLANÉES.
PRANCES ABCORMMANDÉES
Areca catechu L. ( (Phænicaceæ Non. Palmaceæ Auion.!}. Aujour-
d'hui ce Palmier est cultivé dans toute l'Inde tropicale, et se répand en
Amérique, ainsi que dans l'ile de Bourbon et l'île de France ; son habitat
dans l'Inde est tellement étendu, il y est si commun, qu'on nc saurait
aujourd’hui lui attribuer une origine précise. On s'accorde toutefois assez
généralement à Jui donner pour patrie les tles de la Sonde.
C'est un arbre mognifique, atteignant quarante ou cinquante pieds de
hauteur, sur un au plus de diamètre, ayant un stipe droit, élancé, inerme,
annelé par la chute des anciens pétioles et couronné par une ample et
belle touffe de feuilles pennées, d'environ quinze pieds de long, sur près
de deux de large. Les folioles en sont largement linéaires, plissées, acu-
minées, assez dislantes, aliernes ou subopposées; les supérieures plus ou
moins confluentes, irrégulièrement déchiquetées-dentées au sommet.
Les panieules florales, très ramifiées, longues de près de deux pieds, se
développent immédiatement au-dessus de la partic apicale renflée que
forment la réunion des bases pétiolaires (ampondres) de Ja couronne, et
sortent d’une spathe bifide, coriace, fibreuse. Les fleurs, monoïques, sont
extrêmement nombreuses, très petites, olivâtres, et donnent naissance à
des drupes ovées, passant du blanchâtre au jaunâtre, ou au jaune orangé :
drupes de la grosseur, environ, d’un petit œuf de poule,
On conçoit aisément qu'une telle plante, croissant à la fois dans les îles
Laquedives, le Malabar, les Maldives, Ceylan, Malacea, Sumatra, Bornéo,
Java, les Célèbes, la Nouvelle-Guinée, les Philippines, les Carolines, etc.,
où il est cultivé partout avec soin, ait dû, cn raison de ect immense habi-
tat (du 50° au 460° dégré de long.; ct du 20° de lat. boréale au 20° de
lat. australe, c’est-à-dire dans presque toute l'étendue de la mer des Indes
(1) 4. Inermis ; eaudice élato; pinnis lnto-linearibus plicatis acuminatis, summis confuentibus cunvifor-
mibus præmorso-dentatis ; spadicibus ramosissimis ; foribus alternis 6-9-andris ; fruetibus oviformibus.
Many. di. e. (Phrosis serius a phœnicographo complenda !).
Areca catechu L. Sp. PL. 1659. Roxs. Corom. I. 54, & 75, Loue. Cochinch. 695. Lave. I.
Encyel. &. 895. ares, Arancigew. 7. €. 35, Waun. Sp. PI. IV. 594. Roxs. Fi. ind. TIR 615. Rirren,
Erdk, v. Aston. IV. 858-862. Manr. Palm. 169. £ 102 (oué) et 149. fig. AV et V (fructus). Koxrn,
Enum. PI. 11. 184 Ibid. Add. post. 637, ex Bicne, Rumphia, t. 102 104, — Pinanga Rcwpn, Amb. L.
26. &. 4. Caunga Rnerns, Malab. 4 9.6. 5-8. (Haxur. Linn. Trans. XIE. 474). À. Faufel. Gararr.
Fruct. F. 19. 1.7. (. 2, Sublimia Areca Conuens, Mc,
TOME II. MISC. — SANV. 1856. 1
2 MISCELLANÉES.
et de l'Océan pacifique), ait dû, disons-nous, varier, dans l'acception hor-
ticole de ce mot. M. de Martius ({. c.) par exemple, cite les six variétés
suivantes, caractérisées par la forme du fruit :
Arecn cateclu,
a. —— omycarpa : drupe ovée, un peu pointue (4. ovata, acutiuscula).
b. — — elliptica : — oblongue, arrondie aux deux bouts (d, oblonga, utrin-
. que rotundata).
€. — — sphærocarpa: — subglobuleuse (d. subglobosa).
d. — — gonocarpa: — anguleuse (d. angulosa).
€. — — ceratocarpa: — sublobée au sommet (d, vertice sublobata).
f. — — oocarpa : — oviforme, blanchâtre (4, oviformi albida).
Non seulement la forme, mais la grosseur, mais la couleur du fruit
. varie nécessairement, selon les circonstances influentes des localités et des
milieux, Ainsi le fruit, que nous figurons ci-dessous, et que Rcinwardt
S
avait communiqué à M. de Marlius, a la forme d’un œuf, un peu aplati,
et fendu latéralement, comme un de nos abricots, dont il a assez bien et
la forme et la couleur. °
Linné,. trompé sans doute d’abord par de faux renseignements, avait
MISCELLANÉES 3
donné à ce Palmier le nom de Cutechu, parce qu'il pensait qu'il fournis-
sait au commerce la substance connue sous le nom de Cachou: nom qu’il
reporta depuis à une espèce d'Acaciu (4. catechu L.), qui la produit réel-
lement, et qui eroîit, comme cet Areca, dans les Indes orientales. Le cachou
est solide, friable, brun et amer ; on l'emploie en médecine comme astrin-
gent, et il sert, dit-on, de base à plusieurs préparations pharmaceutiques.
Les causes à peu près uniques de la popularité qu'a acquise dans les Indes
TArec ou l'Arèquier, nom vulgaire sous lequel on connait ce Palmier en
France, sont ses fruits, connus sous le nom de noix de Bétel, Lis sont l'objet
d'un commerce considérable, et sont transportés annuellement par des
bateaux, qui en sont entièrement chargés et expédiés des différents ports
de Sumatra, de Malacca, de Siam et de Cochinchine. Ils contiennent une
grande quantité de tannin, dont les indigènes se servent dans quelques
contrées pour teindre leurs étoffcs de coton. Le tronc divisé en planches,
sert à construire des maisons et des canaux ; les feuilles à faire d'excellentes
nattes ; les ampondres, les spathes, à divers usages domestiques. Selon
M. Blume, au Malabar, de la sève de l’Arec on prépare des tablettes
.enivrantes, et, dit ce savant, les peuples de l'Asie se passeraient plutôt du
boire et du manger que de leurs noix favorites. Quelques auteurs eepen-
dant prétendent que ce fruit contient des propriétés narcoliques et véné-
neuses, bien que ces peuples en mélent la pulpe aux feuilles du Bétel
(Piper betel L.} et à la chaux, pour en fabriquer cette fameuse pâte, qu'ils
mâchent continuellement, qui les fait saliver excessivement, leur noireit
les dents, qu'elle déchausse et fait pourrir à la longue. M. Lindley
(Veg. Kingd. 457), au sujet de ces propriétés malfesantes, pense qu'elles
sont dues moins aux noix de l'Arec qu'aux feuilles du Poivre bétel, dans
lesquelles les Indiens les enveloppent pour les manger. À ce sujet encore,
il est bon d’ajouter, que d’après l'opinion de M. Blume, opinion ici d’une
grande autorilé, celte habitude des indigènes de mâcher ce fruit, quoi-
qu’elle répugne aux européens, est réellement utile aux premiers, dont elle
entretient la santé, au sein de ces régions humides et pestilentielles, où
ils ne savent trouver qu’une alimentation précaire et misérable. On voit
par tout ce que nous venons de dire, que malgré la répartition immense
de ce palmier sur tant de contrées diverses, la nature chimique et phar-
maceutique de la noix de bétel est encore peu connue et fort controversée.
11 serait intéressant que la chimie moderne nous fixêt enfin définitivement
sur ses propriétés.
Quoi qu'il en soit, l’Areca catechu est dans nos serres une belle el noble
espèce, aux proportions élégantes et grandioses, à Ia croissance prompte
4 MISCELLANÉES.
et facile. L'établissement Verschaffelt en possède de beaux individus de
divers âges, dont la végétation ne laisse rien à désirer.
Il ne sera pas indifférent à nos lecteurs de connaître le nombre d’espèces
que renferme le genre Areca. M. Blume (l, c.), qui s’est le plus récemment
occupé de ce genre de Palmiers, dont il a réformé les caractères, n’y en
admet que huit :
4. A. catechu L., dont nous venons de nous occuper (Rumphia, t. 102, a. et 104).
— calapparia Brume, 1, €. t. 100. f. 2,
— pumila BLume, 1. ce. t. 99. et 102. c.
. — triandra Roxs., Kuntn, Enum. LIL. 184.
. — punicea BLuue, L. c. t. 122.
— communis BLume, 1. e. t. 128. :
. — glandiformis Lamk. Encycl. EL. 241. Giesex., Kunrn, Enum. III. 187.
Biuue, L. c. t. 100. f. 4. et 198, — etc.
8. — macrocalyx BLume, 1. ©. t. 191.
NSœn on
Kunth, {, c., en admit 17, dont une doutense (4. tigillaria W. Sac).
Enfin, tout dernièrement (1854), M. Wendland, dans son utile Zndex
Palmarum (V. notre Te Ier, pag. 68. Mise.), en énumère autant, mais avec
une synonymie différente ct dont trois douteuses. On voit que rien n'est
encore scientifiquement statué et quant au genre et quant aux espèces qui
doivent définitivement le composer.
La vignette ci-jointe représente une habitation indienne, où sont plan-
tés çà et là plusieurs Arèquiers. (Figure empruntée au grand ouvrage de
M. de Martius!).
Delphinium cardinale W. Hoox. (1) (Ranunculaceæ $ Helleboreæ).
Voici une de ces plantes destinées à faire sensation parmi les Amateurs,
une nouveauté {ranscendante et dont on se disputera à l'envi les individus
au fur età mesure de leur multiplication, un Delphinium enfiu à nombreu-
ses et à très grandes fleurs d’un écarlate vif et pur ! Or, on sait qu’à l'ex-
ception du bleu, toujours beau dans les espèces de ce genre, quelle qu’en
soit la densité, le blanc ou le rouge des fleurs de certaines autres en sont
plus ou moins lavés et dégradés !!!
C'est une des nombreuses et intéressantes découvertes botanico-horti-
coles, dues à M. W. Lobb, un de ces voyageurs-botanistes dont le nom est
désormais connu et estimé du publie amateur tout entier, qui l’a décou-
verte dans la Californie, et en a enrichi l’établissement de MM, Veitch,
père et fils. A ces brefs renseignements se borne l'historique que nous
(1) D. Globrum elatum, foliis (ratione staiuræ plantæ) amplis longe peliolatis digitato-quinqueartitis,
Ineiniis eunento-laneeolatis simplicibus v. 3-5-fidis, segmentis longe acuminatis, eaulinis paucis sensim mi-
noribus simplicioribus ; paniculu elongata, Horibus intense coccineis, sepalis lale ovatis obtusis, petali infe-
rioris limbo bifido duobusque interioribus versus npicem pilosis, calcare rectiusculo floris longiludine, ovariis
glabris. W. Hooe, Li. e.
Delphinlum cardinale W. Hooc, Bot, Mag. 1. 4887 (December 1855).
œ
MISCELLANÉES.
en donne M. W. Hooker, qui le premier en publie la figure et la des-
eription. ‘
Ce nouveau Delphinium, sclon ce savant, s'élève à peu près à un mèlre
de hauteur, et plus, vraisemblablement, sous l'influence d’une bonne cul-
ture ultérieure. Les feuilles en sont, pour la plupart, radicales, très
‘longuement pétiolées, glabres, digitées-divisées presque jusqu’à l'extrême
base; le pétiole figuré n'a pas moins de 0,22 de long ; le limbe foliaire
0,26 de diamètre! Les fleurs excessivement brilluntes, dit l'auteur anglais,
composent une ample et robuste panicule, et sont portées par d'assez
longs pédicelles bibractéolés vers le sommet; elles sont, comme nous
l'avons dit, d'un brillant écarlate, armées d’un long et robuste éperon ; à
l'intérieur, les pétales, proprement dits (très petits), et les étamines sont
d'un jaune d’or, et contrastent agréablement avec la riche teinte extérieure.
Nous ne la décrivons pas plus complètement parce que nous espérons
bien en donner, à notre tour, une belle figure, à Poccasion de laquelle
nous reviendrons sur son compte.
Ouvirandra fenestralis Porn. () (4lismaceæ). Nous éprouvons un
véritable plaisir à annoncer, d’après le Gardener’s Chronicle (L. i. c.), à
nos lecteurs l'introduction, à l'état vivant, de cette trois fois intéressante
plante aquatique, laquelle sc trouve déjà répandue dans plusieurs établis-
sements anglais, d'où elle ne saurait tarder à venir embellir nos aquuria
modernes. Nous la décrirons ici sommairement, puisque nous ne l'avons
point vue vivante, mais de telle manière cependant, que les amateurs
en aient une juste idée; or, nous devons avant tout proclamer le nom
du voyageur à qui l'on est redevable de son introduction, le Rév. W. Ellis,
d'Hoddesdon (Angleterre).
L'Ouvirandra fenestralis est indigène dans l'ile de Madagascar, où elle
a été découverte originairement, par le chevalier A. Aubert Dupetit-
Thouars (1792-1802), qui la fit connaître sous son nom générique. Poiret la
déerivit plus tard dans l'Encyclopédie (1. e.), et M. Decaisne, de son côté
{L. c.), en donne une description plus complète et une figure, faite mal-
heureurement d’après le sec. Nous composerons notre description d'après
tous les auteurs que nous avons cilés dans notre synonymie.
(1) 0. Foliis oblongis fenestratis mueronulatis basi attenuatis, nervis fongitudinalibus apice confluenti-
bus, spicis (binis /) densilloris, floribus roscis (fragrantibus!). Drcusne (except. parenth. Phrasie hodie
paulo manca et complenda). -
Ouavirandra fenestralis Pom, Encycl, suppl. IV. 237. Deeutsns, in Derss. Ie. sel. III,
62. t, 99, Kunre, Enum. PE, III. 592, Lisoi. and Eius, Gard. Chron. 740 (1855). — Hydrogeton f'anes-
tralis Pers, Syn. 1. 400. Poirr, Diet. Se. nat. XXII. 240 (1821). — Ouvirandre madagascariensis Dir.
Tm. sec. À. Ricu. Dict. el. Hist. nat, XII. 541.
Ouvirandra (genus!) Durer, Ta. Gen. n. Madog. No'2. Poiner, et un jam citaii; — Paxesoan, Hoos.
Lond. Journ. of Bot. HiJ. 402, t, 18. (O, undulata).
6 HISCELLANÉES.
Petite plante aquatique, à feuilles fénestrées, natanles, à épis floraux
émergés, binés, à fleurs roses, petites, mais très nombreuses et serrées,
agréablement odorantes.
Elle se plaît dans les endroits inondés, les marais, etc.; enfonce dans le
sol sous-jacent ses rhizomes garnis au sommet de longues et nombreuses
racines, et se trouve souvent à sec, par le retrait des eaux, pendant les
sècheresses.
Rhizome tuberculeux, allongé, brunâtre extérieurement, de Ia grosseur
du pouce, ramifié : chaque rameau long de 0,20 à 25, non articulé,
charnu, fragile, sans fibres internes, donnant par la cuisson une pulpe
farineuse, recherchée par les indigènes, qui, à cause de cela, donnent à la
plante son nom vernaculaire (Ouvi-randrou, igname d’eau). Pétioles très
longs (longueur dépendant de la hauteur des caux au-dessus du rhizôme).
Feuilles oblongues, subobtuses, très brièvement mucronulées, flottantes,
atteignant selon l’âge depuis un centimètre (et moins !} jusqu'à 0®,50 et
0®,55 de longueur, absolument sans parenchyme (d’où leur nom de feuilles
de dentelles) et réduites aux simples nervures, dont les secondaires anasto-
mosées, entées géométriquement en petits parallélogrammes serrés (nerva-
tion commune aux Monocotylédones!}, sur les primaires longitudinales (ce
qui les rend fénestrées : c'est-à-dire percées à jour, et ressemblant à
certaines fenêlres antiques), et cependant fermes et subcoriaces, émetlant
de toutes parts, sous l'influence de la chaleur et dela lumière, de nombreu-
ses petites bulles d'air qui viennent créver à la surface de l'eau: effet
aussi curieux qu'amusant pour le spectateur, Selon l’âge, elles passent du
vert tendre au ver olivâtre ct brunâtre.
Pédoncules érigés au-dessus de la surface des eaux et terminés par un
épi géminé, ou bifurqué, comme on voudra, tel que celui de l’Aponoge-
ton (4) distuchyus, et enveloppé d'abord dans une spathe monophylle,
caduque. Fleurs sessiles, très serrées: périanthe réduit à deux ‘ou trois
divisions basilaires, divergentes ; six étamines; trois ovaires lagéniformes,
terminés par un style court à stigmate obtus.
Comme les autres plantes aquatique, cette Ouvirandra exige un com-
post riche et compact, une eau sinon courante, du moins fréquemment
renouvelée, pure et sans sels calcaires, telle que l'eau de pluie, par exemple,
Comme en raison de son son habitat, elle cxigera une assez grande somme
de chaleur chez nous, on devra placer la plante sur les bords de l’Aquu-
{1} Puisque ce mot se trouve sous nôtre plume, fesons en remarquer l'absurde composition : apo, ao,
près : no... eyefrar (é,#), voisin. Que veut dire ici la syllabe no? H doit en {out as êtro suivi
d'adjeetifs maseulins.
MISCELLANÉES. 7
rium, dans lequel on élève la Victoria regia, les Nelumbium, les Nymphœæa
gigantea, Lotus, ete., etc. ; mais de manière, à ce qu’en baissant le niveau
de l'eau, on puisse, pendant sa période de repos, laisser à sec la surface
du vase dans laquelle elle sera plantée. Or, cette circonstance du repos
naturel des plantes aquatiques dans nos serres n’est pas assez observé, ce
nous semble : on affaiblit, on épuise, on abatardit les espèces en les y
forçant presque sans cesse.
M. Lindley (1. c.), en parlant de cette plante, dit :« Nous ne pouvons
nous imaginer un plus bel ornement dans un salon, pendant l'été, qu'un
grand bassin de verre, dans lequel flotterait l'Ouvirandra fénestralis. »
Toutefois, nous conseillerions, dans ce cas, de tenir tiède l’eau dudit bassin,
éh y versant une fois ou deux par jour, le soir et le matin, de l'eau un
peu chaude, que l'on substituerait, par quart environ, à celle refroidie
par un séjour de huit ou dix heures, et qu'on ferait sortir du bassin par
un robinet placé vers sa base, De plus, nons fesons des vœux pour qu'elle
devienne tout aussi rustique, ce qui n'est nullement impossible, que l'est le
charmant Aponogeton distachyus, naturalisé déjà, comme on sait, dans
certaines parties de l'Europe, et originaire cependant du Cap de Bonne-
Espérance. À ce sujet, personne n'ignore que les eaux sont un milieu
où les extrêmes de température sont beaucoup moins sensibles que le sol
des différents climats.
Il peut être utile à nos lecteurs de connaître de combien d'espèces se
compose l’intéressant genre Ouvirandra; en voici la liste d’après les docu-
ments les plus modernes :
Ouvirandra.
$ 1. Spicæ singukæ (1}.
4. O. crispa 3. O. Macracæ …
2. — pusilla 4. — unduluta Parenn. (Aponogeton undulatus Roxe.).
$ 2. Spicæ binæ.
B. O. fenestratis Pour. 6. O. Heudelotii Decaisne (Senegambica Paxenn).
$ 3. Spicæ ternæ.
7. O. Bernicriana Decaisne.
Un mot sur le Fraisier DÉLICES D'AUTOMNE.
Nous avons décrit et figuré ce Fraisier dans notre Te [1, Pé. B2; et, d'après des
autorités, qui devaient nous paraître infaillibles; nous l'avons prôné, comme fran-
chement et abondamment bifère, au printemps ct en automne; nous disions, comme
(1) Les espèces marquées d'une astériques sont citées sans nom d'auteur par M. Pakenham! Nous
ne savons sur quelles autorités il se fonde pour les adopter!!!
8 MISCELLANÉES.
cela était vrai, qu'au moment où nous écrivions, à la fin d'octobre 1854, nous en
avions, sous les yeux, des échantillons chargés de fleurs et de fruits à tout état de
maturité. Aussi, à ect aspect, notre éditeur, sur une communication bienveillante
de M. H. Haquin, amateur très distingué de Liége, s’était-il emproessé d'en achcter
400 pieds au producteur, M. Hubert Lejeune, jardinier maraicher, faubourg Hoche-
porte, dans cette ville, achat dont nous avons le reçu en ce moment sous les yeux :
regu spécifiant que celui-ci garantit un fraisier NETFEMENT BirèRe par an!!!
Il paraît que cette année (1855), à l'automne, ce fraisier a fait partouf un fiasco
complet! De là, des plaintes fort vives et fort naturelles, disons-le bien vite,
de Ia part des acheteurs, qui dès lors se prétendent mystifiés, et Dieu sait si le nom-
bre en est grand, puisque M. Jacob Makoy (d'après les documents sous nos yeux,
et d'après la Belgique horticole, V. 275, VI. 61), qui s'était rendu acquéreur de
presque toute l'édition et l’a le premier décrite comme abondamment bifère dans
son catalogue pour 1855 (1), en avait de son côté placé un grand nombre. Enfin,
la Société des Conférences horticoles (Liége) avait décerné au nouveau fraisier un
premier prix, médaille en vermeil, à la condition qu'à la même époque, l'an sui-
vant (octobre!}, le même fraisier lui serait représenté en fleurs et en fruits! On
comprend que la Société a dû garder sa médaille.
Aux reproches fondés qui lui sont adressés, entr'autres par MM. Haquin, dont
l’honorabilité n'est pas en cause, et dont nous avons également les lettres explica-
tives sous les yeux, et John Salter, qui visitèrent ensemble dernièrement le pare
où ec fraisier se trouvait alors dépourvu de fruits, le producteur répondit, que « la
déception dont on cst et dont il est lui-même l’objet, cesscrait l’année prochaine,
que son fraisier se couvrirait de nouveau de fruits à l'automne, etc. »
Or, comme cette année n’a été nullement défavorable aux cultures de toutes
sortes, il est permis d'inférer de là: que le fraisier DÉLIGES D'AUTOMNE #°@ été
qu'accidentellement bifère; qu'en automne il reste improductif; dans ces cireon-
slances, notre éditeur est tout prêl à rembourser les ayant-cause ow à les dé-
dommager du prix d'achat de ce fraisier par tout autre moyen qui leur con-
viendra (fournitures ou supplément de plantes).
Nécrologie.
L'horticulture continentale vient d'éprouver unc grande perte dans la per-
sonne de M. Pescarore, riche banquier, né à Luxembourg, et décédé à Paris,
qu'il habitait depuis bien des annécs, après une longue et douloureuse maladie.
n sait avee quelle libéralité il a traité sa ville natale, à laquelle il a légué
500.000 fr. et sa riche galerie de tableaux.
Possesseur, à son châtcan de la Celle-St-Cloud (près Paris), entr'autres plantes,
de la plus riche collection d'Orchidées du continent, dont le noyau était celle
formée d’abord par M. Quesnel, du Hävre, il l'entretenait à grand frais et ne
négligeait rien pour posséder et les plus beaux individus et les espèces les
plus rares. I! patrônait sumplibus suis le bel ouvrage sur les Orchidées, ap-
pelé avee justice de son nom Pescalorea, recucil, il faut l'espérer, qui ne
Sera pas discontinué par cette regrettable mort.
La Belgique, de son côté, vient de perdre un excellent citoyen, l'Arboriculture
et la Pomologie en particulier, ün de leurs adeptes les plus expérimentés, un
de ceux qui leur avait fait faire de nos jours les progrès les plus satisfesants,
les plus éclairé
Joseen-LaurexT De Bavay est mort dans la grande maison d’horticulture qu'il
avait fondée à Vilvorde, à la suite d'une courte maladie, à l’âge de cinquante-
neuf ans seulement. Il etait décoré de plusieurs ordres et dirigeait une des
écoles eullurales de l'Etat.
(1j Malgré 4 . sous zéro, dit ce entalogue, et en plein »
de 3 cent. de haut sur 3 cent. de Inrge!
1 y avoit encore des fruits mangeabies
MISCELLANÉES. $
De In PHORPHORESCENCE et de la LUMINOSITÉ (ou inieux
KENIGÉNÉITÉ) chez les Plantes.
On lit dans le Gardener's Chronicle (10 novembre 1835. p. 743; nous
traduisons littéralement, sauf nos parenthèses italiques!} :
“ Lycopode Inmineux. On possède à Kew (jardins royaux) un
très curieux Lycopode, importé récemment de la Jamaïque (non pas,
je pense, à sa cause de sa propriété). Il paraît appartenir au groupe des
Helveticum ; il est vert, comme les autres, pendant le jour; mais au fur
et à mesure que la nuit arrive, il paraît blanc à l'œil, non d'un blanc pur,
mais de ce blanc maladif d’une plante blanchie (ou panachée de blunc par
maladie), et celte teinte est aisément perceptible, dès que l'obscurité est
trop épaisse pour qu'on puisse distinguer les contours de la plante,
M. Smith (l'un des jardiniers de ce superbe établissement) est l'auteur de
la découverte de cette propriété, qui n’a rien de commun avec les effets
irisés que produisent sur le L. cæsium les rayons de la lumière. »
Certes, si ce fait se confirme, comme nous n’en doutons pas, il vaudra
à ce nouveau Lycopodium, encore innommé (L. luminosum!!!) une juste
popularité.
Au sujet du dégagement de la lumière (1) chez les végétaux, nous
avions, dans le T° V de notre Horticulteur universel (1844), traduit
du même recueil anglais (7 octobre 1845), en l’accompagnant de quel-
ques observations, une double et très intéressante noticc sur ce sujet,
due à MM. Lankester et P. M. James. I] ne sera pas inopportun de
rappeler sommairement ici les faits, que l'on a jusqu'ici remarqués et
jusqu’à un certain point dûment constatés, en ce qu'ils intéressent, au
plus haut point, toutes les personnes qui aiment les plantes, soit en bota- .
niste, soit en amateur.
Tous les auteurs, ce nous semble (disions-nous / {. c. 280), ont con-
fondu dans la Phorphorescence (ou Luminosité, mot que nous avions dès
lors adopté, d'après l'un des auteurs cités} deux ordres de phénomènes
très distinets l'un de l'autre. En effet, chez tels végétaux, la lumière
produite est diuturne, latente, n’est apparente que dans les lieux som-
bres; en un mot, elle semble leur être propre et n'être souvent que le
résultat d’une décomposition prochaine. Chez tels autres, au contraire,
celte lumière est spontanée; elle se dégage comme par des décharges
{) Qu'il ne faut pas confondre avec le dégagement de calorique, observé chez quelques-uns, celui-ei
étant ordinairement exclusif do celui-là.
TOME nr, Misc, — FÉVR. 1856, 2
40 MISCELLANÉES.
électriques, ne se produit qu'après des journées chaudes, et est évidem-
ment aceidentelle, Cette dernière est done essentiellement météorique et
appartient à l'électricité de l'atmosphère. Nous avons donné à la première
le nom de Phorphorescence proprement dite; à la seconde, celui de
Luminosité, ou mieux d'Ignigénéité.
Si la phosphorescence chez certaines plantes est incontestable et incon-
testée, il n’en est pas de même de l’Ignigénéité. Cette dernière question
est fort controversée parmi les savants; les uns la nient, en Pattribuant
à une illusion d'optique, les autres doutent; beaucoup l'admettent, et
font remarquer que les auteurs, qui n’y eroient pas, ne la nient qué par
faute d'observations directes, opportunes et réussies, Nous nous rangeons
parmi les croyants : mais citons les faits avec pièces à Fappui (sommaire-
ment!}. On verra, comme l’a fait observer, le premier, croyons-nous,
De Candolle, que c'est surtout chez les plantes à fleurs oranges que se
montre l'ignigénéité, ou, comme on voudra, la luminosité.
Végétaux phorphorescents.
Les Rhizomorpha subterranea et acidula, entr'autres, plantes byssoïdes
d'ordre inférieur, vivant dans les souterrains et les mines, émettent une
lueur tellement vive, qu’on peut aisément lire à leur clarté (observateurs :
MM. Nees ab Esenbeek, Noggerath, Bischoff, etc.). Enlevées et conservées
dans un flacon, dans un appartement, au bout de neuf jours, elles étaient
encore phorphorescentes.
Les Schistostega pennata et osmundacea, jolies petits mousses, qui
habitent les cavernes et les mines en Angleterre et en Allemagne, répandent
une lueur assez vive (Babington, Dickson, Hedwig, Mobr, cte.).
L'Agaricus olearius (et quelques autres), commun dans les champs
d'Oliviers du Midi de la France, et d’une couleur orangée brillante, répand,
surtout vers la fin de sa vie, une lueur assez vive (De Candolle, etc).
Etc...
Végétaux ignigènes (1).
Calendula officinalis (Souci des champs). | OEnofhera macrocarpa (ct d'autres pro-
Chrysanthemum inodorum. bablement),
Dictamnus albus et ruber (Fraxinelle). Papaver orientale.
Gorterie rigens. — pilosum.
Helianthus annuus (le Grand Soleil ou — Rhœas (Coquelicot, et d'autres
Tournesol, probablement).
Lilium chalcedonicum. Polyanthes tuberosa.
— bulbiferum. Tagetes erecta (OEillet d'Inde).
Nasturtium officinale (Cresson des fon- — palula.
taines). Etc.
(1) Nous entendons par ce mot les plantes chez lesquelles la luminosité so dégage por étincelles, et
par ignigénéité, comme on Va vu plus eette propriété elle-même.
MISCELLANÉES fl
En août 4842, dit M. R. Dooden, qui était en compagnie de plusieurs
personnes, à huit heures du soir, après une semaine très sèche et très
chaude, en interccptant la lumière du crépuscule à l'entour d’un souci
des champs, on vit des languettes brillantes comme de l'or se jouer de
pétale en pétale, de manière à simuler une couronne plus ou moins inter-
rompue autour du disque, Ces émanations lumineuses semblèrent moins
vives au fur et à mesure que la lumière du jour déclina et ne reparurent
point pendant les ténèbres. M. P.-M. James répéls avec succès la même
expérience et observa des faits semblables sur les Papaver pilosum et
Rhæas (Coquelicot des moissons); Coleridge la chanta de visu dans ses
poèmes.
Par une soirée semblable, Christina, fille de l'immortel Linné, et À qui
on doit la connaissance des premiers faits, examinant avec une bougie,
une Fraxinelle, vit tout-à-coup, à sa grande surprise, Fatmosphère qui
environnnit cette plante s’enflammer ct crépiter. La même expérience ré-
pétée par elle, avec ou sans bougie, sur la Capucine, l'OEillet d'Inde, le
Lis orangé (L. bulbiferum), ete., a révélé des phénomènes identiques ;
leurs fleurs semblaient lancer, de toutes parts, comme de petits éclairs.
Linné père et fils, et plusieurs auteurs plus modernes, ont pleinement eon-
firmé ces curieux faits (Haggren, Zawadzki, Johnson, le due de Buckin-
gham, ete.). Nous pourrions citer un plus grand nombre d'exemples ; il
suffit, ce nous semble, de ceux qui précèdent pour faire pénétrer une sage
convielion dans l'esprit de nos lecteurs, les invitant à choisir toutes les
chances favorables de chaleur et de sècheresse pour répéter et étendre ces
expériences d'Ignigénéité végétale, tant sur les plantes ci-mentionnées que
sur toutes autres au choix.
À quelles causes attribuer maintenant dans les végétaux les deux phéno-
mènes, si différents, de phosphorescence et d'ignigénéité ?
La phosphorescence nous parait être purement et simplement une com-
bustion lente du gaz oxygène; la luminosité, la même, mais spontanée,
crépitante, et déterminée par l'électricité surabondante et ambiante de
l'atmosphère,
Ainsi encore, en comparant le règne animal et le règne végétal (vieux
style), est-il téméraire de dire que la phosphorescence végétale est com-
parable à la combustion spontanée du corps humain, ct l'ignigénéié
végétale, à ces étincelles qu'on Lire par le frottement des poils de certains
animaux ?
ca
TOM, 10. MISC. — FÉVR. 1856.
12 MISCELLANÉES.
Prix des Orchidées, en vente publique, cn Angletcrre.
Si l’horticulture est en Angleterre dans une prospérité inouie, c’est que
le pays tout entier l’honore et s'y adonne; c’est que dans toutes les classes
de la société, on se fait un honneur de l’encourager par tous les moyens
possibles : saerifices pécuniaires, voyages ct explorations des contrées les
plus lointaines, au risque de la fortune et de la vie, abnégation totale du
soi dans ce but, etc. rien n'est ménagé. Aussi, appelons nous de nos vœux,
les plus ardents un tel état de choses sur le continent ; puissent les gouver-
nements comprendre aussi ce genre de gloire et le faire figurer dans leurs
budgets; puissent les amateurs se multiplier chez nous, et imiter nos voi-
sins d’outre-manche dans leurs généreuses rémunérations de cette partie de
nos connaissances.
A l'appui de ce qui précède, nous empruntons l’article qui suit au Gard-
ner’s Chronicle (24 novembre 1855) :
« M. Stevens (commissaire-priseur à Londres) a vendu dernièrement
aux enchères publiques, les Orchidées suivantes, provenant de M. Schrô-
der... :
Aerides Schrôderi (réputé le plus bean des Aerides in-
troduits jusqu'ici) individu affirmé unique. 89liv. seh. (fr. 2231 25)
— affine... 0. 0 ee . « , : 2% (» 650 00)
— Larpentæ. . 4... 4. ML (= 600 00)
— crispum ee ue ee à ee + à «à 141.105. (» 362 50)
Vanda suavis (magnifique individu). , . . . . . 511. 40s. (» 787 50)
— terres 4 4 4 ee 4 à . 10 {» 250 00)
— tricolor . . . . . . . . . . . . . . OI. (» 250 00}
— eristata. , 4. 48 (» 375 00}
Saccolabium guitatum (très bel individu), . . . . . 21. 15. (» 051 95)
— Blumei, 4. 4. 4. 4 ee + + + « 71.105 (» 187 50)
Cymbidium eburnenm . . . . . . . . . . . . AT {» 525 00)
Phalænopsis amabilis. . . . 4. . . . . . . . 171. 10s. (» 437 50)
Lalia cinnabarina . . . . . . . . . . : . . » {» » »)
— anceps . . + + + + + à + « + + + BL A40s. (» 137 50}
Oncidium Lanceanum (dit le plus bel exemplaire connu
de tous ceux cultivés!}. . . . . . 461. (» 400 00}
— phymatochilum . , . . . . . . . . . . GE Bs. (» 15100)
— ampliafum majus , . . . . . , . + . . » (» » )
Caitleya Mossiæ. . . . . . . . . . . 401 (» 230 00)
— Quindios (sie!) . . . nue CHA (» 200 00}
— Skinneri 4 4, . 4... 4 4 . « « + 81108. (» 212 50)
Angræcum candatum . . . . . . . , . . . . tOI (» 250 00)
— bilabum ... + 81L145s (» 218 75)
Trichopilia suavis . . . . . . . . 9H {» 225 00)
— tortilis. 4... . , « . , 74 A08s. (» 187 50)
Dendrobium formosum , , . . . . 81155, (» 218 75)
HISCELLANÉES, 45
Dendrobium moniliferme. . . . . , , . . . . 41 Ur. 400 00)
— densiflorum » » (r » )
— noble... . .., +. + + + 31 15s. (» 93 78)
Cœlogyne Lowii. , dose en on es + «à 61.105. (+ 162 50}
Millonia candida grandiflora , , . . . . . . . A1. 10s. (» 287 50)
— spectabilis. . . , . . . . . . . . . . 61 (» 430 00)
Galeandra Baueri. , . , , , , . , . . . . 61.485. {Un 168 75)
— Devonianns 0... . » » (» 2
Cypripedium barbatum . . 4... . , . . . S141s (v 143 75)
Paphinia cristata 4. . . , . . . . . 411438. (» 1418 75)
Epidendrum bicornutum. , . . . 4 . , . . . Bi. 40s (» 87 50}
Cyenoches barbalum . . . . . , . . . . 51.158. (» 9375)
Odontoglossum citrosmum . . . , . , . . BL 155. (» 14375)
_— grande. eo ee 51 35. (» 7873)
Sophronitis grandiflera . . . . . . . . . . . BI, (» 425 00)
Calanthe vestita (à ocule cramoisi) . . . . . . , 21 (> 50 00)
— veratrifolié . . . , . . , . . . . . . 311058 (» 87 50)
Lycuste Skinneri . . . . . . . , , . . . . 31 (> 75 00)
Scuticaria Steel... . , , . . . . . . 3L1ibs {» 93973)
Chysis aurea grandiflore. , , , , , , . . . . 31 {» 75 00)
Schomburgkia Hbicinis , . . . . 31 Bs (» 8150)
D'autres lots, au nombre de 270 en tout, ont atteint chacun une
moyenne de 1 à 5 Liv. (25 à 75 fr.).
PRANTES ALGOMMANDÉES
Ouvirandra fenestralis Poiner, — Nous avons ci-dessus (Décem-
bre, Misc. page 5) entretenu nos lecteurs de cette remarquable plante
aquatique ; nous leur en avons relaté l’histoire et annoncé l'introduction à
l'état vivant en Angleterre. De son côté, M. W. Hooker vient, dans le N°
de janvier (1856 t. 4894) de son excellent Botanical Magazine, d'en don-
ner la description et l'histoire, en y joignant une belle planche double,
Toutefois, l'article du savant Anglais ne nous fournit, à son sujet, aucun
document nouveau; seulement il rapporte avec plus de détails tous les
faits que nous avons cités et analysés nous-même dans le nôtre. Il est re-
marquable néanmoins que l'auteur en dise et en figure les fleurs blunché-
tres, qu'il se taise sur leur odeur, tandis que les auteurs qui en ont traité
avant lui, ont prétendu, ainsi que nous l'avons rapporté nous-même, que
ces fleurs sont roses et odorantes ! Comme M. W. Hooker a vu et étudié
le vivant, nous devons supposer qu'il a eu sous les yeux une variété à
fleurs blanches (xearly colourless) et inodores (?) du type; car il serait
singulier que Dupetit-Thouars, Bojer, cle, qui ont vu celle plante,
4% MISCELLANÉ)
‘dans ses sites natals, aient pu se tromper aussi grossièrement à ce sujet (1},
Lapagerta rosea R. et P. var. albiflorn (Smilaceæ). — Il n'est
peut-être pas un de nos lecteurs qui ne connaisse, ou m’ait, au moins,
ouï parler de cette magnifique liane du Chili, originairement découverte
dans celte contrée par Ruiz et Pavon, décrite en 1802 par ces auteurs
dans leur bel ouvrage sur les plantes de cetie partie de l'Amérique (F£.
peruv. et chil, III. 65.t. 297), introduite seulement, en Angletere, en 1847,
par M. Wheelwright, décrite enfin et figurée, d'après un dessin fait sur les
lieux, par M. W. Hooker (Bot. Mag. t. 4447): dessin dont l'exactitude de
forme et de coloris s’est trouvé d’ailleurs exacte, quand on put le comparer
plus tard avec des sujets vivanis en fleurs dans les jardins royaux de Kew.
On sait encore que ses fleurs ont la grandeur et la forme de celles
des lis, avec un riche et vif coloris, variant du rose éclatant au cra-
moisi plus ou moins foncé, et fort élégamment moucheté de blanc inté-
rieurement. Toutefois, M. W. Hooker représente ces fleurs comme soli-
taires, tandis que dans la variété dont nous allons parler, il les figure
comme géminées et ternées (Bot. Mag. t. 4892, janvier 1856).
Cette variété a des fleurs blanches, entièrement immaculées (c'est-à-
dire dépourvues des macules blanches du type), sauf la base des pétales
{ou sépales!), lesquels sont légèrement teintés de rose pâle. Il paraît, en
outre, qu’elles sont un peu plus grandes que chez le type.
Elle a été ‘introduite, du Chili également, selon ce que nous apprend
M. W. Hooker, au Muséum impérial d'histoire naturelle de Paris, par
M. Abadie (....?), et c’est dans ce magnifique établissement, sans rival
en Europe, qu'elle a été figurée par l'excellent artiste anglais du Bota-
nical Magazine, M. Fitch, qui se trouvait là, en visite, au moment de sa
floraison. .
Clivia Gardeni W,. Hook. ® (Amaryllidaceæ). — Il y a bientôt unc
trentaine d'années qu'était introduite de l'Afrique australe intérieure (dis-
tricts d'Albany, près du Great fish River), en Angleterre et par suite sur
le continent, une plante qui acquit, en peu de temps, dans les jardins,
une popularité peu ordinaire, qu'elle a conservée encore aujourd’hui :
cetle plante est la Clivia nobilis, toujours aiméc, toujours recherchée.
() M. W. Hooker, en rappelant que les divers auteurs qui en ont parlé, l'ont placés parmi: ou les
Saururarées, ou les Juncacées, ou les Alismacées, la joint aux secondes, sans observations sur ce sujet im-
portunt : cette omission est regrettable; car nul, plus que ce savant botaniste n'est compétent pour statuer
enfin sur la place de cette plante dans les familles naturelles.
{2} €. folits obtusivscule acuminatis, umbella sub 14-floro, floribus faleoto-curvatis, sepalis apice paton-
tibus. W. Ho. . (Phrasis valde nimis manca, quam natura absenti complere nequimus /).
Clivin Gardeni W. Hooc. Bot. Mag. t. 4895, January 1856.
HISCELLANÉES. 45
En même temps (1** octobre 4828) que M. Lindley la publiait et la figu-
rait dans son Bolanical Register (t. 1182), sous le nom que nous venons
d'écrire, M. W. Hooker, de son côlé, en donnait la figure et la description
dans son excellent Botanical Magazine (t. 2886, 1° octobre 4828), sous
le nom d'Imatophyllum (1) Aïtont : la première dénomination a prévalu.
La Clivia nobilis, seule espèce du genre, trônait donc depuis long-
temps sans rivale, dans les collections; mais, 6 inconstance des choses.
végétales !!! une rivale va venir! que dis-je, est arrivée, beaucoup plus
grande, plus belle, de tous points, et par le port, le nombre, le volume
et le coloris de ses fleurs ! Elle est conséquemment trois fois la bien venue.
Elle croit, comme sa congénère, en Afrique; a été découverte dans la
partie orientale de cette partie du monde, dans la colonie de Port-Natal,
per le major Garden, qui, mieux encore, l'introduisit vivante dans les
jardins de Kew.
Elle ressemble beaucoup au type, mais est plus grande dans fontes ses
parties ; comme lui, elle demande seulement l'abri d’une serre tempérée,
et montre pendant l'hiver ses fleurs, qui durent et se succèdent pendant
plusieurs semaines, Rhizôme exactement semblable, mais plus vigoureux.
Feuilles distiques, nombreuses, à base engainante, longues d’un pied et
demi à deux, à pointe obtuse. Hampe (et non seape, comme l'écrit
M. W. II. @) très fortement comprimée, ensiforme, mais cependant un
peu subeylindrique. Ombelle d'environ quatorze fleurs; celles-ci, longues
de plus de deux pouces sans l'ovaire, fortement courbes, d’un orangé foncé
ou couleur de brique, jaunes vers les sommet, qui est teinté de vert,
Étamines légèrement exsertes, inégales; slyle très exsert; sligmate trifide,
RORTICULIURE.
Du Chauffage des Serres (5).
