Skip to main content

Full text of "L'Illustration horticole ?journal spec?ial des serres et des jardins, ou choix raisonne ?des plantes les plus inter?ressantes sous le rapport ornemental, comprenant leur histoire complet?e, leur description comparee?, leur figure et leur culture / red?ige ?par Ch. Lemaire."

See other formats


L'ILLUSTRATION HORTICOLE, 


de dirai comment Port embelit les ombrages , 
L'eau, les fleurs, les gozons et les rochers sauvages! 


IBUSARANON HDRMICDES, 


JOURNAL SPÉCIAL 


DES SERRES ET DES JARDINS, 


où 


CHOIX RAISONNÉ DES PLANTES LES PLUS INTÉRESSANTES SOUS LE 
RAPPORT ORNEMENTAL 


GOMPRENAXT 


LEUR HISTOIRE COMPLÈTE, LEUR DESCRIPTION COMPARÉE, LEUR FIGERE 
ET LEUR CULTURR: 


RÉDIGÉ PAR 


CR. LEMAIRE, 


Professeur de Botanique ; Membre honoraire et correspondant de diverses Sociétés savantes : 


EY PUBLIÉ PAR 


AMBROISE VERSCHAFFELT, 


Horticulteur; Éditeur de la Nouvelle Iconographie des Camellins. 


Troisième Dolume. ‘: 


GAND, 


IMPRIMERIE ET LITHOGRAPHIE DE F. ET E. GYSELYNCK, 
Rue des Peignes, 36. 


1856. 


Le dépôt exigé par la loi a été fai. 


ut. 


à 


A Verschaffelé 


HOOK . F. ET THOMS. 


(4 


Crupbelli 


him - male «a { Plein air.) 


Ga 


Dlbaguo 


” 


I Stroobant Sc & Lith à Card 


L'ILLUSTRATION HORTICOLE. 


Planche 79. 


MAGNOLIA CAMPBELLIL 


MAGNOLIE DE CAMPBELL, 


Évyw. François Maënoz, professeur de Botanique à Montpellier, né en 4658, 
mort cn 1745. Linné, en créant ce genre, dit qu’il le dédiait à Magnol, par 
allusion à l'éclat de son savoir (Cri. botan.). 


Magnoliaceæ ( Magnolicæ. 


CHARACT. GENER. Catycis tri- 
phylli foliola coriacco-herbacea v. sub- 
colorata patentia caduca. Pefala 6-12 
hypogyna 2-4seriata patentiuscula v. 
campanulato-conniventia decidua. Sta- 
mina plurima hypogyna juxta torum 
stipitiformem multiseriata; filamentis 
subnullis, antheris bilocularibus, loculis 
lincaribus introrsum adnatis, connectivo 
in acumen breve simplex v. bifidum 
produeto. Ovaria plurima libera supra 
tori apicem imbricato-spicata sessilia 
libera 4-locularia, ovuls ad suturam 
ventralem geminis (v. abortu solitariis) 
superpositis in funiculos brevissimos 
anatropis. Styli ovaria terminantes su- 
bulato-coniei intus stigmatosi, Capsulæ 
ovato-acuminatæ sessiles coriaceæ (im 
maturæ subdrupaceæ) dorso (rectius ven- 
tre(1)!) dehiscentes. Semina (v. 1) funi- 
eulo extensili demum elongato in rha- 
phen intra integumentum extcrius car- 
nosum rubrum liberam eontinuo depen- 
dentia, {esta subossea, chalaza apicali 
cum acumine impressa. Embryo in basi 
atbuminis carnoso-oleosi minutus, radi- 
eula chalazæ e diametro opposita. 


Arbores(v. Frutices) speciosæ in À mer. 
bor. calidiore et in Asia trop. indigenæ, 
foliis allernis integerrimis venosis, sti- 


pulis geminis vernatione in gemmam 
elongalo-acuminatam folium includen- 
tem connatis mox deciduis, floribus (ma- 
gnis v. cliam maximis sæpius fragranti- 
bus) ad apices ramorum breviter pedun- 
culatis solitariis, bractca unica spathæ- 
formi v. geminis oppositis caducissimis. 
Exnucen, Gen, PI, 4737 (exceptis italic. 
parenth, nostris.) 
Magnolla L. Gen. 690. Juss. Gen. 281. 


Gæurx. I. 843, t. 70. DC. st TL. 449, Prod. L. 
79. Morsx. Gen. PI. 3 (5). Sracn, Vérét, Phoner. 
VIE. 468. — Donax. Arbor. ed. nov. II. t. 65. 66. 
Men. arbr, forest. 111 +. 1-7. Ssusr, Parnd. 4. 43. 
Anpa. Bol. Rep. t. 573. Bot. Mag. t. 1206. 1952, 2164. 
2189. 2497. Bot. Reg. €. 323. 407, Zuccar, PL. nov; 
fase. 11. 378. t. 8. 4 Waur. Repert. F, 70, II. 746. 
Annal. 11. 18. Gwillimia Rorrier, Mse. ex DC. 
ecies asiat. : Banxs, le. Kæxpr, 
ce. t. 5 38, 87. Bonpr. Deser, PI. 
ren. Malm. t. 24. Anpa. Bot. Rep. 
Bot. Mag. t. 390, 1008. 1621. Bot, Reg. t. 
1164. Waur. Fi, nepal. t 28. PI. as. rar. t, 182.1 
Rozs, PI. Corom. FI. t. 266, Hoos. f. et Tuous. 
F1. ind. 1. 77, 


CHARACT. SPECIF, M. (6 Asiaticæ), 
arbor excelsa patula, cortice nigra, ramis 
lapsu petiolorum annulato-cicatrisati 
foliis amplis (0,20-0,35 + 0,12-0,15) ova- 
libus v. ovatis utrinque glaberrimis v. 
subtus albo-sericeis dn planta adulta!) 
ciliatis brevissime acuminatis, nervis 
suparallelis; petiolo brevissimo supra 


(1) Etenim exstantes capsuls sessiles et.erectæ, nobis idcirea videntur dorso axi parallele ventreque ad 


spectantem vers. 
TOM, 1Il, JANV. 1856. 


{ 


MAGNOLIA CAMPBELLIF. 


canaliculato; floribus maximis numerosis 
terminalibus ante folia nascentibus extus 
roseo-coccineis inius albido-roseis sub- 
fragrantibus (0,20-25 in diam.); spathæ 
foliolis brunneis extus pilosis; filamentis 
stam. roscis ét siylis; strohilo elongato- 


bustissime peduneulato ; capsulis subapi- 
eulatis (obtusis Hook. f.). Nos. ex auct..ct 


fgur. 


Magnolia Campbhellii Hooc. f. et Fous. 
Fl. ind. I. 77. et prior, in Illustr. of Himol, 
Pants (1) PI. 1V. V. (hie reductis ct in unam con 
juncris !}. 


eylindraceo sub toro Previssime sed ro- 


Nous ne saurions mieux inaugurer la première livraison de la troisième 
année de ce recueil que par le description et la figure du splendide végé- 
tal dont il va être question, l’un des plus splendides du globe, et le plus 
splendide, le roi (style moderne!) de ce si splendide genre! 

Nous ne pouvons mieux agir, non plus, que de traduire ici l'article 
même du savant auteur qui le premier l'a fait connaître. 

« Ce superbe arbre, qui forme un trait si remarquable dans le paysage 
et la végétation du Dorjeling, fut choisi par le Docteur Thomson et moi, 
pour rappeler les éminents services de notre ami le Docteur Campbell, 
résidant dans ce pays, en ce qui regarde la naissance et les progrès de cet 
important établissement sanitaire (sanatarium!}, ainsi que ses nombreuses 
contributions à nos connaissances sur la géographie, les productions na- 
turelles, les arts, les manufactures et les races humaines du Népaul et 
du Sikkim-Himalaya. 

» La Magnolia Campbellii a été découverte par le D' Griffith, dans le Bou- 
tan (2). C’est un grand arbre forestier, commun dans les branches exter- 
nes de la chaîne du Sikkim, à une altitude de 8-10,000 pieds, se mon- 
trant sur la route, au-dessus de Pacheem, et de là gagnant le sommet du 
Sinchul à 8,000 pieds, et celui du Tonglo à 10,000. Quoiqu'il se montre 
quelquefois dans les branches centrales de ces chaînes de montagnes, à 
une pareille élévation, il y est beaucoup moins fréquent. Le trone en est 
droit, souvent haut de 40 pieds, sur 42 à 20 de circonférence, et revêtu 
d'une écorce noire; le bois en est mou et presque sans usage, Les fleurs 
sépanouissent en abondance en avril, au sommet de toutes les branches, 
alors que l'arbre est encore absolument sans feuilles; elles varient du 
blanc au rose foncé ou presque cramoisi, et en volume de six à dix pouces; 
Yarôme en est faible. En mai, l'arbre est en pleines feuilles et le fruit 


{) Cum bne sequenti phrasi specifica, præ tempore et specierum numero multonimis manca : arbar ex- 
colsu, foliis ovalibus v. vvatis utringue glnberrènis v. subtus allo-sericeis, floribus ante folia enuis 
mazimis, spathis dense fasco-pilosis, petalis 9-12, curpellis cbtusis (acutis ex fig./). 

(2) Rien de plus variable que l'orthographe des noms géographiques indiens dans les auteurs anglais! 


celui est écrit ieï, par Je Dr Hooker fils, Bhotan! Le même, qui écrit plus haut Dorjeling, l'écrit ailleurs 
Darjeeling (Journ, of Bot.}. 


MAGNOLIA CAMPBELLIT. 


mürit en octobre; alors encore se montrent quelques fleurs petites et dé- 
formées. Chez les jeunes plantes, les feuilles sont entièrement glabres; 
celles des arbres plus avancés en âge sont plus ou moins soyeuses en 
dessous, 

» Il y a dans l'Inde deux autres espèces de ce genre; l’une, la #. glo- 
bosa Hoou. f. et Tuous:, n’a jusqu'ici été découverte que dans les vallées 
intérieures du Sikkim, où elle eroît sur les lisières des bois, à 9-10,000 pieds 
d'altitude; e’est un petit arbre à feuilles également décidues, à fleurs glo- 
buleuses, d'un blanc de neïge et de la grosseur du poing à peu près; elles 
paraissent en juin et sont fort suavement odorantes, Elle est étroitement 
alliée à la AZ, conspicua du Japon, introduite dans nos jardins. L'autre es- 
pèce, la #. sphenocarpa Roxs. (L. s. c.), est indigène dans le Chittagong, les 
monts Khasia et le Népaul, où elle habite les vallées subtropicales. Les 
M. Campbellii et globosa seront sans doute rustiques en Angleterre, mais 
la sphenocarpa réclamera chez nous une chaleur presque tropicale. » 

La branche florale, dessinée dans le superbe ouvrage, publié par M. Hoo- 
ker, fils, porte quatre fleurs épanouies et deux boutons; et cependant l'au- 
teur dit qu’elle n’est que la moitié de celle qu'avait fait dessiner M. Cath- 
cart, pour la riche collection de dessins qu’il a rassemblés sur les plantes 
de l'Inde. Nos lecteurs peuvent donc sainement, par cela et par la planche 
réduite que nous donnons ci-contre, juger de la magnificence de l'arbre 
en question, lequel, tout nous le fait espérer, va bientôt venir orner nos 
jardins, sinon à l'air libre, comme dans le sol privilégié de l'Angleterre, 
du moins nos orangeries et nos conservatoires. 


Explication de la Planche. 
Fleurs, boutons, fruits et feuilles, de grandeur naturelle. 
CULTURE. (On. er S. Fr.) 


Sol riche, meuble, frais et profond. Multiplication par le marcottage et 


mieux par le greffage sur le 3, purpurea. 
A. Y. 


Planche 80. 


MANDIROLA LANATA, 


MANDIROLE LAINEUSE. 


Éryu. Acosrino Manpirora, Îtalien, publia, en 1652, à Vicence, un Manuale de’ 
Giardinieri, dans la 3° partie duquel il traita, le premier, de la maltiplica- 
tion (par feuilles!) et de la conservation des Orangers (Agrumi), 


Gesneriaceæ  Gesnerieæ $$ Achimenæ. 


CHARACT. GENER. Cafycis semisu- 
peri B-fidi segmenta linearia v. oblonga. 
Corollæ tubo basi attenuato dein sensim 
dilatato curvato, ore limbo maximo 
hiante, lmbi 5-fidi segmenta subæqualia 
rotundata Iævia v. crenata v. eiliata. 
Antheræ cordiformes. Ovarium annulo 
crenatulo carnosulo parvo einctum. St- 
gma stomatomorphum. Cætera ut in tri- 

el — Characteres hi nostri sunt quidem 
nonnihil manci; sed complere specimi- 
num defectu nuncenequimus ; auclor ipse 
generis hos etiam incompletiore modo ex- 
posuil et nonnihil erroneo (1). De cœtero 
GEsNERIEZ revisionem lotam absolutain 
ralionalemque adhuc exspectant. {RED.). 

Herbæ Americæ calidæ stolonibus 
squamoideis rhizomalosis perennantes ; 
caulibus hwmilibus subsimplicibus pu- 
berulis v. pilosis fotiatis; floribus magynis 
speciosis oppositis geminis v. soliturtis. 

Mandirola Dose. Rev, Hort. 1848, p. 468, 


(xypus Achimenes multifors Guen Bot Mag. 
1. 8998 ete.). Hansr. Gesner, 145. 198. Linn. XXVI. 


Stheeria Seemaa (S. mevicans Saeu.) Bot, Mag. 
t 4148. 


CHARACT. SPECIF. #. tota, undique 
præcipue summa ct sub folüs, longe den- 


sissime molliterque candidissimo-lanata, 
foliis late ovatis basi æqualibus rarius 
inæqualibus apice subobtusis supra com- 
parative glabriuseulis nitidiusculis ve- 
nato-rugosulis margine crenulatis sub- 
reflexis, petiolis brevibus robustis supra 
planis lateque canaliculatis; pedunculis 
petiolo plus quam 4-pla longioribus erec- 
tis gracilibus solitariis unifloris ; calycis 
minimi laeiniis lanceolatis stellato-patu- 
lis 2 infer. paulo longioribus, intus gla- 
bris ; corollæ tubo basi obliquo non con- 
striclo sed angustiore sensim valde dila- 
tato supra planiuseulo subtus rotundato 
valde gibboso multicostulato et carinato, 
limbo ut tubus lilacino bilabiatim late 
que oblique hiante, segmentis rotundatis 
Yalde revolutis 3 infer. majoribus, omni- 
bus irregulariter denticulatis undulatis; 
intus ad carinam late albo aurantiaco 
punetulato; ovarii annule parvo B-an- 
guiato, margine cartilagineo distincto; 
Stylo brevi glabriusculo, stigmatis labiis 
divaricatis intus rimosis; filamentis gla- 
briuseulis {plis brevissimis glandulife- 
ris!) basi dilatatis. Nos. ad viv.! 


Mandiroïa lanata Puce, et Linpen, 
Msc. et in Catal. (1855). 


Quelques autres Gesnériacées, par leur port, par le volume et le riche 
coloris de leurs fleurs, peuvent sans doute être plus magnifiques, plus bril- 
lantes, plus orgucilleuses que celle que nous décrivons et figurons ici le 
premier (2) : mais nous n’en connaissons aucune qui soit plus gracicuse, 
aucune qui fasse aux yeux un plus doux, un plus aimable effet, en raison du 


QG} Et enim ovarium (calami lapsu!) indieat (L c.) glandula stipatum : revera est annulo cinetum ! 
Scheeriæ, Mandirole genuini synonymi characteres qui ad unam speciem (S. mezicanam) constituti fuere, 
emittimus (confer nihilominus L. e.). 
(2) L'Hlwstration horticole, quoique jeune encore (elle commence en ce moment sa 3e année), est, 
comme on en peut juger sainement en {a fcuilletant, un enfant robuste et qui promet de vivre! Elle à 
déjà publié et fguré bon nombre de plantes entiôrement inédites, 


FRS 


here pre 


he, . 


RE CR UR ET É 


p 
AU HORT 


Serre chaude 


ofa 


Lt 


] b et 10 


., 
LE 


/ 


Mexique / 


MANDIROLA LANATA. 


très long et très épais duvet qui en couvre toutes les parties, surtout le des- 
sous des jeunes feuilles : duvet aussi doux que le plus doux coton, aussi 
candide que la neige la plus fraîchement tombée du ciel; sans parler de ses 
charmantes et grandes fleurs, d'un rose tendre lilaciné, avec une large 
fascie intérieure blanche, très finement ponctuée d'orangé et piquetée de 
violet sur les côtés (internes !}; et dont les deux lobes latéraux (inférieurs) 
sont veinés de lilas. plus foncé, tandis que le médian est richement ligné 
de cramoisi ! 

Elle est originaire du Mexique; et les beaux individus que nous en 
avons admirés cet été (1855) dans l'établissement Verschaffelt, et dont 
plusieurs sont encore en fleurs sous nos yeux au moment où nous éeri- 
ons, lui ont été envoyés directement de leur contrée natale, au printemps 
dernier, par ses honorables correspondants, MM. Toncl, frères. La dé- 
couverte, toutefois, et l'introduction première, paraissent appartenir de 
droit à M. Ghiesbregt, naturaliste-voyageur, dont nous avons eu maintes 
fois ocension de citer le nom avec éloges, en raison de ses belles et nom- 
breuses découvertes botaniques. M. Linden (Catal, 4855), qui cite ce fait, 
dit que ce botaniste l’a trouvée, croissant dans les fissures des rochers, 
près de Pantepec; mais nos jardins en devront surtout la prompte distri- 
bution à notre habile et zélé éditeur. 

Elle est fort distincte de ses deux uniques congénères, les M. multiflora 
et Seemanni Nos. (Scheeriu mexicana Seeu. ()), par ses fleurs très lon- 
guement pédoneulées, son limbe floral fortement réfléchi, et surtout par 
l'abondant duvet, d'un blanc de neige, dont nous avons parlé, Placée parmi 
les nombreuses Gesnériées, toutes plus belles les unes que les autres, qui 
enrichissent désormais nos serres, elle y liendra certainement un rang 
distingué, et nos lecteurs partageront sans doute notre avis, en examinant 


la belle et exacte figure que nous en donnons ci-contre. 
Cu. L. 


EULTURE. ($. Cs.ur T.) 


Culture maintenant populaire des Achimenes, et trop eonnue pour être 
détaillée ici. On pourra tenir la plante dans la serre tempérée, pendant 
l'été; mais on devra la rentrer en serre chaude Fhiver, sur une tablette, 
près des vitres. Multiplication facile par la séparation des stolons radicaux. 


A. V. 


{1} More botanico, genere Scheeria, synonymo Mandiroke, non adoplando, illius auctori ipsi speciem 
dedicumus ; nomenque hoc novum (4, Seemonni) A. mexicanæ Bortulanoram querumdam præfereadum , 
quod patria specierum omnium est Mexicana regio ; ideireo rite mexicana verbum esset insulsum! Quantum 
enimvero nominibus patriis abuti sunt Botanici! seilicet brasiliensis, sinensis, japonica, asiation, java- 
nica, ete, ete., hodie ista rationaliter penitus rejici ex nomenclalura deberent, 


Planche 81. 


GLOXINLAÆ (1eer1æ?) ÉRÉCTÆ Hour. 


VABIETATES HORTENSES (genus : ORTHANTHE 5 


VARIÉTÉS DIVERSES DE GLOXINIES À FLEURS DRESSÉES. 


Gesneriaceæ $ Gesnerieæ $ Ligeriæ. 


Nous avons fait connaître et figurer, il y a quelques années (1848, Fi. 
des S. et des J, de l'Eur., IV. PL. 511), le premier, sur le continent du 
moins, l'hybride? type(Gloxinia Fyfiana), qui a denné naissance à une race 
nouvelle de Gesnériées, dont les nombreux individus embellissent à l’envi 
aujourd’hui les collections, et dont quelques uns sont déjà figurés dans ce 
recueil (T° Ie, PI, 16. Te II. PI. 62): race, caractérisée essentiellement, 
comme nous l'avons fait remarquer à diverses reprises, par le déve- 
loppement normal et complet de la cinquième étamine. 

Ce fait, inouï dans cette grande tribu des Gesnériées, est-il bien dû à 
lhybridation? Il importe ici de rappeler que la généalogie du type n’a 
jamais, que nous sachions du moins, été expliquée, et nous même, d’après 
le port et le feuillage, dans cette ignorance, nous le présumions, avec 
doute, issu des Gloxiniæ (Ligeriæ !) caulescens et speciosa (var. maxima); 
mais, outre l'important caractère signalé et eelui tout aussi essentiel, dont 
nous parlerons ci-après, il en est deux autres, secondaires, si l’on veut, mais 
qui ont bien aussi leur importance botanique: celui d’abord de produire 
toujours des fleurs nettement vorticales et non penchées ; eelui, plus im- 
portant encore, d’avoir des fleurs à tube absolument droit, ni gibbeux, ni 
ventru, ni courbe nulle part, à pcine contracté à la base, de plus très lon- 
guement pédonculé, ete., au limbe tout-h-fait égal, étalé, et non oblique, 
subbilabié : c’est-à-dire absolument le contraire des caractères ordinaires 
des plantes alliées de sa tribu (1). 

En vérité, en présence de tels accidents morphiques, en réfléchissant 
que rien d’analogue ne s’est jamais offert chez ces plantes, que ces acci- 
dents se montrent parfaitement constants dans les très nombreuses va- 
riétés croisées qu'on en a obtenues depuis, et dont jiar exemple, nous 


(1) Malgré ces caractères essentiellement différents (tube droit, limbe régulier, 5 étamines, ete), M, De- 


caisne (Rev, Hart. 1840) a joint à son genre Ligeria la Gloxinia Fyfana, qu'il regardait comme espèce 
distincte, n'ajontant pas foi à sa filiation déclarée, 


; 7 ji. RÉ SRE 
Verschapf ele. A Verschafall puël. 
{4 / p2 


Gloxmia (ligerial) erecta, 4 Duchesse de Briabaut. 


Wloxmna(Ligeria! jerecta, 1 on des 2 0. 
L A À | 
5 Madame Picoutue. 


re j é 9 
à Wagner. ue dati 


LL: 2 ) Ÿ 8 
Loden miutaburw.. 


la) D e . 
»., Corute de ILerppeic j DRE RE A 


* 


T 17 7 
FA 

LP / 
/ CAC PAR 


Ci L [V 7 
SF) D) Y 77 / 7 LI 
DCTOCLATÉE. CC GTA. 


GLOXINLE ERECTÆ. 


ints six charmants specimen, nous sommes parfaitement dis- 
posé désormais à croire que le type, la Gloxinia (Ligeria) Fyfiana, est 
non un hybride, mais une espèce distincte, provenue de son pays natal 
de graines, vraisemblablement : graines confondues par mégarde dans un 
semis avec celles d'autres variétés ou hybrides vraies. Or, bien que nous 
ajoutions foi aux prodiges hétérogènes qu'enfante l'hybridation, qui 
chaque jour nous en offre quelque nouvel exemple parfaitement avéré, 
nous scrions plutôt tenté de nier purement et simplement, avec un savant 
confrère contemporain, l’hybridation elle-même, que d'accepter désormais 
comme un des enfants d'icelle, la plante type en question et sa nombreuse 
progéniture, 

Ainsi, en fait d’hybridation végétale domestique, le fait le plus concluant, 
le plus saillant que nous connaissions, est le croisement parfaitement réussi, 
opéré par M. Donkelaar, fils, entre la Gesneria discolor Linor. et la 
Gloxinia (Ligeria) rubra Honr., croisement dont sont sorties deux plantes 
tout-à-fait hétéroclites, la Gesneria? Donkelaari (hybrida) et la G. Gloxi- 
nifora (kybrida). La première a été figurée et décrites par nous (Jardin 
fleuriste, T° IV, PL. 382}, et nous y renvoyons le lecteur pour en connaître 
les curieux détails (1); la seconde offre les fleurs de sa mère (Glox. rubra). 
Toutes deux ont produit, malgré leur filiation hybride, dûment constatée, 
une progéniture diverse, fort intéressante sous tous les rapports, et sur 
laquelle nous reviendrons plus tard, comme faits historiques et physiques 
d’une hante gravité dans l'histoire des végétaux. Les deux plantes sous- 
typiques de M. Donkelaar, sont des plantes ornementales de premier ordre 
et desquelles nous reparlerons, comme nous venons de le dire (2). 

D'après tout ce qui précède, il n'est done pas irrationnel, de considérer 
ici comme genre séparé la Gloxinia Fyfiana, et de le proposer tel 
(d'après sa disposition florale) sous le nom d'Orthanthe(3). Le type en serait 


(1) M. Decaisne, en décrivant, à one date postérieure, In même plante que nous (Pl: d, S. et des J. 
de VEur, IX. t. 902), ne l'avait érès vraisemblablement pas vue vivonte: car alors il eût appliqué à ln 
figure qui accompagne son Lexte l'épithète superlative pessima, et non à la nôtre, dont le dessin des for= 
mes florales est maérnocuane; dans celle de la Flore, au contraire, la forme des fleurs est entièrement 
Emaginaire, comme il est facile de s'en convaintre, puisque la plante est depuis quelque cemps déjà répan- 
due dans les cultures, 

(2j Du premier croisement (Gesneria bicolor et Glorinia rubra) (Jard. Fleur. 1. s. c.) deux graînes fer- 
tiles seulement, parmi des centaines d’autres, avaient pu être obtenues, dont nous avans dit le résultat. 

{8) Calyz LIGERIÆ; tubo perianthiano basi attenuato ein tubulose eampanulato dilatate aperto, abso- 
late erecto, dimbo 6-lobato recte patulo, lobis rotundatis æquali ore discolore; staminibus quinque omnibus 
plane evolutis, flamentis plano-dilatatis simplicitr ineurvis, antheris omnibus fertilibus conniventibus ; 
ovario LIGERIÆ, sed ovulis omnibus fertilibus; stigmate bipartito stomatomorpho. 

Species adhuc unies, rhizomate tubereuloso perennante, folits radicalibus petiolatis, peduneulis elongatis 
ereclis radicalibus, 


Orthanthe Nosis, in nola præsenti (0. Fyfana). 


GLOXINIÆ ERECTÆ. 


la plante obtenue en premier lieu par M. Fyfe (Flore, 1. e.), par la voie 
naturelle que nous supposons, soit même par la voie de l’hybridation arti- 
ficielle: car ici la main de l’homme aurait opéré, ce que la nature a opéré 
et opère encore chaque jour en créant les plantes types de nos genres botani- 
ques. Disons de plus, à Fappui de notre distinction générique, que la plante 
en question et sa descendance portent constamment (caractère cssentiel 
auquel nous fesions tout-à-l'heure allusion) des graines toutes fertiles : ce 
qui est une exception presque absolue chez les hybrides vraies, naturelles 
ou artificielles. 

Les variétés d’Orthanthe (Gloxinia) Fyfiana, figurées ci-contre, ont 
été gagnées de semis par le zélé et sagace horticulteur, auquel le public 
horticole doit l'édition annuelle de notre recueil. Comme il est facile d'en 
juger, par la planche ci-contre, elles peuvent rivaliser de beauté et 
d'éclat avec ce que les jardiniers allemands ont gagné de mieux en 
ce genre. Elles constitueront un ornement de premier ordre pour les 
serres tempérées pendant la belle saison, par le nombre, la grande durée 
et surtout la longue succession de leurs fleurs, succession qui cesse à peine 
à l'arrivée des froids. Ce. L. 


CULTURE. (6. Ce. et S. T.) 


Culture des Achimenes et des Gloxinia, Voyez ci-dessus, le. 
A. Y, 


that MAX MAO LA Eur HORT . 


ve Rx sisi t ls NOB. 


Mexique f Serre lemperee. / 


Planche 82. 


(ABETILON MARMORATUN Jour.) 


HIBISCUS MARMORATUS nos. 


KETMIE à fleurs marbrées. 


Érr. Foie %os nom grec de la Guimauve; ibiscum, même signification chez 
les Latins (Vin. Prin.) Quelques lexiques marquent à tort li initial d'un 


esprit doux. 


Malvaceæ Ç Hibisccæ. 


CHARACT. GENER. Jnvolucelli fo- 
Hol. simplicia v. bifurcata, Caïye, per- 
sist. foliol. 5 æstivationc valvata. Petala 
3 hypogyna obovato-inæquilatera ungui- 
bus imo tubo stamineo adnata æstiv, 
convolutiva. Tubus stamineus columni- 
formis infra apicem nudum truncatum 
v. $-dentatum filam. plus minus copiosa 
exserens, artheris reniformibus bivalvi- 
bus. Ovarium sessile simplex 5-loculare, 
ovulis in loculis plurimis v. paucis an- 
gulo centrali insertis. Sylus terminalis 
exsertus, stigmalibus 5-capitellatis raris- 
sime cohærentibus. Capsula 5-locularis 
loculicide 5-valvis, valvis medio septe 
margine seminifcra gercntibus, columelle 
centrali nulla. Semina adscendentia re- 
niformia, fest& crustacca nuda v. squa- 
mulosa v. lanata. Embryo intra afbumen 
parcissim. mutilagin. homotrope arcua- 
tus; cofyled. foliaceis sese plicato-invol- 
ventibus, radicula infcra. 


Arborcs, Frutices v. Herbæ in regioni- 
bus tropicis subéropicisque parce în tem- 
peratis calidioribus erescentes, foliis «l- 
ternis petiolatis integris v. lobatis glabris 
+. varie pubescentibus v. scabris, stipulis 
lateralibus geminis; floribus axillaribus 
solitariis v. foliorum abortu terminali- 
bus puniculatis corymbosis racemosis v. 
rarius spicalis stipulaceo-bracteutis; co- 
rois amplis, petalis varie coloratis sœ- 
pissime basi maculu discolore distinctis. 

Esoucn, Gen. PL. 5277 (parum abbrov.) 

Hibiseus EL. Gen. N. 846. excl, sp. Genre. II. 


250, t. 134. K. in HB. etB. N. G.et Sp. V. 288. 
DC. Prodr. E. 446. excl. sect. 2, 3. 1U et 11. Avn. 


Juss. in St-Mir. FL. Bras. !. 
Gen. PI. 27 (23). — Rehmia Tounx. Inst. 26. 


De divis, Generis (a. Furcarias b. Kebnia 
[''Eremontia s "Keimies “Sabdarie:  “*** Po 
yehlenals e. Trionum; d. Bombicella) … eonfer 
DC. L. e: de multis operibus, auctorib. et fig. citat. 
{ot Mag. Bot. Reg. Cav. dis. ete. ete.) et præ- 
cipue Was Uepert. I. 302. IE 790. Y. 91. et 
Annal. I. 142. 


CHARACT, SPECIF. 4. ($ Kefmia 
$ Cremontia) fruticosus undique pilis 
brevibus solitar. v. gem. v. tern. hirsu- 
tus; stipulis subulatis parvis marcescen- 
tibus; foliis amplis basi cordatis ovatis 
v. ovato-lanctolatis acutis obsolete loba- 
tis grosse bidentatis mollibus, nervis 
5 basi concentricis; peduneulis petiolo 
multo longioribus apice distincte artieu- 


242. t. 48. Meisx. 


| latis ultra artieulationcm brevem paulo 


inflatis; involueri foliolis 10 subinæqua- 
libus spathulatis v. rarius linearibus 
basi extrema connatis stellato-patulis; 
calyee campanulato eglanduloso 5-par- 
tito, lobis lanceolatis 3-venatis subacu- 
minatis applicatis petalorum 1/3 partem 
æquantibus; petalis oblongis sat angustis 
apice dilatato oblique rotundato-cunca- 
tis subrecurvis undulatis parte libera 
extus pilosis, intus basi extrema solum 
puberulis subapice eonvoluto-tuhulosis, 
venis extus subprominentibus {flore ro- 
sello, creberrimis maculis parvis vivide 
roseis reticulatim venato), stigmatibus Ii 
beris; ovulis numerosis biscriatis. Nos. 
ad vit. 


Hibisons marmoratus Nos. sub pres, 
tab. 


Abutilon marmoratum Ilorr. 


En 1854, M. Auguste Tonel nous rapporta lui-même, du Mexique, 
quelques graines d'une Malvacée, dont il vantait avec raison l'élégance et 


la beauté florales, 


Nous eûmes le plaisir d'observer en fleurs, dès le mois de mai suivant, 
plusieurs jeuncs individus, nés de ces graines, dans lesquelles nous recon- 


Févr. 14856. 


TOM, NI. 


2 


HIBISCUS MARMORATUS, 


nûmes non un Abutilon, mais un véritable Hibiseus, aux fleurs remarqua- 
bles par une délicatesse et une fraicheur de coloris peu ordinaires dans ce 
beau genre: coloris relevé encore par une moucheture quinconciale du plus 
charmant effet, et unique, que nous sachions du moins, parmi ses assez 
nombreux congénères. Le lecteur peut, au reste, sainement en juger par 
Pexacte figure annexée ci-contre : 

Si nous ne nous trompons, cette Ketmie est inédite; du moins nous 
n’avons pu la reconnaître dans les phrases spécifiques des espèces connues 
jusqu'ici et citées dans le Prodrome de De Candolle, le Repertorium et 
les Annales de Walpers. Quoi qu’il en soit, elle est réellement nouvelle 
pour les jardins, dans les serres tempérées desquels elle constitue un 
objet véritablement ornemental, en raison de l'abondance et de l'attrait 


de ses fleurs, qu'elle donne déjà, haute à peine de 0,50 à 0,40. 


C’est, en toute apparence, un petit arbrisseau, couvert, dans toutes ses parties, 
de poils courts, blancs, rigides, épais, solitaires, géminés ou ternés. Les pétioles, 
cylindriques, assez courts, sont pourvus à la base de deux stipules, petites, subulées 
et marcescentes. Les feuilles sont grandes, cordées à la base, ovées ou ovées-lancéo- 
lécs, aiguës, obsolètement lobées et largement bidentées au bord, d'une consistance 
molle, beaucoup plus poilues en dessous qu'en dessus. Les fleurs, grandes, subnu- 
tantes, d’un rose extrêmement délicat, presque blane, mais richement réticulé-vei 
de petites macules très-serrées, d'un rose vif, sont portés par des pédoncules solitai 
res, axillaires, beaucoup plus longs que les pétioles, nettement articulés au som- 
met, et légèrement renflés au-delà de l'articulation {1). Le calyÿce campanulé est 
appliqué et muni à la base d’un involucre décaphylle. Les pétales, enroulés en tube, 
dans la plus grande partie de leur longueur, sont oblongs et étroits du milieu à 
base, obliquement dilatés-cunéiformes-spathulés au sommet, poilus en dehors sur la 
partie libre. Le lube staminal est inclus, nu, rosé; les filets staminaux sont très- 
grêles, courbes; les anthères réniformes; le pollen gros, sphérique, lisse, d’une cou- 
leur orangée foncée ou même subferrugineuse, Les cinq styles sont robustes, cour- 


bes, roses; les stigmates libres, capitellés. L’ovaire 5-loculaire; les ovules nombreux, 
bisériés, attachés à l’axe central. Fruit... 


Cs. L. 
Explication des Figures analytiques, 
Fig. 1. L'ovaire, coupé transversalement, 
CULTURE. {8. T) 


Cette jolie Malvacée se contentera de l'abri d’une serre tempérée; on 
la tiendra dans des vases un peu étroits et remplis d’une terre légère, un 
peu sablonneuse, mais riche en humus, qu’on renouvellera tous les ans, 
au moins une fois, et qu'on arrosera de temps À autre avec une eau satu- 
rée d'engrais. Si elle tendait à s’élancer, on la pincerait légèrement pour 


l'obliger à se ramifier. Multiplication facile par le bouturage opéré à chaud 
et sous cloche, A. V 


(4) L'articulation des pédoncules, chez un assez grand nombre de Malvacées, nous parait un bon eurac- 
tére distinctif d' 


espôce; et cependant il est Lien rarement cité par les auteurs décrivant les plantes qui en 
sont pourvus. 


27 
2 


PA//e 


V4 


LL 


Dal 


af fe 
6 


/ 


u + 4 
Vers 


1 
de 


P4A 


à Card. 


À 


.Stroobant $Se.& Lits 


r 
L 


Planche 83. 


LÆLIA PURPURATA, 


LÉLIE à lubelle pourpre. 


Érru. Lœliu (Aaintæ;, nom de femme (d’une courtisanne ct d'une vestale, dit-on), 
cité par les auteurs Grees ct Latins (Crcérox, Tacirs, ManriaL}); Quicn. Foc. nom.! 


Orchidaceæ (1) $ Epidendreæ $$ Læliæ, 


CHARACT. GENER. Quos quidem 
jamdudum a clrss. auctore (£. à, e.) expo- 
sitos hodie fere prorsus revisendos et 
complendos, cos non ibi refcremus (cou- 
fer tamen locos infra relatos! 


Lælia Ein. Genus: Orchid, 115. Enourcu. 


Gen. PI. 1379. Meisx. Gen. PL. 372 (279) 371. — 
Amatia Reten. Consp. species : Bot. Meg. £. 1752 
1839:1. 26 27. 54. Mise. Ns 4 42. 143, 184 
t. 41. Mise, Ns 25. 87, 1841: t. 24%, et sub, €. 1. 
Misc. N. 42, 1842: 4. 62. Mise. N. 10. 1843 
Mise. N. 16. 1844: «. 30. Mise, N.2. 1845 : L. 69. 
dem in Paxr. FE Gard, E. Glean. fig 38. LIT PI 
96. Sert, orchid. t. 28. — Mot. Mag. t. 3804, 3810. 
3817. 3957. 4090. 4099. 4302. — Barru Ovch.t 9 
— Paxr. Mag of Bo. IV, 1. 73, VI. t. 121. VII. 
4.193. X. 1. 49 XI. 4. 97. XII. t. L XIE. L 
{Catteyar) — Fi. d. $. et d. d. ‘de l'Eur. VII 
PL 74%, — Jard. fl. 11, Mise. 79, ie. HI, PI, 275- 
276. — (Cattleya ?). 


CHARACT. SPECIF, L. caule rhizoma- 
toso repente clongato radicante breviss, 
articulato; pseudobulbis maximis com- 
presso-ellipticis longissime basi in pedicu- 
los pluri-articulatos attenuatis, maximas 
marecscentesque sese ct pediculos omnino 
vestientes Squamas asportantibus fortiter 
costatis non ancipitibus; foliis maximis 
solitariis crassis firmissimis oblongis basi 
non angustiore spatham amplexantibus 
apice vix angustiore integro Y. subemar- 
ginato tenuiter mucronulato obscure vi- 
ridibus, margine suhacuto lævi, suleo 
mediano ruguloso subtus prominente 


En insérant dans notre Tome Ier 


lævi, nervulis immersis obsoletissimis ; 
spatha maxima subancipiti viridi; scapo 
cylindracco glaberrimo 4-5-floro; bractea 
minima (comparative!) lanccolata mu- 
cronata dorso clevata basi dilatata; flores 
maximi inter flores generis maximos ro- 
selli suaveclentes, segm, 5 exlernisangus- 
tioribus oblongo-lanccolatis apice incras- 
sato-acutis recurvis, margine cito retro- 
flexo, supremo minore erccto; internis 
multo majoribns ovali-ellipticis apice 
obtusis ; incurvatis basi subunguiculatis, 
latcre infcro retroflexo, undulatis; la- 
bello grandissimo digilali-campanulato 
basi anguste unguieulato, lobis gynos- 
tema brevi nudantibus mox tubulatim 
conniventibus, ore maxime dilatato mar- 
gine valde tenuiterque undulato cerispo 
patulo integre v. vix emarginatulo recur- 
vatulo, gynostemate brevissimo, etc, 

(Pseudob. 0,15-20 + 0,03-4; corum 
pedic, 0,08-12! Foliis 0,35-45 + 0,04-6 ; 
Spatha 0,17-18 + 0,03-5 4. Florum 
diam. 0,16. Labetlo 0,08-8 L — diam. 
ad os, 0,05-5 :.) No. ad viv. naë.! 


Lælia purpurata Lisni. in Paxt, Flow. 
Gard, Ii. PE — V. ci-dessus, Ilust. hort. 
1. Mise. 54. ce, ie. nigra. 

Lælia? Brysiana Nos. Jar. fleur, IL, 
PL. 275-276 {ue Caitleya! et varietas!). 


le.) une vignette noire, au simple 


truit, de cette splendide espèce, nous avous promis d'en donner plus tard 
une belle ct exacte figure; et nous venons aujourd'hui remplir eette pro- 
messe, d'autant plus volontiers, que la plante du Paxton’s Flower-Gurden, 
plus que médiocrement et assez infidèlement exécutée (évidemment 


(1) Dans la note de noire Te 11, Mise. p. 98, où nous réctifiions l'orthographe de ce.mot, une double 


faute typographique nous a fait écrire, dans les deux noms grecs différentiels, # pour 3? faute que 


nous prions le Jerieur de vouloir bien rorriger (épxis «1 épis), 


LÆLIA PURPURATA. 


d’après un très faible individu), est loin d'inspirer au lecteur une juste 
idée de la beauté de ses fleurs. 

Il faudrait au reste, pour rendre à peu près convenublement les dimen- 
sions caulinaires et florales de cette Lælia, un format au moins quadruple 
de la planche cependant double incluse ci-contre. Elle nous semble en 
effet sous ce double rapport la plus grande espèce du genre, et comparée 
aux Cattleyæ, elle l'emporte même, pour la grandeur des fleurs, sur le 
Cattleya Mossiæ. 

Nous devons rappeler que tout l'honneur de la découverte et de son 
introduction reviennent de droit au collecteur de l'établissement Verschaf- 
felt (M. Fr. De Vos), qui la trouva, en 1846, croissant sur les arbres, dans 
Yile Ste-Catherine, et en envoya la même année à son digne patron, père 
de notre éditeur, de beaux individus, dont lun, adressé à un amateur 
en Angleterre, fut présenté en fleurs à M. Lindley, qui le décrivit som- 
mairement (1. e.) et lui donna le nom. spécifique sous lequel la plante est 
désormais connue. 

Comme Ja phrase diagnostique que nous en ayons donnée ci-dessus, est 
suffisamment détaillée, et complète les lacunes de celle du savant botaniste 
anglais, il est inutile de la décrire de nouveau ici, et nous nous contente- 
rons de rappeler la nature du coloris des fleurs. Tous les segments sont 
d’un blane légérement teinté de rose, sur lequel tranche les couleurs écla- 
tantes du labelle. Celui-ci en dessous et en dedans et jusque près de l'on- 
glet, est d’un jaune d’or, ligné richement de cramoisi; le reste en est violet, 
et cette couleur atteint son maximum de richesse de ton à l'orifice étalé 
du tube, qui montre en dedans, au sommet, une teinte plus claire, lilacée, 
le tout rehaussé de veines plus foncées! En somme, nous le répétons vo- 
Jontiers, c’est là une plante, qui parmi toutes celles du globe, comme 
parmi ses congénères, peut trouver des rivales en beauté, mais non des 


supérieures sous ce rapport. 
Cu. L. 


CULTURE. (8. Cn.) 


Comme le rhizôme, qui donne naissance aux pseudobulbes de cette espèce 
acquiert bientôt d'assez grandes dimensions, il faut le fixer dans un vase, 
ou corbeille, un peu large, qu’on remplit à la manière secoutumée de 
fragments de tourbe, de terreau de bruyère, de bois pourris, ele., entre- 
mélés de sphsgnum et de lycopodes vivants, 

Du reste, comme à l'ordinaire, seringages abondants et chaleur modérée 
pendant la période vitale; abri d'une bonne serre tempérée ensuite et 
sècheresse comparative pendant toute celle de repos. Multiplication par la 
la section du rhizome, après la formation complète des pscudobulbes. 


A. V. 


$ f) 


D 0 DA 
ut nv  Jbadorue L: 


€ l € + 
Se FTEES 4 LA 74 {Ser7 C froute. ) 


{/ 7 17 / L ? 4 4 . 7 dl al fY 


a : 
ER à Rp i Se ROBE APE. Lin EST $ 12 7. UE T4 A 
Vandarnme au na. purx 127, dors) Fire : LT ElL: 78 o Ÿ Strocbarl & GAL 


Planche 84. 


RHODODENDRUM MADAME PICOULNE evsrine), 


Éryx, Cnaracr. GENEn. et specir. Vide passim notulas quoad varictates et 
hybridas ! 


Ericaceæ $ Rhododendreæ, 


Cette nouvelle variété de rosage a été obtenue dans un semis, par un 
horticulteur gantois, M. Louis Delmotte, qui en a cédé la propriété de 
l'édition entière à notre éditeur. 

C'est une espèce hybride, dont l’un des parents, en raison de la nature 
tomentoso-ferrugineuse du dessous des feuilles, est, selon toute vraisem- 
blance, le R. férruginosum, l'autre, à en juger d’après la forme, la dispo- 
sition et le coloris des fleurs, Ie R. arboreum, ou l’une de ses nombreuses 
variétés ou hybrides, 

La belle figure ci-jointe en donnera à nos lecteurs une idéc suflisante; 
ils pourront par elle juger sainement de l'effct ornemental que ec rosage 
est appelé à produire parmi ses nombreux et élégants congénères, au 
inilicu desqueis son thyrse floral brillera par la belle maeulature violacée, 
qui en orne entièrement les corolles, tranche nettement sur le blanc pur 
ou légèrement rosé du fond de celle-ci, et se montre encore presque aussi 
nette en dehors: double disposition rare dans les variétés de ce genre ct 
qui ajoute considérablement à la beauté de leurs fleurs. 

Dans la variété en question, les fleurs assez grandes, à corolles ondulées, 
sont disposées en un thyrse pyramidal compact, dont le coloris ressort 
vivement sur le vert foncé et luisant d'un beau feuillage elliptique, mucroné | 
au sommet, à bords amincis, membranacés, à face inférieure, couverte 
d’un duvet court, assez épais et ferrugineux. 

M. Ambroise Verschaffelt l'a dédiée à l'épouse de l’un de ses honorablcs 


correspondants, M. le docteur Picouline, amateur très distingué, à Moscou, 


Cu, L. 
CULTURE. & fr} 


V. ci-dessus, Te Lt, PI, 4, 7. album-speciosum. 


# 
ÿ 


LES ueremg 


#6 17 ee el 4 / / OT. / ( 


P Strocbar fils, ad.naë pis. in Boris. Versa ee, 3 
; | | ‘1 
Giopæolur WU QAUtAuum VAR. god | ot HorT . 
| ” 


Perou [( Serre fre de. ) 


+ 


» 


Fe 
é 


Planche 85. 


TROPÆOLUM AZUREUM, var. cnannirLonus. 


CAPUCINE à fleurs bleues (grandes!) 


RIXEA AZUREA. 


Éryu. Diminutif de rpémaer (#, ré), trophée: l'auteur du genre fait par là 
allusion à la forme des feuilles qui ressemblent à des boucliers, et à celle des 
fleurs, qui ressemblent assez à des casques (Nos. Flore d. S, ot d. J. de PEur. 
Lie). — Ricea: Jossr Rixe, Ganlois, qui le premier, selon Monnex, Li.e., 


importa le froment au Chili. 


.  Tropæolaccæ $ Rixeæ. 


CHARACT. GENER. (Rixea!) Colycis 
herbacei tubo $-angulato brevissimo basi 
in calcar compressum brevissimum pro- 
ducto. lobis 5 ovalibus imbricato-subre- 
gularibus; petalis 5 æqualibus obeu- 
neato-rotundatis alte apice emarginatis 
undulatis (integris) plicalis valde retro- 
flexis basi venosis, 2 super, divaricatis 
ct paulo longius unguiculatis, 5 infer. 
circa oculum rugulosis, intra gibbulos 
calycis æqualiter insertis ejusque lobis 
alternantibus. Sfaminibus inæqualibus, 
filamentis brevissimis cum ovarii basi 
extrema connatis robustis subulatis, 
antheris oblongis basifixis lateraliter de- 
hiscentibus. Overium ut in Tropæolo; 
stylo brevi subtrigono, séigmate trifido. 
Fructus tricoccus : 2 coccis, sæpius abor- 
ticntibus, tertio rotundato earnosissimo- 
baccato levi, embryone subglobuloso tri- 
coslato apice ore hiante (cofyledoni- 
bus!)...! Nos. Charact, (si varielas fue- 
rit?) ad var. de qua agitur constitulis !. 


Species unica (?}, rhizomate fuberoso pe- 
rennans avellancæ nucis et amplius ma- 
gnitudine, caulc gracillimo volubili ra- 


moso annotino; foliis 5-pelfato-fissis, 
scgmentis lanceolato-linearibus 2 basilar. 
falcatis, omnibus patulis, petiolis pre- 
hensilibus sæpe pluritortis ; floribus sua- 
veolentibus cœrulca-violascentibus ad os 
albescentibus longissime peduneulatis. 
| Non. idem. 

MIXCN Monnex, Annal, Soc. roy. Agrie. Bot. de 


l Gand, Te 1. 225, PE 22, — et Nos. sub pris, tab! 
— Tropæolt spee. alioram ! 


Hixea azurea Monres, ] s.e. Ricen cœlestis 
guoncuo. — Tropæolum acureum Miers, Trav. in 
Chili, app. ex Brareno. Mem, di Tor. XXXVII, 47, 
&. 2. Liroc. Bot. Reg. €. 65 (1842), Paxr, Mag. of Bot, 
IX, 247. e. ie. W. Îlooc. Bui. Mag. 1. 3985, Cu. L. 
in Flore d. 5. er d, 3. de l TL PL var. mai 1846. 
— Waur. I. 465. IT 820, V. 381, — © Tropæolum 
violæflorum {1) À. Dierr, Allg. Gar. Zeit. XI. 
130 (T, as. Dot, Mag. [. €), — ?— pentaphyllum 
Laux. (see, Hoox. Bot. Mise. (IT. 161.). 

Rixea azurea var. grandifiora Nos. 
Varietas? de qua agitur. 


An species distinela ? 

Tropæolum azureum var. grandi- 
forum Jiorr. 

Floribus duplo triplove quam typi ma- 
| joribus, planta ctiam robustiore, foliis 
l'najoribus, etc. 


Peu de plantes, à leur entrée dans le monde horlicole, ont occasionné 
autant de rumeur, autant de polémique passionnée, d’affirmations et de 


(} M. A. Dietrich {1 e.} a constitué œetle espèce, en se fondant sur la dentelure des pétales, telle que 
Va décrite et figurée M. W. Hooker (1, e.). Toutefois, nous pensons qu'il ÿ a là erreur du savant anglais 
et de san dessinateur, qui auront pris pour des dents la fne plicature ondulée qui borde les pétales. En 
effet, dans les centaines d'individus, provenant, soit directement du Chili, sait d'envais faits sur le conti 
nent par MM. Veitch, eux-mêmes, nous n'avons pu voir, ri nous, ni d’autres, les dents signalées. Quoi 
qu'il en soit, nous fesons précéder notre synonymie d’un point de doute. 


TOM. ill. MARS 1856. 3 


TROPÆOLUM AZUREUM VAT. GRANDIFLORUM. 


Rixea azurea, 


dénégations au sujet du coloris de ses fleurs, que celle dont il est question 
{nous parlons du type), une Capucine à fleurs bleues!!! Personne ne voulait 
ÿ croire ; et Miers, qui la découvrit dans les montagnes du Chili, Bridges, 
qui l'y rencontra plus tard, etc., eussent passé pour des hâbleurs, si 
M. Lobb, le célèbre voyageur, collecteur de MM, Veitch, n’en eût, en 1842, 
adressé des tubereules À cette maison, où ils fleurirent deux mois après, 
à peine, et excitèrent l'admiration générale des nombreux visiteurs de 
la Société d'horticulture de Londres, au commencement d'octobre, Nous 
empruntons ces détails à M. W. Hooker; mais il est bon de faire remar- 
quer que celte floraison automnale est une exception, qu’elle a été due 
vraisemblablement au retard forcé que ces tubercules ont dû éprouver 
dans leur végétation, en raison de la longue durée du voyage. En effet, 
chez nous, celte plante fleurit, comme toutes ses congénères ou alliées, au 


printemps, où elles constituent alors une des plus gracieuses parures de 
nos serres froides et tempérées, 


Nous laisserons le type, bien connu désormais, pour ne nous occuper 
que de la variété dont il s’agit, plante bien plus belle et d'une importance 
bien autrement considérable pour nos cultures. Nous ne nous oceuperons 
pas non plus des controverses scientifiques qu'ont occasionnées la dénéga- 
tion et l'affirmation de la possibilité de la couleur bleue dans la catégorie 
des fleurs canthiques, ni de celle de la couleur jaune dans la catégorie des 
fleurs cyaniques : les évènements ont prouvé surabondamment l'afirma- 
tive. Il en résulte, comme l'a fait observer M, Lindley, qu’il est impos- 
sible de nier la possibilité d'un Dahlia et d'un Camellia bleus, d'un Pelar- 
gonium jaune, etc. Or, comme chacun sait, à l'appui de ce raisonnement, 
est survenue un jour, une pivoine d fleurs jaunes (Pæonia Wilimanniana 
Harrw.)! (confer CH. Len. 1. s, e.), 

Ainsi, dans le genre Tropæolum (si nous y joignons comme simple sec- 
tion le genre Rixea), on a done, en coloris divers et opposés, le rouge écar- 
late, le rouge sanguin, le rouge orangé, le jaune pur ou mélangé des 
nuances du rouge, le bleu, plus ou moins pur ou violacé, et le blane 
pur (7. albiflorum Nos. F1. d. S, JIL. PI. IX. 241). La conséquence évi- 
dente de cet énoncé, appliqué À un seul genre, c’est qu'en fait de coloris 
floral, aucune exelusion de couleur ne saurait être préventivement admise: 
car, comme on vient de le voir, une découverte postérieure, tout-à-fnit 
inattendue, pourrait venir détruire tout raisonnement théorique contraire. 


La variété, dont nous traitons, ct dont nous annexons ci-contre une 


TROPÆOLUM AZUREUM U4F. GRANDIFLORUX. 


Rixca azurea. 


figure exacte, a été adressée directement du Pérou à l'établissement Ver- 
schaffelt, dans lequel nous en avons admiré, vers le commencement de 
juin dernier (1853) de beaux individus en pleine floraison. A l'aspect de 
leurs fleurs, deux et trois fois plus grandes que celles du type, nous avons 
cru d'abord à une nouvelle espèce, L'examen botanique toutefois n’est pas 
venu confirmer eetle supposition; nous n'avons plus vu en elle qu'une 
variété, mais une variété bien supérieure au type en beauté, en effet 
ornemental, Il nous semble oiseux, après la diagnose générique et spéci- 
fique que nous en avons insérée ci-dessus, d'en donner présentement 
une nouvelle description ; le type d’ailleurs, dont notre plante, comme 
nous venons de le dire, ne diffère pas botaniquement, étant dans toutes 
les serres; fesons remarquer toutefois que la floraison d'icelle semble 
être beaucoup plus tardive; ce qui serait un mérite de plus. 

Nous devons, avant de terminer cet article, dire quelques mots sur 
l'adoption dans ce recucil du genre Rixea. Nous ne l’avions d'abord, dans 
une première notice sur la plante type, regardé que comme unc excellente 
section générique {!. c.); mais aujourd’hui, au point de vue de la botanique 
moderne, qui semble (un peu inconsidérément ct irrationnellement peut- 
être!) tendre de plus en plus à diviser et à subdiviser les anciens genres, 
l'admission du Réxea nous semble plus logique. Il présente, en elfet, des 
caractères différentiels qui le distinguent au premier coup-d'œil du Tro- 
pæolum, et d'un ordre tout aussi élevé que ceux du Chymocarpus de 
Don, adopté cependant par les botanistes, tels qu’un calyce herbacé régu- 
lier, des pétales égaux et insérés sur le même plan, des filaments stami- 
naux cxtrémements courts, connés avec l'ovaire à sa base extrême, ele.; 
enfin, par un caractère plus secondaire, il est vrai, mais qui ne laisse pas 
d'avoir quelque valeur, par le coloris cyanique de ses fleurs {). 


Explication des Figures analytiques. 


Fig. 4. L'ovaire tricoque et le pistil. Fig. 2. Un fruit parliel pour en faire voir 
au milieu la grainc; au sommct, la fente dicotylédonaire. 


(1) Comment se fait- qu'il ait été omis par tous les auteurs nomenelaturistes, par Walpers, surtout ?, 
Serait-ce que les botanistes de profession, dédaignent de consulter les publications dites horticoles? Cela 
paruit probable; et cependant ces publications sont souvent signées de nouns qui ne Lissent pas d'avoir 
quelque autorité dans la Seienee. Or, dans l'intérét de cette outre Alma Maker, le dépouillement de ces 
publications ne serait pas sans avantage, Signalons done hautement aqua savants proprement dits, ce que 
nous nous contenterons de nommer un oubli de leur par! Le genre Rixea a été établi par M. Morten , 
dans un fort beau recueil, orné de plunches coloriées et de vignettes, intitulé: Aunales de la Soc 
royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, et publié de 1845 à 1849; 5 gros et superbes volumes, 
grand in-8e, que le savant, Pamateur et l'hortieulleur ne consaleraient pas sans fruit (s’adresser à 
M. D, Space, secrétaire de la Société, au Casino). 


TROPÆOLUM AZUREUM Var, GRANDIFLORUM, 


Rixen azuren. 


CULTURE. (s. Fa) 


La culture des Tropælum azureum, brachyceras, rhomboïdeum, etc., 
est désormais parfaitement connue; elle est la même que celle de l'espèce 
dont il s’agit. On les plante dans des vases un peu étroits, bien drainés el 
remplis d’une terre légère, très sablonneuse, où l'on plonge le tubereule, à 
deux ou trois centimètres au-dessous de la surface, et que l'on tient légè- 
rement humide. Aussitôt qu'apparaît la jeune tige, on la dirige sur un 
treillis métallique disposé, au goût de l'amateur, en éventail, en étoile, en 
cône, en globe, ete. Le palissage, en raison de la délicatesse extrême et de 
la tige et des branches, demande une grande délicatesse de main, pour 
ne pas rompre ces fils végétaux, d’une ténuité pour ainsi dire impercep- 
tible, Au fur et à mesure qu'avance le déclin de la végétation, on cesse de 
même les arrosements, jusqu’à laisser la terre complèlement sèche. Dans 
cet état, on dépote, on recueille les tubereules, et on les conserve dans un 
sable parfaitement sec et à l'abri de toute humidité, jusqu'au moment de 


les replanter, c'est-à-dire, vers la fin de décembre. 
A. V. 


ut 
Lo À 
1 AA 


Us 


27/2 
Cr e 


y 
CT 


FL 


27t 


TAC. DE ar 


> 
A 


£ 


CAT 


7 
ro, 


'e) 


À 
Le 


7 
{1 


AO . W.HOOK . 


fol 


(Plan ar.) 


re 


L eutéteruou 6 accha 


, 


Texas 


Planche 86. 


PENTSTEMON BACCHARIFOLIUS, 


PENTSTÉMON & feuilles de BACCHARIS, 


Éryx. V. Jardin fleuriste, Ve Er, PI. 14. 


Scrophulariaceæ $ Antirrhineæ $$ Chelonæ. 


CHARACT. GENER. V. ibidem. 


CHARACT. SPECIF. P. rhizomate 
subterranco perennante, caulibus suffru- 
licosis erectis, ramulis numeris robustis 
erassis rigidis cylindricis rubescenti-vio- 
laccis parum perspicue albido-puberulis 
et glanduiosis; foliis medioeribus glaber- 
rimis decussalis nitide pallideque viren- 
tibus, inferior. basi atienuata subpetio- 
latis subspathulatis, super. ovalibus seu 
ovatis subacutis, omnibus firmis grosse 
(comparative) spinuloso-dentatis crassis 


bractealibus cordatis; pedunculis oppo- 
sitis trifloris; ad insert. pedic. bracteo- 
latis; calyce parvo obliquo cupuliformi 
basi 5-gibbosulo, segmentis ovatis usque 
ad basim fissis imbricatim insertis extus 
concavis; corollæ tubo basi subgioboso 
obliquo supra subbilobo mox ecaretato 
dein dilatatim ventricoso subeompresso 
trisulcato (1), labio super. subporrecto 
emarginato, lobis omnibus aliis recurvis 
æqualibus subpuberulis; stylo subex- 
serto stam. longiore gracillimo, stigmatc 
subbifido papillosulo. Nos. «d nat. viv.! 


Paucissime nerviis utraque facic lente 
creberrime succoso-punctulatis, paribus 
subconfertis; paniculis elongato-multi- 
floris ut ramuli vestitis et coloratis; foliis 


Pentstemon baccharifolfus W. Hooc. 


glien jam cit 
éadeni, je. 2 


et ibi, e. ie. nova ad naturum pieta ! 


La plante en question, dont l'apparition sur la scène horticole date 
de 1852 seulement, n’est pas encore aussi répandue que le feraient 
préjuger la singularité de son port, l'élégance et le riche coloris de ses 
ficurs. Cette rareté relative est due sans doute aux tâtonnements qu'a 
exigés sa culture. M. W. Hooker, en effet, qui en jugeait d'après 
sa non rusticité à l'air libre, dans les jardins de Kew, où elle avait 
péri, dans le mois de novembre 1851, sous l'influence d'une gelée, la 
décrivit donc avec doute comme annuelle; ct nous l'avions, d’après 
lui, déclarée telle; mais les individus que nous en avons observés, en 
185% et en 185%, dans l'établissement Verschaffelt, nous ont fait voir des 
tiges suffrutiqueuses, bi-trisannuelles, si l'on rentre la plante en serre 
froide : annuelles, si on la laisse cn pleine terre, où la souche vivace émet 
dans ce cas de nouvelles pousses au printemps. C'est l'un des plus beaux 
Pentstemon connus. 

Les tiges, d’un rouge violacé, en sont peu ou point ramifiées, dressées, 
fermes, cylindriques, hautes de 0,40 à 0,60 et plus de hauteur, et revé- 


LE V, triplicato, plica una supra impressa, sublus duabus conformibus ! 


PENTSTEMON BACCHARIFOLIUS. 


tues d’une courte pubescence blanchâtre, glanduleuse, peu apparente. Les 
feuilles en sont très glabres, grandi-dentées aux bords, épaisses, fermes; 
les basilaires subpétiolées, spathulées ; les supérieures ovales où ovées, 
sessiles (1); les florales (bractées) cordées. La panicule dressée, multi- 
flore, se compose de pédonceules opposés, triflores dans le bas, biflores 
vers l'extrémité. Ses fleurs sont grandes, d'un écarlate vif et d'un superbe 
effet; elles sont horizontales ou légèrement inclinées, Leur tube, forte- 
ment rétréei à la base, se dilate tout-à-coup, devient ventru, légèrement 
comprimé et offre trois plis enfoncés, dont l'un dessus, les deux autres 
dessous; à la gorge, une fascie jaunâtre, circulaire, tranche, comme un 


ocule, sur le fond du coloris. 

Le P. baccharifolius a été découvert dans le Texas, patrie de plusieurs 
autres belles espèces de ce genre (P. Wrightü, Cobæa, Murrayanus, ete.), 
par le D Wright, qui eut de plus le mérite d'en apporter des graines aux 
jardins de Kew. Il est extrémement distinct, par son eurieux feuillage, de 
tous ses congénères, et mérite par cela, et surtout par ses fleurs riche- 
ment colorées, une place dans tous les jardins. Cu L 

He Cl 


CULTURE. (S Fr. ou Pr. T.) 


On peut sans doute, à bonne exposition et dans un sol bien drainé, 
conserver cette espèce, à l'air libre, en ayant soin de bien la couvrir et 
d'en envelopper les tiges; mais il est plus sûr et plus prudent de la relever 
en motte, et de la rentrer en orangerie ou en serre froide. Terre forte ct 


substantielle. Multiplication par boutures, 
A. V. 


@) M. W. Hooker, avec raison, a comparé ces feuilles à celles de plusieurs espèces de Baccharie (plan- 
tes de la famille des Astéracées); nous pouvons ajouter qu'on peut aussi les comparer à celles de quelques 
Alex, et pour la dentelure et pour la fermeté, 


Hiota (? ) aueldeuoi HorT.( JC ie 


Lonalnp fr ETES" in V 7: F7: 7 ais L #4 : T E 
F ae SÉrooë art ad. TAC. pP LU. Ut LI or. Ver schoffel. « ji # 


inc 


Planche 87. 


BIOTA? MELDENSIS, 


BIÔTA DE MEAUX. 
Érvu, J. B. Bior, célèbre astronome et physicien français, contemporain. 
Cupressaceæ ( Thuicæ. 


CITARACT. GENER. Hybridarum per plantalas e seminibus Biotæ (Thuit!) 
yarietatumque, more nostro, non dantur orientalis enatas reperta, de qua infra 
{V- passim ca de re notulas !). disseritur. 


Blota? (l) meldensis (Aybridu!) 
CHARACT. SPECIF. Planta hybrida, | Horr. 


ut dicunt, in horto quodem Meldensi, Juniperus meldensis couv. 


Pour nous, à qui l’hybridation artificielle (manu humana v. insectorum 
venlorumque opere perfecla) est une chose démontrée, manifeste, palpable, 
pour ainsi dire, nous n’hésitons pas À penser que la plante dont il va être 
question est une hybride, mais dans Pespèce une hybride enfantée, soit par 
le vent, soit par les insectes, puisqu'elle a été, dit-on, trouvée inopinément 
dans un semis de Thuias ; mais qu’elle soit bien une Biota? Ceci, nous ne 
saurions l'affimer, parce que nous n'avons point encore eu l’occasion d'en 
observer les fruits. En fait, elle pourrait fort bien être toute autre chose, 
soit un Thuia, soit un Juniperus, ou un Cedrus, etc!!! 

Quoi qu'il en soit, ayant eu tout récemment Ja possibililé d’en voir plusieurs 
beaux individus dans l'établissement de l'éditeur de l'{lustration horticole, 
nous pouvons affirmer que cet arbre mérite d'étre cultivé dans tous les 
jardins, soit isolément, soit mieux encore groupé avec les autres conifères, 
parmi lesquelles il se distingucra par un port pyramidal, très touffa, à nom- 
breuses branches et ramules courbes, dressés, très serrés, d’une teinte 
glauque et rougeätre, d’un effet tout particulier, 

Les feuilles en sont très nombreuses, fort peliles, subulées, décussées, à 
base élargie et décurrente, carènées en dessous. 

M. Jacques, ancien jardinier en chef du domaine royal de Neuilly, et 
dont aimons à reconnaître ici la compétence en la malière, a publié récem- 
ment sur l'arbre qui nous occupe, et qu'il compare pour le port à un Cèdre 
de Virginie ou au Cupressus funebris, lors du jeune âge de celui-ci, une 
notice dont nous extrairons les passages suivants : 


(NX H out écrire ainoi le nom de ce genre et non Biotia, qui est un genre d'Astéracéea (Composées), 


BIOTA MELDENSIS. 


Un fleuriste de Meaux (non celui que nous allons citer!} sema, ilyaune 
quinzaine d'années , une certaine quantité de graines de Biola (Thuia) 
orientalis. Lors de la germination, il remarqua parmi le jeune plant sept 
individus qui différaient lotalement du 1ype; mais il les négligea el on 
vendit à diverses personnes. Il y a troïs ou quatre ans, l'honorable M. Qué- 
tier, horticulteur de la même ville, ayant eu occasion de voir l'un de ces 
individus, acquit de l’obtenteur le dernier pied qui lui restât, le multiplin 
de greffes et de boutures cet le lança dans le commerce. Deux de ces mulli- 
plications furent présentées par lui à la grande exposition de la Société 
impériale d'Horticulture de Paris, sous le nom de Juniperus meldensis, que 
M. Jacques, qui en observa les fruits, rectifia en celui que nous admettons 
ci-dessus, en se demandant est-ce une hybride, est-ce une variété? Nous 
penchons pour l'adoption du premier cas. 

M. A. Verschaffelt s’est hâté de s'en procurer plusieurs individus pour 
les offrir en primeur À ses commeltants, et ce que nous venons d’en dire, 
avee la figure ei-jointe, peut leur donner une idée satisfesante de l'effet 
qu'est appelé à produire dans les jardins la conifère (vieux style!) dont nous 
venons de les entretenir, 

Cu. L. 


CULTURE. (Pc air.) 


Get arbre, d'origine douteuse, mais né en France, réussira parfailement 
dans toute l'Europe, à l'air libre, à la seule condition d’être planté, comme 
la généralité des conifères, dans un sol léger et sablonneux, un peu sec el 
dont le sous-sol laisse facilement écouler les caux pluviales. Multiplication 


de greffes et de boutures, 
A. V. 


er 


Fu AR *< ss 


ci ht 


LV 


# 


CAT. 


& SC. uA 


7 


r 
À - 


&- 


Séroobanrét. GE 


» 


Ce 


a“ 

ù . 

. 21 
Lé LI 


x : 
NS M 
RP AE TE 


“ 
* 

»; 

. # 


[Serre chaude}... 
| Pre 


» AIT L'a 


D 


Ve 


DEA 1 


AMNUTTE, A 


IT 


Planche 88. 


ABRIDES ROSEUX (, 


AÉRIDE @ fleurs roses. 


Érvm. Altération d'aer, és (aip, 6), n., air; toutes les cspèces du genre vivent 
sur les arbres. 


Orchidaceæ $ Vandeæ $$ Sarcanthæ. 


CHARACT. GENER, V. Jard. fleur. 
L sub. PL 54. 


CHARACT. SPECIF. Foliis distichis 
crasso-coriaceis elongato-loriformibus ca- 
naliculatis recurvis apicc rotundato-bi- 
lobis; floribus numerosissimis densissi- 
mis, raccmo reeurvo pendulo ; pedicellis 
(ovariis'} non apice inflatis subtrigonis; 
segmentis perianthii patulis inæquali- 
bus, extcrno (supero) paulo majore ct 
2 internis longitud. æqualibus ovalibus 


labelli etiam paulo majoris hypochilio 
basi lateraliter bicatloso fovcolato, meta- 
chilio postice cucullato in calcar obtusum 
antice producto, cpichilio (lamina labelli 
vera!) unguiculato marginibus foveæ 
conituentibus formato cum calcare sub- 
tus confluente truiliformi. Nos. ad nat. 
viv.! 


Aerides rosenm Los. (Catal.?) seeund. 
Lians. in Paxros’s Flower-Garden, Te II. Pi, 60. 


Aerides affine W. Toox. Bot. Mag. t, 4049, 
non War. seeund. Linps. Î. e.; ideireo synonÿmia 


apice subobtusis (aeutis Linpz.); 2 infer- 


nis exter. rotundatis aliis majoribus; | Primi omino erronca ! 


Les Orchidées, si éminemment douées, en général, par la nature, dont 
elles sont évidemment les favorites, présentent à l'œil ébloui, charmé, tant 
de beautés diverses, que si l’on nous demandait à laquelle nous donnons la 
préférence, il nous serait impossible de résoudre rationnellement la ques- 
tion ; et nous supposons que tout amateur sérieux, tout botaniste (suppo- 
sons le anthophile, au moins!) imiterait notre réserve. 

Comment, en effet, se prononcer, par exemple! entre : les Stanhopeæ, 
les Catileyæ, les Læliæ, les Sobraliæ, les Disæ, les Phalænopses, les Houl- 
letiæ, les Lycastæ, les Milioniæ, les Odontoglossa, les... ctce., ete., ete.!l! 
représentez-vous en pensée, comme en nature, toutes ces admirables, ces 
inimitables fleurs, les plus belles du globe, sans contradiction possible, et 
pour la plupart aux odeurs exquises, ineomparables! et osez donner exclu- 
sivement la pomme à l'une d'elles, sans commettre ou une injustice, ou 
une erreur involontaire! Or, en cette occasion, Pâris, appelé à juger nos 
charmantes prétendantes, n'eût pas trouvé de Vénus! 

Non pas, par cel exposé, que nous voulions, que nous prétendions meltre 


{1) Le gracivuse planche ci-contre, que nous n'avons pu vérifier en temps opportun, porte un nom spé- 
ifique inexact ; le lecteur est prié de le corriger d'aprés notre synanymie. 


TOM, III. AVRIL 4856. 4 


AERIDES ROSEUM. 


en première ligne parmi ses alliées et même parmi ses congénères l'espèce 
dont nous traitons spécialement ici! tant s'en faut; mais le nombre im- 
mense de ses fleurs, leur frais et vif coloris, leur gracieuse disposition en 
une longue grappe arrondie-recourbée, n’en font-ils pas un charmant 
objet, un objet hautement ornemental? surtout lorsque dans un fort et 
vigoureux individu ces grappes sont plus ou moins nombreuses à leur tour. 

Notre phrase spécifique, rédigée d’après un bel individu vivant que nous 
avons observé dans toute sa luxuriance florale, au mois de juillet 1834, 
dans l'établissement Verschaffelt, nous dispense ici d’une nouvelle deserip- 
tion; aussi n’appuyons-nous que sur la beauté de lespèce. Nous ne con- 
naissons malheureusement aucune particularité de son histoire ; les auteurs, 
et M. Lindleÿ en tête, sont muets sur le nom de son découvreur et sur 
Tépoque de son introduction dans nos jardins. Toutefois, sa patrie, comme 
celle de toutes ses congénères, est nécessairement l'Inde ou les iles adjacen- 
tes. Le célèbre Orchidographe, que nous venons de nommer, se contente de 
dire qu'il l'a vue, il y a quelques années (il parlait ainsi en octobre 1851), 
pour la première fois, dans la collection de MM. Loddiges, à Hackney, 
près de Londres, Il en distingue deux variétés : 


À. Floribus pallide roseis immaculatis. 
B. Floribus afroroseis submaculatis. 
Celle dont il s'agit appartient à la variété 4; et nos lecteurs peuvent 
parfaitement juger de son grand effet ornemental, en jetant un coup-d’œil 
sur l'individu très réduit de la planche ci-contre, auprès duquel on a placé, 


comme figure explicative, trois fleurs de grandeur naturelle. 
Cu. L. 


Explication des Figures analytiques. 


Gynostème et labelle : le premier sans son 
opercule anthéral, pour laisser voir l'étamine, 


CULTURE. (S. Cæ.) 


Voyez ci-dessus, les notes de culture que nous avons données à l’occa- 
sion de plusieurs autres Orchidées, et auxquelles rien n’est à changer pour 
l'espèce dont il s'agit : c’est-à-dire, un vase large et bien drainé, rempli de 
fragments de terre tourbeuse, entremélé de brindilles de bois pourri et 
de sphagnum; entre lesquels puissent plonger et serpenter à leur aise, 
ses longues et robustes racines; chaleur assez intense et seringages très 
fréquents pendant toute sa période de végétation. 

À. V. 


s 2 p MER PP 7 
À PA NITLN 177 Tr Drcrhr Ffe/f 
1 ( Ci A, CC Ce. FC OA | Clg 


À ) ) * . . “ 
(Ve DUAL. 09 60 — CO Les Eruiuus HYBR. 


Sernis France fair libre. / 


Planche 89. 


DELPHINIUX ROSEO-COELESTINUN (avprroum). 


PIED-D'ALOUETTE à fleurs roses-bleues (hybride). 


Érvm. V. Jardin fleuriste, Te ler, PL 49. 
Ranunculaceæ $ Helleboreæ. 


