L'ILLUNTRATION HORTIUOLE,
LILLUSTRATION HORTICOLE
REVUE MENSUELLE
DES SERRES ET DES JARDINS
COMPRENANT
LA FIGURE, LA DESCRIPTION, L'HISTOIRE ET LA CULTURE DES PLANTES LES
PLUS REMARQUABLES, LES INTRODUCTIONS NOUVELLES;:
LA CHRONIQUE HORTICOLE, LES VOYAGES BOTANIQUES, LE COMPTE-RENDU DES
GRANDES EXPOSITIONS ET DES OUVRAGES NOUVEAUX SUR LA
BOTANIQUE ET L'HORTICULTURE, ETC., ETC.;
publiée sous la direction de
LL LiINDEN
et rédigée par
ED. ANDRÉ,
AVEC LA COLLARORATION DE PLUSIEURS BOTANISTES ET HORTICULTEURS.
Vngt-quatrième Volume »
(OU HUITIÈME DE LA TROISIÈME SÉRIE.
CHRONIQUE HORTICOLE.
Janvier 1877.
Le Phylloxera dans la Gironde et aux Canaries. — L'année
dernière et cette année, les ravages du Phylloxera ont été épouvantables
dans les Charentes. Voici qu'ils commencent dans le Bordelais. Le Médoc
est envahi sur plusieurs points. Les viticulteurs sont sur les dents.
A Madère, les cultivateurs qui avaient replanté après la première
destruction des vignobles, ont vu leurs nouvelles plantations rapidement
perdues. Partout on brûle les treillages des anciennes Vignes et l'on pré-
voit le moment où il ne restera rien de ces riches exploitations vinicoles.
Il faut cependant lutter contre le fléau. Dans les régions envahies, on
conseille plus que jamais la replantation en Vignes américaines et le
greffage. Les adversaires de M. Planchon commencent à revenir à lui.
D'un autre côté, les expériences de Dumas, reprises par M. Mouillefert,
lui ont prouvé que le sulfocarbonate de potasse tue l'insecte et fertilise
la Vigne. Il ne s’agit que de trouver un moyen pratique de l'employer. Enfin
M. Blanchard préconise un enduit de coaltar au pied des ceps de Vigne.
Production des Groseilles en Grèce. — La ville de Patras est
depuis longtemps célèbre par ses Groseilles à grappes, mais on ne se doute
guère des chiffres qui se rapportent à la production de ce fruit dans la
région. Une grande quantité est expédiée en Russie. Cependant, nous trou-
ons, dans une récente statistique, que cette année l'Angleterre a reçu de
Patras 44,656 (quarante-quatre mille six cent cinquante-six) tonnes de Groseil-
les, et l'Amérique 5,956 tonnes. Ce sont des chiffres presque incroyables.
Les algues des eaux minérales. — Un botaniste allemand, le pro-
fesseur Cohn, a trouvé que les vertus curatives de certaines eaux chaudes
minérales ont pour cause la présence d'algues incolores. Ces organismes
si D rent la formation du gaz hydrogène sulfuré et la précipitation du
Ouire.
Le Bambou carré. — M. Ed. Renard vient de recevoir du Japon
des plants de Bambou carré qu'il a mis à la disposition de la Société
d'Acclimatation. On sait d'ailleurs que M. Mazel, du golfe Jouan, près
Cannes, possède la plante vivante et commence à la répandre dans les
cultures.
Les dévastations des Moineaux.
franc était inconnu dans l'Amérique du Nord. nues
est multiplié à ce point que les colons commencent à s'en repentir. J'ai
Pu Voir personnellement les bandes ailées de ces pillards, n0n seulement
dans New-York et dans les grandes villes des États-Unis, mais au loin
dans les campagnes. Les colons d'Algérie font entendre des plaintes
analogues et ne savent comment réduire la multiplication rapide de cet
oiseau. Le moyen est cependant assez simple, et M. Naudin, le savant
botaniste, l'a fait connaître par deux fois différentes : c'est d'introduire la
TOME Xx1v, 1877. dre LIVR,
— Il y a quinze ans, le Moineau
On l'y a introduit, et il s'y
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_ Chevêche (Stryx passerina), qui fait-une guerre acharnée à cet oiseau. Ce
serait obéir ainsi aux lois de la nature, qui met une juste pondération
_ dans toutes choses et qui fait servir le mal des uns au bien des autres. :
La peau des Poires. — Il y a déjà un certain nombre d'années que
. M. Buchetet, l'habile fabricant de fruits modelés, a découvert un procédé
curieux pour apprécier la qualité des Poires. En écrivant les noms à l'encre
sur les fruits mêmes, il a.remarqué que sur les bons fruits il écrivait
facilement, et que l'encre ne voulait pas prendre sur ceux d'une qnalité
tout-à-fait inférieure. Nous livrons ce fait à l'expérimentation des car-
pophiles.
Exposition universelle de Paris en 1878. — La 90° classe de
l'Exposition comprend l'horticulture. Le jury d'admission des plantes de
serre est nommé : il se compose de MM. le duc Decazes, président ;
A. Benoist d'Azy, Ed. Prillieux, Ed. Bureau et Geoffroy-St-Hilaire.
Exposition de Porto. — Une grande Exposition horticole sera tenue
à Porto (Oporto), Portugal, en juin 1877, dans le Palais de Cristal. Adrésser
les communications à M. de Oliveira junior, rédacteur du Journal de Horti-
cultura pratica, à Porto.
Exposition internationale d'Horticulture à Amsterdam. —
C'est toujours au mois d'avril 1877 que cette exposition aura lieu, dans
le Palais de l'Industrie, à Amsterdam, sous le patronage de $. M. le roi
des Pays-Bas. La commission centrale à pour président M. le chevalier
Den Tex, et pour secrétaire M. le baron Van Wassenaer van Catwyck.
Le programme contient 662 concours. Un Congrès de botanique sera ouvert
en même temps que l'Exposition Nous attendons des détails.
Bulletin de la Fédération de Belgique. — Nous venons de rece-
voir le volume pour 1875 de cette publication. Nous y avons surtout
remarqué Ja théorie des plantes carnivores et irritables, la théorie mécanique
de la chaleur appliquée aux plantes et la correspondance botanique, trois tra-
vaux dus à la plume féconde de M. Ed. Morren.
Société nationale anglaise des Roses. — Sous le titre de Vational
Rose Society, il vient d'être fondé à Londres une Société spécialement con-
sacrée aux Roses. Le président est le Rév. Canon Hole, les secrétaires
MM. Rév. H. Dombrain et H. Meyor C'est à ce dernier que l'on pourra
adresser les communications (H. Meyor, 3, Adelphi terrace, Strand, W. C.
London).
Société des Auricules. — Autre Société pour les auriculistes de Lon-
dres tout seuls. Même patrie, même enthousiasme. Président M. F. Whit-
bourn, secrétaire M. E. S. Dodwell, Larkhall Rise, Clapham, London.
Nous retournons à grands pas à la Tulipomanie ou à quelque chose d'appro-
chant, car il existe déjà en Angleterre une Société nationale des Auricules,
et l’on ne peut conjecturer où s'arrêtera le nombre de ces associations.
Les Champignons suspects. — À Ja séance du 6 décembre dernier
de la Société royale d'Horticulture de Londres, on a lu la lettre d’un
correspondant qui avait trouvé, sur une couche à Champignons comes-
tibles, des Champignons vénéneux appartenant à l'Agaricus fastualis. C'est
une très dangereuse espèce que l'on prendrait pour l'A. edulis, si l'on ne
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constatait pas l'absence d'anneau sur le pédicule. La couche avait été
arrosée avec une solution d'ammoniaque dans de l'eau chaude. On voit
donc que le danger d'être empoisonné par les Champignons peut se trouver
_ jusque dans ceux que nous achetons sur les marchés avec toute sécurité.
Coupe verre métallique. — MM. Williams et Cie, rue Caumartin, ],
à Paris. ont mis en vente un petit instrument d'un prix très modéré (1 fr. 25),
qui est destiné à rendre des services aux jardiniers pour réparer les vitres
de leurs châssis. Il se compose d’une lame oblique d'acier trempé très dur,
avec laquelle on coupe facilement le verre simple, mais non le verre double.
L'instrument porte aussi un grugeoir à crans d'écartement varié. Il est très
digne d'être recominandé.
Le plébiscite pomologique. — M. Ed. Pynaert a eu l'année der-
nière l'heureuse idée de convier tous les membres du Cercle d'Arbori-
culture de Belgique à exprimer leur opinion sur les fruits qu'ils cultivent.
Il a appelé cette enquête du nom expressif de plébiscite pomologique. Soixante-
deux membres ont déjà répondu à cet appel et des observations nom-
| breuses ont été faites. L'idée est bonne, on doit l'encourager. Si toutes
les associations horticoles en faisaient autant, on aurait en peu de temps
une suite d'essais précieux qu'il ne resterait plus qu'à réunir et à comparer
pour fixer exactement les variétés fruitières dignes d'être cultivées dans
chaque région et dans chaque terrain.
Le pilori pomologique. — C'est également un sentiment fort louable
que celui de clouer au pilori les mauvais fruits qui encombrent encore
nos vergers et nos jardins, mais l'exécution en est plus difficile en ce qui
concerne les fruits nouveaux. Allez donc déclarer à un père que son fils
n'est pas le plus bel et le meilleur enfant du monde! MM. les semeurs,
comme les poètes. (genus rritabile vatum) n'entendent pas toujours la plai-
santerie sur ce chef et il faut un certain courage pour affronter leur colère.
Nous engageons nos confrères à user de beaucoup de circonspection pour
appeler un chat un chat et... une mauvaise poire par son nom, sils ne
veulent s’attirer des inimitiés incurables.
Le Noyer et l’Ailante. — Cette jolie fable de M. Oury a vécu. On
vient de découvrir, après avoir publié le fait de cette greffe miraculeuse,
que le fameux Vernis du Japon, greffé sur un Noyer, n'était autre chose
qu'un Noyer d'Amérique de la section des Carya, dont le feuillage ressemble
un peu à celui de l’Ailante. Cette rectification a été faite par M. J. Courtois,
qui avait été induit en erreur et qui a rétabli les faits aussitôt quil en a
été instruit.
Le Journal des Roses. — Nous venons de recevoir le premier
numéro de cette nouvelle publication qui commence à paraitre avec
l'année 1877. Nous ne vous étonnerons pas en vous disant qu'elle porte
couverture rose. Sa patrie est Suisnes, près Brie-Comte-Robert, la « terre
des Roses »; son propriétaire, M. Scipion Cochet; son rédacteur en chef,
M. Camille Bernardin. Ces noms sont connus, le premier comme celui d'un
pépiniériste des plus distingués, le second comme celui d'un homme aimable,
actif, intelligent, qui a fait depuis longtemps ses preuves d'organisateur des
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expositions de Roses en Seine-et-Marne. Nous souhaitons, de tout cœur,
le plus franc succès à cette nouvelle, gracieuse et utile publication.
École d’Arboriculture de Brumath. — On vient de fonder en
Alsace, à Brumath, une école d'Arboriculture, qui a pour but de former
des jeunes gens aux connaissances théoriques et pratiques de l’horticul-
ture utile, et aussi de donner aux instituteurs primaires les notions néces-
saires pour diriger les arbres fruitiers, les pépinières, etc.
Conservation des Herbiers. — M. Schnetzler, de Lausanne, vient
de faire connaître un moyen simple et peu dispendieux de préserver les
herbiers des insectes qui y exercent tant de ravages. On sait que, jusqu’à
présent, on en était réduit à plonger séparement chaque plante dans une
dissolution de deuto-chlorure de mercure, opération qui n’était pas sans
danger pour le préparateur et qui demandait beaucoup de temps.
M. Schnetzler y substitue le sulfure de carbone. Il place les herbiers dans
une grande caisse en bois, par paquets de 200 plantes, et verse 120 gram-
mes de sulfure de carbone à l'intérieur des fascicules entre les feuilles qui
renferment les plantes. Puis la caisse est hermétiquement fermée. Au bout
d’un mois, toutes les larves d'insectes sont détruites.
Eucharis amazonica. — Cette superbe plante est représentée en
Angleterre par d'énormes spécimens d'exposition, qui font l'admiration
des étrangers. En ce moment, dit le « Garden », M. J. Staples, de Chip-
stead, à Sevenoaks, en possède onze pieds, qui fleurissent tous deux ou
trois fois par an. L'un d'eux porte 36 hampes, supportant 185 fleurs à la fois.
Le Gardeners Chronicle du 2 décembre nous apprend que M. Croucher a
une plante portant 214 fleurs, et celui du 16 décembre que M. G. Sheath
à fait photographier en novembre dernier deux exemplaires, qui portaient
ensemble 142 hampes, formant un total de 852 fleurs épanouies. Ces plantes
formaient un ravissant spectacle.
Il est bon de rappeler à cette occasion ce que nous avons dit à plusieurs
reprises de la culture des Zucharis, et de redire à l’occasion que c'est à
M. J. Linden qu'on en doit la découverte, l'introduction et la dénomination.
Gui de Chêne. — M. Londet, professeur à l’école française d'Agricul-
ture de Grand Jouan, a envoyé à la Société centrale d'Agriculture de
France, un bel échantillon de Gui (Viscum album) croissant vigoureusement
sur une branche de chène. Ce n'est pas la première fois que ce fait est
constaté, et chacun se rappelle les anciennes légendes des druides, la
récolte du Gui de chêne par Velléda à la faucille d’or, mais le Gui de chêne
se rencontre très rarement et mérite toujours une mention spéciale.
Ep. ANDRÉ.
PI. CCLXV.
CYPRIPEDIUM DRURYT, vempour.
CYPRIPÈDE DU COLONEL DRURY.
ORCHIDÉES.
ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voy. IUustr. hortic., 1835, p. 64.
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : folia ligulata acuta rene nebuloso-maculata) ; pedun
culus atrato-purpureus uniflorus villosus; bractea anceps triangula ovario pedicellato atrato-
purpureo longo brevior; sepalum superius oblongum extus glandipilum, inferius late-oblongum
evecLo retuso, utrinque angulato ; staminodium antice tridentatum, dentibus lateralibus an
latis maximis. dente medio minuto, postice utrinque angulatum. — Sepala e me viridi-
flava nia linea longitudinali atra, in re 0 iuferiori en duplici. Labellum ochroleucum,
basi guttulis pallide brunneis. Staminodi ium hyalino-flavum. — In Indiæ orientalis are
FU legit H. Drury, anno 1866. x H:- 6: Ricse bac fil. descript. in Gard. Chron
1876, p. 68.
Cypripedium Druryi, Beddome, Ice. plant. or., p. 25, pl. CXII. — Rchb. f. Xenia, Il, 223.
. Cette espèce est l’une des plus curieuses du genre Cypripedium. Elle fut
découverte par le colonel H. Drury, en 1866, dans le Maïssour méri-
dional (Mysore des Anglais). La plante fut nommée et publiée par le
major Beddome d'après un croquis du colonel Drury. Elle a été exposée à
Bruxelles par M. Linden en avril 1876 à la grande Exposition de Bruxelles.
Elle à aussi fleuri en Angleterre, chez MM. Veitch et à Kew.
Son port ressemble à celui du Cypripedium insigne, l'espèce la plus
commune du genre, qui est fort belle et que je me rappelle avoir vu cultiver
autrefois à Angers, chez M. Leroy, comme plante d'orangerie, à laquelle on
ne prêtait guère d'attention, tandis qu'aujourd'hui les potées un peu fortes
et bien cultivées de cette espèce atteignent un prix fort respectable.
Le C. Druryi a les feuilles plus aiguës et généralement plus courtes que
l'insigne. Les pédoncules sont d'un pourpre foncé. Une bractée, beaucoup
plus courte que l'ovaire, accompagne cet organe, qui est pédicellé et velu.
_ Les sépales sont d’un jaune verdâtre, ornés au milieu d'une bande foncée,
large, fortement couverts à l'extérieur de poils foncés, dont un certain
nombre sont glanduleux. Les pétales sont larges, ligulés, un peu inclinés
en bas, ciliés, élégamment striés d'une ligne foncée au centre, et ornés de
points bruns vers la base. Leur moitié inférieure est couverte intérieu-
rement de poils nombreux, petits, glanduleux. Le labelle est très projeté en :
avant avec deux angles courts aux bords et une ligne presque droite. Le
staminode, presque transparent, est bidenté; son extrémité antérieure a
deux dents moyennes et une petite entre les deux autres, et chaque côté
basilaire forme un angle aigu. La colonne est très velue glanduleuse.
L'odeur des fleurs ressemble à celle du Salep frais.
Le C. Druryi mérite de tenir une place honorable dans la légion déjà
Ep, ANDRÉ.
nombreuse que forment les espèces de ce beau genre,
+ oe
PI. CCLXVI.
STENANDRIUM IGNEUM, 1. axé
STÉNANDRE COULEUR FEU.
ACANTHACÉES.
ÉTYMOLOGIE : de œréves, étroit, et ævyp, ævdpes, organe mâle, allusion aux anthères
étroites.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : calyæ 5-partitus, segmentis angustis acutis parum inæqua-
libus ; corollæ tubus tenuis, cylindraceus, apice sæpe incurvus et in faucem brevem ampliatus ;
ovula in quoque loculo 2; capsula oblonga v. fusiformis , subteres ; semina 4 v. abortu pau-
ciora, plano compressa, orbiculata, hispidula v. muricata. — Herbæ subacaules v. brevicaules,
valo-acutis patentibus, superne ringens, calyce longior, lutea; stamina 4,
subæqualia, dorsifixa, oblongo-cylindracea, apice barbata, inclusa, ad apicem tubi inserta,
À £ ï iforme. — rivos fluminis Huallaga in
Peruvia sepentrionali. — Anno 1867 in caldarios Lindenianos introducta.
Stenandrium. igneum, Ed. André.
Eranthem: eum, Linden, Catal. 1867. — Ed. André, Mouv. hort. 1867, p. 74.
— Ed. Morren, Rev. de l'Hort. 1867, 1, p. 491 (cum tabula). — Flore des Serres, XNII,
p.19 (cum tabula).
AnnnAn
Cette charmante Acanthacée, introduite en 1866 par les soins de
M. Linden des bords du rio Huallaga (Pérou oriental), a été répandue,
décrite et figurée sous le nom d'£ranthemum igneum, Linden, jusqu'à ce
qu'elle eût fleuri et qu'un examen attentif eût démontré qu'elle apparte-
nait sans contéèste au genre Stenandrium, bien éloigné, par ses quatre
étamines barbelées et d'autres caractères, des Eranthemum ou des Fittonia,
parmi lesquels on la rangerait volontiers à première vue.
Son éloge n’est plus à faire au point de vue horticole. La nuance dorée de
son feuillage chatoyant est unique et présente des reflets de feu qui justi-
fient bien l'épithète que lui avait donné M. Linden et que nous lui con-
servons.
Elle croît dans les forêts humides et ombragées, comme les Fittonia et
autres jolies Acanthacées à feuillage peint et réticulé. La serre chaude, avec
eaucoup d'humidité, lui sera nécessaire. .
“y : ED. Axpré.
er 4 &
L'ILLUSTRATION HORTICOLE
NOUVEAUX GLOXINIAS HYBRIDES.
— ]l —
PI. CCLXVII.
NOUVEAUX GLOXINIAS HYBRIDES.
ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et SPÉCIFIQUES : Voir Hustr. hortic.,
1875, p. 138, et 1854, pl. 16.
CARACTÈRES DES VARIÉTÉS FIGURÉES.
115. Henry-Flèche. Grande fleur de forme irréprochable, nuance
Magenta brillant ombré de carmin foncé à l'entrée de la gorge, bords
du limbe blanc pur.
116. Piccolino. Fleur de forme modèle, carmin brûlé cendré sur les
bords du limbe; gorge cerclé de carmin feu; tube blanc pur.
118. Mont-Blanc. Blanc de neige, forme parfaite, belle floraison.
123. Boule de feu. Carmin foncé poussé au noir à l’entrée de la gorge;
bords du limbe carmin rosé; fleur énorme; ensemble de floraison magni-
fique.
124. Louis Van Houtte. Indigo foncé s'étalant sur le limbe en dimi-
nuant d'intensité, le tout bordé d'un mince filet blanc.
125. Madame Linden. Laque carminée glacée de carmin à l'entrée
de la gorge, qui est légèrement dessinée de bleuâtre; bords du limbe blanc
pur coquettement ondulés.
26. Le Charmeur. Solférino foncé jusqu'aux bords du limbe; tube
blanc de neige.
127. Aïda. Rose clair uniforme sur toute la surface du limbe, le tout
réticulé, strié, veiné de filets bleus; gorge bleuâtre, cerclée d'un anneau
rose plus foncé.
L. DuvaL.
Di
LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER.
NOUVELLE CULTURE DU PÊCHER
Tout le monde sait quelle difficulté on éprouve pour obtenir une bonne
végétation du Pêcher dans une terre qui en a déjà produit, et cela malgré
le défoncement des terres de la planche par de la nouvelle, prise au loin.
Dans beaucoup de cas, on ne possède même pas de murs, ou les murs sont
déjà occupés par d’autres arbres.
= Un de nos horticulteurs nantais, que je regarde comme des plus habiles
et des plus ingénieux, et que, malgré sa modestie, je nommerai tout haut,
M. L. Brunelière, frappé de tous ces inconvénients, a imaginé une façon,
que je crois nouvelle, d'obtenir des Pêchers dans n'importe quelle position.
Il à choisi un grand carré dépourvu d'arbres et bien aéré dans sa tenue,
et y à établi cinq ou six rangs de palissades orientées au sud, ainsi con-
struites : sur de forts poteaux enfoncés en terre de distance en distance, on
a assujetti deux ou trois traverses horizontales, sur lesquelles ont été
clouées de mauvaises planches (débris de caisses à savon). Le tout, d’une
hauteur d'environ 2 mètres, est recouvert d’une petite planche formant au
vent. Chaque palissade est distante d’une autre de 2 mètres.
Puis on a planté, à une distance assez rapprochée pour pouvoir garnir
très promptement toute la surface, des Pêchers pour être établis sur une
forme carrée.
Le sol est très riche. On a profité d'une luxuriante végétation pour
garnir de suite le plus de surface possible, sans trop s'inquiéter de la
régularité. Dès la troisième année, le devant des palissades étant garni, on
a fait des trous dans les dites palissades, afin de faire passer au revers les
branches surabondantes; et enfin, la quatrième année, les palissades sont
garnies également des deux côtés. Et chose merveilleuse, le côté nord a
produit des fruits plus beaux peut-être que ceux du côté sud. Il est vrai que
cette année à été d’une sécheresse rare.
Enfin, M. Brunelière estime que sa plantation peut durer de 10 à 12 ans,
ce qui est très suffisant. Rien donc ne l'empêchera de faire dans un autre
carré cette mème opération, qui est en même temps une bonne spéculation.
A. BoIssELOT.
(Revue horticole),
CÉLERI PANACHÉ DE GOUGIBUS.
M. Gougibus, jardinier de M. Talabot, à Maury, près Limoges (Haute-
Vienne), a trouvé en 1869, dans une planche de Céleri turc, un pied qui
avait passé l'hiver sans geler, mais qui était devenu entièrement panaché.
Cette plante lui donna des graines qui fournirent un certain nombre de
pieds panachés, et par la sélection depuis 1869, M. Gougibus est parvenu à
créer une variété panachée qui paraît fixée et qu'il pourra mettre cette
année à la disposition des horticulteurs.
A. Ducos.
RUE L 00
LES MEILLEURES VARIÉTÉS DE HARICOTS.
Nous donnons, ci-après, les noms des Haricots à rames que nous pouyons
recommander à coup sûr. Cette liste est divisée en trois séries, selon
l'époque de maturité; elle ne contient que des variétés sans parchemin.
Ir EPOQUE. — Haricots à consommer en juin.
Haricot beurre St-Joseph. — Plante peu élevée, très productive dès le bas; cosse jaune
panachée de pourpre noir : haricot très hâtif.
2 ÉPOQUE. — Haricots à consommer en juillet-août.
1° Haricot à cosse violette. — Plante élevée, cosse très longue, d'un beau violet, devenant
verte à la cuisson; grain long, plat, couleur de chair, fouetté de brun.
2 Haricot intestin (Perrier), Revue horticole, 1870-71, p. 366. — Tige de vigueur moyenne,
productive, cosse extrêmement charnue et tendre, grain blanc elliptique.
Haricot Beurre-lvoire (Perrier). — Variété nouvelle ainsi nommée de la couleur de ses
cosses qui sont d'une blancheur remarquable. Cette particularité, d'un joli effet, pourrait le
faire-admettre au jardin d'agrément, où on l'emploierait avec succès à l'ornementation des
berceaux et tonnelles, surtout en l’associant au Haricot à cosse violette, dont les longues cosses,
d'une teinte magnifique, trancheraient agréablement avec le blanc pur de celle-ci. Ces deux
variétés, étant d'excellents mange-tout, réuniraient le double avantage de lutilité et de
Li
2
l'agrémen
3° ÉPOQUE. — Haricots à consommer en septembre et octobre.
1° Haricot d'Alger ou Beurre noir. — Plante assez vigoureuse, assez productive. Cosse
jaune très tendre et succulente, même quand le grain est entièrement formé. Grain elliptique,
d'un noir bleuîitre.
2 Haricot de la Val d'Isère (Perrier). — Plante vigoureuse, tardive, productive, à hautes
rames; cosse verte fortement arquée, assez grosse, pleine, tendre, sans parchemin, presque
recourbée en hameçon à la maturité. Grain elliptique, d'un noir luisant. Justement apprécié de
nos maraîchers, pour l'abondance et la qualité de son produit.
5° Haricot zébré gris (Perrier). — Plante tardive, très vigoureuse, rameuse, très élevée ;
cosse assez longue, bien charnue, très tendre, sans fils ni parchemin, grain assez gros, fond gris
zébré de noir. Ce Haricot, que j'ai suivi longtemps dans mes cultures, est à mon avis le roi des
mange-tout. Rusticité et fécondité de la plante, volume et forme de la cosse, finesse du goût,
Terminons par un mot sur la culture du Haricot à rames. Pour semer le
Haricot, nos jardiniers, sur une planche de 1",20 à 1",30, tracent trois
lignes, sur lesquelles ils creusent, en quinconce, des trous à environ 40 à
50 centimètres l'un de l’autre. Dans chaque trou, ils jettent de 3 à 5 grains
et placent une rame pour deux poquets.
Cette méthode est défectueuse’ de toutes manières. Il est évident que
3-5 grains dans un même trou ne peuvent que s'affamer et se nuire mutuel-
lement. De plus, le produit de la ligne au centre sera presque nul, vu le
rapprochement des deux autres.
—— 4 —
Pour nous, nous inspirant des conseils de M. Joigneaux, nous avons
adopté la méthode suivante que nous conseillons comme nous ayant toujours
donné d'excellents résultats.
Après avoir tracé des lignes à 1 mètre, nous marquons sur la première
ligne des points à 1 mètre l’un de l’autre, puis nous en faisons autant sur
la deuxième ligne, en ayant soin de disposer cette seconde série de points
en quinconce, et nous continuons de même pour les lignes suivantes. Cela
fait, nous traçons sur chacun de ces points une raie circulaire de 20 à
25 centimètres de rayon. Nous déposons autour de cette raie 5-7 grains,
selon la vigueur de la variété, nous recouvrons légèrement, et achevons
notre opération en plaçant la rame au centre.
Il va sans dire que cette méthode donnant des produits beaucoup plus
abondants, les rames doivent être bien plus fortes, faute de quoi elles
casseraient sous la charge. Ces rames peuvent se disposer de loin en loin
ou en bordures dans le potager, où elles sont d'un bon effet, et produisent
d'autant plus qu'étant alors isolées, elles reçoivent l'air et le soleil de
toutes parts.
La maison Vilmorin-Andrieux en Cie, de Paris, mettra au commerce, au
printemps prochain, les variétés nouvelles ci-dessus mentionnées.
E. PERRIER DE LA BATRIE,
Professeur d'Agriculture à l'École normale
d’Albertville (Savoie).
(Extrait du Sud-Est).
Still À. de À
7 10 on TE à
HORTICULTURE D'ORNEMENT.
UNE NOUVELLE CACTÉE R USTIQUE.
Dans son rapport sur les plantes recueillies par l'expédition du capitaine
Simpson dans l'Utah, le Dr. G. Engelmann à décrit une nouvelle espèce de
Cactée sous le nom de Echinocactus Simpsoni, Eng. Cette plante croit dans
le Colorado, à 3000 mètres d'altitude supra marine, et même plus haut. Dès
le mois de septembre, elle est couverte par la neige, sous laquelle elle reste
tout l'hiver. Cependant à St-Louis elle succombe à l'excès de chaleur et à
l'humidité de l'air; il lui faut le froid hivernal et une atmosphère sèche.
MM. Backhouse, à York, l'ont reçue vivante ; elle a fleuri chez eux l’année
dernière. Ce sera une acquisition nouvelle pour nos rocailles, où elle
retrouvera son congénère et compatriote l'Opuntia vulgaris. La forme de la
plante est arrondie déprimée, ét mamélonnée comme les Mamillaires ; Sa
taille ne dépasse pas 8-10 centimètres de diamètre. Au sommet se montrent
les fleurs, longues de 15-20 millimètres, pourpre-vert dehors, vert jaunâtre
dedans. Les fruits sont petits, secs et s'ouvrent à la maturité par une fente
latérale et irrégulière.
D'autres introductions assez curieuses de ces pays du far West américain
MR
vont se faire jour prochainement. J'ai vu dans le célèbre jardin de M. Shaw,
à S'-Louis (Missouri), le grand ami de M. Engelmann, plusieurs de ces
plantes nouvelles encore inédites sur lesquelles j'aurai avant pewl'occasion
de revenir. ,
ED. ANDRÉ.
PELARGONIUM RICHESSE,
Ce nouveau gain, dû aux semis de M. Boucharlat aîné, de Lyon, qui l'a
mis au commerce, est sorti du Pelarg. grandiflorum gloire de Paris. Il est
franchement remontant jusqu'aux gelées. La plante est naine et trapue;
les fleurs, rouge éclatant comme la mère, sont plus petites. Nous ne saurions
trop recommander d'essayer cette jolie plante, qui fera une diversion heu-
reuse à nos éternels Pelargoniums zonales.
DETECTOR.
LES BÉGONIAS DE FRŒBEL.
Au mois de novembre 1875, l’Æustration horticole publiait, sous le nom
de Begonia Frœbelii, la planche et la description d'une nouvelle espèce
décrite par M. Alph. De Candolle et dédiée par lui aux horticulteurs qui
l'avaient acquis de M. Ed. Ortgies, à Zurich. Cette plante avait déjà fait
sensation à l'exposition de Cologne. Sa beauté n'a fait que s'affirmer depuis.
Un point restait à éclaircir, celui de la localité où elle croit. M. Roezl,
qui l'avait envoyée en tubercules, n'avait pas révélé sa station exacte.
Il s'était contenté de dire prudemment « Ecuador. »
J'ai été assez heureux pour trouver la plante à l'état spontané. C'était à
San José, au pied du Chimborazo, dans la république de l'Équateur. J'her-
borisais dans un petit bois de Barnadesia entremèlés du beau et singulier
Drymis granatensis en fleurs. Dans le taillis croissaient de nombreuses
plantes herbacées : des Lamourouxia aux épis d’un beau rouge, semblables à
des Pentstémons, des Alonzoa aux corolles orangées, des Calcéolaires et
des Ageratum, etc. Les Rubia aux baies orangées se mêlaient aux jolies
feuilles des Sycios et aux Passiflores écarlates pour faire des guirlandes
grimpantes au milieu des fourrés. Cà et là une charmante Iridée, le
Moræa (Orthosanthus) Chimboracensis, H. B. K., émaillait le gazon de ses
périanthes violets. En m'approchant d'un rocher qui surplomblait à pic, à
une grande hauteur, le petit rio de San José, j'apereus une hampe de fleurs
rouges que je reconnus tout de suite pour un Begonia. Je l'atteignis avec
des difficultés extrêmes, au risque de me précipiter dans le torrent, et re-
connus le B. Fræbeli, mis au commerce l'année précédente. L’altitude où
croissait la plante était d'environ 2800 supra marins.
Depuis l'an dernier, MM. Frœbel ont utilisé cette belle nouveauté
pour la croiser avec le B. octopetala et autres espèces. Ils ont mis au com-
merce quatre plantes parmi lesquelles l'une d'elles, nommée Mont-Blanc,
parait une forme très méritante. C'est évidemment le meilleur Bégonia à
EE
fleurs blanches de cette tribu. Il fleurit aisément, produit sur des hampes
solides, dressées, de larges fleurs qui ne tombent pas en boutons, et dont
les mâles sont plus grandes que les femelles. On vante encore dans cette
section des Bégonias tubéreux, les B. White Queen (Henderson), également
à fleurs blanches, et le B. octopetala rosea, à fleurs roses, comme l'indique
son qualificatif. Toutes ces plantes ont un beau feuillage arrondi, un peu
velu et blanchâtre en dessous et tiennent bien leurs belles fleurs dres-
sées, du plus grand effet.
Ep. ANDRé.
SAGITTARIA VARIABILIS
Tout le monde connait la Sagittaire, Fléchière ou Flèche d'eau, qui orne
nos ruisseaux, lacs et rivières paisibles et dont les jolies fleurs blanches à
trois pétales sont accompagnées de feuilles en fer de flèche qui lui ont valu
son nom. Les cultures s'en sont emparées, et nos modestes bassins et pièces
d'eau possèdent la variété à fleur pleine. Une autre espèce, plus grande
dans toutes ses parties, la S. de la Chine (Sagittaria sinensis, Bot. Mag.), est
une belle plante, beaucoup moins répandue qu’elle ne mérite de l'être et que
toutes les collections de plantes aquatiques devraient posséder.
Ce sont les deux seules espèces cultivées dans les jardins.
Il en est d'autres cependant qu'on a tort d'oublier. L'Amérique du Nord,
en possède au moins 7 espèces et un assez grand nombre de variétés spon-
tanées, car ces plantes sont très polymorphes. Aucune n'en fournit un plus
curieux exemple que la plante sur laquelle j'appelle aujourd'hui l'attention,
et qui a emprunté son nom à cette extrême variabilité. Après une révision
sévère et plusieurs années d'observations comparatives, le D' Engelmann,
le savant botaniste nord-américain de St Louis (Missouri), le même auquel
la science est redevable de nombreux travaux sur les Cactées et les Yuccas
de l'Amérique nord, a réuni sous le nom commun de Sagittaria variabilis,
Engelm., les anciennes espèces suivantes :
S. sagittifolia, amer. auct. S. diversifolia.
S, obtusa, Willdenow. S. angustifolia.
S. latifolia, Willd. S. gracilis (Pursh).
S. hastata, Pursh. S. pubescens, Muhl.,
sans parler de la forme à fleurs doubles qu'on trouve facilement à l'état
spontané dans la rivière Delaware et sur plusieurs points de la Pennsÿl-
vanie. Voilà donc neuf formes principales, parmi un bien plus grand
nombre, qui avaient servi à fonder ce qu'on croyait de bonnes espèces,
tandis que le semis de l’une d’entre-elles peut, dit-on, les produire toutes.
Les caractères communs à toutes ces formes et qui constituent le Sag-
variabilis d'Engelmann sont les suivants : :
Hampe de hauteur très variable, depuis 8 centimètres jusqu'à 130,
anguleuse, portant un ou plusieurs verticilles fertiles; bractées générale-
ment aiguës ; pédicelles des fleurs fertiles à peu près de la moitié de la
longueur des stériles; pétales à onglets blancs : filets glabres presque deux
LM | pas
fois plus longs que les anthères ; achaines largement obovales avec un bec
long et courbé atteignant un quart ou un tiers de la longueur totale;
feuilles très variables, presque toujours sagittées.
L'espèce européenne (S. sagittifolia, Lin.) s'en distingue par ses pédicelles
fertiles seulement de un tiers ou un quart de la largeur des stériles, l'onglet
des pétales teint de pourpre, les filets non plus longs que les anthères, les
achaînes presque orbiculaires, très largement ailés et portant un bec court
et droit.
Quant au feuillage, il varie à l'excès. La première fois que je vis l'espèce,
en allant de New-Jersey à Passaïe, c'était surtout la forme analogue à
notre espèce européenne qui dominait au milieu des grandes prairies à
demi-submergées, où l'Hibiscus roseus grandiflorus florissait alors dans toute
sa gloire. Plus tard, je retrouvai la plante dans la rivière Delaware et en
Pennsylvanie sur plusieurs points, mais avec des feuilles très larges et
cordiformes. Des îles entières en étaient composées, à côté de vastes massifs
du Pontederia cordata aux épis bleu lapis et des jardins flottants formés par
. les deux beaux Nénuphars américains (Nymphæa odorata et N. tuberosa).
Une Sagittaire à feuilles orbiculaires, de 15 à 25 centimètres de diamètre,
avec de belles panicules de larges fleurs blanches, il y avait de quoi
s'arrêter et se prendre à en désirer l'introduction!
Je ne saurais donc trop appeler l'attention des amateurs de belles plantes
aquatiques sur le Sagittaria variabilis, Eng., et surtout ses variétés à larges
feuilles.
La plus belle de toutes est la var. obtusa (l'ancienne S. obtusa de Willde-
now). Son port est élevé, la plante est dioïque, et sur ses feuilles large-
ment cordiformes obtuses atteignent de 15 à 30 centimètres de longueur.
La variété latifolia est monoïque. Ses feuilles sont aussi très grandes,
mais cordiformes aiguës.
Celle qu'on à nommée hastata se rapproche de notre espèce par ses
feuilles en fer de flèche.
Une autre, nommée diversifolia, est fort étrange; elle présente, sur le
même pied, des feuilles ovales lancéolées et d’autres sagittées.
La variété angustifolia montre des limbes sagittés à lobes étroits et
très divergents.
La variété gracilis est la forme la plus grêle et les segments des feuilles
sont linéaires
La forme pubescens a plusieurs parties pubescentes, comme le sommet du
pétiole et de la hampe, les bractées orbiculaires et les sépales; le bec des
fruits est horizontal.
La variété à fleurs doubles, enfin, offre des fleurs très pleines, par le
changement des étamines en organes pétaloïdes, comme dans notre plante
d'Europe.
Le S. diversifolia est très digne de la culture; rien ne serait pue aisé que
d'en faire venir d'Amérique les principales variétés ornementales
Ep. Aou:
ER
LES HAIES DE LIERRE.
Le Journal of Horticulture, de notre savant confrère le D' R. Hogg, rap-
porte un exemple intéressant du parti qu'on peut tirer du Lierre pour
former des haies durables, efficaces et économiques. Dans les pépinières de
M. Ch. Van Geert. près Anvers, on trouve beaucoup de ces haies, qui sont
ainsi formées en quelques années seulement et font d'excellents abris.
On emploie aussi le Lierre, dans le même établissement, à couvrir les kios-
ques, tonnelles, pavillons rustiques, ete. Un simple squelette de fil de fer,
octogonal ou hexagonal, est fabriqué grossièrement; on ajoute des lambeaux
de nattes entre les mailles et les racines adventives du Lierre s'y attachent
et les « mangent » à ce point qu’on n’en trouve plus de traces au bout de
quelque temps, quand le kiosque est couvert, sans qu'on puisse dire si le
Lierre repose ou non sur un mur. Une taille chaque année pour empêcher
les rameaux de prendre une mauvaise direction suffit à l'entretien et
au bon effet de ces petites constructions toujours vertes est très gracieuses.
A. Ducos.
LA BOTANIQUE HORTICOLE EN BELGIQUE.
Au dernier Congrès de botanique et d'horticulture, tenu à Bruxelles en
mai dernier, M. le professeur Morren, de Liége, a présenté une étude des
plus intéressantes sur le développement de la botanique horticole en
Belgique depuis le commencement de ce siècle. I] vient de nous remettre un
exemplaire du tirage à part de cet excellent opuscule, qui contient presque
autant de faits que de mots, et autant de renseignements utiles que de faits.
Pendant cette période de trois quarts de siècle, la Belgique a tenu le
rang le plus élevé dans le développement horticole de l'Europe et s'est
montrée digne de son passé, de ce XVI" siècle, où elle a brillé d’un si vif
éclat par ses maîtres ès-sciences.
M. Morren considère le catalogue publié par le Jardin botanique de
Gand en 1809 comme la première pierre sur laquelle repose l'horticul-
ture scientifique en Belgique. Le catalogue de Mussche suivit en 1810, avec
un Supplément en 1811, et une nouvelle édition en 1817. En 1826, Nyst publia
le catalogue du Jardin botanique de Bruxelles, Gæde et Courtois celui de
Liége, paru en 1828: celui de Louvain vint en 1829, et celui d'Anvers. par
Sommé, en 1844 et 1849. A Gand fut fondée la première société d’horti-
culture, qui commença à publier un bulletin en 1809. On sait le dévelop-
pement qu'a pris cette association. La Société royale de Flore à Bruxelles
donna son Bulletin en 1822. Puis vinrent la Société d'Anvers (1828),
Liége (1830), la Société linnéenne de Bruxelles (1847), la Société horticole
de Namur (1855), etc. En 1860, toutes les sociétés s’unirent dans une vaste
Fédération. Seize volumes ont été le fruit de cette union. C’est à Bruxelles
&
a
que fut organisé (en 1864) le premier Congrès botanico-horticole. Amster-
dam suivit en 1865, Londres en 1866, Paris en 1867, St-Pétersbourg en
1869, Vienne en 1873, Florence en 1874. Nous sommes loin des expositions
de 1816, où les concurrents se disputaient une montre ou une truelle
d'argent pour deux ou trois potées de Cyclamens !
D'où vient se résultat? En grande partie, suivant M. Morren, à la supé-
riorité que leurs connaissances botaniques ont donné aux principaux horti-
culteurs belges. Aussi la littérature botanico-horticole de ce pays est elle
placée au plus haut sommet de la publicité de ce genre en Europe. Les
livres et journaux qui la représentent ont coûté plus d'un million et demi
de francs, occupé un nombre considérable d'ouvriers, développé le goût des
plantes, créé de nombreux amateurs, instruit le public et fourni des annales
impérissables pour l'histoire de l’horticulture.
e résumé suivant, qui donne une estimation sommaire du mouvement
opéré par les publications périodiques horticoles de la Belgique, fournira
une idée des forces qui ont dû être mises en action :
Herbier de l'Amateur . . 600 planches coloriées, formant 8 volumes, ayant coûté 80,000 fr.
Flore des Serres, par Drapiez. 231 — — — 6 — — 56,000
Encyclographie “ ." ; + : 24 2 — — 3 — _ ,000
Sertum , Re — — 6 — 100,000
Horticulteur belge . . . 116 _ — —. . ÿ ee — 25,000
Magasin d'Horticulture . . 1 — — 1,500
Journal d'Horticulture prit. 280 — .— — 49 .: — — 40,000
Annales Gand. 5 77 -0Ne:rss — —. 5 — — 75,000
Flore des Serres + : : . 2961 — _— — 292 — — 440,000
Jardin fleuriste... .: 450 — + Fo = — 50,000
Nouvelle Iconographie des
I 7 à: +» 910 — — 12: — — 60,000
Belgique horticole. . 181 — — — 25 — — 200,000
ortus Lindertanus : 5, 15 — — 4 — — 6,500
Pescatorea. Me D — — À — — 25,000
Illustration horticole . 844 — — — 23 — — 250,000
Plantes ornementales « 60 — _ — 2 — — 5,000
Revue d'Horticulture belge . 24 — — —— 2 — — 10,000
5,629 116 1,146,500 fr.
Dans ce total n'entrent pas un certain nombre d’autres publications de
moindre importance, ni les bulletins des sociétés d'horticulture, etc., etc.
On voit done que la Belgique à tenu un rang élevé dans le mouvement hor-
ticole de ces temps-ci et nous pouvons ajouter que la progression, loin de se
ralentir, s'affirme chaque jour de plus en plus.
Il nous sera peut-être permis, à cette occasion, de faire remarquer que
l'Zllustration horucole a tenu dans cette pléiade une place honorable. Ses
vingt-trois volumes contiennent 844 planches coloriées et ont passé en revue,
depuis près d'un quart de siècle, toutes les plantes nouvelles qui ont paru
sur la scène horticole. Beaucoup y ont trouvé leur acte de naissance. nous
dirions presque leur état civil et l'histoire de l'horticulture contemporaine
ne saurait être écrite sans recourir à cette source abondante de documents.
E. À,
D —
BIBLIOGRAPHIE.
ES
Nouveau Synopsis du genre Yucca. — Les espèces de ce genre
sont encore dans une confusion que plusieurs bons observateurs ont cherché
à éclaircir, à leur tête M. Carrière, dans une étude publiée dans la
Revue horticole 1859, sous le titre de « Essai d’une classification des Yuccas ».
Les acquisitions faites depuis ce temps n’ont fait qu'embrouiller la question,
compliquée encore dernièrement par la floraison du Fucca filifera, à inflores-
cence retombante.
Le botaniste qui, avec M. Baker, de Kew, connaît le mieux ces plantes
aujourd'hui est le d° Engelmann, qui a publié, il n'y a pas longtemps, dans
les « Transactions of the Academy of St-Louis », un Synopsis des espèces
du genre Fucca, que nous croyons devoir reproduire pour nos lecteurs.
YUCCA.
A. Sarcoyucca, — Fruit charnu, indéhiscent.
1. — aloifolia (synonymes : serrulata, crenulata, arcuala, tenuifolia, Parmentieri?).
£. draconis.
y. Cconspicua
2, — Yucatana.
3. — Guatemalensis.
4. — Treculeana (syn. longifolia, canaliculata, aspera, gigantea).
ÿ. — baccata (syn. crassi/folia).
6. — Schottii (syn. brevifolia (Schott), puberula).
incerlæ sedis : glauca, exigqua, orchioides.
B. Cuisroyucca. — Fruit sec, indéhiscent.
7. — brevifolia (syn draconis B, var. arborescens.
8. — gloriosa (syn. acuminata, obliqua).
+ plicata.
Y- recurvifolia (syn. recurva, pendula, superba? rufo-cincta?).
Sous variétés : &. ensifolia.
+ Ellacombii.
incertæ sedis : flexilis, tortulata, Boherhavii, pruinosa, De Smetiana.
C. CHoENoyucca. — Fruit sec, déhiscent.
9. rupicola (syn. ortifolia, lutescens).
8. tortifolia (syn. tortilis, contorta).
7. rigida.
10. angustifolia.
Ê. elata (syn. angustifolia, var. radiosa, constricta).
7. mollis (syn. stricta, albo-spica).
incertæ sedis : periculosa, polyphylla, circinala, scabrifolia, filifera.
11: — filamentosa : a. angusta (syn. filamentosa, Lin.).
- Tata (syn. concava).
8. flaccida (syn. puberula, glauca, lœvigata).
7. bracteata?
D. Hesperoyucca. — Filets des étamines aigus, plus longs que le pistil, dressés.
12. — Whipplei.
DETECTOR.
Sn ST ac cc dote aid an came ne, hé ad u d à de à 5 N d ,
ET
CHRONIQUE HORTICOLE.
Février 1877.
Le Reana luxurians. Dans la chronique de l’Zllustration horticole
de juin 1876. (p. 93), M. le D' Eug. Fournier avait cité la découverte faite
par M. Decaisne, le savant professeur du Muséum, que la plante envoyée
sous ce nom à cet établissement n'était autre que le Tripsacum monosta-
chyum, Willd. — Dans le n° d'octobre, même année (p 143), M. Fournier,
revenant sur la question après avoir étudié lui-même des échantillons nou-
veaux, combattit cette opinion et déclara que la plante appartenait à
l'Euchlæna mexicana, Schrader, caractérisé par un chaume portant des
inflorescences femelles en bas et surmonté d'un fascicule de fleurs mâles.
M. Decaisne, après avoir eu connaissance de cet article, maintient énergi-
quement sa détermination, fondé sur ce fait, ignoré de M. Fournier, que la
plante cultivée au Muséum et dont il est question dans la Revue horticole
(1876. p. 321), avait une inflorescence en épi simple droit, muni dans le bas
de fleurs femelles à très longs stigmates rouges, et de fleurs mâles dans les
deux tiers supérieurs. M. Eug. Fournier vient de nous déclarer qu'il s’in-
à cline devant l'autorité de M. Decaisne, après avoir vu une inflorescence de
la plante cultivée au Muséum et sur laquélle il a basé sa détermination.
Toutefois, il nous fait remarquer que l'on à introduit dernièrement sous le
nom de Reana luxurians le véritable Euchlæna mexicana, dont les graines
sont d'ailleurs faciles à confondre avec celles des Tripsacum, et qu'il résulte
de ceci que plusieurs espèces sont aujourd'hui répandues dans les cultures
sous ce nom de Reana luxurians ou de Teosinté, à propos duquel on fait tant
de bruit.
J Le Torenia Fournieri. — M. Mazel, écrivant à M. Carrière dans la
Revue horticole, croit cette nouvelle espèce identique à une plante qu'il a
reçue de Saïgon et qu'il avait provisoirement nommée 7, intermedia. Nous
croyons le fait très possible, mais la priorité de détermination reste acquise
à M. Linden qui a le premier nommé et publié la plante dans l'Alustration
: horticole avec la description détaillée, en latin et en français, due à la plume
4 du D" Eug. Fournier. On devra donc considérer, si le fait se confirme, le
; T. intermedia comme synonyme du T. Fournieri.
Les Quinquinas à la Réunion. — M. le D' Vinson a fait connaître
à la Société d'Acclimatation les résultats acquis dans l'ile de la Réunion par
| la culture des Quinquinas Les plantations dites de Salazie et de l'Ilette à
4 Guillaume comptent déjà par centaines des arbres qui donnent des fleurs et
des graines fertiles, de sorte qu'on peut prévoir le temps où l'exploitation
des écorces deviendrait dans cette île une source de grand profit, si les
| colons s’adonnaient à cette culture et si le gouvernement encourageait leurs
eftorts.
Exposition d’Horticulture à Amsterdam. — Nous venons de
TOME XXIV. 1877. 2me LIVR,
pee
er
en,
recevoir une nouvelle circulaire complétant les renseignements que nous
avons déjà donné sur cette Exposition internationale.
Les exposants doivent envoyer leurs demandes avant le 1° mars, en spé-
cifiant les N° du programme auxquels leurs envois doivent correspondre.
Les plantes devront être étiquetées d'après leur dénomination scientifique.
Chaque lauréat peut recevoir la valeur en florins de la médaille qu'il aura
obtenue, et dont la valeur varie depuis 175 florins (médaille d'or) jusqu'à
deux florins et demi (médaille de bronze).
Le jury international se réunira le 10 avril, dans le palais de l'Exposition,
à 11 heures du matin.
L'inauguration solennelle de l'Exposition aura lieu le 12 avril. Elle restera
ouverte jusqu'au 13 juin.
Les objets exposés pourront étre achetés pour former une loterie, divisée
en cinq séries, chacun de 20,000 florins, à 1 florin le lot.
Après la clôture de l'Exposition, une vente des objets exposés pourra
avoir lieu par voie d’adjudication publique.
Les communications pourront être adressées à M. Hœufft Van Velsen,
président, ou à M. J. B. Groenewegen, secrétaire de l'Exposition, au Palais
de l'Industrie, à Amsterdam.
Congrès d'Amsterdam. — A l'occasion de cette Exposition, un
Congrès d'horticulteurs et de botanistes sera tenu à Amsterdam. On peut
adresser les communications et demandes d'inscriptions à l'ordre du jour
à M. le D' Rauwenhoff, professeur à Utrecht (Hollande), président de la
Commission. Parmi les principales questions botaniques proposées à la
discussion, on remarque : l'opinion de Van Tieghem sur la sexualité des
Ascomycètes et des Basidiomycètes: la théorie des feuilles germinales
dans la règne animal comparée aux plantes: la dénomination de quelques
Urédinées par les termes Puccinia où Ætcidium ; quelle est la meilleure
division des plantes bulbeuses: propositions sur l'Hortus Europæus. En
horticulture proprement dite, les questions suivantes sont posées : la
meilleure organisition des laboratoires horticoles; l’enseignement de l'hor-
ticulture; la stabilité des variétés de plantes bulbeuses: l'influence des
engrais sur les plantes bulbeuses et les choux ; la ventilation des serres;
l'influence du verre coloré sur les plantes,
D'autres questions concernant le coton, le tabac, le quinquina, la garance
et l'indigo seront aussi discutées au Congrès.
Exposition horticole d'Angers. — À l'occasion du concours régional
qui aura lieu dans cette ville en mai prochain, une grande Exposition hor-
ticole y sera organisée. Elle s'ouvrira le 19 mai et finira le 3 juin. Les
horticulteurs et amateurs de douze départements situés autour de Maine
et Loire, sont invités à y prendre part. Le programme est très étendu;
nous ÿ avons remarqué 117 concours. Les récompenses seront nombreuses
et consisteront en médailles d'or, de vermeil, d'argent et de bronze et
mentions honorables. Les communications devront adressées à M. Anatole
Leroy, pépiniériste, à Angers, secrétaire de la Commission d'organisation.
Sition de la Société centrale de France. — Cette Expo-
sition aura lieu dans la deuxième quinzaine de mai prochain.
ut : |"ci + Di
…— 23 —
Bullettino della R. Societä toscana de Orticultura. — La
fondation de cet organe de la Société horticole de Toscane était un des
rêves, aujourd'hui réalisé, du professeur Parlatore, qui nous en avait plu-
sieurs fois parlé à Florence
Le premier numéro de 1877 vient de paraître, commençant ainsi la
seconde année de cette utile publication. Nous y trouvons l'annonce du
prochain départ de l'Expédition scientifique italienne qui va explorer
l'Afrique équatoriale, sous la cirection du marquis Orazio Antinori.
Nous y voyons également l'organisation d'une Fédération horticole ita-
lienne, comprenant dès le début les sociétés horticoles de Lombardie, de
Venise, de Toscane, de Piémont, les comices agricoles de Rome et de
Gènes. Ces associations feront des Expositions périodiques à Milan,
Venise, Florence, Turin, Naples, Rome et Gênes. Elles commenceront
en 1878 et se tiendront de deux en deux ans. La première aura lieu à
Milan en 1878, la seconde à Florence en 1880. Bonne chance aux initiateurs
de ce nouveau progrès dans l’horticulture italienne!
Le Moniteur d’Horticulture. — Nouveau journal horticole, dont le
1°* numéro (Janvier 1877) vient de paraître, à Paris, sous la direction de
M. Lucien Chauré. Cette publication, format in 4°, sur trois colonnes, sera
mensuelle. Son programme est large, nous ne pouvons juger sur le premier
numéro qui est plutôt un prospectus qu'un spécimen complet de ce qu'il
promet. En attendant, nous souhaitons bonne chance à notre nouveau
confrère.
L'hiver 1876-1877. — La douceur exceptionnelle de cette saison se
traduit par les floraisons les plus inattendues. Les Noyers sont en fleurs en
Angleterre, dans le comté de Kent: dans le pays de Galles, des Aubépines
sont épanouies, des Camellias aussi, et le Coronilla glauca est orné de ses
petites couronnes dorées. A Versailles, les Chèvrefeuilles et les Rosiers du
Petit Trianon se couvrent de boutons: le Spiræa Thunbergiü a fleuri tout
l'hiver chez nous en Touraine, de même que les Lauriers tins, qui produi-
sent en ce moment le plus ravissant spectacle et qui n'ont pas eu un seul
bouton gelé. Nous recommandons surtout la variété versicolor, à fleurs
roses et blanches, qui est très peu connue et produit le plus charmant effet.
Nombre de plantes bulbeuses sont en pleine fleur, comme les Leucoium ver-
num, les Primevères, les Anémones, depuis le mois de janvier. Les Galan-
thus plicatus, Crocus vernus, Crocus Suxianus, Eranthis hyemalis, Jasminum
nudiflorum, Daphne Mexereum, Vinca minor, Tussilugo fragrans, Cornus mas,
Corylus, Aubrietia, Cheiranthus Cheirii, Erica carnea, Garrya elliptica, Cydonia
Japonica, Mahonia aquifolium, ont aussi fleuri beaucoup plus tôt que de cou-
tume. Le Lonicera fragrantissima, dont nous ne cessons de parler et qui est
encore si peu répandu, embaume l'air à vingt pas dans notre jardin de
Lacroix. Les Violettes ont donné tout l'hiver; les Spiræa prunifolia vont
s'épanouir. On ferait une longue liste des plantes en fleurs en ce moment,
où d'ordinaire la terre est couverte de son manteau glacé.
Nouveaux professeurs de botanique. — On annonce plusieurs
nominations : M. Millardet à la chaire de botanique de Bordeaux, M. Tison
— 04 —
à l'Université catholique de Paris, et M. Heckel à la Faculté des Sciences
de Grenoble.
Médaille à M. Hofmeister. — Ce savant vient de recevoir une
médaille d'or de la Société hollandaise des Sciences, à Haarlem, pour ses
travaux Sur le développerñnent des Cryptogames supérieurs et des Phané-
rogames. | |
Retour de M. Beccari. — Après cinq ans d'absence, ce voyageur
intrépide vient de rentrer à Florence, les mains pleines de richesses bota-
niques. Il a exploré les Indés néerlandaises, les Moluques et une partie
de la Nouvelle-Guinée. Nous avons vu une partié de ses plantes au Musée
royal d'Histoire naturelle de Florence, dirigé par le savant professeur
Parlatore, et nous sommés assuré qu'il s'y rencontré un grand nombre
d'espèces nouvelles.
Nomination de M. Van Tieghem à l’Institut. — Dans la séance
du 8 janvier, l'Académie des Sciences de France a nommé M. Van Tieghem
membre de l'Académie dans là section de botanique, en remplacement de
M. Brongniart. M. Baillon est arrivé en second rang.
ente de la Bibliothèque Brongniart. — Cette précieuse zollec-
tion de livres a été vendue en janviér dernier et a produit la somme de
2000 francs. Le catalogue en avait été dressé par les soins de M. le pro-
fesseur Bureau Nous apprenons que la belle collection d'ouvrages sur la
poléontologie végétale a été acquise pour la bibliothèque du Muséum.
ouvements périodiques des feuilles. — M. Chatin a observé
que l’Abies Nordmannianu, dont les feuilles sont vertes en dessus et blanc
d'argent en dessous, se redressent un peu après le lever du soleil et au
déclin du jour, de manière à donner à l'arbre une coloration blanchâtre,
et qu'elles S'étalent pendant le cours de la journée, présentant un ensemble
d'un beau vert, Les feuilles se relèvent ainsi au commencement et À la fin
du jour, avec un mouvement dé torsion qui peut aller jusqu'à dézrire un
arc de 90 degrés.
Les effets de la Coca. — Nous avons plusieurs fois parlé dans ce
journal des effets toniques, réconfortants de cette substance. On les tient
aujourd'hui pour avérés. M. Christison vient de publier dans le Pharma-
ceulical Journal le résultat des expériences qu'il a fait avec des feuilles
de Coca, sur lui-même, pendant des marches fatigantes. Il en résulte que
l'usage de cette substance suspend la sensation de la faim et dissipe
l'extrême fatigue. Les facultés mentales n’en reçoivent aucun dérangement.
Il s'agirait maintenant de savoir si ces effets se feraient sentir sur la fatigue
intellectuelle. On peut citer, comme réparation des forces physiques
épuisées, l'exemple de M. Laumaillé, qui a été de Paris à Vienne sur un
vélocipède en 12 jours, et que la Coca a puissamment réconforté, à 60 milles
de Vienne, alors qu'il était exténué.
s Vignès américaines (1). — La publication du livre de M. Plan-
(1) Les Vignes américaines, catalogue descriptif iMustré, avec indications de culture, par
MM. Bush et Meissner, traduit de l'anglais par M. G. Bazille, annoté par M. 3. É. Planchon.
Paris, chez Delahaye et Cie, 1876,
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chon, après son voyage dans l'Amérique du Nord, se complète par ce
catalogue, traduit d'un ouvrage classique aux États-Unis et qui contient
la description de toutes les variétés qu'on y cultive, avec de nombreuses
figures éclairant le texte. L'autorité de M. Gaston Bazille, le traducteur, et
de M. J. E. Planchon, l’annotateur du livre, le rend précieux à tous les
viticulteurs des pays envahis par le Phylloxera et qui veulent tenter la
culture des Vignes américaines, seule planche de salut qui paraît à l'horizon
pour nos départements dévastés par ce fléau.
Un rosier de 1250 francs. — M. Cranston, de Hereford, offre un
prix de cette valeur pour la plus belle culture de Rosier. Le prix sera
«“ couru » trois années, c'est-à-dire que si M. A. gagne le prix en 1877 et
M. B. en 1878, la lutte sera en 1879 entre À et B pour le prix de 50 guinées.
Les Curmeria. — Depuis que nous avons créé le genre Curmeria
(Zllustr. Hort., 1873, p. 45) et décrit la première espèce, C. pacturata, deux
autres sont venues s'y ajouter et assurer les fondements sur lesquels nous
nous étions appuyés pour séparer ces plantes des Æomalonema (1). Ces deux
plantes sont les Curmeria Roezlii et Wullisii, nommées par le D Masters et
figurées toutes dans le Gardeners’ Chronicle (1874, p. 804, et 1877, p. 108).
Ensemble ce sont trois belles espèces de serre chaude, originaires de Co-
lombie, où elles croissent à l'ombre des grandes forêts. On les distingue
sommairement entre elles par les caractères suivants :
C. picturata, Lind. & André. — Feuilles grandes, brièvement pétiolées,
cordiformes avec deux lobes basilaires arrondis, ovales ou ovales oblongues
aiguës, parcourues au centre par un ruban blanc d'argent.
C. Roezlii, Masters. — Feuilles moyennes, longuement pétiolées, ovales-
oblongues, arrondies à la base, mais non cordiformes, acuminées, parse-
mées en dessous de quelques taches jaunes.
C. Wallisü, Masters. — Feuilles moyennes, brièvement pétiolées, légère-
ment obliques, ovales oblongues, arrondies à la base, accuminées au som-
met, bordées de blanc, abondamment parsemées en dessous de taches
dorées.
M. Regel avait fait de la dernière espèce l'Homalonema Wallisii, mais le
genre Curmeria restera en dépit des critiques, nous l'espérons, comme le
D° Masters l'affirme lui-même.
La Vigne américaine. — Sous ce titre, MM. J. G. Robin et V. Pul-
liat viennent de fonder un nouveau journal destiné à répandre dans le
public les connaissances nécessaires pour propager les cépages américains
dans les départements dévastés par le Phylloxera. Cette publication est
placée sous la direction de M. J. E. Planchon; elle ne pouvait présenter
une plus sérieuse garantie. Elle paraîtra le 15 de chaque mois et traitera
in extenso de toutes les questions se rattachant à ce grand problème du
salut de nos vignobles par les Vignes de l'Amérique du Nord. Nous avons
le premier numéro sous les yeux; il contient une introduction de
(1) Endlicher a ainsi orthographié ce nom. Le Dr Masters prétend qu'il faut écrire Homalo-
mena. Nous ne demandons pas mieux et le prions de nous donner ses raisons le plus tôt pos-
sible dans le Gardeners' Chronicle.
st
M. J. E. Planchon, une autre de MM. J. E. Robin et V. Pulliat, un
article de M. Laliman sur le journal, un autre de M. V. Pulliat sur les
Vignes américaines, un de M. J. E. Robin sur le Vitis Solonis et enfin un
travail de M. Oberlin sur le Phylloxera en Alsace. On souscrit chez
M. Savigné, éditeur, à Vienne (Isère).
Floraison de l’Euphoria Li-tchi. — Cet arbre fruitier chinois est
en fleur actuellement au Jardin des plantes de Paris. On croit que c'est
la première fois qu'il ouvre ses corolles en Europe. Nous ne savons si
le marché de Covent Garden continue à recevoir de temps en temps des
arrivages de ce fruit d'Orient; nous en avons acheté, il y a quelques
années, et constaté le goût sucré, agréable de la pulpe sèche, dont la
saveur rappelle de près celle de nos pruneaux d'Agen avec addition de
miel (Zllustration hortic. 1872, p. 141).
NÉCROLOGIE.
M. EHRENBERG. — Ce naturaliste est mort à Berlin à l'âge de 82 ans.
Ses travaux sur les végétaux inférieurs, notamment sur les Diatomées,
ont fait époque dans la science.
M. LesriBoupois. — M. Thémistocle Lesbiboudois, ancien conseiller
d'État, ancien professeur de botanique à la Faculté des Sciences de Lille,
correspondant de l'Institut, vient de mourir après une longue carrière
consacrée à la science des plantes. ne
M. De Noraris. — Directeur du Jardin botanique de Rome, sénateur
du royaume, botaniste de marque, M. de Notaris s’est éteint dans cette
ville en janvier dernier.
M. ALFRED SMEE. — Cet amateur distingué de l’horticulture anglaise
S'était fait connaître non seulement par la perfection de ses cultures
à Londres, mais par la publication d'un charmant livre intitulé « My
Garden » et qui a été traduit en français. M. Smee avait aussi donné,
au Congrès de Florence en 1874, un intéressant travail sur les meilleurs
fruits cultivés en Angleterre, et il était l'un des membres les plus actifs
de la section de pomologie à la Société royale d'Horticulture de Londres.
M. HoFMEISTER. — Au moment de mettre sous presse, nous lisons, dans
Ep. ANDRÉ.
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L'ILLUSTRATION HORTICOLE
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CARAGUATA MUSAICA, Er. Anpr.
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PI, CCLXVIII.
CARAGUATA MUSAICA, r. von
CARAGUATA MOSAÏQUE.
BROMÉLIACÉES.
ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Voir G. Pison, Hist. nat. Bras., 1648; p. 111
anga). i P , N° 1705, p. 10, t. 33. — Linn. Oper. eur.
Richter, p. 305. — Lindley, Bot. Reg., 1827, t. XIII, N° 1068. — Schultes. fil. Syst. Veg. VI,
p. LxVIT et 1229. — Endlich., Gen. Plant., 1837, p. 183. — C. Morren, Acad. Brux., 1847,
XIV, No 8, et Fuchsia, 1849, p. 48. — Ed. Morren, Belg. hort., 1873, p. 542.
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : Vrieseæ splendentis babitus; folia circinata, longe elliptica
v. lineari-canaliculata acuta apice fasco contorto deflexo, marginibus scabriusculis, colore
viridi nervis longitudinalibus parallelis, alteris transversalibus anostomosantibus aut tessella-
tis; flores in capitulum $sphæroideum dispositi; scapus erectus bracteis vaginantibus ovalo
x
inclusa, filamentis brevissimis; antheræ sagittatæ subbasifixæ, loculis 2 hasi divergéntibus
fusiformibus; ovarium trigonum, triloculare, in Stylum antheris paulo longiorem attenuatum,
stigma trifidum spi aliter convolutum; ovula oblonga. — Ocaña (Columbia), a cl, Linden anno
in Europam introducta.
Caraguata musaica, Ed. André, 4. hort., 1875, p. 150.
Tillandsia musaica, Linden et André, Just, hort., 1874, p. 171.
Cette charmante espèce, que M. Linden reçut en 1871 d'Ocaña (Nouvelle-
Grenade) et que nous avions d'abord décrite sans fleurs sous le nom de
Tillandsia musaica (Illust. hort. 1874, p. 171), a fleuri simultanément, en
avril 1875, chez M. William Bull, à Londres, et à Pallanza, à la succursale
de l'établissement Linden. Nous y avons facilement reconnu un Caraguata
et l'avons signalée sous ce nom en 1875, p. 150, du même recueil. La florai-
son, qui ne laissait aucun doute sur la position de la plante en dehors du
genre Tüillandsia, n'était pas brillante, mais elle nous avait suffi pour en
prendre des analyses aussi exactes que possible et surtout pour être frappé
de sa corolle gamopétale, de l'aspect des étamines et de leur situation.
Cette forme sagittée, peu commune, et l'insertion sur un filet très court au
milieu du tube nous parurent étranges, et au moment où nous corrigeons
cet article, nous apprenons que M. Morren, chez qui la plante vient de
fleurir à son tour, y trouverait les éléments d'un genre nouveau (Massangea).
Nous ne pouvons nous prononcer sur ce sujet, les caractères que nous
signalons ne nous paraissant pas d'un ordre assez important pour créer
ainsi un genre nouveau, mais M. Morren, qui a vu une luxuriante floraison,
a peut-être observé d'autres détails qui nous ont échappé sur la plante de
végétation médiocre que représente aujourd'hui la planche ci-contre.
Toujours est-il que le Caraguata musaica est une plante de premier ordre
et que l'éclat de ses beaux capitules jaune d'or, venant s'ajouter à l'élégance
de ce feuillage peint comme une mosaïque, enchantera tous les amateurs
assez heureux pour la posséder.
ED, ANDRé.
PI. CCLXIX.
ANTHURIUM DECHARDE, 10. anni
ANTHURIUM DE DÉCHARD,
AROÏDÉES,
ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. Voir Hustr. hortie., vol. IX, p. 314.
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : caules Se ae D 50-60 cent. alti, folia vagi-
nantia limbo erecto v. patulo lanceolato acuto, 25-50 cent. longo, 12-14 lato, mucrone apicali :
contorto nervis subparallelis cum costa acutan : in ipsa margine immersis, pedunculis limbo
brevioribus basi dilatatis, 15-25 cent. longis canaliculatis cum ceniculo elongato et costa dor-
saliter sulcatis; scapus erectus _ superans, teres v. subangulatus, geniculatus; spatha ovato
acuminata acuta, libera, primum convoluta, mox aperta patula v. deflexa, supra nivea, infra
viridescens, post fœcundationem da foliacea et utrinque vir'dis; spadix erectus, breviter
pediculatus, cylindraceus, pen brevior; flores tetrameri, ovarium in cavitate quadrata
depressum, sigma trifidum, bacea.…. — Crescit in silvis primævis calidis Novo-Grauatensibus
ad pedem Cordilleræ pti re flumina Guatiquia et Meta, unde plantam vivam in calda-
rios Lindenianos ipse introduxi, anno 1876. — E. À,
Anthurium Dechardi, spec, nov,
Nous tenons cette fois une plante populaire, une plante dure, facile à
vivre, « for the million » enfin, comme on dit outre-Manche. Cette char-
mante Aroïdée est appelée à devenir commensale de nos marchés aux fleurs,
comme le Richardia Æïthopica Je la considère comme l’une de mes meilleu-
res découvertes dans l'Amérique du Sud.