Si l'on recueillait tous les écrits qui ont été publiés jusqu'ici sur l’im-
portant sujet qui nous occupe, on en composerait d'énormes volumes in-f,
et cependant, ce sujet ne serait point épuisé; il est toujours plein d’ac-
tualité et appèle sans cesse de nouveaux éclaircissements, de nouvelles
(D Lapsus catami pro Fmantophyltum ! M. W. Hooker a depuis corrigé celte faute.
{2} En botanique, comme nous l'avons démontré précédemment, il est utile de distinguer les mots
hanipe (ames, itis, mase.) et cape (seapus)s la hampe est nue jusqu'à la naissance des fleurs (Liliaéées,
Amaryllidacéées, etc.}; le scape est garni dès la base de squames plus ou moins grandes et engoïannies
(Bromélincéées, Orchidacéées, elc.),
(3) Cet article remplit la promesse faite au lecleur, dans la note (2) des Mise, de notre Te I. p. 82,
16 MISCELLANÉES,
recommandations, pour détruire une routine obstinéce et aveugle et faire
toucher du doigt le système le plus efficace, le plus protecteur, le plus
conservateur de la santé des plantes et des hommes qui les cultivent et
les collectionnent,
De notre côté, nous n'avons pas négligé dans nos publications horti-
coles, et notamment dans notre Horticulteur universel, de traiter du
chauffage des serres, de comparer les différents systèmes et de faire res-
sortir clairement les avantages et les défauts que présentait chacun d'eux.
Est-il inutile de revenir ici sur ces systèmes, de les comparer à nouveau?
Nous ne le pensons pas: car, encore une fois, le sujet est toujours à
l'ordre du jour, et au moment où, grâce aux progrès d’une civilisation
échairée, dont le signe le plus évident et en même temps le plus élevé
est la création de nombreux jardins et la construction d'innombrables
serres, source loujours nouvelle de jouissances douces et pures, il importe
de rappeler l'attention des amateurs et des horticulteurs sur les trois
systèmes de chauffage connus et encore admis isolément ou simultané-
ment, Nous aïlons les passer en revue et les examiner successivement,
en procédant par l’ordre de date de leur admission dans les jardins.
$ À. — CHAUFFAGE PAR LA FUMÉE,
(Capnotherme).
Des trois systèmes en usage, celui-ci est à la fois le plus ancien, le plus
mauvais, le plus roulinier, celui, qui a subi le moins de perfectionne-
ment : ce dont il est, peut-être, peu susceptible ; il n’a pas méme le mérite
d'être relativement le plus économique des trois.
On sait qu'il consiste dans un foyer ordinaire, d'où sort immédiatement
une buse, conductrice de la fumée : buse légèrement inclinée et parallèle
à l'un des deux murs latéraux de la serre (celui de devant), du coin op-
posé de laquelle elle sort en se prolongeant ensuite verlicalement.
Dans les premières applications de ce système, le foyer était placé à l'in-
térieur de la serre même (comme on le voit trop souvent encore!) Il
en résultait tout d'abord pour les plantes, par le remuement des cendres,
une poussière intense qui en couvrait incessamment le feuillage, une fumée
épaisse, chaque fois qu'on allumait le foyer ou qu'on en agitait le combus-
tible pour l'activer, et d’une persistance obstinée dans les temps Las et hu-
mides : fumée el poussière désasireuses au plus haut dégré pour les plantes.
Le bon sens indiquait donc de placer la bouche du foyer en dehors de la
serre ; on le fit, bientôt en effet, et une amélioration dans la santé des
MISCELLANÉES, 47
plantes fut le résultat de cet utile déplacement. Néanmoins l'un des deux
inconvénients, la fumée, subsistait encore en grande pertie : elle s'échap-
pait, dans les mêmes circonstances, par toutes les jointures des tuyaux, et,
ce, jusqu'à ce qu’elle eût pu prendre son cours régulier et sans ressortir en
masse par la bouche du foyer : ce qui souvent exigeait un laps de temps
considérable.
Enfin, pour obvier à ce grave défaut, pour assurer à la fumée un cours
presque immédiat, on imagina un perfectionnement d'un effet certain et
que nous devons signaler ii d'autant plus volontiers, que dans un grand,
un trop grand nombre de serres, cet ancien système de chauffage est encore
en usage, et en Belgique, tout particulièrement.
Ainsi, souvent dans cette sorte de chauffage, le tuyau {ou buse) décrit
unou deux coudes dans les anglos de la serre; alors en raison de la longueur
du tuyau, de son dégré d’inclinaison et de son diamètre, en raison sur-
tout de ces coudes, on conçoit facilement, combien, dans des moments
donnés, la fumée doit éprouver de difficulté à se frayer un passage à tra-
vers l'air condensé et humide de la buse, à le chasser devant elle, avant
d'atteindre Y'orifice externe d’icelle ct prendre ainsi un cours normal et
régulier. Voiei comment on parvient à obtenir ce désirable effet : À l'angle
du mur, où se trouve le premier et le
plus souvent unique coude de la buse,
on construit un petit fourneau, dont la
bouche soit en dehors et reçoive en de-
dans latéralement les deux bouts de la
buse ainsi intersectée : (t). Dans cet
état, on prépare le combustible du
() &. Coupe d'un fourneau d'appel, pratiqué à travers l'épaisseur du mur.
b. Grille pour élever un peu le combustible, ce. Buse interscetée, ddd, Routé de
la fumée. e. Porte du fourneau,
18 HISCELLANÉES.
grand foyer, et avant d'y mettre le feu, on allume dans Je petit une
bonne poignée de copeaux et de brindilles de bois; et au moment même
où le petit foyer, dit fourneau d'appel, est bien enflammé, on s’empresse
d'allumer le grand ; et on a immédiatement, ou à peu près, la satisfaction
‘de voir la fumée traverser aisément les tuyaux et s'épanouir en une
joyeuse spirale au dehors. L'expérience a sanctionné depuis longtemps
ce procédé, et nous ne saurions trop nous élonner de ne pas voir adopter
dans toutes les serres, chauffées encore par le cours de la fumée, un
appareil aussi simple ct aussi efficace pour régulariser en un instant le
parcours de cet agent de chauffage,
Avons-nous besoin d'ajouter que le grand fourneau doit être de pré-
férence construit en briques ct la buse en tuileaux épais disposés en
carré long; que la capacité de l’un doit être calculée, quant à la somme
de chaleur à produire, sur la capacité cubique de Ia serre, le diamètre
de l'autre sur celui du fourneau; enfin, que par des motifs de conve-
nance ou d'économie, au lieu d’un fourneau de briques, on peut adapter
un poële de lerre ou de tôle, et des tuyaux de terre ou de tôle; mais
toujours avec la précaution de placer en dehors la bouche du foyer.
$ 2. — cuaurrace par L'EAU,
. (Thermosiphon et mieux Hydrotherme).
Le système (ou mode) de chauffage le plus répandu aujourd'hui est
celui connu sous le nom de Thermosiphon (mieux dit, bien certainement
IFydrotherme ("}, On sait qu'il consiste en une chaudière de fonte ou de
cuivre, ou de zinc, d'où partent du bas un ou plusieurs tuyaux de même
malière, lesquels après un ou plusieurs circuits, reviennent aboutir dans
le haut d'icelle. Par cette ingénieuse combinaison, l'eau, en ébullition, cir-
cule dans les tuyaux disposés le long de la serre, et après un parcours
plus ou moins long, d'après l'étendue et les circonvolutions de ceux-ci,
revient froide, ou à peu près, dans la chaudière, pour s'y réchauffer ct
recommencer la même évolution, qui ne cesse que par l'extinction ou le
défaut du combustible sous icelle. Il n’est peut-être pas inutile de donner
ici une figure de Fun des plus simples, en même temps de l’un des meil-
leurs de ces appareils, celui qui est le plus ordinairement employé, à Paris,
.par exemple, chez les amateurs et les horticulteurs,
.
(1) Nous avons fait ailleurs ressortir l'impropriété du mot Thermosiphon (en grec tuyau chaud/j. En
«ft, dans lous les modes de chauffage connus, les tuyaux sont chauds. Nous Jui avons préféré celui
Hydrotherme (ehaleur d'ean), qui n'est pas nouveau, même dans la pratique, et qui fait une heureuse
npposition à Aérotherme (chaleur d'air), outre terme également connu et déjà en usage. Pour compléter la
trilogie nominale des modes dle chauffage, nous proposons ivé pour Je premier, dujà décrit, le mot Cap-
notherme {chaleur de fumée).
RISCELLANÉES « 49
L'hydrotherme offre de grands avantages. Complètement exclusif de
l'évaporation des cendres et de la fumée, la chaleur qu'il produit est aussi
intense qu’on veut la faire ct a la mérite d'une longue durée. Toutefois,
sa construction et son installation sont assez dispendieuses, exigent, de la
part du fabricant, une certaine habileté et de grandes précautions dans le
posage, la disposition des tuyaux cireulatoires et surtout dans leur aéra-
tion. L'appareil fonctionne-t-il! il faut entretenir avec vigilance la hau-
teur du niveau d’eau nécessaire à sa prompte eireulation {la figure ci-der-
rière est à cet égard suffisamment explicative).
On conçoit que plus les tuyaux accomplissent de circonvolutions sur
cux-mêmes, plus Ja somme de chaleur produite est considérable, Ordinai-
rement un double tuyau, partant de la ebaudière, circulant sous la bâche
ct revenant sur lui-même, suffit pour chauffer celle-ci; mais pour élever
ensuite la température interne, au dégré convenable, au-dessus de l'ex-
terne, il est nécessaire d'en enter sur le premier un simple ou mieux un
double, qui vienne ramper sur Le devant et les côlés de la serre, près de
la base du vitrage, et même le long du mur de derrière, Mais en même
temps, plus grand est le nombre des tuyaux, et surtout, plus est considé-
rable leur longueur, plus lente est la chaleur à se produire : inconvénient
grave dans les iemps de forte gelée, lorsqu'on a laissé entièrement se
refroidir l’eau de la chaudière, sous laquelle a manqué trop longtemps le
renouvellement du combustible consumé. Aussi, dans des serres de vastes
dimensions faut-il établir, à chacune de leurs extrémités, une chaudière,
dont les tuyaux courront parallèlement à l'inverse les uns des autres.
Nous avons mentionné l'aération nécessaire des tuyaux de l’hydro-
therme, Il est facile, sans être le moins du monde physicien, de com-
prendre, que dans des canaux aussi étroits, aussi longs, fesant, en outre,
plusieurs coudes pour revenir sur eux-mêmes à leur point de départ,
Ja cireulation de l'agent ealorifique, l'eau, ne saurait s'effectuer sans l’aide
de l'air, Dans ce but, sur les tuyaux de départ et de revient, de deux
mètres en deux mètres au moins, on adapte de plus petits tuyaux, d'un
centimètre et demi environ de diamètre, pour donner à l'air accès dans
l'intérieur des grands. J1 faut encore avoir soin que ces tubes aient leur
ouverture en dehors de la serre. Dans le cas contraire, il arrive trop sou-
vent que le niveau d’enu se trouvant dépassé par mégarde, le calorique alors
Ja dilatant en proportion de son excès, elle se répand bouillante par l'ori-
fice des tubes, et tue sans remède les plantes qui se trouvent à sa portée.
De même, le tuyau, qui sert au remplissage de la chaudière et se
termine par un entonnoir, doit avoir, par ln même raison, son ouverture
TOM. il, MISC, — Mans 1856, 4
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Coupe perspective d'un Kydrotherme à doubles tuyaux pour le chauffage d’une Serre chaude.
OLIS.
a. Chaudière. b. Foyer. c.d. Grille et cendrier. e. Massif de maçonnerie et d'argile, entourant la chaudière. f.f. Cheminée ou tuyau
pour l’échappement de la fumée, g.g. Tuyau de remplissage, L. Tuyau en verre, niveau d’eau. 5.5.2.è, Tuyaux de départ sous la bâche.
j-j. Idem, entés sur les premiers pour chauffer l’atmosphère interne. 4.4, Tuyaux de revient. Z.Z.1.1.1,1, Petits tuyaux d’aérage. Les flèches
indiquent le sens de la circulation de l’eau.
MISCELLANÉES. 21
en dehors, Enfin, un tube de verre épais, à base en plomb ou en cuivre,
doit être fixé prés de celui-ci et indiquer le niveau d'eau nécessaire, calculé,
au maximum de chaleur, sur la capacité de la chaudière et des tuyaux de
départ, niveau qui ne peut-être dépassé sans danger.
Notre figure représente, comme nous l'avons dit , une chaudière, aussi
simple qu'économique, et la meilleure peut-être pour une serre chaude, ou
tempérée, de dimensions peu considérables : soit, par exemple, une serre de
40 à 42 mètres de long sur 3 ou # de large, 2 à # de hauteur; outre la
fonte, le cuivre et le zinc, que nous indiquons pour la confection de ces
tuyaux, on peut encore employer dans ce but la tôle galvanisée,
La meilleure chaudière et les meilleurs tuyaux sont ceux construits en
cuivre, en raison de leur durée et de leur besoin bien moins fréquent
d'entretien et de raccommodage. La fonte, le zine et la tôle, le zine sur-
tout, sont de peu de durée et exigent de fréquentes réparations ; et dans
ces cas, que d'inconvénients , de désastres même, résultent non-seulement
de l'interruption plus ou moins prolongée du chauffage et de la présence
des ouvriers dans la serre! En outre, le cuivre, lorsqu’après une vingtaine
d'années au moins de service il se trouve hors d'usage, perd peu de chose
de sa valeur intrinsèque.
Il est important que la chaudière ait une capacité relative peu considéra-
ble, mais qu’elle présente une large surface au feu, afin d'échauffer d'autant
plus vite l'eau qu’elle contient et la faire courir dans les tuyaux,
La figure ci-contre est calculée d'après les dimensions que nous venons de
fixer comme celles d’une serre ordinaire : c’est-à-dire, par exemple, que la
chaudière a 0,60 de longueur sur 0,40 de largeur et 0,08 de distance entre
les parois, les tuyaux de départ et de revient environ 0,07-8 de diamètre.
De plus, le nombre des tuyaux de dessous et de dessus, et celui de leurs :
circonvolutions devront être proportionnés au dégré de chaleurà entretenir
dans la serre, selon la nature tropicale ou extratropicale des végétaux qu'on
veut y cultiver. Enfin, il faut calculer Ja quantité de combustible à brûler,
sur la quantité et la durée de calorique qu’émettent et conservent les
tuyaux. Il importe que le refroidissement complet des tuyaux n'ait jamais
lieu, pour ne pas être surpris par la gelée, et d’un autre côté, pour ne pas
laisser baisser la température interne de la serre au-delà de la limite de
rigueur, Il faut en effet éviter toute intermittence dans la chaleur ; les al-
ternatives de chaud et de froid étant à un haut dégré funestes à la santé
et au développement des plantes,
{La 5° partie de cet article, du Chauffage par l'air (Aérotherme},
& un prochain numéro.)
22 MISCELLANÉES,
PLANTES RAGOMEMANDÉAS.
Aristolochia tapetotricha Nos. (an sp. nova? an forsan A. ma-
croura Gowez) ( (Aristolochiaceæ). — Vers la fin de janvier dernier,
lhabile sous-jardinier en chef du Jardin botanique de Gand, M. Don-
kchar, fils, voulut bien nous communiquer une Aristoloche, alors
en fleurs, pour la première fois, dans la grande serre chaude de ce bel
établissement, et que l’on présume être l'A. macroura, en raison, sans
doute, de la longueur extraordinaire de l'appendice qui, chez elle, termine
le périanthe, Nous n'acceplons cette détermination qu'avee doute: car
l'espèce de Gomez a un périanthe crénelé, caractère que nous n'avons point
vu chez celle dont nous nous occupons. De plus, sa phrase spécifique semble
indiquer deux lèvres bien conformées, tandis que dans notre plante la lèvre
supérieure manque complètement, puisque le périanthe en cet endroit
est au contraire échancré en angle aigu rentrant; enfin, ladite phrase
se tait au sujet du singulier tapis qui en couvre la partie dilatée, près
de Porifice tubulaire. Toutefois, nous donnons en note (2) la phrase de
Gomez, telle que la rapporte Sprengel (Syst, Veget. LIL. 759), seul écrivain
à notre disposition, où il soit question de la plante du botaniste portugais.
D'un autre côté, nous n'avons pu la reconnaitre dans les espèces décrites
jusqu'ici dans les auteurs dont nous possédons les ouvrages, et nous ne
nous trompons peut-être pas en la considérant comme inédite.
C'est en tout cas une plante nouvelle pour nos jardins, et en même
temps fort distincte de toutes ses congénères, fort curieuse, en raison,
non-seulement du longissime appendice grêle et cent fois tordu sur lui-
(1) 4. altissima volubilis ramosa glaberrima, flore exeepto; coule {vetulo) suberoso, ramis ramulisque
grocilibus elongatis viridibus; foliïs distantibus trilobatis (lobis, ut mos, magnitudine directioneque luden-
tibus subobtusis) basi cordato-emarginatis vencso-reticulatis ut ramuli nütidis supra atroviribus infra pale
lescentibus subcoriaceis, stipulis oxillaribus cordatis acutis, marginibus primo conniventibus; floribus solitaris
brevi pedunculatis : tubo basi constricto ad insertionem appendices 5-6 rotundatas crassos basi coalites rt
recurvas sic eslyeem verum mentientes præbente, dein oblique dilatato grosse 5-costato inter cosias etiam
* costulato mox refracto et angustiore infundibuliforme, ad os supra ex angulo aeuto recedente sese cordatim
Legro} expandente sensimque in caudam longissimam (0,5-0,40) pendentem multoties 1orsam mar=
ginibus integerrimis infra nervo prominente earinatam producio, ad diseum livide atro-violsceum pilis cre-
berrimis obcuneato-linearibns confertissimis in linens rectas et ultra divaricatas dispositis omnino resupinatis
tapetem quemdem simulontibus diseoloribus, tubi His ereberrimis purpureis quoque sed aeutis rigidis eu
retroflexis, demum tubi partis inferæ is minoribus mollioribus albis divaricato-resupinatis ; gynandrophoro
brevissimo, stigmatis segmentis sex ereclis apice liberis erassis margine lalo recto in acumen introflexis
dein coalitis dorsoque loculos antherarum sessiles aretistime spplicatos gerentibus, polline aureo; ovario, ut
in genere plane infero torso sexloculare extus costato.
Artstoïochia tapetotricha Nos. in noi. pres. etin Herb. nostro; an nova? (rene [wres];
TARA
A. maoroura Goutz, Observ. botan.-medic. Bras. pl.
€) Calyeis infondibuliformis {abio latiore cardaio apice longissime eaudato crenulate, peduneulis 1-floris,
stipalis reniformibus, foliis cordatis trilobis.
‘
MISCELLANÉES. 23
même, qui en termine la fleur, mais surtout de l'épais tapis (unde nomen
specificum!) qui en couvre le disque devant l'orifice du tube et qui est
formé de très petits poils cunéiformes-linéaires, extrémement drus, cou-
chés régulièrement et parallèlement, et disposés d’abord en séries linéaires
droites, régulières, parallèles à l'axe floral, puis divergentes, ete. Ces
poils, en pénétrant dans la partie antérieure du tube, deviennent droits ct
aigus, raides, se dirigent la pointe vers le fond, sont disposés alors en lignes
droites; au fond du tube, ils sont mous, tordus en sens divers, courts et
couchés; les premiers sont brunâtres, les seconds pourpres, les troisièmes
blanchäâtres, 11 serait trop long de décrire plus complètement ces poils
quant à la multiplicité des lignes de ceux du disque; or, ce caractère,
indépendamment de la longueur inusitée de l'appendice terminal, ne peut
manquer de la faire reconnaître immédiatement, si tant est qu'elle ait élé
déjà décrite: ce à quoi aidera notre phrase spécifique suffisamment dé-
taillée.
Comme espèce, elle est voisine des 4. triloba et caudata; ses feuilles
sont également trilobées, slipulées; le tube floral à peu près conformé
et coloré de même; chez la nôtre, toutefois, au lieu d’une lèvre supé-
rieure plus ou moins apparente, le tube s'ouvre en angle déjà décrit et se
dilate en cœur; la ligule est plus large, se tord en spirale un grand nombre
de fois, et porte en dessous une côte proéminente; elle est d’un brunlivide;
le disque est d’un brun violacé noir, sur lequel tranche le tapis de poils brun
clair ci-dessus décrit; le reste du tube est en dehors d’un blane jaunâtre,
marmoré de rougeâtre vers le haut et le bas. C’est, en somme, une plante
bien digne de figurer dans les collections. Nous n'avons point remarqué
chez elle l'odeur fétide qu’exhalent en général les fleurs de ce genre; mais
peut-être cela est-il dû à la saison dans laquelle nous l'avons observée et
qui n’en permettait peut-être pas les effluves accoutumées.
MM. Donkelaar, qui l'ont reçue dans le temps du Jardin botanique de
Bruxelles, n'ont pu nous en assigner la patrie positive; nous la supposons
toutefois Brésilienne, et introduite probablement de graines, par M. Claus-
sen, qui, comme on sait, avait rapporté du Brésil et déposé, en 1840, dans
ce jardin une grande quantité de plantes vivantes et de graines.
Tecomma fulva DC, () (Bignoniaceæ). Charmante acquisition pour
(1) Fruticosa, ramis tereuibue glabris junioribus subietragonis villosis, folis sparsis impari-pinratis mul
tüugis, petiolo articulato inter pianos anguste alato, foliolis cuneelo-ovatis subsessilibus apice ser
ribus villosis adultis glabris, racemis axilaribus 7-9-floris, pedicellis bibractentis, calyce villoso (demam glabro)
acute 5-dentaio. DG, ii, c.
Tecoma falva G. Dos, Gen, Syst. IV, 224 DC. Prod, IX. 224, W. Houe, Bol. Mag. t. 4806.
febr, 1856,
Bignonia fulva Cavar. Le, VE 58, L. 580,
24. MISCELLANÉES.
nos jardins, dont malheureusement M. W. Hooker, qui nous en donne la
description et la figure (I. c.), omet de nous citer l'introducteur, Toute-
fois, comme les individus qu'il cite sont nés dans l'établissement de
MM. Veitch, il est probable qu’ils proviennent des explorations de l'infa-
tigable et zélé collecteur de cette maison, M. W. Lobb.
C'est un petit sous-arbrisseau du Pérou, que Cavanilles, le premier,
nous a fait connaître, et vraisemblablement découvert par Louis Née (1789-
4794), à tiges et à rameaux d’un rouge sombre, légèrement pubescents
pendant la jeunesse, glabres plus tard. Les feuilles en sont opposées ;
oblongues dans leur circonscription, imparipennées, ailées sur le rhachis;
à petites folioles (12-16) cunéiformes, grandi-dentées, Les fleurs, assez
grandes, sont en épis terminaux-axillaires; le tube en est infandibuliforme,
arqué, d’un beau jaune, largement lavé de rouge sur le dos (ex figura!),
peu à peu dilaté en un limbe subbilabié, concolore, à segments arrondis,
ciliés, ete. °
C'est un bel ornement de plus pour nos serres froides.
Observations sur le genre ARISTOLOCHIA.
(Révision générique; espèces; fécondation, etc.)
L'Aristolochia est un des genres les plus naturels de notre nouveau
système botauique, et cependant, chose singulière, la diagnostique géné-
rique, qu’en ont fixée les auteurs, n’est rien moins qu'exacte; elle est
contraire aux faits qu'on observe chaque jour : cc que vient de nous
démontrer à l'évidence l'étude analytique que nous avons dû faire en
étudient, pour la déterminer, les caractères de la plante que nous venons
de décrire, et en les comparant aux descriptions et aux figures qui ont
été données de beaucoup d’autres espèces.
Ainsi, on lit dans les Genera d'Endlicher :
Perigonium.…. tubo inferne cum ovario connato… Stamina 6 disco
epigyna inserta, filamentis brevissimis subnullis (puis par contradiction :
antheræ dorso stylo adnatæ.…..).…. Ovarium inferum.…., Stigma radiato-
sexpartitum …. ete.
Mais, les choses ne sont point du tout ainsi. Le périgone est abso-
lument supère; il s'insère au sommet de l'ovaire, n'est nullement conné
avec lui, puisqu'il s’en détache nettement lors de la maturation du fruit;
il entoure le style ou mieux le gynandrophore. Celui-ci termine, rigoureu-
sement parlant, l'ovaire sans être inséré sur un disque : appellera-t-on
disque, la légère dilatation plane du sommet de l'ovaire, et que
forme la base circulaire du périgone? Enfin, le très court pédicule
qui porte les organes sexuels ne saurait être un style proprement dit,
puisqu'il porte également les étamines : c’est pour nous un gynandrophore;
MISCELLANÉES, 25
les étamines ne sont jamais insérées sur un disque épigyne; elles sont
étroilement connées dorsalement avee les lobes du stigmate, et sont absolu-
ment sans filets (an semper?); enfin le stigmate se compose de 3 ou 6 lobes
ordinairement dressés, soudés dans la plus grande partie de leur longueur.
Voilà ce que nous avons avons remarqué, ce qui est incontestable et qui,
pris en considération, devra faire réformer la caractéristique du genre (1)
et par contre celle de la famille elle-même.
Nous avons observé ce qui précède, non-seulement dans celle dont il
a été question, mais encore, notamment, dans les 4. sipho, caudata,
ciliala, ornithocephala, saccuta, anguicidu, gigantea, grandiflora, ete., etc.
Il est encore un organe, chez les Aristoloches, qui a bien aussi sa valeur
spécifique: nous voulons parter de la collerette qui, chez plusieurs d’entre
elles, couronne immédiatement l'ovaire, entoure la base du périgone à son
point d’inserlion et affecte exaclement les formes d’un calyce (A. caudata,
tupetotricha, ete.).
On compte en ce moment une centaine d'espèces d’Aristoloches, dont le
tiers, au moins, a été introduit dans nos jardins, En général, celles qui
sont volubiles, et qui appartiennent aux terres intertropicales du globe,
sont pour les serres d'un haut intérêt ornemental; plusieurs d’entre elles
offrent des fleurs véritablement gigantesques, et richement bigarrées de
rouge et de brun, sur un fond jaunôâtre, livide, Rien de plus beau, de plus
remarquable que ces plantes, groupées avec des Passiflores, des Echites,
des Dipladenia, des Bignones, des Stephanotis, entremélant, toutes, leurs
fleurs si brillantes, si variées de forme et de coloris! Le seul reproche qu'on
puisse adresser aux premières, et c'est un inconvénient que nous ne
pouvons dissimuler, est l'odeur souvent fétide, cadavéreuse, qu’exhalent
leurs fleurs : inconvénient, que rachète amplement d'ailleurs leur ampleur,
leurs formes insolites et leur curieux coloris, el que l'on peut aisément
neutraliser en les groupant, comme nous l'avons dit, avec d'autres plantes
à fleurs suavement odoriférantes.
Il est philosophiquement bien digne de remarque, eomme on l’a d’ail-
leurs fait observer bien avant nous, que la Nalure, dans le but de la con-
servation et de la propagation des êlres sortis de son sein, en refusant à un
grand nombre de plantes, une disposition organique sexuelle, qui leur
permit une fécondation spontanée et pour ainsi dire volontaire, a donné
aux fleurs des unes des couleurs livides et une odeur cadavéreuse, laquelle
attire les insectes qui vivent de la décomposition des chairs animales; aux
(1) On Peut dés lors formuler ainsi celle du genre :
Flores hermapbroditi.
Perigonium omnine superum apicem ovarit coronons sexualiaque cingens, rorius rectum, sæpissime abrupte
infracto-curvatum : parte infer. ventricosa, super. plus minus ad os tubi infandibuliformis dilatste sæplusque in
labia dua divisa : labio super. plus minus evoluto rarius nullo, infer. dilatato nonnunque in appendicem
elongatam candiformem producto. Stamina G: flamentis nullis ; antheris bilocularibus extrorsis dorso cam
stigmatibus connatis, Stylus brevissimus, stigmatibus 3-6 basi coalitis apice liberis erectis dorso antherss,
ut dicitur, asportantibus, Ovarium omnino inferum 6-loculare elongainm eum pedunculo continue...
Reliqua wi in auctoribus !
26 MISCELLANÉES:
fleurs des autres, une liqueur abondante et sucrée, que recherchent avi-
dement les insectes et les oiseaux suceurs (Liliaceæ, Slapeliæ, Araceæ,
Aristolochiæ, Sarraceniæ, ete.) Chez les Orchidacées encore, outre les
odeurs enivrantes qui appèlent de toutes parts les insectes, de leur ea
vité gynostémalique, suinte au moment de l'anthèse, un liquide sucré
qu'ils picorent; ct dans ce but leurs ébatitements, fesant cheoir l'oper-
eule anthéral, la caudicule staminale aussitôt se détend, mue conne par
un ressort et vient appliquer ses pollinies snr la surface du gynostême
lubrifié, etc., ete.; nous remplirions bien des pages de ce recueil, si
nous devions continuer ces comparaisons organologiques sur les diffé-
rents modes de la fécondation végétale. Qu'on nous pardonne donc
cette légère disgression, amenée naturellement par celui qui est propre
aux Aristoloches,
D'après l'arrangement de leurs parties sexuelles, tel que nous l'avons
signalé ci-dessus, on conçoit que la fécondation serait impossible, si
la Nature, comme nous venons de le dire aussi, n'avait su remédier
à une disposition aussi anormale, L'odeur putride de leurs fleurs, jointe
aux teintes livides d'un rouge noirâtre de chair en putréfaction, qui colore
la partie dilatée interne du périgone, altire au loin certaines mouches,
qui s'insinuent dans le tube, où, parvenues dans sa partie inférieure
renflée, et retenues par les poils qui en hérissent la partie antérieure, ou
par l'étroitesse du coude brusque qu'il forme, elles deviennent prison-
nières et opèrent, par leurs mouvements, leurs allées et venues désor-
données pour recouvrer leur liberté, l'application du pollen sur les sur-
faces stigmatiques.
Prolongation vitale de la Vicronia REGIA.
Nous l'avons déjà dit ailleurs la Victoria regia est vivace. Dans les jar-
dins de Kew et dans le Jardin botanique de Gand, elle se montre telle;
et si elle périt chaque hiver dans d’autres jardins, c'est qu'on n’a point su
lui appliquer un traitement convenable, pour prévenir cette catastrophe
{pardon de l'emphase!).
M. Donkeloar fils a bien voulu nous communiquer le procédé qu'il em-
ploie pour prolonger la vie de ce magnifique végétal (1). Voici comment :
chaque année, en automne, après un retrait partiel et momentané de l'eau
du bassin, il déchausse le rhizome épais ct vertical de la Victoria, le laisse
retomber jusqu'au niveau apical de Ja foliation, et le rechausse à neuf
avec une nouvelle terre très substantielle et riche d’humus, Si, dit cet
habile praticien, on renouvelait ainsi deux fois par an la terre où elle
végète, k plante acquérerait des dimensions bien autrement gigantes-
ques que celles que chacun admire en elle aujourd'hui.
(A) Le 10 férrier dernier, montrait encore une fleur bien épanouie, mais un peu plus petite qu'à
l'ordinaire, en raison de la saison.
PIED
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MISCELLANÉES, 27
PRANTES RBCOMMANDÉ 2.
BALANTIUM ANTARCTICUM.
Évys. Bandrrsov, bourse : forme bivalve de l'indusitum.
Polypodiaceæ,
CHARACT. GENER. V. PresL, Pteri-
dogrephiæ Tentamen, p.134 (1836) (non
Kaucr.!). Fée, Genres de la famille des
Fougères, Ë, 840. Dicksonia ( Balan-
tium W. Hoox. Spec. Filic. À, 66. —
Davalliæ, Cibotii spec. quorum.
CHARACT. SPECIF. Arborescens,
frondes supra decompositæ ellipticæ co-
riaceæ glabræ (excepta rhachi (1 pilosa!),
ultimis pennis oblongis vel oblongo-lan-
ccolatis omnibus apice acuminatis; pen-
nulis (oblongis acuminatis!) segmentis
que ovatis pungentibus (nullo modo!)
ineiso-serratis, fertilibus pennatifidis vix
alteratis; soris parvis; rhachi prineipali
scabra (pilosa!). W. Hook. L. c. (parenth.
nostr.).
Balautium antarcticuns Passi. (no-
mine solo!) l. c. Fée, l. c. (idem),
Dicksonia antarctica Lasus. Nov.-Hoit. 11.
100. t. 249.
Dicksonia ($ Balantium) antaretica
W. Hooc. Le.
Quelques généralités an sujet des FOTGÈRES.
Aux fougères est spécialement dévolue cette délicatesse inouie, cette
légèreté ferme (si l’on peut s'exprimer ainsi?), cette multiple supradé-
composition dans le feuillage, qui étonne, charme les yeux, et leur a
fait avec raison donner le nom de dentelles végétales : délicatesse, légèreté,
laciniures, variant encore à l'infini selon les races et les nombreuses espè-
ces qui les composent! (2). Maïs, c'est surtout dans les fougères arbores-
centes qu’on admire cette ténuité extrême dans les découpures foliaires
non mille et mille fois, mais plusieurs millions de fois réitérées, et qu'on
peut comparer, selon nous, à de gigantesques plumes d'oiseaux et pour
la composition et pour le moëlleux. Examinez par exemple au microscope
une petite plume de colibri, et voyez si notre comparaison menque de
justesse? Aussi avec les Palmiere, et plus qu'eux peut-être les fougères en
arbre, les Hemiteliæ, les Cyatheæ, les Dicksoniæ, ete., sont-elles les mer-
veilles des forêts intertropicales.
Là, leur sfipe (tronc), svelte colonnette, comme celle des Palmiers,
atteint et dépasse quelquefois dix et quinze mètres de hauteur, et se ter-
mine, toujours comme chez les Palmiers, par une magnifique couronne
de rondes (feuilles) de cinq à dix mètres et plus de diamètre! Frondes
O) féxis, tes | #)3 (rhachie, doe, à, im, e2 (f).
{2) Les phanérogames ne sont pes nou plus dénuées de ces formes si délicates et si attrayantes; la famille
des Apiacées, par exemple (Ombelliféres), est riche surtout sous ce rapport, et particulièrement le genre
Fenouil (Feniculum).
TOM, Hit. MISE. — AVRIL 1856. ë
28 MISCELLANÉES.
ovales-oblongues dans leur circonscription, composées d'abord d’amples et
nombreuses pennes insérées latéralement: pennes composées à leur tour de
nombreuses pennules : pennules composées souvent ensuite à leur tour de
pennulines nombreuses encore et toutes découpées, surdécomposées quel-
quefois elles-mêmes, et variant de formes à Pinfini! Telle est grosso modo
une fronde de fougère en arbre.
Sans doute, une grande partie de nos lecteurs n’est pas familiarisée avec
l'étude des fougères, cette partie si difficile de la botanique, et bien que
l'étroitesse de notre cadre ne nous permette pas de leur expliquer ici, de
leur dévoiler assez explicitement à ce sujet pour être bien compris,
ces arcanes mystérieux de la Science (arcanes qu'interprète un nombre
bien restreint encore de ses adeptes), en ce qui regarde la conformation
végétale, le mode de végétation de ces plantes, la place qu’elles occupent
dans la série des êtres organiques, les manières diverses dont les savants
comprennent leur classification, ete., etc.; nous devons toutefois leur dire
au moins quelques mois du mode de reproduction de ces singuliers et
charmants végétaux, qu’on appèle en général Foucènes.
Les fougères sont exirémement nombreuses et répandues dans toutes
les parties du globe, d’un pôle à l'autre. Elles se plaisent dans les endroits
frais et ombragés, rarement au soleil; mais c’est entre les Tropiques surtout
qu'elles abondent et acquièrent ces proportions grandioses qui nous frap-
pent d'étonnement et d’admiration, On évalue à quatre ou cinq mille espèces
le nombre de celles qu’on a découvertes jusqu'ici. Leur taille varic depuis
un ou deux centim. au plus, jusqu’à 10, 12, 45 mètr. de hauteur, comme
nous l'avons dit. Leurs formes foliaires sont plus diverses encore que leur
nombre n’est grand!!! Ces formes varient de la fronde simple et entière
jusqu’à la plus divisée. Le coloris et la vestiture ne sont pas moins différents
. Chez elles ; le vert sombre ou brillant, dans toutes ses nuances, le blanc et
le noir, le jaune et Ie rouge, dans tous les tons possibles, For et l'argent
mêmes, parent et décorent à l’envi de mille manières les diverses parties
de leurs frondes : et tout ceci est, à da lettre, selon les espèces, et sans
aucune exagération ! ‘
Les fougères, ne portant point de fleurs, n’offrent pas par conséquent
d'organes sexuels, et cependant se reproduisent avec autant de facilité que
d'abondance. L'appareil reproducteur chez toutes est assez généralement
conformé de Ja même manière; il est placé en grand nombre, le plus
ordinairement sous la fronde, sur les nervures mêmes, quelquefois au
bord des frondes et au sommet de ces mêmes nervures ; quelquefois en-
core, il les borde en séries linéaires et continues. On lui donne le nom
MISCELLANÉES. 29
de sore. Ce sore se compose d'un certain nombre de capsules (sporan-
ges) réunies en paquets; il est nu ou entouré d'une enveloppe (indusie)
simple ou bivalve; le sporange est pédieulé et entouré (presque toujours)
d’un anneau toruleux, qui au moment voulu, c'est-à-dire à la maturité
de ce fruit, se fend en l'un de ses points, d’où il lance un nombre
immense de sporules (semences), d’une ténuité telle qu'ils sont à peu près
imperceptibles à l'œil nu,
Tel est, en quelques mots, le mode de fécondation et de reproduction des
fougères, Nécessairement dans un aussi court exposé, nous avons dû sup-
primer toute explication technique, omettre une foule de faits, d’exceptions
même, pour être clair et précis : ee qui précède, enfin, n'est pas écrit pour
un botaniste, mais pour tout amateur, tout horticulteur qui jusqu'ici ne se
serait pas encore rendu compte de la manière dont se reproduisent ces
végétaux. Or, à ce sujet, nous avons entendu dire, par certaines personnes :
c’est drôle; j'ai pourtant de belles et fortes fougères, et cependant elles ne
fleurissent jamais!!!
Non, sans doute, elles ne fleurissent point, dans le sens de ce mot;
mais ne nous dédommagent-elles pas de ce défaut, que leur à fait la na-
- ture, par la grâce infinie, inimitée et inimitable de leur feuillage (1)?
Le Balantium antarcticum, qui vaut amico benevoloque lectori la Ion-
gue tirade qui précède et qu'il est libre de passer, s'il la trouve ennuyeuse,
a été découvert originairement par Labillardière, au cap de Van Diemen,
lors de son voyage à la recherche de Lapeyrouse, en 1791.
Divers voyageurs l'ont depuis rencontré, dans les ravins de Pile, et sur
le bord même de ]a mer, du côté du sud, entr'autres, MM. Robert Brown,
Backhouse, J. D, Hooker, ete. Allan Cunningham l’a également observé
sur le sommet des Montagnes Bleues de la Nouvelle-Hollande. Selon ces
botanistes, il atteint dans ces contrées 30 à 35 pieds de hauteur. C'est,
comme on le voit, un noble végétal, bien digne d’orner nos plus belles
collections, où il se contente, en raison de la latitude où il croît sponta-
nément (35°-45° lat, austr.) de l'abri de la serre froide.
Dans ces dernières années, nous en avons admiré à Gand, et notam-
ment dans le jardin de M. A. Verschaffelt, de beaux individus, dont le
stipe déjà n'avait pas moins de deux à trois mêtres de hauteur, tous en
(1) Aux personnes qui voudraient faire une eonnaissance plus complète avec ces plantes, nous eon-
sillerons de se procurer entre tous autres ouvrages les excellents Mémoires de MA. Fis , de Strasbourg ;
tous enrichis de magnifiques et exactes planches; voir à ce sujet notre compte-rendu, Te A1, Misc. p. 33.
TOME III, MISC. — AVRIL 1856. 6
30 MISCELLANÉES,
pleine végétation, mais dont nous ne connaissons pas l'histoire, C'est d'après
l'un de ces individus, cédé par notre éditeur à M. de Kerchove-Delimon,
amateur judicieux et éclairé de ces charmantes plantes, qu’il eultive avec
aulant de zêle que de succès, qu'a été exécutée la vignette ci-contre, dont
nous avons fait, selon notre habitude, les figures analyliques nous-même,
pour l'intelligence du texte. Le Balantium antareticum de M. de Kerchove
est haut d'environ deux mètres et se trouve dans Pétat de végétation le plus
satisfesant. Il nous a offert une triple couronne foliaire, à différents âges,
et une quatrième se montrait déjà pour succéder à la plus inférieure. Les
frondes, étalées et recourbées avec grâce, mesuraient, avec leur court pé-
tiole, 4,40 à 4,60, sur 0,60 de large. Dans de plus forts individus, les
frondes dépassent deux mètres de long sur un diamètre proporlionné.
Elles sont simplement duplici-pennées (et non, comme chez d'autres,
triplici-pennées ()}, c'est-à-dire que le pétiole principal (rkachis) porte
latéralement des pennes opposées, composées elles-mêmes de pennules
simples. Ces pennes sont très acuminées, comptent de nombreuses pen-
nules incisées; chaque lobe en est découpé en deux ou trois dents aiguës-
obliques. Dans les pennules fertiles, ces dents s’oblitèrent et s’arrondissent,
et chacune offre en dessous un sore isolé, entouré de son indusie bivalve.
Le rbachis est poilu-brunâtre; le vert de la fronde entière très foncé.
Explication des Figures analytiques.
Fig. 1. Pennule infertile, vue en dessous. | Fig. 7. Idem, plus grossi, au moment de
Fig. 2 Pennule fertile, vue en dessous la dissémination (rupture de l’an-
(Fartiste y a oublié le sillon longitu- neau) des séminules (ou sporules).
dinal}. , Fig. 8. Pennule fertile, vue en dessus;
Fig. 8. Portion d’icclle, grossic, pour on y voit les renflements formés par
faire voir la disposition des sores. les sores du dessous.
Fig. &. Portion du rhachis, vu en dessus. | Fig. 9. Pennule infertile de l'extrémité
Fig. 5. Un sore dans son indusie bivalve. | d’une penne, vue en dessous.
Fig. 6. Un sporange isolé (grossi).
Bothriochilus hellus Cu. Leu. (Orchidaceæ $ Vandeæ $$ Maxilla-
riæ). Nous avons publié, dans le troisième volume de notre Jardin fleu-
risle (PI. 325), sous le nom de Bifrenaria bella, une rare et jolie Orchi-
dée, que nous venions d'observer en fleurs dans une des serres spéciales
pour la culture de ces plantes de l'établissement Verschaffelt, et qui pro-
{?) Rien de plus confus, do plus incompréensiéle, chez les auteurs systématiques, que les définitions
des feuilles composées! I serait bien désirable que la nomenclature fut frée rationnellement à cet égard.
Nous reviendrons sur £e sujet.