. CHARACT. GENER. et SPECIF. Va- | ter hybrida, in horto quodam Nanceiano 
rietatum hybridarumque non exponun- | enata. 
tur! Varietas de qua versatur probabili- 


Une hauteur moyenne (un mètre, un mètre et demi), de très longs 
racêmes chargés de très nombreuses fleurs (0, 20-50 et 40), tout-à-fait 
doubles dans l'acception de ce mot, colorées de deux teintes bien nettes 
et bien vives, du rose au centre, du bleu céleste à la circonférence, un 
bel et ample feuillage ; tels sont au premier aspect les mérites qui distin- 
guent cette belle variété {ou hybride?) et la recommandent hautement au 
choix des amateurs pour l’ornement des parterres. 

Nous l'avons observée au mois de juillet dernier (1855) en pleine florai- 
son dans la pleine-terre du jardin de l'éditeur de l’Ilustration horticole, 
où elle attira tout d'abord et de très loin nos regards charmés, qui de- 
mandaient à notre esprit ce que pouvaient être ces longs thyrses de 
fleurs bleues et roses qui brillaient sous les rayons d'un soleil éclatant, 
comme autant de saphirs et d’'améthystes. 

De près, l'illusion n'a pas cessé, et l'éclat bicolore de cette masse de 
fleurs nous a littéralement ébloui. Du reste, le lecteur peut assez bien 
en juger par la figure ci-contre, abstraction faite de l'effet solaire et de 
ces teintes, que ne saura jamais rendre le plus habile pinceau, 

M. 4. Verschaffell doit la connaissance de ce beau Delphinium, à l'obli- 
geance de M. de Taillasson, vice-président de la Société d’horticulture de 
Nancy, où il a été gagné de semis et dont il a acquis la propriété, Aussi 
peut-il, dès ce moment, en livrer de Leaux individus aux amateurs éclai- 
rés, qui certes jusqu'ici n'auront rien possédé de plus ornemental en ce 
genre. Nous n'avons rien appris au sujet de sa filiation ; toutefois il des- 
cend vraisemblablement, d’un côté du moins, du D. elatuim ! 

I est dressé, robuste, entièrement hérissé de pelits poils blancs; les 
feuilles en sont très grandes, crassiuscules, échancrées-cordiformes à la 


DELPRINIUM ROSEO-COELESTINUN (hybridum). 


base, octo-lobées d’un vert foncé en dessus; les lobes lobulés, ciliés-dentés, 
pubérules en dessus, et en dessous seulement sur les nervures qui là sont 
grosses et proéminentes. Elles sont portées par de robustes pétioles sub- 
trigones et renflés à la base. Comme nous venons de le dire, les racèmes 
principaux atteignent jusqu'à 0,40 de longueur, les latéraux 0-20-30, et 
se garnissent de fleurs du bas en haut; celles-ci, très grandes (0,05-5-4 
de diam.) littéralement doubles, portent en général treize segments dont 
l'extérieur dressé, se prolonge (ut in genere) en un long éperon pubérule 
et crispulé; tous, colorés ainsi qu'il a été dit, sont ovales ou obovés, 
ciliolés au sommet, très glabres du reste; les extérieurs portent au som- 
met une petite gibbosité verte. Les élamines sont très inégales, subulées. 
Les styles (8), très courts, sont cachés par les étamines et offrent des stig- 
mates tronqués. 

Il Jeur succède des foilicules toruleux, arrondis dorsalement, acutiuseu- 
les ventralement, et atténués au sommet en un style persistant, bleuâtre, 
subdilaté, tronqué ou subbifide. La ligule intime, allongée-cucullée, man- 
que souvent. 

On peut juger, par ce qui précède et qui est rigoureusement exact, si 
ce nouveau Delphinium mérite d’être admis dans les jardins. 

Cu, L. 


CULTURE. (Prux aim.) 


Rien de particulier à noter pour la conservation et la multiplication de 
ceite belle nouveauté; elle est absolument rustique, et veut, comme tou- 
tes ses congénères, un sol riche, assez profond, et de fréquents arrose- 
ments en été ; multiplication facile par l'éclatage du pied. 

A. V. 


(X yalea Mod duisrés Jbielles. 


Serus -Cand ( Serre froide.) 


A Oeuarcq ) 


1 Z Al #2 7 
A. Werschasfelé piôl. 


Planche 90. 


AUALEA (woica) MADAME MIELLEZ, 


{AZALEA Ÿ RHODOPENDRI!). 
Ericaceæ $ Rhododendreæ. 
Écyu. V. Jardin fleuriste, To LIL. PI. 257. 


CHARACT. GENER. et SPECIF. (V. notulam plantæ præcedentis!). 


Hybrida in horto quodam gaodavensi enata 


Déjà, dans ec recucil, el pour plaire aux nombreux amateurs de ce 
magnifique genre (Rhododendrum  Tsusia), nous avons publié la figure de 
plusieurs Azalées de l'Inde, jardiniquement parlant, les À. Bealii (T° Le, 
PI. 8), vittato-punctata (Ib. P1. 20), alba-illustrata (Ib. Pl. 58), Eulalie 
Van Geert (T° II, PL. 65). En voici une cinquième, celle que nous citons 
en tête de ect article, richement panachée, comme les trois premières, et 
qui ne le cède à aucune d'elles, pour l'ampleur et pour le riche coloris 
de ses fleurs, ct comme elles, tout aussi rustique {sauf l'abri d'une serrc 
tempérée), tout aussi ornementale. 

C’est à un horticulteur de Gand, M. de Marcq, qu’on est redevable de ce 
joli gain, dont M. Miellez, notre honorable correspondant lillois, s’est 
cmpressé d'acquérir l'édition entière, ct qui se propose de la mettre dans 
le commerce très prochainement : avis done aux amateurs zélés et amis 
des nouveautés. — L'établissement Verschaffelt, ayant souscrit pour une 
certaine quantité d'individus de cette jolie variété, sera à même de la 
mettre dans le commerce, au même prix et à la même époque que son 
possesseur. 


Cu. L, 
CULTURE. 6. T.) 
Voir les notes, ajoulées à ec sujet sous les variétés citées. 
A, V, 


rer 


} 
É. 
; 
! 
| 
{ 


AE PE PT LLLO Lt LO HOOK.F. el THOMS. 


Monts Hima laya l Serre lemperee ] h. 0-0. 


Planche 


94. 


DECAISNEA 


INSIGNIS. 


PECAISNÉE REMARQUABLE, 


Éryw. Josern Drcaisxe, botaniste contemporain, professeur de culture au 
Muséum impérial d'Histoire naturelle de Paris. 


Lardizabalaccæ. 


CIARACT. GENER. Sepala 6 sub- 
imbricata. Petala Q. Stamina in floribus 
masculis monadelpha, bo cylindraceo, 
antheris oblongis, connectivo in proces- 
sum subulatum producto ; in kermaphro- 
ditis parva, antheris parvis, flamentis 
liberis brevibus. Ovaria 3 sfylo disci- 
formi obliqua, ovulis numerosis placen- | 
tis 2-filiformibus suturæ ventrali ap- 
proximatis inscrtis indefinitis anatropis. 
ÆFolticuli pulpa repleti. Semine indefinita | 
biserialia horizontalia obovata compres- | 
sa ; {esta crustacea nitida lævi. 


CHARACT. SPECIF, Species nnica ! 
Frutex crectus subsimpleæ, foliis paten- 
libus impari-pinnatis, petiolo basi arti- 
culato, foliolis G-8-jugis oppositis ovato- 
lanccolatis acuminatis sublus glaucis; 
inflorescentia racemosa terminali, flori- 
bus polygamo-dioicis, sepalis lineari-lan- 
ceolatis ; folliculis carnosis cylindricis re- 
curvis, 

Live. in Linn, Soe, Proc. 1854 : Flora 


And. 1, 213. et in Iflustr, of Himal. 
Plants, PL X. 


Slakia Garrpre, olim! (nine hoc nomen ge- 


ri ic: ram gusériptum ! 
WDecaisnen Hoon. F. et Tuows, neri Phænieacearam auseripiun 1) 


A Baorën. nec Lino.) 


Si l'on ne peut citer cette plante pour l'éclat du coloris de ses fleurs, 
du moins peut-on vanter avec justice la beauté de son port, de son feuil- 
lage et de ses fruits; aucune sous ces rapports n'est plus pittoresque, que 
nous sachions du moins, plus remarquable, plus ornementale, dirons-nous 
même : c’est une précieuse acquisition et pour la science et surtout pour 
l'horticulture, qui la rendra bientôt populaire dans nos jardins. 

Mais il appartient de laisser ici la parole au jeune et déjà célèbre bo- 
taniste à qui l’on en doit la description et une excellente figure (V. L c.), 
reproduite en partie cicontre, et avec son autorisation {nous traduisons 
purement et simplement) : 

«Le genre Decaisnea est, sous beaucoup de rapports, l'un des plus 
remarquables des monts Himalaya, car il appartient à une famille natu- 
relle extraordinaire et très limitée, dont les autres espèces connues sont 
grimpantes ; et en ceci, et en d'autres caractères plus importants, la nôtre . 
diffère de ses alliées. Elle habite les vallées boisées des régions centrales 
de l'Himalaya, et n'a pas été jusqu'ici tronvée près de Dorjiling (1). Je l'ai 


(1) Encore un de ces noms géographiques écrit dfe vingt façons différentes dans les ouvrages des hote 
nistes-voyageurs anglais ? 


TOM, Hi. — Mar 1856. 7 


DECAISNEA INSIGNIS. 


recueillie la première fois dans les vallées de Lachen et de Lachoong, a 
une altitude de 7-8000 p.; ensuite à Chola, où elle monte jusqu’à 10,000 p. 
Ses fleurs vertes se montrent en mai, et sont à peine visibles parmi les 
feuilles ; le fruit, d’un autre côté, qui murit en octobre, est très beau, très 
remarquable; il est d’un jaune pâle, et rempli d'une pulpe juteuse, très 
douce et très agréable. 11 est fort recherché par les Lepchas qui donnent 
à la plante le nom de WNomorchi, ainsi que par les indigènes du Boutan (1) 
qui lui donnent celui de Loodooma (Loudouma). 

» Le docteur Griffith, qui, le premier, découvrit cette plante, lui donna 
(Mse. Hiner. Notes p. 487), après l'avoir fait observer par un éminent 
micrographe le nom de Slackia (2); mais avant sa mort il transporta ce 
nom à un genre de Palmiers. Le D° Thomson et moi, nous l'avons dédiée 
à notre ami le professeur Decaisne, de Paris, l’un des botanistes les plus 
instruits de nos jours, et l’auteur d’une monographie de la famille natu- 
relle à laquelle elle appartient: ouvrage modèle de sagaces investigations 
botaniques. La Decaisnea mérite bien d'être cultivée en Angleterre, ne 
fût-ce que pour la valeur de ses fruits ; elle demande une protection contre 
les gelées printanières, mais, sauf cela, il n’a pas de doute qu’elle s’y montre 
rustique. 

» Plusieurs particularités du Decaisnea sont extrèmement curieuses. 
Tels sont spécialement son port dressé, ses feuilles pennées et articulées 
à la base de chaque paire de folioles, comme chez les Berberis pennées 
{Mahonia). La moelle en est très large et rappelle beaucoup par son aspect 
général celle d’une plante Araliacée, Les ovules, au lieu de naître à la sur- 
face de la cavité ovairienne, comme dans le genre Himalayen allié, l'Holl- 
bôllia, sont attachés à deux placentaires près de la suture ventrale, et au 
lieu d'être orthotropes et nichés dans les cavités de l'ovaire charnu, ils 
sont superficiels et anatropes. Au fur et à mesure que le fruit mürit, il 
se développe de toute la surface interne une pulpe épaisse, ferme, trans- 
parente, que fournissent les vaisseaux du carpelle ; cette pulpe enveloppe 
entièrement les semences, sans toutefois leur adhérer organiquement, et 
laisse en outre une cavité dans Paxe du carpelle. 

» On mange également dans le Sikkim, le fruit d’une plante alliée ct 
commune dans l'Himalaya, celui de l'Æoltbëllia latifolia Wauu., et qui est 
le Kole-pot des Lepchas, plante connue depuis longtemps dans les jardins 
anglais sous le nom de Stauntonia latifolia, mais sa saveur douce et insi- 
pide ne le rend pas aussi agréable au goût que celui du Decaisnea. » 


{1} Même observation. 
(23 Slack, en anglais, mou : allusion à la pulpe? 


DECAISNEA INSIGNIS. 


Nous nous garderons bien d'ajouter aucun commentaire à cet excellent 
article, d'où il résulte clairement, selon nous, pour le lecteur, que la 
Decaisnea insignis, botaniquement et jardiniquement parlant, mérite et 
son nom spécifique et sa culture dans nos jardins, mais encore n'est pas 
indigne du botaniste distingué, auquel elle a été dédiée et dont nous nous 
rappèlerons toujours avec plaisir d'avoir été l'un des premiers amis. 

La plante, dont l’auteur a omis d'indiquer la taille, paraît, d'après les 
figures, s'élever à un ou deux mètres environ ? Cu. L 

#. L, 


Explication des Figures analytiques. 


Fig. 1. Rameau, feuilles, fruits et un racème floral de grandeur et de couleur 
naturelles. Fig. 2. Port très réduit de la plante entière. Fig, 3. Organes sexuels et 
ovaires d'une fleur hermapbrodite, Fig. 4. Étamines d'une fleur mâle. Fig. 5. Por- 
tion d'un fruit mèr, pour montrer les graines et leur point d'attache, de grandeur 
naturelle (les fig. 3 et 4, gross.). 


CULTURE. (& T) 


On plantera la Decaisnea insignis dans une terre substantielle et bien 
meuble, qu'on entretiendra fraichement pendant la durée de sa végéta- 
tion; on la placera en été dehors dans une situation bien exposée, pour 
en obtenir de bonnes graines, qu'on se hâtera de semer sur couche tiède 
et dont le jeune plant devra passer l'hiver dans une bonne serre tempérée, 
près des vitres, Le bouturage, en raison de la nature du bois, en serait 


vraisemblablement fort difficile. 
AY. 


Planche 92. 


DELPHINIUM CARDINALE, 


PIED D'ALOUETTE (OU DAUPBINELLE) à fleurs rouges. 


Érys. V. Jardin fleuriste, To Ler, PI, 49. 


Ranuneulaceæ $ Helleboreæ. 


CHARACT. GENER. V. DC. Syst. 
PL L. 540. Prodr. I. 51. EnpuicHer, Ge- 
nera Pluntarum, 4796 et suppl. prim. 
Marsx. Gen. PI. 1. (2). — Tours. Inst. 
241. Linx. Gen. n° 681, Juss, Gen. 284. 
Gzærrn. !. 310. ete., ete. — Ware, Re- 

ert. 1. 51. II. 745. V. 6. Annal. I. 13. 
1.12. — etc., ete. De spec. et fig. cit. 
confer hos celbr. auct. ! 


CHARACT, SPEC. D. glabra (perennis) 
elata, foliis (ratione plantæ} amplis longe 
petiolatis digitato-quinque-partitis laci- 


niis cuneato-lanceolatis simplicibus v. 5- 
5-fidis, segmentis longe acuminatis : eaut- 
linis paucis sensim minoribus simplicio- 
ribus; panicula elongata: floribus in- 
tense coccineis, sepalis late ovatis obtu- 
sis, petali inferioris limbo bifido duobus- 
que interioribus versus apicem pilosis, 
caleare rectiusculo floris iongitudinc; 
ovariis glabris. W. Hook. &. à. €. (pa- 
renth. etcept.). 


Belphinium cardinale W. Hoox. Bot. 
Mag, t. 4887 (Déc, 1855). 


Nous avons déjà, dès les premières pages des Miscellanées de notre 
tome IIE (ci-dessus, page 4), rendu compte à nos lecteurs de celte magni- 
fique Dauphinelle, si remarquable, par la beauté de son feuillage, l’am- 
pleur et le vif coloris rouge de ses fleurs (coloris lout-à-fait insolite dans 


le genre !), non seulement parmi ses congénères, mais méme parmi toutes 
celles du globe. 


I faudrait, pour rendre justice à une telle plante, un format double 
in-folio, pour en représenter entière l’'ample panicule allongée (dont ne 
nous donnons ci-contre qu’un petit rameau latéral}, portant de très nom- 
breuses et très grandes fleurs (0,04 4 de diam.) distantes, très longuement 
pédicellées, dont les enveloppes externes sont d’un écarlate cocciné, les 
internes, beaucoup plus petites, d’un jaune d’or. Les feuilles, comme nous 
l'avons dit, très profondément digitées-divisées, ne mesurent pas moins 
de 0,26 de diamètre, et sont portées par de robustes pétioles, de 0,22 de 
longueur. Nous devons rappeler ici, que cette plante est l’une des très 
nombreuses et des plus belles conquêtes qu'ait faites M. W. Lobb, bota- 
niste-collecteur de MM. Veitch, l’un de ceux dont les heureuses pérégrina- 


tions lointaines ont été le plus fructueuses pour la science et Fhortieul- 
ture. I la trouva dans la Californie. 


Est-il besoin d'ajouter que notre éditeur s’est empressé d'acquérir bon 


| TLitn. de L, Strocbant à Canal. 


14404408 cardimuale W.HOOK . 
Ce alifornie { air lôre.) 


DELPHINIUM CARDINALE, 


nombre d'individus de ce rare Delphinium, pour les communiquer à ses 
clients. Comme nous ne l'avons pas vue encore fleurir (1), et que nous 
ne la connaissons que par les jeunes individus qu’en possède M. Ver- 
schaffelt et les dessins que nous en avons sous les yeux, nous devons 
nous contenter de traduire ici la description de l’illustre savant anglais 
qui l’a déterminée, 

« Plante {vivace (2) haute d'un mètre environ, plus élevée que les échan- 
tillons indigènes. Feuilles pour la plupart radicales; celles-ci de plus de 
0,28-026 de diamètre, cordiformes dans leur circonférence, digitées-divisées 
presque jusqu'à la base en cinq segments primaires, cunéiformes-lancéolés, 
fortement nervés, soit simples , très acuminés et étroits, soit plus larges 
ct plus ou moins profondément divisés de deux à cinq segments ou lobes, 
plus étroits, très acuminés également ; les caulinaires peu nombreuses, 
graduellement plus petites vers le haut, plus brièvement péliolées, moins 
divisées, et passant graduellement en forme de bractées simples, sessiles, 
lancéolées. Panicule (racème composé) allongée, portant de nombreuses 
et grandes fleurs, extrémement brillantes, pubescentes, portées par de 
longs pédicelles dressés, munis d’une paire de bractéoles opposées, subu-. 
lées. Fleurs légèrement penchées, de près de 0,06 de long, y compris 
l'éperon, d’une riche couleur écarlate, à l'exception des pétales, qui sont 
presque entièrement d’un jaune foncé. Sépales 5, larges, ovés, très obtus; 
éperon aussi long que la fleur, concolore et peu à peu alténué et légère- 
ment ascendant. Pétales internes avec appendices ou éperons, de même 
forme, se prolongeant dans celui du calyce, à limbe poilu, ainsi que celui 
des pétales plus petits. Étamines nombreuses ; anthères oblongues, d’un 
jaune brillant. Ovaires 3, dressés, glabres, atténués chacun en un style 


subulé, court. » 
Cu. L. 


CULTURE. Gr ain.) 


Cette splendide espèce n'aura sans doute, vu la température de son 
pays natal, rien à craindre de nos hivers. Il sera prudent, toutefois, sous 
elle, à un pied de profondeur environ, d’en drainer convenablement le 
sol, pour éviter autour de ses racines, une humidité stagnante qui les 
ferait pourrir, et de la protéger en dessus par une Lonne couverture de 


feuilles, 
À. Y. 


(4) Et qui ne manqueront certainement pas de le faire celle année même; nous n'avons pas voulu 
attendre eetle floraison, qui eût trop retardé la publication de la figure ci-jointe, à l'exaclitude de Inquelle, 
d'ailleurs, nous pouvons nous Ber. 

{2) Ainsi que nous l'écrivent MN. Veitch! 


Planche 93. 


VARIÉTÉS HORTICOLES DE FUCHSIAS HYBRIDES, 


4. Empereur Napoléon IL — ?. Vénus de Médicis. 


Hi n'est peut-être pas dans tout le règne végétal (vieux style!), un genre 
de plantes qui se soit aussi complaisamment, aussi commodément prêté 
aux fécondations croisées opérées par la main de l'homme, que l'a fait le 
Fuchsia, et autant que lui, produit un nombre incommensurable désormais 
de variétés hybrides, plus méritantes les unes que les autres, toutes jolies, 
attrayantes, quelques-unes hors ligne, par la beauté, l'ampleur et le riche 
coloris de leurs fleurs. 

Au premier rang, certes, parmi ces dernières, on placera, avec nous, 
les’ deux variétés dont nous présentons ci-contre à nos lecteurs les exactes 
figures. Chacune d'elles dans son genre est magnifique ; et nous n’en con- 
naissons pas qu’on puisse leur opposer, comme plus méritantes et plus 
dignes d'orner les plus belles collections de ce genre, surtout celle à qui 

.a été imposé le nom de l'empereur des Français : hommage rendu juste- 
ment au prince éminent, à qui le monde entier est redevable aujourd'hui 
de l'immense bienfait d’une paix sûre et durable, hommage rendu par un 
de nos voisins d’outre-Manche, où sont appréciées si dignement les gran- 
des qualités qui caractérisent ce prince, et auquel nous nous associons, 
autant qu’il est en nous, en donnant à ces gains une plus grande publicité. 

Ces deux superbes variétés sont la propriété de MM. E. G. Henderson 
et fils, horticulteurs, près Londres. Nous devons faire remerquer à nos 
lecteurs que le tact n’a pas manqué aux producteurs dans le choix des 
noms : quelle ampleur, quel coloris riche et éclatant à la fois dans la pre- 
mière variété! c’est bien à aussi l'empereur des Fuchsias! Quelle délica- 
tesse et quelle ampieur dans la seconde? N'est-ce pas bien là aussi la 
Vénus des Fuchsias ? 

L'établissement Verschaffelt , ayant souscrit pour un grand nombre 
d'exemplaires de ces deux variétés, sera à même de les fournir au même 


prix et à la même époque que leurs possesseurs. 
Cu, EL, 


CULTURE. {S. T.) 


La culture des Fuchsias est désormais bien connue. Une terre légère et un peu 
substantielle à la fois; des engrais liquides sagement et modérément appliqués de 
temps en temps; des arrosements assez copieux, cl assez souvent renouvelés; de 
fréquents hassinages sur et sous les feuilles, pour cn déloger les insectes parasites : 
telles sont, en somme, leurs exigences. Elles se multiplient de boutures et de graines 
avee une extrême facilité; et les deux variétés dont il vient d'être parlé témoignent 
hautement de cc que peuvent ces plantes entre des mains sagaces, pour en opérer 


les fécondations croisées. 
A. V. 


EE 7 


D À ex 
H che U (XÔ AC LULU €9 , 


D dei ; bé iii 
é, Fe LP eteut Dtapoteoui- À Veu 1 de Je Ô C10. 


DE” 0 
| M 
? LITE 


ss | ) % : 
HO 09400 LLLCX hete Lo cl Lx . Ô. HOOK ,F. el THOMS. 
Ls ( 


Sekkun - Wimala yÿ&«_ [Serre chaude.) 


Planche 94. 


HODGSONIA HETEROCLITA, 


MODGSONIE HÉTÉROCLITE. 


Érvs, B. H. onesox, Esq. membre de la Société linnéenne, résidant à Dorjiling, 
et rendant de là de bons services à la Botanique. 


Cucurbitaceæ $ Nandirobeæ. 


CHARACT. GENER. (Flores 9'-Q). 
do": Culycis tubus clongatus, Embo pateri- 
formi 5-gono. Petala 5 basi calycis limbo 
et inter se connata patentia apice trun- 
cata fimbriato-lobata, Zobis longissimis 
tortis pondulis. Sfzmina triadelpha; an- 
theris monadelphis, loculis lincaribus 
contortis, Q : Calyæ maris, sed basi ova- 


rio sphærico adhærens. Corolla maris. | 


Ovarium 1-locularc; placentis 3 paric- 
talibus basi utrinque bi-ovulatis. Stylus 
elongatus tubum calycis æquans, s#g- 
mate trilobo. Bacca depresso-globosa 
sulcata pulpa dura repleta. Semina per 
paria in nuces 6 arcte accreta, altero mi- 
nore plerumque cflœto ; {esta lignosa re- 
ticulatim suleata ; endopleura crassis- 
sima suberosa ; embryons exalbuminoso ; 
cofyledonibus magnis planis, radicula 
brévi, plumula lobata, 


(Species unica!) Caulis alte scandens 
ramosus; folis alternis sempervirenti- 
bus coriaceis palmatilobis. Florcs magni 
extus rufo- brunnei velutini v. puberuli 
intus straminei villosi; masculis spicatis 
basi bracteatis, fœmineis avillaribus ple- 
rumque solitarits; petiolis elongatis; cir- 
ris (1) lateralibus (oppositifoliis) 2-5-fidis. 

Hodgsonla J. D. Huow. et Tous (2}. Illusir. 
of Iiral. Plants, PL. 1. 2. 3. 

HT. heteroclita, [inem, ibid, Foliis 
8-5-lobis glaberrimis ; ealycis lobis dorso 

landula cornca; petalis obeuncatis, fim- 

riis longissimis tortis; bacca brunnea 
velutina; seminibus oblongis, testa pro- 
funde reticulatim sulcata. £, e. 


Trichosanthes heteroclita Roxs. FL ind. 
HI, 705. Waus. Cat. No 6684. 


Trichos. grandiflora Warz. Cat. 6685 (non 
Bucxe). 


C'est avec une vive satisfaction que nous venons donner à nos lecteurs, 
avec l'autorisation de M. Hooker, fils, la figure d’une plante aussi remar- 
quable, à laquelle le savant auteur ne consacre pas moins de trois plan- 
ches in-folio, représentant Ie fleur mâle, la fleur femelle et le fruit. Une 
adroïite combinaison nous a permis dans notre format double in-8° (5) de 
représenter l’épi mâle entier et une portion du fruit. Les analyses et la 
graine sont figurées en vignettes dans notre texte ; quant à la fleur femelle, 
elle est, sauf la différence d’organe sexuel, entièrement semblable à la 
masculine, mais elle est solitaire, comme l'enseigne la description. 

Cette magnifique plante, comme l'appèle avec raison M. Hooker, fils, 
à une aire géographique très étendue; elle habite les forêts épaisses des 


{1) Nous avons démontré plusieurs fois que ce mov devait s’écrire sans 4. 

(2) Paucis cosu gronumolico ad morem operum nostrum mulatis, parenthesibusque nostris ! 

(8) IL west pas inutile de faire observer que de tous les recueils périodiques similaires, l'Alustration 
horticole possède Le plus grand format. 


TOM. HE — JUIN 1856. 8 


RODGSONIA HETEROCLITA, 


montagnes inférieures du Sikkim-Himalaya , de l'Assam (monts Khasia), 
da Silhet (Chittagong) ct de l'ile de Pénang, presque depuis le niveau de 
l'Océan jusqu'à une altitude de 5500 pieds, M. Hooker, fils, soupeonne 
qu'elle croît également dans l'ile de Java: car ses caractères répondent 
assez bien à la description que donna M. Blume de plusieurs espèces de 
Trichosanthes. Ses tiges, lianes grêles et flexibles, atteignent souvent une 
centaine de pieds de hauteur, en s'acerochant sur les arbres au moyen de 
ses longs cirres deux à cinq fois ramifiés ; là ses branches terminales, 
entrelacées ensemble, et couvertes de leurs larges feuilles, forment sou- 
vent d’épais écrans verts et pendants. Figurez-vous ensuile ses nom- 
breux bouquets de fleurs, si grandes et si singulièrement conformées, sail- 
Jant de ces vastes cimes, nouvelles méduses se jouant dans les airs, comme 
célles-ci, avee tous leurs coques atours se jouent dans l'onde salée; puis 
ses gros fruits rouges méloniformes, menaçant sans cesse d'une chute 
immédiate votre chef imprudent ! et vous pourrez-vous faire une juste idée 
du superbe et pittoresque spectacle d’une Hodgsonia heteroclita dans toute 
son évolution normale, 

Les fleurs paraissent en mai, et sont très promptement décidues; les 
mâles se séparent complètement de l'épi et tombent; les femelles se rom- 
pent précisément au-dessus de l'ovaire. Elles jonchent alors quelquefois, 
dit l'auteur, abondamment le sol de la forêt, bien que le voyageur ne 
puisse distinguer la plante à travers le dôme de verdure qui recouvre sa 
tête. Les fruits, de 0,25 de diamètre, à grosses côtes lisses, auxquels les 
Lepchas donnent le nom de Kathior-pot, mürissent pendant l'automne et 
l'hiver. Ils sont remplis d'une pulpe grossière, ferme, blanchâtre, lors de 
la maturité, et contiennent un suc liquide, gommeux, très abondant, mais 
d'une grande amertume. Au centre de l'ovaire, trois placentaires parié- 
taux (figure 4) portent chacun et de chaque côté une paire d'ovules colla- 
téraux, dont lun, lors de la maturité avorte constamment en se soudant 
‘avec l'autre, La graine, müre, est subovale, très grande, brune (fig. 2), 
sillonnée réticulée d’un côté et porte de l'autre une gibbosilé, qui n’est 
autre chose, comme nous venons de le dire, que la seconde graine avortée, 
comme le démontre une section horizontale ou verticale (fig. 8). Les feuil- 
les, à trois ou cinq lobes profonds, répondent par leur ampleur au gran- 
diose de la plante entière; ainsi, une feuille moyenne, par exemple, ne 
mesure pas moins de 0,30 de diamètre; elles sont d'un beau vert gai. 

En présence de la belle figure ci-annexée, et des vignettes ci-jointes à 
notre texte, il n'est pas besoin de nous montrer plus prolixe au sujet de 
cette merveille végétale indienne, que voudra posséder tout amateur 


EE 


NN 7 


M à 
S 
SS 


D 


HODGSONIA HETEROCLITA. 


sérieux de belles plantes. D'ailleurs, le jeune et savant botaniste, à qui 
nous empruntons une partie de ces détails, est encore moins explicite 
que nous, parce qu’il se propose, dit-il, de décrire botaniquement celle 
plante, d'une manière plus complète dans un autre ouvrage (Proceedings 
of the Linnean Society of London). Voici du reste ce qu'il se contente 
d'ajouter à là partie scientifique de sa description : 

« Plusieurs caractères botaniques de cette plante sont fort remarqua- 
bles. Sous tous les rapports, la fleur ressemble à celle d’une Trichosan- 
thes; mais l'ovaire et le fruit différent entièrement de ceux de ce genre el 
rallie davantage le nôtre au curieux genre Telfairia, de l'Afrique orientale. 
Les placentaires en sont nettement marginaux et les deux ovules collaté- 
raux, placés à la base et de chaque côté d'iceux, contractent adhésion, ne 
forment plus qu’une seule semence à deux loges et souvent deux embryons, 


dont l’un ordinairement imparfait, » 
Cu, L. 


Explication des Figures analytiques, 


Fig. 1. Tube calycinal mâle, fendu verticalement pour montrer le corps staminal, 
Fig. 2. Tube calycinal femelle, coupé de même pour montrer le pistil. Fig. 5. Jeune 
ovaire, coupé transversalement pour faire voir la disposition des ovules géminés 
(fig. grossies). Fig. 4. Semence mûre, de grandeur naturelle, vue du côté réticulé. 
Fig. 5. La même, coupée horizontalement ct montrant sa collatérale avortée. 
Fig. 6. Portion inférieure de la première pour faire voir l'embryon. 


CUETURE. (8. Ca.) 


Selon les observations recueillies sur les lieux par l'auteur, cette plante 
exige en été une grande somme-de chaleur et d'humidité, et relativement 
en hiver, du froid et de la sècheresse, Ces deux. extrêmes sont faciles à 
imiter chez nous dans nos serres chaudes; c’est à peu près la culture 
qu'exigent pour la plupart les plantes tropicales. Si lon veut jouir de tout 
Y'effet que peut produire un si noble végétal, on comprend aussitôt qu'il 
doit être planté en pleine terre, dans un sol riche, substantiel et profond ; 
puis palissé sur les murailles ou sur un ample treillis élevé; seringué fort 
souvent sous et sur les feuilles, pour en chasser les insectes vermineux qui 
pullulent sur ces sortes de plantes (Cucurbitacées), et arrosé de temps 
en temps avec quelque bon engrais liquide, Multiplication facile par le 
bouturage, et même par le semis des graines, si par des soins sagaces et 


bien appropriés, on peut avoir le bonheur den obtenir. 
A, V. 


TS RÈCS + 


MAC 0. 


US 


PARENTS 


Wépaul “. chassis froras) 


2 A 4 


À 


LL] y 
AffFelf n 


Planche 95. 


RCONOPSIS NEPALENSIS, 


MÉCONOPSE DU NÉPAUL. 


Évva. V. Jardin fleuriste, Te LU, PL 315. 


Pavaveraceæ. 


CHARACT. GENER, V. ibidem. 


CHARACT. SPECIF. Herba clata ro- 
busta Lota setis patentibus crinita pube- 
que stellata sicco aurca obtecta; foliis 
caulinis sessilibus linearibus lineari- 
oblanceolatisve sinuato-lobatis; floribus 
aureis racemosis, pediecllis elongatis pa- 
tentibus ; capsula 8-10-valvi setis appres- 
sis pubeque stellata dense obsita. Look. f. 
et Toms. L i, 6. (1), 


Meconopsis nepalensis (2 DC.(— nu- 


paulensis) Prodr, L. p. 124. (sic! capsulis 
valde echinatis; stylo ovarit fere longi- 
tudine, stigmate crassissime; foliis plu- 
rimis sinuato-pennatifidis, summis sessi- 
libus; eaule peduneulis sepalisque seto- 
sis, — Habilus fere Gluueii aut Argemo- 
nes). 


— nipalensis Hoon. f. et Foas. Illustr. vf 
ftimal. PI, PL IX. (Fi. ind, 1. 253). 


Papaver paniculatum Dos, F1. nep. 197. 
Was. Cor. 8123, 


« Getle superbe plante, » ainsi que le dit M. Hooker, fils, « vue à 
quelque distance, ressemble à une petite Rose-trémière, à fleurs jaunes. 
Elle à été découverte dans le Népaul par les collecteurs du docteur Wal- 
lich, et je lai trouvée dans les vallées intérieures humides du Sikkim, 
croissant dans des prés gras et luxuriants, sur les bords des forêts de pins 
(Abies Webbiana), à 10 ou 41,000 pieds, au-dessus du niveau de le mer. » 

L'auteur, l'ayant sans doute décrite amplement dans sa Flora indica, 
s'est contenté d’en donner une très courte notice dans ses {llustrations of 
Himalayan Plants, où il lui a consacré la planche IX toute entière (in-folio). 
Nous en reproduisons exactement la téte et le pied; et nous suppléons 
autant qu'il est en nous, au silence du savant anglais, en empruntant les 
détails suivants à sa belle planche et à la phrase spécifique, placée en tête 
de sa notice, 

La Meconopsis nepalensis s'élève simple, droite et robuste, à un mètre 
environ de hauteur ; elle est entièrement couverte et hérissée, à l'exception 
des pétales, de longues soies fauves et rudes. La tige en est obsolètement 
cannelée et fistuleuse, et contient (comme ses congénères), ainsi que les pé- 


{1} C'est par erreur sans doute que M. Hooker, fils, signe cette phrase spécifique du nom de De Can- 
dolle, en indiquant le Prodrome; ce illustre et si regrettable autéur en a au contraire donné une fon 
différente, que nous citons textuellement à la synonymie, 

(2) On trouve dans les auteurs : napalensis, napaulensis, nipalensis, nipaulensis, cle. I scrait bon de 
s'accorder à ce sujet; nepalensis toutefois est Le plus usité. 


MECONOPSIS NEPALENSIS. 


tioles, un sue abondant, très âcre, luisant, d’un jaune de chrôme, devenant 
orangé à l'air, et qui est considéré comme un poison énergique. D'un 
rhizôme pivotant, épais, à fibres radicales latérales, robustes, s'élève une 
toufle épaisse de feuilles radicales, robustement pétiolées, oblancéolées, 
assez profondément incisées-sinuées, pennatifides, à lobes aigus, quelque- 
fois lobulés, longues de 0,38—40 et plus, larges, dans leur partie dilatée 
de 0,05—6, et hérissées sur les deux faces de soies rudes, comme la tige 
et les pétioles; les caulinaires sont bientôt scssiles, linéaires-oblongues, 
incisées-grandidentées. Les fleurs, très grandes, subnulantes, longuc- 
ment pédicellées (0,10 de diam.), d'un jaune pâle, sont disposées en un 
ample racême, au moins 20-flore. 

Au moment de lanthèse, les deux folioles calyeinales ovales-concaves, 
tombent immédiatement et laissent à nu quatre pétales ovales-arrondis, 
un peu plissés-ondulés, distinctement veinés. Ses étamines, très nombreu- 
ses, courtes, à anthères orangées, entourent la base, hérissée de poils 
{ovaire), d'un pislil fistuleux, lagéniforme, nu, vert supérieurement et 
terminé par un stigmate arrondi, plurilobé, papilleux, violet; tout l’en- 
semble floral est d’un très bel effet. Chaque poil ou soie, dont nous parlons, 
prise sur la tige ou les feuilles, et vue à la loupe, est une sorte de tigelle, 
hérissée de dents aiguës, spirales-déeussées (ex figura!). Celles de la cap- 
sule (ou ovaire) sont beaucoup plus courtes et simplement 3-5-digitées, 

Croissant dans les forêts élevées de l'Himalaya central et oriental, dans 
le Népaul, le Sikkim et le Gossain-Than, à l'altitude indiquée, cette plante 
sera probablement à peu près rustique chez nous, et deviendra bientôt 
ua des principaux crnements de nos jardins. Elle est très vraisemblable- 


ment vivace. 
Cu. L, 


CULTURE. (A LS Fr} 


En raison de l'altitude de sa station, celte belle Meconopsis pourra sans 
doute, à bonne exposition, et avce une légère couverture en hiver, passer 
nos hivers sans encombre; mais par précaution, il sera bon d'en rentrer 
quelques individus en serre froide. La nature de la racine, indique qu'il 
lui faut un sol profond, bien meuble, et surtout bien drainé, Si on Ja tient 
en vases, ceux-ci devront être plutôt profonds que larges ct remplis d'une 
terre riche en humus. On en recucillera avee soin les graines, pour la mui- 
tiplier; car le bouturage n’est point ici praticable, faute de rameaux laté- 
raux. Fesons observer toutefois que la plante n'est point encore assez 
répandue pour juger en dernier ressort de sa véritable nature horticole! 

A. V. 


EX 


) 0 : 
Leptodactulou califotuneurt HOOK.et ARA 
; { 


Montagnes rocheuses Serre freide / 


Planche 96. 


LEPTODACTYLUN CALIFORNICUN, 


LEPTODACTYLE DE LA CALIFORNIE. 


Érva. xerros, menu, étroit; déxrunos, doigt : forme des fouilles. 


Polemoniaceæ. 


CHARACT, GENER. Ca/yx tubuloso- 
campanulatus subæqualis semiquinque- 
fidus, lobis subulatis spinescentibus, si- 
nubus membranaccis. Corolla infundi- 
buliformis, lmbo patente, lobis obovatis 
obtusis. Séamina intra partem superio- 
rem tubi inserta æqualia, antheris oblon- 
gis. Stytus cum stigmatibus tubo corollæ 

uplo brevior. Capsula subliguosa apice 
dehiscens, loculis polyspermis, column 
centrali erassiuscula. 


Fruticcs humiles ramosissimi; foliis 
aliernis profunde palinatisectis, laciniis 
subulatis rigidis spinescentibus, aliis ail. 
laribus infogris fasciculatis ; floribus £er- 
ninalibus speciosis Phlocem ({ege Phlo- 


Leptodnetslum (Leptodartylon!) W, Hoox. 


et An. Bot. uf Beech. Voy. L. 369. 1. 89. — $ Gide 
Bexru. in DC. Prodr, IX.816, ° 


CHARACT. SPECIF. omissi ab auct. 
clariss.t!! 


Leptodactylum ealifornicum W. 
floor. et Ans. L. e. et Bot, Mog. t. 4872 (Scptem- 
ber à. 1855). 


Gilia californica Bentu. 1. ©. — su- 
perne pubescens, foliis patentibus, co- 
rollæ tubo exserto, — llabitus fere G. 
Ælovkeriä ; corolla fere Phlocis (lege Phio- 
gis!) duplo major quam in G. Hookeri, 
Calyeis tubi anguli validi. Stylus tubo in- 
elusus. Ovula in loculis cirea 20. Bexrn. 


Phioæ Hookeri Dour. in Moos. Fi. bor. 


gen {U) simulantibus. W. Ilook. ct Ann. 
ic amer. (sec. Enmacn. Gen.). 


Si nos lecteurs jettent, sans idée préconçue, un coup-d’œil sur la belle 
planche ci-contre, exéeutée d’après un dessin original, ils s’écrieront vo- 
lontiers avec nous que c’est là une gracieuse, une charmante plante, bien 
digne de venir en hâte orner les serres froides, sinon même la pleine 
terre, à l'air libre, de leurs jardins! 

Elle a été originairement découverte par le regrettable et malheureux 
Douglas, dans la Californie, d’où elle tire son nom spécifique; et intro- 
duite enfin en Europe par l’heureux (fueatur euin semper Fortuna!) et in- 
fatigable W. Lobb, qui la trouva aux environs de San Bernardino (même 
contrée, et en envoya récemment des graines à ses honorables patrons, 
MM. Veitch, père et fils, horticulieurs, à Exeter et à Chelsea. Là, elle 
passe, à ce qu'il paraît, les hivers à l'air libre, et y fleurit en juillet. Ab- 
straction faite du feuillage, on la prendrait facilement pour quelque élé- 
gante espèce de Phlox. 


(1) PA, Phoyée (4), 2 été traduit en Latin par Pline, qui écrivit Phlor, Phlogis : Fillustre 
auteur et M. Bentham ont done eu tort d'écrire Phloois el Phlucem ? 


LEPTODACTYLUN CALIFORNICUS. 


C'est un petit arbuste, légèrement procombant à la base, puis dressé, 
haut de 0,40 à 0,50, bien ramifié, entiérement couvert, à l'exception seule 
des corolles, de poils courts et assez raides; à rameaux élancés et gréles, 
portant de très petites feuilles fasciculées, alternes, très brièvement pétio- 
lées, profondément découpées en cinq, six ou sept segments subulés-cylin- 
driques, rigides, digitiformes, et terminés par un assez long mucron 
spinescent, Dans laisselle de celles-ci s'en trouve d’autres, fasciculées, 
semblables, mais libres : composées chacune d’un segment simple, et 
portées sur un très court pétiole commun. Ses fleurs, très grandes et d'un 
beau rose, sont fort nombreuses, et à un tel point quelquefois qu’elles eou- 

“vrent les rameaux terminaux dans la plus grande partie de leur longueur, 
de manière à en cacher les ramifications et le feuillage; elles sont sessiles, 
mais longuement tubulées ; le tube calycinal est long, cylindrique, quoique 
costé, fendu au sommet en cinq segments semblables à ceux des feuilles, 
Le tube très grêle de la corolle se dilate tout-à-coup en gobelet sous le limbe, 
qui est très large, hypocratérimorphe, découpé en cinq segments subapi- 
culés-cunéiformes, d'un beau rose, avec un ocule discolore au centre. Les 
cinq étamines, à peine pédiculées, sont insérées un peu au-dessous de Ja 
gorge. L'ovaire, entouré à la base d’un très petit disque annulaire, est 
ové-pyramidal, glabre, surmonté d’un court style, fendu au sommet en 
trois stigmates linéaires, dressés, papilleux, plus longs que lui. 


Ca. L. 


CULTURE. {S. Fa. ov Ca. Fa.) 


Sans doute, à bonne exposition et dans certaines localités de l'Europe 
centrale et méridionale, ce joli arbuste pourrait supporter nos hivers à 
l'air libre libre, eu égard au climat d’où il est originaire. Mais dans le 
nord, il est prudent de le rentrer en serre froide ou sous châssis, où on 
le cultivera, à le façon des Epacris, des Myrtes, des Pimelæa, ete., etc, 
On le multipliera facilement de boutures, coupées sur de petits rameaux 
encore herbacés, et même de graines, qu’on en obtiendra très probable- 
ment sans peine. Taillé de manière à le tenir en buisson, il se ouvrira de 
fleurs, et il est peu d’autres plantes qui lemporte alors sur lui pour l'effet 
ornemental, Terre légère et sablonneuse; un peu d'engrais liquide, bon 


drainage, ete. 
A. V. 


A4 D 
JVe Letoceulrumur io eume REGEL. 


Mexique { Serre chaude.) 


EN af 


Planche 97. 


HETEROCENTRUN ROSEUM, 


HÉTÉROGENTRE & fleurs roses. 


Érvx, Erepos, différent; xérrper, éperon; dans ce genre, les appendices des éta- 
mines sont différents (ou manquent dans 4 d’entre elles, uf in planta præsenti). 


Melastomaccæ ( Melastomeæ $$ Lasiandræ, 


CHARACT. GENER. Floris 4-meri 
calycis dentes triangulari-acuti tubum 
<ampanulatum subæquantes; pefala obo- 
vata. Stamina 8 alternatim inæqualia 
haud omnino conformia; anfheris linea- 
ri-oblongis uniporosis, oculis unduiatis; 
4 majorum connectivo infra loculos longe 
produeto et ultra filamenti insertionem 
in appendices duas rectas calcariformes 
conniventes anticc porrecto; 4 minorum 
connectiva brevissime aut vix producto 
sed infra loeulos bituberculato. Ovarium 
costis 8 parum eonspicuis basi adhærens 
superne liberum apice sctis coronatum 
4-loculare. Stylus filiformis, stigmate 
punctiformi. Capsula 4-valvis, seminibus 
cochleatis. 

Suffrutices fruticesve mexicani monti- 
colæ erecti ramosi, inter Merasromeas 
foliis multiplinerviis et fere omnino pen- 
ninervis memorabiles; floribus panicula- 
lis albis aut roseis. 


Nauwts, Melnstom, Monogr. Des- 
eript Tentam. Ann. des Sr. nat. 
4 XII-XVILL (n. sér.). 1849-1853. 


CHARACT. SPECIF. Caulibus subeæ- 
spitosis basi distanter stoloniferis suba- 
lato-tetragonis hirsutulis; foliis elliptico- 


lanccolatis basi longe attenuato-subde- 
eurrentibus apice acutis subscabris ner- 
vis paucis altcrnato-pennatis infra pro- 
minentibus, petiolo canaliculato ; inflo- 
rescentia terminali trichotomo-panicu- 
lata; calyee omnino libero oblongo-cupu- 
Hformi obsolete 4-costato gibbulis sæpius 
mucroniferis multiseriatis notato, termi- 
nalibus dentiformibus; sepalis distinctis 
modo petalorum insertis ; petalis cum eis 
alternantibus oblique rotundatis pilis api- 
ce glanduliferis minimis dentato-ciliatis ; 
ovario tetragono, lobis apiee in laminam 
parvam fimbriato-laceratam acntam libe- 
ramque terminatis; stylo declinato, stig- 
mate acutato ; staminibus minoribus im- 
perspicue basi gibbosulis. (Nos. ad nat. 
vév.). 

Heterocentrum roseum (l} A. Braën 
et Bouené, Mort. herol. Ind. sem. 1851, Linnæa, 
XXV. 293. — Scusecur. Juto. 327, Cum excellent. 
descript. et dissert. (Hemerkungen tber die Gattung 
Heterocentrum}, 

??? Hetorocentrum axillare, macrosta- 
chyum et alpestre Nauix, L. c.,synonyma 
nostræ plantæ, ut suadent auctores cjus 
determinationis ! 


Melastoma rubra (lege rubrum !} Horr. 


Malgré la beauté incontestable et souvent même franscendante des 


fleurs de la généralité des Mélastomacées, malgré la grâce de leur port, 
de l'excellence arnementale de leur feuillage, malgré enfin, cent mérites 
divers, mérites que nous avons cherché à résumer et à décrire dans un 
article spécial sur ces plantes (2), leur nombre dans les jardins, en com- 
paraison du chiffre de celles déjà découvertes et décrites, est extrêmement 
restreint, et cependant leur culture n'offre pas de difficultés réelles ; elles 
offrent de plus l'avantage considérable de donner, selon les espèces, sous 
notre climat, leurs fleurs pendant tout le cours de l’année, et surtout en 
hiver. 

Ainsi, c'est en décembre (1854) que nous avons eu le plaisir d’observer 
en pleine floraison a gracieuse espèce dont il s'agit, et qu'avait envoyée 


1) La plonche ci-contre porle par erreur le nom de M. Regel; cet hobile botaniste-praticien nous a 
bdd en' let communiqué d'placke vivante, mais ne j'a ni nommée, ni décrite, comme nous l'avions pensé 
tont d’abord. . . : . 

(2) Considérations générales sur la famille des Aélastomarées, au point de vue horticole et industriel.— 


Jardin fleuriste, Te IÙI. Mise. p. 146. 
TOM. IN, — JUILLET 1856. 9 


HETEROCENTRUM ROSEUN. 


à l'établissement de l'éditeur de l'{lustration horticole, M. Regel, alors 
directeur du Jardin botanique de Zurich. 

Quelques doutes se sont élevés sur l'identité spécifique de notre plante 
avec celle du même nom du Jardin botanique de Berlin. Toutefois, les 
caractères que nous en avons observés concordent bien avec la descrip- 
tion de l'A. roseum, due à la savente plume du rédacteur de la Linnæa, 
comme: on peut le voir, en comparant la description qu'il en a donnée 
(L. c.) avee notre phrase spécifique. La patrie nous en est inconnue, et 
MM, A. Braun et Bouché, qui, les premiers, la décrivirent dans leur {ndex 
semirum du Jardin botanique de Berlin, pour 4851, se taisent absolument 
à cet égard. M. Schlechtendal, n'a pu l'indiquer non plus. Toutefois elle 
est, comme toutes ses congénères connues jusqu'ici, très vraisemblement 
mexicaine, 

Elle constitue un petit buisson compact, très florifère, haut de 0,35 à 
0,60 environ, et émettant de son rhizôme et à distance de nombreux sto- 
lons. Tiges tétragones-subailées (à faces presque planes), assez rigides, 
simples ou très peu ramifiées, hérissées de très petits poils droits, subulés, 
dressés. Feuilles elliptiques-lancéolées, longuement atténuées-décurrentes 
à la base en un pétiole canaliculé en dessus, formant par la décurrence. 
un anneau autour de la tige avec celui qui lui est opposé, aiguës ou 
subacuminées au sommet, subscabres sur les deux faces, en raison de poils 
courts, tuberculés à la base ; ceux des bords rougeätres, ainsi que les pé- 
tioles. Panicule terminale, trichotoméaire ; chaque rameau triflore ; pédicel- 
les lisses, hyalins, sortant de bractées, qui forment à l'entour de sa base une 
sorte de collerette; fleurs assez grandes d'un beau rose, sur lequel tran- 
chent le jaune et le cocciné des deux sortes d'étamines. Les sépales, sont 
insérés sur Le calyce libre, en dedans et au sommet d’une corollule formée 
par les verrues suprêmes qui couvrent sa surface, et alternent avec les 
pétales insérés comme eux; ceux-ci sont obliques-arrondis et bordés de 
petits poils glandulifères au sommet. 

Cest, en somme, nous le répétons, une gracieuse plante, bien digne, 
ainsi que ses alliées et ses congénères d’orncr la serre chaude du plus 
difficile amateur. 

Cu. L. 


Explication des Figures analytiques, 


Fig. 1. Calyce et pédicelle (les côtes n'en sont pas assez apparentes). Fig. 2, 
Un pétale, avant l’anthèse. Fig. 5. Une grande étamine (cette figure a été man- 
quée par le graveur, la partie fertile en est dentée, au lieu d’être plissée-ondulée 
en zigzag; le connectif cst posé contrairement au filement et ses deux lobes n’en 
sont point assez fendus, Fig. 4. Une petite étamine, Fig. 5, Ovaire et style, Fig. 6. 
Le premier coupé transversalement fig. plus ou moins grossies). 


CULTURE. (8. Ca.) 


Terre sablonneuse, très meuble, riche en humus; on la tiendra légère- 
ment fraîche, mais sans que l'humidité puisse stationner autour des raci- 
nés; par conséquent on soignera tout particulièrement le drainage. Mol- 
tiplication facile par la séparation des stolons du pied et par le boutu- 
rage des jeunes rameaux. 


A, V. 


LÉ 7 à 


22" dt #8 y 
NN. 


ee 77 SE LL, 72 
crée .VerSChrAasff Et. 
1 / 


Ga 


dæa ocellata REGEL. af. PICTA. 


SEMartha [ Serre chaude. } 


Planche 98. 


TYDÆA OCELLATA vx picra. 


TYDÉE OCELLÉE, Var. peinte! 


Érvs. V. ci-dessus, Te II, PI. 41 (Tydæa Warseowiczi). 


Gesneriaceæ $ Gesnerieæ $$ Achimenæ. 


CHARACT. GENER, V. sbidem. 


CHARACT. SPECIF. Caule erceto 
subramoso undique hirto-villoso, pilis 
ercberrimis firmis erceto-applicatis bre- 
vibus basi atroviolaceis dein incoloribus 
{unde caule ramis petiolis peduneulisque 
obscure rubescentibus); petiolis ultra pol- 
licaribus supra sulcatis; foliis ovato-el- 
lipticis apice subacuminatis, basi margi- 
nibus in sulcum acutatim decurrentibus 
ultra crenatis, limbo supra punctis ele- 
vatis (unoquoque pilo fere imperspieuo 
terminato) seaberrimis intense viridi 
nervoso-impresso-rugoso infra pallido, 
nervis grosse prominentibus puberulis; 
peduneulis petiolo longioribus axillari- 
oppositis bifloris; pedicellis basi gemi- 
nato-bractcatis. 

Calycis arcte cum ovario eonnati 


oblongo-turbinati lacintis liberis altis Hi 
neari-oblongis, inferioribus paulo lon- 
gioribus. Corolla rubro-aurantiaca obli- 
que inserta basi gibbosa mox subcon- 
tracta dorso gibbose curvata latcraliter 
compressa puberula, ore oblique patulo, 
Jobis 5 inæqualibus, 2 super. minoribus, 
omnibus rotundatis intensius coloratis 
{coceineis), maculis atroviolaceis rotun- 
datis; ovario basi squamis 5 robustis 
crassis æqualibus ob ongis apice recte 
truncatis albidis cireumdato; stylo ro- 
busto basi brevissime piloso, stigmate 
bilabiato. (Nos. ex vivo /). 


Tydæn ocellata Rec, Gart.-Flora, 
78, II (1854). 
picta Esuso. in litt.! ct in 
nostra tabula præsenti. 


Achimencs Klotzschii Wanscew. msce. 


Des trois variétés de la Tydæa ocellata Rex, type (Achimenes ocellata 
W. Hoox. Bot. Mag. t. 4559), les T. ocell. confluens, formosa et picta Rez, 
la dernière, celle dont il s’agit ici, est certainement la plus remarquable, 
par le nombre et l'ampleur de ses fleurs, la netteté et la vivacité de leur 
coloris. Toutes trois, il n’est pas inutile de le rappeler ici, sont nées, dans 
le Jardin botanique de Zurich, par les soins intelligents de M. Regel (1), 
de graines envoyées, il y a quelques années, par M. Warscewiez, qui les 
avait recueillies dans la Nouvelle-Grenade, la patrie par excellence des 
belles Gesnériacées, Communiquée en fleurs, l'an dernier, par son heu- 
reux obtenteur, à l'éditeur de PIllusiration horticole, la troisième, celle 
dont nous nous occupons spécialement ici, fut acquise bien vite par lui 
dans le but d'enrichir notre recueil et les serres d'une belle plante 
de plus. Nos lecteurs apprécieront, d'après la belle et exacte figure 


{1) Nous avons dit ailleurs que M, Regel avait été récemment nommé à Ja direction du jardin botanique 
impérial de St-Pétersbourg. 


TYDÆA OCELLATA Var. picla. 


ci-contre, si sa sagacité horticole ordinaire ne la pas trompé, et s’il a 
atteint le but qu'il se proposait : c'est du moins notre avis. 

Cultivée normalement, elle ne s'élève qu'à 0,40-50 centimètres environ, 
sur une ou plusieurs tiges peu ramifiées, droites, mais un peu débiles, d’un 
brun rougeâtre : couleur due aux poils courts, nombreux, subappliqués- 
érigés, dont elle est entièrement couverte et qui sont d’un violet noirâtre à 
la base, incolores au sommet. Les feuilles en sont assez amples, ovées-ellip- 
tiques, subacuminées au sommet, équilatérales à la base, qui se prolonge 
en déeurrence sur leur pétiole. Le limbe en dessus en est luisant, mais 
très scabre, en raison de la présence de très nombreux poils presque im- 
perceptibles, mais portées chacun sur un tubereule assez prononcé ; le bord 
en est crénelé, cilié; le pétiole robuste, canaliculé en dessus. Les pédon- 
eules opposés, axillaires, fourchus, et bibractéés à la ramification, portent 
deux fleurs subnutantes, grandes pour le genre, à tube arqué-gibbeux en 
dessus, pubérule, rouge-orangé vif en dessus, plus pâle sur les flancs, qui 
sont comprimés verticalement, et là, ainsi qu'en dessus vers le sommet, 
pourvus de poils plus longs que sur la partie ventrale. Le limbe, formé de 
cinq lobes arrondis et étalés, dont les deux supérieurs, plus petits, sont 
d'un rouge cocciné très vif; quatre d'entre eux offrent chacun une large 
maeule ronde, d'un violet presque noir ; tandis que le cinquième, l'infé- 
rieur, en offrent plusieurs, semblables, mais plus petites et placées dans 
un ordre régulier. : 

Il n'est pas un amateur qui ne souhaite au plus vite posséder la plante 


dont nous venons d’esquisser l’histoire et la description. 
Ca, L, 


CULTURE. {S. Ca) 


Nous avons à plusieurs reprises déjà détaillé les soins à donner aux 


plantes de cette catégorie. 
‘ A. V. 


JD] b “2 AA : œ etect BENTH. 
[6 
Cape Coast ( Serre chaude) 


1 "" 


AV srschoffei £ pu 
. n 


Planche 99. 


MEYENIA ERECTA. 


MEYÉNIE DRESSÉE. 


Érvu. J. F, Meven, célèbre botaniste-physiologiste allemand, contemporain. 


Acanthaceæ  Anechmatacantheæ $ Thunbergiæ. 


CHARACT. GENER. Cayæ parvus 
guinquelobus bractcolis duabus magnis 
inelusus. Corolta infundibuliformis fauce 
sensim ampliata, éwbo brevissimo ({) in- 
tus annelo piloso clauso, limbo sub- 
æquali. Sfamine 4 didynama, antheris 
apice barbatis bilocularibus : superior. 
déculis inæqualibus, altero magis supero 
divergente latere fomentoso, inferior. 
parallelis subæqualibus basi muticis. 
Stigma membranaceo-dilatatum bitabia- 
tom, labiis bilobis. Cepsuta e basi tumi- 
dula conico-attenuata ad basim biloeu- 
laris tetrasperma, dissepimento persis- 
tente valvis adnato ad axim lignoso dis- 
solubili. Semina (immatura) Sirophiola 
cupuliformi solubili spongiosa suffulta. 
N. ab Es. L. i. ce, (species tres! an am- 
plius?). 

Frutices volubiles v. erecti, hucusque 
in India ctin Africa occidental detecti, 
foliis oppositis ovato- v. cordato-luncea- 


latis integris v. dentatis, floribus axilln- 
ribus, tubo subelongato albido, limho 
maximo violaceo-cœrulescenté (rdum- 
dratio hoc nostra sed incompleta ad spe- 
cies citalas redacta!). 


Meyenia N. ab Esens. (non Scniecur.) 
in Was. PI as. rar. ÎIE 78. in DC. 
Prodr. XI. 60, Enpuicn. Gen. PI. 4098. 
Meisx. Gen. PI. 293 (202). 


CHARACT, SPECIF. Af. (erecta !) gla- 
bra, foliis petiolatis ovatis oblongis acu- 
minatis basi angustatis (marginibus 2-5- 
grosse dentatis), calyce brevissimo suh- 
12-fido, corollæ tubo bracteis quadruple 
longiore. Bexra. L.i.c. (Parenth. except.) 


Meyenia erecta Bexvra. in Hooker’s 
Flora nigritiana, 476 (2). Warp. Annal. 
HI. 210. — W. Rouusson and sons Ca- 
tal. cum ie.! The Florist, new ser, V. 
225, cum ie, (1855). 403. 


Due aux explorations de l'infortuné docteur allemand J. R. T. Vogel (3), 
qui la découvrit aux environs du Cap Coast (Cape Coast-Castle), Côte d'or, 
en Guinée, celte magnifique Acanthacée commence enfin à faire dans nos 
jardins son apparition si tardive et si désirée. Nous disons : apparition 
tardive! en effet, nous ne la voyons citée dans les catalogues (anglais) que 
près de quinze ans après sa découverte; Vogel, vraisemblablement, n'en a 
donc pas été l'introdueteur, et nous regrettons de ne pouvoir citer en ce 
moment l’auteur et l'époque de ceite introduction : époque sans doute toute 
récente. Elle paraît avoir fleuri pour la première fois, l’été dernier (1855), 
en Angleterre, dans l'établissement de MM. Rollisson, père et fils. 

Quoi qu’il en soit, on ne nous contestera pas, pensons-nous, l’épithète 


(13 Hos lapsu calami seriptum! tubus vero in plante generis typo {Thunbergia Hawlayneane N. ab Es. 
Hort. univ. D. p. 162. c. ie.) est revera elongalus!!! 

{2} Frutex 8-8-pertalis, ramulis teauibus tetragonis. Folie 1-2-poliicaria integerrima v. obsolete angu- 
late {1} membranotra. Peduneuli axillares unilori pollicares. Bracteæ membronaeem semipollicares. Caiyx 
fun lobe roro neo longue Corolle fübus (tuba eum faucihes, N. db Es.) fere h Ricaris supra ovu- 
rium _contractus dei icosus ad fauecm amplialus; lmbus subæqualis. Anthericæ muiieæ, omnes 

imiles, locutis ciliatis inæqualibas, altero allius inserto breviore et magis divergenie. Stylus apice di 
î 1ohos stigmaliferos 2 euneato-dilalatos emarginatus, — Flores ex Vogel ercrli (reuera pendulé/], 
evrollis basi futeo-albidis apice purpureis. Benru. 1. €. (ex lit. Rolliss.! parenih. ilalica nostra!). 

(3) Théodore Vogel, né à Berlin, en 1812, prit part comme botaniste à l'expédition anglaise du Niger. 
Parti de Devonport, en mai IB41, il mourut, malgré les soins les plus empressés, dans l'ile de Fernonda= 
Po, le 17 dérombre suivant, âgé'de vingi-neuf ans el quelques mois, de λ dyssenirie, maladie si funente 
aux Européens dans ces parages. Encore une des victimes de la science!!! La Hotanique systématique, 
dans un si court espace de témps, lui doit bon nombre de belles découvert 


TOM, mi. — AOUT 1856. 10 


MEYENIA ERECTA. 


que nous lui appliquons en commençant cette notice; beaucoup d’autres 
plantes, sans doute, peuvent lui être comparées pour la beauté de leurs 
fleurs, mais peu sous ce rapport l'emportent sur elles et pour l'ampleur 
et la richesse du coloris. 

Nous en avons observé, dans l'établissement Verschaffelt, qui s’est hâté 
de les acquérir dès leur apparition dans le monde horticole, de jolis indi- 
vidus, hauts à peine de 0,30, et déjà cependant chargés de boutons; 
maïs devant, dans l'intérêt de nos lecteurs, nous hâter de leur faire faire 
connaissance avec une telle plante, et sachant que nous pouvions nous fier 
à l'exactitude de la planche ci-contre, exécutée d’après nature, nous 
n'avons pas voulu en attendre la floraison pour les en entretenir. Il sera 
toujours temps d'ailleurs de décrire les fleurs ex naturd! 

Suivant M. Bentham, qui l'a décrit et déterminé, c’est un arbrisseau, 
dépassant deux mètres de hauteur; à rameaux, grèles et tétragones, 
dilatés-plans aux insertions foliaires et d'un rouge sombre; mais qui 
n'attend pas un tel développement pour fleurir, comme nous l'avons dit, et 
qui d'ailleurs dans nos serres n’atteindra vraisemblablement pas une 
telle élévation. D'après nos observations, les feuilles en sont opposées- 
décussées, distantes, glabres (sauf en dessous la nervure médiane, où se 
remarquent quelques poils courts et épars; en dessus, elle est, ainsi que 
les ramules, très finement pubérules-scabres), ovées-lancéolées-cuspidées, 
d'un vert foncé, et exhalant une odeur vireuse, quand on les froisse entre 
les doigts; au sommet elles sont acuminées-récurves et portent de chaque 
côté une ou deux grandes dents aiguës. Les pétioles sont courts et cana- 
liculés en dessus. Les deux bractées, formant involuere et renfermant 
le celyce, sont, comparativement à la fleur, très petites, cymbiformes, 
pubérules et verdâtres. 

Le tube floral est infundibuliforme, arqué, blanchâtre et paraît (ex 
figure!) sillonné de côtes; le limbe étaté, ample {plus de 0,15 de diam.!}, 
d’un riche bleu-violacé, est formé de cinq lobes, arrondis, légèrement 
échancré, les deux supérieurs plus petits; la gorge est d’un jaune d'or. 
Étamines …, ete. .….? M. Bentham ne dit point si la fleur lui a offert l'un 
des caractères les plus importants du genre, un anneau poilu fermant la 
gorge ! 

Nous devons dire que, malgré toute l'autorité que comporte l'opinion de 
M. Bentham, nous doutons que cette espèce appartienne réellement au 
genre Meyenia. 

Quel amateur ne voudrait pas se hâter de posséder une telle plante? 


Cu. L. 
CULTURE. ($. Cm) 


Terre meuble, riche en humus, chaleur et humidité, pendant sa 
période active, tel est le mode de culture qui convient à cette plante, 
comme à toutes celles de son pays (Gardenia, Napoleona, ete.). Muliplica- 
tion par boutures de jeunes rameaux, sur couche chaude et à l’étouffée, et 
qui s'enracineront facilement en raison de la nature tendre du jeune bois. 


À. V. 


7e 


LStroobant aa. naé.pinæ.in Horto Verschkaffeit 


Liluuu duuicuur 
Chine / Pleine lerre/ 


17 r c 7  » 
Jith ae L. Stlrooëané « Gard. 


LINDL.. 


Planche 140. 


LILIUM SINICUX. 


LIS CHINOIS. 


Érra. Voyez Jardin fleuriste, 1. ler, PI 405-106. 


Liliaceæ $ Tulipeæ. 


CHARACT. GENER. V. ibidem. 


CHARACT, SPECIF. L. Bulbo parvo, 
Squamis paucissimis oblongis dorso ro- 
tundatis apice acutatis albidis; caule 
ctiam supra bulbum basi radicante cy- 
lindrico gresili subpedali fere imperspi- 
cue piloso (sieut subtus nervi et foi. mar- 
gines}, pilis brevissimis lincatima distan- 
terque seriatis; foliis alternis sparsis 
distantibus lineari-ellipticis acutis sessili. 
bus sub 7-nervis; floribus 2-3 crectis 
vivide miniato-aurantiacis; segmentis 
basi conniventi-erectis oblongo-ellipticis 
integerrimis supra subcanaliculatis re- 
curvis apice grosse plicato-inflatis papil- 
losis versus basin intus concoloribus, 
vel punctulis rarissimis vix perspicuis 


notatis, inter. vix majoribus; ex parte 
intcrna connexionis basilaris assurgunt 
labia 2 tubulatim conniventia ad cris- 
tam tenuissime papillosula {nectarium !}; 
filamentis subulatis vix tertiam partem 
segm. attingentibus; antheris oblongis 
subbasifixis; ovario oblongo-elavato alte 
6-suleato apice inflato-rotundato; stylo 
brevi suleato-trigono; stigmate grosse 
trilobato, lobis supra rima papitlosula 
notatis, Nos, ad naf, viv.! 


Lllum sinicum Lixpu, in Paxrows 
Flow.-Gard. Glean. 115. N° 584, e. icone 
xylogr. Ca. Les. in Jardin fleur. Il. 
Mise, 149. eum ic. clrss, Lind|. mutuata! 


{An var. mera nana L. concoloris, ut 
suadet auctor?). 


Voici plusieurs années consécutives que nous avons le plaisir de voir 
fleurir, de juin à juillet, dans l'établissement Verschaffelt, ce joli Lis, qui 
m'avait pas encore obtenu jusqu’à nous les honneurs d’une figure coloriée, 
qu'il méritait cependant à tous égards; aussi nous sommes-nous empressé 
de la lui consacrer cette année, 

M. Liadley nous apprend qu'il a été introduit en Angleterre, à l’état 
vivant, par les soins de la Société d’Horticulture de Londres, dans les 
jardins de laquelle il a fleuri pour la première fois en septembre 1824 ; 
s'il en est ainsi, et nous n'avons aucune raison pour révoquer en doute le 
fait, comment a-t-il pu se faire que tous les auteurs systématiques, qui 
ont écrit depuis cette époque (et M. Lindiey lui-même!}, l'aient passé sous 
silence, jusqu’en 1851, année dans laquelle le savant anglais en donne 
une courte notice, accompagnée d'une petite figure xylographiée, dans 
son N° d'octobre du Paxron's Flower-Garden (1. c.). Il est donc vraïsem- 
blable qu'il avait péri la seconde ou la troisième année qui suivit son 
introduction. 

Quoi qu’il en soit, il était resté depuis un quart de siècle inconnu 
aux botanistes et au monde horticole, lorsqu'enfin, en 1860 {?), le célèbre 
voyageur en Chine, M. Fortune, en réimporta de nouveaux bulbes dans 
l'établissement de MM. Standish et Noble, d'où proviennent les individus 
dont nous avons parlé et d'après lesquels nous avons pu rédiger unc 


LILIUM SINICUX. 


description assez complète (V. notre phrase spécifique) pour pouvoir désor- 
mais comparer l'espèce à ses congénères, et l'en distinguer aisément, s’il y 
a lieu. Ainsi, nous nous rangeons très volontiers à l'opinion de M. Lindiey, 
qui penche fort à ne le regarder que comme une simple variété, plus 
petite du £. concolor Sauss. (Bot. Mag. t. 1165); et, en effet, l'excellente 
description de Gawler ne nous laisse que fort peu de doutes à ce sujet, 
Tous deux sont en outre originaires de la même contrée. 

Ce n'est pas un duvet proprement dit, qui en couvre les tiges et les 
feuilles, comme l'écrit M. Lindley: ce sont des poils très courts, assez 
distants, comme tronqués au sommet et disposés en séries linéaires (notre 
dessinateur les a omis par mégarde}; le dessus des feuilles en est dépourvu; 
mais ils reparaissent en dessous, sur les nervures et sur les bords, unisé- 
riés et glandulifères. L'épiderme supérieur, entre les 6-7 nervures qui 
le sillonnent, est formé (ad lentem!) de petites gibbosités, enchainées 
en séries linéaires, d'un vert brillant, passent au blanc d'argent sur les 
bords. 

La tige de ce Lis s'élève à peine plus de 0,30; elle est cylindrique, grêle, 
de la grosseur à peine d’une plume de eorbeau, verte ou obscurément 
rougetre, et émet des radicelles au-dessus même de son bulbe; celui-ci, 
fort petit, se compose d’un très petit nombre d'écailles oblongues, arrondies 
dorsalement et aiguës au sommet. Les feuilles sont alternes, éparses, 
ternées seulement sous l'insertion florale. Les fleurs, au nombre de deux 
ou trois, sont, comparativement à l’exiguité de la plante, fort grandes, 
dressées, campanulées-cyathiformes, d’un rouge minium-orangé éclatant; 
les six segments qui les composent, d’abord dressés et connivents, s'étalent 
bientôt et se recourbent en arrière; près de leur base, et dans la lon- 
gueur de leur connexion, est au milieu un sillon profond, à bords frangés- 
papilleux et connivents ; c'est le nectaire des anciens botanistes (terme 
excellent, du reste, et qu’il faut conserver en ce qu'il qualifie un carac- 
tère important pour la distinction des espèces!). Les étamines dépassent 
de peu la partie connivente ou tubulaire, comme on voudra, de la fleur, 
et portent des anthères oblongues, dont le pollen est d'un brun ferru- 
gineux. Le style est épais, robuste, renflé-claviforme au sommet, et porte 
trois lobes stigmatiques ovés, papilleux, avec une fente au milieu, etc. 

Le Lilium sinicum est désormais un hôte définitif pour nos jardins, 
d'où la négligence seul pourrait l’exiler de nouveau en le laissant périr. 


Ca, L. 
CULTURE. (4. L) 


Sol léger et sablonneux, un peu sec et bien drainé pour l'hiver; légère 
couverture de feuilles en cette saison; ou mieux, culture en pleine terre 
sous châssis froids. Multipliention par le semis de ses graines, par la 
séparation des bulbilles qu’il émet de sa base, ou par le bouturage de ses 


écailles. 
A. Y. 


.& . Ÿ 
\. eudrobiu L es x DA: Lis. al. 


Wepaut. [Serre chande Pi 


L' Fi 7. F / 
À. FES POfTELÉ NLILe 


OXE 


Û 


S 


Le 


© * . 
TOIORTLL 


NE { [fi ( Pi ; 


é ” 


th 
PC à _ 


Planche 144. 


DENDROBIUM DENSIFLORUM ver. entrera. 


DENDROBE A FLEURS SERRÉES de Griffith. 


Érvu, Jardin fleuriste, To ler, PL Il. 


Orchidaccæ $ Malaxeæ $ Dendrobiæ. 


CHARACT. GENER. V. ibidem. 


CHARACT. SPECIF. Pseudobulbis 
elongato-fusiformibus angulato-sulcatis 
quañdoque oblique tetragonis articula- 
tim nodoso-inflatis intra nodos angus- 
tatis; foliis ovato-oblongis basi attenuatis 
crassis aeutis 5-veniis; racemo thyrsoi- 
deo densissime florifero pendulo basi plu- 
ribracteato; floribus mellis violæque 
confusos odores referentibus; segmen- 
torum exter. 2 basilaria horizontaliter 
oblique patula in grossum calear labelli 
basim includens basi terminata, tertio 
erecto, omnibus eilipticis sicut ct inter, 


lata ovato-rotundata concolora ; labollo 
late unguiculato dein in orbem cueul- 
latum (1) convoluto læte armeniaco cras- 
siore intus extusque puberulo versus 
margines grosse piloso, hic piloso-plicato- 
fimbriato, intcrvallis continuo-membra- 
naceis, basi in grossum calcar subqua- 
dratum cum gynostemate connatum ter- 
minato; in unguem discus adest oblongus 
subelevatus basi bifidus fimbriatulus dein 
confusus cum lamina unoquoque latere 
plicam gibbosulam asportante; gynoste- 
mate apice bicornuto. Nos. dd nat. 
viv.! 