C'est au mois de janvier 1876, que, parcourant le vaste territoire de la
Nouvelle-Grenade qui est compris entre le pied de la Cordillère orientale
et le rio Meta, je rencontrai pour la première fois l'Anthurium Dechardi
sous l'ombrage épais des grands arbres qui bordaient les ruisseaux (caños)
affluents du rio Guatiquia. Il formait de superbes touffes si régulières, d'un
vert si intense et si pur sur lequel se détachaient ses grandes fleurs blanches
comme la neige, et légèrement parfumées, que je pris tout de suite de cette
belle plante l'opinion que j'en ai conservée depuis.
Aussi avec quelle satisfaction je retrouvai vivants et fleuris, dans les
serres de M. Linden, les pieds que j'avais envoyés de Colombie! Je n'ai pu
encore observer des ovaires bien développés. S'ils sont à trois loges, comm
les traces des stigmates me le font croire, ce serait un Spathiphyllum. Il
faut attendre un nouvel examen pour se prononcer.
J'ai dédié cette belle nouveauté à M. P. Déchard, architecte à Paris,
grand ami des sciences naturelles, et qui s’est occupé avec sollicitude de
mes collections à leur arrivée d'Amérique en Europe.
Ep. ANDRE.
nn 4 Pr
TR ji A PUNOÉ
£ Re
CATASETUM GNOMUS.
PI. CCLXX.
CATASETUM GNOMUS.
CATASETUM GNOME.
ORCHIDÉES.
ÉTYMOLOGIE : de xæra, sur, et œeræ, par allusion aux deux longues cornes qui ornent
cette singulière corolle.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : perigonii RE v. explanati foliola exteriora
et interiora subæqualia, Labellum crassum, carnosum, nudum, ventricosum v. explanatum,
fimbriatum, sub apice saccatum, obsolete Lioboge, Columna erecta, libera, aptera, apice
æ
formibus, foliorum exuviis vestitis; foliis basi vaginantibus re scapis radicalibus, floribus
speciosis, racemosis, viridibus, interdum purpureo-maculati
Catasetum, L. C. Richard, in Kuntb, Synopsis pl. æquin. 1, . — Lindl. Coll. bot. t. 40.
— Orchid. 155. — Bot. Regist. 966, 1667, de 7 ee. Exot. flor. 1. 90, 91, 151, 213;
Bot. Mag. t. 3269, 3529, 5388. — Lodd. Bot. Cab. t. 1544. — Nees, PL. hort. Bonn. t. 1. (Mona-
canthi, . et Mormodis ele
CARACTÈRES SPÉCI IFIQUES : pseudobulbi oblongo-ovati apice attenuati articulati sulcati
albidi ; . oblongo-lanceolata plicato-nervosa glabra basi vaginantia costa infra carinata ;
inutæ
pressa lanceolato-acuta dorso revoluta, viridia purpureo-punctata; petala 2 lateralia patentia
divaricata lanceolata acuta sepalis latiora, concava, violacea ; labelli basis gr margini-
bus convolutis apice antice projecto, viridis, galea apice saccata luteola rubro punctulata, lobis
patulis fimbriatis albis, ni introrsum conniventibus hote auriculato-cornu is,
intermedio emarginato, colum
setum Gnomus.
Cette espèce étrange est cultivée avec succès par M. Linden, chez qui
elle développe librement ses curieuses fleurs depuis plusieurs années. Le
nom de gnome, farfadet, d'esprit fantastique, lui convient bien, et le
polymorphisme Chez les plantes ne saurait dépasser cet exemple. Elle ne
manque pas d'élégance, avec ses fleurs de trois ou quatre couleurs diffé-
rentes, dont le développement donnera aux amateurs la plus grande satis-
faction quand ils les verront s'épanouir. Cette plante nous a été indiquée
comme ayant été décrite par M. Reichenbach. Il nous a été impossible
jusqu'ici de la trouver dans les tables du Gardeners Chronicle, où ce bota-
niste publie ses Orchidées nouvelles. Nous prions nos lecteurs d'attendre
à la prochaine livraison pour élucider ce petit problème de détermination.
Ep. ANDRé.
Un
LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER.
LES HARICOTS POUR LA CULTURE FORCÉE.
Dans une communication récente à la Société centrale d'Horticulture de
France, M. Millet a préconisé les quatre variétés suivantes comme les meil-
leurs Haricots à forcer sur couche. Son opinion est basée sur des essais qui
ont porté sur un assez grand nombre de variétés: aussi n’hésitons-nous pas
à l'enregistrer.
Ce sont les Haricots : Nain hâtif de Chalandrey, Flageolet d'Etampes,
Flageolet à feuilles gaufrées, Naïn noir de Belgique.
M. Millet a étudié ces plantes dans la saison Ja plus défavorable. Il a
semé Sur couche chaude avec thermosiphon le 1° novembre, et après avoir
maintenu régulièrement la chaleur entre 18 et 25 degrés, le 20 décembre
il obtenait les premières gousses bonnes à cueillir, c’est-à-dire au bout de
cinquante jours. Ce résultat vaut tous les éloges.
LES FEUILLES DES POIS ET DES NAVETS.
On mange ordinairement les graines du premier de ces légumes et les
racines du second. M. Van Hulle vient de donner un moyen peu connu
de les utiliser, qu'il publie dans le Bulletin d'Arboriculture de Belgique.
“* Plantez, dit-il, des Pois à côté les uns des autres dans la terre; dès qu'ils
ont poussé de quelques centimètres, coupez cette verdure et mettez-la dans
la soupe et vous rendrez celle-ci excellente. » Pendant l'hiver, alors qu'on
est si pauvre en légumes, c'est une ressource.
Quant aux Navets, il conseille de faire une couche tiède d'un châssis ou
deux, d'y mettre dix centimètres de terreau léger, d'y semer très dru des
Navets et de tenir les châssis fermés et un peu sombres. Quand les
Navets sont levés, très épais, ils fournissent une verdure abondante et
très tendre, de 10 à 15 centimètres de long, qui constitue un plat délicieux
si on l'emploie comme endives, chicorée, cardons, ete.
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HORTICULTURE D'ORNEMENT.
LES ARALIAS FILIFORMES.
L'{llustration horticole à publié l'année dernière deux des plus jolies
formes d’Araliacées à feuilles digitées, envoyées à M. Linden de la Nou-
velle-Calédonie et mises par lui au commerce. 2
Les Aralia elegantissima et gracillima, deux délicieux arbres en minia-
tures, ont conquis tous les suffrages. Ce sont les plantes favorites en
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Angleterre, pour la décoration des tables à diner. Elles sont passées à
l'état « fashionable. » C'est qu'en effet, rien ne surpasse la frèle élégance de
ces petits troncs cendrés, d'où partent des fils légers supportant un limbe
Aralia el egantissima.
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ouvert comme les doigts de la main et à divisions si menues, si gracieuse-
ment ondulées, si singulièrement colorées d'olive nervé de rose, qu'il
semble qu'un souflle les ternirait.
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Ces jolis êtres sont cependant d’une santé robuste; ils ont traversé les
mers pendant de longs mois et franchi des milliers de lieues, et aujourd'hui
la serre froide ordinaire suffit à nous les montrer dans toute leur grâce
native.
C’est donc donner un bon conseil à nos lecteurs que de les engager à
doter leur serre froide de ces deux jolies formes d'Araliacées. Elles forme-
ront le plus curieux contraste par leur délicate structure avec les aspects
de la flore tropicale, mais il ne faut pas oublier que l'harmonie nait des con-
trastes et que « la grâce est plus belle encore que la beauté. » Nous avons
vu des pieds déjà un peu forts des À. elegantissima et gracillima, c'est-à-dire
hauts d'un mètre environ. Ils avaient tous une tige simple et droite comme
un jonc et portaient leurs feuilles alternes, disposées en spirales régulières
autour de cette tige, depuis le pot jusqu'au sommet de la plante. C'était
vraiment un aimable spectacle.
Ces arbuscules néo-calédoniens n’ont pas encore fleuri en Europe, et nous
regrettons que les collecteurs de M. Linden n'en aient pas envoyé d'inflo-
rescences qui nous eussent permis de les déterminer avec exactitude.
Jusqu'à nouveaux éclaircissements, nous inclinons volontiers, avec le
D' Fournier, à les ranger parmi les Pseudopanax de K. Koch, si des diffé-
rences dans les fleurs ne motivent pas un nouveau genre pour la section à
feuilles stipulées dont ils font partie.
En. ANDRé.
ALLIUM STELLATUM.
Très jolie espèce, originaire des montagnes de l'Illinois, dans l'Amérique
du Nord, et plus au nord-ouest de la région des lacs. La plante a été nom-
mée et décrite par Nuttall. Elle est reconnaissable à ses feuilles planes,
linéaires aiguës, ses hampes cylindriques, grèles, portant une ombelle
érigée. Les sépales sont de la longueur des étamines, ovales-oblongs aigus,
d'un rose très frais.
J'ai vu cette gracieuse plante en fleurs en Amérique, non à l'état sau-
vage, mais sur les rocailles du Jardin botanique de Cambridge, près
Boston (Massachusets), au-dessous de l'habitation du professeur Asa Gray.
Elle forme de jolies petites touffes fleuries en automne, au moment où les
plantes bulbeuses sont rares.
Ep. ANDRÉ.
LE PRITCHARDIA FILIFERA, LINDEN.
Ce beau Palmier nord-américain, originaire du Colorado (Arizona), que
nous avons les premiers fait connaître et que déjà M. Linden a répandu
abondamment, mérite de l'être davantage. Nous l'avons indiqué comme
rustique dans le midi et particulièrement dans la région méditerranéenne.
Un de nos amis, qui revient du littoral de la Méditerranée, nous apprend
qu'il a vu le Pritchardia fihfera sur plusieurs points et qu'il prospère à mer-
veille depuis deux hivers. Dans le jardin de M. Mazel, il a résisté parfaite-
sh
nent à l'hiver 1875-1876, où le thermomètre est descendu jusqu'à 5 degrés
sous zéro, et cela sans souffiir aucunement. Les jeunes pieds commencent
même à se caractériser et à revêtir l'élégante chevelure de filaments blancs
qui retombent le long du limbe des feuilles. Si le elimat du département du
S nn
Pritchardia filifera, Linden.
— 3% —
Gard convient ainsi à cette belle plante, que dire de celui de la Méditer-
rannée? Hyères, Cannes, Nice, toute la Corniche, la Riviera, les lacs de la
Haute-Italie l'auront bientôt cultivé en grand.
C'est évidemment un végétal appelé au plus brillant avenir. Nous conseil-
lons à tout amateur d'horticulture de se le procurer au plus tôt, pendant
que les jeunes pieds provenant de l'importation qu’en a fait M. Linden sont
encore nombreux. On sait d'ailleurs que, comme plante d'appartement, peu
de Palmiers peuvent rivaliser avec lui au point de vue de l'élégance, grâce
à son feuillage palmé et bordé de gracieux filaments argentés. Il se conserve
très longtemps en santé malgré les conditions défavorables de cette culture,
et si l'on peut disposer de la moindre petite serre froide, il s'en trouvera à
merveille.
Ajoutons, ce qui ne gâte rien, que le grand nombre des sujets obtenus de
semis par M. Linden lui permet de livrer aujourd'hui le Pritchardia fihfera
à des conditions accessibles aux plus modestes amateurs.
Ep. ANDRE.
——— 2 +0
MÉLANGES.
CONCOURS DES JARDINS PARTERRES.
Le Comité de la rédaction de la Revue de l'Horticulture belge a eu l'heu-
reuse pensée d'ouvrir un concours entre les jardiniers de Belgique pour les
meilleurs dessins de parterres de fleurs. Le jury a fonctionné l'automne
dernier et a décerné des prix, consistant en médailles, aux jardins d'ama-
teurs, jardiniers et établissements publics. On a pu constater de très jolis
dessins de parterres et corbeilles de fleurs et surtout une culture parfaite.
C'est surtout chez M. Monville, jardinier de M. de Sauvage-Vercour, à
Sclessin, près Liége, que le meilleur dessin a été remarqué, bien que
M. Monville se tint hors de concours. Plus de quatre vingt mille plantes y
étaient entrées. Le parterre mosaïque, dont le dessin est ci-contre, attirait
1 32/1211 3 3: 3 2
LYS x YS k Y 5
5 . 5 4 5 +
3 3 3 3
5 4 5 4 5
5 | 4 5 À 4 5 À k
2 : L 2 3 13 3 1
6
particulièrement l'attention. Il était double et chacun d'eux était composé
de plantes différentes.
Le premier contenait les plantes suivantes :
4. Mesembryanthemum cordifol. variegatum. | 4, Alternanthera paronychioides mayor.
2. Alternanthera Paronychioides. 5. Alternanthera amæna.
5. Teleianthera versicolor grandis. | 6. Echeveria globosa.
MA ie
Dans le deuxième parterre se trouvaient :
1. Alternanthera spathulata. 4. Sedum carneum variegatum.
2. Alternanthera paronychioides Monvillei. | 5. Teleianthera versicolor.
3. Alternanthera amabilis. 6. Echeveria secunda glauca.
La Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand ouvrira, lors de
la prochaine exposition, deux concours de parcs-parterres. Dans le premier,
les co"beilles devront avoir de 20 à 25 mètres carrés, dans le second, de
10 à 12 mètres. Le jury du premier concours aura à sa disposition trois
prix, une médaille d'or, une de vermeil et une d'argent.
A. Ducos.
CONSERVATION DES RAISINS EN SACS.
Autrefois on se contentait de conserver les raisins sur le pied dans des
sacs de papier. Nos pères s'en trouveraient même fort bien. Mais « nous
avons changé tout cela, et nous faisons l’horticulture (j'allais dire la méde-
cine) d'une manière toute nouvelle (MoLIÈRE). » Nous avons inventé les
sacs en crin, qui coûtent fort cher et ne conservent rien, avant même qu'ils
ne soient percés.
M. Vavin a fait l'année dernière des expériences comparatives. Sans
entrer dans les détails qu'il vient de donner longuement à la Société cen-
trale d'Horticulture, nous dirons que son opinion est contraire à l'adoption
des sacs en crin. Il recommande les sacs en papier d'une manière exclusive,
pourvu qu'on les laisse ouverts par le bas et qu'ils ne présentent qu'une
sorte de cloche où l'air pénètre et empêche la pourriture des raisins.
Recommandé aux amateurs.
DETECTOR.
BIBLIOGRAPHIE.
Les Palmiers d'Australie, par MM. H. Wendland et Drude (1).
— Les études qui ont conduit à la rédaction de cet important mémoire,
ont été faites sur la collection de Palmiers australiens envoyée par M. le
baron de Müller à M. de Martius, et transportée à Herrenhausen (Hanovre)
après la mort de l'illustre botaniste-voyageur.
n remaniement des genres, et notamment des Arécinées, en a été la
conséquence. Cette tribu contient les genres nouveaux qui suivent : Zanos-
padix, Grisebachia, Carpoxylon, Hedyscepe, Laccospadix, Hedriastele, Rhopa-
lostylis, Dictyosperma, Nenga, Archontophœnix, Actinorhytis et Loxacoccus.
Le nombre des espèces australiennes aujourd'hui connues est de 25.
MM. Wendland et Drude ont laissé de côté les Arécinées de la Nouvelle-
Calédonie, qui leur sont imparfaitement connues. Ils n'adoptent pas les
(1) Palmæ australasicæ, auctoribus H. Wendland et ©. Drude, in Linnæa, t, V, nov. ser,
i 3. :
0: 36
espèces de Xentia que MM. Brongniart et Gris ont fait rentrer dans ce
genre, qui doit se borner, disent-ils, aux seuls Kentia procera de Blume
et au Æ. acuminata, Wendl. & Dr.
Nous ignorons si le point de vue auquel se placent les auteurs du mé-
moire est juste, mais il leur eut été utile, sans aucun doute, avant d'ex-
primer leur opinion, de pouvoir étudier la belle collection de Xentia néo
calédoniens conservée dans l'herbier du Muséum de Paris.
Nouvelle classification des Paimiers. — En étudiant la distri-
bution géographique de cette famille, M. O. Drude a observé que pas un
genre ni une espèce de Palmier ne se trouvait à la fois dans l'ancien et
dans le nouveau monde. Cette observation vient de le conduire à proposer,
dans le Botanische Zeitung, une classification nouvelle et originale des
genres, des espèces et même des tribus, qui suivent aussi la mème loi.
Cette disposition pourrait se résumer de la sorte :
1. Culameæ. — Afrique tropicale, Asie Jusqu'à 30° lat. N., les îles de
la Sonde et l'Australie jusqu'au 30° lat. S
2. Ruphieæ. — Afrique équatoriale, Madagascar, îles Mascareignes,
Polynésie.
3. Mauriticæ, — Amérique tropicale, de 10° lat N. à 15° s
4 Borassineæ. — Afrique, îles Mascareignes, Seychelles et Asie occi-
dentale jusqu'à 30° lat. N.
5. Cicoineæ. — Amérique, 23° lat. N. à 34° lat. S.
6. Arecineæ. — Tout le tour du globe de 30° lat. N. à 42S,.
7. Chamædorineæ. — Amérique, de 25° lat. N. à 20° S.; Madagascar,
Mascareignes et Seychelles.
8. Lriarteæ, — Amérique, de 15 lat. N. à 20 lat. S.
9. Curyolineæ. — Asie, depuis 30 lat. N.: iles de la Sonde, Australie,
jusqu'à 17 lat. S.
10. Coryphineæ. — Tout autour du globe depuis 40° lat. N. jusqu'à
30° lat. S.
Le Jardin fruitier du Muséum. — M. Decaisne continue ses
études pomologiques par les Prunes, auxquelles la }24me livraison de cet
ouvrage est consacrée. La Reine-Claude violette, la Reine-Claude. de Bavay,
le Damus violet et le Damas de Mangerac, sont les quatre variétés dont le
savant professeur du Muséum donne aujourd'hui la description. Les plan-
ches sont, comme toujours, dues au pinceau incomparable de M. A. Riocreux.
Le Vignoble. — Nous venons de recevoir les trois dernières livraisons
(novembre et décembre 1876 et janvier 1877) de l'importante publication de
MM. Mas & Pulliat. Elles contiennent les planches et les descriptions des
variétés de raisins suivantes :
Vinlette. Originaire de Seyssel. Blanc. | Buon amico. Toscane. Noir.
Ullude noire. Languedoc. Noir. Codigovo. Italie. Noir.
Bondultis. Midi. Noir. Corbeau. Lyonnais, Savoie. Noir.
Chichaud. Ardèche. Noir. Meunier. Champagne, ete. Noir.
Bermestia bianca. Italie. Blanc. Kechmish blanc. Orient. Blanc.
Bermestia rossa. Italie. Rouge. Sémillon. Girende. Blane.
er
CHRONIQUE HORTICOLE.
LL
Mars 1877.
Exposition universelle de 1878. — Le programme des concours
horticoles qui seront ouverts à cette Exposition vient d'être publié. Comme
en 1867, il comprend douze séries, qui se succèderont du 1° mai au 31 octo-
bre. Les exhibitions auront lieu dans un jardin spécial, créé entre le palais
de l'Exposition et la Seine, et dans des salles, tentes, serres chaudes
et froides, etc., appropriées à cet usage.
La première série, du 1° au 15 mai 1878, comprendra les Azalées,
Conifères, plantes nouvelles, semis nouveaux, plantes de serre chaude
Orchidées, Cactées, Sélaginelles, plantes de serre froide, plantes vivaces,
arbustes forcés, Pivoines, Clématites, Tulipes, légumes, ete.
La seconde série (16-31 mai) s'applique aux Rhododendrons, arbres à
fruits taillés, Orchidées, Fougères, Azalées, Calcéolaires, Clématites, ar-
bustes rustiques, plantes herbacées, Roses, légumes, etc.
La troisième série (1*-15 juin) contient les Orchidées, Pélargoniums,
plantes de serre chaude, tempérée et froide, Roses, etc.
La quatrième série (16-30 juin) montrera les Palmiers, Cycadées, Pan-
danées, Roses, Pélargoniums, plantes de serre chaude et de serre froide,
plantes herbacées et alpines, etc.
La cinquième série (1-15 juillet) sera dévolue aux Pélargoniums, Gloxi-
nias, Orchidées, Népenthès, plantes économiques, Bégonias, Sarracénias,
. plantes vivaces, Roses, etc. j
La sixième série (16-31 juillet) comprend les plantes de serre chaude,
plantes herbacées, Roses trémières, Glaïeuls, Phlox, fruits, etc.
La septième série (1°-15 août) doit exhiber les Fuchsias, Glaïeuls, Roses
trémières, plantes grimpantes, Bruyères, Dahlias, Lis, Capucines, fruits, etc.
La huitième série (16-31 août) aura pour objet les Aroïdées, Fougères
en arbre, Orchidées, Achimènes, Fuchsias, Dahlias, Phlox, etc.
La neuvième série (1°-15 septembre) s’adressera aux Dahlias, Reines-
Marguerites, Crotons, Allamandas, Véroniques, fruits et arbres à feuilles
caduques.
La dixième série (16-30 septembre) ouvrira des concours d'Aralias,
Dracénäs, plantes de serre chaude, Fuchsias, Pélargoniums, Dahlias,
Glaïeuls, Roses coupées, Bambous rustiques, plantes annuelles, etc.
La onzième série (1-15 octobre) est surtout consacrée aux fruits de
toute sorte, Orchidées, Chrysanthèmes, etc.
La douzième série clôra l'Exposition, du 16 au 31 octobre, par les
légumes, arbres fruitiers, Chrysanthèmes, etc.
Le programme ne parle pas encore des récompenses.
À cette occasion, la Société botanique de France organisera un Congrès
de botanique et d’horticulture, auquel une nombreuse assistance est pro-
mise d'avance.
TOME XXIV, 1877, Sme LIVR,
=
L'Exposition d’horticulture sera sans doute brillante, mais, comme
en 1867, les efforts individuels seront dispersés dans ce grand laps de
temps, et nous aurions préféré une ou deux grandes solennités horticoles
avec une série de concours de quinzaine, moins importants que le pro-
gramme actuel ne les indique.
Les fleurs des Forsythias. — Ces charmants arbustes du premier
printemps sont très appréciés par leurs longs rameaux chargés de clochettes
jaunes. Ce qu'on sait moins, c'est que les fleurs mâles du F. viridissima
et les fleurs femelles du F. suspensa ne sont pas bien connues. Le docteur
Hooker, dans une lettre au Gardeners’ Chronicle, vient d'appeler l'attention
sur ce sujet et prie les observateurs de noter ce qu'ils auront remarqué
dans ce sens.
Fructification de l’Areca sapida. — Ce beau Palmier vient de
produire un énorme régime de graines fertiles, chez Madame Fould, au
Val, près St-Germain en Laye (Seine). La Revue horticole, qui nous apprend
ce fait, ajoute que toutes ces graines sont fertiles et que celles qui se
détachaient du régime s'enracinaient sur le sol même. Nous ignorons si
cette fructification est la première qui ait eu lieu en Europe; toujours
est-il qu’elle offre un intérèt inusité.
Lasiandra macrantha. — M. Carrière a demandé dans la Revue
horticole (1876, p. 80) d'où pouvait venir une plante qu'il a vu cultiver
chez M. Vallerand, à Bois de Colombes, et dont les fleurs lui semblent plus
grandes et plus belles que celles du Lasiandra macrantha connu. Je puis le
lui dire. Elle vient de chez M. Linden, dont l'établissement était situé à
Bruxelles quand il la mit au commerce. Il reçut plusieurs fois du Brésil
des graines de cette magnifique espèce, qui offre de nombreuses variétés
spontanées. J'ai plusieurs fois rencontré des espèces voisines dans la
Nouvelle-Grenade et j'ai constaté cette diversité dans la grandeur et la
beauté des fleurs, qui se reproduit sur les plantes de diverses provenancés
qui ont été successivement introduites. La plante de M. Vallerand est donc
la forme à grandes fleurs brillantes de cette espèce.
Voyage de M. Regel fils dans le Turkestan. — Cette contrée
est actuellement l’objet d'une exploration botanique de la part du fils du
docteur Regel, de S'-Pétersbourg. Déjà de nombreuses notes du voyageur
ont été publiées dans le Gartenflora et son père a décrit les plantes qu'il
a envoyées, parmi lesquelles des espèces nouvelles et plusieurs genres
nouveaux. Le voyage de Taschkend à Vernoje et Kalscha a été long et
fructueux. Plus de 400 espèces de graines ont été envoyées à S'-Péters-
bourg et un important herbier a été recueilli. Les plantes bulbeuses
abondent, depuis le beau Tulipa Greigii jusqu’au charmant Lyconis Sewer-
zonti, aux Eremurus et aux Fritillaria. 70 espèces d’Allium, 14 de Gagea,
10 d'£remurus, 11 de Tulipa, 10 de Primula, des centaines d'Astragalus et
Oxytropis indiquent les genres prédominants de cette flore, dont nos jardins
de plein air tireront encore d'importantes additions, grâce à M. Regel.
Le Senecio pulcher. — Il y a déjà quelques années, les journaux
anglais publiaient cette nouvelle espèce, originaire du Brésil méridional
et assurément la plus belle du genre par ses bouquets terminaux de gran-
HR qu
des fleurs rouges. M. Tyerman, l'ancien jardinier en chef du jardin bota-
nique de Liverpool, l'avait déjà cultivée dans son jardin de Tregoney
(Cornouailles), mais iles graines viennent seulement d'en être mises au
commerce par MM. Haage et Schmidt, d'Erfurt. Nous n'avons pas de ter-
mes assez vifs pour la recommander, si elle répond aux descriptions et
aux figures publiées.
Pouvoir germinatif des graines. — Pendant la célèbre et malheu-
reuse expédition que le capitaine Nares a dirigée vers le pôle Nord sur
les vaisseaux d'Alert et le Discovery, il a trouvé, dans le golfe de Smith,
à « Polaris Bay », vers 81° 38’ de latitude Nord, des graines abandonnées
par l'expédition faite par les Américains dans ces parages. Ces graines
étaient restées exposées à toutes les rigueurs du climat, de 1872 à 1876.
Elles furent rapportées à Kew. Les grains de blé poussèrent dans la pro-
portion de 64 pour cent. Des haricots et du maïs germèrent aussi, après
avoir enduré, pendant de longs mois, sur le sol boréal, des abaissements
de température de 50 degrés et plus sous zéro.
Congrès botanico-horticole à Paris en 1878. — A l'occasion
de l'Exposition universelle de l'année prochaine, la Société Botanique et
la Société centrale d'Horticulture de France ont résolu de tenir un Congrès
de Botanique et d'Horticulture, du 16 au 22 août inclusivement.
La Commission d'organisation, dont le président est M. A. Lavallée et
le secrétaire-général M. E. Mer, a déjà adressé un appel pressant au
public spécial à ces matières et demandé aux intéressés de faire connaître
si leur intention est de prendre part aux travaux du Congrès.
Les communications devront être adressées à M. le Président de la
Commission d'organisation du Congrès, 84, rue de Grenelle-St-Germain,
à Paris.
en de 1877.
15-17 Juillet. MOULINS. . . 2-6 Mai.
sr … + + 26-30 Avril, VERSAILLES. . 20-22 Mai.
POIDS. | D res Juillet. ANGERS . . . 19 Mai—5 Juin.
CAEN . . . . 19-22 Avr MONTPELLIER . 5-14 Mai.
TOULOUSE . . 22-50 i
Les nouveaux colliers pour tuteurs. — Qui ne se souvient
d'avoir vu les arbres d’alignement des promenades de Paris entourés de
bouchons de paille autour desquels on attachaït, pour ne pas blesser l'écorce,
le fil de fer qui fixe le tuteur au jeune plant? Ces utiles bourrelets n'étaient
pas beaux, pourrissaient rapidement et devaient être fréquemment renou-
velés.
M. J. Durand, Cité des Fleurs, 16, à Batignolles-Paris, vient d'imaginer
un collier perfectionné qu'il est intéressant de faire connaître. Il se com-
pose d'une lame de tôle galvanisée ou de zinc demi-circulaire, sur la face
intérieure de laquelle on fixe une tresse de paille ou de jonc. Deux fils
de fer pans aux extrémités et servent à faire la ligature autour du
tuteur.
Le prix io cet intelligent petit appareil est minime; on peut facilement
remplacer le jonc quand il est usé ou pourri, et l'ensemble est d'un aspect
bl
agréable.
= 4) =
Le Lilas blanc. — Le forçage du Lilas pour obtenir des fleurs
blanches a occupé dernièrement plusieurs séances de la Société centrale
d'Horticulture de France. M. A. Lavallée, le secrétaire-général, avait mis
sous les yeux de l'assemblée des rameaux de Lilas de Marly à fleurs rouges,
devenus parfaitement blancs après avoir été simplement soumis à une
température de + 20°—25° centigrades, mais dans une serre ordinaire,
sans obscurité. Ainsi la pratique de MM. Laurent aîné et autres, qui
soumettent leurs serres à une obscurité prolongée, est donc vicieuse, et
ils prennent là une peine absolument gratuite. Le Lilas de Perse même,
qu'on croyait fleurir rose dans les conditions ordinaires du forçage et qui
perd ses fleurs quand il est trop chauffé, fleurit parfaitement blanc sous
l'influence constante de —- 18° centigrades. Ainsi la chaleur est le seul
agent — non de la décoloration des fleurs — mais de l'absence du pigment
rouge qui n'a pas encore eu le temps de se développer, quand l’anthèse a
lieu par une excitation artificielle.
L’eau chaude et les fleurs fanées. — C'est encore à M. A. La-
vallée qu'on doit d’avoir remis en lumière ce fait qu’en trempant dans de
l'eau très chaude un bouquet de fleurs fanées, on les voit redevenir fraiches
en dix minutes. On peut même répéter plusieurs fois l'expérience avec
succès.
M. Burelle fait observer à ce propos qu'on obtient un résultat analogue,
en brûlant la queue d'une Rose flétrie à la flamme d’une bougie. Les
pétales fanés reprennent immédiatement leur turgescence.
Expériences à Chiswick. — Le Conseil de la Société royale d'Hor-
ticulture de Londres vient de décider que des expériences comparatives
auront lieu cette année sur les genres de plantes qui suivent :
Légumes : Tomates, Choux, Navets, Pois nouveaux et nouvelles Pommes
de terre.
Fleurs : Epacris, Gloxinias, Bégonias, Cannas, nouveaux Pélargoniums
zonals, Giroflées, Reines-Marguerites et nouvelles plantes annuelles.
Les horticulteurs qui désirent concourir doivent adresser leurs demandes
à M. Barron, surintendant du jardin de Chiswick, à Londres.
La maladie des Pommes de terre. — M. Worthington Smith,
qui a découvert les « resting spores » du Peronospora infestans, vient d'ima-
giner et de mettre au commerce, sous le nom de « Salus », un COMPOSÉ
de soufre et de potasse destiné à détruire tous les germes du dangereux
cryptogame et à fournir un engrais excellent à la plante attaquée. Les
éxpériences vont se faire cette année sur plusieurs points de l'Angleterre
avec le procédé Smith.
À AE ma — Le comité belge qui s'est mis à la tête
horticulteur se “dé ei drame Fo Pepe te
où il était bour mestre . Fr ane ren hit
dcceati Le esire, une place qui porterait son nom et recevralt une
ation à la fois jardinique et architecturale.
A D ue — La première floraison de
er P à Strallenne vient d'avoir lieu en Angleterre et peut-
pe. Cest dans la serre des plantes grasses de Kew qu'on l'a
constatée. Sa tige n’est pas élevée comme celle du X. hastilis. Les hampes,
longues de 30 centimètres, portent des épis très courts, et des fleurs
blanches, étoilées, entourées de nombreuses bractées étroites et brunes.
Dans la Nouvelle-Galles du Sud et l'état de Victoria, le X. minor couvre
les collines, souvent à l'exclusion de toute autre végétation.
Vente d’Orchidées. — Les prix de ces belles plantes se tiennent
toujours élevés en Angleterre. À la vente qui vient d'avoir lieu de la collec-
tion de M. Wilkins, de Leyton, les chiffres suivants ont été atteints :
Dendrobium Wardianum, 315 francs; Oncidium macranthum, fr. 406-25;
Odontoglossum Bluntii, 367 fr.; Epidendrum vitellinum majus, fr. 353-75;
Odontoglossum vexillarium, fr. 1102-50; 2 Oncidium phalænopsis, dans des
pots de 30 centimètres, 725 fr. chaque; Zeælia anceps, 870 fr.
L'Odontoglossum vexillarium dépassant onte cent francs en dit plus sur
la faveur où sont les Orchidées en Angleterre que toutes les dissertations
du monde!
Les genres Centropogon et Libonia. — Les horticulteurs con-
naissent bien et apprécient ces deux genres précieux pour l’ornementation
des serres et des appartements. On vient de leur apprendre que ces noms
auront bientôt vécu. Les genres affines des Acanthacées et des Lobéliacées
de l'Amérique du Sud nous donnent parfois de ces surprises. Le ZLibonia,
créé par K. Koch sur une plante envoyée de la province de Sfe-Catherine
par l'infortuné Libon à M. Linden, devrait rentrer dans les Sericographis,
suivant le Genera de MM. Bentham et Hooker, et le genre hybride Seri-
cobonia, que nous avions fondé sur un métis de Sericographis et de Libonia,
disparaîtrait aussi avec les Libonia eux-mêmes.
On en devrait dire autant des Centropogon, qui ne seraient qu'une section
des Siphocampylus, en se fondant sur ce fait que le Centr. Lucyanus a été
obtenu par M. Desponds, de Marseille, en fécondant le Centropogon fas-
tuosum par le Siphocampylus betulæfolius.
On peut reconnaître ces affinités et, si l'on n'admet pas l’hybridité entre
des genres distincts, approuver ces fusions, faites dans le but de sim-
plifier la nomenclature botanique. Mais jamais, pour un horticulteur, un
Centropogon ne sera un Siphocampylus, et ces deux genres que j'ai vus si
souvent côte à côte dans mes voyages à travers la Cordillère des Andes,
se distinguaient à première vue l’un de l’autre. Je crois donc que cette
prétendue simplification ne servirait qu'à augmenter la confusion si elle
était adoptée.
Les Raisins secs en Californie. — La fabrication et la vente des
Raisins secs étaient, il n’y a pas longtemps encore, la spécialité du Midi
et de l'Orient de l'Europe. On ne se fait pas l'idée de l'importance que
cette industrie a pris en Californie depuis quelques années. Dans les rap-
ports que le département de l'Agriculture, aux États-Unis, vient de publier
pour 1876, on voit que les producteurs ont triplé leur récolte ordinaire.
Plus de 60,000 boîtes sont parties de San Francisco l'automne dernier.
Un seul vignoble a séché 240 tonnes de Raisins. Les étés secs de Californie
et un soleil ardent donnent des conditions particulières pour un bon séchage,
et chaque viticulteur en profite pour réaliser des bénéfices bien supérieurs
à ceux que lui procurerait la vinification.
Floraison hivernale des Orchidées. — Nous ne cesserons jamais
d'insister sur le charme sans pareil que présentent les collections d'Orchi-
dées pendant les mois les plus tristes et les plus sombres de l'hiver. En
voici un nouvel exemple. Le 24 février dernier, M. W. Cox, à Moat Mount,
Hendon (Angleterre), possédait en fleur dans sa serre, dit le Gardeners'
Chronicle, les 65 espèces suivantes, au moment même où les serres sont le
plus dégarnies de toute brillante floraison :
Dendrobium Wardianum. Lælia crispilabia. | Phalænopsis grandiflora.
— crassinode. a | — rosea.
— cretaceum — Dayana. | — amabilis.
— Pierardi. Masdevallia polysticta. | Oncidium cucullatum.
— capillipes. — Veitchi. | Cavendishii.
— Linawianum. — Nycterina. ps sphacelatum.
nobile pendulum. — melanopoda. | — aurosum.
Brassavola glauca. Ada aurantiaca. | — Barkeri
Cœlogyne cristata. Leptotes serrulata. | — pulvinatum.
— media. Cypripedium villosum. | — ornithorhynechum,
— flaccida. — venustum. : — Insleayi leopardinum.
Vanda Cathearti. — niveum. .. — cheirophorum.
— suavis. — Sedeni. | Angræcum sesquipedale.
— tricolor. | Calanthe Turneri. — eburneum virens.
Cattleya Trianæi. - | Odontoglossum Roezlii. | Epidendrum dichromum.
— — mea. — Alexandræ — fragrans.
— ocoensis. — Cervantesii.
Zygopetalum crinitum cœru- — Rossi.
leum. — pulchellum majus. | curvatum.
— Mackayi. — Bictoniense. | Sophronitis grandiflora.
— Maxillare. i
|
25
©
=
Helcia sanguinoten
Maxillaria luteo-alba.
Toutes ces plantes ne sont pas de premier ordre, mais on peut dire que
toutes sont jolies et plusieurs superbes. Aucune famille ne peut rivaliser
ès les Orchidées pour le nombre d'espèces en fleurs à cette saison de
année.
llar um S.
— Gautieri. Phalænopsis Schilleriana.
NÉCROLOGIE.
Nous. avons le regret d'annoncer la mort de M. Tuomas, horticulteur
des plus distingués, qui a dirigé pendant de longues années les pépinières
du grand établissement de MM. Simon-Louis, à Metz. C'était un homme
éclairé dans toutes les branches de l'horticulture, mais ses études s'étaient
portées Surtout vers la dendrologie en général et les arbres fruitiers en
particulier. Ce n'est pas lui, comme le disait dernièrement un journal
anglais, mais son fils, M. Octave Simon, qui a publié dans ces dernières
années des études pomologiques très estimées, en digne fils d'un tel père.
M. O. Tomas fils reste à la tête de l'établissement de MM. Simon-Louis.
Nous apprenons aussi le décès de M. ALEXANDRE BRAUN professeur
de botanique à l'Université de Berlin, une des cryptogamistes les plus
éminents de ce temps. Il avait surtout consacré ses travaux à la mor-
phologie et à la physiologie, et ses connaissances profondes des classes
Ep. ANDRÉ.
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ANTHURIUM ANDRÆANUN, 1 uw.
ANTHURIUM DE ÉDOUARD ANDRÉ.
AROÏDÉES.
ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Hustr, hortic., vol. IX, 514.
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : planta terrestris vel epiphyta; caudex brevis erectus vel
x tuuit
diformis erecta concava, introrsum late sulcata sulcis rotundatis, extrorsum nervata, margini-
bus laxe sinuatis, 8-12 cent. diametro, basi auriculata lobis equitantibus vel sinu parvo
angustato, pulcherrime vivideque aurantiaco-coccinea v. miniata ; spadix erecto-decurvatus,
spatha paulo minor, basi aureus, medio eburneus, apiceque rursum aureus ; flores semina-
que …. — In provincia Novo-Granatense, dicta Choco, ab Ed. André lecta, anno 1876. — Ab
incolis Capotillo colorado vernacule dicitur, — E, A,
Anthurium Andræanum, J, linden, sp. nov,
De toutes les Aroïdées cultivées jusqu'aujourd'hui dans nos serres, on
considère avec raison l’Anthurium Scherxerianum comme la plus brillante.
Je n'hésite cependant pas à affirmer que celle-ci lui est supérieure.
C'est sans contredit l'une des plus belles, sinon la plus belle, de mes
découvertes dans l'Amérique du Sud.
Elle appartient à la province du Choco, dans la Cordillère orientale des
Andes de Colombie, où je l'ai découverte au printemps dernier. Je ne puis
encore faire connaître sa provenance exacte. La plante représente une
valeur commerciale considérable. Je ne dirai le lieu précis de son origine
que lorsqu'elle sera répandue dans les serres de l'Europe
pe.
Mais je puis déclarer ici que le moment où cette admirable plante se
montra d’abord à mes yeux m'a produit l'une des plus vives sensations que
* j'aie jamais éprouvées dans mes explorations de l'Amérique équinoxiale. Le
premier pied qui frappa mes regards était placé en épiphyte, dans la
fourche d'un immense Ficus elliptica ou arbre à caoutchouc. L'écarlate
violent de sa spathe était tel que je crus voir un de ces charmants oiseaux
appartenant au genre Loxia (Cardinal) ou à une autre espèce d'un rouge
minium nommé en Colombie tütiribi. Un peu plus loin je retrouvai ma
plante, mais cette fois elle couvrait le sol et était à portée de la main. Je
me précipitai sur cette merveille encore inconnue, et en enlevai les plus bel-
les touffes avec une joie que l’on comprendra, coupant les fleurs et les
feuilles et arrachant les rhizomes. Mon péon-nègre et moi nous revin-
mes au campement chargés de ces précieuses dépouilles, sous une pluie
Se Ah ce
battante, et peu de temps après partaient les caisses de plantes vivantes
qui devaient être acheminées vers la côte et de là dirigées sur l'Europe.
Ce que la planche ci-contre ne peut reproduire, c’est l'éclat incomparable
de ces superbes spathes cordiformes, sillonnées, dressées comme des coupes
de pourpre et au milieu desquelles s'élève avec grâce Le spadice cylin-
drique bicolore, c'est-à-dire jaune d’or à la base, blanc d'ivoire au milieu et
jaune encore au sommet.
Rien de pareil, rien d'analogue n'existe dans les serres!
La plante sera, comme l'A. Scherserianum, dure, facile à cultiver, à
fleurs longtemps persistantes, d’un éclat extraordinaire, d'un port régulier,
de taille moyenne, feuilles hautes de 25 centimètres, à limbe cordiforme,
hampes de 30 à 40 centimètres, à inflorescences érigées, toutes les qualités
enfin qui sont demandées à une espèce de premier ordre.
J'attends avec pleine confiance le jugement que portera le public sur son
compte. Ep. ANDRÉ.
HORTICULTURE D'ORNEMENT.
XEROPHYTA RETINERVIS.
Très curieuse plante, nommée et décrite par M. Baker, appartenant à
cette magnifique famille des Velloziées, presque inconnue dans nos cultures.
MM. Haage et Schmidt viennent d’en introduire quelques individus vivants.
Ce sont des troncs de 20 à 80 centimètres de longueur, du port d'un Fucca
filifera ou d'un Xanthorræa à longues feuilles en panache comme celles d'un
Dracæna indivisa, et à tiges couvertes d’écailles dressées, entre lesquelles
passent des racines adventives descendant du haut de la plante jusqu'au
sol. On dit que les fleurs ont 3 à 4 centimètres de diamètre et sont d'un
bleu d'azur. Ces singuliers végétaux croissent dans la République du Trans-
vaal, au sud-est de l'Afrique, à 2,000 mètres au-dessus du niveau de la
mer. Il leur faudra la serre froide l'hiver, et beaucoup de chaleur pendant
la végétation.
GODETIA LADY ALBERMARLE.
; ses fleurs sont très grandes, de 7 à 10 centimètres
> ——
{ ’
| L'ILEUSTRATION HORTICOLE
NEPENTHES AMPULLARIA, Jack.
D. De Pannemaecker 24 rat rinx or > find NEPENTHES AMPU LLARIA VAR, VITTATA
MAJOR. Jinden,
us (ATS ue
PI. CCLXXII.
NEPENTHES AMPULLARIA, na
NEPENTHES AMPULLARIA var. VITTATA MAJOR.
= NEPENTHÈS A AMPOULES, et var. grande à bandelettes.
NÉPENTHACÉES.
ÉTYMOLOGIE et Fu GENÉRIQUES : Voir Illustr. hortic., 1876, p. 192,
C. Prodromus, XVII
CARACTÈRES PRÉCHIDUES : caulis mn cylindricus foliaque subtus ferrug
ia demum rata; folia in petiolum brevem 1/2 amplexicaulem alatum non “decurrentem
mium e membrana lata longe inflexa creberrime striata ; operculum lineari-oblongum refrac-
edunculus brevis validus racemusque ue densissime prie o tomentosi.
India orientalis : Sin out Bintang, Malacca, Sumatra, Borneo. — (J. D. Hooker, in DC.
Prodr. XVII, p. 95.)
Nepenthes ampullaria, ee in Mal. mise. ex Hook. Comp. Bot. Mag., v. 1, p. 271
— ans ue v. Il, app. . 8. — Korth. Verh. Nat. Gesch., p. 59, t. 15. Me nr RUE
ie Et ampull eg Blume, Mus. Bot. Luyd. Bat., Y. If, p. 9. — Miquel, F1.
Ind. Bot., V. jp. D: p. 1076, et Suppl. p. 151 et 566.
Cette espèce est originaire des Indes néerlandaises, où les voyageurs
l'ont trouvée sur plusieurs points. Wallich et Jack l'ont rapportée de Sin-
gapore et Bintang, Cuming et Griffith l'ont cueillie à Malacca, Korthals à
Sumatra, Low, Motley et Beccari à Bornéo. Elle se range parmi les plus
belles et les plus singulières espèces de ce genre extraordinaire
Sa tige, de la grosseur d’une plume d'oie, glabre à la base, est couchée,
rameuse, à rameaux courts et dressés à la partie supérieure, et couverte
d'un épais-duvet ferrugineux. Les feuilles sont longues de 7 à 30 centimèt.,
larges de 3 à 10, coriaces, rétrécies en pétiole distinct et ailé, portant 4e
chaque côté 2-4 nervures longitudinales et les transversales horizontales.
Les ascidies sont pubérulentes, vertes, maculées de pourpre, les inférieures
de 25 à 50 millimètres de longueur, les supérieures plus grandes, cylindri-
ques, poculiformes ou hémisphériques, souvent gibbeuses ou renflées à la
partie antérieure, à dos brièvement 1-3 cuspidé. La gorge est glanduleuse
intérieurement jusqu'au sommet, non glauque. Le péristome tout entier, à
l'exception de son bord, est introrse, formant à l’intérieur de l'ascidie un
voile qui peut atteindre 25 millimètres de largeur et qui est brillant, mem-
branacé. L'opercule est plusieurs fois plus petit que la gorge, rétréci à la
base, plan, pubérulent sur les deux faces, lisse et non glanduleux à l'inté-
rieur. Les grappes de fleurs, larges de 5 à 25 centimètres, sont longues,
densiflores, à pédoncule robuste, à divisions le plus souvent accompagnées
de bractées, les inférieures multiflores. La colonne staminale est glabre,
LC -
plus courte que les sépales largement ovales-oblongs, tomenteux en
dehors; les anthères sont au nombre de 8-12, souvent bisériées. L'ovaire
est contracté à la base et au sommet, velu, fauve. La capsule, longue de
25 à 30 millimètres, est étroite et pubescente; les valves capitées du
stigmate ont leurs lobes trigones.
La variété ajoutée à l'espèce qui vient d'être décrite en diffère par ses
plus grandes proportions et ses stries particulièrement élégantes,
; Ep. ANDRÉ.
HORTICULTURE D'ORNEMENT.
EUPHORBIA COROLLATA.
Quand le voyageur dans l'Amérique du Nord va en automne de l'État
de New-York dans la direction du Wisconsin et plus au sud, sa vue est
. arrêtée, dans les terrains sableux, par une jolie petite plante à fleurs blan-
ches qu'il prendrait d'abord pour quelque Caryophyllée. Elle est bien loin
de cette famille, cependant. C'est une Euphorbe, dont les faux lobes de
l'involucre ressemblent à cinq pétales d’un beau blanc, tandis que les véri-
tables lobes sont petits et recourbés en dedans. L'espèce se nomme ÆEuphor-
bia corollata, L. Elle appartient à la section des Tithymalopsis de G. Engel-
mann, caractérisée par les feuilles florales verticillées ou opposées, des
espèces dressées, vivaces, à feuilles entières, égales à la base, l'absence des
Stipules, les involucres le plus souvent à 5 lobes, dans les aisselles des
branches et terminales, une inflorescence en ombelle et des graines non
caronculées.
La plante est grèle, rameuse, glabre ou pourvue de quelques poils. Elle
atteint 60 à 80 centimètres, mais je l'ai vue plus souvent d'une taille infé-
rieure; ses feuilles sont ovales lancéolées ou linéaires, entières, obtuses.
Les ombelles des fleurs ont de 3 à 7 divisions, qui sont elles-mêmes subdi-
visées en 2-3-5 ramules; les involucres sont longuement pédonculés, dun ,
beau blanc; le fruit est porté par un pédicelle grêle, glabre; les graines
sont épaisses, cendrées, à surface légèrement inégale. Les fleurs se succè-
et sont vraiment très gracieuses. ;
_ Tig existe dans les jardins de l'Europe, où je ne l'ai
Jamais rencontrée, bien qu'elle ait été apportée dans les jardins botaniques
2" commencement de ce siècle. Elle n'est pas indiquée dans les Fleurs de
Andrieux et Cie, Elle mérite cependant la culture.
légères comme celles de
cences d'un blanc de lait.
L'Euphorbia corollata est
absolument rustique, vivace, et ne demande
aucune culture. On pourrait D
temps.
le multiplier en éclatant les touffes au prin- 4
Ep. ANDRÉ.
L'ILLUSTRATION HORTICOLE
zube
É Linden,
CALAMUS ASPERRIMUS; Brume.
En . nn
PI. CCLXXIII.
CALAMUS ASPERRIMUS, vue.
ROTANG HÉRISSÉ.
PALMIERS.
ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Uustr. hortic., 1872, p. 336.
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : caudex scandens; frondes cirrhiferæ ; pinnæ lineari-lanceo-
latæ; aculei vaginarum creberrimi, recti, patentes, rachium geminati ternive, uncinati; spadices
elongati, decompositi; baccæ immaturæ oviformes. — Crescit in insula Java.
Calamus asperrimus, Blume, in Rœm.-et Schult. Syst. Veg., 7, 1527. — Martius,
Palm. 212,
Une des plus belles espèces de Palmiers de Java, décrite par Blume et
que les serres de l'Europe connaissent trop peu encore. Ses longues tiges
sont grimpantes comme tous les Rotangs, mais dans le jeune âge elles
sont courtes, droites et garnies de feuilles jusqu'à la base. Ses robustes
aiguillons, très préssés les uns contre les autres, lui donnent un aspect
féroce, tempéré cependant par une grande élégance. Les pennes de ses
longues feuilles sont linéaires lancéolées, planes et du plus beau vert, et
régulièrement disposées sur deux rangs.
Les Calamus sont précieux pour nos serres chaudes, où leur beau feuil-
lage et leur port dressé, tant qu'ils restent jeunes, leur donnent l'aspect le
plus ornemental. Quand ils vieillissent, ils prennent la forme sarmenteuse
et grimpante, comme dans l'Inde orientale, et peuvent fournir aux jardins
d'hiver une décoration remarquable.
En. ANDRé.
————— + e—<—
LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER.
LÉGUMES NOUVEAUX POUR 1877.
Chaque année, le Bon Jardinier, cet ouvrage classique qui date du dernier
siècle et a survécu tandis que tant d'autres publications horticoles ont dis-
paru sans laisser de traces, — le Bon Jardinier publie une courte revue des
nouveautés légumières et florales.
Nous y trouvons cette année une notice due à la plume de M. Henri Vil-
morin, s'appliquant aux nouveaux légumes à recommander, et nous croyons
utile d'en publier un extrait.
CAROTTE DEMI-LONGUE DE CARENTAN. — Voisine de la Carotte demi-
longue nantaise, mais moins développée, forme cylindrique, très fine de
chair et très productive.
ie D un
CÉLERI COURT À GROSSES côTEs. — Se rapproche du Céleri plein blanc
court hâtif, mais plus dressé, à côtes plus larges et plus serrées. Ne dra-
geonne pas.
CHICORÉE IMPÉRIALE. — Obtenue depuis plusieurs années, mais peu con-
nue. Frisée, analogue à la Ch. frisée de Ruffec, d'un vert plus blond,
feuilles plus larges, plus blanches et plus tendres.
CONCOMBRE D'ATHÈNES. — Répandu en Grèce, précoce, rustique, produc-
tif, fruits de 30 à 35 centimètres, cylindracés, peu hérissés, vert pâle, chair
pleine. À recommander pour la pleine terre.
CourGE DE VALENCE. — Variété très vigoureuse et productive. Végéta-
* tion très forte, tiges de 8-10 mètres, fruits de 6-8 kilog., vert-gris luisant,
oblongs, cotelés, rappelant un peu la Courge de l'Ohio. Chair jaune vif,
excellente, de longue durée. Parfaite pour le midi.
FÈVE DE SÉVILLE A LONGUE COSsE. — Anciennement connue dans le midi
de la France et depuis peu en Angleterre. Taille médiocre, feuillage blond,
cinq à six cosses par tige, atteignant plus de 25 centimètres, très lourdes,
contenant de 6 à 8 grains. Variété hâtive, de premier ordre.
FÈVE D'AGUA DULCE. — Gousses de 30 à 35 centimètres, contenant huit
à neuf grains. Perfection de la variété précédente. Toutes deux sont culti-
vées à Séville.
HARICOT BLANC A LONGUES COSSES A DEMI-RAMES. — À cultiver pour hari-
cots verts; gousses par paquets, très longues, subcylindriques, très belles.
Variété demi-hative, production prolongée. Se consomme aussi en sec.
Nous continuerons prochainement cette intéressante revue.
: DETECTOR.
ee es
HORTICULTURE D'ORNEMENT.
CACTÉES RUSTIQUES.
Nos jardins de plein air possèdent déjà un ou deux représentants fran-
chement rustiques du genre Opuntia, qui doit contenir, dans ses espèces
nord-américaines, d'autres formes aussi robustes et non encore intro-
duites.
Or, il résulte d’une communication faite par M. V. Cauchin, le 9 novem-
bre dernier, à la Société centrale d'Horticulture de France, que quatre
autres espèces de Cactées rustiques au moins peuvent être ajoutées à celles
que nous possédons déjà. M. Cauchin habitait Montmagny lors de la guerre;
il le quitta au moment de l'invasion, en 1870, abandonnant sa serre et les
plantes qu'elle contenait. En revenant, il trouva cette serre brisée et
détruite, et les plantes entièrement gelées.
Quatre Cactées faisaient exception.
thus, E. Blanki, Opuntia intermedia
parfaitement résisté à 16° de froid.
C'étaient les Æchinocactus hyptiacan-
et O. clavaroides. Ces espèces avaient
ES : fi
Les rocailles au midi pourront être ornées de ces plantes, qui ont désor-
mais acquis leur brevet de rusticité. Elles prêteront à ces parties de nos
jardins un aspect un peu méridional qui n'est pas à dédaigner.
Ep. ANDRÉ.
CULTURE INTENSIVE DES VIOLETTES.
Notre savant confrère M. P. de Mortillet a raconté naguère, dans le
Journal le Sud-Est, un assez curieux procès à propos de culture de Vio-
lettes. Un procédé particulier, employé par un jardinier nommé Réal,
de Saintes (Charente-Inférieure), lui aurait été extorqué par un spéculateur
du nom de Mouroux, poursuivi pour ce fait. Les débats ont eu ce bon côté,
qu'ils ont révélé le moyen employé par M. Réal pour obtenir des Violettes
larges comme une pièce de cinq francs en argent. Il paraît qu’ « après avoir
planté ses Violettes dans un terrain ni trop argileux ni trop calcaire, à
l'exposition du midi, au-dessus d’une fosse remplie de fumier consommé de
cheval ou de porc, auquel on a mélangé des rafles de raisin sorties du pres-
soir, ce jardinier les arrosait abondamment et tenait la terre de cette
planche constamment bien ameublie; ayant soin de supprimer les gourmands
et de renouveler sa plantation tous les ans. »
Le moyen peut être essayé avec toute bonne variété de Violettes et à
coup-sûr on augmentera ainsi la grandeur des fleurs, mais nous demandons
communication de la première fleur large de 37 millimètres, c'est-à-dire du
diamètre d'une pièce de cinq francs, et sommes disposé à la payer grasse-
ment. F. BoisarD.
LES GÉRARDIAS.
Genre de plantes dont le nom seul est connu des amateurs, car elles pas-
sent pour incultivables. À peine en connaît-on une espèce dans les jardins,
le Gérardia glutineux de la Chine, qui lui-même appartient à un genre voisin
(Rehmannia glutinosa, Libosch). Il y à vingt-cinq ou trente ans, les collec-
tions des « curieux » en possédaient cependant quelques espèces, qui
paraissent perdues aujourd'hui. La difficulté de leur culture git dans ce
qu'elles ont des racines parasites à la manière des Euphrasia, Rhinanthus,
Pedicularis, etc.; mais cet obstacle n’est pas impossible à vaincre, et les
essais faits par quelques amateurs d'autrefois peuvent être renouvelés avec
succès, car on dit que ces plantes se contentent de la terre de bruyère
ordinaire.
Dans l'Amérique du Nord, où l'on connaît aujourd'hui 18 espèces de
Gerardia, en comprenant les genres Dasystoma et Otophylla, qu'on peut y
ajouter sans trop de difficulté, je n'ai rien trouvé de plus élégant que les
diverses espèces que l’on rencontre dans les prairies, ou sous le couvert des
bois, dans les diverses situations où ces plantes se plaisent.
Le Gerardia purpurea, L., se trouve depuis l'État du Maine jusqu'au
Wisconsin et même plus au sud; il affectionne surtout le voisinage des
MISSOURI
GARDEN.
côtes. Il a de grandes fleurs en forme de Pentstemon, rouge violacé pourpré,
un peu velues et très belles. La plante atteint 25 à 50 centimètres de hau-
teur et sa forme est pyramidale et élégante. Elle est annuelle.
Le G. (Dasystoma) grandiflora, Benth., atteint de 1" à 1",50 de hauteur et
forme une plante vivace, à tige simple d’abord, puis rameuse, pyramidale,
pubescente, couverte de grandes fleurs jaunes, ressemblant aussi à certains
Pentstémons. Je l'ai trouvée abondante près de Boston.
Les autres espèces sont plus ou moins jolies, mais toutes ont du mérite,
et je pense qu'on en pourrait tenter la culture en terre de bruyère avec
quelque succès, au moins pour quelques-unes d’entre elles.
Ce sont, dans la section Gerardia proprement dite: G. aspera, Dougl.;
G. maritima, Raf.; G. aphylla, Nuit.; G. filifolia, Nutt.; G. tenuifolia, Vahl.;
G. filicaulis, Benth.; G. setacea, Walt.; G. divaricata, Chapm.; G. linifolia,
Nutt.
Dans la section Dasystoma, on trouve les : G. flava, L.;, G. quercifolia,
Pursh; G. integrifolia, Gray; G. pedicularia, L.; G. pectinata, Benth.
Enfin, le G. auriculata de Michaux, de la section Otophylla, constitue
l'O. Michauxii de Bentham.
Quand on cueille des échantillons de Gérardia pour l'herbier, ils noircis-
sent tout de suite, tiges, feuilles et fleurs. C’est peut-être une des raisons
qui ont empêché les botanistes qui les étudiaient sur le sec d'être frappés
de leur beauté et de les recommander aux horticulteurs.
Quoi qu'il en soit, je puis assurer que peu de plantes rustiques, analogues
à celles qui vivent sous nos climats, m'ont fait autant de plaisir en Améri-
que que les Gérardias, et je désirerais bien vivement en voir tenter la
culture en Europe.
Ep. ANDRE.
TORENIA FOURNIERI.
Cette charmante Scrophularinée de la Cochinchine, que M. J. Linden a
dédiée à notre confrère et ami Eug. Fournier, et dont une planche coloriée
et une description ont été publiées l'année dernière dans l'AUustration
horticole (p. 129), a été l’objet d'un article étendu de M. Charton dans la
Revue horticole (16 décembre 1876). Il l'a vue cultivée chez MM. Vilmorin-
Andrieux & Ci, formant de délicieuses potées couvertes de fleurs bleues à
deux nuances, et à centre jaune. M. Charton conseille avec raison de mul-
tiplier cette jolie espèce par semis faits en février-avril, en pots ou terrines
en serre chaude ou sous châssis. En la repiquant en godets et lui donnant
successivement une nourriture plus abondante, on peut la traiter ensuite
comme plante de plein air, où elle fleurira abondamment tout l'été. La
Los _ meilleure que toutes ses congénères, dont les rameaux rampent
noi : re rer des touffes dressées, bien faites et montrant
Ep. ANDRE.
—
CÉANOTHE MARGUERITE AUDUSSON.
Très charmante variété nouvelle, obtenue par M. Audusson-Hiron, horti-
culteur à Angers, d'un semis du Ceanothus azureus grandiflorus. Elle est
tout-à-fait rustique et sera supérieure de tout point à une autre variété
déjà fort belle : le C. Gloire de Versailles.
Ses feuilles sont longues, épaisses, dentées, d'un vert plus foncé au som-
met et garnissent abondamment des rameaux vigoureux, nombreux, bien
dressés et rassemblés. Les fleurs sont moyennes ou petites, mais très
denses et très abondantes, et disposées en fascicules sur des pédicelles
violacés. Le ton de ces jolis bouquets est du plus beau bleu indigo brillant.
PÉLARGONIUMS DOUBLES DE BOUCHARLAT.
Une commission nommée par la Société d'Horticulture pratique du Rhône
a examiné les nouveaux semis de Pélargoniums zonales à fleurs doubles de
M. Boucharlat, à Lyon. Elle a conclu à l'adoption des variétés suivantes :
Candidissima plena. — Fleur très grande, bien double, blanc de neige.
Etendard. — Ombelle très large, fleur bien faite, écarlate brillant.
Mad. Louise Lagrange. — Fleurs rondes, très doubles, blanc teinté rose
primevère.
Mad. Joséphine Schmitt. — Ombelle énorme, fleurs rose pêche, coloris
unique. :
Baronne Espfelta. — Ombelle très grande, fleurs saumon orangé, entière-
ment striées blanc pur.
Mad. Mehier. — Ombelle énorme, fleurs très doubles, vermillon sau-
moné, centre blanc pur, coloris nouveau.
Ces nouvelles variétés seront mises cette année au commerce, très pro-
bablement. On dit qu'elles constituent des gains superbes.
AQUILEGIA CŒRULEA.
Cette délicieuse espèce, originaire des Montagnes-Rocheuses, a été in-
troduite en Angleterre par M. Thompson, d'Ipswich, et mise au commerce
par lui. Elle vient d’être l'occasion d'une charmante planche coloriée publiée
par le Garden, de M. W. Robinson. Sa culture est très simple. Semis des
graines aussitôt qu'elles sont mûres, repiquage dans de petites caisses de
bois, où elles se fortifieront avant la mise en place; elles fleuriront à coup-
sûr la seconde année.
Nous ne connaissons
cette ravissante fleur, q
laisser voir au centre la
étamines. Aucune autre
engageons très fortemen
au plus vite,
rien de plus délicat que le ton bleu d'azur léger de
uand ses sépales cornus, linéaires, s'étalent pour
coupe blanc de nacre qui renferme les pistils et les
espèce d'Ancolie ne peut lutter avec elle, et nous
t les amateurs de plantes vivaces à se la procurer
P. ERCEAU.
20
BIBLIOGRAPHIE.
Choix de plantes pour la culture industrielle (1). — Le baron
F. Mueller, de Melbourne, vient de publier un volume de 300 pages environ
sur ce sujet digne de fixer l'attention des botanistes et des cultivateurs de
nos régions. Si le savant australien a écrit son livre principalement en vue
de la colonie qu'il habite, il a aussi condensé une masse énorme de docu-
ments de tout genre dont nous pourrions faire notre profit pour les cultures
de l'Europe. Nous conseillons donc d'étudier de près le nouveau livre de
M. Mueller et de chercher les applications dont il est susceptible chez
Monographie des Lis (?. — La première livraison de ce splendide
ouvrage, édité par M. Elwes, le liliophile anglais bien connu, vient de
paraitre. Le format est in-folio, et le contenu se compose de huit planches
coloriées représentant les Lilium Philippinense, Hansoni (V. avenaceum),
pomponium, X Parkmanni, X Wiüttei, pyrenaicum, testaceum, Davidiü, poly-
Phyllum. Les planches sont superbes, le frontispice a été dessiné par Fitch
et exécuté par W. Smith, et les descriptions ont été l'objet de soins hors
ligne, tant au point de vue horticole que botanique. Les autres livraisons
suivront très prochainement la première.
L’Agrostographie (3. — Sous le titre Agrostographia, la « Lawson
Seed and Nursery Company » d'Edimbourg (Ecosse) vient de publier une
édition entièrement revue d’un traité remarquable sur les Graminées cül-
tivées. Des illustrations, donnant les caractères détaillés des espèces, ren-
dent ce travail aussi utile aux botanistes qu'aux agriculteurs.
La végétation du globe (4. — Nous avons reçu le premier fascicule
du second volume de cet important Ouvrage. Il continue l'étude de la
D' Fournier qui a corrigé aussi les épreuves.
M. de Tchihatchef m'a fait l'honneur de me demander des notes, — que
je lui ai livrées, — sur les chapitres du deuxième fascicule qui vont pro-
chainement paraître, et qui traite de la végétation des lanos et de la Cor-
_. ie Fe de l'Amérique méridionale. Ces notes devront être fon-
ues plus ans un travail d'ensemble que je pré ie
botanique des régions que j'ai explorées. a er.
: Ep. ANDRÉ.
ARE 0e ie Re CU à
(4) ne plants Mrs eligible for industrial culture or naturalisation in Victoria, by
® anges: pates ‘um, by Elwes. — London, 4877. :
, à Lréalise on the culti £
teurs, Edimburgh and London. Yated grasses, William Blackwood and Sons, édi-
(4) La Végétation du globe, traduction de Yegetation L.
Tchihatchef. Paris, Guérin, éditeur egelation der Erde de Grisebach, par le comte de
ns
— 53 —
CHRONIQUE HORTICOLE.
Avril 1877.
Caractères anatomiques des espèces d’Abies. — On sait com-
bien les espèces de Sapins sont difficiles à démêler dans certaines sections
du genre. Les caractères des fruits ne suffisent pas toujours à mettre les
botanistes d'accord, et ceux des feuilles montrent des affinités où il est
souvent impossible de distinguer, de formes constantes et tranchées. M. Mac
Nab, professeur de botanique, vient de découvrir dans les bourgeons, bou-
tons et feuilles des caractères anatomiques qui lui permettent de distinguer
à coup-sûr toutes les espèces d’Abies. Ne désespérons pas de voir l'histologie
se placer un jour au premier rang dans les moyens de décrire et de classer
les plantes; les progrès réalisés dans ce sens sont déjà considérables.
L’Abies Menziezii Parryana. — Dans la livraison de décem-
bre 1876 de l'Austration horticole, j'ai parlé d'une forme de l'Abies Menziezi
que j'avais admirée dans le jardin de M. le prof. Ch. Sargent, à Brooklin,
près Boston (États-Unis).
J'ai nommé cette plante Abies Mensiexii Parryana en l'honneur du doc-
teur C. C. Parry, qui en a rapporté les graines des montagnes du Colorado.
Le 13 janvier de cette année, le Gardeners’ Chronicle a signalé pour la
première fois ce bel arbre à ses lecteurs (p. 48), en parlant des jeunes pieds
rapportés en Angleterre par M. A. Waterer du jardin de M. Sargent.
Quelques semaines après, le 17 février, M. Ortgies, de Zurich, écrivait
dans le même journal que l'A. Mensiexii du Colorado n'était pas autre chose
que l'A. commutata du prof. Parlatore (A. Ængelmanni, Parry), dont
M. Roezl avait collecté des graines dans le Colorado en 1874. M. Ortgies
ajoutait que les horticulteurs qui ont reçu de lui ces graines seront heureux
d'apprendre que les jeunes plantes qui en sont issues sont les mêmes que
celles qui ornent le jardin de M. Sargent à Boston.
_ Il m'est impossible d'accorder créance à l'assertion de M. Origies à
propos d'une plante qu'il n'a jamais vue et que par conséquent il ne peut
connaître. Je ne veux pas dire que, dans le but de favoriser la vente d'une
plante que M. Roezl a rapportée de ses derniers voyages au Sud des Mon-
tagnes Rocheuses, il affirmerait qu'un arbre qu'il n'a jamais vu et dont il
n'a jamais entendu parler auparavant appartient à la même espèce. Il m'est
plus facile et plus agréable de penser qu'il a cru bien faire.
Depuis la publication de la note de M. Ortgies, je me suis assuré que
l'arbre qui orne le jardin de M. Sargent est bien une forme de l'A. Menxiexii.
Après mon passage à Boston, le docteur Engelmann, de St-Louis (Missouri),
vint visiter les spécimens dont je parle, et un examen critique attentif le
confirma dans cette opinion. Il y a un an, le docteur Parry lui-même,
revoyant la plante dont il avait apporté les graines, fut d'un avis semblable.
Et qu'on ne croiïe pas qu'il s'agit là d’une seule plante, mais bien d’un lot de
plusieurs centaines, essayées dans les conditions les plus variées. Le plus
bel exemplaire, de nuance bleue si décidée, peut être considéré comme la
TOME xXXIV, 1877, Ame LIvR,
forme extrême des déviations avec le type, auquel retournaient graduelle-
ment les autres sujets provenant de ce semis.
Même dans le jeune âge, l'A. Menxiexii se distingue de l'A. Engelmanni
- avec une assez grande facilité.
Les jeunes plantes de l'A. Menziexii sont caractérisées par une écorce
épaisse, grise, rugueuse, et des feuilles fortes, larges, à pointe si aiguë
qu'un rameau de cet arbre ne peut être pressé dans la main qu'au prix
d'une véritable souffrance. On peut également reconnaître cette espèce par
les extrémités réfléchies des écailles du bouton. Dans l'A. Ængelmanni,
l'écorce est très mince, écailleuse, d'un brun-rouge léger ou d'un pourpre
grisâtre. L'aspect de l'arbre jeune est presque identique à celui de l'A. nigra,
avec lequel on peut tout d’abord le confondre. Les feuilles sont beaucoup
plus grêles que dans l'A. Mensiexii; elles se terminent en pointe brusque,
mais non très aiguë, et l'on peut serrer une branche dans la main sans peine.
Par cette simple opération, le docteur Parry, qui a vécu plus qu'aucun
autre botaniste parmi ces arbres dans le Colorado, pouvait reconnaître les
deux espèces les yeux fermés. Quand on observe leurs différences, on
remarque que l'A. Engelmanni commence à pousser au printemps un grand
mois avant l'A. Menxiexüi. On voit souvent des plantes originaires
des montagnes ou des contrées septentrionales, quand on les trans-
plante dans un climat plus doux, commencent à ouvrir leurs bourgeons dès
l'apparition du premier jour de printemps. Cela leur est fatal, car des gelées
tardives viennent infailliblement détruire leurs jeunes pousses. 11 n'est pas
de meilleure preuve de ce fait que l'Abies pichta (4. sibirica) qui supporte
parfaitement les hivers vigoureux de la Russie du Nord et ceux des États-
Unis, où le printemps est tardif, mais continu, et qui ne forme en France et
en Angleterre que de misérables buissons, dont les jeunes pousses sont
brülées tous les ans par les gelées printannières. Dans cette catégorie
rentrera probablement l'A. Engelmanni, car en Amérique on le voit
développer avant toutes les autres espèces de Conifères, et l'on ne peut
raisonnablement en conseiller la culture ailleurs que dans le Nord de
l'Europe. C'est ainsi qu'il croît parfaitement à St-Pétersbourg, où l'on en
voit déjà de beaux échantillons.