HISCELLANÉES. si
venait des recherches faites par son collecteur, M, F. Devos, dans l'île
S-Catherine. Tout en la rapportant au genre Bifrenaria, nous fesions
nos réserves, en raison du nombre des pollinies de notre plante, qui en
montrent quatre doubles, c'est-à-dire huit! Nous induisions de ce fait
insolile que notre plante pourrait fort bien devenir le type d’un nouveau
genre, que nous proposâmes dès lors sous le nom de Bothriochilus,
M. Reïchenbach, fils, qui s'occupe avec un zéle infatigable et un talent
supérieur auquel, tout le premier, nous rendons hommage, de la révi-
sion et de la classification des plantes de cette famille, approuva (én lite.)
la formation de ce genre, si la disposition des pollinies élait telle que nous
lavions figurée dans notre planche!
Or, en décembre dernier, notre ancien Bifrenaria bellu vient de re-
fleurir dans l'établissement Verschaffelt, avec une grande luxuriance;
chaque épi offrait six et sept fleurs à la fois, et nous avons pu de nouveau
constater l'existence de quatre pollinies doubles. En conséquence, nous
proposons ici définitivement le genre Bothriochilus (4) qui ne renferme-
rait encore que l'espèce en question.
Rappelons en peu de mots que les fleurs en sont grandes (0,07 de long.
0,05 de diam.), nettement tricolores (blanc, rose, jaune!) et émettent
une odeur extrêmement suave. Nous souhaitons fort que M. A. Verschaf-
felL puisse promptement multiplier cette plante et la répandre dans les
collections.
Sonerila margaritacea LinoL. (Melasiomuceæ). L'Ilustration hor-
ticole, la première, a donné Ja figure de cette charmante plante (T° IL. PI. 40)
avec une description que nous avions faite d'après le vivant dans l'établis-
sement Verschaffelt, L'individu, très jeune alors, comme nous ayons eu
soin de le dire, a depuis bien changé d'aspect et de forme, Ainsi, sa tige
principale est restée basse (0,09-10), mais a émis latéralement des rameaux
horizontaux, longs de 0,12 à 15, rouges, sillonnés et terminés chacun par
{1) Perigonii segmentis subeonformibus inwqualibus sabearnosis de medio ad basim lubulatim conni-
ventibus dein subpatulis lanccolatis subobtnsis; supremo (externo} subforniento multo brovius ad pedi-
cellum (ovarium) abruple terminato; lateralibns 2 (internis) postico longissime eum ovario parallelis
produetis labei basim obvolventibus cum gynostemio de medio ad basim in els comitanter eonnatis in
ealear grossum obtusumque ventre canalieulatum desinentibus ; labelli basi prolongata abrupte retro plieata
alle eucallata (énde nomen); laminæ ejus oblonge canaliculatæ lobis luteralibus brevibas truncatim quadra-
tis, terminali linguiformi aeuto convexo callo maximo elevato disealore fere in totum oCeupato ; gynos-
temio late cuneuto apice in tres grossos dentes fisso; pollinium paribus quatuor geminatis, paribus super.
majoribus, eaudieulis parium duorum distinetis.
Bothriochilus Nos. hie et antea L. c.
Species adhue unica obseruata (V. supra L. e.) Moribus 6-7 (an nmplius ?) dense brevilerque spieatis
tricoloribus suaveolentibus, unoquoque brncica maxime scariosa eito desiccata de bnsi ad medium invo-
luto..... ete. V. supra
Bothriochilus bellus Non. etc.
32 MISCELLANÉES.
une touffe de feuilles; de cette touffe partent d'autres ramules presque
dichotomes, aussi longs, et terminés également par des feuilles, du centre
desquelles sortent une ou plusieurs ombelles, composées de 6-8 et 12
fleurs. Nous l'avons observé, conformé ainsi et en pleine floraison, vers
le commencement de décembre dernier. IE nous a paru utile de rappeler
au souvenir des amateurs, une plante que M. Lindley avec raison appelle
un Diamant végétal, dont le feuillage est semé de perles (littéralement vrai !).
Dendrobinm bigibbum Livni. ( (Orchidaceæ). Au premier coup-
d'œil, on pourrait prendre pour les fleurs de notre Pois vivace (Lathyrus
latifolius L.), celles de ce charmant Dendrobe : même forme, pour ainsi
dire, même coloris, d'un beau rose vif, à labelle cramoisi,
M. C. Loddiges, le premier, la reçu, dans ces derniers temps, de la
côte nord-est de la Nouvelle-Hollande, et il a fleuri, pour la première fois
aussi chez lui, en janvier 4852, Il avait été découvert par le D" Thomson,
qui l'avait recueilli sur le mont Adolphe, détroit de Torrès, et envoyé de
là en Europe. Les individus figurés, d’après le vivant, chacun de leur côté,
par MM. Lindley et W. Hooker, ne portent que trois fleurs ; mais le second
de ces savants a observé des échantillons spontanés qui en portaient jus-
qu'à dix et douze,
Les pseudobulbes en sont grêles, ailongés, subfusiformes, hauts de 0,15
À 0,20 et se terminent par trois à cinq feuilles linéaires-oblongues, aiguës.
Les fleurs, curieusement conformées, ont leurs pétales latéraux beaucoup
plus grands que les autres, arrondis et étalés; le labelle, est enroulé-cu-
cullé, et comme ailé, par ces deux pétales ; au milieu il porte un gros cal
ovale, jaune, et hérissé de petites verrues.
Une telle plante sera bientôt dans toutes les collections d'Orchidées.
Banksia Victoriæ Miss. ( (Proteaceæ). Dédiée, en raison de son
beau port, deson grand effet ornemental, à la reine d'Angleterre, cette nou-
(1) D. (& Dendrocoryne), eaulibus elongatis apice 8-5-phyllis, racemis ercctis elongatis floris, petalis
subrotundis sepalis duplo latioriobus, labelli urilobi lobis rotundatis medio eristato basi gibboso, sepalis
Jateralibus in ealear productis. Linpc. Li. c. (PArasis rauera mullo nimis manca incompleleque comparative
descriptoria, præ numero jam masimo specierum hue wsque delectarum !)
Dendroblam btgibbum Lino, in Paxr. Flower-Garden, III, p. 25. no 491. f. 245, (Jcone
nigra) W. Hoom. Bot. Mag. t. 4808 (Febr. 1856).
(2) B. ramis fulvo-tomentosis, foliis sparsis elongato-linearibus (6-10-pollicaribus) pinnatipartiis utri
1omentosis subeoncolaribus supra demum glabretis lævibus sinabus. acutis, lobis late-ovato-triangulei
subisoscelis muticis ineurvato-aeuminatis supra aveniis subtus anguste nervoso-merginatis 6-8-nervis albido-
punctatis; eupitulo termineli sessili éolis superato ovsto ampio, squamis inGmis longe rufo-bacbotis ; calyes
pollicari basi glabro; stylo ealycem superante areuato glebro v. villoso apico incrassalo, stigmate medio
læeviter incrassato supre eonieo-eylindrico infra attenunto. Meisa. À. i, €.
Banksla Victoriæ Miux. New Austr. Prot. in Hoon. Journ. Bot. VII. 119 (1855). Bot. Mag.,
+. 4906. (March. 1856).
— speciosa Lixor. Bot. Reg. t. 1728, non R. Ba.
MISGELLANÉES. 53
velle espèce justifie et corrobore tout ce que nous avons dit avec insistance
sur Ja culture et la collection des plantes de la Nouvelle-Hollande. Disons
une dernière fois, quel admirable spectacle présenterait un conservatoire,
ou jardin d'hiver, peuplé de ces admirables plantes, lesquelles pour la plu-
part fleurissent au premier printemps dans nos serres, consistent en
arbres, en arbrisseaux, en plantes vivaces de toute espèce, de toute fa-
mille, ete., ete., et qui comprennent même des Palmiers, des Fougères en
arbres, etc. (à commencer par le beau Balantium antarcticum, dont il est
question plus haut).
Le bel arbrisseau, en question, est né en Irlande, dans le jardin bota-
nique de Glasnevin, près de Dublin, de graines recueillies dans le colonic
de Swan-River, par le grand et infatigable collecteur M. Drummond. Il est
entièrement couvert d'un duvet roux, et porte d'assez longues feuilles
{0,20-0,25) profondément ailées-découpées en grandes dents triangulaires,
vertes sur les deux faces (décrivant presque un triangle isoscèle )), et acu-
minées-aiguës, subspinescentes. Le capitule floral est très gros, globuleux,
d’un vert jaunâtre; ses nombreuses fleurs sont admirablement arrangées
en lignes spirales multiples de droite à gauche, et d’un charmant effet.
Morphologie végétale.
L'établissement Verschaffelt nous a offert en décembre dernier un fait ex-
trêmement curieux de Morphologie, qu'il est utile de citer, pour l’histoire
générale des métamorphoses que peuvent subir les plantes. Une Gloxinia
à fleurs dressées (Genus Orthanthe Non.), la G. Me Picouline (V. Illustr.
hortic. IL. PI. 84. N° 5), mais un individu seul de cette variété, nous a
offert une fleur à six sépales, à six pétales et à six étamines : le tout parfai-
tement et normalement développé; le style régulier, et conformé comme
à l'ordinaire, On en a recueilli les graines avec soin; nous verrons ce qu’il
en adviendra.
——.00—
Du genre LACHENAUA,
Des espèces qui le composent et de Ienr répartition en trois genres.
nouveaux : LACHENALIA; ORCHIASTRUX Et SCILLOPSIS.
(Suite et fin) ().
Genre ScILLOPSIS.
4. — angustifolia. Plusieurs feuilles linéaires et canaliculées-subeÿlin-
(} icorxeañs. .
(2) V. IL, Miscell, p. 96 (Lachenalia, p. 99; Orchiastrum, p. 100).
54 MISCELLANÉES.
driques, étalées, immaeulées; hampe ponetuée de rouge; fleurs serrécs, blanches,
petites, faiblement lavées de rouge aux pointes des segments ; ceux-ci étalés.
— Augustifolia Nov. — Lachenglis angustifolis Jacg. le rar. II. 1, 381. Gaw. Bot. Mag.
e. 785. Kerr, Enum. IV. 285. Varietas gequentis ?
2. — contaminata. Plusieurs feuilles, deux fois plus longues que la
hampe, linéaires-acuminées, presque immaculées, canaliculées, étalées; hampe ma-
culée de rouge sombre; fleurs serrées, blanches, faiblement lavées de rouge sombre.
— Contaminata Air. Hort Kew. I. 460, ed. 2, IE. 285. Gawz. Bot. Mag. t. HO. — Ayacin-
thoides Jace. le. rar, II. 1. 882. Wu. sp. PI, IL, 178, L'espèce d’Aiton est distincte, et non synonyme,
sie suadet Gawien, Le. t, 1872 (sub — lucida).
3. — unicolor. Deux feuilles ligulées, carènées, obtuses, à peu près aussi
longues que la hampe, immaculées; hampe immaculée; fleurs blanches, lavées de
rose tendre, un peu distantes; très odorantes.
— unicolor Jaco. Le. rar, II. t. 389. Gaw. Dot. Mag. 1. 1973 — purpureo-cœrulea 8. Wu.
Sp 177. — bicolor @ de qua agitur — — y fol. varieg. flore albo Gawe. — fragrans Jaco. Hort. Schœænbr.
1. 43. & 82 (Kuwra, L c. 288).
4. —‘unifolia. Une seule feuille largement enroulée en cornet à la base
{qui est violette et richement maculée de cramoisi fonct}, puis très allongée, ligulée,
acuminée, bordée de rouge; hampe plus courte, maculée; fleurs distantes, bleu
tendre et blanches, lavées de rose.
— unifolia Non — Lachenalia unifolia Jaco. Hort. Schœnbr, E. 43. t. 83. Gaw. Bot. Mag.
1. 766. Kuuru, E e. 289,
3. — Incida. Deux feuilles larges, courtes, lancéolées-oblongues, immacu-
lées; hampe immaculée, un peu plus longue; fleurs serrées, blanches, très faible-
ment teintées de rose,
— Juelda Nos. — Lachenalia luvida Gawr. Bot. Mag. t. 1372. — fragrans Anmews, Bot. Rop
t. 802? nee Jaeo. — lutifolin Taarr, Tab. &. 142. Kunru, L. e. 287.
6. — mervosa. Deux feuilles, très larges, fortement plissées-nervées, lan-
céolées-aiguës, immaculées, étalées-récurves, à bords cartilaginacés, très finement
denticulés; hampe robuste, rosée, beaucoup plus longue; fleurs assez serrées, ver-
dâtres, teintées de rose pâle, inodores; étamines remarquablement exsertes, roses.
— Mer VOsA Non. — Lachenulia norvosa Gawz. Bot. Mag. t. 1497. Kunru, l. c. 288.
7. — pustnlata. Doux feuilles, loriformes, subacuminées, enroulées à la
base, plus longues que la hampe, couvertes en dessus de pustules blanchâtres;
hampe immaculée ; fleurs un peu serrées, blanches, teintées de vert aux extrémités;
étamines jaunes.
— pustulate Nos. — Lachenalia pustulata Jacq. le. rar. Il. t. 388. Gawe. Bot. Mag. t. B17.
— reclinata Dizre. (Kunwrm, Le, 287.)
8, — racemosa. Trois feuilles, loriformes-lancéolées, subacuminées, sub-
aiguës, enroulées à Ia base, aussi longues ou plus longues que les fouilles, couvertes
en dessus de nombreuses pustules verdâtres; hampe immaculée; fleurs nombreuses,
assez distantes, blanches, faiblement teintées de vert, trés odorantes.
— racemosa Nos. — Lachenalia racemosx Gawi. Bol. Mag. t. 1517. Kunru, L. c. 287,
9. — anguinea. Une feuille, allongée-lancéolée, à bords involutés, enroulés
à la base, fasciée de rouge en dessous; hampe.... fleurs assez longuement pédicel-
lées, d’un vert blanchâtre, maculé de fauve en dehors au sommet,
— anguinen Nos. — Lachenalia anguinea Sweur, Brit. FL. Gard. 4. 179. Kuwru, Î. c. 289.
10, — orthopetala. Plusieurs feuilles, linéaires-subulées, maculées de
MISCELLANÉES. 35
rouge sombre, plus longues que là hampe; fleurs blanches, linéolées de vert aux
pointes, inodores, (segments droits).
— Orthopetala Nos. — Zachenatia orihopetala Jacg. le. rar. IE. 4. 383, p.15, Konru, lc. 286.
41. — tiliiflora. Deux feuilles, oblongues-lancéolées, couvertes en dessus
ge nombreuses pustules; hampe.…., fleurs blanches, inodores, à segments intérieurs
échancrés,
— Mltéflora Non. — Lachenaia litiiflora Jacg. le. VI. 16, 4. 387 Kuurs, Le. 286,
12. — isopetala. Deux feuilles, lancéolées, défléchies, immaculées, cras-
siuseules ; hampe flexucuse; fleurs inodores, verdâtres, maculées de rouge-sang au
sommet, à segments presque égaux.
—— Isopetala Nos. — Lachenalia isopeala Jap. le. I. 1. 40. Tasrns. Tabular, €. 165. Kuxru,
le. 286. an — sanguinolenta Winuo ? paulo hunilior!
13. — rosca. Deux feuilles, linéaires-lancéoiées, obtusiuseules, immaculées,
ainsi que Ia hampe; fleurs brièvement pédicellées, étalées ; fleurs roses, à segments
presqu'égaux.
7 rO#eæ Non.— Lachemalia rosa Anvarws, Bot, Rep. 5. 1. 296, Kewrn, L. c. 286,
44. — hifolia. Deux feuilles, cblongues-atténuées; nervées-striées, longues,
très inégales, à bords cartilaginacés, la plus longue enroutée à la base et dépassant
la hampe ; fleurs blanches, rosées aux extrémités.
— BPifolla Non. — Lachenalia tifolia Gawr. Bot. Mag. t. 1618. Bot. Cab. 1, 920. Kunra, L. c. 286,
15. — mediana. Deux feuilles, oblongues-linéaires, très inégales de lar-
geur, immaculées, ainsi que la hampe; fleurs assez distantes, inodores, blanchâtres,
lavées de vert en dehors.
— Mediana Nos. Lachenalia mediana Jaco. Le. IL. 16. 4. 392. an huic réferende L. pallide,
tres varietates Bot. Reg. 1. 314. 287 ec 1350? Kewrn, L c.
46. — patula, Deux feuilles, linéaires-lancéolécs, canalicutées, pulpeuxes-
€harnues, ascendantes-réfléchies, plus courtes que la hampe, immaculécs; bampe
obsolètement maculée de rouge sombre; fleurs blanches, vertes et roses.
— Patala Nos. — Lachenalia patula face, Ie. HI. 15. 1 884. Kum. 1 e.
17. — purpureo-cœrulea. Deux feuilles + Oblongues-linéaires, pustu-
lées, un peu plus longues que la hampe et immaculées comme elle; fleurs nombreu-
ses, bleucs-pourpre, à odeur d'Aubépine,
— Purpurco-cærnlea Nos. — Lachenalia purpureo-cærules Jaco. le. IL. 16. 1. 388. LE Tr
Bot. Mag. €, 745. — botryoides Taarr. €. 140, (var.! ) Kouro. 1. e. 288,
48. — purpurea. Doux feuilles, linéaires-lancéolées, immaculées, à bords
très finement crénulés-cartilaginacés ; hampe immaculéc; fleurs nombreuses, blan-
ches, vertes, violettes, pourpres à la fois, inodores.
— Purpurea Non. — Lachenalis purpuren Jaco, Je. II. 16. t. 898, Kowru, L. e. 289.
49. — violacea. Deux feuilles, oblongues, épaisses, maculées de rouge
sombre seulement en dessus, beaucoup plus courtes que la hampe; celle-ci élevée,
maculée de roussâtre; fleurs petites, triquêtres, verdâtres et violettes, exhalant
l'odeur de la Rue.
— Vlolacea Nos. — Lachenalia violacss Jacg. le. IL. 16. 1. 396. Kunre, 1. 6. 280.
20. —- fragrans. Deux feuilles inégales, linéaires-lancéolées, planes, ma-
culées, deux fois plus courtes que la hampe; fleurs blanches, maculées de rouge au
sommet, odorantes.
— fragrans Nos. — Lachenolia fragrans Jacg. Hort. Schœnbr. 4 43. t 82. — saicolor Ÿy
cor. alba Gawe. sub t. 1373. Dot. Cab. t. 1140.
21. — hyacinthoides. Piusicurs feuilles, subulées-linéaires, canalicu-
56 | MISCELLANÉES,
lées, immaculées ou maculées, plus longues que la hampe ; celle-ci maculée; fleurs
nombreuses, blanches, avec macules rouges aux extrémités, odorantes.
— hyacintholdes Nos. — Lachenalia hyacinthoides Jacg. le. rar. Il. t. 382. Hyacinthus or-
chioides Jaco. Hort. Vind. I. t. 178, an varietas L. confaminate, nt suadet Gawien. V. supra?
Outre les 24 espèces que nous venons de citer, il en existe, ou il en a
existé encore deux autres figurées et non décrites par Loddiges :
Lachenalia mutabilis. Lo. Bot. Cab. t. 1076.
— bicolor. Lonn. ibid. t. 1129,
La première paraît appartenir à notre genre Orchiastrum.
On peut juger, par la synonymie que nous citons à l'oceasion de ces
plantes et que nous abrégeons cependant beaucoup, quelle confusion
règne parmi les auteurs et combien peu ils sont d'accord à leur sujet.
I faudrait, pour débrouiller ce chaos, qu’un amateur dévoué s’attachât à les
rassembler vivantes, dans le but de les comparer entre elles, afin d'assurer
l'identité de chaque espèce. Nous devons dire, en outre, qu'il serait bien
dédommagé de ses peines, par les agréments incontestables que lui offri-
raient toutes ces petites plantes, au feuillage curieux et bigarré, aux fleurs
diversement colorées et presque toujours aux senteurs suaves.
On peut consulter pour la description des espèces et pour leur synonÿ-
mie, Kunra, Enumeratio Plantarum, T. IV. p. 283-292; mais surtout
pour des détails complets et des descriptions minutieuses, ScauLtes, Sys-
tema Plantarum, VII, p. 599-617. .
BROMIOGRAPEIS.
Géographie botanique raisonnée, 07 Exposition des faits prin-
cipaux et des lois concernant la distribution géographique des plantes
de l'époque actuelle, par Avr. De Cannouue, membre correspondant
de l'Institut de France, ete., ete. (1}.
L'apparition de ce livre (à la fin de l'an dernier), quoiqu'impatiemment
attendue par tous les amis de la science et des plantes, est un véritable
évènement scientifique. Il justifie et dépasse toutes les prévisions bienveil-
Jantes que suggéraient à tous ceux {et le nombre en est grand, à commencer
par nous tout le premier) qui aiment la personne de M. De Candolle et
‘savent apprécier les vastes connaissances du digne continuateur du Pro-
drome et de la haute renommée scientifique paternelle, et les savantes pu-
blications dont il a déjà enrichi la botanique.
Dans le cadre actuel de l’'Hlustration, il nous serait impossible, non
seulement de faire des citations, sans tronquer et défigurer un tel ouvrage,
mais même d'analyser sommairement les nombreux chapitres qui divisent
les 1350 pages dont il se compose.
Essayons cependant de dire au moins au lecteur quels sont les sujets
ge traités l'auteur en les élucidant d’une manière rationnelle et élevée
la fois.
(3 2 Vol. gr. in-%. Paris; Vicron Masson. 1855.
MISCELLANÉES « 37
LIVRE PREMIER.
OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES SUR LE MODE D'ACTION DE LA TEMPÉRATURE, DE
LA LUMIÈRE ET DE L'AUMIDITÉ.
Ce livre est divisé en trois chapitres, et en articles, traitant des diver-
sités de température suivant la distance du sol ; des effets directs du soleil
et de l'influence de l'exposition; des températures basses considérées
comme nuisibles ou inutiles aux végétaux, et de la manière de les élimi-
ner des moyennes; des températures élevées considérées comme pouvant
devenir inutiles ou nuisibles ; des variations de température; de la com-
binaison du temps et de la chaleur ; distribution géographique des sommes
de température, ete., etc.
LIVRE DEUXIÈME.
Cnapirre IV. Délimitation des espèces dans les plaines et sur les montagnes.
Cuar. V. Forme des habitations des espèces.
Cxae. VE. Répartition des individus dans l'habitation de l'espèce.
Cuar. VIL De l'aire des espèces.
Cuar. VIII. Des changements qui s’opèrent dans l’habitation des espèces.
Cuar. IX. Origine géographique des espèces cultivées.
Cnar. X. Des espèces disjointes.
Car. XI. État antérieur et origine probable des espèces spontanées actuelles.
Cnar. XH. Situation géographique des genres; limites et formes de leurs habi-
tations.
Cuav. XIIF. Distribution des plantes d’un genre dans son habitation.
Car. XIV. Aire ou surface de l'habitation des genres.
Cuar. XV. Origine et duréc des genres; changements qui s’opèrent dans leurs
habitations à l'époque actuelle.
Cuar. XVI. Situation géographique des familles; limites et ensemble de leurs
habitations.
Cæar: XVIL Distribution des plantes d’une famille dans l’intérieur de son ha-
bitation et comparaison des familles sous ce point de vue.
Cnar. XVIII. Aire des familles.
Cuar. XIX. Changements qui s’opèrent dans l'habitation des familles ; origine ct
duréé de ces groupes.
LIVRE TROISIÈME.
Cuar, XX. Des caractères de la végétation.
Cuar. XXI. Comparaison de divers pays au point de vue de la proportion des
espèces dicotylédones et monocotylédones.
Cuar. XXII. Comparaison de différentes terres au point de vue des familles les
plus nombreuses en espèces.
Cap. XXIIL Comparaison de différents pays sous le point de vue des families
caractéristiques,
Caar. XXIV, De la variété des formes végétales dans divers pays et dans le globe
entier.
Case. XXV. De la division des surfaces terrestres en régions naturelles.
Cuar. XXVI. Aperçu des végétations de divers pays au point de vue de l’origine
probable de leurs espèces, de leurs genres ct de leurs familles.
TOME HI. MISC. — Mal 1856, 7
58 MISCELLANÉES.
LIVRE QUATRIÈME.
CONCLUSIONS GÉNÉRALES.
Chacun des chapitres des livres II et III sont divisés en un grand nombre
de sections, et celles-ci en un très grand nombre d'articles, dont l’énumé-
ration serait trop longue ici, et la plupart cependant d'une importance
majeure.
Nous nous proposons d'enrichir de temps à autre notre recueil de quel-
ques-unes des belles pages de l'ouvrage de M, De Candolle, dont la place
est marquée d'autorité dans toutes les bibliothèques des amis de la science
ot des plantes, ou botanistes, ou amateurs, ou horticulieurs.
am
Allgemeines Gartenbuch.
ein
Lehr- und Handbuch für Gürtner- und Gartenfreunde.
Herausgegcben von D: E. Rec,
Redactor den Gerten-Plorz, Director des Kaiserlich botanischen Gariens zu St-Petersburg, ete, ete. —
Erster Band, mit 92 élagedructer Holzschitten. Zumico, 1855 (Fatsonicu Scuurress).
Livre général du Jardinage,
ou
MANUEL TRÉORIQUE ET PRATIQUE DES JARDINS ET DR L’AMI DES JARDINS:
Publié par le Dr E. ReceL,
Rédacteur du Garten-Flora, Directeur des Jardins impériaux botaniques de St-Pétersbourg, ete.
Te 1. Avec 92 vignettes imprimées dans Le texte, Junrun (1863), chez Farine Sens.
Parmi les adeptes de la Rei Herbariæ, peu, bien peu joignent la pra-
tique à la science, c’est-à-dire l'habileté manuelle à la théorie ; et dans
ce petit nombre d'hommes recommandables à ce double titre, M. le doc-
teur E. Regel tient, certes, un rang éminent. Parmi les écrits qu'on lui
doit, tout le monde botanico-horticole connaît le Garten-Flora, qui depuis
cinq années bientôt poursuit régulièrement le cours de sa publication,
dont chaque numéro mensuel est orné de trois bonnes planches coloriées
ou noires : ouvrage, où brillent à un haut dégré la double qualité, le
double mérité que nous venons de citer.
M. E. Regel, après avoir, pendant plusieurs années, administré si heu-
reusement et si habilement le jardin botanique de Zurich, vient tout
récemment d'être mis, par S. M. l'Empereur de Russie, à la tête des jar-
dins botaniques impériaux de St-Pétersbourg : juste récompense du mérite
et du savoir. L'inconstante Déesse
Sur sa roue un beau jour, d'un eaprice nouveau,
À donc pour une fois abaissé son bandeau!
MISCELLANÉES. 39
Le livre que nous annonçons, éerit en langue et en caractères alle-
mands, résume à la fois, à en juger par le premier volume que nous avons
sous les yeux, la science botanique et l’habile pratique, dont son auteur a
donné tant de preuves. Il commence, et nous approuvons fort cette inno-
valion, par la description des organes extérieurs des plantes, la tige, les
racines, les fleurs, ete., et passe ensuite à celle des organes internes qui
composent et que recouvrent celles-ci. Cela est fort logique, selon nous.
Jaime, par exemple, à savoir les noms des parties d'une feuille, d'une
fleur, à connaître leur disposition, leurs différentes formes, etc. avant qu'on
me parle des parties microscopiques qu’elles renferment et des fonctions
vitales qu'elles accomplissent : parties et fonctions que je ne comprendrais
pas, sans en connaître préalablement les formes extérieures.
Tout le premier volume est presque entièrement consacré à cette double
description, qu'élucident quatre-vingt-douze excellentes figures sur bois,
imprimées dans le texte.
Dès que le second volume (et le dernier probablement qui doive ter-
miner l'ouvrage) nous sera parvenu, nous reviendrons sur ce sujet, en
achevant ce compte-rendu ; mais prédisant d'avance à l'auteur un grand
et légitime succès. ‘
Hortus Halensis, Tan vivus quan siccus, conibus el descriptionibus
ilustratus a D. F. L. De Scuuecurenpa, horti directore (1).
Il n'a encore paru que trois fascicules de cet ouvrage, dont le pre-
mier a été émis en mai 1851. Le format en est in-%°; chaque fascicule
se compose de quatre planches noires ou eoloriées, et de quatre feuillets
de texte descriptif correspondant, rédigé en latin. Les plantes figurées
et décrites sont les suivantes :
4, Margaranthus solanaceus ScuLpz. 7. Cominclina variabilis Scnuvr..
2. Solanum verrucosum ScHLDr. 8. Slevia glandulifera Scuvr..
3. — oxycarpum SCHIEDE. 9. Echeveria pubescens (2) Scuoz.
4. Linosyris mexicana ScuLoL. 40. — ucronafe Scuuor.
5. Calandrinia micrantha ScutpL. 11, Tradescantia fridescens Laxnz.
6. Oxalis Ehrenbergii Scurot. 12. Jcica Copal ScauoL.
Nous fesons des vœux sincères pour la continuation de eet utite et inté-
ressant ouvrage, fait et rédigé avec tout le talent qu'on est en droit d'at-
tendre d'un botaniste aussi éminent que M. de Schlechtendal, Malheureu-
sement, ces sorles d'ouvrages marchent avec une lenteur extrême, lorsqu'ils
marchent! Combien d'autres similaires ont cessé leur publication, qui
{1) Halis Saxonum. (Haute, sur la Sale).
{2j Cette espèce eppartient à notre genre Courantia {V. Jard fleur. I. mise, O1. &. fig. anal.).
TOM. 1. MISC. — Mar 1856. 8
40 MISCELLANÉES.
cependant méritaient les encouragements et des botanistes et de loutes les
personnes qui s'intéressent aux progrès de la science.
Du Chauffage des Serres.
Annotations à Particle HYDROTHERME (V. ci-dessus, Te III, page 18).
Au sujet de notre article sur l'Hydrotherme, un correspondant, qui
nous paraît du reste compétent en la matière, et qui en a fait lui-même
construire un très grand et très compliqué dans une vaste serre qu'il a°
érigée, à Sept-Fontaines (Luxembourg), M. Boch-Buschmann, nous adresse
deux ou trois observations que résument, en y répondant, les quelques
lignes qui suivent.
Nous avons dit (page 48), par un véritable {apsus calami, qu'auront
corrigé tous nos lecteurs, sans nous l’imputer à ignorance :« que du bas de
la chaudière partent un ou plusieurs tuyaux, lesquels, après un ou plu-
sieurs circuits, reviennent aboutir dans le haut d'icelle. » C'est le con-
traire, en effet, qui a lieu; comme le dit d’ailleurs notre légende et comme
le démontrent suffisamment les lettres de notre figure (kk, tuyaux de re-
vient; di, tuyaux de départ), Cela ne méritait pas réfutation, pas plus au
reste que ce qui suit.
Nous avons voulu dire (p. 49) par : complètement exclusif de l’évapara-
tion des cendres et de la fumée, que l'hydrotherme excluait complètement
dans la serre la production incessante de la poussière qu’oceasionnaient
les cendres de l’ancien mode de chauffage par la circulation de la fumée,
et les fuites intérieures de celle-ci qu’on ne pouvait pas toujours empêcher.
Nous ajontions : « La chaleur qu'il produit est aussi intense qu’on veut
la faire et a le mérite d’une longue durée. » Ceci pris à la lettre n’est pas
relativement exact, comme le fait remarquer M. Boch-Buschmann : « On
ne peut, dit-il, dans les hydrothermes ordinaires, élever l’eau au-dessus du
dégré d'ébullition. » L'eau, nous le savons comme tout le monde, bout à
80° dégrés + O Réaux. ou 100° centigrades ou 210° FaurengeT!!) mais
n’y a-t-il pas des dégrés d’un bon chauffage encore au-dessous, et même ne
peut-on dépasser quelque peu ces points sans arriver encore à l’évaporation,
à la volatilisation proprement dite? Oui, sans doute, et c'est là ce que nous
avons voulu dire : L'eau n'existe plus à l'état liquide au-dessus de 90°-100°
+R. continus; nous sommes donc à peu près d'accord sur ce poinLavec notre
honorable contradicteur ; mais nous ne le sommes plus du tout sur ce qui
suit : Selon lui, les petits tuyaux fixés sur les grands ne serviraient qu’à
faciliter la sortie de l'air qui se dégage de l’eau, un peu avant son ébulli-
HISCELLANÉES. at
tion. « C’est un fait connu, ajoute-t-il, que l'introduction de l'air arréle
complètement la cireulation de Peau. »
Nous ne pouvons admettre un tel principe; il est absolument contraire
aux faits physiques, desquels il résulte que la circulation de l’eau ne saurait
avoir lieu sans la présence d’une certaine quantité d'air qui la facilite; or,
celui qu’elle contient ne se trouvant qu’à l'état concret, ne saurait pro-
duire cet effet.
I serait oiseux de développer davantage celle réplique, que nous eus-
sions peut-être dû nous dispenser de faire, pour faire place à des rectifi-
cations plus fondées et telles que nous les sollicitons de nos lecteurs: car
encore une fois, nous dirons avec le sage :
Errare humaaum est et nihil humani à me alienum puto!
et puis :
Non omnia possumus omnes! !!
———
DORNBNCLATURE DOPANLIQUE
RECTIFICATIONS SYNONYMIQUES ET OMISSIONS.
Odontoglossum Hookerii Nos. (! (Orchidaceæ). M. W. Hooker a
déerit et figuré (Bot. Mag. t. 4878. Oct. 1855) une fort belle espèce de
ce genre, sous le nom de l'O. maculatum de M. Lindley (Bot Reg. t. 50.
1840); mais À moins que l'espèce du savant Orchiographe n'ait subi dans
les riches jardins de Kew une métamorphose complète, nous dirons impos-
sible, les deux plantes n’ont rien de commun ; un simple coup-d’œil sur l'un
et l'autre dessin qui en ont été donnés par ces illustres botanistes, le démon-
tre surabondamment, Aussi attribuons-nous leur identification commune
par le premier comme un véritable lapsus calami, une méprise d’inattention.
En effet, outre la différence considérable d'ampleur et de coloris (ce ne
serait pas là, nous le savons, une cause de distinction entre les deux
plantes! nous savons, comme tout le monde, combien sous ce rapport
jouent les Orchidées), qu'on observe entre elles, l'espèce de M, W. Hooker
diffère botaniquement de celle de M. Lindley d'une façon très notable.
{) 0. ($ Leucoglossum) pseudobulbis parvis oblongo-compressis monophyllis, folio solitario cblongo-
lanceolato acuto basi plicalo-angustato; seapo foliis multo longiore; bracteis (squamis) brevibus janceolaris
subemplexicaulibus mareeseentibus; scapo pendulo 6-8-floro; segments 3 externis lineari-lanceolatis elon-
gato-acuminatissimis ; laterafibus 2 brevioribus ; labello subunguiculeto cordetim euspidato ecuminato ; cello
disc erasso primo breviter ephippiformi dein antice produelo et in dentes crassos obtuéos breves termi
nato.
Segmenta externa hete aurea, ut interna, late de basi ad apicem rubro fasciato-maculata, interna ubique
rubro punstata; labellum album versus apicem lutcolum rubro maculatum. Nos. ex figura! (optima!).
O©dontoglossum Hookeril Nos. in nola pres.
_—— maculatum W. Hoon. nec Lixou. Bot. Mag. 1. 4878.
42 MISCELLANÉES.
Ainsi, tout d'abord, les trois segments extérieurs sont oblongs-lancéolés,
très longuement acuminés en une longue queue, et non oblongs-lancéolés,
très courts, comparativement ; les deux intérieurs conformes aux premiers,
mais beaucoup plus courts, et non oblongs et brusquement, brièvement
acuminés; le labelle est presque sessile, cordiforme-hasté, longuement
acuminé, et non longuement onguiculé, cordiforme, arrondi, très briève-
ment acuminé, etc. Enfin, et surtout! les appendices des deux labelles
diffèrent a toto cœlo : et le coloris à peu près de même; le labelle, ici par
exemple, est d’un beau blanc, seulement jaune au sommet, qui est par-
semé de taches rouges, ete., etc.
En comparant en outre les deux plantes, en fait de beauté respective,
notre ©. Hooker l'emporte de beaucoup sur le véritable O. maculatum;
et M. W. Hooker, par une seconde erreur probablement, en attribue
l'introduction à M. le comte de Karwinsky, à qui lon doit en réalité l'im-
portation de la première vers 1852.
Oncidium longipes Lixor. (Orchidaceæ). Dans son dernier recen-
sement des espèces qui doivent constituer ce grand genre, le docteur
Lindley joint, à la plante dont nous venons d'écrire le nom, comme syno-
nyme, l'O. janeirense de M. Reichenbach (O0, oxyacanthosmum Non.),
dont nous avons donné la figure et la description dans ce recueil (T° IT,
PI. 54), et ne cite point l'Hlustration horticole, dont le numéro, où est
contenue et figuréc cette plante, avait paru cependant plusieurs mois avant
Fémission de son travail.
Les botanistes anglais, et ceci appert suffisamment de tous leurs écrits,
tiennent fort peu de compte des travaux de ceux de leurs confrères du
continent ; tandis qu’au contraire ceux-ci ne négligent jamais de consulter
.et de citer les leurs. La maxime des savants devrait cependant être abso-
lument celle du suum cuique ! Comme toutefois la priorité est ici acquise à
l'auteur anglais (M. Reichenbach décrivait sa plante en 4854), nos lecteurs
sont priés de tenir note de la synonymie qui fait le sujet de cette rectification.
Oncidium tigrinum La Luave et Lex. (Orchidaceæ). De mème en-
core, par suite d'erreurs ct de mutations de noms, M. Lindiey réunit en
synonymie, à la plante des auteurs espagnols, son Oncidium Barkeri, dont
nous avons aussi, sous ee nom, donné la figure et la description dans ce
recueil {Te >, PL. 2). 1 lui avait d’abord donné celui d'Odontoglossum
tigrinum (Fol. Orch, Onowr, n° 40) : elle-est encore connue dans quelques
jardins sous la dénomination d'Odontoglossum ionosmum.
Enfin, nous ne trouvons parmi ses Oncidia, ni comme espèce, ni
comme synonyme, une petite plante aussi éminemment curieuse par la
MISCELLANÉES. 43
conformation de sa fleur, que distincte parmi ses très nombreuses congé-
nères, c'est l’:
Oncidfum saltator Nos. Flore des Serres et des Jardins de l'Eur.
{L p. 2374). Voici ce que nous en disions :« Il vient de fleurir, dans le
jardin de l'éditeur de la Flore, une espèce d'Oncidium, que nous regar-
dons comme inédite et dont les fleurs présentent une structure aussi sin-
gulière qu'intéressante. Le gynostème, ou colonne, en est assez développé
(comparativement au petit volume des fleurs!) et porte latéralement deux
appendices arqués (dents prolongées du cli-
nandre) et placés comme les bras d’une dan-
scuse qui appuierait les poings sur ses ban-
ches, en se préparant à danser. Le Jabelle
même, aussi curieusement conformé, et dont
la partie basilaire (les lobes) fait l'effet d’une
sorte de colle retroussée, ajoute encore à l'il-
lusion (suit la phrase spécifique). Ce qui contribue en outre à sa distinction
spécifique, c'est qu'elle est dépourvue de pseudobulbes. »
Ses fleurs, d'un jaune sulfurin et ponctuées de pourpre sur le labelle,
sont disposées en une courte grappe, qui sort de l’aisselle de feuilles oblon-
gues, épaisses, d’un vert cendré et très finement pointillées de pourpre
{voir la figure ci-contre (grossie).
Pour terminer ces rectifications ou omissions, nous ajouterons iei une
petite espèèe inédite, dont M. Morel, ancien amateur distingué et habile
cultivateur d'Orchidées, qui l'avait reçue, en 1844, de M. Pinel, son eor-
respondant au Brésil, avait bien voulu nous confier la détermination,
” Nous la nommâmes, après examen :
Oncidium maxilligerum, en raison
de l’appendice labellaire, qui figure exacte-
ment quatre grosses dents cunéiformes, et
disposées sur le même plan. Les fleurs en
sont très petites, insignifiantes sous le point
de vue ornemental; de là sans doute son
oubli total, sauf dans notre portefeuille. Nous
en donnons ci-contre également la figure
(grossie) (1,
{1} 0. pseudobulbis minimis ovatis subcompresais monophyllis, folio cblongo lanceolato aeuto supra
eanalicalato, scapo triplo quadreplo longiore bifloro (an smplius ?); oribus minimis f'usco-luteis : segmento
suprema éréeto fornicatim cueullato; 2 aliis extern. ovalibus; intern. suboblongis paule majoribus subeon-
eavis, his quainor patulis, omnibus basi subconnatis; labello majore obsolete trilcbato panduriformi apice
dilatato subemarginato rotundalo, sieut et lobis. lateralibus; gynostemale auriculato ; in discum dentes
A albi inæquales robusti cuncato-subulati maxillam versm Simulantes quamdam, anlicis mejorihos,
emnibus sulco profundo sejunetis,
Oncldiom maxilligerum Cu. Leu, Jemdudum msc.
44 MISCELLANÉES.
PLANTES REAGOMMAMNDÉÈES
(ESPÈCES NOUVELLES.)
Jacaranda gloxiniæflora Nos. () (Bignoniaceæ). En mars der-
nier, nous avons, avec un vif plaisir, observé en fleurs, dans l’une des
grandes serres chaudes de l'établissement Verschaffelt, une espèce de
Jacaranda, découverte dans l'ile St*-Catherine (Brésil), par son collecteur
M. Fr. Devos, qui eut, en 1847, le bonheur d'en importer plusieurs indi-
vidus vivants, lesquels furent baptisés du nom de Curoba, que donnent,
en général, les Brésiliens à ces sortes de plantes. Plusieurs furent vendus
sous ce nom tout-à-fait impropre, car notre plante n'a même rien de
commun avec celle que De Candolle a nommée ainsi, d’après le père
Vellozo (F!, flum. VI. t. 45). D'un autre côté, nous ne trouvons dans
aucune des trente-deux espèces, enregistrées par cet illustre botaniste,
les caractères assez tranchés qui distinguent la plante de M. Devos; elle
nest pas non plus la J. infermedia de M. Sonder (Linn. XXII); force
nous est done, sauf erreur, de la considérer comme inédite, Du reste,
la deseription exacte et détaillée, que nous en donnons ci-contre, servira
à en établir l'identité.
Nous croyons qu’en raison de leurs dimensions, ses fleurs (huit centim.
et demi de longueur sur cinq de diamètre au limbe) sont jusqu'ici peut-être
les plus grandes du genre. Elles sont d’un riche rose lilaciné, avec deux
grandes et belles maeules blanches sur les deux lobes supérieurs. Les
feuilles en sont très amples, formées de six ou sept paires de pennes, avec
une impaire terminale; chaque penne porte sept ou huit folioles inéquila-
(1) J. foliis amplis impari-bipennatis, penis 6-7-jugis, terminali impari-3-3-foliolosa ; foliolis 7-8-jugis,
cum impari, oblique insertis et lanceolatis basi anguste attenusta subsessilibus penninerviis intense viridibus,
junioribus pilosulis dein glabrescentibus (ad léntem supra elevato-punctatis}; uno Jatere (inferiore) dimi-
disto usqué ad medium integro recto, altero (superiore) ereclo-areuato sic eliam integro, ewterum am-
Lobus grosse dentatis, dente termineli maximo aeuto; petiolo robusto ad basim sublus infatim gibboso,
sieut petioluli, supra sobalato-canalieulato, marginibus elevatis linea rubra notalis, his {et illo) subius
angulatis basi compresso-inilatis.
