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Full text of "Bulletin de la Socie?te? linne?enne de Normandie."

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BULLETIN 


DE LA Fe 


SOCIÉTÉ LINNÉENNE 


DE NORMANDIE 


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4 SÉRIE. — 1% VOLUME — > 


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ANNÉE 1886-87 


CAEN 


HENRI DELESQUES , IMPRIMEUR-LIBRAIRE 
Successeur de F. Le Blanc-Hardel 
Kue Froid, © er 4 
PARIS , F. SAVY, LIBRAIRE 
77, Bourevsno Sr-Genwaix 


1388 


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BULLETIN 


DE LA 


SOCIÉTÉ LINNÉENNE 


DE NORMANDIE 


Les opinions émises dans les publications de la Société sont 
exclusivement propres à leurs auteurs; la Société n’entend 
nullement en assumer la responsabilité (art. 22 du règlement 


intérieur). 


La Société Linnéenne de Normandie ayant été reconnue éta- 
blissement d'utilité publique, par décret en date du 22 avril 1863, 


a qualité pour pter les dons et legs dont elle serait gratifiée. 


BULLETIN 


DE LA 


SOCIÈTÉ LINNÉENNE 


DE NORMANDIE 


4e SERIE. — 1* VOLUME 


ANNÉE 1886-87 


CAEN 


IMPRIMERIE HENRI DELESQUES 
Successeur de F. Le Blanc-Hardel 
Rue Fnoine, ©? Er 4 
PARIS, F, SAVY, LIBRAIRE 


77, BouLevarp ST-Genmain 


1887 


COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ 


Pour l’année 1886-1887, 


POUR, . MM. Eupes-DESsLONGCHAMPS. 
Vice-Président. . . . RaBur. 
Secrétaire à: :. : .. MORIÈRE. 
Vice-Secrétaire. . . ToPsENT. 

+ PUSOPET. 5, . : . : CHARBONNIER. 
Bibliothécaire. . . . l'abbé Moxcoo. 
APCRIDELE Huer. 


La Commission d'impression, formée du Prési- 
dent, du Secrétaire, du Trésorier et de six membres 
de la Société, se trouve ainsi composée pour l’an- * 
née 1886-1887 : 


MM. Eunes-Desronecuawrs, Président. 
Monière, Secrétaire. 
CHARBONNIER, Zrésorter. 
LECORNU. 

D' FAYeEL. 

L'abbé Moxcoo. 

BorEux. 

FAUVEL, . 
BERJOT. :+ 


e 


SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1886. 
PRÉSIDENCE DE M. BERJOT. 


A 8 heures, en l'absence de M. Deslongchamps, 
M. Berjot, invité à présider, déclare la séance ou- 
verle. ; 

Le procès-verbal de la séance du 5 juillet est lu et 
adopté. : 

Communication est donnée de la correspondance : 

M. le Directeur du Musée d'Ethnographie du Tro- 
cadéro accuse réception des ouvrages qui lui ont été 
offerts par la Société. 

La Société Géologique du Nord accepte l’échange 
de ses publications contre celles de la Société Lin- 
néenne de Normandie. 

Dans une note sur un fragment de tête de Saurien 
de l'argile de Dives, M. Lecovec dit ne pas partager 
l'opinion de M. Gaudry concernant ce fragment. 
M. Lecovec estime qu'on doit le considérer comme 
l'occipital d’un crocodile fossile, et joint à sa note 
plusieurs planches à l'appui de cette manière de voir, 

M. l'abbé Moncogq s'excuse de ne pouvoir assister à 
la séance. 

M. de Brécourt adresse sa démission de membre 
de la Société. 

L'ordre du jour appelle le renouvellement du 
bureau. 


te 


M. Morière propose de nommer trésorier-honoraire 
M. Sophronyme Beaujour, en reconnaissance des 
services qu'il a longtemps rendus à la Société en 
qualité de trésorier. La Société adopte à l'unanimité 
la proposition de M. Morière. 

M. Bigot annonce son départ de Caen et prie de le 
relever de ses fonctions de vice-secrétaire. 

Par suite du dépouillement de divers scrutins, le 
bureau se trouve ainsi constitué pour l’année 1886- 
1887 : 


Président, MM. Eupes-DEsroxccnamrs, professeur 
à la Faculté des sciences. 

Vice-Président, RaBuT, ingénieur des ponts et 
chaussées. 

Secrétaire, Monère, doyen de la Faculté 
des sciences. 

Vice-Secrétaire, TorsextT, licencié ès sciences 
naturelles. 

Trésorier honoraire, Braviour, notaire honoraire. 

Trésorier, CHARBONNIER, professeur à l'École 
de médecine. 

Bibliothécaire, l'abbé Moxcoo, curé de St-Ouen. 

Archiviste, Huer, maître de conférences à la 


Faculté des sciences. 
Commission d'impression: MM. Lecornu, D'Fayel, 
l'abbé Moncoq, Boreux, Fauvel et Berjot. 


M. Bigot communique le résultat de ses dernières 
études sur les terrains anciens du nord du Coten- 
tin : 


— D — 


ÉTUDES 


SUR LES 


TERRAINS ANCIENS DU NORD DU COTENTIN” 


Par M. BIGOT 


Membre de la Société 


AGE DU GRANITE DE FLAMANvILLE. — Les leptynolithes 
qui forment ceinture autour du granite porphyroïde 
de Flamanville, sont des roches sédimentaires méla- 
morphiques. À mesure qu'on s'approche du massif 
éruptif, les schistes se chargent de mâcles et se 
transforment en gneiss au contact du granite ; les 
grès deviennent plus durs, plus cristallins, plus fon- 
cés. Ces modifications peuvent être suivies sur les 
assises suivantes : 


Phyllades. Grès de May? 
Grès armoricain. Dévonien inférieur. 
Schistes à Calymènes. 


Les leptynolithes de Siouville appartiennent au 
dévonien ; plusieurs bancs fossilifères, intercalés au 
milieu d'eux, relevés comme eux à 80°, ont fourni: 


Avicula Paillettei, de Vern. Barr. 
Spirifer Rousseau, Rou. 


(1) L'étude détaillée des faits analysés dans cette note est des- 
tinée à prendre place dans le travail d'ensemble entrepris par 
l'auteur sur les terrains anciens de Normandie, 


es 10e 


Athyris undata, Defr. sp. 

Leptæna Murchisoni, d'Arch. Vern, 
L. Phillipsi, Barr. 

Orthis striatula, Sceh]. 

Chonetes sarcinulata, Sch]. 
Meganteris Archiaci, de Vern. 
Uncinulus sub- Wilsoni, d'Orb. sp. 
Pleurodictyum problematicum, Gold. 


Des filons de granite pénètrent les phyllades, les 
schistes à Calymènes et le dévonien. 

L'éruption de cette roche s'est donc faite au moins 
après le dépôt du dévonien inférieur. 


SYÉNITES DE LA HAGvE. — La syénite porphyroïde 
injecte les grès feldspathiques (Beaumont). 

Au contact de la syénite granitoïde , les schistes à 
Calymènes de Jobourg sont transformés en gneiss. 


SILURIEN DE LA BAIE D'ÉCALGRAIN (AUDERVILLE). — Les 
schistes de la baie d'Ecalgrain sont les schistes à 
Trinucleus. Ts semblent intercalés dans le grès de 
May peu incliné, venant buter par faille contre les 
grès feldspathiques d'Auderville verticaux. 


CHAINE SILURIENNE Des MoiTiERs-D'ALLONNE À NÉHou. 
— Le grès à Calymene Tristani et Homalonotus 
Vieillardi des Moitiers-d'Allonne est placé immédia- 
lement au-dessous du grès de May qui forme toute Ja 
chaîne. Le massif de Quettetot, rattaché par Dalimier 
à la chaîne des Moitiers-d’Allonne, en est très distinct, 
isolé par une bande de dévonien, et formé presque 
exclusivement de grès armoricain » Se rattachant 


mm A 


directement à la crête de Brix. Le grès de May existe 
à Quettetot même. 


ÂGE DES SCHISTES DE CARTERET. — Ces schistes ont 
été rapportés par Bonissent à l'étage des phyllades. 
Leur faible inclinaison, la présence de calcaire, et 
surtout la position stratigraphique, en l'absence 
d’autres traces organiques que des pistes d'annélides, 
doivent les faire rapporter au dévonien. Ces schistes 
sont immédiatement inférieurs au calcaire dévonien 
des Moitiers-d’'Allonne. 


T£RRAIN PRIMITIF DU NORD DU COTENTIN. — Le véritable 
terrain primitif n'existe pas dans le nord du Cotentin. 
Les roches cristallophylliennes décrites comme ap- 
partenant à ce terrain sont toutes des roches méta= 
morphiques qu'on doit synchroniser de la manière 
suivante : 

Gneiss et protogines, | Phyllades granulitisés, 
Bonn. (Nacqueville et | M. Hébert, 1886. 
Gréville). 

Talcites phylladiformes, | Phyllades. 
Bonn. (Cherbourg). 

Gneiss (Anneville-en- | Phyllades. 
Saire). 

Stéaschistes noduleux, | Grès feldspathique. 
Brong. (Cherbourg et 
Tourlaville). 

Gneiss, Bonn. (Jobourg). | Schistes à Calymènes. 

Gneiïss et leptynolithes, | Phyllades,schisteset grès 
Bonn. (Massif des Pieux). du silurien moyen et 

du dévonien inférieur. 


— 142 — 


NOPE 


SUR 


L'ARKOSE DU VAL-DE-SAIRE 


Par le Même 


Le sous-sol d’une grande partie du Val-de-Saire, 
région située à l'extrémité N.-E. du Cotentin, est 
formé par des roches sur l'âge desquelles deux Opi- 
nions très différentes ont été émises. 

M. de Caumont les a désignées sous le nom 
d'arkoses en les rapportant au trias (1); Dalimier les 
identifiant aux poudingues de La Hague, les a placées 
à la base de son silurien inférieur, au-dessus des 
micaschistes et des phyllades (2), 

L'étude sommaire, qui fait l'objet de cette note, 
démontrera qu'il faut en revenir à l'opinion de M. de 
Caumont et placer les poudingues et arkoses du 
Val-de-Saire au même niveau que les poudingues et 
grès des environs de Montebourg. 

I. À Tocqueville, la carrière du hameau Dutour, 
dans la lande d'Ozeville, montre de haut en bas : 

(c) Arkose miliaire, à grain fin, en plaquettes, 
VDS UE | A is 


(1) De Caumont, Essai sur la distribution géographique des 
roches dans le département de la Manche, Mém. Soc. Linn. 
Norm., Ve vol., 4895, 0. 

(2)1Dalimier, Stratigraphie des terrains primaires du Coten- 
tin, p. 28, 1861. 


NP LT SUP 


== 19 — 


(4) Poudingue à galets assez volumineux, dans une 


arkose à grain moyen, gris blanchâtre. . . 2,30. 
(a) Silice compacte, verdâtre avec grains de quartz 
hyalin, visible sur. . F OR. 


(D'après les ro SéientéAEs aù carrier, “set cou- 
che existe encore à 2" au-dessous du niveau de la 
carrière). 

IL. Dans la vallée du ruisseau de la Couplière, le 
coteau N. donne la coupe suivante: 

(c) Arkose à gros grain, un peu poudingique, ex- 


ploitée au village d’Ingleville, visible sur. . 1,50 
(8) Poudingue à galets très abondants. . 3",»» 
Lacune sans affleurement . . PRE ms à | 
(a) Silice grisâtre avec grains dé gré hyalin , 

visible sur . Égie q »: 


IT. Dans les chere 6 l'église de la boftiétté, les 
couches se succèdent de la manière suivante : 

(c) Grès à grain fin (arkose) dur, avec lits irrégu- 
liers d'argile verdâtre endurcie, visible sur.  7",»» 

(6) Grès dur, passant au poudingue. . . 2,50 

(a) Silice à grains de quartz hyalin . . . Z2",»» 

Cette silice repose sur la tranche des phyllades 
ferrugineux, métamorphiques , plongeant S. 20°0 
par 80°, 

IV. En descendant de la lande de Canteloup dans 
la vallée de la Saire, ou rencontre successivement : 

(c) Arkose miliaire, exploitée au sommet de la 
lande. 

(6) Poudingue. 

(a) Silice verdâtre à grains de quartz hyalin. 

Au bas de la butte, dans la vallée de la Saire , les 
phyllades plongent 0.30° S. par 60°. 


LE 


Dans ces coupes, les couches sont horizontales ; 
elles le sont également partout où les poudingues et 
les arkoses sont en affleurement. 

L'étude de ces coupes montre que la composition 
de ce terrain est constante et qu'il comprend trois 
assises qui sont de haut en bas : 

(c) Arkose à grain fin ou moyen. 

(#) Poudingue, 

(a) Silice compacte avec grains de quartz hyalin. 

Le diamètre des galets du poudingue ne dépasse 
généralement pas 7 pour cent. Les roches qui les con- 


stituent sont du quartz gras blanc, du quartz noir de . 


la zone des phyllades , et surtout un grès quartzeux 


grisâtre ou rosâtre qui forme 99 ‘ des galets. Il est. 
impossible de distinguer ce grès des quartzites ar- 
moricains , el c'est à ces roches qu'a été empruntée 
la majeure partie des éléments du poudingue. Un. 
de ces galets renfermait d'ailleurs des Tigillites . 


(lande de Digosville). 


On ne saurait done continuer à rapporter les pou- . 


. 


dingues du Val-de-Saire au silurien inférieur À 
puisqu'ils contiennent des roches du silurien moyen. 
D'autre part, leur horizontalité sur une largeur de 
20 kilom. de E. à O., et sur une hauteur de 25 kilom. 
de N. à S., ne permet guère de les considérer comme 


des roches primaires. 


Il est du reste possible de fixer exactement l'âge 


de ces arkoses. Leur liaison avec les grès et pou: . 
dingues de Montebourg est facile à suivre, et si nous . 


Comparons les roches du Nord avec celles du Sud, . 
nous leur trouvons une ressemblance absolue. Ce 
sont les mêmes grès gris, traversés par les mêmes : 


Fe Fe = Une 
M de RE GS RS 


ù… Je 


filons de barytine, les mêmes poudingues composés 
des mêmes éléments; tout au plus, peut-on dire que 
les poudingues de Montebourg sont moins cohé- 
rents. 

Or, la position de ces dernières couches est 
connue : elles sont comprises entre les argiles tria- 
siques et l'infrà-lias ; rapportées au grès bigarré par 
Bonissent (1), elles ont été placées par M. Ussher à 
la partie supérieure du trias (2); c'est à ce niveau 
qu'il faut rapporter les arkoses du Val-de-Saire. 

L'importance du trias dans le Cotentin se trouve 
par cette rectification très augmentée et sa limite 
septentrionale se trouve reportée à plus de 15 kilom. 
au nord. En même temps, la structure du Val-de- 
Saire se trouve beaucoup simplifiée et peut être 
résumée de la manière suivante : le granite pegma- 
toïde forme sur la côte une bordure étendue de 
Maupertus à St-Vaast-la-Hougue ; un manteau de 
poudingues et de grès triasiques forme le plateau ; 
les phyllades sont les seules roches primaires qui 
apparaissent dans le véritable Val-de-Saire , au fond 
des cassures qui entament le manteau triasique. 


En revanche, on a décrit dans la région triasique 
de Liltry, sous le nom d’alluvions triasiques, des sables 
sans fossiles, qui peuvent étre très bien étudiés au 
Breuil, sur Le revers N. du coteau de Montmirail, où 
ils sont exploités sur plusieurs points. Ces sables, 


(1) Bonissent, Essai géologique sur le département de la 
Manche, p. 266, 1870. 

(2) Ussher, Études sur les roches triasiques de Normandie et 
sur les dépôts limitrophes, Q. J. G. $., t. XXXV, 1879, 


x FU 


composés de bandes rousses et blanches allernantes, 
sont entamés quelquefois sur une hauteur de quatre 
mètres. Ils contiennent des rognons roulés de sileæ 
qui ne peuvent provenir qu'au plus de la mälière. 
L'attribution de ces sables au trias serait donc erronée 
et ils se rattachent probablement aux argiles avec 
silex des environs de Bayeux, et datent sans doute 
comme elles de l’époque tertiaire. 


M. Lecornu présente quelques observations au 
sujet de cette communication. Il est d'accord avec 
M. Bigot sur l'attribution des arkoses au Trias. Il a 
constaté leur liaison avec les poudingues de Mon- 
tebourg et leur superposition aux argiles triasiques 
dans une ballastière de la ligne du chemin de fer de 
Valognes à Barfleur. Dans la Manche comme dans 
le Calvados, les poudingues déborderaient donc les 
argiles. Mais il pense qu'il y a aussi dans le Val-de- 
Saire, à Montaigu-la-Brisette, par exemple, des récifs 
de véritable poudingue pourpré. 


M. Bigot sait qu’il existe en effet des poudingues 
pourprés à Teurthéville-Bocage, Montaigu , Tamer- 
ville, mais ces points sont situés déjà à la limite Sud 
du Val-de-Saire, dont la structure géologique est 
très simple : une bande de granite courant sur 
la côte ; des arkoses triasiques sur les plateaux, ne 
laissant apercevoir les phyllades que dans les cas- 
sures des vallées. 


M. Bigot dépose sur le bureau, pour la Biblio- 
thèque, les deux brochures suivantes extraites du 


: 
' 
4 
| 
7 
à 
A 
3 
À 


RS LU RE, Pi Re ne 


a RES ve 


AT PS PT NT Dern 


PE 


Mémoire de la Société nationale des Sciences natu- 
relles et Mathématiques de Cherbourg : 

1° Sur quelques points de la géologie des environs 
- de Cherbourg ; 

2 Sur l'existence d'une station préhistorique à La 
Hougue (Manche). 

Les nombreux ouvrages qui ont été reçus pendant 
les vacances sont passés en revue. 

Le scrutin s'ouvre sur plusieurs présentations 
faites dans la séance publique de juillet, Par suite 
de son dépouillement : 


MM. Turgis, maire de Falaise, conseiller général, 
Bottard, interne des hôpitaux du Havre, 
Leclerc, médecin-vétérinaire à Falaise, 

Lefort, professeur au collège de Falaise, 
sont proclamés membres correspondants de la Société. 
M. Créances, professeur à Carentan, est proposé ‘ 
comme membre correspondant par MM. Morière et 

Dangeard. 


A 10 heures, la séance est levée. 


SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE. 


Présipence DE M. EUDES-DESLONGCHAMES. 


: A 8 heures, la séance est ouverte. 

Le procès-verbal de la séance de novembre est lu 
et adopté. 

: Lecture èst donnée de la correspondance. 

M. Boutroux adresse de Besançon sa démission de 
membre correspondant de la Société. 

Lés ouvrages reçus pendant le mois de novembre 
sont passés en revue. 

M. Hébert, doyen de la Faculté des Sciences de 
Paris, a chargé M. Morière d'offrir en son nom, à la 
Société, deux brochures extraites des comptes- 
rendus de l’Académie des Sciences : 

1° Observations sur les groupes sédimentaires les 
plus anciens du Nord-Ouest de la France, par 
M. Hébert ; 

2° Sur la constitution géologique des Pyrénées ; le 
système triasique, par M. E. Jacquot, et Remarques 
de M. Hébert. 

M. Corbière offre à la Société une brochure inti- 
tulée : Erythræa Morieri n. sp., et les Trythræa à 
[leurs capitées. 


M. Fauvel donne à la Société quelques indications 
au sujet d'une chenille que lui a remise M. Morière 
et qu'on signale comme ayant, au Pont-d'Ouilly, fait 
périr un certain nombre de pommiers nouvellement 


— 19 — 


greffés. C’est la chenille d'un papillon assez rare, 
Zeusera Æsculi; elle s'établit surtout aux points où 
la greffe a été pratiquée et creuse dans le bois une 
galerie longitudinale où elle attend l’époque de sa 
métamorphose. C’est la première fois que ses ravages 
sur le pommier sont assez importants pour inspirer 
‘Quelque inquiétude, mais on peut espérer qu'ils ne 
S'étendront pas. Le procédé le plus simple pour em- 
pêcher ce nouvel ennemi de se propager est d'enlever 
et de brûler au printemps les arbres greftés qui sont 
morts pendant l'hiver, 


M. Lecornu donne communication de la note 
suivante : 


SUR LE SILURIEN 


DES 


VALLÉES DE L'ORNE ET DE L'ODON 


Par M. L. LECORNU, 


Ingénieur des Mines. 


La stratigraphie des terrains cambrien et silurien 
dans les vallées de l'Orne et de la Laïze a été, de la 
part de M. Renault, l'objet d'une étude qui a mérité 
‘d'appeler l'attention des maîtres de la science. La 
coupe d'Urville à Feuguerolles a été, en effet, 
reproduite partiellement dans le traité de géologie 
de M. de Lapparent, et, tout récemment, M. Hébert, 
‘dans une communication faite à l'Académie des 
‘Sciences, constatait l'exactitude de cette coupe.  : 


ÉD x 


Le travail de M. Renault se trouve réparti dans 
trois notes distinctes, insérées en 1883 dans le 
Bulletin de la Societé Linnéenne de Normandie. La 
première et la seconde concernent principalement Ja 
coupe d'Urville à Feuguerolles, vérifiée par M. Hébert, 
et amènent M. Renault à conclure qu'aucune faille 
n'est venue troubler les assises après leur soulève- 
ment. La troisième note est destinée à prolonger la 
coupe vers le nord, jusqu’à Étavaux et Mallot. L'au- 
teur cherche à démontrer l'existence, dans cette 
région, de deux failles : l’une, principale, allant de 
St-André au bois de Maltot ; l’autre, à peu près per- 
pendiculaire- à la précédente, et visible seulement 
dans le bois de Maltot. Il admet en outre que le cal- 
caire ampéliteux de Feuguerolles appartient à une 
colonie enclavée dans le grès à faune seconde. 

Les reconnaissances que je poursuis pour le ser- 
vice de la carte géologique détaillée de la France 
m'ont conduit depuis quelque temps sur le terrain 
exploré par M. Renault, et, tout en constatant, d’une 
manière générale, la justesse de ses observations, il 
m'a paru impossible, dans certains cas, de les inter- 
préter comme lui. La troisième note, en particulier, 
ne parvient pas à me convaincre. En la lisant, avant 
toute visite des lieux, je m'étais déjà étonné de cette 
apparition subite, au milieu du silurien, de failles 
que rien, dans la coupe d'Urville à Feuguerolles, ne 
permeltait de prévoir. J'avais aussi jugé un peu 
hardie l'hypothèse d’une colonie de graptolites insérée 
dans le grès à faune seconde. J'avais même trouvé 
quelque contradiction entre l'emploi d’une faille 
pour relever le grès d'Étavaux au-dessus de celui de 


ET 


May et l’usage d’une colonie servant à faire recou- 
vrir par le grès de May les schistes et calcaires de 
Feuguerolles : l’intervention d'une faille n'aurait- 
elle pas été aussi légitime et aussi efficace dans 
le seconü cas que dans le premier? J'ai donc cherché, 
et je crois avoir trouvé une autre explication. Mais, 
avant de l'indiquer, je dois d’abord dire ce que j'ai 
conslaté en parcourant les deux rives de l'Orne. 

Sur la rive droile, en descendant des carrières de 
May jusqu'à Étavaux, on traverse la grande bande 
de grès quartzeux, puis, un peu plus loin, on voit 
descendre le lias qui a laissé seulement subsister un 
petit récif de schistes tendres, noirâtres, plus ou 
moins micacés. Ce récif est noyé dans le calcaire de 
telle façon qu'on ne peut observer ses contacts avec 
les autres étages siluriens. Si l’on continue vers 
Saint-André, on ne tarde pas à retrouver un escar- 
pement de grès, identique d'aspect à celui de May, et 
présentant, comme lui, une orientation d'environ N. 
55° W. avec plongement de 45° vers le N.-E. Les plans 
de stratification sont accompagnés de clivages légère- 
ment ondulés qui ont même direction, mais qui plon- 
gent d'une quarantaine de degrés vers le sud. D’autres 
plans de clivage sont verticaux, et sensiblement per- 
pendiculaires à la stratification. L'escarpement dont 
il s'agit termine, sur la rive droite, une bande de 
grès qui se poursuit au sud-est jusqu'aux carrières 
du Diguet. M. Renault, retrouvant ainsi une arête 
quarlzeuse parallèle à celle de May et séparée de 
celle-ci par des schistes, conclut à l'intercalation des 
schistes au milieu du grès de May. A St-André, on ne 
voit plus rien que des alluvions anciennes de l'Orne, 


—— 22 


et il faut marcher jüsqu'aux rocs d'Étavaux pour 
observer de nouveau la formation silurienne. Elle se 


présente là sous l'aspect d'un grès orienté de la même 


façon que celui de May, et que M. Renault déclare 
semblable au grès feldspathique de Bully et. du 


moulin de Courgain, placé à la base du grès armo- 
ricain. Je pense, avec lui, que ce n’est pas là l'étage. 


de May; toutefois, ce grès, au moins dans sa partie 
méridionale, est bien peu feldspathique et me paraît 


représenter l'étage armoricain lui-même. Quoi qu'il 


en soit, les roches d'Étayaux appartiennent à un 
étage plus ancien que les grès à faune seconde, et, 
comme elles reposent actuellement sur eux, M. Re- 
pault affirme qu'on se trouve là en présence d’une 
faille. 


En continuant vers le nord, on arrive bientôt aux 


phyllades cambriens d'Étavaux, contre lesquels 
s'arrête le silurien, par l'effet, soit d'une faille, soit 
d'une discordance de stratification. 

Descendons maintenant la rive gauche de l'Orne, 
de Feuguerolles à Maltot. La grande arête quartzeuse. 


de Feuguerolles, continuation de celle de May, se. 
dresse au milieu des alluvions anciennes de l'Orne, 


qui empêchent de voir ses contacts. On est obligé 
de parcourir, vers le nord, 2 à 300 mètres, pour 
atteindre l’affleurement des schistes ampéliteux bien 
connus, qui supportent le calcaire à graptolites. 
Presque aussitôt, reviennent les alluvions traversées, 
à la rencontre du chemin vicinal et du chemin de 
fer, par une arête de grès, confusément stratifié, qui. 
prolonge exactement celle du Diguet. Aussi, ne 
puis-je m'expliquer pourquoi M. Renault a figuré les 


ie OÙ 


calcaires et schistes ampéliteux comme superposés 
au grès du Diguet. Peu importe, d'ailleurs, au point 
de vue de Ja série offerte par la rive gauche de 
l'Orne. Sur cette rive, le calcaire à graptolites est 
nettement compris entre deux arêtes de grès quart- 
zeux, et c'est là le principal argument sur lequel 
M. Renault à appuyé son hypothèse d'une colonie 
enclavée dans le grès de May. 

L'arête quarizeuse du Diguet et de la tranchée du 
chemin de fer peut êlre suivie vers le nord-ouest 
jusqu'au voisinage du château de Maltot. Elle appa- 
raît aussi, de temps en temps, sous les alluvions qui 
recouvrent le sol du bois de Mallot. En arrivant au 
petit vallon qui précède immédiatement, vers le sud, 
la grosse masse de rochers dressés au bord de l'Orne, 
on voit affleurer des schistes d'abord micacés et 
ampéliteux, puis franchement ardoisés. Dans les 
schistes micacés, j'ai recueilli sur la rive droite du 
vallon une charmante lingule. Dans les schistes ar- 
doisés, j'ai trouvé sur la rive gauche, presque au 
contact des rochers, des fragments de calymène. Nous 
sommes donc ici en présence de l'étage d'Angers. 
Ces schistes fossilifères descendent jusqu'à la prairie 
inférieure el plongent sous les rochers, dont ils 
forment évidemment le support. 

Ainsi que le remarque M. Renault, les pre- 
mières assises de rochers concordent parfaitement 
avec celles des grès d'Étavaux. Elles en sont du reste 
la prolongation directe; mais, contrairement à ce 
que dit M. Renault, elles sont quartzeuses et non 
feldspathiques. Le feldspath n'apparaît qu'un peu 
plus loin vers le nord. C'est également vers le nord 


— 24 — 

qu'on voit la direction et le plongement des couches 
se modifier brusquement. Ce phénomène, sur lequel 
je reviendrai, me paraît d'importance secondaire, et 
j'estime qu'on ne doit pas en tenir compte dans l’en- 
semble de la straligraphie. Au-delà de ces assises 
bouleversées, on atteint les phyllades et grauwackes, 
continuation de l'étage cambrien d'Étavaux. 

En résumé, les coupes offertes par les deux rives 
de l'Orne se correspondent du nord au sud, de la 
manière que voici : 


RIVE GAUCHE. RIVE DROITE. 


A. Phyllades de Maltot. | Phyllades d'Étavaur. 
B. Grès feldspathique et | Grès feldspathique et 


quartzeux de Maltot. quartzeux d'Étavaux. 
G. Schistes fossilifères de » (alluvions). 
Maltot. 


D. Grès quartzeux de la | Grès quartzeux du Di- 
tranchée du chemin guet. 


e fer. 
E. Schistes ampéliteux et | Récifschisteux au milieu 


psammites. du lias, entre St-André 
et May. 
F. Grès quartzeux de | Grès quartzeux de May. 
Feuguerolles. 
Gi: (alluvions). Schistes fossilifères. 
H. Grès feldspathique et | Grès feldspathique et 
quarizeux de Bully. quartzeux de Courgain. 
K. Phyllades. Phyllades. | 


Ces correspondances ne sont pas hypothétiques ; il 
suffit pour les vérifier de tracer sur une carte les lignes 


PT 


d'afleurements avec leurs directions. Ajoutons quele 
calcaire à orthocères et graptolites, à peine visible 
aujourd'hui, qui a donné lieu à des recherches de 
houille sur la rive gauche, au contact de l'étage E, 
ne se voit pas sur la rive droite. M. Renault cite ce 
fait à l'appui de sa colonie ; mais l'argument ne 
prouve pas grand chose, car il serait applicable mot 
pour mot aux schistes d'Angers qui existent sous 
l'arête de May, sans apparaître sous celle de Feugue- 
rolles. La vérité est que le lias et les alluvions cachent 
trop bien une partie de l'étage silurien pour que 
l'éclipse d'un niveau intermédiaire démontre l'ab- 
sence de ce niveau ; sans compter que le dépôt des 
alluvions à été précédé d’un travail d’érosion, impor- 
tant surtout dans les schistes tendres, comme ceux 
de l'étage ampéliteux, et dans les calcaires à grapto- 
lites. Au surplus, M. de Caumont (Voir sa Topogra- 
phie géognostique, 2° édit., p. 166.) a entendu dire 
que les calcaires et schistes bitumineux ont été ren- 
contrés en creusant des puits dans les communes de 
Saint-André de Fontenay et de May, et cette tradi- 
tion semble confirmée par l'autorisation accordée 
en 1786, au s' Charles Pierre, d'exploiter des mines 
de charbon sur le territoire de May. Il est vrai que 
les travaux furent exécutés de l'autre côté de l'Orne, 
sur Feuguerolles ; mais si l’on n'avait rien vu sur la 
rive droite, pourquoi aurait-il été question d'y faire 
des recherches ? 

Maintenant, un simple coup d'œil jeté sur le ta- 
bleau précédent suflit pour établir un point capital. 
De part et d'autre du niveau E, les formations se 
reproduisent en ordre inverse t c'est ainsi que D 


=. 6 


équivaut à F, G à G, B à H. Enfin, au nord comme 
au sud, la série se termine aux phyllades K et A. 
Une disposition aussi complètement symétrique 
ne peut être l'effet du hasard, et elle suggère l'idée 
d'un reploiement effectué sur le niveau E, de telle 


façon qu'en figurant par des lignes ponctuées le 


raccordement hypothétique des assises, on obtien- 
drait la coupe (fig. 3). 

- D'après cette coupe, toutes les couches, depuis 
Feuguerolles jusqu’à Maltot, sont renversées sur les 
précédentes. Alors on n'a plus besoin de chercher, 
dans le calcaire à graptolites, une colonie enclavée 
au milieu du grès : le calcaire s'est trouvé pincé 
comme dans un étau au centre du rabattement, et 
il a dû précisément sa conservation au double man- 
teau quarizeux qui le protégeait. On n'a pas non 
plus besoin d'une faille pour expliquer la situation 
apparente du grès feldspathique d'Étavaux au-dessus 
du grès à faune seconde. La présence des schistes 
fossilifères du bois de Maltot sur le grès de l'étage 
de May, et sous le grès armoricain, devient égale- 
ment naturelle. Tout s'enchaîne sans artifice. 

Si l'on objectait qu’un pareil renversement suppose 
des efforts bien extraordinaires, je répondrais que 
les 6as analogues n'ont rien d'exceptionnel, Par 
exemple, la coupe du massif ardennais, reproduite 
par M. de Lapparent (2 édition, page 722), ne pré- 
sente pas moins de trois renversements successifs. 
Ce genre de plissement est si fréquent qu’on a créé 
pour lui un nom spécial : on l'appelle plissement 
isoclinal ou encore unilatéral. C'est, d'après M. de 
Lapparent, la structure habituelle sur le bord des 


E 


PR ME ORNE TT ie UE 


ps dv 


— 97 —. 


Alpes et de l'Himalaya. Elle a été signalée égale- 
ment dans les Apennins et en Espagne. 

La plus forte objection qui pourrait être élevée. 
contre l’idée du renversement viendrait de ce que 
les affleurements des divers étages paraissent plus. 
minces au nord de Feuguerolles qu’au sud, tandis 
que deux moiliés d'une même couche, rabattues 
l'une sur l’une, devraient, semble-t-il, avoir des 
aflleurements identiques. A la vérité, les largeurs 
d'afleurements sont bien difliciles à observer, à 
cause des dépôts plus récents qui recouvrent les 
contacts. En outre, les schistes ont été ravinés, les 
grès ont été démantelés dans une proportion difficile 
à apprécier. Enfin, il est probable, comme je le mon-. 
trerai plus loin, que le renversement s'est arrêté à 
la partie supérieure du grès feldspathique. Mais, 
malgré toutes ces réserves, j'accorde volontiers que 
la partie renversée est moins puissante que la fraction 
correspondante de la partie sud, et j'en déduis que 
les couches, avant leur renversement, allaient en. 
s’amincissant du côté nord. Il n'y a rien d'étonnant 
à cela, car on approche de la limite du bassin silu- 
rien. D'ailleurs, la mine de St-Rémy, près Harcourt, 
présente des variations continuelles de puissance 
dans la couche de minerai de fer qu'on y exploite, : 
à la base des schistes ardoisiers, et les autres couches 
siluriennes peuvent bien varier de la même façon. 
La coupe du massif ardennais n'offre pas une plus 
grande régularité sous ce rapport. | 

A vrai dire, il est possible que nous n'ayons pas 
affaire à un pli proprement dit et que le raccorde- 
ment n'existe pas tel que l'indiquent les lignes. 


es OÙ ous 


ponctuées de la fig. 3. Il est permis de supposer que 
les couches soumises à la flexion se sont rompues 
à un certain moment et que les lambeaux disjoints 
sont venus ensuite se plaquer dos à dos, en quelque 
sorte. Maïs ceci importe peu quant à la stratigraphie 
des parties visibles. Dans tous les cas, c’est ici le 
dernier terme d’une série d’ondulations, de plus en 
plus serrées, que je détaillerai dans un autre travail, 
et qu'on pourrait résumer grosso modo par le dia- 
gramme de la fig. 2. 

Cette disposition rhythmée rappelle les effets obte- 
nus dans certaines expériences de M. Daubrée, rela- 
tives à la flexion des plaques minces soumises à une 
compression latérale, expériences entreprises en vue 
d'expliquer par analogie les phénomènes naturels. 
Chose remarquable , en plissant une couche d'épais- 
seur régulièrement décroissante, M. Daubrée a trouvé 
que les plis les plus courts et les plus serrés se for- 
maient dans la partie la plus mince : ce qui concorde 
avec les résultats constatés dans la vallée de l'Orne. 
Il ressort des mêmes expériences que le renverse- 
ment est bien un cas limite du simple plissement. 
Voici, du reste, ce que dit textuellement l'éminent 
géologue (Géologie expérimentale, p. 296) : « Dans 
les expériences de ploiement, surtout dans les cas de 
dissymétrie pour les pressions verticales ou d'irrégu- 
larités dans les épaisseurs, lorsque la pression con- 
tinue d'agir, on voit des formes sinusoïdales ou ser- 
pentantes, sans surplomb, se déformer graduellement 
et passer à des ploiements avec renversement de 
couches. » Nous avons entre Urville et Maltot un 
magnifique exemple de ce passage graduel, 


Le 


Transportons-nous maintenant dans la vallée de 
l'Odon, et descendons-la depuis Gavrus jusqu’à Fon- 
taine-Étoupefour. Nous trouvons d’abord des grau- 
wackes et des phyllades cambriens bien caractérisés. 
Leur direction est voisine de l’est-ouest , et ils plon- 
gent vers le sud sous un angle de 60° ou davantage. 
On peut les observer notamment au moulin situé 
sur la route de Mondrainville à Vieux. 300 mètres 
plus bas , nous rencontrons, sur la rive gauche , un 
marbre rose, fort semblable d'aspect à celui de Vieux, 
et dont la présence paraît avoir échappé à M. de Cau- 
mont ; car il ne l’a indiquée ni sur sa carte géolo- 
gique, ni dans sa Topographie géognostique. Ce 
marbre prolonge sensiblement, en direction, ceux de 
Vieux, de Bully et de Laiïze. Il prouve donc qu'au- 
cune faille n’a déplacé, entre l'Orne et l'Odon, la base 
du silurien. Au-dessus affleurent les poudingues 
pourprés, alternant avecdes schistes, etprésentantune 
direction N. 70° W. avec plongement de 45° au N. N.-E. 
Cette direction, plus voisine de l’est-ouest que celles 
qu'on observe dans la vallée de l'Orne, dénote un 
commencement de déviation des poudingues, et la 
vérification est facile. Car, à 4 kilomètres de là, une 
ligne menée vers le N. 70° W. rencontre, au lieu dit 
le Montoir, dans la petite vallée de Tessel, un affleu- 
rement de grès pourpré. 

Depuis le gisement de marbre jusqu’au moulin de 
Cheux , on ne quitte plus les poudingues et les grès 
rosés , feldspathiques. Leur allure s’étudie aisément 
au bord du ruisseau de Salbey, affluent de l’'Odon, et 
dans une carrière située à côté du moulin de Cheux. 
Ils sont bien réglés et possèdent, comme dans la 


as D) 


“vallée de l'Orne, la direction N. 55 à 60° W. avec plon- 

gement de 35 à 40° au N.-E. Toutefois, on remarque, 
au moulin même, une ondulation qui paraît tout à 
fait locale. 

Cinq cents mètres plus bas, on atteint, sur la rive 
-&auche de l'Odon, un autre moulin où aflleurent 
quelques schistes, semblables d'aspect aux phyllades. 
Puis, en descendant encore un peu, et traversant la 
rivière au Pont-Chaton, on arrive à une carrière 
extrêmement curieuse. La roche est formée de schis- 
“les, verts ou rosés, alternant avec des grès durs, plus 
ou moins feldspathiques, qui peuvent représenter 
l'étage armoricain. La stratification est bouleversée 
_ comme l'indique la figure 5, 

Les couches sont redressées, contournées, souvent 
même renversées. On remarque en outre, en C, un 
énorme lambeau, en forme de coin, qui est venu 
s'enfoncer au milieu des assises, avec une stratifica- 
tion entièrement discordante. C’est sans doute à un 
effet de ce genre qu'il faut attribuer Ja discordance 
locale signalée par M. Renault dans le bois de Maltot. 
Ici, comme dans le bois, nous sommes à la limite de 
‘la formation silurienne: car, après cela, l'Odon coule 
au milieu de phyllades durs, avec filons de quartz 
“ras, rappelant tout à fait le type de St-Lo. 

La coupe de la vallée de l’Odon est donc bien 
moins complète que celle de l'Orne. En s'écartant 
vers la rive gauche, du côté de Mouen, jusqu'à la 
limite du jurassique, on ne découvre pas davantage. 
Cependant il existe à Mouen une carrière intéres- 
sante, car elle montre le grès pourpré, avec alternan- 
‘ces de schistes, orienté E. 15% S. avec plongement de 


= 34° 


80° degrés au nord. Cette stratification est discor- 
dante avec l’ensemble et il faut noter, qu'ici encore, 
nous sommes tout près du contact avec les phylla- 
des. Ceux-ci affectent, entre Mouen et Verson, un 
caractère singulier : on y voit, empâtés dans la masse 
schisteuse, de petils galets roulés de quartz et de 
grauwacke feldspathique. 

Pour achever notre exploration, nous devons 
encore sortir de la vallée de l'Odon vers la rive 
droite, du côté de Fontaine-Étoupefour: nous attei- 
gnons ainsi l'extrémité de la grande arête de grès 
quartzeux de May et de Feuguerolles. On la voit 
perçant le lias avec sa direction ordinaire, mais, au 
bord de la route de Fontaine-Étoupefour à Baron, 
elle subit à son tour une contorsion violente, repré- 
sentée en plan dans la fig. 6, telle qu'on l'observe 
dans une petite carrière. Une partie du grès est diri- 
gée N. 75 E, avec plongement de 4% vers le sud ; à 
côté, on passe à la direction N. 25° E, avec plonge- 
ment de 40° vers le sud-est. Les deux directions sont 
reliées par une partie courbe, témoin irrécusable de 
l'effort de plissement qui a bouleversé toute cette 
région. à 

Le prolongement de la ligne de Mouen à Feugue- 
rolles, après avoir passé sur le grès quartzeux de 
Fontaine-Étoupefour, va. traverser la carrière de 
Pont-Chaton, où existe, comme nous l'avons vu, une 
formation absolument différente. Il faut donc que le 
grès armoricain de la vallée de l’Odon se soit infléchi 
dans la direction de l'est, pour déborder en quelque 
sorte le grès de Fontaine-Étoupefour. Entre les deux, 
on devrait apercevoir l'étage fossilifère d'Angers; 


malheureusement, la zone de séparation se trouve, 
comme à Feuguerolles, complètement masquée par 
le diluvium. 

Nous pouvons maintenant nous faire une idée bien 
nette de la stratigraphie du silurien , entre l'Orne et 
l'Odon. Remarquons que, partout où ce terrain vient 
butter contre les phyllades du nord, à Mouen, à 
Pont-Chaton, à Fontaine-Étoupefour, à Maltot, les 
couches se montrent plissées et disloquées 11 est 
hors de doute qu'il y a eu de ce côté un effort ex- 
ceptionnel, et je vois là un phénomène concomitant 
du renversement déjà constaté dans la vallée de 
l'Orne. En plan comme en coupe, une partie de la 
formation s'est rabattue sur l'autre, de telle façon 
qu'on peut, par la pensée, rétablir la continuité 
comme l'indique la figure (1). Cette figure est, pour 
ainsi dire, la projection horizontale de la coupe 
offerte par la figure (3), projection faite obliquement, 
par des parallèles à la charnière autour de laquelle 
s’est effectué le mouvement de rotation, et, comme 
il y a eu rupture évidente du pli dans le plan hori- 
Zontal, nous sommes fondés à admettre qu'il en a 
été de même dans le plan vertical. ù 

La figure (1) présente une autre particularité. Nous 
y avons indiqué la séparation du grès feldspathique 
en deux branches, dont l’une se dirige, comme ila 
été expliqué, vers Tessel, tandis que l’autre se re- 
courbe en sens contraire vers Mouen , et représente 
le point d'attache primitif du lambeau rejeté dans le 
bois de Maltot, à 6 kilomètres de là. Nous admettons 
ici un genre de division qui a été réalisé expérimen- 
talement par M. Daubrée. On lit en effet, à la p. 299 


Verson + Allure générale 
du Sflurien dans le Calvados 
. 
L 


= 
TT. 


LA . K 
ne we 
"1 s Fontaine 
= 


nn 


LÉGENDE 


RSR Silurien supérieur 

ÊT Gués 2e MT 

Jcfistes D'Augera 

ré armoricain er” gré / 
æ 


Losod Marbre 


Phaylladee? 


. NE Coupe de la Vallée de l'Orne. 


Fig.6 

Æeriguerolles * : = 

Bois Plan d'une pelle carrière 
sise à Fontaine Etoupefour 


: Fontaine 
Baron <— Cher at 7 Étoupefour 


HN 


Fig. 5 


: Coupe de la Carrière de Pont-Chaton. 

\ a ee / 

. SRE Fig.4. 

NE Coupe de la Vallée de l'Odon SW 
RP . 


.. M 
de l'ouvrage déjà cité : « En ployant les couches, on 
les voit souvent se disjoindre, suivant les plans de 
Stralification, dans certaines de leurs parties. Cette 
sorte de décollement a son analogue dans la nature. » 

Il est permis de penser que la vallée du Salbey 
résulte du décollement survenu au milieu du grès 
feldspathique : on s'explique ainsi la profondeur de 
cette vallée, si peu en rapport avec le bref et maigre 
ruisseau qui la parcourt, et qui semble incapable 
d'avoir jamais raviné de pareille façon une roche 
aussi dure. 

Il resterait à établir l'origine du plissement que 
nous venons (d'analyser; mais je réserve pour l'ins- 
.lant cette question difficile. Je me borne à remarquer 
que l'effort de compression doit être cherché à 
8rande distance , puisque nous n'avons considéré 
que le dernier terme d’une longue série d'ondula- 
tions. M. Renault, après avoir fort bien décrit 
l'avant-dernier terme de la même série, à cru 
pouvoir le regarder comme un soulèvement dû à la 
diorite. Je ne saurais être de son avis : le petit poin- 
tement dioritique visible à Fresnay-le-Puceux est 
Yenu au jour par une cassure de la clef de voûte, il 
n'a pas occasionné cette cassure ; car la bande des 
grès pourprés continue ses lacets jusqu’à Falaise, 
Clécy, Aulnay, et dans une partie de la Manche 
Sans qu'on retrouve la même roche éruptive. L'appa- 
rition locale de celle-ci a été l'effet du plissement ; 
elle ne doit pas en avoir été la cause, 


= QE 


M. Topsent donne lecture du travail suivant : 


NOTES DE SPONGOLOGIE 


Par M. TOPSENT 


Membre de la Société. 


Depuis que j'ai eu l’honneur de communiquer à 
la Société le commencement d'un catalogue des 
Éponges de la côte, de nouvelles recherches m'ont 
permis de retrouver la plupart des espèces que j'avais 
signalées et de compléter les notions que j'avais 
acquises à leur sujet, et aussi de recueillir plusieurs 
espèces nouvelles pour la faune de Luc. 

J'ai pu m'assurer que, parmi les premières, Aali- 
chondria incrustans, remarquable par son large poly- 
morphisme, est une de nos éponges communes. De 
juillet à septembre, j'ai trouvé des œufs à différents 
états de développement sur des échantillons revêtant 
d'une mince pellicule des pierres et des coquilles du 
large. 


Polymastia mammillaris et P. robusta (4) sont 


décidément communes aussi dans nos parages. 

Enfin, plusieurs formes ( Déictyocylindrus ventila- 
brum , Isodyctia fallax seu Halichondia angulata, 
eétc., ne sont certainement pas rares), dont la présence 
ne m'avait été révélée que par un seul individu. 


(1) En se desséchant, Polymastia robusta tantôt reste jaune, : 
suivant l’assertion du prof. W. King, et tantôt brunit, comme je … 


l’ai fait observer antérieurement. 


Re 


se 99 = 


Je n'avais pas encore signalé les espèces suivantes : 

Ciocalypta penicillus Bow., Mon. Brit. Spong., 
t. TT, pl. XII; (Axénella penicillus O. Schmidt, Sp. 
atl. Geb., 1870, p. 76).— Bowerbank, qui a créé cette 
espèce, n’en avait vu que deux spécimens. La drague 
en à ramené, cet été, quatre, tous bien typiques. 
L'espèce est nettement caractérisée. Hab. : à 4-5 milles 
au N. de Luc. | 

Microciona armata Bow., L C., pl XXV. Un échan- 
tillon bien typique encroûtant un groupe de tubes 
de Serpules à été dragué à 3-4 milles au N. de Luc. 

Hymeniacidon Aldousii Bow., L e., pl. XCIL. Un 
échantillon dragué ; comme le spécimen type de 
l'espèce, il est criblé par dés Annélides. = 

Halichondria inconspicua Bow., L c., pl. XLI ; 
Amorphina inconspicua O. Schmidt, C.y p.77 — 
Bowerbank ne signale entre Æalichondria invons- 
Picua et H. caduca d'autre dissemblance qu'une 
légère différence dans la longueur des spicules. En 
outre, comme l'espèce Æ. inconspicua a été établie 
sur un seul spécimen, il semble permis de trouver 
assez mal fondée la séparation de ces deux espèces. 
J'ai recueilli trois beaux échantillons d'éponges ap- 
Partenant aussi bien à l’une qu'à l’autre par tous 
leurs caractères. 

Isodictia ramuscutus Bow. Le DL EURE LEUR 
échantillon rejeté à la grève. Ilest violet et branchu; 
plusieurs rameaux de 3-4 centimètres s'entremêlent 
dans une touffe d'algues avec Æalichondria incrus- 
fans, . panicea et Isodyctia fucorum. 

Pour cette espèce également, il est impossible de 
ne pas hésiter dans la détermination : le mode de 


— 36 — 


spiculation, la couleur, l'habitat (1), sont les mêmes 
que pour /sodyctia cinerea et 1. rosea, déjà rappro- 
chées l’une de l’autre, avec raison, par M. Ch. Barrois. 
La forme rameuse de certains individus suffit-elle à 
les différencier, quand le polymorphisme est si fré- 
quent chez les éponges ? . 

Desmacidon copiosus Bow., L. c., pl. LXXXII. — Un 
excellent échantillon, enlaçantet revêtant d’une cou- 
che mince les filaments du thalle d’un Nitophyllum. 
Desmacidon pannosus Bow., L c., pl. LXXXIX. — 
Deux grands échantillons dragués. A l'état frais, leur 
sarcode était abondant et gluant : l'un d'eux s’est 
couvert de grains de sable; l’autre est rempli d'œufs, 

. mais n’a malheureusement été étudié qu'à l'état sec. 

Parmi les Clonides, j'ai pu étudier une vingtaine 
d'individus de Clona lobata Hancock., Ann. Mag. 
N. Hist., 1867, p. 239. — Pronax lobata J.E. Gray. 
Proc. Zool. Soc. Lond., 1867, p. 256. — Hancock, 
qui créa l'espèce, n'en avait vu que deux spécimens 
desséchés, l’un sur une Aaliotis tuberculata de 
Guernesey, l’autre sur un Ostrea de l'ouest de 
l'Écosse. 

Enfin, deux échantillons massifs de Clona celata 
ontété dragués à six milles au N. de Luc. C’est pour 
cette forme de la CZ. celata que Bowerbank avait 
créé l'espèce Raphyrus Griffithsi, L ce, pl. LXIV. 
Bowerbank reconnaissait que son ÆRaphyrus était 
l’'Halichondria celata du D° J ohnston, mais, connais- 
sant mal les Clionides, il n’admettait pas qu'il pût 
être aussi identifié à la Chona celata de Grant. 


(1) Littoral. | 


pe 


F CR MR ras 2 3 Le CNMAl EeS 
NRA SN A un. Dit ut ae PR CRE DRE S ee 7 


CAE RE PAOT CT SRE 


ss 


O0. Schmidt (Sp. Adr. Suppl. II p.18 et Sp. all. Geb. 
P. 77), n'établit pas davantage ce rapprochement ; 
pour lui, Raphyrus Griffithsii est une espèce dis- 
tincte qu'il croit reconnaître dans sa Papillina su- 
berea. 

J.E. Gray, 4 c. p. 516, paraît avoir douté, avec 
raison selon moi (), de l'identité de l'éponge mas- 
sive en question et de la Papillina suberea ; il laisse 
à celle-ci sa synonymie : A. Griffithsii, et donne à la 
première un synonyme: Raphyrus celatus. 

Enfin, en 1884, Proc. Acad. Nat. Sc. Philad. part. IF, 
P: 207, H, J. Carter opère le rapprochement en ter- 
mes catégoriques : « La Clona celata, après avoir 
détruit la coquille qu’elle perfore, vit sous la forme 
libre que Bowerbank a appelée Raphyrus Griffithsi. » 
— L'examen anatomique de la Clione massive ne 
laisse aucun doute à cet égard. 

Une autre observation concernant la Cliona celata 
me paraît intéressante à signaler : la reproduction 
s'est faite cette année de la seconde moitié d'août à 
la fin d'octobre ; j'ai pu examiner vers la fin de 
septembre une grande quantité de jeunes éponges, 
toutes C7, celata, perforant des valves de Pecten Mari- 
nus, et j'ai constaté que les jeunes individus de cette 
espèce possèdent dans leurs premiers lobes et sur 
leurs papilles ; avec les spicules ordinaires, des spi- 
cules en zig-zag épineux qui ne se produisent plus à 
Un âge plus avancé. Ainsi, en comptant les spicules 


(1) J'ai comparé des échantillons de Papillina subereu prove- 
nant de Porquerolles , avec les échantillons massifs de Cliona 
celata de Luc. 


acérés grêles dont j'ai fait l’objet d'une précédente 
communication, la Cliona celata, par tout décrite avec 
une seule sorte de spicules, en présente en réalité 
trois si on l’étudie à diverses époques de son évo- 
lution. Cette constatation diminue pour la classi- 
fication la valeur des caractères de la spiculation et 
Ôte toute signification aux coupes que J.-E. Gray 
(4. €, p. 525) a tenté d'établir dans le genre Clona. 

Qu'il me soit permis d'ajouter à ces notes sur les 
éponges de nos côtes quelques mots d’une excursion 
que j'ai faite pendant le mois de septembre, à Toulon 
et à Porquerolles. 

À Porquerolles, j'ai eu l’occasion de faire plusieurs 
dragages, mais par des profondeurs ne dépassant pas 
10 mètres ; je n’aurais évidemment pris qu’une con- 
naissance bien insuflisante de la faune spongologique 
de ces parages, sans l'accueil sympathique de 
M. l'abbé Olivier, aumônier militaire de l’île, qui 
a bien voulu mettre à ma disposition les richesses 
de son cabinet d’histoire naturelle (1). 

À Toulon, j'ai recueilli un assez grand nombre de 


(1) Depuis 40 ans, M. l'abbé Olivier a réuni une collection 
remarquable de tout ce qui concerne l’histoire naturelle de Por- 
querolles. J'ai pu y étudier les principaux éléments de la faune 
des Spongiaires : Spongia officinalis, Spongelia elegans, Caco- 
spongia mollior, C. scalaris, C. cavernosa, Hircinia flavescens , 
Sarcotragus spinosulus, Steletta discophora, Clathria coral- 
loides , Axinella polypoides, A. damicornis , Papillina suberea , 
Reniera aquæductus, R. dura, R. filigrana, etc. 

es propres recherches m'ont fourni, en outre, plusieurs 
espèces communes : Suberites domnuncula, Sycandra raphanus, 
Leucaltis solida. 


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pierres et de coquilles perforées par des Cliones dont, 
à mon retour, j'ai entrepris la détermination, et c’est 
à ce point de vue que mon excursion a donné les 
meilleurs résultats. 

Sept Clionides étaient connues dans la Méditer- 
ranée (1) : cinq espèces d'O. Schmidt ( Vioa viridis, 
V. Grantii, V. Hancocci et V. Johnstoni en 1862, V. 
celata en 1864, et deux variétés de V. Johnstoni en 
1868 et 1870), et deux espèces de Hancock ( Cliona 
anqulata, 1849, et C. globulifera, 1867 ). 

Je n’ai pas tardé à reconnaître que les perforations 
que j'examinais étaient faites par deux Cliones dis- 
tinctes, mais j'ai été surpris de voir qu'elles ne se 
rapportaient ni l’une ni l’autre aux espèces décrites 
et figurées par Hancock et Schmidt. 

L'une, la plus commune, qui s'attaque aux pierres 
calcaires et aux coquilles, est rouge et présente trois 
sortes de spicules : spic. en épingle, spic. acérés 
épineux et spic. en zig-zag épineux ; par tous ses 
caractères, elle semble identique à l’une des espèces 
de la Manche, décrite par Hancock, abondante dans 
les eaux de Luc. 

Hancock n’a figuré que des spicules en épingle 
pour les Cliona angulata et C. globulifera de la 
Méditerranée, et, des espèces de Schmidt, aucune ne 
peut être confondue avec elle. 

Cependant, par sa coloration et par deux de ses 
formes de spicules, cette espèce présente de grands 


(1) Les espèces signalées par Nardo et Michelin, en 1839 et 
1846, n’ont pas été décrites. Il est impossible de les reconnaître 
avec certitude dans les travaux de Hancock et de Schmidt. 


 — 


rapports avec la Wioa Grantii de Schmidt ; seule, 
l'absence dans cette dernière de spicules en zig- 
zag oblige à les séparer. Ne serait-il pas permis, 
toutefois, de se demander, tout en rendant hommage 
au mérite d'O. Schmidt, si la Vioa Grantii n’a pas 
été incomplètement décrite, et s'il n’y a pas lieu 
d'identifier ces deux espèces ? En effet, à l’époque où 
parut le premier mémoire sur les Éponges de l’Adria- 
tique (1862), la première note de Hancock sur les 
Clionides était seule connue, et l’auteur anglais 
n'avait pas encore découvert les spicules en zig-zag, 
très ténus, caractéristiques de plusieurs éponges per- 
forantes. N’est-il pas possible que, grâce à leur peti- 
tesse et à leur rareté ou leur absence même dans 
certaines préparations, ces spicules, que j'ai cherchés 
et trouvés dans l'éponge de Toulon, aient passé 
inaperçus à l’auteur de la Vioa Grantii? 

S'il en était ainsi, de même que la Cliona de 
Toulon, la Vioa Grantii ne serait autre qu’une 
espèce commune à la Manche et à la Méditerranée. 

Le fait est d'autant plus probable, que la seconde 
Clione, que j'ai trouvée sur un Cerithium, me 
paraît, par sa spiculation lâche, formée de spicules 
en épingle courts et de spicules en zig-zag très 
grands et épineux, par sa coloration et par la dis- 
position de ses papilles, être une autre espèce de 
la Manche, la Cliona lobata, bien distincte de 
toutes celles signalées jusqu’à présent dans la Médi- 
terranée. 


Le scrutin est ouvert sur une présentation faite le 


8 novembre ; par suite de son dépouillement, 


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RS NET EN PT ANSE RCE 


a ME <us 


M. Créances, professeur à Carentan, est nommé 
membre correspondant. 

M. Léger, étudiant à la Faculté des Sciences, est 
proposé comme membre résidant par MM. Dangeard 
et Topsent. 


A 9 heures 1/2, la séance est levée. 


SÉANCE DU 10 JANVIER (887. 
PRÉSIDENCE DE M. RABUT, vicE-PRÉSIDENT. 


A 8 heures, la séance est ouverte. 


Le procès-verbal de la séance précédente est lu 
et adopté. 


Les ouvrages reçus en décembre sont passés en 


revue. 

M. Dangeard, chef des travaux pratiques de bota- 
nique à la Faculté des Sciences, offre à la Bibliothèque 
un exemplaire de sa thèse de doctorat ès sciences : 
Recherches sur les Organismes inférieurs. 

Au nom de la Société, M. Morière adresse à notre 


confrère des félicitations pour le succès qu'il vient . 


de remporter. 


M. Tesnière présente un bois de cerf qu'un pêcheur 
à ramené dans ses filets, l'été dernier, par une pro 
fondeur de huit à dix brasses au nord de Bernières. 


Ge bois provient sans doute d'un des grands bancs 
de forêts sous-marines, vestiges de l’ancien lttus 


Saxzonicum, qui existent sur plusieurs points de la 
côte, par exemple devant Bernières et devant Asnelles, 
et qu'on exploitait, il Y à quelques années, pour : 
frauder l’engrais que l'on fabriquait au Moulin- 
au-Roi. Des restes, des débris d'habitants de ces 


ER PE VE M ii ble PERS 


DS - du 


forêts ensevelies sous les eaux, ont été plusieurs 
fois recueillis, et M. Morière rappelle que l'abbé Marc 
présenta naguère à la Société une dent d'Elephas 
Primigenius, qui avait probablement la même pro- 
venance. 

M. Tesnière fait don au Musée de la Ville de cette 
intéressante trouvaille. 

M. Dangeard poursuit ses recherches sur les Algues 
inférieures et communique à la Société ses récentes 
découvertes sur le Chlamydococcus pluvialis : 


OBSERVATIONS SUR LE DÉVELOPPEMENT 


DU 


CHLAMYDOCOCCUS PLUVIALIS BRAUN. 
HÆMATOCOCCUS LACUSTRIS Grrop. 


Par M. P.-A DANGEARD 


Docteur ès Science 
Chef des Travaux de SEE à La Faculté de Caen, 


Cette Algue est une des plus communes : on la 
trouve au printemps et à l'automne en nombre con- 
Sidérable, particulièrement dans les réservoirs d’eau 
de pluie. 

Décrite pour la première fois en 1797 par M. Girod- 
Chantrans (1), elle fut plus tard bien étudiée par 


(1) Girod-Chantrans. Recherches chimiques et microsco- 
piques sur les Conserves, Bisses, Tremelles, etc. Paris, 1802, 
n° %, pl. VE, LEZ. 


= 


M. Cohn (1), sous le nom de Protococcus pluvialis, Ë 
et aussi par A. Braun. (2). Le 

Les zoospores ont une forme ovoïde ; la masse cen- 
trale protoplasmique est séparée de la membrane 
par un espace plus ou moins large : 2. 


ment la présence d'un noyau semblable à celui des 
Chlamydococcus, des Pandorina, ete. 


agir pendant plusieurs jours et même de monter la « 
préparation dans le liquide colorant glycériné , les 


(1) F. Cohn, Nachträge Zur Naturgeschichte des Protococcus 
pluvialis. Nova Acta Acad. Leopold. Carol., vol XXII, pars IL. 
Breslau und Bonn, 1850, p 

(2) Al, Braun, a as über die Ernheinung der Ver 
jungung in der Natur. Leipsig 1851,— et aussi du même auteuss 
Rejuvenescence, p. 206-214. 

(3) « There also appears to exist in the centre of the cell a 
large, very delicate nuclear vesicle, Wich, however i in so covered 

up by the rest of the all contents, that it can only be very in= 
distinctly perceived, ant cannot even be clearly displayed when 
the contents are squeezed out. » Cook-British fresh-wate 
Algæ 1882-1884. de 


5 ME 


membranes offrant une très grande résistance à la 
pénétration. 

À la partie antérieure de la zoospore, se trouvent 
deux longs cils. 

Lorsque les circonstances sont favorables, ces 
zoospores se divisent en quatre zoospores-filles qui 
s’échappent au travers de la membrane ; celles-ci se 
reproduisent de la même façon. 

Cependant, dans quelques eas il y a formation de 
microzoospores {1); la cellule-mère, assez rarement, 
conserve sa forme primitive : elle offre la forme d'un 
biscuit. M. Rostafnski a vu naître trente-deux micro- 
Z00Spores par cellules et M. Braun dit que ce nombre 
peut être doublé. 

« La largeur des microzoospores varie entre (3u,5 
et 4 p, 7). Elles varient beaucoup dans leur forme: la 
plupart d’entre elles sont fusiformes, d’autres sont 
cylindriques, à extrémités obtuses, d'autres enfin 
sont en forme de biscuit. Leur contenu est un plasma 
finement granulé, rougeâtre ; lune de leurs deux 
extrémités qui porte deux cils est incolore : cette 
partie incolore, ou n’occupe que l'extrémité, ou se 
prolonge considérablement sur l'un des côtés de la 
Z00spore (2). » 

La présence de microspores est un fait signalé 
également dans le genre voisin Chlamydomonas. 


(1) Consulter, outre les auteurs déjà cités, Rostafinski. Quel- 
ques mots sur l’æmatococcus lacustris. Mémoires de la Société 
nationale des Sciences naturelles de Cherbourg, t. XIX (2° série, 
t. IX), 1875, p. 142. 

(2) Rostafinski, Z. cit. 


AE 


De plus, quelque chose d'analogue se retrouve . 
dans le genre Gonium ; nous décrirons prochaine- 
ment des observations nouvelles à ce sujet. Il nous 
suflira pour l'instant de rappeler brièvement la 
structure du Gonium pectorale (1\, connu depuis 
longtemps ; — seize cellules à deux cils réunies 
entre-elles sur un même plan quadrangulaire, le. 
centre occupé par quatre cellules, et chacun des. 
côtés par trois cellules. 4 

M. Warming a étudié (2) une forme dont le nombre 
normal des cellules est seulement de quatre ; il a. 
pensé, après une étude d’ailleurs très consciencieuse, 


pectorale, et il à proposé de l'appeler soit Gonium : 
sociale où mieux Gonium quadrijuga. 1 

Nous avons pu rétrouver cetle forme à quatre 
cellules, et après l'avoir conservée fort longtemps, 
nous assurer que chacune des quatre cellules peut . 
donner lieu à une colonie de huit ou seize miero- 
spores, qui s'échappe ensuite au travers de la 
membrane. 4 

Le Gonium quadrijuga n’est donc probablement 1 
que la forme à macrospores et le Gonium pectorale 
la forme à microspores d'une seule et même espèce. 

La seule différence consiste en ce que dans les 
genres Chlamydomonas et Chlamydococcus, les ma- 
crospores et les microspores se séparent, tandis que 


(1) Rabenhorst, Flora tps osiage aquæ dulcis et sub 
marinæ, Lipsiæ 1868. Cook., 
(2) Bot. Tidsskrift. 1876. 


mms NET 


dans les Gonium, elles restent unies ensemble sur 
un seul plan. 

Les zoospores du Chlamydococcus pluvialis s’en- 
kystent en hiver; elles forment alors ce que l’on 
peut appeler des spores de repos ; ces spores sont 
complètement rouges et peuvent rester fort long- 
temps sans éprouver aucun changement. 

On pensait même qu'une dessiccation préalable 
était indispensable à leur développement (1). On cite 
des cas dans lesquels ces spores, mises en herbier 
pendant plusieurs années, avaient conservé leur 
vitalité. Placées dans une goutte d'eau, elles produi- 
saient quatre gonidies, quatre zoospores. 

Nos observations nous permettent de conclure : 
1° qu'une dessiccation préalable n’est nullement né- 
cessaire au développement de ces spores de repos ; 
2° que ces spores de repos peuvent donner un nombre 
de gonidies bien supérieur à quatre. 

Voici d’ailleurs comment les faits se sont passés 
dans nos cultures : 

Les spores rouges se trouvaient au fond des vases ; 
au bout d'un an, elles n'avaient éprouvé aucun 
changement, mais elles manifestaient leur vitalité 
par l'émission de grosses bulles de gaz. Mises à 
l'automne dernier en cellules humides, elles ont 
produit de dix à vingt gonidies, assez rarement 


(1) Cook, L. cit. « A dessication must take place before a new 
Cycle of generations can begin, » p. 53. — Cependant M. Rosta- 
finski paraît avoir obtenu le développement de globules rouges 
provenant de microspores sans les avoir desséchés, mais en 
tous cas il n’a obtenu que quatre gonidies par spore, L. cit., 
page 143. 


Ps 


quaire, cinq ou six. La grosseur de ces spores était 
Souvent considérable ; leur diamètre alteignait jus- 
qu'à 50 & On n'observait point une division en 
2, 4, 8 de la spore; la couche externe, de rouge 


une rupture de la membrane de la spore. 

Le protoplasma était à ce moment appliqué exacte- 
ment Contre la meinbrane de la z00spore ; il s'en. 
séparait peu à peu et, au bout de quelque temps, 
l'aspect de ces Z00Spores ne différait en rien des : 
gonidies ordinaires. 


encore enfermées dans la membrane commune. 
Ces spores de repos différaient légèrement de celles 


membrane, une seconde membrane entourait direc- 
tement le protoplasma de la spore. | 

M: Welten (1) avait décrit une copulation des ma 
cr0Z00Spores du Chlamydococcus Pluvialis. M. Rosta 
finski a déjà réfuté le fait (2); il a montré, en effet, 


(4) W. Welten, Beobachtungen über Paarung von Schwarm 


que M. Welten avait été induit en erreur par dés 
Monades parasites. I] semble que nous puissions 
aller plus loin ; il suffit, en effet, de comparer les 
ligures du travail de M. Welten, et celles que nous 
avons données de la Vampyrella Euglenæ (4), pour 
conclure à l’analogie des phénomènes observés. 

Nous croyons que M. T.-G. White (2), Archer, 
D’ Hicks ont été trompés par les mêmes apparences, 
lorsqu'ils ont décrit une phase amiboïde aux CAta- 
Mydococcus (3), aux Stephanosphæra (4), et aux 
Volvox. 


M. Morière donne lecture d’une proposition de 
M. le Recteur de l'Académie, déjà lue à la Société 
des Antiquaires de Normandie, et qui doit être com- 
Muniquée prochainement à l'Académie et à la Société 
des Beaux-Arts, 

Après avoir rappelé que la transformation de plu- 
sieurs Académies en Universités de province est 
imminente, M. le Recteur, désireux de voir l'Aca- 
démie de Caen acquérir, de son côté, une autonomie 
aussi grande que possible, montre les avantages 
qu'offrirait un rapprochement des diverses Sociétés 
SaVantes dont les travaux ont été jusqu'à présent 
publiés isolément. Une publication contenant les 
résumés des Communications faites à chaque so- 


(1) P.-A. Dangeard, Recherches sur les Organismes infé- 
rieurs (Annales des Sciences naturelles, 7e série, t. IV, pl. XI, 
fig. 1-13). Thèse. 

@) T.-C. White (Journal Quekett Club. 1879). 

(3) Archer, Quaterly Journal. Micr. Sci. 1865, p. 127. 

(4) Dr Hicks, Quaterly Journal, Micr. Sei., 1860. 

4 


— 40 = 


ciété, donnerait plus d'extension à ces travaux et 
établirait un lien commun. 4 

En outre, M. le Recteur invite les membres de ces … 
Sociétés à faire dans les Facultés des cours libres - 
auxquels les auditeurs ne manqueront certainement … 


as. 

La Société Linnéenne décide qu'une commission … 
de cinq membres sera chargée d'examiner la propo- 
sition de M. le Recteur, Le scrutin secret désigne, 
pour composer cette commission, MM. Morière, Le- | 
cornu, Boreux, Deslongchamps et Rabut. ' 


M. Topsent lit, de la part de M. R. Le Sénéchal, 
une première note pour servir à l'histoire de la 
faune européenne dans les temps historiques. 


NOTES 
POUR J 
SERVIR À L'HISTOIRE DE LA FAUNE EUROPÉENNE 
DANS LES TEMPS HISTORIQUES 
Par M. R. LE SÉNÉCHAL 


Préparateur de Zoologie à la Faculté des Sciences 


Les anciens ont connu le Renne. C'est à lui que se 
rapporte le texte de César : « Est bos cervi figura, 
cujus à media fronte, inter aures, unum corn . 
existit, excelsius magisque directum quæ nobis nota. 
sunt cornibus. Ab ejus summo, sicut palmæ, ram 
quam late diffunduntur. Eadem est femina atque 
maris nalura, eadem forma atque magnitudo cor. 
nuum. » (Cæsar, Comm. de bello gallico, liv. 


Chap. xxvi.) Passons sur ce que cette description a 
de fabuleux. César n’a pas vu le Renne. Les détails 
qu'il donne sur les hôtes de la forêt hercynienne, il 
les tient des Ubii, ses alliés (chap. XxXIX), qui habi- 
taient les bords du Rhin, aux environs de Cologne. 
Les chasseurs Ubiens eux-mêmes ne connaissaient 
le Renne que parce qu’ils en avaient entendu dire 
aux peuples voisins. Cela ressort clairement du 
texte. Mais il est impossible de ne pas reconnaître 
les bois de notre animal, dans le : « ab ejus summo, 
sicut palmæ, rami quam late diffunduntur, » et 
nous savons que la femelle est armée comme le 
mâle. Quant au nom de 4os, il n’a rien qui doive 
surprendre. Les Romains l'appliquaient à tous les 
grands animaux qui leur étaient inconnus. C'est 
ainsi qu’ils donnèrent le nom de 4os lucanus à l’élé- 
phant, qu'ils virent pour la première fois en Lucanie, 
dans l’armée de Pyrrhus. 

Pline l'Ancien paraît avoir entendu parler du 
Renne , qu'il place quelque part dans le Nord : 
Septentrio et equorum est greges ferorum , sicut 
asinorum , asia et africa : præterea alces, ni proce- 
rilas aurium et cervicis distinguat jumento simi- 
lem. Item natam in scandinavia insula, nee unquam 
vivam, in hoc orbe : multis tamen narratam, achlin 
haud dissimilem illi (Pline, Æist. anim., Liv. VII, 
Chap. xvi). Cet animal, qui diffère peu de l’Élan, 
l'Achlis, pourrait bien être le Renne et d'autant mieux 
que Pline lui donne pour patrie la Scandinavie. Mais 
le texte n'est pas assez affirmatif pour pouvoir se pro 
noncer. Le nom du Renne se trouve cependant dans 
l'Histoire des animaux : « …. Mutat colores et 


FR 2 PAPE 1 


scytharum taraudus. Un conte et un nom et c'est 
tout. » Pline est un simple compilateur et un COM= 3 
pilateur fort crédule. Mais Solin et Ælien vont nous 
renseigner sur le Tarande. « Le Tarande, dit Soin F 
est de la taille d'un bœuf, sa tête diffère peu de . ” 
celle du cerf, ses cornes sont rameuses, ses pieds … 
bifides et son poil aussi long que celui d'un ours. » 1 
« Tapavèos, Cüev kdguw raparhoiov dit Ælien. rels F 
sont à peu près tous les renseignements que les : 
anciens nous ont légués sur le Renne, je ne parte 
que des renseignements sérieux, bien entendu. ue 
Reste une question à trancher. Le Renne a-t-il « 
vécu dans la forêt hercynienne au temps de César, 
comme lendrait à le faire croire le passage précité de : 
l’auteur des commentaires ? C'est probable, presque « 


premier siècle de l'ère chrétienne, nous voyons une 4 
immense forêt, longue de trois cents lieues, large … 
de cent par endroits, s'étendre du Rhin à la Vistule. 
Ces chiffres n’ont pas, bien entendu, la prétention 
d'être exacts. Près du Rhin, il fallait neuf jours de 
marche pour la traverser au dire de César. Un peu. 
plus loin, il ajoute, que des gens du pays (le ] 
Ubiens) se sont avancés jusqu'à cinquante jours de. 
marche du Rhin sans en sortir. Liv. VI, chap: XW. 
De bello gallico. D'innombrables cours d'eau, de 
vastes marais, d'autres forêts de moindre impo 
tance, contribuaient à donner à l'Allemagne à 


a aujourd'hui. Il n'est donc pas téméraire d’afirm 
que les conditions d’habitabilité de cette cont 


— 03 — 


étaient également bien différentes de ce qu'elles sont 
aujourd’hui. Les forêts offraient un refuge assuré aux 
animaux sauvages qui disparaissent devant la civilisa- 
tion. Le climat plus froid, avec les abris qu'il pouvait 
trouver pendant les chaleurs de l'été, ont bien pu 
permettre au Renne de vivre dans les parties septen- 
trionales de la Germanie. Et ceux qui y ont vécu 
étaient des retardataires de la grande émigration 
qui, à la fin de l'époque magdalénienne, emporta 
les hôtes des pays froids vers le nord du continent. 

Donc en admettant que les preuves tirées des an- 
ciens auteurs du climat et de la configuration géogra- 
phique de la Germanie ne soient pas absolument con- 
cluantes.iln’estpasabsurdecependant d'admettre que 
le Renne a vécu dans les lieux que lui assigne César. 

Franchissons maintenant un intervalle de dix ou 
douze siècles. Nous sommes en plein moyen âge. 
Albert le Grand écrit à son tour une histoire des 
animaux. 

Comme toutes ou à peu près toutes celles qui 
l'ont précédée, cette histoire offre çà et là quelques 
faits réels fortement assaisonnés de fables et de 
hors d'œuvre. Albert le Grand ne connaît pas beau- 
Coup mieux le Renne que ses devanciers. « Il porte, 
dit-il, trois espèces de cornes. « Ex his duo cœteris 
Majora sunt, in loco cornurm cervi quæ ad perfectam 
magnitudinem augentur, adeo ut quinque cucubi- 
torum mensuram aliquanto attingunt et rami cons- 
piciantur vigenti quinque. Duo etiam in medio capi- 
tis ut damarum habentur, mulilis et brevibus ramis 
Mucronata. Denique aliain fronte antrorsum versa os- 
sibus similiara quibus in pugna potissimum utitur. » 


1 2 


Gette description laisse beaucoup à désirer, mais 
cependant il y a quelque chose, et le nom qu’Albert 
le Grand donne à cet animal est d’ailleurs à lui 
seul un précieux renseignement. Il l'appelle Ran- 
gifer et lui assigne pour demeure le nord de la 
Suède. 

Les us du XVIe et du XVIF siècle con- 
naissent bien le Renne. Ils savent quelle est sa pa- 
trie et quels services il rend aux Lapons. Mais préoc- 
cupés de trouver les vieux auteurs en faute ou de 
les mettre d'accord, ils ont, à coups de textes et de 
faux rapports, fabriqué trois espèces qui n’en font 
qu'une, bien entendu, l'Achlis ou Machlis, le Ta- 
rande et le Rangifer. Il faut lire dans Gessner et 
dans Aldrovand ces interminables discussions de 
mots ou les contes à dormir debout qu'ils discutent 
avec le plus grand sérieux. Pourtant Gessner et 
Johnston n'admettent pas l'existence de l’Achlis et 
l'assimilent à l’Alces parce que, disent-ils, l’Achlis 
comme l'Élan n'a point d’articulations. Nous parle- 
rons plus au long de cette fable qui, toutefois, a un 
fond de vérité, dans l’histoire de l'Élan. 

Reste le Tarande et le Rangifer. Le Tarande est 
cet animal grand comme un Bœuf et semblable à 
un Gerf, dont parle Ælien. On le trouve chez les 
Lapons, auxquels il sert de bête de somme. Georges 
Agricola pense que c'est le Rangifer, mais il n’en 
est pas sûr. Un autre auteur, Ammonius, croit que 
c’est l'Élan. Gessner enfin le regarde comme le 
même animal que l'Urus. Mais si j'étais certain, 
dit-il, que le Tarande changeât de couleur comme 
le Caméléon, je croirais volontiers que le Tarande 


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et le Rangifer ne font qu'un. On voit sur quels sin- 
Suliers arguments les naturalistes d'alors basaient 
parfois leurs opinions. 

Quant au Rangifer, tous les auteurs sontunanimes 
pour en donner une description qui répond bien à 
celle du Renne et Jui assignent pour patrie le nord 
de la Suède et de Ja Norwège. D'ailleurs, on le con- 
naissait déjà sous son véritable nom, qui est d'ori- 
gine lapponne, Reen. Les Allemands l'appelaient 
Rein, Reiner, Reinsthire, les Français, Rangier. 
Cette multiplicité de noms prouve qu'à cette époque 
l’on connaissait bien l'existence du Renne. 

Nous avons vu plus haut que le Renne pouvait 
bien avoir vécu en Germanie du temps de César et 
que cetle opinion n'avait rien que de très rationnel. 

Voici un Passage de Gessner, très clair et très 
précis, qui tendrait à Prouver que le Renne se 
trouvait encore en Pologne vers le commencement 
du XVI: siècle. | 

Je traduis littéralement : « On trouve dans les 
immenses forêts de la Pologne un animal remar- 
quable que les habitants appellent Renschier et dont 
aucun auteur ne parle. Il est de la taille d’un Cerf 
et possède des cornes très élevées, tridentées à leur 
sommet, qui est triple par conséquent. Georges, 
prince de Misnie, de Saxe et de Turinge, en reçut 
un en présent, l'an du salut 1630, au témoignage 
d'Agricola Ammonius. » 

Malgré toutes mes recherches, je n’ai pu trouver 
d'autres textes Pour corroborer celui-ci, sauf une 
Phrase de Bœæmus, disant qu’il existe en Pologne 
Un Cheval à tête de Cerf. 


ss DE 


Je n'en veux pas conclure que le Renne vivait 
réellement en Pologne à cette époque, mais je suis 
fortement tenté de le croire. Et je répéterai ici ce 


que j'ai dit plus haut. Beaucoup d'animaux ont fui . 


devant l'homme, bien que le climat leur convint. 
Le Renne est peut-être l’un de ceux-là. 

On m'’objectera qu'il vit dans le Nord en contact 
avec l'homme. Mais c’est précisément pour ce motif, 
parce qu'il est domestique, qu'il a survécu. Le Renne 
sauvage disparaîtra comme ont disparu l'Urus et 
tant d’autres. 

Telle est en deux mots l’histoire ancienne du 
Renne. 

Parmi les animaux qui, avec le : Bos cervifigura 
habitaient la forêt hercynienne de son temps. César 
mentionne l’Élan et l’Urus. Voici ce qu'il dit du 
premier: « Sunt item quæ appellantur alces. Harum 
est consimilis capri figura et varietas pellium: sed 
maguitudine paulo antecedunt, mutilæ que sunt 
cornibus, et crura sine nodis articulis que habent, 
neque quielis causa procumbunt, neque, si quo 
afllictæ casu conciderint, erigere se se ant sublevare 
possunt, His sunt arbores pro procubilibus. Ad eas se 
applicant, atque ita paulum modo reclinatæ quietem 
capiunt. Quarum ex vertigiis eum est animadversum 
à venaloribus quo se recipere consueverint, omnes 
eo loco aut à radicibus subruunt aut accidunt 
arbores tantum, ut summa species earum stantium 
relinquatur. Huc cum se ex consuetudine reclinave- 
runt, infirmas arbores pondere aflligunt atque una 
ipse concidunt. » (Liv. VI, chap. xxvu. De Bello- 
gallico.) , 


= 57 = 


De toute cette description, il ne faut retenir 
qu'une chose, le nom de l’Élan, alces. Le reste est 
un tissu de fables. Quoi qu'en dise Buffon, César 
n'a pas vu l'Élan plus que le Renne. Et pour s’en 
convaincre, il suffit de lire le texte avec attention. 
« Harum est consimilis capri figura et varietas 
pellium, dit l’auteur des commentaires. » Ceci sem- 
blerait pouvoir s'appliquer au Daim, plus petit que 
notre Cerf et dont le pelage, en été, est fauve, 
tacheté de blanc. Mais, d’un autre côté, le sens du 
mot caper est des plus vague dans les vieux auteurs 
latins, en sorte qu'il est difficile de se prononcer. 
« Magnitudine paulo antecedunt {capram), mutilæ 
que sunt cornibus. » Le Daim est en effet plus 
grand que la Chèvre, maïs ce détail n’est pas con- 
eluant du tout. Quant au « mutilæ sunt cornibus », 
on peut l'expliquer en disant que ceux qui avaient 
tansmis aux chasseurs Ubiens ces renseignements 
sur la faune de la forêt hercynienne n'avaient vu 
que des animaux privés de leurs bois. Seulement 
nous ne savons pas au juste de quels animaux il 
s'agit. Tout ce que l'on peut affirmer, c'est que les 
trois premières lignes du texte de César n'ont pas 
trait à l'Élan. 

L'auteur ajoute : « et crura sine nodis articulis 
“ que habent, etc. » C'estune pure fable et tous les 
anciens l'ont répétée après lui. Mais, cependant, 
c'est la seule partie du texte qui nous fournisse 
des renseignements sur l'Élan. « Le cou de cet 
animal est tellement court, dit Boitard, que pour 
Païtre, il est obligé d'écarter et de fléchir les jambes 
de devant, qui, d’ ailleurs, sont proportionnellement 


DS 


plus longues que celles de derrière. Aussi se nourrit- 
ilplus volontiers de feuillage,de bourgeons et d'écorce 
d'arbre que d'herbe. » Boitard, Description et mœurs 
des Mammifères de la Ménagerie et du Muséum. 

Il résulte de ce qui précède que la station qua- 
drupède est de beaucoup la plus familière à cet 
animal, qu’il ne se couche que rarement, peut-être 
jamais dans le jour, d’où il suit que les anciens, ob- 
servaleurs très superficiels, ont pu croire qu'il ne 
se couchait pas, parce qu’il n'avait point d’articula- 
tions. Telle est, à notre avis, l'interprétation que 
l’on peut faire de la fable rapportée par César. Et jy 
trouve un indice de plus, bien faible, il est vrai, de 
l'existence de l’Élan dans la forêt hereynienne. 

Pline est un peu plus explicite : « Septentrio et 
equorum fert greges ferorum, sicut asinorum Asia 
et Africa : prœterea alcem, ni proceritas aurium et 
cervicis distinguat, jumento similem. » 1] faut en- 
tendre : jumento, dans le sens de cheval, bête de 
somme. L’Élan en a la taille, et son museau renflé à 
quelque analogie avec celui du cheval. Ainsi tra- 
duit, ce mot devient un précieux renseignement. 

Mais Pline attribue à un autre animal, l'Achlis, 


l'absence d’articulations qui, pour César, est un ca- . 
ractère de l'Élan. Nous avons vu plus haut que 


l’Achlis pourrait bien êtrele Renne pour qu'il habite 
les mêmes contrées que l’Élan et qu'il en diffère 


peu : haud dissimilem illi, mais que le texte trop 


vague ne permeltait pas de l’affirmer. 


L'histoire del'Élan est cependant bsanqoup mieu 


connue que celle duR {] 
dent sur lui. Pansanias dit que l'axe habite la Celti- 


PR ee 


que, dénomination assez vague, la Celtique, pour les 
auteurs de ce temps, comprenant la Gaule et cer- 
taines parlies de l'Allemagne actuelle. Un autre 
auteur, dont le nom m'échappe, dit que l'Alces vit 
dans les montagnes qui séparent l'Ibérie de la Gaule. 
Je ne le cite que pour mémoire, parce que le fait 
me semble très douteux. Sous l'empire, l'Élan paraît 
avoir figuré dans les combats du cirque, et nous 
avons le témoignage de Julius Capitolinus qui ra- 
conte que l’on en vit au triomphe d'Aurélien ; mais 
il n'indique pas d’où on les avait fait venir. Au dire 
du même auteur, l’on en vit encore aux jeux sécu- 
laires sous l'empereur Philippe. Cependant les mé- 
dailles commémoratives frappées à cette occasion 
représentent un animal qui ressemble beaucoup au 
Dama d'Alrovand. 

Les auteurs du moyen âge et de la renaissance 
ont tous parlé de l'Élan. Albert le Grand dit qu'il y 
à deux espèces d'équicerfs, l'une, l'Élend, très mal 
connue, el l’autre l’Alches, qu'il décrit longuement. 
Mais sa description paraîtrait devoir plutôt se rap. 
porter au Renne. Ce qu'il en faut retenir, c’est que 
Élend et Alches désignent le même animal, l’un 
élant le nom allemand, l'autre le nom grec de l'Élan, 
el que cet Alches vivait dans les forêts de la Prusse, 
de la Pologne et de la Hongrie. 

Au XV! siècle, lous les peuples de l’Europe 
moyenne avaient un nom spécial pour désigner 
l’Élan. C'était l'Elch ou Élend des Allemands, l’or- 
thographe de ces deux noms variant d’ailleurs beau- 
Coup, le Loss des Polonais, le Lozzi ou Los des Mosco- 
vites. Et nous allons voir qu il le connaissaient assez 


OÙ 


bien. Joh. Caius dit qu’il a le cou très court et qu'il 
ressemble à un cheval. Erasmus Stella ajoute qu'il 
perd son bois tous les ans et qu'il se défend avec 
ses pieds de devant lorsqu'il fait tête, détail absolu- 
ment exact. Selon cet auteur, on le trouverait en 
Prusse. Matthæus Michavænus le cite au nombre 
des animaux que chassent les moscovites, Mais D. : 
Joh. Bonarus de Balieze Liber Baro prétend qu'il … 
n'existe pas en Pologne, Du reste, il donne sur lui : 
d'assez bons détails : « Alces sive onagri quos polo- … 
nice vocamus Lossie in plurali, in singulari vero à 
Los est animal valde melancholicum ac tetrum 
aspectu, æstate subcinerilii coloris hyeme ad migre- 
dinem vergens ; gradatum incedit in paludinosis at 
opacis locis plurimum invenitur, humiditate gau- 
dens, frigidis et septentrionalibus locis utitur, im- . 
patiens omnis œstus. Propterea neque in Polonia 
non invenitur et adductæ non durant quod jam sa- 
pius tentatum est. Cornua dejiciunt quotannis 
quemadmodon cervi........ anterioribus pedibus 
canes et venatores tanquam cuspide trajicit. » 
Il est vrai que Gessner afirme, à son tour, qu'on | 
le trouve en Lithuanie et le décrit dans son Histoire : 
| 


des animaux, d’après un spécimen tué par Sigis- 
mond, roi de Pologne. 

D'autre part, Cracovie était le centre d’un com- 
merce très important de peaux d'Élan, et où l’on 
peut conclure que cet animal était très abondant et 
qu'il n’habitait pas des régions très éloignées. 

En résumé, je dirai de l’Élan ce que j'ai déjà dit 
du Renne, mais avec plus de certitude, parce que 
les témoignages sont plus nombreux et plus précis. 


| 
| 
È 
à 


Re de 


L'Élan a dû vivre au temps de César, dans la forêt 
hercynienne. Très probablement on en rencontrait 
encore quelques rares individus dans les immenses 
forêts de la Prusse, de la Pologne et de la Russie, à 
une époque assez rapprochée de nous (1). 

Puis, chassé de ses anciens domaines par les 
envahissements de l’homme, il a reculé peu à peu 
vers le Nord, où il est aujourd'hui confiné. 


M. Fauvel objecte que, dans ce travail, il n’est fait 
Mention que des auteurs anciens, et demande si les 
mêmes conclusions n'ont pas été déjà données par 
des auteurs modernes. 


Le scrutin est ouvert sur une présentation faite 
dans la dernière séance ; par suite de son dépouil- 
lement, M, Léger, étudiant à la Faculté des Sciences, 
est proclamé membre résident. 


À 9 heures 1/2, la séance est levée. 


(1) Il habite encore la Russie, mais à une latitude bien plus 
élevée qu’alors. 


SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1887. 


PRÉSIDENCE DE M. BERJOT. 


A 8 heures, la séance est ouverte. 

Le procès-verbal de la séance précédente est lu 
et adopté. 

Les livres reçus pendant le mois de janvier sont 
passés en revue. 

M. Vimont, directeur à Argentan des travaux 
scientifiques de la Société Flammarion, offre à la 
Société Linnéenne le dernier Bulletin mensuel de 
la Société Flammarion et propose l'échange des 
publications des deux Sociétés. 

Celte proposition, mise aux voix, est agréée. 

Le Bulletin de 1885-1886 est distribué aux mem- 
bres présents. 

L'ordre du jour comporte l'élection de deux mem- 
bres présentés le 10 janvier ; 

Par suite du dépouillement des scrutins, M. Gos- 
sart, professeur de sciences physiques au Lycée, 
est proclamé membre résident : 

M. Joyeux-Laffuie, chargé de cours à la Faculté 
des sciences, est proclamé membre correspondant. 

M. de Formigny de La Londe an nonce à la Société 


= dd = 


qu'une Oularde canepétière a été tuée par son fils, 
au mois d'octobre, près du château de Bénouville ; 
cet oiseau ne s'avance qu’assez rarement dans notre 
région. La collection de M. de Formigny de La Londe 
contient seulement trois individus de cette espèce. 

Plusieurs membres déclarent aussi avoir déjà 
rencontré quelques outardes canepétières en divers 
points du département. 

M. Morière donne communication de l'extrait sui- 
vant d'une lettre de M. Corbière : 

Bree Je vous prie de vouloir bien annoncer à la 
Société Linnéenne, dans sa prochaine séance, que 
j'ai découvert dans les sables de Surville, en août 
dernier, un nouvel Erythræa (E. littoralis, Fries) 
connu seulement jusqu'à ce jour, en France, dans 
les dunes de Saint-Quentin (Somme)... Nous avons 
donc maintenant, en Normandie, sept espèces d'Ery- 
thræa : £. centaurium, E. capitata, E. pulchella. 
E. tenniflora, E. littoralis, E. Morieri et E. diffusa. 

J'ai aussi trouvé sur plusieurs points de Cher- 
bourg et de ses environs Agrostis verticillata, Vill., 
espèce méridionale, sans doate introduite par la ma- 
rine, — ainsi que le pense M. Lloyd qui la signale 
Comme fréquente aussi à Brest. — En tout cas, cette 
Sraminée est parfaitement naturalisée ici et ne 
Pourra que se répandre davantage. » 

M Corbière montre aussi quel intérêt la Société 
aurait à choisir Pour son excursion de l'été Saint- 
Sauveur-le-Vicomte, comme quartier-général. — La 
Société pense qu'il est encore trop tôt pour prendre 
une décision à ce sujet. 

M. R, Le Sénéchal communique une seconde note 


ur He 


pour servir à l'histoire de la faune européenne dans 
les temps historiques. 

À ce travail, l’auteur à ajouté une notice bibliogra- 
phique qui a pour but de lever tous les doutes au 
sujet de son originalité. 


DEUXIÈME NOTE 


POUR 


SERVIR À L'HISTOIRE DE LA FAUNE EUROPÉENNE 


DANS LES TEMPS HISTORIQUES 


Par M. R, LE SÉNÉCHAL 


Préparateur de Zoologie à la Faculté des Sciences 


PRO ASE TES 


C'est encore aux commentaires que j'emprunte le 


sujet de cette note. César est un historien conscien- 
cieux, exact et qui décrit avec un talent sans égalles 
choses qu'il a vues et les faits dont il a été le té- 
moin. Il touche à tout, car c'est un esprit curieux 
et avide de savoir. C'est ainsi qu'après avoir parlé 
des Germains et de leurs mœurs, ils ne dédaigne 
pas de s'occuper des animaux qui peuplent la forêt 


hercynienne. Il est vrai qu'il ne leur accorde pas 
une bien grande part d'attention. C’est un général 
d'armée, et non pas un naturaliste. Mais nous de- 


vons lui savoir gré même de ses erreurs, puisqu'il 


est un des rares écrivains de l'antiquité qui nous 


Nr AN NS 


ss = 


aient donné des renseignements circonstanciés sur 
la faune de l'Europe ancienne. J'ai démontré précé- 
demment qu'il ne connaissait ni le Renne ni l'Élan, 
Mais qu'appuyé sur le texte du livre VI, l'on pouvait 
à peu près affirmer l'existence de ces deux animaux 
dans les forêts de la Germanie au temps où il écri- 
vait. Il termine sa description de la faune, descrip- 
tion bien courte d'ailleurs — il ne parle que des 
animaux qui l'ont frappé le plus — par le portrait 
de l’Urus. 

« Certum est genus eorum, qui uri appellantur. 
« ii sunt magnitudine paulo infra elephantos, specie 
« et figura et colore tauri. Magna vis est eorum et 
“ Magna velocitas neque homini, neque feræ quam 
“ Conspexerint parcunt. Hos studiose foveis captos 
« interficiunt (Germani)..... Amplitudo cornuum et 
« figura et species multum à nostrorum bouum cor- 
« nibus differt. Hæc studiose conquisita ab labris 
“ argento circumcludunt atque in amplissimis 
“< epulis pro poculis utuntur ». De bello Gallico, L 
VI, ch. xxvur. 

Cette fois c’est bien de l'Urus, le 6os primigenius, 
des auteurs modernes, qu'il s'agit. Et, s'il ne faut 
voir là qu’une esquisse, du moins pouvons-nous 
la dire exacte. César à vu l’animal dont il parle et 
je le prouverai plus loin d'une façon irréfragable. 
Peut-être y a-t-il un peu d'exagération dans le: 
Paulo infra elephantos, mais elle est bien naturelle. 
L'Urus atteignait vraiment une taille gigantesque. 
Certaines des races bovines de nos jours peuvent 
nous en faire juger, celle de la Frise, par exemple, 
qui, d'après les recherches de Rutimayer sur la faune 

5 


ous 


préhistorique de la Suisse descendrait précisément 
du os primigenius, celle de la Hongrie également, 
dont certains individus ont 1,70 (1). 

Si maintenant nous parcourons les autres écri- 
vains de l'antiquité, nous ne trouverons guère que 
le nom de l’Urus dans leurs œuvres et sans indica- 
tion de patrie, mais souvent accouplés à celui du 
Bison. 

Ainsi : 

Silvestres uri assidue capreæque fugaces 
Hludunt. 
VIRGILE. 
Tibi dant variæ pectora tigres, 
Tibi villosi terga bisontes 
Latisque feri cornibus uri. 
MARTIAL. 


Ici nous devons noter cependant un détail pré- 
cieux, le « latisque cornibus uri » L'Urus avait de 
très grandes cornes, ce qui est parfaitement con- 
forme au texte de César : 


Ii cessit atrox bubalus atque Bison. 
Do uÊue. 


Martial parle ici des animaux destinés aux jeux du 
cirque, et selon toutes probabilités, c'est l’Urus qu'il 
désigne sous le nom de Bubale. Un passage de Pline 
confirme d’ailleurs cette interprétation que je donne 
cependant sous toutes réserves « Paucissima, dit-il, 


(1) La taille des bœufs et des chevaux se mesure de terre 
au sommet du garrot. 


1 


= 09 


« Scythia genuit, inopia fruticum : pauca conter- 
« mina illi Germanisæ. Insignia tamen ferorum bonum 
« genera, jubatos Bisontes, excellentique vi et ve- 
« locitate uros, quibus imperitum vulgus bubalorum 
« nomen imponit ». /ist. des anim., 1. VIIL, ch. xv. 
Pline dit encore un peu plus loin que les cornes 
d'Urus sont très employées dans les arts et que les 
barbares s'en servent en guise de coupes. Un autre 
auteur, Servius, donne les Pyrénées pour patrie à 
l’Urus, ce qui tendrait à prouver que cet animal 
habitait les forêts de la Gaule. C'est probable, mais 
je n'ose l'affirmer. César, qui a parcouru la Gaule 
dans tous les sens, n’en dit pas un mot. 

En résumé, les anciens ont parfaitement connu le 
Bœuf primitif. Les Germains le chassaient commu- 
nément dans leurs forêts et il a figuré dans les jeux 
du cirque. 

Nous allons maintenant jeter un coup d'œil sur 
les auteurs qu moyen âge el de la renaissance. Mais 
ici la tâche devient difficile. Non-seulement ils con- 
fondent l'Urus avec le Bison et le Buflle, mais encore 
ils créent une troisième espèce, le Zuber ou Thur, qui 
n'est, en réalité, autre que le Bison, comme nous le 
verrons. 

Charlemagne, au dire du moine de Saint-Gall, 
Chassait aux environs d’Aix-la-Chapelle le Buflle et 
l’Aurochs (Épisode de l'arrivée des ambassadeurs 
d'Haroun al Raschid). Le passage de notre auteur 
Parail au premier abord difficile à interpréter, mais 
Une Citation du poëme des Niebelungen va l’éclairer : 
* après il renversa un Bison (visent dans le texte) 


. Un Élan, Quatre terribles Urus (la traduction que 


j'ai sous les yeux ne donne pas le terme allemand, 
mais c'est évidemment Auroch qu'il faut lire) et un 
farouche Loup cervier..…… ». Seizième aventure. 
Chasse de Siegefried (1). Le nom de Buflle a suivi 
l'Urus depuis l'antiquité, mais il est à peine besoin 
de faire remarquer que le Buflle asiatique n’a jamais 
vécu en Allemagne. Il ressort tout d’abord de ces 
deux textes que l'Urus et le Bison existaient à cette 
époque dans les forêts de l'Allemagne. Mais bien 
que les auteurs les confondent, ils portent cepen- 
dant des noms différents en vieil allemand. On don- 
nait à l'Urus le nom d'Urochs de Ur sauvage et Ochs 
bœuf, qui s’écrivait encore Urhalt, Ursprung, Awe- 
roschsen. Le Bison, lui, est appelé Visent, Vesont 
Bisont. Mais à chaque instant les deux mots sont 
pris l'un pour l’autre. Ainsi Albert le Grand donne 
le nom de Visent à l'Urus, mais sa description se 
rapporte à ce dernier : « Quos nos germanice Vi- 
«sent vocamus cornua ingentia duo gestant...…: 
« Plura eorum genera sunt quibusdam alta et longa 
«“ Cornua, aliis brevia crassa et robusta » : Les deux 
espèces sont assez bien caractérisées pour qu'on les 
reconnaisse, malgré l'erreur de nom. 

Au XVI siècle, les auteurs parlent encore de 
l’Urus. Laurentius Carthusianus, histoire de mon 
temps, s'exprime ainsi; « In Lithuania Uros esse, 
«. Bizontes item et Alces ; errare qui Uros vocant 
“ Bizontes, cum Bizontes ab Uris bovinam formam 
« habentibus differant.…. ». Suit une description 
fort exacte du Bison, dont je ne citerai que cette 


(1) Cette chasse a lieu aux environs de Worms, 


hu. CS 
MR Fe ace re 


= @ = 


phrase caractéristique. « In tergo extat gibbus ela- 
tior priore et posteriore corporis parte humiliore. » 
Gessner, d'autre part, dit en propres termes, que 
l'Urus et le Bison diffèrent essentiellement par la 
Couleur et la longueur des cornes. Mais les témoi- 
gnages de l'existence du Bœuf primitif deviennent 
de plus en plus rares, puis on n’en trouve plus 
trace. L’un des derniers survivants de la faune pré- 
historique s'éteint sans qu'on puisse préciser la 
date de sa disparition. 

I ne me reste plus pour terminer cette note qu'à 
ajouter quelques mots à propos du Bison. Aristote 
l'a décrit sous le nom de Bonasus et lui assigne 
Pour patrie la Pœonie (1), Appien sous le nom de 
Bioovoc, Bison. Pausanias l'appelle Taureau pœonien 
comme Aristote. Les auteurs latins l'ontconnu aussi 
bien que l’Urus avec lequel il a figuré dans les jeux 
du cirque, comme on l'a vu plus haut, Ceux du 
moyen âge et de la renaissance sont plus explicites 
encore et, à travers les erreurs qu'ils ont tous 
commises, on le reconnaît bien mieux que le Bœuf 
primitif. Je n'insisterai pas sur les descriptions qu'ils 
en ont données, car le Bison vit encore de nos jours 
en Pologne, dans la forêt de Bialowics. Du reste, il a 
conservé dans ce pays le nom de Zuber et de Thur, 
qu'il portait autrefois. Si nous lui donnons celui 
d'Aurochs, c'est parce que les Allemands le confon- 
daient avec l’Urus et qu'ils lui ont conservé cette 
*Ppellation après l'extinction de ce dernier. 


1) La Pœonie répondait en partie aux principautés danu- 
biennes, 


A — 


C'est dans les commentaires de César, ai-je dit, 
que j'ai puisé le sujet de ces notes. En parcourant 
les quelques pages que César consacre à la faune 
de la forêt hercynienne, j'ai pensé qu'il y aurait un 
certain intérêt à jeter un peu de lumière sur l’his- 
loire de quelques animaux dont deux n’existent plus 
dans l'Europe centrale et dont un autre, le Bœuf 
primitif, a disparu à tout jamais. 


Bibliographie. 


Aristote. Hist. des anim. 

Pausanias. De region. Græcæ. 

Appien. De venatione. 

Cæsar, De Bello gallico. 

Olaüs Magnus. De animalibus. 

Erasmus stella. De origine Brussorum. In Gesneri 
operibus. 

Jul. Pomp. Sabinus. 

Pline l'Ancien, Hist. nat. 

Martial. 

Virgile, 

Servius. 

Macrobe. 

Scaliger. 

Eliota Anglus. Dictionarium anglicolatinum. 

In Gesn. op. 

Jo Bæmus, De moribus gentium. Id. 

Raphael de Volateræa. Id. 

Aldrovand. Quadrupedum bisulcorum historia. 

Laur. Carthusianus. In Gesn. oper. 


4 
: 


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1 

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ns DE 5 
Rutimeyer. Die Fauna der Pfahlbauten in der 
Schveiz. 
V. Borie. Les animaux de la ferme. 


M. Topsent donne lecture d’une note servant de 
contribution à l’étude de la distribution des éponges 
de la Mancheet établit la comparaison entre la faune 
des Spongiaires de Luc et celle des îles Anglo- 
Normandes telles que le fait connaître un récent 
travail de M. Koehler. 


CONTRIBUTION A L’'ÉTUDE 


DE LA DISTRIBUTION DES ÉPONGES 
DE LA MANCHE 


Par M, E. TOPSENT 


Membre de la Société Linnéenne de Normandie 


Les déterminations d'espèces n'offriraient qu'un 
faible intérêt si elles ne devaient permettre de com- 
Parer des faunes locales entre elles; aussi erois-je 
utile de mettre à profit l'occasion qui se présente au- 
jourd'hui de contribuer un peu à l'étude de la distri- 
bution des Éponges de la Manche en comparant la 
faune des Spongiaires de Luc avec celle des îles 
Anglo-Normandes. 

M. Koehler, chargé de cours complémentaire à la 
Faculté des Sciences de Nancy, a publié récem- 


ER ra 
ment (1) le compte-rendu d’excursions qu'il a faites, 
pendant les étés de 1884 et 1885, aux îles Guernesey, 
Jersey, Herm et Sark, à la recherche des invertébrés 
marins. Rapprochons de la liste des Éponges qu'il a 
recueillies celle que j'ai tenté de dresser (2) pour 
notre littoral : 

Un assez grand nombre d'espèces suffisamment 
caractérisées paraissent jusqu’à présent manquer à 
Luc qui sont signalées à quelqu’une des îles Anglo- 
Normandes, par exemple : Geodia Zetlandica, Ca- 
minus osculosus, Hymeniacidon armatura, Isodyctia 
infundibuliformis, Ophlitaspongia papillata, Veron- 
qia rosea, etc. | 

D'autres, au contraire, non moins faciles à recon- 
naître, ne sont pas rares à Luc et ne figurent pas 
parmi les trouvailles de M. Koehler; je citerai : 
Ciocalypta penicillus, plusieurs Desmacidon, Hy- 
meniacidon sulphureus, H. sanguineus, Dictyocylin- 
drus hispidus, etc. 

Je pourrais aussi faire remarquer la pauvreté re- 
lative des eaux de Luc en Éponges calcaires. Mais 
de nouvelles investigations peuvent combler les la- 
cunes et amoindrir ces différences entre les deux 
faunes. Il m'en reste d’autres à signaler qui sont 
profondes 

n effet, c'est un fait très intéressant que plu- 
sieurs de nos espèces, assez abondantes pour qu'on 
soit sûr de les rencontrer dans toutes les excursions, 


(1) Ann. Soc. Nat., 6e série, t. XX, n°5, et Bull. Soc. des 
Sciences de Nancy, A8SS, 
(2) Bull. Soc. Linn. Norm., 1885-1886 et 1886-1887. 


us. 


manquent totalement sur la liste de M. Koehler. Ces 
espèces, toutes reconnaissables au simple aspect, 
sont : 

Chalina oculata, Dysidea fragilis, Dictyocylin- 
drus fascicularis, Polymastia robusta, Isodyctia 
Hyndmani, Hymeniacidon ficus (ee dernier sur le 
Quihot, les autres dans les dragages). 

M. Koehler a cependant dragué à Guernesey : de 
plus , il dit avoir eu connaissance de beaucoup d’a- 
nimaux recueillis dans ces parages avant son arri- 
vée ; il est certain qu'il aurait vu ces espèces si elles 
ne manquaient pas dans la région ou si elles n’y 
étaient pas très rares. Mais il n’en est pas fait men- 
tion dans son travail, et c'est avec un point de doute 
que le Dysidea fragilis est signalé à Guernesey. 

S'il en était besoin, la Monographie de Bowerbank 
achèverait de nous convaincre, car, parmi les Épon- 
8es précitées, l’auteur n'indique comme habitant les 
îles Anglo-Normandes que le Dictyocylindrus fasci- 
cularis dont il avait vu deux échantillons provenant 
de Guernesey. 

De sorte que, même en admettant que quelques 
rares représentants de ces espèces puissent se ren- 
Contrer dans la région explorée par M. Koehler, leur 
extrême abondance peut être considérée comme 
Caractéristique de la faune de Luc. 


À 9 heures 1/4, la séance est levée. 


SÉANCE DU 7 MARS 1887. 


PRÉSIDENCE DE M. BERJOT. 


A 8 heures, la séance est ouverte. 
Le procès-verbal de la séance du 7 février est lu 
et adopté. 


Les livres adressés à la Société sont passés en … 


revue. 

M. Morière donne lecture d'une circulaire de M. le 
Ministre de l'instruction publique , invitant les 
membres des Sociétés savantes à coopérer à la révi- 
sion de l'Histoire de la France en 1789, et, pour que 
les mémoires destinés à être réunis aient, dans 


leurs grandes lignes, une uniformité qui en facilite . 


la lecture et la comparaison, indiquant un projet de 
plan pour l'état descriptif d'une Généralité ou d'une 
région de la France à cette époque. 


M. Gossart expose les résultats déjà importants de 
ses premières recherches sur la Caléfaction. 


MEN LE 


dé De à 


EXPÉRIENCES DE CALÉFACTION 


Par M. GOSSART 


Professeur de Sciences physiques au Lycée de Caen 


me 


Le phénomène de caléfaction est bien connu; sa 
théorie au contraire est encore imparfaitement expo- 
sée, soit dans les traités d'enseignement, soit dans 
les mémoires spéciaux. 

Boutigny, d'Évreux, particulièrement, en exposant 
ses ingénieuses expériences sous ce titre : Une nou- 
velle branche de la physique, déclare par cela même 
s'être plus inquiété de présenter la caléfaction 
comme un phénomène bien distinct des autres faits 
calorifiques, comme un nouveau fait primitif, que 
de le rattacher à des lois générales. 

D'après la forme des gouttes sphéroïdales et 
d’après leur mode de production, on ne possédera 
évidemment une théorie de la caléfaction que lors- 
qu'on aura relié toutes les particularités du phéno- 
mène, dans les conditions les plus variées où il est 
possible : 

1° aux lois de la tension superficielle; 

2 aux lois générales de la vaporisation. 

Le premier point a été deviné par Boutigny, bien 
avant la remise en honneur de la tension superfi- 
cielle, 

Voici, en effet, la conclusion de son mémoire 


PS de 


de 1850 : « Les corps à l’état sphéroïdal sont limités 
par une couche de matière dont les molécules sont 
liées de telle sorte qu'on peut la comparer à une 
enveloppe solide , transparente , d’une épaisseur 
infiniment petite et douée d’une très grande élas- 
ticité. » Quant au second point, Boutigny, au con- 
traire, semble s’étudier à l'écarter ; il cherche à éta- 
blir que « l'équilibre de calorique et l'équilibre de 
tension, n'existent pas pour les corps à l'état phé- 
roïdal » et c’est peut-être ce qui explique le peu 
d'expériences faites par lui dans les atmosphères 
diverses. 

J'ai pensé qu'il y à lieu, avant tout essai de 
théorie, de reprendre l’étude de toutes les particu- 
. larités du phénomène, dans les circonstances les 
plus variées, et surtout aux conditions limites. 
c'est-à-dire en modifiant de toutes manières la 
nalure et la température des plaques, la nature et 
le volume des gouttes liquides et, enfin, la nature et 
la pression de l'atmosphère ambiante. 

Ces particularités sont relatives : 

1° à l'absence de contact ; 

2 à la température du liquide caléfié ; 

3° à sa vitesse d’évaporation ; 

4° à la température minima de la plaque; 

5° à la forme des gouttes et spécialement à leur 
épaisseur et à leur angle de raccordement. 

Ge dernier examen surtout, par la comparaison de 
la photographie des gouttes, avec les résultats que 
donnera le calcul (dans l’une ou l'autre des deux 
hypothèses suivantes), pourra peut-être révéler 
la cause ou l’origine du phénomène, c'est-à-dire 


SR ji 


— 77 — 


donner une réponse à l’une ou à l’autre de ces deux 
Questions : 
1° La caléfaction est-elle la limite d'une modifi- 


liquide et d'une plaque solide ? 

C'est ce que semblent penser les physiciens qui 
assimilent les 8outtes caléfiées aux Boultes froides 
de mercure sur le verre et qui rappellent à ce propos 


Moins plan. 
2 La caléfaction est-elle au contraire consécutive 
d'une Vaporisation brusque, et la 8outte sphéroïdale 


Ce qui donnerait un angle de raccordement oul , 
bien différent de l'angle de 45° du mercure sur le 
Yérre et ce qui produirait une surface géométrique 
ne dépendant que de la mise en jeu des forces sui- 
Vantes : tension Superficielle constante tout autour, 
poids du liquide intérieur, pression de l'atmosphère 
ambiante. 


que jour tout ce Programme, j'ai cru que cet objectif 


ST. mot. 


L. ABSENCE DE CONTACT. 


L'absence de contact est généralement admise et 
même enseignée, d’après les nombreuses expé- 


riences de Boutigny, (plaques non attaquées chimi- 2 


quement par les liquides caléfiés, flamme observée 
derrière la goutte) et d’après l'expérience de Poggen- 
dorff, qui place la goutte, la plaque et un galvano- 


mètre dans le circuit d’une pile, sans déviation de . 


ce dernier tant que dure la caléfaction. Cependant 
M. Buff explique la possibilité d'apercevoir la 


flamme d’une bougie entre la plaque et le sphéroïde, % 


par des oscillations très rapides du globule qu’em- 
pêche de suivre la persistance des impressions lumi- 
neuses sur la rétine, et, d'autre part, l'expérience 
de Poggendorff ne réussit plus aussi bien dans le 
Cas d'une goutte volumineuse et quand la tempé- 
rature est très basse ou très haute. M. Hesehus à 
expliqué cette exception (Journal de Physique, TT), 
en mesurant approximativement l'intervalle par . 
décomposition galvanique du sulfate de cuivre sur 
un fil de platine immergé dans la goutte. Cet inter- 
valle diminue un peu dans les cas indiqués. : 
J'ai constaté les mêmes faits en faisant passer 
entre la goutte et la plaque les étincelles d'une bo- 
bine de Rhumkorff qu’amplifie au besoin une bou- 
teille de Leyde, disposée suivant la méthode de | 
Grove. La goutte incolore ou noircie paraît alors 
littéralement reposer tout entière sur une couche 
lumineuse très mince due à l’illumination de la va- 


D pe 


peur seule. Cette couche, d’une épaisseur moyenne 
d’;5 de mill. en effet, montre bien l'absence de con- 
lact, les variations de distance dans les diverses con- 
ditions de grosseur de la goutte ou de température 
de la plaque, dessine très nettement le contour ap- 
parent de la goutte et enfin m'a paru révéler, quoi- 
que grossièrement encore, un angle de raccordement 
nul. Je ne cite du reste aujourd'hui cette disposi- 
tion (n'ayant encore fait aucune mesure photogra- 
phique), que comme une simple expérience de cours 
prouvant l'absence de contact. 


IT. TEMPÉRATURE pu LIQUIDE SPHÉROÏDAL. 


Les mesures à l'air libre ont été faites sur divers 
liquides, par Boutigny, à l’aide du thermomètre à 
mercure, par M. Baudrimont au moyen de la mé- 
thode calorimétrique et plus récemment par M. He- 
sehus avec une pince thermoélectrique, et toutes 
ont conduit à cette loi bien connue que la tempéra- 
ture de caléfaction d'un liguide est très peu infé- 
rieure à sa température d’ébullition régulière ; elle 
oscille entre 96° et 97° pour l’eau. 

Dans le vide, on n a, à Ma Connaissance, que peu 
d'expériences : 

Despretz (C. CR., 1849) a vu le protoxyde d'azote 
Placé dans une capsule d'argent posée sur une brique 
chaude se couvrir à l'état sphéroïdal dans le vide, 
d'une couche de neige et par conséquent se refroidir. 

Boutigny a conservé, de la même façon, de l'acide 
Sulfureux caléfié, mais sans mesures de température. 


= 0 — 


Plus récemment, M. Luvini (1884), qui a employé 
le même procédé pour l’eau, l'alcool et l’éther, avec ù 
un thermomètre placé dans la goutte, a vu ces . 
liquides se refroidir dès les premiers coups de … 
piston, et, ayant constaté l’oscillation du thermo- 
mètre entre 37° et 40° et celle du manomètre de 1 
machine pneumatique entre 45 mill. et 60 mill., 
propose l'extension de la loi de Boutigny aux atmos- 
phères raréfiées, conclut à la possibilité d'obtenir d 
la glace par caléfaction et base sur cette suppositio 
intéressante une nouvelle théorie de la grêle. 

Cette méthode, en dehors de l'indécision sur 1 
correspondance des indications thermométriques € 
manométriques, laisse aussi, d’après l’auteur, cetl 
incertitude de savoir si la basse température a ét 
obtenue par caléfaction ou par ébullition ordinaire, 
à moins que le creuset ne reste suffisamment chaud 
après l'enlèvement de la cloche. | 

J'ai pensé que pour établir d’une manière précise 
la loi des températures du liquide caléfié dans de 
atmosphères variées, il serait avantageux de produire 
le phénomène d’une manière continue, à l'intérieur 
d’une clochehe Ati t fermée, au moyen d'un 
creuset chauffé, constamment aussi, au centre de À 
platine et en alimentant le sphéroïde à volonté par un 
robinet à gouttes tenant le vide, ou par un siphon à. 
robinet. L'appareil que j'ai construit, avec l'utile se 
cours du préparateur de physique du Lycée, M. Bel 
loc, est disposé comme l'indique la planche ci-contre 

La machine pneumatique de Carré permet d'ob 
tenir rapidement, sans aucune secousse de la cloche 
ni des instruments de mesure, une pression de 


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760 mill. à 2 mill., qui se maintient aussi longtemps 
qu'on veut pendant les expériences. Une fois l’eau 
en circulation dans l'anneau qui protège la cloche 
et le thermomètre soulevé de plusieurs centimètres 
au-dessus du creuset, on chauffe ce dernier sans 
crainte des accidents, on produit la goutte, en ré- 
glant la flamme du chalumeau d’une main et l’écou- 
lement de l'eau de l’autre, puis on enfonce le ther- 
momètre mobile à frottement doux sans aucune 
variation de la pression. On note, dès qu'il est dans 
la goutte, un abaissement rapide, si la goutte est 
suffisamment volumineuse : oncontinue d'entretenir 
celle-ci tout en constatant la fixité du manomètre et 
du thermomètre aussi longtemps qu’on veut. On peut 
ensuite, en ouvrant le robinet à 3 voies dans l’air 
ou dans la trompe, augmenter ou abaisser régu- 
lièrement et lentement la pression et suivre la 
marche parallèle du thermomètre et du manomètre. 


Voici quelques-uns des résultats obtenus : 


Température Température 

Pressions, de caléfaction d’ébullition 

observée. de Regnaull. 
TR FN Rer SES Ecarts. 
DS © 1... : ANT 78, bise — 0,5 
Cu | 70 4/8... de se of 400 
uns d'AD ttiumibel 41°, 5... —0,5 
eu M r.. sn ia 34,5. . +1,5 
25: 1, M. ss M ui Ace 21:95 . — 1,5 
le obus dl 20°, 5. . + 2,5 


Comme résullats absolus, je comptais trouver, de 
6 


— 4 


même qu'à la pression atmosphérique, des tempé 
ratures un peu plus petites sous chaque pression que . 
les températures correspondantes d'ébullition. J'ai. 
trouvé jusqu'à présent des tempéralures qui sont : 
tantôt un peu supérieures, tantôt un peu inférieures . 
aux températures d’ébullition (d’après les tables de … 
Regnaull), mais l'écart n'a jamais dépassé un degré, . 
du moins entre 100 et 26» et entre 760 mill. et 27 mill … 
Pour les pressions et les températures plus basses, 
je n’ai plus rencontré la même concordance. La calé- 
faction m'a d'abord paru plus difficile à produire, 
même avec de l’eau bien privée d'air par ébullition. … 
Il reste encore, àcettelimite, deux difficultés, jecroiss | 
les gouttelettes qui tombent dans le creuset rebon-. 
dissent en véritable grêle, par suite probablement de 
la grande vitesse d’évaporation. Il faut des tâtonne-. 
ments pour produire un sphéroïde un peu volumi. 
neux où l'on puisse bien plonger la boule du ther-. 
momètre. Si le creuset est trop chaud. la goutte. 
s'émiette; s’il est trop froid, elle mouille le métal. Il. 
reste donc ou à lever celle difficulté pour arriver! 
la production d'un glaçon, ou si elle est insurmon 


limite à la caléfaction et quelle serait exactem 
cette limite. Une seconde difficulté tient peut-être 


présent qu'énoncer le résullat général suivant dé- 
montré, je crois bien, pour la première fois : Entre 20 
et 100", la température de l'eau en caléfaction ts 


= D = 
trés voisine de la température d'ébullition régulière 
sous la même pression. 

Je me propose de déterminer maintenant toutes 
ces températures de degré en degré de 100° à 0e, 
c'est-à-dire jusqu'à la production de la glace, sous 
une pression de 4 mill., ou bien (si la caléfaction 
n'est décidément pas possible sous ces basses pres- 
sions) jusqu'à la limite du phénomène et de fixer, 
par des mesures faites à des jours différents et par 
des observateurs différents, le degré d’approxima- 
lion des nombres obtenus. 

Je vérifierai ensuite si la loi s'étend aux autres 
liquides et aux pressions supérieures à une atmos- 
phère. Le même appareil légèrement modifié me 
Permetlra aussi de mesurer la vitesse d'évaporation 
dans l’état sphéroïdal et Ja température minima des 
plaques, en transformant le creuset de platine en 
couple thermoélectrique par soudure directe de 
réophores de platine et de platine rhodié. 


M. Dangeard fait connaître un procédé nouveau 
Pour colorer dans les préparations de botanique les 
fibres ligneuses à l'exclusion de la cellulose. Ce pro- 
cédé, d'une grande simplicité, est employé cons- 
lamment à la Faculté des Sciences dans les exercices 
Pratiques qui font partie de l'enseignement de M. le 
professeur Morière. 


UN PROCÉDÉ OPÉRATOIRE 


EN 
HISTOLOGIE VÉGÉTALE 


Par M. P.-A. DANGEARD 
Docteur ès Science 
Chef des Travaux de Botanique à la “ab des Sciences. 


Les réactifs employés pour distinguer le ligneu 
de la cellulose sont assez nombreux. Les princes 
sont : 

4° La phloroglucine. On passe rapidement 1 
coupes dans une solution alcoolique à 0,5 ‘ de 
phloroglucine ; on les place en préparation avec de 
l'eau et on fait passer sous le couvre-objet une. 
goutte d'acide chlorhydrique. Le ligneux se colôre 
en rouge violet (1). 


une solution aqueuse de sulfate d’aniline ; les m 
branes se colorent en jaune safran et la coloration 
devient beaucoup plus intense par l'addition d'un 
goutte d'acide sulfurique étendu (3). 


(1) Wiesner, Zeitchr. f. anal. Chem.,t. XVII, p. 511, 1878 
V. Hôhnel, Stzber. d. math. n. kl. d. Wiener, Akad. ( 
Wiss., LXXVI, p. 685. 
(3) Wiesner, Stzber d. math. nat. Kl. d. Akad. d. W 
LXXVII, 1. 


un GES es 


3 La Coralline. Les coupes étant colorées par ce 
réactif, on dépose au bord du couvre-objet une 
goutte d'une solution de potasse ; les vaisseaux se 
colorent en rouge-brun, le sclérenchyme en rose (1). 

4 Le chlorure de zinc iodé. C’est le réactif bien 
connu de la cellulose qu'il colore en bleu : le ligneux 
est coloré en jaune. 

® L'acétate de rosaniline. M. Styler (2) trempe 
les coupes dans une dissolution étendue de chlorure 
de calcium 1/60 : puis dans l'hyposulfite de soude 
1/32. Il lave ensuite à l'eau, passe dans l'alcool et 
finalement dans une dissolution alcoolique d'acétate 
de rosaniline 1/960 : l'excès est enlevé au moyen 
d'alcool. 

6° La l’uchsine. M. Russow (3) conseille de traiter 
la coupe par une goutte de fuchsine étendue ; il faut 
ensuite disposer le couvre-objet, ajouter quelques 
gouttes de glycérine et abandonner la préparation 
pendant 24 heures. 

Plusieurs de ces réactifs ne peuvent servir pour 
les coupes qui doivent être conservées en prépara- 
tion permanente : ce sont ceux qui exigent le con- 
Cours de l'acide chlorhydrique, de l'acide sulfurique 
ou de la potasse. 

D'autres ne peuvent guère être employés que dans 
des cas spéciaux : ainsi le procédé de M. Styler exige 
Un trop grand nombre de manipulations : il est trop 


(1) Manuel technique d'anatomie végétale, par E. Strasburger, 
traduit par Godfrin. Paris, Savy, 1886 

(2) Pharm., Journ. und Trans., t. VI, p. 741, 187. 

(8) Russow, Sitz. Ber. d. Dorpas. Natur. Ges., 1880, p. 419. 


nn 


compliqué : celui de M. Russow est beaucoup plus 
simple, mais il demande 24 heures d'attente. 


Il y aurait cependant grand avantage à pouvoir - 


employer la fuchsine : les membranes lignifiées ab- 
sorbent facilement ce colorant en solution aqueuse 
et le reliennent ensuite énergiquement : la difficulté 
consiste à débarrasser les membranes cellulosiques 


de la fuchsine, sans décolorer les membranes ligni- … 
fiées, sans altérer le tissu lui-même et sans perte | 


de temps. 


Voici comment nous procédons : les coupes sont 


passées rapidement dans une solution de fuchsine; 


puis portées dans une goutte de glycérine sur la la- À 
melle de verre : on place le couvre-objet et l'on. É 
chauffe jusqu'à l'ébullition sur une lampe à alcool. 


Il est facile de surveiller à un faible grossissement 
les progrès de la décoloration ; avec un peu d'habi- 
tude, une simple inspection suffit. 

Au lieu de glycérine pure, il est préférable d'em- 
ployer dela glycérine étendue, ce qui abaisse le point 
d'ébullition. 


La solution de fuchsine peut être faite de la façon … 
suivante: on dissout la fuchsine dans très peu d’al- : 
cool et on étend ensuite d’eau distillée de façonà 


obtenir une belle coloration rouge. 


Notre procédé ne s'applique pas exclusivement à 


la fuchsine ; on pourrait prendre les autres couleurs 


d'aniline et même la safranine; mais les résullals : 


nous ont paru moins salisfaisants. 


Enfin les coupes doivent être montées de préfé- . 
rence dans la glycérine gélatinée ; des préparations 
ainsi conservées depuis près de deux ans sont tout 4 


RUE 


a ie 


aussi belles et tout aussi démonstratives qu'au pre- 
mier jour (1). Dans ces préparations, le suber etla 
cutine restent colorés; la coloration du suber est 
plus faible que celle du ligneux et la confusion 
n'est jamais possible. 

Les élèves qui fréquentent les laboratoires en vue 
des examens n'ont que peu de temps à leur dispo- 
silion; ils sont souvent fort embarrassés au début 
pour distinguer les éléments anatomiques, nous 
croyons leur rendre service en leur signalant ce pro- 
cédé de coloration que nous n'avons trouvé indiqué 
nulle part. On peut ainsi analyser les coupes avec la 
plus grande facilité, sans perte de temps, etse faire 
une collection d'études à la fois intéressante et 
ulile. 


M. le Vice-secrétaire lit, de la part de M. R. Le 
Sénéchal, comme contribution à l'étude de la faune 
normande, une note sur quelques animaux recueillis 
dans le canal de Caen à la Mer, pendant l'année 1886. 


NOTE 
QUELQUES ANIMAUX 


RECUEILLIS DANS LE CANAL DE CAEN À LA MER 
Par M. R. LE SÉNÉCHAL 


Préparateur de Zoologie à la Faculté des Sciences de Caen 


Partout où s'opère le mélange des eaux douces el 


(1) On peut d'ailleurs employer le baume de Canada, en sui- 
Vant la méthode ordinaire. 


DE — 


des eaux salées, on rencontre à la fois des espèces 
fluviales et des espèces marines, les unes et les 
autres parfaitement acclimatées dans leur nouveau - 
milieu. : 
L'on peut étudier la faune des eaux saumâtresà. ë 
l'embouchure de tous nos fleuves. Je ne puis mieux . 
faire, puisque je parle de la Normandie, que de rap- | 
peler ici les travaux de MM. Lennier et Gadeau de 
Kerville, sur l'Estuaire de la Seine. Nous n'avons | 
pas, dans le Calvados, de cours d'eau très considéra- 
bles, mais ils se prêtent tout aussi bien à cette 
étude et renferment des espèces intéressantes. 1 
L'Orne et le Canal m'offraient l'un et l'autre un 
Champ d'exploration favorable à cause de leur pro= 
ximité. J'ai choisi ce dernier, dont la création 
remonte à une date peu éloignée de nous. Quæ | 
rante et quelques années nous séparent de celte 
époque. L’acclimatation des espèces marines et des | 
espèces fluviales, dans un milieu bien différent de. è 
celui où elles vivent normalement, est complète. 
L'on ne saurait en inférer, d’ ailleurs, que ce laps de | 
temps soit nécessaire. Nous devons constater le fait, : 
— €t il est intéressant, — mais rien de plus. : 
Le canal de Caen à la mer court dans la vallée de 
l'Orne, parallèlement à ce fleuve, dont il est séparé 
du côté droit (1) par de vastes marais entrecoupés 
de fossés. À gauche, il se rapproche des collines peu 
élevées qui dominent la vallée et reçoit par des 
aqueducs les eaux douces qui en descendent. Son 
point terminus est le port d' Oyestreham. 


(1) Le port est pris comme point de départ. 


Rennes ne D DOS dde à à 


2 96 


L'analyse d'un échantillon d'eau pris au pont de 
Bénouville, à une lieue environ d'Oyestreham, a 
donné une teneur en chlorure de sodium de 29,447 
par litre. La salure des eaux du canal est done plus 
de treize fois moins grande que celle de La Manche. 
Maïs elle est relativement considérable si on la com- 


. Pare à celle des eaux potables de la ville, qui ne ren- 


ferment guère que 0,25 de sel par litre. 

Parmi les animaux que j'ai recueillis, les uns figu- 
rent depuis longtemps sur les catalogues de la faune 
du Calvados, mais n'avaient point encore été signalés 
dans les eaux saumâtres. A ce groupe, appartient le 
Laphopus Trembleyi (Waisa reptans Lamouroux) 
Charmant petit bryozoaire de la famille des Phuma- 
tellides découvert aux environs de Caen, en 1816, 
par MM. Lamouroux et Deslonchamps. On le ren- 
contre toute l'année sur les plantes submergées, 
mais l'hiver, ses colonies, toujours composées d’un 
nombre assez restreint d'individus, sont très petites 
el Sans grande vitalité. 11 est plus commun à l’em- 
bouchure des aqueducs que le long des berges. Il 
S'avance pas à pas, pour ainsi dire, vers l'eau sau- 
mâtre. 

D'autres figurent pour la première fois sur le cata- 
logue de la faune locale. Tel le Palæmonetes varians 
(Palæmon varians de Leach) bien connu des pé- 
cheurs et fort peu apprécié du reste. Il semble que 
SON passage dans l'eau saumâtre ait enlevé toute 
Saveur à sa chair. Détaché avec raison du genre 
Palæmon, ils s'en distingue facilement par la struc- 
ture de l'antenne interne et des pattes préhensiles. 
Le troisième fouet de l'antenne interne, manifeste- 


en 


ment avorlé, est soudé dans une grande partie desa 
longueur avec le fouet adjacent. Les pattes préhen- 
siles, au nombre de deux paires, comme dansle « 
genre Palæmon, offrent un poignet très long. | 
La main des pattes de la première paire est pro= 
portionnée au poignet, c'est-à-dire longue et forte. 
Celle de la seconde paire est petite et faible. Les 
doigts dans les deux paires sont garnis de bouquets 
de poils et présentent à leur côté interne une mem-. 
brane chitineuse sur laquelle s'étalent de gros poils 
à pointe mousse que l'on peut avec vraiseru haies 
considérer comme des organes de tact. | 
Le rostre presque droit, à pointe entière ou bifide, 
est armé de quatre à six dents en dessus. le plus 
souvent de six, de deux en dessous, mais l’on ren=. 


quatre forles épines disposées deux à deux, de 4 
chaque côté de la pointe médiane, les deux plus u 
rapprochées de celles-ci atteignant parfois une lon 
gueur considérable. M. le professeur Barrois, de la. 
Faculté de médecine de Lille, à qui j'ai soumis mes. 
dessins, est d'avis que l'espèce du canal ne diffère 
pas de celle qui vit dans le Pas-de-Calais et sur 
laquelle il vient de publier un excellent travail. Je 
m'en réfère entièrement à son autorité et si je me nu 
suis un peu étendu sur le Palæmonetes variansr. 
c'est uniquement pour donner une idée des variaz 
tions locales qui exposent les naturalistes à créer 
des espèces qui ne méritent pas ce nom. è 
Je rangerai dans le même groupe deux aulres 
crustacés, le Mysis vulgaris et le Sphæroma ser* 


FU 


ratum. Vers le mois de juin, l’on trouve cette Mysis 
par milliers dans les eaux du Canal. Toutes portent 
des embryons dans leur poche ineubatrice, mais je 
n'ai jamais pu les conserver vivantes en captivité. 

Peut-être n'ont-elles cet habitat qu’à ce moment. 
On n'en rencontre pas trace à une autre époque que 
celle-là. Si cette hypothèse est exacte, ce serait alors 
un crustacé de passage. Quant aux Sphæroma, ils 
habitent le Canal d'une manière permanente. 
Il suffit d'enlever une motte de la berge pour en 
recueillir de nombreux spécimens. Pas plus que le 
Mysis, du reste, ils ne diffèrent des espèces du 
même nom que l'on prend communément sur la côte. 

Je placerai dans un troisième groupe les animaux 
entièrement nouveaux pour la faune du Calvados. 
Ils sont au nombre de quatre, le Cordylophora 
lacustris, le Paludicella Ehrembergüi, le Coraphium 
Bonelli et le Caridina Desmarestii. 

Les hydraires composés si communs dans toutes 
les mers ne se trouvent pas dans les eaux douces ou 
très peu salées. Un seul fait exception à la règle, le 
Cordylophora lacustris. Connu depuis longtemps 
dans la Baltique, où vivent nombre d'espèces d'eau 
saumâtre, en raison de la salure peu considérable de 
cette mer qui reçoit tant de fleuves, à l'embouchure 
de la Tamise, il ne fait partie de la faune francaise 
que depuis très peu d'années. L'on en doit la décou- 
verte à M. Edmond Perrier, qui l'a rencontré dans 
l'un des bassins du Museum. On le trouve en toute 
Saison, mais surtout en été. À ce moment, il tapisse 
littéralement les culées des ponts et les plantes sub- 
mergées depuis le bassin jusqu'à Oyestreham. Quant 


— 92 — 


à Son origine, elle s'indique tout naturellement. Le 
port de Caen est fréquenté par des bateaux norwé- 
siens, suédois et anglais, qui l'ont apporté attaché 
leurs flancs. 

À ce même fait, je crois pouvoir rattacher la pré- 
sence dans le Canal d'un minuscule bryozoaire, la 
Paludicelle d'Ehremberg. En examinant avec atten- 
tion des touffes de Cordylophora, l'on a parfois. 
chance de tomber sur une Paludicelle dont les ri 
meaux sont pour ainsi dire soudés à ceux 
l'hydraire. On la trouve également englobée dans 
tissus de la spongille fluviatile (1). Mais jamaisjen 
l'ai rencontrée en colonies libres, comme M. le doc 
teur Jullien. La Paludicelle vit dans les mêmes li 
que le Cordylophora et il n'y a rien d'étonnant à @ 
qu'elle soit venue avec lui. 

MM. Lennier et Gadeau de Kerville ont signalé le 
Coraphium longicorne à l'embouchure de la Seine. 
Cette espèce ne paraît pas exister dans le Canal, j 
ne l'ai pas rencontrée une seule fois dans mes nom- 
breuses explorations. En revanche, on trouve paf 
milliers une autre Corophie, le C. Bonelli, qui vit 
avec le Sphæroma serratum dans les mottes de terre 
submergées de la rive. Cette Corophie répond 
bien à la description qu'en donnent Bate et Wi 
Wood mais, chose bizarre, je l'ai inutilementcherch 
à Luc (2) l'année dernière. 


(1) Je dois la Communication de cette espèce à un étudial gE 
de la Faculté, M. Topsent, qui s'occupe spécialement des 
éponges. Me 

(2) La Faculté des Sciences possède un laboratoire 20 
gique sur la côte à Luc-sur-Mer. 


es DS de 


Le Caridina Desmaresti, petit crustacé de la fa- 
mille des Carinides ne paraît pas commun dans le 
Canal. Il l’est bien davantage dans les fossés du 
champ de courses, où l’eau est entièrement douce. 
M. Gadeau de Kerville avait d’ailleurs déjà signalé ce 
fait. Le rostre uniformément denté en dessus, armé 
de cinq ou six dents en dessous de ce petit crustacé, 
ses mains pourvues d’une espèce de talon reçu dans 
une échancrure du poignet, sa carapace fortement 
pigmentée, l'avortement complet du troisième fouet 
de l’antenne interne, le font reconnaître à première 
vue. Il n'atteint jamais une grande taille et est 
même inférieur au Palæmonetes varians sous ce 
rapport. 

Dans un dernier groupe enfin, je placerai des ani- 
maux que je crois nouveaux pour les eaux saumâlres, 
deux bryozoaires appartenant l’un au genre Pluma- 
telle, l'autre, au genre Membranipore, un Cirrhipède 
et un Acarien. Les Zoaria de cette Plumatelle, plon- 
gées dans les touffes de Cordylophora, comme la 
Paludicelle, forment un lacis de rameaux jaune- 
brun ou hyalins suivant l’âge, les uns adhérents à 
l'hydraire, ce sont les plus âgés, les autres libres, ces 
derniers presque microscopiques. 

La détermination des Bryozoaires d'eau douce 
n'est pas chose facile, comme le dit fort justement 
le docteur Jullien dans sa monographie et ne pouvant 
apporter cette Plumatelle à aucune espèce connue, 
je la considère avec doute cependant comme nou- 
velle, et je m'appuie surtout sur ce fait, que l’ouver- 
ture, vue dans une position favorable, apparaît net- 
tement carrée, I n'y a peut-être là après tout que 


M on 


l'une de ces variations locales dont j'ai parlé. En tout 
cas, il était intéressant de signaler le fait. 

Le membranipore appartient incontestablement à 
la famille des Membraniporidæ. Les Zoaria s’éten- 
dent en plaques minces, peu adhérentes sur les 
corps submergés. Ils se composent de zoécies hexago- 
nales, dont la marge porte une riche ornementation. 
A un grossissement considérable, celte marge paraît 
couverte de mamelons cristallins, coniques et de 
taille très variable. Deux des espèces décrites par 
Hincks, les Membranipora Rosselüi et trifolium 
s'en rapprochent un peu, mais ni l’une ni l'autre 
ne peuvent être identifiées avec celle qui habite le 
canal. 11 s’agit évidemment d’une espèce modifiée, 
mais qui l’est assez pour mériter une dénomination 
spéciale (1). 

Ce membranipore se rencontre en grande abon- 
dance au pont de Bénouville, sur les bouées en fer 
qui indiquent la passe et sur les plantes aquatiques- 
On le retrouve à Blainville en remontant le caral, 
mais il ne dépasse que très peu cette station qui est 
à cinq kilomètres de Caen environ. 

Sur ces mêmes bouées dont je viens de parler, vit 
un Cirrhipède que j'ai rapporté au Balanus amphi- 
trite. I y est commun. Il est déjà remarquable 
de voir des Balanes s'aventurer dans une eau dont 
la salure est en somme très faible. Mais ce qui l’est 
davantage, c’est que ces mêmes balanes pullulent 


(1) J'ai donné à la Plumatelle et au Membranipore le nom de 
deux de mes amis. Je souhaite que le Plumatella Topsentit et 
le Membranipora Lerouæii conservent leurs parrains. 

Note de l’auteur. 


FR. 


dans les aqueducs qui amènent au canal les eaux 
douces de la rive gauche. Ces aqueducs communi- 
quent, il est vrai, largement avec le canal, mais l'eau 
qu'il renferme n’a certainement pas le degré de sa- 
lure indiqué plus haut. Il y a là matière, je crois, à 
quelques travaux intéressants. Le Balanus amphi- 
trile accompagne d’ailleurs le Membranipore et ne 
dépasse pas la station extrême de celui-ci. Il est in- 
finiment probable, je devrais dire il est certain, 
qu'on les trouvera tous deux, un jour, dans le port 
même de Caen (1). 

Quant à l’Acarien, j'en dirai peu de chose, n'ayant 
eu qu’un seul ouvrage, Le marine Zoology de Gosse, 
à ma disposition, pour le déterminer, Il se rapproche 
du genre marin Halacarus. 

Tel est en deux mots le résumé des observations 
que j'ai pu faire l'année dernière sur les animaux 
qui vivent dans le canal. 


MM. Dangeard et Topsent proposent, comme mem- 
bre correspondant, M. Pillet, professeur au collège 
de Bayeux. 


À 9 heures 1/2, la séance est levée. 


—, 


? ss . . . à L 
1) L'on a déjà signalé la présence de balanes à l’embou- 
thure de certains fleuves : mais jamais, je crois, dans des eaux 
d'une salure aussi faible que celle du canal de Caen à la mer. 


SÉANCE DU 4 AVRIL 1887. 


PRÉSIDENCE DE M. BERJOT. 


A 8 heures, la séance est ouverte. 

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et 
adopté. 

Parmi les papiers de la correspondance se trouve 
une circulaire de M. le Ministre de l'Instruction 
publique annonçant que, conformément aux vœux 
exprimés par la grande majorité des Sociétés savan- 
tes, le 25° Congrès de ces Sociétés s'ouvrira à la 
Sorbonne le 31 mai prochain, à midi et demi. 

La Société Linnéenne, regrettant de n’avoir pas eu 
plus tôt connaissance des questions qui devront être 
traitées par la section des Sciences, décide de com- 
muniquer à ses membres correspondants une copie 
du programme qui accompagne la circulaire minis- 
térielle et de les inviter à prendre part au Congrès: 

M. Morière donne lecture de lettres de MM. le 
Commandant Jouan et Corbière, contenant des pro- 
positions concernant les lieu et date de l’excursion 
annuelle. 

Après en avoir délibéré, la Société décide que son 
excursion de 1887 se fera dans le département de la 
Manche et adopte, sur la proposition de M. Gorbière, 
St-Sauveur-le-Vicomie comme point central de $€$ 


mes 07 


explorations, mais remet à la séance de juin le choix 
de la date et la rédaction du programme. 

MM. A. Bigot et J. Hommey présentent, comme 
membres correspondants, M. Paul Langlois , prépa- 
rateur adjoint à la Faculté de médecine de Paris. 

Les volumes reçus en mars sont passés en revue. 


M. Morière lit, au nom de M. Corbière, le travail 
ci-après : 


NOUVELLES HERBORISATIONS 
AUX ENVIRONS DE CHERBOURG 
LE NORD DU DÉPARTEMENT DE LA MANCHE 


Par L. CORBIÈRE, 


Professeur de sciences naturelles au Lycée de Cherbourg. 


J'ai Communiqué à la Société Linnéenne de Nor- 
Mandie, dans sa séance du 3 mars 1884, un premier 
Compte-rendu du résultat de mes herborisations 
dans le nord du département de la Manche, travail 
qu'elle a bien voulu insérer dans son Bulletin (3° 
série, 8° vol., p. 358-373). La présente note, fruit de 
mes recherches et de mes observations, du prin- 
temps de 1884 à celui de 1887, en est la continuation 
toute naturelle. 

Mon plan sera donc sensiblement le même. 

On trouvera : 1° des remarques sur quelques 
plantes litigieuses indiquées dans nos environs, 
et le signalement de plusieurs espèces nouvelles 


— 98 — 


pour la région; 2 quelques nouvelles stations de 
plantes rares; & et enfin la liste des principales 
plantes recueillies dans certaines stations remar- 


quables du Cotentin, trop peu ou nullement explo- 


rées jusqu'à ce jour : marais de Gorges, landes de 
Lessay, lande de St-Remy, havre et dunes de Sur- 
ville. Maïs, contrairement à ce que j'ai fait dans ma 
première note, je ne mentionnerai point ici mes der- 
nières découvertes bryologiques, devant publier in- 
cessamment, dans les Mémoires de la Société des 
Sciences naturelles de Cherbourg, un travail d’'en- 
semble sur nos sphaignes, mousses et hépatiques. 

En terminant cette entrée en matière, je dois 
ajouter que, dans la plupart de mes excursions, j'ai 
eu le plaisir d'être accompagné par plusieurs zélés 
botanistes cherbourgeois, notamment MM. Guille- 
mot, Adrien Macé et Armand Guiffart, dont le coup- 
d'œil clairvoyant et l'esprit d'observation ont plus 
d’une fois facilité mes recherches. 


& 


OBSERVATIONS SUR QUELQUES PLANTES CRITIQUES OU NOU- 
VELLES POUR LE DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 


Ranunculus flabèllatus Desf. — Cette plante à été 
désignée jusqu'aujourd'hui sous le nom de À. chæ: ‘ 
rophyllos L. par presque tous les floristes français, 
spécialement par Grenier et Godron (#1. de Fr. h ê 
pp. 35-36). Cependant la phrase de Linné, relative à 
R. chærophyllos porte : « Calyc. reflexis, pedunt: : 


! 


| 


— 99 — 


sulcatlis », caractères qui, évidemment, ne convien- 
nent point à la plante française ; mais ils s'appliquent 
parfaitement à une espèce que l’on rencontre en 
Italie, Istrie, Dalmatie, Grèce, Thrace et Crète 
(Nyman, Conspectus flor. eur., p. 8) : c'est donc à 
celle-ci, reçue du reste d'Italie par Linné, que doit 
s'appliquer le nom de chærophyllos. On pourra con- 
sulter sur ce sujet un intéressant article de M. G. 
Rouy, dans le Naturaliste du 15 janvier 1885 ( 7° 
ann., n° 2, pp. 12-13), 

Le Ranunculus flabellatus Desf. existe toujours 
en assez grande abondance sur un coteau mari- 
time à la pointe de Carteret. Dans cette station, 
unique pour le département de la Manche, la fleur 
présente un nombre très variable de pétales, qui 
s'élève fréquemment de 10 à 14, par suite de la mé- 
tamorphose en pétales d'un certain nombre d'éta- 
mines. 


Raphanus landra Moretti, — Soit comme espèce 
distincte , soit comme variété de R. maritimus Sm., 
le Raphanus landra est indiqué dans les falaises de 
la Hague et du Rozel par les diverses éditions de la 
Flore de Normandie et les catalogues de MM. Le 
Jolis, Bertrand-Lachènée et Besnou. La présence à 
Cherbourg de cette plante méridionale, propre à la 
France méditerranéenne, l'Ilalie, la Dalmatie, la 
Serbie et la Transylvanie, et qui n'a été rencontrée 
hulle part dans l'Europe occidentale , ni sur les ri- 
Yages du golfe de Gascogne, ni en Bretagne — je le 
tiens de M, Lloyd -— ni en Angleterre, etc., m'a tou- 
jours paru fort extraordinaire, Depuis cinq années 


= 00 


je l'ai recherchée soigneusement à toutes les loca- 
lités indiquées ; partout je n'ai vu que le Raphanus 
maritimus Sm., absolument identique, par exemple, 
à celui qui croît en abondance dans les falaises 
d'Aurigny. 

Mes recherches dans les herbiers, soit de M. Le 
Jolis ou de M. Bertrand-Lachènée, soit dans ceux 


qui sont conservés au Jardin botanique de Caen,ne 


m'ont fait voir non plus, parmi les spécimens origi- 
naires de la Manche, que des formes sans importance 
du R. maritimus Sm. En présence de ce résullat 
négatif, et en m'appuyant sur les données de la géo- 
graphie botanique, je crois pouvoir conclure que le 
Raphanus landra Moretti est à rayer de la Flore 
normande. 


Lepidium Virginicum 1. — Ce Lepidium , voisin 
mais bien distinct de L. ruderale L., tend à se 
naturaliser et à se répandre à Cherbourg et dans 
les environs. J'ai constaté, pour la première fois, Sa 
présence à Cherbourg, il y a quelques années, en 
même temps que M. Langlois le recueillail à Fé- 
camp. L'an passé, je l'ai recu de la Flèche, où il 
n’est pas rare. M. Lloyd (#2. de l'O. , 4° édit., p. 32) 
le signale non-seulement à Bayonne, première loca- 
lité française où on l'ait rencontré, mais à Roche- 
fort et sur quelques points de la Gironde et des 
Landes. Cette plante envahissante est certainement 
d'origine américaine, et c’est bien le L. vérginicum 
L., malgré l'opinion de M. Darracq, qui a fait de la 
plante de Bayonne le Z. majus Darracq (Bull. Soc: 
bot. de Fr., XIII, année 1868), opinion admise par 


— 101 — 


M. Nyman (Consp. flor. eur.,-p. 64). A Cherbourg, 
nous avons constaté, M. Le Jolis et moi, que le 
L. virginicum avait fait sa première apparition dans 
une impasse presque déserte, auprès de l'usine 
Fenard, dans un endroit où avaient été jetées des 
criblures de blé provenant précisément de la Vir- 
ginie ! En outre, la comparaison faite entre notre 
plante et des échantillons authentiques de Darracq 
m'a montré entre eux une identité parfaite. 

On trouvera la description de cette plante dans 
Lloyd (loc. cit.) ou dans Gren. et Godr. (F4. de Fr., 
I, pp. 151-152), 


Viola nana DC. — Cette jolie petite plante, que 
l'on rencontre cà et là dans nos sables maritimes, et 
dont la tige ne dépasse pas habituellement quelques 
centimètres, peut atteindre exceptionnellement une 
taille relativement considérable chez les individus 
lardifs , c’est-à-dire qui se développent dans le cou- 
rant de l'été. C'est, du reste, ce qu'a fort bien ob- 
servé M. Lloyd (Loc. cit., p. 50). Dans une excursion 
faite le 14 juin 1886 dans les dunes de Barneville, 
j'ai récolté des échantillons qui avaient, avec un 
port très robuste , une taille qui dépassait 30 centi- 
mètres. Cette forme vigoureuse répond complète- 
ment à la description du Viola Olonnensis Genevier 
(Mém. Acad. Angers, vol. VIH ; mais elle est pure- 
ment accidentelle, comme il m'a été facile de le 
GOnSlater ; car pêle-mêle croissaient ensemble tous 
les intermédiaires entre cette forme robuste (que 
lon obtient aussi par semis sur un sol ordinaire) 
et la forme naine typique. 


— 102 — 


Geranium Lebelii Boreau. — J'ai recueilli d'assez 
nombreux spécimens de cette plante dans la loca- 
lité classique, c'est-à-dire à la pointe de Carteret, 
parmi les rochers et dans les haies qui couronnent 
le coteau en avant du sémaphore. J'ai aussi reçu 
cette plante de Granville, autre localité citée par 
M. Lebel. Elle est bien distincte, assurément, de 
G. Robertianum L. ; mais peut-elle être séparée spé- 
cifiquement des G. purpureum Vill., minutiflorum 
et modestum Jordan? Toutes ces plantes ne me sont 
pas suffisamment connues pour qu'il me soit pos- 
sible de me prononcer. Mais je dois faire remarquer 
que, d’après les indications de M. Lloyd, j'ai observé 


sur le même pied des carpelles fortement velus (c’est ; 


l'ordinaire), d’autres à peine pubescents, et quel- 
ques-uns complètement glabres. Étant donné le 
manque de fixité d’un caractère qui est cependant 
considéré comme étant de la plus haute importance 
(Voir FE de Norm., édit. 5, Tabl. dichot., n° 12, 
p. 81), et en attendant de nouvelles observations, je 
me rangerais bien volontiers à l'avis de M. Lloyd, 
qui réunit toutes ces plantes à petites fleurs sous le 
nom de G. purpureum Vill. | 


© Anthyllis vulneraria L. var. sericea Breb. — L 


Parmi les variétés de Anthyllis vulneraria 1, celle- 
ci me semble une des plus belles et des plus faciles 
à distinguer. Ses différences avec le type sont: 


« Tiges plus robustes, dressées, hérissées, surtout 
dans le bas, de longs poils blancs, soyeur, étalés, 
que l'on retrouve sur les pétioles et sur les foliolesi 
celles-ci plus larges. » C’est la description de M. de 


3 
; 
è 
È 


— 103 — 


Brébisson, mais plus complète. Le type a les poils 
beaucoup plus courts et appliqués ; de plus, les 
tiges sont couchées : en sorte que l’aspect est bien 
différent. 

La var. sericea Breb. n'existe, dans le départe- 
ment de la Manche, qu'aux falaises de Jobourg et de 
Herqueville. Partout ailleurs, par exemple au Rozel 
et à Carteret, on ne trouve que des formes voisines 
du type ou de la var. maritima Koch, peu distincte 
elle-même du type dont elle a les « tiges couvertes 
dans toute leur longueur de poils appliqués » (Gren. 
et Godr., F1. de Fr., I, p. 381). Les var. sericea 
Breb. et maritima Koch ne peuvent donc pas être 
considérées comme synonymes (F4. de Norm., éd. 5, 
P. 107). La var. sericea Breb. se rapprocherait da- 
Vantage de la var. Allonii DC. (in Gren. et Godr., 
p. 381). 


Agrimonie odorata Miller. — Cette belle espèce, 
que la Flore de Normandie indique seulement aux 
environs de Domfront (Orne), d'après le témoignage 
du docteur Perrier , se rencontre cà et là aux envi- 
rons de Cherbourg, où, du reste, elle a été signalée 
par MM. Le Jolis et Bertrand-Lachènée. Je l'ai vue, 
en outre, plus au sud, à Fresville; à Auvers, près Ca: 
rentan ; à Denneville, Bretteville et St-Germain-sur: 
AY, et il est bien probable qu'elle existe sur d’autres 
Points ; mais elle doit être méconnue ou confondue 
avec une forme robuste de À. éupatoria L. (var. se- 
Pium Breb.). L'une des causes qui empêchent de 
distinguer cette plante provient sans doute des 
descriptions de la plupart des flores qui ne mettent 


— 104 — 


pas assez en relief les caractères vraiment distinctifs. : 
Ce sont, d'après mes observations : 


A. eupatoria.— Calice fructifère subconique, ne 
contenant presque toujours qu'un akéne, atté- 
nué vers la base et fortement sillonné, à épines 
toutes étalées dressées. 

A. odorata. — Plus robuste. Calice fructifère ar- 
rondi à la base, sensiblement hémisphérique, 
renfermant toujours deux akènes, à épines éta- 
lées dressées, excepté le rang extérieur qui est 
réfléchi. 


Dans les deux espèces, les épines du calice sont 
également crochues (en hameçon) au sommet, et 
l'odeur forte, peu différente. — I] m'a semblé, en 
outre, que À. odorata avait constamment ses tiges 
vertes, où à peine rougeâtres dans la partie infé- 
rieure ; tandis que celles de A. eupatoria étaient 
d'un rouge foncé. 


Enothera stricta Ledeb. — Est complètement na- 
turalisé et très abondant dans les îles anglaises, sur- 
tout à Aurigny et à Jersey. Je l'ai va aussi, il y a 
quelques années, à Cabourg (Calvados), où il était 
répandu à lalimite des cultures du côté des dunes. 
Dans sa dernière édition, M. Lloyd indique aussi 
l'introduction de cette plante sur le littoral de 
l'Océan, à Biarritz, Brest, Quimper, etc. 


Galium neglectum Le Gall, F1 du Morb., p. 262.— - 
Aucune des éditions de la Flore de Normandie ne 


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Dr. RE 2 AARANT Sn RU NO PRO ON Un M dr 29 20e co | 


— 105 — 


mentionne, même comme simple variélé , cette 
plante indiquée pourtant par M. Le Jolis, dans les 
sables maritimes de Biville et de Vauville, dès 1859, 
et un peu plus tard par MM. Bertrand-Lachênée et 
Besnou. Je l'ai moi-même observée, non-seulement 
dans la station ci-dessus, mais, de plus, dans les 
dunes des environs de Lessay ; et, à mon avis, elle 
vaut bien au moins autant que certaines autres 
espèces de Gallium, et mérite d'être signalée. 
M. Lloyd en donne la description suivante : 

« Racine rougeûtre, longuement rampante. Tiges 
ascendantes, tétragones, pubescentes, surtout dans 
le bas, à nœuds un peu renflés. Feuilles oblongues 
ou lancéolées linéaires, mucronées, ordinairement 
glabres, quelquefois velues dans le bas de la tige, à 
bords très rudes se roulant en dessous, 6-10 par 
verticille. FI. jaune pâle en panic. obl., étroite dres- 
sée. Lobes de la cor. ovales oblongs avec une petite 
pointe infléchie. Vivace. Juin-juillet. Çà et là sables 
Maritimes, surtout au bord des talus. {F1. de l'O., 4° 
éd., p. 169). 


Veronica Spicata L. var. minor Breb. — On trouve 
abondamment dans les sables de Biville et de Vau- 
ville un Veronica spicata nain, dont M. de Brébis- 
SOn a fait une var. minor, admise par les botanistes 
cherbourgeois, qui ont cru, ainsi que l'illustre au- 
teur de la Flore de Normandie, que la plante type 
n'existait pas dans la région. Or, en gravissant, l'été 
Passé, le coteau des Guérendes, situé au voisinage 
des dunes et à la limite des deux communes de Bi- 
ville et de Vauville, j'ai observé la présence de 


— 106 — 


cette forme type bien caractérisée. A mesure que 
l’on s'éloigne des sables purs, on constate facilement … 
que la plante devient moins trapue, moins velue; 
toutes les parties s’allongent ; la tige se ramifie et . 
porte souvent plusieurs épis très développés ; bref, … 
tous les intermédiaires existent entre la forme Ly- 
pique et les individus les plus rabougris. Il n'ya 
donc pas là de variété, mais une simple forme due 
uniquement à la station. ; 


| 
| 
É 
| 
s 
Torilis nodosa Gaertn., var. nana Bréb. — Cette 
forme, signalée dans la « Flore de Normandie, ». 
éditions 4 et 5, a beaucoup moins de valeur encore . 
que la précédente. Elle n'est pas rare sur nos. 
coteaux maritimes ou à la limite des sables: mais … 
pour quelques individus nains qui se rapportent : 
bien à la description : « Tiges de 3-5 centim.; … 
ombelles radicales, » on en trouve un-grand nom … 
bre, pêle-mêle avec les premiers ou tout à côté, qui . 
s'en éloignent plus ou moins, pour se rapprocher 
tout à fait de la forme ordinaire. 

: 


Erythræa littoralis Fries (E. linarifotia Pers.) 
— J'ai découvert cette nouvelle espèce dans les. 
dunes de Surville, vers la limite des cultures, le. 
7 août dernier. Cette plante intéressante, répandue 
surtout en Angleterre et en Scandinavie, n'était . 
connue, en France, que dans les dunes de Saint 
Quentin (Somme). Grenier et Godron ne la mention. 
nent point; du moins je ne pense pas que ce soit. 
elle qu'ils désignent sous le nom de £. tenuifoli 
Griseb, (FL de Fr., W, p. 485), car les tiges, feuilles 


— 107 — 


et calices du véritable Æ. Zttoralis Fr., ne sont point 
tomenteux. 

La description succincte de cette plante est 
donnée très exactement par M. Lloyd. Je ne puis 
mieux faire que de la reproduire. 

« E, littoralis Fries. — Une seule tige de 12- 
15 cenlim., tétragone, raide, dressée, ou plusieurs 
du collet de la racine. feuill. oblonques-linéaires, 
rétrécies à la base, les radic. assez nombreuses, 
oblongues en spatule. F1. roses, sessiles entre les 
feuilles flor., en petit corymbe court. Lobes de la 
cor. ovales. Août. » (F4. de l'O., 4 éd.. p. 229.) 

La découverte de cette plante porte maintenant à 
sept le nombre de nos Erythræa. Je ne rappelle ici 
que pour mémoire les trois autres espèces nou- 
velles que j’ai signalées dans des notices spéciales : 

1° E. capitata Wild. (Bull. Soc. Linn. de Norm.. 
3 série, t. X, 1886, pp. 166-176) ; 

# E. tenuiflora Link; Lloyd! F1. de l'O., 4 éd. 
P. 229 (= E. latifolia Gren. et Godr. et mult. auct. 
non Sm.) ; 

3 Æ. Morieri Corb. (sp. nov.). 

Pour ces deux dernières plantes, voir Mém. Soc. 
Sc. nat. Cherbourg, t. XX, pp. 269-276. 


Statice ovalifolia Poir. — J'ai vainement, jusqu'à 
ce jour, cherché cette espèce à Portbail et dans les 
falaises de Carteret, où, d'après la Flore de Nor- 
Mandie, le docteur Lebel l'aurait trouvée. Je n'y ai 
Yu que des formes plus où moins robustes de S. 
lychnidifolia Gir., qui, en revanche, y est fort abon- 
dant. Une forme naine de cette espèce, à panicule 


— 108 — 


resserrée, compacte, pourrait bien être la var. münor … 
du S. ovalifolia de la F. de Norm. De plus, les 
échantillons provenant du docteur Lebel, que j'ai 
vus sous le nom de S. ovalifolia dans l'herbier Le- … 
normand, à Caen, et à Cherbourg dans celui de : 
Bertrand-Lachônée , appartiennent évidemment à 
S. lychnidifolia Gir. La présence de cette plante sur | 
notre littoral est done au moins douteuse, et exige . 
de nouvelles recherches. 


Statice Dodartii Gir. — Il en est de même pour 
cet autre Statice, qu’il m'a été impossible de décou- | 
vrir à Portbail, où il est indiqué. Je n'ai vu, dans 
cette station, que des formes de S. occidentalis | 
Lloyd. Cette dernière espèce varie passablement … 
suivant qu’elle croît dans les falaises ou dans les | 
vases salées. Dans ce dernier cas, la plante est plus à 
trapue, moins rameuse , et elle a quelque rapport 
avec S. Dodartii ; mais, sur le vif, la détermination ; 
ne me paraît pas embarrassante. La Flore de Nor= 
mandie indique une autre station pour $. Dodartüt Fe 
les bords de la Sélune, près Avranches. N'ayant 
point herborisé au-delà des landes de Lessay, je 
n'en puis rien dire. Je prends seulement la liberté 
d'appeler l'attention de mes collègues sur cette 
plante et la précédente, qui pourraient exister SU 
notre littoral, puisqu'elles se rencontrent sur la côte | 
N. de Bretagne. à 


Polygonum littorale Link. — Je rapporte à cetle : 
plante, — qui n'est, sans doute, qu'une var. de P. 
aviculare 1, suivant l'avis de Babington (Man. 


an DO 


Brit. bot., 8 éd., p. 310), — un Polygonum à tiges 
longues, couchées, appliquées ; à feuilles épaissies 
au bord, pourvues de longues stipules brillantes, 
déchiquetées , à fruit à peu près semblable à celui 
de P. aviculare , mais un peu brillant, et qui croît 
dans nos sables maritimes : Querqueville, Vauville, 
etc., avec P. Raï Bab. 

Il ne faut pas confondre, à l’imitation de Grenier 
et Godr. (F4 de Fr., IX, p. 51), le P. littorale Link 
avec P. Raï Bab. Ce dernier est assez voisin, sur- 
tout par le fruit, de P. maritimum L. : mais il me 
semble qu'il doit en être distingué spécifiquement ; 
son facies est bien différent. | 

Polygonum maritimum L. est fort rare sur notre 
littoral. Je n’en ai observé de loin en loin que 
quelques pieds, assez maigres, dans les dunes de 
* Vauville et dans celles de Denneville. 


Potamogeton Zizii M. et K. — Depuis la publi- 
cation de ma note sur cette plante (Bull. Soc. Linn. 
Norm., 8 série, t. VII, pp. 403-410), j'ai continué 
mes observations, qui n’ont pas modifié sensible- 
ment mes conclusions précédentes. Je considère 
toujours cette plante comme une « bonne espèce » ; 
Mais à l’exemple du célèbre botaniste de Slockholm, 
le D° Tiselius, si compétent en pareille matière , je 
la rapprocherais davantage de P. lucens L. dont elle 
elle a le fruit, 


Potamogeton polygonifolius Pourr.—Dansle genre 
Potamogeton , Où l'espèce est tellement changeante 
qu elle devient souvent presque insaisissable, il n’en 


— 110 — 


est guère de plus polymorphe que P. polygonifolius 
Pourr., au moins quant à l'appareil végétatif. Les 
fruits seuls permettent de se reconnaître au milieu … 
de ce dédale de formes. ‘ 

La Flore de Normandie ne décrit sous le nom de | 
P. polygonifolius Pourr. que la forme des lieux 
« non complètement inondés » (f. acaulis Tisel.) et | 
non les autres ; à moins qu’une partie d'entre elles . 
ne figurent sous le nom de l'espèce suivante : 2 
fluitans Roth : ce que je croirais assez volontiers, L: 
étant donnés le degré de fréquence (PC.) et la sta: . 
tion (« fossés et ruisseaux des landes » ). | 

Personnellement, je n’ai point encore encoall 
P. fluitans Roth ; mais j'ai fréquemment vu, dansles ‘ 
fossés, mares et ruisseaux de nos landes, des spéci- : 
mens de ?. polygonifolius (forma submersa) à feuil- . 
les lancéolées, très allongées, mêmes linéaires, à 
long pétiole, les supérieures légèrement coriaces, où | 
toutes membraneuses-pellucides. 3 

Entre autres, j'ai trouvé l'été dernier (24juin 1886) 
dans une mare des landes de Lessay, profonde de 


folius des plus intéressantes. Si elle n’eût pas été | 
en fruits, on eût pu croire qu’on avait affaire à quel 1 
que P. gramineus. D'autre part, elle m'a semblé 0Ë 
frir une assez grande analogie avec P. varüfolius 
Thore, dont je possède quelques spécimens, grâce à ; 
l'obligeance de MM. Lloyd et Foucaud. Il se pourrait - 
que cette dernière plante, dont les fruits mûrs 16. 
sont pas encore connus, fût elle-même une des for- 
mes extrêmes de P. polygonifolius Pourr. 
Quant à P. fluitans Roth, il serait intéressant de 


constater sur quels points de la Normandie il existe 
véritablement. Je ne crois pas qu'on le rencontre 
dans les fossés et ruisseaux des landes; mais plutôt 
dans les rivières ou dans les étangs. 


Agrostis verticillata Vill.; Gren. et Godr., FL de 
Fr., I, p. 482; Lloyd, F4 de l'O., 4e éd., p. 399. — 
Cette espèce, voisine de A. alba L., est commune 
à Cherbourg, dans les fossés N. et O. du port mili- 
taire, ainsi que sur plusieurs autres points de la ville. 

e même qu'à Brest, elle a sans doute été intro- 
duile par la marine. Je l'ai découverte l'été dernier. 


Glyceria conferta Fries (= G. Borreri Bab., Man. 
0f Brit. bot., & 6à., p. 436). — La plante signalée 
sous ce nom, à Cherbourg, par M. Le Jolis, est 
G. Mmaritima Wahlenb. ! ce qui explique la phrase 
de la Flore de Normandie : « Racine stolonifère ». 
Le véritable Glyceria conferta a une racine fibreuse. 
M. Lloyd n'y voit qu'une simple forme de G. distans 
Wablenb. « à panicule raide, avec rameaux garnis 
d'épillets presque jusqu'à la base, étalés, dressés et 
On réfléchis ». Quoi qu'il en soit, espèce ou 
Simple forme, le G. conferta existe à Cherbourg, 
où Bertrand-Lachénée, le premier, je crois, l’a dis- 


tingué. Je l'ai vu aussi à l’ancienne mare de Tour- 
laville. 


Azolla filiculoides Lamarcek, encycl.; Lloyd! Loc. 
“4, p. 428. — Cette jolie petile plante américaine, 
dela famille des Azollées, voisine des Salvinia- 
cées, est maintenant, grâce à notre collègue, 


— 112 — 
M. H. de La Chapelle, naturalisée et abondamment 
répandue à Cherbourg et aux environs. On ne peut 
craindre qu'une chose, c'est qu'avec sa puissance 
de multiplication, elle ne devienne bientôt trop 
envahissante. 


Il. 


NOUVELLES STATIONS DE PLANTES RARES POUR LE 
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE. 


Ranunculus ololeucos Lloyd! — Mares dans les 


landes de Lessay. 

R. tripartitus DC. — Mares et fossés : landes de 
Lessay. 

R. lingua 1, — Mare de Pirou. 

Papaver hybridum L. — Pirou, moissons. 


Fumaria speciosa Jord. — Lieux cultivés : Hain- 


neville, près Cherbourg ; St-Vaast. 
Raphanus marilimus Sm. — Portbail. 


Brassica cheiranthus Vill — Haies : Lessays 


Créances et Pirou. 


Eruca sativa Lam. — Très abondante dans les | 
champs, sur les haies et même au milieu d'un che- 
min : littoral de Barneville, vers Carteret. Je me 


Da e Ë 
LE Si ir dE RO EN ON SET pond 2 1€) 


suis assuré que cette plante n'était point cultivée u 


dans le pays. Les cultivateurs la considèrent comme … 


une mauvaise herbe, qu'ils ne peuvent détruire: _ 
le : 


Cette espèce n'avait pas encore été signalée dans 
département. 


Draba muralis L. — N'est pas rare à Valognes, où : 


— 113 — 


M. de Gerville l’a trouvée il y a longtemps. Si je la 
mentionne ici, c’est que M. Besnou, dans le cata- 
logue qu'il a intitulé Flore de la Manche, semble 
douter (p. 37) de son existence. Elle est particu- 
lièrement abondante tout à la sortie de la ville, sur 
un vieux mur el les talus de la route de St-Sauveur. 

Lepidium draba 1. — Cherbourg, voie du chemin 
de fer de l'arsenal, près la rue de l'Abbaye; Tourla- 
ville, fossés du chemin allant à la mare, près de la 
limite de Cherbourg. — Plante introduite. 

Helianthemum vulgare var. maritimum Loyd! 
— Falaises du Rozel. 

Viola hirta L. — Coteaux maritimes : Biville. 

Drosera longifolia 1. — Marais de Gorges. 

—  inlermedia Hayne. — Lande de Lessay et 
Marais de Gorges. 

Frankenia laevis L. — Vases salées : Surville. 

Stellaria glauca With. — Mare de Pirou et marais 
de Gorges. 

Monotropa hypopitys L. -- Bois de Nouainville. 

edicago minima Lam. — Falaises de Carteret, 
dunes de Barneville. 

Trigonella Ornithopodioides DC. — Barneville, aux 
bords de la route de Bricquebec ; lande de Lessay ; 
St-Vaast. 

Melilotus parviflora Desf. — Carteret, au com- 
Mencement des falaises. 

T. rifolium suffocatum L. — Carteret, coteaux ma- 
Nlimes ; Lessay, à l'entrée de la lande. 

/* 4rvense Var. perpusillum DC., Bréb. ! — Fa- 
laises du Rozel et de Carteret. 

T. angustifolium 1. — Littoral d'Équeurdreville : 

8 


— 114 — 


talus d'un fossé, près de la batterie, où je l’observe 
depuis plusieurs années. Son indigénat me parait | 
douteux cependant. 

T. medium L. — Cette espèce, que j'avais d'abord 
observée aux bords de la voie ferrée entre Martin- 
vast et Couville (Bull. Soc. Linn. Norm., # sér., 
8e vol., 1874, p. 367), et qui, par suite, me semblait 
introduite, est parfaitement indigène dans l'arron- 
dissement de Cherbourg ; car je l’ai trouvée, en ou : 
tre : à Vauville, à Ste-Croix-Hague, au bord du bois. 
de Beaumont et dans les falaises de Gréville : sta 
tions qui ne peuvent être douteuses. 

Lotus tenuis Kit. — Maupertus : Le Câtel. 
Ornithopus compressus L. — Cherbourg : bord 
d'un petit chemin, au pied de La Fauconnière. —. 

Plante introduite. 

Prunus fruticans Weïhe. — Haies : Denneville. 

Comarum palustre L. — Marais de Gorges. 

Potentilla verna GG. — Pointe du Rozel, versanl 
nord. - 

P. argentea L. — Champs secs : Créances. : 

Ces deux Potentilles, la première surtout, SON! 
fort rares dans le département. : 

Epilobium spicatum Lam. — Bois de Beaumont- 
Hague, au pied du Hague-dike. “ 

E. palustreL. — Mare de Pirou, marais de Gorge* 

Lythrum hyssopifolium L. — Commun dans les 
environs de La Haye-du-Puits : St-Sauveur-de-Pie® 
repont, Denneville, Baudreville, St-Remy-des-Lan- 
des, Surville, etc. _ 

Herniaria qlabra L.— Moissons : Pirou. ï : 
- Illecebrum verticillatum L. — Lande de St-RemY:. 


— 115 — 


Scleranthus annuus var. collinus Breb. (var. ky 
bernus Rchb.) — Falaises de Carteret. 

Silaus pratensis Bess. — Lande de St-Remy. 

OEnanthe pimpinelloïdes Li. St-Vaast, au pied 
du château de La Hougue. 

Contrairement à ses congénères, cette espèce ha- 
bite les lieux secs. 

Helosciadium inundatum Koch. — Landes de St- 
Remy et de Lessay. 

Bupleurum opacum Willk. et L var. nanum 
Timb.-Lagr. — Dunes de Barneville et coteaux ma- 
ritimes de Carteret. 

Bupleurum affine Sald. — Lande de St-Remy : 
pelouses arides. 

Galium verum var. decolorans Gren. — Coteaux 
maritimes de Herqueville ; dunes de Créances et 
de Pirou. 

G. uliginosum 1. = Marais de Gorges. 

Gnaphalium sylvaticum L. — Bois de Beaumont- 
Hague, 

Serratula tinctoria L, — Landes de St-Remy et 
de Lessay. 

Lactuca virosa L. — Haies à la limite des dunes : 
Ourville. 

Lobelia urens L. — Marais de Gorges, Taillepied, 
Besneville, Sortosville-en-Beaumont. 

Gentiana Preumonanthe L. —-Lande de St-Remy. 

Cicendia pusilla Griseb. — Lande de St-Remy. — 
Presque tous les échantillons ont la corolle jaune 
très pâle, presque blanche : par exception, quelques- 
UDS l'ont rosée (var. Candollit Bast.), mais ne dif- 
fèrent pas autrement du type. Cette prétendue 


— 116 — 


variété est une simple forme et ne nous semble pas 
mériter d'être distinguée. 4 
Cuscuta trifolii Bab. — Champs de luzerne : Pier- 
reville et Surtainville. . 
Thymus chamædrys Fries. — Baudreville et An- ï. 
goville-sur-Ay : haies, au bord des chemins. 4 
Utricularia neglecta Helm. — Réville, fossés près 
le pont de Saire ; Gatteville, la mare ; lande de St- 
Remy ; marais de Gorges. — Malgré mes recherches, 
il m'a été impossible de trouver une seule fois celte 
espèce en fruit. 
Pinquicula lusitanica L. — Marais de Gorges; 
Bricquebec. 
Anagallis cærulea Schreb. — Littoral de Tourla- 
ville, bord d’un chemin. — Plante introduite. 
Centunculus minimus L. — Lande de St-Remy. 
Statice limonium L. — Surville. . 
S. lychnidifolia Gir. — Surville et St-Germain- 
sur-Ay. is 
S. occidentalis Lloyd — Surville et St-Germain- 
sur-AY. : 
Littorella lacustris L. — Gatleville, la mare ; lande 
de St-Remy. 
Polygonum Raï Bab. — Sables maritimes : Dennë 
ville, 
P. maritimum 1 — Avec le précédent, mais en 
très petite quantité. 
Rumez scutatus L. — Haies : Tocqueville, Ve 
Gouberville, 
Hippophae rhamnoides L. — Dunes d'Ourville. 
Hippuris vulgaris L. — Mare de Pirou. 
Myrica gale L. — Marais de Gorges. 


— 117 — 


Narthecium  ossifragum Huds. — Marais de 
Gorges. 
Aceras pyramidalis Rchb. — Fresville, coteaux 


calcaires, talus de la voie ferrée; Lessay, région 
maritime. 
Spiranthes æstivalis Rich. — Mesnil-au-Val : ma- 


_ rais de la Boissaie : Surville : cuvettes des dunes ; 


lande de Lessay. 

Malaxis paludosa SW. — Marais de Gorges, sur 
les Sphagnum. 

Orchis bifolia L. (Platanthera solstitialis Rehb.). 
— Marais de Gorges, lande de Lessay. 

Potamogeton re var. major M.etK.— Canal 
d’Auvers. 