Dendroblum densiflorum v, Grif- 


2 integerrimis undulatis flavo-croceis ; pui {Honruz!) (confer D. densiflorum 
inter. latiora et longiora late unguicu- ot. Mag. t. 5418 ; Bot. Reg. t. 1828.) 


Dans un riche assortiment d'Orchidées indiennes, adressées directement 
en 1854 à notre éditeur, s’est trouvée, sous le double nom que nous lui 
conservons ici, la belle et noble plante dont il s’agit et dont la planche 
ci-jointe est impuissante à rendre toute la beauté des fleurs, toute la dé- 
licatesse de leur coloris, d’un jaune d’ocre orangé, plus vif et abricoté sur 
le labelle. 

En ne la considérant que comme variété, la disposition, le nombre et 
la forme même de ses fleurs, nous laissent quelques doutes sur ce rappro- 
chement : doutes que nous ne pouvons confirmer en l'absence, au moment 
où nous écrivons, des fleurs, de la plante-type, dont peut-être elle pourra 
être regardée comme distincte, 

Nous en ignorons la patrie précise; ct le découvreur en est probable- 
ment, comme le nom semble l'indiquer, feu Griffith (2), à qui l’on doit 
également la découverte et l'introduction d’un grand nombre de plantes 


{1) En cornet, en owblis. 

(2) Né en 1810, il mourut en février 1845, à peine âgé de 34 ans, à Malueco, d'une hépatite aiguë, maladie 
qui, dans l'Inde, attaque surtout les Européens et les épargne bien rarement. Griflih (ut un naturaliste 
accompli; toutes les branches de la Seience lui doivenc de notables contingents : Mammabogie, Ornitho- 
logie, Entomologie, ete., et surtout la Botanique. Encore, comme on le voit, une victime immolée à cette 
marâtre, qu'on idolâtre tovjours, alors même qu'elle vous tue où ous laisse dans le malheur et l'abandont!! 
“De profundis ego frustra clamavi!!"}. 


DENDROBIUM DENSIFLORUM var, Grifthit. 


de l'Inde, et surtout de belles Orchidées de l'Assam, du Boutan, de l’Afgha- 
nistan, des Monts Khasia, etc. 

Nos lecteurs, en jetant un coup-d'œil sur la figure ci-jointe, qui peut 
leur donner une juste idée de son effet ornemental, pourra juger si c'est 
avec raison que nous lui recommandons l'acquisition d’une telle plante, 
dont les fleurs, outre leur curieuse conformation, exhalent une suave 
odeur, où semblent confondues celles du miel et de la violette. 


Ca. L. 
CULTURE. (S: Ca.) 


Voir ci-dessus diverses notices sur la culture des plantes de cette caté- 
gorie, et notamment celle du Dendrobium fimbriatum , var. oculatum, 


Tee, PL 45, 
A. Y, 


€ 8 . 
OTteR atdrisotis MUELL. 


Australie (Serre froide. / 


TT à 


À Lerschaffellt Du0t 
4 C w É | / 


Planche «102. 


CORREA CARDINALIS. 


CORRÉE à fleurs cearlates. 


Érvx, José Conrea DE Serra, botaniste portugais, mort en 1893. 


Rutaceæ S Boronieæ. 


CHARACT. GENER. Caiyæ eupuli- 
formis subintegerrimus v. guadrilobus. 
Petala 4 hypogyna caiyee multo longiora 
basi valvatim conniventia v. in tubum 
Jonge conlita. Séemina 8 hypogyna peta- 
lis æquilonga v. exserta, 4 tisdem oppo- 
sita breviora; flamentis liberis glabris 
subulatis v. basi dilatatis; antheris in- 
trorsis bilocularibus muticis dorso supra 
basim insertis longitudinaliler dehiscen- 
tibus. Ovaria 4 gÿnophoro brevi ambitu 
staminifero suboctolobo insidentia 1-lo- 
eularia pilis steliatis dense congestis ve- 
lata; ovulis geminis sutaræ ventrali su- 
perposite insertis, super. adsceendente, 
infer. pendulo. Styliex ovarii angulo in- 
icriore in unicurm centrale stamina 
æquantes v. super. coaliti, sfigmate 
æquali 4-lobo. Capsule tetracocca, coccis 
nonnullis sæpeabortivis bivalvibus, endo- 
carpio cartilagineo soluto elastice bilobo 
basi seminifero abortu monospermo, 


albuminis carnosi rectus teres gracilis, 
radicula supera. 


Frutices in Nova-Hollandia oriental 
et australi indigeni pube stellata densa 
tomentosi v, pulverulenti, foliis oppositis 
breve petiolutis simplicibus subovatis (v. 
oblongis v. clliptico-lanceolatis) integer- 
rémis punciufo-pellucidis; floribus ra- 
mulos axillares abbreviatos pedunculi- 
formes terminantibus solitariis geminatis 


9. tcrnis breviler peduneulatis speciosis. 


Exotreu. Gen. PI, 6012, (Exe. 
Phrasi parenth.) 


Correa Surrm, Linn. Trans. IV. 219. 
Ex. Bot. IL. t. 72. Venr. Malm. t. 45. 
SauisB. Parad. t. 400. Gærrn. £. [IL 435. 
t. 210. Anpnews, Bot. Rep. t. 18. 436. 
653. Bot. Mag. t. 1746. 4099. Bot. Reg. 
4. 5, 26. 515. 1224. Sweer, FL austr, t. |. 
DC. Prodr. 1. 719. A. Juss. Mém. Mus. 
XI. 478. €. 21. . 22. Hook. le. t. 2. 5. 
Mersn. Gen. PL. 60 (44). War. Rep. I. 
505. IT. 824. V. 590. Ann. [. 158. 


CITARACT. SPECIF. C. ramis graci- 
libus,ramulis foliisque utrinque pube fas- 
ciculata pallide ferruginea instructis; fo- 
liisremotis subuncialibus brevi-petiolatis 
patentibus v. reflexis elliptico-lanceolatis 
obtusiusculis integerrimis mergine re- 
curvis supra viridibus opacis subtus pal- 


à : lidis, nervis obsoletis; pedicellis elonga- 
Semen obsolete reniforme, fes’ crusta- ! dis, n bsoletis; pedicelli ga 


cea, wmbilico ventrali. Embryo in axi | 


tis gracillimis folio longioribus 4-floris 
apice bibractcatis, bracteis folio confor- 
mibus sed duplo minoribus; floribus 
nutantibus; calyce hemisphærico trun- 
eato obsolete 4-dentato rufescenti-tomen- 
toso; corollæ pubescenti-tomentosæ tubo 
subclavato (coccinco}, limbo 5-fido luteo, 
lobis erectis acutis, staminibus 8 sub- 
longe exscrtis. W. Hook. L. i. e. 


Correa cardinalis MUuELLER, mse. 
— in Herb. W. Hook. Bot. Mag. t. 4912 
(April 1856). 


M. W. Hooker, qui le premier donna la figure et une description de 
cette plante, ne nous apprend malheureusement rien de ce qui en con- 
cerne l’histoire spéciale. It se contente de dire qu’elle a été élevée de 
graines, reçues d'Australie, patrie exclusive de ses congénères, par 
MM. Veitch, père et fils, d'Exeter et de Cheleca, horticulteurs dont tout 
le monde horticole apprécie l’honorabilité, et desquels il aurait pu savoie 
les particularités qui la concernaient, au sujet de l'épaque de son introdue- 


TOM, tr. — SEPT, 1856, 


LL 


CORREA CARDINALIS. 


tion chez eux et du nom de l’introducteur. Or, selon nous, donner l'his- 
toire d’une plante, et l'histoire la plus complète possible, est le devoir 
d'un botaniste descripteur; il plait par Jà à ses lecteurs et sert davantage 
la science en l'enrichissant de faits intéressants; c’est quant à nous un 
devoir que nous nous sommes toujours efforcé de remplir, et souvent aux 
dépens de longues et fastidieuses recherches. « Dans sa patrie, dit ce savant, 
elle forme un beau buisson de 2 ou 3 pieds de hauteur, aux branches 
grêles et gracieuses, au feuillage d'un vert opaque et sombre en dessus, 
pâle et blanchâtre en dessous; toutes les plus jeunes branches por- 
tent des fleurs pendantes, d’un pouce, nn pouce un quart de longueur, 
d’un riche écarlate, avec segments ou lobes seulement jaunes. Les fila- 
ments staminaux dépassent de plus d’un quart de pouce le limbe dressé 
de la eorolle. Nous connaissons à peine une plus désirable plante de serre 
tempérée, fleurissant comme elle au commencement de Mars. » 

L'illustre auteur, après avoir confronté l'échantillon que lui communi- 
quaient vivant MM. Veitch, avec les plantes congénères de son vaste et 
riche herbier, répare en partie son oubli (de l'histoire de la plante!) par 
ce qui suit: « Notre herbier nous fait voir qu’elle est identique avec le 
Correa cardinalis du D° Ferdinand Mueller (fesant maintenant partie d’un 
voyage d'exploration dans le Nord-Ouest de l'Australie), qu’il découvrit 
«u le long de la rivière Latrobe, dans des endroits sablonneux, couverts 
de buissons, sur les collines et dans la plaine stérile du Port Albert, Terre 
de Gipps (Gipps’ Land), colonie de Victoire, dans l'Australie Méridionale.n» 

u Elle est fort distincte de toutes les autres espèces aujourd'hui con- 
nues, » 


Bien que nous en donnions ici un dessin original, nous n’avons pas 
encore eu le plaisir de la voir en fleurs. Force nous est, pour compléter 
notre notice, de traduire ici purement et simplement l'excellente des- 
eription qu'en donne M, W. Hooker : 


e Arbrisseau de deux à trois pieds de haut, à branches opposées, gréles, bien 
ramifiées, cylindriques, brunes; les plus jeunes couvertes de petits poils fasciculés, 
étoilés, ferrugineux. Feuilles opposées, subcoriaces, elliptiques-lancéolées, à peine 
aiguës, à bords récurves et entiers, couvertes de poils semblables à ceux des bran- 
ches (voir ci-dessus leur coloris); longues d’un pouce; nervation obsolète. Pékioles 
courts, grêles, Pédoncules axillaires, grêles, uniflores, beaucoup plus longs que les 
feuilles, Fleurs (v. ci-dessus) : Bractées géminées, foliiformes, insérées précisément 
sous le calyce. Calyce hémisphérique ou cupuliforme, tronqué, couvert d'un duvet 
ferrugineux, à quatre petites dents presque obsolètes. Corotle de plus d’un pouce de 
long, tubulée, mais subclaviforme, assez étroite, tomenteuse; à limbe petit, de quatre 
dents dressées (récurves ex fgura). Etamines inégales, exsertes, à flemenfs glabres, 


CORREA CARDINALIS. 


les courts plus dilatés à la base que les longs. Ovaire profondément quadrilobé, 
velu; sfyle aussi long que les étamines, velu inférieurement. » 
Cette Corrée nous semble, non seulement distincte, comme à l'auteur, 


mais en outre, la plus belle peut-être du genre par la nettcté et la vivacilé 


du coloris de ses fleurs. 
Cu. L. 


CULTURE. (. T.) 


Culture ordinaire des plantes de la Nouvelle-Hollande; multiplication 
par le bouturage des jeunes ramules, fait à chaud et à l’élouffée ; et mieux 
encore par le greffage en approche ou en fente, sur des congénères vigou- 


reuses et plus communes dans les collections. 
A. V. 


Planche 103. 


variétés DIVERSES DU PÉLARGONIUM (cERaNUm) pes PLEuRISTES. 


Déjà dans notre Tome premier nous avons consacré deux planches en- 
tières (PI. 35 et 39, et auxquelles nous renvoyons nos lecteurs) à illustrer 
ces magnifiques produits hybrides, que sait obtenir, par de sagaces croise- 
ments artificiels, l'habile pratique de quelques horticulteurs privilégiés, en 
première ligne desquels il faut citer M. Odier, banquier”à Paris, et ama- 
teur fort distingué (à Bellevue lez-Paris), et M. Miellez, l’un de nos plus 
habiles et de nos plus honorables horticulteurs (à Esquermes lez-Lille). 
L'Illustration horticole, par sa nature intrinsèque, écho et reflet de toutes 
les gloires jardiniques, en consacrant de nouveau une double planche aux 
nouvelles variétés obtenues tout récemment par ces deux Messieurs, 
croit avoir largement payé son tribut d'admiration et de publication à ce 
beau genre de plantes. 

Ces quatorze nouvelles variétés, dont nous donnons ci-contre d'exacts 
portraits, ne le cèdent en rien pour l'ampleur, la variété et l'éclat du 
coloris des fleurs, à leurs quatorze devancières; et nous ne craïgnons pas 
d'avancer que nulle part peut-être, on ne pourrait en admirer une seconde 
collection aussi splendide, aussi riche, aussi diversifiée! Présentées en 
fleurs, en juillet 1855, par M. Miellez, à l'Exposition universelle de Paris, 
elles ont attiré et fixé surtout l'attention de tous les Amateurs, et M. Rouil- 
lard, secrétaire de la Société impériale et centrale d'Horticulture de cette 
ville, les a décrites et mentionnées, avec de justes éloges, dans le Bulletin 
de cette éminente Société, en date du mois de novembre suivant. 

Il est curieux pour l'observateur de considérer comment l'art a pu 
obtenir, par des croisements successifs, la transformation de la forme 
florale obovale type, en une forme absolument circulaire, comme celle 
de lErodium ou du Geranium (vrai!), genres très voisins. 

Cu. L. 


CULTURE. (S. Fa.) 


Cette culture est trop connue désormais pour être expliquée ici. 
A. V. 


sn 


F oc. & LUh Miranda. 


S 


ù “aie F. De ) : 
EVuruetes diverses de elarqonium des fleusioteo. ” 


La ” ; pe ni m2 ere : ose on Re : ‘ A a 
4. Jauperatiice Eugene (Muellez. V2, Seocatoier (Odier.) 9. JIGadarue be une (91 ellex.) 4, Leou Lequau (Oduei ) 5. Levuqiuo (NTiePlez) 
( d: \ ge 


G.Rubeus { Muiellez..) T.OIBadar ue LÉots (NMuiellez) 8.10“ P Pace (Ibiellez) 9. Couute de Iboiru (Mbiellez) 10 NL" us uitadgo (‘MbielPe:.) 
de. ; ; 


: : ES ù A dé à heu | te : 
11. Gurtlaunune S'evereryuo ( NTaellez.). 12. beuderoorir (Miel ex) 13.6"; . eocatoie TOdier ) 14 Ib dueur (M0 ieller.) 


PLANCH. & LIND. 


LIL 


al 


) 


LEX 


re 


Oo cu tella 


PTT 


/ 


? 7e 
Ÿ 


» Ce 


Serre 


/ 


nr 


’ 
[4 


cat à 


1 


1 
1/1 


/ 


Planche 104. 


SCUTELLARIA SCARLATINA ©, 


SCUTELLAIRE &@ fleurs écurlates. 


Érys. Sculellu , diminutif de seutum (petit bouclier}, écuelle; forme du segment 
calycinal supérieur. 


Lamiaceæ  Stachyeæ (2) $$ Scutellariæ. 


CHARACT. GENER. Calyx campa- 
nulatus bilabiatus, labia intègra (é, e.: 
sepalo summo cxeluso squamiformi, la- 
teralibus in labium superius, inferiori- 
bus in inferius coalitis) post anthesim 
clausa demum usque ad basim fissa, su- 
periore superne squama dilatata supra 
concave aucto ad maturationem deciduo, 
inferiore persistente. Corollæ tubus longe 
exscrtus intus nudus rectus v. sæpius ex- 
ira calycem recurvo-adscendens superne 
in faucem dilatatus, #mba bilabiato; 
dabio super. apice integro v. emarginato, 
infer, patenti-dilatafo eonvexo- apice 
emarginato, lobis lateralibus nunc liberis 
patentibus sæpius cum labio super. coa- 
iitis rarissime eum inferiore. Stumina 
€ tubo exserta; antheris per paria ap- 
proximatis ciliatis, staminum infer. di- 
Mmidiatis, super. bilocularibus cordatis, 
doculis subdivaricatis dorso oppositis. 
Styti lobus superior brevissimus. Ova- 
rêium gynophoro incurvo elevatum obli- 
quum; muculis siccis nudis tuberculosis 

labris v. tomento adpresso pubescenti- 
US. 


Herbæ annuæ v. perennes, ». rarius 
frutices, omnium fere regionum incolæ, 
execpta Africa transtropica. Inflores- 
centia : nunc tetragono-spicala, foliis flo- 
ralibus membranaccis subimbricatis co- 
doralis; nunce racemose , fol. flor. parvis; 
nunc avillaris, fol. flor. caulinis subcon- 
formibus; pedunculis in axillis solitariis 
unifloris brevibus sæpius oppositis at in 


Heteranthesia cum fol. for. sparsis; 


bracteis subnullis; corollis cœruleis +. 
flavidis, rarius purpurascentibus v. coc- 
cineis. 
Bevroan, Charact, revis.? in 
DC. Prodr. XII. 41 


Seetiones Gencris vasti : de Lupulina- 
ria Aura. Han. 90 Heteranthesia BENTn. 
5° Stachymacris À. Has. 4° Galericula- 
ria À, Haw, (De his, et de operibus auct. 
et fig. confer opus citatum clrss. Ben- 
thami!). 


Seutellaria L. Gen. 495. Juss, Gen. 
PL 117. Anru, Hasuur. Monogr. in Sc- 
ring. Bull. bot. I. Benrn. Labiat. 419 et 
in opere supra citato. Expzicu. Gen. PI. 
5626. Miss. Gen. PI. 285 (194, — 
Wair. Rep. IN. 747. 984, VI 673. An- 
nal. II. 9262. (cte., etc.) — Cassidu 
Tourx. Morncu. 


CHARACT. SPECIF. S. { Heteran- 
thesia) ? Descriptio, si fuerit jam vulgata 
nobis adhue ignota, plantæque solum- 
modo hueusque folia observavi viva! — 
foliis late cordato-lanceolatis basi alte 
emarginatis apice acutis utraque facie 
molliter ton-entosis supra intense viridi- 
bus infra pallidis, vents paucis subparal- 
lelis eurvatis, marginis dentibus sat dis- 
tantibus glandulosis rubescentibus, pilis 
supra puncto elevatis, potiolis infra ro- 
tundatis supra decursione laminæ cana- 
liculatis..… Nos.! 


Scutellaria scarlatina Pianc. et 
Lan. 1... 


Le désir, commun à l'éditeur de l'Allustration horticole et à nous, de 
porter plus promptement à la connaissance de nos lecteurs, cette belle 


{1} Searlatinus ; ce mot a Le tort d’être d'une latinité toute moderne ; il vient de l'italien scrbato, éear- 
late; les médecins seuls jusqu'ici l'employaient pour désigner une certaine fièvre, dlont les ravages sont 
fort connus, et on aurait bien fait de le Jeur laisser: la langue de Virgile et d'Morace es en effet assez 
riche pour nous fournir des adjcetifs, sans les aller chercher st loin. 


(2 argus, vos, épis on voit qu'il ne font pas écrire Siachydee! 


SCUTELLARIA SCARLATINA. 


plante, ne nous a permis le loisir d'attendre la floraison des individus 
qu’il en possède, et nous avons reproduit dans le dessin ci-contre les fleurs 
de la planche-prospectus qui en a été publiée : planche qui nous paraît 
exacte, sauf, et pour les yeux des botanistes seulement, les détails du 
calyee, lesquels n'en ont point été fidèlement imités par l'artiste; mais 
nous en avons fait exécuter le feuillage d'après nature. 

L'espèce, toute nouvelle pour nos jardins, nous semble, comme à 
M. Planchon, qui l'a déterminée, bien distincte de ses nombreuses congé- 
nères. M. Linden (Catal. 4856, p. 6), son premier possesseur et qui l’a 
cédée à M. Miellez, nous apprend qu’elle a été découverte par M. Triana, 
à qui déjà la Botanique et l'Horticulture en particulier, sont redevables 
de la découverte et de l'introduction de bon nombre d'excellentes plantes, 
dans les parties tempérées de la province de Popayan (Nouvelle-Grenade). 
Là se bornent, que nous sachions du moins, les documents historiques qui 
la concernent. 

Le coloris floral, d’un écarlate elair et vif, est unique jusqu'ici dans le 
genre, où dominent le bleu, le jaune, puis plus rarement le rose et le 
rouge dans quelques nuances peu nombreuses. Elle sera done la bien venue 
dans les jardins, où elle contrastera agréablement avec les S. japonica, 
splendens, Venienati, macrantha, ete, 

Elle est, dès ce moment, à la disposition des Amateurs de bonnes plan- 
tes, chez notre éditeur, M. A. Verschaffelt. Cu. L 

He. Le 


CULTURE. . 6. T.) 


Cette plante, avec quelques soins tout simplement de vigilance, ne se 
montre nullement déffcile dans nos jardins. On la plante dans une terre 
légère et sablonneuse, suffisamment riche en humus, et surtout parfaite- 
ment drainée, car la moindre humidité stagnante la ferait infailliblement 
périr. On la multipliera par le bouturage des jeunes rameaux herbacés, 
ou par le séparage des rejetons. On en obtiendra très probablement aussi 


de bonnes graines. 
AV. 


B. 


1 


fer + Serre froute 


LU 


La WE 


É 4 . d 
© ELatice 1uaci0p Lei 


Île-de 


Planche 105. 


STATICE MACROPTERA. 


STATICE à lurges uiles. 


s : PET : onvèe Ve : 

Évyu, Zrarixy (erarite, j'arrête}, Diosc. Sclon Pline, et d’après l'étymologie du 
mot, c’est une plante qui a le pouvoir de faire cesser la diarrhée; on nc saurait 
aujourd’hui spécifier à quelle espèce les anciens fesaient allusion (1). 


Plumbaginaceæ $ Staticeæ. 


CHARACT. GENER. Calyr obconi- 
eus tubulosus v. sæpius infundibulifor- 
mis, lmbo scarioso 5-nervi, 5 v. raris- 
sime 10-lobo v. partito. Corolla v. om- 
nino polypetala v. ima basi tantum et 
annalatim v. usque ad limbum gamo- 
petala. Fifamentae imæ corollæ basi in- 
serta rarissime ad faucem usque tubo 
eorollino adnata. Ovarium oblongum 
obovatum v. lineare stylis coronatnm. 
Styli a basi liberi v. ima basi tantum 
inter se coaliti glabri filiformes apice în 
stigmata filiformi-cylindriea tota super- 
ficie glandnlosa abeuntes. Utriculus par- 
te superiore durior et opacior, infcriore 
tenuior membranaceus apice pentago- 
nus ct regulariter dehiscens, operculo ad 
stylorum basin cireumscisse deciduo v. 
subindehiseens membrana ad basin utri- 
culi irregulariter ruptili, sæpe insuper 
subvalvatim fissilis. 

Borss, 4 i. c. 


Ierbæ perennes rhizomate duro mul. 
ticipiti, rarissime annuæ v. suffrutices 
humiles cæspitosi litlorum maris v. de- 
serlorum salsorum incolæ in regione 
mediterr. Europæ, în Asia media el Si- 
biria, Africa borenti et in insul. Canar. 
copiosæ, nonntullæ capenses ef ameri- 
cuncæe, foliis sæpius integris coriaceis ra- 
rius leneris runcinalis, «liq. nd squamu- 
las reductis ; scapis ramosis alatis angu- 
latisve, spiculis 1-pluré-floris varie dis- 
positis sæpius în spicas densas », pani- 
culas secundas v. corymbosas digestis 
bracteatis (adumbr. abbrev.! ex auct. 
supra cit), - 

Statice (Darécn. 1586. Tounx. et L.) 
Wacuo. Enum. fort. berol. 558. Rors. 
et Scnurr. Syst. VIT 777. Enpc. Gen, 
PL. 2172. Maiss. Gen. 315 (226). Pur- 
Terz. et EnpL. in Gen. FI. germ. ic, 
fase. XXIV. E. Borssten, Rev. Plumbag. 
in DC. Prodr. XII. 654. — Sfalices sp. 


L. DC. Kocn, Syn. PL germ. Srpru. FI. 
græc. 299. Relcn. Pl. crit. ic. plur. 
Leon. le. ic. plur, Bot. Mag. et fiot, 
Reg. idem plur. ie, Waur. Ann. 1If. 276. 
(Confer præsertim clr. Borss.). 


DIVISIO GENERIS! 


$1. Pteroctada. V7. Schizhymenium. 
Ÿ2. Ctenostachys.  \ 8. Cireinaria. 

Ÿ 3. Plathymenium. 9. Palyarthrin. 

Ÿ 4. Limonium. Ÿ 10. Myriolepis, 
Ÿ5. Sphærostachys. \ 11. Siphonantha. 
Ÿ 6. Jovibarba. Ÿ 12. Psylliostachys, 
{De harum Charact. opus cr. auct. cit. 
conferre veli). 


CHARACT. SPECIF. S, ($ Pteroclada). 
Pasi suffrutescens, foliis parce puberulis 
tandem glabrescentibus amplis coriaceis 
petiolatis lyratis, lobo terminali maxima 
ovato acutiusculo apice sctifero basi si- 
nuato-lobato, lateralibus multo minori- 
bus triangulari-ovatis confluentibus ; 
scapo elato amplo (emplissimo quidem!} 
et patule corymboso-panieulato latissime 
ut et ramis bialato alis sinuatis vix un- 
dulatis subdichotomis ample auriculati 
Spiculis bifloris 2-3 ad ramulorum a 
cem fascieulatis, ramuli floralis alis (dor- 
saliferi obsoicta) binis a basi angusta la- 
tissimis in auriculas amplas falcates ro- 
tundatas bracteas æquantes abeuntibus ; 
bracteis inferioribus membranaccis pu- 
berulis ovato-triangularibus acutis, in- 
teriore triplo majore rubello-coriaceo 
dorso elevatim plurinervi glabriuscula 
margine ciliatula apice membranacco 
violaceo limbata; calycis tubo glabro 
limbo oblusissime ëä-angulato. 


Pa. B. Was, Lie. 


Sitatice maeroptera Pr. B. Weer, 
in Bourçrat PI. ean. exs. Ne 951. Phyt. 
eanar. sect. HIT. 182. t. 406. E. Borss, L. 
e. 637. 


(23 Alvom sistit et Ackillea, Eosdem eflectus præstat et Statice caulibns, veluti rasæ eapita sustinens. 


Narum. Mise, lib, KXVL cap. vit. 


von. un — ocr. 1856. 


12 


STATICE MACROPTERA. 


-Beaucoup de personnes, sans doute, en jetant les yeux sur la planche 
ci-contre, seront tentéos de crier à l’exagération, en considérant la masse 
énorme de fleurs qu'étale le vaste corymbe que nous représentons! Et 
néanmoins, ce corymbe, loin d’être exagéré dans ses proportions, est plus 
petit que nature, et notre planche, bien que double et du plus grand for- 
mat in-8, n'a pu contenir les dimensions diamétrales nrturelles, ni 
surtout la superficie florale énorme de l'individu (sec) que nous en avons 
eu sous les yeux ; à peine avons-nous pu en même temps figurer les ra- 
meaux supérieurs, et au trait une feuille moyenne. Quel attrayant spectacle 
doit donc offrir, aux yeux de l'observateur, une pareille plante, étalant 
en liberté dans son site natal ses myriades de petites fleurs du bleu le plus 
pur, constellé de blanc brillant? Heureux M. Bourgeau, qui avez pu ad- 
mirer ainsi dans sa patrie cette noble, ceite magnifique espèce, la reine 
des Statices, sans contradiction possible, par la multiplicité de ses fleurs, 
lampleur de ses feuilles et les larges ailes de sa tige et de ses bran- 
ches! 

La Slalice macroptera croît spontanément et exclusivement dans l'Île de 
Fer, la plus petite et la plus stérile des Canaries, uniquement formée de 
roches basaltiques affreusement crévassées (4); nous disons qu'elle y croît 
exclusivement, du moins, que nous sachions, elle n’a pas été trouvée 
dans les autres îles de cet Archipel; et certes une telle plante n’eût pas 
Gchappé aux investigations multipliées de P. B. Webb, ni des voyageurs 
qui lui ont succédé, Comme c'est ce savant si regrettable et enlevé si 
prématurément encore à "la science, qui l'a déterminée et décrite, dans sa 
Phytologie des Canaries, ouvrage superbe que nous n'avons point en ce 

‘moment la possibilité de consuiter, nous ne savons de quel voyageur il a 
pu en avoir la communication... de Despréaux, probablement, qui visila 
ces îles pendant plusieurs années après lui, ou plutôt, à ce qu’il semble 
d'après les citations bibliographiques, de M. Bourgeau, qui fit plusieurs 
voyages dans ces diverses iles? 

Quoi qu'il en soit, c’est à l'infatigable et zélé voyageur-botaniste, nommé 
en dernier lieu, que revient l'honneur, sinon de la découverte (?), du 
moins de l'introduction de la plante en question, dont il rapporta des 
échantillons d’herbiers et des graines. Ces dernières, confiées aux soins 


4) Cette fe a joui jadis, malgré sa stérilité et la sauvagerie de ses sites, d'une sorte de célébrité, Lors- 
que, sous Louis K111, les géographes français reçurent mission de mesurer un arc du méridien, ils ehoi- 
sirent pour cette opération cette Île, comme étant la terre la plus occidentale de l'ancien monde, et y pla- 
cérent le premier méridien. On sait que depuis eut usage fut abandonné, et que désormais les savants 
français et eeux de plusieurs autres nations comptent les longitudes & prendre du méridien qui passe par 
l'Observatoire de Paris, 


STATICE WACROPTERA. 


habiles de MM, Thibaut ct Keteleer, horticulteurs à Paris, leur procu- 
rérent bientôt de beaux individus, dont bon nombre sont venus enrichir 
les serres froides de notre éditeur, où nous espérons bien les voir inees- 
samment fleurir, 

En attendant, nous devons donc nous abstenir d'en donner ici une des- 
cription purement botanique, et d'ailleurs l'excellente phrase spécifique 
qu'en a rédigée M, Webb, supplée suffisamment à notre silence forcé; ct 
de plus notre planche peut en donner à nos lecteurs une idée assez juste 
pour leur inspirer le désir de la posséder. Gi L 

1h . 


CULTURE. (6. Fe.) 


Bien que cette plante soit rustique et robuste, sa conservation dans nos 
serres exige quelques précautions, toutes de surveillance, dont la princi- 
pale est un bon drainage : car, comme on peut le voir par ce qui précède, 
elle doit redouter l'humidité, On la plantera dans un sol léger et sablon- 
neux {la terre de bruyère, par exemple), en l'arrosant fort sobrement ct 
de temps en temps, mais peu à la fois, d’un peu d'engrais liquide, bien 
étendu d'eau. 11 sera bon de méler à la terre quelques fragments bien 
concassés de briques ou de plâtras. Dans la serre, on la placera près des 
jours, et en été, à mi-ombre. Multiplication par le séparage des jeunes 


rejctons, ou par le boulurage de très jeunes rameaux, 
A. V, 


m9 


Planche 106. 


HELENIUM ATROPURPUREUN, 


HÉLÉNIE à fleurs noires-pourpres. 


Évvn, EAëor, Helenium, d'EAbn, la belle Hélène, fille de Tyndare et de Léda, 
femme de Ménélas, enlevée par Thésee, puis par Päris; ce second enlèvement fut 
la cause de la fameuse guerre de Troie {t}. Après bien d'autres vicissitudes, elle 
fut pendue à Rhodes. Ses larmes, dit Pline (2), donnèrent naissance à une plante, 
qui porta depuis son nom, ct qui avait pour vertu de conserver la beauté; la plus 
célèbre sous ec rapport eroissait dans l'ile d'Hélène, voisine de celle d'Eubée (mer 
Egée). On rapporte la description qu’en a donnée Dioscoride (I. 27) à l'Ænula 
Heïenium des Modernes. 


Asteraceæ $ Senecioneæ $$ Helcniæ-Euheleniæ. 


CHARACT. GENER. Capifulum mul- 
tiforum hetcrogamum, foribus radii 
 uniscriatis Ligulatis v. tubulosis irregu- 
Jaribus femincis, disei tubulosis herma- 
phroditis. Afnvolucri biseriati squamæ 
exter. plurimæ foliaceæ elongatæ subli- 
neares reflexæ v. patentissimæ, énéer. 
pauciores breviores acuminatæ recepta- 
culi paleas simulantes sed extra flores 
sitæ. Reccptaculum convexum globosum 
v. oblongun nudum. Corollæ rudii ligu- 
latæ v. tubulosæ irregulariter 5-5-fidæ, 
disci tubutosæ brevissimæ 4-B-dentatæ. 
Stigmata obtusa exappendiculata. AckϾ- 
nia turbinato-cbovala multifariam vil- 
losa. Pappi paleæ quinque v. sex mem- 
branaceæ plus minus apiculatæ. 

Herbæ bcreali-americanæ et mexicanæ 
glubræ v. pubescentes, foliis altcrnis de- 
currentibus sublus punciatis integerrimis 
dentatis v. subpinnatifidis, capitulis ad 
apices caulis eErumorum solitariis (v. plu- 
ribus), corollis lutcis {v. rubris) ectus 
puberulis, 

Enpuca. Gen. PI. 2603 (except. parenth.). 


Hetenium L. Gen. PI, 961. DC. Prodr. 
V. 665. VIL 295. Mersx. Gen. Pi. 208. 
(155). Wazr. Rep. 11. 628, 990. VI. 180. 
— Helenia L. Hort. Cliff. 418. Moencu, 
Metb. 589. Gænrrn. Il. 458. Brassavula 
Avans, non R. Br. Tetrodus Cass. Me- 
sodetra Rarin. (B. DG. genus divisit: 


$1. Helenia. 6 2 Tetrodus; de subgene- 
rum horum charact. Podromum adire 
veli, L c.). 


CHARACT. SPECIF. Æ. rhizomate 
perenni, caulibus crectis rigidis paulo 
angulatim striatis alatis ad apicem multi- 
ramosis, ramis ct ramulis 4-foliatis; fo- 
lis valde distantibus lineari-lanceolatis 
alternis acutis since interruptione ad 
expansionem limbi longissime lateque 
in alas sessili-decurrentibus (alis ct fo- 
liis punetis impressis crebcrrimis [unde 
tota planta nec injucunde resinoso-fra- 
grans et amarissima] undique notatis 
enerviis {excepto n. medio) atro-viridi- 
bus; peduneulis strictis éylindraceo-snl- 
catis oligo-cephalis fisLulosis et pedicellis 
nudis ad apicem subinflatis. Involucri 
subsimplicis viridis squamis externis 
multo majoribus lincaribus ante basim 
roetundato-coadunatis dein in peduneu- 
lum valde adpresso-reflexis, iniernis pa- 
rum perspieuis liberis; capitulo glo- 
oso-compactissimo ; floribus radii (121) 
vniseriatis sæpe csexualibus v. fœmineis, 
stylo seliformi exscrto, tubo vix ullo 
mox in ligulam euneatam apice triloba- 
tam utraque facie puberulam expanso; 
disei in gibbulos sitis, tubo comparative 
multo longiore quadrifido, segm. breviss. 
inflexis valde papillosis; ovario pilosulo, 


&) Bis ropta pellex.... Poridis aldultera conjux 


4 Vins. passim Æneid, 


On voit par ees expressions, que n'épergne pas le divin poête, dans quel mépris était tombée cette 


fatale besuté, 


{2 Helenium e lüerymis Melenæ dicitur natum, et ideo in flelena iasula laudatissimum, Hisr. rar. lib. 
XXI. cap. X... Favere creditur fonnæ ; cutem mülierumn in facie reliquoque corpore nuirire ineorruptasn. 


Proerea putant au ejus quamdan gratin ils veneremque conciliar 


… elc., ibid. cap, XXL 


RÉ pPirA. an Âorlo Verschc 74 24 


of of Û ’ 
VIe LAMMUMUL atiopuipuieum oi A: D 
Texas { Plein air. 


AE 
A. Verscha, pet pal. 


HELENIUM ATROPURPUREUN. 


pappt squamulis 5 brevi Janceolatis acu- Relentum atropurpareum Kry et 

tuinato-aristatis; staminibus insertis; | Bouené, Ind. Sem. Hort, r. berol, 1845. 

stylo vix exserto, stigmatibus divaricatis Collet. pe 42. Linn. 1846. fase, LV. 592. 
€ 


apice rolundalo-emarginatis. Non. ad | War. ep. VE. 180. 
nüalur, viv. 


Cette espèce, incontestablement l’une des plus intéressantes plantes que 
nous possédions, pour la pleine terre à l'air libre, sous nos climats, par 
son port pittoresque et ses belles fleurs (lisez capitules !) au coloris va- 
riable, selon leur âge de développement, bien que découverte dans les 
vastes plaines (?) du Texas, par M. Engelmann, qui en envoya, dès 1845, 
des graines au Jardin royal Botanique de Berlin, n’est pas encore très 
répandue dans nos jardins. Nous avons eu le plaisir de la voir splendi- 
dement fleurir en septembre dernier (1855), dans le beau jardin de notre 
éditeur, et de pouvoir par conséquent l’étudier à notre aise de vivo. Nous 
en donnons ci-contre une exacte figure, à laquelle un seul reproche pour- 
rait être adressé, et ee n’est pas la faute de notre excellent artiste, celui 
de ne point exprimer suffisamment les différentes nuances de coloris qu'af- 
fectent les fleurs, comme nous le disons ci-dessus, selon leur âge de déve- 
loppement. 

Nous eussions certes adopté de préférence la diagnose spécifique qu'en 
ont donnée les excellents auteurs qui l'ont déterminée, mais l'examen plus 
approfondi que nous en avons dû faire pour en entretenir nos lecteurs, 
nous a révélé quelques détails essentiels négligés ou omis par nos devan- 
ciers, entre autres: les points dont sont criblées Ies parties vertes, l'odeur 
résineuse, sans étre nullement désagréable, qui s’en exhale, et enfin la 
saveur extrêmement amère que contiennent les parties vertes et surtout 
les fleurs. H y a là vraisemblablement un principe suis generis à définir et 
dont Ja thérapeutique sans doute pourrait faire son profit; ne pourrait-on 
y voir, par exemple, quelques excellentes qualités fébrifuges, suceédanées du 
quinquina, dont les différentes espèces, comme on sait, tendent à disparaître 
totalement un jour prochain des forêts américaines, par le vandalisme et 
l'aveugle cupidité des exploitants? Nous fesons des vœux pour que ces 
lignes Lombent sous les yeux d’un chimiste, ami de la science et de lhu- 
manité: de M. Payen, par exemple, qui s’est toujours occupé avec tant de 
succès des questions de ce genre, 

Considérée comme plante jardinique, l'Helenium atropurpureum est 
tout-à-fait ornemental, dans le sens absolu de ce mot; ses tiges s'élèvent 
à un mètre environ de hauteur, sont ailées dans tout leur longueur, émet- 
tent des fouilles linéaires-lancéolées, distantes, sessiles-décurrentes, eriblées, 


HELENIUM AFROPURPUREUY. 


comme les ailes qu’elles forment, des points que nous venons de signaler, 
et sont très ramifiées au sommet, dont l'ensemble fleuri déploie un vaste 
corymbe surchargé de capilules assez amples, aux fleurs du rayon passant 
par diverses nuances du jaune plus ou moins pur, au rouge orangé très 
vif, puis d’un brun fauve très foncé ; l'opposition de ces nuances émises à 
la fois sur la masse florale fait un effet superbe, 

Nous jugeons inutile d'en donner ici une description purement bota- 
nique ; les lignes qui précèdent et surtout notre phrase spécifique la déter- 
minent suffisamment; mais nous la recommandons avec instance aux 
amateurs, qui jouiront de ses fleurs depuis le milieu de l'été jusque dans 


l'automne, 
Cu. L. 


Explication des Figures analytiques. 


Fig. 1. Une fleur du rayon. Fig. 2. Un segment calycinal d’une fleur du disque. 
Fig. 3. Une fleur du disque. Fig. 4. Style (fig. gross.). 


CULTURE. (PL. Ai.) 


Cette espèce est vigoureuse, rustique; mais végètera avec d'autant plus 
de luxuriance que Le sol sera meuble et riche en humus. On devra drainer 
celui-ci avec soin dans les endroits humides. Multiplication prompte et 
facile par le séparage des touffes, fait en automne, ou au premier prin- 


temps. 
A. V. 


L: 


r 
/ 


AR MOERLOOS$SI 


ap OUAILCX \ 


AÆAX 


Cyd ou 


à 


s Ledeber'c 


CII 


L 


ur ar) d 


(Ple 


20 COTE! 


Planche 107. 


CYDONIA JAPONICA, van. MORLOOSI. 


GOIGNASSIER DU JAPON DE MOERLOOSE, 


Évvs. Kudavls v. xoduie, le Coignassier des Modernes; de Kéfv (Cydon), 
ville de l'ile de Crête, que les Anciens regardaient comme la patrie de cet 
arbre; c'est le Cofoneus malus (mala cotonea) de Pline {{b. XV. cap. x1.). 


Pomaceæ, 


CHARACT. GENER. Cafyeis fubo 
campanulato eum ovario connato, Zémbi 
S-partiti lobis foliaceis. Petala 5 calycis 
fauci inserta ejusdem laciniis alterna or- 
biculata, Stumina plurima cum petalis 
inscrta, félumentis filiformi-subulatis, 
antheris Subrotundis bilocularibus in- 
cumbentibus longitudinaliter dehiscen- 
tibus. Ovarium inferum 5-loculare, lo- 
culis multiovulatis, owulis adscendenti- 
bus anatropis. St 5. Pomum 5-loeu- 
lare, loculis polyspermis, endocarpio 
cartilaginco. Semina adscendentia, teste 
mucilaginosa. Embryonis exalbuminosi 
orthotropi cofyledones convexo-planæ, 
radicula infcra. 

Frutices v. arbusculæ ir Europa me- 
dia ct Asia maime orientali crescentes, 
foliis allernis integerrimis v. serratis 
sublus sœpe lenalo-fomentosis bistipula- 
tis, floribus sobifuriis v. paucis subun- 


bellatis conspicuis. 
Exouien, Gen. PL. 6341. 


Cydania Tour. Inst. 632. t. 405. Pen- 
s0on, Enchir, IL. 40, Tuourn, Ann. Mus. 
IX. 14. 8-9. DC. Prodr. Il. 638. Mersn. 
Gen. PI. 106 (75). — ydonia et Chæno- 
meles Lixor. Linn. Trans. XIII. 97. 
Coll. Bot. Reg. N° 905, Sracu, PI, phanér. 
HI. 454. 458. — Piri (1) spec. EL. Tuvxs. 
Jaco. FL austr. t. 342. Bot. Reg. t. 692. 


CHARACT. SPÉCIF. Sunt iidem ae 
subgeneris Chœnomelis! scilicet : Ca- 
dycis tubo urecolato adhærente, limbi 
magni campanulati persistentis lobis 5 
brevibus erectis. Petalis 5 orbicularibus 


breviter unguiculalis glabris patulis. 
Stamine circiter 40 biscriata erecta; 
stylé inferne pube brevi cohærentes. Pi- 
ridinm 5-loculare, loc. polysp. (Transl. 
eæ Sracu, L. e.!). 


Species unica! (Chœnomeles !) Frutex, 
ramis patulis v. deflexis spin foliis 
breviter petiolatis coriaceis nitidis ser- 
ratis, jun. pubescentibns dein glabratis 
Tancéolatis, v. ellipticis v. obovato-lan- 
ccolatis obtusis v. acutatis ; stipulis ma- 

nis foliaccis subcordatis v. reniformi- 

us denticulatis subpetiolulatis eadueis. 
Floribus ante folia enascentibus 2-6 pur- 


purcis, roscis, v. albis, (ex cod. !). 


Cydonia japonica Pers. DC. Le es (et 
Chœnomeles! Prancn. Fl. d, $. et d. 3. 
V, Ne 510. sept. 1849. var. wmbilicata 
Ses. et De VRigse, c. ie. 

Cydonia lagenaria Lois.-Desz. Terb. 
Armat, dre sér, 11. 67. et in Du. cd. nov. 
VL t.76. 

Cydonia speciosa Guimr. et Havn. 
Fremd. Holz. t. 70, 

Pirus japonica Tuuns. FL p. 207? (2) 
et quorumd. Bot. Mag, t. 692. Bot. Cab. 
t, BAL (Aure alba), 

Matus japonica Anvr. Bot. Rep. t. 642, 
Jaume StMis. F1. et Pom. franc. t. 105. 


Chœnomeles japonica Liwpr. 1. s. c. 
(Dein ut synonymon Cydoniæ relatum , 
in Bot. Reg, sub t. QU5, et in Veget, 
Kingd. 560. L. s. c.); Sracn, À. s. c. 

Cydonia jnpontica, var. Moecrloosli 
Hor. de qua agitur, t. nostra 107. 


I n’est personne qui n’ait admiré, dès les premiers jours du printemps, 
les nombreuses fleurs d’un rouge éclatant du Coignassier (et non Cognas- 


(1) Nous avons démontré plus haut qu'on devait écrire Pirus et pirum, et non Pyrus et pyrum! 
(2) Cet auteur, en écrivant pomum 5-valre, à voulu dire évidemment dire 5-orufare, 


CYDONTA JAPONICA, VAT. MOERLOOSH, 


sier) du Japon (type), introduit dès 1796 en Europe (en Angleterre, dit-on! 
et quatorze ans plus tard en France (1810) (9, et répandu aujourd'hui dans 
tous les jardins, où on le eultive surtout en espalier (dans le nord!), et où 
il constitue l'un de leurs plus beaux ornements, à cette époque de l'année. 
Nous aurions voulu citer avec éloge dans nos colonnes le nom de l'intro- 
dueteur de ce charmant arbrisseau, mais malgré nos recherches, nous 
n'avons pu le découvrir dans aucun des ouvrages de notre bibliothèque, 
Thunberg, au reste, l'a fait connaître le premier, dans sa Flora japonica, 
dès 4784, et peut-être l'avait-il rapporté du Japon lui-même, lors de son 
voyage dans cette contrée (1775-1776); alors il serait passé quelques années 
plus tard de Hollande en Angleterre. 

Ce Coignassier est tellement connu qu’il serait véritablement oiseux d'en 
donner ici une description botanique. Aussi ne nous occuperons-nous que 
de la jolie variété, figurée dans la planche ci-contre. 

Nous en devons la connaissance à M. Adolphe Papelcu, pépiniériste 
distingué, à Wetteren et à Ledeberg (lez-Gand}, qui a bien voulu nous 
communiquer à ce sujet les renseignements qu'on trouvera plus bas, 

Pendant longtemps on ne connut que l'espèce type et sa variété à 
fleurs blanches, quand, en 1829, M. Siebold, colonel d'état-major au 
service hollandais et naturaliste recommandable, en rapporta, outre celle 
à fleurs blanches, une troisième à fleurs roses, qu'il cultiva avec soin et 
qu'il fit connaître depuis sous le nom d'umbilicata, en raison de l'enfon- 
eement inusité de l'ombilie du fruit, qu'il en observa pour la pre- 
mière fois, dans son jardin, à Leiden, en 1847. Elle se répandit dès- 
lors dans les collections sous les noms de Pirus japonica rosea ou de 
Cydonia japonica umbilicata. 

Le Cydonia japonica Moerloosii a été ainsi nommé, et nommé juste- 
ment par M. Papeleu, du nom de l'obtenteur, M. Moerloose, horticulteur à 
Ledeberg, qui s'est occupé avec soin de l'éducation et du perfectionnement 
de cet arbrisseau dès 1829, étant à cette époque aide-jardinier du Jardin 
Botanique de Gand, sous la direction de feu Mussche, à qui M. Siebold 
confia d'abord les individus qu’il venait de rapporter du Japon,en compagnie 
d'une foule d'autres belles plantes, parmi lesquelles il faut citer le ZLilium 
speciosum et ses variétés (Lilum lancifolium des fleuristes). On le re- 
connait à ses fleurs plutôt grandes que moyennes, blanches, mais largement 
fasciées de rose et de carmin, à son gros fruit piriforme, criblé de points 


{1} Loudon, ordinairement 4i exect, se trompe évidemment quand dans ses deux ratalogues (Aort brit. 
et Encyel, of Plants) il Bxe l'an 1815 comme date de celte introduetion, 


CYDONIA JAPONICA, VAT. MOERLOGSIT. 


blancs (celui que nous figurons ci-contre, récolté en juillet dernier, était 
loin encore d’avoir acquis sa grosseur et son coloris naturels). C'est un 
arbrisseau d'une vigueur remarquable et digne en tous points de figurer 
dans Les jardins les mieux tenus. 

On doit encore aux semis successifs et intelligents de M. Moerloose les 
variétés suivantes : 


2, — — cardinalis : fleur très grande, d’un rose vif; fruit petit; arbr. d'une 
vigucur moyenne. 

3. — — atrosanquinea : fleur moyenne, couleur rouge-sang très vif; fruit in- 
core inconnu; branches grosses, très défléchies. 

&. — — aurantiaca semi-plena : fleur petite, rouge-orangée, constamment semi- 
double ; branches gréles; fruit inconnu. 

5. — — coccinea : fleur moyenne, d'un rouge très vif; fruit petit; arbr. peu 
vigoureux, très épincux. 

6. — — rubro-aurantiaca : fleur grande, d'un rouge orangé; fruit petit; arbr. 
très florifère, peu vigoureux, à ramcaux défléchis, 

7. — — grandiflora-rubra : fleur très grande, d'un rouge très vif; fruit petit; 
arbr. touffu, peu vigoureux. 

8. — — fructu odoratissimo : fleur moyenne, d’un blane rosé; fruit moyen, 


à odeur suave, mais toute particulière ct très prononcée; arbr. 
très vigoureux. 


9. — — incrmis : fleur moyenne, blanche; fruit déprimé, comme la pomme 
dite Court-penduc; arb. très vigoureux et incrme, 

40. — — macrocarpa : fleur moyenne, d’un rose vif; fruit très gros; arb, très 
vigoureux, dressé, peu épincux. 

A1. — — nana : fleur moyenne, d'un rouge orangé; fruit encore ineonnu; arb. 


un peu délicat, presque inerme. 


Toutes ces intéressantes variétés sont, à l'exception du n°3 (qu'il pos- 
sède toutefois également), la propriété exclusive de M. Papeleu, et peuvent 
être indifféremment acquises chez lui ou chez notre éditeur. Les courtes 
descriptions que nous avons ‘ointes à chacune d’elles démontrent quels 
rôles elles sont appelées à jouer dans nos jardins, dont elles seront in- 
contestablement l'un des principaux ornements printanniers, De plus, l’on 
n’ignore pas que leurs fleurs se succèdent pendant plusieurs mois, d'avril à 
juin, et qu'elles paraissent avant les fouilles, Dans certaines années favo- 
rables, ces fleurs se remontrent même, avant l'hiver, et lorsque les feuilles 
de la saison sont encore vertes et fraiches. Cu. L 

HU, L, 


CULTURE. (Am Lines.) 


A bonne exposition, c'est-t-dire, du midi; on pourra, à la rigueur, tenir 
ces variétés en pyramides libres, ou cn contre-espalicrs; mais il vaudra 


45 


CYDONIA JAPONICA , VdY. MOERLOOSI. 


mieux, surtout pour en obtenir des fruits, les palisser en espaliers, sous 
et entre les Abricotiers, les Péchers et les Vignes, Il va sans dire que 
l'espalier est de rigueur au levant ct au couchant. On les multiplie de 
marcottes, de boutures mêmes, mais surtout par la greffe sur franc ou sur 


Coignassier commun, 
À. V. 


“+ , F n | 
Vaueles uouvell de (P CM | 


= / vb A, 4€ A 
ie Dia à, NT re Bua. Lenricher. 3. Mouosieur de SUR. k 6 | 
: ci Loire de £ ses ice. À. Madouue bua Lemic 62. D: de LS TP Upetral. D. Géueral Chasbart. 6 =: Noos 


Planche 108. 


VARIËTÉS DE PETUNIA. 


Dans la planche double, N° 53, de notre Tome I, en mai 4856, nous 
avons figuré six curieuses variétés de Pétunies, obtenues par un horticui- 
teur de Luxembourg, M. Wilhem, et qui étaient, en raison de la variation 
du coloris dans une même fleur, évidemment le fruit adultérin de deux 
espèces lypes, cultivées depuis longtemps déjà dans les jardins, les P. nyc- 
taginiflora et violacea, dont nous avons dit l'histoire dans le texte qui 
accompagne la belle planche en question, 

En voici six autres variétés, entièrement différentes, et éminemment re- 
marquables par la vivacité ou la délicatesse de leur coloris floral, dont 
quatre panachées ou striées de blanc, sur fond violet ou cramoisi, la cin- 
quième à fond blane, richement veiné de cramoisi; la sixième enfin, à 
fleurs blanches doubles. 

En les comparant aux six autres que nous avons précédemment figu- 
rées, on conviendra, avec nous, que cette catégorie de plantes vient 
de faire un pas immense vers Ia perfection horticole, quant au coloris du 
moins, et que, comparées aux dernières, si les nouvelles sont moins cu 
rieusement peintes, peut-être, elles sont en revanche (avantage précieux) 
bien autrement belles et ornementales. On pourra désormais obtenir dans 
ce genre, aussi beau, mais non plus splendide, plus richement coloré. 

Toutes ont été obtenues de semis en France, et le N° 4, notamment, 
Gloire de France, l'a été par M. Boucharlat, aîné, horticulteur, à Lyon. 
Les figures ci-contre ont été exécutées, d’après nature, dans l'établissement 
de notre éditeur et nous pouvons en garantir Ja fidélité, 

Considérés botaniquement, tes Ne’ 1, 2, 3, 6, nous paraissent des va- 
riétés issues directement de la P. violacea ; le N° 5 un hybride des deux 
espèces, les P. violaces et nyctaginiflora; le N° 4 enfin, une variété à fleurs 
doubles de la seconde. En somme, ce sont là, dans l’acception rigoureuse du 
mot, d'excellentes acquisitions pour l’ornement des corbeilles de fleurs à 
l'air libre en été, au milieu desquelles brillera la Pétunie Gloire de France, à 
fleurs de première grandeur et d'un riche coloris violet multistrié de blanc. 


Cu, L. 
CULTURE. (Pi Am er Ca. Fa.) 
Voyez ci-dessus, Planche 55, Tome IE, article de culture qui a été con- 


sacré à ces sortes de plantes. A. Y. 
TOM. fil. — NOV. 1856. 44 


Planche 109. 


ODONTOGLOSSUR PHAL/ÆNOPSIS, 


ODONTOGLOSSE à fleurs de PHALÉNOPSE. 


Orchidaceæ $ Vandeæ $$ Brassie, 


CHARACT. GENER. V. Jard. fleur. | Te IL. Misc. p. 82. 


To [er PI. 90, et notam, Illustr. hort. Ouontoglossam Phalænopsis Reca. 
Te, PI. 59. f. et Lanp. loc...? — Nos. 1. s. e, et tab. 
CHARACT. SPECIF. V. ci-dessus, | nostra 109. 


Nous avons tout récemment (V. {. c.) entretenu nos lecteurs de la gra- 
cieuse plante en question ; nous en avons donné une phrase spécifique suf- 
fisamment détaillée pour la distinguer des congénères, et nous avons relaté 
de son histoire le peu de particularités qui en étaient à notre connaissance. 

Aujourd’hui nous venons en donner une belle et exacte figure, exécutée 
d’après nature dans l'établissement A. Verschaffelt ; et nous n'avons mal- 
heureusement rien à ajouter à notre première notice, Nous ne pouvons 
que confirmer l'indication que nous avons citée de sa patrie, la Nouvelle- 
Grenade, d'où l'a reçue récemment M. Linden, de Bruxelles, et rappeler 
l'attention unanime dont elle a été l’objet, à l'exposition de la Société 
royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, les 15 et 16 juin derniers; 
et nous pensons qu’en jetant un coup-d’œil sur la figure ci-contre, fort 
exacte, nous le répétons, le lecteur trouvera que celte attention, ainsi 
que nos éloges, sont parfaitement justifiés. 

Elle a absolument le port et l’inflorescence des Huntleyæ, des Warreæ 
ou des Warscewiczellæ; et il faut un examen assez minutieux de sa fleur, 
pour juger qu'elle n'appartient à aucun de ces genres. Du reste, bien 
qu’elle soit réellement un Odontoglossum, il faut avouer que, chez elle, les 
caractères floraux de ce genre sont pour ainsi dire, plans, umoindris, di- 
midiés, réduits à leur plus simple expression, comme en témoignent et 
la figure ci-contre et notre diagnosc. 

Comparativement à l’exiguité lotale de la plante, ses fleurs sont très 
grandes, odorantes, d'un blanc pur; le labelle, d’une forme toute parti- 
eulière, enveloppe orbiculairement le gynostème (à peine saillant}, et est 
élégamment rayé de lilas; au-dessous du disque, dont les tubercules et 
les lames, très peu prononcés, sont disposés en lignes compliquées, se 
voient deux macules d'un jaune orangé, immédiatement suivies d’une 
large tache lilas, multidigitée au sommet. 

C'est, nous le répétons volontiers, une charmante plante, qui s’impo- 
sera d'elle-même au choix de l'amateur d'Orchidées. Cr. L, 


CULTURE. (S. Ca.) 


Culture ordinaire des Orchidées, en vases percés de trous nombreux, ou en cor- 
beilles à jour, ct remplis, comme on sait, de fragments de terre tourbeuse ou de ter- 
reau de bruyére, de brins de bois pourris, de sphagnum, cte., le tout, non foulé, de 
manière à permettre aux délicates racines de là plante de se prolonger en tout sens. 
Bassinages modérés, même pendant les chaleurs; saison de repos, en automne (de 
septembre à décembre). A. V. 


2 aa rat pina.un Lorto Verschaffet. 
1doutoglowum CPP, alæwuopotio REICHEB. et LIND. 


NE Grenade (Serre chaude.) 


Lt ST SE RS 
LU. Ce LOUTOO0ARL & CAT. 


A Perschaffelé puêl. 


ds de 
| | Vectus/ ile 


Ÿ C4 - d' > 
AT ù 6 
JUN 


* AVerschaffet, pull. 


TL Stroobant. se, & Th à Gandis 


Planche 140. 


VARIÉTÉS NAINES DE CALCÉOLAIRES DES JARDINS, 


Serophularinceæ $ Antirrhineæ $$ Calccolariæ (1). 


Tout a été dit sur ces gracieuses plantes, et de nouveaux éloges scraient 
ici absolument superflus : quel anthophile, en elfet, n’en possède pas 
aujourd'hui dans sa serre froide quelques variétés? 

Le premier de toute la presse horticole (continentale du moins) nous 
avons appelé, dès 4843, l'attention des amateurs sur cette catégorie de 
plantes (V. Æort. univ. IV. p. 132. c. ie. ete,), en en donnant une belle 
planche. « Qui eût dit, en 1773 et 1777, en voyant les deux chétives 
plantes, dont l’une (C. pinnata, du Pérou) a servi au Père Feuillée pour 
établir le genre : qui eût dit, même en 1823, où plusieurs espèces furent 
introduites, que ce genre compterait aujourd'hui de si brillants représen- 
tants? Et qu’il ÿ a loin encore des premiers produits obtenus de semis par 
les cultivateurs anglais (initiative leur est due) et français à ceux que nous 
ont présentés dans ces derniers temps quelques heureux horticulteurs? » 
Ces paroles ({. c.) n’ont pas cessé d'être vraies, et les figures nouvelles 
que nous en avons données dans la Flore des Serres et des Jardins (UK. 
PL. vin. Juill, 4847), celles qu'en a publiées Ch. Morren dans les Annales 
de lu Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand (I. PL. 95. 
p. 227), les justifient surabondamment; quel éclat, quelle diversité de 
coloris, quelles gracieuses panachures de toutes sortes, ligrées, ponc- 
tuées, mouchetées, lignées, fasciées, coltelées, etc., ou disposées en carac- 
tères hébreux, chinois, syriaques, ete. ! 

IL serait assez difficile de préciser aujourd’hui à quel type appartient 
telle ou telle de ces variétés, ou pour parler plus correctement de ces 
hybrides, à la formation desquelles ont concouru notamment les C. cre- 
natiflora (ou pendulu}, integrifoliu, corymbosa, arachnoïdea, purpu- 
rea, cte. : hybrides véritables, puisqu'ils sont nées d'espèces (père et 
mère!) différentes, mais douées éminemment de la faculté de se repro- 
duire par leurs graines (2). De là ces milliers de variétés, toutes plus 
jolies les unes que les autres, qu'on voit éclore chaque année dans les jar- 
dins et dont l'œil charmé ne se rassasie jamais. 

Toutefois (chaque médaille a son revers!), on reprochait jusqu'ici à 


{1} Subiribus hæc jamjam à nobis proposita {Aort. univ. ct Herb. gén, Amat, n. s. 1843) postea a clriss. 
Bentham in DC. Prodr, adhibiln (X. 204). 

(2) Facuhé que refuse ordinairement la Naiure à des produits végétaux nés de genres différents (de 
genres 411), dont eependans on connait quelques rares individus fertiles; mais qu'elle refuse absolument 
aux produits animaux résultant de croisements de genres également différents (mule, males). 


VARIÉTÉS NAINES DE CALCÉOLAIRES DES JARDINS. 


ces plantes la faiblesse de leurs tiges que l'on était forcé de soutenir au 
moyen de tuteurs : objets toujours disgracieux, quoiqu'on fasse, chaque 
fois qu’on doit avoir recours à leur emploi (1). Cet inconvénient incon- 
testable va disparaître, grâce à une nouvelle race (ou catégorie, comme 
on voudra) de Calcéolaires que vient d'obtenir dans ses nombreux semis 
M. E, Bénary, horticulteur distingué à Erfurt. Ses tiges moins élevées, 
mais non moins florifères et plus touffuces que celles des anciennes, se 
tiennent parfaitement droites et sans aueun appui; ses fleurs, aussi gran- 
des que celles des leurs, se montrent tout aussi variées, tout aussi nom- 
breuses, tout aussi brillantes par leur riche coloris et Ia diversité de leurs 
panachures. C'est là toute une bonne fortune désormais pour les culiures 
de serre froide, où elles règneront à peu près sans rivales. 

La planche ci-contre a été fidèlement exécutée d’après le dessin ori- 
ginal qu'en a fait faire, d'après nature, l’obtenteur lui-même dans son 
établissement. Cr. L. 


CULTURE. (8. F, ou mieux Crassis FR.) 


Bien que la culture des Calcéolaires soit désormais bien connue, il n’est 
- pas inutile de rappeler ici à ce sujet quelques utiles prescriptions. Comme 
elles sont originaires des montagnes, elles exigent chez nous une grande 
somme d'air et de lumière, mais celle-ci sera adoucie par un demi-om- 
brage. En été, on les place à l'exposition du levant ou du couchant, der- 
rière une haie vive; en hiver, dans une serre froide, sur une tablette près 
des vitres. Un courant d'air vif, quelques seringages donnés à propos 
en éloigneront les pucerons, auxquels elles sont fort sujettes, en raison 
de leur feuillage mou et cotonneux. Au cas où ces insectes se seraient 
trop multipliés, on aurait recours à l'insufflation du tabac {dans un petit 
endroit bien clos), mais in extremis : car souvent ici le remède est pire 
que le mal. Pour l'amateur, qui ne possède de ces plantes qu’une quantité 
très limitée, il peut, avant de l'employer, essayer au moyen d'une petite 
brosse à longs poils très doux, de faire tomber les pucerons soit dans 
Veau, soit sur une feuille de papier, où il les écrase ensuite facilement. Or, 
cette opération, répétée plusicurs fois à quelques jours d'intervalles, suf- 
fira pour débarrasser ses Calcéolaires de cette engeance vermineuse. 
Quoique les Calcéolaires soient de nature frutiqueuse, il faut les renou- 
veler tous les ans, par le semis, si l'on en veut posséder de beaux indi- 
vidus ; car elles dégénèrent dès la seconde année. On devra donc en semer 
les graines en automne, et conserver le plant, comme il a été dit : plant qui 
fleurira splendidement l’année suivante, si des soins convenables lui sont 
appliqués. A, V. 


(#) Nous ssisissons cette occasion pour demander à la plupart des horteultours quelle nécessité il y a 
d'étayer leurs plantes au moyen de ces énormes bâtons, qu'ils appélent tuteurs : htons six fois, dix fois, 
vingt fois aussi gros que les tiges qu'ils doivent soutenir! No peut-on, et le goût l'indique, proportionner 
la grosseur du tuteur à la force de In tige à étayer? et choisir dans ce but des tuteurs de bois plus ou 
moins robuste (dur). Les tuteurs de sapin, par exemple, enduits de couleur verte, nous paraissent devoir 
remplir toutes les exigences. 


SHREE 
ES 


TER 


RETENIR 


Fe 7 fe NE HCFR EL "pr 1 A pis 
PStroobané fis,où.rat.pinaæ in Borto Verschag/elt JT. Vers 
; 


£ + FA p Pilad elphieurur es SP 


Amer. Sepl, (Plein air.) 


n 
/ 


13 "pc 
LU de £ VLTOOUARE & Card. : 


2 


7 4 


Planche 144. 


LILIUN PHILADELPHICUM, 


LIS DE PHILADELPHIE. 


Érvu. V. Jardin fleuriste, Te Ler. PL 105-106. 


Liliaceæ $ Tulipeæ. 


CHARACT, CENER. V. tbédem. 


CHARACT. SPECIF, L. (S Pseudoli- 
rion); glaberrimum nitidum ; bulbo ova- 
to parvo aibido, squamis paucis lincari- 
Janceolatis; eaule cylindrico erecto sim- 
pie sæpe rubescenie, 1-rarius 2-3-floro, 

,50-50 alto; foliis sparsis (sub floribus 
B verticillatis) plus minus distantibus basi 
vix attenuatis sessilibus apice obtuse acu- 
tatis non raro latere subfaleatis 3-venatis 
mergine cartilaginaceis, epidermidesupra 
viridi tenuissime lincolata infra densis- 
sime tenuissimeque albo punctata, venis 
hic viridioribus; peduneulis eréctis vix 
ad apicem inflatis nudis; segmentis (intus 
aureis maculis atrorubris sparsis) pe- 
rianthii 8 ext. basi vix distinetioribus 
sed ad unguem paulo crassioribus, costa 
basi solum parum conspicua; 3 ini. un- 
que angustiore hic validius eostatis ; un- 
guibus omnibus long. æqualibus arctis- 
sime marginibus involutis; laminis omn. 
ovalto-lanceolatis apice obtuso-acntatis 
Plicato-inflatis (inter. hic præcipue pa- 
pillosulis} revolutis utraque facie tenui- 
ter subreticulatim venato-costulatis mar- 
gine undulatis læte miniato-aurantia- 


eis; nectariis nullis; stam. filamentis 
erectis applanatis non basi dilatatis segm. 
perigon. brevioribus; stylo trigono stam. 
superante, stigmate trigono -capitato pa- 
pilloso atrosanguineo. Non. ad nat. viv. 


Ltliam phiiadelphicum FE. Spec. 
455. Mill. neo 13, Dict. t. 165. f. 1. Arr. 
Hort. Kew. L. 431. ed. 2, II. 245. WiLLo. 
Spec. 11. 90. Curr. Bot. Mag. t.519. DC. 
in Red. Lil. €. 104. Pursa, Flor, t. 229. 
Nurr. Gen. I. 222. Bigclow, Fior. Bost. 
82. Eumiorr, Sketch. Bot. }, 387. Tonr. 
Flor. 1. 348. Lonn. Bot. Cab t. 976. 
Herb. gén. Amat. 4e sér. t. 92. Souurr. 
fr. VIL 414. 1688. Ricnanps. App. to 
Frankl. Journ. 40. Bot. Reg. t. 594. Spa, 
Mém. esp. de Lis. 28, Kunïu, Eaum. PL 
IV. 265. 


Lilium B andinum, floribus sæpe quin- 
que! Bot. Beg. 1. e. L. andinum Nurr. 
in Fras. Cat. etin Gen. f. 221. L. um- 
bellatum Punsu, 1. c. (Excl. Sauise.) 
Seuurr. fr. 1. e. 


Lilium verticillatum Wap. Herb. 
no 6537? (sec. Kunru!) foliis verticillatis! 


Le jolis Lis, dont nous donnons ci-contre à nos lecteurs une image 


fidèle, croît spontanément dans les États-Unis d'Amérique, au Canada, 
dans le Caroline du Nord, le Missouri, la Pensylvanie, ete. Là, il occupe 
des stations assez diverses, les prés, les plaines, les montagnes, le bord 
des eaux courantes et même le pied des montagnes, etc.: stations qui nous 
font douter quelque peu de la synonymie que lui joignent les auteurs et 
que nous avons rapportée avec le soin et la clarté nécessaires en pareil 
cas. Nous meltons, par exemple, tout-à-fait en doute, comme identique, 
le L. verticillatum de Willdenow, que (chose remarquable!) passent en- 
tièrement sous silence les frères Schultes (L. e.), Steudel, Sprengcl, et les 
catalogues de Sweet et de Loudon. Kunth, seul, le cite immédiatement 


row. ni. — Déc. 1856. 45 


LILIUM PHILADELPHICUM, 


comme synonyme de l'espèce en question, mais cependant avec un point 
de doute. Si cette plante, en effet, a des feuilles verticillées, elle ne saurait 
être la nôtre, dont les feuilles sont toujours éparses, sauf, et comme c'est 
assez ordinaire chez beaucoup de Lis voisins, sous les fleurs où elles se 
réunissent en une sorte d'ombelle, 

Quant au £L. umbellatum Punsn, nous n'avons aucune raison pour 
douter de son identité avec lespèce dont nous nous occupons; el nous 
admettons la rationalité du rapprochement, 

Quoi qu’il en soit, notre Lilium philadelphieum, par son riche et bril- 
lant coloris varié, est bien digne de figurer dans nos jardins, où il n'est 
pas encore très répandu et où il s'élève à peine à 0"50 ou 060, et porte 
ordinairement une à trois fleurs, Il est absolument glabre, luisant ; la tige 
en est cylindrique, simple, souvent rougeâtre et porte des feuilles petites, 
éparses, sessiles et à peine atténuées à la base, subobtuses au sommet, tri- 
veinées, à bords cartilaginacés, très entiers. L'épiderme de la face supé- 
rieure, d’un beau vert, est très finement linéolé; plus pâle sur celle de 
dessous, et criblé de très petits points blancs, ligné des veines qui y pa- 
raissent d'un vert foncé; souvent l’un des côtés en est falciforme. Les pé- 
doncules en sont le plus ordinairement nus, à peine renflés au sommet 
et s'élèvent d’une collerette de feuilles semblables à celles de la tige. 

Les fleurs sont grandes, dressées, campanulées à la base, où elles sont 
d'un beau jaune, maculé de rouge-noirâtre, puis très étalées, révolutées 
au limbe, d'un minium orangé vif, Les onglets des segments sont courts, 
à bords étroitement involutés (fig. 1) et n’offrent aucune trace de nectaire ; 
les limbes amples, ovés-lancéolés, à pointe obtuse, finement renflée-plissée; 
celle des trois intérieurs plus notablement papillifère. Les filaments sta- 
minaux sont dressés, plus eourts que les segments et d’un rouge cocciné; 
les anthères ferrugineuses. Le style trigone, est plus long qu'eux et se 
termine par un stigmate capité-trilobé, papilleux, d’un rouge-noirâtre. 

Ce Lis fleurit chez nous de juin à juillet, et chaque année nous avons 
le plaisir d'en admirer le beau coloris dans le jardin de notre éditeur, 
grand amateur, lui-même, de Lis, dont il possède une riche collection. 

Nous saisissons cette occasion pour rappeler aux amateurs que c’est chez 
lui qu'a fleuri pour la première fois sur le continent, en juin 1853, le roi 
du genre, le Lilium giganteum (V. Jardin fleur. IV. PI, 409-410 et 
Plllustr, hort, 1. Mise. p. 10. c. ic.), dont il a pu obtenir par le semis une 
belle et nombreuse progéniture, qui lui permet de le livrer désormais aux 


amateurs à très bas prix (V. lHllust, hort. II. Misc, p. 41). 
Ca, L, 


LILIUM PHILADELPHICUM, 


Explication des Figures analytiques. 


Fig. 1. Coupe transversate d'un onglet. Fig. 2. Le style. Fig. 3. Coupe transver- 
sale de l'ovaire, 


CULTURE. (PL. An.) 


Ce Lis ne demande aucun soin particulier; comme ses congénères de 
l'Amérique septentrionale, il se plaît dans une terre légère, mais riche en 
humus et bien drainée en dessous. Dans ces conditions il peut supporter 
nos hivers à l'air libre, moyennant une légère couverture de feuilles lors 
des grandes gelées. Toutefois, quand on peut disposer d'un coffre, il est 
préférable de l'y tenir, en compagnie d’une foule d'autres plantes bulbeu- 
ses, soit congénères, soit appartenant à d'autres genres et à d'autres familles 
(Liliacées, Amaryllidacées, Iridacées, ete.). Multiplication par la séparation 
des bulbilles, opérée tous les deux ou trois ans, ou par le semis des graines. 


A. V. 


Planche 112. 


RHODODENDRUM BLANDFORDIÆFLORUN, 


ROSAGE à fleurs de BLANDFORDIA. 


Érvu. V. Jardin fleuriste, To Her. PL. 41. 


Ericaceæ $ Rhododendreæ. 


CHARACT. GENER. V. ibidem. breve pedicellatis; corolle cernes ine 
undibutiformis tubo elongato cylindra- 
CHARACT, SPECIF. R. (Q …..? (MN). | ceo, lobis oblongis obtusis acutisve, 
Frutex ramulosus, ramulis gracilibus W. Hoon. L, à, €. 
virgatis lepidotis, foliis lanceolatis acu- 
minatis coriaceis breve petiolatis subtus Rhododendraum blandfordiæfto- 


ferrugineo-lepidotis; capitulis 5-10 flo- | rum W. Hoox. Bot. Mag. t. 4050. Aug. 
ris (et etiam 40-12!); floribus pendulis | 1856. — V. ci-dessus, III. Misc. p. 86. 


Nous avons déjà parlé à nos lecteurs de ce remarquable Rosage et nous 
tenons en ce moment la promesse que nous leur avons faite en leur endon- 
nant une belle et exacte figure inédite. Comme nous n’avons point encore 
eu occasion de le voir en fleurs, au peu que nous en avons dit, nous croyons 
qu'il est utile pour l'histoire de la plante de joindre ici la notice que lui 
consacre M. W. Hooker {{. à. c.). 