Anflorescentia terminali amplissima Lota brunneo-tomentosula, ramês trichotomis, ramulis triloris, cum
flore uno in dichotomiis; bracteis minimis subulato-linearibus. Calyx oblongus plus minus trunentim 5-den-
totus, Corolla maxima (0,08 4 long. + 0,05 diam.) elongoto-campanulata sreuatt supra infraque com-
presso-applanata basi supra versus insertionem-insigniter gibbosa, pluricostata pilosioseula vivide roseo-
lilacina ; ore maxime patulo æquulitr 5-lobo, lobis rotundalis costato-reticulato-nertosis irregulariter
grosseque erenatis ; parie tubi infern pilosa albida, parte supera glabra nd lobos superiores mucula allx
lata notata. Siamina fertilia 4 subulato-areuata vix 1/8 coroltæ tubi æquantia byalinx uno latere basi bar-
beta; antheræ loculis opposito-divarientis ellipticis; steminodio fere duplo longiore lætissime auraptico
supra convexe infra versus spicem inflato-bifidum barbatum canaliculalo inxqualiter sed insigniter glan-
duloso-piloso basi attenunta glabro. Stylus siamiua æquans hyalinus subulates glaberrimus, stigmate bila-
mellato; disco obsoleto. Ovarium ellipticum utrinque oblusum medio utrinque emarginatun; plncentis
unguiculato-orbicularibus ; ovulis mulliseriatis. Fructus.……
dJacaranda gloxinfæflora Cn. Les. jn nots pres.
—— Garoba Honr, non DC.
NISCELLANÉES. 45
térales, dentées de chaque côté dans leur moitié supérieure. La panieule,
pyramidale, haute de 50-40 centimètres, se charge d’un grand nombre de
fleurs, dans tous les états de développement, selon leur dégré d'insertion.
Comme nous devons donner incessamment une figure de ce superbe
végétal, nous ne nous étendrons pas ici davantage sur son compte; mais
nous n'avons pas voulu tarder à le porter à la connaissance des amateurs,
qui ne peuvent rien choisie de plus beau pour l’ornement de leurs serres.
Odontoglossam anceps Nos, (!) (Orchidaceæ). En février dernier
l'établissement Verschalfelt possédait en fleurs une gracieuse espèce d'Odon-
toglossum, qu'après un examen et une étude sévères nous ne pûmes con-
venablement ramener à aucune de celles qu'admet M. Lindley dans sa
revue de ce genre (Folia Orchidacea). Elle est toutcfois très voisine des
O. maculatum La Lave et cordatum Livoc.; mais elle en diffère notam-
ment : du premier, par un labelle plutôt sessile qu'onguiculé, hasté-cuspidé-
cordé-cucullé ; par un appendice labellaire entier, en forme de selle, ete.;
du second, par sa feuille solitaire, un labelle lacéré aux bords, etc., ete.,
et de tous deux par un scape flexueux, ancipité, ete, De plus, notre
phrase spécifique exacte et détaillée, confirmera probablement son identité.
Les fleurs en sont grandes et belles ; les trois segments extérieurs sont
bruns, unicolores, ou plutôt très obsolètement fasciés de jaune; les deux
segments latéraux et le labelle sont d’un blanc pur, hyalin, richement et
élégamment mouchetés de brun de la base au milieu.
M. Verschaffelt en doit Fintrodnetion à MM. Tonel, frères, qui la lui
ont envoyée du Mexique. Nous allons la figurer prochainement.
Odontoglossum (S Zeucoglossum) maxillare Linpc. (Orchidaceæ).
Le mois suivant, nous avons eu aussi le plaisir de voir en fleurs, dans
le même établissement, cette espèce, reconnaissable au développement
inusité de l'appendice labellaire, dont la forme a fait donner à la plante,
par le savant Orchiographe anglais, le nom spécifique sous lequel elle
(1) 0. ($ Leucoglossum) pseudobulbis ovalibus compresso-ancipitibus monophyllis, folio linccolato oblongo
non v. vix basi plicata angustiore opice seulatim mueronato (mucrone reeurvo) unoquoque latere 5-6-ner-
vaso, nervo medio subtus acute esrinato pseudobutbo 6-plo longiere, bosilaribus consimilibus; seapo ancipite
flexuoso ereeto 3-5-floro ; hracteis (squemis!} vix med, longit. pedicell. æquantibus areussime cingentibus
basi subamplexicaulibus membranaceis mareescenti-flavidis dorso alato aeutissimis; pedicellis (ovaris) elon-
gsto-arcuatis ; perianthü segm. 3 externa anguste lanceolata recte patula valde acuminata intus subeanieu-
data extus grosse acutatimque esrinaia brunnea concolora v. potius obsoletissime luteo fasci 2 later,
subrhomhoidea subabrupte acuminata spice subreeurva basi sabunguieulato-attenuata ; labello vix unguiculato
basi dilatate cordato grandi-aurieuletoque eucullato euspidato, margine grasse irreguloriterque lacero apice
tenuiter aeuminato ; appendice calloso bilebo ephippiformi, lobis erassis elevatis integris, c medio surgente
linea crassa antice ir dentes duos breves divaricutos producta; his 3 segmentis (later, et Jab.t} albis de
bnsi ad medium purpureo maculatis. (Gynostemio vix puberulo.}
Odontoglossum anceps Ci. Lex. nec Kiorrscn (Milfoniæ sp. sec Lanpe.)
46 MISCELLANÉES.
est désormais connue (1). M. Verschaffelt l'avait reçue, l'an précédent (1855),
dans le même envoi où se trouvait l'espèce dont nous venons de parler
(0. anceps).
Les fleurs en sont très grandes, d’un blanc pur hyalin ; tous les segments
sont richement mouchetés de brun de la base au sommet; sur le labeile,
les macules, d’un rouge brun plus riche, sont plus ou moins confluentes.
L'espèce n’a pas encore éé figurée : honneur que nous lui confèrerons
très prochainement.
L'établissement Verschaffelt l'avait reçue sous le nom d’O. nebulo-
sum Linor., espèce dont elle est fort voisine, mais dont elle diffère suffi-
samment,
—.—
RORPICHEITRE.
De l’arrosage (ct incidemment du moyen de savoir
quand une plante « soif).
Comme certaines grandes questions horticoles, la question de l'arrosage
a été bien des fois traitée, et ne sera jamais épuisée. Il faudra nécessaire-
ment, en raison de l'extrême importance de ce sujet, revenir souvent sur
son compte; c’est une de celles, qui, selon nous, exige le plus de soin, de
vigilance, de perspicacité.
En effet, que de désastres résultent de l'arrosage, indûment, inopportu-
nément appliqué, soit encore par excès ou par insuffisance. La quantité
d’eau doit être savamment proportionnée à {a soif de la plante, et calculée
tant d’après sa force d'aspiration que d’après les circonstances atmosphéri-
ques ambiantes. Les plantes herbacées, en général, exigent bien plus d’eau
et plus fréquemment que les arbrisseaux, et ceux-ci plus que les arbres.
D'un autre côté, une plante, en serre, ne devra pas recevoir autant
d’eau qu’une semblable placée en plein air, toutes circonstances de tem-
pérature égales ; l'aspiration et l’évaporation dans ces deux cas ne sauraient
s’accomplir avec autant de facilité et de promptitude chez l'une que chez
l'autre,
Mais notre but n’est pas, en ce moment, de développer tout un traité
théorique et pratique de l'arrosage, sujet vaste et compliqué, qui rempli-
rait, pour ainsi dire, un volume; nous voulons seulement indiquer un
moyen aussi simple que facile de savoir si une plante a soif, ou va avoir
soif, afin de Jui administrer l’eau en temps opportun.
(1) Fol. Orchid. Genus Odontoglossum, Ne 23 (oct. 1852).
MISCELLANÉES . | #7
Rappelons que les heures de l’arrosement doivent varier tout d'abord
selon les saisons, puis selon les circonstances atmosphériques et locales.
Tout le monde sait, par exemple, qu’en été les arrosemenis sont plus pro-
fitables, après le coucher du soleil, qu'avant son lever, et surtout pen-
dant qu’il est au zénith; et qu'en hiver, le contraire a lieu ; il faut alors
arroser le matin. 11 serait oiseux, pensons-nous, d'en déduire les causes ;
le lecteur, le moins praticien, devinera facilement quelles elles sont, et
quels effets il doit en résulter pour la santé et la vigoureuse végétation
de ses plantes. Du reste, nous aurons maintes occasions de les lui déve-
lopper au long. Venons à notre sujet.
Chacun sait qu'il est assez difficile de juger, par l'inspection de la sur-
face du sol et d'après sa couleur (nous parlons surtout des plantes culti-
vées en pots), si une plante a besoin d’être arrosée; car fl ne faut jamais
attendre qu'elle indique ce besoin par la fanaison de, son feuillage : circon-
stance loujours fâcheuse, souvent funeste, el dont presque jamais elle ne se
remet parfaitement ! On peut, il est vraï, gratter légèrement la terre avec le
doigt ou une petite spathule, et alors le dégré de sècheresse de la partie
inférieure de la petite cavité pratiquée, peut indiquer la nécessité ou
l'inutililé d'un arrosement; mais ce moyen est assez inefficace et trop
souvent illusoire; il arrive très souvent que le sol d’un pot peut être hu-
mide dans sa partie supérieure, tandis que le bas en est parfaitement sec :
circonstance due à des arrosements insuffisants, et résultant ordinaire-
ment du peu d'espace laissé entre le bord du pot et la surface du sol (voyez
ci-dessus l'article : Comment on doit empoter, etc., T° II, p. 56). Le con-
traire doit donc avoir lieu, sous peine, pour la plante, d’allanguissement
et bientôt de mort; une légère humidité doit constamment lubrifier le
tapis de racines qui forment la motte de la plante et l'aspirent sans
cesse : humidité due, non à une eau stagnante, qui tuerait celle-ci, faute
d’un bon drainage, mais à des arrosements modérés et répétés, selon les
besoins du végétal.
Or, quand il s’agit de plantes délicates, rares ou précieuses, on ne sau-
rait done prendre trop de précautions dans leur arrosement, et l'on doit
au préalable s'assurer si elles en ont plus ou moins besoin; pour cela,
un moyen hygrométrique excellent et à la portée de tous, est celui-ci :
On façonne en pointe une fine baguette de sapin, aussi longue que la pro-
fondeur du pot, et on l'y enfonce le long de sa paroi, en en laissant dé-
passer un petit bout. Plus tard, lorsque lon veut s'assurer de l'état de la
terre, ilsuñit de retirer en douceur le bâtonnet, dont l'état plus ou moins
sec, plus ou moins humide, dira au praticien ce qu’il doit faire, s'il doit
Tom. ur. MSC, — uIN 1856. 9
48 ’ MISCELLANÉES.,
‘ou non donner de l'eau. Au premier abord, ce procédé peut paraître
puéril; en y réfléchissant, on le trouvera excellent: car enfin, nous le ré-
pétons, on ne saurait prendre trop de précautions, quand il s'agit de la
santé de plantes précieuses à divers titres.
PLANTES REGOMMAMDARS.
(ESPÈCES NOUVELLES.)
Correa cardinalis Mueccz. — W. Hook. Bot. Mag. t. 4912 (april,
4. 1856). — Voici l'une de ces plantes recherchées avec le plus d’empres-
sement par les horticulteurs et les amateurs, pour la grâce de leur port,
le nombre et la beauté de leurs fleurs, la facilité de leur eulture, C’est une
nouvelle et très distincte espèce de Correa, et la plus belle probablement
du genre, pour la netteté et le riche ton du coloris de ses fleurs, d’un
écarlate vif, tirant sur le eramoisi et bordé de jaune d’or au sommet.
« Nous connaissons à peine », dit M. W. Hooker, qui le premier en donne
le figure et la description, « une plus désirable plante de serre tempérée,
fleurissant comme elle au commencement de mars, » Le feuillage n'est pas
moins distinct que les fleurs de celui des congénères. Elle atteint à peine
un mètre de hauteur et forme un petit buisson bien ramifié.
Comme nous allons très prochainement en publier un dessin inédit,
nous ne nous élendrons pas davantage ici, nous réservant alors d’en répé-
ter la phrase spécifique et la description de M. Hooker ; mais nous n'avons
pas voulu retarder jusque 1à pour l'annoncer à nos lecteurs; elle ne sera
mise toutefois dans le commerce que dans quelques mois.
Lælia Brysiana Nos. (t). À la fin d'avril dernier (1856), notre
honorable correspondant, M, A. Brys, amateur belge fort distingué et
cultivateur heureux d'Orchidées, dont il possède une belle et riche col-
{1} Psendob. elongatis basi attenuatis digiti erasstt. apice subinflauis (0,40 alt. el. Brys än dit. /); foliis
(uoum solum adhue observavil} solitariis crassissimis firmissimis ovato-lanceolatis apice rotundato-emar-
ginatis supra obsolelissime eostulato-venatis infra lævibus, margine acutissimo subrevolato.…
squamis .…… segmentis 3 externis crassiuseulis oblongis apice submucronato-recurvis tenuiter sulestis mar-
gine subundulato-recurvis, inferis duobus deflexo-falcatis ; omnibus olivaceo- rosaeeis obsolete kerme-
sino punctulatis et versus margines sic venatis; internis 2 muito latioribus læte roseis oblongo-lanccolaii:
apice rotundato-obtusis dislinctius kermesino punelulatis et venatis ; Jabello paulo brevins trilobato, Jai
bus lobis magais primo in tubum magnum album conniventibns dein auriculatim rowundato-crectis, mediono
maxime flabellatim dilatato rotundato emarginato, marginibus crispatulis tenuissime Émbriatis vividissime
intenseque kermesino (eu lobi} usque intus sub gynostems, ad lentem papillosulo; gynastemate dorso (rian-
gulariter rotundato intus excavato (scophiformi) : uno pari {inferiore) polliaium multo minore et sicut abor-
tiente.… (segm. ext. 0,081 long., 0,023 int.; inter. 0,072 long., 0,038 lac. labelli lobi termin. diam. 0,04€).
Lælla Bryslana Nos. in nota preseni.
L 2
MISCELLANÉES, 49
lection, a bien voulu nous communiquer la fleur d’une magnifique Orchi-
dée, qu'il avait reçue récemment de l'Amérique centrale (Paranahkyba,
Serr& Esclavona, sic!) sous le nom de Gattleyæ species; mais nous nous
sommes assuré, par l'inspection du nombre de ses pollinies (8), qu'elle
appartenait au genre Lœlia, auquel elle vient ajouter une très belle et
très distincte espèce, que nous nous estimons heureux d'avoir l'occasion
de dédier à notre bienveillant correspondant,
Nous n’en avons encore observé qu'une feuille et qu’une fleur; la pre-
mière est très épaisse, très ferme, ovée-lancéolée, arrondie-échancrée au
sommet, à bords coupants; Ia fleur, très grande {0,16 de diam.), a ses
segments extérieurs plus étroits, olivâtres-rosacés ; les intérieurs, beaucoup
plus larges, d’un beau rose; tous sont ponctués de petits points cremoisis,
peu apparents et veinés de même sur les bords; le labelle d'un blanc pur,
à ses trois lobes, d’une teinte cramoisie, d’une vivacité et d’une richesse
de ton incomparables; tous trois sont légèrement plissés, ondulés et très
finement frangés-denticulés aux bords.
Nous reviendrons prochainement sur cette plante, en en donnant la
figure et une description plus complète.
Fesons remarquer en attendant, que cette espèce, par la petitesse
de la paire des pollinies inférieures, fait le passage du Lælia au Cattleya :
genres, qui, selon nous, comme nous l'avons déjà dit, devraient étre
réunis, malgré le nombre des pollinies (4 ou 8), qui pourrait être le carne-
tère d’une section dans le genre ; car entre les espèces de l'un et de l’autre,
il n’y a aucune autre différence dans tous les caractères extéricurs.
Leptocodon gracitis Nos. (Campanulaceæ). M. Hooker, fils, a
décrit et figuré sous le nom de Codonopsis {$ Leptocodon) gracilis (IUustr.
of Himal. Pl, &. XVI f; a), une gracieuse Campanulacée, aux fleurs lon-
gues et dilatées au limbe, d’un bleu superbe, et dit : « Cette plante ct les
deux autres espèces figurées avee elle (Codon. Javanica H. f. et T., inflata
H. f. et T. (5), sont fort singulières et si étroitement alliées dans plusieurs
caractères botaniques importants, que je ne doute pas qu'elles appar-
tiennent à un seul genre; mais elles présentent toutes des différences si
importantes dans les caractères de leur structure que beaucoup de bota-
nistes les sépareraient sans hésitation. »
Si les botanistes modernes ont raison d’attacher une grande importance,
pour la composition des genrcs, au mode d'insertion ovulaire, indépen-
damment des autres caractères floraux, ils admettront avee nous que la
() Toutes deux essentiellement différentes, dans toutes leurs parties, de elle dont il est ici question,
MISSOURI
BOTANICAL
GARDEN.
5o * MISCELLANÉES.
plante de M. Hooker, fils, doit, non pas seulement être le type d’une sec-
tion du genre Codonopsis, comme l'indique lui-même Pauteur, mais deve-
nir celui d’un genre distinet. Or, dans la plante qui nous oceupe, indé-
pendamment d’autres caractères qui ont bien aussi leur importance, tel
que la présence de glandes stipitées à la base de l'ovaire, ete., celui-ci est
nettement triloculaire, et chaque cloison porte, attachés près de leur
angle, mais non sur l’axe, ni sur un placentaire, un très petit nombre
d'ovules horizontaux. Dans le Codonopsis, dont M. Hooker, fils, décrit et
figure les deux belles espèces que nous citons (1), les ovaires 3-5 loculaires
ont leurs ovules en très grand nombre placés sur des placentaires très
saillants et remplissant presque toute la capacité des loges.
Quoi qu’il en soit, que la plante dont il s’agit devienne le type d’un genre
distinet, comme nous le proposons (2), soit qu’elle reste attachée comme
section au Codonopsis (avec lequel elle jurerait!}, c'est une plante que
nous devons signaler aux amateurs et qui ne saurait tarder à venir embel-
lir nos serres froides. M. Hooker, fils, en en parlant n'hésite pas à dire :
« Rien ne saurait surpasser la beauté et la délicatesse de cette petile
plante (volubile!}..... » Nous reviendrons incessamment sur son compte,
en en donnant à nos lecteurs une petite vignette.
+
Du genre MESEMBRIANTHEMUM (5), des espèces qui le
composent, de leur choix et de leur culture.
Maintes fois, en admirant l'abondance des fleurs dont se couvrent un
grand nombre d'espèces de ce genre, leur ampleur, leur gracieuse forme
centi-radiée, leur vif et brillant coloris si varié, en respirant voluptueu-
sement les suaves parfums qu’émettent la plupart d’entre elles, en exami-
nent leur port élégant, ou curieux, ou bizarre, leurs formes si diverses,
nous nous sommes demandé comment et pourquoi ce genre avait été pres-
que généralement banni des collections, et relégué dans quelques jardins
botaniques, où très peu d'espèces mêmes se montrent, et y sont rares et
chétives? Nous n'avons pu trouver une solution plausible à cette question ;
à moins de mettre ce regrettable abandon sur le compte de li mode, ce
(1) €. javanire, sous-genre Campanumæ; C. inflata, sous-genre Eucodonopeis!
(2) Et auquel nous iaisserons e nom de Leptocodon, indiqué par M. Hooker, fils, pour ne pas en intro
duire un nouveau dans le science : ce mot présentera toutefois peut-être un inconvénient, eur il peut
survenir une autre espéce à large tube floral.
(3) Et non Mesembrranthemum, comme le démontre l'étymologie rationnelle du moi : pernpbpia,
heure de midi; évré#gce, fleur; allusion à l'heure où la plupart des espèces fleurissent.
HISCELLANÉES. 51
tyran horticole (et social!}, qui fait ainsi délaisser une foule d'anciennes
plantes, dont un grand nombre cependant valent mieux, ou valent bien,
au moins, en fait de beautés de tout genre, les nouvelles-venues qu’on leur
préfère si irrationnellement.
Nous pensons que beaucoup de nos lecteurs ne connaissent que fort peu,
ou même ne connaissent point les plantes de ce genre ; et ceux-là nous les
renvoyons à l'examen de la Monographie (1), qui en est due à la savante
plume de M. le prince de Salm, qu'il faut toujours citer en première
ligne, quand il s'agit des plantes dites grasses, parce que seul il a eu le rare
mérite de leur rester fidèle, de les collectionner avec amour et diseerne-
ment, et de les cultiver avec une incontestable supériorité, aidé en cela
habilement par son honorable jardinier en chef, M. Funke. Qu'ils feuillètent
done sans idée préconçue ce magnifique ouvrage, et nous sommes persuadé
qu'ils partageront notre façon de penser, et qu’ils se diront que toutes les
espèces, sans doute considérées au point de vue horticole, ne méritent
pas la eulture, mais qu’un grand nombre, au moins, devraient être réin-
troduites dans les jardins.
Là, en effet, elles se montrent pour ainsi dire rustiques; se contentent
en hiver, pour la très grande majorité, de l'abri d’une serre froide; elles
veulent beaucoup d'air, de lumière et de soleil, des arrosements copieux
pendant la belle saison, une terre forte et substantielle, et des rempotages
deux fois par an, environ; car beaucoup d'entre elles sont gourmandes,
et tapissent bientôt de milliers de fines racines les parois des vases qui les
contiennent. Aussi, nous conseillerions, pour les espèces gourmandes, tout
d'abord un rempotement printannier, c’est-à-dire, en mars ou avril, au
plus tard, et un rempotement estival, c’est-à-dire, vers la fin d'août ou le
commencement de septembre, Pour quelques espèces naines et délicates,
le rempotement printannier peut suffire.
IE n’est pas indifférent d'indiquer le mode de ces rempotements et les
précautions qu'il exige.
© On laissera préalablement pendant quelques jours la plante sans eau ;
puis renversant la vase à la façon accoutumée, en en frappant légèrement
et à plusieurs reprises le bord supérieur contre un corps solide, on en
extraira la motte; celle-ci étant complètement recouverte d’un épais en-
trelacis de racines (véritable teignasse), on le retranchera avec un long
(1) Monographie Generis Mesembrianthemi, dont 6 fascicules in-de ont paru (conjoîntement avec la
Monographie du genre Adoë; voyez pour celui-ci notre articlo spécial : Du genre Aloës, Jurd. fleur. Mise. 1.
p. 97. ele.} et forment jusqu'ici, pour les Mésembrianthémes seulement, un total de 215 planches, sepé-
rieurement exécutées en lnhographie, avec autant de fruillets de texte correspondants,
52 HISCELLANÉES.
couteau bien affilé, de haut en bas, sur les côtés (en rond) et par dessous,
sur une épaisseur calculée d’après la grosseur de la motte; on dégagera
légèrement ensuite avec les ongles sa surface mise à nu; on retranchera
les rameaux inférieurs morts, ou débiles, ou inutiles, ou mal venus; les
feuilles gâtées ou séchées, etc., et on empotera ensuite, dans une bonne
terre neuve, forte et riche en humus, comme nous l'avons dit, en ayant
égard aux prescriptions indiquées dans notre articulet intitulé : Comment
on doit empoter et rempoter (T° IE. Misc. p. 56). Cela fait, on donnera un
copieux arrosement et on placera à mi-ombre pendant deux ou trois jours
les plantes ainsi opérées,
Et alors, grâce à ces soins, quelle végétation luxuriante! quelle quantité
de fleurs! quel éclat! quels parfums !
En été, les Mesembrianthema doivent être placées à l'air libre, à l'abri
des vents du nord, et toujours de manière à recevoir en plein les rayons
du soleil, depuis le moment où il paraît à l'horizon jusqu’à celui où il en dis-
paraît au couchant. Cette situation doit être rigoureusement observée, si
l'amateur veut jouir de tous les agréments que peut présenter leur florai-
son. En voici la raison :
Les fleurs des Mesembrianthèmes. sont essentiellement météoriques :
c'est-à-dire qu'elle s'ouvrent et se ferment périodiquement à des heures
différentes, mais xes, en avance ou en relard, selon le méridien du lieu,
où elles sont élevées. Elles se referment lorsque le temps se couvre, et ne
s'ouvrent point tout le temps qu’il reste nuageux. En général, elles dé-
ploient leurs multiples rayons entre dix heures et midi, quand le soleil
monte au zénith; mais beaucoup aussi s’épanouissent dès six ou huit
heures du matin, ou l'après-midi, de deux heures à quatre; d’autres enfin
le soir seulement après le soleil couché, et en général, celles-ci émettent
alors des senteurs extrêmement suaves. |
Le coloris, avons-nous dit, en est vif, brillant; c’est le blane d'argent
poli; le jaune, dans toutes ses nuances, depuis le jaune de soufre jusqu'au
jaune d'or le plus pur et à l’orangé vif; le rose, le violt, le pourpre dans
tous leurs tons ; mais toujours luisants et vernis,
Le port en est encore plus variable : depuis la feuille-tige, haute d’un
centimètre à peine, ou moins (A. obconellum, minutum, etc), jusqu'à un
mètre de hauteur, bien rarement plus, elles offrent toutes les tailles inter-
médiaires, sont acaules, naines, rampantes, buissonnantes, arbustes ou
arbuscules, rarement grimpantes ou sarmentcuses.
La variété des formes foliaires est extrême et peut à peine être analysée;
il faut pour en juger voir par soi-même ; aussi cette disposition curieuse et
MISCELLANÉES. 53
multiple au plus haut point a-t-elle exigé de leur savant classificateur,
M. le prince de Salm, de nombreuses sections, fondées, tant sur la forme
des feuilles que sur l’habitus des plantes et sur l'ensemble floral. Nous ne
devons pas omettre de citer, en fait de Mésembrianthêmes, le nom d’Ha-
worth, savant Anglais, auquel on doit d'excellents travaux sur les plantes
grasses de toute espèce, et notamment sur celles qui nous occupent, dont
il a fait connaître le plus grand nombre, en les décrivant également d'après
le vivant, Amateur enthousiaste et eultivant par lui-même, il en a publié
une classification , qu'a perfectionnée, depuis M. le prince de Saln, en
lenrichissant de bon nombre d'espèces nouvelles,
La fondation du genre remonte à Linné; il a été adopté depuis par
tous Îles auteurs qui lui ont succédé, est le type et l'unique genre d'une
petite famille qui en porte naturellement le nom (Mesembrianthemaceæ).
On en connaît plus de 300 espèces, dont une très grande partie existe ou
a existé dans les jardins, Elles sont pour la presque généralité originaires
du Cap; cependant on en trouve un petit nombre d’autres dans diverses
parties du globe et notamment 2 ou 3 aux bords du bassin méditerranéen ;
quelques-unes se montrent dans la Nouvelle-Hollande et dans plusieurs
Îles voisines. On en cite également trois ou quatre comme trouvées dans
l'Amérique australe.
Les formes foliaires dominantes dans ees plantes sont la forme triquêtre,
la forme cylindrique et la forme plane. Combinées ou isolées, ces trois
formes varient à l'infini selon les espèces, sont lisses ou dentées, ou pa-
pilleuses ou finement réticulées. C’est surtout par linspection de ces
formes multiples dans un seul genre que l’on peut concevoir la puissance
créatrice de la Nature, A ces trois formes générales vient s'en joindre
une quatrième, étrange, anormale, la forme conique où globulaire. Les
plante de cette extraordinaire section (S Sphæroïdea) n’ont point de tige;
elles se composent, tout entières, d’une seule feuille, littéralement par-
lant. L'une d'elles, encore assez répandue dans les jardins, le A. obco-
nellum Haw. peut donner de toutes au lecteur une juste idée : C'est une
feuille-tige d’un centimètre et demi à peine de hauteur, sur autant de
langueur, conique, déprimée supérieurement avec une fente au milieu
pubérule sur les bords; cette feuille-tige se fane, se sèche, se déchire et
d'elle sortent deux autres ; celles-ci se comportent de même et donnent
done naissance à quatre; avec le temps, [a progression arithméticale est
donc 1 +2+4+8 + etc. Le tout forme avec le temps une touffe,
composée de feuilles-tiges , égales et semblables, Lorsque l'une d'elles
fleurit, sa jolie petite fleur blanche s'élève de la fente indiquée. Haworth
54 MISCELLANÉES «
a décrit et possédé onze cspèces, absolument congénères de celles-ci; il
serait difficile d’en trouver aujourd’hui plus de deux ou trois dans les
jerdine {1},
À côté de ces espèces absolument acaules, viennent s’en placer un assez
grand nombre, à tiges à peine distinctes, partagées d'après leur habitus
en plusieurs sections, dont la plus curieuse est celle dite $ Ringentia; les
plantes qui la composent ont leurs feuilles bordées de dents spiniformes plus
ou moins développées : feuilles qu’on a comparées aux gueules de certains
animaux, tels sont les M. mustellinum S.-Dycr, murinum Haw., félinum
Haw., tigrinum Haw., lupinum Haw., caninum Haw., vulpinum Havw.,
ermininum S.-Dycex, musculinum S.-Dycr, agninum S.-Dvcr, (à gueule
ou mächoires de belette, de rat, de chat, de tigre, de loup, de chien, de
renard, d’hermine, de souris, d'agneau). Toutes sont fort jolies, curieuses,
assez recherchées; on les trouve assez communément dans les jardins;
plusieurs d'entre elles, les M. mustellinum, ermininum et murinum
ouvrent, après le coucher du soleil, leurs jolies petites fleurs, d’un jaune
sulfurin. Le M. agninum n'ouvrent les siennes, lui, que lorsque la nait
est arrivée et répand alors en même temps, ainsi que le mustellinum, son
délicieux parfum.
Dans les espèces naines, subacaules, nous pouvons encore recommander
comme curieuses, comme jolies, les A. testiculare Arr., obtusum Haw.,
fissum Haw., nobile Haw., aloïdes Haw., rhomboïdeum S.-Dvcx, acutum
Haw., calamiforme L., scapiger Haw., semicylindricum Haw., difforme
Haw., multiceps S.-Dvcr, grandiflorum Haw., fragrans S.-Dyck, crucia-
tum Haw., Salmii Haw., præpingue Haw., pustulatum Haw., bidenta-
tum Haw., etc. La plupart ont de très grandes fleurs d’un jaune d’or
brillant; chez quelques-unes elles sont roses ou pourpres (M. aculum,
bellidiflorum).
Parmi ces plantes, gardons-nous d'omettre le #. albidum, superbe
espèce, aux grandes et grosses feuilles triquèêtres d’un blanc d'argent mat,
aux très grandes fleurs jaunes et roses en dessous, aux innombrables péta-
les ; ni un joli hybride, qui en est sorti, le M. albidum, et en est un dimi-
nutif. ‘
Certaines espèces subcaulescentes offrent un port pittoresque, rappelant
en quelque sorte celui des Fucea ; tels sont les M. pugioniforme L., capi-
latum Haw. et brevicaule Haw., aux très grandes fleurs sulfurines, por-
tées par de très longs pédoncules foliés, latéraux et pendants.
{1) Le A. minutum Haw. (Bot. Mag. t. 1376}, gros comme un pois à peine, élève de son sommet om-
biliqué une fleur rouge, quatre fois plus grande que lui ; c'est une plante superbe!
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Enfin, parmi les espèces caulescentes, on a que l'embarras du choix : Ià
le rose, le pourpre et le violet dominent, puis le blanc plus ou moins pur ;
les formes foliaires varient toujours excessivement , ainsi que le volume et
le nombre des fleurs. Nous citerons particulièrement comme superbes les :
edule L., acinaciforme L., rubrocinctum Haw., Rossi Haw., Schollii S.-
Dycer, toutes sarmenteuses, aux fleurs roses ou pourpres, dont elles se
montrent un peu avares; le M. deltoides Miur.., aux très nombreuses petites
fleurs roses en ombelles, à odeur d'aubépine; #. coralliflorum S.-Dyer,
(f. rouges de corail), curviforum Haw. (blanches), forficatum L. (roses),
Pormosum Haw. (id), glaucum L. (jaunes), Haworthit Don {pourp.), in-
claudens Haw., le seul du genre, dont les jolies fleurs une fois épanouies
ne se refcrment plus, et qui peut-être pourrait constituer le type d’un
genre séparé (lilas, violet}, lacerum Haw. (roses), micans L. (rouges), con
spicuum Haw. (roses), coccineum Haw., aureum L. el aurantiacum. L.
{orangé), amœnum S.-Dvcr (violet), multiflorum Haw. (blanches), nocti-
forum L. (roses et blanches, à odeur suave pendant la nuit), perfolia-
tum Haw. (roses), spectabile Haw. (très grandes fleurs rose vif, odeur très
suave, assez commun), spinosum L. (très curieux par ses singulières épines
dichotomes; fl. ros.), enuifolium L. (ros.), éumidulum Haw. (très nombr.
pet. fl. roses, ombellées), veruculatum L. (port curieux), unidens Haw. {port
curieux, jol. fl. roses), polyanthum Haw. (fl. r.), scabrum L. (port eur.,
Î. r.), speciosum Haw. (fl. coccin.), densum Haw., presque nain, aux
feuilles très serrées hispides, terminées par un épais bouquet de poils
orangés et blancs, aux très grandes fleurs violacées, ete., ete.
Nous fesons des vœux pour voir ce beau et nombreux genre se réha-
biliter dans l'opinion des amateurs, selon ses incontestables mérites, et en
remarquer à l'avenir au moins quelques espèces dans leurs collections de
serre froide, dont elles ne seraient certainement pas le moindre ornement.
em
{FICUS ELASTICA).
UROSTIGMA ELASTICUM Mio.
FIGUIER CAOUTCHOUG.
Érvs. Ficus, nom chez les Latins du Figuier cultivé (F. carica !}, et dérivé par
un changement de la lettre initiale du mot grec ovxÿ, qui a la même significa-
tion (ls majuscule gree > ressemble en effet à l'F latin, de là probablement
Molténation indiné. 2 « rt £ 4 bot. stigmate
l’altération indiquée). — spé, queue; oriygsæ, ros [ré], en bot. stigmate.
Moraceæ Ç Ficeæ (Ficaceæ!).
RACT. GENER. Ficus! V. Enn- | figma Gasparn. confer rss. G, Mique
ua Gen. PL. 4859. — Sed potius Uros- excellentss. Monographiam. Ficuum in
TOM, III. MSC, — JUILLET 1856, 140
56 MISCELLANÉES.
The London Journ. of Bot. VI. 525 {et | 2e sér. ÉV. fo 64 e. ie. et in Hortic. univ.
seq. cum mult. fig. !). VL e. ead.! Wieur, [e. IL. t. 665.
CHARACT, SPECIF. Nullibi plane Macrophthalma elastica Gaspara. Ri-
expositi? cerche, 83, t. vur.
Urostigma elastieum G, Mig. I, c. Ficus tϾda et cordata Hort, berol.
578. sicut b. Kunru!
Ficus elastica L. Roxs. FL. ind. III. = suborna FFamirr.
841. Cu. Len, in Herb. génér. de l'Am.
La patrie de ce superbe végétal n’est pas bien connue; mais tout fait
penser qu'il est originaire des Indes orientales, du Népaul et du Silet,
notamment. Aujourd’hui, on le voit dans différentes parties de l'Inde,
dans les îles adjacentes, dans les îles de la Sonde, et dans l'Amérique
méridionale, où il a été vraisemblablement introduit. Personne n’ignore
qu'on en tire par ineision cette fameuse gomme élastique, si généralement
connue sous le nom de Caoutchouc.
M, funghun, qui le rencontra à diverses reprises dans les forêts de
Java, en parle à peu près en ces termes, dans ses observations sur la Flore
de cette grande île (1) : « Une des formes végétales les plus grandioses est
un arbre des Indes, le Caoutchouc (Ficus elastica L.), auquel les naturels
donnent le nom d'Haret…. Il croît isolément dans les forêts, mais là, où
il végète, il arrête les pas du voyageur étonné. Les jeunes individus ne
s'élèvent qu’à une hauteur de 50 pieds, mais étalent leur cime à plus de
500 pieds de diamètre. De toutes ses branches, disposées horizontalement,
il émet des racines aériennes, qui s’allongent jusqu’au sol, où elles se
fixent et constituent bientôt de nouveaux pieds, .entre lesquels on peut
circuler comme entre des rangées de colonnes (fig. 2 (2). »
« Les vieux individus atteignent une élévation vraiment colossale; leur
tronc se cache sous l'entrelacis de leurs racines aériennes, semblables à des
cables énormes et de la grosseur d’une colonne; ils se rajeunissent sans cesse,
en émettant de leur sommet de nouvelles racines, qui se couronnent enfin
d’une cime immense (fig. 4). Aussi haut que l'on puisse atteindre, sans le
secours d’une échelle, et se servant pour y grimper de ces énormes racines
qui se réunissent et s’enlacent en un seul trone, on le voit couvert de cica-
trices, blessures béantes que lui a faites la hache : car il est rare qu'un
Javanais, passe devant un arbre pareil, sans lui emprunter une petite pro-
vision de caoutchouc, destinée à la vente ou à son usage particulier. De la
() Nous traduisons nous-mêmes ce passage du même ouvrage (traduit en allemand) du Garten-Flora,
pe 29 (1855), à qui nous empruntons en même temps les deux petites vignettes ei-jointes, qui donnent
uns idée du port de la plante.
{2) Ne dirait-on pas, en pénétrant sous ces sombres et immenses voûtes, qu'on se promêne entre les
piliers colossaux de quelque gigantesque cathédrale ?
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58 MISCELLANÉES,
plaie coule à flots une liqueur laiteuse, épaisse et gluante, qui se fige rapi-
dementà l'air en une gomme élastique, dont la couleur d’abord blanchätre,
passe au rouge de chair et devient peu à peu d’un rouge brun. Les natu-
rels en font aussi de longues cordes, qu'ils allument pour s’en servir en
guise de flambeaux. »
Cultivé chez nous en serre chaude et en pleine terre, culture qui lui
convient le mieux, ce figuier pousse en une seule année des jets de deux
et trois mètres, et crèverait bientôt le toit de la serre, si on ne se hâtait
de le rabatire. Il émet des feuilles qui ont souvent jusqu’à 0,60 de lon-
gueur sur 0,20 de largeur; elles sont alternes, persistantes, épaisses,
très entières, elliptiques ou oblongues, aiguës, glabres, lisses, d’un beau
vert en dessus; la nervation.en est fort élégante : elle consiste dans une
côte médiane très saillante, pourprée, d'où partent uné myriade de ner-
vules parallèles légèrement obliques, très fines, s'anostomosant au sommet,
sans toucher les bords de la feuille: cette nervation, à l'exception de
l'anostomose, rappèle absolument celles des Monocotylédones (Musa, He-
liconia, ete.) La longueur des pétioles répond à celle des feuilles, et varie
depuis 0,06 jusqu’à 0,10 : ils sont cylindriques et canaliculés en dessus
jusque vers le milieu : disposition due aux bords du limbe qui se pro-
longe obsolètement de chaque côté, dès sa base. Les stipules sont très
grandes, caduques avant la foliation, et longues souvent de 0",20-30,
Elles sont presque toujours colorées de pourpre, ainsi que les jeunes ra-
mules et les jeunes feuilles. Le fruit-(ou sycône) est géminé, axillaire, très
petit, eylindrique-oblong, de la grosseur et de la couleur d'une olive; il
est porté par un très court pédicelle renflé, de même nature que lui; il
passe du vert olive au brun foncé en mürissant (fig. 3).
Peu de plantes se montrent aussi complaisantes que lui; ainsi il se com-
porte bien en serre tempérée; et nous l'avons vu maintes fois se complaire
assez bien, même dans les appartements, où on le tient en pot, non loin
des jours; on l’y planté même, non sans succès, dans des corbeilles suspen-
dues, au milieu des Fougères et des Orchidées, au milieu desquelles
trônent ses amples feuilles.
Faute de place, ou d’une culture appropriée (on pourrait facilement,
per exemple, le palisser sur le mur de fond d'une grande serre), on ne
l'avait jamais vu fleurir, en France, du moins, que nous sachions, lorsque
nous eûmes le plaisir de le voir un jour couvert de fruits dans la serre
chaude du jardin fleuriste de la couronne à Sèvres, alors confié aux soins
intelligents de M. Gondouin, qui depuis plusieurs années déjà, nous dit-il,
le voyait fructifier. Nous en fimes faire immédiatement une figure (4. c.),
reproduit en partie ci-contre (fig, 3. grd. nat.).
NISCELLANÉES, 59
Le Ficus elastica n'est apparu dans les serres européennes qu’en 1814
ou 4845, Feu Loiseleur-Deslongehamps rapporte (Dict. Sc. nat., XVI, 565),
qu'à cette époque, M. Noïsette, horticulteur très distingué d'alors en rap-
porta en France, au prix de 4000 fr., un des deux seuls pieds qu’on venait
d'apporter en Angleterre.
La grande vignelte, annexée ci-contre, empruntée au Tuinboutw-Flora
(288, 1855), représente un pont végétal vivant, formé par les racines du
Figuier dont nous venons de nous occuper, et tel que l'a observé, dans une
des vallées de l'Himalaya, M. J. Dalton Hooker, lors de sa célèbre explo-
ploralion botanique dans cette contrée.
Morphologie végétale (Payrorénosir).
Lors de l’examen que nous avons fait de Ja belle Gesnériacée, dont nous
donnons ci-dessus la figure et la description (Tydæa ocellata picta), une
de ses fleurs nous a offert le eurieux cas de Morphologie que voici : sous
la partie ventrale du tube et dans toute sa longueur était soudée une lame
pétaloïde plus large qu’elle, d’un coloris plus pâle et maculé, et terminée
au sommet, qui n’atteignait pas tout-à-fait l'orifice corolléen, par une
expansion arrondie, ou lobe plus large, coloré et maeulé, comme coux
de la corolle.
Cest là bien évidemment une corolle avortée, ct nons donnerons à ce
fait morphologique particulier le nom d’Anthocollie.
Si, d’un autre côté, on considère que ces monstruosités végétales (Pky-
totérosie), qu'on peut comparer, non sans justesse, aux monstruosités ant-
males (Zootérosie), sont assez fréquentes, il importerait à l’histoire philo-
sophique de la Science qu'on les enregistrât avee soin, et que la Botanique
eût à son tour son Geoffroy-St-Hilaire pour Pexplication et l'élucidation
de ces soudures anormales { — collies).
Nous en avons pour notre compte déjà signalé plusieurs d’une impor-
tance réelle, Ainsi, une autre Gesnériacée, la Gesneria spicata, nous a offert
sur un grand nombre de ses feuilles, d'autres feuilles parfaitement sem-
blables, mais moins larges et plus courtes, soudées dans toute longueur,
à l'exception des bords, par leur face supérieure : circonstance d’un in-
térêt encore plus grand! nous avons donné à ce cas le nom de Phyllocollie.
Nous avons appliqué celui de Gynandrocollie, à la soudure complète du
style avec une étamine, sur toute leur longueur respective, dans une
fleur de la Vallota purpurea, observée par nous à Paris, en 1840, chez
TOME III, MISC. — JUILLET 1856. ft
60 MISCELLANÉES .
—
lhorticulteur Chauvière, tandis que toutes les autres fleurs de l’ombelle
étaient dans l'état normal.
Chez des Gesnériacées encore, nous avons aussi dans ce recueil signalé
Ja duplication des lobes placentairiens, où même la présence d’un troi-
sième placentaire dans chaque loge ovairienne (Tydæa Warscewiczü, IL.