P. crispus, var. planifolius Breb. — Tréauville, 
dans un ruisseau. 

P. pectinatus L. — Beaupte, dans le canal d'Au- 
vers (eau douce). 

P. lucens, var. acuminatus (Schum.). — Canal 
d'Auvers. — C’est une forme curieuse, à nervure mé- 
diane longuement excurrente. Mais ce caractère 
n'est pas fixe : sur le même pied, certaines feuilles 
ont la forme ordinaire. — Stérile. 

Lemna trisulca 1. — Mare de Vauville. : 

Juncus capitatus Weïg. — Coteaux de Herqueville 
et de Beaumont-Hague ; lande de Lessay. 

Cladium mariscus R. Br. — Marais de Gorges. 

Rhynchospora alba Vah]l. — Lande de Lessay, ma- 
rais de Gorges. 

Scirpus Rothii Hoppe. — Havre de Surville. 

Carex ampullacea Good. — Mare de Pirou, ma- 
rais de Gorges. 


— 118 — 


C.extensa var. tenuifoliaDC.—Surville etPorthail. 

C. punctata Gaud. — Surville, prés salés. 

C. flava L. — Lande de Lessay. 

Setaria viridis Pal. B. var. reclinata Breb. — 
Champs des falaises : Le Rozel. 

Polypogon littoralis Sm. -- Mare de Tourlaville. 

Apera spica venti Pal. B. — Champ du littoral : 
Tourlaville. — Plante introduite. . 

Laqurus ovatus L.— Sables maritimes de Nacque- 
ville. — L'espèce a été introduite, dans cette station, 
par M. Le Jolis. | 

Calamagrostis epigeios Retz. — Coteaux mari- | 
times : Vauville. 

Aira uliginosa Weïhe. — Lande de St- Remy. 

Glyceria procumbens Sm. — SI-Vaast. 

Kœleria albescens DC. — Falaises de Carteret et 
dunes de Barneville. 

Bromus mazimus Desf. (B. rigidus Roth ; Lloyd!) . 
— Champs : Carteret, Barneville, Créances, Pirou. … 

Eltymus arenarius L. — Denneville et Créances: 

Nardus stricta L. — Landes : Mesnil-au-Val et à 
Tourlaville. 

Asplenium marinum L. — Falaises du Rozel. 

Aspidium æmulum Sw. (Lastrea œmula Brak)= 
Valognes, coteau au bord de la Gloire; Saussemes 
nil, parc de l'Ermitage. 

Hymenophyllum tunbridgense Sm.— Brix, ©. 
chers du Mont à la Quesne, 

Osmunda regalis L.—Fermanville, marais à l'anse 
du Brick, . 

Lycopodiun clavatum L. — Bruyères : Mesnil- 
au-Val, Beaumont-Hague, Rauville-la-Bigot. 


— 119 — 


L. inundatum L. — Lande de Lessay. 

L. selago LL. — Lande de Raumarais, près Beau- 
mont-Hague. 

Chara aspera Wild. — Mare de Tourlaville. 

Chara connivens Salzm. — Mares dans les landes 
de Lessay. 

Nitella translucens Ag. — Même station. 


III. 


EXCURSIONS BOTANIQUES, 


4° Marais de Gorges. 


On quitte le chemin de fer à la gare de Caren- 
lan, puis on prend la route de Beaupte, que l'on 
suit jusqu’au carrefour de la Gervaiserie, près de 
l'église d’Auvers. Ce chemin n'offre aucun intérêt. 
Cependant, en approchant d'Auvers, on remarque , 
sur les talus de la route, Agränonia odorata Mill., 
que l'on retrouvera un peu plus loin, en avant du 
hameau du Mesnil. Au calvaire de la Gervaiserie, on 
tourne à gauche, et on se dirige vers le sud jus- 
qu'au Mesnil, où l'on pénètre facilement dans le 
Marais, On a parcouru ainsi environ 8 kilomètres. 

Dès l'abord on trouve : Senecio erraticus Bert., 
Nasturtium palustre DC. , Villarsià nymphoides 
Vent., Nuphar lutea Sm., Nymphæa alba L., Hydro- 
Charis morsus-ranae 1, ; puis, en pénétrant de plus 
en plus dans le marais : Galium uliginosum L, 
Spergula nodosa L., Eleocharis multicaulis Dietr., 


— 190 — 


Eriophorum angustifolium Rchb., Carex amput 
lacea Good., C. pulicaris L., C. flava L., C. œderi. 


Retz, Rhynchospora alba Vah]l. et R: fusca Rœm. 


etSch., Pinguicula lusitanica 1, Cladium mariseus 
R. Br., Utricularia neglecta Helm., Stellaria glauca 
With., Comarum palustre L., Epilobium palustre L., 
Myrica qale . (CC), Pedicularis palustris L., Triglo- 


chin palustre L., Alisma ranunculoides L., Thalie- 


trum flavum L., Chara fragilis Desv. et C. fœtida | 
A. Braun, Lysimachia vulgaris, Orchis bifolia L, | 
Malazis paludosa Sw., Juncus obtusiflorus Ehrh., - 
Lemna gibba XL, L. polyrhiza L., L, trisulca Lu | 
Scirpus maritimus L., Butomus umbellatus L., Nar- 
thecium ossifragum Huds., Schœnus nigricans L, 
Lobelia urens L., Drosera rotundifotia 1, D. longi- 
folia L., D. intermedia Hayne, etc. 

Malgré mes recherches, faites à trois reprises, 
il m'a été impossiblé de découvrir Oxycoccus pa- 
lustris Pers., signalé pourtant dans ce marais. à 

En revenant vers Beaupte , on trouve Vasturtium 
Sylvestre R. Br. et N. palustre DC.; et, dans le 
canal d’Auvers : Potamogeton pusillus L. var. major 
(P. Berchtoldi Bor.), P. pectinatus L., P. perfoliatus 
L., P. lucens L., et la var. acuminatus (P. acumi- 
natus Schum.). is 

Au bord du marais, sur les communes d'Auvers - 
et de Méautis : Pulicaria vulgaris Gaertn., Equi- 
Setum telmateia Ehrh., Sium latifolium Li, S: 40 
gustifolium L., OEnanthe phellandrium Lam., et 
plupart des plantes du marais. . 

En regagnant la route, on peut encore observen . 
sur les talus des chemins, dans les endroits secsi 


— 121 — 


Dianthus armeria XL, Sison amomum L., Petrose- 
linum segetum Koch et Sedum rupestre L. 

Cette excursion est assez pénible, vu la distance à 
parcourir. On ne doit pas oublier d’emporter avec 
soi des provisions, que l’on mangera de bon appétit 
au milieu du marais, assis sur un tas de tourbe 
sèche. 

J'ai exploré trois fois le marais, en juillet et au 
commencement d'août. 


2° Landes de Lessay. 


Ces landes commencent à peu de distance de la 
gare ; mais elles ne sont très intéressantes qu’à 
partir du château de la Lande. Toutefois, dès l'abord, 
On peut déjà recueillir : Juncus capitatus Weig., 
Tillæa muscosa L., Sperqula subulata Sw. et S. no- 
dosa L., Nardus stricta L., Trigonella ornithopo- 
divides DC., Trifolium suffocatum L., Brassica chei- 
ranthus Nill., Orobanche cærulea Vill., ete. 

Après avoir pénétré successivement dans les par- 
ties de la lande qui s'étendent sur les communes de 
la Feuillie et de Vaudrimesnil, on retrouve quelques- 
unes (les plantes précédentes, puis : Juncus pyqmæus 
L., Orchis bifolia 1, Helosciadium inundatum Koch, 
Utricularia negtecta Helm., Genista anglica L., Spi- 
'anthes æstivalis Rich., Rhynchospora alba Vahl., 
Bi. fusca Rœm. et Sch. ; Trifolium hybridum Savi. 
Paraissant spontané, mais, en réalité, échappé de 
Quelques Champs voisins où il est cultivé comme 
fourrage avec T. elegans Savi. 

On remarque, en outre : Pinquicula lusitanica L., 


nn. 


Littorella lacustris L., Lycopodium inundatum L., 


Myrica gale XL, Serratula tinctoria L., Cladium à 
mariscus R. Br., Ranunculus ololeucos Lloyd, R. 


tripartitus DC., R. Drouetii Schultz, à pétales très 


: 


petits et très caducs ; de curieuses formes (voir plus à 
haut, p. 109) de Potamogeton polygonifolius Pourr., | 
et de P. nalans L.; Chara connivens Salz. et C. fra à 
gilis Desv., Nitella translucens Ag., Alisma natans 
L., À. ranunculoides T., Aira uliginosa Weïhe, . 


Scirpus cæspitosus L., Anthyllis vulneraria L., Ct- 


cendia filiformis Delarb., Myriophyllum alterni- Ë 
forum DC., Iecebrum verticillatum L., Drosera 
rotundifolia L. et D. intermedia Hayne, Elodes à 


Palustris Spach, etc. 


En revenant, on pourra visiter la mare de Pirou, 
qui fournira plusieurs espèces intéressantes, notam- | 
ment: Ranunculus linqua \., Hippuris vulgaris Ls 


Nasturtium amphibium R. Br. (1), Stellaria glauca 


With. ; les Carex teretiuscula Good., divulsa Good, : 
Pseudo-cyperusT., ampullacea Good. riparta Curk: 


Menyanthes trifoliata L., Epilobium palustre L, 


Melilotus officinalis Wind. 


Dans les dunes voisines, on peut récolter : 4e 
mus arenarius L., le rare Erythræa capitata Wild! 
Silene conica L., Festuca oraria Dum. (F. arenarid - 


- Osb. ?), dont une var. à fleurs entièrement qglabres. 
Les cultures et les haies, entre Pirou et Créances 


donnent : Artemisia absinthium L., Polycarpon 
tetraphyllum L., Herniaria glabra 1, Papaver hy* à 


(1) La Flore de Normandie indique à Pirou le N. ancepsDG: 
Je n'ai pu l'y découvrir, Cette plante, du reste, m'est inconnue 


LEP AIR EE TOR RE 


PTE ee mt le NOR SFA STE AS EE Le 


… 19 — 


bridum L., Potentilla argentea L., Dianthus armeria 
L., Trifolium glomeratum L., et T. striatum L. 

Au fond de l’anse vaseuse que forme l'Ay à son 
embouchure, à un kilomètre environ de Lessay, on 
trouve enfin : Statice limonium L., Carex extensa 
Good., Juncus Gerardi Lois., Triglochin maritimum 
L., Glyceria maritima Wahl., Aster tripolium L., 
Obione portulacoides Moq.-T., Artemisia maritima 
L., Plantago maritima L., ete. 

J'ai visité deux fois les landes de Lessay : le 9 
juillet 1885 el le 24 juin 1886. 


30 Lande de St-Remy et havre de Surville, 


- Ces deux stations intéressantes ne me semblent 
avoir été, avant les deux excursions que j'y ai faites, 
les 7 et 17 août dernier, l'objet d'aucune exploration. 
Du moins, je n’en ai trouvé la mention nulle part. 

En quittant la gare de St-Sauveur-de-Pierrepont, 
on suit un petit chemin qui mène à Denneville, et 
dans les fossés duquel croissent en abondance Zy- 
thrum hyssopifoliumL. et Pulicaria vulgaris Gaertn., 
que l’on reverra à St-Remy, à Surville, etc. Au bout 
de 4 kilom., on atteint la route de La Haye-du-Puits 
à Barneville ; on la suit, à gauche, sur une longueur 
d'environ 100%; puis on trouve sur sa droite un 
chemin que l’on prend, et qui mène à St-Remy, en 
Passant par Baudreville. Chemin faisant, on récolte 
Agrimonia odorata Mill. Prunus fruticans Weïhe 
et Thymus chamædrys Fr. 

Un peu au-dessus de Baudreville commencent les 
landes de St-Remy. Les espèces les plus remar- 


— 124 — 


quables sont : Bupleurum affine Sald., Ilecebrum 


verticillatum L., Cicendia pusilla Griseb., C. fili- 
formis Delarb., Centunculus minimus L., Atra uligt- 


nosa Weihe, Utricularia neglecta Helm., Heloscia- 


dium inundatum Koch., Gentiana pneumonanthe 
L., Serratula tinctoria L., Alisma natans L., A.ra- 
nunculoides 1, Juncus pygmæus L., Lobelia urens 
L., Silaus pratensis Bess., Nardus stricta L., ebc. 


À 
1 


De St-Remy on arrive vite au havre de Surville, : 


où abondent : Statice limonium L., S. lychnidifolia 


Gir., S. occidentalis Lloyd, Scirpus Rothii Hoppe, 


Erythræa tenuiflora Link., Carex extensa var. tenui- 


folia DC., Atriplex farinosa Dum. (A. arenarit 


Woods). On y trouve aussi : Carex punctata Gaud., 
Elymus arenarius V., Frankenia levis L., Obione 
portulacoides Moq.-Tand. et les autres plantes habi- 
tuelles des vases salées. 

A peu de distance dans les dunes, vers le sud, se 
rencontrent Erythræa Morieri Corbière, Erythræa 


littoralis Fries, Spiranthes æstivatis Rich., Melilotus : 
officinalis Wild, Teucrium scordium L., Schænus 


nigricans L., etc. 


M. Morière fait la communication suivante : 


1324 RC ROSE = CRÉES La ee ET ESS SRE EE EE CEE EE ENT 5 DUR Dr 7 


— 125 — 


NOTE 


UNE NOUVELLE CYCADÉE DU LIAS 


Par M. MORIÈRE, 


Doyen de la Faculté des Sciences de Caen, secrétaire de la Société 
Linnéenne de Normandie, vice-président de la Société 
géologique de France, 


Il y à une vingtaine d'années, j'appelai l'attention 
de la Société Linnéenne de Normandie sur deux 
Cycadées fossiles qui avaient été lrouvées, l’une, le 
Platylepis Micromyela, dans le Lias à Tournay-sur- 
Odon ; l’autre, le Fittonia Brongniarti, dans l'Ox- 
fordien moyen des Vaches-Noires, entre Beuzeval et 
Auberville. Je viens aujourd'hui soumettre à la 
Compagnie une nouvelle Cycadée du Lias, décou- 
verte par M. Salles, propriétaire à Montigny (Cal- 
Yados), en faisant labourer un champ dans lequel le 
Soc de la charrue attaquait la roche placée au-des- 
Sous de la terre végétale. M. Salles ayant offert sa 
trouvaille à notre confrère, M. Bigot, celui-ci a bien 
Youlu en enrichir la collection de paléontologie 
Yégétale dé Ja Faculté des Sciences et me fournir 
ainsi l’occasion de faire connaître cette Cycadée. 

Le moellon recueilli par M. Salles ne représente 
qu'un fragment du fossile contenu dans la roche 
qui à été brisée par le soc de la charrue. Heureu- 


RL 


sement, ce fragment réunit un ensemble de carac- 
tères qui permet de déterminer la nature du corps, 
organisé que déposèrent les sédiments de la me 
liasique. 

Les deux tronçons cylindriques qui fra poil 
d’abord la vue offrent à leur surface des sillons cir- 
conscrivant des aires longitudinales fusiformes et. 
des parties saillantes. Ces parties saillantes sont. 
analogues à celles qui correspondent à l'embous … 
chure des prolongements médullaires dans les Cyca 
dées et les sillons paraissent pouvoir se rapporter à 
l'empreinte des faisceaux ligneux qui circonscrivent 
la moelle. 

Sur un point de la périphérie, on remarque l'ex 4 


de bifurcation, structure très rare, mais non pas. 
inconnue dans quelques types de Cycadées fos- 
siles (1). : 

La structure ramifiée s’observe aussi , par eXCep- 
tion, dans certaines Cycadées vivantes où elle à CLR 


déjà âgées, — soit par la destruction de ce m 
bourgeon qui eût entrainé la naissance de bour 
geons adventifs. 

Cette ramification a pu être provoquée par les 
mêmes causes dans les types que l'on rencontre 


(1) La structure ramifiée-dichotome des tiges de Cyca 
été constatée chez les Bucklandia du Wealdien de rite : 
forest (Sussex). 


NU 
l'état fossile et elle ne prouve pas que les tronçons 
oflerts par le moellon n'appartiennent pas à une 
Cycadée. 

Chaque tronçon est entouré d'appendices ayant la 
forme de prismes quadrangulaires aplatis, soudés 
les uns aux autres et constituant des enveloppes 
coniques à surface cannelée, s'emboitant les unes 
dans les autres. — Dans une portion de la surface 
extérieure du moellon, les sections transversales 
produites par l'usure et le frottement ont donné 
naissance à un réseau de mailles lozangiques ana- 
logues à celles que l'on observe à la partie exté- 
rieure de l'enveloppe de la tige dans plusieurs 
Cycadées vivantes. 

Il arrive très souvent dans ces sortes de Cycadées 
que la surface des tiges reste recouverte par les 
bases persistantes des pétioles des feuilles (cous- 
Sinets), qui, par leur réunion et leur accroissement 
ultérieur, forment une enveloppe épaisse et con- 
tinue. Les cicatrices extérieures laissées par la chute 
des feuilles sont rhomboïdales. 

Nous sommes par suite fondé à regarder le réseau 
à mailles lozangiques, que l’on remarque sur notre 
fossile, comme n'étant autre chose que les cicatrices 
extérieures laissées sur les pétioles par la chute des 
frondes, et les enveloppes de chaque tige, comme 
ayant été constituées par l’accrescence et la soudure 
de la base des pétioles. 

Plusieurs mailles du réseau affectent une forme 
rhomboïdale irrégulière et les prismes sont creux 
JUSqu'à une certaine profondeur ; cela tient proba- 
blement à ce que le contenu intérieur de certains 


— 128 — 


pétioles, moins résistant que les téguments ex 
rieurs, s’est détruit avant le moment où ces d 
niers ont été pénétrés par les sucs minéraux fossi 
lisateurs. 

Les appendices corticaux sont assez étendi 


mètres et chaque enveloppe formée par la soudure 
de ces appendices offre 3 à 4 millimètres d'éps 
seur. 
De l’ensemble des caractères extérieurs que n 
venons de passer en revue, il y a déjà lieu de 
conclure que le fossile recueilli par M. Salles es! 
bien réellement une Cycadée et même la partie 
supérieure d'une Cycadée dont la tige s'était divisée 
en plusieurs branches. 
Il restait à examiner si les caractères anatomiques 
fournis par les tiges étaient bien ceux que présen 
tent les tiges de Cycadée. Afin de me livrer plu 
fructueusement à cette étude , je me décidai à faire 
scier le moellon, en priant M. Renault, aide-nalt 
raliste au Muséum et si compétent en paléontologie 
végétale, de vouloir bien éclairer de ses conseils ! 
personne qui ferait le travail. M. Renault fil d'abord 
séparer le moellon en deux parties, de manière : 
obtenir une section transversale des troncs (Plan 
che I), puis l’une des parties fut sciée en deux frag” \ 
ments (Planche Il, fig. 1 et 2) dans une directio 
perpendiculaire à la première, ce qui permit d'obtenir 
une section longitudinale de l’une des tiges; U1°® 
ces fragments a été partagé dans le même sens El. 
deux portions dont l’une (PI. II, fig. 2) a été PO 
sur les deux faces du sciage ; l'autre a fourni 4! 


a dr 


ques plaques minces que M. Renault a terminées 
lui-même et avec lesquelles il a été possible d’étu- 
dier les divers tissus. Dans les figures des planches 
I et II, les mêmes lettres servent à désigner les 
mêmes parties : M la moelle, B le cylindre ligneux, 
E la couche corticale parenchymateuse, P les ré- 
sidus accrescents des bases de pétioles. 

Le centre des tiges ou branches est occupé par 
une large moelle dont le diamètre va jusqu'à 
15 millimètres dans l’un des tronçons ; l'épaisseur 
du corps ligneux dans le même tronçon est de 5 à 
8 millimètres. — Dans les deux autres tronçons, le 
diamètre de l'étui médullaire varie de 8 à 40 milli- 
mètres, et la zone ligneuse atteint une épaisseur de 
10 à 12 millimètres: celle de la couche corticale 
parenchymateuse est de 4 à 6 millimètres. 

La figure de la planche I fait voir dans la section 
transversale, représentée à la partie inférieure et de 
la manière la plus nette, la bifurcation d’une tige 
à peu de distance de l’origine de cette bifurcation; 
— les corps ligneux spéciaux à chaque branche 
n'apparaissent pas d’une manière bien nette entre 
les deux moelles et les cylindres ligneux des deux 
branches sont encore recouverts sur une portion de 
leur étendue par Ja même couche corticale. 

On sait que dans les Cycadées vivantes les lames 
YasCuiaires qui constituent les anneaux ligneux 
Sont séparées par de larges rayons médullaires, 
limités par les anastomoses que ces lames forment 
enire elles. — Vers la moelle, elles sont composées 
de trachéides spiralées et annelées ; plus en dehors 
d'éléments rayés ou scalariformes ; enfin, à l'exté- 

9 


— 190 — 


rieur, les trachéides portent sur leur face latérale 
plusieurs rangées de ponctuations aréolées dont le 
pore central est allongé et de forme elliptique, la 
fente étant oblique. 
Examinons si la plante fossile va nous offrir les 
mêmes éléments disposés dans le même ordre. — 
L'étude au microscope des lames minces formées 
par diverses sections de la tige de notre Cycadée a 
donné naissance aux dessins contenus dans la 
planche III pour lesquels les lettres employées ont 
la signification suivante: M moelle, B bois, G zône 


génératrice, E écorce, RM rayons médullaires, 


L région libérienne, Lg lacunes gommeuses, 
T trachéides du bois, F faisceaux fibro-vasculaires 
de l'écorce, GC réseau de laticifères ou de canaux 
gommeux anastomosés, 

Le tronc offre, dans son système ligneux, des tra- 
chéides sans vaisseaux véritables.—Les lames vascu- 
laires qui composent le corps ligneux sont séparées 
par de larges rayons médullaires (fig. 3 et 6), 
mais ces lames forment des espèces de coins el n@ 
sont pas isolées comme dans les Cycadées vivantes ; 


les lamelles les plus rapprochées de la moelle (fig: À | 
et 4), sont des trachéides spiralées ou annelées; dans | 


la fig. 5, qui représente une coupe longitudinale 
prise aux environs de la zone génératrice, les Wa 
chéides portent sur leur face latérale plusieur 


rangées de ponctuations aréolées dont le pore cel” | 
tral a une forme ellipsoïde ; enfin, en observant BR . 
partie moyenne de la couche corticale B de la fig: 2 : 
on reconnaît des trachéides rayées ou scalariforme 

Le cylindre ligneux est composé de deux couches 


hi ER L a 


— 131 — 


distinctes concentriques, formées de bois B et de 
liber L (fig. 1 et 2) ; l'épaisseur du liber est à peine 
le quart de celle du bois, qui est très développée. 
L’écorce épaisse, parenchymateuse E (fig. 1 et 2) ren- 
ferme de nombreux canaux à gomme et des faisceaux 
vasculaires qui se rendent aux pétioles. 

Entre les lamelles ligneuses se trouvent les rayons 
médullaires RM (fig. 3, 4, 5 et 6) qui sont assez 
Couris en hauteur, simples ou composés de 2 et 
quelquefois de 3 rangées de cellules en épaisseur. 
Le nombre des cellules superposées (fig. 3) est assez 
variable ; on en compte de 1 à 18, il s'en trouve ordi- 
nairement de 1 à 2 en épaisseur. 

Le nombre de trachéides qui constitue une lamelle 
ligneuse est tantôt 2, tantôt 3; quand les trachéides 
Ont un petit diamètre, elles n'offrent qu'une rangée 
de ponctuations aréolées; sur celles qui sont un 
Peu plus larges, on en voit deux rangées et rarement 
trois. Les petites trachéides ont une épaisseur de 
1/50 de millimètre ; une autre trachéide, qui porte 
trois rangées de ponctuations peu visibles, mesure 
32/1000 de millimètre. 

Les cellules qui forment les rayons médullaires 
(6. 3, 4, 5 et 6) sont un peu plus hautes qu'épaisses 
et un peu plus longues dans le sens du rayon (fig.6); 
leurs parois portent un petit nombre de ponctua- 
tons au contact des trachéides. Ces cellules n'offrent 
Pas {outes la même grandeur; quelques-unes ont 
donné 6/100 de millimètre dans le sens du rayon el 
$/100 en hauteur; d'autres mesuraient 4/100 de 
Millimètre dans le sens du rayon, et 35/1000 en 
hauteur, 


— 132 — 


Comme dans les Cycadées vivantes, on rencontre 
dans la moelle de nos tiges des cellules gommeuses 
qui existent également dans le parenchyme cortical 
et dans les pétioles. Les cellules gommeuses de la 
moelle ne sont pas continues; elles ont 3/10 de 
millimètre en y comprenant le contour extérieur; 
elles sont disposées irrégulièrement autour d'un 
réservoir de gomme (espèce de crypte entourée de 
cellules sécrétrices). 

Dans les pétioles et le parenchyme cortical, les 
cellules gommeuses sont plus longues et forment 
une espèce de tube. 

Par suite de la manière dont la section a été faite 
dans la préparation sur laquelle a été exécutée la 
figure 7, qui représente la base d’une écaille en 
coupe transversale, les faisceaux foliaires sont cou- 
chés et vus obliquement. Une base de pétiole nous 
montre sept de ces faisceaux disposés en ellipse ; On 
remarque aussi des poils entre les bases des pétioles 
et, à leur périphérie, une gaine de tissu hypoder- 
mique. 

L'hypothèse que l'aspect extérieur du fossile nous 
avait permis de faire se trouve ainsi confirmée par 


son étude histologique. Ce fossile appartient bien 


réellement à une Cycadée, mais à une Cycadée qui 

diffère des genres connus, surtout par les caractères 

suivant(s : , 
1° Par la division très accentuée de la tige: 


2 Par le développement considérable du bois 7 


par rapport à la moelle. 


La division répétée de la tige à courte distance . 
étant le caractère le plus important, nous nous en 


— 133 — 


servirons pour la dénomination du genre que 
nous nommerons Schizopodium, et, afin de recon- 
naître les services rendus par M. Bernard Renault 
aux botanistes qui s'occupent de paléontologie végé- 
tale (et dont il nous a donné plus d’une preuve), nous 
sommes heureux de lui dédier ce nouveau genre 
de Cycadée en l'appelant Schizopodium Renaulti. 


EXPLICATION DES PLANCHES. 
PLANCHE I. 


Schizopodium Renaulti. Section transversale des tiges. 
M. moelle; B. cylindre ligneux; E. couche corticale paren- 
chymateuse ; P. résidus de la base des pétioles. 


PLANCHE II, 


Une des parties séparées par le sciage, transversalement aux 
tiges, a été sciée dans une direction perpendiculaire à la pre- 
mière. 

La fig. 1 représente l’un des fragments résultant de cette 
nouvelle division et montrant, comme dans la pl. I, une section 
transversale des tiges. 


PLANCHE III. 


Fig. 1. Coupe transversale du Schizopodium Renaulti ; 
2. longitudinale du même: 
3. Id. tangentielle du bois : 


£ 


— 134 — 


Fig. 4, Coupe longitudinale montrant le contact de la moelle 
et du bois primaire. 
5. Id. longitudinale du bois, non loin de la zône 
génératrice. 
G. Id. transversale au contact de la zône génératrice 
et de l'écorce. É 
7. Id, base d'une écaille en coupe transversale, mon- 
trant el faisceaux foléaires couchés et vus 
obliquement. 
Dans toutes ces PRE feu lettres ont la signification Sui- 
vante : 
M. moelle; B. bois; G, zône génératrice ; E. écorce ; RM. rayons 
médullaires; L. région libérienne; La, lacunes gommeuses; T 
trachéides du bois; F. faisceaux fibro-vasculaires de l'écorce; 
C. réseau de laticifères ou de canaux gommeux anatomosés. 


Le scrutin est ouvert sur une présentation faite le 
7 mars; par suite de son dépouillement, M. Pillet, 
professeur au collège de Bayeux, est proclamé mem 
bre correspondant. 


À 9 heures 3/4, la séance est levée. 


Det Soc.Linn. de NAe4 Sénie T | Le 


Inp Becquet fr, Paris. 


Schiz opodium Renaulti, Morière . 


Enp Becquet f Paris. 


S chi1z UM | ; 
1Z 9po dium Renault: , Moriere. 


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Bullet.Soc.Linn. de Ni 4° Série T1 


QUE EC ES ES FOSSES 


1 


SÉANCE DU 2 MAI 1887. 
PRÉSIDENCE DE M. RABUT, vicE-PRÉSIDENT. 


A 8 heures, la séance est ouverte. 

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et 
adopté, 

Lecture est donnée de la correspondance, L'Eki- 
Sha Mitchell Scientifie Society de la Caroline du 
Sud propose l'échange de ses publications contre 
celles de la Société Linnéenne de Normandie. Gette 
proposition est agréée. 

M. Morière annonce qu'il a fait retirer du bu- 
reau du Ministère de l'instruction publique un 
ouvrage en 3 volumes, publié par le comité des tra- 
aux historiques et scientifiques et offert par M. le 
Ministre à la Société Linnéenne. 


M. Gossart communique les résultats de ses nou- 
Yelles recherches sur la caléfaction. 


ee 


EXPÉRIENCES DE CALÉFACTION 


(Suite) 
Par M. GOSSART, 


Professeur de Sciences physiques au Lycée de Caen. 


Les rares mesures de pression et de température 
de caléfaction consignées dans ma première Com- 
munication me permettaient bien d'affirmer qu'entre 
certaines limites, sous une même pression, les tem- 
pératures de caléfaction sont très voisines des tem- 
pératures d’ébullition, avec un léger écart, tantôt 
dans unsens, tantôt dans un autre ; mais, d’une part, 
la loi qui s’en dégageait pour la caléfaction était 
loin d’être précise et, d'autre part, elle ne s'étendait 
pas jusqu'aux deux limites qui se présentent tout 
d'abord à l'esprit comme particulièrement intéres- 
santes : 

1° Le point de caléfaction sous la pression atmos- 
phérique ordinaire, mesuré depuis longtemps par 
un grand nombre de physiciens et trouvé voisin 
de 97 ; 

2° La pression de congélation de l’eau caléfiée. 

J'ai eu la bonne chance de vaincre les difficultés 
que j'avais d'abord rencontrées à ce double point de 
vue, en apportant quelques perfectionnements à 
l'appareil précédemment décrit. 

Il restait, en effet, à réaliser des pressions plus 


RE TM Ge AE RTL 7 UNNTEN ES QAR RS Ke AY RE OUTRE NE ER à à RENE IP RE SAR 


ln dc VU CESSE NAT PNAAUNR 1 2), 


— 137 — 


faibles et plus constantes dans l'appareil, et à obte- 
nir des sphéroïdes plus volumineux, sous les plus 
basses pressions, en les empêchant de s'émietter à 
mesure qu'on les alimente. 

Pour atteindre le premier résultat, j'ai pris soin 
de noyer dans l'eau, au moyen de petits vases an- 
nulaires ou tubes convenables, toutes les soudures 
et Lous les bouchons sans exception, procédé qui a 
déjà servi à M. Joubert dans son travail sur la phos- 
phorescence du phosphore. Je suis ainsi arrivé à 
obtenir, au moyen de la machine Carré, et à main- 
tenir constant pendant des journées et des nuits 
entières un vide deun demi-millimètre. 

Pour maintenir à peu près la même constance 
pendant la durée des expériences, il m'a sufli, afin 
absorber rapidement la vapeur produite, de dis- 
Poser autour de la platine des tubes à chlorure de 
Calcium, et d'entourer le ballon condenseur d’eau 
froide, de glace ou d’un mélange réfrigérant suivant 
la faiblesse de la pression. 

En second lieu, pour obtenir, en toutes circon- 
Slances, de beaux sphéroïdes de 4 à 5 grammes, 
'émplissant complètement le creuset et suffisamment 
talmes, pour éviter surtout les projections, à tra- 
du toute la cloche, des gouttelettes d'alimentation, 
J'ai pris les précautions suivantes : 

1 Nettoyer avec soin le creuset de cuivre à l'acide 
“Malique, puis à l’eau distillée et le faire bien sécher 
de début en le chauffant pendant qu'un courant 
d'acide carbonique traverse l'appareil ; 

# Faire arriver sur ce creuset les gouttelettes 
avec une très faible impulsion, en plongeant le si- 


— 138 — 


phon d'alimentation non plus dans l’eau d'un vase 
ouvert à l'air libre, mais dans l'eau contenue à l’in- 
térieur d'une petite fiole où l'on peut faire un vide 
unpeu moins grand que dans la cloche ; ce vide 
s'obtient au moyen d’un tube qui se rend à la se- 
conde tétine de la machine Carré, complètement in- 
dépendante de celle du réservoir à acide sulfu- 
rique ; 

30 Faire tombersur le creuset de l'eau convenable- 
ment refroidie dans ladite fiole ; ce qui, probable- 
ment, par diminution de la tension de vapeur, SUP- 
prime, au moment de la chute, ces projections qui 
m'avaient fait craindre d'abord l'impossibilité de 
réaliser la caléfaction dans une atmosphère trop 
raréfiée. ; 

Enfin, en entourant le cône qui soutient le creuset 
et que chauffe directement le chalumeau, d'un 
second cône réflecteur, j'ai pu protéger la cloche de 
verre contre tout échauffement appréciable, ce qui 
me permet d’allonger la durée des expériences 
et de les multiplier sans discontinuité, n'ayant 
plus à redouter la fusion du mastic et la rentrée 
de l'air. 

En opérant dans ces nouvelles conditions, j'ai donc 
pu obtenir des mesures déjà assez nombreuses, plus 
précises etentre les limites 97° et O°. 

Pour atteindre la plus grande concordance pos- 
sible entre les deux données correspondantes et là 
maintenir longtemps, voici comment j'ai procédé : 
j'amène d’abord le ménisque de la colonne manom 
trique sous le réticule de lalunette du cathétomètre. 
Un premier aide constate sa fixité pendant toute la 


Pressions 
observées, 


Températures! . 
observées, 


— 139 — 


… durée de l'expérience, un quart d'heure au besoin, 
‘4 ou bien, s’il y a lieu, en cas de projection de gout- 
« les, chose rare, fait signe à un second aide de 
. mouvoir lentement le piston de la machine pneu- 
 matique. Après avoir noté pendant longtemps la 
température, tout en alimentant la goutte, je puis 
 Yenir mesurer, après coup, au cathétomètre, la 
L. distance des deux niveaux du baromètre et du ma- 
 nomèlre à 1/10° de millimètres près. Voici les nom- 
bres obtenus : 


: Tableau Comparalif des températures de caléfaction et 
. d'ébullition dans l'air raréfié sous une même pression. 


Pressions d'ébollition 
à même tempé 


rature d’après 


Température d’ébullition 


FA ft 
24 fra 


Différences, 


63°,6 


à même H d’après Regnault, 


Différences. 


— 140 — 


Température d’ébullition 


Pressions Températures |. Pressions d’ébullition 
Se. à, même H: d'après ès Regnault, 


à même température d’après 
R 


Différences. Différences: | 


FO. 61°, La et + gam, | 620, D 
D On NU. Pen, | 009 
D DU, D, 1 70 [00 
13gmm, 58, |{35un, + gmm, | 585 — 0,5 
132mm,  D5o, |{igmn, © 44mm, | 570,5 — 25 
+ 4 Ko 52,30 MOgmm, -L 7mm, | 54e, — 1,6 
WU + , Ùi: mm, Qmm, | 5106 — (06 
8977, 49,4 | 89m, 0 80, =. 0 
De de 0 eg Li 
10, 46°, Fo, 76°, LE 0 
Bye M OBRR.-— 28, 499,6. 
Bies,5  4lo2 | GOmm,.. —.20m5) 440, “ 0 
Agnm 370,5 4gnn 2 gmm 9 370,60 + 0°,10 
1. 369, 44 0 0, 0 
NT 349, 392,5 0 390,5 0 ‘ 1 
37,5 33, 37% ,5 0 37, 0... 
367, 320,5 36m,5 — (mm 5| 320,5 0 
35m, 329,95 | S5mm8 — Onm,8| 32, 5 | 
09: 31”, 332m,4 (um, 4 31°, 0 1 
302,5 300,25 | 31%m,55 — mm, | 200,5 0°,79 


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um, 0, 4mm 6 — 2un 6 10°, 


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# 


— 141 — 


| L'examen comparatif de ces nombres ou du gra- 
phique qui les représente fait ressortir nettement, 
je pense, la loi suivante : 
- * La différence entre la température de caléfaction 
« et la température d'ébullition sous une même 
“ pression, dans une atmosphère raréfiée, est très 
" petite, plus petite toujours qu’à l’air libre, et cette 
: différence présente elle-même une variation régu- 
L lière. » 
- En effet : 
- 1° De 30° à 50° Ja pression de caléfaction est iden- 
tique à la pression d’ébullition (d'après Regnault) 
Pour une même température. L'écart moyen qui n'a 
P&S dépassé 1/2 millimètre et l'écart maximum 
Qui, dans une très mauvaise expérience, a atteint 
#"5, peuvent être attribués à une erreur de mesure ; 
? Au-delà de 50°, l'excès de la pression d’ébulli- 
ion sur la pression de caléfaction s'accroît jusqu'à 
atleindre d'une marche parfaitement continue la 
Valeur de 78mm (t=97 et H = 760%», au lieu 
de 682) constatée par Boutigny, Baudrimont et d’au- 
tres physiciens Sous la pression normale; 
Au-dessous de 30°, Ja pression de-caléfaction 


devient au contraire de plus en plus inférieure à la 


| Pression d'ébullition et la courbe aboutit régulière- 
Dent à cette seconde limite remarquable : Eau li- 


paie en Caléfaction à 0° sous une pression de 2°" 
au lieu de gum G Ù 


de S'opaliser, puis se prendre totalement 
Un glaçon arrondi, un peu allongé, qui s'est 


— 142 — 


maintenu en caléfaction pendant plus d’un quart 
d'heure, en s'agitant doucement sur le creuset tou- 
jours chauffé au rouge. 

Ayant maintenant toute tranquillité surles limites 
du phénomène et sur sa marche, je vais reprendre 
les mesures avec des thermomètres plus sensibles, 
donnant le 1/5 de degré, de façon à obtenir plus 
d'exactitude encore et à pouvoir calculer l'erreur 
moyenne et le coefficient de précision. 

Je tracerai alors la courbe du phénomène et déter- 
minerai à l'aide de 5 bonnes expériences convend- 
blement choisies les coefficients de la formule Log: 
F = a + bB' + C7! qui doit évidemment pouvoir la 
représenter, comme elle représente, d'après Re- 
gnault, la loi d’ébullition. 

J'espère constater la même régularité dans la 
marche de la courbe pour des pressions supérieures 
à une atmosphère et pour des liquides dont la loi 
d'ébullition a été étudiée par Regnault, l'alcool, 
l'éther, le sulfure de carbone; j'opérerai dans une 
atmosphère d'acide carbonique pour éviter toule in- 
flammation ou explosion dans la cloche. Ces liqui- 
des, ainsi que l'acide sulfureux et autres, me don- 
neront évidemment par caléfaction dans le vide des 
températures tellement basses qu'elles ne pourront 
plus être constatées avec le thermomètre à mercures 
ét j'obtiendrai ainsi, séparés par une inappréciable 
couche de vapeur, deux corps, l’un à la température 
dy rouge, et l'autre à une température à peine me- 
surable par le thermomètre à alcool. 

J'ajouterai, pour terminer, qu'ayant constaté 
une surchauffe de la vapeur, qui croit avec la pres 


RTE A SEE SUN En, à 


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- et leur Contour, 


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— 143 — 


sion, j'espère trouver une explication à l'écart régu- 
lièrement croissant des deux courbes de caléfaction 
et d'ébullition, en étudiant avec soin la vitesse d'é- 
vaporation, étude à laquelle se prêtera très bien 
l'appareil ci-dessus décrit. 


M. Bernard Renault, aide-naturaliste au Muséum, 
Professeur de paléontologie végétale et membre 
Correspondant de la Société Linnéenne, fait la com- 
Munication suivante : 


CLATHROPODIUM MORIERI.—B. R. 


Par M. B. RENAULT, 


Aïde-naturaliste au Muséum, professeur dé Paléontologie végétale, 


Le genre Clathropodium a été créé, comme l’on 
Salt, par M. de Saporta, pour des tiges de Cycadées 
fossiles plus ou moins développées en hauteur et en 
lergeur,pr esque cylindriques ou ovoïdes, quelquefois 
foniques ; le diamètre de ces tiges est fortement 
se Par une armure épaisse résultant de la juxta- 
Position de la soudure de résidus pétiolaires et 


 d'écailles gemmaires. 


dise des pétioles, adhérentes à la tige, afec- 
k eur Surface libre la forme d'alvéoles trian- 
LS ou rhomboïdales, lisses ou plus ou moins 
* Souvent irrégulières dans leur grandeur 

grâce au développement inégal de 


_ cet ï a 
tb le partie du pétiole qui continuait à croître len- 
“Ment pendant 


toute la durée de la plante. 


— 144 — 


On observe sur quelques tiges de Clathropodium, 
intercalées aux appendices, des rosettes qui mar- 
quent la place occupée par des bourgeons adventifs. 
Ceux-ci ont pris dans certains cas un développe- 
ment assez grand, si l’on en juge d’après le diamètre 
et l'épaisseur des cylindres ligneux surnuméraires 
qui leur correspondent et que l’on trouve dans l'in- 
térieur de la tige, orientés de façons très diverses , 
indépendamment du système ligneux de cette der- 
nière. 

Le développement des bourgeons adventifs à 
troublé d’une façon très manifeste l'ordre et la dis- 
position en spirale des résidus pétiolaires. Les tiges 
qui, comme celles du C. Zrigeri, C. sarlatense, 
n'offrent que très rarement la trace de ces bour- 
geons ont les cicatrices disposées en spirales régu- 
lières, tandis qu'il est difficile de suivre pendant 
quelque temps une de ces spires sur les troncs de 
C. foratum et surtout du C. Morieri, 

La moelle assez volumineuse était entourée de un, 
quelquefois plusieurs anneaux ligneux concentri- 
ques, comme cela se présente dans quelques Cycä- 
dées vivantes. 

Les Clathropodium décrits par M. de Saporta (1) 
sont les C. macrophyllum (Buckl.) Sap., C. Friger bn 
C. foratum Sap. L'espèce qui fait le sujet de cette 
note nous a été obligeamment communiquée par 
M. Morière, doyen de la Faculté des Sciences de 
Caen, qui l'avait reçue de M. Deslongchamps ; ce 


dernier savant l'avait acquise en même temps ee ul 


(1) Paléont. française, Cycadées jurassiques, 1873. 


De ont Cl à AR 


REPAS HN ENE NE 


op 


— 145 — 


autre échantillon analogue, dans une visite faite par 
lui à la curieuse formation qui renferme les végé- 
taux silicifiés de Purbeck, dans l'île de Portland. 

Ce Clathropodium diffère complètement d'aspect 
du C. macrophyllum cité ci-dessus, qui provient de 


Ja même localité, et par ses dimensions plus petites 


et par le nombre beaucoup plus grand des pétioles, 
plus grêles, dont les résidus recouvrent la tige. 

On ne peut davantage le rapprocher des C. ri- 
geri et C, sarlatense dont le port est celui d’une tige 


nettement cylindrique, sur laquelle sont disposés 


en Spirales régulières les résidus pétiolaires entiers, 
franchement accrescents et ne présentant aucune 
cavité dans l'intérieur des cicatrices rhomboïdales 
auxquelles ils ont donné naissance et de plus, les 
bourgeons adventifs sont rares sur ces tiges. 

La surface de notre échantillon, creusée de cavités 
nombreuses correspondant à la partie parenchyma- 
leuse des pétioles qui s'était détruite jusqu'à une 
trlaine profondeur avant la silicification, rappelle- 
rait plutôt les espèces de Clathropodium désignées 


Sous le nom de foratum, par M. de Saporta, mais le 


développement beaucoup moins considérable des 
résidus pétiolaires qui atteignent 7 à 8 centimètres 

ans ces dernières espèces, et qui ne dépassent pas 
5 centimètres dans notre échantillon, l'irrégularité 
ans la forme des cicatrices, qui tantôt est rhom- 
boïdale , tantôt triangulaire, l'inégalité très appa- 
fente de leurs dimensions, la disposition souvent 
Sans ordre spiral visible des cicatrices, la fréquence 
des bourgeons adventifs, accusée par leurs traces à 
“xtérieur, et par les bois surnuméraires qu'ils ont 

10 


EUR 


laissés à l'intérieur de la tige, nous portent à croire 
que nous avons bien là une espèce nouvelle que 
nous dédierons avec plaisir à M. Morière, qui nous à 
procuré l’occasion de la décrire. 


Description : C. Morieri. Tige globuleuse, haute 
de 22 centimètres, et large de 21,5, légèrement 
aplatie au sommet, offrant à la base un prolonge- 
ment radiculaire. 

Toute la surface est recouverte de bases de pé- 
tioles intimement soudées, formant une armure d'en- 


viron 3 centimètres d'épaisseur; entre les pétioles se 


trouvent un nombre considérable d'écailles gem- 
maires aplaties et de poils scarieux qui concourent 
avec ces derniers à la consistance de l'armure. 

Les bases des pétioles se trouvent plus ou moins 
creusées par la disparition d'une portion du paren- 
chyme cellulaire avant la silicification. 

Les alvéoles qui en résultent sont rhomboïdales, 
triangulaires, ou aplaties, inégales de grandeur et 
disposées sur des portions de spires discontinues. 

La discontinuité des spires provient en partie de. 
la présence de rosettes nombreuses formées de cica- 
trices plus petites, au centre desquelles se sont 
développés des bourgeons adventifs. 


Les traces des bourgeons adventifs sont très visi- 


bles sur une certaine étendue de la surface de 
l'échantillon, il semble qu'elles soient disposées el 


spirale, leurs prolongements dans l'intérieur de li. 


tige ont formé autant de cylindres ligneux surnu- 


méraires plus ou moins développés et dirigés dans 


des sens très divers. 


— 147 — 


_ Le parenchyme cortical, traversé par des canaux 
ætdes lacunes gommeuses, mesure une épaisseur de 
2 centimètres. 

La couche libérienne a environ 3 à 4 millimètres. 

_ Le bois forme un cylindre continu à section 
transversale un peu elliptique, le grand diamètre 
_ Mesure 11, et le petit 9 centimètres environ. Son 
: épaisseur est de 1 centimètre. Il est formé par des 
lames de trachéides, disposées sur une à trois ran- 
gées en épaisseur, et séparées par des rayons cellu- 
laires ligneux, composés de une à quarante-deux 
rangées de cellules en hauteur, et de une à cinq 
Tangées en épaisseur. En coupe tangentielle (fig. 4, 
PLV) il en résulte pour les lames ligneuses une 
disposition sinueuse assez marquée. 
Les ponctuations qui ornent les faces latérales des 
trachéides sont aréolées et disposées en quinconce 
Sur {rois ou quatre rangs; le pore central s’est élargi, 
_ €til ne reste plus que le contour plus ou moins 
… hexagonal de l'arcole. 

… La moelle est volumineuse, mesurant 9 et 5 cen- 
. limètres, suivant le grand et le petit diamètre, tra- 
Yersée par de nombreux canaux gommeux ; elle 
. “énferme de nombreux cylindres ligneux surnumé- 
Tares provenant des bourgeons adyentifs et ayant 
PnS des développements très inégaux en rapport 
ee la vigueur de ces bourgeons et le nombre des 
frondes qu'ils ont portées. La direction des cylin- 
dres ligneux secondaires est essentiellement variable 
dans tout l'intérieur de la tige et dépend de la posi- 
tion des bourgeons à sa surface. : 

On sait que les nervures les feuilles des Gycadées 


— 148 — 


actuelles ainsi que les pétioles de ces feuilles présen- 
tent dans l’organisation des faisceaux libéro-ligneux 
qui les parcourent, la particularité curieuse de 
posséder deux bois à développement inverse l’un de 
l'autre, l’un se différenciant lentement pendant la 
vie du végétal, du centre à la périphérie en lames 
rayonnantes comme dans les plantes dicotylédones, 
l'autre au contraire, rapidement formé, mais diffé- 
rencié sans ordre de la périphérie vers le centre 
. comme dans certaines plantes cryptogames. 


- Ces deux systèmes désignés sous le nom de bois 


centrifuge et de bois centripète qui accentuent la 
position occupée par les Cycadées entre deux classes 
de végétaux, appartenant à des embranchements 
différents, ne se rencontrent que dans les feuilles 
et les pétioles, la région basilaire accrescente de ces 
derniers ne présente pas cette particularité qui ne 
se retrouve plus dans aucune partie de la tige. 

Il était intéressant de rechercher si le ©. Morieri 


offrirait la même répartition dans le double système. 


Des coupes minces faites dans les résidus pétiolaires, 
fig 3, pl. IV, nous ont montré que les faisceaux 
libéro-ligneux étaient simples et seulement formés 
des lames rayonnantes du bois centrifuge phané- 
rogame et de son liber, absolument comme cela se 
présente dans les Cycadées actuelles. 

Nous avons vérifié par des coupes semblables 
faites dans les résidus pétiolaires du C. Trigeri que 


de même le double bois ne se prolongeait pas dans ; 


cette région. 
On pourrait peut-être penser que les Cycadées 


jurassiques ne possédaient pas un double système 


é 


_— 149 — 


ligneux dans les faisceaux vasculaires des pétioles ; 
pour décider cette question, nous avons fait quel- 
_ ques préparations dans les bases pétiolaires du C. 
 Sarlatense qui ont 5 à G centimètres de longueur, 
par conséquent, présentent une portion de fronde 
conservée bien plus considérable que les espèces 
_ précédentes, grâce au développement et à la résis- 
tance plus grande dans cette espèce du tissu hypo- 
dermique placé à la périphérie du pétiole; nous 
. Avons pu reconnaître la présence du double système 
ligneux qui se prolonge assez bas dans le résidu 
même accressent de l’armure, surtout dans la région 
Centrale des pétioles où il disparaît en dernier 
lieu. 


Nous pouvons donc conclure que, pour ce chef, 
les Cycadées jurassiques ne diffèrent que par de 
légers détails des Cycadées actuelles et fournissent : 
Un exemple remarquable de la longévité et de la 
… Persistance à travers le temps, d’un type qui à peu 
varié, 


EXPLICATION DES PLANCHES. 
PLANCHE IV, 


Mig. 1 Vue extérieure réduite d’un peu plus de moitié d’une 

… Ption de Clathropodium Morieri, l'échantillon a été dessiné 
:. faisant Un angle de 90° avec sa position naturelle, les cica- 

… ‘ries ont ainsi leur grand diamètre dirigé verticalement. 

. Aréoles irrégulières, les unes triangulaires, les autres 

. "homboïdales, se rapportant à la base des pétioles excavée 
u plus où moins profondément. L'ordre spiral des résidus 

Pétiolaires est fortement troublé. 


— 150 — 


B. Rosette indiquant le point d'insertion d’un bourgeon ad- 
ventif, nombreux dans cette espèce. 
Fig. 2. Coupe transversale d’une portion du même échantillon 
réduite d’un peu plus de moitié. 
B. Due ligneux dont le contour est sensiblement ellip- 
tiq 


E. as corticale assez mal conservée. 
M. Moelle dans laquelle on distingue un cylindre ligneux. 


surnuméraire adossé contre la face interne du cylindre 


ligneux 


be Résidus pétiolaires serrés et soudés les uns aux autres, … à 


formant une couche continue autour de 1 e 
Fig. 3. Coupe transversale de résidus A clés gros 6/1. 
A. Écailles gemmaires séparant la base des pétioles. 


* B. Parenchyme cellulaire dans lequel se trouvent logés à la 
périphérie et au centre des faisceaux vasculaires se rendant + 
dan 


ns les divisions de la fronde. 


C. Un faisceau vasculaire entouré d’une gaîne protectrice a” £ 


formé de lames rayonnantes de trachéides ponctuées, il 
n'y a pas de bois centripète. 


PLANCHE V. 


Fig: 1. Section longitudinale médiane du Clathropodium 
Morieri, réduite de un peu plus de moitié. 


B. Coupe longitudinale du cylindre ligneux interrompu sur ; 


différents points par les cylindres ligneux Da" 


# 
ne 


evêtement dû aux résidus des pétioles. 


Rm. Male ligneux surnuméraires parcourant la tige en 


divers sen 

Fig. 2. Coupe Had dite portion du cylindre ligneux 
grossi. 

A. Trachéides disposées en séries rayonnantes sur une où 

deux rangées d'épaisseur. . 

C. Rayons médulaires. 


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— 151 — 


L. Lacunes gommeuses. 
B. Faisceaux se rendant dans un pétiole à travers l'écorce. 
Fig. 3. Coupe longitudinale radiale gros 120/1 d’une lame de 
trachéides. 
À. Trachéides à ponctuations aréolées disposées en plusieurs 
files sur les faces latérales des trachéides. 
F. Rayons médullaires mal conservés. 
Fig. 4. Coupe tangentielle d'une portion du cylindre ligneux 
gros 120/1. 
A. Trachéides vues sur leur face tangentielle, dépourvue de 
ponctuations et rendues sinueuses par les rayons médul- 
aires. 


C. Rayons médullaires ligneux. 


NOTE 
SUR 


LE GENRE CALAMYDOMONAS 


Par M. P. A. DANGEARD, 


Docteur ès-sciences, 
Chef des Travaux de Botanique à la Faculté de Caen. 


On à fait un grand nombre d'espèces dans ce 
senre, en considérant les différences de forme, de 
srosseur, la présence ou l'absence d’un point rouge, 
toutes choses qui varient dans la même espèce; ce 
qui est constant, c’est la présence à la partie posté- 
-"eure du corps d'un gros corpuscule chlorophyl- 

lien tout à fait caractéristique. 
Il faut, de toute nécessité, pour bien caractériser 


— 152 — 


un Chlamydomonus , connaître le mode d'après 
lequel il forme ses œufs; c'est de ce côté que j'ai 
particulièrement porté mes recherches. Plusieurs 
travaux, d’ailleurs, avaient montré la voie à suivre; 
d'abord les observations de M. Rostañinski sur le 
Chlamydomonas multifilis (1), celles de M. Goros- 
chankin sur le Chlamydomonas pulvisculus (2). 

A ces deux espèces bien étudiées, j'en ai ajouté 
deux autres et ces quatre sont les seules, je crois, 
dont on puisse actuellement tenir compte. 

Elles peuvent être classées en deux sections. 

Dans la première section, on placera les espèces 
qui possèdent des gamètes dont les membranes 
servent à la formation de la membrane de l’œuf. 

2 cils. Ch. Reinhardti sp. nov. 
4 cils. Ch. multifilis Fresenius. 

Dans la deuxième section, seront comprises les 
espèces dans lesquelles l'œuf s’entoure d'une mem- 
brane propre, les membranes des gamètes n'étant 
point utilisées. : 

4° L'œuf se trouve dans la cellule femelle : 

Ch. pulvisculus Muller. 


Hya 


2° L'œuf est entouré à 
distance par les membra- 
nes. des gamètes. . ; . Ch. Morieri Sp. no: 


(1) Rostañinski. Beob. über paarung der Schwarmsporen 


(Bot. Zeit. 1871). 

(2) Goroschankin : Versuch einer verg. Morphologie der 
Volvocineen (Nachr. der K. Gesellsh, für Naturw Moscou, 
XVI, 1875) 


ve US ‘œ 


PREMIÈRE SECTION. 
49 Chlamydomonas Reinhardti sp. nov. 


Je dédie à M. Reinhardt cette espèce qui est, je 
crois, identique avec celle que ce savant a étudiée 
sous le nom de Ch. pulvisculus (1); ce dernier nom 
ayant été appliqué à l'espèce étudiée par M. Goros- 
Chankin, une nouvelle appellation s’imposait. 

Le Ch. Reinhardti a une forme ovale allongée; 
le point rouge n’est bien visible que sur les gros 
individus ; il se trouve placé non loin du corpuscule 
€hlorophyllien : il y a deux longs cils, une vacuole 
contractile, un noyau nucléolé. Chaque individu 
forme quatre zoospores semblables à la cellule mère 
et qui s'échappent au travers des parois; si les 
cultures sont seulement humides, au lieu de z00s- 
pores mobiles, il se forme des cellules immobiles 
dont le nombre peut être de 4, 8 ou 16. 

La reproduction sexuée se fait au moyen de 
Samèles (zoospores sexuées) à deux cils qui sont 
formées par quatre dans des cellules ordinaires; 
leur taille est fort variable, mais aucune différence 
de sexe ne peut être signalée. Ces gamètes se con- 
_juguent deux à deux, perdent leurs cils, forment 
une cellule sphérique qui montre encore très long- 
temps par la suite les deux corpuscules chlorophyl- 
: liens provenant de l'union des deux gamètes. Ces 


: (D Reinhardt : Die Copulation der Zoosporen bei Chlamy- 
en pulvisculus (Arb. der nat. Gesellsch. Charkoff, X, 


— 154 — 


deux corpuscules ont été confondus souvent avec 
les véritables noyaux, de telle sorte que l’on aurait 
pu croire ici la loi de Fisch en défaut. Il n'en est 
rien et j'ai pu constater que les deux noyaux des 
gamètes s'étaient fusionnés dans l'œuf en un seul 
qui occupe un point de la bande incolore séparant 
les deux corpuscules chlorophylliens. 

Ces œufs grossissent, forment une grande quan- 
tité d'amidon et d'huile, et prennent en vieillissant 
une couleur jaunâtre; une forte membrane les 
entoure et les protège contre une dessiccation 
même prolongée. 


20 Chlamydomonas multifilis Fresenius. 


Cette espèce diffère de la précédente en ce que les 
zoospores ont quatre cils au lieu de deux. Il y à 
encore les particularités suivantes à signaler; les 
gamètes sont formées par divisions successives en 


deux, au nombre de huit dans chaque cellule mère; 4 


elles se conjuguent deux à deux sans que lon 
puisse distinguer aucune différence de sexe; leur 1 
taille varie beaucoup, mais elle reste toujours infé- À 
rieure à celle des zoospores asexuées ee. 

L'œuf formé comme dans l'éspace précédente, 
germe après quelque temps. Il se divise en cellules 


qui n’essaiment point à la façon des zoospores ordi- À 


naires, mais forment une colonie semblable à celle . 
des Pleurococcus (1). 


(1) D’après Rostafinski, L. cit. 


— 155 — 


DEUXIÈME SECTION. 


Chlamydomonas pulvisculus Muller. 


Les zoospores de cette espèce sont ovales allon- 
. gées, ont deux cils et montrent un point rouge très 
« apparent. Dans la reproduction asexuée, les z00s- 
. pores sont produites par deux ou par quatre dans 
. une cellule ordinaire, Dans la reproduction sexuée, 
On distingue deux sortes de gamètes: les unes, 
_ femelles, formées au nombre de deux ou de quatre 
: par cellules; les autres, mâles, sont produites par 
_ huit dans une cellule ordinaire ; les gamètes femel- 
les sont constamment plus grosses que les gamètes 
mâles. 

Deux Zoospores se touchent par leur partie anté- 
euré; au point de contact, la membrane se 
. résorbe, et tout le protoplasma de la cellule mâle 
_ Passe dans la cellule femelle. De la fusion des deux 
| : Protoplasmas se constitue l'œuf qui s’entoure d'une 
_ Membrane Propre. Il est mis plus tard en liberté 


bar la destruction de la membrane de la zoospore 
femelle (4). 


sn 


à 4° Chlamydomonas Morieri (2). 
Cette es 


à pèce ne peut être distinguée des précé- 
en 


tes que par le mode de reproduction sexuée ; 


4) D'après Goroschankin, 2. cit. 

®l Je dédie cette espèce à M, Morière , doyen de la Faculté 

‘8 Sciences de Caen, professeur de Botanique, au zèle duquel 

1 Faculté est redevable d’une partie des richesses botaniques 
Possède, 


qu’elle 


— 156 — 


les zoospores ont deux cils, une ou deux vacuoles 


contractiles et sont de taille fort variable ; le point 
rouge est bien apparent sur les gros individus. Les 
individus asexués se forment habituellement par 
quatre dans une cellule. Il en est de même des Z00$- 
pores sexuées ; ces zoospores se conjuguent deux à 
deux, mais elles se comportent d'une manière toute 
particulière ; elles se prennent par l'extrémité anté- 
rieure; une perforation s'établit, les cils disparais- 
sent, les protoplasmas se retirant de la paroi posté- 
rieure de chacune des zoospores, viennent se fu- 
sionner au point où s’est établie la perforation. 
L'œuf ainsi formé est sphérique, il s'entoure d'une 
membrane propre et il est entouré à distance par 


les membranes des gamètes; plus tard il rompt 
sa propre membrane et s'échappe au dehors. 1e 


s'entoure d'une nouvelle paroi beaucoup plus 
épaisse et munie d'aspérités; sa couleur devient 
légèrement jaunâtre. J'en ai conservé en cellule 
humide depuis l'automne dernier jusqu'à ce mO0- 
ment : quelques-uns se sont divisés en deux puis 
en quatre cellules, qui se sont ensuite décomposées. 

Les zoospores asexués de cette espèce ont acquis 
une taille assez forte pendant l'hiver; leur proto- 
plasma était très épais, montrait beaucoup d'huile 
et d’amidon ; elles perdaient leurs cils et donnaient 
quatre ou huit cellules, pendant très longtemp* 
immobiles à l’intérieur des membranes. 


Ces faits permettent d'effectuer un rapproche- 


ment avec la famille des conjuguées. Dans le genrè 
Spirogyra, les gamètes mâles des filaments copulë- : 


M ee de UN PS Us ee I 


— 107 — 


‘teurs passent par le canal de communication et 


du mauvais 6 
_ Ment de con 


PRE RAR ES | 


décrites, 
Lenir auc 


vont se fusionner avec le gamète femelle : c’est 
absolument semblable à ce qui a lieu pour le Chla- 
Mmydomonas pulvisculus, d'après M. Goroschankin. 
Dans le genre Zygogonium, les deux gamètes font 
la moitié du chemin et forment l'œuf dans le canal 


. de communication entre deux cellules ; sauf la lon- 


gueur du canal, les choses se passent de même, 
omme je viens de l’établir, dans le Chlamydomonas 
Morieri, 

On peut agiter la question de savoir si ces diffé- 
Tences que nous venons de signaler dans le mode 
de formation de l'œuf n’autoriseraient point à créer 
Plusieurs genres. La création de ces genres aura 


lieu probablement tôt ou tard: mais il me semble 


Cépendant que cela serait actuellement inutile; 
ioutes ces espèces se ressemblent extérieurement 
d'une manière frappante et leur nombre n'est pas 


_Fncore assez élevé pour exiger autre chose que de 
 Simples coupes. 


J'avais d'abord eu l'intention d'identifier les 
Spèces que j'étudiais avec celles qui ont été déjà 
Mais j'y ai bientôt renoncé. On ne peut 
Un compte certainement des deux espèces 
de Perty (1).-Ch. communis, Ch. globulosa, à cause 
lat des figures. Il est impossible égale- 
server dans ce genre, sous le nom de 


Ch. hyatina Cohn. (2), le Polytoma uvella Ehrb. 


Quant aux autres espèces, CA. obtusa A. Braun., 


(1) Perty, Kleinste Lebensf., Tab. X1I. 
ho, Nova acta, XXIV, pars I. 


— 158 — 


Ch. rostrata Cnk. (1), Ch. operculata Stein. (2), Ch. 

grandis Stein (3), etc., de nouvelles recherches sont … 
absolument nécessaires avant que l'on puisse les … 
placer à titre définitif dans le genre Chlamydo- 
monas. 4 

Je termine en signalant une observation deM.F. 
Gay. D'après lui (4), le CA. tingens A. Braun.,'for- 
merait des kystes; ce fait, s’il était confirmé, serait 
fort intéressant; mais comme les gamètes se Con 
juguent ordinairement le soir, l'observateur peut ‘4 
facilement être induit en erreur et prendre pour 
des kystes ce qui, en réalité, provient d'une conju- 
gaison. 


A 9 heures et demie, la séance est levée. 


(4) Cienkowski, Über einige chlor. Gloescapsen Bot. Zeit: 


| 

; 
(2) Stein, Infusions thiere Abth., IL, 1878. 
(3) Loc. cit. 
(4) Sur la formation des kystes chez les CHibrospoi 
(Bulletin de la Société Botanique de France, t. XXXIIL, 2° série, 
t. VII, 1886). 
3 

| 


SÉANCE DU 6 JUIN 1887. 


PRÉSIDENCE DE M. Le D’ FAYEL. 


_ En l’absence de MM. Deslongchamps et Rabut, 
M: le D' Fayel est invité à présider la séance. 

Le procès-verbal de la séance est lu et adopté. 

ns la correspondance, se trouve une lettre de . 
e Ministre de l'Instruction publique, informant ue 


La Société des Naturalistes, attachée à l'Univer- 
Sité impériale de St- Wladimir, à Kiew (Russie), 
Propose à la Société Linnéenne l'échange réciproque 
leurs publications. Mise aux voix, cette rs ar 
tion est agréée. 
_ La Société Linnéenne décide, en outre, de pro- 
Poser semblable échange à la Linnean Society of 
New Soutn Wales. 
Les volumes reçus sont passés en revue. 
 Mlepr Fayel annonce la réapparition de l'Année 
= “dicale de Caen : la partie non officielle de cette 
Publication ne sera pas soumise à la censure: seront 
acceptés, les articles sur tous sujets se rattachant ME 
X Sciences médicales. ie 
La Société fixe ensuite aux 2 et 3 juillet la date de 


— 160 — 


ses excursions à Saint-Sauveur-le-Vicomte et Port- 
bail, puis adopte la circulaire rédigée par M. Morière 
pour être adressée à tous les membres et leur faire 
connaître, avec le programme des deux journées, 
divers détails concernant le logement, les moyens 


de transport et le banquet. Enfin, sur la proposition 


de M. Corbière, la Société Linnéenne décide d'in- 
viter la Société d'Archéologie, Littérature, Sciences 


et Arts d'Avranches à prendre part à son excursion 


dans la Manche. 


M. Dangeard lit la note ci-après : 


NOTE 


SUR 


LE GENRE CHLOROGONIUM Eur. 


Par M. P.-A. DANGEARD, 


Docteur ès-sciences, chef des Travaux de Botanique à la Faculté de Caen. 


Le Chlorogonium euchlorum Ehr., placé jusqu'à 
ce jour dans les Flagellates, se rencontre dans les 
petites flaques d’eau qui se forment à la suite de 
pluies sur la place du marché aux bestiaux de la 
ville de Caen. Il a été décrit, la première fois, Pi® 
Ehrenberg (1) et étudié à nouveau par Stein (2). 


J'ai repris moi-même et complété l'étude de æ 


(1) Die Infusions thierchen. 


(2) Der Organismus der Infusions thiere, Abth. Il, 1 Halite- : 


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è aussi délicats qu 
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leur forme et col 


— 161 — 


genre, et j'ai pu m'assurer qu'il a sa place marquée 
dans la famille des Volvocinées, c'est-à-dire dans les 
algues. Sans entrer dans l'étude de la famille qui 
fera l’objet d’un travail spécial, je signalerai ici les 
raisons qui m'ont conduit à placer ce genre dans les 


_ Volvocinées. 


Organisation. —— Le corps est fusiforme, trois ou 


Quatre fois plus long que large et terminé en pointe 
_ aux deux extrémités ; la membrane est mince, trans- 

Parenie; elle se colore en bleu, soit par l’action 
 “ucessive de l'iode et de l'acide sulfurique, soit au 


Moyen du chlorure de zinc iodé ; elle est donc for- 


_ Mée de cellulose. L'algue tourne sur elle-même au 


moyen de deux longs cils qui partent du proto- 
Plasma, traversant la paroi à son bec antérieur et 
divergent ensuite. 

Le protoplasma est coloré par de la chlorophylle : 
la Coloration est peu foncée ; au milieu du corps, 
On distingue même sans l’action des réactifs, un 
noyau Sphérique nucléolé ; enfin, il y a encore cinq 
Où six globules disséminés, qui bleuissent légère- 


| Mént par l'iode et ne sont autre chose que des cor- 
_ Puscules chlorophylliens. 


SI l'on veut colorer le noyau, il suffit de fixer à 
l'alcool absolu et d'employer ensuite les réactifs 
colorants ordinaires où mieux la glycérine étendue 
Plcro-carminatée : lorsqu'on a affaire à des êtres 
6 Ceux-ci, on peut les monter direc- 
dernier réactif qui n'altère en rien 
ore bien le noyau et son nucléole. 
er celte description, il ne reste plus 

11 


Pour complét 


— 162 — 


qu'à signaler la présence d’un point rouge à la 
partie antérieure du corps. : 


Reproduction asexuelle. — Elle se fait d'une façon 
très simple comme dans les autres volvocinées; le 
protoplasma par divisions successives en deux, 
donne quatre ou huit individus semblables à la 
cellule-mère : après s'être agitées quelque temps à 
l'intérieur de la cellule, les zoospores ainsi formées 
S'échappent au dehors; il se fait de la sorte, dans . 
les conditions favorables, une multiplication extrè- 
mement rapide de ces êtres; malgré cela, ils dimi- 
nuent rapidement dans les cultures, par suite de la 
guerre acharnée que leur font certains infusoires; 
aussi est-il facile de comprendre qu’une formation 
rapide d'œufs est absolument nécessaire pour COn- 
server l'espèce. 


Reproduction sexuée. — Certains individus, au 
lieu de quatre ou huit zoospores, forment seize 
gamètes de petite taille, qui, par leurs mouvements 
désordonnés, occasionnent une rupture de la mem- 
brane. — Ces gamètes sont allongées, à deux cils; 
l'extrémité antérieure est incolore, le point rouge 
manque. Fa 

Deux gamètes se rencontrent; elles se soudent 
par leur partie antérieure, le contact s'établit bien= 
tôt jusqu'à la partie inférieure; une ligne incolore 
marque encore quelque temps la ligne suivant la- 
quelle s’est fait la soudure ; bientôt le tout prend unê 
forme sphérique. — L'œuf, ainsi formé, grossil, son 
protoplasma d'abord vert, devient jaune d'or; en 


— 163 — 


. même emps il se forme une grande quantité d'huile, 
J'ai eu l’occasion de recueillir, aux environs de 
Mézidon, un CAlorogonium qui devra probablement 
_ constituer une deuxième espèce dans le genre; les 
seules différences qu'elle présente avec celui qui 
vient d'être décrit, sont les suivantes : 
Au lieu de cinq ou six corpuscules chlorophyl- 
_ liens, l’espèce de Mézidon n’en présente que deux 
très gros et très bien caractérisés : l’un en avant, 
_ l'autre en arrière du noyau central; c'est un carac- 
{ère constant. 
- J'ai vu aussi que la division du protoplasma en 
voSpores s'y faisait le plus souvent suivant l'axe du 
COfpS, tandis que dans l’autre espèce, cette division 
_ lait soit parallèle, soit perpendiculaire, soit obli- 
_ Que à l'axe du Corps ; ce caractère différentiel me 
Pärait cependant beaucoup moins important que le 
Premier. 
Tous les caractères que nous venons de voir con- 
| duisent à placer le genre Chlorogonium près du 
_ Senre Chlamydomonas : chose singulière ! au point 
de vue de la reproduction sexuelle, il y a plus de 
différence entre deux chlamydomonas de section 
_ différente (1), qu'entre le Chlorogonium euchlorum 
| Ebr. et le Chlamydomonas Reinhardti (Dangeard). 
Il ne s’en suit pas que les deux genres doivent 
fre réunis; mais il y aurait contradiction flagrante 
à conserver, comme on l'a fait jusqu'ici, le premier 


se a) Voir notre travail sur le genre Chlamydomonas. Séance 
Plécédente, Bulletin de la Société *Linnéenne de  Nor- 


us AOE 


dans les Flagellates, tandis que le second resterait, 
d’ailleurs à juste titre, dans les Volvocinées. 


M. Dangeard résume ensuite quelques-unes des 
communications qu’il a entendues au Congrès des 
Sociétés savantes, à la Sorbonne. 

M. Osmont présente un cas tératologique d'AHelixz 
aspersa qu'il a recueilli dans les fossés du Château. 


Il s'agit d'une coquille dont la spire s’est allongée 


d’une façon très remarquable. 


M. Lecornu lit une note sur la résistance à l'écra- 


sement des piliers de pierre de Caen: 


NOTE 


SUR 


LES CARRIÈRES SOUTERRAINES 


DU CALVADOS 


Par M. IL. LEHECORNU, 


Ingénieur des: Mines. 


L’effondrement des carrières souterraines de Chan- 
celade (Dordogne) a appelé l'attention de l'adminis- 
tration supérieure sur les conditions de sécurité que 
présentent les exploitations de ce genre. L'étude à 
été faite en particulier. pour les carrières d'Alle- 
magne et de La Maladrerie, près Caen; en voici les 
principaux résultats. 


N fallait avant tout connaître le poids et larésis 


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— 165 — 


tance à l'écrasement des différents lits. Dans ce but, 
une série d'échantillons cubiques, ayant chacun 7 
centimètres de côté, ont été adressés au laboratoire 
de l'École des ponts et chaussées, pour être écrasés 
à la presse hydraulique; on y à joint deux échantil- 
lons semblables provenant des carrières de Saint- 
Pierre-Canivet (pierre dite d'Aubigny). 

Les chiffres obtenus se trouvent consignés dans le 
lableau ci-après, qui a été complété par l'addition 
de chiffres analogues, relatifs à la pierre de Quilly, 
£racieusement communiqués par les exploitants, 
MM. Jacquier frères, de Caen. 

Il est à remarquer que le poids ef la résistance 
d'un même échantillon diffèrent beaucoup, suivant 
qu'il est sec ou saturé d'eau. Ainsi, pour la pierre 
d'Allemagne, un banc qui ne s'écrase, à l’état sec, 
que Sous une pression de 182 kilos par centimètre 
Carré, ne résiste plus, lorsqu'il est saturé, qu'à une 
Pression de 70 kilos 6, soit deux fois moindre. En 
même temps, le poids du mètre cube s'élève, par la 
Saturation, de 1,842 à 2,050 kilos. Les variations ne 
Sont pas toujours aussi fortes. La moyenne des six 
échantillons de pierre d'Allemagne donne un poids 
Par mètre cube .de 1,929 kilos à l'état sec et 2,147 

kilos à l'état mouillé, et une résistance par centi- 
Mètre carré de 200 kilos à l’état sec et 108 kilos à 
l'état mouillé. Pour La Maladrerie, la moyenne des 
Sept échantillons a donné un poids, par mètre cube, 
€ 1,924 kilos à l'état sec et 2,214 kilos à l'état 
Mouillé, avec une résistance de 156 kilos par centi- 


… Mère carré à l'état sec et 110 kilos à l'état mouillé. 


: voit que, pour la pierre d'Allemagne, l'imbibi- 


Ce) 


ID 


tion (prolongée pendant 36 jours ) augmente le 
poids de 11 ° et diminue la résistance de 46 ‘, 
tandis que, pour la pierre de La Maladrerie, l'imbi- 
bition augmente le poids de 14 °/, et ne diminue la 
résistance que de 29 °.. Ges chiffres paraissent en 
relation avec la nature des deux pierres; celle 
d'Allemagne, étant moins poreuse que celle de La 
Maladrerie, absorbe moins d'eau; mais, étant plus 
argileuse, elle a une plus grande tendance à 0 
délayer. Pour la pierre dure d'Aubigny, l'imbibi- 
tion, bien que prolongée pendant 81 jours, à très 
peu augmenté le poids et très peu diminué la résis- 
tance. Pour la pierre de Quilly, les essais, qui 
remontent à plusieurs années, ont été faits sans 
prendre la précaution de dessécher les échantillons 
ou de les saturer complètement ; les chifires obtenus 
doivent donc se rapporter à un élal intermédiaire: 
11 faut ajouter que, longtemps avant l'écrase- 
ment complet, des fissures peuvent apparaître dans 
la masse : ainsi, un échantillon mouillé de pierre dœ 
La Maladrerie, qui s'est écrasé à la pression dé + 
108 kilos, a commencé à se fissurer dès la pression 
de 98 kilos 6. =. 
Au moyen de ces données, on peut se rendre 
compte du degré de fatigue des piliers qui suppor 
tent le toit des carrières. Un règlement datant de 
1838 exige que les piliers aient au moins une seC- 
lion de 3 mètres sur 3 mètres, et qu'ils soient 
éloignés les uns des autres de 7 mètres au plus. 
Pour 100 mètres carrés de toit, on a ainsi un pilier 
de 9 mètres carrés. En admettant que la distance du 
toit à la surface soit de 15 mètres, que la hautel 


a) 


— 4167 — 


El 


des piliers soit de 5 à 6 mètres et que le mètre 
cube pèse 2,500 kilos, chiffre supérieur à tous ceux 
que-donnent les expériences précédentes, on trouve 
_ que chaque centimètre carré de pilier supporte 42 
à 43 kilos, soit le tiers ou le quart de la charge né- 
cessaire pour l’écraser. Et encore, ce calcul sup- 
: _ pose-t-il que l’excavation est indéfinie en longueur 
_eten largeur, sans quoi il faudrait déduire de la 
Charge la fraction inconnue qui se reporte sur le 
_ massif inattaqué. 

_ Ces conditions sont parfaitement satisfaisantes. 
En réalité, le règlement n'est pas très exactement 
_ observé, et, par exemple, l'examen d’un plan de 
_ Carrière de La Maladrerie montre que, pour une 
Surface de travaux s'élevant à 2,157 mètres carrés, 
I ya une surface totale de piliers égale à 146 mètres, 
Ce qui donne un rapport de 6,76 °/ entre le plein et 
_ le vide, au lieu des 9 °/, réglementaires. Mais la 
charge n'atteint pas encore de cette manière 60 kil. 
bar centimètre carré, et nous restons loin de la 
Pression de 100 et 110 kilos nécessaires pour l'écra- 
sement. 

: Jadis, il y a une cinquantaine d'années, la méthode 
4 exploitation était bien moins rassurante, On don- 
ait à l'écarlement des piliers 10 mètres et plus, et 
| _ réduisait les dimensions de ces piliers à moins 
. d'un mètre. De là, à La Maladrerie, de grands éboule- 
à ments qui conduisirent l'autorité préfectorale à 
. fixer, en 1838, la règle rappelée plus haut. Les cal- 
culs que nous venons de faire montrent la sagesse 
de celte réglementation. 


2 


RS — 


Poids et résistances de différents calcaires du Calvados. 


(Niveau du fuller’s-earth.) 


| DIDS L ds la es | PRESSION ; 
: à l’écrasem' #4 
provenance. Banc [me one ananas ee LABORATI 
de OA MA tr gr EE al Gen # 
: de la 1" fis 
Mouillé| Sec. (Mouitté 
# 4 ù | | 
Allemagne. 4. (supérieur) 1882*,2138 150% gx 9) » (Ponts Sa 
Id. 12, 1869 [2444 173 [110 | » 
ï Id. 18. 1849 12050 |182 | 70.6! » 
; Id. 4. 2028 [9998 1178 1133 | » 
ne Id. D, 2144 [9933 1370 1182 | » 
Id 16. (fond) 13 2090 |147 | 71.9) » | 
Âa Ma (supérieur)/1800 12217 |111 1108 | » 1 
d (2. 2033 [2292 1173 |108 nl 
13 12918 1156 1157 | ÿ 
2090 12245 [959 | 94.241135 (mouillé). 
1971 12155 1134 | 79.9! » 
904 [2160 [149 [118 | » | 
d. nd) 11794 |2214 1191 [305 | » 
Liais d'Aubigny. | À En me 2403 12480 1322 1983 1296 ( (sec). | 
k, 2997 [9458 [304 [983 1252 (mouillé). | 
Quilly Téndre. | » » | 84 14 
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Id. Banc franc. | HAMMAM ER 
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| | | 


— 169 — 


M. Topsent annonce avoir trouvé des thallo- 
phytes perforants dans des valves d'unio recueillies 


Clinchamps. Il s'est souvenu qu'un auteur autri- 
chien, le professeur Wedl, qui a dressé une longue 
_ liste de coquilles criblées par ces thallophytes, les a 
vainement cherchés dans les Lamellibranches 
d'eau douce. 

M. Topsent fait remarquer que la présence de 
 thallophytes perforants dans les coquilles d'unio a 
_Cerlainement pour effet d'aider à leur délabrement, 
et, par suite, de hâter la dissolution de leur calcaire 
dans les eaux courantes de l'Orne. 


À 9 heures 1/2, la séance est levée. 


SÉANCE DU 4 JUILLET 1887. 


PrésInence »£ M. RABUT, Vice-PRÉSIDENT. 


La séance est ouverte à 8 heures. Le procès- ver 
bal de la séance précédente est lu et adopté. 
Dépouillement de la correspondance 
Sur la proposition de M. Morière, la date de l'ex- 
cursion de la Société Linnéenne dans la Manche est 
changée et reportée au 24 et 25 septembre; le Secré- 
taire adressera aux membres la circulaire de COnvo 
cation adoptée en juin. 
Se font inscrire pour prendre part à l'excursion : 
MM. Rabut, D' Fayel, Charbonnier, Osmont, Dan- 
geard, Gossart, D' Catois, Berjot, Lecornu, Letelr 
lier et Ravier. 
M. Morière lit ensuite une lettre de M. le com- 
mandant Jouan, annonçant qu'il fera à la séance 
publique une communication intitulée 
Nicolas-Césaire Geoffroy et ses manuscrits. 
Les ouvrages reçus sont passés en revue: 


M. Letellier fait la communication suivante : 


— 171 — 


: DE L'EMPLOI 
D VANADATE D'AMMONIAQUE ET DU TANNIN 


POUR FAIRE UNE MASSE À INJECTION NOIRE 


Par M. Augustin LETELLIER, 


Professeur de Sciences naturelles au Lycée de Caen, 


Pour les recherches du système cireulatoire des 
animaux inférieurs , les naturalistes sont obligés de 
_ se servir de masses à injection excessivement péné- 
- Wrantes, à cause du faible calibre des vaisseaux. Les 
difficultés qui, dans la pratique, résultent de cette” 
_ nécessité, se compliquent encore par l'obligation où 
les anatomistes se trouvent de n'employer que des 
liquides froids, la moindre élévation de ape 
ayant pour effet de détériorer les tissu 

Lorsque l'animal est relativement de Sante taille, 
on peut souvent se servir d’une seringue en métal ; 
Alors l'emploi d’une solution très étendue de géla- 
line colorée rend les plus grands services : celte 
masse se pousse presque froide et ne se solidifie 
QU'À la longue. Mais si les dimensions des vaisseaux 
À so lesquels on l'introduit sont très petites, s’il faut 
recourir aux canules en verre étirées à l'extrémité 
en tube, la gélatine ne donne plus de résultat, 
Parce que là masse se solidifie à l'extrémité du tube 
capillaire et oppose au passage de la partie encore 
uide un obstacle invincible. Force est alors de re- 


— 172 — 


courir aux divers liquides colorés dont la nomencla- 
ture est, on le sait, trèslongue, et qui tous présentent 
des inconvénients qui résultent, soit de leur état 
même, puisque leur couleur est due aux particules 
solides qu'ils tiennent en suspension, soit de leur 
facile diffusion au travers des tissus. Ainsi, le 
meilleur, sans contredit, de ces liquides colorés, le 
chromate de plomb, doit être fabriqué et employé 
au moment même de l'expérience; quelques mi- 
nutes suffisent pour que les granules s'agrègent les 
uns aux autres, et en cet état la masse ne passe plus 
par les canules de verre au travers desquelles il faut 
souvent exercer déjà, à cause de la capillarité, des 
pressions considérables (1 ou ? atmosphères), pour 
que l'écoulement ait lieu normalement. Le carmin 
dissous dans l'ammoniaque , étendu d’eau et préci- 
pité par l'alcool, rend des grands services ; mais le 
carmin non absolument neutre diffuse, et ce défaut 
est encore plus marqué chez tous les liquides C0- 
lorés par les dérivés de l'aniline. 

L'impossibilité où se trouvent les naturalistes de 


se servir d'un liquide à la fois pénétrant et ne diffu-. 


sant pas, est cause que chacun d'eux se fait une 


technique qui lui est personnelle et grâce à lhabi 
tude qu'il en a, il pallie, s'il n'annule pas entièrement 


les défauts de la masse à injection qui a sa prédi- 
lection, et dont il se sert pour toutes ses recherches: 


Ds nr bp Cats 


Il serait bon cependant de varier les méthodes avec 


le sujet à injecter, je dis plus, avec la partie du 
sujet dont les vaisseaux sont l’objet des études du 
moment. Il est elair, par exemple, qu'au milieu d'un 


tissu blanc, un liquide noir, plus pénétrant que 


à 


ee «ON Ne Kerr en Ne 


A te 


sm ETS 


l'encre de Chine, et ne diffusant pas, permettrait, 
_ plus aisément que tout autre, de suivre le trajet des 


vaisseaux qu'il remplit. Tel a été le cas où je me 
suis trouvé, quand je me suis occupé du système 
artériel du manteau de la moule. Après avoir obtenu 


dés résultats assez satisfaisants avec l’encre de chine 


en suspension dans l’eau acidulée par l'acide chlo- 


rhydrique ou rendue alcaline par la potasse caus- 


tique, j'ai eu recours au seul liquide qui soit noir 
par lui-même, et non par les particules qu'il tient 
en Suspension, c'est-à-dire à la combinaison du 
lannin et du vanadate d'ammoniaque. La masse 
noire que j'ai employée s'obtient du reste très faci- 
lement ; le vanadate d'ammoniaque est assez soluble 
dans l'eau tiède, et le tannin se dissout aisément 
dans l'eau chaude, en filtrant ou a un liquide lim- 
pide. On conserve séparément ces deux solutions, 
ét au moment d'opérer, on en fait le mélange, 
Sraduant la teinte à volonté, suivant les proportions 
employées. Or le liquide bleu noir ainsi préparé, 
Passe par les canules de verre les plus fines, il colore 
les parois des vaisseaux, alors même que ces der- 
Mers n'en sont pas entièrement remplis ; enfin le 
tannin agissant sur les substances albuminoïdes des 


 Arières, s'oppose à la diffusion. Lorsque, l'injection 


élant faite, on porte la pièce dans l'alcool pour la 


durcir, on n’est pas exposé à voir la couleur s'éva- 


“5e ou pénétrer les tissus, puisque le vanadate 
4MMoniaque est insoluble dans l'alcool. 
Au tannin dissous dans l'eau, on peut substituer 


nee Solution d'acide pyrogallique ou simplement 
“CU Qui a été mise pendant quelque temps, et à 


— 174 — 


2 
froid en présence de la noix de galle concassée. … 
L'infusion faite à chaud est visqueuse, elle est ce- 
pendant appelée à rendre service dans le cas où l'on … 
trouverait que la masse noire obtenue par les moyens … 
ordinaires est trop pénétrante, or c’est peut-être là 
le défaut de l'injection au vanadate d'ammoniaque 
et au tannin. : 


Nota. — Le vanadate d'ammoniaque ne semble 1 
pas devoir être considéré comme plus vénéneux 
que les sels de fer et des autres métaux de la même 
classe. | 


M. Dangeard lit la note ci-après : 


REMARQUES 


SUR LES 


CANAUX SÉCRÉTEURS DE L'ARAUCARIA LUS 


Par M. P.-A. DANGEHARD, 


Docteur ès-sciences, es des Travaux de Botanique à la Faculté de Caen. à 


Si l'on examine l'embryon d'Araucaria imbricata, \ 
Pavon, on voit qu'il est orthotrope et possède deux, 
quelquefois trois cotylédons. = 

Dès ce moment, il est possible de distinguer deux | 

-sÿstèmes de canaux sécréteurs, l’un situé quelques 
assises au-dessous de l'épiderme, l’autre plusinterne 
le premier, étudié sur de jeunes germinations, ] 
sente les caractères suivants : il débute à quelque 


= 


. ordinairement de vingt à trente; ils sont disposés 
sur une seule ligne qui suit les contours de l'épi- 
derme. Ce système passe en entier dans la tigelle 
à l'endroit où les cotylédons s'y insèrent; cette Li- 


_ la limite des deux organes. Dans la tigelle, le nombre 
S Canaux sécréteurs disposés en un cercle unique 
dans la partie externe de l'écorce, dépasse souvent 
quatre-vingts. | 
On a pensé, jusqu'ici, que l'écorce primaire de la 
_ lacine, dans les conifères, ne possédait jamais de 
Canaux sécréteurs (1); la radicule de l’Araucaria 
+ présente une exception à la règle géné- 
Tale 


=" En effet, le système sous-épidermique se continue 
_ dans la radicule jusqu'à une certaine distance du 
(Collet; on ne peut objecter que la partie examinée 
_ Appartient encore à la tigelle : la structure interne 
| ne laisse aucun doute sur sa nature; on y trouve un 
_éndoderme bien: caractérisé, et deux ou trois assises 
. cellules, munies de cadres d’épaississement (2) 
localisées Sur les faces radiales. 


ë 1) Consulter : Van Tieghem, Trailé de Botanique, p. 1323. 

@ ns à ce sujet : Van Tieghem, Traité de Botanique, 

sm et: Sur le réseau sus-endodermique de la racine 
Ga iféres, Bulletin de la Société Botanique de France, 
Série, &. IX, 1887, p. 195. 


116 — 


Le cylindre central ne présente à cet endroit que 
deux faisceaux ligneux à développement centripète; 
le liber a les mêmes caractères que dans les autres 
conifères. 

Bientôt, la subérification qui se produit et ensuile 
l'exfoliation de l'écorce primaire, font disparaître 
toute trace de ce premier système sécréteur dans la 
racine. 

Le second système est situé dans le péricyele; i il 
est composé dans la radicule de douze à vingl 
canaux sécréleurs, disposés en cercle ; il se continuê 
dans la tigelle et passe dans les cotylédons, exté- 
rieurement aux faisceaux fibro-vasculaires, et il 
s'arrête plus ou moins loin. 

On a décrit (4) pour une seule espèce de Conifères, 
le Pinus sylvestris, le passage de la tige à la racine. 

Les différences que présente l'Araucaria imbri- 
cata sont tout à fait secondaires ; ainsi, les faisceaux 
ligneux sont au nombre de trois ou quatre pendant 
une partie de leur trajet dans la tigelle; c'est tout 
près de l'insertion des cotylédons qu'a lieu la rota- 
tion de 180° qui fait passer les faisceaux vascl- 
laires de la disposition centripète à la disposition 
centrifuge. 

Tandis que dans le Pinus sylvestris chacun des 
cotylédons ne reçoit qu'un faisceau fibro- vasculaire, 
dans l'Araucaria imbricata, on en trouve sept où 
huit qui passent dans les cotylédons, accompagnés 
par les canaux sécréteurs du péricycle. 


(1) R. Gérard. Passage de la racine à la tige. Ann.des Sciences | 
nat.,t. XI, p 


— 177 — 


Les canaux sécréteurs de la tige sont indépen- 
dants des deux systèmes que nous venons de 
décrire. 

En résumé, l’Araucaria imbricata est la seule 
espèce de Conifère où soit signalée jusqu'ici la pré- 
sence de canaux sécréteurs dans l'écorce primaire 
de la racine. 


M. Dangeard fait la communication ci-après : 


SUR LA POLYSTÉLIE 


Le jenre PIN GUICULA 


Par MM. P.-A. DANGEARD #r BARBÉ 


Le Pinquicuta vulgaris TL. que nous avons plus 
Spécialement en vue ici est une petite plante des 
_ Marais tourbeux ; placée avec les autres espèces du 
senre parmi les plantes dites carnivores, elle a été 
étudiée à ce point de vue par M. Charles Darwin (1), 
Édouard Morren (2). C'est dans le cours d'expé- 
nences failes en vue de vérifier les faits avancés par 
ces savants que nous avons été amenés à faire l'a- 
Nalomie de cette espèce ; nous ne ferons que Si- 


se Les plantes insectivores, traduction par E. Barbier, anno- 
°€ par C. Martins, 1877 
, La théorie des plantes carnivores et irritables. Bruxelles, 
J, 
12 


gnaler aujourd'hui les faits les plus importants, 
nous réservant de revenir plus tard sur les détails. 

Le système radiculaire est, ordinairement peu 
développé ; le pivot terminal de la racine disparait 
de bonne heure et les racines latérales partent d'une 
tige très courte qui porte la rosette de feuilles. — 
Avant d'aller plus loin, il est utile de rappeler les 
idées nouvelles introduites dans la science par le 
travail de MM. Van Tieghem et H. Douliot (4). 

« Simples ou doubles, les faisceaux conducteurs 
_ peuvent affecter trois dispositions différentes. Ils 
peuvent être groupés en un cercle ou en plusieurs 


cercles concentriques autour de l'axe du membre 


considéré, unis tous ensemble par un conjonctif 
dont la région interne est la moelle, les portions in- 
tercalées aux faisceaux les rayons médullaires et la 
région externe le péricycle, de manière à former 
un cylindre central, entouré à son tour par l'écorce 
dont il est séparé par l'endoderme. ils peuvent être 
groupés en plusieurs cercles autour d'autant d’axes 
diversement disposés de manière à constituer tout 
autant de cylindres centraux distincts ayant chacul 
sa moelle, ses rayon médullaires, son péricyele et 
son endoderme, tout reliés et enveloppés Par une 
écorce commune. Enfin ils peuvent être isolés, non 
réunis en un cylindre central, individuellement en- 
veloppés par un endoderme particulier et direcle- 
ment plongés dans la masse générale du corps qui 
ne se sépare pas alors en écorce et conjonctif- 


Pour abréger, appelons sééle l'ensemble de fais- 2 


(1) Annales des Sciences naturelles, t. IL, n°: 5 et 6,p-1 2. À 


ét ds 


». 


LE F i j a $ 
rs LÀ fe D nt Se SES NS SE cn 


— 179 — 


aux conducteurs et de conjonctif qui compose un 
cylindre central ; nous dirons que la disposition de 
_ l'appareil conducteur est monostélique dans le pre- 
_  Mmiercas, po/ystélique dans le second, astélique dans 
Je troisième. » 
_ La polystélie est très rare dans la tige des Phané- 

_rogames où on ne l’a observée jusqu'ici que dans le 
. Senre Awricula, une Primulacée, et, dans le genre 
_ Gunnera, une Haloragée. : 
_ Il faudra ajouter, désormais, à ces deux cas, celui 
du Pinguicula, dont la tige est également polysté- 
_ lique. Cette tige se détruit de bas en haut, de façon 
. à rester toujours très courte. Si on l'étudie sur un 
_ pied déjà âgé, on trouve, à partir de sa base, quatre 
Où cinq stèles entourés chacun d'un endoderme à 
blissements bien nets ; le péricycle comprend deux 
Où {rois assises de cellules à parois minces : le liber 
est extérieur aux vaisseaux en îlots ou en bandes 


directions, forment une gaîne autour des vais- 
aux primaires et autour de la base des feuilles et 
- racines; c’est une production secondaire du 
nr identique à celle des Primula et des Au- 
/ 4. : à 


Q) Van Tieghem et H. Douliot, loc. cit. 


ne 469 «= 


Les racines latérales qui partent de préférence im- 
médiatement au-dessous de la rosette des feuilles, 
sont simples ; elles s'appuient souvent sur deux 
stèles fusionnés ; leur cylindre central possède sepl 
ou huit faisceaux ligneux et libériens entourés par les 
deux ou trois assises du péricycle et l’endoderme ; 
au centre, se trouve une moelle assez large, formée 
par des cellules à contour hexagonal. Nous n'avons 
pas vu dans l'écorce de formations secondaires. 

Le nombre des stèles de la tige diminue à mesure 
que l’on approche du point d'insertion des feuilles, 
par fusion de deux stèles en un seul ; on peut avoir 
alors la disposition d’une étoile à trois branches, 
dont les trois stèles soudés sont recouverts d'un 
endoderme commun; de chaque pointe, part un 
faisceau foliaire entouré à sa base par le réseau 
radicifère, c'est même ce réseau qui permet de 
reconnaître les trois stèles ; en effet, les cellules qui 
le composent et qui appartiennent au péricycle 
forment des trainées dans le parenchyme central 

ue l’on prendrait au premier abord pour une 
moelle véritable. 

La feuille ne recoit qu’un faisceau libero-ligneux 
entouré par son endoderme, il est facile à l'endroit, 
d'insertion des feuilles, de reconnaître l'endoderme- 
En effet, les cellules présentent un contenu coloré 
en violet qui les différencie nettement des tissus 
voisins. 


Quant au pédicelle floral, il est monostélique 


comme les racines latérales. 
Le nombre et la disposition des stèles varient 


quelque peu selon l'âge des plantes que l'on ee 


— 181 — 


mine; mais le type général est bien celui que nous 
venons de signaler. 

En examinant plusieurs espèces de Pinquicula, 
conservées en herbier, nous avons pu nous assurer 
que dans ce genre comme dans le genre Primula, 

_ _ilsera possible d'établir des sections fondées sur la 
disposition des stèles; mais pour faire ce travail 
d'une manière fructueuse, il nous aurait fallu des 
matériaux nombreux et en bon état, ce qui nous à 
fait défaut. 


Au nom de M. Le Jolis, membre honoraire, il est 
donné lecture de la note ci-après : 


LE 
GLYCERIA BORRERI A CHERBOURG 
Par M. Auc. LE JOLIS 


sai ee la Société des Sciences naturelles de Rent à 
ire de la Société Linnéenne de Normandie 


Dans une brochure toute récente, intitulée : 
“ Nouvelles herborisations aux environs de Cher- 
Urg » (Extr, du Bulletin de la Société Linnéenne 
fe Normandie, 4 sér., t. 1, 4887), M. le professeur 
de Corbière écrit (D: 411) : 
_ (Glyceria conferta Fries (= G. Borreri Bab., 
< Man. of Brit. bot., & éd., p. 436). — La plante 
ù “ Signalée sous ce nom, à Cherbourg, par M. Le 
_ (lis, est G. maritima Wahlenb.! ce qui explique 
 ? ‘la phrase de la Flore de Normandie : « Racine 


— 182 — 


« stolonifère. » Le véritable Glyceria conferta a une 
« racine fibreuse. M. Lloyd n'y voit qu'une simple 
« forme du G. distans Wahlenb., « à panicule raide, 
« avec rameaux garnis d’épillets presque jusqu’à la 
« base, étalés, dressés et non réfléchis. » Quoi qu'il 
« en soit, espèce ou simple forme, le G. conferta 
« existe à Cherbourg, où Bertrand-Lachënée, le 
« premier, je crois, l'a distingué. Je l'ai vu aussi à 
« l'ancienne mare de Tourlaville. » “s 
Ce n’est.-certes pas uniquement pour protester 
contre l'erreur qui m'est un peu trop gratuitement 
attribuée par mon savant confrère en botanique, 
que je me décide à écrire ces quelques lignes ; 
c’est bien plutôt pour attirer l'attention des bota- 
nistes normands sur le groupe si difficile des Gly- 
ceria halophiles et les mettre en garde contre les 
descriptions erronées ou incomplètes de nos flores 
régionales ; c’est encore pour faire connaître des 
observations, extraites de ma correspondance avec 
d'habiles spécialistes, sur les formes qui habitent 
notre littoral; c'est surtout dans ce dernier but quê 
je: crois utile de raconter la petite histoire du Gly- 
ceria Borreri à Cherbourg. ; 
Autrefois, je croyais connaître ici trois Glyceria 
halophiles : 4° Le Glyceria distans ; 2° une plante à 
panicule plus ou moins resserrée et à rameaux 
_ dressés, que, par opposition à la première, j'appe” 
lais G. maritima: et, enfin, 3° une forme couchée, 
recueillie d'abord dans les sables de la mare de. 
Tourlaville, que le vénérable M. J. Gay, dans ses 
herborisations de plusieurs jours avec moi, enjuillet 
1849, m'avait dit, sur place, être une variété du a 


We es 


— 183 — 


G. procumbens , et qu’alors je distribuai à mes cor- 
respondants sous ce dernier nom, —bien que cette 
forme différât sensiblement du type récollé par 
moi à Gatteville, mais je m'inclinais respectueuse- 
ment devant l'autorité de mon savant maître. 
Lorsque M. Duval-Jouve me demanda les Grami- 
nées de notre pays pour ses études monographiques 
sur cette famille, je lui envoyai ces trois plantes, et 
voici ce qu'il m'écrivit, le 31 mars 1856: « Le Glyceria 
maritima (Cherbourg, juillet 1853) est bien le Gl. 
Mmaritima de Roeper, mais non de Koch, et c’est le 
Gi. conferta Fries, Mant. 2, p. 10 et Summ. Scand. 
5. » — « Glyceria procumbens (Cherbourg, juin 


_ 1849) ne paraît pas être cette espèce ? Le vrai GL. 
_ Procumbens est dans l’envoi, etc.»—et, revenant sur 


le même sujet dans sa lettre du 2 mars 1857: « Je ne 
puis déterminer votre Glyceria procumbens (Cher- 
bourg, juin 1849). Je crois seulement pouvoir affirmer 
que ce n'est pas le procwmbens; il ne ressemble en 
rien à la figure de Reichenbach, t. 149, f. 3693 il n'a 
_Dointles rameaux courts, rapprochés, épillés jusqu’à 
la base du procumbens : il n'a pas ses grandes feuilles, 


ni ses épillets persistants, caractères qui ont porté 


Sleudel et quelques autres à laisser cette espèce 
dans le genre Festuca ou dans le Scleropoa. Ce 


à _Resl pas un conferta non plus ». — + Votre mari 


lima me paraît aussi différer des figures de Rei- 
Chenbach et des descriptions ; j'ose à peine sOup- 


… ner un conferta. Je n'ai pas assez d'objets de 
 OMpParaison bien établis. Je crois d’ailleurs que les 


descriptions de nos auteurs sont un peu trop 
restreintes et qu'ils n'ont peut-être pas vu assez 


— 184 — 


de sujets divers, et que leurs caractères sont trop 
étroits et trop exclusifs ». 

Vers cette époque, je recevais la dernière livraison 
de la « Flore de France » de MM. Grenier et Godron, 
où je trouvai une description du Glyceria con- 
ferta Fr., ayant pour synonymes . Gl maritima 
Rœp. (non Mert. et Koch) et Sclerochloa Borreri 
Bab., et j'y reconnus aussitôt la plante que j'avais 


nommée Gl. maritima : ce qui était parfaitement 


conforme à l'opinion émise par M. Duval-Jouve dans 
sa première lettre, bien qu'il fût beaucoup plus 
hésitant dans sa deuxième. — Je venais aussi de 


recevoir de la Société botanique de Londres, deséchan- 


tillons de GZ. Borreri Bab., et ceux-ci me parurent 
absolument identiques avec ma plante. J ’indiquai 
alors cette espèce à M. de Brébisson, qui, dans la 3° 
édition de sa Flore de Normandie, publiée en 1859, 
l'inséra sous le nom de Glyceria conferta Kr., avec la 
mention « trouvée à Cherbourg par M. A. Le Jolis. » 

Malheureusement, au lieu de rédiger sa descrip- 


tion d'après mes échantillons, M. de Brébisson se . 


contenta de copier tout simplement la première 
diagnose que M. Fries avait donnée de son G/. con 
ferta, et signala comme caractère saillant de l'espèce : 
« Racine stolonifère », — sans s'apercevoir que 
M. Fries s'était empressé, dans le « Summa veÿt 
tabilium Scandinaviæ », de corriger, par les mois 


« radice cæspitosa », l'erreur qui s'était glissée dans 


son « Mantissa ». 
N'ayant pas sous la main ces ouvrages de M.E. Fries 


et ne pouvant soupconner la méprise de M. de Bré-. 


bisson, mais voyant la contradiction flagrante qui 


3 
ê ; 
* - bre 
ae ne De LS SE PRO N 


Be, RS UE tn da — 


PR ST EPS NPC CR Re 2 OU D UE ne 


qu 


2h, 


1e 


— 185 — 


existait entre sa diagnose et celle de M. Godron, je 
fus pris d’un scrupule au moment même du tirage 
@e l’avant-dernière feuille de mes « Plantes vascu- 
laires de Cherbourg », et je m’adressai de nouveau 
à M. Duval-Jouve, qui, tout aussitôt (9 mai 1860), 
me répondit : « Les Glyceria sont toujours indé- 
chiffrables pour moi. Je sais bien que votre maritima 
est le G/. distans, mais je ne suis pas fixé sur 
l'autre. J'ai été en mai dernier dans le Midi, j'ai 
rapporté par centaines des échantillons qui ont re- 
doublé mes doutes.Je voudrais bien vous renseigner 
sur les Glyceria, mais vraiment cela est impossible. 
Je n'ai aucune idée arrêtée sur les espèces de 
ce genre. » 

Soit dit en passant, ces déclarations conscien- 
cieuses d'un monographe tel que M. Duval-Jouve, 
ne sont-elles pas de nature à faire réfléchir certains 
herborisateurs qui,sans matériaux d'étude suflisants, 
tranchent si facilement et si hardiment les questions 
spécifiques les plus délicates? — Ajoutons que, trois 
ans plus lard, en 1863, M. Duval-Jouve publiait, 
dans le « Bulletin de la Société Botanique de 
France » (t. X, p. 151), ses « Doutes et prières 
“sujet de quelques espèces de Glyceria du groupe 


À des halophiles », et, à cette époque encore, Comme 


le fait remarquer M. Crépin, « il ne connaissait pas 


Une connaissait qu'imparfaitement les G/. mari- 


la et G{. Borreri (GL. conferta Fr.) », — et assu- 
'ément, par là M. Crépin ne veut pas dire que ces 


_ (Onaïssances imparfaites ne fussent pas scientifi- 


Juement bien supérieures aux prétendues connais- 


 Sances de ceux qui n'ont pas abordé l'étude mo- 


— 186 — 


nographique de ces plantes, car c'est bien plutôt 


ici qu'on peut appliquer les paroles si justes de Fr. 
Arago : « Des difficultés bien définies, des diffi- 


cultés nettement caractérisées, sont des demi-dé- 


couvertes. » ; 


Les déclarations de M. Duval-Jouve, — le manque 


d'échantillons types du GZ. conferta FT., qui m'eus- 
sent permis une comparaison avec ma plante, — la 
discordance entre les diverses descriptions, — Ja 
crainte d'introduire dans mon catalogue un nom sur 
lequel pourraient planer des doutes, — tous ces 


motifs m'empêchèrent de la citer sous le nom de 
GL. conferta Fr., et, comme elle avait une souche 
fibreuse semblable à celle du GL. distans, je jugeni 
plus prudent de la ranger provisoirement à la suite 


de cette dernière comme variété coarctata (PT: fl. 
bat.) ; en effet, la diagnose donnée par M. Van den 
Bosch dansle « Prodromus floræ batavæ » (1 I, p- 316) 
me paraissait assez bien lui convenir: « panieula 


coarctata, ramis spiculis subsessilibus totis obsessis.» 


J'ajoutais : « Cette forme ressemble beaucoup au 
Sclerochloa Borreri Bab. », et si je ne me monirais 


pas plus aflirmatif, c'était à cause de la réserve que. - 
m'imposait l'identification faite par M. Godron du 


Sel. Borreri Bab. avec le G{. conferta Fr. 


Cependant je continuais à me préoccuper de celte 


plante, et j'en soumis des échantillons numérotés à 


l'un de mes correspondants les plus actifs, M. Gre- 
tion 


nier, en attirant tout spécialement son atten 


sur une forme à feuilles pliées; et M. Grenier me 
répondit, le 6 février 1863 : « Glyceria n° 2. Grande 


et belle plante de 1/2 mètre; c'est certainement unê 


— 187 — 


a. Ses feuilles planes et ses glumes courtes ne per- 
mettent pas de la rapporter à une autre espèce. Je 
vous serai bien reconnaissant de me faire une 
bonne provision de cette plante, puisqu'elle est près 
. de vous. » — « G{yceria n° 3 (feuilles pliées). Sur 
… trois échantillons, j'en trouve deux dont les feuilles 
_ me paraissent presque planes, tandis qu’elles sont 
_ réellement pliées dans les faisceaux stériles ; il n'est 
. donc pas possible de rapporter cette plante au 
GE conferta. Ce serait donc dans le G4. convoluta 
_ quelle devrait rentrer, malgré son habitat océa- 
nique et non méditerranéen. » — « Parmi vos Gly- 
_ ceria, je ne vois pas le G7. maritima ; tâchez donc de 
le découvrir ; je l'ai de Quinéville : j'en désire aussi 
une petite provision, car il faut étudier ces espèces 
Sur de nombreux exemplaires. » 

Quelque temps après, au moment où le savant 
Professeur belge M. Crépin préparait le 5° fasci- 
cule de ses « Notes, » je lui adressai les diverses 
formes de Gyceria de notré littoral, notamment : 
À La plante (n° 3) que M. Grenier rapportait au 
6 convoluta ; > le G1. conferta, de plusieurs ré- 
tolles ; 3% la plante que M. J. Gay avait regardée 
‘mme une variété de G procumbens et que 
l'envoyai sans nom; et dès l’arrivée de mon paquet, 
AL Crépin m'écrivait, le 48 novembre 1864: « Quelle 
Dseurité , grand Dieu, il existe dans ce groupe! 
es Duval-Jouve ne sait pour ainsi dire plus que 
Penser des G. convoluta, festucæformis, etc. Les 
“ombreux matériaux qu'il a reçus depuis la pu- 


| " forme gigantesque du G7. conferta Fr. Mant.2, p.10. 


ation de sa Nole sur ce groupe, l'embar- 


— 188 — 


rassent singulièrement. On est encore bien loin de 
s'entendre sur la délimitation des espèces. — Les 
formes de Glyceria maritimes que vous m'avez 
envoyées, m'intéressent au plus haut point. Depuis 
la note de M. Duval-Jouve, il me semble que vous 
avez réétudié vos espèces. — M. de Brébisson, dans 
sa flore, indique à Cherbourg les G/. maritima el 
conferta. Quant à ce dernier, vous ne l'indiquez 
plus dans votre Catalogue, à moins que vous nb 
l'ayez eu en vue sous le nom de var. coarctata, Ce 
que je soupçonne aiort. =— Ce que vous m'avez 
envoyé sous le nom de &l. convoluta, GI. conferta el 
Glyceria sans nom (petite plante des sables mari- 
times), appartiennent au Gl. Borrert Babington ! 
Même inflorescence, mêmes épillets, mêmes an- 
thères. 11 n'y a que les feuilles qui diffèrent. Dans 
votre GL convoluta, les feuilles semblent pliées et 
sont probablement enroulées sur le vif: elles sont 
planes dans votre conferta; elles semblent égale- 
ment pliées dans les petits échantillons du Glyceria 
non déterminé. Comparez, je vous prie, les épillets 
de ces trois plantes avec le convoluta de la Médi- 
terranée tel que le décrivent MM. Duval et Godron, 
et vous reconnaîtrez immédiatement qu’elles n'ap- 
partiennent pas à ce type. Feuilles planes et Feuilles 
enroulées, n'est pas, en apparence, Un caractère cel” 
tain dans ce groupe, et M: Duval le reconnaît lui- 
même. D’après ce que je crois voir sur VOS échantil- 
lons, les feuilles de G{yceria Borreri seraient donc 
parfois enroulées. Dites-moi, je vous prie, que 
réellement la forme des feuilles vivantes dan 
_trois formes que vous m'avez envoyées. 


lle est 
s les 


Je tiens 


= $ 


“3 — A9 
beaucoup à le savoir pour terminer mon travail sur 
les Glyceria halophiles. — Dites-moi dans quel 
genre de station croît votre con/ferta à feuilles planes 
(grande plante), votre convoluta à feuilles enrou- 
lées, et votre autre petite plante. L'humidité ou la 
_ Sécheresse doivent être pour quelque chose dans la 
_ production de feuilles planes ou de feuilles enrou- 
_  lées. Si vous aviez le temps, je vous prierais de me 
. donner ces renseignements le plus tôt possible. — 
_ M. de Brébisson attribue au con/ferta une racine 
_  Stolonifére. L'avez-vous jamais vu s{olonifère ? Je ne 
connais que le #naritima qui ait des rejets épigés, 
_  barfoïis un peu radicants, et la souche n’est jamais 
_  lampante normalement, elle ne l'est qu'accidentel- 
lement. C'est l'avis de tous ceux qui ont bien étudié 
le G. maritima. — Ne pourrez-vous pas me mettre 
daus votre lettre en réponse, un échantillon en 
fleurs du G£. maritima de vos côtes de l'Ouest ? — 
Reste maintenant à voir si le GL. conferta de Fries 
est identique avec le G£. Borrert. C'est celui-ci bien 
Certainement que vous possédez sur vos côtes. » 
L'année suivante, M. Crépin publia le 5° fascicule 
de ses « Notes sur quelques plantes rares ou cri- 
_liques de la Belgique » (t. XVIII des « Mémoires 
COuronnés » de l'Académie royale de Belgique), dans 
lequel l'examen des Glyceria maritimes belges oc- 


“upe 60 pages (pp. 155 à 214), et est suivi (pp. 225 
à 272) 


ï 


D ér EN AT RCE 


à 50 >, aCCompagnées de 6 planches. Dans ce beau 
: “de M. Crépin applique à l'étude des Glyceria du 
si les méthodes déjà indiquées par M. Duval- 


\ 


— 190 — 


Jouve pour celle des Glyceria de la Méditerranée, 
et insiste notamment sur les caractères fournis par 
la disposition des rameaux de la panicule, inserip- | 
tible, selon les espèces, soit dans un triangle, soit 
dans un losange. Il est à regretter que ces travaux 
monographiques soient restés jusqu'à ce jour in 
connus de nos confrères normands, Car ils consti- 
tuent un point de départ indispensable pour d@ 
nouvelles recherches. Je ne tenterai pas, et d’ailleurs 
ce n’est pas ici le lieu, d'analyser le mémoire de 
M. Crépin, mémoire si remarquablement abondant 
en observations minutieuses et multipliées ; il doit 
être étudié mot à mot. Je me bornerai, pour conti- 
nuer la « petite histoire » du Glyceria Borreri à 
Cherbourg, à y découper les quelques phrases qui la " 
concernent. . 
« GiycerntA Bonnet »— (p. 157) « M. de Brébisson 8: 
signale à Cherbourg, d'où je l'ai reçue et où l'avait . 
découverte M. Le Jolis. » — (p. 165) « M. de Brés 
bisson a, je pense, copié trop servilement M. Fries, 
qui, dans son Mantissa altera, décrivait la racine 
stolonifère, mais qui, plus tard, dans son Summa 
Scandinariæ, se corrige et dit : radice cæspitosu. Re 
(p. 172) « Lorsque la plante se trouve à l'ombre, les 
. feuilles sont plus flasques et plus planes ; quand, au 
contraire, elle croît au grand soleil, et dans un Là 
rain assez sec, celles-ci deviennent plus étroites, 
plus étroitement canaliculées, témoin une forme 
que M. Le Jolis m'a envoyée de Cherbourg et que. 
M. Grenier avait nommée G. convoluta. » —(p- 18 
« M. Le Jolis m'écrit qu'il avait pris, dans son 


Catalogue des Plantes vasculaires des environs ” 


D M 


mn 10 = 


_ de Cherbourg (1860), le G. Borreri pour la var. 
…  toarctata du G. distans. » — (p. 182) « Je dirai 
“ d'abord que le G. Borreri de nos polders, à pani- 
 cule roide, robuste et très compacte sur ses ra- 
- meaux, est parfaitement identique avec : 4° un 
. échantillon de l’île de Wight; 2° avec un spécimen 
… de Vannes que m'a envoyé M, Godron; 3% avec des 
. échantillons récoltés à Cherbourg par M. Le Jolis, 
_ En compagnie de M. J. Gay et que celui-ci rappor- 
_ faitsur place au G. procumbens ; ces échantillons 
. Sont rabougris et bas dans leurs organes végétatifs, 
_ Maïs leurs panicules sont bien fournies et typiques.» 
… — (p. 182 et 183) « Quand la plante croît à l'ombre, 
_ €lle peut prendre des proportions élancées (4 à 8 
 décimètres), s’effiler et offrir une panicule grêle, à 
rameaux assez nus, témoin des spécimens que 
M. Le Jolis m'a envoyés et qu’il avait recueillis dans 
les vases salées des fossés qui sont à l'ombre des 
: forts de Cherbourg. Ces grands échantillons ont un 
_ Aspect étrange et ne rappellent pas du tout le G. Bor- 
Perd typique. » — (p. 242) « Quant à la France, 
| Cherbourg semble être jusqu'ici la station la plus 
. ‘ebientrionale où elle ait été observée... M. Lebel 
Ma gratifié de plusieurs échantillons de G. Borreri 
(étiquetés G.mañitima) récoltés par lui en juillet 
_ dernier, à Fermanville. » 
 Telest l'historique de la constatation du Gyceria 
Borreri à Cherbourg (1). Quant à l'attribution de sa 


tonferta Fr., doit évidemment être adopté pour cette 
hé non seulement à cause de sa priorité, mais surtout 


LOS > 


découverte à M. Bertrand-Lachênée (1), bien que ce 
ne soit qu'un petit détail très insignifiant, il suflit 
de remarquer que c’est en 1859, dans la 3° édition 
de la Flore de Normandie, que M. de Brébisson si- 
gnale cette plante d'après mes indications, et que 
c’est en 1862 qu'a paru le catalogue de MM. Besnou 
et Bertrand-Lachônée, où figurent : 1° Glyceria dis- 
tans var. coarctata, 2 Gl conferta, et 3 G. pr07 
cumbens. Le premier nom, copié sur mon cala- 
logue, et le deuxième, cité d'après la Flore de Nor- 
mandie, désignent évidemment la même plante, et 
d’après les localités citées, il enest de même du 
troisième, appliqué à la forme couchée, rapportée 
autrefois à tort au G/. procumbens. Getle dernière 
espèce ne croît pas à Cherbourg: je ne l'ai vue et 
indiquée qu'à Gatteville, et M. Corbière m'a dit 
ne l'avoir trouvée qu'à Saint-Vaast. — Dans l’herbier 
de M. Bertrand-Lachônée, il n'existe qu'un seu 
échantillon, accompagné d’une étiquette portant 


parce qu’il n'existe aucun doute sur son identification, tandis 


que, suivant M. Crépin (1. e., p. 245 et 246), il est loin d’en être 
ainsi pour l'espèce de M. Fries.—D’autre part, dans son récent 
idère GI. 


« Conspectus floræ europææ » (p. 831), M. Nyman CONS! 
conferta Fr., non pas comme un simple synonyme de 61. 
Borreri Bab., mais comme une sous-espèce, rarissime et 1oCar 
lisée sur le littoral sud-ouest de la Suède. — En dé 
paraît ne pas trop savoir au juste ce que pourrait bien è 
véritable GL. conferta de M. Fries, dont la description à 
successivement dans ses divers ouvrages , et dont les échan 
tillons types sont restés inconnus des monographes- 

(4) Dans le « Bulletin de la Société Linnéenne de No 
(3e série, t. VI, 1882, p.236), M. le commandant Jouan av 
fait justice des allégations de M. Besnou à ce sujet: 


tre le 


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ait déjà 


€ + + F 4 
st RE ES dE Sn de nv ed à 


4 


varié . 


finitive ; on : 5 


— 193 — 


Je nom de « Poa maritima Huds. », mais à l'angle 
supérieur de laquelle les mots « Glyceria conferta » 
_ ont été ajoutés plus tard au crayon, sans que le 
premier nom ait été biffé, tandis que sur l'étiquette 
du Gl. distans, laquelle portait aussi primitivement 
le même nom de « Poa maritima Huds. », M. Ber- 
trand-Lachènée a soigneusement biffé le mot « ma- 
rilima» pour y substituer, à l'encre. le mot « distans.» 
 — Le « Poa maritima » où « Glyceria conferta » de 
 lherbier, est la grande plante qui croissait autrefois 
à l'extrémité N.-O. des fossés de l'enceinte du Port 
Militaire. Quant au « GL procumbens », il n’en existe 
aucun échantillon dans l’herbier, et, comme je viens 
… ‘déle dire, cette indication du Catalogue de MM. Bes- 

nou ct Bertrand-Lachônée ne peut se rapporter qu'à 
la forme couchée du G4. Borreri , qui se trouve encore 
Maintenant dans les fossés des fortifications en face 
de l'ancien Hôpital marilime. 


J'ajouterai quelques observations au sujet du 
Glyceria maritima Wahlenb., Mert. et Koch. Chose 
digne de retuarque : parmi les nombreux échantil- 
: lons que j'ai envoyés à MM. Duval-Jouve, Grenier 
€ Crépin, ces botanistes n'ont pas trouvé un seul 
brin de G maritima ; et, en effet, malgré ma per- 
Sislance à rechercher cette espèce, je n'ai pu réussir 
à la rencontrer à Cherbourg. Dans mon Catalogue 
_® 1860, je l'ai citée à Réville (hors des limites 
_ de notre arrondissement) sous la responsabilité de 
- ” Lebel, qui me l'avait indiquée à cet endroit, el 
(elle indication peut même devenir suspecte, si 


| Ton considère que les échantillons de Fermanville, 


— 194 — 
envoyés à M. Crépin par M. Lebel sous le nom de. 
« GL maritima », n'appartenaient pas à cette espèce, 
mais bien au Glyceria Borreri ; toutefois il est pos- 
sible que le GL. marilima existe à Réville, puisqu'il 
se trouve à Quinéville sur la même côte Est, ainsi. 
que sur divers points du littoral Ouest de notre 
département, tels que Carteret, etc. (cfr. Crépin, 
L. c., p. 246).—M. Delachapelle indique cette espèce 
dans son « Catalogue des Graminées de Cherbourg * 
(Mém. Soc. Acad. Cherb. 1847), mais cette indica- 
tion est sans aucune valeur, attendu que, SOUS le 
nom de « Poa maritima », M. Delachapelle confon- 
dait tous les Glyceria halophiles, même le vulgaire 
Gl. distans, et il est plus que probable que c'est ce, 
dernier qu'il a désigné comme étant le « Poa mari 
tima (1). » 


(1) Depuis la rédaction de cette Note, j'ai appris de M. Cor- 
bière, qui a examiné les Glyceria de l’herbier de M. Delacha- 
pelle, que les deux feuilles de cet herbier destinées au «Pot 
marilima », renferment seulement, la première : 1° le Glyceria 
distans ! étiqueté : Poa maritima » par M. Delachapelle, SanS 
aucune indication de localité ; % Encore le Gl. distans / récolté 
et étiqueté par M. Bertrand-Lachênée « Poa maritima Hudss 
Fortifications du Port militaire, du côté du Fort du Hommet »; 
3 Deux brins étiquetés « Poa maritima distans. Arbois » et 
dont il n’y a pas à s'occuper à cause de leur proven 
étrangère. La seconde feuille contient un seul échan 
récolté par M. Bertrand-Lachénée et étiqueté par lui: « 
maritima Huds., Fortifications du Port militaire »; c’est la 
grande forme du Gl. Borreri, provenant de la même récolte 
que l'échantillon existant dans l’herbier de M. Bertrand-La- 
chênée et dont il a été parlé plus haut. — Ces constatations 
faites par M. Corbiére, confirment de la manière la à 
positive la suppôsition émise ci-dessus. 


de 


se | 


‘ 
: 
2 
; 


Ho Re 


— 195 — 


Cependant, le Glyceria maritima existe mainte- 
nant à Cherbourg, où il a été découvert par M. le 


professeur Corbière, qui, accédant à mon désir de 


voir sur place cette espèce à moi restée inconnue 
sur nos côtes, a bien voulu me conduire (2 août 1887) 
à l'extrémité N.-E. des fossés du Port militaire, et 
là j'ai eu la satisfaction de contempler cette plante, 
défleurie et presque desséchée, mais dans un état qui 
était pour moi du plus haut intérêt, car il m'offrait 
les rejets épigés, longs de 35 centim., enracinés à 
leur extrémité où s'était développée une petite touffe 
de feuilles, se comportant à la façon des coulants 
du fraisier. L'examen de la localité me fit recon- 
naître que cet endroit, aujourd’hui presque entière- 
ment asséché, était autrefois battu et recouvert par 
là mer, que c'était un des points de la côte où 
j'avais fait les plus fréquentes récoltes d'algues 
marines, et qu’en 1874 encore j'y recueillais des 
espèces intéressantes, en compagnie de MM. Thuret 
et Bornet, — et comme derniers témoins de l’an- 


. tien état des lieux, se montrent, sur les pierres 


entre lesquelles croît le Glyceria maritima, des 


échantillons rabougris de Fucus vesiculosus et au- 


tres algues, qui y ont subsisté malgré l'établisse- 


* Ment d'un barrage, cause de l’assèchement actuel 
du terrain et par suite de l'apparition du GL. mari- 


“ma dans une station qui lui est devenue propice. 
— Par contre, lorsque j'ai voulu montrer à M. Gor- 


bière, à l’autre extrémité N.-0. des fossés, l'endroit 
à QU j'avais récolté la grande forme de GL. conferta 
_ dontila été question, et qui croissait dans la vase 


Salée, au milieu des Glyceria distans, Scirpus mari- 


— 196 — 


timus, Salicornia herbacea, Suæda maritima, Glaux 
marilima, etc., nous n'avons plus trouvé qu'une 
pelouse sèche où broutaient un troupeau de mou- 
tons, et où il aurait été bien difficile de découvrir 
la moindre trace des plantes halophiles qui y pullu- 
laient autrefois. | 

M. Corbière m'a dit avoir constaté aussi la pré- 


senée du Gi. maritima à la mare de Tourlaville; 


mais c’est là encore une station qui depuis quelques 
années a complètement changé de nature par suite 
des travaux dela Marine, et maintenant on y Cher- 
cherait en vain un certain nombre de plantes, entre 
autres les Laqurus ovatus et Diotis candidissima, 
que j'y ramassais autrefois en si grande abondance: 
— L'apparition à Cherbourg du Glyceria maritima 
me semble donc être tout à fait récente, et On en 
doit la découverte à M. le professeur Corbière. 


M. Dangeard lit la note ci-après : 


LE MODE DE PROPAGATION 


DU 


NEPHROCYTIUM AGARDHIANUM Næg: é 


Par P.-A. DANGEARD 


C'est à M. Nægeli (4) que l’on doit la création du 


genre MNephrocytium ; ce genre compren 


(1) Gattungen einz. Algen. Zurich, 1849. 


da deux 


espèces : N. Agardhianum Næg. et le N. Nægeli 
Grun. 
“ À la suite de la description du genre, on trouve 
_ dans les ouvrages qui s'occupent d'algues : « Mode 
de propagation encore inconnu. » 

Afin de mettre fin à cette lacune regrettable, j'ai 
_ cherché à voir de quelle façon cette algue se repro- 
duisait; il ne sera d’ailleurs question ici que du 
É Nephrocytium Agardhianum. 
: Dans cette espèce, les cellules sont réniformes, au 
nombre de 2, 4, 8 ou 16, associées en colonies et 
recouvertes d'une enveloppe très épaisse. 

Voici les deux cas que j'ai pu observer dans la 
formation de nouvelles colonies. 
à Prenons une colonie composée de huit cellules ; 
tout en restant à l'intérieur de l'enveloppe com- 
_ Mune, chacune des cellules donne une nouvelle 
_  Golonie; à cet effet, son protoplasma se divise en 
deux, quatre ou huit parties, qui se recouvrent 
d'une forte membrane; sauf leur dimension, ces 
colonies filles sont semblables à la colonie mère : 
elles finissent par rompre l’enveloppe commune et 
Se trouvent en liberté dans le liquide extérieur; 
elles manquent complètement de cils vibratiles; 


… leur dispersion ne se fait donc que d’une manière 
_ Passive. 


ROUE RS AE RE 
2 re Le 
Ps, 


Un autre cas s’est présenté ; une colonie était 
rmée de quatre cellules très grosses; chacune 
elles s'est entourée d'uné membrane à couches 
“centriques très accentuées ; puis, à un jour d’in- 
lervalle, ces cellules se sont divisées en deux, se 
font échappées au dehors, en rompant d'abord leur 


Eee te DNS TEE TT UE ETS 


0 


40 — 


membrane superficielle, n'en conservant autour 
d'elles que la partie interne, puis l'enveloppe com- 
commune. Au bout du quatrième jour, il y avait 
donc quatre colonies formées de deux cellules cha- 
eune libres dans le liquide; il ne restait plus de la 
colonie mère que l'enveloppe commune renfermant 
à son intérieur la couche superficielle des mem- 
branes des colonies filles. 

Tel est le mode de reproduction végétative que 
j'ai pu observer, non sans quelque difficulté. Une 
condition de la réussite d’une culture, c’est l’abon- 
dance de matériaux : or, l’algue étudiée ici se 
rencontre assez rarement et en exemplaires peu 
nombreux: il n’est donc pas étonnant que l'on soit 
resté si longtemps sans renseignements sur 501 
compte. 


M. le Secrétaire donne lecture du travail suivant: 


ENUMERATIO LICHENEM FREE BERINGIL 


Exponit William NYLANDER Med. D’. 


Hic de Lichenibus agitur, quos illustrissimus Nol° : 
deuskiæld mihi determinatum submisit, lectis ln 
expeditione memorabilissima Vega nave per Mare 
Glaciale se duce 1878-1879 peracta, proposito tum 
el. Dr E. Almquist colligendis Lichenibus. Locà La 
sitata in Freto Behringiano sunt : 1° Lawrencebay 
(die 2 Julii): 2° Konyambay (diebus 28-30 Jul): 


— 199 — 


_ 3 Lawrence-insula (diebus 31 Julii-2 Aug.): 4 Beh- 
_  ring-insula (diebus 15-19 Augusti) et 5° Port-Cla- 
rence (diebus 22-26 Aug.). In singulis solum parum- 
per commorari licuit, unde evenit collectiones modo 
festinanter factas fuisse. Tamen eæ, ob majorem 
numerum specierum accumulatum, longe majoris 
Sunt momenti quam ante ex his terris parce cognitæ 
_ etita pleniorem verioremque imaginem offerentes 
 Vegetationis licheneæ Behringianæ. Atque præsertim 
_  Compulatis et in summam ordinatis collectionibus 
singulis horum diversorum locorum tabula synop- 
tica obtinetur satis copiosa et perfecta. 
-Enumerationi tali meritum summum inesse in 
determinationibus accuratis facile patet. Si illæ in- 
cerlæ sunt vel erroribus conspurcatæ vix ullum 
habent in scientia pondus. Interea hodie videmus 
tnumerationes lichenologicas sæpe prodire, quæ ita 
.  leviter confectæ sunt ut vix ullam fidem mereantur, 
_ Plurimi enim quidem scriptores his rebus occupati 
Parum studiis microscopicis seriis imbuti non valent 
_Characteres acute examinare et percipere. Qui etiam 
Characteres chemicos negligunt vel male observant, 
- Similiter in errores frequénter cadunt. Inde constat, 
 Sümmam curam et sagacitatem necessarias esse in 
determinandis his vegetabilibus, quorum studium 
M" Presenti tempore solum a paucissimis rite exco- 
Mur, Alii à fabulis theoreticis insulsis, Lichenolo- 
Sam hodiernam obruentibus, avelluntur et sic 
Stientiæ veræ detrimentum grave inferunt. 
 Lichenes Behringiani, quos paginis sequentibus 
“lumerabimus, specimen vastum exhibent vegeta- 
tionis Maxime arcticæ telluris, accedentibus hic 


ITR 


900. 


typis haud paucis peculiaribus pro hac parte zonæ 
cireumpolaris. Animadvertimus simul in latere 
americano Freti Behringiani (ad Port Clarence) ve- 
getationem illam parum differre ab asiatica et qui- 
dem Europæa (scilicet Scandinaviæ borealis), ita 
 congruentia eo respectu per Mare Behrengianum 
continuatur, Lichenes omnes hic enumerati adsunt 
400 et ex iis fere 80 species novæ. Arboribus deficien- 
libus in his regionibus frigidissimis numerus cor: 2 
ticolarum et lignicolarum non nisi pauperrimus 
occurrit; terrestres et saxicolæ longe maximum 
constituunt numerum. 


Parisiis, die À septembris 1887. 


I. — LAWRENCEBAY. 


Vega fuit in ostio Sinus Lawrencebay ad Nunamo 
die 21 julii 1879, latit. boreal. 65° 30 in orà asia- 
tica Freti Behringiani, cujus loci saxum est grani- 
icum. Lichenes ibi tum paucis horis collecti sunt 
sequentes a D'° E. Almquist. . 

À. — Lichenes lignicolæ. | 
Supra ramulos el radices crescentes, cum terrestribus fere 
iungendi. 


1. SPHÆROPHORON FRAGILE Pers. 

2. PARMELIA OMPHALODES (L, ). 

3. LEGANORA GÆsIORuFA (Ach.). 

4. LECANORA MNIARŒA Ach., radicicola. 
5. LEGANORA TARTAREA (L.). 


— 201 — 


_. 6. Lucanora ocuLaTa Dicks., thallo sæpius sublævi- 
De -gato. 
T7. LcaNorA sugraniosa Nyl. Pyr. or., p. 20, thallo 
non efligurato, apotheciis nigricanti-æruginosis. 
8. PerTusaria Lepropnora Nyl Thallus albidus te- 
_ huis vel tenuissimus obducens inæqualis subrimu- 
losus; apothecia in protuberantiis mammillosis 
_(latit. circiter 0,5 millim.) monohymeneis inclusa, 
_ incoloria, epithecio nigro punctiformi ; sporæ 8næ 
 oblongæ (minutæ in hoc genere), longit. 0,018-25 
Millim., crassit. 0,010-11 millim. Iodo gelatina hyme- 
_hialis cœrulescens, dein vinose fulvescens (thecæ 
_ præsertim tinctæ).— Super radices denudatas. Etiam 
lerrestris. — Thallus nec K, nec Ca Cl reagens. 
 Thecæ cylindraceæ. Spermatia recta, longit. 0,003 
Millim., crassit. 0,000 millim.; sterigmata longius- 
cula gracilenta, 
9. Lecibea myriocanra DC. 


RATE 
uit 


B. — Lichenes terrestres. 


Supra terram vel Muscos vel Lichenes vetustos obvii. 
L Evorsis nomaLrA (Smrf.) Nyl. in Ælora 1873, 
D. 363 


2 Lertogruu SCOTINUM AcCh. 
 SPHÆROPHORON CORALLOIDES Pers. 
SIPHULA GERATITES (Whlnb.). 
TaamNorra venwroucans (L.) Ach. 
STEREOGAULON DENUDATUM FIk. 

TL STERFOGAULON PuLvINA TU (Schær.). 
ï STEREOCAULON ToMeNTosux Fr. 
STEREOGAULON ALPINUM Laur. 


Pa 


sur 


. 


. 


— 202 — 


10. PyexoTaeLiA PAriLLaRIA (Ehrh.) Duf. 


41. CLADONIA GRACILIS f. ELONGATA AcCh. F De 
12. CLADONIA DEGENERANS ff. ANOMŒA el TRACHYNA 4 
(Ach.). 


13. CLADonIA squaAmosA Hffm. 

14. CLADONIA GORNUGOPIOIDES (L.). 

15. CLADONIA BELLIDIFLORA (Ach. ). 

ss CLADINA uNGrALIS Hffm. 

. CLADINA AMAUROCRÆA FIK. pre 

rà CLADINA SYLVATICA Hffm. Re Clad. Bey 3 
152). 

19. RAMALINA MINUSGULA Nyl. L 

20. * RAMALINA POLLINARIELLA Nyl Ramal. p. a. 
ut prior. on 

21. ALECTORIA NIGRICANS (Ach.). Thallus K (Gall) 
erythrinice reagens. _. 

22. ALECTORIA DIVERGENS (Ach.) Nyl. Middend. p.?: 
Sterilis. 

23. ALECTORIA OCHROLEUCA (Ehrh.). 

24. CETRARIA CRISPA ACh. et f. SUBTUBULOSA Er) 

25. PLATYSMA CUGULLATUM (Bell.\. 

26. PLATYSMA SEPTENTRIONALE Nyl. Syn. p. 315. ; 

27, EvenniA peversa Nyl. in Flora 1885, D- 446. 
Thallus ochroleucus opacus adpressus laciniato- 
divisus, laciniis planiusculis vel convexulis (latit 
1-2 millim.), vulgo imbricatis, subtus cæsio-nigri- 
cans vel cæsius, rugosus. Sterilis modo visa — 
Facie est Parmeliæ centrifugæ, sed pagina inferà 
thalli valde discedens. Thallus K flavens, medulla K 
(CaCl) leviter erythrinose tincta. 

28. PARMELIA OMPHALODES (L.). 

29. PARMELIA AUSTERODES Nyl. in #lora 1881,P- 


= 209 — 


30. PARMELIA CENTRIFUGA var. Muscivaga Nyl. Su- 
per Muscos, Hepaticas et Lichenes instrata. 

à 31. LOBARIA LINITA (Ach.), sterilis et cephalodiis 
.  mammillaribus hypogeneis. 

32. Payscra MusciGexa (Whinb.). 

_ 33. PELTIDEA ApxTHOSA f. LEUCOPHLEBIA Nyl. 

_ 34 PANNARIA BRUNNEA (Sw.). 

35. PANNULARIA INTERrIXA Nyl. in Flora 1885, p. 
446. Thallus cervino-fuscescens granuloso-crusta- 
eus, sat tenuis ; apothecia obscure fusca subconco- 
loria biatorina convexula (latit. circiter 0,25 millim.); 
Sporæ 8næ incolores fusiformes 3—5-septatæ, longit. 
0,028—36 millim., crassit. 0,004—5 millim. Iodo 
Selatina hymenialis fulvorubescens. — Super An- 
_ ras. — Accedit versus 2. delicatulam Fr. fil, 
sed sporæ breviores, septis paucioribus. — Facies 
P. microphyllæ minoris. 

36. LECANORA FUSCOLUTEA (Dicks.). 

37. LECANORA STILLIGIDIORUM (Oed.). 

#8. LEcANoRA JuNGERMANNIE (Vahl. ). 

39. LEcaNorA cæsionurA (Ach.). 

: LEGANORA PyKaGEA (Ach.). 

4 LEGANORA PLACODIZANS Nyl. Scandin. p. 290. 

… 42 Lacanora rurracea (Whlnb.) 

3. Lecanona nypxorux (Hffm.). 

+ LeGANORA ranraREA (L.). 

+ Lecaxora ocuLara (Dicks.). 

- LEGANORA cprpnya (Ach.). 

+ Lucanora Hagext Nyl. in Flora 1872, p. 250. 
Lecaxora Ruypariza var, castanea x ) Nyl. 
-07, p. 134. 

49, Lecanona venrosa (Ach.). 


one — 


50. PERTUSARIA BRYONTHA (ACh.). 

51. PERTUSARIA DACTYLINA (ACh.). 

52. PERTUSARIA PANYRGA (ACh.). 

53. PerrusaniA o8pucens Nyl. in Flora 1868, p. 162. 

54. Lecunra grirnÆa Nyl. Zapp. or. p. 147. 

55. Lecip£a FULIGINEA ACh. Syn. p. 351. 

56. LEGIDEA ATRORUFA AcCh. 

57. LEGIDEA PEZIZOIDEA ACh. 

58. LEciDrA ALPESTRIS *sTENOTERA Nyl. Scandin. 
p. 221. Sporæ longit. 0,017-21 millim., crassil. 0,0035 
millim. Oceurrit hæc quoque ibi thallo cinerascente, 
sporis sæpe spurie uni-septatis. : 

59. Lectnra sugzosa Nyl. in Flora 1885, p. 446: 
Thallus pallido-cinerascens vel subincolor, tenuissi- 

“mus, subverniceus, opacus, indeterminatus; ap0: 
thecia nigricantia convexa immarginata, intus cine- 
rascentia ; sporæ 8næ incolores oblongo-ellipsoideæ 
simplices, longit. 0,018-25 millim., crassit. 0,008-9 
millim., epithecium cœrulescens, paraphyses graci- 
lescentes, hypothecium incolor. Iodo gelatina hyme- 
nialis cœærulescens, cœrulescentia deinde obscurala. 


— Super Muscos et Hepaticas. + E stirpe videtür 


L. arcticæ, a L. limosa mox distincta hypothecio in … 
colore et sporis majoribus. Paraphyses non confer- 
tæ in gelatina hymeniali. a. 
60. Lecnra AssImILATA Nyl. Scandin. p. 221. 
61. LEGIDEA sQuALIDA Ach. 
62. Lecnra Durourn*suexegans Nyl.Sporæ oblong® 
vel oviformes, 1-septatæ, longit. 0,0114-16millim:; cras- 
sit.0,004-5 millim., hypothecium fuseum. Iod0 gela- 
tina hymenialis cœrulescens, dein fulvo-rubescen$. 
63. LeciEA niscirormis (Fr.) Nyl. me 


RPC 


- 1883, p 


— 205 — 
C. Lichenes saxicolæ. 


1. PARMELIA prouIXA Ach. et var. pannartformis 
Nyl. in Lam. Catal., p. 35, et Parm. saxatilis (L). 

?. PARMELIA ALPICOLA Fr. fil et Parm. minuscula 
Nyl. 

2 Dis. PnysciA BALANINA (Whlnb.). Potius fere Le- 


 Canora ob sterigmata subsimplicia. 


3. LEGANORA ELEGANS (Link.). 
- 4. LECANORA scopuraRIs NyL in Flora 1883, p. 105. 
9. LECANORA LoBuLATA Smrf.. NY | 
6. LEcANorA ETES x Nyl. in Flora 1886, p. 439? Ste- 
rilis, inde non omnino certa. 
7. LECANORA cErINA Ach. ossicola, socia Lecanoræ 


_ dispersæ Pers. 


. 8. LECANORA PEGRENATA Nyi. in Flora 1885, 443. 
Affinis Z. crenatæ Nyl. (in Lapp. or. p. 130), sed 
âpothecia margine thallino subintegro, sæpe subze- 
Orina et demum convexa (sæpius sordide citrina, 
latit. circiter 0,5 millim). Sat similis L. scopulart, at 


. Mox différens thallo citrino K non reagente. Sporæ 


in thecis 24-32næ longit. 0,009-0,014 millim., crassit. 
0,004-5 millim. 


2. LecaNorA virezztva Ach. et Lecan. placodizans 


É Nyl. Scandin. p. 290. 


10. LEcANoRA ArnyNEA Ach. (vix differens a chla- 
"on Ach.) et var. cenisia (Ach.). 
11. Lecanora GLAUCOMA ACh. 
12. LecanoRa supra DroSA Nyl. Obs. Pyr. or. p. 20. 
13. Lecavona POLYTROPA (Ehrh.). 
14 LRCANORA ATROSULPHUREA Whlnb., Nyl. in Flora 
107. 


— 206 — 


45. Lecanora susrantans Nyl. Lapp. or. p. 136. 

16. LecANORA suBRADIASCENS Nyl in Flora 1885, 
p. 444. Subsimilis L. subradianti, sed thallo K non à 
tincto et spermatiis longioribus subarcuatisque 
longit. 0,016-25 millim., crassit, 0,0005-6 millim. — ee 
Thallus cinerascens aut obscure cinerascens granu à 
Jato-diffractus, ambitu cinereo-nigrescente subra- 
dioso-diviso. Variat totus subnigrescens. Sporæ 
ellipsoideæ, longit. 0,017-25 millim., crassit. 0,008 
0,014 millim. Spermatia leviter arcuata. 

17. Lecanora cÆslociNEREA Nyl. 

18. Lecanora zusca Nyl., spermatiis longit. 0,011- 
21 millim., crassit. 0,0005-6 millim. Crescit cum : 
Gyrophora arctica (Ach.) et Lecidea alpicola Schær. 

49. Lecanora Lacustris (With.) Nyl Scandin. 
p. 155. RTS 

20. Lecanora sryeroraca Nyl. in Flora 1885, 
p. 443. Thallus niger vel olivaceoniger, nitidiusculus, 
sat tenuis (crassit. fere 0,2 millim.), subgranulato- 
areolatus, areolis inæqualibus, ambitu planioribus 
subradiantibus; apothecia nigra concaviuscula (la 
tit. 0,5-0,8 millim.), margine thallino integro cinclai 
sporæ 8næ ellipsoideæ turgidæ, longit. 0,016-20 mil- 
lim., crassit. 0,010-15 millim., epithecium olivace0- 
fuscescens, paraphyses gracilescentes. 1od0 gelatinà 
hymenialis vinose fulvescens, precedente cœrule- 
scentia levi vel obsoleta. Species omnino petls 
liaris in stirpe Lecanoræ cinereæ, faciei tristis. Me- 
dulla K flavescens. Spermatia recta, longil- 0,01 
22 millim., crassit. 0,0005 millim. | 

21. LecaxorA smARAGDULA (Whlnb.). 

22. LECANORA VENTOSA (L.). 


À 


F 
1 
è 


# 
# 
1 


: 


re 
a 
st 


23. 
24. 
25. 

25 


Le OUT — 


LECANORA GOARGTATA (Sm.). 

LEGIDEA conrieua (Fr.) et f. Havicunda (Ach.). 
LEGIDEA MEtOspoRA Nyl. 

bis. LEGIDEA DEcLINANS Nyl. Scandin. p. 226 


Flora 1878, p. 243, et simul f. subsculptella (thallo 
superficie verruculoso-insculpto vel coriaceo-in- 
sculpto). 

26. 


27. 
28. 


29. 
Sicut 


_ albis, 
Millim., crassit. 0,004 millim.), epithecio perithe- 
tioque cϾrulescentibus. Iodo gelatina hymenialis 

_ Vinose fulvescens, præcedente cœrulescentia. — In 
L. deusta apothecia intus pallido-albida, epithecium 


00; 
+18, 


Vexiori 


LEGIDEA AURIGULATA f. paupera Fr. fil. 
LeGIDEA pAuPERcULA Fr. fil. Scand. p. 482. 
LEGIDEA 4RMENIAGA (DC.}, socia Zecideæ lugu- 


brioris. 


LeGIDEA suppeusra Nyl. in Flora 1885, p. 444. 
subspecies forsan differt a L. deusta (Stenh.) 


_ thallo nonnihil tenuiore, apotheciis innatis intus 


Sporis fere tenuioribus (longit. 0,008-0,041 


: Pallido-fuscescens (vel varians obsolete cœrulescenti- 
luscescens), 


_L. subdeusta à 
_ lino lenuissimo (passim albicante) cineta. Spermatia 
_“uata, longit. 0,018-21 millim., crassit. 0,0005 
. Millim. 


Acido nitrico leviter rosello-tinctum. In 
pothecia sepe margine spurio thal- 


LecbEA LycornopA Nyl. in Flora 1884, p. 215. 
LecDEA susrrisrruscuLA Nyl. in flora 1885, 
inereo-nigrescens vel obscure oli- 
; Sranulose vel squamulose inspersus 
nigro, areolis jam planioribus, jam 
ibus, minutis sæpeque inæqualibus; apo- 
nigra, demum convexa immarginala, intus 


2008 -— 


albida (latit. 0,5-0,8 millim.); sporæ 8n& oblongæ 
vel ellipsoideæ, minutæ,- simplices, longit. 0,007- _ 
0,011 millim., crassit. 0,003-4 millim., epithecium 
cœrulescens, paraphyses non bene discretæ, hypo- 
thecium incolor. lodo gelatina hymenialis cœrule- 
scens, dein vinose fulvescens. — Socia Lecideæ alpi- 
colæ. — Prope L. tenebrosam disponenda. 
- 82. LecIDEA TENEBROSA Flot. 
33. Leciea Lueugrion Nyl. in Ælora 1885, p. 415. : 
Thallus cinereo-niger vel subniger, tenuis, minute 4 
areolatus vel granulato-areolatus, areolis planius- : 
culis eut convexiuseulis in hypothallo nigro coria- à 
cello-ruguloso instratis; apothecia nigra planiuseula | 
marginata (latit. circiter 0,5 millim.), intus COnC0= 
loria; sporæ 8næ incolores, globulosæ vel subglo- É 
bulosæ, longit. 0,008-9 millim., crassit. 0,007-8 
millim., epithecium cærulescenti-nigricans, part . 
physes subcrassiusculæ, hypothecium fuscum. Jodo . 
gelatina hymenialis intensive cœrulescens. — Socia 
Lecideæ armeniacæ. — Species sporis subglobosis 
peculiaris in vicinitate L. tenebrosæ. Medulla 1 = . 
Paraphyses apice incrassato cœruleo-nigrescente. 
Spermatia minuta bacillaria, longit. 0,0035 milims 
crassit. 0,0007 millim., sterigmatibus aflixa longius 
culis parum crassioribus. 
34. LecibeA circumrzexa Nyl. Thallus olivaceo-l 
ridus vel fusco-cinerascens, granulosus (crassit. Ge 
citer 0,5 millim.); apothecia fusco-nigra vel nig 
plana, marginata (latit. 0,5-0,9 millim.), intus albida; 
sporæ 8næ ellipsoideæ simplices, longit. 0,008-0,011 
millim,, crassit. 0,004-6 millim., epithecium (cum 


_ 
À 


perithecio et hypothecio infra tenuiter) fuscum, pe 


RMS NO Pr 


+ "200 — 


raphyses fere mediocres apice incrassato fusco. Iodo 
gelatina hymenialis fulvescens præcedente cœrule- 
Scentia, thecis præsertim tinctis. — Species e stirpe 
L. rivulosæ prope L. Kochianam et Hoglandicam. 
Hypothallus niger. Spermatia oblonga, longit. 0,002 
Millim., crassit. 0,0005 millim. nonnihil excedentia, 
Slerigmatibus breviusculis. Eandem in insula Mi- 
_ Quelon legit D' Delamare. 

35. LEGIDEA NIGROGINEREA Nyl. Pyr. or., p. 25. 

36, LEGIDEA coRAcINA (Ach.), Nyl. 

37. LECIDEA ocHRoDELA Nyl. in Flora 1885, p. 445. 
Thallus ochraceus depresso-granulatus tenuis sub- 
rimosus ; apothecia nigra plana marginata f(latit. 
fere 4 millim. vel minora), intus concoloria strato 
hymeniali Cinerascente; sporæ 8næ incolores elli- 
pSoideæ 1-septatæ, longit. 0,021-27 millim., crassit. 
0010-12 millim. * epithecium subinspersum fu- 
Scescens vel sordide cœrulescens, paraphyses gra- 
cilescentes apice crassiores, hypothecium fuscum. 
0d0 gelatina hymenialis cœrulescens, dein mox 
fulvo-rubescens. — Status est ferro tinctus speciei 
x äflinitate Lecideæ colludentis. Medulla I. — Facies 
est fere Z,. Contiquæ f. flavicundæ (Ach.). 

38. Lecpra DECINERASCENS Nyl. hd. Forsan sub- 


Species Z. Colludentis, thallo cinerascente, tenui vel 
lenuissim 


ipsoideæ 1-septatæ, longit. 0,012- 


ttes (DC. } europæa, cujus ist habet. 
39. Lecipea ExPALLESCENS Fr. fil. Scand. p. 620: 
40. Lecipga cozcupens Nyl. in #lora 1870, p. 38. 
41. Lecnea euvrerræoiDes Nyl. in //ora 1875, p. Le, 
Lam. Catal., p. 131. Socia Lecideæ alpicolæ. 
2, Lecinea copezanD: Krb. Sporæ longit. 0,022-27 
millim., crassit. 0,010-12 millim. Medulla K flavens. 
49 bis Lacinea PRæBADIA Nyl. ibid. Thallus badiu 
obscure badius, nitescens, granulatus, hypothallus 
niger ; apothecia nigra mediocria, obtuse marginat 
vel demum subimmarginata, intus concoloria ; Spor& 
8næ nigrescentes oblongo-ellipsoideæ 1-septa 
longil. 0,020-25 millim., crassit. 0,008-0,041 millim. 
epithecium sordide cœrulescens, paraphyses n 
bene distinctæ, mediocres, hypothecium fusconk 
grum. Jodo gelatina hymenialis cœrulescens, dein 
vinose fulvescens. — Species forsan ex aflinitale 
L. cyclodis HeNb. Thallus crassit. 0,5 millim. V 
tenuior. Spermogonia in speciminulo obvio non vi 
43. LEGIDEA ALPtcoLA Schær. 
44. Lecipea Gsocrarmica f. atrovtrens Schær. 
45. LECIDEA CONFERVOIDES (DC.). 
46. Lecipga pARAPgTRÆA * atrocæsia Nyl. in Fi 
1876, p. 239. 
47. Lecinxa aporerrxA Nyl. in Flora, 1885, p- 6. 
Thallus cinerascens granulatus , hypothallo nigro 
plus minusve visibili ; apothecia nigra obtuse mar- 
ginata (latit. 0.5 millim. vel minora), subdifforn 
intus concoloria; sporæ 8næ nigrescentes murali-Aii 
sæ, longit. 0,033-40 millim.., crassit. 0,016-18 mil 
epithecium obseure infuscatum vel subnig 


Si 


At — 


hypothecium fuscum. lodo gelatina hymenialis in- 
_ tensive cœrulescens. Prope L. Parapetræam et atro- 
… cæSiam NYl. locum habens, thallo nec K, nec CaCI, 
_ nec reagente : epithecium K nonnihil vel obsolete 
_ Purpurascens. 
Le _ 48. LEGIDEA coRAGINA (Ach.) Moug. 
3 49. Lecipea ALBoATRA Hffm., ossicola. 
90. LEGIDEA MYRIOCARPA (DC.). 

91. Lecipea arrinis Schær., socia L. lugubrioris. 
92. OreGRApuA evrocarpa Flot. 
93. VERRUGARIA RIPARIA Nyl. Lapp. or. p. 170, spo- 
: _ris longit. 0,014-18 millim., crassit. 0,006-8 millim. 
_ Socia Physcie balaninæ (Whinb.). 
54. VenrucaRiA mAuRA (Whlnb.), cum Lecanora 
- lobulata Smrf. 

99. VERRUCARIA CEUTROCARPA (Whlnb.).Sterilis. 
96. VERRUGARIA MUGOSA (Whlnb.), incerta, sine 
Sporis. 


ne 


de 


IL — KONYAMBAY. 


Hic locus pertinet ad oram Freti Behringiani 
logica Dris E. Almqvist circa Siaum Konyambay 
Ein ejus montibus facta diebus 28-30 mensis Julii 
1879 sequentes dedit species : 


Lichenes corticolæ. 


1 Parmetia OLIVAGEA (Ach.) Nyl. 
2 Lecaxora cæstoRurA (Ach.) Nyl. 
S LecANORA sopnopxs (Ach.) Nyl. 


äSiaticam lJatit. boreal. 64° 50°. Exploratio licheno- 


2 


4. LEGANORA FUSCESCENS Smrf. 
5. Lecinea gupuorEA FIk., Nyl. in {lora 1881, p. 187. 
6. VERRUCARIA FALLAX Nyl 


Lichenes terrestres. 


(Super terram, muscos, etc.) 


1. Evorsis HÆMALEA (Smrf.). 
2. SYNALISSA SYMPHOREA (DC.). 


2, CoLema susaumosum Nyl. in Flora 1884, D. 248, à 


Thallus niger, sat tenuis confluescens, passim api- 
culato-asperulus; apothecia concoloria concava (latit. 
fere 0,5 millim.), margine thallino crassulo subru- 
goso recepla; sporæ 4næ ellipsoideæ 1-septalæ 
(loculis binis submurali-divisis), longit. 0,026-30 
millim., crassit 0,015-18 millim., utroque apice 
obtusatæ. Iodo gelatina hymenialis cœrulescens. 

Species thallo collemaceo mox differens a Leptogio 
humoso Nyl1. comparabili, similiter terrestri. 

4. COLLEMA TRiPropayLLoipes Nyl. ibid. Thallus 
olivaceo-nigrescens, facie Pannulariæ triptophyllæ ; 
apothecia rufa convexa (latit. 0,6 millim.); Spor 
8næ ellipsoideæ simplices, longit. 0,008-0,042 mil- 
lim. , crassit. 0,005-7 millim., paraphyses mediocres: 
clava fusco-rufescente.  Iodo gelatina hymenialis 
vinose rubescens. 

Frustulum solum vidi unico apothecio. Species 
videtur e stirpe Collematis myriococci (sin potius 
Collemodium), jam perspicua thallo conferte ra” 
muloso-intricato, altit. (crassit.) 1-2 millim. Iodo 
intus vinose rubente. 

5. CoLLëma rrirones Nyl. idid. Thallus olivace0" 


Re AUS dde ee ee ne 


RE ANR PSE RE Et à 


— 213 — 


nigrescens, sat tenuis , subpapilloso -exasperalus, 
papillis subconfertis minutis (crassit. vix 0,1 mil- 
lim}; apothecia nigricantia lecideiformia convexa 
(latit. 0,5-0,7 millim.), intus albida; sporæ S8næ 
globoso-ellipsoideæ vel globosæ, longit. 0,009-0,015- 
Mmillim., crassit. 0,009-0,011 millim., epithecium 
fuscum, paraphyses fere mediocres, hypothecium 
incolor. lodo gelatina hymenialis vinose rubescens. 
= Aline priori, sed sporis jam aliis distinguendum. 

Thallus passim intricate subfruticuloso-ramosus, 
allié. vix 1 millim. hormogonimia continens. la- 
Mina tenui Iodo vinose rubescens. 

6. Lerrocrux numosuw Nyl. 

7. Lerroux renvissimux (Dicks.). 

8. SPHÆROPHORON FRAGILE Pers. 

%. SPHÆROPHORON CORALLOIDES Pers. 

10. Bxomvces IGMADOPHILUS (Ehrh. ). 

11: STEREOCLADIUM APOGALYPTICUM Nyl. Lich. Mid- 
dend. p. 1 

12, STEREOCAULON ALPINUM Laur. . 

13. STEREOCAULON PuLvINATUN (Schær.). 

14 STEREOCAULON CORALLOIDES Fr. 

15. CLanoniA pyxipara f. chlorophæa FIk. 

16. CLaDoniA pyxinaTA * pocillum (Ach.). 

17. CLanoniA soBoirERa (Del.). 

18. CLaDonra FURGATA f. palamæa (Ach.). 

19. CLaponrA SQUAMOSA Hffm. 
20. CLADONIA éRacILIS f. chordalis (Ach.). 
el: CLADONIA DEGENERANS f haplotea (Ach.). 
22. CLADONIA DEGENERANS f. #achyna (Ach.). 
2% CLADONIA BELLIDIFLORA f. gracileñta (ACh.). 
24. Cranina AMAUROCRÆA FIK. 


24 — 


*CLADINA DESTRICTA Nyl. 

25. CLApiNA sYLVATICA f. spumosa (FIk.). 

26. CLADINA ALPESTRIS (L.). Vix nisi subspecies | ; 
prioris. 

27. THAMNOLIA VERMICULARIS (sw. } 

28. RAMALINA MINUSCULA Nyl. 

29. DurourEA RAMULOSA Hook. 

30. CETRARIA NIGRIGANS Nyl. + 

31. CETRARIA GRISPA AC. AE 

C. crispa f. inermis Nyl Thallus utroque 

margine subinermi vel solum nigro-papilloso: apo= 
thecia margine receptaculari crenato. 

32. CerRaRIA DEuSE var. fastigiata (Del) Nyl. in 
Norrl. Lapp. p. 323. 

33. PLATYSMA NIVALE (L.). 

34. PLaTysmA FauLunense (L.) Nyl. 

35. EVERNIA THAMNODES Flot. 

36. PARMELIA AUSTERODES Nyl. 

37. Payscia MusGiGENA et var. glaucescens (Whinb.). 

38. SOLORINA SACCATA (L.). ue 
SOLORINA EMBoLIMA Nyl. in Flora 1884, D: 219. 
Thallus  albido-cinerascens vel subcinereo-vire- 
scens, tenuis,membranaceus, parum evolutus ; ap07 
thecia fusca cupulari-concava (latit. 2-3 millim.), rë 
ceptaculo extus pallido ; thecæ monosporæ, SpOrë 
subelectrino-rufescentes oblongæ 2-3-septatæ, 101 
git. 0,085-0,120 millim., sæpissime 2-septatæ (Ce 
lula media latiore), paraphyses mediocres gelatinose 
conglutinatæ , epithecium lutev-rufescens. 040 
thecæ cœrulescentes. : 

Supra terram calce inspersam. Parca frustuli 
visa. Cupulæ in terra immersæ. 


où 
© 


ue SACCATA a , 

-PELTIDEA VENOsA (L. ). ue 
PELTIGERA RUFESCENS Hffm. de 

+ PANNARIA BRUNNEA (Sw.). 

LeëcañoRa BRAGTEATA (Hffm..). 

LecANORA cEriNa * stillicidiorum (Del.). 

LECANORA JUNGERMANNIZ (Vahl.). 

LEGANORA SINAPISPERMA (DC). 

LECANORA TETRASPORA Nyl. Delphin. p. 397. 

| LecaNora inRuBATA (ACh.) f. terrestris (An). a 

_ hypothecio parum vel vix obscurato. nn. ï 

50. LECANORA NimBosA (Fr.).  . 

oL. LicanorA TURFACEA (Whlnb.). en A. 

LEGANORA ruRFAGEA * mniaræa Ach. : 

92. LkcaNORA LEvIGATA (Ach.}. Supra terram et 

7 “xcrementa leporina. 

LEcANORA Epigrya Ach. 

+ LEGANORA ranranxa (L. ). 5% 
LEGANORA upsariExsIs (L.). se . 

+ LEGANORA varia Ach. te 

+ LEGANORA vernucosa Ach. 

58,  LEGANORA nupra * obpallens NyL. apotheciis 


“* 
n 


() Senxmrra SPHÆRICA (Flot. sub Lecidea Draparnaldi ut. 
&): Frequens super thallum sterilem Solorinæ saccatæ. 
POrE 8næe fuscæ oblongee 3-septatæ, longit. 0,021-26 millim., 
rassit . 0,008-0,010 millim. , medio constrietæ, interdum uno 
3 Yel duobus accedentibus sensu longitudinali, thecæ cy- 
icæ, » Paraphyses gracillimeæ. 


— 216 — 


pallidis, supra terram calcaream ; forsan propria 
species. 

59. PERTUSARIA DACTYLINA (AcCh.). 

* 60. PERTUSARIA BRYONTHA (AcCh.). 

G1. PERTUSARIA GLOMERATA (ACh.). 

62. PERTUSARIA OBDUGENS Nyl. 

63. PERTUSARIA SUBOBDUCENS Nyl. in Flora 1884, 
p. 221. Similis fere P. obducenti Nyl, sed 
thallus magis albus et K extus non reagens. 
Sporæ ?2næ longit. 0,140-200 millim., crassit. 
0,055-95 millim. Thallus nodoso-crustaceus, apo- 
theciis incoloribus , epitheciis nigris , punctifor- 
mibus, non prominulis, pluribus in quovis no- 
dulo difformi. Medulla K flavens. Spermogonia 
non visa. 


P. globularis (Ach.), quoque comparabilis, sporas 


habet 4nas. 

G4 URGEOLARIA scRuPosA AcCh. 

65. GYALEGTA rovEoLARIS (Whinb.). 

66. LecrpeA Tornoexsis Nyl. 

67. LeciDEA Ruroruscezra Nyl. in lora 188%, 
p. 221. Thallus albidus tenuissimus continuus vel 
subevanescens; apothecia ferrugineo-fusca plana 
Mmarginata (latit. circiter 0,5 millim.), demum con- 
vexa immarginata, intus alba; sporæ 8næ fusi- 
formi-ellipsoideæ vel ellipsoideæ, longit. 0,010-12 
millim., crassit. 0,005-6 millim., epithecium et peri- 


thecium rufofusca, paraphyses non bene discretæ, 


hypothecium incolor. Iodo gelatina hymenialis 
vinose rubescens. 


Species prope Lecideam rufofuscam Anzi forsal 


—217 — 


_0ptime locum habens, minor, thallo tenuiore, sporis 
minoribus etc. 

68. LECIDEA vERNALIS (L.). 

69. LecipgA MerocaRPA Nyl. in Flora 1876, p. 577. 

70. LEGIDEA EMENTIENS Nyl. in Ælora 1884, p. 223. 
Thallus albidus tenuis vel tenuissimus, continuus, 
obducens, passim inæqualis; apothecia fusonigra 
COnVexa (latit. 1 millim. vel minora), juniora, plana, 
immarginata, intus albida ; sporæ 8næ oblongæ sim- 
plices, longit. 0,009-0,014 millim., erassit. 0,0025- 
0,0035 millim. , paraphyses non discretæ, epithecium 
incolor (vel passim sicut thalamium punctis vagis 
nigricantibus inspersum), hypothecium crassum. 

lodo gelatina hymenialis fulvo-rubescens, præce- 
_dente Cœrulescentia levi. 

Supra muscos et vegetabilia destructa. 

Species est e slirpe Lecideæ vernalis facile distin- 
Suenda, licet facie nihil peculiare habet. Thallus 
léagentibus meis non tinetus (passim subcæsio-tinc- 
us). Hypothecium e cellulis obliteratis in lamina 
tenui intricato-strigatum. Spermatia recta, longit. 
0,005-6 Millim., crassit. 0,0005-6 millim. 

71. Lecipga CUPREA Smrf. 

72. Lecipea BERENGERIANA Mass. 

73. LEcIpEA SANGUINEOATRA (Fr.) Nyl. 

74 Lecipga ATROFUSCA Hepp. (prioris var. pla- 
Ruscula Nyl. Prodr. Gall. Alger. p.121). 

75. Lecipga gpipnxa Nyl., octospora (sporis 8nis in 
thecis). 

76. LecipEA pgzzo1nA Ach. : 
77. Lecpes FOSSARUM Duf., sporis oblongis, longit. 


 0,005-8 Millim., crassit. 0,003 millim. 


} 


— 218 — 


78. LeEGibEA HERBARUM Hepp. 

79. LECIDEA MuscoRuM (SW. ). 

80. LECiDEA suBiNcoMPTA Nyl. 

81. LEGIDEA suBABBREvIANS Nyl. in Ælora 1884, 
p. 221. Thallus albus vel albidus, granulato-con- 
fluens, sat firmus ; apothecia nigra planiuseula vel 
convexa (latit. 1 millim. vel minora), immarginata 
(vel juniora submarginata), intus obscura; sporæ 
8næ bacillares 3-septatæ, longit. 0,018-23 millim., 
crassit, 0,0035 millim., epithecium sordide cϾru- 
lescens, hypothecium fuscum parte supera Me: 
riore. | 

Terrestris. Subspecies Lecideæsubincomptæ, affinis 
subspeciei epihy ypnæ Nyl., sed thallo magis albido 
(in epihypna cinerascente), hypothecio multo obscu 
riore. L. epihypna magis tangit L. abbreviantem 
Nyl 


82. Lecibea Durouru * subnegans Nyl. in Fiora 
1884, p. 392, à 
83. LEGIDEA squacescexs NyL Sporæ 1-seplaté, 
longit. 0,008-0,011 millim., crassit. 0,0035-45 Mn + 

84. Lecipga sphærotpes Smrf. 

85. LEGIDEA syYNcomisrA FIk. 

86. LecipEA MizciaRtA var. triseptata Nyts n flo ! 
1878, p. 248, Lamy Catal. p. 105. 

87. LEGIDEA AzuniraA Nyl. in Flora 1884, D: 2 
Thallus albidus tenuissimus subilliniens, passim 
obsolete subgranulosus ; apothecia f usco-nigricantia 
(passim obscure pallescentia), convexa, immargin 
(latit. circiter 0,5 millim.), intus albida ; sporce Si 
fusiformes 3-septatæ, longit, 0,020-30 millim, crassit. 
0,004-5 millim., epithecium vage nigricaps, Fe 


910 


_ physes non bene discretæ. Iodo gelatina hymenialis 
cærulescens, dein fulvo-rubescens. 

Supra muscos destructos. : 

Accedit ad Lecideam ternariam Nyl., sed thallo 
alio, sporis longioribus et gelatina hymeniali lodo 
_ tota fulvorubescente. 

88. LEGIDEA PYCNOTHELIZA Nyl.in Flora1884,p.222. 
Thallus albidus pycnothelioideus, fruticulis firmis 
- (allit. 4-8 millim., crassit. 0,3-0,6 millim.) supra 
pe Papilloso-divisis, confertis ; apothecia fusconigra 
 Plana vel convexiuscula, immarginata (latit. 0,2-0,3 
millim.), intus albida, conferta ; sporæ 8næ incolores 
oblongæ vel fusiformi-oblongæ, longit. 0,014-16 mil- 
Lim, crassit, circiter 0,0085 millim., epithecium 
_ luteo-rufescens, paraphyses discretæ, hypothecium 
 dilutius vel obsolete luteo-rufescens. Iodo gelatina 
hymenialis lutescens. 
allus K flavens, at medulla alba (’tartarea”) 
207 tum tincta, nec Jodo. Spermatia leviter arcuata, 
longit. 0,008-9 millim., crassit. 0,0005 millim. Spe- 
cies omnino peculiaris, at forsan parasitica sunt 
apothecia hic definita.. 

89, Lecipea SABULETORUM FIk. 

90. LECIDEA TRiPLIGANS Nyl. 

. LecIDEA spsrmogocca Nyl. in Flora 1884, p. 222. 
Thallus albus vel albidus, globuloso-granulatus, 
PSsim subsparsus (globulis diam. fere 0,1 millim. ; 
| Pothecia nigricantia convexa immarginata (latit. 

020,3 millim.), intus pallida; sporæ 8næ oblongæ 
“implices, longit. 0,014-19 millim., crassit. 0,006 
Millim., Paraphyses non bene distinetæ, epithecium 
ilute lufescens, hypothecium incolor. lodo gelatina 


— 200 — 


hymenialis vinose fulvescens (præcedente cœrule- 


scentia obsoleta). 


Supra Andrææam graniticolam (cur potissime inter 


Lichenes muscicolas releganda). 
Species videtur affinis Lecideæmiscellæ Ach ., thallo 


alio tenuiore et hypothecio non obscurato. Thallus 
K non reagens. 


92. LEGIDEA ARGTICA Smrf. Sporæ longit. 0,014-16 


Millim., crassit. 0,006 millim. 

93. Lecinea Dovrexsis Nyl. Sporæ longit. 0,014-21 
millim., crassit. 0,006-8 millim. 

94. LEGIDEA STENOTERA Nyl. 

95. LECIDEA ALPESTRIS (Smrf.) Nyl. Lapp. or., p.158. 

96. LEGIDEA ASSIMILATA Nyl. 

97. LEGIDEA pEcIriIENS Ach. 

98. LEcipEA vesicuraris Ach. 

99. LEcipEA EuPHoREA FIk. ramulicola. 

100. LEGIDEA RHEXOBLEPHARA Nyl. 

101. Lecipea GiTRiNELLA À alpina (Schær.), supre 
terram calcaream. Ob constantiam facile propria 
species. 

102. Ennocarpon neparicum Ach., Nyl. 


103. VERRUGARIA TEPHROIDES Ach. (etiam cum para” : 
aa: 


Sita Endococco gemmifero Tayl.). 
104 VERRUCARIA DÆDALEA (Kphb.). 
105. VerrucaRIA seNDrNERt (Kphb.). 
106. VERRUGARIA INTEGRA Nyl. 


107. VERRUCARIA puNGTILLATA Nyl in Flora 1884 


p.223, Apothecia nigra immersa minutella, pyrenio 


cœrulescente (latit. 0,1 millim.); s sporæ 8n&æ incolores E 
fusiformes 2 9-septalæ, longit. 0,018-20 millim., cras” … 


FA 


Na 


+ 


pes à 


 P.211. Thal 
2 branaceus, lobatus, 


, — 221 — 
sit. 0,005-6 Millim., paraphyses graciles parcæ vel 
obsoletæ. Iodo gelatina hymenialis non tincta. 
Parasita videtur. Thallus, in quo insidet, faciei 
fere Normandine viridis expallidæ, sed esse possit 
 älius Lichenis ignoti. 
108. VerRucARIA MUscICOLA Ach. Sporæ 4-8næ mu- 


14 millim. 
109. Taecopsis MELATHELIA Nyl, 


_ rali-divisæ, longit. 0,036-48 Millim., crassit. 0,012- 
l 


Lichenes saxicolzæ. 


Saxa trachytica, granilica, calcarea, etc. 


L Evorsis nxwarea (Smrf.). 

2. Evorsis éranarina (Smrf.). Sterilis super saxa 
8granilica. 

3. Payiuiscun ENDOGARPOIDES Nyl. Super saxum 
talcareum. 
4 Prerverum ASTERELLUM ACh. Supra calcem. 
S CoLLEMA SRANOSUM Wulf. Supra saxa calcarea. 
6. Leprocropsrs COMPLIGATULA Nyl. in Ælora 1884, 
lus pallide vel sordide olivaceus, mem- 
tenuis, erectiusculus, compli- 
» äpothecia Pyrenocarpoidea innata, extus 
%Prominula (convexitate obscura latit. 0,2 
-) intus pallida ; sporæ 8næ fusiformi-oblon- 


… 5%, longit. 0,010-14 Millim., crassit. 0,003.4 millim., 


ix ullæ vel parcæ, anaphyses distinetæ. 
à hymenialis fulvescens. 

XUMm micaceo-schistosum parce obvium. 
'oprium thallo tenuiter membranaceo 


Upra sa 
Genus p 


1 
to 
to 


leptogioideo lævi textura subamorpha syngonimiis 
tetragonoideis (gonimiis demum 4 in quovis), strato 
corticali nullo distincto. Spermogonia extus nigri- 
cantia aut concaviuscula: (latit. 0,1-0,3 millim.), 


crassit. 0, 001 millim., atétiNe ‘simpliethes 
Thallus Lichenem indicat e tribu Collemeorum, sed 
forsan apothecia et spermogonia definita penis 
ad Obryzum. 
7. STEREOGLADIUM APOCALYPTIOUM Nyli. Middend. | 
1, Flora 1875, p. 302. 
8. PILOPHORON AGICULARE (AcCh.). 
9. CerRariA NiëricANS Nyl. cum Pilophoro crescens 
saxicola. 
10. PLATYSsMA FAHLUNENSE (L.) Nyl. Saxicola. 
. Parwezia prouxa (Ach.) Nyl. graniticola. 
12. ParmeriA LANATA (L.) Nyl. 
. PARMELIA ALpicoLA Fr. fil. (thallo nigrescente). 
PARMELIA GENTRIFUGA (L.). : 
. PARMELIA OMPHALODES (L.). 
. Puyscra oBsaurA (Ehrh.). 
Puyscia oBscura * lithotea (Ach.). 
16. Puyscia cirnorTea var. sc/astra (Ach.). 
17. Puyscia mecors (Duf.) Nyl. in Flora 1874, F 16, 
cum Ph. cœsia, À | 
18. Puyscia cÆsia (Hffm.) cum Lecanora elegante, 
lobulata, etc. de 
19. PuyscrA ALBINEA (Ach.), calcicola. 
20. Paysca cæsrria Nyl in Norrl Lapp. D: 320. 
Thallus K +, ut in priore. Graniticola. 
21. GYROPHORA PROBOSCIDEA (L.). 
22. GyropHoRa EROSA (Web.) Ach. 


es 
pe CS 


me pe code 
© 


res 
Qt 


ur RASE 


22,2: Su 


+ GYROPHORA ToRRiDA Ach. 

+ GYROPHORA HYPERBOREA Ach. 

- GYROPHoRA rLocuLoSA Hffm. 

2 26. Pandanta EL INA (Whinb.) calcicola. 

27. PANNuLARIA NIGRA (Huds. ). 

28. LecaNoRA ELEGAaNs Link. Graniticola. 

2%. LecaNoRA scopuLaRIs Nyl.in Flora 1883 p. 105. 

30. LEGANORA LOBULATA Smrf,, Nyl. ibid. 

31. LecaNora cÆstonurA (Ach.) Nyl. Graniticola. 

» 32. LEcaNoRa cazva Dicks. 

33. LECANORA GLoBuLirIcaNs Nyl. in Flora 1884, 
P. 212. Est quasi Leconora calva (Dicks.), sed facile 
_ distincta Sporis globulosis vel subglobulosis. longit. 
 0,006-7 millim., crassit. 0,006 millim. 

Calcicola. 

Thallus macula obsoleta indicatus. - 

34. LECANORA CRENATA Nyl. Lapp. or., p. 130. 

39. LEGANORA PLACODIZANS Nyl. Scandin., p.290. 
Graniticola. 

30. LEGANoRA virerrina Ach. Graniticola. 


37. LECANORA MILVINA Var. cacuminum Fr. fil Gra- 
niticola. 


ù E & 


D 9 La 
 Thallus albiqus vel albido-cinerascens, granulato- 
Conglomeratus (crassit. circiter 0,5 millim.): apo- 
thecia fusca (latit. {4 millim. vel minora), margine 
thallino subcrenulato vel demum crenulato cincta ; 


es) 
0,007-8 Millim., epithecium fuscescens, paraphyses 
discrets Sracilescentes. Iodo gelatina hymenialis 


dein mox vinose fulvo-rubescens. 


— 224 — 


Supra saxa calcarea cum Pannularia nigra et Le- 


canora elegante. 

Pertinere videtur ad stirpem Lecanore disparate. 
Facie est fere Lecanoræ turfaceæ. Thallus K—. 

39. LECANORA STRAMINEA Whlnb. 

40.-LEGANORA saxIGOLA (Poll. ). 