« Ce Rhododendrum fait partie des découvertes faites par le D° Hooker 
{son fils!) dans les monts Himalayas du Népaul et du Sikkim orientaux, où 
n'est pas rare à une altitude de 10 à 12,000 pieds, tout à la fois dans les 
vallées, sur le sommet et les versants élevés des montagnes. Il constitue un 
buisson grêle, difforme, sarmenteux, médiocrement feuillé, souvent couvert 
de fleurs très ornementales, extrémement variables et même entièrement 
dissemblables de coloris et quelquefois de forme. En comparant la plan- 
che 8 des Rhododendrum du Sikkim (du D° Hooker) à notre planche 4788 
(Bot. Mag. représentant le R. cinnabarinum var. pallidum) et à celle que 
nous annexons ci-contre, on ne regarderait jamais comme probable que 


{1) Grâce aux courageuses investigetions de MM. Hooker, fils, et Low, fils, la Botanique et l'Horticul- 
ture en partieulier se sont enrichies d’une foule de splendides espéces de Rosages , différant tellement par 
leur port et par la conformation de leurs fleurs avec toutes celles que l'un connaissait jusqu'ici, que trés 
vraisemblublement le genre Rhudadendrum devra être entiérement révisé, portagé en sections et fournir peut- 
être à ses dépens quelques genres nouveaux. Ainsi, par exemple, toutes les espèces dont les fleurs sont 
nettement tubulées, comme chez celle dont il s’agit, independamment d’autres caraclères, pourraient fort 
bien former, selon nous, soit une excellente section naturelle, sinon même un genre séparé. Toutefois, si 
Vartiele que nous traduisons ci-contre mérite une confiance absolue (et nous ne pouvons eependent qu’en 
douter), il remet tout en question, en abaissant toutes ces plantes au rang de simples variéiés ! 


ve VA 
AL 15. :)C0T000OI À 


> D )N ) s 
Uf L Hodo deud EU DELA ur) | otdiæl Po CUIIL. W.HOUXK. 


Stkkine Himalaya (Serre froide. ) 


RHODODENDRUM BLANDFORDIÆFLORUM, 


les plantes qu’elles représentent fussent très voisines entre elles, et sur- 
tout on-n'inclinerait pas à les considérer comme telles, si ces plantes et 
d'autres variétés, fleurissant toutes à peu près en même temps dans 
diverses parties des jardins royaux de Kew et ailleurs, ne présentaient 
entre elles d'assez nombreux traits de transition intermédiaire et si mani- 
festement marqués, qu'il ne nous reste d'autre allernative que de les re- 
garder comme des plantes très étroitement olliées. Un examen ultérieur 
d'une suite d'échantillons secs recueillis par le docteur Hooker, confirme 
cette opinion, et parmi ses dessins encore inédits, faits d'après des indi- 
vidus spontanés dans le Sikkim, est une autre forme, ou espèce, à fleurs 
plus longues, plus grèles, et d’un coloris beaucoup plus foncé qu'aucun 
de ceux que nous ayons examinés dans les espèces jusqu'ici cultivées. Il 
reste à savoir jusqu'à quel point ces formes peuvent se montrer constantes 
en Europe; mais il n’est personne qui, ayant cultivé sur une grande 
échelle les Rhododendrum de l'Himalaya, n'ait été frappé des nombreuses 
variations (sporis, jeux) qui se sont montrées chez les R. ciliatum, Dal- 
housiæ, campanulatum et arboreum, et dont sans doute les horticulteurs 
auront fait autant d'espèces. 

« Les points les plus importants, outre l’habitus, en quoi varie le 
R. blandfordiæflorum, sont la forme des lobes calycinaux, lesquels, 
comme chez le R. cinnabarinum, sent toujours de petites dents, mais 
dont le supérieur est quelquefois allongé et subulé; les dimensions, la 
forme et la couleur de la corolle, laquelle varie d’un à deux pouces et 
demi de longueur, avec des segments obtus ou aigus, passant d’un vert 
pâle, livide à un orangé vif, et souvent verte en dessous et rouge en dessus. 
Les caractères des étamines, du pistil et du fruit paraissent très constants 
dans toutes les formes. 

« Arbrisseau grêle, atteignant une hauteur de huit pieds, ayant l’ha- 
bitus du R. cinnabarinum; considéré, ainsi que lui, dans l'Himalaya, 
comme vénéneux pour les chèvres et les moutons; la fumée même de 
son bois, brûlé dans uné tente, fait boursouffler la face et enflamme les 
yeux. Feuilles longues de deux à trois pouces et coriaces dans les indivi- 
dus vigoureux. Fleurs longues de deux pouces et demi, souvent vertes 
avant l'épanouissement et affectant ensuite une teinte plus ou moins fon- 
cée de cinnabre ou de rouge brique, ou de rouge orangé sur la partie 
supérieure du tube et du limbe ; quelquefois entièrement vertes, souvent 
aussi devenant rouges, même en bouton. Étamines dix. Ovaire quinqué- 
loculaire. » 


Comme nous le disons en note, malgré l'autorité incontestable que 


RHODODENDRUM BLANDFORDIÆFLORUN. 


comporte le nom du savant Directeur des jardins royaux botaniques de 
Kew, nous ne pouvons que douter de la presque identité qu'il prétend 
exister entre les R. cianabarinum et blandfordiæflorum : identité qui 
résulterait, selon lui, de formes intermédiaires que présente une série 
d'individus qu'il a examinés dans l'herbier de M. Hooker, fils. Nous ne 
diseuterons pas cette opinion ; mais tout botaniste sait que, dans un genre 
nombreux en espèces, celles-ci ‘passent pour ainsi dire de l'une à l'autre 
par des formes plus ou moins intermédiaires, plus où moins indécises ; 
de là même cette immense synonymie qui obseurcit la science; de là aussi, 
après examen comparé, la constitution de l'espèce botanique. Or, rappe- 
lons-le ici: aux yeux du naturaliste philosophe, l'espèce n’existe pas, 
parce qu’elle tend sans cesse, en raison des causes ambiantes et extérieu- 
res, à se modifier sans cesse; le genre, lui-même, qu’il faut bien admet- 
tre, mais dans des limites plus ou moins étroites, selon les ordres, subit à 
la longue cette sorte de dégénérescence et disparaît à son tour, dans un 
temps donné, de l’ensemble des êtres et de la surface du monde. L 

AL, . 


CULTURE. {S. Fa.) 


Tous les magnifiques Rosages de l'Inde (Népaul, Sikkim, etc.), en 
raison de leur habitat élevé dans les hautes montagnes de cette vaste 
région, se contentent chez nous de l'abri d’une serre tempérée, On les 
y multiplie par le marcottage et par le greffage sur de vigoureux indi- 
vidus intermédiaires entre ceux de l'Inde et la race dite des Pontiques. 


À. V. 


( 7° OP , ; 
siouulla id : | HYBR-REM $ PERPET ) 


> ): 
« /\ 00e à" icloi 


Sermuis - l'rance.( Plein air’) 


Planche 113. 


ROSE VICTOR TROUILLARD, 


($ MxpRIDES-REMONTANTES OÙ PERPÉTUELLES.) 
… Rosaceæ. 


L’Illustration horticole, en publiant la Rose Panachée d'Orléans (T° IE, 
PI. 77), aujourd'hui la Rose Victor Trouillard, et bientôt une troisième 
également belle, paie son tribut obligé à ce charmant genre de plantes et 
prouve une fois de plus à ses lecteurs qu'elle ne veut rester étrangère à 
aucune des beautés horticoles modernes ; qu'elle entend justifier le nom, un 
peu ambitieux peut-être qu’elle s'est donné, par un choix varié des meil- 
leures plantes, prises dans toutes les catégories de cultures, par la heauté 
supérieure et la fidélité de ses planches, par une rédaction... mais nous 
laissons au bienveillant lecteur le soin de qualifier celle-ci, en lui fesant 
observer que nous la fesons aussi érudite, aussi intéressante, aussi instruc- 
tive que nous le pouvons. 

La Rose Viclor Trouillard est une hybride remontante, d’une ampleur 
peu ordinaire, d’un riche coloris cramoisi foncé, velouté ct reflété de rose 
carminé. Les pétales qui la composent sont extrémement nombreux, très 
serrés, chiffonnés au centre, imbriqués-réfléchis à la circonférence, 
L'arbrissenu cest très vigoureux, très rustique, peu épineux, doué d'un 
bel et ample feuillage, et fleurit très facilement et très abondamment. 

C'est un gain obtenu de semis à Angers (France), par M. Victor Trouil- 
lard, qui l'a cédé à MM. Standish et Noble, horticulteurs, à Bagshot (An- 
gleterre), lesquels l'ont dédié à l'obtenteur. Elle provient de graines re- 
eucillies sur la Rose Géant des Batailles, dont elle possède toutes les bonnes 
qualités, mais avec des dimensions beaucoup plus considérables et un co- 
loris différent et plus foncé. M. A.Verschaffelt, l'ayant remarquée, en août 
dernier (1856), dans leur établissement, où elle déployait en ce moment 
tout son luxe floral, en fut avec juste raison st charmé, qu'il en fit faire 
immédiatement un beau dessin (à très grands frais) et en acquit une 
partie de l'édition en faveur de ses nombreux clients (1). En jetant les 
yeux sur la belle figure ci-contre, reproduction exacte du beau dessin 
original, dont la fidélité est garantie, ils jugeront si notre éditeur a eu 
bon goût; pour nous, nous devons avouer qu’en fait d'hybrides-remon- 


{1} Voir son Catalogue, No 68. 


ROSE VICTOR TROUILLARD, 


tantes, nous n’en connaissons aucune qui lui soit supérieure, soit pour 
l'ampleur, soit pour la richesse du coloris, De loin même, au milieu de 
ses nombreuses congénères, elle se fait sur-le-champ distinguer par les 
qualités que nous avons dites, 

Sans nier les mérites incontestables de cette grande section de Roses, 
auxquelles on a oppliqué, et justement nous en convenons, l'épithète 
d'Hybrides-remontantes ou de Perpétuelles, nous voudrions que l'amateur 
de la Reine des fleurs ne se montrât point aussi exelusif, en n’admettant 
dans son jardin que ces sortes de Roses. Sans doute, elles lui présentent 
l'immense avantage de se montrer fraîches et brillantes à plusieurs époques 
de l'année, sinon même sans interruption; le coloris en est varié, riche, 
brillant ; leur parfum est agréable, nous ne le contestons pas; mais les 
Roses dites des peintres, et les Mousseuses, par exemple, manquent-elles 
done d'attraits? leur sont-elles inférienres par la beauté des formes, le 
frais coloris, la puissance de l'arôme? Non, sans doute, et loin de là. 
Pourquoi les proscrire si généralement? parce qu'elles ne fleurissent que 
pendant une trop courte saison! Qu'importe, si elles rachëtent cet in- 
convénient par mille charmes que ne présentent certes pas toujours au 
même dégré leurs beureuses rivales! Rappelons lui encore les Roses thés, 
aux formes si élégantes, aux parfums si délicats, et qui, elles, fleurissent 
aussi presque toute l’année; etc. Espérons que notre voix, toute désin- 
téressée dans la question et seulement amie de la vérité et de la justice, 
sera entendue et notre motif justement apprécié, et coneluons en. disant : 
qu'un Rosarium, contenant un choix fait avec soin dans toutes les eatégo- 
ries de Roses, serait la plus belle chose du monde! 

Cu, L. 


CULTURE. (PLeix arm.) 


Nous n’avons rien de particulier à recommander pour la culture de 
ce Rosier; elle est celle si généralement connue du genre entier : sol 
riche, meuble, bien drainé; multiplication par les divers modes de gref- 
fage, ou par semis de graines pour obtenir de nouvelles variétés, ete. 


A. V. 


nr 


RS Re nd 


F.et TOMS. 


HOOK 


Lo 


< 


SLS / 


) 
[e 


Himalaya (Cha 


, 


Cici 


€O1LOPILO OTULP 


hs 


, 
Le 


/ 
4 


rOUdS. 


ny 


ÿ 


Planche 114. 


MECONOPSIS SIMPLICIFOLIA, 


MÉCONOPSE à feuilles simples. 


Érvu. V. Jardin fleuriste, To Ill PL 315. 


Papaveraceæ. 
CHARACT. GENER. V. ibidem. violaceis, capsula lineari-clavata. Hook.f, 
et Taoms. L. i. €. 
CHARACT. SPECIF. M. Herba sca- Meconopsis simplicifolla EORUMD., 


posa (f} tota patentim hispido-pilosa, | Flora indica. I, 262. Hoor, f. Iilustr, of 
$etis scapi decurvis, foliis omnibus radi- | Himal. Plants. PL VIIL. 

calibus lanceolatis in petiolum angusta- Papaver simplicifotium D. Don. Flor. 
tis, scapis unifloris, floribus nutantibus nepal. 196. WaLL. Cat. 8125, 


Nous avons donné ci-dessus (Te II. PI. 95) à nos lecteurs la figure et la 
description d’une grande et belle espèce du même genre, la M, nepalensis, 
que le D° Hooker, fils, comparait, non sans justesse, et pour le port et 
pour l’ensemble floral, à une rose trémière. Nous pouvons avec autant de 
justesse, selon nous, comparer celle dont nous allons parler, sinon tout-à- 
fait pour le port, du moins pour Ia forme et le coloris des fleurs, à notre 
Anémone pulsatille (4. pulsatilla), qui de plus affectionne le même mode 
de station, comme on le verra plus bas. 

Le D° Hooker, en en donnant la figure, reproduite en partie ci-contre, 
avec son assentiment, lui consacre une intéressante notice, que nous tra- 
duirons ci-dessous, mais renvoie pour sa description à la Flora indica, 
qu’il a publiée en commun avec le D: Thomson, ouvrage que nous n'avons 
point la possibilité de consulter en ce moment, Nous parlerons donc de 
cette espèce d'après la belle figure des Iustrations of Himalayan Planis, 
et la phrase spécifique qu’en ont rédigée ces deux botanistes. 

Elle forme une épaisse touffe de feuilles toutes radicales, dressées-éta- 
lées, atténuées vers la base en un long pétiole, lancéolées vers le sommet, 
très entières ou quelquefois 2-3 dentées latéralement (ex figura!), hautes 
de 0,13-20, larges de 0,02-3, entièrement hérissées, ainsi que les pédon- 
cules et les ovaires, de longs poils ou sétules roussâtres (barbelées, sub 
lente), ascendantes sur les feuilles elles-mêmes, décurves sur les pédon- 
cules, D’entre ces feuilles s'élèvent, quatre ou six fois plus longs, des 
pédoneules raides, robustes, finement cannelés, fistuleux et terminés 


chacun par une grande fleur penchée, d'un riche bleu violacé, de 0,08-9 


{) In bne planta revera non adsunt hotaniee scapi sed veri pedunculi e rhisomate assurgentes et nudi 
uniflori, Scopus enim, ut supra demonstravimus, est semper foliosus pluriflorus (Bromeliseem, Aga- 
ve, ete.) ; Ames vero nudus apice plurifloras. (Liliscue, Amaryllidaceæ, eic.). 

16 


MECONOPSIS SIMPLICIFOLIA. 


de diamètre, portant au milieu des nombreuses étnmines dressées-serrées, 
à anthères d’un jaune d'or, du milieu desquelles s'élèvent, en les dépassant 
de beaucoup Fovaire et le style (fig. 1). 

Telle est grosso modo la M. simplicifolia, qui vraisemblablement con- 
tient, comme ses congénères, un suc jaunâtre el éminemment caustique. 
Voici la notice annoncée : 

« La présente plante, la plus belle ct la plus remarquable de toutes les 
plantes alpines du Sikkim, sinon de tout l'Himalaya, est très commune 
dans les endroits rocheux et pierreux, à 12,000 pieds d'élévation et au- 
dessus, où elle épanouit ses délicates fleurs en mai, exposées aux vents 
violents et aux tempêtes de ces régions inhospitalières. Elle a été origi- 
nairement découverte par les collecteurs du D' Wallich dans le Népaul 
central, mais elle n’a pas été trouvée plus loin à l’ouest dans l'Himalaya. 

» Il n'existe dans cette contrée que deux espèces de Meconopsis, celle 
dont il s'agit et la M. horridula Hoon. et Taows. Cette dernière a été trou- 
vée dans le Sikkim seulement; c’est une plante plus petite que la pre- 
mière, couverte de très nombreux et rudes piquants, qui percent la peau, 
lorsqu'on saisit la plante avec la main; émettant de très nombreux scapes 
à fleurs d’un pourpre plus pâle. C'est une des plantes les plus alpines (1) 
du monde; j'en ai récolté des échantillons à plus de 17,000 p. d'altitude, 
où se rencontrent bien peu d’autres végétaux. 

» Toutes les espèces de Meconopsis de l'Himalaya diffèrent de l'euro- 
péenne (M. cambrica Vic. Papaver cambricum L.) par un style beaucoup 
plus long, et seraient par cette raison reportées par quelques auteurs au 
genre américain Stylophorum de Nuttal; mais celui-ci n'est peut-être pas 
récllement distinct du Meconopsis et en diffère par les valves de sa cap- 
sule déhiscentes jusqu'à la base. 

» La Meconopsis simplicifolia réussira bien sans doute à l'air libre, en 
pleine terre ou dans les rochers artificiels, si Fon a la précaution de la 
planter dans un endroit frais et non exposé trop longtemps aux rayons 
solaires. » 

Nous elorerons cet article en affirmant qu'il n’est pas un amateur qui 
ne se hâte de se proeurer celte plante et sa belle congénère, la M. nepa- 
lensis, dès qu'elles seront mises dans le commerce. Cu. L. 


Explications des Figares analytiques. 


Fig. 1. Le style. Fig. 2. L'ovaire coupé transversalement. Fig. 3. La capsule 
mûre. 
CULTURE. (Pz. Am) 


Voyez à ce sujet la notice du Meconopsis nepalensis. Nous ajouterons 
seulement aux prescriptions données, qu’un bon drainage est pour ces 
deux plantes d'une rigoureuse nécessité. A. V. 


(1) C'estei-dire : qui s'élèvent le plus près des neiges perpétuelles. 


de, 


) 
JA 


Ca { ec | 


* 


Pa CNE 


Q 
L 


MISCELLANÉES. 


PRANCES ABCORMMANDÉES 


Areca catechu L. ( (Phænicaceæ Non. Palmaceæ Auion.!}. Aujour- 
d'hui ce Palmier est cultivé dans toute l'Inde tropicale, et se répand en 
Amérique, ainsi que dans l'ile de Bourbon et l'île de France ; son habitat 
dans l'Inde est tellement étendu, il y est si commun, qu'on nc saurait 
aujourd’hui lui attribuer une origine précise. On s'accorde toutefois assez 
généralement à Jui donner pour patrie les tles de la Sonde. 

C'est un arbre mognifique, atteignant quarante ou cinquante pieds de 
hauteur, sur un au plus de diamètre, ayant un stipe droit, élancé, inerme, 
annelé par la chute des anciens pétioles et couronné par une ample et 
belle touffe de feuilles pennées, d'environ quinze pieds de long, sur près 
de deux de large. Les folioles en sont largement linéaires, plissées, acu- 
minées, assez dislantes, aliernes ou subopposées; les supérieures plus ou 
moins confluentes, irrégulièrement déchiquetées-dentées au sommet. 

Les panieules florales, très ramifiées, longues de près de deux pieds, se 
développent immédiatement au-dessus de la partic apicale renflée que 
forment la réunion des bases pétiolaires (ampondres) de Ja couronne, et 
sortent d’une spathe bifide, coriace, fibreuse. Les fleurs, monoïques, sont 
extrêmement nombreuses, très petites, olivâtres, et donnent naissance à 
des drupes ovées, passant du blanchâtre au jaunâtre, ou au jaune orangé : 
drupes de la grosseur, environ, d’un petit œuf de poule, 

On conçoit aisément qu'une telle plante, croissant à la fois dans les îles 
Laquedives, le Malabar, les Maldives, Ceylan, Malacea, Sumatra, Bornéo, 
Java, les Célèbes, la Nouvelle-Guinée, les Philippines, les Carolines, etc., 
où il est cultivé partout avec soin, ait dû, cn raison de ect immense habi- 
tat (du 50° au 460° dégré de long.; ct du 20° de lat. boréale au 20° de 
lat. australe, c’est-à-dire dans presque toute l'étendue de la mer des Indes 


(1) 4. Inermis ; eaudice élato; pinnis lnto-linearibus plicatis acuminatis, summis confuentibus cunvifor- 
mibus præmorso-dentatis ; spadicibus ramosissimis ; foribus alternis 6-9-andris ; fruetibus oviformibus. 
Many. di. e. (Phrosis serius a phœnicographo complenda !). 

Areca catechu L. Sp. PL. 1659. Roxs. Corom. I. 54, & 75, Loue. Cochinch. 695. Lave. I. 
Encyel. &. 895. ares, Arancigew. 7. €. 35, Waun. Sp. PI. IV. 594. Roxs. Fi. ind. TIR 615. Rirren, 
Erdk, v. Aston. IV. 858-862. Manr. Palm. 169. £ 102 (oué) et 149. fig. AV et V (fructus). Koxrn, 
Enum. PI. 11. 184 Ibid. Add. post. 637, ex Bicne, Rumphia, t. 102 104, — Pinanga Rcwpn, Amb. L. 
26. &. 4. Caunga Rnerns, Malab. 4 9.6. 5-8. (Haxur. Linn. Trans. XIE. 474). À. Faufel. Gararr. 
Fruct. F. 19. 1.7. (. 2, Sublimia Areca Conuens, Mc, 


TOME II. MISC. — SANV. 1856. 1 


2 MISCELLANÉES. 


et de l'Océan pacifique), ait dû, disons-nous, varier, dans l'acception hor- 
ticole de ce mot. M. de Martius ({. c.) par exemple, cite les six variétés 
suivantes, caractérisées par la forme du fruit : 


Arecn cateclu, 


a. —— omycarpa : drupe ovée, un peu pointue (4. ovata, acutiuscula). 

b. — — elliptica : —  oblongue, arrondie aux deux bouts (d, oblonga, utrin- 
. que rotundata). 

€. — — sphærocarpa: —  subglobuleuse (d. subglobosa). 

d. — — gonocarpa: —  anguleuse (d. angulosa). 

€. — — ceratocarpa: —  sublobée au sommet (d, vertice sublobata). 

f. — — oocarpa : —  oviforme, blanchâtre (4, oviformi albida). 


Non seulement la forme, mais la grosseur, mais la couleur du fruit 
. varie nécessairement, selon les circonstances influentes des localités et des 
milieux, Ainsi le fruit, que nous figurons ci-dessous, et que Rcinwardt 


S 


avait communiqué à M. de Marlius, a la forme d’un œuf, un peu aplati, 
et fendu latéralement, comme un de nos abricots, dont il a assez bien et 
la forme et la couleur. ° 

Linné,. trompé sans doute d’abord par de faux renseignements, avait 


MISCELLANÉES 3 


donné à ce Palmier le nom de Cutechu, parce qu'il pensait qu'il fournis- 
sait au commerce la substance connue sous le nom de Cachou: nom qu’il 
reporta depuis à une espèce d'Acaciu (4. catechu L.), qui la produit réel- 
lement, et qui eroîit, comme cet Areca, dans les Indes orientales. Le cachou 
est solide, friable, brun et amer ; on l'emploie en médecine comme astrin- 
gent, et il sert, dit-on, de base à plusieurs préparations pharmaceutiques. 

Les causes à peu près uniques de la popularité qu'a acquise dans les Indes 
TArec ou l'Arèquier, nom vulgaire sous lequel on connait ce Palmier en 
France, sont ses fruits, connus sous le nom de noix de Bétel, Lis sont l'objet 
d'un commerce considérable, et sont transportés annuellement par des 
bateaux, qui en sont entièrement chargés et expédiés des différents ports 
de Sumatra, de Malacca, de Siam et de Cochinchine. Ils contiennent une 
grande quantité de tannin, dont les indigènes se servent dans quelques 
contrées pour teindre leurs étoffcs de coton. Le tronc divisé en planches, 
sert à construire des maisons et des canaux ; les feuilles à faire d'excellentes 
nattes ; les ampondres, les spathes, à divers usages domestiques. Selon 
M. Blume, au Malabar, de la sève de l’Arec on prépare des tablettes 
.enivrantes, et, dit ce savant, les peuples de l'Asie se passeraient plutôt du 
boire et du manger que de leurs noix favorites. Quelques auteurs eepen- 
dant prétendent que ce fruit contient des propriétés narcoliques et véné- 
neuses, bien que ces peuples en mélent la pulpe aux feuilles du Bétel 
(Piper betel L.} et à la chaux, pour en fabriquer cette fameuse pâte, qu'ils 
mâchent continuellement, qui les fait saliver excessivement, leur noireit 
les dents, qu'elle déchausse et fait pourrir à la longue. M. Lindley 
(Veg. Kingd. 457), au sujet de ces propriétés malfesantes, pense qu'elles 
sont dues moins aux noix de l'Arec qu'aux feuilles du Poivre bétel, dans 
lesquelles les Indiens les enveloppent pour les manger. À ce sujet encore, 
il est bon d’ajouter, que d’après l'opinion de M. Blume, opinion ici d’une 
grande autorilé, celte habitude des indigènes de mâcher ce fruit, quoi- 
qu’elle répugne aux européens, est réellement utile aux premiers, dont elle 
entretient la santé, au sein de ces régions humides et pestilentielles, où 
ils ne savent trouver qu’une alimentation précaire et misérable. On voit 
par tout ce que nous venons de dire, que malgré la répartition immense 
de ce palmier sur tant de contrées diverses, la nature chimique et phar- 
maceutique de la noix de bétel est encore peu connue et fort controversée. 
11 serait intéressant que la chimie moderne nous fixêt enfin définitivement 
sur ses propriétés. 

Quoi qu'il en soit, l’Areca catechu est dans nos serres une belle el noble 
espèce, aux proportions élégantes et grandioses, à Ia croissance prompte 


4 MISCELLANÉES. 


et facile. L'établissement Verschaffelt en possède de beaux individus de 
divers âges, dont la végétation ne laisse rien à désirer. 

Il ne sera pas indifférent à nos lecteurs de connaître le nombre d’espèces 
que renferme le genre Areca. M. Blume (l, c.), qui s’est le plus récemment 
occupé de ce genre de Palmiers, dont il a réformé les caractères, n’y en 
admet que huit : 


4. A. catechu L., dont nous venons de nous occuper (Rumphia, t. 102, a. et 104). 

— calapparia Brume, 1, €. t. 100. f. 2, 

— pumila BLume, 1. ce. t. 99. et 102. c. 

. — triandra Roxs., Kuntn, Enum. LIL. 184. 

. — punicea BLuue, L. c. t. 122. 

— communis BLume, 1. e. t. 128. : 

. — glandiformis Lamk. Encycl. EL. 241. Giesex., Kunrn, Enum. III. 187. 
Biuue, L. c. t. 100. f. 4. et 198, — etc. 

8. — macrocalyx BLume, 1. ©. t. 191. 


NSœn on 


Kunth, {, c., en admit 17, dont une doutense (4. tigillaria W. Sac). 
Enfin, tout dernièrement (1854), M. Wendland, dans son utile Zndex 
Palmarum (V. notre Te Ier, pag. 68. Mise.), en énumère autant, mais avec 
une synonymie différente ct dont trois douteuses. On voit que rien n'est 
encore scientifiquement statué et quant au genre et quant aux espèces qui 
doivent définitivement le composer. 

La vignette ci-jointe représente une habitation indienne, où sont plan- 
tés çà et là plusieurs Arèquiers. (Figure empruntée au grand ouvrage de 
M. de Martius!). 


Delphinium cardinale W. Hoox. (1) (Ranunculaceæ $ Helleboreæ). 
Voici une de ces plantes destinées à faire sensation parmi les Amateurs, 
une nouveauté {ranscendante et dont on se disputera à l'envi les individus 
au fur età mesure de leur multiplication, un Delphinium enfiu à nombreu- 
ses et à très grandes fleurs d’un écarlate vif et pur ! Or, on sait qu’à l'ex- 
ception du bleu, toujours beau dans les espèces de ce genre, quelle qu’en 
soit la densité, le blanc ou le rouge des fleurs de certaines autres en sont 
plus ou moins lavés et dégradés !!! 

C'est une des nombreuses et intéressantes découvertes botanico-horti- 
coles, dues à M. W. Lobb, un de ces voyageurs-botanistes dont le nom est 
désormais connu et estimé du publie amateur tout entier, qui l’a décou- 
verte dans la Californie, et en a enrichi l’établissement de MM, Veitch, 
père et fils. A ces brefs renseignements se borne l'historique que nous 


(1) D. Globrum elatum, foliis (ratione staiuræ plantæ) amplis longe peliolatis digitato-quinqueartitis, 
Ineiniis eunento-laneeolatis simplicibus v. 3-5-fidis, segmentis longe acuminatis, eaulinis paucis sensim mi- 
noribus simplicioribus ; paniculu elongata, Horibus intense coccineis, sepalis lale ovatis obtusis, petali infe- 
rioris limbo bifido duobusque interioribus versus npicem pilosis, calcare rectiusculo floris longiludine, ovariis 
glabris. W. Hooe, Li. e. 


Delphinlum cardinale W. Hooc, Bot, Mag. 1. 4887 (December 1855). 


œ 


MISCELLANÉES. 


en donne M. W. Hooker, qui le premier en publie la figure et la des- 
eription. ‘ 

Ce nouveau Delphinium, sclon ce savant, s'élève à peu près à un mèlre 
de hauteur, et plus, vraisemblablement, sous l'influence d’une bonne cul- 
ture ultérieure. Les feuilles en sont, pour la plupart, radicales, très 
‘longuement pétiolées, glabres, digitées-divisées presque jusqu’à l'extrême 
base; le pétiole figuré n'a pas moins de 0,22 de long ; le limbe foliaire 
0,26 de diamètre! Les fleurs excessivement brilluntes, dit l'auteur anglais, 
composent une ample et robuste panicule, et sont portées par d'assez 
longs pédicelles bibractéolés vers le sommet; elles sont, comme nous 
l'avons dit, d'un brillant écarlate, armées d’un long et robuste éperon ; à 
l'intérieur, les pétales, proprement dits (très petits), et les étamines sont 
d'un jaune d’or, et contrastent agréablement avec la riche teinte extérieure. 


Nous ne la décrivons pas plus complètement parce que nous espérons 
bien en donner, à notre tour, une belle figure, à Poccasion de laquelle 
nous reviendrons sur son compte. 


Ouvirandra fenestralis Porn. () (4lismaceæ). Nous éprouvons un 
véritable plaisir à annoncer, d’après le Gardener’s Chronicle (L. i. c.), à 
nos lecteurs l'introduction, à l'état vivant, de cette trois fois intéressante 
plante aquatique, laquelle sc trouve déjà répandue dans plusieurs établis- 
sements anglais, d'où elle ne saurait tarder à venir embellir nos aquuria 
modernes. Nous la décrirons ici sommairement, puisque nous ne l'avons 
point vue vivante, mais de telle manière cependant, que les amateurs 
en aient une juste idée; or, nous devons avant tout proclamer le nom 
du voyageur à qui l'on est redevable de son introduction, le Rév. W. Ellis, 
d'Hoddesdon (Angleterre). 

L'Ouvirandra fenestralis est indigène dans l'ile de Madagascar, où elle 
a été découverte originairement, par le chevalier A. Aubert Dupetit- 
Thouars (1792-1802), qui la fit connaître sous son nom générique. Poiret la 
déerivit plus tard dans l'Encyclopédie (1. e.), et M. Decaisne, de son côté 
{L. c.), en donne une description plus complète et une figure, faite mal- 
heureurement d’après le sec. Nous composerons notre description d'après 
tous les auteurs que nous avons cilés dans notre synonymie. 


(1) 0. Foliis oblongis fenestratis mueronulatis basi attenuatis, nervis fongitudinalibus apice confluenti- 
bus, spicis (binis /) densilloris, floribus roscis (fragrantibus!). Drcusne (except. parenth. Phrasie hodie 
paulo manca et complenda). - 

Ouavirandra fenestralis Pom, Encycl, suppl. IV. 237. Deeutsns, in Derss. Ie. sel. III, 
62. t, 99, Kunre, Enum. PE, III. 592, Lisoi. and Eius, Gard. Chron. 740 (1855). — Hydrogeton f'anes- 
tralis Pers, Syn. 1. 400. Poirr, Diet. Se. nat. XXII. 240 (1821). — Ouvirandre madagascariensis Dir. 
Tm. sec. À. Ricu. Dict. el. Hist. nat, XII. 541. 

Ouvirandra (genus!) Durer, Ta. Gen. n. Madog. No'2. Poiner, et un jam citaii; — Paxesoan, Hoos. 
Lond. Journ. of Bot. HiJ. 402, t, 18. (O, undulata). 


6 HISCELLANÉES. 


Petite plante aquatique, à feuilles fénestrées, natanles, à épis floraux 
émergés, binés, à fleurs roses, petites, mais très nombreuses et serrées, 
agréablement odorantes. 

Elle se plaît dans les endroits inondés, les marais, etc.; enfonce dans le 
sol sous-jacent ses rhizomes garnis au sommet de longues et nombreuses 
racines, et se trouve souvent à sec, par le retrait des eaux, pendant les 
sècheresses. 

Rhizome tuberculeux, allongé, brunâtre extérieurement, de Ia grosseur 
du pouce, ramifié : chaque rameau long de 0,20 à 25, non articulé, 
charnu, fragile, sans fibres internes, donnant par la cuisson une pulpe 
farineuse, recherchée par les indigènes, qui, à cause de cela, donnent à la 
plante son nom vernaculaire (Ouvi-randrou, igname d’eau). Pétioles très 
longs (longueur dépendant de la hauteur des caux au-dessus du rhizôme). 
Feuilles oblongues, subobtuses, très brièvement mucronulées, flottantes, 
atteignant selon l’âge depuis un centimètre (et moins !} jusqu'à 0®,50 et 
0®,55 de longueur, absolument sans parenchyme (d’où leur nom de feuilles 
de dentelles) et réduites aux simples nervures, dont les secondaires anasto- 
mosées, entées géométriquement en petits parallélogrammes serrés (nerva- 
tion commune aux Monocotylédones!}, sur les primaires longitudinales (ce 
qui les rend fénestrées : c'est-à-dire percées à jour, et ressemblant à 
certaines fenêlres antiques), et cependant fermes et subcoriaces, émetlant 
de toutes parts, sous l'influence de la chaleur et dela lumière, de nombreu- 
ses petites bulles d'air qui viennent créver à la surface de l'eau: effet 
aussi curieux qu'amusant pour le spectateur, Selon l’âge, elles passent du 
vert tendre au ver olivâtre ct brunâtre. 

Pédoncules érigés au-dessus de la surface des eaux et terminés par un 
épi géminé, ou bifurqué, comme on voudra, tel que celui de l’Aponoge- 
ton (4) distuchyus, et enveloppé d'abord dans une spathe monophylle, 
caduque. Fleurs sessiles, très serrées: périanthe réduit à deux ‘ou trois 
divisions basilaires, divergentes ; six étamines; trois ovaires lagéniformes, 
terminés par un style court à stigmate obtus. 

Comme les autres plantes aquatique, cette Ouvirandra exige un com- 
post riche et compact, une eau sinon courante, du moins fréquemment 
renouvelée, pure et sans sels calcaires, telle que l'eau de pluie, par exemple, 
Comme en raison de son son habitat, elle cxigera une assez grande somme 
de chaleur chez nous, on devra placer la plante sur les bords de l’Aquu- 


{1} Puisque ce mot se trouve sous nôtre plume, fesons en remarquer l'absurde composition : apo, ao, 
près : no... eyefrar (é,#), voisin. Que veut dire ici la syllabe no? H doit en {out as êtro suivi 
d'adjeetifs maseulins. 


MISCELLANÉES. 7 


rium, dans lequel on élève la Victoria regia, les Nelumbium, les Nymphœæa 
gigantea, Lotus, ete., etc. ; mais de manière, à ce qu’en baissant le niveau 
de l'eau, on puisse, pendant sa période de repos, laisser à sec la surface 
du vase dans laquelle elle sera plantée. Or, cette circonstance du repos 
naturel des plantes aquatiques dans nos serres n’est pas assez observé, ce 
nous semble : on affaiblit, on épuise, on abatardit les espèces en les y 
forçant presque sans cesse. 

M. Lindley (1. c.), en parlant de cette plante, dit :« Nous ne pouvons 
nous imaginer un plus bel ornement dans un salon, pendant l'été, qu'un 
grand bassin de verre, dans lequel flotterait l'Ouvirandra fénestralis. » 
Toutefois, nous conseillerions, dans ce cas, de tenir tiède l’eau dudit bassin, 
éh y versant une fois ou deux par jour, le soir et le matin, de l'eau un 
peu chaude, que l'on substituerait, par quart environ, à celle refroidie 
par un séjour de huit ou dix heures, et qu'on ferait sortir du bassin par 
un robinet placé vers sa base, De plus, nons fesons des vœux pour qu'elle 
devienne tout aussi rustique, ce qui n'est nullement impossible, que l'est le 
charmant Aponogeton distachyus, naturalisé déjà, comme on sait, dans 
certaines parties de l'Europe, et originaire cependant du Cap de Bonne- 
Espérance. À ce sujet, personne n'ignore que les eaux sont un milieu 
où les extrêmes de température sont beaucoup moins sensibles que le sol 
des différents climats. 

Il peut être utile à nos lecteurs de connaître de combien d'espèces se 
compose l’intéressant genre Ouvirandra; en voici la liste d’après les docu- 


ments les plus modernes : 
Ouvirandra. 


$ 1. Spicæ singukæ (1}. 


4. O. crispa 3. O. Macracæ … 
2. — pusilla 4. — unduluta Parenn. (Aponogeton undulatus Roxe.). 


$ 2. Spicæ binæ. 
B. O. fenestratis Pour. 6. O. Heudelotii Decaisne (Senegambica Paxenn). 
$ 3. Spicæ ternæ. 
7. O. Bernicriana Decaisne. 


Un mot sur le Fraisier DÉLICES D'AUTOMNE. 


Nous avons décrit et figuré ce Fraisier dans notre Te [1, Pé. B2; et, d'après des 
autorités, qui devaient nous paraître infaillibles; nous l'avons prôné, comme fran- 
chement et abondamment bifère, au printemps ct en automne; nous disions, comme 


(1) Les espèces marquées d'une astériques sont citées sans nom d'auteur par M. Pakenham! Nous 
ne savons sur quelles autorités il se fonde pour les adopter!!! 


8 MISCELLANÉES. 


cela était vrai, qu'au moment où nous écrivions, à la fin d'octobre 1854, nous en 
avions, sous les yeux, des échantillons chargés de fleurs et de fruits à tout état de 
maturité. Aussi, à ect aspect, notre éditeur, sur une communication bienveillante 
de M. H. Haquin, amateur très distingué de Liége, s’était-il emproessé d'en achcter 
400 pieds au producteur, M. Hubert Lejeune, jardinier maraicher, faubourg Hoche- 
porte, dans cette ville, achat dont nous avons le reçu en ce moment sous les yeux : 
regu spécifiant que celui-ci garantit un fraisier NETFEMENT BirèRe par an!!! 

Il paraît que cette année (1855), à l'automne, ce fraisier a fait partouf un fiasco 
complet! De là, des plaintes fort vives et fort naturelles, disons-le bien vite, 
de Ia part des acheteurs, qui dès lors se prétendent mystifiés, et Dieu sait si le nom- 
bre en est grand, puisque M. Jacob Makoy (d'après les documents sous nos yeux, 
et d'après la Belgique horticole, V. 275, VI. 61), qui s'était rendu acquéreur de 
presque toute l'édition et l’a le premier décrite comme abondamment bifère dans 
son catalogue pour 1855 (1), en avait de son côté placé un grand nombre. Enfin, 
la Société des Conférences horticoles (Liége) avait décerné au nouveau fraisier un 
premier prix, médaille en vermeil, à la condition qu'à la même époque, l'an sui- 
vant (octobre!}, le même fraisier lui serait représenté en fleurs et en fruits! On 
comprend que la Société a dû garder sa médaille. 

Aux reproches fondés qui lui sont adressés, entr'autres par MM. Haquin, dont 
l’honorabilité n'est pas en cause, et dont nous avons également les lettres explica- 
tives sous les yeux, et John Salter, qui visitèrent ensemble dernièrement le pare 
où ec fraisier se trouvait alors dépourvu de fruits, le producteur répondit, que « la 
déception dont on cst et dont il est lui-même l’objet, cesscrait l’année prochaine, 
que son fraisier se couvrirait de nouveau de fruits à l'automne, etc. » 

Or, comme cette année n’a été nullement défavorable aux cultures de toutes 
sortes, il est permis d'inférer de là: que le fraisier DÉLIGES D'AUTOMNE #°@ été 
qu'accidentellement bifère; qu'en automne il reste improductif; dans ces cireon- 
slances, notre éditeur est tout prêl à rembourser les ayant-cause ow à les dé- 
dommager du prix d'achat de ce fraisier par tout autre moyen qui leur con- 
viendra (fournitures ou supplément de plantes). 


Nécrologie. 


L'horticulture continentale vient d'éprouver unc grande perte dans la per- 
sonne de M. Pescarore, riche banquier, né à Luxembourg, et décédé à Paris, 
qu'il habitait depuis bien des annécs, après une longue et douloureuse maladie. 

n sait avee quelle libéralité il a traité sa ville natale, à laquelle il a légué 
500.000 fr. et sa riche galerie de tableaux. 

Possesseur, à son châtcan de la Celle-St-Cloud (près Paris), entr'autres plantes, 
de la plus riche collection d'Orchidées du continent, dont le noyau était celle 
formée d’abord par M. Quesnel, du Hävre, il l'entretenait à grand frais et ne 
négligeait rien pour posséder et les plus beaux individus et les espèces les 
plus rares. I! patrônait sumplibus suis le bel ouvrage sur les Orchidées, ap- 
pelé avee justice de son nom Pescalorea, recucil, il faut l'espérer, qui ne 
Sera pas discontinué par cette regrettable mort. 


La Belgique, de son côté, vient de perdre un excellent citoyen, l'Arboriculture 
et la Pomologie en particulier, ün de leurs adeptes les plus expérimentés, un 
de ceux qui leur avait fait faire de nos jours les progrès les plus satisfesants, 
les plus éclairé 

Joseen-LaurexT De Bavay est mort dans la grande maison d’horticulture qu'il 
avait fondée à Vilvorde, à la suite d'une courte maladie, à l’âge de cinquante- 
neuf ans seulement. Il etait décoré de plusieurs ordres et dirigeait une des 
écoles eullurales de l'Etat. 


(1j Malgré 4 . sous zéro, dit ce entalogue, et en plein » 
de 3 cent. de haut sur 3 cent. de Inrge! 


1 y avoit encore des fruits mangeabies 


MISCELLANÉES. $ 


De In PHORPHORESCENCE et de la LUMINOSITÉ (ou inieux 
KENIGÉNÉITÉ) chez les Plantes. 


On lit dans le Gardener's Chronicle (10 novembre 1835. p. 743; nous 
traduisons littéralement, sauf nos parenthèses italiques!} : 


“ Lycopode Inmineux. On possède à Kew (jardins royaux) un 
très curieux Lycopode, importé récemment de la Jamaïque (non pas, 
je pense, à sa cause de sa propriété). Il paraît appartenir au groupe des 
Helveticum ; il est vert, comme les autres, pendant le jour; mais au fur 
et à mesure que la nuit arrive, il paraît blanc à l'œil, non d'un blanc pur, 
mais de ce blanc maladif d’une plante blanchie (ou panachée de blunc par 
maladie), et celte teinte est aisément perceptible, dès que l'obscurité est 
trop épaisse pour qu'on puisse distinguer les contours de la plante, 
M. Smith (l'un des jardiniers de ce superbe établissement) est l'auteur de 
la découverte de cette propriété, qui n’a rien de commun avec les effets 
irisés que produisent sur le L. cæsium les rayons de la lumière. » 

Certes, si ce fait se confirme, comme nous n’en doutons pas, il vaudra 
à ce nouveau Lycopodium, encore innommé (L. luminosum!!!) une juste 
popularité. 


Au sujet du dégagement de la lumière (1) chez les végétaux, nous 
avions, dans le T° V de notre Horticulteur universel (1844), traduit 
du même recueil anglais (7 octobre 1845), en l’accompagnant de quel- 
ques observations, une double et très intéressante noticc sur ce sujet, 
due à MM. Lankester et P. M. James. I] ne sera pas inopportun de 
rappeler sommairement ici les faits, que l'on a jusqu'ici remarqués et 
jusqu’à un certain point dûment constatés, en ce qu'ils intéressent, au 


plus haut point, toutes les personnes qui aiment les plantes, soit en bota- . 


niste, soit en amateur. 

Tous les auteurs, ce nous semble (disions-nous / {. c. 280), ont con- 
fondu dans la Phorphorescence (ou Luminosité, mot que nous avions dès 
lors adopté, d'après l'un des auteurs cités} deux ordres de phénomènes 
très distinets l'un de l'autre. En effet, chez tels végétaux, la lumière 
produite est diuturne, latente, n’est apparente que dans les lieux som- 
bres; en un mot, elle semble leur être propre et n'être souvent que le 
résultat d’une décomposition prochaine. Chez tels autres, au contraire, 
celte lumière est spontanée; elle se dégage comme par des décharges 


{) Qu'il ne faut pas confondre avec le dégagement de calorique, observé chez quelques-uns, celui-ei 
étant ordinairement exclusif do celui-là. 


TOME nr, Misc, — FÉVR. 1856, 2 


40 MISCELLANÉES. 


électriques, ne se produit qu'après des journées chaudes, et est évidem- 
ment aceidentelle, Cette dernière est done essentiellement météorique et 
appartient à l'électricité de l'atmosphère. Nous avons donné à la première 
le nom de Phorphorescence proprement dite; à la seconde, celui de 
Luminosité, ou mieux d'Ignigénéité. 

Si la phosphorescence chez certaines plantes est incontestable et incon- 
testée, il n’en est pas de même de l’Ignigénéité. Cette dernière question 
est fort controversée parmi les savants; les uns la nient, en Pattribuant 
à une illusion d'optique, les autres doutent; beaucoup l'admettent, et 
font remarquer que les auteurs, qui n’y eroient pas, ne la nient qué par 
faute d'observations directes, opportunes et réussies, Nous nous rangeons 
parmi les croyants : mais citons les faits avec pièces à Fappui (sommaire- 
ment!}. On verra, comme l’a fait observer, le premier, croyons-nous, 
De Candolle, que c'est surtout chez les plantes à fleurs oranges que se 
montre l'ignigénéité, ou, comme on voudra, la luminosité. 

Végétaux phorphorescents. 

Les Rhizomorpha subterranea et acidula, entr'autres, plantes byssoïdes 
d'ordre inférieur, vivant dans les souterrains et les mines, émettent une 
lueur tellement vive, qu’on peut aisément lire à leur clarté (observateurs : 
MM. Nees ab Esenbeek, Noggerath, Bischoff, etc.). Enlevées et conservées 
dans un flacon, dans un appartement, au bout de neuf jours, elles étaient 
encore phorphorescentes. 

Les Schistostega pennata et osmundacea, jolies petits mousses, qui 
habitent les cavernes et les mines en Angleterre et en Allemagne, répandent 
une lueur assez vive (Babington, Dickson, Hedwig, Mobr, cte.). 

L'Agaricus olearius (et quelques autres), commun dans les champs 
d'Oliviers du Midi de la France, et d’une couleur orangée brillante, répand, 
surtout vers la fin de sa vie, une lueur assez vive (De Candolle, etc). 


Etc... 
Végétaux ignigènes (1). 


Calendula officinalis (Souci des champs). | OEnofhera macrocarpa (ct d'autres pro- 


Chrysanthemum inodorum. bablement), 

Dictamnus albus et ruber (Fraxinelle). Papaver orientale. 

Gorterie rigens. —  pilosum. 

Helianthus annuus (le Grand Soleil ou — Rhœas (Coquelicot, et d'autres 
Tournesol, probablement). 

Lilium chalcedonicum. Polyanthes tuberosa. 

—  bulbiferum. Tagetes erecta (OEillet d'Inde). 

Nasturtium officinale (Cresson des fon- — palula. 

taines). Etc. 


(1) Nous entendons par ce mot les plantes chez lesquelles la luminosité so dégage por étincelles, et 
par ignigénéité, comme on Va vu plus eette propriété elle-même. 


MISCELLANÉES fl 


En août 4842, dit M. R. Dooden, qui était en compagnie de plusieurs 
personnes, à huit heures du soir, après une semaine très sèche et très 
chaude, en interccptant la lumière du crépuscule à l'entour d’un souci 
des champs, on vit des languettes brillantes comme de l'or se jouer de 
pétale en pétale, de manière à simuler une couronne plus ou moins inter- 
rompue autour du disque, Ces émanations lumineuses semblèrent moins 
vives au fur et à mesure que la lumière du jour déclina et ne reparurent 
point pendant les ténèbres. M. P.-M. James répéls avec succès la même 
expérience et observa des faits semblables sur les Papaver pilosum et 
Rhæas (Coquelicot des moissons); Coleridge la chanta de visu dans ses 
poèmes. 

Par une soirée semblable, Christina, fille de l'immortel Linné, et À qui 
on doit la connaissance des premiers faits, examinant avec une bougie, 
une Fraxinelle, vit tout-à-coup, à sa grande surprise, Fatmosphère qui 
environnnit cette plante s’enflammer ct crépiter. La même expérience ré- 
pétée par elle, avec ou sans bougie, sur la Capucine, l'OEillet d'Inde, le 
Lis orangé (L. bulbiferum), ete., a révélé des phénomènes identiques ; 
leurs fleurs semblaient lancer, de toutes parts, comme de petits éclairs. 
Linné père et fils, et plusieurs auteurs plus modernes, ont pleinement eon- 
firmé ces curieux faits (Haggren, Zawadzki, Johnson, le due de Buckin- 
gham, ete.). Nous pourrions citer un plus grand nombre d'exemples ; il 
suffit, ce nous semble, de ceux qui précèdent pour faire pénétrer une sage 
convielion dans l'esprit de nos lecteurs, les invitant à choisir toutes les 
chances favorables de chaleur et de sècheresse pour répéter et étendre ces 
expériences d'Ignigénéité végétale, tant sur les plantes ci-mentionnées que 
sur toutes autres au choix. 


À quelles causes attribuer maintenant dans les végétaux les deux phéno- 
mènes, si différents, de phosphorescence et d'ignigénéité ? 

La phosphorescence nous parait être purement et simplement une com- 
bustion lente du gaz oxygène; la luminosité, la même, mais spontanée, 
crépitante, et déterminée par l'électricité surabondante et ambiante de 
l'atmosphère, 

Ainsi encore, en comparant le règne animal et le règne végétal (vieux 
style), est-il téméraire de dire que la phosphorescence végétale est com- 
parable à la combustion spontanée du corps humain, ct l'ignigénéié 
végétale, à ces étincelles qu'on Lire par le frottement des poils de certains 
animaux ? 


ca 


TOM, 10. MISC. — FÉVR. 1856. 


12 MISCELLANÉES. 


Prix des Orchidées, en vente publique, cn Angletcrre. 


Si l’horticulture est en Angleterre dans une prospérité inouie, c’est que 
le pays tout entier l’honore et s'y adonne; c’est que dans toutes les classes 
de la société, on se fait un honneur de l’encourager par tous les moyens 
possibles : saerifices pécuniaires, voyages ct explorations des contrées les 
plus lointaines, au risque de la fortune et de la vie, abnégation totale du 
soi dans ce but, etc. rien n'est ménagé. Aussi, appelons nous de nos vœux, 
les plus ardents un tel état de choses sur le continent ; puissent les gouver- 
nements comprendre aussi ce genre de gloire et le faire figurer dans leurs 
budgets; puissent les amateurs se multiplier chez nous, et imiter nos voi- 
sins d’outre-manche dans leurs généreuses rémunérations de cette partie de 
nos connaissances. 

A l'appui de ce qui précède, nous empruntons l’article qui suit au Gard- 
ner’s Chronicle (24 novembre 1855) : 

« M. Stevens (commissaire-priseur à Londres) a vendu dernièrement 


aux enchères publiques, les Orchidées suivantes, provenant de M. Schrô- 
der... : 


Aerides Schrôderi (réputé le plus bean des Aerides in- 
troduits jusqu'ici) individu affirmé unique. 89liv. seh. (fr. 2231 25) 


— affine... 0. 0 ee . « , : 2% (» 650 00) 
— Larpentæ. . 4... 4. ML (= 600 00) 
— crispum ee ue ee à ee + à «à 141.105. (» 362 50) 
Vanda suavis (magnifique individu). , . . . . . 511. 40s. (» 787 50) 
— terres 4 4 4 ee 4 à . 10 {» 250 00) 
— tricolor . . . . . . . . . . . . . . OI. (» 250 00} 
— eristata. , 4. 48 (» 375 00} 
Saccolabium guitatum (très bel individu), . . . . . 21. 15. (» 051 95) 
— Blumei, 4. 4. 4. 4 ee + + + « 71.105 (» 187 50) 
Cymbidium eburnenm . . . . . . . . . . . . AT {» 525 00) 
Phalænopsis amabilis. . . . 4. . . . . . . . 171. 10s. (» 437 50) 
Lalia cinnabarina . . . . . . . . . . : . . » {» » ») 
— anceps . . + + + + + à + « + + + BL A40s. (» 137 50} 
Oncidium Lanceanum (dit le plus bel exemplaire connu 
de tous ceux cultivés!}. . . . . . 461. (» 400 00} 
—  phymatochilum . , . . . . . . . . . . GE Bs. (» 15100) 
—  ampliafum majus , . . . . . , . + . . » (» » ) 
Caitleya Mossiæ. . . . . . . . . . . 401 (» 230 00) 
— Quindios (sie!) . . . nue CHA (» 200 00} 
— Skinneri 4 4, . 4... 4 4 . « « + 81108. (» 212 50) 
Angræcum candatum . . . . . . . , . . . . tOI (» 250 00) 
— bilabum ... + 81L145s (» 218 75) 
Trichopilia suavis . . . . . . . . 9H {» 225 00) 
— tortilis. 4...  . , « . , 74 A08s. (» 187 50) 
Dendrobium formosum , , . . . . 81155, (» 218 75) 


HISCELLANÉES, 45 


Dendrobium moniliferme. . . . . , , . . . . 41 Ur. 400 00) 
— densiflorum »  » (r  » ) 
— noble... . .., +. + + + 31 15s. (» 93 78) 

Cœlogyne Lowii. , dose en on es + «à 61.105. (+ 162 50} 

Millonia candida grandiflora , , . . . . . . . A1. 10s. (» 287 50) 
— spectabilis. . . , . . . . . . . . . . 61 (» 430 00) 

Galeandra Baueri. , . , , , , . , . . . . 61.485. {Un 168 75) 
— Devonianns 0... . » » (» 2 

Cypripedium barbatum . . 4... . , . . . S141s (v 143 75) 

Paphinia cristata 4. . . , . . . . . 411438. (» 1418 75) 

Epidendrum bicornutum. , . . . 4 . , . . . Bi. 40s (» 87 50} 

Cyenoches barbalum . . . . . , . . . . 51.158. (» 9375) 

Odontoglossum citrosmum . . . , . , . . BL 155. (» 14375) 
_— grande. eo ee 51 35. (» 7873) 

Sophronitis grandiflera . . . . . . . . . . . BI, (» 425 00) 

Calanthe vestita (à ocule cramoisi) . . . . . . , 21 (> 50 00) 
— veratrifolié . . . , . . , . . . . . . 311058 (» 87 50) 

Lycuste Skinneri . . . . . . . , , . . . . 31 (> 75 00) 

Scuticaria Steel... . , , . . . . . . 3L1ibs {» 93973) 

Chysis aurea grandiflore. , , , , , , . . . . 31 {» 75 00) 

Schomburgkia Hbicinis , . . . . 31 Bs (» 8150) 


D'autres lots, au nombre de 270 en tout, ont atteint chacun une 
moyenne de 1 à 5 Liv. (25 à 75 fr.). 


PRANTES ALGOMMANDÉES 


Ouvirandra fenestralis Poiner, — Nous avons ci-dessus (Décem- 
bre, Misc. page 5) entretenu nos lecteurs de cette remarquable plante 
aquatique ; nous leur en avons relaté l’histoire et annoncé l'introduction à 
l'état vivant en Angleterre. De son côté, M. W. Hooker vient, dans le N° 
de janvier (1856 t. 4894) de son excellent Botanical Magazine, d'en don- 
ner la description et l'histoire, en y joignant une belle planche double, 
Toutefois, l'article du savant Anglais ne nous fournit, à son sujet, aucun 
document nouveau; seulement il rapporte avec plus de détails tous les 
faits que nous avons cités et analysés nous-même dans le nôtre. Il est re- 
marquable néanmoins que l'auteur en dise et en figure les fleurs blunché- 
tres, qu'il se taise sur leur odeur, tandis que les auteurs qui en ont traité 
avant lui, ont prétendu, ainsi que nous l'avons rapporté nous-même, que 
ces fleurs sont roses et odorantes ! Comme M. W. Hooker a vu et étudié 
le vivant, nous devons supposer qu'il a eu sous les yeux une variété à 
fleurs blanches (xearly colourless) et inodores (?) du type; car il serait 
singulier que Dupetit-Thouars, Bojer, cle, qui ont vu celle plante, 


4% MISCELLANÉ) 


‘dans ses sites natals, aient pu se tromper aussi grossièrement à ce sujet (1}, 

Lapagerta rosea R. et P. var. albiflorn (Smilaceæ). — Il n'est 
peut-être pas un de nos lecteurs qui ne connaisse, ou m’ait, au moins, 
ouï parler de cette magnifique liane du Chili, originairement découverte 
dans celte contrée par Ruiz et Pavon, décrite en 1802 par ces auteurs 
dans leur bel ouvrage sur les plantes de cetie partie de l'Amérique (F£. 
peruv. et chil, III. 65.t. 297), introduite seulement, en Angletere, en 1847, 
par M. Wheelwright, décrite enfin et figurée, d'après un dessin fait sur les 
lieux, par M. W. Hooker (Bot. Mag. t. 4447): dessin dont l'exactitude de 
forme et de coloris s’est trouvé d’ailleurs exacte, quand on put le comparer 
plus tard avec des sujets vivanis en fleurs dans les jardins royaux de Kew. 

On sait encore que ses fleurs ont la grandeur et la forme de celles 
des lis, avec un riche et vif coloris, variant du rose éclatant au cra- 
moisi plus ou moins foncé, et fort élégamment moucheté de blanc inté- 
rieurement. Toutefois, M. W. Hooker représente ces fleurs comme soli- 
taires, tandis que dans la variété dont nous allons parler, il les figure 
comme géminées et ternées (Bot. Mag. t. 4892, janvier 1856). 

Cette variété a des fleurs blanches, entièrement immaculées (c'est-à- 
dire dépourvues des macules blanches du type), sauf la base des pétales 
{ou sépales!), lesquels sont légèrement teintés de rose pâle. Il paraît, en 
outre, qu’elles sont un peu plus grandes que chez le type. 

Elle a été ‘introduite, du Chili également, selon ce que nous apprend 
M. W. Hooker, au Muséum impérial d'histoire naturelle de Paris, par 
M. Abadie (....?), et c’est dans ce magnifique établissement, sans rival 
en Europe, qu'elle a été figurée par l'excellent artiste anglais du Bota- 
nical Magazine, M. Fitch, qui se trouvait là, en visite, au moment de sa 


floraison. . 

Clivia Gardeni W,. Hook. ® (Amaryllidaceæ). — Il y a bientôt unc 
trentaine d'années qu'était introduite de l'Afrique australe intérieure (dis- 
tricts d'Albany, près du Great fish River), en Angleterre et par suite sur 
le continent, une plante qui acquit, en peu de temps, dans les jardins, 
une popularité peu ordinaire, qu'elle a conservée encore aujourd’hui : 
cetle plante est la Clivia nobilis, toujours aiméc, toujours recherchée. 


() M. W. Hooker, en rappelant que les divers auteurs qui en ont parlé, l'ont placés parmi: ou les 
Saururarées, ou les Juncacées, ou les Alismacées, la joint aux secondes, sans observations sur ce sujet im- 
portunt : cette omission est regrettable; car nul, plus que ce savant botaniste n'est compétent pour statuer 
enfin sur la place de cette plante dans les familles naturelles. 

{2} €. folits obtusivscule acuminatis, umbella sub 14-floro, floribus faleoto-curvatis, sepalis apice paton- 
tibus. W. Ho. . (Phrasis valde nimis manca, quam natura absenti complere nequimus /). 

Clivin Gardeni W. Hooc. Bot. Mag. t. 4895, January 1856. 


HISCELLANÉES. 45 


En même temps (1** octobre 4828) que M. Lindley la publiait et la figu- 
rait dans son Bolanical Register (t. 1182), sous le nom que nous venons 
d'écrire, M. W. Hooker, de son côlé, en donnait la figure et la description 
dans son excellent Botanical Magazine (t. 2886, 1° octobre 4828), sous 
le nom d'Imatophyllum (1) Aïtont : la première dénomination a prévalu. 

La Clivia nobilis, seule espèce du genre, trônait donc depuis long- 
temps sans rivale, dans les collections; mais, 6 inconstance des choses. 
végétales !!! une rivale va venir! que dis-je, est arrivée, beaucoup plus 
grande, plus belle, de tous points, et par le port, le nombre, le volume 
et le coloris de ses fleurs ! Elle est conséquemment trois fois la bien venue. 

Elle croit, comme sa congénère, en Afrique; a été découverte dans la 
partie orientale de cette partie du monde, dans la colonie de Port-Natal, 
per le major Garden, qui, mieux encore, l'introduisit vivante dans les 
jardins de Kew. 

Elle ressemble beaucoup au type, mais est plus grande dans fontes ses 
parties ; comme lui, elle demande seulement l'abri d’une serre tempérée, 
et montre pendant l'hiver ses fleurs, qui durent et se succèdent pendant 
plusieurs semaines, Rhizôme exactement semblable, mais plus vigoureux. 
Feuilles distiques, nombreuses, à base engainante, longues d’un pied et 
demi à deux, à pointe obtuse. Hampe (et non seape, comme l'écrit 
M. W. II. @) très fortement comprimée, ensiforme, mais cependant un 
peu subeylindrique. Ombelle d'environ quatorze fleurs; celles-ci, longues 
de plus de deux pouces sans l'ovaire, fortement courbes, d’un orangé foncé 
ou couleur de brique, jaunes vers les sommet, qui est teinté de vert, 
Étamines légèrement exsertes, inégales; slyle très exsert; sligmate trifide, 


RORTICULIURE. 


Du Chauffage des Serres (5). 


Si l'on recueillait tous les écrits qui ont été publiés jusqu'ici sur l’im- 
portant sujet qui nous occupe, on en composerait d'énormes volumes in-f, 
et cependant, ce sujet ne serait point épuisé; il est toujours plein d’ac- 
tualité et appèle sans cesse de nouveaux éclaircissements, de nouvelles 


(D Lapsus catami pro Fmantophyltum ! M. W. Hooker a depuis corrigé celte faute. 

{2} En botanique, comme nous l'avons démontré précédemment, il est utile de distinguer les mots 
hanipe (ames, itis, mase.) et cape (seapus)s la hampe est nue jusqu'à la naissance des fleurs (Liliaéées, 
Amaryllidacéées, etc.}; le scape est garni dès la base de squames plus ou moins grandes et engoïannies 
(Bromélincéées, Orchidacéées, elc.), 

(3) Cet article remplit la promesse faite au lecleur, dans la note (2) des Mise, de notre Te I. p. 82, 


16 MISCELLANÉES, 


recommandations, pour détruire une routine obstinéce et aveugle et faire 
toucher du doigt le système le plus efficace, le plus protecteur, le plus 
conservateur de la santé des plantes et des hommes qui les cultivent et 
les collectionnent, 

De notre côté, nous n'avons pas négligé dans nos publications horti- 
coles, et notamment dans notre Horticulteur universel, de traiter du 
chauffage des serres, de comparer les différents systèmes et de faire res- 
sortir clairement les avantages et les défauts que présentait chacun d'eux. 
Est-il inutile de revenir ici sur ces systèmes, de les comparer à nouveau? 
Nous ne le pensons pas: car, encore une fois, le sujet est toujours à 
l'ordre du jour, et au moment où, grâce aux progrès d’une civilisation 
échairée, dont le signe le plus évident et en même temps le plus élevé 
est la création de nombreux jardins et la construction d'innombrables 
serres, source loujours nouvelle de jouissances douces et pures, il importe 
de rappeler l'attention des amateurs et des horticulteurs sur les trois 
systèmes de chauffage connus et encore admis isolément ou simultané- 
ment, Nous aïlons les passer en revue et les examiner successivement, 
en procédant par l’ordre de date de leur admission dans les jardins. 


$ À. — CHAUFFAGE PAR LA FUMÉE, 


(Capnotherme). 


Des trois systèmes en usage, celui-ci est à la fois le plus ancien, le plus 
mauvais, le plus roulinier, celui, qui a subi le moins de perfectionne- 
ment : ce dont il est, peut-être, peu susceptible ; il n’a pas méme le mérite 
d'être relativement le plus économique des trois. 

On sait qu'il consiste dans un foyer ordinaire, d'où sort immédiatement 
une buse, conductrice de la fumée : buse légèrement inclinée et parallèle 
à l'un des deux murs latéraux de la serre (celui de devant), du coin op- 
posé de laquelle elle sort en se prolongeant ensuite verlicalement. 

Dans les premières applications de ce système, le foyer était placé à l'in- 
térieur de la serre même (comme on le voit trop souvent encore!) Il 
en résultait tout d'abord pour les plantes, par le remuement des cendres, 
une poussière intense qui en couvrait incessamment le feuillage, une fumée 
épaisse, chaque fois qu'on allumait le foyer ou qu'on en agitait le combus- 
tible pour l'activer, et d’une persistance obstinée dans les temps Las et hu- 
mides : fumée el poussière désasireuses au plus haut dégré pour les plantes. 

Le bon sens indiquait donc de placer la bouche du foyer en dehors de la 
serre ; on le fit, bientôt en effet, et une amélioration dans la santé des 


MISCELLANÉES, 47 


plantes fut le résultat de cet utile déplacement. Néanmoins l'un des deux 
inconvénients, la fumée, subsistait encore en grande pertie : elle s'échap- 
pait, dans les mêmes circonstances, par toutes les jointures des tuyaux, et, 
ce, jusqu'à ce qu’elle eût pu prendre son cours régulier et sans ressortir en 
masse par la bouche du foyer : ce qui souvent exigeait un laps de temps 
considérable. 

Enfin, pour obvier à ce grave défaut, pour assurer à la fumée un cours 
presque immédiat, on imagina un perfectionnement d'un effet certain et 
que nous devons signaler ii d'autant plus volontiers, que dans un grand, 
un trop grand nombre de serres, cet ancien système de chauffage est encore 
en usage, et en Belgique, tout particulièrement. 

Ainsi, souvent dans cette sorte de chauffage, le tuyau {ou buse) décrit 
unou deux coudes dans les anglos de la serre; alors en raison de la longueur 
du tuyau, de son dégré d’inclinaison et de son diamètre, en raison sur- 
tout de ces coudes, on conçoit facilement, combien, dans des moments 
donnés, la fumée doit éprouver de difficulté à se frayer un passage à tra- 
vers l'air condensé et humide de la buse, à le chasser devant elle, avant 
d'atteindre Y'orifice externe d’icelle ct prendre ainsi un cours normal et 
régulier. Voiei comment on parvient à obtenir ce désirable effet : À l'angle 
du mur, où se trouve le premier et le 
plus souvent unique coude de la buse, 
on construit un petit fourneau, dont la 
bouche soit en dehors et reçoive en de- 
dans latéralement les deux bouts de la 
buse ainsi intersectée : (t). Dans cet 
état, on prépare le combustible du 


() &. Coupe d'un fourneau d'appel, pratiqué à travers l'épaisseur du mur. 
b. Grille pour élever un peu le combustible, ce. Buse interscetée, ddd, Routé de 
la fumée. e. Porte du fourneau, 


18 HISCELLANÉES. 


grand foyer, et avant d'y mettre le feu, on allume dans Je petit une 
bonne poignée de copeaux et de brindilles de bois; et au moment même 
où le petit foyer, dit fourneau d'appel, est bien enflammé, on s’empresse 
d'allumer le grand ; et on a immédiatement, ou à peu près, la satisfaction 
‘de voir la fumée traverser aisément les tuyaux et s'épanouir en une 
joyeuse spirale au dehors. L'expérience a sanctionné depuis longtemps 
ce procédé, et nous ne saurions trop nous élonner de ne pas voir adopter 
dans toutes les serres, chauffées encore par le cours de la fumée, un 
appareil aussi simple ct aussi efficace pour régulariser en un instant le 
parcours de cet agent de chauffage, 

Avons-nous besoin d'ajouter que le grand fourneau doit être de pré- 
férence construit en briques ct la buse en tuileaux épais disposés en 
carré long; que la capacité de l’un doit être calculée, quant à la somme 
de chaleur à produire, sur la capacité cubique de Ia serre, le diamètre 
de l'autre sur celui du fourneau; enfin, que par des motifs de conve- 
nance ou d'économie, au lieu d’un fourneau de briques, on peut adapter 
un poële de lerre ou de tôle, et des tuyaux de terre ou de tôle; mais 
toujours avec la précaution de placer en dehors la bouche du foyer. 


$ 2. — cuaurrace par L'EAU, 


. (Thermosiphon et mieux Hydrotherme). 


Le système (ou mode) de chauffage le plus répandu aujourd'hui est 
celui connu sous le nom de Thermosiphon (mieux dit, bien certainement 
IFydrotherme ("}, On sait qu'il consiste en une chaudière de fonte ou de 
cuivre, ou de zinc, d'où partent du bas un ou plusieurs tuyaux de même 
malière, lesquels après un ou plusieurs circuits, reviennent aboutir dans 
le haut d'icelle. Par cette ingénieuse combinaison, l'eau, en ébullition, cir- 
cule dans les tuyaux disposés le long de la serre, et après un parcours 
plus ou moins long, d'après l'étendue et les circonvolutions de ceux-ci, 
revient froide, ou à peu près, dans la chaudière, pour s'y réchauffer ct 
recommencer la même évolution, qui ne cesse que par l'extinction ou le 
défaut du combustible sous icelle. Il n’est peut-être pas inutile de donner 
ici une figure de Fun des plus simples, en même temps de l’un des meil- 
leurs de ces appareils, celui qui est le plus ordinairement employé, à Paris, 
.par exemple, chez les amateurs et les horticulteurs, 


. 

(1) Nous avons fait ailleurs ressortir l'impropriété du mot Thermosiphon (en grec tuyau chaud/j. En 
«ft, dans lous les modes de chauffage connus, les tuyaux sont chauds. Nous Jui avons préféré celui 
Hydrotherme (ehaleur d'ean), qui n'est pas nouveau, même dans la pratique, et qui fait une heureuse 
npposition à Aérotherme (chaleur d'air), outre terme également connu et déjà en usage. Pour compléter la 
trilogie nominale des modes dle chauffage, nous proposons ivé pour Je premier, dujà décrit, le mot Cap- 
notherme {chaleur de fumée). 


RISCELLANÉES « 49 


L'hydrotherme offre de grands avantages. Complètement exclusif de 
l'évaporation des cendres et de la fumée, la chaleur qu'il produit est aussi 
intense qu’on veut la faire ct a la mérite d'une longue durée. Toutefois, 
sa construction et son installation sont assez dispendieuses, exigent, de la 
part du fabricant, une certaine habileté et de grandes précautions dans le 
posage, la disposition des tuyaux cireulatoires et surtout dans leur aéra- 
tion. L'appareil fonctionne-t-il! il faut entretenir avec vigilance la hau- 
teur du niveau d’eau nécessaire à sa prompte eireulation {la figure ci-der- 
rière est à cet égard suffisamment explicative). 

On conçoit que plus les tuyaux accomplissent de circonvolutions sur 
cux-mêmes, plus Ja somme de chaleur produite est considérable, Ordinai- 
rement un double tuyau, partant de la ebaudière, circulant sous la bâche 
ct revenant sur lui-même, suffit pour chauffer celle-ci; mais pour élever 
ensuite la température interne, au dégré convenable, au-dessus de l'ex- 
terne, il est nécessaire d'en enter sur le premier un simple ou mieux un 
double, qui vienne ramper sur Le devant et les côlés de la serre, près de 
la base du vitrage, et même le long du mur de derrière, Mais en même 
temps, plus grand est le nombre des tuyaux, et surtout, plus est considé- 
rable leur longueur, plus lente est la chaleur à se produire : inconvénient 
grave dans les iemps de forte gelée, lorsqu'on a laissé entièrement se 
refroidir l’eau de la chaudière, sous laquelle a manqué trop longtemps le 
renouvellement du combustible consumé. Aussi, dans des serres de vastes 
dimensions faut-il établir, à chacune de leurs extrémités, une chaudière, 
dont les tuyaux courront parallèlement à l'inverse les uns des autres. 

Nous avons mentionné l'aération nécessaire des tuyaux de l’hydro- 
therme, Il est facile, sans être le moins du monde physicien, de com- 
prendre, que dans des canaux aussi étroits, aussi longs, fesant, en outre, 
plusieurs coudes pour revenir sur eux-mêmes à leur point de départ, 
Ja cireulation de l'agent ealorifique, l'eau, ne saurait s'effectuer sans l’aide 
de l'air, Dans ce but, sur les tuyaux de départ et de revient, de deux 
mètres en deux mètres au moins, on adapte de plus petits tuyaux, d'un 
centimètre et demi environ de diamètre, pour donner à l'air accès dans 
l'intérieur des grands. J1 faut encore avoir soin que ces tubes aient leur 
ouverture en dehors de la serre. Dans le cas contraire, il arrive trop sou- 
vent que le niveau d’enu se trouvant dépassé par mégarde, le calorique alors 
Ja dilatant en proportion de son excès, elle se répand bouillante par l'ori- 
fice des tubes, et tue sans remède les plantes qui se trouvent à sa portée. 
De même, le tuyau, qui sert au remplissage de la chaudière et se 
termine par un entonnoir, doit avoir, par ln même raison, son ouverture 


TOM. il, MISC, — Mans 1856, 4 


Q 


see F 
af : 
(SAGE 
À 7 
Ne 
Pl: 
z 
1,2 N 
Æ (4 
“ill . VA } 
Let | x 
(A1 * | 
KES SON Fe 


ul | Poe 7 a C | 


' 


— LES DAT sf}. 
T NL T'sjt [T4 TS 
LATE CT 


Coupe perspective d'un Kydrotherme à doubles tuyaux pour le chauffage d’une Serre chaude. 


OLIS. 


a. Chaudière. b. Foyer. c.d. Grille et cendrier. e. Massif de maçonnerie et d'argile, entourant la chaudière. f.f. Cheminée ou tuyau 
pour l’échappement de la fumée, g.g. Tuyau de remplissage, L. Tuyau en verre, niveau d’eau. 5.5.2.è, Tuyaux de départ sous la bâche. 
j-j. Idem, entés sur les premiers pour chauffer l’atmosphère interne. 4.4, Tuyaux de revient. Z.Z.1.1.1,1, Petits tuyaux d’aérage. Les flèches 
indiquent le sens de la circulation de l’eau. 


MISCELLANÉES. 21 


en dehors, Enfin, un tube de verre épais, à base en plomb ou en cuivre, 
doit être fixé prés de celui-ci et indiquer le niveau d'eau nécessaire, calculé, 
au maximum de chaleur, sur la capacité de la chaudière et des tuyaux de 
départ, niveau qui ne peut-être dépassé sans danger. 