PI. M. Plectopoma fimbriatum, ibidA; dans ce dernier cas, le troisième
placentaire correspondait avec un troisième lobe stigmatique. Tout récem-
ment (III. Misc. p. 33) nous mentionnions une hybride de Gloxinia (6.
Madame Picouline), dont une fleur offrait six sépales, six pétales et six
étamines, parfaitement conformés, ete., ete.
De pareils faits, que l'observation plus généralisée rendrait certainement
très nombreux, sont bien dignes, nous le répétons, d'attirer et de fixer
l'attention du physiologiste,
On a appliqué à la plupart des cas morphologiques signalés avant
nous, le nom de Pélorie, et on a appelé fleurs péloriées, toutes celles qui
offraient des duplications ou des transformations anormales : telles par
exemple que celles qu'offrent si souvent les fleurs de quelques Scrophula-
riacées (Anthirrinum, Linaria, elc.); mais ce mot, en présence des faits
nouveaux et si divers entre eux, est désormais trop vague pour s'appliquer
à tous les cas ; il faudra donc, malgré qu'on en ait, en créer de nouveaux,
pour classer les différentes transformations morphologiques végétales,
comme l'a fait pour la zoologie (et surtout l'anthropologie !) l'illustre
Geoffroy S'-Hilaire. De là ceux que nous avons écrits ci-dessus, que l'on
pourrait réunir en celui plus général d'Organocollie (organes soudés!}, qui
serait une section de la Phytotérosie.
—+——
PRANDES ARCOMMANDÉNRS.
(esPèces ROUVELLES.)
Coffea bengalensis Rox. (1). (CinchonaceæS Coffeæ $$ Psychotriæ).
On est redevable de l'introduction de cette plante en Europe, à M. Thomas
Lobb, qui récemment lenvoya vivante du royaume d’Assam, à ses dignes
patrons, MM. Veitch, père et fils. M. W. Hooker, la regarde comme iden-
tique avec la C. bengalensis de Roxburgh, en fesant remarquer toutefois
que les fleurs de la plante qu'il décrit et figure sont deux fois aussi amples
(1) €. fruticosa, foliis oblongo-ovatis acuminatis glabris, stipulis subulatis, floribus axillaribus termina-
bus sessilibus sol binis te: 3 eslyeis pilosi bibracteati Himbo 4-Gdo, lobis brevibus trifidis, laci-
niis subelavatis ; bypoe rpha, limbi lobis obovatis; antheris linearibus seutis dorso affixis ;
stylo ineluso, stigmatibus bip: W. Hook. Li, e.
Coffena bengalensls Roxs. Fi. ind. I. 540. Rom. et Scnuzr, Syst, Veg V. 200, DC, Prodr.
1V. 499. Wicar et Ann. FL pen. Ind. or. I. 435. W. Hoox, Bot. Mg. t. 4917 (May, 1856).
MISCELLANÉES. LA
que celles du dessin de ce botaniste; que le calyce, dans ce même dessin
est représenté lout-d-fait tronqué et entier, bien que l'auteur le décrive tel
qu'il l'a observé lui-même (lui, M. Hooker), et tel que Wight et Arnott
l'attribuent à la C. Wightiana, dont les feuilles et les fleurs toutefois
sont beaucoup plus petites que dans l'espèce comparée, et qui passent
sous silence les découpures calycinales de celle-ci. On peut inférer de là,
malgré l'opinion de M. W. Hooker, qu’il reste quelque doute sur l'identité
de la plante dont il s’agit, laquelle en somme pourrait fort bien être une
espèce distincte.
Quoi qu’il en soit, la C. bengalensis (?), cultivée depuis longues années
dans le Jardin botanique de Caleutta, où elle avait été apportée de la fron-
tière nord-est de l'Inde, notamment du Silet, est un bel arbrisseau, peu
élevé, glabre, à rameaux dichotomes, à feuilles ovées-acuminées, distan-
tes, subsessiles ; à fleurs solitaires ou géminées, terminales, et très vrai-
semblablement à odeur agréable (point dont oublie de parler l'illustre
auteur), Leur limbe est hypocratérimorphe et d'un diamètre d'environ
six centimètres; au centre les anthères, insérées à la gorge, tranchent
agréablement, parleur coloris d'un jaune d’or, avec le blanc pur des
pétales.
Cest là bien certainement une plante fort désirable pour l’ornement
d’une serre chaude.
Pentapterygium (1) flavum J. D. Hook. (2) (Vacciniaceæ). Cette
plante, remarquable surtout par des fleurs jaunes, coloris si insolite dans
la famille à laquelle elle appartient, a été trouvée croissant sur les arbres,
dans les bois, sur les monts Duphla (sic), dans le nord-est de l'nde, par
M. Booth, qui en a envoyé des graines à M. Nuttal (à Nutgrove, Rainhill,
Angleterre), lequel en a obtenu les jeunes individus dont l'un a été déerit
et figuré par M. J. D. Hooker, fils (Z. e.}, qui de plus en a déterminé l'espèce.
Elle a le port et les fleurs d’une Thibaudia, chez laquelle celles-ci seraient
jaunes! C'est un arbrisseau robuste, glabre; à feuilles ovées-lancéolées,
acuminées, dentées, coriaces, luisanies, très fortement rugueuses en
dessus (veines réticulées, très enfoncées), longues de 2-3 pouces. Les fleurs,
d'un pouce de long, sont disposées en courts racèmes axillaires, nutants, à
{) Le Pentapterygium est un nouveau genre, formé par M. Kiotzéce, dans a famille des Vaccinincées
(Siphonandraceæ viuso.!) (V. Linnæe, XXIV, 16. 47).
{2) 2. ramis robustis foliisque glaberrimis, foliis coriaceis undique patentibus brevissime petiolatis ovato-
Janceolatis acuminatis subserralis superne rugoso-venosis subtus pallidioribus; floribus in racemos folie *
breviores aggregatis nutantibus, pedicellis calycibusque puberulis, colyeis lobis trinngulari-ovatis eorolla
flava subventricosa dimidio brevioribus, W, Huox. E i. e.
Pentapterygium flavum J. D. Hoor. Bot, Mag. t, 4910 (April, 1856).
Thibaudia flava Nurrau, msc.
62 | MISCELLANÉES,
pédicelles finement pubescents. Le tube calycinal, court, hémisphérique
est quinquéailé, à cinq dents ovées-triangulaires, atteignant la moitié
de la longueur de la corolle, Celle-ci est renflée-ventrue , quinquécostéo
et à cinq petits lobes réfléchis, Les filaments staminaux. sont très courts,
pubérules ; les anthères, un peu au-dessus des loges, portent chacune en
arrière une pelite corne et se prolongent ensuite en un long tube double
conné, puis se séparent au sommet, où la déhiscence se fait par une Jon-
gue fente par devant,
C’est véritablement une plante curieuse, qui bien qu’épiphyte dans sa
station natale, s'habituera en toute probabilité à vivre chez nous en vase,
comme diverses congénères.
RORBIGULTURE
Du Chauffage des Serres (! (Fin).
$ 3. — cHaurraGe par L'an (Aérotherme) ET INCIDEMMENT DE La
VENTILATION DES SERRES.
Aux derniers les bons ! Voici, sans contradiction possible pour les jardins
botaniques , les grandes collections , les amateurs et les horticulteurs eux-
mêmes, le meilleur mode de chauffage, le seul rationnel, le seul efficace,
le seul qui réunisse toutes les qualités des précédents, et qui en comporte
une, la plus essentielle, laquelle leur manque complètement, la ventila-
tion; et ce mode, c’est l'aérotherme! mais l'aérotherme, consiruit comme
celui que nous avons observé dans le Jardin botanique d'Orléans, tel que
le dirigeait et le dirige encore si habilement, M. Delaire, l'un des plus
habiles, des plus instruits et des plus zélés horticulteurs que nous con-
naissions, et qui y a apporté les plus heureuses modifications, lors de la
construction de l'appareil par l'inventeur lui-même.
Ce mode de chauffage, comme l'indique l'étymologie du mot est un
chauffage par la circulation de l'air chaud; 11 est tellement puissant, tel-
lement efficace, tellement sain, ete., que désormais, on l’emploie exclusi-
vement dans les grandes administrations et surlout dans les hôpitaux, où,
_eertes, il contribuera par ses précieux effets, à une plus prompte gué-
rison des malades, à leur rétablissement plus certain et plus entier. Ainsi,
par exemple, on a pu lire tout récemment dans quelques journaux l'ap-
préciation de ce chauffage, tel qu’on vient de l’admettre à l'hôpital Beau-
(1) Voyez ci-dessus, pages 16, 18, 40.
MISCELLANÉES. 63
jon, à Paris; où on cite particulièrement la quantité d'air pur et doux
qui entoure désormais la couche du paticnt, et se renouvelle incessam-
ment, toujours plus pur, toujours plus doux.
Qu'on nous permette de nous féliciter d’avoir, sinon le premier, l’un des
premiers du moins, attiré l'attention sur l'Aérotherme, comme le meilleur
mode de chauffage possible, par le compte-rendu que nous avons fait de
celui d'Orléans, devant la Société royale d'horticulture de Paris, le 10 fé-
vrier 4842 (V. cette notice, Horticult. univers. IIL. p. 281}: compte-
rendu, qui, nous pouvons le dire, a captivé au plus haut dégré l'atten-
tion d’une assemblée si compétente en la matière, et qui aussitôt délégua
une commission choisie parmi ses principaux membres, pour l'aller exa-
miner et lui en faire un rapport (4).
L'aérotherme est le seul mode qui puisse efficacement chauffer un grand
vaisseau, le seul par lequel il soit possible aux hommes et aux plantes de
respirer librement, le seul par lequel ces dernières puissent en réalité
végéter, fleurir et fructifier, ne plus présenter cet aspect débile et rachi-
tique, qui afilige et surprend l'observateur, visitant en hiver (par exem-
ple) une serre chauffée par le thermosiphon. Nous voudrions pouvoir, à
l'appui de cette assertion, énumérer ici toutes les plantes qui ont fleuri et
fructifié entre les mains de M. Delaire, plantes qui s'étaient jusqu'alors
et se montrent encore rebelles entre d’autres mains à produire ces résul-
tats, douce récompense de l’horticulteur soigneux et vigilant.
Or, qu'est-ce qui a jusqu'ici le plus souvent empêché les amateurs de
construire des serres chaudes? N'est-ce pas l'insuecès À peu près général
de ce genre de culiure : insuecès dû au mode insuffisant de chauffage et
surtout au défaut d'une ventilation normale? Avec l'appareil Delaire (qu’on
nous permette de l'appeler ainsi, et ce n’est que justice!) tout inconvénient
disparaît : « En entrant dans les serres du jardin en question, on voit
avec admiration toutes les tiges des plantes onduler, toutes les feuilles légè-
rement bercées, comme si une douce brise du printemps venait les agiler,
Elles se baïgnent, pour ainsi dire, dans une tiède atmosphère, au sein de
laquelle elles végètent avec luxuriance, »
« Jusque dans ces derniers temps, nulle serre chaude, que nous sachions,
n'a présenté encore ces conditions de température hygiénique, si néces-
saire au bien-être du cultivateur, forcé d'y passer une partie de sa vie, et
du curieux même, qui ne le visite qu’en passant. On Le sait, en pénétrant
{1) Nous eùmes l'honneur d'être choisi à F'ananimilé par les bonorables commissaires pour rédiger ce
rapport, qui fut lu par nous et approuvé hautement par la Société dans une séance subséquente,
64 MISCELLANÉES.
dans nos serres chaudes ordinaires, on est infailliblement saisi, au bout
de quelques instants, d’un malaise bientôt insupportable et qui oblige à
sortir, C'est une atmosphère pesante et trop souvent chargée de miasmes
délétéres, qui agit sur les organes de la respiration et y apporte quelque
trouble. À peine est-on hors de cette atmosphère insalubre, que les pou-
mons travaillent encore avec difficulté et ne recouvrent sans peine leur
équilibre normal. » Cela est incontestable, et est dû à un défaut complet ou
irrationnel de ventilation; et cette ventilation si désirable, si bienfaisante,
pour l’homme et la plante, l'appareil Delaire nous l'offre largement. Entrez,
en effet, dans sa serre chaude, en tout temps, mais en hiver particulière-
ment, et surtout alors qu’un rayon de soleil égaré vient se jouer et mi-
roiter dans les feuillages si divers des milliers de plantes qui l'ornent,
vous sentez un bien-être indicible, vous respirez un air pur, embaumé de
mille senteurs suaves. Vos poumons jouent librement, voluptueusement,
osons-nous dire; l'atmosphère, en un mot, est pure, suave, légère, comme
dans une belle matinée de de juin, dans une forêt épargnée par la hache
des Vandales ! Ce bien-être nous l'avons senti, nous et tous ceux en grand
nombre qui ont visité le Jardin botanique d'Orléans, et nous ne craignons
pas qu'on nous démente, ou qu’on crie même à l’exagération.
Cet excellent mode est surtout exclusif de cette odieuse tannée, dont
se servent encore aujourd’hui un trop grand nombre d’horticulteurs et
d'amateurs: tannée funeste aux plantes, par sa chaleur intermittente,
son refroidissement prochain, les remaniements fréquents qu’elle exige,
l'emploi du fumier qui la soutient, sa puanteur, sa propriété d’engendrer
et de nourrir une foule d'insectes qui s’y nichent et y pullulent, ete., ete.;
et notez bien qu’en général, c'est au bord de l'hiver qu'on forme ou qu'on
renouvèle les couches de tan « par une routine mauvaise et invétérée, et
cela au moment mêrne où chez nous la plupart des plantes des Tropiques
demandent impérieusement à entrer en repos, afin de traverser sans en-
combre cette interminable suite de pluies glacées, de brumes, de ténèbres,
de neige, de gelées, de frimas enfin, qu'on appèle hiver. Pendant
cette triste et longue période, qui souvent sous notre climat ne dure pas
moins de six mois, les plantes stimulées alors tout-à-coup par une chaleur
insolite, chaleur qu'on ne leur avait même pas donnée en temps utile,
nous voulons dire en été, entrent alors en végétation; cette végétation,
n'étant pas favorisée par la lumière intense des beaux jours et surtout par
celle du soleil, reste fréle et débile, s’étiole, selon l'expression technique;
ne peut enfin s’aoûter, comme parlent si justement nos fleuristes, faute de
ce puissant agent. » De là débilité, appauvrissement général, rachitisme,
absence de floraison, et souvent mort!
MISCELLANÉES. 65
M. Delaire, l'un des premiers, a fait ressortir la nécessité absolue d’un
repos pour les plantes, et l’un des premiers aussi, joignant le précepte à
l'exemple; il leur a naturellement appliqué ce repos pendant la mauvaise
saison (voir ses notices à ce sujet, Annal. Soc. r. d'hortic. de Paris, 1837,
4840, etc); l'un des premiers encore, il a démontré les funestes effets des -
rempotements de la fin d'automne, au moment méme de la rentrée des
plantes en serre; mais ces faits ne sont point ici le sujet de notre examen.
Donnons maintenant au lecteur, après en avoir dit l'excellence, une
idée juste de ce mode de chauffage, dont nous regrettons fort de ne pou-
voir intercaler ici le profil et la coupe : car, bien que ce soit 1à un peu le
secret de Polichinelle, l'inventeur (M. Delaire en est Le perfectionneur!)
a toujours refusé de donner un croquis de son système. Nous copions
notre compte-rendu qui élucidera convenablement les faits pour l'intelli-
gence du lecteur.
« Une vaste et belle orangerie de plus de 30 mètres de longueur est
flanquée de chaque côté, à droite d’une serre chaude de près de 20 mètres
de long, sur 7 de hauteur et presque autant de largeur; à gauche d’une
serre tempérée, ayant les mêmes dimensions, L'orangerie est en maçon-
nerie et à grandes fenêtres ; les deux serres en fer battu, à toit curviligne,
avec fond en maçonnerie. Derrière celle-ci est un bâtiment de service
pour les travaux horticoles, la resserre des outils, la confection des usten-
siles, les rempotages, etc. Derrière l'orangerie, au tiers de sa longueur et
du côté de la serre chaude est pratiqué un souterrain, au fond duquel on
parvient par un corridor latéral et un escalier d'environ vingt marches de
profondeur. Cest dans ce souterrain qu'est placé l'appareil, dont le four-
neau, la bouche seule, voulons-nous dire, est en vue; le reste est hermé-
tiquement clos par un volet en tôle. Le foyer est placé dans un fourneau
dit à réverbère. Celui-ci est surmonté d’une série de tuyaux et de tam-
bours superposés, très compliqués, dont l'ensemble cst placé sous une
voûte surbaissée.… » i
« À rez-terre, à travers le mur du corridor, dont nous avons parlé et
en face de l'appareil, s'ouvrent deux conduits ou prises d'air, dont la
bouche béante n’a pas moins d'un mètre de diamètre, Ces ouvertures se
ferment au besoin, et les prises d’air se règlent, quant à la quantité, per
un volet de bois suspendu par une chaîne, qui permet de hausser ou de
baisser celui-ci à volonté; les conduits en s’atténüant peu à peu, amènent
l'air extérieur dans l'appareil, clos, comme nous venons de le dire, Cet air
circule autour du réverbère, dans la complication de tuyaux qui le sur-
montent, et de là sans avoir perdu sensiblement de son oxygène, point
66 MISCÉLLANÉES.
essentiel! vient ensuite pénétrer dans la serre (4) par un conduit spé-
cial, percé de diverses ouvertures, par lesquelles il s’épanche librement dans
cette serre, comme nous le dirons tout-à-l'heure, Il est à peine utile de
dire que la fumée, après une longue circulation dans la série des tuyaux de
: l'appareil, s'échappe ensuite directement sans passer par la serre. »
» Dans celle-ci (ainsi que dans les autres!) règne par devant un encais-
sement en briques, d'un mètre environ de hauteur, soutenant un lit de
sable, sur lequel sont placées les plantes les plus délicates, Le long de cet
encaissement est un sentier d'environ 70 à 80 centimètres de largeur, qui
fait le tour de la serre et la sépare en deux parties au milieu, qu'oceupe
un bassin avec jet d’eau, poissons, plantes aquatiques, ete.; de l'autre côté
de ce sentier (qu'on nous pardonne ces détails, mais ils sont nécessaires
pour l'intelligence et l'appréciation complète du sujet dont nous nous oceu-
pons), en deux compartiments séparés, comme nous l'avons dit, sont deux
terres-pleins un peu élevés au-dessus du niveau des sentiers et couverts
de machefer pilé, sur lequel sont placées toutes les plantes, lesquelles y
sont disposées par rang de hauteur. Derrière ces compartiments, au-delà
du sentier, est un encaissement pour pleine-terre, le long du mur du
fond, »
« Sous l'encaissement du devant de la serre, l'air chaud, comme nous
l'avons dit, vient immédiatement, après avoir cireulé autour de l'appareil,
déboucher dans un conduit qui règne tout le long, revient ensuite sur
lui-même, et est percé dans l'aller de cinq bouches, et de dix dans le
revient. Les cinq bouches de l'aller servent au dégagement immédiat de
l'air chaud, tel qu’il sort de l'appareil; les dix autres le laissent échapper
à son retour par le conduit de revient. »
« La première bouche du dégagement immédiat est placée, d'après les
circonstances locales, à 25 mètres environ du foyer : distance qu'il est
important de signaler pour faire juger de la puissance de l'appareil. Eh
bien ! malgré cette énorme distance, quinze minutes seulement après l'in-
flammation du combustible, un thermomètre, placé devant cette bouche,
marque et dépasse bientôt 20-25 +0 R. Au bout de cinquante minutes, en
chauffant un peu plus fortement, on y enflamme une allumette. L'éloigne-
ment de la dernière bouche de dégagement immédiat pourrait faire penser
que la chaleur y est moins intense? il n’en est rien cependant; en moins
{1) Nons ne parlons ii que de la serre cliaude; du reste les choses se passent de même dans l'oran-
gerie et la serre tempérée, à ln différence de température prés : température qu'on règle d'ailleurs à
volonté, en ouvrant ou fermant des conduits particuliers.
NISCELLANÉES, 67
de vingt-cinq minutes, toutes les bouches de cette catégorie dégagent
autant de chaleur qu’en fournit la première au bout de dix ou quinze seu-
lement. »
« L'un des avantages de ce système est done la presque instantanéité du
dégagement du calorique; un autre, qui n'est pas d’une moindre impor-
tance, est la persistance de ce même calorique. Ainsi, par exemple, après
une petite chaude faite le soir, et au moyen de laquelle un thermomètre,
placé à l'une des extrémités de la serre opposée au conduit de chaleur,
aura marqué 15 + 0 R., le lendemain matin, le même aura à peine varié
de 2 ou 3 dégrés, à moins que la température extérieure n'ait subi un
abaïssement considérable pendant la nuit. Il va sans dire qu'après la
chaude on a dû fermer les prises d’air et toutes autres ouveriures donnant
accès à l'air extérieur dans la serre. Les prises d'air ne doivent être en
action qu'aussi longtemps que le combustible est en incandescence, ou qu'on
sent le besoin de prolonger le renouvellement de l'atmosphère interne. »
« Un troisième avantage, plus important encore que les premiers (pour
la bourse du cultivateur, s’entend!), c’est la quantité minime de combus-
tible employé pour obtenir une telle intensité de chaleur. »
« Ainsi, pendant les trois journées, que l'auteur de celle note a passé à
Orléans, au mois de décembre 4841, la température a été froide, le
temps sombre et pluvieux ; le thermomètre variait entre 0 et 4-2+0 R.
Entre sept et huit heures du matin, une mannette de charbon, valant dans
cette ville, 30 à 35 centimes, était jetée dans le foyer; et 40 ou 15 minutes
après, on obtenait en calorique le résultat que nous venons de signaler
tout-à-l'heure. Le soir, entre cinq et six heures, une semblable chaude
était faite, le résultat était le même; et dans l'intervalle de l'une à l'au-
tre chaude, c'est-à-dire, pendant dix à douze heures, le thermomètre
variait à peine de deux dégrés, »
Est-il nécessaire de dire que pendant les grands froids, les chaudes
doivent être plus soutenues, plus fréquentes, sinon continues?
Le mérite transcendant du mode de chauffage Delaire est avant tout la
ventilation, ou plus correctement ici l’Aération (voir la la notice suivante
sur la Ventilation proprement dite); nous avons parlé de ses heureux
effets; nous allons dire comment elle a lieu. Avec les autres modes de
chauffage, la ventilation (l'aération!) n'a lieu, en général, qu'en éta-
blissant parle bas une communication entre l'air extérieur, d'un côté
de la serre, avec l'air extérieur du côté opposé, c'est-à-dire en haut;
de là refroidissement considérable de la température interne de la serre,
annihilation en partie du chauffage, et encore, à moins d'une brise
TOME II, MISC. — AOUT 1856. 42
68 MISCELLANÉES+
favorable, la communication s’établit peu ou point, et le renouvelle-
ment de l'air interne a donc lieu plus ou moins imparfaitement. Avec
l'appareil Delaire, rien de tout ecla : « Dans son système, l'air introduit
aù dehors, et chauffé, comme nous l'avons dit, vient se précipiter avec
autant de force que d'abondance par les ouvertures pratiquées dans le
mur d’encaissement du devant de Ja serre, Cet air, énormément dilaté par
un colorique intense, débouchant dans une atmosphère plus froide et plus
compacte que lui, y pénètre par diffusion (4), la dilate à son tour, la sou-
lève, la presse; une circulation s'établit au moyen d'ouvertures correspon-
dantes pratiquées dans le haut du mur du fond et débouchant en dehors
de la serre. En quelques minutes toute l’atmosphère interne est renou-
velée, et cette circulation subsiste aussi longtemps que le foyer est en
combustion. On la prolonge ou on la cesse en raison du dégré de tempé-
rature qu’on veut obtenir dans la serre et qu’on peut régler à volonté. »
On conçoit facilement maintenant pourquoi, quand on pénètre dans
une serre ainsi chauffée, on voit les tiges et le feuillage des plantes se
balancer mollement sous l'influence de la douce brise qui vient leur ap-
porter la vigueur et la santé. Là est tout le succès merveilleux qu’obtient
Fhabile praticien en question dans la culture des plantes qu'il soumet à
un tel système,
Un autre avantage que présente l'aérotherme et que nous ne devons
point passer sous silence, est l'absence, le long des montants et sur les
vitres, de cette condensation aqueuse qui, dans les serres chauffées par
l'hydrotherme, tombent en gouttelettes imprégnées d'oxyde métallique sur
les feuilles des plantes qu'elles maculent désagréablement et font périr
par les moississures qu'elles engendrent, ou dans le cœur des plantes
qu'elles déforment ou tuent même infailliblement. Or, pendant les longues
heures que nous avons passées dans ladite serre, nous n'avons point vu
tomber des vitres plus de cinq ou six gouttes d’eau.
Nous venons maintenant au devant d’une objection grave qu'on ne
manquera pas de faire au système Delaire: on nous dira, que cet air, qui
pénètre dans la serre, doit avoir perdu tout ou partie de son oxygène,
en circulant autour des tambours et des tuyaux ainsi surchauffés! Nous ré-
pondrons qu'il ÿ a là un reproche plus spécieux que fondé : l'air s’engouf-
fre avec trop de rapidité, trop d'abondance par les ventaux (2), et débou-
che dans la serre par les ouvertures signalées avec trop de rapidité, pour
qu'il ait eu le temps de brûler. Sans doute, et nous ne pouvons le dissi-
(1) Per cett
eue raison, bien que dens ln serre qui nous oecupe les plantes ne soient placées qu'à un
mêtre de distance des’ bouches de cheleur, elles ne souffrent nullement et jouissent d'une santé nor-
rase; au p abord, on concevrait au contraire qu'elles dussent être brülées par le contact presque
immédiat d'un air aussi chaud,
{2} Ce mot est ici parfaitement approprié!
MISCELLANÉES. 69
muler, il a dû perdre quelque peu d'oxygène, quelque court et prompt que
soit son trajet, mais un hygromètre bien sensible pourrait seul en être juge;
nous le répétons, la respiration de l'homme près des bouches par lesquelles
cet air se répand dans la serre, est des plus faciles, et à peu de distance
on le respire ainsi chauffé, avec une sensation d'inexprimable bien-être.
En outre, des seringages multipliés, distribués sur les plantes et dans le
sentiers, corrigeraient bien vite la sècheresse factice qu’on pourrait sup-
poser inhérente à ce mode de chauffage (4); mais en outre, le cas a été
prévu : l'air, en circulant autour des tambours, doit passer au-dessus
d’une vaste chaudière toujours remplie d’eau et dont il entraîne par con-
séquent avec lui les vapeurs incessantes,
En somme, l'aérotherme Delaire présente à un haut dégré les avantages
suivants :
4° Puissance immense de calorique, susceptible d’être règlé à volonté.
2 Economie considérable de combustible,
3° Ventilation {aération !} puissamment hygiénique pour l'homme comme
pour les plantes.
De la résultent :
Une végétation luxuriante pendant les époques convenables.
Un état de repos pour les plantes, plus ou moins complet, selon leur
nature,
Absence totale de moisissures, d'insectes vermineux (Acarus, pucerons,
cochenilles, kermès, ete.).
Une disposition bien plus agréable et bien plus pittoresque des plantes
dans un espace donné.
Une chaleur régulière et constante, aussi intense qu'on veut la faire.
Une atmosphère toujours pure, parce qu’elle est sans cesse renouvelée.
Nous en avons l'expérience et Ia ferme conviction, l’aérotherme ainsi
construit et aménagé est le meilleur système de chauffage possible; nous
le recommandons donc, avec confiance, à tous les praticiens, à tous les
amateurs; et il n'est pas besoin de dire qu'il peut être édifié sur la plus
vaste comme sur la plus petite échelle possible,
Telles ont été, au reste, après examen de visu, les conclusions des com-
missaires, nommés par la Société royale (alors!}, qui ont signé Ia minute
du rapporteur, celui qui a l'honneur de rédiger maintenant l'Hustra-
tion horticole.
{1} Ces seringages nécessairement fréquents, mais bientét asséchés par l'air chaud en cireulation, ne pré-
sentent pas l'inconvénient d'une humidité longtemps persistante, dont l'évaporation n'a lieu que par les
rayons solaires ou une recrudescence de chaleur interne , comme cela se remarque dans les serres chauf-
fées par le thermosiphon. .
+ +
Tom, 111. Mic. — AOUT 1856. 15
70 MISCELLANÉES.
PLANTES RBSCOMMANDÉES.
(eSPÈUES NOUVELLE.)
Warren digitata Nos. (1) (Orchidaceæ $ Vandeæ $$ Maxillariæ).
Nous avons sous les yeux, en écrivant
cette notice, une charmante Orchidée en
fleur, dont l'odeur aussi puissante que
suave parfume et nos nerfs olfactifs et
notre cabinet tout entier (pièce cependant
assez vaste!); et néanmoins l'individu, que
nous examinons, très jeune encore, à la
vérité, n'a en ce moment qu’une seule
fieur : fleur d’une consistance et d'un
aspect de cire blanche, relevée sur le
labelle par une petite macule d’un bleu
lilaciné, placée sous un appendice 5-di-
gité et ligné de la même teinte. Elle ap-
partient nettement au genre WarRea,
parmi les belles congénères duquel elle
se distingue surtout par la forme de l'ap-
pendice lsbellaire, dont nous venons de
parler, lequel imite une sorte de main
humaine, aux doigts étalés, dont le me-
dium serait le plus court.
Elle fesait partie d’un lot d'intéressan-
tes Orchidées du Brésil, adressées direc-
tement à l'établissement Verschaffelt, l'an
dernier, par un zêlé correspondant, qui
malheureusement, en l’étiquetant Hunt-
leya imbricata, n'avait joint aucun ren-
seignement sur son habitat particulier.
Elle est épiphyte, comme le démontrent
suffisamment ses longues et robustes ra-
.cines aériennes. Nous donnons ci-contre
la figure exacte de sa fleur, et de son
labelle vu de deux côtés, et n'en dirons
pas d'avantage à son sujet, parce que nous
proposons d'en donner incessamment une
lis junioribus oblongis subacuminstis et mueronato-neutatis (nervis immersis) basi longe
artieulatis imbricantibus distichis, vetustioribus valde elongatis oblanceolatis basi longissime gracillimeque
MISCELLANÉES, 71
belle figure coloriée. C'est une des plus aimables Orchidées qu'on puisse
cultiver. (Explic. des fig. analyt. : 4, Fleur de grand. nat. 2. Le labelle, vu
de face. 3. Le même, vu de côté par derrière (2 et 3 un peu grosses).
Salvia tricolor (1) Nos. (Lamiaceæ). On ne saurait rien voir de
plus joli, de plus coquet, de plus attrayant que les fleurs de cette trois fois
gracieuse sauge, à la corolle d’un blane de neige, avec une macule du plus
riche carmin violacé au sommet de sa lèvre supérieure, et une plus am-
ple, d'un minium carminé, sur le labelle de l'inférieure !!! Voici deux ans
de suite que nous avons le plaisir de l’admirer dens l'établissement Ver-
schaffelt, et il est bien temps que nous en entretenions enfin nos lecteurs,
en faveur de qui notre éditeur s'empresse de la multiplier. Elle est origi-
naire du Mexique, d'où la lui ont envoyée ses honorables correspondants
MM. Tonel, frères.
Cest un petit arbrisseau touffu presque gazonnant, à rameaux grêles,
létragones, À petites feuilles ovées-obtuses; le tout poilu-glanduleux et
exhalant une assez forte odeur de cassis, qui est loin d'être désagréable;
ses fleurs sont nombreuses, solitaires, opposées, disposées en racèmes allon-
gés, tétragones et poilus, comme les rameaux; nous en avons dit le coloris,
Comme nous ea donnerons très prochainement la figure, nous nous éten-
drons alors davantage à ce sujet ; nous la supposons inédite,
——
Lilium tonuifolium Fiscu, (Liliaceæ $ Tulipeæ). Ce lis est origi-
naire de la Daourie, où l’a découvert Fischer en 1830. Comment se fait-il,
plieato-altenuatis, nervis nune costatim prominentibus ; pedunculis bravioribus basi et apice 1-bracteauis uni-
Doris; segment. extern. supremo usque ad basim libero, internis basi connatis; his tribus æqualibus ovatis
versus apicem sensim attenuatis valde et cito retroflexis; 2 aliïis extern. paulo brevioribus oblique insertis
rectis subfolcato-deflexis, ad basin intus plica alta notatis; omnibus crassiusculis albis ; iabeHo (albo) primo
adspectu rbomboideo-quadrato, revera trilobate, lobis basileribus minimis anlice gibboso-plicatis instar clavi-
cularum humanarum antice productis, deia ultra late auriculato patulo, marginibus reflexis, apice contracto
emargioato; basi intra plicas lobulorum appendix adest subplana 5-digitato-fissa libera ; gynostemate latera-
liter auricolato, Nos. ad nat. vèv.!
Warrea digitata Nos.
Huntleya imbricata PiveL in Sched.
{1} S. (G Calemphaee). Frutex, suberecio-cæspitosus undique brevissime glanduloso-pilosus odorem Ris
nigré ans exciatissimom, ramis elongalis gracilibus remulosis tetragonis; foliis parvis breviter pe-
tiolati apice rotandato-obtusis cum dente terminali basé atienuato-subdecurrentibus utraque facie
panctis eleratis creberrimis sparsis, margino crenulato, venis paucis infra prominentibus; floribus race-
mosis solitariis oppositis brevissime ped ntalibus; bracteis rotundato-cymbiformibus mi
nimis brevissime subabrupteque acumin: cito eaducis; calyee oblongo-campenulato valde
costato, ad 1/3 bifido, segm. sup. integro majore acutatim obtusiusculo, inf. bifido, lobis acutis; eorelle
compressa costata subtus gibbosa abropte ad os coaretata glabrata, labio super, subporrecto elevato capi-
tatim inflateque terminato-fornisaio : infur. multo majore deflexo trilobato, lobis lateralibus parvis rotun-
datis mediano spproximatis sicut et confusis, hoe multo majore obcordatim rotundstimque expanso postice
Jate auricalato apice ginato; staminibus brevibus robustis glaberrimis hyalini ub fornice
corollæ celatis; stylo sat longe exserto apice inflato compresso supra et infra piloso bifido, lobis inæquali-
bus arenato-divergentibus subulatis; glandula dorsati maxima, carpellis distinetis ovoideis substipitati
Non. ad nat, viol
Salvia tricolor Nos. in nota præsenti.
72 MISCELLANÉES,
qu'introduit dès cette époque dans les jardins, il soit malgré sa rusticité,
M beauté incontestable de ses fleurs, leur odeur puissante et suavissime
(c'est le plus odorant de tous!) et leur vif coloris, si rare encore dans les
jardins, et qu’il n’en ait pas été donné jusqu'ici une bonne figure (celle du
Botanical Magazine (t. 3140), est mauvaise, on l'y représente uniflore;
eclle du British Flower-Garden, à peine meilleure, est du moins quadri-
flore)? Chose plus surprenante encore, des auteurs qui en ont traité pas un
n’a parlé de son exquise et puissante odeur ! Schultes même, le dit inodore.
Et voilà justement comme on écrit l'histoire!
Nous l'avons vu fleurir cette année, avec une luxuriance extrême dans
l'établissement Verschaffelt ; chaque individu portait de 5 à 7 fleurs, d’un
coloris vermillon-cramoisi brillant,
Nous en donnerons incessamment une belle et bonne figure, que nous
accompagnerons d’une description complète; et nous avons voulu, dès
aujourd’hui, le rappeler au souvenir des amateurs, qui pourraient sur la
foi de nos prédécesseurs en méconnaître tous les mérites.
———
HORINOLATURS SOTANLIQUE
Liste des espèces des genres DincÆs, FREVIRANIA
et ACHIMENES. -
Au moment où la famille des Gesnériacées , ou plulôt sa tribu, dile des
Gesnériées, subit des changements et des mutilations, qui la transfor-
ment complètement, il pourra être utile au lecteur de savoir à quoi s'en
tenir, tant sur les genres que sur les espèces qui doivent y être réunis.
Nous commencerons aujourd’hui ce travail par les genres Dircæa, Tre-
virania et Achimenes; et nous prierons instamment, dans lintérét de la
science et de l’horticulture, les botanistes et les horticulteurs de nous si-
gnaler les espèces que nous aurions omises et les erreurs que nous aurions
faites involontairement, en les remerciant à l'avance de leurs bienvdllentes
rectifications, que nous nous empresserons d'ailleurs d'admettre sous le
nom de chacun d'eux.
Dircæa Decaisne.
(Voyez ci-dessus, pour l’étymologie et les caractères génériques, Jardin fleuriste,
Te Il. PI. 219-220 ef nofulam!)
SPECIES, SYNONYMIA.
Direæa cardinalis Recez, Gart,-Fl. Il. Gesneria cardinalis LEnm. — macran-
35. c. ic. tha HonT, BEROL. NON ALIOR.
MISCELLANÉES.
Direæa Cooperi Desne .
eynocephala Cu. L. .
Decaisneana Cu. L. ,
dentata Ca. L..
faucialis Cn, L,
lateritia Desne. . . . .
lobulata Cu. L. Jard. fleur. III.
P1. 219-220, et Flore d. S. et d,
J. de l'Eur, ….
macrantha Cu. L. Illust. hort. Il.
PL 51.
macrorrhiza Cn. L. .
magnifica Dcsne. .
reflexa Dosxe. .
rutila Cu. L.
Suttoni Desne. . .
Van Houitei Desne. . . . .
Gesneria Cooperi Paxr. Bot. of Mag. 1.
224, €, ic.
cynocephala Drar. Encycl. vég.
Gesn. No 10. c. ie.
Dircæa bulbosa Dcsne. Gesneria bulbosa
Gawz. Bot. Reg. t. 343, Bot.
Mag. t. 3886. non — — W.Hook.
Bot. Mag. t. 3041. — Merchii
WenpL. — — lateritia W.Hoor.
Bot. Mag. t. 4240.
Gesneria dentata Honnsonc. Allg. Gart.
Zeit. IL. 554.
fauciatis Loc. Bot. Reg. t. 1785.
— fascialis W. Hook. Bot. Mag.
1. 3659. et Desn. Rev. hort. 1. c.
lateritiæ Livz. (non W. Hook.)
Bot. Reg. t. 1950.
macrantha Esusp. olim! an hy-
brida?
macrorrhiza Duworrier, Bulict.
Acad, Brux. 564 (4856).
magnifica Orr.et Dire, All. G.Z.
L. 265.
reflexa Flor. Cab. t. 61.
rutila Linoc. Bot, Reg. t. 1458,
Corytholoma rutilum Desne (1).
Suttoni Boots, in litt. Linz. Bot.
Reg. t, 1637. —— bulbosa W.
Hoox, Bot. Mag. t. 3044.
Houttei Dumorr. Bull. Ac. Brux. -
362 (1856).
Trevirania Wizzn. — Decaisne.
(Voyez pour l'étymologie et les caractères génériques, Flore des S. ct d. J. de
PEur. IV. fo 420).
SPECIES,
Trevirania candida Dcsne I. c. t. 420.
— coccinea Wisco. Bot. Mag. t. 374.
SYNONYMIA.
Achimenes candida Linpz.. Journ. of Hort.
Soc. III. 347. e. ic. — Knighlii
Honr.
Trevirania pulchella Manr. Achèmenes
minor P. Browne. Cyrilla pul-
chella Laémir. Columnea erecta
Lamarck. Buchinera coccinex
Scor.
(1) Cette plante, ne présentant que deux glandes ovairiennes, doit alors appartenir au Direra.
74 MISCELLANÉES.
Trevirania pyropæa Cu. L. Illust. hor- Achimenes pyropæa Lixr. Journ. of
ticole. 1IE. (hic!} Hort. Soc. IL. 294. t. 4,
— rosea Cn. L. — rosea Lixor. Bot. Reg. t. 68 (1841).
Achimenes P. BRownNE, — Decaisne.
(Voyez pour l'étymologie et les caractères génériques, Decaisne, in FE. d. S. et
d. J. de PEur, IV. fo 420 {in textu!),
SPECIES. SYNONYMIA.
Achimenes grandiflora Desne, Bot. Reg. Trevirania grandiflora Scene, Lin-
t. A1 (1845). Bot. Mag. €. 4012. næa, VIIL. 247.
— longiflora Desn, Bot. Reg. t. 49 . . . . . . . . . . . . . .
(1842). Bot. Mag. t. 5980.
— patens Benrn. Journ. of Hort. *.. ..
Soc. L. 235. e. ie.
— Skinneri Linpc. #bëd, II. 293. e. ie. . 4 . . . . . . . . . . .
Nous passons sous silence les nombreuses hybrides et les variétés que
la culture a obtenues, soit par semis directs ou par croisements artificiels ;
et parmi lesquelles on peut considérer comme des plus remarquables
celles de nos planches ci-dessus {T° II. pl. 43 et 55). Pour les espèces
distraites du genre, V. Mandirola, Tydæa, Hüllikeria et Trevirania.
Fructification bypogée du PHRYNIUM MICans (1).
C’est un sujet bien digne de l'attention des naturalistes philosophes, que
ce végétaux épigés, qui après avoir chastement accompli, derrière les
courtines florales, le vœu de la nature, vont en cacher bientôt les suites
sous terre et là mettre au monde le fruit de leurs amours (qu’on nous
pardonne ce style romantico-érotique, en faveur de sa juste application
ici!) : Crocus, Arracacha esculenta, ete.; et ce fait curieux, nous l'avons
depuis 2 ou 3 ans déjà observé chez le joli Phrynium micans, dans l'éta-
blissement Verschaffelt, qui en possède bon nombre de beaux individus.
Au pied de chaque tige qui a fleuri, on peut trouver, un peu au-dessous
de la surface de la terre, ou à peine à son niveau, une capsule, avec ses
graines parfäitement müres! Or, comme la hampe qui porte l'épi floral n'a
pas moins de 0,05-6, il serait curieux d'expliquer rationnellement, comme
de cette longueur il ne reste plus, lors de la maturation du fruit, qu’un
point d'attache à la souche?
(1) Voyez ci-dessus, Te 11, Mise p. 89.
NISCELLANÉES, 78
RORPICULLIURR,
De L'AÉRATION et de Ia VENTILATION des Serres, et de Ia
combinaison de l'AÉROTUERME avec l'HYDROTRERME.
Les praticiens et les amateurs confondent l’Aération avec la Ventilation,
et entendent surtout par la seconde l'opération qui consiste à donner de
l'air aux plantes, à aérer une serre; et cependant ces deux mots ne sont
rien moins que synonymes: ils expriment chacun une action, une chose
fort différente. Expliquons-nous :
Nous entendons par 4ération, l'opération par laquelle on introduit dans
une serre l'air extérieur en en ouvrant simplement les portes ou les châs-
sis; ou bien, et cela vaut mieux pour les plantes, en facilitant l'introduc-
tion de cet air par des ouvertures pratiquées dans les parties basses de la
serre et correspondant à d’autres semblables percées dans les parties hautes,
Disons en passant que, dans ce dernier cas, il est avantageux que ces ouver-
tures ne soient pas opposées lune à l'autre (placées vis-d-vis!), mais
qu'elles doivent alterner {en quinconce!),
Nous entendons par Ventilation, une opération par laquelle on agile
artificiellement l'air, par laquelle, littéralement parlent, on fait du vent.