41. LEGANORA nispersa (Pers. ). 

42. LEGANORA GENISIA AcCh. 

43. LEGANORA SuBRADIOSA Nyl. Pyr. or., p. 20. 

44. LEGANORA INTRIGATA (Schrad.) Nyl. in Flora 
1872, p. 251. 

45. LECANORA POLYTROPA (Ehrh.) Schær. 

46. LECANORA BADIA var. cinerascens Nyl. Scandin. 
p. 170 

47. LECANORA ATRA (Huds.). Calcicola, socia Leci- 
deæ excentrice. 

48. LEGANORA GALGAREA f, contorta Fik. Calcicola. 

49. LEGANORA GiNEREA (L.) Nyl. 

50. LEcaNORA PERRADIATA Nyl. in Flora 1884, p. 213. 


Thallus obscure cinereus, ambitu cinereo-nigricante 


lateque radiatus, radiis angustis contiguis, centro 
granulato-areolato ; apothecia nigra conferta (latit. 
1 millim. vel minora), margine thallino integro 
cincta; sporæ 8næ ellipsoideæ, longit. 0,016-18; 
crassit. 0,010-11 millim., epithecium olivaceo-fusce- 
scens, paraphyses gracilescentes. Iodo gelatinà 
hymenialis vinose fulvo-rubescens (præcedente C®- 
rulescentia obsoleta). 

Super saxa trachytica. 

Thallo eleganter et crebre radiato, spermatiis Jon- 


gioribus (longit. 0,016-22 millim., crassit. 0,000 


Millim.) differt a Lecanora subradiante Nyl. Thallus 
K obscure rufescens. 

91. LEcANORA cÆsIOcINERA Nyl1.? Sine sporis et sper- 
Maliis non rite determinabilis. Eliam forma peripte- 
rodes thallo albido, ambitu late dendroideo-fim- 
briato. 

92. LEGANORA giBBosA Ach. incerta, nam sine sper- 
_Mogoniis,. | 

53. LEGANORA supprPREssa Nyÿl Thallus ambitu 
Subradiatus. Spermatia longit. 0,011-15 millim.. 
Crassit. ,0005 millim. 

54. LEGANORA SUBDISSENTIENS Nyl. in Flora 1884, 
P-212. Thallus albidus vel cinerascens, grossiuscule 
vel gibbose sranulatus (crassit. circiter 1 millim.), 
sranulis convexis concrescentibus hypothallo nigro : 
apothecia fusca vel nigricantia, innata, plana (latit. 
I2millim..), Mmargine thallino turgido cincta ; sporæ 
Snæ ellipsoideæ, longit. 0,022-30 millim.. crassit. 
0,011-16 millim., paraphyses gracilescentes, epithe- 


| _ Clum ef hypothecium tenue fusca. Iodo gelatina 


hymenialis Cœrulescens, deinde fulvo-rubescens. 
Super saxa Micaceo-schistosa. 

-  Afinis Lecanore pelobotryæ {Whinb.), sed thallo 

- Téagenlibus meis non tincto, insignior, apotheciis 

: Magis lecanorinis, quibus notis etiam distat a Leci- 
dea consentiente Thallus K leviter flavens. Cepha- 

Odia S&pius adsunt. Vidi etiam apothecia fusce- 

Scentia epithecii Pallidiore. Thallus variat cylin- 

draceo-granulatus. 

… 95 LecanoRA LÆVATA (Ach. sub Sagedia in L. U, 
1327, Syn. D. 134). Graniticola et calcicola Sper- 

4 15 | 


— MD - 
matia leviter arcuala, longit. 0,020-32 millim., 
crassit. 0,0005 millim. 

56. LECANORA GINEREORUFESCENS (Ach.) Nyl. Lapp. 
or. p. 137. 

57. LecanoRA azra Smrf,, Nyl. in Flora 1869, 
p. 413. 

58. LecanorA Dicxsont (Ach.) Nyl. Scandin. p. 155. 

59. Lecaxora PREvosTIT (Fr.) cum sequente (#e- 
lanopi). Vestigia solum visa. 

60. Lecanora Ruoporis Smrf. et var. #elanopis 
Smrf. Ualcicola. _ 

61. Lecanora scmismaroris Nyl. in lora 1884, 
p. 315. Thallus albidus vel albus, opacus, tenuis 
crassit. 0,4 millim. vel tenuior), rimoso-diffracius ; 
apothecia nigricantia innata urceolata (latit. 0,5 mil- 
lim.), circumscissa et inde quasi marginata, Stpe 
difformia ; sporæ Snæ subgloboso-ellipsoidesæ, 10n- 
git. 0,011-12 millim., crassit. 0,007-0,010 millim., 
epithecium vage subcærulescens, paraphyses graci- 
iescentes, hypothecium incolor. lodo gelatina hyme 
Aialis cærulescens, dein vinose fulvescens. 

Super saxa calcarea cum Lecanora calva (Dicks.) 

Species facile distincta. Accedat ad L. rhodopin 
Smrf., quacum gonidiis perigonidio crasso munits 
convenit, sed differt apotheciis aliis, sporis min0- 


-ibus subglobosis. Spermatia recta, longit. cireile" 


9,0045 millim., crassit. 0,0005 millim. 


62. LEGANORA eLaucocarpa (Whinb.) Ach., Nyl- , 
Scandin., p. 175. Calcicola, squamulis thalli imbrr 


calis, etiam f. eis convexis. 


63. LkcaNoRA smaragouLa (Whlnb.) Nyl. 2. €. GT: 


niticola. 


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— 201 — 


64. LEGANORA DiScr&TtA (Ach.). Graniticola cum 
Lecan. straminea. 

65. LEcIDEA RuBIroRMIS (Whlnb.). Super saxa cal- 
carea. 

66. Lecipga KonyAMENsIS NyL(Biatora),in Flora 1884, 
D. 244. Thallus albidus granulosus granulis convexis 
agsregatis aut dispersis in hypothallo nigro; apothe- 
Cia Sanguineo-nigricantia plana marginata (Iatit. cir- 
citer 0,5 Millim.), intus albida ; Sporæ 8n&æ incolores 
oblongæ simplices, longit.0,008-0,011 millim., crassit. 
0,0045 millim., pèraphyses gracilescentes vel fere 
mediocres, discretæ, apice lutescente parum cras- 
siore, epithecium lutescens, hypothecium incolor. 
lodo gelatina hymenialis obsolete cærulescens, dein 
Mox thecæ vinose fulvo-rubescentes. 

Supra saxa granitica. 

Species Speciminulo solum manco visa. L. caprina 
Fr. fil, accedens videtur. Etiam thalamium totum in 
lamina tenui lutescens conspectum. Thallus K fer- 
lugineo-cinnabarine tinctus. 

67. LecipgA ocuracra Hepp. Calcicola. 

68. LEcipxa EXPALLIDESCENS Nyl. (expallescens Ny1. 
Biatora in Flora 1884, p. 214). Thallus albidus te- 
nuis Subgranulatus aut subleprosus, passim disper- 
SUS; apothecia pallida sublecanorina (latit, 0,4-0,5 
Millim.) ; Spor 8næ oblongæ 1-septatæ, longit. 
0,08-0,014 Millim., crassit, 0,002 millim., epithecium 
ISpersum, Paraphyses non distinctæ. Iodo gelatina 
hymenialis Cœrulescens, dein vinose fulvo-rube- 
SCens, 


Supra saxa granitica. 
Forsan species Stirpis Lecideæ cyrtellæ, Spermo- 


Ê 


+ — 


gonia non visa. Thallus K flavens. Apothecia inter- | 
dum lecanorine marginata. — Nomen erpallescens 
datur alii in Fr, fil. Scandin. p. 620 — 

69. LEcIDEA ALBORUSSULA Nyl. in Flora 1884, p.213. 4 
Thallus albus leproso-granulatus, byssoideo-instra- 4 
tus, bysso subarachnoideo passim dendroideo-in- | 
strato ; apothecia russula convexa subtubereulosa 
immarginata (lalit. fere 1 millim. vel minora), intus 
subcarneo-fulvescentia ; sporæ 8næ subvermiculares 
3-seplalæ, longit. 0,026-48 millim., crassit. 0,003 
millim., paraphyses non bene discretæ, epithecium 
electrino-russulum, hypothecium non obscuratum. 
I gelatina hymenialis vinose fulvo-rubescens, pri 
cedente cærulescentia obsoleta vel nulla. 

Super saxa granitosa. 

Species forsan e stirpe Lecideæ luteolæ, nisi sit 
potius Lecanora accedens ad Lecanoram hæmatomtr 
mam biatorinam. Thallus haplogonidiis majuseulis; 
K flavens. Epithecium K rosellotinctum. A Lecanord 
hæmatomma gravius differt gonidiis, sporis Lenuio- 
ribus, reactione Iodo gelatinæ hymenialis (in L. l&- 
Mmatomma syngonidia glomerulosa, sporæ crassit. 
0,004-6 millim., gelatina hymenialis Iodo cœrule- 
scens, cœrulescentia persistente). Spermogonia no! 
visa. Variat apotheciis (carneo-rubescentibus vel | 
sanguineo-obscuratis) conglomeratis (var. callosy 
nopsis), moriformibus. =. 

70. LeGipEA RuBIDULA Nyl. (Biatora). Flora 1884, 
p.214. Thallus vix ullus visibilis; apothecia fertu” 
gineo-rubida subglobosa (latit. 0,5-0,7 millim.), intus 
subconcoloria ; sporæ 8næ incolores globosæ, diam: 
0,006-7 millim., epithecium ochraceo - fulvescen® 


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_ thallo alio Le 


— 229 — 


paraphyses gracilescentes non bene discretæ, hypo- 

thecium non obscuratum. lodo gelatina hymenialis 

vinose fulvo-rubescens (præcedente cœærulescentia 
levi). 

Super saxa calcarea. 

Species insignis, prope Lecideam ochronhorum 
Nyl. disponenda. Epithecium eximie chrysophanice 
réagens et minus intensive thalamium hypothe- 
ciumque, ubi quoque Acidum chrysophanicumadest. 

. Thecæ saccatsæ. 

71. Lecibea sperococca Nyl. in Flora 1884, p. 222. 
Thallns albus vel albidus, globuloso-granulatus , 
Passim subsparsus (8lobulis diam. fere 0,1 millim.); 
apothecia nigricantia convexa immarginata (latit. 

0,2-0,3 Millim.), intus pallida ; sporæ 8næ oblongæ 
simplices , longit. 0,014-19 millim., crassit. 0,006 
Millim., Paraphyses non bene distinetæ: epithecium 
dilute lufescens, hypothecium incolor. Iodo gelalina 
hymenialis vinose fulvescens (præcedente cœrule- 
Scenlia obsoleta). 

Supra Andræeam graniticolam (cur potissime inter 
Lichenes Muscicolas releganda). 

Species videtur affinis Lecideæ miscellæ Ach.. 

nuiore et hypothecio non obscurato. 

Thallus K non reagens. 

72. Lecrpra AGERVULATA Nyl. Scandin. p. 216. Cal- 
Gicola. Sporæ 3-Septatæ, longit. 0,012-20 millim., 
CrassiL. 0,003. 


73. Lecipra DIASEMOIDES Nyl. in Flora 1874, p. 11. 
Su 
le 


Pra lrachytem. Forsan subspecies Zecid. entero- 
leucæ 


— 230 — 


74. Lecnga conrieua (Fr.) Nyl. et F. flavicunda 
Ach. Graniticola. 

75. Lecipra mrrospoRA Nyl. Scandin. p. 225. 

76. LEGIDEA CRUSTULATA AcCh. 

97. Lecipea PANxoLA Ach. Thallus sæpe sorediifer. 
Super saxa micaceo-schistosa. 

78. LECIDEA AURICULATA var. paupera Fr. fil socia 
P, alpicolæ. 

79. Lecinga Lactea Fik. Calcicola cum Lecanora, 
badia et Plat. Fahlunense. . 

80. Lecinea rozycarra FIk. Calcicola. 

81. LecinEA PLANA * subtristiuscula Nyl. Subspe- 
cies forsan distinguenda thallo obscure cinereo 
areolato-disperso in nypothallo atro. Sporæ longit. 
0,006-0,011 millim., crassit. 0,003-4 millim. Para- 
physes non bene discretæ., — Graniticola socia Le- 
cideæ mollis. : 

82. Lecpea cycorrora Nyl: in Flora 1884, p. 219: 
Thallus pallidus vel luridus vel cinerascens vel 
obscuratus, areolatus, areolis depressulis disperso- 
adnatis in hypothallo nigro subruguloso; apothecla 
nigra plana vel planiuseula (latit. 1-2 millim.), Mal 
ginata, demum convexa immarginata intus obsCurà ; 
sporæ 8næ ellipsoideæ vel oblongæ, longit. 0,007 
0,011 millim., crassit. 0,0035-0,0045 millim., epithe- 
cium nigricans, paraphyses cassiusculæ, hypothe- 
cium fuscescens vel fuscum. Iodo gelatina hymenialis | 
cœrulescens, dein obscure fulvescens. 

Graniticola. ; 

Species videtur propria. Nulla reagentibus mels 


reactio thalli. Accedit ad L. arctogenam Fr. fil, Fe : 
thallo alius coloris et sporis minoribus. Spermat 


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— 231 — 
recla, longit. 0,009-0,011 millim., crassit. 0,0006-7 
millim. — Lecideæ pauperculæ interdum habet 
faciem. 
83. Leuipea pENDRocuNIS Nyl. in Flora 1884, p. 215. 


 Thallus cinereus applanatus tenuis dendroideo- 


radians, innatus in hypothallo nigro et ambitu ob- 
solete subbyssoideo - fimbriato, tenuiter areolato- 
rimulosus, radiis contiguis aut discretis (latit. 0,2 
Millim. vel tenuioribus versus ambilum) ; apothecia 
Digra plana marginata (latit. 1 millim. vel minora), 
intus cinerascentia ; sporæ S8næ oblongæ, longit. 
0,008-0,010 millim., crassit. 0,0035 millim., epithe- 
cium nigrum, paraphyses non bene discretæ (me- 
diocres), hypothecium tenuiter fusconigrescens.Iodo 
Selalina hymenialis cϾrulescens, dein obscurata. 

Super saxum quartzosum. 

Species peculiaris thallo dendroideo - radiante, 


. forsan potissime locum habens prope Lecideam sar- 


C0gYynoidem Krb. Thallus K sublutescens, medulla 
L'obseurata. Etiam thallo ferruginose tincto occurrit. 

84. Lecrpea AGLÆA Smrf, Graniticola. 

85. Lecibga mesorrorza Nyl. in Flora 1873; p. 20. 
Sporæ longit. 0,010-12 millim., crassit. 0,005-7 mil- 
im, — Graniticola. 

86. Lkcina aLætpa Nyl. in Flora 1884, p. 215. 
Similis fere Lecideæ agleæ, sed apotheciis planis 
(difformibus, latit. 1-2 millim.) et hypothecio fu- 


Scescente. Sporæ longit. 0,008-0,011 millim., crassit. 


0,006 millim. 
Supra saxa micaceo-schistosa. 
Thallus Stramineus, K flavens, areolis convexis 


… difformibus, hypothallo nigro rugoso. Apothecia 


— 232 — 


subimmarginata, intus nigra concoloria. Epithecium 
cϾrulescens (cum parte superiore thalamii). Hypo- 


thecium (cum perithecio) fuscum. Iodo gelatina hy- . 


menialis cœrulescens, dein fulvescens. Spermatia 
bacillaria recta, longit. 0,006-7 millim., crassit. 
0,0007 millim. 

87. Lecinea epuontza Nyl. Thallus cinerascens vel 
nigricans, areolato-granulatus (crassit. 0,2-0,4 mil- 


mim.), hypothallo nigro; apothecia nigra plana,. 
marginata (latit { millim. vel minora), intus Ob- 


scura ; sporæ 8næ ellipsoideæ simplices, longit. 


0.011-14 millim., crassit. 0,006-7 millim. in thecis 
cylindraceis, paraphyses bene discretæ, epithecium 


violaceum, hypothecium incolor. Iodo gelatina 
hymenialis cœrulescens, dein lutescens. 

Supra saxa granitica. 

Species videretur affinis Lécidée tenebrosæ Flot., 


reactione thalli et aliis notis bene distincta. Thallus , 


CaCl erythrinose tinctus. Thalamium supra viola- 
ceum K cærulescens. 

88. Lecipea Lueusris Smrf., Nyl. Scandin. p. 2%2: 
Cum £: pandola super saxa granitica. 

89. Lecipea caupaTA Nyl. Scandin. p. 230. 

90. Lecipea Mozzis (Whinb.). Graniticola. 

91. LeGIDEA NienouiverEA Nyl. Pyr. or. p. 25. Gra= 
niticola. 

92. Lecrpga coniops Whlnb, Socia Lecanoræ inbtie 
latæ et stramineæ. 

93. LEcIDEA mMyriocarpa (DC.). 


94. LecipeA corauna Ach., Nyl. Scandin. p- 2% | 
95. LEGIDEA ATRoALBIGANS Nyl. in Flora 187, 


p. 363, 


re 


— 233 — 


96. LECIDEA ATROALBESCENS Nyl. Z 6, Thallus albidus 
pulvinatulo-granulatus, pulvinulis flatit. 0,5.0,7 
Millim.) sparsis in hypothallo nigro ; apothecia nigra 
plana marginata (latit. 0,5-0,8 millim.), intus conco- 
loria; sporæ 8næ nigrescentes oblongæ 1-septatæ, 


longit. 0,023-30 millim., crassit. 0,010-12 millim., 


Paraphyses non bene discretæ, epithecium et hypo- 
thecium fusca. Iodo gelatina hymenialis cœrule- 
scens, dein vinose fulvo-rubescens. 

Super saxa quartzosa. 

Sumi possit pro Zecideæ atroalbicantis varietale, 
am medulla I reagens, sed thallus supra K e flavo 
insigniter cinnabarine tingitur. Quoque L. eupe- 
træoïdes Nyl. mox differt medulla Ilodo non obscu- 
rata. 

97. LucIDEA SEMOTULA Nyl. in Flora 1884, p. 216. 
Thallus flavo.virescens tenuis granulato-areolus, 
Sranulis (latit, circiter 0,2 millim.) sæpe dispersis, 
Parum convexis, hypothallo tenuissimo nigricante ; 
apothecia nigra plana marginala (latit 0,3-0,5 mil- 
lim.), intus Concoloria ; sporæ 8næ incolores elli- 
PSoideæ I-septatæ, 'longit. 0,008-10 millim., crassit. 
0,004-5 Millim., paraphyses non discretæ, epithe- 
clum et hypothecium fusca, thalamium fuscescenti- 
Üinctum. Iodo Selatina hymenialis cœrulescens, dein 
obscurata 

Super saxa gneissacea. 

Species e Stirpe Lecideæ atroalbicantis, sin satius 
Prope Lecideam alpicolam disponatur, licet sporas 
habet parvas incolores. Thallus reagentibus meis 
10n afficitur. Variat pallidior, minus flavens. 

98. Lecipra ALPIGOLA Schær. 


— 234 — 


99. LecipEA LEucOPsEPHA Nyl. in Flora 1884, p. 217. 
Thallus albus vel albidus, ex areolis constans subro- 
tundatis plano-convexiusculis rotundatis (latit. 1 
millim. vel minoribus) sparsis in hypothallo nigro; 
apothecia nigra plana marginata submediocria mar- 
ginata, intus concoloria ; sporæ 8næ nigrescentes 
oblongo-ellipsoideæ 1-septatæ, longit. 0,018-25 mil- 
lim. crassit, 0,007-0,010 millim. Sn - et hy- 
pothecium fusca. 

Super saxa quartzosa. 

Forsan subspecies Lecideæ alpicolæ. odo medulla 
leviter vel obsolete cœrulescens, quod etiam obser- 
vatur in ipsa L. alpicola Freti Behringiani (quoque 
gonidia pariete cœrulescente). 

. LEGIDEA suBaLpicoa NyL Similis Lecideæ 
alpicolæ, sed thallus KT. Sporæ longit. 0,022-25 
millim. , crassit. 0,011-14 millim, — Graniticola. 

101. LEGIDEA Grograrnica f. subcinerascens NY 
similis vixque separanda a var. atrovirente, sed 
areolis passim cinerascentibus. Etiam ipsa var. afr0- 
virens Schær. occurrens. 

. 102. Lecipea ATRocæSIA Nyl. in Ælora 1876, p. 239. 
Thallus K {CaCl) suberythrinosus,Sporæ nigrescentes, 
longit. 0,021-32 millim., crassit. 0,011-16 millim. 

103. Lecipea RoRIDULA Fr. fil. 

104. LECIDEA ExXCENTRICA Ach. 

105. LecipEA GLAucomARIA Nyl. Scandin., p. 245. 
Supra thallum album incertum. Fere Arthonia. 

106. LcrpEa prxcentaNA Ach, et var. /eptotea Nyl 
(thallo albido tenui leproso æquabili, sporis fusifor- 
mibus 3-septatis, longit. 0,022-30 millim., crassil. 
0,004-5 millim.). — Graniticola. 


— 235 — 


107. Lecibea meLapsepHa Nyl. in Flora 1884, p. 215. 
Thallus albus tenuis areolato-rimosus, hypothallo 
nigrescente; apothecia nigra minutula (latit. 0,1-02, 
Millim.), marginata, intus obscura ; sporæ 8næ 
oblongo-ellipsoideæ simplices , longit. 0,009-0,010 
millim., crassit, fere 0,0045 millim., paraphyses gra- 
cilescentes, epithecium et hypothecium fusca. Iodo 
gelatina hymenialis cœrulescens. 

Super saxa granitica. 

Species parvula incertæ affinitatis ; forsan proxima 
Lecideæ microstigmæ Nyl. in Flora 1880, p. 390. 
Thallus K non reagens. Hypothallus tenuissimus 
nigrescens. Spermatia recta, longit. 0,0045 millim., 
Crassit. 0,0005 millim. 

108. LRCIDEA PARAPHANELLA Nyl. in Ælora 1882, 
P- 457, Thallus albidus tenuissimus subgranulatus ; 
apothecia nigra minuta (latit. 0,1-0,2 millim.) con- 
vexiuscula immarginata intus obscura ; sporæ 8næ 
incolores 0blongæ simplices, longit. 0,008-0,011 mil- 
lim., crassit. 0,003 Mmillim., paraphyses non discretæ, 
épithecium et thalamium cœrulescentia, hypothe- 
cum subincolor strato supero leviter nigrescente. 
lodo gelatina hymenialis cœrulescens; dein: vinose 
fulvescens. __ Graniticola, affinis Lecideæ para- 
bhanæ Ny1., quæ major et hypothecio stratis binis 
(vel supero et peritheciali) nigrescentibus. 

109. Lecipka saNeuINARTA Ach. 

10. Opgerarx GYROGARPA Flot. Ecrustacea. Sporæ 
SSeplatæ, longit. 0,020-22 millim., crassit. 0,004 
Millim. 


M4: VenaucantA 1NTERVERSA Nyl. in Flora 1884, 
P- 217. Thallus niger opacus tenuis continuus, pas- 


— 236 — 


sim subrimulosus ; apothecia pyrenio integre nigro 1 


prominula subrugulosa majuscula obducta (latit. 
0,5-0,7 millim.), convexa vel tuberculiformia; sporæ 
8næ incolores ellipsoideæ murali-divisæ, longit. 


0,048-70 millim., crassit. 0,025-38 millim. lodo gelaæ 


tina hymenialis vinose fulvo-rubescens (sporæ non 


tinctæ). 

Super saxa calcarea. 

Species accedens ad RE intercedentem 
et V. inumbratam, thallo nigro mox distincta. Goni- 
dimia glomerulosa. Paraphyses gracillimæ irregu- 
lares sæ&pe adsunt, sed non satis typice, ut stirpem 
indicent aliam. 


112. VerRucaRIA pireusizis Nyl in Flora À c. Si 4 
milis Verrucariæ umbrinæ (Whlnb.) Nyl., sed thallo 


tenui nigricante ambitu dendroideo-radiante, goni- 
dimiis hymenialibus oblongis (longit. 0,006-0,041 
millim., crassit. 0,003 millim.). 

Graniticola. 

Thallus opacus rugulosus continuus. Sporæ 2n® 
longit. 0,030-40 millim. , crassit. 0,012-16 millim. 

115. VERRUGARTA SUBAREOLATA Nyl. in Ælora L.6 


Subspecies Verrucariæ hymenogoniæ thallo cinere0- ; 
virescente vel dilute fusco-cinerascente, tenui sub. ; 


areolato. 
Calcicola. 
Apothecia latit. 0,4 millim., sæpe conferta. 


114. VerRucania penrusura Nyl. in Flora 188%; 


p. 218. Est quasi V. hiascens Ach., sed sporis 3-SeP- 


tatis, longit. 0,033-42 millim., crassit. 0,017-21 mike 
lim. (accedenlibus interdum septulo vel septulis : 


sensu longitudinali vel obliquo). 


ne TT ui 


Calcicola. 

Maculam albam obducentem gibberuloso-inæqua- 
lem format. Apothecia in gibberulis substrati innata 
(inde pertusarioidea), pyrenio intruso integre nigro 
_ (latit. (circiter 0,5 millim.), superne ostiolo nigro (a 
_ gibberulo Mmarginata). Gibberulus latit. circiter 1 
Millim. (calce constitutus), 

115. VerRucARIA INTERCEDENS * fuscoargillacea Anvi. 
poræ longit. 0,023-36 millim., crassit, 0,012-17 mil- 
lim., pyrenium dimidiato-nigrum. 

115 Dis. V£érrucAaRIA INTERCEDENS ** nlegrascens , 
thallo albo {Lenui) magis evoluto, apotheciis pyrenio 
integro, sporis longit. 0,027-32 millim., crassit. 
0,014-45 millim. Calcicola, socia V. peloclitæ. 

116. VERRUCARIA OBNIGRESCENS Nyl. in Flora 1875, 
P. 362. Calcicola. 

17. VenrucarrA SUBNIGRESCENS Nyl., Stzb. L. H., 
P. 234. Sporæ longit. 0,014-15 millim., crassit. 0,007 
Millim, — Calcicola. 

118. Verucaria RipARIA Nyl. in Lapp. or., p. 170. 
Calcicola. Sporæ longit. 0,015-22 millim., crassit. 
0,007-9. Var. Sit V. cataleptoidis sporis minoribus, 

119. Verrucarra maura (Whlnb.), cum Lecanora 
Straminea et lobulata. 

120. VennucARIA DEVERGESCENS Nyl. in Flora 1877, 
D. 462, Sporis longit. 0,020-27 millim., crassit. 0,007- 
0,010 millirn. Graniticola. 

121. Vernucanra MURALIS Ah. Calcicola. 

122, VERRUCARIA SUBJUNGTIVA Nyl. in Æloura 1884, 
D. 218. Est quasi V. muralis nonnihil major, pyrenio 
Subtus nigro (tenuiore quam supra), sporis nonnihil 


— 238 — 
majoribus (longit. 0,027-32 millim., crassit. 0,012- 
44 millim.). Pyrenium latit. circiter 0,5 millim. 
. Supra lapillos calcareos. 


123. VerRucARIA PELOGLITA Nyl. in Flora 18717, 


p. 461, sporis longit. 0,010-15 millim., crassit. 0,005- 
6 millim. — Calcicola. 

124. VERRUCARIA CHLOROTICA Ach. Graniticola. 

125. Eunococeus ERRATICUS (Mass.). Super Lecideam 
alpicolam. 


IL — LAWRENCE-INSULA. 


Vega diebus 31 julii-2 aug. 1879 fuit ad Lawrence insulam 
{latit. boreal. circiter 63° 50!). Saxum ibi graniticum. 


A. — Terrestres et muscicolæ. 


1. SPHÆROPHORON corALLoDEs Pers. fertile et Sph. 
fragile Pers. sterile. 

3. SIPHULA CERATITES (Whlnb.). 

4, THAMNOLIA VERMICULARIS (SW.). 

D. STEREOGAULON ALPINUM Laur. 

6. CLaponiA éracius f. e/ongata (Ach.) et chor- 
dalis (Ach.). 


7. CraponiA zxrmora (Ach.) Nyl. in Æora 1806, 


p. 421. Thallus K flavens. 
8. CLADONIA corNucoriornes (L.) et * plewrota Fik. 


(Ach.). 

10. CLADINA RANGIFERINA (L.) et * syl/vatica (L.) el 
X* alpestris (L.). 

11. CLADINA AMAUROCRÆA FIK. 

12. CLapina Lacunosa (Del) Nyl. Sy. I, D: 215. 


9. CLapoNIA mecriprrcora (Ach.) et f. gracilenta 


— 239 —- 


13. RAMALINA MINUSCULA Nyl. Ramal. P. 66. 

14 CETRARIA ISLANDICA (L.). 

15. CETRARIA NIGRICANS Nyl. Syn. I, p.299. 

16. CerraRiA peuISsE Bor., Nyl. Scandin. p.79. 

17. Dacryuina arcricA (Hook. ). 

18. ALECTORIA DIVERGENS (Whinb.). 

19, ALECTORIA OCHROLEUCA (Ebrh.). 

20. ALEGTORIA NIGRIGANS (Ach.) Nyl. Scandin. p. 71. 
Apothecia testaceo-badia ; sporæ 2næ longit. 0,035- 
40 millim., crassit. 0,018-20 millim. 

21: PARMELIA SULGATA Tayl. 

22. PARMELIA OMPHALODES (L). 

23. PARMELIA AUSTERODES Nyl. in Flora 1881, p. 537. 

*4. Loparia rivtra (Ach.) Etiam fertilis sporis 
1-Septatis. longit. 0,025-30 millim., crassit. 0,007-8 
Millim. Adsunt cephalodia pyrenodea. 

25. PEcrIGERA scaprosa Fr. fil. 

26. LEGANORA LOBuLATA Smrf., Nyl. in Æ/ora 1883, 
D: 105. Supra muscos cum Lecanora Hageni Nyl. 
(hæc sine spermogoniis incerta). 

27. Lxcanora cæstonura (Ach.) Nyl. Sporæ longit. 
0,014-16 Millim., crassit. 0,007-9 millim. 

28. Lecanora sniticipionuu (Oed.). 

29. LEGANORA FUSCOLUTEA (Dicks.). 

30. LEGANORA CRENATA Nyl. Lapp. or. p. 130. K—. 

91. LECANORA ATROSULPHUREA (Whinb.). 

2. PERTUSARIA GLOMERATA var. corniculata Nyl., in 
Flora 1885, p. 442. Thallo e verrucis receptacularibus 
latéraliter Corniculifero, corniceulo conico valido plus 
Minusve producto subhorizontali. — Socia Lecanoræ 

| lartarec Var. /rigidæ in insula Lawrence, ubi etiam 
. Jüsdem Lecanoræ var. pterulina, cui thallus fruti- 


40 — 


culoso-intricatus inæqualiter cylindraceus (crassit. 
circiter 0,5 millim.), subcompressus, ramosus, api- 


cibus digitato-divisis acuminatis, thamnolioideus, 


muscicola. 
33. PerTusaRIA ocuLATA (Dicks.). 
34. PANNARIA BRUNNEA (SW.). 
35. LECIDEA ATRORUFA AC. 
36. LECIDEA SANGUINEOATRA (Fr.). 


37. LecipgA ToRNOENsIS Nyl. Apothecia hypothecio 


lutescenti-rufescente (K lutescente), paraphysibus 


apice clavatis obscurioribus, — Supra Gymnomi- 


trium concinnatum. 
38. Lecinea griPuÆA Nyl. Lapp. or, p. 147. 


39. LecipeA RAMULOSA Fr. fil. non specie differat & 


L. ementiente Nyl. in Flora 4884, p. 222, thallo albo < 


noduloso-inæquali. Thalamium et hypothecium 
supra in lamina tenui leviter violaceo-rufescenlià 
aut subincoloria. Sporæ oblongæ longit. 0,010-16 
millim., crassit. 6,0035-40 millim. 


40, LecibEa arocarotizA Nyl in Flora 1885, p- 448. 


Thallus albidus subgranulato-inæqualis aut evaner 


scens ; apothecia testacea vel fuscescentia, COnVesà 
(latit. 0,3-0,6 millim.), intus medio obscuraldi . 
sporæ 8næ oblongæ simplices, longit. 0,007-0,02 
millim., crassit. circiter 0,0035 millim., epitheciun 
incolor, paraphyses non discretæ, hypothecium 
centro luteo-rufescens. Ido gelatina hymenialis : 
fulvo-rubescens.— Supra ramulos putridos vel ps | 
ec 
ifferens, 
# 


quilia vegetabilia destructa. — Accedens ad 
deam vernalem minorem, sed hypothecio d 
sporis minoribus. In L. apochræella comparal 
 hypothecium latius fuscescens. 


À DIT PRE ETES VI PR ER MER Ut MT AU UD 12 D RES 


— 241 — 


41. LECIDEA TERNARIA Nyl. Lapj or,, p. 151, Flora 
1877, p. 232, Thallus cinerascens vel nigrescens, 
lenuissimus vel obsoletus, rarius subgranulosus : 
apothecia sectione cinereo-cærulescentia : Sporæ 
3-seplatæ, longit. 0,014-18 millim., crassit. 0,004-5 
millim., epithecium cϾrulescens, hypothecium in- 
Color. Etiam thallo cinereo-granuloso, sporis longit, 
0,016-23 millim., crassi L 0,004-6 millim. 

42, LEGIDEA suBALLINITA Nyl. in Flora 1885, p. 442, 
Thallus alliniens albidus aut nigrescens, obsoletus ; 
apothecia nigra vel fusconigra (basi sæpius palle- 
Scentia), convexa lalit. 0,4-0,6 millim.), inlus albida; 
Sporæ oblongo-fusiformes, tenuiter 3-septatæ, longit. 
0,017-25 Millim , crassit. 0,006-7 millim., epithe- 
cium SubeϾrulescens, hypothecium incolor aut le- 
vissime luteo-rufescens. lodo gelatina hymenialis 
fulvescens, Præsertim thecæ ita tinctæ. — In insula 
Lawrence, socia Siphulæe ceratitis. Vix nisi varietas 
L. ternarie Sporis crassioribus. Spermatia oblongo- 
bacillaria, longit. 0,005 millim., crassit. 0,0905 mill, 

43. Lecipea pauprra N yl. in Flora 1885, p. 448. 
Thallus albidus évanescens; apothecia luteo-pallida 
Minuta {latit. 0,25 millim. vel minora) convexula 
iMmarginata, intus incoloria : sporæ 8næ fusiformes 

eptatsæ, longit. 0,014-20 millim., crassit. 0,0035 
millim., Paraphyses non bene discretæ, hypothe- 
cium incolor. Iodo gelatina hymenialis vinose fulvo- 
lubescens. — Supra herbas destructas. — Ex affini- 
late Z, Sblwroïdis, mox sporis tenuibus distincta, 
SOMparanda cum LL. alborubella Nyl. in Flora 1879, 
D: 205, Vix specie videtur differre Biatora sibiriensis 


Will. in Rothrock Proceed. U, S. Nat. Mus. 1884, 


16 


| 
1 
> 
& 
| 


p. 6, ossicola in Sibiria orientali. Port Providence, 
Plover Bay (sporis longit. 0,016-21 millim., re 
0,003 millim.). Se 
44. LECIDEA PEZIZONDEA Ach. (muscicola Smrf. 
coralloidea Ny1. Zapp. or. p. 156). 
45. LECIDEA ASSIMILATA Nyl. 
46. LecipEa uyropopra f. subassimilata Nyl. Thall 


nigrescente indicatus; apothecia nigra convexul 
Ho (lait. cireiter 0,5 millim.), in fus ë 


mii), hypothecium supra rufescens. — Parum dif 
fert a L. assimilata, 

47. LECIDEA RREXOBLEPHARA Nyl. 

48. LECIDEA SANGUINARIA ACh. 

49. LECIDEA AFrINIS Schær. 

00. LEGIDEA JemTLanpica Fr. fil. Scand. p. po. 
Thallus albido-cinerascens tenuissimus illiniens 
apothecia nigra adnala planiuscula vel demum Con: 
vexa, intus albida; sporæ 8næ oblongæ simplices 
aut demum 1-septatæ, longit. 0,0146-26 milli 
crassit. 0,007-0,010 millim., epithecium sordidi 
glaucescens, paraphyses graciles, hypothecium in: 
color. Iodo thecæ bene cœrulescentes. — Species 
incertæ stirpis, nam spermogonia non visa. 

51. LECIDEA piscirormis f. insignis (Næg.). Thallus 
K flavens. Sporæ longit. 0,021-31 millim., crassit. 
0,010-11 millim. 

02, LEciDEA associata Fr. fil. Lich. Spitsb. pe 


— 243 — 


(potissime fungillus) in Lecanora tartarea Ÿ. tele- 
bhoroïde Fr. fil, parasita (1). 


… O3 VERRUCARIA FALLAX Nyl. Super ramulos dejec- 
D be 


B. — Saxicolæ. 


Re 1 RUE) 
Re PAS ee 


À. SIPHULA GERATITES (Whlnb.). 

2. SIPHULA DACTYLIZA Nyl. in Flora 1885, p. 442. 
Thallus albidus vel Subflavescens, opacus, cæspi- 
tosus, podetiis axi basi simplici albida subcom- 
 PrésSa substriala apice ramosis (altit. circiter 2 
 cenlimetrorum) et botryoideo-aggregalis, apicibus 
_ turgidulis aut Subcylindricis (erassit. 0,5-0,8 mil- 
im.) — Quartzicola in Lawrence-insula. — Lichen 

 abnormis sterilis siphuloideus (incerti generis ). 
_  Thallus K flavens vel simul e flavo ferrugineo-ru- 
bescens, 

3 ThaMNouIA venureurans (Sw.). 

4: STEREOCAULON ALrINUM Laur. 

9. RAMALINA MINUSGULA Nyl. Socia Siphule dacty- 
lise. 

6. PanmeriA AuSreRoDES Nyl. et saxatilis (L.) cum 
Lecan. tartare a f. frigida (Sw.). 

k Puyscia cxsta Hifm. et PA. melops (Duf.) ossi- 
Colæ, 


+ 


(1) Parasita in thallo et margine thallino apotheciorum. 
 Sporæ globulosæ vel ellipsoideæ (in thecis eylindraceis), longit. 

2079 milim., crassit. 0,005-7 millim., paraphyses gracile- 
fentes indistincte vel vix articulatæ, epithecium et perithe- 
Sum rufescentia, hypohecium dilute rufescens vel subincolor, 
Lodo galatina hymenialis lutescens. 


% 


— 24% — 


8. Puyscra LycuNea (Ach.) Nyl. Scandin. p. 107. 

9. GYROPHORA PROBOSCIDEA DC. 

10. LecanoRA LoBuLaTA (Smrf.) cum Lecan. stra- 
minea el contractula NY]. 

411. Lecaxora cRexaTA Nyl. Lapp. or. p. 130, el 
Lecan. vitellina Ach. 

12, LEGANORA STRAMINEA (WhlInb. ). 

13. Lecanora supraDiosa Nyl. (f. thallo flavente in- 


signis) et Lecan. atrynea Ach. cum f. cenisia ACh. 


14. Lecaora griezvpTa Norrl., Nyl. in J‘lora 1881, 
p. 4. 

45. Lecanora sugranians NylL Spermatia longit. 
0,010-14 millim., crassit. 0,0005-6 millim. — Etiam 
Lecan. lacustris (With.)._ 

LEcanorA FuscaTA (Schrad.) Nyl. 
17. LEcaxoRA smara@puLa (Whinb.) Nyl. 
. PERTUSARIA GLOMERATA (ACh.). 


pd 
sa 


= 
QO 


. PERTUSARIA RnODOLEUCA Fr. fil. 
20. PerTusanIA susrLicanNs Nyl. in Flora. Thallus 
albus rugoso-inæqualis diffractus subdispersus ; 


be 
ce) 


apothecia in protuberantiis thallinis superficialibus, 7 


quasi collapso-depressis, subradiatim rosaceé ali- 


quoties subplicato-rugosis, sparsis (lait. 4-5 millim.), 
longit. 0,036 


basi constrictis; sporæ 8næ ellipsoideæ, 
48 millim., crassit. 0,24-30 millim. Iodo gelatinà 
hymenialis vinose fulvo-rubescens (sporarum Be 
toplasma similiter reagens). — In Lawrence-insula. 


_ Species maxime insignis, notis allatis facile dd. 
(us, sed . 


idis de 


pressulis) K (CaCl) auranliaco-erythrinose maculal& 


stincta. Thallus reagentibus meis non affec 
protuberantiæ (polyhymeneæ ostiolis pall 


— 245 — 


Spermogonia non visa in specimine parco in collec- 
tione obvio. : 

21. LECIDEA SUBDUPLEX Nyl. Scandin. p. 201, Lapp. 
07. p. 145. Sporæ longit. 0,010-14 millim., crassit. 
0,004 millim. Saxicola. 

22. Lecipea iNcoNGRtA Nyl. Scandin. p. 218. Thal- 
lus K—. 

23. LEGIDEA TENEBROSA f. subsparsa Nyl Differt a 
typo thallo {obscure vel dilutius cinereo) granuloso- 
areolalo, areolis convexis sæpe sparsis in hypothallo 
airo (facie ita thalli fere Lecideæ atroalbæ). 

24. LEGIDEA pracuysrora Fr. fil. Scand. p. 501. 
Ecrustacea. Sporæ subglobosæ, longit. 0,005-6 mil- 


 lim., crassit. 0,0045 millim. 


25. LEGIDRA LAURENTIANA Nyl.in Flora 1885, p. 440. 
Subspecies forsan L. contiquæ vel accedens ad Z. 
Meiosporam. Thallus albidus tenuiter squamuloso- 
aréolatus; apothecia (latit. circiter 0,5 millim.) 
plana Marginata vel demum convexa immarginata ; 
Sporæ subgloboso-ellipsoideæ, longit. 0,010-14 mil- 
lim., crassit. 0,008-0,010 millim. Iodo gelatina hyme- 
nialis cœrulescens, dein thecæ vinose rubescentes. 
Cæleris notis conveniens cum L. meispora. — In 
Lawrence-Insula. 

26. Lecipea ALPICOLA Schær, cum Lecan. atrosul- 
Phurea et sSubradiosa. 

21 Lecibea ATROALBENS Nyl. vix differt a L. atro- 
albescente Nyl. in Flora 1884, p. 216. Thallus albidus 
Vel albido-flavicans, granulato-areolatus (K ferru- 
8ineo-cinnabarinus, 1 +): sporæ nigrescentes 1-sep- 
late, longit, 0,021-27 millim., crassit. 0,010-14 mil- 


‘ 


cies L. atroalbicantis Nyl. 
28. LECIDEA CONFERVOIDES DC. 
29. LEGIDEA GEMINATA Flot. 
30. Lecipga arrocæsiA Nyl. in Flora 1876, p. 2 
Sporæ nigrescentes, longit. 0,022-25 millim., crassil. 
0,008-0,011 millim.— Crescens cum Lecan. atry: 
nea, etc. | 4 
31. LEGIDEA parapnANEzLA Nyl. in Ælora à 
p. 457. 
32, VERRUGARIA LÆVATA Ach. (Flot. Zich. Séles. 
47). Sporæ longit. 0,010-14 millim., crassit. 0,006 
millim. Spermatia recta longil. 0,005, crassit. 0,001 
millim.— Quoque V. acrotella Ach. | 
33. VERRUGARIA MAURA (Whlnb.). 
34. VERRUCARIA CHLOROTICA ACh. 
°85. VérnucantA LerTaLeoines Nyl. in Flora 187 
pe 1% | 
36. VERRUCARIA suBLEGTISSIMA Nyl. in Flora Îè 
p. 441. Thallus virescens vel cinereo- -virescens, 
nuis, rugulosus vel passim subgranulato- inæqualis 
apothecia testaceo-rufescentia semiglobose promi 
nula, subnuda vel plus minusve obtecta (latit. 0,3 
0,5 millim.): sporæ 8n&æ bacillari-fusiformes 5-7-50 
late, longit. 0,027-34 millim., crassit. 0,003-4 milli 
ludo gelatina hymenialis non tincta. — Facile St 
tur pro VW. lectissima, sea ditfert jam sporis multo 
teouioribus et pluries septatis. 


IV. — BEHRING-INSULA. 


Vega diebus 31 julii-2 augusti 1879 morabatur ad Behring- 
insulam silan Prope oram Kamtschaticam latit. boreal cir- 
ciler 55° in mare Behringii. Saxzum hujus insulæ est traclny- 
licum. Lichenes a cl. E. Abnquist collectos vidi sequentes. | 


400 À. — Lichenes ramulicolæ. 


À Caricuu PRxGEDENS Nyl. in Flora 1867, p. 370, 
… Ê tenellum Nyl. (sporis longit. 0,010-12 millim., | 
F _Crassit, 0,005-7 millim.). 
4 1 bis. PanmeriA ocivacEA Ach. , Nyl. 

2. LEcanora CÆSIORUFA (Ach.) Nyl. et * Lecan. 
_ cinnamomea (Fr. fil). | 
3, Lxcanora MNIARŒA Ach. corticola. 


4. Lecaxors ruscescexs Smrf,, Nyl. (sporis globu- 
losis). 


0. LEGANORA nAGENI (Ach.) subsimilis Lecan. anop- 
… ze Nyl. in For 1881, p. 531, sed sporis longit. 
 0,009-0,011 millim.. crassit. 0,004-6 millim. 

6. Lecanora symwicrera el f. calvescens Nyl. (hæc 
_ Crustacea et apotheciis fuscescentibus). 

r E 
8. Lecipr HYALINIZA Nyl in Flora 1885, p. 443. 
s tenuissimus indistinctus ; apothecia 
à planiuscula vel convexiuscula, sub- 
(latit. 0,2-0,3 millim.), sporæ 8næ ob- 
Ongæ vel fusiformi-oblongæ, 3-septatæ, longit. 
M6 millim., crassit. 0,003 millim., paraphyses 
PA discrette, epithecium inspersum et hypothe- 
Clum incoloria. lodo gelatina hymenialis vinose ru 


ds DU — 


bescens. — In insula Behringii super ramulos, socia | 
Lecanoræ fuscescentis. — Accedens ad Lecideam 
epixzanthoëdem, sed diversa notis allatis. Facie fere 
Lecideæ albohyalinæ, at sporis 3-septatis. 
9. LecIpEA TENEBRICOSA (ACh.) Nyl. Scandin. p. 201. 
10. LEGIDEA MYRiIoGARPA F. punctiformis. 
11. LecipEA MELINA Kphb. lignicola cum Lecan. 
pallescente. 


' 


B. — Terrestres et muscicolæ. De 


4 Homopiou cRENaATUM Nyl. in Flora 1875, p. 106 
{sub Collemodio). Facie fere Pannariæ muscorum 
minoris. Sporæ leptogiomorphæ, longit. 0,025-27 
millim., crassit. 0,012-14 millim. se 

2. SPHÆROPHORON CORALLOIDES Pers, 
STEREOGAULON ALPINUM Laur. 

CLaponra pyxipaTA (L.) et * pocillum Ach. 
C£ADoNIA prvursA (Del.). 

CLADONIA CORNUGOPIOIDES (LL). 

CLADONIA BELLIDIFLORA et var. gracilenta (ACh.): 
RAMALINA MINUSCULA Nyl. 
ALECTORIA NIGRICANS (Ach.) et Al. ochroleuta 
(Ehrh,). :. 

10. ALECTORIA DIVERGENS (Ach.). 

11. CerrariA crispa Ach. et f. subtubulusa (Er). 

12. Cetraria DEuiser var. submedia Nyl. in Norrl. 
Lapp. p. 323. 

13. CErTRaRIA NiGRicans Nyl. 

1%. PLarysma cucurzarum (Bell.). 

45. PLarysua xiIVALE (L.). 

16. Lopania LiNITA (Ach.). 


& 


Ferrer 


— 249 — 


17. NEPHROMIOM PARILE (Ach.). 

18. PeuriGerA scaprosa Fr. fil 

19. PELTIDEA ApnTnosa * verrucosa (Web.) Nyl. 
Scandin. p. 88. 

20. PANNARIA BRUNNEA (Sw.). 

21, Lecanora CÆSIORUFELLA Nyl. in Flora 1885, p. 
442. Thallus albidus tenuissimus continuus : apo- 
thecia late ferrugineo-rufella biatorina (latit. 0,2- 
0,6 millim.) ; Sporæ longit. 0,008 -0,014 millim., 

_ Crassit. 0,004-6 millim. — Super ramulos fruticulo- 
rum vel herbarum destructarum in Behring-insula. 
— Similis Z, Cæsiorufæ, sed sæpius minor, sporis 
Minoribus, 
22. LEGANORA JUNGERMANNIx (VahL.). 
23. LECANORA cERINA * stéllicidiorum (OEd.). 
24. LECANORA TuRFACEA (Whlnb.). 
25. LECANORA TARTARRA (L.) et var, frigida (Sw.). 
26. PERTUSARIA GLOMERATA (Ach.). Spermatia acicu- 
lari-fusiformia, longit. 0,008-0,011 millim., crassit. 
0,0005 millim. 
27. PERTUSARIA OCULATA (Dicks.). Spermatia longit. 
0,0035 Millim,, crassit. 0,0005 millim. 
28, PERTUSARIA PANYRGA (Ach.). 
29. Lecrpga CUPREA Smrf. 
30, LEGIDEA BERENGERIANA (Mass. ). 
31. Lecrpea TorNoExsis Nyl. 
32. LEcipra PEZIZOIDEA f, muscicola Smrf. et f, co- 
_ l'alloidea Nyl. Lapp. or. p. 156. 
|  LEGIDEA HenpARun Hepp. 

34, Lecipga ERYTHROPHEA Fik. Super herbas de- 

Structas. 


— 250 — 


35. Lkcipea SreREOGAULORUM Fr. fil, Nyl Zapp. or. 
p. 182, Super Sfereocaulon alpinum. | 

36. LECIDEA ARCTICA Smrf. : 

37. LEGIDEA ALPESTRIS Smrf. el * L. limosa Ach, 
Nyl. Scand. p. 221. Sporæ in limosa longit. 0,008- 

0,012 millim. , crassit. 0,0025-35 millim. Iodo gela 
_ tina hymenialis Pr erenss præcedente cœrulescen- 
tia levi, 

38. LECIDEA RHEXOBLEPHARA Nyl. 

39. LEGIDEA Arrinis Schær. 


C. — Saxicolæ 


1. Evopsis GRANATINA Smrf. 

2. PLarysma nivazE (L.). Saxicola cum Pa 
alpino. 

3. PLATYSMA FABLUNENSE (L.) Nyl. 

4. PARMELIA ALPICOLA Fr. fil. 

5. PuyscrA BALANINA (Whlnb.). 

6. NEPHROMIUM paRILE (ACh.). 

8. GyroPHorA poryrnycra (L.) et Gyr. hyperborea 
(Hffm.).… , 

9. Lecanora grTesiÆ Nyl. in Flora 1885 , p. # 
Similis Lecanoræ murorum, sed sporis oblongis (vel 
subfusiformi-oblongis) uni-septatis, longit. 0, 009- 
0,014 millim., crassit. 0,0035-0,0045 millim. — Supra 
saxa in insula Behringii. — Thallus coloris viteHini, 
opacus, radiis turgidis (latit. fere 0,4 millim.). AP 
thecia aurantiaca zeorina. Spermatia longit. re 
0,0025 millim., crassit. 0,0005 millim. 

10. LecaNona ELEGaNs (Link.). 

11. LEcaNORA GRANULOSA (Muell. microgon.) 


: 12. LE&CANORA LOBULATA Smrf. cum Lecidea confer- 
D voies, 
—_ 43. LecANoRa virerrana Ach 

D 12 Lecanona pracopizans Nyl. Scandin. p. 290. 

. 15. Lecanora coNTrAcTuLA Nyl. Lapp. or. p. 126. 

D 16 LécaNona roLyTRorA (Ehrh. ). | 

É. - 17. LecaNora pEniTRopa Nyl. in Ælora 1885, p. 440. 
_ Thallus flavidus sulphureus rimoso-diffractus, sat 
 Lenuis (crassit. circiter 0,5 millim.), firmus, ambitu 
à  leviter nigrescente et summo ambitu cingente albo- 
É byssino ; apothecia pallido-rufescentia plana (latit. 
 circiter 0,5 Millim.), margine thallino firmo integro 
cincla ; Sporæ ellipsoideæ, longit. 0,009-0,012 mil- 
. Jim. crassit. 0.,006-7 millim. Iodo gelatina hyme- 
_ nialis Cœrulescens, dein vinose fulvescens. — Sub- 
species videlur Z. Polytropæ, {hallo magis evoluto 
et byssino-cincto, facie accedens ad L. sulphuream, 
Sed apotheciis diversis. Spermatia arcuata, longit. 
0,018-23 Millim.. crassit. 0,0005 millim. 

18. Lecavora ATROSULPHUREA * Diformis (Fr. sub 

Lecidea). Sport longit. 0,007-11 millim., crassit. 
| 0003545 millim. Iodo gelatina hymenialis dilute 
(Cœrulescens, dein subincolor. Thallus K (Cal) 
_€rythrinose reagens. 
19. Lecanona PERSPERSA Nyl. in {lora 1885, p. 440. 
Thallo flavido-albido, sat minute granuloso, granulis 
SParsis; apotheciis Sæpius nigrescentibus convexis 
(atypicis) Subnudis, Reactio thalli et epithecii sicut 
n L. subr adiosa, cujus sit subspecies faciei rece- 
denis. 


ire 


ou Lécañora penntxen Nyl. in Flora 1885, p. 439. 
 Mallus albidus tenuis evanescens ; apothecia rufe- 


— 252 — 
scentia plana, demum convexa (latiL.0, 5-0,9 millim.} 
sporæ 8næ ellipsoideæ, longit. 0,008-0,011 millim., 
crassit. 0,004-5 millim., paraphyses non bene dis- 


crelæ, epithecium (in lamiua tenui) luteo-rufescens. : 
lodo gelatina hymenialis fulvo-rubescit præcedente 


cœrulescentia. — Videtur adscribenda ZLecanor® 
umbrinæ, notis allatis distincta sin sit salius consi- 


deranda sicut forma Lecanoræ dispersæ. 

21. LECANORA suBrusca f. campestris Schær. 

22, Lecanora rrosecorniza f. sublutior Nyl in 
Flora 1881, p. 3 ; 1882, p. 456. Sporæ longit. 0,007- 
0,011 millim., crassit. 0,005-6 millim. Differt vix a 
finlandica nisi peraphysibus distiactioribus. 

23. LECANORA ATRA AcCh. à 

24. LECANORA BADIA ACh. À 

25. LECANORA ciNEREA (L.) Nyl. 

26. Lecanora cNEREo-RurEscENs (Ach,) Nyl. Scan- 
din., p, 154, et simul f. critica Nyl. Lapp. 0r. P: 138. 

27. LEGANORA LacusTris With. 

28. LEGANORA CoMPLANATA Krb. à 

29. Lecaxora supsenucra Nyl. Subsimilis L. cine- à 
raceæ Nyl. et thallo similiter CaCl erythrinose re | 
gente, sed simul medulla 1 bene tinela. Species 4 
haud rite cognila forsanque ad stirpem L. cinereæ | 
referenda. Spor forte non rite evoluli ellipsoide® : 
8næ longit. 0,018-22 millim. , crassit. 0,010-11 ms 

alba. 


Paraphyses graciles. — Simul eum Lecidea atr0 
30. LEGANORA oRNATA (Smrf.). Super tofam. 
31. Lecinea melocarra Nyl. graniticola, thallo ue 

rascente tenui subleproso apotheciis pallidoluté®". 

sporis longit. 0,099-0,011 millim., crassit. 0, # 

millim. | 


— 9253 — 


32. LECIDEA PARASEMA f. latypea Ach., cum Leca- 
nora polytropa. 

33, LEGIDEA coxrieua (Fr.) et Z. Meiospora Nyl. 

34. LECIDEA CRUSTULATA Ach. 

35. LecIDEA LrTHoPyILA ACh., Nyl. Scandin, p. 226. 
Eliam ecrustacea. 

36. LEGIDEA LAGTEA FIk. 

37. LECIDEA AURIGULATA * Paupera Fr. fil. 

38. LEGIDEA pAUrERULA Fr. fil. Sporæ longit. 0,010- 
0,011 Millim., crassit 0,0035 millim. 

89. Lecipra PROMISCENS f. /20pS Fr. fil. Scand. p. 501. 
40, Lecipga Prrari Hepp. (hypothecio pallescente). 
41. LecipEa mocts Whinb 
42. LECIDEA TRoOcHODES (Tayl.). 

43, LECIDEA PANÆOLA Ach. ; 

44. LECIDEA NIGROGINEREA Nyl. (L. morio var. ci. 
nerea Schær.) f. incinctula. Thallus cinereus tenuis 
Continuus vel subevanescens, hypothallo nigro sub- 
Prædominante, ambitu albicans ; apothecia margine 
albicanti-suffuso, parva. 

45. Lecipea paRAPrANA Nyl. in Flora 1868, p. 477. 
Fere var. L. conferendeæ. Hypothecum violascenti- 
nigricans medio sæpius dilutiore et centro non ob- 
SCurato. Apothecia sæpe botryoideo-glomerulata. 
46. Lecipga Myniocanpa DC. 

47. Lecipea LEPTOCLINIS Flot. 

48. LEGIDEA ALBOATRA (Hffm.). 

+49. Lecinea Copetanni (Krb.). Sporæ uni-septatæ, 

longit, 0,024-27 millim.. crassit. 0,009-0,011 millim. 

Cum Lecidea higrocinerea crescens. 

LECIDEA 1XrERNULA Nyl in Flora 1885, p. 440. Thal- 

US cinerascens tenuissimus, sparse minute areo- 


D ONE us 


latus, hypothallo nigro; apothecia latit. circiler 
0,5 millim.; sporæ incolores, longit.0,014-16 millim., 
crassit. 0,006-8 millim. (halone involutæ), demum 
obscuratæ, epithecium nigricans (Acido nitrico ro-. 
sello-tinetum), hypothecium rufescenti - fuscum 
Iodo gelatina hymenialis cœrulescens, dein sublu- 
tescens. — In insulis Behringii et Laurentii. — Dit: 
fert a L. colludente, cujus sit varietas, præsertim 
thallo depauperato et sporis minoribus. Variat_ 
squamulis confluentibus, inde thallus albidus con- 
tinuus. K—, I—. : 
50. Lecrpra aTroAzBA Flot., Nyl. Scandin. p. 22 
51. LecIDEA ALrICOLA Schær. 5 
52. LEGIDEA crocraraicA (L.) et var. atroviren 
Schær. | 
53. LecipeaA postuma Nyl. in Æ/ora 1868, D. 349. 
Sporæ longit. fere 0,016 millim., crassit. fere 0,008 
millim. 
54. LeciDEA Lavara f. confervoides (DC.). 
55. Lecipea perINENs Nyl. in Ælora 1885, p: al. 
Thallus albidus areolatus tenuis subdispersus ; ap0 
thecia nigra superficialia plana, crassule marginäti | 
sat difformia (latit. 0,5-0,7 millim.), intus concolori® 
_sporæ 8næ nigrescentes ellipsoideo-oblongæ submu- 
rali-divisæ, longit. 0,024-30 millim., crassit. O0IE 
millim., epithecium sordide obseuratum, hypothe= 
cium fuscum. — In Behring-insula. — Inter P°. 
træas notis datis distincta. Thallus reagentibus me® | 
non coloratus; epithecium Acido pitrico roselle 
tinctum. 
56. Lecvea evegraæoives Nyl. in Flora 1875, P: 
Sporæ incolores 1-septatæ. : 


V. — PORT-CLARENCE. 


Diebus 22-94 julii 1579 illustrissimus Nordenskiœld cum Vega 
nave in ora americuna Freti Behringii portum Port- Clarence 
Visitavit {latit. boreal. 65° 15). Hic enumerabimus Lichenes, 
quos ibi tum observavit et collegit Dr E. Almquist. Saxum hoc 
loco efficitur a catce schistoso, sed adest simul schistum mi- 
Caceum. 


À. — Lichenes ramulicolæ (præsertim betulicolæ ), 
Mmuscicolæ et terrestres. 


1. CoLLEMA Tripronxs Nyl. in Flora 1884, p. 219. 
Lamina tenuis thalli et gelatina hymenialis iodo 
_ fulvo-rubescentes (thecæ præsertim tinctæ), 

D 2 Coton TENAX Ach. Thallus I fulvo-rubescens. 
Sporæ longit. 0,018-22 millim. Crassit. 0,007-8millim. 

3. COLLEMA FÜURVUM * subhéirsutulum Nyl Simile 
Collemati furco, sed thallus subtus albido-subhir- 
Sutulus. Sterile. 

4. Leprociuu MYOCHROUM (Ehrh.). 

5. Leprociuu SCOTINUM Ach. 

6. Leprocruw PARCULUM Nyl. (Homodium). Thallus 
fusco-nigrescens rugulosus tenuis diffractus; apo- 
_ thecia Urceolato-innata (latit. circiter 0,2-0,3 millim.), 
 Margine thallino integro, demum explanata (latit. 

25 illim.); sporæ 8næ oblongo-fusiformes 3-sept., 
longit, 0,018-24 Millim., crassit 0,007-8 millim. lodo 
_ Selatina bymenialis cœrulescens (thecæ præsertim 
_ Apice sic linciæ), sporæ fulvescentés vel fulvo-rube- 
D PONS Oiiciogla : —_ Accedit Z. humosum Nyl., 
: Cui similiter thallus intus I fulvo-rubescenti-reagens, 
 Spuris aliis, elc, : 


— 256 — 

7. SPHINCTRINA TURBINATA (Pers.). Super thallum 
Pertusariæ. 
8. SPHÆROPHORON CORALLOIDES Pers. 
9. Bæomyces 10MADOPHILUS (Ehrh.). 
10, THAMNOLIA VERMICULARIS (SW.). 
11. STEREOGAULON TOMENTOSUM Laur. 
42, CLaponra pyxipara (L.) et * pocillum (Ach.) et 
cervina Nyl. 
43. CLaponiA éRAGILIS f. elongata (Ach.). 
14. CLADONIA DEGENERANS f. éachyna (Ach.)- 
15. Cranonia cmispara (Ach.) et £. cetrariæformis 
Del. (eadem lævior, minus evoluta datur in Coem. 
Clad. Belg. n° 200). 

16. CLADONIA GENOTEA (ACh.). 

17. CLaponia cyANIPES (Smrf.). 

18. CLanoxia acumixaTA (Ach.) Norrl. 4. L. F. 51. 

19. CLanonia squamosA Hffm. 

20. CLapoxia sussouamosa Nyl. Thallus K +. 

21. Craponra corxucæiornes (L.) Fr. et x pleuroia 


rs 


2. CLADONIA DEFORMIS (L.). 
23. CLADONIA DIGITATA (L.). 
24, CLADINA RANGIFERINA (L.). 
25. CLADINA syLvaTIcA (Hffm.). 
26. CLapixa uncrats (Hffm.). 
27. CLADINA AMAUROCRÆA (FIK.). 
28. RamaLiNa mixuscuLa Nyl. 
29. CETRARIA ACULEATA (Ehrh.) - 
30. Cerrana crispa (Ach.). Variat altit. 
timetr. 
31, CETRARIA Nicricanxs Nyl. 


7-9 cen- 


— 201 —— 

32. CETRARIA DELISEI var. submedia Nyl. in Norrl. 
Lapp. p. 323. 

33, CETRARIA ISLANDIGA (ET 

34. PLATYSMA cucuLLATUM Hffm. 

30. PLATYsMA Nivaze (L.), 

36. PLarysua TiLEsrT Ach. 

37 PLarysma sæpixcora Hffm. f. minuta, ramulicola. 

38. PLATYSMA SEPTENTRIONALE Nyl. 

39. ALECTORIA OCHROLEUCA (Ehrh.) et A£. nigricans 
(Ach.). 
40. ALEGTORIA prvERGENS (Ach.). 
| 41, DacrÿziNa argrica Hook. 
| 42. EVERNIA rramNones (Flot.). 

43, PARMELIA SULCATA Tayl. 

44. PARMELIA on vACEA Nyl. 

45. ParmELtIA AUSTERODES Nyl. in Æ/ora 1881, p. 537, 
Super ramulos. S 
| 46. ParMELIopsIs AMBIGUA (Wulf.). 
D 47 Panrngtionsis ALEURITES (ACh., Smrf.) Nyl. 
| 48. LoBaria civrra (Ach.). 
| 
À 
: 


49. Payscra MUSGIGENA (Whlnb.), apotheciis immer- 
sis demum Margine thallino coronatis (ut in Ph. ve- 
Austa), 

| 90. SoLorrva SPONGIOSA (Sm.), 

; 91. NEPHROMA EXPALLIDUM Nyl. 

92. PeLripes APHTHOSA (L.), 

03, Perrine VENOSA (L.). 

94. Pecricera SGABROSA Fr. fil. Thallus sublutescens. 
55. Panvanra BRUNNEA (Sw.). 


6, LEcaxoRA TETRASPORA Nyl. Delphin. p. 397, Bull. 
Soc. Bot. 1863, p. 262, | 


17 


— 258 — 


57. LecaNora smizzrorprorum (OEd.) et f, chloroleuca 
(Sm.). 


58. LecanorA cæsiorurELLA Nyl. in Ælora 1885, p. . 


442. Super ramulos dejectos. 

59. Lecanora pyracEA (Ach.), ramulicola. 

60. LecANORA MNIARŒA Ach. et var. pachnea Ath. 
(hæc apotheciis pruinatis). 

61. LECANORA TURFAGEA ACh. 

62. LecaNoRA sopopes Ach. Super ramulos cum 
Lecidea albobyalina, etc. 

63. LecanorA HyrNorun (Hffm.) var. deaurala (Ach.). 

64. LECANORA EPIBRYA ACh. 

65. LEcANORA cuLanona Ach. Super ramulos. 

66. Lecaxora supvrricata Nyl. Supra gramina de- 
structa. 

67. Lecanora HAGEnI Nyl. (sine spermogoniis). 

68. LEGANORA TARTAREA f. /régida (SW.). 

69. Lecaxora Ursauiensis (L.). Sporæ 4-8n& longit. 
0,055-85 millim., crassit. 0,026-38 millim. 

70. Lecanora INæquATULA Nyl. in F/ora 1885, p: 603: 
Thallus albidus tenuis subgranulosus aul sublepro- 
sus, subdispersus ; apothecia teslaceopallida zeorina 
plana {latit. 4-2 millim.), margine thallino inæquali 
subgranuloso aut evanescente ; sporæ 8ntæ ellipsoi- 
deæ simplices, longit. 0,026-45 millim., erassit. 0.014 


23 millim., paraphyses non discretæ. lodo gelatina 


hymenialis cœrulescens, dein fulvo-rubescens- 
Supra muscos, cum Lecidea pezizoidea. — Anis 
L. tartare, thallo etiam CaCl erythrinose reagente ; 


mox dignota sporis minoribus. Thalamium clause 
rioideum. Spermogonia pallida; spermatit rectas 


longit. fere 0,0035 millim., crassit. 0,0005 millim: 


— 259 — 


71. LecaNoRA GyALEGTINA Nyl. in Flora 1885, p. 603. 
Thallus albus, granulato-crustaceus vel subleprosus, 
Sat tenuis ; apothecia testaceo-pallida concava (latit. 
1 millim. vel minora), extus (perithecio) thalloideo- 
obducta ; sporæ 8næ ellipsoideæ, longit. 0,032-44 
Millim., crassit. 0,021-23 millim., paraphyses gra- 
ciles. Iodo gelatina hymenialis cœrulescens, dein 
fulvescens. — Muscicola. — E. stirpe L. tartareæ, 
bene notis datis distincta, proxima L. inæquatulæ. 
Thallus nec K, nec CaCl reagens. Spermogonia non 
| visa. 
72. PERTUSARIA BRYONTHA Ach. 
73. PERTUSARIA SUBOBDUCENS Nyl. in Flora 1884, p. 


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T4 PEeRTUSARIA DAGTYLINA (Ach.). 

75. Penrusaria panyrca (Ach.). Papillas habet de- 
Mum Subdactylinas ; etiam aliquoties  stratose 
dactylina (stratis transversis dactylorum 2-5). P. 
_ dactylina semper differt jam papillis apice mox K 
_ lutescentibus, quod characterem eximium sistit 

_ Cusdem. In P. panyrga spermatia recta utroque 
_ apiceacuta (subbifusiformia), longit. 0,006-9 millim. , 
Crassit. 0,0007. 

76. PERTUSARIA SURDAGTYLINA Nyl. in Flora 1885, p. 
603. Thallus albus vel albidus, tenais, illiniens, 
 lubercula formans, sæpe subdactylina (crassit. apice 
_ lurgescente circiter 0,5 miliim.), K violascentia. 
Apothecia non visa. — Muscicola. — Accedere videtnr 
2. dactylinam ; at bene ab illa distinguitur reac- 
_ one indicata. 

77. PertusartA TRocHISCEA Norm. Sporæ 6-8næ lon- 
Bit circiter 0,080 millim., crassit. 0,034 millim. K—. 


— 260 — 


78. PerTusartA SOMMERFELTIT (FIK.). Sporæ longit. 
0,027-32 millim., crassit. 0,016-18 millim. — Supra 
ramulos dejectos. 

79. PERTUSARIA CARNEOPALLIDA Nyl. corticola. 

80. VARIGELLARIA MIGROSTICTA NyL, cum priore. 

g1. Lecinea vernis (L.) et L. meiocarpa Nyl. in 
Flora 1876, p. 577. 

82. Luca arsouyazNa Nyl. Sporæ hic sæpe 1- 
septatæ, longil. 0,008-0,014 millim., crassit. 0,003 
millim. lodo gelatina h. fuivo-rubens, præcedente 
cœrulescentia obsoleta vel levi. Vix ut forma Sepi 
randa. 

83. Lecnra wTerNecTEns Nyl. in Flora 1885, p: 604. 
Thallus albidus tenuis inæqualis illiniens; apothecia 
testaceo-pallida convexa (latit. 0,5-07 millim.), sæpius 
aggregata, intus incoloria ; sport&æ 8næ oblongte sim- 
plices, longit. 0,012-21 millim., crassit. circiter 
0,0035 millim., paraphyses non bene discrelæ, epi- 
thecium et hypothecium incoloria. Iodo gelatina 
hymenialis fulvo-rubens.— Supra ramulos dejectos: 
— Facie L. sphæroidis vel vernalis, sed affinis Z- 
sylvanæ, à qua mox distinguitur apotheciis majo- 
ribus, pallidis. 

84. Lecnea spnæroipes (Dicks.). 

85. LEGIDEA SABULETORUM FIK. 

86. LEcIDEA TRIPLICANS Nyl. 

87. Leupga meomora Nyl. in Stzb. L. H: AT; 
Brenn. Hogl. p.91. . 
88. LEcIDEA SYNCOMISTA FIK. - 

89. Lecmga susruseuLa Nyl. Sporæ 3-septati Jon- 
git. 0,014-23 millim., crassit. 0,003 millimr para” 
physes apice clavato violascenti-obseurato. 


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— 264 — 


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90. LECIDEA MUSCORUM (Sw.). 

91. LEGIDEA PEZ1Z01DEA Ach. (muscicola Smrf.). 

92. Lecipea FEcuNDA Fr. fil. 

93. LecibeaA iNsPerarILuS Nyl. Thallus albidus te- 
nuissimus continuus ; apothecia nigra (vel fusconi- 
gra) convexa (latit. 0,5 millim.), intus-concoloria ;: 
Sporæ Snæ incolores globulosæ (diam. 0,008-9 mil- 
lim.), epithecium et hypothecium rufofusca, para- 
physes non confertæ, gracilescentes. Iodo gelatina 
hymenialis vinose rubens. — Parcissime visa — 
Species videtur e stirpe L. sanguineo-atræ, mox 
distincta sporis globulosis. Syngonidia glomerulosa. 

94, LECIDEA DENOTATA Nyl. Thallus vix ullus ; apo- 
thecia nigra plana marginata (latit. 0,2-0,4 millim.), 
intus alba : sporæ 8næ globulosæ, diam. 0,0045 
_Millim., paraphyses mediocres apice fuscescente 
(epithecium fuscescenti-inspersum), hypothecium 
incolor, perithecium dilute fuscescens. Iodo gelatina 
hymenialis Cœrulescens, dein fulvescens. — Supra 
Sramina destructa simul cum Lecanora subintricata. 
Species bene distincta sporis globulosis. Spermogo- 
Dia non visa. Forsan optime prope L. fuscescentem 
locum habet. 

%. LecibEA rorxoënsis Nyl., super ramulos. 

%6. LecIDEA rimosa Ach. Sporæ simplices, longit. 
0,008-0,11 millim., crassit. 0.0035-45 millim. lodo 
Slatina hymenialis vinose fulvo-rubens, thect 
Magis rubescentes. 

7 Lecipea assiniLATA Nyl. (f. énfuscata Fr. fil. 
Scan. p. 522). 

_%8. Lace suBNEGANS Nyl. in Flora 1884, p. 397, 
lerrestris. Sport simplices aut uni-septatæ. 


— 262 — 


09. LEcIDEA PARASEMA * euphorea FIK. 

100. LEcrnEA niscrrorMis f. énsignis Næg. 

104. LEcIDEA SCABROSA ACh. 

102. LecrpeA AFrINIs (Schær.). 

103. ARTHONIA MEDIELLA Nyl., alnicola. 

104 Vernucaria grvormiLA (Lœnnr. in #lora 1858, 
p. 631). Pyrenium dimidiato-nigrum. Sporæ longit. 
0,032-36 millim., crassit. 0,017-20. 


105. VennucariA PERNIGRATA Nyl. in #lora 1885, à 


p. 604 Thallus niger opacus tenuissimus conti- 
nuus ; apothecia nigra convexa (lalit. 0,3-0,4 millim.), 
pyrenio integre nigro; sporæ 8næ olivaceo-nigre- 
scentes oblongæ murali-divisæ , longit. 0,036-50 
millim., crassit., 0,015-148 millim. Iodo gelatin 
hymenialis fulvescens , sporæ fulvo-rubescentes. — 


Supra vegetabilia destructa. — Species notis datis 


facile dignota , prope V. nigratam Nyl. Pyrenoc. 
p. 34 disponenda. 

106. VERRUGARIA NIGRATA Nyl. Pyrenoc. p. 34 
Sporæ incolores ellipsoideæ murali-divisæ, longil- 
0,040-48 millim., crassit. 0,020-24 millim. Exlus 
subsimilis priori. 

107. VerrucaniA BryosriLa Nyl. Flora 1864, D: 307, 
Thallus cortice nigricante celluloso subgranuloso (g0- 


nimioso ex immixto magmate collemaceo) ; apothecia 4 


pyrenio integre nigro, latit. fere 0,25 millim. SpOT® 
oviformi-oblongæ, longit. 0,038-44 millim., crassit. 
0,012-14 millim., paraphyses graciles irregulares. 
Jodo gelatina hymenialis non tincla, protoplasma 
thecarum fulvo-rubens. — Supra terram musc0” 
sulam. — Sporæ sæpius 6næ. Thecæ cylindract# 
Pertinet ad stirpem Verrucariæ epidermidis. 4 


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108. VerRuGaRIA FALLAX Nyl. et simul Verr. puncti- 
formis Ach. super ramulos (1). 


B. — Saxicolæ (calcicolæ, micaschisticolæ). 


1. Gorzemorsis FLorTowiAxA (Hepp.). Supra lapillos 
calcareos cum Verrucaria discedente. 

2. CoLLEMA MALÆNUM Ach. Sterile modo visum. 

3. Leprogium ParcuLUN Nyl. in Flora 1885, p. 601 
(Homodium). Thallus fusco-nigrescens rugulosus 
lenuis diffractus ; apothecia urceolato-ÿnnala (latit. 
circiter 0,2-0,3 millim.), margine thallino integro, 
demum explanata (latit. 0,5 millim.); sporæ 8næ 
oblongo-fusiformes 3-septatæ, longit. 0,018-24 mil- 
lim., crassit. 0,007-8 millim. lodo gelatina hymenialis 
cœrulescens (thecæ præseftim apice sic tinctæ), 
Sporæ fulvescentes vel fulvo-rubescentes.—Calcicola. 
— Accedit L. humosum Nyl, cui similiter thallus 
intus I fulvo-rubescenti-reagens, sporis aliis, etc. 

4. Picopuonon Pozycarrum Tuck. 

9. Puyscra rrisacia (Ach.). 


(1) Ex his 110 Lichenibus species, quæ modo super lignum 
vel corticem ramulorum (præsertim betulæ) crescunt, seorsim 
(a lerrestribus) disjuncti inveniuntur sequentes : Platysma sæ- 
Pincola, PL. pinastri, — Parmelia olivacea, — Parmeliopsis 
Mbiqua, P. aleurites. — Lecanora pyracca, — L. cæsiorufella, 
L. sophodes, L. hypnorum var. deaurata, L. coilocarpa, 
chlarona, L. symmictera. — Lecidea erythrophæa, L. fusce- 
scens, Stenospora,L. Tornoënsis, L. meiocarpa, L. albohyalina, 
L. disciformis. — Pertusaria carneopallida freq., P. panyrga. 
» daétylina, — Varicellaria microstieta. — Arthonix mediella, 
— Verrucaria fallax, V. punctiformis. 


— 264 — 


6. Payscia oBsaura * sciastra (ACh.). 

7. PANNuLARIA NIGRA (Huds.). 

8. LecaNorA PyRAGEA (Ach.). Super schistum mi- 
caceum, cum L. umbrina. 

9. LECANORA IRRUBATA (Ach.). Calcicola. 

10. Lecanona niscerTans Nyl. in Flora 1884, p. 212. 
Addatur eam paraphyses habere apice fusco-clavatas. 
Spermogonia arthrosterigmatibus, spermatia longit. 

-0,003 millim., crassit. 0,001 millim. 

41. LecanorA umBria (Ehrh.) Nyl. Spermatia lon- 
git. 0,015-22 millim., crassit. 0,0005 millim. 

42. Lecanora ocmRomicRA Nyl. in Flora 1885, p. 602: 
Thallus ochraceus, tenuis vel tenuissimus, lævigatus, 
areolato-rimulosus aut continuus, opacus ; apothecia 
pallida minutella (latit. 0,1-0,2 millim.), incavala; 
sporæ 8næ subglobulosæ, longit. 0,009-0,010 millim., 
crassit. 0,007-9 millim. Iodo gelatina hymenialis 
fulvo-rubescens, precedente cœrulescentia levi. — 
Calcicola. — Est Ionaspis Fr. fil., gonidiis chroole- 
poideis majuseulis. Apothecia figuræ sicut in L. 
Prevostii. Spermatia recta, longit. 0,005-7 millim., 
crassit. 0,0005 millim. 

13. LecanorA quaprurzans Nyl. /.c. Thallus macula 
dilute ochraceo-lutescente opaca indicatus aut tenuis 
areolato-rimulosus ; apothecia pallida plana (atit. 
circiter 0,5 millim.), margine thalloideo cincta; 
sporæ 4næ ellipsoideæ vel fusiformi-ellipsoide® 
simplices, longit. 0,021-38, crassit. 0,015-16 millim, 
paraphyses non distinctæ. Iodo gelatina hymenialis 
vinose rubescens (precedente cærulescentià levi).— 
Calcicola. — Fere vix specie distincta à L. simil 
Mass. (L. carneo-pallescente Nyl. in Flora 1873, 


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— 265 — 


p. 292, 1874, p. 318), sporis forsan constanter qua- 
ternis maxime differens. In stirpe L. cinereæ. 

14. LECANORA SUAVEOLENS (ACh.). 

15. LEcaNORA LÆVATA * candida Anzi videtur, sed 
spermogonia non visa. 

16. Lecanora BeLoNIOIDES Nyl. Lapp. or. p. 139; 
Flora 1867, p. 370. 

17. GYALEGTA coNvarIANS Nyl. in Flora 1885, p. 602. 
Thallus indistinctus (macula pallido-ochracea indi- 
catus); apothecia pallido-lurida, supra nigricantia, 
integre marginata (latit. circiter 0,3-0,4 millim.); 
Sporæ 2-4næ oblongæ vel ellipsoideæ, murali-divisæ, 
longit. 0,024-62 millim., crassit. 0,011-0,016 millim., 
épithecium et perithecium (hoc saltem latere interno) 


_ füuscescentia, paraphyses graciles, hypothecium in- 


color. [odo gelatina hymenialis lutescens, sporæ tum 
fulvescentes. — Super saxa calcareo-schistosa. — 
Species peculiaris, notis datis facile distincta. Goni- 
dia mediocria vix chroolepoidea. 

18. Lecinga povrexsis Nyl. Sporæ ellipsoideæ vel 
lusiformi-oblongæ, long. 0,015-20, er. 0,007-9 mill. 

19. Lecipga canpipa Ach. 

20. LECIDEA ENTEROLEUCA (Ach.) Nyl. 

21. Lecipga conriqua * meiospora Nyl. 

22. LEGIDEA CRUSTULATA (Ach.). 
LEGIDEA curoNEA Norm. Spec. loc. nat. p. 355 
(5). Frequens. Thallus albus farinosus continuus 
(demum rimosus), sat tenuis, maculas minores for- 


& 


Mans ; apothecia nigra plana, margine firmo, peri- 


Mecio epithallino-suffuso lecanoroidea (latit. fere 


: de Millim.) ; sporæ 8næ incolores (vetustate nigre- 
E les), ellipsoideæ, 1-septatæ, longit. 0,015-18 


008 ;— 


millim., crassit. 0,010-11 millim., epithecium vio= 
lascenti-obscuratum, hypothecium fuscescens. lodo 
gelatina hymenialis bene cœruleseens, dein thecæ 
fulvescentes. — Calcicola. 1 

24. LECIDEA EXCENTRICA AC. He 

25. VEennucARIA THELEODES Smrf. sporæ longit.0,060- 
{00 millim., crassit. 0,045-50 millim. Variat apothe- 
ciis denudatis. Ps 

26. VERRUCARIA DISCEDENS Nyl. in /ora 1885, p. 602. 
Thallus lurido-fuscus vel nigrescens, tubereulà | 
monohymenea sistens (latit. circiter 0,4 millim); 
apothecia pyrenio demum integre denigrato, à thallo 
_ induta; spor&æ 8næ incolores murali-divisæ, longit. 
0,032-56 millim., crassit, 0,012-23 millim., gonidi- 
mia hymenialia minuta, breviter oblonga (longit. 
0,004 millim., crassit. 0,002 millim.) vel subglobu- . 
losa (diam. circiter 0,003 millim.). — Calcicola fre- 
quens. — Species prope V. clopimam disponenda, 
sporis 8nis incoloribus peculiaris. Inter tubercula 
thallina vestigia furfurosa obseure cinereo-nigre- 
scentia vel fuscescentia sæpe adsunt. Apothecia 
thallino-obducta, pyrenio juniore pallido, plus 1 
nusve parte supera obscurata. Variat cinereo-suffusa. 

27. VerRuGARIA OBTENTA Nyl 4 ce. Thallus albidus : 
tenuis subcontinuus; apothecia in prominentiis 4 


thallinis convexis (latil. 0,6-0,8 milllm.) obäucenti 


tibus contenta, pyrenio integre nigro; Sporæ RS. 
incolores oblongæ vel oblongo-ellipsoideæ, mural 
divisæ, longit. 0,048-65 millim., crassit. 0,022-34 
millim. lodo gelatina hymenialis et sporæ fulvo” , 


rubescentes. — Calcicola.— Accedit ad P: fartilem 4 


Nyl. in Flora 1881, p. 7, a qua differt pyrenio integre 


nigro, sporis nonihil minoribus et minus crassis. 
Apothecia thallino-obducta, ostiolo denudato nigro. 
28. VerrucariA ExaLgipA Nyl. in Flora 1883, p. 603. 
 Thallus albus farinaceus, sat tenuis, subdispersus ; 
apothecia pyrenio intègre nigro, prominula; sporæ 
_8n& incolores ellipsoideæ murali-divisæ, longit. 


_0:027-35 millim., crassit. 0,016-18 millim. — - Calci- 


: 29. VerRucARIA INTERCEDENS Nyl. Pyrenoc. p. 33. 
_Thallus tenuis albido-cinerascens, passim areolato- 
rimulosus. Sporæ ellipsoideæ murali-divisæ longit. 
 0,023-30 millim., crassit. 0,012-21 millim. — Supra 
_Saxa argillaceo-schistosa. 
30. VERRUGARIA HYMENOGONIA Nyl. Pyrenoc. p. 32. 
31. VeRRucARIA pyreNopnona Ach. Thallus cine- 
rascens tenuis. Sporæ ellipsoideæ 1-septatæ, longit. 
22-28 millim., crassit. 0,011-14 millim. — Super 
_Saxa calcarea. 
3. Venrucania Aurunrnr (Mass., V. incavata Nyl. 
| Scandin. p: 273). Pyrenium integre nigrum, im- 
Mersum. Sporæ 1-septatæ, longit. 0,030-36 millim., 
Grassit. 0,042-15 millim. 

33. Vennucarra opnicnescexs Nyl. in Æora 1875, 
: 362. Thalli macula cinerascenti-umbrina vel sub- 
igricans. . longit. 0,025-27 millim., crassit. 
004041 m 
34. eo MurRAuS Ach. — Quoque adest f. 
‘'osula, {hallo obscuro. 
0. VEnnUGARIA INTEGRA Nyl. 
“4 VERRUGARIA PROMINULA Nyl. Armor. p. 411. Sporæ 
— 0,009- 10 millim., crassit. 0,006 millim. 


€ 


— 268 — 


VI. — OBSERVATIONES. 


I.— In Lich. Middendorffianis 1886 enumeravi spez . 


cies haud paucas Ochotienses e Sibiria orientali. 
Novitiæ ibi definitæ sequentes adsunt. 


1. STEREOCLADIUM APOGALYPTICUM Nyl. (Stereocaulon 


p. 1). Thallus albidus vel albido-pallescens, fère 


mediocris (altit. 1/2-2-pollicaris ), cæspitose divisus, 
apicibus deplanatis subfoliaceis firmulis subrugosis 
vel rugosis marginibusque crenato-crispis Magls 


albicantibus , stipitibus late versus basin fusco- 


nigricantibus (crassit. circiter 0,5-1 millim.) nudis, 
sursum subtus parte subfoliacea tomentosa. Ap0- 
thecia non visa. Spermogonia frequentia ; spermalia 


recta vel subrecta, longit. 0,0045-65 millim. Cepha- 


lodia olivacea, syngonimiis sirosiphoideis. Cortex 
sæpe subareolato-diffractus, hydrate kalico præser- 
tim marginibus flavescens. Lichen faciei recedentis 
obiterque visus haud absimilis cuidam Ramalinæ 
pollinarice. 

2. ALEGTORIA DiveRGeNs (Whlnb.) Nyl. Lapp: ss 
p. 112, fertilis in insula Æsæ. Apothecia geniculis 
thalli vel ramulis adnata (latit, 1-6 millim.) SPadi 
cea vel thallo fere concoloria, concaviuseulà aut 
planiuscula, margine thallino crenulal 


ce jus 
aut tuberculis obsoletis nonnihil exasperato, Fr 


sublævi cincta; sporæ 8næ incolores ellipsoideæ SIM 


plices, longit. 0,008-10 millim., crassit. 0,0045-59 


millim.Spermogonia tubercula parv 
spermatia acicularia ete., ut indicatur in NY 
din. p.71 


L: SE à 


4 


o-inæquali 


— 200 — 


3. PLATYSMA særiNcoLa * puscius Nyl p. 2, thallo 

obscurius fuscato quam in typo et nonnihil fere 
_ Majore, constantius lacunosulo vel lacunose inæ- 
quali, sporis subgloboso-ellipsoideis (longit,0,006-7 
_ Millim., crassit. 0,0045-55 Millim.). — Stanovoi- 
Chrebet, ramulicola. 
À. Puysaa ecapnera Nyl. p. 3, Similis Physcie 
 bscuræ brevius laciniatæ, colore autem thalli cer- 
L vino vel cervino-pallescente , laciniis breviusculis 
_ imbricatis crenatis depressis ; apothecia fusea 
 (latit. 3.5 Millim.), margine thallino integro (lævi) 
 cincta; sporæ longit. 0,025-27 millim., crassit. 
_ 0,011-45 millim. Maxime affinis Ph. obscuræ, eadem 
 lextura thallina, spermatiis oblongis (longit. 0,003-4 
_ Millim., crassit. 0,0015 millim. ), sed color fere PA. 
_ Aquilæ, 

5. Ceteroquin e Lichenibus Middendorffianis hic 
citandi sunt sequentes, qui non inveniuntur in col- 
 lectione Behringiana : C{adonia ecmocyna, Usnea 
 longissima ACh., Alectoria jubata, Al osteina Nyl., 
 Platysma Pinastri (Scop.), Peltigera malacea 
 Ach, Membranacea Ach., polydactyla (Neck. ), 
… Lobarina scrobicutata (Scop.), Umbilicaria Muehlen- 
: bergii (Ach.), Lecanora albetta (Pers.), Lecidea 
_ “éeri; de locis quorum singulorum videatur 1. c. 


_ ΗQuoa adtinet ad Lichenes supra allatos e Port 
_ Clarence Mmemoretur in Proceedings of the United 
_ Siates National Museum june 1884: List of, and 
notes Upon, the Lichens collected by T.H. Bean 
“Alaska and the adjacent region in 1880, by 
LT Rothrock. Species ibi 110 enumerantur. 


— 210 — . 


Determinationes recognovit Dominus Willy. 


Tamen haud paucæ dubiæ videntur, ut ex: 8; 


Ramalina geniculata, Sticta pulmonaria, Placo- 


dium murornm, PL. variabile, Pertusaria © 
munis, P. velata, ete. Quædam species a D" E. 
Almqvist non observatæ hic enumerantur, quales 
sunt Platysma lacunosum, Pl. glaucum, Physcia 
partetina (e Port Clarence), Nephroma arcticum 


etc. Platysma Richardsoni in utraque collectione | 


deest. 


III. — Comparandi causa hoc loco dare liceat defini- : 


tiones Lichenum duorum sequentium : 


1. ALECTORIA DIVERGESGENS Nyl. in Bullet. 
Fr. 1887, p. 20. Thallus castaneo-fuscescens subte- 
retiusculus erectus ramosus (altit. circiter 2 CE 
timetr.), ramulis attenuatis divaricatis apicibus 
subnigricantibus ; apothecia castaneo-badia 
1-2 millim.), lateralia, ramulo appendiculata ; Spore 
8næ oblongæ, longit. 0,040-11 millim., crassi < 
millim. lodo gelatina hymenialis cœrulescens; 
fulvescens. In China, Yunnan, in monte Tsang 
altit. 4000 m., super ramulos. — Species notis datis 


ab omnibus ceteris distincta. Variat thallus pass 


subcanaliculatus. 

2, ALECTORIA cErRARIZA Nyl Thallus castan 
fuscescens subcompressus ramosus erectus (altit. 
circiter 2 centimetr.); apothecia badio-ni 
(latit. 2-3 millim.), terminalia; sporæ 808 ©" 
des minutæ, longit. 0,005-8 millim., crassit. 0,002 
35 millim. Iodo gelatina hymenialis fuIVes®. 


Soc. bot. ; 
(latit 


dein 
-chan, + 


cor 


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RD PO eh PER OU re PL NE D SE er 


Lu 
4 
É 

Le 


| 
+ 
; 
; 


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“ 


ï 


DSi 


Super Pinum contortam in Oregon, Tellanock {misit 
D° Eckfeldt). — Comparanda cum 4. divergescente, 
quæ thallum habet teretiusculum, sporas majores,. 
Thallus lamina tenuit rubescens. Spermatia bifusi- 
formia, longit. 0,0045 millim., crassit. 0,0005 mil- 
lim. ; sterigmata breviuscula. . 
IV. In præfatione brevi hujus commentarii de 
 theorïis mentionem feci Lichenologiam hodie velo 
physiologiæ spuriæ obfuscantibus. Atque hoc re- 
spectu memorare fas sit recentissima experiment a 
.  Domini G. Bonnier, jam inclyti sua synthesi bryo- 
lichenica, cujus ope ex initiis muscorum creaverat 
_ Lichenes, quasi operatione mirifica chemica, et qui 
une mutata methodo ope « Algæ » facit Lichenes ra- 
tione schwendenerismo solito magis conformi. Sic 
D. Bonnier sporas (baptizat eas Fungos) variorum 
Lichenum cultursæ disponit etadmiscet « Algam »; ex 
illa mixtura brevi tempore nascerentur Lichenes 
varii, quorum Sporas experimento adhibuit, et di- 
 Guniur ji « synthesi algæ et fungi » orti. Hocce 
ubique in scriptis botanicis periodicis ab auctore 
 Promulgatum vidimus. Quid autem serium in ejus- 
Modi historia inest? Primum enim auctor disquisi- 
tionem sinceram suscipiens indicare debuerat, at 
_ leglexit, qua Alga (qua specie Algæ et ubi lecta?) 


am 


— 212 — 


viditadhuc creator bryo-lichenicus rem gravissimam, 
nempe quemque fere Lichenem habere formam 
gonidicam suæ speciei propriam et ita gonidia esse 
plus minusve diversa apud Lichenes diversos, cha- 
racteribus subtilibus inter se differentia, neque alibi 
in natura occurrere quam in thallis. Quomodo tum 
algam synthesigenam obtinet? Viri maxime in his 
rebus experti gonidia libera identica cum thallinis 
aullibi inveniunt; pro experimentis igitur schwen- 
denericis allatis hæc corpuseula necessario deficiunt 
nec inservire possunt. Obstat simul ea nullo modo 
a prothallis nec seligi posse nec prehendi vel sibi 
adduci, sicut jam pluries animadverti. Qui itaque de 
iis loquuntur accommodatis ad sermina lichenospo- 
rarum, quibuscum cultura coalescerent ad forman- 
dum thallum licheneum , certissime meras fabulas 
exponunt ejusdem farinæ ac microgonidismus 
vel etiam pejoris. Congruentia systematica , qui 
semper adest in textura thallina Lichenis cujus 
cumque inter gonidia et cetera elementa anatomicà 
ejusdem, communem suum characterem in S20° 
systematica junctim exprimens, omnem schwende- 
neriam repudiat absoluteque refellit. Haud aliter 
spermogonia systematice apud Lichenes CU ur 
thallis connexa parallelismum demonstrant orgale 
cum cum apotheciis eorundem et respectu syste 
matico æqualis sunt ponderis ac hæcce. 


_ Pyrenop sei. 

U0pSiS granatina Sri M, IV: 

hmalea (Smrf.). I, I 

Homopsidei. 

“lliscarn endocarpoides N y1, IL. 

… Lichinei, 

gium asperellum (Ach.). I. 

Collemei. 

SSa Symphorea (DC.). II 

nopsis x rome 4 à 
ne Nyl. 
*triptodes Nyl 

trip hide 3 IT. 

lenax Ac 


Foum (Ehrh.). V. 


opsis Somplicatula Nyl. IL, 


TABULA SYNOPTICA SPECIERUM. 


: “rent Lawrence bay. 


Port-Clarence. 


Calieiei, 
 Sphinctrina turbinata Pers. V. 
Calicium præcedens Nyl. IV. 


Sphærophorei. 


Sphærophoron fragile Pers. I, IL. 
S.coralloides Pers. I, IL, ML, IV, V. 


Bxomycetei. 


Bæomyces icmadophilus (Ehrh.). 
or 


Siphulei., 
Siphula ceratites M LT 


S. dactyliza Nyl, I 


Thamnolia vermicularis (L.). E, IE, 


IF, 
Pilophorei. 
Pilophoron aciculare (Ach.}. IL. 
P. polycarpum Tuck. V. 


Stereocaulei. 
Stereocladium Re 


yL 
Seboiition denudatum Flk. L 
St. alpinum Laur. I, I, I, IV. 
St. pulvinatum Schær. I, IL. 
St. tomentosum Fr. I, LV. 


18 


— 274 — 


Cladoniei. 
Cladonia pyxidata f. chlorophæa 
FIk. L. 


+ pocillum (Ach.) I, IV. 
CI. gracilis f. elongata (Ach.).F, LT, 


Vs 
CL sobolifera (Del.). IL. 
C1. divulsa (Del.). IV. 


CL. degeneransf.anomæa (Ach.).I. 


-f. haplotea (Ach.). IL. 

f. trachyna (Ach.). I, V. 
CL. lepidota (Ach.). IL. 
CL. crispata (Ach.). V. 


Ci. acuminata ( ie Y. 
CL subsquamo 


V: 
C1. Lt hat (L.)I, IL, IV, V. 
* pleurota EL. 


C1. bellidiflora (Ach.). LE, ILE, IV. 
C1. deformis (L.). V 
CL. digitata (L.). 
Cladina lacunosa Del. IL. 
CL. uncialis Hffm. I, V. 
CL amaurocræa FIk. I, ILE, V. 

* destricta Nyl. IE. 
C1. sylvatica Hffm. I, IL, LIT, V. 
CL. alpestris (L.). IT, IL. 
C1. rangiferina (L.). V. 

Cladiei. 

Pycnothelia papillaria (Hffm.). I. 


malinei. 


Ramalina minuscula Nyl. [, I, 


HE, IV, V 
Alectoriei 


ï. 
Alectorianigricans (Ach.).I, IL, IV. 


A. divergens (Ach.). I L 
A. ochroleuca Œhrh.). fe mn + 


Dufourea ramulosa Hook. IL. Fe : 
Dactylina arctica Hook. à 
Cetrariei, 
Cetraria Islandica (L.). I, V.. 
C. nigricans Nyl. I, Hf, Ne : 
C. crispa (Ach.). I, à IV, ke de 
C. Delisei Bor. IE, L Fe 
C. aculeata (Ehrh.}. : 


Platysma cucullatum Hffm: " 
PI. septentrionale Nyl. ENS 
PI. nivale (L.). I, IV. | 
PI. Tilesii (Ach.). V ;: 
PL Fahlunense (L.). NY. Il, IV J 
PI. sæpincola Hffm. V. 
Parmeliei. HA 
Evernia deversa NyLE + 
E. thamnodes (Flot.). IL V: 


Parmelia saxatilis (L.)- L 
P. sulcata Tayl. IL, V: . à 
P. omphalodes (L.)- 1, I, ut. se 
P. centrifuga (L.). IL 


Lobaria linita gr 


peltigerei. Fe 
ue rufescens Him: Le 
P. scabrosa Fr. fil. put, LV. 


Nephroma expallidum Nyl. V. 


Solorina Spongiosa (Sm.). V. 
S. sacCata (L.). II. 
$. embolima Nyl. IL. 


Peltidea aphthosa (L.). EL, 1V, V. 
P. venosa (L.). IT, V 


Physciei. 
 Physcia albinea (Ach.). II. 
Ph. tribacia (Ach.). V. 


* sciastra (Ach. Vi A 


Ph. balanina (Whinb.). 1, IV. 
Gyrophorei. 


G. arctica 


- hyperborea Lot. Il, IV. 
flocculosa (Hffm.). IL. 
Polyphylla (L.). y. 
De ur 
na (Whinb.). II 
"NNularia interfixa 
P. Migra (Huds.). II, . 
Lecano-Lecideei. 
 Sranulosa (Muell. LI 


| Pris NY. L, is 
Fe Uata (Smr£.) NyL. L, IL, IN, 


Ph. muscigena (Whlnb.). E, IL, V. 


yrophora (L.).II, II. 
Ach.). 1 


brun “tas IL, Ill, IV, V. 
yL 


“Canora elegans (Link. sé 1, II, IV. 


FREE 


F 


Pepe p 


F 


Fm 


né ei de M D 


FRRRRPRERE 


1 a 


etesiæ Nyl. I, IV. 
bracteata (Hffm.). II. 


crenata Nyl. I, III. 


. placodizans NylL. I IV. 
- decrenata Nyl. I. 


vitellina Ach. I, IV. 


cerina (Ehrh.). I. 
“stillicidiorum (Oed.) I, I, I, 
V, V. 


cæsiorufa (Ach.). : fn IL, IV. 
cæsiorufella Nyl. 

pyracea Ach. I, 
jungermanniæ Vahl. I, II, IV. 
sinapisperma (DC.). IE 
tetraspora Nyl. V. 


. fuscolutea di HE 


irrubata (Ach.). IE, V 
calva (Dicks.). II. 
globulificans Nyl. IL. 


nimbosa (Fr.). IL. 
mniaræa Ach. I, I, IV, Y. 
turfacea Ach. E, IV, Y. 
sophodes Ach. If, V. 
lævigata Ach. IL. 
milvina Ach. II. 
disceptans Nyl. II, V. 


ee 


hypnorum (Hffm.). L, V. 


straminea Whinb. II, IL. 
contractula Nyl. IV. 
saxicola (Poll.) IL. 
dispersa Pers. II. 
subfusca Ach. IV. 


du 


Re 


ne 


; es 


L. chlarona Ach. V. 

- L. atrynea Ach. IT. 

L. epibrya Ach. I, II, V. 

L. glaucoma Ach 

L. subradiosa St. | If, LL. 

_L. perspersa Nyl 

L. polytropa Es I, I, IV. 
. peritropa Nyl. IV. 

+ ere he riiqans IL. 

L, vari 


:* biformis (Fr.). IV. 
L. subintricata Nyl. V.. 
L. symmictera Nyl. IV. 

 L. umbrina (Ach.) Nyl. V. 

_L. Hageni (Ach.) Nyl. I, IV, V. 

_L. prosechoiïdiza Nyl. IV. 

L. Behringii Nyl. IV. 
L. fuscescens (Smrf.). IE, IV. 


me 


L. tartarea (L.). I, II, IV, V. 


LV, 
L. oculata (Dicks.). 1, IE, V. 
L. badia Ach. IT, [V 
 L. atra Ach. Il, IV. 

L. lævata (Ach.). IL. 

* candida (Anzi). V. 
L. cinerea (L.) NyL. IF, IV. 
L. epiglypta Norrl. I. 


D Jusca Nyl FE. 


L. Mrs Whlnb. I, IL. 


L. cæsiocinerea sa Nyf 1} 
L. subdepressa NyL IL. 
L. stygioplaca Nyl. LE 


É coaretata (Ach.). L. 
L, ornata Srure IE IV. 


L. glaucocarpa (W : im) ji 
L. smaragdula (Whlnb.)- Lu, 
L. discreta (Ach.).IE 
L. fuscata (Sehrad.). TE 
L. belonioides Nyl. V: 


L. rhypariza var. cast 
h E 


P. leptophora Nyl: LE 
P. glomerata Ach- 11, 


. Gyalecta foveolaris (Whinb.). I 
convarians Nyl, V. 


En 


es rubiformis (Whlnb.). IE. 
QE L. Tornoënsis Nvl. I, IH, V. 


“pi Ni Ÿ. 
notata 


Phæroides Smrf. 14. 
Pallidella N yl. LL, 


ai 


— 277 — à 
LP: rhodoleuca Fr. fil. HI. | L. hyaliniza Nvl. IV. 
P. subplicans NyL. HI. | L. sabuletorum FIk. IF, V. 
P. trochiscea Norm. V. L. triplicans Nyl. II 
P. Sommerfeltii (FIk.). V. L. meiobola Nyl Fe 
P. carneopallida Nyl. V. L. syncomista FIk: 
icellaria microsticta Nyl. V. L. milliaria v. spi Nyl. [LES 
L. ternaria Nyl 
Urceolaria scruposa (L.). IL. L. allinita Nyl LE 
L. suballinita Nyl. HL 


alborussula Nyi. El. 
subfuscula Nyl. V. 


L. muscorum (Sw.). Il, V. 
,. herbarum Hepp. IV. 


_ 


rent 


RE 4 2 


ser 


. pezizoidea ani I, HE, HE, y. 
. fecunda Er. fil. V. 


. Stereocaulorum Fr. fil. IV: 


fossarum Duf. I. 
rubidula Nyl. I. 


speirococca Nyl. I. 
arctica Smrf. H, IV. 
alpestris Smrf. IH, IV. 


. stenotera Nvl. HE, IT. 


Dovrensis Nyl. II, V. 
limosa Ach. IV, V. 
assimilata Nyl. I, H, I, Ÿ. 
sublimosa Nyl. I 


subregans Nyl. I, V. 


vesicularis Ach. IL. 
squalida Ach. 


Ê 


\ 


$ _ 78 — 
. disciformis (Fr.). E, IE. 
. leptoclinis Flot. IV. 


L. acervulata Nyl. IT. 
L. parasema f. latypea (Ach.). IV. 


_L. euphorea Flk. IL, V. 


L. enteroleuca (Ach.). Nyl. V. 

L. diasemoides Nyl. II. 

L. incongrua Nyl. IE. 

L. caudata Nyl. IT. 

L. epiiodiza Nyl. II. 

L. lygotropa Nyl. I, IT 

L. subtristiuscula Nyl. I. 
lugubris Smrf. II. 


- L. contigua (Fr.) NyL. I, II, IV. 
 L. meiospora Nyl. I, IH, IV, V. 


L. crustulata Ach. II, IV, V. 
L. Laurentiana Nyl. II. 

L. declinans NyL I. 

L. lithophila Ach. IV. 


* L. lactea FIk. IV. 


L. auriculata Fr. fil. I, IV. 
L. brachyspora Fr. fil HI. 


L. promiscens f. inops Fr. fil. IV. 


L. pan&ola Ach. If, IV 


- L. aglæa Smrf, I. 


L. aglæida Nyl. II, 


_ L. mesotropiza Nyl. II. 


L. armeniaca (DC.). I. 

L. subdeusta Nyl. I. 

L. paupercula Fr. fil, 1, IV. 
L. nigrocinerea Nyl. I, IH, IV. 


L. coniops (Whlnb.). II, IL. 
L. myriocarpa DC. I, IE, HI, IV. 


PRPRE 


L. detinens Nyl. IV. 


L. 


L. alpicola Schær. Il. I, " 
L. leucopsepha Nyl: IL 


EL, se I, I 
nl an à 


DÉS 0: LÉ 1e NS DA RL UC D: MAR DA à 


coracina (Ach., ae 


jemtlandica (Fr. fil.) HI. N 
chionea Norm. V. 
ochrodela Nyl. I. 

decinerascens Nyl. I 
expallescens Fr. fil. 
colludens Nyl. I. - 
infernula Nyl. IV. 
Copelandi Krb. 1, IV. 
atroalba Flot. IV. 
eupetræoides Nyl. a 
præbadia Nyl. 
atroalbens Nyl. ui. 
atroalbicans NyL IL 
atroalbescens NyL IE 
semotula Nyl. I. 


Javata * confervoides(DC. 


cminets HARAS Flot. ai 


_ Graphidei. 
apha gyrocarpa Flot. I, 


Bonia mediella Nyl. V. 
… Pyrenocarpei, 


Re Ni Smrf. V, 
. EN 


d Bron hepaticum Ach. IL. 


4 


Vs 
v: 
1 
%; 
N. 
 # 


ARÉLAALLAS AAA AAA 


— 279 — 
V. 


exalbida Nyl. V. 


subareolata Nyl. II. 
pyrenophora Ach. V. 
Auruntii Mass. V. 
lævata Ach. III. ) 
devergescens Nyl. IL. 
riparia Nyl. E, IL ë 
obnigrescens Le 1 VE 
N 


peloclita Nyl. IL. 

maura (Whlnb.). I, IL, FT 
ceuthocarpa (Whlnb.). I. 
mucosa (Whlnb.). I. 


muscicola Ach. IT. 
chlorotica Ach. IE, HE. 
leptaleoides Nyl. IL. 
sublectissima Nyl. HE. 
bryospila Nyl. V. 
fallax Nyl. V. 


Thelopsis melathelia NyL IL 


Endococcus erratieus (Mass.). 11. 


# 


-polymorpha Rothr. List. p. 1). In St. Pauls 119 


inter eos ex. gr. Lecideæ stirpis petrææ numerosæ 
contra Lecideæ stirpis A ag dd nullæ, etc. 


in insulis Freti Mrifgioni AUTRES Soir 
crocea, Peltigera horizontalis. — Stereocaulon, 
Wright Tuck. Supplem. p. 202 (1858) inde lectur 
esse mihi videtur Stereocladium pret 


dE Wright (Tuck.). 

Idem benigne mihi (paginis præcedentibus so 
subjectis) misit haud paucos Lichenes lectos in 
Alaska regioneque adjacente Maris Behringiäni Le 
D'° Bean (1880), quod corrigere permisit determi 
nationes eos respicientes in List D'i Rothrock. Sunt 
inter sequentes plurimi non obvii in cols 
.D'° Almquist. V. 

1. Stereocaulon paschale (L. 

2. Ramalina polymorpha * emplecta Ach. {ti 


3. Ramalina farinacea (1). 
4. Ramalina minuscula Ny1. (est « R. genie 
dCi), 
5. Usnea dasypoga Ach. Indicatur € Sitka / LC 
_sed non vidi inde, | 
6. Parmelia cnteromorpha Ach. Est « « œetr 
aleurites » Z. c. : 
7. Platysma lsbpnoseomn (Ach?: Sitka etc. 


— 281 — 


8. Plalysma glaucum (L.). Alaska, Cooks Inlet. 
9. Ph sé parietina (L.). E Port Clarence us 
he p2. 

10. Physcia lychnea (Ach.). Citatur sub nomine 
« polycarpa Ehrh. » Z. c. 
| 11. Physcia melops (Duf.). Nyl Thallus K+. Sub 
; _ nomine « Physcia stellaris » 2. c. p. 3. 

12. Physcia cæsia Hffm. Sub eodem nomine. 
13. Lobaria linita (Ach.), Nomine « Sticta pul- 
- Monaria » Z. c. 


D w 


14. Placodium granulosum (Muell. microgonidio- 
_ logi) saxicola in St. Mathew Island Maris Behringiani. 
15. Placodium elegans (Link.). Nomine «Placod. 
_ Murorum » /. c. 


_ 


€ Placod. murorum var. miniatum » Z. €. 
17. Lecanora cœsiorufa (Ach.). « PI. ferrugi- 
_neum » 4 c. 
18. Lecanora gelida (L.). E Cape Lisburne, etc. 
19. Lecanora proserpens Nyl. Thallus cinerascens 
Vel albidus, filamentoso-radians, radiis varie discrete 
 Circumserpentibus (latit. circiter 0,2 millim.), de- 
_ Pressis, ramosis formatus, hypothallo obscurato vel 
 Obsoleto : apothecia nigricantia (latit. 0,5 millim.), 
_ Mürgine thallino lævi cincta vel hoc deficiente; 
Spor&æ 8næ ellipsoideæ, longit. 0,048-15 millim., cras- 
- Sit. 0,007-9 millim., paraphyses fere mediocres. lodo 
… elatina hymenialis vinose fulvescens. — Supra la- 
_ billos siliceos in Alaska ad Port Clarence el Icy cape. 
. —Thallus K non tinetus. Variant radii obscurati et 
_ âpothecia lecideoidea. — Sub « Lecan. cinerea » la- 


16. Placodium elegans var. tenue (Whlnb.). Ut 


— 282 — 


tet in Rothr. List p. 4, estque e stirpe L. cinen 
Epithecium lamina tenui fuscescens. F 
410. Lecanora smaragdula (Whlnb.). Nomi 
L. c. « Lecanora cervina ». 
_ 41. Lecanora milvina Ach. Est «R. sophodes 
2. D:5 
12. teur communis DC. Observetur, epitht 
cia ubi sunt nigricantia K violaceo-tingi (sic etia 
ex. gr. in P. Wulfenü). Lignicola ad Port Clarer 
Hoc nomine L. c. p. 5; at simul sub eodem non 
saxicola ex Alaska est P. rhodoleuca Fr. fil. 
13. Pertusaria glaucomela (Tuck. sub Lecanora 
in Genera p. 418). Thallus macula albido-glau 
scente indicatus ; apothecia nigricantia lecanorol C 
(latit. circiter 1 millim.), receptaculo thalloideo sû 
crenato, intus pallida ; sporæ 8næ incolores, longi 
0,048-20 millim., crassit. 0,011-14 millim., pariete 
crasso, paraphyses graciles discretæ. Iodo gelatina 
hymenialis bene cœrulescens. — Lignicola sine | 
(legit D' Bean). Ex Tuck. arboricola in California et 
Oregon ; comparatur ab eo cum Lecanora oculata 
Dicks., quæ etiam facile ducatur ad Pertusaria 
nam differentia nulla generica certa obvenit. Affi 
P. pupillari Nyl. Scandin. p. 162, quæ differt P 
pue sporis minoribus (pariete tenuiore). spermatia 
recta long. 0,005-6, cr. 0,0005 millim. La 
14. Lecidea Sibiriensis Will. in Rothr. Lisip 
Biatora. Thallus albidus vix ullus ; apothecia. tes 
ceo-pallida convexa immarginala (latit. 0,2-0,5 mi 
lim.), intus albida; sporæ 8næ fusiformes 1-3-sel 
tatæ, longit. 0,010-16 millim., crassit. Ü 
millim., epithecium et hypothecium 


= DS 


raphyses vix discretæ. lodo gelatina hymenialis 
fulv-orubescens, præcedente cœrulescentia Levi. — 
- Ossicola in Sibiria orientali, Port Providence, Plover 
_ Bay. — Vix specie differat a L. pallidella Nyl. in 
Flora 1885, p. 443, ut supra p. 241 indicatur. 
_ 45. Lecidea Alaskensis Nyl. Thallus albidus rugu- 
_ losus rimoso-diffractus, crassiuscuius (crassit. cire. 
0,5 millim.) tartareus ; apothecia nigricantia promi- 
_ nuüla (latit. fere 0,4 millim.), demum subimmargi- 
| nafa, intus albida ; sporæ 8næ bacillares 3-septatæ, 
_  longit. 0,022-24 millim., crassit. 0,0035 millim., 
_ paraphyses discretæ gracilescentes, epithecium, sub- 
4 violascenti-fuscatum. Iodo gelatina hymenialis cœ- 
_ rulescens, dein fulvescens. — Super saxa silices in 

Alaska (De Bean, communicavit Willey). — Est spe- 
_ cies omnino peculiaris e stirpe L. bacilliferæ. 
e Thallus reagentibus meis non tinctus. Epithecium 
_ K magis violascens. Spermatia arcuata, longit. 
0,016-18, crass. 0,0005-6 millim. 
16. Lecidea plana Tahm., nomine « L. spilota » 
 Rothr. Liss P. 7, e Cape Lisburne. Thallus albidus 
 deplanatus rugulosus areolato-diffractus: sporæ 
longit. 0,009-0,011 millim., crassit. 0,0035-45 mil- 
lim. (sub f. Perfecta Arn, concipi possit, sed nomen 
hoc videtur inutile, nam statum modo bene evolu- 
 lum respicit), 

17. Lecidea enteroteucodes Nyl. e Cape Lisburne. 
© L. disciformis sub nomine « B. parasema » /.c. 
18. Lecidea Paulina Tuck. e Plover Bay, esse 
 Mdetur Z. myriocarpa DC. hypothallo nigro fim- 
_Driato-radiante. 
… 19. Lecidea geminata Flot. sub « B. petræa », e 
Alaska, 


k 


e 


C0 


: 20. Xylographa parallela (Ach.) et £, | 


Dino sonde saxa me + F. int 
Fr. fil. sporis longit. 0,019-23, crass. 0,010-4 
lim., ex Alaska. 

23. Verrucaria mauroides (Schær.). Nyl, B 
‘Mo p. 126, f. conizodes, thallo tenui subpu 

Adhue Zecanora variabilis (Pers.), Lecan.n 
|. ), Lecidea milliaria Fr. ete. citantur 1n E 
List., sed non vidi. 


INDEX NOMINUM 


SPECIERUM DEFINITARUM Ce 


FU Si | Gui: PTS RC 


RS CRE M NP d) 
+ + « + 228 | disceptans. . . . 995, 964 
Me. + 210. OPEN  . - , 20 
te res OO OUR. |: : 2100 
240 : 
210 
245 Rss 1) 
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A . 251 | exa OR RER 
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« + . 965 | globulificans. . . . . 2% 
+ 908 | gyaectins. .: . . . A : 
re | lialsa. à, 4 vi 
. . . 965 | inϾquatula. . . . . .- 28. 
+... + 230 | infernula.. ,..,. +: : 29 
“ . «'. VMS | insperabilis.. : : . . NI 
+. … 900 | integrasceñs. .: . . . 97 
ss. AT | interfs 
Re rn A 
D 
« ... . 961 | jemblandies. . . . . 28 . 
… . . . 954 | Konyamensis. - . . . 227 


proserpens. . 
punctillata. 
pycnotheliza. 
quadruplans . 

 rubidula. . . 

_ rufofuscella. . 
-_ schismatopis. 


semotula . . . . 


sibiriensis. . . 


subassimilata. . 


subdactylina. . . 


subdeusta. . . 
subdissentiens .… 
subhumosum. 

sublectissima. 

sublimosa. . . 
subnegans. . + 
subobducens. : : 
subradiascens. . 


subsparsa . 


subtristiuscula . 
ternaria. . . 

triptodes. . . : 
triptophylloides. 
Wrightii <a 


—— 287 — 


A PROPOS D'UNE RÉCENTE COMMUNICATION 


Par P.-A. DANGEARD. 


Dans une Note précédente, j'ai groupé les divers 
modes de coloration que l'on peut employer pour 
reconnaître le ligneux ; depuis cette époque j'ai 
trouvé signalé dans le Journal de Botanique de 
ML. Morot (15 février 1887) un procédé qui me pa- 
: rail très avantageux. Voici en quoi il consiste : 

« On fait dissoudre quelques paillettes de fuch- 
sine dans un peu d'alcool; puis on ajoute de l’am- 
Moniaque jusqu’à odioealion. Pour s'en servir, 
0n en verse dans un verre de montre ou un godet, 

ét On y place les coupes que l'on veut colorer (une 
minute d'immersion suffit); on les transporte en- 
Suite dans un autre godet contenant de l'eau, dis- 
illée Si c'est possible, et on les y laisse jusqu’à 
l'apparition de la coloration rouge. » 


a Topsent, vice-secrétaire, lit, sur les faits qui 
l marqué, dans la Société Linnéenne , l'année 
tadémique 1886-1887, le rapport suivant : 


« Messieurs, 


_ “L'année dernière, à la séance publique de Falaise, 
L Bigot, vice-secrétaire, donna lecture d'un rapport 
Sur les es travaux de la Société pendant l’année aca- 
démique 1885-1886, 


« Dans les mêmes intentions, je vous demande la 
permission, en terminant, l'année 1886-1887, de 
résumer les principaux faits qui l'ont marquée, et 
de porter à la connaissance de nos membres corres- 
pondants les changements qui sont survenus d 
la composition.et l’organisation de la Société. 

« La Société a reçu la démission de deux de ses 
membres : MM. de Brécourt et Boutroux. “268 

« Deux membres résidents, MM. Barbé et Bigot, k 
ont quitté Caen et sont, par suite, inscrits parmi les 
membres correspondants. 

« Par contre, un autre membre corresponda 
M. Letellier fils, est devenu membre résident. 

« Dix membres nouveaux ont été admis? 

« Deux membres résidents : MM. Léger et Gos- 
sart ; + 

« Huit membres correspondants : MM. Turgis, 
Bottard, Leclerc, Lefort, Créances, Joyeux-Laffuie, 
Pillet, Langlois. 

« Le nombre des membres de la Société, qui était 
fixé à 222 l'année dernière, est donc porté à 229, Æ 
se répartissant en: 13 honoraires, 42 résidents et 
474 correspondants. 

« La Société s’honore des distinction 
sieurs de ses membres ont été l'objet: 

« M. Lennier, membre honoraire, à été nommé ; 
chevalier de la Légion d'honneur au Congrès Lo 
Sociétés savantes, à la Sorbonne ; . 

« M. Y. Delage est devenu titulaire d'une cha 

de Zoologie, Anatomie et Physiologie, à la Facu 
des Sciences de Paris ; me 


nt, 


s dont plu- 


— 289 — 


« M. Joyeux-Laffuie a été nommé titulaire de la 
chaire de Zoologie de la Faculté de Caen ; 
…_ «M. Dangeard a obtenu le diplôme de docteur 
. Às sciences naturelles, et a été chargé des fonctions 
_ de chef des travaux de Botanique, à la Faculté de 
= Caen; - 
« M. Lecornu a reçu les palmes d’officier d’Aca- 
démie ; 
CM. Letellier, professeur au lycée d'Alençon, a 
été nommé chargé de cours au lycée de Caen ; 
_ «M. Corbière a été nommé professeur au lycée 
de Cherbourg : | 
_ « Enfin, M. Bigot, avec l'appui de M. Hébert, a 
 Oblenu des subsides du conseil municipal de Paris, 


_ pour Continuer, en Angleterre, ses recherches de 
_ Géologie. 


ss 2 


14e 


Les relations de la Société Linnéenne de Norman- 
_ die avec les Sociétés savantes françaises et étran- 
. Sères ont encore augmenté. 
Quatre Sociétés nous ont proposé l'échange de 
> Publications : 

…. — "La Société géologique du Nord. 

T (La Societe Flammarion, d'Argentan. 
Le L'Elisha Mitchell scientific Society (Etats- 
Unis). 


ee La Société des Naturalistes, attachée à l'Uni- 
_ Versité impériale de Saint-Wladimir (Russie). 
“En outre, la Société Linnéenne a proposé sem- 
able échange à la Linnean Society of New South 
Waes (Australie). 


“Plus de 275 volumes nous ont été adressés au 


— 290 — : LES 
cours de cette année, et, dans le nouveau local où 
est installée notre riche bibliothèque, nous n'avons 
plus à craindre que le défaut de place. 

« Enfin, Messieurs, l'allocation de 500 fr. que M. le 
Ministre de l'Instruction publique vient d'accorderà 
la Société Linnéenne de Normandie, est une marque 
flatteuse du haut rang qu’elle occupe parmi les 
Sociétés savantes, et, par leur nombre et leur im- 
portance, les publications que contient le 1 volume : 
de la 4e série du Bulletin sont de nature à main- 
tenir sa réputation. » 


A neuf heures et demie, la séance est levée. 


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: 


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ÉTÉ R E : N 4 


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sie 


COMPTE-RENDU 


REUNION ANNUELLE 


SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE 


Tenue les 24 et 25 septembre 1887 
À SAINT - SAUVEUR - LE - VICOMTE (MANCHE ) 


Par L. CORBIÈRE, 


Professeur de sciences naturelles au Lycée de Cherbourg, membre 
correspondant de la Société. 


Jusqu'à ce jour, par suite de la difficulté des 
Communications, la Société Linnéenne n'avait pu, 
Malgré son désir, visiter, dans ses réunions an- 
huelles, certains points des plus intéressants, mais 
fort retirés qu département de la Manche. L'obsta- 
cle, heureusement, a maintenant disparu, grâce 
aux voies ferrées. Aussi, cette année, la Société a-t- 
elle accueilli, avec un empressement dont je la 
remercie, la Proposition que je lui avais faite, de 
choisir Pour lieu de sa réunion et comme centre de 
ses explorations, la petite ville de St-Sauveur-le- 
Vicomte. Qu'il me soit toutefois permis d'exprimer 
le regret que des empêchements, tout à fait impré- 
VUS, aient forcé la Société d'ajourner, jusqu'à la fin 
* septembre, cette réunion qui devait, primitive- 
*AVoir lieu en juin ou au commencement de 
! Les botanistes ÿ ont perdu d'observer nom- 


ser 009 2 


bre d'excellentes plantes que nous eussions été 


heureux de leur faire recueillir. Malgré tout, nous 


espérons que nos collègues ont fait une récolte 


fructueuse pour la saison, et qu'ils ont emporté un 
bon souvenir de leur séjour à St-Sauveur, ainsi que 
des excursions faites sur le littoral de Portbail et de 
Carteret. 


EXCURSIONS BOTANIQUES. 
I. SAMEDI 24 JUILLET: 


Les membres de la Société, arrivés presque tous 
de la veille, prennent, à 6 heures et demie, à l'hôtel 
de la Victoire, où ils sont descendus, des voitures 
qui les emportent, botanistes et géologues, Sur la 
route de Portbail. 

Ce sont : MM. Morière, doyen de la F 
Sciences, secrétaire de la Société ; le commandant 
Jouan; Bertot et Tavigny, de Bayeux; Dangeard, 
docteur ès sciences naturelles, chef des travaux pra” 
tiques au laboratoire de botanique de la Faculté des 
Sciences de Caen; A. Letellier, professeur de 


aculté des 


sciences naturelles au Lycée de Caen; Lecœurr 
de Cham 


pharmacien à Vimoutiers; Desportes , 
peaux (Orne); Dutot, Adrien Macé, Bigot et C0r 
bière, de Cherbourg; auxquels se 
MM. Nicollet, professeur en retraile, 
entomologiste, et Henri Pontus, jeun 
d'avenir, l’un et l’autre de Cherbourg: 
nous aurons le plaisir de trouver M. Rabul, 
nieur, vice-président de la Société. 
Dans les haies qui bordent la route, 


potaniste el 


sont joints 
e géologue 


ingé” 


entre sta 


— 293 — 


veur et Taillepied, et un peu au-delà de cette loca- 
lité, les botanistes notent au passage la fréquence 
de Ulez Galiï Planch., dont les buissons, alors en 
pleines fleurs, sont d'un beau jaune d’or. 

Plus loin, un peu après avoir dépassé le vieux 
château d’Olonde, notre petite caravane se divise : 
les géologues, conduits par mon ami M. Bigot, qui 
rend compte ci-après de l’excursion géologique , 
prennent le chemin de Barneville; tandis que les 
botanistes poussent jusqu'à Portbail. 

Cette bourgade offre fort peu d'intérêt; aussi 
NOUS dirigeons-nous tout de suite vers le hâvre, en 
Passant au pied de l'église, dont le toit blanchi 
sert de repère aux marins. 

Dans les vases salées abondent : Obione portu- 
lacoides, Moy. t., Suæda maritima Moq. T., et 
Surtout Salicornia herbacea L., avec sa var. pro- 
cumbens, appliquée sur la vase, et enfin Salicornia 
radicans Sr. (S. sarmentosa Duv.-J.). 

Cette dernière, qui existe aussi dans les vases de 
Carteret, Geflosses, St-Vaast, etc., a souvent été 
prise pour S. fruticosa L. Nous ne pensons pas que 


le véritable S. fruticosa L., existe en Normandie, ni 


même au nord de la Loire. 

Nous recueillons aussi : Frankenia levis L., 
Slatice occidentalis Lloyd et S. lychnidifolia, encore 
en fleurs ; pour S. limonium, abondant aussi en cet 
endroit, il est trop tard. A la limite des vases, s'éta- 
_ lent de nombreuses toutfes en fleurs et en fruits de 
Chrysanthemum inodorum var. maritimum (Matri- 
Caria maritima L.), et toutes les haies sont formées 
du gracieux Tamariz anglica Webb: 


PSE 7 ee 


Arrivés au fond du hâvre, nous prenons, sur la 
droite, un petit chemin qui nous ramène à notre 
voiture. Bientôt nous sommes à Barneville, où nous 
faisons une petite halte pour visiter l'église, qui est 
fort intéressante, Puis, nous nous dirigeons pédes- 
trement vers le hâvre de Carteret. Nous retrouvons 
là toutes les plantes de Portbail, plus, au bord d’un 
sentier sablonneux qui longe le hâvre : Atriplez 
farinosa Dum. (A. crassifolia Mey.?); Salsola Kali 
L., Eruca sativa L., Armeria plantaginea Wild. et 
Elymus arenarius 1. 

Le déjeuner nous réunit à Carteret avec des 
géologues. Nous nous séparons ensuite à nouveau: 
Les botanistes gravissent la falaise, dont le flanc 
Est offre en assez grande abondance, au commen 
cement de juin, le Polygala ciliata Vebel. Cette 


1 
al 
fr 
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Ê 
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il 


NKE ne AIN LC EN et 


5 D ns TN AE ART AC SRE 


plante me fait regretter tout spécialement l'époque | 


tardive où nous sommes, car j'aurais désiré prouver 
à mes collègues, én situ, les variations de cette 
plante, qui présente pêle-mêle des individus à 
fleurs ciliées, et d’autres complètement glabres, 
avec tous les intermédiaires ; en sorte qu'il es 
absolument impossible d'isoler cette plante de 
P. oxyptera Reichenb. (P, vulgaris Var: oxyplera 
Lloyd.) 

Un peu plus loin, sur la droite, S€ dresse un 
coteau surmonté d’un rocher de grès. Nous nous 
dirigeons de ce côté. C'est là que quelques mois 
plus tôt, nous eussions trouvé en assez grande 


abondance : Geranium Lebelii Bor (1). 16s ? ri FF . 


elles herborist® 


(1) Au sujet de cette plante, voir mes Mouv 


= 


RSS hicdn 


= 0 


Bocconi Savi, striatum 1, glomeratum L., suffoca- 
tum L., et-subterraneum L. : Bupleurum opacum 
Willk, et L. (var. rnanum) Keæleria albescens DC. 
Medicago minima Lam., ete. Pour aujourd'hui, il 
faut nous contenter de Asplenium lanceolatum 
Huds. et de quelques touffes, encore fleuries, de 
Silene marilima With. 

Dans les parties des falaises voisines du Séma- 
phore, nous voyons encore des traces de Heliauthe- 
MUM Guttatum var. maritimum Lloyd. de Zrifolium 
arvense Var. perpusillum DOG. et de Lotus angustissi- 


nus L.; je recueille même un pied en bon état de 


Hypericum linariforium Vahl. 

Descendu avec MM, Bertot et Lecœur, dans une 
Superbe anfractuosité de la falaise, pour y cueillir 
quelques touftes de Asplenium marinum L., j'ai le 
plaisir de découvrir, dans un suintement d'eau 
chargée de calcaire, Eucladium verticillatum Sch., 
jolie mousse, nouvelle pour le département de la 
Manche. Une autre mousse, Grimmia leucophæa 
Grév., n'est pas rare sur les schistes devoniens, au- 
dessus des falaises. 

Après avoir jeté un dernier coup d'œil sur le ma- 
Suifique panorama que la vue embrasse des envi- 
“ns du Sémaphore, nous reprenons le chemin de 
Garteret, cueillant sur notre passage, quelques 
loufes du Créthmum mariüimum 1:, qui pousse 
YSoureusement sur tous les points de la falaise. 

Bientôt nous étions à Barneville: les géologues, 


. " AUE environs de Cherbourg. (Bull. Soc. Linn. de Norm., 
Sér., Ler vol., p. 102.) ï 


— 296 — 


qui ont poussé jusqu'à Baubigny, nous y rejoignent; : 
et alors, réunis comme le matin, nous rentrons à 
St-Sauveur, la nuit venue. Cette journée, favorisée 


par un temps à souhait, n'a pas laissé d'être fati- 


gantes mais le bon diner que nous avait préparé “4 


notre excellente hôtesse, a bien vite réparé n0s 
forces. 


II. DIMANCHE 25 SEPTEMBRE. 


Le dimanche matin, de 8 à 11 heures, les bota- 


nistes ont exploré les marais de Doville, dans la 4 
partie qui s'étend du hameau de la Sangsurière VS 


la gare de St-Sauveur-de-Pierrepont. ; 


Ce marais, très abordable en ce moment de l'an 
née, nous a offert spécialement : Cladium maristus 


R. Br. et Myrica gale L., extrêmement abondants; 
Rhynchospora alba Vabl; les Drosera rotundifolia 


L. ; intermedia Hayne et longifolia L.; Sibtthorpia 


europæa L., Lobelia urens LL, Polygonum minus 


Ait., P. persicaria var. prostratum Breb., Heloscia 4 
dium repens Koch, Juncus obtusiflorus Ehrh., Epilo- : 


bium palustre 1, Seutellaria galericulata L Le 
etc. 


S. minor L., Eriophorum angustifolium Reich, 


Le curage récent d'un fossé a détruit momentané- 


ment Zeersia oryzoides Sw., que j'avais espéré faire 
récolter à mes collègues. L'heure du retour nous 


force à limiter notre exploration, sans quoi, Un pee 
plus loin, nous eussions peut-être encore trouvé : . 
Spiranthes æstivalis Rich., Oxrycoccos palustris pers. 5 
et les deux Utricularia vulgaris L. et neglecta Helm 4 


qui ne sont pas rares, 


# 


RG TETE 


LS D Em 


UT 


Les principales muscinées de ce marais, dont 
nous avons récolté quelques-unes, sont : Sphagnum 
laricinum Spr., S. rigidum Sch., S. tenellum Ehrh., 
S. intermedium Holfm. et de nombreuses variétés 
des S. cymbifolium Ehrh., subsecundum Nees et 
acutifolium Ehrh.; Hypnum scorpioides L. c. fr. 
(GC. ), Pterygophylhum lucens Brid., Dicranum pa- 
lustre La Py1 ; Bryum pseudotriquetrum Sw. c. fr. 
et B. inclinatum Br. eur.; Campylopus turfaceus 
Br. eur., etc. 

Parmi les hépatiques citons : Aneura pinquis 
Dum. et A. multifida Dum., Conocephalus conicus 
Dum., Jungermannia setacea Web., Scapania un- 
_dulata Dum., etc. Mais notre meilleure récolte est 
un Fossombronia, chez lequel commençaient seule- 
ment à poindre quelques capsules. J'en ai emporté 
trois pelites plaques, que j'ai cultivées. A l'heure 
où j'écris ces lignes, plusieurs capsules sont com- 
Plètement mûres, et je viens d'avoir la satisfaction 
de découvrir que cette plante est Fossombronia 
Dumortieri Lindb., man. musc. sec. p. 417, fig. 2 
(F. foveolata Lindb., Loc. cit. p. 382) : espèce nou- 
Yelle pour la flore cryptogamique de France ! 


EXCURSIONS GÉOLOGIQUES. 


I. Excursion du samedi 24 septembre. 


Parties de St-Sauveur-le-Vicomte d'assez bon 
Matin, les voitures de la Société emportent géolo- 
1pues et botanistes vers Barneville. Nous traversons 
 Tabord une zône silurienne, laissant à notre gau- 


che le Mont de Taillepied, à notre droite le Mont de 
Besneville qui forment avec Étanclin, Doville et le 
Mont-Castre, le système des Cinq Montagnes de 


Dalimier, Ce sont des buttes arrondies, à peu près 4 
nues, se dressant au-dessus du relief général du 


bassin dévonien qu'elles limitent. Orthis budlei- 


ghensis y est partout-commun. A Besneville, des 


carrières autrefois activement exploitées fournissent 


encore de temps en temps quelques fossiles. L'étude 


des échantillons que nous avons recueillis et ceux 
qui nous ont été communiqués, nous on permis 
d'établir la formule suivante, bien caractéristique 
du grès de May : 


Homalonotus Bonissenti Mor. 

ge Deslongchampsi de Trom. 

_ rarus Corda. 

a. contumax de Trom. 

— fugitivus de Trom. 
Bellerophon acutus SOW. 

Conularia pyramidata Hæningh. 
Orthonota? Normanniana d'Orb. Sp. 
Modiolopsis prima d'Orb. sp. 

ere lirata Salt. 

_. Morierei de Trom. 

_ Dollfussi de Trom. 
Cleidophorus amygdalus Salt. 
Cadomia typa de Trom. 

Orthis in Da. 
? Palæaster sp.? 


Près de l’église de Besneville, ces grès Me. 
des schistes ampeliteux à graptolithes du silurien 


ne. jee 


supérieur, recouverts par les schistes bleus et ver. 
dâtres de la base des grès dévoniens à Orthis Mon- 
nieri. 

A Lanquetot, sur la route du château d'Olonde à 
Barneville, nous mettons pied à terre pour explorer 
une Carrière de calcaire dévonien, située sur la 
bande semi-circulaire, ouverte à l’O., étendue entre 
Barneville et Portbail. Le calcaire est grossier, noir, 
en petits bancs, entremélé de schistes et en couches 
Presque horizontales, plongeant légèrement à l'O. 
Nous y recueillons : 


Athyris concentrica de Buch. 
—  undata Desr, sp. 
Spirifer Venus d'Orb. 
Uncinulus sub. Wilsoni d'Orb. Sp. 
Chonetes sarcinulata Schi. 
Pleurodictyum problematicum Sold., avec 
tube serpuliforme. 


er ge HS Pat 2 Fo PU ENT SE LD LR Re PP Dent Œu. NEN MER VON M 
PNR A Re ce VÉSS A PE AE SOU) PER Sr re dite "5 

FETE vw VE ÿ : # FA 

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Barneville est bâti sur le calcaire dévonien (niveau 
de Néhou), afleurant aux alentours du bourg, à 
l'entrée de la route de Carteret, de celle de Bric- 
quebec et de celle de Portbail. En ce dernier point 
. Ilalterne avec des schistes et contient : 


Re TE du 2 me Rte 3 
RE AD Eee à 


Uncinulus sub. Wilsoni d'Orb. sp. 
Athyris undata Desv. 
Spirifer Venus d'Orb. 
Chonetes sarcinutata Schloth. 
! est bientôt recouvert par des schistes vert- 


… Sombre avec spérifers, formant le niveau supérieur 
A dévonien du Cotentin, plongeant vers le Sud 


rs Rs) 
ne Ne à UE NU. IN nn D QE jh pe RE A) : 
: RSR ëe ë ET EE 


— 300 — 


jusqu'à Porbail où ils se relèvent vers le Nord pour 
recouvrir au bord de la grève le calcaire du ruis- 
seau d'Olonde. 

Au Nord de Barnewville, sur la route de Bricque- 
bec, le calcaire repose sur des schistes alternant avec 
de petits bancs de grès recouvrant eux-mêmes les 
grès grossiers qui, de La Haye-d'Ectot à Carteret, 
par le hameau de Quinctot, s’appuient sur la crète 
silurienne des Moitiers d'Allonne. 


Ces grès grossiers, blanc-sale ou ferrugineux, 


alternant avec des schistes grossiers, nous ont 
fourni le long du chemin vicinal de La Haye-d’Ectot: 


Pleurodictyum problematicum Gold. 
Spirifer Venus d'Orb. 
Orthis Monnieri Rouault. 
Rhynchonella sub. Pareti OEhl. 
Homalonotus Gervillei de Vern. 
C'est le niveau inférieur des Grés à Orthis Mon- 
nieri, ou Granwacke du Vrétôt. 


L'après-midi est consacrée à une excursion dans 
les environs de Carteret, région dont on trouvera 
plus loin une étude détaillée qui nous dispense de 
longs détails, 3 

Dans la falaise de Carteret, les membres de la So- 
ciélé ont pu constater dans les caractères particuliers 
des schistes confondus avec les phyllades de Saint- 
Lo, l'abondance des pistes bilobées d'annélides et la 


faible inclinaison des couches ; ils ont vu pointer al ” à 
milieu d'eux un banc de grès quartzile silurien : 
autour duquel ces schistes sont discordants, et, reve: à 
nant vers la route du Phare, recueillir dans la 8ra | 

pr 


SE RS LES LR 2 A 


RE RS ue Ste 
SN ne D EEE 


— 301 — 


 wacke ferrugineuse, intercalée dans les schistes à 
traces d'annélides, les fossiles de Grés à Orthis 
Monnieri. 
_ Après avoir examiné les rapports du calcaire dé- 
vonien des Douits avec les schistes et le pli syncli- 
nal formé en ce point, les géologues ont traversé 
entre Carteret et Baubigny, par Hatainville, les 
schistes des Moitiers d'Allonne, continuation de 
Ceux de la falaise de Carteret, presque horizontaux 
Sur toute cette longueur, sauf au Val, où ils for- 
ment un pli synclinal. Au hameau des Fontaines, 
ils sont traversés par un filon de porphyrite rou- 
geûtre, et sont bientôt recouverts par le calcaire 
: &ris de Baubigny. Dans Ja carrière de M. Beaumont, 
près de l’église de Baubigny, ils ont relevé la coupe 
de ces calcaires, et, vu la superposition du calcaire 
noir de Néhou au calcaire gris de Baubigny. 

Le peu de temps dont nous disposions n'a permis 
de faire qu’une rapide récolte des très nombreux fos- 
Siles contenus dans les déblais de la carrière. Le 
lemps à manqué aussi pour visiter, conformément 
; au Programme, les grès à Calymene Tristani des 
_ Moitiers d'Allonne, immédiatement inférieurs aux 
_ Brès de May, de La Landelle, de Carteret et de la 
. Masse de Romond. 


" Excursion géologique du dimanche 25 septembre. 


Saint-Sauveur-le-Vicomte est très connu des géo- 
$ et des paléontologistes pour ses calcaires 
et les fossiles du silurien supérieur qu'ils ont 

Aux collections il y a cinquante ans. Entre 


noirs 


— 302 — 


1834 et 1849, la carrière de pierre à chaux de la 
ferme des Moulineaux et un puits creusé pour la 
recherche de la houille (!) mirent à découvert des 
calcaires noirs alternant avec des schistes remplies 
de bancs calcaires. Les calcaires noirs contenaient 
avec Cardiola interrupta, de nombreux Orthocères 
dont quelques-uns de très grandes tailles et dont on 
peut voir de beaux échantillons dans les collections 
de l'École des Mines et du Musée de Cherbourg. Les 
schistes étaient recouverts de Graptolithes colonus. 

La ligne du chemin de fer a coupé dans la tran- 
chée de La Griffonnerie, à la sortie de St-Sauveur-le- 
Vicomte, ces schistes ampéliteux, également remplis 
de graptolithes, de Cardiola interrupta et fibrosa, et 
associés à des grès. On trouva aussi dans les 
schistes des bancs grèso-calcaires avec orthocères, 
mais impossibles à extraire. 

Au nord, le silurien supérieur est coupé par 
l'épanchement d'une grande masse de Kersantite, 
visible au nord de la tranchée de La Griffonnerie, à 
l'entrée du chemin du bourg et sur l'emplacement 
de la station. 

A l’ouest de St-Sauveur-le-Vicomte, sur la COM- 
mune de Rauville-la-Place, on exploite très aclive- 
ment des grès en bancs quelquefois peu épais, alter- 
nant avec de petits lits de schistes, devenant ampt- 
liteux vers la partie supérieure, Ces grès contiennent 
les espèces ordinaires du grès de May du Cotentin; 
et nous y recueillons : 


Cadomia typa de Trom. 
Modiolopsis prima d'Orb. sp. 


v AE 
RAR RL 


— 303 — 


A midi, les membres présents de la Société Lin- 
_ néenne se réunissaient dans le banquet traditionnel, 
sous la présidence du très sympathique comman- 
dant Jouan, l'hôte assidu, et avec notre vénéré se- . 
crétaire, l'âme de toutes les réunions de la Société. 
M. Pain, maire de St-Sauveur, avait bien voulu 
honorer de sa présence notre repas fraternel. Est-il 
besoin de dire que la gaieté la plus franche et la plus 
cordiale à régné entre nous? N'est-ce point là aussi 
une des traditions de la Société ? 

Comme le banquet touchait à sa fin, nous avons 
été heureux de voir arriver parmi nous le savant 
M. Le Héricher, président de la Société d'Archéologie, 
Littérature, Sciences et Arts des arrondissements 
d'Avranches et de Mortain, qu'il venait représenter 
à notre séance publique. 

Presque aussitôt M. Jouan, président, porte un 
loast à la mémoire de Linné, l'illustre patron de la 
Société ; puis à M. le Maire de St-Sauveur, qui nous 
à si gracieusement accueillis. D’autres toasts, égale- 
Ment fort applaudis, sont portés : au Président de 
lotre réunion et à son ami M. Morière, que, tous, 
2oUS unissons dans notre respectueuse affection, 
‘mme dans nos applaudissements; à la Société 
‘Archéologie d'Avranches et à son digne Président ; 
‘x membres anciens et nouveaux de la Société 
Linnéenne. Notre hôtesse elle-même, l'excellente 
M Robiolle, n'est point oubliée, et c'est justice. 

À deux heures, la Société se réunissait dans la 

“lle de l'Hôtel-de-Ville de St-Sauveur, où était 
A réuni un publie nombreux et sympathique. 
Lie Commandant Jouan, ayant à sa droite l'hono- 


CU N A À 


— 304 — 


rable Maire de St-Sauveur, et à sa gauche le savant 
M. Le Héricher, ouvre la séance par une charmante 


allocution, fort applaudie. Après quoi les communi- 


cations se succèdent dans l’ordre suivant : 


Jean-Nicolas-Césaire GEOFFROY 


ET SES MANUSCRITS 


Par M. Henri JOUAN. 


Lors de nos précédentes réunions, la Société Lin- 
néenne a bien voulu me suivre dans des contrées 
lointaines ; cette fois-ci, je resterai dans notre pays, 
en Normandie, non pour ajouter quelque chose à la 
description de ses richesses naturelles, laissant ce 
soin à mes collègues qui s’en acquittent beaucoup 
mieux que je ne saurais le faire, mais pour dire 
quelques mots d'un homme dont toute la vie a été 
consacrée à l'étude de la nature, principalement 
dans la région où l’excursion annuelle de la Société 
la conduit aujourd’hui, et que cette dernière, si elle 
avait existé de son temps, se serait empressée d'ap- 
peler à elle, certaine que cela lui eût rapporté, à là 
fois, honneur et profit. 

Dans le courant du mois de septembre 187%, la 
Société des Sciences naturelles de Cherbourg reçut 
d'un enfant de la ville, M. H. Noël-Dumarais, ins- 
pecteur des Domaines, un magnifique cadeau COP- 


sistant en soixante-dix volumes manuscrits, pour . 


h 
ë 


3 
à 
% 


— 305 — 


plupart des formats in-4 et in-8&. Ces volumes con- 
tiennent les travaux sur l'Histoire naturelle, parmi 
lesquels l'Histoire naturelle du nord du Cotentin a 
une très large part, dus à MM. Noël-Dumarais, mé- 
decin à Valognes, grand-père du donateur, et 
Geoffroy, avocat au Parlement de Paris, son grand- 
oncle, 

Les travaux de M. Geoffroy tiennent de beaucoup 
la plus grande place dans ce vaste recueil : M. Noël- 
Dumarais n'a fourni relativement qu’un petit nom- 

bre d'articles, traitant, en général, des questions de 
médecine et de chirurgie, plutôt que des sujets 
d'histoire naturelle, mais M. Geoffroy a bien soin de 
prévenir que, dans beaucoup de cas, il n’a fait que 
Mettre en ordre et rédiger les observationsrecueillies 
Par Son beau-frère auquel ses nombreuses oCCcupa- 
tions, comme médecin, ne laissaient pas le temps de 
le faire. Les soixante-dix volumes manuscrits, à l’ex- 
teption de deux, et de quelques parties dans neuf 
lutres, sont en totalité écrits de sa main, et rien que 
cela constitue déjà une somme considérable de tra- 
“ail. L'écriture de M. Geoffroy est très fine, très serrée 
” de vraies pattes de mouche — mais cependant assez 
Rcile à lire. Dans une grande partie des volumes, 
; des planches, des figures, quelquefois coloriées, 
dessinées Par lui, sont jointes au texte, et, à pre- 
_ Mère vue, on prendrait volontiers ces dessins à la 
. Plume pour de fines gravures. 
On Pourrait me demander pourquoi je viens parler 
Aujourd'hui de M. Geoffroy, alors qu'un de nos 
_ Maîtres les plus aimés, ravi prématurément au 
 (ülle des Lettres et des Sciences, M. Ragonde, pro- 
1 


— 000 — 


fesseur au Collège de Cherbourg, a consacré quel- 
ques pages à sa mémoire, il y a déjà longtemps, 


dans l'Annuaire du département de la Manche pour 


1838 : il me semble que, par cela même quil y. 


aura tout à l'heure un demi-siècle que cette notice 
biographique a vu le jour de la publicité, il n'est 
pas inopportun — dans ce temps où l’on oublie 
vite — de rappeler le savant qui en a fourni le 


sujet, surtout en présence de « Curieux de R 


Nature », réunis dans le pays même à l'étude du- 
quel il avait, pour ainsi dire, voué son existence, et 


qui a été l’objet de ses travaux les plus originaux et 


les plus intéressants. 


Jran-Nicocas-Césaire Ggorrroy naquità Valognesle 
28 août 1753. Après avoir fait ses études au collège 


de cette ville, il était reçu, à l'âge de vingt-deux 


ans, Licencié en Droit par la Faculté de Caen, et, en 
1776, à vingt-trois ans, inscrit comme avocat au 
Parlement de Paris. Cette situation donnant au 
titulaire le droit de plaider devant les différentes 
cours du royaume, M. Geoffroy vint se fixer à Valo- 
gnes où, suivant la remarque de M. Ragonde, la 
multiplicité des procès, en ce temps-là, faisait la 


part belle au jeune avocat ; mais celui-ci ne tard 


pas à quitter le Barreau pour se livrer à l étude de 
l'Histoire naturelle, vers laquelle l'entrainait uné 
vocation irrésistible, et commença, dès 1777, eelle 


série de recherches, interrompues seulement aux | 
dernières années de sa vie, matériaux de l'œuvre 
considérable que la Société des Sciences natures. 


de TR possède aujourd'hui. 


re 


M. Geoffroy avait embrassé les principes de la 
Révolution dans ce qu'ils présentaient de grand et 
_ équitable, mais les agitations de cette époque 
._ tourmentée, même aux plus sombres jours, ne 

purent ie détourner un instant de ses études. Sa 
réputation d'érudit lui fit cependant conférer une 

fonction publique, d'ailleurs tout à fait en accord 
avec ses goûts. Lorsque le séquestre fut mis sur les 
touvents et que l'on confisqua les livres des nobles 
et des prêtres émigrés, il fut chargé, en collabora- 
on avec l’ex-Bénédictin Dom Le Maur, de mettre en 
ordre les livres recueillis, en exécution de ces me- 

sures, dans l’ancienne Élection de Valognes ; c'est à 
_ Ces deux érudits que cette ville doit la conservation 
_ de ces ouvrages, constituant aujourd'hui la plus 
_8rände partie de sa bibliothèque, que M. Geoffroy 
fut, vers 1806 ou 1807, chargé d'organiser, et dont il 
fut le conservateur jusqu'à sa mort, arrivée le 21 
Janvier 1821, I] n'y à pas bien longtemps — et peut- 
“re en rencontrerait-on encore — qu’on rencontrait 
à Valognes des personnes pouvant rendre témoi- 
8nage de la Courtoisie avec laquelle il faisait les 
_ Monneurs de cette bibliothèque, et des conseils 
Pleins d'à-propos qu'il donnait aux jeunes gens qui 

Yenaient le consulter au sujet de leurs études, car, 
S l'Histoire naturelle élait son principal objectif, il 


y ‘ 
1élait pas pour cela étranger aux autres branches 
U Savoir. 


M Geoffro 
tompatriote 


Y avait épousé, en 1781, la sœur de son 
; Dacier (1), le docte Secrétaire perpétuel 


Bon-Joseph Dacier, né à Valognes en 4742, mort en 1833. 


— 308 — 


de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres : 
nul doute que, s’il l'eût voulu, il aurait pu, à l’aide 
de cette parenté, acquérir une position officielle 
dans le monde savant, mais son ambition trouvait à 
se satisfaire dans les travaux ayant pour but sa pro- 
pre instruction, l'étude de son pays natal et de” 
l'Histoire naturelle en général. Pour ce qui est de 
celle-ci, il est bien évident qu’en face des: progrès 
accomplis depuis un siècle, quelques parties de 
l'œuvre considérable de M. Geoffroy et de son colla- 
borateur M. Noël-Dumarais, ne peuvent plus guère 
avoir qu'une valeur historique. Mais, d'un autre côté, 
il est certain que si ces travaux avaient été publiés 
dans leur temps, ils auraient servi à rectifier bon 
nombre d'erreurs répétées depuis dans des ouvrages 
classiques. La simple lecture de quelques passages 
de M. Geoffroy, pris au hasard, montre avec quel . 
soin minutieux il poursuivait ses investigations » 
avec quelle exactitude ses descriptions étaient rédi- 
gées, et combien étaient mérités les éloges donnés 
au naturaliste normand par Buffon qui avait eu 
l'occasion de se servir de ses notes. Pendant plu- 
sieurs années, sa modestie l'avait fait hésiter à 
adresser à l'Académie des Sciences un de ses pré 
miers travaux, un article sur «les Fossiles des envi- 
rons de Valognes » ; il s'y décida pourtant en 1782, 
et l’Académie lui répondit en ordonnant l'impres 
sion de cette notice dans ses Mémoires. De nom 
breux travaux analogues sur les carrières, les fos- 
siles, la houille etsur d'autres sujets se rapportant à 
la géologie, science alors nouvelle, font de leur auteur 
le créateur des études géologiques dans notre région: 


À 


Ée 000 


Mais ce qu’il y a de plus intéressant pour nous, 
. dans l'œuvre de M. Geoffroy, ce sont les Oôbserva- 
| tions pour servir à l'histoire naturelle des environs 
de Valognes. Cet ouvrage, commencé en 1783 et 
continué jusqu'en 1818, ne comporte pas moins de 
vingt volumes in-4°, dans les neuf premiers des- 
quels on trouve plusieurs Mémoires de M. Noël- 
_  Dumarais et écrits de sa main. Ce n'est pas un ou- 
| vrage composé sur un plan méthodique, mais une 
suite de notes, d'articles sur divers sujets d'histoire 
naturelle, placés l'un au bout de l’autre, au jour le 
jour, au fur à mesure des observations des deux colla- 
- borateurs. M. Geoffroy se proposait de coordonner 
ces matériaux divers sous le titre d'Aistoire natu- 
relle des environs de Valognes; de 1798 à 1800, il 
avait même condensé, en deux volumes in-8°, de 
#10 et de 430 pages, ceux qu'il avait déjà amassés à 
celle époque ; mais ce travail, lui paraissant incom- 
plet, insuffisant, il se remet de plus belle à conti- 
huer ses recherches, ne se trouvant jamais satisfait 
de ce qu'il avait déjà récolté, accumulant documents 
Sur documents, remettant toujours à rassembler ce 
_ Quil possédait en un corps d'ouvrage, parce qu'il 
_ Uouvait que ce n'était pas encore assez, oubliant 
que le temps faisait sourdement son œuvre, et que 
nul ne peut prévoir le terme de sa vie : la maladie 
ét la mort vinrent le surprendre alors qu'il y avait 
lrente-cin q ans qu'il se préparait à écrire un jour 
lhisloire naturelle des environs de Yalognes ! 

_ M.Geolroy était membre des Académies de Canet 
” de Rouen, et de la Société Académique de Cherbourg. 
: Voici la liste des vingt-trois ouvrages des deux 


. 
L 
> Fe + 
M4 
“Aie ce 
SN PUS à 


— 310 -- 


collaborateurs, énumérés suivant l’ordre des dates 
auxquelles ils furent commencés, et formant un 
total de soixante-dix volumes : \ 
1 Vocabulaire universel d'Histoire naturelle, 
contenant les noms des animaux, végétaux et miné- 
rauxr, rangés par ordre alphabétique ; Valognes, 
1777. — Petit in-18 de 230 pages, de la main de 
M. Noël-Dumarais. Des signes conventionnels, 
placés à la suite des noms d'animaux, de végétaux . 
et de minéraux, indiquent à quel Règne, à quelle 
catégorie dans chaque Règne, ces noms doivent être 
rapportés. - 


2 Mélanges d'Hist. naturelle ; Valognes, 1778. — ‘ 
Petit in-4 de 413 pages, de la main de M. Geoffroy, 
avec des planches. Principaux sujets traités : De à 
l'Homme et des Animaux — des Négres — des 1 
Oiseaux — des Poissons — de la formation des : 


corps dans la lerre — du pouvoir de l'imagination 
des femmes enceintes — de l'Ordre qui doit régner 


dans une collection d'Hist. nat., ete. A la fin du vo- : 
lume, on trouve une liste alphabétique de soixante- 
seize auteurs qui ont été consultés pour la rédaction à 


de l'ouvrage. 3 

3 Conchiliologie, contenant les noms de tous les A 
coquillages, les familles auxquelles ils appartien- 
nent, avec un Discours sur leur formation: Valo- 
gnes, 1778. — Un vol. in48 de 150 pages, de la 
main de M. Geoffroy, avec des planches. 

4° Règne minéral ; Valognes, 1779. — Un vol. 
in-18 de 270 pages entièrement écrit par M. Geoffroy. 

5 Règne animal ; Valognes, 1779. - Un volume 
in-18 de 372 pages. M. Geoffroy. 


— 311 — 


6 Mémoire sur divers objets d'Hist. nat., COM= 
_mencé le 6 mars 1779. — In-8° de 417 pages, avec 
planches et vignettes ; articles de M. Geoffroy et de 
M. Noël-Dumarais : écrit en entier par ce dernier. 
… 7° Répertoire universel d'Hist. nat., contenant les 


noms et les descriptious des animaux, végétaux et 


4 Minéraux, leurs analyses et leurs propriétés, par 
À. GXXK, Avocat au Parlement de Paris : Valognes, 
1780-1795. — Seize vol. in-&, plus un volume de 
Supplément ; chaque volume de 400 pages, plus ou 
Moins. A parlir du tome XI, commencé en 1790, 
l'auteur ne prend plus la qualité d’Avocat au 
Parlement de Paris, il signe simplement : G***, 
citoyen. 

À Observations et descriptions Zoologiques, Bota- 
_ hiques, Oryctologiques et Météorologiques pour 
Servir à l'Histoire naturelle des environs de Valo- 
fes ; 1783-1818. — Vingt vol. in-4°, avec des plan- 
 Ches, chaque volume comportant de 400 à 450 pages. 
Les neuf premiers (jusqu'à 1808) renferment des 
irlicles de M. Noël-Dumarais et écrits de sa main. 
ee L'Ornithologie et l'Entomologie tiennent une 
Srande place dans ces vingt volumes sans que, pour 
‘la, les autres branches de l'Histoire naturelle y 
Soient négligées. On trouve, dans le premier, 
l'article sur les Fossiles des environs de Valognes 
à dont l'Académie des Sciences ordonna l'insertion 
ns ses Mémoires ; dans le même volume et dans 
Le suivants, d'autres articles de Géologie, de 
Paléontologie et de Minéralogie ; dans le tome VII, 
Un long Mémoire sur « la Généalogie de la 
Nature, Considérée aux environs de Valognes, 


— 312 — 


dans lequel on voit poindre des idées transfor- 
mistes; dans le tome XIII, des remarques sur les 
secousses d'un #remblement de terre ressenties à 
Valognes, le 25 janvier 1799. Presque tous les vo- 
lumes contiennent, sous forme de tableaux, des 
éphémérides météorologiques ; dans quelques-uns, 
au milieu des articles consacrés à l'Histoire natu- 
relle, on en relève d'autres qui n’y touchent qu'in- 
directement : Éloge de Vicq d'Azir ; sur le nouveau 
Calendrier (1793) ; Château de Valognes, avec un 
plan, etc. 

9% Règne végétal, 1786. — Deux vol. in-18, ensem- 
ble de 453 pages, entièrement de la main de 
M. Geoffroy. 

10° Éléments d'Histoire naturelle ou Abrégé des 
Connaissances générales qui préparent à l'étude 
fructueuse de l'histoire naturelle ; Nalognes, 1787- 
1794. — Deux volumes in-S, de 393 et 502 pages, 
avec une dédicace à « Messieurs de l'Académie des 
Sciences, Belles-Lettres et Beaux-Arts de Rouen», 
signée *** ; entièrement de la main de M. Geoffroy: 

11° Observations et Descriptions  Zoologiques, 
Bolaniques et Minéralogiques pour servir à l'his- 
loire naturelle générale ; 1790-1811. — Sept vol, 
in-4° avec des planches. Quelques articles de 
M. Noël-Dumarais. 

12 Le Guide du Naturaliste, ouvrage dans lequel 
On S'allache à mettre en évidence le principal 
caractère des différents corps qui appartiennent au 
trois Règnes de la Nature ; Valognes, 1796. — Un 
vol. in-4 de 234 pages ; c'est un dictionnaire très 
concis, très abrégé. 


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— 313 — 


13 Précis élémentaire d'Histoire naturelle; Va- 
lognes, 1796. — Un volume in-8 de 120 pages. 
M. Geoffroy. 

14 Manuel des merveilles de la Nature, ouvrage 
dans lequel on met en évidence des particularités 
quoffrent certains animaux, divers végétaux, plu- 


. Skeurs minéraux ; Valognes, 1798. — Un vol. in-18 


de 147 pages. M. Geoffroy. 

15° Cours d'Hist. nat. particulière, concernant les 
Productions naturelles des environs de Valognes, 
Précédé de quelques notions relatives à la physique 
el à la théorie de La terre : 1798-1800. — Deux vol. 
in-8 de 410 et 420 pages. M. Geoffroy. 

16 Essai élémentaire d'Histoire naturelle ; Va- 
lognes, 1803. — Un vol. in-8° de 510 p. M. Geoffroy. 

17 Précis élémentaire et méthodique d'Hist. nat.; 
Valognes, 1805. — Un vol. in-8° de 68 pages avec des 
planches. M. Geoffroy. 

18 Essai élémentaire de Physique ; Valognes, 
1806. — Un vol. in-8° de 216 pages. M. Geoffroy. 

19 Précis élémentaire de Physique; Valognes, 
1808. — Un vol. in-8° de 90 pages. M. Geoffroy. 

20° De la manière d'étudier l'Hist. nat.; Valognes, 
1808. — Un vol. in-8° de 229 pages. M. Geoffroy. 

21 Mémoire d'Histoire naturelle ; Valognes, 1809. 


= Un vol. in-& de 70 pages. M. Geoffroy. 


22 Essai encyclopédique d'Hist. nat., contenant 
l'exposition des caractères des genres d'animaux, de 
bégétaux et des Minéraux, rangés méthodiquement, 


… Prétédée de la Théorie de la Terre et des Météores, 
de l'Histoire naturelle de l'Homme, 1811-1818. — 
Quatre vol. in-4° de 420 à 450 pages. Cet ouvrage, 


— 314 — 


résumé considérable de sujets très variés, n'a pas 


été terminé par suite de la maladie et de la mort de 
M. Geoffroy. 


23° Essai élémentaire d'Histoire naturelle — Un 


vol. in-4° sans date, de 702 pages, plus un « Discours 
préliminaire » de xxvnr pages. 


Les ouvrages de MM. Geoffroy et Noël-Dumarais 


sont, en général, écrits dans un style clair et concis; 
à la vérité, on y rencontre bien quelques passages 
dont le ton est un peu déclamatoire, mais il ne faut 
pas oublier que les deux beaux-frères dataient du mi- 
lieu du XVII! siècle, et que, dans ce temps-là, on abu- 
sait terriblement — au moins en paroles — de la Na- 
ture, de la Vertu, des Ames sensibles, etc. Je trouve 
même que ces déclamations donnent un certain 
cachet à ces écrits, qu’elles sont en harmonie avec 
le fort papier, les tranches rouges et les solides 
reliures des volumes. 

M. Geoffroy avait formé une riche collection 
d'objets d'histoire naturelle, recueillis, pour! la 
plupart, dans le département de la Manche. N'ayant 
pas d'enfants, il l'avait léguée, avec ses manuscrits, 


à son neveu, M. Noël-Dumarais,avocatà Cherbourg | 


% 

: 

à 

4 
nee. 
2 
1 

- 

4 


qui, au dire de M. Ragonde, en était détenteur 


quand ce dernier publia, en 1838, la notice biogra 


phique sur M. Geoffroy, dont j'ai parlé précé- 
demment. M. Ragonde termine cette notice En 
émettant un vœu qui est en partie réalisé aujour- 
d'hui. « Ils auraient, dit-il, à propos des travaux. de 
« M. Geoffroy, bien certainement, dans le (ape 


« qu'ils ont été composés, mérité, pour la pion 1 


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— 315 — 


_ «la publicité que donne l'impression. On peut 
«même assurer qu'alors ils eussent obtenu un 
_ “succès mérité ; mais, maintenant que les Sciences 
« naturelles ont marché à pas de géant, on conçoit 
. « que des ouvrages, écrits et composés d’après les 
… « méthodes et lés théories d’une autre époque, ne 
 » peuvent plus prétendre à un succès mercantile 
“qui puisse permettre de les éditer. Il est, du 

_ reste, un autre genre de publicité dont nous 
_“Youdrions voir jouir les œuvres de notre savant ; 

À (C6 Serait que l'une des deux villes du nord du 

… « département de la Manche, qui possèdent déjà 

«chacune une bibliothèque publique, fit l'acqui- 
x « sition des Manuscrits et de la collection de notre 

 “Savant. Nous croyons que leur possesseur actuel 

_ «les céderait volontiers à une condition qui ne 

* Pourrait que perpétuer la mémoire honorable de 

“ SOn parent. » + 


Ce vœu, disais-je tout à l'heure, est exaucé 
Aujourd'hui, 


Al eu bourse à délier, grâce à la générosité du 
Pélil-neveu de M. Geoffroy, qui, en septembre 1875, 
4 donné ces manuscrits à la bibliothèque de la 
a ciences naturelles de Cherbourg. Or, 
Cette bibliothèque à été reconnue comme propriété 

la Ville, MOyennant certaines conditions, faciles 
à remplir de part et d'autre, adoptées d’un commun 
Accord par Ja Société et la Ville, et consignées dans 


Un acte authentique. 


— 316 — 


COMMUNICATION 


À LA SÉANCE PUBLES 


A L'HOTEL-DE-VILLE DE SAINT-SAUVEUR-LE-VICOMTE Ë 


Le 25 Septembre 1887 


Par M. LETELLIER. 


MESSIEURS, 


Grâce à ses illustres fondateurs, Magendie el 


. ‘4 
C. Bernard , la physiologie a fait dans ces cinquante 


dernières années des progrès extraordinaires ; a” 
jourd'hui, il est possible de dire que tous les grands 
problèmes soulevés par la vie de l'homme et des 
vértébrés supérieurs sont résolus, ou sur le point de 


l'être. Il n’en est pas de même, malheureusement, … 


de ceux qui concernent les fonctions des animaux 
inférieurs, parce que peu de savants, aussi bien el 
France qu'à l'étranger, se sont inquiétés de voir S 
les dénominations données par les anatomisies aux 


divers organes des invertébrés sont en rapport ii + 
les fonctions qu'ils remplissent réellement. L'utilile 
de pareilles recherches est cependant évidente : 


NE VON PT Le 


CAPTER CMENECS 


_. 
À 


— 317 — 


. tout récemment, M. Bourquelot a démontré que le 
. foie des céphalopodes est la glande digestive de ces 
É mollusques, et maintenant chacun se demande, en 
| ouvrant un animal, ce qu'il doit penser de ces 
:  BomS inscrits dans tous les traités : glande salivaire, 
. Sac de la viscosité, foie, organe de Bojanus. J'ai: 
 Youlu voir, pour ma part, ce que secrète ce dernier 
. organe chez la Moule commune, et j'ai tenté de 
. Massurer qu'il est, comme le prétendent la plupart 
. des anatomistes modernes, le rein de ce mollusque : 
_ (sont les résultats de mes recherches à ce sujet 


Que je vais avoir l'honneur de résumer devant 
| VOUS. 


L'organe de Bojanus des mollusques acéphales 

devrait, par sa position, porter le nom de foie; 
placé au-dessous et sur les côtés du cœur, il est sur 
le trajet du sang chargé des principes alibiles. Mais 
Chez les êtres inférieurs, la position d'un organe 
n'est pas un sûr garant de sa fonction physiologique. 
De Babo et Riche ont en effet trouvé jadis de 
| l'acide. urique dans les concrétions de cette glande, 
: 1 premier Chez un Pectunculus pilosus, le second 
Chez la Lutraire solenoide de Saint-Jaint-la-Mer : 


. 


| ar Lacase-Duthiers sont des reins. Cepen- 
peus quelques années après ces découvertes, 
: Schlossherger et Voit ne sont point parvenus à 
| Wouver le même acide chez les mollusques qu'ils 
: 0h étudiés ; or l'un d'eux était précisément le 
lechnculus Pilosus. De ces expériences contradic- 
Wires, une seule chose était donc à conclure : que 


318 — 


la question restait entière et que de nouvelles 
recherches étaient indispensables. C'est dans ces 


conditions qu'ayant eu l’occasion d'étudier les . 
remarquables concrétions qui se forment dans la 
. partie périphérique des sacs de Bojanus des Cythe- 
ries que l’on recueille en abondance à Roscoff, j'ai - 


cherché à déterminer chez la Moule les Corps 
secrélés ou excrétés par la glande de ces acéphales 


afin d'en fixer définitivement le rôle physiologique. 
J'ai voulu déterminer les corps sécrétés où 


excrétés, parce qu'il était impossible de recueillir à : 
secrétion proprement dite et de faire, autrement 


que par analogie, avec ce quise passe chez les 
animaux supérieurs, la division entre les produits . 
réellement excrémentitiels et ceux qui servent à 


vie de l'animal. Mes recherches ont nécessité l'emploi 
ñn Ue À : En | 3 


d'un nomhro 


, bien près de 


2 


dix mille Moules ont dà être sacrifiées, mai j'aipu 


établir que : 


La secrétion bojanienne de la Moule commune 


est neutre aux réactifs végétaux ; 


? 


Qu'elle renferme diverses substances albumi- 


noïdes, parmi lesquelles se trouvent de la series : 
une albumine et une fitrine propres à la Moule, 


ainsi qu'un albuminate à base indéterminée ; 
Qu'elle contient des traces de mucine ; 


Que l'on y trouve de la stéarine, de la marqarilr 
de l'acide stéarique libre, des acides valérianique # : 
bulyrique, une graisse spéciale à la Moule, de le 
lecithine, de la créatine, de la créatinine, de le : 
tyrosine, de la leucine, de la taurine, de l'inosite (yet 


enfin de l'wrée. 


RS De pal na CU ET ET NE NAT TE RER 


— 319 — 


Or l'urée est la substance Caractéristique de l’urine 
humaine et de celle des vertébrés ; et tous les 
autres corps que j'ai cités existent soit dans l’urine 
normale, soit dans l'urine pathologique. 

Avec Schlossherger et Voit, je n'ai point trouvé 
d'acide urique dans Ja secrétion bojanienne de la 
Moule, Mais, comme ces physiologistes, je n'ai pas 
_ borné mes recherches à un seul animal ; j'aicherché 
l'acide wrique chez plus de vingt mollusques acé- 
phales et je n’en ai pas découvert. Plus heureux 
_ avec l’urée, j'ai pu, non seulement la trouver dans la 
* Sécrétion bojanienne de plusieurs mollusques, mais 
je Suis parvenu à en faire un dosage approximatif ; 
4 d'est ainsi que je l’ai trouvée chez les Anodonta 
 Galina et “ygnea, chez le Cerdium edule, et que 
lai pu en déceler des traces chez le Cyclas corneus. 

Je me considère, en conséquence, autorisé à dire 


de ces animaux ; qu'il est leur rein ; qu'’enfin, tout 


_ Bique que je M'élais posé. Par fonction urinaire, 
J'entends 1a fonction qui consiste dans l'expulsion 
… %U dehors, et Par un organe spécial, d'un liquide 
| Extrait du sang, renfermant en même temps que 
l'excès d’eau introduit dans celte humeur, diverses 
: “lances, en Sénéral quaternaires, qui ont fait 
_ Utrefois Partie de l'être et qui, après avoir con- 
 “uru ainsi à l'exercice de sa vie propre, ont été 

_ Versés dans le Sang à l'état de résidus. Or, si je 


+ 320 — 


prouve par mes recherches qu’il existe chez la 
Moule des produits quaternaires évidemment excré- 
mentitiels, si je montre qu'ils sont sécrétés par un 
organe spécial, l'organe de Bojanus, je ne puis dé- 
montrer expérimentalement que l’eau en excès 
dans l'organisme est expulsée par le pore bojanien, 
encore moins puis-je donner la raison du mécanisme 
qui détermine cette expulsion à un niveau et la 
reprise des éléments utiles à un autre. 

N'ayant pu recueillir la secrétion proprement dite 
de glande, il ne m'a pas été possible de démontrer 


expérimentalement que l’eau en excès dans le sang 


sort par le pore de J'organe de Bojanus; mais Comme 
il n’est pas douteux que l'animal introduit, soit di- 
rectement en avalant ses aliments, soit indirecte- 
ment par imbibition de l’eau dans ses tissus; 
comme il faut, d'autre part, qu'il existe à chaque 


instant un certain équilibre entre la tension san- . 


guine et la pression extérieure, on m’accordera qu'il 
est infiniment vraisemblable que l'eau en excès, qui 
ne peut sortir par le pore du pied, ainsi que beau- 
coup d'anatomistes l'ont pensé, parce que ce pore ne 
communique pas directement avec les tissus vel 
neux , emprunte la voie de la glande de Bojanus et 
se déverse ainsi au dehors. 

Quant à ce qui résulte des causes qui peuvent dé- 
terminer la filtration du sang à certains niveaux el 
la reprise des éléments utiles à d’autres, c'est uné 
question qui, pour être résolue, exigera de nouvelles 
recherches, tant sur le trajet réel du sang, IMpar 
faitement connu jusqu'à ce jour, que sur les diffé- 


rences de pression qu'il présente dans les diverst® 


AFS = = É " L 5 
ete 


“ 


TES 


re 


k 
È 


— 321 — 


parties de son parcours, notamment dans l’organe 
même de Bojanus. Dans l'état actuel de nos connais- 
sances, il est seulement permis de penser que les 
cellules bojaniennes de la partie centrale, cel- 
lules qui diffèrent histologiquement de celles qui 
lapissent le couloir périphérique, ont aussi un rôle 
physiologique distinet de celui que remplissent ces 
dernières. C'était l'opinion de Sabatier, c’est aussi 
celle à laquelle je m'arrête en attendant que les 
_Techerches que j'ai entreprises sur la circulation 

chez les mollusques acéphales m'aient permis de 
Montrer l'exactitude de ce qui n'est encore qu’une 
vue de l'esprit. 


SUR L’APPARITION 


DE 


QUELQUES PLANTES ÉTRANGÈRES 


A CHERBOURG ET À FÉCAMP 


Par L. CORBIÈRE 


Professeur de Sciences naturelles au Lycée de Cherbourg. 


Les Plantes, comme les animaux, éprouvent des 
Migrations. Un assez grand nombre, originaires de 
diverses contrées.de l'Europe,de l'Asie, de l'Afrique, 
de l'Amérique même, ont établi sur plusieurs points 
de f0tre territoire des colonies prospères, dont 

l'extension à augmenté avec les années ; et elles ont 
21 


— 322 — 


parfois si bien pris possession du sol que l'œil le . 


plus exercé a pu être trompé sur leur véritable 
origine. 


Depuis longtemps déjà les botanistes se sont 
intéressés à ces nouvelles venues ; dans l'intérêt 
surtout de la géographie botanique, ils ont recher- 


ché la patrie, l'époque d’apparition, la marche 


d'envahissement et les causes d'introduction deces 


espèces exotiques. 
M. Godron, l'un des auteurs de la « Flore de 


France » (1) a donné, il y a plus de trente ans, un 


modèle de ce genre de recherches. Beaucoup d'au- 
tres botanistes ont marché dans cette voie. Jai 
moi-même signalé dans l’un des derniers bulletins 
de la Société Linnéenne (2) les espèces qui m'ont 
paru introduites par les chemins de fer, le long de 
la voie ferrée entre Sottevast et Cherbourg. 

Je viens aujourd'hui ajouter quelques nouveaux 
faits à cette première indication. 

Peu de temps après mon arrivée à Cherbourg 
j'ai été frappé de rencontrer, en dehors de l'action 
des chemins de fer, des plantes dont l'aspect insolite 
trahissait une provenance étrangère. Je les # 


étudiées avec soin, et j'ai essayé d'élucider les ; 


causes de leur apparition. 


D'une façon générale, on peut, avec M. Godrom 


ramener les causes des migrations végétales à trois 


(1) Florula Juvenalis, ou énumération des plantes étrangères 


qui eroissent naturellement au port Juvénal, près de Montpel- vi 


” 


lier, par D. À. Godron. — %e édition. — Nancy, 1854 
(2) Herborisations aux environs de Cherbourg ( 
Soc. Linn. de Norm, 3: sér. t. VIIL, p. 366.) 


Bullet. de là : 


RUES GAS de A Ta 


FRONT EEE SRE PRET: 


— 323 — 


_ Catégories : influence des agents physiques, spécia- 
… lement du vent, qui peut transporter à de grandes 
3 _ distances les graines membraneuses ou pourvues 
.  daigrettes ; action des animaux granivores et de 
ceux dont les poils ou les toisons retiennent les 
graines et les fruits agglutinants ou acerochants : 
Enfin, et par dessus tout, influence de l’homme. 
_ Cette dernière cause, incomparablement la plus 
.. puissante, s'est fait sentir à toutes les époques ; 
_ Mais de nos jours plus que jamais, à cause de la 
. facilité et de la fréquence des relations interna- 
| lionales, C'est ainsi que, en même temps que nous 
Portons, à notre insu, sur tous les rivages, nos 
plantains, nos orties, notre seneçon vulgaire, notre 
MOouron des oiseaux, le Poa'annua, etc, nous 
introduisons avec les céréales, les graines de plantes 
fourragères, les emballages de marchandises, les 
lests de navires, etc., quantité de semences qui 
Serment, se développent et parfois se multiplient 
pidement, loin de leur patrie, et malgré les 
différences de latitude et de climat. A la vérité, 
“lle adaptation rapide à de nouvelles conditions 
d'existence n’est que lexception, la très grande 
*XCeplion : presque toutes ces plantes amenées 
_ Par les hasards sont rebelles à l’acclimatation, 
… (baprès une ou deux générations, disparaissent 
Sans laisser de traces. 