Il n’en est pas de même de l'4. Mensiezii et de ses formes diverses, qui
n'ont rien à craindre des climats de l'Europe moyenne. Pour l'A. M. Par-
ryana (qu'on pourrait aussi bien appeler 4. M, Coloradensis si on voulait
caractériser cette forme par sa position géographique) sa rusticité est
assurée; l'altitude à laquelle il croit en est un sûr garant, et je ne crains
pas de dire que, quand les jardins de l'Europe le possèderont (ce qui n'a
pas encore eu lieu, puisque les jeunes plantes rapportées par M. A.Waterer
ne sont pas sorties de chez lui}, il sera universellement reconnu comme le
plus beau de tous les Abies.
J'ai dû publier cette courte d
confondre, au moment où l
tivent l'A. Engelmanni, ve
posséder la magnifique pl
teurs européens,
issertation sur deux espèces qu'on pourrait
A. Parryana va se répandre et où ceux qui cul-
nu des graines de M. Roezl, croiraient à tort
ante que j'ai signalée à l'attention des horticul-
—
Je terminerai en ajoutant que les renseignements qui précèdent provien-
nent des observations que j'ai faites au pied même des arbres dont il est
question, à Boston, et qu'ils ont été complétés, avec toutes garanties
d'authenticité, par le prof. Sargent lui-même, qui a étudié de très près la
question et m'a considérablement aidé à l’éclaircir.
Floraison du Xanthoceras sorbifolia. — Cet arbrisseau admira-
ble est prêt à épanouir des centaines de grappes au Muséum de Paris. Nous
venons de le voir tout bourgeonnant et plein de promesses. Il est tout-à-fait
nécessaire que les écrivains horticoles reviennent sans cesse sur le compte
d'un végétal comme celui-ci, absolument rustique, du plus beau port, et qui
se couvre au premier printemps d'une profusion de fleurs blanches, à gorge
jaune ou lilacée, d'un aspect absolument nouveau pour nos jardins. Le
Muséum commence à le répandre et déjà plusieurs horticulteurs le mettent
en vente.
Orchidées fleuries en mars. — Nous avons donné la liste des
Orchidées en fleurs au mois de février chez M. W. Cox, à Moat Mount.
Voici maintenant les 78 espèces qui étaient épanouies le 26 mars dans les
mêmes serres. Puisse la simple lecture de cette sèche énumération donner
aux amateurs hésitants le désir de posséder à leur tour des collections
analogues, source de plaisir sans cesse renouvelé.
Vanda Cathcarti. Dendrobium Kingianum. Oncidium sphacelatum.
— Cœrulescens. - | Cypripedium Argus. — macranthum ?
— avis Veitchi. — hirsutissimum. — ampliatum majus,
Cattleya Trianæ. — venustum. — fuscatum.
— Warscewiczi delicata. — niveum biflorum. Eria lanice
— Trianæ alba. — barbatum nigrum., Masdevallia polysticta.
— — var, — Schlimi. — _ignea.
— Chocoensis. — Harrissonianum, — Veitchi.
— Bogotensi villosum. Dendrobium glumaceum.
Lælia crispilabia. Ada aurantiaca. Epidendrum dichromum.,
Lindleyana. Odontoglossum Alexandræ, — fragrans.
— anceps. — Cervantesii. — cochleatum
— acuminata — Rossi. — recuryatum.
Dendrobium lituiflorum. — constrictum. — Stamfordianum.
— illi — Pescatorei. Acineta Humboldti.
— barbatulum. — Roezlii. Gongora portentosa.
— primulinum. Phalænopsis Schilleriana. Angræcum sesquipedale.
— speciosum Hilli. amabilis. — eburneum virens.
— nobile. — rosea. Calanthe Turneri.
— Wallichii. Maxillaria luteo-alba. Leptotes serrulata,
— Pierardi. — picta. Trichopilia tortilis
— nobile pendulum. Sophronitis grandiflora. Zygopetalum crinitum ceruleum.
— Boxalii. Oncidium pulvinatum — maxillare.
— japonicum. — Cavendishii. — Gautieri.
— Wardianum — Philipsianum. Cœlogyne crislata.
— crassinode. — Waltoni. — flaccida.
Herborisation en Corse. — La Société botanique de France tiendra
cette année sa session extraordinaire en Corse. Une circulaire de M. Bureau,
secrétaire général, règle les conditions dans lesquelles se doivent trouver
les membres de la Société pour bénéficier des réductions de prix accordées
par les compagnies de chemins de fer et paquebots. La session sera ouverte
à Bastia, le 28 mai.
Ne
L’Exposition d'Amsterdam. — Le grand évènement de ce mois
sera l'Exposition internationale d’horticulture et le Congrès d'Amsterdam,
Nous en donnerons le compte-rendu dans notre prochain numéro.
Floraisons hivernales. — Nous avons plusieurs fois insisté sur l'in-
térêt que présentaient pour nos jardins les quelques plantes qui épanouis-
sent librement leurs fleurs dehors au cœur même de l'hiver. La liste en est
plus longue qu’on ne le croit généralement et nous en trouvons une preuve
dans la note suivante que vient de lire M. Mac Nab, curateur du jardin
botanique d'Edimbourg, un des hommes les plus instruits dans la connais-
sance et la culture des plantes, à la séance de mars de la Société botanique
d'Edimbourg. Cette énumération est complétée par la date précise à laquelle
chaque espèce a épanoui ses premières fleurs pendant les hivers 1876 et
1877. On verra quelles différences on a pu constater en faveur de la dou-
ceur de la saison que nous venons de traverser, sans que cependant cette
loi s'applique à toutes les espèces :
x À
Eranthis hyemalis . RS à Février
Rhododendron atrovirens .
Leucoium vernum
Galanthus nivalis. .
Crocus Suzianus .
—
1876.
Janvier 26.
— ®,
— A8.
— A6.
. , 0 . . . . . . 0 .
1
2
2
4
4 — 2.
a 6 Février 16.
Galanthus plicatus . 6 Janvier 29.
Crocus vernus ef variétés . 9 — 28.
Nordmannia cordifolia . 10 Février 16.
Daphné Mezereum. .. , A 13 Janvier 26.
Sisyrinchium grandiflorum album , , , , . dre — 15. Février 17.
Soie SDIIOS |. 14
ifoli 14
15
16
17
20
is Ps
LL L . L1 22 Li L2 D . LI La
RS ,
Sisyrinchium grandiflorum. .
Bulbocodium vernum , . .
Iberis Gibraltarica
Dondia Epipactis .
Tussilago alba
RO PRE ; Mars
Rhododendron Nobleanum, . , . . . + — 93. Février 10.
Aubrielia grandiflora. A — 4. nr HR
Tussilago nivea , . — 96. Mars 18.
Plantes diverses en fleurs le 28 février 1877 dans le jar-
din botanique d'Edimbourg :
Rhododendron præcox super- | Primula denticulata. Crocus Suzianus.
. bum. vulgaris rubra. Leucoium vernum.
Erica carnea. Corydalis angustifolia, Galanthus plicatus.
. . Iberis Gibraltarica, Dondia E
Daphne Mezereum. Crocus Imperati. Helleborus colchicus et 7 va-
Andromeda floribunda, — nivalis. riélés.
Plus un nombre additionnel d'espèces et variétés moins saillantse: formant
avec celles-ci un total de plus de cinquante plantes en fleurs à cette époque
de l'année. Nous recommandons aux amateurs qui vivent l'hiver à la cam-
pagne de se préoccuper de ces chiffres et de cultiver ces plantes qui leur
sas des jouissances alors que la végétation est morte tout autour
ME, ui
Revue annuelle botanique. — Le docteur Engler, du jardin bota-
nique de Munich, chargé par le docteur Just de rédiger la Revue de ce nom
sur la botanique systématique, morphologique et géographique, prie les
auteurs qui s'occupent de cette branche de la science de lui adresser leurs
ouvrages, dont plusieurs passent inaperçus du rédacteur faute de lui avoir
été communiqués.
Il offre ses propres publications en échange des envois de brochures et de
livres qu'on voudra bien lui faire.
On peut adresser à M. le docteur Engler, au jardin botanique, à
Munich (Bavière).
Plébiscite international des Roses. — Dans le dernier numéro
du Journal des Roses, dont il est rédacteur en chef, M. Camille Bernardin
fait un appel aux amateurs de Roses du monde entier. Sur un bulletin de
note on inscrira 50 variétés de Roses par ordre de mérite; la plus parfaite
aura le N° 1 et ainsi de suite jusqu'au N° 50. Chacun est prié d'envoyer sa
liste à l'adresse de M. Camille Bernardin, à Brie-Comte-Robert (Seine-et-
Marne).
Une enquête analogue a été ouverte il y a quelques années en Angleterre
par le Journal of Horticulture et les résultats ont été intéressants pour la
culture des Roses sous le climat du Royaume-Uni. Nous sommes heureux de
voir appliquer cette idée à d’autres régions; mais avant de formuler une liste
définitive des meilleures Roses, on devra songer que toutes les variétés ne
se comportent pas de même sous tous les climats et qu'il faudra inévita-
blement les classer par régions.
Exposition internationale des Pommes de terre, — Cette exhi-
bition aura lieu les 3, 4 et 5 octobre prochain, à l'Aquarium royal de
Westminster, Londres. Le programme indique une série de classes depuis
une jusqu'à 24 assiettes. Les prix s'élèvent à une somme de 130 livres
sterling (3250 francs). Les renseignements seront fournis aux intéressés en
écrivant à M. J. Mac Kenzie, 1 et 2, Great Winchester street Building, E.C.,
Londres.
Présent fait au docteur Fenzl. — Le savant professeur de botani-
que de l'Université de Vienne vient d'être l'objet d’une distinction flatteuse.
Ses collègues d'Autriche et de Hongrie, à l'occasion du 70° anniversaire de
sa naissance, lui ont remis un album richement relié, contenant leurs por-
traits et ceux de ses amis étrangers. Nous sommes heureux de cet hom-
mage rendu à un homme de la plus grande et de la plus sûre érudition que
vient encore rehausser le caractère le plus aimable.
NÉCROLOGIE.
M. A. BELLYNCK, de la Compagnie de Jésus, membre associé de l'Acadé-
mie royale de Belgique, est mort à Namur le 14 janvier dernier. Ses
ouvrages principaux sont une Flore de Namur, un Manuel de Zoologie et un
Traité de Botanique. Is dénotent un travail considérable et sont très es-
timés, surtout le traité de botanique, qui est du plus grand secours pour
les professeurs destinés à l'enseignement de cette science.
En, ANDRE,
PI. CCLXXIV.
ONCIDIUM ZEBRINUM, rom. ru.
ONCIDIUM ZÉBREÉ.
ORCHIDÉES.
ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Iustr. hortic., 1870, p. 15.
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : rhizoma robustum repens ; pseudobulbi compressi 10-12 cen-
tim. longi ovalo-lanceolati læves; folia 15-22 cent, longa ensiforinia lanceolata acuminata
carinata nervosa; panicula longissima robusta flexuosa, bracteæ spathaceæ ovato-oblongæ
obtusæ; perianthii foliola alba rubro-fasciata, petala sepalaque conformia ligulato oblanceo-
lata erispato-undulata; labellum parvum e basi dilatatum carunculatum in laminam recurvam
Ovatam angustatum; columna brevis recurva antice tumida sulcata utrinque apicem versus
unidentata. (Ex Hook. fil, desc.)
Oncidium zebrinum, Rchb. f. in Seem. Bonplandia, 1854. — Lindl. Fol. Orchid.-Oncid.
N° 16. — Rchb. f, in Gard. Chron. 1872. p. 1353. — Hook. Bot. Mag. t. 6138.
Odontoglossum zebrinum, Rchb. f. in Linnæa, vol. XXII, p. 849.— Lindi. Fol. Orchid.-
Odontogloss. No 40.
Cette gracieuse espèce est originaire de Colombie, d'où M. Linden l'a intro-
duite il y déjà quelques années. C’est chez lui qu’elle a fleuri pour la pre-
mière fois et non chez M. Bull, à Londres, comme l’a dit par erreur
M. Reïichenbach. Elle charme surtout par le ton doux et tendre de ses
fleurs, qui sont zébrées de violet sur un fond blanc et qui s'étagent, nom-
breuses, sur une hampe flexible. Ces: panicules, sinueuses, sont des plus
longues dans le genre, et à l'exception de l'Oncidium serratum, dont j'ai vu
parfois les hampes florales dépasser quatre mètres de longueur dans les val-
lées de Niebli et de Mindo (Équateur), aucune autre espèce n'atteint des
proportions semblables. Les pseudo-bulbes sont souvent analogues à ceux
de l'O. macranthum, lon
conformes ou lancéolées, acuminées, striées, d’un vert foncé, plus pâle
dessous. La panicule atteint jusqu'à trois mètres de longueur et même
davantage; elle est sinueuse et court sur les objets qui l'environnent, et
porte latéralement des rameaux longs de 15 centimètres, pourvus chacun de
4-6 fleurs bien distancées, accompagnées à la base de bractées oblongues
lancéolées, plus courts que le pédoncule. Les sépales et les pétales se res-
semblent; ils sont obovales ou oblancéolés, crispés-ondulés, un peu spatulés,
blancs avec des barres transversales d’un violet-rouge. Le labelle est plus
petit que les pétales, à base large et p
Ep. ANDRÉ.
L'ILLUSTRATION HORTICOL
ACALYPHA MACROPHYLLA.
4) De Dannemarke
—— 59 —
PI CCLXXV.
ACALYPHA MACROPHYELLA, norr. verreu,
ACALYPHA A GRANDES FEUILLES.
EUPHORBIACÉES.
ÉTYMOLOGIE : de æ, privatif; xænos, beau; «@», attouchement; nom grec de l'Ortie.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Calyx masc. ee fœm. imbricativus, hujus laciniarum
una antice. Petala et discus utriusque sexus 0. S£amina in receptaculo elevato pulviniformi
centrum occupantia, Antheræ birimosæ; dodeu subvermiformes, liberi, ex apice penduli.
subglanduligeri. Inflorescentiæ situ et forma nec non satis variantes, normaliter unisexuales
v. bisexuales, et tum flores mase. sæpissime superiores. Flores masc. in axillis bractearum
subnumerosi, in spicam dense subglomeruliferam sæpe continuam dispositi, exigui, demum
“articulato-decidui, fœminei in axillis bractearum sæpius 1 v. 2-5, sessiles rariusve pedicellati.
Calyx masc. 4-partitus, fœmineus 3-5 partitus, hujus laciniæ leviter imbricativæ. Sfamina nor-
ms 8; filamenta libera, pro longitudine loculorum antheræ abbreviata. Ovarium 3-loculare.
yli 5, liberi v. basi breviter connati, simplices, sæpissime latere ventrali bisériatim multi-
mins raro omnino integri. Capsulæ tricoccæ, sæpissime _—.. fœmineis varie
evolutis (quæ. in hoc genere maximi momenti) demum plus minusve obtectæ. Semina superficie
nunc lævia, nune foveolato-punctata, nune tuberculato-aspera (Müller, in DC. Prodromus,
XV, 2 ),
L'absence de fleurs ne permet pas encore de décider si cette belle plante
appartient à l'Acalypha latifolia, nommé et décrit dans le Prodromus par
M. Müller (t. XV, 2, p. 817), ou s’il faut y voir une espèce nouvelle et
adopter le nom proposé par e Veitch, qui ont introduit et répandu cette
nouveauté l’année dernière (
Je crois que ni l’une ni . de ces solutions n'est acceptable et qu'il
faudrait plutôt considérer l'A. macrophylla comme une forme de l'A. Wilke-
siana, Müll. Les feuilles de l'A. latifolia sont presque entières et ne présen-
tent pas ce limbe à grosses dents en scie que nous remarquons sur notre
plante. De plus, on n'a jamais signalé sur cette espèce la couleur fauve
qui avait d'abord été indiquée sur les échantillons rapportés des Iles
Fidji par le capitaine Wilkes, qui dirigeait l'exploration de ces terres par
ordre de l'amirauté des États-Unis. On sait que la plante se trouve à l'état
sauvage soit à l'état entièrement vert, soit couverte d’une nuance rousse,
et que la belle coloration rouge-brun, rose vif, orangé qu'on voit sur les
sue Oh ne
plantes de cette espèce cultivées dans nos serres ne s'applique qu'à une
simple variété.
L’A. macrophylla est dans ce cas. Ses belles nuances, que représente
fidèlement la planche ci-contre, ne sont que le produit d'un accident fixé.
Mais l'intensité des tons, la belle tenue des feuilles et leur port étalé
prêtent un charme particulier à cette forme horticole.
Toutefois, il ne faudrait pas prendre à la lettre cette épithète de macro-
phylle qui semblerait indiquer des dimensions bien supérieures à celles de
l'A. Wilkesiana. J'ai indiqué dans la Revue de l'Horticulture (1867, p. 463)
que j'avais eu entre les mains une feuille de cette espèce mesurant vingt-
sept centimètres de longueur. On a dû en voir de plus grandes depuis lors.
uoi qu'il en soit, l'A. macrophylla est une très belle plante de serre
chaude à feuillage ornemental.
Ep. ANDRE.
HORTICULTURE D'ORNEMENT.
PLANTES NOUVELLES.
Le Jonc zébré. — Le Japon est plein de surprises. Hier, l'Eulalia .
japonica nous était envoyé de l'Amérique du Nord par M. Robert Buist, de
Philadelphie, qui l'a introduit directement d'Orient. Aujourd'hui c'est encore
par les États-Unis qu’un nouveau et singulier végétal nous arrive. M. Bull
en a acquis l'édition. Le Gardeners’ Chronicle, qui en dit quelques mots et en
publie un dessin de grandeur naturelle, ne sait où placer botaniquement la
plante. Son aspect est celui d'un Jonc de nos marais (Juncus effusus, par
exemple), avec des différences dans les gaines basilaires et la disposition des
cellules épidermiques et des stomates.
Mais le plus curieux dans cette nouvelle plante est la disposition des an-
neaux alternativement verts et jaunes qui donne aux feuilles l’aspect d'une
soie de porc-épic. Cet aspect est plutôt étrange que beau, mais, telle qu'elle
est, la plante tiendra sa place dans les cultures à l'exemple des Sanseviera.
L'Epacris onosmæflora à fleurs doubles blanches. — Le même
horticulteur annonce cette nouveauté qui vient s'ajouter à la premiére
plante de ce genre à fleurs rosées, exhibée l'année dernière pour la pre-
mière fois. |
Enfin, l'Imantophyllum miniatum princeps est une variété plus
colorée, plus grande, plus campanulée que le type de cette plante, qui est:
déjà une si belle acquisition hivernale pour les serres tempérées.
; P. ERCEAU.
PS
KENTIA LINDENI. Horr In.
}
OÙ
PI. CCLXXVI.
KENTIA LINDENT, nonr. uno.
KENTIA DE LINDEN.
PALMIERS.
ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GENÉRIQUES : Voir Justr. hortie., 1874, p. 186, et
1876, p. 98.
M. J. Linden a introduit en 1875 de la Nouvelle-Calédonie, et mis au
commerce en 1876, l'espèce de Xentia dont nous donnons aujourd'hui le
portrait. C'est un végétal vigoureux, de port correct et élégant, dont le
caractère le plus distinctif, sur les jeunes plantes, réside dans les pétioles
d'un beau ton rouge qui supportent les pennes des frondes. Avant leur
. Complet épanouissement, toutes les divisions de ces frondes sont d’une
nuance rouge Saumoné très vif qui rappelle celles du charmant Welfia regia.
Les plantes sont trop jeunes encore pour qu'on puisse décider si l'espèce
est absolument nouvelle ou si elle rentre dans l’une des espèces de Xenlia
décrites et nommées par MM. Brongniart et Gris. Mais au point de vue
de la décoration des serres et des appartements, nous pouvons assurer
qu’elle surpasse les autres formes déjà introduites. Son succès n'est plus à
faire : le X. Lindeni a déjà reçu les plus hautes récompenses aux exposi-
tions d'horticulture, et sa vogue s'est considérablement accrue depuis
l'année dernière.
Ep. ANDRÉ.
LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER.
NOUVEAUX LÉGUMES DE 1876.
Nous poursuivons la revue des nouveautés légumières, signalées par
M. Henri Vilmorin pour l'année qui vient de s'écouler.
HARICOT FLAGEOLET NAIN HATIF D'ÉTAMPES. — Obtenu par M. Bonne-
main, d'Étampes. Nouveauté excellente, très vigoureuse, plus précoce de
huit jours que le Flageolet ordinaire. Donne tout son produit dans un temps
très court et par conséquent est excellente pour la culture de primeur.
LaAITUE ROQUETTE. — Très distincte, rustique, d'hiver, très petite. Pom-
mes grosses comme la Laitue Gotte à graine blanche, vert foncé teinté
rouge, compactes; facile conservation.
UD
Oinon Carawissa. — Originaire d'Amérique. Sorte de grande Ciboule
prolifère, produisant des têtes de bulbilles à plusieurs étages. Emploi des
pousses comme pour la Ciboule commune; bulbilles comestibles si l'on en-
lève la première tunique, fort dure.
O1eNon NEW-QuEEN. — Cette variété nous vient d'Angleterre, mais elle
a certainement une origine méridionale. Très hâtive, bulbes petits, aplatis,
blanc d'argent; feuillage peu développé. Planté en août-septembre, cet
Oignon peut être récolté en avril.
Pois NAIN VERT UNIQUE. — Très nain, extrêmement précoce, 4 à 6
gousses par pied, très vertes, longues, minces, recourbées et contenant
6 à 8 beaux grains ronds vert foncé. Très bon Pois pour culture sous
châssis.
Pois D' HoGG. — Variété à rames, très hâtive. Tiges de 80 centimètres
_ à 1 mètre, ressemblant à la variété Alpha, gousses plus fortes, recour-
bées, grains plus gros, vidés.
Pois SUPPLANTER. — Demi-nain, vigoureux, trapu, feuillage ample et
gris, hâtif comme le Pois Michaux de Hollande, cosses par deux, droites,
longues et larges, grain rond, vert foncé jusqu’à la maturité.
Pois MERVEILLE DE BATH. — Nain, atteignant 50 centimètres, vigou-
reux, fertile, rameux, demi-précoce, vert très foncé sur toutes ses parties.
Pois EMERAUDE RIDÉ GÉANT. — Très beau, aspect du Pois ridé de
Knigth, mais teinte plus crue du feuillage et très forte végétation.
POMME DE TERRE S'e-HÉéLENE. — Usage de la HMarjolin, un peu moins
hâtive, plus productive, tubercules plus aplatis, plus allongés, très lisses,
bien faits, beau jaune. Culture sous châssis. Chair farineuse et ferme; à
consommer, comme primeur, avant la maturité.
Il ne faut pas confondre cette variété avec une autre, très distincte et
tardive, recommandée par M. Vavin.
RADIS BLANC HATIF GÉANT DE STUTTGART. — Très gros et de crois-
sance rapide, forme arrondie un peu déprimée, à consommer après cinq
à huit semaines de semis.
P ETITE TOMATE DU MEXIQUE. — C'est le Physalis fœtens, que l'on à
réintroduit du Mexique depuis quelques années. La plante est annuelle, vi-
goureuse, à feuilles pubescentes, à fleurs jaunes tachées de brun au centre,
à fruits sphériques, vert pâle lavé de violet. Employé au Mexique comme
condiment et dans la fabrication d’un sirop pectoral.
DETECTOR.
ni
HORTICULTURE D'ORNEMENT.
LES PLANTES NOUVELLES DE 1876.
À chaque fin d'année,
dresser le bilan des acg
faite en Angleterre dan
il est bon de jeter un coup-d'œil en arrière et de
_. horticoles. Cette revue est régulièrement
$ le Gardeners Chronicle, et nous devons encore à
D —
M. T. Moore un résumé impartial de ce que 1876 à montré de saillant.
Nous ne voulons pas dire que son énumération soit complète, et il a évi-
demment omis, en France surtout, un certain nombre de plantes nouvelles.
Mais on ne peut tout voir et très certainement le travail de l'auteur anglais,
dont nous donnons ci-après la nomenclature, représente bien les princi-
pales conquêtes que nos jardins ont faites dans l'année qui vient de
s’écouler.
SERRE CHAUDE.
phelandra Sinitzini. — Acanthacée du Pérou. Feuilles zébrées de blanc; fleurs rouge
éclatant. Illustration horticole. — Introduite par M. Linden.
piscia Luciani. — Gesnériacée colombienne. Feuilles rugueuses ; fleurs rouges. J{lus-
tration horticole. — M, Linden.
ranthemum roseum. — a de l'Amazone. Port dressé, feuilles violettes;
grappes rouges. [ustr. hort. — M. L
— Am aride RP TT Feuilles elliptiques, ombelles lilas.
Hibiscus Colleri. — Malvacée polynésienne. Frutescente, grandes fleurs doubles, jaunes
et écarlates.
xora regina. — Variété horticole. Grosses ombelles orange écarlate passant au jaune.
Utricularia Endresii. — Indes occidentales. Grandes fleurs lilas, lèvre supérieure jaune.
ne Lena ee plenissima. — Fascicules de magnifiques bractées écarlates.
— MM. Y
SERRE CHAUDE. — FEUILLAGE ORNEMENTAL.
Aralia gracillima. — De premier mérite. Figuré dans l'{lustr. hort, — Nouvelle-
Calédonie, — M. Linden.
alia elegantissima. — Voisin du précédent, . folioles ré _. pra vert
foncé nuancé brun, côte blanc d'ivoire. Hlustr. hort. — velle-Calédonie. — M. L
Aralia ere on Même patrie. — he dite doi cali iles
ou lobées . Linden.
Aralia ficitolia. — Mer du Sud. Feuilles vert brillant, bi-pinnatifides, segments falci-
inden
Alocasia dohnebtis. — Feuilles dressées, sagittées, vert veiné de rouge, pétiolés à
re par groupes en spirale.
. — Mélastomacée péruvienne. Beau feuillage vert à nervure blanc
d'argent. “st. hors — M. Linden
Curmeria Wa — Aroïdée colombienne. Feuilles obliques, elliptiques, marbrées de
ges n Andreanus, Morti, Macafeanus, Mooreanus, les meilleures variétés
de Fan
Di bachia Shuttleworthii. — Colombie. Petites feuilles lancéolées oblongues,
bande centrale large, pennée, blanche. M. Bull.
Dracæna. — Nombreuses variétés de semis, presque toutes très en faveur, mais si nom-
breuses qu’il devient désormais difficile de faire un choix. M. Bull.
Maranta Massangeana. — Du Brésil. Forme naine, feuilles oblongues, velouté marron,
bande centrale ame et veines dirigées vers la bordure verte. M. J. Makoy.
. hilodendron Holtonianum. Feuilles trilobées, défléchies, les jeunes couleur brun-
hgtan nthus roseo-pictus. — Mer du Sud. Jeunes tiges rouge-pourpre, feuilles ovales
vertes, panachées de blanc et de rouge.
milax Shuttleworthii, — Colombie. Feuilles cordées, vert foncé, mouchetées de gris,
reflets pourpres en dessous. M. Bull.
PALMIERS.
Kentia gracilis. — Nouvelle-Calédonie. Superbe espèce, du plus grand avenir. {ustr.
hort, — M, Linden.
Dé
entia Lindeni. — à Calédonie. Jeunes feuilles colorées en rouge, devenant brun
verni, port robuste. — M. Lin
noma Carderi. — as Grenade. Feuilles à larges segments, très élégantes, —
M. Bull.
tchardia filifera. — Californie. Très belle plante à feuilles bordées de poils blancs.
Ilustr. hort. — M. Linden. :
ORCHIDEES.
Masdevallia macroura. — Colombie. Appendices de 15 centimètres de long.
Odontoglossum cirrhosum, — Belles fleurs blanches mouchetées de pourpre. — Ecuador.
O. Chestertoni. — pu blanches, sépales marqués de rouge-brun, labelle jaune.
O. Londesboroughianum. — Belle plante, à labelle jaune.
Bollea celestis. — omis Fleurs bleues marquées de blane, labelle jaune.
Pescatorea Roezlii. — Fleurs blanches mouchetées de bleu, charmantes.
Dendrobium Devonianum var. Elliotianum. — Divisions florales marquées de pour-
pre à l'extrémité.
D. Wardianum var. Lowi. — Caractérisé par des tiges plus fortes.
D. Guiberti. — Superbe espèce à énormes grappes jaunes. Iustr. hort. — M. Linden.
Phalænopsis intermedia Brymeriana.
Cypripedium et Cattleya boites . M. Dominy, formes très intéressantes.
FOUGÈRES.
Cibo pruinatum, — Iles Sandwich. Distinct du C. Menziezi par les frondes glau-
ques en dessous.
leria cyathioides, — Frondes épaisses, bipennées, voisines des Blechnum par leurs
Bree
aria gigantea, — er
eo-Caledonica.
Ces deux espèces arborescentes, à ee. pinnules, ont été introduites par M. Linden.
chei.
Cyathea nigra. Trois autres magnifiques espèces dues encore à M. Linden.
Adiantum Neo-Guineense, — Nouvelle-Guinée. Contours triangulaires, pinnules arron-
dies. — M. Williams.
Davallia Youngi. — Variété de l'ancien Dicksonia Davallioides. — Aust
Gymnogramme Alstonii, — Variété à frondes dorées, pinnules “ha recour-
bées.
Pteris serrulata Leyi, — Variété à segments réduits à un pédicelle à l'extrémité.
SERRE FROIDE.
Boronia elatior. — Australie, Feuilles pennées, fleurs rose-pourpre foncé. — MM. Veitch.
Grevillea Preissii. — Ausiralie. Buisson de feuilles bipennées et nombreuses grappes de
fleurs rose écarlate. — MM. Rollison et fils.
pacris onosmæflora flore pleno, — Variété à fleurs doubles blanches. — M. W. Bull.
ucaria Goldieana., — Rameaux pendants; intermédiaire entre À, elegans et A. Rulei.
— M. Williams.
Bomarea Carderi. — Colombie. Belle liane à bouquets pendants de fleurs campanulées,
nn W. Bull.
nia Davisii. — Pérou. Feuilles obliques, à courts pétioles, fleurs écarlate
rnatum rubro-vittatum, — Brésil. Fleurs blanches à igielts “rehaussés
d'une bande rouge.
PLANTES VIVACES RUSTIQUES.
auratum cç Um, — V
ariété splendide, où l'or des segments esi recouvert
d'une té écarlate nue mt la longue
eilgh
sR ur, et rouge sang au milieu,
ru armes — Section du L. longiflorum, plante à floraison tardive, excellente.
laria recurva. — Naine, fleurs Campanulées, rouges, segments réfléchis.
RC OM ee UT Pa es PVR SEE AEEsT Ve TE
D
F. aurea. — Du Taurus. Nain, fleurs jaunes, quadrillées de noir.
Meconopsis Wallichii. — De l'Himalaya. Magnifique Papavéracée à grandes fleurs bleu
de ciel. — es W. Bull.
ella macrantha. — Labiée californienne. Tiges courtes, feuilles petites, ovales,
capitales terminaux de _— rouges. — MM. Veitch.
— Californie. 7 espèce à fleurs très nombreuses, rouge pourpré.
rer sisi — Himalaya. Plante de re pe rosace de feuilles
obovales, tiges rouges, fleurs rose clair . anneau jaune etr
Eulalia japonica. — Grande Graminée japonaise, Le es ‘rubanéés de blanc.
PLANTES ANNUELLES.
Moricandia sonchifolia. — De Chine. Crucifère à fleurs hâtives, pourpre foncé.
Helianthus cucumerifolius. — Texas. Plante à grand effet pour les parcs; capitules
jaunes à disque noir.
Godetia Lady Albemarle. — Variété hors ligne, à floraison très abondante, couleur
magenta.
Zinnia Darwini. — Hybride entre Z. elegans et Z. Haageana, plante de grande déco-
ration des jardins l'été.
ARBRES.
thoceras sorbifolia. — Déjà décrit et re depuis longtemps dans l'Illustra-
tion aa — Introduit par le Muséum de Pari
s canadensis aurea. — Voir la Foi de l'Illustration horticole. 1876.
Welgolia amabilis. — M. Looymans. — Feuillage également doré, même l'été.
Hydrangea hortensia alba (var. Th. Hogg). — Variété blanche de l'Hortensia des
jardins.
Abies Menziezi Parryana. — Décrit sous ce nom par M. André, qui l’a admiré en forts
spécimens, avec son beau feuillage argenté, dans le jardin de M. Sargent, à Brookline, près
Boston (Etats-Unis).
A. Ducos.
DE LA CULTURE DES ANÉMONES.
Depuis deux ou trois ans il a été assez souvent parlé de la belle espèce
d'Anémone (Anemone fulgens, Gay), que MM. Vilmorin-Andrieux ont mis
au commerce et qu'ils ont chaudement recommandée au public.
Mais tout éloge de cette plante est au-dessous de la réalité. Il faut
voir en ce moment (mars) le champ d’A. fulgens où ces calyces fulgurants
de cette admirable espèce jettent un éclat sans pareil et qui se trouve à
Verrières (Seine et Oise) chez M. Henri Vilmorin. C'est un coup-d'œil
incomparable ! On en revient avec l'idée fixe de planter immédiatement des
A. fulgens dans une bonne partie de son jardin.
Les Anémones ordinaires sont d’ailleurs dignes d’une culture plus géné-
rale que celle qu'on leur accorde d'ordinaire, faute de savoir les amener à
bien. Je recommande donc aux amateurs de lire l'extrait suivant d’une note
adressée à la Société centrale d'Horticulture, par le D' Boisduval, sur la
culture de l'Anémone des jardins comme l'entend M. Pelpel, de Caen, à
coup-sûr le plus habile cultivateur aujourd hui des plantes de ce beau genre.
L'époque choisie pour les semis est le mois de juillet. Les graines mises
en terre et recouvertes d'une légère couche de paillis, lèvent au bout de
quinze jours et les jeunes pieds qui en résultent fleurissent pour la “r
au printemps suivant. Il en fait aussi quelquefois en février; dans ce
Er
nier cas, les graines sont un mois à lever et le jeune plant fleurit en octo-
bre; il continue de donner des fleurs pendant l'hiver, jusqu’au mois de mai;
dans tous les cas, on préfère les semis faits en juillet.
M. Pelpel, dans un immense semis, n'obtient en général qu'un pour cent
de fleurs bien pleines, soit 10 pour mille de plantes extra. Les fleurs dou-
bles, dont les organes sexuels se sont transformés en petits pétales (béquil-
lons), sont toujours stériles et l’on ne peut les multiplier que par la division
des pattes. Il arrive quelquefois que l’on obtient des plantes à fleurs semi-
doubles. Comme elles donnent des graines fertiles, certains amateurs, lors-
qu'elles ont une bonne tenue et de belles couleurs, Les préfèrent comme
porte-graines. Les Anémones peuvent passer plusieurs années en terre;
mais les pattes se flétrissent et s’appauvrissent à ce point que la floraison
diminue successivement. Il est donc bien préférable de les arracher chaque
année, lorsque les feuilles commencent à se flétrir. Par ce moyen, M. Pelpel
obtient des pattes plus saines et mieux développées, ce qui lui donne en
outre le temps de préparer le terrain pour une nouvelle plantation. Cette
opération doit être faite en septembre ou dans les premiers jours d'octobre.
On plante en rayos, en recouvrant chaque division (cuisse) de 4 centimètres
de terre. Lorsqu'elles sont en place, le feuillage commence à se montrer à
la fin d'octobre ou au commencement de novembre. Quoique indigène d’une
contrée chaude, ja culture a tellement modifié le tempérament des Ané-
mones, qu'elles supportent très bien 8 à 10 degrés au-dessous de zéro; elles
ne craignent que le verglas. Dans ce cas, il faudrait les garantir avec un
peu de paille ou des toiles. MM. Pelpel et Boisduval ne les ont jamais
fait abriter pendant les froids de ces dernières années et elles n’en ont
jamais souffert. Depuis douze années que cet habile horticulteur fait des
semis, il a obtenu environ 1200 variétés à fleurs bien doubles, dont il peut
aujourd’hui présenter 1000 exceptionnelles, toutes extra belles par leur
forme parfaite, leur coloris et leur baguette (hampe) forte et solide. M. Pel-
pel croit que ces jolies plantes, lorsqu'elles sont jeunes, peuvent réussir
partout, pourvu qu'elles rencontrent une terre de bonne nature, ayant du
corps, ce qui nest pas le cas pour les terrains de Paris, où la terre est
beaucoup trop légère et trop perméable.
Outre les Anémones à fleurs pleines, il y en a une immense quantité à
fleurs simples qui offrent les plus brillantes couleurs et qui sont souvent
d'excellents porte-graines.
J. LEBERT.
GLAÏEULS NOUVEAUX.
Les successeurs de M. Souchet mettent chaque année au commerce un
petit nombre de variétés hors ligne, choisies dans des semis innombrables.
Cette année encore, MM. Vilmorin et Verdier mettront en vente une
douzaine seulement de plantes de premier rang ÿenant de cette source.
Nous ne pouvons trouver place ici pour leur description in extenso et nous
nous contenterons forcément de signaler leurs noms et leurs nuances
dominantes.
RE ee Di.)
ss Of er
Blandina. Blanc, très légèrement carné, très pur.
Carnation. Blanc carné bordé carmin, maculé pourpre.
Chloris. Blanc carné bordé rose, flammé et maculé carmin
Cicéron. Rose foncé teinté cramoisi, flammé carmin, gorge blanche.
Daubenton. Lilas clair à bords rose vif flammés, carmin, lignes blan-
ches et macules violettes.
Démosthène. Rose vif flammé carmin foncé, lignes blanches, macules
violettes.
Diamant. Blanc carné nuancé d’incarnat, maculé et ligné carmin, gorge
Joconde. Rose cerise bordé plus vif, gorge blanche.
Mignon. Rose clair au centre, plus vif au bord, et légèrement maculé
carmin.
Panovanea. Rose lilacé, lavé de blanc au centre des pétales 1 2 la gorge.
Plutarque. Cerise, flammé plus vif, stries carmin sur fond bla
Zampa. Rose frais, plus vif aux bords, flammé et DR carmin et
violet.
——0+e——
MÉLANGES
NUTRITION DES PLANTES AÉRIENNES.
Un article publié dans ce journal pendant mon voyage en Amérique
(page 105, juin 1876) appelait l'attention sur la nutrition artificielle des
plantes aériennes dans les serres. On y citait le fait que M. Ed. Morren a
rapporté au Congrès botanique de Bruxelles, à savoir qu'il nourrissait les
Broméliacées de sa serre au moyen d'un morceau de carbonate d'ammonia-
que dont l'évaporation saturait l'atmosphère et donnait à ses plantes la
meilleure santé.
Je suis allé récemment à Liége étudier avec M. Morren mes Bromélia-
cées récoltées en Colombie, dans l’'Equateur et au Pérou. J'ai vu sa serre.
La vigueur de ses plantes m'a frappé. Il y a là une véritable trouvaille.
Suspendues à des fils de fer et traitées comme de véritables plantes
aériennes, de nombreuses Broméliacées végètent à merveille et fleurissent
à profusion dans ce charmant petit réduit. Un délicieux Anoplophytum
épanouissait pour la première fois, au moment de ma visite, ses fleurs bleu
tendre serties dans un écrin de bractées roses. Le Tillandsia argentea, le
vrai, le grand, prospérait suspendu à son fil; l'autre forme plus grêle,
ainsi que les 7. bulbosa, pruinosa, setacea, recurvala, et bien d’autres, floris-
saient chacun sur sa buchette, sans autre nourriture que la vapeur d'eau et
les émanations répandues par un petit morceau de carbonate d'ammoniaque
placé sur une tablette dans un coin de la serre.
D'autres Broméliacées, très nombreuses, toutes vigoureuses, des Aroï-
dées, des Orchidées, sont mélangées dans un désordre savamment combiné,
et ce petit coin de forêt vierge artificielle donne les plus vives satisfactions
à son heureux possesseur. Tout est planté sur des matériaux poreux, pier-
D
res meulières où s’accrochent des Mousses et des Hépatiques, plaques de
liége, morceaux de bois en écorce, etc., de manière à ce que la surface
absorbant l'eau des seringages soit considérable et que ces corps, mauvais
conducteurs, gardent toujours une forte proportion d'humidité qu'elles per-
dent peu à peu par le refroidissement nocturne. Cela se passe ainsi au
grand profit de la végétation des plantes que cultive M. Morren. Il repro-
duit pour ses chères Broméliacées leur climat naturel. En effet, on se
trompe le plus souvent sur la station favorite des Broméliacées sous l'Equa-
teur et les Tropiques. On les croit habitantes de la région chaude, presque
exclusivement. Il n’en est rien. La grande majorité des espèces appartien-
nent à la zone tempérée froide, entre 2500-3500 mètres au-dessus du niveau
de la mer. Ce sont même les plus brillants feuillages qui se rencontrent à
ces altitudes.
A la région chaude des terres basses appartiennent les Billbergia, les
Æchmea, les Picairnia (quelques espèces), les Bromelia, les Guzmannia.
Mais la grande tribu des Tillandsiées appartient à la zone tempérée
froide. Les Tillandsia, Vriesea, Catopsis, Anoplophytum, Caraguata y dominent
toute la végétation épiphyte. Je les ai vus et admirés dans les Andes,
depuis le Nord-Est de la Colombie, jusqu’à la Cordillère centrale et à la
région de l'Equateur, principalement dans les montagnes au Sud de Bogota,
dans le Quindio, sur les hauts plateaux de Pasto et Tuquerrès, et tout
autour de Quito sur les flancs des grandes montagnes volcaniques. Ils ne
sont pas moins abondants sur les sommets des Antilles, à Cuba, à la Jamaï-
que, à la Trinité, au Vénézuéla, partout où l'altitude est considérable.
À ces hauteurs, des brumes perpétuelles baignent la cime des arbres
rabougris que les Broméliacées revêtent de leurs magnifiques rosettes de
feuilles vert tendre et brillant, ou teintées et rayées de rouge. De superbes
inflorescences, à bractées rouges ou orangées, s'élancent du centre de ces
coupes élégantes toujours pleines d’eau et qui servent bien souvent à étan-
cher la soif du voyageur (1).
Les formes diverses sont si abondantes dans certaines régions, que j'ai
trouvé plus de 25 espèces de la seule tribu des Tillandsiées dans un rayon
de 20 lieues autour de Bogotä, c'est-à-dire de cette ville à Villavicensio,
vers l'Est, et à Fusagasugä-Pandi, vers le Sud. Les fréquents orages qui
répandent des torrents d'eau sur ces hauteurs saturent l'atmosphère de
nitrate d'ammoniaque, très favorable au développement rapide de cette
végétation aérienne.
Il faut donc connaître les conditions natales dans lesquelles vivent les
plantes pour les cultiver avec plaisir et profit. Je crois que rien ne serait
meilleur, pour atteindre ce but, que des descriptions exactes faites par les
voyageurs mêmes qui les ont recueillies. Mais c'est malheureusement l’ex-
ception jusqu'ici, et la culture, faute d'indications précises, doit rester
forcément dans le tätonnement et l'empirisme.
Ep. ANDRé.
(1) Quand l’eau vient à manquer le soir, au campement, pour faire le locro ou le sancocho,
soupe grossière de pommes de terre, on renverse l'eau des Broméliacées dans la marmite,
en la passant sur un linge grossier, et la viande sèche et les bananes cuisent ainsi dans
ce jus des araignées, scorpions et moustiques qui ont trouvé la mort dans ce réservoir végétal.
L
sa OÙ
CHRONIQUE HORTICOLE.
Mai 1877.
Monument de Siebold. — Peu d'hommes ont mieux servi l'horti-
culture de la première moitié de ce siècle que le colonel de Siebold, par ses
voyages au Japon et les nombreuses plantes d'utilité et d'ornement qu'il en
a rapportées en Europe. Aussi apprenons-nous avec satisfaction qu'un
comité, qui s'est formé sous la présidence de M. le professeur Fenzl, de
Vienne, a déjà reuni une somme assez considérable pour ériger un monu-
ment à la mémoire du savant voyageur. De l'Allemagne, de l'Angleterre,
du Japon même les souscriptions abondent. Nous croyons utile, dans l'in-
térêt de cette œuvre de reconnaissance de l'horticulture, de la recommander
à nos lecteurs, qui pourront adresser leurs communications à M. Fenzl,
professeur de botaniquo à l'Université de Vienne (Autriche). Le monument
de Siebold sera élevé a Wurzbourg, sa ville natale.
Congrèsinternational de botanique et d’horticulture en 1878.
— Le Congrès aura définitivement lieu à Paris l'année prochaine, dans
l'hôtel de la rue de Grenelle, St-Germain, 84, sous les auspices des Sociétés
de botanique et centrale d'Horticulture de France. L'ouverture en est fixée
au 18 août. Sa durée sera de huit jours. On n'a pas encore publié le pro-
gramme des questions qui y seront traitées. Nul doute qu'elles embrassent
tous les sujets qui intéressent la science et la culture des plantes, y com-
pris la rédaction de l’Hortus Europæus proposé par M. E. Morren.
Un nouveau Cotonnier. — Dans une des séances du Congrès inter-
national qui vient d’avoir lieu à Amsterdam, M. Delchevalerie, du Caire, a
mis sous les yeux de la compagnie des spécimens d'un nouveau Coton trouvé
dans un champ de la Basse-Egypte par le Cheik-el-Celed, dans les environs
de Chibni-el-Kern. Cette variété est de taille plus élevée, moins rameuse que
le Coton ordinaire et ses tiges atteignent 3 mètres de hauteur. La plante
s'étant trouvée spontanée dans un champ de Coton où croissaient des plantes
de Gombaud (Xibiscus esculentus), nommé « Bahmieh » en Egypte, les indi-
gènes la baptisèrent du nom de Coton Bahmieh. M. Delchevalerie pense
qu'elle serait le produit d'une hybridation entre le Coton (Gossypium herba-
ceum) et le Bahmieh (Hibiscus esculentus). Quoi qu'il advienne des expé-
riences qui sont tentées par lui cette année pour vérifier le fait, ce qu'on
ne saurait mettre en doute c’est la fertilité de cette plante nouvelle dont le
rendement dépasse de beaucoup celui des autres variétés de Coton et dont
la qualité est supérieure. On parlera beaucoup du Coton Bahmieh d'ici à .
quelque temps dans les pays chauds.
Les planches coloriées du Gardeners’ Chronicle, — Après le
Garden, voici que le Gardeners’ Chronicle inaugure les planches coloriées de
grand format. Son numéro du 5 mai contient une belle Rose obtenue par
M. Noble et nommée Queen of bedders. Nous espérons que cette innovation
TOME XXIV. 1877, 5m LIvR,
re T0 —
sera continuée et qu'à tous ses autres mérites le célèbre journal anglais
ajoutera celui de devenir une précieuse iconographie végétale en couleur.
Orchidées fleuries en Avril. — Nous continuerons à donner de
temps en temps les listes des plantes de cette famille qui sont (et non qui
pourraient être) en fleurs dans des collections de modeste importance. C'est,
à notre avis, le meilleur moyen de former des amateurs que de signaler les
jouissances que procurent, à peu de frais relativement, ces admirables et
étranges plantes, à quiconque sait les aimer et les soigner. Voici les noms
des espèces en fleurs dans la collection de M. W. Cox, à Moat Mount,
Hendon (Angleterre), le 3 avril, d'après une lettre adressée par cet ama-
teur distingué au Gardeners Chronicle. Nous avons déjà cité deux fois les
plantes fleuries chez M. W. Cox dans les mois précédents.
Angræcum sesquipedale. Dendrobium Devonianum. Epidendrum dichromum.
Cattleya Trianæ var — dJenkinsii. Ionopsis paniculata.
— candida. — Kingianum. Lycaste Harrisoniæ.
— mutabilis — pulchellum — S$
— cCitrina. — macrophyllum Skinneri.
Odontoglossum Roezlii. — Pierardi. Phalænopsis grandiflora.
— gloriosum. — — ifolium — Schilleriana.
— radiatum majus. — infundibulum. — amabilis.
— Alexandræ. — heterocarpum. — rOsea.
— maculatum. — japonicum. Colax jugosus.
— cordatum. — Capillipes. Cyrtopodium Andersoni.
— triumphans. — Crassinode. Phajus grandiflorus.
— cirrhosum. — nobile, — Wallichii.
Vanda cœrulescens. — Boxallii. Rodriguezia secunda
— suavis Veitchi. Oncidium ampliatum majus. | Brassia maculata,
— cristata. — phymatochilum. Maxillaria leptosepala.
Dendrobium fimbriatum ocu- | — cucullatum. picta.
latum. — sculptum. Masdevallia Veitchii.
— crepidatum. — barbatum. — Lindeni.
— thyrsiflorum. — Papilio.
— densiflorum — Weltoni Miltonia cuneata.
— lituiflorum — Philipsianum. Cyrtochilum maculatum.
— primulinum — Sarcodes. Cypripedium Argus.
— aggregatum. — pumilum. — niveum.
— barbatulum. Lælia Lindleyana. — hirsutissimum.
— Wardianum. — acuminata,. — Schlimi.
— chrysotoxum. Epidendrum crassifolium. — Harrissonianum.
— Paxtoni, — aromaticum. — venustum.
— Farmeri. — fragrans. Saccolabium retusum.
#+ — aureum, — recurvatum.
Capucine insectifuge. — M. Belloc a signalé, dans le Bulletin
de la Société d'Horticulture de l'Orne, parmi diverses observations sur les
plantes insectifuges, ce fait que la Capucine (Tropæolum majus) plantée au
pied du Pommier en éloigne le puceron lanigère.
Il ajoute que le chanvre semé parmi les choux écarte les chenilles, que
les tomates empêchent les guêpes d'approcher, et que pour protéger les
plants de choux et de navets des altises, il suffit d'y intercaler des fèves.
Toutes ces expériences sont aussi simples que bonnes à essayer.
M. Jolibois au Jardin du Luxembourg. — Nous apprenons la
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nomination de M. Jolibois, ancien premier sous-chef du Jardin du Luxem-
bourg, à la place de jardinier en chef de cet établissement, en remplace-
ment de M. À. Rivière, décédé le 14 avril dernier.
Le congrès du Phylloxera. — Une proposition faite par le congrès
fédéral suisse invite les pays vinicoles à organiser un congrès international
où l'on discuterait les meilleurs moyens de préserver du Phylloxera les
régions encore indemnes et de détruire le mal dans celles qui sont atta-
quées. Quand on songe qu'en France seulement 200,000 hectares sont
ravagés par cet insecte sur une surface totale de 2,300,000 hectares, que
la production du vin fait encaisser annuellement 1,508,000,000 francs, on
se rendra compte des pertes immenses que ce fléau impose à la production
de ce pays. En 1865, la production totale avait été de 71 millions d'hecto-
litres; elle est tombée en 1873 à 35 millions, plutôt sans doute à cause des
gelées que du Phylloxera, mais néanmoins en partie par cette dernière
cause. On voit que les viticulteurs ont bien raison de tout épuiser pour
arriver à dompter ce terrible ennemi.
Une roche d’origine végétale. — MM. Bureau et Poisson, dans
un des derniers numéros des comptes-rendus de l’Académie des Sciences,
ont signalé aux botanistes un fait assez curieux. M. de l'Isle, qui accompa-
gnait à l'île S‘-Paul l'expédition française chargée d'étudier le passage de
Vénus sur le soleil, trouva, à l’île de la Réunion, une caverne dont le sol,
sur plus d'un mètre d'épaisseur, était formé d’une substance jaune, pulvé-
rulente et inodore. L'examen microscopique a montré à ces messieurs que
les petits corps qui composaient cette masse appartenaient à des spores ou
des grains de pollen et probablement aux spores d’une Polypodiacée.
Importation d’oiseaux en Nouvelle-Zélande. — Un navire
anglais vient d'emporter dans la Nouvelle-Zélande une collection d'oiseaux
vivants composés de 100 merles, 100 rouges-gorges, 100 grives, 150 moïneaux,
100 étourneaux, 140 linottes, 260 chardonnerets, 170 bruants et 110 perdrix.
Ces oiseaux seront mis en liberté sur plusieurs points du territoire néo-
zélandais et les colons espèrent ainsi s’adjoindre des agents insectivores et
par conséquent protecteurs de leurs récoltes, de plus en plus compromises.
Rose Beauté de Glazenwood. — Cette variété figurée par le Floral
Magazine et vantée comme une chose hors ligne, à raison de son coloris
jaune d'or zébré de rouge, est l'objet de vives critiques de la presse horticole.
On prétend que le vendeur, M. Woodthorpe, le rosiériste de Glazenwood,
s’est rendu coupable d’avoir livré une plante sur laquelle on ne retrouve pas
les panachures rouges indiquées, et qui ne seront que l’ancienne rose jaune
de Fortune. Elle est mise au commerce cette année; nous attendons une
nouvelle épreuve pour nous prononcer, après l'avoir vue en fleur, ce qui
ne tardera pas. *
NÉCROLOGIE.
M. A. RIviÈèRE, jardinier en chef du Jardin du Luxembourg, à Paris, est
mort le 14 avril dernier, à l’âge peu avancé de 56 ans. Cette perte sera
vivement ressentie par l'horticulture française, où M. RIVIÈRE avait su con-
= 70 =
quérir une position importante par son savoir et les services qu'il rendait
chaque jour. Il avait succédé au Luxembourg au vénérable M. Hardy, dont
il continuait les traditions comme professeur d'arboriculture, en même
temps qu'il se livrait à ses études favorites sur la culture des Orchidées.
M. Rivière était l'âme de la Société centrale d'Horticulture de France par
les intéressantes communications qu'il faisait à presque toutes les séances.
Une foule sympathique se pressait à ses obsèques. Il laisse la mémoire d'un
travailleur infatigable, d'un jardinier de grande intelligence, et d'une vie
tout entière consacrée à la science des jardins.
M. BourGEAU a été l’un des collecteurs de plantes sèches les plus remar-
quables de ce temps-ci. Les voyages qu’il avait entrepris et dont les produits
ont enrichi tous les herbiers de l'Europe, comprenaient la France, l'Espagne,
l'Asie mineure, les Canaries, les Montagnes Rocheuses et enfin le Mexique,
qu'il a exploré en compagnie de la commission scientifique française.
M. BouRGEAU, qui avait été nommé chevalier de la Légion d'Honneur après
cette dernière campagne, s'occupait du rangement de ses collections au
Muséum d'Histoire naturelle lorsque la mort est venue le surprendre, en
février dernier.
On nous annonce aussi la mort de M. Scaurz, de Wissembourg, bien
connu par sa publication d'un Æerbarium normale qui avait répandu dans les
collections de nombreuses espèces bien nommées des plantes allemandes et
françaises, et celle de l'amiral WiLkes, qui avait dirigé avec talent les ex-
plorations scientifiques organisées à plusieurs reprises par l'amirauté des
Etats-Unis d'Amérique.
M. ForesT, arboriculteur très apprécié à Paris, où il avait longtemps
donné des leçons pratiques de taille des arbres indiquant un savoir étendu,
est mort le 19 mars dernier, à 82 ans. Il était très dévoué à l'horticulture et
avait rendu des services pendant de longues années, non-seulement au
comité d'arboriculture de la Société centrale de France, mais encoré par
ses cours à une infinité de propriétaires, amateurs, qu'il a guidés de ses
conseils et de son exemple. Cet honnête homme, dans sa rude franchise,
était d'une activité qui n'était égalée que par son désintéressement, et sa
mémoire restera longtemps chère aux horticulteurs.
M. le docteur Ropicas, père de M. Emile Rodigas directeur actuel du Jar-
din zoologique de Gand, vient de s'éteindre à St-Trond (Belgique), à l'âge de
76 ans. Ancien professeur de botanique et d'agronomie à l'Ecole normale
de l'Etat à Lierre, vice-président du Cercle d’arboriculture de Belgique,
docteur en médecine, M. RopiGas a enrichi nos jardins d’une quantité de
variétés et d'hybrides de plantes d'ornement de plein air, dont la liste,
publiée récemment par son fils, dépasse le nombre de cent. Ch. Morren et
Van Houtte faisaient jadis de lui le plus grand éloge. Sa vie s'est écoulée sans
bruit, mais en répandant le bien sur ses pas. Il étaït aimé de tous ceux qui
le connaissaient et l'on peut dire de lui: transit benefaciendo. Nous nous
associons de tout cœur aux regrets de son digne fils, de sa famille et de
ses amis.
ED. ANDRE.
FT L'ILLUSTRATION HORTICOLE
D De Pannemasker 24 Rak. PRE.
ce Horta [ind
= J'Ainden, rufl
ENDROBIUM WARDIANUM. WARNER
PL COLXX VIT. :
DENDROBIUM WARDIANUM, wanxen.
DENDROBE DE WARD.
ORCHIDÉES.
ETYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Hustr. hortic., vol. 1, pl. 15.
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : caules (v. pseudo-bulbi) elongati, nodosi, cernui; folia
oblongo-lanceolata acuta; flores magni, conspicui, lobis albis apice roseis, sepalis ovato-
oblongis marginibus reflexis, quam petalis angustioribus, labello subinfundibulari apice obtuso
vix emarginato macula rosea notato, marginibus albis, e centro ad imam faucem aureo maculis
duobus roseis; columna....? — Ex Assam (India) in caldariis cl. T. Wardii Londinensis intro-
ductum, — Partim ex icon. præsent. desc. — E. A.
Dendrobium Wardianum, Warner, in Jenning's Orchids, 1, 2.
Cette belle espèce a été envoyée de l’Assam (Inde orientale) au célèbre
amateur anglais M. T. Ward, chez qui M. Warner la vit fleurir et la dé-
crivit après lavoir dédiée au riche collectionneur qui la possédait.
Elle est remarquable par la grandeur de ses fleurs nombreuses et du plus
beau coloris. Sur des tiges longues et noueuses, penchées à l'état adulte, les
feuilles, oblongues lancéolées aiguës, se montrent en petit nombre. Les fleurs
ont leurs divisions blanches, avec l'extrémité couleur magenta. Le labelle,
très brillant, est maculé de cramoisi et d'orangé. Ces nuances vives placent
le D. Wardianum parmi les espèces du genre qui seront le plus recherchées
des amateurs.
La serre chaude humide conviendra à cette plante, comme à presque tous
les Dendrobes, si l’on prend le soin de la faire passer dans une serre tem-
pérée où froide après la floraison. Elle y perdra bon nombre de ses feuilles,
mais les tiges se nourriront, s'aoûteront, se gorgeront de fécule et la réserve
de nourriture ainsi accumulée lui permettra de donner une autre brillante
floraison, quand en mars suivant on la replacera dans une serre pleine de
chaleur et d'humidité.
Dans ces derniers temps, on a beaucoup parlé en Angleterre du Dendro-
bium Wardianum, à propos de récents envois de cette espèce, dont les spé-
cimens montraient des tiges beaucoup plus épaisses que les premières
plantes introduites. M. W. Swan trouva cette différence que les plantes à
grosses tiges portaient des fleurs un peu plus petites avec les deux taches
centrales également plus faibles, tandis que M. Ch. J. White fit une obser-
vation absolument contraire. La vérité est que la première importation de
la plante venait de l'Assam, et les dernières de Burmanie, et que les plan-
tes varient, non-seulement de localité à autre, mais suivant les divers
échantillons de la même provenance, comme le fait se présente dans les
Odontoglossum crispum, les Catileya, les Miltonia, les Phalænopsis Schilleriana
et bien d’autres Orchidées. La conclusion a tirer des discussions qui se sont
élevées à ce propos l’année dernière est que les amateurs auront avantage à
choisir eux-mêmes leurs plantes en fleurs.
Une variété à fleur blanche de cette espèce (D. Wardianum candidum) a
été importée l'année dernière par M. S. Low, et a fleuri pour la première
fois en Angleterre dans la collection de M. E. G. Wrighley, à Broadoaks,
Bury. C’est une belle addition au type, qui est lui-même une splendide
plante.
Ep. ANDRE.
MÉLANGES.
LE GREFFAGE DES VIGNES AMÉRICAINES.
Cette importante question continue à passionner les esprits. Elle a été
l'objet d'une intéressante discussion à la séance du 22 février de la Société
centrale d'Horticulture, entre M. Laliman et plusieurs membres de la
Société.
M. Laliman est partisan déclaré de la plantation des cépages américains
dans les vignobles aujourd'hui détruits par le Phylloxera et de leur greffage
en variétés asiatiques. Pour lui cette opération se ferait tout simplement
en enlaçant un sarment-greffon autour du sujet à greffer ; la soudure s’effec-
tuerait toute seule, sans incision. À quoi l'on répond qu'il n’y a pas de sou-
dure possible sans mettre à nu et en contact la zone génératrice du greffon
et du sujet. De plus, M. Duchartre dit que si les cépages européens allaient
si bien sur les vignes américaines, depuis longtemps les viticulteurs améri-
cains, qui apprécient tant nos raisins, auraient greffé leurs plants indigènes.
M. Laliman, qu'on ne prend pas sans vert, réplique que nos cépages ne
peuvent résister aux hivers rigoureux et aux étés brûlants de l'Amérique
du Nord, tandis que chez nous ce danger n’est pas à craindre. Quant à
l'objection qui consiste à dire que le sujet communiquerait à la greffe ce
goût si désagréable de cassis ou de renard des vignes américaines, il dit
que cela nest pas plus à craindre que de voir un Coignassier donner le
goût de comg aux poires ou le Prunier changer la saveur des pêches. Un
membre lui oppose cependant des faits qui tendent à prouver l'influence du
sujet sur la greffe, comme la poire Beurré d'Hardenpont, qui mollit si on
greffe cette variété sur le Beurré gris, lequel porte lui-même des fruits
blettissant rapidement. :
Il ressort de ceci que de longues et nombreuses expériences doivent être
conseillées, dans les conditions les plus variées et par des observateurs
intelligents et consiencieux, afin de conclure dans ce débat qui intéresse
si gravement l'existence des vignobles de l'Europe.
J. LEBERT.
Lg 72 PCR ENIENRS
L'ILLUSTRATION HORTICQOLE
—— 70 —
PI. CCLXX VIII.
BÉGONIAS TUBÉREUX NOUVEAUX.
N° 1. Souvenir de Louis Van Houtte. — Variété bien digne de
rappeler la mémoire du grand horticulteur. Tiges élancées, feuillage ample,
d'un vert luisant faisant ressortir le vermillon vif de la fleur; ses pétales
arrondis lui donnent une forme parfaite, campanulée. Les fleurs mâles
mesurent jusquà 8 centimètres de diamètre. La plante rappelle, par son
aspect général, l'ancien Begonia Prestoniensis.
N°2. Benj. Williams. — Variété à port érigé, à feuilles très épais-
ses, couleur rouge cinabre vif. C’est la perfection dans la forme des fleurs :
elle se distingue dans la collection d'une manière toute spéciale.
N°3. Meirsschaert. — Le port de cette variété est très remarquable ;
les nombreuses ramifications qui se déjettent un peu en tous sens, lui
donnent un aspect particulier. Fleurs grandes, roses, à reflet abricot. Les
bractées rouge-brun ressemblent à autant de fleurs. La plante est très
florifère et présente, outre ces grandes qualités, un ensemble bizarre.
N° 4. Fr. Desbois. — Port érigé et élancé, fleurs rose lilacé, irré-
gulièrement striées de blanc. Le centre de la fleur est rose à reflet chamois.
Cette variété indique un grand progrès accompli dans la duplicature, cer-
taines fleurs ayant jusqu’à 12 pétales.
N° 5. Comtesse de Gomer. — Forme du Begonia hyb. carminata.
Grande fleur toute blanche, fond nacré, liseré vert encadrant les pétales.
C'est une variété qui est appelée à jouer un grand rôle dans l'hybridation
des Bégonias en ouvrant la voie aux variétés à nuance claire.
PI. CCLXXIX.
_ SONERILA ALP. VAN DE SANDE.
MÉLASTOMACÉES.
ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et SPÉCIFIQUES : Voir Jllustr. horlic.,
vol, Il, pl. 40.
PSE DS PIS PSS SES
Caractères de la variété.
Remarquable par sa vigueur et l'amplenr de ses feuilles ovales acuminées
aiguës, qui atteignent jusqu’à 0",15 de longueur sur 0",10 de largeur. Les
feuilles sont vert-noir bronzé, marginées et mouchetées d’un ton blanc de
crême.
Les fleurs sont roses et ne diffèrent pas sensiblement des autres variétés
que nous avons déjà figurées. :
Cette jolie nouveauté est encore sortie des hybridations faites pa
M. Lucien Linden. ;
Ep. ANDRÉ.
LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER.
FRUITS ADOPTÉS EN 1876 PAR LE CONGRÈS POMOLOGIQUE.
Dans son rapport sur les travaux du congrès, présenté à la Société
centrale de France, M. Michelin a continué la revue des fruits adoptés ou
rejetés par cette association, ou renvoyés à la commission des études.
POIRES,
à Augusie Mignard (Grégoire). Bon fruit, d'octobre-novembre. Sujet à blétir.
ejeté.
Docteur Jules Guyot (Baltet). Août. Gros fruit à goût de Williams; arbre
fertile. À étudier.
Beurré Fromentel (Darras de Naghin). Petit fruit, d'octobre-novembre,
chair fine et fondante. A étudier,
| Hoi Baltet père (Baltet). Gros fruit turbiné, d'octobre-décembre. À
étudier.
Beurré Gambier (Belgique). Fruit moyen, d'hiver, chair fine, fondante,
sucrée et parfumée, A étudier.
L'ILLUSTRATION HORTICOLE
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J Linden
4. De Panne
— 4 —
Beurré Lebrun d'Albanne (Guéniot). Gros fruit allongé, de septembre,
chair fondante. À étudier.
Beurré rouge (Grégoire). Fruit moyen, pyriforme, rouge, juteux (sep-
tembre). À étudier.
Beurré St-Amand (Belgique). Fruit moyen, de septembre-octobre, chair
fine, très bonne.
Beurré Spae (Belgique). Rejeté.
Beurré d'août. Rejeté.
Comte Lelieur (Baltet). Assez gros fruit, allongé, de septembre, juteux,
sucré, de bon goût. Adopté.
Comtesse de Grailly (des Nouhes). Rejeté.
Docteur Gromier (Morel). Fruit moyen, forme Bergamotte, d'octobre.
Chair fine et relevée. A étudier.
Enfant Nantais. Fruit gros, de fin septembre, bon. A étudier encore.
Favorite Morel (Morel). Gros ou moyen fruit, allongé, de septembre-
octobre. Peau dure, chair fine et relevée. A étudier.
Fondante Thiriot (Thiriot). Gros et bon fruit de novembre-décembre. À
étudier. Presque adopté.
Henri de Bourbon (de Boussineau). Gros fruit, de décembre-janvier, chair
fine serrée, juteuse. A étudier.
Président Mas (Boisbunel). Très gros, d'hiver, fondant, pas assez connu.
À étudier. |
Prince Napoléon (Boisbunel). Rejeté. Re
Professeur Willermox (Joanori). Gros fruit d'août, peau fine, chair très
fine et très bonne. A étudier. ne
Royale Vendée (des Nouhes). Fruit moyen, plein hiver, chair juteuse et
fondante, fine. A étudier et recommander.
Sarah (Clapp). Fruit moyen, d'octobre, chair fine, fondante, sucrée et
parfumée. À étudier. :
Souvenir de Lydie (Darras de Naghin). Encore peu connu. A étudier. |
Supréme Coloma. Fruit moyen, de longue conservation, ovoïide tronqué,
chair très fine, musquée, juteuse. |
Poires mises à l'étude pour la première fois.
Bonneserre de S‘-Denis (A. Leroy).
La Quintinye (Boisbunel).
Grégoire Bordillon.
Triomphe de Vienne (C. Blanchet).
Belle d’Ecully (Cuissard et Barret).
POMMES.
Les Pommes qui ont été maintenues par le Congrès sont les suivantes :
Belle de Furnes, Belle de Lippe, Calville d'Angleterre, Double rose, Fay's Russel,
Hawthornden, Nonpareille blanche, Pearmain rouge d'hiver, Platt swett, Pear-
main States American (?), Reinette Ananas, Reinette de Middelbourg, Reinetle
musquée:
PRUNES.
Ont été maintenues les variétés suivantes : Fulton, Jaune tardive, Mas,
Reine-Claude d'Althan.
RAISINS.
Ont été maintenus les Barbaroux de Provence, Pécou tendre, S'-Trond (Bes-
son). Le Noir hâtif de Marseille (Besson) a été formellement adopté.
D’autres fruits ont encore été signalés au Congrès, qui a décidé que des
études seraient entreprises sur leur compte. Ceux qui ont été maintenus
ont des chances pour être prochainement adoptés.
Dans cette session, le Congrès a décerné une médaille d'or à M. Michelin
pour les services qu'il a rendus à la Pomologie par son concours assidu
aux sessions et les rapports qu'il a rédigés avec soin et persévérance de-
puis plusieurs années.
P. ERcEAU.
dis Le
HORTICULTURE D'ORNEMENT.
SUR LES BROMÉLIACÉES.
Les plantes de cette famille, qui autrefois se rencontraient çà et là dans
les serres, représentées par quelques échantillons épars d'anciennes espè-
ces du Brésil ou des Antilles, passionnent aujourd’hui toute une classe
d'amateurs. Ce résultat tient à diverses causes : la beauté de leur feuillage,
leur port régulier, leur floraison le plus souvent brillante, la solidité de
leur tissu, la facilité de leur culture. Il faut ajouter que depuis peu d'années
des introductions nouvelles de premier ordre ont eu pour résultat d’aug-
menter le nombre des amis des Broméliacées.
Toutefois, je les trouve trop rares encore. Je voudrais entreprendre une
croisade, si j'avais une autorité suffisante en cette matière, en faveur d’une
famille de plantes qui est devenue l'objet de ma prédilection depuis mon
retour d'Amérique. On trouvera l'explication — j'allais dire l'excuse de ce
goût nouveau — dans les lignes qui vont suivre.