On voit tout de suite par cette double définition que l’Aération diffère
essentiellement de la Ventilation. Nous nous proposons dans cet article
d'expliquer et de discuter ces deux opérations, de démontrer, autant
qu’il sera en nous, les inconvénients de la première et les avantages de la
seconde.
On a beaucoup écrit, beaucoup discuté sur la Ventilation, ou, comme on
voudra, sur l'Aération des serres (choses différentes, comme nous venons
de le dire}, et cependant la question est restée indécise et attend encore
une solution satisfesante ; serons-nous assez heureux pour offrir dans cette
notice un procédé qui remplisse convenablement le but que l'on se pro-
pose en aérant : c'est-à-dire, la purification complète de l'atmosphère des
serres, par le renouvellement forcé de l'air interne, l'agitation des tiges
et du feuillage, comme mus par une brise naturelle (1)? Nous Tespérons,
et nos lecteurs vont en juger. Si nous nous trompons, du moins nous
nous tromperons de bonne foi; et ils verront par cela même notre ardent
désir d'être utile à la science qui est si chère à eux et à nous, à cette
science, le but constant de nos efforts et de nos écrits.
{1) Gireonstance qui, tout en contribuant éminemment à leur santé et à leur vigueur, détermine (chose
importante !} l'aoûtement du jeune bois; ainsi que le fait le vent naturel dans les jardins et fes forêts!
76 NISCELLANÉES.
En général, en ouvrant toutes les parties mobiles, châssis et portes,
d’une serre pour l'aérer, beaucoup de personnes s’imaginent avoir satisfait
à toutes les exigences d’une santé normale pour les plantes qu'elles y
conservent. Ce but est-il atteint? nous n’hésitons pas à répondre par la
négative, Sans doute, la masse médiane de l'air interne sera peu à peu
renouvelée, mais la masse médiane seulement ; et celle des extrémités et
des parties basses ne le sera que peu ou point, à moins que l'air extérieur,
mû avec force, c’est-à-dire, à l'état de vent, ne vienne avec quelque im-
pétuosité tourbillonner, pour ainsi dire, dans la serre, et chasser bientôt
alors par sa force d'impulsion tout celui qui y était contenu. Or, on sait
qu'il est impossible d'ouvrir ainsi portes et châssis en tout temps, en hiver,
par exemple. L'introduction de l'air froid dans cette saison est rarement
praticable dans une serre tempérée ; elle est impossible dans une serre
chaude, du moins par les procédés ordinaires; et ce sont les serres de
cette catégorie qui ont le plus besoin de renouveler leur atmosphère in-
terne, par l’introduclion incessante d’un air pur.Or, dans ce eas, l'Aération
ou Aérification, est à peu près impuissante; elle est même funeste, en ce
que Fair introduit, ayant une température souvent beaucoup plus basse
que celle de l'interne, emprunte nécessairement à ce dernier son calorique
par la loi de l'équilibre des corps, refroidit considérablement l'atmosphère
de la serre, influe par conséquent sur la végétation, la saisit, l’arréte et
la tue quelquefois. Elle est donc impossible, ou ne peut être possible, que
pendant les quelques rares instants, où, pendant la mauvaise saison, la
température extérieure s’adoucit un peu, ou, pendant les instants plus
rares encore, où Je soleil nous envoie quelques pâles rayons. égarés.
Sans doute, les inconvénients d'un tel mode d'aération, l'entrebâillement
des châssis et des portes, sont beaucoup moindres pour une serre tempé-
rée, presque nuls pour une serre froide; mais encore une fois, par ce pro-
cédé, il sera toujours incomplet.
Le mode d'aération par des ouvertures ménagées dans les parties basses
et élevées est, comme nous l'avons dit, préférable au précédent; mais
comme lui, quand il s’agit de la serre chaude, il n'est pas praticable en
tout temps; il ne peut être employé pour elle, que lorsque le thermomètre
par exemple, placé à l'extérieur de la serre, indique au moins 8—40.+
OR., et 4—6 + 0 R. pour la serre tempérée,
Si l'Aération, comme nous venons de la définir, est insuffisante pour
remplir le but désirable et nécessaire que l’on se propose ou plus ou moins
impossible, selon les circonstances atmosphériques ou locales, il n'en
est pas de même de la Ventilation, considérée et comprise, comme nous,
MISCELLANÉES,
dans son sens littéral : faire de Pair, du vent! maïs avant d'exposer nos
idées à ce sujet, il convient d'établir aux yeux du lecteur la situation phy-
sique d'une serre non ventilée et plus ou moins mal aérée. Nous parlons
surtout de la serre chaude!
Que se passe-t-il en effet? Comme nous le disions ci-dessus, en d’autres
termes, en parlant de l'Aérotherme Delaire, quand vous pénétrez dans
une serre chaude, chauffée par l'Hydrotherme (Thermosiphon) (et plus elle
est chaude, plus est forte la sensation que nous définissons), une atmos-
phère lourde, nauséabonde, plus ou moins chargée de miasmes méphiti-
ques pèse sur vos épaules; votre respiration devient difficile, haletante, et
bientôt vous êtes contraint de sortir pour respirer un air plus pur. Exa-
minez attentivement les plantes qu’on y élève, vous en verrez, en général,
les tiges gréles, le feuillage chétif et rare, la floraison nulle ou débile ;
les vases qui les contiennent, à moins d’une propreté serupuleuse, sont
verdâtres et gluants par les moisissures confervoïdes qui les couvrent; les
insectes malfesants, cloportes, kermès, cochenilles, acarus, ete, sauf
des chasses incessantes et minutieuses, y pullulent à cœur joie; vous
arrosez, vous seringuez : l’eau, si le soleil ne vient aider puissamment
la chaleur artificielle, séjourne plus ou moins longtemps, ne se vapo-
rise qu'avec une lenteur extrême: de là souvent pourriture, carie, avorte-
ment des inflorescences, ete. Tous ces faits sont exacts, ont lieu tous les
jours, mais à des dégrés divers en plus ou en moins, selon les localités,
les températures et surtout selon les soins plus ou moins vigilants,
plus ou moins habiles qu'on donne aux plantes; on ne saurtit les nier;
ét cependant, malgré bien des tentatives, des tâtonnements, des essais, on
est pas encore arrivé à déraciner entièrement le mal, et on n'y arrivera
jamais en s’en tenant à l'introduction pure et simple de l'air extérieur, par
les moyens ordinaires dont nous venons de parler.
Il n’en est déjà plus de même, si vous avez recours au système introductif
aéral, imaginé par M. Delaire : le premier, on doit lui rendre cette justice,
qui se soit sérieusement et fructueusement, disons-le encore, occupé de
Fimportante question que nous cherchons à traiter ici. Nous ne répé-
terons pas ce que nous en avons dit, et nos lecteurs ont pu voir quelle
immense amélioration a apporté dans l’aération des serres le procédé
de lhabile horticulteur orléanais; nous disons aération, et non venti-
lation, dans l’acception que nous attribuons rationnellement à ce mot;
on en verra tout-à-l'heure les raisons.
Nous avons, et avec raison, selon nous du moins, accordé une grande
supériorité à l'aérotherme sur l'hydrotherme, en ce que, comme on peut
TOME VIT. MISC, — SEPT, 1856. 14
78 MISCELLANÉES +
le voir par la description que nous avons faite du premier de ces appa-
reils, le chauffage a lieu par l'air lui-même, chauffé au dégré convenable,
cireulant avec d'autant plus de force qu'il est plus dilaté, et venant,
comme nous l’avons décrit, baigner pour ainsi dire de ses chaudes et
pures effluves toutes les plantes de la serre, qui s'inclinent et s’agitent,
comme mues par la brise. De là, une végétation. normale et robuste, une
floraison assurée, l'absence des insectes déprédateurs, une atmosphère
légère, embaumée, etc.
Nous devons dire que l’on a essayé de combiner la cireulation de l'air
chaud avec celle de l'eau chaude, c’est-à-dire, de greffer l'aérotherme
sur l'hydrotherme; mais nous ne sachons pas que l'on ait jusqu'ici
complètement réussi à allier les deux systèmes : alliance qui, offrant réunis
les avantages que possède séparément chacun d'eux, serait le nec plus
ultra, le véritable parangon des chauffages, et qui nous semble aisément,
parfaitement possible, puisque le même foyer pourrait chauffer à la fois
et l'eau et l'air introduit du dehors, et venir parallèlement circuler dans
la serre, comme chacun de ces deux agents cireule jusqu'ici séparément,
selon qu’on emploie l'un ou l’autre mode. Ainsi, joignez, par exemple à
l'appareil Delaire, qui lui n’agit que dans un sens Iongitudinal (par
devant !), des tuyaux remplis d’eau bouillante, courant simples ou doubles
autour de la serre! N'obtiendra-t-on pas par là une puissance calorifi-
que puissante, énorme, réglable cependant à volonté, en même temps
qu'une aération complète et éminemment bienfesante? C'est là, c’est ce
que nous avons dès longtemps proposé, ce qui a été imparfaitement ,
incomplètement tenté jusqu'ici, et ce qui doit certainement réussir, si l'on
greffe tout d’abord l'hydrotherme sur l'aérotherme, mais non, comme on
l'a fait, le second sur le premier. Ainsi, dans le double appareil combiné,
nous comprenons d’abord la chaudière d’un hydrotherme ordinaire, avec
ses tuyaux de circulation; mais la fumée du foyer, au lieu de s'échapper
immédiatement et verticalement, devrait, comme dans l’aérotherme, dé-
crire plusieurs circonvolutions autour et au-dessus de ladite chaudière,
avant de se perdre dans la cheminée; l'air extérieur, alors, comme
dans l'aérotherme, cireulerait autour de ces tuyaux, viendrait débou-
cher dans la serre, et y opérerait les mêmes"‘bienfaits (nous allions dire,
les mêmes merveilles); on produirait par là, ainsi que nous venons de
le dire, une chaleur considérable, une aération parfaite, sans le grave
inconvénient qui résulte de l'introduction immédiate de l'air extérieur.
Mais, cet article est déjà long ; nous avons été, pensons-nous, assez
explicite pour étre facilement compris, et pour faire suffisamment res-
MISCELLANÉES. 79
sortir les grands avantages qui résulteraient de la combinaison des deux
systèmes de chauffage en usage aujourd'hui ; et il est temps d'arriver à ce
que nous entendons spécialement par ventilation (1).
Nous avons défini le mot; expliquons la chose! Sans doute, comme
dans l'appareil Delaire, d'amples ouvertures, pratiquées de chaque côté du
foyer et que découvrent ou ferment à volonté des volets de bois ou de
tôle, admettront l'air extérieur en assez grande quantité pour que la dila-
tation énorme qu’il subit, en circulant largement autour des tambours et
des tuyaux, lui impriment une force d’impulsion telle qu’il pénètre de lui-
même avec une impétuosité relative dans les tuyaux d'aération; mais
dans les temps bas et humides, où l'atmosphère est froide, lourde et
inerte, ce méme air, inerte et sans mouvement à son tour, stationne
devant les bouches d'aération, n'y entre pas ou n'y entre qu'avec une
extrême lenteur; la dilatation que lui imprime le calorique est d'autant
plus faible que sa quantité est moindre: de là une aération partielle et
imparfaite, si quelque agitation externe ne vient changer la face des choses.
Un compelle intrare nous semble donc nécessaire pour obtenir en tout
temps une ventilation réelle, une ventilation, garantie certaine de la
vigoureuse santé des plantes et de la floraison des plus rebelles d’entre
elles sous ce rapport: ventilation que peut produire un procédé bien
simple et peu dispendieux. Nous supposons, par exemple, que devant
chaque bouche d'air (et par notre procédé, une seule est rigoureusement
nécessaire), on place une roue à quatre palettes, mue par un simple mou-
vement de tourne-broche (ou par tout autre moteur que l'on voudra!)}!
N’obtiendrait-on pas ainsi une ventilation réelle, incessante, comparable
aux chaudes brises des Tropiques, et venant apporter aux plantes une
vigueur et une santé inaccoutumées?
Dans de grands établissements, dans de vastes serres, pourquoi, encore
et dans le même bat, la chaudière ne serait-elle pas organisée en une sorte
de machine à vapeur, de manière à produire elle-même le mouvement que
nous demandons? Rien ne serait, ce nous semble, plus facile : un arbre de
transmission, pour parler techniquement, ferait mouvoir les palettes.
Nous livrons ces idées, que nous croyons bonnes, et par lesquelles &{ y à
certainement quelque chose à faire, aux praticiens, aux amateurs, qui
sans doute penseront avec nous désormais que l’Aératéon n'est pas et ne
vaut pas la Ventilation.
{1} A1 n'est pos inutile de dire, en terminant, que le tuyau d'aérage (d'aération, de ventilation , comme
on voudra) peut revenir sar lui-même, mais doit se terminer brusquement, bouche béanie dans la serre,
et non déboucher dans l'appareil chaufeuc.
TOM, IN. MISE. — SEPT. 4856. 45
80 MISCELLANÉES.
Caractères génériques du MamiLLania.
(RECTIFICATION.)
Tous les auteurs qui ont écrit sur les Cactacées et tout récemment M, le
prince de Salm-Dyck, dans l'excellent catalogue qu’il a donné des espèces
de sa riche collection (1), sont avec raison d’accord pour attribuer à celles
qui composent la tribu des Mélocactées {ou mieux Mamillariées!), et par
conséquent au #amillaria, un ovaire originairement immergé el ne deve-
nant apparent que lors de la maturation. ‘
Une jolie Mamillaire, que nous avons eu sous les yeux, en fleurs (en juin
dernier), vient donner un démenti à la règle, et présenter une exception qui
par sa nature rendra cette espèce intermédiaire entre la tribu à laquelle elle
appartient (Mamillarieæ) et la suivante, les Echinocacteæ, dont Povaire est
émergé dès l’origine; et cette Mamillaire est la A. nigra Enrexs., dont
M. le prince de Salm ne connaissait pas encore les fleurs lorsqu'il la décri-
vit (V. l'ouvrage cité, Adnot. bot. p. 94. N° 42). Dans cette plante, dont
nous avons suivi avec attention toute l'évolution florale, la base extrême
seule de l'ovaire était engagée ; le reste, nettement saillant, formait une
sorte de tube (et qu'avec surprise nous avions considéré déjà comme tel),
terminé par des segments floraux d’un rose vif (fleurs petites!). Ce n'est
que lors de la fanaison des fleurs, que nous avons pu nous convaincre de
la véritable nature des choses. Probablement des observations subséquentes
démontreront que ce fait n’est pas unique dans ce curieux genre; et nous
pouvons dès lors modifier ainsi la diagnose et de la tribu et surtout du
genre Jui-même:
.….… Bacca (ovarium!) e principio immersa v. rarius emersa…….
Nous ajouterons encore que nous avons quelque raison de croire que ce
dernier eas se rencontre aussi chez les Mélocactes.
Floraison dun CEREUS LEPTACANTHUS? DC,
Nous avons vu en fleur tout récemment (15 juin), chez un Amateur
gantois, M. Van Crombrugge, un Cereus provenant d’un individu que
nous avions nous-même reçu jadis de M. le prince de Salm, sous le nom de
Cereus lepiacanthus; malheureusement, nous n'avons eu que le temps
de l'observer en courant, pour ainsi dire, mais ce court examen nous
(1) Cacrez me Honro Drcxsnst cuuræ, see, tribus eb genera digesiæ, ete, 1849. Bonn, chez Henar et
Cons; gr, in-8e, de 270 pages,
NISCELLANÉES, 81
à suffi pour remarquer que cette plante, quant à sa fleur du moins, n'a
rien de commun avec le Cereus pentalophus, 8. subarticulatus (leptacan-
thus DC.), figuré dans le Botanical Magazine {t. 5651), ni avec celui du
même nom, dont l'illustre cactographe avait bien voulu nous envoyer un
dessin.
La fleur de l'individu en question était unique, trois où quatre fois, et
ceci à la leitre, plus grande que celles des deux dessins que nous citons;
elle avait exactement la forme d'une eloche renversée, ou mieux celle d'un
calyce, tel que ceux où le prêtre dépose les hosties consacrées ; tous les sé-
pales ou pétales en étaient dressés, connivents, élégamment mais faiblement
récurves au sommet, d’un rose vif; les étamines très courtes étaient fasci-
culées dans le fond de la fleur et dépassées par le style, dont le stigmate,
pluri-radié, étalé, était d'un vert mat.
Qu'est-ce done que ce Cereus, dont les tiges sont celles du €, pro-
pinquus (ou leptacanthus!) avec des fleurs si différentes? L'ensembie de
ces fleurs, leur disposition staminale et pistilaire sont tout-à-fait sem-
blables à ce qui se voit chez les Echinocactes, et justifient, selon nous,
sauf révision, pour ces sortes d'espèces, la création du genre Echino-
cereus d'Ehrenberg.
Malheureusement, dans nos collections, faute sans doute d’une culture
appropriée, elles se montrent presque absolument rebelles à la florai-
son, et ce fait regrettable prive le botaniste européen des bases néces-
saires pour établir un bon travail sur ces belles et eurienses plantes.
Nécrologie.
L'horticulture gantoise vient de faire une perte bien sensible : Don-
Kelaar, fils (Jean-Joseph}, jardinier en second du Jardin Botanique de
Gand, est mort le 7 juillet dernier, d’une congestion cérébrale, âgé de
42 ans à peine.
Né à Anvers, en 1814, il S'initia aux connaissances horticulturales sous
l'habile direction de son père, qui a le malheur de lui survivre et était
alors à la tête du Jardin Botanique de Louvain. Bientôt Jean Donkelaar
alla se perfectionner en Angleterre, dans l'établissement justement célèbre
alors de Knight. Il suivit depuis son père, à Gand, lorsque celui-ei
succéda au regrettable Mussche, jardinier en chef du Jardin Botanique
de Gand. Tous ceux qui connaissent ce beau jardin ont pu apprécier
le zèle éclairé et l'habileté incontestable de J. Donkekar; et l'auteur
de ces lignes a eu mainte occasion de signaler élogieusement son nom
82 MISCELLANÉES.
dans les colonnes du Jardin fleuriste et de l'Illusfration horticole. Mou-
rant prématurément, mais aimé et estimé de tous, il eût pu rendre long-
temps encore de grands services à cette horticulture qu'il aimait pas-
sionnément et qui le regrettera toujours. Hélas!
Omnia debentur morti, pauloque morati
Serius aut citius metam properamus ad unam!….. Ov.
PLANTES RUGOUMANDÉES.
(ESPÈCES BARRES OU NOUVELLES.)
Odontoglossum Phalænopsis Reicus. f. et Lin. (1) (Orchidaceæ).
Une des plantes, qui, lors de la dernière exposition de la Société royale
d'Agriculture et de Botanique de Gand, les 45 et 46 juin derniers, a le
plus attiré l'attention des nombreux visiteurs, est l'Orchidée trois fois
charmante dont le nom précède, et qui fesait partic du beau lot de plantes
rares ou nouvelles, exposées par M. Ambr. Verschaffelt.
Elle a le port d’une Warrea ou d'une Huntleya, et ses très grandes
fleurs blanches, planes, ornées d'unc ample macule rose-lilacinée, curieuse-
ment découpée sur ses bords, rappèlent assez bien celle de la Phalænopsis
umabilis de Biuus. De là le nom que lui a avec raison appliqué M. Rei-
chenbach, fils. Nous ne savons rien jusqu'ici des particularités historiques
qui la concernent; nous pouvons dire seulement qu’elle est originaire de la
Nouvelle-Grenade, d'où elle a été tout récemment introduite, Nous en
donnerons très prochainement la figure, et espérons pouvoir alors être
un peu plus explicite à son sujet.
Astrophytanm miriostigma Nos. — £chinocactus myriosligma
Sazu-Dycn. Cereus Callicoche GaceorTi, — inermis Scneinweer (Cacta-
ceæ). Dans un lot de Cactées, devenues fort rares dans nos jardins (parmi
{1} 0. ($ Jaanthium) Pseudob. parvis (er vi palumb.!) ovatis et sncipitibus apice attenuatis mono-
phyllis; foliis basilaribus et pseudob. consini icata non coarclata exacte linearibus atle-
muato-acutis supra camalieulatis unoquoque latere wiveniis ; scapo basilari foliis brevivre gracillimo cylindrieo
subeernuo basi el apico squemato racemose bifloro ; peduneulis ovar. robustis erassioribus apice vix inflatis,
Flos pre stotura plantæ moximus, candidus, labello lilacino lætissime veriegato : segm. extern. (supremo
erecto, 2 later, horizontalibus) ovali-eilipticis brevissime acutato-mueronatis tenuibus 5-venlis, intern. 2
multo latioribus non longicribus rotundalis basi subaitenuetis epice abrupte obsoleteque mueronatis recur-
vatis: omnibus plano-patulis applieato-conniventibus ; labello multo mejore trilobato, lobis later. rotundatis
applicato-patulis, mediano maxime dilatato flabellatimque rotandato apice emerginato submucronato. Ad be-
gynostematis adsunt aures dum oblongo-faleatæ de medio inferne cum lobis Iahelli cohæreutes; postea
gibbis 2 absoletis obsoletius etiam gibbosule erenulalis, erenalis in laminam decurrentibus (ad deniem /);
inter cas 3 dentes obsoleti, mediano breviore; gynostemote minimo, clinandrio cucullaio. No», ad mat, viv.!
Odonteglossum Phalænopais Ra. f. et Linn, ...?
NISCELLANÉES. 85
lesquelles nous eiterons les Echinocactus horironihalontus et coptonogonus
Cu. L., Anhalonium prismaticum Cn. L., Pelecyphora aselliformis Eunens.,
ete.) et envoyées tout récemment du Mexique, par les soins de MM. Tonel,
correspondants zélés de l'établissement Verschaffeit, nous avons particuliè-
rement remarqué de beaux individus de la singulière plante, dont le nom
est en tête de cette notice : plante dont nous avions cru pouvoir faire un
genre séparé, en raison de son étrangeté même, mais surtout en raison
de quelques caractères assez tranchés. Tout, au reste, n’a pas encore été
dit à son sujet; ainsi, par exemple, tous les individus que nous en avions
examinés jusqu'ici, nous avaient offert une tige, basse, hémisphérique, à
cinq ou six énormes côtes arrondies, ou très obsolètemeut aiguës, et ne
dépassant guère 0,12 à 0,15 centim. sur un diamètre plus grand ou à peu
près égal. La plupart de ceux que nous venons d'observer, affectent au
contraire sur un diamètre, à peine égal ou plus étroit même, une forme
colomnaire, et dépassent 0,25-50 de hauteur ; l’un d'eux même en a 0,58/
Ces faits nous ont paru devoir être signalés, comme importants pour
l'histoire de cette plante, que nous rappelons en même temps au lecteur,
comme bien digne de faire partie d’une serre, en raison de son curieux
port, dont l’épiderme, d'un vert pâle, est saupoudré de myriades de petits
points blancs (poils agglomérés), et dont les grandes fleurs d’un jaune pâle,
à pointes brunes, imitent d'amples étoiles à multiples rayons. On peut en
consulter une excellente figure, dans notre Zconographie des Caclées, in-f°,
ct dans le Botanical Magazine, 1. 4177 (celle-ci assez médiocre, et ne
donnant pas une juste idée du mérite de Ia plante!).
KRhododendrum Maddeni J, D. Hook. Rhod. Sikk.-Himal. 19.
t. 48. Bot, Mag. t. 4805 [1854] (1) (Ericaceæ $ Rhododendreæ). Ce ma-
gnifique Rosage vient de fleurir admirablement, en juin dernier, dans
l'établissement Verschaffelt, dont le Directeur, avec juste raison, s’est
empressé d'en faire exécuter une bonne figure originale pour en orner
prochainement lIllustration horticole.
Nos lecteurs savent sans doute, s'ils ont eu l'avantage de le voir en
fleurs, sinon d’après les figures que nous citons, que ces fleurs ont la
forme, le volume, le coloris et l'odeur suave et puissante de notre Lilium
candidum! C'est en deux mots en faire un panégyrique aussi complet que
fidèle.
Les fleurs de l'individu en question, qui est bien incontestablement
le R. Maddeni, ne nous ont offert aucune différence importante avee
{1) La phrase spécifique en sera donnée en même lemps que la figure que nous en prometlons à nos
lecteurs.
8% MISCELLANÉES.
celles de l'espèce telle que les décrit et les figure M, William Hooker {L. c.).
Ainsi, selon le savant Directeur des jardins royaux de Kew, ces fleurs sont
couvertes en dessus de pelites écailles qu’il ne définit pas ; celles des fleurs
que nous en avons examinées étaient très peu visibles ; mais en sèchant,
elles sont plus apparentes, très nombreuses, orbiculaires, blanches et
adhérant en dessous par leur milieu. Les eôtes du tube, dont ne parle
pas M. Hooker, sont très prononcées ; du reste, nous la décrirons, plus
au long, à l'occasion que nous venons d'indiquer.
Aristolochia Fhwaltesii W. Hook, ( (Aristolochiaceæ). Ce n’est
pas pour la beauté, ni pour le riche ou varié coloris de ses fleurs, ni pour
leur ampleur que nous venons ici entretenir nos amés et féaux lecteurs
de cette espèce d'Aristoloche, mais pour son curieux port court et dressé,
pour son inflorescence toute radicale, pour ses fleurs, petites, verdêtres,
mais exhalant, fait fort remarquable et probablement unique dans le genre,
une odeur agréable, assez semblable, dit M. W. Hooker, à celle du
Caladium (Colocasia) odorum.
D'un rhizôme tubéreux, à grosses fibres radicales, s'élèvent plusieurs
tiges cylindriques, suffrutiqueuses, hautes à peine de 0,15-25, pubérules-
velues, ainsi que le dessous des feuilles et toutes les parties de l'inflores-
cence, portant dès la base des feuilles rapprochées, lancéolées vers le
sommet et brièvement acuminées, puis longuement atténuées-cunéiformes
vers la base; à pétioles robustes, courts et formant anneau autour de la
tige. Les fleurs, disposées en racèmes fasciculés au bas des tiges, sont
assez longuement pédicellées, pendantes, verdâtres, à tube brusquement
arqué-géniculé, du milieu vers la base qui est renflé (forme, au reste,
commune chez les fleurs de ce genre), puis allongé, à peine dilaté au
sommet en cinq lobes très courts, aigus, presque égaux ; l’intérieur en
est jaunâtre, couvert de poils glanduleux, et marqué vers la partie supé-
rieure d’une courte macule, d’un brun noirâtre,
Les étamines et le style (3 stigmates) sont conformes à l'importante
rectification que nous avons faite ci-dessus aux caractères du genre (Voir
Observations sur le genre Aristolochia; Révision générique, ete. T° I.
Mise. p. 24).
(1) 4. erecta suffruticosa paululum basim versus ramosa, ramis velutino-villosis ; foliis longe lanceolatis
(ad figuram : approximatis lanceolatis brevissime acuminatis longe versus basim cuneato-attenuatis; petiola
brevissimo robusto cirea caulem annulato) subcoriaceis giabris subtus sericeo-villosis; pedunculis subradi-
calibus (basi ramorum v. caudice tuberoso insertist}; floribus racemosis oppositis (sx figura! bractea
solummodo flori est opposita ! ideireo addit elrss. auctor in descriptions: opposite each flower or bud is
a bract/]; perianihio bis arcte geniculato-flexuoso, limbo oblique truncato obseure.5-lobo intus copiose
glanduloso-villoso, lobis acutiusculis. W. Hoor, (parenih, nostris/).
Aristolochla Thwaïitesii W. Hoox, Bot. Mag. t. 4018 (juin 1856).
NISCELLANÉES. 85
Masdevaïlia Wageneriana Linpex () (Orchidaceæ). Gracieuse
Orchidée en miniature, à fleurs très grandes, si on les compare à la peti-
tesse extrême de la plante, d'un beau jaune rehaussé de brun à l'inté-
rieur, et remarquables surtout par les trois très longs et curieux appen-
dices qui en surmontent les segments externes.
Les feuilles, toutes radicales et fasciculées, sont obovées, atténuées à la
base en une sorte de pétiole enveloppé par une longue squame ; le tout
haut à peine de 0,05 sur 0,01 dans la plus grande largeur de la lame.
Les scapes, plus longs qu’elles, sont anguleux, déclinés-ascendants, brac-
téés (bractées très courtes et distantes). Les fleurs terminent solitairement
chaque scape et se composent de trois segments externes, ovés, connés-
campanulés vers la base, et se prolongent, comme nous l'avons dit, chacun
en un long appendice caudiforme. Les deux internes sont peu apparents,
oblonës-sécuriformes, bifides au sommet (tronqués et tridentés Linpu..!}.
Le labelle rhomboïde-trilobé, finement piqueté de brun, est allongé et ré-
curve au sommet, comme une serre d'oiscau (W, Hook.).
Cette jolie petite espèce fera un gracieux effet sur les troncs des arbustes
de la serre chaude.
Calceolaria violacen Cavax. © (Scrophulariaceæ $ Scrophularieæ).
Jolie espèce, introduite depuis quelque temps déjà en Angleterre et pas
aussi répandue qu’elle le mérite dans les jardins du continent; elle a été
découverte, vers la fin du dernier siècle, au Chili, où elle croît notam-
ment aux environs de Valparaiso et de Conception, et fleurit abondam-
ment dans les serres tempérées en mai et juin,
C'est une plante suffrutiqueuse, dressée, s'élevant à 60 centim. environ,
très ramifiée, glabre ou légèrement pubescente; à rameaux cylindriques,
opposés; à feuilles petites, nombreuses, opposées, ovées-cordiformes ,
incisées-lobées, dentées, pétiolées. Les fleurs, nombreuses et groupées en
petits corymbes terminaux, sont d’un blanc teinté de lilas, dont la nuance
(1} M. parva eæspitosa {foliis bovato-oblongis, basi in petiolum vaginatum atte:
gracili anguleto Jongiore decli surgente uniloro), sepalis apice longe cirriferis, petalis (minimis in=
elusis) securiformibus apice bifidis (iridentatis Lino.) , labello subrhombeo grosse dentalo-serrato , margi-
nibus inferne integris reflexis (superne dentatis inflexis), apice appendicula carnosa unguiformi, W. Hour.
ti. e. (parenth. nostris).
Masdevallia Wageneriana Linpex, Cotal.! — Lino, in Paxr. Fl-Gard. Glean, NII. 74.
e. ie. mediocri {perianthio ineaute clauso!). Bot, Mag. £. 4921 (bona!). Juin 1856).
{2} C. (Jovellana) fruticosa ramosissima minute vistidulo-pubescens, falis petiolatis ovatis acitis grosse
inciso-dentatis basi euneatis supra hi subtus glauco-albidis; paniculis parvis laxis; laciniis calyeinis
ontis obtusiuseulis ; corollæ labiis coneavis alte connatis, superiore celyee subtriplo longiore inferiors vix
Tongiore apice brevissime involuto, Bewru. 1. i. c.
Calceolaria violaces Gr. le. V. 31. 4 452, Bern. in DC, Prodr. X. 206. W. Ifoor. Bot.
Mag. t. 4929 (Aug. 1856).
Baa violacea Puns, Syn, PL. I. 15.
ratis fascieulatis ; seapo
86 MISCELLANÉES,
est.plus foncée à l'intérieur, qui est élégamment ponctué de pourpre
sur une macule jaune, entourée en outre de points carmins. Ces fleurs,
fendues en deux lèvres simples, dont l'inférieure n'est point dilatée en
sac, font placer la plante dans la section dite Jovellana, qui mériterait
sans doute, en raison de ce principal caractère, d'être distinguée comme
genre séparé; ce qu'avait au reste fait Persoon.
Rhododendram blandfordiæforum W. Hook. ( £ricaceæ S$
Rhododendreæ). Très belle et très distincte espèce, l’une des nombreuses
et magnifiques découvertes végétales, dues à M. Hooker, fils, qui la trouva
dans les monts Himalaya, à l’est du Népaul et du Sikkim, où elle n’est pas
rare à une altitude de 40 ou 12,000 pieds au-dessus du niveau de la mer,
soit dans les vallées, soit même sur le sommet des montagnes.
La forme tubulée de ses longues fleurs, leur coloris minium-carminé
vif en dehors, jaune en dedans, justifie pleinement le nom spécifique
que lui a appliqué M. Hooker, père, qui toutefois déclare à ce sujet :
que ces fleurs, « très ornementales d’ailleurs, sont extrémement variables et
méme entièrement dissemblables, pour le coloris ei souvent aussi pour la
forme. » Nous en avons sous les yeux, en écrivant ces lignes, un beau des-
sin inédit, dont nous nous proposons d'enrichir très promptement ce re-
cueil, et qui est conforme toutefois à celui du Boftanical Magazine (1. i. e.).
Nous reviendrons donc à eette époque sur le compte de ce rosage d'une ma-
nière plus explicite; et tout en le recommandant dès lors à l'attention des
amateurs, disons de plus, que les rameaux en sont sarmenteux, couverts de
très nombreuses petites squames ferrugineuses, ainsi que le dessous des
feuilles, lesquelles sont lancéolées; les fleurs, au nombre de dix ou douze
au sommet des rameaux, colorées, comme nous l'avons dit, et longues
deux à deux pouces et demi.
Galeandra barbata Nos. (Orchidaceæ). Parmi un grand nombre
de superbes plantes, dont maintes nouveautés acquises à grands frais en
Angleterre par notre éditeur, nous avons remarqué une jolie et svelte
espèce de Galeandra, sans nom spécifique, indiquée comme venant du pays
des Amazones. Elle est très distincte par ses pseudobulbes fusiformes, ses
feuilles linéaires, glauques, ses fleurs en grappe dressée, et surtout par Ia
barbe épaisse qui revêt la large cavité gynostématique de celles-ci et le
disque de leur beau labelle rose et blanc, Nous en donnerons la phrase
spécifique dans notre prochaine livraison et incessamment une belle figure.
(L) R. ($ ?) frutex ramulosus, ramulis gracilibus virgatis lepidotis; foliis laneeolatis aeuminatis coriaceis
breve petiolatis subius ferrugineo-lepidotis; espitulis 5-10-foris : floribus pendalis breve pedicellatis, eo
rollæ carnosæ infandibuliformis tuho elongato cylindraceo, lobis oblongis obtusis aentisve. W. Hoor. Lie
Rhododendrum blandfordiæfforam W. Hooc. Bot. Mag. t, 4930 (Aug. 1856).
MISCELLANÉES, 87
Visite de S. M. Eéorozn LE" et de la Famille royale à
l'établissement d’Ambroise VerschafFelt.
À loccasion d'une période jubilaire de vingt-cinq années révolues
depuis l'avènement de Léopold [+ au trône belge, toute la Belgique, d'un
commun accord, s'est mise en fête pour fêter solennellement cet anniver-
saire; toutes les grandes villes ont rivalisé entre elles de luxe, de magni-
ficence pour recevoir dignement le souverain qui devait les honorer de sa
visite.
Parmi ces villes, Gand s'est mise au premier rang, pendant trois jours,
par le nombre et le bon goût de ses innombrables décorations ; toutes les
rues, même celles que ne devait pas traverser le royal cortége, étaient
pavoisées de drapeaux, d'oriflammes, de guirlandes, de verdures et de
fleurs, d'inscriptions, de transparents, etc., ete.
Ce n'étaient que festons, ce n'étaient qu'astragales!
Jamais Gand, en aucune occasion peut-être, n'avait déployé simulta-
nément une telle splendeur. Mais nous ne devons pas perdre de vue que
la description des somptueuses décorations de la ville doit appartenir à
un autre cadre que le nôtre et que leur mention ici ne peut être que le
préambule de notre sujet,
Parmi les grands établissements industriels de la Manchester belge que
Je Roi et la Famille royale ont daigné visiter, nous sommes heureux de
citer celui de notre éditeur : et c'était justice! Depuis quelques années
surtout, en suceédant à son père, le jeune directeur, qui en est également
le propriétaire, a su lui imprimer une impulsion immense, telle qu'au-
jourd'hui l'établissement horticole Ambr, Verschaffelt peut être regardé
à juste titre, comme l'un des plus considérables du continent.
Les jardins, dans l'attente de la royale visite, avaient été décorés de la
manière la plus somptueuse et la plus jardinique à la fois; l'œil ébloui
crrait des drapeaux, des pennons aux vives couleurs, des ares de ver-
dure, etc., aux myriades de fleurs de tous genres, de toutes couleurs,
prodiguées avec une abondance inouie.
À l'arrivée du Roi, il fut complimenté par M. A. Verschaffelt, par
quelques paroles bien senties, auxquelles il répondit de la façon la plus
gracieuse, tandis que Madame À, Verschaffelt, de son côté, complimen-
tait S, À, R. et I. la Duchesse de Brabant, ct S. À. R. la Princesse Char-
lotte, en leur présentant à chacune un magnifique bouquet. Les au-
gustes visiteurs admirèrent ensuite Iles médailles sans nombre en métaux
TOM, lil, MISC. — OCT. 4856, 46
88 MISCELLANÉES,
précieux, obtenues par MM. Verschaffelt père et fils, tant aux expositions
florales des villes belges qu’à celles de toutes les villes d'Europe où le culte
de Flore est en honneur.
Bientôt la Famille royale s’avança dans les jardins, visitant les nombreu-
reuses et magnifiques serres de l'établissement; et le Roi, amateur aussi
distingué que fin connaisseur lui-même, témoigna à diverses reprises tout
le plaisir que lui faisaient éprouver les riches collections de Conifères, de
Palmiers, d'Orchidées, de Camellias, de Rhododendrum, ete, ete., qui
font l'honneur de l'établissement, ct surtout le nombre considérable et
cependant sagacement choisi des plantes rares ou nouvelles, acquises à
grands frais dans ces derniers temps. .
Enfin, le Roi et la Famille royale se retirèrent en exprimant haute-
ment et à M. et à Me Verschaffelt toute la salisfaction qu’ils ressentaient
de leur visite et de l'accueil à la fois respectueux et charmant qui leur
avait été fait; et nous croyons être l'interprête fidèle des sentiments de
notre éditeur, en exprimant ici publiquement toute la reconnaissance
qu'il a éprouvée de la royale démarche, des choses gracieuses qui lui
ont été dites, et dont il conservera à jamais le plus doux souvenir.
_—_…——
PLANTES RRCOMMANDÉES.
(ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.)
Centaurea myriostigma Nos. ( (4sicraceæ $ Cinareæ (1 $ Cen-
taureæ). Dans un certain nombre de graines reçues du Mexique, en 1855,
par l'établissement Verschaffelt, se sont trouvées celles qui ont donné
(1) €. Annua, strista {melralis) apice solum pauei-ramosa tota eoslato-seabriuseuln, ramis 5-6 apire in
flatis monocephalis non fisiulosia cinereo-viridibus; fufiis subpaucis distantibus oblongo-etlinicis basi sub
eordato-sessilibus apiee aeutato-mucronalis morgine subineurvo-denticulatis ad intervalla seal
supra punetulis ereberrimis seubridis, punetulo unoquoque sub lente pilum asportante vix perspieuum, infra
ghberrimis pallidioribus punelis impressis, nervo medio subius elevato basi inter lobos laminæ inflato,
lateralibus paucis: capétulis magnis: foribus externis albido-rosellis, interuis aibidis suaveolentibus, sto-
minibus irrilabilibus.
Envolucrum ane anthesim magnit. ovi palumbini postea ampliai, squamis numerosissimis imbricatis hastato—
acuminatis 7-8-seriatis extus subeoncavis lateraliter longe peciinato fimbrialis brunneis, suminis longioribus
aeuminatissimis; floribus radii neutris tubo elongato gracillimo patulo ultra medium sexfido albido, segm. abso-
jute linearibus rosellis; disoi tubo de basi ad medium gracili levi arcuato mox tubulaiim difatato sexfido, segm.
subconniventibus, extus sub lente pilis brevissimis globuliformibus hyalinis asperato. Ovarium glubrum setis
numerosis medium lubum Boris æquantibus barbeilatis coronatum ; staminibus violnéeis exsertis parte libero
in tubo dilatato puberotis inferne Jevibus ; stylo subexserio opice longe stigmatoso puberulo. (Fol, 0,8-10
Jong- + 0:02-2 à lat.)
Centauren ($ Pleciocephalus) myrlostigma Nos. Proxima C. mezicanæ DC, neenon
€. americanæ Nure. (v. Non. in Flore d. S. el d. J., LV. 827. e. ie.) An cadem nostra ae prior, nune
vero hæe imperfecte descripta !
12) Les boanistes écrivent Cynara d'après quelques lexiques; c'est une faute qu'il est bon de signaler.
Chez les Grecs, en elfet, xivoiper est l'artichaut des modernes, tandis que pour eux xuvipe est un éplau-
tier (rosier sauvage),
HISCELLANÉES. 89
naissance dans ce jardin à la plante dont il s'agit. Elle nous-a paru inédite
et fait partie d'une section (Plectocephalus) qui ne eontient jusqu'ici que
trois éspèces encore, dont la plus remarquable, la Ç, americana Nurr.,
a été décrite et figurée par nous, en 1848, dans la Flore des Serres et des
Jardins (V. cet article pour quelques généralités). Nous avons le premier,
pensons-nous, indiqué dans cette plante l'irritabilité extrême des étamines,
Celle dont il s'agit est moins grande dans toutes ses parties, offre aussi
d'élégants enpitules à larges fleurs externes rosées, blanches au centre,
- avec des élamines également irritables, mais à un dégré moindre que chez
la précédente et à odeur fort agréable. Elle s'élève à peine à un mètre, et
portent des feuilles oblongues, distantes, eriblées de très petits points
saillants en dessus, enfoncés en dessous (unde nomen). Elle est très voisine
de la €. americana DC., est annuelle comme elle, mais en diffère prin-
cipalement par des feuilles denticulées, pileuses-scabres, ete.
Galeandra barbata Nos () (Orchidaceæ $ Vandeæ $ Sarcanthæ).
Nous avons par quelques mots indiqué, dans notre dernière livraison,
l'arrivée sans nom de cette jolie espèce de Galeandra dans l'établissement
Verschaffelt, ct, en attendant la figure que nous en avons promise à nos
lecteurs, nous complèterons notre annonce par une phrase spécifique assez
explicite pour la distinguer des congénères.
Elle en a tous les caractères et les dispositions florales; mais le coloris,
celui du labelle, du moins, est beaucoup plus gai; ses pseudobulbes dif-
férent notamment : ils sont fusiformes-allongés, d'un vert grisätre, voiné
de vert ct criblé de points d’un cramoisi noirâtre ; les feuilles sont glauques
en dessous, etc. Mais le"earactère le plus tranché, et qui seul suffirait pour
en faire une espèce séparée, est la profonde excavation du gynoslème
que couvre une barbe épaisse d’un blane d'argent, barbe qui se remarque
également au sommet des lignes élevés du labelle. Cest une gracieuse
espèce, sur Je compte de laquelle nous devons nécessairement revenir.
Elle a été introduite en Europe, par l'initiative de MM. Veiteh (d’Exeter),
à qui clle a été adressée tout récemment de Port-Jackson (N'e-Ilollande).
@) @. Pseudebulbis junioribus. grocili-fusiformibus Tulle longissime vaginalis, vetustis nudis attenuatis
annulatis (0,16-14 long. + 0,0 lt.); vaginis costalato-venatis mareescentibus grises, punetalis nigro-
kermesinis creberrimis sparsis ; fol sri-graminoiduis subtus glaucis seulis basi eur vagina sine courc-
tatione articulatis lineaque colorata notatis, utroque latere bivenatis, mediano nervo carinato (0,12-16 long.