L'influence de l'homme me paraît être, à Cher- 
: bourg, là seule cause des introductions que je men- 

_ Hionnerai tout à l’heure, Il en est de même à 
Fécamp, où M. P.-J. Langlois a fait des découvertes 
Malogues aux miennes. Je dois à l'obligeant envoi 


2 DA — 


de notre vénéré Secrétaire, qui m'a communiqué les 
échantillons que lui avait adressés M. Langlois, et 
aux très intéressants renseignements que j'ai reçus 
postérieurement de M. Eugène Marchand, corres- 


pondant de l’Académie de médecine, et de M. Lan- 


glois lui-même, de pouvoir signaler ici ensemble 
des trouvailles de même ordre, faites, du reste, Si- 
multanément, sur deux points assez éloignés de 
notre ancienne province. 

A Cherbourg, j'ai constaté trois centres principaux 
d'introduction : 

1° Un petit vailon pittoresque, dirigé sensiblement 
de l’est à l’ouest, non loin de la gare du chemin de 
fer, entre le Cauchin et le hameau du Moulin-à- 
Vent, sur Octeville. Les flancs de ce vallon, appelé 
Le Val, et les murs qui séparent les pièces de terre, 
sont couverts de Sedum stellatum L., plante origi- 
naire de la Provence ou de la Corse, naturalisée là 
depuis longtemps. On y trouve aussi, également na- 
turalisés, le Claytonia perfoliata Donn., portulacée 
alimentaire de Cuba (1), et Geranium lucidum L:, 
espèce normande, mais étrangère à la flore cher- 
bourgeoise. Ces trois plantes sont très probablement 
échappées d’un jardin botanique, situé à l'entrée du 
vallon, mais détruit depuis longtemps déjà, et où 
M. Fréret, un amateur de Cherbourg, cultivait un 
grand nombre de plantes étrangères. 

A cette catégorie de plantes échappées de jardins 
(1) Le Claytonia perfoliata est également naturalisé en An- 
gleterre et en Ecosse, ainsi qu’une autre espèce, que nous Dé 


possédons pas : C. alsinoides Sims (Cfr. Babington, Man. of ci 


brit, bot., 8e édit., p. 439). 


éj 


Cr 


— 325 — 


et naturalisées dans nos environs, on peut ajouter : 
Geranium striatum L., du midi de l'Europe, qui se 
rencontre çà et là au voisinage des habitations, et 
Symphytum tuberosum L., du midi et du centre 


de l'Europe, assez abondant dans un petit bois, à la 


Prévalerie. — Peut-être conviendrait-il encore d'y 
joindre Anchusa Sempervirens L., cultivée dans 
beaucoup de jardins, et que l’on ne rencontre jamais 
qu'à proximité des habitations : c’est aussi l'opinion 
de M. A. Le Jolis (1). 

2 Un grand terrain vague, situé en avant du 
port militaire, entre la rue de l'Abbaye et le Béton. 
Jusqu'à cette année, il était fort inégal, couvert de 
petils tas de décombres ou de pierrailles de prove- 
1ances diverses, parmi lesquels des lests de navires 
et des déblais provenant du magasin des subsis- 
lances de la marine. On s'explique donc qu'avec les 
blés notamment, dont beaucoup sont de provenance 
étrangère, les espèces suivantes que j'ai observées 
aient pu être introduites en ce lieu - 

Grindelia glutinosa Dunal et G. squarrosa Dun., 


. dolies composées-radiées originaires, la première 


du Mexique, et Ja seconde des bords du Missouri ; 
elles sont remarquables par leurs capitules d’un 
beau jaune d'or, à écailles recourbées en dehors et 
lout enduites d'un liquide épais, extrêmement 
&luant (2) ; 


ie À. Le Jolis : Plantes vasculaires des environs de Cher- 
UrS (Mém. de la Soc. des se. nat. de Cherbourg, t. VIL, 1859). 
(2) Le Candolle {Prodrom. syst. nat. reg. veg.) donne, pour 


cu 108 à 


Centaurea melitensis L. de la région méditer- . 
ranéenne ; 2 

Trifolium resupinatum 1, Lepidium draba L. et 
Melilotus parviflora Desf., espèces méridionales, 
qui ne me semblent pas indigènes en Normandie, 
pas plus que 7rifolium angustifolium L. que le 
docteur Lebel avait autrefois rencontré aux Pieux 
(Manche), et que j'observe moi-même, depuis quel- 


CAE ENNENT Lt e  LPS TR 


| 
qes années, sur le littoral d'Equeurdreville. 0 
Senebiera pinnatifida DC., de l'Amérique boréale, 
et Gnaphalium undulatum L., du cap de Bonne 
Espérance, se trouvent aussi en cet endroit, et sur 
plusieurs autres points, depuis un demi-siècle aÙ 
moins, _ 
J'omets, à dessein, plusieurs plantes provenant + 
évidemment des jardins de Cherbourg. LA 
Ce terrain vague constituait, tout naturellement, : 
une sorte de jardin d’acclimatation ; malheureuse 
ment — c'est le botaniste qui parle — on vient de 
niveler cet endroit, qui ne tardera pas à devenir 
uné pelouse ordinaire. Les plantes exotiques qui S'Y. 
rencontraient disparaîtront sans doute les unes 
après les autres. Déjà, cet été, je n'y ai plus revu 


« 


nosa, foliis sessilibus breviter decurrentibus obovatis obtusis 
apice serratis punctato-pellucidis, capitulis terminalibus 
solitariis præsertim antè explicationem  valdè glutinosiss 
Pappo 5-8 seto. In Mexico 

Grindelia squarrosa Dun. — Herbacea glabra, caule parcè 
ramoso ramis apice 1-cephalis, foliis semi am mplexicaulibus 
oblongis serrulatis, invol. ne glutinosis in ac : 
filiforme recurvato-squarrosum productis, pappo 2-4 Sel. 
In pratis apricis secus rivos fluminis Missouri. : 


| 


— 327 — 


les Grindelia, ni Centaurea melitensis, ni Melilotus 
parviflora. 

3 Une impasse presque déserte, tout près de la 
minoterie Fenard, et à peu de distance du Casino. 
A diverses reprises, M. Fenard y à fait jeter des 
criblures de blés. Ces blés provenaient en partie, 
les uns de la Virginie, les autres du Midi, L'appa- 
rition des espèces suivantes s'explique donc faci- 
lement : 

…Lepidium Virginicum L., de l'Amérique septen- 
trionale : 

Centaurea Melitensis 1. : 

Grindelia Squarrosa Dun. ; 

Madia sativa Molin., plante à graines oléagineu- 
ses, originaire du Chili, mais cultivée dans le midi 
de la France ; 

Panicum crus-qalli L., Amaranthus retroflezus L 
€ Poa compressa 1, étrangers à notre flore locale ; 

Senebiera Dinnatifida DC, ; 

Matricaria discoïdea DC, de l'Amérique boréale. 


En dehors de ces trois stations principales, on 
ouve encore à Cherbourg ou dans les environs 
# plusieurs autres plantes introduites, que j'ai signa- 
lées ailleurs. Je les rappellerai ici pour mémoire : 

_  Elodea Canadensis Rich., répandue à profusion 
. (ns les étangs du parc de Martinvast, d'où elle 
. “Sagné la Divette, et de Jà esi parvenue jusqu'aux 
Portes de Cherbourg ; 

 Bromus erectus L.,Ophrys apifera Huds. Tragopo- 
° orientalis L., sur les talus des fortifications du 
Port militaire : 


tr 


— 328 — 


Bromus Schraderi Kunth, préconisé comme four- 


rage par certains agronomes, se rencontre çà et là; 
Agrostis verticillata Vill., sur plusieurs points aux 
environs du port militaire, et derrière l'hôpital de 
la marine ; 
Azolla filiculoides Lam., extrêmement abondant 
à la mare des Fourches, où il a été introduit 
récemment ; 


Falcaria Rivini Host., qui se maintient depuis | 


plus de cinquante ans (1) dans un champ du 
littoral, à Urville-Hague. 


Les plantes étrangères récoltées à Fécamp par 
M. Langlois ont toutes été trouvées au voisinage du 
port, sur des terrains nouvellement remués, prove- 
nant des travaux faits pour le creusement d'un 
second bassin. Leur découverte remonte à l'été de 
1884, l'année même où, par une coïncidence Cu- 
rieuse, je faisais à Cherbourg mes premières obser- 
vations sur le même sujet. Les espèces dont j'ai vu 
des spécimens sont : 

Grindelia qglutinosa Don. 

Lepidium Virginicum 1. 

Chenopodium aibrootiles L., de l'Amérique bo- 
réale, mais depuis longtemps répandue dans là 
plupart des contrées de l’Europe, surtout dans le 
midi ; 

Vicia narbonensis L., belle plante de la France 
méridionale et du sud de l'Europe ; 


(1) A. Le Jolis : De l’influence chimique des terrains sur la 
dispersion des plantes., 2% édit., 1861, p. 54. 


se F0 me 


 Centaurea melitensis L. : 

Lathyrus angulatus V.., äu midi et du centre de 
l'Europe ; 
| Plantago cynops L., du midi ; 

Epilobium spicatum L., étranger à la flore de 
Fécamp, mais pouvant provenir de jardins ; 

Un Rumezx à peine en fleurs, indéterminable. 

Comme on le voit, ces plantes sont, de même qu’à 
Cherbourg, les unes américaines, les autres du midi 
de la France. Leur apparition est-elle due aux mêmes 
Causes ? M. Eugène Marchand a fait à ce sujet une 
enquête très minutieuse et a eu la bonté de me 
fournir les détails les plus précis. D'après ce patient 
et Savant observateur, les relations suivies qui 
existent entre Fécamp et les ports de la Méditerranée 
expliquent facilement l'introduction des plantes mé- 
ridionales ; mais il n’en est pas tout à fait de même 
Pourles espèces américaines. Étant donné que les 
terres nouvellement remuées sur lesquelles ont 
apparu ces plantes appartenaient à une prairie 
Marécageuse atteinte par la mer aux grandes 
marées, et où aucun navire n'a jamais pénétré, il 
faut nécessairement admettre que les graines qui 
Ont donné naissance à cette végétation exotique ont 
té déposées sur ce sol nouveau postérieurement 
AUX travaux de terrassement qui ont eu lieu. Or. 
des recherches faites par M. Marchand, il résulte 
que, pendant la période qui s'est écoulée entre les 
lerrassements et l'apparition des végétaux amé- 
“ains, aucun navire chargé de blé et venant 
nique Me pu fournir les semences en ques- 

» Que, d'autre part, aucun navire arrivant à 


00 


Fécamp n'a de lest à jeter ; mais qu'il est possible 
que cés plantes exoliques aient été introduites par 
des chargements de bois venus les uns de Pensacola 
(golfe du Mexique), les autres du Canada ou de 
Darien (Géorgie). Cette hypothèse nous semble très 
admissible. 

Pour terminer, j'ajouterai qu’en 1885 et en 1886, 
toute cette curieuse végétation avait disparu. 
M. Langlois, ayant quitté Fécamp pour aller habiter 
le département de l'Eure, n’a pu continuer ses 
observations en 4887; mais M. Marchand a bien 
voulu m'informer que, cette année, il n'avait lui- 
même revu aucune des espèces découvertes par 
M. Langlois, notamment le Grindelia et le Vicia 
narbonensis. 

Le climat de Cherbourg s’est montré moins cruel 
envers toules ces émigrées ; et, sans les travaux de 
nivellement dont j'ai parlé, un plus grand nombre 
sans doute, se seraient acclimatées. 


ÉTUDE 


LA FAUNE DES SPONGIAIRES DE LUC 
Par 


De nouvelles recherches à la grève et des dragages 
nombreux au large de Luc m'ont encore révélé 


— 331 — 


. l'existence sur nos côtes du Calvados d'un certain 
. nombre d'espèces décrites dans la Monographie des 
. Éponges d'Angleterre. Ces espèces sont les sui- 
 vantes : 
…  Polymastia brevis Bow., t. II, pl. xr. (Quasillina 
. brevis, Norman. Brit. Assoc. Rep.) — Un échantillon 
bien caractérisé a été dragué à 3 lieues au N. de 
à 
Dictyocylindrus stuposus Mont. (Vibulinus stu- 
… Dosus Gray, Proc. zool. soc. 1867. — Raspailia stu- 
 Dosa O. Schmidt. Spong. Atlant. geb. 1870.) — On 
; _ lécueille assez fréquemment cette éponge aux alen- 
. tours de la Tonne des Essarts de Langrune. 
. Microciona plumosa Mont. Cette espèce, que 
… l'avais trouvée sur la grève de Cherbourg, vit aussi 
dans nos parages. 
_  Hyÿmedesmia radiata Bow., t. III, pl xxviit 
_ etxux. (Epicies radiosus. Gray, L. c., p. 521). Dra- 
_ Sages. Sur des plaquettes de grande oolithe déta- 
. Chées du fond. Cette éponge, mince et grisâtre, est 
 Malurellement hispide. 
_ Hymeniacidon suvereus Mont. (Suberiles suberea 
Gray, . c. p.523 — Suberites domuncula O. Schmiât. 
pe %; P. 76.) Le Quihot et dragages, Cette espèce 
… Püraîl n’acquérir jamais un beau développement sur 
Notre côte, 
Hymeniacidon Dujardinii Johnston. Bowerbank 
pu cru reconnaître dans cette espèce l'Aalisarca 
Jardinii du même auteur. A la réalité, elle 
Semble devoir être rangée dans le genre Dendoryt 
| Gray avec une foule d'Halichondria de Bower- 
ban ‘ Commune dans les dragages. ; 


— 332 — 


Trois espèces représentent le g. Cliona dans les 
eaux de Luc : Cliona celata, C. vaslifica et 
C. lobata. 

Halichondria coalita, Grant. (Amorphina coalita 
O. Schmidt, /. c. p. 77.). — Avec un peu d'habitude 
on arrive à distinguer cette éponge d’Æalichondria 
Panicea avec laquelle elle se rencontre en abondance 
sur les berges du Quihot. 

Isodyctia uniformis, Bow. t. III, pl. 1v. Éponge 
grise, à spicules acués formant un réseau assez 
peu régulier. N'est pas rare au large. 


Raphiodesma  sordidum. Bow., t. II, pl. 1XXVE 


Cette éponge pelliculaire dont la couleur varie du 
gris jaunâtre au os Rae se rencontre sur le Qui- 
hot et abond gages. Sa spiculation 
est sujette à des variations ; ainsi, un échantillon 
que j'ai recueilli sur le Quihot diffère du type par 
l'absence de contort-bihamate spicules, mème dans 
la membrame dermique ; sur un autre spécimen 
provenant du large, j'ai trouvé, avec les spicules en 
question, en quantité considérable et couvrant les 
parties membraneuses, de très petits spicules de la 


même forme, arrivés vraisemblablement à leur 
taille normale, qui ne sont point indiqués par 


Bowerbank. 

Desmacidon fruticosus :Mont., Bow., L e., t. HE 
pl. 1x1. J'ai trouvé récemment, rejeté sur la grève, 
un magnifique échantillon de cette espèce dont là 
drague ne m'avait jamais révélé la présence Sur la 
côte et que j'ai vainement cherchée sur le Quihot 

Desmacidon similaris Bow., t. IL: pl zx 


Dragages. Cette éponge, que Bowerbank n'a jamais n. 


RP RE, NE ET Ligie CS à 


\ 
; 


SON 


_— 333 — 


Eve vivante, est d’une magnifique couleur rouge 
orangé. Elle est très voisine de Desmacidon COpiosus. 

Chalina gracilenta Bow., t. NL. pl. LxvI. Éponge 
revêlante délicate, de couleur jaune pâle. Le Quihot 
et dragages. 

Ascaltis botryoides Haeckel (die Kalkschwämme, 
- LIL, plixet x). — Leucosolenia botryoides Bow. — 
_ Cette jolie éponge calcaire habite généralement 
Parmi les ramifications du thalle des Floridées. 

_ Hymeniacidon viridans Bow., t. III. pl. xxx. 
(Reniera viridans, Gray. Z. c. p. 518.) Les représen- 
_ lants de cette espèce que j'ai eus entre les mains 
forment, comme ceux recueillis par M. Stewart à 
Plymouth, de simples revêtements sur des pierres 
_ dularge. 

 Halichondria glabra Bow.,t. III, pl. xz. (Amor- 
 Dhina glabra 0. Schmidt, Z. c. p. 77.) Environs de 
là tonne des Essarts. 5 

Halichondria incerta Bow., t. III, pl. xu, même 
Provenance, 
 dsodyctia Bowerbankü Norm. (Zsodyctia simulo 
Bow, £. III. pl. XLVuI.) Dragages. Espèce remarqua- 
ble par l'abondance du kératode qui unit les 
 Spicules. 


_ dsodyctia Permollis Bow., t. IT, pl. xzvur. Draga- 
_ ges, 


Isodyctia Paupera Bow., t. IIL pl. Lv. Dragages. 


_#lle espèce Peut facilement être confondue avec 
 L Edoardi Bow 


. Isodyctia den 
_lencontre au la 
êsl une espèc 


S& Bow.,t. III. pl. 1. /. densa se 
r8e et sous les berges du Quihot. 
etrès polymorphe. Sa couleur est 


SE — 


tantôt brun clair, tantôt lie de vin, etc. Sa cures 
est souvent très visqueuse. 

Verongia rosea Ch. Barrois (Ann. Sc. Nat. 6° " 
t. III. 1876). A Luc, cette éponge habite au large. 
Elle représente avec Dysidea fragilis le groupe des 
éponges purement fibreuses. 

Halisarca lobularis O. Schmidt (Spong. Adriat: 
Meeres, 1862, p. 80.) On la trouve au Quihot en 
compagnie d'Aalisarca Dujardini Johston. 

Ascetta coriacea Haeckel, L. €. pl. mn. — Tous les 
échantillons de cette espèce, provenant tant du 
Quihot que du large, sont d’un blanc pur Le se 
rapportent à la forme Auwloplegma. | 


Cetteliste ajoutée à celles que la Société Linnéenne 
a déjà publiées, porte à 70 environ le nombre des 
espèces déterminées jusqu'à présent de la faune des 
Spongiaires de Luc. Ce nombre est relativement 
considérable, car la région maritime explorée 
présente que des fonds sans abri lavés par de Î 
courants et recouverts seulement d'une quifanies 
de brasses d'eau en moyenne. 

Dans ces conditions défavorables, les espèces ne 
sont pas riches en individus, d'où la nécessité de 
multiplier les recherches. Il est certain que le cata- 
logue des Éponges qui vivent dans les eaux de Luc 
n'est pas encore complet: outre que plusieurs 
espèces recueillies n'y figurent pas, parce qué 
cause du manque de caractères distinctifs, j'ai étè 
incapable de les déterminer, on peut aussi com 
sur les hasards de la drague pour l'ausme? 
encore. Enfin, pour le compléter, il sera néces* 


D 


ee. de créer un certain nombre d'espèces dont je 
prépare la description. 


NOTE 

% SUR 

L LE TERRAIN DÉVONIEN 
DES ENVIRONS DE CARTEREE ET DE PORTBAIL 


Par M. A. BIGOT. 


$ I. — Scmsres px Carrerer. 


Le cap de Carteret formait pour Dalimier l’extré- 
à Mité d'une bande silurienne limitant dans le Co- 
… (enlin ses deux zônes dévoniennes septentrionale et 
_ Occidentale. 
L Ce cap est formé par des schistes micacés, ordi- 
. hairement d'un brun violacé, quelquefois vert 


s’y présente encore sous forme 
* nodules ovoïdes dont les dimensions n'excèdent 


pas 5 centimètres, formés d'un calcaire argiteux 
lougetre, 


Ces schistes ont été placés par Dalimier au niveau 


Mi 00B: me 


des schistes de Saint-Lo (1). Cette opinion à été 
partagée par Bonissent (2) et,admise par M. G. Doll- 
fus (3). Tout récemment, M. Hébert a attribué ces 
roches au dévonien (4), et sans avoir eu connais- 
sance de son travail, j'étais arrivé à la même con- 
clusion, qui a été communiquée à la Société 
Linnéenne de Normandie dans un compte-rendu 
sommaire de nos observations sur le nord du 
Cotentin (5). 

Pour vider cette question d'une manière défini- 
tive, je pense qu'il ne sera pas inutile de donner 
quelques détails sur l'allure et les relations strati- 
graphiques de ces schistes. 

Ces schistes peuvent être suivis depuis la Vallée 
de Baubigny jusqu'à Carteret et le long de la route 
des Pieux à Barneville. Dans toute cette étendue,ils 
conservent une très faible inclinaison. Exception- 
nellement au Val,par suited'un pli, cette inclinaison 
est assez forte : partout ailleurs elle n'a pas plus CP 
15 et, au village d'Hatainville, les schistes sont 
horizontaux. 

En approchant de la Crète des Moitiers-d'Allonne, 
les couches se relèvent autour du massif de grès 
mais le contact n’est nulle part visible Sur le côteau 
qui borde la falaise de Carteret, entre le rivage et le 
chemin du phare, on voit pointer au milieu de ces 

(1) Strat. des ten. prim. du Cotentin, p. de 

(2) Essai géol. sur le dép. de la Manche, p- 431. 

(3) Mém. Soc. se. nat. Cherbourg, t. XIX, 1875, p. 224. 

(4) Bull. Soc. géol. Fr., 3° s.,t. XIV, 1886, D. 733- 

5) Bull. Soc. Linn. Norm., 4° s., t. I, 1887. (Séance de 
novembre). 


TR 


PESTE EP TE 


EME 


je) 


be 


— 9337 — 


schistes un quartzite dur, pénétré de nombreux 
filons de quartz gros, blanc, plongeant 0,20° 5,459 
en complète discordance avec les schistes qui l’en- 
tourent, et qui appartient incontestablement au 
diluvien. 
Aux Moïitiers d'Allonne et dans la falaise de 
Carteret ces schistes ne contiennent pas de fossiles 
Caractéristiques. Les seules traces organiques, très 
abondantes d'ailleurs, sont des pistes d’annélides 
bilobées, Souvent d'une grande longueur, présen- 
lant le relief de leurs lobes à la partie supérieure et 


Allonne, les Corps qu'il a rapportés à 
ous lé nom de (Palæactis vetula), et 
dont je n'ai pu retrouver un seul exemplaire. Il est 
à noter que M. Dollfus décrit dans l'intérieur de ces 
Corps des 

n'est pas sa 


aux Moitiers-q’ 
des Aclinies s 


S à Orthis Monnieri ou grauwacke du 
rélot, tels que : 


* Cp irifer Rousseau Rouault. 


Venus d'Orb. 
22 


Spirifer, sp. forme très transverse, ren SP. 
Venus, Bayle, non d'Orb, 

Orthis Monnieri Ron. 

Pleurodictyum problematicum Gold. à calyoss 
aigus, sans tube serpuliforme. 


POLYPIERS ET BRYOZOAIRES, 


Au nord de ce point, le calcaire dévonien noir, 
largement exploité pour la construction des ouvrages 
d'art de la nouvelle ligne de Carentan à Carterel, 
vient recouvrir les schistes près de l'ancien moulin 
des Douits, Le caleaire forme un pli synclinal, et 
recouvre au N. les schistes de Hatainville, placés 
sur le même niveau que ceux des falaise de 
Carteret. 

Vers l’est, au pied du massif silurien de la Masse 
de Romond, dont ils sont séparés par une faille, les 
schistes allernant avec des grès qui, à Quinelot, 
contiennent Orthis Monnieri, sont fortement dis- 
loqués, relevés à la verticale, puis plongeant ensuile 
au sud sous le calcaire dévonien de Barneville, 

L'attribution au dévonien des Schistes et dalles à 
annélides de Carteret se trouve done appuyée Suf 
les faits suivants : 

1° Leur faible inclinaison ; 

2° Les caractères minéralogiques très différents de 
ceux des phyllades archéennes ; 

3° L'intercalation de couches à Or this Monnieri ; 

4 Le recouvrement immédiat par les calcaires dé- 


vouiens qui, nulle part dans le Cotentin, ne de | 


directement sur le silurien ; 


D ea 


concordance avec les calcaires dévoniens. 


S I. — GALGAIRES DÉVONIENS DE BAUBIGNY. 


Les calcaires dévoniens sont très activement 
exploités à Baubigny, à l’est et à peu de distance de 
l'église, où une grande carrière (Carr. de Beaumont) 
3 permet d'y reconnaître l'existence de deux niveaux, 
. Caractérisés par leur faciès minéralogique et par leurs 
_ fossiles. e 


La coupe de cette carrière donne la succession 
. Suivante de haut en bas : 
he. (d). Calcaire noir, impur, visible sur. .  1",60 
D 0 (d: Schistes calcaires avec longues 
amandes irrégulières de calcaire 
l St in 


LE PR OR 
(6). Calcaire noir, compacte. , . . , 
(a). Calcaire gris, cristallin, visible sur.  4",»» 
Les couches b, c, d, ont l'aspect minéralogique 
des calcaires de la lande du Part, à Néhou, dont 
elles contiennent en très grande abondance les 
fossiles Suivants : 
lOMalonotus Gervillei de Vern. 
 Cryphaus Michelini Rou. 
WChisonia Davidsoni ? OEhl, 
Pleurotomaria occidens Hall. 
riostoma Konineki OEhl. 
Spirifer Rousseau Rou. 
"  —. Vénus d'Orb. non Bayle. 
Athyris Concentrica de Buch. 
: undata Defr. - 


. 5° La discordance avec les grès siluriens et la 


Se Let RS 


cn, A0), — 


Athyris Ezquerræ d'Arch. Vern., sp. 
Rhynchonella fallaciosa Bayle, sp. 
Uncinulus sub. Wilsoni d'Orb., sp. 
Centronella Guerangeri de Vern., sp. 

— Gaudryi OEhl. 
Leptæna Murchisoni d'Arch. Vern. 

Aff. Leblanci Rouault. 
Duneiss sarcinulata Sch]. 
Orthis, n. sp. (petite forme très abondante à 
Néhou). 

Tentaculites, cf. striatus Guér. 
Aulopora. 


Favosites FA pha Solof. ; 


(Pachypora) reticulata Edw. et H. 

Le calcaire gris inférieur (a) contient les espèces 
suivantes (1) : 

1. Goldius (Bronteus) Gervillei, Barr. 

Les pygidiums de cette espèce sont très abondants 
et atteignent parfois une grande taille; l'un des 
échantillons mesure 75 "" de largeur: la côte 
médiane ne présente pas toujours la bifurcation 
caractéristique qui manque parfois entièrement. 

2. Goldius, n. sp. 

ÊÉchantillon incomplet dont les caractères sOnt 
très différents de ceux de l'espèce précédente ; le 
lobe médian est plus large, plus saillant, plus 
acuminé; chacun des rayons de la lame se ré- 
trécit brusquement à une petite distance du point 
d’origine et est alors limité par un sillon profond. 

(1) Pour l'étude de ces fossiles, j'ai eu les précieux conseils 


de M. Œhlert ; leur détermination offre donc toutes les garan- 
ties lesiéttnds, 


fon 


à < 
TE RS A RE TE PEN rt NET A 


— 341 — 


3. Beyrichia Hardouiniana Ron. 

4. Proëtus OŒEhlerti Bayle. 

5. Meganteris inornata &'Orb. 

6. Terebratula, sp. 

Très voisine de 7. Ypsilon Barr., mais moins 
triangulaire, plus globuleuse ; sillon dorsal effacé, 
suture des deux valves, rectiligne au front. 

7. Spirigerina reticularis Lamk. Sp. 

Exemplaire de plus petite taille que dans le cal- 
Caire de Néhou. 

8. Uncinulus Henrici Barr, sp. 

Assez commune, présente quelques variations de 
forme, mais est en somme identique aux spécimens 
de Bohême. C'est une espèce de Konieprus (Et. F.), 


Signalée également dans le dévonien inférieur d'AL- 


lemagne. 

9. Spirifer Trigeri de Vern. 
 Semble moins transverse qu'en Espagne ; existe 
également dans le calcaire de Néhou, où elle n'at- 
leint pas la taille des échantillons de Baubigny. 

10. Sp. Davousti de Vern. 

Un peu différente de l'exemplaire figuré par 
Bayle ; la Surface des valves est rendue irrégulière 
Par les grosses lignes d'accroissement ; l'aréa est 
Plus haute, les côtes plus fines, le sinus de la valve 
dorsale an moins deux fois aussi large. 
ss À Leptæna Murchisoni d'Arch. Vern. 

12. Leptæna, Sp. n. 
: Espèce non décrite qui, d'après M. OEhlert, se re- 
_lrouve dans le dévonien de la Sarthe. 
: 13. Orthis, cf. umbraculum Sehl. 
4. Streptorhynchus devonicus, sec. de Vern. 


_— 342 — 


15. Pentamerus ŒEhléerti, Barrois. 


La plus abondante des espèces de Baubigny 


(80 éch.), mais n'y atteint qu'exceptionnellement la 
taille des individus d’Espagne. 

Parmi ces espèces, U, Henrici est une formé silu- 
rienne de l'étage F (calcaire blanc de Konieprus). 
Terebratüla, cf. Ypsilon rappelle beaucoup sa coh- 
génère de Bohême, et Spirifer Davousti appartient 
au groupe des Spérifers à nombreux plis fins du 
silurien supérieur (Spirifer secans et togatus de 
F de Bohême). 


* Un autre trait caractéristique est fourni par 


l'abondance du Pentamerus OEhlerti, et nous pen- 


sons être autorisé à distinguer ce calcaire de celui 


de Néhou. Jusqu'à présent, on n'a pas distingué 
d'horizons dans la masse des calcaires dévoniens, 
qui atteint parfois une assez grande épaisseur. 
Comme premier pas fait dans cette voie, nous 
proposons de désigner le calcaire gris inférieur SOUS 
le nom de Calcaire de Baubigny à Uncinulus Hen- 
rici, Pentamerus OEhlerti, restréignant au calcaire 
noir qui le surmonte la dénomination de Calcaire 
de Néhou à Uncinutus sub. Wilsoni et Athyris 
undata. 


NOTE DE M. DANGEARD:. 


M. Dangeard fait une communication de vulgart” 
sation sur les parasités végélaux. Ayant recueilli 


dans lé jardin de l'hôtel des féuilles de laitue, 4 


— 343 — 


aux conditions défavorables au moyen d'oospores. 
M: Dangeard cite les principaux moyens que l'on 
peut employer pour combattre ces parasites : il est 
_ C'ailleurs bien probable que le sulfate de cuivre, 
la bouillie bordelaise, etc., employés avec succès 
£ontre le Perenospora de la vigne, réussiraient éga- 
lement contre tous les champignons d'organisation 
Presque identique qu'il vient de signaler. 


— 344 — 


OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE 


JANVIER 1826. — JUILLET 18387 (1). 


Séance du 11 janvier 1886. 


4. Acta Universitatis Lundensis, t. XIX, 1882-83. 

2. Recueil des publications de la Société Havraise 
d'études diverses, 1881 à 1883, 1 vol. — 1°", 2°, > 
et 4° trimestres 1884. 

3. Berliner Entomologische Zeitzchrift, t. XXIX, 
2° partie 1885. 

4. Bulletin historique et scientifique de l'Au- 
vergne, n° 36, août-octobre 1885. 

5. Atti della reale Academia economico-agraria 
dei Georgofili di Firenze, 4 série, vol. VII, 3° partie. 

6. Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles- 
Lettres et Arts de Dijon, 3° série, t. VII. 

7. Anales de la Sociedad Española de Historia 
natural, it. XIV, 2° cahier. 

8. Bulletin de l'Académie d'Hippone, bull. n° 21, 
fasc. 2. 


Her à idérer 
(1) Les Sociétés correspondantes sont priées de considér | 
cette liste comme l'accusé de réception de leurs publication®: 


— 345 — 


_ 9. Annales de la Société académique de Nantes, 
6° série, vol. VI, 4er semestre. 
. 10. Séance publique de l'Académie d'Aix, 1885. 
| 11. Lunds Universitets — Biblioteks — Accessions 
_ Katalog,1883. | 
12. Annales de la Société d'émulation du dépar- 
lement des Vosges, 1885. 
D 15. Proceedings of the Boston Society of Natural 
story, vol. XXII, part. 1v. Vol. XXIIL, part. 1. 
. 14. Annales de la Société d’horticulture et d'his- 
loire naturelle de l'Hérault, > série, t. XVII, 
n° 4 et 5. : 
… 15. Bulletin de la Société botanique de France, 
À XXIL, rev. bibl. D. 
… 16. Bulletin de La Société d'agriculture de T'Ar- 
 déche,t, II, 4er pt 2 semestres. 
… 17 Bulletin de l'Association scientifique de 
lance, n° 291-297. 
18. 25 th. annual report of the curator of the 


Se of comparative z00logy at Harward col- 
ge, 1884-85, 


Séance du 4er février 1886. 


1. Mémoires de la Société d'Emulation du 

Douts, 5° série, 9e vol. 1884. 

2. Anales de ln Sociedad Española de Historia 

UL L XIV, 9e cab 4885 

8. PB. 
25 


ülletin de la Soc. d'Hist. nat. de Colmar, 
° et 26° années, 1883-85. — Supplément, Obs. 
rologiques. 


— 346 — 


4, Journal of the Royal geological Society of 
Ireland, vol. XVI, part. ni, 1882-84. 

5, Bulletin hist. et scient. de l'Auvergne; n° 37, 
nov. à déc. 1885. 

6. Bulletin de la Société impériale dés naturalistés 
de Moscou, année 1884, n° 4, E. 

7. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, 
vol. XXX VIII. ; 

8. Bulletin de la Société royale de Botanique de 
Belgique, t, XXIV, fasc. 2, 1885. ” 

9, Révuedes travaux scientifiques, t.N,n°* 8-9, 1885. 
© 40. Bulletin de l'Association scientifique de 
France, n°‘ 298 à 302. 

11. Bulletin de la Soc. botanique de France; 

t XXII, 1885 (Session de Charleville) 

12. Matériaux pour la géologie du Cautast, 
1879-1883. 

13. Verhandlungen d. K. K. soologischen bota- 
nischen gesellschaft in Wien, 1885, XXXV° vol., 
2 partie. à 

14. Memoirs of the National Academy of Science 
0f Washington, vol. W],part. 1, 1884. — Proceedings, : 
vol. I, part. n, 1884. — Report for 1883; Report for a 
1884. 


15. Académie imp. des Sc. de St-Pétersbourg: 
Bulletin, t XXX, n° 2— Mém., à XXXIL n°1488 
t. XXXIIT, n° 152. 


Séance du 4er mars 1886. 


PRG 5 7 À 


1. Mémoires de l'Académie des Sciences; me 
tions et Belles:Lettres dé Toulouse, 8° Série, ke VI . 
1°" et 2° semestres 1885. , 


St ar se es À 7 NDS RS RASE FE ES LE NT jee 


— 547 — 


_ 2 Mémoires de la Société des Sciences physiques 
… étndturelles de Bordeaux, 2 sétié, t. II, 2 cahier, 
… 1885 : 3° série, t. I, 1884. 

_ 3. Annales de l'Académie de Mäcoh, 2° série, 
LV, 1885. 

_ À. Bulletin de la Société des Sciences physiques, 
 haturelles et climatologiques de l'Algérie, 22° année, 
_ 1885 


D. Bulletin de la Société zoologique dé France, 

. 10° année, n°° 4 à 8, 1885. 

= 6. Bulletin de lt Société des Sciences historiques 

_ tlnaturelles de'Semur, à série, n° 1, 1884. 

_ T. Bulletin de la Société géologique de France, 

_ 8'sérié, €. XIV, ho 2, 1886. 

8: Maitre Jacques. janvier 1886. 

9. Transactions of the Entomological Socièty of 
London, 1885, 

10. Quaterly Journal of the Geological Sotiety 

. 0f London, vol. XLIT, part. 1, n° 165, février 1886. 

D Li Annaten d, kk. Naturhistorischen Hofmu- 
… Séüis, band 1, n° 1, 1886. 

12. Société des Sciences et Arts agricoles et 
horticoles du Havre, 33° bulletin, 1885. 

43. Third annual report of the bureau of Ethno- 
bgy,publication of thé Smithsonian institution, 1884. 
14, Annual réport vf the Comptrotlls 0f the 
Cürency, 1er de. 1885. 

15. Annals of the New-York Academy of Scién- 
C8, Vol. III, nos 7-8, 1884. 

16. Transactions of the New-York Academy 0f 
Sülences, vol. II], 1883-84 : vol. V, ne 1, ot. 1885. 
17 Commission météorologique dé là Gironde. 


4 
ï 
‘ 


— 348 — 


—Observations pluviométriques et thermométriques. 
— Deux rapports sur les orages de 1883 et 1884, 
par M. Lespiault. 


g, 


148. Annali del Museo civico di storia nd . 


di Genova, 2° série, vol. I, 1884. 


Séance du 10 mai 1886. 


1. Bulletin de la Société géologique de France, 


3° série, t. XIV, n° 4, 1886. 


2. Annales de la Sociéte académique de Nantes et 


du département de la Loire-Inférieure, 6° série, 


vol. VI, 1885, 2° semestre. 

3. Verhandlungen der K. K. Geologischen Reïclr 
sanstalt, 1886, n°° 2, 3, 4. — Iahrbuch der K: 
Geol. Reichsanstalt, XXX VI vol., 1"° partie, 1886. 


4. Bulletin agricole de l'arrondissement de Douai, 


années 1883-84-85. 


5. Procès-verbaux de la Société royale Malaco- 


logique de Belgique, 1885, p. 1xxx1 à exLI- 


6. Annales de la Société géologique de Belgique 


t. XXII, 1883-85. 


7. Annales de la Société entomologique de Bel- : 


gique, t. XXIX, 2° partie, 1885. 


8. Bulletin de la Société académique franco- L 


pres -portugaise de Toulouse, t. VI, 1885, n° < À 


. Société des Sciences et Arts agricoles et horti- 
. du Havre, 3% bulletin, 1886. 


10. Annalen des KK. Naturlustorischen Hofre 


seums, Vol. I, n° 1, 1886. 


11. Mémoires de la Société nationale d'Agrieut 


ture, Sciences et Arts d'Angers, t. XXNIL, 1885: 


— 349 — 


12. Bulletin de la Société des Sciences naturelles 
de Nancy, série u, t. VII, fasc. 17, 1885. 

… 13: Bulletin hebdomadaire de l'Association scien- 
tifique de France, n°° 308 à 313. : 

14. Annales de la Société des Lettres, Sciences et 
Arts des Alpes-Maritimes, 1. X, 1885. 

15. Mémoires de la Société royale des sciences de 
Liège, > série, t. XI, 1885, 

16. Revue des travaux scientifiques, t. V,n° 10-11, 
886 ; 1. VI, n° 1, 1886. 
17. Annales de la Socièté d'horticulture de 
Maine-et-Loire, 1885, 3° et 4° trimestre. 
. 18. Bulletin de la Société des Amis des Sciences 
aturelles de Rouen, 3 série, 2° semestre, 1885. 

19. Maître Jacques, mars et avril 1886. 

… 20. 3° Annual report of the United States Geolo- 

_ ital Survey, 1881-82. 

L Kengliga Svenska Vetenskaps Academiens 

“idlingar, Stockolm, vol. XVIIT, 1880, vol. XIX, 

1884, fase. 1 et 2. 

22. Journal Of the Trenton natural history 

“ely, Vol. I, no 1, 1886. 

23. Proceedings of the Ac. of Nat. Sciences of 

Uélphia, 1885, partie 3. 

24. Geological Survey of India, Memoirs, t. XXI, 

3-4. Palwontologia Indica, série xiv, vol. I, 3, 

* (Fossils Echinoïdea from miocene series). 

2. Bihang titi Kongl. Svenska Veteskaps Acade- 
Handlingar, vol. V1 D4,2, vol: VE D 1,2, 

OL VEUX. p. 4, 2. 


Qt 


_ Lefnadsteckningar ofver k. sv. Vet. Ak. 
, I, & partie, 1885. 


27. Ofversigt af k, sv. Vetensk, Ak. Forkandlin- 


gar, n° 38, 39, 40 


28. Procés-verbaux du Comité de Géologie de la 
Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, 


par R. Fortin, 1883, 1884, 1885 (Don de l'auteur). 


Séance du 7 juin 1886. 


#: | Bulletin de la Soc, zoologique de France, 


11° année, n° 1, 2, 3. 1886. 


Ce 


2. Annalen des Kaïs, Kônigl. Naturhistorischen - 


Hofmuseums, Bd. I, n° 2, 


3, Bulletin de la Soc. impériale des Natwralistes 


de Mascou, 1885, n° 2 


4. Atti della Reale Academia dei Georgofli di . 


Firenze, & sér,, vol. VIIL, n° 4, 1883 ; vol. IX, Mb 
1886. 


5. Bulletin de la Soc. hortic. de Caen et du Gat- 3 


vados, 1884, 49° année. 


6. Jenaische Zeitschrift für naturwissensehaïl : 


1886, supplément 1'° partie. 


7. Verhandlungen der Natur ls Fe: 


reines in Brünn, 22° vol., 1% et 2° part,, 18 

8. Bericht der meteorologischen Le des 
naturforschenden Vefeines in brünn, im 
1882, 


O. Bulletin de lAssaciation scientifique de 7 


ant 


France, 1886, n°° 314 à 320, 

10, Mém. du Comité géologique de St 
bourg, t. LIT, n° 8, 9. 1885. 

11. Bulletin de la Société des Sc. historiques © d 
naturelles de l'Yonne, 1885, 39° vol. 


ÿ È tes 
NE TT TS RS US NME Tr TE 


Cros 7 
AO ET ee DR 2 AU Re a li nee UD ES I TE 


— 451 — 


12. Bulletin de la Société Botanique de France, 
le XXII (2° sér., t. VIII), n° 1, 1886. 

à 13, Vierundzwanzigster Bericht der Oberhessis- 
. Chen Gesellschaft für Natur. und Heilkunde. 
_ Giessen in 1886. 

_ {4 Annales de la Soc. d'Horticulture et d'Hist. 
_ naturelle de l'Hérault. 

… 15. Bulletin de la Soc. d'arboriculture et viticul. 
. dure du Doubs, 20° année, 2° et 3 trimestres 1885. 

: 16. Annales des Mines, 8° série, t. VII, n°4, 5, 6, 
| 1885; L IX, n°1, 1886. | 
D 17 EP Péroche. -— L'action précessionnelle. Théo- 
- rie et justifications. Extrait de Ann. Soc. Géol. 
Nord, l XII, 4885. (Don de l'auteur.) . 
18. J. Péroche. — Zes Végétations fossiles dans 
… durs rapports avec les révolutions polaires et avec 
4 les influences thermiques de la précession des Équi- 
07e. Extr, Mém. Soc. arch. et hist. nat. Manche, 
: L VIIL, 1886. (Don de l'auteur.) 


Séance du 5 juillet 1886. 


1: Académie des Sciences d'Amsterdam : 
Verslagen en mededeelingen : Leherhunde, ?° sèr., 


Naturkunde, 2* série, 1% vol., 1885. 

Jaarboer. 1884. 

 Verhandelingen Naturkunde, vol. XXIV, 1886. 
“egist er op den Catalogus, 1885. 

. Acta Universitatis Lundensis, t. XXI, 1884 
-. Catalogue de la Bibliothèque, 1886, 

4 Mitheilungen aus dem Jahrbuch des Kônig. 


— 352 — 


Ungarischen geologischen Anstalt, & vol., 2° partie, 


4. Josef Palfey. — Der Goldbergbau Siebenbür- 
gens, Budapest, 1885. 

5. Theobald Obach.— Ueber Drahtsellbahnen, Bu 
dapest, 1885. 

6. Wilhelm v. Soltz. — Theorie und Beschreibung 
des Farbaky und Solzfschencontinuirlisch wirken- 
den Wassergasofens, id. 

7. Elias Szüts. — Kleinere details über die Nasse 
Aufbereitung, id. “4 

8. Josef Izabo. — Gesischte der geologie von 
Schemnitz, id. 
. 9. J. Noth. — Ueber die bisher erzielten, resultate 
und die Aussichten von Petroleünischürfungen tn 
Ungarre, id. , 

10. Bulletin of the museum of comp. 00109y a 
Harward College, vol. XII, n° 34, 1886. 

11. Bulletin de la Société d'Etudes des Sc. Nat. 
de Nimes, 13 année, n°° 1, 7, 9, 10, 11, 12, 1885. 

12. Quarterly Journal of the geological Sociel} 
of London, vol. XLII, partie 2, 1886, 1* mah 
n° 160. ‘ 
43. Horae Societatis entomologicae rOSSÈCAE. : 
t. XIX, 1885. 4 

14. Records of the geological Survey of India, 
vol. XIX, part. 2, 1886. | 

45. Bulletin historique et scientifique de 
vergne, 1886, n° 2, 

16. Académie impériale des Sciences 
Pétersbourg : 

Bulletin, t. XXX, n° 3, 1885. 


de St. 


— 303 — : 
… Mémoires, t. XXXIII, n° 5, 6, 7, 8, 1885 ; t. XXXVI. 
n° 1, 1886. 
17. Bijdragen Natura artis Magisträ, 13 vol., 
 Attrim., 1886 
18. Sitzungsberichte der Kaïserlichen Akademie 
… der Wissenschaften. — Mathematisch naturwissens- 
_ Chaflliche Classe. 
= {section : Sc. math. et phys., XC vol., n° 1 à 5, 
1884 ; XCI, n° 1 à 3, 1885. 

2* seclion : Se. natur., XC vol., n° 1 à 5, 1884 : 
XCI, n° 4 à 4, 1885. 
Table des volumes 80 à 90, 1885. 


Séance du 8 novembre 1886. 


1. Annales de la Société d'émulation du départe- 
_ Ment des Vosges, 1886. 

2. Bulletin des procès-verbaux de la Société 
… d'émulation d'Abbeville, 1885. 

% Annales de la Société d'A griculture, Histoire 
Naturelle et Arts utiles de Lyon, 5° série, t. VII, 
1884, et t. VIII, 1885, 

4. Smithsonian Report, 1884. 

. ÿ. Proceedings of the A cademy of Natural 
: D” 0f Philadelphia, part. 1. January to March, 


6. Bulletin de l'Académie d'Hippone. Bull. n° 21, 
fscie, 4, 1886. 

7. Anales de la Sociedad española de Historia 
ral, tomo XV, cuad. do, 20, 


8. Bulletin des Bibliothèques et des Archives, 
23 


— 394 


publié sous les auspices du ministère de l'instruction 


publique, 1886, n° 2. 

9. Discours prononcé par M. René Goblet. mi- 
nistre de l’Instruction publique, des Beaux-Arts el 
des Cultes, le samedi 1* mai 1886, à la séance de 


7 


“clôture du Congrès des Soc. savantes. à la Sor- 


bonne. ; 
10. Foldtani Kôzlôni, 1886, XVI Kotet ; 3, 4, 3, , 


Füzet. | 
11. Bullet. de la Soc. botanique de France, 
t. XXXIH (2° série, t. VIII), 1886. Revue bibliogra- 


phique A. B. C, comptes-rendus des séances 


2, 3, 4. 


12. Bulletin de la Soc. géologique de” France, : 


3° série, t. XIIL, feuilles 42-59; t. XIV, feuilles 20-41. 
13. Proceed. of the Zool. Soc. of London, 1884. 
part. 1v ; 1885, part 
14. Bulletin de e Ps Vaudoise des Sciences 
naturelles, 3° série, vol. XXII, n° 9 


45. Mémoire de la Société Académique pe 


Sciences, Arts, etc. de Saint-Quentin. 4° série: t. VI. 


16. Bulletin de la Société zoologique de Frantt 


—. l'année 1886, 4° partie. 
. Mémoires de la Soc. académique à Agrè 
“n des Sciences, Arts et Belles-Lettres du pes. 
ment de l'Aube. t. XXII, 3° série, 1885 
18. Annales de la Soc. Linnéenne de REP 1884 
(nouvelle série), t. XXXI. 
19. Recueil des publications de la S 
d'Études diverses, de la 52° année, 1889. 


oc. Hat aise 


20. Société agricole, scientifique et ltl 
Pyrénées-Orientales. 27° vol., 2° série. 


# éraire des * 


DORE AT AIT en UD LE PRE re Ne me NE dr MES I INT NET 2 PILE ES ENT RNE 7e Pete Plon lea De Qi 


2 DD 


21. Soc. des Sciences et Arts agricoles et horticoles 
du Havre, 35° et 36° bulletin. 

—. 22. Extrait des travaux de la Soc. centrale d’4. 

. griculture de la Seine-Inférieure, 210° cahier. 

23. Histoire des Herbiers, par le D° Saint-Lager, 

Paris, 1885, 
1 24. Journal de la Société d'Horticulture de Seine- 
_  et-Oise 1886, n°° 2, 3, 4, 5, 6. 
…. 2. Enumération des Hémiptères recueillis en 
Tunisie en 1883 et 1884, par MM. Valery Mayet et 
Maurice Sédillot, Paris, 1886. 

ÿ. Compte rendu de l'excursion de Fécamp (30 
mai 1886), partie géologique, par E. Bucuille. 
(Extrait du Bulet. de la Soc. des Amis des Sc. nat. 
Rouen, 1886, 1 semestre.) 

21. Annales de la Soc. d'Horticulture et d'Histoire 
haturelle de l'Hérault, 2 série, t XVIH, n° 2 et 3. 
1886. 


& & 


28. Société d'Histoire naturelle de Toulouse, 
Iannée, 1885; 20- année 1886, bulletin trimestriel : 
Janvier, février, mars. 

2. Bulletin de ln Société d'Horticulture, d'Arbo- 
riculture et de Viticulture du Doubs. nouvelle 
Période, 20e année, 4” trimestre 1883. et 21° année. 
T trimestre et 2° trimestre 1886. 

30. Mémoires de la Soc. d'Agriculture, Commerce, . 
Sciences et Arts qu département de la Marne. 
ännées 1884-1885, 

DR Bullet de la Soc. royale de Botanique de 
lfique, t. XXVe, fascic. 1er, 1886. 

#2. Bullet. de la Soc des amis des Sciences natu- 
elles de Rouen. 3° série, 1886 ; 1° semestre, 22" année. 


— 356 
33. Mémoire de la Soc. des Sciences naturelles et 


archéologiques de la Creuse, 2 série, t. I. Guéret, 
1882-1886. 


4 De 
EPA 

PARUNT, 

RP ls CU à 


34. Bullet. de la Soc. des Sciences historiques et à 


naturelles de l'Yonne. Année 1886, 40° vol. (11° de 
la 3° série). 

35. Bullet. de la Soc. académique Franco- 
Hispano-Portugaise de Toulouse. Janvier, février, 
mars 1886. 

36. Revue des travaux scientifiques (Ministère de 
lInstruction publique), & V, n° 142, et t VE, 
239. 

37. A. Bouvier. — Les Animaux de la France. — 
Vertébrés, 1"° partie, Mammifères, 1886. 

38. Bullet. hebdomadaire de l'Assoc. scientifique 
de France, > série, t. XHII; juin, n° 32 ; juillet, 
n° 330 ; août, n° 334. 

39. Bullet. de la Soc. Linnéenne du Nord de la 
France, t. VIT, 1884-1885, n°° 139-162. 


40. Mémoires de La Soc: Linnéenne du Nord de la 


France, t. VI, 1884-1885, Amiens. : 

41. Bullet. de la Soc. académique d'Agriculture, 
Belles-Lettres, Sciences et Arts de Poitiers, n° 281, 
282, 233, 284. 

42. Bullet. historique et scientifique de l'Auve 
qne, 1886, n° 3 et 4. 


43. À. Bigot. Sur quelques points de la géologie 


des environs de Cherbourg. (Extrait des Mém. de ta 


Soc. Nationale des Sciences nat. et mathémat. de 


Cherbourg, t. XXN.) 
44. À. Bigot. Sur l'existence d’une station 
torique à la Houqgue (Manche). — (Extrait des 


ei 


préhis- ; 
Mém. 


PE PO A EN PRE | 


— 397 — 


de lu Soc. Nationale des Sciences nat. et mathémat. 
de Cherbourg, t. XXN.) 

45. Paul Brunaud. Sphæropsidées nouvelles, rares 
Où critiques, récoltées aux environs de Saintes. 
. (Extrait du Journal d'hist. nat. de Bordeaux et du 
Sud-Ouest). 

46. Maitre Jacques, journal d'Agriculture. Niort, 
juillet et août-septembre 1886. 

7. Artropodos del vioe al Pacifico verificado de 
1862 à 1865, por una comision de naturalistas 
nviada por el Gobierno español, Madrid, 1884. 

48. Revista de los progresos de las  ciencias 
ETaCtas, fisicas y naturales. Madrid, 1886, t. 24, 


Mn 7,8,.9,.et:t. 22, n° 1. 


: 49. Bollettino della S'ocietà entomologico italiana, 

_ anno diciottesimo, trimestri L, Il e III. Firenze, 1886. 
50. Bullet. .de la Soc. impériale des naturalistes 

de Moscou, année 1885, n°° 3 el 4. 

* 01. Glasnik hvatskoga naravosliovnoga druztiva, 

 S0dina 4, broj 1-3. Zagreb, 1886. 

._ 2 Nova acta regiæ Societatis Scientiarum Upsa- 

=. liensis, Serici tertiæ. vol. XIII, fasc. 1, 1886. 

_ 53 Verhandelingen der Koninklijke  Akademie 

D. tan Wetenschappen , zestiendé deel, Amster- 

dam, 1886. 

. 4 Berliner entomologische Zeitschrift, dreis- 

…._. ‘BSler Bd (1886), erstes heft (seite I-XX, 1-140). 

5. Nenerlandsch Kruidkundig Archief verslagen 

om Mededeelingen der neverlandsche botanische 

\tiging, Tweede serie ; — 4 deel, 4 stuk. 

Nijmegen, 1886. 

; 56. Bericht der meteorologischen commission des 


= 


— 328 — 


naturforschenden Vereines in Brünn (in Jahre 1883) 


57. Verhandlungen der Kaiserlich - Koniglichen 
Zoologisch-botanischen Gesellschaft in Wien. 1886. 
XXXVI Bd. I et IT° quartal. 


58. Verhandlungen des naturforschenden Vereines 


in Brünn. XXIII Bd. 1, 2 heft. 1884. 
59. Philipp Pocta. Uber einige Spongien aus dem 
dogger des fünfhirchner gebirges (Mittheilungen 


aus dem jahrbuch der Kôn. ungarischen geolo- 


gischen anstalt, VU Bd. 3 heft. Budapest, 1886). 

60. Schriften der physikalich-6konomischen gesell- 
schaft, zu Kônigsberg. Sechsundzwanzigster jahr- 
qang, 1886. 


61. Bulletin of the California Academy 0f 


Sciences, n° 4, january 1886. 

62. Transactions and proceed, and Report of the 
loyal Soc. of South Australia, vol. VII, Adé- 
laïde, 1885. 


63. Journal of the Royal Geological Society of 


Ireland. Vol. XVIT, part 1 (new series, vol. VIF, 
part 1}, 1884-1885. 
64. The quarterly Journal of the Geological 


Society, London, august 1886, vol. XLIL, part à 


n° 167. 

65. Transactions of the New-York Academy of 
Sciences, vol. V, n° 2, 3, 4, 5, 6, 1885-1886. 

66. Annals of the New-York Academy of Sciences 
late Lyceum of Natural History. vol. HE, w 10, 
inay 1886. 

67. Proceedings of the American Academ} of 


Arts and Sciences, new series, vol. XI, part me : 


october 1885-may 1886. 


MORE he ta RU NAT AT) el utiles, 


pad #06 Delft Ant 2e ES nt 


HT TARA 


-. 359 


68. Memnoërs of the American academy of Arts 
_ and Sciences, centennial volume, vol. XI, part IV, 
_ mIV. Cambridge, 1886. 
| 69. Records of the geological Survey of India, 
- vol. XIX, part 3, 1886. | * 
70. Memoirs of the geological Survey of India, 
serie IV, vol. I. Calcutta. | 
1 id. serie X, vol. 3, parts 7, 8. 
12 id. serie X, vol, 4. 
73. id. serie XIII. Salt-range Fossils, 1885. 


PE 


Séance dun 6 décembre 1886. . 


- 4. Mémoires de La Société d'Émulation de Cam- 
brai, t. XLI. 

2. Annales de la Société d'Horticulture et d'Hist. 
alurelle de l'Hérault, > série, t. XVIII, n° 4, 1886. 

3. Annales de la Société d'Horticulture de Maine- 
_ tt-Loire, 1886, 1°" et 2° trimestres. 

4. Bulletin de La Société Botanique de France, Si 
& XXXIII (2 sér,, . VIII), 1886. Comptes-rendus L 
des séances, 5, 


©! Table alphabétique des matières contenues À 
IT. 


- 5: Ministère de l'instruction publique. — Revue 
°E8 travaux Scientifiques, t. VI, n°* 6 et 7, 1886. 
6 Bulletin de ta Société des Sciences de Nancy, 
sér. 2, t. VIII. Fascicule 19, 19° année, 1886. 

é Extrait des travaux de la Société centrale d'A- 
Piculture du département de la Seine-Inférieure, 
2° cahier ; 2 et 3e trimestres 1886. 


— 360 — 


8. Annales de la Société royale mulacologique de 


Belgique, 1. XX (3° sér., t. V.), 1885. 


9. Statuts de la Société royale de de 


Belgique (2° édit.). 


10. Procés-verbaux des séances de la Société L 
royale malacologique de Belgique, t. XV, 1886, jan 


vier-juillet. 
11. Alfred Preudhomme de Borre. — Note sur les 
Crustacés Isopodes de la Belgique. 


12. Corbière. — ÆErythræa Morieri et les fi = 


thræa à fleurs capitées. Extrait des Mém. de la So. 


Nat. des Sc. Nat. et Mathémat. de Cherbowrg, | | 


t, XXV 


de M. Hébert. (Extr. Compt.-rendus des séances de 
l’Acad. des Sciences, 21 juin 1886). 


44. Ed. Hébert. — Observations sur les groupes 


sédimentaires les plus anciens du nord-ouest de la 
France. (Ext. Compt.-rend. des séances de l'Acad- 
des Sciences, 26 juillet 1886). 


15. Annaes da Escola de Minas de Ouro Pret 


n° 4, Rio-de-Janeiro, 1885. 
16. Atti della Reale Accademia dei Georgofli di 
Firenze, 4° sér., vol. IX, disp. 2° e 3°, 1886. 
17. The quarterly journal of the Geological se 
ciely. London, vol. XLII, part. IV, n° 168. 
18. Tijdschrift voor Entomologie, negen en bovin 
tigste deel, 1885-86, derde Afleverin 


8- 
19. Jenaische Zeitschrift für Naturwissenschaft 4 
zu lena, Zwanzigster Band (neue Folge, dreizehnlér | ë 


Band). Supplement, Heft IT, 1886. 


13. Sur la constitution géologique des Pyrénées; 
le système triasique, par M. E. Jacquot, etremarques 


Re 54 
RS RL de RU D ME QT ele NUE Re LAURE 


— 361 — 


… 20. Bulletin de la Société impériale des natura- 
listes de Moscou, 1886, n° 1. 

21. Bulletin de l'Académie impériale des sciences 

de Saint-Pétersbourg, t. XXXI, n° 1, 1886. 

22. Mémoires de l'Acad. impériale des sciences de 

Saint-Pétersbourg, vu sér., t. XXXIV, n°2 et 3; 

28. Bibliothèque géologique de la Russie, rédigée 

par S. Nikilin, I, 1885. 

. 24 Mémoires du Comité géologique, vol. II, n°3, 

: Saint-Pélersbourg, 1886. 

D 25. Bulletins du Comité géologique de Saint-Pé- 
_lersbourg, 1886, vol. V,:n°1,2,.8;4el:6: 


Séance du 10 janvier 1887. 


- À Annual report of the curator of the Museum of 
Comparative Z 0010gy at Harward college for 1885- 
1886. Cambridge. 
2. Bulletin of the Museum of comparative Zoology 
 Harward college, vol. XIII, n° 1. 
. 8. Tr ansactions of the geological Society of Glas- 
 (w, Vol. VII, part. I. 
| 4 Proceedings of the Boston Society of natural 
Distory, vol. XX1IL. part. I. : 
Report of the commissioner of Agriculture, 
1885, Washington. 
. Records 0j the geological Survey of India. vol. 
XX, p. 4, 1886. 
7 Guia da E. Posicäo anthropologica Brazileira 
nn pelo Musen nacional do Rio de Janeiro, 


. 


EE - 


8. Archivos do Museunacional do Rio de Janeiro, 


vol. VI, 1885. 
9. Commission des travaux géologiques du Por- 


tugal. — Recueil d'études paléontologiques sur la 


AT MR 


faune crétacique du Portugal, vol. I, Lisbonne, 


10. P.-A. Dangeard. Recherches sur les Orga- 
nismes inférieurs. 

11. Bulletin de la Société académique Franco- 
Hispano-Portugaise de Toulouse, t. VUI, n°” 4, 5, 
6, 

12. Bulletin hebdomadaire de l'Association scien- 
tifique de France, 2° sér., t. XIV, n°° 347-348. 


13. Maître Jacques, octobre, novembre et dé- 


cembre 1886. : 
14. Bulletin de la Société académique de Brest, 
2 sér., L. XI, 1885-1886. 
15. Publications de l'Institut Royal grand-ducal 
du Luxembourg, 1. XX, 1886. 
16. Bulletin de la Société géologique de Nor- 
mandie, 1. X, années 1883-1884. ; 


Séance du 7 février 1887. 


1. Mémoires de l'Acad Impériale des Sciences de 
St-Pétersbourg, T° sér., t. XXXIV, n° 4, 5 et 6. 
2 Bulletin de la Société botanique de Frantt: 
t. XXXIIL, Revue bibliographique D. 1886. 


3. Verhandlungen der K.K. z0ologiseh-botanis= 
chen Gesellschaft in Wien, 1886, XXXYI Bd: Il el . 


IV quartal. 


PEN ne PM ES Aa 


Pre PU ERS ir Ur 


re doi 
Fra 


— 903. - 
_ 4. Bulletin de la Soc. des Sciences historiques et 
naturelles de Semur, 2 sér., n° 2, 1885. 

5, Actes de la Société linnéenne de Bordeaux, 
4° sér., L. IX, 1885. 

6. Annales de la Soc. Académique de Nantes et 
de la Loire-Inférieure, 6° sér. t. NII, 1886, 1« se- 


_ mestre. 


7. Société d'Hist. naturelle de Toulouse, 20° an- 


_ née, 1886. Bullet. trimestriel, avril, mai, juin. 


8 Bollettino delle pubblicaziont Laliane ricevuto 


… Der diritto di Stampa, 1886, n°° 1-24. 


9, Bull. de l'Acad. Impériale des Sciences de St- 


Pétersbourg, Prés D°4;.0tt. XXXIL 2 


10. Carte géologique générale de la Russie d'Eu- 


| rope, feuille 139, 1886. 


11. Bulletins du Comité géologique de St-Péters- 
bourg, 1886, n° 7 et 8. 
12. Bull. de la Soc. Impériale des naturalistes de 


Moscou, 1886, n° 2. 


13 Bull. historique et scientifique de l'Auvergne, 


… 1886, n°5, août-septembre-octobre. 


14. Ministère de l'Instruction publique. — Revue 


des travaux scientifiques, 1886, t. VI, n°8 et 9. 


D. Bull. of the Museum of comparative Zoology 
% Harvard College. Nol. XII, n° 6, 1886. 


Séance du 7 mars 1887. 


L. Société Linnéenne du Nord de la France. Bul- 


… lélin mensuel, t. VIi, 1885, et L VIII, 1886. 


à 2 Journal de la Société d'Horticulture du dépar- 
lement de Seine-et Oise, 1886, n°° 7-12 


— 364 — 


3. Bulletin de la Société Zoologique de France 
js 1886, 5° et 6° part. 

. J. Viau.— Monographie des poussins des oiseaux 
 urope qui naissent vêtus de duvet (Extr. Bull. 
Soc. Zool. de France, 1886). 

5. A. Malbranche. — Notice biographique sur H. 
Lepage, pharmacien à Gisors, membre correspon- 
dant de l’Académie de Médecine. 

6. Bulletin hebdomadaire de l'Association scien- 
hifique de France, n° 350-358. 

7. Bulletin de la Société botanique de France, 
t. XXXIIT, 1886. Session extraordinaire à Millau. 

8. Bulletin de la Société géologique de France, 
3° sér., {. XV, feuilles 1-6, 4, 4. 


9. Société d'hist. nat. de Toulouse. Bullet. tri- : 


mestriel, juillet, août, septembre 1886. 

10. Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences 
et Arts de la Sarthe, 11° sér., t. XXII, Æ fascicule, 
1885-1886. 

11. Recueil de travaux de la Société libre d'AgIE 
culture, Sciences. Arts et Belles-Lettres de l'Eure: 
LV 

12. Mémoires de la Société & Émulation du Doubs. 
9° sér., vol. X, 1885. 

13. Annales de la Soc. d'Horticulture et d'Histoire 
nat. de l'Hérault, 2e sér., t. XVII, n° 5 et 6, 1886. 

14. Bulletin historique et scientifique de l'Auver- 
gne, n° 6, 1886, et n° 1, 1887. 


15. Bulletin de la Société Ca Études scientifiques à 


d Angers, 1885. 


16. Bulletin de la Société d'Études scientifiques 4 


d'Angers, Supplément à l’année 1884. 


SRE FL ENTRE 


Le : 


— 300 — 


17. Bidrag till kännedom af Finlands Natur och 
Folk, 1878-1879. 

! 18. Bollettino delle Pubblicazioni italiane. 1887 , 
: n° 27, Firenze. 

_ 19. Anales de la Sociedad Espanola de Historia 
Natural, t XV, cuaderno 3°. Madrid, 1886. 

20. Conil. — Bacillus coma. Cordoba, 1886. 

2 Mittheilungen aus dem Jahrbuche der Kôn. 
Ungarischen geologischen Anstalt, VII Bd., 4 Heft. 
Budapest, 1887. : 
22. À Magyar. Kir. Foldtani Intézel Kiadvänyai. 

 Bruck Jézsef. Budapest, 1886. 

_ 2. Fldtani Kôzlôny, XVI Kôtet. 7-12 Füzel. 
Budapest, 1886. 

- 24. Annalen der K. K. Naturhistorischen Hofmu- 
seums, Wien, Bd 1, Nr. I. 

25 Tijdschrift der Nederlandsche Dierkundige 
Vereeniging, 2 sér., Deel 1, Aflevering 2. Leiden, 
1885. 


26. Vierzehnter Jahresbericht des Westfälischen 

Provinzial. Vereins für Wissenschaft und Kunst für 

5. Münster. 

#7 Berliner Entomologische Zeitschrift. Dreis- 
Siësler Bd (1886), > Heft (Seite XXLXXXIV, 141-346). 
#8. Proceedings of the Scientific Meetings of the 
ological Society of London, 1879, parts I and HI. 

29. The Quarterly Journal of the geological So- 
ciety, London, 1887, vol. XLIIL. part I, n° 168. 
ne 30, Smithsonian Report, 1884, part IT, Wash- 
_ lgton. 

SL Bulles. 0f the California Academy of Sciences, 
1 n° 5, 1886. à 


4 
e, 


"100 — 


32. Proceedings of the Academy of natural 


Sciences of Philadelphia, part Il, 1886. 
Séance du 4 avril 1887. 


1. Société Géologique de Belgique. Procès-verbal 
de l’Assemblée générale du 21 novembre 1886. 


2. Bulletin de la Société Royale de Botanique de ; 


Belgique, t. XXV. 2° fascicule. 1886. 

3. Atti della Reale Accademia economico-agraria 
dei Georgoñli di Firenze, 4° sér., vol IX, disp. #. 

4. Bollettino delle Pubblicazioni Italiane. Firenze, 
n°° 26, 29 et 30, 1887. 


5. Bulletins du Comité Géologique de Saint- : 


Pétersbaurg, VI, n° 1, 1887. 
6. Observations publiées par l'Institut météoro- 
logique central de la Société des Sciences de 


Finlande. — Observ. météorol. faites à Helsingfors 


en 1882 et 1883. 
7. Sützungsberichte der Kaiserlichen Akademte 


der Wissenschaften in Wien. ( Mathematisch- 


naturwissenschaftliche classe), de mai 1885 . 
février 1886. 


8. Records of the Geological Survey of India; 


vol XX, 1887. 


(SUR CR VA en 


9. The Transactions of the Academy of Science . 


0f Saint-Louis, vol IV, n° 4, 1878-1886. 


10. Bulletin of the Museum of comparatne 


Zoology at Harward College, vol. XUI. n° 2. 


11. Transactions of the entomological Society of : 


London for the year 1886. 


— 8307 — 


12. Ministère de l'Instruction publique. — Annuaire 

des Bibliothèques et des Archives pour 1887. | 

13. D'Saint-Lager. — Recherches sur les anciens 
Herbaria. 1886. 

14. Dr Saint-Lager. Le procès de la Nomen- 

clature Botanique et Zoologique, 1886. 

15. Exploration scientifique de la Tunisie. -- 

_ Prodrome de la Malacologie terrestre et fluviatile, 

_ Par A. Letourneux et J.-R. Bourguignat, 1887. 

__ 16. Bulletin de la Société Zoologique de France, 

XIE vol. {°° partie, feuilles 1 à 9. 1887. 

_ 17. Bulletin de la Société Géologique de France, 

# série, t. XV, 1887, no 2. 

_ 18. Extrait des travaux de la Société centrale 

€ Agriculture du département de la Seine-Inférieure, 

212 cahier. 

19. Annales de la Société d'Agriculture, His- 

Wire naturelle et Arts utiles de Lyon, 5 sér., 

L. IX, 1886 


D, lettres àt Arts de Lyon. Classe des Sciences, 
. Vol. XX VII. 

21. Mémoires de l'Académie des Sciences, Ins- 
: 2 et Belles-Letires de Toulouse, 8 série, 
EVE 


Société d'Histoire naturelle de Toulouse. 
Procès-verbaux des séances du 5 janvier, 2 et 16 
87. 


_ Tévrier 48 

#3. Bulletin de la Société d'émulation du départe- 
Rent de l'Allier, t. X VII 3° et 4° livraisons. 

’ 24. Société d'Émulation de l'Allier. Catalogue du 
Musée départemental de Moulins. 1885. 


0. Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles- 


& 


— 368 — 


25. Bulletin Historique et Scientifique de l'Auver- 
gne. 7° année, 1887, n° 2. 


Séance du 2 mai 1887. 


1. Bulletin de l'Académie impériale des Sciences 
de St-Pétersbourg, t. XXXI, n°3. 


2. Mémoires de l'Académie impériale des Sciences 


de St-Pétersbourg, 7° série, | XXXIV, n°° 7-11. 

3. Bulletins du Comité géologique de St-Pélers- 
bourg. 1886, n°° 9, 10, 11 ; 1887, n° 2, 3, 4, 5. 

4. Bulletin de la Société impériale des Naturda- 
listes de Moscou, 1886, n° 3 

5. ludas Machabœus et Nupta ad amicam.—Ata- 
demia reqgia disciplinarum nederlandica, 1886. 

6. Jaarboek van de Koninklijke akademie van 
Wetenschappen gevestigd te Amsterdam, 1885. 

7. Amsterdam. Verslagen en mededeelingen der 
Koninklijke akademie van Wetenschappen : 

Afs. Letterkunde, derde reeks, derde deel. 

As. Natuurkunde, derde reeks, tweede deel, 
1886. 

8. Verhandelingen der Koninklijke akadernie van 
Wetenschappen, vijf en twintigste deel. Amsterdam, 
1887 


9. Journal de l'École Polytechnique, 56° cahier: 
10. Ministère de l'Instruction publique. — /iev# 


n'+ 


7° série, t. X, 1885-1886. 


SRE pre ge MANS be TPE 


des travaux scientifiques. T. VI, n° 10 et 11: t. VIE, 
à 


11. Bulletin de la Société philomathique de Paris. ; 


AE 


HE LU SES EE tre 


DT DEN di NC ON VUE Et E 


_ Culta, 1886 


— 369 —… 

12. Bulletin de l'Académie d'Hippone, n° 22, 
fascic., 1. Bone, 1887. 

13, Mémoires de la Société nationale d'Agricult- 
ture, Sciences et Arts d'Angers, t. XXVIII, 1886. 

14. Fondation de la Société de Statistique de Mar- 
seille. — Compte-rendu 1886. — Rapport sur les 
Concours. 

15. Extrait des travaux de ta Société centrale 
d'Agriculture du département de la Seine-Infé- 
rieure, 213° cahier. 

16. A.-L. Donnadieu. — Les véritables origines de 
la question Phylloxérique. Paris, 1887. 

* 17 Annales de la Société d'Horticulture de Maine= 
tl-Loire, 1886, 3° et ze trimestres. 

18. Bulletin de ta Société des Sciences historiques 
€l naturelles de l'Yonne. 40° vol., Auxerre, 1886. 

19. Bulletin de la Société d'Agriculture, Indus- 
lie, Sciences, Arts et Lettres du département de 
l'Ardèche, t. IT, 127 et 2 semestres, 1886. 


Séance du 6 juin 1887. 


À Memoërs of the geological Survey of India. — 
Palzontologia indica, sér. xu ; the fossil flora of the 
Pndvana system » Sér. xt; Salt-range fossils. Cal- 


2, The Juarterly journal of the Geological So- 
“et. Vol. XLIIT, part. 2, n° 170. 
3 Journal Of the Trenton natural history Society, 
re january, 1887. 
LS “oCéeding of the Academy of natural sciences 
| OP hiladelphia, part. IIL. oct., déc. 1886. 
| 24 


— 370 — 


5. Bulletin of the Museum of comparative zo0logy . 4 


at Harvard college, vol. XIII, n° 3. Cambridge, 1887. 
6. Journalof the Elisha Mitchell scientific Society, 
for the year 1885-1886, Raleigh. 
7. Richard Lydekker. — Catalogue of the remains 
of pleistocene and prehistoric Vertebrata contained 


in the geological departement of the Indian _ 4 


seum. Calcutta, 1886. 


8. Biblioteca nazionale centrale di Firenze.— 


Bollettino delle pubblicazioni italiane. N°* 31, 32 el 
33, 1887. 


9. Bollettino della Societi entomologica italiana, L 


trimestre IV, 4886: trimestres 1 et 2, 1887. Firenze. 


10. Schriften der Physikalisch-Okonomischen Ge- : 


sell-Schaft zu Kônigsberg, 1886. 
11. Bulletin de la Société Botanique de France, 
t. XXXIIL Comptes-rendus des séances, 6, 1886; L 


XXXIV, Comptes-rendus des séances, 1 et 2, 18875 


t. XXXIII, Revue bibliographique, E. 1886. 
12. Bulletin de la Société Géologique de France; 
8° sér., t. XV, feuilles 9-15. 


: 43. Bulletin de la Société des Amis des Sciences … 
naturelles de Rouen, & sér., 22° année, 2° semeslre 
886 


14. Mémoires de Académie des Sciences, Belles: 
VI 


Lettres et Arts de Clermont-Ferrand, Lt .XX 
1885 


15. Bulletin historique et scientifiqu 
vergne, T° année, 1887, n° 3, mars. 


16. Ministère de l Instruction publique. = pale 7 | 


des Bibliothèques et des Archives, 1886, n° 3. 


o de TR | 


D AE D 


St 


ee 4 


Et 


17. Annales de La Société d'Horticulture et d His- 
loire naturelle de THérault, 2° sér., t, XIX, n°1, 


tifique de France, n°° 359-366, 

19. Société d'Histoire naturelle de Toulouse. Bul- 
_ letin, 20° année, 1886. | 

_ 20. Bulletin de la Société d'Horticulture, d'Arbo- 
ritullure et de Viticulture du Doubs, 3° et 4 tri- 
; _ Mestres 1886, 1er trimestre 1887. 


licoles du Havre, 37° bulletin, 4 trim. 1886; 88° 
bulletin, 4e trim. 1887. 

_ 22. R. Fortin. — Extrait des Procés-verbaux du 
_ Comité de Géologie (1886) de la Soc. des Amis des 
SC. nat. de Rouen. 


Séance du 4 juillet 1887. 


À: Memorias de la reat Academia de Ciencias 
éactas, fisicas y naturales de Madrid, t. XI. Aves 
de España, | | 
: 2. Revista de Los Progresos de las Ciencias exactas, 

lisicas Y naturales, Madrid, t. XXII, n° 2 et 3. 

3. Bollettino delle pubblicazioni italiane, n° 34, 35 
_ €L 36, 1887. Biblioteca Nazionale centrale di Firenze. 
4 Bulletin de la Société impériale des Naturalistes 
: de Moscou, 1886, n° 4 ; 1887, n° 1. 
9. Extrait d'id. — Meteorologische Beobachtungen 
9eführt am meteorologischen Observatorium der 


Wblrthschaftlichen Akademie bei Moskau, von 
Fradeieff. 


48. Bulletin hebdomadaire de l'Association scien- 


_ 21. Société des Sciences et Arts agricoles et hor- 


— 378 — 

G. Mémoires de l'Académie impériale des Sciences 
de St-Pétersbourg, 7° série, t. XXIV, n° 12 et 13. 

7. Tijdschrift voor Entomologie vitgegeven door 
de Nederlandsche entomologische Vereeniging- 

Negen en twintigste deel (1885-86), vierde A fleve- 
ring. Dertigste deel (1886-87), eerste A flevering. 

8. Bericht der meteorologischen Commission der 
naturforschenden Vereines in Brünn (Observations 
de 1884) 

9. Verhandlungen des naturforschenden Vereines 
in Brünn. XXIV Bd. 1 und 2 Heft, 1885. 

10. Records of the Geological Survey of India, 
vol. XX, p. 2. 1887. | 

11. Journal of the royal Geological Society 0f 
Lreland, vol. VIIE, p. 1. 

12. Smithsonian miscellaneous Collections, V0 
XX VIII, XXIX and XXX. 


k 


13. Smithsonian Institution. — Fourth annual 


report of the Bureau of Ethnology. 1882-83. 

14. Memoirs of the American Academy of Arts 
and Science, Cambridge, vol. XI. p. IV, n° V. 1886. 

15. Proceedings of the American Academy of 
Arts and Sciences, Boston, n. S. vol. XIV; D- à 
1886. 

16. Annales des Mines, & série, t. IX, ?* et 3 li- 
vraisons de 1886, t. X; 4° et 6° livraisons de 1886. 

47. Procès-verbaux des séances de la Société 
royale malacologique de Belgique, août-décembre 


18. L'Année médicale de Caen, 15 juin 1887. 
19. Bulletin de la Société Botanique de France; 
t. 34, 1887. Revue Bibliographique À. 


SL SN RS 


) 
; 
4 
À 
ne 


— 373 — 


20. Ministère de l'Instruction publique. Revue des 
travaux scientifiques, t, VI, n° 12, t. VII, n° 2. 

21. Fernand Lataste. — Catalogue critique des 
Mammifères apélagiques sauvages de la Tunisie. 
22. Précis analytique des Travaux de l'Académie 
des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, 
1885-86 

23. F. Nizet. — Notice sur les Cataloques des 
Bibliothèques publiques. Bruxelles, 1887. 

24. Maître Jacques. Journal d'agriculture, publié 
Par la Société centrale d'Agriculture du départe- 
ment des Deux-Sèvres. Niort, mars et avril 1887. 

. #5. Société agricole, scientifique et littéraire des 
Pyrénées-Orientales, 28 vol. ù 
26. Bulletin de la Société Vaudoise des Sciences 
Raturelles, 3° sér., vol. XXII, n° 95. Lausanne, mai 


27. Bulletin de la Société des Sciences naturelles 
de Neuchâtel, 1. XV, 1886. 
28. Mémoires de l Académie des Sciences, Lettres 
el Arts d'Arras, 2 sér., t. XVII. 

*. Bulletin de la Société géologique de France, 
s° sér., t. XIV, n° 8, 1886. R 


LISTE DES SOCIÉTÉS SAVANTES 
AVEG LESQUELLES 
LA SOCIÉTÉ FAIT DES ÉCHANGES DE PUBLICATIONS. 


EUROPE. 
France. 


1. Ausne. Saint-Quentin. — Société académique de 4 


: Saint-Quentin. 
2, Arzrer. Moulins. — Société d'émulation de 

l'Allier. 
3. Azres-ManiTimes. Cannes. — Société des Scien- 
ces naturelles, Lettres et Beaux-Arts 

de Cannes et de Grasse. 
4. Id, Nice. — Société des Sciences nalu- 
relles, Lettres et Beaux-Aris des 
Alpes-Maritimes. ; 
5. Annècue. Privas. — Société d'Agriculture de 
l'Ardèche. 4 
6. Aupe. Troyes. — Société académique d'Agri- 
culture, Sciences et Arts de l'Aube: 
7. Bovones-pu-Ruône. Marseille, — Académie des 
Sciences, Lettres et Arts des Bou- 

ches-du-Rhône. 


8. Id. Marseille. — Société de statistiqies des …: 


Bouches-du-Rhône. 
9. Id. Air. — Académie d'Aix. 


— 370 — 


ÿ. D Caen. — Année Médicale de Caen. 

Id. Caen. — Académie des Sciences, Arts 
et Belles-Lettres. 

Id. Caen. — Société d'Horticulture. 

13. CuarenTe-INrériEuRe. Saint-Jean-d'Angély. — 

Société Historique et Scientifique de 

» la Charente-Inférieure. 

14 Id. Saint-Jean-d'Angéy. — Société Lin- 
de . néenne de la Charente-Inférieure. 
15. Côre-n'Or. Dijon. — Académie des Sciences, 
Le Arts, etc. de Dijon. 

Id. Semur. — Société des Sciences natu- 
relles de See 


à L relles et archéologiques de la ren, 
à 18. Douss. Besancon. — Société d'Agriculture, 
Sciences et Arts du Doubs. 

… 1. Id. Besancon. — Société libre d'émulation 
mans du Doubs. 

2. Id. Besancon. — Société d'Horticulture du 


Doubs. 
21. Fax, Deus — Société d'Agriculture, Scien- 
à es et Arts de l'Eure. 
2. Finistère. ‘cs — Société académique de 
Brest. 
8. GaRoNxE (Haurk-). Toulouse. — Académie des 
a Sciences, Incriptions et  Belles- 
Lettres de Toulouse. 
Id. Toulouse. — Société d'Histoire natu- 
relle de Toulouse. 
1. Toulouse. — Société des Sciences phy- 
siques et naturelles de Toulouse. 


. GIRONDE. Bordeaux. — Société Linnéenne de 


5. Loire-INFÉRIEURE. Nantes. — Société académique 


= 
ra 


= 


. Gap. Vîmes. — Société d'études des Sciences 
naturelles de Nîmes. 


1 
M 


Bordeaux. 
Id. Bordeaux. — Société des Sciences phy- 
siques et naturelles de Bordeaux. 
. Hérauzr. Montpellier. — Société d'Horticulture 
et d'Histoire naturelle de l'Hérault. 4 
Id. Montpellier. — Académie des Sciences 
et Lettres de Montpellier. 
. ISÈRE. Grenoble. — Académie Delphinale. 
Id. Grenoble. — Société de Statistique, ‘ 
des Sciences naturelles et des Arts î 
. de l'Isère. ; 
. Loire. Saint-Étienne. — Société d'Agriculture, 
Sciences et Arts de la Loire. 
. LoiRE (HauTE-). Ze Puy. -- Société d'Agricul- 
ture, Sciences et Arts du Puy. 


Pan RCE NN 'Éense DiS nd: Lislt ds 


de Nantes. 
. LOT-ET-GARONNE. Agen. — Société d'Agricul- 
| ture, Sciences et Arts d'Agen. 
. Maine-er-Lorme, Angers. — Société d'Agricul- 
ture, Sciences et Arts d'Angers: 
Id. Angers. — Société Académique 
d'Angers. 
Id. Angers. — Société d'Études scienti- 


fiques d'Angers. 
Id. Angers. — Société Industrielle d'An- 
gers. 
+ MaNGRE. Cherbourg. — Société des Sciences 
Naturelles de Chérbourg. 


Re 0 te ie à 
SE PP RE ONE. ARS Nr ENER  n PU AEN Tee  TEe DOS RU ES tt ON TLS CELLES SONNTONCE 


— 3717 — 


+ Maxoue, Cherbourg. — Société Académique de 

Cherbourg. 

Id. Avranches. — Société d'Archéologie, 
de Littérature, Sciences et Arts 
d'Avranches et de Mortain. 


+ MARNE, Chdlons. — Société d'Agriculture, 
Sciences et Arts de la Marne. 
Id.  Vétry-le-Francois. — Société des 
Sciences et Arts de Vitry-le-François. 
. MeurTHE-ET-Mosezce. Nancy. — Société des 
Sciences de Nancy. 
- Meuse. Verdun. — Société Philomathique de 
Verdun. 
+ NorD. Cambrai. — Société d'Émulation de 
Cambrai. 
Id. Douai. — Société d'Agriculture et 


Sciences de Douai. 
Id. Lille. -— Société des Sciences, Agri- 
Culture et Arts de Lille. 
D ON Zi. — Société Géologique du Nord. 
«+ ORNE. Argentan. — Société Flammarion. 
+ Pas-pu-Cazas. Arras. — Académie d'Arras. 
54. Puy-pr-Dômr. Clermont. — Société Historique et 
Scientifique de l'Auvergne. 


5%. Id. Clermont. — Académie des Sciences, 
Belles-Lettres et Arts de Clermont- 
de Ferrand. 
LP YRÉNÉES-ORIENTALES, Perpignan. — Société 
: Agricole, Scientifique et Littéraire 
à 5» des Pyrénées-Orientales. 


: à Ruôxs. Lyon. — Société d'Agriculture, Histoire 
naturelle et Arts utiles de Lyon. 


71. 


42: 


. Rnôwe. Lyon. — Académie des Sciences, arts 
Id. 
. SaÔwr-ET-LoiRe. Mâcon. — Académie de Mâcon. 


. Sartme. Le Mans. — Société d'Agriculture, 


. Seins. Paris. — Société zoologique de France. 


Id. 


Serxe-Ivrénreure. Le Havre. — Société havraise 
Id. 


Id. 


— 818 — 


et Belles-Lettres de Lyon. 
Lyon. — Société Linnéenne de Lyon. 


4e 


Sciences et Arts de la Sarthe. 


Paris. — Société botanique de France. 
Paris. — Société géologique de France. 
Paris. — École Polytechnique. 
Paris. — École des Mines. 
Paris. — Association scientifique de 
France. n 
Paris. — Société Philomathique de 
Paris. 2 
Paris. — Ministère de l'Instruction pu 
blique. — Revue des travaux scien- 
tifiques. + 
Paris. — Ministère de l’Instruction pu 
blique. — Bulletin des Bibliothèques 
et des Archives. . 


d'Études diverses. 
Le Havre. — Société géologique de 
Normandie. 
Le Havre. — Société des Sciences et 
Arts agricoles et horticoles du 
Havre. 
Rouen. — Académie des Sciences» 
Belles-Lettres et Arts de Rouen: 
Rouen. — Société centrale d'Agricul- 
_ ture de la Seine-Inférieure. 


— 379 — 


SEWNE-Inrérieure. Rouen. — Société des Amis 
des Sciences naturelles de Rouen. 
 Sumne-er-Oisr. Versailles. — Société d'Horti- 
culture. 


des Deux-Sèvres. 

Somme. Abbeville. — Société d'Émulation d’Ab- 
beville. 

Id. Amiens. — Société Linnéenne du Dre 
: de la France. 

l. Var Draguignan. — Société d'Études scien- 
tifiques et archéologiques du Var. 

82 ViexNe. Poitiers. — Société d'Agriculture, Scien- 
ces et Arts de Poitiers. 

k Vos. Epinal. — Société d'Émulation des 
Vosges. 

SE Yonne Auxerre. — Société des Sciences histo- 
riques et naturelles. 


Algérie. 
bon. Alger. — Société des Sciences physiques, 


l'Algérie. 
PASTANTINE, Büne. — Académie d'Hippone. 


Allemagne. 


CE. Colmar. — Société d'Histoire naturelle, 
RAINE, Metz. —_ Académie de Metz. 

Mère. Munich. — Académie des Sciences de 
Bavière. 


: Sivas (Deux-). Miort. — Société d'Agriculture 


naturelles et climatologiques de 


© 
né 


. Baviëre-Ruénaxe, Neustadt.— Pollichia (Société 


. Hssse-Rnévaxe. Offenbach. -- Société d'Histoire 


. Hesse-SurériEurEe. Giessen. — Société pe 


… Wasrrnaue. Münster. — Société scientifique 


. WüuntEmsenG. Stuttgard.— Société des Sciences 


. Baux. — Société des Naturalistes de sf 


=: #60 — 


Bavière. Ratishonne. — Société rod 
Minéralogique de Ratisbonne. 


d'Histoire naturelle de la Bavière- 
Rhénane). 
Hampoune. — Société d'Histoire naturelle de 
Hambourg. 


naturelle d'Offenbach-sur-le-Mein. 
Sciences naturelles et médicales de 
la Hesse-Supérieure. 
Prusse. Kœnigsberg. — Société de Physique et 
d'Économie de Kænigsberg. 
Id. Berlin. — Société géologique alle 
mande. 
Id. Berlin. — Société éntomologiqüe de 
Berlin. À 
PRusSE-RHÉNANE. rêves, — me: des 
Sciences utiles de Trève 
THURINGE. Jéna. — Société d' pp naturelle 
et médicale d'Iéna. 


de Münster, 


naturelles de Wurtemberg: 


Autriche-Hongrie. 


Bua-Pssra. — Institut géologique de Hot 


Fa 
S 
Les" 

fai 


mn NE 


Id. Institut géologique de Vienne. 
Id. Société zoologique et botanique de 
Vienne. 


Belgique. 


BRUXELLES. — Société royale de Botanique de 
Belgique. 

Société entomologique belge. 

Id. Académie royale des Sciences, Lettres 


Espagne. 
Mann. — Académie royale des Sciences de 
A Madrid. 

Td. Société espagnole d'Histoire naturelle. 


Grande-Bretagne et Irlande. 


Dur. — 


ociété géologique de l'Irlande. 
GLascow. — 


Société géologique de Glascow. 

Loxores, — Société Linnéenne de Londres. 
A. Société zoologique de Londres. 
Société géologique de Londres. 


[2 


. Lowpnes. Société entomologique de Lt j 
. Manouesrer. — Société Littéraire et Philoso | 
. Ausrenpan. — Académie des Sciences d'Amster- 


. Ninèeue, — Société botanique des Pays-Bas. 


. BoLocxe. — Académie des Sciences de Bologne. 
. Frorexcg. — Comité géologique italien- 
. GÈNES. — Musée civique d'Histoire naturelle ï | 


5. Luxemsoune. — Société des Sciences nat 


. LisBonng. — Commission des travaux 6® 


— 382 — 


Id. Société royale pour les études mi 
croscopiques. 


phique de Manchester. 


Hollande. 


Id. Société royale de Zoologie. 
. Levre, — Société entomologique des Pays-Bas. 4 


Italie, 


Id. Société entomologique italienne: # 
Id. Société d'Agriculture de Florence: 
Id. Bulletin des publications italiennes. 


de Gênes. 


Luxembourg. 
urelles 
du Grand-Duché de Luxembourg: 


Portugal. re 
géolo- 
giques du Portugal. 


— 383 — 


Russie, 


l FiNLAND£. Helsingforst. — Société des Sciences 

+ de Finlande. 

. Kw. — Société des Naturalistes attachée à 

l'Université de Saint-Wladimir. 

139. Moscou. — Société impériale des Naturalistes 
TRS de Moscou, 

140: Sanr-Pérenspourc. — Académie des Sciences 
:. de Saint-Pétersbourg. 

Id. Société entomologique russe. 


Suède et Norwège. 


42. CRisrranra. — Université royale de Christiania. 
43, Lun. — Université de Lund. 
44. SrockoLm. — Académie royale des Sciences. 

* Ursaz, — Société royale des Sciences d'Upsal. 


Suisse. 


16. Benne, — Société entomologique suisse. 

7. Gexève, — Société de Physique et d'Histoire 
: naturelle, 
Lausanne, — Société vaudoise des Sciences 
: naturelles. 

— Société des Sciences naturelles 
de Neuchâtel. 
+ — Société entomologique suisse. 


Neucrarez. 
 SCHArroUSE 


ASIE, 


152. 


æ 


— 384 — 
AMERIQUE. 
Brésil. 


Rio-DE-JANEIRO. — École des Mines de Ouro 
Preto. 


États-Unis. 


. Bosron et CamBrinGE. — Académie des Arts el 


des Sciences. 


. Bosrox. — Société d'Histoire naturelle de 


de Boston. 


. CALIFORNIE. — Académie des Sciences de Cali- 


fornie. 


. CaRoLINE pu Non. Raleiïgh. — Société scienti- 


fique Elisha Mitchell. 


. Conxecricur. Vew-Haven. — Académie des 


Arts et des Sciences de Connecticut. 


. Missourr. Saint-Louis.— Académie des Sciences 


de Saint-Louis. 


. New-York. — Académie des Sciences de New- 


York. 
Id. Société de Microscopie de New-York: 


. PHILADELPHIE. — Académie des Sciences natu- 


relles de Philadelphie. 


. Trexrox. — Société d'Histoire naturelle de 


Trenton. 

Wasmneron. — Académie nationale des 
Sciences. 

Id. Institution Smithsonienne. 


PSG TR 


Au 4e Janvier 1888. 
D — 
MEMBRES HONORAIRES. 


Date de 


MM. S. M. L'Emrereur du Brésil . . . Po 


Carezzint, professeur de réiséle à ‘Foviversité. 
à Bologne (Italie) . 

Douvizcé, professeur & licdtsloge à | M'École 
des mines, boulevard St-Germain, 207, à Paris. 

Hésenr, membre de l'Institut, doyen de la 
Faculté des Sciences de Paris. . + : . 

Lesoucuer, professeur honoraire à la Faculté 
des Sciences de Caen. . vs 

Le Jous, président de la Société de Sciences 
naturelles de Cherbourg. . . + 

Lennier, président de la Société igine de 
Normandie, au Havre . . . . + « + + + » 

LereuLier, professeur au Lycée, rue poses 
nettes, 5, à Alençon. . . . 

Lrais {Emmanuel}, ancien directeur a l'Obser- 
vatoire de Rio-de-Janeiro (Brésil), maire de 
Cherbourg 

Muiens , ce née de k Société Sands 
de Londres, 84, Addison Road, Kinsington. 

Mœzzer (ve), professeur de paléontologie à l'In- 

…. stitut des mines, à St-Pétersbourg ( Russie )- 

Nvzanver, naturaliste, passage des Thermopyles. 

Saponra (le marquis Gaston pe), correspondant 
de l’Institut, à Aix (Bouches-du-Rhône) + : 

Sauvace (D), directeurde la Station agricole, à 
Boulogne-sur-Mer, , . + + + + + + + + * 


LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 


la nomination 
4 


1878 
1882 
1860 
1848 
1860 
41880 


1869 


1874 
1874 


1878 
1861 


1878 


1383 


SR Er re 
22 Fo bois 
TRES Ge D ROME NP ri D EN PE TT SUR APR Er 


i = 
PE PR, LE Ne et D COMTE T eS 


— 387 — 


MEMBRES RÉSIDANTS. 


_ MM. Axe, professeur libre . . . . . . . . . ae 
ANNOviLLE (n°), président de la Société de Tir . 
Beausour (Sophronyme), notaire honoraire , 
trésorier honoraire, rue Viliiie, 25, "35 
Le Bewor, secrétaire de la Chambre de Commerce. 
4 F Bicor, licencié ès sciences naturelles, 1,7 ; 
°° Boreux, ingénieur en chef des ponts et chaussées 
Bountenxe (docteur), directeur de l'École de 
nn RE ia 
Carois (Dr), professeur suppléant à l’École de 
a PU Le Nr ms 
Cuansonnier, professeur à l'École de Médecine, 
trésorier de la Société, rue Froide, 22, . . 
Dancearp, chef des travaux de Botanique à la 
Faculié des Sciences. , . . . vou 
Dewesre, pharmacien de 4re classe, à Caen. 
Evnes-DesLoncciramps ( Eugène ), professeur de 
éologie à la Faculté des Sciéhoés 5, , à 
Fauvez (Albert), REUCRE Ni a rer Des 
 Fayez (Dr), professeur à l'École de Médecine , 
vice-président . . : 

l'o 


MMIGNY DE La Lonpe (pe), secrétaire de la So- 
Gossanb , professeur de Sciences physiques au 
D Oi  ébiann 
Gossezix (docteur), professeur à l'École de Mé- 
decine, rue de Lonpiinerté ,".:, 7. 
Huer, maître de conférences à la Faculté des 
Sciences, archiviste de la Société, , 


. F Pharmacien de première classe. . . . 
Le Cusvaruien » docteur - médecin, rae St - 
M: 


o NUE, , |, 


CR AE ARS SAS A DS de Ar EN Mu 


Date de la nomination 
867 


1 
1883 


1872 
1863 


re MM. Leconnu, ingénieur des mines, maitre de con- 
férences à la Faculté des Sciences de Caen. 
Lécen, licencié ès sciences naturelles, « + + + 
Lenoux (Marc), chef des travaux zoologiques 
au Laboratoire de Luc-sur-Mer, , « + + + + 
Le Roy ve Lancevixièee (docteur), directeur 
honoraire de l'École de Médecine . + «+ + + 
Le Sénécnaz , docteur en droit, licencié ès 
sciences naturelles , conservateur des collec- 
ne tes 
LETELLIER, docteur en médecine, : + + + + + 
Lereurien (A.), professeur de sciences nalu- 
: NI au Lycée, bibliothécaire, 92, rue St- 


RUE he Cine, : sis à la 
: Faculté des Sciences. , « . « + + « » 
Lupineau, receveur municipal. « . . 
Moèue, doyen honoraire de la reculé A 
Sciences, secrétaire de la Société, + « + «+ 
Murzois, pharmacien, rue St-Pierre. + + + + 
Neyneneur, professeur à la Faculté des Sciences, 
_ Osmonr, vérificateur des douanes. . . + + + - 
Pier, professeur à l'École de Médecine, pe 
Pucuor, préparateur de chimie à la Faculté des 
Sciences , 


Ramur, norte Fe SE et ue ‘ pra 
dent de la Société,. . . . 4 

Ravien, préparateur de mhdais pue au 
Lycée,. + 

RENÉMESNIL rss DE , me de Re % + 


Mairie. . , 
Sausse (A), préparateur à la Faculté âes Sciences 
Tesxière 


hi: *£ à s 8. 1 


;  TorsenxT 
_ adjoint. , . . . PT US OR A M LA son 
Viussanvo, directeur du Jardin des Plantes. 


secrélaire- 


…— Mo — 


MEMBRES CORRESPONDANTS ces 


Date de la nomination 
Arpenr ( Jules), membre de plusieurs Sociétés dE ao 


savantes, à Flers Orne) LORS CUS LUN 2 QU A N° Le 1878 Ég 5 ES 
nsé, médecin, à Alençon. . . 1886 Le 
ns Edmond ), dtsaihes Ps s 


DR 46 ;:à Paris sc oi és. 4877 
Basseme, colonel en retraite, 12, rer 
Négrier, 26, au Mans. , . . + : 4873 
… Bavar, professeur à l'École de Médecine. ms 
 Grande-Rue, 45, à Brest. . . , . . .. . 4871 
EE (Félix Évre p#, ancien procureur de 

la République , rue des Saints-Pères, 411, ; 
NP 1877 
: Bencouxioux, INR à l'hôpital sibdé; 
ierret (province d'Oran, Algérie) . . , . . 1882 
_ Bentor, inspecteur des pharmacies , président 
du Tribunal de commerce, rue des Chanoïines, ë 
te sise 4664 Re 
> un, propriélaire à des ee 1885 
_ Buer, 0 gif des ponts et chaussées, à hel- 

Tème (Orne) . . . sos 00 
Burn nu, lo: ou he de Con- 
_ lances, sie: CU Ne 
Borsenéaux | . taie à nb: cale: ARTE , a 
Boxxecnose (0e), membre de plusieurs Sociétés ni 
 Sivantes, À Monceau, près Bayeux. . « « + 4824 a 
BowvouLorn (ve), entomologiste, rue de l'Uni- 
D EE Pare dé oiivtie eee ÉOOÈ 
Botranp, interne des Hôpitaux, au Dis. 5 + 1886 
Bowen (Émile), pharmacien, 20, rue de 

» à Montmorency, , : . .., + « +. 1876 

Botcon (docteur), 45, rue Lafayette, à Paris, +: 1879 Le 
°UrAuD, ingénieur , inspecteur des Lignes télé 
D a Quapeiie ue des + c. 480 


DONNE 


Date de 


MM. Bourse, géologue, à Roncherolles, par 


Darntéal (Seine-Inférieure) . . 
Bnévisson (René pe }, sigle au ai 
teau des Forges, par Longni (Orne). , . . . 
Briquez, avocat, conservateur du Muséum, à 
Lunéville, . . . . . 
Bronexianr ( Charles), Si A PE 
Académies et Sociétés savantes, rue Guy-de- 
La-Brosse, 8, à Paris. es . 


Baunaun (Paul) fils, avoué, à boiosas (ae 


rente-Inférieure). 

BucaiLe, nue , re Star: ‘ tas à 
Rouen, . ,:. . 6 
Bureau, She: au ice: quai de pé. 

thune, 24, à Paris, , 
Bureau (Louis), directeur ‘du vstun d'hisioire 
naturelle, rue Gresset, 15, à Nantes, . . . 
Caniver, conseiller général de vs et maire 
Chambon: Diese eee 6 60 
Canne, pharmacien, à Courseulles, . . . . 
Carvrez, professeur au Collège d'Avranches , . 
CLémenr (l'abbé), vicaire de Touques, . . + : 
Conmiène, professeur au Lycée de Cherbourg. 
Correau, membre du Comité de la paléon- 
tologie française, à Auxerre (Yonne). . + : 
Courrois , instituteur, à St-Vaast (Manche). + 
Créances, principal du Collège ce crie 
(Haute-Marne), . . , , PE LS 
Desox, négociant, ancien maire SUR ù 
DeLacnareLe, naturaliste, 55, rue des Corderies, 
& Cherbourg ; + . «+ ... » du vis 
Decaviene, herboriste , PARCS eva 
Demacny, négociant, maire d'Isigny. + + + - 
Desponres (Henry), ancien conseiller de pré- 
place St-Georges, à Pariss » + : 


fectu 
Dewaioue (Gustave), professeur de minéralogie, 


1879 


1874 


"OUT 


géologie et pen à l'Université de 
Liège (Belgique) . 


Haute-Marne, à Joinville . , , . . at 
Doucrus (Gustave), membre de la Société piles 
gique de France, rue de Chabrol, 45, à Paris, 


RE 


Duner, professeur à la Foculié libre de Méde- 
cine de Lille (Nord). ere | Ale Le. ls E | He, JL M 
Buxor, et: VUE ses 


Fanoy(pe), mem 


rue Dore, à Château-Gontier (Mayenne). . 
Ficner, juge de paix, à Cherbourg, + + « : « 
Fisvrior { docteur }, conseiller général du Cal- 
vados, à Lisieux, . , , 
 Fonraine, naturaliste, à Lu Chopelle-Guutbier 
Label e OR 

OT, pharmacien de 4" classe, rue St-Jacques, 
À Paris 
Fonnix (Raoub) sh, r aps Pré, à Rouen, , . 
. Foreunn, rue des Charbonniers, 13, Avenue 
Daumesnil, à Paris, , A 
© Faéner (l'abbé, professeur au Dot Sémlaniré 
D La Mines. à 5 sé 60 0 
 Fromexrer, (ne), docteur-médecin, membre du 
Comité de la paléontologie française, à Gray 
(Hau ts ee du vo 


AnénY , receveur municipal, à Lisieux. + + « 


1866 
1864 


Date de la nomination 


f 


_— 5392 — 


Date de 1 
MM. Gasnren, ancien pharmacien, à Vimoutiers (Orne). 
Génevoix (docteur), licencié ès sciences, 44, rue 

Ê des Beaux-Arts, à Paris.. . . . 
 Genriz (Ambroise), professeur au dans du Most, 
is Genvais, secrétaire de l'Inspection académique, 
à Évreux, . . 
Gicer, AEAAES rue Fe dus, ea à 
Le Es Aleon dun 6 bete 0 see se à 
. Gonernoy, pharmacien, à Liltry, . . . + . + 
Gouranv, docteur-médecin, à Tinchebray . . . 
Gounsine, ancien sous-préfet, rue de Lille, 74, 


Re un oo à d'or e: 6 à Hunt 
Gouverneur, maire de Mortagne (Orne). + + + 
visent, pharmacien, à Trévières, . , + + + 
Hacouevizce (D), propriétaire, au DAS de 
; Launey, près Orbee , . . . . .« . . . 
. Hawez (l'abbé), curé des en 
Harcount (duc n°) ancien dé au château de 
Hi Thury-Harcourt, , . “or emuiesis 
: Houwex, médecin, à Sées nn Meet 
+ Howuwey (Joseph , do 
us Huer, externe des Hôpitaux, 6, — de l'Odéon, 
Poris.; « … . Sr 
Hurry, ae à 48, rue ps ïs Barre, à. 


Dieppe. seu diR 

Hussor, Pope PPS par 5 Atis (Grmti. ss 

Le - Josepu-Larosse , naturaliste , à - St-Côme-du- 

Rd du 

Jouax, capitaine de vaisseau en er 48, 

rue Bondor, à Cherbourg. . « + + + + » + 

Jouvin, pharmacien, à Condé-sur-Noireau + : + 

on harre professeur à la Faculté des 

, directeur du Laboratoire maritime 

RE . ee 
FN, principal du Collège de Condé -sur 


Mis voix 6 9 0 9:6.60:0 25-058 


— 993 — 


Date de la nomination . 
54400 libraire, & Péri "5. 36 
 Lacaiise, naturaliste, membre de plusieurs So- 

| ciétés savantes, à Bolbec (Seine-Inférieure). 1869 
Lance, docteur-médecin, à Flers (Orne). . . 1880 
 LanGLais, professeur départemental d'Agricul- 

_ füre, à Alençon . . . . 41885 


des ponts et chaussées, 41, rue des Vignes, 
… PSéÿ-Paris. . . . . . « 1878 
Lmonoxe (Ernest), State; rue À Gustéiaè 
Saint-Paul, 6, à Paris vs de 8 6 VUE 
Lenoucnes, docteur en médecine, rue du Fac 
… bourg-Poissonnière, 42, à Paris. . . . . . 187à 
Lenovcnen, pharmacien, à Alençon. . . . 1586 
=  Leccenc, aide d'anatomie à la Faculté de Mé- 
: en ie SE D OU OU M | 

| Laétiae, médecin-vétérinaire, à Falaise, PET 


_ Lucœun, pharmacien, à Vimoutiers. : . . . . 4880 hs 
Lecoinre, professeur à l'École normale d'° Dvaitss 4882 
7 directeur des postes et télégra us 


” LUT, docteur-médecin, à Orbec, NOV 0 . 1877 
Lutncuan, médecin principal de l'aréséi nl 

retraite, à Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orien- 
tek 


TACQ (Arthur), curé de St-Germain pl ù 4 
9e) : 


AE, Di Mr, DE Le, EU Li Be Le 1875 


— 394 — 


Date de la nomination 

MM. Lonroz (nr), géologue, à Frontenex, près Ge- 5e 

nève (Suisse). . . . . 1869 
Lourreur, président de la Société Un 
et de botanique du centre de la Normandie, 

à Bayeux. . . & Fe me RS 

Luca fils, nes dei 17 ji à Orbec. 41875 

Macé (Adrien), rue de la Duché, à Cherbourg. 41884 
Marmnvaup (Ernest }, secrétaire général de la 
Société botanique de France, rue Linné, 8, à 


Hans ee ns . 1864 
Manoury , ancien oil “di ‘Collège 4 

Lisieux, à Villerville, . . . . "286 
Maraïs, docteur-médecin, 24, rue des ie à 

Honfleur. , , . 1877 


Maronanp(Léon), PAR à r École AR 

_ de pharmacie, docteur en médecine et ès- 
sciences naturelles, à Thiais, par Choisy (Seine). 1868 

Marcuann (E.), adjoint au maire d'Alençon. . 1878 

Manie (Almyre), pharmacien, à Isigny. , . . 1882 

Manté, propriétaire, 466, rue Blomet, à Paris. 4881 

Marmieu, ancien pharmacien, à La Rivière-St- 


Sec, +, , 1869 
Méu10N, ancien are. à vale (Orne). 1859 
Micnez, agent-voyer, à Évrecy., , . . . 1886 


Mine-Enwanps 


= 


Alph.), membre de ri 
professeur au Muséum d'histoire naturelle, 
rue Cuvier, 57, à Paris. ©. à + 4 «+ » + 4808 
Moxcoo, docteur en médecine, à nn 
Vire (Manche) . Née © OU A 
Mourter , notaire, à Obs RTS 1877 
Ouivier (l'abbé), à Autheuil, par Tourouvre bent 1874 
ParrouiLLanD, __— de 4e classe, à 
CS 5, : PNR | 1 
PELLERIN (Albert), ancien FRE : Cin- 
A CO Ru Lui 
Pecver, docteur-médecin, à Vire. « , « . + + 1883 


— 395 — 


4 Date de 
WM. PERDRIEL, ancien notaire, à Bretteville-sur-Odon. 
Pérocue {Jules}, directeur des Contributions 
indirectes, be ONond): ie asus 
Perrier (Henri), propriétaire, à Champosoult 
te do dde EU 
PIERRAT , ornithologiste , à Gerbamont, près 
; D os. int 
Le Pricer, professeur au Collège de Bayeux. . . . 
_ Piquor (Alphonse), propriétaire, à Vimoutiers 
Porncarré, membre de l'Instlitut,, professeur à la 
Sorbonne, 66, rue Gay-Lussac, à Paris,. . 
Poussrer, pharmacien, place Eau-de-Robec, 4, 
Re Re dencre 
Quéruez, pharmacien honoraire, place Nationale, 
D famine 
Ravener, (Jules), propriétaire, à Falaise, . . . 
Renauzr (Bernard), aide-naturaliste au Muséum, 
Professeur de Paléontologie végétale, rue de la 
Collégiale, 4, à Paris. . . . . a 
Renauzr, professeur de Sciences physiques et 
naturelles au Collège de Flers (Orne 500 
Renéweswir (G. pe), professeur au Collège Sta- 
nislas, rue Honoré-Chevalier, à Paris, . . . 


e Rexov, avocat, naturaliste, quai de la Fosse, 68, 
à Nan 


Rerour “ES Put . 1 ee à : ie À. + 
Ricuen, professeur au Col lège de Mortagne (Orne). 
Rocer, ancien chef d’Institution, 161, rue 
acques, à Paris. , : . : ! , . | . : 
SaïNT-Awanr (be), ingénieur en chef des ponts 
el chaussées, 66, rue Caumartin, à Paris. . 
Sknonskr, membre de Ja Société géologique de 
France, à Domfront Ris y “ 
r lé géologique de Normandie, au Havre. . 
 SIGNY, propriétaire, à Part 7. 


la nomination 
1877 


1882 
1879 


1865 
1887 


1883 


1882 


1823 Fondateur 
1878 
1881 


: : Date de la nomin 
MM. Tuiré, ingénieur des mines, à Rio-Janeiro . . 1877 
“TrancuanD, professeur au Collège de Lisieux . 1878 
Tuners, conseiller général, maire de Falaise, .. 1886 
| Vize-0'AVRAY (be), propriétaire, à Honfleur. . 1879 
ais VILLERS (Georges ne), secrétaire de lx Société 
a: académique de Bayeux . . 
Weger (docteur), directeur du service 7 ssnté 
du 3° corps d'armée, à Roueu. . . . 
 Zurcnen, ingénieur des ponis et chaussées, cé 
RE Sn de 6 de . 


1881 


_ Nota.—Prière à MM. les correspondants de rectifier, S'il ÿ a ! 
la date de leur nomination et leur adresse. 


TABLE DES COMMUNICATIONS 


PAR NOMS D'AUTEURS. 


Sur la polystélie dans le genre Pinguicula, p. 77. 

Étude sur les terrains anciens du nord du Cotentin, 
P. 9. — Sur l’arkose du Val-de-Saire, p, 12, — 
Excursions géologiques de la Société Linnéenne 
dans la Manche, p. 297. — Note sur le terrain dé- 
vonien de Portbail, p, 335. 

Nouvelles herborisations aux environs de Cherbourg 
et dans le Nord du département de la Manche, 
P. 97. — Excursions botaniques de la Société Lin- 
néenne dans la Manche, p. 209. — Sur l’appari- 
tion de quelques plantes étrangères à Cherbourg 
et à Fécamp, p, 321. 

Observations sur le développement du Chlamydococ- 

Gus pluvialis Braun., p. 43. — Un procédé opé- 
raloire en Histologie végétale, p. 84, — Note sur 
le genre Chlamydomonas, p. 151. — Note sur le 
genre Chlorogonium Ehr., p. 160. — Remarques a 
Sur les canaux sécréteurs de l'Araucaria imbricata, 
P. 174. — Sur la Polystélie dans le genre Pingui- 
cula, p. 477. — Le mode de propagation du 
Nephrocytium Agardhianum Nœg., p. 1496. — A 
Propos d'une récente communication, p. 287. — 
Sur les parasites végétaux, p. 342, 

Expériences de caléfaction (4re note), p. 75. — Expé- 
riences de caléfaction (2° note), p. 136. 

Jean-Nicolas-Césaire Jouffroy et ses manuscrits, 

P. 304, 


— 398 — 


LEcorNu. Sur le Silurien des vallées de l'Orne et de lOdon, 
p. 49. — Sur les carrières souterraines du Cale 
vados, p. 164, Fa 

Le Jours. Le Glyceria Borreri à Cherbourg, p. 481, 

Le Sénécuaz. Note pour servir à l'Histoire de la faune européenne 
dans les temps historiques, p. 50. — Deuxième 
note, p. 64, — Note sur quelques animaux re- 
cueillis dans le canal de Caen à la mer, p. 87. 

LeTELLIER, De l'emploi du Vanadate d'ammoniaque et du Tannin 
pour faire une masse à injection noire, p. A 
De la fonction urinaire chez les mollusques acé- 
phales, p. 316. 


MonièrEe, Note sur une Cycadée du Lias, p. 125. 
NYLANDER. Enumeratio Lichenum Freti Behringii, p. 198. 
RENAULT. Note sur le Clathropodium Morieri, p. 145. à 


TopsenT. Notes de Spongologie, p. 34. — Contribution à 
l'étude de la distribution des éponges dans R 
Manche, p.71. — Rapport sur l’année 1886-57 de 
la Société Linnéenne, p. 287. — Étude sur là 
faune des spongiaires de Luc, p. 330. 


TABLE DES MATIÈRES 


——_———_——_—__— 


4 Composition du bureau pour l’année 1886-1887, , , . 
#1) ee 


SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1886. 

À fanées sur les terrains anciens du nord du Cotentin, par 
. Bigot, 

Note sur 


: 
SEA 


EU ES at "CR . . . o 


arkose du Val- Fa FN par le de. er 


CAM AU | 


SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1886. 


Sur le silurien des vallées de l’Orne et de l'Odon, par M. Le- 
COR, | [Ro en Ré el DU AN CPR 


: Notes de spongiologie, p par M. dns © Fe 


SÉANCE DU 10 JANVIER 1887. 
Obserrations sur le dévelo 
Sraun., par M. Dange 

-* Pour servir à l’hi 
: temps historiques, 


D du pr ge pluvialis 
istoire F la faune nié dans les 
par M, Le Sénéchal, . , , 


SÉANCE DU 7 FÉVRIER 4887. 


à 0le pour servir à l’histoire de la faune européenne 
tp historiques, par M, Le DEDÉCRUE > : 

à Le de la distribution des é es de la Man- 
sn . | pong 


PUR CN PEN OURS QU ADS vi à 


— 400 — 


SÉANCE DU 7 MARS 1887. 


Expériences de caléfaction, par M. Gossart « « . * : 

Un procédé opératoire en histologie végétale, par M. Dangeard, 

Notes sur quelques animaux recueillis dans le canal de Caen a Le 
la mer, par M. Le Sénéchal. . . . . «+ . 


SÉANCE DU 4 AVRIL 1887. 


Nouvelles herborisations aux environs de Cherbourg et dans le 
nord du département de la Manche, par M. Corbière. : +. à, 
= Note sur une nouvelle Cycadée du Lias, par M. Morière. . » + 4 


SÉANCE DU 2 MAI 1887 


Expérience de Caléfaction, par M. Gossart. . » + + « pe 
Note sur le Clathropodium Morieri, par M. Renault, . 
Note sur le genre Chlamydomonus, par M. Dangeard. . : 


SÉANCE DU 6 JUIN 1387 


Note sur le genre Chlorogonium Ehr., par M. Dangeard. LR: 
Note sur les Carrières souterraines du Calvados, par M. Lecornu. | 


SÉANCE DU 4 JUILLET 1887 


De l'emploi du Vanadate d’ammoniaque et du Tannin pour faire 
une masse à injection noire, par M. Aug'stin Letellier, -+ + 
Remarques sur les canaux sécréteurs de l'Araucaria imbricati 
par M. Dangeard, , . . rs 
Sur la Polystélie dans le genre st pur ju. Dangeard 
DR es AR an. 
Le Glyceria Borreri à ane par M. Aug. Le Jolis. + + 
Le mode de propagation du Nephrocytium Agurdhianum * Nœg 
le A M 


— AO1 — 


Enumeratio Lichenum Freti Behringi, par M. Nylander, . . 
. A propos d’une récente communication, par M. Dangeard. , . 

Rapport sur les faits qui se sont passés dans la Société Linnéenne 
_ pendant l’année 1886-87, par M. Topsent, : : + 


= — 


EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE EN 1887. 


Compte-rendu de la réunion annuelle de la Société Linnéenne 
de Normandie, tenue les 24 et 25 septembre 1887, à Saint- 
Sauveur-le-Vicomte (Manche). . . . . . +46 RO 
Excursions botaniques, par M. Corbière, . . . . . . . . . 


SÉANCE PUBLIQUE 


Jean-Nicolas-Césaire Geoffroy et ses manuscrits, par M. Henri 

a  . 
De la fonction urinaire 
M. a 
Sur l'apparition de quelques plantes étrangères à Cherbourg et 
DD ur M Corière, . .., :. , . , 1... 
… Étude sur la faune. des Spongiaires de Luc, par M, Topsent, , 
Note sur le terrain dévonien des environs de Carteret et de Por- 


chez les Mollusques acéphales, par 


Sort ep En . 


Sur les Parasiles végétaux, par M. Dangeard, . . . . . . . 


‘able des communi 


Table des Matières 


Excursions géologiques, par M, Bigot. . . . .« .« 


287 


Caen, Imp. H. Delesques. 


Afin de permettre à ses membres correspondants, qui ont adhéré aux 
nouveaux Statuts, de compléter leur collection, la Société Linnéenne 
leur __— à prix réduits, les volumes suivants de la ponte série 


MÉMOIRES. 


BULLETIN. 
4": SÉRIE. 


DE LA 


he PE 
je T4 
En 
| HS 


DE NORMANDIE 
 N 


: és 
.#° SÉRIE. — 2° VOLUME 


ANNÉE 1887-88 


CAEN. 


 MEXRI DELESQUES, IMPRIMEUR- _LIBRAIRE | 
Rue Fnoine, © Er 4 | 
PARIS, F, SAVY, LIBRAIRE 

77, Bourrvann Sr-Genwaix 


a 889 


DE NORMANDIE 


Re 


F 


. ‘exclusivement Lpgtes à leurs auteurs ; la ss : 


BULLETIN 


À SOCIÉTÉ LINNÉENNE 


DE NORMANDIE 


4 SÉRIE. — 2 VOLUME 


ANNÉE 1887-88 


CAEN | 
HENRI DELESQUES, IMPRIMEUR-LIBRAIRE 


Rue Fnoive, 2 Er 4 
PARIS, F. SAVY, LIBRAIRE 
77, Boucevann Sr-Genmaix 


1388 


COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ 


Pour l’année 1887-1888 


Président. .. . .. MM. RaBur. 


_ Vice-Président... le docteur Faye. 
D _ Secrétaire... .. MORIÈRE. 
D Vice-Secrétaire. . . TOPSENT. 
Bibliothécaire. . . LETELLIER. 
Trésorier honoraire BeauJour (Sophronyme). 
Trésorier. . .. .. CHARBONNIER. 
reUiste .. . _. Huer. 


La Commission d'impression, formée du Prési- 
dent, du Secrélaire, du Trésorier et de six membres 
de la + se trouve ainsi composée pour l'an- 
née 1887-1888 
MM. Rapur, Président. 

MoRièRE, Secrétaire. 
CHARBONNIER, Zrésorier. 
BorEux. 


SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1887. 


PRÉSIDENCE DE M. BERIOT. 


En l'absence du président et du vice-président, 
M. Berjot est invité à occuper le fauteuil. 

_ A8 heures, la séance est ouverte. Le procès-verbal 
_ de la séance de juillet est lu et adopté. 


| dance, — Plusieurs membres correspondants se 
_ Plagnent de n'avoir pas encore reçu le tome X de 


Plus de régularité, d'adresser à tous les membres 
Correspondants le Bulletin de 1886-1887 en les pré- 
Yénant que celui de 1887-88 ne leur sera délivré 
qu'au reçu du montant de leur cotisation. L'envoi 
d'une circulaire rédigée dans ce sens est approuvé 
ar la Commission d'impression et par la Société. 
La Compagnie décide que le procès-verbal de la 
Séance contiendra l'expression de ses regrels au 
Sujet des pertes qu'elle à faites pendant les vacances, 
Suite du décès de M. l'abbé Moncoq, bibliothé- 
üre de la Société, et de M. Duterte, membre cor- 
dant, à Alençon. Le secrétaire et ceux des 


Membres de la Société qui se trouvaient à Caen, se 


Il est procédé au dépouillement de la correspon- 


l 3 série du Buletin. M. Morière propose, pour 


D. 


sont fait un devoir d'assister aux funérailles de 
M. l'abbé Moncoq. ; 


L'ordre du jour appelle le renouvellement du bu- 


reau qui, par suite du dépouillement de divers 
scrutins, se trouve ainsi constitué pour l'année aca- 
démique 1887-1888 : 


Président, MM. Ragur, ingénieur des ponts et 
chaussées. 

Vice-Président, D: Faver, professeur à l'École 
de médecine. 

Secrétaire. Mouÿre, doyen honoraire de 
la Faculté des sciences. 

Vice-Secrétaire, TorsenT , licencié ès sciences 
naturelles. 

 Bibliothécaire, LeTELLiER, professeur de scien- 
ces naturelles au Lycée. 

Archiviste, Huer, maître de conférences à 


la Faculté des sciences. 
Trésorier honoraire, Beaujoux (Sophronyme), n0- 
taire honoraire. : 
Trésorier, Cuangonnier, professeur à l'E 
cole de médecine. 


Commission d'impression : MM. Rabut, Morière, 
Charbonnier, membres de droit ; Boreux, Fauvel, 
Berjot, D' Fayel, Lecornu, D: Catois, membres élus. 


Le Secrétaire donne lecture d'une note qu'il avait 
reçue de M. Duterte, peu de jours avant la mort de 
notre regretté collègue : 


UE D 0 US 
PES it M de RE de RES ARS SE diese + 2 


# 


;. NOUVELLES ADDITIONS 


CATALOGUE PUBLIÉ PAR M. H. DUTERTE 
Pharmacien honoraire à Alençon 
Dans le Bulletin de lu Société Linnéenne de Normandie, 
& série, VIII volume, avec des additions et corrections 
dans le IXe volume de la inême série. 


Après Ranunceulus trichophyllos Chaix, ajoutez : 

R. Drouetii Schultz. — RR. — Fossés. La Fuie, 
près Alençon. Fossés entre St-Paterne et le Chevain. 

— Mai. 

Après Drosera intermedia Hayn., aout - 

Genre Parnassia L. 

P. palustris L. — R. — Lieux tourbeux, St-Denis- 
Sur-Sarthon, Bursard, Lonrai, Chaumiton, près le 
Château-du-Val. — At. : 

Obs. — Cette plante avait été complètement ou- 
bliée, car il y a vingt- cinq ans que je l'ai récoltée 
dans les environs d’ Alençon. 

. Après Vicia lutea L., ajoutez : 

 V. varia Host. — R. — Moissons. La Hutte, dans 
les moissons, près de la gare (Thériot, Gentil etipse). 

ié 


Après Spiræa ulmaria L., ajoutez : 
Epilobium spicatum Lam.—PG.—Forêts d'Écouves 
et de Perseignes. 

Obs. — J'avais également oublié cette plante. 


— 10 — 


Après Orobanche minor Sutt., ajoutez : 

O. amethystea Thuill. — R. — Pelouses, Fresnay- 
sur-Sarthe, route de Sillé. — Jn. 

Après Ornithogalum umbellatum L., ajoutez : 

O. divergens Boreau. — PC. — Mêmes stations & 
aussi commun que l’Umbellatum. 

Re Scirpus lacustris L., ajoutez : 

. Tabernæmontani Gm. — R. — Fossés tour-. 

+ Fossés entre La Hutte et Fresnay. — Ji. - 

Après Glyceria airoïdes Reich., ajoutez : 

G. plicata Fries. — R. — Fossés tourbeux. ertré 
près Alençon. — Jt. 

Après Equisetum palustre 1, ajoutez : ï 
E. hyemale L. — RR. — Haies et bois humides. 
Champagne près Fresnay-sur-Sarthe (Fiant e{ ipse). | 

rs. AI. de. 


PLANTES DE MON GATALOGUE QUI DEVIENNENT DE PLUS 
EN PLUS RARES ET DONT QUELQUES-UNES DISPARAITRONT 
COMPLÈTEMENT D'ICI PEU D'ANNÉES. 


Ranunculus lingua L. (disparu de Bois-Roger, $ se 
trouve encore à l'étang de Dives). 


Elatine hexandra DC. Petasites vulgaris Desi. 
Carduus crispus L. _Crepis tectorum L. 
Limosella aquaticar.  : Rumezx maritimus L. 
Rumex palustris Sm.  Leersia orizoïdes DC. 


OÙs. — Les deux Rumex étaient tellement abon-. 
dants à Assé, il y a une vingtaine d'années, quon. 
les coupait pour faire de la litière aux bestiaux. 


un pied par ci par Ja. 


is, 4 


. M. Bigot fait connaître les résultats de l'excursion 
‘ qu'il a faite récemment dans le pays de Galles et il 
. compare la constitution géologique de cette région 
+ de l'Angleterre avec celle du Nord-Ouest de la France. 
- Le Riccia natans, qui n'avait été signalé par M. de 
: Brébisson qu'à un seul endroit dans le Calvados 
_ (Lébisey, près Caen), a été rencontré dernièrement 
par M. Dangeard, dans une excursion au marais de 
.  Chicheboville, où il est très abondant. 


D M. Topsent lit la note suivante : 


QUELQUES MOTS 
| SUR 
PARATANAIS FORCIPATUS Lili. 
ET 
TRITAETA GIBBOSA Bœck. 
Par M. E. TOPSENT 


Vice-secrétaire de la Société 


Parmi les Arthrostracés communs à Luc, il s'en 
trouve deux qui méritent une mention particulière. 
Jen dois la connaissance à M. E. Chevreux, du 
Croisie, qui étudie spécialement les Amphipodes des 
côtes de France, à qui je les avais communiqués et 
Jia bien voulu les déterminer. 
: Lun est un Isopode. Le Paratanais forcipatus 
LIU Comme il s'appelle, n'avait jamais élé signalé 
ur les côtes de France. Il est remarquable qu'il 


die RE me 


PAIE Te 
LA RS ESP 


abonde dans la station où il est recueilli pour la pre- 
mière fois. En laissant reposer quelque temps dans . 
des cuvettes pleines d'eau de mer les produits des . 
- dragages, on en voit toujours de nombreux individus 
venir mourir à la surface. On peut même s'en pro- 
curer fréquemment en opérant ainsi pour les pierres 
et les éponges qu'on rapporte des roehers décou- 
verts aux basses mers des syzygies. 

L'autre est un Amphipode, le Zritaeta 72 ; 
Bœck, intéressant surtout par sa biologie. On a. 
depuis longtemps observé qu’une éponge de la Médi. 
terranée, Suberites domuncula Nardo, présente très 4 
souvent sur sa surface de petites entailles ovalaires, 
« des piqûres de lancette », que Lamouroux à pris " 
autrefois pour les oscules, mais qu’on a reconnu plus L 
tard être constamment habitées par des petits crus- L 
tacés voisins des Gammarus (1). Ces crustacés ne 
sont autres que le Jritaeta gibbosa. L'occasion qui 
m'a été fournie d'en examiner un assez grand nom . 
bre me permet de rectifier une erreur qui a été Com … 
mise en ce qui concerne l'origine de ces Les 
Le petit amphipode n'habite pas, contrairement à 
ce qu’on a pensé (2), les orifices naturels de l appa= d 
reil aquifère du spongiaire, mais prépare Me | 
sa demeure où il vit couché sur le dos, écartant ou nu 
rapprochant à volonté les lèvres de la fente avec ses 
pattes. À Luc, on trouve de ces logettes, souvent 


(1) Dr Fischer (d’après un article de M. Ch. des von 
Questions obscures relatives à l'Hydractinia echinala et à 
VA leyonium oi Actes dela Soc. Linn. de Bor deaur, 
t. XX VIII, Are partie. 

(2) Dr Fischer (id. dr c. p. 347. 


ds 15 


s. disposées par groupes, non seulement sur des 
- éponges (Suberites ficus, Halichondria panicea, ete.) 
mais aussi sur des Alcyonaires qui tapissent les 
. berges du Quihot. Cet amphipode sédentaire y est 
donc très commun. 


? Au nom de M. Renault, professeur au collège de 
Flers, il est donné lecture du travail ci-après : 


Mes 


É NOTE 
SUR UNE ERYONIDÉE NOUVELLE 


Trouvée à Sainte-Honorine-la-Guillaume (Orne), 
dans le Grès Liasique 


Par Charles RENAULT 


Ex-préparateur à la Faculté des Sciences de Caen 
Professeur de Sciences Physiques et Naturelles au Collège de Flers 
Membre correspondant de la Société, 


Dans une étude remarquable sur les Crustacés 
fossiles des terrains jurassiques du Calvados publiée 
en 1863, M. Morière fit part à la Société Linnéenne 
de la découverte de deux espèces nouvelles, l'Eryon 
 Edvardsii et le Pithonothon Meyeri, trouvées, la 
Première dans les mèches de La Caîne (marnes infra- 
_0olithiques), et la deuxième dans la Grande Oolithe. 
Si l'on excepte les Trilobites du silurien de May 
ét du devonien de la Manche, les paléontologistes 
TMmands avaient eu rarement l’occasion de rencon- 
lrer des crustacés fossiles. Les quelques espèces 


ER 


connues à cette époque appartenaient en effet au 
calcaire de Caen et à la Grande Oolithe, et avaient ne. 
. fait l'objet d’une première étude de la part de … 
M. Eudes-Deslongehamps, en 1829. n 
En 1882, M. Morière décrivit quelques Décapodes … 
Macroures de l'Oxfordien du Calvados. Enfin en u 
1883, dans une excursion aux carrières de La Caine, . 
M. Morière dont j'avais alors l'honneur d’être le pré 
parateur, recueillit quelques riches des marnes à 
infra-oolithiques dont le centre est presque toujours … 
occupé par un fossile. Ces miches, débitées et prépa … 
rées, fournirent trois échantillons d'Eryon que 
M. Morière décrivit dans le Bulletin de la Société 
Linnéenne de Normandie, 3 série, tome VII, sous 
le nom d'Eryon Calvadosü. pe. 
Les Crustacés connus jusqu'à ce jour.dans nos É 
terrains jurassiques normands appartiennent don | 
au système oolithique. Je n'ai pas connaissance 
d'avoir vu de Crustacés Liasiques soit dans lesri- … 
ches collections géologiques du musée de Caen, soit 
dans les collections particulières que j'ai eu l'occar 
sion de visiter. Cette absence, ou du moins celle 
rareté de crustacés dans le lias est due au peu de 
solidité des téguments cornés de ces animaux. Leur 
carapace n’a pu résister à la fossilisation aussi facile-. 
ment que la coquille des mollusques ou les osse- 
ments des vertébrés. Aussi n'a-t-on chance de ren 
contrer ces débris que dans les terrains dont ne 
sédimentation s’est faite dans des eaux relativemel 
calmes. à 
Or, le grès de Sainte-Honorine-la-Guillaume (Orne) 
si connu déjà par les travaux de M. Morière, s'est 


RES ET RCE PR 0 ET NRES R PR MES 


déposé dans ces conditions. Ce grès, que le savant 

_ professeur de géologie a rapporté au système lia- 

. Sique à la suite de la découverte du Spériferina 

_ Oxygona, fournit en même temps des fossiles végé- 

taux et des débris d'animaux. L'étude topographique 

de ce grès a permis de constater qu’il occupe un 

_ petit golfe limité par des éminences granitiques. La 

_  présence-de débris d'animaux associés à des fossiles 

. Végétaux démontre pleinement que le grès de Sainte- 

Honorine est constitué par des sédiments de ri- 

| yage. 

J'ai eu, le 26 septembre dernier, la bonne fortune 
de trouver des débris de crustacés dans les carrières 
du bois de la Mousse, commune de Sainte-Honorine- 

_ l-Guillaume. 

. Malgré l'état d'imperfection que présentent mes 

“à échantillons, j'ai cru devoir- signaler ma découverte 

aux paléontologistes. 

Les pièces que j'ai pu déterminer sont : 

1° Un céphalothorax ; 

? Une partie de l'empreinte de ce céphalothorax 
avec la trace des yeux; 

% Un demi-anneau abdominal, le dernier ; 

4 L'empreinte de ce demi-anneau abdominal 


#0 


LE 


Ro Dh ë Fe 1 


5° Des débris de patte. , 
Ces cinq pièces m'ont permis de classer le crustacé 
‘ du bois dela Mousse dans l'embranchement des po- 
Mophthalmaires, ordre des décapodes, sous-ordre 
des Macroures. à À 
En effet, l'empreinte assez bien conservée des 


avec une des divisions externes de la nageoire 


ns Qi 


yeux, les dimensions et la forme du céphalothorax 


montrent que chez notre animal les anneaux cépha- 
liques et thoraciques étaient réunis et protégés par 
une carapace commune, et que les yeux étaient pé- 
donculés et mobiles. 


Le rapport des dimensions du céphalothorax et de 


l'anneau abdominal que je possède, me font classer 
le crustacé de grès liasique dans les Décapodes. Ce- 
pendant la forme trilobée du céphalothorax rappelle 
celle du même organe chez les stomapodes repré- 
sentés par le Squilla antiqua des schistes de Monte- 


Bolca, mais dans ces derniers, les anneaux abdomi- 


naux sont de dimensions beaucoup plus grandes 
que chez les Décapodes. — D’après la figure que je 
possède du Squilla antiqua, certains anneaux abdo- 
minaux sont plus larges que le céphalothorax. 


D'autre part, à l'anneau abdominal se trouve 


reliée une pièce qui, à n’en pas douter, est une des 
cinq lamelles de la nageoïire en éventail que possè- 
dent bien développée les Décapodes macroures: 
Enfin l'épaisseur de la carapace, qui est en partie 
constituée par du fer oligiste, sa forme large et dé- 
primée, sa surface rugueuse sans trace de sillons, 


m'ont porté à classer mon échantillon dans la fa- F. 


mille des cuirassés, genre Eryon. : 
Le céphalothorax de cet Eryon a une forme trilo 


Ne 1 


bée. Sa surface est déprimée et rugueuse. Elle pré 


sente plusieurs dépressions qui ne sont que des 
accidents de fossilisation. Sa largeur est de 55 mill-: 
sa hauteur de 50 mill. 

Les trois lobes de la tête sont semi-cireulai 


ont un diamètre de 3 centimètres environ: AuCURe 4 


res et 


ES 


+ trace d'antennes ni d’échancrures sur les bords du 
#4 céphalothorax. 
__ Les yeux sont situés sur le bord supérieur du lobe 
.  jaléral dans l'angle formé par ce lobe et le lobe su- 
périeur. 

Leur forme est légèrement ovale: grand axe, 
5 mill.; petit axe, 4 mill. Le sillon qui entoure un 


Le. des yeux dans la figure 2, a 1 mill. 1/2 d'épaisseur; 


c'est l'empreinte de la bordure de la carapace proté- 
geant le pédoncule oculaire. : 
_ Le demi-anneau abdominal de l'Eryon du grès 


Fr 


_ Sante. Malgré les essais que j'ai tentés, il m'a été 
impossible de dégager l’anneau complet. La roche 
qui le renferme est un grès à grain fin d'une dureté 
_Considérable. Je n'ai pu constater si sur sa partie 
médiane existaient les épines signalées dans les 
autres Eryons. Quant aux pièces latérales ou épimé- 
| rennes, elles ont la forme d'un + comme celles de 
l'Eryon Ehwardsi. 

L'empreinte de l'unique lamelle caudale dépasse 
de près de deux centimètres le bord du dernier 
anneau abdominal. Elle présente une forme spatu- 
_ lée. Son bord inférieur est muni de nombreuses 
dents. 

Enfin, en brisant un des blocs de grès, j'ai ren- 
‘ontré un débris de patte. Cette patte se termine 
- Pr une pince dont je n'ai pu dégager que la base 
des deux branches. 

En outre de ces empreintes de crustacé, les blocs 

 Srès présentent de nombreux débris de mol- 

S, parmi lesquels j'ai reconnu quelques 
2 


Si 


liasique ne permet pas d'en faire une étude saisfai- | 


; 


Dr |. 


fossiles du lias moyen. Mes doutes, quant au niveau 


exact auquel appartient l'Eryon, ont été levés par 


une empreinte de Spiriférine, assez mal conservée 


d'ailleurs, mais cependant bien caractérisée. Or, les 
Spiriférines ne se rencontrent pas dans le lias su- 


périeur, étage qui, d'ailleurs, n'existe pas en Nor- 


mandie, M. Eug. Deslongchamps ayant, par des 
considérations paléontologiques très justes, désigné 
sous le nom de marnes infra-oolithiques ce que les 


géologues normands assimilaient autrefois au lias 


supérieur proprement dit. 

L'Eryon du grès liasique appartient donc au lias 
moyen. — Deux Eryons ont été signalés dans cet 
étage. L'Eryon Hartmanni (Meyer) du lias de Boll 
(Allemagne), et l'Eryon Barrowensis (M Goy), du 
lias de Barrow (Angleterre). 

Le premier, d'après Quenstedt, ressemble au type 
du corallien, l'Eryon arctiformis. possède, sur le 


Fe 


PPT CES ME 


Re Rene EE UE EN DPI 


milieu du céphalothorax, une saillie prononcée qui . 


se continue par des épines en relief placées sur le 
milieu des articles de l'abdomen. Le céphalothorax 
de notre Eryon ne présente, ni la saillie, ni les 
échancrures que l'on remarque sur l'Eryon 
formis. 


pièces conservées. 
D'autre part, les caractères qu'il est 
d'établir en faisant l'étude de l'Eryon du bo 


qu'ils suffisent, je crois, pour considérer ce cr 


possible | 
is del 
Mousse, sont tellement spéciaux à celle espècer 
ustacé : 


ie 


PRES ET ER Re TELE 


Une carapace courte et forte distingue l'Eryon 
Barrowensis des autres espèces. L'Eryon du grès . 
liasique a une carapace en rapport avec les autres . 


areli- 


— 19 — 


comme une espèce nouvelle à laquelle je suis heu- 
reux de donner le nom de Eryon Morierei. 

Je dédie cette espèce nouvelle à M. Morière, 
non seulement à cause des remarquables travaux 
que le savant professeur a publiés sur les Crustacés 
fossiles et sur le grès liasique de l'Orne, mais sur- 
tout en reconnaissance du dévouement et de l’affec- 
tion qu'il a bien voulu me témoigner, lorsque 
j'avais l'honneur d'être son préparateur et son élève. 


EXPLICATION DES PLANCHES. 
PLANCHE I. 


Cephalothorax avec trace d’un des yeux. 
+ Moule interne de Pecten disciformis du Lias moyen. 
(Cette pièce est placée sur le côté du bloc n° 1.) 


Empreinte du Céphalothorax présentant la trace des 
deux yeux 


PLANCHE IL. 
+ Empreinte d’une patte didactyle sur le revers du bloc 
n° 2, . 
Débris de pattes fragmentés en dégageant les pièces. 


Empreinte du demi-anneau abdominal, de la division 
externe et peut-être de la 2% division de la nageoire 
Caudale. Ce bloc présente en outre l'empreinte d'une 
Spiriférine et d’un pecten. 

Demi-anneau abdominal; division externe de la na- 
geoire caudale ; Spiriférine. 


(Ces débris font suite à l'empreinte de la figure 2 bis.) 


MM. Morière et Deslongchamps proposent comme 
membre résidant : 

M. Lignier, chargé du cours de botanique à ré 
Faculté des Sciences. 

MM. Letellier et Le Sénéchal proposent comme 
membre résidant : 

M. Sausse, préparateur de physique à la Faculté 
des Sciences. 

11 sera statué sur ces deux présentations à la séance 
de décembre. 


A9 heures 3/4 la séance est levée. 


SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1887. 
PrésibeNce DE M. RABUT, PRÉSIDENT. 


A 8 heures, la séance est ouverte. 

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et 
adopté. 

Correspondance. La Société reçoit la démission 
de MM. le D° Moutier, membre résidant, Ghervel et 
Y. Delage, membres correspondants. 

Les volumes reçus sont passés en revue. 

MM. Morière et Deslongchamps présentent, Comme 
membre correspondant de la Société, M. Pellerin, 
ancien magistrat à Cintheaux, près Bretteville-sur- 
Laize. 

Le scrutin est ouvert sur deux présentations 
faites dans la séance de novembre. MM. 0. Lignier 
et À. Sausse sont proclamés membres résidants. 

M. le Président annonce qu’un des membres rési- 
dants, M. A. Letellier, professeur au Lycée, vient 
d'obtenir le grade de docteur ès sciences en Sor- 
bonne, dans des conditions particulièrement favo- 
_ Fables et adresse au nouveau docteur des félicilations 
 4u nom de la Société. nee 


Lee 


M. Letellier dépose sur le bureau un exemplaire 
de sa thèse: Recherches sur la fonction urinaire des 
Mollusques Lamellibranches, et, après avoir rendu 
à son maitre, M. Morière, un hommage appuyé de 
l'approbation générale, expose quelques-unes de 
ses découvertes et signale en dernier lieu la pré- 
sence d'acide hippurique et d'acide wrique dans l'or- 
gane de Bojanus des Mollusques Gastéropodes. 


M. Lecornu lit le travail ci-après : : 


SUR 


LES EAUX SOUTERRAINES 


Du plateau de La Maladrerie . 


Par M. L. LECORNU 


Ingéuieur des Mines 


L'administration pénitentiaire vient de faire exé- 
cuter à la maison centrale de Beaulieu une recher- 
che d'eaux potables, intéressante à plus d'un titre. 
Vers la fin de 1886, on s’aperçut.que le puits servant 
* à l'alimentation de l'établissement ne fournissail 
plus qu'une eau chargée de matières organique” 
renfermant même de l'urée, insalubre en un mot au 


Fr | 25 


plus haut degré (1). A la suite de cette constatation, 
un entrepreneur de sondages, demeurant à Paris, 
M. Bécot, se chargea de découvrir une nouvelle 
nappe. Au fond du puits, c’est-à-dire à 26,25 du 
sol, il perça un trou de sonde et y enfonça un pre- 
mier tube, dont l'orifice supérieur s'élevait à 4°,22 
au-dessus du fond du puits et à 2",38 au-dessus du 
niveau de l’eau. Puis il poursuivit le fonçage sans 
supprimer l'usage de la nappe existante. Les quatre 
pompes de l'établissement continuaient en effet à 
puiser l'eau dans l’espace annulaire restant libre 
entre le tube et les parois du puits. Après avoir 


traversé, du 11 mai au 13juillet 1887, 25",77 de cou- 


ches à peu près sèches, composées de marnes alter- 
nant avec des calcaires plus ou moins durs, il attei- 
gnit, à la profondeur de 52 mètres, une roche jaune 
blanchâtre, légèrement uquifère. Le 22 juillet la 


(1) Analyse faite au mois de septembre 1886 par le labora- 
toire municipal de Paris : 
PO, | is soi er litre 


Perte au rouge . 0 60 
Matière organique ou: au pormanganté 0 0. 57 
Ammoniaque libre. Go 
Ammoniaque albuminoïde , Ÿ 0 
- Chlorures calculés en bhiraes de HET 0 7 
Degré hydrotimétrique . . . . 2-0 24 


Cette eau dégage une forte odeur d'urine ; elle est trouble et 
légèrement visqueuse. Déjà en 1881, M. Boutroux, maître de 
Conférences à la*Foculté des sciences, avait trouvé des bacté- 
ries, dans 1/25 de gouttes , 6 fois sur 6 pour l'eau de Beaulieu, 
. ft seulement 1 fois sur 6 pour l'eau d’un puits situé en dehors 
de l'enceinte de la prison (puits du gardien). 


ol 
sonde sortit de cette roche, qui avait 2",35 de puis- 
sance et attaqua un banc de 0,95 d'épaisseur, 
formé de sables et de graviers fossilifères. Aussitôt 
l'eau afflua dans le trou de sonde et prit son niveau 
à 330,66 de l’orifice du puits. Le sondage fut encore 
poursuivi pendant près de deux mois, el poussé 


jusqu’à la profondeur de 64,60. On vit pendant ce . 


temps le niveau libre de l’eau s’abaisser, puis se 
maintenir à la profondeur de 34 mètres. Les der- 
nières couches traversées se composaient principa- 
lement de marnes jaunes ou grises. À la profondeur 
de 62",70 se trouvait un banc de 0",90 d'épaisseur, 
“formé de sable gris alternant avec des plaquettes 
de calcaire plus ou moins gréseux. Le sable conte- 


nait différents fossiles: ammonitles, térébratules, 


bélemnites, et aussi du lignite, de la pyrite de fer. 
Parvenu à 64,60, l'entrepreneur déclara qu'il avait 
traversé une nappe d’eau à la profondeur de 54,35 
et qu’il n'espérait plus en trouver d'autre. 


Appelé à donner mon avis sur la question de 


savoir s'il convenait de continuer le sondage, J8 
remarquai d'abord que l'orifice du puits étant situé 


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à 42v, 87 au-dessus du niveau de la mer, la nappe 


d'eau atteinte à la profondeur de 54",35, se LrouNe 
à 11,48 au-dessous du même niveau. D'ailleurs, 
les terrains jurassiques des environs de Caen pos 


sèdent, vers le nord-est, un plongement général de 
5 millimètres par mètre, en vertu duquel une couche 


. qui présente, à Beaulieu, Ja cote 11",%8 au-dessous 
er une 


de la mer, doit, à l’église St-Pierre, présent 
cote, également négative, de 18 à 19 mèires. 
place St-Pierre est à 7 mètres au-dessus de Î 


Or, à 


a mer? 


de 


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Le De Led 


et la nappe artésienne s’y trouve à-25 mètres de 

_ profondeur, soit à 18 mètres au-dessous de la mer. 

_ La coïncidence des deux résultats démontre claire- 
ment que la seconde nappe atteinte à Beaulieu est 
‘identique avec la nappe artésienne de Caen. Cette 

. identité élant établie, et le sondage de 66 mètres 
exécuté en 1849 sur la place St-Pierre ayant prouvé 

_ quil n'existe pas d'autre nappe au-dessous de celle- 

là, je n'ai pas hésité à conclure qu'il serait tout à 
fait inutile de poursuivre le sondage de Beaulieu. 
Ajoutons que le niveau auquel remonte la nouvelle 
nappe de Beaulieu est supérieur de 3 mètres environ 
à celui auquel remonte l'eau des puits forés du - 
centre de la ville, Nous trouvons là une application 
de cette loi en vertu de laquelle, suivant l'expression 
de M. de Lapparent, les nappes d'infiltration « ont. 
une surface ondulée qui reproduit, comme un écho 
affaibli, les accidents extérieurs du sol. » 

La pompe destinée à puiser l'eau dans le trou de 
sonde n’est pas encore installée et l’eau qui remonte 
acluellement dans le tube y séjourne depuis trop 

longtemps pour qu'on puisse affirmer son identité 

de composition avec celle de la nappe. Aussi l’ana- 
lyse n'a-t-elle pas encore été faite. Je serais d'ail- 

leurs sans inquiétude sur le résullat, si, malheureu- 
sement, en 1837, un sondage n'avait été exécuté 
dans le chemin de ronde de la maison centrale dans 
le but d'évacuer les eaux ménagères, précisément 

Au niveau qui vient d’ être atteint. A la date du 20 

juillet 4837, M. Hérault, ingénieur en chef des mines, 

à Caen, écrivit au Préfet du Calvados une lettre qui 

me paraît assez intéressante pour être reproduite F7 Fa 


its 


oi 


LETTRE DE M. HÉRAULT. 


A Monsieur le Préfet du département du Calvados. De. 


MONSIEUR LE PRÉFET, 


Par votre lettre du 17 de ce mois, 1° division, 


1% bureau, n° 677, vous m'avez fait l'honneur de me 


demander mon avis, sur la question de savoir s’il ne 


conviendrait pas de pousser jusqu'à la profondeur 
de 90 mètres le forage du puits absorbant que l'on 
exécute, en ce moment, dans la maison centrale de 


détention de Beaulieu, pour l'écoulement des eaux 


pluviales et ménagères, et qui, d'après le marché 


passé avec M. Mulot, ne devait être poursuivi que 


jusqu'à 60 mètres au plus. Pour me mettre à mème 
de satisfaire à votre demande, Monsieur le Préfet, 


je me suis transporté, hier, sur les lieux, et j'y at 


pris tous les renseignements nécessaires pour at 
quérir une connaissance exacte du travail fait jus- 
qu'à ce jour, ainsi que des circonstances qu'il à 
présenté ; d’un autre côté, M. l’Architecte du dépar- 


tement m'a remis la note des terrains traversés pa 
le forage, et il m’a donné des détails, très intéres 


sants, sur une première expérience qui a été faite du 
puits absorbant. 
Il résulte de ces divers renseignements : 


1° Qu'on est parvenu dans le forage du puits dont. 


il s'agit, à la profondeur de 65 mètres ; 


PAR 


À 


: — 21 — 


% Qu'au-dessous de la terre rapportée et de la. 
terre végétale, on a d’abord traversé 22 à 23 mètres 
_  ducalcaire dit de Caen, que l’on considère comme 
la partie inférieure de la grande oolithe ; 

3 Que dans le terrain n° 7 de la cote ci-dessus, 

on a rencontré, à la profondeur d'environ 25 mètres, 

. Sur un calcaire argileux bleuâtre, un courant d'eau 

qui fait partie de la nappe d’eau qui alimente tous 

les puits et toutes les sources de Caen et de ses en- 
 virons ; k 

4 Que tant qu’on est resté dans ce même terrain, 
composé de couches alternatives et imperméables 
de calcaire et d'argile, ayant une épaisseur totale 
de 26%, 67, et qui est connu en géologie sous le nom 
de calcaire marneux, ou de terre à foulon des An- . 
glais, le niveau des eaux supérieures n'a point 
varié ; 

5 Que parvenu au terrain n° 13, qui est très vrai- 
semblablement l’oolithe inférieure du calcaire ju- 
rassique, les mêmes eaux ont baissé brusquement 
de 3,33 en faisant entendre un bruit très fort, et 
qu’elles ont continué de baisser encore les jours sui- 
Yanis. C’est alors qu'on s'est convaincu, par une 
expérience, que le puits absorbant était déjà propre 
à donner écoulement, en très peu de temps, à une 
Juantité d'eau assez considérable. 

Il est infiniment probable que l'abaissement des 
Eaux, indiqué ci-dessus, est provenu des fentes el 
des fissures que renferme le terrain dans lequel le 
lorage a encore lieu en ce moment, et que plus on 
°Y enfoncera, et plus on augmentera les moyens 
Labsorption qu puits foré. Mon sentiment est aussi, 


LS 


que, comme la puissance de l’oolithe inférieure 


n'excède guère 15 à 18 mètres dans ce pays, et quelle 


y est souvent beaucoup moindre, qu'on en a déjà 


traversé 13 mètres, et que, d’un autre côté, le lias 


et les autres formations qui se trouvent ordinaire- 
ment entre le calcaire jurassique et celui de trans | 


tion, manquent entièrement dans les environs de 


Caen, il y a tout lieu d'espérer qu’on ne tardera pas | 
à atteindre ce dernier, que l'on voit d’ailleurs au . 
jour, à peu de distance, sur les bords de l'Odon, et 


qui, par l’inclinaison de ses couches, serait très 


propre à faciliter la perte des eaux dont on veutse 


débarrasser. Je dois observer, en outre, que quand +. 
l'oolithe inférieure recouvre immédiatement le ter … 


rain de transition, dans le département du Calvados, 
on trouve quelquefois, entre deux, une couche plus 
ou moins épaisse de sable et de galets, et quesi 
celte circonstance se présentait à Beaulieu, ce qui 
serait dans l'ordre des choses possibles, elle ne pour 


rait qu'être favorable aussi au but qu’on se propose | 


D'après ces considérations, Monsieur le Préfet; 


j'estime qu’il conviendrait de continuer encore pen= 


dant quelque temps le forage du puits absorbant 


de Beaulieu, et qu'il serait surtout à désirer quon 
achevât de traverser le terrain dans lequel où 4e 
vaille maintenant, afin de pénétrer jusqu'à celui sur 


lequel il repose, quel qu'il soit. Il n'est pas besoin 
de dire qu'on a eu souvent occasion de remar” 


combien ces points de jonction des terrains de Da- 
tures différentes offraient de chances de sucoës 
dans les travaux que l'on fait pour se procurer des 


eaux remontantes ou des puits absorbants: Je suis 


quer 


A 29 de 


bien loin de penser, du reste, qu'il faille aller jus- 
_ qu'à 90 mètres de profondeur pour rencontrer à 
_ Beaulieu le terrain que recouvre l’oolithe inférieure, 
_ en sorte que si l'Administration fait un nouveau 
_ marché avec l'entrepreneur, pour le forage de 30 
5. mètres en sus des 60 premiers dont il était chargé, 
 ilsera bon, suivant moi, qu'elle se réserve le droit 
Le d'arrêter l'opération lorsqu'elle le jugera à propos. 


J'ai l'honneur d'être avec respect, 
É: Monsieur le Préfet, 
Votre très humble et très obéissant serviteur, 
L'Ingénieur en chef des mines, 
G. HÉRAULT. 
Caen, ce 20 juillet 1837. 


Le 3 septembre de la même année, l'architecte 
départemental, M. Harou-Romain, adressait au 
préfet la lettre que voici : 


LETTRE DE M. HAROU-ROMAIN. 
Caen, le 3 septembre 1837. 
L'Architecte des Bâtiments civils du département 
du Calvados, 


à Monsieur le Préfet du département. 


MONSIEUR LE PRÉFET, 


espérience que vous m'aviez autorisé de faire 
au puits absorbant de Beaulieu avait été tentée 


= 9 = 


mardi dernier sans aucun succès. Nous avons pensé 
que l'air qui se trouvait dans le tube en fonte n'avait : 
point été déplacé par la chute de l'eau, lorsqu'on 
l'y avait lâchée, et ce qui nous autorisait à le sup- ; 
poser, c'estque, dès la première minute, l’eau avait à 
débordé par dessus le tube au-dessus duquel élle … 
jaillissait ensuite comme d’un puits artésien. LS 

J'ai ordonné plusieurs dispositions pour arriver à 
opérer le déplacement de l'air, et, entre autres, de 
descendre le tube d'introduction à une profondeur … 
d'environ 14 mètres. 

Ces dispositions ayant été terminées avant-hier; 
on a fait une seconde expérience qui a donné le 
plus beau résultat qu'on pût espérer: dix-sept mille … 
litres d'eau ont été absorbés en 36 minutes, sans que 
le niveau de l’eau dans le puits, mesuré immédiate- : 
ment après l'opération, se soit le moindrement | 
élevé, | 

Les doutes que la prudence m'avait fait indiquer 
sur l'existence d’une seconde nappe d'eau indépen- | 
dante de celle qui alimente les puits du pays: DE. 
peuvent plus être appréhendés. L'absorption, si celte 
seconde nappe n'existait pas, ne pourrait être atlri 
buée qu'à un terrain fissuré, mais alors il n'y aurait 
pas en tout temps 88 mètres de hauteur d'eau dans 
le fonds du puits foré, à moins qu'on ne fasse la 
supposition suivante que je vais démontrer inadmi 
sible. 

La première nappe d'eau rencontrée à un niveè 
supérieur à celui où l'eau se maintient dans le puits 
a été isolée par un tubage en fonte: on pourrait qe 
que ce Lubage n’est pas parfaitement exécuté; qu” 


es 


eau 


» 


laisse échapper de l’eau, qui tombe dans le fond du 
_ forage, où elle s'absorbe par les fissures du terrain, 
juste dans la même proportion que le tubage en 
laisse échapper. Mais indépendamment de ce que 
celte égalité de proportion (sans laquelle il y aurait 
dans la hauteur de l'eau une variation qui n'existe 
E pas) serait bien difficile à admettre, il est évident 
_ Que toute quantité ajoutée à celle qui serait sup- 
4 posée passer à travers du tubage viendrait détruire 
_ cette proportion, et lors surtout qu’une expérience 

est faite avec un volume aussi considérable que 

celui de 17,000 litres, jetés en 36 minutes sans 
- Changer le niveau de l'eau, il faut en conclure, de 
loute nécessité, l'existence. d’une nappe d'eau très 
abondante et tout à fait indépendante de la pre- 
mière. 

Avoir absorbé 17,000 litres en 36 minutes, c'est 
avoir reconnu au puits une puissance d'absorption 
d'au moins 680,000 litres pour 24 heures. J'avais 
Supposé que les journées de pluies et d'orage ne 
devaient pas produire, déduction faite des eaux ab- 
 Sorbées ou arrêtées dans les citernes, plus de 120,000 
litres par jour sur les terrains inférieurs de Beaulieu, 
ui ont une étendue d'environ 300 ares ; mais j'avoue 
que je n'ai pas de notions assez certaines sur ce 
Point pour ne point vous engager à prendre des ren- 
Signements auprès de personnes plus éclairées. 

Si le chiffre 120,000 litres était suffisant, on aurait 
. dans celui de 680,000 litres un excédant très consi- 
dérable, et il faut remarquer, dans tous les cas, que 
TOUS n'avons pas pu reconnaître si nous avions at- 
leint la limite de la puissance d'absorption. Je ne 


—— +710 4 
me suis servi, en effet, pour apporter l’eau du grand | “4 


réservoir, que de tuyaux de 0",08 de diamètre, par 
la raison que ces tuyaux sont employés dans le com- 
mercé ; rien ne s'opposerait à en prendre de 0”, 11 4 
(le tube en fonte ayant 0", 12); alors on pourrait ar- 
river jusqu'à un résultat de plus de 1,285,000 litres. 
Si des considérations d'avantages pour l’établis 
sement, ou d'intérêt pour les connaissances géolo- 
giques de nos terrains, le pouvaient faire désirer, | 
rien ne serait plus facile que de faire un essai dans … 
ce sens. Re 
Le succès obtenu avant-hier me met à portée de 
faire exécuter de suite la portion d’aqueduc néces- 4 
saire pour amener les eaux de l'établissement etles 
sortir du quartier des femmes, où elles restent tou- 
jours stagnantes et infectes. L'’aqueduc que je vais 
faire faire sera terminé par deux petits bassins de pe 
décantage garnis d'un filtre, qui sera placé supé- 
rieurement, afin de ne jamais s encrasser- 
J'espère, avec ces précautions, assurer au puits un 
succès de longue durée. 


ni 
PA 
“ 
me. 


hr 


. 


L 


J'ai l'honneur, etc... 
Signé: Harou- ROMAIN: 


Deux jours après, le 5 septembre, l'architecte re 
cevait l'autorisation donnée par le Ministre de le 
térieur, de continuer le forage, qui fut définitive” 
ment arrêté à la profondeur de 70 mètres: 

Il est probable que le tuyau établi € 
trouvé corrodé au bout de cinquante an$ 
et que de là vient la contamination de la nappe supé- 
rieure. - 


de services 


La nappe inférieure continue-t-elle à recevoir en 
même temps une partie des eaux ménagères ? C’est 
ce qu’une analyse soignée pourra seule nous ap- 
prendre. à 

Quoiqu'il en soit, au point de vue géologique, cette 
recherche ajoute un document important à ceux 
qu'on possédait déjà sur la constitution des assises 
inférieures du terrain jurassique dans les environs 
de Caen. Je joins à la présente note le procès-verbal 
du sondage, tel qu'il m'a été remis par l’entrepre- 
neur, J'y joins aussi, à titre de comparaison, le 
Procès-verbal du sondage de 1837, tel que je l’ai 
relrouvé dans les archives de la Préfecture. Dans le 
Procès-verbal de 1887, on voit mentionner, à plu- 
sieurs niveaux, la présence de fossiles dont l'examen 
Sur place aurait été fort intéressant. Par malheur, la 
Plupart de ces fossiles ont été emportés à Paris, et 
‘EUX, en pelit nombre, qui m'ont été renvoyés, Sur 
Ma demande, sont mélangés ensemble, sans aucune 
indication de niveau. Quant aux échantillons de son- 

‘8e qui ont été conservés à Beaulieu, plus ou 

Moins triturés par l’action du trépan, ils ne suff- 
Sen pas pour reconnaitre exactement les couches 
lraversées. On peut cependant rétablir avec une 
. #SSez grande probabilité l'ensemble de la coupe (1). 
Les bancs sableux, avec lignile et pyrite de fer, 

“vec plaquettes de calcaire ou de grès, rencontrés à 

#", 70 de profondeur et renfermant des ammonites, 


4) Je tiens à remercier ici MM. Deslongchamps et Morière 
Di in qu’ils ont bien voulu me prêter dâns l'examen 
échantillons provenant du sondage. 


‘8 


Pa 


des térébratules, des bélemnites, paraissent se rap- E 


a 


porter au lias moyen, niveau des Ammoniles Val : 
dani. Dans les fouilles du pont du chemin de ferà 
Louvigny, M. Renault à reconnu, en 1883 (1), le | 
même horizon à la profondeur de 119,50 au-dessous Fe 
du sol. La cote, en ce point, est de 7",09,ce quipla- 
cerait à Louvigny, le niveau en question à 4,4 aus. 1 
dessous de la mer. En tenant compte de la pente, 4 
générale de 5 millimètres par mèlre Vers le nord- 
est, déjà vérifiée par l'étude de la nappe aquifère, 


+ 
ci 


SR 


Er 


on trouve qu'à Beaulieu, le haut de la couche à | 
Amm. Valdani doit se rencontrer 15 mètres plus : 
bas, soit à 19,41 au-dessous de la mer ou à 62,28 - 
de profondeur dans le puits. Nous venons de dire à 
qu'il paraît exister réellement à 62”, 70 ; la concor- 
dance est donc aussi satisfaisante que possible. H + 


convient toutefois d'ajouter que les sables gris Si- : 
_gnalés à la profondeur de 62”,70 paraissent présen- 
ter en partie le caractère d’alluvions modernes, 
comme si un courant souterrain avait cireuléàce 
niveau. Nous allons retrouver bientôt des faits ana 
logues. : 
En remontant le sondage, 
4%, 04 de calcaire gris, quartzeux el fossilifère ; c'est 
évidemment le banc de roc, niveau des Terebratula 
quadrifida. On trouve, parmi les fossiles revenus de 
Paris, la Rhynchonella Tetraedra, qui appartient à ce 
niveau ou à celui des Amnm. Valdani. Un peu plus 
haut, entre les cotes 61,10 et 59,41, le procès-verbal : 


on atteint à Beaulieu 


U) Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie; année 


ne A 


de sondage mentionne des marnes jaunes, sables et 

poudingues. En lavant et examinant à la loupe les 
échantillons correspondants, on y aperçoit une mul- 
- _ lilude de débris de fossiles tels que: bryozoaires, 
térébratules, baguettes d'oursins, et de petits silex, à 
roulés, indiquant qu'ici encore on a affaire à un ter- è 
3 rain d'alluvion. A cette formation succèdent des - 

_ çouches principalement marneuses, formant le sup- 

port de la nappe aquifère. Je les considère comme à 
représentant la mâlière. La Zerebratula Eudesi,_ 
Caractéristique de la mâlière, se trouve parmi les 
fossiles emportés à Paris. Nous atteignons ainsi, : 
dans la série connue, le niveau de l'oolithe ferrugi- ‘ 
neuse. Sa puissance moyenne aux environs de Caen 
est à peu près d'un mètre. Ici, nous la voyons re- 
présentée par 0",95 d’une roche grise, sablonneuse 
el graveleuse, avec poudingue, le tout signalé 
Comme coquillier. 

Chose tout à fait imprévue, les coquilles sont 
d'âge relativement récent, on en trouve même de 
Modernes, telles que des Zellines (vulgairement : 
lions). D'ailleurs la roche renferme de petits cail- 
loux roulés, et présente tous les caractères d'un 
dépôt d'alluvion. Nous sommes donc ici encore en 
brésence du lit d'une rivière souterraine. 

_ Cest là, à bi 35 de. profondeur ou à 11°,48 au- 
dessous de la mer, que circule la nappe artésienne, 
tenant la place de l'oolithe ferrugineuse. Cette couche 
de l'oolithe ferrugineuse, si précieuse comme point 
de repère, est celle qui m'a servi pour la première 
lois, dans mes études sur la feuille de Caen, à dé- 
terminer la direction et le plongement moyen des 


… 


couches jurassiques inférieures. En comparant la 
situation de ses afleurements en des points très 
éloignés les uns des autres, tels que le Mesnil de 
Louvigny, Fontenay-le-Pesnel, Sully, j'ai trouvé 
que l’oolithe ferrugineuse affecte une direction très 
sensiblement parallèle à celle du grès de May, 
comme si le récif quartzeux avait servi de charnière 
dans le léger mouvement de bascule éprouvé par le 
terrain jurassique. J'ai calculé en même temps que 
le plongement moyen, abstraction faite des petites 
ondulations locales, pouvait être estimé à 5 milli- 
mètres par mètre ; c'est le chiffre déjà admis dans 
le présent travail et il est bien probable que sans 
les singulières érosions que nous venons de cons- 
tater, lé sondage de Beaulieu confirmerait une fois 
de plus cette appréciation. 

Au-dessus du niveau de l'oolithe ferrugineuse» 
on doit s'attendre à trouver dix à quinze mètres 
d'oolithe blanche. Cette formation est représentée à 
Beaulieu par des bancs calcaires gris très durs, al- 
ternant avec des lits minces, argileux ; le faciès 
habituel de l'oolithe blanche n'existe guère que dans 
les deux mètres inférieurs. On peut néanmoins 
fixer la limite supérieure de l’oolithe blanche à la 
profondeur de 45",05. A cet endroit, on voil appa 
raître deux bancs épais de marne grise fossilifère, 
dont la puissance totale s'élève à 7*,30, séparés par 
1#,30 de calcaire gréseux. C’est évidemment la pase 
du füller's earth, auquel j'attribue ainsi, à Beaulieu, 
une puissance totale de 45 mètres, en admettant 
que l'orifice du puits soit exactement à la limite su- 
périeure de la même formation. 


EE 


Au point de vue des ressources hydrauliques de la 
ville de Caen. il n’est peut-être pas inutile de faire 
observer que le sondage de Beaulieu démontre, une 
fois de plus, l'existence, dans les coteaux qui forment 
la rive gauche de l'Orne et de son aflluent l'Odon, 
de deux nappes bien distinctes. L'une, la nappe in- 
férieure ou nappe dela mâlière, est la seule quise pro- 
longe sous la ville de Caen. C'est à elle qu'on s'est 
presque toujours adressé jusqu'ici, au risque de 
trop lui demander. La nappe supérieure, ou nappe 
du füller’s, à laquelle, au contraire, on n'a fait jus- 
qu'ici que de rares emprunts, constitue, aux portes 
de la ville, un second réservoir naturel, dont l'eau 
remonte, à Beaulieu, à près de 12 mètres d'allitude 
au-dessus de la place Saint-Pierre. Son existence est 
tellement méconnue, en dehors du monde spécial 
des géologues, que. dans un mémoire publié en 
1884 sous le titre « Projet de distribution d’eau pour 
la ville de Caen », on lit le passage que voici : 

« D'où vient l'eau d'alimentation de la nappe ar- 
tésienne ? de loin ? d’une faible distance ? 

«MM. Harlé, ingénieur des mines, Eudes-Deslong- 
Champs, doyen de la Faculté des Sciences de Caen, 
membre de l'Institut ; Isidore Pierre, professeur de 
chimie à la Faculté des Sciences, dans un rapport 
en date du 13 décembre 1849, au sujet de la ques- 
tion de savoir s’il convenait de poursuivre le forage 
du puits artésien de St-Pierre au-delà de 43 mètres, 
expriment cette opinion (Dufeugray, p. 104): 

« Les couches calcaires, entremêlées de couches 
“ argileuses, qui affleurent sur les coteaux qui bor- 


“dent les vallées de la Seulles et de l'Odon, du 


e 99 = 


« côté de Villers-Bocage et de Tilly, à plus de 100 
« mètres au-dessus du niveau de la mer, rencon- 
« Fes dans les différents forages exécutés à Caen, 
« à une profondeur de 30 mètres au-dessous du 
« aie niveau, ont donné naissance, Sous cette 
« différence de niveau de 130 mètres, à des sources 
« rémontantes qui se sont élevées jusqu'à 6”, 60 au- 
« dessus de la mer. » à 

« On trouverait moins loin une autre source pos- ei 
sible d'alimentation de notre nappe artésienne. Ne” 
-_voyons-nous pas, aux environs de Caen, d'immenses 
plaines sans une source, sans un ruisseau ; ‘des val 
lées absolument sèches et des vallons sans trace 
d'humidité? Toute l'eau pluviale qui tombe à leur 
surface disparaît et filtre à travers le sous- -sol ro- 
cheux et absorbant. Tel est le cas des territoires de 
Carpiquet, de Bretteville-l'Orgueilleuse, de Cæmbes, 
La Folie, Mathieu, de Cormelles, d'Ifs, d' Allemagne, 
etc., dont le sol est éminemment perméable, et où 
l'on trouve des affléurements ou des carrières du 
calcaire de Caen. » 

‘Ainsi, d'après l'auteur du mémoire, l'eau qui 
tombe à Carpiquet ou à La Folie descendrait sans 
obstacle jusqu'à la nappe artésienne de Caen- 
bien, c’est là une erreur qu'il importe de combalifé. 
L'eau pluviale de Carpiquet et de La Folie est ar-. 
rêtée par les bancs argileux du füller’s earth; ellene 
peut done alimenter la nappe dite de Caen, située | 
à un niveau inférieur, et, pour trouver l'origine 
de cette nappe, il faut, comme l'ont fort bien vu 
MM. Harlé, Eudes-Deslongehamps et Isidore pierre, 
se transporter jusqu'aux affleurements de re 
inférieure. 


 — 


Dans les remarquables « Recherches sur la nature 
etla composition chimique des eaux potables de 
Caen » publiées en 1885 par MM. Ditteet Picard, il est 
dit avec assez de vérité que la nappe inférieure appar- 
tient au lias. Mais, sous le nom de nappe supérieure, 
ces auteurs ont réuni des niveaux d'eau de pro- 
venances diverses. Dans les bas quartiers, on 
trouve l’eau à 6 ou 7 mètres de profondeur, au mi- 
lieu d'un terrain tourbeux ; la nappe dite supérieure 
est ici une nappe d’alluvion. D'autre part, dans les 
rues de Bayeux, Sainte-Paix, de Falaise, Saint- 
_ Gilles, les puits, entièrement creusés dans le cal- 
_ Caire, qui rencontrent l’eau, près des octrois, à 25 
mètres environ de profondeur, sont évidemment des 
puits qui vont, comme celui de Beaulieu, chercher 
là nappe du banc bleu du füller's. La même nappe 
doit alimenter l'ancien puits du lycée, dont les eaux, 
d'après MM. Ditte et Picard, viennent d'un canal en 
Maçonnerie qui remonte peu à peu vers l'entrée de 
la rue St-Martin. C'est elle aussi qui fournissait seule 
de l'eau au puits de l'Hôtel-Dieu, à 25”,57 de pro- 
_ fondeur, avant le forage effectué en 1865, jusqu'à 
#5 mètres. Observons ici que ces chiffres semblent 
donner pour la distance des deux nappes à l'Hôtel- 
_ Dieu, 20 mètres seulement au lieu des 30 mètres 
constatés à Beaulieu. Mais il est possible que le 
Puits, de date fort ancienne, ait été creusé plus 
Profondément qu'il n'était nécessaire. D'ailleurs, la 
Position de ce puits, au voisinage immédiat de la 
Vallée de l'Orne. peut avoir pour effet d'y supprimer, 
Par évaporation superficielle, une partie de la nappe 
Supérieure. C'est à la mêmé cause que peut être 


AE PA TR) 


RES 


nn 


SP CRRE TE 


RS res 


attribué le peu d'abondance de la nappe supérieure 
en cet endroit; ilest certain que plus on s'éloigne- 


rait de la vallée de l'Orne, plus on verrait la nappe 


du füller’s prendre de développement. L'évaporation 
au voisinage des vallées explique en outre comment 
il se fait que, tout le long de la ligne d’affleurement 


du banc bleu, entre Bretteville-sur-Odon el St-Gilles, 


on ne constate pas l'existence d'un grand nombre 


de sources. Il faut du reste observer à cet égard que 
la pente des coteaux est revêtue, dans la mêmerés 


gion, d'un manteau épais et imperméable de dilu- 
vium qui peut retenir les eaux souterraines. Une 
galerie horizontale perçant ce revêtement el péné- 
trant assez loin dans le calcaire aurait de grandes 
chances, si on la pratiquait à une hauteur convé- 
nable, de capter. la nappe dans d'excellentes condi- 
tions. Elle fonctionnerait à la façon de ces longues 
galeries d'écoulement dont l’art des mines offre de 
nombreux exemples. J'ajoute que le Petit-Oüon par 
raît, sur une partie de son parcours, couler à peul 
près au niveau de la ligne d'aflleurement du banc 
bleu, et qu'il est sans doute alimenté dans une cer= 


taine mesure par des communications souterraines 


avec la nappe. 


Rien ne prouve, du reste, que la nappe supérieure 


de Beaulieu présente une continuité parfaite. Le 
contraire est même probable; car, dans les terrains 
calcaires, il existe presque toujours des lignes de 
fracture par lesquelles pénètre la majeure partie 
des infiltrations et qui jalennent de véritables r- 
vières souterraines soutenues par une mème couche 
argileuse. Le puits de Beaulieu paraît ouvert sur un 


FNREE 


NE RL Re à SR 


TPE T INT TE UT 


Er 


RÉ ie MR SES MESA Se LS TS PS Pi din 


ie = 


courant de cette nature ; l’eau y circule en effet avec 
une vitesse comparable à celle des rivières superfi- 
cielles et, de plus, en 1831, l’on y pêcha une anguille, 
remarquable par le développement extraordinaire 
de ses yeux, laquelle fut décrite par M. Eudes-Des- 
longchamps dans le cinquième volume des Mémoires 
de la Société Linnéenne de Normandie. 

Il serait non moins curieux qu’utile de connaître 
exactement le parcours et le régime de ces rivières 
souterraines. Mais, pour cela, quelques sondages 
seraient nécessaires et il faudrait obtenir le concours 
d'un budget ami de la science. 


Note du terrain du puits absorbant de la maison 
de détention de Beaulieu, près Caen, Se 6 


pr — 


SONDAGE DE 1837. 