Lorsqu'on part pour ces contrées lointaines où la nature a déployé toutes
ses largesses et où la végétation a établi son quartier-général — j'ai
nommé les régions équinoxiales de l'Amérique du Sud, qui ont fourni
à Humboldt des descriptions enthousiastes, — on se fait naturellement
une idée préconçue de l'aspect que les plantes déjà connues de nous doi-
vent prendre dans l'ensemble et dans le détail du paysage.
nt e Kyo : Sa se représente volontiers celui que produisent
tés cour (à sion e$ Voyageurs nous ont décrit comme des épiphy-
S: r que nous nous figurons, ornant les troncs des arbres
€ Fr Free luisantes et de leurs épis colorés.
se nn “raie … bien au-dessus de la fiction, et l'imagination
paysage d idée de l'aspect que les Broméliacées impriment au
age dans ces régions enchantées. Autant j'ai été désillusionné sur
10
l'effet d'ensemble produit par les Orchidées, autant les Broméliacées m'ont
ravi. Cependant j'allais plein d'ardeur à la chasse de ces curieuses et
belles fleurs de la famille des Orchidées, que j'aimais avec passion et com-
mençais à étudier depuis quelques années. J'étais parti très disposé à me
rassasier de leur étrange beauté; je m'étais dit que peu de botanistes en
Europe s’occupaient de cette difficile tribu, qu'il fallait surtout aller les
apprendre sur place, recueillir un grand nombre d'analyses et sécher
toutes les espèces possibles, afin de mettre en œuvre au retour de précieux
matériaux. J'avais d'ailleurs à introduire vivantes des espèces connues et
demandées et à en chercher de nouvelles.
Mais je m'attendais à voir le plus grand nombre des Orchidées croissant
de compagnie, formant d'énormes touffes, de véritables prairies de bulbes
et de fleurs éclatantes. En me rappelant l'aspect que présentait une serre de
M. Linden, alors que j'y décrivis et nommai avec lui le Cattleya Chocoensis,
représenté par 500 exemplaires tout couverts de fleurs, je me figurais trou-
ver communément des spectacles de ce genre dans la Nouvelle-Grenade,
l'Equateur et le Pérou.
Ce fût tout autre chose que je rencontrai. Cà et là, sans doute, de bril-
lantes fleurs et de superbes spécimens de Cattleya, d'Odontoglossum, d'Onci-
dium, de Maxillaria, de Schomburgkia, d’Epidendrum arrêtaient mes regards
par leurs brillantes couleurs et formaient parfois des masses imposantes.
Mais c'était l'exception. La plupart des échantillons étaient isolés, comme
Sporadiques, perdus dans la végétation dominante. Le plus souvent leurs
Couleurs étaient ternes, effacées, agréables à voir de près, mais sans intérêt
pour l'ensemble. Mème les plus grandes formes, les fleurs des Catileya
Trianæ, labiata, Chocoensis, Bogotensis, que je revoyais dans leurs sites
natals, ne me produisirent nullement l'effet que j'avais rêvé. J'eus d'abord
quelque difficulté à m'expliquer ce phénomène, assez naturel cependant.
Dans nos serres d'Europe, nous sommes habitués à contempler les Orchi-
dées à quelques décimètres de nos yeux, à hauteur d'homme, à scruter
leurs détails, à en savourer les étranges combinaisons florales. Leurs fleurs
Sont souvent hors d'échelle avec le développement de leurs pseudobulbes
et de leurs feuilles. Nous les placons dans des serres spéciales, où rien ne
rappelle les vastes dimensions de la végétation qui les accompagne dans la
forêt vierge.
Au contraire, là-bas, elles sont noyées dans un monde de feuillages
géants ou bizarres d'Aroïdées surtout: elles s'accrochent à l'embranche-
ment de branches grosses comme des tonneaux, couvertes déjà d’une forêt
d’autres parasites; elles sont souvent haut perchées, sur un rocher ou
sur un tronc élevé. Chacune n'est qu'un point dans l'effet général.
Un exemple : j'étais un jour à la Paila, dans le Cauca, où croit le Catileya
Chocoensis. Ses belles fleurs apparaissaient à la fourche d'un grand Ficus,
Mais elles reposaient sur un fond de feuillage d'un Philodendrum géant.
Elles me parurent minuscules, et j'aurais cru à de simples fleurs d'Oncidium
si je ne les avais fait tomber avec une perche et examinées à loisir à mon
niveau, ,
Il n’en est pas de même avec les Broméliacées. Souvent elles SEE A
out un paysage: elles l'occupent tout entier, se rendent maitres fe
RE
l'attention du voyageur et s'imposent aux regards dans une uniformité
qui ne fatigue jamais. Les arbres en sont remplis, qu'ils soient vivants ou
morts. Leurs touffes se pressent, s'appliquent étroitement autour des troncs
et des branches, les envahissent de leur progéniture sans fin, les escaladent
et vont se poser triomphantes sur les derniers rameaux, que leurs rosettes
pleines d'eau font courber sous leur poids ! Le vert lustré de leurs longues
feuilles creusées en canal est le plus souvent pâle, éclairé, chatoyant au
soleil, quand il ne se pare pas de zébrures élégantes ou de pourpre vineux.
Dans les grandes espèces, comme le Tillandsia paniculata ou le T. yuccoi-
des, du centre des feuilles en étoile qui rayonnent et se recourbent avec
grâce, s'élance une hampe qui atteint trois mètres et plus de hauteur,
étagée comme un candélabre et dominant la cime de l'arbre qu’elle a
pris d'assaut et vaincu.
Sur les roches arénacées des régions sèches, le 7. incarnata forme des
tapis d'un gris rougeâtre d’où s’échappent des milliers de petites fleurs roses.
Le Guzmannia tricolor, à Cartago, règne en maître sur la forêt desséchée
et fleurit à profusion dans cette atmosphère ardente. On ne peut s'empêcher
d'en faire, au passage, des bouquets qui restent inutiles et que leurs hampes
rouges, vertes et blanches rendent charmants.
En terre chaude, les Calebassiers (Crescentia Cujete) sont littéralement
enguirlandés de ces épiphytes : Vriesea, Catopsis, Tillandsia surtout, à
feuilles d'un blanc argenté dans les T. pruinosa et argentea, à feuilles gra-
minées et à fleurs violettes dans les T. recurvata et les espèces affines.
En terre froide, la dernière végétation frutescente est entièrement en-
vahie par une surabondance de Broméliacées, des plus brillantes espèces au
moins par leur feuillage, et de la tribu des Tillandsiées surtout.
Les Pülcairnia pendent le long des rochers, au-dessus des torrents, avec
leurs longues frondaisons vertes sur lesquelles se détachent des épis cocci-
nés, blancs ou roses; quelques espèces perdent leurs feuilles l'hiver, au
moment de la fleuraison, et sous le nom de « Cardo » tapissent les roches
schisteuses de leurs curieuses touffes hérissées.
Sous l'ombrage épais des forêts, au bord des chemins où ils sont employés
comme haies, ou dans les vastes plaines ({/anos), les Bromelia et les Karatas
dressent leurs feuilles redoutablement armées, teintées de rouge au centre
quand l'inflorescence va paraître avec ses corolles azurées, noyées dans le
centre de la plante et auxquelles succède un fruit parfois comestible. Partout
l'Ananas et ses variétés sont à la fois le charme des yeux et le régal du
voyageur altéré.
Dans la région des brumes perpétuelles, qu'on nomme les Paramos, se
trouvent les curieuses espèces du genre Puya, considérées à tort par les
botanistes comme de vrais Pourretia. Leurs troncs deviennent souvent
plus gros que la cuisse, leurs feuilles sont armées d'épines féroces, et
leur hampe laineuse porte des fleurs bleu d'acier, violâtres ou blanches,
suivant l'espèce.
. Fa Era — bractées si brillantes, aux fleurs gra-
ou de petites touffes de C re Le ee prune SE ra des pelottes de ee.
Mec ie lu ee. Jpéracées; du Tillandsia Lindeni et de sa variété
: eu de cobalt, aux bractées apprimées, rose tendre, si
Di
abondant sur quelques points de l'Équateur: du Z. usneoides qui s'appelle
là-bas « barbe des arbres » ou « barbe de vieillard » (barba de palo — barba
de viejo) et qui souvent tapisse toute une scène des Andes de ses immenses
voiles blanchâtres et tremblants qu'il laisse pendre du haut des arbres !
Partout, une prodigieuse abondance dé cette forme végétale, qu'on voit
sans cesse, qui n'est de trop nulle part, et qui charme toujours les yeux.
Combien d'espèces à fleurs brillantes et à superbes feuillages manquent
encore à nos serres ! Dans l'enthousiasme que m'inspiraient ces belles plan-
tes, découvrant de nombreuses espèces nouvelles qui avaient passé inaper-
ques des autres voyageurs (1), j'essayai d'introduire un grand nombre de
types qui manquent encore à nos collections vivantes. J'y ai réussi pour
quelques-unes; mais hélas! les facultés germinatives de ces graines soyeu-
ses ne se conservent pas longtemps, les plantes expédiées vivantes pour-
rissent en route, avant d'arriver à la côte le plus souvent, et j'ai le regret
amer de penser que beaucoup de ces belles plantes seront encore cachées
aux yeux des amateurs pour de bien longues années.
C'est donc mon projet de parler des Broméliacées et de leurs qualités
ornementales toutes les fois que j'en trouverai l’occasion, et d'inciter les
amis des plantes à les cultiver et à les étudier. Ils trouveront là un délas-
sement peu commun et seront aisément récompensés de leurs peines, car
peu de plantes demandent moins et donnent plus.
Comme exemple des satisfactions que fournissent les Broméliacées à qui
sen occupe avec assiduité, je citerai la collection du D' Le Bèle, que j'ai
visitée dernièrement dans la ville du Mans. Dans un ancien hangar qu'il a
vitré, transformé en serre et chauffé par un thermosiphon, cet amateur
distingué à réuni une nombreuse famille de ces plantes, et il les a disposées
de la facon la plus ingénieuse et la plus artistique. On ne voit pas de
pots dans cette serre, qui est divisée en deux compartiments de chaleur
inégale, afin de donner aux diverses espèces le dégré de température qui
leur convient. Toutes les plantes sont appliquées sur des morceaux d écorce
d'arbre, des troncs à demi-décomposés, ou plantées dans du Sphagnum vi-
Yant, du plus beau vert. Leur végétation est luxuriante et sans cesse les
floraisons se succédent. Les murs, les bâches, jusqu'aux fermes de la serre,
tout est constellé de Broméliacées. C'est l'aspect d'une forêt compacte con-
sacrée à une famille de plantes. Pour éviter la monotonie, des Fougères à
fines frondes, des Adiantum principalement, des Bégonias variés, quelques
touffes d'Orchidées varient l'apparence un peu raide et métallique de ces
feuillages, et personne ne songerait à s'étonner de la spécialité qui absorbe
toute l'attention du docteur.
Qui visiterait cette serre, reviendrait certainement amateur de Bromé-
liacées s'il ne l'était déjà.
ans un prochain article, je passerai rapidement en revue quelques gen-
res et espèces des Broméliacées les plus saillantes et les plus propres à for-
Mer le noyau des collections que je voudrais voir répandues dans les serres.
Ep. ANDRÉ.
. M EUR
(1) Les études déjà entreprises sur cette famille ont déjà révélé beaucoup de nouveautés
‘ns mes récoltes sèches.
D.
EXPOSITION INTERNATIONALE D'HORTICULTURE A
AMSTERDAM.
Le 12 avril dernier, la grande Exposition internationale que nous avons
annoncée à plusieurs reprises s'est ouverte dans le Palais de l'Industrie à
Amsterdam et sur les terrains circonvoisins, disposés en deux vastes jar-
dins en forme de fer à cheval.
Un grand jardin d'hiver, placé au milieu de l’un de ces Jardins, et flanqué
de deux serres basses à double versant, contenait les Palmiers et plantes
nouvelles de serre chaude, les Broméliacées, les Echévérias, etc. Des tentes
latérales abritaient les Azalées, Rhododendrons et plantes diverses de
serre froide.
L'intérieur du Palais, décoré seulement de quelques grands spécimens de
plantes, et destiné surtout aux fêtes qui ont eu lieu pendant la durée de
l'Exposition, était bien loin de présenter le beau coup-d’œil qu’il nous offrait
en 1865. Dans le pourtour de ce.bâtiment, on avait placé les produits colo-
niaux industriels, tels que coton, tabac, matières textiles, huiles, quin-
quinas, envoyés des régions les plus lointaines.
Le second jardin était consacré aux plantes bulbeuses, qui étaient ran-
gées sous trois tentes et formées de ces vastes collections qui sont l'or-
gueil de la Néerlande.
Le jury, très nombreux et composé des hotanistes et horticulteurs les
plus éminents de l'Europe, était réparti en 32 sections.
Les présidents de ces 32 sections se réunirent ensuite pour décerner les
médailles d'honneur aux exposants indigènes et étrangers. A cet effet, ils
se divisèrent en deux sections, après avoir choisi pour président général
le vénérable professeur Karl Koch, de Berlin.
La première section, chargée de décerner les grands prix aux exposants
nationaux, choisit pour président M. J. Linden de Bruxelles, et la seconde
M. le professeur Karl Koch, déjà nommé.
Les 1" médailles d'honneur pour exposants néerlandais ont été décer-
hees : pour amateur, à M. Kluppel, d'Amsterdam, et pour horticulteur, à
M. De Groot, à Utrecht.
M. B. Williams, de Londres, reçut la première médaille d'honneur
comme exposant étranger, Ses apports étaient considérables, d'une remar-
quable fraîcheur malgré le Voyage, et surtout compris dans les Orchidées,
Népenthès, Crotons, Cyclamens et plantes de récente introduction.
. . HR de 40 plantes nouvelles et rares, exposé hors concours par
FR ee een une des Principales attractions de l'exposition et était
| PO lerons L'Anéhuréim Dechardi, à grandes fleurs d'un blanc
NU -
pur, et le Philodendron gloriosum, découverts tous deux par M. Ed. André
en 1876 et figurés dans l’Allustration horticole; une nouvelle Broméliacée
à feuilles en mosaïque d'une beauté sans pareille, le Zillandsia fenestralis
et d'autres espèces nouvelles, les gracieux Aralia introduits par lui de la
Nouvelle-Calédonie, les nouveaux et splendides Xentia des mêmes ré-
gions, etc., etc.
M. Lemonnier, de Bruxelles, avait exposé des grands Palmiers et des
Broméliacées.
MM. Kluppel et Willinck Wa, d'Amsterdam, avaient de nombreux con-
tingents, parmi lesquels les Fougères herbacées et arborescentes ainsi que
les Lycopodiacées jouaient le premier rôle.
Les collections de S. À. R. le Prince Henri des Pays-Bas étaient fort
admirées, surtout les Agaves, Yucca et Dasylirion. Une médaille d'honneur
a été reconnue à l'ensemble de ses apports.
Le Roi des Pays-Bas avait pris une part très active à l'Exposition et
avait tenu à honneur de figurer lui-même comme exposant. Parmi ses con-
tingents, nous citerons particulièrement un groupe de magnifiques Oran-
gers d'une grande fraicheur, une collection remarquable d'Amaryllis, deux
collections de plantes fleuries de serre en grands exemplaires, deux collec-
tions d’Azalées, etc., etc.
Les Maranta de M. Tjenk, d'Amsterdam, de dimensions gigantesques,
étaient fort remarqués.
M. de Ghellinck de Walle, dont le jardinier, M. Van Herzeele, cultive
avec tant de succès les Cycadées, avait envoyé de Wondelghem, près
Gand, une belle collection de ces plantes, parmi lesquelles se trouvaient
toutes les nouvelles introductions.
Les Broméliacées étaient bien représentées par M. Van den Wouvwer,
d'Anvers, et les Azalées et les Rhododendrons par M. Vuylsteke, de
Loochristy, près Gand.
Non moins remarquables les lots de Dracæna et de Maranta de M. D'Haene,
Sans cependant atteindre à la perfection de culture que nous avons vu
ailleurs pour ces spécialités. 3
+ De Smet collectionne les Æcheveria et avait exposé une série de
variétés obtenues par lui. : :
Parmi les Azalées dites de l'Inde, de beaux lots avaient pris place sous
les tentes, mais elles n'égalaient pas ce que nous sommes accoutumés à voir
en Belgique. Dans les variétés nouvelles, le Souvenir de Van Houtte, semis de
M. Jean Vervaene, le Prince Bariatinski, le Freihern von Stein étaient les
plus saillantes. :
M. Ottolander, de Boskoop, le célèbre pépiniériste, exposait de superbes
lots de Conifères formant une des collections les plus complètes qu'il soit
Possible de voir, sans parler de ses 250 espèces ou variétés de Houx.
Quelques plantes du Japon, dont plusieurs rares sinon nouvelles, prove-
naient de l'ancien établissement de feu Siebold à Leyde. À
Les Camellias et Rhododendrons formaient de beaux groupes, sans rien
présenter d'extraordinaire, ni comme nouveauté, ni comme force de spé-
Clmens,
ee —-
Les Cinéraires bleu foncé naines de MM. Vilmorin, de Paris, ont été
l'objet d'une distinction particulière, bien due aux obtenteurs de cette
magnifique variété.
Mais c’est aux plantes bulbeuses que nous attendions les Hollandais. Les
Jacinthes ont été à la hauteur de leur vieille réputation. Culture en pots,
culture sur carafes, tout a été également parfait. M. Krelage, de Haar-
lem, a tenu fièrement sa place. Le triomphe de ces concours a été celui de
douze potées contenant chacune 10 Jacinthes de la même variété. Le
coup-d'œil en était éblouissant et a laissé le plus agréable souvenir au
public. On pouvait noter, parmi les variétés les plus méritantes exposées
dans les divers concours : Crinoline, rose; Dandy, cerise; Cherub, orangé;
Mac-Mahon, bleu foncé; Marquis of Hattington, violet; Rake, bleu; Optima,
violet; M. Hobken, rose: Thorwaldsen, bleu clair; Duc de Malakoff, jaune
pâle rayé rose; Joséphine, cerise; Zncomparable, cerise; la Franchise, blanc
rosé; Mary of Scotland, bleu ; la Grandesse, blanc.
Les quarante variétés d’Amaryllis de M. Schertzer, de Haarlem, méri-
taient toute louange, notamment la variété Volupté, rose vineux; Mahomet,
rouge minium; Jeune amie, rosé; Hændel, carmin panaché blanc.
Les Tulipes étaient admirables, mais ne nous ont rien présenté de nou-
veau.
Les frais faits pour cette immense exhibition, où plus de 400 exposants
ont dispersé leurs efforts dans 500 concours, ont été considérables. Le gou-
vernement hollandais seul avait donné une subvention de 60,000 fr., et la
ville d'Amsterdam, la province, le Roi avaient suivi cet exemple.
On a prétendu que l’ordre ne brillait guère au début de l'Exposition. Mais
quand on songe aux difficultés d'une pareille organisation dans une saison
encore si peu avancée, on est plein d'indulgence pour les commissaires.
Nous prions ceux qui n'ont jamais organisé d'exposition horticole de leur
Jeter la première pierre.
Peut-être seulement trouvera-t-on que ces solennités se répètent trop
souvent et que le public, comme les horticulteurs et les simples jurés, se
fatiguera de ces tournées annuelles dans toutes les régions de l'Europe
qu'ils ont déjà visités dans de semblables circonstances.
A. Ducos.
RE
BIBLIOGRAPHIE.
Fragmenta phytographiæ
Mueller (1). — Quatre parties du 10°
nent de paraitre. L'infatigable botani
butions à la flore de Tasmanie,
on Papuan plants, etc.
Australiæ, par le baron F. von
volume de cet important travail vien-
ste de Melbourne y ajoute des Contri-
un troisième fascicule de ses Descriptive notes
(1) Broch, in-8e, Melbourne, 1877.
aurai cb A DE DE ER
A ET nn 01
Le, BEA
CHRONIQUE HORTICOLE.
Juin 1877,
Sir Joseph Hooker. — Jamais distinction ne fut mieux méritée que
celle qui vient d'être conférée à l'illustre directeur des jardins de Kew.
Le docteur Joseph Dalton Hooker vient d'être anobli par la reine d’Angle-
terre. Il est créé chevalier-commandeur de l'ordre de l'Etoile de l'Inde et
signera désormais sir Joseph Hooker. Connu et honoré du monde entier par
ses immenses travaux de botanique descriptive, le D' Hooker était célèbre,
tout jeune encore, par ses voyages lointains, d'abord au pôle antarctique,
et plus tard à l'Himalaya, d'où il rapporta tant de merveilleuses plantes,
enfin par son exploration au Maroc avec MM. Ball et Maw. Il est direc-
teur du plus vaste jardin botanique du monde. C’est un de ces infatigables
pour lesquels vivre c'est produire. Aussi tous ses amis seront heureux de
le voir enfin porter un titre semblable à celui de feu son père, sir Wil-
liam Hooker, dont il a continué et étendu la gloire scientifique.
Floraison de l’Acer palmatum atropurpureum. — On sait
combien est difficile la propagation de ces charmants Erables du Japon, à
feuilles laciniées ou colorées. La variété ci-dessus vient de fructifier chez
MM. Croux, à Aulnay, près Sceaux (Seine). Espérons que les graines seront
fertiles et produiront de nombreuses jeunes plantes et même des formes
nouvelles,
Eulalia japonica zebrina. — Au lieu d'avoir les panachures longi-
tudinales comme dans la première variété introduite dernièrement du
Japon, celle-ci, que vient de décrire le Gardeners’ Chronicle, présente des
Stries transversales, alternativement blanches ou jaunes et vertes.
L'Aria Hostii. — Cette espèce peu connue, dont la Revue horticole
Vient de donner une planche coloriée et une description, est une belle
espèce d'Alisier à fleurs roses fort peu répandue, bien qu'on lui connaisse
les SÿYnonymes de Pirus Sudetica Tsch., Sorbus arioides Mich., Sorbus aria
8 Sudetica L.. Cratægus pseudaria Spach, Cratæqus Hostii enfin de MM. Simon
Louis, de Metz, qui ont propagé l'espèce. C'est une bonne acquisition pour
la dendrologie ornementale.
Hodgsonia heteroclita. — M. J. Linden vient de mettre au com-
merce cette Cucurbitacée extraordinaire, originaire de l'Himalaya, et qui a
été déjà décrite et figurée dans son Catalogue illustré du printemps de
cette année,
Les Anthurium Dechardi et Philodendron gloriosum. — Ces
deux Aroïdées de mes introductions colombiennes ont eu le malheur de ne
PAS gagner le suffrage du correspondant d'un journal anglais, qui ne
dUelles ne deviendront pas populaires. Laissons les plantes parler pour
elles-mêmes et tâchons de ne pas les juger sur de jeunes échantillons d'un
développement très incomplet. Rappelons-nous ce qu'était l'Anthurium
Cherxerianum quand le Botanical Magazine le représenta, en 1863, avec
TOME xx1v, 4977. Gme LrvR.
— 86 —
une spathe grosse comme le bout du doigt! J'ai décrit mes plantes sur des
spécimens adultes, dans leur station natale, en toute sincérité. On ne peut
les juger que dans des conditions de développement identiques, ce qui sera
le résultat de la culture.
Je dois cependant prévenir les horticulteurs que dans le Phil. gloriosum se
trouvent deux variétés, l'une à bande centrale d’un blanc d'ivoire, l'autre à
nervure vert pâle ou moucheté de blanc. Cette dernière est inférieure à
l’autre; il s’en est trouvé un certain nombre dans les rhizomes importés. On
fera bien de les remplacer par la plus belle variété, ce qui sera facile,
en raison de la multiplication rapide de cette espèce.
Encore l’Abies Parryana. — Nous recevons de M. B. Roez] la
lettre suivante :
: « Prague, 8 juin 1877.
» MONSIEUR Ep. ANDRÉ.
» Je viens de recevoir la 4" livraison de l’Zllustration horticole, dans
laquelle je trouve reproduite, à la page 53, la question de l’Abies Menxieri
Parryana ou A. commutata du prof. Parlatore, que M. Ortgies déclare la
même plante.
» Je prends la liberté de vous adresser ces lignes pour éclaircir la chose.
En 1872, j'ai trouvé un superbe Abies Mensiezti, planté dans quelques jar-
dins à Denver City (Colorado), au pied des Montagnes Rocheuses. Je n'ai
pu en trouver des graines dans ces montagnes qu’en septembre 1874, et je
les expédiai à M. Ed. Ortgies, de Zurich, sous le nom de Picea Menxiesii
argentea. Les feuilles étaient fortes, larges, à pointe si aiguë qu'on pouvait
à peine toucher les rameaux avec la main, de même que celles que vous
avez vus comme moi chez le prof. Sargent à Brookline, près Boston. J'ai
trouvé cet arbre à 5000-6000 pieds d'altitude sur les Montagnes Rocheuses
au Colorado. Celui que vous nommez 4. Ængelmanni se trouve plus au
nord (!} dans le territoire de Wyoming, à 6000-9000 pieds; il sera plus
délicat en Europe, parce qu'il pousse de trop bonne. heure: Au Colorado, il
n'y a pas d'autres Abies que concolor, bifolia et Douglasi. Je ne veux pas
décider lequel des deux noms, A. commutata ou Mensiexit Parryana, est
préférable, mais ils s'appliquent à la même plante. »
Nous avons répondu à M. Roezl que l'A. commutata (Engelmanni) des
cultures, correspondant très bien à la description de Parlatore (2) avec ses
feuilles recourbées et apprimées et son court mucron inoffensif , n’était pas
du.tout la plante dont il parle et qu'il à vue comme moi à Brookline. Le
docteur Maxwell Masters à examiné dernièrement les trois formes côte
à côte chez M. Waterer : A. Menxiexti, A. commutata (Engelmanni) et
4: M. Parryana ; il les a trouvées parfaitement. distinctes.
Il n’y a plus qu'un moyen de clore le débat, c'est que M. Ortgies m'envoie
(1) Cette assertion n’est pas exacte. Le d
Engelmanni, déclare que cette espèce c
depuis le Nouveau-Mexique jusqu'aux
Chron. 1865, p. 1035.) Répacr.
(2) Prodromus, XVI, sect, 2, p. 417,
octeur Engelmann, en décrivant très en détail l'Abies
roît abondamment dans toute la chaîne des Rocheuses;
sources des rivières Columbia et Missouri. (Voir Gard.
— 81 —
un rameau de l'arbre issu des graines qu'il a vendues sous le nom d'A. com-
mutata. Si c'est la plante dont j'ai parlé, il lui faudra déclarer qu'il s'était
trompé en croyant y voir l'A. commutata (Engelmanni). Si, au contraire,
c'est bien le commutata qu’il a vendu, ce n'est pas ma plante, qui serait alors
représentée en Europe par l’unique pied donné par M. Sargent à M. Wate-
rer. Tout est là. Nous attendons.
Les planches coloriées du « Garden ». — M. William Robinson,
éditeur du journal anglais The Garden, s'est fait une spécialité de figurer en
couleur, — et de la manière la plus élégante et la plus artistique, — les
plus jolies plantes vivaces, bulbeuses, alpines, qui sont peu ou mal connues
et qui méritent d'être plus généralement cultivées. C'est ainsi que nous lui
avons vu successivement illustrer plusieurs espèces de Galanthus, l Anemone
fulgens dont nous parlions dernièrement, le Cypripedium spectabile, magnifi-
que Orchidée terrestre, le Rhexia virginica, V Edraianthus pumilio, le Tulipa
Greigii, le Geranium armenum, le Phlox subulata, et tant d’autres. Nous
serons heureux de voir M. Robinson persévérer dans cette voie qui rendra
de grands services à toute une classe d'amateurs devenus trop rares aujour-
Exposition d’Horticulture à Angers. — A l'occasion du concours
régional, la ville d'Angers a ouvert, le 19 mai dernier, une exposition
d'horticulture à laquelle il m'a été donné d'assister et qui mérite de grands
éloges. Angers est depuis longtemps renommé pour ses grandes pépinières,
qui ont porté si loin le renom des Leroy et autres horticulteurs. Mais sa
position comme culture de plantes de serre était restée effacée, si l'on en
excepte le bel établissement de M. Cachet et quelques spécialités. Cette fois
de magnifiques collections se sont révélées et l'horticulture de serre chaude
à fait brillamment sont entrée en Anjou. Dans le groupe du jury qui
jugeait les plantes de serre et dont j'avais l'honneur d'être président, des
lots de Dracæna, comprenant toutes les nouveautés anglaises et belges en
magnifiques exemplaires, ont été l'objet d’une vive dispute entre les con-
Currents, MM. Constant-Lemoine et Charozé. Des collections de plantes à
feuillage coloré, de Broméliacées, Marantacées, Aroïdées, Palmiers, Orchi-
dées, Fougères, appartenant à ces deux concurrents, ont montré que ces
cultures auront désormais un centre dans l'Ouest comme elles l'ont déjà
dans le Nord et l'Est de la France. Nous applaudissons de grand cœur à
ces efforts,
Angers a soutenu sa réputation dans les collections d'arbustes de terre
de bruyère, Les Rhododendrons de M. F aucillon, — énormes spécimens, —
ceux de M. Cachet, de M. L. Leroy, de M. C.. Lemoine, étaient surtout
remarquables. Voici les variétés que j'ai notées au passage, anciennes où
nouvelles, ne considérant que la masse et l'éclat des fleurs : Fanny Besnier,
Bicolor, Mad. Titiens, Brilliant, Magnificum, Gloire de Bellevue, Sir John
Broughton, Adolphe Cachet, Everestianum, Michel Waterer, Cynthia, Tancrède,
Brayanum, Catawbiense album, Princesse Amélie, Annica Bricogne, Sherwoo-
ianum, Prince Eugène, Me Masson, Charles Bagley, Reine Amélie, Isaac
Newton, Maculatum grandiflorum, Dominique Vervaene, Bylsianum, Verschaf-
feli, Poussin.
= =
Un semis de M. L. Leroy, nommé Madame Rosenthal, a enlevé tous les
suffrages. Ses bouquets du plus beau rose tendre, à très larges fleurs, sont
d'un magnifique effet.
Au total, très bonne Exposition qui fait le plus grand honneur à l'hor-
ticulture angevine et à ses organisateurs.
Exposition à Moulins. Les Orchidées hybrides et Ma-
dame Marie. — À Moulins (Allier), l'Exposition dernière a été aussi
brillante. Les habitudes de ce recueil et surtout le défaut de place ne nous
permettent pas de détailler par le menu les concours qui ont été remplis.
Mais j'ai à signaler un fait intéressant qui mest rapporté par un des
membres du jury, M. Eug. Delaire, et que j'ai pu constater autrefois de visu.
Il s’agit de la culture des Orchidées, pratiquée par la femme du plus habile
horticulteur de la localité, Mad. Marie. Les résultats qu’elle a obtenus par
la fécondation artificielle des Phalænopsis sont dignes d'être notés. Le
Ph. grandiffora, fécondé par le Ph. amabilis, a produit six capsules longues
de 12 centimètres, qui présentaient une couleur violacée comme à la page
inférieure des feuilles, tandis que sur le Ph. Luddemanniana les capsules, :
plus grosses, longues de 10 centimètres, étaient d’un vert clair. Nous con-
seillons à Madame Marie de persévérer dans ces travaux. Elle réussira
sans aucun doute à produire des hybrides remarquables, comme l'a fait
- depuis longues années M. Dominy chez MM. Veitch à Londres.
L’Anthurium Andreanum. — Toute la presse horticole a été una-
nime à célébrer la beauté de cette nouvelle espèce. On me demande de
toutes parts quand elle sera mise au commerce. Il n’est pas encore possible
de fixer la date, le nombre des pieds introduits étant peu considérable. Nous
ne pouvons qu'exhorter les amateurs à la patience, en leur faisant espérer
que le moment n’est pas éloigné où ils possèderont cet émule de l'A. Scher-
xerianum.
Les gaz et la végétation. — Dans la séance du 30 avril de l'Aca-
démie des Sciences, MM. Vesque et P. Dehérain ont fait reconnaitre les
résultats suivants de leurs recherches sur l'absorption et l'émission des gaz
par les racines des plantes :
1° La plante ne peut exister que si l'oxygène se trouve dans le sol où
plongent ses racines;
2° La quantité d'acide carbonique émise par le racine en communication
avec la tige est inférieure à la quantité d'oxygène absorbé par elle;
3° L'acide carbonique du sol n'arrive pas jusqu'aux feuilles pour y être
décomposé et fournir le carbone nécessaire à la nutrition de la plante.
Ces conclusions sont celles de Gay-Lussac, dont elles confirment la théorie
basée sur d'anciennes expériences.
Berre n ss. rosiers chancreux. _ Nous lisons dans le Journal of
e que le moyen de guérir les tiges de rosiers quand elles ont des
chancres à peu de distance du sol est d'e
boit k : : ntourer le pied de l’arbuste d'une
pr er is l æ SE ue de terre et qu'on tient humide par des arro-
réquents. La plaie se ferme, 1 ; de
et le rosier reprend vigueur. es racines adventives paraissent
Rose beauté de Glazenwood, — Nos craintes étaient fondées. Cette
mn
prétendue nouveauté n’est autre chose que l'ancienne rose jaune de Fortune,
ainsi qu'il appert d'un jugement rendu par le Tribunal des Roses, siégeant
chez M. Cochet, à Suisnes, dûment assisté d'un jury de rosiéristes qui a
déclaré M. Woodthorpe coupable, sans circonstances atténuantes, d'avoir
remis au commerce, sous un faux nom et avec des descriptions menson-
gères, une variété connue depuis longtemps.
NÉCROLOGIE.
M. V. EUGÈNE RAMey, l'un des employés les plus distingués de la maison
Vilmorin-Andrieux & Cie, vient de mourir, le 17 mai dernier, à l'âge de
43 ans. M. RAMEY était un horticulteur et un botaniste instruit: il était
moins connu qu'il n'eût mérité de l'être si ses travaux n'avaient été absorbés
dans l'immense train des affaires de l'établissement célèbre auquel il appar-
tenait et où l'on rendait pleine justice à ses talents. M. RAMEY avait colla-
boré très activement au beau livre intitulé : Les Fleurs de pleine terre. Dans
ces derniers temps, il avait publié d’intéressantes notices sur la culture des
Sarracénias, qu'il affectionnait particulièrement, et sur d’autres spécialités
horticoles. M. Ramey était aimé de tous ses confrères; sa mort préma-
turée (il a été enlevé en trois jours par une angine couenneuse) laisse des
regrets profonds dans l'horticulture parisienne.
M. PANCHER est connu de nos lecteurs par ses explorations botaniques
dans la Nouvelle-Calédonie. C'est lui dont nous parlions au commencement
de l’année 1875 ({ust. hortic. 1875, p. 5) lorsque nous annoncions l'expédi-
tion faite aux frais de M. Linden et dont le résultat a été l'introduction en
Europe de tant de belles plantes nouvelles, dont un certain nombre ont
déjà été figurées dans ce recueil. Déjà le gouvernement français l'avait
envoyé dans cette île, d'où il a rapporté au Muséum des herbiers considé-
rables. Le nom de M. PANcxER est désormais inséparable de la Flore néo-
calédonienne. MM. Brongniart et Gris, — tous deux morts aujourd'hui et
dont l'œuvre est heureusement continuée par M. Bureau, — faisaient grand
Cas du soin apporté par ce voyageur aux étiquettes de ses plantes d'her-
bier, M. PANCHER est mort à Nouméa, à l’âge de 63 ans.
En. ANDRÉ.
Nous lisons dans le dernier numéro de la Revue de l'Horticulture belge et
étrangère :
“ M. Epouarp AnDRé, le savant rédacteur de l'Austration horticole,
vient d'être l'objet d’une distinction bien flatteuse et bien méritée. À la
Séance solennelle tenue à la Sorbonne le 7 avril dernier, à l'occasion de
la réunion annuelle des savants étrangers à Paris, M. le Ministre remit à
notre confrère et ami la décoration d'Officier d'Académie et le félicita publi-
Juement des résultats, si intéressants pour la science, de la récente explo-
ration entreprise par M. AnDRé dans l'Amérique du Sud. Nous sommes
eureux de nous joindre à tous les journaux horticoles pour lui adresser
noS plus vives félicitations. » J. LINDEN
PI, CCLXXX.
HEMITELTA GUIANENSIS var. PARADÆ, 10. avr.
HEMITÉLIA DE PARADA.
FOUGÈRES.
ÉTYMOLOGIE : de pue, à moitié; reñcss, développé; probablement d’après la forme
demi-circulaire, incomplète, des sores.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : sporangia receptaculo ce lateræ venæ simpliciusculæ orto
imposita, soros subrotundos sparsos formantia. Indusia receptaculo subtus inserta, extrorsum
libera, tandem reclinata. — Filices in America tropica et in Capite Bonæ Spei obviæ, caudice
sæpissime arborescente, frondibus pinnatis, bipinnatis, tripinnatisve.
Hemitelia, R. Brown, Prodr. 158. — Cyatheæ spec., Smith, Humb. Bonpl. — Hemistegia,
Prési. pro parte.
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : folia coriacea, membranacea, bi-tripinnata, glabra v. subtus
subhispido-hirsuta ; rachis basi subulato-palcaceus, superne alatus; pinnulæ sessiles v. petio-
latæ, 7-12 cent. longæ, 1-2 cent. latæ, oblongo-lanceolatæ plus minus acuminatæ, lobis ovatis
obtusis integris, venis furcatis; sori pauci intra venarum furcas; involucrum laxum, varians,
basi 2-3 lobum v. ciliatum soros cireumdans.
Hemitelia guianensis, Hook. Sp. 1, p. 51. — {c. pl. 648. — H. Hostmanni, Hook. Sp.
p. 51. — H. Servitensis, Karst. Flor. Col, t. 95. — H. Parkeri, Hook. Sp. I, p. 32.
— Var, Paradæ, Ed. And. — major; frondes 5" longæ, bipinnatæ, glabræ ; rachis exa-
latus, albo-lenticellatus ; sori marginales, copiosi. In Cordillera orientali Novæ-Granatæ, — E. A.
Parmi les Fougères en arbre à tronc court, aucune ne dépasse en beauté,
parmi celles que j'ai observées dans mon voyage en Amérique, l Hemitelia
dont il est ici question. Je l'ai trouvée dans le bassin de l'Orénoque, sur les
dernières pentes de la Cordillère orientale des Andes, non loin du Rio
Meta. Elle croissait sur les bords d'une petite quebrada nommée « Parada »,
à une altitude d'environ 500 mètres au-dessus du nivean de la mer et par
4° 5 de latitude nord. Le tronc, gros et court, atteignant souvent 1 mètre
de circonférence, était couvert de racines adventives noires, grèles et
rameuses, et, dans les intervalles, d'empreintes cicatricielles larges, subel-
liptiques, obtuses par le bas. Les jeunes frondes étaient poudrées d’une
furfurescence cendrée, puis devenaient glabres. A l'état adulte, les pétioles
étaient robustes, subcylindriques, à sillon médian peu profond, non ailés,
tout vers le renflement de la base,
Ourts, épars, noirs et parsemés d'écailles
L'ILLUSTRATION HORTICOLE
v.
A .* .. A7
y D , Los
D RE
LATE ÈS." ee) Sa
Er à ET RP PRTEOS
PDDe Pannemacker 22 nat pinx in Hlorto Lord. HEMITELIA GUIANENSIS var. PARADÆ, Ep. AxDré.
J'Cnden, publ.
— 91 —
Les limbes des frondes étaient bipennés, les divisions primordiales pétio-
lées et formant de vastes ramifications, de manière à ce que l'ensemble de
la feuille donnât une forme triangulaire. Les pinnules, subopposées, sessi-
les, longues de 4 à 6 centimètres et plus, large de 1-2, souvent réunies à la
base, étaient inégalement dentées en scie dans leur moitié supérieure, un
peu falciformes, et plus ou moins allongées aiguës au sommet. Les veines,
pennées, saillantes, rameuses fourchues ou divisées dès la base, rejoignaient
le bord de la pinnule sans s’anastomoser.
L'aspect de cette belle plante dans le paysage est tout-à-fait caractéris- :
tique. Ses grandes frondes dressées, robustes, hautes de 3 mètres, à texture
parcheminée, à larges divisions du plus beau vert, ont une élégance rare.
d'en ai coupé plusieurs, de mon machete, et j'avais peine à en porter une
seule sur mon épaule, en sautant de roche en roche dans le lit de la
“ Québrada Parada ». Autour de moi de grands Brownea (palo de cruz)
laissaient voir çà et là leurs fleurs éclatantes, le Deckeria Corneto élévait à
mètres son stipe droit et lisse comme un jonc, couronné de feuilles et
de fruits en grappes tombantes, et soutenu à la base par des ares-boutans
comme un Jriartea, de charmants Geonoma formaient le sous-bois et le sol
était tapissé du délicieux Selaginella anceps, dont les couleurs bleuâtres
et métalliques étaient du plus agréable effet.
J'ai pu expédier vivants à M. Linden un certain nombre de forts troncs de
l'Æemitelia Parade, qui sera prochainement livré au commerce.
Ep. ANDRÉ.
HORTICULTURE D'ORNEMENT.
LES PLUS BEAUX LILAS.
En dehors des anciens Lilas de Marly, Charles X, de Perse, Varin Sauget
et Blanc, l'amateur est embarrassé quand il veut faire un choix des meil-
leures variétés, parmi toutes celles qu’on a préconisées dans ces dernières
années. Mon ami Ch. Baltet a donné dans le Nord-Est, l'année dernière, une
liste de choix que j'aurais certainement reproduite si je navais été en
Amérique. Je demande la permission de la recommander à nos lecteurs.
1° Variétés à nuances pâles.
Alice Mocqueris, lilas carmin porpurin. | Charles X, carmin clair.
Blanc virginal de Marly, blanc pur De Croncels, carminé.
Carné à srande fleur, couleur de chair. | Gloire de Moulins, gris de perle.
Lilas de Laval, couleur de chair. |
2° Variétés plus foncées.
De Trianon. ji s Philémon, violet vineux.
» lilas, rouge ponctué. , :
Madame Kreuter, carmin vif. ; Ville de Troyes. violet-pourpre.
Ep. ANDRÉ.
PI. CCLXXXI.
AZALEA IMBRICATA.
AZALÉE IMBRIQUÉE.
ÉRICACÉES.
ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et SPÉCIFIQUES ; Voir JUustr. hortie.,
1870, p. 76,
PO PATES
Caractères de la variété.
C'est un véritable Camellia pour la duplicature et la forme des fleurs,
que cette nouvelle variété d'Azalée dont le nom est des mieux justifiés
par la disposition de ses pétales. En eflet, au lieu d'être chiffonnés et
péoniformes comme dans les autres Azalées à fleurs doubles, ces organes
montrent, dans cette variété, une imbrication bien accusée qui fait d'autant
plus ressortir la beauté de la fleur et la netteté de ses stries rose vif sur
le fond blanc pur. L'Azalée imbriquée prendra rang parmi les plus jolies
plantes de cette tribu.
LUCIEN LINDEN.
HORTICULTURE D’ORNEMENT.
HYDRANGEA THOMAS HOGG.
J'ai noté pour la première fois cette admirable nouveauté l'année der-
mère aux États-Unis, où M. Th. Hogg venait de l'importer du Japon. Mais
on ne connaissait pas encore tout son mérite, C'est un Hortensia à fleurs
blanc pur dont la floraison est d'une richesse et d'une abondance à défier
. Comparaison. Les boules de fleurs sont compactes et de très longue
urée.
Lx. Thomas Hogg est destiné à un grand avenir horticole. Sa multiplica-
tion est aussi Simple que celle de l'Hortensia et sa culture identique. On
“peut donc s'attendre à le voir très prochainement dans tous les jardins, où
il se montrera le digne rival de l'X. Paniculata grandiflora.
Ep, ANDRé.
L'ILLUSTRATION HORTICOLE
TRICHOCENTRUM TIGRINUM, Linpex & REICHB. F.
PLITX
3 À.
13 < y 4 J& au
À. De Pa nnemacker 2à rak.pinx in #Horlko [ind
PI. COLRRART
TRICHOCENTRUM TIGRINUM, uno & emoneweac F.
TRICHOCENTRE A FLEURS TIGRÉES.
ORCHIDÉES,
ETYMOLOGIE : de êpi£, rpixës, poil, et xérpoy, centre, d'après la colonne à bords ciliés
au sommet. à
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Perianthii resupinati sepala patentia, æqualia, libera. Label-
lum obovatum, sessile, cum columnæ margine connatum, basi in calcar longum attenuatum.
Columna brevis, ob nexum cum labello cyathiformis, margine superiore utrinque longe ciliata.
Anthera postica, ad medium pilosa, bilocularis. Pollinis cereacei massæ duæ, caudicula com-
muni bifida, operculo glandulæ stigmatis rostrato. (Pæpp. End. Nov. Gen. et Sp. PI. 2, p. 41,
tab, 115.)
GARACTÈRES SPÉCIFIQUES : sepala petalaque ligulato-lanceolata acuta ; labellum cunea-
tam flabellatum, antice emarginatum, carinis acutangulis geminis in basi, carinis elongatis in
discum exeuntibus ternis tomentosis antepositis, calcari extinctoriiformi; columna crassiuscula
arrecta, alis parvis laceris erectis. — Crescit in Ecuador.
Trichocentrum tigrinum, Lind. et Reichb. fil. in Gard. Chron. 1869, p. 892.
J'ai vu cette plante en 1869 chez M. Linden, quand il venait de la rece-
voir de l'Équateur. Elle rappelait plutôt un Mültonia qu'un Trichocentrum
par ses fleurs étranges et jolies à la fois. Les trois sépales et les deux
pétales latéraux étaient jaunes, fortement maculées de pourpre marron
foncé. Le labelle, très grand, cunéiforme et échancré, blanc pur avec la
base d'un riche violet, à centre jaune, était la partie la plus ornementale de
la fleur. L'éperon varie beaucoup en longueur, et parfois même il manque
totalement, dans les espèces du genre Trichocentrum. Dans une capoce que
J'ai récoltée en Colombie et que je n'ai pas trouvée décrite jusqu à présent,
il est très long et recourbé, tandis qu'au contraire dans le 7. tigrinum il à
la forme d'un éteignoir et se montre peu développé. Les pédoncules du
T. tigrinum sont courts et uni- ou biflores, et la plante, très régulièrement
épiphyte, est ramassée et se reconnait à première vue, en l'absence des
eurs, au seul aspect de ses feuilles charnues parfois ponctuées de roux.
J'ignore à quelle altitude a été trouvée la plante, mais à en juger par
l'espèce voisine, que j'ai récoltée à 1800 mètres, ce serait une espèce de
serre tempérée, En. ANDRÉ
UE
LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER.
CULTURE DU HARIÇOT DE '‘LIMA.
L'automne dernier, comme je parcourais les villes de la côte Est des
Etats-Unis d'Amérique, Boston, New-York, Philadelphie, Baltimore, Was-
hington, etc., je constatai l'usage général du Haricot dit de Lima (Pha-
seolus lunatus), ses dimensions supérieures à toutes les autres sortes et
ses qualités alimentaires de premier ordre (1). De tous les légumes que
vous sert la cuisine Yankee, celui-là est assurément le meilleur. Il paraît à
chaque diner, souvent à chaque repas, accommodé au beurre, à la sauce
blanche, en salade et d'autres manières. C’est en vert qu'il faut le cueillir
et le manger, ou mieux à demi-sec, quand les grains ont acquis tout leur
développement et n'ont pas commencé à durcir. Dans cet état ils sont d'un
blanc verdâtre et leurs gros cotylédons amylacés sont verts, tendres et très
agréables au goût.
En revenant en Europe, j'ai appris avec satisfaction que cet excellent
Haricot était introduit et que l'on commençait à en préconiser la culture
depuis l'année dernière. Mais cette culture est peu ou mal connue; on en
est encore aux tâtonnements, et elle est d'autant plus difficile que la plante
est originaire des pays chauds et demande un traitement particulier sous
nos climats.
Il serait inutile de raconter ici comment j'ai vu cultiver ce Haricot dans
l'Équateur ou au Pérou. Mais il n’en est pas de même de l'Amérique du
Nord, où se retrouvent les climats de l'Europe (ou peu s'en faut) et où les
cultivateurs sauront à merveille obtenir un grand produit de cette espèce.
Un de mes amis, le savant docteur Thurber, rédacteur en chef d’un excel-
lent journal agricole de New-York, the American Agriculturist, m'envoie à
ce propos la note dont voici la traduction et que je recommande tout spécia-
lement à nos lecteurs :
« Ne semez pas le Haricot de Lima avant que le terrain ne soit tout-à-fait
échaufié. Le sol doit être riche, bien fumé. Plantez des rames de 2,50 à
3 mètres à 1,50 les uns des autres. En semant, pressez le grain dans le
sol, en plaçant l'œil (hile) en bas. Semez cinq grains à chaque rame : quand
tous sont levés et bien venants, ne gardez que les trois plus forts. La raison
qui doit faire placer l'œil en dessous est que les cotylédons sont si gros que
si on les pose à plat, il arrive qu'ils ne peuvent pas soulever la terre au-
dessus d'eux et pourrissent sans lever. Quand les tiges s'allongent, parfois
elles ne rencontrent pas la rame et courent sur le sol; il faut alors les aider
à trouver le support. Quand elles ont atteint le sommet, pincez les extré-
mités pour les faire ramifier.
pourrait le faire croire. Elle a été importée des Indes orientales
d'abord dans l'Amérique du sud, avec une foule d’autres plantes alimentaires qui prospèrent
elles retrouvent un climat analogue à celui de leur patrie.
» Vous savez que les gousses de cette espèce ne se mangent ee pe
celles d’autres Haricots, et que les grains seuls sont RENE I s sont
leur point lorsqu'après leur entière croissance, les | pes sont pleines .
vertes encore, sans avoir commencé à jaunir. Nous mangeons aussi les
grains en sec pendant l'hiver, mais ils demandent une cuisson prolongée, et
ne valent jamais les Haricots jeunes et tendres. »
Tellé est la note de M. Thurber, dont nous le remercions. Ces quelques
lignes suffiront pour recommander la culture du Haricot de Lima, que l'on
pourra désormais se procurer chez les principaux marchands de graines
de l'Europe.
mis
HORTICULTURE D'ORNEMENT.
CEANOTHUS PSEUDO-PAPILLOSUS.
A l'occasion de ma visite à l'Exposition d'Horticulture d'Angers (qui
entre-parenthèses était très brillante), j'eus l'occasion de visiter les pépi-
nières de M. Louis Leroy et de M. Audusson-Hiron, et d'admirer chez tous
les deux une variété de Ceanothus qui est bien ce qu'on peut voir de plus
délicieux parmi les arbustes de ce genre.
Il a été nommé C. pseudo-papillosus. On n'en connaît pas très exactement
l'histoire, si ce n'est qu'il proviem du jardin de MM. Duvau et Robin, horti-
culteurs, à Angers, nn.
La plante nous paraît un hybride entre les C. divaricatus et C. papillosus,
deux belles espèces californiennes. Elle a la- vigueur du premier, ou peu
est vert-noir, oblong, denté, brillant, de la forme du C. papillosus, mais
plus grand sans atteindre aux proportions du divaricatus. Le port de l'ar-
buste, qui atteint deux à trois mêtres de hauteur, est touffu, cylindrique ou
fastigié, non divariqué, et la disposition de ses milliers de capitules du plus
eau bleu d'outremer en fait un ravissant spectacle.
_Le C. pseudo-papillosus, malheureusement, ne nous semble pas plus rus-
tique que ses deux parents et sa culture en plein air ne dépassera guère
Angers ou les côtes de l'Océan arrosées par le gulf stream.
Ep. Anpré.
A 320 + ©
MÉLANGES.
CONGRÈS BOTANIQUE ET HORTICOLE D'AMSTERDAM.
. Le Congrès tenu à l'occasion de l'Exposition internationale d'Horticul-
ure d'Amsterdam a été brillant et utile. Onvert par le prince Henry des
D —
Pays-Bas, en présence du Bourgmestre d'Amsterdam, du Ministre de France
et autres personnages officiels, il a été inauguré par une adresse en français
lue par le professeur Rauwenhoff, d'Utrecht.
Les bureaux une fois constitués, on procéda aux travaux du Congrès,
dont les principaux titres ont montré une grande variété de sujets. M. de
Bary fut élu président, et MM. Békétoff, Morren et Masters vice-prési-
enis. ,
M. Weddell lut une notice sur le Posidonia Caulini, dont le tissu fibreux
forme des boules qui subsistent après que ce tissu a pourri. M. Ascherson
montra un rachis de Dattier (Phœnix dactylifera) venant de l'oasis de Jupiter
Ammon. Les Aroïdées ont été l'objet d’un mémoire de M. Engler, et les
Sapindacées continuent à occuper M. Radikoffer.
Dans la section d'horticulture, M. Delchevalerie exhiba des échantillons
du Coton Bachmieh dont nous avons déjà parlé, et que l'on croit un hybride
entre le Gossypium herbaceum et V’Abelmoschus esculentus.
Les sections unies de botanique et d’horticulture ont ensuite envisagé la
question de l'Hortus Europœus ou Catalogue raisonné et descriptif des
plantes cultivées en Europe, selon la proposition qui en a été faite par
M. Ed. Morren l'année dernière à Bruxelles, sous les auspices de la
Fédération des Sociétés d'Horticulture de Belgique. Rien n'ayant été fait
depuis sur cet intéressant sujet, M. Ed. Morren a été chargé de préparer
un projet qui sera discuté au prochain Congrès, c'est-à-dire à Paris
en 1878.
WANDERER.
LE DOMAINE DE LA CHASSAGNE.
Dans la région la plus pittoresque de la Bourgogne, près de Dijon, se
trouve le coteau de la Chassagne, propriété de M. Victor Masson, l'éditeur
bien connu qui a enrichi la librairie française de tant de beaux livres de
science. C'est là qu'il a planté sa tente et que s'écoule sa verte vieillesse.
Non pas qu'il s’endorme dans un far niente qu'il aurait bien mérité. Mais le
post laborem fruor otio n’est pas sa devise, et pour lui le repos est une acti-
vité que bien des jeunes lui enviraient.
La vue de la Chassagne est fort belle. Elle domine le cours de la char-
mante petite rivière de l'Ouche et le canal de Bourgogne, se repose sur de
vertes prairies, et s'encadre dans des montagnes boisées du plus vigoureux
effet. Mais le sol, sur ce mamelon de 354 mètres d'altitude, est calcaire et
d'une maigreur extrême. Quand M. Masson acheta la propriété, il n'y
trouva qü’une habitation modeste qu'il arrangea avec beaucoup de goût, et
un terrain dénudé, à peine meublé de quelques groupes de Pins et d'Epicéas,
sur le plateau qui entoure la maison.
n: n'hésita pas à entreprendre le boisement de cette solitude et se mit à
l'œuvre, il y à dix ans, avec la collaboration de son gendre, M. Vignon.
Tous deux attaquèrent résolument les terrains même les plus infertiles,
firent monter de la vallée des milliers de mètres cubes de terre et se mirent
à planter des bois de Conifères. Déjà le succès a récompensé leurs efforts et la
se DE
plantation de la Chassagne présente aux horticulteurs et aux paysagistes
la solution d'un difficile problème : le boisement des sols dénudés calcaires
sous un climat où le thermomètre descend souvent à — 20° centigrades.
La superficie du domaine est aujourd'hui de 161 hectares, ainsi décom-
posés :
Parc, habitation et dépendances . . . : . . . . . . 21 hect.
A à. . . . ..
Plantation en Conifères 86 »
«à. À)
161 hect.
C'est surtout des 86 hectares boisés en Conifères rares que nous voulons
nous occuper, pour montrer un exemple de grandes plantations d'arbres
exotiques encore rares dans ces conditions. Il est, en effet, peu commun de
trouver aujourd’hui des Abies pinsapo et des Sequoia gigantea plantés en
bois, par milliers, et surtout de savoir comment ils se comportent.
A la fin de 1875, les plantations de la Chassagne s’établissaient ainsi :
CONIFÈRES.
Pins, Epicéas, Mélèzes. . . 777,000
Abies pinsapo * 2,800
Abies divers RE . 2,000
Sequoia gigantea (non compris les semis) . . 040
Codres. 2 “Ai
Conifères divers. 2
814,010
Arbrés:-HUEUIBPS 5 dei Re 1,
— forestiers à feuilles caduques . . . . . . . . 57,600
Arbustes 5.2 us Na ES
—.: dé bouture où dé Sémis. : 2. o . … un
Total : 936,990
Voilà donc bel et bien un million d'arbres implanté en dix ans sur un
affreux rocher privé de terre végétale et où tout a été apporté de main
d'homme. Et nous ne comptons pas, bien entendu, tout ce qui a été planté
et a péri par la sécheresse, ni les essences qui ont gelé et auxquelles il a
fallu renoncer. : :
Il résulte de l'expérience de M. Masson que les Conifères qui forment le
mieux ses grandes plantations sont les :
Abies grandis.
— Nordmanniana.
Parmi les Pins, les :
Pinus nigra.
— laricio.
— excelsa (dans un bon sol).
—.
Pinus sylvestris (dépérit jeune).
Et quelques autres espèces, P. Benthamiana, ponderosa, Coulteri, Jef-
freyana, Sabiniana, intercalées dans les massifs.
Cupressus Lawsoniana.
Thuiopsis borealis.
Sequoia (Wellingtonia) gigantea.
Libocedrus decurrens.
Cedrus Atlantica.
— Libani.
Juniperus Sabiniana (rochers dénudés).
La collection des espèces cultivées dans le Parc de la Chassagne s'élève
aujourd'hui à : :
156 espèces d'arbres forestiers et d'ornement à feuilles caduques.
133 — de Conifères
108 — d’arbustes et d’arbrisseaux d'ornement à feuilles caduques.
5 — — — à feuilles persistantes.
Mais un autre chapitre très intéressant consiste dans les notes du journal
d'observations de la Chassagne, où le propriétaire relève avec soin non-
seulement tout ce qui regarde la végétation de ses chères plantes, mais les
faits météorologiques, sans lequels on ne peut faire de judicieux essais de
culture.
Nous considérons donc les travaux de M. Masson comme méritant de
grands éloges et dignes de trouver des imitateurs. La Société horticole de
la Côte-d'Or a reconnu ces mérites en récompensant l’auteur, d'une médaïlle
d'or, et la Société d’acclimatation a fait de même, en constatant que
M. Masson avait envisagé la question du reboisement au point de vue le
plus élevé et contribué à accroître les richesses horticoles et forestières de
la France par ses heureuses tentatives de naturalisation.
En. ANDRÉ.
CARACTÈRES DISTINÇCTIFS DE QUELQUES TILLANDSIÉES.
En donnant dernièrement les raisons qui militent en faveur du genre
Massangea qù'il vient de créer sur notre Caraguata musaïca, M. Éd. Morren
résume en quelques mots, dans la Belgique horticole (1877, p. 60), les carac-
ières distinctifs de quelques genres de Tillandsiées. Nous croyons être
utile, en donnant un extrait de ce travail, à quelques amateurs de Bromélia-
cées peu au courant de ces différences et ne pouvant jusqu'ici démèler les
véritables noms parmi la nomenclature confuse des plantes du commerce.
Les Tillandsia ont le calyce à trois folioles, parfois soudées deux en-
semble, toujours herbacées: la corolle polypétale, à pétales nus; les éta-
mines libres et exsertes.
Les Vriesea ont le calyce triphylle herbacé: les pétales libres, écailleux
à la base et disposés en corolle ringente ; les étamines exsertes. :
Les Caraguata ont le calyce gamophylle à la base, herbacé; la corolle
gamopétale tubuleuse, de la longueur du calyce au le dépassant.
“|, de
Les Guxmannia ont les anthères syngénèses.
Le genre Massangea est caractérisé principalement par la nature et la
structure du calyce qui est d’un tissu corné, épais, coloré, de forme tubu-
leuse, longuement cohérent et notablement plus long que la corolle clavi-
forme. L'inflorescence et le feuillage ont une apparence toute particulière.
Il vient se placer entre les Caraguata et les Gusmannia.
ED. ANDRÉ:
LE FORÇAGE DES SPIRÉES.
Les serres d'amateurs, qui manquent toujours de fleurs pendant l'hiver,
pourraient recevoir un ornement trop peu connu, avec un bien faible tra-
vail, et concourir à la décoration des appartements. On ne forcé guère, en
fait de Spirées, que l'Æoteia ou Spiræa japonica. Il serait facile pourtant de
lui adjoindre d’autres espèces.
Les S. palmata, aruncus et filipendula flore pleno, nous dit un correspon-
dant du Journal of Horticulture, forment un excellent contraste avec les
espèces arborescentes à fleurs blanches et produisent de charmants bou-
quets roses, rouges ou blancs. Le moyen recommandé pour forcer ces
plantes est le suivant : prendre des touffes en pépinière, les empoter au
commencement de l'hiver dans un sol léger et pressé fortement autour des
racines. On les laisse ainsi dehors pendant une quinzaine, en ayant soin de
couvrir le pot avec des cendres de houille. On les transporte ensuite dans
une serre où la température soit d'environ 15 degrés centigrades et où les
feuilles ne tarderont pas à se développer si on arrose suffisamment les
plantes.
En mettant ainsi en culture une douzaine de Spirées de temps à autre,
on peut obtenir une succession de fleurs depuis décembre jusqu'à mai,
presque sans soin; rien n'est plus agréable que de trouver, dans le milieu
de l'hiver, des fleurs abondantes pour bouquets, garnitures de tables, orne-
ments divers. Quand les plantes sont défleuries, on les maintient sous
châssis froid jusqu'au moment où, le printemps revenu, elles peuvent re-
prendre leur place dans le jardin. En conservant les pots enterrés dans
une planche du jardin l'été et les relevant en octobre pour les rempoter
avant de les transporter dans la serre, on aura un meilleur succès qu'en les
mettant en pleine terre à la belle saison (1).
Nous profitons de cette circonstance pour recommander une plante bien
vieille et bien connue que l'on emploie très rarement à la décoration des
appartements. C’est l'Hellebore rose de Noël {HÆelleborus niger) si connue
par sa floraison hivernale. En relevant quelques touffes de cette plante à
l'automne, les mettant en pots et les gardant, soit dans une serre, soit dans
une simple chambre, on ne se doute pas de la beauté que peuvent acquérir
3 fleurs qui restent toutes d'un beau blanc. es à
ses nombreuses q 7:
(t) A: ces trois espèces on peut encore ajouter les S. uimaria floré pleno, lobata, digitata,
Kamitschatica. Dans les espèces arbustives, on choisira de préférence les S. prunifoliæ, Thun-
bergii, Reevesiana flore pleno. (RÉDACTION.)
se |00 —
BIBLIOGRAPHIE.
Étude sur les produits commerciaux de l’Afrique centrale,
par M. Bernardin (1). — Nous venons de recevoir de M. Bernardin, conser-
vateur du musée commercial industriel de Melle-lez-Gand (Belgique), une
très intéressante brochure sur les richesses commerciales de l'Afrique cen-
trale. L'actualité de cette publication ne saurait être plus grande. Tous les
regards sont tournés vers ces régions dont Cameron vient de nous apporter
les dernières nouvelles. S. M. le Roi des Belges prend l'initiative d'une pro-
chaine exploration scientifique et civilisatrice dans ces contrées aussi riches
par leurs productions que désolées par les maladies, l’anthropophagie et la
traite des nègres.
M. Bernardin a réuni des notes sur les fibres textiles, huiles, graisses,
matières tinctoriales, épices et denrées dites coloniales, drogues, graines
alimentaires et fécules, caoutchoucs, bois, fleurs, pour le règne végétal. Les
plumes d’autruche, l'ivoire, la cire des abeilles, pour le règne animal, les
métaux les plus variés, pour le règne minéral, ont été l'objet de ses inves-
tigations. Il a utilisé soit les riches matériaux du musée de Melle, confié à
ses soins, soit les diverses publications éditées sur ces contrèes. Le savant
conservateur prépare ainsi les voies aux explorateurs de l'avenir en guidant
leurs recherches sur les produits les plus désirés.
Ce n'est pas le seul service de ce genre que M. Bernardin a rendu. Nous
devons citer ses classifications des huiles végétales, des fibres textiles, des
matières tannantes, des caoutchoucs, des fécules et des savons, qui ont fait
l'objet de précieuses brochures sur le compte desquelles nous reviendrons
quelque jour.
Éléments de botanique, par M. Duchartre (2. — C’est une seconde
édition due au savant professeur de la Sorbonne que nous signalons aujour-
d'hui, mais si complètement modifiée et augmentée qu'elle constitue presque
un livre nouveau que nous conseillons à tous nos lecteurs d'acquérir. Le
chapitre des Cryptogames seul a doublé détendue, à raison des progrès
considérables que cette partie de la botanique depuis une dizaine d'années.
L'anatomie des plantes a été entièrement remaniée par M. Duchartre dans
son livre, surtout en ce qui concerne les cellules, les vaisseaux, les laticifè-
res, le rôle de l'amidon, de l’inuline, de l'aleurone, de la chlorophylle, etc.
La division des organes de la végétation en axes et appendices, les plantes
carnivores, sont encore l’objet d'un examen qui n'avait pu trouver place
dans la première édition, mais qui ne conduit pas encore M. Duchartre à se
prononcer d'une manière définitive sur ces questions si controversées.
La deuxième partie du livre, consacrée à la physiologie, a été également
l'objet de tous les soins de l'auteur, sans avoir nécessité des changements
aussl-importants. Nous regrettons seulement que la systématique et surtout
la géographie botanique n'aient pas reçu de M. Duchartre de plus grands
développements. Ep. ANDRÉ
A PM ee à en QE
(1) Broch. in-8°. Gand, C. Annoot-Braeckman, imprimeur, 1877; en vente chez Hoste,
libraire, à Gand
(2) Un vol. in-8, 1266 pages. Chez Baïllière et fils, Paris, 1877.
œ
=
DORYPHORA DECEM LINEATA.
— 101 —
CHRONIQUE HORTICOLE.
Juillet 1877.
Le Doryphora. — C'est une triste réalité : le nouvel insecte des
États-Unis, le fléau américain des pommes de terre, le Doryphora (ou mieux
Leptinotarsa) decemlineata, est implanté en Europe. Le 25 juin, un télé-
gramme envoyé au Daily News par l'Agence Reuter a signalé sa présence,
dans les divers états de son développement, dans un champ des environs de
Cologne, à Mülheim sur le Rhin. Le terrain appartenait à un marchand de
lard qui recevait en tonneaux ses marchandises d'Amérique. Le Landrath
a fait d'abord établir une surveillance active autour du champ, puis s'est
décidé à ordonner la combustion de la récolte au moyen d'un feu de pétrole.
Ce moyen n’a pas suffi; on a retrouvé, après l'incendie, des larves et nym-
phes vivantes de Doryphora à 12 ou 15 centimètres dans le sol, Il faudra
retourner la terre et l'imprégner d'insecticides ou d'acides en quantité
suffisante pour la pénétrer efficacement. On a signalé également la présence
du Doryphora en Ecosse et en Irlande. Nous craignons fort que tous les
procédés employés ne soient insuffisants, et que la diffusion de cette peste
sur les champs de Pommes de terre de l'Europe ne soit qu'une question de
temps. Ajoutons cependant qu'on a un moyen de combattre jusqu'à un
certain point ses ravages et que le vert de Paris la détruit assez bien, mais
c'est un remède coûteux et dangereux qu’on ne peut employer partout.
Fremontia californica. — De très beaux exemplaires de cet arbuste
ont été récemment en fleurs à Kew et chez M. Parker, de Tooting (Angle-
terre. Nous ne cesserons de le recommander aux amateurs de belles plantes
ligneuses de pleine terre.
L’Arboretum d’Edimbourg. — Le professeur Balfour a dernièrement
appris à la Société botanique d'Edimbourg qu’une addition de 10 hectares
de terrain venait d'être faite au Jardin botanique, qui comprend maintenant
_ 22 hectares en tout, et qu'un Arboretum y était désormais établi pour le
plus grand bien des élèves de l'Université et de la santé publique.
L’Abies Douglasii de Dropmore. — En 1866, nous avons admiré
à Dropmore, près Londres, le plus bel exemplaire du Sapin de Douglas qui
existe en Europe. Il avait 90 pieds anglais de hauteur (27%,40). Nous
apprenons par le Gardeners’ Chronicle qu'aujourd'hui cette admirable plante
a attient 111 pieds six pouces anglais du sol à l'extrémité de la flèche
(34 mètres). C’est un des plus beaux végétaux exotiques qu'on puisse con-
templer en Europe,
L’Arracacha. — Cette Ombellifère à racine féculente, d'un usage si
répandu dans l'Amérique tropicale, est. l’objet de nouveaux essais de quel-
ques personnes qui, comme M. Vavin, espèrent encore dans sa culture,
soit dans le midi de l’Europe, soit en Algérie. Nous pouvons affirmer, pour
nous en être nourri longtemps dans la Nouvelle-Grenade, que c'est un
légume délicieux et que rien n’est plus désirable que de le voir introduit
dans nos jardins et dans la consommation européenne.
TOME XxXIV, 1877. 7m LIvR,
— 102 —
Les voleurs de pollen. — M. Oswald de Kerchove vient de flétrir
très justement, dans la Revue de l'Horticulture belge, un genre d'escroquerie
peu connu et qui s'est produit à la dernière exposition de Ledeberg-lez-
Gand. Un adroit voleur, fort au courant des choses de l’horticulture, a
soustrait des anthères sur plusieurs pieds de magnifiques Amaryllis. Il
espérait avec ce pollen féconder d’autres plantes de ce genre qu'il avait
probablement en fleurs à.cette époque. Mais il est à croire que les produits
qui pourront résulter de cet acte odieux décèleront le coupable; malheu-
reusement il sera bien tard pour l’atteindre et nous ne pouvons aujourd'hui
que dénoncer le larein en vouant de pareils hommes au mépris public.
Prix décernés par l’Académie des Sciences. — Dans la séance
du 23 avril, l'illustre Société a décerné le prix Barbier à M. Gustave Plan-
chon, pour son Traité pratique de la détermination des drogues simples de
nature végétale. Ceux de nos lecteurs qui connaissent M. G. Planchon, frère
du savant botaniste de Montpellier, et qui l'ont vu en Belgique à l'occation
de la visite de la Société botanique de France en 1874, applaudiront,
comme tous ses confrères, à cette distinction.
M. Bornet a recu le prix Desmazières, pour ses Notes algologiques, et
500 francs ont été accordés à M. Müntz pour ses recherches étendues sur
les Champignons.
L’Exposition universelle de 1878. — Les travaux avancent de la
manière la plus satisfaisante, Le palais-du Trocadéro (salle de concerts)
s'élève rapidement, ainsi que les galeries circulaires et les terrains de la
pente où seront installés les produits africains et asiatiques.