Notre figure représente, comme nous l'avons dit , une chaudière, aussi 
simple qu'économique, et la meilleure peut-être pour une serre chaude, ou 
tempérée, de dimensions peu considérables : soit, par exemple, une serre de 
40 à 42 mètres de long sur 3 ou # de large, 2 à # de hauteur; outre la 
fonte, le cuivre et le zinc, que nous indiquons pour la confection de ces 
tuyaux, on peut encore employer dans ce but la tôle galvanisée, 

La meilleure chaudière et les meilleurs tuyaux sont ceux construits en 
cuivre, en raison de leur durée et de leur besoin bien moins fréquent 
d'entretien et de raccommodage. La fonte, le zine et la tôle, le zine sur- 
tout, sont de peu de durée et exigent de fréquentes réparations ; et dans 
ces cas, que d'inconvénients , de désastres même, résultent non-seulement 
de l'interruption plus ou moins prolongée du chauffage et de la présence 
des ouvriers dans la serre! En outre, le cuivre, lorsqu’après une vingtaine 
d'années au moins de service il se trouve hors d'usage, perd peu de chose 
de sa valeur intrinsèque. 

Il est important que la chaudière ait une capacité relative peu considéra- 
ble, mais qu’elle présente une large surface au feu, afin d'échauffer d'autant 
plus vite l'eau qu’elle contient et la faire courir dans les tuyaux, 

La figure ci-contre est calculée d'après les dimensions que nous venons de 
fixer comme celles d’une serre ordinaire : c’est-à-dire, par exemple, que la 
chaudière a 0,60 de longueur sur 0,40 de largeur et 0,08 de distance entre 
les parois, les tuyaux de départ et de revient environ 0,07-8 de diamètre. 
De plus, le nombre des tuyaux de dessous et de dessus, et celui de leurs : 
circonvolutions devront être proportionnés au dégré de chaleurà entretenir 
dans la serre, selon la nature tropicale ou extratropicale des végétaux qu'on 
veut y cultiver. Enfin, il faut calculer Ja quantité de combustible à brûler, 
sur la quantité et la durée de calorique qu’émettent et conservent les 
tuyaux. Il importe que le refroidissement complet des tuyaux n'ait jamais 
lieu, pour ne pas être surpris par la gelée, et d’un autre côté, pour ne pas 
laisser baisser la température interne de la serre au-delà de la limite de 
rigueur, Il faut en effet éviter toute intermittence dans la chaleur ; les al- 
ternatives de chaud et de froid étant à un haut dégré funestes à la santé 


et au développement des plantes, 


{La 5° partie de cet article, du Chauffage par l'air (Aérotherme}, 
& un prochain numéro.) 


22 MISCELLANÉES, 


PLANTES RAGOMEMANDÉAS. 


Aristolochia tapetotricha Nos. (an sp. nova? an forsan A. ma- 
croura Gowez) ( (Aristolochiaceæ). — Vers la fin de janvier dernier, 
lhabile sous-jardinier en chef du Jardin botanique de Gand, M. Don- 
kchar, fils, voulut bien nous communiquer une Aristoloche, alors 
en fleurs, pour la première fois, dans la grande serre chaude de ce bel 
établissement, et que l’on présume être l'A. macroura, en raison, sans 
doute, de la longueur extraordinaire de l'appendice qui, chez elle, termine 
le périanthe, Nous n'acceplons cette détermination qu'avee doute: car 
l'espèce de Gomez a un périanthe crénelé, caractère que nous n'avons point 
vu chez celle dont nous nous occupons. De plus, sa phrase spécifique semble 
indiquer deux lèvres bien conformées, tandis que dans notre plante la lèvre 
supérieure manque complètement, puisque le périanthe en cet endroit 
est au contraire échancré en angle aigu rentrant; enfin, ladite phrase 
se tait au sujet du singulier tapis qui en couvre la partie dilatée, près 
de Porifice tubulaire. Toutefois, nous donnons en note (2) la phrase de 
Gomez, telle que la rapporte Sprengel (Syst, Veget. LIL. 759), seul écrivain 
à notre disposition, où il soit question de la plante du botaniste portugais. 
D'un autre côté, nous n'avons pu la reconnaitre dans les espèces décrites 
jusqu'ici dans les auteurs dont nous possédons les ouvrages, et nous ne 
nous trompons peut-être pas en la considérant comme inédite. 

C'est en tout cas une plante nouvelle pour nos jardins, et en même 
temps fort distincte de toutes ses congénères, fort curieuse, en raison, 
non-seulement du longissime appendice grêle et cent fois tordu sur lui- 


(1) 4. altissima volubilis ramosa glaberrima, flore exeepto; coule {vetulo) suberoso, ramis ramulisque 
grocilibus elongatis viridibus; foliïs distantibus trilobatis (lobis, ut mos, magnitudine directioneque luden- 
tibus subobtusis) basi cordato-emarginatis vencso-reticulatis ut ramuli nütidis supra atroviribus infra pale 
lescentibus subcoriaceis, stipulis oxillaribus cordatis acutis, marginibus primo conniventibus; floribus solitaris 
brevi pedunculatis : tubo basi constricto ad insertionem appendices 5-6 rotundatas crassos basi coalites rt 
recurvas sic eslyeem verum mentientes præbente, dein oblique dilatato grosse 5-costato inter cosias etiam 

* costulato mox refracto et angustiore infundibuliforme, ad os supra ex angulo aeuto recedente sese cordatim 
Legro} expandente sensimque in caudam longissimam (0,5-0,40) pendentem multoties 1orsam mar= 
ginibus integerrimis infra nervo prominente earinatam producio, ad diseum livide atro-violsceum pilis cre- 
berrimis obcuneato-linearibns confertissimis in linens rectas et ultra divaricatas dispositis omnino resupinatis 
tapetem quemdem simulontibus diseoloribus, tubi His ereberrimis purpureis quoque sed aeutis rigidis eu 
retroflexis, demum tubi partis inferæ is minoribus mollioribus albis divaricato-resupinatis ; gynandrophoro 
brevissimo, stigmatis segmentis sex ereclis apice liberis erassis margine lalo recto in acumen introflexis 
dein coalitis dorsoque loculos antherarum sessiles aretistime spplicatos gerentibus, polline aureo; ovario, ut 
in genere plane infero torso sexloculare extus costato. 


Artstoïochia tapetotricha Nos. in noi. pres. etin Herb. nostro; an nova? (rene [wres]; 
TARA 
A. maoroura Goutz, Observ. botan.-medic. Bras. pl. 


€) Calyeis infondibuliformis {abio latiore cardaio apice longissime eaudato crenulate, peduneulis 1-floris, 
stipalis reniformibus, foliis cordatis trilobis. 


‘ 


MISCELLANÉES. 23 


même, qui en termine la fleur, mais surtout de l'épais tapis (unde nomen 
specificum!) qui en couvre le disque devant l'orifice du tube et qui est 
formé de très petits poils cunéiformes-linéaires, extrémement drus, cou- 
chés régulièrement et parallèlement, et disposés d’abord en séries linéaires 
droites, régulières, parallèles à l'axe floral, puis divergentes, ete. Ces 
poils, en pénétrant dans la partie antérieure du tube, deviennent droits ct 
aigus, raides, se dirigent la pointe vers le fond, sont disposés alors en lignes 
droites; au fond du tube, ils sont mous, tordus en sens divers, courts et 
couchés; les premiers sont brunâtres, les seconds pourpres, les troisièmes 
blanchäâtres, 11 serait trop long de décrire plus complètement ces poils 
quant à la multiplicité des lignes de ceux du disque; or, ce caractère, 
indépendamment de la longueur inusitée de l'appendice terminal, ne peut 
manquer de la faire reconnaître immédiatement, si tant est qu'elle ait élé 
déjà décrite: ce à quoi aidera notre phrase spécifique suffisamment dé- 
taillée. 

Comme espèce, elle est voisine des 4. triloba et caudata; ses feuilles 
sont également trilobées, slipulées; le tube floral à peu près conformé 
et coloré de même; chez la nôtre, toutefois, au lieu d’une lèvre supé- 
rieure plus ou moins apparente, le tube s'ouvre en angle déjà décrit et se 
dilate en cœur; la ligule est plus large, se tord en spirale un grand nombre 
de fois, et porte en dessous une côte proéminente; elle est d’un brunlivide; 
le disque est d’un brun violacé noir, sur lequel tranche le tapis de poils brun 
clair ci-dessus décrit; le reste du tube est en dehors d’un blane jaunâtre, 
marmoré de rougeâtre vers le haut et le bas. C’est, en somme, une plante 
bien digne de figurer dans les collections. Nous n'avons point remarqué 
chez elle l'odeur fétide qu’exhalent en général les fleurs de ce genre; mais 
peut-être cela est-il dû à la saison dans laquelle nous l'avons observée et 
qui n’en permettait peut-être pas les effluves accoutumées. 

MM. Donkelaar, qui l'ont reçue dans le temps du Jardin botanique de 
Bruxelles, n'ont pu nous en assigner la patrie positive; nous la supposons 
toutefois Brésilienne, et introduite probablement de graines, par M. Claus- 
sen, qui, comme on sait, avait rapporté du Brésil et déposé, en 1840, dans 
ce jardin une grande quantité de plantes vivantes et de graines. 

Tecomma fulva DC, () (Bignoniaceæ). Charmante acquisition pour 


(1) Fruticosa, ramis tereuibue glabris junioribus subietragonis villosis, folis sparsis impari-pinratis mul 
tüugis, petiolo articulato inter pianos anguste alato, foliolis cuneelo-ovatis subsessilibus apice ser 
ribus villosis adultis glabris, racemis axilaribus 7-9-floris, pedicellis bibractentis, calyce villoso (demam glabro) 
acute 5-dentaio. DG, ii, c. 

Tecoma falva G. Dos, Gen, Syst. IV, 224 DC. Prod, IX. 224, W. Houe, Bol. Mag. t. 4806. 
febr, 1856, 

Bignonia fulva Cavar. Le, VE 58, L. 580, 


24. MISCELLANÉES. 


nos jardins, dont malheureusement M. W. Hooker, qui nous en donne la 
description et la figure (I. c.), omet de nous citer l'introducteur, Toute- 
fois, comme les individus qu'il cite sont nés dans l'établissement de 
MM. Veitch, il est probable qu’ils proviennent des explorations de l'infa- 
tigable et zélé collecteur de cette maison, M. W. Lobb. 

C'est un petit sous-arbrisseau du Pérou, que Cavanilles, le premier, 
nous a fait connaître, et vraisemblablement découvert par Louis Née (1789- 
4794), à tiges et à rameaux d’un rouge sombre, légèrement pubescents 
pendant la jeunesse, glabres plus tard. Les feuilles en sont opposées ; 
oblongues dans leur circonscription, imparipennées, ailées sur le rhachis; 
à petites folioles (12-16) cunéiformes, grandi-dentées, Les fleurs, assez 
grandes, sont en épis terminaux-axillaires; le tube en est infandibuliforme, 
arqué, d’un beau jaune, largement lavé de rouge sur le dos (ex figura!), 
peu à peu dilaté en un limbe subbilabié, concolore, à segments arrondis, 
ciliés, ete. ° 

C'est un bel ornement de plus pour nos serres froides. 


Observations sur le genre ARISTOLOCHIA. 
(Révision générique; espèces; fécondation, etc.) 


L'Aristolochia est un des genres les plus naturels de notre nouveau 
système botauique, et cependant, chose singulière, la diagnostique géné- 
rique, qu’en ont fixée les auteurs, n’est rien moins qu'exacte; elle est 
contraire aux faits qu'on observe chaque jour : cc que vient de nous 
démontrer à l'évidence l'étude analytique que nous avons dû faire en 
étudient, pour la déterminer, les caractères de la plante que nous venons 
de décrire, et en les comparant aux descriptions et aux figures qui ont 
été données de beaucoup d’autres espèces. 

Ainsi, on lit dans les Genera d'Endlicher : 

Perigonium.…. tubo inferne cum ovario connato… Stamina 6 disco 
epigyna inserta, filamentis brevissimis subnullis (puis par contradiction : 
antheræ dorso stylo adnatæ.…..).…. Ovarium inferum.…., Stigma radiato- 
sexpartitum …. ete. 

Mais, les choses ne sont point du tout ainsi. Le périgone est abso- 
lument supère; il s'insère au sommet de l'ovaire, n'est nullement conné 
avec lui, puisqu'il s’en détache nettement lors de la maturation du fruit; 
il entoure le style ou mieux le gynandrophore. Celui-ci termine, rigoureu- 
sement parlant, l'ovaire sans être inséré sur un disque : appellera-t-on 
disque, la légère dilatation plane du sommet de l'ovaire, et que 
forme la base circulaire du périgone? Enfin, le très court pédicule 
qui porte les organes sexuels ne saurait être un style proprement dit, 
puisqu'il porte également les étamines : c’est pour nous un gynandrophore; 


MISCELLANÉES, 25 


les étamines ne sont jamais insérées sur un disque épigyne; elles sont 
étroilement connées dorsalement avee les lobes du stigmate, et sont absolu- 
ment sans filets (an semper?); enfin le stigmate se compose de 3 ou 6 lobes 
ordinairement dressés, soudés dans la plus grande partie de leur longueur. 
Voilà ce que nous avons avons remarqué, ce qui est incontestable et qui, 
pris en considération, devra faire réformer la caractéristique du genre (1) 
et par contre celle de la famille elle-même. 

Nous avons observé ce qui précède, non-seulement dans celle dont il 
a été question, mais encore, notamment, dans les 4. sipho, caudata, 
ciliala, ornithocephala, saccuta, anguicidu, gigantea, grandiflora, ete., etc. 

Il est encore un organe, chez les Aristoloches, qui a bien aussi sa valeur 
spécifique: nous voulons parter de la collerette qui, chez plusieurs d’entre 
elles, couronne immédiatement l'ovaire, entoure la base du périgone à son 
point d’inserlion et affecte exaclement les formes d’un calyce (A. caudata, 
tupetotricha, ete.). 


On compte en ce moment une centaine d'espèces d’Aristoloches, dont le 
tiers, au moins, a été introduit dans nos jardins, En général, celles qui 
sont volubiles, et qui appartiennent aux terres intertropicales du globe, 
sont pour les serres d'un haut intérêt ornemental; plusieurs d’entre elles 
offrent des fleurs véritablement gigantesques, et richement bigarrées de 
rouge et de brun, sur un fond jaunôâtre, livide, Rien de plus beau, de plus 
remarquable que ces plantes, groupées avec des Passiflores, des Echites, 
des Dipladenia, des Bignones, des Stephanotis, entremélant, toutes, leurs 
fleurs si brillantes, si variées de forme et de coloris! Le seul reproche qu'on 
puisse adresser aux premières, et c'est un inconvénient que nous ne 
pouvons dissimuler, est l'odeur souvent fétide, cadavéreuse, qu’exhalent 
leurs fleurs : inconvénient, que rachète amplement d'ailleurs leur ampleur, 
leurs formes insolites et leur curieux coloris, el que l'on peut aisément 
neutraliser en les groupant, comme nous l'avons dit, avec d'autres plantes 
à fleurs suavement odoriférantes. 

Il est philosophiquement bien digne de remarque, eomme on l’a d’ail- 
leurs fait observer bien avant nous, que la Nalure, dans le but de la con- 
servation et de la propagation des êlres sortis de son sein, en refusant à un 
grand nombre de plantes, une disposition organique sexuelle, qui leur 
permit une fécondation spontanée et pour ainsi dire volontaire, a donné 
aux fleurs des unes des couleurs livides et une odeur cadavéreuse, laquelle 
attire les insectes qui vivent de la décomposition des chairs animales; aux 


(1) On Peut dés lors formuler ainsi celle du genre : 
Flores hermapbroditi. 

Perigonium omnine superum apicem ovarit coronons sexualiaque cingens, rorius rectum, sæpissime abrupte 
infracto-curvatum : parte infer. ventricosa, super. plus minus ad os tubi infandibuliformis dilatste sæplusque in 
labia dua divisa : labio super. plus minus evoluto rarius nullo, infer. dilatato nonnunque in appendicem 
elongatam candiformem producto. Stamina G: flamentis nullis ; antheris bilocularibus extrorsis dorso cam 
stigmatibus connatis, Stylus brevissimus, stigmatibus 3-6 basi coalitis apice liberis erectis dorso antherss, 
ut dicitur, asportantibus, Ovarium omnino inferum 6-loculare elongainm eum pedunculo continue... 
Reliqua wi in auctoribus ! 


26 MISCELLANÉES: 


fleurs des autres, une liqueur abondante et sucrée, que recherchent avi- 
dement les insectes et les oiseaux suceurs (Liliaceæ, Slapeliæ, Araceæ, 
Aristolochiæ, Sarraceniæ, ete.) Chez les Orchidacées encore, outre les 
odeurs enivrantes qui appèlent de toutes parts les insectes, de leur ea 
vité gynostémalique, suinte au moment de l'anthèse, un liquide sucré 
qu'ils picorent; ct dans ce but leurs ébatitements, fesant cheoir l'oper- 
eule anthéral, la caudicule staminale aussitôt se détend, mue conne par 
un ressort et vient appliquer ses pollinies snr la surface du gynostême 
lubrifié, etc., ete.; nous remplirions bien des pages de ce recueil, si 
nous devions continuer ces comparaisons organologiques sur les diffé- 
rents modes de la fécondation végétale. Qu'on nous pardonne donc 
cette légère disgression, amenée naturellement par celui qui est propre 
aux Aristoloches, 

D'après l'arrangement de leurs parties sexuelles, tel que nous l'avons 
signalé ci-dessus, on conçoit que la fécondation serait impossible, si 
la Nature, comme nous venons de le dire aussi, n'avait su remédier 
à une disposition aussi anormale, L'odeur putride de leurs fleurs, jointe 
aux teintes livides d'un rouge noirâtre de chair en putréfaction, qui colore 
la partie dilatée interne du périgone, altire au loin certaines mouches, 
qui s'insinuent dans le tube, où, parvenues dans sa partie inférieure 
renflée, et retenues par les poils qui en hérissent la partie antérieure, ou 
par l'étroitesse du coude brusque qu'il forme, elles deviennent prison- 
nières et opèrent, par leurs mouvements, leurs allées et venues désor- 
données pour recouvrer leur liberté, l'application du pollen sur les sur- 


faces stigmatiques. 


Prolongation vitale de la Vicronia REGIA. 


Nous l'avons déjà dit ailleurs la Victoria regia est vivace. Dans les jar- 
dins de Kew et dans le Jardin botanique de Gand, elle se montre telle; 
et si elle périt chaque hiver dans d’autres jardins, c'est qu'on n’a point su 
lui appliquer un traitement convenable, pour prévenir cette catastrophe 
{pardon de l'emphase!). 

M. Donkeloar fils a bien voulu nous communiquer le procédé qu'il em- 
ploie pour prolonger la vie de ce magnifique végétal (1). Voici comment : 
chaque année, en automne, après un retrait partiel et momentané de l'eau 
du bassin, il déchausse le rhizome épais ct vertical de la Victoria, le laisse 
retomber jusqu'au niveau apical de Ja foliation, et le rechausse à neuf 
avec une nouvelle terre très substantielle et riche d’humus, Si, dit cet 
habile praticien, on renouvelait ainsi deux fois par an la terre où elle 
végète, k plante acquérerait des dimensions bien autrement gigantes- 
ques que celles que chacun admire en elle aujourd'hui. 


(A) Le 10 férrier dernier, montrait encore une fleur bien épanouie, mais un peu plus petite qu'à 
l'ordinaire, en raison de la saison. 


PIED 
RE) LL 


ESL 


ictuicuure PR 


La 


/ Se? 


( 


UAL_ QUL 


ut 


La 


CR 


/ 


le 


‘€ frou 


à 


/lollande 


.» 


r lle 


4 


Las me 


MISCELLANÉES, 27 


PRANTES RBCOMMANDÉ 2. 


BALANTIUM ANTARCTICUM. 


Évys. Bandrrsov, bourse : forme bivalve de l'indusitum. 


Polypodiaceæ, 


CHARACT. GENER. V. PresL, Pteri- 
dogrephiæ Tentamen, p.134 (1836) (non 
Kaucr.!). Fée, Genres de la famille des 
Fougères, Ë, 840. Dicksonia ( Balan- 
tium W. Hoox. Spec. Filic. À, 66. — 
Davalliæ, Cibotii spec. quorum. 


CHARACT. SPECIF. Arborescens, 
frondes supra decompositæ ellipticæ co- 
riaceæ glabræ (excepta rhachi (1 pilosa!), 
ultimis pennis oblongis vel oblongo-lan- 
ccolatis omnibus apice acuminatis; pen- 


nulis (oblongis acuminatis!) segmentis 
que ovatis pungentibus (nullo modo!) 
ineiso-serratis, fertilibus pennatifidis vix 
alteratis; soris parvis; rhachi prineipali 
scabra (pilosa!). W. Hook. L. c. (parenth. 
nostr.). 

Balautium antarcticuns Passi. (no- 
mine solo!) l. c. Fée, l. c. (idem), 

Dicksonia antarctica Lasus. Nov.-Hoit. 11. 
100. t. 249. 


Dicksonia ($ Balantium) antaretica 
W. Hooc. Le. 


Quelques généralités an sujet des FOTGÈRES. 


Aux fougères est spécialement dévolue cette délicatesse inouie, cette 
légèreté ferme (si l’on peut s'exprimer ainsi?), cette multiple supradé- 
composition dans le feuillage, qui étonne, charme les yeux, et leur a 
fait avec raison donner le nom de dentelles végétales : délicatesse, légèreté, 
laciniures, variant encore à l'infini selon les races et les nombreuses espè- 
ces qui les composent! (2). Maïs, c'est surtout dans les fougères arbores- 
centes qu’on admire cette ténuité extrême dans les découpures foliaires 
non mille et mille fois, mais plusieurs millions de fois réitérées, et qu'on 
peut comparer, selon nous, à de gigantesques plumes d'oiseaux et pour 
la composition et pour le moëlleux. Examinez par exemple au microscope 
une petite plume de colibri, et voyez si notre comparaison menque de 
justesse? Aussi avec les Palmiere, et plus qu'eux peut-être les fougères en 
arbre, les Hemiteliæ, les Cyatheæ, les Dicksoniæ, ete., sont-elles les mer- 
veilles des forêts intertropicales. 

Là, leur sfipe (tronc), svelte colonnette, comme celle des Palmiers, 
atteint et dépasse quelquefois dix et quinze mètres de hauteur, et se ter- 
mine, toujours comme chez les Palmiers, par une magnifique couronne 
de rondes (feuilles) de cinq à dix mètres et plus de diamètre! Frondes 


O) féxis, tes | #)3 (rhachie, doe, à, im, e2 (f). 

{2) Les phanérogames ne sont pes nou plus dénuées de ces formes si délicates et si attrayantes; la famille 
des Apiacées, par exemple (Ombelliféres), est riche surtout sous ce rapport, et particulièrement le genre 
Fenouil (Feniculum). 


TOM, Hit. MISE. — AVRIL 1856. ë 


28 MISCELLANÉES. 


ovales-oblongues dans leur circonscription, composées d'abord d’amples et 
nombreuses pennes insérées latéralement: pennes composées à leur tour de 
nombreuses pennules : pennules composées souvent ensuite à leur tour de 
pennulines nombreuses encore et toutes découpées, surdécomposées quel- 
quefois elles-mêmes, et variant de formes à Pinfini! Telle est grosso modo 
une fronde de fougère en arbre. 

Sans doute, une grande partie de nos lecteurs n’est pas familiarisée avec 
l'étude des fougères, cette partie si difficile de la botanique, et bien que 
l'étroitesse de notre cadre ne nous permette pas de leur expliquer ici, de 
leur dévoiler assez explicitement à ce sujet pour être bien compris, 
ces arcanes mystérieux de la Science (arcanes qu'interprète un nombre 
bien restreint encore de ses adeptes), en ce qui regarde la conformation 
végétale, le mode de végétation de ces plantes, la place qu’elles occupent 
dans la série des êtres organiques, les manières diverses dont les savants 
comprennent leur classification, ete., etc.; nous devons toutefois leur dire 
au moins quelques mois du mode de reproduction de ces singuliers et 
charmants végétaux, qu’on appèle en général Foucènes. 

Les fougères sont exirémement nombreuses et répandues dans toutes 
les parties du globe, d’un pôle à l'autre. Elles se plaisent dans les endroits 
frais et ombragés, rarement au soleil; mais c’est entre les Tropiques surtout 
qu'elles abondent et acquièrent ces proportions grandioses qui nous frap- 
pent d'étonnement et d’admiration, On évalue à quatre ou cinq mille espèces 
le nombre de celles qu’on a découvertes jusqu'ici. Leur taille varic depuis 
un ou deux centim. au plus, jusqu’à 10, 12, 45 mètr. de hauteur, comme 
nous l'avons dit. Leurs formes foliaires sont plus diverses encore que leur 
nombre n’est grand!!! Ces formes varient de la fronde simple et entière 
jusqu’à la plus divisée. Le coloris et la vestiture ne sont pas moins différents 

. Chez elles ; le vert sombre ou brillant, dans toutes ses nuances, le blanc et 
le noir, le jaune et Ie rouge, dans tous les tons possibles, For et l'argent 
mêmes, parent et décorent à l’envi de mille manières les diverses parties 
de leurs frondes : et tout ceci est, à da lettre, selon les espèces, et sans 
aucune exagération ! ‘ 

Les fougères, ne portant point de fleurs, n’offrent pas par conséquent 
d'organes sexuels, et cependant se reproduisent avec autant de facilité que 
d'abondance. L'appareil reproducteur chez toutes est assez généralement 
conformé de Ja même manière; il est placé en grand nombre, le plus 
ordinairement sous la fronde, sur les nervures mêmes, quelquefois au 
bord des frondes et au sommet de ces mêmes nervures ; quelquefois en- 
core, il les borde en séries linéaires et continues. On lui donne le nom 


MISCELLANÉES. 29 


de sore. Ce sore se compose d'un certain nombre de capsules (sporan- 
ges) réunies en paquets; il est nu ou entouré d'une enveloppe (indusie) 
simple ou bivalve; le sporange est pédieulé et entouré (presque toujours) 
d’un anneau toruleux, qui au moment voulu, c'est-à-dire à la maturité 
de ce fruit, se fend en l'un de ses points, d’où il lance un nombre 
immense de sporules (semences), d’une ténuité telle qu'ils sont à peu près 
imperceptibles à l'œil nu, 

Tel est, en quelques mots, le mode de fécondation et de reproduction des 
fougères, Nécessairement dans un aussi court exposé, nous avons dû sup- 
primer toute explication technique, omettre une foule de faits, d’exceptions 
même, pour être clair et précis : ee qui précède, enfin, n'est pas écrit pour 
un botaniste, mais pour tout amateur, tout horticulteur qui jusqu'ici ne se 
serait pas encore rendu compte de la manière dont se reproduisent ces 
végétaux. Or, à ce sujet, nous avons entendu dire, par certaines personnes : 
c’est drôle; j'ai pourtant de belles et fortes fougères, et cependant elles ne 
fleurissent jamais!!! 

Non, sans doute, elles ne fleurissent point, dans le sens de ce mot; 
mais ne nous dédommagent-elles pas de ce défaut, que leur à fait la na- 

- ture, par la grâce infinie, inimitée et inimitable de leur feuillage (1)? 


Le Balantium antarcticum, qui vaut amico benevoloque lectori la Ion- 
gue tirade qui précède et qu'il est libre de passer, s'il la trouve ennuyeuse, 
a été découvert originairement par Labillardière, au cap de Van Diemen, 
lors de son voyage à la recherche de Lapeyrouse, en 1791. 

Divers voyageurs l'ont depuis rencontré, dans les ravins de Pile, et sur 
le bord même de ]a mer, du côté du sud, entr'autres, MM. Robert Brown, 
Backhouse, J. D, Hooker, ete. Allan Cunningham l’a également observé 
sur le sommet des Montagnes Bleues de la Nouvelle-Hollande. Selon ces 
botanistes, il atteint dans ces contrées 30 à 35 pieds de hauteur. C'est, 
comme on le voit, un noble végétal, bien digne d’orner nos plus belles 
collections, où il se contente, en raison de la latitude où il croît sponta- 
nément (35°-45° lat, austr.) de l'abri de la serre froide. 

Dans ces dernières années, nous en avons admiré à Gand, et notam- 
ment dans le jardin de M. A. Verschaffelt, de beaux individus, dont le 
stipe déjà n'avait pas moins de deux à trois mêtres de hauteur, tous en 


(1) Aux personnes qui voudraient faire une eonnaissance plus complète avec ces plantes, nous eon- 
sillerons de se procurer entre tous autres ouvrages les excellents Mémoires de MA. Fis , de Strasbourg ; 
tous enrichis de magnifiques et exactes planches; voir à ce sujet notre compte-rendu, Te A1, Misc. p. 33. 


TOME III, MISC. — AVRIL 1856. 6 


30 MISCELLANÉES, 


pleine végétation, mais dont nous ne connaissons pas l'histoire, C'est d'après 
l'un de ces individus, cédé par notre éditeur à M. de Kerchove-Delimon, 
amateur judicieux et éclairé de ces charmantes plantes, qu’il eultive avec 
aulant de zêle que de succès, qu'a été exécutée la vignette ci-contre, dont 
nous avons fait, selon notre habitude, les figures analyliques nous-même, 
pour l'intelligence du texte. Le Balantium antareticum de M. de Kerchove 
est haut d'environ deux mètres et se trouve dans Pétat de végétation le plus 
satisfesant. Il nous a offert une triple couronne foliaire, à différents âges, 
et une quatrième se montrait déjà pour succéder à la plus inférieure. Les 
frondes, étalées et recourbées avec grâce, mesuraient, avec leur court pé- 
tiole, 4,40 à 4,60, sur 0,60 de large. Dans de plus forts individus, les 
frondes dépassent deux mètres de long sur un diamètre proporlionné. 
Elles sont simplement duplici-pennées (et non, comme chez d'autres, 
triplici-pennées ()}, c'est-à-dire que le pétiole principal (rkachis) porte 
latéralement des pennes opposées, composées elles-mêmes de pennules 
simples. Ces pennes sont très acuminées, comptent de nombreuses pen- 
nules incisées; chaque lobe en est découpé en deux ou trois dents aiguës- 
obliques. Dans les pennules fertiles, ces dents s’oblitèrent et s’arrondissent, 
et chacune offre en dessous un sore isolé, entouré de son indusie bivalve. 
Le rbachis est poilu-brunâtre; le vert de la fronde entière très foncé. 


Explication des Figures analytiques. 


Fig. 1. Pennule infertile, vue en dessous. | Fig. 7. Idem, plus grossi, au moment de 


Fig. 2 Pennule fertile, vue en dessous la dissémination (rupture de l’an- 
(Fartiste y a oublié le sillon longitu- neau) des séminules (ou sporules). 
dinal}. , Fig. 8. Pennule fertile, vue en dessus; 

Fig. 8. Portion d’icclle, grossic, pour on y voit les renflements formés par 
faire voir la disposition des sores. les sores du dessous. 

Fig. &. Portion du rhachis, vu en dessus. | Fig. 9. Pennule infertile de l'extrémité 

Fig. 5. Un sore dans son indusie bivalve. | d’une penne, vue en dessous. 


Fig. 6. Un sporange isolé (grossi). 


Bothriochilus hellus Cu. Leu. (Orchidaceæ $ Vandeæ $$ Maxilla- 
riæ). Nous avons publié, dans le troisième volume de notre Jardin fleu- 
risle (PI. 325), sous le nom de Bifrenaria bella, une rare et jolie Orchi- 
dée, que nous venions d'observer en fleurs dans une des serres spéciales 
pour la culture de ces plantes de l'établissement Verschaffelt, et qui pro- 


{?) Rien de plus confus, do plus incompréensiéle, chez les auteurs systématiques, que les définitions 
des feuilles composées! I serait bien désirable que la nomenclature fut frée rationnellement à cet égard. 
Nous reviendrons sur £e sujet. 


HISCELLANÉES. si 


venait des recherches faites par son collecteur, M, F. Devos, dans l'île 
S-Catherine. Tout en la rapportant au genre Bifrenaria, nous fesions 
nos réserves, en raison du nombre des pollinies de notre plante, qui en 
montrent quatre doubles, c'est-à-dire huit! Nous induisions de ce fait 
insolile que notre plante pourrait fort bien devenir le type d’un nouveau 
genre, que nous proposâmes dès lors sous le nom de Bothriochilus, 
M. Reïchenbach, fils, qui s'occupe avec un zéle infatigable et un talent 
supérieur auquel, tout le premier, nous rendons hommage, de la révi- 
sion et de la classification des plantes de cette famille, approuva (én lite.) 
la formation de ce genre, si la disposition des pollinies élait telle que nous 
lavions figurée dans notre planche! 

Or, en décembre dernier, notre ancien Bifrenaria bellu vient de re- 
fleurir dans l'établissement Verschaffelt, avec une grande luxuriance; 
chaque épi offrait six et sept fleurs à la fois, et nous avons pu de nouveau 
constater l'existence de quatre pollinies doubles. En conséquence, nous 
proposons ici définitivement le genre Bothriochilus (4) qui ne renferme- 
rait encore que l'espèce en question. 

Rappelons en peu de mots que les fleurs en sont grandes (0,07 de long. 
0,05 de diam.), nettement tricolores (blanc, rose, jaune!) et émettent 
une odeur extrêmement suave. Nous souhaitons fort que M. A. Verschaf- 
felL puisse promptement multiplier cette plante et la répandre dans les 
collections. 

Sonerila margaritacea LinoL. (Melasiomuceæ). L'Ilustration hor- 
ticole, la première, a donné Ja figure de cette charmante plante (T° IL. PI. 40) 
avec une description que nous avions faite d'après le vivant dans l'établis- 
sement Verschaffelt, L'individu, très jeune alors, comme nous ayons eu 
soin de le dire, a depuis bien changé d'aspect et de forme, Ainsi, sa tige 
principale est restée basse (0,09-10), mais a émis latéralement des rameaux 
horizontaux, longs de 0,12 à 15, rouges, sillonnés et terminés chacun par 


{1) Perigonii segmentis subeonformibus inwqualibus sabearnosis de medio ad basim lubulatim conni- 
ventibus dein subpatulis lanccolatis subobtnsis; supremo (externo} subforniento multo brovius ad pedi- 
cellum (ovarium) abruple terminato; lateralibns 2 (internis) postico longissime eum ovario parallelis 
produetis labei basim obvolventibus cum gynostemio de medio ad basim in els comitanter eonnatis in 
ealear grossum obtusumque ventre canalieulatum desinentibus ; labelli basi prolongata abrupte retro plieata 
alle eucallata (énde nomen); laminæ ejus oblonge canaliculatæ lobis luteralibus brevibas truncatim quadra- 
tis, terminali linguiformi aeuto convexo callo maximo elevato disealore fere in totum oCeupato ; gynos- 
temio late cuneuto apice in tres grossos dentes fisso; pollinium paribus quatuor geminatis, paribus super. 
majoribus, eaudieulis parium duorum distinetis. 

Bothriochilus Nos. hie et antea L. c. 

Species adhue unica obseruata (V. supra L. e.) Moribus 6-7 (an nmplius ?) dense brevilerque spieatis 
tricoloribus suaveolentibus, unoquoque brncica maxime scariosa eito desiccata de bnsi ad medium invo- 
luto..... ete. V. supra 


Bothriochilus bellus Non. etc. 


32 MISCELLANÉES. 


une touffe de feuilles; de cette touffe partent d'autres ramules presque 
dichotomes, aussi longs, et terminés également par des feuilles, du centre 
desquelles sortent une ou plusieurs ombelles, composées de 6-8 et 12 
fleurs. Nous l'avons observé, conformé ainsi et en pleine floraison, vers 
le commencement de décembre dernier. IE nous a paru utile de rappeler 
au souvenir des amateurs, une plante que M. Lindley avec raison appelle 
un Diamant végétal, dont le feuillage est semé de perles (littéralement vrai !). 


Dendrobinm bigibbum Livni. ( (Orchidaceæ). Au premier coup- 
d'œil, on pourrait prendre pour les fleurs de notre Pois vivace (Lathyrus 
latifolius L.), celles de ce charmant Dendrobe : même forme, pour ainsi 
dire, même coloris, d'un beau rose vif, à labelle cramoisi, 

M. C. Loddiges, le premier, la reçu, dans ces derniers temps, de la 
côte nord-est de la Nouvelle-Hollande, et il a fleuri, pour la première fois 
aussi chez lui, en janvier 4852, Il avait été découvert par le D" Thomson, 
qui l'avait recueilli sur le mont Adolphe, détroit de Torrès, et envoyé de 
là en Europe. Les individus figurés, d’après le vivant, chacun de leur côté, 
par MM. Lindley et W. Hooker, ne portent que trois fleurs ; mais le second 
de ces savants a observé des échantillons spontanés qui en portaient jus- 
qu'à dix et douze, 

Les pseudobulbes en sont grêles, ailongés, subfusiformes, hauts de 0,15 
À 0,20 et se terminent par trois à cinq feuilles linéaires-oblongues, aiguës. 
Les fleurs, curieusement conformées, ont leurs pétales latéraux beaucoup 
plus grands que les autres, arrondis et étalés; le labelle, est enroulé-cu- 
cullé, et comme ailé, par ces deux pétales ; au milieu il porte un gros cal 
ovale, jaune, et hérissé de petites verrues. 

Une telle plante sera bientôt dans toutes les collections d'Orchidées. 

Banksia Victoriæ Miss. ( (Proteaceæ). Dédiée, en raison de son 
beau port, deson grand effet ornemental, à la reine d'Angleterre, cette nou- 


(1) D. (& Dendrocoryne), eaulibus elongatis apice 8-5-phyllis, racemis ercctis elongatis floris, petalis 
subrotundis sepalis duplo latioriobus, labelli urilobi lobis rotundatis medio eristato basi gibboso, sepalis 
Jateralibus in ealear productis. Linpc. Li. c. (PArasis rauera mullo nimis manca incompleleque comparative 
descriptoria, præ numero jam masimo specierum hue wsque delectarum !) 

Dendroblam btgibbum Lino, in Paxr. Flower-Garden, III, p. 25. no 491. f. 245, (Jcone 
nigra) W. Hoom. Bot. Mag. t. 4808 (Febr. 1856). 

(2) B. ramis fulvo-tomentosis, foliis sparsis elongato-linearibus (6-10-pollicaribus) pinnatipartiis utri 
1omentosis subeoncolaribus supra demum glabretis lævibus sinabus. acutis, lobis late-ovato-triangulei 
subisoscelis muticis ineurvato-aeuminatis supra aveniis subtus anguste nervoso-merginatis 6-8-nervis albido- 
punctatis; eupitulo termineli sessili éolis superato ovsto ampio, squamis inGmis longe rufo-bacbotis ; calyes 
pollicari basi glabro; stylo ealycem superante areuato glebro v. villoso apico incrassalo, stigmate medio 
læeviter incrassato supre eonieo-eylindrico infra attenunto. Meisa. À. i, €. 

Banksla Victoriæ Miux. New Austr. Prot. in Hoon. Journ. Bot. VII. 119 (1855). Bot. Mag., 
+. 4906. (March. 1856). 
—  speciosa Lixor. Bot. Reg. t. 1728, non R. Ba. 


MISGELLANÉES. 53 


velle espèce justifie et corrobore tout ce que nous avons dit avec insistance 
sur Ja culture et la collection des plantes de la Nouvelle-Hollande. Disons 
une dernière fois, quel admirable spectacle présenterait un conservatoire, 
ou jardin d'hiver, peuplé de ces admirables plantes, lesquelles pour la plu- 
part fleurissent au premier printemps dans nos serres, consistent en 
arbres, en arbrisseaux, en plantes vivaces de toute espèce, de toute fa- 
mille, ete., ete., et qui comprennent même des Palmiers, des Fougères en 
arbres, etc. (à commencer par le beau Balantium antarcticum, dont il est 
question plus haut). 

Le bel arbrisseau, en question, est né en Irlande, dans le jardin bota- 
nique de Glasnevin, près de Dublin, de graines recueillies dans le colonic 
de Swan-River, par le grand et infatigable collecteur M. Drummond. Il est 
entièrement couvert d'un duvet roux, et porte d'assez longues feuilles 
{0,20-0,25) profondément ailées-découpées en grandes dents triangulaires, 
vertes sur les deux faces (décrivant presque un triangle isoscèle )), et acu- 
minées-aiguës, subspinescentes. Le capitule floral est très gros, globuleux, 
d’un vert jaunâtre; ses nombreuses fleurs sont admirablement arrangées 
en lignes spirales multiples de droite à gauche, et d’un charmant effet. 


Morphologie végétale. 


L'établissement Verschaffelt nous a offert en décembre dernier un fait ex- 
trêmement curieux de Morphologie, qu'il est utile de citer, pour l’histoire 
générale des métamorphoses que peuvent subir les plantes. Une Gloxinia 
à fleurs dressées (Genus Orthanthe Non.), la G. Me Picouline (V. Illustr. 
hortic. IL. PI. 84. N° 5), mais un individu seul de cette variété, nous a 
offert une fleur à six sépales, à six pétales et à six étamines : le tout parfai- 
tement et normalement développé; le style régulier, et conformé comme 
à l'ordinaire, On en a recueilli les graines avec soin; nous verrons ce qu’il 
en adviendra. 


——.00— 


Du genre LACHENAUA, 


Des espèces qui le composent et de Ienr répartition en trois genres. 
nouveaux : LACHENALIA; ORCHIASTRUX Et SCILLOPSIS. 


(Suite et fin) (). 
Genre ScILLOPSIS. 


4. — angustifolia. Plusieurs feuilles linéaires et canaliculées-subeÿlin- 


(} icorxeañs. . 
(2) V. IL, Miscell, p. 96 (Lachenalia, p. 99; Orchiastrum, p. 100). 


54 MISCELLANÉES. 


driques, étalées, immaeulées; hampe ponetuée de rouge; fleurs serrécs, blanches, 
petites, faiblement lavées de rouge aux pointes des segments ; ceux-ci étalés. 


— Augustifolia Nov. — Lachenglis angustifolis Jacg. le rar. II. 1, 381. Gaw. Bot. Mag. 
e. 785. Kerr, Enum. IV. 285. Varietas gequentis ? 


2. — contaminata. Plusieurs feuilles, deux fois plus longues que la 
hampe, linéaires-acuminées, presque immaculées, canaliculées, étalées; hampe ma- 
culée de rouge sombre; fleurs serrées, blanches, faiblement lavées de rouge sombre. 


— Contaminata Air. Hort Kew. I. 460, ed. 2, IE. 285. Gawz. Bot. Mag. t. HO. — Ayacin- 
thoides Jace. le. rar, II. 1. 882. Wu. sp. PI, IL, 178, L'espèce d’Aiton est distincte, et non synonyme, 
sie suadet Gawien, Le. t, 1872 (sub — lucida). 


3. — unicolor. Deux feuilles ligulées, carènées, obtuses, à peu près aussi 
longues que la hampe, immaculées; hampe immaculée; fleurs blanches, lavées de 
rose tendre, un peu distantes; très odorantes. 


— unicolor Jaco. Le. rar, II. t. 389. Gaw. Dot. Mag. 1. 1973 — purpureo-cœrulea 8. Wu. 
Sp 177. — bicolor @ de qua agitur — — y fol. varieg. flore albo Gawe. — fragrans Jaco. Hort. Schœænbr. 
1. 43. & 82 (Kuwra, L c. 288). 


4. —‘unifolia. Une seule feuille largement enroulée en cornet à la base 
{qui est violette et richement maculée de cramoisi fonct}, puis très allongée, ligulée, 
acuminée, bordée de rouge; hampe plus courte, maculée; fleurs distantes, bleu 
tendre et blanches, lavées de rose. 


— unifolia Non — Lachenalia unifolia Jaco. Hort. Schœnbr, E. 43. t. 83. Gaw. Bot. Mag. 
1. 766. Kuuru, E e. 289, 


3. — Incida. Deux feuilles larges, courtes, lancéolées-oblongues, immacu- 
lées; hampe immaculée, un peu plus longue; fleurs serrées, blanches, très faible- 
ment teintées de rose, 


— Juelda Nos. — Lachenalia luvida Gawr. Bot. Mag. t. 1372. — fragrans Anmews, Bot. Rop 
t. 802? nee Jaeo. — lutifolin Taarr, Tab. &. 142. Kunru, L. e. 287. 


6. — mervosa. Deux feuilles, très larges, fortement plissées-nervées, lan- 
céolées-aiguës, immaculées, étalées-récurves, à bords cartilaginacés, très finement 
denticulés; hampe robuste, rosée, beaucoup plus longue; fleurs assez serrées, ver- 
dâtres, teintées de rose pâle, inodores; étamines remarquablement exsertes, roses. 

— Mer VOsA Non. — Lachenulia norvosa Gawz. Bot. Mag. t. 1497. Kunru, l. c. 288. 


7. — pustnlata. Doux feuilles, loriformes, subacuminées, enroulées à la 
base, plus longues que la hampe, couvertes en dessus de pustules blanchâtres; 
hampe immaculée ; fleurs un peu serrées, blanches, teintées de vert aux extrémités; 
étamines jaunes. 

— pustulate Nos. — Lachenalia pustulata Jacq. le. rar. Il. t. 388. Gawe. Bot. Mag. t. B17. 
— reclinata Dizre. (Kunwrm, Le, 287.) 

8, — racemosa. Trois feuilles, loriformes-lancéolées, subacuminées, sub- 
aiguës, enroulées à Ia base, aussi longues ou plus longues que les fouilles, couvertes 
en dessus de nombreuses pustules verdâtres; hampe immaculée; fleurs nombreuses, 
assez distantes, blanches, faiblement teintées de vert, trés odorantes. 

— racemosa Nos. — Lachenalia racemosx Gawi. Bol. Mag. t. 1517. Kunru, L. c. 287, 


9. — anguinea. Une feuille, allongée-lancéolée, à bords involutés, enroulés 
à la base, fasciée de rouge en dessous; hampe.... fleurs assez longuement pédicel- 
lées, d’un vert blanchâtre, maculé de fauve en dehors au sommet, 

— anguinen Nos. — Lachenalia anguinea Sweur, Brit. FL. Gard. 4. 179. Kuwru, Î. c. 289. 


10, — orthopetala. Plusieurs feuilles, linéaires-subulées, maculées de 


MISCELLANÉES. 35 


rouge sombre, plus longues que là hampe; fleurs blanches, linéolées de vert aux 
pointes, inodores, (segments droits). 


— Orthopetala Nos. — Zachenatia orihopetala Jacg. le. rar. IE. 4. 383, p.15, Konru, lc. 286. 


41. — tiliiflora. Deux feuilles, oblongues-lancéolées, couvertes en dessus 


ge nombreuses pustules; hampe.…., fleurs blanches, inodores, à segments intérieurs 
échancrés, 


— Mltéflora Non. — Lachenaia litiiflora Jacg. le. VI. 16, 4. 387 Kuurs, Le. 286, 


12. — isopetala. Deux feuilles, lancéolées, défléchies, immaculées, cras- 


siuseules ; hampe flexucuse; fleurs inodores, verdâtres, maculées de rouge-sang au 
sommet, à segments presque égaux. 


—— Isopetala Nos. — Lachenalia isopeala Jap. le. I. 1. 40. Tasrns. Tabular, €. 165. Kuxru, 
le. 286. an — sanguinolenta Winuo ? paulo hunilior! 

13. — rosca. Deux feuilles, linéaires-lancéoiées, obtusiuseules, immaculées, 
ainsi que Ia hampe; fleurs brièvement pédicellées, étalées ; fleurs roses, à segments 
presqu'égaux. 

7 rO#eæ Non.— Lachemalia rosa Anvarws, Bot, Rep. 5. 1. 296, Kewrn, L. c. 286, 


44. — hifolia. Deux feuilles, cblongues-atténuées; nervées-striées, longues, 


très inégales, à bords cartilaginacés, la plus longue enroutée à la base et dépassant 
la hampe ; fleurs blanches, rosées aux extrémités. 


— BPifolla Non. — Lachenalia tifolia Gawr. Bot. Mag. t. 1618. Bot. Cab. 1, 920. Kunra, L. c. 286, 


15. — mediana. Deux feuilles, oblongues-linéaires, très inégales de lar- 


geur, immaculées, ainsi que la hampe; fleurs assez distantes, inodores, blanchâtres, 
lavées de vert en dehors. 


— Mediana Nos. Lachenalia mediana Jaco. Le. IL. 16. 4. 392. an huic réferende L. pallide, 
tres varietates Bot. Reg. 1. 314. 287 ec 1350? Kewrn, L c. 

46. — patula, Deux feuilles, linéaires-lancéolécs, canalicutées, pulpeuxes- 
€harnues, ascendantes-réfléchies, plus courtes que la hampe, immaculécs; bampe 
obsolètement maculée de rouge sombre; fleurs blanches, vertes et roses. 

— Patala Nos. — Lachenalia patula face, Ie. HI. 15. 1 884. Kum. 1 e. 


17. — purpureo-cœrulea. Deux feuilles + Oblongues-linéaires, pustu- 
lées, un peu plus longues que la hampe et immaculées comme elle; fleurs nombreu- 
ses, bleucs-pourpre, à odeur d'Aubépine, 


— Purpurco-cærnlea Nos. — Lachenalia purpureo-cærules Jaco. le. IL. 16. 1. 388. LE Tr 
Bot. Mag. €, 745. — botryoides Taarr. €. 140, (var.! ) Kouro. 1. e. 288, 


48. — purpurea. Doux feuilles, linéaires-lancéolées, immaculées, à bords 
très finement crénulés-cartilaginacés ; hampe immaculéc; fleurs nombreuses, blan- 
ches, vertes, violettes, pourpres à la fois, inodores. 

— Purpurea Non. — Lachenalis purpuren Jaco, Je. II. 16. t. 898, Kowru, L. e. 289. 


49. — violacea. Deux feuilles, oblongues, épaisses, maculées de rouge 
sombre seulement en dessus, beaucoup plus courtes que la hampe; celle-ci élevée, 
maculée de roussâtre; fleurs petites, triquêtres, verdâtres et violettes, exhalant 
l'odeur de la Rue. 

— Vlolacea Nos. — Lachenalia violacss Jacg. le. IL. 16. 1. 396. Kunre, 1. 6. 280. 


20. —- fragrans. Deux feuilles inégales, linéaires-lancéolées, planes, ma- 
culées, deux fois plus courtes que la hampe; fleurs blanches, maculées de rouge au 
sommet, odorantes. 


— fragrans Nos. — Lachenolia fragrans Jacg. Hort. Schœnbr. 4 43. t 82. — saicolor Ÿy 
cor. alba Gawe. sub t. 1373. Dot. Cab. t. 1140. 


21. — hyacinthoides. Piusicurs feuilles, subulées-linéaires, canalicu- 


56 | MISCELLANÉES, 


lées, immaculées ou maculées, plus longues que la hampe ; celle-ci maculée; fleurs 
nombreuses, blanches, avec macules rouges aux extrémités, odorantes. 


— hyacintholdes Nos. — Lachenalia hyacinthoides Jacg. le. rar. Il. t. 382. Hyacinthus or- 
chioides Jaco. Hort. Vind. I. t. 178, an varietas L. confaminate, nt suadet Gawien. V. supra? 


Outre les 24 espèces que nous venons de citer, il en existe, ou il en a 
existé encore deux autres figurées et non décrites par Loddiges : 


Lachenalia mutabilis. Lo. Bot. Cab. t. 1076. 
— bicolor. Lonn. ibid. t. 1129, 


La première paraît appartenir à notre genre Orchiastrum. 


On peut juger, par la synonymie que nous citons à l'oceasion de ces 
plantes et que nous abrégeons cependant beaucoup, quelle confusion 
règne parmi les auteurs et combien peu ils sont d'accord à leur sujet. 
I faudrait, pour débrouiller ce chaos, qu’un amateur dévoué s’attachât à les 
rassembler vivantes, dans le but de les comparer entre elles, afin d'assurer 
l'identité de chaque espèce. Nous devons dire, en outre, qu'il serait bien 
dédommagé de ses peines, par les agréments incontestables que lui offri- 
raient toutes ces petites plantes, au feuillage curieux et bigarré, aux fleurs 
diversement colorées et presque toujours aux senteurs suaves. 

On peut consulter pour la description des espèces et pour leur synonÿ- 
mie, Kunra, Enumeratio Plantarum, T. IV. p. 283-292; mais surtout 
pour des détails complets et des descriptions minutieuses, ScauLtes, Sys- 
tema Plantarum, VII, p. 599-617. . 


BROMIOGRAPEIS. 


Géographie botanique raisonnée, 07 Exposition des faits prin- 
cipaux et des lois concernant la distribution géographique des plantes 
de l'époque actuelle, par Avr. De Cannouue, membre correspondant 


de l'Institut de France, ete., ete. (1}. 


L'apparition de ce livre (à la fin de l'an dernier), quoiqu'impatiemment 
attendue par tous les amis de la science et des plantes, est un véritable 
évènement scientifique. Il justifie et dépasse toutes les prévisions bienveil- 
Jantes que suggéraient à tous ceux {et le nombre en est grand, à commencer 
par nous tout le premier) qui aiment la personne de M. De Candolle et 

‘savent apprécier les vastes connaissances du digne continuateur du Pro- 
drome et de la haute renommée scientifique paternelle, et les savantes pu- 
blications dont il a déjà enrichi la botanique. 

Dans le cadre actuel de l’'Hlustration, il nous serait impossible, non 
seulement de faire des citations, sans tronquer et défigurer un tel ouvrage, 
mais même d'analyser sommairement les nombreux chapitres qui divisent 
les 1350 pages dont il se compose. 

Essayons cependant de dire au moins au lecteur quels sont les sujets 
ge traités l'auteur en les élucidant d’une manière rationnelle et élevée 

la fois. 


(3 2 Vol. gr. in-%. Paris; Vicron Masson. 1855. 


MISCELLANÉES « 37 


LIVRE PREMIER. 


OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES SUR LE MODE D'ACTION DE LA TEMPÉRATURE, DE 
LA LUMIÈRE ET DE L'AUMIDITÉ. 


Ce livre est divisé en trois chapitres, et en articles, traitant des diver- 
sités de température suivant la distance du sol ; des effets directs du soleil 
et de l'influence de l'exposition; des températures basses considérées 
comme nuisibles ou inutiles aux végétaux, et de la manière de les élimi- 
ner des moyennes; des températures élevées considérées comme pouvant 
devenir inutiles ou nuisibles ; des variations de température; de la com- 
binaison du temps et de la chaleur ; distribution géographique des sommes 
de température, ete., etc. 


LIVRE DEUXIÈME. 


Cnapirre IV. Délimitation des espèces dans les plaines et sur les montagnes. 

Cuar. V. Forme des habitations des espèces. 

Cxae. VE. Répartition des individus dans l'habitation de l'espèce. 

Cuar. VIL De l'aire des espèces. 

Cuar. VIII. Des changements qui s’opèrent dans l’habitation des espèces. 

Cuar. IX. Origine géographique des espèces cultivées. 

Cnar. X. Des espèces disjointes. 

Car. XI. État antérieur et origine probable des espèces spontanées actuelles. 

Cnar. XH. Situation géographique des genres; limites et formes de leurs habi- 
tations. 

Cuav. XIIF. Distribution des plantes d’un genre dans son habitation. 

Car. XIV. Aire ou surface de l'habitation des genres. 

Cuar. XV. Origine et duréc des genres; changements qui s’opèrent dans leurs 
habitations à l'époque actuelle. 

Cuar. XVI. Situation géographique des familles; limites et ensemble de leurs 
habitations. 

Cæar: XVIL Distribution des plantes d’une famille dans l’intérieur de son ha- 
bitation et comparaison des familles sous ce point de vue. 

Cnar. XVIII. Aire des familles. 

Cuar. XIX. Changements qui s’opèrent dans l'habitation des familles ; origine ct 
duréé de ces groupes. 


LIVRE TROISIÈME. 


Cuar, XX. Des caractères de la végétation. 

Cuar. XXI. Comparaison de divers pays au point de vue de la proportion des 
espèces dicotylédones et monocotylédones. 

Cuar. XXII. Comparaison de différentes terres au point de vue des familles les 
plus nombreuses en espèces. 

Cap. XXIIL Comparaison de différents pays sous le point de vue des families 
caractéristiques, 


Caar. XXIV, De la variété des formes végétales dans divers pays et dans le globe 
entier. 


Case. XXV. De la division des surfaces terrestres en régions naturelles. 
Cuar. XXVI. Aperçu des végétations de divers pays au point de vue de l’origine 
probable de leurs espèces, de leurs genres ct de leurs familles. 


TOME HI. MISC. — Mal 1856, 7 


58 MISCELLANÉES. 


LIVRE QUATRIÈME. 
CONCLUSIONS GÉNÉRALES. 


Chacun des chapitres des livres II et III sont divisés en un grand nombre 
de sections, et celles-ci en un très grand nombre d'articles, dont l’énumé- 
ration serait trop longue ici, et la plupart cependant d'une importance 
majeure. 

Nous nous proposons d'enrichir de temps à autre notre recueil de quel- 
ques-unes des belles pages de l'ouvrage de M, De Candolle, dont la place 
est marquée d'autorité dans toutes les bibliothèques des amis de la science 
ot des plantes, ou botanistes, ou amateurs, ou horticulieurs. 


am 


Allgemeines Gartenbuch. 


ein 
Lehr- und Handbuch für Gürtner- und Gartenfreunde. 
Herausgegcben von D: E. Rec, 


Redactor den Gerten-Plorz, Director des Kaiserlich botanischen Gariens zu St-Petersburg, ete, ete. — 
Erster Band, mit 92 élagedructer Holzschitten. Zumico, 1855 (Fatsonicu Scuurress). 


Livre général du Jardinage, 
ou 
MANUEL TRÉORIQUE ET PRATIQUE DES JARDINS ET DR L’AMI DES JARDINS: 


Publié par le Dr E. ReceL, 


Rédacteur du Garten-Flora, Directeur des Jardins impériaux botaniques de St-Pétersbourg, ete. 
Te 1. Avec 92 vignettes imprimées dans Le texte, Junrun (1863), chez Farine Sens. 


Parmi les adeptes de la Rei Herbariæ, peu, bien peu joignent la pra- 
tique à la science, c’est-à-dire l'habileté manuelle à la théorie ; et dans 
ce petit nombre d'hommes recommandables à ce double titre, M. le doc- 
teur E. Regel tient, certes, un rang éminent. Parmi les écrits qu'on lui 
doit, tout le monde botanico-horticole connaît le Garten-Flora, qui depuis 
cinq années bientôt poursuit régulièrement le cours de sa publication, 
dont chaque numéro mensuel est orné de trois bonnes planches coloriées 
ou noires : ouvrage, où brillent à un haut dégré la double qualité, le 
double mérité que nous venons de citer. 

M. E. Regel, après avoir, pendant plusieurs années, administré si heu- 
reusement et si habilement le jardin botanique de Zurich, vient tout 
récemment d'être mis, par S. M. l'Empereur de Russie, à la tête des jar- 
dins botaniques impériaux de St-Pétersbourg : juste récompense du mérite 
et du savoir. L'inconstante Déesse 


Sur sa roue un beau jour, d'un eaprice nouveau, 
À donc pour une fois abaissé son bandeau! 


MISCELLANÉES. 39 


Le livre que nous annonçons, éerit en langue et en caractères alle- 
mands, résume à la fois, à en juger par le premier volume que nous avons 
sous les yeux, la science botanique et l’habile pratique, dont son auteur a 
donné tant de preuves. Il commence, et nous approuvons fort cette inno- 
valion, par la description des organes extérieurs des plantes, la tige, les 
racines, les fleurs, ete., et passe ensuite à celle des organes internes qui 
composent et que recouvrent celles-ci. Cela est fort logique, selon nous. 
Jaime, par exemple, à savoir les noms des parties d'une feuille, d'une 
fleur, à connaître leur disposition, leurs différentes formes, etc. avant qu'on 
me parle des parties microscopiques qu’elles renferment et des fonctions 
vitales qu'elles accomplissent : parties et fonctions que je ne comprendrais 
pas, sans en connaître préalablement les formes extérieures. 

Tout le premier volume est presque entièrement consacré à cette double 
description, qu'élucident quatre-vingt-douze excellentes figures sur bois, 
imprimées dans le texte. 

Dès que le second volume (et le dernier probablement qui doive ter- 
miner l'ouvrage) nous sera parvenu, nous reviendrons sur ce sujet, en 
achevant ce compte-rendu ; mais prédisant d'avance à l'auteur un grand 
et légitime succès. ‘ 


Hortus Halensis, Tan vivus quan siccus, conibus el descriptionibus 
ilustratus a D. F. L. De Scuuecurenpa, horti directore (1). 


Il n'a encore paru que trois fascicules de cet ouvrage, dont le pre- 
mier a été émis en mai 1851. Le format en est in-%°; chaque fascicule 
se compose de quatre planches noires ou eoloriées, et de quatre feuillets 
de texte descriptif correspondant, rédigé en latin. Les plantes figurées 
et décrites sont les suivantes : 


4, Margaranthus solanaceus ScuLpz. 7. Cominclina variabilis Scnuvr.. 
2. Solanum verrucosum ScHLDr. 8. Slevia glandulifera Scuvr.. 

3. — oxycarpum SCHIEDE. 9. Echeveria pubescens (2) Scuoz. 
4. Linosyris mexicana ScuLoL. 40. — ucronafe Scuuor. 
5. Calandrinia micrantha ScutpL. 11, Tradescantia fridescens Laxnz. 
6. Oxalis Ehrenbergii Scurot. 12. Jcica Copal ScauoL. 


Nous fesons des vœux sincères pour la continuation de eet utite et inté- 
ressant ouvrage, fait et rédigé avec tout le talent qu'on est en droit d'at- 
tendre d'un botaniste aussi éminent que M. de Schlechtendal, Malheureu- 
sement, ces sorles d'ouvrages marchent avec une lenteur extrême, lorsqu'ils 
marchent! Combien d'autres similaires ont cessé leur publication, qui 


{1) Halis Saxonum. (Haute, sur la Sale). 
{2j Cette espèce eppartient à notre genre Courantia {V. Jard fleur. I. mise, O1. &. fig. anal.). 


TOM. 1. MISC. — Mar 1856. 8 


40 MISCELLANÉES. 


cependant méritaient les encouragements et des botanistes et de loutes les 
personnes qui s'intéressent aux progrès de la science. 


Du Chauffage des Serres. 
Annotations à Particle HYDROTHERME (V. ci-dessus, Te III, page 18). 


Au sujet de notre article sur l'Hydrotherme, un correspondant, qui 
nous paraît du reste compétent en la matière, et qui en a fait lui-même 
construire un très grand et très compliqué dans une vaste serre qu'il a° 
érigée, à Sept-Fontaines (Luxembourg), M. Boch-Buschmann, nous adresse 
deux ou trois observations que résument, en y répondant, les quelques 
lignes qui suivent. 

Nous avons dit (page 48), par un véritable {apsus calami, qu'auront 
corrigé tous nos lecteurs, sans nous l’imputer à ignorance :« que du bas de 
la chaudière partent un ou plusieurs tuyaux, lesquels, après un ou plu- 
sieurs circuits, reviennent aboutir dans le haut d'icelle. » C'est le con- 
traire, en effet, qui a lieu; comme le dit d’ailleurs notre légende et comme 
le démontrent suffisamment les lettres de notre figure (kk, tuyaux de re- 
vient; di, tuyaux de départ), Cela ne méritait pas réfutation, pas plus au 
reste que ce qui suit. 

Nous avons voulu dire (p. 49) par : complètement exclusif de l’évapara- 
tion des cendres et de la fumée, que l'hydrotherme excluait complètement 
dans la serre la production incessante de la poussière qu’oceasionnaient 
les cendres de l’ancien mode de chauffage par la circulation de la fumée, 
et les fuites intérieures de celle-ci qu’on ne pouvait pas toujours empêcher. 

Nous ajontions : « La chaleur qu'il produit est aussi intense qu’on veut 
la faire et a le mérite d’une longue durée. » Ceci pris à la lettre n’est pas 
relativement exact, comme le fait remarquer M. Boch-Buschmann : « On 
ne peut, dit-il, dans les hydrothermes ordinaires, élever l’eau au-dessus du 
dégré d'ébullition. » L'eau, nous le savons comme tout le monde, bout à 
80° dégrés + O Réaux. ou 100° centigrades ou 210° FaurengeT!!) mais 
n’y a-t-il pas des dégrés d’un bon chauffage encore au-dessous, et même ne 
peut-on dépasser quelque peu ces points sans arriver encore à l’évaporation, 
à la volatilisation proprement dite? Oui, sans doute, et c'est là ce que nous 
avons voulu dire : L'eau n'existe plus à l'état liquide au-dessus de 90°-100° 
+R. continus; nous sommes donc à peu près d'accord sur ce poinLavec notre 
honorable contradicteur ; mais nous ne le sommes plus du tout sur ce qui 
suit : Selon lui, les petits tuyaux fixés sur les grands ne serviraient qu’à 
faciliter la sortie de l'air qui se dégage de l’eau, un peu avant son ébulli- 


HISCELLANÉES. at 


tion. « C’est un fait connu, ajoute-t-il, que l'introduction de l'air arréle 
complètement la cireulation de Peau. » 

Nous ne pouvons admettre un tel principe; il est absolument contraire 
aux faits physiques, desquels il résulte que la circulation de l’eau ne saurait 
avoir lieu sans la présence d’une certaine quantité d'air qui la facilite; or, 
celui qu’elle contient ne se trouvant qu’à l'état concret, ne saurait pro- 
duire cet effet. 

I serait oiseux de développer davantage celle réplique, que nous eus- 
sions peut-être dû nous dispenser de faire, pour faire place à des rectifi- 
cations plus fondées et telles que nous les sollicitons de nos lecteurs: car 
encore une fois, nous dirons avec le sage : 

Errare humaaum est et nihil humani à me alienum puto! 
et puis : 
Non omnia possumus omnes! !! 


——— 


DORNBNCLATURE DOPANLIQUE 


RECTIFICATIONS SYNONYMIQUES ET OMISSIONS. 


Odontoglossum Hookerii Nos. (! (Orchidaceæ). M. W. Hooker a 
déerit et figuré (Bot. Mag. t. 4878. Oct. 1855) une fort belle espèce de 
ce genre, sous le nom de l'O. maculatum de M. Lindley (Bot Reg. t. 50. 
1840); mais À moins que l'espèce du savant Orchiographe n'ait subi dans 
les riches jardins de Kew une métamorphose complète, nous dirons impos- 
sible, les deux plantes n’ont rien de commun ; un simple coup-d’œil sur l'un 
et l'autre dessin qui en ont été donnés par ces illustres botanistes, le démon- 
tre surabondamment, Aussi attribuons-nous leur identification commune 
par le premier comme un véritable lapsus calami, une méprise d’inattention. 

En effet, outre la différence considérable d'ampleur et de coloris (ce ne 
serait pas là, nous le savons, une cause de distinction entre les deux 
plantes! nous savons, comme tout le monde, combien sous ce rapport 
jouent les Orchidées), qu'on observe entre elles, l'espèce de M, W. Hooker 
diffère botaniquement de celle de M. Lindley d'une façon très notable. 


{) 0. ($ Leucoglossum) pseudobulbis parvis oblongo-compressis monophyllis, folio solitario cblongo- 
lanceolato acuto basi plicalo-angustato; seapo foliis multo longiore; bracteis (squamis) brevibus janceolaris 
subemplexicaulibus mareeseentibus; scapo pendulo 6-8-floro; segments 3 externis lineari-lanceolatis elon- 
gato-acuminatissimis ; laterafibus 2 brevioribus ; labello subunguiculeto cordetim euspidato ecuminato ; cello 
disc erasso primo breviter ephippiformi dein antice produelo et in dentes crassos obtuéos breves termi 
nato. 

Segmenta externa hete aurea, ut interna, late de basi ad apicem rubro fasciato-maculata, interna ubique 
rubro punstata; labellum album versus apicem lutcolum rubro maculatum. Nos. ex figura! (optima!). 


O©dontoglossum Hookeril Nos. in nola pres. 
_—— maculatum W. Hoon. nec Lixou. Bot. Mag. 1. 4878. 


42 MISCELLANÉES. 


Ainsi, tout d'abord, les trois segments extérieurs sont oblongs-lancéolés, 
très longuement acuminés en une longue queue, et non oblongs-lancéolés, 
très courts, comparativement ; les deux intérieurs conformes aux premiers, 
mais beaucoup plus courts, et non oblongs et brusquement, brièvement 
acuminés; le labelle est presque sessile, cordiforme-hasté, longuement 
acuminé, et non longuement onguiculé, cordiforme, arrondi, très briève- 
ment acuminé, etc. Enfin, et surtout! les appendices des deux labelles 
diffèrent a toto cœlo : et le coloris à peu près de même; le labelle, ici par 
exemple, est d’un beau blanc, seulement jaune au sommet, qui est par- 
semé de taches rouges, ete., etc. 

En comparant en outre les deux plantes, en fait de beauté respective, 
notre ©. Hooker l'emporte de beaucoup sur le véritable O. maculatum; 
et M. W. Hooker, par une seconde erreur probablement, en attribue 
l'introduction à M. le comte de Karwinsky, à qui lon doit en réalité l'im- 
portation de la première vers 1852. 

Oncidium longipes Lixor. (Orchidaceæ). Dans son dernier recen- 
sement des espèces qui doivent constituer ce grand genre, le docteur 
Lindley joint, à la plante dont nous venons d'écrire le nom, comme syno- 
nyme, l'O. janeirense de M. Reichenbach (O0, oxyacanthosmum Non.), 
dont nous avons donné la figure et la description dans ce recueil (T° IT, 
PI. 54), et ne cite point l'Hlustration horticole, dont le numéro, où est 
contenue et figuréc cette plante, avait paru cependant plusieurs mois avant 
Fémission de son travail. 

Les botanistes anglais, et ceci appert suffisamment de tous leurs écrits, 
tiennent fort peu de compte des travaux de ceux de leurs confrères du 
continent ; tandis qu’au contraire ceux-ci ne négligent jamais de consulter 
.et de citer les leurs. La maxime des savants devrait cependant être abso- 
lument celle du suum cuique ! Comme toutefois la priorité est ici acquise à 
l'auteur anglais (M. Reichenbach décrivait sa plante en 4854), nos lecteurs 
sont priés de tenir note de la synonymie qui fait le sujet de cette rectification. 

Oncidium tigrinum La Luave et Lex. (Orchidaceæ). De mème en- 
core, par suite d'erreurs ct de mutations de noms, M. Lindiey réunit en 
synonymie, à la plante des auteurs espagnols, son Oncidium Barkeri, dont 
nous avons aussi, sous ee nom, donné la figure et la description dans ce 
recueil {Te >, PL. 2). 1 lui avait d’abord donné celui d'Odontoglossum 
tigrinum (Fol. Orch, Onowr, n° 40) : elle-est encore connue dans quelques 
jardins sous la dénomination d'Odontoglossum ionosmum. 

Enfin, nous ne trouvons parmi ses Oncidia, ni comme espèce, ni 
comme synonyme, une petite plante aussi éminemment curieuse par la 


MISCELLANÉES. 43 


conformation de sa fleur, que distincte parmi ses très nombreuses congé- 
nères, c'est l’: 

Oncidfum saltator Nos. Flore des Serres et des Jardins de l'Eur. 
{L p. 2374). Voici ce que nous en disions :« Il vient de fleurir, dans le 
jardin de l'éditeur de la Flore, une espèce d'Oncidium, que nous regar- 
dons comme inédite et dont les fleurs présentent une structure aussi sin- 
gulière qu'intéressante. Le gynostème, ou colonne, en est assez développé 
(comparativement au petit volume des fleurs!) et porte latéralement deux 
appendices arqués (dents prolongées du cli- 
nandre) et placés comme les bras d’une dan- 
scuse qui appuierait les poings sur ses ban- 
ches, en se préparant à danser. Le Jabelle 
même, aussi curieusement conformé, et dont 
la partie basilaire (les lobes) fait l'effet d’une 
sorte de colle retroussée, ajoute encore à l'il- 
lusion (suit la phrase spécifique). Ce qui contribue en outre à sa distinction 
spécifique, c'est qu'elle est dépourvue de pseudobulbes. » 

Ses fleurs, d'un jaune sulfurin et ponctuées de pourpre sur le labelle, 
sont disposées en une courte grappe, qui sort de l’aisselle de feuilles oblon- 
gues, épaisses, d’un vert cendré et très finement pointillées de pourpre 
{voir la figure ci-contre (grossie). 

Pour terminer ces rectifications ou omissions, nous ajouterons iei une 
petite espèèe inédite, dont M. Morel, ancien amateur distingué et habile 
cultivateur d'Orchidées, qui l'avait reçue, en 1844, de M. Pinel, son eor- 
respondant au Brésil, avait bien voulu nous confier la détermination, 

” Nous la nommâmes, après examen : 

Oncidium maxilligerum, en raison 
de l’appendice labellaire, qui figure exacte- 
ment quatre grosses dents cunéiformes, et 
disposées sur le même plan. Les fleurs en 
sont très petites, insignifiantes sous le point 
de vue ornemental; de là sans doute son 
oubli total, sauf dans notre portefeuille. Nous 
en donnons ci-contre également la figure 
(grossie) (1, 


{1} 0. pseudobulbis minimis ovatis subcompresais monophyllis, folio cblongo lanceolato aeuto supra 
eanalicalato, scapo triplo quadreplo longiore bifloro (an smplius ?); oribus minimis f'usco-luteis : segmento 
suprema éréeto fornicatim cueullato; 2 aliis extern. ovalibus; intern. suboblongis paule majoribus subeon- 
eavis, his quainor patulis, omnibus basi subconnatis; labello majore obsolete trilcbato panduriformi apice 
dilatato subemarginato rotundalo, sieut et lobis. lateralibus; gynostemale auriculato ; in discum dentes 
A albi inæquales robusti cuncato-subulati maxillam versm Simulantes quamdam, anlicis mejorihos, 
emnibus sulco profundo sejunetis, 


Oncldiom maxilligerum Cu. Leu, Jemdudum msc. 


44 MISCELLANÉES. 


PLANTES REAGOMMAMNDÉÈES 


(ESPÈCES NOUVELLES.) 


Jacaranda gloxiniæflora Nos. () (Bignoniaceæ). En mars der- 
nier, nous avons, avec un vif plaisir, observé en fleurs, dans l’une des 
grandes serres chaudes de l'établissement Verschaffelt, une espèce de 
Jacaranda, découverte dans l'ile St*-Catherine (Brésil), par son collecteur 
M. Fr. Devos, qui eut, en 1847, le bonheur d'en importer plusieurs indi- 
vidus vivants, lesquels furent baptisés du nom de Curoba, que donnent, 
en général, les Brésiliens à ces sortes de plantes. Plusieurs furent vendus 
sous ce nom tout-à-fait impropre, car notre plante n'a même rien de 
commun avec celle que De Candolle a nommée ainsi, d’après le père 
Vellozo (F!, flum. VI. t. 45). D'un autre côté, nous ne trouvons dans 
aucune des trente-deux espèces, enregistrées par cet illustre botaniste, 
les caractères assez tranchés qui distinguent la plante de M. Devos; elle 
nest pas non plus la J. infermedia de M. Sonder (Linn. XXII); force 
nous est done, sauf erreur, de la considérer comme inédite, Du reste, 
la deseription exacte et détaillée, que nous en donnons ci-contre, servira 
à en établir l'identité. 