0,008-12 lot.}; racemo 5-7-floro foliis multo breviore; floribus inoduris divaricntis suberectis sat longe
pediceitatis; bractea minima ; segmentis omnibus æqualibus concoloribus (fulrasiris) oblongis aeutis erecuis,
externis 2 faleatis, postremo (supere) angasiore ; labvile majore (lete albo eu roseo) mubulatin in voluto,
Jobis 3 apicolibus, mediano produetiore intos apice barbulato, 3 fineis eleratis, mediana multo ltiore dense
apice barbatis ; gynostemare valve excavalo densissime barbato basi Iæto ad insert. labelli bitentato,
Galeandra barbata Non,
— spee os. Vsrreu.
90 MISCELLANÉES.
Catasetum thylaciochilam Nos. () (Orchidaceæ $ Vandeæ $ Ca-
tasetæ). Nous avons remarqué en août dernier, luxuriamment fleurie, dans
l'une des serres à Orchidées de l'établissement Verschaffelt, cette intéres-
sante Orchidée, que nous présumons encore inédite. Elle fesait partie d’un
riche envoi d’Orchidées, adressé du Mexique, l'an dernier (1855), au dit
établissement. Le coloris de ses fleurs d'un blanc verdätre très pâle, ligné
de vert plus foncé : coloris qui n’eût rien dit à l'œil sur le papier, ne nous
a pas engagé à en donner une figure coloriée ; mais la vignette ci-jointe
donne au lecteur une idée exacte de scs formes florales.
{1} €. Pseudobulbis velustioribus oveto-attenuatis brevibus costatis annulatis (0,09-10 + 0,031-57},
foliis Lasi subinflata {pseudob. efform.) vaginaio-imbricatis distichis areuato-reeurvis late lineari-lanceolatis
seuminalis extus subacute eostaio-venatis (2-3 utrog. lot.) racemo brevi flexuose subangulato pendule ;
floribus approximatis albido-vireseentibus intensius venalis fragrantibus ; bracteis deltoideo-acuminatis parvis
brunneis basi dilatato-inflatis intus eurvis; pedunculis ad insertion. plane inflatis; segm. sup. (ext.) oblonge
versus apieem sublanceolato seutatim mueronato; 2 afiis angustior, subeonform. fulento-erectis; his 3 bas
eunnexis; inter. 2 ovali-oblongis præced. longit. æquantibus malio latioribus basi subfaleatim insertis; labello
scaphiformi bosi reiro maxime gibhose inflato producioque areuato apicem versus obsolete trilobato, Jobis
Jater. breviss. auriculiformibus de his ad apicem mueronatum obsoiete irregulariterque eroso-dentatis ;
intus lineis 3 clevatis porallelis verticem labelli non attingentibus in labia dua eristala terminatis ; gyuos-
temate mulico ad verticem recurvo.
Catasetum (Eucatasetum) thylaciochilumi Nos. in nola pres. !
Proximom C. culluso, saceato Lino ele, et nostro C, calceolate, v. Jard, Fleur, I. Misc. p. 45. c. ie,
foris!
MISCELLANÉES, si
Elle est remarquable par ses pseudobulbés courts, ovoïdes, atlénués au
sommet et costés-annelés ; les feuilles sont nombreuses, distiques, dres-
sées-récurves et fortement costées-veinées, d'un vert pâle, largement
linéaires-lancéolées, longues de 0%,50-43 sur 0w,5 4-4 3 de lergeur. Les
fleurs, curieusement conformées, et dont notre phrase spécifique donne
une description exacte, exhalent une odeur assez forte, mais agréable,
La forme de son labelle, qu'exprime bien notre épithète, rapproche
Tespèce des C. callosum, saccatum, calceolatum, ete., qui, réunis, forme-
ront, probablement, plus tard, en raison de ce caractère, une section dans
ce curieux genre.
Dasyliriom? longissimum Nos. ( (Asparagaceæ [Asparagi-
neæ Kru]}. Parmi de beaux et nombreux individus de Dasylirion (D. ser-
ratifolium? acrotichum?), tous pourvu d'un caudex plus ou moins déjà
développé (0®,50—50) et envoyés tout récemment du Mexique, par les
soins de MM. Toncl, nous avons remarqué deux individus, sans tige, aux
feuilles longues d'un mètre et demi à deux, absolument jonciformes, mais
tétragones, très finement striées, tronquées au sommet, fortement et brus-
quement dilatées à la base qui devient par là une sorte de gros bulbe.
À quel genre appartient cette plante? c'est ce dont nous n'avons pu
juger, en raison de l'absence des fleurs. Peut-être n'errons-nous pas en la
rapportant au Dasylirium; elle est voisine, en effet, si nous en jugeons
par les descriptions, des D. Hariwegianum et junceum, dont elle diffère
plus que suffisamment. Ce sont deux individus bien remarquables et bien
dignes d'aller orner quelque collection de choix. Nous en avons remarqué
également un troisième beaucoup plus jeune.
Clematis lanuginosa Lino. (Voir ci-dessus, T° er. PI, 14 (double).
Nous avons examiné à diverses reprises, et admiré soit à l'air libre, soit
en serre froide, depuis le commencement de juillet jusqu'au moment où
nous écrivons (septembre, 15), divers individus de cette noble et magnifique
plante, en pleine floraison dans l'établissement de notre éditeur,
Leurs fleurs, un peu plus petites (en raison de leur longue succession,
les dimensions des premières étaient égales à celles de la figure que nous
en avons donnée), nous ont offert un coloris d'une délicatesse, d’une suavité
incroyables, et dont la figure en question, exécutée par un artiste anglais,
{t) D. Aesulis? foliis gracillimis longissimis (orgyalibus) Grmissime flexibilibue nomerosissimis oblique
tetragono-ancipilibus margine integerrimis apice tronrais (an semper!), basi latissime abrupteque dilatatis
in bulbum quemdam applicato-congestis, epidermide tenuissime costulatis (ad lente costulis verrueulis
concatenatis format) ; seapo… flores.…
Dasylirion? longissimam à
in nota præsenti,
92 MISCELLANÉES.
a — 2 —__—_—_—_——
est loin de donner une juste idée, C'est un rose lilacé, nuancé d'azur, qui
pälit vers le déclin de la fleur et devient légèrement blanchâtre.
Nous rappelons volontiers une telle plante au souvenir des amateurs,
qui ne peuvent rien acquérir de plus beau, de plus élégant, pour orner les
tonnelles ou les berceaux de leurs jardins à l'air libre, ou les murs et les
colonnes de leurs jardins d'hiver.
Agave Celsii W. Hoox. (} (Amaryllidaceæ $$ Agaveæ). Nous sommes
heureux de nous associer, par la publication de ces lignes dans ce re-
ceuil, à la dédicace de l'espèce dont nous allons parler, qu'a faite
M. W. Hooker au titulaire actuel d’un des plus anciens et des plus ho-
norables établissements d'horticulture non seulement de la France, mais
du continent. M. François Cels, dont nous nous honorons d’être l'ami,
gérant actuel, s’est, on le sait, spécialement adonné, avec succès, à la col-
lection et à la culture des plantes grasses en général, mais principalement
À celles des Cactées, dont il collige avec le plus grand zèle, toutes les cspè-
ces, en en acquérant à grands frais les plus beaux specimen qu'il puisse
trouver, et sous ce rapport, sa collection compte peu de rivales.
Cest de M. F. Cels que M. W. Hooker tient, il y a longtemps déjà, sans
nom, l’Agave qu’il lui a dédiée, originaire, vraisemblablement, du Mexi-
que, comme toutes ses congénères.
A ce sujet qu'on nous permette une simple réflexion. Si l’on considère
combien l’Agave americana et ses variétés luteo-marginata et luteo-striata,
sont archi-populaires dans les jardins européens (surtout dans le nord, en
Belgique notamment, où elles sont généralement d’un prix assez élevé),
comment peut-il se faire que ses autres congénères, qui ne leur en cèdent
en rien sous le rapport pittoresque, y soient comparativement aussi rares
ou même tout-à-fait inconnues? Feu Kunth, dans son Fnumeratio plan-
tarum (V. 818), énumère une cinquantaine d'espèces, toutes extrêmement
diversifiées entre elles par le port et les formes foliaires. Objectera-t-on
contre leur collection en serre, l'énormité des dimensions qu'elles doivent
développer .et le long espace de temps qui doit s’écouler avant qu’elles
fleurissent dans nos climats? Nous répondrons que beaucoup d’entre elles,
et des plus jolies, n’ont pas besoin pour cela d'acquérir les dimensions de
{1} 4. acaulis tata glauca, foliis (bipedalibus) obovato-lanceolatis valde sed brevi anguste aeuminatis
inæqualiter dentatis, dentibus rectis curvatisve simplicibus v. fureatis, scapo (4-pedali} toto bractento,
bractuis inferioribus subloliüformibus, superioribus sensim mais svbulais ; spica oblonga mubtiflora (com-
pacta) ; floribus subgemi perianthie_ infandibulifoi (viridi) crassiusento, limbi Jaciniis ovatis acutis,
flamentis styloque perianthio plus quam duple longioribus. W. Huor, L i, e.
Agave Celsi£ W, Hooc. Bot. Mag. t. 4934 (Aug. 1856).
WISCELLANÉES. 93
V4. americana, par exemple; et que par une culture vigilante et ration-
nelle, très peu d'années (5 ou 6 ans environ!) s'écoulent sans qu'on voie
se développer majestueusement leur inflorescence.
Quelle cause par exemple a fait croire au populaire (exempli gratia) que
l'A. americana ne fleurissait que tous les cent ans, qu’à cette époque ses
fleurs s’épanouissaient avec un bruit égal à celui du canon? sinon l'inepte et
insoucieux mode de culture qu'on lui applique généralement. Ainsi, no-
tamment, on la laisse 6, 8, 10 et même 12 ans sans la changer de pot ou
de caisse; elle ne reçoit d'arrosements que lorsqu'il plaît au ciel d'ouvrir ses
cataractes, etc. ! Maïs tenez vos 4. americana dans une bonne serre tem-
pérée, donnez-leur tous les deux ou trois ans une terre nouvelle, forte ct
riche en humus, arrosez-les copieusement, quand besoin en est, et vous
verrez si elles dépassent une dixaine d'années sans développer chez nous
leur énorme scapel Or, au Mexique, quatre ou cinq années leur suffisent
pour accomplir cette opération, six ou huit dans le midi de l'Europe et en
Algérie,
Mais revenons à notre À, Celsi : « Cette belle Agave, » dit M. W. Hoo-
ker, «est acaule ou s'élève à peine au-dessus de la surface du sol; les
feuilles, très glauques et longues d’un pied et demi à deux, sont obovées-
lancéolées, brusquement acuminécs-aiguës, presque planes en dessus, un
peu convexes en dessous, et bordées d'aiguillons courts et de forme très
variable, droits ou falciformes, simples ou plus ou moins bifides ou denti-
culés au bord. Le scape, haut de quatre pieds, est entièrement couvert de
bractées imbriquées, peu à peu plus petites et plus subulées, L'épi est
oblong (et compact). Les fleurs sont vertes, le plus souvent géminées ou à
peu près, et portant chacune à leur base une ou deux bractées. Les étami-
nes sont très saillantes et deux fois aussi longues que le nérianthe; le style,
aussi long qu’elles, est robuste ct se termine en un stigmale subirilobé-
tronqué.
Dendrobium amboinense Honr. Rozr. () (Orchidaceæ), C'est,
sinon la plus belle, du moins la plus curieuse et la plus distincte espèce de
ce beau genre, comme on en pourra juger par ce qui suit :
Elle a été tout récemment découverte dans l'ile d'Amboine, par M. Hen-
shall, qui en envoya des individus à MM. Rollisson, horticultèurs à Tooting
{1) 2. Pseudobulbis elongatis gracilibus subfusiformibus ; folio solitario ablongo ; floribus binis latera-
libus; sepalis petalisque uniformibus (albis) linearis lanceolatis longissimis, labello (Moris ration) nano
irilobo, lobis lateralibus ovato-rotundatis obtusis, irtermedio subulalo (croco abrupte euspidatim Hneari
rubro-morginato ; diseo punetatim dense rubro maculnto; versus basim adest tuberculus pedicellatus erns-
sus, propeque apicem quatuor ali per paria dispositi et minores). W. Hoon. li. c. (phr. parenth. nostris),
Dbendroblum ambholnense lfoar. Rouusox et W. Hoon. Bot. Mag. t. 4937, {Septemb. 1856).
TOM, LL. MISC. — NOV. 1856. 17
94 MISCELLANÉES.
(Angleterre), chez qui elle fleurit pour le première fois cette année même,
14886. Ces individus, faibles encore, devront, selon toute vraisemblance,
grâce à une plus grande vigueur acquise par une bonne culture, donner,
d’après l'observation de M. W. Hooker, à qui nous empruntons ces dé-
tails, des fleurs plus amples encore et plus vivement colorées.
Or, dans l'actualité, chaque segment de ces fleurs n’a pas moins de 0w09
de long; de sorte que celles-ci ont près de 020 de diamètre, Tous ces
segments sont uniformes, étalés, linéaires-lancéolés, d'un blane pur, pas-
sant au jaunâtre vers le déclin ; le labelle, fort petit, eu égard aux dimen-
sions des autres segments, est enroulé-cucullé; le lobe terminal en est brus-
quement cuspidé en une pointe linéaire, aiguë, bordée de rouge ; tout le
reste d’un beau jaune, et maculé au disque de points cramoisis serrés,
Ce disque, concave, porte en outre près de sa base un tubereule charnu,
pédicellé et deux autres paires de tubercules plus petits près du sommet :
caractère important que le savant anglais a omis de citer dans sa phrase
spécifique. Les pseudobulbes en sont allongés, grêles, fusiformes, et ter-
minés chacun par une seule feuille oblongue.
—— ©
Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand.
4° EXPOSITION QUINQUENNALE.
La Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand n'est pas seu-
lement la plus ancienne de toutes les sociétés du continent, elle en est
également pour ainsi dire la mère, puisque toutes les autres se sont suc-
cessivement constituées après elle ; elle en est surtout la plus noble et
la plus magnifique émule. Nulle, en effet, ne provoque autant d'expositions
annuelles (nous ne parlons que des sociétés continentales semblables);
nulle ne se montre plus généreuse dans les rémunérations qu’elle accorde
aux exposants. La première, encore, elle a eu l'honneur de l'initiative
des expositions florales (1); à elle enfin la première revient également
l'honneur de celle des grandes fêtes florales qu’elle donne tous les cinq
ans, auxquelles elle convie, sans distinction, tous les amateurs, tous
les horticulteurs tant du pays que de l'étranger et dont elle fait les hon-
neurs avec une noble et large hospitalité! Personne de tous eeux qui ont
eu l'avantage d'assister à ces nobles fêtes, Belges, Anglais, Français, Alle-
mands, Italiens, Russes, etc., n'a pu en perdre laimable souvenir.
Ce nous est done une bonne fortune d'annoncer par la voie de
(1) La première exposition de la Société en question » eu lieu en 1809. Elle a accomplie aujourdhui
sa 106e,
WISCELLANÉES. 95
“notre recueil, Urbi et Orbi, que la Société royale d'Agriculture et de Bo-
tanique de Gand, se propose de donner sa quatrième grande fête florale
le premier mars 1857, à laquelle elle convie tous les amis des plantes
et des fleurs, soit amateurs, soit cultivateurs, à quelque nation qu'ils
appartiennent et en faveur desquels elle n’institue pas moins de quarante-
neuf concours, dont elle récompensera les vainqueurs au moyen de cent
quatorze médailles (1141), au minimum ! en or, en vermeil, en argent!!!
Nous invitons done, en notre double qualité d'écrivain horticole et de
membre honoraire de la dite Société {l'un des titres dont nous soyons le
plus fier), tous ceux, à quelque titre que ce soit, qui s'occupent de la
culture des plantes, Belges ou étrangers, À envoyer en nombre compact
leurs plus beaux produits horticoles À cette exposition, qu’ils doivent re-
garder, comme cela est vrai, non comme l'exposition florale d'une ville
et d’un peuple particulier, mais comme une exposition européenne, uni-
verselle, où la triste ct absurde politique n’a rien à faire, où toutes les
nations s'unissent cordialement pour fêter leur reine commune , leur
déesse, cette Flore, toujours jeune, toujours attrayante, qui règne et
règnera éternellement et sans conteste dans lOlympe botanical et horti-
cultural. Amen,
Programme des Concours de la 4° Exposition quinquennale (1).
4° Pour les Collections les plus belles et les plus varices de 25 PLANTES EN FLORAISON
FoRCÉE, parmi lesquelles devront se trouver 2 Kaimia, 2 PÆonra, 2 Ruononen-
DRUM ARBOREUM, À RHODODENDRUM PONTICUM, 2 AZALEA INDICA, 2 AZALEA DE
PLEINE TERRE, À MAGNOLIA, Î GLYCGINE sivensts, { Spinæa PRUNIFOLIA, À Pyaus
saponiGa et À WeiGecta, une Médaille en or et une Médaille en argent;
2 Pour les PLANTES EN FLORAISON FORCÉE, Qué se distingueront le plus pur leur beauté
et leur belle culture, une Médaille en vermeil et une Médaille en argent ;
30 Pour les CoLLECTIONS LES PLUS RICHES DE 50 PLANTES EN FLEURS, distinguées par
leur culture et leur variété, une Médaille en or, une Médaille en vermeil et
deux Médaitles en argent ;
49 Pour les PLANTES EN FLEURS qui parmi toutes celles exposées au Salon, les Camel-
lias et Orchidées exceptés, se distingueront le plus par leur BeLLe CULTURE,
une Médaille en or et deux médailles en argent ;
Be Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 80 CameLuras en fleurs,
une Médaille cn or et deux Médailles en argent;
6° (Concours entre Iorticulteurs-amateurs), Pour les Collections les plus belles, les
plus variées el les mieux cultivées de 40 CameLuras en fleurs, une Médaille en
or et deux Médailles en argent;
7° Pour les Collcctions de 15 CameLuras en fleurs, se distinguant par leur variété el
leur belle culture, une Médaille en or et deux Médailles en argent;
8° Pour les Collections de 12 CaMeLLIAS en fleurs, APPARTENANT AUX VARIÉTÉS LES PLUS
NouvELLes, une Médaille en or et une Médaille en argent;
{1) Ce programme sera répandu à profusion; de plus, notre éditeur, pour être agréable à ses nombreux
abonnés, La fait imprimer à part et joindre à celle livraison. |
Toutes autres personnes qui désirersient s'en procurer un exemplaire peuvent s'adresser à M. Ver-
schaffelt (franco) qui le leur adressera immédiatement (franco),
9%6 MISCELLANÉES.
Se Pour le Camesuia en fleurs le plus distingué par sa beauté et su belle culture, une
© Médaille en vermeil;
40 Pour le CameLLia en fleurs obtenu de semis, dont le pied-mère sera présenté au
salon el qui réunira assez de mérites pour être Pobjet d’une distinction, une
Médaille en vermeil ;
io Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 8 RHoDODENDRUN à fleurs
jaunes, une Médaille en vermeil et une Médaille en argent;
12% Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 25 RHOboDENDRUM
ARBOREUM ET LEURS HYBRIDES, en fleurs, une Médaille en or et deux Médailles
en argent;
459 Pour les Collections les plus belles el les plus variées de 25 Azauka INDICA en
fleurs, une Médaille en or, une Médaitle en vermeil et deux Médailles en
argent.
1% Pour le plus beuu lot de 10 Azauea inpica nouvelles, une Médaille en argent;
45° (Concours entre Horticulteurs-marchands). Pour les Collections les plus belles ct
les plus varices de 15 RuODODENDRUM ARDOREUM ET LEURS HYBRIDES en fieurs,
une Médaille en vermeil ct une Médailie en argent;
46e (Concours entre Horticulteurs-marchands), Pour les collections les plus belles ct
les plus varides de 15 AzaurA INDiCA en fleurs, une Médaille en vermeil et
une Médaille en argent;
170 Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 50 Plantes flcuries du
genre Rosa, deux Médailles en argent;
18° Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 50 PLANTES D'ORANGERIE
en fleurs, deux Médailles en argent;
199 Pour les Collections les plus belles et les plus varices de 30 AwaryLis en fleurs,
une Médaille en or, une Médaille en vermeil et deux Médaïlles en argent;
20% Pour les collections les plus belles et les plus varices d’au snvins 30 AZALEA DE
PLEINE TERRE en fleurs, deux Médailles en argent;
Qo Pour les Collections les plus belles et les plus varices d’au moins 75 HyaciNTuEs,
Crocus, Turpes et Nancisses, deux Médailles en argent;
%o Pour les Collections les plus belles et les plus varices de 45 Plantes fleuries de la
famille des Oncunées, une Médaille en or, une Médaille en vermeil ct une
Médaille en argent; .
23° Pour l'OncuiDée la mieux cultivée, une Médaille en argent;
24° Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 40 Plantes fleuries ou
non fleuries de la famille des Cactées, une Médaille en or et deux Médailles
en argent;
9%o Pour les Collections les plus belles et les plus varices de 30 Plantes de la famille
des Comrères, une Médaille en vermeil et deux Médailles en argent;
96 Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 50 Plantes de lu famille
des Foucères, une Médaille en vermeil et une Médaille en argent;
97° Pour le plus beau lot de 6 Foucènes en arbre, une Médaille en vermeil et unc
Médaille en argent;
980 Pour les plus belles Foucères 5x aRsRk, une Médaille en vermeil et une Médaille
en argent;
20° Pour les plus belles Collections de 20 Lycorones, deux Médailles en argent;
30 Pour tes Collections les plus riches et les plus remarquables de 25 PLANTES NOU-
VELLEMENT INTRODUITES, ñ0n fleuries, une Médaille en or et une Médaille en
argent;
Sto Pour les Collections les plus remarquables de 6 PLANTES FLEURIES, NOUVELLE-
MENT INTRODUITES, une Médaille en or ct une Médaille en argent ;
NISCELLANÉES. 97
32e Pour la PLANTE PLEURIE OU NON FLEURIE QUE, PARMI CELLES RÉCEMMENT INTRODUI-
TES, SERA JUGÉE RÉUNIR LE PLUS DE MÉRITES, une Médaille en vermeil ;
53% Pour la PLANTE NOUVELLE EN FLEURS LA PLUS REMARQUABLE, une Médaille en
vermeil ;
84 Pour les Collections les plus belles et les Plus variées de 50 Erica et Epacris en
fleurs, une Médaille en or et deux Médailles en argent;
35° Pour les Cozuecrions ne 25 PLANTES VIVACES DE PLEINE TERRE, fleuries, offrant
le meilleur choix, deux Médailles en argent;
56° Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 80 PrimuLa veRIs et
AuRIQULA en fleurs, deux Médailles en argent ;
370 Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 10 Plantes en grands
pieds, fleuries ou non fleuries, telles que Pamiers, Anaucanra, Banksta,
Yucca, BonaParTEa cf auires analogues, une Médaille en or et une Médaille
en argent;
38° Pour les Collections les plus riches et les plus variées de 30 Parmiers, Cvcapées et
Panpanérs, une Médaille en or, une Médaille en vermeil et une Médaille en
argent ;
59 Pour le PaLMIER LE PLUS RARE, une Médaille en argent;
40° Pour le plus beau Puzox PanICULaTA où sa varié à fleurs blanches, épanouies,
une Médaille en argent.
io Pour les plus belles Collections de 30 Yucca, ALOR, AGAvE ef genres analogues,
deux Médailles en argent ;
42 Pour les plus belles Collections de 50 Beconra fleuries où non fleuries, une
Médaille en vermeil et une Médaille en argent;
45° Pour les plus belles Collections de 25 PLANTES À FEUILLAGE PANACHÉ OÙ STRIÉ,
deux Médailles en argent;
4% Pour lu Collection la plus belle de 20 Baowéuracées, deux Médailles en argent;
45° Pour la plus belle Collection de À5 Anauta et Ruopara, deux Médailles en ar.
gent;
46° Pour les plus belles Collections de 8 Bouquers, une Médaille en vermeil et deux
Médailles en argent;
47° Pour les plus belles Collections de CoRbeices, SUSPENSIONS, Vases, ele, ele.,
deux Médailles en argent;
48 Pour les plus belles PEINTURES 4 L'AQUARELLE (fleurs ou fruits), deux Médailles
en argent;
49° Pour les plus belles PLANCHES EN COULEURS gravées ou lithographiées (fleurs où
fruits), deux Médailles en argent.
Dispositions réglémentaires.
Art. fer, Le jury se réunira au Casino le samedi 28 février 1887, à 40 heures du
matin.
L’Exposition sera ouverte le lendemain, à 11 heures du matin, et fermée le mardi
suivant, à 5 heures du soir.
Art. 2. Les Plantes seront reçues jusqu'au 27 février, à 5 heures du soir, terme de
rigueur. Les Phiox (concours n° 40} seront reçus le 28, jusqu'à 9 heures du matin.
Les Plantes seront restituées aux exposants le 4 mars; la Société veillera à leur
conservation, sans répondre des dégâts qui ne proviendraient pas de son fait.
Art. 8. Les exposants apporteront leurs Collections à leurs frais, et seront tenus
de les placer aux endroits qu’indiquera la Commission-Directrice de l'Exposition.
Art. 4. Les bordereaux des Plantes, écrits lisiblement, ct comprenant les noms,
48
98 HISCELLANÉES.
qualités et demeures, des. exposants, ainsi que l'indication des Concours auxquels
eeux-ci veulent prendre part (1), devront être remis soit au Casino, soit au domicile
du Secrétaire, rue Digue de Brabant, ne 22, ou à celui du Secrétaire-Adjoint, rue de
Courtrai, ne 145, au plus tard le 23 février, avant # heures du soir.
Les Plantes exposées qui n'auraient pas été portées sur ces bordereaux ne pour-
ront concourir.
Pour les concours ne' 30 à 35 les bordereaux devront porter en regard du nom
de chaque Plante, la désignation exacte de l'ouvrage où cette Plante se trouve
décrite, ainsi que la date de l'introduction.
Art. &. Conformément aux dispositions de l’art. 32 des Statuts-généraux de la
Société, les Plantes cultivées aux Jardins Botaniques des Communes ou de l'État ne
pourront pas participer aux concours, mais ÎE sera loisible au Jury &e décerner à ecs
Plantes des Médailles équivalentes aux prix proposés, s’il reconnaît, qu'admises à
concourir, clles remporteraient la palme. -
Art. 6. Le Jury pourra décerner huit prix d'honneur (deux Médailles en vermeil
et six en argent) ou des mentions honorables aux Plantes ou collections exposées en
dehors des concours qu'it jugera dignes de lune de ees distinctions.
Art. 7. Si le nombre des Juges désignés qui répondront à l'appel de la Société
l'exige, le Jury sera divisé en sections.
Toutes les décisions seront prises à la majorité absolue des suffrages.
Ainsi arrêté en séance générale, le 18 août 1856.
Le Secrétaire, Le Président,
CHARLES LEIRENS. CHEVr HEYNDERYCOX.
Floraison du Gvnenrom ARGENTEUM (Hoorea? argentea Nos.).
La belle Graminée {4grostacée !) qui porte ce nom vient de développer
{en ce moment fin septembre) son beau panache floral, sur un chaume de
plus de trois mètres de hauteur, dans le jardin d’un de nos amateurs les
plus distingués, M. N. D'Huyvetter, à Mérendrée, près de Gand. De plus
jeunes individus fleurissent également dans le jardin de la Société royale
d'Agriculture et de Botanique de cette ville (Casino) et dans celui de notre
éditeur.
Nous renvoyons le lecteur à la notice que nous avons publiée sur cette
plante, dans notre Tome If (Mise. p. 14. c. ic.), en fesant observer que la
vignette que nous y avons jointe et que nous avions empruntée à un
journal anglais (Linz. et Paxr. Flow.-Gard. I. Glean. 475) est loin de
donner une juste idée de l'effet grandiose et pittoresque qu'elle peut dé-
ployer dans nos jardins. Ainsi, tout d'abord, elle forme une touffe immense,
d'un à deux mètres de diamètre, composée d'innombrables feuilles, lon-
gues d'environ deux mètres, très étroitement linéaires, d'abord dressées,
puis vers le milieu récourbées avec grâce vers le sol, et d’entre les-
{) Cette disposition s'applique au concours n° 4 (belle culture) comme à tous les autres.
MISCELLANÉES, 99
quelles s'élèvent un ou plusieurs stipes, hauts, comme nous l'avons dit,
d'un mètre et demi, à trois et quatre, selon l'âge des individus, La vi-
gnette en question n'indique pas, non seulement & peu près ces dimen-
sions des touffes, mais en donnant la hauteur relative des chaumes, elle
n'exprime pas non plus la figure exacte, la disposition et la grâce de
Fample panicule florale qui les termine.
En attendant que nous revenions botaniquement sur le compte de cette
plante, que nous présumons devoir être le type d'un genre distinct, nous
la recommandons instamment aux amateurs, comme un magnifique or-
nement et dans les massifs et surtout sur le bord des pelouses.
Des animaux réputés nuisibles en horticultarce.
Dans un précédent article sur cet intéressant sujet (Zilustr. hort. E
Mise. p. 42), nous avons démontré, et péremptoirement, nous le pensons
du moins, que l'horticulture (et l’agriculture, cela va sans dire !) avait beau-
coup plus à gagner qu’à perdre, en laissant vivre une foule de pelits ani-
maux que les préjugés ou la routine font tuer partout où ils sont trouvés.
Il faut donc, dans l'intérêt des champs et des jardins, dans l'ordre des
Reptiles, respecter la vie: de la Couleuvre à collier (Coluber natrix), de
l'Orvet (Anguis fragilis), de In Rainette (Hyala communis) et des autres
Grenouilles; du Lézard des buissons (Lacerta stirpium) et de celui des
murailles (L. agilis), du Lézard d’eau (Triton cristatus), de la petite et
de la grande Salamandre (Lissotriton punctatus, Salamandra maculosa) ;
dans l'ordre des Mammifères : du Hérisson (Erinaceus europœus), de la
Taupe {(Talpa vulgaris), cle.
Nous avons demandé grâce pour ces charmants chanteurs ailés, qui
réjouissent nos bosquets de leurs évolutions et nos oreilles de leurs chants
harmonieux : les linottes, les fauvettes, les mésanges, les rossignols, les
chardonnerets, les rouge-gorges, etc. Parmi les Insectes, nous avons pro-
clamé l'utilité des carabes, connus vulgairement sous le nom de Coutu-
rières (4); 6 blasphême! une gente couturière comparée à des carabes!
Avouons toutefois, in pelio! que la comparaison n’est Lout-à-fait pas fausse,
du moins, sous un certain rapport: la couturière féminine (nous allions
dire, la Grisette! proh! pudor!), dite souvent aussi froile-menu, troile en
effet, sans cesse, avec cette vivacité, cette désinvoliure tout agacante et
{1) Sous ce nom, on entend surtout dans quelques cantons les deux espèces dorées: C, hortensis et
auratus,
100 HISCELLANÉES.
déhingandée (1) que l'on connaît, et s'arrête à chaque pas, pour regarder
ceci, cela; la couturière à six pattes, trotte de même, s'arrête de même
et furète de même; de là sans doute leur assimilation, foute poétique!
Reprenons : nous avons dit l'utilité des carabes (C. hortensis, auratus,
catenulatus, violaceus, etc.). Nous allons aborder une autre catégorie
d'animaux. Hélas ! Hélas ! notre voix sera-t-elle entendue? Ne précherons-
nous pas, comme St-Jean, dans le désert? C’est qu’à l'endroit des animaux
emplumés, dont nous allons parler, et dont nous chercherons à établir
également l'utilité incontestable pour l'agriculture et l'horticulture, nous
avons à combattre des préjugés enracinés et une superstition séculaire;
or, les préjugés et la superstition ne raisonnent pas, on le sait : voyez
dans les campagnes et même dans les villes! Essayons néanmoins.
Qui de nos lecteurs, en parcourant les campagnes, n’a pas vu, cloués à
la porte des fermes, par leurs ailes étendues, et eloués quelquefois vivants
encore (barbarie inutile!}, des hibous, des chats-huants, des chouettes,
des effraies, ete.! Or, tels sont les animaux honnis, méprisés, redoutés
jusqu'à l'horreur et tués sans pitié, dont nous voulons prendre ici le parti,
que nous voulons défendre, dont enfin nous voulons démontrer l’utilité.
Que si nous étions encore aux siècles, où régnait la croyance à la mé-
tempsycose, nul doute, que quelques lecteurs, ennemis des Hibous et des
Chats-huants, prétendraient que notre âme d'homme actuel fut aupara-
vant celle d’un de ces intéressants oiseaux nocturnes : expliquant tout
naturellement par là notre amour pour celte sorte de gent ailée. Mais,
nous ne sommes, nous n’avons été ni Hibou, ni Chat-huant, ni Grenouille,
ni Lézard, ni Carabe; mais nous sommes Agriculteur, Horticulteur, Ama-
teur! et nous prenons la défense de tous les animaux dont les mœurs, le
genre de vie protégent l'Agriculture et Horticulture, au lieu de leur nuire,
comme le pense le vulgaire! C’est ici le cas de s’écrier avec l'ami Horace :
Odi profanum vuigus, et arceo!
Toutefois, au lieu de le haïr, il vaut mieux tâcher de l'éclairer ; et c'est ce
que nous fesons! Que l'on tue impitoyablement le Milan, l'Épervier,
l'Émérillon, le Faucon, 'ete., fort bien! (et encore!!!) ce sont des des-
trueteurs de Poulets, de Pigeons, ete., mais le Hibou, le Chat-
huant, ete. Pourquoi?
Les oiseaux dont nous voulons parler appartiennent à la classe des
Accipitres nocturnes des Naturalistes modernes, qui tous sont d'accord
pour dire : que la Nature les a destinés (ces oiseaux! ne vous y trompez
{1} 13 est singulier que ce mot si conau soit omis daus les Jexiques modernes.
MISCELLANÉES. 401
pas!) à arrêter la top grande multiplicité des petits mammifères ron-
geurs, frugivores et radicivores, qui ne sortent que la nuit de leurs
retraites pour exercer leurs déprédations : déprédations si nuisibles, si
funestes quelquefois tant aux Agriculteurs qu'aux Horticulteurs ; que dans
ce but, elle (la Nature!) les a doués (ces oiseaux!} de toutes les faculiés
qui pouvaient favoriser cette chasse nocturne.
Ainsi, selon Buffon, et les Naturalistes modernes, qui confirment plei-
nement ces faits, ils ne peuvent chasser que la nuit, parce que la sensibi-
lité de leur vue est telle, qu'il leur est impossible de supporter la lumière du
soleil; il leur faut, au plus, celle de l'aurore naissante ou du crépuscule tom-
bant. Or, c'est surtout à ces instants que les dits déprédateurs se mettent en
besogne. En outre, leurs oreilles sont disposées de telle sorte, par l'ampleur
comparative de la conque, que leur ouïe jouit d’une extrême finesse, et
que, dans le silence de la nuit, le moindre bruit dans la feuillée, sous la
mousse, sur le sentier, parvient avec facilité jusque dans leur retraite.
C'est ainsi qu'ils font une guerre acharnée aux rats, aux souris, aux
mulots, aux loirs, aux musaraignes, ete. (V. l’article cité), qui. ravagent
les champs et les vergers. À défaut de ces mammifères, ils ne dédaignent
pas les insectes. Nous ne pouvons dissimuler que quelquefois, un lapereau,
un levraut imprudents et trop matineux disparaissent par leur fait; mais
pour un de ces animaux ils en tueront cent autres malfesants : mais est-ce
que pour l’agriculteur et le maraîcher les lapins et les lièvres ne sont pas
aussi malfesants que les loirs, les mulots, ete.? Oui, sans doute! Eh bien,
nos oiseaux sont utiles aux champs, aux vergers, aux jardins (maraichers),
en chassant et les lapins, et les mulots, et les loirs, etc.! et dans le pre-
mier cas, ils ne font tort qu'aux chasseurs! Et quel est l’agriculteur ou
Yhorticulteur-maraicher qui prendra en cela le parti de ces derniers, leurs
bêtes noires!!! eux, qui causent à leurs champs et à leurs cultures bicn
d’autres dommages, plus réels et plus désastreux que l'est la disparition
d'un petit lièvre ou d’un petit lapin.
Si l'on nous accorde que nous sommes dans le vrai, en établissant par ee
qui précède Putilité réelle des accipitres nocturnes, nos agriculteurs et nos
horticulteurs comprendront tous, qu’ils doivent leur laisser la vie sauve,
respecter et faire respecter les retraites de ces oiseaux, les favoriser même
de toutes manières, puisque les cultures seront d'autant plus productives,
qu'un plus grand nombre de ces petits animaux qui leur nuisent, dis-
paraîtront de leurs environs.
Ils riront, et laisseront dire les bonnes femmes, qui, entendant quel-
quefois, la nuit, du haut d’une tour en ruines, ou dn clocher du vil-
102 - MISCELLANÉES.
lage, le hou-hou d’une chouette ou d'une effraie, se signent, et voient
des présages de mort et de destruction prochaines, soit pour elles-mêmes,
soit pour leurs voisins. Que si le préjugé et la superstition l’emportent sur
leur volonté, qu'ils se contentent au moins de chasser par des démonstra-
tions bruyantes l'oiseau réputé sinistre, mais en respectant son utile vie.
Car, pourquoi tuer? pourquoi détruire les œuvres de Dieu! Ce Dieu n’a
rien fait d’inutile ; tout être vivant est créé dans un but utile à la géné-
ralité ct doit obéir à ses instincts particuliers ; tout s'enchaîne étroitement
dans la nature, et l'harmonie la plus sublime , cette harmonie qu'admire
et contemple le philosophe, naît des désordres isolés et des contrastes les
plus apparents. A ce sujet notre La Fontaine a dit avec autant de sim-
plesse que de force, bien que dans un autre sens :
Dieu fait bien ce qu’il fait, sans en chercher la preuve
En tout cet univers, et l'aller parcourant
Dans les citrouilles je la treuve,
Tout le monde connaît le sujet du charmant apologue dont ces trois
vers sont le préambule ; et notre preuve, nous, nous la trouvons dans la
liste des animaux faussement réputés nuisibles que nous avons cités.
Mais il est temps de passer en revue quelques-uns de ces accipitres noc-
turnes, la terreur des sots, mais les bienfaiteurs de nos cultures. Nous ne
citerons iei que ceux qui habitent les partics tempérées de l’Europe (Alle-
magne, Prusse, Belgique, France, ete.).
Le Cararacocu (Surnia funerea Cu. Bon.). Front pointillé de blanc et
de brun; bande noire encadrant les orcilles; parties supérieures maculées
diversement de brun et de blanc; bords des ailes bruns, tachetés de blanc;
gorge blanchâtre; grande tache d'un brun noirâtre sur le haut des ailes;
bec jaune, tacheté de noir, etc.
Habitant des régions arctiques, on le rencontre quelquefois de passage
en France et en Allemagne; mais jamais dans le midi.
La Cuevècue (Athene noctua Cn. Bon.). Parties supérieures gris brun-
roussâtre ct tachetées de blane; face variée de brun, de roussâtre et de
blanc; demi-collier blane et noir sur les côtés; zig-zags bruns sous la gorge
qui est blanche; le dessous du corps blanc, avec taches allongées brun-
roussâtre; ailes, comme le dos, mais tachées d'un blanc plus pur; bec
brunâtre,
Se trouve dans toute l’Europe, où il se niche dans les vieilles tourelles,
les clochers, les vieux murs, les trous des arbres,
Le Gnano-Duc {Bubo maximus Cu. Bon.), que ne nous citons ici que
pour mémoire, est fort connu; on le voit communément dans les collec-
MISCELLANÉES. 103
tions zoologiques vivantes; il fait surtout la guerre aux lapins, aux lièvres,
aux perdrix; nous passons donc condamnation sur la chasse qu'on peut
lui faire.
Le Perrr-Duc (Ephialtes Zorca Kevzeni.). Parties supérieures bruné-
tres, variées de gris, de roux, de blanchâtre; lignes longitudinales noirä-
tres au centre des plumes; lignes ondulées et taches noires, cendrées ou
rousses sur les épaules; ailes colorées comme les parties supérieures; bec
noir. :
Le scops ou petit-duc habite toute l’Europe et émigre en automne. Il
s'apprivoise aisément; il obéit à la voix et revient de lui-même au lieu
où on Fa élevé.
Le Hisou moyen Duc où plus communément le Csar-Huanr (Otus vul-
garis Cx. Bon.). Parties supéricures d'un roux jaunâtre, varié longitudi-
nalement et en zig-zag de gris et de brun; face variée de gris, de rous-
sâtre et de brun près des yeux; longues taches brunes sur les ailes, bec
brun,
Il se plait dans les cavités des monuments en ruines et des arbres, d’où
il sort pour aller en chasse peu de temps après le coucher du soleil ; il
fait pendant la nuit entendre un eri grave, qu’exprime assez bien le mot
clou. On s'en sert pour attirer les oiseaux à la pipée.
Le Braceyote (Otus brachyotus Gmer.). Deux petites aigrettes au front,
parties supérieures d'un jaune d’ocre, varié de taches brunes au centre
des plumes, allongées sur la tête et le cou, irrégulières sur le dos, diver-
sement conformées sur les ailes; ligné de même sur le ventre; plumes
rayonnantes de la face mélangées de gris, de roux et de brun; bec noir.
Ce hibou se montre en France pendant les mois d'octobre et de no-
vembre; il niche par terre.
Le Cuar-Huant ou Hucorte, ou Caouerre-Huiorte (Syrnium Aluco
Save). Fond du plumage grisâtre, flammé de brun sur les tiges des
plumes, avec dentelures transversales : taches blanches et rousses par des.
sus; varié et rayé de lignes transversales d’un brun foncé en dessous;
face gris-bleuâtre, rayé circulairement de brun.
La hulotte habite les grandes forêts en Europe; elle niche dans les
trous d'arbres et souvent dans les nids abandonnés des geais, des pies
et des corneilles.
La Cuevècne À piens EmPLUMÉs (Vyclale Tengmalmi Cn. Bon.). Parties
supérieures d’un roux brun nuancé de noirâtre, avec taches arrondies,
blanches sur la tête, le cou et le corps; parties inférieures blanches, ta-
404 MISCELLANÉES.
chetées longitudinalement de roux-brun; ailes comme le manteau; bec
noir et jaune.
Nord et Est de l'Europe.
L'Errraie,ou Cuouerre pes CLocuers (Strix flammea L.). Parties supérieu-
res d’un fauve très clair, ligné de gris et de brun en zig-zag, et criblé de
petits points blanchâtres; face et gorge blanches; parties inférieures rous-
sâtres ou blanches, marqué de petits points brunâtres, sans autres taches,
« L'Effraie, qu’on appèle communément la Chouette des clochers, effraye,
en effet, » dit Buffon, « par ses cris deres et lugubres et sa voix entrecou-
pée, qu'elle fait souvent entendre dans le silence de la nuit. Elle est pour
ainsi dire domestique, et habite au milieu des villes les mieux peuplées.