Dans le Champ de Mars, on avait d'abord attribué aux jardins un vaste
espace, qui diminue de jour en jour en présence des nombreuses demandes
d'admission pour les autres industries. Les jardins commencent à être tracés ;
la fourniture des grands arbres a été adjugée dernièrement, mais les tra-
vaux de jardinage proprement dits ne commenceront pas avant la fin de
l'hiver prochain, ainsi que nous en avons eu l'assurance toute récente.
Toujours est-il que l'horticulture, dont la place sera, malgré tout, impor-
tante, n'obtiendra pas l’espace qu'elle aurait désiré et qu'elle mérite.
Le blanc des Rosiers. — Cette maladie, causée par un champignon
microscopique, est assez facile à guérir. Voici le moyen qu'emploie
M. Eug. Verdier, et qu'il a décrit dans la Revue horticole : Faire bouillir
dix minutes, dans une marmite de fonte ou de terre vernissée, 3 litres d'eau
dans laquelle on jette 250 gr. de fleur de soufre et un volume égal de
chaux fraichement éteinte; laisser éclaircir le liquide et le mettre en bou-
teilles. Il se conserve plusieurs années. Verser un litre de cette compo-
sition dans cent litres d'eau et en seringuer, surtout le soir, les Rosiers
et végétaux divers attaqués du blanc. Comme traitement préventif, ce
moyen évite l'apparition du banc; comme curatif, deux ou trois seringages
suffisent à faire disparaître ce champignon.
M de Lyon. — Dans cette nouvelle Faculté,
s ue 4 a été nommé professeur d'histoire naturelle.
ss Rare Californie. — Notre ami M. le docteur G. Thurber,
» Vient de publier une note sur cette substance, produite par
— 103 —
le Libocedrus decurrens, ou Cèdre blanc de Californie, qui est plus connu en
Europe sous le nom de Thuia gigantea. Cette manne possède des qualités
purgatives particulières, et paraît destinée à rendre de véritables services
à la médecine.
Collection de plantes sèches d’Australie. — Nous ne saurions
trop applaudir à l’heureuse idée du docteur Mueller, de Melbourne (Aus-
tralie), qui a publié deux volumes d’exsiccata, de 50 espèces chacun, sous le
nom de Educational collections of Australian plants. Le but est de répandre,
par la vue d'échantillons authentiques et bien nommés, la connaissance
exacte des principaux types de la Flore australienne et de populariser ainsi
la botanique dans cette partie du monde.
M. de la Savinierre à Célèbes. — On a reçu dernièrement des
nouvelles de ce voyageur (dont nous avons parlé en 1875, page 101), qui est
parvenu à se fixer à Sûkûr (ile Célèbes), où il a fait d'abondantes récoltes en
animaux et en plantes. Il vient d'expédier d'importants envois au Muséum
de Paris.
Jacquinia smaragdina. — Dans les Annales des Sciences naturelles
(6° sér., t. III, p. 138-145), M. Decaisne annonce qu'il a créé, en faveur du
Jacquinia smaragdina que M. Linden a introduit du Mexique, le genre
Deherainia, dédié à M. P. P. Dehérain. C’est un joli arbuste à feuilles
verticillées, à fleurs d'un beau vert, que nous avons déjà signalé dans
l'Zllustration horticole (1873, p. 176), non comme un Theophrasta, car il n'ap-
partient pas à ce genre, mais sous le nom de Jacquinia smaragdina. M. Lin-
den l'avait, en effet, rapporté d’abord au genre Theophrasta, mais dès 1872
nous l’avions examiné avec lui en fleurs à Bruxelles dans les serres de son
établissement, et avions cru devoir le faire entrer dans les Jacquinia, avec
lequel cadrent la plupart de ses caractères.
Floraisons hivernales. — M. B. Verlot, chef de l’école de botanique
du Muséum, a observé un nombre inusité de plantes fleuries en plein air
l'hiver dernier, et en a communiqué la liste à la Société botanique de
France. Il résulte de ses observations que 106 espèces, réparties dans
37 familles, étaient en fleurs le 12 janvier 1877. De son côté, M. H. Vil-
morin a observé 83 espèces appartenant à 31 familles. Nous n'avons
encore trouvé de preuve plus convaincante de la douceur exceptionnelle de
l'hiver dernier dans sa première période.
Les plantes piéges. — M. J. Poisson, aide-naturaliste au Muséum,
dont nos lecteurs se rappellent les articles dans ce recueil, a présenté à la
même Société le résultat de ses observations sur les appareils de capture
de quelques plantes. Le Mentselia ornata, À. Gray, lui a montré des poils
glochidiés, c'est-à-dire en hamecon, qui, placés autour du réceptacle, rete-
naient captifs un grand nombre d'insectes qui avaient inséré leur trompe dans
les intervalles. Dans les Loasa, les poils sont urticants, d’autres glanduleux,
d’autres enfin glochidiés, et ils retiennent de même les insectes imprudents
qui les abordent. Le Gronovia scandens possède des poils flexibles, longs de
5 millimètres et dont l'extrémité est pourvue de deux petits crochets déflé-
chis et très aigus. Ces poils sont très multipliés et suffisent à retenir,
jusqu’à ce que la mort s'ensuive, les petits lézards qui s'aventurent sur les
plantes. M. Poisson en a vu un lutter pendant huit heures sans pouvoir se
dégager. On voit, par ces exemples, combien de plantes armées d'organes
de capture — organes de défense, selon M. Parlatore, — on pourrait ajouter
à la liste déjà longue des prétendus végétaux insectivores.
Les semis d’arbres fruitiers de M. Tourasse. — Nous conseil-
lons d’une manière toute particulière la lecture de la notice qui traite ce
sujet dans notre N° d'aujourd'hui (p. 110). Si les faits dont il est question
sont réels, leur intérêt pour l'horticulture serait de premier ordre.
Les Kakis. — Une lettre adressée à M. Carrière par M. Marchand,
horticulteur à San Francisco (Californie), et publiée dans la Revue horticole,
l'informe que les Diospyros japonais commencent à être représentés sur la
côte ouest des États-Unis par de beaux arbres en plein rapport. M. Mar-
chand dit que les fruits en sont très bons; il en distingue plusieurs variétés,
l'une ronde, semblable à la pomme Rhode-Island-Greening, à chair juteuse,
vineuse et ferme, à peau d'un jaune orangé; l’autre oblongue, de couleur
plus foncée, de qualité supérieure; une troisième, en forme de Tomate, à peau
rouge-orange, à chair tendre et pulpeuse, à goût de miel. Ces trois variétés
sont très sucrées à la maturité complète. On les trouve au Japon à Jyo,
Shokoku et Tokio, où les meilleures se nomment Ono Kaki, Kineri Kaki, 1sibu
Kaki. Les indications de M. Marchand méritent attention. Dans un temps peu
éloigné, nous espérons voir vendre ces arbres comme fruitiers. Nous les
avons trouvés à Philadelphie, l'automne dernier, dans le petit jardin japo-
nais, cultivés en pots et portant des fruits très beaux, et en avons conclu
que dés formes exceptionnellement fertiles, ramifiées et ainsi doublement
précieuses existaient dans ce pays où l’horticulture est si avancée,
Le journal des Roses. — Lire dans cette très intéressante publica-
tion (n° de juin 1877) un charmant article de M. Charles Desprez, le propre
fils de l’heureux obtenteur de la Noisette Desprez, ancienne variété char-
mante et restée nouvelle pour tous les vrais amateurs. Il ne manque ni le
talent, ni l'esprit, ni la pointe de scandale à cette jolie anecdote, qui doit
prendre place désormais dans l’histoire de la Rose.
Les Roses en Angleterre. — À la dernière exposition de Bath,
deux prix, consistant en coupes d'argent d’une valeur de dix guinées chacun
(265 fr.) pour douze variétés de Roses, ont éte gagnés l’un par M. Turner, de
Slough, avec : Maréchal N'iel, Céline Forestier, Madame Willermoz, Niphétos,
Gloire de Dijon, Safrano, Souvenir d'un ami, Marie Van Houtte, Madame de
S'-Joseph, Président, Madame Falcot; l'autre par M. Chard, amateur à Salis-
bury, pour : Catherine Mermet, Devoniensis, Céline Forestier, Maréchal Niel,
Amabilis, Adam, etc.
Les serres à vignes de Garston. — Près de Liverpool est situé
cet établissement important, fondé par M. J. Meredith, et d’où sont sortis
pendant longtemps les plus beaux raisins de l'Angleterre. Je l'ai visité bien
des fois pendant le séjour que j'ai fait à Liverpool pour diriger les travaux
à M. Cowan, ex-directeur de l'exploitation, le
dignement l'ancienne réputation du célèbre vignoble couvert.
Ep. ANDRÉ.
— 105 —
PRITCHARDIA FILIFERA, 3 uno.
© PRITCHARDIA FILIFÈRE.
PALMIERS.
ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et SPÉCIFIQUES : Voir Ilustr. hortic.,
1874, p. 27.
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : en l'absence de spécimens adultes et l'impossibilité de déci-
der si cette espèce rentre effectivement dans le genre Pritchardia, dans les Sabal ou dans
les Brahea, nous devons en ajourner la détermination et la description et nous contenter de
publier les renseignements qui sont à notre disposition.
Le 15 juillet de l'année dernière, M. H. Williams, écrivant au Gardeners’
Chronicle, racontait qu'à une visite faite par lui dans les jardins de M. La-
thans, à Meulo Park, San-Francisco, il avait eu le plaisir de rencontrer
deux splendides spécimens d’un Palmier nouveau, qui croissaient sur une
pelouse près de la maison, et dont l'effet était à la fois majestueux et char-
mant. Leur tronc mesurait 25 pieds, leurs couronnes atteignaient 15 pieds
de diamètre, et les pétioles étaient longs de 5 à 6 pieds. Sur les bords des-
segments des feuilles, des masses de filaments blancs, dont plusieurs mesu-
raient 2 à 3 pieds, pendaient bien au-dessous du limbe. Ces deux beaux
échantillons, situés près de l'Océan, exposés à tous les vents, d'une beauté
et d'une vigueur si grandes, frappèrent M. Williams d'admiration. « Je suis
surpris, » ajoutait-t-il, « que cette espèce n'ait pas été introduite plus tôt
en Europe, car de nombreux spécimens de fortes dimensions peuvent se
trouver en Californie, et dans toute circonstance elle s'est montrée très
supérieure à tout autre Palmier pour la culture subtropicale. »
Or, ce beau végétal, M. Linden le possédait depuis octobre 1869. Il avait
été admiré à plusieurs expositions internationales et il était déjà livré au
public européen au moment où M. Williams le signalait dans le journal
anglais. |
Laissons parler son introducteur.
« Le Prüchardia filifera, » dit M. J. Linden dans son catalogue de 1876,
en mettant cette superbe plante au commerce, « est l'espèce que nous avons
exposée sous ce même nom aux expositions internationales de Gand, de
Vienne, de Florence, etc. Tout le monde se souvient de l'enthousiasme qu'il
produisit à ces diverses expositions, où il fut considéré comme l'importation
la plus remarquable de ces derniers temps.
» Le P. filifera, le plus septentrional de tous les Palmiers du nouveau
monde, provient des bords du Colorado, dans l'Arizona, où la température
tombe tous les hivers à plusieurs degrés au-dessous de zéro. Son port est
des plus gracieux et de ses belles feuilles palmées, de la grandeur de celles
du ZLatania Borbonica, retombent de longs filaments blancs qui ont l'aspect
— 106 —
s feuilles intactes. Sa croissance est d'une extrême rapi-
d'une chevelure. Le P. filifera a de plus l'immense avantage de conserver
très longtemps se
des exemplaires de deux pieds d'élévation.
dité: il forme en deux ans
SR
SS
re que nous avons déjà donnée dans ce
de traduire par la chromolithographie l'élégant aspect des filaments
» NOUS reproduisons ici la figure noi
Pritchardia filifera, J. Linden.
possibilé
de ce Palmier
blancs
Recueil),
(Nora. Dans l'im
— 107 —
» Les collections d'amateurs ne profiteront pas seules de cette admirable
introduction; l'horticulture décorative en recueillera surtout les plus grands
avantages. Le P. filifera est certainement destiné à remplacer dans nos
appartements les Latania, les Chamærops, les Phœnix et autres Palmiers de
serre froide dont on est déjà fatigué.
» Nous garantissons le P. filifera comme franchement de pleine terre dans
le midi de l’Europe. Par sa croissance rapide et son port majestueux, il est
appelé à contribuer, plus que tout autre Palmier, à donner un cachet tropi-
cal à ces régions, où il-formera dans un temps très rapproché des avenues
grandioses et incomparables. »
Au moment où M. Linden introduisait ce nouveau Palmier dans le monde
horticole, MM. Veitch exposaient, sous le nom de Brahea filamentosa, une
espèce de la basse Californie qui, comme celle-ci, présentait des feuilles
palmées, à limbe dressé en éventail, multilobé, à segments couverts sur
leurs bords de longs filaments blancs un peu tordus, et à pétioles longs et
épineux à la base. Plusieurs personnes retrouvèrent, dans cette plante, le
P. filifera de M. Linden, soit au moment de la présentation faite par
MM. Veitch en octobre 1875 à la Société d'Horticulture de Londres, soit à
la dernière Exposition internationale de Bruxelles.
Quoi qu'il en soit, le P. filifera (ou Sabal filifera? car nous ne pouvons
encore préciser le genre où cette espèce prendra place) est destiné à un
grand avenir horticole et il y à tout lieu d'espérer que les promesses de
M. Linden deviendront des réalités prochaines.
En. ANDRÉ.
MÉLANGES.
LES COMPOTES ET MARMELADES DE M. LEGRIS,
C'est vraiment une découverte que celle de M. Legris, d'Abbeville (Somme).
L'année dernière, il a employé plus de 400,000 kilogrammes de fruits dont
il fabrique des compotes qui peuvent être livrées à bon marché et sont
d'une qualité supérieure. Ce sont des tablettes dont les unes sont préparées
au sucre dans le genre des pâtes d'abricot d'Auvergne et peuvent être
servies comme dessert. Avec les autres (c'est là que réside l'innovation de
M. Legris) on fait d'excellentes marmelades. Il suffit pour cela de les jeter
dans cinq fois leur volume d’eau et de sucrer le tout pour avoir des confi-
tures de choix.
On ne saurait trop appeler l'attention sur les procédés de fabrication
de M. Legris, qui est appelé à rendre de grands services à la classe
ouvrière, en fournissant à très bon compte des aliments sains et agréables
qui constituaient jusqu’à présent une dépense relativement élevée.
J. LEBERT.
— 108 —
PI. CCLXXXIII.
ANTHURIUM TRILOBUM, non. uvoen.
ANTHURIUM TRILOBÉ,
AROÏDÉES. .
. ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Hustr, hortie,, vol. IX, pl. 314.
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : acaule; folia erecta, longe petiolata, coriacea, nitida; petio-
lus tenuis, 40-50 cent. longus, erectus, antice subcanaliculatus, basi tumidus vaginis aculis
rotundatis, lobis 2 lateralibus elliptico-falcatis apice obtusissimis costa basi uno latere semi-
Me acuminato acuto majore, costa nervisque pinnatis superne
iuconspicuis inferne subtereti-prominentibus. — E Nova-Granata in caldar, Linden. introduct.
— Flores haud vidi. — E, A,
Anthurium trilobum, Hort. Lind. spec, nov,
Depuis plusieurs années je remarque cette plante dans les serres de
M. Linden, qui l'a reçue de Colombie il y a un certain temps. Sa patrie
exacte mest inconnue, J'ai trouvé des espèces analogues dans les forêts
vierges de l'Equateur, mais je ne puis affirmer leur identité avec celle-ci
jusqu'à ce que mes échantillons d'herbier aient été déterminés et par
conséquent je suis obligé de faire des réserves à ce sujet jusqu'au moment
où ces études pourront avoir lieu.
L'Anthurium trilobum est une plante dure, par excellence. Son feuillage
trifide, forme peu répandue dans les Anthurium, lui imprime une physionomie
assez originale et sa robuste santé lui vaudra une place dans les cultures les
plus faciles de serre tempérée. Les feuilles sont couvertes d’un vernis très
luisant, qui donne de l'éclat au ton sombre de leur fond vert. Les pétioles,
de la grosseur d'une plume d'oie au plus, sont longs et arrondis, et d’un
brun-rouge ponctué de vert, qui relève l'aspect de la plante. Ils sont grêles
et cylindriques, tuméfiés à la base et un peu épais géniculés au sommet.
Les segments latéraux du limbe, libres jusqu'aux trois quarts au moins,
présentent des sinus étroitement arrondis et ont une forme lancéolée re-
courbée en faulx, très obtuse au sommet, et la nervure médiane libre sur
un côté dans la moitié de sa longueur; le lobe médian, lancéolé, longue-
ment acuminé, est plus grand que les deux autres.
‘ai vu autrefois les spathes, étroites et défléchies, vertes comme le spa-
dice, mais je n'ai pu les étudier au moment de l’anthèse
La culture de cette plante est des
celle de ses plus robustes congénères
plus élémentaires et ne diffère pas de
ED, ANDRÉ.
L'ILLUSTRATION HORTICOLE
|
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|
|
4 f À , SET PP Ée - j
© Lannemaeker a nak. perx. in Morlo ind fn 7
; JL Linden. r
L'ILLUSTRATION HORTICOLE
SPHÆROGYNE (?) IMPERIALIS, Linpex.
= D —
PI. CCLXXXIV.
SPIEÆROGYNE (?) IMPERIALIS, um.
SPHÉROGYNE IMPÉRIAL.
MÉLASTOMACÉES.
Le S. imperialis a été découvert, il y a une dizaine d’années, à Moyoba-
ruba (Pérou) et introduit par nous dans les cultures européennes en 1871 (1).
Cette belle Mélastomée, dont le premier aspect rappelle celui du S. latifolia,
mais qui s'en distingue par plus d'un caractère, sans parler de sa supério-
rité horticole comme plante à beau feuillage, est une habitante des vastes
forêts qui s'étendent sur la rive gauche du rio Huallaga. C'est par un
hasard heureux que les échantillons arrivés vivants ont pu survivre aux
déplorables conditions auxquelles sont soumis les envois de ces contrées si
peu accessibles aux voyageurs. Dans la même région furent trouvés les
Dichorisandra musaica, undata, de nombreux Maranta, des Broméliacées
magnifiques et quantité de plantes nouvelles de premier ordre que nous
avons successivement présentées dans les Expositions internationales d’hor-
ae et qui ont affirmé la richesse incomparable de cette terre privi-
égiée.
Le S. imperialis a été ainsi nommé provisoirement, en l'absence de fleurs
qui aident à le déterminer. Il pourrait se faire qu'il appartint au genre
Miconia. C'est ce qui nous empêche d’en donner ici une description complète
et qui explique le point de doute placé entre parenthèses. Cette difficulté
dans les déterminations se représente sans cesse, dans l'impossibilité où
l'on se trouve de voir la plante en fleurs et en fruits avant de la livrer à un
public avide de posséder sans retard les belles choses, fussent-elles inexac-
tement nommées.
La tige du S. ämperialis est simple ou peu rameuse, dressée, robuste,
toute couverte, comme les pétioles, d’une épaisse toison de poils fauves. Sa
vigueur est très grande; ses belles feuilles sont opposées en croix, à large
limbe étalé, ovale; ses nervures concentriques et transversales sont très
régulières et se détachent admirablement sur un fond vert brillant, du plus
élégant aspect. Sans aucun doute, cette Mélastomée admirable est placée
dans les serres au premier rang, qui lui est légitimement dû, et où elle
offre ce grand avantage d'une grande solidité dans le feuillage et d'une
culture facile en bonne serre chaude ordinaire.
LUCIEN LINDEN.
() Voir Linden, Catalogue N° 87, p. 7.
— 110 —
LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER.
LE SEMIS DES ARBRES FRUITIERS SELON M. TOURASSE.
A la récente Exposition de la Société centrale d'Horticulture de France,
M. Tourasse, de Pau, avait exposé de très beaux arbres fruitiers, d’une
vigueur exceptionnelle, la plupart couvert de fleurs et de fruits, et pré-
sentés comme le résultat d'une nouvelle méthode dont il serait l'inventeur.
Le procédé consiste à provoquer le développement le plus rapide de
l'arbre, l'obtention de l'état adulte, par conséquent la mise à fruit la plus-
prompte, par la section des racines des jeunes plantes de semis et le repi-
quage raisonné. Il sème les graines d'arbres fruitiers, pépins ou noyaux, dans
le courant d'avril. Dès que les sujets ont trois feuilles outre les cotylédons, il les
repique dans des pots de 16 centimètres, après avoir raccourci, à l'aide de
ciseaux bien affilés, la radicule d'un tiers et plus. Au bout de six semaines envi-
ron, il repique les plants en pépinière à 40 centimètres dans tous les sens,
en diminuant de 2 à 3 centimètres les pivots trop allongés, et les autres
racines de 1 à 2 milimètres. À La chute des feuilles, les jeunes arbres auront
une hauteur de 1,30 à 2 mètres (un Prunier exposé présentait encore
1",80 après la taille de 1875). Il les met alors en place à 1",30 de distance,
les lignes étant espacés de 1",80 à 2 mètres, après avoir raccourci les pivots
de 1 à 2 centimètres et les autres racines de 1 à 2 milimètres. Ces arbres
resteront en place jusqu'à leur fructification, qui a lieu en 3, 4 ou 5 ans
au
M. Tourasse affirme, dans une note spéciale, que ces faits sont loin d'être
chez lui une exception. Traités par ce moyen, 40 °/, de ses Poiriers fleuris-
sent à l’âge de 4 ans; des Framboïsiers, Mahonias, des £ucalyptus mêmes,
présenteraient le même phénomène de production hâtive. Il reste à savoir
si le terrain sur lequel opère M. Tourasse n’exerce pas une influence consi-
dérable sur ses semis. C’est une raison de plus pour conseiller aux horticul-
teurs et amateurs de reproduire, dans les conditions les plus variées, les
expériences qui ont donné de si beaux résultats à M. Tourasse. D'ailleurs,
il me semble que cette méthode est à peu près celle que j'ai vu mettre en
pratique au célèbre semeur belge M. Grégoire-Nélis, lorsque j'ai visité,
en 1862, ses cultures d'arbres fruitiers de semis à Jodoigne (Belgique).
Ep. ANDRE.
0 +
MÉLANGES.
LES FORMES DU POLLEN.
M. Worthington Smith à entrepris l’année dernière de dessiner un grand
nombre de grains de pollen, afin de montrer combien leurs formes peu-
— 111 —
vent différer suivant les familles, les genres et les espèces. Le résultat de
ses recherches, croquis et notes a été publié dans le Gardeners’ Chronicle (1).
Toutes ses illustrations ont été dessinées d'après nature d'après un gros-
sissement uniforme de 400 diamètres.
Les différences ne portent pas seulement sur la forme, mais aussi sur la
couleur des grains, la viscosité ou la sécheresse de leur surface, leur den-
sité ou leur transparence. Généralement, les grains de pollen sont de forme
et de dimensions assez constantes dans chaque espèce botanique, mais dans
les variétés horticoles cultivées depuis longtemps elles varient considéra-
blement.
On ne peut saisir ces formes que quand le pollen est fraîchement et
naturellement sorti de l'anthère. Il change dès qu'on le met dans l'eau ou la
glycérine pour l'observer, et son aspect devient presque toujours sphérique.
M. A. W. Bennet avait observé que les plantes qui se fécondent elles-
mêmes, par l’action du vent, avaient généralement un pollen de formes
simples et des fleurs sans éclat et sans odeur, et que les plantes qui ne sont
fécondées que par l'action des insectes présentaient, au contraire, des fleurs
parfumées, des corolles brillantes et des grains de pollen rugueux, de formes
inégales, qui s’attachaient aux organes des insectes destinés à les trans-
porter. M. Smith a constaté qu'il y a du vrai dans cette théorie, bien qu'il
ait aussi rencontré de frappantes exceptions. é
Voici quelques-uns des faits les plus saillants de ses observations :
Dans le genre Œnothera, le pollen est gros et les grains sont attachés sou-
vent l’un à l'autre par des fils visqueux. L'un des plus gros pollens appartient
à l'Œ. macrocarpa; il est triangulaire. L'un des plus petits est celui du Cir-
Cæa alpina. On trouve souvent des cristaux ou raphides associés à ces grains.
Le Fuchsia procumbens a le pollen fusiforme, tandis que celui des autres
Fuchsias est triangulaire; aussi ne réussit-on à le féconder qu'avec le
. F, splendens, qui a le pollen en partie triangulaire, en partie fusiforme.
Beaucoup de Borraginées produisent un pollen en clochette et bilobé.
Dans les Mimulus, le pollen ovoïde montre que les figures données par
Mohl et reproduites dans le Micrographic Dictionary sont inexactes.
Les formes sont très belles dans le pollen des Malvacées, qui est énorme,
Slobuleux, hérissé de pointes distantes. Cet aspect épineux et sphéroïde
se reproduit dans beaucoup de Composées.
Les Convolvulacées présentent une disposition fort élégante, celle d’une
sphère hérissée de toutes parts. Celui des Cuscutes est oblong, elliptique.
Les Aroïdées montrent l'aspect le plus étrange, pollen quadrifide dans le
genre Phyllotænium (Ed. André), ovoïde-réticulé dans certains Anthurium,
menu et sphéroïde dans l'Anth. Scherserianum.
Les grains de pollen dans les Lis sont très caractéristiques. Ils sont
oblongs, gros et admirablement réticulés dans le Lilium longiflorum.
La forme est carrée dans la Pensée (Viola tricolor) et fusiforme dans la
Violette ordinaire (V. odorata), ce qui explique l'insuccès des semeurs qui,
Comme MM. Dicksons, ont essayé de croiser ces deux espèces.
(1) 1876, pp. 516-547.
— 112 —
Le pollen du Symphoricarpos est sphérique avec 3 petits mamelons, tandis
que celui de l'Echeveria secunda en à 4.
Un diamant taillé à facettes représente le pollen de l’Arundinaria falcata
(Thamnocalamus Falconeri), une sphère sillonnée et ponctuée celui du Passi-
flora cœlestina, un grain de blé celui de l'Ortie, une olive hérissée celui du
Crinum pratense, une sphère divisée par trois lignes celui de beaucoup d'Iri-
dées, tandis que nous trouvons la forme d’un tonneau dans le Lotier corni-
culé, de trois sphères comprimées dans l'Epacris hyacinthifiora, d'an cylindre
à bords recourbés et à réticulations hexagonales dans le Polygala vulgaris,
celui-ci présentant une forme absolument extraordinaire.
En résumé, les observations de M. W. Smith ont porté sur 94 espèces de
plantes. Il serait à désirer qu'elles fussent continuées par lui ou par un
micrographe aussi soigneux. Qui sait si plus tard une classification des
plantes ne trouvera pas de précieux éléments dans l'étude des formes du
pollen. A l'heure qu'il est, il serait téméraire de le penser. Comme dans la
classification par les tissus des tiges (histologie), les faits observés ne sont
pas encore assez nombreux pour motiver des théories ayant quelque appa-
rence de certitude, maïs il faut augmenter sans cesse le nombre des obser-
vations et la synthèse viendra d'elle-même.
Ep. ANDRé.
EXPOSITION DE CHAMPIGNONS A PARIS.
La première Exposition mycologique qui a eu lieu à Paris en octobre
dernier, en l'hôtel de {a Société d'Horticulture, 84, rue de Grenelle-St-Ger-
main, à été assez intéressante pour que nous en reparlions avant l'automne
et donnions le conseil de limiter cette année.
MM. Vilmorin-Andrieux avaient exposé deux meules du Champignon de
couche (Agaricus edulis) en plein rapport, avec ses trois variétés : blanche, -
blonde et grise.
Parmi les espèces comestibles, on a surtout remarqué, pour la beauté
de leurs dimensions, les Lycoperdon Bovista, Boletus edulis, Cantharellus
cibarius, Amanita rubescens, À. ovoidea, A. vaginata, Hydnum repandum,
Clavaria aurea, C. formosa, Helvella mitra, Fistulina hepatica, Russula hetero-
Phylla, Agaricus melleus, Craterellus cornucopioides, ete.
Dans les vénéneuses, on comptait les Amanita bulbosa, À. Mappa, Lacta-
rus vellereus, Boletus erythropus, etc.
Dans les truffes, les Elaphomyces Leveillei, E. echinatus, E. granulatus, des
environs de Paris, attiraient les regards. |
Le Scleroderma geaster représentait les Lycoperdons, ainsi que le Bovista.
mer ee Bureau, Tanade, Génevier, Bernard, Richon,
. Frs rats es Lonue beaucoup contribué au succès de l'Exposi-
Cain a ma (Cale ns Fri:
du Tumilage pass re is), celui de la rose (Phragmidium Rosæ},
ne) Di ginis), des Malvacées (Puccini malvacea-
Une séance publique eut lieu, dans le local de l'Exposition, le jour de
— 113 —
l'ouverture, sous la présidence de M. Bureau, professeur de botanique au
Muséum. MM. de Seynes, Quelet, Richon, Boutier, Lemoine, Roze, Cornu
et Doassens prirent place au bureau et les « proceedings » commencèrent.
M. Roze lut un mémoire de M. Boutier sur les propriétés atramentaires
des Coprinus atramentarius et C. cornatus, dont le premier fournit une encre
très foncée. Le mémoire était écrit avec de l'encre produite par ces deux
espèces de Champignons. 6 :
On étudia également divers procédés recommandés pour la conservation
des Champignons. L'un des membres de la compagnie proposa le suivant,
dont nous conseillons l'essai, et qui, parait-il, conserve les couleurs sans
altération. Pour un litre d’eau distillée : :
Acide: sahicihique % :: ©... : .. . D grammes.
AICDOE. es - 10 ”
Glycérine. . . 10 ”
Au total l'Exposition des Champignons a réussi et les assistants se sont
donné rendez-vous à l'année suivante.
Es P. ERCEAU.
LA PATRIE DE LA POMME DE TERRE.
La Société centrale d'Horticulture de France a reçu, au commencement
de cette année, une communication de M. A. Lavallée sur l'histoire et la
patrie de la Pomme de terre. L'auteur y suit l'opinion exprimée par
M. A. de Candolle dans sa Géographie botanique. I] a constaté avec lui que le
précieux tubercule n’a pas été introduit en Europe par l'irlandais Hawkins,
ni par l’amira] Drake, comme on l'a cru longtemps. Ces deux voyageurs
n'ont importé que la Batate. Sir William Raleigh, qui rapporta vraiment la
Pomme de terre en 1586 des côtes orientales de l'Amérique du Nord, ne
l'avait point prise au lieu de son indigénat, mais bien dans une région où les
navigateurs espagnols l'avaient déjà introduite. On possédait d'ailleurs ce tu-
bercule en Espagne et en Italie longtemps avant les voyages de W. Raleigh.
Ce qui est certain aujourd'hui, c'est que les « conquistadorès » trouvèrent
cette Solanée cultivée au Pérou, sous le nom de Papa, qu'elle y porte
encore aujourd'hui. C'est à l'historien Acosta qu'on en attribue la première
mention, en 1509.
De même que les compagnons de Quésada, Belalcazar et Frédemann,
avaient apporté en Amérique les animaux domestiques de la patrie espa-
gnole et jusqu'à des poules qu'ils eurent le courage de ne pas manger dans les
moments où ils mouraient littéralement de faim, de mème ils remportèrent
certainement en Espagne la Pomme de terre, cultivée dans toute la région
froide des Cordillères et qu'ils voyaient rendre de si grands services à la
population indigène. Sr nte
e suis de l'avis de M. Lavallée en ce qui concerne cette partie historique
de sa notice. Mais j'ai recueilli pendant mon voyage dans la Cordillère des
Andes des faits qui me permettront de compléter et aussi de rectifier quel-
ques parties de la seconde moitié de son travail. Il va sans dire queen est
pas à ses propres appréciations que je m'attaque, mais à la source même
des documents qu'il a consultés,
— 114 —
Pendant longtemps on ne pût découvrir la véritable patrie de la Pomme
de terre. Humboldt a déclaré qu'il l'a vainement cherchée et qu’il n’a trouvé
aucune Solanée tuberculeuse au Chili, dans la Nouvelle-Grenade, ni au
Pérou. Ruiz et Pavon, qui croyaient l'avoir recueillie dans cette dernière
contrée, n'avaient découvert que le Solanum immite. En 1822, M. Caldcleugh
et M. Cruckshanks virent le S. tuberosum à l'état sauvage au Chili, Meyer
de même, et enfin Claude Gay le récolta à Valdivia et Juan Fernandez.
Il parait donc démontré à M. A. de Candolle et après lui à M. Lavallée
que le S. tuberosum n'existe spontané ni au Pérou, ni dans la Nouvelle-
Grenade, sur ce simple témoignage de Humboldt qui ne l'y a pas rencontré.
J'ai été plus heureux. J'ai trouvé le Sol. tuberosum, authentique et spon-
tané, loin de toute habitation, dans ces conditions qui ne trompent guère
un naturaliste, et sur trois points différents.
La première fois, c'était au sommet du Quindio (Colombie), près du volcan
de Tolima, à 3500 mètres supra-marins et par 4°34' latitude nord. La plante
formait de petites touffes dans l’humus végétal de la forêt, presque sous
bois, parmi les arbres rabougris de cette région alpine. Ses longs rameaux
étaient à moitié enterrés et blancs, et à leur extrémité les tubercules (ou
plutôt rameaux souterrains renflés) étaient de la dimension d’une petite
noix allongée, féculents, légèrement amers. Les fleurs étaient blanches, à
peine lilacées, plus petites que dans nos variétés cultivées, mais j'attribuai
leur exiguité et leur décoloration à l'appauvrissement de la plante sous un
Climat aussi rigoureux, c'est-à-dire à 1000 mètres seulement au-dessous des
neiges éternelles du Tolima.
La seconde fois, c'était dans le Cauca, dans les « boquerones » ou taillis qui
avoisinent le bourg de « la Union, » par 1:33 latitude nord, c’est-à-dire fort
près de l'Equateur. L’altitude, cette fois, était bien différente, et ne dépassait
pas 1900 mètres. Aussi la plante se développait dans toute sa beauté, parmi
des taillis de Siphocampylus, Sciadocalyx, Ageratum, Alonxoa, Rubus, Lamou-
routia, d'une végétation florissante et couverts de fleurs. C'était en mai de
l'année 1876. Les tiges du Solanum tuberosum, que je recueillis en bon nom-
bre pour mon herbier, se dressaient en se soutenant sur les arbustes voi-
sins; leur feuillage était vigoureux et de superbes ombelles de grandes
fleurs violet foncé les accompagnaient.
Près des villages de cette région, la plante cultivée ne présentait pas du
tout cet aspect, mais formait des touffes courtes et rameuses comme dans
les champs d'Europe. D'ailleurs, les pieds spontanés étaient nombreux,
épars, loin de tout passage des hommes qui auraient pu les semer par
hasard, et ils donnaient bien l'aspect d’une plante chez elle, comme elle à
été semée par la nature.
La troisième fois, enfin, c'était non loin de Lima, dans la montagne des
Amancaës où croissent les Amaryllis de ce nom et où, parmi la plus pauvre
Végétation, croît la Pomme de terre en abondance. Elle n’est pas moins ré-
pandue dans l'ile de San Lorenzo, près du Callao. Dans ces deux localités,
elle aurait pu être apportée par la main des hommes, mais ceux-ci l'eussent-
ils implantée sur des rochers inaccessibles et dénudés où ils ne mettent
jamais le pied, n'ayant rien à y faire? D'ailleurs les semences de la Pomme
— 115 —
de terre ne sont pas de celles que le vent emporte et dissémine facilement.
Sur les échantillons que j'ai rapportés du Pérou, les fleurs sont toutes lilas
pâle, les tubercules petits, oblongs, peu savoureux. Je crois encore que la
plante est là dans sa patrie naturelle, mais je ne l’aflirme pas absolument.
Les échantillons authentiques des plantes dont je viens d'indiquer la
station sont dans mon herbier, où je les tiens à la disposition des intéressés.
Je pense donc que l'opinion de Humboldt ne suffit point pour déclarer
que la Pomme de terre ne se trouve pas au Pérou, dans l'Équateur et la
Nouvelle-Grenade, et je crois fermement que de nouvelles investigations la
feront rencontrer sur d’autres points de ces contrées.
Ep. ANDRÉ.
RQ
BIBLIOGRAPHIE.
La culture potagère à la PORER de tous (1). — Ce traité élémen-
taire est digne de toute recommandation. M. F. Burvenich, professeur à
crits a e
cations excellentes d’une méthode éprouvée, enfin de nombreux travaux
pratiques, conférences, articles de journaux, etc., sur toutes les branches
de l'horticulture fruitière et potagère.
Le ne qu'il publie je etes hui est écrit au pied de la plante, sinon au
pied du . On sent que l'auteur a fait l'essai de tout ce qu'il dif, qu'il le
sait me = re et ct . si que
« Les mots pour le dire arrivent aisément.f»
Dans le ie des géné-
es le sol, les abris, les
en
illustré par dej FA olies gra
res provenant pour la ue des publications de la maison Vilmorin.
Plusieurs innovations sont coanges ne ge tes traité. __
avons beaucoup remarqué le systèm mple commo
de ramer les Pois, Haricots et Ditres ue Dr DAA au yes de
1) La culture potagère à la portée de tous, par M. F. Burvenich, 1 vol. in-32, 310 pages,
146 gravures. Gand, chez Hoste, éditeur, rue des Champs. — Prix : 3 fr.
— 116 —
potelets de bois et fils de fer dressés, disposés en angle (a, d, e) dont le som-
met se trouve sur la traverse en fer qui relie le haut des montants (a, b).
Le semis en rayons, préconisé par M. Burvenich, n’est pas nouveau,
mais il mérite d'être largement répandu et ses bienfaits se feront sentir
dans la culture potagère comme dans la grande culture, qu'il a déjà trans-
formée dans le Nord. Nous recommandons surtout le rayonnoir inventé par
l'auteur, instrument ingénieux, commode et très économique, que nous vou-
drions voir dans toutes les mains.
Enfin, l’idée excellente d’avoir indiqué les variétés qu'il faut proscrire des
jardins, et qui occupent si souvent la place des bonnes plantes, est digne
de tout éloge. 55 espèces sont dans ce cas
Nous n'avons pas besoin de souhaiter le succès au livre de M. Burvenich;
il porte en lui sa meilleure recommandation.
Dictionnaire de Pomologie, par A. Leroy (1). — Le tome V de cet
immense travail vient de m'être envoyé tout récemment. Il comprend la
première partie des fruits à noyau et traite des Abricots et des Cerises.
a même méthode que celle dont les volumes précédents ont été l’expres-
sion a été scrupuleusement suivie. La tradition de l’auteur a été fidèlement
conservée depuis sa mort et j'ai retrouvé dans le traité des Abricots et des
Cerises la même érudition, basée sur de longues recherches, le même tra-
vail de critique éclairée, la même mise en œuvre de ces documents innom-
rables, que nulle collection au monde ne saurait égaler aujourd'hui.
Il y a des points tout particulièrement saillants dans le côté historique de
ce volume. Après une longue dissertation sur la patrie de l'Abricotier,
M. André Leroy conclut en faveur de l'Afrique, rompant en visière avec la
plupart des auteurs qui disaient cet arbre originaire de l'Asie et particuliè-
rement de l'Arménie. C'est entre le Niger et les revers de l'Atlas que son
premier hâbitat doit être cherché. Quel que soit le sort réservé à l'opinion
qu'émet M. André Leroy en s'appuyant sur l'aflirmation de Louis Reynier,
qui publia en 1815 dans le Magasin encyclopédique une notice où il réclamait
pour l'Afrique l'indigénat de l’Abricotier, on lira avec intérêt cette
dissertation savante, qui fait pencher tout-à-fait la balance en faveur de
l’auteur du Dictionnaire de Pomologie.
L'étymologie du mot Abricotier, l'historique de son introduction en
Europe depuis le 1% siècle jusqu’à la fin du 18%, sa culture dans les temps
anciens et dans les temps modernes, ses usages et propriétés, sont autant
de chapitres traités avec le plus grand soin et une dialectique serrée. Le
nombre des variétés décrites par M. A. Leroy est de 43 et la synonymie
atteint un chiffre considérable. ï
.Le Cerisier forme la deuxième partie de ce volume. Les mêmes questions
historiques et culturales y sont d'abord traitées et n'occupent pas moins de
pages, grand in-8&. J'y ai relevé un fait assez curieux, c'est qu'il faut
rectifier la croyance séculaire dans laquelle nous avons été nourris, que
Cérasonte vient de Cerisier (Cerasus), tandis que les Grecs appelaient Aéresia
les fruits de cette arbre, de xeys, corne, par allusion à une Cerise à chair
dure, de consistance comme cornée.
127 variétés de Cerises, réparties dans les tribus suivantes : Bigar-
reaux 53, Cerises 34, Griottes 19, Guignes 21, sont décrites en détail par
M. À. Leroy, et toujours avec une synonymie si considérable que la seule
Cerise Reine Hortense, par exemplé, porte plus de 40 appellations différentes.
Des figures au trait, en marge des descriptions, accompagnent chaque
variété, comme dans les volumes précédents. Cette suite est digne des
NES monographies. Nous attendons avec confiance le terrible chapitre
es Pêchers, qui paraîtra sans doute prochainement. Eb. ANDRÉ.
te
(1) Un vol. in-8°, à l'Établissement André Leroy, à Angers.
Y
— 117 —
CHRONIQUE HORTICOLE.
Août 1877.
L'Académie des Sciences de Paris et le Phylloxera. — Ce
corps savant ayant été consulté par le gouvernement français pour la pré-
paration d'un projet de loi relatif au terrible insecte, a publié le rapport
suivant, dû à la plume de M. Bouley :
Les avis de la commission, adoptés par l'Académie, sont :
1° D'interdire l'exportation des ceps de vigne hors des régions phylloxé-
Trees;
2° D'interdire l'introduction et la plantation des ceps de vignes phylloxé-
rées dans les régions non atteintes ;
3 De détruire tout point d'attaque se manifestant sur une région non
envahie, par l'arrachage profond des vignes et de leurs racines, et en
brûlant sur place les bois, feuilles, racines et échalas; enfin par la désin-
fection énergique du terrain ;
4 De désinfecter les ceps dans un périmètre de précaution autour du
précédent.
Les Bégonias à fleurs doubles, — L'/llustration horticole a tout
récemment publié une planche des plus belles variétés de Bégonias tubé-
reux. On nous annonce de Nancy, à l'occasion de la dernière exposition
'horticulture, que M. Lemoine a exposé de magnifiques variétés à fleurs
doubles, grandes comme les plus fortes fleurs des Balsamines-Camellia, et
des plus beaux coloris. Il y a là pour l'horticulture d'ornement une nou-
velle ressource, sur laquelle nous appelons l'attention de nos lecteurs.
Société d’Horticulture de Nancy. — Nous venons de recevoir le
premier numéro du bulletin de cette nouvelle société, à la tête de laquelle
nous voyons M. Léon Simon comme président, et M. V. Lemoine comme
vice-président. Bonne chance et longue vie!
Les semis d’arbres fruitiers de M. Tourasse. — Nous avons
signalé, dans notre dernière livraison, les remarquables résultats obtenus
par M. Tourasse, de Pau, sur la végétation et la fructification des arbres
fruitiers, par sa méthode de semis et de culture. Nous apprenons qu'une
commission de la Société centrale d'Horticulture de France a confirmé le
verdict du public et décerné à M. Tourasse, à l'unanimité, une médaille d'or.
La Rose nouvelle Boïeldieu. — Jusqu'ici la rose Paul Neyron
navait pas été dépassée et rarement égalée en ampleur. Voici venir une
nouvelle variété, dont M. Margottin fils a acquis la propriété et qui pré-
sente des dimensions énormes avec une belle forme et un coloris rose vif,
qualités auxquelles s’ajoute celle d'être franchement remontante. Elle sera
mise au commerce le 1° novembre prochain.
Bordures de Teucrium. — La Germandrée petit-chène (Teucrium
chamædrys) fait les meilleures bordures de jardins potagers et fleuristes
dans les terrains les plus arides. Je l'ai répété sur tous les tons et ne suis
pas le sol. Mais les vérités ne pénètrent qu'à coups de marteau. Je re-
TOME xxIv. 1877. 8me LIvR.
— 118 —
commande encore cette plante et le ferai tant qu'elle ne sera pas plus
répandue. Il y a mieux: je conseille aux amateurs d'en demander quel-
ques douzaines de pieds à M. Linden, à Gand, qui pourra en fournir abon-
damment à ses clients.
Le Nuttallia cerasiformis. — Cet arbuste, de la famille des Rosa-
cées, est voisin des Zxochorda et Lindleya, et il a été décrit par les deux
botanistes américains Torrey et Gray. Il est originaire de Napa, en Cali-
fornie, et a été introduit il y a quelques années en Europe, où il se montre
parfaitement rustique. Il vient de fructifier, probablement pour la première
fois en Europe, chez M. A. Lavallée, à Segrez. Ses jolies fleurs blanches, à
odeur suave, s’épanouissent en avril; il leur succède des fruits qui rappel-
lent la cerise par leur forme et leur couleur, d’abord jaune, puis rouge et
violacée. La saveur en est assez agréable, quoique légèrement acide. Le
Nuttallia ne deviendra jamais un arbuste fruitier, mais il sera un appoint
assez précieux à nos végétaux rustiques d'ornement.
Les Promenades et Plantations de Paris. — Les travaux publics
sont poursuivis actuellement dans Paris avec une grande rapidité. Indé-
pendamment de l'Avenue de l'Opéra et du Boulevard St-Germain, qui
s'ouvrent et se bâtissent avec une fiévreuse activité, les parcs et squares
sont l'objet de tous les soins de l'administration municipale et promettent à
la fois des lieux de délassement et de promenade et de charmants aspects
pour les visiteurs de l'Exposition universelle de 1878. Cinq nouveaux jar-
dins vont être livrés au public, et parmi eux le parc de Montsouris, dont
l'achèvement s'était longtemps fait attendre. Le total des jardins publics de
Paris atteint aujourd’hui quatre vingts, en y comprenant les places plantées
d'arbres et à surface sablée, qu'on appelait autrefois des mails.
Les nouvelles avenues créées depuis la guerre montrent une végétation
vigoureuse et Paris n'a pas de rivale au monde pour la quantité de ses
voies plantées et l'aspect prospère des jeunes arbres qui les bordent. Seule-
ment, il faut chercher des boulevards dans les quartiers éloignés du cen-
tre, qui ont été l'objet de la solicitude de l'Administration. Ce n’est pas en
se promenant sous le maigre ombrage des Aïlantes du Boulevard des
Italiens qu'on peut se former une opinion. De là vient sans doute cette
Opinion exprimée récemment par un correspondant du Gardeners Chro-
nicle (1877, 14 juillet), que les arbres des boulevards de Paris étaient
« disappointing » et qu'on pouvait espérer beaucoup mieux de ceux de
Londres. Nous engageons ce reporter à visiter les avenues des quartiers de
la Plaine de Monceaux, les nouvelles plantations de la rive gauche, plusieurs
dans le 16° arrondissement, et il verra si Londres peut être comparé à
Paris sous le rapport de la végétation de ses voies plantées.
Statistique des Roses nouvelles. — Le même recueil a donné,
d’après M. Shirley Hibbert, le relevé des Roses nouvelles mises au com-
merce en France et en Angleterre depuis 1864. Nous y trouvons les chiffres
suivants : en 1864, les rosiéristes français ont mis en vente vingt-deux roses
nouvelles ; en 1865, soïxante-huit; en 1866, cinquante-une ; en 1867, soixante-
trois; en 1868, soixante-dix; en 1869, cinquante-sept ; en 1870, soixante-
quinze; en 1872, soixante-six; en 1873, quarante-trois ; en 1874, quatorze:
— 119 —
en 1875, cinquante-cinq; en 1876, quatorze, en 1877, trente-huit. Les
semeurs anglais en ont livré : en 1864, deux; en 1865, quatre; en 1866,
quatre; en 1870, trois; en 1872, huit ; en 1873, deux; en 1874, six; en 1876,
treize; en 1877, deux. Total pour la France 536, et pour l'Angleterre 44.
Abies Menziesii Parryana. — Je tiens à remercier ici M. E. Ort-
gies, de Zurich, d'avoir mis fin a un débat pour lequel il a été noirci tant
de papier dernièrement dans le Gardeners’ Chronicle. M. Ortgies vient de
déclarer dans ce recueil (p.85), avec la plus entière bonne foi, qu'après avoir
comparé attentivement ses matériaux avec la description de M. Parlatore,
il s'était convaincu de l'erreur qu'il avait commise en identifiant avec l'Abies
commutata (Engelmanni) la variété d'Abies Meniexii que M. Roezl lui avait
envoyée des Montagnes Rocheuses. Il est donc établi maintenant que
l'A. Engelmanni n’a rien de commun avec la plante que j'ai signalée dans le
jardin de M. Sargent, à Boston, et nommée Abies Parryana (ou A. Menxiezti
Parryana) et sur laquelle l'avenir prononcera comme espèce ou comme
variété lorsque nous posséderons des spécimens adultes et fructifiés. Je
veux seulement, en terminant cette petite lutte épistolaire, — qui, grâce à
Dieu, est toujours resté courtoise comme ces discussions devraient constam-
ment l'être, — mettre en garde les horticulteurs et amateurs contre une
forme de cette espèce qui n'a pas les feuilles glauques argentées, et qui
pourrait faire crier à la duperie cenx qui l'ont reçue sans savoir que les
semis de cette espèce varient beaucoup de couleur.
Une Fraise monstre. — À l'Exposition dernière de la Société d'hor-
ticulture de New-York, consacrée spécialement aux Roses et aux Fraises,
M. W. Smith, de Morrissania, dans l'État de New-York, exhiba une nou-
velle Fraise, qu'il nomme Président Lincoln, et dont la plus grosse mesurait
plus de 28 centimètres de circonférence. Le poids était à l'avenant et dépas-
sait une livre par fruit. Les jurés déclarèrent la saveur excellente, Voilà
qui dépasse de beaucoup les plus gros fruits de MM. Riffaut et Munié: mais
le fait nous est signalé de l’autre côté de l'Atlantique et, comme St-Thomas,
nous voudrions voir ! j
Floraison des Orchidées. — En commencant les listes d'Orchidées
fleuries dans les premiers mois de l’année, nous attirions l'attention des
amateurs sur la variété et l'abondance des fleurs qu'on peut obtenir dans
la culture de cette admirable famille, avec des soins très ordinaires. Nous
aurions volontiers continué cette énumération, mais la place nous fait
défaut, et d'ailleurs elle aurait moins d'intérêt dans cette saison, où les
jardins regorgent de fleurs.
es Roses en Angleterre. — Nous signalons spécialement à nos
lecteurs l'Exposition générale de Roses qui vient d'avoir lieu à Londres et
dont ils trouveront le compte-rendu dans la livraison prochaine.
Un singulier libelle. — Voici un nouveau moyen de calomnie qui ne
manque pas d'originalité et qui suppose que son auteur était de ceux pour
qui « la vengeance se mange froide. » Un pasteur anglais, qui pouvait être
« clergyman » maïs certainement non chrétien, a eu l'étrange idée de semer
du cresson alénois dans son jardin, de manière à former des lettres et des
mots qui constituaient une diffamation envers un de ses collègues. Il
an 0 :
avait écrit quelque chose comme le Crédeville, voleur! qu'on a lu si long-
temps sur les murs de Paris. C’est proprement avoir le diable au corps. Le
mur Guilloutet, dit de la vie privée, a été franchi cette fois, le doux pasteur
qui avait semé, arrosé, sarclé et vu s'épanouir sa vengeance avec chaque
feuille de ce cresson dont il avait changé le piquant en amertume, a été
arraché à sa chère salade et condamné sans pitié comme un simple libel-
liste, malgré une ingéniosité digne d'un meilleur sort.
Deux mots de statistique fruitière. — Voici quelques chifires
éloquents, publiés récemment sur la production fruitière en France :
Fruits à noyau, production moyenne annuelle. 21 millions de francs.
Re —
Li ie, : 100.000 —
Reis ant en vignes en ee s « « -2.093.000 hectares.
n Algérie «+ . … 12,6 —
— — — en Bavière. se 22,000 =
— — — en Prusse rhénane. 20,000 _ ï
— — — en Wurtemberg. . 19,000 —
— — — en Duché de Bade. 18,000 —
n Duché de Hesse. 8,000
Phodostion de a . x ee en 1872. . 2,000,000 ets de vin.
— hongrois (p° 375,000 hect.). 12,628,000 —
_ 1. de autrichiens me . moitié environ. —
— — TOBSOR ess CU,
_— —— Halions +... . 8 D0O0N —
Les vignobles du monde entier fournissent 150,000,000 d'’hectolitres de
vin, dont la France produit seule presque la moitié.
Cinq millions de kilogrammes de raisins sont vendus chaque année à
Paris.
L'exportation de fruits de table a été, en 1871, 35,566,649 kilogrammes:
en 1872, 25,995,955; en 1873, 29,245,384; en 1874, 63,743,540.
Ce sont là des chiffres qui peuvent donner une idée de l'immense produc-
tion fruitière de ce pays, qu'on a pu appeler avec toute raison le Verger
de l'Europe.
L’Escholtzia Mandarib. — On parle beaucoup de cette nouveauté,
qui à été exhibée récemment par MM. Carter et Ci, de Holborn, Londres,
et qui a reçu un certificat de 1" classe de la Société royale d'Horticulture
de Londres. C'est une charmante plante, obtenue par M. Rob. Gardener
dans un semis d'Æ. rosea. Elle est remarquable par sa nuance d'un orangé
excessivement brillant et mélangé de rose. Des variétés nouvelles sont déjà
sorties de ce « sport » dans les cultures de St-Osyth, entre autres un double
blanc pur et d'autres roses et jaunes à nuances charmantes. On en parlera
beaucoup l'année prochaine dans le commerce horticole.
Ep. ANDRÉ.
— 121 —
PI. CCLXXXV.
COBURGIA TRICHROMA, nerperr, var. SPECIOSA, en. anpré,
COBURGIE TRICOLORE REMARQUABLE.
AMARYLLIDÉES.
FRE GÉNÉRIQUES : Perigonium superum, corollaceum, e tubo elongato cylin-
. angulato incurvo infundibulare, limbo sexpartito, regulari, laciniis subæqualibus,
Re corona fauci inserta, abbreviato cupularis, sexloba, inter lobos staminifera, inclusa;
slamina 6, subæqualia, el et vix conniventia, filamentis filiformibus, rectis, antheris
lincari- -oblongis, utrinque obtusis, dorso ét io aflixis, RER v. ereclis; 0
inferum, ovatum, trisulcatum, triloculare; ovula in loculis plurima, angulo interno aflixa,
biseri ta. Columna stylina filiformis, erecta v. parum sn stamina superans; stigma
subcapitellatum, integrum, incrassatum, obtuse trigonum; capsula obovata, trigona, tri-
gastra, trilocularis, loculicido-trivalvis; semina nigra, alato- sg inato. — Herbæ americanæ,
bulbiferæ, scapigeræ, bulbo tunicato; fotia coéties +. serott ; SCapus anceps, apice
a spatha membranacea, 2-4 phylla ; ae es (Charact. e Kunth
desc. emend.)
Coburgia, nu. Endlicher.
Coburg
Carpodotes à dimathe, Herb.
RERREtE Herb. (pro parte).
RACTÈRES DE L’ESPÊCE ET DE LA VARIÉTÉ : glabra; butbus oblongo-turbinatus,
aus Lane glauca, bipedalia, loriformia, angustata ; scapus erectus, Rise eo-anceps,
50-50 cent. altus, 3 v. pluriflorus; spatha bi-plurifida, lanceolato-obtusa, decidua, tubo
florum M pedicelli inæquales, robusti, 4-2 centim. longi, erecti, gait spathellati ;
perianthium concolor coccineum, tubo 8 centim. longo, bai cylindraceo, e medio ad apicem
ampliato FER declinato-ringens: lobis 6 subæqualibus subpatulis ovato-lanceolatis obtu-
siusculis, 2-5 c ongis, marginibus subconvolutis, carina oblusa apice extrorsum viridi ;
stamina 6 æ ou summo tubo inserta lobis bréviors, filamentis erectis basi subulatis inter
al provincia Loja Reiïpubl. Equatorianæ lecta, anno 1876, et in hort. Linden. viv
itoincts: Ad natur. viv. descripsi. — E. A.
Coburgia trichroma, Herb. Amar. 196, var. pes Ed. A.—C. trichroma A qu
Bot. Mag. 5867. — Bot. Reg. 1842, p. 52. — Rœm + 165. — Pancratium trichro-
mum, La Llave et Lexarza, Nov. Veg. desc., I, 20. — de ue € se
Syst. VII, 907.
Cette jolie Amaryllidée, dont le type a été autrefois décrit par Herbert
dans ses Amaryllidées, touche de près au Coburgia incarnata. Cette dernière
espèce fut découverte près de Quito par Humboldt et Bonpland, qui la
décrivirent sous le nom de Pancratium incarnatum. Elle se distingue par un
périanthe plus court que celui de la plante que nous figurons aujourd'hui,
— 122 —
le style égalant les étamines, mais ne les dépassant pas, et une couleur
minium léger. Une variété, le C. i. Peruviana, trouvée au Pérou par
Mathews, probablement dans les environs de Chachapoyas, où ce botaniste
est mort, présente un périanthe moins long, un style dépassant les étami-
nes, un tube cocciné, et des lobes verts. Les C. splendens et versicolor,
également du Pérou, ne paraissent également que des variétés du C. incar-
nala.
C'est à une espèce voisine, le C. richroma de Herbert, que je rapporterai
la plante aujourd’hui publiée et décrite. Elle fait partie des introductions
de mon voyage dans l'Amérique du Sud, et M. Linden en a reçu les bulbes
à la fin de l'année dernière de la province de Loja (Ecuador).
Elle constitue, au moins sur les échantillons que j'ai étudiés, une variété
plus belle, à fleurs plus grandes, à couleur coccinée plus vive et plus
uniforme, que je nomme C, t. speciosa et qui rappellent de très près la
nuance du Fuchsia fulgens.
Ep. ANDRÉ.
BIBLIOGRAPHIE.
Monographie des Lis, par M. H. J. Elwes (1). — Cette magnifique
publication vient de s'augmenter d’une deuxième livraison contenant les
Lilium giganteum, philadelphicum, Dahuricum, croceum, carniolicum, candidum,
tenuifolium, chalcedonicum. Les planches sont dues au pinceau de Fitch et
l'exécution typographique est luxueuse, en même temps que le texte se
maintient à lahauteur de la liliographie.
Nouvelles flores coloniales anglaises. — Le grand laboratoire
botanique de Kew vient encore de fournir à la science un remarquable
ouvrage, sous le titre de Flore de l'ile Maurice et des Seychelles. Cette œuvre,
publiée sous la direction de sir J. Hooker, a été commise aux soins de
M. Baker, assisté de M. Le Marchant Moore pour les Orchidées et du
docteur Bayley Balfour pour les Palmiers et les Pandanées. La prodigieuse
activité dés botanistes de cet établissement ne se ralentit pas un instant.
: Tropical agriculture (?. — Ce nouveau livre est une sorte de dic-
tionnaire qui contient une immense quantité de renseignements utiles et
que nous ne saurions trop recommander à ceux de nos lecteurs qui enten-
dent l'anglais. Ils ÿ trouveront une matière si profondément élaborée qu'il
serait difficile de lui opposer aucun autre recueil analogue. Nous appelons
l'attention sur cet ouvrage d'une manière toute spéciale,
’ DETECTOR.
a —
(1) Monograph of the genus Lilium. Part I, by H. J. Elwes, London, 1877.
(2) Traité de la culture, préparation, commerce et consommation des principaux produits
du règne végétal, par P. L, Simmonds. Londres, E. et F, N. Spon, éditeurs.
tes
rene
ADIANTUM EDGEWORTHII, Hooker.
PI. CCLXXXVI.
ADIANTUM EDGEWORTHIT, nou.
ADIANTE D'EDGEWORTH,.
FouUGÈRES.
ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Iustr. hortic., 1872, p. 64.
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : herba glabra; frondes lineari oblongæ elongatæ rachide gra-
cili ebenaceo frequenter apice nudo radicante; pinnæ fere sessiles alternæ dimidiato-oblongæ
subacutæ, parte basilari superiore truncata cum rachide parallela, margine superiore obscure
lobato (præcipue in pinnis sterilibus) lobis indistinctis truncatis soros utrinque oblongos cre-
bros ferentibus. — In valle Adah, prope Mooltan, provincia Punjaub Indiæ orientalis. (Descr,
ex Hook. translata). E. A.
Adiantum Edgeworthii, W. Hooker, Spec. Fil. II, p. 14, t. 81 B,
Cette plante a été découverte en 1838 par M. Edgeworth, dans la vallée
Adah, près Mooltan, province du Pundjaub (Inde anglaise), et nommée par
sir W. Hooker. M. Baker, dans le Synopsis Filicum qu'il a publié en colla-
boration avec M. J. D. Hooker (aujourd'hui Sir J. Hooker), a cru pouvoir la
réunir à l'A. caudatum, mais elle s'en distingue par une texture plus mem-
branacée, des nervures plus apparentes, par la nature translucide du
parenchyme et par l'absence de proéminence sur la surface. Les pinnules
fertiles montrent à peine une apparence de lobes, et les sores, contigus,
forment sur les bords une ligne unie et élégante. D'ailleurs l'A. caudatum
est abondamment couvert de poils fauves et diffère beaucoup sous ce rap-
port de l'A. Zdgeworthit.
L'A. rhizophorum est également assez voisin de notre plante au premier
aspect, mais sa vénation et la texture des frondes diffèrent très notable-
m L]
nt. :
L'A. Zdgeworthii est une forme gracieuse, de culture facile et qui rentre
dans la section des Zuadiantum de Baker, groupe des radicants, caractérisé
par des frondes à pennes simples, à rachis allongé, susceptible de s’enra-
ciner à son extrémité, La serre tempérée ordinaire lui suffira.
Ep. ANDRé.
— 124 —
PI. CCLXXX VII.
TYDÆA MONSIEUR THIERS.
+ TYDÆA CECILIÆ — SCIADOCALYX LUCIANI.
GESNÉRIACÉES.
La jolie plante dont nous-donnons ci-contre une fidèle reproduction, due
au pinceau habile de M. De Pannemaeker, est un hybride obtenu par la
fécondation du Tydæa Ceciliæ par le Sciadocalyx Luciani, figurés récemment
dans l'/lustration horticole et dont le mérite est connu de nos lecteurs. Le
Tydæa Monsieur Thiers les dépassent encore en beauté et la floraison est
toute aussi abondante.
Nous avons voulu dédier ce beau gain au grand patriote dont la France
portera longtemps le deuil.
À. Ducos.
LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER.
BOUTURES DE TOMATES.
Les rameaux latéraux de Tomates, surtout ceux qui se développent en
grand nombre à la base des plantes, peuvent parfaitement se bouturer. A
cet effet, il suffit de les couper immédiatement sous un œil et d'élaguer un
peu des feuilles; les boutures ainsi préparées sont plantées en pots, en
terre sableuse, sous châssis froid, où elles font racine au bout de 10 à
12 jours. On peut se demander en présence du grand nombre de graines
que produisent ces plantes et de la facilité d'obtenir du plant par voie de
semis, si ce bouturage présente un intérêt pratique. Je crois que je puis
répondre affirmativement, car au moyen du bouturage, on peut, comme je
l'ai fait cette année, se procurer le plant pour la plantation de pleine terre
en bouturant des rameaux provenant de la culture de primeurs.
En outre, et ce n’est pas là le moindre avantage, on obtient des plantes
de Tomates bien plus fertiles, par cela même qu’elles sont moins vigou-
reuses que les plants provenant de graines. On sait que la vigueur est,
dans la culture de plein air, un grand obstacle à la mise à fruits et surtout
à la maturation de ceux-ci.
Je pense donc que le mode de propagation que j'ai d’abord mis à l'épreuve
par simple curiosité, peut compter parmi les opérations utiles en culture
maraichère,
FR. GEVAERT.
RES : UNE M ne g
D SO
TYDÆA MONSIEUR THIERS.
Re
HORTICULTURE D'ORNEMENT.
REVUE DES ROSES NOUVELLES DE 1876.
Hybrides remontants.
Artémise (Moreau-Robert). Très grande fleur rose carné saumoné.
Berthe Dumesnil (H. Jamain). Très grande fleur pleine, bien dressée, beau
rose argenté.
Comtesse Hélène Mier (Soupert et Notting). Grande fleur pleine violet
rosé satiné tendre, centre carmin
Docteur Hooker (Paul & son). Très grande fleur pleine carmin nuancé violet.
Domingo Aldrufen (Pernet). Grande fleur pleine et bien faite, beau rose
clair liseré blanc.
Duchesse d'Ossuna (H. Jamain). Grande fleur bien faite, rose vermillon vif.
Duke of Connaught (Paul & son). Grande fleur pleine, rouge brillant
velouté nuancé carmin.
Empress of India (Laxton). Fleur bien faite, très pleine, ne carmin foncé.
Gabriel Tournier. (Levet). Très grande fleur pleine, rose fonc
Général Chevert (Moreau- Robert). Très grande fleur pleine, cerise, centre
plus vif, en bouquets.
Louis Spath (Soupert et Notting). Grande fleur plate, rose Chine liseré
et nuancé blanc
Madame Devert (Pernet). Très grande fleur presque pleine, globuleuse,
blanc carné au bord, rose tendre au centre
Mad. Maurice Rivoire (Gonod). Grande fleur pleine, carné foncé, pétales
extérieurs argentés
Mad. Sophie Fropoi (Levet). Peu d'aiguillons, grande fleur pleine, frine
cent-feuilles, rose vif.
Emma Al (Liabaud). Grande fleur globuleuse, rose laque brillant, revers
blanc mat.
Marie-Louise Margeraud (Liabaud). Grande fleur pleine, globuleuse, rose
très tendre, reflet intérieur lilas.
Marie-Louise Pernet (Pernet). Très grande fleur en coupe, rose très vif,
plus clair au centre.
Adèle de Murinais (Schwartz). Grande fleur pleine, solitaire, rose pâle
argenté passant au foncé.
Michel Dupré (Gonod). Grande fleur pleine, rouge brillant, centre rouge feu.
Monsieur Druet (Rambaux). Grande fleur globuleuse, couleur rose cent-
feuilles.
Monsieur Fillion (Gonod). Très grande fleur pleine, grands pétales, roses,
plus éclatants au centre.
Princesse Charles d'Aremberg (Soupert et Notting). Grande fleur pleine,
globuleuse, larges pétales lilacé très tendre au bord, carmin vif au centre.
Sultan of Zanzibar (Paul & son). Grande fleur pleine, globuleuse, marron
foncé liseré écarlat.
— 126 —
Hybride non remontant.
Souvenir de Pierre Dupuy (Levet). Fleur de 15 à 16 centimètres de
diamètre, pleine, rouge foncé velouté, superbe.
Bengale.
Madame Pauvert (Rambaux). Grande fleur très pleine, blanc rosé saumoné.
Thés. :
Comtesse Rixa du Parc (Schwartz). Fleur moyenne, globuleuse, rose Chine,
fond cuivré. :
Laxarine Poiteau (Levet). Fleur moyenne, bien faite, jaune orange.
Letty Coles (J. Keynes). Grande fleur pleine, rose vif.
Souvenir de Georges Sand (Ve Ducher). Grande fleur tulipiforme, rose
saumoné à revers rubanné lilas.
Japonais.
Beauty of Glaxenwood (Woodthorpe). Très vigoureux, grande fleur jaune
d'or striée carmin.
Ces nouveautés sont toutes mises en vente chez les principaux culti-
vateurs et semeurs de Paris et de Lyon, notamment MM. H. Jamain,
Verdier, Margottin, Schwartz, Levet, Ducher, etc.
DETECTOR.
LES CACTÉES RUSTIQUES.
Nous avons plusieurs fois parlé de ces plantes pour l'ornement des
rocailles au soleil. Elles donnent à ces parties généralement dénudées de
nos jardins un aspect tropical qui n’est pas à dédaigner, si elles sont judi-
cieusement employées. Malheureusement la liste des espèces nest pas
longue. Aux formes du genre Opuntia, nommées vulgaris et Rafinesquei, on
a plus récemment ajouté l'O. Missouriensis, et c’est tout.
Ce nombre promet aujourd'hui de s’augmenter. J'ai vu l'année dernière
à St-Louis du Missouri (sur le Mississipi), dans le jardin de M. Shaw,
quelques-unes des Cactées récemment introduites du Colorado, où elles
croissent dans une région couverte de neige pendant l'hiver. D'autre part
M. R. G. Kingsley écrit au Garden qu'il y a trois ans, étant en visite chez
le D' Bell, à Manitou, dans l'État de Colorado, il vit une collection de huit
ou dix espèces de Cactées rustiques, agréablement groupées sur des rocail-
les, Ces plantes présentaient le plus agréable aspect par leur nuances
jaunes, cramoisies et écarlates. Selon M. Kingsley, ces Cactées doivent
être rustiques dans nos climats, car il a vu à Manitou et à Denver le ther-
momètre descendre au-dessous de 6 de froid, et la neige y couvre le sol
souvent pendant deux ou trois mois. D'ailleurs toute la contrée est couverte
de l'O. Rafinesquei, plante parfaitement rustique chez nous.
Voici la liste des Cactées mentionnées par MM. Porter et Coulter, dans
leur « Synopsis » de la flore du Colorado :
Echinocactus Simpson.
— 127 —
Mamillaria Nuttalli var. cæspitosa.
— vivipara, cultivé en Angleterre.
Cereus viridiflorus, jaune.
— Fendleri, fleur rouge foncé, fruit comestible.
— gonacanthus, fleur rouge ouverte jour et nuit.
— phœniceus.
— conoideus.
— paucispinus.
Opuntia Camanchica.
— arborescens.
— Missouriensis, espèce charmante, à fleurs brillantes, répandue jus-
qu'au Wisconsin, au Kentucky, dans le Kansas, le Colorado et jusqu'aux
Montagnes Rocheuses.
À cette liste je puis ajouter que d'autres espèces ont été découvertes de-
puis trois ans, et que dans plusieurs des plantes que j'ai observées chez
M. Shaw, à S'-Louis, se trouveront de nouvelles formes, quand M. Engel-
mann, qui s’en occupe actuellement, les aura suffisamment étudiées.