— 


Calvados. 
teur 
F pas ue pres _. 
je couche, 
N° 1. Terre none 19,10, .18 420 
N° 2. Terre végétale 0,50 1,60 
Ne _3. Marne avec de petites s pier- 2 
res blanchâtres FRE 2, » 3,60 
No 4. Plaqu de calcair bla 
châtre et des entre-deux de : 
marne Acetre et rognon.| 11,40 | 15, » 
N° 5. Banc de pierre très tendre 
que lo uve a car- 
rières des alentou 6,» | 21,» | on pe 
N° 6. Plaquettes de calcaire ten- 6 
dre blanchâtre avec de 
petits entre-deux de marne 
et rognons silic 2,67 | 23,67 
N° 7. Argile bleuâtre mêlée avec 
 . F sable leuât 4,33 | 28, 
. ne plaquette jaunàtre et 
argile demême, très grasse.| 0,30 | 28,30 
N° 9, Roche de grès avec des 
ie doux de marne sa- 
DIOONOURe,. 4. 6,33 | 34,63 
N° 10. Roche calcaire  siliceux 
c des entre-deux d’ar- 
ile sablonneuse . . . 7,94 | 42,57 
N° 11. Bancs de schistes (d’un 
ed 13 pouces) dure avec 
des entre-deux ile sa- 
blonneuse de 6 pouces 4,76 | 47,3 
N° 12. Calcaire gris tendre, par 
“ip bancs et des entre 
x de sable gris 4,34 | 51,67 
No 13. Meutiore jaunâtre dure. 4 


Br: im 


SONDAGE DE 1887. 


d'eau potable. — Cote du sol à 42",87. 


_ Recherche 
“4 ; 
Patte 3 
Mois! © | = NATURE DU TERRAIN, # | Eau. 
D ER EC (APR Porn 
EEE s ARE 
î . GRAND PUITS: 
Terrains oolithiques fossiliers. 26.95/24.25 
Mai} 11 |96,%) Remblai. , , . ,,.,: 1,66 
| 12 127.91 Marne jaune et calcaire jaune (Belem- . 
dB x: « arfaliire cestu An Er. 
: 13 |28.90 Roche calcaire grise tendre: k à x) O6 
44 |99.05 dure VIT 
» ds _ grise; JAUNE RS dat ni 
» .-65| Roche cçal os tige its à FA dus . 
: 15 199.79 mafia e ç j un 0.66 
16 |30.45| d jaune . . ra 5 Jan. ch O7 
18 |30.92! Roche t ms Le 08 
20 131.60! Marne grise, “fssale érérata u +1 0:98 
1 -88| Roche gri rès ad 0.24 
2,12| Roche griso tendre ARS petites 
Ar s dure X0,10 X 0. 127 "| 
Juin Hi Te M .25 
Wn.! 4 136.47| Marne grise argileuse (Belemnites , 
pre de HUE) ee eut A 
7 |40.56| Ro che _ À js gris calcaire fossilier 120 
9 }41.86 Marne Gr Le argileuse ‘alternant !pla- 
quettes, doté fossilier 91 
14 145.05 De e grise, at Quettour fossi- né 
1H, 77| Mure argieuse grice. . + | DE 
: gileuse grise. . . . . . . 
17 |46.10 ps he grise très ques Merry 0.60 
18 +70! arne gti se argileu Ne dou ne .45 
20 147.15, Roche grise très dote, quert fossile .| 1.06 
2 ME: IS. plus tendres sem nids 54 
RD) Id. trés dure. . . - : = - 2 | 00 
1/49.70| Marne grise blanchâtre, grains de ; 
quartz, ferme à percer. . . - + + - 65 
2 150.35 foëhe tendre pente sur cette 
he |. roche 51.30 — = 6,25). 1 e 96.55 
& %2.»»| Roche jaune bianchtre 1e ,, fossile 2.35/20. 
54.35) Roche grise sablonneuse, gravier, CO- o_05!83.66 


quille. per res Us ie à 


— 44 — À 
5 é 
SE s 3 à 
Mois à É NATURE DU TERRAIN. 3 |Ea. 
e œ 
ë ER 
Juill. | 95 155.30! Marne grise blanchâtre ferme, quartz .| 1.16 
28 |56.46 he grise quartzeuse.. . ... . . . 1.06 
Août| 1 157.52] Marne grise ferme . . . . . . . » . . 0.48 
3 158.3» hé grise .1,/e 0.0 Res 0.75 
HN.710) Marne grise... :.,,. +. .| 0.66 
8 |159.41| Roche jaune, poudingue.. . . . . . . 0.59 
43 |60.»»| Marne jaune, sabl sy Le agglo- 
mérés, très dur (poudingue).. 1.10, 
29 |61.10| Marne jaune, sable gris bleuâtre, ‘cal [rs 
Caire très fermé... . ss 0.26! : 
23 |61.36| Marne grise bleuâtre, calcaire 0. 
25 |61.66 a grise calcaire gris quartzeux, 1 dE 
31 |62.70 Sable ue. ste noir, pyrite de fer,| 
ossile, ammonite, térébratule, bé- 
” lemnites ms eu ee alternant 
avec plaquettes de calcaire et grès 
de 0n,10 à 0®,12 d'épaisseur. . . . . 0.90 
Eaux minérales ferrugineuses. 
Sept.| 6 |63.60| Roche très dure.. . . . . : + + . . 0.65 
12 64.%5| Marne jaune, rognons calcaires. . 0.35 
14 164.60! Marne grise pe ét lignite 
calcaire, pyrite 
Profondeur o sondage Gin, 75 sur une E2 
roche. à 34 m 34 


M. Morière communique sur une nouvelle Fou- 
gère du genre Zhinnfeldia, du grès liasique ges 
Sainte-Honorine-la- Guillaume, la note suivante: 


; 


Er ER NES LE 1 Pi) GR Le. y 
ET u * à 
y ee 


D NE ET me ee RFID RE de PE meute I Res PE TU mes D AfEe 0 


sx 2e 


NOTE SUR UNE FOUGÈRE 


TROUVÉE 


 Jns le grès liasique de Ste-Honorine-la-Guillaume (Orne) 


Par M. MORIÈRE 


Doyen honoraire de la Faculté des Sciences, 
Secrétaire de la Société Linnéenne, 


Nous avons précédemment (1) signalé la présence 


_ d'une Fougère appartenant au genre Lomatopteris 


dans le grès liasique de Ste-Honorine-la-Guillaume; 
c'est d'une autre Fougère, trouvée dans le même 
lerrain et se rapportant à un autre genre que nous 
allons entretenir aujourd'hui la Société. 

Le fragment (pl. IL, fig. 1) que nous mettons sous 
Y0S Yeux et qui nous a été communiqué par notre 
tonfrère M. Appert, offre une empreinte qui doit 
être attribuée au genre 7. hinnfeldia. 

D'Ettingshausen, qui a fondé ce genre, croyait y 


_ létonnaître une Conifère à rameaux phyllodés et 


Schenk avait signalé dans ce groupe une prétendue 
äflinité avec les Cycadées, spécialement avec le type 
Sangeria Moor. Aucune de ces deux opinions ne 
Peut être admise ; l’aspect des diverses parties de la 
fronde, leur mode de partilion, leur nervation, la 
forme des rachis et du pétiole dénotent certainement 


4 (1) Bullet, Soc. Linn. de Norm., 3 série, t. IV, 1880. 


AR 
dans ce type une fougère de texture coriace et 
ou moins éloignée des nôtres (1). 


quité de leurs veines ramifiées dichotomes ém 
le long de la nervure médiäne de chaque pion 
Très nette à son origine, cette nervure va en s 
blissant ét se perd dans le sommet du lobe en 
ramifiant comme dans les VNeuropteris. 

Celte existence d’une nervure médiane plus 
moins développée, d'où sortent la plupart des Y 
secondaires, sépare les Thinnfeldia des Cteno 
et des Odontopteris. A divers égards, les Thinnfe 
se rapprochent des Pachypteris et des Dichopteris. 
types coriaces dont la nervation n’est pas toi jours 
apparente ; cependant les pinnules des Pachypi 
sont opposées et uninerviées ; celles des Dicho, 
manquent de médiane et sont toutes longitudinale 

Le genre Cycadopteris, auquel nous avons. été 
tenté d'abord de rapporter la fougère de Ste-Hono- 
rine, se distingue des Zhinnfeldia par des nerve 
bien moins obliques, simples ou fourchues, M 
non pas plusieurs fois ramifiées dichotomes, sortant 
toutes de la côte moyenne et non pas émises 
partie au moins, directement du rachis. 

On connaît plusieurs espèces de 7 hinnfeld 
l'échantillon de Ste-Honorine paraît être le Th 
feldia rhomboïdalis Ettingsh, dont voici les ques 
‘tères : 

Les frondes sont bipennées, mais On FREE 


(1) Plantes jurassiques, par le comte de Saporta. - ee. 
tologie française 


Re — 41 — 
| presque toujours les pennes isolées. Les pinnules 
_ affectent des formes très variées ; normalement, 
elles sont ovales-oblongues, subrhomboïdales, obli- 
_ fuement (ronquées jusqu'à la nervure médiane à 
_ leur base intérieure, sinuées et décurrentes infé- 
rieurement. — Ces caractèrés sont ceux qui convien- 
nent à notre segment de fronde qui ne peut se 
_ rappofler aux 7}. recürrens, obasa ou saligna. 
Le Th. rhomboïdalis diffère du Th. recurrens par 
* des lacinies plus courtes él non atténuées en un 
Sommet acuminé ; les lacinies du 7h. oëtusa sont au 
 Contraire allongées et terminées d’une façon obtuse, 
_ landis que le 7h. saligna présente des frondes sim- 
_ bles, entières ou irrégulièrement lobées. 
_ Le Th. rhomboïdalis est indiqué dans la Paléon- 
. lologie française comme se rencontrant dans l’{nfra- 
lias des environs de Mende (zône à Ammbnites 
OnGulatus) et dans l’étage rhétien de Franconié. 
 Léchantillon trouvé à Ste-Honorine vient prouver 
qu'il remonte jusqu'au Lias moyen ou au moins 
_ Jusqu'au Lias inférieur. 


“ Au nom de M. Corbière , il est donné lecture de 
là nolice aécrologique suivante : 


= 2 


NOTICE 


SUR 


EX. DUTERTE 


Par L. CORBIÈRE 


Professeur au Lycée de Cherbourg 


Le 3 octobre dernier s'est éteint à Alençon, dans 


toute la force de l'âge, M. Duterte, un de nos collè- 


gues les plus zélés, un des botanistes qui Ont le 
plus contribué à faire connaître la flore du départe- 
ment de l'Orne. 

Lié intimement avec lui depuis le mois de 
juin 1878, où, lors de la réunion de la Société 
Linnéenne à Alençon, j'eus le plaisir de le rencon- 
trer pour la première fois et de faire, sous sa direc 
tion , une de mes meilleures herborisations ; en 
correspondance constante et fréquente ave 
depuis cette époque, qu'il me soit permis de Con” 


sacrer dans notre Bulletin, dont il était un collabo- 


rateur assidu, quelques lignes à la mémoire de cel 


homme de bien, de ce savant consciencieux el 
sagace, qui n'eut d'autre ambition que celle de 


connaître à fond et de faire connaître Ses chères F 


plantes alençonnaises. 


e li 


| SAME LE $ Fe 
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RS ET DUR à AN Ode EU ee 1e lp 


SR AIRE 


PAPA EN MR E MEETTTE fe DR 


Pr Les que 


du D° Prévost, savant émérite, qui développa en lui 
le goût de la botanique, lui fit faire ses premières 
herborisations et le guida de ses précieux conseils. 
Sous un tel maître, le Jeune homme fit de rapides 
Progrès. Il ne perdait point de vue , toutefois, la 
carrière qu’il s'était choisie. En 1868, il entrait à 
l'École de pharmacie de Paris. A sa sortie, il affron- 
lait avec succès les épreuves du concours pour l’in- 
lernat, et était admis à l'hôpital Necker, où, en 
qualité d'aide-major, il passait toute la durée du 
siège de Paris. Bientôt il obtenait, avec dispense 
d'âge, à 24 ans, son diplôme de pharmacien, et, au 
Mois de novembre 1871, revenait à Alençon pour 
Sy fixer définitivement, 

Pendant son séjour à Paris, M. Duterte avait 
Profité de tous ses loisirs pour faire, dans les envi- 


On, d'intéressantes et fructueuses herborisations, 


Jui avaient grandement étendu le champ de ses 
tOhnaissances et accru encore son goût pour les 
études botaniques. 

Maïs, devenu chef de maison, il lui fallut se con- 
“acrer aux devoirs et aux charges de sa profession. 
Il n'herborisa donc plus que rarement, et il dut se 

Contenter, le plus souvent, d'étudier, dans son ca- 
à à 


Le DE 


binet, les matériaux, déjà importants , qu'il avait 
rassemblés. Grâce à son intelligence, à son esprit 
d'ordre, à son activité, sa maison fut bientôt des 
plus prospères, et elle ne tarda pas à devenir là 
plus importante des pharmacies d'Alençon. Marié, 
heureux père, tout semblait lui sourire, lorsqu'au 
mois d'octobre 1874, ileut une crise violente, quifut . 
le premier avertissement de cette terrible maladie de 
cœur qui devait l'emporter. Nature fortement éner- 

gique, M. Duterte se raidit contre la souffrance ; : 
pendant six années, il ne perdit rien de son activités 
mais enfin il comprit que la lutte, continuée plus 
longtemps, ne tarderait pas à lui ètre fatale. Il céda 
son fonds en 1880. nn 

Libre alors du souci des affaires, il se livra pas- 
sionnément à ses études favorites, dans lesquelles 
il trouva le plus précieux des adoucissements aux 
atteintes du mal qui le minait. 

Alençon, par sa situation à la limite des terrains 
secondaires, primaires et de cristallisation , par 565 
stations aussi riches que variées, est un des coins 
les plus intéressants de notre Normandie. Plusieurs 
botanistes remarquables : Renault, au 
« Flore de l'Orne », l'illustre de Brébisson, et, plus 
récemment, MM. le Dr Prévost, Letellier, Gillet el 
H. Beaudouin, y avaient fait d'importantes déco 
vertes; mais aucun n'avait publié l'inventaire _ 
richesses de la flore de cette région. C'est Ce projet 
que conçut notre collègue, et c'est à celle tàch 

qu'il appliqua tous ses soins. Pendant des années, 
parcourut minutieusement, et dans tous | 


les environs d'Alençon, contrôlant les indications d8 


% 


= ST nf 


= | — 51 — 


ses devanciers, rectifiant plusieurs erreurs de 
déterminations, ajoutant surtout de nombreuses 
Stations d'espèces rares à celles déjà connues. 
Enfin parut dans ce Bulletin (1), en 1884, le fruit 


_de ses patientes recherches : Cataloque des plantes 


Phanérogames et ryplogames . Semi- vasculaires 


Croissant spontanément à Alençon ou dans un rayon 


de 20 kilomètres. Ce travail, le plus important de 
ŒuUx qu'il a publiés, avait été précédé de plu- 


_Sieurs notes parues dans nos Bulletins. En voici le 


relevé complet et dans l'ordre des dates : 


Liste des plantes récoltées par la Société Linnéenne de 
Normandie, les 14, 15 et 16 juin i878 (loc. cil., 3e sér., 
l. II, p. 307-309): 

Plantes récoltées aux environs d’Alencon, en 1879 et 1880 
loc. cit., 3e sér., L. IV, p. 396); 

Liste des plantes recueillies par MM. Duterte, le Curé de 
St-Cénery, et Reverchon, lors d’une excursion faite dans les 
Premiers jours du mois de septembre 1880 (Zoc. cit., 3° sér., 
k V,p. 12-15). 

Compte-rendu des herborisations faites par la Société 
Linnéenne de Normandie à la Trappe, le dimanche 10 juillet 
1881 (Loc. cit, 3e sér,, t. V, p. 314-316); 

Note sur le Festuec myuros de Linné (Zoe. cil., 4° sér., 
k VI p. 212); 

Observations sur une Orobanche trouvée dans les environs 
TAlençon (Zoc. cit. ge sér., t. VI, p. 213). 


Postérieurement à son Catalogue, M. Duterte à 
Encore fait paraître : 


k ag Bull. Soc. Linn. Norm., 3 sèr. ; t. VIII , 1883-1884, p. 50- 


— 52. — ’ 


Additions et rectifications au Catalogue des plantes phané- 
rogames et cryptogames semi-vasculaires, croissant sponta- 
nément à Alençon ou dans un rayon de 20 kilomètres (/0C. 


cit, 3° sér., t. IX, D. 72-73). 


Nous relevons aussi, dans le Bulletin de la Société 


scientifique Flammarion, d'Argentan (n°6 el7, 1883, 
p. 121 et p. 146), une 

Liste des plantes rares ou peu communes récoltées aux 
environs d'Alençon : 


C'est l'énumération des meilleures espèces du 


s'était encore occupé que de phanérogamie, COM- 
mença l'étude des mousses et des hépatiques, : 
des plus attachantes qui, bientôt, l'intéressa au plus 
haut point. De ce côté encore, il fit d'importantes 
découvertes, qui en promettaient 


reusement, son état, empirant de jour en jour, lui 


,. 


jours seulement avant. de mourir, publia, dans BB. 


Revue bryologique (14° année, 1887, n° 5); 
bryologiques sur Alençon el ses environs, 
loque des mousses et hépatiques observées à Alengo?? 
ou dans un rayon de 20 kilomètres. 

M. Duterte était l'hôte assidu de toute 
sions et réunions annuelles de la Société. 
souffrant, il vint à Cherbourg, en 1884; POUF 1 
nière fois, nous le revimes, — quum mu 
Falaise, en 1886. 


s les exCur- 
Déjà bien 


d’autres. Malheu- 


echerches 


a der- 
tatus!—à . 


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en NS 


L'année précédente, il était allé passer l'hiver 
(1885-1886) dans les Pyrénées-Orientales, à Amélie- 
les-Bains, puis à Collioure, demandant au ciel du 
Midi un peu de soulagement à ses souffrances. La 
belle flore pyrénéenne ne pouvait le laisser indif- 
férent : il fit, pendant son séjour, autant que la saison 
et sa santé le lui permettaient, de nombreuses ré- 
coltes, d'importantes trouvailles, surtout en musci- 
nées. Citons, entre autres, Fissidens algarvicus 
Solms-L., non signalé encore dans la chaîne des 
Pyrénées, et Dichodontium flavescens Lindb. €. M; 
qui n’élait connu en France qu'à l'état stérile (Décra- 
num pellucidum var. serratum Br. eur.). La Revue 
bryologique a enregistré ces découvertes (14° année, 
1887, n° 1, p. 6) sous le titre: Notes bryologiques 
Sur Amélie-les-Bains et ses environs. 

Au moment même où, cet automne, il se dis- 
posait à retourner dans les Pyrénées, la mort est 
venue l'enlever subitement, au milieu des siens. 

M. Duterte avait toutes les qualités de l'homme 
privé. Comme savant, tous ceux qui l’ont approché 
savent quel soin scrupuleux il apportait dans la re- 
cherche de la vérité, quelle était la rectitude de son 
jugement, la fermeté de son caractère et de ses con- 
Victions, et, avec ses amis, ils déploreront vivement 
Sa fin prématurée. 


Cherbourg, le 15 novembre 1887. 
M. Berjot présente une pile toujours prête à fonc- 


tionner, destinée à permettre le soir les travaux 
Microscopiques à la lumière électrique. 


SÉANCE DU 9 JANVIER 1888. 


Présidence de M. Fayer, vice-président. 


Après avoir rappelé, en termes chaleureux, que 
M. Morière vient d'être nommé officier de la Légion 
_ dW'onneur, en récompense de ses travaux, M. Fayel, 
au nom de la Société, adresse les congratulations les 
plus vives à l'homme éminent et dévoué que nous 
sommes fiers d'avoir depuis si longtemps comme 
secrélaire, et lui demande, pour l'avenir, de conti- 
nuer à consacrer une partie de son énergie à cette 
Société, dont il est l'âme. 

M. Morière, sensible à ce témoignage de sympa- 
thie, promet son concours le plus zélé, comme par 
le passé ; il dit avoir essayé de maintenir la Société : 
à la hauteur où à _— portée M. Deslongchamps. 

es applaudissements unanimes dont cette réponse 
est aceueillie, léneluiantt à M. Morière que le succès 
_ A Couronné ses efforts, et que tous ses collègues lui 
Ont voué la plus profonde reconnaissance. 
M. Fayel félicite ensuite M. Dangeard de ses tra- 
Vaux remarquables qui lui ont valu d'être proclamé 
_ Ruréat de l'Académie des Sciences. 
Des félicitations sont également adressées à M. Marc 

Oux, qui vient d'obtenir le grade de docteur ès 
Sciences naturelles. 

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et 
adopté. | 


LE 


M. Octave Lignier remercie la Société Linnéenne 


de l'avoir admis au nombre de ses membres, et lui 
promet une collaboration active. 

Les volumes reçus en décembre sont passés en 
revue. 


M. Letellier fait la communication suivante : 


ANALYSE QUALATATIVE de la BILE du MOLE 


(ORTHAGORISCUS MOLA). 


Par M. LETELLIER, Bibliothécaire de la Soctélé. 


Le 17 septembre dernier, un Mole (Orthagoriscus 
mola) était envoyé au laboratoire de zoologie de la 
Faculté des Sciences de Caen, par M. Maillard, pro” 
priétaire à Riva-Bella. Pêché l’avant-veille au large 
de Luc-sur-Mer. ce poisson, assez rare dans là Man- 
che, fut ouvert le même jour, et j'ai fait l'analyse de 


sa bile qui était contenue dans une vésicule volu- 


mineuse. J'ai dû me borner à déterminer lés élé- 


ments qui la constituaient, parce qu’il était im- 
possible de tenter une analyse quantitative que 
l'aménagement du laboratoire ne permettait pas 
d'entreprendre. 

On connaît, grâce à Scherer et à Schlonberger, la 
composilion de la bile de l'Accipenser, À 


morrhua, du Pieuronectes mazximus, de l'Esoz lu 


u Gadus 


Re TE) EU, un. fa 


DE MP EERN E 


RS RU PTE ne Ne LPS EU TES 


: 
: 


be DT 2 


cius, de la Percha fluviatilis, et d'un Silurus. Le fait 
capital révélé par les recherches de ces savants, Con- 
 siste dans la présence relativement considérable du 
taurocholate de potasse avec des traces de glyco- 
cholate de la même base dans la bile des poissons 
de mer. L'analyse que j'ai faite m'a conduit aux 
mêmes résultats. 

La bile du Mole était contenue dans une vésicule 


_ volumineuse, dont le canal cholédoque était fort 


court. 11 y avait environ 260 centilitres de liquide; 
celui-ci était vert jaune, limpide, presque dépourvu 
de particules en suspension. Peu visqueux, il mous- 
sait difficilement par le battage. Son odeur était celle 
du Mole, odeur qui est si pénétrante qu'elle peut 
_ ©n masquer toute autre, etsa saveur était extraordi- 
| hairement amère. 

Examinée au microscope, la bile du Mole laissait 
Voir d'assez nombreux et fins globules en suspen- 
sion, que leur forte réfringeance m'a fait reconnaître 
Pour des gouttelettes huileuses. 

La bile examinée était faiblement acide au tour- 
neso], ce qui doit paraître étrange si l'on songe que 
l'animal était mort de l'avant-veille, que le liquide 
était limpide et qu'il n'a pas semblé, comme l'ana- 
lyse l'a prouvé, être en voie de décomposition, 
Malgré la chaleur qui a régné pendant tout le mois 
de septembre. 

Comme toutes les biles connues, celle du Mole 
donnait, avec le réactif de Gmelin, les colorations 
D orne ste et jaune, qui sont caractéristiques de 
_ Cette hum 
| Quand or on ns chauffait, il se formait à sa surface 


me 
° 


sm 


des pellicules qui se reproduisaient au fur 
mesure qu'on les enlevait. 

L'alcool y déterminait un abondant précipité v 
et il en était de même avec l'acide acétique etl 
sulfurique. Mais avec l'acide chlorhydrique, le 
cipité se dissolvait dans un excès de réactif 28 
liquide devenait rouge. 

Débarrassée de son mueus par l'alcool, la bile. 
Mole n'a pas donné de précipité par l'acide acé 
Par l'acide chlorhydrique, non seulement ilne 
pas formé de précipité, mais le liquide alcool 
s'est entièrement décoloré. 

Enfin l’éther en a séparé une masse vert Irè 
visqueuse et très fortement colorée. 

La bile du Mole renferme de la cholestesiis 

Pour s'en assurer, il suffit de l'agiter en prese 
du chloroforme. Le liquide se sépare par le rep 
en deux couches, l'inférieure est incolore, Ia SUPé” 
rieure fortement teintée en vert. En M 


ques, les autres tubulaires, qui, traités par la 
sulfurique concentré, prennent une coloration 
carmin sur les bords. On peut également trait 
cristaux par l’iode dissous dans le chlorure di 
et ensuite par l'acide sulfurique, alors on les 
prendre une teinte verte tirant sur le bleu 
violet, coloration qui estcaractéristique. 
Pour m'assurer que la bile analysée n'était 
en voie de décomposition avancée, j'y ai che 
taurine par la méthode connue, traitemen 
l'acide acétique et l'alcool absolu, mais les 
que j'ai obtenus n'avaient pas les formes ques 


10 


e la taurine et je n'ai pu, dans ceux que j'avais pré- 


tait déjà acide, éprouvé aucune décomposition 
en sensible. 

_ La bile des poissons est caractérisée par la pré- 
_sencedu taurocholate de potasse : j'ai en conséquence 
traité celle du Mole par l'acétate de plomb, et j'ai 
0btenu un abondant précipité. On doit l’attribuer au 
D _- de plomb et à la matière colorante de 


déposé par filtration m'a fourni, en présence de l’am- 
moniaque, un précipité blane très abondant. 

J'ai ensuite évaporé la bile à siccité, j'ai repris le 
sidu par l'alcool à 90° pur, j'ai filtré, et chassant 


ui Contenait de fins cristaux et qui, traitée par 
uelques gouttes de sirop de suere et ensuite par 
acide sulfurique concentré, a pris la couleur vio- 
le pourpre, puis cerise, qui est caractéristique de 
tide glycocholique. 

Je me suis assuré qu'il n'existe que des traces de 
l Urocholate de potasse dans la bile du Mole. Le 


EN) 


même fait a été observé chez tous les poissoné dau ; 
Ja bile a été analysée. C’est à grand'peine si j'ai ob. 
tenu quelques cristaux, et ils ne m'ont pas par! 
semblables aux cristaux de taurocholate de soude 
que Robin et Verdeil ont figuré dans leur atlas. 

Il restait à déterminer quelle est la base combinée * 
aux acides biliaires chez le Mole. On sait que glyco- k 
cholates et taurocholates sont, par exception, à base. 
de potasse chez les poissons pour lesquels il exis 
des analyses; en était-il de même du Mole? J'ai eu 
recours à l'analyse spectrale qui m'a conduit aun 
résultat non douteux, tout au moins pour le taur0” 
cholate. Avec un verre bleu de cobalt, on aperçoit 
d’ailleurs la coloration violet pourpre qui caractéri 
le potassium. F 

Il ne m'a pas été possible de déterminer la nature 
de la graisse dissoute ou en suspension dans l8 pile 
du Mole, parce qu'il ne s'est pas formé de cristaux 
par le traitement de cette humeur par l'acide suis. 
rique, mais seulement des gouttelettes très réfrin- 
geantes que l'on pourrait peut-être attribuer ad 
l'acide oléique. “À 

En résumé, les particularités présentées par Ja bike 
du Mole que j'ai analysée, sont les suis si 

1 Cette bile devient rapidement acide | 

2 Débarrassée de son mucus par l'alcool, 
fournit pas de précipités par les acides minéraux: 

& Elle ne renferme pas de sléarine OU de palme à 


A: A 


elle: 


tine, mais vraisemblablement de l’oléine, où Re 
graisse spéciale ; 
. 4 Elle contient de la cholesterine, mais je : 
taurine, à l'état presque frais ; 


OM 


5 Elle renferme du glycocholate de potasse et 
. des.traces de taurocholate de la même base ; 

6 Enfin, elle présente la série des colorations que 
l'on observe avec la bile des mammifères, quand on 
. la traite par la méthode de Gueclin. 

La bile du Mole ne présente donc rien de bien 
particulier; elle est semblable à celle des autres 
_ poissons, mais il était peut-être utile de le constater, 
 etc’est le but de cette communication. 


M. Dangeard fait une communication sur le Chy- 
tridium, sur le Sphærita endogena, sur le Pythium 
. Anguillulæ aceti, et sur une nouvelle espèce d'Asco- 
_ mycète. 


M. Morière entretient la Société du genre Wët 
liamsonia qu'il a trouvé dans l'argile de Dives, aux 
Vaches-Noires, en 1865, et qui avait d'abord été 
Considéré comme étant un fruit de Cycadée. 


; NOTE 


SUR UN 


ÉCHANTILLON DE WILLIAMSONIA Carruth. 
Trouvé dans l’'Oxfordien des Vaches-Noires, en 1865 
Par M. MORIÈRE 
Doyen honoraire de la Faculté des Sciences. 
MEssiEuRs, 


À l'occasion d'un fruit fossile que je trouvai 
LC 1865 dans l’Oxfordien des Vaches-Noires, à peu 


de distance d’un fragment de tige de 
(Fittonia Brongniartit Sap.), et que je con 
d'abord comme étant le fruit de cette Cycad 
m'exprimais ainsi dans la communication que 
à la Société Linnéenne (1) : 

« Le fruit que j'ai trouvé dans l Oxfordienp par 
« être un capitule de petits fruits soudés ou se ù 
« et contigus, dont les sommets forment des & 
« à peu près hexagonales, avec l'indice d'ur 
« mate au centre de chacun, comme dans 
« genres de Pandanées. Ce capitule, ellipsoïde 
« obovale, est entouré de quelques bases de feu 
« qui forment une sorte d'involucre. » 

Étudié dernièrement par M. de Saporta, ce fru 
été reconnu comme ayant fait partie du 
proangiospermique, du genre Williamsonia, 
voici comment s'exprime l'éminent paléontolo 
dans une livraison récente de la Paléontolo 
française (2) : 


WILLIAMSONIA MORIEREI, Sae. et MAR. 


La découverte et la première mention de 
remarquable espèce sont dues à M. le professi 
J. Morière, à qui nous l'avons dédiée, de cor 
avec notre collaborateur, M. A. F. Marion, { 


dans une note communiquée en 1881 à l : 
des Sciences et, plus tard, en la figurant dans 
tome I de l'Évolution des Phanérogames. 


(4) Mémoires de la Société Linnéenne, XV° vol. (1865 
(2) Paléontologie française, d série, Végétaux, t. I, 


= gi 


_ M. Morière, dans sa notice (1) sur deux ss 
… fossiles cycadéennes, trouvées dans le Calvados, 
ä _ June dans le Lias (Platylepis micromyela, Sap.), 
l'autre dans l'Oxfordien moyen, entre Villers-sur- 
Mer et Auberville (Fittonia Brongniartii, Sap.), rap- 
. procha de la seconde de ces espèces un échantillon 
. plus petit, provenant de la même localité, et figuré 
: pl. 2, fig. 4 de son Mémoire. 
_ Consulté par M. Morière, Ad. Brongniart ne 
à manque pas de remarquer le rapport existant entre 
_ cel organe et les parties fructifiées, associées à des 
feuilles et à des tiges de Cycadées (Zumia gigas, 
. Let H. — Zanites Mantelli, Bret.), rencontrées 
L _ dans l'Oolithe inférieure de Scarborough.Convaincus 
| qu'ils étaient que, dans le Calvados aussi bien que 
dans le Yorkshire, les appareils reproducteurs 
: accompagnant ces débris cycadéens faisaient cer- 
! lainement partie d'un seul et même type, les deux 
1 auteurs se demandaient si le Zamia gigas et le 
. Cycadoïdea du Calvados étaient réellement de vraies 
; Cycadées, puisqu’enfin, et c'était la conclusion fort 
… juste de M. Morière, « ces fructifications différaient 
. “Si complètement des Cycadées actuelles et res- 
É « semblaient beaucoup plus au fruit figuré par 
+ “ Buckland sous le nom de Podocarz ya, qui provient 
. “aussi de l'Oolithe inférieure (2). » Ainsi, l’affinité 
du fossile de l'Oxfordien des Vaches-Noires avec le 
. Podocarya de Buckland, d'une part, — avec les 


tt) pre: Note sur deux végét. foss. trouvés dans le Cal- 
— Mémoires de la Société Linnéenne, XV° vol. 
?) Li: 


appareils reproducteurs attribués au Zamia giqus 
de l’autre, était dès lors reconnue, et cette affinité 
entraîne forcément l'attribution de ce fossile aux 
Williamsonia, dès que ceux-ci, séparés définitive- 
ment du Zamiles giqas et n'ayant plus rien de: 
commun avec les Cycadées, se trouvent constituer 
un type spécial exclusivement propre aux terrains 
jurassiques. C’est ainsi que, dans une note insérée … 
aux comptes-rendus de l'Académie des Sciences, 
laissant de côté la tige que Schimper avait précé- 
demment nommée Clathraria Brongniarti, et que 
nous avons nous-mêmes décrite sous le nom de 
Fittonia Brongniartii (1), nous proposâmes, de 
concert avec M. Marion, d'appliquer à cette curieuse. 
espèce de fruit la dénomination de Williamsonia 
Morierei. 

Nous allons encore laisser la parole à M: de 
Saporla et reproduire la description très complète 
qu'il a donnée de ce singulier fruil, en ayant SOUS 
les yeux l'échantillon original, converti en carbonate 
de fer, et dont la conservation ne laisse rien à 
désirer. 

La fig. 2, pl. IL, représente le Williamson 
Morierei, grossi d'un cinquième environ, afin de faire 
mieux saisir les particularités caractéristiques de Sa 
structure. Il est difficile, en premier lieu: de ne pas 
être frappé de l’analogie de cette structure avec celle 
du Podocarya de Buckland, en même temps que des 
divergences qui séparent les deux formes 11 s’agit 


(4) Voy. Paléont. fr., % série, Végétaux, pl. jurassiq 


ues, t. ll, 
Cycadées, p. 328, pl. 193, fig. 3 et 5. 


en 


5 


a 


: 


+ 6 — 


ici d'une espèce distincte, mais certainement congé- 
nère de celle du Dorsetshire.--L'organe est naturel- 
lement détaché de son support, à l’aide d'une désar- 
ticulation de sa base, et il est encore, en partie, 
enveloppé par quelques-unes des feuilles involu- 
crales destinées à le protéger. Ces feuilles persistent 
à l'état de résidus, étroitement serrées contre lui. 
En retournant l'échantillon pour en examiner la 
base, on observe une large cicatrice accompagnée 
d'un bourrelet circulaire, qui constitue le plan d'’ar- 
liculation ou plateau par lequel l'ancien appareil 
adhérait à la tige, au sommet de laquelle il était 
implanté avant sa chute.—C'est sur cette base, dont 
la masse déborde quelque peu circulairement, que 
se lrouve assise la région fibreuse. — La direction 
verlicale des fibres de cette région est encore mieux 
visible ainsi que le bourrelet inférieur sur lequel 
elle repose dans la figure qui représente la face 
Opposée du même organe grossi deux fois. Cette 
direction ascendante des fibres implique une moindre 
extension de la masse réceptaculaire qui devait être 
ici conformée en plateau, où, tout au plus, en une 
sorte de calotte déprimée, au lieu d'affecter l'appa- 
rence d'un axe claviforme comme dans le Podocarya 
de Buckland. Mais une fois la différence saisie, el 
dès que l'on consent à en tenir compte, l'intime 
analogie des deux fossiles n'en ressort que mieux. 

Le plateau de la base du Williamsonia Morierei 
Correspond bien réellement à l'axe intérieur du 

Odocarya , et la structure anatomique du tissu 


_ Parait avoir été la même des deux parts, sans que, 


Pour s’en assurer, il ait été besoin de recourir à 


A VE ie 


l'analyse microscopique. Il semble qu'on ait sous : 
les yeux une masse compacte de tissu conjonctif, 
plus ou moins dense, formé d’un ensemble de petites. 
cellules, aux parois épaisses, peut-être ramifiées et 
entremélées d'espaces lacunaires. Un tissu de cette 
sorte aurait assuré d'abord la solidité et facilité 
ensuite la désarticulation de l'organe. Le noyau du 
Podocarya, si l’on s’en rapporte à l'aspect de la figure 
de Buckland, aurait eu la même consistance, et l'ap- 
parence granuleuse de la superficie n'a, sans dout 
pas d'autre cause que cette structure, à la fois dense 
et cellulaire de la partie centrale contre laquelle 
s’appuyait la région fibreuse de l'appareil fructifica- 
teur des Wiliamsontia. 62 

Les feuilles involucrales encore subsistantes, et. 
demeurées accidentellement adhérentes à l'appareil 
proprement dit, sont obscurément carénées et COn- 
vexes sur le dos. Elles mesurent, sur le milieu, une 
épaisseur maximum de 3 millimètres, el vont de à 
en s'amincissant vers les bords. Dépourvueés de 
médiane, elles devaient être des plus coriaces. 
Leurs bords sont strictement parallèles, et leur ter- 
minaison apicale des plus obluses et étroitement 
appliquées contre l'appareil dont leur courbure suit 
le mouvement. On reconnaît que ces bractées 58 
réunissaient et devenaient conniventes au sommet 
de l'organe qu'elles recouvraient. La région fibreuse 
se montre en dessous ; elle est massives:étrles fibres 
dont elle est formée suivent une direction ascen 
dante, de manière à donner lieu à une sorte de CO 
pole hémisphérique ou calotte arrondie qui termine 


l'appareil. C’est à la superficie de cette coupole F 


À 


ARS 


\ hi re 

s us 
… 67 — “ e. 
: gr 


. se trouvent inscrits les compartiments distribués en Re 
_ roseltes, au-dessous desquels sont situés et immer- 
 gés les ovules. — On voit qu'ici, contrairement à ce 
_ qui a lieu chez les Podocarya, l'appareil fructificaz 
leur n’est pas uniformément recouvert du réseau 
des compartiments carpellaires, mais que la moitié ‘e 
À supérieure de l'organe est seule occupée par ces a 
L Compartiments qui, vers le bas, se trouvent disposés Fa 
très obliquement par rapport aux fibres de la région 
_ à laquelle ils servent de couronnement. 
> ‘ Ainsi, la région fibreuse du Podocarya est partout 
. (l'également recouverte par le réseau des compar- 
_ timents superficiels, tandis que dans le William- FRERES 
_ Sonia Morierei, cette même région, suivant une | 
. direction érigée, paraît à découvert sur les côtés de Fo 
l'appareil : elle constitue les parois de celui-ci, 
_ Parois lisses marquées de rayures longitudinales 
à d'une très grande finesse, correspondant à autant 
de fibres si ténues qu'on en compte plus de 50, 
outes égales, dans l'espace d’un millimètre. Aro 
Les compartiments superficiels sont généralement 
LE hexagones, à facettes irrégulières et marquées au 
(entre d'un bouton saillant, probablement stigma- 
_ lique. Ces compartiments sont en outre presque 
_ lujours agrégés en rosettes de 5 46 et jusqu'à 8, es 
 äutour d’un compartiment plus petit qui sert de 
tentre de groupement et qui correspond sans doute 
fu stigmate d'un carpelle fécondé, tandis que les 
OMpartiments réunis autour de celui-ci répon- 
draient à des carpelles avortés ou demeurés stériles. | 
— C'est du moins ce qu'il est naturel de conjecturer, Se 
Puisque chaque graine paraît coïncider, non pas 


à A 


ns, 


avec un compartiment isolé, mais plutôt avec une 
rosette ou réunion de compartiments distribués 
autour d’un point stigmatique. — Ces points stig- 
matiques ont plus ou moins de saillie selon la partie 
de l'appareil ; là où les pièces involucrales, recour- 
bées et appliquées étroitement l’une contre l’autre, 
tendaient à se rejoindre, on les observe sous l'appa- 
rence de boutons verruqueux, arrondis et exsertes, 
s'élevant sur le milieu des compartiments que leur 
contour hexagonal et la disposition de leurs facettes 
rapprochent singulièrement de ceux figurés par 
Buckland. Les graines sont nichées dans la partie 
supérieure de la région fibreuse, immédiatement . 
au-dessous des compartiments, chacun de ceux-ci 
correspondant à une cavité carpellaire, à raison. 
d’une graine par rosette, ou, tout au plus, d'une 
graine par compartiment régulièrement conformé 
et développé. Les graines, prises séparément, sont 
ovales, eilipsoïdes, érigées, basifixes, atténuées en 
pointe au sommet, et distinctement carénées sur 
leurs faces antérieure et postérieure, à partir du 
milieu et jusqu’à l'extrémité supérieure. 

On observe aussi que la masse fibreuse, au sein 
de laquelle chaque semence est implantée, s'incurve 
el se détourne de façon à constituer une paroi pro- 
tectrice étroitement appliquée contre elle et l'em- 
prisonnant de toutes parts. Il est donc visible que la 
désagrégation seule de la région fibreuse; à la 
maturité de l'organe et après sa chute, était la cause 
déterminante de la libération des graines enfermées 
jusque-là dans la substance de cette région, d'abord 
ferme et tenace, mais ensuite passant à une structure 


me 00 


filamenteuse, ainsi qu'il arrive aux carpidies des 
Pandanées , et conformément à ce que conjectu- 
raient Buckland et Robert Brown à propos des 
Podocarya. 

Rapports et différences.—Les détails qui précèdent 
mettent en pleine lumière les analogies, aussi bien 
que les différences des Williamsonia Morierei et 
Bucklandi comparés entre eux.— Des deux. parts, la 
structure essentielle est sensiblement la même; ce 
sont les mêmes parties essentielles, et, par dessus 
tout, la disposition des graines situées sous les com- 
parliments de la surface, distribuées dans le même 
ordre et immergées de la même façon à la partie 
supérieure de la région fibreuse, plus étendue et 
autrement implantée dans le Williamsonia Morierei. 
que dans l'espèce de Buckland. — L'appareil du pre- 
Mier, pris dans son ensemble, n'est pas globuleux, 
Mais obové et presque en coin obtus. Il se montre, 
non pas nu, mais encore recouvert des pièces les 
plus intéressantes de l'involucre, bien que naturel- 
lement détaché ; enfin, les graines, considérées à 
part, n'ont pas la mème forme. Elles sont plus 
grosses, assez largement ovales, atténuées en pointe 
obluse au sommet, et finement carénées sur les 
faces antérieure et postérieure dans le W'illiamsonta 
Morierei. Celles du Williamsonia Bucklandi, nota- 
blement plus petites, sont, au contraire, étroitement 
ellipsoïdes, plus ou moins prismatiques el obtuses 
aux deux extrémités. 


Le scrutin est ouvert sur une présentation faite 
dans la séance précédente. — Par suite de son 


_ — 


dépouillement, M. Pellerin est élu membre corres- 
pondant. 

MM. Morière et Charbonnier présentent, comme 
membre correspondant, M. Poisson, de Chamouilley, 
par Eurville (Haute-Marne). 


L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 
10 heures. 


RÉUNION DU 26 JANVIER 1888 


* Depuis la séance du 9 janvier, il s'est passé un fait 
| dont le souvenir nous semble devoir être consigné 
dans les Annales de la Société Linnéenne. Heureux 
… de pouvoir témoigner à M. Morière, notre savant et 
: dévoué secrétaire, toute leur reconnaissance pour 
… les services rendus par lui, quelques membres de la 
Société ont songé à fêter sa promotion au grade 
… d'officier de la Légion d'honneur. Aussitôt une SOUS" 

cription fut ouverte pour offrir à M. Morière une 
croix entourée de brillants et d'émeraudes. Le prix 
de la souscription était de 5 fr.; seuls, les membres 
-de la Société Linnéenne furent invités à y prendre 
part et tel fut l'empressement de tous, que deux 
_ jours après l'envoi des circulaires, notre trésorier 
… Avail en caisse plus qu’il ne fallait pour faire l'achat 
du cadeau projeté. 

Mais ce qui doublait le prix des mandats qu'il 
avait reçus c'étaient les nombreuses lettres qui les 
aCCompagnaient et qui toutes étaient empreintes 
d'un sentiment profond de gratitude pour l'homme, 
Pour le professeur, pour l'ami, auquel les souscrip- 
leurs fenaient à rendre un sympathique hommage: 
x présence d'une manifestation aussi méritée que 
atteuse pour M. Morière, le Comité d'organisation, 


CS 


À 


composé de MM. Rabut, Fayel, Charbonnier, Huet 
et de Formigny de La Londe , pensa que ces 
lettres seraient pour M. Morière un précieux et bien 
flatteur souvenir et décida de les réunir en vo- 
lume dont la reliure élégante fut confiée à M. Marie, 
qui en a fait une petite œuvre d'art. — Il ne restail 
plus qu'à offrir le tout à M. Morière. Il fut résolu 
qu'il serait organisé un banquet auquel seraient 
conviés, avec les membres de l'Université, tous les 
membres des diverses sociétés dont M. Morière fai- 
sait partie. 

Voici en quels termes L'Année médicale de Caen 
et du Calvados a rendu compie de cette fète tenue 
dans la grande salle du Pavillon des Sociétés sa- 
vantes de Caen le 26 janvier dernier : 


« Le jeudi 26 a eu lieu, au Pavillon des Sociétés 
savantes, le banquet organisé pour la remise à 
M. Morière, récemment promu officier de la Légion 


d'honneur, d'une croix en brillants qui lui était 


offerte par les membres de la Société Linnéenne de 
Normandie. 
« En même temps on lui offrait, très artistement 


reliées en un gros volume, les nombreuses lettres 


qui avaient accompagné l’envoi de la souscription, 
ou les excuses des absents pour leur abstention au 
banquet. 

« Au dessert, le premier toast a été porté par 
M. Rabut, président de la Société Linnéenne, qui, 
en remettant la croix à M. Morière, et en l'assurant 
de toutes les sympathies de ses collègues, à r'emeér- 
cié de leur concours les autorités présentes à cette 


[4 


À — 73 — 


fête. Puis M. Charbonnier, trésorier de la Société, 
en remettant les autographes à M. Morière, a rap- 
pelé les services rendus à la Société par son dévoué 
secrétaire. Ensuite M. de Formigny de La Londe, au 
nom de l'Académie, et au nom de la Société d'Agri- 
culture, dont il est actuellement le président, a pré- 
senté à M. Morière les félicitations de ces deux 
sociétés. 

* Enfin, un vieil ami de M. Morière, M. Mofras, 
conseiller de préfecture, à, dans un discours humo- 
ristique, retracé la vie de travail et d'honneur de 
Son camarade d'école. 

« A ces toasts chaleureusement applaudis, M. Mo- 
rière a répondu par une allocution émue et recon- 
naissante, qui a vivement touché les auditeurs el 
dans laquelle, avec une grande délicatesse, ilare- 
mercié tout le monde de l'honneur qui lui était fait 
el y a associé les noms de ses deux collègues de la 
Linnéenne et de la Faculté des Sciences, MM. Eudes- 
Deslongehamps, père et fils. 

« Enfin, forcé de prendre la parole. pour remer- 
cier l'auteur d'un toast qui lui était porté comme 
iniliateur et organisateur de cette fête, M. Fayel, 
| Vice-président, a, dans une rapide improvisation, 
_ Apporté son tribut d'éloges mérités au nouveau lé- 
&ionnaire dont il se rappelte, avec bonheur, avoir 
êlé l'un des premiers élèves. 

“ Ainsi s'est terminée une fête qui, venant après 
là remise d'un beau bronze que lui ont offert les 
anciens licenciés de la Faculté des Sciences, prouve 
Que, dans notre vieille Athènes normande, On à le 
Culte des souvenirs pour les services rendus. 


PE 2 


« M. Morière peut, à bon droit, être fier, en 
tant l'enseignement, d’avoir mérité cette preuve. 
gratitude, et c'est, pour la Société Linnéenn 
honneur d’avoir su la lui prouver d'une façon a 
éclatante qu'affectueuse. » 


Avant de reproduire les discours prononcés, 
nous soit permis, en effet, d'ajouter que la S 
Linnéenne n'avait pas été la seule à honorer le 10 
de la Faculté des Sciences de Caen, le vice-prési 
du Conseil “Esp des Facultés. Les licenciés Es s 


 gnage de leur reconnaissance. La Société Linnée 
en les remerciant de celte généreuse pensée, $ 
time heureuse de consigner dans ses Mémoires 
cette nouvelle preuve de gratitude pour son bien 
aimé secrétaire, qui conservera longtemps le sc 
venir glorieux de cette double manifestation . 
étudiants et de ses collègues. - 
D' Faye 


Toast de M. Rabut, Président de la Société. 


MEssiEURS, 


La présence au milieu de nous de M. le doye 
Morière, sa modestie bien connue, m'empêchen 
d'exprimer aussi complètement que je le vou 
en celle occasion les sentiments que nous épr 
_Vons tous et qui nous ont réuni autour de C 
table. : 


1 


Ilme permettra cependant de dire en notre nom 
tous, qu'en lui offrant ce banquet à l'occasion de 


Au nom des Souscripteurs, je remercie M. le 
Premier Président et M. le Préfet d'avoir bien voulu 


ment M. le Maire de sa présence et du concours qu'il 
nous a donné en nous prêtant ce local et les fleurs 
qui le décorent. 


Monsieur LE Doyen, 


Les Membres de la Société Linnéenne de Norman- 
. die vous prient d'accepter cette croix en témoignage 
de leur reconnaissance pour votre zèle désintéressé 
et votre infatigable dévouement dans les fonctions 
de secrétaire qu'elle espère vous voir exercer encore 
ndant de longues années. 

Je porte la santé de M. le doyen Morière ! 


Messreuns ET crEns COLLÈGUES. 


Je crois être l'interprète de tous les membres de 
0ciété Linnéenne de Normandie, en offrant au 
Uvel officier de la Légion d'honneur, cette nom- 
ise et précieuse correspondance. 


accepter notre invitation; nous remercions égale- 


sa 0 


Certes, c'est un cadeau qui a moins d'éclat et 


beaucoup moins de brillant surtout que cetle ma- 
gnifique croix, mais il a certainement autant de va- 
leur, — car il constitue un véritable hommage, d'une 
amitié sincère, pour un homme que nous estimons 


tous : c’est une dette de cœur librement payée. 


Tous les signataires de ces lettres adressées, non Ÿ 
seulement des différentes parties de la France, mais 
encore de l’Étranger, sont heureux de pouvoir s'as- 
socier à cette manifestation d’affectueuse reconnais: 


sance et de respectueux dévouement qui nous 


réunit ici. 


RMS SU Cr dE 
Et RTE Re 


4 


Merci à vous, Messieurs, merci au nom de laCom- 


mission d'initiative de cette fête. En répondant à 
notre appel, vous avez montré que vous saviez pra 


tiquer le culte du souvenir, et que l'amitié, pour 
vous, n’est pas un vain mot. 


Permettez-moi done de porter un toast à notre 


dévoué Secrétaire qui est, pour ainsi dire, l'âme de 


la Société Linnéenne de Normandie, — al savant 
doyen honoraire de la Faculté des Sciences, — à 
l’homme sympathique, bienveillant, aimé de tous. 


ceux qui le connaissent. ; — à la santé de M. Morière ! 


Toast de M. de Formigny de La Londe, Fi 


1 


Président de l'Académie et de la Société d'Agriculture: 


MEssieuns, 


Appelé cette année, par la bienveillan 
Confrères, à la tête de trois Sociétés qui 0 
neur de compter M. Morière au nombre 


ce de mes ï 
nt J'hon- re 
de leurs 


A 


Fe LE 


_ membres, je croirais manquer à un devoir qu'il 
m'est doux de remplir, si je ne venais, au nom de 
nos confrères, exprimer au nouvel officier de la 
_ Légion d'honneur la satisfaction que nous avons 
tous éprouvée en apprenant sa promotion. 

Ces félicitations, je les adresse au nom de tous, 
j'en suis certain, à l’homme dont la vie a été si bien 
_ remplie et si utile, — à celui qui a inspiré tant de 
_ sympathies ! 
En effet à coté des chaires qu'il a occupées et 
d'où il a répandu la science avec clarté et abon- 


_ Yent-elles pas ! 

Qu'il me soit permis d'exprimer au Président 
_ honoraire de notre Société d'Agriculture toute la 
4 reconnaissance qu'elle lui doit, non seulement pour 
là part active qu'il prend à ses travaux, mais encore 
de le remercier de son enseignement agricole dans 
les départements du Calvados, de la Seine-Inférieure 
el même de l'Eure. Grâce à cette lutte contre la 
loutine en faveur du progrès, de nouvelles et bonnes 
… Méthodes ont été adoptées. 

Ce professorat que M. Morière a pratiqué pendant 
_ lant d'années dans notre département n'est pas 
_ USsi facile qu'on le pense pour obtenir des résul- 
: lats, La meilleure preuve, c'est que, depuis que 
: M. Morière a cessé, nous attendons encore son SUC- 
. “SSeur. Il viendra, espérons-le, à quelque jour, — 
Mais nous pouvons dire d'avance qu'il devra sou- 
Yent s'inspirer des exemples de son prédécesseur. 
L'inflexible loi moderne de la limite d'âge a sou- 
ent l'inconvénient de priver la France de ces bons 


à 


… dance, que d'utiles travaux nos Sociétés ne lui doi- 


naissance. 


climat. 

M. Morière remplit aussi avec une nouvelle vi- 
gueur ses fonctions de secrétaire de la Société 
néenne qui lui doit déjà tant et qui a été heureuse 
de lui donner aujourd'hui une dr de sa recon- 


Les publications de l’Académie, de la Société 
d'Agriculture et des autres Sociétés auxquelles 
appartient, recevront de sa part, comme par le passé, 
des communications intéressantes, résultat nb. 
vantes recherches. 

Faisons des vœux pour que cela se continue j 
encore bien longtemps. Et selon la formule qui se 
prononce dans un autre ordre d'idées, disons tous, 
d’une voix unanime à notre bien-aimé confrère, 


Ad multos annos ! 
Toast de M. Mofras, conseiller de Préfecture. 


MESSIEURS, 
_ Il y a 64 ans, je fréquentais une école oo dt 
tuelle, qui était installée au premier ms % 
maison sise à l'angle de la rue du Moulin e mé 
rue de la Fontaine. — Mes parents re Fe 


"He 


_ enface de cet établissement, et malgré ce voisinage, 
… ilafallu plus d'une fois me tirer par l'oreille pour 
me ramener sur les banes de la classe. 

.. Je me rappelle que, parmi mes jeunes camarades, 
 ilÿ en avait un qui, chaque jour, et par tous les 
. Lémps venait à pied d'une commune rurale des en- 
> Virons. — Je le vois encore, arrivant avec son sac de 
. loïle grise, passé en bandoulière, qui contenait des 
_ provisions pour le repas du jour, et quelques livres, 
È els que le Précis d'histoire de France, par l'abbé 
- Gautier. Ah! j'oubliais un certain étui qui renfer- 
_ ait 68 petits cartons, grands comme des cartes à 
jouer, sur lesquels on voyait représentée l'image de 
068 rois, depuis Pharamond jusqu'à Louis XVI 
_  inclusivement, en passant par Chilpéric, avec la 
biographie de chacun de ces rois... C’est ainsi que, 
F sis le bas âge, on ouvrait nos cœurs à la foi roya- 
_ liste! 


Quoiqu'il en soit, si cet écolier se faisait remar- 
_ er par sa simplicité et par sa frugalité, il se dis- 
 linguait aussi par son assiduité, par son application 
elsa vive intelligence. 

Avec de telles dispositions, l'enfant, vous le croirez 
4 Sans peine, ne tarda pas à sortir du rang... et il en 
St Sorti par le portique qui donne accès aux ar- 
 chives de la noblesse, de la seule noblesse que re- 
‘onnaisse notre société démocratique, de celle qui 
S'acquiert par la persévérance dans le travail, par 
. l'importance des services rendus à son pays, par la 
_Ugnité d’une vie déjà longue ! C'est ainsi que de 
Brade en grade, il est devenu l'éminent professeur 
| la Faculté des Sciences, le savant vulgarisateur, 


Lot — 
le dignitaire de la Légion d'honneur que nous 
fétons aujourd'hui. 

Au nom des anciens élèves de l'École Boyan = 
pari nantes. — Je bois au camarade Morière: 


Réponse de M. Morière. 


MES CHERS ET BIEN-AIMÉS CONFRÈRES DE LA SOCIÉTÉ 
LINNÉENNE, 


MESSIEURS, 


Lorsque j'appris que, par décret en date du 30 


décembre dernier, le Président de la République, 


sur la proposition du Grand Chancelier, m'avait 
nommé Officier de la Légion d'honneur, j'éprouvai 
certes une grande joie ; — mais, je vous le dis en 
toute sincérité, les nombreux témoignages de sym- 
pathie que l’on a bien voulu me donner; m'ont 
procuré un bonheur encore plus grand que la pro- 
motion dont j'ai été l'objet. 

Combien, en effel, n'ai-je pas été heureux et pé- 
nétré de reconnaissance envers le chef éminent de 
l'Académie qui à fait une appréciation Si flatteuse 
de ma longue carrière universitaire ? 

Combien n’ai-je pas été profondément touché des 
sentiments si affectueux qui m'ont été exprimés par 
mes collègues de la Faculté des Sciences au moment 
où j'étais appelé à faire valoir mes droits à la re- 
traite ? 

Combien ai-je été agréablement ém 
récemment une députation de mes 


u en recevant 


A 


anciens élèves 


A 
| 


F4 
| 
è 


s- : Bb ee 


de la Faculté qui ont voulu donner à leur vieux 
_ professeur un souvenir qui sera pieusement con- 
| servé? 
De quelle manière enfin pourrai-je convenable- 
ment remercier mes confrères de la Sociélé Lin- 


_ néenne pour l'agréable surprise qu'ils me ména- 


Seaient en organisant cette réunion de famille 
(permettez-moi de l'appeler ainsi), au milieu de la- 
quelle ils ont voulu m'offrir les insignes de mon 
nouveau grade ? — Je serai doublement heureux et 
fier de porter cette croix, car elle sera à la fois la 
Preuve de mes services universitaires et de l'affec- 
lion des membres de la Société Linnéenne pour 
leur Secrétaire. 

Ayant eu pour prédécesseurs dans ces fonctions 
MM. de Caumont et Deslongchamps, je n'ai eu qu'à 
Minspirer de leur exemple et de mefforcer de 
Maintenir la Société dans la voie que s'étaient pro- 
posé ses fondateurs, c'est-à-dire: faire connaître les 
Produits naturels du sol normand. 

Les seize volumes de Mémoires et les trente vo- 
lumes de Bulletin que vous avez publiés, démontrent 
que les membres de la Société Linnéenne ont large- 
Ment contribué au développement de l'étude des 
Sciences naturelles. — Je suis heureux d'ajouter que 
Parmi vos travaux, il en est plusieurs qui, justement 
remarqués par le monde savant, ont été l'objet de 
diverses récompenses. 

Le secrétaire a eu surtout pour rôle d' enregistrer 
et de faire connaître vos découvertes, et de défendre 
JS intérêts de la Société. — Puissiez-vous avoir 
Trouvé qu'il n'est pas resté au-dessous des fonctions 


M 


auxquelles vos suffrages l'ont appelé comme secré- 
taire adjoint de 1850 à 1867 et, depuis 1867, comme 
secrétaire titulaire. 


En 1880, Messieurs, on célébrait à Paris le cin-. 


quantenaire de la Société géologique de France, 
dont la fondation remonte à 1830. Ne serait-il pas 
convenable de fêter aujourd'hui les 65 ans d’exis- 
tence de la Société Linnéenne et de lui souhaiter 
une longue vie? Les jeunes el yaillantes recrues 
que nous faisons chaque année sont un sûr garant 
du maintien de sa prospérité et des services qu'elle 
continuera de rendre à ‘Ja science en faisant porter 
ses études sur le sol de notre chère Normandie. 


J'ai l'honneur, Messieurs, de vous proposer les 
toasts suivants : 

A la mémoire des fondateurs de la Société Lin- 
néenne de Normandie et surtout de MM. de Cau- 
mont et Eudes-Deslongchamps, qui ont veillé avec 
tant de sollicitude sur ses jeunes années l 

A la santé de toutes les personnes ayant bien 
voulu prendre part à une manifestation qui vient Sl 
dignement couronner ma carrière et sera 
leur de mes souvenirs ! 


Merci ! 


le meil- 


À vous tous, Messieurs, du plus profond du cœur, 


= SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1888. 
PRÉSIDENCE DE M. RABUT, PRÉSIDENT. 


À 8 heures, la séance est ouverte. 

Le procès-verbal de la séance de janvier est lu et 
adopté. Communication est donnée de la corres- 
pPondance : 

Le Président de la Société d'Histoire naturelle 
d'Autun offre à la Société Linnéenne de Normandie 
le premier volume de son Bulletin et sollicite un 
échange de publications entre les deux Sociétés. 
Consultée par son président, la Compagnie décide 
qu’elle accepte cet échange. 

La Société prend une décision semblable à l'égard 
de la Société philomatique vosgienne. 

Le Secrétaire donne lecture d'une lettre par la- 
quelle les secrétaires généraux du Congrès géolo- 
Sique international qui se tiendra à Londres en 
1888, invitent, au nom du Comité d'organisation, 
les membres de la Société Linnéenne de Normandie 
à prendre part aux réunions, qui commenceront le 
_ septembre. — Les personnes désirant être inscri- 


les comme membres du Congrès sont priées d'en. 


: aire la demande le plus tôt possible ; la cotisation 
St fixée à 10 shellings (12 fr.). 


LL 


… M à 


M. Lignier fait savoir à la Compagnie que le 


- Bulletin scientifique du Nord de la France Sera 4 


adressé à la Société Linnéenne de Normandie en 


échange du Bulletin de cette Société, à nombre égal 


de volumes. 

Informée des changements importants que M. A. 
Letellier se propose d'opérer dans la bibliothèque, 
la Société nomme M. Léger bibliothécaire-adjoint. 


Le scrutin est ouvert sur une présentation faile 


_ dans la dernière séance : par suite de son dépouille- 


ment, M. Poisson, propriétaire à Chamouilley, par ni 


Eurville (Haute-Marne), est proclamé membre Cor- 
respondant. 
MM. Boreux et Rabut proposent comme membre 


résidant M. Moncel, directeur des Postes et Télé- : 


graphes. 


M. Lecornu fait la communication suivante : 


SUR LA NAPPE ARTÉSIENNE DE VALOGNES 


Par M. L. LECORNU 


Ingénieur des Mines. 


ee 


près au centre 


La ville de Valognes est bâtie à peu 
bancs inf 


d'une cuvette allongée formée par les 
rieurs, du lias qui reposent sur les sabl 
rouges généralement regardés Comme 
Le grand axe de cette cuvette à une Jon 


10 kilomètres et se dirige de l'E. N.-E. à l'O. 8-0: à 


es el argiles 
triasiques. 
gueur de 


son petit axe atteint à peine 2 kilomètres. Les ter- 
_ rains rouges s'appuient à leur tour contre des crêtes 
+ Siluriennes, fortement saillantes, qui les ont en par- 
tie protégés contre les érosions. L'ensemble de cette 
disposition est très favorable à l'existence d'eaux 
artésiennes capables de jaillir au-dessus du sol de 
la ville, et en effet, un sondage entrepris en 1887 par 
M. Arrault, dans la propriété de MM. Bretel frères, 
à rencontré à la profondeur de 35 mètres une nappe 
dont l'eau a remonté à 3,52 au-dessus du sol. Le 
débit atteint est de 109 mètres cubes par 24 heures. 
M. Arraull a bien voulu me communiquer le procès- 
verbal de l'opération, que je joins à la présente note. 
Au point de vue géologique, ce sondage est surtout 
intéressant en ce qu'il donne des renseignements 
précis sur la constitution des assises infraliasiques 
du Cotentin. Ainsi que l’a remarqué M. Deslong- 
champs dans ses études sur les étages jurassiques 
inférieurs de la Normandie, on a rarement l'occasion 
d'étudier le contact dela base du lias avec les argiles 
rouges ; les carrières ne descendent pas si bas, et, 
Sur les pentes des vallées, les alluvions masquent 
tout. 


Je dois également à M. Arrault la coupe suivante 
de la carrière de la Victoire, située à 1 kilomètre 
environ de Valognes, sur la route de Paris: 


_ Cote du sol: + 48",80. 
Profondeur, Épaisseur, 
» Terre végétale. . — 
1°,00 Sable jaune fin, slspathique. 0,60 
1, 60 Galets et sable fin. : + . 1,20 


_est resté en place depuis une époque antérieure au 


20 mètres plus bas. 


» ml, ne <- 
5 40 Siblé Un, blanc. ; +. 4 1,00 


3, 80 Galets et glaise (mélangés). . . 1,00 
4, 80 Sable ferrugineux. . .. + + +. 4,00 


8, 60 Fond de la carrière. 


Au-dessous, on à trouvé, par sondage : 


8, 80 Glaise verte et rouge. . . : 230 
11, 10 Sable blanc fin. Épsigote inconnue 


7 paraît certain que tout ce terrain de pen 


lias : car autrement on ne comprendrait pas qu ilne 
se fûl pas étalé sur le calcaire de Vapen placé 


a RU LS 


Cote du sol: +: 29m,972. 


= 
“| NATURE DES TERRAINS TRAVERSÉS ri Eau 
= 
Sous-sol et caves. 3.20 = 
3.20 | (Citerne, 10.07). ins dé hobis gris + 4.517,10 
marne brune âvec couche de calcaire spa- 
hique jau 6.87 
10.07 | Calcaire gris, marneux. 0.88 
10.45 | Marne calcaire grise avec “eulcai cpaique 
violacé gris 0.57 
11.02 | Argile brune, très Fo 2.43 
13.45 Id. bleue, veines jaunes, très PE . 0.87 
14.32 | Calcaire gris, très dur. 0.22 
14,54 | Argile bleue, dure. . 2,64 
17.48 | Calcaire gris bleu, très é, does. 1,39 
18.57 | Marne bleue, veines jaunes, fermes. 0.55 
19.12 | Calcaire gris, très dur, dolomitique. : 0.15 
19.27 | Marne brune, argileuse, et veines grises, Sa- 
bleuses. #it4418 
ne 
21.45 | Argile verte, marneuse, très re : 1.47 
22.92 Id. rougeûtre, id. 3.83 
26.75 Id. id, très dure. 3 50 
90,9% | Id. rouge et veines grises té 0.85 
men 
31.10 | Sable gris et rouge quartzeux, fin (eau ascen- 
dan nte). 3.90 
35.00 | Sable jabitire “nus gros ob one) 2.40 RE nt 
57.40 - os graviers roulés. sq 
8.10 | Fin du rés : 


si D 


M. Dangeard fait connaître le résultat de 
ee recherches sur la structure des Salicorniées et de 
Salsolacées. 


#3 “  RECHERCHES SUR LA STRUCTURE 
DES 


 SALICORNIEZÆ et des SALSOLAC 


Par M. P.-A. DANGEARD, 


# 


Docteur ès scien 
Chef des Travaux de Botanique à qe à Faculté de Caen. 


On sait que dans les Salicornia les faisceaux 
liaires, en traversant plus ou moins obliquement 
l'écorce, émettent des branches descendantes qui se 

0- 


mosent en réseau à l'intérieur du parenchyme C0 
tical à la façon des nervures dans Île parenchyme 
des feuilles (1); les grandes cellules spiralées trans 
versales des Salicornia appartiendraient au stéréome 
cortical (2). 

Dans cette note, j'exposerai les résultats so 
je suis arrivé par l'étude anatomique des Salice 
nieæ Benth. et Hook., el des Salsoleæ B. el Hook. 

En prenant comme types le Salicornia herbacea L. 
et l'Arthrocnemum fructicosum Moq, l'on voit que 

les faisceaux foliaires se détachent du “cylindre 


(1) Consulter : Van Tieghem, Traité de Botanique, pe 
(2) Loc. cit., p. 742. 


PT à 


limbe:; les deux autres se portent à droite et à 
gauche, émettent presque immédiatement des rami- 
fications dont les unes se dirigent en avant et les 
tres latéralement; elles se distribuent dans tout 
le parenchyme de l’entre-nœud inférieur et aussi 
dans la portion de gaine supérieure ; mais ce paren- 
_Chyme appartient-il à l'écorce ou bien est-ce une 
dépendance de la feuille ? 
_ Examinons séparément le cas du Salons et 
celui de l’Arthrocnemum. Dans ce dernier genre, 
tout l’entre-nœud présente une gaîne distincte de 
l'écorce de la tige; celle-ci comprend, en dehors 
d'une zone génératrice bien développée : 
1° Une couche épaisse de cellules sphériques con- 
tenant de l’amidon ; 
.  ? Quatre on cinq rangées de cellules polyédri- 
ques à parois cutinisées, allongées dans le sens 
 ladial; cette disposition se conserve dans tout 
l'entre- nœud. 
La gaîne se relie à cette assise, maisla transition 
est assez brusque; la gaine foliaire débute en effet 


T 
2 
+ 
S 
Le 
œ 
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Le] 
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® 
EE 
e- 
ue. 
= 
© 
— 
Lee] 


Srandes cellules incolores ; la couche de cellules en 
Palissades comprend trois assises; elle touche exté- 
ieurement à l'épiderme et est tapissée iniérieu- 

lement par les dernières ramifications des fais- 


ss 
= 


() Duval-Jouve. Des Salicornia de l'Hérault (Bull. Soc. oës 
F V, 1868). 


C2 


posé en dehors de la zone génératrice par un pare 


6 0 


externe; de place en place ils se metienten nm 
tion avec de grandes cellules allongées, à paroi 
spiralées qui s'intercalent entre les cellules en ps 
lissade. 
Dans le Salicornia herbacea, au point de dépa 
des faisceaux foliaires, la gaine se distingue net 
ment du parenchyme cortical; ce dernier esl co! 
chyme de cellules polyédriques ; ces cellules varier 
peu de grandeur. | 
La gaîne a la même constitution générale qu 
celle de l'Arthrocnemum fructicosum; elle s'en dis= 
tingue cependant par les caractères suivants : 
grandes cellules à parois spiralées manquent; 
contre on remarque, dans le parenchyme incolo 
des cellules dont la membrane est couverte de gra 
nulations : le rôle de ces cellules nous est inconnu: 
Les grandes cellules spiralées se retrouvent dans 
la gaîne foliaire des Salicornia Peruviana Kunth, 
Salicornia virginica Nutt., Arthrocnemum ambt 
quum Moq. (dans cette dernière espèce, elles son 
très nombreuses et vont jusqu'à l'épiderme) ; n0U 
n'avons point vu trace de ces cellules dans l'A 
throcnemum caspicum Moq., Arthrocnemum arbus 
cula Moq., Arthrocnemum indicum Moq.; es carae 
tères anatomiques devront sans doute être pris en. 
sérieuse considération lors d’une révision de cetie, 
tribu des Salicornieæ. e 
Dans l'Halocnemum strobilaceum Bieb., la g 
foliaire est bien distincte du parenchyme corticals M 
ce dernier est formé par plusieurs assises de C6 


Me 


lules allongées suivant la circonférence et à mem- 

branes cutinisées ; plus intérieurement, on trouve 

quelques fibres et enfin la zone génératrice; la 

_gaîne foliaire présente du tissu en palissade et des 
hiscoaux libéro-ligneux orientés normalement. 

La disposition est la même dans l'Halostachys 
À pie -ÀA Mey, bien que la séparation entre Ja 
pone êt l'écorce soit moins nette. 

L'étude du genre Kalidium va nous raontrèr com- 
ment il faut interpréter la valeur de la gaine des 
Salicorniæ : le Kalidium foliatum Moq. à des 
feuilles alternes : ces feuilles sont fortement décur- 
rentes et la décurrence qui renferme des faisceaux 
 libéro-ligneux persiste après la chute du limbe ; 
Supposons que les feuilles au lieu d'être alternes 
_ Soient opposées : les deux décurrences, ens ’unissant, 
constilueront une gaîne absolument comparable à 
celle des Salicornia, Arthrocnemum, Halostachys 
Halocnemum. 

; Si nous étudions maintenant la tribu des Salsoleæ, 
nous y trouvons des particularités de structure fort 
intéressantes. 

_ Dans le Noœa spinosissima Moq., trois faisceaux 
 libéro-ligneux se détachent de ceux qui vont cons- 
 lituer le cylindre central de la branche axillaire ; le 
. médian est destiné à la feuille; les deux latéraux 

| arrivés près de l'écorce se bifurquent; une ramifi- 

cation se porte vers le faisceau médian Sans d'ail- 
leurs l'atteindre, l'autre ramification se dirige dans 
l'écorce de Ja tige et fournit les faisceaux libéro- 
ligneux que l’on y rencontre; ces faisceaux, par 


“à d'une rotation de 180° des foliaires latéraux se, 


SO — 


trouvent avoir leur bois externe et leur liber inte 


de la même facon ; les plus gros faisceaux cortit 
montrent intérieurement à leur zone génératrice 
plus ou moins grand nombre de fibres à pi 
épaisses (1). 
Le parenchyme cortical comprend : 
* 4° L'épiderme ; Le 
% Une seule assise de cellules en palissade 
terrompue en quelques endroits ; Aa 
3 Une assise de cellules cubiques ; < 
4 Un grand nombre de petits faisceaux orientés 
bois en dehors; ir Es 
5 Un parenchyme incolore formé par de grande 
cellules; quelques faisceaux corticaux assez ros 
sont localisés aux angles. : 
Dans le Noæa Tournefortii Moq. la disposition gé 
nérale est la même que dans l'espèce précédente 
le départ des faisceaux est cependant plus compliq : 
par suite de la présence d’une longue bractée di 
chaque côté de la feuille. 0 
L'Ofaiston monandrum Moq. à une écorce 
ressemble presque exactement à celle des Nowd 
il faut toutefois noter qu'aux endroits où l'e 
unique de cellules en palissade manque, un Ses 
conduit trachéiforme court parfois sous l'épiderm 
même. 


Le 


lement dans les Barringtoniées. (Congrès de T 
Séance du 23 septembre 1887.) - 


F 


ER 
HA 


Dans l'Anabasis aphylla Lin. le parenchyme cor- 
_lical est bâti sur un type un peu différent du précé- 


séparée par deux ou trois assises d’hypoderme ; mais - 
_ intérieurement on trouve encore l’assise de cellules 

_ cubiques déjà signalée ; ce sont également les deux 
_ faisceaux foliaires latéraux qui fournissent les nom- 
_breñses ramifications libero-ligneuses du paren- 
 chyme cortical. 

Cette structurese retrouve presque identique dans 
 VAnabasis ammodendron C.-A. Mey., Anabasis 
 articulata Moq., Brachylepis eriopoda Schrenk., 
Brachylepis elatior C.-A. Mey.; l'anatomie justifie 
donc parfaitement la réunion de ces deux genres en 


_ Senres Halimocnemis, Halanthium, Girgensohnia, 
 Carozylon sp. Horaninovia. 

Dans toutes les espèces de cette tribu des Salso- 

laceæ, que nous venons d'étudier, les faisceaux cor- 

ticaux ont leur bois en dehors. 

Nous pouvons dégager de ces recherches les con- 
clusions suivantes : 

_ {Il existe dans les Salicorniæ (Salicornia, Ar- 

 throcnenum, Halostachys, Halocnemum) une gaine 

foliaire avec tissu en palissade; cette gaine esl 

lantôt distincte de l'écorce dans tout l'entre-nœud 

(4 rthrocnemum fruticosum) parfois confondue avec 


, 


écorce dans la partie inférieure de l'entre-nœud ; 


(1) Genera plantarum. 


; La 


elle renferme un grand nombre de faisceaux libéro= 
ligneux à bois interne, provenant de deux faisceaux 
foliaires latéraux symétriques, les grandes cellules 
spiralées de l’Arthrocnemum fruticosum et de 
quelques autres espèces appartiennent à celle gaine 
foliaire: la formation d’une telle gaîne doit être 
attribuée à une décurrence des bords du limbe, 
décurrence fort nelle dans le Kalidium foliatumn 
qui a les feuilles alternes. 220 

J'ai employé le nom de « gaine foliaire »; il 


conduit après de nombreuses observations à définir 
la stipule tout appendice inséré sur la tige et dont le 
système vasculaire est exclusivement formé de dé 
vations empruntées aux faisceaux foliaires ; ce qui 
m'a retenu,c’est que dans le cas actuel, les faisceaux 
latéraux sont de véritables faisceaux foliaires et non 
des dérivations. : 

% Dans les Salsoleæ, la gaine ne peut se sépare 
du parenchyme cortical ; l’assise unique de cellules 
en palissade se trouve immédiatement SOUS l'épi- 
derme Noæa spinosissima, N.T ournefortii, Ofaislon. 
monandrum Moq., elle en est séparée par plusieurs 
assises d'hypoderme (Anabasis aphylla, Brachylepé 
eriopoda, ete.); une couche de cellules cubiques 
tapisse intérieurement d’une façon constante Les 
cellules en palissade. 

Ce sont deux faisceaux foliaires latéraux qui four- 

* 

(4) G. Colomb, Recherches sur les stipules. (Annales Lo 2 

sciences natur. Tome VI, n° 1, 1887.) LL. 


a 


. nissent les nombreuses ramifications libéro-ligneuses 
du parenchyme cortical ; ces faisceaux ont leur bois 
tourné en dehors comme dans les Calycanthées et 
| | 


_ Après avoir rappelé à ses collègues que dans la 
nice de janvier, il a eu l'honneur de les entretenir 
_ du genre Williamsonia, M. Morière essaie d'appeler 
plus particulièrement l'attention de la Compagnie 
Sur les végétaux que l'on a appelés proangiosper- 
 miques et sur le rôle qu'ils ont rempli dans l’évolu- 
tion des phanérogames ayant recouvert le Globe 
“aux diverses époques de sa formation. 


_ A9 heures 1/2, la séance est levée. 


1 


SÉANCE DU 5 MARS 1888. 
Présinexce DE M. BERJOT. 


A 8 heures, en l'absence de MM. Rabut et Fe 
M. Berjot est invité à présider la séance. 
Le procès-verbal de la séance précédente est 
adopté. HER 
Correspondance : La Royal Physical Sociei 
Edinburgh offre d'échanger à l'avenir ses publ 
tions pour celles de la Société Linnéenne de No 
mandie ; mise aux voix cette proposition est agi 
Les volumes reçus sont passés en revue: 
Le scrutin est ouvert sur une présentation 
13 février : par suite de son dépouillement, M: 
cel, directeur des Postes et Télégraphes €: 
membre résidant. 


M. Lecornu présente une des premières épreu 
de la feuille géologique de Caen qu'il a dressée 
majeure partie et donne lecture de la Légende k 
celte feuille sera accompagnée. 4 


M. Gossart lit le travail suivant : 


tn Cle ET MST ice 0e RE CNRS Ne Et 2 fier ÉCAT ET 
D LIRE SRE RON RE ET er MO nt 
=. SRE tent CUS GAL 
RTE I vers 1 ee PT OR à D ae ET Et + 
one PRET SPL Me 
} 


FE 


_. d 


lieu 


L. 
 Chnue de la surface capillaire ZD = F — + ni : 


0 


- EXPÉRIENCES DE CALÉFACTION 


(Suite). 
Par M. Émile GOSSART, 


Professeur de Sciences bhysiques au Lycée et chargé de conférences de 
Chimie à la Faculté des Sciences. - 


Je me propose de démontrer, par le calcul et par 
l'expérience que le phénomène de caléfaction con- 
Stilue un cas particulier des phénomènes capil- 
laires et même le cas le plus simple. 

Une goutte d'un liquide quelconque à l’état 
Sphéroïdal peut être regardée en effet comme sou- 
lenue, à distance finie au-dessus de la plaque 
chaude, par la couche de vapeur qu'elle dégage à 
ce Voisinage. — Soustraite complètement à l’action 
Moléculaire de ladite plaque, elle est ainsi aban- 
donnée complètement à elle-même ; sa forme et ses 
dimensions dépendent alors uniquement des pro- 
priétés intrinsèques du liquide dans les conditions 
€ l'expérience ; elles sont déterminées par la valeur 


de la tension superficielle constante le long de la 


Membrane liquide qui enveloppe la goutte et par le 
Poids spécifique du liquide intérieur. 


Pour justifier cette manière de voir, il y à donc 
de prendre comme point de départ l'équation, 


R, R; 


Z est la distance d'un point quelconque de cette 
_ Surface Gapillaire à la portion plane et horizon- 


= D = 


tale. de la surface du même liquide où s'exerce 
seulement la pression de l'atmosphère ambiante; 
R, et R, sont les deux rayons de courbure prin 
paux en ce même point, D le poids spécifique du 
liquide et F sa tension superficielle que, par une 
hypothèse généralement admise en physique, 0n 
regarde comme constante à la surface de séparation 
de deux milieux déterminés. 

Mais je dois à l'obligeance de M. Lecornu de pou: 
voir établir rapidement cette équation qui est fo 
damentale en capillarité, sans faire à 
sition hypothétique sur cette con stance 
superficielle. 

Je m'appuierai sur les équations générales qui don- 
nent, d'après M. Lecornu (Thèse de doctorat 1880 


de la tension 


coordonnées cartésiennes 77/7 
paramètres arbitraires À et p, 2% 
3 == 9, (Au), les courbes à = constante, t = 


1, si l'on s'impo 


y dessinent un réseau orthogona sels à 


UT 2y èy CEE 
condition — >— mp ne M 0 
dx Ôu + x du A op 


Soit L 3% et M ày. les longueurs © 
deux courbes compris entre les courbes x el x + 2h, 
e, e, les rayons de courbure géodésique de 
courbes, R, et R, les rayons de courbure normal 
T le rayon de torsion géodésique ; soit d'auire 
F la force extérieure appliquée au point À P° 
unité de surface, ou plutôt soit Fi F, et 9 05 © 
posantes suivant à et à p. et suivant ja normale : 


00 


_ La surface étant en équilibre, si on y découpe un 
contour fermé quelconque, la portion intérieure à 
 cecontour restera en équilibre, à condition d'appli- 
. quer sur le contour des forces convenablement 
4 choisies, tangentes à la surface et qu'on nomme 
… forces de tension, en les rapportant à l'unité de lon- 
… Sueur. Cette force de tension sur un élément du 
. Contour lui est en général oblique : on appelle force 
 d'arrachement x sa composante normale, foree de 
 Cisaillement, £, sa composante tangentielle. Étant 
données deux directions rectangulaires x, y passant 
. (nun même point, les forces t de cisaillement sont 
- les mêmes, les forces d'arrachement sont en général 
_ différentes, niet. 

, Ceci posé, le principe des travaux virtuels donne 
: les équations suivantes nécessaires pour l'équilibre 
d'une surface même extensible : 


1 ôn, 1 Ôt Nil L 21 . 
Asus st QEs ob fe 
LEA Môp Pi 
1 57, 1 ôt No 2t ; 
RER TIME à Leur it F 
on Na … Ré Fe 
CLR rer ces: 


_ (Ces ns se simplifient singulièrement en 
Capillari 
æ “pr que les forces extérieures sont exercées 
Par un liquide contre la membrane; done: (Principe 
de Pascal) F, — F, 
# Parce que Ébies 1bbranie est elle-même 
quide; s'il n ‘ÿ a plus homotropie quand à partir 
d an point de la surface on s'enfonce dans la mem- 


La-400 


’homotropie subsiste, si à partir 


brane et la goutte, 1 
dans toutes les … 


d'un point quelconque on chemine 
directions, tangentiellement à la surface; donc : 
t=0n ==. e. 

Les équations générales de M. Lecornu se rédui- 

, i1an 14 dn 1 1 

sent à celles-ci : Lai, 0j ina on (+ Re) 
Les deux premières nou 
sion superficielle ne change P 
passe du point À p au point À 
sième nous fait retrouver sans aucune hypothèse 
_ l'équation de la surface capillaire, avec la significa- 
| 


ke 


s montrent que la ten. 
as de valeur quand on 
+ôXx u + à y. La {roi 


tion physique de sa constante 7 qui est bien la ten- 
sion superficielle F de la première équation donnée, 
tandis que + est bien la pression hydrostatique ZD. 


mène de caléfaction, Cas 
n très facilement 
goutte infiniment 


Mais revenons au phéno 
où cette surface est par exceptio 
intégrable, du moins pour une 
large. 

Cherchons l'équation de la de 
dienne d'un sphéroïde infiniment 
sur un plan horizontal, en supposant le 
tance finie et le sommet de la goutte à dista 
infinie. 


| 

| 

4 

mi section méri- : 
large , reposant 
pord à dis 
nee 


Je prends pour plan des 7 le plan tangent a 
tif vers en 


sommet de la goutte, pour axe des 4 posi 

bas la verticale du point de raccordement; Reste 
rayon de courbure d'un méridien, init à 
Soit 8 l'angle de la partie positive de l 
avec la tangente qui roule sur 
sommet jusqu'au point de raccorde 


— 101 — 


dire depuis £ — o jusqu’à $ — 180°, hypothèse pro- 
visoire que nous vérifierons par ses conséquences. 

Cette propriété de la tangente à la méridienne de 
prendre toutes les inelinaisons continûment varia- 
bles entre deux droites horizontales comprenant 
entre elles toute l'épaisseur de la goutte, simplifie 
singulièrement les calculs et peut en quelque sorte 
servir à caractériser l'état sphéroïdal. 

Déterminons les coordonnées x z de la méridienne 
en fonction du paramètre 8 et de la constante capil- 
laire ne a?. 


+ 


Calcul de Z. 

1 _è8 sinpdf 
ds Std 
par la relation dz = ds sin Ê dé fournit le percé 
rectangle infiniment petit MQM'. 


Donc: = — sin 46 ou par intégration 
22 
à = —Cos6—+ c. Au sommet de la goutte pour 3 —0 
os = 1 : donc « = 1, et l'équation est finalement : 
R=1— cos à = 2 sin? À ou {1) 3 = + 4 1/2 Sin 5: 
(le signe + nous donnant pour 6 entre o et z la 
portion de courbe physiquement intéressante ) 


& s d À 2z 
L'équation z D — e devient + = 


Calcul de X — le triangle M Q M’ donne d x = dz cot f 


ï _. 8 e 4 . 
qui avec dz — a /4 cos À d tirée de (1) fournit : 
LE ô 
1-9 sint- = 
“4 L. D 
nm sd B 2 2 sin f 2 


” 


D 


Las M  dæpechs 6 
Par intégration il vient : Pr “é L.tq a cos 


Au point de raccordement pour & — 180° on a: 


— 


z=0 4.19 f= 0 COS = = 0 d'où € = 0, l'équation est 

z 
Aa 
_ Ces équations (I) et (II) ne renfermant qu'un para: 


finalément : (I) … L. tq F -!- cos F 


mètre 4 4/, qui est l'épaisseur e de la goutte infini- 
ment large, les sections méridiennes des sphéroïdes 
infiniment larges sont donc des courbes sembla- 
bles. 

Ces équations sont donc établies par des calculs 
très simples, basés sur ce double fait (à vé 
fier expérimentalement) que les gouttes caléfiées 
tendent à devenir planes et horizontales à leur 
sommet et qu'elles se raccordent avec la plaque 
chaude suivant un angle nul. 

Je les ai retrouvées dans Kirchoff qui les déduit 
de l'équation de la surface capillaire plus générale : 
2=2a (h — cos #), signalant cette particularité 
géométriquement intéressante que ce Cas où À =1 
est le seul où l'intégration soit possible. (Mécanique 
14° leçon, % édition.) : 

Kirchoff ne disant en rien que ce cas {0 : 
culier de l'équation de la surface capillaire s'appli- 
que à la caléfaction, j'ai cru bon de conserver le 
calcul direct qui précède : celte coïncidence me 
semble bien confirmer l'idée qui a guidé mes recne” 
ches expérimentales et qui consiste à envisager 


ut parti- 


FU 


phénomène de caléfaction comme le phénomène 
_ capillaire le plus simple (1). 

Il importe toutefois de vérifier par des mesures 
sur les liquides à l'état sphéroïdal toutes les parli- 
cularités des équations (I) et (I). 

J'ai fait deux sortes de vérifications expérimen- 
tales : 
_ La première est la mesure des épaisseurs des 
gouttes caléfiées assez larges pour que l'addition de 
liquide n'augmente plus d'une façon physique- 
ment appréciable ces épaisseurs qui doivent être 
alors e = a 1/.. 
S “la seconde, plus générale, consiste dans la super- 
_ Position de la forme géométrique des gouttes, 
déduite des équations I et Il, à leur image photogra- 
phique. 


PREMIÈRE VÉRIFICATION. 
ÉPAISSEUR LIMITE DES GOUTTES SPHÉROÏDALES. 


Pour cette mesure, la disposition qui m'a donné 
ls résultats Jes plus constants, avec un écart 
Maximum toujours inférieur à TE de millimètre, est 
la suivante : 

Sur une épaisse tablette de cuivre, de deux déci- 
mètres de large et de trois de long, portée par 
Quatre Pieds à vis calantes et percée en son centre 
d'une ouverture rectangulaire, j'installe horizontale- 
A L'équation de ce profil a été également calculée par 
ertheim, pour ses mesures du Ménisque que soulève une 

laque de verre verticale plongeant dans l'eau. Annales de 

et Ch. 1861 


ment la plaque à caléfaction, bien plane, chauffée 
au-dessous par un bec Bunsen. Je dépose en son 
milieu une toute petite boucle de platine, qui 
relient la goutte en place. sans la déformer. Pendant 
qu'un aide entretient la goutte avec un compte- 
goutte Duclaux, je vise son bord supérieur avec la 
lunette du cathétomètre, en m'assurant pendant | un 


La lecture de la première position de la lunette 
étant faite, je l'abaisse jusqu'au contact du même 
fil avec le petit trait lumineux qui s'aperçoit tou- 
jours très nettement dans la lunette entre la goutte 
et la plaque, trait lumineux qui sépare du reste la 
goutte de son image et qu'il est très facile par con-. 
séquent de pointer exactement. 

Cette méthode m'a donné de meilleurs résultats : 
que celle qui consistait à amener la pointe d'une 
tige verticale à crémaillère ou à vis en contacts suc- : 
cessifs avec la goutte et la plaque, et à mesurer. 
l'abaissement d'un repère tracé sur cette tige. 

Je ne citerai que les résultats relatifs à quelques- 
uns des nombreux liquides étudiés, liquides dont 
la constante capillaire a? = a a été mesurée par 
Brunner, Bède, Mendeleef, Quineke, ete., au moyen 
de procédés différents. 


1° Eau. — La constante capillaire est 15. 932 à la 
température ordinaire; mais elle s'abaisse par À 
chaleur, la tension superficielle diminuant Fe vite 
que la densité. 


— 105 — 


Si l'on étend la formule de M. Woolf jusqu'à 100°, 
_ on trouve 42,5, = 12, 3696, nombre donné d'ailleurs 
aussi par M. Mendeleef. 

… Ontire de là e, = 5 mill. 53, 2,9 — 4 mill. 97. 

Or, dans la caléfaction à l'air libre, c'est-à-dire 
pour une goutte voisine de 100°, toutes les mesures 
répétées plus de vingt fois m'ont toujours donné 
4 mill. 9 ou 5 mill., croyant inutile d'ailleurs de 
; demander à mon cathétomètre une précision supé- 


_ riéure au 10 de millimètre. 


En touchant la goutte avec une trace de corps 
gras, l'épaisseur s’abaissait aussitôt à 4 mill. 40. 

Pour avoir un sphéroïde à la température ordi- 
_ aire, je me sers d'un verre enduit de noir de 
… fumée; j'ai toujours bien trouvé dans ce cas 5 mill.50. 
J'ai retrouvé du reste ces deux résultats dans la 
cloche à atmosphères variables où je produis des 
Sphéroïdes d'eau depuis 0 jusqu'à 100. Une tige 
. traversant le bouchon de la cloche et portant un 

repère à sa partie supérieure, s’abaisse de 5 milli- 


 Mètre constaté au cathétomètre quand on la met 


_ Successivement en contact : 1° avec un globule à 0°; 


; + # avec un globule à 97°. 


? Alcool ordinaire. — Sur l'alcool rectifié mar- 


. ant plus de 9%, j'ai toujours trouvé 3 mill. 30 
_ (Omme épaisseur limite, à l'air libre, c'est-à-dire 


Pour une lempérature un peu inférieure à 78°. Or, 

la constante capillaire 4, ?=5,94 donnerait 3 mill. 
“1; Mais la constante capillaire à 78 (Mendeleef) 
Néant plus que 5,12, donne 3 mil. 20. 


US 


Profitant des tables données par M. Duclaux po 
les constantes capillaires des mélanges d'eau et 


plus sensibles pour les mélanges les plus pauvres 
en alcool. Ë 


é 


3 Acide acétique. — Ce genre de mesure 6 
assez précis pour révéler des traces d'impuretés dans 
un liquide; ainsi un acide acétique étiqueté comme 
pur m'ayant donné constamment des gouttes d'é- 
paisseur 3 mil, 60 tandis que la formule e = av, ne 
donne que 3 mill. 34, j'ai pu constater ensuite, 
comme je m'y altendais, qu'il contenait 5 à 6 cen: 
tièmes d’eau. 


4 Chloroforme. — Je cite ce corps, parce qu'on 
signale généralement sa faible tension superficielle. 
La formule donne 2 mill. 75 pour l'épaisseur limite 
d'un sphéroïde et j'ai en effet trouvé à plusieurs re 
prises 2 mill. 70. «a 

Certains liquides, les iodures d'éthyle, de butyle 
et d'amyle me donneront des épaisseurs encore plus 
petites. Je n'ai eu à ma disposition que de l'iodur 
de propyle dont je ne connais pas la constante Ca 
pillaire. L'épaisseur des gouttes 2 mill. 60 indiqu 
bien une constante capillaire, 3,38 comprise entre 
celle de C#H5I 3,014 et celle de CH11, 3,825. 

Ces faits suffisent je pense, pour montrer que R 
mesure des gouttes sphéroïdales se prête à l'étude 
des variations de la constante capillaire des liquid 


sions des gouttes liquides en caléfaction. 


DEUXIÈME VÉRIFICATION 


_ SUPERPOSITION DE LA PHOTOGRAPHIE DES GOUTTES A LA 
: COURBE THÉORIQUE. 


Il y a lieu pour cette superposition d'étudier 
_ &éométriquement la courbe (1, Il): 
_ 1 Afin de la construire graphiquement à une 
_ échelle donnée ; 
Æ Afin de pouvoir réaliser pratiquement des 
 Bouties de volume et poids connus, semblables 
Lire elles. 


a Construction de la courbe par points. 
Soit un point M de la courbe et traçons l'are de 
Cercle de centre M et de rayon MK=e. 


Léquation (1) 3= 6e sin Ë nous montre que l'angle 


L'équation (H)x= e cos è +St tq £ nous donne 
Rp or ok 2 pe 
ut +5 tgr ou OK = 5:17 

Calcul numérique de OK est rapide. 


OK = 5 2,3025851 colog. T6Ÿ 


TER 


De chaque point Kg on tracera un arc de cercle de 
rayon e et sur ce cercle à partir de ox on prenuf 
£, ce qui fournira le point Mg. 

Ainsi a été construit ce graphique pour e—50 mill., 
c'est-à-dire avec un grossissement, 10 pour un sphé- 
roïde d'eau chaude, 9 pour un sphéroïde d'eau 
froide. 


l'arc d'angle 


2% Construction de la tangente. HE 
Pour la précision du graphique, si du milieu I de 

. KM, on élève à cette droite la normale IN, la droite 
NM d'inclinaison &, est la tangente au point M. 


3 Limite minima de largeur à donner aux gouttes. 
Pour 3 = {°, on a OK, = < 2,3015851 colog 49 19%, 
e X 2,7181. " . 
Le point P, étant en retrait de K, d'une longueur 
sensiblement égale à €, on voit, COMME le montre 
d’ailleurs le graphique, que le point M, est à unë 
distance de l'origine notablement inférieure à2e. 
Or la distance du point M, au plan limite 20) 
est alors z, —e sin 30’. Done une goutte d'un rayon 
2e est physiquement dans les condilions d'une 
goutte infiniment large, l'écart étant une 
l'épaisseur marquée par sin 30/, soit 0,008, 
mation qui dépasse certainement celle des 
Je me contente donc de réaliser un Bra 
des gouttes dont la largeur est quadruple d 
teur. #4 
Cherchons, pour pouvoir les produire, la for 
du volume et du poids de pareilles gouttes pour 


phique 
e la ha 


ce dÿr 


liquide quelconque. C'est ce que va nous donner le 
calcul de l'aire de la section méridienne. 


4 Calcul du poids des gouttes. 

L'aire de la section méridienne est un rectangle 
ayant pour base le rayon du cercle de raccordement, 
et pour hauteur l'épaisseur de la goutte, supposée 
infiniment large. 


En effet : aire OBPM se - [ruse s 


(voir triangle MO M’) ou 3 5 se ds? cot  — mais 


° 
à 


à 0 
… dé = a sin £ dB, donc; 


à 2 
| üreOBPM — = [ cos gd8 = Ein & 


: ‘ : 
Ps ds Ta (44 
. Ainsi : aire +v—= (5 sin +) > "+ 
: sà 

CR ' 9 4 & 

D olüreuoo | sinBlr = —. 


Ces deux aires étant égales en valeur absolue, 
ON à 4 = 
La goutte est donc, comme volume et poids assi- 
. Milable à un cylindre de hauteur e et de base 7””, 
en appelant > le rayon du cercle de raccordement. 

ci se conçoit d'ailleurs physiquement. Par l'in- 

| lermédiaire de la vapeur qui la soutient, la goutte 
doit transmettre son poids à la plaque qui supporte 
Aussi la résullante des pressions hydrostatiques 
Soit, justement, DYvwe = De +?°. 
Je ë le calcul des données numériques sui- 
ntes : 


— 110 — 


5 Dimensions des sphéroïdes semblables, d'une 
largeur quadruple de l'épaisseur limite. 

Épaisseur e = 4/2 

Rayon équatorial R =2e 

Abscisse équatoriale z,, = R — ? = 0,2665e 

Rayon du cerele de raccordement 7 = 1,7335 € 
Volume des gouttes o = 7° e — 9,4406 e? = 26,1024°. 


G Application à une qoutte d'eau à l'état sphès 
roïdal sur du noir de fumée. : 

e = 5 mill. 54 

2R = 22 mill. 16 

r = 9 mill. 59 

Volume et poids : p = 15,60 

Nombre de gouttes au compte-gouttes Duclaux 
qui donne à froid des gouttes de 05,05. N = 32. 4 

Ces sphéroïdes, fournis par 32 gouttes, ont été 
photographiés en grandeur naturelle et j'ai pu 
vérifier, soit directement, soit en les projetant sur le 
-9et 


graphique, avec un grandissement de Bnu, 


d'autres grandissements plus considérables, qu'ils 
ont bien les dimensions et la forme voulues. 
Pour être plus certain du grossissement, je me 
sers comme micromètre d'une échelle métrique 
obtenue avec la machine à diviser, qui m'a Sel 
pour la construction du graphique et que jai ensuil 
photographiée dans les mêmes conditions quê la 
goutte. Ceci évite donc les causes d'erreur qui pie 
viendraient de l'appareil photographique. 
J'ai songé à garder des preuves matérielles 
superposition par la photographie des projections 
agrandies. 


de cette 


06.8 


‘Op 
y 


HuOS=46"e 


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u) 


— 111 — 


Pour une goutte d’eau à 100°, les nombres sont les 
suivants : 


| e = 5 mill. 

1 2 R = 20 mill. 

Volume = 1°°,159. 

Nombre de gouttes au compte-goultes = 29. 


Cette étude de la forme des gouttes me fournit 
_ d'ailleurs un point de départ commode pour exa- 
“à miner une autre particularité du phénomène de ca- 
 Jéfaction, très importante au point de vue de la 
. Lhéorie du phénomène ; je veux parler de la vitesse 
_ d'évaporation. 

_ Cette évaporation se produit évidemment avec 
une intensité très différente : 1° sur la surface 
courbe B de la goutte, entourée d’une atmosphère 
qu'on peut varier au-dessus d'une même plaque : 
_ ? sur la surface plane A voisine de la plaque qu'on 
_ Pourra chauffer plus ou moins pour une même 
_ Atmosphère. 

Or il est facile de calculer l'étendue de ces deux 
surfaces A et B et la vitesse d'évaporation doit avoir 
une expression de la forme V = mA +p B. 
l'est ainsi possible de faire la part qui revient à 
deux évaporations absolument différentes et qui, 
ayant été généralement mesurées ensemble, nont 
4 rien pu révéler sur les conditions de possibilité du 

| Phénomène de caléfaction. 


es 


M. Topsent fait part d'une observation par lui re- 
levée d'un cas de différenciation remarquable d'un 
_ lube génital mâle de Cucumaria pentactes. 


— 112 — 


DIFFÉRENCIATION REMARQUABLE 
D'UN TUBE GÉNITAL MALE 
CUCUMARIA PENTACTES L. 


Par M. E. TOPSENT 
Vice-Secrétaire de la Société. 


Il y à quelques jours, le 27 février, un fort coup 
de vent du nord avait rejeté des Cucumaria pen 
tactes par centeines sur la grève de Luc; l'occasion 
était excellente, car on se procure rarement de ces 
Holothuries en temps ordinaire. 

Désireux de savoir en quel état se trouvaient à 
cette époque de l’année les glandes génitales de ces 


échinodermes, je pratiquai dans la peau de quelques # 


individus des incisions par où des contractions éner- 
giques provoquées par la blessure faisaient toujours 


sortir les paquets de longs tubes gonflés de produits 


sexuels. 
Les tubes génitaux gris jauntre des femelles 


élaient remplis d'œufs unicellulaires ou en vole de 


segmentation encore peu avancée. 
Dans les tubes génitaux mâles, dont la couleur 


varie du jaune orangé au rouge vineux, les Sper® 


tozoïdes étaient mûrs et la compression enire lamê 
et lamelle mettait en liberté ces éléments 
ronde nucléée et à queue fort longue commen 


Le te ne AREA ue he dd 


à têle 


DEL 


— 113 — 


se mouvoir dans la goutte d'eau où ils étaient con- 

finés. | 

À l'extrémité libre dans la cavité générale d’un 
des tubes d'une Cucumaria mâle, j'aperçus un 


_ petit corps réniforme jaune pâle, mesurant 1e 


dans sa plus grande largeur, et dont Ja structure, 
éludiée au microscope, était tout à fait digne 
d'attention. 

Les tubes séminaux sont, Comme on sait, com- 
… Posés d'une paroi claire à cellules externes ciliées el 
. d'une masse centrale colorée où se développent les 
* Spermalozoïdes. Dans la portion terminale du tube 
qui nous occupe, la masse centrale, sensiblement ré- 
duite, s'enfonçait dans le hile du pelit corps réni- 


forme, mais s'arrétait au contact de celui-ci ; quant à 


la paroi incolore, elle prenait insertion sur les bords 
du hile. 

Le corps réniforme présentait une enveloppe de 
hautes cellules ciliées abondamment pourvues d’un 
Pigment jaune d'or ; les cils très nombreux s'agitaient 
avec rapidité et se distinguaient nettement de ceux 

U tube génital. 11 était impossible d'apercevoir dans 
la Masse interne obscure autre chose qu un entasse- 
ent de corpuscules calcaires en tout semblables à 
ceux de Ja peau de l'holothurie. 

Ainsi une sorte de scission semblait indiquée 
entre l'extrémité du tube séminal et son renfle- 
ent différencié : de plus, la rapidité avec laquelle 


— 1414 — 


présence d'un squelette solide était particulièrement 
remarquable. ” #08 
D'après tout cela, l'on aurait dit que le corps en 
question, soutenu par des plaques criblées, était 
sur le point de se détacher et de nager pour gagner 
l'extérieur, par la même voie sans doute que les 
jeunes de certaines holothuries (Chirodota et Phyl_ 
lophorus ) qui se développent dans la cavité générale 
de leur mère. Mais il est bien difficile de se pronon- 
cer sur la signification de ce Corps réniforme en 
raison même du sexe représenté par les éléments 
reproducteurs qui prennent normalement naissance 
dans l'organe dont il dérive. FR 
J'ajouterai que j'ai vainement cherché des corps. 
semblables dans plusieurs autres Cucumaria per 
tactes mâles : très souvent l'extrémité des tubes 
séminaux se renfle beaucoup, mais la constitution 
de ces renflements ne diffère en rien de celle du 
reste du testicule. À à 


M. A. Letellier porte à la connaissance de 
Société l’état déplorable dans lequel se trouve de 
nouveau la bibliothèque : le local prêté par la muni 
cipalité en échange de l’ancien, déjà peu conve- 
nable, est beaucoup trop étroit et les puées des 


de remédier au plus tôt à cet état de choses: 
MM. Morière et Charbonnier sont délégués 
de M. le Maire pour obtenir, s'il est possible, ul 
emplacement plus vaste dans un bâtiment plus fai : 


— 115 — 


pour recevoir une collection de livres que ne le. 


sont les Lavoirs publics. 
Sont proposés pour faire partie de la Société 
comme membres correspondants : 
1° Par MM. Boreux et Morière : M. Rigaux, ingé- 
nieur en chef des Ponts et Chaussées, à Alençon. 


2° Par MM. Brongniart et Morière : M. Gadeau de 


Kerville, secrétaire de la Société des Amis des 
Sciences naturelles de Rouen. 

Il sera statué sur ces deux présentalions dans la 
séance d'avril, 


L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée 
à 9 heures 3/4. 


# 


SÉANCE DU 9 AVRIL 1888. 


Présipexce pe M. FAYEL, Vice-PRÉSIDENT. 


- Après la lecture du procès-verbal de Ja séance 
précédente, M. Fayel propose d'insérer dans le 
Bulletin, à la suite du procès-verbal de la séance de 
janvier, un compte-rendu par lui préparé de la 
cérémonie dans laquelle la Société Linnéenne offrit 
à son secrétaire, M. Morière, une croix d'Officier de 
la Légion d'honneur. Heureux de perpétuer ainsi le 
souvenir de cette cérémonie, la Société adopte à 
l'unanimité la motion de son vice-président. 


Correspondance. — M. le Ministre de lPInstrucr 
lion publique accuse réception des cent quarante- 
huit exemplaires du tome I de la 4° série du Bulletin 
destiné aux Sociétés Savantes. 26 

M. le Ministre annonce pour le 22 mai l'ouver- 
ture à Paris du Congrès annuel des Sociétés Savan- 
tes dont les séances auront lieu les 23, 24, 29 et 26. 
mai. La Société Linnéenne délègue à cette réunion 
MM. Dangeard, Gossart, Leroux et Le Sénéchals 
désireux de prendre part à la discussion des ques 
tions portées au programme ou de faire des COMME 
nications en dehors de ces questions. à 

Le Comité de l'Hôtel des Sociétés savantes 


RD RS 


— 117 — 


Paris rappelle à la Société Linnéenne de Nor- 
mandie qu'une séance de prise de possession de 
l'édifice a eu lieu le 31 mars dernier et qu'il lui est, 
dès à présent, loisible d'y louer un local où ses 
membres pourront en toute facilité communiquer 
avec ceux des autres Sociétés et mettre à profit 
toutes les ressources de ce grand centre scientifique 
et intellectuel. — La Société ne prendra aucune dé- 
cision à ce sujet avant le retour de ses délégués au 
Congrès qui visiteront l'Hôtel des Sociétés savantes 
et feront un rapport devant servir de base à ses déli- 


bérations. 


M. Ad. Dollfus annonce qu'en échange des publi- 
cations de la Société Linnéenne de Normandie il 
joindra à l'envoi du Bulletin de la Société d'Études 
Scientifiques de Paris celui de la Feuille des Jeunes 
Naturalistes. 

L'offre faite par la Société Ramond, de Bagnères- 
de-Bigorre, d'entrer en relations avec la Société Lin- 
néenne, est agréée à l'unanimité. 

La Société des Sciences de Finlande fait connaître 
qu'elle célèbrera le 50° anniversaire de sa fondation 
Par une séance solennelle le 29 avril prochain. 

M. Bizet, conducteur des ponts et chaussées à 


 Bellême, prépare l'excursion géologique que la So- 


ciélé doit faire dans l'Orne cet été; il annonce en 


Outre que MM. les abbés Lelacq et Olivier consen- 


lent dès maintenant à guider les botanistes dans 


leurs explorations aux environs de Mamers el de 
ellème. 


. Les décisions concernant l'excursion annuelle se- 
TOnt prises dans la séance de mai. 


— 118 — 


Les volumes reçus sont passés en revue. 

Par l'entremise de M. Lignier, M. Giard adresse 
14 volumes du Bulletin scientifique du département 
du Nord et offre plusieurs brochures à notre bi- 
bliothèque. : 


M. Lignier lit une note relative à des prolubé- 
rances observées sur des branches de Prota: 


NOTE RELATIVE 
À DES PROTUBÉRANCES 
OBSERVÉES SUR DES BRANCHES DE BIOTA 
Par M. Octave LIGNIER 


Chargé de Cours à la Faculté des Sciences de Caen. 


Il arrive assez fréquemment que des branches de 
Biota se couvrent d'un grand nombre de protubé- 
rances disséminées sans ordre. Ces saillies, dont la 
base a généralement 2 à 3 millimètres de diamètre, 
peuvent atteindre jusqu'à 3 et 4 millimètres de lon- 
gueur. Leur nombre est souvent plus grand à la face 
inférieure des rameaux qu'à leur face supérieure: 
Sur un même arbre, certaines branches n en présen- 
tentaucune,tandis que d'autres,quileursont voisines; 
en sont littéralement couvertes. Les branches ainsi 
modifiées sont en général peu éloignées du sol, cepen- 
dant j'en ai rencontré qui se trouvaient à 2", 50 de 
hauteur. Je n'ai observé de ces protubérances que PE 


MERE gore SR VE CE ss ee Les 2e NE CN ET ARR Tu ESS ter RENE Fe 


+ 


7 de 


# — 119 — 


des rameaux ayant atteint au moins 5 millim. de 
diamètre ; par contre, j'en ai reconnu de bien con- 
servées sur des branches épaisses de 0,05 c. 

Chacune de ces saillies (1) est due au développe- 
ment d’une petite racine adventive dans l'intérieur 
de l'écorce des branches. Leur étude anatomique 
m'a fourni quelques résultats intéressants. 


A. — Une section radiale du rameau passant par 


le milieu du sommet d’une protubérance coupe la 


racine et son point de végétation suivant leur axe 
longitudinal. Cette section montre les faits sui- 
vants, 

1° La surface de la protubérance est occupée par 
un tissu subéreux qui en suit très régulièrement les 
contours et se continue sans énterruplion avec celui 
de la tige. Le cambiforme qui a fourni ce liège à 
généralement produit vers l'intérieur quelques as- 
sises de tissu fondamental secondaire. 

> Immédiatement sous les productions superfi- 
cielles précédentes se trouve une lame de liber se- 
condaire «4, épaisse d'environ 10 à 15 rangées cellu- 
laires. Cette lame se continue sans interruption avec 
là zone extérieure du liber secondaire de la tige. 

> Dans le bord intérieur de cette lame libérienne 
a s'est développé un cambiforme double qui recou- 
vre le sommet de la racine comme d'une calotte. Ce 
cambiforme a fourni vers la racine une grande 


(1) I ne faut pas les confondre avec les protubérances qui 
résultent de l'hypertrophie parenchymateuse produite autour 


. des coussinets, à la base des feuilles tombées. 


# 


— 120 — | 24 


épaisseur de lissu subéreux (1), et, du côté opposé, … 
c'est-à-dire vers l'extérieur, un peu de tissu fonda … 
mental secondaire. Ges tissus secondaires intérieurs 
sont identiques à ceux qui recouvrent la tige et la 
protubérance. : 
4 Du tissu subéreux intérieur il y a passage 
graduel aux tissus extérieurs de la racine, Il n'existe 
donc aucune ligne de rupture entre ce liège et la 
Fine: 
Le bois de la racine adventive pénètre rail 
it et plus ou moins profondément dans la cou- 
ronne ligneuse normale de la tige, mais sans jamais 
la traverser complétement ; son insertion se fait par 
suite toujours uniquement sur les tissus ligneux 
secondaires. Le bois primaire s'insère le plus sou- 
vent sur les assises du bois secondaire de la tige qui 
appartiennent à la seconde période de végétation: 
Les dernières couches ligneuses secondaires de là 
racine se continuent avec les assises ligneuses de la 
tige qui sont les plus récentes (2). 
6° La zone cambiale et le liber Se qu de la 
racine sont nettement dans le prolongement de la 
_ 


(1) Dans les protubérances âgées, ce tissu subéreux se dé* 
sagrège dans sa région médiane qui est alors remplacée Par 
une lacune. L’extrémité de la racine devient done libre dans 
l'intérieur d’une lacune en forme de calotte. Lorsque les pro: 
bérances sont plus à âgées encore, cette lacune peut être mise en 
communication avec l'extérieur par la rupture de la lame libé- 
rienne superficielle &, mais dans ce cas l'extrémité de la racine 
est elle-même détruite. ii 

(2) Ces faits ont été observés sur des rameaux dont le bois 
présentait trois et quatre couches annuelles. 


— 421 — 


zone cambiale et des couches libériennes les plus 
intérieures c de la tige. 


._ 7° L'insertion du parenchyme cortical de la racine 


se fait sur les assises ? du tissu libérien de la tige 
qui sont comprises entre les assises superficielles « 
et les assises profondes c. 


B. — Une section transversale de la tige passant 
par l'axe de la racine montre dans les rapports qui 
unissent ces deux organes une disposition sem- 
blable à celle qui vient d'être décrite sur une section 
radiale de la tige. 


CG. — L'examen de coupes transversales successives 
pratiquées du sommet à la base de la racine fournit 
en outre les résultats suivants. 

# Le point de végétation de cette racine a tous les 
Caractères d’un tissu plein de vitalité. Il n'est donc 
Pas éteint; — ce fait se constate également sur les 
sections longitudinales. 

% Le faisceau libéro-ligneux est le plus souvent 
létrapolaire; rarement il est bipolaire ou pentapo- 
lire (1). Ses lames ligneuses caractérisées se rejoi- 
 $nent en son centre. 

10° Les tissus libéro-ligneux secondaires sont très 
développés à la hase de la racine, alors même qu’elle 
alleint à peine 2 millim. de longueur. Nous venons 
d'indiquer précédemment que les assises les plus 

M) Le faisceau des racines souterraines de Biota est presque 
“oujours tétrapolaire ; celui des plus petites d’entre elles peut 
Cependant être quelquefois tripolaire ou même bipolaire. 


— 122 — ; 


récentes du bois secondaire de a racine sont @ 
continuation directe avec les assises les plus récentes 
du bois secondaire de la tige et qu'il enest de mêm 
pour le liber. Ces faits indiquent que la racine. 
continué à végéter en même temps que la tige. 
11° Près du point de végétation de la racine, le 
tissus extérieurs présentent l'aspect habituel de 
tissus de la pilorhize sans qu’il soit possible de dis- 
tinguer la limite entre eux et ceux de l'écorce. 
cette pilorhize il y a passage graduel au tissu subé- 
Fu qui enveloppe l'extrémité de la racine (voir 4) 
2% La limite entre le faisceau et le parenthyme 
Fa n'est nette à aucun niveau de la racine. On 
voit, il est vrai, une couronne de cloisonnements 
tangentiels qui semble indiquer la région interne du 
parenchyme cortical, mais il n’est pas possible d a 
firmer que telle paroi limite intérieurement ce paren- 
chyme. Cette délimitation n'existe même pas au 
niveau où la différenciation libéro-ligneuse primaire 
est terminée. I1 ne peut être # fortiori qe ici 
de gaîne protectrice caractérisée. 


S 


Conclusions. — La connaissance des faits ci-dessus 
indiqués nous permet de formuler un certain no 
bre de conclusions. 

a. Les protubérances que portent les rameaux de 
Biota sont dues chacune à la présence d'une is 
racine adventive à l’intérieur de l'écorce. 

b. Ces petites racines se sont formées postérie 
rement à la première période de végétation. 

. Leur point de végétation est apparu er vin 
rio des tissus de la couronne hbérienne SET 


nm Mb 


_  daire normale et l'insertion de leurs tissus libéro- 

ligneux se fait uniquement sur les tissus secondaires 

de la tige. Ces faits expliquent l'absence d'ordre dans 
la distribution des racines sur la tige. 

_ d. Le développement de ces racines adventives se 
poursuit sans interruption depuis l'époque de leur 
apparition, mais leur allongement reste très faible, 
tandis que leur accroissement diamétral est nota- 
blement plus important. 

e, Chaque racine en s’allongeant soulève les tissus 
-Superficiels de la tige sans les perforer. Ge fait est 
assurément le résultat de l'extrême lenteur avec 
laquelle se fait l'allongement de la racine. 

Î. L'extrémité de la racine pressant ainsi sur la 
face interne des-tissus superficiels de la tige, agit 
sur eux à la façon d'un corps étranger. Elle y déter- 
_ Mine une irritation sous l'influence de laquelle se 
développe une couche de tissus protecteurs (liège et 
tissu fondamental secondaire) semblables à ceux qui 
recouvrent la surface de la tige. Lorsqu'une lacune 
se produit ultérieurement autour de l'extrémité de 
la racine, c'est grâce à la destruction de la région la 


Pi D AMEN at ls ce 2e 
L: * 


Plus âgée de cette couche protectrice. 


Quant à la cause d'apparition de ces racines adven- 
lives utiles en apparence et cependant végétantes 
Pendant plusieurs années, il ne m'a pas été possible 
d'en trouver une explication convenable. Assuré- 
ment on peut l'attribuer, au moins en partie, à la 
disposition des rameaux qui, formant üne série 
. écrans à la périphérie de l'arbre, entretiennent 
fülour des branches dénudées une atmosphère hu- 


RE ST AE LE RE RE Ce ESS RE ET RS RQ 


mide éminemment propice à la formation der 
adventives. Mais cette cause seule me semble 
lument insuffisante pour expliquer le phénom 

En effet, pourquoi dans ce cas resteraient 
presque toujours intérieures, ou seraient-elles 
truites sitôt que la rupture as tissus supe 
de la protubérance les a mises à nu ? 


M. Dangeard fait une communication rela 
mode de formation des anthérozoïdes dans 1 
rina elegans. 


7 NOTE 


+ 


SUR LA FORMATION DES ANTHÉROZOÏDES 
DANS 


L'EUDORINA ELEGANS 


Par M. P.-A. DANGEARD. 


Nous devons noter avec soin tout ce qui 
servir à expliquer ou à atténuer les différ 
qu'offre la reproduction sexuelle à tous les degrés! 
règne végétal; c'est à ce titre que j'indique Î 
quelques particularités intéressantes observé! 
l'Eudorina elegans de la famille de Volvocinées. 

Les colonies de cette algue sont formées de 
ou trente-deux cellules occupant la surface 


ve 495 0ù 


Sphère (1); chacune de ces cellules possède deux 
longs cils, un noyau nucléolé, un corpuscule amyli- 
fère, un point rouge jatéral : la colonie se meut sous 
l'impulsion qui lui est communiquée par tous les 
cils vibratiles ; la reproduction asexuelle est très 
Simple: chacune des cellules qui composent la Co- 
lonie, se divise par bipartitions répétées en une 
_ colonie nouvelle semblable à la colonie mère. 
Dans la reproduction sexuelle, on trouve des co- 
 lonies mâles et des colonies femelles; ces dernières 
_Sedistinguent assez difficilement des colonies végé- 
_latives ordinaires ; le contenu des cellules est cepen- 
dant plus opaque, et le nombre de celles-ci peut 
_ descendre jusqu'à quatre. 
Dans les colonies mâles, chaque cellule donne par 
_ bipartitions successives trente-deux ou soixante- 
. Quatre cellules qui restent unies ensemble sur un 
_ Même plan; le disque ainsi formé est de couleur 
jaunâtre ; il s'échappe au dehors et se meut dans le 
liquide, parfois très longtemps ; lorsqu'il rencontre 
Une colonie femelle, les anthérozoïdes qui le compo- 
“ent deviennent libres; ces anthérozoïdes sont très 
allongés; leur extrémité antérieure possède deux 
longs cils; leur plasma est très contractile ; ils finis- 
Sent par pénétrer dans la gelée qui entoure les cel- 
lules femelles ou « oosphères »; de la fusion d'un 
üthérozoïde et d'une oosphère résulte un œuf qui 
Tougit en passant à l'état de vie latente. 


— 


= 1) Voir Carter: On the fecundation in Eudorina and Crypto- 
Slena (Annal. of Natur. History, 1858.) Van Tieghem : Traité de 
Botanique, Falkenberg. Die Algen im weistesten Sinne (Hand- 


buch des Botanike de Schenk). 


— 


— 126 — s 


J'ai démontré précédemment que deux cellules 
qui se conjuguent pour former un œuf, dans 
Chlamydomonas Reinhardti Dangeard (1) fusionn 
leurs noyaux en un seul; il en est certainement de 
même dans le cas actuel, quoique l'observation n'ait 
pas été faite. 

J'ai pu vérifier le mode normal de formation des 
anthérozoïdes dans l'Eudorina;: mais j'ai observéen 
outre un autre mode de formation qui est de nalur 
à nous éclairer eur la valeur et la signification de 
reproduction sexuelle chez quelques Volyocinées. 

Ces observations ont été faites en février dernier 
sur des cullures datant de six mois environ. L 

Soit une colonie de trente-deux cellules : ces cel: 
lules se divisent et la division s'opère jusqu'au stade » 
huit ou seize: comme la division ne suit pas une 
marche parallèle dans toutes les cellules, il en ré- 
sulte que les unes sont encore entières, alors que 
d'autres sont déjà partagées en deux, quaire, uit 

ou seize. La division terminée, ces cellules 0 dis- 
posent comme pour former une colonie asexuée ; 
puis l'on observe les phénomènes suivants : je Jes 
rapporterai en suivant exactement l'ordre dés obser- 
vations. 


Le lundi, la colonie présente deux cellules mères 
A et B renfermant chacune seize anthérozoïdes ar 
longés, de couleur verte ; ils sont animés de mou 
vements très vifs dans la cavité qui 1es renferme. 


(4) P.-A. Dangeard, Révision du genre Ghlamy® 
(Bulletin de lu Société Linnéenne de Normandie, 1887). 


ARR 


% K, Te à 
LS Lie der tes Dépt Et PE Es OS UE ns RE PU ER RTE OR Pa Pat le LE, à MUR A ER RE lue pi SA 1 
: Le *: S + 
PRET Er SE Se 


SEE il RE 


SN. dus 


. Le mardi, la plupart des anthérozoïdes de À ont 
réussi à sortir; ceux de B sont toujours très actifs. 
En même temps, dans une troisième cellule mère 6: 
les cellules filles encore globuleuses s'orientent sui- 
vant une surface sphérique puis commencent à se 
mouvoir lentement dans la cavité; elles sont de 
Couleur verte, possèdent deux ee et un point 
rouge. 


Le mercredi, les anthérozoïdes de Z réussissent à 
leur tour à se dégager; leur plasma se contracte 
avec la plus grande facilité et sauf leur couleur qui 
reste verte, ils ressemblent complétement aux an- 
thérozoïdes ordinaires. En C les cellules accélèrent 
leurs mouvements et leur forme tend à s'allonger ; 
dans une quatrième cellule mère D, les cellules 
filles commencent également à se mouvoir. 

Les mêmes phénomènes se reproduisent les jours 
Suivants pour chacune des cellules de la colonie. 

Ces faits nous montrent clairement que chez l'Eu- 
dorina la formation préalable d'un disque n'est pas 
nécessaire à la production d'anthérozoïdes; que des 
cellules vertes, globuleuses, semblables d'aspect aux 
cellules végétatives et aux cosphères peuvent donner 
naissance dérectement aux anthérozoïdes d'où cette 
tonséquence : La reproduction sexuelle de l'Eudo- 
'in& et par suite des Volvox n’est qu’une modifica- 
Üon sans importance de l'isogamie telle qu'on la 


_ Connaît dans certains Chlamydomonas (1), dans les 


(1) P.-A. Dangeard, 2. cit. 


— 128 — 


Chlorogonium (1), les Pandorina (2) et les Ste 
_nosphæra (3). S 


Deux présentations ont été faites dans la 
précédente. Par suite du dépouillement des 
tins, MM. Rigaux, ingénieur en chef des pon 
chaussées, à Alençon, et Gadeau de Kerville, 
taire de la Société des Amis des Sciences nat 
_ de Rouen, sont élus membres correspond 


se 9 heures. l'ordre du jour étant épuisé, 1 la 
ai levée. 


(1) Weisse, Archiv. f. Naturg. 1848 et 1856. 
(2) Pringsheim, Ueber Paarung von Selinarmepor 
Berlin, 1869. 
(3) G. Hieronymus, Ueber Stephanosphora pruvialis. : 
Beitræge zur Biologie der Pflanzen. 


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Le à fn. AE prb" PEL 


SÉANCE DU 7 MAI 1888. 


PRÉSIDENCE DE M. S. BEAUJOUR. 


À 8 heures, M.S. Beaujour, invité à occuper le 
fauteuil présidentiel, déclare la séance ouverte. 

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et 
adopté. 

Lecture est donnée de la correspondance. M. Ri- 
Saux, ingénieur en chef des ponts et chaussées à 
Alençon, remercie la Société de l’avoir admis au 
nombre de ses membres. L 

M. Besnard adresse, de Dol de Bretagne, sa démis- 
sion de membre correspondant. 

La Société Linnéenne de Normandie, invitée à 


assister aux fêtes du centenaire dela Linnean Society 


0f London, décide qu'un télégramme de sympathie 
ét de bonne confraternité sera adressé en temps 
OPportun à la Société correspondante. 

M. Lecœur, pharmacien à Vimoutiers, règle par 
lettres, avec M. le Secrétaire, certains points de 
l'itinéraire de l'excursion à Bellême, qui est dès à 
Présent fixée aux samedi 30 juin et dimanche 1° 


Juillet, 

Une approbation unanime est donnée à la circu- 
laire que M. Morière se propose d'adresser à tous les 
Linnéens au sujet de cette excursion. 

9 


— 130 — 


Une Commission, composée de MM. Fayel, Morière .. 
et Berjot, est nommée pour obtenir de M.le Maire 
la cession définitive d'un local destiné à recevoir la ; 
Bibliothèque de la Société. M 

M. Dangeard soumet à ses confrères une étude . 
anatomique de la structure de l'Eranthis hyemalis: 


ANATOMIE ET DÉVELOPPEMENT 
DE 
LERANTHIS HYEMALIS 


Par M. P.-A. DANGEARD; 


L'Eranthis hyemalis est une Renonculacée que : 
l'on réunit parfois aux Hellebores ; 868 organes dé 
végétation consistent en renflements souterrains nor 
râtres, plus ou moins gros, qui produisent à la fin 
de l'hiver des bourgeons à feuilles et à fleurs; ilest 
nécessaire, pour étudier cette plante d’une manière 
satisfaisante, d'obtenir des germinations. . 

Les plantules ont deux cotylédons à jimbe entier 
ovale ; ces cotylédons sont portés à 4 ou 5 centimè- 
tres au-dessus du sol ; l'axe qui les supporte montre 
de bonne heure un renflement ovoïde qui Se trouve 
situé à une profondeur de 3 ou 4 centimètres gens : 
le sol; ce renflement se continue par une racine À 
principale assez longue sans aucune ramification ; 
cette racine présente deux faisceaux igneux 
confluent au centre; vers le bas, l’endoderme PE” 


= 


Sd ue de 


— 131 — 


n'être pas nettement différencié des tissus Voisins ; 
il devient facile à reconnaître lorsqu'on approche 
du renflement; le péricycle ne possède qu’une seule 


_assise de cellules contre laquelle viennent buter les 


faisceaux ligneux et les faisceaux libériens; l'écorce 
Comprend cinq ou six assises de cellules polyédri- 
ques. 

Les assises les plus internes de cette écorce se 
divisent par des cloisons principalement tangen- 
lielles et radiales pour contribuer à la formation du 
renflement, puis l’endoderme restant distinct, le 


béricycle se cloisonne ; les faisceaux ligneux s’écar- 


tent l'un de l’autre, abandonnant à droite et à 
Sauche un ou deux vaisseaux, ce qui donne alors 
au Cylindre central l'aspect d'une racine à quatre 
faisceaux ; plus haut les vaisseaux s'écartent davan- 
lage les uns des autres et se placent bientôt suivant 
deux droites à peu près parallèles ; à cet endroit le 
liber ne peut guère être vu qu'à l’aide d'une solu- 
tion iodée; les cellules gorgées d'amidon se colorent 
fortement, tandis que les ilots du liber restent à peu 
près incolores ; le liber se porte vers l'extérieur, 
landis que la ligne des vaisseaux dessine une courbe 
dont la Convexité est tournée vers l'intérieur. 

A ce moment les deux faisceaux libéro-ligneux 
ont leur liber externe par rapport au bois ; ils aban- 
donnent le Cylindre central et passent dans la zone 
ämylifère de l'écorce: le bourgeon terminal se 
trouve à cet endroit; il restera d'ailleurs sans se 
développer. 

De ce point jusqu'à la base des cotylédons, nous 
trouvons un cylindre ayant deux faisceaux libéro- 


— 132 — 


ligneux placés de chaque côté d’une lacune centrale; 
dans le sol, les cellules de l’axe qui supporte les 
cotylédons ont une forme polyédrique ; au-dessus 
du sol apparaît l'épiderme; les cellules corticales 
sont alors sphériques. A mesure que l’on approche 
des cotylédons , on voit les deux faisceaux aug- 
menter d'importance; chacun d'eux Se divise en 
trois faisceaux qui pénètrent dans chaque limbe; 
les faisceaux latéraux s’anastomosent avant la sépa- 
ration des deux limbes. 

A la fin de la première année, la racine principale, 
les cotylédons et l'axe qui les supporte disparaissent 
et il ne reste plus que le renflement souterrain ; 
dernier produit la seconde année quelques radi- 

celles ; les plus inférieures montent verticalement 
traversant l'écorce et se mettent en relation aveë 
une zone génératrice extérieure aux faisceaux pri- 
maires ; ces derniers sont devenus inutiles par suite 

.dela disparition de la racine principale. La Z0n6 
génératrice ne possède que quelques ilots Y 
laires formés par de larges vaisseaux spiro-annelés ; 
ils se mettent en relation à la partie supérieure du 
renflement avec les faisceaux d’un bourgeon adventif 
par de nombreuses traînées de vaisseaux sembla- 
bles ; l'axe proprement dit du bourgeon ne se déve- 
loppe pas ; seule la feuille se montre au-dessus du 
sol; elle emporte trois faisceaux , un médian et 
deux latéraux; elle renferme dans son aisselle le ru- 
diment d’axe floral; une ou deux écailles, Sans 
aucune ramification vasculaire, Se forment per déla- 
mination des tissus, s’allongent quelque peu proté- 
geant le bourgeon. 


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Les années suivantes, il se forme de même un 
bourgeon adventif dont la disposition générale 
reste la même ; mais l'axe floral se développant, on 
trouve à sa base de huit à douze faisceaux libéro- 
ligneux, parfois davantage ; ils sont rangés suivant 
une circonférence ; la feuille en prend trois; le 
reste constitue le système libéro-ligneux de la 
hampe florale, La zone génératrice du renflement 
augmente le nombre de ses ilots vasculaires ; ceux- 
ci se relient entre eux par des anastomoses en 
réseau ; quelques ramifications pénètrent plus ou 
Moins profondément dans la moelle; celle-ci s'élargit 
considérablement ; ses cellules qui, la première 
année, ne renfermaient guère que de l’amidon, ont 
un contenu de plus en plus oléagineux ; le peu 
d'amidon qui reste se trouve localisé le long de la 
Z0ne génératrice: cette zone génératrice reste 
unique pendant longtemps. J'ai cependant observé 
le cas où cinq et même six zones génératrices se 
trouvaient séparées par quelques assises de paren- 
chyme ; c’est toujours la plus extérieure qui donne 
insertion aux racines. La zone génératrice peut 
Subir une extension latérale correspondant à un 
second, à un troisième bourgeon adventif, il en ré- 
sulte un aspect en chapelet; tous ces bourgeons 
adventifs, comme le premier, produisent une feuille 
et une hampe florale; sur ces pieds âgés, le nombre 
des écailles est de trois ou quatre et elles sont 
Engaînantes. 

Ea résumé, l'£ranthis hyemalis présente quelques 
Particularités intéressantes. 

{° La plantule possède une gaîne cotylédonaire 


ms OÙ 


reconnue par M. T. Irsmisch chez cette plante ainsi 
que chez plusieurs autres Renonculacées (1) ; l'ana- 
tomie justifie pleinement cette manière de voir ; 

2 Le renflement commence de très bonne heure 
à se produire ; il est constitué par la partie supé- 
rieure de la racine principale et la région d'inser- 


tion des faisceaux cotylédonaires ; les assises in 


ternes de l'écorce, le péricycle et la moelle prennent 
part à sa formation; plus tard son volume aug- 
mente considérablement et une zone génératrice se 
forme en dehors des faisceaux primaires ; 

3 Cette plante végète par la production annuelle 
de bourgeons adventifs, comprenant une feuille 
emportant trois faisceaux et une hampe ayant huit 
à dix faisceaux ; rien n'autorise, il me semble, à 
considérer les feuilles radicales de l'Eranthis comme 
alternes (2). 

Enfin, les écailles qui se trouvent à la base des 
bourgeons sont entièrement parenchymateuses ; 
elles proviennent d'une délamination des Lissus du 
renflement souterrain, et ne peuvent être considé- 
rées comme ayant la valeur d'appendices foliaires. 


Il est donné lecture, au nom de M. Malinvaud, ; 
membre correspondant de la Société, de la note ci 


après : 


(1) Sur le développement des racines de quelques Rengles 
lacées (Annales des Sciences naturelles, 1856). 


(2) Baïllon, Histoire des plantes, t. I. 


a 


di 


Re TR 


ÉMbERE 


ET ur 


Ranuneulus  chærophyllos ©  flabellatus 


Par M. Ernest MALINVAUD, 


Secrétaire général de la Société Botanique de France, 
Membre correspondant de la Société, 


M. Corbière, dans ses intéressantes Observations 
Sur quelques plantes critiques ou nouvelles pour le 
département de la Manche (1), substitue, à l'exemple 


de M. Freyn, qui le premier a soulevé cette ques- 


tion (2), le nom de Ranunculus flabellatus Desf. à 
celui de À. chærophyllos L. Ce changement est 
fondé sur une partie de la phrase Linnéenne rela- 
tive au R. chærophyllos : « calycibus retroflexis, 
pedunculis sulcatis (3) », en désaccord avec les ca- 
ractères de la plante française connue sous Ce nom, 
eétconvenant au contraire à une espèce italienne 
(R. Ageri Bert.), existant aussi en Grèce (A. pelo- 
Ponesiacus Boiss.) mais non en France. Sans mé- 
Connaître la valeur des distinctions sur lesquelles 
s'appuie le raisonnement de M. Freyn, nous ne 
croyons pas qu'elles justifient les innovations pro- 
posées par ce botaniste. Il est extrêmement probable 
que Linné ne distinguait pas spécifiquement les 
deux Renoncules dont il s'agit : il est dans tous les 
taS incontestable qu'il appliquait l’épithète chæ- 


(1) Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, 4: série, 
OL. I, p. 98. 


(3) Freyn, in Œsterr. bot. Zeit., p. 128. 
(3) Spec., 780. 


— 136 — 


rophyllos à la forme répandue en France et géné 


ralement admise pendant plus d'un siècle comme le a 
type même de cette espèce Iinnéenne. Grenier a 


. fait judicieusement remarquer dans la Flore de 
France 4), qu'on doit conserver le nom Linnéen 


« à cause des localités citées (2), et cela malgréles … 


« mots calice réfléchi ; pédoncules sillonnés. Les 
« citations de Dalibert, Barrelier et Bauhin ne peu- 
« vent se rapporter à une autre espèce. » 

D'ailleurs. si l'on jugeait nécessaire de débaptiser 
l'ancien À. chærophyllos L., il ne serait pas exact de 
l'appeler À. flabellatus Desf., celui-ci, d'après 
les auteurs les plus compétents, étant une variété 
bien distincte de celui-là (3); on serait dans l'obli- 


gation de créer un mot nouveau et d'abandonner n. 


entièrement le vieux terme classique. Il sembie 
d'autant moins opportun d'imposer cette surcharge 
à la nomenclature qu'il suffit, pour donner au litige 
sa meilleure solution, de s’en rapporter au Code des 
lois de la nomenclature botanique, dont l'article 56 
est ainsi conçu : « lorsqu'on divise une espèce €7 
« deux ou plusieurs espèces , si l’une des formes à 
« été plus anciennement distinguée, le nom lui est 


« conservé (4). » Suivant cette règle, étant reconnu 


que le À. chærophytlos L. embrasse deux espèces 
dont l’une, répandue en Occident et dans le mi 


(1) Tome I, p. 36. 

(2) « Hab. in Gallia, Italia. » 

(3) Voy. Grenier, Loc. cit.; Boiss., FL. Or. I, 32; Ern. 
Comp. FL. Atl., II, 95 , etc. 

(4) Actes du Cong. intern. de bot. tenu à Paris 
p. 222. 


Rae 


di de : 


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RUN ES RAT # 


— 137 — 


AT 


l'Europe, est la plus anciennement distinguée 
d'après les citations faites par Linné, le nom de 
chærophyllos doit lui être conservé. L'autre espèce, 
non française, circonscrite dans quelques localités 
du midi et de lorient de l'Europe , ayant été déjà 
appelée À Agerii par Bertoloni, puis À. pelopone- 
Siacus par Boissier (1), on choisira pour la désigner 
le plus ancien de ces noms synonymes en vertu de 
la loi de priorité. 

En résumé, continuer de nommer la plante fran- 
çaise A. chærophyllos L., celle de Grèce et d'Italie 
R. Ageri Bert. et la forme africaine À. [labellatus 
Desf. ou À. chærophytlos var. flabellatus Coss. : telle 
est pour ces trois types, à notre avis, la nomencla- 
ture la plus correcte, la plus claire et la plus logique. 


Le BREL 


F 
; 


CTATE CREER PAT 


M. Morière fait la communication suivante : 


NOTE 


à SUR 


QUELQUES CRUSTACÉS FOSSILES 


Par M. MORIÈRE, 


l'ÉLrEtRBERRRES 


Doyen honoraire de la Faculté des Sciences , 
secrétaire de la Société, 


Les Crustacés dont je vais avoir l'honneur d’entre- 


lenir aujourd'hui la Société ont été trouvés dans le 


(1) Rouy, suites à La Flore française de Grenier et Godron, 
… fase. 4er, p. 99 


* 


— 138 — 


Fuller’s earth d'Écouché (Orne), et dans le Callovien 
de Troarn (Calvados). 
Quoique le Fuller’s soit très pauvre en Crustacés, 
cependant quelques-uns y ont été signalés. $À 
C'est ainsi qu'à la séance de la Société Linnéenne 
du 5 janvier 1829, M. Deslongchamps père appela 
l'attention de ses collègues sur des débris qui 
avaient été rencontrés par lui et par notre confrère 
M. Luard, à la partie supérieure du calcaire de Caen, 
à Vaucelles et à Venoix. Après avoir étudié ces 
débris, M. Deslongchamps les rapporta avec doute 
au genre Crangon et il les désigna sous le nom de 
Crangon Magnevillei. a 
Meyer, dans son Catalogue, a rapporté le Crangon 
Magnevillei au Glyphea Regleyana. Lu. 
Les fragments de Crustacés provenant du Fullers 
earth d’Écouché et qui sont représentés dans les” 
fig. 1 et 2 de la planche IV, 1,2 et 3 dela planche Y, 
nous paraissent devoir être en général plutôt aliri- 
bués au genre Eryma qu'au genre Glyphea, déjà 
signalé dans cet étage. Nous ne pourrons, il est Vrah 
étudier plusieurs caractères importants, tels que 
ceux que l'on peut tirer du céphalo-thorax et de 
l'abdomen, car les pinces sont à peu près les seules 
parties qui aient résisté à l'acte de la fossilisatio 
mais, en comparant ces parties avec celles de m 
nature représentées dans les ouvrages d'Oppel QE 
et d'Étallon (2), nous essaierons d'arriver à une 


(1) Oppel, Paleontologische Mittheilungen. 
(2) Étallon, Note sur les Crustacés jurassiques du bas 
Jura. 


sin 


== 49@ 


# détermination approchée que pourra venir plus tard 
_ confirmer ou rectifier la découverte d'échantillons 
plus complets. 


A. Les pinces représentées dans la fig. 2, pl. IV, 
se rapprochent beaucoup de celles de l'Eryma 
ornata, grande espèce connue surtout par ses pinces, 
Mais elles en diffèrent cependant sous plusieurs 
rapports. L'espèce d'Écouché a, comme l'Eryma 
ornata, des pinces très allongées, un peu recourbées 
en dedans ; une main large, rectangulaire , arrondie 
à la base, mais qui offre un sinus assez profond, 
le long de la carène, de la base de la main jusqu'aux 
deux tiers du doigt fixe, et un autre, moins pro- 
fond, également dans le sens de la longueur de la 
Main, mais dans la partie latérale opposée ; la partie 
Moyenne est renflée. Les doigts sont robustes à la 
base et ils diminuent successivement de diamètre ; 
ils sont flexueux en dedans sans que la courbe se 
répète deux fois, comme dans l'E. ornata; le 
doigt mobile est plus robuste que le doigt fixe et il 
Suit la même courbure. 

La surface de la main et des doigts est couverte 
de granulations pustuleuses assez fortes et assez ré- 
Sulièrement espacées, subégales, paraissant à peine 
plus grosses vers la carène correspondant au doigt 
Mobile. — Ta face interne des doigts est un peu angu- 
| leuse, mais elle ne présente pas le même aspect 
Que dans l'E. ornata ; dans celui-ci, elle est cou- 
Yerie sur la carène de tubercules tubuleux, inégaux 
ét inégalement placés , ici serrés, là distancés et 
Manquant même tout à fait ; dans l'Eryma d'Écou- 


— 140 — 


ché, la carène n'offre pas de tubercules tubuleux; elle | 
est lisse ou couverte seulement de fines dentelures. 
La pince offre les dimensions suivantes : longueur 
112 millim., largeur 32: ces dimensions sont plus 
grandes que celles de l'Eryma ornata figuré par 
Étallon, surtout par la largeur. | 
Dans la fig. 2, pl. IV, la pince a doit être la pince 
gauche et la pince 4 la pince droite. Le doigt mobile 
de cette dernière diffère peu du doigt mobile de BR 
pince gauche, mais le doigt est beaucoup plus efñilé 
et la main moins développée. F4 
Nous croyons que les caractères que nous venons 
d'indiquer suflisent pour distinguer lEryma nu 
d'Écouché de l'E, ornata, et nous l'appellerons, pro » 
visoirement, Eryma Bizeti, heureux de Ja dédierà 
l'un des géologues qui ont le plus contribué à faire 
connaître les terrains du département de l'Orne. 


B. Les fragments contenus dans l'échantillon de 4 
la fig. 1, pl. IV contiennent surtout des pinces ; : 
plusieurs autres organes sont représentés par des À 
moules intérieurs et n’ont laissé aucune portion de 
test déterminable. J'en excepte toutefois la portion À 


de carapace que l’on voit en c et qui offre un 1 4 
dice de la division en trois parties, — division ue 4 
il Si 


avant la connaissance des membres, Ava? 
associer les espèces du genre Eryma à celles du 
genre Glyphea. 

C’est encore à un Eryma que nous rapporterons 
les pinces de la fig. 4, pl. IV. —Elles sont en parue 
dépourvues du test qui les recouvrait, mais On peut : 
en reconnaître les principaux caraclères- 


À 
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À 
‘3 
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; 
: 
2 


SEP ER ENT RC SITES 


Ar, 


Cette espèce est beaucoup plus petite que la pré- 
cédente ; les pinces sont recourbées assez fortement 
en dedans sans offrir de double courbure; la main 
est courte, subrectangulaire et renflée. La surface 
de la main et des doigts offre des granulations pus- 
tuleuses assez fines ; ces granulations deviennent 
plus fortes et paraissent constituer une espèce de 
dentelure sur la carène externe des doigts mobile 
et immobile de la pince gauche. 

La face interne des doigts est couverte sur la 
carène de petits tubercules égaux et placés à égale 
distance, 

Longueur de la pince : 55 millim. ; largeur : 
20 millim.. 


G Les fig. 1 et 2 de la pl. V représentent des 
pinces qui ont beaucoup de rapport avec celle de la 
pl. IV, fig. 1;le test, mieux conservé, est finement 
et régulièrement pustuleux ; les doigts offrent à 
Peu près la même courbure et leur face interne, 
anguleuse, offre sur la carène de petits tubercules 
où dentelures régulières. 

Nous n'avons trouvé, ni dans Oppel, ni dans 
élallon, aucun Eryma auquel nous puissions rap- 
porter cette espèce , caractérisée surtout par la 
Courbure de ses pinces et par la carène très pro- 
honcée à l'extérieur du doigt fixe et se prolongeant 
Jusqu'à la base de la main. 

Il conviendrait peut-être de lui donner le nom 
TEryma falcifera, si ce nom n’a pas été déjà 
appliqué. 


= - 


D. L'Eryma de la fig. 3, pl. V, par la forme de ses 
doigts qui sont disposés en ligne droite ou très 
légèrement courbés, —par la finesse et la structure 4 
des tubereules qui recouvrent la main et les doigis à 
et qui indiquent la présence de poils à la base de 
ces tubercules,—par la présence de très fines dente- 
lures à la face interne des doigts, etc., nous semble . 
constituer une espèce spéciale que nous désignerons 4 
sous le nom d'Éryma Corbieri, rappelant ainsi le 
nom d'un naturaliste auquel on doit plusieurs dé- . 
couvertes paléontologiques importantes faites dans 
le département de l'Orne. 


E. La fig. 4, pl. V, représente un échantillon de 
Crustacé trouvé dans le Callovien, à Troarn (Cal- 
vados), par M. Carabœuf, et que M. Woodward avait 
considéré comme devant se rapporter à un décapode 
brachyure voisin du genre Grapsus. — Si cette 
opinion du géologue anglais eût été confirmée , le 
Callovien du Calvados nous eût alors offert un des 
plus anciens types de Brachyures connus.—Devenu 
acquéreur de la collection Carabœuf, mon collègue, : 
M. Deslongchamps, voulant me laisser le plaisir de 
faire connaître une découverte d’un assez grand in : 
térêt, me proposa de décrire le Grustacé de Troarne 

Toutefois, avant d’en commencer l'étude ; Je ; 
crus devoir faire un nouvel appel à l’obligeance $l 
connue de M. Alph. Milne-Edwards, et lui demande 
son appréciation. L’éminent carcinologiste ne tarde 
pas à reconnaître un Décapode macroure là OÙ nOU°. 
avions l'espoir de rencontrer un Décapode br 
chyure. 


Ta 


we 


—.143 — 


A quel genre de Macroure le Crustacé de Troarn 
doit-il être rapporté ? 

Notre échantillon offre des pinces , une main, un 
avant-bras et un bras; ces divers organes sont 
d'assez petite taille. La main et les doigts sont re- 
couverts de très fines pustules assez distinctes les 
unes des autres et se reproduisant sur l’avant-bras 
et le bras où elles sont plus clairsemées : elles se con- 
densent davantage au contraire sur la carène du 
doigt fixe. La face interne des doigts, plutôt arrondie 
qu'anguleuse offre de petits tubercules qui sont un 
peu plus gros sous le doigt mobile. 

Cest avec l'Eryma Lædonensis d'Étallon ou 
l'Eryma radiata d'Oppel que le Crustacé de Troarn 
paraît offrir le plus de ressemblance. 

Dans l'E, Lædonensis, la pince est plus étroite et 
le doigt mobile ne paraît pas porter à sa surface 
interne des tubercules comme dans le Crustacé de 

roarn. 

L'E, radiata, qui est de l'Oxfordien, s'en rappro- 
Cherait peut-être davantage, tout en ayant des gra- 
nules pustuleux plus développés et une main deux 
fois plus large à la partie postérieure que dans 
l'Eryma de Troarn que nous nommerons Éryma 
Carabœuf. 


L'ordre du jour étant épuisé, à 9 heures la séance 
est levée. 


SÉANCE DU 4 JUIN 1888. 


PRÉSIDENCE DE M. RABUT, PRÉSIDENT. 


A 8 heures la séance est ouverte. 
Le procès-verbal de la séance précédente est lu 
et adopté. 


Correspondance. — M. le Ministre de l’Instruction 
publique informe la Société qu’une somme de 500 fr. 
lui est accordée pour l'exercice courant à titre d'en- 
couragement à ses travaux. 

M. Morière a bien voulu se charger d'exprimer à 
M. le Ministre les remerciments de la Suciété- 

M. le Secrétaire prévoit qu’un assez grand nombre 
de Linnéens prendront part à l’exeursion de Bellème:; 
les adhésions des membres correspondants arrivent 
de toutes parts. L'ordre du jour de la séance pe 
blique promet aussi d’être particulièrement 1m 
ressant, plusieurs communications y sont inscrites 
dès maintenant. ; 

Les ouvrages reçus sont passés en revue: Des 
brochures extraites de divers périodiques de 
offertes par leurs auteurs, MM. Lignier, Gadeau de 
Kerville et Fortin. 2 

La Commission nommée dans la séance de qe 
pour solliciter de la Municipalité un local propre à 


Hs 2 


recevoir la bibliothèque a obtenu enfin la cession 
pour un temps illimité d’un vaste local de la rue St- 
Jean. M. Letellier, bibliothécaire , annonce que les 
travaux de menuiserie qui doivent être opérés avant 
le déménagement des livres sont poussés avec une 
grande activité. 

M. Huet communique deux études sur les Tréma- 
todes parasites du Cardium edule : 


NOTE 
SUR 
LE BUCEPHALUS HAIMEANUS 


Par M. HUET, 


Maitre de Conférences à la Faculté des Sciences, 
Archiviste de la Société: 


Les animaux appartenant au genre Bucephalus 
ont été rarement observés. Ils ont été signalés pour 
la première fois par Baer dans l'Anodonta anatina 
€ par Pagenstecher dans l'Unio pictorum. Cette 
espèce vivant dans l’eau douce a recu le nom de 
Bucephatus polymorphus. 

R 1854, M. le professeur de Lacaze-Duthiers a 
décrit une autre espèce, marine cette fois, à laquelle 
il a donné le nom de Bucephalus Haimeanus (Mé- 
moire Sur le Bucéphale de Haime, Annales des 
Sciences Naturelles, 4e série, vol. 1). 11 la rencontra 
a îles Baléares, à Mahon et aussi à Cette, dans 
l'Ostreg edulis et le Cardium rusticum. 

AYant eu l'occasion de faire quelques recherches 
‘Ur les Lamellibranches de nos côtes, j'ai rencontré 

10 


— 146 — 


assez souvent dans le Cardium edule le même 
animal, ou du moins un être très voisin de celui 
décrit et figuré, un peu sommairement peut-être 
par M. de Lacaze-Duthiers. Il se trouve dans les 
mêmes régions du corps et présente les mêmes 
caractères morphologiques. 

Les Cardium, dans lesquels on le rencontre une 
fois sur vingt-cinq environ, ont un aspect maladif 
qui les fait reconnaître facilement ; leur abdomen, 
qui est normalement ferme et d'un jaune opaque, 
devient mollasse et d’une couleur blanchâtre : « il 
« a l'aspect d'un tissu œdématié et infiltré de 
liquide. » Lacaze-Duthiers, ac. cit. 

Si on ouvre un Cardium présentant ces Carac- 
tères, on voit que le tissu lacuneux qui chez ces 
animaux représente la cavité générale, renferme un 
nombre énorme de filaments blancs, rameux, d'une 
longueur de plusieurs centimètres ; pelotonnés 
autour de l’anse intestinale et refoulant les glandes 
hépathique, rénales et génitales ; l'atrophie de ces 
dernières est surtout très prononcée. 

Ces tubes, qui sont des Sporocystes, sont immo- 
biles dans leur ensemble, c’est-à-dire qu'ils sont 
incapables de se déplacer, mais jouissent d'un cer 
tain degré de contractilité. 

Dans leur intérieur sont des Cercaires à tous les 
états de développement. Je ne puis que renvoyer 
au mémoire de M. Lacaze-Duthiers pour leur des- 
cription. En effet, les Bucéphales au Cardium edule 
m'ont paru à peu de chose près semblables à ceux 
du Cardium rusticum et je w’ai pu constater, sauf 
l'hôte et le milieu, aucun caractère différentiel 


— 147 — 


assez important pour qu'il me parût utile de créer 
une espèce nouvelle. 

Leur corps est allongé, aplati, revêtu d'une mem- 
brane euticulaire mince, très finement striée dans 
le sens transversal. A l’une des extrémités du Corps, 
la plus étroite, se trouve une bouche inerme située 
au fond d'une ventouse. Contrairement à M. de 
Lacaze-Duthiers, je n'ai jamais vu un tube æsopha- 
gien partir de cette bouche. 

La région moyenne du corps est occupée par une 
€avité cylindrique, close de toute part et tapissée 
par des cellules nucléées. Dans la région moyenne 
encore, à la face ventrale, on voit une seconde ven- 
touse circulaire. 

La partie postérieure du corps est creusée d'une 
cavité plus petite que la précédente, sans communi- 
cation avec elle, mais d'où part un cordon qui 
aboutit à une ouverture située à la base du lobe 
Gaudal , dont nous allons nous occuper tout à 
l'heure. C'est probablement un appareil excréteur. 
Entre la cavité antérieure et la cavité postérieure, 
les tissus sont traversés par une bande transversale, 
8ranuleuse, plus sombre, allant d'un côté à l’autre 
du corps ; de chacune de ses extrémités partent en 
AYant et en arrière des bandes sombres de même 
*spect, le tout représente assez bien une H ma- 
juscule : je les considère comme la première ébauche 
des glandes génitales. 

Enfin , l'extrémité aborale du corps porte un 
tPpendice caudal d'un aspect très singulier; il est 
‘R effet formé d'un lobe médian volumineux, aplati 
d'avant en arrière, à grand axe transversal , d'où 


partent de chaque côté deux filaments, très longs, 
très mobiles, très contractiles, capables d'acquérir 
un grand nombre de fois la longueur du corps, 
puis de se rétracter en se pelotonnant. Le corps 
du Bucéphale est éminemment contractile et se 
déforme d'une façon incessante sous les yeux de 
l'observateur. 

J'ai voulu suivre le développement de celte 
Cercaire et savoir ainsi en quel Distome elle se 
transforme. Pour cela, j'ai examiné des Cardium 
edule à des intervalles réguliers pendant deux ans. 
environ. Le résultat de mes observations à été 
le suivant : pendant les mois de novembre, décem- 
bre, janvier et février, on est sûr de rencontrer 
des Bucéphales dans la proportion de 4 pour ‘ 
indiqué plus haut et toujours un certain nombre 
d'entre eux sont dans cet état que je viens de dé- 
crire et que l’on peut considérer comme leur 
âge adulte en tant que Cercaires; mais Ve$ la fin 
de mars, on cesse brusquement d’en trouver, et de 
plus, aucun des Cardium très nombreux que j'ai 
sacrifiés ne m'a présenté à cette époque de traces 
de cet état maladif très caractéristique quê j'ai 
signalé ci-dessus. J'ai done dû admettre que le 
Bucephalus Haimeanus détermine la mort de s0n 
hôte, et que c'est alors seulement qu’il se répand 
dans le liquide environnant, et va chercher un hôte 
nouveau dans l'intérieur duquel il subit la transfor- 
mation définitive qui l'amène à l’état adulte, c'est-à- 
dire à l'état de Distome, ceci bien entendu en dehors 
du mode ordinaire de migration qui s'effectue; 
lorsque le Cardium infecté devient la proie d'un 


— 149 — 


animal dans lequel le Bucéphale trouve un milieu 
favorable à son évolution. 


NOTE 
SUR 
UN PARASITE NOUVEAU DU CARDIUM EDULE 


J'ai rencontré deux fois, dans le Cardium edule, 
à quelques mois de distance, en poursuivant mes 
recherches sur le Bucephalus Haïmeanus, un autre 
Sporocyste d'un aspect tout à fait différent. Celui-ci 
est court, ramassé, contractile, il est tantôt sphéri- 
que, tantôt pyriforme, lui aussi est contenu dans la 
cavité du corps, mais il nage librement au moyen 
des cils vibratiles dont il est revêtu. 

Ces êtres se présentent à plusieurs étals de déve- 
loppement ; les plus jeunes qui mesurent environ 
deux dixièmes de millimètre sont incolores ou gri- 
sâtres, opaques, leur contenu est très granuleux ; 
ils présentent lorsqu'ils sont étendus une extrémité 
antérieure allongée en forme de col, mais sur 
laquelle on n'aperçoit aucune ouverture. 

Lorsqu'ils atteignent une longueur de trois dixiè- 
mes de millimètre . ils sont toujours granuleux et 
0paques, mais d'une couleur d’ocre, et l'on remarque 
Sur l'extrémité du col une ouverture, bouche bordée 
de cinq tubereules. 

Au-dessous de cette ouverture est une cCou- 
ronne de verrucosités au nombre de dix et toute la 
Porlion du col comprise entre ces deux cycles de 


a AS à 


tubercules est couverte de soies fines, raides et 
immobiles. 

De la bouche part un canal conduisant dans une 
cavité du corps qui paraît vide, ou du moins qui ne 
contient qu’un liquide trouble. 

Lorsque l’animal a atteint une laille plus élevée, 
un demi millimètre environ , il est toujours de cou- 
leur d’ocre, mais on aperçoit dans son intérieur un 
certain nombre de productions qui manquaienl 


précédemment. Ce sont d’abord, appliquées contre 


les parois mêmes du corps, des sortes de saillies ou 
de bourgeons qui se pédonculisent à mesure que leur 
volume augmente ; leur forme est globuleuse, leur 
contenu granuleux ; puis, dans l’intérieur même de 
la cavité du corps, des Cercaires au nombre de sept 
à huit, elles aussi à plusieurs états de développe- 
ment : les unes allongées et aplaties ont déjà la forme 
d'un jeune Distome mais ne laissent apercevoir 
aucune trace d'organisation, elles sont granu- 
leuses et très contractiles, très métaboliques : — 
d’autres possèdent déjà deux ventouses, une 
antérieure, l'autre médiane portée sur une saillie 
cylindrique de la paroi ventrale du corps : l'appareil 
excréteur est indiqué, mais on n'aperçoit Pas 
encore de trace d’un appareil digestif. Enfin, elles 
sont munies d’un appendice caudal bifurqué à SON 
extrémité. Cet appendice caudal paraît creusé d'un 
canal central, en rapport en haut avec le réservoir 
de l’appareil excréteur, et s’ouvrant en bas entre les 
deux branches de la bifurcation ; il forme presque 
toujours un angle droit avec l’axe du corps: 

Ces Cercaires, elles aussi, sont mobiles mais peau- 


ié 


PL LUE. EN SN PS 


RER 


— 151 — 


coup moins que la forme précédente; elles sont 
animées seulement d’une sorte de trépidation due 

au mouvement angulaire de l’appendice caudal sur ; 
l'axe du corps, mouvement qui s'effectue avec une 
grande rapidité. 

Enfin, on trouve d'autres Cercaires plus déve- 
loppées que celles-ci, elles sont dépourvues de 
queue, el on voit très nettement partir du milieu 
de la ventouse antérieure un tube œsophagien qui 
aboutit à un sac stomacal bilobé. 

Cest à cet état que les Cercaires auxquelles il ne : 
manque qu’un appareil génital pour être de jeunes 
Distomes sortent du Sporocyste qui les contient. 

J'ai eu la bonne fortune d'assister à ce spectacle ; 
la Cercaire s'engage dans l'ouverture buccale en 
s'élirant ; cette ouverture, de son côté, se dilate 
progressivement et finalement le jeune animal est 
projeté à l'extérieur, c'est-à-dire dans la cavité 
générale de son hôte. Que devient-il ensuite? Je 
l'ignore. Ces parasites sont rares puisqu'il ne m'a 
été donné de les voir que deux fois. De plus, les 
auteurs classiques Diesing (Systema Helminthum) 
et von Linstow (Compendium der Helminthologie) 
ne font mention d'aucun parasite chez le Cardium 
edule. Cependant, outre les deux Cercaires que je 
viens de signaler chez lui, on trouve toujours dans 
là glande de la charnière @e cet animal des 
Distomes à l'état adulte, mais trop différents des 
Cercaires que je viens de décrire en dernier lieu, 
Pour qu'on puisse admettre qu'ils en proviennent. 


5. Cercaire. 


À Sporocyste expulsant une Cercaire (Coupe optique). 


_ rappeler ici que la création du genre Coleochæle © 


— 152 — 


1. Bucephalus Haimeanus du Cardium edule. 
a. Ventouse orale. 
b. Cavité digestive, 
c. Appareil génital. 
d. Organe excréteur. 


‘ — — — état adulte. 
4. Coupe optique du même, montrant les Cercaires à plusieurs | 
états de développement. 


a. Ventouse orale. 

b. Ventouse abdominale. 

c. Organe excréteur. 

d. Appendice caudal. 

6. Cercaire à une phase plus avancée de son développement. 
toujours contenue dans le Sporocyste, mais ayant per 
son appendice caudal, Le tube digestif e est parfaitement | 
visible. 


M. Dangeard donne lecture du travail suivant 
; SUR 


DEUX NOUVELLES ESPÈCES DE CHYTRIDIUM 
Par M. P.-A. DANGEARD. 


J'ai pu étudier au commencement de cette année 
deux nouvelles espèces de CAytridium dont voici 
la description sommaire : : 

1 Chytridium Brebissonii. sp. nov. J'ai rencontré 
cette espèce sur le Coleochæte scutata. I est bon 
due à M. A. de Brébisson, membre de la Société 


Grav. Ed. Bonvallet, Caen. 


D -Bucephalus Haimeanus . 
. %9,4,5,6,7- Spor ocyste du Cardium edule . 


_ Linnéenne de Normandie. Les sporanges du Chy- 
» tridium se fixent en grand nombre sur les cellules 
superficielles de l’algue ; ces sporanges sont globu- 
eux; ils présentent à leur partie antérieure des pro- 
 longements en lanière, au nombre de 4 à 8: on 
_ les voit s’accuser dès le début des germinations. Les 


leur grosseur est de 2 à 7 m.: ils sortent à l'extré- 
_mité du sporange entre les \obde formant couronne. 
| Le flament nourricier des sporanges ne présente 
- aucun renflement. 

 ? Chytridium simplex. Cette seconde espèce habite 


hériques , possèdent une membrane épaisse de 
lulose comme je l'ai montré dans un travail anté- 
eur ; une zone muqueuse les entoure sur une lar- 


du Sporange. Les dimensions de ce dernier sont : 
48,7 à 8 m.; long., 10 à 15 m. 

Trouvé dans une excursion à Louvigny, près Caen, 
2 avril dernier. 


M. Topsent fait remarquer que les valves des 


— 154 — 


petites huîtres qu'on nous expédie en boîtes l'hiver 
du bassin d'Arcachon, sont fréquemment couvertes 1 
de très petits corps arrondis et blanchâtres; ce sont 
des gemmules d'une éponge dont il ne reste, là 
plupart du temps, que de très rares débris imper- 
ceptibles , soit que les ostréiculteurs d'Arcachon | 
grattent leurs huîtres avant de les emballer, comme . 
cela se pratique sur l'Ostrea edulis, dans les établis 
sements ostréicoles du Morbihan, à l’aide de cribles 
à mouvement rotatoire, soit que l'éponge périsse au 
commencement de l'hiver après avoir assuré Sa P@r 
production au moyen de gemmules innombrables. 

L'examen microscopique des vestiges de l'éponge 
permet de reconnaître une Chalina et même, autant 
qu'il semble, cette Chalina gracilenta dont les 
gemmules ont été décrites succinctement dans unê : 
récente note à l’Académie, comparativement à celles 
d'une autre espèce commune à Luc, la Chalina 
oculata : la constitution des germes asexués de la 
Chalina d'Arcachon est identique à celle des gem- 4 
mules de notre Chalina gracilenta. 4 


Le même membre présente une tête de rongeur 
qu'il a trouvée dans une vaste poche de quater- 
naire située un peu en avant du deuxième CG 
dans la falaise en allant de Luc à Lion. À 

La falaise en cet endroit mesure environ 4 mètres . 
de hauteur et offre la coupe suivante de bas en haul: | 

1. Grande oolithe en plaquettes, remaniements 
débris de plus en plus petits. #11 

2. Une couche de loess, sable jaune très fins. 
épaisse de près d'un mètre. 


— 155 — 


3. Un très mince lit de graviers. 
4. Une nouvelle couche de loess aussi puissante 
que la première. 
5. Un lit très mince de graviers. 
6. Une couche très épaisse de limon rouge. 
. C'est dans la couche 2, à 20 centimètres au-des- 
sous du premier lit de graviers, que la pièce dont 
il s'agit a été déterrée; la mâchoire inférieure, la 
voûte crânienne , les os jugaux sont conservés, 
insi qu'une moitié de la mâchoire ji pat 


RL: 


La Société reçoit la démission de M. Puchot. 
MM. Corbière et De La Chapelle présentent, comme 
membre correspondant, M. Menut, président de la 
Société artistique et industrielle de Cherbourg. 
MM. Morière et Dangeard présentent, comme 
membre correspondant, M. Boudé, professeur de 
Sciences au collège de Sées. 

Il sera statué sur ces deux présentations dans la 
_ Séance de Bellème. 


L'ordre du jour étant épuisé, à 9 heures 1/2 1la 
Séance est levée. 


RÉUNION EXTRAORDINAIRE 


DE LA 


SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMAND 


A BELLËME (Orne) 


. Les 30 JUIN et 4” JUILLET 1888 


COMPTE-RENDU DE LA REUNION 


Par E. TOPSENT, 


Vice - Secrétaire de la Société, 


Depuis la réunion de Vimoutiers, en 1885, il était 
décidé en principe que la Société choisirait Bell 
comme point central de sa prochaine excursion dan 
le département de l'Orne. MM. Bizet et Lecœur noû 
y avaient conviés, se proposant de nous soumettre 
d'intéressants sujets d'étude et de nous faire appré- 
cier les richesses botaniques et paléontologiques d 
pays. Aussi, quand nos deux zélés confrères euren 
offert de guider, pour la rendre profitable, une ex 
ploration rapide de cette région, un vote unanime 
adopta définitivement le projet préparé de longu 
main par les organisateurs habiles qui, trois 
plus tôt,nous conduisaient à Chambois et au Bosere 
noult. Rendez-vous fut donc pris pour le Soir d 
vendredi 29 juin, à l'hôtel Saint-Louis, à Bellème. 

D'un peu partout, les Linnéens répondirent à : 
convocation qui leur était adressée, et, au jour dit, 
MM. Bertot et Tavigny, de Bayeux, prenaient, 


tagne enfin, M. E. Leborgne, de Fécamp. M. le com- 

_ mandant Jouan, de Cherbourg, au retour d’un 
Voyage en lointain pays, et M. Gouverneur, de 

 Nogent-le-Rotrou, venus tous deux un peu à 
l'avance, s'étaient, avec M. P. Bizet, portés à la gare 

au devant de leurs confrères, en compagnie de 
M. Bansard des Bois, maire de Bellême, et de plu- 
_ Sieurs membres de la municipalité. 
Aussitôt après l'arrivée, une réception charmante 
eut lieu chez M. Bansard des Bois. Puis les voya- 
Seurs, un peu fatigués, pour la plupart, d’un long 
 (rajet en chemin de fer, et désirant être bien dispos 
Pour la grande course du lendemain, se retirèrent 
à l'hôtel ou dans les chambres que plusieurs habi- 
_lants de Bellême mettaient courtoisement à leur 
_ disposition. 


JOURNÉE DU SAMEDI 30 JUIN. 


Le temps ne paraissait pas d'abord devoir favoriser 
l'excursion, et c'est sous une pluie fine et serrée que, 
vers 7 heures, s’effectua le départ. La brume épaisse 
tmpéchait de jouir des magnifiques lointains qui 

Sont un des attraits de ce pays accidenté, et, au fond 
| des voitures couvertes et bien closes, plus d'un $0- 
tiélaire maugréait contre l'intempérie, se souvenant 
erlaine journée à Chambois où un ciel inclément 


0 
n'avait pas laissé aux excursionnistes un moment 
de répit. 7 

Les voitures s'engageaient bientôt dans la forêt 
immense dont la beauté faisait pour un instant ou- 
blier cette déconvenue, et déjà les botanistes, émer 
veillés en présence de cette végétation puissante 
jetaient des regards inquisiteurs vers les sombres 
fourrés, un peu marécageux peut-être, mais pour 
tant pleins d’alléchantes promesses. A mi-forêt, 
M. l'abbé Réchin, un botaniste distingué de la ré 
gion, attendait ses confrères et pénétrait sous bois 
avec eux, tandis que les géologues continuaient le 
route vers La Perrière. 

Cependant le ciel se dégageait peu à peu el, 
sortir de la forêt, il n'était plus chargé que de quel- 
ques nuées rapides se déchirant pour nous laisser 
entrevoir un spectacle qu'il nous était réservé de 
contempler à loisir quelques minutes plus tard. 

A La Perrière, première halte. Là, du haut dela 
colline sur laquelle est bâtie l'église, l'œil embrasse 
un pauorama du plus saisissant effet, une vaste 
plaine, baignée par les rivières des Ormes et de Vie 
et par les premiers affluents de 7 Huisne (1), el l 
mitée là bas à l'ouest par la forêt de Perseigne, SU 
la lisière de laquelle est la localité bien connue 0”. 
Chaumiton. Une courte visite en passant à l'églises : 
de peu d'intérêt en somme, mais où M. Tavigny re 
marque cependant une porte XI° siècle et une fe 


(1) L'Huisne prend sa source non loin dé là, à la base du 0” 
teau sableux que couronne le bourg de La Perrière; à le 


de La Gaulardière, ce que pas mal de géograplies ignorent. 


— 159 — 


scientifique commence. 

En descendant du château, nous sommes en pré- 
. sence d'une coupe à travers tout le système crétacé 
du pays ; la forêt de Bellèême et le bourg de La Per- 
ère ont pour sous-sol les Sables cénomaniens supé- 
rieurs ou Sables du Perche à Ostrea columba et 
 Ammonites navicularis, très ferrugineux, micacés, 


lement superposés à la craie de Rouen à Ammo- 
niles rhotomagensis. Ces deux assises passent de 
‘une à l'autre ; et l'inférieure recouvre la craie glau- 
ieuse à Ammonites Mantelli, riche en fossiles en 
ce point, où, pour la première fois, l'un de nos con- 
… frères recueille la Lima Galliennei (d'Orb.). : 

. Mais passons vite ; le travail de M. Bizet,qu'on lira 
plus loin, nous autorise à être bref et à cacher notre 


ant la série, la Glauconie à Ostrea vesiculosa est 
Visible un peu plus loin. 


Sont formés d'un calcaire oolithique sur l'âge duquel 
ù ne peut encore se prononcer avec certitude el 
‘Ont M. Bizet entreprend l'étude rigoureuse ; les 
‘1eS nombreux qu'on y recueille rappellent beau- 
AP la faune du callovien, mais, à ce qu’il semble, 


Sublithographique. 


grina, Corbis ovalis, Rhynchonella major, Cara 
ristiques du Cornbrash du Boulonnais étant ici bien 
constatée. Le substratum immédiat de ce calcaire 
n’explique rien, jusqu'à présent: il se comp 


dant la côte et sous ce grès, d’argiles dont la signi- 
fication échappe. Quoi qu'il en soit, il reste incon: 
testable que tout cela recouvre l'oolithé miliaire 
Lucina bellona et Pholadomya Vezelayi représentée 
à la base par une assise assez épaisse de calcaire 


La coupe de Suré fait l'objet de toutes les conve 
sations jusqu'à Mamers où nous arrivons vers ONZe 
heures. Devant l'hôtel du Cygne, orné de guirlandes 
et d'inscriptions en l'honneur de la Société Lin- 
néenne de Normandie, nous attend un petit grou 
de nos confrères ; nous avons le plaisir de recon 
naître MM. Letellierpère, Rigaux, Barbé, Beaudouin, 
Langlais et Leboucher d'Alençon, et MM. le D'J 
Hommey et Boudé, de Séez. Les botanistes, qui 
sont attardés à visiter le château de La Perrière; | | 
nous rejoignent qu'au milieu du repas, un véritabl 
banquet dignement terminé par les toasts de plu 
sieurs convives. 


rigent vers Chaumiton, M. Bizet propose d 
donner la visite aux collections de M"° 


— 161 — 


et de M. Bachelier, à l'Hôtel-de- Ville, et de renoncer 
à l'étude des carrières ouvertes dans l'oolithe mi- 
liaire et le Bradfordelay, pour aborder immédiate- 
_ Ment celle de la série callovienne, visible en entier 
dans les tranchées du chemin de fer, C'est là en 
quelque sorte le point capital de l'excursion. 

| Nous nous engageons d'abord sur la voie de Ma- 
mers à Mortagne et à Saint-Calais, traversant, dans 
 latranchée de Bon-Repos, les calcaires argilo-sableux 
_ du Callovien moyen où nous recueillons Ammonites 
_ Modiolaris, Am. tumidus, Photadomya crassa, et 
une quantité prodigieuse de Brachiopodes: Tere- 
_.bratula winbonella, Sœmanni, pala, reticulata, 
… Elynchonella Fischeri et spathica. Mais le Champ- 
| use nous attire surtout par ce que M. Bizet nous 
 @n disait à Vimoutiers: « La station la plus fossili- 
 fère (de l’assise supérieure du Callovien ou Callovien 
ferrugineux) que nous puissions indiquer est, sans 
Contredit, la tranchée du Champ-Rouge, située à la 
bifurcation des chemins de fer de Mortagne et de 
. Saint-Calais, à 2 kil. 1/2 au sud de Mamers. On y 
; trouve, admirablement conservées, toutes les nom- 
* breuses espèces citées par Alc. d'Orbigny, dans son 
Prodrome de Paléontologie, comme provenant de 
Pisieux et Courgains (4). » 

Ces calcaires marneux, pénétrés d'oolithes ferru- 
_Bineuses, présentent quelques bancs plus durs et 
Encore plus ferrugineux que la masse générale, re- 
Marquables en effet par l'abondance, la variété et la 


D. Soc, Linn. de Normendie, 3 sér., t, IX, 1884-85 


; 


mi 


— 1062 — 


bonne conservation des mollusques, brachiopodes 
et échinodermes qu'ils renferment ; c’est toute une 
faune spéciale dont les principaux types sonl: Am- 
monites coronalus, lunula, anceps, Jason et pustu= 
latus, Pinna rugoso-radiata, T erebratula biappeñdi- 
culata,dorsoplicala, sublagenalis,Collyrites elliptica, 
Hollectypus depressus, etc. ( 1). Pendant plus d'une 
heure el demie, le Champ-Rouge est soumis à une 
exploitation en règle et c'est à regret qu'on ÿ aban- 
donne tant de richesses si faciles à se procurer; 
ais il nous reste encore à voir le Callovien infé : 
rieur. ie 
Revenant done sur nos pas, nous gagnons, sur la: 
voie de Mamers à la Hutte, la grande tranchée d'ar- 
giles et calcaires marneux noirâtres à Ammoniles 
macrocephalus, A. bullatus, À. Herveyi, Terebratula 
digona et obovata, dont un lit rempli d'Echino- 
brissus clunicularis semble marquer la limite supé- . 
rieure. ee 
Il se fait tard déjà ; les botanistes nous attendent; 
et il faut songer au retour, d'autant plus que, dans 


le but de visiter encore, chemin faisant, une carrière 
ndre la route 


pe 


pointement de grès armoricain. Se 
une épaisseur de 3 mètres 50, loule 

vienne avec l'assise supérieure ferrugineuse ©” 
fossilifère, comme au Champ-Rouge; au-dessus 


la série callo- 


(1) M. Bizet, loc. cit., p. 219, 


— 103 — 


enfin apparaissent les couches oxfordiennes à Am- 


_ monites athleta et Perna mytiloides. Nous n'aurons 


malheureusement pas occasion d'étudier ce niveau 
plus en détail; l'heure nous presse; il nous faut 
nous contenter des explications que nous donne 
M. Bizet en passant devant Saint-Fulgent, où l'oxfor- 
dien est mieux développé, puis a Igé où les trois 
divisions de la craie cénomanienne (glauconie, craie 
à Am. Mantelli, craie à Am. rhotomagensis) sont 
Superposées et faciles à distinguer. Et ce n'est qu'à 
là nuit noire que nous rentrons à Bellème, heureux 
de narrer les évènements de cette journée, si bien 
remplie, à notre vice-président, M. le D' Fayel, venu 
de Caen pour la séance du lendemain. 


JOURNÉE DU DIMANCHE lt JUILLET. 


Le Dimanche, de bonne heure, tandis que les 
. Dotanistes vont herboriser dans la parlie orientale 
de la forêt, M. Bizet rallie tous les géologues pour 
leur faire explorer les carrières ouvertes dans la ville 
même de Bellême. 