Les tours, les clochers, les toits des églises et des autres bâtiments élevés
lui servent de retraite pendant le jour, et elle en sort à l'heure du crépus-
cule. Son soufflement, qu’elle réitère sans cesse, ressemble à celui d’un
homme qui dort la bouche ouverte ; elle pousse aussi, en volant et en se
reposant, différents sons aigus, tous si désagréables, que cela, joint à l’idée
du voisinage des cimetières et des églises, et encore à l'obscurité de la
nuit, inspire de l'horreur et de la crainte aux enfants, aux femmes, et
même aux hommes soumis aux mêmes préjugés, et qui croient aux re-
venants, aux sorciers, ete. ; ils regardent l'Effraie comme l'oiseau funèbre,
comme le messager de la mort; ils croïent que, quand il se fixe sur une
maison, et qu'il y fait retentir une voix différente de ses cris ordinaires,
c'est pour appeler quelqu'un au cimetière, »
Cette citation sert de corollaire commun à tous les autres Accipitres
nocturnes, que nous avons cités; même mœurs, même proie, et de celui-ci
seul, on peut dire justement avec le poëte :
Ab uno disce omnes!
C'est surtout de loirs, de mulots, de campagnols, etc., que se nourrit
l'Effraie.
Nous aurions pu grossir quelque peu encore cette énumérations mais
nous avons été assez explicite, croyons-nous, pour prouver l'utilité in-
contestable de ces curieux oiseaux (aux grosses ef cocasses caboches, qu’à
la façon de ces mandarins de plâtre colorié, dont on amuse les enfants, ils
dandinent de haut en bas, d'une façon si grotesque et si risible, quand
ils sont en captivité!}, rendant, par leur genre de nourriture, cent fois
plus de services qu'ils ne causent de préjudices aux habitants des enm-
pagnes, aux cultivateurs et aux jardiniers, dont Dieu prolonge la vie, à
condition de respecter la leur! Ainsi-soit-il!
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Bresil (Bahia / (Serre chaude.)
MISCELLANÉES. 105
PLANTES RBCOMMANDÉES.
(saPècEs RARES OU NOUVELLES.)
Cocos botryophora Mar. (1) (Phœnicaceæ ; Palmæ et Palma-
ceæ Aucr.). Notre vignette, imitée de celle du grand ouvrage de M. de
Mortius sur les Palmiers, peut donner à nos lecteurs une juste idée du bel
effet que déploie dans sa patrie, celui dont nous allons dire quelques
mots à nos lecteurs.
On le trouve assez communément au Brésil, dans la province de Bahia,
dont ii domine les Forêts Vierges de son élégante couronne foliaire, non
loin des bords de l'Océan, notamment sur les bords du fleuve Perusguacu,
à Engeuho da Ponté, près de Coxoeira, de Camamu, et le long du Rio
{rivière) das Contas. Son stipe, svelle et élancé, annelé, dépasse quinze et
vingt mètres de hauteur, sur 25-30 centim. à peine de diamètre, et se
termine par une belle toufle coronale de frondes, dont chacune a de trois
à quatre mètres de longueur. Les frondules (folioles) en sont oblique-
ment adnées, opposées, serrées, ou disposées en touffes, linéaires-acumi-
nées, ondulées-crispées.
IL est dioïque; les fleurs mâles sont blanchâtres, à segments épais;
les spathes (ampondres) sont sillonnécs longitudinalement ; le spadice long
de 50 à 60 centimètres; les drupes ovées-cliptiques, ombonées {mu-
cronées par la marcescence du style), jaunâtres, forment une grande ct
élégante grappe.
Cest certainement Pun des plus gracieux Palmiers connus, ct bien
digne de figurer dans les serres des amateurs, où son feuillage, assez
différencié de celui de ses congénères, le fera reconnaître au premier
coup-d'œil. L'établissement Verschaffelt est à même de leur en procurer
de jeunes et jolis individus.
Nos lecteurs doivent prendre bonne note que M. de Martius, comme
l'énonce notre synonymie, a depuis reporté ce Palmier dans son genre
Syagrus; et l'a admis de nouveau comme tel dans ses descriptions des
Palmiers récoltés par M. Alcide d'Orbigny, lors du grand voyage de
(1) €. Candice procorrimo subregulariter anuulato; fcondibas ereeto-patentibos, pinnis lineari-urumina-
tis densis subserispis ; petalis masculis crassis; floribus fœmineis ovato-globosis ; drupis elliptisis eonfer-
dis. Man. Li. €. .
Cocos botryophora Mag. Palm. 118. t. 88-84. ct t. 73, D. &g. 3. — Kurra, Enum. 111. 283.
An potins Syagrus botryophora tlege botrycphorus!) esvsn. in D'Onsicnr Voy, Amér. part. bol, Palm.
Vil. 3 p. 98. l. 8, et € 30. D, 22? (e4 ut suadet Herx. Wesoz. Ind. Palm. 38.) cum bis add etLis:
1 petalis oblongis oblusiuseulis erassis; Moribus femineis ovaiis; drupa
elliptien (ovi eolumbini magnitudine), putamine in vertie rotandao leviter Lrilobo lateribus trisulealo,
nueleo elliptieo, fascie cruribus latis cicatrisaiis; albumine quabili. Maur, sub Syagro botr. L. c.! (War.
Aunal. 1, 3010.
Tom, it. MSC. — DÉC. 4856. 19
406 MISCELLANÉES.
celui-ci dans l'Amérique méridionale (1. c.). À la rigueur donc, ce Palmier
doit être étiqueté: Syagrus botryophorus, malgré l'inscription de notre
planche, que nous avons vérifiée trop tard pour la changer.
PLANTE TINCTORIALR,
Phytolacca octandra (?) L. (Phytolaccaceæ). Sans doute, nous ne
recommandons pas cette plante pour la beauté de son port ou de ses
fleurs, mais pour l'utilité dont nous la supposons susceptible dans l'éco-
nomie industrielle, comme nous allons chercher à le démontrer.
C’est une plante, déjà anciennement connue, habitant toutes les parties
chaudes du continent septentrional américain, depuis le 32° de latit. N.
jusqu'au Venezuela, c'est-à-dire jusque près de l’Équateur, et, dit-on
aussi, Ja Nouvelle-Hollande. L'individu que nous en avons observé dans
le jardin A. Verschaffelt, bien que semé au printemps de cette année et
ayant crû dans un terrain sablonneux et maigre, avait atteint au premier
octobre un mètre de hauteur, étalait ses robustes branches sur un et
plus de circonférence. Il présentait à la fois de nombreuses grappes de
fleurs et de fruits à divers dégrés de maturité. Comme sa congénère, la
P. decandra, elle est connue vulgairement sous le nom de Raisin ou de
laque d'Amérique. Ce dernier nom indique la belle couleur que four-
nissent les baies de ces deux espèces; mais n'ayant pas en ce moment
l'occasion d'examiner la première, nous ne nous occuperons ici que de
la seconde,
C'est une plante bi- ou trisannuclle, suffrutcscente à la base, extrême-
ment vigoureuse, végétant, comme on l'a vu plus haut, avec une luxu-
riance extrême, et dans les plus mauvais terrains, fructifiant dans l'année
même de sa naissance avec autant de facilité que d'abondance. Ses nom-
breuses baies contiennent une pulpe dont le suc abondant est d’une cou-
leur carminée, d’une saveur qui semble d’abord sucrée, puis légèrement
caustique.
Cette saveur et cette couleur comportent, selon nous, deux enseigne-
ments, dont la société doit tirer un parti également utile. La Thérapeu-
tique trouverait certainement dans le suc des baies un principe immé-
diat qu'elle pourrait peut-être employer avec avantage dans certaines
affections, en même temps que la Chimie pourrait en extraire le principe
colorant, dont l'abondance et le prix de revient, relativement moindre,
feraient une heureuse concurrence à la garance et à la cochenille. Nous
nous abusons peut-être; mais il nous semble de notre devoir de signaler
à nos semblables toutes les plantes dont on peut tirer quelques principes
MISCELLANÉES, 407
utiles ou salutaires.. Or, pour un chimiste, c'est ici à la fois un devoir
et un plaisir, et peut-être une bonne fortune.
La Phytolacca octandra prospérerait admirablement dans le Midi de
la France, en Italie, en Espagne, en Grèce, surtout dans l'Afrique fran-
çaise, et partout où elle n'aurait rien à craindre des gelées.
Considérée botaniquement, elle nous a offert quelques détails qu'il n'est
pas inutile de joindre à l'excellente description qu’en avait du reste déjà
donnée M. Moquin-Tandon (DC. Prodr. XIIL. p. 32}. Ce savant divise
le genre Phylolacca en deux sections qu'il caractérise ainsi :
$ 1. Eurayrozacca.
Bacca depresso-globosa costata. — Herbæ; racemi floriferi erecti.
$ 2 Omazrorsis.
Bacea subglobosa ecostata. — Inferne frutescentes ; racemi floriferi apice nutantes.
Ces sections plus mûrement examinées devront être vraisemblablement
réunies ; c'est ainsi, par exemple, que la plante en question (4), placée par
M. Moquin dans la première, appartient en réalité à toutes deux; à la
première : par ses grappes florifères dressées ; à la seconde ; par ses
baies absolument sphériques à la maturité, par ses parties inférieures
lignescentes. Les baies grossissent bien en effet sur 8-9 côles, sont
vertes alors; mais bientôt les côtes s’oblitérent, l'épiderme se tend, se
teint d'un beau noir et le fruit devient une sphère légèrement dépri-
mée et ombiliquée au sommet, d’où sortent les 8 ou 9 styles non accrus.
Dans cet élat, le périgone, verdâtre lors de la floraison, s'accroît légè-
rement et affecte une belle couleur cramoisie; et sous la baie persis-
tent les filements staminaux. Les côtes du rhachis sont, sous la loupe,
hérissées de petites denticules presque continues et translucides.
Bien que ne possédant rien de positivement ornemental, dans Pac-
ception jardinique de ce mot, la Phytolacca octandra toutefois ne sera
pas d'un médiocre effet dans les pares et les grands jardins, sur Je
bord des massifs ou des taillis, par les grandes dimensions qu’elle atteint
et ses nombreuses grappes dressées, chargées de baies noires, très ser-
rées, mais laissant entrevoir quelque peu leurs fleurs cramoisies,
{t) Nous devons dire qu’elle ne répond exactement à aucune des espèces décrites par l'auteur; de là
le ? qui en suit la nom en tête de cet article. Peut-être est-elle inédite? Nous en tenons l'échantillon sec
à la disposition des botanistes qui voudraient l’exhminer et quelques graines dans leur baie pour ceux qui
désireraient fa caltiver. Elie diffère notamment à toto cælo d’une Phyt. actandra (de notre herbier), éti-
quetée par M. Blume, récollée au Japon et ne répondant pas non plus à celle décrite sous ce nom par
M. Moquin.
408 AMISCELLANÉES.
Epidendraum calliferum Nos. (Orchidaceæ). Cette belle et dis-
tincte espèce, dont nous avons donné la figure et la description dans notre
Jardin fleuriste (Te IV. PI. 444), était en pleine et luxuriante floraison,
le quinze octobre dernier, dans l'établissement Verschaffelt, Une douzaine
de grappes multiflores, élégamment disposées en girandoles pendantes,
étalaient leurs jolies fleurs si gracieusement panachées de pourpre et qui
répandaient au loin leurs suayes et délicieuses senteurs.
Nous rappèlerons ici sommairement que le principal caractère de cette
plante est un cal assez prononcé, qui se trouve à la partie interne apiei-
laire de chaque segment du périanthe,
Quand nous la décrivimes en 4853 (L. c.), nous en ignorions la patrie
précise, et nous sommes heureux de remplir aujourd'hui cette importante
licune,
L'Epidendrum calliferum a été découvert dans l'ile S-Catherine par le
collecteur de M. Verschaffelt, M. François Devos, qui lui envoya en 4847
plusieurs beaux individus. Elle se plaît sur les rochers, dit cet intelligent
voyageur, où elle forme des touffes énormes, qui en couvrent quelquefois
toute fa surface et sont exposées à toutes les ardeurs du soleil, « J'ai
compté, dit-il, sur quelques-unes jusqu’à deux ou trois cents grappes de
fleurs à la fois, longues de plus de trente centimètres; tout l'air aux
alentours était embaumé de leur exquise odeur. »
Nous saisissons ici l'occasion de rappeler au souvenir des amateurs de
belles Orchidées, une plante aussi méritante, comparativement rustique et
peu difficile sur sa cultere.
Miltonia spectabilis var. Moreliana (Orchidaceæ). Un dernier
mot encore, avec l'agrément de nos lecteurs, sur cette magnifique plante,
que nous avons décrite et figurée dans le T° JI du présent ouvrage (PI. 71).
Pendant toute la durée des mois de septembre et d'octobre derniers,
nous l'avons admirée dans toute la luxuriance et toute la splendeur de sa
floraison, dans une des serres à Orchidées de notre éditeur, et si nous en
reparlons ici, c'est pour dire que, sous l'influence de l'excellente culture à
laquelle sont soumises ces sortes de plantes dans l'établissement en ques-
tion, les fleurs de notre Miltonia nous semblent avoir celte année at-
teint les limites de leurs dimensions naturelles possibles ; qu'on en juge :
mesurées avec soin, le diamètre longitudinal (dans l'axe du labelle!) n’avait
pas moins de qualorze centimètres; mesuré séparément, le labelle avait
sept centimètres de longueur sur huit de large; mais fait beaucoup plus
curieux encore : la plupart des scapes avaient émis chacun deux fleurs
placées dos-à-dos !
MISCELLANÉES. 409
Avons-nous tort, chers lecteurs, de vous entretenir encore une fois
d'une telle plante? -
Fradescantia discolor var, lineata À. Mioue (Commelinaceæ);
Conquête d'Amsterdam ! 1 est peu d'amateurs qui ne connaissent dans les
serres Ja belle et curieuse plante, type de Ia variété en question aux
grandes et belles feuilles dressées-fascicules en spirale, d’un superbe vert
velouté en dedans et d'un beau rouge vineux en dehors; de l’aisselle des-
quelles sort une petite spathe presque sessile, comprimée, bivalve, conte-
nant un assez grand nombre de jolies petites fleurs blanches,
Nous avons vu cet été dans le jardin Verschaffelt de fort beaux indi-
vidus d’une variété de cette plante à feuilles élégamment et richement
striées de jaune : variété destinée, certes, à devenir un charmant orne-
ment et pour les serres chaudes et pour les serres tempérées.
M. Stéen, horticulteur d'Amsterdam, qui vient de la mettre dans le
commerce, lui donne, dans une notice publiée avec figure (1), le nom de
Conquête d'Amsterdam, et dit en même temps : introduite des Indes orien-
tales. I] y a Ià une contradiction qu'il serait intéressant d'éclairer! car
si la plante est une Conquéte d'Amsterdam (et par conséquent obtenue par
le semis), elle n’a done pas été introduite des Indes orientales (et vice-
versa!), qui ne sont pas même la patrie du type (celui-ci est de l'Amérique
australe).
Quoi qu’il en soit, est une gracieuse acquisition qui ne tardera à
figurer dans toutes les collections de belles plantes, et chez les amateurs
qui recherchent les plantes à feuilles diversement panachées.
Dendrobium Falconeri ...? — W.Hoow. ) (Orchidaceæ). Nouvelle
et magnifique espèce de ce magnifique genre, découverte tout récemment
dans les montagnes du Boutan {{nd. orient.), à quatre mille pieds d'élé-
vation, et dont les individus ont été vendus, en avril de cette année
(1856) aux enchères à Londres, au moment de leur arrivée, M. W. Hoo-
ker, qui nous cite ce fait, nous laisse ignorer el ignore vraisemblablement
lui-même et le nom du découvreur et celui, probablement le même, de
limportateur.
Pour donner à nos lecteurs une juste idée de la beauté et du mérite
(1) On peut la lire également dans l'Allg. Gart.-Zeit. No 28 (1856), p.
€) D. ($ Dendrocorgne). Caulibus bie illie ramosis elongatis pendalis gracilibus ortculats,
geniculis nodosis; folis paucis parvis 1-3-terminalibus lineribus; pedicellis solitaris unifloris ; doribus
amplis speciosis; sepalis oblonge-lenccolutis subrortilibas petalisque ovatis æquilongis patentibus apiee
parpureo-maculstis, labelle eueullato, limbo vix trilobo ovato écuto undalato integerrimo ciliato, disco
aurontiaco basi spieeque purpureis, caleare brevissimo. W. Hoor. Li. 6.
Dendrobium Faleonert «4% — W. Hoor. Bot. Mag. 1. 4944 (October, 1856),
410 MISCELLANÉES,
de cette plante, il nous suffira de dire, qu’une tige, longue d’un mètre
environ, porta plus de soixante fleurs, dont la fraîcheur subsista pen-
dant douze ou quatorze jours. Chaque fleur, de 0,12-13 de diamètre,
est d’un blanc de crême, teinté de rose sur les trois segments externes;
tous les segments et le labelle sont largement maculés d'un riche violet
au sommet; la partie enroulée en cornet du labelle, d'abord jaune d'or,
est ensuite et à l'intérieur du plus riche violet foncé. Le Dr Hooker ne
nous dit pas si ces fleurs sont odorantes.
Les tiges, qui les porte, sont très grêles, formées de petits articles
renflés-noueux, striés, Les pédoncules sont uniflores et sortent des ar-
ticulations, Les feuilles sont terminales, au nombre de deux ou trois
seulement, très petites, linéaires,
Diervilla (ou Weigelia) Middendorffiana. Nous démontre-
rons, rationnellement, nous l'espérons du moins, que celte belle plante,
qui commence à se répandre dans nos jardins, où elle constituera un
ornement de premier ordre, quand on saura bien la cultiver, n'est point
une Diervilla (ou Weigelia, comme on voudra}; mais qu'elle doit être le
type d'un genre nouveau (Wagneria Nos.). Notre première livraison de
janvier prochain (1857) en donnera une belle figure, la description et
nos raisons à l'appui de cette assertion.
Phorphorescence {Lumnosiré) végétale (1),
En août dernier, les promeneurs que le hasard aura, comme nous,
amenés par une nuit bien noire sur le chemin de fer, non loin de la station
de Gand, où s'opèrait un remaniement de l'une des voies, auront pu remer-
quer, sur une assez grande étendue, de longues traînées d'une lumière
assez vive. De loin, nous l'attribuions à des amas de vers-luisants (Lampyris
noctiluca L.); mais elle provenait uniquement, comme nous nous en
sommes assuré par l'examen des morceaux que nous en emportâmes, de la
décomposition du bois (chêne ou charme?), causée à la fois par la chaleur
et l'humidité, et en l'absence de tout cryptogame quelconque, C'était là
un spectacle véritablement curieux et qu'il n’est pas souvent donné d’ob-
server.
{1} Voyez ci-dessus, 11. Mise, p, 0.
MISCELLANÉES. Ail
Note sur la calture des Amanriis,
Par M. A. VERSCHAFFBLr.
Les Amaryllis et les Lilum par leur beauté occupent le premier rang
dans la nombreuse classe des plantes bulbeuses; aussi ces deux genres
de plantes sont cullivés à l'envi par les amateurs, et il n'est aucune
exhibition de plantes en Belgique, et particulièrement à Gand, où les Ama-
ryllis, en hiver, et les Lilium, en été, ne contribuent pour une grande
part à l'éclat de ces expositions. En effet, combien de fois, et surtout aux
grandes fêtes florales de la Société royale d'Agriculture et de Botanique
de Gand, n'avons-nous pas vu tout le jury rester en une véritable extase
devant ces admirables collections et leur accorder à l’unanimité les prix
affectés à ces concours : récompenses que sanctionnaient pareillément les
nombreux visiteurs qui se pressaient à leur tour pour les contempler.
Le beau genre qui a donné son nom à la famille des Amaryllidacées
occupe un habitat assez étendu, et les espèces qui composaient l'ancien
genre linnéen (1) « forment aujourd'hui les genres Habranthus, Hippeas-
trum, Sprekelia, Zephyranthes, Buphone, Brunswigia, ete.» On en trouve
au Brésil, au cap de Bonne-Espérance, au Chili, au Pérou , au Mexique,
au Japon, à Buenos-Ayres; mais dans le monde horticole, on connaît sur-
tout sous le nom d’Amaryllis ces magnifiques plantes, dont les types im-
portées principalement du Brésil, ont par d’habiles croissements produit
toutes ces variétés qui font l'ornement de nos jardins. Ces variétés et
ees sous-variétés, obtenues surtout en Angleterre et en Belgique, sont
aujourd’hui très nombreuses; les Amaryllis acuminata, pulverulenta,
reliculata, psillacina, villala, aulica, rutila, equestris, Regina, ele. « tou-
tes du genre Hippeastrum », ont contribué le plus à la production de
ces hybrides qui toutes sont belles et remarquables par les riches coloris
de leurs fleurs.
Habitant principalement l'Amérique du sud et le cap de Bonne-Espé-
rance, leur culture doit se régler sur la température et les effets clima-
tologiques de ces pays; aussi les tient-on communément dans une bonne
serre tempérée ou chaude, suivant que l'on en désire avancer ou retarder
la floraison, dont l'époque naturelle est d'avril en juin; mais que l'on
peut avancer à volonté, en mettant les plantes dans une serre plus ou
moins chaude, suivant le dégré de leur développement, Comme toutes
leurs congénères, les Amaryllis ont une époque dans l’année où elles sont
{1} Konth, dans son récent travail sur la famille des Amaryllidacées, limire avec raison je genre Ama-
ryllis aux seutes À. belladonna et blanda, — Not, « » dllusir. hort, sant digestoris,
TOME il, Misc. — DÉC. 1856. 20
112 MISCELLANÉES,
complèlement en repos : ce qui a lieu ordinairement du mois de juillet
au mois de septembre; alors on doit modérer considérablement les arro-
sements et même les supprimer totalement quand les feuilles ont dis-
paru, Alors on les place généralement sous un châssis, et l’on peut même
couvrir les bulbes et les pots d’une légère couche de tannée sèche.
Vers le commencement du mois d'octobre, on ôte les plantes qui ont été
placées sous châssis, pour en renouveler la terre et leur donner des vases
plus grands, suivant Ic développement qu'ont acquis les bulbes. La terre
qui leur convient le mieux est un terreau de feuilles bien consommées, mélé
d’une partie de terre de bruyères et d'une partie de sable; quelques jardi-
niers de campagne y ajoutent même une partie de terre franche légère, et
nous avons remarqué que dans ce compost elles réussissent bien, On ne
doit nullement négliger de mettre au fond du vase quelques tessons pour
faciliter le drainage, qui est d’une grande importance dans la culture de
cette plante.
Après cette opération on placera les plantes en serre que l’on chauffera
graduellement, et l'on ménagera encore pendant quelques temps les arro-
sements, et au bout d’une quinzaine de jours, les bulbes auront poussé
de nouvelles racines, qui garniront bientôt les parois internes du vase;
c'est alors que se développeront les boutons qui, comme chez toutes les
plantes bulbeuses, se sont formés dès l'année précédente.
En même temps que les tiges et les boutons grandissent, les feuilles
prennent aussi leur accroissement ; mais il arrivera que, lorsque la serre
est trop chauffée (ce qui quelquefois est nécessaire pour activer le déve-
loppement d'espèces ou variétés tardives), les variétés précoces allongeront
leurs tiges au détriment de la croissance des feuilles : ce qui diminue
beaucoup le mérite de bonne culture chez la plante. Pour obvier à cet
inconvénient, on ôte les plantes de la serre chaude et on les place dans une
serre où la chaleur est plus tempérée, et bientôt l'équilibre se rétablit :
c'est-à-dire que les feuilles et les fleurs acquièrent toutes à la fois leur
développement normal, |
S'il arrivait, et ceci est souvent le cas chez lcs jardiniers des campagnes
aux environs de Gand, que leurs collections fussent destinées à embellir
l'exposition, on doit quelque temps avant de les y envoyer, ôter les plantes
de la serre chaude ei les habituer à l'air d’une serre froide ou d’une bonne
orangerie ; de cette manière, elles supporteront mieux le transport ou le
voyage et subiront sans inconvénient la température d'une salle où se
trouvent tant d'espèces de plantes de genres différents.
Pendant toute la période de la végétation et jusqu’à la maturité des
MISCELLANÉES, 415
graines, on peut distribuer aux Amaryllis des arrosements assez copieux,
tout en ayant soin de les modérer à mesure que les plantes commencent
à jaunir ou à se faner.
La multiplication de ces belles plantes a lieu par semis ou par la sépa-
ration des jeunes cayeux qui se développent autour de l'oignon-mère et
que l'on ête chaque année à l’époque de la transplantation, Un fait digne
de remarque, c'est que ces jeunes cayeux laissent sur celui qui les a
produit une trace de leur existence qui ne s’efface point, de sorte que l'on
peut compter pa ua gros oignon, combien il en a produit au bout d’un
certain temps. Par ce moyen, on multiplie les variétés méritantes, et par
le semis on a l'espoir d'obtenir de variétés nouvelles.
On peut semer les graines aussitôt qu'elles sont mûres dans des terrines
remplies de terre de bruyère mélée d’une partie de sable; elles ne tarde-
ront pas à lever et à former dans l'espace d'un an deux à trois feuilles,
On peut, pour la seconde année, les repiquer dans d’autres terrines, et
pour la troisième année les planter après l'hiver en pleine terre sous châs-
sis, où elles prendront beaucoup de développement. À la quatrième ou à
la cinquième, les oignons ont gagné assez de force pour fleurir et l'on
peut alors juger de leur mérite plus ou moins ornemental. Toutes les va-
riélés se croisent assez facilement entre elles et c'est du soin qui aura
été mis dans cette délicate opération, et dans la perspicacité du choix à
faire entre les espèces à féconder artificiellement, que dépend le résultat
désiré.
Nécrologie.
Au moment du tirage de celte feuille, nous apprenons par une cireu-
laire une mort inattendue et bien regrettable, celie de M. Delaire, jardi-
nier en chef du Jardin botanique d'Orléans, âgé à peine de 46 ans. Nous
lui consacrerons une notice spéciale dans notre prochain numero.
FIN DU TROISIÈME VOLUME.
RECTIFICATION IMPORTANTE.
BALANTIUM ANTARCTICUM.
Dans la planche que nous avons consacrée à cette belle Fougère, devaient
être ajoutées {aux autres) deux petites figures analytiques, qu'a négligé de placer le
raveur. L'une d'elles représentait #7 sporange de grandeur naturelle, laissant
échapper les séminules, aussi de grd. nat., qu'on voit sortir (à tort) de la figure 7;
tandis que les séminules de celles-ci devaient être beaucoup plus grosses {à peu près
comme un grain de millet), ct offrir une forme irréguliérement quadrangulaire,
comme les représentait l'autre figure oubliée.
ÉPILOGUE.
BENEVOLO LECTOR: !
L'Hlustration horticole, en terminant ici son troisième volume, remercie
ses nombreux lecteurs du concours bienveillant et empressé qu'ils lui ont
constamment prêté. Elle l'attribue, avec la satisfaction d’un devoir rempli,
à la régularité de l'émission de ses numéros, à la beauté maintenant su-
périeure de ses planches, à sa consciencieuse rédaction, à la variété des
sujets qu'elle traite et qu’elle n’emprunte à aucun autre recueil, ete. Non-
seulement elle a satisfait À toutes les promesses de son prospectus, mais
même elle les a dépassées, en donnant annuellement un nombre de plan-
ches coloriées plus considérable que celui auquel elle s'était engagée (45 au
moins, au licu de 36), sans compter les planches noires, les vignettes, etc.
Au moment de commencer son quatrième volume, elle se complait à
déclarer à ses bienveillants lecteurs, que son rédacteur et son éditeur
persévèreront dans la même voie où elle a marché jusqu'ici et qu'ils com
bineront leurs efforts incessants pour la faire progresser et lui appliquer
toutes les améliorations dont elle pourrait être susceptible, et sans aug-
mentation du prix, bien minime, si l’on considère matériellement une telle
œuvre. Aussi l’Illustration horticole est-elle moins une spéculation qu'un
monument littéraire et artistique élevé à la science et à Fhortieulture, et
s'adressant indistinctement à tous ceux qui cultivent les plantes et aiment
Ja plus gracieuse création de la Nature, les fleurs, qui réjouissent leur vue
et les distraient agréablement des préoccupations et des misères insépa-
rables de la vie humaine.
—— 5 600 Sn. —
TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES
Dans le Tome troisième de L'ILLUSTRATION HORTICOLE.
PLANTES COLORIÉES ET DÉCRITES.
Nombre Ordre
des planches des planches
dans ce volume. du mème,
1. Aerides roseum . . pousse er + + + + + PL 88
2. Azalée Madame Mielez ! LL 111: 111!!! 9
3. Biota? meldensis {Aybrida) . , . . . . . . . , . , . v» 87
4. Corræa cardinalis. . . doses ee ee + + » 10
B. Cydonia japonica, var. Moerloosit : ! © : : : : : : : : » 107
6-7. Decaisnea insignis {planche d double}, . . . . . . . . . . » M
8. Delphinium cardinale . . eus ee a » 92
9. — rosco-cælestinum (ybridum) ses see ee » 89
40. Dendrobium densiflorum, var. Griffithii. . . . . . . . . » 401
#1. Gloxinies à fleurs dressées (Orthanthe) sous os ss + » 81
42. Helenium atropurpureum. . . . see ses ee » 106
43. Hetcrocentrum roseum. . » 97
44. Hibiseus marmoratus (butilon e) » 8
15-16. Hodgsonia heteroclita pi double). . . . . . . . . . . » 94
17-18. Lal purpurata (pr. double). . . roro se » &
19. Leptodactylum alifornicum ess es ss ss + + » 96
20. Lilium philadelphieum . . . . . . . . . . . » ii
21. — sinicum. . desc ee » 4100
22-23. Magnolia Campbelli “pi. doute) ours ee » 79
24. Mañdirola lanata. . . . . doser » 8
25. Meconopsis nepalensis . . ». 5
26. — simplicitolia . . » 414
27. Meyenia erecta . . » 99
28. Odontoglossum phalænops .. » 409
29. Pentstemon bactharifolius, . . » 86
30. Rhododendrum Madame Picouline. » 8
31. Rhododendrum blandfordiæflorum. . . . . » 112
32. Rose Victor Trouillard . . . , . . . . . . . . . . » 413
33. Scutellaria scarlatina . soeur es + + » 106
34-35. Statice macroptera (pl. double) . . ve » 405
36. Tropæolum azureum, var. grandifiorum (kivea). » 85
37. Tydæa ocellata, var. piéta . . . . . . . . . . » 98
38. Varictés de Fuchsia (Rybrides) . . » 93
39-40. Variétés de Pelargonium des fleuristes divrides) (oi. “double : » 4105
41. Variétés naines de Calcéolaires (hybrides) . . . » 110
49-43. Variétés de Petunia (hybrides) (pl. double). . . . . . » 108
éRANDES VIGNETTIES COLORIÉES,
44. Areca catcchu (habitation indienne). . . su Mix. face pag.
48. Cocos botryophora (Syagrus —) (site natal) | ses » 18
Fotal 45 Planches coloriées.
PLANCHES NOIRES ET VIGNETTES.
Aerides roseum (Gynostème . et labelle du). . . . Verso texte PI. 88
Hodgsonia heteroclila {figures analytiques, fleurs el fruits de r} Texte Pi. 94
Areca catechu {Fruits de 1}. . . . . . 4 . . … . . Mise, pag. 2
116 TABLE DES MATIÈRES,
Chauffage pr la fumée (Capnotherme); coupe d'un fourneau :
d'appd. . . . Mise. pag. 17
Chauffage par l’eau (Hydrotherme); coupe perspective, . . » 20
Balantium antarcticum (grande planche séparée). . . . . Misc: face pag. 27
Oncidium saltator {une fleur de 1) . . . , . . . . isc. pag. 43
— mavilligerum (une fleur de l} , , . . . . . . » 56.
Pont naturel dans une vallée des Monts Himalayas, formé par
les racines du Ficus elastica (grande planche séparée) . Misr, face pag. 55
Urostigma clasticum (Ficus elastica) {ports et fruits de l}.
ise. pag. 56
Warrea digitata (— Wailesiana ? Lio.) (fleur et Iabelle de la). » 70
Catasctum thylaciochilum (curs du)... . . . . . . » 90
LNSGELLANÉES,
PLANTES RARES OU NOUVELEES, RECOMMAXNDÉES,
Agave Celsii W. Hook. . . . . , , . . . . . . . . . . Page 9
Areca catechu L. .
D de en de en se » 1
Aristolochia tapetotricha Ca. L. : : : ! ! ! ! | | : : : : » 9
— Thwaitesii W. Hook. , : , . . : : : : . » 84
Astrophytum myriostigma Cm. L. : 2: : : ! : : : : | |. » 82
Balantium antarcticum Pagsn. . ! : à © . , : + : + . . » 97
Banksia Victoriæ Mrisx, , . . : . . Does se + 8
Bothryochilos bellus dBirrenaria —) Cu. L.. J
Calccolaria violacea Cav. . . . , 2 |: | à
Catasetum thylaciochilam Cr. L. J
Centaurea myriostigma Cm. L. 4: 4 0 |. »
Clematis lanuginosa Lino... . : : L !: ! : à : » 91
Clivia Gardeni W. Hoox. N
Cocos botrÿophora Marr, u
Coffea bengalensis Roxr.
. « . 60
Correa cardinalis Muerzer . . . ù 48
Dasylirium? longissimum Ca. L . . ” 91
Delphinium cardinale W, Hoox. . . » 4
Dendrobium amboinense Horr, Roz - » 93
— bigibbam Linz. . . . : ”. 3
— Falconeri ...? W. Hook. Û »._ 409
Epidendrum cailiferum Cn. L. . ». 107
Galeandra barbata CH. L. . . 4, : à . . « ©.
Jacaranda gloxiniæflora Cn. L, (— Caroba, digitatifiora Horr.?). . » 44
Lælia Brysiana Cn. L. . . . . . . . » 48
Lapagcria rosea R. et P., var. albiflora. . . . . . . . . . . » 44
Leptocodon gracilis Cn. L. . ses error ee » 49
Lilium tenuifolium Fiseu, de ms es ne » 71
Masdevallia Wageneriana LiNpen . sus » 85
Miltonia spectabilis var. Moreliana . . . . . . . . . » 408
Odontoglossum anceps Cu, L. (non KLorzsen). . . . . . . . . » 4ÿ
— Hookerii Ca. L. (— maculatum W. Hoox. non Lipe}. . . » 41
— maxillare Linpr, . . 4. , 4 4 4 4. . . . » 45
— phalænopsis Reims. £ . . . . , . . . . . . . . . » 82
Oncidium longipes LinpL. érrseeeeseesre v #&
— maxillare Cm, L, 4 , . , . , . . . . , . . . . . » 43
— Salator On. L.. . ,. ....... . . . . . , . » ib.
— tigrinum La Li. et Lex. és ee ee ». 4
Ouvirandra fenestralis Porngr . . . . . . . . . . . . . . » 6-15
Pentapterygium flavum JS. D. Hoox. , . , . » 61
Phytolacca octandra? L. . 407
Rhododendram blanäfordiæflorum W. Hoon. : : : : . . LT » 86
— Maddeni J, D. Hook. . . , . . . . . . . . . . . » 83
Salia tricolor Cn. L. (non Horr.) . |
Sonia Margaritacea LinpL. , . . . . . . . . . . . . , » 91
Tecomg fulva DC. , . . : . . . , . . . , . . . » 23
Tradesdantia discolor, war. lineata . . , . . . . . . . . . » 408
Urostigma elasticum {Ficus elastica) Mig. . . res ee » 55
Warrea digitata Cu. L. (— Wailesiana? Lixpn). : : : : : : » 70
TABLE DES MATIÈRES, 417
NOMENCLATURE BOTANIQUE,
(Linguistique, Synonymie, Organographie, Genres nouveaux, Révisions
de genres, etc.)
Magnoliæ species de l'Inde + + « Texte, 2e recto PI, 79
Le genre Mandirola doit être préféré au Seheerie! © LU (recto) note» 80
L'ovaire du Mandirola est pourvu d’une glande et non
d’un anneau , .
r see eee Note 4 » 5h.
Hybrides de Gesnériacées . . . , . . 4, : : . . » 81
Genre nouveau de Gesnériacées (Orthanthe); sa diagnose
énérique . . » » 6.
L'artieulation pédonculaire chez les Malvacées est un bon
caractère Spéeifique . . . . . . . . . . . . . Recto note » 82
Le genre Rixea Cu. Monr. (Tropæolacées) doit être adopté. 2 Recto
Le mot cirre doit s’écrire sans À (cirrus, boucle de cheveux,
et non d’après des mots grecs (x1æs, xufôts, xibpos, ete.
qui signifient toute autre chose) . . . . . . . .
Nepalensis à adopter au lieu de napalensis, napaulensis,
nipalensis, nipaulensis.…
Note 1 » 94
as ss ee se » 2 » 98
On doit écrire Phlogis, Phlogem (Phlox), et non Phlocis,
Phlocem, ete... © . . . » À » 96
Notice sommaire nécrologique sur Théodore Vogel : . : » 5 s 99
— _ — sur Griffith . . . » 2 » 401
On doit écrire Stachyeæ et non Stachydeæ. . » 2 » 404
Etymologie du genre Helenium, et notes À et 2 . . . » 406
On doit écrire de préférence Pirum et Pirus et non Pyrum
et Pyrus 4. A SU » À » 107
Le genre Rhododendrum doit-il être révisé et divisé. . 1 » 112
Un mot sur le genre et l'espèce, en philosophie botanique .
Culture des Roses dites des Peintres, des Mousseuses, des
Thés, ete, rappelée et recommandée . . . . . , Texte (recto) » 113
Emplois des diverses parties de l'Arec (Areca catechu) . Mise. Pag. 5
Espèces du genre Area . , . . . . . . . . . . » 4
Espèces du genre Ouvirandra . . us »
Quelle est l'étymologie du mot 4pono:
Teste (recto) » 112
igelon? . . . . , » 6
neore un mot sur la distinction nécessaire en botanique
des mots ampe (Ames, lis) et Scape (Scapus). . . Note2
Observations sur le genre Aristolochia; révision générique,
espèces, fécondation . . . . . . , . . . . .
Caractéres révisés de l'Aristolochia __. , . . . . . . Note » ‘b,
Quelques généralités au sujet des Fougères. , . . . .
étermination désirable et fixation rationneile des termes
sur les feuilles composées (pennées) . . . . , . . Notel » 30
Proposition définitive du genre Bothriochilus (Orchidacées) » éb.
Caractères du genre Bothriockilus .
s
oo
La
_... + s ET]
Du genre Lachenalia, des espèces qui le composent et de
eur répartition en trois genres nouveaux. . . . , »” 53
Genre Scillopsis . . . . . ... . . . . . , » éb.
Rectification (Odontoglossum Hookerë) . . , 4 . . . Û 4
Du genre Mesembrianthemum, des espèces qui le compo-
sent, de leur choix ct de leur culture. . , . , . » 50
Etymologie du mot Fieus . , , . . es en ee » HS
Liste des espèces des genres Dircæa, Trevirania et Achimenes ” 72
Le Lilium tenuifolium est très odorant . . , ‘ » 4.
Fructification hypogée du Phrynium micans . ” 74
Caractères génériques du Mamillaria . ... Û 80
Floraison du Cereus leplacanthus? . . . . . , . . . ” ib.
Floraison (Epoque de la) de l'Agave ameriçana . . . . Texte » F4
— du Gynerium argenteum (Moorea) . . » 98
Le Cocos botryophora de Martins est désormais le Siagrus
botryophorus du même, . . . . . . . . . . .
Patrie et station de l'Epidendrum calliferum . . . . . » 108
#
ë
&
418 TABLE DES MATIÈRES.
La Diervilla (ou Weigelia) Middendorffians forme un genre nou-
veau (Wagneria). . . . . . . . . , . . . . . . Misc. pag. 410
Les deux sections du Phyfolacca doivent n’en former qu'une. . . , 107
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE.
‘ Les hybrides d'espèces de genres végétaux différents bien constatées
peuvent être fertiles. . . . . . . . . , . . . . . Recto PI 81
Le bleu peut se remarquer chez les plantes à fleurs xanthiques,
comme le jaune chez celles à fleurs cyaniques . . . . . Verso » 83
De la Phorphorescence et de la Luminosité (ou mieux fgnigénéité)
chez les plantes . . . . . . . . . . . . . . . . Misc. pag. 9
Végétaux phorphorescents . . . . . . . . . . . , . . » 10
Phorphorescence (Exemple de). . ,. . . . . . . . . . . » #10
Quelles causes produisent la Phorphorescence et l'Ignigénéitél » 41
Modes divers de fécondation dans Ia nature à propos de celles
des Aristoloches . . . . . . . . , . . . . . . (Texté)» 23
Morphologie végétale (Exemple de) . . . . . . . . . . . » 33
_ — (Phytothérosic). . , , » 59
Considération philosophique sur le genre et l'espèce botaniques. 2 : Texte PL 42
HORTICULTURE ET INDUSTRIE HORTICOLE.
Un mot rectificatif sur le fraisier Délices d'Automne. . . . . Mise pag. 7
Prix (et liste) des Orchidées en vente publique (Angleterre). . ” 12
Prolongation vitale de la Victoria regia . . . . . . . . . » 26
De l’arrosage (et incidemment du moyen de savoir quand une
lante & s01f . » 46
De l'Acration et de la Ventilation des serres, et de la combi-
naison de l'Aérotherme avec l'Hydrotherme . . . . . . » 75
L’Aération et la Ventilation sont deux choses distinctes . . Û îb.
Visite de S. M. Léopold Ier et de la Famille royale à l'établis-
sement Verschatle. . . . . . . . . . . . . . . ” 87
Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand (4° Expo-
sition quinquennale et Programme des Concours). . . . » 95
Du chauffage des serres. . . . . . . . . . . . . . . » 15
— par la fumée (Capnotherme) use ” 46
— par l'eau (Hydrolherme, Termosiphon). . . . . » 18
_ par l'air (Agrotherme) . 4... . . » 62
Annotations à l’article Hydrotherme . . , . . . , , . . » 40
Des animaux réputés nuisibles en horticulture (Oiscaux de nuit). » 99
Plaute tinetoriale (PAyéolacca octandra) . . . . . . . . . ° 106
Note sur la culture des Amaryllis, par M. A. Verschaffelt . » 110
BIBLIOGRAPHIE YÉGÉTALE.
Annalcs de la Société royale d'Agriculture ct de Botanique de
Gand . . . . . . . . . . . . . . Note (1), 2% recto, PL 85
Mémoires sur la famille des Fougères, 5 beaux volumes, in-fo et
in-4e, par M. À. Fée (Strasbourg). . . . . dote 1. Misc. pag. 29
Géographie botanique raisonnée où Exposition des faits princi-
paux et des lois, etc., par M. À. De Candolle . . . , . »” 36
Allgemeines Garlenbuch, ele., par E. Regel. . . . . .. , . » 58
Hortus halensis, tam vivus quam siccus, ete, par D. L. de Schlech-
tend . . 4... » 39
NÉCROLOGIE.
Mort de M. Pescatore . . . . . . . . . . . . . . . Misc. page 8
— de M. J. Donkelaar . . . . , . . . . . . . . . » 81
— de M. Delaire . . . . . . . . . . . . . . . » ELE
RECOTIFICATIONS ET ERRATA.
Miscellanées, page 27, note 1; lisez : féxis et non féxis.
— page 82, au-dessus de la note, lisez : myriostigma ct nou miriostigma.
D'autres fautes typographiques nous échappent sans doutc; nous en laissons
l’apprécialion et la correction à Pobligeance du lecteur.
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