De plus, M. Croucher, de Londres, a déclaré avoir vu les Æchinocereus
phœniceus et viridiflorus supporter les hivers de Gand (ce que nous n’avons
pu contrôler), et M. Max Leichtlin, à Bade, cultive ces deux espèces
en plein air sans difficulté, de même que les Opuntia humilis et brachyantha.
Le temps n’est pas éloigné où nos jardins septentrionaux pourront se don-
ner le luxe d’un coin de nature tropicale sans crainte des hivers et sans
cultures exceptionnelles. Eb. ANDRÉ. ‘
LES CALADIUM DE M. BLEU.
Voici un des bienfaiteurs de la culture d'ornement, dont le nom n'est
pas encore connu comme il le mérite. Depuis vingt ans que M. Bleu
se consacre à l'élevage et surtout à l'obtention de ces admirables variétés
de Caladium colorés qui enlèvent le suffrage du public tout entier à chaque
Exposition, il a conquis un rang honorable, sans doute, mais à mes yeux,
inférieur à celui qui lui est dû. N'était son extrème modestie, il serait
depuis longtemps populaire. Quand on pense à ce qu'il a fait de l'ancien
Caladium bicolor et des trois ou quatre variétés qu'un heureux hasard a mis
sur le passage de M. Baraquin dans ses excursions à travers les forêts de
l'A mazone, on reste confondu de tant d'habileté. D’autres ont dit, — de bon-
heur; — c'est une pure et gratuite calomnie. Si les premières déviations
obtenues par M. Bleu ont été accidentelles, je soutiens, — et bien d’autres
que moi le savent, — que ses gains depuis de longues années sont cherchés,
voulus dans un ordre d'idées arrêté à l'avance. C'est par une sélection très
habile entre ses porte-pollen qu'il est graduellement arrivé jusqu’à la com-
binaison des macules élégantes et variées qui ornent le limbe de ces feuil-
lages sans rivaux, à l'élimination complète de la chlorophylle dans le paren-
chyme des feuilles en exagérant le blanc qu'il avait trouvé dans le
C. Belleymei et en augmentant le pigment pourpre du C. bicolor jusqu’à le
répandre jusqu'au bord et à chasser entièrement le vert. J'ai vu tout récem-
— 128 —
ment les derniers semis de M. Bleu; ils contiennent des variétés à tissus
solides, à feuilles grandes et bien supportées sur leurs pétioles, et où je n'ai
plus constaté la moindre trace de coloration verte.
Mais que dire des admirables variétés qu'il a mises au commerce depuis
dix ans, et qui auraient dû l’enrichir dix fois s'il avait su faire valoir ses
découvertes! Elles ont fait le tour de l'Europe, et l'Exposition universelle de
1878 nous promet encore de nouvelles surprises. Je trouve au moins qu'il est
juste, après avoir visité dernièrement, — pour la première fois je l'avoue, —
les serres de M. A. Bleu, d'appeler sur sa personnalité horticole une atten-
tion toute particulière et de le signaler à nos lecteurs avant qu'ils ne le
voient à l'œuvre l’année prochaine avec ses produits au Champ de Mars.
M. Bleu écrit fort peu. Il laisse aux autres le soin de le louer, lui et ses
plantes, mais il faut convenir que les autres n’en ont pas abusé. C'est donc
pour moi une bonne fortune d’avoir pu le déterminer à rédiger pour l'AUus-
tration horticole une note succincte sur ses meilleurs Caladium, en dehors de
toute considération de nouveauté ou d'ancienneté. On peut dire que l'ama-
teur qui posséderait les vingt-et-une plantes ici décrites par le maître aurait
une petite collection de merveilleux feuillages, et le dessus du panier de
tant de belles choses. Le travail de M. Bleu me dispense d'autres commen-
taires et ces deux mots de préface cesseront ici pour laisser la parole à
l'habile et heureux semeur.
Ep. ANDRÉ.
VARIÉTÉS DE CALADIUM BULBOSUM,
TOUT PARTICULIÈREMENT RECOMMANDABLES ET BIEN DISTINCTES SOIT PAR
LEUR COLORIS, SOIT PAR LEUR DESSIN.
1. Boïeldieu. Variété du C. bicolor, ayant sur celui-ci le grand avantage
d'avoir son centre rouge écarlate transparent et la circonférence du vert
doré le plus riche. — Obtenu en 1864. Vendu en 1868.
2. Philippe Hébert. Cette variété se distingue par ses nervures rouge
carmin pointillé de rouge plus foncé, son fond vert gai parsemé de très
nombreuses macules de même couleur que les nervures. — O. 1865. V. 1869.
3. Flore. Variété très recommandable par ses nervures et son centre
rose violacé tendre encadré de vert clair. — O. 1866. V. 1871.
4. Barillet. Ce Caladium se distingue par trois couleurs nettement tran-
chées; ses nervures sont rouge carminé: vif, cette couleur, légèrement
affaiblie, s'étend sur les 23 environ de la feuille; là elle est brusquernent
tranchée par une zone vert-gris, entourée elle-même de vert foncé. —
O. 1865. V. 1870.
… 10
la feuille une double nervure vert-noir du plus bel effet, — Obtenu en 1865.
Vendu en 1868 à M. E. G. Henderson.
6. Princess of Teck. Cette étonnante variété se distingue entre toutes par
son limbe allongé, ayant le centre laque écarlate encadré de jaune vert
doré de l'effet le plus saisissant. — O. en 1866. Vendu en 1868 à M. Veitch.
7. Burel. Cette variéte très trapue se fait remarquer par sa feuille gra-
cieusement allongée, dont les nervures rose vif sont largement entourées
de rose violacé chatoyant qui se perd dans le vert-bleu de la circonférence;
elle est en outre parsemée dans toute son étendue de larges et assez nom-
breuses macules ocre rouge. — O. 1867. V. 1872.
8. Alfred Mame. Plante ferme, d'un très grand effet, à reflets chatoyants
produits par le rouge ardent gai des nervures qui s'étend jusque vers l’extré-
mité de la feuille en se mariant au vert doré du fond, et lui donne un aspect
métallique très prononcé. Ses très nombreuses et élégantes macules roses
achèvent de faire de cette variété un hôte indispensable dans la serre d'un
amateur. — O0. 1867. V. 1873
9. Cérès. Rayissante variété, dont la feuille bien posée sur un pétiole
court a le centre rose saumoné très vif; cette couleur, en s’unissant au vert
doré de la circonférence, forme une zone bronzée qui est un brillant con-
traste avec ces deux charmantes couleurs. — O. 1867. V. 1873.
10. Félicien David. Cette splendide plante, dont la feuille est concave et
arrondie, a les nervures rouge carminé foncé, très fortement accusées jus-
que vers l'extrémité du limbe: les nervures secondaires de même couleur
et reliées entre elles forment avec le fond blanc qui les entoure de jolis
dessins qui lui donnent l'aspect d'une véritable étoffe. — O. 1868. V. 1873.
11. Louise Duplessis. Beauté de forme, maintien irréprochable, fraicheur
de coloris, tout ce qui fait le charme d'une belle plante, se trouve réuni
. dans cette brillante variété, dont la feuille, très élégamment allongée, a les
nervures laque rose dans un fond blanc légèrement lavé de rose tendre,
principalement vers le centre. — O. 1870. V. 1875 |
12. Vicomtesse de la Roque-Ordan. Variété du plus grand mérite, qui se
distingue par sa feuille concave longue et très gracieuse, dont le fond blanc
neigeux est vivement relevé par un pointillé vert gai qui parte des ner-
vures principales et s'étend dans tout le limbe; ses nervures, bien accen-
tuées, sont rose tendre bordé de blanc. — O. 1870, V. 1875
13. Pyrrhus. Ce Caladium frappe vivement les regards par le rouge
rutilant du centre de la feuille et le splendide vert doré clair qui l'encadre;
son beau maintien, ses pétioles courts et fermes achèvent de lui assigner
une place parmi les plus belles. — O. 1869. V. 1876.
14. Philippe Schuldt. Ce Caladium, de la plus grande beauté et d’une
extrême richesse de coloris et de dessin, s'impose aux regards par ses ner-
vures rouge carmin pur, son fond blanc pointillé de rouge, principalement
vers le centre et son réseau de délicates nervures vertes dessinées dans tout
le limbe. — O. 1870. V. 1875.
15. Madame Alfred Bleu. Ce ravissant gain très constant, de petite
taille, recommandable sous tous les rapports, attire et captive les regards
par la forme extrêmement gracieuse de sa feuille, dont le limbe simule d’élé-
— 130 —
gantes coquilles allongées et son fond blanc mat parfois orné de belles
mouches vertes, au milieu duquel ressortent les nervures du rose le plus
frais. — O. 1869. V. 1876. 6
16. Paul Véronèse. Très ornementale variété, dont la feuille bien étalée
se reconnait entre toutes par ses nervures corail rouge, très largement
entourées de rose pâle vaporeux qui va se réchauffant vers le vert dans lequel
il se fond et forme une large zone bronzée, qui s'étend vers la circonférence
qu'elle abandonne à peu près complètement pour ne laisser voir que le riche
vert Paul Véronèse qui se montre sur toute la partie excentrique de la
feuille. — O. 1869. V. 1876.
17. Rameau. Variété des plus brillantes, qui tient dignement sa place
entre les plus belles, tant pour la richesse de son coloris et de son dessin
que pour son bon maintien. Le centre de sa feuille est rouge carmin et son
limbe bien parsemé de macules blanches, teintées de rose, est encadré de
vert doré. — O. 1870. V. 1876.
18. La Perle du Brésil. Véritable type de l'extrême délicatesse, gaze végé-
tale, légèrement teintée de rose qui permet de lire à travers la feuille.
Quoique très frêle en apparence, cette charmante variété, qui se groupe
parfaitement, n'en est pas moins aussi vigouseuse que les moins délicates
de ses congénères. — O. 1871. V. 1877.
19. Spontini. Variété d’un coloris complètement nouveau. La feuille, bien
hastée, a les nervures rose violacé, bordé de rose tendre; le centre violet
très clair, la zone excentrique vert foncé, le tout constellé de très nombreu-
ses macules d’un blanc très pur. — O. 1872. V. 1877.
20. Auguste Lemoinier. Plante extrêmement recommandable sous tous les
rapports : forme, maintien, coloris, dessin, se réunissent à l’envi pour la
mettre au premier rang. Sa feuille ample et bien proportionnée a le limbe
largement étalé, dans lequel se remarquent très nettement et fortement
accentués des nervures rouge carmin foncé; son fond, qui représente un
réseau blanc et vert très constant, gagne de plus en plus jusqu'à l'époque
du repos. — O. 1869. V. 1877.
21. Mistress Laing. Très beau gain, dont la feuille ample bien allongée a
le fond blanc étoffé ; les nervures très puissantes sont rouge carmin. (Cette
variété, qui a paru pour la première fois à l'Exposition de la Société d'Hor-
ticulture, a eu un très grand succès). — O. 1870. V. 1877
ALFRED BLEU.
0 + —<——
MÉLANGES.
TAILLE DES ARBUSTES D'ORNEMENT.
Plusieurs fois déjà notre recueil a donné des listes étendues concernant
la taille des arbustes d'ornement, qui se divisent en deux séries : ceux qu'on
taille avant et ceux qu'on taille après la floraison. Nous revenons sur ce
sujet, d'après les instances de quelques-uns de nos lecteurs qui n'ont pas
les volumes anciens de l'Austration horticole ou qui ne prennent pas la pa-
— 131 —
tience de les consulter. Nous ne saurions mieux faire, dans ce cas, que de
reproduire une note très pratique de M. Robinet, publiée par la Société hor-
ticole de la Haute-Garonne.
La taille des arbustes d'ornement, que la moindre observation des faits
conduirait à exécuter d'une manière rationnelle, est généralement faite à
contre-sens. Les arbustes d'ornement sont généralement taillés par un
grand nombre de jardiniers à une époque fixe et la même pour toutes les
espèces.
Nous divisons les arbustes à feuilles caduques en deux séries : dans l'une
seront compris œux qui fleurissent sur le bois de l'année précédente; dans
l'autre série, ceux dont les fleurs naissent sur les bourgons de l'année.
Font partie de la première série : les Lilas, Aubépines, Épines-Vinettes,
Cytises, Pèchers, Deutzies, Pruniers, Forsythies, Pivoines arborescentes,
Seringats, Sumacs, Groseillers, Sureaux, Spirées de Rivers, de Thunberg,
à feuilles de Prunier, etc.
Ces arbustes ne doivent être taillés qu'après leur floraison et à une lon-
gueur relative à la force que l'on veut faire acquérir à chaque individu,
tout en maintenant son port normal.
Dans la deuxièmé série se trouvent : les Indigotiers, Ketmies des jardins,
Céanothes, Chèvrefeuilles, Callicarpes, Câpriers, Jasmins, Casses, Chamé-
cerisiers, Cornouillers, Millepertuis, Poincillade, Lagerstrémie, Grenadiers,
Ronces, la plupart des Spirées, Staphyliers, Viornes, Gatiliers, Amorphes,
Rosiers, etc.
Tous ces arbustes seront taillés l'hiver, pendant le repos de la sève.
On peut diviser de la même manière les arbustes à feuilles persistantes.
Ainsi les Escallonies, Céanothes, Baccharis, Buddlées, Buplèvres, Genets,
Coronilles, Alisiers, Leycestéries, Troënes, Romarins, etc., doivent être
taillés au printemps, parce que les fleurs naissent sur le bois de l'année.
Dans la série opposée se rencontrent les arbustes qui doivent être taillés
après leur floraison : les Rhododendrons, Kalmies, Lauriers tins, Mahonies,
Jasmins à fleurs nues, Garryas, Fabiennes, Néflier du Japon, Buisson ar-
dent, quelques Berberis, Cotoneaster, etc.
La forme à laquelle les arbustes sont soumis le plus souvent est la forme
globuleuse, ovoïde, enfin plus ou moins régulière. Nous préférons, par des
suppressions raisonnées, conserver autant que possible, à chaque arbuste,
son port naturel.
Nous sommes tout-à-fait de l'avis de M. Robinet en tout ceci et surtout
sur le dernier point. Combien de jardiniers tondent leurs arbustes comme
des Ifs ou du Buis, en boule, au lieu de se contenter d'enlever les branches
trop grosses et de laisser toutes les autres dans leur port naturel ?
A. Ducos.
RÉVISION DU GENRE LIGUSTRUM.
Dans un des derniers numéros de la Flore des Serres, M. Decaisne vient
de publier une liste revue des espèces de Troënes cultivées en Europe. Son
— 132 —
énumération contient une synonymie à laquelle il est bon de prêter atten-
tion. Elle a dû être élaborée avec soin et bouleversera quelques habitudes
de nomenclature horticole.
1]. L. vulgare, Linn. Europe.
Var. «, foliosa.
8, buxifolia.
2. L. ovalifolium, Hassk. Japon. (Synon. L. reticulatum et L. californicum..)
3. L. Ibota, Sieb. Japon. (Syn. L. ciliatum, Sieb.; L. Amurense, Carrière,
non Maximowicz; L. Roxburghü, Hort., et L. sinense, Hort.)
4. L. Quihoui, Carrière. Japon. :
5. L. Massalonghianum, Visiani. Khasia et monts Nilgherries. (Syn. Z.
myrtifolium, Hort.; L. spicatum, Hort., non Don; Z. longifolium, Hort.)
6. L. lucidum, Aïton. Chine. (Syn. L. Roxburghiï, Blame; Olea clavata,
Wight; Phylliræa paniculata, Roxb.; L. japonicum, Hort., non Thunberg;
L. lucidum, var. monophyllum, Hort.; L. magnoliæfolium, Hort.)
Var. «, coriaceum, Rex. hortic.
8, japonicum variegatum, Hort.
7. L. japonicum, Thunberg. Japon. (Syn. Z. Kellerianum, L. spicatum,
L. syringæflorum, L. lucidum, Hort. (non Aiïton); Z. macrophyllum, Hort.;
L. Kellermanni, Van Houtte; L. Sieboldi, Hort.; L. coriaceum, Hort.; L. gla-
brum, Hort.; L. ovalifolium, Hort. [non Hasskarl]).
Var. «, variegatum. (Syn. Ligustridium japonicum, Spach.)
8. L. insulense, Decaisne. Chine? (Syn. L. Stauntoni, Hort. [non DC.]).
9. L.-compactum, Hook. & Thoms. Himalaya. (Syn. L. oblongifolium, Hort.;
L. longifolium, Carrière; L. lancifolium, Carrière; L. Simon, Carrière.)
10. Z. robustum, Hook. & Thoms. Himalaya. (Syn. L. Nepalense, Hort.
[non Wallich]; Phylliræa robusta, Roxb.; Visiania robusta, DC.)
11. L. Nepalense, Wall. Népaul. (Syn. L. spicatum, Don; L. vestitum, Hort.)
12. L. Hookeri, Decaisne. Népaul. (Syn. L. Nepalense, var. Hook.: L. Wal-
lichii, Visiani [non Blume]).
15. L. Sinense, Loureiro. Chine. (Syn. L. villosum, Rev. Hori.; L. Zbota vil-
losum, Hort.)
1. Z. Stauntoni, DC. Chine. (Syn. L. Chinense, Carrière; L. Chinense
nanum, Hort.; Phlyarodoxa leucantha, Le Mar.)
ESPÈCES EXCLUES :
L. cœruleum, Descourt (espèce de Lippia).
L. spicatum, Jacques (L. multiflorum, Hort.).
L. amurense, Hort. Sahut (Zippia ligustrifolia, Thuret).
L. cotinifolium, Jacq. (Linociera cotinifolia, Wahl).
DETECTOR.
is
CHRONIQUE HORTICOLE.
Septembre 1877.
Campanula macrostyla. — Nous venons de voir en fleurs, au
Muséum de Paris, cette belle plante annuelle de l'Asie mineure. Ses gran-
des corolles violettes striées, cupuliformes, présentent une disposition
inusitée du style au centre et, avec le port divariqué de l'espèce, la distin-
guent à première vue de toutes les autres. L'année prochaine, le C. macros-
tyla sera déjà dans toutes les collections.
Nelumbium speciosum. — Il y a longtemps déjà que nous avons été
frappé de la beauté de cette plante dans le midi de la France, dès qu'elle
est cultivée dans des bassins où l’eau est susceptible de s'échauffer forte-
ment pendant l'été. Au jardin botanique de Montpellier, M. Martins nous à
montré des baquets placés en plein soleil, au pied d'une serre, pour mettre
les rhizomes en végétation. À Nice, à l’ancienne villa Gastaud; à Bordeaux,
à Tonneins, dans l’ancien établissement de M. Tourrès, chacun a pu obser-
ver de magnifiques spécimens de Nelumbium couverts d'énormes feuilles et - .
accompagnées de nombreuses fleurs. Nous venons de voir cette belle plante
atteindre des proportions analogues dans des conditions tout autres. Chez
M. Pellier, l'amateur émérite de Pentstémons, dans le bassin de son parc
de Montertreau (Sarthe), quelques tronçons de rhizomes ont produit des
feuilles énormes, en abondance, et des fleurs qui se succèderont jusqu'aux
gelées. Le bassin est peu profond (moins d'un mètre), l'eau est calcaire et
n’a pas été portée à un degré de chaleur bien élevé par le soleil d'été, et
cependant la végétation est admirable. C'est un exemple à imiter.
Sagittaire à fleurs doubles. — Dans le même bassin, nous avons
remarqué une autre plante qui n'est pas moins digne d'attention. C’est une
variété à grosses fleurs doubles blanches d'une Sagittaire que nous croyons
être le S. variabilis de l'Amérique du Nord, bien qu’elle ait été vendue
sous le nom de S. sagittæfolia flore pleno. Nous avons la conviction que le
type de cette admirable variété n'est pas la Fléchière de nos marais et qu'il
y à eu erreur dans sa dénomination. Quoi qu'il en soit, nous recommandons
cette vigoureuse variété comme l'une des plus belles plantes aquatiques
qu'il soit possible de voir.
Voyage de sir J. D. Hooker. — La vigueur du savant directeur des
jardins de Kew semble augmenter avec l’âge. Il y a quelques années il
entreprenait, dans le Maroc, l'exploration que l'on connait, en compagnie
de MM. Ball et Maw. Aujourd'hui c’est dans le Far West de l'Amérique du
Nord qu'il a porté ses pas, accompagné du professeur Asa Gray, du général
Strachey et de M. Hayden, qui dirige l'expédition de la topographie des
Montagnes Rocheuses. Il est à espérer que cette visite produira des résul-
tats utiles à la science des plantes, non pas par la découverte de nombreuses
espèces nouvelles dans une région déjà souvent explorée, mais en offrant au :
vaste esprit du D' Hooker un champ nouveau d'observation sur la distribu-
tion géographique des plantes dans ue du Nord.
TOME XxXIV. 1877. 9me LIvR,
— Tu —
Le Gombo. — Ce légume, qui est produit par les jeunes fruits d'une
Malvacée (Hibiscus esculentus, L.), commence à se répandre et à être apprécié
en France. Depuis une couple d'années, nous avons vu un marchand de
comestibles de la rue Notre-Dame de Lorette, M. Hédiard, le vendre régu-
lièrement, et il parait que le chiffre de la vente en un an a dépassé chez lui
2000 francs. Ces capsules vertes provenaient des environs de Toulon. On
sait que le Gombo est très répandu dans beaucoup de pays chauds, notam-
ment en Algérie. Aux Antilles, on en fait une soupe nommée Calalou.
Lorsqu'on le cuit dans l'eau pendant un quart-d'heure et qu'ensuite on le
fait sauter au beurre, il constitue un bon légume, dont nous conseillons
la culture dans la région méditerranéenne, et même sous le climat de
Paris, si on prend soin de le semer de bonne heure sous châssis, pour le
repiquer ensuite en pleine terre dans un compost bien fumé.
Le Dattier en France. — M. Mailand est propriétaire à Cannes (Var)
de la jolie villa Faustina. C'est là que, depuis deux années consécutives,
plusieurs Dattiers (Phœnix dactylifera) produisent des fruits qui mürissent
parfaitement et qu’on peut présenter comme produit de pleine terre du
continent français. Tout le monde connait les beaux Dattiers de la place
publique d'Hyères, et quelques autres forts pieds à Cannes, à Nice, Plu-
sieurs fructifient, mais ne mürissent pas leurs fruits. Ceux de la villa
Faustina, au contraire, ont donné de gros régimes, dont l’un pesait cent
kilogrammes, et sont arrivés à maturation complète. On voit que la culture
des Palmiers dans le midi doit être encouragée et que le temps viendra où
elle pourra être considérée comme une source de produit.
Les Cycadées mâles. — Dans une lettre adressée récemment à
M. Carrière, M. Martins, le savant professeur de botanique de Montpellier,
demandait du pollen de Cycas à l'effet de féconder un pied de C. revoluta
actuellement fleuri au jardin botanique de cette ville. Une autre requête du
même genre était adressée par M. Chabaud, de Toulon. Malheureusement
aucun Cycas mâle n'étant connu jusqu'à ce jour en Europe, au dire de
M. Carrière, il ne fût possible que d'envoyer du pollen, déjà ancien, de
C. Riuminiana, provenant de pieds mâles récoltés autrefois à Manille par
M. Porte. Si nos lecteurs connaissaient le moyen de se procurer du pollen
de C. revoluta ou C. circinalis, nous leur serions obligés de le faire connaître.
M. Godron à l’Académie des Sciences. — Le doyen honoraire
de la Faculté des Sciences de Nancy, M. Godron, a été élu, dans la séance
du 2 juillet, correspondant de l'Académie des Sciences pour la section de
botanique, en remplacement du feu M. Thémistocle Lestiboudoïis.
La grêle à Gand. — Les horticulteurs et jardiniers maraichers de
Gentbrugge, Ledeberg et Meirelbeke, près Gand, ont été victimes, le
16 août dernier, d’une grêle épouvantable qui en quelques moments a haché
toutes les cultures, brisé les vitres des serres et des châssis, et ruiné un
croire qu’elle pourra contribuer à atténuer les effets du désastre.
Asa fœtida et Thapsia Sarganica. — Dans une lettre adressée
récemment à la Société d’Acclimatation, M. Naudin annonce qu'il a réussi
L'ILLUSTRATION HORTICOLE
COBURGIA TRICHROMA, HerBerT, var. SPECIOSA. Er. Anpré.
Le Dann
— 135 —
à cultiver à Collioures ces deux plantes pharmaceutiques, dont l'introduc-
tion à l'état vivant est bien désirable pour la médecine.
Greffe de la Glycine sur le Cytise. — Un correspondant du Gar-
deners” Chronicle lui demande : pourquoi n’essaierait-on pas de greffer la
Glycine de la Chine sur le Cytise faux ébénier (Cytisus laburnum)? Et la
rédaction de lui répondre : Essayez. Nous en dirons autant à nos lecteurs.
À première vue, il n'y a rien d'impossible, les deux plantes appartenant à
la même famille et étant ligneuses toutes deux.
Destruction des Fourmis. — Aux moyens que nous avons indiqués
à plusieurs reprises par la destruction des fourmis peuvent s'en ajouter deux
autres, dont on nous garantit l'efficacité : faire brûler des coquilles de
limaçons avec du storax (résine odoriférante), les pulvériser et répandre
cette poussière sur la fourmilière, dont toutes les habitants disparaîtront
au plus vite.
Nous avons lu dernièrement, dans un recueil dont nous ne nous rap-
pellons plus le nom, qu'il suffit de mettre du Cerfeuil vert (Scandix cere-
folium) dans un endroit où les fourmis se sont établies, pour qu'elles
s'éloignent au plus vite.
Une recette de mastic à greffer. — Faire fondre doucement
900 grammes de poix de mélèze, 250 grammes de graisse de bœuf fondue
ou de suif; bien remuer, puis retirer du feu, et ajouter 250 grammes
d'essences de térébenthine, qu'il faut bien mélanger avec le reste. On
obtiendra ainsi un mastic qui pourra rivaliser avec celui de Lhomme-Lefort
et coûtera beaucoup moins cher.
L’Hellébore, plante d’appartement. — Nous ne connaissons guère
de plus belle plante d'appartement qu’une forte touffe de l'Helleborus niger
bien cultivée et fleurie. On relève la plante au printemps et on la cultive en
pots ou en jardinière. Son feuillage persiste, et 'à la fin de l'automne, si
on à rentré la plante en serre dès le mois d’août-septembre, elle se couvre
de magnifiques fleurs d’un blanc pur, dans lesquelles on ne reconnaïîtrait
pas les calyces rosâtres et sales de notre Rose de Noël en pleine terre.
Les Eryngium parallèlinerves. — Ces plantes sont actuellement
de toute beauté. Un pied d’£. Lasseaurii, qui a passé l'hiver sans couverture
dans mon jardin de Touraine, et dont le cœur avait produit une forte
hampe l’année dernière, a donné cinq énormes rejetons qui ont produit
cinq tiges à fleurs, hautes de 2",50 et plus, et dont l'effet ornemental est
des plus remarquables.
A Rouen, je viens de voir l'Æ. bromeliæfolium, formant, au jardin bota-
nique, une belle girandole blanche, se dressant au milieu d’une touffe de
feuilles d'un vert gai.
Les Æ. pandanifolium, eburneum, sont encore de belles espèces, qui résis-
tent aux hivers ordinaires et qu'on peut d’ailleurs protéger contre le froid
par une couverture de feuilles. |
De jeunes plantes, semées au printemps, et hivernées une première
fois en serre froide, forment la seconde année d'énormes touffes du plus
grandiose effet.
— 136 —
Exposition ampélographique à Florence. — Une Exposition de
Raisins de toute provenance qui vient d'avoir lieu à Florence a coïncidé
avec le troisième Congrès œnologique italien et a produit des résultats
intéressants pour la connaissance des cépages.
Une expédition scientifique. — Le 14 août est partie de Gênes une
goëlette appartenant à M. le D' Albertis et allant accomplir une mission
scientifique sur les côtes d'Afrique. Ont été embarqués le D' Gestri, et
à Cagliari le professeur Arthur Issel, naturaliste distingué, ainsi que le
directeur du Musée, le marquis Giäcomo Doria. Chemin faisant, la goëlette
s'arrêtera pour explorer uñe petite île située à 100 milles de la Sardaigne,
dans la direction de la Tunisie, et qui est encore scientifiquement inconnue.
Germination des vieilles graines. — M. Raguet, professeur d’arbo-
riculture à Compiègne, a dernièrement rappelé un procédé ancien pour
faciliter la germination des vieilles graines et que nous nous empressons
de reproduire. Ce moyen consiste à réveiller l'énergie vitale de l'embryon
en trempant la graine dans de l'eau fortement oxygénée. On augmente la
quantité d'oxygène en mettant une goutte de dissolution aqueuse de chlore
dans 38 grammes d'eau ordinaire. On fait tremper les graines douze heures
dans de l'eau ordinaire, puis on les place pendant six heures dans de l’eau
oxygénée par le chlore; on les égoutte sur un linge, on les enveloppe d'un
peu de terre, puis on les sème et on emploie pour les arroser l’eau qui a
passé à travers le linge. Le brôme et l’iode auraient, dit-on, des propriétés
analogues au chlore pour cet objet. :
Prix de la Société d’Acclimatation. — Cette Société demande
un Guide théorique et pratique de la culture de l'Eucalyptus, et offre pour le
meilleur manuscrit un prix de 500 francs.
Un autre prix de la même valeur est offert à celui qui aura : 1° cultivé
avec succès le Jaborandi pendant plus de 5 années, et dont les cultures
auront couvert, au moins pendant les dernières années, un demi-hectare:
2° exploité convenablement ses cultures de cette plante.
S'adresser, pour obtenir des renseignements détaillés, au siége de la
Société, 19, rue de Lille, à Paris. Le concours restera ouvert jusqu'au
1° décembre 1885.
Floraisons intéressantes. — M. Morren raconte, dans la Belgique
horticole, que M. Smith a obtenu à Kew la floraison du Zillandsia usneoides»
cette Broméliacée minuscule si commune dans l'Amérique sud et si difficile
à conserver dans nos serres. Le 7. streptophylla, du Mexique, a fleuri chez
M. Massange, à Liége. Une espèce voisine de notre Ronnbergia Morreniana,
mais à fleurs blanches, a été envoyée du Brésil à M. De Beucker et a
fleuri à Anvers. Au Jardin botanique de Liége, on a vu fleurir un nouvel]
Ananas, l'Ananassa monodora, et le Bromelia Pinguin, L., dont-les fruits
jaunes, ressemblant à des Prunes, ont une saveur qui rappelle celle de
Ananas. ‘
NÉCROLOGIE.
Hélas! la mort frappe à coups redoublés dans les rangs de la botanique
et de l'horticulture. Trois noms considérables viennent occuper aujourd'hu
— 137 —
la page que nous consacrons à ceux qui ont honoré la science des plantes
et qui nous ont été ravis.
M. WeppeLL (Hugh Algernon) vient de mourir à Poitiers, en août
dernier. Botaniste accompli, correspondant de l'Institut, auteur d’une ad-
mirable Histoire naturelle des Quinquinas, de la Monographie des Urticées
et de celle des Podostémacées dans le Prodromus, de la Flore des Hautes
Andes (Chloris Andina), ce savant illustre avait fait à deux reprises diffé-
entes (en 1845 et en 1855) des voyages d'exploration dans le Brésil et
les Andes de la Bolivie et du Pérou, dont il a puissamment contribué à
faire connaître la flore. La perte de M. WEDDELL sera très vivement
ressentie par tous les savants. C'était un homme aimable, simple et char-
mant entre tous, dont le directeur de ce recueil aussi bien que moi nous
garderons le plus touchant souvenir. Il m'avait guidé par ses conseils à
mon départ pour l'Amérique du Sud, et je ne saurais oublier qu'il m'a été
de la plus grande utilité par son expérience, dans les difficultés que j'ai
souvent rencontrées pour l'accomplissement de ma mission.
M. le Comte DE LAMBERTYE, mort le 30 août dernier, à l'âge de 67 ans,
était un des noms les plus populaires de l’horticulture contemporaine.
Chacun connaît ses excellents petits livres, publiés sous le titre de con-
seils aux habitants des campagnes sur la Culture des Légumes, des Arbres
fruitiers et des Fleurs, son beau Traité du Fraisier, ses brochures sur les
Cultures de primeur par le thermosiphon, son livre sur les Plantes à feuilles
ornementales. Mais ce qui est moins connu, c'est sa charité sans égale, sa
manière active et ingénieuse de répandre le bien autour de lui. A Chal-
trait, sa résidence, dans la Marne, où il avait fondé un magnifique jardin,
il s'était fait volontairement le professeur des jeunes enfants et des insti-
tuteurs, avait fondé la Société d'horticulture d'Epernay, donné l'exemple
autant par son travail manuel que par ses leçons orales et écrites, en
un mot imprimé un élan salutaire à l'horticulture champenoise. Me sera-t-il
permis d'ajouter, que personnellement je perds en lui un ami de 18 ans
qui ne s'est pas démenti un instant et que cette perte est pour moi une
de celles que le temps sera impuissant à effacer?
M. Fizippo PARLATORE, le savant botaniste italien, directeur de l'Institut
royal de physique et d'histoire naturelle de Florence, l'auteur de la Flora
italiana et de la Monographie des Conifères dans le Prodromus, et de tant
d'ouvrages de premier ordre, est mort à [Florence le 9 septembre, à l'âge
de 61 ans. Il était le « facile princeps ». des botanistes du Sud de l'Europe.
C'est à lui que l'on doit l'organisation du Musée, de l'Herbier, du Jardin
botanique de Florence, que les visiteurs de l'Exposition internationale
de 1874 ont admiré à l'envi. Déjà, à cette époque, il était atteint d'une
maladie grave qui inspirait des craintes à ses amis et qui l'a enlevé dans
un âge où il pouvait encore rendre de grands services à la science.
Nous ævions raison de dire que la faulx de la Parque fait une large
trouée dans les rangs des maitres de la science des plantes. La place aux
jeunes se fait bien large, et les successeurs de pareils hommes sont rares.
Dieu veuille que le souvenir de ces savants et de leurs travaux leur in-
Spirent des œuvres dignes de tels devanciers!
: Ep. ANDRÉ,
1 —
PI CCEXXXVIE
BARROTIA PANCHERI, an. proxenarr.
| BARROTIA DE PANCHER.
PANDANÉES.
ÉTYMOLOGIE : Dédié par Gaudichaud à son ami Barrot.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : flores masc. : spadix terminalis cylindricus, simplex, elon-
gatus, stipitibus clavatis, disco terminali carnoso subhexagono tectns, pedicellis versus apicem
et discorum superficie inferiori staminibus numerosis subsessilibus obtectis. — Flores fœminei
ignoti. Fructus : cephalium ellipticum, ovale v. elongatum, syncarpiis contiguis angulosis,
transverse latioribus, e serie simplici transversali carpellorum compositis (rarius e serie duplici
transversali vel e carpello unico) : stigmata dentiformia erecta, disco stigmatico reniformi
e
Barrotia, Gaudichaud, Atlas, Voy. Bonite, pl. 13.
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : caulis 6-8 metr, altus (ex Balansa); folia angusta, 1"-1"30
longa, 4-5 cent. lata, ima basi margine integra, paulo supra et dense dentata, versus apicem
tenuissime denticulata, nervo medio infra carinato et aculeato nervis lateralibus duobus prima-
riis supra carinatis et aculo denticulatis, apicem versus confluentibus ; foliis sensim attenuatis
acutis nec acuminatis, apice trigonis, nervulis tenuissimis (circiter 30-56 in 1 cent.). Flores mas-
culi et fæœminei desunt. — Fructus : cephalium ellipsoideum, 21-24 cent. longum, 12-13 latum
in spec. Balansa n° 2255 et Pancher), axi breviori ovali, 8 cent. longo (in spec. Balansa n° 2255
fructibus delapsis). Syncarpia infra contigua subprismatica hexagona lævia supra pyramidata,
apice truncata, stigmatibus tribus rarius duobus, dentiformibus, contiguis sursum inflexis,
superficie stigmatica parva transversa versus apicem cephalii spectante, nucula lignosa infra
medium syncarpii indurata triloculari, loculis 1-2 sæpe abortivis, vacuis et minoribus. — Hab.
in sylvis montis Kou-gui (Balansa n° 2253, Messioncoué prope Port Bousquet, B. n° 2255. In
montibus prope Morari, ad 700 metr. altit. (Pancher, sub Pandan. sphæroceph.). — In caldar.
Linden. viv. introduct. 1876.
Barrotia Pancheri, Ad. Brongniart, Ann. Sc. nat., 6e sér., 1, pl. 14.
Pandanus sphærocephalus, Pancher, #mss.
— Pancheri, Linden, Catal.
Cette Pandanée nouvelle vient d'être introduite vivante en Europe par
M. Linden, qui l’a recue l’année dernière de la Nouvelle-Calédonie. J'ai
retrouvé, dans la plante, l'une des espèces du genre Barrotia, fondé par
Gaudichaud et que M. Ad. Brongniart a adopté dans le choix de plantes
néo-calédoniennes qu'il avait publiées en collaboration avec M. A. Gris.
e genre Barrotia compte aujourd'hui sept espèces : B. macrocarpa, altis-
sima, Balansæ, Aragoensis, decumbens, sphærocephala, et enfin Pancheri, la
seule espèce qui soit vivante en Europe jusqu'à ce jour.
Cette espèce, dont j'ai vu les échantillons secs et fructifiés dans l'herbier
du Muséum, à Paris, avait été confondue par Pancher, qui l’a trouvée le
premier, avec le Pandanus sphærocephalus, dont elle se rapproche par ses
annemaecher a }
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— 159 —
capitules, mais que la forme, individuelle de ces fruits en éloigne sensible-
ment. |
Le capitule (ou cephalium) est dressé, porté sur un pédoncule vigoureux
accompagné de feuilles assez serrées, dont lès supérieures l'entourent
comme une sorte d'involucre en le dépassant. Ces feuilles sont assez faciles
à reconnaître par leur double côte longitudinale indépendante de la côte
médiane parfois rosée, leur ton vert uniforme et leurs fines dentelures
en scie. Les échantillons que M. Linden possède dépassent en élégance
le Pandanus ornatus, que nous avons autrefois décrit dans ce recueil, et
ont sur lui l'avantage d'appartenir à un climat tempéré-froid et de convenir
davantage pour la décoration des appartements.
Ep. ANDRÉ.
EXPOSITIONS.
Exposition horticole d’Anvers. — A l'occasion du centenaire de
Rubens, la ville d'Anvers a tenu, sur la Place de la Commune, la 129° ex-
position de la Société d'Agriculture et d'Horticulture de la région. La
médaille d'honneur a été gagnée par Mad. Ed. Rigelé, pour ses magnifiques
collections de plantes fleuries. Le nombre des exposants était considérable.
Cette exposition a été un grand succès. Elle a fait le plus grand honneur
aux organisateurs, auxquels on peut attribuer la plus grande part de cette
réussite complète.
Exposition de Gand. — Au mois de juillet a eu lieu l'Exposition de la
Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, dans la salle du
Casino. Elle a pleinement réussi. MM. de Kerchove de Denterghem et
de Ghellinck de Walle avaient envoyé de superbes collections de Palmiers,
parmi lesquels le Cocos plumosa du premier de ces exposants a décidé la
victoire, en même temps que sa collection de quarante Fougères en arbre
entrainait tous les suffrages. M. Van Geert avait exposé des collections
de Cycadées, de Palmiers, de Conifères et des plantes nouvelles. Dans ce
dernier concours prenaient également place MM. Jacob-Makoy et De Smet.
Les Orchidées de M. Beaucarne, les Gloxinias de M. Van Houtte, les Roses
de M. Duval, les Rhopala et Aralia de M. Vervaene formaient les points
saillants de cette exhibition et donnaient le meilleur espoir pour la grande
joûte internationale de l’année prochaine, à laquelle les horticulteurs gan-
tois ne manqueront pas de prendre part.
P,. ERCEAU.
— 140 —
PI. CCLXXXIX.
LAMIA OBLIQUA, rez.
CYCADÉES.
Cette jolie Cycadée, introduite dans le courant de l'été 1876, a été
découverte sur les parties élevées du Cap Corrientes, côte du Pacifique
(Nouvelle-Grenade). Elle n’a pas encore fructifié et nous ne savons à quelle
section du genre Zamia la rapporter, la largeur et la forme de ses folioles
n'offrant pas de caractères suffisants pour fixer sa place en l'absence des
organes de la reproduction. Ce que nous pouvons affirmer, c’est qu’elle
ne rentre pas dans le genre Aulacophyllum, créé par M. Regel sur des
Cycadées colombiennes et équatoriennes caractérisées par des feuilles
sillonnées longitudinalement. Nous reparlerons de ce genre en revenant
sur la plante que nous signalons aujourd'hui. En attendant, voici la
description prise sur le plus fort échantillon que nous ayions observé dans
les serres de M. Linden.
Petit arbre dressé, à tronc grèle, haut de 2" sur 0,12 de diamètre à la
base, lisse ou peu rugueux-tuberculeux, gris-blanc, couvert, surtout au
sommet, par les cicatrices foliaires triangulaires transversalement allon-
gées. Pérules (écailles ou feuilles abortives) largement triangulaires aiguës
noirâtres, longues de 2-3 centimètres, à côte saillante, à pointe ligneuse
obtuse tronquée.
Feuilles inermes, glabres ou couvertes d’une pubescence apprimée, feu-
trée, noirâtre, caduque, surtout à la base du pétiole qui est très renflé et
qui s’atténue brusquement pour devenir cylindrique, grêle, et pourvu de
deux sillons latéraux. Leur longueur est de 60 à 75 centimètres dans le
spécimen observé, mais ces dimensions doivent augmenter beaucoup.
Folioles alternes, sessiles, coriaces, longues de 20 centimètres, larges de 6,
lancéolées falciformes, atténuées articulées à la base, acuminées obtuses
au sommet, Concaves en dessous, à bords pourvus de dents fines en scie,
éparses, plus rapprochées au sommet; nervures au nombre de 30-45, sim-
ples ou fourchues, non saillantes, se détachant en noir sous l’'épiderme de la
feuille d’un beau vert brillant.
Fleurs et fruits.….?
Les collections de Cycadées s'augmentent de jour en jour, et c’est avec
raison que les amateurs les recherchent, car peu de plantes ont un plus
noble port et demandent moins de soins. On a vu des exposants qui, comme
M. de Ghellinck de Walle, à Gand, remportent des prix à toutes les
expositions, et ont montré, par la force et la beauté des exemplaires, le
mérite éminemment ornemental de ces plantes.
A. Ducos.
ner erremmemneer)
L'ILLUSTRATION HORTICOLE
ZAMIA OBLIQUA, Recer.
D De Pann MACK DE
À linge
TODEA
INTERMEDIA.
L'ILLUSTRATION HORTIC
— 141 —
PI. COXC.
TODEA (LEPTOPTERIS) INTERMEDIA HORT. ANGL.
= TODÉA INTERMÉDIAIRE.
FOUGÈRES.
ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Ilustr. hortic., 1875, p, 185.
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : Caudex crassus, subsphæricus v. vix elongatus, 15-50 cent.
altus, rss our congestis nigris, pres eh fulvis; frondes 50-50 cent.
longæ, 15-2 . latæ, tripinnatifidæ, petiolo tereti i nu e medio ad apicem alato;
pinnæ densæ, campus lanceolatæ, bipinnatifidæ, 8-10 Ce. one, cent. latæ, inferiores bre-
viores ; pinnulæ crebræ, pellucidæ, 1 cent. longæ, 5 mill. latæ, octo pes fere rachidem
alatum Dre laciniatæ Pres “linearibus obtusis, — In Nova-Zelandia. — Ad viv. desc. in
ort. Lin E. A.
Todea (Leplopteris) intermedia, Hort. Angl.
J'ai éprouvé quelque difficulté à déterminer cette plante. Les espèces de
Leptopteris jusqu'ici connues étaient au nombre de trois : le L. superba, déjà
très répandu dans les collections; le Z. Wilkesiana (syn. Fraseri), que nous
avons figuré dans ce recueil (1875, p- 185), et le L. hymenophylloides (syn.
pellucida). Tous trois sont originaires de la Nouvelle-Zélande.
J'avais cru d'abord pouvoir identifier notre plante avec cette dernière
espèce, qui s’en rapproche certainement beaucoup. Mais un examen attentif
des nombreux échantillons que possède l'herbier du Muséum de Paris,
depuis l'échantillon type d'A. Richard, qui le premier décrivit et nomma
cette plante, jusqu'à ceux des herbiers de sir W. Hooker et de Bory de
St-Vincent, de Raoul, de S*-Croix de Belligny, de Dupetit-Thouars, me
convainquit bientôt que j'avais affaire à une espèce distincte. Le L. hyme-
nophylloides ou pellucida a les frondes plus grandes, triangulaires et non
lancéolées, les dernières pennes sont les plus développées, le rachis est nu
sur une plus grande longueur, toutes les divisions sont beaucoup plus
écartées, les segments des pinnules sont découpés jusqu’au rachis non ailé,
et ces segments surtout sont tous très aigus et souvent fourchus. D'ailleurs
le rhizome est rampant et Le port de la plante est différent.
Un échantillon isolé de l'herbier du Muséum, et qu'on a étiquété à tort
Todea (Leptopleris) Fraseri (synonyme de Wilkesiana), pourrait bien appar-
tenir à notre espèce. M. Eug. Fournier l'a mème nommé provisoirement
T. congesta. Mais les segments de la plante du Muséum sont à peine mar-
qués, leur sommet est plus obtus que dans la nôtre, et au total l'échantillon
est trop re pour qu'on puisse asseoir un jugement avec quelque
probabilité
Nous conserverons ne à cette belle plante le nom sous lequel eñe a été
envoyée à M. Lin
Comme le Z. Re dont le port est plus ramassé, le T. intermedia est
d'une rare élégance, avec ses frondes translucides, rassemblées en toufles
radiées, ses nombreuses pinnules d'un beau vert transparent que les
gouttes de la rosée constellent perpétuellement de perles brillantes. On le
cultivera en serre froide, et s’il se peut, sous une grande cloche.
Ep. ANDRE.
re
HORTICULTURE D'ORNEMENT.
LA ROSE SOUS L'ÉQUATEUR.
La Rose, cette gloire inaltérée de l'horticulture française, a fait depuis
longtemps son tour du monde. Elle a expédié de nombreuses légions sous
tous les climats et partout elle a remporté des victoires et trôné en
souveraine.
Je l'ai vue à St-Pétersbourg, par 60° de latitude nord, cultivée en per-
fection par les Lorgus et les Freundlich, qui savent forcer des centaines
de variétés pendant toute l'année sans interruption, sous un climat où
les minima peuvent atteindre — 40° centigrades et plus (1).
Dans les grandes Expositions de l'Angleterre, cette patrie adoptive de
la Rose, où elle est l'objet d'un véritable culte, où elle a créé des sociétés
et motivé toute une littérature spéciale, où on la cultive par centaines
de mille, j'ai souvent admiré les merveilleux Rosiers en pyramides, dus à
l'art consommé des Turner et des Paul, et que la France n’a pas encore éga-
lés jusqu'ici, bien qu'elle ait fourni la plupart des variétés qu'ils emploient (2).
En parcourant autrefois l'Allemagne du Nord, j'ai apprécié le vif intérêt
qu'y inspirait la Rose, en voyant enterrer les Eglantiers pendant l'hiver
comme on le fait chez nous des Figuiers d'Argenteuil.
J'ai vu le bosquet de Roses d’Alphonse Karr à Nice et les haies fleuries
des résidences de cette ville au « printemps éternel », où les Gloire de Dijon
et les Maréchal Niel sont grosses comme des Pivoines: contemplé les
cascades de Rosiers Banks de Gênes et les Multiflores de Naples; salué
très bas les cultures forcées de Roses de Laurent aîné à Paris, pour la
Consommation hivernale de la grande ville, et je suis resté à mon tour
ébahi et charmé devant les exhibitions de cinquante mille Roses coupées
de Brie-Comte-Robert.
I] m'était donc difficile d'espérer, à mon départ pour un voyage d’explo-
ration dans l'Amérique du Sud, én 1875, que je trouverais entre les Tro-
piques une place occupée par la Reine des Fleurs. Je n'allais pas chercher
des Roses, — toute figure de rhétorique exclue, — et j'en ai rencontré
cependant, dans des conditions qu'il me semble utile de relater, la littérature
rosicole me paraissant avoir omis presque complètement le rôle que joue
ce charmant arbuste dans les régions équatoriales du Nouveau-Monde.
L'expérience fût-elle négative, il peut être intéressant de savoir comment
le Rosier se comporte dans le voisinage de l'Equateur, selon les climats
et surtout selon les altitudes où il est cultivé.
La première fois que je rencontrai la Rose en pays chaud, ce fût dans
(1) On peut consulter à cet égard mon livre, intitulé : « Un mois en Russie, » où j'ai
raconté (p. 47) l'étonnante culture des Rosiers forcés à S'-Pétersbourg, à l'occasion de l'Expo-
Siion internationale de 1869. — E' A.
* (2) Une statistique tout récemment publiée porte à 536 le nombre des variétés de Roses
obtenues en France depuis 1864, tandis que l'Angleterre n’en a fourni en tout que 44,
— 143 —
les Antilles, à la Guadeloupe et à la Martinique. Les sujets y étaient
laissés en liberté, le plus souvent autour des maisons et le long des murs,
mais leur végétation, dans une région où règnent encore deux saisons
principales, l'une sèche, correspondant à la période de repos de nos hivers,
l'autre pluvieuse, représentant chez nous le temps de la pousse et de la
floraison, ne diflérait pas suffisamment de ce que j'avais pu observer dans
la région méditerranéenne. J'avais hâte de pouvoir étudier le Rosier dans
les contrées équinoxiales, ou tout au moins entre des linfites de 10 degrés
environ au nord et autant au sud de l'Equateur.
Ma première constatation eut lieu au Vénézuéla, à la Guayra et à
Puerto-Cabello, sur cette côte torride située par 12° de latitude nord et
que traverse l'Equateur thermique. Dans cette dernière petite ville, où le
Président Guzman Blanco à fait planter un jardin public ou Ataméda qui
porte son nom, se trouvent des Rosiers. Des bordures de R. Lawrenceana,
dans ce pays où la moyenne annuelle est de —- 32°, me produisirent un
singulier effet. Au lieu de les voir naines et touffues, régulières comme les
rangées de buis taillés de nos jardins, j'observai que ces Rosiers formaient
des arbustes fastigiés comme nos bruyères à balais (Zrica scoparia). Leurs
rameaux étaient toujours florifères, mais s’allongeaient démesurément,
grêles et soufireteux, et la taille que nous leur faisons subir d'ordinaire
était remplacée ici par la mortification successive des ramules qui avaient
porté fleur. Des branches dénudées en partie, surmontées par des fleurs
plus petites de moitié qu'en Europe, un aspect étiolé, allangui, voilà ce
que produisait cette chaleur continue sur une plante du Nord.
Les Rosiers à fort développement et à grosses fleurs, soumis à ce
régime d'une végétation perpétuelle, prennent le port le plus disgracieux.
Ils jettent de côté et d'autre de longs rameaux dénudés à la base, portant
vers le sommet seulement des bourgeons à fleurs comme font chez nous
les Rosiers qu'on laisse s'épuiser sans taille. Les Thés, Noiïsettes, Iles-
Bourbon, sont les meilleures variétés. On voit surtout des Souvenir de la
Malmaison, Devoniensis, Gloire de Dijon, Aimée Vibert, Niphétos, Lamarque,
Chromatella, dont les fleurs, peu nombreuses, sont en revanche d'une rare
beauté et d’un parfum incomparable. Les qualités odorantes s’exaspèrent
sous l'influence de cette chaleur. Je me rappelle qu'à Barranquilla, dans la
Nouvelle-Grenade, à l'embouchure du fleuve de la Magdaléna, les Rosiers
plantés dans les cours des maisons (patios), où j'allais respirer le soir, embau-
maient l'atmosphère. A Panama, où la chaleur est moins élevée, mais pourtant
très fatigante, à cause de l'humidité surabondante apportée par les marais
du voisinage la végétation est exubérante, et les Rosiers présentent le mème
aspect et les mêmes propriétés odoriférantes. J'ai visité une sorte de jardin,
nommé fastueusement « Jardin del Paraiso, » planté par un Français,
nommé Clément, et où quelques Jasmins, AÆibiscus Rose de la Chine,
Cassies, Poinsettias, entremêlés de Rosiers, fleurissaient sous la demi-
ombre de gros Manguiers au feuillage opaque, des Caïmitos (Chrysophyllum
Caimito) et des Bananiers. Ces Rosiers portaient, comme partout en terre
chaude, des sarments défléchis, capricieux, sans beauté autre que celle
des quelques grosses Roses qui les terminaient. Les hybrides perpétuels,
— 144 —
comme je l'ai constaté depuis dans des climats analogues, réussissent mal,
à l'exception de quelques variétés, comme La Reine, Baronne Prévost, qui
sont d’une vigueur à défier les plus mauvaises conditions. Beaucoup meu-
rent peu de temps après leur plantation. Ceux qui survivent sont de l'ap-
parence la plus chétive. Sur les branches des Thés et des Noisettes, les
bourgeons prennent une disposition circulaire comme celle d'une guir-
lande, tandis que dans les hybrides perpétuels, les rameaux se redressent
en désordre et montrent mal leurs fleurs. .
Il serait facile, dira-t-on, de remédier à cet épuisement par la taille,
en créant ainsi une période de repos correspondante à la nôtre. Mais la
taille en terre chaude fait périr les Rosiers. Il faut donc, si l'on veut
récolter quelques fleurs, laisser les sujets pousser sans contrainte et les
remplacer quand ils meurent. Je ne sais si cette règle est absolue, et si
des essais ont été faits en ce sens dans ces pays qui ne brillent pas par
l'activité physique et morale, mais elle doit être vraie en partie, puisqu'on
voit la taille du Rosier réussir dès qu'on atteint le Chili, et qu'à Lima
même, où la température varie peu autour de + 25° centigrades, on peut
déjà rajeunir les sujets au moyen de suppressions modérées dans les
rameaux. Ce que j'ai observé ainsi à Lima, par 12° de latitude sud environ,
on le retrouve tout près de l'Equateur, où j'ai vu le Rosier se comporter
comme dans la capitale du Pérou, toutes les fois que j'atteignais 1500 à
1800 mètres au-dessus du niveau de la mer, tandis qu'à Guayaquil, où
touchent à chaque instant les vapeurs côtiers de la Pacific Steam Navigation
company, on laisse le Rosier pousser librement comme dans les autres
localités de la zône torride que je viens de citer (1). A ces difficultés de
culture causées par le climat, vient s'en ajouter une autre plus grave
encore. Je veux parler de la plaie atroce des fourmis. Ces insectes ne
respectent rien. Dans les jardins de certaines villes de la côte du Pacifique,
il faut une surveillance incessante, sans peine de voir tout dévorer en un
clin-d'œil. Chaque pied d’arbuste, et surtout de Rosier, doit être passé
dans un récipient plein d'eau qui l'isole du sol environnant. S'il existe la
moindre solution de continuité, si la feuille d'une plante voisine peut servir
de pont à la gent fourmilière, toute l’armée passe en une seule nuit sur
le malheureux Rosier, et en peu d'heures il ne reste ni une fleur, ni un
bouton, ni même un seul vestige de feuille. L'œuvre de plusieurs années
est détruite avant le lever du soleil.
On comprendra que la culture du Rosier, si réduite qu'elle soit, en
raison du climat débilitant et du choix restreint des variétés, le devienne
rare ue avec de pareils fléaux, dans les contrées où l'énergie
sea : _ . Mais il en est autrement dès qu'on s'élève, dans
ons Mine ts quateur, à des altitudes considérables. Le Rosier-y prend
ure toute particulière. Là aussi, la végétation est continue, puis-
fA\ 472: tusitn 2. A n 4 1 "
teur), au pied du Chimborazo, et dans plusieu
où la température moyenne était de - 180 à
bie), à 1800 mètres d'altitude; à Guaranda (Equa-
rs autres localités, dites de terre tempérée, et
200,
2x.149
qu'il n y a d'hiver;que dans la région des neiges éternelles. Mais les sommes
de chaleur annuelle sont faibles; il ne fait ni chaud ni froid.
La température moyenne de Bogotä, par exemple, est de 156 à
2650 mètres; celle de Pasto, à 2860 mètres, est de 1%: celle de Quito, à
2908 mètres, de 15°. Dans ces conditions, le Blé attend trois ou quatre
mois après la floraison pour müûrir; l'Orge n’atteint son développement
complet qu'en six mois, tandis qu'à Drontheim, en Norwége, elle ne met
que six semaines; une variété de Pomme de terre, dite de l’Ano grande,
reste toute une année en terre avant d'être récoltée. Les rares arbres
fruitiers qu’on essaye de cultiver entre 2500 et 3000 mètres au-dessus du
niveau de la mer, donnent des produits nuls ou bizarres. Le Poirier ne
réussit pas. Le Pommier revêt l'aspect d’un petit arbre fastigié, à branches
à demi-chargées de bois mort, portant çà et là, toute l'année ou peut s'en
faut, de rares bouquets de petites fleurs auxquelles succèdent des fruits
qui atteignent tout au plus la moitié de leur développement et ne mürissent
par conséquent jamais. Le Pêcher se comporte de même et noue quelques
Pêches vertes, dures comme des pierres, qu’on vend sur les marchés ou que
l'on consomme sur place, en les enveloppant dans un sirop de sucre brut
pour en faire des confitures servies partout à la fin du repas sous le nom
de dulcès. Les fruits indigènes qui s'ajoutent à ces maigres ressources sont
les merises fades du Cerasus Capollin, et les baies, grosses comme un œuf de
poule, des Tacsonias, qui se consomment sous le nom de Chulupas en Colom-
bie et qui contiennent autour des graines une pulpe sucrée assez agréable.
C'est dans cette température que les essais de culture du” Rosier dans
l'Amérique équatoriale ont encore le plus de succès. Il y prospère relati-
vement et certaines variétés même s’y établissent au point de se natura-
liser. Quand après trois journées d’ascension dans la Cordillère centrale
des Andes, j'arrivai de Honda (terre chaude) à Facatativa, par 2650 mêtres
d'altitude, là où commence cette grande plaine ou Sabana de Bogotä, qui
repose sur le fond d’un ancien lac subandin; je fus surpris de voir le Rosier
multiflore rose planté tout le long de la route en buissons épars. En allant
herboriser sur les montagnes, je le trouvai partout, sporadique, près des
habitations, avec un tel air de spontanéité, que j'aurais incliné à le croire en
pays natal, si je n'avais su qu'aucune Rose n’est indigène dans l'Amérique du
Sud. Il n'y forme pas de touffes vigoureuses, mais, planté autrefois pour
border les prairies, au moyen de simples rameaux-boutures fichés en terre
sans aucun soin, il a résisté en beaucoup d’eudroits à l'envahissement de la
végétation sauvage et se perpétue sans culture. De Serrezuéla à Bogotä,
pendant sept lieues d’une route plate, poudreuse et mortellement ennuyeuse,
le Rosier multiflore apparaît sans cesse, en buissons çà et là mélangés
de quelques touffes de Bengales.
A Bogota, la Rose est tout-à-fait en honneur. On en fait venir assez
souvent de France. Une sorte d'horticulteur en fait un commerce lucratif et
possède un jardin où il a déjà essayé avec succès un certain nombre de varié-
tés. Malheureusement, les envois d'outre-mer ne sont pas toujours faciles.
On transporte difficilementf dans les pays chauds les Rosiers greflés sur
églantier et ils n’y vivent guère. Les variétés qu’on importe d'Europe sont
— 146 —
généralement envoyées en pots, en demi-végétation, sur le pont des paque-
bots, où elles supportent assez bien la traversée. On peut alors greffer en
écusson, sur les rameaux gourmands, les sortes les plus vigoureuses. La
taille, — je l'ai dit, — est possible en terre froide, mais il ne faut pas en
abuser; elle ne doit avoir pour objet que de dégager un peu les têtes trop
touffues et de rapprocher les rameaux allongés, en ôtant le bois mort.
Quand on laisse les variétés vigoureuses en liberté, elles sont plus garnies
de feuillage et de fleurs que dans la région chaude. On les plante aussi
dans l'intérieur des cours ou patios dallés, au quatre coins desquels on
ménage de petits ronds dans chacun desquels on place un de ces Rosiers.
J'ai vu des Général Jacqueminot, La Reine, Gloire de Dijon, Baronne Prévost,
Lord Raglan, donner ainsi de très belles Roses.
À Quito, et dans les petites villes des hauts plateaux de l'Equateur, on
aime la Rose tout autant qu'en Colombie et elle y est cultivée de la même
manière qu'à Bogotä. Je dois faire exception cependant pour les jardins
publics, où l’on en fait de véritables haies, composées de quelques hybrides,
mais surtout de Bengales et de multifiores, dont la floraison est assez
pauvre. Dans le jardin des pères Franciscains et surtout des Dominicains,
dont j'aurai à parler quelque jour comme spécimen des anciens dessins de
‘Jardins espagnols, on trouve des pieds de Rosiers mélangés aux fleurs ve-
nues d'Europe et estimées par dessus tout dans les Républiques sud-améri-
caines. Même en terre chaude, où la plus riche végétation du globe a établi
son domaine, les habitants préfèrent toujours une maigre Giroflée, un Souci
ou une Reine-Marguerite à cœur jaune, aux magnifiques Aroïdées, Orchi-
dées et Liliacées qui pullulent autour d'eux. L'homme est partout le même,
se contenter d'une moyenne annuelle de —+ 10° centigrades devient plus
restreint. À Tuquerrès, qui est situé à 3100 mètres, au pied du volcan de
l'Azufral, et d'où l'on voit se dresser les pics neigeux du Cumbal et du
Chilès, j'ai remarqué que les Bengales prospérait encore, mais que les Noi-
settes ne fleurissaient presque plus.
Une observation très curieuse et particulière à toutes ces contrées froides,
où le thermomètre ne descend jamais à 6° et ne monte guère au dessus de
dont la moyenne est de 11° seulement.
On voit par cet aperçu des conditions dans lesquelles se trouve la Rose
dans les parties de l'Amérique du Sud que j'ai visitées, que son rôle y est
— 147 —
tinées? Je crois le contraire. Sans doute un certain nombre de variétés
ne pourront jamais prospérer en terre chaude, mais je crois qu'on
y pourrait créer aux Rosiers une période factice de repos comme je l'ai
conseillé avec succès pour la Vigne. En déchaussant le pied et effeuillant
les rameaux au commencement de la saison sèche, on pourrait provoquer
la maturation du bois et pratiquer la taille dès que les pluies approche-
raient. J'ai la conviction qu’un bon nombre de variétés vigoureuses suppor-
teraient ce traitement. Quant à la région tempérée froide, on y pourrait
très bien cultiver le Rosier et je n’hésiterais pas à recommander à un
jeune homme intelligent et actif, versé dans la culture du Rosier, d'aller
s'établir à Bogotä ou à Quito, en emportant avec lui une cargaison de
Rosiers qui seraient vendus très rapidement. En six mois, il aurait détrôné
les manœuvres indigènes qui se décorent du nom d'horticulteurs, et en même
temps qu'il ferait sa fortune, il doterait le pays d'une culture qui ferait la
joie des habitants.
En. ANDRé.
EXPOSITION NATIONALE DE ROSES A LONDRES.
Cette grande fête des Roses a eu lieu le 4 juillet dernier à St-James’ Hall,
et à prouvé que la popularité de la noble fleur était toujours croissante en
Angleterre. On s'est beaucoup plaint cependant du mauvais choix du local,
d'accès difficile, trop sombre, conditions déplorables pour une exposition de
Roses.
Les apports ont dépassé 400 et ont été faits par plus de 100 exposants.
Le jury d'admission s’est montré impitoyable envers une trentaine d’envois
arrivés trop tard. Belle leçon que nous donnons à méditer à nos exposants
du continent et aux commissaires organisateurs de ces solennités!
On a calculé que le nombre des Roses exposées dépassait 10,000. Un
grand nombre, venu de comtés fort éloignés de Londres, étaient arrivées
aussi fraiches que si elles avaient été cueillies sur place une heure aupa-
ravant
La disposition des « exhibits » était en rangs réguliers, d'un examen
commode pour le jury, dont tous les verdicts furent rendus en moins de
deux heures, mais particulièrement fastidieuse pour le public, bientôt
rassasié des files interminables de nuances mélangées qui se répétaient sans
cesse. Combien nous aimons mieux les tapis bien nuancés des expositions
de Brie-Comte-Robert !
L'énumération des concours et des prix en dira plus long qu'une disser-
tation oiseuse sur les apports et les concurrents.
Horticulteurs marchands.
1er concours (72 variétés, 1 rameau de chaque). 4+ prix, MM. Paul et fils, de Cheshunt.
2 concours (48 variétés, 3 rameaux de chaque). 1 prix, MM. Paul et fils.
3° concours (24 variétés, 3 rameaux). 1 prix, MM. Cranston et Cie, d'Hereford.
4 concours (48 variétés, 1 rameau). 1 prix, MM. Cranston et Cie).
De concours (24 variétés, 1 rameau), 1 prix, MM. Curtis, Stanford et Cie, de Torquay.
6e concours (12 var. Thés ou Noisettes), 1er prix, M. Cant, de Colchester.
— 148 —
Horticulteurs amateurs.
Aer concours (48 variétés, 1 rameau). 1°" prix (coupe de 50 guinées), M. I. Jowitt, d'Here-
ord,
de coccours (36 variétés, 1 rameau). 1 prix, Baker, d'Exet
3e concours (18 variétés, À rameau). 1e prix, M. H. ser . Brentwood.
4e concours (12 variétés, eaux). 17 as . Ba
5e concours (12 variétés, 1 rameau). 1°" prix, M. Salons de Chattein.
Ge concours (6 variétés, 1 rameau). 1e" prix, M.
Te concours (12 variétés de Thés). 4°" prix, M. J. se de Reigale.
O1
4
Concours libres.
Cette classe comprenait les Roses nouvelles de diverses catégories.
4er concours (12 Roses au commerce depuis 1874). 1e prix, M. Turner, pour les Roses
Miss Hassard, Prince Arthur, Madame Baker (!), Star of Waltham, Duchesse de Vallom-
brosa, Sir Garnet re Oxonian, on Prosper Laugier, Duke of Connaught, Royal
Standard, Stuart Mill et Triomphe de
prix, MM. Paul et fils, pe les varié : Mori d'Exeter, Avocat Deveriers, Mad
Ferdinand Jamin, Margueri e Brassac, Comte de Sérénye, La Rosière, Star of Waltham,
Emily Laxton, Abel Carrière, M* Teas, rs de Vallombrosa
2e concours (12 rameaux pes d'Alfred Colomb). 1 prix, MM. Paul et fils. — 2° prix,
M. Baker
3e concours (84 rameaux de Roses La Hé 4er PE M. Baker.
4e concours (Maréchal Niel). 1er prix, M. J. H. Arkwright
Be concours (Marie Buumann). 1er " M. B. R. Sn
6° concours se Van arts, 4er prix, M. B. a Cant.
aronne Rothschild). Prix, M. Bak
L fils.
VARIÉTÉS NOUVELLES NON NOMMÉES : 1°* prix, Wu Curtis et Stanford, pour la variété Fran-
cois Michelon.
ROSES ANGLAISES DE SEMIS : 1er prix, MM. — et fils, pour leur belle nouveauté John Bright;
2% prix, à M. Turner, pour Pénélope May
L'Exposition nationale de Roses à Londres a été un nouveau triomphe
pour les cultivateurs anglais, dont la réputation est déjà consacrée.
P. ERCEAU.
FLORAISON DU PHORMIUM PANACHÉ.
Le bel exemplaire de cette plante que l'on voit au fleuriste de la ville de
Paris, à la Muette, a produit cette année dix hampes superbes, couvertes
de fleurs. C’est un fait fort remarquable que la floraison abondante de cette
variété, dont le type montre si rarement des inflorescences. Il est seule-
ment à regretter que les jeunes plantes provenant de la variété panachée
retournent invariablement au type.
Ep. ANDRE.
(1) Ne pas traduire Mistress (Mrs.) par Messieurs, comme l'a fait un de nos confrères.
— 149 —
CHRONIQUE HORTICOLE.
Octobre 1877.
Congrès de Botanique et d’Horticulture en 1878. — Le pro-
gramme vient d'être publié. Le Congrès sera ouvert le 16 août 1878 et
durera six jours. On propose les sujets suivants à traiter :
BOTANIQUE.
ere scientifique.
1. Physiologie de la racine. — 2. Gymnospermie, état présent de nos
connaissances sur ce sujet. — 3, Fécondation des Hyménomycètes et des
Ascomycètes.
Département pratique.
1. Organisation de laboratoires botaniques et physiologiques; description
des établissements les mieux ordonnés sous ce rapport et plans pour l'orga-
nisation d'un laboratoire modèle. — 2. Comparaison entre les modes d'orga-
nisation des grandes collections botaniques en Europe; conditions à remplir
pour ces collections; herhiers, collections de bois, fruits, plantes fossiles, ete.
— 3. Différents modes d'arrangement, étiquetage, etc., dans divers jardins
botaniques. Exposer autant que possible des plans avec ces communications.
HORTICULTURE.
Département scientifique.
1. Influence de l’âge de la graine sur la germination. — 2. tie
déterminant la production des fleurs doubles. — 3. Production et fixation
des variétés. — 4. La théorie de Van Mons sur la production des variétés
est-elle fondée?
Département pratique.
1. Hortus Europæus, continuation de la discussion. — 2. Moyens de culti-
ver dans les jardins botaniques les plantes jusqu'ici rebelles à la culture. —
3. Indication de végétaux ligneux remarquables pour leur âge, leur port,
leur forme et autres particularités. — 4. Engrais artificiels appliqués aux
plantes cultivées en plein air ou sous verre.
D'autres sujets pourront être traités par les membres du Congrès. Les
absents pourront envoyer des manuscrits. Une exposition d'herbiers, de
plans d'établissements botaniques, d'ouvrages sur la botanique et l'horticul-
ture, etc., aura lieu dans la grande salle des séances du Congrès, 84, rue
de Grenelle St-Germain, où les communications devront être adressées.
M. Alph. Lavallée a été nommé Président du Congrès, et M. Mer secré-
taire.