La carrière de la rue de Nogent-le-Rotrou inté- 
. TéSse à Ja fois: 1e le Corallien supérieur, calcaire 
OMpact exploité pour la construction, limité à son 
niveau supérieur par une surface criblée de perfo- 
lations de lithodomes ; 2° le kimméridgien inférieur 
(astartien), avec son faciès le plus habituel, c’est-à- 
ire formé de couches de calcaire compact gris 
beuâtre alternant avec de minces lits de marne ar- 
_ FeUse ou siliceuse, Les fossiles y sont nombreux, 


us AO 2e 


mais en général réduits à l'état de moules internes; 
nous y recueillons Nautilus giganteus, Pholadomya 1 
Protei, Ostrea bruntrutana, quelques Nalica et 4 
Chemnitzia et un certain nombre de Mytilus jurenr à 
sis d'une taille que n’atteignent jamais, au dire de 
M. Lennier, les échantillons provenant des falaises 

de l'embouchure de la Seine. ) 430 
. La carrière de la rue de Paris est ouverte dans le” 
Corallien pétri de Diceras minor, A'Aslartes et de 
Nérinées d'espèces indéterminées, mais dont le 
moule finement orné est ordinairement si bien On | 
servé qu'il serait facile d'en reconstituer les coquilles. 

On y rencontre aussi des Oursins en très bon état, 
et M. Bizet nous dit y avoir trouvé notamment: . 
Hemicidaris crenularis, I. stramonium, Pseudo- 
diadema Orbignyi, Pygaster umbrella, Holectypus 
corallinus et le type de l'espèce Cyphosoma Biseli 
Colt. Le calcaire à Diceras est surmonté immédia- 
tement par le banc exploité. : 
Par une délicate attention, en sortant de celle 
carrière, notre aimable cicérone, pour nous résumer 
les caractères paléontologiques des Lerrains que nous 
parcourons depuis deux jours, nous fait l'honneur 
de nous introduire dans son cabinet de géologue : 
: 


mais, hâtons-nous de le dire, nous n'y trouvons pas 
el choisie des 


seulement une collection complète : 
r et de notre 


fossiles de notre jurassique supérieu ai 
cénomanien ; nous pénétrons dans un véritable petit * 
musée où est richement représentée la faune de 
tous les terrains de la Normandie, el n0$ savauts 
confrères s'extasient longuement devant les nom 
breuses séries qui sont soumises à leur appréciation 


au HA 


Is ‘agit maint { formé tau programme, 
d'aller retrouver les bolanistes à La Herse ; c'est une 
courte promenade qui nous permet de donner en- 
core quelques coups de marteau dans un talus situé 
derrière la gare, où le Corallien à Diceras minor et 

 Cardium septiferum est surmonté d'un peu de kim- 
_ méridgien, et de revoir, en entrant dans la forêt, les 
sables cénomaniens supérieurs. 

À La Herse enfin, nous pouvons jouir d'un mo- 
ment de repos délicieux sous les grands arbres, au 
bord d'une fontaine d'eau ferrugineuse entourée de 
pierres dont deux portent des inscriptions ro- 
.Maines (1), C'est le lieu du rendez-vous. Les bota- 
nistes, chargés d'un riche butin, ne tardent pas à 
Nous rejoindre, et les voitures ramènent en ville la 
petite troupe au grand complet. 


FA 

(1) Sur l’une on lit : 
APHRODISIVM. 

- Sur l’autre : 

DIIS INFERIS 
VENERI 
MARTI ET 
MERCVRIO 
SACRVM. 


— 166 — 


COMPTE-RENDU DE L'EXCURSION BOTANIQUE 


DE BELLÊME 
PREMIÈRE JOURNÉE : EXCURSION DANS LA FORÊT DE BELLÈME 


L'herborisation devait être faite à Chaumilon, si 
le programme avait élé suivi fidèlement. Mais les 
plantes curieuses de Chaumiton consistant surtout 
en Orchidées et la saison étant trop avancée pour 


les trouver en hon état ; il fut convenu avec M. Bizet : 


que la Société visiterait la forêt de Bellème dans la- 
quelle on devait faire une plus riche moisson. 

La flore de la forêt de Bellème était peu connut 
au moins officiellement jusqu'à la réunion de notre 
Société. 

Notre session de 4888 à Bellème a déchiré un coin 
du voile qui dérobaîit, à nos yeux, les raretés bola- 
niques de la forêt de Bellème. 

C'est à M. l'abbé Réchin, professeur d'histoire 
naturelle au collège de Mamers, jeune savant, MO- 
deste autant qu'aimable, que nous devons la révéla- 
tion des principales stations de plantes rares de 
Bellème. 

Je n’oublierai pas pour ma part les W0p courts 
instants passés en sa compagnie dans notre course 
rapide à travers les dédales de collines el de vallons 
de la partie ouest de la forêt, à la recherche des Cl 
riosités botaniques et des plantes rares que nous 
avons eu le plaisir de cueillir. 


NN co 
EEE MERS RO: PE Fe ne 4 NPME NENC ENO NET) ni 


ex {0} = 


Il faudra plusieurs années pour connaître com- 
plètement la flore de la forêt de Bellême et il n'y a 
que M. l'abbé Réchin qui puisse, pour employer son 
expression de touriste, avaler les kilomètres néces- 
saires à l'exploration entière de cette grande forêt. 
Les plantes rares se trouvent surtout, comme je le 
disais tout à l'heure: 1° dans la partie accidentée de 
là forêt située au sud-est de la Perrière; 2° dans les 
vallons marécageux et bourbeux (Fontaine de La 
Herse, étang du Chêne-Galant). 

Tout d'abord, en entrant dans la forêt de Bellême, 
l'imagination reçoit une impression assez vive. On 
est frappé de sa solennité; cette solennité est due à 
la béauté de ses arbres dont les fûts gigantesques 
et droits comme des bambous couvrent un sol sans 
herbes et sont une précieuse ressource pour la ma- 
rine. 

Les essences principales sont le hêtre et le chêne 
qui recouvrent les plateaux horizontaux; les ver- 
sants aboutissant aux vallons marécageux et aux 
Marais sont garnis par des pins sylvestres; les fonds 
marécageux sont plantés par les soins de l'Admi- 
distration forestière de pins maritimes dont les 
racines se plaisent beaucoup dans les sables humides 
du Perche. 

Ce sous-sol sableux, impropre à toute autre cul- 
lure rémunératrice, mais favorable à la croissance 
des arbres de haut jet, explique la création naturelle 
de la forêt de Bellème. Elle est une conséquence 
_ Béologique du sol de cette contrée; son existence 
est en effet intimement liée à la présence des sables 
du Perche. 


— 168 — 


en voiture, les botanistes sont rejoints en forêt du … 
côté de La Perrière par l'abbé Réchin, venu pédes 
trement de Mamers à notre rencontre. 
. Sa boîte renfermait déjà le Lycopodum clavatum 
qu'il nous fit voir plus tard sur un talus herbacé de 
_ la route de La Perrière. fe 
Sous sa direction et celle de sa boussole, nous 
poussons une pointe dans la partie sud-ouest de la 
forêt, située à gauche de la route de Bellème à La 
Perrière. a. 
Les friches des lignes de la forêt sont formés par 
l'A grostis vulgaris var. violacea. ; 
Les bruyères et friches humides nous présentent 
comme plantes à noter : “ 
Carezx lævigata. 
Lemna sylvaticus. 
Epilobium spicatum. 
Cirsium palustre. 
Un petit vallon très humide : 
Le Carex maxima, d 
avec des dimensions peu communes, 1 mètre 50 et 
plus de hauteur, LE 
Beaucoup plus loin, du côté de La Perrière, le 
versant d'un des nombreux petits vallons est tapissé 
d'Equisetum hyemale fructifié. Les gelées printa- 
nières de cette année ont détruit le cône végétatit 
de cette rare Prêle. Elle s'est, par la suite de 


2" 


dommage, bifurquée, présentant lantôt deux tiges 
stériles, tantôt deux épis fructifères. | 
La restreinte localisation de cette Préle en cet 
endroit précis est remarquable, étant donnée la vi- 
 Bueur exceptionnelle avec laquelle elle croît dans 
ces lerrains humides. 
Dans un autre vallon, sur les bords d'un ruisseau, 
Ces l'A Uium ursinum que M. l'abbé Réchin nous 
fait remarquer en fruits parmi des touffes de fou- 
gères femelles et de Blechnum spicant presque phé- 
_ noménales. | - : 
Puis c'est encore un vallon avec, dans le fond, les 
rares: 


Carex strigosa. 
Equisehum telmateya. 
… Millium effusum. 
M. Bertot, parmi les toulfes de houx, le seul ar- 
 brisseau qui puisse végéter sous les ombrages épais 
_ dela haute futaie, recueille avec enthousiasme un 
 Monotropa hypopytis de toute beauté et quelques 
. Pas plus loin trois ou quatre touffes de la variété 
are de ce Monotropa, le Monotropa hypopytis var. 
» lrsula. La différence entre ces deux plantes est très 
_ Caractérisée. 
Les bois en pente du côté de La Perrière moins 
flevés et exposés au soleil de l'après-midi couvrent 
Un sol herbeux, nous ne notons que : 
Veronica montana. 
: Androsænum officinale. 
Ruscus aculeatus. 
Ornithogalum sulfureun. 
Enfin, sur le talus de la route, le clou de l'herbo- 


ES ii en 


risation : Lycopodium clavatum. Puis en route pour 
Mamers. 


EXCURSION AU RUTIN. 


Je passe sous silence le succulent déjeuner qui 
répara, en cette ville, nos forces amoindries, il est 
des choses dont il faut jouir en silence et avec re 
cueillement. 

‘ L'après-midi nous devions herboriser au Rutin, 
localité très connue de M. l'abbé Réchin et assez 
riche. 

Reportons-nous au profil géologique de Nogent- 
le-Rotrou à Alençon que M. Bizet avait dressé à 
notre intention, nous y verrons que le Rutin est 
une vallée’étroite, creusée dans l’oolithe inférieure. 

Nous devions donc trouver là surtout des plantes 
calcicoles, une flore toute différente de celle vue 
dans la matinée, qui élait silicole. 

Il était très intéressant de comparer la flore du 
Rutin à celle de Chambois, dans l'Orne, étudiée a 
la Société Linnéenne, lors de son excursion du 9 
juillet 1885. 

Le terrain est semblable et cependant les plantes : 
très rares de Chambois ne s'y trouvent pas, C 4! 
a été constaté dans notre visite. J'attribue cette la 
cune à ce que le terrain au Rutin est purement cal : 
caire, tandis qu'à Chambois il y a l'influence siliceuse 
due aux quartzites siluriens qui Affleurent au font | 
de la vallée de la Dives et s'y trouvent souvent el 
contact direct avec l'oolithe miliaire. 


SE NO ER ed ee du Ad ne ele tra 


En RS à et Es à Le 


SR RAR D ne CT SES = 0e 


PUS NP ET LT De Lee TON TEE 


— 171 — 


Voici d’ailleurs les plantes cueillies au Rutin dans 


l'ordre où elles se sont présentées à nous en traver- 
Sant le vallon du Rutin. 


1 


On pourra comparer avec intérêt cette liste à la 
_ liste des plantes trouvées à Chambois en 1885. 


Sur le flanc gauche du Rutin : 
Brunella grandiflora alba. 
Thesium humifusum. 
Thalictrum minus. 
Lactuca peremis. 
Lorvylonum hircinum. 
Aceras pyramidalis. 

4 Authyllis vulneraria. 

: Medicago falcata. 

Muscari comosum. 

Heris amara 

Cargenia latifolia. 

Cencrium chameædrys. 

Globularia vulgaris. 

Orchis conopsea. 

—  ustulata. 

Genista tinctoria. 


ue l'extrémité principale de la tige est broûtée par 
les Moutons qui tondent cette colline au printemps. 


Au fond, dans les marais du Rulin: 
Anagallis tenella. 
Menyanthus trifoliata. 
Samolus valerandi. 


— 172 — 


+ … Orchis palustris. 
Eriophorum latifolium. 
Carez pulicaris. 
Pedicularis palustris. 
Cirsium anglicum. 
Ranunculus linqua. 
Hippuris vulgaris: 
Trylaochus palustre. 
Lemna trisulca. 


Sur le flanc droit du Rutin : 
Anemone pulsatilla. 
Delphinium consolida. 
Trifolium striatum. 
Orobanchy epithynum. 
Arabis sagittata, 
Ledum elegans, 
Trifolium scabrum. 
Phieum Boehmerti. 
Dianthus prolifer. 
Papaver dubium. 
Pumaria vaillantii. 


Voilà bien, en effet, une flore purement ca 
et montagnarde. Aucune des espèces de ce M 
ne s'y trouve et réciproquement. Et ee 
plantes se irouvens à Chambois. He - 


— 173 — 


EL - DEUXIÈME JOURNÉE. 


Le lendemain, dès 6 heures du matin, nous par- 
 tionspour La Herse, marais situé au. milieu de la 
forêt qui, si M. l'abbé Réchin, empêché, nous eût 
_ ACCompagné, aurait fourni une plus ample moisson 
_ deraretés. 

Réduits à nos propres moyens, nous avons cueilli 
près de l'élang de La Herse et dans sa queue : 


Epilobium lanceolatum. 
Hypnicum pulchrum. 
Lyrimachia nemorum. 
Carezx destans. 
Carex œderi. 
Wallenbereia hederacea. 
Valeriana officinalis. 
Orchis palustris. 
Listera ovata. 
Hydrocotyle vulgaris, 
Eleocharis palustris. 
Typha latifolia. 
= ÆEpilobium palustre. 
Carex strigosa. 
Eriophorum latifolium. 
Eriophorum angustifotium. 
Joncus bulbosus. 
Veronica scutellata. 
En lémontant le vallon où coule lé ruisseau qui 
Alimente l'étang de La Herse, nous avons trouvé en 


abondance l'Osmonda regalis avec ce qu'on spale 
à tort la variété interruplta. 

Cette soi-disant variété n’est qu’un accident végé- 
tatif causé sans aucun doute par la fertilité excep- 
tionnelle du sol tourbeux. En effet, au milieu des 
touffes de dix à vingt frondes sortant d'un même 
rhyzome, il y a des frondes dont toutes les folio 
sont sporcurgifères et des frondes sur ME 


variété interrupta. 
Sous les pins maritimes qui croissent dans le + 
humide du vallon de La Herse se trouve en abon- 


même temps que les graines de pin. Cet equiselum 
pullule. 

Les autres fougères du marais de La Herse son 
également de toute beauté. : 

C'est ainsi que: 

L'Afhyrium filir fœæœmina. 

Blechnum spicant. 

Aspidium thelypteris. 

Aspidium fliz-mas. 
sont remarquables par le nombre de leurs frondes 
leur taille gigantesque due à la taille parallèle © 
leur rhyzome. 

Ces belles plantes soutiendraient avantagenst" 
ment la comparaison avec beaucoup dœ fou 
exotiques. 

Vers midi, chargés de Fougères royales, nouS 
joignons nos compagnons venus voir la ph: 


= J = 


taine de La Herse, et après lavoir à notre tour 
_ visitée, dédaignant de faire usage de son eau, aux 
L. propriélés mystérieuses, malgré la fatigue que nous 
à éprouvons, nous rentrons tous à Bellème pour as- 
| sister à la Séance publique et solennelle. 


LISTE DES MUCINÉES RARES OÙ PEU COMMUNES 


Récoltées par la Société Linnéenne aux environs de 
Bellëme (Orne) et de Mamers (Sarthe), les samedi 30 
juin et dimanche 1° juillet 1888, 


: te Par M, l'abbé À, LETACQ. 


La région visitée par la Société est aujourd'hui 
bien connue, au point de vue qui nous occupe, grâce 
_ 4ux recherches de M. l'abbé Uhevallier (1) et de 
M. l'abhé Réchin, actuellement professeur au Collège 
de Mamers. Aussi ce dernier, qui dirigeait l'excur- 
Sion botanique, était-il en même temps pour les 
… bryologues le guide le plus utile et le plus sûr, et 
NOUS avons pu, d'après ses indications, recueillir un 
Crlain nombre de Mousses et d'Hépatiques intéres- 
É. Santes, Le Rutin, que nous avons étudié tout spé- 
. Cialement, est une station des plus curieuses. Son 
Marais sur le calcaire, ses friches, ses rochers cal- 


(1) M. l'abbé Chevallier a publié: Aperçu bryologique sur les 
virons de Mamers (Bull. Soc. Bot. de France, 1879, p. XX ; 
Dore des environs de Mamers, in-8° de 12 p. Le Mans, 


— 176 — 


caires rappellent les localités classiques de Cham- 4 
bois et de Sainte-Eugénie (Orne), et si nous n'y 


avons pas trouvé Puplevrum Perrierii, Ononis mi= | 


nutissima, Ononis striata, en revanche la flore 
bryologique nous a semblé plus riche et plus variée. 
Voici l'énumération des espèces récoltées: 


Gymnostomum calcareum N. et H.— Le Rutin. 

Weisia verticillata Brid. — pat x : 

Seligeria pusilla B. E. — Le Ru 

Campylopus fragilis B. E. — A de Bellème. 

Fissidens crassipes Wils. — Le Rulin. 

Fissidens decipiens De Not. — Le Rutin 

Leptotrichum pallidum Mampe. =: Forêt de Bel- 
lème. 

Barbula Hornschuchiana Schultz. — Le Rutin. 

Barbula tortuosa W. et M. — Le Rutin. 

Grimmia crinita Brid. — Saint-Longis. 

Orthotrichum Bruchii Wils. — Forèt de Bellème. 

Orthotrichum tenellum Bruch. — Bellème. 

Bryum pseudotriquetrum Schw. — Marais de Là 
Herse; Le Rutin. 

Bartramia calcarea 3. E.— Le Rutin. 

Pogonatum urnigerum Roehl. — La Perrière. 

Neckera crispa Hedw. — Forêt de Bellème. 

Antitrichia curtipendula. — Forèt de Bellème: 

Hypnum crassinervium Tayl. — La Perrière- 

Hypnum elegans Hook. — Forêt de Bellème- 

Hypnum rugosum Ehr. — Le Rutin. 

Hypnum falcatum Brid. — Le Rulin. 

Hypnum commutatum Hedw. — Le Rulin. 

Hypnum filicinum L, — Le Rutin, où il fructifie. 


AA: ge 


Sphagnum cymbifolium Ehr.— Forêt de Bellème. 
. Sphagnum subsecundum var. viride Boul. — Forêt 
de Bellême. 


Trichocolea tomentella Dum.— Forêt de Bellême. 
Lejeunia minutissima Dum. — Forêt de Bellême. 


SÉANCE PUBLIQUE. 


A deux heures, les Linnéens se réunissent à 
l'Hôtel-de-Ville dans la salle des délibérations du 
Conseil, gracieusement offerte par la municipalité 
et, pour la circonstance, richement garnie par 
MM. Bizet et Lecœur des fossiles et des cryptogames 
rencontrés dans l’excursion. 

M. Fayel, vice-président de la Société, occupe le 
fauteuil de la présidence, ayant à ses côtés MM. Ban- 
sard des Bois, Morière, le commandant Jouan el 
Lennier, et déclare la séance ouverte devant un 
auditoire que la salle communale, bien que vaste, 
ne suffit pas à contenir. 

Dans une brillante et courte allocution, M. Fayel 
Sexcuse de n'avoir pas préparé de discours et de se 
Présenter, contrairement à l'usage, sans avoir revêtu 
lhabit noir ; l'honneur de présider la réunion ne lui 
revenait pas de droit, mais l'absence forcée de 
M: Rabut le lui a procuré. Après avoir donné lecture 
de la lettre par laquelle M. Rabut fait part à ses 
tllègues de l'impossibilité où il se trouve de se 
Joindre à eux, M. Fayel adresse aux habitants de 

> 


VE 


A M Me eh RUE LE 


— 178 — 


Bellème les plus vifs remerciements pour l'accueil 
sympathique que la Société Linnéenne a reçu de 
leur part ; l'orateur remercie aussi les nombreuses 
personnes qui ont bien voulu honorer de leur pré 
sence nôtre séance publique ; il rappelle enfin que 
tout lé succès de l’excursion de cette année est dû à 
ses organisateurs, à M. le Maire de Bellème et à ses 
adjoints, et au vénéré secrétaire de l'Association. 
M. Morière prend alors la parole : 


MonsIEuR LE MAIRE, 


Le gouvernement de la République, qui attache la 
plus grande importance au développement de lns- 
truction, appréciant les services que vous avez 
rendus, soit comme délégué cantonal, soit comme 
créateur du remarquable groupe scolaire de Bellème, 
vous a décerné les palmes d'Officier d'Académie. 
Votre Conseil municipal a voulu vous offrir les in- 
signes de votre grade et il m'a fait l'honneur de 
supposer qu'il vous serait agréable de les recevoir 
des mains d'un vieil universitaire, — du Doyen ho 
noraire de la Faculté des Sciences de Caen. : 

La Société Linnéenne de Normandie est heureuse 
que la tenue de sa séance publique à Bellème lui 
permette de s'associer à l'hommage qui vous est 
rendu aujourd'hui par vos administrés, el elle fait 
des vœux pour que vous soyez pendant longtemps 
le premier magistrat d'une cité qui vous doit déjà 
tant d'améliorations et qui vous en devra plus en. ; 
core dans l'avenir. 
* Au nom du Conseil municipal de Bellème, jai 


— 179 — 


l'honneur de vous remettre les palmes d'Officier 
_ d'Académie. 


M. Bansard des Bois remercie ses collègues du 
Conseil de la marque de sympathie qu'ils viennent 
de lui donner, et déclare être particulièrement 
flatté de recevoir des mains d'un savant aussi émi- 
nent la distinction honorifique que lui décerne le 
_ Souvernement. 

Lecture est ensuite donnée à la Société des com- 
Mmunications inscrites à l'ordre du jour. 


CONSIDÉRATIONS 
GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES 
SUR : 
LES TERRAINS 
DES ENVIRONS DE RELLÈME ET DE MAMERS 


Par M. BIZET 


uctenr des Ponts et Chaussées à Bellème, 


Cond 
Membre des Sociétés Géologique et Linnéenne de Normandie, 


I. 


GONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES 
SUR LES TERRAINS DES ENVIRONS DE BELLÈME 
ET DÉ MAMERS. 


La Société Linnéenne de Normandie a dirigé ses 
 fCursions extraordinaires de 1888, vers l'antique 
‘omlé du Perche dont le rôle historique a élé d'une 
A Srande importance au moyen âge, surtout au 
Lemps où il était soumis au sceptre de la puissante 


— 180 — 


et redoutabie famille des Talvas. de ces vaillants pa- 
ladins qui dictèrent des lois aux rois de France et 
d'Angleterre. 

Mais si Bellême et son territoire, le Bellesmois, 
comme on disait jadis, présente un grand intérêt à | 
l'archéologue et à l'historien, il offre également, au 
naturaliste, un vaste champ d'études au double 
point de vue géologique et botanique. C'est dans le 
but de mettre en évidence les richesses trop peu 
connues de son sol que la Société a résolu d'en 
explorer loute la partie occidentale, depuis la ville 
qui en fut la capitale jusque sur ses limites extrêmes, 
vers les confins de l'ancienne province du Maine. 

Chargé de préparer cette promenade scientifique, 
j'ai prié deux savants botanistes, M. Lecœur, de Vi- 
moutiers, et M. l'abbé Réchin, de Mamers, de vouloir ï 
bien me prêter leur bon et indispensable Concours e 
pour établir la flore de cette contrée. Ils ont accepté 
et je veux les remercier ici de l'empressement qu'ils 
ont mis à s'acquitter de cette pénible et difficile 
mission. : 

Pour ma part, j'ai pris les constatations stratigra- 
phiques en recherchant, avec soin, les points où les 
différents étages sont le plus nettement représentés, 
afin de mettre les Membres de la Société à mêmede 
reconnaître la constitution géologique de celte partie 
du Perche et de contrôler mes modestes travaux: 

Le temps ayant manqué pour visiter tous les 
‘ affleurements intéressants, je erois devoir présenter 
cette étude pour fixer les souvenirs de mes chers 
Collègues, tout en leur donnant des détails SUF ge 
composition et la superposition des roches que le 


— 181 — 


rapidité de l'exploration ne leur a pas permis de re- 
ever sur les lieux mêmes. 

Le point de départ, pour tout géologue qui veut 
_ étudier la région, est la ville de Mamers, ou mieux 
encore, le bourg de Villaine-la-Carelle; c'est en 
… partant de cette dernière localité et en se dirigeant 
. vers Bellême qu'on retrouve, dans leur ordre de 
 Sueression naturelle, toute la série des terrains ju- 
_ rassiques, depuis le bajocien jusqu'au kimméridgien 
etle terrain crétacé depuis la glauconie jusqu'aux 
Sables cénomaniens supérieurs. Si l'on s'enfonçait 
_ davantage dans la partie orientale du Perche, par 
Nogent-le-Rotrou, on trouverait la craie turonienne, 
… Voire même la craie sénonienne de l'horizon de Ville- 
dieu, puis l'argile à silex recouvrant d'immenses 
Surfaces. On y rencontrerait aussi, accidentellement, 
des sables de l'époque tertiaire et des dépôts lacus- 
res avec meulière de l’âge du calcaire de St-Ouen. 
Le profil géologique d'Alencon à Nogent-le-Rotrou 
. © à Beaumont-les-Autels que j'ai eu l'honneur 
> de Soumettre à la Société et très brièvement 
. @xpliqué à la Séance publique, montre clairement 
_l'llüre de nos terrains. En le comparant avec 
d'autres Coupes, prises dans diverses directions, on 
 Méonnaît que toutes les couches ont leur pendage 
Sensiblement à l'est, c'est-à-dire vers le centre un 

Ssin parisien. 

Je vais indiquer, avec quelques détails, les carac- 
: S principaux que présentent ces différents ter- 
ains en commençant par celui qui est le plus ancien 
“An$ la série des temps. 


40 
27 


Mens 


RE nt 


— 182 — 


SYSTÈME JURASSIQUE 
Lias 


Le lias ne se rencontre, dans cette région, qu'en 
rive de la forêt de Perseigne (1) où il s'appuie sur les 
phyllades de St-Lô. Il y aflleure en une bande étroite 
s'étendant depuis St-Rémy-du-Plain jusqu'à Vil- 
laine-la-Carelle. On peut l’observer dans les talus de 
la route nationale, près de Chaumiton, ainsi que 
dans le flanc du coteau que couronne le bourg dé 
St-Rémy. Il est représenté par les deux assises Su 
vantes: 
. Le Lias moyen sableux avec Belemnites niger el 
pernes. 

Le Lias supérieur argilo-calcaire avec Anvmoniles 
bifrons, À, serpentinus et pholadomyes. 

Ces dépôts sont loin de présenter ici la puissance 
et la richesse en débris organiques qu'ils montrent 
dans le Calvados et dans le nord-ouest du départe- 
ment de l'Orne. 

Ils sont même beaucoup trop rudimentaires pour 
qu’il soit intéressant d'en faire une étude appr0 
fondie, mais grâce aux beaux travaux de MM. Des- 
longehamps et Morière, les coupes détaillées de Lu 
étage ne manquent pas aux géologues. [ls n’ont qu'à 
visiter les carrières classiques de Subles, Gurcy: pe 
La Caine, Vieux-Pont, etc., pour avoir une idée 
complète de la succession des diverses assises qui le 
constituent et de leurs caractères pétrographiqué® 
et paléontologiques. à 

(1) Consulter la carte de l'État major, feuille de Nogent-le- . 
Rotrou, n° 78. : 


— 183 — 


Bajocien 


Cet élage se montre à l'ouest de Mamers vers Lou- 
vigny, St-Rémy-du-Plain et Villaine, Il forme un 
assez vaste plateau faiblement ondulé et très peu 
planté d'arbres. On peut y établir deux divisions, 
savoir : 

L'Oolithe inférieure à Terebratula perovalis. 

L'Oolithe inférieure à Ammonites Parkinsoni. 

La première de ces deux assises occupe la partie 
inférieure. Elle peut être facilement étudiée soit 
dans les carrières souterraines de Villaine, soit dans 
les carrières à ciel ouvert du Grand-Moulin, soit 
encore dans les talus du nouveau chemin vicinal qui 
relie Villaine à St-Longis. Elle existe également 
dans le fond du ravin creusé par le ruisseau du Ru- 
ün, où plusieurs excavations la font paraître au jour. 


Caractères minéralogiques. --L'oolithe inférieure 
à Terebratula perovalis est constituée par des cou- 
ches de sables calcaires blanchâtres et par une SuC- 
cession de bancs plus ou moins épais d’un calcaire 
grisâtre à oolithes fines et régulières. On y rencontre 
parfois des assises, ou plutôt des lentilles, d’un cal 
caire à nombreuses lamelles spathiques, très dur, 
formé par l'agrégation de petits fragments arrondis 
de deux à sept ou huit millimètres de longueur. 
Cest à ce niveau que les fossiles se rencontrent le 
plus ordinairement. 

Visä-vis de la ferme du Grand-Moulin se trouve 
une carrière qui permet d'en relever une bonne 
coupe. 


— 184 — 


Au fond de cette carrière, sables blanchâtres, assez 
fins, avec nombreuses coquilles brisées, . ? ? 
Couche de gros sable blanchâtre. . . . . 0.2% 
Sable roussâtre à gros grains. . . . 0.15à0.%5 
Banc de caleaire poudinguiforme à lamelles 
spathiques. . 5 177 0 
Sable blanchâtre et inc ou avec dé- 
bris de coquilles. . . . NS SNS 
Banc de calcaire avec noyaux HRtUUL More 
Banc de calcaire blanchâtre à oolithes fines 
el régulières. . . . 00 
Huit autres gros bancs de cidre unies à 
oolithes fines, plus ou moins fendillés. . 6.00 
Calcaire Fo. et sableux vers le som- 
met. 0.30à1.00 
Tout ce Site a son ï Ponte vers l'Est. 


Dans les bancs inférieurs, on remarque quelques 
taches ocreuses, mais nulle part on ne trouve 
l'oolithe ferrugineuse de Bayeux et des Hachettes. 

Les matériaux de cette carrière donnent des 
pierres d'appareil d'un très beau grain qui se prêtent 
bien à l’ornementation. 


Caractères paléontologiques. — Les fossiles de cet 
horizon sont les suivants : 

Ammonites Murchisonæ (Sow.) t. r., Pholadomya 
fidicula (Sow) r., Ceromya Bajociana (d'Orb.), Lima 
heteromorpha (Deslongch.), Pecten Silenus (d'Orb-): 
Hinnites tuberculatus (d'Orb. ), Ostrea polymorpha 
(d'Orb.), Rhynchonella Wrightii (Davidson), Tere- 
bratula perovalis (Sow), Terebratula Eudesi (Des- 


— 195 — 


longch.), Zerebratula Wrightii (Davidson), Terebra- 
. lula ovoïdes (Sow), Clypeus Deshayesi (Cotteau). 
_ L'oolithe inférieure repose sur le lias supérieur à 
. Ammonites serpentinus. On peut voir cette super- 
- position dans la côte de Chaumiton et dans les flancs 
. du coteau de St-Rémy-du-Plain. 
_ Loolithe inférieure à Ammonites Parkinsoni suc- 
cède normalement à l’assise que je viens de décrire. 
. Elle occupe d'assez grands espaces sur les hauteurs 
de Villaine-la-Carelle et de Chaumiton. Près de 
Mamers on la trouve sur les bords du Rutin et à la 
(arrière de la Grille. Elle se montre aussi dans les 
» talus du chemin vicinal de Villaine à St-Longis et : 
| Sur plusieurs auires points de faible altitude. On en 
_ lelrouve un affleurement dans nos limites perche - 
 Tonnes près du village des Marais, commune de 
| Suré. A La Grille, elle repose visiblement sur un 
. Dointement de grès armoricain. 


Caractères minéralogiques. — La partie supé- 
rieure de l'étage Bajocien se compose de calcaires 
‘0lithiques jaunâtres ou très légèrement brunâtres 
. June contexture un peu sableuse et à oolithes très 
fines, souvent même peu discernables; quelquefois 
elle est représentée par des calcaires blanchâtres, 
“nores et plus ou moins compacts. Sur d'autres 
Points, au contraire, l'élément sableux domine, 
. Mais on n’y rencontre pas de bancs de silex comme 
“la Se voit dans la section inférieure et les sables 
Ne deviennent jamais siliceux. 

Cette assise fournit des pierres de taille estimées 
| AU l'on exploite dans plusieurs localités. 


00 — 


Caractères paléontologiques. — Voici les fossiles 
que l'on recueille à ce niveau, dans les environs de 
Mamers et de Suré : 

Belemnites giganteus (Schlo.), Ammonites Par- 
kinsoni (Sow.), Am. subradiatus (Sow.), Trigonia 
Costata (Park.), Trigonia striata (SOW.), Arca elon- 
gata (Sow.), Arca sublineata (d'Orb.), Lima Her- 
mione (d'Orb.), Lima Hesione (d'Orb.), Lima Hip- 
pona (d'Orb.), Ostrea Kunkeli (Ziet.), Ostrea 
polymorpha (d'Orb.). # 

Ces fossiles sont assez rares et presque toujours 
empâtés dans la roche, ce qui rend difficile leur dé- 
* termination spécifique. Parmi les stations les plus 
fossilifères, on peut citer les carrières de La Grille, 
de Villaine et de Chaumiton. 


Bathonien. 


Le Fuller’s earth par lequel débute cet étage en 
Normandie ne paraît pas être représenté dans n0$ 
contrées, du moins on n'y a pas encore signalé la 
présence de l'Hemityris spinosa qui le caractérise St 
nettement dans les environs de Caen et de Falaise. 
Cependant ce fossile a été recueilli par M. Guillier 
beaucoup plus au sud du département de la Sarthe: 
par Avoise, Asnière et Chassillé. Je l'ai moi-même 
rencontré à Noyen, dans la tranchée du chemin de 
fer, au-dessus des assises à Ammonites Parkinson! 
La nature oolithique de la roche qui le renferme 
semble constituer une zône de passage entre le Ba- 
jocien et le Bathonien et c'est probablement à ceti® 
circonstance qu'il a, jusqu’à ce jour, échappé, € 
nous, aux recherches des géologues. : 


— 187 — 


4° CALCAIRE SUBLITHOGRAPHIQUE. — Le premier 
membre du Bathonien, dans les environs de Mamers 
et de Suré, est un calcaire blanc, marneux, très 
. fossile, tachant les doigts comme la craie, traversé 
. par des bancs d'un calcaire compact sublithogra- 
 phique blanchâtre ou gris bleuâtre, à cassure 
 conchoïde. Sur quelques points, c'est le calcaire 
7 marneux qui prédomine (Suré); dans d'autres direc- 
_ tions c'est, au contraire, le calcaire compacte qui 
4 te le plus d'importance (Mamers-Marcoué). 
: _ L'épaisseur de cette assise est de huit à dix mètres. 
Ë Jusqu'à présent, je n'ai pu trouver une coupe assez 
franche pour reconnaître les particularités que pré- 
_ Sente sa surface de jonction avec l'assise sous-jacente. 
À . La Société Linnéenne a étudié ce sous-étage entre 
 Suréet Mamers. Plusieurs fossiles y ont été recueil- 
is: Pholadomya Vezelayi (Lajoye). Lucina Bellona 
? (d'Orb.). Terebratula submazxillata (Sow.), et une 
.  Srande quantité de moules de nérinées et de bivalves 
à indéterminables à cause de leur mauvais état de 
_ Conservation et de leur empâtement par le calcaire 
de la roche. 
4 Le calcaire sublithographique se rencontre encore 
Drès du cimetière de Mamers et au hameau de 
. Arche, sur la route d'Alençon. En ce dernier point 
On voit, au fond d'une cour, le contact de ce calcaire 
- avec l'oolithe miliaire qui le surmonte. De l'examen 
4 des surfaces en rapport, il semblerait résulter qu ‘un 
Crlain temps se serait écoulé entre les deux dépôts, 
@ril n'y a aucune liaison entre eux. Néanmoins je 
nyai pas reconnu de traces d'usure bien évidentes. 
2 Oourue Mirraine. — Au-dessus du calcaire ComM- 


pact viennent de gros bancs d'un calcaire oolithique 
jaunâtre dont la puissance totale atteint une dizaine 
de mètres. C’est cette assise, correspondant au 
great oolithe des Anglais, que certains géologuesont 
désignée sous le nom d'Oolithe de Mamers. Elle af 
fleure dans le flanc des coteaux qui bordent la ri- 
vière de Dives et le ruisseau du Rutin. C'est elle qui 
supporte une grande partie de Mamers et des bour- 
gades de St-Longis et de Marollette. On peut l'étu= 
dier dans diverses carrières ouvertes, au sein même 
de la ville, dans les rues de Marollette, des Carrières 
et de St-Cosmes. Elle est exploitée sur une assez 
grande échelle aux carrières de Marcoué, sur la roule 

du Mans. : 


Caractères paléontologiques. — L'Oolithe miliaire 
est toujours d'une grande pauvreté en débris orga- 
niques. On n'y découvre que des dents de sauriens 
el de poissons avec quelques rares Ostrea costala 
(Sow.) et Terebratula marillata (Sow.). Toutefois 
on rencontre à la partie supérieure de cette roche 
des empreintes de végétaux fossiles qui, depuis leur 
découverte par M. Desnoyers, ont attiré l'attention 
des savants, Ces empreintes sont aujourd’hui extrè- 
mement rares et celles que le hasard fait encore | 
recueillir sont d'une grande fragilité. Parmi les : 
plantes fossiles qui ont été trouvées à différentes 
époques, nous indiquerons les genres et espèces SU. 
vants (1) : 


- (4) A. Guillier, Géologie du département de la Sarthe, Pa8e® 
135 et 136. Me 


sr 0e 


: Lomatopteris Desnoyersi (Brongn.). 
Covirères : Brachyphyllum Desnoyerst (Brongn.). 
Otozamites graphicus (Schimper). 

14. Brongniarti  (id.). 

14. lagotis (Brongn.). 

Id. marginatus (de Saporta). 

14. Regtei (id.) 

14. Mamertina (Crié). 
Cycadites Delessei (de Saporta). 


Zamites Mamertina (id). 
Bolbodium Mamertinum (a.). 


Ces vestiges de végétaux terrestres montrent, 
. Qu la fin du dépôt de l'oolithe miliaire, les mers 
 Élaïent très peu profondes dans l'emplacement de la 
Mlle de Mamers et que même certaines parties 
. (laïent exondées. Mais un retour de peu de durée 
dela mer bathonienne vint mettre de nouveau, sous 
les eaux, les parties émergées, Ce fait est indiqué 
‘une façon fort nette sur plusieurs points, notam- 
 Ment dans la carrière de Marcoué où l’on voit la 
Partie supérieure de l'oolithe miliaire, ravinée, usée, 
Perforée et couverte d'huîtres plates, ce qui marque 
: un lemps d'arrêt dans la sédimentation. A 
uest de Mamers on rencontre sur le chemin de fer 
de La Butte, au piquet 20 k. 5, la petite tranchée du 
Dont de Bray qui offre une coupe extrêmement in- 
léressante en ce qu'elle accuse des traces d'usure 
tellement incontestables qu'elles ont toute la valeur 
de discordances de stratification. 
 Couones À TERENRATULA pion. — C'est ce re: 


sl Rise Le 
or 4 < 


sbc ADD ou 


tour de la mer qui donna lieu à la formation du cal- 
caire lamelleux ou sableux qui surmonte l'oolithe 
miliaire à Mamers et aux couches marneuses qui 
remplacent parfois les assises calcaires. Ce dépôt, 
qui n'a guère que 1" 50 à 2" 00 de puissance, est Ca- 


ractérisé par des fossiles qui ne laissent aucun doute 


sur la place qu'il occupe dans la série géologique. 
Les strates calcaires renferment des fragments 
d'Apiocrinites Parkinsoni, de Terebratula digona et 
de Rhynchonella concinna qui les font rapporter 
sans hésitation au Pradford-Clay des Anglais. 
Dans les couches marneuses de la tranchée du 
pont de Bray, on constate la présence des fossiles les 
plus communs de cet horizon dans un excellent état 
de conservation, savoir : 4 
Lima gibbosa (Sow.), Lima duplicata (Deshayer), 
Ostrea costata (Sow.), Avicula costata (Smith), 
Rhynchonella concinna (d'Orb.). Rhynchonella ob- 
soleta (Sow.), Terebratula bicanaliculata (Sebl.) 
Terébratula digona (Sow.), Terebratula cardium 
(Lamk.), Terebratula coarctata (Park.), Collyrites L 
analis (Agass), Pyqurus Michelini (Cotteau), Echi- 
nobrissus clunicularis (d'Orb.), Echinobrissus elon- 
gatus (d'Orb.), Holectypus depressus (Desor.) 
Au pont de Bray et au-dessous de la gare de Me : 
mers, on remarque au-dessus des couches marneuses 


question que je ne suis pas encore en élat de ré 


— 191 — 


. soudre d'une manière certaine. Tout ce que je puis 
dire, quant à présent, c'est qu'il porte à sa surface 


: yremarque en effet une surface durcie, criblée de 
trous de lithophages comblés par des cristaux de 
_ sulfate de chaux et couverte d'huîtres adhérentes 
_ quiindiquent sa séparation évidente d'avec les dé- 
4 pôls calloviens à Am. macrocephalus qui le surmon- 


4 CorxBnasn ? — Sur les hauteurs au N.-E. de Suré, 
_ les Membres de la Société ont observé, dans les talus 
du chemin de La Perrière, des couches d'un calcaire 
… ésagrégé dont les caractères pétrographiques sont 
. A peu près ceux de la grande oolithe, mais avec un 
. Mélange de la faune bathonienne et de Ja faune cal- 
à lovienne, Plusieurs membres ont cru voir dans ce 
dépôt un représentant du Cornbrash, sans pouvoir, 
î Wutefois, appuyer leur opinion de preuves paléonto- 
… logiques positives. Parmi les fossiles que j'ai pré- 
. “entés se lrouvaient deux échinides, le Pygaster 
4 Trigeri (Gotteau) et le Clypeus Boblayei (Michelin), 
_ léCueillis par moi dans ces couches, lesquels étaient 
 ASSociés à de nombreuses térébratules très voisines 

“ même analogues des espèces calloviennes. Les 
Membres qui soutenaient ce rapprochement se ba- 
“lent surtout sur la nature oolithique de la roche, 
Mais On sait combien sont fugaces les caractères 
néralogiques et le peu de valeur qu'on doit leur 
‘order en stratigraphie. Dans mes précédents tra- 
AUX, j'avais classé dans le callovien inférieur ce petit 
Pot, mais avec beaucoup d'hésitation, je l'avoue ; 


établir le niveau géologique de ce terrain ? C'est aux | 
paléontologistes-stratigraphes à se prononcer. 


compte utiliser mes moments de loisir à l'étudier 
pour en faire l’objet d'une note spéciale. 
. Jeterminerai ces explications en présentant trois ;. 
coupes qui feront bien comprendre la composition 
du Bathonien dans les environs de Mamers et de 
Suré et ses relations avec l'oolithe inférieure. 
Diagramme indiquant la succession des assises ba- 
jociennes et bathoniennes sur le chemin vicinal de 
Villaine à St-Longis (Voir pl. 1). 


Coupe de la carrière de la rue de Marollette 


Terre végétale. 

rs lamelleux en plaquettes à AE con- dd 

Sears sableux avec bancs sereine sit ce 
caire lamelleux à aprocrinites et rpg 
digona. 1 


Bradford-Clay. 


COR OUT ee UN D EE  L URE, PMR AUEE et De ve 


4 
110 
120. 
0 


Calcaire lamelleux (niveau des végétaux ft 0. 
| Calcaire à oolithes fines et irrégulières. : - 
| Calcaire subcompact à oolithes mal définies. 


(fond de la carrière). . . . . +. + - : + 
Calcaire subcompact à contexture sableuse (l'ex- 


Dolithe miliaire. 


\  ploitation n'atteint pas ce banc). : + - : : AS 
Calcaire sublithographique à Pholadomya Vezelayi. 


à DIAGRAMME 
À Indiquant la succession des assises Bajociennes & Bathoniennes 
L  surle Chemin Vicinal de Vilainela-Carelle à S'Longis 


D (L. 0.008 pour 1 Kitom 
’ ÉCHELLES 

\ ÜH0.0005 pour Mi. 
| 


1 Fer È 
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GMoulin 
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4 
È RE | ce 
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‘ n } | 
JMiveau 1 de ! 


Callovien inférieur. 

(HS Oolithe miliaire et.Bradfont-clay. 
Ê E Calenire vublithographique el cal.marneux . 

Je Oolilhe inférieure à Amsnoniles Parkinson - 
2 Oolilhe inférieure à Gerebratula pervvalis. 

1 (as superieur à Ammonales serpent. 


— 193 — 


Coupe de la tranchée du pont de Bray, sur le chemin 
de fer de Mamers à La Hutte (piquet 20 kil. 5). 


DR NU RAle, LU, USERS MERS Fe Do | 
Alternance de calcaire marneux et d'argile, . . . 2.30 
Atgllerbleue. cas sure ah Hoûé Gé A 0.15 
Calcaire marneux à D''RAAOPS decussata. . . . 0.10 
é OU. Sn 0.30 
& ( Calcaire ani marneux à Am. Herveyi 0.20 
E Argile bleue à pholadomies. . . . . . . . . .. 60 
Calcaire bleuâtre compact. . . . . . . .. 0.08 
Argile bleue à Terebratula obovata. . . . . . . . 0.40 
Calcaire grisâtre veiné à pholadomies. . . . . . 0.15 
Argile bleuâtre très tenace à Pholadomya decussata 0.20 
Calcaire compact légèrement ferrugineux avec co- 
quilles spatiques indéterm. (surface d’usure à la 
> partie supérieure de ce banc). . . . . . : .. 0.% 
3 Marne grisâtre à Terebratula digona, bicanali- 
Ë cuiata el coarctaio. ,: 4 rsstierert sel Aie 30 
= 
S | Calcaire marneux jaunâtre. . . . . . . . . . .. 0.20 
& | Marne blanchâtre à Terebratula bicunaliculala, 
digona et Rhyn. concinna. . . . . . .:. . . . 60 
| Calcaire jaunâtre un peu argileux. . . . : . . . 0.30 
à ne Janet, PR OR RS co- 
=: |" d'usure 
C| à la partie supérieure de ce js “unies 0.90 
£ és d'argile JAUNAUS . +. Ver ie 0.03 
2 Calcaire grenu, jaunâtre. . . . . . . . : . . .. 1.30 


Niveau des rails. 


Lorsqu'on suit les assises bajociennes et batho- 

Mennes, entre Villaine et Mamers, on remarque que 

à ZÔne caractérisée par la Zerebratula perovalis 

Samincit graduellement et finit par disparaître en 

deçà de Mamers et qu'elle est débordée par l’assise 

Supérieure qui, elle-même, diminue beaucoup en 
13 


— 194 — 


épaisseur. On peut constater ce fait à la carrière de 
ja Grille où l’on voit les couches à Ammonites Par- 
kinsoni reposer seules sur les quartzites siluriens. 
Mais, à l’époque géologique où ces terrains étaient 
en voie de formation sous les eaux, il y avait là un 
groupe de petits récifs de grès armoricain (la Grille, 
Ja Roche, la Basse-Sussaye) qui ont dû occasionner 
des remous et modifier la disposition des sédiments 
des mers. Les coupes me manquent, malheureuse- 
ment, pour reconnaître d'une manière précise si, 
au-delà des récifs, les couches reprennent leur al- 
lure normale. 

On s'aperçoit également dans ce parcours que les 
assises des terrains ont une inclinaison assez Pro 
noncée vers l'Est et qu'elles s’infléchissent, dans 
cette direction, avec des ondulations qui donnent 
lieu à un léger bombement de la grande oolithe, v 
sible dans les tranchées du chemin de fer et sur la 
route d'Alençon. 


Callovien. 


Les dernières assises dont je viens de parler CO” 
respondent à une période d'affaissement du bassin 
de Paris ; maintenant une période d'exhaussement 
va commencer et elle débute par une série de dé- 
pôts argileux qui tranchent, par leur composition et 
leur couleur, sur les calcaires oolithiques qu'ils re- 
couvrent en stratification discordante. 

La composition générale du callovien permet d'y 
reconnaître ici trois niveaux constants : 

4° Callovien inférieur à A. macrocephalus el 
bullatus : 


= 195 — 


2 Callovien moyen à Am. madiolaris et serpula 
quadrangqularis : 

3 Callovien supérieur à Ammonites anceps et 
coronalus. 

Je vais entrer dans quelques détails sur ces trois 
divisions que les Membres de la Société ont étudiées 
dans l’excursion. 


1° CALLOVIEN INFÉRIEUR. — Le callovien inférieur 
est puissamment représenté dans la grande tranchée 
de Mamers. Il est composé de couches d’argiles d’un 
bleu noirâtre alternant avec des bancs peu épais de 
calcaire marneux de même couleur. Toutefois cette 
nuance foncée n'est pas un caractère fixe de la 
roche, car on la voit se modifier dans le même banc 
el passer au gris bleuâtre ou au jaunâtre. Cette 
assise se sépare assez nettement de la zône moyenne 
Par une série de fossiles particuliers à ce niveau et 
dont quelques-uns ont des formes peu éloignées de 
celles qu'on rencontre dans le Bradford-Clay. Elle 
ési Surlout bien limitée par une couche marneuse 
renfermant de nombreux échinides et des térébra- 
tules très voisines de la Terebratula digona. 


Caractères paléontologiques. — Les fossiles que 
l'on rencontre je plus ordinairement sont les sui- 
Vants: Amomonites Backeriw (Sow.), Am. macroce- 
bhalus (Schl.), Am. bullatus (d’Orb.), Am. Herveyi 
(Sow.), Pholadomya decussata (Agas.), Ceromya 
legans (Deshayes), Ostrea Knorri (Vol.), Terebra- 
lula obovata (Sow.), Terebratula subcanaliculata 
Appel.) Zerebratula sublagenalis ou fausse digona ? 


Lx 406 


Collyrites elliptica (Des Moul.), Echinobrissus cluni- 
cularis (d'Orb.), Echinob. orbicularis (Deslongc.), Æo- 
lectypus depressus (Des.), Pseudodiadema Wrighti 
(Cotteau). 

Cette assise a, dans la tranchée de Mamers, une 
épaisseur de 7 mètres environ. Sa discordance avec 
le Bathonien s'y voit d’une façon fort nette. 


2 CALLOVIEN Moyex. — Cette section est consti- 
tuée par des calcaires noduleux jaunâtres ou grisà- 
tres faiblement agrégés et par des couches argileuses 
ou sableuses. C'est elle que la Société a visitée à 
la Cour du Bois, dans Ja côte du Pont-d'Aulne (route 
de Bellème), et sur le chemin de fer entre Mamers 
et le Champ-Rouge 


Caractères paléontologiques. — Voici les fossiles 
que l'on recueille dans cette assise : Mautilus hexa- 
gonus (Sow.), Ammonites modiolaris (Lwyd.), Am 
tumidus (Liet.), Am. Backeriæ (Sow.), Am. Herveyi 
(Sow.), Am. hecticus (Hartm.), Pholadomya crassa 
(Agas.), Pholadomya decussata (Agas.), Ceromya 
elegans (Deshayes), Ceromya Sarthacensis (d’Orb.). 
Isocardia tener (Sow.), Mytilus silenoides (d'Orb.), 
Mytilus gibbosus (d'Orb.),Avicula inæquivalvis (S0W. ) 
Pecten fibrosus (Sow.\, Plicatula peregrina (d'Orb.); 
Ostrea amor (d'Orb.), Ostrea amata (d'Orb.), Ostrea 
alimena (4'Orb.), Rhynchonella Fischert (Rouill.), 
Rhyn. Rogeriana (4'Orb.), Rhyn. spathica (Lamk.), 
Terebratula umbonella (Lamk.), Tereb. reticulata 
(Sow.), Tereb. biappendiculata (Appel.), Tereb. pala 
(de Buch.), Tereb. Sœmanni (Appel). Collyrites 


— 197 — 


elliptica(Des Moulins), Holectypus depressus (Desor.), 
Serpula quadrangularis (Lamk.). 

La puissance du Callovien moyen est de 15 à 20 
mètres. 


3 CALLOVIEN SUPÉRIEUR. — Cette assise n'atteint 
pas une grande épaisseur (4 à 5 mètres au plus), 
mais elle est extrêmement intéressante par l'abon- 
dance et la bonne conservation de ses fossiles, Elle 
se compose de plusieurs bancs d’un calcaire mar- 
neux rempli de petites oolithes ferrugineuses, qui 
donnent à la masse une couleur rougeâtre très par- 
ticulière et qui la font souvent reconnaître de loin. 
Elle est très constante dans sa composition minéra- 
logique et forme, par cela même, un excellent ho- 
rizon pour l'étude géologique de la contrée. C’est le 
Véritable XeZloway-Rock des Anglais. Malheureuse- 
ment les belles coupes qu'en a présentées M. Eugène 
Deslongehamps, par Exmes et les Bois d'Auge, ont 
été envahies par la végétation et ne peuvent plus 
être étudiées avec fruit. 

Une récente excursion que je viens de faire au cé- 
lèbre gisement du Châlet, en Montreuil-Bellay 
(Maine-et-Loire), m'a fait reconnaître également que 
les géologues ne peuvent plus compter sur cette 
Station, jadis si riche en fossiles d’une merveilleuse 
Conservation. Ces carrières ne sont plus exploitées 
depuis plusieurs années et elles sont même rendues 
à la culture. C'est seulement grâce aux bonnes in- 
dications et à l'extrême obligeance de M. André 
Paschevre, fils du propriétaire, qu'il m'a été donné 

* Pouvoir recueillir quelques bons spécimens dans 


— 198 — 


des fragments de roches épars dans les trèfles et les 
luzernes. 

Il en est de même des localités de Montbizot, de 
Commerveil et de Pizieux (Sarthe), tant citées par 


les auteurs. Aujourd'hui, que les travaux de terras- 


sements nécessités par l'établissement des voies fer- 
rées ou des routes sont achevés, les carrières sont 
comblées et on ne trouve plus rien. 

Je donne ces renseignements pour mettre les pa- 
léontologistes en garde contre toute pensée d'explo- 
ration qui ne pourrait leur occasionner qu'une 
réelle déception. 

Mais si les anciennes stations fossilifères s'épui: 
sent ou disparaissent, de nouveaux gîtes se décour 
vrent sur d'autres points. J'ai signalé, depuis plu- 
sieurs années, le Champ-Rouge comme un lieu 
remarquable par l'abondance et la belle conservation 
de ses fossiles. Il se trouve à 2 kil. 7 au sud de Ma: 
mers, à la bifurcation des lignes de Bellème et de 
St-Calais. Là une petite tranchée a été ouverte pour 
le passage du chemin de fer et un emprunt de terre 
a été fait pour l'exécution des terrassements. C'est 
dans les talus de ces déblais que l'on découvre les 
types les plus parfaits des espèces calloviennes, prin: 
cipalement dans la classe des Céphalopodes. (Voir le 
diagramme n° II.) 

J'indiquerai également, dans le canton de Bellème. 
la carrière de la Basse-Sussaye (commune de Che- 
milly) où on voit, au-dessus d'un pointement de 
grès Armoricain exploité pour l'entretien des routes, 
un abrégé de l’ensemble des assises de l'étage Callo= 
vien avec de nombreux fossiles. 


= 400 


Caractères paléontologiques. — Les assises supé- 
rieures du terrain Callovien présentent une grande 
variété dans les vestiges d'êtres organisés qu'elles 
renferment. Voici les principales espèces que j'ai 
recueillies au Champ-Rouge et à la Basse-Sussaye : 


Céphalopodes. 


Belemnites hastatus  (Blain.). 
Nautilus hevagonus  (Sow.). 

— subangulatus (d'Orb.). 
Ammonites Backericæ (Sow.). 


—  hecticus (Hartm.). 
—  anceps (Rein.) 
—  lunula (Ziet.) 
T  Pustulatus  (Haan.) 
—  coronatus (Brug.) 
— Lamberti?  (Sow.) 
—  bipartitus (Ziet.) 
—  Baugieri (d'Orb.) 
— Jason (Ziet.), types et 
variétés. 
—  Calloviensis  (Sow.). 
Gastéropodes, 

Chemnitzia Bellona (d'Orb.). 
_. Lie (d'Orb.). 
(d’Orb,.). 


Natio ca Des (d'Orb.). 
Troéhus Halesus (d’Orb.). 
Pleurotomaria C yprea(d'Orb.). 
a Cytherea (d’Orb.). 
asianella striata (d’Orb.). 


Lamellibranches. 


Avicula inœquivalvis (Sow.). 


Pecten fibrosus Sow.). 


Pecten demissus (Beau.). 
Hinnites Pamphilus. (d'Orb.). 
Pholadomya decussata(Agas.). 


—  carinata (Gold.). 
—  trapezicosta (d'Orb.). 
—  Clytiu (d’Orb.), 
_— inornata Sow.) 
Panopea Elea (d’Orb.) 
#4 rina (d'Orb.) 
Ceromya elegans  (d’Orb.). 


—  concentrica (d’Orb.). 
—  Sarthacensis (d'Orb.). 
Cyprina subcordiformis (Id.). 
Cypricardia Phidias (d’Orb.). 
Trigonia elongala (Sow.). 
Cardium Pictaviense (d’Orb.). 
Isocardia tener (Sow.). 
Corbis inæquilateralis(d'Orb.). 
Arca Chauviniana  (d'Orb.). 
Pinna rugosa-radiata (d'Orb.). 
Pinna sp. (trouvé par M. le 
r Hommey,de Sées,le 
our de l'excursion). 

Mytilus solenoides 
—  imbricatus 
gibbosus (d’Orb.). 
Linna no éibhènte (Deshayes). 
—  gibbosa (Sow.). 

— roboscidea 
Plicatula peregrina (d’Orb.). 
Ostrea alimena (d'Orb.) 


M OP 


Ostrea amor (d'Orb.). —  dorsalis (d'Orb.). ; 
— amata (d'Orb.). | Pygurus depressus (Agass.) 
Brachiopodes,. Echinobrissus pulvinatus (Cott.) 
lect d Desor.). 
Rhynchonella triplicosa (Quen.) ha «PL Faye “oi 
4 fe ; (jesions.) tue rennes CA 
—  Fischeri (Ronil.) dé ) 
me nu. re Sa calloviensis Fa + 
tn (ouces) HR er 
À " . Ace net , Pedina Gervilei (Agass.). 
. “pre Le és ne de cos “. 
—  Smithi (Appel.). Lhabdoci 


—  umbonella (Lamk 
—  biappendiculata (Desl.). 
Echinodermes. 
Collyrites elliptica (Des Moul.). 


“ 
7 
: 


PESTE par M. Topsent à nm. 
Basse-Sussaye, le jour de 
l'excursion). 


Diagramme montrant la succession des assises 
calloviennes sur le chemin de fer de Mamers à 
Bellème. (Voir pl. 11.) 


Coupe de la carrière de la Basse-Sussaye. 


Tete Vépéalés . in, . 0 v'g 0 0 is 0.4 
5 / Argile légèrement sableuse . . . . . + + + + *: 0.30 
5 | Plaquettes de grès calcaire grisâtre. + . + + +: 0.02 
£ anis ie avec SE dilatata: 15725 00 0.20 
5 laauet cer preintes d'Am 
E athleta et Lamierts ed Res He MT RUES 0.0 
ë Argile grise sableuse à Ostrea dilatata. . . + - : 0.20 
Conglomérat de nodules aplatis de fer limoneux ; 
remplis d'argile ocreuse . . . . . . « + + + * : 0.45 | 
. | Calcaire ferrugineux à Am. coronatus, lunulu, 
È anceps, etc. Phol. trapezicosta, Rhyn. Royerian&. pe | 
& Veine d'argile ocreuse avec Pseudodiad. inæquale 0. 
_ à « Calcaire grisätre à oolithes ferrugineuses avec 
È Terebratula dorsoplicata umbonellu, etc. + : : es 
3 Veme d'argile. ocreuse. . . . .. . - - +  -" LÉ à 


! Calcaire grisätre marneux à oolithes Rae € 
peu abondantesavec Rhyn.Fischeriet Royer& 
\ Calcaire grisâtre, ferrugineux, très fissile. 


è 


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D M PR «ue --à) 


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SN PRE he Re ee 


— 201 — 


Trois bancs de calcaire gris jaunâtre à Terebra- 


5 tula Sæmanni. Rynch. Fischeri, ete. . . . .. ; 

4 | Calcaire marneux gris bleuâtre. . . . . PRE 

® | Calcaire bleu noirâtre subcompact avec Phola- 

3 domya decussata et ostrea amor. . . . . His 20 

5 Argile bleue à Terebratula obovata. . . . . : .. 0.10 

: Calcaire bleu noirâtre, marneux, à Am. macroce- 

È naida ot, Herve, 5.5 oi ous + 30 

8 M ns à di 0.10 
Calcaire bleu noirâtre à Tereb. obovata. . . . .. 0.15 


Grès Armoricain (étage silurien). 


Oxfordien. 


A l'exemple de MM. Eugène Deslongchamps, Al- 
. bert Guillier et autres savants maîtres, je fais com- 
. méncer l'étage oxfordien immédiatement au-dessus 
. des couches ferrugineuses du Kelloway-Rock. Je 
. trouve que cette division, en raison des différences 
Minéralogiques des assises en contact, a l'avantage 
de bien accuser le trait de démarcation qui sépare 
les deux étages. 

Ainsi limité à sa base, l'oxfordien est constitué 
COmme il suit, dans les environs de Bellême : 

> Calcaire gris verdâtre et sables à Am. athleta et 
Am, Lamberti. 

_ Calcaire marneux et argiles à Am. peramatus et 
Am, Marix. 


Calcaire argileux et argiles bleues à Perna myti- 
loides. 


Sables ocreux avec grès calcaire concrétionné 
(Calcareous-grie) 


— 202 — 


4e Assisk À AM. ATULETA. — Le contact de la pre: 


ce point, mais elle prend un grand développement 
par Vaunoise et St-Fulgent-des-Ormes, où sa puis- 
sance est de plus de 30 mètres. On la retrouve éga- 
lement au nord, par Chemilly et Origny-le-Butin. 
Cette assise se compose de calcaires argileux, gris 
verdâtre, se débitant en minces plaquettes, où de 
calcaires noduleux en banes peu épais, alternant ‘ 
avec des couches de sable jaunâtre ou d'argile plus | 
ou moins sableuse de même couleur. 74 

Quelquefois l'argile se montre presque pure et 
contient de nombreuses cristallisations de sulfate de 
chaux en forme de prismes, de crêtes ou de roses 
(tranchée de Montmarlo et des Chaises). Dans ce cas 
elle est bleuâtre, très compacte et à cassure subcon= 
choïdale ; son aspect rappelle celui qu'elle possède 
dans la falaise classique des Vaches-Noires, près de 
Dives. ' 
Dans les déblais de la gare de Vaunoise et à 
base de la tranchée du château des Chaises, j'ai ren 
contré les fossiles suivants : Re 

Belemnites hastatus (Blain), Belemnites?..…( grande 
espèce de plus de vingt centimètres de longueur) 
Ammonites Backeriæ (Sow.), Am. athleta (Phil. 
Am. Lamberti (Sow.), Am. hecticus (Hart.), ages 
Lalandeanus (4'Orb.), Pholadomya decussata (Ag&., 
Pholadomy ] (Gold.),Ostrea dilatata (Desh 
Rhynchonella Fischeri (Rouil.), Rhyneh. Royer 


OS 


Orb.), Ahynch. Thurmanni (Noltz.), Collyrites 
Uiptica (Des Moul.), Collyrites dorsalis (d’Orb.). 
Cet horizon présente des caractères particuliers 
ux environs de Mortagne, aux Carreaux et à Cour- 
toulin. 11 est très fossilifère ; les échinodermes sur- 
tout y sont abondants et de genres variés: les 
ollyrites elliptica et dorsalis, l'Holectypus depres- 
Us et l'Echinobrissus Goldfussii ? s'y rencontrent 
incipalement. 

Je reviendrai sur ce terrain dans mes études géo- 
giques sur le Perche-Ornais, mais, au préalable, 
besoin de consulter le savant et bienveillant pa- 
léontologiste, M. Cotteau, sur des espèces ou des 
iétés spéciales à ces localités et que je crois nou- 
es. 


ell 


2 ASSISE A AM. PERARMATUS. — Il n'existe pas, dans 
les environs de Bellême, de coupe où cette assise 
buisse être bien étudiée. Ce n'est que dans les exca- 
tions faites pour l’extraction de l'argile nécessaire 
UX luileries locales qu'on peut porter ses recher- 
és el cela ne suffit pas pour reconnaître les rela- 
Ms des faunes successives et fixer leurs limites. 

ndant les profils que j'ai relevés, dans diverses 
rections, m'ont permis de les établir assez approxi- 


‘ 


tiques : Ammonites perarmatus (d'Orb.), Am. 
Mariæ (d'Orb.), Am. plicatilis, variété convolutus … 
interruptus (Quenst.), Am. oculatus? (Bean.) et 
nombreuses Rhynchonella Thurmanni. È 


3° ASSISE À PERNA MYTILOÏDES. — Au-dessus de 
l’assise que je viens de décrire se montrent des 
couches d'argile bleue plus ou moins épaisses en … 
alternance avec des bancs de calcaire bleuâtre argi- | 
leux, très fossile. C’est le niveau des argiles à pernes . 
que l’on trouve, en divers points, sur les communes 4 
de Vaunoise et du Gué-de-la-Chaîne (tranchée des | 
Gerisiers ; Tuilerie des Vaux-Chaperons ; pied dela . 
butte l'Hôtel-Beaumont). L 

Voici la liste des fossiles de cet horizon: Belem- 
nites hastatus (Blain), Ammonites Goliathus (d'Orb.), 
Trigonia clavellata (Park), Mytilus subpectinalus à 
(d'Orb.), Mytilus imbricatus (d'Orb.), Gervillia avi- 
culoïdes (Sow.), Perna mytiloïdes (Lamk.), Perna 
Bachelieri (d'Orb.), Pecten subfibrosus (d'Orb.), Os 
trea gregaria {Sow.), Rhynchonella Thurmann 
(Voltz.), Terebratula insignis (Sch.), Millericrinus 
ornatus (d'Orb.). 


4° SABLES ROUSSATRES DU CALCAREOUS-GRIT. — Les 
sables ferrugineux qui surmontent l’assise précé- 
dente terminent la série oxfordienne. Quelques 
géologues les rangent même dans l'étage corallienr 
mais des considérations paléontologiques ont M 
duit divers auteurs à les rattacher à l’oxfordien et} 
Partage cet avis, appuyé par tout ce qu'il ma'a été 
possible d'observer jusqu'à ce jour. à 


— 205 — 


. Ces sables se montrent en plusieurs endroits, 
. notamment sur le sommet de ja côte du Tertre-Lo- 
_ rillière (Igé), près du château des Chaises ( Vaunoise) 
età Grand-Mont (Gué-de-la-Chaîne). 

_ Is renferment de gros noyaux de grès calcaire 
_ Concrétionné qui affectent parfois des formes très 
bizarres. J'en avais exposé plusieurs spécimens dans 
la salle où s’est tenue la séance publique et ils ont 
ailiré l'attention de quelques Membres qui croyaient 
y reconnaître des fruits pétrifiés. Mais il n’en est 
rien, et un simple examen des lieux où on les ren- 
contre suffirait pour les en convaincre, car ils pour- 
aient se rendre compte de leur mode de formation. 
On trouve aussi des bancs de calcaires caverneux 
dune grande dureté intercalés dans les couches sa- 
_ bleuses ; quelquefois ils ne forment que de petits cor- 
. dons alternant avec les sables. Dans ces calcaires se 
voient des empreintes d’une grande trigonie clavellée 
_&t plus rarement l'Ammonites plicatilis (Sow.) et 
 l'Am. cordatus (Sow.). Dans les sables, on trouve 
 lEchinobrissus scutatus (d'Orb.) et des articulations 
 d'encrines et de pentacrines. 

_ Le diagramme que je présente ci-dessous mon- 
tre là succession des assises qui constituent 
l Xfordien dans la région qu'a explorée la Société 
Linnéenne. 


Diagramme montrant les relations des assises oxfor- 
diennes visi les sur le chemin vicinal d'Origny-le- 
- Roux à Igé (Voir pl. Hi). 


3 résulte de cette coupe que l'étage dont il s’agit 


SETRE .. | « AR 


à une puissance de plus de 400 mètres à la butte du … 
Tertre-Lorillière. D'après les nombreuses cotes de | 
nivellement que j'ai relevées, ses couches seraient à 
inclinées de 0,015 par mètre vers l'Est. à 


Corallien. 


Cet étage offre ce caractère spécial qu'il est carat- n. 
térisé par une telle abondance de coraux, de dicé- 
rates et de nérinées que la roche en est pour ainsi 
dire pétrie. Cette nouvelle assise, sur laquelle sont . 
édifiés les faubourgs de la ville de Bellème, semble 1 
reposer en stratification concordante sur l'Oxfordien 
supérieur. | 4 

Sa puissance est d'environ 25 mètres. On peutY . 
établir trois divisions qui se montrent dans l'arron- … 
dissement de Mortagne avec une grande constanæ, 
savoir : 

1° Calcaire oolithique grisâtre avec astartes à la 
base ; 

2 Calcaire marneux à grosses oolithes et pisolithe 
à la partie moyenne ; 

> Calcaire à dicérates et nérinées à la partie Su- 
périeure. 

La première de ces divisions est caractérisée Pe 
de grandes trigonies du groupe des clavellées. l'AS 
tarte Nysa (d'Orb.) et l'Echinobrissus scutalus: 

Dans la seconde se montrent de grosses oolithes 
et pisolithes atteignant souvent de cinq à dix Le 
mètres de longueur et qui sont très abondantes 
C'est le niveau des espèces fossiles suivantes: P 
ladomya paucicosta (Ræmer.), Pinnigera saussur® 


si 


PE > 


 (d'Orb.), Perna corallina (d'Orb.), Terebratula insi- 
. gris (Sch.), Zeilleria? (petite espèce indéterminée), 
. Pygaster umbrella (Agas.), Holectypus corallinus 
_ (d'Orb.). 
_ La division supérieure est constituée tantôt par un 
calcaire compact exploité comme pierre de taille (le 
_ Boïis-Fézédin}) tantôt par un calcaire désagrégé, in- 
cohérent, que l’on utilise pour sabler les allées et les 
cours (la Croix-Verte en Sérigny). 
Au-dessus des calcaires à dicérates, on remarque 
dans la carrière de la rue de Nogent, à Bellême, un 
. Sros banc oolithique de 4 mètres environ de hau- 
teur, presque sans fossiles, exploité comme pierre 
de taille de médiocre qualité. Mais c'est là un fait 
_ anormal et, en s’avançant vers l'Est, on voit ce banc 
disparaître ou se réduire à quelques centimètres 
d'épaisseur seulement (Bois-Fézédin). 

Quel que soit le facies de la roche, voici les fossiles 
Qui la caractérisent : Ammonites (Sp. indéterminé), 
Diceras minor (Desh.), Nérinées (plusieurs moules 
. l'empreintes indéterminés), Cardium septiferum, 
 Aslartes (moules indéterm.), Clypeus?, Hemicidaris 
Crenularis (Agas.), Hemicidaris stramonium (Cot- 
leau), Pseudodiadema Orbignyi (Cotteau), À crosa- 
la decorata (Wright.). 


Coupe prise près de Bellême, montrant la succession 
des assises Coralliennes (Voir pl. IV). 


Kimméridgien. 


À vs Kimméridgien ne présente dans le Perche que 
*S premiers dépôts. c'est-à-dire les calcaires à 


se 208 — 


Astartes. On n’y rencontre pas le Ptérocérien nile … 
Virgulien qui en forment les parties plus élevées. 
L’Astartien paraît en stratification concordante 
sur le calcaire à dicérates, cependant on remarque, 
sur plusieurs points, que la surface supérieure de | 
cette dernière assise est durcie et corrodée, d'où on 
doit présumer qu'un certain laps de temps sesl 
écoulé entre la formation de ces deux dépôts. 
Le sous-élage dont il s’agit est constitué, d'une 
manière générale, par des calcaires lithographiques, 
gris bleuâtre, à cassure conchoïde, alternant avec 
des bancs de calcaire marneux, des couches de 
marnes blanchâtres et de sable fin, parfois un peu 
micacé, On y rencontre assez fréquemment de gros 
bancs de calcaire compact, bleuâtre, très dur, for- 
mant une véritable lumachelle d'Ostrea Bruntrutana 
et autres petites huîtres. Quelquefois aussi les sables, 
agrégés par un ciment siliceux, ont donné naissance 
à des grès fins et lustrés dont on a fait usage pour 
le pavage des rues. "3 
Les fossiles de cet horizon sont: Nautilus giga, 
teus (d'Orb.) et becs de Nautiles, Merinea GOSE 
(Ræm.), Natica turbiniformis (Ræm.), Pholadomy® 
Protei (Defr.), Ceromya excentrica (Agas.): Astarte © 
minima (Sow.), Trigonia Bronni (Agas.), Trigonia te 4 
sp. ind., Mytitus subpectinatus (d'Orb.), Mytilus Je 
rensis (Merian.), Pinna Saussuri (d'Orb.), Ostree e 
deltoidea (Sow.), Ostrea solitaria (Sow.), Ostrea brule 
trutana (Thurm.), Rhynchonella inconstans (d'Orb-). à 
Rhynch. subsella (XOrb.), Equisetum Guillieri (Grié) 
La coupe de la carrière de la rue de Nogent, que 
je donne ci-dessous, fera voir la composition de 


DIAGRAMME 


PE 4 


montrant les 


s 


[gé. 


Tertre-Lorilliëre 


L.0.0015 pour 1Kil° 


Je Rouxa 
H.0.0005 pour 1 Mët* 


CR 


sur le Chernin Vicinal d Uri 


CHELLES | 


Coral -rag a Astarte Hysa et trigorues 
rgiles bleues à Perna-mytéloides 


| | Fémie argileux à 4m perarmalus 


h Sables rousoûtres du Calcareous-grit 


6 


Callorien dupérieur à. Am. coronalus 


1 


D — 


notre astarlien et ses rapports avec l'étage sous- 
jacent. 


Coupe de la carrière de la rue de Nogent, à Bellème. 


Kimméridgien. 


Terre végétale. 


Icaire he bleuâtre formant lüumachelles par 
pla 


Marne grisâtr OS TN PA UE PE 
Sable qe Rene brunâtre 46, 
Sa ble 


RER CPS QT ET TE UT Re CRI RNCS Lait 


arte minima et pernes. . . . : . . . . . ; 
Marne grisâtre avec Nate ca turbiniformis. . . . . 
Sable trè pe unâtre, un peu argileux et mou- 


cheté de se 
Calcaire PA mpact à Natica turbiniformis . 


Marne mea et ca masse _. ses Rae Mile 
Gros c de calcaire compact, bleuâtre, avec 
pra Fibpsctindiee penis Ra par 
GO LE ni TA LOU OAI HU SRE 
PRO PIRAITS. 0 
Caire marneux grisâtre, Me a (Astarte 
minima et Ostrea Bruntrutana) . . . . . . .. 
Sable argileux roussâtre, fin. . . . . . . + . .. 


| Argile brunâtre sableuse avec petites huîtres. 
| Argile pre avec nombreuses Ostrea Brus- 
ét 


in 
Calcaire subcompact, gris bleuâtre, très fossili- 
ère . ù 6 ue 8 5e SR Te NS TRUE RO ET Le 
Sable fin jaunâtre HU Min MU M ten “a 
nc de ee calcaire brunûtre. “haie 
Mince couche de sable,un peu argileux, de 0. 
Calcaire subcom mpac 2. trad Nautilus giganteus et 
Mytilus subpectinatus. . , . . . . . . . + . . 
AC 'blachide, L, 4. oo 
Veine d'argile sableu dan Pia ei 
| Calcaire Du tune “peine 


: Marne blanc hâtre com pacte, très fossilifère ee 


tica + Mytilus Jurensis et Terebra 
Mis subasllei: an 4 Lu ss 
Calcaire compac bleuâtre, avec traces ferrugi- 
es, à Ustrea __—— Natica turbinifor- 
mis, Ostrea solilaria, etc. . . . . . . + + +. 


FR 858 


. 


C0ce Sscece © coco 
RSsE S2S% 


SOSO©o© 


— 210 — 


{ Calcaire oolithique avec très rares dicerates. . . 3.80 
Calcaire oolithique avec nombreuses dicerates 
(Diceras minor) et nérinées. . . . . . . . . . 


_ Corallien 


Lorsque le calcaire à Astartes est recouvert par la 
glauconie, on trouve, à sa partie supérieure, une 
petite couche de 010 à 040 d'épaisseur de silex … 
brisés, de calcaires siliceux én fragments ou de grès 
ferrugineux dont les arêtes sont arrondies et qui 
semblent avoir été roulés. Cette petite couche est 
_ {rès constante à ce niveau; on la retrouve dans les 
environs de Mortagne (Villiers), de Nocé (Mi de 
Blanchard) et de Nogent-le-Rotrou (Souancé). Vrai- 
. semblablement elle a dû se former dans les siècles 
pendant lesquels le Kimméridgien est resté émergé 
dans cette région. On n'y trouve malheureusement 
aucun fossile qui puisse éclairer la question. 


SYSTÈME CRÉTACÉ. 


Dans Ja communication que j'ai eu l’honneur de 
faire à la Société Linnéenne, lors de son excursion 
de 1885, à Vimoutiers, sur les terrains sédimentaires 
représentés dans l'Est du département de l'Orne A}. 
j'ai donné les renseignements les plus circonstanciés 
sur la composition du terrain crétacé dans l'arron- 
dissement de Mortagne et sur les fossiles qu'on Y 
rencontre. ' Ne 

D'un autre côté, les profils géologiques que 1 


(4) Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, 3° série 
* volume, année 1885. 


. ant ne desassises Cénomaniennes 
dans le Perche +5 


Coupe prise près de Bellême 
Montrant la succession des assises Cora/liennes 


+ 


L.0.0125 pour100 mêt® pare 


ECHELLES { 
H.0.0005 pour 1 mètre “+ 
% 


de 4 0 à 50m 


ance * 
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2 4 : 1 11 ! Eee € à ! : ? 
| Mibedu :! de Là -Ilep ! (rt Coral. ray 
ë  Chdlcoire à astartes (Aëmimeridgten) 
È #4 Calcaire à dicerates el nérinées 


— 211 — 


publiés dans les Bulletins de la Société géologique 
de Normandie (années 1883 à 1886), montrent très 
clairement les relations des assises crétactes dans 
celle région. Je ne reviendrai donc pas sur ces dé- 
tails qui m’entraîneraient à des redites inutiles. Je 
me conlenterai de rappeler que les étages crétacés 
inférieurs ( Néocomien-Aptien et Albien ) n'existent 
pas dans le Perche et que les couches puissantes du 
CÉNOMANIEN s'y rencontrent seules. 

Elles reposent normalement sur un banc de silex 
roulés ou sur un conglomérat ferrugineux, à élé- 
ments médiocres, usés et arrondis par le transport, 
de 0®40 à 0"45 d'épaisseur. Mais ces couches S'ap- 
puient également sur des terrains d'âges bien 
différents. Tantôt, en effet, elles s'étendent sur le 
Corallien (Zgé), tantôt sur le calcareous-grit (Bazo- 
_Ches-sur-Hoëne) ou même sur l'Oxfordien moyen 
(La Perrière, Blèves, St-Quentin de Blavou), tantôt 
enfin, sur les différents membres de l'étage Callovien 
(La Hutte, Montigny (Sarthe). 

Mon honorable et savant ami, M. Letellier père, 
signale même la présence à Radon et St-Nicolas, 
près d'Alençon, de deux petits lambeaux crétacés 
laissés comme témoins à la lisière des schistes am- 
Péliteux (1), à une altitude de 180 mètres. 

La plupart des géologues désignent sous le nom 
de « CraIE px ROUE » toute la masse crayeuse com- 
prise entre la glauconie à Ostrea vesiculosa et les 
Sables du Perche. 

Dans nos contrées, la nature minéralogique de la 


( 


— 


Carte géologique des deux cantons d'Alençon. 


= 212 — 


roche et ses caractères paléontologiques surtout, ne 
permettent pas d'admettre cette classification qui 
n’est pas rationnelle. La craie glauconieuse verdâtre 
ou jaunâtre à nombreux points de glauconie d'un 
vert foncé, y prend un si grand développement et 
s'y montre avec des fossiles si particuliers, qu'on 
est forcé de la séparer de la « craie de Rouen » pro- 
prement dite. 

Cette craie glauconieuse, bien développée au 
champ de foire de Bellème, atteint en effet sur cë 
point et dans tout l’arrondissement, une puissance 
de 15 à 25 mètres et plusieurs des fossiles qu'elle 
recèle ne sortent pas de ses couches. L'Ammonites 
Mantelli, le Turrilites tuberculatus, le Cardium hil- 
lanum et Moutonianum, l'Ostrea  haliotidea et 
l'Epiaster distinctus, par exemple, sont cantonnés à 
ce niveau et ne s'élèvent jamais jusque dans la craie 
à Ammonites Rhotomagensis et à Scaphiles æquar 
lis. Us deviennent, dès lors, absolument caractéris- 
tiques de cet horizon géologique. 

D'un autre côté, la craie de Rouen possède des 
fossiles qui lui sont propres et qui la font partout 
aisément reconnaître. 

Je propose done, pour ces motifs, de subdiviser 
l'étage Cénomanien comme l'indique la coupe théo- 
rique de la pl. IV. 

En général, la glauconie n'atteint qu'une faible 
épaisseur (4 à 5 mètres), mais en certains lieux elle 
se développe davantage. 

Celle de la craie glauconieuse varie entr 
mètres. 

La puissance de la craie blanche à A”. 


e 15 et 25 


Rhotoma- 


= HS à 


gensis est de 25 à 30 mètres et celle des sables céno- 
maniens supérieurs de 40 à 50 mètres. 

Dans les flancs escarpés du coteau qui supporte 
l'église de La Perrière, on pouvait facilement voir, 
il y à quelques années encore, les rapports qui exis- 
tent entre ces différentes assises. Aujourd'hui, la 
Négétation a envahi les talus. alors fraîchement 
taillés, et les carrières en exploitation sont comblées. 
Néanmoins la Société a pu y reconnaître les divi- 
sions dont je préconise l'adoption. 

La glauconie se différencie toujours très bien de 
la craie glauconieuse par sa couleur vert foncé et 
cette dernière par sa teinte verdätre ou jaunâtre pi- 
quée de nombreux points glauconieux et par ses 
fossiles particuliers. 

Quant à la craie de Rouen, proprement dite, elle 
est sur tous les points reconnaissable à ses caractères 
Minéralogiques el aux silex grisâtres qu'elle ren- 
ferme. Ses fossiles sont d’ailleurs des plus caracté- 
ristiques : Vautitus triangularis et Largilliertianus 
(d'Orb.), Ammonites Rhotomagensis (Lamk.). Sea- 
Phites æqualis et obliquus (Sow.), Eurrilites costatus 
(Lamk.), Cyprina Ligeriensis (d'Orb.), Corbis rotun- 
data (d'Orb.), Pinna Galliennei (d'Orb.), Rhyncho- 
nella alata (Lamk.), Terebratula lima (Defr.) et 
lacrymosa (d'Orb.), Glyphocyphus radiatus (Desor.), 
Coltaldia Benettiæ (Cotteau), Peltastes acanthoïdes 
(Agas.), Catopyqus carinatus (Agas.), Holaster sub- 
Jlobosus (Agas.), Hemiaster similis (d'Orb.), ete... 

I à existé près de l'église de La Perrière une 
“arrière où on pouvait étudier le passage de la craie 
: AUX sables Cénomaniens. Voici la coupe que j'y ai 


— 214 — 


relevée dans une de mes excursions. La craie de 
Rouen, d'abord blanche et assez compacte dans le 
cœur de la roche, devient de plus en plus marneuse à 
la partie supérieure, puis se mélange avec des sables 
roussâtres sur 1 mètre environ d'épaisseur. Ensuite 
la couche devient absolument sableuse et de gros 
blocs de grès grossiers très ferrugineux, formés de 
grains de sable agglutinés, s'y montrent de place en 
place. Enfin les sables à grains siliceux, de la nature 
de ceux que la Société a examinés dans une carrière 
voisine du château de Montimer, prennent un grand 
développement et constituent toute la partie supé- 
rieure du coteau. Les grisons apparaissent encore 
au milieu d'eux, mais en bancs. ou plutôt en plaques 
ou coulées irrégulières et interrompues. 

Presque toujours les sables cénomaniens sont re- 
couverts, dans le Perche, par l'argile à silex en place. 
voire même par l'argile à silex remanié. Mais quan 
la série est complète, comme à Margon, près de No- 
gent-le-Rotrou et à Longny, la craie turonienne à 
Inoceramus labiatus et à Rhynchonella Cuvieri re- 
couvre les sables qui deviennent grossiers à leur 
ligne de contact et renferment d'assez nombreuses 
coquilles d'huîtres (Ostrea columba, Ostrea carinata) 
et des moules de trigonies. 

Les grisons sont fort irrégulièrement répartis dans 
les sables. Ils sont abondants dans certaines localités 
etassez rares en d'autres endroits; on ne saurail 
‘donc se baser sur eux pour établir des lignes de re- 
pères ou des divisions dans les masses sableuses- 


RÉSUMÉ. — Il résulle de ce qui précède, que l'étude 


— 215 — 


des terrains des environs de Bellême et de Mamers 
est fort intéressante pour le géologue; que huit 
étages jurassiques et un étage crétacé, se subdivi- 
sant en vingt assises, y sont nettement représentés 
et rigoureusement caractérisés par des séries bien 
déterminées de fossiles, savoir : 


à 1 A Assise à Terebratula perovalis. 

2. Assise à Ammonites Parkinsoni. 

1. Calcaire sublithographique. 

2. Oolithe miliaire ou oolithe de Mamers. 
Bradford-Clay. 

. Assise à Am. Macrocephalüs. 

Assise à Am. Madiolaris. 

Assise ferrugineuse à 4m. coronatus. 
1. Assise à Am. athleta. 

2. Assise ;à Am. perarmatus. 
3. Assise à Perna sé ets 
4. Calcareous-grit. 
| 
2 
3 
4, 


| 


Étage Bajocien 


Étage Bathonien 


Étage Callovien 


Π19 = wo 


Étage Oxfordien 


SYSTÈME JURASSIQUE 


1. Assise à Astarte Nysa. 
. Assise à grosses oolithes et pisolithes. 
. Assise à dicerates. 


Étage Corallien 


| 


rte 


(Étage Kimméridgien} Assise à Astarte minima. 


/ A. Glauconie à Ostrea vesiculosa. 

Étage Céno | 9. Craie glauconieuse à 4m. Mantelli. 

_.— | 3. Craie tuffeau à Am. Rhotomagensis. 
4. Sables du Perche. 


Étage Suessonien } 1. Argile à silex de la craie. 


Cu. 2 Re. 


ÉOCGÈNE SYSTÈME CRÉTACÉ 


En comparant les listes de fossiles afférentes à 
chacune de ces assises. il sera facile de reconnaître 


les espèces qui les caractérisent rigoureusement de 
celles qui passent indifféremment d'une couche à 
l'autre. 

Les recherches auxquelles je me suis livré m'ont 
permis de mettre en relief des faits stratigraphiques 
dignes d'attention. Ce sont des discordances de 
stratification accusées, soit par des inclinaisons dif- 
férentes de deux couches en rapport, soit par des 
surfaces d'usure annonçant un arrêt dans la sédi- 
mentation, soit, enfin. par la disparition graduelle 
d'une assise qui se trouve débordée par celle qui la 
surmonte. On trouve de ces discordances : 


. 4° Entre l’oolithe inférieure à Zerebratula pero- 
valis et l'oolithe inférieure à Am. Parkinsont. 

(Discordance légère et peut-être locale). 

2 Entre l'assise à Am. Parkinsoni et le calcaire 
sublithographique. 

Hiatus causé par l'absence de Fuller's earth). 

3 Entre le calcaire sublithographique et l'oolithe 
miliaire. 

(Manque de liaison entre ces deuæ assises). 

4° Entre l'oolithe miliaire et le Bradford- Clay. 

(Discordance certaine indiquée par une surface usée et cri- 
blée de trous de lithophages). 

5 Entre le Bradford-Clay et le Callovien. 

(Discordance profonde et générale accusée pour une surface 
d'usure et une différence d'inclinaison entre les couches en 
contact), 

6° Entre le Corallien et le Kimméridgien. . 

(Discordance rendue apparente par une surface durcie trouée 
par les pholades). à 


7 Entre le Cénomanien et les autres étages ju- 
rassiques. 

3 (Discordance profonde et générale s’accusant partout de la 
_ manière la plus évidente). 


_ En rédigeant ces notes, j'ai eu pour but de mon- 
rer à mes collègues de la Société Linnéenne et de 
la Société Géologique de Normandie, l'allure géné- 
É rale de nos terrains et les caractères pétrographiques 
._ l paléontologiques qu'ils présentent dans ce petit 
_ Coin de la Normandie qu'on appelle le Perche-Or- 
_ hais, 

Je me suis efforcé, en outre, de rechercher des 
_ Coupes bien nettes et facilement accessibles, afin de 
Permettre aux jeunes savants de notre belle Faculté 
Normande de venir appliquer, dans nos régions, les 
 8rands principes d'analyse et de synthèse qu'ils 
iennent de maîtres éminents, tels que MM. Morière 
et Deslongchamps, si justement renommés par 
_ leur haute science et leur incomparable bienveil- 
lance. Ne. 
Je m'estimerai bien heureux si j'ai pu atteindre 
6e double résultat. 


Il 
COUP D'ŒIL RETROSPECTIF SUR BELLÈME 
Au commencement de ce mémoire, j'ai laissé en- 
revoir le rôle important que l'antique capitale du 


erche à joué au moyen âge. Nul doute que les 
Membres de la Société Linnéenne qui ont assisté à 


— 218 — 


l’excursion de Bellême n’éprouvent une véritable 
satisfaction à connaître les principaux évènements 
dont la ville qu'ils ont visitée avec intérêt a élé le 
théâtre aux siècles passés, ainsi que la succession 
de ses seigneurs. Aussi, pour leur complaire, ai-je 
eu la pensée de réunir ici quelques données histo- 
riques, puisées aux meilleures sources (Bry de La 
Clergerie, l'abbé Fret, de La Sicotière et Poulet-Ma- 
lassis, A. Gouverneur, Renaudin, ete.). 

L'origine de Bellême, en latin Belisma, Belismum, 
Bellissimum. Urbs Bellismensis se perd dans la nuit 
des temps. On ne possède sur cette ville aucun do- 
cument certain jusqu'au X° siècle et c’est seulement 
vers 940 que son nom apparaît pour la première 
fois dans l'histoire. 

944-980. — A cette époque, Yves-de-Creil, dont 
l'origine est inconnue, en était le possesseur: C'est 
ce seigneur qui fonda dans « l'enceinte de son chà- 
teau » l’église de St-Santin, encore existante aujour- 


d'hui, ce qui semble indiquer que les premières 


constructions du fort de Bellême ne furent pas tout 
d'abord placées sur la hauteur où s’éleva, plus tard, 
le majestueux donjon des Talvas. Selon toute vralr 
semblance, elles durent occuper le sommet du petit 
mamelon de St-Santin. 


980-1033. — Yves eut pour successeur Guil- 
laume I, son fils aîné, dit Talvas, à cause d'une 
espèce de bouclier, de ce nom, dont il était l'inven- 
teur. Ce fut un bon général et un brav 
mais d’un caractère remuant et d'une ambiti 
mesurée; aussi la guerre ravagea-t-elle Ses 


ë soldat, Î 


9 


PR RUE: Eire à 


— 219 — 


maines. 11 mourut de douleur en apprenant la 
défaite de ses fils à Blavon. Ce seigneur jouissait 
d'un grand crédit auprès du roi Robert, fils de Hu- 
gues-Capet. Il fit construire le château de Domfront, 
et. pour racheter ses fautes, fonda la riche abbaye 
de Lonlay (1020) et fit bâtir l’église de St-Léonard 
(depuis longtemps détruite), dans son château de 
ellème. 

Son tombeau se voit encore dans l’église de Notre- 
Dame-sous-l'Eau, à Domfront. 


1033-1034. — Robert I‘, troisième fils de Guil- 
laume, devint possesseur des seigneuries de Bel- 
lème, d'Alençon, de Domfront et autres lieux. Il fut 
assassiné dans la prison du château de Ballon, par 
les fils d'un comte du Maine qu'il avait odieusement 
traité, 


1034-1052. — Après le meurtre de Robert, Guil- 
laume II, son frère, quatrième fils de Guillaume I‘, 
prit possession de ses seigneuries à défaut d'héri- 
* tier direct. Ce seigneur, plus connu sous le nom de 
Talvas-le-Cruel, à cause des actions honteuses et 
criminelles dont il souilla sa vie, ne démentit en 
rien le sang qui coulait dans ses veines, car il sur- 
Passa de beaucoup en cruauté la scélératesse de son 
père et de ses frères. Harcelé de tous côtés par ses 
voisins, odieux à ses vassaux et même à son propre 
fils, il traîna pendant quelque temps une vie errante 
et malheureuse. 11 finit par se réfugier auprès du 
vicomte d'Hyesme, sire de Montgommery, à qui il 
donna en mariage sa fille Mabile-de-Bellème, pour 
. léCOnnaître l'hospitalité qu'il en avait reçue. 


au 
AA Sr PS : | 


LE RE 


1052. — Arnault, fils du précédent, lui succéda, 
mais il fut promptement dépossédé de ses domaines 
par les Giroye, seigneurs de Courcerault, qui avaient 
voué aux Talvas une haine implacable. 


1052-1070. - Après la mort d'Arnoalt, décédé 
sans postérité, la seigneurie de Bellême échut, par 
droit d'héritage, à Yves II, évêque de Séez, cin- 
quième et dernier fils de Guillaume I". Quoique 
descendant de l'horrible famille des Talvas, les his- 
toriens du temps font de ce prélat les plus grands 
éloges. C’est lui qui jeta les fondements de la cathé- 
drale de Séez (1053) et qui fit construire l’église et le 
prieuré de Sainte-Gauburge, près de Saint-Cyr-la- 
Rosière (reconstruit aux XIV° et XV° siècles). 


1070-1082. — La mort d'Arnoult rendit Mabile- 
de-Bellême, fille de Guillaume Talvas Il, seule 
héritière des grands biens de la famille qu'elle 
apporta en mariage à Robert de Montgommery. 

Malgré les brillantes qualités de son esprit. les 
écrivains s'accordent pour faire de cette femme le 
plus hideux portrait. Les vices odieux qu'on lui re- 
proche, son avarice, sa cruauté, ses meurtres, en 
font une des plus exécrables femmes dont l'histoire 
fasse mention. Elle était le fléau de toutes les con- 
trées où elle étendait sa domination et aucunê 
classe de la société ne pouvait. se soustraire à Sa 
sanglante tyrannie. 

Elle mourut assassinée dans son lit, au château 
de Bures-sur-Dives, près de Caen (2 décembre 
082). 


La nouvelle de sa mort causa une joie indicible 


‘ 
à 
É. 
É 
3 
L 
; 


— 221 — 


aux habitants de ses domaines qui l'accueillirent 
comme un bienfait du ciel. 

Roger de Montgommery et Mabile jouissaient d’un 
immense crédit à la cour de Guillaume le Conqué- 
rant. Ce prince les chargea de veiller à la défense 
des frontières de la Normandie, du côté du Maine et 
de l’Anjou, et leur fidélité à remplir cette mission 
les exposa souvent au ressentiment du roi de France. 

1083-1112. — Robert II, de Bellême, fruit de 
l'union de Roger de Montgommery et de Mabile de 
Bellême, fut investi de la seigneurie de Bellême, 
l'année qui suivit la mort de sa mère. Ji fit ses pre- 
mières armes sous Guillaume le Conquérant, daus la 
guerre qu’il eut à soutenir contre le comte d'Anjou. 

Robert, le grand homme de la maison des Talvas, 
élait d'une taille colossale et d’une force prodi- 
gieuse, d'une bravoure à toute épreuve, d'un esprit 
pénétrant et très versé dans la connaissance des af- 
faires. 11 fut le plus habile ingénieur de son temps 
dans l’art de construire les forteresses. Mais, digne 
fils de Mabile de Bellême, il ternit toutes ses belles 
Qualités par les plus exécrables penchants. D'une 
(ruauté et d’une férocité excessives, il semblait 
éprouver une sorte de volupté à faire périr les 
hommes et même les enfants, par mille tourments 
divers. Pour la faute la plus légère, il faisait enfon- 
‘er Un pieu dans le corps de ses victimes ou bien les 
“USpendait par les pouces en chargeant leurs épaules 
de lourdes pierres. Il se plaisait surtout à les accro- 
Cher lui-même par certaines parties du corps « /esti- 
Culis appendebat Proprià manu » pour repaître ses 
Yeux du spectacle de leur horrible agonie. 


= HR 


Et dire que plus de six siècles s'écouleront encore 
avant que nos malheureux aïeux puissent secouer 
ce joug affreux et conquérir leur indépendance en 
renversant le dernier rempart de leur oppression el 
de leur servitude ! 

La tyrannie et les atrocités de ce monstre lui va- 
lurent le surnom de Aobert-le-Diable, comme au 
père du conquérant. 


Il voulut se révolter contre son suzerain, Guil- 


laume le Bâtard, mais la lutte était trop inégale et 
il succomba. Ce ne fut qu'après la mort du duc de 
Normandie qu'il put reconquérir ses domaines. 

En 4112, malgré une intrépide défense de la place, 
Bellême fut pris par Henri Ir, roi d'Angleterre. Le 
vainqueur de Robert-Talvas en fit don à Robert HE, 
comte de Mortagne, qui prit alors le titre de comte 
du Perche: Comes Perticensis el dominus Bellis- 
mensis. 

Jamais, depuis, la postérité des Talvas ne devint 
maitresse de Bellème ni de son territoire. 

Les comtes de Mortagne à leur tour disparurent 
et firent place à de nouveaux maîtres. 

1112-1226, — Guillaume, évêque de Chälons, der 
nier comie du Perche, mourut en lan 7 
Louis VIII s'empara alors de la ville de Bellème et 
de la plus grande partie du comté. 

* 1226-1229. — Il en confia la garde à Pierre Mau- 


clerc, comte de Bretagne, qui, peu de temp$ après. 
rons contré 


entra dans la ligue formée par les ba 
Saint Louis et la Régente. | 


1229-1268. — Le roi et la reine mère, planche de 4 


— 223 — 


Castille. vinrent assiéger Bellême, et, après de grands 
efforts, devinrent maîtres de la place (un petit mo- 
| nument, désigné sous le nom de Croix feue Reine, 
_ rappelle ce fait historique). 
En 1268, Saint Louis la céda avec le comté, à son 
cinquième fils, Pierre de France, chef de la 
maison royale d'Alençon. 

De ce moment le Perche perd son autonomie et 
son histoire se lie intimement à celle du comté d’A- 
_ lençon, érigé plus tard en duché. 


ÉPHÉMÉRIDES BELLÉMOISES. 


1112. — Premier siège de Bellème par Henri I‘, 
roi d'Angleterre. Robert II, de Bellôme, est vaincu 
et dépossédé de ses domaines. 

1252. — Deuxième siège par la reine Blanche de 
Castille, mère de Saint Louis, qui enleva Bellème 
aux Ligueurs, 


H2. — Troisième siège, prise de Bellême par les 
alliés de la maison de Bourgogne. La place serrée de 
toutes parts et sans espoir de secours se rendit en 
 Stipulant la condition qu'elle demeurerait au pou- 
. Voir du roi de France, mais elle fut trahie par le 
Vainqueur, 

1417. — Quatrième siège par Henri V, roi d'An- 
_ Sleterre, secondé par l'infâme duc de Bourgogne. 
Bellême tombe au pouvoir des Anglais. Le comte 
Warwick le reçut du roi et un sire d'Orglandes fut 
_Barde des sceaux du maître anglais. 

_ 1#49. — Cinquième siège par le duc Jean IE, qui 


— 1204 — 


enlève Bellème aux Anglais, après trente années de 


la plus dure et de la plus humiliante servitude. 


1562-1572. — Bellême fut le théâtre de scènes À 


sanglantes de la part des Huguenots. 


1590. — Sixième siège. La grande majorité de la 


noblesse du Perche, hostile à la Ligue, s'empare de 


cette place sous la conduite de Pierre de Fontenay. 


sire de La Reynière; la ville rentra au pouvoir | 


d'Henri IV. 


1614-1649-1651 et 1789. — Tenue des États géné- . 


raux à Bellême. 


1792. — Sous la Terreur, de graves désordres eu- 
rent lieu dans cette ville. Un prêtre non assermenté 


y fut assassiné et sa tête promenée iriomphalement 


au milieu de la ville (19 août). 
1800. — Prise de Bellême par les chouans (19 jan- 
vier). 


Enfin en 1870, l’année à jamais néfaste. un COrpS 


d'armée prussien fort de vingt mille hommes en- 
vahit Bellême, sous les ordres du général Treskow, 
malgré une vigoureuse résistance que firent, pen” 
dant trois heures, quelques soldats de marine aux- 


ETS LP RIT Tee Es le 


| 
À 
Ë 
1 
| 
î 


quels s'étaient joints des zouaves pontificaux: Get : 
arrêt de l'armée envahissante fut le salut de dt. 


mille malheureux soldats et mobiles réfugiés dans 1 


celle ville après le combat de La Fourche. On put 


profiler de ce délai pour les faire évacuer rapide” 
ment sur Alençon (22 novembre). Ici, comme partout ( 
ailleurs, la conduite des Allemands fut odieuse 


Ds se livrèrent à toutes sortes de violences et de dé- 
 prédations envers les habitants et les propriétés. 


pe an ee 


Tels sont les principaux évènements dont Bellême 
et le Perche ont été le théâtre et que les écrivains 
locaux ont consignés dans leurs chroniques. 

Depuis longtemps, la ville de Bellème est déchue 
de son ancienne importance et il ne lui reste plus 
que le reflet de ses gloires passées. De cette place, 
qui fut au moyen âge une des plus fortes de l'Eu- 
rope, on ne retrouve plus d'autres vestiges que 
quelques pans de murailles et il faut recourir aux 
auteurs des siècles écoulés pour reconstituer, par la 
pensée, la formidable demeure des Talvas. Voici la 
description que nous en a laissée Bry de La Cler- 
serie, en 1620 : « La ville de Bellôme est composée 
‘ d'un grand chastean fort ancien, dans lequel il y a 
“ un donjon qui a esté autrefois une grande forte- 
‘“ résse, basti sur un petit mont en forme de pavil- 
« lon, garni de quatre tours de chaque côté...,dans 
« lequel chasteau encore, est l'église Sainet-Léo- 
“ nard..., la maison du gouverneur et les prisons 
“ royales. Il est revêtu d'un côté, vers le midi, de 
“ Srands fossés relevés fort haut. » 

Les fossés, dont parle l’auteur précité, furent 
comblés, plantés d'ormeaux et convertis en prome- 
hades publiques. Le vieux donjon fut démoli en 1780 
el on en utilisa les matériaux pour réparer les pri- 
Sons et construire la salle d'audience du baillage des 
“aux el forêts. Ce qui restait de l'antique forteresse 
lt entièrement rasé en 1824. La halle actuelle 
ocCupe, à très peu près. l'emplacement du donjon. 

On voit encore une ancienne porte ogivale, flan- 
quée de deux tours rondes en grande partie engagées 
dans les maisons voisines. Cette porte paraît dater 

15 


de la fin du XIVe siècle ou du commencement 
du XV*. Les rainures de la herse sont encore 
apparentes. 

La chapelle de Saint-Santin, pittoresquement as- 
sise sur un mamelon à pentes déclives, ne semble 
pas être contemporaine d'Yves de Bellème (X° et X[° 
siècles). Elle a dû subir, dans sa longue existence, de 
profondes modifications qui ont effacé les caractères 
du style primitif. Il ne reste plus de traces de l'é- 
glise de St-Léonard, édifiée par Guillaume [*, el 
citée par Bry de La Clergerie comme la plus belle 
basilique du Perche. Voici la description qu'en 
donne cet auteur en 1620 : « Le bastiment de cette 
« église fut somptueux et très beau, et il est jusqu'à 
« présent demeuré entier, quant au vaisseau d'icelle 
« église, on y voit encore une voulte de la plus belle 
« et ingénieuse structure que l’on puisse remar- 
« quer ailleurs. » Cette église était située sur la 
place dite du château, vers le sud. 


Érexpue nu Perou. — Après avoir donné l'histo- 
rique de Bellème, qui fut la capitale incontestée du 
Perche jusqu'au XII siècle, je voudrais pouvoir 
fournir quelques renseignements sur l'étendue du 
pays soumis à la domination de ses seigneurs, mais 
d’après mon savant ami et excellent collègue, 
M. Gouverneur, maire de Nogent-le-Rotrou, les i- 
mites de cette ancienne province seraient extrème- 
ment confuses. Dans son bel ouvrage intitulé 
« Essais historiques sur le Perche », il produit unê 


carte qui date de la fin du XVI: siècle ou des ir | 
mières années du XVIIe. De ce document il ressor!ti- : 


ET COS DURE COOP DNS NE RP EUR. STE 


A . 


— 227 — 


rait que les localités suivantes auraient été situées 
sur ses extrêmes frontières, savoir : 

Au Nord : Le Mesle-sur-Sarthe, Moulins, Bonmou- 
lins, Randonnai et Normandel. 

A l'Est : St-Maurice-les-Cherencei, Moussonvilliers, 
Longny. Neuilly-sur-Eure, Manou, Laloupe. Cour- 
ville et Illiers. 

Au Sud : Beaumont-le-Chétif, Authonet Montmirail. 

A l'Ouest : La Ferté-Bernard, Bellou-le-Trichard, 
St-Cosmes, Mamers, Blèves et Barville. 

Mais, je ne saurais trop le répéter, les limites du 
Perche sont fort indécises et on ne possède aucunes 
données certaines sur ce qu'elles étaient au temps 
des Talvas et même aux XII et XIV: siècles. 


Je termine cette note en m'excusant de la produire 
dans les annales d’une société savante qui ne s’oc- 
Cupe que d'histoire naturelle. Mais l'étude de la 
hature ne saurait exclure la recherche des événe- 
ments qui se sont passés dans les siècles écoulés, 
Surtout lorsqu'il s’agit de faire revivre des souvenirs 
aussi importants que ceux qui concernent le Perche 
el Son antique capitale. 

Il m'est doux, d'ailleurs, de rappeler les pages 
Slorieuses de l’histoire d'une cité charmante où je 
Mai rencontré, depuis quinze années, que d’excel- 
lentes sympathies et dans les murs de laquelle je 
Mhonore de compter de bons et fidèles amis. 


NOTICES 


SUR 


QUELQUES BOTANISTES ORNAIS 


ET 


ESSAI SUR LA BIBLIOGRAPHIE BOTANIQUE 
DU DÉPARTEMENT DE L'ORNE 


Par M. l'abbé A.-L. LETACQ. 


MESSIEURS, 


Les biographies que j'ai l'honneur de présenter à 
la Société Linnéenne sont en général peu connues: 
Plusieurs même des hommes intelligents et labo- 
rieux dont je vais rappeler ici les travaux sont injus- 
tement tombés dans l'oubli. Ils furent, en effet, n0$ 
devanciers dans l'étude de notre belle flore; ils sont 
les auteurs d'importantes découvertes dont nous 
jouissons aujourd'hui ; quelques-uns peut-être ont 
guidé nos premiers pas, encouragé nos premiers 
essais. Si donc nous recueillons le fruit de leurs 
labeurs, c’est pour nous un devoir de justice et de 
reconnaissance d'en conserver le souvenir. 

D'ailleurs, rappeler leurs noms et leurs irav 
c’est faire connaître les progrès de la botanique dans 
notre pays, car la flore d'une région, même peu 
étendue, est toujours le résultat des recherches d'un | 
certain nombre d’explorateurs zélés qui viennent 


aux, 


=" 


apporter, chacun suivant sa spécialité, leur part de 
matériaux à l’œuvre commune. 

Pour compléter le tableau de l’histoire du déve- 
loppement de nos connaissances botaniques, il 
serait nécessaire, je le sais, de parler des travaux 
de ceux qui n'ont visité, pour ainsi dire, notre 
département qu'en passant, de faire ressortir la part 
exacte qui revient à chacun, de rappeler, par 
exemple, les herborisations dans votre pays, Mes- 
sieurs, de l’un des botanistes les plus éminents 
de ce siècle, Auguste de Saint-Hilaire, membre 
de l’Institut, qui a découvert, il y a quelques 
soixante ans, le Lathyrus salustris aux environs de 

llème. 

Je ne désespère pas d'entreprendre un jour ce 
travail et de fournir ainsi à une plume plus auto- 
risée que la mienne les éléments d'une Histoire 
tomplète de la Botanique dans l'Orne. 


A ces Notices, Messieurs, j'ai voulu joindre un 
Essai sur la bibliographie botanique de notre dépar- 
tement. Il renferme l'indication de tous les volumes, 
brochures, articles intéressants à consulter sur la 

0re de ce territoire ou qui ont été composés par 
des auteurs originaires de notre pays. On comprend 
l'utilité d'une semblable publication : l'historien de 
là science doit y puiser ses matériaux et ses pièces 
justificatives : elle fait connaître au savant lui- 
même les recherches et les travaux de ses devanciers, 
ét devient ainsi la base de tout nouvel ouvrage à 
Entreprendre. 

Je manqguerais à Ja reconnaissance, si je ne remer- 


L 


— 230 — 


ciais publiquement les nombreux correspondants, 
dont les bienveillantes communications ont facilité 
ma tâche : je citerai surtout M. Léon de La Sicotière, 
sénateur, président de la Société historique el 
archéologique de l'Orne, M. Louis Duval, archiviste 
du département de l'Orne, et mon compatriote, M. le 
D' Thomas, bibliothécaire à la Faculté de médecine 
de Paris. 
DE ROUSSEL. 


Henri-François-Anne De Roussel naquit à Saint- 
Bômer-les-Forges , le 11 juillet 1748. Son père, 
propriétaire aisé et allié aux meilleures familles du 
pays, confia son éducation au vicaire de la paroisse, 
homme instruit qui, profitant des heureuses dispo- 
sitions de son élève, sut tout à la fois lui inspirer 
l'amour de la vertu et le mettre en état d'achever 
ses humanités à l'Université de Caen, où il fit aussi 
son cours de philosophie et reçut le grade de 
maître ès-arts en 1767. 

Jeune encore lorsqu'il perdit son père, il eût pu 
facilement tomber dans des écarts trop ordinaires à 
un âge, où il est si dangereux d’être livré à soi- 
même: mais, chez lui, la raison avait devancé les 
années et il sut trop bien apprécier les conseils du 
mentor qui était resté son ami, pour n’en pas faire 
la règle invariable de sa conduite. 

L'étude était pour lui un besoin ; son espril Me 
ditatif et observateur l'entrainait vers les sciences 
qui ont pour objet la connaissance de la nature; e 
l'une d'elles particulièrement consacrée au soulage- . 
ment des maux qui affigent l'humanité fixa aisément 4 


* 


—.28t — 


son choix lorsqu'il fut arrivé au moment d'embrasser 

un état (1). 

4 Le jeune De Roussel alla donc étudier la méde- 

ni. cine à Caen, où de brillants succès vinrent couronner 

_ son ardeur incessante pour le travail. Reçu docteur 
le 5 août 1771, il se rendit ensuite à Paris pour y 
perfectionner son instruction, car, tout en fréquen- 
tant les hôpitaux, il suivait assidûment les cours 
de physique expérimentale, de chimie et d'histoire 
naturelle. 

En 1773, il lie au concours, une chaire de mé- 
decine à la Faculté de Caen. Il loccupa treize ans. 
et fit paraître, durant cette période. un certain nom- 
bre de publications médicales, dont je n'ai pas à 
_ m'occuper ici. 

4 En 1786 il fut nommé professeur de botanique 
médicale. Les leçons qu'il fit alors aux élèves furent 
imprimées six ans plus tard dans un ouvrage inti- 
lulé : Tableau des plantes usuelles rangées par ordre, 
Suivant les rapports de leurs principes et de leurs 
Propriétés. L'auteur divise les plantes usuelles en 
alimenteuses, évacuantes,. altérantes e\ vénéneuses, 
d'après la nature des substances qui entrent dans 
leur composition. Ces substances diverses produi- 
seut des effets différents sur l'économie. suivant le 
Principe qui domine dans chacune d'elles ; de là les 


1 
3 


‘1) D' Lange: Notice historique sur De Roussel, lue à la 
Séance publique de l'Académie de Caen, le 17 juillet 1812, 
in-8e de 24 p. — Une autre Notice biographique sur de Roussel, 
TE sui le D* Raisin, a été lue à la Séance publique de la Société 
É on Médecine de Caen, le 27 juillet de la même année, in-8° de 

FL P. ; 


er DNS 


subdivisions. par exemple, des plantes alimenteuses 
en plantes glutineuses, féculenteuses, oléagineuses, 
etc. Chacune de ces subdivisions est alors étudiée et 
l'auteur note pour les plantes utiles rangées d'après 
cet ordre leurs propriétés spéciales et les maladies 
où elles peuvent être d’un utile emploi. 

La Flore du Calvados el des terrains adjacents, 
composée suivant la méthode de Jussieu, comparée 
avec celle de Tournefort et de Linné, par De Roussel, 


date de 1795. Il en donna une nouvelle édition très 


augmentée en 1806. 

Elle s'ouvre par un Dictionnaire des termes em- 
ployés en botanique, et qui a pour titre : Anatomie 
des végétaux. Les cryptogames sont ensuite l'objet 
d'une assez longue étude (p. 12-117), qui débute par 
un résumé des caractères principaux de chacune des 
seize séries dans lesquelles ces plantes sont distri- 
buées. Ces séries forment à leur tour trois classes : 
celle des Fongoïdes (Champignons et Lichens), celle 
des Hydro-aérées (Algues). celle des Capsulaires 
(Muscinées et Filicinées). Les espèces des deux pre- 
mières classes sont souvent l'objet d'une courte 
description; pour la troisième, l’auteur s'est contenté 
de donner la liste des noms spécifiques, après avoir 
exposé les caractères des genres. La station de chaque 
plante est parfois suivie de l'indication de plusieurs 
localités de l'Orne. Ainsi le Marchantia conica esl 
signalé sur les canaux de la Forge de Larchamp, le 
Polypodium lacerum sous le château de Domfront, 
el l’/soetes lacustris dans l'étang de Larchamp- 

La partie de la Flore du Calvados relative aux 
PR MPuRRIneRe est de beaucoup la plus considérable 


: 


2e — 


tantôt brun clair, tantôt lie de vin, etc. Sa surface 
est souvent très visqueuse. “300 

Verongia rosea Ch. Barrois (Ann. Sc. Nat. 6° sér 
t. IH. 1876). A Luc, cette éponge habite au large. 
Elle représente avec Dysidea fragilis le groupe de 
éponges purement fibreuses. 

Halisarca lobularis ©. Schmidt (Spong. Adria 
Meeres, 1862, p. 80.) On la trouve au Quihot en 
compagnie d'Halisarca Dujardinii Johston. d 

Ascetta coriacea Maeckel, L. €. pl. in. — Tous le 
échantillons de cette espèce, provenant tant 
Quihot que du large, sont d’un blanc pur ets 
rapportent à la forme Auloplegma. 5H 


Cetteliste ajoutée à celles que la Société Linnéenne 
a déjà publiées, porte à 70 environ le nombre & 
espèces déterminées jusqu'à présent de la faune des 
Spongiaires de Luc. Ce nombre est relativement 
considérable, car la région maritime explorée L 
présente que des fonds sans abri lavés par de D 
courants et recouverts seulement d'une quinzain 
de brasses d’eau en moyenne. 4e 

Dans ces conditions défavorables, les espèces 1 
sont pas riches en individus, d'où la néces 
multiplier les recherches. Il est certain que Je € 
logue des Éponges qui vivent dans les eaux de 
n'est pas encore complet: outre que plus 
espèces recueillies n’y figurent pas, parcé qué, 
cause du manque de caractères distinctifs, j 
incapable de les déterminer, on peut aussi ‘ 
sur les hasards de la drague pour Faust 
encore. Enfin, pour le compléter, il sera néces 


es D 


de créer un certain nombre d'espèces dont je 
prépare la description. 


NOTE 

Le dé 

| LE TERRAIN DÉVONIEN 
DES ENVIRONS DE CARTERET ET DE PORTBAIL 


Par M. A. BIGOT. 


SL — Scmisres DE CARTERET. 


Le cap de Carteret formait pour Dalimier l’extré- 
_ Mité d’une bande silurienne limitant dans le Co- 
tentin ses deux zônes dévoniennes septentrionale et 
occidentale. 

Ce cap est formé par des schistes micacés, ordi- 
nairement d'un brun violacé, quelquefois vert 
Sombre ou gris foncé, contenant tantôt entre leurs 


ae A 
conservateur de la Bibliothèque d'Alençon, et quel- 
ques années après, lors de la création de l'École 
centrale de l'Orne, il obtint la chaire d'histoire natu- 
relle. Son cours embrassait la minéralogie, la bota- 
nique et la zoologie (1). Afin de venir en aide aux 
nombreux élèves qui suivaient ses lecons, Renault 
élablit un musée d'histoire naturelle et un jardin 
botanique, annexes de l'École centrale (2). 

On lui doit le premier monument de la botanique 
ornaise, une Flore du département de l'Orne, qui 
parut en 1804. Voici l'analyse sommaire de cet ou- 
rage. L'auteur fait d'abord un court résumé de 
l'histoire de la botanique ; puis après quelques no- 
tions nécessaires d'anatomie végétale, il passe à 
l'étude des familles des genres et des espèces. Il 
donne les caractères des familles et des genres, 
Mais il se contente de citer le nom des espèces, en 
indiquant le plus souvent leurs usages dans la mé- 
decine et les arts, et aussi les localités de notre 
département où elles se rencontrent :-(Cryptog ; 


(1) « J'ai des cahiers dictés par Renault. Son M SAR 
, 5 pédantesque et lourd. » L. de La Sicotière, in lit. a 
au 


rs Voir dans le Bulletin de la Société historique et archéolo- 
dique de l'Orne l'intéressant mémoire de M. Louis Duval, inti- 
tlé: Les Bibliothèques et les Musées du département de l'Orne 
Pendant la Révolution. On y trouve de curieux détails sur le 
jardin botanique et sur le musée d'histoire naturelle de l'École 


sements furent entièrement négligés et bientôt détruits, par 
Suite d’une déplorable incurie administrative. 


238 — 


Champignons, Algues, Lichens, Hépatiques. Mous 
ses, Fougères, p. 1-17 ; Phanérogames, p. 17-fin). 

C’est à ce dernier point de vue seulement que la 
Flore de l'Orne pourrait aujourd'hui encore pré- 
senter quelque intérêt; malheureusement, beau- 
coup de ses renseignements ont été reconnus 
inexacts, et l'ouvrage de Renault a depuis lors 
inspiré peu de confiance aux botanistes qui l'ont 
suivi. Citons cependant parmi les bonnes indications 
de plantes rares ou peu communes : 


Jungermannia (Scapania) undulata (Forêt d'É- 
couves ). 

Asplenium ceterach (C. officinarum) (Lonray). 

Alisma ranunculoïdes (Les Rablais, près Alençon). 

Herniaria glabra (Mortagne). | 

Gentiana filiformis (Cicendia) (Les Rablais). 

Pulmonaria officinalis (Bois de La Trappe). 

Eufragia viscosa (Les Rablais). 

Utricularia vulgaris (Argentan). 

Hydrocotile vulgaris (Les Rablaïs). 

Ulitotus officinalis (Gacé). 

Aclæa spicata (Bois de La Trappe). 


Les localités le plus souvent mentionnées par 
Renault sont, après les environs d'Alençon, Car- 
rouges, Sées, Gacé, La Trappe, Mortagne et Bellème. 
L'auteur a aussi inséré à leur place méthodique les 
noms de toutes les plantes cultivées au jardin bolar 
nique dont j'ai parlé précédemment. 

L'École centrale ayant été supprimée, 
devint professeur d'histoire nalurelle à l'École en 


Renault 


— 239 — 


daire d'Alençon, mais celle-ci ayant été elle-même 
remplacée par un collège en 1811, il cessa, à partir 
de cette époque, d’appartenir à l'enseignement. 
Sous l'Empire et la Restauration, Renault fit 
_ paraître quelques articles dans le Journal d'Alençon, 
notamment sur la découverte de certaines variétés 
 d'Agates qu’il prétendait avoir faite aux environs de 
_ celte ville, et sur des plantes fourragères. 
De 1819 à 1821, il publia une sorte de journal ou 
… Revue qui avait pour titre : Fewille économique des 
| Campagnes de l'Orne, Alençon, in-8° (1). 
I mourut à St-Denis-sur-Sarthon, le 23 avril 1835. 


DESNOS. 


_ Louis Desnos était né à Nouans (Sarthe), le 
- 19 mars 1798. 

=. Pharmacien de l'École de Paris, où il obtint de 
. brillants succès, il fut nommé, aussitôt après avoir 
reçu son diplôme, professeur et conservateur au 
Jardin botanique d'Angers ; mais, à cause des con- 
_ditions qui lui furent faites, il refusa ce poste et 
_acheta une pharmacie à Alençon. 

Tout en s'occupant avec activité de cette phar- 
_ Macie, il ne cessait de s'appliquer à la botanique, à 
la Séologie et à la chimie. I] faisait aussi des recher- 
_Ches sur l'histoire locale. 

_ En 1837, il présenta au Congrès de l'Association 
Normande un Catalogue dressé par M. Lelièvre des 
Plantes phanérogames observées aux environs 


(DM. de La Sicotière en possède la collection complète. 


— 240 — 


d'Alençon dans un rayon de deux à trois lieues au 
plus et considérées comme rares ou peu communes 
dans la Flore de Normandie. Les collaborateurs de 
M. Lelièvre dans ce travail étaient MM. Desnos, 
Labillardière et de Brébisson. Je citerai parmi les 
plantes trouvées par M. Desnos : Draba muralis 
St-Léonard-des-Bois, Fresnay), Cucubatus baccifer 
(St-Rigomer, forêt de Perseigne), Orobus albus (sur 
la route de Champfleur, près Alençon, seule localité 
normande connue jusqu'à ce jour), Corrigéola litto- 
ralis (Les Rablais), Carthamus lanatus (Béton el 
Cherisey), Exacum Candollii (Les Rablais), Gratiola 
officinalis (St-Léonard), Phalangium ramosum |Per- 
seigne), Triglochin palustre (St-Paterne). Gette liste 
de plantes, dont plusieurs sont très rares, montre 
avec quel soin M. Desnos avait exploré la région 
alençonnaise. 

M. Desnos était chimiste expert près le tribunal 
d'Alençon et membre du jury qui se réunissait en 


cette ville pour la réception des pharmaciens de 


2° classe. 
Il résigna ces fonctions en 1840, lorsqu'il 
acquéreur de l'établissement thermal de Bagnoles, 


dont il s'occupa très activement pendant quinze ; 
années. Entre ses mains, Bagnoles fut rendu proÿ L 
père, des augmentations considérables Y furent © 


faites ; on lui doit, entre autres, la construction du 


pavillon de Cerny. M. Desnos est l'auteur de plusieurs 


Notices sur les eaux minérales de Bagnoles (1): 


(1) Cf. Bibliographie de Bagnoles, par MM. Jules appert et le 4 


conte de Contades. 


devint : 


s 


sis GE Tab 


En quittant cet établissement, M. Desnos vint à 
Paris, où il dirigea une pharmacie jusqu’en 1870, 

Pendant ses dernières années, il continuait à cul- 
liver les sciences et à faire des recherches histo- 
riques. Celles qui étaient relatives au Maine et à la 
Normandie furent toujours pour lui l'objet d'une 
prédilection particulière. 

. Ilest mort le 30 juin 1874. 

L'homme privé, chez M. Desnos, ne le cédait ni à 
l'administrateur, ni au savaut ; il jouissait de l'estime 
el de la considération générales. Sincèrement reli- 
Sieux, il a laissé dans la mémoire de tous ceux qui 
l'ont connu l'inaltérable souvenir de ses vertus. 

Son fils, le Dr Desnos, est aujourd'hui une des 
célébrilés du corps médical de Paris. 


LELIÈVRE. 


Lelièvre, inspecteur des postes à Alençon, il y à 
50 ans, avait exploré avec soin les environs de cette 
ville. Ce botaniste, très apprécié de M. de Brébisson, 
est le premier qui nous ait laissé un travail sérieux 
Sur la flore alençonnaise. Malheureusement, je n'ai 
Pu me procurer jusqu'alors les renseignements né- 
“essaires pour écrire sa biographie ; je me conten- 
lerai de donner ici, d'après son catalogue inséré 
dans l'Annuaire Normand de 1836, la liste de ses 
Principales découvertes : 

Ranuncutus chœærophyllos (Alençon), Corydalis 
bulbosa (Alençon), Althæa hirsuta (Bois Margot), 
Lathyrus luberosus (Damigny), Buplevrum tenuissi- 
um (Le Cherain), Chondrilla juncea (Sauvigny), 

16 


nosa (Les Mortiers), Ceterach officinarum (Condé). 


— 242 — 


Erica ciliaris (Béton), Exacum Candollii (Les Ra- 
blais), Æpipactis latifolia (La Ferrière), Luzula 
mazima (Noë de Gênes), Eteocharis ovala (Les Ra- 
blais), Carex tomentosa (Bois Margot), Atra uligi- 


FRANÇOIS-JACQUES HOUTON DE LABILLARDIÈRE. 


François-Jacques Houton de Labillardière, né à 
Alençon, le 1% avril 1796, oblint au concours de 
1813 les premiers prix de chimie et de botanique à 
l'École supérieure de pharmacie de Paris. : 

« Neveu du célèbre botaniste de même noïm, 
membre de l’Institut (1) et compagnon de d'Entre- 
carteaux, dans son fameux voyage à la recherche de 
Lapeyrouse, Labillardière fut successivement prépa 
rateur des cours de Dulong à l'école d'Alfort, de 
Thénard au collège de France, et professeur de 
chimie à l’école municipale de Rouen: : 

« Jin'occupacette chaire que peu d'années.Chimiste 
d'une sagacité rare, expérimentateur d'une habileté 
hors ligne, dit M. Le Canu, Labillardière était fait 
pour parcourir à grands pas la carrière des sciences, 
s'il ne l’eut désertée, jeune encore, par 
“exclusif du repos ‘des champs et des joies 

mille. 11 y avait plaisir à le voir opérer, tant entre 
ses doigts agiles les appareils les plus compliqués $ 
montaient avec une merveilleuse prestesse; les In 

(4) Voyez son Éloge historique, par Flourens, lu à la$ 

publique de YAcadémie des Sciences du 41 septembre 


dans le second volume des Éloges historiques de cet auteur 


st hf 


truments les plus délicats fonctionnaient avee une 
rigoureuse précision, tant ses expériences habile- 
ment conduites amenaient au moment voulu, les 
résultats annoncés (1). » 

Le seul travail de botanique publié par Labillar- 
dière est un très intéressant Mémoire de physiologie 
végétale sur le palmier Nipa, présenté à l’Académie 
des Sciences en 1817. Lamarek et Desfontaines en 
firent un rapport élogieux à cette Compagnie, qui 
lui décerna sa plus haute récompense, l'insertion 
dans 16 Recueil des savants étrangers. 

Le Mémoire (de Labillardière), disaient-ils, ren- 
ferme une description plus exacte et plus complète 


(1) Notice sur François-Jacques Houton de Labillardiére, par 
R. Le Canu, 4 p. in-42. — Extrait du Journal de Pharmacie et 
de Chimie, avril 1867. — On doit à Labillardière, dit M. Le Cénu, 
d'importantes recherches sur les combinaisons des gaz hydro- 
gènes phosphorés avec le gaz acide hydrioïdique ; sur l'essence 
de térébenthine, le camphre artificiel; sur l'identité des acides 
Sorbique et malique ; un procédé de dé ination de la richesse 
des chlorures d'oxyde ou hypochlorites, au moyen d'un mé- 
lange d'iode, d'amidon et de carbonate de soude en dissola- 
tion; l'application à la teinture sur étoftes de diverses matières 

Il 


l'eau oxygénée, due au génie de Thénard, c’est Labillardière 
qui le premier constata l’action énergique de ce liquide sur la 
fibre musculaire, et il eut peut-être partagé avec Pelletier et 
Caventou la gloire de la découverte de la Quinine. si le soin de 

Poursuivre des travaux d’un autre genre ne l'eut empêché de 
. donner suite à cette observation capitale, faite durant une 
leçon au collège de France, à savoir : qu’une dissolution alcoo- 
lique de cinchonin de Gomez ramène en bleu le papier de tour- 


… Nésol rougi par um acide. 


. — 244 —- 
ui en avaient été données par Rumphius 
et, ce qui est plus important encore, 
aître de nouveaux rapports 
pa et les Pandanus, et qu’elle 
derniers doivent 


que celles q 
et Thunberg, 
c'est qu’elle fait conn 
entre les palmiers le Ni 
fixe nos idées sur le rang que ces 
occuper dans la série des ordres naturels. 

Labillardière fut nommé en 1825 membre Corres- 
pondant de l'Académie de médecine (section de 
pharmacie). 

En 1998, il quitta Rouen, où son départ excita les 
plus vifs regrets, et vint se retirer dans Sa famille à 
Alençon. L'entomologie, la botanique, l'horticulture, 
l'occupèrent tour à tour. Je trouve dans le Cata- 
loque de M. Lelièvre plusieurs plantes rares l'e- 
cueillies par Labillardière. Ce sont : Myosurus 
minimus (Butte des Aulnais, avec M. pesnos), Cory- 
dalis bulbosa (Alençon, avec M: Lelièvre), Barbared 
præcox (avec M: Lelièyre, localité non indiquée), 
Exacum Candollit (Les Rablais, avec M: DesnoS); 
Villarsia nymphoïdes (St-Léonard, avec M. DesnoS) 
Ajuga chamæpytis (Alençon, avee M. Desnos ); 
Abama ossifraga (Narthecierm) (forêt d'Écouves: 
avec M. Desnos), Paris quadrifolia (Les Gâtées). 

Labillardière était membre de la Société d'horti- 
culture de l'Orne, dont il a plusieurs fois enrichi le 
Bulletin d'observations intéressantes. 

Il s'éteignit doucement, au milieu des $ 
26 février 1867. 


jens, le 


LE Dr LE FORESTIER DU BOISDELAVILLE: 


Édouard Le Forestier du Boisdelaville naquit au 


POS LE SPORE ET RS “ 


= ffrue 


domaine de Boisdelaville, à Glos-la-Ferrière, le 
9 février 1809 (1). Après de brillantes études classi- 
ques, il vint à Paris, où il étudia simultanément la 
pharmacie et la médecine. Il manifesta bientôt un 
vif attrait pour la botanique, et suivit avec non 
moins d’exactitude que de succès, les cours de 
Mirbel au Jardin des plantes. Son ardeur pour la 
science des végétaux l'entraîna à de nombreux 
voyages dans les Alpes, les Pyrénées et dans diverses 
parties de la France: il parcourut même à pied, en 
herborisant, la route de Paris à Montpellier. C'estque, 
comme l'a dit Fontenelle, « la botanique n'est pas 
« une science sédentaire et paresseuse, qui se puisse 
“ acquérir dans le repos et l'ombre d'un cabinet... 
« Elle veut que l'on coure les montagnes et les 
« forêts, que l’on gravisse contre des rochers escar- 
« pés, que l’on s'expose au bord des précipices. ” 
Du Boisdelaville avait amassé dans ses nombreuses 
explorations une quantité considérable de matériaux, 
dont il espérait un jour tirer parti dans un ouvrage 
qu'il méditait sur la Flore françeise. 
Quelques années après avoir obtenu son di 
il vint exercer sa profession, près de son pays natal, 
à Laigle, où il succédait au D' Émangeard, devenu 


plôme, 


(1) Le domaine de Boisdelaville (près Laigle) est situé dans la 
région sur laquelle tomba la pluie de pierres du 26 avril 1805. 
Au moment où le phénomène se produisit, le père du Docteur 
se trouvant hors du logis, fut obligé de se mettre à l'abri sous 
a arbre, pour éviter d'être atteint par des fragments d’aéro- 
lithe. Sa famille en a conservé quelques-uns de ceux qu'il re- 


; ÿ ; 
de Laigle, fait mention du hameau de Boisdelaville. 


— 216 — 


médecin du vice-roi d'Égypte. Son activité, son dé- 
vouement pour les malades, sa charité pour les 
pauyres étaient au-dessus de tout éloge, et, comme 
on l'a dit avec justesse, sa plus grande satisfaction 
était de faire du bien. 

Cependant les plantes restaient loujours l'étude la 
plus constante du D' du Boisdelaville. Lié d'amitié 
avec Lubin Thorel, pharmacien, qui lui aussi à sà 
place marquée parmi les botanistes ornais. ils her- 
borisèrent ensemble aux environs de cette ville et y 
firent d'intéressantes découvertes. 

Les végélaux exotiques fixèrent aussi l'attention 
* de du Boisdelaville; il était en relation avec plu- 
sieurs savants étrangers et notamment avec S0n 
compatriotele P. Duparquet, missionnaire en Afrique à 
et botaniste distingué. : 

Mais l'étude à laquelle il s'était voué pendant de 
longues années, et qui l’occupa surtout vers la fin 
de sa vie, c'était l'étude des champignons. Ce fut | 
même pendant sa dernière maladie qu'il écrivit sa 
brochure intitulée : Fungiphagie du canton de Laigle 
ou usage gastronomique de quelques espèces de 
champignons propres à cette localité. 11 Ja publiait 
pour vulgariser dans sa région l'usage des espèces 
comestible. « Nous avons, dit-il, dans le canton dé 
Laigle, une foule d'espèces à la portée de toutes Jes ne 
fortunes et dont les personnes riches elles-mêmes 
se font à l'occasion un grand régal. Malheureuse 
ment la plupart de ces trésors comestibles restent 
inusités, parce qu'ils ne sont pas généralement com 
nus, et quand ceux qui le sont un peu viennent à 
manquer, les amateurs gastronomes subissent unê 


NT. 


privation. Je les en loue d'autant plus, que parmi 
ceux qu'ils ne connaissent pas, s’il y en a de bons et 
d'indifférents, il y en a aussi d'extrèmement dange- 
reux. C'est pour ce motif que je viens en aide à mes 
voisins en leur offrant l'hommage de cet article qui 
a pour objet l'indication de quelques espèces de 
champignons bons à manger, et auquel pour celte 
raison, j'ai cru pouvoir appliquer la néologique dé- 
nomination de Fungiphagie du canton de Laigle..… 
M'étant occupé, dit-il plus loin, des champignons 
qui croissent naturellement aux environs de cette 
ville et plus particulièrement de ceux qu'on peut 
manger sans danger-et sans avoir besoin de les sou- 
mettre préalablement à l’action de l'eau et du vi- 
naigre ou de tout autre agent plus ou moins capable 
de les priver de leur principe délétère el ne man- 
quant pas de les réduire à l’état de fungine insipide 
et inodore, de les rendre conséquemment incapables 
de remplir le but des amateurs, je crois devoir 
m'efforcer de faire connaître aux fungiphages de 
notre pays, quelques espèces principales qu'on y 
rencontre et que l'on peut distinguer avec autant el 
peut-être plus de facilité que celles qu'on y mange 
le plus communément. » 

Cette brochure qui est malheureusement la seule 
publication du D' du Boisdelaville et qui parut quel- 
ques mois avant sa mort, contient la description 
et la figure de dix espèces de champignons comes- 
libles, ce sont : Peziza acetabulum. Helvella mitra, 
Clavaria coralloides, Hydnum repandum, Boletus 
_edulis, Merulius cantharellus, Agaricus edulis, Aga- 

ticus procerus, Morchella semilibera. L'auteur donne 


— 048 — 


les caractères visibles à l’œil nu et qui peuvent être 
facilement reconnus même par les personnes les 
plus étrangères à la science, puis il indique les sta- 
tions et les localités où ces espèces croissent de pré- 
férence. Les figures très exactes ont été dessinées 
par Alphonse Lebas. 

Le D' du Boiïsdelaville fut ravi dans la force de 
l'âge à l'affection de sa famille el de ses nombreux 
amis. Il est mort à Laigle, le 26 juillet 1866. 


LUBIN-THOREL. 


Lubin-Thorel (1), dont je viens de prononcer le 
nom, était originaire du Mesle-sur-Sarthe. Il obtint le 
grade de pharmacien en 1828, après avoir étudié à 
Rouen, puis à Paris. Établi d’abord à Moulins-la- 
Marche et quelques années plus tard à Laigle, il con- 
sacra les moments libres que lui laissaient ses de- 
voirs professionnels à l'étude de ia faune entomo- 
logique et de la flore de son pays. 

Les seuls renseignements que l'on possédait alors 
sur la végétation de cette contrée étaient dus à Re- 
nault qui, dans sa Flore de l'Orne, indique unë 
dizaine d'espèces recueillies aux environs de Laigle 
et dans les bois de la Trappe, parmi lesquelles B7u- 
nella grandiflora et Actæa spicata. Lubin-Thorel et 
Du Boisdelaville explorèrent ensemble la vallée de là 
Rille, les environs de Rugles, de La Ferté-Fresnel, 
les forêts de St-Evroult, de Moulins, du Perche el 


(1) Lubin (Pierre-Michel) épousa en 1832 Thorel (Marie 
Cécile-Rosalie). 


=. 019 — 


surtout La Trappe, qui, grâce à leurs précieuses dé- 
couvertes, est devenue depuis lors une localité clas- 
sique dans notre province. C'est là qu'ils trouvèrent 
entre autres raretés : Lafhæa squamaria, Chrysos- 
plenium alternifolium, Drosera longifolia, Genista 
pilosa, Vaccinium vitis-idæa, Mayanthemum bifo- 
lium, Malaxis paludosa, Alchemilla vulgaris, Spi- 
ranthes œstivalis, Eleocharis ovata. De Brébisson 
Consigna ces résultats dans la troisième édition de sa 
Flore de Normandie. 

Lubin-Thorel s'occupa aussi avec succès d’ento- 
mologie. Les coléoptères et les lépidoptères de sa 
région furent pour lui l’objet de sérieuses recher- 
ches et il en avait formé une belle collection. Il 
trouva même près de Laigle une nouvelle espèce de 
coléoptère, qui lui fut dédiée. 

D'un caractère affable, ce savant naturaliste met- 
tait la plus grande complaisance à initier les travail- 
leurs à ses observations et à ses découvertes. Tous 
Ceux qui l'ont connu, ont apprécié sa simplicité, sa 
bienveillance et sa bonté. 

Lubin-Thorel est mort le 22 avril 1869, à l’âge de 
70 ans, étant né le 4 janvier 1799. Il a légué ses col- 
lections à sa famille. 


ALPHONSE LEBAS. 


Un ami commun de du Boisdelaville et de Lubin- 

. Thorel, qui avait aussi étudié la flore de Laigle, Al- 
Phonse Lebas est mort quelques années après ce 
dernier, en 1873, à l'âge de 44 ans. Fils d’un négo- 
tiant de cette ville, qui dirigeait une importante 


le concours de ses deux amis un herbier important * 


établie là depuis plus de trois siècles et qui av 


Je A0 
usine métallurgique, Alphonse Lebas avait habité 
Rome pendant sa jeunesse et s'était adonné à la pein: 
ture. Revenu dans son pays natal, il succéda à son | 
père dans la direction de l’usine, mais il montra tou- à 
jours beaucoup plus de goût pour les sciences et les ; 
beaux-arts que pour l'industrie. Il avait formé avec | 


pour sa contrée. Cet herbier est aujourd'huien R 
possession de M. l'abbé Bélin, professeur au petit “ 
séminaire de Séez. ns. 

Alphonse Lebas avait été élu conseiller général du 
canton de Laigle en 1874. ; 


LE Dr BOISDUVAL. 


Mon intention n’est pas de parler ici des travaux 
entomologiques du D' Boisduval. Ces travaux connus 
de tous les naturalistes, et qui ont assigné à leur 
auteur une place honorable parmi les illustrations 
scientifiques de notre pays, ont été analysés dans 
deux Notices publiées, la première, par M. Ch. Ober- 
thur, dans les Annales de la Société entomologique 
de France (1880) et la seconde par M. Lecœur; dans 
le Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie 
(4880-1881). Je ne m'occuperai ici ca de ses déeou- 
vertes et de ses publications botanique 

Jean-Baptiste-Alphonse Déchauffour " poisduval 
naquit à Ticheville, le 24 juin 1799, d'une famille 


donné à la médecine des praticiens célèbres (D 


néè 


(1) L'un de ses aïeux, Pierre Déchauffour de Boisduval, T 


ns Re 


Il fut placé vers l'âge de 15 ans au collège de Vi- 
moutiers, dirigé alors par M. l'abbé Oriot, et y fit de 
: rapides progrès. Un de ses condisciples, aujourd'hui 
u. presque nonagénaire, me parlait dernièrement en- 
. core de son ardeur pour l'étude, de sa mémoire pro- 
_ digieuse, de son jugement exquis et de sa prédilection 
- marquée pour les sciences. C'était aussi, d'après son 
. témoignage, un écolier rêveur, à la parole brève, 
brusque dans ses allures, mais qui rachetait tout cet 
extérieur un peu défavorable par un grand fonds de 
. bonté et d’obligeance, qui le faisaient aimer de tous 
ses condisciples. 

1 Ses études classiques terminées, Boisdu val dirigea 
Ses efforts vers la botanique et l'entomologie. Entré 
\ d'abord à la pharmacie Mariolle, à Falaise, il con- 
_lracla avec les de Brébisson une étroite amitié, en- 
tretenue par une communauté d'études scienti- 
_ fiques. Puis, aprés avoir passé quelque temps à 
Rouen, il vint à Paris, en 1819, pour étudier les 
| Sciences naturelles et médicales. Il fut bientôt l'élève 
.… @tl'ami des plus célèbres naturalistes de cette époque 
Eten particulier de Latreille, qui tenait alors en Eu- 


Fr Es 


Ce fut vers cette époque qu'il étudia, pendant les 
Vacances, la flore de son pays natal. Bien que le 


_ Ticheville en 4705 et mort à Rouen en 1772, se fit remarquer par 
a courageuse abnégation et son dévouement sans bornes pen- 


733. Il est l’auteur de plusieurs dissertations sur les eaux 
Tales des environs de Rouen, sur la situation et le climat de 
Rouen, Qui sont restées manuscrites dans les archives de l'Aca- 
démie de de cette ville, dont il était membre. 


251008 ec. 


4 


D' Boisduval n'ait pas laissé d’herbier, j'ai pu re- 


trouver dans une collection, qui date de 1822 (celle 
de Ch.-L. Pichonnier (1), un grand nombre de. 
plantes récoltées par lui ou d’après ses indications. | 


La Flore de Normandie {4° édition) mentionne aussi 
plusieurs de ses trouvailles. Citons entre autres et 
d'après ces deux documents : Erysimum cheiran- 


thoïdes (Vimoutiers), Lathyrus sylvestris (Bosc-Re- 


noult), Pyrola minor (Avernes-St-Gourgon), Mono- 


tropa hypopithys (Vimoutiers), Gentiana cruciata 
(Vimoutiers), Aserum Europœum (Vimoutiers), 


Muscari comosum, Ornithogalum sulfureum, Notta 
nidus-avis, Orchis militaris, Herminium monorems, 


Tulipa sylvestris (Ticheville) L'Ornithopus com. 


pressus est aussi indiqué comme recueilli par le 
D' Boisduval en Basse-Normandie et l’Astragalus 
cicer à Vernon (Eure). 


En 1825, Boisduval fit avec Alphonse de Brébisson, 


un voyage scientifique dans les Alpes du Dauphiné, 
aux Charmettes, à La Grande-Chartreuse. Le résultat 
de leurs excursions botaniques fut publié trois ans 


plus tard dans une Flore française que notre 
compatriote fit paraître sous le titre de Manuel de 
Botanique, en 3 vol. in-18 de près de 380 pages 


chacun. 


Cet ouvrage était destiné aux débutants: Les 


sciences naturelles se vulgarisaient de plus en plus . 
et on avait besoin d'une flore élémentaire où 10. 


(1) Cfr. Note sur l'Herbier de Ch.-L. Pichonnier, 
tacq (Bull. de la Soc. scientifique d’Argentan, 1887)- 


par AL. Le. 


— 253 — 

_ puisse trouver la description succincte, mais exacte 
_ etprécise de loutes nos plantes françaises. 

Telle était l'œuvre de Boisduval. « Ce Manuel, 
_ disait-il, conviendra également et à celui qui habite 
les bords de la Manche ou de l'Océan, et à celui qui 
vit sous le beau ciel de la Provence, de même qu'à 
_ celui qui réside en Corse, dans les Pyrénées, les 
_ Alpes ou les environs de Paris. La France offrant 
. Dour ainsi dire tous les sites, elle doit présenter à 
Peu de chose près la végétation de presque toute 
. l'Europe ; c’est ce qui nous a engagé dans besucoup 
_ de genres à indiquer quelques espèces propres à 
4 l'Italie, à la Sicile, à la Suisse, le Portugal, l'Es- 
_ Pagne, l'Angleterre, l'Allemagne, etc, afin qu'il 
_ Puüisse servir de vade-mecum au botanophile qui 
_ Yisitera ces contrées. » 

Voici comment Alphonse de Brébisson appréciait 
_ Cet ouvrage, dans une lettre qu’il écrivait à l’auteur 
à la date du 2 septembre 1828: « Combien je vous 
_ “ Témercie, mon cher camarade, de l'envoi de votre 
* Manuel, que j'ai parcouru avec bien de l'intérêt ; 
_ « l'indication des localités que nous avons pareou- 
_* rues ensemble m'a surtout fait grand plaisir en me 
‘à rappelant notre charmant voyage. Je crois que 
“ Votre flore est tout ce qu'il y a de mieux et de 
“ plus commode pour les personnes qui voudraient 
* ACquérir la connaissance des végétaux de notre 
“ riche France: et je suis bien reconnaissant de 
‘ Votre obligeant souvenir. » 

Reçu docteur en médecine en 1830 et quelques 
Mois plus tard docteur ès sciences naturelles, Bois- 
“Wal, à partir de ce moment s'occupa surtout 


ad — 


d'entomologie et publia sur les coléoptères et 
lépidoptères des travaux qui lui valurent bientôt 
une célébrité européenne. KL 
En 1861, il fit avec M. Maillard, professeur à Paris, 
etM. Duhamel, de Camembert, de nouvelles excurs 
sions botaniques dans les Alpes. On visita le Dau 
phiné, la Grande-Chartreuse et la plupart des riches 
stations, qu'il avait explorées avec de Brébisson. C 
fut er revenant de ce voyage que Boisduval et Du- 
hamel herborisèrent à la Trappe. localité déjà connue 
par les travaux de Lubin-Fhorel. Is y recueilliren 
une grande quantité de plantes rares dont ils firent: 
sérer la liste dans le Bulletin de la Société Botanique 
de France, sous le titre d'Une Herborisation à Notre- 
Dame de la Trappe (Orne), faite en août 1861. 
L'observation si curieuse faite par le D' Boisdu 
sur la durée de la faculté germinative et commu 
niquée en 1866 à la Société Botanique de France est 
aujourd’hui classique ; à Paris, sous les fondations 
d'une. très vieille maison démolie daus la Cité, 
prit une certaine quantité d’une terre noirâtre au 
milieu de laquelle un examen attentif lui avait fai 
reconnaitre des graines. Celles-ci, semées avec son 
et sous cloche, lui donnèrent des pieds de Jun 
bufonius L., plante des lieux humides et des terres 
inondées pendant l'hiver, c’est-à-dire croissant ordi- 
nairement dans les conditions analogues à celles 
qu’offrait le sol sur lequel fut bâtie Lutèce (1): 
Boisduval a fait aussi des expériences sur la Y® 
tion du coloris des fleurs, qu'il a publiées dans 


Le 


(1) Cfr: Duchartre, Éléments de Botanique, 1877, p- ? 


— 255 — 


Belgique horticole (1871), en collaboration avec 
_ MM. Rivière et Duchartre. 

_ Il avait été élu vice-président de la Société Bota- 
. nique de France en 1860. : 

_ En 1875, le D' Boisduval quitta Paris pour se re- 
_ tirer à Ticheville, près de son fils, de sa belle-fille et 
_ avecses petits-enfants, qu'il aimait d’une si vive et 
_ si touchante affection. Il y vécut les dernières années 
_ de sa vieillesse, entouré d'une vénération toute 
_ filiale et d’un respect profond, que lui méritaient 
soixante ans de labeurs et de gloire. : 
Au mois de novembre 1879, il fut frappé d'une de 
ces cruelles et douloureuses maladies, contre les- 
quelles l'art de guérir est impuissant. Il envisagea 
avec calme sa fin prochaine, reçut avec les marques 
de la foi la plus vive les secours de la religion, et 
Mit toute sa confiance en la miséricorde divine. 
Cœlum, quid quœrimus ultra? Telle avait tou- 
jours été sa noble devise. Elle fut jusqu’à la fin sa 
Consolation et sa force. 

Il rendit son âme à Dieu, le 30 décembre 1879. 
(Cr. Notice nécrologique sur Le D' Boisduval, par 
Ch. Oberthur.) 


H.-A. DUVAL. 


Henri-Auguste Duval était né à Alençon le 27 
avril 1777. « Appliqué jusqu'à l'âge de 15 ans à 
l'étude des humanités, nous dit-il lui-même, et 
n'ayant encore connu que la légère contrainte 
elles exigent, je fus tout à coup forcé de quitter 
: à l'époque orageuse de la Révolution ces tran- 


— 256 — 


quilles occupations, pour me livrer au travail 
aride d’une comptabilité minutieuse. Mon père 
menacé depuis longtemps et enfin frappé de para- 
lysie, je restai chargé des intérêts de ma famille 
et placé à la tête d’une partie d'administration mi- 
litaire, que je ne connaissais que depuis peu, je me 
trouvai subitement accablé de soins et de soucis; 
mon caractère en reçut une profonde atteinte. Au 
lieu de cette vie active que je menais auparavanl, je 
passai pendant un hiver, douze heures chaque jour 
au travail de cabinet, et pour satisfaire mon goût 
pour l'étude, je poussai souvent mes lectures fort 
avant dans la nuit (1). » Ces veilles prolongées déter- 
minèrent bientôt chez Henri Duval une maladie net 
veuse chronique, qui ne diminua d'intensité, si elle 
ne disparut entièrement, que grâce à un repos ab- 
solu et à une vie souverainement sobre et régu- 
lière. 

Rendu à la santé, Henri Duval entra vers 
l’école de médecine de Paris où il eut pour condis- 
ciples Nestler et Mougeot. Il fut dès lors un des 
élèves les plus assidus des cours de botanique que 
faisait alors le professeur Louis-Claude Richard. Son 
premier travail ne fut mème que le résumé des le- 
cons du maître. Il parut en 1808 sous le titre de 
Démonstrations botaniques ou analyse du fruit con 
sidéré en général, par M. Louis-Claude Richard, de 
l'Institut de France, professeur à École de Méde- 
cine de Paris, publiées par H.-A. Duval, in- 


1802 à 


(1) Thèse de Duval. La première observation de cette thèse. . 


est une autobiographie. 


42 de. 


2e PNR A0 


DR RL RE COR Pad ARS QE LPS Ce pa en D 2 UC 


x Se 


111 p. « Depuis plus de six ans, dit l'auteur, je suis 
avec autant d'exactitude que mes autres occupalions 
me le permettent, le Cours de Botanique (de M. Ri- 
chard). J'ai donc été à portée de rédiger à peu près 
toutes ses leçons et d'en former un recueil d'autant 
plus intéressant, que lui-même ne les a jamais 
écrites. Il a bien voulu suppléer de temps à autre 
aux vides que mes absences y laissaient. Ayant gagné 
son amitié par mon assiduité, j'ai aussi puisé dans 
ses entretiens particuliers les moyens d'enrichir 
on recueil des observations nouvelles qu'il me 
Communiquait. PO FRA CR EEE E 

M. Richard m'ayant communiqué plusieurs fois le 
désir de voir quelqu'un de ses auditeurs publier un 
abrégé de ses leçons, j'ai cru faire une chose utile 
aux élèves qui y assistent et peut-être aussi aux 
botanistes en m'occupant de cet objet... J'ai con- 
servé autant que possible les paroles mêmes du pro- 
fesseur. » 

Richard, après avoir examiné le manuscrit de son 
élève, lui écrivit : « J'ai lu attentivement l’abrégé de 
mes leçons sur le Fruit, que vous vous proposez de 
Publier, et n'y ayant rien trouvé qui ne soit con- 
forme à ce que j'ai dit et observé moi-même, je 
ue En entier et vous autorise à le rendre pu- 

IC. » 


Dans ce travail notre compatriote offrait un résumé 
Clair, Succinct et non dépourvu d'intérêt, des travaux 
de Richard sur le fruit, travaux qui ont tant con- 
: Iribué à nous faire connaître la structure et la physio- 
: 51 de cet organe et par là même aux progrès de 
Méthode naturelle. 


la 
17 


— 258 — 


Reçu docteur en 1809, Duval, tout en exerçant la 
médecine à Paris, ne négligeait pas Ses études favo- 
rites. 11 fit paraître, quatre ans plus tard, un Supplé- 
ment à la double Flore parisienne de Dupont, com- 
prenant la description et l'indication des localités 
de toutes les plantes découverles aux environs de 
Paris, depuis 1805, époque où avail paru la pre- 
mière édition de l'ouvrage. L'auteur mettait à profit 
les recherches de Mérat, de Candolle, Loiseleur-Des- 
longchamps et les siennes propres. 

Henri Duval terminait une traduction des ouvrages 
d'Arétée de Cappadoce, lorsqu'une mort prématurée 
l’enleva le 16 mars 1814. 


L'ABBÉ LEFROU. 


L'abbé Lefrou ne nous appartient que par à nais- 
sance, car il a passé presque toute Sa vie dans le 
département de Loir-et-Cher, dont il a étudié avec 
succès la flore, qu'il a enrichie dun très grand 
nombre d'espèces nouvelles. Néanmoins j'ai cru de- 
voir dans ce Mémoire consacrer quelques 
un compatriote devenu célèbre. 

Julien Lefrou naquit au Cerc 
rouges), le9 juin 1771. Ordonné prêtre au 
la Révolution, il fut nommé en 1809, CUF 
taine-en-Sologne, puis de Cour-ChevernYy; ED. 188 
C’est à partir de cette époque seu 
le voyons accorder à la botanique 
laissaient les devoirs de son ministère. 
une période de quinze années, non cont 


ueil (canton de Cal 


les loisirs qu 


lignes à : 


sortir de 
é de Fon- 


lement que no. 
e jui . 


Là, pendant 
ent de pu : 


Re ei ca ter 
: 
SRE ul are AU 
LT LR DNS REC OMC ES ee a UD EE MO POS 


+ D 


courir tous les environs, une partie de la Sologne et 
plusieurs points du Perche et du Vendômois, il 
noua et entretint des relations avec un grand nom- 
bre de botanistes : Guépin, Delise, Lenormand, 
Desportes, Boreau, l'abbé Dænen, etc. 

En 1835, l'abbé Lefrou communiqua à la Société 
des Sciences et Lettres de Blois, des notes biogra- 
phiques sur tous les botanisles nés ou ayant tra- 
vaillé dans le département de Loir-et-Cher. Ces 
notes n'ont pas été publiées. 

Un an plus tard, le Congrès scientifique de France 
tenait ses assises à Blois ; le laborieux curé présenta 
alors en son nom et en celui de son ami et collabo- 
rateur Blanchet, médecin à Ménars, le Cataloque 
des plantes qui croissent spontanément dans le dé- 
Parlement de Loir-et-Cher et qui y ont été recueil- 
lies jusqu’à ce jour. : 

Le Catalogue des plantes de Loir-et-Cher, dit 
M. Franchet, peut être cité comme un modèle, si 
l'on considère l'époque à laquelle il a été publié. 
Pour sa rédaction, Lefrou s’inspira sans doute du 
Botanicon gallicum de Duby ; mais ce qui demeure 

ien son œuvre, c'est le soin apporté à la détermina- 
tion des plantes ; c’est l'exactitude avec laquelle les 
localités sont indiquées, toutes les fois qu'il s'agit 
de plantes rares. La partie cryplogamique qui pré- 
Senlait des diflicultés toutes particulières a été revue 
Par des hommes spéciaux avec lesquels il était en 
relation ; Guépin, d'Angers, a vérifié les Mousses ; 
Lenormand et Delise les Algues d'eau douce et les 
Lichens. 

Deux ans après la publication de son travail, l'abbé 


— 260 — 
Lefrou, frappé de paralysie, fut contraint de quitter 
sa chère paroisse de Cour-CGheverny, où il laissa des 
souvenirs de simplicité et de bonté encore vivaces 
quarante ans après. Il se retira à Blois et y mourut 
le 6 juin 1840 (1). 


(1) Ces renseignements sont tirés à peu près textuellement 
de la Notice sur l'abbé Lefrou, publiée par M. Franchet, aide- 
naturaliste au Muséum, dans sa remarquable Flore de Loir- 
Cher, p. xix. M. Franchet m'écrivait à la date du 11 juin 1888. 
« La Société d'Histoire naturelle de Loir-et-Cher a publié Pan- 
née dernière dans une Notice consacrée au D" Blanchet, plu- 
sieurs lettres de Lefrou touchant plus ou moins la Botanique: 
Mais l’auteur de cette biographie a fait fausse route, à mon 
avis, en essayant de détourner sur Blanchet, la plus grande 
‘part du mérite du Catalogue de Loir-et-Cher, qui appartient en 
réalité à Lefrou. » — Les lettres de Lefrou, auxquelles M. Fran- 
chet fait allusion, ont été publiées, à la suite de la Notice 
biographique sur le Dr Blanchet, dans le Bull. de la Soc. d’Hist. 
nat. de Loir-et-Cher, 1887, n° 4, p. 69-85. 


tee ee re 
ph Re ne. dun ee Te TENTE 


NL PE ES! 


ESSAI 


SUR . 


LA BIBLIOGRAPHIE BOTANIQUE 


DU DÉPARTEMENT DE L'ORNE 


ALEXANDRE (Marie-Paul), né à Alençon, le 20 juillet 
1838, mort dans cette ville le 6 avril 1883. 

— Considérations sur les études fongologiques. 
— Vie scientifique d'Élias Fries. (Bullet. de la Soc. 
Linn. de Norm., 8° vol., 1874, p. 112-119.) 

M. Gillet, dans ses Aymenomycètes de la France, 
à dédié à Paul Alexandre plusieurs espèces nou- 
velles de champignons : Locella A lexandri, Paxillus 
Alexandri. 

Cfr. Notice sur Paul Alexandre, par A.-L. Letacq 
(Bullet. de la Société scientifique d'Argentan, 1° an- 
née, 1882, p. 133). 

Berror, inspecteur des pharmacies, oficier d’Aca- 
démie, à Bayeux. 

— Excursion de la Société Linnéenne à Chamboy, 
le dimanche 14 juillet 4872. (Bullet. de la Soc. Linn. 
de Normandie, > série, 6° vol., 1872, p. 423). 

BoispuvaL (Jean-Baptiste-Alphonse Déchauffour 
De), né à Ticheville, le 24 juin 1799, docteur en mé- 
decine, docteur ès sciences naturelles, chevalier de 
là Légion d'honneur, officier d’Académie, membre 


RSS 


— 2062 — 


honoraire des Sociétés entomologiques de France, 
de Belgique, de Russie, etc., mort à Ticheville, le 
30 décembre 1879. 

— Flore française, ou description synoptique de 
toutes les plantes phanérogames et cryptogames qui 
cvoissent naturellement sur le sol français avec les 
caractères des genres des agames el l'indication des 
principales espèces. — Paris, Roret, libraire, rue 
Hautefeuille, 1828. Ouvrage en 3 vol. in-8° de 347, 
370 et 396 p. 

— Atlas de Botanique nécessaire pour l'intelli- 
gence du texte, composé de 120 planches, représen- 
tant un grand nombre de sujets. Figures noires OÙ 
figures coloriées. — Paris, Roret, libraire, rue Hau- 
tefeuille, 1828. Cet atlas est le complément de J'ou- 
vrage précédent. 

Ces ouvrages faisaient partie de la Collection des 
Manuels formant une Encyclopédie des sciences el 
des arts publiée par la librairie Roret. : 

— Une herborisation à Notre-Dame de La Trappé 
(Orne), faite en août 1861. — Bull. de la Soc. Bota- 
nique de France, 1861, p. 534-536). En collaboration 
avec M. Duhamel, de Camembert. 

_—_ Sur la variation du coloris des fleurs, (Belgique 
horticole, 1871, p. 252-254). En collaboration avec 
MM. Rivière et Duchartre. ‘ 

le 


Brérisson (Louis-Alphonse DE), né à Falaise, 
septembre 1798, mort dans cette ville en 1872. ï 
La plupart des ouvrages de cet illustre botaniste 
qui avait beaucoup herborisé dans l'Orne, renfer- . 
ment sur notre flore de précieux renseignements, N. 


— 268 — 


doivent ainsi trouver place dans cette nomencla- 
ture. 

— Flore de Normandie. 

La première édition de cet ouvrage, qui ne com: 
prenait que les phanérogames, parut en 1836, in-18 
de 437 p. Caen, À. Hardel, imprimeur-lithographe. 
Paris, Lance, rue du Bouloy, n° 7. — L'auteur cite 
comme lui ayant fourni des indications des localités 
relatives au département de l'Orne : 

Vimoutiers : MM. les D" Alph. et Ad. Boisduval ; 

Mortagne : M. Auguste de Saint-Hilaire ; 

Alençon : MM. Dufour, de La Foye, Desnos et Le 
Lièvre. 

— Deuxième édition, 1849; Phanérogames et 
Cryptogames semi-vasculaires : in-12 de 356 p. 

M. A. Prévost, d'Argentan, est le seul botaniste 
mentionné dans cette édition. 

— Troisième édition, 1859, in-12 de 400 p., Caen, 
A. Hardel, éditeur. — Voici comment s'exprime 
l'auteur au sujet de ses confrères ornais, à qui il 
doit des communications insérées dans son livre: 
* Je citerai principalement pour l'Orne: MM. Beau- 
douin, Letellier et le D' Prévost, à qui je suis rede- 
“able d'un travail sur les environs d'Alençon, et 
d'observations qui m'ont été fort utiles; à Laigle, 
M. Lubin-Thorel, pharmacien; à Séez, M. l'abbé 
Chichou, botaniste plein d'un zèle qu'il est heureux 
_de communiquer aux nombreux élèves qu'il dirige 
dans le Petit-Séminaire, dont il est un des profes- 
seurs ; aux environs de Vimoutiers et de Chamboy, 
M. Duhamel, qui, puissamment secondé par M. le 
D' Perrier, à trouvé dans ces localités, jusqu'alors 


AE 


RE AE TE 
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à 9608 — 


peu connues, beaucoup de plantes curieuses. M. le 
D: Perrier, à qui le Calvados est aussi bien conpu, 
a exploré encore avec fruit l'arrondissement de Dom- 
front, et surtout la partie du département de l'Orne 
qui longe la Mayenne. » 

— Quatrième édition. Caen, 1869, F. Le Blanc- 
Hardel, in-12 de 423 p. 

L'Orne, dit l’auteur en tête de cette édition, tou- 
jours l’objet des recherches fructueuses de M. Du- 
hamel, a offert aussi à M. Gillet, l'un des auteurs de 
la Nouvelle Flore Française, plusieurs plantes rares, 
que l’on croyait ne pas appartenir à cette contrée ou 
en avoir disparu... C'est par cet explorateur zélé 
(le D° Perrier) que les principales richesses végétales 
de l'Orne nous avaient été révélées. 

— Cinquième édition publiée par J. Morière, 
1879, Caen, F. Le Blanc-Hardel, éditeur. in-12 de 
518 p. 

Les incessantes recherches de M. Duhamel, de 
Camembert, dit M. Morière, amènent chaque année 


dans le département de l'Orne, de nouvelles décou- 


vertes. En outre des communications nombreuses 
qui nous ont été faites par ce botaniste distingué, 
plusieurs plantes rares nous ont été signalées par 
MM. Duterte, d'Alençon, et Corbière, professeur au 
collège d'Argentan. 

— Mousses de la Normandie, & fascicules 1828- 
1839. — Un certain nombre de plantes de celte col- 
lection ont été recueillies dans l'Orne. 

Coup-d'œil sur la végétation de la Basse-Normaäan- 
die considérée dans ses rapports avec le sol et les 
terrains. — Note lue dans la Séance de la Soc 


jété 


Re É- 
PAT MER RC EE LE En 


M = 


_ Linnéenne de Normandie du 1° décembre 1828. — 
… Mémoires de la Société Linn. de Norm.,t. IV. 
Dans ce travail, l’auteur compare la végétation des 
_ calcaires d'Argentan et de Falaise avec celle des ter- 
_ rains siliceux du Bocage et démontre l'action chi- 
mique du sol sur les phanérogames, les mousses el 
les lichens. 

— Aperçu de la végétation des cinq départements 
de l'ancienne Normandie. — Annuaire Normand, 
1836, p. 97-111. 

— Notice sur la végétation de l'arrondissement 
_ d'Argentan. — Almanach argenténois pour 1842, 
p. 114-122. 

— Hépatiques de la Normandie. 1840 ? in-8° de 
17p. 

Dans cette brochure, de Brébisson indique beau- 
Coup de plantes trouvées dans notre département, 
entre autres le Prilidium ciliare recueilli en 1826 
sur les rochers des Gâtées dans la forêt d'Écouves. 

— Quelques remarques sur le genre #ilago etsur 
les espèces ou variétés qu'il renferme en Norman- 
ie. (Bull. de la Soc. Linn. de Norm., ?* série, ?° 
_ Vol, 1867). 

_ Le F. subspicata est indiqué à La Fresnaye-au- 

Sauvage. 


_ Cuvaruer (l'abbé L ), professeur au séminaire de 
_ Précigné (Sarthe). 
—— Muscinées des environs de Mamers (Sarthe). 


ri Mans, imp. Lequicheux-Galbinne, 1879, in-12 de 
? pages 


RE 


Ce travail renferme d'utiles renseignements sur 


la bryologie des cantons de Bellême et de Perven: … 


chères. 


Cuicnou (l'abbé Eugène-Victorin), né à Bivilliers 


le 20 avril 1828, chanoine honoraire de Sées, curé- 


doyen d'Exmes, ancien professeur au petit sémik 


paire de La Ferté-Macé. 


— Histoire naturelle, Botanique. Paris, Pous 
sielque frères, 1873, in-18 de 310 p., 2° édil., id 


1879, grand in-18 de 235 p. 


Curéniex (Louis-Joseph), né à Joué-du-Plain, le à 


10 août 1805, mort à l'Hôtel-Dieu d'Argentan, le 18 


décembre 1860, membre de la Société des Anti- + 


quaires de Normandie. 


— Noms et propriétés de quelques plantes usuelles + 
de l'arrondissement d'Argentau, par L.-J. Chrélien, 


de. Joué-du-Plain. Alençon, chez Poulet-Malassis, 


imprimeur et lithographe, place d'Armes, 1835, 


in-8 de 11 p. 


CorBière (François-Mathieu-Louis), né à Champst- 
cret, le 11 mai 1850, professeur de sciences nalu 


relles au collège de Cherbourg, ancien professeur 


au collège d’Argentan. 


— Liste des principales plantes recueillies dans 
aen, 


quelques herborisations faites aux environs de G 


pendant les mois d'août et de septembre 188 
(Bullet. de la Soc. Linn. de Normandie, ip - 


pp. 9-14 


— Compte-rendu de l’excursion annuelle des Me 
tanisies de la Société Linnéenne de Normandie 
faite le 15 juin 1883. (/bid., pp. 311-322. . 


x 
Mi oi 
PRE MORT A CURE, DT Le AN RP NE QE 2 DC OT TRE Re 


— 267 — 


_ — Herborisations aux environs de Cherbourg. 
É (Bulletin de la Soc. Linn. de Norm., 1883-84, p. 358- 
_ 378.) 

_ Tirage à part: Caen, Le Blanc-Hardel, 188%, 18 
pages in-8°. 

_  — Note sur le Potamogeton Zixü, Mert. et Koch 
… (uid., p. 403-410). 

Tirage à part : Caen, Le Blanc-Hardel, 1885, 10 p. 


— Coup d'œil sur la végétation dans la Hague. — 
L Compterendu de l’excursion faite par la Société 
. Linnéenne de Normandie le 5 juillet 1884. (Ibid. 
L Caen, Le Blanc-Hardel, 1885, 17 p. in-8°.) 

_ — Une plante nouvelle pour la Flore française 
… (Erythrœa capitata Wild. (Bullet. de la Soc. Linn. 
de Norm., 1885-86, pp. 166-176.) 

. Tirage à part: Caen, Henri Delesques, 1886, 15 p. 
n-80. 


— Muscinées nouvelles pour les environs de Cher- 
bourg, Revue bryologique, 1885, pp. 58-60. 

ҏs ErythrϾa Morieri (species nova) et les Ery- 

1 thrœa à fleurs capitées.(Mém. de la Soc. des sciences 

Naturelles de Cherbourg, t. XXN, pp 269-276. 

_ Tirage à part : Cherbourg, Ch. Sylffert, 1886, 8 p. 

_  £Srand in-&. 

__— Compte-rendu de l'excursion faite par la Société 

É  Linnéenne de Normandie, les 11 et 12 juillet 1886. 
: Bullet. de la Soc. Linn. de Norm., 1885-1886, PP: 

1 — Nouvelles herborisations aux environs de Cher- 

‘ bourg et dans le nord du département de la Manche. 


— 268 — 


(Bullet. de la Soc. Linn, de Norm., 1884-1885, pp. 
97-124.) 

— Excursions bolaniques de la Société Linnéenne 
à St-Sauveur-le-Vicomte (Manche), les 24 et 25 sep- | 
tembre 1887. (Bullet. de la Soc. Linn. de Norm, 
1886-1887, pp. 291-297.) î 

— Sur l'apparition de quelques plantes étrangères, 
à Cherbourg et à Fécamp. (Bullet. de la Soc. Lin. 
de Norm., 1886-1887, pp. 321-330.) 

— Notice sur H. Duterte. (Bullet. de la Soc. Lin. 
de Norm., 1887-1888, séance de décembre.) 


Duxave (Pierre-Modeste), né à Camembert, le . 
décembre 1813, lauréat de plusieurs Sociétés Sa- À 
vantes. 


PA ES AL ne TN Qu 


.— Nouvelles localités de plantes rares ou pel. 
communes, trouvées dans les environs de Vimoutiers . 
et d'Argentan, pendant les années 1854 et 1855, par ; 
MM. le D' Perrier et Duhamel, (Mémoires de la Soc, : 
Linn. de Norm., tome IX.) | 

— Nouvelles localités de plantes rares, trouvées 4 
par MM. Perrier et Duhamel, pendant le mois de : 
septembre 1856, dans les environs de Chamboy. 

(Bullet. de la Soc. Linn. de Norm., 1"° série, LOME . à 
p. 53. : 
— Plantes rares pour la Normandie. découvertes 
en 1857 par M. Duhamel. (Bullet. de la Soc. Le 
de Norm., 1°° série, tome II, p. 36.) j 

— Parallèle de l'Aren italicum et de l'AFP 
gare. (Bullet. de la Soc. Linn. de Norm., 1” série, 
tome IV, p. 70.) | 


= 90 = 


— Anomalie de l'Orchis mascula. (Bullet. de la 


! | vrum, appelée par M. de Brébisson Buplevrum Per- 

Bo (Bullet. de la Soc. Linn. de Norm., ?° série, 

| L III, 1868.) 

._ — Cas de prolification du Scabiosa atropurpurea. 

(Bullet. de la Soc. Linn. de Norm., ? série, tome VI, 

p.330.) 

4 _ — Coup-d'œil sur la flore des environs de Cham- 

È boy. (Bullet. de la Soc. Linn. de Norm., 2° série, 

1 lome VI, p.431.) — Mémoire lu à la séance publique 

_ de la Société Linnéenne de Normandie, tenue à 

Chamboy, le 14 juillet 1872. 

. — Découverte de l'Ononis à Cham- 

; À boy. (Bull. de la Soc. Linn. de Norm., 2° série, tome 

_ Vip.) 

_ — Note sur un mode particulier de multiplica- 

. lion du Sperqula nodosa. (Bull. de la Soc. des Amis 

des Sciences naturelles de Rouen, tome I, p. 491. 

. — Note sur un cas tératologique du Primula offi- 
cinalis. (Feuille des jeunes naturalistes. 8° année, 

| 1" février 1878, p. 43.) 

_ — Liste des plantes recueillies par MM. Duhamel, 

 Couvey et Lecœur, dans une herborisation faite à La 

_Trappe les 13 et 14 août 1880. (Bull. de la Soc. Linn. 
€ Norm., 3° série, tome V°, 1880-81, p. 11.) 

pres Plantes trouvées dans le canton de Vimoutiers 


ê 1* classe à Vimoutiers, Potel, propriétaire à 
Fresnay-le-Samson (Orne). — Caen, imp. de . Le 


LAS ANNE 
EUR RP NOR 
SE, 

s à ae 


— 270 — 


Blanc-Hardel, 1884. — Extrait de l'Annuaire Nor-. 
mand, 1885, in-8° de 17 p. 4 
Cette brochure contient en outre une note de 
M. Couvey intitulée: De l'Intérêt qu'offrent les col: 4 
lections d'Histoire naturelle locale, et les moyens de 
les établir. 1 

Ces travaux ont été présentés au Congrès de l'AS … 
sociation normande tenu à Vimoutiers en 1834 
Cf. Bull. de la Soc. scientifique Flammarion d'Ars 
gentan, 1885, p. 46-48 et 87-89, où la liste ci-dessus 1,7 
été insérée. 


17 janvier 1847, pharmacien à Alençon, mort da | 
cette ville, le 3 octobre 1887. 1 

-— Liste des plantes récoltées aux environs d'Alen- 
çon par la Société Linnéenne de Normandie, les 14, ; 
15 et 16 juin 1878. (Bull. de La Soc. Linn. de Norms 
1877-78, p. 307.) : 

— Plantes récoltées aux environs d'Alençon el. 
1879 et 1880. (Bull. de la Soc. Linn. de Nornr, 1880- 
81, p. 314.) : 

— Liste des plantes recueillies par MM. Duterle, 
Gosnet, curé de Saint-Cénery, et Reverchon, lors 
d'une excursion faite dans les premiers jours 
mois de septembre 1880, de Mortagne à Long} 
forêt de Saint-Mare-de-Réno ; de Longny à l'ENS 
des-Personnes, Elang-des-Personnes ; de Longoÿ à 
la Trappe, bois de la Trappe, étangs de la Trappès 
marais tourbeux des Barres. (Bull. de la Sot: Le 
de Norm., 1880-81, p. 12.) re 


Dureere (Adolphe-Henri), né à Fyé (Sarthe), le 


= 
” 


— 211 — 


— Compie-rendu des herborisations faites par la 

Société Linnéenne de Normandie à la Trappe, le 

dimanche 10 juillet 1881. (Bull. de la Soc. Linn. de 

Norm., 1880-81, p. 314.) 

— Communication relative au Drosera interme- 

. dia, L. (Bull. de la Soc. Linn. de Norm., 1881-82, 
p.13.) 

— Note sur le Festuca myuros de Linné. (Bull. de 

» la Soc. Linn. de Norm., 1881-82, p. 212.) 

À — Observations sur une Orobanche trouvée aux 

environs d'Alençon (Bull, de la Soc. Linn. de Norm., 

_ 1881-82, p. 213). — Cette note ainsi que la précé- 
dente ont été lues à la Séance publique de la Société 

. Linnéenne de Normandie, à Isigny (Calvados), le di- 

_ manche 23 juiilet 1882. 

— Liste des plantes rares ou peu communes ré- 

coltées aux environs d'Alençon (Bull. de la Soc. 

Scientifique Flammarion d'Argentan, 1883, p.121 et 


— Catalogue des plantes phanérogames et cryp- 
logames semi-vasculaires croissant spontanément à 
Alençon ou dans un rayon de 20 kilomètres. (Bull. 
de la Soc. Linn. de Norm., 1883-84, p. 50-158. 
Tirage à part in-S& de 111 p., Caen, Le Blanc- 
 Hardel, 1884. : 
_  Additions et rectifications au catalogue des 
plantes phanérogames et cryptogames semi-vascu- 
… laires croissant spontanément à Alençon ou dans un 
_ lyon de 20 kilomètres. (Bull. de la Soc. Linn. de 
 Norm., 1882-85, p. 72.) 
_ — Notes bryologiques sur Amélie-les-Bains (Ae- 
“né bryologique, 14° année, 1887, n° 1). Dans ce tra- 


mr DIS un 


vail, M. Duterte donne par ordre alphabétique la 
liste de 54 Mousses et 15 Hépatiques. 

— Notes bryologiques sur Alençon et ses environs, 
ou catalogue des Mousses et Hépaliques observées à 
Alençon ou dans un rayon de 20 kilomètres (Aevue 
bryologique, 14° année, 1887, n° 5). Dans ce catalogue, 
M. Duterte énumère 190 Mousses, 7 Sphaignes el 


47 Hépatiques. L'ordre suivi est celui de la Flore du 


Nord-Ouest. 