Nous croyons qu’en raison de leurs dimensions, ses fleurs (huit centim. 
et demi de longueur sur cinq de diamètre au limbe) sont jusqu'ici peut-être 
les plus grandes du genre. Elles sont d’un riche rose lilaciné, avec deux 
grandes et belles maeules blanches sur les deux lobes supérieurs. Les 
feuilles en sont très amples, formées de six ou sept paires de pennes, avec 
une impaire terminale; chaque penne porte sept ou huit folioles inéquila- 


(1) J. foliis amplis impari-bipennatis, penis 6-7-jugis, terminali impari-3-3-foliolosa ; foliolis 7-8-jugis, 
cum impari, oblique insertis et lanceolatis basi anguste attenusta subsessilibus penninerviis intense viridibus, 
junioribus pilosulis dein glabrescentibus (ad léntem supra elevato-punctatis}; uno Jatere (inferiore) dimi- 
disto usqué ad medium integro recto, altero (superiore) ereclo-areuato sic eliam integro, ewterum am- 
Lobus grosse dentatis, dente termineli maximo aeuto; petiolo robusto ad basim sublus infatim gibboso, 
sieut petioluli, supra sobalato-canalieulato, marginibus elevatis linea rubra notalis, his {et illo) subius 
angulatis basi compresso-inilatis. 

Anflorescentia terminali amplissima Lota brunneo-tomentosula, ramês trichotomis, ramulis triloris, cum 
flore uno in dichotomiis; bracteis minimis subulato-linearibus. Calyx oblongus plus minus trunentim 5-den- 
totus, Corolla maxima (0,08 4 long. + 0,05 diam.) elongoto-campanulata sreuatt supra infraque com- 
presso-applanata basi supra versus insertionem-insigniter gibbosa, pluricostata pilosioseula vivide roseo- 
lilacina ; ore maxime patulo æquulitr 5-lobo, lobis rotundalis costato-reticulato-nertosis irregulariter 
grosseque erenatis ; parie tubi infern pilosa albida, parte supera glabra nd lobos superiores mucula allx 
lata notata. Siamina fertilia 4 subulato-areuata vix 1/8 coroltæ tubi æquantia byalinx uno latere basi bar- 
beta; antheræ loculis opposito-divarientis ellipticis; steminodio fere duplo longiore lætissime auraptico 
supra convexe infra versus spicem inflato-bifidum barbatum canaliculalo inxqualiter sed insigniter glan- 
duloso-piloso basi attenunta glabro. Stylus siamiua æquans hyalinus subulates glaberrimus, stigmate bila- 
mellato; disco obsoleto. Ovarium ellipticum utrinque oblusum medio utrinque emarginatun; plncentis 
unguiculato-orbicularibus ; ovulis mulliseriatis. Fructus.…… 


dJacaranda gloxinfæflora Cn. Les. jn nots pres. 
—— Garoba Honr, non DC. 


NISCELLANÉES. 45 


térales, dentées de chaque côté dans leur moitié supérieure. La panieule, 
pyramidale, haute de 50-40 centimètres, se charge d’un grand nombre de 
fleurs, dans tous les états de développement, selon leur dégré d'insertion. 

Comme nous devons donner incessamment une figure de ce superbe 
végétal, nous ne nous étendrons pas ici davantage sur son compte; mais 
nous n'avons pas voulu tarder à le porter à la connaissance des amateurs, 
qui ne peuvent rien choisie de plus beau pour l’ornement de leurs serres. 


Odontoglossam anceps Nos, (!) (Orchidaceæ). En février dernier 
l'établissement Verschalfelt possédait en fleurs une gracieuse espèce d'Odon- 
toglossum, qu'après un examen et une étude sévères nous ne pûmes con- 
venablement ramener à aucune de celles qu'admet M. Lindley dans sa 
revue de ce genre (Folia Orchidacea). Elle est toutcfois très voisine des 
O. maculatum La Lave et cordatum Livoc.; mais elle en diffère notam- 
ment : du premier, par un labelle plutôt sessile qu'onguiculé, hasté-cuspidé- 
cordé-cucullé ; par un appendice labellaire entier, en forme de selle, ete.; 
du second, par sa feuille solitaire, un labelle lacéré aux bords, etc., ete., 
et de tous deux par un scape flexueux, ancipité, ete, De plus, notre 
phrase spécifique exacte et détaillée, confirmera probablement son identité. 

Les fleurs en sont grandes et belles ; les trois segments extérieurs sont 
bruns, unicolores, ou plutôt très obsolètement fasciés de jaune; les deux 
segments latéraux et le labelle sont d’un blanc pur, hyalin, richement et 
élégamment mouchetés de brun de la base au milieu. 

M. Verschaffelt en doit Fintrodnetion à MM. Tonel, frères, qui la lui 
ont envoyée du Mexique. Nous allons la figurer prochainement. 

Odontoglossum (S Zeucoglossum) maxillare Linpc. (Orchidaceæ). 
Le mois suivant, nous avons eu aussi le plaisir de voir en fleurs, dans 
le même établissement, cette espèce, reconnaissable au développement 
inusité de l'appendice labellaire, dont la forme a fait donner à la plante, 
par le savant Orchiographe anglais, le nom spécifique sous lequel elle 


(1) 0. ($ Leucoglossum) pseudobulbis ovalibus compresso-ancipitibus monophyllis, folio linccolato oblongo 
non v. vix basi plicata angustiore opice seulatim mueronato (mucrone reeurvo) unoquoque latere 5-6-ner- 
vaso, nervo medio subtus acute esrinato pseudobutbo 6-plo longiere, bosilaribus consimilibus; seapo ancipite 
flexuoso ereeto 3-5-floro ; hracteis (squemis!} vix med, longit. pedicell. æquantibus areussime cingentibus 
basi subamplexicaulibus membranaceis mareescenti-flavidis dorso alato aeutissimis; pedicellis (ovaris) elon- 
gsto-arcuatis ; perianthü segm. 3 externa anguste lanceolata recte patula valde acuminata intus subeanieu- 
data extus grosse acutatimque esrinaia brunnea concolora v. potius obsoletissime luteo fasci 2 later, 
subrhomhoidea subabrupte acuminata spice subreeurva basi sabunguieulato-attenuata ; labello vix unguiculato 
basi dilatate cordato grandi-aurieuletoque eucullato euspidato, margine grasse irreguloriterque lacero apice 
tenuiter aeuminato ; appendice calloso bilebo ephippiformi, lobis erassis elevatis integris, c medio surgente 
linea crassa antice ir dentes duos breves divaricutos producta; his 3 segmentis (later, et Jab.t} albis de 


bnsi ad medium purpureo maculatis. (Gynostemio vix puberulo.} 
Odontoglossum anceps Ci. Lex. nec Kiorrscn (Milfoniæ sp. sec Lanpe.) 


46 MISCELLANÉES. 


est désormais connue (1). M. Verschaffelt l'avait reçue, l'an précédent (1855), 
dans le même envoi où se trouvait l'espèce dont nous venons de parler 
(0. anceps). 

Les fleurs en sont très grandes, d’un blanc pur hyalin ; tous les segments 
sont richement mouchetés de brun de la base au sommet; sur le labeile, 
les macules, d’un rouge brun plus riche, sont plus ou moins confluentes. 
L'espèce n’a pas encore éé figurée : honneur que nous lui confèrerons 
très prochainement. 

L'établissement Verschaffelt l'avait reçue sous le nom d’O. nebulo- 
sum Linor., espèce dont elle est fort voisine, mais dont elle diffère suffi- 
samment, 


—.— 


RORPICHEITRE. 


De l’arrosage (ct incidemment du moyen de savoir 
quand une plante « soif). 


Comme certaines grandes questions horticoles, la question de l'arrosage 
a été bien des fois traitée, et ne sera jamais épuisée. Il faudra nécessaire- 
ment, en raison de l'extrême importance de ce sujet, revenir souvent sur 
son compte; c’est une de celles, qui, selon nous, exige le plus de soin, de 
vigilance, de perspicacité. 

En effet, que de désastres résultent de l'arrosage, indûment, inopportu- 
nément appliqué, soit encore par excès ou par insuffisance. La quantité 
d’eau doit être savamment proportionnée à {a soif de la plante, et calculée 
tant d’après sa force d'aspiration que d’après les circonstances atmosphéri- 
ques ambiantes. Les plantes herbacées, en général, exigent bien plus d’eau 
et plus fréquemment que les arbrisseaux, et ceux-ci plus que les arbres. 
D'un autre côté, une plante, en serre, ne devra pas recevoir autant 
d’eau qu’une semblable placée en plein air, toutes circonstances de tem- 
pérature égales ; l'aspiration et l’évaporation dans ces deux cas ne sauraient 
s’accomplir avec autant de facilité et de promptitude chez l'une que chez 
l'autre, 

Mais notre but n’est pas, en ce moment, de développer tout un traité 
théorique et pratique de l'arrosage, sujet vaste et compliqué, qui rempli- 
rait, pour ainsi dire, un volume; nous voulons seulement indiquer un 
moyen aussi simple que facile de savoir si une plante a soif, ou va avoir 
soif, afin de Jui administrer l’eau en temps opportun. 


(1) Fol. Orchid. Genus Odontoglossum, Ne 23 (oct. 1852). 


MISCELLANÉES . | #7 


Rappelons que les heures de l’arrosement doivent varier tout d'abord 
selon les saisons, puis selon les circonstances atmosphériques et locales. 
Tout le monde sait, par exemple, qu’en été les arrosemenis sont plus pro- 
fitables, après le coucher du soleil, qu'avant son lever, et surtout pen- 
dant qu’il est au zénith; et qu'en hiver, le contraire a lieu ; il faut alors 
arroser le matin. 11 serait oiseux, pensons-nous, d'en déduire les causes ; 
le lecteur, le moins praticien, devinera facilement quelles elles sont, et 
quels effets il doit en résulter pour la santé et la vigoureuse végétation 
de ses plantes. Du reste, nous aurons maintes occasions de les lui déve- 
lopper au long. Venons à notre sujet. 

Chacun sait qu'il est assez difficile de juger, par l'inspection de la sur- 
face du sol et d'après sa couleur (nous parlons surtout des plantes culti- 
vées en pots), si une plante a besoin d’être arrosée; car fl ne faut jamais 
attendre qu'elle indique ce besoin par la fanaison de, son feuillage : circon- 
stance loujours fâcheuse, souvent funeste, el dont presque jamais elle ne se 
remet parfaitement ! On peut, il est vraï, gratter légèrement la terre avec le 
doigt ou une petite spathule, et alors le dégré de sècheresse de la partie 
inférieure de la petite cavité pratiquée, peut indiquer la nécessité ou 
l'inutililé d'un arrosement; mais ce moyen est assez inefficace et trop 
souvent illusoire; il arrive très souvent que le sol d’un pot peut être hu- 
mide dans sa partie supérieure, tandis que le bas en est parfaitement sec : 
circonstance due à des arrosements insuffisants, et résultant ordinaire- 
ment du peu d'espace laissé entre le bord du pot et la surface du sol (voyez 
ci-dessus l'article : Comment on doit empoter, etc., T° II, p. 56). Le con- 
traire doit donc avoir lieu, sous peine, pour la plante, d’allanguissement 
et bientôt de mort; une légère humidité doit constamment lubrifier le 
tapis de racines qui forment la motte de la plante et l'aspirent sans 
cesse : humidité due, non à une eau stagnante, qui tuerait celle-ci, faute 
d’un bon drainage, mais à des arrosements modérés et répétés, selon les 
besoins du végétal. 

Or, quand il s’agit de plantes délicates, rares ou précieuses, on ne sau- 
rait done prendre trop de précautions dans leur arrosement, et l'on doit 
au préalable s'assurer si elles en ont plus ou moins besoin; pour cela, 
un moyen hygrométrique excellent et à la portée de tous, est celui-ci : 
On façonne en pointe une fine baguette de sapin, aussi longue que la pro- 
fondeur du pot, et on l'y enfonce le long de sa paroi, en en laissant dé- 
passer un petit bout. Plus tard, lorsque lon veut s'assurer de l'état de la 
terre, ilsuñit de retirer en douceur le bâtonnet, dont l'état plus ou moins 
sec, plus ou moins humide, dira au praticien ce qu’il doit faire, s'il doit 


Tom. ur. MSC, — uIN 1856. 9 


48 ’ MISCELLANÉES., 


‘ou non donner de l'eau. Au premier abord, ce procédé peut paraître 
puéril; en y réfléchissant, on le trouvera excellent: car enfin, nous le ré- 
pétons, on ne saurait prendre trop de précautions, quand il s'agit de la 
santé de plantes précieuses à divers titres. 


PLANTES REGOMMAMDARS. 


(ESPÈCES NOUVELLES.) 


Correa cardinalis Mueccz. — W. Hook. Bot. Mag. t. 4912 (april, 
4. 1856). — Voici l'une de ces plantes recherchées avec le plus d’empres- 
sement par les horticulteurs et les amateurs, pour la grâce de leur port, 
le nombre et la beauté de leurs fleurs, la facilité de leur eulture, C’est une 
nouvelle et très distincte espèce de Correa, et la plus belle probablement 
du genre, pour la netteté et le riche ton du coloris de ses fleurs, d’un 
écarlate vif, tirant sur le eramoisi et bordé de jaune d’or au sommet. 
« Nous connaissons à peine », dit M. W. Hooker, qui le premier en donne 
le figure et la description, « une plus désirable plante de serre tempérée, 
fleurissant comme elle au commencement de mars, » Le feuillage n'est pas 
moins distinct que les fleurs de celui des congénères. Elle atteint à peine 
un mètre de hauteur et forme un petit buisson bien ramifié. 

Comme nous allons très prochainement en publier un dessin inédit, 
nous ne nous élendrons pas davantage ici, nous réservant alors d’en répé- 
ter la phrase spécifique et la description de M. Hooker ; mais nous n'avons 
pas voulu retarder jusque 1à pour l'annoncer à nos lecteurs; elle ne sera 
mise toutefois dans le commerce que dans quelques mois. 

Lælia Brysiana Nos. (t). À la fin d'avril dernier (1856), notre 
honorable correspondant, M, A. Brys, amateur belge fort distingué et 
cultivateur heureux d'Orchidées, dont il possède une belle et riche col- 


{1} Psendob. elongatis basi attenuatis digiti erasstt. apice subinflauis (0,40 alt. el. Brys än dit. /); foliis 
(uoum solum adhue observavil} solitariis crassissimis firmissimis ovato-lanceolatis apice rotundato-emar- 
ginatis supra obsolelissime eostulato-venatis infra lævibus, margine acutissimo subrevolato.… 
squamis .…… segmentis 3 externis crassiuseulis oblongis apice submucronato-recurvis tenuiter sulestis mar- 
gine subundulato-recurvis, inferis duobus deflexo-falcatis ; omnibus olivaceo- rosaeeis obsolete kerme- 
sino punctulatis et versus margines sic venatis; internis 2 muito latioribus læte roseis oblongo-lanccolaii: 
apice rotundato-obtusis dislinctius kermesino punelulatis et venatis ; Jabello paulo brevins trilobato, Jai 
bus lobis magais primo in tubum magnum album conniventibns dein auriculatim rowundato-crectis, mediono 
maxime flabellatim dilatato rotundato emarginato, marginibus crispatulis tenuissime Émbriatis vividissime 
intenseque kermesino (eu lobi} usque intus sub gynostems, ad lentem papillosulo; gynastemate dorso (rian- 
gulariter rotundato intus excavato (scophiformi) : uno pari {inferiore) polliaium multo minore et sicut abor- 
tiente.… (segm. ext. 0,081 long., 0,023 int.; inter. 0,072 long., 0,038 lac. labelli lobi termin. diam. 0,04€). 


Lælla Bryslana Nos. in nota preseni. 


L 2 
MISCELLANÉES, 49 


lection, a bien voulu nous communiquer la fleur d’une magnifique Orchi- 
dée, qu'il avait reçue récemment de l'Amérique centrale (Paranahkyba, 
Serr& Esclavona, sic!) sous le nom de Gattleyæ species; mais nous nous 
sommes assuré, par l'inspection du nombre de ses pollinies (8), qu'elle 
appartenait au genre Lœlia, auquel elle vient ajouter une très belle et 
très distincte espèce, que nous nous estimons heureux d'avoir l'occasion 
de dédier à notre bienveillant correspondant, 

Nous n’en avons encore observé qu'une feuille et qu’une fleur; la pre- 
mière est très épaisse, très ferme, ovée-lancéolée, arrondie-échancrée au 
sommet, à bords coupants; Ia fleur, très grande {0,16 de diam.), a ses 
segments extérieurs plus étroits, olivâtres-rosacés ; les intérieurs, beaucoup 
plus larges, d’un beau rose; tous sont ponctués de petits points cremoisis, 
peu apparents et veinés de même sur les bords; le labelle d'un blanc pur, 
à ses trois lobes, d’une teinte cramoisie, d’une vivacité et d’une richesse 
de ton incomparables; tous trois sont légèrement plissés, ondulés et très 
finement frangés-denticulés aux bords. 

Nous reviendrons prochainement sur cette plante, en en donnant la 
figure et une description plus complète. 

Fesons remarquer en attendant, que cette espèce, par la petitesse 
de la paire des pollinies inférieures, fait le passage du Lælia au Cattleya : 
genres, qui, selon nous, comme nous l'avons déjà dit, devraient étre 
réunis, malgré le nombre des pollinies (4 ou 8), qui pourrait être le carne- 
tère d’une section dans le genre ; car entre les espèces de l'un et de l’autre, 
il n’y a aucune autre différence dans tous les caractères extéricurs. 

Leptocodon gracitis Nos. (Campanulaceæ). M. Hooker, fils, a 
décrit et figuré sous le nom de Codonopsis {$ Leptocodon) gracilis (IUustr. 
of Himal. Pl, &. XVI f; a), une gracieuse Campanulacée, aux fleurs lon- 
gues et dilatées au limbe, d’un bleu superbe, et dit : « Cette plante ct les 
deux autres espèces figurées avee elle (Codon. Javanica H. f. et T., inflata 
H. f. et T. (5), sont fort singulières et si étroitement alliées dans plusieurs 
caractères botaniques importants, que je ne doute pas qu'elles appar- 
tiennent à un seul genre; mais elles présentent toutes des différences si 
importantes dans les caractères de leur structure que beaucoup de bota- 
nistes les sépareraient sans hésitation. » 

Si les botanistes modernes ont raison d’attacher une grande importance, 
pour la composition des genrcs, au mode d'insertion ovulaire, indépen- 
damment des autres caractères floraux, ils admettront avee nous que la 


() Toutes deux essentiellement différentes, dans toutes leurs parties, de elle dont il est ici question, 
MISSOURI 
BOTANICAL 
GARDEN. 


5o * MISCELLANÉES. 


plante de M. Hooker, fils, doit, non pas seulement être le type d’une sec- 
tion du genre Codonopsis, comme l'indique lui-même Pauteur, mais deve- 
nir celui d’un genre distinet. Or, dans la plante qui nous oceupe, indé- 
pendamment d’autres caractères qui ont bien aussi leur importance, tel 
que la présence de glandes stipitées à la base de l'ovaire, ete., celui-ci est 
nettement triloculaire, et chaque cloison porte, attachés près de leur 
angle, mais non sur l’axe, ni sur un placentaire, un très petit nombre 
d'ovules horizontaux. Dans le Codonopsis, dont M. Hooker, fils, décrit et 
figure les deux belles espèces que nous citons (1), les ovaires 3-5 loculaires 
ont leurs ovules en très grand nombre placés sur des placentaires très 
saillants et remplissant presque toute la capacité des loges. 

Quoi qu’il en soit, que la plante dont il s’agit devienne le type d’un genre 
distinet, comme nous le proposons (2), soit qu’elle reste attachée comme 
section au Codonopsis (avec lequel elle jurerait!}, c'est une plante que 
nous devons signaler aux amateurs et qui ne saurait tarder à venir embel- 
lir nos serres froides. M. Hooker, fils, en en parlant n'hésite pas à dire : 
« Rien ne saurait surpasser la beauté et la délicatesse de cette petile 
plante (volubile!}..... » Nous reviendrons incessamment sur son compte, 
en en donnant à nos lecteurs une petite vignette. 


+ 


Du genre MESEMBRIANTHEMUM (5), des espèces qui le 
composent, de leur choix et de leur culture. 


Maintes fois, en admirant l'abondance des fleurs dont se couvrent un 
grand nombre d'espèces de ce genre, leur ampleur, leur gracieuse forme 
centi-radiée, leur vif et brillant coloris si varié, en respirant voluptueu- 
sement les suaves parfums qu’émettent la plupart d’entre elles, en exami- 
nent leur port élégant, ou curieux, ou bizarre, leurs formes si diverses, 
nous nous sommes demandé comment et pourquoi ce genre avait été pres- 
que généralement banni des collections, et relégué dans quelques jardins 
botaniques, où très peu d'espèces mêmes se montrent, et y sont rares et 
chétives? Nous n'avons pu trouver une solution plausible à cette question ; 
à moins de mettre ce regrettable abandon sur le compte de li mode, ce 


(1) €. javanire, sous-genre Campanumæ; C. inflata, sous-genre Eucodonopeis! 
(2) Et auquel nous iaisserons e nom de Leptocodon, indiqué par M. Hooker, fils, pour ne pas en intro 
duire un nouveau dans le science : ce mot présentera toutefois peut-être un inconvénient, eur il peut 
survenir une autre espéce à large tube floral. 
(3) Et non Mesembrranthemum, comme le démontre l'étymologie rationnelle du moi : pernpbpia, 
heure de midi; évré#gce, fleur; allusion à l'heure où la plupart des espèces fleurissent. 


HISCELLANÉES. 51 


tyran horticole (et social!}, qui fait ainsi délaisser une foule d'anciennes 
plantes, dont un grand nombre cependant valent mieux, ou valent bien, 
au moins, en fait de beautés de tout genre, les nouvelles-venues qu’on leur 
préfère si irrationnellement. 

Nous pensons que beaucoup de nos lecteurs ne connaissent que fort peu, 
ou même ne connaissent point les plantes de ce genre ; et ceux-là nous les 
renvoyons à l'examen de la Monographie (1), qui en est due à la savante 
plume de M. le prince de Salm, qu'il faut toujours citer en première 
ligne, quand il s'agit des plantes dites grasses, parce que seul il a eu le rare 
mérite de leur rester fidèle, de les collectionner avec amour et diseerne- 
ment, et de les cultiver avec une incontestable supériorité, aidé en cela 
habilement par son honorable jardinier en chef, M. Funke. Qu'ils feuillètent 
done sans idée préconçue ce magnifique ouvrage, et nous sommes persuadé 
qu'ils partageront notre façon de penser, et qu’ils se diront que toutes les 
espèces, sans doute considérées au point de vue horticole, ne méritent 
pas la eulture, mais qu’un grand nombre, au moins, devraient être réin- 
troduites dans les jardins. 


Là, en effet, elles se montrent pour ainsi dire rustiques; se contentent 
en hiver, pour la très grande majorité, de l'abri d’une serre froide; elles 
veulent beaucoup d'air, de lumière et de soleil, des arrosements copieux 
pendant la belle saison, une terre forte et substantielle, et des rempotages 
deux fois par an, environ; car beaucoup d'entre elles sont gourmandes, 
et tapissent bientôt de milliers de fines racines les parois des vases qui les 
contiennent. Aussi, nous conseillerions, pour les espèces gourmandes, tout 
d'abord un rempotement printannier, c’est-à-dire, en mars ou avril, au 
plus tard, et un rempotement estival, c’est-à-dire, vers la fin d'août ou le 
commencement de septembre, Pour quelques espèces naines et délicates, 
le rempotement printannier peut suffire. 

IE n’est pas indifférent d'indiquer le mode de ces rempotements et les 
précautions qu'il exige. 

© On laissera préalablement pendant quelques jours la plante sans eau ; 
puis renversant la vase à la façon accoutumée, en en frappant légèrement 
et à plusieurs reprises le bord supérieur contre un corps solide, on en 
extraira la motte; celle-ci étant complètement recouverte d’un épais en- 
trelacis de racines (véritable teignasse), on le retranchera avec un long 


(1) Monographie Generis Mesembrianthemi, dont 6 fascicules in-de ont paru (conjoîntement avec la 
Monographie du genre Adoë; voyez pour celui-ci notre articlo spécial : Du genre Aloës, Jurd. fleur. Mise. 1. 
p. 97. ele.} et forment jusqu'ici, pour les Mésembrianthémes seulement, un total de 215 planches, sepé- 
rieurement exécutées en lnhographie, avec autant de fruillets de texte correspondants, 


52 HISCELLANÉES. 


couteau bien affilé, de haut en bas, sur les côtés (en rond) et par dessous, 
sur une épaisseur calculée d’après la grosseur de la motte; on dégagera 
légèrement ensuite avec les ongles sa surface mise à nu; on retranchera 
les rameaux inférieurs morts, ou débiles, ou inutiles, ou mal venus; les 
feuilles gâtées ou séchées, etc., et on empotera ensuite, dans une bonne 
terre neuve, forte et riche en humus, comme nous l'avons dit, en ayant 
égard aux prescriptions indiquées dans notre articulet intitulé : Comment 
on doit empoter et rempoter (T° IE. Misc. p. 56). Cela fait, on donnera un 
copieux arrosement et on placera à mi-ombre pendant deux ou trois jours 
les plantes ainsi opérées, 

Et alors, grâce à ces soins, quelle végétation luxuriante! quelle quantité 
de fleurs! quel éclat! quels parfums ! 

En été, les Mesembrianthema doivent être placées à l'air libre, à l'abri 
des vents du nord, et toujours de manière à recevoir en plein les rayons 
du soleil, depuis le moment où il paraît à l'horizon jusqu’à celui où il en dis- 
paraît au couchant. Cette situation doit être rigoureusement observée, si 
l'amateur veut jouir de tous les agréments que peut présenter leur florai- 
son. En voici la raison : 

Les fleurs des Mesembrianthèmes. sont essentiellement météoriques : 
c'est-à-dire qu'elle s'ouvrent et se ferment périodiquement à des heures 
différentes, mais xes, en avance ou en relard, selon le méridien du lieu, 
où elles sont élevées. Elles se referment lorsque le temps se couvre, et ne 
s'ouvrent point tout le temps qu’il reste nuageux. En général, elles dé- 
ploient leurs multiples rayons entre dix heures et midi, quand le soleil 
monte au zénith; mais beaucoup aussi s’épanouissent dès six ou huit 
heures du matin, ou l'après-midi, de deux heures à quatre; d’autres enfin 
le soir seulement après le soleil couché, et en général, celles-ci émettent 
alors des senteurs extrêmement suaves. | 

Le coloris, avons-nous dit, en est vif, brillant; c’est le blane d'argent 
poli; le jaune, dans toutes ses nuances, depuis le jaune de soufre jusqu'au 
jaune d'or le plus pur et à l’orangé vif; le rose, le violt, le pourpre dans 
tous leurs tons ; mais toujours luisants et vernis, 

Le port en est encore plus variable : depuis la feuille-tige, haute d’un 
centimètre à peine, ou moins (A. obconellum, minutum, etc), jusqu'à un 
mètre de hauteur, bien rarement plus, elles offrent toutes les tailles inter- 
médiaires, sont acaules, naines, rampantes, buissonnantes, arbustes ou 
arbuscules, rarement grimpantes ou sarmentcuses. 

La variété des formes foliaires est extrême et peut à peine être analysée; 
il faut pour en juger voir par soi-même ; aussi cette disposition curieuse et 


MISCELLANÉES. 53 


multiple au plus haut point a-t-elle exigé de leur savant classificateur, 
M. le prince de Salm, de nombreuses sections, fondées, tant sur la forme 
des feuilles que sur l’habitus des plantes et sur l'ensemble floral. Nous ne 
devons pas omettre de citer, en fait de Mésembrianthêmes, le nom d’Ha- 
worth, savant Anglais, auquel on doit d'excellents travaux sur les plantes 
grasses de toute espèce, et notamment sur celles qui nous occupent, dont 
il a fait connaître le plus grand nombre, en les décrivant également d'après 
le vivant, Amateur enthousiaste et eultivant par lui-même, il en a publié 
une classification , qu'a perfectionnée, depuis M. le prince de Saln, en 
lenrichissant de bon nombre d'espèces nouvelles, 

La fondation du genre remonte à Linné; il a été adopté depuis par 
tous Îles auteurs qui lui ont succédé, est le type et l'unique genre d'une 
petite famille qui en porte naturellement le nom (Mesembrianthemaceæ). 
On en connaît plus de 300 espèces, dont une très grande partie existe ou 
a existé dans les jardins, Elles sont pour la presque généralité originaires 
du Cap; cependant on en trouve un petit nombre d’autres dans diverses 
parties du globe et notamment 2 ou 3 aux bords du bassin méditerranéen ; 
quelques-unes se montrent dans la Nouvelle-Hollande et dans plusieurs 
Îles voisines. On en cite également trois ou quatre comme trouvées dans 
l'Amérique australe. 

Les formes foliaires dominantes dans ees plantes sont la forme triquêtre, 
la forme cylindrique et la forme plane. Combinées ou isolées, ces trois 
formes varient à l'infini selon les espèces, sont lisses ou dentées, ou pa- 
pilleuses ou finement réticulées. C’est surtout par linspection de ces 
formes multiples dans un seul genre que l’on peut concevoir la puissance 
créatrice de la Nature, A ces trois formes générales vient s'en joindre 
une quatrième, étrange, anormale, la forme conique où globulaire. Les 
plante de cette extraordinaire section (S Sphæroïdea) n’ont point de tige; 
elles se composent, tout entières, d’une seule feuille, littéralement par- 
lant. L'une d'elles, encore assez répandue dans les jardins, le A. obco- 
nellum Haw. peut donner de toutes au lecteur une juste idée : C'est une 
feuille-tige d’un centimètre et demi à peine de hauteur, sur autant de 
langueur, conique, déprimée supérieurement avec une fente au milieu 
pubérule sur les bords; cette feuille-tige se fane, se sèche, se déchire et 
d'elle sortent deux autres ; celles-ci se comportent de même et donnent 
done naissance à quatre; avec le temps, [a progression arithméticale est 
donc 1 +2+4+8 + etc. Le tout forme avec le temps une touffe, 
composée de feuilles-tiges , égales et semblables, Lorsque l'une d'elles 
fleurit, sa jolie petite fleur blanche s'élève de la fente indiquée. Haworth 


54 MISCELLANÉES « 


a décrit et possédé onze cspèces, absolument congénères de celles-ci; il 
serait difficile d’en trouver aujourd’hui plus de deux ou trois dans les 
jerdine {1}, 

À côté de ces espèces absolument acaules, viennent s’en placer un assez 
grand nombre, à tiges à peine distinctes, partagées d'après leur habitus 
en plusieurs sections, dont la plus curieuse est celle dite $ Ringentia; les 
plantes qui la composent ont leurs feuilles bordées de dents spiniformes plus 
ou moins développées : feuilles qu’on a comparées aux gueules de certains 
animaux, tels sont les M. mustellinum S.-Dycr, murinum Haw., félinum 
Haw., tigrinum Haw., lupinum Haw., caninum Haw., vulpinum Havw., 
ermininum S.-Dycex, musculinum S.-Dycr, agninum S.-Dvcr, (à gueule 
ou mächoires de belette, de rat, de chat, de tigre, de loup, de chien, de 
renard, d’hermine, de souris, d'agneau). Toutes sont fort jolies, curieuses, 
assez recherchées; on les trouve assez communément dans les jardins; 
plusieurs d'entre elles, les M. mustellinum, ermininum et murinum 
ouvrent, après le coucher du soleil, leurs jolies petites fleurs, d’un jaune 
sulfurin. Le M. agninum n'ouvrent les siennes, lui, que lorsque la nait 
est arrivée et répand alors en même temps, ainsi que le mustellinum, son 
délicieux parfum. 

Dans les espèces naines, subacaules, nous pouvons encore recommander 
comme curieuses, comme jolies, les A. testiculare Arr., obtusum Haw., 
fissum Haw., nobile Haw., aloïdes Haw., rhomboïdeum S.-Dvcx, acutum 
Haw., calamiforme L., scapiger Haw., semicylindricum Haw., difforme 
Haw., multiceps S.-Dvcr, grandiflorum Haw., fragrans S.-Dyck, crucia- 
tum Haw., Salmii Haw., præpingue Haw., pustulatum Haw., bidenta- 
tum Haw., etc. La plupart ont de très grandes fleurs d’un jaune d’or 
brillant; chez quelques-unes elles sont roses ou pourpres (M. aculum, 
bellidiflorum). 

Parmi ces plantes, gardons-nous d'omettre le #. albidum, superbe 
espèce, aux grandes et grosses feuilles triquèêtres d’un blanc d'argent mat, 
aux très grandes fleurs jaunes et roses en dessous, aux innombrables péta- 
les ; ni un joli hybride, qui en est sorti, le M. albidum, et en est un dimi- 
nutif. ‘ 

Certaines espèces subcaulescentes offrent un port pittoresque, rappelant 
en quelque sorte celui des Fucea ; tels sont les M. pugioniforme L., capi- 
latum Haw. et brevicaule Haw., aux très grandes fleurs sulfurines, por- 
tées par de très longs pédoncules foliés, latéraux et pendants. 


{1) Le A. minutum Haw. (Bot. Mag. t. 1376}, gros comme un pois à peine, élève de son sommet om- 
biliqué une fleur rouge, quatre fois plus grande que lui ; c'est une plante superbe! 


+ 3 


En à 
LS 


SAIS 


2 lan 


+ 


Ke 
LT 


L 


. 


OCLILLE 


{ 


? 


La l 1 


) LLLLELX 


46 


des uiotuto : 


al 


LV 


dau Lite 


» 


} 


uadtutel 


ou 


n 


( 


‘ MISCELLANÉES. 35 


Enfin, parmi les espèces caulescentes, on a que l'embarras du choix : Ià 
le rose, le pourpre et le violet dominent, puis le blanc plus ou moins pur ; 
les formes foliaires varient toujours excessivement , ainsi que le volume et 
le nombre des fleurs. Nous citerons particulièrement comme superbes les : 
edule L., acinaciforme L., rubrocinctum Haw., Rossi Haw., Schollii S.- 
Dycer, toutes sarmenteuses, aux fleurs roses ou pourpres, dont elles se 
montrent un peu avares; le M. deltoides Miur.., aux très nombreuses petites 
fleurs roses en ombelles, à odeur d'aubépine; #. coralliflorum S.-Dyer, 
(f. rouges de corail), curviforum Haw. (blanches), forficatum L. (roses), 
Pormosum Haw. (id), glaucum L. (jaunes), Haworthit Don {pourp.), in- 
claudens Haw., le seul du genre, dont les jolies fleurs une fois épanouies 
ne se refcrment plus, et qui peut-être pourrait constituer le type d’un 
genre séparé (lilas, violet}, lacerum Haw. (roses), micans L. (rouges), con 
spicuum Haw. (roses), coccineum Haw., aureum L. el aurantiacum. L. 
{orangé), amœnum S.-Dvcr (violet), multiflorum Haw. (blanches), nocti- 
forum L. (roses et blanches, à odeur suave pendant la nuit), perfolia- 
tum Haw. (roses), spectabile Haw. (très grandes fleurs rose vif, odeur très 
suave, assez commun), spinosum L. (très curieux par ses singulières épines 
dichotomes; fl. ros.), enuifolium L. (ros.), éumidulum Haw. (très nombr. 
pet. fl. roses, ombellées), veruculatum L. (port curieux), unidens Haw. {port 
curieux, jol. fl. roses), polyanthum Haw. (fl. r.), scabrum L. (port eur., 
Î. r.), speciosum Haw. (fl. coccin.), densum Haw., presque nain, aux 
feuilles très serrées hispides, terminées par un épais bouquet de poils 
orangés et blancs, aux très grandes fleurs violacées, ete., ete. 

Nous fesons des vœux pour voir ce beau et nombreux genre se réha- 
biliter dans l'opinion des amateurs, selon ses incontestables mérites, et en 
remarquer à l'avenir au moins quelques espèces dans leurs collections de 
serre froide, dont elles ne seraient certainement pas le moindre ornement. 


em 


{FICUS ELASTICA). 
UROSTIGMA ELASTICUM Mio. 
FIGUIER CAOUTCHOUG. 


Érvs. Ficus, nom chez les Latins du Figuier cultivé (F. carica !}, et dérivé par 
un changement de la lettre initiale du mot grec ovxÿ, qui a la même significa- 
tion (ls majuscule gree > ressemble en effet à l'F latin, de là probablement 


Molténation indiné. 2 « rt £ 4 bot. stigmate 
l’altération indiquée). — spé, queue; oriygsæ, ros [ré], en bot. stigmate. 
Moraceæ Ç Ficeæ (Ficaceæ!). 


RACT. GENER. Ficus! V. Enn- | figma Gasparn. confer rss. G, Mique 
ua Gen. PL. 4859. — Sed potius Uros- excellentss. Monographiam. Ficuum in 


TOM, III. MSC, — JUILLET 1856, 140 


56 MISCELLANÉES. 


The London Journ. of Bot. VI. 525 {et | 2e sér. ÉV. fo 64 e. ie. et in Hortic. univ. 


seq. cum mult. fig. !). VL e. ead.! Wieur, [e. IL. t. 665. 

CHARACT, SPECIF. Nullibi plane Macrophthalma elastica Gaspara. Ri- 
expositi? cerche, 83, t. vur. 

Urostigma elastieum G, Mig. I, c. Ficus tϾda et cordata Hort, berol. 
578. sicut b. Kunru! 

Ficus elastica L. Roxs. FL. ind. III. =  suborna FFamirr. 


841. Cu. Len, in Herb. génér. de l'Am. 


La patrie de ce superbe végétal n’est pas bien connue; mais tout fait 
penser qu'il est originaire des Indes orientales, du Népaul et du Silet, 
notamment. Aujourd’hui, on le voit dans différentes parties de l'Inde, 
dans les îles adjacentes, dans les îles de la Sonde, et dans l'Amérique 
méridionale, où il a été vraisemblablement introduit. Personne n’ignore 
qu'on en tire par ineision cette fameuse gomme élastique, si généralement 
connue sous le nom de Caoutchouc. 

M, funghun, qui le rencontra à diverses reprises dans les forêts de 
Java, en parle à peu près en ces termes, dans ses observations sur la Flore 
de cette grande île (1) : « Une des formes végétales les plus grandioses est 
un arbre des Indes, le Caoutchouc (Ficus elastica L.), auquel les naturels 
donnent le nom d'Haret…. Il croît isolément dans les forêts, mais là, où 
il végète, il arrête les pas du voyageur étonné. Les jeunes individus ne 
s'élèvent qu’à une hauteur de 50 pieds, mais étalent leur cime à plus de 
500 pieds de diamètre. De toutes ses branches, disposées horizontalement, 
il émet des racines aériennes, qui s’allongent jusqu’au sol, où elles se 
fixent et constituent bientôt de nouveaux pieds, .entre lesquels on peut 


circuler comme entre des rangées de colonnes (fig. 2 (2). » 

« Les vieux individus atteignent une élévation vraiment colossale; leur 
tronc se cache sous l'entrelacis de leurs racines aériennes, semblables à des 
cables énormes et de la grosseur d’une colonne; ils se rajeunissent sans cesse, 
en émettant de leur sommet de nouvelles racines, qui se couronnent enfin 
d’une cime immense (fig. 4). Aussi haut que l'on puisse atteindre, sans le 
secours d’une échelle, et se servant pour y grimper de ces énormes racines 
qui se réunissent et s’enlacent en un seul trone, on le voit couvert de cica- 
trices, blessures béantes que lui a faites la hache : car il est rare qu'un 
Javanais, passe devant un arbre pareil, sans lui emprunter une petite pro- 
vision de caoutchouc, destinée à la vente ou à son usage particulier. De la 


() Nous traduisons nous-mêmes ce passage du même ouvrage (traduit en allemand) du Garten-Flora, 
pe 29 (1855), à qui nous empruntons en même temps les deux petites vignettes ei-jointes, qui donnent 
uns idée du port de la plante. 

{2) Ne dirait-on pas, en pénétrant sous ces sombres et immenses voûtes, qu'on se promêne entre les 
piliers colossaux de quelque gigantesque cathédrale ? 


V2 


UC 


las 


LELLO 


dw UE 


Vorts divers et Truits 


é 


022272 elast cure. / 


£g 
e 


7'osl. 


Æ 


58 MISCELLANÉES, 


plaie coule à flots une liqueur laiteuse, épaisse et gluante, qui se fige rapi- 
dementà l'air en une gomme élastique, dont la couleur d’abord blanchätre, 
passe au rouge de chair et devient peu à peu d’un rouge brun. Les natu- 
rels en font aussi de longues cordes, qu'ils allument pour s’en servir en 
guise de flambeaux. » 

Cultivé chez nous en serre chaude et en pleine terre, culture qui lui 
convient le mieux, ce figuier pousse en une seule année des jets de deux 
et trois mètres, et crèverait bientôt le toit de la serre, si on ne se hâtait 
de le rabatire. Il émet des feuilles qui ont souvent jusqu’à 0,60 de lon- 
gueur sur 0,20 de largeur; elles sont alternes, persistantes, épaisses, 
très entières, elliptiques ou oblongues, aiguës, glabres, lisses, d’un beau 
vert en dessus; la nervation.en est fort élégante : elle consiste dans une 
côte médiane très saillante, pourprée, d'où partent uné myriade de ner- 
vules parallèles légèrement obliques, très fines, s'anostomosant au sommet, 
sans toucher les bords de la feuille: cette nervation, à l'exception de 
l'anostomose, rappèle absolument celles des Monocotylédones (Musa, He- 
liconia, ete.) La longueur des pétioles répond à celle des feuilles, et varie 
depuis 0,06 jusqu’à 0,10 : ils sont cylindriques et canaliculés en dessus 
jusque vers le milieu : disposition due aux bords du limbe qui se pro- 
longe obsolètement de chaque côté, dès sa base. Les stipules sont très 
grandes, caduques avant la foliation, et longues souvent de 0",20-30, 
Elles sont presque toujours colorées de pourpre, ainsi que les jeunes ra- 
mules et les jeunes feuilles. Le fruit-(ou sycône) est géminé, axillaire, très 
petit, eylindrique-oblong, de la grosseur et de la couleur d'une olive; il 
est porté par un très court pédicelle renflé, de même nature que lui; il 
passe du vert olive au brun foncé en mürissant (fig. 3). 

Peu de plantes se montrent aussi complaisantes que lui; ainsi il se com- 
porte bien en serre tempérée; et nous l'avons vu maintes fois se complaire 
assez bien, même dans les appartements, où on le tient en pot, non loin 
des jours; on l’y planté même, non sans succès, dans des corbeilles suspen- 
dues, au milieu des Fougères et des Orchidées, au milieu desquelles 
trônent ses amples feuilles. 

Faute de place, ou d’une culture appropriée (on pourrait facilement, 
per exemple, le palisser sur le mur de fond d'une grande serre), on ne 
l'avait jamais vu fleurir, en France, du moins, que nous sachions, lorsque 
nous eûmes le plaisir de le voir un jour couvert de fruits dans la serre 
chaude du jardin fleuriste de la couronne à Sèvres, alors confié aux soins 
intelligents de M. Gondouin, qui depuis plusieurs années déjà, nous dit-il, 
le voyait fructifier. Nous en fimes faire immédiatement une figure (4. c.), 
reproduit en partie ci-contre (fig, 3. grd. nat.). 


NISCELLANÉES, 59 


Le Ficus elastica n'est apparu dans les serres européennes qu’en 1814 
ou 4845, Feu Loiseleur-Deslongehamps rapporte (Dict. Sc. nat., XVI, 565), 
qu'à cette époque, M. Noïsette, horticulteur très distingué d'alors en rap- 
porta en France, au prix de 4000 fr., un des deux seuls pieds qu’on venait 
d'apporter en Angleterre. 

La grande vignelte, annexée ci-contre, empruntée au Tuinboutw-Flora 
(288, 1855), représente un pont végétal vivant, formé par les racines du 
Figuier dont nous venons de nous occuper, et tel que l'a observé, dans une 
des vallées de l'Himalaya, M. J. Dalton Hooker, lors de sa célèbre explo- 
ploralion botanique dans cette contrée. 


Morphologie végétale (Payrorénosir). 


Lors de l’examen que nous avons fait de Ja belle Gesnériacée, dont nous 
donnons ci-dessus la figure et la description (Tydæa ocellata picta), une 
de ses fleurs nous a offert le eurieux cas de Morphologie que voici : sous 
la partie ventrale du tube et dans toute sa longueur était soudée une lame 
pétaloïde plus large qu’elle, d’un coloris plus pâle et maculé, et terminée 
au sommet, qui n’atteignait pas tout-à-fait l'orifice corolléen, par une 
expansion arrondie, ou lobe plus large, coloré et maeulé, comme coux 
de la corolle. 

Cest là bien évidemment une corolle avortée, ct nons donnerons à ce 
fait morphologique particulier le nom d’Anthocollie. 


Si, d’un autre côté, on considère que ces monstruosités végétales (Pky- 
totérosie), qu'on peut comparer, non sans justesse, aux monstruosités ant- 
males (Zootérosie), sont assez fréquentes, il importerait à l’histoire philo- 
sophique de la Science qu'on les enregistrât avee soin, et que la Botanique 
eût à son tour son Geoffroy-St-Hilaire pour Pexplication et l'élucidation 
de ces soudures anormales { — collies). 


Nous en avons pour notre compte déjà signalé plusieurs d’une impor- 
tance réelle, Ainsi, une autre Gesnériacée, la Gesneria spicata, nous a offert 
sur un grand nombre de ses feuilles, d'autres feuilles parfaitement sem- 
blables, mais moins larges et plus courtes, soudées dans toute longueur, 
à l'exception des bords, par leur face supérieure : circonstance d’un in- 
térêt encore plus grand! nous avons donné à ce cas le nom de Phyllocollie. 

Nous avons appliqué celui de Gynandrocollie, à la soudure complète du 
style avec une étamine, sur toute leur longueur respective, dans une 
fleur de la Vallota purpurea, observée par nous à Paris, en 1840, chez 

TOME III, MISC. — JUILLET 1856. ft 


60 MISCELLANÉES . 


— 


lhorticulteur Chauvière, tandis que toutes les autres fleurs de l’ombelle 
étaient dans l'état normal. 

Chez des Gesnériacées encore, nous avons aussi dans ce recueil signalé 
Ja duplication des lobes placentairiens, où même la présence d’un troi- 
sième placentaire dans chaque loge ovairienne (Tydæa Warscewiczü, IL. 
PI. M. Plectopoma fimbriatum, ibidA; dans ce dernier cas, le troisième 
placentaire correspondait avec un troisième lobe stigmatique. Tout récem- 
ment (III. Misc. p. 33) nous mentionnions une hybride de Gloxinia (6. 
Madame Picouline), dont une fleur offrait six sépales, six pétales et six 
étamines, parfaitement conformés, ete., ete. 

De pareils faits, que l'observation plus généralisée rendrait certainement 
très nombreux, sont bien dignes, nous le répétons, d'attirer et de fixer 
l'attention du physiologiste, 

On a appliqué à la plupart des cas morphologiques signalés avant 
nous, le nom de Pélorie, et on a appelé fleurs péloriées, toutes celles qui 
offraient des duplications ou des transformations anormales : telles par 
exemple que celles qu'offrent si souvent les fleurs de quelques Scrophula- 
riacées (Anthirrinum, Linaria, elc.); mais ce mot, en présence des faits 
nouveaux et si divers entre eux, est désormais trop vague pour s'appliquer 
à tous les cas ; il faudra donc, malgré qu'on en ait, en créer de nouveaux, 
pour classer les différentes transformations morphologiques végétales, 
comme l'a fait pour la zoologie (et surtout l'anthropologie !) l'illustre 
Geoffroy S'-Hilaire. De là ceux que nous avons écrits ci-dessus, que l'on 
pourrait réunir en celui plus général d'Organocollie (organes soudés!}, qui 
serait une section de la Phytotérosie. 


—+—— 


PRANDES ARCOMMANDÉNRS. 


(esPèces ROUVELLES.) 


Coffea bengalensis Rox. (1). (CinchonaceæS Coffeæ $$ Psychotriæ). 
On est redevable de l'introduction de cette plante en Europe, à M. Thomas 
Lobb, qui récemment lenvoya vivante du royaume d’Assam, à ses dignes 
patrons, MM. Veitch, père et fils. M. W. Hooker, la regarde comme iden- 
tique avec la C. bengalensis de Roxburgh, en fesant remarquer toutefois 
que les fleurs de la plante qu'il décrit et figure sont deux fois aussi amples 


(1) €. fruticosa, foliis oblongo-ovatis acuminatis glabris, stipulis subulatis, floribus axillaribus termina- 
bus sessilibus sol binis te: 3 eslyeis pilosi bibracteati Himbo 4-Gdo, lobis brevibus trifidis, laci- 
niis subelavatis ; bypoe rpha, limbi lobis obovatis; antheris linearibus seutis dorso affixis ; 
stylo ineluso, stigmatibus bip: W. Hook. Li, e. 

Coffena bengalensls Roxs. Fi. ind. I. 540. Rom. et Scnuzr, Syst, Veg V. 200, DC, Prodr. 
1V. 499. Wicar et Ann. FL pen. Ind. or. I. 435. W. Hoox, Bot. Mg. t. 4917 (May, 1856). 


MISCELLANÉES. LA 


que celles du dessin de ce botaniste; que le calyce, dans ce même dessin 
est représenté lout-d-fait tronqué et entier, bien que l'auteur le décrive tel 
qu'il l'a observé lui-même (lui, M. Hooker), et tel que Wight et Arnott 
l'attribuent à la C. Wightiana, dont les feuilles et les fleurs toutefois 
sont beaucoup plus petites que dans l'espèce comparée, et qui passent 
sous silence les découpures calycinales de celle-ci. On peut inférer de là, 
malgré l'opinion de M. W. Hooker, qu’il reste quelque doute sur l'identité 
de la plante dont il s’agit, laquelle en somme pourrait fort bien être une 
espèce distincte. 

Quoi qu’il en soit, la C. bengalensis (?), cultivée depuis longues années 
dans le Jardin botanique de Caleutta, où elle avait été apportée de la fron- 
tière nord-est de l'Inde, notamment du Silet, est un bel arbrisseau, peu 
élevé, glabre, à rameaux dichotomes, à feuilles ovées-acuminées, distan- 
tes, subsessiles ; à fleurs solitaires ou géminées, terminales, et très vrai- 
semblablement à odeur agréable (point dont oublie de parler l'illustre 
auteur), Leur limbe est hypocratérimorphe et d'un diamètre d'environ 
six centimètres; au centre les anthères, insérées à la gorge, tranchent 
agréablement, parleur coloris d'un jaune d’or, avec le blanc pur des 
pétales. 

Cest là bien certainement une plante fort désirable pour l’ornement 
d’une serre chaude. 

Pentapterygium (1) flavum J. D. Hook. (2) (Vacciniaceæ). Cette 
plante, remarquable surtout par des fleurs jaunes, coloris si insolite dans 
la famille à laquelle elle appartient, a été trouvée croissant sur les arbres, 
dans les bois, sur les monts Duphla (sic), dans le nord-est de l'nde, par 
M. Booth, qui en a envoyé des graines à M. Nuttal (à Nutgrove, Rainhill, 
Angleterre), lequel en a obtenu les jeunes individus dont l'un a été déerit 
et figuré par M. J. D. Hooker, fils (Z. e.}, qui de plus en a déterminé l'espèce. 

Elle a le port et les fleurs d’une Thibaudia, chez laquelle celles-ci seraient 
jaunes! C'est un arbrisseau robuste, glabre; à feuilles ovées-lancéolées, 
acuminées, dentées, coriaces, luisanies, très fortement rugueuses en 
dessus (veines réticulées, très enfoncées), longues de 2-3 pouces. Les fleurs, 
d'un pouce de long, sont disposées en courts racèmes axillaires, nutants, à 


{) Le Pentapterygium est un nouveau genre, formé par M. Kiotzéce, dans a famille des Vaccinincées 
(Siphonandraceæ viuso.!) (V. Linnæe, XXIV, 16. 47). 

{2) 2. ramis robustis foliisque glaberrimis, foliis coriaceis undique patentibus brevissime petiolatis ovato- 
Janceolatis acuminatis subserralis superne rugoso-venosis subtus pallidioribus; floribus in racemos folie * 
breviores aggregatis nutantibus, pedicellis calycibusque puberulis, colyeis lobis trinngulari-ovatis eorolla 
flava subventricosa dimidio brevioribus, W, Huox. E i. e. 

Pentapterygium flavum J. D. Hoor. Bot, Mag. t, 4910 (April, 1856). 
Thibaudia flava Nurrau, msc. 


62 | MISCELLANÉES, 


pédicelles finement pubescents. Le tube calycinal, court, hémisphérique 
est quinquéailé, à cinq dents ovées-triangulaires, atteignant la moitié 
de la longueur de la corolle, Celle-ci est renflée-ventrue , quinquécostéo 
et à cinq petits lobes réfléchis, Les filaments staminaux. sont très courts, 
pubérules ; les anthères, un peu au-dessus des loges, portent chacune en 
arrière une pelite corne et se prolongent ensuite en un long tube double 
conné, puis se séparent au sommet, où la déhiscence se fait par une Jon- 
gue fente par devant, 

C’est véritablement une plante curieuse, qui bien qu’épiphyte dans sa 
station natale, s'habituera en toute probabilité à vivre chez nous en vase, 
comme diverses congénères. 


RORBIGULTURE 


Du Chauffage des Serres (! (Fin). 


$ 3. — cHaurraGe par L'an (Aérotherme) ET INCIDEMMENT DE La 
VENTILATION DES SERRES. 


Aux derniers les bons ! Voici, sans contradiction possible pour les jardins 
botaniques , les grandes collections , les amateurs et les horticulteurs eux- 


mêmes, le meilleur mode de chauffage, le seul rationnel, le seul efficace, 
le seul qui réunisse toutes les qualités des précédents, et qui en comporte 
une, la plus essentielle, laquelle leur manque complètement, la ventila- 
tion; et ce mode, c’est l'aérotherme! mais l'aérotherme, consiruit comme 
celui que nous avons observé dans le Jardin botanique d'Orléans, tel que 
le dirigeait et le dirige encore si habilement, M. Delaire, l'un des plus 
habiles, des plus instruits et des plus zélés horticulteurs que nous con- 
naissions, et qui y a apporté les plus heureuses modifications, lors de la 
construction de l'appareil par l'inventeur lui-même. 

Ce mode de chauffage, comme l'indique l'étymologie du mot est un 
chauffage par la circulation de l'air chaud; 11 est tellement puissant, tel- 
lement efficace, tellement sain, ete., que désormais, on l’emploie exclusi- 
vement dans les grandes administrations et surlout dans les hôpitaux, où, 

_eertes, il contribuera par ses précieux effets, à une plus prompte gué- 
rison des malades, à leur rétablissement plus certain et plus entier. Ainsi, 
par exemple, on a pu lire tout récemment dans quelques journaux l'ap- 
préciation de ce chauffage, tel qu’on vient de l’admettre à l'hôpital Beau- 


(1) Voyez ci-dessus, pages 16, 18, 40. 


MISCELLANÉES. 63 


jon, à Paris; où on cite particulièrement la quantité d'air pur et doux 
qui entoure désormais la couche du paticnt, et se renouvelle incessam- 
ment, toujours plus pur, toujours plus doux. 

Qu'on nous permette de nous féliciter d’avoir, sinon le premier, l’un des 
premiers du moins, attiré l'attention sur l'Aérotherme, comme le meilleur 
mode de chauffage possible, par le compte-rendu que nous avons fait de 
celui d'Orléans, devant la Société royale d'horticulture de Paris, le 10 fé- 
vrier 4842 (V. cette notice, Horticult. univers. IIL. p. 281}: compte- 
rendu, qui, nous pouvons le dire, a captivé au plus haut dégré l'atten- 
tion d’une assemblée si compétente en la matière, et qui aussitôt délégua 
une commission choisie parmi ses principaux membres, pour l'aller exa- 
miner et lui en faire un rapport (4). 

L'aérotherme est le seul mode qui puisse efficacement chauffer un grand 
vaisseau, le seul par lequel il soit possible aux hommes et aux plantes de 
respirer librement, le seul par lequel ces dernières puissent en réalité 
végéter, fleurir et fructifier, ne plus présenter cet aspect débile et rachi- 
tique, qui afilige et surprend l'observateur, visitant en hiver (par exem- 
ple) une serre chauffée par le thermosiphon. Nous voudrions pouvoir, à 
l'appui de cette assertion, énumérer ici toutes les plantes qui ont fleuri et 
fructifié entre les mains de M. Delaire, plantes qui s'étaient jusqu'alors 
et se montrent encore rebelles entre d’autres mains à produire ces résul- 
tats, douce récompense de l’horticulteur soigneux et vigilant. 


Or, qu'est-ce qui a jusqu'ici le plus souvent empêché les amateurs de 
construire des serres chaudes? N'est-ce pas l'insuecès À peu près général 
de ce genre de culiure : insuecès dû au mode insuffisant de chauffage et 
surtout au défaut d'une ventilation normale? Avec l'appareil Delaire (qu’on 
nous permette de l'appeler ainsi, et ce n’est que justice!) tout inconvénient 
disparaît : « En entrant dans les serres du jardin en question, on voit 
avec admiration toutes les tiges des plantes onduler, toutes les feuilles légè- 
rement bercées, comme si une douce brise du printemps venait les agiler, 
Elles se baïgnent, pour ainsi dire, dans une tiède atmosphère, au sein de 
laquelle elles végètent avec luxuriance, » 


« Jusque dans ces derniers temps, nulle serre chaude, que nous sachions, 
n'a présenté encore ces conditions de température hygiénique, si néces- 
saire au bien-être du cultivateur, forcé d'y passer une partie de sa vie, et 
du curieux même, qui ne le visite qu’en passant. On Le sait, en pénétrant 


{1) Nous eùmes l'honneur d'être choisi à F'ananimilé par les bonorables commissaires pour rédiger ce 
rapport, qui fut lu par nous et approuvé hautement par la Société dans une séance subséquente, 


64 MISCELLANÉES. 


dans nos serres chaudes ordinaires, on est infailliblement saisi, au bout 
de quelques instants, d’un malaise bientôt insupportable et qui oblige à 
sortir, C'est une atmosphère pesante et trop souvent chargée de miasmes 
délétéres, qui agit sur les organes de la respiration et y apporte quelque 
trouble. À peine est-on hors de cette atmosphère insalubre, que les pou- 
mons travaillent encore avec difficulté et ne recouvrent sans peine leur 
équilibre normal. » Cela est incontestable, et est dû à un défaut complet ou 
irrationnel de ventilation; et cette ventilation si désirable, si bienfaisante, 
pour l’homme et la plante, l'appareil Delaire nous l'offre largement. Entrez, 
en effet, dans sa serre chaude, en tout temps, mais en hiver particulière- 
ment, et surtout alors qu’un rayon de soleil égaré vient se jouer et mi- 
roiter dans les feuillages si divers des milliers de plantes qui l'ornent, 
vous sentez un bien-être indicible, vous respirez un air pur, embaumé de 
mille senteurs suaves. Vos poumons jouent librement, voluptueusement, 
osons-nous dire; l'atmosphère, en un mot, est pure, suave, légère, comme 
dans une belle matinée de de juin, dans une forêt épargnée par la hache 
des Vandales ! Ce bien-être nous l'avons senti, nous et tous ceux en grand 
nombre qui ont visité le Jardin botanique d'Orléans, et nous ne craignons 
pas qu'on nous démente, ou qu’on crie même à l’exagération. 

Cet excellent mode est surtout exclusif de cette odieuse tannée, dont 
se servent encore aujourd’hui un trop grand nombre d’horticulteurs et 
d'amateurs: tannée funeste aux plantes, par sa chaleur intermittente, 
son refroidissement prochain, les remaniements fréquents qu’elle exige, 
l'emploi du fumier qui la soutient, sa puanteur, sa propriété d’engendrer 
et de nourrir une foule d'insectes qui s’y nichent et y pullulent, ete., ete.; 
et notez bien qu’en général, c'est au bord de l'hiver qu'on forme ou qu'on 
renouvèle les couches de tan « par une routine mauvaise et invétérée, et 
cela au moment mêrne où chez nous la plupart des plantes des Tropiques 
demandent impérieusement à entrer en repos, afin de traverser sans en- 
combre cette interminable suite de pluies glacées, de brumes, de ténèbres, 
de neige, de gelées, de frimas enfin, qu'on appèle hiver. Pendant 
cette triste et longue période, qui souvent sous notre climat ne dure pas 
moins de six mois, les plantes stimulées alors tout-à-coup par une chaleur 
insolite, chaleur qu'on ne leur avait même pas donnée en temps utile, 
nous voulons dire en été, entrent alors en végétation; cette végétation, 
n'étant pas favorisée par la lumière intense des beaux jours et surtout par 
celle du soleil, reste fréle et débile, s’étiole, selon l'expression technique; 
ne peut enfin s’aoûter, comme parlent si justement nos fleuristes, faute de 
ce puissant agent. » De là débilité, appauvrissement général, rachitisme, 
absence de floraison, et souvent mort! 


MISCELLANÉES. 65 


M. Delaire, l'un des premiers, a fait ressortir la nécessité absolue d’un 
repos pour les plantes, et l’un des premiers aussi, joignant le précepte à 
l'exemple; il leur a naturellement appliqué ce repos pendant la mauvaise 
saison (voir ses notices à ce sujet, Annal. Soc. r. d'hortic. de Paris, 1837, 
4840, etc); l'un des premiers encore, il a démontré les funestes effets des - 
rempotements de la fin d'automne, au moment méme de la rentrée des 
plantes en serre; mais ces faits ne sont point ici le sujet de notre examen. 

Donnons maintenant au lecteur, après en avoir dit l'excellence, une 
idée juste de ce mode de chauffage, dont nous regrettons fort de ne pou- 
voir intercaler ici le profil et la coupe : car, bien que ce soit 1à un peu le 
secret de Polichinelle, l'inventeur (M. Delaire en est Le perfectionneur!) 
a toujours refusé de donner un croquis de son système. Nous copions 
notre compte-rendu qui élucidera convenablement les faits pour l'intelli- 
gence du lecteur. 

« Une vaste et belle orangerie de plus de 30 mètres de longueur est 
flanquée de chaque côté, à droite d’une serre chaude de près de 20 mètres 
de long, sur 7 de hauteur et presque autant de largeur; à gauche d’une 
serre tempérée, ayant les mêmes dimensions, L'orangerie est en maçon- 
nerie et à grandes fenêtres ; les deux serres en fer battu, à toit curviligne, 
avec fond en maçonnerie. Derrière celle-ci est un bâtiment de service 
pour les travaux horticoles, la resserre des outils, la confection des usten- 
siles, les rempotages, etc. Derrière l'orangerie, au tiers de sa longueur et 
du côté de la serre chaude est pratiqué un souterrain, au fond duquel on 
parvient par un corridor latéral et un escalier d'environ vingt marches de 
profondeur. Cest dans ce souterrain qu'est placé l'appareil, dont le four- 
neau, la bouche seule, voulons-nous dire, est en vue; le reste est hermé- 
tiquement clos par un volet en tôle. Le foyer est placé dans un fourneau 
dit à réverbère. Celui-ci est surmonté d’une série de tuyaux et de tam- 
bours superposés, très compliqués, dont l'ensemble cst placé sous une 
voûte surbaissée.… » i 

« À rez-terre, à travers le mur du corridor, dont nous avons parlé et 
en face de l'appareil, s'ouvrent deux conduits ou prises d'air, dont la 
bouche béante n’a pas moins d'un mètre de diamètre, Ces ouvertures se 
ferment au besoin, et les prises d’air se règlent, quant à la quantité, per 
un volet de bois suspendu par une chaîne, qui permet de hausser ou de 
baisser celui-ci à volonté; les conduits en s’atténüant peu à peu, amènent 
l'air extérieur dans l'appareil, clos, comme nous venons de le dire, Cet air 
circule autour du réverbère, dans la complication de tuyaux qui le sur- 
montent, et de là sans avoir perdu sensiblement de son oxygène, point 


66 MISCÉLLANÉES. 


essentiel! vient ensuite pénétrer dans la serre (4) par un conduit spé- 

cial, percé de diverses ouvertures, par lesquelles il s’épanche librement dans 

cette serre, comme nous le dirons tout-à-l'heure, Il est à peine utile de 

dire que la fumée, après une longue circulation dans la série des tuyaux de 
: l'appareil, s'échappe ensuite directement sans passer par la serre. » 

» Dans celle-ci (ainsi que dans les autres!) règne par devant un encais- 
sement en briques, d'un mètre environ de hauteur, soutenant un lit de 
sable, sur lequel sont placées les plantes les plus délicates, Le long de cet 
encaissement est un sentier d'environ 70 à 80 centimètres de largeur, qui 
fait le tour de la serre et la sépare en deux parties au milieu, qu'oceupe 
un bassin avec jet d’eau, poissons, plantes aquatiques, ete.; de l'autre côté 
de ce sentier (qu'on nous pardonne ces détails, mais ils sont nécessaires 
pour l'intelligence et l'appréciation complète du sujet dont nous nous oceu- 
pons), en deux compartiments séparés, comme nous l'avons dit, sont deux 
terres-pleins un peu élevés au-dessus du niveau des sentiers et couverts 
de machefer pilé, sur lequel sont placées toutes les plantes, lesquelles y 
sont disposées par rang de hauteur. Derrière ces compartiments, au-delà 
du sentier, est un encaissement pour pleine-terre, le long du mur du 
fond, » 

« Sous l'encaissement du devant de la serre, l'air chaud, comme nous 
l'avons dit, vient immédiatement, après avoir cireulé autour de l'appareil, 
déboucher dans un conduit qui règne tout le long, revient ensuite sur 
lui-même, et est percé dans l'aller de cinq bouches, et de dix dans le 
revient. Les cinq bouches de l'aller servent au dégagement immédiat de 
l'air chaud, tel qu’il sort de l'appareil; les dix autres le laissent échapper 
à son retour par le conduit de revient. » 

« La première bouche du dégagement immédiat est placée, d'après les 
circonstances locales, à 25 mètres environ du foyer : distance qu'il est 
important de signaler pour faire juger de la puissance de l'appareil. Eh 
bien ! malgré cette énorme distance, quinze minutes seulement après l'in- 
flammation du combustible, un thermomètre, placé devant cette bouche, 
marque et dépasse bientôt 20-25 +0 R. Au bout de cinquante minutes, en 
chauffant un peu plus fortement, on y enflamme une allumette. L'éloigne- 
ment de la dernière bouche de dégagement immédiat pourrait faire penser 
que la chaleur y est moins intense? il n’en est rien cependant; en moins 


{1) Nons ne parlons ii que de la serre cliaude; du reste les choses se passent de même dans l'oran- 
gerie et la serre tempérée, à ln différence de température prés : température qu'on règle d'ailleurs à 
volonté, en ouvrant ou fermant des conduits particuliers. 


NISCELLANÉES, 67 


de vingt-cinq minutes, toutes les bouches de cette catégorie dégagent 
autant de chaleur qu’en fournit la première au bout de dix ou quinze seu- 
lement. » 

« L'un des avantages de ce système est done la presque instantanéité du 
dégagement du calorique; un autre, qui n'est pas d’une moindre impor- 
tance, est la persistance de ce même calorique. Ainsi, par exemple, après 
une petite chaude faite le soir, et au moyen de laquelle un thermomètre, 
placé à l'une des extrémités de la serre opposée au conduit de chaleur, 
aura marqué 15 + 0 R., le lendemain matin, le même aura à peine varié 
de 2 ou 3 dégrés, à moins que la température extérieure n'ait subi un 
abaïssement considérable pendant la nuit. Il va sans dire qu'après la 
chaude on a dû fermer les prises d’air et toutes autres ouveriures donnant 
accès à l'air extérieur dans la serre. Les prises d'air ne doivent être en 
action qu'aussi longtemps que le combustible est en incandescence, ou qu'on 
sent le besoin de prolonger le renouvellement de l'atmosphère interne. » 

« Un troisième avantage, plus important encore que les premiers (pour 
la bourse du cultivateur, s’entend!), c’est la quantité minime de combus- 
tible employé pour obtenir une telle intensité de chaleur. » 

« Ainsi, pendant les trois journées, que l'auteur de celle note a passé à 
Orléans, au mois de décembre 4841, la température a été froide, le 
temps sombre et pluvieux ; le thermomètre variait entre 0 et 4-2+0 R. 
Entre sept et huit heures du matin, une mannette de charbon, valant dans 
cette ville, 30 à 35 centimes, était jetée dans le foyer; et 40 ou 15 minutes 
après, on obtenait en calorique le résultat que nous venons de signaler 
tout-à-l'heure. Le soir, entre cinq et six heures, une semblable chaude 
était faite, le résultat était le même; et dans l'intervalle de l'une à l'au- 
tre chaude, c'est-à-dire, pendant dix à douze heures, le thermomètre 
variait à peine de deux dégrés, » 

Est-il nécessaire de dire que pendant les grands froids, les chaudes 
doivent être plus soutenues, plus fréquentes, sinon continues? 

Le mérite transcendant du mode de chauffage Delaire est avant tout la 
ventilation, ou plus correctement ici l’Aération (voir la la notice suivante 
sur la Ventilation proprement dite); nous avons parlé de ses heureux 
effets; nous allons dire comment elle a lieu. Avec les autres modes de 
chauffage, la ventilation (l'aération!) n'a lieu, en général, qu'en éta- 
blissant parle bas une communication entre l'air extérieur, d'un côté 
de la serre, avec l'air extérieur du côté opposé, c'est-à-dire en haut; 
de là refroidissement considérable de la température interne de la serre, 
annihilation en partie du chauffage, et encore, à moins d'une brise 

TOME II, MISC. — AOUT 1856. 42 


68 MISCELLANÉES+ 


favorable, la communication s’établit peu ou point, et le renouvelle- 
ment de l'air interne a donc lieu plus ou moins imparfaitement. Avec 
l'appareil Delaire, rien de tout ecla : « Dans son système, l'air introduit 
aù dehors, et chauffé, comme nous l'avons dit, vient se précipiter avec 
autant de force que d'abondance par les ouvertures pratiquées dans le 
mur d’encaissement du devant de Ja serre, Cet air, énormément dilaté par 
un colorique intense, débouchant dans une atmosphère plus froide et plus 
compacte que lui, y pénètre par diffusion (4), la dilate à son tour, la sou- 
lève, la presse; une circulation s'établit au moyen d'ouvertures correspon- 
dantes pratiquées dans le haut du mur du fond et débouchant en dehors 
de la serre. En quelques minutes toute l’atmosphère interne est renou- 
velée, et cette circulation subsiste aussi longtemps que le foyer est en 
combustion. On la prolonge ou on la cesse en raison du dégré de tempé- 
rature qu’on veut obtenir dans la serre et qu’on peut régler à volonté. » 

On conçoit facilement maintenant pourquoi, quand on pénètre dans 
une serre ainsi chauffée, on voit les tiges et le feuillage des plantes se 
balancer mollement sous l'influence de la douce brise qui vient leur ap- 
porter la vigueur et la santé. Là est tout le succès merveilleux qu’obtient 
Fhabile praticien en question dans la culture des plantes qu'il soumet à 
un tel système, 

Un autre avantage que présente l'aérotherme et que nous ne devons 
point passer sous silence, est l'absence, le long des montants et sur les 
vitres, de cette condensation aqueuse qui, dans les serres chauffées par 
l'hydrotherme, tombent en gouttelettes imprégnées d'oxyde métallique sur 
les feuilles des plantes qu'elles maculent désagréablement et font périr 
par les moississures qu'elles engendrent, ou dans le cœur des plantes 
qu'elles déforment ou tuent même infailliblement. Or, pendant les longues 
heures que nous avons passées dans ladite serre, nous n'avons point vu 
tomber des vitres plus de cinq ou six gouttes d’eau. 

Nous venons maintenant au devant d’une objection grave qu'on ne 
manquera pas de faire au système Delaire: on nous dira, que cet air, qui 
pénètre dans la serre, doit avoir perdu tout ou partie de son oxygène, 
en circulant autour des tambours et des tuyaux ainsi surchauffés! Nous ré- 
pondrons qu'il ÿ a là un reproche plus spécieux que fondé : l'air s’engouf- 
fre avec trop de rapidité, trop d'abondance par les ventaux (2), et débou- 
che dans la serre par les ouvertures signalées avec trop de rapidité, pour 
qu'il ait eu le temps de brûler. Sans doute, et nous ne pouvons le dissi- 


(1) Per cett 


eue raison, bien que dens ln serre qui nous oecupe les plantes ne soient placées qu'à un 
mêtre de distance des’ bouches de cheleur, elles ne souffrent nullement et jouissent d'une santé nor- 
rase; au p abord, on concevrait au contraire qu'elles dussent être brülées par le contact presque 
immédiat d'un air aussi chaud, 


{2} Ce mot est ici parfaitement approprié! 


MISCELLANÉES. 69 


muler, il a dû perdre quelque peu d'oxygène, quelque court et prompt que 
soit son trajet, mais un hygromètre bien sensible pourrait seul en être juge; 
nous le répétons, la respiration de l'homme près des bouches par lesquelles 
cet air se répand dans la serre, est des plus faciles, et à peu de distance 
on le respire ainsi chauffé, avec une sensation d'inexprimable bien-être. 
En outre, des seringages multipliés, distribués sur les plantes et dans le 
sentiers, corrigeraient bien vite la sècheresse factice qu’on pourrait sup- 
poser inhérente à ce mode de chauffage (4); mais en outre, le cas a été 
prévu : l'air, en circulant autour des tambours, doit passer au-dessus 
d’une vaste chaudière toujours remplie d’eau et dont il entraîne par con- 
séquent avec lui les vapeurs incessantes, 

En somme, l'aérotherme Delaire présente à un haut dégré les avantages 
suivants : 

4° Puissance immense de calorique, susceptible d’être règlé à volonté. 

2 Economie considérable de combustible, 

3° Ventilation {aération !} puissamment hygiénique pour l'homme comme 
pour les plantes. 

De la résultent : 

Une végétation luxuriante pendant les époques convenables. 

Un état de repos pour les plantes, plus ou moins complet, selon leur 
nature, 

Absence totale de moisissures, d'insectes vermineux (Acarus, pucerons, 
cochenilles, kermès, ete.). 

Une disposition bien plus agréable et bien plus pittoresque des plantes 
dans un espace donné. 

Une chaleur régulière et constante, aussi intense qu'on veut la faire. 

Une atmosphère toujours pure, parce qu’elle est sans cesse renouvelée. 

Nous en avons l'expérience et Ia ferme conviction, l’aérotherme ainsi 
construit et aménagé est le meilleur système de chauffage possible; nous 
le recommandons donc, avec confiance, à tous les praticiens, à tous les 
amateurs; et il n'est pas besoin de dire qu'il peut être édifié sur la plus 
vaste comme sur la plus petite échelle possible, 

Telles ont été, au reste, après examen de visu, les conclusions des com- 
missaires, nommés par la Société royale (alors!}, qui ont signé Ia minute 
du rapporteur, celui qui a l'honneur de rédiger maintenant l'Hustra- 
tion horticole. 


{1} Ces seringages nécessairement fréquents, mais bientét asséchés par l'air chaud en cireulation, ne pré- 
sentent pas l'inconvénient d'une humidité longtemps persistante, dont l'évaporation n'a lieu que par les 
rayons solaires ou une recrudescence de chaleur interne , comme cela se remarque dans les serres chauf- 
fées par le thermosiphon. . 