Les Sonérilas nouveaux de M. Linden. — Nous engageons les
amateurs qui visiteront la Belgique cet hiver, à aller voir la collection des
Sonérilas de semis obtenus l’année dernière dans l'établissement Linden, à
Gand. Nous avons déjà publié plusieurs de ces variétés dans l'Austration
SR LES
horticole. Maïs il en est d’autres encore qui méritent l'attention et qui sont
aujourd'hui représentées par de très beaux spécimens qui vont se couvrir
de fleurs vers la fin de l’année, et dont le feuillage présente les plus char-
mantes panachures.
Floraison du Casimiroa edulis. — Cet arbre fruitier, originaire du
Mexique, et décrit autrefois par la La Llave et Lexarza, vient de fructifier
en Angleterre, chez M. Mitchell Henry, à Kylemore Castle, Galway. Les
fleurs ressemblent à celles de l'Oranger et le fruit rappelle une pomme.
Sa saveur est excellente; on l'appelle au Mexique Zapote blanco (ou Zstact-
xapotl). Endlicher a placé le genre dans les G. dubiæ sedis de son premier
appendice, section des corolles dialypétales. Pour MM. Decaisne et Le
. Maout, il doit prendre place dans les Zanthoxylées.
Cette espèce figure, depuis plus de 25 ans, dans les catalogues de
M. J. Linden, qui l'introduisit du Mexique. Il en donna une description
à l'époque de l'introduction et divers exemplaires furent expédiés en
Angleterre; ce qui a fait croire à la presse anglaise, inexactement informée,
que cette importation avait été faite directement dans la Grande-Bretagne.
Le Nelumbium aspericaule. — L'aquarium de Kew possède
actuellement cette belle espèce en fleurs. Elle est très supérieure au N. spe-
ciosum, en ce qu'une température élevée ne lui est pas nécessaire et que ses
fleurs, plus belles encore que celles de cette espèce, sont plus abondantes.
Les pétales, plus larges, sont entièrement rose foncé et d’un éclat incom-
parable. Nous engageons les amateurs à se procurer cette belle variété,
obtenue de semis par M. Sylvester, et qui vient de se révéler comme une
plante de premier ordre.
Plantes vivaces automnales. — Ces derniers ornements de la sai-
son au déclin ne sont jamais assez nombreux. C’est pourquoi nous croyons
devoir signaler quelques-unes des plantes qui étaient récemment en fleurs
dans ce mème établissement. Ce sont les Linaria dalmatica, à nombreuses
fleurs jaune d’or; Galatella dracunculoides, le plus beau du genre; G. cana,
bonne plante; Aster sericeus, A. ericoides, A. patulus, A. lævis, A. turbinellus,
A. spectabilis, A. Shortü, A. Amellus bessarabicus, les meilleurs de ce genre
immense; Anemone japonica et surtout sa variété blanche Æonorine Jobert,
qui est une superbe plante; Pyrethrum uliginosum, belle espèce trop peu
connue, etc.
Colchicum speciosum rubrum. — Superbe belle plante bulbeuse
d'automne, obtenue par M. P. Barr, en Angleterre, est à peine connue, bien
qu'elle ait été figurée dans le Botanical Magazine et le Garden. Avec le Cro-
cus speciosus, de la même époque, elle a droit à une place d'honneur dans
les jardins et nous conseillons aux amateurs de la demander aux culti-
vateurs de plantes vivaces, MM. Backhouse, à York, ou Ware, à Tottenham,
qui ne manqueront pas de la leur procurer.
Les herbiers de Conifères. — Combien de botanistes, essayant de
préparer des rameaux de Conifères pour herbier ou pour collections
sèches, ont dû y renoncer, après avoir vu toutes les feuilles se détacher
à l'articulation basilaire et tomber en laissant le bois nu? Ces organes peu-
— 151 —
vent cependant être conservés, dit M. Carrière dans la Revue horticole, en
les enduisant, aussitôt après les avoir coupés, d’une solution de gomme
(gomme arabique?) qui maintient toutes les parties foliacées aussi fraiches
que si elles venaient d’être cueillies.
L’Agave Salmiana au lac Majeur. — La villa Ada, appartenant
au prince Pierre Troubetzkoy, près Intra (lac Majeur), nous a montré, en
1874, quand nous l'avons visitée en compagnie de M. J. Linden, une très
belle collection de plantes rares ou curieuses qui a plusieurs fois défrayé
les journaux d'horticulture. Il vient d'y fleurir en pleine terre un Agave
Salmiana, dont les dimensions ont été considérables. La hampe atteignait
6”,10, avec une circonférence de 64 centimètres à la base. Les fleurs ont
été fécondées par les Agave Celsiana, maculata et xalapensis, qui étaient en
fleurs au même moment. Le développement s’est effectué entre le commen-
cement de février et le 5 juillet.
L'espèce avait déjà fleuri au Pecq, près St-Germain en Laye (France),
mais sur des échantillons couverts pendant l'hiver d'une cabane de planches.
Monoïcité du Cephalotaxus Fortunei. — Ce bel arbre japonais,
que l'on croyait dioïque jusqu’à présent et dont la plupart des sujets le
sont en effet, vient de porter, au dire de M. Carrière, des fleurs mâles
et des fleurs femelles sur la même branche.
Les jardins publics à Paris. — C'est à un journal anglais d'ar-
chitecture, le Builder, qu’il nous faut demander les documents-statistiques
suivants, assez curieux du reste, sur quelques particularités des promenades
et jardins publics de Paris. |
Le coût annuel de ces promenades est d'environ 2 millions de francs. Le
nombre des arbres plantés dans les avenues et les jardins est de 82,201;
ceux des cimetières atteignent le chiffre de 10,400, et ceux des places et
cours des bâtiments publics 8,300. 8,000 bancs permettent au public de se
reposer. Le crédit d'entretien des squares suburbains, sans compter les bois
de Boulogne et de Vincennes, est de plus de 300,000 francs.
Les Eucalyptus aux États-Unis. — Le département de l'Agri-
culture, à Washington, vient d'être informé que de vastes plantations de
divers ÆEucalyptus ont été faites avec le plus grand succès pendant ces derniè-
res années dans les États du Sud. Le général Stratton, d'Oaklands, a planté
13,000 de ces arbres, qui ont atteint en quatre ans 40 pieds de haut et
dont le tronc mesure actuellement 30 centimètres et plus de diamètre.
L’£. siderophloia est planté en nombre sur les bords du Sacramento. Dans la
Floride et la Louisiane, ces arbres sont l'objet d'essais sur une grande
échelle, et partout ils offrent les avantages de la plus rapide croissance,
de la dureté et de l'incorruptibilité du bois et des émanations salubres qui
chassent les fièvres paludéennes.
Nous annonçons avec plaisir, à cette occasion, que M. Ramel, dont le
nom est populaire comme introducteur et propagateur de l’Zucalyptus globu-
lus depuis 20 ans, vient d'être nommé Chevalier de la Légion d'Honneur.
Ep. ANDRé.
— 152 —
CCXCI.
DIEFFENBACHIA PARLATOREL, uno. «& an. var. MARMOREA.
DIEFFENBACHIA DE PARLATORE A FEUILLES MARBRÉES.
AROÏDÉES.
ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir [ustr. hortic., 1870, p. 57.
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : Caulis erectus robustus cylindraceus, carnosus, 0",50-1 met.
altus, viridi-nigrescens, annulatus; folia sessilia vel vaginis usque ad laminam productis et
_sæpe eam superantibus, auriculis 2 inæqualibus rotundatis concavis erectis ; lamina 60-80 cent.
nga, 20-50 cent. lata, patula, cum caule rectangula, sicut Pothos acaulis ovato-elongata
transverse undulata, basi angustata sinuato-crispa, apice breviter acuminata oblique mucro-
Data, costa supra vix prominente compressa subtus inconspicua, pagina superiore atroviridi
pitente, inferiore pallida; fores et fructus.….. — E provincia Novo-Granatense Autioquia
ann0 1872 à el. Linden, in Europam introducta. Ipse vivam legi in sylvis primævis fluminis
Magdalenæ, loco dicto Angostura de Naré, an. 1875. — E, A.
Dieffenbachia Parlatorei, Linden et André, in Lind, Catal. N° 93, 1875, p. 4. —
Ed. André, Tour du Monde, XXIV, p. 28
D. pothiformis, Lind, in litt.
CARACTÈRES DE LA VARIÉTÉ : Costa supra albo-lineata, lamina maculis inæqualibus
niveis viridi punctatis ornata, — EF, A.
PP PSS RS PSS SE
En 1872, M. Linden reçut le type de cette curieuse et belle espèce de la
province d'Antioquia (États-Unis de Colombie). La caisse contenait des
rhizomes d'un vert-noir, charnus, gros comme le bras. J'assistai au débal-
lage. Quelques mois après, les plantes s'étaient développées et nous
offraient l'aspect étrange d'un Pothos acaulis avec ses grandes feuilles allon-
gées, sessiles, d'un port tout-à-fait inusité dans le genre. Nous lui avions
provisoirement donné le nom de D. pothiformis, mais après avoir réfléchi
que les Pothos du commerce n'étaient autre chose que de vrais Anthurium
(4. acaule), et que par conséquent l'épithète serait mal choisie, le baptème
fut ajourné.
M ne fut donné qu'en 1874, à la grande Exposition internationale de
Florence, où la plante reçut définitivement le nom du savant botaniste
que nous venons de perdre, le prof. Filippo Parlatore.
Depuis lors, cette espèce a fait son chemin et partout elle a frappé les
connaisseurs par son étrange facies et sa grande vigueur.
J'ai eu, à mon tour, le plaisir de la retrouver dans une de ses stations
natales et je demande à reproduire ici les lignes que je lui ai consacrées
dans le Tour du Monde, après l'avoir rencontrée dans la forêt vierge, sur les
bords du rio Magdaléna, non loin de l'Angostura de Naré.
« La futaie s'élève, l'ombrage devient impénétrable aux rayons du soleil,
£
L'ILLUSTRATION HORTICOLE
me
*
he A:
«pre
P. De Pannenracker 24 Ra pur in Ho À Ünden.
DIEFFENBACHIA PARLATOREÏ, var. MARMOREA.
— 153 —
et je me trouve soudain en présence d'un de « mes enfants », une plante
que nous avons décrite, M. Linden et moi, et dédiée au savant botaniste de
Florence, Filippo Parlatore. On l'avait envoyée vivante à M. Linden, et
nous l'avons nommée ensemble Dieffenbachia Parlatorei. C’est une admirable
Aroïdée terrestre, à feuilles épaisses, d’un vert-noir, luisantes, comme
vernissées. Elle contient un poison violent et subtil, et quand on brise le
pétiole, il exhale une odeur d'acide prussique fort peu rassurante. Sous
bois, dans cette demi-obscurité, son aspect est étrange et beau à la fois, et
j'éprouve une véritable joie à contempler ma plante dans sa station natale.
» Ce n'est pas la seule d'ailleurs que je retrouve parmi nos anciennes
connaissances des serres de l'Europe. L’Aristoloche en bouclier (Aristolochia
clypeata) est encore une de nos filleules. En liane flexible, elle enlace de
festons le tronc des Cédrélas qu’elle revêt de ses gracieuses feuilles cordi-
formes, d'un vert cendré. Sur le vieux bois couvert de côtes subéreuses
sortent de grandes fleurs blanches toutes mouchetées de brun-rouge et
dont la forme a motivé le nom que nous lui avons donné. Le charmant
Echitès nervé de rubis (Zchites rubrovenia), le Martinézia de Linden (Mar-
linexia Lindeni) se mêlent aux fleurs rouges des Abutilons, aux Bignonia-
cées variées, à plusieurs espèces de Palmiers. »
Le D. Parlatorei est une espèce très distincte par son port, bien qu'il ne
m'ait jamais montré une seule fleur parmi les milliers de touffes que j'ai
observées au bord du Magdaléna. La plante qui s’en rapproche le plus est
le D. robusta, C. Koch, rapporté par M. Karsten de Caracas; mais comme
j'ai également vu cette plante au Vénézuéla, près de Maïquétia, probable-
ment au lieu même d'où Karsten l'a rapportée, je puis affirmer qu’elle s’en
éloigne notablement; mes échantillons d'herbier en font foi.
La variété dont nous donnons aujourd'hui la figure et la description est
une forme du D. Parlatorei. Elle est caractérisée par de larges macules
inégales, blanc de neige ponctuées de vert, et les lignes blanches qui par-
courent longitudinalement la nervure médiane.
ED. ANDRÉ.
HORTICULTURE D'ORNEMENT.
+ :
PLANTES NOUVELLES.
Dircæo-Gesneria Duvalii. — M.
dont nous avons publié ici les beaux
Société centrale d'Horticulture de Fr
hybride remarquable obtenu par lui e
Mecki. Cet hybride, au lieu d'être g
Comme le Dircæa, produit des verticil
rangées, d'un beau port. Ce sera un
déjà connues.
Duval, horticulteur à Versailles,
gains en Gloxinias, a présenté à la
ance, séance du 26 juillet 1877, un
ntre les Dircæa macrantha et Gesneria
rêle comme le Gesneria ou pauciflore
les de fleurs rouges nombreuses, bien
e précieuse addition aux Gesnériacées
DerTecror.
set EM
CEXCIL.
ALOCASIA x SEDENT, nor. anez.
; ALOGASIA DE SEDEN.
AROÏDÉES.
ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Iustr. hort., t. VIII, pl. 285.
CARACTÈRES DE L'HYBRIDE : Caulis brevis, incrassatus; squamæ membranaceæ triangu-
lari-acutæ circiter 10 cent. longæ,. petiolus erectus cylindricus e basi ad apicem curvatam
ZOnatam confluentibus; pedunculus paulo brevior, erectus, cylindraceus; spatha ovata basi ”
clausa ovoidea, levis; ovaria turbinata in spicam brevem conferta. — ridum novum
hortulani Sedenii anglici industriosa fœcundatione inter Afocasiam metallicam et À. Lowi
natum. — E. À.
Alocasia X Sedeni, Hort. Veitch. — Gard. Chron. 1869, p. 615. — Cogniaux et Mar-
chal, Plant. ornement. I, pl. XXI. .
Cette belle plante a été obtenue d’un croisement pratiqué par M. Seden,
chef de cultures chez MM. Veitch, à Londres, entre les Alocasia metallica et
Lowii. La plante fut exposée pour la première fois en 1869, le 1° juin, à la
Société royale d'Horticulture de Londres, où elle fut très admirée. En
voici la description, que nous avons prise sur un pied vigoureux dans les
serres de M. Linden. Les dimensions que nous indiquons peuvent être
notablement dépassées quand l'exemplaire est bien cultivé.
lante robuste, dressée, à tige courte et charnue; feuilles accompagnées
d'écailles membranacées triangulaires aiguës, brun-rouge, caduques. Pétiole
cylindrique, long de 50 centimètres, passant du rouge vineux violacé de la
base au vert tendre du sommet, dilaté inférieurement en une gaine plus ou
moins élevée à bords membranacés convolutés, courbé et enfoncé dans le
limbe au sommet; limbe pelté clypéiforme, ovale-cordé acuminé aigu au
sommet, à long mucron bordé par le prolongement des bords sinueux trans-
lucides, à sinus plus ou moins profond, arrondi: nervures à peine saillantes
en dessous, très proéminentes dessus, à angle droit avec la côte et la ner-
vure principale de chaque lobe, puis courbées jusqu’à se rejoindre en une
ligne distincte, parallèle à la périphérie triplement zonée. Face inférieure
d'un beau violet foncé uniforme avec des filets vert pâle sur les nervures;
face supérieure d'un vert foncé, luisant, métallique ou bronzé, sur leqel se
détachent les nervures immergées dans des bandes vert pâle argenté:
Pédoncule plus court que le pétiole, dressé cylindrique, violacé à la base,
vert au sommet; fleurs... — Spathe fermée à la base, à bords convolutés,
ovoïde lisse, verte. Ovaires turbinés, rassemblés sur un axe court.
Ep. ANDRE.
L'ILLUSTRATION
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L'ILLUSTRATION HORTICOLE
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CODIÆUM (CROTON) LYRATUM, uno à anon
CROTON A FEUILLES EN LYRE.
EUPHORBIACÉES.
ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et SPÉCIFIQUÉS : Voir Iustr, hortic.,
1867, pl. 534.
CARACTÈRES DE LA VARIÉTÉ : Caulis junior robustus, cylindraceus, viridi-flavo mar-
moratus; folia erecto-patula, petiolo 4-5 cent. longo, tereti, basi et apice tumefacto flavido,
lamina 15-20 cent. longa, 6-8 lata, lyrata (vel infra triangulari, medio expansa, supra medium
contracta et apice abrupte attenuata obtusa), costa nervisque primariis in vilta læte aurea
immersis maculisque inæqualibus luteis additis, pagina inferiore pallidiore. — E tribu varie-
tatum hastiferarum fœcundatione adulterina evidenter ortum (conf, Illustr, hort., 1875,
p. 156 À}
Codiæum pictum, Hook., var. lyratum, Linden et André, var. nov.
Croton lyratum (1), Catal. Lind.
Cette nouvelle forme de Croton rentre dans cette tribu des « trilobés »
ou « hastifères », dont la première apparition en Europe date de 1874,
quand M. Moore, de Sydney (Australie), les montra en échantillons d'her-
bier à quelques visiteurs de l'Exposition internationale de Florence. ”
Depuis cette époque, plusieurs variétés analogues ont fait leur apparition
soit en Angleterre, soit sur le continent, à la grande surprise des amateurs.
L'Zllustration horticole a publié le premier d’entre eux, le Codiœum hastife-
rum (1875, p. 136), en appelant l'attention sur cette race à limbes en halle-
barde, si étrange dans un genre dont toutes les espèces ont les feuilles
entières.
La variété qui nous occupe aujourd'hui présente une forme lyrée, analo-
gue à la feuille du Tulipier (Ziriodendron tulipifera), moins la troncature
apicale. Elle est très élégante par son port dressé, ses élégantes macula-
tures jaune d'or léger et ses nervures immergées dans des bandelettes de la
même couleur, d’une grande netteté et d'une vivacité particulière de ton.
Ep. ANDRÉ.
(1) Les horticulteurs ont adopté la forme neutre pour le mot Croton, bien qu'il soit en réalité
masculin. Il faudrait donc dire C. lyratus, comme quelques botanistes anglais ont essayé avec
raison de le persuader. Mais cette rectification est sans objet pratique, car les plantes connues
sous le nom de Croton dans nos serres ne sont en réalité que des Codiœum, genre à désinence
neutre. II faut donc dire Codiœum pictum var. lyratum ; mais quand verrons-nous une nomen-
clature exacte prévaloir dans les catalogues marchands? C'est une tâche que mon prédécesseur
Ch. Lemaire avait entreprise con furia, sans réussir à obtenir aucun résultat saillant. — E. A.
EEE)
ns TE —
LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER.
FORÇAGE DES. ARBRES FRUITIERS.
SYSTÈME BRUNELLIÈRE.
M. À. Boisselot, le semeur de fruits, dont le nom est connu de tous les
pomologues, à découvert dernièrement qu'un horticulteur de Nantes,
M. Brunellière, avait imaginé un nouveau Système pour forcer les arbres
fruitiers, qu’il a fait connaître dans la Revue horticole.
Voici le procédé mis en usage par M. Brunellière :
Dans un carré de son jardin, il a planté, en 1875, deux rangées dé
Pêchers à un mètre de distance, et en longueur à la même distance dans le
rang. Puis, il les a dirigés horizontalement, — c'est-à-dire en cordons
horizontaux, — à 80 centimètres du sol, de manière à laisser une allée
entre les deux rangs de Pêchers. Les rameaux latéraux ont été maintenus
également à plat par deux baguettes placées parallèlement aux branches
mères.
Après avoir établi un cadre de bois large de 2", à {" de hauteur, il a
couvert ce cadre de châssis de 2 mètres, qu'il place dessus à la fin de
l'hiver, après les avoir utilisés pendant l'hiver à couvrir une serre où il
force des Camellias. Le dessous, resté libre, sert à la culture du Réséda.
Le produit de ces Pêchers ainsi traités a été de 1000 à 1200 pèches arri-
vées à maturité et vendues avant l'apparition des premières pêches d’es-
palier.
L'avantage de ce procédé très économique et rénumérateur est de ne
nécessiter aucun établissement permanent et de pouvoir être appliqué suc-
cessivement à d’autres parties de la pépinière où l'on à préparé d'avance
des rangées de Pêchers traités de la même manière.
Cette simplicité extrème nous a frappé et nous pensons que le moyen
imaginé par M. Brunellière doit être recommandé, surtout si on le perfec-
tionnait par une taille raisonnée, et si l’on ajoutait à son efficacité en gar-
nissant de planches sur champ un des espaces libres situés sous le cadre
de châssis.
ED. ANDRE.
Sntitiin die
FT
À
ci
HORTICULTURE D'ORNEMENT.
LES PALMIERS DE PLEIN AIR POUR LE MIDI DE L'EUROPE.
En citant, dans le numéro précédent de ce recueil, la fructification
abondante des Dattiers de la villa Faustina, à Cannes, je faisais ressortir
l'importance de la culture des Palmiers dans le midi de la France, c'est-à-
dire dans la région méditerranéenne.
Pour contribuer à obtenir ce résultat, que plusieurs bons esprits ont déjà
— 197 —
entrevu et vers lequel tendent leurs efforts, il n’est pas inutile d'indiquer
quelques espèces sur lesquelles doit principalement se porter l'attention.
Je commencerai par noter les Palmiers que la Société algérienne fait
cultiver avec succès au jardin du Hamma, à Alger, et qui presque tous
peuvent prospérer sur le littoral méditerranéen. Ce sont les :
Corypha australis, très rustique, feuilles palmées, pétioles épineux, crois-
sance rapide ;
Corypha gebanga, de Java, à grandes feuilles comme un Latanier, vert
foncé, d'un très beau port :
Livistona sinensis (Latania borbonica), superbe espèce, bien connue, qui
demande un peu d’abri, les grands vents et l'excès de soleil lui étant
préjudiciables ;
Phœnix dactylifera, le Dattier commun, très rustique, fructifiant aisément.
Se plaît à la plus grande chaleur:
Phœnix leonensis, très élégante espèce, à frondes dressées d’abord, puis
horizontales, port et vigueur superbes :
Phœnix pumila, gracieux et plus petit dans toutes ses parties;
Phœnix reclinata, l'un des plus beaux et des plus robustes;
Sabal Adansoni, peu élevé, feuilles palmées, bleuâtres ;
Sabal Havanensis, palmetto et princeps, trois espèces recommandables.
Aux espèces qui précèdent il conviendra d'ajouter :
Cocos Romanxoffiana, en première ligne, admirable espèce, dont il existe
un énorme exemplaire dans le jardin de M. Mazel, au golfe Jouan (Alpes
maritimes) ;
Areca Baueri (Seaforthia robusta), un des plus beaux Palmiers connus; il
demandera une situation abritées
Jubœæa Torallyi, magnifique espèce des régions froides du Pérou et de la
Bolivie (que j'ai retrouvée dans l'Equateur, à Ibarra);
Diplothemium campestre, connu aussi sous le nom de Cocos australis ;
KRhapis flabelliformis, du Japon, touffes de tiges petites, mais très élégantes;
Sabal Mocini, très belle espèce robuste;
Pritchardia filifera, de l'Arizona, magnifique plante, dont il a été plusieurs
fois parlé ici;
Cocos coronata, superbe espèce à grande végétation ;,
Chamærops humilis, le Palmier nain d'Algérie ;
— excelsa, de la Chine, déjà rustique dans le centre de la France et
presque complètement sous le climat de Paris ;
— stauracantha (Acanthorhixa), admirable espèce, découverte par
M. Linden dans l'Etat de Tabasco, au Mexique;
— tomentosa, port d'un Ch. humilis, avec des parties blanches et velues;
— _ arborea, beau port, forte élévation ; :
— litioralis (Copernicia), très beau port;
— Mmacrocarpa, à gros fruits ; ie
Kentia gracilis, Balmoreana, australis, Forsteriana, Lindeni, espèces que
NOUS avons indiquées et vantées à juste titre dans l'/lustration horticole ;
Pritchardia Martiana (Chamærops), l'un des plus beaux Palmiers connus ; :
— /lifera (Sabal), déjà indiqué;
”
——
Jubæa spectabilis, le grand Dattier du Chili, très rustique;
Et plusieurs autres espèces reconnues de serre froide, que M. Linden a
bien souvent recommandées pour l'Europe méridionale et qui formeraient
en peu d'années de beaux arbres. J'ai raconté, dans ce recueil, en 1874, les
plus beaux résultats obtenus dans quelques villes célèbres du littoral fran-
çais de la Méditerranée et publié les dimensions des Palmiers de la villa
Vigier, à Nice. Je renvoie à ces détails. Mais je veux ajouter, comme sug-
gestion complémentaire, les noms des espèces suivantes, qui toutes ne
résisteraient peut-être pas à des essais en plein air, mais qui, étant de
serre froide, peuvent motiver de justes espérances.
Toutes ces plantes peuvent être obtenues ches M. Linden, à Gand, où
elles sont cultivées par centaines et plusieurs par milliers :
Areca sapida. Desmonchus grandifolius. Phœnix farinifera.
Brahea egregia. Diplothemium littorale. sylvestris.
Calyptrogyne elata. Euterpe antioquiensis. Scheelia regia.
Caryota speciosa. Orbignya dubia. Seaforthia elegans.
Cocos campestris. Morenia corallina, Syagrus botryophora.
— Carnosa. — Lindeni. Cyphokentia divers.
— flexuosa $ — Pœppigiana, Ptychosperma Alexandræ.
— Mikaniana. Oreodoxa ventricosa, Ceroxylon andicola.
— Weddelliana,
Ep. ANDRÉ.
PLANTES NOUVELLES.
Rose Alfred.K. Williams. — Variété très vigoureuse, fleur grande,
pleine, bien faite, parfois de forme bombée, à pétales imbriqués, d’un très
beau coloris rouge carmin passant au rouge Magenta, très remontante.
Rose Edouard Pynaert. — Variété vigoureuse à rameaux droits,
feuillage d'un beau vert foncé, pédoncule ferme et d’une tenue parfaite,
fleur grande, pleine, globuleuse, coloris d’un beau rouge groseille vif, bord
des pétales légèrement carminé. Plante franchement remontante, de pre-
mier mérite, issue de la variété Antoine Ducher.
Ces deux variétés ont été obtenues et viennent d’être mises au commerce
par M. J. Schwartz, de Lyon.
omaria gibba robusta. — M. Truffaut, horticulteur, à Versailles,
vient d'obtenir cette belle Fougère hybride, d’une fécondation croisée,
dit-on, entre le Lomaria gibba et le Blechnum brasiliense. On a révoqué en
doute le fait. Nous n'y voyons cependant rien de surprenant, les deux
genres étant très voisins l'un de l’autre, habitants des mêmes contrées pour
beaucoup d'espèces, et présentant le même port.
On dit le Z. gibba robusta une forme à larges folioles et à végétation
vigoureuse qui fera une excellente plante d'appartement, qualité de pre-
mier ordre parmi les Fougères. A ce titre, nous recommandons le nouveau
gain de M. Truffaut.
Ligustrum ovalifolium robustum variegatum. — Sous le nom
un peu trop long et pas très exact de Z. californicum robustum variegatum,
M. Chouette-Théodet, horticulteur, à Orléans, va mettre au commerce cet
De
hiver une nouvelle variété vraiment très précieuse du L. ovalifolium, vul-
gairement connu sous le nom de Troëne de Californie. On possédait déjà
une variété panachée de cette plante, mais celle-ci lui est de beaucoup
supérieure par la netteté de la panachure, qui ne brûle pas au soleil comme
beaucoup de formes chlorotiques des arbustes de pleine terre. Nous n'hési-
tons pas à recommander cette bonne nouveauté.
DETECTOR.
CULTURE DES PLANTES D'APPARTEMENT.
La culture des plantes dans les appartements ne présente pas trop de
difficultés; avec peu de soins, on peut obtenir les mêmes résultats que dans
les serres. Tout dépend du choix des plantes, du compost des terres, de
l'arrosement et de l'exposition qui peut être donnée aux plantes
S I. Du cHoix DES PLANTES. Les meilleures plantes pour les appartements
sont exclusivement celles qui végètent dans les contrées chaudes du globe
et plus particulièrement sous les Tropiques. Le nombre des plantes exoti-
ques est immense, et l'amateur ne sera jamais embarrassé de faire un
choix parmi les magnifiques Palmiers, les Cycadées, les Pandanées, les
Fougères, les Mélastomacées, les Rubiacées et de bien d’autres familles,
sans compter les Orchidées, dont beaucoup se prêtent à la culture en
appartements. Les plantes des pays tempérés, comme l'Australie, l'Améri-
que du Nord, le Cap de Bonne-Espérance, le Japon, le centre de la
Chine, etc., exigent plus de soins et présentent quelque difficulté pour les
bien cultiver dans les appartements, mais il faut renoncer complètement à
la culture des plantes indigènes.
Pour faciliter à l'amateur son choix, nous lui conbelletons de prendre
les plantes qu'on cultive habituellement en Europe, dans les serres chaudes
et tempérées. Les plantes cultivées dans les serres froides ne conviennent
pas, parce que la température de nos habitations en hiver est plus chaude
que celle de la serre froide, et les plantes excitées par la chaleur poussent
trop, s’épuisent et meurent. Pour la même cause, on ne peut pas cultiver
les plantes du pays ou de la pleine terre, qui ont besoin du repos pendant
la saison d'hiver.
S II. Du COMPOST DE LA TERRE. L'expérience de plusieurs années a
démontré que, pour faire prospérer les plantes en appartements, il faut
leur donner la terre qui ressemble le plus possible à leur terre natale. Pour
arriver à cela, on fait des composts en mêlant les différentes terres ou
terreaux qui sont connus chez les horticulteurs sous les noms suivants :
1° Terre de bruyère. C'est un terreau provenant de la décomposition de
bruyères (France) ou de feuilles de Pins et de Sapins (nord de l'Europe); il
est de couleur grise, léger et sablonneux.
2 Terre de gazon (loam en anglais). Ce terreau se forme de l'herbe et de
ses racines; il est lourd et argileux ; sa couleur est jaunâtre.
3° Terre tourbeuse. Elle est produite par les débris de plantes dé marais;
sa couleur est brun-noir; elle est légère, mais absorbe beaucoup d'eau.
ER See
4 Terreau de feuilles. Le meilleur est celui qui est formé par les feuilles
de Tilleul, d'Erable, de Peuplier, ete. Sa couleur est brune, Comme ce ter-
reau entre dans tous les composts, il faut éviter avec soin d'employer celui
qui provient de la décomposition de feuilles de Chênes, d'Ormes ou de
Marronniers.
9° Terreau de fumier. Le meilleur est celui qui provient du fumier de
cheval. Il est d'une couleur noirâtre.
6° Sable fin. Il doit être blanc ou jaune pâle.
Ces terreaux pris par différentes doses forment les composts pour toutes
les plantes. Dans la description des plantes, nous indiquerons pour chaque
espèce le compost convenable.
Outre ces terres, il faut avoir pour la culture des Orchidées de la mousse
blanche, qu'on appelle Sphagnum, et les sciures de bois. On choisit de pré-
férence les sciures de bois blanc, comme Tilleul, Peuplier, Erable, ete.;
mais on ne doit pas employer les sciures de bois de Chêne, d'Orme, de
Marronnier, de Sapin, de Bouleau et d'autres espèces résineuses.
Avant de se servir pour le rempotage des plantes de n'importe quel ter-
reau, il faut le bien passer au tamis, le plus fin, pour le dégager de racines
et de débris qui ne sont pas complètement décomposés, parce que leur
pourriture peut se communiquer aux racines de la plante et la faire périr.
III. REMPOTAGE DES PLANTES. L'amateur qui désire avoir de belles
plantes ne doit jamais confier à personne cette opération importante. Du
rempotage soigneusement fait dépend la bonne végétation, tandis que le
rempotage mal exécuté est souvent la cause de maladie ou de la mort.
En général, les plantes doivent être rempotées une fois par an, et le
meilleur temps pour leur rempotage est le printemps, c'est-à-dire les mois
d'avril et de mai, mais, au besoin, on peut rempoter à toute époque de
l'année.
Les pots qu'on donne aux plantes saines doivent toujours être plus
grands que les anciens de deux ou de trois centimètres. Les pots ordinaires
en terre cuite sont les meilleurs, — les pots en faïence, en porcelaine ou en
métal ne doivent pas être employés. Pour les grandes plantes, on peut
employer les cuvelles en bois de chône.
Le rempotage se pratique de la manière suivante : on prépare le compost
convenable, en mêlant bien les terres ensemble et en le mouillant légère-
facilement avec toute sa m
sont fortement attachées
détache les tessons, ayant soin de ne
Casser ou de couper leurs raci
les tessons qui se trouven
— 161 —
pot, puis on remplit avec de la terre l'espace vide entre la motte et les
parois, tassant légèrement la terre avec une petite planchette mince.
Quand le pot est rempli jusqu'au niveau de l'ancienne motte, on tasse le
tout avec les doigts et on arrose par deux reprises la plante rempotée.
Deux jours après, on remue avec le couteau la nouvelle terre jusqu'à
moitié de la profondeur du pot, sans toucher aux racines et à l’ancienne
motte; puis on égalise la terre, évitant de la tasser trop.
Il ne faut jamais rempoter les plantes au moment de leur floraison, mais
avant ou après.
$ IV. ARROSEMENT DES PLANTES. En commencant par le mois de mai
jusqu'au mois de septembre, on arrose les plantes tous les jours et beau-
coup; mais du mois de septembre on diminue insensiblement, sans cepen-
dant tenir la terre dans un état de sécheresse; on arrose même en hiver
lorsque les plantes en ont besoin. Pour savoir quand la plante a besoin
d'être arrosée on emploie le moyen le plus simple et le plus sûr. Frappez le
pot avec les ongles; s'il sonne ou produit un son aigu, c'est le signe que
la terre est sèche et que la plante a besoin d'être arrosée; dans le cas con-
traire, le pot ne donne qu'un son sourd comme si c'était du bois. Il n’y a pas
d'heure fixe pour l'arrosement; on peut le pratiquer pendant toute la
Journée.
En arrosant une plante, il faut s'assurer d'abord si la terre, en se des-
séchant, n'a pas produit de fissures autour du tuteur et les parois du pot;
dans ce cas, il faut remuer et égaliser la surface de la terre en la tassant
autour du tuteur et des parois; après quoi on peut l'arroser.
Il ne suffit pas de verser quelques gouttes d’eau pour croire que la plante
est bien arrosée, au contraire, c'est quand l'eau coulera un peu par l'ou-
verture qui est au fond du pot, qu'on peut être sûr que la plante est
arrosée suffisamment.
En hiver comme en été, il ne faut pas arroser avec de l’eau froide, mais
il faut la laisser séjourner dans l'appartement, au moins pendant cinq à
six heures.
$S V. DE LA LUMIÈRE ET DE L'AIR. Comme la lumière et les rayons du
soleil sont indispensables à la végétation, il faut poser les plantes près des
fenêtres, mais jamais derrière les rideaux (même en mousseline), ni sur les
cheminées ou dans les coins obscurs de la chambre.
Les fenêtres exposées au sud, sud-est et sud-ouest sont les meilleures pour
les plantes. L'exposition à l’est et à l'ouest ne convient qu’à peu d'espèces,
mais l'exposition au nord doit être abandonnée entièrement.
Nous indiquerons plus loin la meilleure position pour chaque plante. C'est
a tort qu'on pense que les plantes exotiques cultivées dans les appartements
ont besoin d'autant d'air que nos fleurs des champs, et qu'on fait du bien
aux plantes en ouvrant grandement, n'importe dans quelle saison, les fenê-
tres de la chambre pour toute la journée. Au contraire, l'air vif du prin-
temps, de l'automne et surtout de l'hiver, comme le courant d'air et le vent
en été, peuvent nuire aux plantes plutôt que leur être salutaires.
En général, les plantes exotiques, et spécialement les Orchidées, craignent
les changéments subits de température; leurs feuilles jaunissent, tombent et
— 162 —
les plantes périssent. Pour éviter ce malheur, il faut tenir la température de
l'appartement toujours entre 12 et 15 degrés de chaleur, en hiver, comme
en automne et au printemps.
Il ne faut jamais ouvrir grandement les fenêtres auprès desquelles sont
posées les plantes; mais quand la température est chaude, en été, on peut
entr'ouvrir les croisées, sans disjoindre les battants, et les laisser jusqu’au
soir. Dans les autres saisons on entr'ouvre Les fenêtres pour un quart
d'heure, le matin et le soir, excepté en hiver; quand ïl gèle, les croisées
doivent être bien ajustées pour ne pas laisser passer l'air et le froid du
dehors.
$S VI. LES MALADIES, LES INSECTES ET LES CHOSES NUISIBLES AUX
PLANTES. La maladie la plus dangereuse pour les plantes est le cancer
ou la pourriture de la moelle dans les branches et les tiges; on la reconnait
par la fanaison des jeunes pousses, puis les feuilles jaunissent, l'écorce
dessèche et le cancer descend jusqu'aux racines. Pour sauver la plante,
il faut immédiatement couper les parties attaquées jusqu’au-dessous de
l'endroit où l'on a remarqué la couleur brune de la pourriture.
Cette maladie se développe souvent dans les racines: leurs bouts com-
mencent à pourrir, en même temps que les bouts des feuilles, qui devien-
nent noirs. Dans ce cas, il faut faire sortir la plante de son pot et
couper toutes les racines malades qui sont de couleur brune, remettrez
ensuite la plante dans le pot, en ayant soin de ne pas l’arroser trop pen-
dant quelques jours. Si la maladie continue, il faut répéter l'opération et
on peut même rempoter la plante dans un pot moins grand, en lui don-
nant un compost plus léger en augmentant la partie de la terre de bruyère
ou du sable.
Il ne faut pas considérer toujours la jaunisse des. anciennes feuilles
comme une maladie de la plante : ce n’est souvent que l'indice de la reprise
de la végétation. .
Parmi les insectes nuisibles aux plantes d'appartement, il n'y a que
quatre espèces qu'on remarque quelquefois, ce sont : les deux espèces de
petits pucerons noirs ou verts qui apparaissent sur les nouvelles pousses.
La troisième espèce est un puceron rond et plat, qui se tient collé comme
une tache sur les feuilles et les branches; il est couvert d’un duvet blanc
comme le coton. La quatrième espèce est une araignée blanche microsco-
pique, qui se propage rapidement et envahit les plantes en les couvrant
d'une toile d’araignée très fine. Cette araignée attaque les jeunes pousses
et les feuilles. Elle se montre le plus souvent sur les plantes exposées aux
rayons du soleil, plus chauds que l'exige leur nature.
On fait disparaître tous ces insectes avec la mousse de n'importe quel
Savon. Prenez un morceau de savon, frottez-le avec une éponge mouillée
pour produire une mousse épaisse et lavez bien votré plante, ayant soin de
couvrir avec la mousse les parties occupées par les insectes; laissez, pour
cinq minutes, la plante dans cette mousse, puis enlevez avec l'éponge la
mousse et les insectes et nettoyez avec de l'eau pure par deux reprises.
Il arrive quelquefois, quand la mousse n'a pas pénétré dans quelques
endroits, que les insectes reparaissent, alors on n'a qu’à répéter l'opération.
— 163 —
La présence de vers dans la terre ne nuit pas trop aux plantes; mais
quand on veut se débarrasser d'eux, on fait sortir la plante de son pot et
on trouve les vers au fond, dans les racines, et on les retire.
Ce qui est plus nuisible pour les plantes d'appartement que les insectes,
c'est la poussière qui couvre les feuilles et bouche leurs pores respiratoires
et arrête par là la végétation. Pour enlever la poussière, il ne faut em-
ployer ni plumeaux, ni les brosses, ni frotter les feuilles avec un linge
sec, mais on doit les laver avec une éponge, sans trop la mouiller et
en changeant souvent l'eau. On enlève soigneusement la poussière de la
surface comme du dessous de feuilles, de branches et de tiges. Il faut faire,
au moins une fois par semaine, cette toilette indispensable pour activer la
végétation des plantes et pour leur donner une verdure brillante.
Les autres ennemis des plantes sont : l'obscurité, l'humidité des chambres
et la fumée des cheminées, surtout du charbon de terre, mais la fumée de
tabac ne leur nuit en rien.
ATH. DE LUCKMANOFF.
LL SL ————
MÉLANCGES. k
La culture des arbres fruitiers en pots ou des serres-vergers, comme l'ap-
pelle notre ami Ed. Pynaert, qui s'en est fait le champion sur le continent,
n'a pu jusqu'à présent s’introduire en France où le soleil produit libérale-
ment de si beaux fruits et où l'arboriculture productive a conquis une si
grande place. Mais comme délassement, comme amusement de l'habitant
des villes, du possesseur d’un humble jardinet ou même d’un balcon, d'une
fenêtre, on ne saurait trop recommander ce procédé. En empotant à l'au-
tomne quelques pieds d'arbres fruitiers d'après les préceptes indiqués dans
le livre de l'auteur susnommé, on peut arriver à une fructification complète
et obtenir les plus agréables résultats. C'est un sujet charmant entre tous;
il à inspiré à M. Buchetet une causerie horticole spirituelle dans laquelle je
découpe le friand morceau que voici :
« Moi, je l'avoue, j'aime cette culture, je trouve cela charmant pour celui
à qui est refusée la plus petite bouchée de propriété foncière. On n'est
pas cultivateur, et l'on récolte; on n'a pas de terrain, et l'on est pro-.
Priétaire; on n’a pas de jardinier, et l'on est patron. Du haut de son balcon,
de l'appui de sa terrasse, on plonge dans Le jardin du voisin; on le voit qui
bêche, qui arrose, qui pioche, qui taille, pince, ébourgeonne, qui grimpe à
l'échelle, jette des poudres et des liquides aux insectes, palisse les rameaux,
râche les troncs d'arbre et les badigeonne, brosse les branches, écrase les
escargots et les limaces, poursuit les chats et les poules qui se mettent à
tout briser sans la moindre intelligence de leur travail, attache des fioles
d'eau miellée pour-prendre les quêpes, menace les moineaux, ramasse au
pied des arbres les fruits tombés à la fleur de l'âge, et fait sécher au soleil
les mouchoirs qu'il à trempés de sueur, tandis que l'épouse alarmée le
Poursuit sans trève de sa touchante sollicitude : « Rentre donc, mon ami,
tu vas attraper du mal. » ia
» Pendant ce temps-là, soi, de la haut, on sourit au milieu de sa pépi-
— 164 —
nière portative; l'arrosage a duré deux minutes; le temps qu'on mette le
couvert, on à taillé son verger tout entier; si quelque puceron s'est four-
voyé à ce quatrième étage, une bouffée d'un bon cigare le punit de son
audace. Tout le petit troupeau de poiriers, de pommiers, de pêchers, d'abri-
cotiers, de vignes, de groseillers est là sous la main; on le surveille d'un
coup-d'œil. Un fruit a-til besoin d'un rayon de soleil ou d’un manteau
d'ombre, crac! un tour de main au pot, et le voici placé au levant, au cou-
chant, au sud. L'Homme souverain dirige à volonté la nature esclave. »
Après ce petit tableau, allez donc résister au charme de vous appeler cul-
tivateur en chambre! j
Ep. ANDRé.
BIBLIOGRAPHIE.
Economic Entomology. — Aptera, par Andrew Murray (1). — Cette
première partie du livre dans lequel le savant entomologiste de Londres se
propose de passer en revue tous les insectes qui sont utiles ou nuisibles à
l'homme, revèle le savoir le plus étendu. Elle est exclusivement consacrée
aux Aptères et il n'a pas fallu à l'auteur moins de 400 pages pour épuiser la
série de toutes les bestioles qu'il est utile de connaître dans leurs rapports
avec nos intérêts économiques. Presque toutes les espèces sont figurées et
grossies lorsqu'il en est besoin, ce qui ajoute une grande valeur aux des-
criptions de l’auteur, car ces gravures sont dessinées par lui-même avec un
incontestable talent.
Les plantes insectivores, par Ch. Darwin (2. — Cette traduction
française du livre dû à la plume du fécond observateur naturaliste anglais
est d'une grande exactitude et d'une forme littéraire agréable. Un travail
de M. Martins, qui résume les connaissances acquises sur cette question
jusqu'en 1877, ajoute beaucoup à l'intérêt du livre, dont la réputation va
ainsi s'étendre considérablement en dehors de l'Angleterre.
L'Amérique équinoxiale, par Ed. André (3). — Cette première par-
tie de la relation du voyage effectué par le rédacteur de l'Zlustration horti-
cole, M. Ed. André, dans la Nouvelle-Grenade, l'Equateur et le Pérou,
vient de paraitre dans le Tour du Monde, dirigé par M. Ed. Charton. Nos
collègues de la presse horticole ont accueilli cette publication avec des
paroles bienveillantes et élogieuses que nous ne pouvons reproduire ici,
Mais qui signalent en même temps que la partie botanique et horticole de
ce Voyage a recu de l’auteur un développement particulier. Les autres par-
ties suivront à la fin de l’année ou au commencement de 1878, et compren-
dront successivement les régions que M. André a parcourues pour accom-
plir la mission scientifique qui lui avait été confiée par M. le Ministre de
l'Instruction publique de France. Ÿ Ducos
D A ee
(1) 1 vol. in-12, 187. Chapman et Hall. London.
(2) Traduction française par Ed. Barbier, annotée par Ch. Martins. Paris, Reinwald, 1 vol.
in-8, 1877. |
(5) Le Tour du Monde, chez Hachette et Cie, 79, Faubourg St-Germain, Paris, — Livraisons
861-864, avec gravures.
Te
CHRONIQUE HORTICOLE.
Novembre 1877.
Retour de sir J. D. Hooker. — Le savant directeur des jardins
de Kew est revenu de son excursion botanique dans les Montagnes Ro-
cheuses, faite en compagnie du D' Asa Gray, et du Dr Hayden, chef du
Geological Survey des États-Unis d'Amérique. L'expédition a eu pour but
d'explorer les États de Colorado et d'Utah, afin de comparer les flores de
ces territoires élevés avec d’autres parties du continent, et d'éclaircir le
problème de l’origine et de la distribution des plantes nord-américaines.
Le D' Hooker et ses compagnons se dirigèrent rapidement de New-York
vers le Colorado, suivirent les flancs des Montagnes Rocheuses pendant
300 milles, de Denver City jusqu'aux limites du Nouveau-Mexique, faisant
l'ascension des pics les plus élevés et visitant les vallées arrosées par les
tributaires des rivières Platte, Arkansas, Colorado et Rio-Grande. De
Denver, ils allèrent au nord, à Cheyenne dans le Wyoming, puis à la ville
des Mormons (Great salt lake City), et traversant le « Great Pacific
Railway, » par les déserts salés, ils gagnèrent Réno et le sud-ouest par
Carson City, d'où ils entrèrent dans le domaine des « big trees +» (forêts de
Sequoia gigantea).
Arrivés à San-Francisco, puis à Sacramento (Californie), les voyageurs
prirent le « Union Pacific Railway, » et se dirigeant vers l'Est, ils visi-
tèrent Mount Stanford sur la crête de la Sierra Nevada, le lac Taho et
revinrent enfin à Boston et à New-York.
Il résultera des travaux de ces botanistes ce fait que trois flores méri-
dionales bien distinctes occupent l'ouest de l'Amérique du Nord et peuvent
être nommées :
La flore du versant de l'Atlantique et du Mississipi;
La flore du versant du Pacifique ;
La flore des Montagnes Rocheuses. |
Nous attendrons avec le plus vif intérêt les études de ces intéressantes
Questions, qui ne tarderont pas à voir le jour.
Grandes forêts de Sequoia gigantea. A l'occasion du récent
Yoyage dont nous venons de parler, sir J. D. Hooker a raconté qu'il avait
visité des forêts de Sequoias, en Californie, mesurant une étendue de plus
de 40 milles, ce qui donne heureusement à penser que cette espèce n’est pas
prête à disparaître de la surface du globe, suivant les craintes qu'on avait
exprimées à plusieurs reprises.
Les Crocus d'automne. — C'est une grande faute de ne pas cultiver
davantage les espèces automnales de Crocus qui sont si charmantes à la fin
de la saison, lorsque les jardins se dénudent de plus en plus. Outre le C. spe-
ciosus, dont nous avons plusieurs fois parlé avec les éloges qu'il mérite, nous
Pouvons signaler les espèces suivantes, que l'on voyait en fleurs à Kew dans
les derniers jours d'octobre et qui continuent à s'épanouir jusqu'en novem-
bre. Ce sont les C. byxantinus, pulchellus, longiflorus, Boryi, Orphanidis, can-
TOME xx1v. 1877. 14e LIvR, :
u HB …
cellatus, Clusii, medius, serotinus, Salzëmanni. Les C. sativus et nudiflorus sont
un peu plus hâtifs. A l'exception de quelques types de Grèce et de Tanger,
dans la liste qui précède, toutes ces espèces sont rustiques comme les Crocus
du printemps.
Les mycologistes de Paris et de Londres. — Le « Woolhope
Club » des mycologistes d'Angleterre a tenu cette année, à Hereford, une
session très intéressante à laquelle avaient pris part plusieurs de nos con-
frères à Paris. Charmés de la réception qui leur avait été faite, ces MM. ont
sollicité à leur tour la présence des mycologues anglais à l'Exposition et
aux courses botaniques qui ont eu lieu dernièrement à Paris. Cette réunion
a été empreinte d’une grande cordialité. Après l'Exposition, qui a été
ouverte le 21 octobre dans une salle de l'hôtel de la Société centrale d'Hor-
ticulture, des excursions à St-Germain, à Villers-Cotterets, Montmorency
et Fontainebleau furent organisées, et malgré la saison trop sèche qui
avait peu favorisé le développement des Cryptogames, nombre d'espèces
furent récoltées. Il est à désirer que des réunions scientifiques analogues
s'organisent en province.
Le plus gros Raisin connu. — On pouvait voir dernièrement à
Dublin, chez un fruitier nommé Noble, le plus gros Raisin dont on ait
jamais parlé. Il a été cueilli dans une serre de la Comtesse de Charleville,
et c'est aux soins du jardinier M. Roberts qu'on doit ce résultat.
Son poids était de 26 LIVRES 5 oNcEs. Sa longueur égalait 60 centimètres
et son diamètre 56 centimètres. Sa forme et sa couleur ne laissaient rien à
désirer. La variété était le Gros Guillaume.
L’Eucalyptus comme désinfectant et insectifuge. — Un cor-
. respondant du Gardeners Chronicle met ses lecteurs en garde contre la
croyance déjà répandue que les Eucalyptus chassent les fièvres et assainis-
sent l'âätmosphère. Il se fonde sur ce faît qu'il a eu en Australie de violents
accès de fièvre au milieu même des forêts d'Eucalyptus. Il ajoute que la
plaie des moustiques n’est nulle part aussi cuisante que sous l'ombrage des
ÆEucalyptus de la Nouvelle-Hollande, et il ridiculise l'affirmation, souvent
répétée, que l'E. globulus met ces insectes en fuite.
La descente de la sève. — Pour prouver la descente de la sève,
on connait l'expérience qui consiste à enlever un anneau d'écorce sur une
branche, après quoi on constate la formation d’un bourrelet:à la partie supé-
rieure de la section. Dans la Revue des Sciences naturelles, M. Barthélémy
annonce quil a renouvelé cette expérience, mais sur les branches d’un Saule
pleureur, qui étaient par conséquent renversées. Le bourrelet ne s'est pas
moins formé. Que devient l'argument de MM. les défenseurs de la sève
descendante?
série d'observations sur le rôle que jouent les vers de terre (Lombricus ter-
ulte de ses expériences cette con-
terrain par les canaux qu'ils creusent et les matières végétales dont ils facili-
S, dont nous lui laissons toute la
— 167 —
responsabilité, sont que : 1° les vers tendent à produire une distribution
régulière des engrais naturels des champs en les enterrant dans le sol;
20 ils accélèrent la transformation de ces matières; & ils les distribuent
dans l’intérieur du sol; 4° ils ouvrent le sous-sol aux racines des plantes;
5° ils rendent ce sol fertile.
Fructification du Microcachrys tetragona. — Cette étrange
espèce tasmanienne de Conifère est actuellement en fruits dans le « tempe-
rate house » de Kew. Il porte une multitude de petits cônes rouges, qu'on a
comparés à des fraises, aux extrémités de ses branches retombantes. Cet
arbuste est de serre tempérée dans notre climat, mais il serait certaine-
ment rustique dans la région méditerranéenne, où sa culture est à recom-
mander.
Le Coton Bahmieh. — Cette plante, qu'on disait être un hybride
obtenu en Egypte entre le Gossypium herbaceum et l'Hibiscus esculentus et
dont on a fait tant de bruit l’année dernière, paraît être déjà tombée dans
l'oubli avec tant de nouveautés éphémères. Cependant des cultures faites
. dans le Texas tendent à prouver que cette variété (car ce n’est pas autre
chose qu'une variété de Coton) présente quelques avantages suflisants pour
encourager de nouveaux essais.
Cattleya gigas. — M. R. Carr, de Taverham Hall, écrit au Gardeners’
Chronicle que l'admirable Orchidée que nous avons décrite et publiée,
M. Linden et moi, sous le nom de Cattleya gigas (ZIL. hort. 1873, p. 70,
1874, p. 122), est représentée chez lui par des plantes portant 12 fleurs
épanouies à la fois et répandant un délicieux parfum, que les dames com-
parent à un mélange de Violette et de Primevère.
Patrie de l’Oignon comestible. — L'Allium Cepa, notre vulgaire
Oignon, est originaire d'Orient, mais on ne lui connaissait pour patrie cer-
taine que l'Himalaya, où il avait déjà été rencontré. Le fils du Dr Regel,
qui parcourt en ce moment l'Asie centrale, l'a découvert à l'état sauvage
sur les collines au Sud de Kuldscha. Le D" Regel propose d'appeler cette
plante A. Cepa sylvestris.
Olearia Hastii. — Joli arbuste à feuillage persistant, rustique, décrit
autrefois par sir Joseph Hooker dans son Handbook of the New-Zealand Flora.
Il croit dans la Nouvelle-Zélande, à une altitude de 1200 à 1500 mètres.
On l'avait déjà introduit en Angleterre sous le nom d'Eurybia parviflora. La
plante avait à peu près passé inapercue, bien qu'elle présente de jolis bou-
quets de fleurs blanches, et qu’elle forme un bon appoint à nos fruticeta de
plein air. On la possède déjà vivante en Belgique.
Destruction des pucerons, fourmis et autres insectes. ++
On nous signale un moyen excellent et très simple pour détruire un grand
nombre d'insectes. Il consiste à bassiner les plantes attaquées avec l'eau
d'un tonneau dans lequel on a fait macérer de l'osier pendant l'hiver, Tous
les pépiniéristes trempent ainsi leurs bottes d'osier à emballage pour le con-
server souple. Qu'ils se gardent bien de jeter cette eau. Nousinous rappe-
lons d'ailleurs avoir lu autrefois une indication anàälôgue, donnée jar:
M. Colin-Lebert, de Blois, dans la Revue horticole. A
Î i
Ep. AN )
ë
en le —
CCXCIV.
CALANUS LEWISIANUS, norr. Burrenzorc.
ROTANG DE LEWIS.
PALMIERS.
ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Hustr. hortic., 1872, p. 336.
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : Caudex tenuis, cylindraceus ; vaginæ petiol. late amplexi-
caules extus sulcatæ apice auriculis 2 acutis notatæ, margine membranaceo nigrescente, acu-
leis brunneis rectis oblique subrverticillatis basi viridi-incrassatis gibbosis, mox subulato-
complanatis, ad summum petiolum remotioribus; pinnæ concinnæ suboppositæ lineari-lanceo-
latæ planæ trinerviæ longe acuminatæ apice subulatæ nigricantes basi attenuatæ, 20 cent. et
ultra longæ, 15 millim. latæ, setis mollibus obliquis sparsis inferne paucioribus, costa in
petiolum alatum decurrente..…. Infloresc….? — Crescit in sylvis Javæ. — Ex horto botan. Bui-
tenzorg in caldar. Linden. allatus. — Specimen junius (circiter 5 ann. ætat.) ad viv. ir db
Calamus Lewisianus, Hort. Buytenz.
L'exemplaire de ce joli Palmier sur lequel cette description a été faite,
dans les serres de M. Linden, pouvait avoir cinq années. C’est un élégant
végétal, au port dressé, aux gracieuses frondes en panache, ornées de
folioles régulièrement distribuées et du vert le plus gai. Sa tige, fine et
cylindracée, est embrassée à la base par deux gaines allongées, sillonnées
à l'extérieur et pourvues d’une série d’aiguillons disposés par articles semi-
verticillés. Ces aiguillons sont verts et tuberculeux à la base, puis noirs et
subulés, robustes, étalés, et deviennent dé plus en plus rares en remontant
sur le pétiole. Les folioles, presque exactement opposées, planes, à trois
côtes dont la médiane décurrente, sont linéaires lancéolées, atténuées aux
deux extrémités, pourvues au sommet d’une pointe molle et noire, et sur les
bords et le limbe, particulièrement en dessus; de soies noirâtres, éparses
et obliques. Le reste des caractères, inflorescence, etc., faisait défaut,
sur l'échantillon observé, comme presque toujours lorsqu'il s'agit de décrire
ces Palmiers dans les serres.
_ C'est une tâche difficile entre toutes de déméler les espèces dans le
dédale de celles qui ont été déjà décrites et dont les caractères ne pour-
raient se retrouver que si l'on voyait les plantes adultes et fleuries.
Le Calamus Lewisianus a été envoyé du jardin de Buytenzorg (Java) à
M. Linden, il y a quelques années. Ce sera l'un des plus gracieux repré-
sentants de ce genre.
Ep. ANDRE.
L'ILLUSTRATION HORTICOLE
CALAMUS LEWISIANUS.
. VA
à D. Parnemacker ir
J linden, ré
uHorto lin
LE PUTIX
L'ILLUSTRATION HORTICOLE
XANTHOCERAS SORBIFOLIA.
D. De Pannemacker 24 Raê.pirz. in forte Lin.
J'linden, rl
- 169 —
CCXCV.
XANTHOCERAS SORBIFOLIA, rune.
XANTHOCÉRAS A FEUILLES DE SORBIER.
SAPINDACÉES.
ÉTYMOLOGIE : de £arlos, jaune, et xepas, corne; allusion à la couleur jaune de l'onglet
des pétales.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : flores abortu polygamo-monoici. Calycis foliola 5, subæqua-
lia, obtusa. Corollæ petala 5, hypogyna, basi villosa. Glandulæ 5, petalis alternæ, ligulatæ,
reflexæ. Sfamina 8, hypogyna, antheræ apice glandula auctæ, biloculares, intus dehiscentes.
Ovarium globosum, triloculare, loculis 8-ovulatis. Stylus simplex, crassus ; stigma capitatum,
Xanthoceras, Bunge, Enum. plant. Chin. bor. Il. — Meisn. Gen. 53 (58). — Endi. Gen.
PI. 5629 à
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : les mêmes que ceux du genre, qui reste monotype jusqu’à
sent.
Xanthoceras sorbifolia, Bunge, loc. cit. — Flore des Ser., 1, 1899. — Rev. hort. 1872, -
p. 291. :
Le Xanthoceras sorbifolia était connu depuis longtemps dans les herbiers
du Nord de la Chine, et la description qu'en avait faite M. Bunge dans son
«“ Enumeration » des plantes de ce pays l'avait signalé à l'attention des
botanistes, mais il n'était pas encore introduit il y a douze ans (1). Ce
n'est que dans le courant de l'année 1866 qu'un missionnaire dévoué à la
science, M. l'abbé David, le rencontra à l'état sauvage dans l'Ourato, en
pleine Mongolie, et l'expédia vivant à M. Decaisne, au Jardin des Plantes
de Paris, par les soins d’un jeune attaché d'ambassade, M : Pichon. «
La jeune plante prospéra. On l'avait placée en lieu abrité, près d'un mur,
dans le carré dit « des couches. » En peu d'années elle forma un arbuste de
deux mètres environ de hauteur, qui se couvrit, à chaque mois d'avril, de
charmants thyrses de fleurs blanches à centre rouge cuivré ou violacé,
nuancé de jaune. Son joli feuillage imparipenné lui donnait une r'essem-
blance particulière avec un Sorbier des oiseleurs, d'où son nom spécifique.
Depuis cette époque, le pied a müri des fruits gros, verts, pyriformes,
(1) On affirme cependant que depuis de longues années on possédait ce végétal en Crimée, où
les expéditions russes l'auraient introduit vivant ; mais le fait mérite confirmation,
et de bonnes graines d'où sont sorties une jeune famille de sujets qui ont
été distribués par le Muséum sur plusieurs points de l'Europe.
La multiplication du Xanthoceras autrement que par semences est restée
difficile. Le bouturage par racines est encore ce qui paraît le mieux réussir,
mais il faut bien convenir que cette difficulté a été cause de la lenteur avec
laquelle cette plante, qui serait si rustique et si belle dans nos jardins,
a été répandue jusqu'à présent.
Nous devons espérer que des procédés de multiplication rapide et surtout
que l'obtention de bonnes graines permettront de répandre avant peu le
Xanthoceras dans toutes les cultures d'ornement. Le nombre des espèces
nouvelles d'arbres et d’arbustes à l'épreuve de nos gelées est si restreint,
que l'on doit applaudir à l'introduction de celui-ci, qui constitue la plus
remarquable importation qui ait été faite depuis longtemps. |
Le Xanthoceras vient dans toute terre de jardin, mais nous avons raison
de croire qu’un sol meuble et riche à la fois, ou compost de terre de bruyère
et de terreau mêlé à de la terre de jardin, lui conviendra particulièrement,
au moins pendant ses jeunes années.
Ep. ANDRÉ.
CHRONIQUE HORTICOLE IN.
AARARAPAAPATUNT Se
Exposition pomologique à Paris. — Cette Exposition a été très
richement fournie d'apports de fruits de diverses régions de la France. Le
prix d'honneur a été obtenu par MM. Baltet frères, de Troyes, qui avaient
envoyé 600 variétés de Poires, Pommes, Pêches et fruits divers. Puis sont
venus MM. Simon-Louis frères, à Metz, avec une collection de 750 variétés;
Me Ve Durand, à Bourg-la-Reine, et MM. Croux, à Aulnay. Les apports
de Raisins de M. Rose Charmeux, de Thomery (50 variétés), de M. Fran-
çois Marc fils (100 variétés), de M. Henry Vilmorin (45 variétés) ont attiré
particulièrement l'attention du jury et du public. Les légumes et les plantes
d ornement avaient également pris une place importante dans cette Exposi-
tion, qui a été tenue dans le local de la Société d'Horticulture, 84, rue de
Grenelle-St-Germain, à Paris, du 11 au 14 octobre.
Le jardin fruitier du Muséum. — La dernière livraison de cet
ouvrage monumental vient de paraître. Les éditeurs annoncent avec regret
que, la subvention donnée par le ministère ayant été retirée, ils ne peuvent
plus faire seuls les frais d’une publication de luxe de cette importance. Ce
résultat est déplorable. Nous savons que les travaux de M. Decaisne sur les
ue devaient prochainement s'ajouter aux autres monographies déjà
verminées ou entreprises. Le public pomologue sera malheureusement privé
de ces travaux. Nous reviendrons prochainement sur cette grande œuvre
conduite avec tant de talent et de persévérance par son auteur.
Ep. ANDRÉ.
Énmamaneennmemee
mem
A
L Æ
É 2
Ds sen aie ae des ds al
F
NE N°
%
VUE DU JARDIN BOTANIQUE DE S'-PIERRE (MARTINIQUE
DRE Lo, ne je
réservé à ; A ;
Téservé et composée d’une habitation d'aspect fort
— 171 —
CCXCVI.
VUE DU JARDIN BOTANIQUE DE V-PIERRE cumnous).
ii D a j'ai visité ce beau jardin, l'un des plus riches qui
D: e. J'étais débarqué depuis la veille et j'avais hâte de remettre
. is recommandation entre les mains de M. Bélanger, le direc-
Tes _ : 6 heures, je me dirigeai donc; avec mes deux compagnons
+ 4e à _. a route qui conduit à ce Paradis des Antilles, dont on
EE setro ivent parlé. Nous suivimes d abord une rue parallèle à la mer,
+ Rial le Théâtre et la Poste. Arrivés au torrent que l'on nomme
en u ort, » nous en remontâmes le cours en longeant une belle
FR Rene e ombragée par de grands Tamarins et autres arbres
URI es . sage était pittoresque. Des laveuses étendaient leur linge
de Frs es de la rivière, un moulin écumait sur l'autre rive, des festons
dit ire couraient les arbres et les rochers, et un beau soleil
Fi un charme particulier sur cette scène matinale. Après une course
+ kilomètres, nous étions arrivés.
: or au jardin, qui borde à droite, par une grille très si
Le nu. orne rouge », je fus frappé de la beauté de la végétation, com-
ji Fe déjà vieux et de fourrés d'arbustes couverts de fleurs. Sous
ne ge des grands Palmiers et des arbres variés des pays chauds, nous
mes rapidement à la résidence du directeur, située dans un enclos
simple. Des magasins
d'outils l'entouraient.
te était orné de
mple, le
en de caisses à la Ward, de tas de terreau,
+ nt se trouvait l'école de botanique. Le seuil de la por
Pois remplis de fleurs d'Europe.
M L As triste spectacle m'attendait à mon entrée dans la maison.
Dele élanger, que j'avais rencontré 15 ans auparavant, à la bibliothèque
L essert, à Paris, plein de vie et de santé, gisait Sur une chaise longue,
“ Jambes étendues, la face convulsée par la souffrance. Une attaque de
Re l'avait mis dans ce pénible état. Il reprit cependant un peu d’ani-
ation quand je lui parlai de la France et de ses amis, et peu d'instants
après, nous portions un toast aux absents avec un Verre de son vin d'oranges.
£ Pendant qu'on préparait les chevaux pour ue excursion que je désirais
pare dans l'intérieur de l'ile, je parcourus le jardin en détail et recueillis
es notes suivantes sur son histoire.
L'établissement est ancien; sa fondatio remonte au siècle dernier.
M. Bélanger y arriva en 1853. Grâce à lui, le jardin recut de nombreuses
améliorations et surtout s'enrichit de fréquents envois de plantes de l'étran-
ger. De son côté, il expédia les premiers pieds de café, cacao et cannes à
sucre de variétés choisies qui peuplèrent nos autres colonies. Malheureuse-
— 172 —
ment les crédits d'entretien sont toujours restés médiocres; la mère-patrie
est bien loin pour se soucier de ses enfants d'outre-mer, et cependant le
pauvre jardin est d'autant plus digne des secours actuels du gouvernement,
qu'il a été ravagé par un terrible ouragan qui a brisé ses plus beaux arbres,
le 9 septembre 1875.
Dès qu’on s’est engagé dans la grande allée qui mène de l'entrée au sommet
du jardin, on trouve une fontaine de briques, portant la date de 1820, et
indiquant que des travaux importants y furent faits à cette époque pour
distribuer des eaux magnifiques, détournées du torrent supérieur. Sur les
arbres séculaires qui laissent à peine percer les rayons du soleil en plein
midi, et qui sont principalement des Attalea et des Seaforthia hauts de
30 mètres, on voit des Orchidées gracieuses, des Brassia aux lobes blancs
tachés de vert, se suspendre en fausses parasites. Le Thunbergia laurifolia
développe ses longues guirlandes couvertes de gros tubes bleu violacé
au-dessus des arbres qui bordent une pièce d’eau située dans la vallée à
droite. Ce lac limpide, calme, éclairé comme un miroir d'acier poli, reflète
la puissante Végétation de deux îles charmantes. L'une d'elle se nomme l'ile
des Ravénalas et présente un admirable bouquet, haut de 15 mètres, de
“ l’'Arbre du Voyageur » (Ravenala Madagascariensis), avec ses raquettes
distiques, du plus beau vert, et d'un effet si étrange! De superbes Crotons
(Codiœum Pictum), aux feuilles panachées, et des Dracénas mêlés à des Bau-
hinias au limbe bilobé, forment un groupe imposant et charmant à la fois.
Non loin de là se trouve l'ile des Alpinias. Un groupe énorme du Globba
(Alpinia) nutans en occupe la plus grande partie, avec ses tiges de 3 à 4 mè-
tres de hauteur, auxquelles se suspendent de belles grappes de fleurs char-
nues, rosées, dorées et rouges, d'un luisant de porcelaine. Au-dessus, se
balancent les candélabres de grands Pandanus arborescents, couverts de
fruits, et une grande Bignoniacée jaune complète l'ensemble. Des Palmiers
aux stpes élancés, chargés de drupes jaunes /Œnocarpus), et des Casua-
rina Semblables à des tiges d’Asperge de 100 pieds de haut, se balancent
au-dessus de ce coin charmant de nature tropicale, que relèvent encore les
touffes sombres de gros Crinum aux bouquets de fleurs blanches parfumées.
En continuant la promenade, on trouve une grotte de rocailles agréable-
ment tapissée de Fougères, de Sélaginelles à frondes palmées et de Lyco-
podes variées. Les longues feuilles pendantes des Pitcairnias retombent
au-dessus comme de vertes chevelures, et le Russellia juncea constelle
de points de corail cette verdure si vive, sans cesse renouvelée.
De là, si l'on suit le sentier, bordé d'un talus de plantes herbacées, où
les Gesnériacées à fleurs roses dominent (Besleria) et que suit un ruisselet
remplis de gros crabes jaunes qui s'enfuient à notre approche, on arrive au
pied de la grande cascade dite « Trou du serpent, » magnifique chute d'eau
de l'effet le plus pittoresque. Tout auprès, des Clerodendron frutescents
montrent leur calyce écarlate renfermant une baie verte. De gracieux
Nephrolepis retombent du haut des branches. Le Xanthosoma sagittifolium dé-
veloppe des feuilles de plus d'un mètre de diamètre, des Pandanus variés
laissent pendre leurs gros fruits d'Ananas verts, une profusion de plantes
Sauvages, qui feraient le plus bel ornement de nos serres chaudes, fournit
a plus belle application du « struggle for life » et présentent à nos yeux
éblouis les plus ravissantes combinaisons de feuillages et de fleurs. Parfois
une ondulation dans cette masse herbacée révèle la fuite d’un serpent et je
ne puis mempècher de penser que c’est la morsure d'un de ces crotales
indigènes qui a rendu M. Bélanger boiteux pour toute sa vie.