Duvaz (Henri-Auguste), né à Alençon, le 22 avril 
1777, mort à Paris, le 16 mars 1814, docteur en mé- 


decine de la Faculté de Paris. 


— Démonstrations botaniques, ou Analyse du 


fruit considéré en général, par M. Louis-Claude 
Richard, de l'Institut de France, professeur à l'École 
de médecine de Paris, publiées par M. A. Duval, de 


Paris. — À Paris, chez Gabon et C°, libraires, place. 


de l'École-de-Médecine, n° 2. — 1808, in-12 de 114p: 

— Supplément à la Double-Flore parisienne de 
Dupont. — Ce travail, qui se trouve dans le ?* V0 
lume de l'ouvrage, comprend les p. 143-175. — 1813. 


Paris, Gabon et C*, libraires, place de l'École-de- 


Médecine. 


Fauvez (Albert). 
— Compte-rendu de l'Excursion Linnéenne à Ba- 


gnoles-de-l'Orne, les 15 et 16 juin 1867. (Bull. den 


Soc. Linn. de Norm., 2° série, 2° vol., 1867.) 


Fréser (l'abbé Arsène), né à St-Maurice-du-Déserb 
pe 


le 9 janvier 1848, licencié ès sciences physiques, 
fesseur au petit séminaire de La Ferté-Mace. 


D Er MG TL PARTS vote te MER, SIN VOS ET F2 


A. 


— Flore du canton de La Ferté-Macé. {Annuaire 
du canton de La Ferté-Macé pour 1883, p. 47-63.) 
L'auteur ne traite que des phanérogames. 


Gicer (C.-C.), vétérinaire principal en retraite, à 
Alençon. 

— Nouvelle flore française. Descriptions suceinctes 
et rangées par tableaux dichotomiques des plantes 
qui croissent spontanément en France et de celles 
qu'on y cultive en grand, avec l'indication de leurs 
propriétés et de leurs usages en médecine, en 
hygiène vétérinaire, dans les arts et dans l'économie 
domestique. Ouvrage suivi d’une table générale des 
espèces et de leurs synonymes, par MM. Gillet et 
J.-H. Magne (1). Paris, Garnier frères, libraires- 
éditeurs. rue des Saints-Pères, 6. 6° édition in-12 de 
782 p., 1887. Date de la 1re édit., 1861. 

— Communication de M. Gillet sur cinq espèces 
d'Agaricinées : Amanita Godeyi C. Gill, Clitocybe 
insignis C. Gill. Collibya foœtidissima C. Gill, 
Crepidotus squarrosipes G. Güll., Paxillus Alexandri 
C. Gill. (Bull. de la Soc. Linn. de Norm., 1873, 
p. 154). 

— Champignons de France. Les Hymenomycètes. 
— 800 p. et 134 pl.: 1° livraison 1874, dernière 
livraison 1878. __ 13 séries supplémentaires com- 


() J.-H.'Magne, membre de l'Académie de Médecine de 
Paris (section de médecine vétérinaire), auteur d’un grand 


'aité d'agriculture pratique et d'hygiène générale, etc., est 
Mort en 1885. Il avait été professeur dé botanique à l'École 
d'Alfort. 


18 


— 27h — 


posées de 24 à 25 planches. — Alençon: Ch. Tho- 
mas, E. de Broïise, A. Lepage, in-8. 

— Tableaux analytiques des Hymenomycèles. — 
Alençon, Typ. A. Lepage, rue du Collège ; 1884, 
in-8° de 199 p. 

— Champignons de France. Les Dyscomycètes. 
Texte et planches : 9 livraisons. La 1" livraison à 
paru en 1879 et la dernière en 1887. — Alençon, Typ: 
A, Lepage. 


Gosner (l'abbé). euré de St-Cenery-le-Gérel: 

— Liste de plantes rares ou peu communes trou- 
vées dans le département de l'Orne (Bull. de la Soc. 
Linn. de Norm., 1872, p. 191). 


Goucar» (docteur), médecin à Tinchebray. 

— Liste d'algues et de mousses recueillies par 
M. Goulard (Bull. de la Soc. Linn. de Norm., 
2° série, Ier vol., p. 358). 

— Plantes rares trouvées à Campeaux, 
(Bull. de la Soc. Linn. de Norm., 2° série, [fe vol., 
1367). 

Dans cette note, M. Goulard annonce la découy 
du Fabronia pusilla. 

— Catalogo inedito di Muschi della Corsic 


erle 


travail est cité par MM. Venturi et Bottini dans 


l'Enumerazione critica dei Muschi italiani (1884). 
Husxor (Pierre-Tranquille), né à Cahan le 20 av 
en 1872 et 1883, et de l'Académie de Rouen en 


et 1885, fondateur-directeur de la Aev 
logique. 


près Vire 


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1840, lauréat de l'Institut (Académie des se ! ‘4 
1878 


ue bry0- à 4 


— Catalogue des cryptogames recueillis aux 
Antilles françaises en 1868 et essai sur leur distri- 
bution géographique dans ces îles. — 1re partie : 
Fougères. — Caen, 1871, in-S& de 60 p., et une carte 
de Géographie botanique. 

— Énumération des glumacées récoltées aux 
Antilles françaises par Husnot et Coutance. — Caen, 
1871, in-8& de 36 p. 

— Énumération des champignons récoltés aux 
Antilles par Husnot, publié par M. Roussel. — Caen, 
1870, in-8 de 12 p. 

— Énumération des lichens récoltés par M. Husnot 
aux Antilles françaises (Bull. de la Soc. Linn. de 

orm., 2 série, III: vol. p. 259). 

— Musci Galliæ (Herbier des Mousses de France, 
Belgique, etc.) publiés par Anthouard, Arnell, Bes- 
cherelle, l'abbé Boulay, Bouvet, de Brébisson, 
Camus, Debat, Culmann, Delogne, Étienne, Fer- 
8uSSon, Flagey, Fourcade, Geheeb, l'abbé de La 
Godelinais, Goulard, Gravet, Hanry, Hardy, Hommey, 
Husnot, Kindberg, Lamy, Lebel, Ledantec, Legrand, 
Lenormand, Marchal, Paillot, le général Paris, l'abbé 
Puget, Payot, Pelvet, Philibert, Pierrat, l'abbé 
Ravaud, Renauld, Roux, Schimper, Trabut, Ven- 
tri, Verheggen. — Cahan (Orne), 1870-1884. 

Fascicules 1-15 (n° 1-750), contenant 615 espèces 
et 125 variétés. 

— Hepalicæ Galliæ, par les mêmes auteurs. Fasci- 
Cules 4-6 (no+ 1-150). — Cahan (Orne), 1870-1884. 

— Notice sur la Bryologie des Pyrénées-Orientales 
(Bull. de la Soc. bot. de France, t: XIX, 1872 
P: x), 


— 276 — 


— Flore analytique et descriptive des Mousses du 
Nord-Ouest (environs de Paris, Normandie, Bre- 
tagne, Anjou, Maine), accompagnée d’une description 
des organes de la végétation et de la reproduction 
des Mousses, avec échantillons intercalés dans le 
texte et deux planches lithographiées. — Ouvrage 
couronné par l’Académie des Sciences, Belles-Lettres 
et Arts de Rouen. — Condé-sur-Noireau, Impr. 
d'Eugène Lenfant. Paris, chez F. Savy, libraire ; 
1873, gr. in-12 de 203 p. 

— Dito; > édition, contenant un traité élémen- 
taire de Bryologie avec 10 échantillons et 84 figures. 
1882, Caen, Impr. de F. Leblanc-Hardel; Paris, chez 
F. Savy, libraire ; in-8° de 175 p. 

— Excursion de la Société Linnéenne de Nor- 
mandie, en 1873, aux environs de Condé-sur-Noireau 
(Calvados) et de Flers (Orne) (Bull. de la Soc. Linn. 
de Norm., 2 série, t. VII). 

— Catalogue des Mousses du Calvados (Buil. de la 
Soc. Linn. de Norm., t. VII, 1875). 

Tirage à part in-& de 37p. Caen, F. Le Blanc- 
Hardel. 

_— Guide du Bryologue dans les Pyrénées (Rev#® 
bryologique., 1874, pp. 7, 57; 1876, pp. 7 69). 

— Excursion bryologique dans le Queyras (Hautes- 
Alpes (Revue bryologique, 1874, p. 51)- 

— Catalogue des Mousses récoltées en France 
(Revue bryologique, 1876, p. 81, et 1877, P- 8). 

— Hepaticologia gallica. Flore analytique el des 
criptive des Hépatiques de France et de Belgique 


tant chaque espèce 
ières | 


de grandeur naturelle et ses principaux carac 


— RIT — 


grossis. — Caen, 1881 ; 1 vol. in-8 de 102 p. et 13 pl. 
— Impr. F. Le Blanc-Hardel, à Caen: Paris, chez 
F. Savy, boulevard St-Germain. — Cet ouvrage a 
été publié en trois livraisons ; la première a paru en 
1876 et les deux autres en 1881. 

— Sphagnologia europæa. Descriptions et figures 
des Sphaignes de l'Europe. — 1882, broch. gr. in-8° 
de 16 p. et 4 pl.—Zmpr. F. Le Blanc-Hardel, à Caen ; 
Paris, chez F. Savy. 

— Catalogue analytique des Hépatiques du Nord- 
Ouest (Bull. de la Soc. Linn. de Norm., % série, 
VI° vol., 1881). : 

Tir. à part, in-8° de 24 p. — Caen, F. Le Blanc- 
Hardel. 

. — Genera muscorum Europæorum exsiccata. Un 
fascicule in-8° contenant 107 mousses appartenant à 
104 genres différents. 

— Mousses des Antilles récoltées par Husnot et 
déterminées par Schimper. — 48 espèces. M. Husnot 
en à publié la liste dans la Revue bryologique. 

— Hépatiques des Antilles récoltées par Husnot 
et déterminées par Gottsche. — 45 espèces. 

Ces collections des Antilles, principalement celles 
des Mousses, contiennent un assez grand nombre 
d'espèces nouvelles. 

— Graminées, Cypéracées et Fougères des Antilles, 
Avec éliquettes imprimées et numérotées. 

— Muscologia gallica. Descriptions et figures 
‘es Mousses de France et de quelques espèces des 
_ (ontrées voisines. — F. Savy, libraire, Paris. 
= Cet ouvrage est en voie de publication. Sept 


— 278 — 


livraisons ont paru ; chacune contient 32 p. in-8° et 
8à4140pl. — 1" et 2° livraison (1884), 3° livraison 
(4885), 4° livraison (1886), 5° et 6° livraison (1887), 
7° livraison (1888). 

— Revue bryologique. Bulletin bimestriel con- 
sacré à l’étude des Mousses et des Hépatiques. 

Ce recueil, fondé en 1874 par M. Husnot, esl 
publié sous sa direction, avec le concours de plu- 
* sieurs bryologues français et étrangers. Il paraît 
tous les deux mois, par livraisons de 16 p. in-8°. — 
F, Savy, Paris. — Caen, imp. H. Delesques, succes- 
seur de F. Le Blanc-Hardel. 

Les articles parus sont signés des noms suivants : 
Arnell,Bescherelle, l'abbé Boulay, Camus, Cardot, Ge- 
heeb, l'abbé de La Godelinais, Gravet, Husnot, Lamy, 
Lindberg, Philibert, l'abbé Ravaud, Venturi, etc. 


Jorer (Charles), professeur à la Faculté des Lettres 
d'Aix. 

— Flore populaire de la Normandie. — Caen. 
H. Delesques, éditeur ; 1887, in-8° de 338 p- 

Dans cet ouvrage, l’auteur cite plusieurs dénomi- 
nations vulgaires de plantes usitées aux environs de 
Domfront, Argentan, Putanges, Vimoutiers, Gacé, 
La Ferté-Fresnel, Moulins-la-Marche, Rémalard et 
Longny. 

LaBiLLanDiÈRE (Jacques-Julien Houton de), né à 
Alençon le 23 octobre 1755, membre de l'Académie 
des Sciences, mort à Paris le 8 janvier 1834- 


Pérouse, fait par ordre de l’Assemblée const 
pendant les années 1791-1792 et pendant la pren" 


& LENS S he ns SEA te 
& 


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Norme 


et la deuxième année de la République française. — 
9 vol. in-4°, Paris, 1800 (imprimé également en 
2 vol. in-8°, Paris, 1800). et atlas in-folio. 

— Mélanges d'histoire naturelle et observations 
faites dans un voyage au Levant en 1787 et 1788. 
— Annales du Muséum, vol. XVIII, 1812. 

— Mémoire sur un nouveau genre de la famille 
des Palmiers (l'Areng à sucre). — Mémoires de 
l'Institut, vol. IV, 1808. 

— Mémoire sur deux espèces de Lichti (Euphoria), 
cultivées dans les Moluques. — Mémoires de l'Ins- 
titut, vol. I, 1806. 

— Mémoire sur la force du lin de la Nouvelle- 
Zélande (Phormium tenax), comparée à celle des 
filaments du lin, du chanvre, de l'aloès-pitte et de 
la soie. — Annales du Muséum, vol. I, 1803. 

— Mémoire sur le genre Candollea. — Annales 
du Muséum, vol. VI, VII, 1805 et 1806. 

— Mémoire sur le Cocotier des Maldives (Lodoicea 
Sechellarum). — Annales du Muséum d'histoire 
haturelle, vol. IX, 1807. 

— Mémoire sur un nouveau genre de Palmier 
(Ptychosperma). — Mém. de l'Institut, vol. IX, 1809. 
— Mémoire sur le Palmier Nipa. — Mém. du 
Muséum, vol. V, 1819. 

— Jcones plantarum Syriæ rariorum, descriptio- 
nibus et vobservationibus illustratæ. -- Decades 
Quinque. Decas prima. et secunda, 1791 ; Decas 


à _ lertia, 1809; Decas quarta et quinta, 1817 ; 4 vol. 


_ in, Luteiie Parisiorum, 50 tab., 4791-1812. 
— Novæ Hollandiæ plantarum specimen. — 265 
lab., 2 vol. in-4°; Parisiis, 1804-1 


— 280 — 


— Sertum Austro-Caledonicum. — 80 tab., 1 vol, 
in-4° ; Parisiis, 1824-1825. à 
Cfr., Flourens : Éloges historiques, 2 série, pages 
207-224. 


LABILLARDIÈRE (François-Jacques Houton de), né à 
Alençon le 1% avril 1796, neveu du précédent, pré- 
parateur de Dulong à l'École d’Alfort, de Thénard 
au Collège de France, professeur de chimie à Rouen, 
mort à Alençon en février 1867. 

— Étude de physiologie végétale sur le Palmier 
Nipa (Recueil des savants étrangers, 1818). 

Voir le rapport de Lamarck et Desfontaines sur le 
mémoire de Labillardière, au procès-verbal de la 
séance de l’Académie des Sciences du 29 juin 1818. 


Le CLerc (D'), trésorier de la Société Linnéenne 
de Normandie. 

— Compte-rendu de la promenade linnéenne à 
Argentan, le 29 juin 1859. 


Lecœur (E.), pharmacien de première classe à 
Vimoutiers, ex-interne des hôpitaux, lauréat de 
l'École des Hautes-Études. 

— Notice biographique sur le D° Boisduval (Bull. 
de la Soc. Linn. de Norm., 1880-1881, pp. 379-382) 
— Notice lue à la séance publique de la Société Lin- 
néenne, tenue à Laigle le dimanche 10 juillet 1881. 

— Note sur l'Herminium monorchis et étude du 
2Ygomorphisme de la fleur des Orchidées en général 
et de celle des Ophrydées indigènes en particulier, 
(Bull. de la Soc. Linn. de Norm., 1881-1882, pp. 21 
246). — Note lue à la séance publique de la Société 


— 281 — 


Linnéenne, tenue à Isigny (Calvados) le dimanche 
| 23 juillet 1882. 

| — De la maladie de la vigne, vulgairement appelée 
Rate en Eure-et-Loir, Mal-Nero ou Aubernage (Soc. 
. de Viticulture d'Eure-et-Loir). 

| — Excursion de la Société Linnéenne de Nor: 
.  mandie à Chamboiïs et au Bosc-Renoult, les samedi 
._ et dimanche 5 juillet 1885 (Bull. de la Soc. Linn. 
. de Norm., 1884-1885, pp. 137-150). 


LerorgsrTiIER pu BoispeLavizze (Édouard), docteur 
en médecine, né à Glos-la-Ferrière le 9 février 1809. 
mort à Laigle le 26 juillet 1866. 

— Fungiphagie du canton de Laigle (Orne) ou 
usage gastronomique de quelques espèces de cham- 
. pignons propres à cette localité. — Alençon, E. de 
_ Broise, impr. et lith.:; 1865, in-12 de 24 p. avec8 pl. 
dessinées par Alphonse Lebas. 


| Lerrou (l'abbé Julien), né au Cercueil le 9 avri 
. 1771. mort à Blois le 6 juin 1840. Curé de Fontaine- 
À eu-Sologne (1809), puis de Cour-Cheverni (Loir-et- 
Cher) en 1820 

_ — Catalogue des plantes qui croissent sponta- 
_hément dans le département de Loir-et-Cher. — 
Blois, 1838. (Extrait du Congrès scientifique de 
France, 4° session tenue à Blois en septembre 1836.) 
— Ce travail est inséré à la page 23 du volume. 


Leuèvre, inspecteur des postes à Alençon. 

— Catalogue dressé par M. Lelièvre des plantes 
_Phanérogames observées aux environs d'Alençon 
dans un rayon de 2 à 3 lieues au plus, tant par lui 


RE RATER Here 0 
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MOBEC 


que par quelques botanistes, et considérées comme | 
rares ou peu communes dans la #lore de Normandie | 
(Annuaire normand, 1837, pp. 256-262). — Les 
botanistes cités sont : MM. Labillardière, Desnos et. 
de Brébisson. | 


Leraco (Arthur-Louis), né à Heugon le 20 oc- 
tobre 1855, prêtre, successivement professeur au | 
Collège de Mortagne, vicaire à Écouché. curé de 
St-Germain-d'Aunai, curé de Ticheville. < 

— Statistique botanique du département de 
l'Orne (Écho de l'Orne, n° des 24, 31 mai, 21 juin, 
5 juillet 1877). 1 

— Courses botaniques aux environs de Sées 
(Feuille des Jeunes naturalistes, n° du 1° sep- d 
tembre 1877). 

— Note sur le Dorymium decumbens trouvé à 
Heugon (Feuille des Jeunes naturalistes, n° du: 
1° décembre 1878). k 

— De la géographie botanique du département 
de l'Orne (Bullet. de la Société scientifique Flan. : 
marion, tome I, n° 3, 15 mars 1883). 4 

— Ouvrages publiés sur la Flore de l'Orne (Bullet. ‘4 
de la Soc. scientifique Flammarion, tome J, n°,9: F 
15 mai 1883). - 

— Paul Alexandre. Notice nécrologique (Bulle: “A 
de la Soc. scientifique Flammarion, tome [, # 6. 
15 juin 1883). 

— Observations sur la géographie botaniqf 
propos d’un article paru dans 7he natural H ph: 
journal (sept. 4883). — Bullet. de la Soc. scientifique 
Flammarion, tome 1, n° 12, 15 décembre 1883). 


nique, à 


— 283 — 


— Plantes rares ou nouvelles pour le départe- 
ment de l'Orne ( Bullet. de la Société scientifique 
d'Argentan, tome II, n° 2, 15 février 1884). 

— Bryologie des environs d'Écouché (Bullet. de 
la Soc. scientifique d'Argentan, n* des 15 mai, 
15 juin, 15 juillet 1884). 

— Clé synoptique des Characées par Otto Nords- 
tedt. — Mémoire traduit sur les textes latin et 
allemand (Revue de botanique, janvier 1885). 

Tirage à part in-8° de 16 p.; Auch. imp. 
G. Foix, 1885. 

— Recherches sur la distribution géographique 
des Muscinées dans le département de l'Orne el 
Catalogue méthodique des espèces récoltées dans 
cette région (Revue de botanique, 4° année, juillet, 
août, septembre, octobre, novembre 1885). 

Tirage à part in-8° de 60 p.; Auch., imp. et lith. 
G. Foix, 1885. 

— Note sur un cas de tératologie végétale pré- 
senté par le Cytisus A dami Desl. (Bullet. de la Soc. 
Scientifique Flammarion d'Argentan, déc. 1885). 

— Observations sur quelques espèces de Musci- 
nées rares ou critiques récemment découvertes aux 
Environs de Vimoutiers (Orne). Note lue à la séance 
Publique de la Société Linnéenne de Normandie, 
à Vimoutiers, le 5 juillet 1885 (Bullet. de la Soc. 
Linn. de Norm., 1884-1885, p. 49-58). 

Tirage à part in-8° de 12 p.— Caen, F. Le Blanc- 
_ Hardel, 1885. 

: — Liste des Muscinées rares ou peu communes 
 lécoltées lors de l'excursion de la Société Linnéenne 


LR 
de Normandie à Chambois, le 4 juillet 1885 (Bullet. 
de la Soc. Linn. de Norm., 1884-1885, p. 145). 

— Météorologie et histoire naturelle. — Causerie 
scientifique publiée dans le Journal de l'Orne du 
7 juillet 1887. 

— Note sur l’herbier de Charles-Louis Pichonnier 


(Bull. de la Soc. scientifique d'Argentan, n° des L 


15 juillet et 15 août 18871. 


Tirage à part in-8 de 19 p. — Imp. du Journal de ‘ 


l'Orne, Argentan, 1887. 

— Contributions à la flore phanérogamique du 
département de l'Orne. Note sur la station des Dro- 
sera rotundifolia L., D. longifolia L., D. intermedia 
Hayne, à La Trappe (Orne) (Buwl. de la Soc. scienli- 
fique d'Argentan, 15 octobre 1887). 

Tirage à part in-8 de 41 p. — Impr. du Journal 
de l'Orne, 1888. 

— Les Sphaignes d'Europe. Étude critique et des- 
cription de ces végétaux, par C. Warnstorf. Ouvrage 


traduit de l'allemand, avec la permission de l'auteur : 


(Revue de Botanique, 1887-1888, tome VI, pp. 217- 
272 et 355-399). 


Tir. à part in-8° de 101 p.— Auch., G. Foir, 1878 


— Notices sur quelques faits de tératologie végé- 


tale (Bull. de La Soc. scientifique Flammarion d'Art, 


gentan, 15 décembre 1887). 
— A.-H. Duterte : sa vie, ses travaux botaniques 


aux environs d'Alençon (Bull. de la Soc. scientifique à 


Flammarion d'Argentan, 15 janvier 1888). 
Tir. à part in-8° de 8 p — Impr. du Jour 
l'Orne, Argentan, 1888. 


[de : 


‘+ 


— 285 — 


— Note sur la Flore populaire de la Normandie, 
par M. Charles Joret. — Journal de l'Orne, n° des 2 
et 16 février 1888. 

— Résumé des observations de météorologie agri- 
cole faites à Ticheville pendant l'année 1887 (Bull. 
de la Soc. scientifique Flammarion d'Argentan du 
15 janvier 1888). 

— Des noms vulgaires de plantes usités dans les 
cantons de Vimoutiers et de La Ferté-Fresnel (Orne) 
(Bull. de la Société scientifique d'Argentan, n° des 
15 mai et 15 juin 1888). 

Tir. à part de 12 p. (Argentan, imp. du Journal 
de l'Orne), 1888. 

— Note sur les Mousses et les Hépatiques des 
environs de Bagnoles, et observations sur la végé- 
lation bryologique des quartzites siluriens dans le 
département de l'Orne. — (En préparation). 


Lerercier (Michel-Jacques), né à Marnefer le 
23 août 1817, professeur au Lycée d'Alençon, con- 
Servateur du Musée de cette ville, lauréat de plu- 
sieurs Sociétés savantes, officier de l’Instruction 
publique. 

— Excursion de la Société Linnéenne de. Nor- 
Mandie à Alençon en 1869 (Bull. de la Soc. Linn., 
2 série, vol. IV). 

— Notice biographique sur le D" Prévost (Bull. de 
la Soc. Linn. de Norm., 1883-1884, p. 9). — La Flore 
0rnaise doit au Dr Prévost de remarquables décou- 
_ vertes. 


Mass (Anatole), horticulteur, né à La Ferté- 
Macé, mort en 1876. | 


_ Les bons champignons des environs de La | 
Ferté-Macé (Journal de La Ferté-Macé des 17 et $ 
31 octobre 1869). , 

— Les plantes utiles de la contrée fertoise (Jowrnal : 
de La Ferté-Macé des 15 et 22 septembre 1872). ; 

— Le Platane (Journal de La Ferté-Macé du 
22 novembre 1874). ; 

_ Revue des jardins et des champs. Za Ferté- : 
Macé, Veuve Bouquerel, in-8° de 88 p. (Janvier k 
novembre 1875). È 

Cfr. : Bibliographie de La Ferté-Macé, par MM. de : 
Contades et Jules Appert. 


Momie (J.), doyen honoraire de la Faculté des 
Sciences de Caen, secrétaire de la Société Linnéenne 
de Normandie. A 

— Excursions botaniques en 1860 ; découverte ge ‘ 
l'Hymenophyllum tundbridgense dans Île départe- 
ment de l'Orne (Bull de la Soc. Linn. de Norm. 
{re série, vol. V, p. 28, 1861). ; 

— Note sur Je grès de Bagnoles (Bull. de la Soc. 
Linn. de Norm., 1877-1878, p. 20). 

Dans ce mémoire, l'auteur décrit une espèce, 
nouvelle d’Algue fossile : Cruztanda Bagnolensis 
Morière. À 

— Note sur un tronc fossile paraissant se rapporter 
au genre C'ycadeomyelon (Saporta) (Bull. de la Sot. : 
Linn. de Norm., 1877-1878, pP- 51-55). — ce tronc 
fossile avait été trouvé dans les carrières de grès 
liasique, à Ste-Honorine-la-Guillaume. 

— Note sur le Cycadeomyelon Apperti (Mori : 
Ce fossile provenait des carrières de grès liasiques 


PT 


Ste-Honorine-la-Guillaume (Bull. de la Soc. Linn.. 
1878-1879, p. 337). 

— Considérations générales sur la flore fossile et 
spécialement sur celle du lias. — Découverte du 
genre Lomatopteris dans le grès liasique de Ste- 
Honorine-la-Guillaume (Orne) (Bull. de la Soc. Linn. 
de Norm., 1879-1880, pp. 361-371). 

— Note sur les Équisétacées du grès liasique de 
Ste-Honorine-la-Guillaume (Orne) (Bull. de la Soc. 
Linn. de Norm., 1880-1881, pp. 108-120). 

— Note sur la présence du genre Banksia dans le 
terrain crétacé de Vimoutiers (Orne) (Bull. de la 
Soc. Linn. de Norm., 1884-1885, pp. 260-268). 

Mémoire lu à la séance publique de la Société Lin- 
néenne, tenue à Vimoutiers le 5 juillet 1885. 


Nic (Eugène), membre de l'Académie de Rouen. 

— Herborisations aux environs de St-Evroult N.-D. 
du Bois (Bull. de la Soc. Bot. de France, Compte- 
rendu des séances, t. XXXI, p. 112, 1888). 

— Phyllosticta Nielana sp. nov. Roumeg. (CG. Rou 
Meguère : Revue mycologique, n° 38, avril 1888). 
Espèce nouvelle trouvée à Heugon par M. Niel sur 
les feuilles vivantes du Polygonum bistorta. 


Ourvier (l’abbé Jacques-François-Henri), né à St- 
Hilaire-les-Mortagne. le 5 janvier 1849, successive- 
ent vicaire à Bazoches-en-Houlme, curé d'Autheuil, 
_ Curé de Bivilliers. 
 — Excursion botanique à La Grande-lrappe (Orne) 
* ue des Jeunes Naturalistes, T° année, 1* mars 
: 7h 


pe 


— 288 — 


— Organographie des Lichens, d'après les auteurs. 
Étude et analyse des Lichens (Feuille des Jeunes 
Naturalistes, & année, n° des 1* février, 1% mars, 
1% septembre 1878). 

— Tableaux analytiques et dichotomiques de tous 
les Lichens décrits dans le Lichenographia scandi- 
navica de Th.-M. Fries. — Mortagne, imp. Daupeley, 
in-8& de 40 p., 1882. 

— Herbier des Lichens de l'Orne et du Cal- 
vados, ete.— Cette publication comprend 9 fascicules 
in-4", renfermant chacun 50 espèces, 1880-1884. — 
Bazoches-en-Houlme et Autheuil (Orne). e 

— Flore analytique et dichotomique des Lichens 
de l'Orne et départements circonvoisins, précédée 
d'un Traité élémentaire de Lichénographie, avec 
22 figures lithographiées (Revue de Botanique, Bul- 
letin mensuel de la Société française de Botanique; 
t. 19r, 1882-1883 ; t. II. 1883-1884). 

Tir. à part in-8& de 290 p. — /mp. Daupeley, 4 
Mortagne (Orne) ; chez F. Savy, libraire, Paris. 

— Supplément à l'ouvrage précédent (Revue de 
Botanique, t. III, 1884-1885). j 

Tir. à part in-8° de 4 p. — Auch., impr G. Foix, 
1885. 

__ Étude sur les Cladonia de la Flore française 
(Revue de Botanique, t. V, 1886). ! 

Tir, à part in-8° de 46 p. — Auch. impr. G: PO 

— Glossologie lichénique ou vocabulaire pe 
bétique et raisonné des principaux termes spéciaux . 
à l'étude de la Lichénologie (Revue de Botanique, 
t. VII, 1888). En voie de publication. 


990 


Perier (D' Alfred), bibliothécaire de la Société 
Linnéenne de Normandie, mort en 1868. 

— Communication sur quelques nouvelles loca- 
lités de plantes trouvées dans le département de 
l'Orne pendant les mois d'août et de septembre 1855 
(Bull. de la Soc. Linn. de Norm., 1"° série, t. I, 
page 11). 

— Notes sur deux plantes nouvelles pour la Flore 
de Normandie : Ononis striata DC. et Buplevrum 
ranunculoides DC. et Duby (Bull. de la Soc. Linn. 
de Norm., 1"° série, t. V, p. 102). — Cette dernière 
plante à été plus tard regardée comme espèce nou- 
velle et appelée Buplevrum Perrierii Brèb. 

Cfr., Art. Duhamel. 


RENAULT (Pierre-Antoine), né à Rouen en 1750, 
professeur d'histoire naturelle à l’École centrale de 
l'Orne, mort à Saint-Denis-sur-Sarthon, le 23 avril 
1835. 


— Flore du département de l'Orne. Ouvrage élé- 
mentaire de botanique, composé de la réunion des 
Systèmes de Tournefort, de Linné et de Jussieu , 
avec une description exacte des plantes, l'indication 
des lieux où elles se trouvent, et une notice sur 
leur usage et leur utilité dans les arts, par P.-A. 
Renault, membre des Sociétés d'émulation et des 
Sciences, Lettres et Arts de Rouen ; d'Émulation 
d'Alençon et autres Sociétés savantes ; ci-devant chef 
de maison d'éducation militaire et professeur d'his- 
loire naturelle à l'École centrale de l'Orne. — 
A Alencon, de l'imprimerie de Malassis-le-Jeune, 
… Place du Cours. An XII (1804). Se trouve à Alençon, 


Le LOS HUE 
# TU 
Fe 


NS 
chez Lepernay, libraire, porte de Séez ; in-8° de 
222 pages. 


ROUSSEL (Henri-François-Anne DE), né à St-Bômer- 
les-Forges, le 11 juillet 1748, mort à Caen. le 17 fé- 
vrier 14812, professeur de médecine et d'histoire 
naturelle à Gaen. 

—_ Tableau des plantes usuelles rangées pa 
suivant le rapport de leurs principes et de leurs 
propriétés. Caen, 1792, in-8°. 

Une deuxième édition a été publiée : 
Poisson, an IV (1796), in-8°, 224 p. 

« Cette production à subi la critique d'un soi- 
disant Le Masle, docteur en médecine (c’était le 
citoyen Desmoueux, professeur, caché sous ce 
nom). » Lettre de Roussel à Caillebotte, du 28 dé- 
cembre 1797. 

— Flore du Calvados et des Î 
composée suivant la méthode de A.-L. 
Caen, L. Poisson, 1795, in-8°. 

Une seconde édition a été publiée à Caen, 
Poisson, 1806. 

Cfr. : Bibliographie de Domfront, Pêr MM. de 
Contades et Jules Appert. 


rordre, 


Caen, d. 


errains adjacents, 
de Jussieu. 


chez 


La Sicoriëre (M. Léon de), sénateur, président de 
ique de l'Orne; 


la Société historique et archéologiq 
ancien secrétaire de la Société d'horticulture de 
l'Orne, né à Valframbert le 3 février 1812. 
— Notes pour servir à l’histoire des jardi 
l'arboriculture dans le département de l'Orne. 
Alençon, E. de Broise ; 1867, in-8° de 96 P- 


ns et de 


— 


— 294 — 


STEPHANI (F.), professeur à Leipzig. 

— Anthoceros Husnoti Step. n. sp. (Revue bryo- 
logique, 1888, n° 4). — Cette espèce nouvelle, décrite 
par M. Stephani, a été découverte par M. Husnot au 
Mesnil-Hubert-sur-Orne. 


Vimoxr (François-Eugène), né à Rabodanges, le 
14 décembre 1850, professeur au collège d'Argentan. 

— Le Gui de Chêne {Article publié dans La 
Nature, 8 mars 1884, p. 230, et reproduit dans le 
Bull. de la Soc. Flammarion, 1884, p. 92). 


L’'AXE DU MERLERAULT 


Par M. Léon LEGORNU, 


Ingénieur des Mines. 


Sur une carte d'État-Major, joignons par une 
ligne droite le sommet de la butte du Mesnil- 
Gautier, près de Ste-Gauburge, avec celui des col- 
lines de Jurques, près d'Aunay-sur-Odon. Cette 
droite, longue de 80 kilomètres, traverse oblique- 
Ment les départements de l'Orne et du Calvados en 
Passant un peu au nord du Merlerault, un peu au 
Sud de Falaise et d'Harcourt ; elle se dirige du 
_ Sud-est au nord-ouest et forme avec le méridien 
Un angle de 66 degrés. Pour des motifs qui seront 
_ Cxpliqués bientôt, nous lui attribuons le nom d’axe 
du Merlerauit. On remarque tout d'abord que sa 


se 9e = 


position est jalonnée par une série de points culmi- : 
nants : la butte du Mesnil-Gautier, à 316 mètres 
d'altitude au-dessus de la mer ; celle de Champ- 
Haut, près du Merlerault, à 321 mètres ; le mont 
Épinelte, près de Montabard, à 252 mètres ; St-Clair- 
de-la-Pommeraye, à 306 mètres ; le Montpinçon, le | 
géant du Calvados, à 365 mètres ; les hauteurs de 
Jurques, à 321 mètres. 

A partir de la ligne de faîte ainsi déterminée, la 
surface du sol s'incline assez régulièrement vers le 
nord-est : ceci est surtout vrai de la plaine de Caen, 
qui, abstraction faite des profondes échancrures 
découpées par l’action des eaux superficielles à une 
époque relativement récente, présente la forme d'un 
vaste plateau, légèrement ridé, baignant d'un côté 
dans la mer, et de l’autre s’élevant progressivement 
jusqu'aux récifs rocheux des environs de Falaise. 
Au sud de l'axe, l'allure du terrain est moins simple : 
on constate l'existence d'une sorte de sillon parallèle 
à la même direction, puis la surface du sol se relève 
de nouveau vers les côteaux granitiques qui s'éten- 
dent de Putanges à Athis. 

Le régime hydrologique de toute Ja contrée est 
en relation intime avec ce relief. D'abord, en suivant 
la ligne de faîte, nous rencontrons sur elle ou dans 
son voisinage immédiat l'origine d'un grand nombre 
de cours d’eau. On peut citer, notamment, la source 
de l'Odon, près d'Ondefontaine ; celles de la Laize, 
de l’Ante, de la Dives et de la Touques- cependant, 
ce n’est pas là, à vrai dire, une ligne de partage ces 
eaux. Suivons, en effet, le cours de l'Orne depuis Sè 
source, à Aunou, près Sées, jusqu'à SOn embou” | 


— 16 = 


chure. Nous voyons ce fleuve en miniature ser- 
penter d'abord paresseusement dans la plaine, entre 
Sées et Argentan. Arrivé à cette dernière ville, il se 
rejette brusquement à l’ouest, comme repoussé par 
les collines de Montabard, et il se dirige vers la 
région granitique, qu’il longe‘et entame même un 
instant. Puis il reprend sa course vers le nord- 
ouest et circule alors dans le sillon dont nous par- 
lions il y a un instant. À Pont-d'Ouilly, il reçoit 
lun de ses principaux aflluents, le Noireau ; grossi 
par lui, il attaque vigoureusement l'obstacle qui 
lui barre la route vers le nord. De nombreux 
détours témoignent de la difficulté du passage : 
mais enfin, il trouve à Saint-Rémy une brèche à 
travers laquelle il pénètre, et, maître désormais 
de sa course, il s'éloigne au plus vite, par la per- 
pendiculaire, de la région montagneuse. Par celle 
trouée unique de St-Rémy, l'Orne draîne toutes les 
eaux pluviales comprises entre le pays du granite el 
l'axe du Merlerault, et il résulte de là que les eaux 

coulant sur les deux versants de la chaîne du Merle- 

rault appartiennent, au sud comme au nord, au 

bassin de la Manche ; pour atteindre la véritable 
ligne de partage des eaux, celle qui divise les bassins 
de la Manche et de l'Océan. il faut. se porter, un peu 
plus au sud, jusqu’à Flers et Carrouges. L'axe ne 
joue done à cet égard qu'un rôle secondaire ; c’est 
Une digue gigantesque. mais rompue en un point. 
: Chose curieuse, si l’on prolonge l'axe bien au-delà 
des limites que nous lui avons assignées, si l’on 
_ Poursuit sa trace rectiligne à travers les départe- 


_Ments de l’Eure-et-Loir et du Loiret, on le voit 


DO — 


conserver pendant très longtemps son rôle de ligne 
de faîte : jusqu’à Montargis, il sépare nettement le 
bassin de la Seine de celui de la Loire, jetant au 
nord les eaux de la Rille, de l’Iton, de l’Avre, de 
l'Eure et de l'Essonne ; au sud, celles de la Sarthe, 
de l'Huisne et du Loir. Non loin de Pithiviers, il 
aboulit au point culminant de la Beauce, à 160 mè- 
tres d'altitude au-dessus du niveau de la mer. On 
voit en même temps que, dans ce long parcours, 
l'arête ne se tient pas horizontale : entre Jurques el 
la Beauce, elle s’abaisse de 200 mètres sur une dis- 
tance de 250 kilomètres, soit une pente moyenne de 
8 dixièmes de millimètre par mètre. 

Tels sont les faits que nous révèle Île simple 
examen de la carte géographique ; nous avons main- 
tenant à chercher leur explication géologique. 

Il y a cinquante ans, le capitaine Boblaye, 
attaché, dans le département de l'Orne, au service 
de la carte de France, reconnut que les couches de 
loolithe moyenne se relèvent lorsqu'on approche 
des buttes de Champ-Haut, soit par le versanl du 
nord, soit par celui du sud. D’après ses observations, 
la partie inférieure de la série éallovienne s'enfonce 
sous la mer auprès de Dives, atteint l'altitude de 50 
ou 60 mètres à Lisieux, celle de 115 mètres un pe 
au nord d’Argentan, et celle de 210 mètres je 
buttes de Louvigny, non loin du Merlerault- A partir 
de là, le niveau des mêmes couches s'abaisse # 
190 mètres près de Sées, à 150 mètres aux tuileries 
de Bel-Air, voisines d'Alençon, et à 145 mètres au 
Chevain, sur la rive gauche de la Sarthe. La Cov 
maxima indiquée par Boblaye nous semble un peu 


de ne OU ee MODE US 


«Re 


trop faible, car, entre Nonant et Le Merlerault, la 
grande oolithe, support du callovien, s'élève à 
225 mètres. 

En 1864, M. Eugène Deslongchamps, dans ses 
Études sur les étages jurassiques inférieurs de la 
Normandie, reprit l'examen du même plissement el 
s'attacha à en préciser les différentes phases. Sui- 
vant lui, le bombement du Merlerault a commencé 
à se produire immédiatement après le dépôt de 
l'oolithe milliaire, puis le calcaire à polypiers est 
venu se déposer tout autour d'un ilot formé par les 
couches précédemment émergées. La continuation 
du bombement a entraîné les assises du calcaire à 
polypiers, et les premières assises calloviennes se 
sont déposées à leur tour en retrait sur ce calcaire. 
Les eaux sont alors venues peu à peu regagner une 
pàrtie du terrain qu'elles avaient abandonné, ce qui 
a permis aux dernières assises calloviennes de 
s’avancer presque à la limite précédemment atteinte 
par le rivage du calcaire à polypiers. Après cela, le 
mouvement d’exhaussement a repris, mais d'une 
manière plus lente, et les couches oxfordiennes et 
crétacées se sont développées successivement de 
chaque côté du bombement, en retrait les unes SUT 
les autres. À partir de ce moment. les eaux ont 
quitté complètement la contrée, jusqu'au jour où Ja 
mer de la craie glauconieuse a reproduit un rivage 
à peu près confondu avec celui de la mer callo- 
vienne. Finalement, les couches jurassiques el 
crétacées se sont redressées légèrement, toutes 
‘ensemble, d’une part vers la Sarthe, de l’autre vers 
le Calvados. 


= 206. 


M. Deslongchamps a mis ainsi en pleine lumière 
l'existence d’un axe anticlinal passant aux buttes de 
Champ-Haut, et c'est à cette ligne de soulèvement 
qu'il a proposé d'appliquer le nom d’axe du Merle- 
rault. Mais il n’a pas cherché à en déterminer la 
direction rigoureuse, ce qui. du reste. serait impra- 
ticable, par la seule considération des couches 
jurassiques et crétacées ; d'autre part, faisant la 
monographie des étages jurassiques inférieurs, 
M. Deslongchamps n’a pas eu l’occasion de suivre à 
grande distance sur la carte, à travers toute la série 
ancienne, les prolongements possibles du même 
axe. 

Les considérations qui précèdent, rapprochées du 
titre donné au présent travail, permettent de pres- 
sentir la proposition que je vais chercher à établir : 
pour moi, l'axe du Merlerault fait avec la direction 
du nord un angle de 114 degrés vers l’est, et son 
influence n'est pas localisée aux environs du Merle- 
rault : elle s'étend, au contraire, jusqu'à Jurques: 
en relation étroite avec la stratigraphie de toutes les 
couches, depuis les plus anciennes jusqu'aux plus 
récentes : il existe, suivant cette ligne, une sorte 
de charnière autour de laquelle l'écorce terrestre 
a joué plus ou moins librement a toutes les 
époques. 

Il suffit, pour s’en convaincre. de jeter | 
sur la carte géologique et de remarquer ( 
qui, de tous côtés, s’allongent plus ou moins paral- 
lèlement à l'axe. Les plus importantes appartiennent 
au terrain silurien ; elles sont formées par les pou” 
dingues pourprés et par le grès armorica 


es yeux 
es rides 


in. L'étude 


— 297 — 


détaillée de tous ces plissements nous entraînerait 
trop loin, et il suflit ici de constater qu'ils forment 
un faisceau groupé, serré en quelque sorte contre 
l'axe. Cependant, au voisinage de Falaise, une per- 
turbation importante se fait sentir : l’ossature 
gréseuse se dévie de 12 degrés, entre St-Germain 
_ Langot et Néci, et forme alors avec la ligne N. S.un 
_ angle de 126 degrés au lieu de 114. C’est le résultat 
d'une véritable fracture qui, d'autre part, supprime 
complètement. entre St-Germain Langot et St-Rémy. 
Sur un intervalle de 17 kilomètres, la chaîne de grès 
armoricain. Ajoutons, à ce propos. qu'une fracture 
toute pareille marque à Jurques la terminaison de 
l'axe du Merlerault, et que, par suite. sur la feuille 
de Coutances, la direction N. 114 E. semble 
disparaître. Chose curieuse, la déviation éprouvée 
à Falaise par la chaîne silurienne se répereute im- 
médiatément dans les terrains postérieurs ; la forêt 
de Gouffern. près d'Argentan, est constituée en 
elfet par des terrains oxfordiens et crétacés dessinant, 
à 240 mètres d'altitude moyenne, une ligne de faite 
Qui est la prolongation exacte de la chaîne de grès 
_ Siluriens. On ne peut s'empêcher de comparer ce 
Phénomène à celui que présenterait un membre 
brisé dont la peau et Jes muscles traduiraient, 
Par leur déformation, les blessures cachées du 
Squelette. 

Un accident non moins important nous apparaît 
ans la région tourmentée qui va de Clécy à Har- 
Court. Là se trouve, comme nous l'avons dit, le seul 
“toulement du Haut-Bocage, par la vallée de l'Orne. 
üand on suit en chemin de fer cette vallée si- 


jo 


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nueuse, flanquée el comme étranglée par des col- 
lines sauvages, on songe volontiers aux Portes de 
Fer, et j'ose dire. toute question de patriotisme 
local mise de côté, qu'à part la majesté du Danube, 
médiocrement remplacé chez nous par l'Orne, la 
beauté du site est comparable. Eh bien, ce caractère 
pittoresque est en relation avec un phénomène 860- 
logique. A Clécy, la chaîne de poudingues pourprés 
se brise et tourne brusquement de 90 degrés ; en 
outre, à St-Rémy. l'exploitation de la mine de fer du 
même nom a mis en évidence l'existence de failles 
et de plissements compliqués, et il est assez vrai- 
semblable que l'imprégnation ferrugineuse du grès 
en cet endroit est précisément due à des cassures 
qui ont livré un passage facile aux vapeurs Mé- 
tallifères. 

Disons ici que M. Guyerdet, dans son Explication 
de la feuille géologique de Bernay, à attribué la 
formation des gîtes de fer, bien plus récents, jadis 
exploités dans le pays d'Ouche. entre Breteull, 


Bernay et La Trinité de Réville, à des émanations | 


ferreuses qui seraient venues, à diverses reprises: 
imprégner les terrains secondaires et tertiaires; et 
qui seraient en relation avec l'axe du Merlerault. À 
l'appui de cette idée, nous ferons remarquer que 
ces gîtes paraissent jalonner assez bien trois où 
quatre fentes formant, avec Île méridien, un 4 
de 110 à 145 degrés. Il y aurait done eu, à FE 
tertiaire, une récurrence des émanations de l'époqué 
silurienne : des exemples analogues ne sont pra 


rares en géologie. 
Non loin de St-Rémy, à Campandré-Valcongrälh 


que 


— 299 — 


presque exactement sur le passage de l’axe du Mer- 
lerault, un phénomène dun autre genre mérite 
d'être rappelé : je veux parler du petit dépôt crétacé, 
_ recouvert de silurien, qui est demeuré jusqu'ici une 
énigme pour tous ses visiteurs. 

C'est également sur le passage de l'axe du Merle- 
 rault que j'ai rencontré. un kilomètre à l'ouest de la 
_ gare de Martragny, au fond d’une tranchée de la 
_ ligne de Falaise à Berjou, un petit pointement gra- 
nitique, absolument isolé, semblant indiquer que la 
proximité de cette roche éruptive a joué un rôle 
direct dans la production de l'axe. 

Afin de vérifier cette dernière idée , transportons- 
_ nous 8 kilomètres au sud, jusqu’à la masse grani- 
tique principale, et nous remarquons aussitôt que, 
de Rabodanges à Pont-Érembourg, elle est limitée 
par une ligne droite exactement parallèle à l'axe du 
| Merlerault. Peut-être faut-il voir là une faille posté- 
; rieure à l'apparition du granite ; mais, dans tous les 
_ C&, nous avons la preuve que le granite lui-même 
n'a pas échappé à l'influence de la direction si bien 
imprimée dans toute la contrée. Il faut noter que 
_ l'intérieur de la masse granitique ne porte nulle 
_ lrace de la même direction : les vallées y serpentent 
Sans tendance à l'alignement, et les grès liasiques de 
Sainte-Opportune, déposés en plein granite, s'allon- 


Le gent suivant une direction qui n'est pas celle de 
axe du Merlerault, on y retrouve plutôt la direc- 


lion de la bordure granitique allant de Rabodanges 
À Putanges. Il semble donc que, postérieurement à 
Sa consolidation, le granite se soit cassé entre Rabo- 
danges et Pont-Érembourg, et qu'ainsi se soit for- 


— 300 — 


mée, dès le début, une base rectiligne inébranlable, 
destinée à subir et à coordonner l'effort de toutes 
les poussées successives, depuis Îles plus an- 
ciennes jusqu'aux plus récentes. De même qu'à 
la surface d'un lac on voit les ondulations, quelle 
que soit leur cause, se régulariser en approchant du 
bord et finalement former des vagues qui reprlo- 
duisent plus ou moins fidèlement les sinuosités du 
rivage, de même les mouvements successifs de . 
l'écorce terrestre semblent, dans la région qui nous ïs 
occupe, avoir élé plus ou moins modifiés par 1.2 
présence d'un premier ridement, remontant aux 
plus lointaines périodes. 

La théorie que je développe ici est loin d’être 
nouvelle. Déjà, dans l'Explication de la Carte g60- 
logique de France, publiée en 1848 (1), Dufrénoy el 
Élie de Beaumont émettent l'opinion que le bassin 
de Paris tout entier, en exerçant sur ses bords, Pal 
suite de l'accumulation progressive des dépôts, Une 
poussée graduellement croissante, à dû leur faire 
subir une sorte de gonflement, et ils ajoutent que 
le bombement a dû se produire de préférence SU 
vant les axes que des soulèvements antérieurs al 
dépôt du terrain jurassique avaient prédestinés à 
servir de lignes de moindre résistance. En ce qu 
concerne spécialement la Basse-Normandie. voici de 
quelle manière ils s'expriment : ë 

« La ligne de Bayeux à Séez affecte une directo" 


parallèle à celle des axes du soulèvement dusystème 


du Thuringerwald et du Morvan. Peut-être s'est-il 


(1) % volume, page 620. 


PR ES Me AT 


En TS UN cet LS RO SL ETS XD QE 
e : Fe je E RE ne 


a 


| 
_durassique à bonne distance des récifs siluriens, 


— 90 — 


établi un second axe de flexion suivant une ligne 
peu différente de celle-là, et placée un peu plus au 
sud, dans un direction parallèle. Cette axe de flexion 


 pénétrerait dans le bassin parisien, un peu au midi 


de Mamers, et se dirigerait de là vers l'E. 40°S. Il 
Séparerait du reste du bassin jurassique toute la 
partie de ce bassin qui s'étend vers Sablé et vers 


Poitiers, et c'est peut-être à son influence qu'est dû 


le peu de développement qu'ont pris, dans cette 


_ partie, toutes les couches jurassiques supérieures, 


Surlout les couches kimméridiennes, qui y sont 
très minces, et les couches portlandiennes, qui y 
Mmanquent presque complètement. C'est peut-être 
aussi à l'effet d’un bombement continué, suivant 
cette ligne, pendant toute la période du dépôt des 


_ terrains crétacés, et même des terrains tertiaires 


inférieurs, qu'est due en partie la disposition de 
ces lerrains et la grande hauteur à laquelle s'élèvent 
les premiers dans le voisinage de cette même ligne, 
ainsi que M. le vicomte d’Archiac l'a remarqué dans 
son beau mémoire sur les terrains crétacés, appuyés 
Sur le flanc N. O. du massif central de la France. » 
Sans vouloir contredire les idées de Dufrénoy et 


_ d'Élie de Beaumont, je ne les applique pas exac- 
s lement comme eux à la stratigraphie normande, 
Parce que la direction allant de Bayeux à Sées, 
_ Céstä-dire N. 130° E., si elle limite assez bien 
L. le terrain jurassique, ne se retrouve pas empreinte 
_ dans le terrain silurien. Je suis d'avis que cette 


direction représente l'allure générale du terrain 


Mais qu'en approchant de ceux-ci, qui forment un 


— 302 — 


angle de 15 à 16° avec la ligne de Bayeux à Séez, 
les ondulations venues du large ont subi une nou: 
velle influence, qui s'est traduite par la production 
de l'axe du Merlerault. Du reste, les savants géo- 
logues remarquent eux-mêmes, dans un autre 
passage (1), que la ligne de contact du terrain 
jurassique et des terrains anciens, quoique dirigée, 
en masse, presque en ligne droite de l'E. 40 5. à 
l'O. 40° N., présente des dentelures nombreuses 
et prononcées en relation avec les arêtes saillantes 
qui accidentent la surface des terrains anciens dans 
les départements du Calvados et de l'Orne. La seule 
chose que j'ajoute, c’est qu'au voisinage de ces 
crêtes saillantes, le manteau jurassique n’est pis 
seulement troué, mais il est en outre soulevé. 

Nous n'avons parlé jusqu'ici que du redressement 
du niveau crétacé et jurassique. L'étage des marnes 
rouges et des galets roulés, généralement rapportés 
au trias, qui forme en Normandie la base des ter- 
rains secondaires, paraît avoir obéi à la même in- 
fluence : en effet, dans les environs de Falaise, l'axe 
du Merlerault trace la limite méridionale de cette 
formation et, de même, dans la Manche, le prolon- 
gement de l'axe dessine, au fond du golfe du 
Cotentin, en passant par Périers, la bordure extrême 
des marnes rouges. 

Il resterait maintenant à examiner 
distance, perpendiculairement à l'axe du Me 
s’est fait sentir l’action de cette ligne remarqu 
mais c’est là une question délicate, 


jusqn'à quelle 
rlerault. 


(1) Page 588. 


able; 
parce quon 


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— 303 — 


alteint bientôt d'autres plissements siluriens, qui 
ont dû jouer également leur rôle. En descendant, 
par exemple, de Falaise à Caen par les vallées de la 
 Laïze et de l'Orne, on rencontre trois arêtes dont 
deux, celle de Moulines à Perrières et celle de 
 Maltot à May, sont parallèles à l'axe du Merlerault, 
_ andis que l’arète intermédiaire, passant près de 
. Bretteville-sur-Laize, se dirige N. 70° E. Je ne suis 
. pas en mesure de préciser les rapports qui existent 
_ entre ces ondulations des terrains anciens et celles 
des terrains jurassiques, et je me borne à faire 
observer que, sur la route nationale de Caen à 
4 Falaise, le relief du sol est en relation étroite avec 
. la proximité des chaînes gréseuses. La pyramide de 
 Sl-Aignan-de-Cramesnil, à 122 mètres d'altitude, est 
sur le prolongement du grès de May; la butte de 
Hautmesnil, à 129 mètres, jalonne le grès de Gouvix ; 
la butte de Soumont, près de la Brèche-au-Diable, à 
_ 190 mètres, correspond au grès de la Fontaine des 
… Rochers, hameau de St-Germain-le-Vasson. 

Il faut remarquer aussi l'absence de failles im- 
. Porlantes dans le terrain jurassique de toute cette 
h. | région : sans doute le squelette silurien, si bien 
… développé, a procuré à la masse calcaire qui l'en- 
lourait une stabilité particulière ; il s'est opposé, 
notamment, à la transmission de ces efforts de 
lorsion que M. Daubrée (1) considère comme l'une 
LE des causes probables, si ce n’est certaines, de pro- 
é Pbction des failles. En revanche, dès qu'on sort de 
zone ainsi protégée, les dislocations apparaissent : 


(1) Géologie expérimentale, page 548. 


— 304 — 


dans la Manche, c'est la baie des Veys, cette vaste 
coupure qui s'enfonce dans les terres à travers les | 
marais du Cotentin, et semble, à une époque relati- . 
vement récente, s'être prolongée jusqu'à la côte A 
ouest de la Manche par le havre de Lessay. Dans 
l'Orne, c’est la région hachée de failles qui s'étend 
du Merlerault à Mortagne. L'une de ces failles aboutit 
à Ste-Gauburge en suivant la vallée de la Rille; elle 
a entraîné l'effondrement des couches secondaires, 
de telle façon que les aflleurements de glauconie 
dessinent, à la même altitude moyenne de 20 mè- 
tres, deux lignes presque symétriques de part el 
d'autre de l'axe du Merlerault. 


En résumé, à toutes les époques et de toutes les 
façons, l'axe du Merlerault paraît avoir joué un rôle 
prépondérant dans la géologie du Calvados et des 
régions avoisinantes ; il en constitue le trait le plus 
ancien et le plus caractéristique. 


— 305 — 


ÉTUDES GÉOLOGIQUES 
HEUX CANTONS D'ALENCON 


Par M. LETELLIER, 


Conservateur du Musée d’Alençon, membre honoraire de la Société Linnéenne 
et de la Société géologique de Normandie 


AVANT-PROPOS 


L'étude géologique des environs d'Alençon a été 
faite, il y a un demi-siècle, par MM. Dufrénoy et 
Élie de Beaumont, auteurs de la carte géologique 
de la France ; M. le capitaine Puillon Boblaye, qui 
travaillait à la carte de l'État-Major ; M. Blavier, 
ingénieur en chef des mines, et M. Triger, l'un des 
auteurs de la carte géologique de la Sarthe. Mais la 
Carte géologique de la France est à très petite 

elle, et nos deux cantons n'y occupent qu'une 
Surface insignifiante ; — la carte géologique de 
l'arrondissement d'Alençon, de Boblaye, n'a pas été 
Publiée, et les observations de cet auteur n'ont été 
 Publiées qu’en partie dans le Bulletin de la Société 

&éologique de 1837 ; — les Études de Blavier sur le 
département de l'Orne, faites sur le terrain en 1836 


— 306 — 


et 1837, publiées en 1842, sont très sommaires, un 
peu vieillies et inexactes pour tout le sud des deux 
cantons. — Quant aux observations de M. Triger, 
elles ont à peine dépassé Ja limite de son départe- 
ment et sont restées manuscrites. 

Pour ces motifs, j'ai cru entreprendre une œuvre 
utile en refaisant, sur le terrain, les observations 
de mes devanciers et en dressant la,carte géologique 
des deux cantons à l’échelle considérable de 
1/20000, réduite, pour la publication, à 1/40000. 

J'ose espérer que mon travail, tout imparfait qu'il 
est, pourra rendre quelques services à l'agriculture, 
à l’enseignement et à ceux qui, après moi, voudront 
éludier la géologie de cette contrée. 

Je prie tous ceux qui m'ont aidé, de vouloir bien 
agréer mes remerciements el ma reconnaissance , 
spécialement, l'Association française pour l'avance- 
ment des sciences. qui a fait en partie les frais des 
observations sur le terrain; le Conseil général de 
l'Orne. qui a voté une subvention pour l'exécution 
de la carte, et la Société Linnéenne, qui s'est chargée 
de l'impression de la Notice et du surplus des 
dépenses de la publication. : 


TOPOGRAPHIE SOMMAIRE DES DEUX CANTONS 


Les deux cantons d'Alençon font partie d'une 


espèce de golfe compris entre les hauteurs des 2. 
forêts nationales de Perseigne et d'Écouves- Is sont 
presque en entier dans le bassin de la Sarthe, TIVe 


EU 


droite, et bornés, au S.-E: et au S:, par la Sarthe et 4 


— 307 — 


la ligne arbitraire qui limite le département : à l'O., 
par le Sarthon et la crête du mont Souprat ; au N., 
par les hauteurs d'Écouves, et à l'E., par la ligne 
sinueuse qui sépare le canton Est d'Alençon du 
canton du Mêle-sur-Sarthe. 

La Sarthe prend sa source au plateau de Moulins-la- 
Marche, aux altitudes de près de 260 mètres, et dans 
la partie de son cours qui borne ou traverse nos can- 
tons, elle coule dans la direction générale de N.-E. au 
S.-0., mais en faisant les détours les plus capricieux. 

A son entrée dans le canton Est. la Sarthe est à 

133 mètres d'altitude ; à sa sortie du canton Ouest, : 
à St-Céneri. elle est à 120 mètres. ce qui fait à peu 
près 4 centimètres de pente pour 100 mètres, en 
tenant compte des détours. C'est quatre fois la 
pente de la Seine à Paris. Cependant, comme elle 
est coupée par des gués et des barrages nombreux, 
elle paraît presque partout dormante. 
De sa source à Alençon, la Sarthe s’est creusée un 
lit profond etune large vallée occupée par de riches 
prairies. Mais en aval, elle a dû se frayer un passage 
au iravers de terrains résistants ; aussi, en maints 
endroits, y coule-t-elle dans une vallée étroite et 
encombrée de rochers. | 

Ses affluents de la rive droite, dans nos cantons, 
sont assez nombreux. à peu près parallèles, et 
dirigés en général du N.-0. au S.-E., de manière à 
tomber presque perpendiculairement dans la rivière 
Principale, Les plus importants sont : 

Le ruisseau de la Groix, qui vient de l'étang de 
Radon, et dont le cours inférieur fait notre limite 
orientale ; 


—— 308 — 


Les ruisseaux du Sortoir et de Noël, commune de 
Semailé ; 

Le Londeau, à Valframbert; 

La Briante, qui descend des hauteurs d'Écouves et 
arrose Alençon ; 

Le ruisseau de Cuissai ou du Pont-Percé, venant 
du pied de la butte Chaumont ; 

Celui de Chahains ou d'Epaulai, qui amène les 
eaux de Pacé ; : 

Ceux de la Maladrerie, de la Ferrière et de Fran- 
geau, sur Mieuxcé et la Ferrière ; 

_ Enfin, le Sarthon, dirigé du N. au $.; petite 
rivière très rapide, très rocheuse, et dont le cours 
inférieur nous sépare du département de la Mayenne: 

Sur la rive gauche , il n’y a que les ruisseaux du 
Gué de Sorre, du Gué de Gesnes et des Haies-Basile, 
situés tous trois en partie sur la limite commune des 
départements de l'Orne et de la Sarthe. 

La Mayenne a ses sources à l'extrémité occiden- 
tale du canton Ouest. 

Le centre et l’est des deux cantons font partie 
d'une vaste plaine jurassique qui se prolonge très 
loin, vers l'E. et le N.-E., en se maintenant aux 
d'eau 
partagent cette plaine en sections dont le 
dû qu'aux érosions ; les vallées, peu profondes, 
larges et à pentes douces. — Mais le reste est beau- 
coup plus accidenté, Avec des vallées profondes, on 
y voit le plateau de Héloup, qui à 200 re 


d'altitude ; le plateau de St-Denis et la longue arête : 
225 mètress 
rat, 387 à k 


qui longe le Sarthon, l’un et l’autre de 
les buttes de Ste-Anne et le mont SouP 


— 309 — 


417 mètres ; les collines de la Lacelle et de Gande- 
lain, 250 à 300 mètres; la butte Chaumont, 
378 mètres, et les sommets d'Écouves, qui atteignent 
de 350 à 417 mètres, altitude la plus élevée du 
N.-0. de la France. 

Ces plaines et ces collines sont couvertes de 
cultures, de bois ou de forêts ; on n'y voit ni étangs, 
ni marais, ni bruyères d’une étendue notable. 

Les deux cantons occupent ensemble 25,156 hec- 
res. Leur longueur totale est de 25 kilomètres de 
l'E. à l'O., et leur largeur, du S. au N., d'environ 
18 kilomètres. 

Géologie (1) 


Les deux cantons d'Alençon offrent au géologue 
un champ d’études assez varié. Situés sur les confins 
des terrains primaires et des terrains secondaires, 
ils contiennent des représentants d’un certain 
nombre d’étages qu’on voit rarement réunis sur une 
aussi petite élendue. On y trouve en effet du 
Cambrien, du Silurien et du Dévonien, soulevés et 
Modifiés par les éruptions des Granites et des Por- 
bhyres; puis les étages inférieurs de l'Oolthe, un 
élage du Crétacé et de nombreux lambeaux d'allu- 
vions anciennes et modernes. 

Mais nous n'avons ni la Série cristallophyllienne , 
ni les étages entre le dévonien et l'oolithe inférieure, 
et entre le callovien inférieur et le milieu des 
lérrains crétacés, ni les terrains tertiaires. 

(1) Pour la définition des termes techniques et la classifica- 


tion des terrains, voir le Cours élémentaire de M. Vélain ou les 
Traités de M. de Lapparent. 


— 310 


Le canton Ouest est en grande partie primaire ou 
éruptif ; le canton Est, au contraire, est tout entier 
jurassique, sauf au nord, où se prolongent les 
terrains primaires. 


Roches éruptives. 


Nous n'avons qu'un genre de roches éruptives, le 
Granite. 
Granite. 


Le granite forme, chez nous, trois massifs Séparés : 
le massif d'Alençon, celui de St-Géneri et celui de la 
Lacelle. 

Le granite ancien à mica noir, comme le granite 
de Vire, n'existe pas ici. Le granite d'Alençon est à 
mica blanc, avec une certaine proportion de mica 
noir ; il constitue donc l'espèce appelée Granulite.— 
Dans les granites de St-Céneri et de la Lacelle, le 
mica est en partie remplacé par de l'amphibole, ce 
qui les rapproche de la syénite. 


1° MASSIF D’ALENÇON. 


Le granite à mica blanc d'Alençon est un des 
meilleurs types de la granulite (Michel Lévy, in 
Guillier, Géologie de la Sarthe, p. 369). Les urois 
éléments sont toujours parfaitement discernables à 
l'œil nu. Le feldspath, qui prédomine , appartient à 
l'orthose; il est blanc grisâtre et empâte le quartz el 
le mica sur lesquels il se moule, formant ainsi 
comme le ciment de la roche. Le quartz est brunâtre, 
comme enfumé et quelquefois en cristaux pyramidés 


— 311 — 


assez volumineux, appelés Diamants d'Alençon. Le 
Mica, blanc, un peu argentin, est peu abondant et 
en toutes petites lames à contours irréguliers, parfois 
implantées dans le quartz ou l’orthose. On le trouve 
. aussi, mais rarement, en longues aiguilles rayon- 
_ nantes. — Constamment, il y a encore du mica noir 
qui, en certains endroits, se réunit en amas ou nids 
Plus ou moins volumineux; j'en ai vu d'un mètre 
_ Cube. La couleur générale de la roche fraîche est le 
5 blanc grisâtre ou bleuâtre, dû au feldspath; mais 
elle brunit à l'air humide. 
Outre ces parties essentielles,le granite d'Alençon 
_ renférme parfois, en cristaux bien visibles, de 
l'Albite, de la T ourmaline, du Grenat, du Béryl, de 
l'Emeraude. En l'étudiant en lames miaces, on y 
Yerrail sans doute, de plus, du Zércon, de la Topaze, 
de l'Apatite, de la Magnétite, indiqués ailleurs dans 
la granulite, par MM. Michel Lévy et Fouqué 

… (Minéral. Mmicrograph., p. 160 ; de Lapparent, p. 599). 

_ Tels sont les caractères du type. Mais dans toutes 
| les Carrières, on trouve à signaler des modifications 
_ Intéressantes que je réserve pour les monographies 
_ locales. 


HN NB à 
de 


MATE CRS 


Le granite d'Alençon est toujours en masses 
absolument dépourvues de stratification , surtout de 
… (lle stratification horizontale que Boblaye avait cru 
“Marquer (Réunion de la Soc. géol., à Alençon, 
“Septembre 1837); mais il est divisé en polyèdres 
réguliers par des fissures de retrait. Généralement. 


“Wisent l’ensemble en tranches plus ou moins 


— 312 — 


épaisses, d'un décimètre à un mètre et plus ; ce 
qui donne à la roche, comme le dit avec raison 
Blavier, « une apparence trompeuse de stratifica- 
tion. » Ces plans de division, dont on profite pour 
l'exploitation, produisent dans les carrières ces 
belles parois inclinées, lisses, presque polies, qui se 
prolongent quelquefois sur une longueur de 
90 mètres, avec une hauteur de 4 à 5 mètres. 

L'inclinaison et l'orientation de ce système prin- 
cipal de fissures sont assez constantes. La première 
est d'environ 60 à 70° sur l'horizontale, plongeant au 
N. ; la seconde est dirigée de l'E. à l'O. 

Les fissures, ordinairement vides et très étroites, 
sont parfois remplies par des filons cristallins de 
quartz brun ou blanc, quelquefois félide, à odeur 
d'ail due peut-être à l'arsenic; ailleurs, on y voil 
des éléments granitiques très fins avec fer sulfuré. 

Dans plusieurs carrières, les masses les plus 
compactes sont traversées par des filons de 1 à 
20 centimètres d’une granulite à grains très fins, où 
le feldspath prédomine et qui paraît être ce que 
M. de Lapparent appelle Granite euritique (Traité de 
Géol., p. 598). Ces filons, ordinairement soudés 
intimement à la roche, sont plus blanes et plus 
durs ; ils tranchent donc sur l'ensemble par là 
couleur et finissent par former bourrelet quand la 
pierre est employée en dallages. 

Notre granite, avec le temps, s’altère à la surface 
des massifs et souvent sans changer de couleur. Le 
feldspath orthose, silicate d'alumine et de potasse, S6 


transforme d’abord en silicate d'alumine et carbonate 
de potasse ; le carbonate de potasse est dissous par 


dE 


Le) SRE 


_ les pluies et emporté, et il reste le silicate d'alumine 
ou Kaolin, mêlé au quartz et au mica. 

Si maintenant le granite est de composition nor- 
 lale et protégé par une couche de terre, la roche 
_ décomposée conserve l'apparence du granite dur, 
mais elle est dépourvue de cohésion et on peut 
_ l'exploiter à la pelle comme du sable graveleux. Si 
_ le granite est mal recouvert où baigné par l’eau 
_ courante, le kaolin est délayé et emporté: il reste 
alors un gravier quarlzeux employé comme sable 
#rossier ou formant sous terre la couche aquifère où 
vont s'alimenter la plupart des puits du pays. — 
Enfin, si le granite est exceptionnellement riche en 
feldspath , on a un dépôt de Æaolin plus ou moins 
Pur, Suivant sa Leneur en quartz. 

Naturellement, la décomposition se fait de haut 
. Cu bas, de sorte que la couché décomposée augmente 
Avec le temps ; et comme elle suit les fissures, elle 
| laisse assez souvent des noyaux arrondis et durs au 
_ Milieu de la masse sableuse. Si la masse arénacée 
Vient à disparaître, on a ces blocs isolés qu'on à 
_ Pris quelquefois pour des monuments mégalithiques 
où des blocs erratiques. 

La finesse du grain, la couleur et surtout la 
dureté de la pierre varient à mesure que les exploi- 
lations s'approfondissent. Je connais des carrières 
qu'on exploite aujourd'hui pour la troisième fois sur 
le même point. Avant ce siècle, on s’est contenté, je 
dirais presque, d'écrémer la surface, donnant de la 
Diérre à gros grains et de couleur pâle. Nos plus 
"eux monuments, datant de 7 à 800 ans, n'en 
tiennent pas d'autre. L'altération des parties à 


RES lee 


— 314 — 


l'air libre n'a fait qu'émousser les arêtes. Mais cette 


pierre n'a pas résisté au frottement, témoin les. 


marches des vieux escaliers et les seuils des vieilles 
maisons, qui sont usés profondément. 

Depuis une centaine d'années, on préfère la pierre 
d'une deuxième zone, plus grise, plus fine et plus 
résistante, mais qui s'use encore trop par le frotte- 
ment réitéré : telles sont les dalles de nos trottoirs ; 
telles étaient aussi, malheureusement, celles qu'on 
avait naguère expédiées au loin et qui avaient fait 
repousser nos granites.—Enfin, depuis une trentaine 
d'années, quand le consommateur y veut mettre le 
prix, on attaque le granite bleudtre, qui ne laisse 
guère à désirer pour la finesse relative du grain, la 
compacité et la résistance au frottement. Cetle 
variété peut fournir des monolithes parfaitement 
homogènes de 7 à 8 mètres de longueur. 

D'après les expériences de M. Michelot, ingénieur 
en chef des ponts et chaussées, la résistance à l'écra: 
sement est énorme : elle peut dépasser 1,100 kilo- 
grammes par centimètre carré pour le granite de 
Beauséjour. 

La densité moyenne est 2,6, de sorte que le mètre 
cube pèse environ 2,600 kilogrammes. 

Je dois ajouter que le granite d'Alençon ne Se 
couvre jamais de ces taches -ocreuses, appelées 
taches de rouille, qui, ailleurs, déshonorent si SOU- 
vent les constructions en granite. 

Il y a, sur le massif d'Alençon, une dizaine de 
carrières en exploitation ; elles occupent plus de 
400 ouvriers, dont le salaire varie de 3 à 6 francs par 
jour. Les débouchés sont les constructions du pays: 


— 815 — 


les travaux d'art des chemins de fer et des routes, 
les bordures, les dalles et les marches pour Paris 
et quelques autres villes, les monuments funé- 
_raires, etc. 


_ Le massif d'Alençon s'étend sur six communes : 
Alençon, St-Germain, Condé, Lonrai, Damigni et 
_ Colombiers. Il occupe une surface d'environ 7 kilo- 
L mètres de diamètre ; mais il est loin d'émerger dans 
à loute cette étendue, car il est souvent recouvert par 
4 l'arkose, les calcaires oolithiques et les alluvions. 
L Uependant, on peut dire qu'il forme un vaste plateau 
2 recouvert en partie par une faible épaisseur de ter- 
_rains plus récents, puisque souvent on le rencontre 
_äu fond des puits. 

Dans l’espace qu'il occupe, le granite ne forme 
ulle part de protubérance sensible, restant partout 
À au-dessous du niveau des plaines environnantes. 
… Cest assez dire qu'on l’observe principalement dans 
les vallées de la Sarthe et de ses afllnents. Sa plus 
_Brande altitude, au S. comme au N., est de 160 mè- 
les, soit 25 à 30 mètres au-dessus du niveau de la 
_lière principale. 

A l'intérieur du périmètre de la commune d'Alen- 
fon, le granite n'apparaît à la surface que sous forme 
1e pointements ou récifs de peu d'étendue, et 
More n'y en a-t-il plus que deux, l'un dans l'enclos 
À le Guéramé, en face du cimetière de St-Léonard, 
‘ilre au moulin des Ühâtelets. Un troisième à élé 
0ité, il y a une trentaine d'années, à l'O. de 
Abatloir. Mais si le granite est si rarement visible 
- ‘dessus du sol, il n'en forme pas moins le deuxième 


— 316 — 


sous-sol de la ville, à des profondeurs qui dépassent 
rarement 10 mètres. Ainsi, au haut de la rue de la 
Barre, il est à 2 ou 3 mètres au-dessous de la sur- 
face ; au haut des Promenades et rue de Candie, à 3 
ou 4 mètres ; et il y a été exploité, il y a 40 à 50 ans; 
au centre de la ville, dans les puits, on le trouve à 
5 ou 6 mètres; à la scierie Leguerney, route de 
Sées, le puits atteint un puissant dépôt de kaolin à 
9 mètres et le granite à 11 mètres ; à l’autre bout de 
la ville, le pont de St-Léonard et les terrains voisins 
sont sur un dépôt de kaolin plus puissant encore, à 
quelques mètres au-dessous du niveau de la prairie. 
Sur la commune de St-Germain, rive gauche de 
notre rivière, le granite occupe une étendue considé- 
rable, de forme triangulaire, dont la base s'appuie 
sur la Sarthe, depuis Alençon jusqu'au moulin de 
Condé, et dont le sommet est au S., tout près de La 
Chevalerie, soit environ 4 kilomètres de base sur ? 
de hauteur. Les savants auteurs de la carte géolo- 
gique de la Sarthe ont donc commis une erreur en 
prolongeant cette roche jusqu'au haut de la vallée 
de La Bouverie. Cette vallée est occupée par le 
schiste cambrien dont les aflleurements, et notamr- 
ment celui des Rochettes, leur ont échappé. 
Là, comme à Alençon, le granite est en partie 
recouvert par l'oolithe et les alluvions; mais il 
aflleure sur de vastes espaces et surgit en récifs 
isolés, très nombreux, au travers des terrains super” 2 
posés. — Les fermes du Rocher et de la Monnerle 
sont en entier sur un aflleurement presque continu, <. 
dont les pointes s'élèvent souvent à 2 ou 3 mètres 
au-dessus du sol. 


— 317 — 


_ Tout près de la première, la roche est traversée 
. « par de nombreux filons de leptynite d'un à 3 déci- 
_ mètres d'épaisseur... et formant deux systèmes 


_ point visité par la Société est en haut du chemin 


_ Je dois noter ici que c'est à cette séance du 
. septembre 1837, que le capitaine Boblaye présenta 
_ sescartes géologiques de l'arrondissement d'Alençon, 
_4u 40/000° et une coupe théorique allant de la butte 
Chaumont au Neufchâtel. — De ces travaux si 
importants pour le pays, je n'ai pu retrouver qu'une 
Copie de la coupe dans la riche collection de M. de 
_ La Sicotière. 

A l'O. de la Monnerie, les bois des Aunais et de 
. Ghauvigny sont criblés de trous d'où l’on tirait, il y 
4 un demi-siècle, le kaolin employé par les potiers 
_@bles tuiliers ; le château de Chauvigny est fondé 
Sur un dépôt de kaolin et le pare est rempli de 
beaux aflleurements, surtout près de l'étang; la 
ferme de la Tillière est sur un roc énorme, et des 
_Centaines d'autres, de toute grandeur, surgissent de 
°ute part dans les champs et les pâtures du voisi- 
_ ge; un puits, récemment creusé à 3ou 400 mètres 
R ferme, est tout entier dans une masse de 
&0lin qu'il ne traverse pas, malgré ses 10 mètres 
* profondeur, et cette masse aflleure dans les 
%sés voisins sur une étendue notable. 

AU S. du bourg de St-Germain, on voit de vieilles 
Grrières d'un granite grossier et friable, mais où l'on 


— 9318 — 


trouvait facilement du mica radié el des cristaux de 
grenat. De St-Germain à Condé, la rivière et les 
prairies sont encombrées de rochers dont les 
derniers font un des ornements du parc du château 
de l'Ile. 

En dehors du massif presque continu que je viens 
de décrire. il y a comme je l'ai dit, de nombreux 
pointements isolés, anciens récifs de la mer 


bajocienne. Les deux plus importants sont la Roche | 
de la Gravelle, dans le lit du ruisseau du Gué dé" 


Gesnes, longue de 60 à 70 mètres, el presque 
aussi large, et la Roche du Sollier, longue d'une 
centaine de mètres, en partie dans le lit de la Sarthe. 
qu’elle barre et détourne, tout près et en aval 
d'Alençon. Les autres, moins remarquables, sont 
disséminés dans les champs et les prés depuis la 
Gravelle jusqu’à la rivière. 

Le granite de St-Germain n'a été jusqu'ici l’objet 
d'aucune exploitation suivie. Il est bien vrai qu'il 
est à gros grains et peu consistant; mais On n'en 
connaît que l’épiderme. 


Si maintenant nous traversons la Sarthe à St 
Germain, nous entrons sur la commune de Condé- 
sur-Sarthe, où se trouvent aujourd'hui toutes les 
carrières en exploitation : Beauséjour, Hertré, la 
Boissière, la Galochère et le Pont-Percé. 


Beauséjour. — Les carrières de Beauséjour sont 


alignées sur un aflleurement de 5 à 600 mètres de 
long et 100 à 150 mètres de large, peu saillant 
au-dessus de la prairie, qui est ici fort étroite Le 


dessus, comme partout, est décomposé ou altérés 


Ë 
te 
Re ue ion EX cures 


— 319 — 


mais le fond des carrières, qui n’est pas à plus de 
ü ou 7 mètres de la surface. donne de la pierre 
._ excellente, tai type de la Granulite d'Alençon ; 
. «cette pierre est bleuâtre, homogène, à grains fins et 
susceptible d’un beau poli, si l’on voulait en faire 
… les frais; elle est en monolithes énormes, qu'on 
4 _ débite aisément, au moyen de coins, en paralléli- 
.pipèdes à faces presque planes. J'ai déjà dit qu'elle 
Supporte plus de 1,100 kilogrammes par centimètre 
Carré. C'est ici surtout qu'on peut observer les 
8rands plans de clivage de plus de 50 mètres de 
long, orientés de l'E. à l'O. 

La dernière carrière à l'O. est celle où les 
accidents minéralogiques sont plus nombreux, aussi 
l'a-t-on Presque abandonnée. On y trouve des nids 
, de mica noir ; des parties pegmatoïdes avec druses 
à cristaux de quartz enfumé ( diamants d'Alençon ), 
&TOS parallélipipèdes d’orthose et prismes de tour- 
aline; dé nombreux filons de granite euritique avec 
cristaux de grenat. 

Hertré, — A la suite et à peu de distance, vien- 
_Ment les carrières de Hertré. Elles occupent une 
 flendue de 800 mètres sur 200 à 300, et l'affleure- 


Ci la prairie a jusqu'à 400 mètres de largeur en 
“Sant très plate, et le plateau de granite sous- 
Mntest si près de la surface, qu'on peut à peine 
 COMpier. les :afleurements partiels et isolés qui 

Nsissent parlout, ou s'étalent au niveau du sol. 
‘nai vu plus de trente dans un pré d’un à deux 
Clares. 


LE 


#8 Carrières doivent être des plus anciennes du 


— 320 — 


pays: elles ont même donné au granite son nom vul- 


gaire, car on l'appelle souvent du hertré. 

L'exploitation de Hertré, faite ainsi à des époques 
diverses, et jusqu'à ces derniers temps, par des 
moyens tout à fait primitifs, a accumulé des tas 
énormes de déblais qui se sont amoncelés au hasard. 
C'est un véritable chaos, au sein duquel sont dissé- 
minés les chantiers dont le sol est encore bien au- 
dessus du niveau de la vallée. 

La roche exploitable est de bonne qualité, homo- 
gène et dépourvue de minéraux accidentels. Elle est 
cependant trop riche en feldspath et moins bonne 
que celle de la deuxième carrière de Beauséjour. Un 
jour viendra où l'on exploitera plus profondément, 
et la pierre sera plus belle et plus dure. C'est cette 
dureté que les exploitants veulent éviter ; mais Sans 
doute, alors, on aura inventé des machines qui 
affranchiront les ouvriers du travail si pénible du 
piquage, sans nuire à leurs intérêts légitimes. 

La couche épaisse en décomposition n'est pas 
négligée. Broyée et passée à la claie, elle nous fournit 
à bas prix ce beau sable micacé qui brille Sur no0$ 
places, et grâce auquel, suivant un de nos vieux 
historiens, « on marche ici sur des paillettes d’ar- 
gent. » (Abbé Gauthier, Hist. d'Alençon.) 


La Boissière. — Cette carrière, sur la route de 


Bretagne, à 3 kilomètres d'Alençon, est à l'altitude 
de 160 mètres, hauteur culminante de nos granites- 
Elle donne une pierre un peu tendre, mais suscep- 


tible d'amélioration quand on voudra exploiter Lars 3 


profondément. 


La carrière de La Boissière, autrefois plus impor 


— 321 — 


tante, fut visitée en 1837 par la Société géologique 
et par Blavier. Après un abandon prolongé, on l'a 
louverte depuis quelques années, et on peut y voir, 
tomme autrefois, la belle coupe du découvert en 
arkose avec fossiles en barytine, mentionnée dans 
les Études de Blavier et dans le Bulletin de Ja 
Société. 

La Galochère. — Assez belle carrière, sur un 
afleurement isolé, au S. de Condé : c’est aujourd'hui 
la plus intéressante par les accidents minéralo- 
giques. On y a récolté de beaux diamants d'Alençon, 
du mica en lames hexagonales et de grands cris- 
faux d'orthose. De là aussi viennent quelques belles 
émeraudes, les seules que je connaisse comme pro- 
Venant de nos granites. L'aflleurement se rattache à 
celui du Pont-Percé. 

Le Pont-Percé. — La carrière du Pont-Percé est 
. la plus connue et celle qu'on cite le plus souvent. 
_ Elleest, en effet, fort intéressante au point de vue 
. Scientifique: mais sa réputation est surfaite et en 
Partie uSurpée, parce qu'on la confond avec une 
autre aujourd'hui recomblée. 

Elle est à 4 kilomètres d'Alençon, tout près de la 
. Ouie de Bretagne. et à l'entrée du village du Pont- 
 Percé. Elle occupe un pointement de 100 à 150 mè- 
(res de diamètre, et sa profondeur actuelle atteint 
_Tàs8 mètres. La roche est très chargée de feldspath 
à gros 8rains, surtout à la surface. Le fond est de 
 Malité moyenne et bleuâtre ; à mesure qu'on 
_ Monte vers le haut. Ja couleur se ternit et la roche 
_ (Mive à se désagréger. En un point, aujourd'hui 
“ile à observer, elle est recouverte d’une lentille 


_ 82 — 


de beau kaolin de 2 mètres et plus d'épaisseur. Les 
fissures sont assez souvent remplies, soit de quartz 
fétides, soit de fins débris de granite avec fer sulfuré. 
Çà et là, leurs parois sont à gros grains et s'ouvrent 
en géodes hérissées de diamants d'Alençon, de cris- 
taux d'orthose et de béryl, et de grandes lames de 
mica blanc. Aujourd'hui, à cause de la profondeur 
de l'exploitation, ces accidents sont rares ; aussi les 
diamants d'Alençon sont-ils à présent d’un prix assez 
élevé. 

Au-delà du ruisseau, les maisons sont fondées sur 
une épaisse couche de kaolin, que j'ai vue dans le 
creusement d’une cave, et à la montée, on retrouve 
le granite en roche. 

On est là en face de l'emplacement des vieilles 
carrières, où jadis on trouvait en abondance les dia- 
mants d'Alençon. Elles sont aujourd’hui nivelées, 
couvertes d'arbres verts et englobées dans le parc 
de Vervennes. — Le granite qu'elles fournissaient 
était détestable, mais c'était un vrai trésor minéra- 
logique. Au pied de la rampe assez raide de la 
route, on allégeait les carrosses, et les voyageurs 
montaient à pied. Alors les ouvriers, dont les poches 
étaient toujours pleines, offraient diamants et saints 
sacrements ; il y en avait de tous les prix, et chacun 
pouvait ainsi emporter un souvenir. — C'est de cette 
façon, sans doute, que s’est répandue dans le monde 
la réputation méritée du diamant d'Alençon. 

On a tiré-de ces carrières des prismes de quartz 
enfumé de 5 à 6 centimètres de côté, CE qui fait 
30 à 36 centimètres de tour. Le Béryl devait aussl 
être très commun, car j'en ai encore trouvé de beaux 


— 323 — 


exemplaires dans les vieux déblais : il était souvent 
en boules formées de cristaux rayonnants, comme 
là marcassite de la craie; ces boules, une fois fen- 
dues, donnaient les groupes curieux désignés par 
les ouvriers. à cause de leur forme, sous le nom de 
saint sacrement. 

C'est à ces carrières que se rapporte la visite de 
la Société géologique, en 1837. Mais la coupe idéale 
qu'elle en donne, t. VIII, pl. 8 ne rappelle en rien 
la disposition de la roche ni celle de la vallée : elle 
représente en effet une stratification concentrique 
relative à une théorie de M. Boblaye, qui n'a pas de 
base dans nos massifs de granite. 

Un peu au N. du Pont-Percé, j'ai vu et étudié 
autrefois les carrières de la Cette, presque aussi 
riches en minéraux que les précédentes. Elles 
donnaient notamment de beaux cristaux d’orthose 
él de tourmaline, de magnifiques échantillons de 
Mica aciculaire et un peu de galène: les blocs 
élaient souvent traversés par de larges filons de gra- 
nite euritique. Elles sont aujourd'hui complètement 
“upprimées ainsi que les derniers vestiges du village, 
_ sur l'emplacement, on a planté un bois de chênes 

_fxoliques et d'arbres verts. 

même massif de granite s’avance encore 

fon un kilomètre au N., jusqu'au village de la 

Gaucherie, où l'on voit les derniers aflleurements. 

Jeu dans ces parages, aux siècles passés, 
Une multitude de petites exploitations ; peu d'aflleu- 

léMents sont intacts ; on dirait que nos ancêtres 

“nt voulu sonder tous les reliefs de la roche. De 

“exploitations. une seule a été reprise il y a 15 


 d'envi 


— 324 — 


ou 20 ans; c’est celle de la roche Blin. Elle a été 


bien vite gènée par l’eau et ne forme plus qu'un 
étang. 

Cette pointe extrême du grand massif d'Alençon 
est limitrophe du schiste cambrien sur toute sa 
bordure occidentale, et le contact est visible en 
plusieurs points ; il se fait par simple juxtaposition, 
sans transition, sans passage d'une roche à l’autre, 
et les deux roches sont souvent soudées. 

Au Gué au Cheval, on observe un pointement de 
granite de très faible étendue au travers du schiste. 
Au Val, un kilomètre plus loin, on voit un autre 
pointement dans les mêmes conditions, mais plus 
étendu, car il a 400 à 500 mètres de diamètre. Le 
granite du Val diffère sensiblement du restant du 
massif : ilest très pauvre en mica et contient de 
l’amphibole, comme le schiste environnant. 

Blavier, p. 11 des Études, a dit: < Dans Ja 
commune de Condé, on peut voir le granite passer 
par degrés insensibles et par une sorte de dégéné- 
rescence de ses éléments, d’abord au granite talqueux;, 
puis au gneiss. » Je n'ai jamais eu l'occasion 
d'observer ces passages et je n'en trouve aucun” 
spécimen dans la collection des roches recueillies 
par Blavier et que j'ai rangées et étiquetées au 
musée d'Alençon. Les spécimens de Blavier sont du 
schiste cambrien métamorphique de la Touche, 
dont nous parlerons plus tard. 

Je retourne à La Boissière. — Au N. de ce village, 
le granite s'enfonce assez vite sous la plaine ; af, à 


250 mètres de la carrière, il est déjà à 20 mètres de 
profondeur au fond d'un puits. Ensuite, il se relève : 


RE CE SET dan SE ni © > 


LES 


— 320 — 


et reparaît à 1 kilomètre plus loin, au village de 
Montpertuis. 

Ce village occupe le flanc d'un plateau jurassique 
de 165 mètres d'altitude, appelé le Mont-Foulon : il 
est tout entier sur la plus épaisse et la plus belle 
couche de kaolin du pays. Le dépôt a environ 
400 mètres sur 300 et une épaisseur variable, mais 
qui peut dépasser 8 à 10 mètres en quelques points, 
comme le montre la coupe d'un puits creusé au 
milieu du village. 


RNA végétale. … : : , . . . . O 
Terre rouge . 0 50 
Kaolin grossier. tn Sn 
RE 
Couches altern. de kaolin fin et grossier. 7 
Kaolin à très gros grains. 1 
Gravier kaolinique, pas traversé. 


Certaines parties, en filons, (le kaolin fin de la 
toupe), sont très blanches, très pures, et pourraient 
tre utilisées pour les porcelaines communes. Mais 
_ masse, qui résulte de la décomposition sur place 
: d'un granite très feldspathique, est trop chargée de 
_ üarb, et, ce qui est plus grave, d'un peu de fer 
Qui la jaunit par places. On l’exploite depuis fort 
longtemps, si l'on en juge par l'étendue considérable 
des surfaces épuisées, sur lesquelles s'est élevée une 
Petite futaie. 


A pas qu'il n’était pas déjà utilisé depuis long- 
temps. Ce savant aurait même acheté pour le duc 


— 326 — 


d'Orléans « une pièce de terre qui en contenait 
beaucoup » (Odolant Desnos, ist. d'Alençon, t.H, 
p. 475. — Guettard, 5° Mémoire, 1770, cité par 
d'Archiac, Introduction, I vol. — Mém. de l'Acad. 
des Sc., 1765). — D'après Blavier et Boblaye, on a 
essayé de l'utiliser à Sèvres; mais la forte proportion 
de corps étrangers qu'il renferme à dû faire renoncer 
à son emploi. On s’en servait, il y a 50 ans, pour 
faire les gazettes dans lesquelles on cuisait la faïence 
à la faïencerie de St-Denis-sur-Sarthon. Aujourd’hui, 
comme autrefois, nos potiers mélangent le kaolin à 
l'argile du pays, dans la proportion d’un quart envi- 
ron, pour la poterie commune d'Alençon ; les potiers 
et les briquetiers, en forçant la proportion jusqu à 
3/4, en font des briques et des pavés suffisamment 
réfractaires et d'un bon usage pour les foyers et le 
pavage des fours. Les uns et les autres emploient 
encore le kaolin bien sec et réduit en poudre pour 
empêcher l’adhérence des pièces dans les moules et 
sur les séchoirs. 

Après l’aflleurement de Montpertuis, le granite 
s'enfonce au N. sous le plateau du Mont-Foulon, 
passe au fond des puits de Beaubourdel à 8 ou 10 
mètres de profondeur, où il est encore recouvert par 
le kaolin, et reparaît à 1,500 mètres au-delà, aux 
villages de Montgault et de Bourdon. 


IL nous reste à étudier les aflleurements de la 
vallée de La Briante. : 
Le premier commence au moulin des Châtelets, à 
1 kilomètre de la ville. 11 occupe la vallée jusqu'au 
Pont-du-Frêne, soit 500 à 600 mètres, el s'élève à 


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— 327 — 


une dizaine de mètres au-dessus de la prairie. Il 
forme de beaux rochers au départ de la fausse 
rivière, et l’on voit tout près de là une ancienne 
carrière ; il s'étend en grandes tables dans les cours 
du village du Pont-du-Frêne, sous les maisons, dans 
h route, et probablement jusque sous les fondations 
du pont. Ensuite, il est recouvert par la Grande- 
Oolithe, mais on le retrouve à quelques mètres de 
profondeur sous le bourg interminable de Damigni, 
au moins jusqu'à l’église, où je l'ai vu à 5 ou 6 mè- 
tres au-dessous du sol dans le puits de la maison 
d'école pour les jeunes filles. 

À 1 kilomètre au-delà, commence le grand massif 
partiel de La Hantelle, qui s'étend sur les com- 
Munes de Damigni, Lonrai et Colombiers, et n’a pas 
moins de 1,600 mètres de long sur 600 à 1,000 de 
large. 

La grande carrière de La Hantelle, aujourd'hui 
délaissée, était remarquable par son granite por- 
bhyroïde, contenant des cristaux d’orthose de 8 à 
{0 centimètres, qu'on ne retrouve nulle part ailleurs 
dans la contrée. 

On a ouvert une autre carrière au bord de la route, 
peu de distance de l’ancienne : elle n'a rien d'inté- 
léssant et ne remplace nullement la vieille au point 
de vue scien lifique. Une autre exploitation se trouve 
Près de Montgault ; le granite, à très gros grains, 
8St décomposé profondément et n’est guère utili- 
Sable que pour sable graveleux. Enfin, une autre 


besoins de la propriété, et l'extrémité orientale du 
Parc, vers Montgault, est occupée par de nombreux 


— Se 


afleurements. — Ici, comme à La Cette, les vieilles 
carrières sont très nombreuses. 

Plus au N., le granite continue sur la commune 
de Colombiers, en remontant un affluent de la 
Briante ; il forme dans les prés et les pâtures de La 
Remonderie et du Gué de Maure des aflleurements 
innombrables, presque tous ras du sol, et se termine 
par le plus grand de tous, celui du Gué de Maure, 
qui a plus de 200 mètres de longueur, et qui supporte 
tous les bâtiments de la ferme. 


Le massif granulitique d'Alençon a soulevé le grès 
armoricain de St-Germain et de Héloup, le schiste à 
calymènes et le grès qui le surmonte; ila modifié le 
grès en y faisant naître le mica en abondance, el le 
schiste en y déterminant la formation de cristaux de 
mâcle ou d’andalousite ; il est donc postérieur au 
terrain silurien. M. de Lapparent (Traité, p. 1302) 
rapporte le granite à mica blanc d'Alençon au 
granite du Mont-St-Michel, et ce dernier à l'époque 
dévonienne. 


29 MASSIF DE SAINT-CÉNERI. 


Le massif de St-Céneri n’occupe, dans nos cantons, 
qu'une étroite bordure, le long de la Sarthe et du 
Sarthon et à l'origine des vallées de La Ferrière, SUF 
les communes de St-Géneri et de La Ferrière- 
Bochard ; maïs il se continue assez loin au-delà, Sur 
l'autre rive des deux rivières, dans les communes 
de Moulins, de St-Léonard-des-Bois et de La Poôté. 

Ici, le granite diffère beaucoup de celui d'Alençon; 
par son aspect et sa composition. La surface est 


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— 329 — 


_ loujours décolorée et décomposée jusqu'à une pro- 
_ fondeur considérable, souvent plusieurs mètres. Au- 
_ dessous de cette couche altérée et au centre des 
. gros blocs, la roche est gris bleuâtre et très dure ; 
on y distingue quelques cristaux de quartz et de 
 feldspath et très peu de mica, avec de nombreuses 
_ taches noires d'amphibole. M. Michel Lévy classe ce 
_ granite parmi les Microgranulites, et lui à reconnu 
là composition suivante (In Guillier, Géol. de la 
_ Sarthe, p. 372) : 

_« Mica noir, quartz, orthose, oligoclase, dans un 
magma de microgranulite et de micropegmatite. » 
Le granite de St-Céneri ne donne lieu à aucune 
_ exploitation suivie. À peine s’en sert-on comme 

moellon pour les constructions locales. 


39 MASSIF DE LA LACELLE. 


Le granite de La Lacelle occupe le N. de la com- 
mune de La Lacelle et l'O. des deux communes de 
Gandelain et de La Roche-Mabile ; ensuite, il se pro- 
: longe très loin vers le N.-O. à travers les cantons de 
- Carrouges et de La Ferté-Macé, des deux côtés de la 
_ forèt d'Andaines. — Il a, rien que dans les deux 
_antons que nous étudions, une étendue bien plus 
considérable que celle des deux autres massifs. 
Ce granite, analogue par sa composition à celui de 
: l-Géneri, se décompose comme lui avec une extrème 
facilité, et jusqu'à des profondeurs extraordinaires. 
A l'entrée du bourg de La Lacelle, une carrière où 
nl'exploite comme sable a plus de 5 mètres de pro- 
fondeur sans atteindre la roche compacte. À La 


— 330 — 


Roche-Mabile, le puits de la maison d'école, qui a 
10 à 12 mètres, n’atteint pas le granite normal. 

Partout, soit à la surface des afileurements, soit 
dans les petites carrières ouvertes pour les besoins 
locaux, on ne voit qu'une roche ferrugineuse rous- 
sâtre, à gros grains, qui s’émiette sous le marteau. 
Le feldspath en est jaunâtre et d'aspect terreux ; le 
mica, blanc et noir, est rare, et la cassure fraîche 
est parsemée de nombreuses taches noires d’amphi- 
bole, avec quelques cristaux de tourmaline. 

Le centre inaltéré des blocs, que l’on a bien rare- 
ment l’occasion de voir, a un aspect tout différent. 
C'est une roche bleuâtre, très dure, à feldspath gris. 
Employée à l'air humide, elle se macule de taches 
de rouille qui arrivent à pénétrer à une certaine 
profondeur et produisent naturellement l'effet le 
plus déplorable. 

Le massif granitique de St-Céneri a métamorphosé 
le cambrien et le silurien. Il est donc, suivant toute 
vraisemblance, de l’époque dévonienne, comme 
celui d'Alençon. 

Quant à celui de La Lacelle, il a certainement m0 
difié au moins le cambrien, et comme il se rattache 
aux massifs de l'arrondissement de Domfront; rap 
portés pour la plupart au granite de Vire, On peut 
supposer qu'il est plus ancien que les deux autres. 


TERRAINS STRATIFIÉS. 


Les terrains stratifiés inférieurs ou Zerrains Pr 


mitifs, Gneiss, Micaschistes, ete, n'existent Pré 


chez nous. 


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I. TERRAINS PRIMAIRES. 


. Les Terrains primaires, appelés aussi Terrains de 
| transition, Terrains paléozoïques, sont représentés, 
dans nos cantons, par le Cambrien, le Silurien et le 
 Dévonien. 
4° Terrain cambrien. 


_ Par suite de l'absence des terrains primitifs, le 
1 ambrien repose ici directement sur les granites. 
_ Aussi se présente-t-il très rarement sous ses formes 
typiques, comme les phyllades et les grauwakes de 
 Si-Lo ou les schistes de Rennes. Il est presque tou- 
jours profondément modifié par métamorphisme. 
AlE., le cambrien commence dans la vallée de la 
à Bouverie, commune d’Arsonnai (Sarthe), passe sous 
. lesgrès et les schistes siluriens de Héloup, et reparaît 
Ù Ekilomètres plus à l'O., dans la vallée de la Sarthe. 
Au-delà, il forme un vaste plateau qui monte de 
_ 10 mètres d'altitude au bord de la Sarthe, à 
225 mètres sur les deux rives du Sarthon; ensuite, 
: occupe en grande partie la vallée du Sarthon, de 
 S-Denis à La Roche-Mabile ; celle du ruisseau de la 
_ Guimeraie, de St-Denis aux limites de La Lacelle, et 
les vallées supérieures de la Mayenne, au S. de cette 
dernière commune. Le cambrien se prolonge ensuite 
Yers l'O. jusqu’en Bretagne. 
_ AuN. il est recouvert par le grès armoricain de 
la butte Chaumont ou limité par le granite de Gan- 
Îelain et de La Lacelle : au S , il se confond avec le 
Sanite de St-Céneri ou disparaît sous les bultes de 
: Sle-Anne et le Mont-Souprat. 


— 332 — 

Dans cet ensemble, il faut faire deux parties qui 
diffèrent considérablement : la première, à l'E., en 
relation avec la granulite d'Alençon ; la deuxième, à 
l'O., au voisinage du granite de La Lacelle. 


Massif de l'Est. — On sait que le cambrien de la 


Normandie et du Maine est principalement composé 
de phyllades et de grauwakes. Les roches du massif 
de l'E. paraissent provenir, peut-être exclusivement, 
du métamorphisme des grauwakes, par la naissance 
du mica, de l’amphibole et de la séricite. 

Les géologues de la Sarthe, département où ces 
roches se prolongent assez loin, les désignent sous le 
nom de micaschistes et les placent à la base du silu- 
rien, comme résultant du métamorphisme de leur 
étage schistes et grauwakes. Peut-être serait-il mieux 
deles appeler ], ] ty lit. ,conformément à la pomen- 
clature de M. de Lapparent (7raité, pp. 726 et 1301). 

Partout, dans ce massif, les couches sont orientées 
de l'E. à l'O., plongeant au N. et souvent presque 
verticales. Leur épaisseur est très variable et peut 
aller de quelques centimètres à 1 mètre et plus. En 
quelques points même, les affleurements ressem- 
blent presque à des rochers continus, sans strati- 
fication. Ces couches sont constamment parcourueÿ 
en tous sens par des filons de quartz laiteux, quel- 
quefois de quartz hyalin limpide ou enfumé, el 
beaux cristaux pyramidés. | 

Les variétés de la roche sont extrèmement non 
breuses. 


La plus typique et la plus importante, car elle est 


presque la seule qu'on puisse utiliser, est une roche 
feldspathique grise, avec des lignes parallèles noires 


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— 333 — 


de mica ou d’amphibole, interrompues et irrégu- 
lières, mais indiquant suffisamment la schistosité. 
L'ensemble est parsemé de grains de quartz gris ; çà 
et là, brillent de petits cristaux de feldspath blan- 
 châtres par altération, ou un peu rosés comme dans 
les porphyres. On l’emploie pour les constructions 
locales et même pour l’empierrement des chemins. 

Cette roche présente évidemment certaines ana- 
logies avec le gneiss. Aussi presque tous les auteurs, 
notamment Boblaye, Blavier, Triger, l'ont-ils men- 
tionnée sous ce nom (Boblaye, Réunion de la Soc. 
géol. à Alençon ; Blavier, Études ; Triger, Carte 
manusc.). Malgré ces analogies, on ne pourra pas 
confondre notre roche avec le gneiss, si on la com- 
pare à de bons échantillons des Vosges, par exemple, 
où des Alpes : le gneiss est franchement cristallin, 
comme le granite; le schiste métamorphique est 
terne, lilhoïde, et souvent d'aspect plus ou moins 
terreux. 

La variété la plus rapprochée de la précédente es 
aussi une roche dure, mais beaucoup plus riche en 
amphibole et à lignes noires plus fortement pro- 
noncées. D’autres variétés sont remplies de gros 
&rains de quartz et de taches blanches de feldspath 
altéré, où imprégnées de pyrite blanche qui leur 
donne, à l'état frais, une dureté excessive. 

Toutes les variétés s’altèrent rapidement, et sou- 
vent jusqu'à des profondeurs assez considérables, 
Surlout quand la roche est pyriteuse. Ainsi, dans la 
Pline entre Le Val et St-Denis, les déblais du che- 
Min de fer de Domfront n'ont pas mis deux ans à se 
réduire en argile. D'abord, la roche devient blan- 


sn GE 


châtre ou jaunâtre par la transformation partielle 
des éléments silicatés en kaolin ou en séricite, et si 
le feldspath est abondant, il en résulte des argiles 
plus ou moins graveleuses, blanches, grises, jaunes 


ou rougeâtres, suivant les variétés de la roche et sa 


teneur en fer. 

En quelques endroits, ces argiles ont jadis ali- 
imenté des fabriques de poteries. A Héloup, on 
trouve souvent des fragments de ces vieilles poteries 
ornées de têtes et de dessins qui permettent peut- 
être de les faire remonter aux premiers temps de 
notre histoire. Certaines excavations. dans la même 
commune, par exemple à La Boisnière et près du 
château de Beaudet, sont probablement les points 
d'extraction ; certains tas de graviers de quartz indi- 
quenl l'emplacement des ateliers de fabrication, ou, 
au moins, de nettoyage. Il y a bien d'autres endroits 
où l’on pourrait trouver les mêmes argiles à un état 
utilisable : le pont de Mieuxcé est sur un dépôt 
puissant ; la tranchée du chemin de Chahains à 
Courtoux coupe deux filons de 0,50 d'épaisseur 
chacun ; les puits du Teil, commune de Pacé, tra- 
versent une couche d'au moius 10 mètres avant 
d'atteindre la roche dure. 

On exploite près de Héloup une variété Meg 
assez lendre, qui est en prismes verticaux de ? 

3 mètres de hauteur et qu'on emploie comme ee 
de taille pour des montants et des linteaux de 
portes. A La Touche, commune de Lonrai, on utilise, 
pour la construction des fours à pain, une roche 
analogue, qu'on appelle pierre chauffante. La Car- 
rière d'où on la tire est remarquable par le nombre 


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à 


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et l'épaisseur des filons de quartz qui la traversent ; 
il y en a qui ont jusqu’à 20 centimètres. L'un d'eux 
est accompagné d’une petite couche de mica écail- 
leux. La variété de La Touche et du Gué-au-Cheval 
est celle qui, par son aspect, ressemble le plus au 
gneiss gris. 

Ainsi que je l’ai déjà dit, la limite commune du 
schiste cambrien et de la granulite est parfaitement 
distincte au N. du massif; mais au S.,il ma été 


_ impossible de l’observer, soit dans les hautes vallées 


de La Ferrière, soit dans la vallée du Sarthon. Dans 
celte dernière, on passe progressivement du schiste 
au granite de St-Céneri, en descendant de La Blar- 
dière au moulin de La Grouge. 

Massif de l'Ouest. — Au-delà de St-Denis, vers 
l'O., la roche précédente continue avec les mêmes 


Caractères jusqu'au village de La Chapelle, à 


500 mètres du Sarthon, où elle est recouverte par le 
8rès armoricain de la butte de Beauchêne. A 1 kilo- 
mètre plus loin, au moulin de Buhéru, on revoit le 
Gambrien, mais sous une autre forme : la pâte se 
Charge de taches blanches de kaolin ou de séricite 
et de points noirs arrondis ou irréguliers, qui de- 
Viennent de plus en plus nombreux et étendus à 
mesure qu'on approche du granite. Ces points noirs, 


… ASSez constants dans la suite du dépôt, sont souvent 


appelés mdcles, malgré leur forme irrégulière ; d'où 


_ le nom de schiste mâclifère, employé par Blavier 
Pour distinguer cette variété des autres schistes du 
à Pays. Mais il ne faut pas confondre ces schistes avec 
. les véritables schistes mâclifères de Bretagne, ni 
_ Avec ceux de St-Barthélemi, près d'Alençon, dont 


— 396 — 


4 
les mâcles sont de beaux prismes carrés d'andalousite 
ou de chiastolite (Mâcle ou tache en forme de croix, 
ou de X, chi en grec, visible sur la section). 3 

Il est présumable que ces schistes mâclifères pro- ; 
viennent en partie des phyllades, dont j'ai du reste 
vu un fragment au milieu de la masse décomposée 
de la butte Rouge, près de St-Denis, et des témoins | 
normaux au S.-E. de La Roche-Mabile, près dupont 
de La Roche. 

Les schisles mâclifères alternent avec des grau- 
wakes plus ou moins altérées et plus ou moins 
_micacées, qu'on appelle schistes micacés. 

Ce dépôt côtoie le granite depuis La Roche-Mabile 
jusqu’à la limite O. des cantons, en suivant la rive 
droite du Sarthon, puis la vallée du Merdrel jusquà 
La Charpenterie ; la vallée du ruisseau de La Gui- 
meraie, de St-Denis à la montée de La Lacelle,etles 
nombreuses vallées qui forment le cours supérieur 
de la Mayenne. 4 

A La Roche-Mabile, le cambrien occupe la base 
du vieux château-fort, le village de Raînes au N. et 
le bourg de Hauteville à l'O. On peut l'étudier Sur- 
tout dans la grande tranchée de la route de Car- 
rouges. C’est à ce point un schiste non micacé, peu. 
fissile, le plus souvent en masses épaisses, 45507 
mou, à fond verdâtre, plus ou moins riche en parties 
roussâtres. Ces parties sont souvent disposées en 
zones parallèles et constituent une roche finement 
rubanée. La même tranchée montre le contact du 
schiste et du granite, dont le plan de séparation 
plonge à l'E. sous le schiste. Il est à remarquer ee . 
le métamorphisme ne s'accentue pas sensiblement 


Di 


— 937 — 


au voisinage de la roche éruptive. C'est ce qu'on a 
déjà vu aux environs d'Alençon. 

Le cambrien de la Roche-Mabile fut étudié avec 
intérêt, par la Société géologique, en 1837. 

« Le vieux château , dit le compte-rendu du 
8 septembre, est au sommet d'un prisme de grès 
élevé de 50 mètres au-dessus du Sarthon , et ce 
prisme repose sur une roche fort remarquable par 
sa nature et par la place qu'elle occupe dans toute 
la contrée où règne le gneiss (sch. camb.) talqueux 
el le granite amphiboleux sur lesquels elle repose 
toujours sans intermédiaire. On l’eût appeléé jadis 
une grauwake à grains fins; et cependant , elle 
Montre une texture cristalline incontestable, et 
absence complète d’une véritable stratification. » 

Je me permettrai de faire remarquer, sur ce der- 
nier point, que la tranchée voisine, à Hauteville, ainsi 
que les {ranchées du chemin de fer, à La Lacelle, 
ont rendu évidente la stratification de la roche qui 
vient de nous occuper. 

A TE, du vieux château fort, le cambrien est in- 
lerrompu superficiellement par le grès armoricain, 
Mais ilreprend bientôt, et forme bordure à la prairie 
JSqu'au pont de La Forge, en devenant plus com- 
_ Pactet plus rougeâtre, et se chargeant de nombreux 
‘1 petits points blancs , probablement de séricite, qui, 
à la première Maison sur la route, arrivent à consti- 
luer une partie notable de la masse. Là , nouvelle 
MVasion du grès armoricain sur la rive droite du 
Sarthon, d'où le nom du village : La Roche de La 
Forge 5 puis vient un escarpement presque à pic, 
Mtigé du N. au S..-où M: Bigot, que j'avais le 


LA 


— 338 — 


plaisir de guider, à observé tout récemment des 
phyllades inaltérés gris verdâtres , des schistes rou- 
geâtres, et enfin, une bande d'un conglomérat 
rouge-brun, rempli de grains de quartz blanc, et 
contenant des fragments plus volumineux de quartz 
évidemment détritique. 

Cette dernière bande, d’une trentaine de mètres 
de largeur, aflleure sur une longueur de 15 à 20 
mètres; mais une ride prononcée dans le champ 
au S., et des dépressions, qui sont l'emplacement 
d'anciennes carrières, permettent de la suivre sur 
200 à 300 mètres. Les couches, assez épaisses, plon- 
gent à l'E., et se divisent en grandes dalles. 

Le schiste rouge que nous étudions, à été em- 
ployé au XI° siècle pour la construction de la vieille 
église; il constitue notamment l'appareil en feuilles 
de fougères du mur occidental. On le retrouve en 
fragments erratiques dans toute la contrée. 

Jusqu'ici, on l'avait regardé comme une variété 
de porphyre, et c’est ainsi qu'il est mentionné dans 
les Études de Blavier, p. 17. Nous devons encore à 
M. Bigot la détermination de cette roche. 

Au S. du pont de La Roche, vers le confluent du 
Merdrel, le Cambrien redevient noduleux, comme 
celui du Pont, et au village de la Charpenterie, On 
retrouve la roche de Hauteville, avec un filon de 
schiste rouge, homogène, à grain fin, et une roche 
bleuâtre, très quartzeuse, qui semble un passage au 
granite voisin. 

Le grès armoricain des buttes de Montarbour et 
de Beauchône recouvre ensuite le Gambrien jusqu'à 
la vallée du ruisseau de la Guimeraie, où 01 


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— 339 — 


revoit au moulin de Buhéru. C’est alors le schiste 
mâclifère, déjà décrit, que nous suivrons jusqu'à son 
entrée dans le département de la Mayenne, à l'O. de 
la Lacelle. Cependant, à la belle tranchée du Bois- 
Renault, au S. de l’église de la Lacelle, nous retrou- 
vous encore la roche de Hauteville, mais chargée de 
Mica, et en beaux prismes presque verticaux, la 
plupart finement rubanés. 

Enfin, au N. du gué David, sur le chemin qui nous 
sépare de la Mayenne, on a exploité un grand aflleu- 
rément où le Cambrien est un schiste micacé en 
dalles épaisses et de couleur grise, résultant d'une 
infinité de petits points noirs dans une pâte rous- 
sâtre. 


20 Terrain silurien. 


Le Terrain silurien forme deux massifs : l'un, au 
S., sur les communes de St-Germain-du-Corbéis el 
de Héloup ; l'autre, au N. et à l'O. des deux cantons. 


Massif du Sud. — Cette partie du silurien occupe 
une Surface presque rectangulaire d'environ 5 kilo- 
mètres sur 4, et se compose de trois étages qui, 
ous, se prolongent au S. dans la Sarthe, savoir : le 
Grès &rmoricain, le Schiste à calymènes, et un Grès 
Supérieur à ce dernier. 


_ À. Grès armoricain. — Le Grès armoricain forme 
une arête dirigée du N. au S., étroite au N., sur Sl- 
Germain, et s'élargissant au S., sur Hèloup, pour 
Prendre dans la Sarthe une extension considérable 
Sur les communes de Gesnes et de Bérus. Sa plus 


— 349 — 


grande altitude est de 200 mètres, soit environ 
70 mètres au-dessus de la rivière, et 55 à 60 au-dessus 
de la plaine d'Alençon. Il repose directement sur le 
schiste cambrien. À 

La roche est un grès grisâtre, sans taches, à cas- 
sure plate, à fragments translucides sur les bords, 
et par conséquent se rapprochant du quartzite. La 
surface du dépôt, plus ou moins altérée, est plus 
blanche et à l'état de quartz grenu, quelquefois 
friable, rarement sableux. Au voisinage de la gra- 
nulite, le grès se charge de mica, ce qui constilue le 
grès micacé, qu'il ne faut pas confondre avec les 
greisen, sorte de granite sans feldspath, qui n'existe 
pas ici. ; 

La stratification est peu distincte; mais chaque 
carrière présente des plans de clivage en différents 
sers, dont le principal, qui est peut-être le plan de 
stratification, est généralement relevé du côté de la 
granulite du voisinage. L'inclinaison de ce plan 
varie de 45° à la verticale. Les fissures sont remplies 
d'argile blanche ou ferrugineuse. La bordure, Vers 
le N., est ordinairement recouverte d'une petite 
zone schistoïde, très micacée, en plaques de 2 à 
3 centimètres d'épaisseur. 

Partout, les flancs du massif sont couverts d'ébou- 
lis d'une argile jaunâtre ferrugineuse, remplie de 
fragments anguleux ou roulés de toute dimension, 
jusqu’à plusieurs mètres cubes. Ces éboulis mas 
quent la ligne de séparation du grès et des terrains 
voisins, et recouvrent souvent ces derniers à la Mar 
nière des alluvions, jusqu'à des distances relalive- 
ment considérables. 


— 341 — 


Pour tout fossile, je n'ai trouvé qu'un mauvais 
exemplaire de Cruziana, dans le bois de Héloup, et 
quelques Lingula Lesueuri au bord de l'étang du 
Mortier, en dehors mais tout près de nos limites. 
Boblaye a vu des Zigillites dans les mêmes bois de 
Hêloup ou de St-Germain. 

On exploitait autrefois le grès armoricain pour 
pavés dans les bois de St-Germain. Aujourd'hui on 
ne l'utilise que pour l'empierrement des routes, 
pour lesquelles il fournit les meilleurs matériaux 
du pays; et pour les constructions les plus gros- 
sières, seulement comme moellons, à cause de la 
difficulté de la taille. 


B. Schistes à Calymènes. — AVE. du quartzite de 
Hêloup, s'étend, en stratification concordante, une 
bordure de schiste noir étroite au N.. plus largeausS., 
et qui pénètre dans la Sarthe par deux endroits. Ce 
Schiste, dans lequel on n'a pas trouvé jusqu'ici de 
fossiles déterminables, occupe la position du Schiste 
ü Calymènes, ou Schiste ardoisier, et en présente 
ous les caractères lithologiques essentiels. 

Il a deux faciès différents, l'un au S. de St-Barthé- 
Jemi, l'autre au N. 

_ AuS. de St-Barthélemi, il est fissile et s'enlève 
en dalles plus ou moins épaisses, qu'on emploie 
dans les constructions, et qu'on peut quelquefois 


4 refendre en lames plus minces utilisables pour les 


Couvertures. Il a jadis été exploité à St-James. La 
Se d'exploitation existe encore, avec une masse 
ässez importante de déblais couverts de chênes. 
C’est un trou de 20 à 30 mètres de diamètre, appelé 


de M 


l'Ardoisière, toujours plein d’eau jusqu’au bord, et 
qui inspire dans le pays une sorte de terreur. Les 
habitants affirment que ce trou »'a pas de fond, et 
que ce qui y tombe disparaît pour toujours. Il est 
bien vrai que le lieu a quelque chose de lugubre : 
la fosse est environnée de cépées et de broussailles; 
l'eau, quoique limpide, paraît toujours noire et 
immobile : les pierres qu'on y jette ne déterminent 
le bouillonnemeut qu'au bout d’un temps qui parait 
fort long, et l'on se rappelle que de temps à autre 


quelques pauvres diables sont venus s'y jeter pour 


en finir avec leurs peines. — Malgré tout cela, on Y 
vient laver le linge, et la profondeur actuelle ne 
dépasse pas 7 à 8 mètres. 

Je n'ai pu recueillir aucune tradition sur l'époque 
de l'exploitation. Toutefois, elle ne peut pas être 
très ancienne, car les chènes qui s'élèvent sur les 
déblais n'ont certainement pas cent ans; quand on 
refit la route, il y a trente à quarante ans, ON 
trouva, en déblayant, quelques centaines d’ardoises 
de petit format, rangées par ordre suivant la cou- 
tume actuelle , et des couvreurs d'Alençon préten- 
dent avoir vu, sur l'église Notre-Dame, des ardoises 


de provenance à eux inconnue. Viennent-elles de 


St-James? Dans ce cas, l’ardoise dont nous parlons 
ne serait pas sans mérite comme durée, et le gise- 
ment ne serait peut-être pas à mépriser. 

Au N. de St-Barthélemi, le schisle ne s'enlève 
plus par dalles. C'est en général une roche tendre, 
brune, très micacée, irrégulièrement feuilletée. à 


grains grossiers et lardée de mâcles d’andalousite 


on de chiastolite, parfaitement régulières et de 


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plusieurs centimètres de longueur. Ge métamor- 
phisme est dû au voisinage de la granulite. 

J'ai trouvé dans ce schiste une bivalve très fruste, 
et Blavier y a vu : « une petite couche d'un vert 
noirâtre , très ferrifère , agissant fortement sur 
l'aiguille aimantée, à structure confusément ooli- 
thique, et analogue à la chamoisite. » Je ne l'ai pas 
retrouvée. 

Deux lambeaux isolés et de faible étendue de 
_ roches schistoïdes qu’on peut rapporter aux schistes 
siluriens, se trouvent sur la rive droite de la 
Sarthe, dans la commune de Condé. 

Le premier, à l'O. des villages de Châtillon et de La 
Cusselière, de 4 à 500 mètres de long sur 200 de 
large. A L'E., il s’appuie sur le schiste cambrien ; 
à l'O., il est recouvert directement par l’oolithe 
inférieure , masquée elle-même par les alluvions 
anciennes, et se termine au ruisseau d'Épaulai. La 
masse est composée de couches alternatives de 
Schiste argileux micacé ou mâclifère et de calcaire 


_ Schisteux à l’état de marbre noir, quelquefois veiné 


de blanc. L'ensemble penche à l'O., plongeant en 
Conséquence à l'E. 

Ce dépôt a été exploité anciennement, — pas de 
Mémoire d'homme , — soit pour mauvaise pierre à 
chaux, soit plutôt comme moellons. Les vieilles 
exCavations, encore bien visibles, sont appelées les 
 Fosses-Mälières. 

Dans les parages des Fosses-Malières , il y à une 
autre excavation assez vaste, beaucoup plus pro- 
fonde, et dont le fond est planté de grands pom- 
miers. J'en ai longtemps cherché l'origine auprès 


des vieillards; ils m'ont tout expliqué par une 

histoire de fées vraiment typique. mais sans rapport 

avec la science. Cette carrière a fourni à leurs an- 

cêtres des marnes de l’oolithe inférieure, cachées 

ici sous l’épaisse couche d’alluvions anciennes qui 

recouvre toute la plaine. On l'appelle la Fosse- 
érard. 

Le deuxième lambeau est dans le prolongement 
du premier, vers le N.; il en est séparé par une 
érosion en partie remplie par une alluvion ancienne 
à gros blocs de quartzite, qui vient raser la bor- 
dure du schiste cambrien en face du Tertre. Il 
s'étend du moulin de Condé au village de Laleu, 
rive gauche du ruisseau du Pont-Percé. Ce dépôt 
est formé, comme l’autre. d’une alternance de 
schistes micacés très variés et de marbres, ceux- 
ci plus rares, avec quelques couches de grès inter- 
calées. Les strates paraissent plonger au N.-0. Il est 
resserré entre deux prolongements de la granulite; 
l'un émergeant, c'est le massif de La Galochère; 
l’autre recouvert par l'oolithe inférieure du bourg 
de Condé. Un pointement de la même granulite, 
autrefois exploité, transperce le schiste vers Son 
milieu, à La Vallée. 


CG. Grès supérieur au Schiste à calymènes. — C 
grès est superposé au schiste de St-Barthélemi. Il 
est absolument azoïque jusqu'à présent, et il n'avait 
pas été séparé du grès armoricain par les anciens 


séologues. Boblaye avait cependant remarqué celle : 


superposition, car il dit : « En remontant du plateau 
de Chauvigny à celui du Bertaux , la Société passe 


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— 345 — 


de nouveau du granite à la roche de quartz de 
. transition. On remarque, entre les deux formations, 
_ des schistes mâclifères, des greisen (schistes mica- 
_ cés), et autres roches schisteuses modifiées, occu- 
_pant ici la même position que dans toute la Bre- 
. {agne. » Ainsi, la Société a bien vu que le grès du 
_ Berlaux est sw le schiste mâclifère ; mais elle n’a 
. pas vu en outre que ce schiste, à un kilomètre à l'O., 
. de l’autre côté de la vallée, est lui-même superposé 
au grès armoricain des bois de Héloup, qu'elle a vi- 
_ Sités le même jour. Notons en passant que Boblaye 
assimile le schiste mâclifère de St-Barthélemi aux 
schistes cambriens de la Bretagne; il pensait Sans 
doute aux schistes mâclifères des Salles de Rohan, 
rangés aujourd'hui avec certitude parmi les schistes 
à calymènes (Barrois, in Lapparent, p. 755). Quant à 
Blavier, il place correctement le schiste à mâcles en 
disant « qu’il repose sur le grès quartzeux ? : mais 
il n'a pas distingué le grès supérieur du plateau de 
St-Barthélemi, que nous étudions. 

_ Den a été de même des géologues de la Sarthe, 
Chez lesquels il entre un peu le long de la vallée de 
_ La Bouverie et dans celles du ruisseau des Ricou- 
 Muts; ils l'ont teinté comme grès armoricain, parce 
. Qu'ils n'ont pas remarqué le prolongement du schiste 


_ Acalÿymènes,et dans cette dernière vallée, et à l'O. de 


là Grande-Ribottière jusqu'au ruisseau des Rablais. 
Mais à 2 kilom. au S., sur Bérus, ils l'ont retrouvé 
- dans la même situation que chez nous, et l'ont teinté 
_ Spécialement sous la dénomination de grés sélurien. 
d Ce dépôt forme un plateau de 180 mètres d'alti- 
tude moyenne, compris entre le schiste à calymènes 


— 346 — 


à l'O. et au S., et la vallée cambrienne de la Bouverie 


à l'E., soit près de 3 kilom. de l'O. et l'E, sur 2 
kilom. du N. au S. La partie culminante, plateau 
partiel de 186 mètres, est au S. O. du bourg de St 
Barthélemi; la plus grande partie, qui a de 175à 
180 mètres d'altitude, est couverte de bois et de 


pätures argileuses entremêlées de quelques champs 


cultivés. On y a jadis exploité une épaisse couche 4 
d'argile qui alimentait des poteries et des briquete- : 
ries aujourd'hui en ruines ou disparues. — Leurs 
noms seulement ont bravé l'action destructive du 
temps. N 
Le plateau finit au N. par un promontoire que ter- ; 
minent les rochers des Aunais. Du haut de ces 
rochers, qui sont encore à 20 ou 25 mètres au-dessus 
de la plaine, on a une vue splendide sur Alençon el 
tout le pays entre les collines de Perseigne el 
d'Écouves. | 

Ce pays était un golfe de la mer bajocienne, et : 
les rochers sont les restes de la falaise du fond. IS 
ont été partiellement détruits par les vagues sur une : 
largeur de 3 à 400 mètres, et leurs débris, réduits 
en galets et en sable, se sont amoncelés autour des 
brisants granitiques de l’ancienne plage, où nous 
les étudierons bientôt. h 

Il y a quarante ans, j'ai encore vu les rochers dés 
Aunais polis jusqu’à la base, et leur pied recouvert 
d'un lit de galets ronds ou elliptiques. Mais tout à 
disparu sous la massue des casseurs de pierres, et. 
il n'y a plus à voir qu’une vaste carrière en explor 
tation. ee. 

La roche des Aunaïs est en grandes masses clivées 


en différents sens. Le plan principal de clivage est 
. orienté du N. au S., et plonge vers l'O. de 45 à 50°. 
. L'exploitation a mis à nu de grandes surfaces planes, 
les unes cannelées de haut en bas, les autres presque 
is comme le marbre, effet du glissement sous 
. une pression énorme lors du soulèvement du dépôt 
À par la granulite voisine. Cette roche est un grès 
_ blanc grisâtre , sans taches ferrugineuses et à cas- 
3 _ sure translucide sur les bords. Les fissures sont sou- 
vent remplies d’une belle argile blanche, un peu 
micacée. Le grès de la carrière n'est pas micacé ; 
_ mais celui du bord du massif, tout près de la gra- 
_ nulite, est très chargé de mica blanc argenté. 
Une autre carrière est exploitée, à fleur de coteau, 
de l’autre côté du massif, au lieu appelé l'Ermitage, 
à l'O. de St-Barthélemi, cote 165, c'est-à-dire tout 
près du schiste mâclifère. Les couches ici sont orien- 
lées de l'E. à l'O. et plongent au S. pour s'appuyer 
ur le schiste. 
_ Dans cette carrière, il y a quatre couches schis- 
leuses et très minces, la première, au bas, est grise 
_ ft micacée: les deux suivantes sont noirâtres comme 
le schiste à calymènes, mais très ferrugineuses ; 
Mquatrième est gris blanchâtre, assez tendre, en 


8 Couches, à traversé, vers le fond, la 4° couche, 

Sthiste gris, épaisse à ce point de 0", 50. 

Ainsi, dans sa partie inférieure, le grés supérieur 

ss avec plusieurs couches de schistes argileux 
eux 


— 348 — 


Le grès exploité est plus foncé que celui des 
Aunais, plus dur et préféré pour les grandes routes. 
Certaines parties sont mouchetées de taches ferrugi- … 
neuses rougeâtres ; quelques-unes même sont en- 
tièrement rouge pâle. 


MASSIF DU NORD. 


Le silurien du N. s'étend sur toute la limite N. 
des cantons, depuis Vingt-Hanaps jusque dans À 
vallée du Sarthon, entre St-Denis et la Roche-Mabile; 
puis, traversant cette vallée, il continue sur la limite 
S.-0. le long du département de la Mayenne. Maisil 
se prolonge au-delà de ces limites dans les cantons 
de Sées et de Carrouges, et dans la Mayenne. 

lei le silurien comprend le grès armoricain et un 
ensemble de schistes très variés qu'on peut rap 
porter aux schistes à calymènes et aux schistes 
ampéliteux ; mais je n'y ai pas vu les grès supérieurs 
de St-Barthélemi. 


A. Grès armoricain. — Le grès, dans tout ce massif, 
a les mêmes caractères généraux que dans le pré. 
cédent. Cependant, vers les bords, la roche est | 
blanche, assez tendre, à cassure conchoïdale comme 
les calcaires lithographiques avec lesquels on me 
confondrait presque à première vue. En quelques 
endroits, elle est tachetée de rouge, et les tigillites 
y sont moins rares. Le relief est beaucoup plus C0” 
sidérable. En deux points, en dehors, mais tout près 
de nos limites, au currefour de la Verrerie, forèt 
d'Écouves, et au signal des Avaloirs, sommet de 


.— 349 — 


mont Souprat, l'altitude atteint 417 mètres. Les 
. affleurements les plus bas ne descendent guère au 
dessous de la cote 200; mais souvent le grès paraît 
. descendre beaucoup plus bas, à cause des éboulis 
qui proviennent de ses flancs et des alluvions qui 
à ont porté ses débris fort loin dans les plaines, sur- 
tout en face du débouché des vallées. On voit, en 
. effet, ces alluvions jusqu'à la cote 160 dans les vallées 
. des ruisseaux de Cuissai, de la Briante et de la Croix. 
_ On peut considérer séparément le massif partiel 
. de la forêt d'Écouves, la Butte-Chaumont, les col- 
; lines près de St-Denis. et les buttes de Ste-Anne 
avec le Mont-Souprat. 


4: Massif d'Écouves. — Le massif d'Écouves est 
le plus tourmenté ; on y voit des arêtes de directions 
Ë fort différentes Ai l'arête principale, celle qui 
Passe par les hauts sommets de 350 à 400 mètres, 
._ (st dirigée presque exactement de l'E à l'O. ATE., 
. (lle se bifurque en deux rameaux qui vont passer 
. AN. et au S. de l'épanchement de porphyre du 
3 Bouillon ; à l'O., elle se divise de même en deux 
_ lameaux à l'approche du porphyre de Fontenai et de 
Livaie ; en outre, elle envoie plusieurs contreforts 
\ers le S.O. La direction des couches est encore 
plus compliquée, « ce qui tend à prouver, dit Bia- 
vier, que ces masses minérales ont éprouvé, depuis 
“fur dépôt, de graves bouleversements, dus, suivant 
loute äpparence, à l'émission de roches ignées, 
Dern de porphyres »; et, en effet, les por- 


Fation directe avec les grès siluriens qui s'ap- 


né M 


puient sur eux, et ils s’alignent parallèlement à la 
grande arête. 


a’. Butte Chaumont. — La Butte Chaumont est 
un piton isolé de 378 mètres d'altitude, situé au 
S. 0. du massif principal d'Écouves, et au S. du 
massif secondaire de la Roche-Élie ou Rocheli. Elle 
en esl séparée par un col qui n’a que 200 mètres, 
où le grès est recouvert par l’ampélite à orthocères; 
elle fait partie d’un autre système plus méridional, 
dirigé comme Écouves de l'E. à l'O., et comprenant 
avec Chaumont, les collines voisines de St-Denis, 
les Buttes de Ste-Anne et le Mont-Souprat. Son 
sommet, en partie dénudé, forme un plateau ovale 
de 400 mètres de long et 150 de large; on y voit 
encore quelques vestiges de fortifications, remontant 
aux premiers Normands, et d’un ermitage qui fut 
habité jusqu’au commencement du X VIF siècle (de 
La Sicotière, L'Orne archéologique et pittoresque, 
p.27). A son extrémité orientale, s'élève la Grox 
St-Jacques et St-Philippe, angle commun de quatre 
communes, point de vue d'où l’on découvre la plus 
vaste étendue du pays. Les flancs sont couverts de 
bois, sauf au N., où la roche est nue, et à l'O. où 
l'on va visiter le Saut-d-la-Dame , précipice à pic de ‘ 
près de 100 mètres, célèbre par la légende apo- 
cryphe de Mabile (Zbidem). | 

Du pied de Chaumont, partent plusieurs contre- 
forts : au S. E., celui du Moulin de Cuissai, Séparé 
par une vallée profonde du massif isolé de Montrayé: 
au N. O., un autre qui va former au-delà du Sarthon 
le mamelon du vieux château de la Roche-Mabilé: 


— 301 — 


et se prolonge dans le canton de Carrouges ; à l’O., 
- un (roisième, qui suit la rive gauche du Sarthon 
pour aller se souder aux collines de St-Denis. 


al. Collines près de St-Denis. — La première , 
Sur la rive gauche du Sarthon, est l'extrémité du 
. contrefort O. de Chaumont. Elle s’avance jusqu'à la 
- hauteur du château de La Touche , où elle atteint 
. 225 mètres d'altitude et donne lieu, près du Fault, 
F. à une importante exploitalion de macadam. Elle se 
_ réunit à la Butte de Montarbour, rive droite, sur 
. Gandelain, haute de 290 mètres ; celle-ci touche 
. parsa base à la Butte de Beauchêne, qui a 305 mètres 
 €l dont le sommet est formé de hautes aiguilles 
_ dénudées. 


a". Buttes de Ste-Anne et Mont-Souprat. — La 
_ Carte de l'état-major appelle MHont-Souprat toute la 
: longue colline courbée en are qui s'étend de St- 
. Denis à La Lacelle : mais, dans le pays, on désigne 
. Sous le nom de Buttes Sainte-Anne la partie orien- 
. lale au N. de la chapelle de Ste-Anne, et Mont- 
Souprat 1a partie occidentale au S. de La Lacelle. 

_ la Butte Ste-Anne a un sommet de 365 mètres 
€t le Souprat un de 417, marqué par le signal des 
Avaloirs. Ces hauteurs, dont nous n'avons que le 
flanc Seplentrional, sont en grès armoricain jusque 
Vers 220 à 240 mètres d'altitude, et ce grès forme, 
FA outre, tous les contreforts qui s’avancent au 
‘: Entre les vallées où coulent les sources de la 
\Yenne. Il repose partout sur le schiste cambrien 
€ le recouvre en partie de ses éboulis. 


a DU 


B. Schistes à calymènes et schistes ampéliteux. — 
On trouve à peine, en quelques points, des indices 
du minerai de fer, qui ordinairement repose sur le 
grès armoricain. En 1837, Boblaye avait remarqué, 
à l'O. des Arcis, commune de St-Nicolas, « la couleur 
rouge du terrain, qui indique suffisamment, dit-il, 
la présence du fer. » Aucune recherche n'a été faite 
en cet endroit, mais les grès ferrugineux de la vallée 
de Fontenai rendent l'hypothèse très vraisemblable. 
Depuis lors, on a signalé, dans le haut de la vallée 
de La Briante, un petit dépôt qui, à la rigueur. 
pourrait être utilisé si, depuis longtemps, tous n0$ 
hauts fourneaux n'étaient pas éteints. 

Mais les schistes siluriens occupent une immense 
surface sur le versant méridional d'Écouves ; ils 
recouvrent, en effet, la base du grès armoricain, 
depuis le pied de la Butte Chaumont jusque près de 
Bursard, soit au moins 10 kilomètres de long sur 
une largeur variable, qui peut aller jusqu'à 2 el 
3 kilomètres. 

Malheureusement, les limites précises de ce dépôt 
sont difficiles à déterminer, à cause des éboulis el à 
des alluvions quartzeuses et argileuses qu'on voit 
partout, et qui souvent s'avancent fort loin dans les 
plaines, surtout aux débouchés des vallées. Une 
autre difficulté, c'est que presque toute la contrée 
est couverte de forêts, où l'observateur n'a guère 
d'autre ressource que les talus des routes el des 
fossés. 

Il est encore plus difficile de circonscrire les sub- F 
divisions, car ces terrains sont tout aussi tourmentès 
et beaucoup plus variés que les grès. Aussi pour 


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— 353 — 

le moment, ai-je dû y reuoncer; mais j'indiquerai 
ici avec précision les points principaux où l’on 
pourra les observer. 


b. Schiste à calyménes ou schiste ardoisier. — 
1° La variété schisteuse qui me paraît la plus rap- 
prochée du grès armoricain est un psamumite très 
fin, très dur et micacé , qui se lève en dalles de 
2 à 20 centimètres d'épaisseur, remarquables par 
leur régularité. Dans les parties superficielles et un 
peu altérées, la cassure perpendiculaire aux faces 
parallèles est brunâtre et présente une multitude de 
zones très étroites, alternativ t brunes et grises. 
Boblaye en a compté cinquante sur un fragment 
d'un décimètre d'épaisseur; j'ai sous les yeux un 
échantillon de 30 millimètres qui en contient plus 
de quarante. Dans la seule carrière que j'ai vue, sur 
là bulle du Haut-Bazan, à l'altitude de 260 mètres, 
les couches sont sensiblement horizontales ; les su- 
Périeures sont brunes et rubanées, et n'ont que 2 
43 centimètres d'épaisseur ; celles du fond , à 4 ou 
5 mètres de la surface , sont rougeâtres, de nuance 
presque uniforme: mais leur épaisseur atteint et 
dépasse 20 centimètres. On s'en sert pour les con- 
Structions locales. Ailleurs, les couches sont plus ou 
Moins inclinées el presque toujours brunâtres. 
Boblaye évalue à 200 mètres la puissance du dépôt 
Aux environs du Haul-Bazan. 

J'ai retrouvé la même roche sur la lisière du grès et 
fxaltiludes voisines de 260 mètres,sur une longueur 
de plus de 4 kilomètres, à partir de Bazan. au N. de 


S-Nicolas notamment au-dessus des villages de 


23 


— 354 — 


Lépinai et des Fieffes ; au haut du chemin de La 
Poterie : au Tertre, et au N. du village du Val, près 
de la vallée de La Briante. Au-delà, vers l'E. et le 
N.,je ne l'ai pas vue pendant 4 ou 5 kilomètres, soit 
qu’elle n'existe pas, soit que les éboulis la cachent 
trop complètement; mais je l'ai retrouvée à la 
même altitude, près de La Roche-Galais, au S. du 
carrefour de La Fosse à la Femme. Quant. à la 
largeur du dépôt, elle a bien près d’un kilomètre 
sur le méridien de Bazan ; ailleurs, je n’en puis rien 
dire; 

2% Au-dessus des psammites, c'est-à-dire, plus 
bas vers la plaine, viennent des schistes sub-ardoi- 
siers, non exploitables, et dont la couleur varie du 
brun foncé au gris pâle. Jusqu'à présent, on n'y à 
trouvé aucun fossile, mais leur ressemblance avec 
l’ardoise, et surtout leur position stratigraphique ne 
peuvent laisser aucun doute sur leur classement. 

On peut les observer dans le talus de la route 
d'Alençon à Livaie, tout près de la ligne des Arcis, 
sous l’alluvion quartzeuse ; au S. du Haut-Bazan, SUP 
la vieille route, et surtout dans le chemin creux de 
4 à 5 mètres qui va de la vieille route au Bas-Bazan ; 
à l'E. du village de Rouillé, au-dessous de l'église 
de St-Nicolas, dans le talus ; sur le versant E- de la 
butte du Cruchet de St-Nicolas (1) ; au village de la 
Verrerie ; sur les deux versants de la vallée de la 
Briante ; à Radon:; aux Feugerets ; au Cruchet de 
Vingt-Hanaps, et dans presque tout le N. de cette 
dernière commune. 


(4) Le sommet de cette butte est couvert d’un petit lambea" 
de grès silurien supérieur reposant sur le schiste. 


— 355 — 


Le dépôt de Radon mérite une attention spéciale. 
I! débute au bord oriental de l'étang, cote 200, par 
les schistes noirs ordinaires, assez épais, plongeant 
au N. Ensuite, ces schistes alternent avec des cou- 
ches de marbre gris ou noirâtre, souvent à veines 
blanches, de toute épaisseur, depuis celle des ar- 
doises, jusqu'à plusieurs mètres ; puis, peu à peu, 
le marbre disparaît, et à 1 kilomètre de l’origine, on 
n'a plus que le schiste argileux en belles lames, 
qu'on serait vraiment tenté d'utiliser. Les marbres 
de Radon, absolument inexploitables pour les con- 
Structions à cause de leur dureté et du faible 
volume des blocs, sont azoïques comme les schistes 
et ne peuvent servir que pour l'empierrement des 
chemins. Je ne parle pas de la chaux, car le cal- 
taire oolithique abonde tout près de là. 

° A côté des schistes ardoisiers, on trouve en 
beaucoup d’endroits, vers l'E., une roche schisteuse 
gris-brun, homogène, à grains assez fins, non fis- 
Sile, toujours en grandes masses fissurées. On la 
prendrait souvent pour un grès si elle était plus 
dure. On la trouve avec ces caractères dans la tran- 
chée des Mézières, près du Cruchet, et à St-Gervais 
du Perron, dans la grande tranchée du chemin de 
fer; mais le plus souvent , elle a subi un métamor- 
Phisme plus ou‘moins profond, si on peut lui rap- 
Porter la roche du midi de l'étang de Radon, un peu 
hoduleuse et plus brune ; celle des hauteurs, à l'O. 
Srisâtre, plus noduleuse et remplie de grains de 
uartz; elle est du reste en contact avec le grès; 
enfin, celle de la butte de La Bosse, au N. de l'usine 

6 Briante, encore plus quartzeuse. Au N. de celte 


butte, j'ai recueilli des échantillons contenant de 
beaux cristaux de feldspath rose qui la font res- 
sembler à un porphyre. 


b!, Schiste ampéliteux. 1° Au-dessus des schistes 
sub-ardoisiers, entre Cuissai et St-Nicolas, on voit 
un vaste ensemble composé de schistes également 
sub-ardoisiers, noirâtres, verdâtres ou grisâtres par 
altération, alternant avec des couches interrompues 
de quartz-lydien très dur , d’un noir profond, quek 
quefois homogène , le plus souvent très micacé. 
Boblaye y a vu des fossiles : j'ai été moins heureux 
jusqu'ici. On peut étudier ce système au N. de Ula- 
tigny, dans toute la tranchée de la Sapinière; à la 
butte à l'E. du Gué de Lente, au bourg de St- 
Nicolas, au pied N.-0. du Cruchet; à Clerchênai et 
dans presque toute la vallée de la Briante en amont 
de ce village. 

2 Enfin, au-dessus et au milieu de ces couches, 
on observe en plusieurs endroits le véritable schiste 
ampéliteux, caractérisé par ses nodules et la conti- 
nuation du quartz-lydien : 

« C'est, dit Boblaye, un schiste talqueux, noir; 
très tendre, se réduisant en pâte onctueuse partout 
où il y a de l'humidité. Au milieu de ces décompo” 
sitions, on trouve des sphéroïdes :aplatis qui ont 
jusqu'à 15 centimètres de diamètre ; ils sont formés 
de la même matière, mais imprégnés de fer sulfuré, 
et presque toujours lardés de fossiles » (Bull. S. Gs 
1837). Ces fossiles sont des Cardiola et des Ortho 
céres. La pâte onctueuse est jaunâtre et contient des 
débris de schiste non décomposés, ce qui la fait ‘ 


SO OR CR PR RE EM NE CEE ONCE M 1 PP UP De D EE RS 


Fe 


reconnaître. — On trouve le schiste ampéliteux entre 
Cuissai et St-Nicolas, depuis le Gué-de-Lente jusqu’à 
La Pommeraie. Les boules n’y sont pas rares dans 
les excavations récentes: mais on en chercherait 
vainement à la surface du sol, à cause de la rapidité 
de la décomposition. On l'a aussi observé en creu- 
Sant les fondations d’un pont au Gué-des-Basselets, 
au bas du col, entre la Butte-Chaumont et le massif 
d'Écouves; on y a recueilli un grand nombre de 
Sphéroïdes en bon état. M. de Tromelin, qui, sur nos 
indications, visita ce gisement en 1878, affirme y 
avoir reconnu les fossiles suivants : 

Bolbozoe anomala et bohemica Barr. 

Orthoceras styloïdeum, hastile Barr., etc. 

Conularia Sosia Barr. 

Avicula? Cybele Barr. 

Mytilus. 

Platycrinus. 

Syphocrinites elegans Zenker, ete. 

(Association fr., Congrès du Havre, p. 500.) 


Lu 


3° DÉVONIEN INFÉRIEUR. 


Les cinq lambeaux de terrain dévonien, figurés sur 
la carte dans la commune de St-Nicolas, n'avaient 
Pas été reconnus par les anciens géologues. Cepen- 
dant Boblaye, qui avait étudié la contrée, tout en 


_ dirigeant es Opérations pour la carte de l'état major, 


Signalait à la Société géologique, en 1837. « les 


_ “Mpreintes nombreuses d'Orthis, les articulations 
 'Encrines et de Trilobites, les petites avicules » 
_ ilY avait découvertes. Blavier, dans le même 


— 358 — 


temps, écrivait : « La bande de schiste pailleté qu'on 
trouve (à St-Nicolas) avant d'atteindre la région du 
quartz grenu, lient en grande abondance des débris 
de corps organisés fossiles. On y a trouvé particu- 
lièrement des empreintes d'Orthis et d'Encrines » 
(Etudes, p. 25). — Ils avaient l’un et l'autre traversé 
le premier lambeau, celui de l'O., au S. du Hamel, 
commune de St-Nicolas, 

Lors de mes premières courses géologiques. à cet 
âge où l'on ne craint pas de revenir chargé, j'avais 
réuni un assez grand nombre d'échantillons repré- 
sentant à peu près toutes les espèces que contient 
ici ce terrain. M. de Verneuil, à la vue de ma pelite 
collection, reconnut sans peine le dévonien inférieur, 
et nous partimes sur le champ, avec M. Triger, 
pour visiter la localité. 

Je ne connaissais alors que la parcelle de l'O; 
j'ai trouvé les autres dans ces derniers temps. Elles 
sont alignées de l'O, à l'E. sur une longueur totale 
de 5 kilomètres et sur le flanc méridional de cinq 
collines, aux altitudes moyennes de 220 mètres. 
Elles sont isolées l’une de l’autre par de profondes 
el larges vallées d’érosion, en partie recomblées par 
des alluvions quartzeuses. 

La roche est une grauwake micacée, gris noirâtre, 
terne, à cassure raboteuse, nullement feuilletée el 
facile à distinguer des psammites et des autres 
schistes qui l’environnent. Elle est grossièrement 
stratifiée , et les couches penchent principalement 
vers l’ 

En un endroit seulement, sur le lambeau de l'O: 
près du village du Hamel, la roche est littéralement 


Re D es de AS de) ce 


a 


— 359 — 


lardée de fossiles , tous à l’état d’empreinte et trop 
souvent par fragments ; mais les empreintes sont 
parfois d’une rare perfection. Dans les échantillons 
que je lui ai remis en 1878, M. de Tromelin a 
reconnu : 


Homalonotus, des anneaux, R. 
Dalmanites, têtes, À. R. 
Murchisonia, R. 

Orthis Monnieri, C. 

Leptæna Thisbe, OEhl., A. C. 
Strophomena, R. 

Spirifer Roussean, R. 

Crinoïdes, tiges et plaques, T. G. 
Pleurodictyum problematicum, A. C. 


Ce pleurodictyum est toujours dépourvu du tube 
serpuliforme ; mais je connais deux exemplaires où 
ce tube est remplacé par un corps semblable à une 
coquille turriculée. L'un est dans ma collection, 
l'autre au Musée de Caen. 

J'ai recueilli, depuis lors, un Cryphœus et Rhyn- 
Chonella cypris OEhl. 

Le deuxième lambeau, près de La Pommeraie, est 
suffisamment caractérisé par la roche, mais je n'y 
ai vu que des Crinoïdes, très rares (1). 

Le troisième, entre l’église de St-Nicolas et la 
Drouardière, est, comme le premier, riche en fos- 
siles. J'y ai recueilli les anneaux d'Aomalonotus, la 
EBhynchonelia cypris, les Orthis, les Crinoïdes (tiges 
et plaques calcinales) et les Pleurodictyum. 


(1) Par erreur du graveur, en bleu sur la carte. 


RS 10 à 


Le quatrième, sur le versant de la Butte du Froust, 
est, comme le deuxième, à peu près azoïque ; je n'y 
ai vu que des Crinoïdes, en très petit nombre. 

Le cinquième enfin, au N. du village du Val, à 
l'extrémité orientale de St-Nicolas, entre les alti- 
tudes de 215 et 240 mètres. Ce lambeau, que je 
n'ai vu qu’à la fin d'août 1888, n’a pas moins de 
200 mètres de l'O. à l'E. et presque autant du S. au 
N., en montant la rampe escarpée de la forêt. J'y 
ai recueilli des articulations d'encrine, une plaque 
du calice et une belle empreinte d'Orthis Monnieri. 

Ge sont là, jusqu'à ce jour, les seuls vestiges du 
dévonien qu’on ait rencontrés dans le département 
de l'Orne, et on n'y trouve rien des autres terrains 
primaires. 


IT. — TERRAINS SECONDAIRES. 


Des quatre grandes divisions des terrains secon- 
daires, la première , le Zrias, n'existe pas dans le 
département ; le Lias, qui est la deuxième. a élé 
signalé et étudié par M. Morière, il y a peu d'an- 
nées, dans l'O. de l'arrondissement d’Argentan, 
mais il ne se rencontre pas dans celui d'Alençon; 
la troisième et la quatrième sont représentées, dans 
nos deux cantons, par l'Oolithe inférieure, la Grande 
Oolithe, le Callovien et une subdivision du Crétacé. 


1° Oolithe inférieure ou Bajocien. 


L'Oolithe inférieure affleure dans la vallée de la 
Sarthe, à Alençon et à Condé ; dans celle de Là 
Briante, sur Damigni, Colombiers et Lonrai ; dans 


—- 361 — 


celle du ruisseau de Cuissai, depuis le Pont-Percé 
jusqu'au N. du bourg de Cuissai. 

A Cuissai, son altitude atteint 160 mètres; à 
Alençon, elle descend à 130. Les couches ont donc 
une pente notable vers le S.-E. Nous aurons à 
faire la même remarque pour les autres terrains 
secondaires des deux cantons. Elle repose au S. sur 
le granite ; au N., sur les grès et les schistes silu- 
riens. 

L'oolithe inférieure se présente ici sous deux 
formes : l'oolithe inférieure siliceuse, ou arkose 


_ d'Alençon, etl'oolithe inférieure sableuse et calcaire ; 


BUT NN RARES ANELPUS RIT RS 


mais ces deux formes sont contemporaines. 


A. Oolithe inférieure siliceuse ou Arkose d'Alen- 
con. — L’arkose d'Alençon est un accident local ; on 
ne la retrouve pas ailleurs. Elle se compose de 
roches très variées ; mais en général c'est un grès 
formé des éléments du granite réunis par un ciment 
siliceux et barytifère, et plus ou moins calcarifère. 

Le massif principal forme le sous-sol des parties 
basses d'Alençon, occupe la vallée de la Briante, 
d'Alençon aux Châtelets, puis la plaine au delà 
jusqu'à Montpertuis, Beaubourdel et Bourdon. Il y 
à. en outre, un certain nombre de massifs secon- 
daires ; à la Boissière, aux Dragées, à La Remonde- 
rie, à La Hantelle, au Petit-Maure, à Serceaux ; ils 
se rattachent probablement au massif principal par 
dessous les terrains plus récents. 

Le territoire où se montre l'arkose peut avoir 4 à 
5 kilom. de long et de large, et la puissance du 
dépôt atteint au plus 10 à 15 mètres. 


+20 — 


L'arkose repose partout sur le granite, dont elle 
suit les aflleurements. Sous Alençon, elle en est 
séparée par une couche de sable graveleux de quel- 
ques décimètres à un mètre d'épaisseur, provenant 
de la décomposition de la roche éruptive. 

Dans ses parties les plus compactes, l’arkose n'est 
pas stratifiée; elle est seulement divisée en blocs 
irréguliers par des fissures en tous sens, remplies 
d'argile rougeâtre, et elle varie d'aspect et de com- 
position presque d'un bloc à l’autre. Au fond des 
puits et en général au cœur des massifs, on trouve 
des blocs noirs, très durs, à grains fins indiscer- 
nables à l'œil nu, qu’on prendrait pour de la diorite; 
d'autres, grisâtres, ressemblent à des quartzites; 
d'autres sont bréchiformes ou poudingiformes, étant 
formés de cristaux de quartz cimentés par de la 
silice presque cristalline ; il y en a qui sont impré- 
gnés de calcaire et ont l'aspect du marbre; quelques- 
uns contiennent des cristaux de feldspath, des 
mouchetures ou de petits nids de galène, de blende, 
de fer sulfuré prismatique, de barytine, ou des 
cavités tapissées de quartz hyalin, de barytine et de 
[luorine. 

A mesure qu'on approche de la surface, la roche 
devient grise, blanchâtre ou noirâtre, caverneuse où 
même spongieuse, se charge de fer oxydé et passe à 
la monite, Quelquefois. la silice devient surabon- 


dante et forme des masses jaspoïdes ou des silex 1 
noirs. Dans tous les cas, la roche est plus ou MOIS 


imprégnée de barytine, tantôt en petits filons, 
tantôt en amas remplaçant des fossiles. 


Sur les flancs du dépôt d'arkose, on trouve €. 


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RÉ RTE NS ADR PR TE ETS PU UN TR PRE LE QU LIRE PORT Ci de ot 


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— 363 — 


plusieurs endroits une roche grise, caverneuse, très 
calcarifère, stratifiée en couches interrompues, et 
constellée d’articulations de pentacrinites. Le tout 
est généralement recouvert ou accompagné de lits 
assez épais d’un sable rougeâtre contenant des co- 
quilles et des polypiers transformés en sulfate de 
baryte. 

On pourrait confondre ce sable rouge de l’arkose 
avec celui des alluvions quaternaires qui se voil 
par places dans la même plaine, parfois au même 
endroit. Ce dernier est azoïque et plus ou moins 
rempli de galets de quartz et de silex, quelquefois. 
d'arkose et de calcaire. 

Par exemple, à La Boissière, on a la coupe sui- 
vante : 


Terre végétale. 

Sable argileux rougeûtre, avec grains 
de quartz gris et de quartz laiteux; 
galets de granite, de schiste , de silex, 
d’arkose. AD 
Arkose grise, Don | ‘à rte 
crinites et brachiopodes. . : U",75 
Sable rougeâtre à fossiles en 
barytine. . . , 
Couche ditieiae à re de 
quartz laiteux et d'arkose. . : 0",30 
Granite décomposé. . . Hs OS 000 
Granite exploité. 


AÏL quat. \ 


Ark. sup*.e 


A Alencon, toutes les variétés de l’arkose, même 
les plus compactes, les plus cristallines, contiennent 


— 364 — 


des fossiles silicifiés ou transformés en barytine. 
Les plus ordinaires sont : 


Un gros Nautile, de 30 centimètres de diamètre. 
Panopæa elongata, 4'Orb. R. 
Pholadomia fidicula, Sow. R. 
Astarte elagans. Sow. À. R. 
—  exCavata, Sow. R. 

Lima heteromorpha, Desi. C. 

— _Proboscidea, Sow. A. C. 
Pecten silenus, d'Orb. A. R. 
Hinnites tuberculosus, d'Orb. A, R. 
Ostrea, 2 ou 3 espèces. 
Rhynchonella Wrightii, Davidson. T. C. 
Terebratula submazillata, Davids. À. C. 

— Perovalis, Sow. C. 

Pygaster Semi-sulcatus, Ag. 
Astrées et Porites d'assez grande taille. 


Les points où j'ai trouvé le plus de fossiles sont : 
Un puits, rue de Cazault, où abondaient les Lima 
heteromorpha et les Ter. perovalis ; les caves et les 
puits du centre de la ville; la carrière du jardin 
de l’Asile ; le découvert des carrières de granite à 
la Boissière et à la Hantelle. La petite carrière du 
Pré-Bossu, au Petit-Maure, m'a fourni quelques es- 
pèces à peine déterminables, dans un grès stratifié 
qui ressemble au grès armoricain un peu altéré. Les 
autres affleurements ne m'ont rien donné. 

Autrefois, on a employé l’arkose pour faire des 
meules de moulins à bras. Une fabrique a dû exister 
vers l'emplacement de la place d’Armes, car On à 


: 


— 966 — 


+ 


trouvé un grand nombre de ces meules, toutes de 
rebut ou inachevées, en creusant les fondations de 
l'hôtel de M. du Mesnil de Montchauveau. On a fait 
avec l'arkose des pavés pour nos rues ; on l’a sur- 
tout utilisée pour les murs, où elle dure indéfini- 
ment sans aucune altération ; enfin, pendant les 
trois quarts de ce siècle, on en a tiré de bons maté- 
riaux pour les routes, pavés et macadam. On voit 
sur tous les affleurements les vieilles carrières ou- 
vertes pour cet usage. On y reviendra, car les bons 
gisements sont loin d'être épuisés. 

Pour expliquer l'origine de l’arkose d'Alençon, 
Blavier pense que « l’arkose qui n’est pas stratifiée, 
qui renferme du plomb sulfuré, serait une roche 
d'origine ignée ; pendant que le grès arkosien à 
Pentacrinites, en couches stratifiées, et qui repose 
Sur les flancs de l'arkose compacte, serait une roche 
de sédiment. » 

Il me semble plus naturel et plus conforme à 
l'observation d'admettre qu’à l'époque bajocienne, 
des sources thermales sous-marines, chargées de 
silice comme celles des geysers actuels d'Islande et 
d'Amérique et jaillissant par les fissures du granite, 
Ont cimenté les sables granitiques déjà formés à 
celle époque. 

Dans cette hypothèse , on explique aisément, il 
me semble, Ja composition variée de la roche, la 
Présence des fossiles dans les parties cristallines et 
là nature silico-calcaire de certaines parties, notam- 
Ment des dépôts de bordure. En effet, la roche ainsi 


formée devait être plus siliceuse à sa partie infé- 


Neure et au voisinage des points d'éjection. Les 


— 366 — 


animaux marins vivaient, sans aucun doute, non 
pas dans les eaux bouillantes, mais dans les parages 
plus tempérés où se déposait le calcaire ; quand 
les courants les amenaient au voisinage des sources, 
ils y périssaient et y étaient ensevelis dans le dépôt 
siliceux. L'eau de la mer bajocienne contenait par- 
tout du calcaire ; de là l’effervescence par les acides 
de presque toutes les variétés d’arkose, de là aussi 
les couches stratifiées à pentacrinites, qui se dépo- 
saient aux endroits où se faisait le mélange des 
eaux thermales siliceuses et des eaux purement cal- 
caires. Dans ces mêmes zones vivaient les penta- 
crinites, dont nous reverrons les débris dans les 
couches de l'oolithe inférieure calcaire. 


Note sur les eaux d'Alençon. 


Les puits d'Alençon s’alimentent dans la couche 
de sable graveleux qui sépare l’arkose du granite. 
Cette couche ne tarit jamais ; aussi les puits qui 
traversent l’arkose ou le roc, comme disent nos ou- 
vriers, sont-ils excellents au point de vue de la 
Constance et de la quantité de l’eau qu'ils four- 
nissent. Malheureusement, la roche d'arkose est très 
fissurée, et un jour ou l’autre, les eaux d'infiltration 
pourront arriver à la couche aquifère sans s'êlre 
suffisamment épurées par leur passage au travers 
des parties meubles des fissures, et finiront par 
rendre insalubres les eaux de nos puits. Déjà, en 
quelques points, c’est un fait accompli. + 

De là, l'idée ancienne de forer un puits artésien, 


CESR Te AN PAT PT DS RS CR AM 


: 
4 
k 
à 
: 
: 
E 
4 
R 
j 


— 367 — 


allant puiser des eaux pures dans les profondeurs 
du sol, et les études récentes pour amener en ville 


les eaux des sources environnantes. 


Je ne veux parler que du puits artésien, qui est 


de l’histoire ancienne. 
On l’entreprit légèrement, et sans 


consulter les 


géologues, seuls compétents pour renseigner utile- 
uent sur cette question. Aussi le résultat fut-il 


absolument négatif. 


On creusa d'abord, place de la Halle-aux-Toiles, 
altitude de 140 mètres, un puits ordinaire de 2 mètres 
de largeur et 7v,66 de profondeur. Ensuite le son- 


dage fut commencé le 6 février 1836 
le 2 juillet, 

L'entrepreneur a donné la coupe 
travaux : 


1° Pour le puits : 
Remblais et terres rapportées . . 
Terre végétale très grasse, argileuse. 
Calcaire jaunâtre à grains très fins. . 
Grès calcaire poudingiforme à gros 
8rains de silex noir et blanc, cas- 
sure vilreuse . 
# Pour le forage : 
Continuation du grès, couche aqui- 
RE 
I. puis cale. ool. et 2° couche aquifère 


 Granite à la profondeur de . 


Cette coupe, assez peu intelligible, 


et abandonné 


suivante des 


0,67 7, 66 


60 
, 74 12, 34 
20m. 


peut-être un 


Peu Jantaisiste, à besoin d'une traduction. 


— 368 — 


La terre végétale argileuse est l'argile quaternaire; 

Le calcaire jaunâtre est le dessus de la grande 
oolithe, qui aflleure à 20 mètres du puits ; 

Le grès poudingiforme est l'arkose, et ses silex 
sont du quartz. 

Le forage est tout entier dans l’arkose, et le pré- 
tendu calcaire oolithique du fond ne peut être que 
le sable graveleux qui recouvre le granite, el qui 
seul est la couche aquifère ; var jamais on n’a vu de 
calcaire sous notre arkose. -- Je dois ajouter que la 
profondeur de 20 mètres pour atteindre le granite 
est bien extraordinaire et doit être tout à fait locale: 
je n’en connais aucun exemple à Alençon. 

Ce travail fait, l'eau montait à 8", 50 du sol, juste 
au même niveau que dans la plupart des puits de 
la ville, et juste au niveau de la rivière. 

Ce résultat était facile à prévoir : en effet, toutes 
les couches de l’arkose, ainsi que la couche aquifère, 
sont coupées par la Sarthe, en face et en aval de la 
ville, puisque le granite affleure dans le lit à la 
Roche-du-Sollier. Toutes les eaux qui coulent SOUS 
la ville se déversent donc, par leur propre poids, 
dans la rivière ou sur la rive droite, et c'est de la 
que proviennent toutes les sources qu'on peut voir 
depuis le Plénître jusqu'à l’Abattoir. 


B. Oolithe inférieure calcaire. -- L'Ootithe infé- 
rieure calcaire occupe, de la Fosse-aux-Renards jus- 
qu’à Cuissai, une bande étroite et interrompue» 
située successivement sur la rive gauche Lu % 
Sarthe, puis sur la rive droite, puis le long du TU® 
seau de Cuissai. - AÏ'O., elle repose sur les terrains 


— 369 — 


anciens ; à l’E., elle côtoie l'arkose ou s'enfonce sous 
la grande oolithe. 

À sa partie inférieure, elle débute généralement 
par des sables siliceux qui sont le produit de la tri- 
turation des grès siluriens, et qui forment par places 
des amas considérables. Mais le point où il faut 
Surtout les étudier, c’est la grande exploitation de 
la Fosse-aux-Renards, au S. 0. et à 2 kilomètres 
d'Alençon. Ces carrières , appelées aussi Carrières 
de la Diguetterie et Carrières de l'Hôpital, sont au- 
jourd’hui traversées par une route, et, sur les ter- 
rains épuisés, s’est élevé un village appelé la Belle- 
Promenade. 

Le découvert, assez épais, appartient à la grande 
oolithe. Il formait autrefois un monticule arrondi 
qui, dans peu d'années, aura complètement disparu. 
Le sable est une espèce de haut-fond amoncelé 
autour d'un récif de granite, et recouvert plus tard 
par l'oolithe. 

La carrière principale, visitée en 1837 par la So- 
ciété géologique et par Blavier, présente aujour- 
d'hui la coupe suivante : 


Terre végétale. 
Plaquettes roussâtres à bryozo- 
FPORUT nd ji 0 DD a De 0 
Calcaire marneux en blocailles, 
entremèêlé de sable oolithique, 
avec encrines, bryozoaires, co- 
quilles brisées : :,:., , 1. 2m. à 9m ns 
Calcaire dur, coquilles, en bancs 
irréguliers, se délitant . . . 060 a 2 
24 


Ge oolithe. 


— 970 — 


Calcaire dur, en couches irrég., 


8, à Rhynchonella Wrightii. . . 07,20 » » 

= Sable siliceux jaunâtre, blanc au 

8 fondisexploité 45, ::4 210 1. 8 RS 
Grès siliceux à ciment calcaire. 5, » à 6”, » 
Granite. 


Le sable siliceux provient du grès silurien supé- 
rieur, qui formait, à peu de distance, une falaise 
élevée: cette falaise, rongée et détruite par les 
vagues jusqu'au ras du granite, a ainsi reculé d'un 
demi-kilomètre pour devenir les Roches des Aunais. 
Des galets de ce grès, de toute grosseur jusquà 
. celle du poing, se trouvent encore dans une couche 
de gros sable qu'on voit en quelques points à la 
base du dépôt. 

Le sable de la Fosse-aux-Renards est dépourvu 
de fossiles; mais on y rencontre quelques nodules 
ferrugineux englobant des coquilles ; des tubes en 
sable agglutiné par le fer oxydé, et contenant parfois 
de petits polypiers en barytine; j'y ai vu un fragment 
de calcaire contenant une Rh. Wrighti, la coquille 

ti l téristique de l'oolithe inférieure 


JL 


d'Alençon. L'épaisseur du sable diminue €n allant 
vers le S.; elle augmente au contraire vers l'E, Où 
elle atteint une dizaine de mètres, dont sept sont 
exploités, 

Le grès à ciment calcaire remplit de plus en plus, 
vers le midi, la carrière dont j'ai donné la coupe» el 
prend ainsi peu à peu la place du sable aux dépens 
dnquel il s’est formé. Le dessus est profondément 
mamelonné et présente au fond de l'excavation une 


| 


ER RR R E DE SON ON en D ee D NT 


Ge 


— Al 


surface des plus extraordinaires. On dirait d'une 
masse de boules empilées, ou d’un amoncellement 
de gros polypiers des genres Astrée, Méandrine et 
Porite. Dans la partie orientale du dépôt, le grès est 
supérieur au sable ou forme une couche interrompue 
de 20 à 30 centimètres d'épaisseur, composée de 
parties arrondies dont quelques-unes sont parfaite- 
ment sphériques. Des amateurs ont pris ces boules 


pour des animaux ou des fruits pétrifiés. 


Blavier a cru que ces grès élaient les grès de 
l'arkose. Ils en sont à la vérité contemporains ; mais 
ils en diffèrent absolument par les caractères phy- 
siques et la composition. Le grès arkosien est presque 
purement siliceux et barytifère, souvent cristallin ; 
celui de la Fosse-aux-Renards est à grains discer- 
nables, homogène, à cassure plane et miroitante ; 
traité par un acide, il fait vivement effervescence et se 
réduit en un sable identique à celui qui l'enveloppe, 
C'est donc bien du sable cimenté par du calcaire. 

Tout près de la carrière décrite, un peu au S , un 
découvert récent a mis à nu le récif de granite. Il 
est profondément décomposé à la surface, et tous 
ses éléments sont restés en place. Il est recouvert 


Par 2 à 3 mètres d’un calcaire roussâtre, très dur. 


en bancs épais, et rempli de ces gros galets du 
Quartzite de la falaise que j'ai déjà mentionnés, avec 
les éléments du granite, des articulations de penta- 
crinites et des fossiles usés, parmi lesquels j'ai re- 
Cueilli une bélemnite. 

Un peu plus loin, le grès miroitantaflleure, devient 


. Micacé, et renferme des moules de bivalves très 


fr uSles_ dont un est un Pecten. 


— 372 — 


Toute cette ancienne plage de la mer Bajocienne 
était parsemée de récifs de granite; plusieurs tra- 
versent toutes les couches du calcaire et viennent 
affleurer à la surface du sol ; beaucoup d’autres sont 
recouverts d’une mince couche d'’oolithe. 

Les mêmes sables, mais sans grès, reparaissent à 
peu de distance sur Arsonnay, près de la Chevalerie 
et à St-Blaise, où ils ont été étudiés par Blavier. 

Sur l’autre rive de la Sarthe, en aval d'Alençon, 
l'oolithe inférieure ne se voit d’abord qu'au fond 
des excavations profondes, sous la grande oolithe ; 
par exemple, au fond du puits du cimelière de St- 
Léonard, où j'ai trouvé Ah. Wrightü. Mais plus 
loin, à l’O., à la première carrière au-delà de Beau- 
séjour , elle forme un petit lambeau superficiel 
superposé au granite exploité. Là, pas de sable 
jaune ; on a la coupe suivante au S. de la carrière: 


Calcaire marneux blanc et jaunâtre, avec frag- 
ment de calcaire à noyaux de quartz, contenant 
Lucines, Rh. Wrightii, Ter. submazxillata, Stome- 


chinus serratus, art. d'encrines.. . + + : 2,50 
Calcaire spathique très dur. ; 0,20 
Petit lait de sable noir.. . . . + + + 0",10 
Granite. 


Le plus grand lambeau de l’oolithe inférieure 
calcaire est celui de Condé. Il commence à La Bois- 
sière, occupe la plaine de Hertré, tout le bourg de 
Condé et la petite plaine à l'O. jusqu'au Pont- 
Percé, s'appuyant au S. sur le granite et passant au 
N. sous la grande oolithe. Il continue probablement 


— 3173 — 


au S. au-delà de la bande de schiste silurien et 
jusqu’au schiste cambrien, mais il est recouvert 
par une couche épaisse d’alluvions anciennes , sous 
lesquelles je l'ai rencontré au fond de la Fosse- 
Hérard. 

Sa puissance est assez considérable : j'ai pu 
l'étudier dans son ensemble, grâce à la carrière 
aujourd'hui inaccessible et au puits de la maison 
d'école. 

Coupe de la carrière et du puits de l’école de 
Condé 


Terre végétale... . . .… 0,30 
Carrière : calcaire Laisse avec che 
oolithique. . . . . 49,50 


Couche plus bre avec 'pettlé lits de 
calcaires , très fossilifères : AA. pt 


Lucina, Stomechinus, Tereb… . 0",50 
Calcaire sableux ae ithietois comme 
sui 4 11: RÉSARSESS © 
Puits : dcr nets avec Te üèhes 
de calcaires en blocailles. . . . 17,80 
Sable marneux avec gros Nautile et “ro 
heteromorpha. . … , ; 17,» 
Calcaire dur avec ait abtétntiee 
EE 
Sable Mmarneux.. ... ... + 0,75 
Calcaire son a . 0,15 
Sable marneux grisâtre et grosse nt 
très fragiles. , . . … 27,30 
0",40 


Calcaire siliceux, coulis ptits itlléos, 


— 374 — 


Sable marneux avec quartz et poudingue 
ferrugineux. . :1È 4 SRE 
Calcaire os avec grosses PE : 57 AC 


14,5» 
Kaolin et granite décomposé, 1",55. 
Granite dur. 


Ainsi , la puissance de l’oolithe inférieure est 
d'environ 14 mètres à Condé. 
Le calcaire siliceux du fond est semblable à celui 
de Beauséjour; il contient des noyaux roulés de 
quartz cristallisé. Les Pinna, dont je n'ai vu que des 
fragments, devaient atteindre jusqu'à 30 centimètres 
de longueur. Les couches au-dessus, jusqu'à l'ou- 
verture .du puits, manquent à Beauséjour; elles 
sont très fossilifères, mais les coquilles, à l'état de 
moules, sont presque impossibles à isoler : celles 
des couches du calcaire dur font corps avec la 
roche ; celles du sable tombent en poussière dès 
qu'on y touche. A 2 ou 3 mètres de l'ouverture du 
puits, on a trouvé plusieurs Nautiles de 30 à 32 cen- 
timètres de diamètre, et une Lima heteromorpha de 
17 de largeur. La Rhynchonella Wrighti , le fossile 
le plus général et le plus caractéristique, comme je 
l'ai déjà dit, ne se voit que dans les couches supé- 
rieures avec les oursins. 
Les principaux fossiles recueillis à Condé sont : 


Nautilus, probablement 2 espèces. 
Pleurotomaria. 

Ceromya bajociana, 4'Orb. 
Lucina Zieteni où bellona, d'Orb. 


MOSS ARE AE 


A US 


LE Pr DM er RE NS LA PS Le RER 


Fin. ae 


Pinna, au moins 2 espèces. 
Lima semi-circularis, Munster. 
—  heteromorpha, Desl.—#Hersilia, d'Orb. 
Pecten silenus, d'Orb. 
Rh _ ri Wrightii, Davidson. 
bajociana, d'Orb. 
— quadriplicata, d'Orb. 
Terebratula submaxillata, Davidson. 
— perovalis, Sow. 
Stomechinus serratus Desor. 
Cidaris sæmanni Cott. 


Le calcaire siliceux et spathique du bas de 
l'étage se retrouve en affleurement dans la dépres- 
sion entre La Boissière et Hertré, au contact du 
granite; dans les fossés du parc de Vervennes, el 
au-dessous de la futaie du Pont-Percé, où il a été 
exploité il y quarante à cinquante ans. On y trou- 
vait de grands moules intérieurs de Lima. 

Le même calcaire revient au N. de Vervennes, où 
il a été exploité près de la Roche-Blin ; il occupe la 
petite plaine entre le Fléchet et la Frelonnière ; au 
N. de cette ferme, de vieilles carrières témoignent 
d’une exploitation active à une époque éloignée, et 
si l’on en juge par le volume et la dureté des afleu- 
rements, on trouvait là d'excellents matériaux au- 
jourd'hui dédaignés. Les fossiles sont rares. Je n'ai 
trouvé qu'une Ostren, une Pholadomya et R. 
Wrightii à la Roche-Blin ; Ter. submazillala et un 
oursin en débris à la Frelonnière ; Zereb. perovalis 
et un polypier rameux à Mortefontaine, 

Au N. de Mortefontaine, l'oolithe inférieure occupe 


nn EN 


une bande étroite sur la rive gauche du ruisseau 
jusqu’à Chêneboulai et le N. de la Barre. 

Tout près de Mortefontaine, le calcaire spathique 
jaunâtre de Guissai, à Ter. perovalis, aflleure dans 
les sillons, et à 200 mètres de la ferme, au bord de 
la prairie, il se réduit à une épaisseur insignifiante 
sur un haut-fond de granite mis à jour dans une 
petite mare, où l'on a traversé : 


Aorte vopélalé. . 2:21, 0,20 
Lit interrompu de calcaire sathique jau- 

name.  : . en, ar ou 
Argile Done Ati 0,50 
Calcaire spathique brun, avec quarts cris 0,45 
Petit lit de quartz cristallisé, en grains. . 0,05 


Kaolin, creusé jusqu'à 0,50. 


I faut supposer que le granite du Val se prolonge 
à une faible profondeur sous les terrains qui le 
séparent de ce point. 