+ + 
Tom, 111. Mic. — AOUT 1856. 15 


70 MISCELLANÉES. 


PLANTES RBSCOMMANDÉES. 


(eSPÈUES NOUVELLE.) 


Warren digitata Nos. (1) (Orchidaceæ $ Vandeæ $$ Maxillariæ). 
Nous avons sous les yeux, en écrivant 
cette notice, une charmante Orchidée en 
fleur, dont l'odeur aussi puissante que 
suave parfume et nos nerfs olfactifs et 
notre cabinet tout entier (pièce cependant 
assez vaste!); et néanmoins l'individu, que 
nous examinons, très jeune encore, à la 
vérité, n'a en ce moment qu’une seule 
fieur : fleur d’une consistance et d'un 
aspect de cire blanche, relevée sur le 
labelle par une petite macule d’un bleu 
lilaciné, placée sous un appendice 5-di- 
gité et ligné de la même teinte. Elle ap- 
partient nettement au genre WarRea, 
parmi les belles congénères duquel elle 
se distingue surtout par la forme de l'ap- 
pendice lsbellaire, dont nous venons de 
parler, lequel imite une sorte de main 
humaine, aux doigts étalés, dont le me- 
dium serait le plus court. 

Elle fesait partie d’un lot d'intéressan- 
tes Orchidées du Brésil, adressées direc- 
tement à l'établissement Verschaffelt, l'an 
dernier, par un zêlé correspondant, qui 
malheureusement, en l’étiquetant Hunt- 
leya imbricata, n'avait joint aucun ren- 
seignement sur son habitat particulier. 
Elle est épiphyte, comme le démontrent 
suffisamment ses longues et robustes ra- 
.cines aériennes. Nous donnons ci-contre 
la figure exacte de sa fleur, et de son 
labelle vu de deux côtés, et n'en dirons 
pas d'avantage à son sujet, parce que nous 
proposons d'en donner incessamment une 


lis junioribus oblongis subacuminstis et mueronato-neutatis (nervis immersis) basi longe 


artieulatis imbricantibus distichis, vetustioribus valde elongatis oblanceolatis basi longissime gracillimeque 


MISCELLANÉES, 71 


belle figure coloriée. C'est une des plus aimables Orchidées qu'on puisse 
cultiver. (Explic. des fig. analyt. : 4, Fleur de grand. nat. 2. Le labelle, vu 
de face. 3. Le même, vu de côté par derrière (2 et 3 un peu grosses). 

Salvia tricolor (1) Nos. (Lamiaceæ). On ne saurait rien voir de 
plus joli, de plus coquet, de plus attrayant que les fleurs de cette trois fois 
gracieuse sauge, à la corolle d’un blane de neige, avec une macule du plus 
riche carmin violacé au sommet de sa lèvre supérieure, et une plus am- 
ple, d'un minium carminé, sur le labelle de l'inférieure !!! Voici deux ans 
de suite que nous avons le plaisir de l’admirer dens l'établissement Ver- 
schaffelt, et il est bien temps que nous en entretenions enfin nos lecteurs, 
en faveur de qui notre éditeur s'empresse de la multiplier. Elle est origi- 
naire du Mexique, d'où la lui ont envoyée ses honorables correspondants 
MM. Tonel, frères. 

Cest un petit arbrisseau touffu presque gazonnant, à rameaux grêles, 
létragones, À petites feuilles ovées-obtuses; le tout poilu-glanduleux et 
exhalant une assez forte odeur de cassis, qui est loin d'être désagréable; 
ses fleurs sont nombreuses, solitaires, opposées, disposées en racèmes allon- 
gés, tétragones et poilus, comme les rameaux; nous en avons dit le coloris, 
Comme nous ea donnerons très prochainement la figure, nous nous éten- 
drons alors davantage à ce sujet ; nous la supposons inédite, 


—— 


Lilium tonuifolium Fiscu, (Liliaceæ $ Tulipeæ). Ce lis est origi- 
naire de la Daourie, où l’a découvert Fischer en 1830. Comment se fait-il, 


plieato-altenuatis, nervis nune costatim prominentibus ; pedunculis bravioribus basi et apice 1-bracteauis uni- 
Doris; segment. extern. supremo usque ad basim libero, internis basi connatis; his tribus æqualibus ovatis 
versus apicem sensim attenuatis valde et cito retroflexis; 2 aliïis extern. paulo brevioribus oblique insertis 
rectis subfolcato-deflexis, ad basin intus plica alta notatis; omnibus crassiusculis albis ; iabeHo (albo) primo 
adspectu rbomboideo-quadrato, revera trilobate, lobis basileribus minimis anlice gibboso-plicatis instar clavi- 
cularum humanarum antice productis, deia ultra late auriculato patulo, marginibus reflexis, apice contracto 
emargioato; basi intra plicas lobulorum appendix adest subplana 5-digitato-fissa libera ; gynostemate latera- 
liter auricolato, Nos. ad nat. vèv.! 

Warrea digitata Nos. 


Huntleya imbricata PiveL in Sched. 

{1} S. (G Calemphaee). Frutex, suberecio-cæspitosus undique brevissime glanduloso-pilosus odorem Ris 
nigré ans exciatissimom, ramis elongalis gracilibus remulosis tetragonis; foliis parvis breviter pe- 
tiolati apice rotandato-obtusis cum dente terminali basé atienuato-subdecurrentibus utraque facie 
panctis eleratis creberrimis sparsis, margino crenulato, venis paucis infra prominentibus; floribus race- 
mosis solitariis oppositis brevissime ped ntalibus; bracteis rotundato-cymbiformibus mi 
nimis brevissime subabrupteque acumin: cito eaducis; calyee oblongo-campenulato valde 
costato, ad 1/3 bifido, segm. sup. integro majore acutatim obtusiusculo, inf. bifido, lobis acutis; eorelle 
compressa costata subtus gibbosa abropte ad os coaretata glabrata, labio super, subporrecto elevato capi- 
tatim inflateque terminato-fornisaio : infur. multo majore deflexo trilobato, lobis lateralibus parvis rotun- 
datis mediano spproximatis sicut et confusis, hoe multo majore obcordatim rotundstimque expanso postice 
Jate auricalato apice ginato; staminibus brevibus robustis glaberrimis hyalini ub fornice 
corollæ celatis; stylo sat longe exserto apice inflato compresso supra et infra piloso bifido, lobis inæquali- 
bus arenato-divergentibus subulatis; glandula dorsati maxima, carpellis distinetis ovoideis substipitati 
Non. ad nat, viol 


Salvia tricolor Nos. in nota præsenti. 


72 MISCELLANÉES, 


qu'introduit dès cette époque dans les jardins, il soit malgré sa rusticité, 
M beauté incontestable de ses fleurs, leur odeur puissante et suavissime 
(c'est le plus odorant de tous!) et leur vif coloris, si rare encore dans les 
jardins, et qu’il n’en ait pas été donné jusqu'ici une bonne figure (celle du 
Botanical Magazine (t. 3140), est mauvaise, on l'y représente uniflore; 
eclle du British Flower-Garden, à peine meilleure, est du moins quadri- 
flore)? Chose plus surprenante encore, des auteurs qui en ont traité pas un 
n’a parlé de son exquise et puissante odeur ! Schultes même, le dit inodore. 


Et voilà justement comme on écrit l'histoire! 


Nous l'avons vu fleurir cette année, avec une luxuriance extrême dans 
l'établissement Verschaffelt ; chaque individu portait de 5 à 7 fleurs, d’un 
coloris vermillon-cramoisi brillant, 

Nous en donnerons incessamment une belle et bonne figure, que nous 
accompagnerons d’une description complète; et nous avons voulu, dès 
aujourd’hui, le rappeler au souvenir des amateurs, qui pourraient sur la 
foi de nos prédécesseurs en méconnaître tous les mérites. 


——— 


HORINOLATURS SOTANLIQUE 


Liste des espèces des genres DincÆs, FREVIRANIA 
et ACHIMENES. - 


Au moment où la famille des Gesnériacées , ou plulôt sa tribu, dile des 
Gesnériées, subit des changements et des mutilations, qui la transfor- 
ment complètement, il pourra être utile au lecteur de savoir à quoi s'en 
tenir, tant sur les genres que sur les espèces qui doivent y être réunis. 
Nous commencerons aujourd’hui ce travail par les genres Dircæa, Tre- 
virania et Achimenes; et nous prierons instamment, dans lintérét de la 
science et de l’horticulture, les botanistes et les horticulteurs de nous si- 
gnaler les espèces que nous aurions omises et les erreurs que nous aurions 
faites involontairement, en les remerciant à l'avance de leurs bienvdllentes 
rectifications, que nous nous empresserons d'ailleurs d'admettre sous le 
nom de chacun d'eux. 

Dircæa Decaisne. 


(Voyez ci-dessus, pour l’étymologie et les caractères génériques, Jardin fleuriste, 
Te Il. PI. 219-220 ef nofulam!) 


SPECIES, SYNONYMIA. 


Direæa cardinalis Recez, Gart,-Fl. Il.  Gesneria cardinalis LEnm. — macran- 
35. c. ic. tha HonT, BEROL. NON ALIOR. 


MISCELLANÉES. 


Direæa Cooperi Desne . 


eynocephala Cu. L. . 


Decaisneana Cu. L. , 


dentata Ca. L.. 


faucialis Cn, L, 


lateritia Desne. . . . . 


lobulata Cu. L. Jard. fleur. III. 
P1. 219-220, et Flore d. S. et d, 


J. de l'Eur, …. 


macrantha Cu. L. Illust. hort. Il. 


PL 51. 
macrorrhiza Cn. L. . 


magnifica Dcsne. . 


reflexa Dosxe. . 
rutila Cu. L. 


Suttoni Desne. . . 


Van Houitei Desne. . . . . 


Gesneria Cooperi Paxr. Bot. of Mag. 1. 


224, €, ic. 
cynocephala Drar. Encycl. vég. 
Gesn. No 10. c. ie. 


Dircæa bulbosa Dcsne. Gesneria bulbosa 


Gawz. Bot. Reg. t. 343, Bot. 
Mag. t. 3886. non — — W.Hook. 
Bot. Mag. t. 3041. — Merchii 
WenpL. — — lateritia W.Hoor. 
Bot. Mag. t. 4240. 


Gesneria dentata Honnsonc. Allg. Gart. 


Zeit. IL. 554. 
fauciatis Loc. Bot. Reg. t. 1785. 
— fascialis W. Hook. Bot. Mag. 
1. 3659. et Desn. Rev. hort. 1. c. 
lateritiæ Livz. (non W. Hook.) 
Bot. Reg. t. 1950. 


macrantha Esusp. olim! an hy- 
brida? 

macrorrhiza Duworrier, Bulict. 
Acad, Brux. 564 (4856). 

magnifica Orr.et Dire, All. G.Z. 
L. 265. 

reflexa Flor. Cab. t. 61. 

rutila Linoc. Bot, Reg. t. 1458, 
Corytholoma rutilum Desne (1). 

Suttoni Boots, in litt. Linz. Bot. 
Reg. t, 1637. —— bulbosa W. 
Hoox, Bot. Mag. t. 3044. 


Houttei Dumorr. Bull. Ac. Brux. - 


362 (1856). 


Trevirania Wizzn. — Decaisne. 


(Voyez pour l'étymologie et les caractères génériques, Flore des S. ct d. J. de 
PEur. IV. fo 420). 


SPECIES, 


Trevirania candida Dcsne I. c. t. 420. 


— coccinea Wisco. Bot. Mag. t. 374. 


SYNONYMIA. 


Achimenes candida Linpz.. Journ. of Hort. 


Soc. III. 347. e. ic. — Knighlii 
Honr. 


Trevirania pulchella Manr. Achèmenes 


minor P. Browne. Cyrilla pul- 
chella Laémir. Columnea erecta 
Lamarck. Buchinera coccinex 
Scor. 


(1) Cette plante, ne présentant que deux glandes ovairiennes, doit alors appartenir au Direra. 


74 MISCELLANÉES. 


Trevirania pyropæa Cu. L. Illust. hor- Achimenes pyropæa Lixr. Journ. of 


ticole. 1IE. (hic!} Hort. Soc. IL. 294. t. 4, 
— rosea Cn. L. —  rosea Lixor. Bot. Reg. t. 68 (1841). 
Achimenes P. BRownNE, — Decaisne. 


(Voyez pour l'étymologie et les caractères génériques, Decaisne, in FE. d. S. et 
d. J. de PEur, IV. fo 420 {in textu!), 


SPECIES. SYNONYMIA. 


Achimenes grandiflora Desne, Bot. Reg.  Trevirania grandiflora Scene, Lin- 
t. A1 (1845). Bot. Mag. €. 4012. næa, VIIL. 247. 
— longiflora Desn, Bot. Reg. t. 49 . . . . . . . . . . . . . . 
(1842). Bot. Mag. t. 5980. 
— patens Benrn. Journ. of Hort. *.. .. 
Soc. L. 235. e. ie. 
— Skinneri Linpc. #bëd, II. 293. e. ie. . 4 . . . . . . . . . . . 


Nous passons sous silence les nombreuses hybrides et les variétés que 
la culture a obtenues, soit par semis directs ou par croisements artificiels ; 
et parmi lesquelles on peut considérer comme des plus remarquables 


celles de nos planches ci-dessus {T° II. pl. 43 et 55). Pour les espèces 
distraites du genre, V. Mandirola, Tydæa, Hüllikeria et Trevirania. 


Fructification bypogée du PHRYNIUM MICans (1). 


C’est un sujet bien digne de l'attention des naturalistes philosophes, que 
ce végétaux épigés, qui après avoir chastement accompli, derrière les 
courtines florales, le vœu de la nature, vont en cacher bientôt les suites 
sous terre et là mettre au monde le fruit de leurs amours (qu’on nous 
pardonne ce style romantico-érotique, en faveur de sa juste application 
ici!) : Crocus, Arracacha esculenta, ete.; et ce fait curieux, nous l'avons 
depuis 2 ou 3 ans déjà observé chez le joli Phrynium micans, dans l'éta- 
blissement Verschaffelt, qui en possède bon nombre de beaux individus. 
Au pied de chaque tige qui a fleuri, on peut trouver, un peu au-dessous 
de la surface de la terre, ou à peine à son niveau, une capsule, avec ses 
graines parfäitement müres! Or, comme la hampe qui porte l'épi floral n'a 
pas moins de 0,05-6, il serait curieux d'expliquer rationnellement, comme 
de cette longueur il ne reste plus, lors de la maturation du fruit, qu’un 
point d'attache à la souche? 


(1) Voyez ci-dessus, Te 11, Mise p. 89. 


NISCELLANÉES, 78 


RORPICULLIURR, 


De L'AÉRATION et de Ia VENTILATION des Serres, et de Ia 
combinaison de l'AÉROTUERME avec l'HYDROTRERME. 


Les praticiens et les amateurs confondent l’Aération avec la Ventilation, 
et entendent surtout par la seconde l'opération qui consiste à donner de 
l'air aux plantes, à aérer une serre; et cependant ces deux mots ne sont 
rien moins que synonymes: ils expriment chacun une action, une chose 
fort différente. Expliquons-nous : 

Nous entendons par 4ération, l'opération par laquelle on introduit dans 
une serre l'air extérieur en en ouvrant simplement les portes ou les châs- 
sis; ou bien, et cela vaut mieux pour les plantes, en facilitant l'introduc- 
tion de cet air par des ouvertures pratiquées dans les parties basses de la 
serre et correspondant à d’autres semblables percées dans les parties hautes, 
Disons en passant que, dans ce dernier cas, il est avantageux que ces ouver- 
tures ne soient pas opposées lune à l'autre (placées vis-d-vis!), mais 
qu'elles doivent alterner {en quinconce!), 

Nous entendons par Ventilation, une opération par laquelle on agile 
artificiellement l'air, par laquelle, littéralement parlent, on fait du vent. 
On voit tout de suite par cette double définition que l’Aération diffère 
essentiellement de la Ventilation. Nous nous proposons dans cet article 
d'expliquer et de discuter ces deux opérations, de démontrer, autant 
qu’il sera en nous, les inconvénients de la première et les avantages de la 
seconde. 

On a beaucoup écrit, beaucoup discuté sur la Ventilation, ou, comme on 
voudra, sur l'Aération des serres (choses différentes, comme nous venons 
de le dire}, et cependant la question est restée indécise et attend encore 
une solution satisfesante ; serons-nous assez heureux pour offrir dans cette 
notice un procédé qui remplisse convenablement le but que l'on se pro- 
pose en aérant : c'est-à-dire, la purification complète de l'atmosphère des 
serres, par le renouvellement forcé de l'air interne, l'agitation des tiges 
et du feuillage, comme mus par une brise naturelle (1)? Nous Tespérons, 
et nos lecteurs vont en juger. Si nous nous trompons, du moins nous 
nous tromperons de bonne foi; et ils verront par cela même notre ardent 
désir d'être utile à la science qui est si chère à eux et à nous, à cette 
science, le but constant de nos efforts et de nos écrits. 


{1) Gireonstance qui, tout en contribuant éminemment à leur santé et à leur vigueur, détermine (chose 
importante !} l'aoûtement du jeune bois; ainsi que le fait le vent naturel dans les jardins et fes forêts! 


76 NISCELLANÉES. 


En général, en ouvrant toutes les parties mobiles, châssis et portes, 
d’une serre pour l'aérer, beaucoup de personnes s’imaginent avoir satisfait 
à toutes les exigences d’une santé normale pour les plantes qu'elles y 
conservent. Ce but est-il atteint? nous n’hésitons pas à répondre par la 
négative, Sans doute, la masse médiane de l'air interne sera peu à peu 
renouvelée, mais la masse médiane seulement ; et celle des extrémités et 
des parties basses ne le sera que peu ou point, à moins que l'air extérieur, 
mû avec force, c’est-à-dire, à l'état de vent, ne vienne avec quelque im- 
pétuosité tourbillonner, pour ainsi dire, dans la serre, et chasser bientôt 
alors par sa force d'impulsion tout celui qui y était contenu. Or, on sait 
qu'il est impossible d'ouvrir ainsi portes et châssis en tout temps, en hiver, 
par exemple. L'introduction de l'air froid dans cette saison est rarement 
praticable dans une serre tempérée ; elle est impossible dans une serre 
chaude, du moins par les procédés ordinaires; et ce sont les serres de 
cette catégorie qui ont le plus besoin de renouveler leur atmosphère in- 
terne, par l’introduclion incessante d’un air pur.Or, dans ce eas, l'Aération 
ou Aérification, est à peu près impuissante; elle est même funeste, en ce 
que Fair introduit, ayant une température souvent beaucoup plus basse 
que celle de l'interne, emprunte nécessairement à ce dernier son calorique 
par la loi de l'équilibre des corps, refroidit considérablement l'atmosphère 
de la serre, influe par conséquent sur la végétation, la saisit, l’arréte et 
la tue quelquefois. Elle est donc impossible, ou ne peut être possible, que 
pendant les quelques rares instants, où, pendant la mauvaise saison, la 
température extérieure s’adoucit un peu, ou, pendant les instants plus 
rares encore, où Je soleil nous envoie quelques pâles rayons. égarés. 

Sans doute, les inconvénients d'un tel mode d'aération, l'entrebâillement 
des châssis et des portes, sont beaucoup moindres pour une serre tempé- 
rée, presque nuls pour une serre froide; mais encore une fois, par ce pro- 
cédé, il sera toujours incomplet. 

Le mode d'aération par des ouvertures ménagées dans les parties basses 
et élevées est, comme nous l'avons dit, préférable au précédent; mais 
comme lui, quand il s’agit de la serre chaude, il n'est pas praticable en 
tout temps; il ne peut être employé pour elle, que lorsque le thermomètre 
par exemple, placé à l'extérieur de la serre, indique au moins 8—40.+ 
OR., et 4—6 + 0 R. pour la serre tempérée, 

Si l'Aération, comme nous venons de la définir, est insuffisante pour 
remplir le but désirable et nécessaire que l’on se propose ou plus ou moins 
impossible, selon les circonstances atmosphériques ou locales, il n'en 
est pas de même de la Ventilation, considérée et comprise, comme nous, 


MISCELLANÉES, 


dans son sens littéral : faire de Pair, du vent! maïs avant d'exposer nos 
idées à ce sujet, il convient d'établir aux yeux du lecteur la situation phy- 


sique d'une serre non ventilée et plus ou moins mal aérée. Nous parlons 
surtout de la serre chaude! 


Que se passe-t-il en effet? Comme nous le disions ci-dessus, en d’autres 
termes, en parlant de l'Aérotherme Delaire, quand vous pénétrez dans 
une serre chaude, chauffée par l'Hydrotherme (Thermosiphon) (et plus elle 
est chaude, plus est forte la sensation que nous définissons), une atmos- 
phère lourde, nauséabonde, plus ou moins chargée de miasmes méphiti- 
ques pèse sur vos épaules; votre respiration devient difficile, haletante, et 
bientôt vous êtes contraint de sortir pour respirer un air plus pur. Exa- 
minez attentivement les plantes qu’on y élève, vous en verrez, en général, 
les tiges gréles, le feuillage chétif et rare, la floraison nulle ou débile ; 
les vases qui les contiennent, à moins d’une propreté serupuleuse, sont 
verdâtres et gluants par les moisissures confervoïdes qui les couvrent; les 
insectes malfesants, cloportes, kermès, cochenilles, acarus, ete, sauf 
des chasses incessantes et minutieuses, y pullulent à cœur joie; vous 
arrosez, vous seringuez : l’eau, si le soleil ne vient aider puissamment 
la chaleur artificielle, séjourne plus ou moins longtemps, ne se vapo- 
rise qu'avec une lenteur extrême: de là souvent pourriture, carie, avorte- 
ment des inflorescences, ete. Tous ces faits sont exacts, ont lieu tous les 
jours, mais à des dégrés divers en plus ou en moins, selon les localités, 
les températures et surtout selon les soins plus ou moins vigilants, 
plus ou moins habiles qu'on donne aux plantes; on ne saurtit les nier; 
ét cependant, malgré bien des tentatives, des tâtonnements, des essais, on 
est pas encore arrivé à déraciner entièrement le mal, et on n'y arrivera 
jamais en s’en tenant à l'introduction pure et simple de l'air extérieur, par 
les moyens ordinaires dont nous venons de parler. 

Il n’en est déjà plus de même, si vous avez recours au système introductif 
aéral, imaginé par M. Delaire : le premier, on doit lui rendre cette justice, 
qui se soit sérieusement et fructueusement, disons-le encore, occupé de 
Fimportante question que nous cherchons à traiter ici. Nous ne répé- 
terons pas ce que nous en avons dit, et nos lecteurs ont pu voir quelle 
immense amélioration a apporté dans l’aération des serres le procédé 
de lhabile horticulteur orléanais; nous disons aération, et non venti- 
lation, dans l’acception que nous attribuons rationnellement à ce mot; 
on en verra tout-à-l'heure les raisons. 

Nous avons, et avec raison, selon nous du moins, accordé une grande 
supériorité à l'aérotherme sur l'hydrotherme, en ce que, comme on peut 

TOME VIT. MISC, — SEPT, 1856. 14 


78 MISCELLANÉES + 


le voir par la description que nous avons faite du premier de ces appa- 
reils, le chauffage a lieu par l'air lui-même, chauffé au dégré convenable, 
cireulant avec d'autant plus de force qu'il est plus dilaté, et venant, 
comme nous l’avons décrit, baigner pour ainsi dire de ses chaudes et 
pures effluves toutes les plantes de la serre, qui s'inclinent et s’agitent, 
comme mues par la brise. De là, une végétation. normale et robuste, une 
floraison assurée, l'absence des insectes déprédateurs, une atmosphère 
légère, embaumée, etc. 

Nous devons dire que l’on a essayé de combiner la cireulation de l'air 
chaud avec celle de l'eau chaude, c’est-à-dire, de greffer l'aérotherme 
sur l'hydrotherme; mais nous ne sachons pas que l'on ait jusqu'ici 
complètement réussi à allier les deux systèmes : alliance qui, offrant réunis 
les avantages que possède séparément chacun d'eux, serait le nec plus 
ultra, le véritable parangon des chauffages, et qui nous semble aisément, 
parfaitement possible, puisque le même foyer pourrait chauffer à la fois 
et l'eau et l'air introduit du dehors, et venir parallèlement circuler dans 
la serre, comme chacun de ces deux agents cireule jusqu'ici séparément, 
selon qu’on emploie l'un ou l’autre mode. Ainsi, joignez, par exemple à 
l'appareil Delaire, qui lui n’agit que dans un sens Iongitudinal (par 
devant !), des tuyaux remplis d’eau bouillante, courant simples ou doubles 
autour de la serre! N'obtiendra-t-on pas par là une puissance calorifi- 
que puissante, énorme, réglable cependant à volonté, en même temps 
qu'une aération complète et éminemment bienfesante? C'est là, c’est ce 
que nous avons dès longtemps proposé, ce qui a été imparfaitement , 
incomplètement tenté jusqu'ici, et ce qui doit certainement réussir, si l'on 
greffe tout d’abord l'hydrotherme sur l'aérotherme, mais non, comme on 
l'a fait, le second sur le premier. Ainsi, dans le double appareil combiné, 
nous comprenons d’abord la chaudière d’un hydrotherme ordinaire, avec 
ses tuyaux de circulation; mais la fumée du foyer, au lieu de s'échapper 
immédiatement et verticalement, devrait, comme dans l’aérotherme, dé- 
crire plusieurs circonvolutions autour et au-dessus de ladite chaudière, 
avant de se perdre dans la cheminée; l'air extérieur, alors, comme 
dans l'aérotherme, cireulerait autour de ces tuyaux, viendrait débou- 
cher dans la serre, et y opérerait les mêmes"‘bienfaits (nous allions dire, 
les mêmes merveilles); on produirait par là, ainsi que nous venons de 
le dire, une chaleur considérable, une aération parfaite, sans le grave 
inconvénient qui résulte de l'introduction immédiate de l'air extérieur. 

Mais, cet article est déjà long ; nous avons été, pensons-nous, assez 
explicite pour étre facilement compris, et pour faire suffisamment res- 


MISCELLANÉES. 79 


sortir les grands avantages qui résulteraient de la combinaison des deux 
systèmes de chauffage en usage aujourd'hui ; et il est temps d'arriver à ce 
que nous entendons spécialement par ventilation (1). 

Nous avons défini le mot; expliquons la chose! Sans doute, comme 
dans l'appareil Delaire, d'amples ouvertures, pratiquées de chaque côté du 
foyer et que découvrent ou ferment à volonté des volets de bois ou de 
tôle, admettront l'air extérieur en assez grande quantité pour que la dila- 
tation énorme qu’il subit, en circulant largement autour des tambours et 
des tuyaux, lui impriment une force d’impulsion telle qu’il pénètre de lui- 
même avec une impétuosité relative dans les tuyaux d'aération; mais 
dans les temps bas et humides, où l'atmosphère est froide, lourde et 
inerte, ce méme air, inerte et sans mouvement à son tour, stationne 
devant les bouches d'aération, n'y entre pas ou n'y entre qu'avec une 
extrême lenteur; la dilatation que lui imprime le calorique est d'autant 
plus faible que sa quantité est moindre: de là une aération partielle et 
imparfaite, si quelque agitation externe ne vient changer la face des choses. 

Un compelle intrare nous semble donc nécessaire pour obtenir en tout 
temps une ventilation réelle, une ventilation, garantie certaine de la 
vigoureuse santé des plantes et de la floraison des plus rebelles d’entre 
elles sous ce rapport: ventilation que peut produire un procédé bien 
simple et peu dispendieux. Nous supposons, par exemple, que devant 
chaque bouche d'air (et par notre procédé, une seule est rigoureusement 
nécessaire), on place une roue à quatre palettes, mue par un simple mou- 
vement de tourne-broche (ou par tout autre moteur que l'on voudra!)}! 
N’obtiendrait-on pas ainsi une ventilation réelle, incessante, comparable 
aux chaudes brises des Tropiques, et venant apporter aux plantes une 
vigueur et une santé inaccoutumées? 

Dans de grands établissements, dans de vastes serres, pourquoi, encore 
et dans le même bat, la chaudière ne serait-elle pas organisée en une sorte 
de machine à vapeur, de manière à produire elle-même le mouvement que 
nous demandons? Rien ne serait, ce nous semble, plus facile : un arbre de 
transmission, pour parler techniquement, ferait mouvoir les palettes. 

Nous livrons ces idées, que nous croyons bonnes, et par lesquelles &{ y à 
certainement quelque chose à faire, aux praticiens, aux amateurs, qui 
sans doute penseront avec nous désormais que l’Aératéon n'est pas et ne 
vaut pas la Ventilation. 


{1} A1 n'est pos inutile de dire, en terminant, que le tuyau d'aérage (d'aération, de ventilation , comme 
on voudra) peut revenir sar lui-même, mais doit se terminer brusquement, bouche béanie dans la serre, 
et non déboucher dans l'appareil chaufeuc. 


TOM, IN. MISE. — SEPT. 4856. 45 


80 MISCELLANÉES. 


Caractères génériques du MamiLLania. 
(RECTIFICATION.) 


Tous les auteurs qui ont écrit sur les Cactacées et tout récemment M, le 
prince de Salm-Dyck, dans l'excellent catalogue qu’il a donné des espèces 
de sa riche collection (1), sont avec raison d’accord pour attribuer à celles 
qui composent la tribu des Mélocactées {ou mieux Mamillariées!), et par 
conséquent au #amillaria, un ovaire originairement immergé el ne deve- 
nant apparent que lors de la maturation. ‘ 

Une jolie Mamillaire, que nous avons eu sous les yeux, en fleurs (en juin 
dernier), vient donner un démenti à la règle, et présenter une exception qui 
par sa nature rendra cette espèce intermédiaire entre la tribu à laquelle elle 
appartient (Mamillarieæ) et la suivante, les Echinocacteæ, dont Povaire est 
émergé dès l’origine; et cette Mamillaire est la A. nigra Enrexs., dont 
M. le prince de Salm ne connaissait pas encore les fleurs lorsqu'il la décri- 
vit (V. l'ouvrage cité, Adnot. bot. p. 94. N° 42). Dans cette plante, dont 
nous avons suivi avec attention toute l'évolution florale, la base extrême 
seule de l'ovaire était engagée ; le reste, nettement saillant, formait une 
sorte de tube (et qu'avec surprise nous avions considéré déjà comme tel), 
terminé par des segments floraux d’un rose vif (fleurs petites!). Ce n'est 
que lors de la fanaison des fleurs, que nous avons pu nous convaincre de 
la véritable nature des choses. Probablement des observations subséquentes 
démontreront que ce fait n’est pas unique dans ce curieux genre; et nous 
pouvons dès lors modifier ainsi la diagnose et de la tribu et surtout du 
genre Jui-même: 


.….… Bacca (ovarium!) e principio immersa v. rarius emersa……. 


Nous ajouterons encore que nous avons quelque raison de croire que ce 
dernier eas se rencontre aussi chez les Mélocactes. 


Floraison dun CEREUS LEPTACANTHUS? DC, 


Nous avons vu en fleur tout récemment (15 juin), chez un Amateur 
gantois, M. Van Crombrugge, un Cereus provenant d’un individu que 
nous avions nous-même reçu jadis de M. le prince de Salm, sous le nom de 
Cereus lepiacanthus; malheureusement, nous n'avons eu que le temps 
de l'observer en courant, pour ainsi dire, mais ce court examen nous 


(1) Cacrez me Honro Drcxsnst cuuræ, see, tribus eb genera digesiæ, ete, 1849. Bonn, chez Henar et 
Cons; gr, in-8e, de 270 pages, 


NISCELLANÉES, 81 


à suffi pour remarquer que cette plante, quant à sa fleur du moins, n'a 
rien de commun avec le Cereus pentalophus, 8. subarticulatus (leptacan- 
thus DC.), figuré dans le Botanical Magazine {t. 5651), ni avec celui du 
même nom, dont l'illustre cactographe avait bien voulu nous envoyer un 
dessin. 

La fleur de l'individu en question était unique, trois où quatre fois, et 
ceci à la leitre, plus grande que celles des deux dessins que nous citons; 
elle avait exactement la forme d'une eloche renversée, ou mieux celle d'un 
calyce, tel que ceux où le prêtre dépose les hosties consacrées ; tous les sé- 
pales ou pétales en étaient dressés, connivents, élégamment mais faiblement 
récurves au sommet, d’un rose vif; les étamines très courtes étaient fasci- 
culées dans le fond de la fleur et dépassées par le style, dont le stigmate, 
pluri-radié, étalé, était d'un vert mat. 

Qu'est-ce done que ce Cereus, dont les tiges sont celles du €, pro- 
pinquus (ou leptacanthus!) avec des fleurs si différentes? L'ensembie de 
ces fleurs, leur disposition staminale et pistilaire sont tout-à-fait sem- 
blables à ce qui se voit chez les Echinocactes, et justifient, selon nous, 
sauf révision, pour ces sortes d'espèces, la création du genre Echino- 
cereus d'Ehrenberg. 

Malheureusement, dans nos collections, faute sans doute d’une culture 
appropriée, elles se montrent presque absolument rebelles à la florai- 
son, et ce fait regrettable prive le botaniste européen des bases néces- 
saires pour établir un bon travail sur ces belles et eurienses plantes. 


Nécrologie. 


L'horticulture gantoise vient de faire une perte bien sensible : Don- 
Kelaar, fils (Jean-Joseph}, jardinier en second du Jardin Botanique de 
Gand, est mort le 7 juillet dernier, d’une congestion cérébrale, âgé de 
42 ans à peine. 

Né à Anvers, en 1814, il S'initia aux connaissances horticulturales sous 
l'habile direction de son père, qui a le malheur de lui survivre et était 
alors à la tête du Jardin Botanique de Louvain. Bientôt Jean Donkelaar 
alla se perfectionner en Angleterre, dans l'établissement justement célèbre 
alors de Knight. Il suivit depuis son père, à Gand, lorsque celui-ei 
succéda au regrettable Mussche, jardinier en chef du Jardin Botanique 
de Gand. Tous ceux qui connaissent ce beau jardin ont pu apprécier 
le zèle éclairé et l'habileté incontestable de J. Donkekar; et l'auteur 
de ces lignes a eu mainte occasion de signaler élogieusement son nom 


82 MISCELLANÉES. 


dans les colonnes du Jardin fleuriste et de l'Illusfration horticole. Mou- 
rant prématurément, mais aimé et estimé de tous, il eût pu rendre long- 
temps encore de grands services à cette horticulture qu'il aimait pas- 
sionnément et qui le regrettera toujours. Hélas! 


Omnia debentur morti, pauloque morati 
Serius aut citius metam properamus ad unam!….. Ov. 


PLANTES RUGOUMANDÉES. 


(ESPÈCES BARRES OU NOUVELLES.) 


Odontoglossum Phalænopsis Reicus. f. et Lin. (1) (Orchidaceæ). 
Une des plantes, qui, lors de la dernière exposition de la Société royale 
d'Agriculture et de Botanique de Gand, les 45 et 46 juin derniers, a le 
plus attiré l'attention des nombreux visiteurs, est l'Orchidée trois fois 
charmante dont le nom précède, et qui fesait partic du beau lot de plantes 
rares ou nouvelles, exposées par M. Ambr. Verschaffelt. 

Elle a le port d’une Warrea ou d'une Huntleya, et ses très grandes 
fleurs blanches, planes, ornées d'unc ample macule rose-lilacinée, curieuse- 
ment découpée sur ses bords, rappèlent assez bien celle de la Phalænopsis 
umabilis de Biuus. De là le nom que lui a avec raison appliqué M. Rei- 
chenbach, fils. Nous ne savons rien jusqu'ici des particularités historiques 
qui la concernent; nous pouvons dire seulement qu’elle est originaire de la 
Nouvelle-Grenade, d'où elle a été tout récemment introduite, Nous en 
donnerons très prochainement la figure, et espérons pouvoir alors être 
un peu plus explicite à son sujet. 

Astrophytanm miriostigma Nos. — £chinocactus myriosligma 
Sazu-Dycn. Cereus Callicoche GaceorTi, — inermis Scneinweer (Cacta- 
ceæ). Dans un lot de Cactées, devenues fort rares dans nos jardins (parmi 


{1} 0. ($ Jaanthium) Pseudob. parvis (er vi palumb.!) ovatis et sncipitibus apice attenuatis mono- 
phyllis; foliis basilaribus et pseudob. consini icata non coarclata exacte linearibus atle- 
muato-acutis supra camalieulatis unoquoque latere wiveniis ; scapo basilari foliis brevivre gracillimo cylindrieo 
subeernuo basi el apico squemato racemose bifloro ; peduneulis ovar. robustis erassioribus apice vix inflatis, 

Flos pre stotura plantæ moximus, candidus, labello lilacino lætissime veriegato : segm. extern. (supremo 
erecto, 2 later, horizontalibus) ovali-eilipticis brevissime acutato-mueronatis tenuibus 5-venlis, intern. 2 
multo latioribus non longicribus rotundalis basi subaitenuetis epice abrupte obsoleteque mueronatis recur- 
vatis: omnibus plano-patulis applieato-conniventibus ; labello multo mejore trilobato, lobis later. rotundatis 
applicato-patulis, mediano maxime dilatato flabellatimque rotandato apice emerginato submucronato. Ad be- 
gynostematis adsunt aures dum oblongo-faleatæ de medio inferne cum lobis Iahelli cohæreutes; postea 
gibbis 2 absoletis obsoletius etiam gibbosule erenulalis, erenalis in laminam decurrentibus (ad deniem /); 
inter cas 3 dentes obsoleti, mediano breviore; gynostemote minimo, clinandrio cucullaio. No», ad mat, viv.! 


Odonteglossum Phalænopais Ra. f. et Linn, ...? 


NISCELLANÉES. 85 


lesquelles nous eiterons les Echinocactus horironihalontus et coptonogonus 
Cu. L., Anhalonium prismaticum Cn. L., Pelecyphora aselliformis Eunens., 
ete.) et envoyées tout récemment du Mexique, par les soins de MM. Tonel, 
correspondants zélés de l'établissement Verschaffeit, nous avons particuliè- 
rement remarqué de beaux individus de la singulière plante, dont le nom 
est en tête de cette notice : plante dont nous avions cru pouvoir faire un 
genre séparé, en raison de son étrangeté même, mais surtout en raison 
de quelques caractères assez tranchés. Tout, au reste, n’a pas encore été 
dit à son sujet; ainsi, par exemple, tous les individus que nous en avions 
examinés jusqu'ici, nous avaient offert une tige, basse, hémisphérique, à 
cinq ou six énormes côtes arrondies, ou très obsolètemeut aiguës, et ne 
dépassant guère 0,12 à 0,15 centim. sur un diamètre plus grand ou à peu 
près égal. La plupart de ceux que nous venons d'observer, affectent au 
contraire sur un diamètre, à peine égal ou plus étroit même, une forme 
colomnaire, et dépassent 0,25-50 de hauteur ; l’un d'eux même en a 0,58/ 

Ces faits nous ont paru devoir être signalés, comme importants pour 
l'histoire de cette plante, que nous rappelons en même temps au lecteur, 
comme bien digne de faire partie d’une serre, en raison de son curieux 
port, dont l’épiderme, d'un vert pâle, est saupoudré de myriades de petits 
points blancs (poils agglomérés), et dont les grandes fleurs d’un jaune pâle, 
à pointes brunes, imitent d'amples étoiles à multiples rayons. On peut en 
consulter une excellente figure, dans notre Zconographie des Caclées, in-f°, 
ct dans le Botanical Magazine, 1. 4177 (celle-ci assez médiocre, et ne 
donnant pas une juste idée du mérite de Ia plante!). 

KRhododendrum Maddeni J, D. Hook. Rhod. Sikk.-Himal. 19. 
t. 48. Bot, Mag. t. 4805 [1854] (1) (Ericaceæ $ Rhododendreæ). Ce ma- 
gnifique Rosage vient de fleurir admirablement, en juin dernier, dans 
l'établissement Verschaffelt, dont le Directeur, avec juste raison, s’est 
empressé d'en faire exécuter une bonne figure originale pour en orner 
prochainement lIllustration horticole. 

Nos lecteurs savent sans doute, s'ils ont eu l'avantage de le voir en 
fleurs, sinon d’après les figures que nous citons, que ces fleurs ont la 
forme, le volume, le coloris et l'odeur suave et puissante de notre Lilium 
candidum! C'est en deux mots en faire un panégyrique aussi complet que 
fidèle. 

Les fleurs de l'individu en question, qui est bien incontestablement 
le R. Maddeni, ne nous ont offert aucune différence importante avee 


{1) La phrase spécifique en sera donnée en même lemps que la figure que nous en prometlons à nos 
lecteurs. 


8% MISCELLANÉES. 


celles de l'espèce telle que les décrit et les figure M, William Hooker {L. c.). 
Ainsi, selon le savant Directeur des jardins royaux de Kew, ces fleurs sont 
couvertes en dessus de pelites écailles qu’il ne définit pas ; celles des fleurs 
que nous en avons examinées étaient très peu visibles ; mais en sèchant, 
elles sont plus apparentes, très nombreuses, orbiculaires, blanches et 
adhérant en dessous par leur milieu. Les eôtes du tube, dont ne parle 
pas M. Hooker, sont très prononcées ; du reste, nous la décrirons, plus 
au long, à l'occasion que nous venons d'indiquer. 

Aristolochia Fhwaltesii W. Hook, ( (Aristolochiaceæ). Ce n’est 
pas pour la beauté, ni pour le riche ou varié coloris de ses fleurs, ni pour 
leur ampleur que nous venons ici entretenir nos amés et féaux lecteurs 
de cette espèce d'Aristoloche, mais pour son curieux port court et dressé, 
pour son inflorescence toute radicale, pour ses fleurs, petites, verdêtres, 
mais exhalant, fait fort remarquable et probablement unique dans le genre, 
une odeur agréable, assez semblable, dit M. W. Hooker, à celle du 
Caladium (Colocasia) odorum. 

D'un rhizôme tubéreux, à grosses fibres radicales, s'élèvent plusieurs 
tiges cylindriques, suffrutiqueuses, hautes à peine de 0,15-25, pubérules- 
velues, ainsi que le dessous des feuilles et toutes les parties de l'inflores- 
cence, portant dès la base des feuilles rapprochées, lancéolées vers le 
sommet et brièvement acuminées, puis longuement atténuées-cunéiformes 
vers la base; à pétioles robustes, courts et formant anneau autour de la 
tige. Les fleurs, disposées en racèmes fasciculés au bas des tiges, sont 
assez longuement pédicellées, pendantes, verdâtres, à tube brusquement 
arqué-géniculé, du milieu vers la base qui est renflé (forme, au reste, 
commune chez les fleurs de ce genre), puis allongé, à peine dilaté au 
sommet en cinq lobes très courts, aigus, presque égaux ; l’intérieur en 
est jaunâtre, couvert de poils glanduleux, et marqué vers la partie supé- 
rieure d’une courte macule, d’un brun noirâtre, 

Les étamines et le style (3 stigmates) sont conformes à l'importante 
rectification que nous avons faite ci-dessus aux caractères du genre (Voir 
Observations sur le genre Aristolochia; Révision générique, ete. T° I. 
Mise. p. 24). 


(1) 4. erecta suffruticosa paululum basim versus ramosa, ramis velutino-villosis ; foliis longe lanceolatis 
(ad figuram : approximatis lanceolatis brevissime acuminatis longe versus basim cuneato-attenuatis; petiola 
brevissimo robusto cirea caulem annulato) subcoriaceis giabris subtus sericeo-villosis; pedunculis subradi- 
calibus (basi ramorum v. caudice tuberoso insertist}; floribus racemosis oppositis (sx figura! bractea 
solummodo flori est opposita ! ideireo addit elrss. auctor in descriptions: opposite each flower or bud is 
a bract/]; perianihio bis arcte geniculato-flexuoso, limbo oblique truncato obseure.5-lobo intus copiose 
glanduloso-villoso, lobis acutiusculis. W. Hoor, (parenih, nostris/). 


Aristolochla Thwaïitesii W. Hoox, Bot. Mag. t. 4018 (juin 1856). 


NISCELLANÉES. 85 


Masdevaïlia Wageneriana Linpex () (Orchidaceæ). Gracieuse 
Orchidée en miniature, à fleurs très grandes, si on les compare à la peti- 
tesse extrême de la plante, d'un beau jaune rehaussé de brun à l'inté- 
rieur, et remarquables surtout par les trois très longs et curieux appen- 
dices qui en surmontent les segments externes. 

Les feuilles, toutes radicales et fasciculées, sont obovées, atténuées à la 
base en une sorte de pétiole enveloppé par une longue squame ; le tout 
haut à peine de 0,05 sur 0,01 dans la plus grande largeur de la lame. 
Les scapes, plus longs qu’elles, sont anguleux, déclinés-ascendants, brac- 
téés (bractées très courtes et distantes). Les fleurs terminent solitairement 
chaque scape et se composent de trois segments externes, ovés, connés- 
campanulés vers la base, et se prolongent, comme nous l'avons dit, chacun 
en un long appendice caudiforme. Les deux internes sont peu apparents, 
oblonës-sécuriformes, bifides au sommet (tronqués et tridentés Linpu..!}. 
Le labelle rhomboïde-trilobé, finement piqueté de brun, est allongé et ré- 
curve au sommet, comme une serre d'oiscau (W, Hook.). 

Cette jolie petite espèce fera un gracieux effet sur les troncs des arbustes 
de la serre chaude. 

Calceolaria violacen Cavax. © (Scrophulariaceæ $ Scrophularieæ). 
Jolie espèce, introduite depuis quelque temps déjà en Angleterre et pas 
aussi répandue qu’elle le mérite dans les jardins du continent; elle a été 
découverte, vers la fin du dernier siècle, au Chili, où elle croît notam- 
ment aux environs de Valparaiso et de Conception, et fleurit abondam- 
ment dans les serres tempérées en mai et juin, 

C'est une plante suffrutiqueuse, dressée, s'élevant à 60 centim. environ, 
très ramifiée, glabre ou légèrement pubescente; à rameaux cylindriques, 
opposés; à feuilles petites, nombreuses, opposées, ovées-cordiformes , 
incisées-lobées, dentées, pétiolées. Les fleurs, nombreuses et groupées en 
petits corymbes terminaux, sont d’un blanc teinté de lilas, dont la nuance 


(1} M. parva eæspitosa {foliis bovato-oblongis, basi in petiolum vaginatum atte: 
gracili anguleto Jongiore decli surgente uniloro), sepalis apice longe cirriferis, petalis (minimis in= 
elusis) securiformibus apice bifidis (iridentatis Lino.) , labello subrhombeo grosse dentalo-serrato , margi- 
nibus inferne integris reflexis (superne dentatis inflexis), apice appendicula carnosa unguiformi, W. Hour. 
ti. e. (parenth. nostris). 

Masdevallia Wageneriana Linpex, Cotal.! — Lino, in Paxr. Fl-Gard. Glean, NII. 74. 
e. ie. mediocri {perianthio ineaute clauso!). Bot, Mag. £. 4921 (bona!). Juin 1856). 

{2} C. (Jovellana) fruticosa ramosissima minute vistidulo-pubescens, falis petiolatis ovatis acitis grosse 
inciso-dentatis basi euneatis supra hi subtus glauco-albidis; paniculis parvis laxis; laciniis calyeinis 
ontis obtusiuseulis ; corollæ labiis coneavis alte connatis, superiore celyee subtriplo longiore inferiors vix 
Tongiore apice brevissime involuto, Bewru. 1. i. c. 

Calceolaria violaces Gr. le. V. 31. 4 452, Bern. in DC, Prodr. X. 206. W. Ifoor. Bot. 
Mag. t. 4929 (Aug. 1856). 

Baa violacea Puns, Syn, PL. I. 15. 


ratis fascieulatis ; seapo 


86 MISCELLANÉES, 


est.plus foncée à l'intérieur, qui est élégamment ponctué de pourpre 
sur une macule jaune, entourée en outre de points carmins. Ces fleurs, 
fendues en deux lèvres simples, dont l'inférieure n'est point dilatée en 
sac, font placer la plante dans la section dite Jovellana, qui mériterait 
sans doute, en raison de ce principal caractère, d'être distinguée comme 
genre séparé; ce qu'avait au reste fait Persoon. 

Rhododendram blandfordiæforum W. Hook. ( £ricaceæ S$ 
Rhododendreæ). Très belle et très distincte espèce, l’une des nombreuses 
et magnifiques découvertes végétales, dues à M. Hooker, fils, qui la trouva 
dans les monts Himalaya, à l’est du Népaul et du Sikkim, où elle n’est pas 
rare à une altitude de 40 ou 12,000 pieds au-dessus du niveau de la mer, 
soit dans les vallées, soit même sur le sommet des montagnes. 

La forme tubulée de ses longues fleurs, leur coloris minium-carminé 
vif en dehors, jaune en dedans, justifie pleinement le nom spécifique 
que lui a appliqué M. Hooker, père, qui toutefois déclare à ce sujet : 
que ces fleurs, « très ornementales d’ailleurs, sont extrémement variables et 
méme entièrement dissemblables, pour le coloris ei souvent aussi pour la 
forme. » Nous en avons sous les yeux, en écrivant ces lignes, un beau des- 
sin inédit, dont nous nous proposons d'enrichir très promptement ce re- 
cueil, et qui est conforme toutefois à celui du Boftanical Magazine (1. i. e.). 
Nous reviendrons donc à eette époque sur le compte de ce rosage d'une ma- 
nière plus explicite; et tout en le recommandant dès lors à l'attention des 
amateurs, disons de plus, que les rameaux en sont sarmenteux, couverts de 
très nombreuses petites squames ferrugineuses, ainsi que le dessous des 
feuilles, lesquelles sont lancéolées; les fleurs, au nombre de dix ou douze 
au sommet des rameaux, colorées, comme nous l'avons dit, et longues 
deux à deux pouces et demi. 

Galeandra barbata Nos. (Orchidaceæ). Parmi un grand nombre 
de superbes plantes, dont maintes nouveautés acquises à grands frais en 
Angleterre par notre éditeur, nous avons remarqué une jolie et svelte 
espèce de Galeandra, sans nom spécifique, indiquée comme venant du pays 
des Amazones. Elle est très distincte par ses pseudobulbes fusiformes, ses 
feuilles linéaires, glauques, ses fleurs en grappe dressée, et surtout par Ia 
barbe épaisse qui revêt la large cavité gynostématique de celles-ci et le 
disque de leur beau labelle rose et blanc, Nous en donnerons la phrase 
spécifique dans notre prochaine livraison et incessamment une belle figure. 


(L) R. ($ ?) frutex ramulosus, ramulis gracilibus virgatis lepidotis; foliis laneeolatis aeuminatis coriaceis 
breve petiolatis subius ferrugineo-lepidotis; espitulis 5-10-foris : floribus pendalis breve pedicellatis, eo 
rollæ carnosæ infandibuliformis tuho elongato cylindraceo, lobis oblongis obtusis aentisve. W. Hoor. Lie 


Rhododendrum blandfordiæfforam W. Hooc. Bot. Mag. t, 4930 (Aug. 1856). 


MISCELLANÉES, 87 


Visite de S. M. Eéorozn LE" et de la Famille royale à 
l'établissement d’Ambroise VerschafFelt. 


À loccasion d'une période jubilaire de vingt-cinq années révolues 
depuis l'avènement de Léopold [+ au trône belge, toute la Belgique, d'un 
commun accord, s'est mise en fête pour fêter solennellement cet anniver- 
saire; toutes les grandes villes ont rivalisé entre elles de luxe, de magni- 
ficence pour recevoir dignement le souverain qui devait les honorer de sa 
visite. 

Parmi ces villes, Gand s'est mise au premier rang, pendant trois jours, 
par le nombre et le bon goût de ses innombrables décorations ; toutes les 
rues, même celles que ne devait pas traverser le royal cortége, étaient 
pavoisées de drapeaux, d'oriflammes, de guirlandes, de verdures et de 
fleurs, d'inscriptions, de transparents, etc., ete. 


Ce n'étaient que festons, ce n'étaient qu'astragales! 


Jamais Gand, en aucune occasion peut-être, n'avait déployé simulta- 
nément une telle splendeur. Mais nous ne devons pas perdre de vue que 
la description des somptueuses décorations de la ville doit appartenir à 
un autre cadre que le nôtre et que leur mention ici ne peut être que le 
préambule de notre sujet, 

Parmi les grands établissements industriels de la Manchester belge que 
Je Roi et la Famille royale ont daigné visiter, nous sommes heureux de 
citer celui de notre éditeur : et c'était justice! Depuis quelques années 
surtout, en suceédant à son père, le jeune directeur, qui en est également 
le propriétaire, a su lui imprimer une impulsion immense, telle qu'au- 
jourd'hui l'établissement horticole Ambr, Verschaffelt peut être regardé 
à juste titre, comme l'un des plus considérables du continent. 

Les jardins, dans l'attente de la royale visite, avaient été décorés de la 
manière la plus somptueuse et la plus jardinique à la fois; l'œil ébloui 
crrait des drapeaux, des pennons aux vives couleurs, des ares de ver- 
dure, etc., aux myriades de fleurs de tous genres, de toutes couleurs, 
prodiguées avec une abondance inouie. 

À l'arrivée du Roi, il fut complimenté par M. A. Verschaffelt, par 
quelques paroles bien senties, auxquelles il répondit de la façon la plus 
gracieuse, tandis que Madame À, Verschaffelt, de son côté, complimen- 
tait S, À, R. et I. la Duchesse de Brabant, ct S. À. R. la Princesse Char- 
lotte, en leur présentant à chacune un magnifique bouquet. Les au- 
gustes visiteurs admirèrent ensuite Iles médailles sans nombre en métaux 


TOM, lil, MISC. — OCT. 4856, 46 


88 MISCELLANÉES, 


précieux, obtenues par MM. Verschaffelt père et fils, tant aux expositions 
florales des villes belges qu’à celles de toutes les villes d'Europe où le culte 
de Flore est en honneur. 

Bientôt la Famille royale s’avança dans les jardins, visitant les nombreu- 
reuses et magnifiques serres de l'établissement; et le Roi, amateur aussi 
distingué que fin connaisseur lui-même, témoigna à diverses reprises tout 
le plaisir que lui faisaient éprouver les riches collections de Conifères, de 
Palmiers, d'Orchidées, de Camellias, de Rhododendrum, ete, ete., qui 
font l'honneur de l'établissement, ct surtout le nombre considérable et 
cependant sagacement choisi des plantes rares ou nouvelles, acquises à 
grands frais dans ces derniers temps. . 

Enfin, le Roi et la Famille royale se retirèrent en exprimant haute- 
ment et à M. et à Me Verschaffelt toute la salisfaction qu’ils ressentaient 
de leur visite et de l'accueil à la fois respectueux et charmant qui leur 
avait été fait; et nous croyons être l'interprête fidèle des sentiments de 
notre éditeur, en exprimant ici publiquement toute la reconnaissance 
qu'il a éprouvée de la royale démarche, des choses gracieuses qui lui 
ont été dites, et dont il conservera à jamais le plus doux souvenir. 


_—_…—— 


PLANTES RRCOMMANDÉES. 


(ESPÈCES RARES OU NOUVELLES.) 


Centaurea myriostigma Nos. ( (4sicraceæ $ Cinareæ (1 $ Cen- 
taureæ). Dans un certain nombre de graines reçues du Mexique, en 1855, 
par l'établissement Verschaffelt, se sont trouvées celles qui ont donné 


(1) €. Annua, strista {melralis) apice solum pauei-ramosa tota eoslato-seabriuseuln, ramis 5-6 apire in 
flatis monocephalis non fisiulosia cinereo-viridibus; fufiis subpaucis distantibus oblongo-etlinicis basi sub 
eordato-sessilibus apiee aeutato-mucronalis morgine subineurvo-denticulatis ad intervalla seal 
supra punetulis ereberrimis seubridis, punetulo unoquoque sub lente pilum asportante vix perspieuum, infra 
ghberrimis pallidioribus punelis impressis, nervo medio subius elevato basi inter lobos laminæ inflato, 
lateralibus paucis: capétulis magnis: foribus externis albido-rosellis, interuis aibidis suaveolentibus, sto- 
minibus irrilabilibus. 

Envolucrum ane anthesim magnit. ovi palumbini postea ampliai, squamis numerosissimis imbricatis hastato— 
acuminatis 7-8-seriatis extus subeoncavis lateraliter longe peciinato fimbrialis brunneis, suminis longioribus 
aeuminatissimis; floribus radii neutris tubo elongato gracillimo patulo ultra medium sexfido albido, segm. abso- 
jute linearibus rosellis; disoi tubo de basi ad medium gracili levi arcuato mox tubulaiim difatato sexfido, segm. 
subconniventibus, extus sub lente pilis brevissimis globuliformibus hyalinis asperato. Ovarium glubrum setis 
numerosis medium lubum Boris æquantibus barbeilatis coronatum ; staminibus violnéeis exsertis parte libero 
in tubo dilatato puberotis inferne Jevibus ; stylo subexserio opice longe stigmatoso puberulo. (Fol, 0,8-10 
Jong- + 0:02-2 à lat.) 

Centauren ($ Pleciocephalus) myrlostigma Nos. Proxima C. mezicanæ DC, neenon 
€. americanæ Nure. (v. Non. in Flore d. S. el d. J., LV. 827. e. ie.) An cadem nostra ae prior, nune 
vero hæe imperfecte descripta ! 

12) Les boanistes écrivent Cynara d'après quelques lexiques; c'est une faute qu'il est bon de signaler. 
Chez les Grecs, en elfet, xivoiper est l'artichaut des modernes, tandis que pour eux xuvipe est un éplau- 
tier (rosier sauvage), 


HISCELLANÉES. 89 


naissance dans ce jardin à la plante dont il s'agit. Elle nous-a paru inédite 
et fait partie d'une section (Plectocephalus) qui ne eontient jusqu'ici que 
trois éspèces encore, dont la plus remarquable, la Ç, americana Nurr., 
a été décrite et figurée par nous, en 1848, dans la Flore des Serres et des 
Jardins (V. cet article pour quelques généralités). Nous avons le premier, 
pensons-nous, indiqué dans cette plante l'irritabilité extrême des étamines, 

Celle dont il s'agit est moins grande dans toutes ses parties, offre aussi 
d'élégants enpitules à larges fleurs externes rosées, blanches au centre, 

- avec des élamines également irritables, mais à un dégré moindre que chez 
la précédente et à odeur fort agréable. Elle s'élève à peine à un mètre, et 
portent des feuilles oblongues, distantes, eriblées de très petits points 
saillants en dessus, enfoncés en dessous (unde nomen). Elle est très voisine 
de la €. americana DC., est annuelle comme elle, mais en diffère prin- 
cipalement par des feuilles denticulées, pileuses-scabres, ete. 

Galeandra barbata Nos () (Orchidaceæ $ Vandeæ $ Sarcanthæ). 
Nous avons par quelques mots indiqué, dans notre dernière livraison, 
l'arrivée sans nom de cette jolie espèce de Galeandra dans l'établissement 
Verschaffelt, ct, en attendant la figure que nous en avons promise à nos 
lecteurs, nous complèterons notre annonce par une phrase spécifique assez 
explicite pour la distinguer des congénères. 

Elle en a tous les caractères et les dispositions florales; mais le coloris, 
celui du labelle, du moins, est beaucoup plus gai; ses pseudobulbes dif- 
férent notamment : ils sont fusiformes-allongés, d'un vert grisätre, voiné 
de vert ct criblé de points d’un cramoisi noirâtre ; les feuilles sont glauques 
en dessous, etc. Mais le"earactère le plus tranché, et qui seul suffirait pour 
en faire une espèce séparée, est la profonde excavation du gynoslème 
que couvre une barbe épaisse d’un blane d'argent, barbe qui se remarque 
également au sommet des lignes élevés du labelle. Cest une gracieuse 
espèce, sur Je compte de laquelle nous devons nécessairement revenir. 

Elle a été introduite en Europe, par l'initiative de MM. Veiteh (d’Exeter), 
à qui clle a été adressée tout récemment de Port-Jackson (N'e-Ilollande). 


@) @. Pseudebulbis junioribus. grocili-fusiformibus Tulle longissime vaginalis, vetustis nudis attenuatis 
annulatis (0,16-14 long. + 0,0 lt.); vaginis costalato-venatis mareescentibus grises, punetalis nigro- 
kermesinis creberrimis sparsis ; fol sri-graminoiduis subtus glaucis seulis basi eur vagina sine courc- 
tatione articulatis lineaque colorata notatis, utroque latere bivenatis, mediano nervo carinato (0,12-16 long. 
0,008-12 lot.}; racemo 5-7-floro foliis multo breviore; floribus inoduris divaricntis suberectis sat longe 
pediceitatis; bractea minima ; segmentis omnibus æqualibus concoloribus (fulrasiris) oblongis aeutis erecuis, 
externis 2 faleatis, postremo (supere) angasiore ; labvile majore (lete albo eu roseo) mubulatin in voluto, 
Jobis 3 apicolibus, mediano produetiore intos apice barbulato, 3 fineis eleratis, mediana multo ltiore dense 
apice barbatis ; gynostemare valve excavalo densissime barbato basi Iæto ad insert. labelli bitentato, 


Galeandra barbata Non, 
—  spee os. Vsrreu. 


90 MISCELLANÉES. 


Catasetum thylaciochilam Nos. () (Orchidaceæ $ Vandeæ $ Ca- 
tasetæ). Nous avons remarqué en août dernier, luxuriamment fleurie, dans 
l'une des serres à Orchidées de l'établissement Verschaffelt, cette intéres- 
sante Orchidée, que nous présumons encore inédite. Elle fesait partie d’un 
riche envoi d’Orchidées, adressé du Mexique, l'an dernier (1855), au dit 


établissement. Le coloris de ses fleurs d'un blanc verdätre très pâle, ligné 
de vert plus foncé : coloris qui n’eût rien dit à l'œil sur le papier, ne nous 
a pas engagé à en donner une figure coloriée ; mais la vignette ci-jointe 
donne au lecteur une idée exacte de scs formes florales. 


{1} €. Pseudobulbis velustioribus oveto-attenuatis brevibus costatis annulatis (0,09-10 + 0,031-57}, 
foliis Lasi subinflata {pseudob. efform.) vaginaio-imbricatis distichis areuato-reeurvis late lineari-lanceolatis 
seuminalis extus subacute eostaio-venatis (2-3 utrog. lot.) racemo brevi flexuose subangulato pendule ; 
floribus approximatis albido-vireseentibus intensius venalis fragrantibus ; bracteis deltoideo-acuminatis parvis 
brunneis basi dilatato-inflatis intus eurvis; pedunculis ad insertion. plane inflatis; segm. sup. (ext.) oblonge 
versus apieem sublanceolato seutatim mueronato; 2 afiis angustior, subeonform. fulento-erectis; his 3 bas 
eunnexis; inter. 2 ovali-oblongis præced. longit. æquantibus malio latioribus basi subfaleatim insertis; labello 
scaphiformi bosi reiro maxime gibhose inflato producioque areuato apicem versus obsolete trilobato, Jobis 
Jater. breviss. auriculiformibus de his ad apicem mueronatum obsoiete irregulariterque eroso-dentatis ; 
intus lineis 3 clevatis porallelis verticem labelli non attingentibus in labia dua eristala terminatis ; gyuos- 
temate mulico ad verticem recurvo. 

Catasetum (Eucatasetum) thylaciochilumi Nos. in nola pres. ! 


Proximom C. culluso, saceato Lino ele, et nostro C, calceolate, v. Jard, Fleur, I. Misc. p. 45. c. ie, 
foris! 


MISCELLANÉES, si 


Elle est remarquable par ses pseudobulbés courts, ovoïdes, atlénués au 
sommet et costés-annelés ; les feuilles sont nombreuses, distiques, dres- 
sées-récurves et fortement costées-veinées, d'un vert pâle, largement 
linéaires-lancéolées, longues de 0%,50-43 sur 0w,5 4-4 3 de lergeur. Les 
fleurs, curieusement conformées, et dont notre phrase spécifique donne 
une description exacte, exhalent une odeur assez forte, mais agréable, 


La forme de son labelle, qu'exprime bien notre épithète, rapproche 
Tespèce des C. callosum, saccatum, calceolatum, ete., qui, réunis, forme- 


ront, probablement, plus tard, en raison de ce caractère, une section dans 
ce curieux genre. 


Dasyliriom? longissimum Nos. ( (Asparagaceæ [Asparagi- 
neæ Kru]}. Parmi de beaux et nombreux individus de Dasylirion (D. ser- 
ratifolium? acrotichum?), tous pourvu d'un caudex plus ou moins déjà 
développé (0®,50—50) et envoyés tout récemment du Mexique, par les 
soins de MM. Toncl, nous avons remarqué deux individus, sans tige, aux 
feuilles longues d'un mètre et demi à deux, absolument jonciformes, mais 
tétragones, très finement striées, tronquées au sommet, fortement et brus- 
quement dilatées à la base qui devient par là une sorte de gros bulbe. 

À quel genre appartient cette plante? c'est ce dont nous n'avons pu 
juger, en raison de l'absence des fleurs. Peut-être n'errons-nous pas en la 
rapportant au Dasylirium; elle est voisine, en effet, si nous en jugeons 
par les descriptions, des D. Hariwegianum et junceum, dont elle diffère 
plus que suffisamment. Ce sont deux individus bien remarquables et bien 
dignes d'aller orner quelque collection de choix. Nous en avons remarqué 
également un troisième beaucoup plus jeune. 

Clematis lanuginosa Lino. (Voir ci-dessus, T° er. PI, 14 (double). 
Nous avons examiné à diverses reprises, et admiré soit à l'air libre, soit 
en serre froide, depuis le commencement de juillet jusqu'au moment où 
nous écrivons (septembre, 15), divers individus de cette noble et magnifique 
plante, en pleine floraison dans l'établissement de notre éditeur, 

Leurs fleurs, un peu plus petites (en raison de leur longue succession, 
les dimensions des premières étaient égales à celles de la figure que nous 
en avons donnée), nous ont offert un coloris d'une délicatesse, d’une suavité 
incroyables, et dont la figure en question, exécutée par un artiste anglais, 


{t) D. Aesulis? foliis gracillimis longissimis (orgyalibus) Grmissime flexibilibue nomerosissimis oblique 
tetragono-ancipilibus margine integerrimis apice tronrais (an semper!), basi latissime abrupteque dilatatis 
in bulbum quemdam applicato-congestis, epidermide tenuissime costulatis (ad lente costulis verrueulis 
concatenatis format) ; seapo… flores.… 


Dasylirion? longissimam à 


in nota præsenti, 


92 MISCELLANÉES. 


a — 2 —__—_—_—_—— 


est loin de donner une juste idée, C'est un rose lilacé, nuancé d'azur, qui 
pälit vers le déclin de la fleur et devient légèrement blanchâtre. 

Nous rappelons volontiers une telle plante au souvenir des amateurs, 
qui ne peuvent rien acquérir de plus beau, de plus élégant, pour orner les 
tonnelles ou les berceaux de leurs jardins à l'air libre, ou les murs et les 
colonnes de leurs jardins d'hiver. 


Agave Celsii W. Hoox. (} (Amaryllidaceæ $$ Agaveæ). Nous sommes 
heureux de nous associer, par la publication de ces lignes dans ce re- 
ceuil, à la dédicace de l'espèce dont nous allons parler, qu'a faite 
M. W. Hooker au titulaire actuel d’un des plus anciens et des plus ho- 
norables établissements d'horticulture non seulement de la France, mais 
du continent. M. François Cels, dont nous nous honorons d’être l'ami, 
gérant actuel, s’est, on le sait, spécialement adonné, avec succès, à la col- 
lection et à la culture des plantes grasses en général, mais principalement 
À celles des Cactées, dont il collige avec le plus grand zèle, toutes les cspè- 
ces, en en acquérant à grands frais les plus beaux specimen qu'il puisse 
trouver, et sous ce rapport, sa collection compte peu de rivales. 

Cest de M. F. Cels que M. W. Hooker tient, il y a longtemps déjà, sans 
nom, l’Agave qu’il lui a dédiée, originaire, vraisemblablement, du Mexi- 
que, comme toutes ses congénères. 


A ce sujet qu'on nous permette une simple réflexion. Si l’on considère 
combien l’Agave americana et ses variétés luteo-marginata et luteo-striata, 
sont archi-populaires dans les jardins européens (surtout dans le nord, en 
Belgique notamment, où elles sont généralement d’un prix assez élevé), 
comment peut-il se faire que ses autres congénères, qui ne leur en cèdent 
en rien sous le rapport pittoresque, y soient comparativement aussi rares 
ou même tout-à-fait inconnues? Feu Kunth, dans son Fnumeratio plan- 
tarum (V. 818), énumère une cinquantaine d'espèces, toutes extrêmement 
diversifiées entre elles par le port et les formes foliaires. Objectera-t-on 
contre leur collection en serre, l'énormité des dimensions qu'elles doivent 
développer .et le long espace de temps qui doit s’écouler avant qu’elles 
fleurissent dans nos climats? Nous répondrons que beaucoup d’entre elles, 
et des plus jolies, n’ont pas besoin pour cela d'acquérir les dimensions de 


{1} 4. acaulis tata glauca, foliis (bipedalibus) obovato-lanceolatis valde sed brevi anguste aeuminatis 
inæqualiter dentatis, dentibus rectis curvatisve simplicibus v. fureatis, scapo (4-pedali} toto bractento, 
bractuis inferioribus subloliüformibus, superioribus sensim mais svbulais ; spica oblonga mubtiflora (com- 
pacta) ; floribus subgemi perianthie_ infandibulifoi (viridi) crassiusento, limbi Jaciniis ovatis acutis, 
flamentis styloque perianthio plus quam duple longioribus. W. Huor, L i, e. 


Agave Celsi£ W, Hooc. Bot. Mag. t. 4934 (Aug. 1856). 


WISCELLANÉES. 93 


V4. americana, par exemple; et que par une culture vigilante et ration- 
nelle, très peu d'années (5 ou 6 ans environ!) s'écoulent sans qu'on voie 
se développer majestueusement leur inflorescence. 

Quelle cause par exemple a fait croire au populaire (exempli gratia) que 
l'A. americana ne fleurissait que tous les cent ans, qu’à cette époque ses 
fleurs s’épanouissaient avec un bruit égal à celui du canon? sinon l'inepte et 
insoucieux mode de culture qu'on lui applique généralement. Ainsi, no- 
tamment, on la laisse 6, 8, 10 et même 12 ans sans la changer de pot ou 
de caisse; elle ne reçoit d'arrosements que lorsqu'il plaît au ciel d'ouvrir ses 
cataractes, etc. ! Maïs tenez vos 4. americana dans une bonne serre tem- 
pérée, donnez-leur tous les deux ou trois ans une terre nouvelle, forte ct 
riche en humus, arrosez-les copieusement, quand besoin en est, et vous 
verrez si elles dépassent une dixaine d'années sans développer chez nous 
leur énorme scapel Or, au Mexique, quatre ou cinq années leur suffisent 
pour accomplir cette opération, six ou huit dans le midi de l'Europe et en 
Algérie, 

Mais revenons à notre À, Celsi : « Cette belle Agave, » dit M. W. Hoo- 
ker, «est acaule ou s'élève à peine au-dessus de la surface du sol; les 
feuilles, très glauques et longues d’un pied et demi à deux, sont obovées- 
lancéolées, brusquement acuminécs-aiguës, presque planes en dessus, un 
peu convexes en dessous, et bordées d'aiguillons courts et de forme très 
variable, droits ou falciformes, simples ou plus ou moins bifides ou denti- 
culés au bord. Le scape, haut de quatre pieds, est entièrement couvert de 
bractées imbriquées, peu à peu plus petites et plus subulées, L'épi est 
oblong (et compact). Les fleurs sont vertes, le plus souvent géminées ou à 
peu près, et portant chacune à leur base une ou deux bractées. Les étami- 
nes sont très saillantes et deux fois aussi longues que le nérianthe; le style, 
aussi long qu’elles, est robuste ct se termine en un stigmale subirilobé- 
tronqué. 

Dendrobium amboinense Honr. Rozr. () (Orchidaceæ), C'est, 
sinon la plus belle, du moins la plus curieuse et la plus distincte espèce de 
ce beau genre, comme on en pourra juger par ce qui suit : 

Elle a été tout récemment découverte dans l'ile d'Amboine, par M. Hen- 
shall, qui en envoya des individus à MM. Rollisson, horticultèurs à Tooting 


{1) 2. Pseudobulbis elongatis gracilibus subfusiformibus ; folio solitario ablongo ; floribus binis latera- 
libus; sepalis petalisque uniformibus (albis) linearis lanceolatis longissimis, labello (Moris ration) nano 
irilobo, lobis lateralibus ovato-rotundatis obtusis, irtermedio subulalo (croco abrupte euspidatim Hneari 
rubro-morginato ; diseo punetatim dense rubro maculnto; versus basim adest tuberculus pedicellatus erns- 
sus, propeque apicem quatuor ali per paria dispositi et minores). W. Hoon. li. c. (phr. parenth. nostris), 


Dbendroblum ambholnense lfoar. Rouusox et W. Hoon. Bot. Mag. t. 4937, {Septemb. 1856). 


TOM, LL. MISC. — NOV. 1856. 17 


94 MISCELLANÉES. 


(Angleterre), chez qui elle fleurit pour le première fois cette année même, 
14886. Ces individus, faibles encore, devront, selon toute vraisemblance, 
grâce à une plus grande vigueur acquise par une bonne culture, donner, 
d’après l'observation de M. W. Hooker, à qui nous empruntons ces dé- 
tails, des fleurs plus amples encore et plus vivement colorées. 

Or, dans l'actualité, chaque segment de ces fleurs n’a pas moins de 0w09 
de long; de sorte que celles-ci ont près de 020 de diamètre, Tous ces 
segments sont uniformes, étalés, linéaires-lancéolés, d'un blane pur, pas- 
sant au jaunâtre vers le déclin ; le labelle, fort petit, eu égard aux dimen- 
sions des autres segments, est enroulé-cucullé; le lobe terminal en est brus- 
quement cuspidé en une pointe linéaire, aiguë, bordée de rouge ; tout le 
reste d’un beau jaune, et maculé au disque de points cramoisis serrés, 

Ce disque, concave, porte en outre près de sa base un tubereule charnu, 
pédicellé et deux autres paires de tubercules plus petits près du sommet : 
caractère important que le savant anglais a omis de citer dans sa phrase 
spécifique. Les pseudobulbes en sont allongés, grêles, fusiformes, et ter- 
minés chacun par une seule feuille oblongue. 


—— © 


Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand. 


4° EXPOSITION QUINQUENNALE. 


La Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand n'est pas seu- 
lement la plus ancienne de toutes les sociétés du continent, elle en est 
également pour ainsi dire la mère, puisque toutes les autres se sont suc- 
cessivement constituées après elle ; elle en est surtout la plus noble et 
la plus magnifique émule. Nulle, en effet, ne provoque autant d'expositions 
annuelles (nous ne parlons que des sociétés continentales semblables); 
nulle ne se montre plus généreuse dans les rémunérations qu’elle accorde 
aux exposants. La première, encore, elle a eu l'honneur de l'initiative 
des expositions florales (1); à elle enfin la première revient également 
l'honneur de celle des grandes fêtes florales qu’elle donne tous les cinq 
ans, auxquelles elle convie, sans distinction, tous les amateurs, tous 
les horticulteurs tant du pays que de l'étranger et dont elle fait les hon- 
neurs avec une noble et large hospitalité! Personne de tous eeux qui ont 
eu l'avantage d'assister à ces nobles fêtes, Belges, Anglais, Français, Alle- 
mands, Italiens, Russes, etc., n'a pu en perdre laimable souvenir. 