En suivant l'allée « des Palmistes, » on peut admirer des Seaforthia ele-
gans, dont les troncs mesurent 1 mètre de circonférence et 30 mètres de
hauteur. Ils sont perforés par les larves de la Calandre (Calandra palmarum)
qui en fait périr chaque année un grand nombre. Des Fougères, des Orchi-
dées, des Mousses ont trouvé moyen de s’accrocher à ces stipes lisses
comme des futs de colonne et de s’y suspendre avec grâce. Un gigantesque
Barringtonia speciosa m'arrête sur le chemin : je n'aurais jamais imaginé
l'eflet splendide de ses grandes fleurs et de ses houppes staminales. Au
* pied, des Marantacées, Phrynium, Maranta, Calathea, des Costus, de grands
Polypodium aureum, le Clitoria formosa, s'entremêlent parmi des Bananiers
gigantesques (Musa violacea et paradisiaca) et de grosses toufles de Coix
lacryma. : À
Mais le sanctum sanctorum de cet Eden botanique est l'École, qu'une petite
grille sépare du commun des visiteurs. Quels bons instants j'y ai passés,
à noter les collections de Palmiers, les Cycadées, les premiers spécimens
d'arbres fruitiers des Tropiques qu'il m'était donné de voir, et tant de fleurs
rares et curieuses ! Des exemplaires de Cycas circinalis, Latania Commersont,
Carludovica palmata, Bactris minor, Arenga saccharifera, Thrinax, Cocos, Cres-
centia Cujete attiraient mon attention par leur force. Je pouvais admirer,
Couverts de fleurs et de fruits, les Antigonon leptopus, Stephanotis floribunda,
Hibiscus variés, Sapota Achras, Batatas aquatiques, Pandanus gramint-
folius, Hastingia coccinea avec ses chapeaux chinois écarlates, un Ficus
elastica d'une circonférence de 18 mètres, des Thunbergia variés, Podocar-
pus laurifolia, Araucaria Cooki, et un Pinus canariensis sur lequel je captural
un énorme échantillon de la grosse araignée tueuse d'oiseaux (Mygale avicu-
laire).
En bas de cette première terrasse se trouve une au
de plein-pied avec la route, et non moins remarquab
collections.
Une pareille richesse n’attire cependant guère re
hement français. Quand on pense au soin avec lequel les Le ent
Cutta, à Madras, à Maurice, à Ceylan, à Singapoore, les | Fe carie
Buytenzorg (Java), se préoccupent de ces utiles créations, On | se
souhaiter avec plus d'ardeur encore que le jardin de S'-Pierre (Mai se .
qui ne le cède en rien à ceux-ci par la beauté et par les Es LE
dus, éveille enfin l'intérêt du pays auquel il appartient et q
dans un état si précaire. En. ANDRÈ.
tre partie du jardin,
le par l'étendue des
la sollicitude du gouver-
— 174 —
LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER.
NOUVEAUX LÉGUMES.
Radis olive doré. — M. E. Bénary, d'Erfurt, vient de mettre au
commerce cette nouvelle variété de Radis, d'une belle couleur jaune et en
forme d'olive. On la dit d'excellente saveur, particulièrement apte à la cul-
ture forcée, et destinée à devenir un ornement de nos tables par son con-
traste avec les Radis roses ordinaires.
Pois Culverwell's telegraph. — Cette variété, mise au commerce
par M. Carter, de Londres, constitue le plus long et le plus beau des Pois
connus. Sa production est très abondante et sa qualité parfaite. Il est d’une,
vigoureuse croissance et ses cosses sont d’un grand effet dans une Expo-
sition.
Melon de Khiva. — Le capitaine Burnaby, dans son Ride to Khiva,
parle ainsi de ce Melon, que M. Carter met aujourd'hui en vente :
« Les Melons de Khiva ont une renommée qui s'étend dans tout l'Orient.
Leur saveur est si délicieuse que ceux qui sont accoutumés aux variétés
européennes reconnaitraient à peine leur degré de parenté avec les Melons
si délicats et si parfumés de Khiva. » .
Pois Criterion. — On dit merveille de ce nouveau Pois, qui est sorti
des semis de feu M. J. Standish et qui va bientôt être répandu dans les
cultures. MM. Veitch disent que c'est un semis entre Advancer et Ne plus.
ultra, très supérieur à ces deux variétés et d’une grosseur tout-à-fait excep-
tionnelle, ce qui n'exclut pas la qualité de premier ordre.
Haricot zèbre gris. — Comme nous l'avions annoncé, nous avons
fait cette année l'essai de cette variété, qui s’est trouvée délicieuse et
excessivement productive. Le nouveau gain de M. Perrier de la Bathie est
destiné à un grand succès, nous n'en doutons pas.
Haricot de Lima, — Ilen est de même de ce gros Haricot, que
nous avions remarqué l’année dernière dans l'Amérique du nord, et que
nous avons semé, malheureusement un peu tard. Nous avons pu en manger
toutefois quelques plats qui ont montré une tendreté toute particulière et
un goût délicat. Nous recommandons de mettre en place de bonne heure,
cependant pas avant que le sol ne soit bien échauffé.
Ep. ANDRÉ.
TS + © —
HORTICULTURE D'ORNEMENT.
LES BÉGONIAS TUBÉREUX.
Un choix sévère doit être effectué parmi les variétés innombrables qui
sont recommandées dans cette tribu du genre Bégonia. Sous le prétexte
que toutes les variétés sont jolies, on conseille de se contenter de les
— 175 —
semer, tandis qu'une sélection intelligente fournirait des plantes d'une
beauté éprouvée comme celles que les horticulteurs anglais préconisent.
Aussi nous croyons utile de fournir à nos lecteurs une liste des meil-
leures espèces et variétés qui ont été observées cet automne à Kew et
qui toutes se peuvent obtenir en tubercules chez les principaux horticul-
teurs de Londres.
B. Veüchi, vigoureux, belles grandes fleurs écarlates sur de robustes
ampes.
— Evansiana, larges feuilles, fleurs roses.
Pearcei, feuillage richement réticulé velouté, fleurs jaune clair.
— rosæflora, très joli, blanc ou rouge, suivant la variété.
— Frœbeli, superbe plante, dont l'Zlustration a publié une planche et
une description.
— Boliviensis, pas assez florifère dans le type, mais supérieur dans
_ quelques variétés qui en sont issues.
— Davis, belles fleurs rouges, très méritantes.
— D Masters, couleur brillante, longues fleurs.
— Orange Bowen, variété peu répandue et excellente.
Chelsoni, très grandes et brillantes fleurs très abondantes.
— Weltoniensis, petit feuillage, fleurs roses, excellent.
Chambersii superba, fleurs et feuillage superbes. 2:
Pearcei superba, feuilles vert velouté strié, variété supérieure au
|
Jpe. 5
— Æmpereur, variété supérieure à l'éclatant Vesuvius. a.
Et de nombreuses autres variétés, trop peu différentes de celles-ci pour
en dresser le catalogue et augmenter outre mesure la collection. Avec ce
choix on aura de quoi produire dans un jardin le plus brillant effet.
On sait que rien n'est plus facile à cultiver que ces Bégonias caca
dont l'éclat contrebalance aujourd'hui celui des Pelargoniums zonales, e
dont aucun jardin ne pourra bientôt se passer. Conservés à l'état sec,
Comme des Glaïeuls, sous les tablettes d'une serre, on les met en végétation
à la fin de l'hiver en terreau ou en terre de bruyère, et quand ils SET
Pleine végétation on en fait dehors des corbeilles, des pre 5
ordures, au soleil ou l'ombre suivant la variété, et toujours du plus char
Mant effet décoratif. DETECTOR.
CINQUANTE ROSES.
s. Les
Orléans est depuis longtemps célèbre pour ses ct rs me des
Principaux horticulteurs et amateurs ayant . ca nsrisié à l'effet
‘ses à tenir cour plénière et à constituer un Jury sue Ne nous donnons
d'élire les meilleures variétés, le résultat à été _. ce” notifier pour
C-contre et que la Société d'horticulture d'Orléans vient ms suivent Sont
le répandre de toute sa publicité. Les Roses dont ns . cela s'entend,
_ Classées par ordre de mérite, Les observations s'appliquent,
au climat et au terrain d'Orléans.
— 176 —
1. Baronne de Rothschild, hybride, carné clair, vigoureuse, forme par-
faite.
2. Souvenir de la Malmaison, Ile-Bourbon, blane carné, excellente variété
ancienne.
3. Jules Margottin, hybride, cerise vif, globuleuse, très florifère et très
remontante.
4. Elisabeth Vigneron, hybride, rose frais, forme de coupe, fleur énorme,
mêmes qualités que la précédente.
9. Charles Lefebvre, hybride, rouge nuancé pourpre, belle forme, belle
tenue.
6. Victor Verdier, hybride, rose vif, très florifère, fleur très large. É
7. La France, hybride, carné clair, globuleuse, floraison extraordinaire-
ment abondante et remontante.
+ Paul Neyron, hybride, rose franc, dimensions extraordinaires.
. Louise Odier, Ile-Bourbon, rose, en coupe, très bien faite. :
10. Maréchal Niel, thé, jaune, fleur énorme.
11. John Hopper, hybride, rose vif à centre plus foncé, forme en coupe.
12. Gloire de Dijon, thé, saumon, très florifère.
13. Géant des Batailles, hybride, cerise vif.
14. Thérèse Levet, hybride, frais, globuleuse,
15. Général Jacqueminot, hybride, rouge vif, globuleuse, type premier de
toute une série de Roses.
16. Madame Victor Verdier, hybride, rose vif, globuleuse.
17. Madame Georges Schwartz, hybride, rose frais.
18. Pierre Notting, hybride, rouge foncé, nuance pourpre, globuleuse.
19. Elisa Boelle, hybride, blanc, carné au centre.
20. Duchesse de Sutherland, hybride, rose carné, très délicate de forme
et de coloris.
21. Maxime de la Rocheterie, hybride, rouge foncé, nuancé noir, forme
bombée.
22. Marguerite Jamain, hybride, carné, forme plate.
23. Anna de Diesbach, hybride, cerise, larges pétales, fleur énorme.
24. Madame Charles Crapelet, hybride, rouge clair, globuleux.
25. Marguerite de S'-Amand, hybride, carné frais, belle forme, bonne tenue.
26. Marquise de Castellane, hybride, rose vif, large fleur, belle forme.
27
28
©
+ Madame Boutin, hybride, cerise clair, globuleuse.
+ Lord Raglan, hybride, rouge violacé, très pleine, imbriquée.
29. Eugène Appert, hybride, rouge très vif, beau feuillage .sombre sur
lequel tranche la fleur.
30. Belle lyonnaise, thé, jaune clair, forme en coupe.
31. Eugénie Wilhelm, hybride, rouge, en coupe.
32. Rose du roi, portland, rose
comme forme de bouton parfaite,
33. Chromatella, noisette. jaune vif, large fleur.
34. Cécile de Chabrillant, hybride, rose,
3. Madame Eugénie Appert, hybride, r
fère et remontante,
vif, encoupe, la première rose remontante
globuleuse, forme parfaite.
ose saumoné, extrêmement flori-
— 177 —
Triomphe de Rennes, noisette, jaune clair.
. Jean Pernet, thé, jaune vif, en coupe.
Triomphe de l'Exposition, hybride, rouge clair, en coupe, très florifère.
Madame Alfred de Rougemont, hybride de noisette, blanc, en coupe.
Baronne Prévost, hybride, rose, large fleur, très florifère.
41. Madame Fulcot, thé, jaune foncé, parfaite comme bouton, très florifère.
42. Souvenir de la Reine d'Angleterre, hybride, rose vif, très large fleur.
Ophirie, noïsette, cuivrée, très florifère, coloris à part.
44, Céline Forestier, noisette, jaune clair bordé blanc, extrêmement
florifère et remontante.
45. Président Porcher, hybride, rose saumoné.
46. Sombreüil, thé, blanc.
47. Aimé Vibert, noisette, blanc pur, bouquets abondants.
48. La Reine, hybride, rose, globuleux, forte fleur, très florifère surtout
la seconde année.
49. Président Mas, hybride, rouge foncé nuancé violet, forme bombée.
50. Madame Edouard Ory, mousseux remontant, rose.
SSBRS
nn
#”
A. Ducos.
CHOIX DES PLUS BELLES VARIÉTÉS DE CHRYSANTHÈMES
D'AUTOMNE.
Aux dernières expositions de cette plante automnale, qui ont eu lieu en
Angleterre, on a surtout remarqué les variétés suivantes :
VARIÉTÉS À FLEURS PENCHÉES : Annie Sualter, Beauté du Nord, Chevalier
Domage, Christine, Crimson Velvet, D° Sharpe, Garibaldi, Julia Lagravère,
Progné, Snowflake, White Christine. :
ARIÉTÉS A FLEURS D'ANÉMONE : Fair Margaret, Fleur-de-Marie, King 0f
Anémones, Marginatum, Miss Margaret, Prince of Anémones, Rose Marguerite,
S'-Margaret.
VARIÉTÉS ANÉMONE PoMpoN : Antonius, Astrea, Calliope, Madame Montelt,
M Astré, Reine des Anémones, Sydonie, Dick Trupin. ä
Parmi les variétés qui ont été admirées dans les belles cultures e
M. Turner, à Slough, on a pu noter, comme plante de premier ordre, celles
que voici : à
BLANOHES : Empress of India, blanche, bien faite; Zsabella Bot, tas
fleur teintée de rose; Madame G. Rundle, forme supérieure à la ge % :
'nCess of Wales, rose; Queen of England, blanc bleuâtre; White ; as
Bande fleur recourbée; White Beverley, également incurvée et _ ms 4
CoLorées Fingal, cramoisi pourpré ; Jardin des plantes, ronz k
S-Patrick, rougerubis : M. Howe, bronzé et orange ; Mont Etna, beau 7
Prince Alfred, Madame Brunlees, Grand Lodge rival, brun et Mr ee
Salter, rose cannelle; Lady Hardinge, rose délicat; Guernsey Nuggéh, 3"
Primevère ; George Glemy, jaune.
: JAPONAISES : Elaine, Fair maid of Guernsey,
°Se et blanche, James Salter, lilas, grande; To ko,
Nymphe, rose lilas; Daimio, rose pâle.
blanche; Gloire de Toulouse,
écarlate orangé;
— 178 —
PoMPONS : M. Murray, pompon; Mee Marshe, beau blanc; Sœur Mélanie,
beau blanc, et plusieurs autres.
Toutes ces plantes sont d'un effet admirable si l'on prend soin de les élever
d'abord en pleine terre, puis de les mettre en pot et de les cultiver comme
plantes de serre, en greffant les variétés de choix au sommet d’une forte
tige choisie à cet effet dans les sortes les plus vigoureuses. En Angle-
terre, on entend à merveille la préparation des Chrysanthèmes pour plantes
d'Exposition, et nous avons été souvent frappé de leur beauté, dont on ne
peut se faire une idée quand on se contente de les traiter comme les plan-
tes vivaces de pleine terre les plus vulgaires de nos jardins. Ce sont des
plantes faciles, qui rendent au centuple les soins que l'on a pris pour
elles. P. LEBERT.
NIDULARIUM NEGLECTUM.
Cette Broméliacée, dont le qualificatif indique qu'elle avait été un peu
délaissée, parmi tant de congénères plus brillante qu’elle, est originaire :
du Brésil, d'où M. Binot l'a envoyée récemment à M. Linden. J'ai cru
devoir la tirer de l'oubli où elle ne mérite pas de tomber, car elle ne
manque pas de valeur, avec son feuillage bien tenu et ses fleurs d'un bleu
léger à onglet blanc. Voici ses caractères :
Plante de taille moyenne. Feuilles peu engainantes, détachées presque
dès la base, canaliculées convolutées après la partie embrassante, puis
étalées planes à partir du milieu, à bords garnis de dents en scie, très fines,
à direction oblique et parallèle, courtes et noires : sommet du limbe obtus
à bords enroulés et finissant par une pointe noire et dure. Surface supé-
rieure d'un vert bleu, entièrement sillonnée de fines stries blanches, à la
zébrée de zônes alternativement blanchâtres et brunâtres. Inflorescence
en Capitule enfoncé, très brièvement pédonculé, paraissant sessile, entouré
de bractées mères membranacées, érigées, plus courtes que le calyce, ovales
acuminées, violacées et striées. Fleurs pédicellées, à pédicelle comprimé,
primé, surmonté par les lobes dressés, égaux, ovales, à bords convolutés,
à pointe libre subulée, d'un violet vineux presque noir; surface finement
striée, bords membranacés. Corolle blanche, extrémité des lobes bleu
1 centimètre: lobes étalés défléchis à l'extrémité, ovales, longuement acu-
filet aplati, insérées vers la moitié
de la hauteur du tube, à anthères linéaires dressées, dépassant un peu la
8orge, rejetées en arrière et formant sillon postérieur sur le connectif,
égalant exactement en hauteur le Style, qui est cylindrique, terminé par
un stigmate long, tordu en vrille, à tours de spire barbelés ciliés. Ovaire
he inégales, à ovules allongés horizontaux insérés sur l'angle interne
e l'axe.
Cet acte de naissance en due forme fixera la place de cette plante modeste
et intéressante. D. ANDRE.
— 179 —
LES CHAPEAUX D’ARISTOLOCHES.
M. Ed. André a commencé, dans le Tour du Monde, recueil de voyage
dirigé par M. Ed. Charton, la publication illustrée de son exploration dans
l'Amérique du Sud.
Nous extrayons de l’une des premières livraisons la description suivante,
qui se rapporte à l’une des plus belles plantes que nous ayions publiées
dans l'JUustration horticole (1870, p. 158), l'Aristolochia cordiflora, qui orne les
bords du grand fleuve de la Colombie, le Rio Magdaléna.
La gravure qui accompagne ce passage a été également tirée du Zour du
Monde, et nous a été obligeamment communiquée par la librairie Hachette.
« C'est dans les parages de Mompox (ou Mompos), » dit M. André, « que
croit l'une des plus singulières plantes de l'Amérique du Sud, l’Aristoloche
à fleurs en cœur (Aristolochia cordiflora). Le botaniste Mutis l'a le premier
signalée ; Humboldt a été frappé de ses grandes proportions et de sa beauté.
Elle court sur les arbres, comme une liane qu'elle est, les enveloppant de
son feuillage lustré, en forme de cœur, et les ornant de ses énormes fleurs
jaune paille /éopardées de violet et hérissées de poils rétrorses à l'intérieur.
Au moment de la fécondation, ces fleurs dégagent une violente odeur de
viande gâtée.
SAST
Le ZE
» D'innombrables insectes s’en approchent comme d'une proie, Se Ga
dans la cavité intérieure et restent prisonniers dans cette ue ner
Yégétale, La mort survient bientôt pour eux, et l'on d ve A lus
En apprend de belles, — qu'’alors la fleur dévore et digère sa proie, er se
nl moins qu’une araignée sur sa toile. L’Aristoloche à fleurs Fe mur dé
classe donc parmi ces plantes carnivores SUT lesquelles on à ”
Puit dans ces temps derniers.
M
» De plus, elle guérit, dit-on. la morsure des serpents, et ses fleurs sont
un vêtement. En arrivant à Magangué, on est tout surpris de voir les
enfants nus qui courent sur la plage coiffés d'un étrange bonnet phrygien.
C'est la fleur énorme de l’Aristoloche qui joue chez eux le même rôle que le
classique bonnet de coton chez nos paysans de Normandie. »
Non loin de là, se trouvent les autres plantes dont M. André a parlé en
citant le lieu où il a rencontré le Dieffenbachia Parlatorei à l'état spontané,
et parmi lesquelles brille une autre nouvelle espèce d'Aristoloche également
décrite et figurée dans l’Alustration, la belle A. clypeata (1870, p. 223).
LUCIEN LINDEN.
BIBLIOGRAPHIE.
La vie végétale, par M. H. Emery (1). — On compte par centaines
les livres de botanique écrits à l'usage des gens du monde. Rte année,
il en paraît de nouveaux à l'occasion des étrennes; chaque année aussi les
mêmes ouvrages sont refaits sous une autre forme et servent plutôt à pro-
pager des erreurs qu’à populariser une science.La raison en est simple : les
véritables savants dédaignent d'écrire des livres élémentaires ou, s'ils le
tentent, ils le font avec une sécheresse de style qui rebute. Les écrivains
dits « vulgarisateurs », au contraire, à moins d'une initiation scientifique
complète, paraphrasent mal un langage technique qui ne leur est pas
familier, ou bien, sous prétexte de captiver leurs lecteurs, ils sacrifient la
vérité à l'attrait du _.
Tel n'est pas le cas du livre que nous recommandons aujourd'hui. Il
émane d'un | péspraseÀ de botanique à la Faculté des Sciences de Dijon,
M. Emery. Les assertions ont ici le rigoureux contrôle universitaire et
nous ne craignons plus que l’auteur soit tenu en défiance par son publie.
M. Emery a su envelopper la matière difficile qu'il avait à traiter dans un
style simple et élégant à la fois, non hérissé de termes scientifiques trop
répétés; 1l est resté vrai et complet sans aridité; en un mot, il s'est inspiré
du côté aimable et poétique de son sujet : la vie végétale.
remière partie du livre traite de la cellule et de ses dérivés, de
l'organisation végétale, des racines, du système axile, de la feuille, de la
fleur, du fruit, de l'accroissement et de la reproduction.
Dans la seconde partie, la géographie botanique est présentée au lecteur
de la manière la plus attachante dans ses divisions principales en flore
arctique, flore tempérée et flore tropicale.
Enfin, la troisième partie envisage l'homme dans ses rapports avec les
plantes, la culture et les curiosités végétales, et il ne forme pas le moindre
attrait de cette étude si complète et si charmante.
Il faut féliciter la maison Hachette d'avoir mis les illustrations du livre à
la hauteur de sa valeur scientifique et littéraire, et d'offrir au public un
laisir pour les yeux en accompagnant le texte de M. Emery de magni-
ques gravures et lithochromies représentant les principaux végétaux du
globe et les détails de leur organisation.
Ep. ANDRÉ.
(1) Vol. grand 8, 807 pages, 10 ehromolitho hies, 4: bols. — Pris
Hachette. Prix : 30 fr. graphies, 420 gravures sur bois. :
— 181 —
CHRONIQUE HORTICOLE.
Décembre 1877.
Exposition universelle de Paris de 1878. — Les travaux avan-
cent rapidement, à l'exception de la partie horticole, à peine entamée
jusqu'à présent. Un seul exposant a pu planter ses collections d’arbres de
plein air. Le grand aquarium est presque terminé. Les pentes du Troca-
déro vont être prochainement attaquées. Les grands arbres transportés au
chariot prennent successivement leurs places respectives. Les Hollandais
ont mis en terre 40.000 oignons de Tulipes près du palais du Trocadéro ;
l'effet en sera saisissant au mois de mai. Ce n'est guère qu'en février que
les travaux de jardinage proprement dit recevront une vive impulsion ;
jusqu'ici la bâtisse envahit tout et empèche la préparation du terrain.
Correspondance botanique. — M. Ed. Morren vient de mettre au
jour la cinquième édition de cet opuscule, qui donne l'énumération de
toutes les chaires de botanique et l'adresse des principaux botanistes du
monde entier. C'est une brochure d’une très grande utilité. Nous engageons
tous nos lecteurs qui auraient à donner des renseignements à M. Morren à
les lui adresser à Liége, Boverie, N° 1.
La Provence du littoral (1). — Notre confrère M. Nardy vient de
fonder ce. journal qui traitéra des questions horticoles dans leurs rapports
avec la région méditerranéenne française. Le programme est vaste; nous
espérons que M. Nardy réussira à le remplir, avec l'aide des collaborateurs
quil s'est adjoints, et nous lui souhaitons de grand cœur la bienvenue.
Le Phylloxera en Lorraine. — Le redoutable insecte a été trouvé
sur les vignes de l'école fruitière de MM. Simon Louis frères, à Metz.
Immédiatement les mesures les plus rigoureusés ont été prises PONT détruire
ces vignes et celles qui les ayoisinaient. Mais le fléau reste bien menaçant;
il nous circonvient de toutes parts. Échapperons-nous à une destruction
otale des vignobles, malgré les missions scientifiques et tous les essais AM
NOnt pas réussi jusqu'à présent à entraver sa marche ?
Décorations florales à Londres. — Au mariage du duc de Norioli,
qui a eu lieu le 21 novembre dernier, M. Wills, de Londres, a “Les
Parmi une incroyable profusion de plantes et de fleurs, plus de era PF
lias blancs. Pour la première fois, on voyait des Nepenthes Rafflesiana ;
10 pieds de haut, un grand nombre d'odontoglossum Alexandre en ts
belles F ougères, des Palmiers, enfin les plantes les plus rares: "à
Les Palmiers. — M. Oswald de Kerchove de ni pr ae
écrivains les plus appréciés et grand amateur d'horticulture à “Lao
& publier un beau livre sur les Palmiers. Cet ouvrag® compren
«2 PER RE _ j'ERÉL AE
mu me
picale du littoral méditerranéen ;
Le La Provence du littoral, Revue de la zône intertro
Talssant tous les mois à Hyères (Var).
TOME xx1v. 1877. 12me LIvR.
— 182 —
graphie, l'histoire, la géographie, la paléontologie, la botanique et la culture,
dans leurs rapports avec cette admirable famille.
orenia Fournieri. — M. Godefroi-Lebeuf, d'Argenteuil, a écrit à la
Société centrale d'Horticulture une lettre dans laquelle il nomme cette
plante T. intermedia (Mazel) et dit qu’il l'a vue seulement cultivée, et non
indigène, en Cochinchine. Nous prenons acte de cette déclaration en faisant
observer à M. Godefroi-Lebeuf que le nom de Torenia Fournieri, Lind., est le
seul à conserver, celui de T. intermedia n'ayant jamais été publié avec une
description.
Plébiscite des Roses. — Du dépouillement des votes envoyés au
Journal des Roses par un grand nombre d'amateurs du Portugal, il résulte
que les 12 variétés qui ont réuni le plus grand nombre de suffrages dans ce
pays sont : Baronne de Rothschild, Maréchal Niel, Paul Neyron, La France,
Comtesse d'Oxford, Louis Van Houtte, Marquise de Castellanne, Victor Verdier,
Cheshunt, Dupuy-Jamain, Charles Lefebvre, Lyonnais. Il serait curieux de
comparer ces résultats avec ceux des autres nations qui ont répondu au
plébiste.
Eucryphia pinnatifolia. — Joli arbuste du Chili, à fleurs blanches
ressemblant à celles des Philadelphus, mais à feuilles pennées qui le distin-
_guent à première vue. Il appartient à un genre difficile à placer, entre les
Hypéricinées, les Rosacées et les Cunoniacées. Sa rusticité à Paris ét en
Belgique est problématique, en ce qu'il vient du pays où croissent le Berbe-
ridopsis corallina et autres plantes demi-rustiques, mais sur les bords de la
Manche il résisterait très certainement à la rigieur des hivers.
Le Cypripedium spectabile à Birmingham. — Qui aurait pu
voir cette plante en fleur dernièrement au Jardin botanique de Birmingham
aurait été frappé de sa transcendante beauté. Douze pieds rassemblés por-
taient 360 fleurs épanouies à la fois. Reçues du Canada l'an dernier à l'état
dormant, on avait d'abord mis les touffes en potées de terre de bruyère, puis
on les plaça en pleine terre dans un jardin d'hiver où elles produisirent ce
splendide effet.
Le jardin de M. Thuret, à Antibes. — Ce beau jardin, rempli
des arbres les plus précieux, théâtre des remarquables travaux du savant
cryptogamiste, ne sera ni détruit ni aliéné. La sœur de M. Thuret, madame
Louise Fould; par une généreuse inspiration, veut le conserver à la science
et vient de constituer une somme de 200
— Voici le quatrième des parcs suburbains
dont l'administration municipale a SuCcessivement doté Paris : le Bois de
Boulogne, le bois de Vincennes
ne 10
Le parc de Montsouris à 15 hectares environ. Sa situation est assez pit-
toresque. Un bassin et des cascades roches ornent la partie basse. Il sera
. d'une grande utilité pour les habitants du quartier dit de la Glacière.
Les plantes médicinales. — Tel est le titre d'un ouvrage édité par
M. le D' Ch. Cuignard, et reproduisant en photographie les principales
plantes usitées en médecine. Le photographe choisi est M. Chauvigné, de
Tours, un véritable artiste que nous connaissons et avons vu à l'œuvre chez
nous, à Lacroix, et qui saura ajouter l'élégance de la disposition et une
bonne distribution de la lumière à la fidélité de ses reproductions.
Les serres de l'établissement J. Linden, à Gand, d'après
un mesurage fait récemment, présentent une surface vitrée de 87,000 pieds
carrés. Les serres chaudes et tempérées sont au nombre de quarante. Le
jardin d'hiver a une surface vitrée de 5380 pieds carrés.
Nuttalia cerasiformis. — Ce joli arbrisseau californien a fructifié, en
même temps que chez M. A. Lavallée, dans les pépinières de MM. Simon
Louis frères, à Metz. La maturité des drupes, d'un rouge passant au violet,
a lieu en juillet. Les fleurs, en bouquets blancs, naissent en avril. Nous con-
seillons d’ajouter cette espèce à nos cultures d'ornement de plein air.
Fuchsias hybrides de Lemoine. — M. Lemoine, de Nancy, a pré-
senté à la Société centrale d'Horticulture de France, dans la séance du
25 octobre, des hybrides obtenus par lui de la fécondation croisée entre les
F. serratifolia et Dominyana. Ces formes nouvelles étaient supérieures à
leurs parents, en éclat et en beauté. Elles fleurissent tout l'hiver, et ont les
fleurs doubles, ce qui ajoute encore à leur mérite. Nous pensons qu'elles
constitueront une nouvelle tribu de Fuchsias des plus intéressantes pour
l'ornementation.
NÉCROLOGIE.
M. Taomas Rivers, le célèbre pépiniériste de Sawbridgeworth, en Angle-
terre, est mort le 17 octobre dernier. Sa réputation était européenne. La
culture du Rosier et surtout celle des arbres fruitiers sous-abri (Orchard-
houses) avaient recu de lui de grands perfectionnements, et les livres qu ils
leur avait consacrés étaient promptement devenus populaires. M. Rivers
connaissait l'Europe et surtout la France, qu'il avait visitée à plusieurs
reprises. On peut affirmer que c'est dans ses rapports avec les nn
et les pomologues de ce pays qu'il avait d'abord puisé les éléments de a
premiers travaux, et lui-même disait volontiers combien il devait ave
Dalbret, aux Jamin, aux Hardy, à tous ceux qui ont élevé si haut la cul-
ture des arbres fruitiers dans ce siècle et dont le nom est inséparable de
l'introduction d'une quantité d'excellents fruits. Atos.
w .. — 184 —
PI. CCXCVII.
XERONEMA MOORET, groxexat er GRis.
XÉRONÉMA DE MOORE,
LILIACÉES.
ÉTYMOLOGIE : de Enpos, desséché, et vywæ, tissu, allusion à la nature du feuillage de
la plante-type du genre
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : planta non bulbosa nec rhizomate repente, radicibus fibrosis
e basi caulis brevissimi nascentibus. glaberrima. Folia disticha, vaginantia, 30-40 cent. longa,
vaginis inflatis, compressis, basi lævibus, margine scariosis, superius striato-nervosis, compli-
catis; limbo lateribus compresso, ensiformi, folia iridearum simulante, 2 1/2 cent. lato, apice
50 cent. circiter longus, foliis distichis sensim brevioribus involutus, vagina simul crescente et
limbo decrescente (scilicet magis et magis Ras et ita in bracteas transeuntibus. Racemus
florum terminalis, basi bracteas ovato-lanceolatas gradatim magnitudine et crassitudine mi-
puentes, demum scariosas, inferis sterilibus gerens, abrupte incurvatus, rachi horizontali
PA 12-15 centim. longo. Bracteæ fertiles undique insertæ, ovato lanceolatæ. basi amplec-
tentes, nervo medio colorato in apieulum brevem prodneto percursæ, scariosæ, sursum erectæ
vel secundum insertionis locum inflexæ; pedunculi inæquales (majores versus basim, minores
ad apicem racemi), 6-12 mill. longi, bracteas æquantes vel majores minoresve, graciles. eodem
modo assurgentes. Perigonium liberum, foliolis subsimilibus 6, oblongo lanceolatis, 1 1/2 cent.
longis, 2 1/2 mill. latis, nervo medio tantum notatis, infra a apicem intus appendice minuta pen-
dente obtusa donatis ; stamina 6 hypogyna, filamentis liberis 3 cent. lon ngis, basi sensim dila-
tatis complanatisque, apice subulatis erectis, undulatis tortisque, purpureis, antheris dorsifixis,
sagittatis, duplici rima longitudinali sublaterali debiscentibus, caducis. Ovarium liberum,
il : : ;
s
tus, partitionibus bifidis, se papillosis, Fructus : capsula T m il longa, perigonio et stami-
ü :
trilobata, lobis parte superiore in alam c mpressis, cæterum rotundato-gibbosis, loculicide-
dehiscens. Semina pleraque abortiva, fertilia 4 1/2 mill. longa, ovoidea, testa crustacea nigra
subtilissime granulosa, uno latere convexa, aculeis brevibus apice inflatis truncatisque exaspe-
rata, altero nudo lateraliter raphe carinato, tegmine ns albumine copioso 7.
embryone recto subclavato, radieula hilo proxima, — Habitat in montibus Dianæ, Mou (900
Kougui (1050w), Novæ-Caledonixæ, — (Deplanche, Vieillard, se Pancher). — In hort. te
vivam introd., anno 1875
Xeronema Moorei (rectius quum Moorii), Ad. An AE et Arth. Gris, Bull. Soc. bot.
Franc. t. XI, p. 317 (9 Déc. 1864). — Choix de pl. nouv. Cal., pl.
Scleronema Moorii, A. Brongn. et À. Gris, Ann. Su. nat. sér. 5, t. II, p. 166.
NE NP PINS
Cette très étrange et très belle Liliacée néo-calédonienne n'était encore
connue que par les échantillons d'herbier collectés par M. Moore, de
Sydney, et par les voyageurs du Muséum de Paris, et qui servirent de
matériaux pour la description publiée par MM. Brongniart et Gris. Elle
en” SD. —
n'avait pas encore été introduite vivante en Europe. M. Linden vient de
combler très heureusement cette lacune. Il a reçu, en 1875, de ses voya-
geurs dans la Nouvelle-Calédonie, une série de plantes de cette espèce,
dont plusieurs sont arrivées en végétation et seront prochainement livrées
au commerce,
Qu'on se figure une touffe d’Jris germanica avec des feuilles plus courtes,
distiques, d'où sortirait une hampe haute de cinquante centimètres, ter-
minée par un très bel épi de fleurs rouge cramoisi ou carmin le plus vif.
Ce qui fait la singularité de cet épi, c'est qu'il est toujours placé hori-
zontalement, c'est-à-dire coudé brusquement sur la tige au sommet, de
sorte que toutes ses fleurs regardent le ciel. Les nombreuses étamines
saillantes, dressées, terminées par des anthères dorées sur des filets d'un
beau pourpre, prêtent aussi à cette ravissante inflorescence l'aspect d’un
épi de Melaleuca fulgens, qui serait unilatéral. Ces filets persistent dans
leur belle couleur jusqu'à la maturité de la capsule, qui est brune et con-
tient des graines noires à testa hérissé.
La plante croît sur les roches éruptives du mont Mou, à 900 mètres
d'altitude; sur le mont Kougui, à 1050 mètres, et aussi sur le mont Diane
et d'autres sommets volcaniques de la Nouvelle-Calédonie. Elle fleurit en
avril et müûrit ses graines en novembre.
Le Xeronema rentre dans une section des Liliacées assez voisine des
Anthericum, et surtout des Stypandra, Cæsia et Tyrsanotis de la Nouvelle-
Hollande. Les Chloopsis de Blume, qui s'en rapprochent par certains points,
s'en éloignent beaucoup par d’autres. Le nom de Scleronema, qui avait
d'abord été proposé pour la plante par MM. Brongniart et Gris, a dû être
changé pour celui de Xeronema, le premier ayant été employé déjà par
M. Bentham pour un genre de Bombacées.
M. Moore ayant le premier découvert la plante, il était juste que les
auteurs lui donnassent son nom.
Nous sommes véritablement heureux de penser que cette espèce est
enfin dans nos serres. Espérons que la culture en sera assez bien comprise
pour qu'on arrive à la faire fleurir abondamment. L'altitude à laquelle elle
croît sur les montagnes néo-calédoniennes indique la serre froide et le
traitement de la majeure partie des plantes d'Australie.
Ep. ANDRÉ.
LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER.
LES FEUILLES DE NAVETS.
Dans le Nord-Est, M. Buchetet conseille de semer, sous châssis et dans
du terreau léger, de la graine de Navets, répandue assez drue, puis d'om-
brer et de priver d'air, et de couper les feuilles quand les jeunes plants ge
de 10 à 15 centimètres, pour les accommoder comme de la Chicorée. I
vante beaucoup ce légume, que nous conseillons d'essayer ainsi,
ge |
VIENT
PI. CCXCVIIL.
ARECA PURPUREA, norr.
ARÉCA POURPRE.
PALMIERS.
ÉTYMOLOGIE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES : Voir Iustr. hortic., IX, pl. 385.
CARACTÈRES SPÉCIFIQUES : caudex elegans, elatus; vaginæ elongatæ in petiolum viola-
ceo-lateritium lineolis nigrescentibus striatum attenuatæ ; pinnæ sessiles lineari-lanceolat
acuminatæ acutæ, 3-4 cent. latæ, striis 3 prominentibus; spadix, flores, fructusque .….? —
In insula Mauritii.
Areca purpurea, Hort. (an spec, nov. ?).
r RDA DR ARS ER A AU
Ce beau Palmier est-il une forme plus colorée de l'Areca speciosa, ou
bien constitue-t-il une espèce distincte, comme son port élancé le ferait
croire! C'est ce que l'avenir seul décidera, lorsque des spécimens adultes
seront bien caractérisés. ;
En attendant, les jeunes pieds, sur lesquels j'ai pris la description in-
complète ci-jointe, permettent seulement d'affirmer ses qualités décoratives.
La tige est fine et élancée. De longues gaines, d'un rouge fauve par-
couru par de fines stries noires, passent graduellement au pourpre sau-
moné du pétiole arrondi et lisse. Les divisions de la fronde, qui sont
larges de 3-4 centimètres, sont pourvues de 3 stries proéminentes. Cette
disposition des pennes est très élégante et assure à l’A. purpurea une des
premières places, non-seulement pour les dinner table decorations, mais au
milieu des jardins d'hiver les plus soignés et les mieux composés.
Ep. ANDRÉ.
LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER.
ENGRAIS DE LA VIGNE: PEAUX DE MOUTON.
Dans Je Nord-Est, M. C. Baltet raconte qu'il a vu de superbes produits
de la Vigne, comme vigueur et fructification, chez M. Cordier, à Chälons-
sur-Marne. Ce résultat était obtenu par l'emploi de l'eau qui avait servi à
tremper les peaux de mouton chez les mégissiers, Cette eau est très chargée
de potasse pure, qui est, comme on le sait, un puissant engrais pour la
P. ERCEAU.
L'ILLUSTRATION HORTICOLE
TESTS D PRE ps
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ARECA PURPUREA. |
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L'ILLUSTRATION HORTICOLE
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CODIÆUM coton PICTUM, var. ELONGATUM.
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ra orme AMENER EURE APE
— 187 —
+ CCXCIX.
CODIÆUM (CROTON) PICTUM, var. ELONGATUM, LIND. & AND.
CROTON A LONGUES FEUILLES.
EUPHORBIACÉES.
FE et CARACTÈRES GÉNÉRIQUES et SPÉCIFIQUES : Voir {Hustr. hortic.,
1867, pl.
D DE LA VARIÉTÉ : frutex erectus; folia erecto-patula, petiolo brevi récto
utrinque incrassato viridi, basin et apicem versus helvolo, lamina loriformi lineari acuminata
basi obtusa coriacea læte viridi, aureo-nervata, striata, maculata aut etiam late medio-vittata ;
flores.…...? — Hybridum hortense ex caldariis Lindenianis ortum, anno 1877. — E. A.
Codiæum pictum, Hook., var. elongatum, Linden et André,
La liste s'augmente sans cesse des formes d’un genre qui n'était connu
autrefois dans les serres que par une plante à feuilles maculées. Le C. elon-
gatum est bien distinct par ses longues feuilles en forme de lanières épais-
ses, coriaces, acuminées à l'extrémité. Le pétiole, court et géniculé, est
teinté de rose aux deux bouts et ajouté à l'élégance de la feuille, qui se
dresse d'abord pour se recourber ensuite avec grâce. Les macules, dont la
surface vert gai de la feuille est peinte, varient beaucoup de forme. Tantôt
elles sont réduites à des stries dorées, ou à des taches géographiques, tantôt
elles représentent une bande médiane bien nette, ou parcourent seulement
les veines de la feuille.
Le moment serait venu d’esquisser une sorte de monogrsnhie des variétés
horticoles de Crotons, afin de donner un fil conducteur dans ce dédale qui
se complique de plus en plus. C'est une œuvre réservée sans doute à
l'Hortus Europæus, dont M. Morren a eu l'idée.
Ep. ANDRÉ.
he
Ld
LE JARDIN POTAGER ET FRUITIER.
LE CERFEUIL BULBEUX ET SA CULTURE.
Cet excellent légume, malgré les fréquents essais qui en ont été faits
depuis longtemps, les perfectionnements que M. Vivet et d'autres y ont
apportés et ses qualités alimentaires incontestables, n'est pas suffisamment
connu. Peut-être la cause en est-elle dans sa culture, qui, sans être diffi-
cile, demande certains soins que tout le monde ne prend pas.
A l'occasion d’une présentation, faite récemment par lui, de beaux échan-
tillons de Cerfeuil bulbeux à la Société centrale d'Horticulture, M. Chouvet
18e —
a indiqué les moyens qu'il emploie pour obtenir ce résultat. Nous en
reproduisons la substance :
Le principal est de bien préparer le terrain à l'automne, de le fumer
fortement avec des engrais bien consommés. En septembre-octobre, on
stratifie les graines dans du sable en les mettant dans un pot enterré dans
le sol. A la mi-janvier, ces graines entrent en germination; on les sème
alors en les plaçant à 15 centimètres les unes des autres en tout sens. :
Depuis la levée jusqu’à la maturité des racines, le traitement est celui de
la Carotte, c'est-à-dire des sarclages, des arrosages et l'enlèvement des
plantes qui montent à graine. On arrache les racines quand les fanes re-
tombent et jaunissent, et on les conserve dans une cave saine, pour les
manger deux mois après, lorsqu'elles ont acquis toute leur qualité.
Le Cerfeuil bulbeux commence à se répandre. Au marché de Paris, il
est coté de fr. 1-25 à 2 fr. le kilog., et sans aucun doute sa culture, si elle
était bien comprise, et si des racines de 100 à 125 grammes pouvaient être
obtenues, serait très rémunératrice. Quant à ses qualités nutritives, et à sa
saveur délicate, rappelant celle de la Châtaigne, il n'y a plus à en faire
l'éloge. |
F. LEBERT.
— > + @—<—
HORTICULTURE D'ORNEMENT.
LE TILLANDSIA LINDENI ET SES VARIÉTÉS.
La splendide Broméliacée qui fait l’objet de cette note est déjà connue et
appréciée dans les cultures comme elle le mérite.
Mais on sait, dans le commerce, qu'il existe plusieurs formes du type. Les
horticulteurs en ont entendu parler de diverses façons et ont lu plusieurs
dissertations sur ce sujet. Généralement, ils n'y ont rien compris.
C'est cette nomenclature embrouillée que je voudrais essayer d’éclaircir.
Je m'y crois un peu autorisé, ayant suivi de près la question, et aussi, je
dois le dire, parce que j'ai rencontré le Tillandsia Lindeni à l'état sauvage
dans l'Equateur.
Prenons les choses ab ovo, et après avoir examiné les variétés aujour-
d'hui connues du T. Lindeni, nous tâcherons de préciser en quelques mots
ce qui doit faire reconnaitre chacune d'elles.
En 1867, à l'Exposition universelle de Paris, M. Linden exposa une nou-
velle Broméliacée qui obtint le plus vif succès. Elle portait de grandes fleurs
bleues accompagnées de bractées roses, sur des épis distiques. Il lui assi-
gnait pour patrie Huancabamba (Haut Pérou), d'où il l'avait reçué en 1865.
Il la nommait Tillandsia cyanea (T. à fleurs bleues).
Mais M. Ed. Morren, un des membres du jury, voulant faire honneur à
l'introducteur de cette belle plante, changea cette appellation en 7. Lindeni
et la plante fut répandue sous ce dernier nom dans le commerce.
En 1869, l'espèce fut publiée dans la Belgique horticole (p. 321) sous ce
se HD
vocable de T. Lindeni. De son côté, M. Ch. Lemaire, dans l’/lustration horti-
cole, la présentait sous le nom de Vriesea Lindeni.
Presque en même temps, M. Regel voyait fleurir à St-Pétersbourg une
variété de celle-ci, dont il donnait le portrait dans le Gartenflora (1869,
p. 194). Il proposait d'en faire le type d'un genre voisin des Zillandsia et de
nommer la plante Wallisia Lindeniana (1). Il ajoutait que cette espèce venait
du Brésil, mais cette erreur fut rectifiée par M. Wallis, qui annonça avoir
envoyé les graines de Zozoranga (Equateur). A son tour, M. J. Linden
contredit l'assertion de M. Regel, en écrivant à M. Morren que la plante de
St-Pétersbourg avait été expédiée par lui, de Bruxelles, à M. Regel, et
provenait du même semis que celle qui avait été exposée en 1867 à Paris.
Comme ce semis constituait une variété, M. Morren en fit le 7. Lindeni
var. Regeliana.
On va voir que cette décision n’éclaircit pas la question, au contraire.
M. Regel n'accepta pas la solution proposée par M. Morren; il déclara que
sa plante était spécifiquement distincte de celle de M. Linden, et il la
nomma 7. Morreniana, disant qu'il avait d'ailleurs la priorité, le T. Lindeni
_ n'ayant été que mentionné sans description dans le catalogue de M. Lin-
den (1867), tandis que lui (Regel) avait publié une diagnose en 1868 dans
l’Zndex seminum du Jardin botanique de St-Pétersbourg.
Il y avait donc à cette époque, en 1869, deux formes du 7. Lindeni en
Europe. ,
En 1870, il en surgit une troisième. Au Jardin botanique de Bruxelles, on
vit fleurir une très belle variété nouvelle, à végétation très vigoureuse,
avec une hampe élevée, rameuse, non distique, atteignant de grandes pro-
portions (2).
Elle reçut de M. Morren le nom de 7. Lindeni var. luxurians (Belgique
hort. 1871, p. 289). Peu de temps auparavant, le Floral Magazine avait parlé
de cette forme, qui s'était également présentée en Angleterre et que
MM. Veitch appelaient T. Lindeni major. C’est elle que plusieurs horticul-
teurs nomment aussi 7. Lindeni vera.
Continuons la série. Dans la même année, M. Morren décrivit encore
(Belg. hort. 1871, p. 97) une autre plante à végétation plus faible, à fleurs
mauve oculées de blanc, sous le nom de 7. Hamaleana. Il n'en indiquait pas
la patrie, mais elle devait venir des mêmes régions.
Et de quatre. À
De son côté, M. Ortgies avait vu fleurir, au Jardin botanique de Zurich,
une plante intermédiaire entre le type à inflorescence aplatie et la forme à
hampes élevées et rameuses. Il ajoutait même que la coloration des bractées
en rose n'était qu'une question de lumière {Gartenfl. 1871, p. 175), opinion
que soutenait également l’année suivante M. Houllet, du Muséum de Paris,
en publiant dans la Revue horticole (1872, p. 230) une note sur un 7. Lindeni
(1) Ce genre Wailisia, Rgl., ne repose pas sur des caractères assez sérieux pour être
adopté. On ne peut le considérer tout au plus que comme une section des Tillandsia.
(2) Un pied de cette forme a produit en 1874, au Jardin botanique de Liége, une hampe
haute de 0w,70, et 23 fleurs épanouies à la fois.
— 100 —
que M. Linden avait envoyé au Muséum sous le nom de 7. Lindeni var.
rutilans. C'était d'ailleurs une variété légère que je ne mentionnerai que
pour mémoire. |
Enfin, au mois de juillet 1876, j'ai personnellement trouvé, dans la Répu-
blique de l'Equateur, entre Pisagua et Sabanétas, par 1° 40° de latitude
Sud, une très belle forme du Tillandsia Lindeni, différente de celles-ci. La
plante tapissait les branches des arbres dans le plus épais de la forèt vierge,
et les couvrait de ses jolies rosettes de feuilles vertes teintées de violacé,
desquelles s'échappaient des hampes courtes aplaties, en forme de navette
et d'une belle couleur rose. De ces hampes sortaient de grandes fleurs d’un
bleu superbe à large onglet blanc. C'était la largeur de ce cœur blanc qui
faisait le caractère saillant de cette variété. Je lui ai donné le nom de
T. L. tricolor, et les graines que j'en ai rapportées ont germé en partie. Nous
verrons si elles reproduisent ma plante.
Voici donc au moins cinq formes décrites du 7. Lindeni.
J'en résume l'état bibliographique :
TILLANDSIA LINDENI (genuina), Ed. Morren, in Lind. Catal. N° 25, 1869, p. 9. —
Belg. hort. 1869, p. 321, pl. XVIII. — Gard. Chron. 1870, p. 859. — Journ. of Hort.
1870, p. 558. — Regel, Gartenfl. 1874, p. 172. — Rev. hortic. 1872, p. 250. — Til-
landsia cyanea, Lind. Catal. Expos. 1867. — Ed. André, Mouvement horticole 1867,
p. 271. — Vriesea Lindeni, Ch. Lem., IUlustr. hortie. 1869, t. 610. — Wallisia Mor-
reniana, Regel, Gartenfl. 1871, p. 4.
— ar. # Regeliana, Ed. Morr., Belg. hort. 1870, p. 225, pl. VIL — T. Lindeni, Regl.,
Ind. sem. hort. Petr. 1868, p. 92. — T, Lindeniana, Regl.. Gartenfl. 1869, p. 195. —
Ibid. 1870, p. 40.
var. 8 major, Veitch, Floral Magaz. 1871, t. 529 — T. L. luxurians, Ed. Morr.,
Belg. hort. 1871, 1. 20-21. — T. L. vera, Hortul.
— Var. 7 tricolor, Ed. André, Herbar. americ. æquinoct. 1876, N° 4040.
— var. à Hamaleana (an species?), Ed. Morr., Belg. hort. 1871, p. 97.
|
J'ajouterai qu'une espèce distincte de celles-ci, qui existe dans mon her-
bier sous le N° 4057, habite dans le voisinage du 7. L. tricolor et est carac-
térisée surtout par des fleurs deux ou trois fois plus petites et violettes. J'en
reparlerai à l’occasion.
n mot maintenant sur la géographie botanique du 7. Lindeni et de ses
variétés.
M. Linden à déclaré avoir reçu l'espèce type de Huancabamba (Pérou)
en 1865. Il ajoute que la plante de M. Regel (7. L. Regeliana) n'en est
qu'une variété et venant du même envoi. M. Regel, au contraire, après
avoir corrigé l'erreur dans laquelle il était tombé en la faisant originaire
du Brésil, dit que sa plante a été envoyée par M. Wallis de Zozoranga
(Equateur) (1),
J'ai lieu de croire que c'est le contraire qui a eu lieu.
Le T. Lindeni de Huancabamba (Pérou) (2) tient à la forme élancée (7. L.
major, Regeliana), tandis que celui de Zozoranga (Equateur), au nord-ouest
RE Li RSR
EE EH
(4) I faut écrire Zozoranga et non Zazoranga. Cette localité est située par 4e 5 lat. S.
(2) Huancabamba est par 5° 30’ lat. S.
— 191 —
de Huancabamba et dans la province de Loja, appartient à la forme génuëne
du 7. Lindeni.
Je pense donc que la plante type reçue par M. Linden venait de Zozo-
ranga, et que les graines de Huancabamba, d'où est sortie la plante de
M. Regel et d’autres de M. Linden, proviennent d'un autre envoi. Une
erreur d'étiquetage a pu causer la méprise.
Ce qui me confirme dans cette opinion, c'est que Zozoranga, pueblo proche
du rio Macara, est plus près du Pacifique que Huancabamba, et dans des
conditions d'altitude et de végétation analogue à celles de Sabanétas, ou
j'ai trouvé le T. Lindeni tricolor, voisin de la première plante de M. Linden,
et fort éloigné de l’autre.
Il faudrait donc, si l'on adopte cette manière de voir, indiquer la patrie
de la manière suivante :
T. Lindeni (genuina), — de Zozoranga (Equateur).
T. Lindeni Regeliana et major, — de Huancabamba (Pérou).
Je me résume en deux mots pour les horticulteurs :
La plante à hampes courtes, plates, rosées ou vertes est le T. Lindeni
(Les synonymes sont 7. cyanea, Vriesea Lindeni, Wallisia Morreniana);
La plante à tiges élevées, cylindriques, vertes est le T. L. Regeliana
ou sa variété major, suivant le degré de vigueur (synonyme T. L. vera);
La petite plante à fleurs mauve à œil blanc est le T. Hamaleana;
La plante à hampes courtes, plates et roses, fleurs bleues avec grand
œil blanc, que j'ai rapportée et qui n'est pas encore au commerce, est le
T. L: triwolor. |
Ep. ANDRÉ.
BIBLIOGRAPHIE.
Arboretum Segrezianum, par M. A. Lavallée (1). — Depuis 1858,
M. Alphonse Lavallée réunit les éléments qui ont servi à préparer cette
énumération des arbres et arbrisseaux cultivés à Segrez (Seine et Oise) dans
sa propriété. Sa collection comprend 4365 espèces ou variétés ligneuses. Ce
résultat énorme est dû à une énergie peu commune et à des sacrifices
pécuniaires considérables, auxquels on ne saurait donner trop d'éloges. On
peut dire que M. A. Lavallée a bien mérité de la dendrologie de la France
et de tous les pays. ,
Ce premier travail ne contient pas de descriptions. Il s'applique surtout
à donner une énumération correcte des formes cultivées à Segrez et à rec-
tifier les synonymies vicieuses qui pullulent dans la plupart des publica-
tions dendrologiques. Un autre ouvrage, comprenant des figures et des
dissertations détaillées, est en voie de préparation, et nous avons, par ce
premier essai, toute garantie sur la rectitude scientifique et l'intérêt de
(1) Paris, in-8° de 319 pages. — Baillère et fils, 19, rue Hautefeuille,
=. 10 —
premier ordre que présenteront les travaux ultérieurs du Secrétaire général
de la Société centrale d'Horticulture de France.
Le catalogue actuel est précédé d’une introduction où M. Alph. Lavallée
a fait l'historique de sa collection, décrit le domaine de Segrez et les con-
ditions physiques dans lesquelles se sont développés les végétaux énumérés.
Il y ajoute une étude sur les anciennes collections dendrologiques de
France, dont celles de Duhamel, à Vrigny, à Monceau et à Denainvilliers,
sont restées célèbres. Les autres plantations de René du Bellay, évêque de
Mans, à Touvoye ; de Trianon, créées par Claude Richard; des ducs d’Ayen,
à S'-Germain et à Champlâtreux, et de bien d’autres, y sont énumérées.
La collection de M. Alph. Lavallée est bien supérieure à celles-ci par le
nombre des espèces, le soin qui a présidé à leur culture et surtout à leur
détermination, tâche ingrate qui a coûté à l’auteur des démarches sans
nombre. Un herbier de toutes les plantes reçues, constitué au fur et à
mesure de leur fleuraison, des catalogues méthodiques relatant l'époque de
leur introduction et leur synonymie, une bibliothèque dendrologique, des
collections de bois, des préparations dans l'alcool, des albums de dessins de
toutes les espèces critiques furent nécessités pour arriver à des dénomina-
tions exactes.
Pour donner une idée de l'importance que certains genres ont pris dans
l'Arboretum de Segrez, je citerai les Chênes (Quercus), représentés par
102 espèces; les Roses, dont 80 espèces ne comprennent pas les variétés
du commerce; les Saules, 80 espèces; les Pins, 57 espèces; les Abies,
47 espèces, etc.
La collection est principalement, mais non uniquement, consacrée aux
Végétaux ligneux rustiques sous le climat de Paris. Elle comprend aussi un
certain nombre d'espèces qui supportent les hivers de la région méditerra-
néenne, et qui réclament à Segrez l'abri de l'orangerie. Il était nécessaire à
M. Lavallée de les posséder pour affirmer ou infirmer leur rusticité, @t, à
ce point de vue, des résultats même négatifs sont intéressants pout la
culture.
. En résumé, bien que le catalogue de Segrez ne contienne pas de descrip-
tions et ne soit que la première pierre de l'œuvre considérable entreprise
par l'auteur, il marque une étape très importante dans l'histoire de la
dendrologie, sera d’une grande utilité pour les horticulteurs et fait honneur
à celui qui en a concu l'idée et l'a mise à exécution avec talent et persévé-
rance,
Ep. ANDRÉ.
TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES
Texte et Planches coloriées et noires.
275. Acalypha macrophylla .
+ 286. Adiantum Edgeworthii .
. 292. Alocasia X Sedeni .
211: PSN Andreanu
9. Dec
. 278. Bégonias tubéreus nOUVEAUX er
+ 275. Calamus asperrimus Ent
294: tes. nur die.
. 268. Ciraguita musaica . , .
. 270. Catasetum Gnomus .
+ 285, Coburgia trichroma var. | spécioss
- 295. Codiæum (Croton) lyratum
. 299. — , re
. 265. odiont Dru
. 277. Denc-obium Wardia
. 291, Diefienbachia Psiitoner : var. marmorea.
um var, r longatun
. bonrice decemlineata
125 | PI. 267. Gloxinias hybrides
43 | PI. 276. Kentia Linde ,
à pots ;
108 + +. — var, vittatà major,
186 |; PI. 274. Oncidium zebrinu
92 | PI. 288. Pandanus Barr Pancheri .
. Spærogyne imperialis :
75 | PI. 284
47 | PI. 266. née igneum
168 | PI. 279. Sonerila Alp. Van de Sande .
290
Todea intermedi
282. Trichocentrum tigrinum
121 | PI 287. Tydæa Monsieur Thie
5 | PI. 296. Vue du Jardin botanique de ‘s- pierre
45:
187 (Martinique). ë
PI. 295. Xanthoceras sorbifolia ”
PI. 297. Xeronema Moore .
152 | PI, 289, Zamia obliqua. .
Table alphabétique des matières.
L à PAG. |
té Doug RE “5 nee ‘ 101 | Arboretum on (1°)
M sit 55. 86. 119 Em
— | Caractères anatomiques des espèces d’).
Académie des Sciences de Paris et le Phylloxera €) 417
re urnes (oran de F).
Action des Lombrics sur le
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Anthurium Andre
Dechardi et Ph ilodendron ç ieriosum dus.
cœrulea
ilegia .
Aliformès ( (les) °
55 | Arbres hs eu pots (culture de)
Areca ee Sci de VER ‘
83 | Aria Hostii (V). a
166 fs or D...
151 | Asa fœtida et Thapsia gurganiea
52 | Auricules (Société des) . ,
B
7 Bambou carré (le).
635 | Beccari (retour de M.
88 gonias à fleurs doubles (les)
85 | — Le # | Es ,
ÿ1 ux (les
50 dise Done (vente de +
nou veaux)
154 | PI. 280. Hemitelia :ArSSRS var. Paradæ
DANS LE XXIVe VOLUME DE L’'ILLUSTRATION HORTICOLE.
140
2 1
PAG.
Dane des Mines (le). 5 + , . .. .: 104
Bordures de Teucrium Mi . 117
Botanique mt en Belgiqué (bé - Pise 18
Boutures de Tomat : 1. 124
Bulletin due la Fédération de Belgi que 6
Bulletino della R. Societä toscana de Orticultura. 25
néiiseses (sur les) 78
C
Cactées rustiques (les) . Fes 0 1h 49. 126
Caladium de M. Bleu (les) : : di RAT
Campanula macrostyla. . . . . . . . . 133
Capucine insectifuge (la) 10
Caractères distinctifs de quelques Tillandsiées CR
Casimiroa ri (floraison du) . se 10
Catllleya gigas Food neue 167
Céanothe ne Audésmon Sos nes D
Ceanothus pseudo-papillosus ie 95
Céleri panaché de Gou ee
Centropogon et Libonia (les genre res) . MR à CU à |
Cephalotazus Fortunei les de es. 45
Cerfeuil bulbeux et sa culture (le) OT
Champignons suspects (les) SE et Ce RSS
Chapeaux d'Aristoloches (les) . 179
SE 5 d'automne Choix des s plus belles
étés de). :
Coca (les res de fa}: si de
Colchicum speciosum rubrum . . . . . 150
Colliers pour tuteurs (les nouveau x). 9)
Compotes et Marmelades de ë re (les) — es
Concours des jardins parterr
Fees ce à pe en | 1878. 59. 69. 149
mster 95
Comértaipe Fa herbes 8
rrespondance botanique : 181
n Bahmieh (1 : su 167
Cotonnier (un nouveau) . 69
“res < 1605
Culture de cos à la portée de tous en Foie di
Curmeria (les) . re nt
no. mâles es (le s) . pr
Cypripedium spectabile à Birmingham (le). 418
D
mp e Franen (6),
Décorations florales à Londres . . . . . . 181
see de la sève (la) .
Destruction des pucerons, fourmis et hibes
insect
Dévastations des Moineaux :
Dictionnaire de Pomologie. : 116
Domaine de la ee - is
Doryphora (le), , . 101
E.
Eau chaude et;les fleurs fanées US
Ecole d'Arboricultu ure de Brumath &
Economic Entomology : 164
Effets de la Coca (les) : 24
Eléments de botanique à : 100
Engrais de la Vigne : peau de mouton . .
Eryugium LE te ei je 7 or
Escholtzia Mandarin
Etude sur les Frs commerciaux : de l'Afrique
rale .
Eucalyptus (V) comme re désinfectant et et insetfuge
— aux Etats sa
Eucharis amazon
Euphoria Li-tchi (floraison | de D. :
Expédition sientiqu e (une) . de
Expériences à Chis a
Es de Gaï .
horticole d'Anvers
— horticole d'Angers
22.
— à Moulins. — Les Orchidées hybrides et
Madame Marie
— universelle de baris < en 1 878 | 6. 37. 102.
pomologique à Paris
— dela a centrale de trés.
de Champignons à Par
ren des “es de tord
nationale de Roses à Londres. .
ne à Florence .
e Por
— emaonae d'Hortienituré k Loidier
. 6. 21. 56
Ripians “4 1877.
F.
Faculté de Médecine de Lyon
Fédération de Belgique (Bulletin de us.
Feuilles des Pois et des Navets (les). . .:
Floraisons hivernales.
— intéressantes .
Flores Pre anglaises (nouvelles)
Fuchsias hybrides de Lemoine. .
Forçage des arbres fruitiers (système Brunei)
— des Spirées (le) . is
Formés:du pollen (16s) 4 2. … + . ,
es) .
Fragmenta a M Australiæ
Fraise monstre
Fremontia californien ‘
G
Gaz et la pa fes.
Gérardias re
Germ és . vieilles graines - Fe
Godron (M.) à l'Académie des Sciences :
Gombo (le) .
Graines {pouvoir germinatif des)
Groseilles en ie ss al F :
Gui de Chè Le a TR
166
15
ds
156
99
— ]95 —
*
H PAG
PAG. | Nécrologie. — M. Ramey me
Haies de Lierre (les) . Re nl À SE M. és Rivers Re dos i0
Haricot de Lima (culture de Bb ue mi LOS M.A.R ea M de A
Haricots pour la culture forcée (les). . . . . 5 M. us. ee on 72
Hellébore (l), plante d'appartement ee var MN #4
Herbiers de Conifères (les). . . . . . . . 150 M=AHred Seb: 2e 06
Herbiers (conservation un NS Me mon: - D M--TROMES- 5 Né un
Herborisation en e 59 M. Weddell ee ee Sd pr É
Hiver 1876-1877 (l) . . 25 ste rise T
Hodgsonia heteroclita . . . . . . . . . 85 | Nelumbium aapericaule ce RE Ce er 150
Hofmeister (médaille à M.) Ne de Le 2: speciosu : te ii 12 109
Hydrangea Thomas Hogg . . . . . . . . 92 Mviariun héguete MER Se nn s s "A78
Noyer et l’Ailanthe (le) Hs sise 7
À à Nutrition des rs aériennes es vie 467
Nuttalia cerasiformi Sr Fever, JS
Jacquinia smaragdina . ; +... .:. 410
Jardin fruitier du Muséum (le) . . . . . 56. 170 o
de M. Thuret à Antibes (le) . . . . . 182
Jardins publics à Paris (les ee 151 | Oignon comestible (patrie del) . , s A0
Jolibois (M.) au Jardin du Luxembourg. . + . 70 | Oiseaux en Nouvelle-Zélande le (importation d ) 1:
Journal des Roses (le) . . « T. 104 | Olearia Hastii. à 5 :- 207
Orchidées (vente d . te No di
K — fleuries en mars et en m avril + M 0 00, 1U
RE . . qu — (floraison hivernale des) . . . . . 42.119
5e
L Palmiers (les) . + RS
pre macrahthn. "Se d'Australie e (les) : “pis 08
Légumes nouveaux en ce vi — (nouvelle elassification de es) 56
Libelle lé singulier) 8 Re me RATS — de plein air pour le midi de l'Europe es. 156
Lierre (les haies de) . . . . . . . 48 | Parc de Montsouris (le) . . + . 4182
Ligustrum _—_ du FESSES : ." … . . 431 | Patrie de la Pomme de terre qi) - de. «+ + D
Lilas blanc (le) + se à + à NON: vers » À
Lilas (les plus Desux) 4 ouville du ) : a ec
: Pélargoniums doubles de Boucharlat ÉD
M Pélargonium richesse . See ve: A0
Philodendron gloriosu :
Maladie des Pommes de terre. . . . , , . 40 | Phormium panaché léoraison du) 148
Manne de Californie (la). . . …« . . 402 | Phylloxera dans la Gironde et aux Canaries Ge. ÿ
Mastie à greffer La recele de) . ei TS ë congrès du) 71
Médaille à M. Hofme + n Lorraine (le) . na mie le MU
Microcachrys me) Cnetieation du) 101 Pilori her érne (le 7
Moineaux (les dévastations des) . . + 5 | Planches rs du Gardeners’ Chr onicle es). 69
Moniteur d’Horticulture (le) . . . . . . . 93 u Garden (les). :
Monographie des Lis . . . . , ,: . N2, 19 Plantes n roues ss 60. 62. 135. 158
Mnnmiot de Biehold ; . : ... ... , 0 — insectivores (les). . “ + … 10
— Van Houtte : te.) 40 —— sèches d’ er (oletion de) rs... 10
Mouvements périodiques des feuilles — vivaces automnales .. 10
Mycologistes de Paris et de Londres (les) 106. — piges (es... . 105
— médicinales (les) . De +. 10
N — d'appartement (culture ‘des) . + + 10
— pour la culture (choix de + à
Nécrologie. — M. A. Bellynck. . . . . . . 957 — diverses en fleurs le 98 février 1877 dans
OUR + 4, D le jardin RE yé Edimbourg . :
M. Alex. Braun. . . . . . . 42 | Plébiscite des Ros su “ «01: 102
M ne : ne — ss ri (le). A es à :
M. Pa s + + + + « + 72 | Présent fait au docteur Fend. on in : oi
M. Hofmei « + «+ 26 | Pritchardia filifera . . * « 1-10
M. le coute, Fe Lambertye . + + 157 | Prix décernés par l'Académie des Sciences. “108
M. Lestiboudois . + + 26 | — de la Société d’acclimatation + . . 19
M. de Notaris ue 26 | Professeurs de botanique (nouve aux) Vs 2
M. Pancher. . . : , . . . 89 | Promenades et plantations de Paris sa s.. + 11
M. Philippo Parlatore . . , , 137 | Provence du littoral UE. “Mi
— ME
Q
PAG
Quinquinas à la Réunion (les) . 21
R
Raisin connu (le plus gros) . 166
sets en sacs (conservation des) 35
n Californie (les) . . 4
Ms AAA s (le) ; 21
Regel, fils (voyage de M. ) dans le Turkestan : 58
Révue annuelle botaniqu : 57
he d’origine végétale (une) 71
Rose Beauté de Glazenwood v 71. 88
sous l'Équateur (la) . . . . ‘ 142
nouvelle Boïeldieu (la) . . . . . 417
Roses (Journal d 7
nouvelles 3 1870 (terne des) : 425
— — (sta es > des de se ee, AIS
— en Angl 104. 119
Société io anglaise des) 6
(cinquante) . 175
Rosier de 1250 fran cs (u n) Ve 25
Rosiers chancreux (guérison des) . 88
S
Sagittaria vartabilis. ."-.". , . 4 244
Sagittaire à fleurs doubles . . . . . 133
Savinierre (M. de la) à Gélèbes
Senecio pulcher (le) .
Semis d’arbres fruitiers de M. Torassé (les). 404. 110
Sequoia gigantea (grandes forêts de
rres de l'établissement J. Linden, à Gand (les. 185
à vignes de Garston (les). 104 |
Sir Joseph Hooker 85. 135. 163
Société d'Hôrticulture de Nancy . ; 117
Fe
ë
|
PAG.
Société nationale pue des Roses * , . ,
— des Auricule nu
Sonérilas nouveaux M. Linden es) Ée
Spirées (le forçage de PR .
Sms bas + rh (deux ot dé) . 120
des Ros velles . 118
brnopais du er raies (noüvest) : ; 20
T
Taille des arbustes d'ornement 130
Thapsia garganica 154
Tillandsia Lindeni et ses variétés (le) 188
98
Tillandsiées (caractères distinctifs de es
orenia Fournieri (le) . 21. 50. 182
Tropical agriculture .
Le +
Van Tiegbem re ts de M. ca à l'Institut . « 24
rer du globe (la SUR
Vie végétale (la : . 180
Vignes américaines s (les). ‘ 24. 25
Vignoble (le A
Violettes (culture intensive des) - 4 FE
Voleurs de pollen (les) . 102
Voyage de sir J. D. Hooker . 135
X
_ Xanthoceras worbifoia RÉ
163 | Xenthorrhæa minor (oraison du) ne
= | Xerophyta retinervis. . SE
à ©
20
Fucca (nouveau Synopsis du genre) . . . .