Au S. du bourg du Cuissai, on exploite depuis 
longtemps des couches alternantes de calcaire dur 
pour les constructions, et de sables silico-calcaires, 
que nous verrons plus ou moins au complet jusqu'à 
l'extrémité N. de l'étage. Voici la coupe actuelle de 
la carrière : 


Terre végétale. . . . 5: 00 
Sable calcaire avec cite fropineblét no 
Banc de calcaire brunâtre , avec grains de 

quartz, . . 0",20 
Sable assez der, Sie honte, fossilifère. 17,50 


— 3117 — 


Calcaire spathique bleuâtre, dur, arrondi 

D ulangles.. . .- . One 
Bible dur: ::::.... a 
Lit de calcaire dur, en gros Re CNR TRS ar- 

- rondis. . . cie nesnef 58-20 
Sable rot: 


| Tout près de l’église, le sable siliceux est à la 
- Surface du sol et surmonté, à peu de distance, par 
. le calcaire dur qui affleure dans la cour de la ferme. 
Toute la partie septentrionale du bourg, appelée 
._ la Barre, est sur le calcaire spathique jaunâtre déjà. 
Yu près de Mortefontaine. Ce calcaire est à gros 
4 grains, assez peu cohérent, et rempli de lamelles 
3 d'encrines en barytine. Il renferme une quantité 
1 prodigieuse de fossiles, surtout de Terebratula pe- 
_ rovalis. 

- M. l'abbé Richer a relevé la coupe suivante dans 
» la carrière et le puits de M. Lunel: 


D Hogélale, . . . chaiui qancie 
Sable jaunâtre fin. . . 07,50 
. Calcaire spathique naiss en | paques 

î minces . VAT, Tete . 0,85 


Gros table achitont Re nee 
Calcaire spathique roussâtre . . 0,20 
Gros sable dur. . . 90 
Calcaire spathique onde 2 ésnces sa 0000 
Gros sable plus dur, couche aquifère . .  0",40 


Calcaire très dur ; lumachelle, pas traversé. 


Les cinq ou six couches inférieures sont remplies 


— 378 — 


de Tereb. perovalis, presque toutes à plat sur la 
petite valve à la surface des couches. Un échantillon 
de 12 centimètres sur 10, que j'ai sous les yeux, en 
contient cinq sur la même face, dont l’une a 40 milk … 
limètres de large. Malheureusement, les valves sont 
presque toujours séparées, et c’est la grande qui se 
trouve le plus souvent. 
M. Richer et moi, nous avons recueilli dans cte 
carrière : 


Belemnites sulcatus, Miller. 
. Ammonites Parkinsoni, Sow. 
Trigonia navis, Lamk. 
Pecten, ? espèces. 
Lüna gibbosa, Sow. 
strea. 
Rhynchonella bajociana, 4'Orb. 
Éhynchonella Wrightii, ? fragment invité 
Terebratula perovalis, Sow. 
— submazxillata, Davidson. 
Oursins en fragments. 


Le dépôt continue à l'O. de La Barre jusqu'à 
Chêneboulai , où il affleure; mais il est partout 
recouvert d'une couche d’alluvion quartzeuse qui 
atteint de 1 à 2 mètres. 

Au N. de La Barre, on a longtemps exploité 
comme marne, une épaisse couche des sables sa 
caires et siliceux mentionnés ci-dessus, à l'arriv 
du bourg, et recouverte par la grande oolithe. 
carrière principale, visitée en 1837, par la Sons 
géologique, présentait alors la coupe suivante : 


— 379 — 


- Terre argileuse rouge. 
Oolithe, banc à pentacrinites. 
_ Calcaire compacte à polypiers. 
Sable argileux avec lignite. . . 
Sable calcaire, exploité comme marne.. . 3",»» 
Sable siliceux, épaisseur. 

(Course du 8 septembre 1837). 


4% ,»» 


Dans ce qu'on peut voir encore de cette carrière 


ment tourmentées et irrégulières. On y voit aujour- 
d'hui : 


Plaquettes roussâtres tourmen- 
lées. . De Oû,»» &1":50 


ÉChleuiré jébidire, puis blané ; 
brisé 


Ë De 0®,»» à 17,59 
Goüthe nt nds très HSE ; 
_ Montant et descendant, variant du 
. gris au noir. . 2 Er OP D a 00 


e. Marne, cachée par ts éboulié: 


D'après Blavier, la marne repose sur des sables 
fins, siliceux, semblables à ceux des carrières de 
l'Hôpital (Études, p. 45) 

Dans la vallée de la Briante, je n'ai vu l’oolithe 
inférieure qu'en deux points : au fond de la carrière 
de Beaubourdel, où l’une des couches est remplie 
de Riynchonella Wrightü; et sur le granite de la 
Hantelle , qui m'a donné deux grosses Ceromya 
bajocianc. 

De l'étude détaillée de l’arkose et de l'oolithe in- 
férieure calcaire que l’on vient de faire, il résulte : 


— 380 — 


Que les fossiles sont identiques dans les deux 
dépôts ; 
Que nulle part l’un des deux n’est superposé à 
l’autre ; 
En conséquence, Éanicoss et l'oolithe inférieure 
calcaire sont contemporaines, ainsi que je l'ai avancé 
en commençant. 


2° Grande Oolithe ou Bathonien. 


La Grande Oolithe se montre sur une étendue de 
plus de 10 kilomètres du N. au S. et de l'E. à l'O. 
du midi d'Alençon jusqu'au pied des collines d'É- 
couves, et de Cuissai à Semallé. Elle forme les belles 
plaines d'Alençon, de Lonrai et Cuissai, de Golom- 
biers, de Radon et de Valframbert ; elle occuperail 
même en entier le centre et l’est des deux cantons 
si elle n’y était pas recouverte en partie par le cal- 
lovien inférieur et par des alluvions anciennes. — 
A l'O. elle s'appuie sur l’oolithe inférieure; au N., 
sur les terrains siluriens d'Écouves; à l’E., elle s'en- 
fonce sous le callovien, et au S., elle se prolonge 
au loin dans le département de la Sarthe. 

Les couches qui la composent sont presque hor- 
zontales, avec une pente légère vers le S. E. ; car 
elle est à 180 mètres au contact des terrains siluriens 
et à 140 mètres dans la plaine de Montsort, ce qui 
fait à peine une pente de 4 millim. par mètre. 

La Grande Oolithe d'Alençon est constituée par 
un grand nombre de couches calcaires, de texture 
très variée, entremêlées d'argile et de sables ooli- 
thiques. 


— 381 — 


« L'un des faits, dit Blavier, qui frappent le plus 
. l'observateur qui parcourt la plaine d'Alençon, 
. cest la grande variété des couches calcaires qu’on 
. yrencontre à peu près au même niveau. Ces cal- 
 caires ont, en général, la texture oolithique; mais 
celte texture se modifie sur une fort petite surface. 
e Les principales variétés qui se peuvent distinguer 
Sont, outre le calcaire à oolithes plus ou moins 
_ fines, un calcaire un peu siliceux , un autre à 
texture cristalline, un troisième à texture lâche, 
_ lès tendre, et qui se raye à l'ongle comme du 
_ Bypse, avec lequel il est aisé de le confondre ; une 
. Variété spathique à lamelle brillante d'encrines ; 
Un calcaire tout à fait compacte, à pâte fine, à 


“à 
(5 


RCE 


PANNE TNT 


FEone 


: le calcaire à grains de quartz et le calcaire baryti- 
. Îère, qui appartiennent à l’oolithe inférieure. 
coupe générale suivante, due en partie à 
_ Blavier, résume assez bien la composition de nos 
plaines : 


Calc. à bryozoaires. ( Calc. roussâtre en plaquettes, 

_ Bradford-Clay. à bryozoaires. 

Calcaire marneux avec blocailles et 

sable oolithique. 

Calcaire friable à nérinées. 

Calcaire marneux très argileux. 

0ol. miliaire.< Petite couche de glaise grise ou noire, 

au à fragments de coquilles. 

: Calcaire marneux très argileux. 
Bancs calcaires d'épaisseur médiocre, 

10 à 20 centimètres, quelquefois 


— 382 — 


{ marneux, avec nérinées ; ue 4 

ment sublithographique. ee 

Ool.miliaire. Gros bancs de calcaire roussâtre, . 

compacte, à polypiers et lamelles 

| d’encrines ou d'échinodernes: de 

Calcaires, sable, ou grès arkosiens, de l’oolithe 

inférieure. ; 

Il doit être toutefois bien entendu que cet en- . 

semble ne se trouve nulle part au complet, et qu'il 

peut s’y intercaler quelques autres couches, ainsi 

que le montreront les descriptions particulières des 

plaines principales. La couche la plus constante est. : 

la petite couche de glaise notrâtre. 
Nous n'avons pas le Fuller's earth à Benito 
spinosa, qui présente une si grande puissance dans 
l'arrondissement d’Argentan et dans le Calvados où 

il fournit la pierre de Caen; notre grande oolithe 
est essentiellement constituée par l'oolithe miliaire, 
souvent recouverte par une mince pellicule de 

calcaire à bryozoaire ou a M à - 


A. Plaine au S. d'Alençon. — Cette plaine com- 
mence à la Sarthe, porte tout le faubourg de Mont-_ | 
sort et se prolonge au S. dans le départ. voisin. Elle 
est généralement très plate et son altitude moyenne 
est de 140 mètres. Elle est divisée en deux parties 
par le ruisseau du Gué-de-Gesnes. 

La partie à l’E., formant la plaine de Montsorl 
de St-Gilles, présente presque partout à Sa surface 
les plaquettes rousses qui couronnent l'étasé> 
dans quelques endroits, elles jonchent le sol. A 


— 383 — 


dessous, se trouvent des calcaires marneux avec 
blocailles calcaires, entremèlés de sables ESS 


| vable, suivant que les dénudations partielles sont 
plus ou moins profondes. Ces couches, plus ou 


mpactes exploités dans les carrières d'Ozé. 
Les grandes carrières d'Ozé sont ouvertes depuis 


polypiers du genre Astrée, passés à l'état de spath. 
Au-dessus de cette couche, vient un calcaire lamel- 
Jeux, plus ou moins oolithique, avec pentacrinites. 
Enfin, cette coupe se termine par une oolithe mi- 
Jiaire très peu développée sur ce point » (Course du 
6 septembre 1837). 

Voici la coupe actuelle : 


Plaquettes entremélées de sable APRES et de 


nids de sable noir. . . ni 1,50 
Calcaire marneux et SONTENS. OR Rss 
Calcaire en couches irrégulières, fragmen- 

lées, se délitant à l'air. . . . . . F 27:00 
Petite couche de glaise grise... . . 0,10 

_ Vouches horizontales, régulière: de 20 à 

30 centimètres, exploitées. . . « . . + 1"»» 


Marne argileuse avec Nérinées. . . . . 0,50 


— 384 — 


Oolithe inférieure : bancs exploités , entre- 4 
mêlés de calcaire marneux, avec Astrées, 3 à 4 


mètres. 


Les polypiers du banc inférieur sont transformés 
en spath calcaire barytifère. Gette transformation à 
profondément modifié leur structure intérieure ; 


mais la forme extérieure est parfaitement con: 


servée (Michelin, B. S. G., 1837). 


Les fossiles, excepté comme partout, les Bra 
chiopodes, sont à l’état de moules intérieurs et 
difficilement déterminables. Les principaux, re . 
cueillis à Ozé et dans les autres carrières de Monl- | 


sort, sont les suivants : 


Nautilus. 

Nautica. 

Purpuroïdea minax. 

Cerithium. 

Pholadomya crassa, petite. ? 
_ Murchisoni, SOW. 

Pinna. 

Mytilus. 

Lucina bellona, d'Orb. 

Terebratula mazxillata, SoW. 

Clypeus Boblayei, Mich, 

Diademna. 

Asterias. 


La partie de la même plaine à l'O. du ruisseau d 
Gué-de-Gesnes, est moins étendue el s'appuie SUF 
le granite et l’oolithe inférieure de la Fosse-aux 
Renards. Elle présente en son milieu une suréléva 


Et 


*$ 


— 385 — 


tion de 10 à 15 mètres, dont la partie centrale est 
occupée par les carrières de sable. Ce sable est 
recouvert par la partie supérieure de la grande 
oolithe, comprenant les couches moyennes à Lucina 
bellona, Ter. maxillata, Rh. concinna, tiges d’en- 
crines, etc., et le couronnement de plaquettes. 

Le pied de la petite colline au N.-0., entouré de 
récifs de granite, est particulièrement tourmenté : 
le calcaire est presque tout à l'état de sable d'ooli- 
thes, et les fossiles sont en fragments. Il y a des 
quantités énormes d'’articulations de pentacrinites 
remarquées depuis longtemps sous le nom d'étoiles ; 
des débris de Nérinées, de Z'er. mazillata, d'huîtres, 
d'oursins, de bryozoaires ; même, de Rh. Wrighti 
et de Zereb. submaxillata, provenant de l’oolithe 
inférieure. 


B. Plateau de St-Barthélemi. — Tout près et à 
l'E. de St-Barthélemi, on trouve un plateau de 5 à 
600 mètres de largeur, formé de couches semblables 
à celles de la plaine de la Sablière , il en est éloigné 
d'un kilomètre et séparé parle grès silurien supérieur 
et le granite ; son altitude est de 180 mètres, soit 
40 mètres au-dessus de la plaine jurassique voisine. 
Sans doute , ce lambeau a été porté à cette hauteur 
Par quelque soulèvement local ; et ce qui tend à le 
Prouver, c'est que, comme l'avait remarqué Blavier, 
« les couches y sont inclinées, contournées, comme 
rompues. » 

Ce dépôt diffère de la grande plaine par ses 

_lapports avec les terrains anciens qui l’environnent 

de toute part, et par la composition de sa base. 
ve 


DUR 


repose sur le grès silurien supérieur et sur le schiste 
mâclifère. A sa base, il est composé par une 
alternance d'argile et de lignite d’une épaisseur de 
2 mètres. La Société géologique y fit pratiquer un 
sondage au bord inférieur du calcaire, et mit ainsi 
au jour la coupe suivante : 


Grande oolithe, banc roussâtre très compacte. 

Sables argileux micacés. 

Banc de lignite très pyriteux. 

Banc d'argile. 

Banc de lignite plus épais, paraissant formé par 
des feuilles. : 

Couche sableuse renfermant des troncs d'arbres à 
l’état de lignite piciforme, attribués à des dicotylé- 
donés. 


Ce lignite est en trop petite quantité et forme des. 
lits trop peu constants pour qu’on puisse l'utiliser. 
Cependant, il y a une centaine d'années, on pratiqua 
quelques recherches en ce point, comme en plu- 
sieurs autres endroits du pays, bien entendu, sans 
résultat (voir : Letellier, Note sur les recherches de 
charbon de terre dans l'Orne, au XVII siècle: 
Bull. Soc. Linn. de Norm., > série, t. IX, et Bull. 

Soc. arch. de l'Orne, 1883). Au moins, à cette 
époque, se borna-t-on au lignite, Mais de nos jours; 
il y à une vingtaine d'années, un spéculateur 
d'Alençon reprit les recherches et fil pousser les 
travaux jusque dans le schiste mâclifère, sans doute 
à cause de sa couleur noirâtre. Le puits traversà 
3 mètres 60 de calcaire, ce qui permet d'évaluer à 


— 387 — 


8 ou 10 mètres la puissance totale des couches 
calcaires, en supposant le dessous horizontal. Le 
seul résultat utile de ces recherches fut de me 
procurer de beaux échantillons de schiste mâclifère 
que j'ai distribués aux musées voisins. 

Le plateau jurassique de St-Barthélemi porte à 
son bord oriental un petit lambeau de cénomanien 
ferrugineux, le seul de la contrée dans l'Orne. 


C. Plaine au N. d'Alençon et plaine de Damigny.— 
Cette grande et belle plaine s’étend de La Briante au 
Londeau ; elle porte la partie haute de la ville, rive 
droite, et va disparaître au N. sous le callovien ou 
butter contre l’affleurement de l’arkose de Serceaux. 
Son altitude est de 140 mètres à l’'E.; mais elle 
monte à 160 mètres au N.-0. 

Sa composition géologique est sensiblement la 
même que celle de la plaine du S. Cependant, le 
calcaire roussâtre, dur, à grains fins, lui fait géné- 
ralement défaut ; il est remplacé par des bancs 
d'un calcaire également roussâtre, mais plus tendre, 
constellé d'articulations d’encrines. Les bancs de ce 
dernier calcaire sont formés d’une multitude de 
petites couches qui lui donnent un aspect strié, el 
qui trop souvent se séparent après les gelées. Tel est 
le cas de plusieurs carrières de l'O. Si l’on avance 
vers l'E. , on voit quelques couches passer à une 
texlure compacte, à grains fins, sub-lithographique, 
et nous verrons ce faciès se généraliser à mesure 
que nous avancerons vers le N. des cantons. 

Comme exemple, je rapporterai ici deux 

Coupes : 


— 388 — 


4° Coupe d’une carrière au N. d'Alençon. 


Terre végétale. . . . 0,50 
Plaquettes roussâtres à Bree : 1,» 
Calcaire marneux et blocailles. . 1 à 2",»» 
Bancs minces de calcaire brunâtre, 

fragmentés. .- . . ,. as 
Petite couche marneuse, avec ‘débris de 

PRO EE +, Us m,10 
Petite couche de FA noire. 0”,10 
Calcaire marneux. . . . Re 0,20 
Bancs exploités, de 10 à 20 ceutinMer ; 

d'épaisseur, avec Pinna. . . . RER 


Gros bancs striés, ayant jusqu'à 0 cen- 
timètres , avec articulations d’encrines, 
Re 


2 à SUN 


2° Coupe d’une carrière à l'E., près de Courteille. 


Terre végétale. . 
Calcaire blanc, en nitles. pas en Cou- 


1. MPAMNPE : 
Quatre ou cinq lits réguliers, mais à Dre 
MD NU MUR D Lou RCA 
Malnbs.: ‘ 


Calcaire hippique: se délitant à 
la gelée, rempli de moules de Lucina bellona. 

Petite couche de glaise noire.. . 

Bancs exploités, ibogrphiques visilils 
MP ru. : : 


0,20 
0",50 


0",40 
0,75 


Ow,30 


0,05 


2m)» 


pou 


RER SE RS Te ED Sd Rose CRM UE x . k D RARE s. HER TSS 
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— 389 — 


Au N. de la plaine, à 160 mètres d'altitude, sont 
les fours à chaux de Bel-Air, qui exploitent les 
bancs supérieurs à la petite couche de glaise, 
presque tous sub-lithographiques. 


D. Plaine à l'O. d'Alençon. — Ta plaine à l'O. 
d'Alencon, entre la Sarthe et La Briante et jusqu'à 
La Boissière, est presque entièrement couverte d'un 
manteau d’alluvions anciennes à galets de quartz, 
d’arkose et de silex. Mais sous cette alluvion, on 
trouve partout les couches de la grande oolithe. 
Ainsi, le puits du cimetière de St-Léonard traverse 
les sables rouges quaternaires, puis la grande 
oolithe : un autre, à l’O. de l'usine à gaz, traverse 
19,60 de terre végétale, 3 mètres de sable rouge et 
2,50 de grande oolithe, puis 5 mètres de sable et 
grès arkosiens ; au Moulin-à-Vent, 2 kilomètres plus 
loin, un puits de 18 mètres a rencontré 3 mètres 
d'alluvion, 15 mètres de calcaire oolithique, puis le 
sable aquifère ; l'arkose a disparu. 

La grande oolithe affleure seulement dans quel- 
ques dépressions formées par érosion : 1° de la place 
Candie au cimetière, et de la maison de l’enclos de 
Guéramé au haut des jardins, au N. de la route de 
Condé; 2 au Pommerai, où l'on voit les plaquettes 
et le calcaire ordinaire reposant sur le sable à 6 mè- 
tres au-dessous du niveau de la cour; 3 dans la 
dépression du pré Boullemer, depuis la maison Hen- 
riet et la poudrière, jusqu'au pré Boullemer et jus- 
qu’à la ferme de La Pépinière, dont le puits traverse 
1%,50 d’alluvion et 3", 50 de sable oolithique entre- 
mêlé de blocaille caleaire ; 4° dans une autre dépres- 


0 — 


sion qui monte de Beauséjour à la route de Bretagne, 
et dans laquelle le calcaire a été exploité ;. 5° enfin, 
entre La Boissière et Montpertuis, où l'on voit une 
vieille carrière et quantité de gros blocs calcaires 
isolés ou en affleurements. 

Avant l'érosion qui a produit la vallée de La Briante, 
cette plaine ne faisait qu'un avec la plaine de Damigni. 


E. Grande oolithe de l'Épinai. — À TO. du ruis- 


seau d'Épaulai, sur les communes de Mieuxcé et 


de La Ferrière, on voit, aux altitudes de 140 à 160 


mètres, un lambeau isolé de calcaire oolithique 


appartenant à la grande oolithe. Il n’est visible que 
sur une étendue restreinte, bien qu'il occupe pro- 


bablement une surface de 4 kilomètres sur 2; il 


est en partie recouvert, au milieu, par un long 
éperon du cénomanien ferrugineux de La Ferrière, 
et, sur le pourtour, par les alluvions provenant de 
la destruction de ce terrain. 11 est compris entre les 
vallées de La Guiberdière et d'Épaulai au N., et la 
vallée de La Maladrerie au-delà de laquelle il passe 
pour disparaître sous les alluvions de la plaine de 
La Poussinière. 

La base du dépôt est formée d’un calcaire très dur, 
spathique ; le dessus, d'un calcaire moins compact, 
exploité il y a une trentaine d'années pour deux 
fours à chaux aujourd'hui en ruines. 

Les fossiles sont très rares et impossibles à isoler. 


Je n'ai pu reconnaître que quelques fragments de 


Mytilus et de Térébratule. 


F. Plaine de Lonrai et Cuissai. — Elle ee 
à de 


du S. au N., depuis Vervennes jusqu'au del 


— 891 — 


Cuissai, sur une longueur de 4 kilomètres et une 
largeur variable de 1 à 3 kilomètres. Au N., son 
altitude atteint presque 170 mètres et descend à 
140 mètres aux environs de Vervennes. Elle s'appuie 
_à l'O. sur le Bajocien (1). 
Le calcaire des couches inférieures a été active- 
- ment exploité anciennement, ainsi que le montrent 
les excavations qu'on voit partout. A Beaubourdel, 
un verger est planté dans une vaste dépression d'où 
l'on a tiré, dit-on, une partie des matériaux pour 
les murs du pare de Lonrai; au N. du même 
village , une belle carrière en exploitation, dont le 
fond appartient à loolithe inférieure à AA. Wrighli, 
donne de fort bonne pierre. Entre Cuissai et Maison- 
Neuve, tout le sol a été fouillé, soit pour le moëllon, 
soit pour la marne qui est au-dessous. 

La roche exploitée est roussâtre, assez fine et très 
dure ; elle paraît recouverte immédiatement par 
les calcaires marneux , ainsi qu'on le voit dans une 
carrière près de Maison-Neuve, où j'ai pris la coupe 
suivante : 


Terre végétale argileuse rougeâtre. 

Plaquettes roussâtres. . . - . «+ : 0,30 

Marne et calcaire marneux. . . - : 0,50 

Calcaire brunâtre, très compact, à lamelles 
d'encrines et polypiers , plusieurs mètres. 


J'ai pris dans ce calcaire deux beaux exemplaires 
de pholadomya Vezelayi, Lai. 


(1) Coté J’ sur la carte, et teinté ici en jaune-brun au lieu de 
Jaune-clair, par erreur du graveur. 


— 392 — 


Dans des carrières aujourd'hui abandonnées, et à 
la base de ce calcaire, j'ai vu autrefois un petit lit 
d'Ostrea acuminata et de belles Astrées isolées, 
depuis la grosseur d'une noix jusque celle de la tête. 
On ne les trouve plus à présent. Ces fossiles 
marquent évidemment la limite commune du 
Bajocien et du Bathonien, qui sont partout en . 
stratification concordante. En d’autres endroits, la 
limite est indiquée par les perforations de litho- 
phages. 


G. Plaine au pied de la forêt. — La grande 
oolithe de Cuissai se prolonge certainement vers 
FE., en suivant le pied des collines d'Écouves et 
s'appuyant sur les schistes ampéliteux ou ardoisiers, 
aux allitudes de 170 à 180 mètres. Mais on ne peut 
l'observer à la surface du sol que dans quelques 
dépressions accidentelles, car elle est recouverte 
par le vaste manteau d'alluvions quartzeuses que ne 
traverse pas la profondeur des fossés. 


Je citerai les localités suivantes : 


1° La carrière abandonnée de La Brandonnière, 
au pied du Cruchet, commune de St-Nicolas. Elle a 
eu plus de 300 mètres de longueur. Le découvert 
est une couche épaisse d'argile remplie de débris 
de quartzite et de blocs erratiques énormes et 
très nombreux ; quelques-uns ont 2 mètres et plus 
de longueur. Cette carrière pouvait fournir de la 


pierre de taille, car une couche, peu distante de BB ‘ 


surface, n’a pas moins d'un mètre d'épaisseur ; 
2 A 2 kilomètres plus à l'E., au N. de l'usine de 


— 393 — 


Briante et au bord d'une dépression naturelle, on 
avait établi, il y a vingt ou vingt-cinq ans, un petit 
four à chaux ; on trouvait la pierre en creusant un 
mètre ou deux dans l'alluvion. 

_ Dans ces deux localités, comme à Cuissai, le cal- 
_ Caire est grenu, spathique, terne et n’a rien du 
Brain fin des calcaires lithographiques. Au contraire, 
les plaines et les lambeaux qu'il nous reste à 
_ étudier, sont presque entièrement formés de cal- 
_ aires blancs, à cassure conchoïdale , à grains fins, 
et Lout à fait dépourvus de lamelles d’encrines. 


_ H. Plaine du Pont-de-Londeau.— Cette plaine est 
. la première au-delà du Londeau, entre Congé et 
 Aché. Deux carrières y sont ouvertes; la première, 
au bord de la route de Paris, est presque aban- 
donnée; la deuxième, à 200 mètres à l'O. de la 
loule, est exploitée assez én grand. Elle est ainsi 
_ Constituée : 


DUIPE Végétale. . . . . 020 
Plaquettes irrégulières. .  . . . 09,40 
Calcaire marneux et marne. . . 0",80 

Un gros banc, un peu brisé.. . . 0",40 

Petite couche de glaise noire, avec 

toquilles brisées. . . . . . . . 0,"02 à 0,15 


Deux petits banc: . : . : . . 0",35 
latrennn: 1 Sonia 2m ,»» 

d 15 GE dpre 

Glaise. 


_ A2 kilomètres plus loin, sur le chemin de Se- 
allé, les couches marneuses sont fort épaisses, et 
fomposées de tout petits fragments noduleux de 


— 894 — 


calcaire très blanc. On a utilisé ce dépôt pour le 
balast du chemin de fer; on l’exploite aujourdhui 
pour l’agriculture. 5 

Encore un peu plus au N., entre Forges et le 
Pirai, la grande oolithe affieure dans une dépres-. 
sion, sur une étendue de près d’un kilomètre sur 
5 à 600 mètres. On y voit quelques vestiges d'ex- 
ploitations assez récentes. 


gi 


[. Plaine de Valframbert et du Coudrai. — Elle ‘ 
s'étend entre deux arêtes de callovien des deux 
côtés du Londeau et aux altitudes de 145 à 155mè- | 
tres. Une vieille carrière, aujourd'hui comblée, à - 
trouve à l'angle de la route de Rouen et du chemin 
de La Guérivière. 4 


J. Plaine d'Avoise. — Plaine haute, entre les allis 
tudes 155 et 185 mètres. La partie basse, au N: de 
St-Marc, nous offre au bord du callovien une belle. 
carrière, très bien caractérisée, la carrière des Per- 
silliers. Elle contient : 


Terre végétale . . . 0 

Sable calcaire andre, a avec | Tauhieoll de 
calcaire . . 

Calcaire marneux gris Fa nee frag- 
menté, avec bivalves. 

Calcaire jaunâtre en Hostnnts mélés 
d'argile . . SR  , ï 

Gros banc marneux . . - . - : 
Petit banc marneux . . . EURO 

Petite couche de glaise noire . + + * 

Marne très argileuge . 12: 0 ©" | 


080 


— 395 — 
Bancs calcaires à nérinées et pholadomyes. 0,35 
Bane marneux . . the F3 020 


Un gros banc fissuré verticalement. . . 1,» 
ile. 


. En montant vers l’O., on trouve, sur le sommet, 
. des calcaires argileux et ternes, puis reviennent les 
1 calcaires lithographiques sur toute la lisière septen- 
_ trionale de la plaine, à plus de 185 mètres d'altitude. 


K. Plaine au N.-E. de Radon. — Cette petite 
Plaine, presque entièrement couverte d'alluvion 
À Quartzeuse , présente un lambeau de bathonien 
4 lithographique dans une dénudation en rapport avec 
le vallée de La Touche et le Gouffre des Fosses, sur 
lequel j'aurai à revenir. Un puits, creusé à l'E. des 
Fosses, à la cote de 190 mètres. a traversé une faible 
épaisseur de callovien et s'est arrêté dans le calcaire 
ithographique à 25 mètres de profondeur. 


L. Plaine des Noyers. — Enfin, la plaine des 


aux mêmes altitudes élevées de 160 à 180 mètres, 
St encore plus nettement lithographique que les 
Drécédentes. 11 y a beaucoup de vieilles carrières 
‘Puisées et deux en activité. La plus profonde, à 
*”" mètres à l'O. de la route, m'a offert la coupe 
ivante : 


à Terre Végétaleet } + noyaux. 1m,»» 


Banc de calcaire sublithographique . . . 0,25 


se 06 


Man mpige lueur an eus 0,30 
Banc à nérinées se délitant à l'air. . . . 0,50 
Marne grise feuilletée. . . . . . . . 0415 
Petite couche de glaise noirâtre. . . . 0,05 
Marne fenilltée:: : .". : . . 
Un bon banc (qui ne se délite pas). . : 0,60 
HAROS-DARG. 5 ou 20H NES tri. 
Un petit banc qui se délite. . . + : : 0"20 


Argile grise. 


Le même terrain se montre encore sur une faible 
étendue, au N. de la gare de Vingt-Hanaps, au fond 
d'une érosion du callovien. : 


Presque partout, excepté dans la plaine des 


Noyers, on trouve à la surface du sol un système de 
plaquettes roussâtres de 2 à 5 centimètres d'épais- 
seur, toujours en fragmenfs, et formées d'un cal- 


caire plus ou moins spathique. Ce calcaire est : 
avec . 


souvent criblé de débris de Bryozoaires » 
quelques fragments de polypiers et de coquill 
rares, que je n'ai pu en tirer qu'un seul € 
complet de Terebratula bicanaliculata. Mai 
remis, comme en provenant, quelq 
digona et cardium, que je n’ai pas vues en place. 

Ce système, dont la puissance n’atl 
jamais un mètre, et se réduit le plus couven 
ou 20 centimètres, représente ici le Calcaire 
coaires ou Calcaire à polypiers. 

Malgré sa constance, mais en raison de 
puissanceet du peu d'intérêt qu'il présente à 
de vue paléontologique, je n'ai pas Cru de 


es si 


t à 10 


xemplaire 
is on ma 
ues Terebratula 


eint presquê 


re AS £ 
Le TR A ; 
Frs Le Vi AXES oies PORN RS TOR, pente M. CS US de pdt ut AS ES 


à Bryo 


sa faible : ï 
u point 


voir le 


— 397 — 


ligurer à part. A l'exemple de Blavier, je l’ai laissé à 
. la partie supérieure de la grande oolithe ou Ba- 
_ thonien. 


3° Callovien inférieur. 


Le Callovien s'est déposé sur la grande oolithe, 
qu'il a dû recouvrir entièrement depuis le méridien 
de Damigny jusqu’à l'E. des cantons. Mais lors du 
creusement des vallées, probablement à l’époque 
Quaternaire, il fut profondément raviné et même 
emporté complètement en beaucoup d’endroits. 
Cest à ces dénudations partielles que nous devons 
_0S petites plaines de grande oolithe du N. et du 
>E. d'Alençon. Toutefois, à l’E., les érosions n'ont 
Du atteindre le bas de l’étage et n’en ont enlevé que 
l partie supérieure. 

_ ATO., commune de Damigny, le Callovien com- 
_ Mence à l'altitude de 160 mètres et s'élève jusqu'à 
_ S0.A/E., on le voit au bord de la Sarthe à 130 
À mètres. C'est l'effet de la pente générale vers le S.E. 
- de tout notre système oolithique. 

_ Le Callovien des environs d'Alençon n’est pas 
 8ussi complet que celui de la Sarthe, dans lequel 
4 Triger faisait trois divisions : le Callovien argileux, 
_ le Callovien sableux et le Callovien ferrugineux. 
Nous n'avons que les deux premières que je réunirai 
à l'exemple de Guillier, sous la dénomination de 
Callovien inférieur. Nous n'avons pas les couches 
lérrugineuses du Callovien supérieur, que l'on voit 
Sur la rive gauche de la Sarthe, à Lignières-la-Ca- 
relle, et dans l'Orne, au N. des cantons d'Alençon. 


rl 


— 398 — 


A la base, on trouve des argiles bleues et pyrk 
teuses, reposant sur le calcaire de la grande oolithe; # 
ces argiles perdent peu à peu leur pyrite, deviennent . 
plus pures et de couleur un peu plus claire; elles 4 
sont exploitées à ce niveau pour les briqueteries et il 
les poteries. A leur partie supérieure, elles se | 
chargent de calcaire qui les rend efrervescentes, et 
souvent de cristaux de gypse; ce qui les fait rejeter | 

: 
| 
: 
; 


par l'industrie. Enfin, le système des argiles est 
recouvert par des couches alternantes d'un calcaire 
argileux, d'aspect terreux et bleuâtre, et d'argiles de 
plus en plus jaunâtres. à 
Les argiles bleues sont très pauvres en fossiles; 
je n’y ai vu que B. excentralis, Phol. decussatad 
inornata, Plicatula peregrina, A. macrocephalus et. 
anceps. Mais les calc. argileux supérieurs en sont . 
remplis. 3 
Quelquefois, notamment au N. du Fourneau de : 
Damigny, le Callovien se termine par « des bancs el : 
plaqueltes d'un calcaire à pâte un peu lerne ou à 
sableuse, à structure grossièrement oolithique; pré 
sentant un grand nombre de petites cavités ocracées 
et de petits grains d’oolithes ocreuses..…… formant 
des couches à strates minces, en général fragmens M 
tées. » (Blavier, Études, p. 56 et 59). : | 
Blavier attribue ces plaquettes au Caleareots 
grit ; il est plus exact d'en faire la partie supérieure 
de notre callovien. . 
A l'O., le callovien forme deux longs plateal* 
orientés du S, au N., et s'élevant l'un et l'autre à 
180 mètres vers leur extrémité septentrionale i 
l'E, , il constitue les grandes plaines argileuses 


— 100 — 


pâturages et les petites collines de Larré et de 
Semallé, 


À. Plateau de la vieille route d'Argentan. — Si 

l'on part d'Alençon par la vieille route d'Argentan, 
on traverse pendant 2 kilomètres la plaine de 
&rande oolithe, dont la monotonie est à peine in- 
lerrompue par quelques molles ondulations. Cette 
_ Plaine paraît presque horizontale : cependant, elle 
monte insensiblement de 140 mètres à 160. Là , 
tommence une rampe assez raide ; c’est le commen- 
“ment du callovien. Au haut de la montée, à 
. 180 mètres, on se trouve sur un plateau callovien 
_ Où se maintient la route pendant près de 3 kilomè- 
tres. Ce plateau se bifurque au N., des deux côtés 
d'un afluent du Londeau ; la branche N. se confond 
avec le haut de la plaine bathonienne d'Avoise ; la 
branche N.-E. se termine au-delà de Chemoïtou, 
. Après s'être abaissée à 167 mètres. Ce premier massif 
: de callovien est escarpé de tous côtés, excepté au N., 
Où il semble butter contre la grande oolithe, peut- 
… Clre par l'effet d’une faille. Sa longueur est de 4 kilo- 
_ mètres, sa largeur varie de 1,000 à 2,500 mètres. 
_ Près de sa base, vers Alençon, on exploite en 
Nombre de points l'argile bleuâtre du milieu du 
dépôt. La Coupe des carrières, toutes ouvertes à la 
…. Même altitude d'environ 170 mètres, présente les 
_ Couches suivantes : 


: à Terre végétale très argileuse, jau- 
nâtre 


On, 20 


Lits alternatifs de calcaire argileux et 


— 400 — 


d'argile calcarifère de plus en plus jau- 


nâtre . . 1n,»582% 
Argile Liaiotre SAR AE reel à 
cause du calcaire . . : 100 


Argile exploitée, au moins. . : : 2, »» à 3% 


Maïs, en montant vers le sommet du plateau, les 
alternances de calcaire et d'argile jaunâtre conti- 
nuent sur une épaisseur de 7 à 8 mètres au moins, 
et le sommet, en certains points, n’est qu'une 
épaisse couche argileuse sans pierres ; en d’autres, 
le sol est jonché des plaquettes déjà mentionnées. 

La couche d'argile bleue de la base prend par 
places une épaisseur considérable. 

Un puits creusé à Chemoitou, à traversé les cou- 
ches suivantes : 


Calcaire très fragmenté. . . -+ -+ -: : Pad 
Calcaire roussâtre très dur . . + *« : 0,25 
Calcaire bleuâtre. . D 


Argile assez dure, pyriteuse dans 1e bas. 12°,” 
— molle, pyriteuse, avec coquilles. 10,80 © 
Banc calcaire aquifère (eau sulfureuse), surface 
de la grande oolithe. 


Un autre puits, à Bois-Bulant, alt. 165, traverse : | 
0,50 . 


Terre végélale . 

Calcaire marneux, Ale aies ; Caire 

3 bancs calcaires is dt avec argile 1e 

4 bancs minces. . 

Argile bleue, avec veines étires, “efattee ï 
cente dans le haut. L: BE 


RS Use NS Su ne NS Ale ee TN St LOS TT nt 
ÿ FR ER F ù Re 


— 401 — 


Argile très dure, avec veines très minces 
de calcaire cristallisé et pyrite de plus en plus 
ne 0 ut ts ASS 


À 20 mètres, la pyrite imprègne toute la masse et 
forme, en outre, des filons de plusieurs centimètres 


_ d'épaisseur. 


Ce dernier puits est bien certainement sur un 
ravin de la grande oolithe, car le fond est à 147 mè- 


_ tres, c’est-à-dire à 17 mètres au-dessous des affleu- 


rements voisins de cet étage. Il s’y est produit des 
dégagements abondants d'acide carbonique, de sorte 
qu'on n'a pu achever le creusement qu'en y faisant 
de copieuses aspersions de lait de chaux. 


B. Plateau de Congé à Forges.— Cette partie du 
Callovien, située à l'E. de la précédente, est déjà 
moins élevée ; elle ne monte pas au-dessus de 160 
mètres au S., et 175 au N.; elle s’affaisse jusqu'à 
150 mètres. Sa partie méridionale forme une longue 


ride symétrique du plateau précédent par rapport à 


la route de Rouen et au chemin de fer; mais, à 


_ Partir de St-Marc, la route et le chemin de fer suivent 


le sommet, en montant vers la ligne de faîte entre 


_ le bassin de la Sarthe ou de l'Océan, et celui de 
. l'Orne ou de la Manche. 


u N., ce massif se réunit à celui de Champ-Fossé 


_ &ide Vingt-Hanaps : à l'E., il se confond avec les 
_ Plaines accidentées de Larré et de Semallé. 

_ L'argile bleue, rarement visible, est exploitée à 
 St-Marc pour une briqueterie locale; le calcaire, ex- 
 Ploité sur les hauteurs de Congé et de Forges, 


26 


— 402 — 


donne d'assez bons moellons fortement ferrugineux. 
J'ai trouvé dans ce calcaire, à Congé, de superbes 
exemplaires d'Ammonites Herveyi SOW- 


G. Plateau de Champ-Fossé, des Fosses et de 
Vingt-Hanaps. — Je considère à part ce massif, à 
cause de son altitude exceptionnelle; mais il fait 
suite au précédent, et comme lui, se confond, en 
s'abaissant, avec les plaines de l'E. Il commence 
près de Radon, à 185 mètres, el se maintient à 
cette hauteur jusqu’à la limite des cantons; il re- 
pose directement sur la base des schistes siluriens, 
partout, excepté au pied de la butte du Cruchet; il 
est donc, sur cette étendue, en stratification trans- 
gressive par rapport à la grande oolithe, qui n'appä- 
raît guère en bordure que dans les dénudations. 

Ce lambeau s'étendait autrefois sur toute la plaine 
à VE. de Radon, et rejoignait le plateau de Forges; 
mais au-dessous des Fosses, une portion à été 
balayée, laissant à nu la grande oolithe ; el plus au 
S., une autre partie est recouverte par l'alluvion 
quar(zeuse que j'ai déjà signalée sur la lisière des 


hauteurs d'Écouves. En effet, un puils creusé dans 
cette alluvion, à l'O. du Plessis, a traversé 10 mètres 
d'alluvion quartzeuse et de callovien riche en pour 


lettes (térébratules), et 3 à 4 mètres de calcaire 
sub-lithographique. L'altitude du lieu est de 168 
mètres: celle du niveau inférieur du callovien est 
donc de 158 mètres en ce point. 

Le petit village des Fosses offre une des plus in 
téressantes curiosités du pays. En arrivant à € 


village, on est frappé par la vue d'une vaste dé- 


— ÀA03 — 


pression qui abaisse le sol d’une pâture à 10 ou 
15 mètres au-dessous du niveau de la plaine. 
Le fond est très accidenté et parsemé de trous 
d'effondrement, dont l’un: engloutit un petit cours 
d'eau. Ce cours d'eau prend naissance au N. du 
château de la Touche, et tombe dans un étang à 
contours irréguliers et couverts de bois, dont les 
golfes nombreux s’enfoncent sous les arbres et les 
broussailles ; l’eau est maintenue par une forte 
digue qui traverse la vallée, et faisait naguère 
tourner un moulin appelé Moulin de Beauvais. Au- 
jourd’hui, le moulin est en ruines, sa toiture est 
défoncée et la rone pourrit sur ses tourillons. Quant 
au ruisseau, il se précipite avec fracas dans une 
gorge étroite et profonde, et, de là, dans les gouffres 
dela Fosse. On va souvent fort loin pour voir des sites 
qui ne sont ni plus sauvages, ni plus pittoresques. 

Le bassin de la petite vallée n’a pas moins de 2 à 
3 kilomètres de long sur 1 kilomètre de largeur, en 
moyenne, et ses pentes sont assez rapides. Il y à 
donc des circonstances, orages, fontes de neige, où 
le ruisseau devient un petit torrent ; alors, la fosse 
se remplit, déborde sur la campagne en aval, et la 
récouyre d'une vaste nappe d'eau. 

L'effondrement des fosses ne peut pas être bien 
ancien; et, d'ailleurs, au dire des habitants, il se 
Continue de nos jours. On peut, en effet, remarquer 
que la petite plaine en aval est recouverte d’une 
Couche mince d’alluvions de quartz et de schiste 
Yenant de la forêt, et qui se seraient arrêtées dans 
la dépression si elle avait existé à l'époque où elles 


se sont déposées. 


— ÀA04 — 


Un autre gouffre existe à l'E. du Cruchet. Entre 
cette butte et le château des Mézières, on voit une 
vallée assez large au N., étroite et profonde au E 
elle est subitement barrée au bord de la plaine de 
grande oolithe qui ne présente en aval aucun indice 
de dépression. Le ruisseau qui coule au fond de cette 
petite vallée disparaît dans un creux de quelques 
mètres de largeur, dont le fond est percé de trous 
qu'on prendrait pour des tannières. 

Enfin, il y a un troisième gouffre dans la vallée de 
de Clairval, tout près de la limite du canton. La 
vallée de Clairval commence entre la ferme de ce 
nom et le village de La Favrie ; elle est tout de suile 
large et profonde, et couverte de belles prairies; 
mais elle se rétrécit tout à coup, et le ruisseau $é 
perd à un demi kilomètre de Clairval, au milieu des 
broussailles. La vallée continue, en s’effaçant peu à 
peu, et n’a plus d’eau que dans des circonstances 
exceptionnelles. 

Les trois vallées dont je viens de parler sont creu- 
sées dans les schistes, et les trois gouffres sont à la 
fin du schiste et au bord du bathonien et du callo- 
vien. L'eau engloutie suit d'abord la surface du 
schiste; puis, s'élevant au travers des deux terrains 
qui le recouvrent, elle va former, à 4 ou 5 kilomètres 
vers l'E., les belles sources de Larré et de Semallé. 
Ces sources, on le comprend sans peine, ne redon- 
nent pas seulement l’eau des trois gouffres, elles 
nous ramènent, en plus, les eaux d'infiltration de la 
vaste région comprise entre le bord du schiste et les 
localités où elles se trouvent, à 40 mètres environ 
au-dessous du pied d’Écouves. 


— À05 — 


D. Plaines de Larré et de Semallé.— Le restant 
des cantons d'Alençon, de la route de Rouen à la 
Sarthe, forme une immense plaine callovienne cou- 
pée par de nombreux ruisseaux. Les vallées sont en 
prairies ; les terrains plus élevés, généralement 
argileux et d'une culture ingrate et difficile, sont 
fréquemment couverts de pâtures. C’est le commen- 
cement de cette belle et riche région d’'herbages qui 
occupe la majeure partie des cantons du Mesle-sur- 
Sarthe et du Merlerault. 

La hauteur de ces plaines ne dépasse guère 160 

mètres et s’abaisse jusqu’à 130 mètres au bord de la 

Sarthe. Dans la partie la plus basse, près du moulin 
_ d'Aché, on à exploité de l'argile à briques pour les 
usines d'Alençon ; mais cette argile aflleure bien 
rarement. Un peu plus près du château, à 155 
mètres , j'ai vu en 1885 une carrière ouverte pour le 
calcaire, extrêmement riche en fossiles : Térébra- 
lules, Rhynchonelles, Pholadomyes, Ammonites, 
Nautiles énormes. 

Partout on trouve, soit des couches plus ou moins 
régulières donnant du moellon passable, soit des 
espèces de blocs noyés dans l'argile, irréguliers, 
durs, élastiques sous le marteau, et qui sont l'unique 
ressource locale pour l'empierrement des chemins ; 
on les appelle têtes de chat. Enfin, sur les hauteurs, 
on lrouve de l'argile jaune, appelée terre franche, 
utilisée dans les constructions et quelquefois pour 
la poterie. 


Généralement , les fossiles ne sont pas rares dans 
le callovien, et on peut toujours compter sur une 


D — 


récolte. Cependant, les Bélemnites sont presque in- 
trouvables ; les Ammonites sont très rares à l'O: et 
ne se rencontrent guère qu'à Aché et à Congé; les 
Huîtres même ne sont pas communes. Mais les Té- 
rébratules et les Rhynchonelles abondent partout, 
au moins en individus. 
J'ai recueilli dans les deux cantons un assez grand 
nombre d'espèces, qui ne sont pas toutes déter- 
minées. 


LISTE DES PRINCIPALES ESPÈCES TROUVÉES DANS LES DEUX 
CANTONS. 


Belemnites excentralis Young. — Fourneau de 


Bel-Air. 
Nautilus. De 20 à 25 centim. — Bel-Air, Aché. 
Ammonites Ar da EE Schl. — Aché, Congé. 
+ Herveyi Sow. d. 
” Backeriæ Sow. — Bois Bulant, Aché. 
Anceps Reineke. — Bel-Air. 
PRESS decussata Ag. - Rel-Air, Aché: 
— inornata SOW. — Bel-Air. 
— trapezicosta d'Orb. — Id: 
Ceromya elegans Derh. — Semallé. : 
Trigonia elongata Sow. — Bel-Air. 
Mytilus gibbosus d'Orb. — Semallé. 
Avicula inæquivalvis Sow. — St-Mare, Bel-Air. 
Gervillia aviculoïdes Sow. — Aché. | 
Perna mytiloïides Hanck. - Bel-Air. 
Pecten fibrosus Sow. — Id. 
Hinnites Pamphilus 4'Orb. — Id. 
Ostrea alimena d'Orb. — Bel-Air, Semallé. 


— 407 — 


Ostrea Marshii Sow. — Bel-Air. 
| ha Royeriana d'Orb. — Semallé. 
Fischeri Rouill. — Bel-Air, Semallé. 
+ spathica. — Bel-Air, Aché. 
Terebratula subcanaliculata Oppel.-Semallé, Aché. 
—  Sæmanni Oppel.—Bel-Air, Congé. 
“C2 obovata Sow.—Partout. 
a umbonella Lamk.-— Bel-Air, Aché. 
— biappendiculata Desl.—Semallé. 
Collyrites dorsalis Ag. —Bel-Air. 
—  elliptica Ag.—Bel-Air. 
Holectypus striatus d'Orb.—Bel-Air. 


Les deux cantons ne possèdent rien des étages 


_jurassiques supérieurs ni des terrains crétacés in- 


férieurs, 


4o Cénomanien inférieur. 


Nous avons quatre lambeaux du terrain cénoma- 
nien inférieur, deux sous les hauteurs d'Écouves, un 
au midi, sur St-Denis, La Ferrière el St-Céneri, et 
un quatrième, tout petit, à l'E. de St-Barthélemi. 


A. Lambeau crétacé de La Feutrie.— Au-delà du 
 Nillage des Coutardières, sur la limite des communes 
de Cuissai et de St-Nicolas, on observe dans les 
talus une masse d’un sable argileux verdâtre et un 
peu micacé. Au N., ce sable repose sur le schiste 
ampéliteux : au S., il est recouvert par Îles alluvions 
_ (uarizeuses, formées ici d'argile jaune et d'innom- 

brables blocs de quartzite, dont quelques-uns attei- 
gnent un mètre cube. Le dépôt commence tout près 


— 408 — 


des Coutardières, à la montée, altitude 175, et finit 
avant le Gué-de-Lente, à 190. A l'O., il passe à 
peine en dehors de la route; à l'E., il va un peu au- 
delà du chemin creux des Coutardières à St-Nicolas; 
ce qui fait environ 400 mètres sur 6 à 700. 

Ce sable vert est absolument azoïque; mais sa 
composition minéralogique permet de le rapporter 
à la Glauconie à Ostrea vesiculosa, si répandu à l'E. 
de notre département et dans celui de la Sarthe. Ce 
serait un reste de la base du terrain cénomanien, 
appelée autrefois grés verts, à cause des grains de 
glauconie dont la roche est imprégnée. 

Malgré son exiguité, ce lambeau n’avait pas 
échappé à l'attention d'Élie de Beaumont. « Au-delà 
du diluvium de Cuissai, dit Boblaye, on rencontre 
un lambeau curieux de la formation crétacée , CON 
sistant en argile avec grains verts et se liant avec 
quelques autres petits lambeaux du même terrain 
remarqués depuis longtemps par M. Élie de Beau- 
mont, » 

Blavier l'a mentionné dans ses Études , et je l'ai 
visité pour la première fois avec M. Coquand. 


B. Lambeau crétacé de Radon.-— A7 kilomètres 
vers l'E. du dépôt précédent, à Radon, un autre 
lambeau de grès vert occupe le territoire des villages 
de La Pesantière, du Piserot et de La Cartaufrie, 
entre les altitudes 185 et 215. Mais il est impos- 
sible d’en préciser les limites à cause des alluvions 
quartzeuses. On peut l’observer jusqu'au bourg, 0 


il disparaît sous les alluvions récentes du ruisseau 


de la Croix ; il reparaît au N. en montant le chemin 


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— 409 — 


des Feugerets, jusqu’à l'altitude de 200 mètres, 
formant les éboulis du fossé sur le flanc de la butte 
quartzeuse et schisteuse de la roche. 
Le lambeau crétacé de Radon, comme celui de 
_ La Feutrie, repose sur le schiste et sur la grande 
_ oolithe, ou, peut-être, comme le dit Blavier, sur 
.  loolithe inférieure. — Sa longueur totale dépasse 
_ 2kilomètres, et sa plus grande largeur observée est 
de 200 à 300 mètres. 
_ Comme on le voit, ces deux lambeaux n'ont aucune 
importance économique ni paléontologique ; mais 
leur importance géologique est considérable. Ce sont, 
en effet, des témoins du grès vert « que les monta- 


partie de la plaine » (Boblaye, Course du 9 sep- 
tembre 1837). Ils nous serviront, en conséquence, à 
expliquer la présence des débris de la craie dans les 
_ alluvions anciennes de la contrée. 


G. Glauconie ferrugineuse de La Ferrière-Bochard. 
— Cet autre dépôt du crétacé occupe une étendue 
_ Gonsidérable dans le S.-0., le long du Sarthon, de 
_ St-Denis à St-Céneri. Sa longueur est de 8 kilo- 
mètres ; sa largeur, très-variable, se réduit parfois 
à moins d'un kilomètre. A l'O., il est assez réguliè- 
; pt limité par la vallée presque rectiligne du 
thon ; mais à l'E., il envoie des prolongements 
nombreux, dont l'un, au N. de La Ferrière, à plus 
de 2 kilomètres. Son altitude se tient, en général, 
aux environs de 200 mètres ; elle a, au maximum, 
224 mètres, et, à St-Céneri, elle s'abaisse à 160. 


LR Ed os RER NES DEN 
LS hé Era Lis ds ss \ £ Le 


— 10 — 


Dans le N., et jusqu'à La Ferrière, il repose sur le 
schiste cambrien qui, à l'O., s'élève jusqu'à 185 et 
190 mètres, et, à l'E., jusqu’à 180. Dans le sud, de 
La Ferrière à St-Céneri, il recouvre le granite, visible 
aussi des deux côtés, et dont le niveau supérieur 
descend progressivement à 150 mètres. La puissance 
moyenne du dépôt est donc d'environ 20 mètres. 

A sa base, cette longue arèête est généralement 
formée de sables, et ces sables sont surmontés d'une 
argile ocreuse contenant presque partout une couche 
de minerai de fer qui, pendant des siècles, fut exploi- 
tée en beaucoup de points du plateau. L'exploitation 
se faisait par des puits et des galeries horizontales 
qu’on a négligé de combler ; aussi, par places, le sol 
de la forêt est-il criblé de trous dangereux cachés 
sous les bruyères et les broussailles. 

Au-dessus des argiles à minerai, sont des couches 
irrégulières d’un grès blanc ou grisâtre , contenant, 
dit Blavier, « Des moules nombreux de coquilles 
fossiles, notamment de Peignes, Trigonies, etc. » 
Aujourd'hui, que les excavations sont éboulées et 
vieillies, je n'y ai rien trouvé de déterminable, si c@ 
n'est un Cardium hillanum et un pecten. Le tout 
est recouvert par une masse puissante d'argile rouge 
remplie de petits galets de quartz laiteux, provenant 
du schiste cambrien. 

Sur les sommets, surtout au midi, le grès 1e 
est en partie remplacé par un grès ferrugineux 
poudingiforme, appelé, dans le pays, salard et rous” 
sard. Dans les talus des chemins , le grès blanc est 
assez souvent transformé en argile blanche. 

Blavier, qui a vu les exploitations en pleine aëti- 


PR ARTE ES. CALE APE ME nee RS: EP ERP dE OL RS ER AE NU 28 0 TL. 
Phi ANAL + 


— M1 — 


vité, a donné de l’une d'elles la coupe suivante 
(Études, p. 82 ): 


Merre végélale 5 "4 1008 HO 00 
Argile avec cailloux blancs. . . . . . 2". 
Grès siliceux coquillier. . . . . . : 0",50 
Minerai de fer, blocs plus où moins volu- 
mineux, de fer hydroxydé, parfois hémati- 


. forme, riche, au milieu d’une argile ocreuse, 0,50 
l 


able. 


L'auteur remarque avec raison qu'il n'y à pas de 


_ silex. 


Dans sa partie inférieure , le dépôt que nous étu- 
dions me paraît absolument identique à celui que 
Guillier a décrit sous le titre d’Argile glauconieuse 
à minerai de fer, et qu'on peut observer à Moulins- 
lé-Carbonnel, dans la même situation et la même 
altitude. Dans sa partie supérieure, il ne diffère pas 
de l'étage Sables et grès ferrugineux à Scaphites 


 Æqualis du même auteur; mais il n'y à pas de 


fossiles déterminables. 

Ici, comme dans la Sarthe, la Glauconie verte à 
Complètement disparu, et, suivant Guillier, c'est à 
Sa décomposition que l'on doit le minerai, el par 
Suite le salard et les grès ferrugineux (Voir Guillier, 
Géol. de la Sarthe, p. 219, 1886 ; Hédin, Fresnay el 
ses environs, 1882 ). 

minerai de La Ferrière a dû être exploité : 


. depuis fort longtemps. On voit, en beaucoup d'en- 
_ droits, des tas de scories provenant des forges à bras 
_Primitives; les traditions, les noms de localités, les 


— 12 — 


ruines, les vieux titres rappellent ou mentionnent 
de nombreux fourneaux plus récents. Un seul a 
subsisté jusqu’à nos jours, celui de St-Denis. Il est 
éteint depuis un quart de siècle, et déjà il n'en reste 
debout que les bâtiments accessoires et la tour du 
monte-charge. 

Ce minerai était une limonite riche, avec beau- 
coup d'hématite; il donnait un fer excellent que 
rien n’a remplacé dans le pays. 

Le grès blanc est quelquefois employé, faute de 
mieux, pour l’empierrement des chemins, mais il 
manque de cohésion et se résout bien vite en argile 
blanche. Le roussard, toujours en blocs isolés, parfois 
volumineux, comme on le voit au bourg de La Fer- 
rière, est utilisé pour les constructions locales. Ien 
est de même d'un grès siliceux à gros grains, micacé, 
friable, que j'ai observé tout à fait à la base du dépôt 
glauconieux, en deux endroits seulement: au-dessous 
du village de La Véquerie, et à l'O. de La Ferrière, 
au bord de la route de la Poôté. 


La suite des terrains crétacés et la totalité des 
terrains tertiaires, nous font absolument défaut ; 
mais nous avons des étendues assez considérables 
d'alluvions, que je partagerai en trois articles : ous 
vions anciennes d'argile et de quartz Sans siles; 
alluvions anciennes à quartz et silex ; alluvions 
récentes. ; 


— 413 — 


IIT. ALLUVIONS. 


A. Alluvions anciennes d'argile et de quartz 
sans silex. 


5 
Eu 
# 
; 
8 
à 
é. 
4 
” 


_ Ces alluvions se montrent au pourtour de tous 
. nos massifs de grès armoricain, c’est-à-dire, autour 
_ de l'arête de Héloup, au pied des Buttes-Ste-Anne 
1 et du Mont-Souprat, et au bas de la forêt d'Écouves. 
Je n'ai pas figuré sur ma carte celles de Héloup, 
. dont l'étendue est négligeable, ni celles des Buttes- 
e Sle-Anne et du Mont-Souprat, emportées en grande 
partie par le ruisseau de la Guimeraie ou-par la 
| 


. Mayenne. Mais je ne pouvais pas omettre les masses 
: énormes de détritus qui, provenant du creusement 
… es vallées d’Écouves, se sont répandues en face de 
leurs débouchés et ont recouvert les plaines d’un 
| on manteau d’argile et de quartz. 
_ A St-Nicolas, l'alluvion comble en partie le bas 
des vallées. 
_ À Cuissai, elle descend jusqu'au bourg de La 
Barre et au-dessous des Coutardières, c'est-à-dire 
. à 160 ou 165 mètres d'altitude, recouvrant le bas du 
_Shiste ampéliteux, l’oolithe inférieure et la grande 
É “olithe. Les galets, venant de la Butte-Chaumont et 
des hauteurs de St-Nicolas, sont du quartzite, des 
| PSämmites et du quartz lydien; les argiles sont le 
_Tésultat de la décomposition des schistes el des 
_#rauwakes, L'oolithe aflleure un peu à Chènebouley; 
Maïs, {out près de là, dans les fossés, elle est recou- 
verte de 2 mètres d'alluvion. 


— 414 — 


Aux Coutardières, les blocs de quartz sont si nome 
breux, que ce que l'on en à extrait des terrasse- 
ments d'un chemin, a suffi, et bien au-delà, pour 
l'empierrement. Ils sont posés sur l'oolithe et noyés 
dans la terre végétale ; il y en a d'un mètre cube. A 
La Brandonnière, on en voit de plus de ? mèlres de 
long sur le calcaire des vieilles carrières. 

C’est à Colombiers, dans la plaine de Briante, que 
l'alluvion quartzeuse prend sa plus grande exten- 
sion. Cette plaine est aux débouchés des vallées de 
la Briante et de ses affluents ; aussi, la masse 7 
énorme de déblais provenant de ces vallées a-telle 
recouvert la campagne jusqu'à plus de 3 kilomètres 
de la forêt, et encombré le lit de la petite rivière 
jusque dans Alençon , où j'ai vu, rue Jullien, plus 
d'un mètre d'épaisseur de galets de grès et de 
schiste. A l'origine de la plaine, de la Tasse à 
Clerchênai, le sol est presque uniquement composé 
de fragments de quartz, et les champs du domaine 
de Briante en sont jonchés, au point que l'épierre- 
ment suffit, depuis bien des années, pour l'entretien 
de tous les chemins d'exploitation. Au-dessous; $® 
trouve la grande oolithe; mais nulle part elle pal 
fleure, même au fond des fossés, de sorte qu'ellens 
aucune influence sur la nature du sol arable: 

Les mêmes phénomènes se reproduisent à Radon, 
dans la vallée du ruisseau de la Croix, mais SUF une 
moindre échelle, la haute vallée étant moins AFRRE 
due. Cependant. à l'époque du creusement de Jeurs 
vallées, le ruisseau de la Croix et celui des Fee 
ont dû, comme la Briante, couvrir de débris de 
et de schiste toute la plaine, à l'E. de Radon; FFT 


Se 


— 415 — 


_ plus tard, le ruisseau des Fosses a balayé l’alluvion 
et une partie du callovien. 

Dans les intervalles des grandes vallées, les ap- 
ports des petites et les éboulis ont comblé les 
lacunes ; aussi, la bande d’alluvion règne-t-elle 
partout au pied de la forêt, masquant en partie 
le schiste et son contact avec les assises juras- 

_ siques. 

Peut-être qu'aux érosions, se sont joints des phé- 
nomènes glaciaires. 

Tout le plateau de callovien, depuis le fourneau 
de Bel-Air jusqu'à Chemoitou et à Forges, est jonché 
de blocs erratiques allant jusqu'à 1 mètre cube et 
plus; on les rencontre par centaines, posés sur les 
argiles calloviennes et noyés dans la terre végétale. 
En certains endroits, pour rendre les labours pos- 
Sibles, il a fallu en arracher des quantités énormes, 
et c’est à recommencer tous les ans. Je connais un 

Champ, de quelques hectares, d'où le propriétaire en 
 &extrait plus de 50 tombereaux. Ces blocs sont du 
. ÿrès armoricain venant de la forêt; on les observe 
jusqu'à 4 ou 5 kilomètres de leurs points d’origine, 
 Età des altitudes de 175 à 180 mètres, au-delà d'une 
_ Plaine plate de 4 kilomètres. Quelques-uns sont 
arrondis; la plupart, surtout ceux qu'on à récem- 
4 ment retirés du sol, sont à angles à peine émoussés. 
Peut-on expliquer par des courants d’eau le trans- 
Port de ces blocs ? 

L'hypothèse de glaciers expliquerait peut-être en 
Même temps la formation de ces vallées qui prennent 
_ ‘es dimensions considérables dès leur origine, au 
… Yoïsinage des hauts sommets, et aussi ces gorges el 


LÉ RE ns A et RS 5 CAS nier PS EC SR 4 GE Ne RTE ER SES 


— 16 — 


ces grands cirques qui accidentent si pittoresque- 
ment les fianes de la forêt d'Éconves. 


B.—Alluvions anciennes à quartz et silex. 


Les alluvions à quartz et silex résultent de la 
destruction totale ou partielle des terrains anciens 
et des terrains secondaires, car on y trouve des 
galets de tous ces terrains, jusques et y compris les 
silex de la craie. Elles forment ici trois lambeaux 
séparés. 


1° Alluvions de Mieuxcé.—En partant de la partie 
de la Sarthe qui est dirigée de l'E. à l'O., au-delà de 
Mieuxcé, nous voyons une étendue considérable de 
sables plus ou moins ferrugineux et d'argiles , qui 
constituent une grande partie des communes de La 
Ferrière, de Mieuxcé et de Condé. Ce sont des 
alluvions quaternaires qui recouvrent, de l'O. à l'E. 
le pied de l’arête ferrugineuse de La Ferrière, la 
grande oolithe de l'Épinai, et les schistes cambriens, 

Sur La Ferrière, le sable, assez fin, contient SOU 
vent et en abondance, ces grains parfaitement ar 
rondis et polis de quartz laiteux que nous avons 
déjà vus au sommet de l’arète ferrugineuse ; il SY 
ajoute des galets plus gros du grès blanc et du 
roussard de la même arête, mais pas de silex celte 
alluvion est donc uniquement formée aux dépens 
du ravinement de la glauconie. 

Sur Mieuxcé, outre les mêmes éléments, il Jen 
grès armoricain venant de Hêloup, du calcaire de 
grande oolithe de l'Épinai, et du silex de la craie 


: 
; 
| 
: 
L. 
4 


Es À EE 


do 


 &ltribuent à l'heureuse influence des cailloux blancs. 


— 417 — 


les terrains actuellement existants de Ja contrée ne 
peuvent pas expliquer l'origine de ces silex, qui ne 
peuvent provenir que des terrains radicalement 
détruits. La puissance du dépôt est souvent fort 
importante dans cette plaine de Mieuxcé : des che- 
mins creux de 3 mètres n'alteignent pas le sol 
sous-jacent ; un puits de 5 mètres n’a traversé que 
du sable glaiseux. Près du Pôteau, ou exploite plu- 
sieurs petites carrières présentant à la surface, du 
sable ferrugineux avec galets blancs, et, au-dessous, 
un Sable plus fin, absolument privé de galets, et dont 


On n'atteint pas le fond à 4 ou 5 mètres. Dans les 


champs au-dessus, le sol est jonché de silex. Plus 
au N., près d'Épaulai, on tire du sol, dans les Jabours, 
des blocs assez gros du quartzile de Héloup. 

Sur Condé, s'étend Ja plaine des Sablons, un peu 
plus haute, et dont le sable fin, à galets de quartz 
laiteux, de roussard et de silex, abondants dans le 
haut, rares au fond, est exploité depuis longtemps 


. Comme excellent sable de mouleur. C'est là que 


Sapprovisionnent les fondeurs d'Alençon et des villes 


_ Voisines. 


Toute cette plaine est couverte de pommiers qui 


nent un cidre renommé, ce que les propriétaires 


Dans les champs de La Cusselière et des Brosses, 


On arrache du sol, comme à Épaulai, des blocs 
_trratiques de grès armoricain de Héloup. Il y en 
_& d'énormes à fleur de terre, que l'on n'ose pas 
_ältaquer, 


& Alluvions anciennes de la plaine à l'ouest 


— 418 - 


d'Alençon.—A TO. d'Alençon, la plaine est couverte, 
sur une étendue de ? kilomètres de long et de large. 
d'une alluvion argilo-sableuse remplie de galets de 
la grosseur du poing, provenant du grès armoricain, 
de l’arkose, du calcaire oolithique et du crétacé; car 
les silex y abondent par places. Elle a souvent plu- 
sieurs mètres d'épaisseur, et repose Sur le granite, 
sur l'arkose, sur l’oolithe inférieure ou la grande 
oolithe : elle s'étend jusque dans l'intérieur de la 
ville. i 

Quelques érosions ont mis, çà et là, le calcaire à 
pu; un puits, dans la plaine, à traversé 3 mètres 
d'alluvion ; quelques tranchées de la route de Bre- 
tagne en montrent tout autant; ilyena 3 à 4 mètres 
sur le granite, dans plusieurs des carrières de Beau- 
séjour ; les gazomètres de l'usine à gaz traversent 
5 mètres d'alluvion sans en trouver le fond. 

Dans la ville et aux environs, l'alluvion affecte 
par places un faciès tout spécial. C’est une argile 
{ très ferrifère, 
ets. Elle est 
presque homogène à l'usine à gaz, au milieu de la 
rue de Candie, au cimetière de St-Léonard el ue, 
l'église ; elle est remplie de galets de 
et de silex dans les promenades et l'enclos de l'école / 
normale d'institutrices, comme je l'ai vu dans mé | 
déblais des caves et dans le creusement du puits, 


qui présente la coupe suivante : 
Terre végétale et alluvion rouge avec quart# : 
Ds. : . ; Re 3 


Petit banc d'arkose . ow,20 


+ HO —— 


Sable jaune et gris. . . ÉPAROME ae | 
Arkose poudingiforme noire sl scoriacée . 1",20 
Sable noir. . . sine HS 


Sable de granite uatifäee.s 


A l'E. de la ville, l'argile rouge est revenue dans 
les travaux autour de la place de la Pyramide, 
dans le haut de la rue de la Gare, et sur la ligne 
des boulevards, depuis la Pyramide jusqu’au tiers 
du boulevard nouveau dirigé vers Montsort. Le 
long de ces boulevards, l'argile rouge est encore 
homogène, mais elle est surmontée d'une couche 
de 20 à 30 centimètres, presque entièrement Com- 
posée de fragments plus ou moins roulés de grès, 
de quartz laiteux , de calcaire oolithique, avec 
abondance de silex. On peut suivre cette zone inté- 
ressante sur toute la longueur du boulevard Odo- 
lant-Desnos. 

Enfin , l'argile rouge continue au S.-E. dans la 
direction de la grande boucle de la Sarthe en face 

"Ozé. 

Il serait intéressant de pouvoir fixer les limites de 
ce diluvium rouge, qui paraît combler d'anciennes 
vallées. 

Ainsi que je l'ai déjà dit, il ne faut pas confondre 
ces argiles rouges quaternaires, absolument azoï- 
ques, avec les argiles ferrugineuses de l'arkose, qui 
sont fossilifères ou au moins barytifères. 


3 Alluvions anciennes à l'E. de Semallé. — Ce 
lambeau d’alluvion ancienne s'étend, dans nos can- 
tons, le long de la Sarthe et du ruisseau de la 


— 420 — 


Groix, depuis Mesnil-le-Bas jusque dans le S.-E. de 
Larré au N. de La Vanillère; mais, dans le canton 
voisin, il s'avance jusqu’au-delà de la forêt du 
Ménil-Brout sur deux ou trois communes. I se 
compose , comme celui de Mieuxcé, de sables fer- 
rugineux avec galets de quartz et de silex. Sa 
puissance doit être assez considérable , car, un 
puits de 4 mètres à Ménil-le-Haut, n’en atteint pas 
le fond. 


C. — Alluvions récentes. 


Au fond de tontes les vallées, on trouve une 
couche plus ou moins épaisse d’une alluvion formée 
des éléments des terrains en amont, mélangés avec 
des détritus végétaux ou animaux de l'époque at- 
tuelle. Elle est tantôt sableuse, tantôt argileuse ou 
tourbeuse. Sa puissance, parfois fort réduite, atteint 
çà et là une importance notable. Ainsi, en amont 
d'Alençon, au viadue du chemin de fer, elle n'apas 
moins de 40 mètres ,et j'y ai vu, à cette profon- 
deur. des troncs d'arbres et des blocs de pyrile ; à 
l'École normale, elle a au moins 7 mètres. Le fond 
est généralement sableux ou graveleux : ile, 
viennent des couches minces, ondulées, d'argile 
plus ou moins noire el tourbeuse, et de plus en 
plus fine. Les alluvions récentes sont partout en 
prairies. 

La tourbe, formée principalement 
des sphagnum, ne se produit que 
presque dormantes et peu profondes. Ile 7 
dans la contrée, et toujours en petite quantit 


‘4 


Va 


PVR © Ones A) 


ï 


CN UE ee CS ARE ee UE RS a dd à dE RAS PS SES RE POSE SOS à 
ET ; ; 


L'exemple le plus intéressant est dans l'étang de 


l'ancienne forge de St-Denis. 


Enfin, on trouve quelquefois. dans les alluvions 
récentes, une espèce de minerai de fer, le minerai 
des maraïs. On en peut voir une petite couche in- 
terrompue près du Châble, commune de St-Germain. 
Elle est trop faible pour être utilisée, mais elle a de 
l'intérêt au point de vue scientifique. Dans les 
environs, le même minerai a cimenté des galets 
de quartz et en a fait des blocs de poudingue d’une 


certaine dimension. 


TABLE. 


AVANT-PROPOS . j 
Topographie sommaire Hé dci “cie $ 


- Géol logie 


Robes opte. 
E — Granite. Ft gE 
1° Massif d’ Aéro sis 
Description générale . 
Commune d’Alençon . ” 
_. de Sn : 
de Condé . . ns 
Description des carrières : Bédonéionr 
_ Hertré "1 
us. La Boissière . 
cn La Galochère. 


Vieille carrière du Pont-Percé . 
de la Cette. 


PES 


er 08 à 


Kaolin de Montpertuis . 
Vallée de La Briante; La oi 
Age du granite d'Alençon . 

d% Massif de Saint-Céneri . 

Sv Massif de La Lacelle. . . : . 


Pérrams stratifiés. :. =: à 05 


L — Terrains primaires. . . : : 3 
40 Terrain cambrien. . . +. : 
Massif de l'Est. . : 
+ Nassit de l'Ouest. . : 
% Terrain silurien. . . : 
en ds 5". 
. Grès armoricain. . 


5 Schistes à dise : ; sioiies 


à màc 


C. Grès pur au schiste à Catymènes 


Massif du Nord et de l'Ouest. . . 
À. Grès armoricain. . . . - :- 
a. . d'Écouves. : …:.. « 
. Butte Chaumont . . : 
Collines près de St-Denis 


a’. Buttes de Ste-Anne et me Et 
B. Schiste ardoisier et schiste Ro ‘ 


b. Schiste à calymènes . - : 
1° Psammites 


es. 


9% Schistes RE PR ; 


3 Schistes gris. . . : 
b'. Schiste ampéliteux 


4° Schistes avec dE ien. - 
2 Schiste bis RARE ait 


3 Terrain dévonien . . 
Il —Terrains secondaires. . 
4° Oolithe inférieure ou Sulonet . 
A. Arkose d'Alençon. . 
Note sur les eaux d'Mncon 
B. Oolithe inférieure calcaire . 
2% Grande oolithe ou bathonien. . 
A. Plaine au sud d'Alençon. : 


6 nn pes 2e dc 28e Ed ESS POS CO RSS PE 
Stnes É À 


JP IE : VEN TT IS TUE D 2 9 <e-A 


TROP SEEN RE CR En PAUSE LORS) er DAT TENTE 
5 + 


EU RES EVE 
D TN CNRS 


— 423 — 


B. Plateau de St-Barthélemi . . . . . . . 385 
C: Plaine au nord d'Alençon . . . . . . . 9387 
D. Plaine à l’ouest d'Alençon. . . . . . : 389 
E. Grande oolithe de l'Épinai. . . . . . . 390 
F. Plaine de Lonrai et Cuissai. . Nos HO 
G. Plaine au pied de la forêt d'Écoaret 008 
H. Plaine du Pont-de-Londeau. . . HS 12008 
I. Plaine de Valframbert et du Condrai. i, 904 


J... Plaine d’Avoise . : i #22 1 bide 
K. Plaine au nord-est Œ CAS + » 000 
D: Pisine des Noyers , . ! 7.07, 7 0m. 
3 Callovien inférieur. . ee OU 


A. Plateau de la vieille route œil: From 
B. Plateau de Congé à Forges 401 
C. Plateau de Champ-Fossé, dos Possok et du 


Vingt-Hanaps . PT 

D. Plaines de Larré et de LEUR RO EM 

4 Cénomanien inférieur. . . MR: 

A. Lambeau crétacé de La Feutrie. . . - . ibid. 

B. Lambeau crétacé de Radon. . . 408 
C. Glauconie ferrugineuse de La Ferrière Bo: 
chard . L . 

I. —Alluvions. . . . 413 
À. Alluvions anciennes Yereile et pe + quart 

sans si , ibid. 

B. rosé à anciennes à ésitis” et het 416 

C. Alluvions récentes . - 420 


UN COIN 


DU 


PERCHE HISTORIQUE ET PRÉHISTORIQUE 


Par M. A. GOUVERNEUR 


Maire de Nogent-le-Rotrou, conseiller général d'Eure-et-Loir. 


, 


Dans ce gentil bocage Percheron, dont l’ilot Bel 
lesmois semble émerger comme une sentinelle vigi- 
lante, vous n’auriez qu'à choisir, pour faire revivre, 
et les souvenirs historiques si consciencieusement 
décrits par votre vénérable concitoyen, M. le D° 
Jousset, et les naïves légendes, fixées par une (ra- 
dition séculaire, et qui ne demanderaient, pour avoir 
droit d’asile dans votre savante compagnie, que la 
plume artistique de M. de Saint-Santin, le merveil- 
leux conteur Bellesmoïis. - 

Je ne suis point, hélas ! un de ces charmeurs, ets 
pourtant, je vous demande de faire trève un instant 
à vos études scientifiques, pour jeter avee moi un 
simple regard vers les confins du panorama qui S@ 
déroule autour de nous, vous arrêtant, un instant, 
là-bas, vers le sud-ouest, sur la ligne bleuâtre 4 
limite le vaste horizon Bellesmois. à 

Là se terminent les frontières de notre Perche, 


point de vue historique, comme sous le rappor". 


ui à : 


— 425 — 


géologique— dirai-je bien vite—pour ne pas paraître 
oublier un moment le sujet qui nous vaut la bonne 
fortune de saluer ici l'élite des membres de nos 
grandes Sociétés Normandes. 

Si les efforts de la mer Cénomanienne ont expiré 
au pied de cet îlot, trouvant dans ce massif soulevé 
une infranchissable barrière, par contre, ses dépôts 
ont couvert, presque généralement, les vallons de 
l'est percheron, formant de ses sables bon nombre 
de nos coteaux, et couvrant de ses sédiments la 
majeure partie du Perche nogentais. Vous pourriez 
suivre de l'œil les strates ou plissements ondulés de 
ces terrains, jusqu’à la lisière où s'arrêtera votre 
vue, lisière à altitude uniforme, où commence une 
sorte de chappe d'argile à silex qui forme le pays 
plat—la Beauce—et d'où s'écoulent, au contact des 
sables et de la roche cénomanienne, des ruisselets 
bienfaisants qui s’échappent de toutes parts, el dont 
‘un — c'est une dette de cœur — généreusement 
abandonné par une de vos plus honorables compa- 
triotes, vient d’être emprisonné au grand profit de 
là population nogentaise. 

C’est done bien devant cette ceinture qui, du nord 
au sud, ourle votre horizon, que, géologiquement 
parlant, se termine le pays du Perche; limite encore 
des terres qu'au X° siècle revendiquait, Sur nos 
comtés, le chapitre de Chartres, siège de la grande 
abbaye de Teyron, où je me défends d'entrer pour 
aujourd'hui, ne voulant point conduire votre aimable 
tOMmpagnie en dehors des limites qui nous sont 
tracées. 

Sur ces quelques arpents de terre, Messieurs, tout 


+ ie — 


est à l'histoire, tout rappelle une haute antiquité 
que je ne saurais faire qu'eflleurer : ville romaine, 
voie de César, château féodal, léproserie, humble 
ermitage, avec son inévitable légende, et, — du 
côté préhistorique, - Tumulus important dont 
l'étude peut paraître intéressante. 


La Ferrerie. — Les ruines de la ville romaine, 
Ferraria, La Ferrerie, ville close et fortifiée, sont 
encore à cette heure attestées par de nombreux pans 
de murailles, dont la fondation de petit appareil, 
sont entrecoupées de fréquentes zones de grandes 
briques horizontales timbrées au cachet d'origine. 
Les monnaies rencontrées ont fourni de précieux 
jalons, la plupart au type d'Antonin-le-Pieux; quel- 
ques plaques avec inscriptions ont été ramassées; 
et, pendant de longues années, un superbe bloc de 
fonte de plus de 200 livres, dont la tête de bélier in- 
diquait l'usage, traîna honteusement devant la porte 
du maréchal de l'endroit, et fut, de guerre lasse, 
porté à la fonderie du Moulin-Renault. : 

Les moines de Teyron, établis tout proche de La 
Ferrerie, s’occupaient fort peu, au XI° siècle, des 
origines si respectables de leur voisine. Is se con- 
tentaient d'en acquérir les champs et les vignes, el 
de faire contribuer les quelques bourgeois établis 
près de sa muraille en ruines. La preuve en est dans 
de nombreux passages du cartulaire de Teyron: 

« .. Donavi terram... usque ad portam antique 
Ferrerie.…, dit, en 1419, le comte du Perche, da” 
une de ses confirmations ; — plus loin, el à la même 
date : : mers 


« .., infrà istam, namque terram habentur prata 
que tunc burgenses predicte Ferrerie tenebant..…. 
quorum burgensium nomina hec sunt: Balduinus 
de Ferreria, Guillelmus, frater ejus, Richeldis de 

_ Ferreria », etc., soit une douzaine de bourgeois 
‘(dont je vous épargne la liste) qu’on aurait peine à 
abriter aujourd’hui, très peu confortablement, dans 
_ les masures construites actuellement dans l'épais- 
seur des portes et les pans de murailles effondrées. 

Notons pourtant, parmi eux, le nom de Hilgot de La 

Ferrerie, qui s'enrôla comme croisé, el dont les 

armoiries nous ont été conservées, portant : d’or d 
deux chevrons d'azur au chef de queules. 

A quelle date placer la ruine de la vieille cité ? — 
Au temps des Normands, à l'invasion du farouche 
Rollon, vers le IX° siècle, dit-on, sans en avoir la 
preuve. 

Ce qui est plus certain, c'est que l'un de nos 
comtes fit, au XI siècle, entrer cette position de 
défense dans le plan qui devait entourer le Perche 

d'une véritable ceinture de pierres. 


La Ferrière. — La nouvelle forteresse qui prit le 
nom de La Ferrière, est donc postérieure au vieux 
donjon de Nogent, et, s'appuyant sur des tours 
massives de la Pause, de Saint-Victor, Montigny, 
Mont-Laudon, Pougoin , faisait face aux remuants 
Yoisins du pays plat. La Ferrière a son histoire 

_ (ue je ne saurais tenter de conter par le menu, 
Satisfait d'en conserver la trace par un plan tran- 
Scrit aux archives des hospices de Nogent. et libre 
4 encore d’en suivre le périmètre qui s'élevait, hier 


encore, à un mètre au-dessus du sol, mais que, 
pour empierrer un chemin, la pioche est en train 
de démolir. 

La Ferrière nous rattache directement à Bellesme, 
car ce fut sous ses murs, qu'en décembre 1227, En- 
guerrand IL, sire de Coucy (le grand traître mis en 
scène, je vous le rappelle, dans le Mystère de Grin- 
gore), fut battu par les troupes de la reine Blanche, 
qui compléta sa victoire par le siège et la prise de 
Bellesme, Quelques monnaies brabançonnes, que JE 
trouvées par place, jetlent un certain jour sur la na- 
tionalité des troupes engagées dans celte escar- 
mouche, dont la conséquence fut l'incendie et là 
ruine de La Ferrière ; seule, la chapelle consacrée à 
St-Léonard, demeura debout, pour tomber à son 
tour sous les coups de la canailla, pistolifera, Reïs- 
trorum si drôlatiquement tancée par notre Remy. 
_ Belleau. (V. Dictamen metrificum.) 


4€ 


Voie Romaine. — Pour compléter le tableau, 
voie romaine de Rouen à Bourges, passait aux flancs 
du coteau, et, en maints endroits encore apparais- 
sent les traces des séatumen, des summum dorsum 
(comme on disait alors), qui vont se perdre à travers 
les bois de St-Denis d'Authou. # 


Léproserie de St-Gilles. — Enfin, à 400 mètres 
environ de La Ferrière, Rotrou IV avait établi la Lé- 
proserie de St-Gilles, voulant, par leur proximité de 
l'abbaye de Teyron, placer, sous la double protection 
de l'arme temporelle et spirituelle, ces pauvres par 
rias de la Société du moyen-âge. La maladrerie 


f. 
2 


Re di 


Fe 
nn: 


PR RE A D on 


— 429 — 


subsista jusqu’à l’édit de suppression générale de 
Sceglé, et, mieux que toute description, l'unique 
dessin, sauvé de l'oubli par un vieux professeur du 
collège royal militaire de Teyron, M. Robert, — que 
j'ai connu dans mon enfance, — vous dira ce qu'était 
la modeste chapelle de cet asile de la misère. 


Tumulus de La Madeleine. — Messieurs, j'ai déjà 
certainement abusé de votre patience, et pourtant 
je n’ai pas encore parlé du Zumulus, qui s'élève au 
fond du cirque dont nous venons de parcourir le 
rempart. 

Cette sorte de pyramide tronquée qui, à la base, 
ne mesure pas moins de 35 mètres de long sur 12 de 
côté, avec environ 6 mètres d'altitude, était-elle tout 
simplement une butte naturelle ou bien un monu- 
ment à la gloire d'un guerrier quelconque, élevé en 
une nuit, comme le dit la tradition, ou enfin l’un de 
ces Souvenirs primitifs d’une civilisation disparue ? 
Le problème divisait les meilleurs esprits, et je ten- 
lai un jour d'en chercher la solution. 

Fort de la complaisance du propriétaire, M. Chau- 
Mard, je commençais ma fouille par une section 
centrale aboutissant aux côtés est et ouest; durant 
un mètre de profondeur, le terrain n'offre qu'une 
touche homogène de Lerre de bruyère ; à ce point, 
là terre devient noire et compacte, principalement 
au centre, restant légère et friable aux extrémités ; 
là pioche commence à découvrir quelques fragments 
d'os brisés, des débris de poteries mêlés de charbon 


. €t de cendre. À 1"50, les ossements deviennent plus 
Nombreux, c'est un véritable charnier, composé de 


— 430 — 


dentsisolées, de maxillaires presque intactes, accom- 
pagnés de silex non taillés, mais noircis par le feu. 
— Après ce gisement d'une épaisseur d'environ 
60 centimètres, la terre change de nouveau d'as- 
pect; au terreau noirci, succède une couche de 
sable, fin, friable, ne renfermant que quelques rares 
débris. 

Cinquante centimètres plus bas, la terre noire 
reparaît, avec nouveaux lits d'ossements, de débris 
de poterie, de charbon, etc. 

Sont recueillis : de gros clous oxydés, une plaque 
et une pause de vase de cuivre, puis un fer de mule 
et plusieurs autres fers rompus, de superbes 
andouillers de cerfs et de chevreuils, une énorme 
quantité de belles défenses de sangliers, enfin, une 
pointe de lance, une petite clé à anneau quadrangu- 
laire, des mâchoires complètes d'animaux, petitset 
grands, sauvages et domestiques, le tout pêle-mêle, 
dans un désordre complet. Dans une profondeur de 
4 mètres, cinq lits successifs, superposés comme 
dans une sorte de quemadero , fournirent une foule 
d'objets dont je vous épargne le détail. 

Une particularité , toutefois, frappe l'esprit ; c'est 
que presque tous ces os sont fendus, brisés, taillés, 
les uns, pour en recueillir la moelle, les autres. € 
forme de spatules, de poinçons, avec quelques traces 
de traits de scie, pour devenir des instrumen 
ménage ou de travail. De plus, la quantité des à 
ossements est hors de proportion avec celle des 
mâchoires recueillies. Dans ce charnier, je le répète. 
toutes les espèces du pays semblent représenter” 
cheval, bœuf, sangliers, sont mêlés aux bois de ceris 


anbe" LP% P L DT rrrdé INSEE D 


ET MEN 0 IE een à se 


— 431 — 


chevreuils et même aux ossements des espèces les 
plus petites, lièvres, oiseaux, et, alors que les os des 
espèces domestiques, restés blanchâtres, tombaient 
presque en poussière, ceux des espèces sauvages, 
conservant leur teinte cendrée, restaient durs el 
résistants. 

L'examen des nombreux débris de poterie était 
particulièrement intéressant : si dans les premières 
couches, les fragments de vases dénotent une 
certaine habileté de fabrication, les traces du tour, 
de coloration, dans les dernières par contre, la 
poterie est des plus primitives, façonnée et pétrie à 
la main, sans traces du tour et cuite d'un seul côté, 
autour d'un foyer central. 

Je passe une foule de particularités qui m'entrai- 
neraient trop loin pour tirer une conclusion de la 
petite récolte opérée, récolte, qu’à mon grand deuil, 
il ne m'a plus été permis de pousser plus loin. 

Un point qui semble acquis, c'est que le tumulus 
de La Madeleine n'est pas une butte naturelle, mais 
un tertre élevé par la main de l'homme. 

Dans quel but ? 

Sous toutes réserves de recherches ultérieures, 
NOUS ne croyons pas à un éumulus; dans l’acception 
ordinaire du mot, c'est-à-dire d’une masse plus ou 
Moins considérable , destinée à recouvrir soit un 
dolmen ou chambre sépulerale ou tout autre monu- 
ment Mmégalithique. 

L'absence de tout silex taillé nous éloigne de 
l'hypothèse des contemporains de l'âge de pierre , 


_ bien que les métaux rencontrés ne soient pas une 
Taison suffisante, puisque dans les tombelles de 


— À432 — 


Carnac, on a constaté l'association de la pierre, du 
bronze et du fer ; d'une part, la particularité des os 
brisés intentionnellement nous place en face d'une 
civilisation déjà bien reculée. Les hommes d’alors ne 
vivaient guère que de chasse, el ce pays, couvert de 
forêts, était particulièrement favorable. D'un autre 
côté, l'altitude du tertre, la série régulière des 
couches, éloignent l’idée de festins pantagruéliques 
ou de débris de cuisine, si commune chez les peur 
plades primitives du Nord. 
Reste l'hypothèse d’un lieu consacré, d'un autel 
primitif, sur lequel des sacrifices auraient été con- : 
sommés pendant une longue suite de générations 
(ce qui expliquerait les couches successives et les 
différentes sortes de poteries), et nous nous repor 
tons dès lors à l'époque où les Gaulois célébraient 
dans la solitude de nos forêts leurs mystérieuses 
pratiques. 
Il est constant que les Gaulois ne possédaient pas 
de temples proprement dits, mais des sanctuaires 
en pleia air, le long des chemins, près des carre- 
fours. Le plus souvent, ils les établissaient en rase. 
campagne, dans le voisinage des fontaines (les fs: 
taines abondent au pied du tumulus), et c'est là 
qu'ils se retrouvaient, à certaines époques de l'année, 
pour y tenir, entr'autres solennilés, leur Champ-de- 
Mars, qui commençait invariablement par des sacrl” 
fices offerts au dieu qui présidait à la guerre: * Le 
« lieu où l'on offrait ces sacrifices, dit M. pelloutié 
« dans son Histoire des Celtes, t. VIL, p. 4 était une 
« espèce de colline artificielle que l'on formail | 


« de Ja terre et des fascines » ; el, décrivant 


RE 


: 
: 


— 433 — 


sacrifices, le même auteur ajoute : « La tête était 
« pour ainsi dire la portion de la Divinité; le corps 
« de la victime appartenait à celui qui faisait l’of- 
« frande, et, si la chair en était bonne à manger, il 
« en régalait sa famille et ses amis dans le festin 
« dont le sacrifice était ordinairement suivi. Chacun 
« faisait des présents selon son pouvoir et ses res- 
« Sources... » Décidément, le rôle de notre Calchas 
n’est pas une création moderne ! 


Sans multiplier les citations, serait-il déraison- 
nable de conclure que le tumulus de La Madeleine 
n'est autre qu’un de ces autels artificiels élevés au 
milieu de ces contrées sauvages, peut-être dans les 
premiers siècles de notre ère, par quelque tribu 
gauloise fixée dans ces cantons ? Point de pierres 
taillées ou polies, point d’incinération d'animaux, ce 
qui nous éloigne des époques primitives. D'un autre 
côlé, nulle monnaie romaine, ce qui nous écarte de 
l'époque de Ja conquête. En revanche, les tributs 
ordinaires de la vie commune chez les populations 
Sauloises, les victimes de la chasse, le sanglier si 
Commun dans les forêts, peut-être le cheval du 
Suerrier, enfin les têtes toujours si nombreuses 
(portions de la Divinité), jusqu’à celles des petits 
animaux : lièvres, oiseaux, modeste offrande des 
humbles d'alors. 

Telles sont, à mon avis, les probabilités d'un 
Problème dont l'avenir amènera sans doute la solu- 
lion définitive. 


Légende, — Notre tumulus, ai-je dit, porte, dans 
28 


29 


— 434 — 


le pays, le nom de tumulus de La Madeleine de La 
Ferrière. 

D'où vient ce nom ? 

D'une douce et triste légende, que je vous COn- 
terais par le détail, si, je le répète, j'avais en mains 
la plume gracieuse du fondateur de l’Académie de 
Bellesme, ét dont je vous dirai deux mots seu- 
lement. 

Revenons à l'enfance de Monseigneur Saint-Louis, 
comme dit Gringore : 

En ce temps, la seigneurie de Brunelles était l'une 
des plus florissantes du Perche, et son riche titu- 
laire, qui avait la garde de l'une des tours du 
château de Nogent {laquelle porte encore SO nom), 
possédait, entr'autres trésors, une fille charmante, 
qui, sans être consultée peut-être, devint, de par la 
volonté paternelle, la femme du sire du Fay, l'un 
des seigneurs du voisinage, en la paroisse de La 
Gaudaine. 

Dur et brutal était l'homme de guerre, 
tour allié à la colombe, et je vous épargne la longue 
litanie des souffrances endurées par la jeune épouse, 
dont une ardente piété avec une inépuisable charité 
étaient les seules consolations. 

A bout de patience et de forces pourtant, à la 
suite des mauvais traitements d'un soudard qu'elle 
ne pouvait se défendre d'aimer encore: la pauvre 
châtelaine venait de se retirer dans Sà famille, quand . 
éclata la révolte d'Enguerrand de Coucy, aux 077 
duquel se hâta de se ranger le sire du Fay- me” 
l'engagement de La Ferrière fut fatal au chevalier 
percheron qui, dès le début, et certainement Per 


yrai vau- 


2 435 > 


_ punition du ciel, tomba mortellement frappé au 
_ pied du tumulus, où la pieuse Madeleine vint ra- 
masser son cadavre, jurant que, pour l’expiation 
des péchés du défunt, elle ne quitterait plus désor- 
mais ces lieux. Ce fut donc, à l’abri du tumulus, 
que, fidèle à son vœu. elle fit construire une chapelle, 
puis une cellule où elle se résolut à passer les der- 
_ nières années de sa triste vie. 

De là le nom de Ste-Marie-Madeleine-de-La-Fer- 
rière, donné à la chapelle dont j'ai retrouvé les 
ruines, en même temps qu'étaient écrites les traces 
de l’ermitage qui devait succéder à la cellule de la 
dame du Fay, et se perpétuer dans les siècles. 

En effet, dans une déclaration de 1628, est faite la 
mention de « la dixme d'une gerbe sur treize, au 
profit de la Madeleine-de-La-Ferrière. » — Dans les 
registres de Thiron, on lit : « Le 26 mars 1669, a esté 
Par nous, curé soubsigné, inhumé en la chapelle de 
: la Madeleine-de-La-Ferrière, frère Robert Briant, 
hermite, demeurant audit lieu depuis 25 à 30 ans »; 
— en avril 1743, inhumation à La Gaudaine, de 
M° Jean-François Chenée, prieur curé, en présence 
_ de... et du frère hermite de la Madeleine-de-La- 
_ Ferrière. » — Le 23 septembre 1771, on lit encore : 
“Fonte d'une clochette de 20 livres pour la chapelle 
_ de la Madeleine-de-La-Ferrière. » 

L'histoire, ici, est donc un peu fille de la légende, 

— histoire et légende dont vous me pardonnerez 
linterminable récit. 

À vous, Messieurs, cependant de décider si ce 
_ Pélit coin percheron méritait d'être visité, et, si j'ai 
Par trop abusé de votre patience, croyez qu'il ny a, 


— 436 — 


dans l'espèce, qu'un vrai coupable, que je vous 
dénonce, mon excellent maître et ami, M. Bizet, qui 
m'a poussé sur la voie, — même la voie romaine, — : 
| 
6 
| 


pas 


et veuillez me réserver une petite part de l'indul- 
gence que je sollicite en sa faveur. | 
NOTE 
SUR LA 


FORMATION DES TUBES CALCAIRES DU GASTROCH(ENA DUBIA 


Par M. À. LETELLIER, 5 


Docteur ès-sciences, professeur au Lycée de Caen, è 


Il n’est pas rare de trouver sur la côte normande 


de la Manche des pierres calcaires perforées par des 
coquilles lithophages, et en regardant leur ouvragé 
on ne s'étonne plus que d'aussi faibles mollusques 
soient des agents aussi puissants de la désagrégation 
des roches. Rarement, on trouve l'animal dans 16.4 
trou qu'il se fait et tout au plus rencontre-t-on des 
débris de sa coquille. Mais ceux-ci sufisent à mOn” 
trer que nombreuses sont les espèces qui se creusent 
A Grandcamp, 
ittéralement 
bondée de galets troués dans tous les sens parle 
Tapes perforans ; à Luc-sur-Mer, 
calcaires, arrachées du fond, sont encor à 
par des T'apes, mais, le plus souvent, les trous sont 
dûs aux Gastrochœænes et aux Saxicaves qui en 
avaient fait leur habitation. re 


— ÀA3T — 


Rien qu'à l'aspect des logettes, au poli de leurs 
parois, à la forme de l’orifice par où sortent les 
. siphons, on peut facilement reconnaître quels sont 
les mollusques qui les ont creusées. Les Saxicaves 
S.rugosa) adultes font des trous plus grands que 
les Gastrochænes. L'intérieur en est tapissé d'un 
enduit calcaire peu épais et assez lisse, l'orifice du 


ss 


. Canal des siphons forme une saillie peu prononcée. 
: Les Gastrochænes (G. dubia, G. modiolina) ne se 
 creusent pas seulement des trous plus petits, mais 
ils en tapissent l'intérieur d'un enduit calcaire, 
épais et fort lisse : le tube protecteur des siphons 
présente deux carènes opposées qui correspondent 
_àla ligne de suture des deux siphons : son orifice 


Mal à réussir, siles Gastrochænes n'étaient venus 
eux-mêmes à mon secours. Quand on met, en effet, 
un fragment de roche habité par ces mollusques 


Saisir la nature sur le fait. 11 n'est d'ailleurs pas 
difficile de se procurer des Gastrochænes vivants: 
Quoique ces mollusques vivent en général à un 
niveau plus bas que les Saxicaves: les rochers du 
Calvados en sont tous perforés ; à marée basse, On 
Casse au hasard les pierres calcaires encore en place 


I 


et l'on est certain de faire une ample récolte. En 
draguant au large, on peut aussi s'en procurer; toute 
pierre non siliceuse est habitée par les Gastrochœænes, 
et même si son épaisseur est trop faible pour abriter 
le mollusque, cela n'empêche point ce dernier de 
s'en accommoder ; il secrète un revêtement calcaire 
qui, bouchant les trous, parfait son habitation. Il 
faut remarquer que les Saxicaves transportés dans 
un bac avec les Gastrochœnes ne se livrent pas aux 
mêmes constructions, l’orifice du tube protecteur 
des siphons est toujours à la surface de la pierre, 
tandis que les Gastrochænes allongent sans cesse 
l'étui calcaire de leurs siphons. Voyons comment ils 
le forment et tâchons de comprendre pourquoi le 
tube est plus long quand l'animal est dans un bac 
que quand il vit dans la mer. 

On sait que les glandes du bord du manteau qui 
secrètent la coquille existent à l'extrémité des si- 
phons, quand le mollusque les entoure d'un étui 
protecteur, et d’ailleurs les siphons ne sont pas autre 
chose qu’un prolongement du manteau. Les glandes 
des siphons secrètent une substance visqueuse qui 
ne tarde pas à se solidifier dans l'eau de mer et à 
former une très mince membrane, transparente et 
légèrement jaunâtre. Cette substance, appelée CoP- 
chyoline, résiste aux acides et aux bases; 6 c'est la 
trame qui soutient et pénètre l'étui calcaire qui se 
forme ensuite. En certains de ses points, On voit 
bientôt, en effet, apparaître des cristaux prismati- 
ques de carbonate de chaux; ces cristaux, d'abord 
isolés et dirigés dans tous les sens, ne {ardent pas à 
augmenter beaucoup eu nombre. Certains d'entre 


PS LS EP à | gi 


— 439 — 


eux, par un mécanisme quê j'ai expliqué ailleurs 
(Étude sur la fonction urinaire chez les Mollusques 
acéphales, Thèse de Doctorat, Paris, 1887), se groupent 
en forme de haltère ou dum-bell, et la carbonatisation 
continuant, il se forme de nombreuses mâeles qui 
se soudent entre elles et avec les haltères el les cris- 
taux libres. La partie du tube envahie par ces der- 
_ nières formations cesse d'être transparente ; si donc 
_onn'avait pas une notion exacte de sa constitution 
par l’étude des phénomènes qui ont précédé l'en- 
eroûtement complet, il faudrait recourir aux Coupes 
minces qui, dans la lumière polarisée, déceleraient 
la présence des mâcles aux croix blanches qu'elles 
laisseraient apparaître quand on croiserait les nicols. 
Sous quel état le Gastrochæne secrète-t-il le cal- 
caire que nous avons vu imprégner la conchyoline ? 
Ce n’est certainement pas sous celui d'oxalate, pas 
plus que sous celui de carbonate. C'est vraisem- 
Fi blablement sous une forme analogue à celle où se 
_ trouve la chaux qui, carbonalée, rend opaque 
l'épiphragme de l'Hélir aspersa. Ue gastéropode, Si 
commun dans nos jardins et que tout le monde a 
observé, secrète, aux approches de l'automne, Une 
substance visqueuse qui bientôt se solidifie et ferme 
_ l'orifice de sa coquille. Une couche, elle est si mince, 
ne sufirait pas à protéger le mollusque contre le 
froid et l'humidité ; il en secrète donc plusieurs qui 
_ se superposent les unes aux autres el finissent par 
former une cloison assez épaisse. Gette cloison est 
transparente à l'origine, quoique colorée, mais elle 
renferme un sel de chaux, car bientôt, en face de 
… Forifice respiratoire, l'acide carbonique exhalé par 


- MAD: 


l'animal donne naissance à une petite tache blanche 
de carbonate de chaux. Cette tache s'étend peu à 
peu et finit souvent par envahir entièrement l'épi- 
phragme. Ainsi la substance qui constitue celui-ci 
n’est pas secrétée par le pied, mais par le manteau, 
car si semblable qu'elle soit en apparence avec ces 
traînées visqueuses que laisse derrière lui le mol- 


lusque qui progresse, ces dernières ne renferment ÿ 


jamais de sels de chaux donnant naissance à du car | 
bonate de la même base. Malheureusement, on ne 
connaît pas la nature chimique du sel de chaux 
secrété par les glandes du manteau de l'Hélix ; par 
conséquent, on n'en peut rien conclure par l'état où 
se présente la chaux dans l'étui de conchyoline 
sécrété par les siphons du Gastrochœne. Mais l'ob- 
servation du mode de formation du carbonate de 
chaux dans l’épiphragme explique l'apparition des 
cristaux et leurs groupements au sein de la con- 
chyoline semi-fluide. C’est l'acide carbonique dissous 
dans l'eau qui baigne le mollusque qui, se combi- 
nant avec la chaux, en détermine sa séparation de la 
combinaison organique où elle entrait. | 
Il reste à expliquer pourquoi les tubes calcaires 
qui entourent les siphons du GastrochϾne sont plus 
longs quand l'animal vit dans, un bac que quandil 
est dans la mer. Chaque couche de conchyoline est 
excessivement mince et fragile ; dans la mer, bien 
avant que l'animal ait eu le temps de la renforcer 
intérieurement par des couches nouvelles, le flot l'a 
_emportée. Dans le bac, au contraire, où l'eau est 
tranquille, rien n'empêche la superposition des cou- 
ches de conchyoline et, le carbonate de chaux Pre 


nant naissance, le tube a bientôt la force de résister 
_ aux flexions que l'animal peut imprimer à ses 
siphons. Dès lors, le Gastrochæne ne peut plus 
_ mouvoir ces derniers que dans l’étroit canal que 
_ lui-même a secrété, et comme il s'accumule tou- 
. jours de la conchyoline au bout de l'étui calcaire, 
_ celui-ci allonge sans cesse et finit par atteindre 
plusieurs centimètres de longueur. 11 faut aussi 
_ noter que l'accroissement des tubes paraît se faire 
d'autant plus vite que l'eau où est plongé l'animal 
€st moins pure. Cela se comprend facilement, le 
. Gastrochæne, dont la respiration est devenue diffi- 
_ cle par la pauvreté de l'eau en oxygène et par le 
nuage de micro-organismes qui vit à la surface, 
_ allonge démesurément ses siphons et les rapproche 
tant qu’il peut de l’air libre. Cette observation permet 
d'obtenir des tubes très longs à volonté ; change-t-on 
Souvent l’eau du bac, l'animal bien portant ne 
_ Secrète rien; le fait-on souffrir, laisse-t-on l'eau 
_ devenir croupissante, le Gastrochæne secrète acti- 
_ Vement. 
Il est curieux de remarquer que les Saxicaves 
_ placés dans les mêmes conditions que les Gastro- 
_ Chœnes ne secrètent pas de tubes calcaires. Cela 
_ lient sans doute à ce que le liquide secrété par les 
8landes des siphons ne renferme pas de chaux, mais 
cela peut tenir encore à quelque particularité orsa- 
nique que nous ignorons et qu'il serait curieux de 
Connaître. 


M. Bertot fait alors la communication suivante : 


— 442 — 


NOTE 


SUR LA 
PRODUCTION DES PLANTES PAR IMPRESSION DIRECTE 


Par M. BERTOT. 


MESSIEURS, 


Après les excellentes communications que Vous 
venez d'entendre et qui ont à si juste titre captivé 
votre attention, je dois commencer par VOUS dire 
que ce n’est pas la lecture d'un mémoire que j'ai à 
faire. 

Je crois devoir faire part à la Société Linnéenne je 
aux personnes qui ont répondu à son appel aujour- 
d’hui, d’un léger perfectionnement apporté au Pro 
cédé que j'emploie pour obtenir la reproduction, 
par le dessin, des plantes ou parties de plantes all 
moyen de leur impression directe. # 

Mais, pour apprécier le perfectionnement annoncé, 
il est nécessaire que je vous rappelle en peu de 
mots en quoi consiste le procédé lui-mème-. . 

La meilleure démonstration que je puisse choisie 
es: d’en faire l'application sous vos yeux- 2. 

Vous saurez donc que quand un végétal, une 
feuille, les pétales d’une fleur, une fougère, si VOUS 
le voulez, ont été suffisamment mis en contact avec 


= 443 


un corps gras, ils en retiennent à leur surface assez 
pour que, pressés entre deux feuilles de papier 
blane, ils y laissent leur empreinte ; toutefois, cette 
empreinte, si elle a été obtenue dans de bonnes 


conditions, est totalement invisible. 


Ceci, comme vous devez bien le penser, est une 

question de tact et de mesure, mais elle n'est nulle- 
ment difficile à résoudre. 
Si vous avez employé de l'huile d'olive et qu’il y 
en ait trop, l'épreuve est désagréable par un excès 
de dureté, — s’il n'y en a pas assez, l'épreuve n'est 
qu'indiquée, mais, je le répète, un juste milieu est 
facile à obtenir sans même beaucoup de tàtonne- 
ment. 

Je commence donc par préparer sous VOS yeux 
l'huilage du papier, il se fait très simplement en 
enfermant la couche d'huile entre quatre plis du 
papier de manière à ce que l'huile soit pour ain! 
dire filtrée entre ces plis et que la plante n'en re” 
_çoive qu'une quantité très limitée, mais aussl très 
uniforme. ; : 

La plante, après pression suffisante entre les plis 
du papier huilé et après avoir été retournée plusieurs 
fois, est placée entre les deux plis du premier papie” 
_ blanc venu. Là on renouvelle la pression, el Gel ® 
l'aide de la main posée à plat, en évitant, bien en 
tendu, que la plante se déplace, ce qui produirait 
une double empreinte qu'il faut soigneusement 
éviter. 

_ La plante est retirée. ja 
Si à ce moment on examine le papier, on NY por 
çoit, comme je l'ai déjà dit, absolument rien: 


C'est alors qu'intervient la plombagine. Celleci 
répandue à la surface du papier blanc fait apparaître 
subitement le dessin qu'on attendait avec tous ses 
détails et dans toute sa perfection si l'on a bien 
opéré. 

Un nettoyage du papier est devenu nécessaire, il 
est facile à obtenir au moyen d’un corps inerte pulvé- 
rulent — de la cendre de bois, par exemple, que 
l'on promène à la surface du papier. La cendre res- 
pecte le dessin et entraîne avec elle ce qui aurait pu 
ternir la blancheur du papier; de sorte qu'on obtient 
comme résultat un dessin noir, très net, Sur un pa- 
pier très blanc, ayant l'aspect des gravures dontla 
vue nous est familière. 

Il ne fallait pas se borner à obtenir une image, il 
fallait en assurer la conservation et la fixer, Car 
l'image produite s'efface au plus léger frottement. 

J'y suis arrivé en mêlant par parties égales de la 
résine ordinaire, qu’on achète partoul sous le nom 
de colophane, en mêlant, dis-je, la poudre de résine 
à la plombagine. 

En chauffant modérément l'épreuve, soit devant à 
le feu, soit au-dessus de la flamme d'une bougie, 
soit au moyen d'un fer à repasser, chaud, la re 
entre en fusion et fixe la plombagine à la surface du 
papier où elle se trouve avoir adhéré convenable- 
ment. 4 
C'est ici que se place le petit perfectionnement . 
qui motive ma communication. 

Je me suis aperçu que les épreuves Cons 
collection, tout en gardant leur fixité, pro 
quand elles étaient comprimées, ce qu'on appelle 


ervéesen 
duisaient 


— 445 — 


des maculatures, ce qui se voit fréquemment dans 
. Jesgravures en taille douce au devant desquelles on 
_ place dans les livres du papier de soie. 

_ J'ai réussi à faire disparaître cet inconvénient, en 
_ plongeant la feuille qui porte le dessin dans une s0- 
lution de gomme adraganthe (1). Celle-ci, en séchant, 
ne laisse aucun luisant sur le papier. 

Cette manipulation, si elle cause quelque compli- 
_ cation, assure la fixité du dessin et c'est à ce titre 
que j'ai cru devoir la proposer à votre approbation. 


Fr 


La parole est ensuite donnée au commandant 
Jouan, qui prend pour thème les Ærreurs des 
voyageurs : 


LES ERREURS DES VOYAGEURS 


Par M. Henri JOUAN, 


Capitaine de vaisseau en retraile, 


On ne peut plus dire aujourd'hui que les Français 
Sont casaniers, quand on voit le grand nombre de 
relations de voyages, accomplis par des Français, 
Mises en circulation depuis quelques années, et la 
faveur avec laquelle le public accueille ces livres ; 
: lout récemment, l'Académie française en couronnait 
eux. : 

Le Commandant est un grand lecteur de ces rela- 
à (1) Gomme adraganthe, 4 grammes, eau commune, 500 
frammes. 


= 46 — 


tions de voyages. et, de sa part, c'est chose assez 
naturelle. Ayant lui-même, par suite de la profession 
qu’il a exercée pendant quarante-cinq ans, voyagé 
beaucoup, il aime à lire ces livres qui le font revivre 
dans le passé ; il est bien aise de voir si les appré- 
ciations, les jugements des voyageurs, concordent 
avec les siens ; ils lui servent à rectifier les erreurs 
qu’il a pu commettre dans sa manière de voir, mais, 
quelquefois aussi, c'est lui qui reconnaît que les 
voyageurs ont tort et qu'ils se sont trompés. On à 


dit, avec raison, il n’y a pas longtemps, que parmi 


les Français qui voyagent, beaucoup manquent de 
notions spéciales, même élémentaires, sur certains 
sujets, en histoire naturelle, par exemple. Ce qui les 
expose à commettre des erreurs, quelquefois très 
sensibles, dans l'énumération des productions des 
pays qu'ils visitent, erreurs de leur cru, ou prove: 
nant de personnes habitant le pays, près desquelles, 
se défiant de leurs propres lumières, ils se rensei- 
gnent, et qui. souvent, n’en savent guère plus long 
qu'eux. Certainement, ces petites taches n'ôtent rien 
de leur valeur générale à leurs livres aux yeux du 
grand public; tont au plus quelque « spécialiste ”; 
de plus où moins méchante humeur, et qui, bien 
souvent, n'est pas assez impeccable pour se poser en 
redresseur des torts d'autrui ; le commandant Jouan 
commence par déclarer bien haut que, s'il relève des 
erreurs dans les récits des voyageurs, ce n'est Pi° 
qu’il se targue de n’en avoir jamais COMM 


même : il a trop médité la parole évangélique ae. 
sujet de /a paille et de la poutre dans l'œil sonne 


rendre coupable d'une fatuité pareille. 


is lui- 


— 447 — 


Bien entendu qu'il ne peut être question que des 
_ erreurs commises de bonne foi, et non des erreurs 
volontaires dont quelques touristes émaillent leurs 
. récits pour les rendre plus intéressants ; telle, par 
b. exemple, l’histoire de la jeune Tahitienne enlacée 
dans les replis d'un énorme serpent familier, alors 
_ qu'à Tahiti, les seuls reptiles terrestres sont de petits 
lézards et de petits geckos, ou bien encore l'impres- 
_ sion profonde ressentie par le même voyageur à la 
vue d’un vénérable prêtre aux rares cheveux blancs, 
disant solitairement la messe dans la chapelle 
catholique de Papéété... à 10 heures du soir ! 
L'auteur, un protestant, oublie que, pour dire la 
messe, le célébrant doit être à jeun, et que ce ne 
serait pas bien commode de rester sans manger 
jusqu'à cette heure-là ! 

Les deux ouvrages, couronnés par l'Académie 
française ne sont pas tout à fait à l'abri de la ceri- 
tique ; ainsi, l'un des auteurs transforme en « San” 
gliers ». d'honnètes cochons domestiques qu'il 
rencontre dans un fourré des îles Marquises ; dans 
l'autre ouvrage , le narrateur voit tout d'abord, aux 
iles Sandwich, un naturel qui se présente dans une 
pirogue, tout simplement faite d'un #onc de cocotier 
creusé — il n’est, du reste, pas le seul voyageur qui 
signale des pirogues semblables, — or; le cocotier 
flotte à peine, et comme les plus gros de ces arbres 
n'ont guère que de 25 à 30 centimètres de diamètre, 
_ On ne voit pas trop bien comment on creuserait 
dans un tronc aussi peu épais une pirogue pouvant 
Servir à d’autres individus qu’à des enfants. Pour sa 
part, le Commandant n'a jamais vu de pirogue En 


Ne 


— A8 — 


cocotier dans n'importe quel pays où il est allé, et 
Dieu sait ! s’il a vu des pirogues ! — Le même auteur 
voit des « Flamants roses », des pluviers et des 
hécassines s'élever par milliers d'un terrain maréca- 
geux..….. Ilya bien aux îles Hawaii (I. Sandwich), 
des petits échassiers du genre Pluvier et Bécasse, 
mais quant aux « Flamants roses », aucun natura- 
liste, aucun voyageur, n'en a vu dans ces îles, et ces 
grands oiseaux sont assez remarquables pour qu'on 
ne s'y trompe pas, surtout s’ils étaient par milliers. 
— Plus loin, il parle des « chacals », les seuls fauves 
habitant les forêts avec les « chiens sauvages ». — 
C'est bien assez de ces derniers qui, dans certains 
endroits, errent par grandes bandes, et, toujours 
affamés, font de grands ravages parmi les volailles 
et les jeunes porcs, et sont même, parfois, un 
danger pour les hommes. Il n’y avait, en Océanie, 
que des chiens lors des premières relations de 
l'Europe avec cette partie du monde, et: bien 
entendu, qu'il ne serait venu à l'idée de personne 
d'y introduire de vilaines bêtes comme les chacals.— 
Ailleurs, le silence est troublé par le ramage des. 
« Aras » et des « Oiseaux de paradis ». Ces dernier 
sont particuliers aux Terres des Papous ( Pacifique” 
Ouest-Équatorial) ; quant aux Aras, il n'y a aucun 
Psittacidé aux îles Sandwich; les seuls perroquets 
qu’on y voie viennent du dehors et y vivent... SU 
des perchoirs, etc., etc. ee 

Un autre voyageur, narrateur, plein de verse el 
en même temps de fidélité, voil, malheureuseme" 
dans les iles de la Polynésie qu'il visite, des mon 


tagnes de granit, des rochers de granit, partout du 


— 449 — 


granit, alors que, jusqu à présent, dans toutes ces 
iles, on n'a signalé que des laves, des roches 


é volcaniques ; s’il y a quelque part du granite, il y est, 


en tous cas, bien peu apparent, loin de former des 
montagnes ou même de simples collines. Le Com- 
mandant cite encore un grand nombre d'erreurs du 
même genre, qui, il faut bien le reconnaître, si elles 
n’ont pas grande importance pour le grand publie , 
constituent néanmoins de petites taches fâcheuses 
sur un ensemble très recommandable. Il y en à, 
cependant, qui doivent être jugées plus sévère- 
ment. Que dire, par exemple, d'un explorateur , 
s'intitulant membre d'une société de géographie, 
qui, non content de mettre dans la bouche des 
nègres riverains du Niger, des discours qui auraient 
figuré avantageusement dans le Conciones, change 
le nom de Djoli-Ba, qu'ils donnent au fleuve en 
Joli-Bois ? Hätons-nous de dire que — heureuse- 
ment ! — ce voyageur n’est pas un Français. 

Ces erreurs offrent, il faut pourtant aussi le recon- 
naître, un danger ; elles sont recueillies et propagées 
par les explorateurs en chambre, nombreux depuis 
que la France s'est lancée dans « l'expansion colo- 
niale. » Cela a fait surgir en quantité des compi- 
lations, faites à la hâte pour ne pas perdre le bénéfice 
de l'actualité, quelquefois avec si peu d'attention 
que, sans explication, sans transition aucune, à 
quelques pages d’intervalles, on rencontre des con- 
tradictions flagrantes ; puis, il y à les citations tron- 
quées dont ceux qui les emploient, gens certaine- 
ment de bonne foi, ne soupçonnent pas la perfidie. 
De tout cela, le commandant cite également des 

29 


— 450 — 


exemples, et il pourrait en citer bien davantage; 
mais, dit-il, il a assez joué le rôle ingrat et déplaisant 
de critique pour passer aux yeux des habitants de 
Bellême, devant lesquels il a l'honneur de paraître 
pour la première fois, pour un « grincheux person- 
nage », « chercheur malveillant de la petite bête » : 
heureusement que ses confrères de la Société Lin- 
néenne sont là pour témoigner, au besoin, qu'il 
vaut mieux que la réputation que ce qu'il vient de 
dire pourrait lui faire. 


M. Langlois, ayant demandé la parole, exprime le 
vœu suivant : 

L'état de l'agriculture étant des plus misérables, 
on conseille souvent au paysan de suivre la science, 
mais sans lui en donner les moyens. 

M. Langlois vient donc solliciter la Société Lin- 
néenne de Normandie de prendre à 
vement de la Carte géologique de l'Orne, 
conviction que le Conseil général de ce dépar 
fournira les finances nécessaires à l'entreprise. 


avec la 
tement 


M. le Président demande ensuite à M. Lecœur de 
dire quelques mots sur la récolte mycologique 
exposée sur le bureau. 

M. Lecœur s'exprime à peu près en ces termes : 

L'état météorologique de l'atmosphère, les pluies 
abondantes et répétées d'un été diluvien, et lepeu 
d'élévation de la température, contrairement à e. 
qui a lieu ordinairement à cette époque de l'a é | 
ont déterminé une poussée énergique de végétati : 


tâche l'achè- 


ch: 


PM AU RER STARS Si Ce ET nn SRE St GE eee NE ET et D RAT SO EC RE 


— do 


dans les mycelium de plusieurs champignons de la 
forêt de Bellême. 

Aussi, un certain nombre de ces intéressants 
végétaux, à défaut de phanérogames, furent-ils 
récoltés lors de notre herborisation dans la forêt. 

Ce qui est surtout remarquable et très important 
à noter, c'est la proportion considérable des espèces 
vénéneuses, indigestes ou indifférentes qui se sont 
développées sur le sol nu de la forêt, tandis qu'au 
contraire, nous n'avons trouvé que quelques espèces 
comestibles. 

C’est cette particularité qui m'a donné l'idée d'ex- 
poser à gauche les espèces vénéneuses suivies des 
espèces simplement indigestes, et, à droite, les es- 
pèces comestibles, sur des feuilles de papier portant 
leur nom latin ou botanique, leur nom vulgaire et 
leurs propriétés. 

C'est ainsi que, de ce côté-ci, vous n€ voyez que 
trois espèces de champignons comestibles, les seules 
recueillies pendant deux jours de courses à travers 
la forêt. 

Ce sont : les Cantharellus cibarius, Chanterelle. 

Clavaria aurea, Clavaire dorée. 
Clavaria botrytes, Clavaire rose: 

Vous voyez bien, à côté, un Boletus edulis ou 
Cèpe, mais c'est le seul exemplaire trouvé. C'était 
donc un accident, car, dans la forêt de Bellème, 
comme dans toutes les forêts, c'est au printemps 
et à l’automne, que les Cèpes poussent en grand 
nombre. 

En été, an contraire, comme en ce MO 
mycelium ou Cèpes, comme celui de Î 


ment-ci, les 
ant d'autres 


— 1452 — 


espèces comestibles (Hydnes, Oronyes, Mousse- 
rons, etc.), sommeille ou bien emmagasine, s'il vé- 
vète, les matériaux de réserve qui lui seront néces- 
saires pour le prochain épanouissement de ce que 
nous appelons vulgairement le champignon et qui 
pour le botaniste mycologue est l'appareil fructi- 
féré. 

Sur la table de droite, vous voyez au contraire 
quantité d'espèces plus ou moins grandes parées de 

couleurs voyantes et variées, généralement remar- 
” quables, ce sont des espèces vénéneuses. 

Il y a donc (et c’est les résultats pratiques de cette 
exposition), il y a donc, disje, danger de cueillir des 
champignons dans cette forêt pendant cet été hu- 
mide et froid, pour en faire un appoint culinaire, 
sans faire vérifier préalablement leur inocuité par 
une personne compétente. 

A l'automne, vous rencontrerez en 8r 
les espèces vulgaires et excellentes bien connues 
vous. 


and nombre 
de 


ESPÈCES VÉNÉNEUSES CGUEILLIES ET EXPOSÉES : 


Runula rubra. 
Runula emetica. 
Amanita mappa. 
Amanita rubescens. 
Amanita vaginata. 
Lactarius thecogalus. 
Boletus satanus. 


+. 


— À53 — 


ESPÈCES NON VÉNÉNEUSES MAIS SEULEMENT INDIGESTES 
OU NON USITÉES : 


Corbinarius porphyropus. 
Coprinus alimentarius. 
Coprinus fumetarius. 
Coprinus micaceus. 
Boletus badius. 

Boletus chrysenteron. 
Boletus purpurescens. 
Polyporus fomentarius. 
Dedalea quereina. 
Peziza sculellata. 
Scleroderma vulgaris. 


Le sol de la forêt présente presque partout des 
Elaphomyus, le plus commun esl l'Elaphomyus 
_ granulatus. ; 

Lorsqu'il est labouré par les sangliers, on peut 
être certain, en grattant l'humus, de trouver cette 
espèce en abondance et de grande taille. 

Ce champignon, que les sangliers recherchent 
_ äinsi avec tant d’avidité, devrait être plutôt appelé 
« champignon des sangliers » que « champignon 
des cerfs. 

Ce champignon croît également SOUS les mousses 
dans les marais de La Herse. 
Dans les ruisseaux de ce marais, 
aussi en abondance sur les feuilles en décomposi- 
tion le gentil petit Mitrula paludosa, espèce assez 
rare. | 


on trouve 


Nous avons récollé également quelques champi- 
gnons épiphylles. : 
Voici leur liste : 


Epichloa typhina sur les gaines des feuilles d'pe 
curus agrestis. 

Accidium crassum sur les feuilles de anne 
frangula. “ 

Accidium therii sur les feuilles et tiges du Chen 
humifusum. 
RϾstelia lacerata sur les feuilles du Crategus 
oxyacantha. 

Éeda suaveolens sous les feuilles de Cirsiun 
arvense. | 
Puccinia malvacearum sur les feuilles de Malva 
sylvestris. | 
Puccinia violæ sur les feuilles de Viola. | 
Puccinia circeæ sur les feuilles du Circea Lutetiends : 
Ustilago longissima sur les feuilles et les fruits ( 
plusieurs graminées. 


Et enfin les Myxomycètes suivants : 


OEthalium septicum sur la mousse. 
Stemonitis alba sur la terre. 
Après avoir remercié les auteurs des diverse 
_ communications, de l'intéressant résumé qu'ils 
ont bien voulu faire pour la circonstance, M- le 
sident donne lecture des présentations ns 


MM. Bansard des Bois, ancien député, main 
Bellème ; 


— 455 — 


MM. Dallet, archéologue, à S{-Aubin-de-Bonneval ; 
Leroy, négociant, adjoint au maire de Bellème, 
sont proposés pour faire partie de la Société à titre 
de membres correspondants. 


A 5 heures, la séance est levée. 


- AG heures 1/2 la plupart des excursionnistes se 
trouvent révnis au banquet traditionnel. 
Par une délicate attention de la municipalité, la 
| fanfare de Bellôme vient exécuter devant la salle du 
: 4 festin, les meilleurs morceaux de son répertoire. 
La nuit venue, la façade de l'hôtel Saint-Louis, 
décorée d'arbustes verts et de guirlandes de feuil- 
lage, est brillamment illuminée. 
En sa qualité de président, M. Fayel porte, sui- 
vant l'usage, le premier toast à la mémoire de Linné, 
M. Morière prend ensuite la parole en ces Lermes* 
MESSIEURS, 
_ Îlest d'usage que, dans le banquet qui termine 
_ notre réunion annuelle, le premier toast soit porté 
par le Président à la mémoire de Linné, notre illustre 
_ Patron; — mais c’est un devoir pour notre Société 
d'en proposer un second dans lequel nous exprimons 
nos sentiments de gratitude aux personnes qui orga- 
nisent ces réunions et nous préparent de fructueuses 
excursions. 
Je revendique l'honneur de porter ce second toast 
et de vous proposer d'associer, dans une même santé : 
1° M. Bansard des Bois, maire de Bellème, qui 
‘nous à accueillis de la manière la plus courtoise, el 
ménagé plus d’une agréable surprise ! 


— 456 — 


2 M. Bizet, qui a été véritablement l'âme de cette 
session, en nous mettant à même de profiter des 
connaissances étendues qu'il possède sur la consti- 
tution géologique de cette contrée , et fait voir 
que, chez lui, le dévouement est à la hauteur de la 
science. M. Bizet peut être certain que la réunion 
de Bellême laissera les souvenirs les plus profonds 
et les plus agréables aux naturalistes qui ont eu le 
bonheur d'y prendre part. 

8° MM. Lecœur, les abbés Letacq et Réchin, qui, 
par leurs fréquentes herborisations , contribuent 
chaque année à enrichir la flore du département de 
l'Orne, et qui ont été pour les botanistes de la S0- 
_ ciété les guides les plus complaisants et les plus 

autorisés. 
ls ont tous bien mérité de la Société Linnéennê 
et de la science. Je les associe dans la santé que j'ai 
l'honneur de vous proposer. 


Puis les toasts se succèdent : M. Bansard des Bois 
formule des vœux pour la prospérité de la Société 


Linnéenne ; M. Lennier propose de boire à la santé 


de M. Morière ; M. Leborgne , enfin, à celle de tous 
nos confrères absents. 


Le lendemain matin, à 6 heures 28, les Linnéens 
quittent Bellôme, ravis de leur première visite à ce 
coiu charmant du département de l'Orne. 


OUVRAGES 


REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DB NORMANDIE 


Pendant l’année 1887-1888 (!) 


D nn tm hesiet + 
FRANCE 


Arcer. Bulletin de la Société des sciences physi- 
ques, naturelles, etc., d'Algérie. (Alger, 1886.) 

Azur. Bulletin de la Société d'Émulation de l’Allier, 
1883 


_ Aures-Manrimes. Annales de Ja Société des lettres el 


des sciences des Alpes-Maritimes, L. XI. 


_ Aupe. Mémoires de ia Société académique d’agri- 


culture de l'Aube, 1886, t. XXII, 3° série. 


' Boucues-pu-RHône. Mémoires de l'Académie des 


sciences, etc., d'Aix. 
Année 1887 et Séance publique de 1886. 
— Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles- 
Lettres et Arts de Marseille, 1885-87. 


— Bulletin de la Société de statistique de Marseille, 


1887 


_ Carvanos. Année médicale de Caen. 


(1) Les auteurs et les Sociétés correspondantes sont priés de 
considérer la mention aux ouvrages recus COMME accusé de 
réception de leurs publications. 


Octobre, novembre, décembre 1887. Jan 
mars, avril, mai 1888. 

_— Bulletin mensuel de la Commission météorolo- 
gique du Calvados (Caen), novembre 1887, [6 
vrier 1888. 

Constanrine. Bulletin de l'Académie d'in né 
(Bône), fasc. 2, vol. XXII, 1887. | 

Et feuilles séparées numérotées XXI à 
et XXIX à XXXVI. 

Côre-p’Or. Bulletin de la Société des sciences : 

rique et naturelles de Semur, 1886. 


Lettres et Arts de Dijon, 1885-86, t. IX. 
Creuse. Mémoires de la Société des Sciences n 
relles et A di de la Creuse. 2° 
t. II, 4% Bulletin de 188 
Dours. Mémoires de la Société a émulation 
Année 1886. 
— Bulletin de la Société d'horticulture 
1887, 2° trimestre. er 
Finsrère. Bulletin de la Société académique 
Brest, t. XII, 1886-87. 
Ga». Bulletin de la Société d’'Étud 
naturelles de Nimes. 
1883. Juillet et août. 
188 . Nes 1, 2, 3, 4, 5, 6, T 8,9, 1 
Ganoxwe (Haure-). Bulletin de Ja Société Ts 
naturelle de Toulouse. 
je" trimestre de 1887, A | 
ù janvier 1888, 8 et 22 février 1838, et Cat 
_ — Mémoires de l'Académie des Scient 
_ Toulouse, t. IX, 1887. : 


du Doubs. 


du D 


e des à 


— 459 — 


— Bulletin de la Suciété des Sciences physiques el 
naturelles de Toulouse. 
T. V, 1881-82, deux livraisons. 
T. VI, 1883-84. 
T. VII, 1885-87. 
Ginoxpe. Commission météorologique de la Gironde. 
Juin 1885 à mai 1886. 
Héraucr. Annales de la Société d'Horticulture et 
d'Histoire naturelle de l'Hérault, ? série, 
PARU 2 40, 0: 
— Académie des Sciences et Lettres de Montpellier. 
Mémoires, années 1885 et 1886. 
Loine-INFéRiEURE. Annales de la Société académique 
de Nantes, G° série, 8° volume, 1887. 
Lor er Garonne. Recueil des travaux de la Société. 
: d'Agriculture, Sciences et Arts d'Agen, 1887. 
_ Manxe. Bulletin de la Société des Sciences et Arts 
= de Vitry-le-François, t. XIII, 1883-84. 
— Mémoires de la Société d'Agriculture de la Marne, 
1885-86. 
Manxe-er- Lois. Annales de la Société d'Agriculture 
de Maine-et-Loire, 1887, 3° et 4° trimestres. 
— Annales de la Société d'Horticulture de Maine-et- 
Loire, 1887, 1°’ et 2° trimestres. 
— Mémoires de la Société académique de Maine-el- 
| Loire, 1886, t XXXVIL. 
| Mancue. Mémoires de la Société des Sciences patu- 
; relles de Cherbourg, 1887, t. XXV, où 3° série, 


 Mevrrue-er-Moserze. Bulletin de la Société des Scien- 
| ces de Nancy, 1886. Série 2, L. VII, fasc. 20. 


— 460 — 


Non». Bulletin de la Société d'Étude des sciences 
naturelles de Lille, 1886. 
— Mémoires de la Société d'Émulation de Cambrai, 
année 1887. 
— Bulletin scientifique du nord de la France et des 
pays voisins. Années 1869, 1870, 1872, 1873, 
1874, 1875, 1880, 1881, 1882, 1883, 1884-85, 
1886, 1887. 
Onve. Bulletin mensuel de la Société scientifique 
Flammarion. 
Février et décembre 1887. Janvier, février, 
mars, avril, mai 1888. 
Pas-pe-Carais. Mémoires de l'Académie des Sciences, 
Lettres et Arts d'Arras, 4887. Il° série, L. XVII. 
Puy-px-Dôue. Bulletin historique et sien de 
l'Auvergne, 1887, avril, mai. 
— Mémoires de l’Académie des Sciences, Belles- 
Lettres et Arts de Clermont-Ferrand, 1e 
t XXVIIT. : 
Saône-gr-LoiRe. Bulletin de la Société d His na- 
turelle d’Autun. 
1° Bulletin de 1888. 
SARTHE. Maître Jacques. 
Décembre 1885, mai, juin, juill 
mars. avril 1888. 
— Bulletin de la Société d'Agriculture, $ 
Arts de la Sarthe, années 1887 et 1888. 
See. Bulletin de la Société zoologique de F 
août 1887. XII vol., 2 3° 4° parties, te 
32. Janvier 1888, février 1888. 
— Bibliographie des Sociétés savantes: 


el 1887. Février: 
ciences et 


rance, 


À 


Reg SA Ta Rs ni Sans Sd RETRO 


TT TE RER PE (ur DL, SR 


4 
Ë 


— 61 — 


_— Bibliographie des Travaux historiques el archéolo- 


giques, t. I, 3° livraison, 1887. 
— Bulletin de la Société botanique de France. — 
Comptes-rendus des Séances. 
Juin, juillet, août, septembre, octobre, no- 
vembre 1887. Mars 1888. 
— Revue bibliographique. — B. 1887. — D. 1887. — 
A. 1888. 


— Bulletin de la Société géologique de France. 
7 février, 27 février, mars, 18 avril, 30 mai, 
20 juin, juillet, 8 novembre, 21 novembre 1887. 
16 janvier, mars 1888, el 3° série, tome XVI, 
1887-88. 

— La feuille des jeunes naturalistes, Paris, n° 205, 
206, 207, 208, 209, 210, 211. 

— Annuaire des bibliothèques et des archives 
(Paris), 1888. 

— Revue des travaux scientifiques (Paris), 1887; 
n%3, 4,6,.7;:8,9,40; 144 

— Bulletin des bibliothèques et des archives (Paris), 
1001, 1, 2,9 

— Journal de l'École polytechnique 1887. 

— Bulletin de la Société philomatique de Paris, 
1886-87. 

— Annales des mines, 1886, 5° livr., 1887, 1,2, 5, 4, 

5e liv. 

Sexe-Inrérieure. Société des Sciences, Arts agricoles 

et horticoles du Havre. 

39° Bulletin, 4°, 2°, 3° trimestres, 1887. 


_ — Bulletin de la Société des amis des sciences na- 


turelles de Rouen. 
1% et 2° semestres, 1887. 


2 MOD 


__ Extrait des travaux de la Société centrale d'Agri- 
culture de la Seine-Inférieure. 
4er, 3° et 4° trimestres de 1887. 
4 trimestre 1888. 
__ Bulletin de la Société géologique de Normandie. 
T. XI, année 1885. 
Sewe-e1-Ois£. Journal de la Société d'Horticulture 
de Seine-et-Oise, 1887, n° 1 à 12. 
Souue. Mémoires de la Société Me à d'Abbe- 
ville, 1884-88, 3° série, 4° volum 
Vienne. Bulletin de la Société A d'agri- 
culture, Belles-Lettres, Sciences et arts de 
Poitiers. 
N° 285, 286, 287, 288, 289, 290, 291, 292. 
Vosees. Annales de la Société d'Émulation des 
Vosges, 1887 ne 
— Bulletin de la Société philomatique Vosgienne, 
1886-87. 
Yonne. Bulletin de la Société des sciences 
et naturelles de l'Yonne, 1887. 


historiqu 


OUVRAGES DIVERS. 


Le Moyen-Age (mars-avril 1888) 

Explorations de la Tunisie. (Missions ss a 
en avril, mai, juin 1887.) 

La Faune de Normandie, par G 
1° Fascicule. 

Obsérvations eur les Lecythidées, per 
gnier, professeur à la Faculté des Sciences 

Revue-Gazette maritime et commerciale, 2 
1887. 


adeau de Kervill 


— 463 — 


_ Étude de la fonction urinaire chez les Mollusques 
à acéphales. Thèse, par M. À. Letellier, membre de la 
| Société. | 
. 20e sur l’âge des grès à combustibles 
: d'Héganäs, par M. Hébert. 
: 
Recherches sur la craie du nord de l'Europe, par 
L M. Hébert. 
| Observations sur les caractères de la faune du 
L calcaire de Stramberg (Moravie), par M. Hébert. 
; Recherches sur l'anatomie comparée des Calycan- 
thées, des Mélastomacées et des Myrtacées. Thèse, 
| par M. O. Lignier. 

Rapport sur une mission bot 
1884, dans le N., le S. et l'O. de la Tunisie, par À. 
Letourneux. 

Examen de quelques points de la géologie de la 
France méridionale, par M. Hébert. 

Phyllades de St.-Lo en conglomérats pourprés, 
par M. Hébert. 

Catalogue des plantes de France, 
Belgique, par Camus. 

Recherches sur l'arrondiss 
A. Courtois, 1887. 

Notice sur les travaux scientifi 
Mai 1879, Lille. 

Sur la Phylogénie des Bopyriens, Par 
et Bonnier. 

Sur un nouveau genre de Lombricie 
rescents, par M. Giard. 
: Sur la castration parasitair 
_des genres Palæmon ou Hippol 


anique exécutée en 


de Suisse et de 


ement de Valognes, par 


Lis FILE T SOS RSS UE TT EAST SEE RON) 
re RE CS Rs Dee As 
RTE i ti RTE OR AeS 


ques de M. Giard. 


MM. Giard 


ns phospho- 


e chez les Eukyphotes 
yle, par M. Giard. 


AO — 
Sur un nouveau genre d'Epicurus, par MM. Giard 
et Bonnier. 
_— Association pour l'avancement des Sciences. 
15° Session, Nancy, 2 vol.: 1" et 2° parties. 


ALLEMAGNE 


Beruw. Berliner entomologische Zeitschrift, 1887. 
Gressex. 25' Bericht der Oberhessische Gesellschaft 
für Natur und Heilkunde (Giessen), 1887. 
Munster. 15" Jahresbericht der Westphalischen 
provinzial Verein fun Wissenschaften und 

Kunst, 1886. 
Munster, 1887. 


AUSTRALIE 


Sypxey. Annual report of the department of mines 


New-South-Wales (Sydney), 1886. 
— Department of mines. — Geology of the vegelable 

creek Tin-Mining Field, New-England district, 

New-South-Wales. — Sydney, 1887. 


AUTRICHE-HONGRIE 
Bupa-Pesru. Féldtani Kézlôny. Buda-Pesth. 1: 2; 3,4, 
5, 6, 7, 8, 9,10, 11, 12. Füzet, 1887. 
— Beiträge zùr Kenntniss Fossilen hôlzer Ungarn$: 
Buda-Pesth, 1887. 
— Die aquatische flora des zsilthal 
Hunyad, Buda-Pesth, 1887. 


es in comilalé 


Da SN EN né du SÉESR dE LE es 


ENT AN CU NT UPPER SE EURE eee PEUR Le a + UT 
RP EE Be NS re UD a NT LÉ eue 


— 465 — 


— Jahresbericht der K. Ungarisch geologischen, 
Anstalt für, 14885. Buda-Pesth, 1887. 

— Mittheilungen aus dem Jahrbuche der K. Unga- 
rischen geolozischen Anstalt. 

VII Band, 6° Heîft. 
VII Band, 5° Heft. 

— Publicationen der K. Ung. Geologischen Anstalt : 
Uber ungarische porcellanerden ,par L. Petrik. 
Buda-Pesth, 1887. 

— Die Kollektir Austellung Ungarische Kohlen auf 
der Wiener Welt austellug. Buda-Pest, 1873. 

— A. Magyarors jagi Kôszën Egyiittes Kiallitosa a 
Becsi. Buda-Pesth, 1873. 

— Mittheilungen über die Bohrthermen zu Harkonn, 
par M. Zsigmondy. Pesth, 1873. 

Vienne, Verhandtungen der K. K. zoologisch bota- 
nischen gesellschaft in Wien. Vol. XXX VII. 
4er, 2e, 3°, 4° trimestres, 1887. 

— Jahrbuch der K. K. geologischer Neichsanstall. 
XXXVII Band, Wien, 1887. 

— Sitzungberichte der K. K. Akademie des Wis- 
senschaften zweite Abtheilung, 1888. 

— Verhandlungen der geologischen Recchsanstallt, 
1887, n°° 17 et 18. — 1888, n° 4, 2, 3, 4, 5, 6. 


BELGIQUE 


Bruxerxs. Bulletin de la Société royale de botanique 
de Belgique. T. XXII, 1884. — T. XX VI, 1887. 

— Catalogue des livres de la Bibliothèque de l’Aca- 
démie Royale de Belgique. ?° partie: Sciences, 
1883, — 2° partie: Lettres, 1887. 


— 466 — 
_ Notices biographiques et bibliographiques (Aca- 
démie Royale des Sciences, Lettres et Beaux 
Arts de Belgique), 1886. à 
Annuaire de l'Académie Royale des Sciences, : 
Lettres et Beaux-Arts de Belgique. 5° Série, 
Le XI, XI. “400 
— Annales de la Société Royale malacologique de 
Belgique, 1886, t. XXI. RE ; 
—_ Procès-verbaux des Séances de la Société Royale 
malacologique de Belgique. T. XVI, 9 feuilles, 
volume de 1887. se 
_- Annales de la Société géologique de Belgique, 
t. XIII, 1887. 
Luèce Mémoires de la Société Royale des Sciences 
de Liège. 2° Série, t. XIV, Bruxelles, 1888. 


t 


ESPAGNE 


Mavnw. Annales de la Societad española de Historia 
natural (Madrid). Tome XVI, 3° partie: Déc. 
1887. “4 

— Annuario de la Real Academia des ciencias exa0- 
tas, fisicas et naturales (Madrid), année 1888 

— Memorias de la Real Academia de Madrid. 
Tome XII, 1887. 

Tome XII, 1888, 1° partie. 

— Revista de los progressos de las cienc 

fisicas et naturales. 
Tome XXII, n° 3. 
Idem. , n° 4, 1887. SRE 


jas exactass 


DE MESSE MR des Es Le 1. N 


C'RRLREE ENT ter, 240. 


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TRE TT CR RU LT 2 0! 
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ES MR CEE 'ientt sul CAPES LORS ARS 
se gs te TS) RUES 


— 467 — 
ÉTATS-UNIS 


Camsrinee. Memoirs of the American Academy of 
Arts, of Sciences of Cambridge, vol. XF, part. 
V6; 1987: 

Cnarez-Hizz, Journal of the Elisha Mitchell Scientific 
Society, 1883-84. — 1884-85. — 1887, 1" el 2 
parties, Chapel-Hill. 


— Proceedings of the American Academy of Arts and 


Sciences, 1887. 

Puicapezpnie. Transactions of the Wagner Free ins- 
titute of Sciences of Philadelphia. Mai 1887. 

-— Proceedings of the Academy of natural Sciences 
of Philadelphia. — Part. I, janvier, avril 1887, 
— Part. II, avril, août 4887 et septembre, dé- 
cembre 1887. 

New-York. Raising diatoms in the laboratory. New- 
York, 1886. 

Sax-Franasco. Bulletin of the California Academy 
of Sciences, San-Francisco. Vol. Il, janv.-juin 
1887 et nov. 1887. 

Wasmneron. Memoirs of the Academy of Sciences 
of Washington. Vol. II, part. ?, Washington, 
1886. s 

— Simthsonian Report. Washington, part. [, 1885. 

— United States Geological Survey. Sixth annual 
Report 1884-85, 


ILES BRITANNIQUES 


Dusuix. Journal of the royal geological Society of 
freland. 1886-87. 


— 468 — 


Lowpres. List of the geological Society of London. 
Novembre 1887. 

— Proceedings of the royal physical Society, 1886- 
1887. 

— The quarterly journal of the geological Society of 
London. 

Vol. XXII, part, 3, n° 171, 172, 173, 174. 


INDES ANGLAISES 


CarcurraA. Mémoire of the geological Survey of India. 
Volumes de 1886 et 1887. 
— Records of the Zoological Survey of India. Cal- 
cutta. 
1885, part. 2, vol. XVIIT. 
1887, part. 3, vol. XX. 
— Records of the geological Survey of India. 
1887, part. 4, vol. XX. 
1888, part, 1, vol. XXI. 


ITALIE 


BoLoexe. Sul Felsinoterio, par le prof. G. Capellini. 
Bologne, 1887. 
FLORENCE. + delle pubblicazonl italiane. 
N° 37, 39, 40, 41, 42, 44, 45, 49, 50, 51, 54,” 

04, F4 56, 57, ARE-LOD, MAN-SPE, TOR- -ZUB, ROR- 

TUT, VAL à la fin. 

— Bolletino dello Societo entomologico italiane. 
Trimestri III e IV, 1887. 
Rome. Annuario del R. istituto botanico di Rom, 
sous la direction du professeur R. Pirotl& 


— 469 — 


Les Extraits suivants des 1% ei 2° volumes: 
j% Volume. Intorno ad uno probabile fuzione 
meccanica dei cristalli di ossalato Calcico, par 
Baccarini. 
— Osservazioni anatomiche sopra alcani ricettacoli 
fiorali, par P. Baccarini. 
Prima contribuzione alla Lichenografia Romana, 
par le Dr Tamburlini. 
— Fungi in ditione floræ roman& enumerati, par le 
D' Lanzi. 
Sul tallone di alcune Cueurbitacée, par le D: Ar- 
turo Baldini. 
Sulla Struttara des Seme nelle oleacee, par le 
prof. R. Pirotta. 
— Contribuzione allo Studio della Micologia Ro- 
mana, par les D'* Baccarini et Avetta. 
__ Richerche anatomiche ad issageniche Sugli organi 
vegetativi della pueraria Thumbergiana, par le 
D: Avetta. 
_ ge Volume. Contribuzione all anatomia COMpàr 
rata della foglia i oleacee, par le prof. Pirotta. 
Sui rapporti tra i vasi Jaticiferi ed il sistemo assi- 
milatore nelle piante, par R. Pirotla et Marca- 
tili. | 
— Anchoro sui rapporti tra i vasi laticiferi ed il 
sistemo assimilatore, par R. Pirotla el Marcatili. 
= Contribuzione allo studio dei colori nei vegetali. 
par le D' P. Baccarini. 
— Diuno novo Specie di Plagiochilo, par S, Stephani. 
— Sulla Struttura e sullo Sviluppo del frutto dell 
Anagyris fœtido, par le prof. E. Martel. 


| 


| 


FU 


— Repertorio della Epaticologia italica, par % 
D° Massalongo. 
— Di alcune particulari escres cenze des fusto des 
laurus nobilis (L.), par le D° Saldini. 
— Annuario del R. istituto botanico di Roma, anno 
III, fasc. 1°", 1887. Milan. 


NÉERLANDE 


Luxewsoure. Observations météorologiques faites à 
Luxembourg. 
1887, 3° et 4 volume. 
Nimèçue. Nederlandsch kruid kundig archief. Ni. 
mègue, 1887. 


PORTUGAL 


Lissonxe. Communicaçônes da commissäo dos er 
belhas geologicos de Portugal (Lisboa, ee 
Tome I, fasc., Il, 1885-87. 


RUSSIE 
Kizw. Mémoires de la Société des naturalistes de # 


Kie 
ri t. VIT et supplément au t. VE. 

Moscou. Bulletin de la Société impériale des Mere 

listes de Moscou. 
1587, n° 2,5, 4. 
_ Ovrssa. Zapiski Novorossiis kago obeszerestwii = 

testwoispitalei. (Mémoires de la Société d 

naturalistes de la nouvelle Russie.) Gdesse 


— AU — 


SaT-Pérerssouré. Bulletin de l'Académie impériale 
des Sciences de St-Pétersbourg. 
T. XXXI, avril 1887. 
— Mémoires de l’Académie impériale des Sciences 
de St-Pétersbourg. 
VII Série, t. XXXV, n° 1,2, 3, 4, 5, 6, 7, 
1887. 
— Bulletin du Comité géologique de St-Pétersbourg. 
1887, n® 6, 7, 8, 9, 10 et supplément au 
tome VI. 

Mémoires du Comité géologique, IV, n° 1. Feuille 
138 de la carte géologique de la Russie de 
langue Allemande. Vol. II, n° 4, n°5; vol. IT, 
n° 3. 

— Horæ Societatis entomologiæ Russicæ. 

T. XX, 1886. 


SUÈDE ET NORVÈGE 


Ursaz. Nova acta Societatis Scientiarum Upsaliensis. 
1887, vol. XIII, fasc. 2. 


SUISSE 


Lausanne. Bulletin de la Société Vaudoise des 
Sciences naturelles. 
3° Série, vol. XXI, n° 3. 
Idem., vol. XXII, n° 9%6. 


LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 
Au 1er Janvier 1889. 


HS 


MEMBRES HONORAIRES. 


Date de la nomination 
MM. S. M. L'Empereur du Brésil 7 
CarezLint, professeur de be à l'Université, 
à Bologne (Italie) . . . 1878 
DouviLLé, professeur de sisoatslogié à École 
des mines, boulevard St-Germain, 207, à Paris. 41882 
Hégerr , membre de l’Institut, doyen de la 


Faculté des Sciences de Paris, . . . 1860 
LeBoucuer, professeur honoraire à la rééuté 

des Sciences, rue des Fiefs, à Caen. . . . . 1848 
Le Jouis, président de la Société des gciénées 

naturelles de Cherbourg. . . . . . . . . . 1860 
Lenniee, président de la Société éclogique de 

Normandie, au Hayre . . . 80 
LeTeLLiER, ancien professeur au Pr rue 

Desgenettes, 5, à Alençon. . . . 41869 


Lrais Emmanuel), ancien drertr he l'Obser- 
vatoire de Rio-de-Janeiro (Brésil), maire de 
Une RO ee TAN 1874 
Mrens , Mspréilient dé " Société Linnéenne 
de Londres, 84, Addison Road, Kinsinglon. 1874 
MoœLer (be), professeur de paléontologie à l'In- 
stitut des mines, à St-Pétersbourg ( Russie ). 1878 
NYLANDER, naturaliste, 61, passage des Thermo- 
pyles, à Paris-Plaisanc:. . , . . . 1861 
Saporta (le marquis Gaston DE), PRE 
de l’Institut, à Aix (Bouches-du-Rhône) . + 1878 
Sauvace (D'), directeur de la Station aquicole, à 
is Boulogne-sur-Mer, . . . 1885 
oi Virers (Georges pe), ierreuire PA à Société 
; Académique de Bayeux. . . . + + «+ » + 1845 


— 473 —- 


MEMBRES RÉSIDANTS. 


Date de la nomination 
MM. Avez (Auguste), préparateur de MERS à la 


Faculté des Sciences, . . 

Ar, professeur libre, rue ARS A A8 6 

Beaugour ( Sophronyme), notaire honoraire, 
trésorier honoraire, rue Vilaine, 25. 

Beryor, secrétaire de la Chambre de Commerce, 
rue des Carmélites, 10, . 

Boreux, ingénieur en chef des pont et dhaoMse) 
place St-Sauveur, 48 et 20. .. . . . . . * 

BOURIENNE (Dr), REA de l'École de Méde- 
cine, rue Vilaine, 44. . 

Carois (Dr), professeur sut à l'École ” 
Médecine, rue des Cordeliers, 45. … 

CuarsonNier, professeur à ages de médéeine, 
vice-président, rue Froïde, 2 : 

Dancearp, chef des travaux de pra à la 
Faculté des Sciences. . . 

DeuezLe, pharmacien de 4"° és Sosléyati 
St-Pierre, 

dus fosse "A srofoiir. de 
géologie à la Faculté des Sciences, secrétaire, 
mede Grôle, 28: 2, .3..0hr 0 4 er 

Fauvez (Albert), avocat, rue d Auge, L4. - : 

Fayez (Dr), professeur à l'École de Médecine, 
président, boulevard du Théâtre, 6. : - : 

Formieny pe La Lonpe (pe), secrétaire de la S0- 
ciété d'Agriculture, rue des Carmes, 35. 

Gossann (Émile), professeur de Sciences physi- 
ques au Lycée, rue Bosnières, 23. 

Gosseuix D"), professeur à l'École de Médecine, 
rue de Lengannerie, 

Huer (Dr Lucien, maître de Rene à se 
Faculté des Sciences, archiviste, rue de la 
Chaine, 8. . Li. craie ho eee 


870 


880 


4885 


MM. Jouaxxe, ae r ou _— rue des Corde- 
liers. 


Le Co. is imprimerie 


Jean-Romain, 14, . + « sd 
TL es Rent ciment: 
vice-biblicthécaire, 17, place de la Ré- 

CT PC 

re cr ar 

su Labontoire de Luc-sur-Mer . 

Le Roux (Lucien, énint à Fra 

Sciences, ?, rue de Strasbourg . ” 

Le Ro os Lascerrsrkes (D*), Mustiel du 

noraire de l'École de Médecine, rue de Grôle, 

Ms ni iese sv 

Le Sénécuas, docteur en droit, conservateur des 

collections de la Faculté des 


Monet, directeur des Postes et Télégraphess + © 
Mousoss, pharmacien, rue St-Pierre, 41. + + 


rue St-Marlin, 82. . 


_— 475 


Date de la nomination 


MM. Nexneneer, professeur à la Faculté des Sciences, 


Osmosr, contrôleur ER des PR rue 
le... 


6:17 


des Qua 
Ranvr, rés di . et dns: rue des 


Ravren re préparateur de sciences physiques, 


au Lycée, . . . 


S'en 6: RE'RMURTT 


Rexémesxiz ( Pierre ne ), chef de bureau à la 
Mairie, rue l'Église-St-Julien, 42, + + + + + 
Sausss (Arthur), préparateur à la Faculté des 
, bibliothécaire, p'ace de la Préfeo- 


| OA pile d 


Ce ns 


er membre de aies Sociétés savantes, 


Vrurtanv, directeur du Jardin des 


rue Saint-Jean, 241 


MEMBRES 


Pétersbourg, 45, à 


(Orne). 
Banné (Charles), mébocies à Ress 
Banni | Edmond), REA vus de se 


UE 1 CS JR Ne 


,.. 


| ME à 


et “ner, Ed De à 


CORRESPONDANTS 


MM, Avvear (Jules), membre de plusieurs Sociétés 
< savantes, à Flers Orne). , . 
np Ro 


PUS Ti Me ind 


Bassente, colonel en Sd set ten 
26, au Mans (Sarthe. . 6 + 0 és 

Beaumont (Félix ÉLie pe, ancien marne 
la 


, rue des Saï Saimts-Pères , M, à 


‘ 


“ % 


se + © 


de Bel- 
1 


1577 


— 476 — 


jor à l'hôpital militaire, 


eh 


Lunéville Le 
Brosexiant { Charles), membre de diverses 
De OR mn P 
Le-Dveus, à, à Paris 


Date de la 


TT — 


Date de la nomination 

M Bonsau (Ed,), professeur au Muséum, quai de 

/ Déthune, 24,.h Paris. « «+ «+ + ose 1080 : 
d'histoire 


de Chombois. . . « «+ sd'oiee » 1078 
Canoixe, pharmacien , à Courseslies, ns tés 
Cnevaez, professeur au Collège d'Avranches. . 4884 
Cuémexr (l'abbé), curé de Tourgéville (Cal- 

M sus re 6 ORNE 


_ 
œ 
si) 
œ 


tologie française, à Auxerre (Yonne). + + + 1863 
Counrots , instituteur, à St-Vaast (Manche ;. + 1881 
 Cnéances 1J.-B.), principal du Collège LERr 
Duc (Haute-Marne), . 1 
Daurer, archéologue, ADR 
(Orne). …". 10 
Duiex, nigeciant, Eire maire rien «+ 00 
Dasaviews, herboriste, à Alençon . + 1584 
Demacxr, négociant, maire pis 3 Je M 
Demsniac, ingénieur civil, directeur des usines 
de Fontaineriant, à Sées (Orne). : : : 1889 
Desponres {Henry ), ancien Salis Te … ) 
fecture, prenne een HR s sc LUS 
Dewaique sonne professeur de 
, à l'Université de 
IE 1857 
Duaver (l'abbé Félix), curé de St-Martin-d'As- 
pres, par N.-D. d'Aspres (Orne); : + «+ * * 
Douurvs (Gustave), membre de la Société géolo- 
gique de France, rue de Chabrol, 45, à 
ce PO. + à PUR AA CA Li GR Pi 
Ducussne-Founnet (Puel } conseiller 
M Cilrates, à Lieisre crie . 1875 


Duner, professeur à la Foculté libre de Méde- 
cine de Lille (Nord). . die 1 Se 
Dern, tt, à hour = - + « * 
Ficner, juge de paix, à Cherbourg . à 
Pen (D om gééa d Calri 


Fonrix (Raoul), OL Lin du Des à PAS . 
Foccurs, rue de la Véga, 17 et 19, Paris. . « 


Dj: | RC NT 


— #79 — 


ES Date de la nominatior 
MM, Hommes (Joseph), docteur-médecin, à Sérs(Orne). 4884 
liver, interne à la Salpêtrière, Paris. «+ + + + 4879 
Hussor, botaniste, à Cahan, par Athis (Orne). . 1864 
Josepu-Larosse , naturaliste , à St-Côme-du- 

Mont (Manche). « + « + « « + + + + + + 4673 
Jouax, capitaine de vaisseau en retraite, 48, 

rue Bondor, à Cherbourg, . . . : + + + + 4874 
Jouvix, serre à Condésur-Noireau (Cal- 


Des Lasvéei (Dr), professeur à la Facullé 

des Sciences, directeur du Laboratoire ma- 

rilime de Luc-sur-Mer (Calvados). . + . « + 1857 
Kumx, principal du Collège de Condé -sur 

Noireau (Calvados. . : . « + + * + + « 1882 
Kurnexsiecx, libraire, 45, rue de Sèvres, à Paris. 1886 
Lacaiuue, naturaliste, membre de plusieurs So- 

ciétés savantes, à Bolbec (Scine-Inférieure) . 1869 
La Cnarerze (or, naturaliste, rue de la Comédie, 

à, à Cherbourg. +» sit ei 1883 
Lance, docteur-médecin, à Flers (Orne). + + 1880 
Lanousis, professeur RE d'Agricul- 

ture, à Alençon . . ae te TE UE 
Lanesors (Paul , sr en médecine, 4, rue 

Berthollet, à Paris. ss. 1887 
Lensanc (Édouard , inspecteur général des pouts 

et chaussées, 65, rue des Vignes, à Paris-Passy. 1873 
Lenoncae (Ernest), propriétaire, avenue du Tro- 

RE 1574 
Lesoucnen, docteur en médecine, rue du Fau- 

bourg-Poissonnière, 42, à Paris. . + + «+ + 107à 

Lesouceure, pharmacien, 91, Grande-Rue, à 

A Le 2 : * [AS En A +" 
Latcaie, sde. d'ansionte à: 2: Pasèt dti ne 
ducine de Paris. 0 1883 
Lecœun, pharmarien, à Vimoutiers (Ome). + + 1880 


— 480 — 


Date de la nomination 
MM. Lecoinre, professeur à l'École normale d'Évreux. 1882 
Covec, directeur des postes et a 


à Rennes (Ille-et-Vilaine), . . . + + + «+ : 1873 
Le Dien (l'abbé), curé de Coulmer par Gacé 
Me eus euros LENS 1877 


LéLurT, HÉFENNARSE à Orbec Calais 1877 
Lemarcaano (Augustin), négociant, petit Que- 
villy, rue des Chartreux, à Rouen . . : - - 1888 
Le Marcaanr, médecin principal de l’armée, en 
retraite, à Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orien- 


sou che ul 1866 “1 
Leaoy (Gvide), hot, conseiller d’arrondis- 
sement, à Bellême (Orne). . ; . 1838 


Leraco l'abbé Arthur), curé de ue FRE 1877 
LEVAvVASSEUR, pharmacien, à Évrecy (Calvados). 1875 
Loin, professeur à l'École des mines, 85, rue 


des Saints-Pères, à Paris , . . . : RCE 
Lortoz (ne), géologue, à Frontenex, près Ge- 
MON users das 1869 
Lourreur, président de la Société d'horticulture . 
et de botanique du centre de la Normandie, à 
ape noie. te 1872 7 
Lucan fils, DE de 4'e classe, à Os 1875 
Macé (Adrien, rue de la Duché, à Cherbourg: 1884 | 
Maunyaun (Ernest }, secrétaire général de Ja 
Société botanique de France, rue Linné, 8, à 
D CO TS NT RER 1864 
bots Pr ä hs Pompée, à Ivry, 
DR PAT 6e à 5 ue à à = vire 1869 
Manaïs, docteur-médecin, 21, rue des Buttes, à 
Mdr: D dé ir s-mmse 1877 
ot en, see à l’ Vhéile supérieure 
de pharmacie, docteur en médecine et ès- 
sciences naturelles, à Thiais, par Choisy (Seine). 1868 
Mancuanp E.), adjoint au maire d'Alençon. : 1878 
1881 


Maé, propriétaire, 166, rue Blomet, à Paris. 


— A81 — 


i 
4 
3 
1 
k 


Dale de la nomination 
MM. Menur (Henri), président de lu Société artistique 
et industrielle, rue Christine, à Cherbourg. . 1888 
Micuez, agent-voyer, à Évrecy (Calvados. . . 1886 
Miune-Enwaros (Alph.), nembre de l'Institut, 
professeur au Muséum d'histoire naturelle, 
re Cuvier, 97, à Pass, 0 +6. à 0. 200A 
Mourter , nolaire, à Orbec (Galvadôs). (6 ve 077 
PaTROUILLARD, pharmacien de 4" classe, à 
Gisors (Eure). “. . ” +. 4877 
PELLERIN (Albert), « ancien Hétirét à Cin- 
theaux (Calvados), : , + : . . . . + + + 1097 
PeLver, docteur-médecin, à Vire, . . . . . . 1883 
PERDRIEL, ancien notaire, à bééteritté sur Odoû 
(Onivados) ses + + 4077 
Perrier (Henri), rfi à Chad pésodN 
10e]: : Là ÉÉSESE NN 
PIERRAT, ditéthe à cit: nés 
Vagney (Vosges). , . . . e + + 1009 
Pricer, professeur au Collège de Gérété: ++ 3081 
Piquor rer propriétaire, à Vimoutiers 
SN Eu ju En M Pau mn . «+ 1883 
Porsson (Octave), propriétaire à Montribourg, 
par Châteauvillain (Haute-Marne). . . « + 1888 
Poussier, pharmacien, place Eau-de-Robec, 4, 


Fe de de Nu CR SE En 


VW SET 12 


s-{È 


&hoden + + € 1008 
Quénuez, pharmacien site si Scilsoaté, 
42, à Vire 50 . . L2 AN QUAS JE PONS CEE, | 1866 


Ravenez (Jules), nine. à Falaise, és + 101 
Récmn (l'abbé), professeur au séminaire de Ma- 
mers (Sarthe). . . » Se 64 0 2" 000 
Renauzr (Bernard), sean dti: 
professeur de Paléontologie végétale, rue de la 
Collégiale, 4, à Paris. . + « + + + + + « : 1885 
Rexauzr, professeur de Sciences sise et 
naturelles au Collège de Flers (Orne) . + + + 1881 
Renéwesms (G, pe), professeur au Collège Sta- 


— A82 — 


Date de 

nislas, rue ME SE 66, à 

Paris, . 

MM. Renou, avocat, DAT quai de à qe Pr 
à Nantes . : 

Le don au Collège de Dom our Or 

“ Pucuer (l'abbé), sn au petit Séminaire de 

“+ Sées (Orne). - 

Ricaux (Paul), A en as dé sé et 

chaussées, à Charleville (Ardennes). + + » * 

Rocer, ancien chef d'institution, 461, rue 


St-Jacques, à Paris. + 
Skronskr, membre sé la Société soie " 
France, à Bayeux (Calvados). 
Tavieny, propriétaire, à Bayeux « + + 
Taié, ingénieur des mines, à Pr 
sr runs tte. 
TRANCHAND ; Re au Collège de Lisieux + 
Turcs, conseiller général, maire de Falaise. + 
Zuncuer, ingénieur des ponis et chaussées ; 
boulevard Sainte-Hélène, 85, au Mourillon, 
Toulon (Var). « + + + + * . 


Nota.— Prière à MM. les correspondants de rectifier, 
la date de leur nomination el leur adresse. 


ST RS 


RTE AN SC Le ME TE eo La 


MM. 


BERJOT. 
BERTOT. 
BIZET. 


CHARBONNIER. 
CORBIÈRE. 
DANGEARD. 


DUTERTRE. 


FAYEL. 


OSSART. 


4 ORMIGNY DE LA Lonpe. Toast à M. Mori 


TABLE DES COMMUNICATIONS 


PAR NOMS D'AUTEURS. 


Présentation d’une pile toujours prête à fonc- 
tionner, destinée à permettre le soir. les tra- 
vaux microscopiques à la lumière électri- 
que, p. 53. 

Note sur la production des plantes par impres- 
sion directe, p. 4# 

Considérations géolo 
sur les terrains des env 
de Mamers, p. 179. 

Toast à M. Moriè 

Notice sur M. buse, 

Recherches sur la str 


giques et paléontologiques 
irons de Bellème et 


p. 48. 
ucture des Salicornicæe 
Not 


et des Salsolacecæ, P. 88.— Note sur la forma- 
tion des anthérozoïdes dans  Éudortil ele- 
124. — Anatomie et développement 


gans, p. 12 
. 430.— Sur deux 


de l'Eranthis hiemalis, P 
nouvelles espèces de Chytridium, pP- 492. — 
Compte-rendu de l'excursion botanique de 
Bellême, 


p. 166. 
Nouvelles additions à faire au catalogue pu- 


e organisée au pavillon 
ur la remise d'une 
Morière, p. 72 


blié, p. 9. 

chbpied sé de la fêt 
des Sociétés savantes, pour 
croix en brillants RS à M. 


Expériences de bath due) p. 97. 


— 484 — 


GouvERNEUR. Un coin du Perche historique et préhistori- 


: que, p. 424. 

HUET. Note sur le Bucephalus Haimeanus, p. 145. — 
Note sur un parasite nouveau du Cardium 
edule, p. 149. 

JOUAN. : Des erreurs des voyageurs, p. 445. 

LECŒUR. Récolte mycologique faite pendant les excur- 
sions de Bellême, p. 450. 

LECORNU. Sur les eaux souterraines du plateau de La 


Maladrerie, p. 22. — Sur la nappe artésienne 
de Valognes , p. 84. — L’axe du Merlerault, 
p. 291. 
LETACQ. Liste des Mucinées rares où peu communes 
récoltées par la Société Linnéenne aux envi- 
rons de Bellême et de Mamers, P- 475.— 
Notice sur quelques botanistes ornais, p. 228. 
_ Essai sur la bibliographie botanique du 
département de l'Orne, p. 261. 
LETELLIER, conservateur du Musée d'Alençon. Études géologi- 
ques sur les deux cantons d'Alençon, p: 27°: 
LETELIIER, professeur au Lycée de Caen. Analyse qualitative 
de la bile du mole (Ortagoriseus molü), D: 56. 
_Sur l’état de la bibliothèque, p- 114.—Note 
sur la formation des tubes calcaires du Gas- 
trochæna dubia, p. 436. 
_ LIGNIER. Note relative: à des protubérances observées 
: sur des branches de Biola, p. 118. 
MaLINvAUD.  Ranunculus chærophyllos et flabellalus, p- 135. 
OFRAS. Toast à M. Morière. : 
MORIÈRE. Note sur une fougère trouvée dans le Es 
liasique de Ste-Honorine-la-Guillaume; P- 
Note sur un échantillon de Williamson 
trouvé dans l’oxfordien des Vaches-Noires: 
p. 61.— Réponse à divers toasts, P- 80.—Note 
sur quelques Crustacés. fossiles, P: 137. — 
Toast en l'honneur des membres organlé?" : 
teurs de l'excursion de Bellème, P: 455, 
Toast à M. Morière. “ 


BE 


_ RENAULT. Note sur une Éryonidée nouvelle. 

_ TOPSENT. Quelques mots sur Paratunais forcipatus et 
Tritaeta yibbosa, p. 11. — Différentiation re- 
marquable d'un tube génital mâle du Cucu- 
maria pentactes, p. 112.—Gemmules de Cha- 
lina gracilenta, observées sur des huîtres 
d'Arcachon, p. 154. — Découverte d’une tête 
de rongeur dans les poches quaternaires de 
Luc-sur-Mer, p.154. — Compte-rendu de la 
réunion extraordinaire de la Société Linné- 
enne à Bellême (Orne), p. 156. 


TABLE DES MATIÈRES 


SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1887. 


Composition du bureau de la Société. . 
Nouvelles additions à faire au Caslogue pui par 
M. 


Quelques mob sur Para alanais | forcpatus et T; T 
gibbosa , par M. Tops 

Note sur une Su ni trouvée à ou 
la-Guillaume dans le grès liasique, par Ch. Renault. 


SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1887. 
Sur les eaux souterraines du (are de la Maladrerie, par 


M. L. Lecornu , 
Notice sur H. idertré, par M. ia ‘Corbière. OF CAS 


SÉANCE DU 9 JANVIER 1888. 
M. Fayel rappelle à la Société que M. ne vient d’être 
nommé officier de la Légion d'honneu : 


Analyse qualitative de la bile du mole, par Er “Letellièr 
Note sur un échantillon de Williamsonia. 


RÉUNION DU 96 JANVIER 1888. 


Remise à M. Morière, par les membres de la Société, d'une 
__ croix enrichie de brillants. : ms 
Toast de M. Rabut, président. : : - 


Pages. 
8 


mn 
(se) 


à © 


# 


{Note sur le Bucephalus haimeanus, par M. Huet. : 


nu TER is. 


Toast de M. Charbonnier. . Fe horde 

e M. lormigny de La ds ne ec 
de M. Mofras. . . . RE 
Réponse de M: Morière. .: + + «,+ «+ + :- 


SÉANCE DU 143-FÉVRIER 1888. 
Sur la nappe artésienne de Valognes, par M. Lecornu. +: 
Recherche sur la structure des Salicornieæ et des Salso- 
ne par M. Dangeard. . . . . AR 
SÉANCE DU 5 MARS 1888. 
Préseritation par M. Lécornu d’une des apré sue 
de la feuille géologique de Caen . î +0 


Expériences de caléfaction, par M. E. téncté 


Différenciation remarquable d’un tube génital alé dé 
Cücumaria pentactes, par M. E. Topsent. + + + : 
Sur l’état de la bibliothèque, par M. Letellier. + + : 


— 


SÉANCE DU 9 AVRIL 1888, 
Nôte relative à des protubérances observées sur des 
branches de Biota, par M. Lignier 1 
Note sur la formation des bites daës eRedot 
, elegans, par M. Topsent. . . + : : 


SÉANCE DU 7 MAI 1888. 


. Anatomie et développement de l'Eranthis on Fe ie 


M. Dangear 
Pemineilus mpniile 4 pabetas js M. E. “aline 
vaud . 
Note sur ipétqe Ltetérés éoéblles, de M. Sais 


ue 


SÉANCE DU 4 JUIN 1888. 


— 489 — 


Note sur un parasite nouveau du Cardium edule, par 

M. Huet. . 1 

Sur deux Fi iillée Énécob Fr Churidiun, par M. Top- 
sent. 

M. Topsent Sébdonts une tête É UE trouvée Ps 
le diluvium de Luc-sur-Mer. +. . ! — 


RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE 


A Bellême (Orne). 


Compte-rendu de la réunion, par M. us 156 
Journée du samedi 30 ju 151 
Journée du dimanche té it: : 165 
Compte-rendu de l’excursion tissiies.. 260 
re Journée. — Forêt de Bellème. - (pa. 
Excursion au Rutin. . . os 
2% Journée. — Marais de La ont - 18 
Liste des Mucinées rares ou peu Senoes ER a 
samedi 30 juin et dimanche {+ juillet . es Lg 
SÉANCE PUBLIQUE. 
478 


Allocution de M. Morière. 
Considérations ccitiques à et  nlson ON sur ‘les 
terrains des environs de Bellême et de Mamers , par ; 


79 
M. Bizet. 
Lias. - 
Bajocien . es 
Bathonien. ne 
Diagrammme labs la put Le 39808 
bajociennes et bathoniennes sur le chemin vicinal ER 
de Villaine à St-Longis. acuinns | 195 
Callovien . 901 
Oxfordien. 


: 
Diagramme un 1e tie d. assises nr 
-le- 
diennes visibles sur le chemin vicinal d’ and 


oux à Igé. . . . . # si # 


RS 1er 


Corallien . . ee ee 0 RES s. 
Coupe prise près de Bellême. PR ER } 
Kimméridgien  . Mers Did. 
Coupe de la carrière ++ : rue ds Nogent à | Bellême. 209 
Système crétacé. . : : 210 
Coup d'œil étréspectif : sur  Béllémié: ë A7 


Da sur quelques botanistes ornais, RES M. rabbé 


acq 
a sur ta iiographie bobiniiié dé airartenent H 
YOrn, 
L’axe ri Ruben, es M. oem “ 
Études géologiques sur les deux cantons seb e 
Dr: Betellieri ee "7. 


.. 


Avant-propos. . ur 7 ve | id. 
AUDOBISDEB 4" + + + : <' +. 04 
Hoches éruptives : "7 >: 310 
Granite. D PS PRE OR UE ee SEE Ibid. 
Terrains ‘stratifiés ed . | 
Cambrien se . 
Silurien. . : Fo 


Dévonien esiaus. RE 


Oolithe inférieure ‘ . Ibid. 
Grande oolithe . . À en pre 
Callovien inférieur. Û * 


Table des nn céolique S sur du déné csioeil 
d’Alen : jé 

Un coin DR Miisié se et préistoriti par 

M. A. Gouverneur. . dE 
Note sur la formation des tubes caltäféés dé Gusrcha 
_ dubia, par M. A. Letellier. . 
= Notesurla shanses des plantes P par impression à directe, 

par M. Bert , ph 
_ Des Erreurs de Fopours , par W. H. 360 an s 
_ Vœu exprimé par M. Langlois pour que la Société iin- 


gique de l'Orne . 


nisé l’excursi 


san résidants 


Table générale des matières. 


Liste des ste nie 


. 


— 491 — 
... prenne à tâche l'achèvement de la Carte géolo- 
Communication de M. use au à sut dé la che 


mycologique exposée sur le bureau . es 
Toast porté Li M. Morière aux personnes 6 qui où orga- 


Toasts de MM. nn des Bois, Late 4 Labor : 


Ouvrages reçus par la Société Linnéenne Rens l'année 
1887-88 ie à 


. . . . . . 


. . . . . 


Fe correspondants . . 
Table des communications par noms d'autedté FRS 


. . 0 


id. 


ne etre 
Caen, — Imp, Henri Delesques, 


met 
Lith Ed Bonvailet Caen 


ERYON MORIEREI. RENAULT 
Lias moyen. (Grès Liasigüe). 
St Honorine -la- Guillaume ( Orne) 


PE 


mo menne ennemie mrnmer are er 
Lith. Ed. Bonvaället. caen 


ERYON MORIEREI. 


RENAULT 
Lias moyen. (Grès Liasique). | 
St Honorine-la-Guillaume (Orne) _ 


GDMA 


PMant 


© Imp Becquet fr Paris. 


1 
n'a egntr 
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si À 


Bot. Soc.Linn de N °° 4° Série T2. 


1.23: Crustacés du Fuller’'s eartn. 
4 Crustacés du- Callovien. 


ORNE 
SERVICE VICINAL 
Cantons Est et Ouest 


dressés sur la demande du Conseil Général 
en 1870. Revus en 1877. 
| Feproduits avec l'autorisation deM.LETOUX, Frétet del Une. 


a Cuimeraye 


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DEUX CANTONS d'ALENÇON 


par M. LETELLIER 


Officier de l’Instruction Publique, 


Conservateur du Musée d'Alençon . 


Echelle. 


IL 
40.000 


1888 


Membre honoraire des Sociètes Linnéenne et Géologique de Normandie, 


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Al +++ Dépariement 
ESPN UE d'Arrendissement 
Limites{ : 
LRO - de Cantori 


SIGNES CONVENTIONNELS. 


de Commune 


Station 


= Routes 


Vicinaux ord°* 


æ— Chemin de fer 
Nation ales 
le CE Comm°? 


=== Chemins { d ?ntérêt Commun. 


2 Cheminsrurux. 


>< Rivières et Ruisseaux 


C9) Châteaux. 


L Moulins et Usines 


© figlises 
+ Chapelles 


3 Caivaires et Croix 


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Ool. inf” re calcaire. Granile de StCénerë 
Oel. inf silic.=Arkose. Granulite d'Alençon. 


n.: 


Lith. Ed.Bonvallet, r. de Bernières,6, Caen .