Ce nous est done une bonne fortune d'annoncer par la voie de 


(1) La première exposition de la Société en question » eu lieu en 1809. Elle a accomplie aujourdhui 
sa 106e, 


WISCELLANÉES. 95 


“notre recueil, Urbi et Orbi, que la Société royale d'Agriculture et de Bo- 
tanique de Gand, se propose de donner sa quatrième grande fête florale 
le premier mars 1857, à laquelle elle convie tous les amis des plantes 
et des fleurs, soit amateurs, soit cultivateurs, à quelque nation qu'ils 
appartiennent et en faveur desquels elle n’institue pas moins de quarante- 
neuf concours, dont elle récompensera les vainqueurs au moyen de cent 
quatorze médailles (1141), au minimum ! en or, en vermeil, en argent!!! 

Nous invitons done, en notre double qualité d'écrivain horticole et de 
membre honoraire de la dite Société {l'un des titres dont nous soyons le 
plus fier), tous ceux, à quelque titre que ce soit, qui s'occupent de la 
culture des plantes, Belges ou étrangers, À envoyer en nombre compact 
leurs plus beaux produits horticoles À cette exposition, qu’ils doivent re- 
garder, comme cela est vrai, non comme l'exposition florale d'une ville 
et d’un peuple particulier, mais comme une exposition européenne, uni- 
verselle, où la triste ct absurde politique n’a rien à faire, où toutes les 
nations s'unissent cordialement pour fêter leur reine commune , leur 
déesse, cette Flore, toujours jeune, toujours attrayante, qui règne et 
règnera éternellement et sans conteste dans lOlympe botanical et horti- 
cultural. Amen, 


Programme des Concours de la 4° Exposition quinquennale (1). 


4° Pour les Collections les plus belles et les plus varices de 25 PLANTES EN FLORAISON 
FoRCÉE, parmi lesquelles devront se trouver 2 Kaimia, 2 PÆonra, 2 Ruononen- 
DRUM ARBOREUM, À RHODODENDRUM PONTICUM, 2 AZALEA INDICA, 2 AZALEA DE 
PLEINE TERRE, À MAGNOLIA, Î GLYCGINE sivensts, { Spinæa PRUNIFOLIA, À Pyaus 
saponiGa et À WeiGecta, une Médaille en or et une Médaille en argent; 

2 Pour les PLANTES EN FLORAISON FORCÉE, Qué se distingueront le plus pur leur beauté 
et leur belle culture, une Médaille en vermeil et une Médaille en argent ; 

30 Pour les CoLLECTIONS LES PLUS RICHES DE 50 PLANTES EN FLEURS, distinguées par 


leur culture et leur variété, une Médaille en or, une Médaille en vermeil et 
deux Médaitles en argent ; 


49 Pour les PLANTES EN FLEURS qui parmi toutes celles exposées au Salon, les Camel- 
lias et Orchidées exceptés, se distingueront le plus par leur BeLLe CULTURE, 
une Médaille en or et deux médailles en argent ; 

Be Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 80 CameLuras en fleurs, 
une Médaille cn or et deux Médailles en argent; 

6° (Concours entre Iorticulteurs-amateurs), Pour les Collections les plus belles, les 
plus variées el les mieux cultivées de 40 CameLuras en fleurs, une Médaille en 
or et deux Médailles en argent; 

7° Pour les Collcctions de 15 CameLuras en fleurs, se distinguant par leur variété el 
leur belle culture, une Médaille en or et deux Médailles en argent; 

8° Pour les Collections de 12 CaMeLLIAS en fleurs, APPARTENANT AUX VARIÉTÉS LES PLUS 
NouvELLes, une Médaille en or et une Médaille en argent; 


{1) Ce programme sera répandu à profusion; de plus, notre éditeur, pour être agréable à ses nombreux 
abonnés, La fait imprimer à part et joindre à celle livraison. | 

Toutes autres personnes qui désirersient s'en procurer un exemplaire peuvent s'adresser à M. Ver- 
schaffelt (franco) qui le leur adressera immédiatement (franco), 


9%6 MISCELLANÉES. 


Se Pour le Camesuia en fleurs le plus distingué par sa beauté et su belle culture, une 

© Médaille en vermeil; 

40 Pour le CameLLia en fleurs obtenu de semis, dont le pied-mère sera présenté au 
salon el qui réunira assez de mérites pour être Pobjet d’une distinction, une 
Médaille en vermeil ; 

io Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 8 RHoDODENDRUN à fleurs 
jaunes, une Médaille en vermeil et une Médaille en argent; 

12% Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 25 RHOboDENDRUM 
ARBOREUM ET LEURS HYBRIDES, en fleurs, une Médaille en or et deux Médailles 
en argent; 

459 Pour les Collections les plus belles el les plus variées de 25 Azauka INDICA en 
fleurs, une Médaille en or, une Médaitle en vermeil et deux Médailles en 
argent. 

1% Pour le plus beuu lot de 10 Azauea inpica nouvelles, une Médaille en argent; 

45° (Concours entre Horticulteurs-marchands). Pour les Collections les plus belles ct 
les plus varices de 15 RuODODENDRUM ARDOREUM ET LEURS HYBRIDES en fieurs, 
une Médaille en vermeil ct une Médailie en argent; 

46e (Concours entre Horticulteurs-marchands), Pour les collections les plus belles ct 
les plus varides de 15 AzaurA INDiCA en fleurs, une Médaille en vermeil et 
une Médaille en argent; 

170 Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 50 Plantes flcuries du 
genre Rosa, deux Médailles en argent; 

18° Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 50 PLANTES D'ORANGERIE 
en fleurs, deux Médailles en argent; 

199 Pour les Collections les plus belles et les plus varices de 30 AwaryLis en fleurs, 
une Médaille en or, une Médaille en vermeil et deux Médaïlles en argent; 

20% Pour les collections les plus belles et les plus varices d’au snvins 30 AZALEA DE 
PLEINE TERRE en fleurs, deux Médailles en argent; 

Qo Pour les Collections les plus belles et les plus varices d’au moins 75 HyaciNTuEs, 
Crocus, Turpes et Nancisses, deux Médailles en argent; 

%o Pour les Collections les plus belles et les plus varices de 45 Plantes fleuries de la 
famille des Oncunées, une Médaille en or, une Médaille en vermeil ct une 
Médaille en argent; . 

23° Pour l'OncuiDée la mieux cultivée, une Médaille en argent; 

24° Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 40 Plantes fleuries ou 
non fleuries de la famille des Cactées, une Médaille en or et deux Médailles 
en argent; 

9%o Pour les Collections les plus belles et les plus varices de 30 Plantes de la famille 
des Comrères, une Médaille en vermeil et deux Médailles en argent; 

96 Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 50 Plantes de lu famille 
des Foucères, une Médaille en vermeil et une Médaille en argent; 

97° Pour le plus beau lot de 6 Foucènes en arbre, une Médaille en vermeil et unc 
Médaille en argent; 

980 Pour les plus belles Foucères 5x aRsRk, une Médaille en vermeil et une Médaille 
en argent; 

20° Pour les plus belles Collections de 20 Lycorones, deux Médailles en argent; 

30 Pour tes Collections les plus riches et les plus remarquables de 25 PLANTES NOU- 
VELLEMENT INTRODUITES, ñ0n fleuries, une Médaille en or et une Médaille en 
argent; 

Sto Pour les Collections les plus remarquables de 6 PLANTES FLEURIES, NOUVELLE- 
MENT INTRODUITES, une Médaille en or ct une Médaille en argent ; 


NISCELLANÉES. 97 


32e Pour la PLANTE PLEURIE OU NON FLEURIE QUE, PARMI CELLES RÉCEMMENT INTRODUI- 
TES, SERA JUGÉE RÉUNIR LE PLUS DE MÉRITES, une Médaille en vermeil ; 

53% Pour la PLANTE NOUVELLE EN FLEURS LA PLUS REMARQUABLE, une Médaille en 
vermeil ; 

84 Pour les Collections les plus belles et les Plus variées de 50 Erica et Epacris en 
fleurs, une Médaille en or et deux Médailles en argent; 

35° Pour les Cozuecrions ne 25 PLANTES VIVACES DE PLEINE TERRE, fleuries, offrant 
le meilleur choix, deux Médailles en argent; 

56° Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 80 PrimuLa veRIs et 
AuRIQULA en fleurs, deux Médailles en argent ; 

370 Pour les Collections les plus belles et les plus variées de 10 Plantes en grands 
pieds, fleuries ou non fleuries, telles que Pamiers, Anaucanra, Banksta, 
Yucca, BonaParTEa cf auires analogues, une Médaille en or et une Médaille 
en argent; 

38° Pour les Collections les plus riches et les plus variées de 30 Parmiers, Cvcapées et 
Panpanérs, une Médaille en or, une Médaille en vermeil et une Médaille en 
argent ; 

59 Pour le PaLMIER LE PLUS RARE, une Médaille en argent; 


40° Pour le plus beau Puzox PanICULaTA où sa varié à fleurs blanches, épanouies, 
une Médaille en argent. 


io Pour les plus belles Collections de 30 Yucca, ALOR, AGAvE ef genres analogues, 
deux Médailles en argent ; 

42 Pour les plus belles Collections de 50 Beconra fleuries où non fleuries, une 
Médaille en vermeil et une Médaille en argent; 


45° Pour les plus belles Collections de 25 PLANTES À FEUILLAGE PANACHÉ OÙ STRIÉ, 
deux Médailles en argent; 


4% Pour lu Collection la plus belle de 20 Baowéuracées, deux Médailles en argent; 

45° Pour la plus belle Collection de À5 Anauta et Ruopara, deux Médailles en ar. 
gent; 

46° Pour les plus belles Collections de 8 Bouquers, une Médaille en vermeil et deux 
Médailles en argent; 

47° Pour les plus belles Collections de CoRbeices, SUSPENSIONS, Vases, ele, ele., 
deux Médailles en argent; 

48 Pour les plus belles PEINTURES 4 L'AQUARELLE (fleurs ou fruits), deux Médailles 
en argent; 


49° Pour les plus belles PLANCHES EN COULEURS gravées ou lithographiées (fleurs où 
fruits), deux Médailles en argent. 


Dispositions réglémentaires. 


Art. fer, Le jury se réunira au Casino le samedi 28 février 1887, à 40 heures du 
matin. 


L’Exposition sera ouverte le lendemain, à 11 heures du matin, et fermée le mardi 
suivant, à 5 heures du soir. 

Art. 2. Les Plantes seront reçues jusqu'au 27 février, à 5 heures du soir, terme de 
rigueur. Les Phiox (concours n° 40} seront reçus le 28, jusqu'à 9 heures du matin. 

Les Plantes seront restituées aux exposants le 4 mars; la Société veillera à leur 
conservation, sans répondre des dégâts qui ne proviendraient pas de son fait. 

Art. 8. Les exposants apporteront leurs Collections à leurs frais, et seront tenus 
de les placer aux endroits qu’indiquera la Commission-Directrice de l'Exposition. 

Art. 4. Les bordereaux des Plantes, écrits lisiblement, ct comprenant les noms, 


48 


98 HISCELLANÉES. 


qualités et demeures, des. exposants, ainsi que l'indication des Concours auxquels 
eeux-ci veulent prendre part (1), devront être remis soit au Casino, soit au domicile 
du Secrétaire, rue Digue de Brabant, ne 22, ou à celui du Secrétaire-Adjoint, rue de 
Courtrai, ne 145, au plus tard le 23 février, avant # heures du soir. 

Les Plantes exposées qui n'auraient pas été portées sur ces bordereaux ne pour- 
ront concourir. 

Pour les concours ne' 30 à 35 les bordereaux devront porter en regard du nom 
de chaque Plante, la désignation exacte de l'ouvrage où cette Plante se trouve 


décrite, ainsi que la date de l'introduction. 

Art. &. Conformément aux dispositions de l’art. 32 des Statuts-généraux de la 
Société, les Plantes cultivées aux Jardins Botaniques des Communes ou de l'État ne 
pourront pas participer aux concours, mais ÎE sera loisible au Jury &e décerner à ecs 
Plantes des Médailles équivalentes aux prix proposés, s’il reconnaît, qu'admises à 
concourir, clles remporteraient la palme. - 

Art. 6. Le Jury pourra décerner huit prix d'honneur (deux Médailles en vermeil 
et six en argent) ou des mentions honorables aux Plantes ou collections exposées en 
dehors des concours qu'it jugera dignes de lune de ees distinctions. 

Art. 7. Si le nombre des Juges désignés qui répondront à l'appel de la Société 
l'exige, le Jury sera divisé en sections. 

Toutes les décisions seront prises à la majorité absolue des suffrages. 

Ainsi arrêté en séance générale, le 18 août 1856. 


Le Secrétaire, Le Président, 
CHARLES LEIRENS. CHEVr HEYNDERYCOX. 


Floraison du Gvnenrom ARGENTEUM (Hoorea? argentea Nos.). 


La belle Graminée {4grostacée !) qui porte ce nom vient de développer 
{en ce moment fin septembre) son beau panache floral, sur un chaume de 
plus de trois mètres de hauteur, dans le jardin d’un de nos amateurs les 
plus distingués, M. N. D'Huyvetter, à Mérendrée, près de Gand. De plus 
jeunes individus fleurissent également dans le jardin de la Société royale 
d'Agriculture et de Botanique de cette ville (Casino) et dans celui de notre 
éditeur. 

Nous renvoyons le lecteur à la notice que nous avons publiée sur cette 
plante, dans notre Tome If (Mise. p. 14. c. ic.), en fesant observer que la 
vignette que nous y avons jointe et que nous avions empruntée à un 
journal anglais (Linz. et Paxr. Flow.-Gard. I. Glean. 475) est loin de 
donner une juste idée de l'effet grandiose et pittoresque qu'elle peut dé- 
ployer dans nos jardins. Ainsi, tout d'abord, elle forme une touffe immense, 
d'un à deux mètres de diamètre, composée d'innombrables feuilles, lon- 
gues d'environ deux mètres, très étroitement linéaires, d'abord dressées, 
puis vers le milieu récourbées avec grâce vers le sol, et d’entre les- 


{) Cette disposition s'applique au concours n° 4 (belle culture) comme à tous les autres. 


MISCELLANÉES, 99 


quelles s'élèvent un ou plusieurs stipes, hauts, comme nous l'avons dit, 
d'un mètre et demi, à trois et quatre, selon l'âge des individus, La vi- 
gnette en question n'indique pas, non seulement & peu près ces dimen- 
sions des touffes, mais en donnant la hauteur relative des chaumes, elle 
n'exprime pas non plus la figure exacte, la disposition et la grâce de 
Fample panicule florale qui les termine. 

En attendant que nous revenions botaniquement sur le compte de cette 
plante, que nous présumons devoir être le type d'un genre distinct, nous 
la recommandons instamment aux amateurs, comme un magnifique or- 
nement et dans les massifs et surtout sur le bord des pelouses. 


Des animaux réputés nuisibles en horticultarce. 


Dans un précédent article sur cet intéressant sujet (Zilustr. hort. E 
Mise. p. 42), nous avons démontré, et péremptoirement, nous le pensons 
du moins, que l'horticulture (et l’agriculture, cela va sans dire !) avait beau- 
coup plus à gagner qu’à perdre, en laissant vivre une foule de pelits ani- 
maux que les préjugés ou la routine font tuer partout où ils sont trouvés. 

Il faut donc, dans l'intérêt des champs et des jardins, dans l'ordre des 
Reptiles, respecter la vie: de la Couleuvre à collier (Coluber natrix), de 
l'Orvet (Anguis fragilis), de In Rainette (Hyala communis) et des autres 
Grenouilles; du Lézard des buissons (Lacerta stirpium) et de celui des 
murailles (L. agilis), du Lézard d’eau (Triton cristatus), de la petite et 
de la grande Salamandre (Lissotriton punctatus, Salamandra maculosa) ; 
dans l'ordre des Mammifères : du Hérisson (Erinaceus europœus), de la 
Taupe {(Talpa vulgaris), cle. 

Nous avons demandé grâce pour ces charmants chanteurs ailés, qui 
réjouissent nos bosquets de leurs évolutions et nos oreilles de leurs chants 
harmonieux : les linottes, les fauvettes, les mésanges, les rossignols, les 
chardonnerets, les rouge-gorges, etc. Parmi les Insectes, nous avons pro- 
clamé l'utilité des carabes, connus vulgairement sous le nom de Coutu- 
rières (4); 6 blasphême! une gente couturière comparée à des carabes! 
Avouons toutefois, in pelio! que la comparaison n’est Lout-à-fait pas fausse, 
du moins, sous un certain rapport: la couturière féminine (nous allions 
dire, la Grisette! proh! pudor!), dite souvent aussi froile-menu, troile en 
effet, sans cesse, avec cette vivacité, cette désinvoliure tout agacante et 


{1) Sous ce nom, on entend surtout dans quelques cantons les deux espèces dorées: C, hortensis et 
auratus, 


100 HISCELLANÉES. 


déhingandée (1) que l'on connaît, et s'arrête à chaque pas, pour regarder 
ceci, cela; la couturière à six pattes, trotte de même, s'arrête de même 
et furète de même; de là sans doute leur assimilation, foute poétique! 

Reprenons : nous avons dit l'utilité des carabes (C. hortensis, auratus, 
catenulatus, violaceus, etc.). Nous allons aborder une autre catégorie 
d'animaux. Hélas ! Hélas ! notre voix sera-t-elle entendue? Ne précherons- 
nous pas, comme St-Jean, dans le désert? C’est qu’à l'endroit des animaux 
emplumés, dont nous allons parler, et dont nous chercherons à établir 
également l'utilité incontestable pour l'agriculture et l'horticulture, nous 
avons à combattre des préjugés enracinés et une superstition séculaire; 
or, les préjugés et la superstition ne raisonnent pas, on le sait : voyez 
dans les campagnes et même dans les villes! Essayons néanmoins. 

Qui de nos lecteurs, en parcourant les campagnes, n’a pas vu, cloués à 
la porte des fermes, par leurs ailes étendues, et eloués quelquefois vivants 
encore (barbarie inutile!}, des hibous, des chats-huants, des chouettes, 
des effraies, ete.! Or, tels sont les animaux honnis, méprisés, redoutés 
jusqu'à l'horreur et tués sans pitié, dont nous voulons prendre ici le parti, 
que nous voulons défendre, dont enfin nous voulons démontrer l’utilité. 
Que si nous étions encore aux siècles, où régnait la croyance à la mé- 
tempsycose, nul doute, que quelques lecteurs, ennemis des Hibous et des 
Chats-huants, prétendraient que notre âme d'homme actuel fut aupara- 
vant celle d’un de ces intéressants oiseaux nocturnes : expliquant tout 
naturellement par là notre amour pour celte sorte de gent ailée. Mais, 
nous ne sommes, nous n’avons été ni Hibou, ni Chat-huant, ni Grenouille, 
ni Lézard, ni Carabe; mais nous sommes Agriculteur, Horticulteur, Ama- 
teur! et nous prenons la défense de tous les animaux dont les mœurs, le 
genre de vie protégent l'Agriculture et Horticulture, au lieu de leur nuire, 
comme le pense le vulgaire! C’est ici le cas de s’écrier avec l'ami Horace : 


Odi profanum vuigus, et arceo! 


Toutefois, au lieu de le haïr, il vaut mieux tâcher de l'éclairer ; et c'est ce 
que nous fesons! Que l'on tue impitoyablement le Milan, l'Épervier, 
l'Émérillon, le Faucon, 'ete., fort bien! (et encore!!!) ce sont des des- 
trueteurs de Poulets, de Pigeons, ete., mais le Hibou, le Chat- 
huant, ete. Pourquoi? 

Les oiseaux dont nous voulons parler appartiennent à la classe des 
Accipitres nocturnes des Naturalistes modernes, qui tous sont d'accord 
pour dire : que la Nature les a destinés (ces oiseaux! ne vous y trompez 


{1} 13 est singulier que ce mot si conau soit omis daus les Jexiques modernes. 


MISCELLANÉES. 401 


pas!) à arrêter la top grande multiplicité des petits mammifères ron- 
geurs, frugivores et radicivores, qui ne sortent que la nuit de leurs 
retraites pour exercer leurs déprédations : déprédations si nuisibles, si 
funestes quelquefois tant aux Agriculteurs qu'aux Horticulteurs ; que dans 
ce but, elle (la Nature!) les a doués (ces oiseaux!} de toutes les faculiés 
qui pouvaient favoriser cette chasse nocturne. 


Ainsi, selon Buffon, et les Naturalistes modernes, qui confirment plei- 
nement ces faits, ils ne peuvent chasser que la nuit, parce que la sensibi- 
lité de leur vue est telle, qu'il leur est impossible de supporter la lumière du 
soleil; il leur faut, au plus, celle de l'aurore naissante ou du crépuscule tom- 
bant. Or, c'est surtout à ces instants que les dits déprédateurs se mettent en 
besogne. En outre, leurs oreilles sont disposées de telle sorte, par l'ampleur 
comparative de la conque, que leur ouïe jouit d’une extrême finesse, et 
que, dans le silence de la nuit, le moindre bruit dans la feuillée, sous la 
mousse, sur le sentier, parvient avec facilité jusque dans leur retraite. 

C'est ainsi qu'ils font une guerre acharnée aux rats, aux souris, aux 
mulots, aux loirs, aux musaraignes, ete. (V. l’article cité), qui. ravagent 
les champs et les vergers. À défaut de ces mammifères, ils ne dédaignent 
pas les insectes. Nous ne pouvons dissimuler que quelquefois, un lapereau, 
un levraut imprudents et trop matineux disparaissent par leur fait; mais 
pour un de ces animaux ils en tueront cent autres malfesants : mais est-ce 
que pour l’agriculteur et le maraîcher les lapins et les lièvres ne sont pas 
aussi malfesants que les loirs, les mulots, ete.? Oui, sans doute! Eh bien, 
nos oiseaux sont utiles aux champs, aux vergers, aux jardins (maraichers), 
en chassant et les lapins, et les mulots, et les loirs, etc.! et dans le pre- 
mier cas, ils ne font tort qu'aux chasseurs! Et quel est l’agriculteur ou 
Yhorticulteur-maraicher qui prendra en cela le parti de ces derniers, leurs 
bêtes noires!!! eux, qui causent à leurs champs et à leurs cultures bicn 
d’autres dommages, plus réels et plus désastreux que l'est la disparition 
d'un petit lièvre ou d’un petit lapin. 

Si l'on nous accorde que nous sommes dans le vrai, en établissant par ee 
qui précède Putilité réelle des accipitres nocturnes, nos agriculteurs et nos 
horticulteurs comprendront tous, qu’ils doivent leur laisser la vie sauve, 
respecter et faire respecter les retraites de ces oiseaux, les favoriser même 
de toutes manières, puisque les cultures seront d'autant plus productives, 
qu'un plus grand nombre de ces petits animaux qui leur nuisent, dis- 
paraîtront de leurs environs. 

Ils riront, et laisseront dire les bonnes femmes, qui, entendant quel- 
quefois, la nuit, du haut d’une tour en ruines, ou dn clocher du vil- 


102 - MISCELLANÉES. 


lage, le hou-hou d’une chouette ou d'une effraie, se signent, et voient 
des présages de mort et de destruction prochaines, soit pour elles-mêmes, 
soit pour leurs voisins. Que si le préjugé et la superstition l’emportent sur 
leur volonté, qu'ils se contentent au moins de chasser par des démonstra- 
tions bruyantes l'oiseau réputé sinistre, mais en respectant son utile vie. 

Car, pourquoi tuer? pourquoi détruire les œuvres de Dieu! Ce Dieu n’a 
rien fait d’inutile ; tout être vivant est créé dans un but utile à la géné- 
ralité ct doit obéir à ses instincts particuliers ; tout s'enchaîne étroitement 
dans la nature, et l'harmonie la plus sublime , cette harmonie qu'admire 
et contemple le philosophe, naît des désordres isolés et des contrastes les 
plus apparents. A ce sujet notre La Fontaine a dit avec autant de sim- 
plesse que de force, bien que dans un autre sens : 


Dieu fait bien ce qu’il fait, sans en chercher la preuve 
En tout cet univers, et l'aller parcourant 
Dans les citrouilles je la treuve, 


Tout le monde connaît le sujet du charmant apologue dont ces trois 
vers sont le préambule ; et notre preuve, nous, nous la trouvons dans la 
liste des animaux faussement réputés nuisibles que nous avons cités. 

Mais il est temps de passer en revue quelques-uns de ces accipitres noc- 
turnes, la terreur des sots, mais les bienfaiteurs de nos cultures. Nous ne 
citerons iei que ceux qui habitent les partics tempérées de l’Europe (Alle- 
magne, Prusse, Belgique, France, ete.). 

Le Cararacocu (Surnia funerea Cu. Bon.). Front pointillé de blanc et 
de brun; bande noire encadrant les orcilles; parties supérieures maculées 
diversement de brun et de blanc; bords des ailes bruns, tachetés de blanc; 
gorge blanchâtre; grande tache d'un brun noirâtre sur le haut des ailes; 
bec jaune, tacheté de noir, etc. 

Habitant des régions arctiques, on le rencontre quelquefois de passage 
en France et en Allemagne; mais jamais dans le midi. 

La Cuevècue (Athene noctua Cn. Bon.). Parties supérieures gris brun- 
roussâtre ct tachetées de blane; face variée de brun, de roussâtre et de 
blanc; demi-collier blane et noir sur les côtés; zig-zags bruns sous la gorge 
qui est blanche; le dessous du corps blanc, avec taches allongées brun- 
roussâtre; ailes, comme le dos, mais tachées d'un blanc plus pur; bec 
brunâtre, 

Se trouve dans toute l’Europe, où il se niche dans les vieilles tourelles, 
les clochers, les vieux murs, les trous des arbres, 

Le Gnano-Duc {Bubo maximus Cu. Bon.), que ne nous citons ici que 
pour mémoire, est fort connu; on le voit communément dans les collec- 


MISCELLANÉES. 103 


tions zoologiques vivantes; il fait surtout la guerre aux lapins, aux lièvres, 


aux perdrix; nous passons donc condamnation sur la chasse qu'on peut 
lui faire. 


Le Perrr-Duc (Ephialtes Zorca Kevzeni.). Parties supérieures bruné- 
tres, variées de gris, de roux, de blanchâtre; lignes longitudinales noirä- 
tres au centre des plumes; lignes ondulées et taches noires, cendrées ou 
rousses sur les épaules; ailes colorées comme les parties supérieures; bec 
noir. : 

Le scops ou petit-duc habite toute l’Europe et émigre en automne. Il 
s'apprivoise aisément; il obéit à la voix et revient de lui-même au lieu 
où on Fa élevé. 

Le Hisou moyen Duc où plus communément le Csar-Huanr (Otus vul- 
garis Cx. Bon.). Parties supéricures d'un roux jaunâtre, varié longitudi- 
nalement et en zig-zag de gris et de brun; face variée de gris, de rous- 
sâtre et de brun près des yeux; longues taches brunes sur les ailes, bec 
brun, 

Il se plait dans les cavités des monuments en ruines et des arbres, d’où 
il sort pour aller en chasse peu de temps après le coucher du soleil ; il 
fait pendant la nuit entendre un eri grave, qu’exprime assez bien le mot 
clou. On s'en sert pour attirer les oiseaux à la pipée. 

Le Braceyote (Otus brachyotus Gmer.). Deux petites aigrettes au front, 
parties supérieures d'un jaune d’ocre, varié de taches brunes au centre 
des plumes, allongées sur la tête et le cou, irrégulières sur le dos, diver- 
sement conformées sur les ailes; ligné de même sur le ventre; plumes 
rayonnantes de la face mélangées de gris, de roux et de brun; bec noir. 

Ce hibou se montre en France pendant les mois d'octobre et de no- 
vembre; il niche par terre. 

Le Cuar-Huant ou Hucorte, ou Caouerre-Huiorte (Syrnium Aluco 
Save). Fond du plumage grisâtre, flammé de brun sur les tiges des 
plumes, avec dentelures transversales : taches blanches et rousses par des. 
sus; varié et rayé de lignes transversales d’un brun foncé en dessous; 
face gris-bleuâtre, rayé circulairement de brun. 

La hulotte habite les grandes forêts en Europe; elle niche dans les 
trous d'arbres et souvent dans les nids abandonnés des geais, des pies 
et des corneilles. 


La Cuevècne À piens EmPLUMÉs (Vyclale Tengmalmi Cn. Bon.). Parties 
supérieures d’un roux brun nuancé de noirâtre, avec taches arrondies, 
blanches sur la tête, le cou et le corps; parties inférieures blanches, ta- 


404 MISCELLANÉES. 


chetées longitudinalement de roux-brun; ailes comme le manteau; bec 


noir et jaune. 
Nord et Est de l'Europe. 


L'Errraie,ou Cuouerre pes CLocuers (Strix flammea L.). Parties supérieu- 
res d’un fauve très clair, ligné de gris et de brun en zig-zag, et criblé de 
petits points blanchâtres; face et gorge blanches; parties inférieures rous- 
sâtres ou blanches, marqué de petits points brunâtres, sans autres taches, 

« L'Effraie, qu’on appèle communément la Chouette des clochers, effraye, 
en effet, » dit Buffon, « par ses cris deres et lugubres et sa voix entrecou- 
pée, qu'elle fait souvent entendre dans le silence de la nuit. Elle est pour 
ainsi dire domestique, et habite au milieu des villes les mieux peuplées. 
Les tours, les clochers, les toits des églises et des autres bâtiments élevés 
lui servent de retraite pendant le jour, et elle en sort à l'heure du crépus- 
cule. Son soufflement, qu’elle réitère sans cesse, ressemble à celui d’un 
homme qui dort la bouche ouverte ; elle pousse aussi, en volant et en se 
reposant, différents sons aigus, tous si désagréables, que cela, joint à l’idée 
du voisinage des cimetières et des églises, et encore à l'obscurité de la 
nuit, inspire de l'horreur et de la crainte aux enfants, aux femmes, et 
même aux hommes soumis aux mêmes préjugés, et qui croient aux re- 
venants, aux sorciers, ete. ; ils regardent l'Effraie comme l'oiseau funèbre, 
comme le messager de la mort; ils croïent que, quand il se fixe sur une 
maison, et qu'il y fait retentir une voix différente de ses cris ordinaires, 
c'est pour appeler quelqu'un au cimetière, » 

Cette citation sert de corollaire commun à tous les autres Accipitres 
nocturnes, que nous avons cités; même mœurs, même proie, et de celui-ci 
seul, on peut dire justement avec le poëte : 

Ab uno disce omnes! 


C'est surtout de loirs, de mulots, de campagnols, etc., que se nourrit 
l'Effraie. 

Nous aurions pu grossir quelque peu encore cette énumérations mais 
nous avons été assez explicite, croyons-nous, pour prouver l'utilité in- 
contestable de ces curieux oiseaux (aux grosses ef cocasses caboches, qu’à 
la façon de ces mandarins de plâtre colorié, dont on amuse les enfants, ils 
dandinent de haut en bas, d'une façon si grotesque et si risible, quand 
ils sont en captivité!}, rendant, par leur genre de nourriture, cent fois 
plus de services qu'ils ne causent de préjudices aux habitants des enm- 
pagnes, aux cultivateurs et aux jardiniers, dont Dieu prolonge la vie, à 
condition de respecter la leur! Ainsi-soit-il! 


\f 
/) 


w 
jhA 

Au 

= L4 


N& 


ou 


es 


O 


L ) 
CO) bo ( Et te P Lo CO  MARTIES. 
( À 


Bresil (Bahia / (Serre chaude.) 


MISCELLANÉES. 105 


PLANTES RBCOMMANDÉES. 


(saPècEs RARES OU NOUVELLES.) 


Cocos botryophora Mar. (1) (Phœnicaceæ ; Palmæ et Palma- 
ceæ Aucr.). Notre vignette, imitée de celle du grand ouvrage de M. de 
Mortius sur les Palmiers, peut donner à nos lecteurs une juste idée du bel 


effet que déploie dans sa patrie, celui dont nous allons dire quelques 
mots à nos lecteurs. 


On le trouve assez communément au Brésil, dans la province de Bahia, 
dont ii domine les Forêts Vierges de son élégante couronne foliaire, non 
loin des bords de l'Océan, notamment sur les bords du fleuve Perusguacu, 
à Engeuho da Ponté, près de Coxoeira, de Camamu, et le long du Rio 
{rivière) das Contas. Son stipe, svelle et élancé, annelé, dépasse quinze et 
vingt mètres de hauteur, sur 25-30 centim. à peine de diamètre, et se 
termine par une belle toufle coronale de frondes, dont chacune a de trois 
à quatre mètres de longueur. Les frondules (folioles) en sont oblique- 
ment adnées, opposées, serrées, ou disposées en touffes, linéaires-acumi- 
nées, ondulées-crispées. 

IL est dioïque; les fleurs mâles sont blanchâtres, à segments épais; 
les spathes (ampondres) sont sillonnécs longitudinalement ; le spadice long 
de 50 à 60 centimètres; les drupes ovées-cliptiques, ombonées {mu- 
cronées par la marcescence du style), jaunâtres, forment une grande ct 
élégante grappe. 

Cest certainement Pun des plus gracieux Palmiers connus, ct bien 
digne de figurer dans les serres des amateurs, où son feuillage, assez 
différencié de celui de ses congénères, le fera reconnaître au premier 
coup-d'œil. L'établissement Verschaffelt est à même de leur en procurer 
de jeunes et jolis individus. 

Nos lecteurs doivent prendre bonne note que M. de Martius, comme 
l'énonce notre synonymie, a depuis reporté ce Palmier dans son genre 
Syagrus; et l'a admis de nouveau comme tel dans ses descriptions des 
Palmiers récoltés par M. Alcide d'Orbigny, lors du grand voyage de 


(1) €. Candice procorrimo subregulariter anuulato; fcondibas ereeto-patentibos, pinnis lineari-urumina- 
tis densis subserispis ; petalis masculis crassis; floribus fœmineis ovato-globosis ; drupis elliptisis eonfer- 
dis. Man. Li. €. . 

Cocos botryophora Mag. Palm. 118. t. 88-84. ct t. 73, D. &g. 3. — Kurra, Enum. 111. 283. 

An potins Syagrus botryophora tlege botrycphorus!) esvsn. in D'Onsicnr Voy, Amér. part. bol, Palm. 
Vil. 3 p. 98. l. 8, et € 30. D, 22? (e4 ut suadet Herx. Wesoz. Ind. Palm. 38.) cum bis add etLis: 
1 petalis oblongis oblusiuseulis erassis; Moribus femineis ovaiis; drupa 
elliptien (ovi eolumbini magnitudine), putamine in vertie rotandao leviter Lrilobo lateribus trisulealo, 
nueleo elliptieo, fascie cruribus latis cicatrisaiis; albumine quabili. Maur, sub Syagro botr. L. c.! (War. 


Aunal. 1, 3010. 
Tom, it. MSC. — DÉC. 4856. 19 


406 MISCELLANÉES. 


celui-ci dans l'Amérique méridionale (1. c.). À la rigueur donc, ce Palmier 
doit être étiqueté: Syagrus botryophorus, malgré l'inscription de notre 
planche, que nous avons vérifiée trop tard pour la changer. 


PLANTE TINCTORIALR, 


Phytolacca octandra (?) L. (Phytolaccaceæ). Sans doute, nous ne 
recommandons pas cette plante pour la beauté de son port ou de ses 
fleurs, mais pour l'utilité dont nous la supposons susceptible dans l'éco- 
nomie industrielle, comme nous allons chercher à le démontrer. 

C’est une plante, déjà anciennement connue, habitant toutes les parties 
chaudes du continent septentrional américain, depuis le 32° de latit. N. 
jusqu'au Venezuela, c'est-à-dire jusque près de l’Équateur, et, dit-on 
aussi, Ja Nouvelle-Hollande. L'individu que nous en avons observé dans 
le jardin A. Verschaffelt, bien que semé au printemps de cette année et 
ayant crû dans un terrain sablonneux et maigre, avait atteint au premier 
octobre un mètre de hauteur, étalait ses robustes branches sur un et 
plus de circonférence. Il présentait à la fois de nombreuses grappes de 
fleurs et de fruits à divers dégrés de maturité. Comme sa congénère, la 
P. decandra, elle est connue vulgairement sous le nom de Raisin ou de 
laque d'Amérique. Ce dernier nom indique la belle couleur que four- 
nissent les baies de ces deux espèces; mais n'ayant pas en ce moment 
l'occasion d'examiner la première, nous ne nous occuperons ici que de 
la seconde, 

C'est une plante bi- ou trisannuclle, suffrutcscente à la base, extrême- 
ment vigoureuse, végétant, comme on l'a vu plus haut, avec une luxu- 
riance extrême, et dans les plus mauvais terrains, fructifiant dans l'année 
même de sa naissance avec autant de facilité que d'abondance. Ses nom- 
breuses baies contiennent une pulpe dont le suc abondant est d’une cou- 
leur carminée, d’une saveur qui semble d’abord sucrée, puis légèrement 
caustique. 

Cette saveur et cette couleur comportent, selon nous, deux enseigne- 
ments, dont la société doit tirer un parti également utile. La Thérapeu- 
tique trouverait certainement dans le suc des baies un principe immé- 
diat qu'elle pourrait peut-être employer avec avantage dans certaines 
affections, en même temps que la Chimie pourrait en extraire le principe 
colorant, dont l'abondance et le prix de revient, relativement moindre, 
feraient une heureuse concurrence à la garance et à la cochenille. Nous 
nous abusons peut-être; mais il nous semble de notre devoir de signaler 
à nos semblables toutes les plantes dont on peut tirer quelques principes 


MISCELLANÉES, 407 


utiles ou salutaires.. Or, pour un chimiste, c'est ici à la fois un devoir 
et un plaisir, et peut-être une bonne fortune. 


La Phytolacca octandra prospérerait admirablement dans le Midi de 
la France, en Italie, en Espagne, en Grèce, surtout dans l'Afrique fran- 
çaise, et partout où elle n'aurait rien à craindre des gelées. 


Considérée botaniquement, elle nous a offert quelques détails qu'il n'est 
pas inutile de joindre à l'excellente description qu’en avait du reste déjà 
donnée M. Moquin-Tandon (DC. Prodr. XIIL. p. 32}. Ce savant divise 
le genre Phylolacca en deux sections qu'il caractérise ainsi : 


$ 1. Eurayrozacca. 
Bacca depresso-globosa costata. — Herbæ; racemi floriferi erecti. 


$ 2 Omazrorsis. 


Bacea subglobosa ecostata. — Inferne frutescentes ; racemi floriferi apice nutantes. 


Ces sections plus mûrement examinées devront être vraisemblablement 
réunies ; c'est ainsi, par exemple, que la plante en question (4), placée par 
M. Moquin dans la première, appartient en réalité à toutes deux; à la 
première : par ses grappes florifères dressées ; à la seconde ; par ses 
baies absolument sphériques à la maturité, par ses parties inférieures 
lignescentes. Les baies grossissent bien en effet sur 8-9 côles, sont 
vertes alors; mais bientôt les côtes s’oblitérent, l'épiderme se tend, se 
teint d'un beau noir et le fruit devient une sphère légèrement dépri- 
mée et ombiliquée au sommet, d’où sortent les 8 ou 9 styles non accrus. 
Dans cet élat, le périgone, verdâtre lors de la floraison, s'accroît légè- 
rement et affecte une belle couleur cramoisie; et sous la baie persis- 
tent les filements staminaux. Les côtes du rhachis sont, sous la loupe, 
hérissées de petites denticules presque continues et translucides. 

Bien que ne possédant rien de positivement ornemental, dans Pac- 
ception jardinique de ce mot, la Phytolacca octandra toutefois ne sera 
pas d'un médiocre effet dans les pares et les grands jardins, sur Je 
bord des massifs ou des taillis, par les grandes dimensions qu’elle atteint 
et ses nombreuses grappes dressées, chargées de baies noires, très ser- 
rées, mais laissant entrevoir quelque peu leurs fleurs cramoisies, 


{t) Nous devons dire qu’elle ne répond exactement à aucune des espèces décrites par l'auteur; de là 
le ? qui en suit la nom en tête de cet article. Peut-être est-elle inédite? Nous en tenons l'échantillon sec 
à la disposition des botanistes qui voudraient l’exhminer et quelques graines dans leur baie pour ceux qui 
désireraient fa caltiver. Elie diffère notamment à toto cælo d’une Phyt. actandra (de notre herbier), éti- 
quetée par M. Blume, récollée au Japon et ne répondant pas non plus à celle décrite sous ce nom par 
M. Moquin. 


408 AMISCELLANÉES. 


Epidendraum calliferum Nos. (Orchidaceæ). Cette belle et dis- 
tincte espèce, dont nous avons donné la figure et la description dans notre 
Jardin fleuriste (Te IV. PI. 444), était en pleine et luxuriante floraison, 
le quinze octobre dernier, dans l'établissement Verschaffelt, Une douzaine 


de grappes multiflores, élégamment disposées en girandoles pendantes, 
étalaient leurs jolies fleurs si gracieusement panachées de pourpre et qui 


répandaient au loin leurs suayes et délicieuses senteurs. 

Nous rappèlerons ici sommairement que le principal caractère de cette 
plante est un cal assez prononcé, qui se trouve à la partie interne apiei- 
laire de chaque segment du périanthe, 

Quand nous la décrivimes en 4853 (L. c.), nous en ignorions la patrie 
précise, et nous sommes heureux de remplir aujourd'hui cette importante 
licune, 

L'Epidendrum calliferum a été découvert dans l'ile S-Catherine par le 
collecteur de M. Verschaffelt, M. François Devos, qui lui envoya en 4847 
plusieurs beaux individus. Elle se plaît sur les rochers, dit cet intelligent 
voyageur, où elle forme des touffes énormes, qui en couvrent quelquefois 
toute fa surface et sont exposées à toutes les ardeurs du soleil, « J'ai 
compté, dit-il, sur quelques-unes jusqu’à deux ou trois cents grappes de 
fleurs à la fois, longues de plus de trente centimètres; tout l'air aux 
alentours était embaumé de leur exquise odeur. » 

Nous saisissons ici l'occasion de rappeler au souvenir des amateurs de 
belles Orchidées, une plante aussi méritante, comparativement rustique et 
peu difficile sur sa cultere. 

Miltonia spectabilis var. Moreliana (Orchidaceæ). Un dernier 
mot encore, avec l'agrément de nos lecteurs, sur cette magnifique plante, 
que nous avons décrite et figurée dans le T° JI du présent ouvrage (PI. 71). 

Pendant toute la durée des mois de septembre et d'octobre derniers, 
nous l'avons admirée dans toute la luxuriance et toute la splendeur de sa 
floraison, dans une des serres à Orchidées de notre éditeur, et si nous en 
reparlons ici, c'est pour dire que, sous l'influence de l'excellente culture à 
laquelle sont soumises ces sortes de plantes dans l'établissement en ques- 
tion, les fleurs de notre Miltonia nous semblent avoir celte année at- 
teint les limites de leurs dimensions naturelles possibles ; qu'on en juge : 
mesurées avec soin, le diamètre longitudinal (dans l'axe du labelle!) n’avait 
pas moins de qualorze centimètres; mesuré séparément, le labelle avait 
sept centimètres de longueur sur huit de large; mais fait beaucoup plus 
curieux encore : la plupart des scapes avaient émis chacun deux fleurs 
placées dos-à-dos ! 


MISCELLANÉES. 409 


Avons-nous tort, chers lecteurs, de vous entretenir encore une fois 
d'une telle plante? - 

Fradescantia discolor var, lineata À. Mioue (Commelinaceæ); 
Conquête d'Amsterdam ! 1 est peu d'amateurs qui ne connaissent dans les 
serres Ja belle et curieuse plante, type de Ia variété en question aux 
grandes et belles feuilles dressées-fascicules en spirale, d’un superbe vert 
velouté en dedans et d'un beau rouge vineux en dehors; de l’aisselle des- 
quelles sort une petite spathe presque sessile, comprimée, bivalve, conte- 
nant un assez grand nombre de jolies petites fleurs blanches, 

Nous avons vu cet été dans le jardin Verschaffelt de fort beaux indi- 
vidus d’une variété de cette plante à feuilles élégamment et richement 
striées de jaune : variété destinée, certes, à devenir un charmant orne- 
ment et pour les serres chaudes et pour les serres tempérées. 

M. Stéen, horticulteur d'Amsterdam, qui vient de la mettre dans le 
commerce, lui donne, dans une notice publiée avec figure (1), le nom de 
Conquête d'Amsterdam, et dit en même temps : introduite des Indes orien- 
tales. I] y a Ià une contradiction qu'il serait intéressant d'éclairer! car 
si la plante est une Conquéte d'Amsterdam (et par conséquent obtenue par 
le semis), elle n’a done pas été introduite des Indes orientales (et vice- 
versa!), qui ne sont pas même la patrie du type (celui-ci est de l'Amérique 
australe). 

Quoi qu’il en soit, est une gracieuse acquisition qui ne tardera à 
figurer dans toutes les collections de belles plantes, et chez les amateurs 
qui recherchent les plantes à feuilles diversement panachées. 

Dendrobium Falconeri ...? — W.Hoow. ) (Orchidaceæ). Nouvelle 
et magnifique espèce de ce magnifique genre, découverte tout récemment 


dans les montagnes du Boutan {{nd. orient.), à quatre mille pieds d'élé- 
vation, et dont les individus ont été vendus, en avril de cette année 


(1856) aux enchères à Londres, au moment de leur arrivée, M. W. Hoo- 
ker, qui nous cite ce fait, nous laisse ignorer el ignore vraisemblablement 
lui-même et le nom du découvreur et celui, probablement le même, de 


limportateur. 
Pour donner à nos lecteurs une juste idée de la beauté et du mérite 


(1) On peut la lire également dans l'Allg. Gart.-Zeit. No 28 (1856), p. 

€) D. ($ Dendrocorgne). Caulibus bie illie ramosis elongatis pendalis gracilibus ortculats, 
geniculis nodosis; folis paucis parvis 1-3-terminalibus lineribus; pedicellis solitaris unifloris ; doribus 
amplis speciosis; sepalis oblonge-lenccolutis subrortilibas petalisque ovatis æquilongis patentibus apiee 
parpureo-maculstis, labelle eueullato, limbo vix trilobo ovato écuto undalato integerrimo ciliato, disco 
aurontiaco basi spieeque purpureis, caleare brevissimo. W. Hoor. Li. 6. 

Dendrobium Faleonert «4% — W. Hoor. Bot. Mag. 1. 4944 (October, 1856), 


410 MISCELLANÉES, 


de cette plante, il nous suffira de dire, qu’une tige, longue d’un mètre 
environ, porta plus de soixante fleurs, dont la fraîcheur subsista pen- 
dant douze ou quatorze jours. Chaque fleur, de 0,12-13 de diamètre, 
est d’un blanc de crême, teinté de rose sur les trois segments externes; 
tous les segments et le labelle sont largement maculés d'un riche violet 
au sommet; la partie enroulée en cornet du labelle, d'abord jaune d'or, 
est ensuite et à l'intérieur du plus riche violet foncé. Le Dr Hooker ne 
nous dit pas si ces fleurs sont odorantes. 

Les tiges, qui les porte, sont très grêles, formées de petits articles 
renflés-noueux, striés, Les pédoncules sont uniflores et sortent des ar- 
ticulations, Les feuilles sont terminales, au nombre de deux ou trois 
seulement, très petites, linéaires, 


Diervilla (ou Weigelia) Middendorffiana. Nous démontre- 
rons, rationnellement, nous l'espérons du moins, que celte belle plante, 
qui commence à se répandre dans nos jardins, où elle constituera un 
ornement de premier ordre, quand on saura bien la cultiver, n'est point 
une Diervilla (ou Weigelia, comme on voudra}; mais qu'elle doit être le 
type d'un genre nouveau (Wagneria Nos.). Notre première livraison de 
janvier prochain (1857) en donnera une belle figure, la description et 
nos raisons à l'appui de cette assertion. 


Phorphorescence {Lumnosiré) végétale (1), 


En août dernier, les promeneurs que le hasard aura, comme nous, 
amenés par une nuit bien noire sur le chemin de fer, non loin de la station 
de Gand, où s'opèrait un remaniement de l'une des voies, auront pu remer- 
quer, sur une assez grande étendue, de longues traînées d'une lumière 
assez vive. De loin, nous l'attribuions à des amas de vers-luisants (Lampyris 
noctiluca L.); mais elle provenait uniquement, comme nous nous en 
sommes assuré par l'examen des morceaux que nous en emportâmes, de la 
décomposition du bois (chêne ou charme?), causée à la fois par la chaleur 
et l'humidité, et en l'absence de tout cryptogame quelconque, C'était là 
un spectacle véritablement curieux et qu'il n’est pas souvent donné d’ob- 
server. 


{1} Voyez ci-dessus, 11. Mise, p, 0. 


MISCELLANÉES. Ail 


Note sur la calture des Amanriis, 
Par M. A. VERSCHAFFBLr. 


Les Amaryllis et les Lilum par leur beauté occupent le premier rang 
dans la nombreuse classe des plantes bulbeuses; aussi ces deux genres 
de plantes sont cullivés à l'envi par les amateurs, et il n'est aucune 
exhibition de plantes en Belgique, et particulièrement à Gand, où les Ama- 
ryllis, en hiver, et les Lilium, en été, ne contribuent pour une grande 
part à l'éclat de ces expositions. En effet, combien de fois, et surtout aux 
grandes fêtes florales de la Société royale d'Agriculture et de Botanique 
de Gand, n'avons-nous pas vu tout le jury rester en une véritable extase 
devant ces admirables collections et leur accorder à l’unanimité les prix 
affectés à ces concours : récompenses que sanctionnaient pareillément les 
nombreux visiteurs qui se pressaient à leur tour pour les contempler. 

Le beau genre qui a donné son nom à la famille des Amaryllidacées 
occupe un habitat assez étendu, et les espèces qui composaient l'ancien 
genre linnéen (1) « forment aujourd'hui les genres Habranthus, Hippeas- 
trum, Sprekelia, Zephyranthes, Buphone, Brunswigia, ete.» On en trouve 
au Brésil, au cap de Bonne-Espérance, au Chili, au Pérou , au Mexique, 
au Japon, à Buenos-Ayres; mais dans le monde horticole, on connaît sur- 
tout sous le nom d’Amaryllis ces magnifiques plantes, dont les types im- 
portées principalement du Brésil, ont par d’habiles croissements produit 
toutes ces variétés qui font l'ornement de nos jardins. Ces variétés et 
ees sous-variétés, obtenues surtout en Angleterre et en Belgique, sont 
aujourd’hui très nombreuses; les Amaryllis acuminata, pulverulenta, 
reliculata, psillacina, villala, aulica, rutila, equestris, Regina, ele. « tou- 
tes du genre Hippeastrum », ont contribué le plus à la production de 
ces hybrides qui toutes sont belles et remarquables par les riches coloris 
de leurs fleurs. 

Habitant principalement l'Amérique du sud et le cap de Bonne-Espé- 
rance, leur culture doit se régler sur la température et les effets clima- 
tologiques de ces pays; aussi les tient-on communément dans une bonne 
serre tempérée ou chaude, suivant que l'on en désire avancer ou retarder 
la floraison, dont l'époque naturelle est d'avril en juin; mais que l'on 
peut avancer à volonté, en mettant les plantes dans une serre plus ou 
moins chaude, suivant le dégré de leur développement, Comme toutes 
leurs congénères, les Amaryllis ont une époque dans l’année où elles sont 


{1} Konth, dans son récent travail sur la famille des Amaryllidacées, limire avec raison je genre Ama- 
ryllis aux seutes À. belladonna et blanda, — Not, « » dllusir. hort, sant digestoris, 


TOME il, Misc. — DÉC. 1856. 20 


112 MISCELLANÉES, 


complèlement en repos : ce qui a lieu ordinairement du mois de juillet 
au mois de septembre; alors on doit modérer considérablement les arro- 
sements et même les supprimer totalement quand les feuilles ont dis- 
paru, Alors on les place généralement sous un châssis, et l’on peut même 
couvrir les bulbes et les pots d’une légère couche de tannée sèche. 


Vers le commencement du mois d'octobre, on ôte les plantes qui ont été 
placées sous châssis, pour en renouveler la terre et leur donner des vases 
plus grands, suivant Ic développement qu'ont acquis les bulbes. La terre 
qui leur convient le mieux est un terreau de feuilles bien consommées, mélé 
d’une partie de terre de bruyères et d'une partie de sable; quelques jardi- 
niers de campagne y ajoutent même une partie de terre franche légère, et 
nous avons remarqué que dans ce compost elles réussissent bien, On ne 
doit nullement négliger de mettre au fond du vase quelques tessons pour 
faciliter le drainage, qui est d’une grande importance dans la culture de 
cette plante. 

Après cette opération on placera les plantes en serre que l’on chauffera 
graduellement, et l'on ménagera encore pendant quelques temps les arro- 
sements, et au bout d’une quinzaine de jours, les bulbes auront poussé 
de nouvelles racines, qui garniront bientôt les parois internes du vase; 
c'est alors que se développeront les boutons qui, comme chez toutes les 
plantes bulbeuses, se sont formés dès l'année précédente. 

En même temps que les tiges et les boutons grandissent, les feuilles 
prennent aussi leur accroissement ; mais il arrivera que, lorsque la serre 
est trop chauffée (ce qui quelquefois est nécessaire pour activer le déve- 
loppement d'espèces ou variétés tardives), les variétés précoces allongeront 
leurs tiges au détriment de la croissance des feuilles : ce qui diminue 
beaucoup le mérite de bonne culture chez la plante. Pour obvier à cet 
inconvénient, on ôte les plantes de la serre chaude et on les place dans une 
serre où la chaleur est plus tempérée, et bientôt l'équilibre se rétablit : 
c'est-à-dire que les feuilles et les fleurs acquièrent toutes à la fois leur 
développement normal, | 

S'il arrivait, et ceci est souvent le cas chez lcs jardiniers des campagnes 
aux environs de Gand, que leurs collections fussent destinées à embellir 
l'exposition, on doit quelque temps avant de les y envoyer, ôter les plantes 
de la serre chaude ei les habituer à l'air d’une serre froide ou d’une bonne 
orangerie ; de cette manière, elles supporteront mieux le transport ou le 
voyage et subiront sans inconvénient la température d'une salle où se 
trouvent tant d'espèces de plantes de genres différents. 

Pendant toute la période de la végétation et jusqu’à la maturité des 


MISCELLANÉES, 415 


graines, on peut distribuer aux Amaryllis des arrosements assez copieux, 
tout en ayant soin de les modérer à mesure que les plantes commencent 
à jaunir ou à se faner. 

La multiplication de ces belles plantes a lieu par semis ou par la sépa- 
ration des jeunes cayeux qui se développent autour de l'oignon-mère et 
que l'on ête chaque année à l’époque de la transplantation, Un fait digne 
de remarque, c'est que ces jeunes cayeux laissent sur celui qui les a 
produit une trace de leur existence qui ne s’efface point, de sorte que l'on 
peut compter pa ua gros oignon, combien il en a produit au bout d’un 
certain temps. Par ce moyen, on multiplie les variétés méritantes, et par 
le semis on a l'espoir d'obtenir de variétés nouvelles. 

On peut semer les graines aussitôt qu'elles sont mûres dans des terrines 
remplies de terre de bruyère mélée d’une partie de sable; elles ne tarde- 
ront pas à lever et à former dans l'espace d'un an deux à trois feuilles, 
On peut, pour la seconde année, les repiquer dans d’autres terrines, et 
pour la troisième année les planter après l'hiver en pleine terre sous châs- 
sis, où elles prendront beaucoup de développement. À la quatrième ou à 
la cinquième, les oignons ont gagné assez de force pour fleurir et l'on 
peut alors juger de leur mérite plus ou moins ornemental. Toutes les va- 
riélés se croisent assez facilement entre elles et c'est du soin qui aura 
été mis dans cette délicate opération, et dans la perspicacité du choix à 
faire entre les espèces à féconder artificiellement, que dépend le résultat 
désiré. 


Nécrologie. 


Au moment du tirage de celte feuille, nous apprenons par une cireu- 
laire une mort inattendue et bien regrettable, celie de M. Delaire, jardi- 
nier en chef du Jardin botanique d'Orléans, âgé à peine de 46 ans. Nous 
lui consacrerons une notice spéciale dans notre prochain numero. 


FIN DU TROISIÈME VOLUME. 


RECTIFICATION IMPORTANTE. 


BALANTIUM ANTARCTICUM. 


Dans la planche que nous avons consacrée à cette belle Fougère, devaient 
être ajoutées {aux autres) deux petites figures analytiques, qu'a négligé de placer le 
raveur. L'une d'elles représentait #7 sporange de grandeur naturelle, laissant 
échapper les séminules, aussi de grd. nat., qu'on voit sortir (à tort) de la figure 7; 
tandis que les séminules de celles-ci devaient être beaucoup plus grosses {à peu près 
comme un grain de millet), ct offrir une forme irréguliérement quadrangulaire, 
comme les représentait l'autre figure oubliée. 


ÉPILOGUE. 


BENEVOLO LECTOR: ! 


L'Hlustration horticole, en terminant ici son troisième volume, remercie 
ses nombreux lecteurs du concours bienveillant et empressé qu'ils lui ont 
constamment prêté. Elle l'attribue, avec la satisfaction d’un devoir rempli, 
à la régularité de l'émission de ses numéros, à la beauté maintenant su- 
périeure de ses planches, à sa consciencieuse rédaction, à la variété des 
sujets qu'elle traite et qu’elle n’emprunte à aucun autre recueil, ete. Non- 
seulement elle a satisfait À toutes les promesses de son prospectus, mais 
même elle les a dépassées, en donnant annuellement un nombre de plan- 
ches coloriées plus considérable que celui auquel elle s'était engagée (45 au 
moins, au licu de 36), sans compter les planches noires, les vignettes, etc. 

Au moment de commencer son quatrième volume, elle se complait à 
déclarer à ses bienveillants lecteurs, que son rédacteur et son éditeur 
persévèreront dans la même voie où elle a marché jusqu'ici et qu'ils com 
bineront leurs efforts incessants pour la faire progresser et lui appliquer 
toutes les améliorations dont elle pourrait être susceptible, et sans aug- 
mentation du prix, bien minime, si l’on considère matériellement une telle 
œuvre. Aussi l’Illustration horticole est-elle moins une spéculation qu'un 
monument littéraire et artistique élevé à la science et à Fhortieulture, et 
s'adressant indistinctement à tous ceux qui cultivent les plantes et aiment 
Ja plus gracieuse création de la Nature, les fleurs, qui réjouissent leur vue 
et les distraient agréablement des préoccupations et des misères insépa- 
rables de la vie humaine. 


—— 5 600 Sn. — 


TABLE DES MATIÈRES 


CONTENUES 


Dans le Tome troisième de L'ILLUSTRATION HORTICOLE. 


PLANTES COLORIÉES ET DÉCRITES. 


Nombre Ordre 
des planches des planches 
dans ce volume. du mème, 
1. Aerides roseum . . pousse er + + + + + PL 88 
2. Azalée Madame Mielez ! LL 111: 111!!! 9 
3. Biota? meldensis {Aybrida) . , . . . . . . . , . , . v» 87 
4. Corræa cardinalis. . . doses ee ee + + » 10 
B. Cydonia japonica, var. Moerloosit : ! © : : : : : : : : » 107 
6-7. Decaisnea insignis {planche d double}, . . . . . . . . . . » M 
8. Delphinium cardinale . . eus ee a » 92 
9. — rosco-cælestinum (ybridum) ses see ee » 89 
40. Dendrobium densiflorum, var. Griffithii. . . . . . . . . » 401 
#1. Gloxinies à fleurs dressées (Orthanthe) sous os ss + » 81 
42. Helenium atropurpureum. . . . see ses ee » 106 
43. Hetcrocentrum roseum. . » 97 
44. Hibiseus marmoratus (butilon e) » 8 
15-16. Hodgsonia heteroclita pi double). . . . . . . . . . . » 94 
17-18. Lal purpurata (pr. double). . . roro se » & 
19. Leptodactylum alifornicum ess es ss ss + + » 96 
20. Lilium philadelphieum . . . . . . . . . . . » ii 
21. — sinicum. . desc ee » 4100 
22-23. Magnolia Campbelli “pi. doute) ours ee » 79 
24. Mañdirola lanata. . . . . doser » 8 
25. Meconopsis nepalensis . . ». 5 
26. — simplicitolia . . » 414 
27. Meyenia erecta . . » 99 
28. Odontoglossum phalænops .. » 409 
29. Pentstemon bactharifolius, . . » 86 
30. Rhododendrum Madame Picouline. » 8 
31. Rhododendrum blandfordiæflorum. . . . . » 112 
32. Rose Victor Trouillard . . . , . . . . . . . . . . » 413 
33. Scutellaria scarlatina . soeur es + + » 106 
34-35. Statice macroptera (pl. double) . . ve » 405 
36. Tropæolum azureum, var. grandifiorum (kivea). » 85 
37. Tydæa ocellata, var. piéta . . . . . . . . . . » 98 
38. Varictés de Fuchsia (Rybrides) . . » 93 
39-40. Variétés de Pelargonium des fleuristes divrides) (oi. “double : » 4105 
41. Variétés naines de Calcéolaires (hybrides) . . . » 110 
49-43. Variétés de Petunia (hybrides) (pl. double). . . . . . » 108 


éRANDES VIGNETTIES COLORIÉES, 


44. Areca catcchu (habitation indienne). . . su Mix. face pag. 
48. Cocos botryophora (Syagrus —) (site natal) | ses » 18 
Fotal 45 Planches coloriées. 


PLANCHES NOIRES ET VIGNETTES. 
Aerides roseum (Gynostème . et labelle du). . . . Verso texte PI. 88 


Hodgsonia heteroclila {figures analytiques, fleurs el fruits de r} Texte Pi. 94 
Areca catechu {Fruits de 1}. . . . . . 4 . . … . . Mise, pag. 2 


116 TABLE DES MATIÈRES, 


Chauffage pr la fumée (Capnotherme); coupe d'un fourneau : 
d'appd. . . . Mise. pag. 17 
Chauffage par l’eau (Hydrotherme); coupe perspective, . . » 20 
Balantium antarcticum (grande planche séparée). . . . . Misc: face pag. 27 
Oncidium saltator {une fleur de 1) . . . , . . . . isc. pag. 43 
—  mavilligerum (une fleur de l} , , . . . . . . » 56. 
Pont naturel dans une vallée des Monts Himalayas, formé par 


les racines du Ficus elastica (grande planche séparée) . Misr, face pag. 55 
Urostigma clasticum (Ficus elastica) {ports et fruits de l}. 


ise. pag. 56 
Warrea digitata (— Wailesiana ? Lio.) (fleur et Iabelle de la). » 70 
Catasctum thylaciochilum (curs du)... . . . . . . » 90 


LNSGELLANÉES, 


PLANTES RARES OU NOUVELEES, RECOMMAXNDÉES, 


Agave Celsii W. Hook. . . . . , , . . . . . . . . . . Page 9 
Areca catechu L. . 


D de en de en se » 1 
Aristolochia tapetotricha Ca. L. : : : ! ! ! ! | | : : : : » 9 
— Thwaitesii W. Hook. , : , . . : : : : . » 84 


Astrophytum myriostigma Cm. L. : 2: : : ! : : : : | |. » 82 
Balantium antarcticum Pagsn. . ! : à © . , : + : + . . » 97 
Banksia Victoriæ Mrisx, , . . : . . Does se + 8 
Bothryochilos bellus dBirrenaria —) Cu. L.. J 
Calccolaria violacea Cav. . . . , 2 |: | à 
Catasetum thylaciochilam Cr. L. J 
Centaurea myriostigma Cm. L. 4: 4 0 |. » 
Clematis lanuginosa Lino... . : : L !: ! : à : » 91 
Clivia Gardeni W. Hoox. N 
Cocos botrÿophora Marr, u 


Coffea bengalensis Roxr. 


. « . 60 

Correa cardinalis Muerzer . . . ù 48 
Dasylirium? longissimum Ca. L . . ” 91 
Delphinium cardinale W, Hoox. . . » 4 
Dendrobium amboinense Horr, Roz - » 93 
— bigibbam Linz. . . . : ”. 3 
—  Falconeri ...? W. Hook. Û »._ 409 
Epidendrum cailiferum Cn. L. . ». 107 


Galeandra barbata CH. L. . . 4, : à . . « ©. 
Jacaranda gloxiniæflora Cn. L, (— Caroba, digitatifiora Horr.?). . » 44 


Lælia Brysiana Cn. L. . . . . . . . » 48 
Lapagcria rosea R. et P., var. albiflora. . . . . . . . . . . » 44 
Leptocodon gracilis Cn. L. . ses error ee » 49 
Lilium tenuifolium Fiseu, de ms es ne » 71 
Masdevallia Wageneriana LiNpen . sus » 85 
Miltonia spectabilis var. Moreliana . . . . . . . . . » 408 
Odontoglossum anceps Cu, L. (non KLorzsen). . . . . . . . . » 4ÿ 
— Hookerii Ca. L. (— maculatum W. Hoox. non Lipe}. . . » 41 
—  maxillare Linpr, . . 4. , 4 4 4 4. . . . » 45 
—  phalænopsis Reims. £ . . . . , . . . . . . . . . » 82 
Oncidium longipes LinpL. érrseeeeseesre v  #& 
— maxillare Cm, L, 4 , . , . , . . . . , . . . . . » 43 
— Salator On. L.. . ,. ....... . . . . . , . » ib. 
— tigrinum La Li. et Lex. és ee ee ». 4 
Ouvirandra fenestralis Porngr . . . . . . . . . . . . . . » 6-15 
Pentapterygium flavum JS. D. Hoox. , . , . » 61 
Phytolacca octandra? L. . 407 


Rhododendram blanäfordiæflorum W. Hoon.  : : : : . . LT » 86 


— Maddeni J, D. Hook. . . , . . . . . . . . . . . » 83 
Salia tricolor Cn. L. (non Horr.) . | 
Sonia Margaritacea LinpL. , . . . . . . . . . . . . , » 91 
Tecomg fulva DC. , . . : . . . , . . . , . . . » 23 
Tradesdantia discolor, war. lineata . . , . . . . . . . . . » 408 
Urostigma elasticum {Ficus elastica) Mig. . . res ee » 55 


Warrea digitata Cu. L. (— Wailesiana? Lixpn). : : : : : : » 70 


TABLE DES MATIÈRES, 417 


NOMENCLATURE BOTANIQUE, 


(Linguistique, Synonymie, Organographie, Genres nouveaux, Révisions 
de genres, etc.) 


Magnoliæ species de l'Inde + + « Texte, 2e recto PI, 79 


Le genre Mandirola doit être préféré au Seheerie! © LU (recto) note» 80 
L'ovaire du Mandirola est pourvu d’une glande et non 
d’un anneau , . 


r see eee Note 4 » 5h. 
Hybrides de Gesnériacées . . . , . . 4, : : . . » 81 
Genre nouveau de Gesnériacées (Orthanthe); sa diagnose 

énérique . . » » 6. 


L'artieulation pédonculaire chez les Malvacées est un bon 
caractère Spéeifique . . . . . . . . . . . . . Recto note » 82 

Le genre Rixea Cu. Monr. (Tropæolacées) doit être adopté. 2 Recto 

Le mot cirre doit s’écrire sans À (cirrus, boucle de cheveux, 
et non d’après des mots grecs (x1æs, xufôts, xibpos, ete. 
qui signifient toute autre chose) . . . . . . . . 

Nepalensis à adopter au lieu de napalensis, napaulensis, 
nipalensis, nipaulensis.… 


Note 1 » 94 


as ss ee se » 2 » 98 
On doit écrire Phlogis, Phlogem (Phlox), et non Phlocis, 
Phlocem, ete... © . . . » À » 96 
Notice sommaire nécrologique sur Théodore Vogel : . : » 5 s 99 
— _ — sur Griffith . . . » 2 » 401 
On doit écrire Stachyeæ et non Stachydeæ. . » 2 » 404 
Etymologie du genre Helenium, et notes À et 2 . . . » 406 
On doit écrire de préférence Pirum et Pirus et non Pyrum 
et Pyrus 4. A SU » À » 107 
Le genre Rhododendrum doit-il être révisé et divisé. . 1 » 112 


Un mot sur le genre et l'espèce, en philosophie botanique . 
Culture des Roses dites des Peintres, des Mousseuses, des 

Thés, ete, rappelée et recommandée . . . . . , Texte (recto) » 113 
Emplois des diverses parties de l'Arec (Areca catechu) . Mise. Pag. 5 
Espèces du genre Area . , . . . . . . . . . . » 4 
Espèces du genre Ouvirandra . . us » 


Quelle est l'étymologie du mot 4pono: 


Teste (recto) » 112 


igelon? . . . . , » 6 
neore un mot sur la distinction nécessaire en botanique 
des mots ampe (Ames, lis) et Scape (Scapus). . . Note2 
Observations sur le genre Aristolochia; révision générique, 
espèces, fécondation  . . . . . . , . . . . . 
Caractéres révisés de l'Aristolochia __. , . . . . . . Note » ‘b, 
Quelques généralités au sujet des Fougères. , . . . . 
étermination désirable et fixation rationneile des termes 
sur les feuilles composées (pennées) . . . . , . . Notel » 30 
Proposition définitive du genre Bothriochilus (Orchidacées) » éb. 
Caractères du genre Bothriockilus . 


s 
oo 
La 


_... + s ET] 
Du genre Lachenalia, des espèces qui le composent et de 

eur répartition en trois genres nouveaux. . . . , »” 53 
Genre Scillopsis . . . . . ... . . . . . , » éb. 
Rectification (Odontoglossum Hookerë) . . , 4 . . . Û 4 
Du genre Mesembrianthemum, des espèces qui le compo- 

sent, de leur choix ct de leur culture. . , . , . » 50 
Etymologie du mot Fieus . , , . . es en ee » HS 
Liste des espèces des genres Dircæa, Trevirania et Achimenes ” 72 
Le Lilium tenuifolium est très odorant . . , ‘ » 4. 
Fructification hypogée du Phrynium micans . ” 74 
Caractères génériques du Mamillaria . ... Û 80 
Floraison du Cereus leplacanthus? . . . . . , . . . ” ib. 
Floraison (Epoque de la) de l'Agave ameriçana . . . . Texte » F4 

— du Gynerium argenteum (Moorea) . . » 98 


Le Cocos botryophora de Martins est désormais le Siagrus 
botryophorus du même, . . . . . . . . . . . 
Patrie et station de l'Epidendrum calliferum . . . . . » 108 


# 
ë 
& 


418 TABLE DES MATIÈRES. 


La Diervilla (ou Weigelia) Middendorffians forme un genre nou- 
veau (Wagneria). . . . . . . . . , . . . . . . Misc. pag. 410 
Les deux sections du Phyfolacca doivent n’en former qu'une. . . , 107 


PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 


‘ Les hybrides d'espèces de genres végétaux différents bien constatées 

peuvent être fertiles. . . . . . . . . , . . . . . Recto PI 81 
Le bleu peut se remarquer chez les plantes à fleurs xanthiques, 

comme le jaune chez celles à fleurs cyaniques . . . . . Verso » 83 
De la Phorphorescence et de la Luminosité (ou mieux fgnigénéité) 

chez les plantes . . . . . . . . . . . . . . . . Misc. pag. 9 


Végétaux phorphorescents . . . . . . . . . . . , . . » 10 
Phorphorescence (Exemple de). . ,. . . . . . . . . . . » #10 
Quelles causes produisent la Phorphorescence et l'Ignigénéitél » 41 
Modes divers de fécondation dans Ia nature à propos de celles 
des Aristoloches . . . . . . . . , . . . . . . (Texté)» 23 
Morphologie végétale (Exemple de) . . . . . . . . . . . » 33 
_ —  (Phytothérosic). . , , » 59 


Considération philosophique sur le genre et l'espèce botaniques. 2 : Texte PL 42 
HORTICULTURE ET INDUSTRIE HORTICOLE. 


Un mot rectificatif sur le fraisier Délices d'Automne. . . . . Mise pag. 7 
Prix (et liste) des Orchidées en vente publique (Angleterre). . ” 12 
Prolongation vitale de la Victoria regia . . . . . . . . . » 26 
De l’arrosage (et incidemment du moyen de savoir quand une 

lante & s01f . » 46 
De l'Acration et de la Ventilation des serres, et de la combi- 

naison de l'Aérotherme avec l'Hydrotherme . . . . . . » 75 
L’Aération et la Ventilation sont deux choses distinctes . . Û îb. 


Visite de S. M. Léopold Ier et de la Famille royale à l'établis- 


sement Verschatle. . . . . . . . . . . . . . . ” 87 
Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand (4° Expo- 

sition quinquennale et Programme des Concours). . . . » 95 

Du chauffage des serres. . . . . . . . . . . . . . . » 15 

— par la fumée (Capnotherme) use ” 46 

— par l'eau (Hydrolherme, Termosiphon). . . . . » 18 

_ par l'air (Agrotherme) . 4... . . » 62 

Annotations à l’article Hydrotherme . . , . . . , , . . » 40 

Des animaux réputés nuisibles en horticulture (Oiscaux de nuit). » 99 

Plaute tinetoriale (PAyéolacca octandra) . . . . . . . . . ° 106 

Note sur la culture des Amaryllis, par M. A. Verschaffelt . » 110 


BIBLIOGRAPHIE YÉGÉTALE. 


Annalcs de la Société royale d'Agriculture ct de Botanique de 
Gand . . . . . . . . . . . . . . Note (1), 2% recto, PL 85 

Mémoires sur la famille des Fougères, 5 beaux volumes, in-fo et 
in-4e, par M. À. Fée (Strasbourg). . . . . dote 1. Misc. pag. 29 


Géographie botanique raisonnée où Exposition des faits princi- 


paux et des lois, etc., par M. À. De Candolle . . . , . »” 36 
Allgemeines Garlenbuch, ele., par E. Regel. . . . . .. , . » 58 
Hortus halensis, tam vivus quam siccus, ete, par D. L. de Schlech- 

tend . . 4... » 39 

NÉCROLOGIE. 
Mort de M. Pescatore . . . . . . . . . . . . . . . Misc. page 8 
— de M. J. Donkelaar . . . . , . . . . . . . . . » 81 


— de M. Delaire . . . . . . . . . . . . . . . » ELE 
RECOTIFICATIONS ET ERRATA. 


Miscellanées, page 27, note 1; lisez : féxis et non féxis. 
— page 82, au-dessus de la note, lisez : myriostigma ct nou miriostigma. 


D'autres fautes typographiques nous échappent sans doutc; nous en laissons 
l’apprécialion et la correction à Pobligeance du lecteur. 


ol 
‘ | 
! : 
/ | 1 
: ï ii 
: ci 
1 


! ! 
li | 1 
je ï | | 
! LL 
! ! 
‘ [L 
: i LE 
Top Foot 


Spine A LL LL LL LL LE Fore