BULLETIN
DE LA Fe
SOCIÉTÉ LINNÉENNE
DE NORMANDIE
de EP,
1
4 SÉRIE. — 1% VOLUME — >
$ pe
LHRAE / u
ANNÉE 1886-87
CAEN
HENRI DELESQUES , IMPRIMEUR-LIBRAIRE
Successeur de F. Le Blanc-Hardel
Kue Froid, © er 4
PARIS , F. SAVY, LIBRAIRE
77, Bourevsno Sr-Genwaix
1388
|
|
|
|
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ LINNÉENNE
DE NORMANDIE
Les opinions émises dans les publications de la Société sont
exclusivement propres à leurs auteurs; la Société n’entend
nullement en assumer la responsabilité (art. 22 du règlement
intérieur).
La Société Linnéenne de Normandie ayant été reconnue éta-
blissement d'utilité publique, par décret en date du 22 avril 1863,
a qualité pour pter les dons et legs dont elle serait gratifiée.
BULLETIN
DE LA
SOCIÈTÉ LINNÉENNE
DE NORMANDIE
4e SERIE. — 1* VOLUME
ANNÉE 1886-87
CAEN
IMPRIMERIE HENRI DELESQUES
Successeur de F. Le Blanc-Hardel
Rue Fnoine, ©? Er 4
PARIS, F, SAVY, LIBRAIRE
77, BouLevarp ST-Genmain
1887
COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ
Pour l’année 1886-1887,
POUR, . MM. Eupes-DESsLONGCHAMPS.
Vice-Président. . . . RaBur.
Secrétaire à: :. : .. MORIÈRE.
Vice-Secrétaire. . . ToPsENT.
+ PUSOPET. 5, . : . : CHARBONNIER.
Bibliothécaire. . . . l'abbé Moxcoo.
APCRIDELE Huer.
La Commission d'impression, formée du Prési-
dent, du Secrétaire, du Trésorier et de six membres
de la Société, se trouve ainsi composée pour l’an- *
née 1886-1887 :
MM. Eunes-Desronecuawrs, Président.
Monière, Secrétaire.
CHARBONNIER, Zrésorter.
LECORNU.
D' FAYeEL.
L'abbé Moxcoo.
BorEux.
FAUVEL, .
BERJOT. :+
e
SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1886.
PRÉSIDENCE DE M. BERJOT.
A 8 heures, en l'absence de M. Deslongchamps,
M. Berjot, invité à présider, déclare la séance ou-
verle. ;
Le procès-verbal de la séance du 5 juillet est lu et
adopté. :
Communication est donnée de la correspondance :
M. le Directeur du Musée d'Ethnographie du Tro-
cadéro accuse réception des ouvrages qui lui ont été
offerts par la Société.
La Société Géologique du Nord accepte l’échange
de ses publications contre celles de la Société Lin-
néenne de Normandie.
Dans une note sur un fragment de tête de Saurien
de l'argile de Dives, M. Lecovec dit ne pas partager
l'opinion de M. Gaudry concernant ce fragment.
M. Lecovec estime qu'on doit le considérer comme
l'occipital d’un crocodile fossile, et joint à sa note
plusieurs planches à l'appui de cette manière de voir,
M. l'abbé Moncogq s'excuse de ne pouvoir assister à
la séance.
M. de Brécourt adresse sa démission de membre
de la Société.
L'ordre du jour appelle le renouvellement du
bureau.
te
M. Morière propose de nommer trésorier-honoraire
M. Sophronyme Beaujour, en reconnaissance des
services qu'il a longtemps rendus à la Société en
qualité de trésorier. La Société adopte à l'unanimité
la proposition de M. Morière.
M. Bigot annonce son départ de Caen et prie de le
relever de ses fonctions de vice-secrétaire.
Par suite du dépouillement de divers scrutins, le
bureau se trouve ainsi constitué pour l’année 1886-
1887 :
Président, MM. Eupes-DEsroxccnamrs, professeur
à la Faculté des sciences.
Vice-Président, RaBuT, ingénieur des ponts et
chaussées.
Secrétaire, Monère, doyen de la Faculté
des sciences.
Vice-Secrétaire, TorsextT, licencié ès sciences
naturelles.
Trésorier honoraire, Braviour, notaire honoraire.
Trésorier, CHARBONNIER, professeur à l'École
de médecine.
Bibliothécaire, l'abbé Moxcoo, curé de St-Ouen.
Archiviste, Huer, maître de conférences à la
Faculté des sciences.
Commission d'impression: MM. Lecornu, D'Fayel,
l'abbé Moncoq, Boreux, Fauvel et Berjot.
M. Bigot communique le résultat de ses dernières
études sur les terrains anciens du nord du Coten-
tin :
— D —
ÉTUDES
SUR LES
TERRAINS ANCIENS DU NORD DU COTENTIN”
Par M. BIGOT
Membre de la Société
AGE DU GRANITE DE FLAMANvILLE. — Les leptynolithes
qui forment ceinture autour du granite porphyroïde
de Flamanville, sont des roches sédimentaires méla-
morphiques. À mesure qu'on s'approche du massif
éruptif, les schistes se chargent de mâcles et se
transforment en gneiss au contact du granite ; les
grès deviennent plus durs, plus cristallins, plus fon-
cés. Ces modifications peuvent être suivies sur les
assises suivantes :
Phyllades. Grès de May?
Grès armoricain. Dévonien inférieur.
Schistes à Calymènes.
Les leptynolithes de Siouville appartiennent au
dévonien ; plusieurs bancs fossilifères, intercalés au
milieu d'eux, relevés comme eux à 80°, ont fourni:
Avicula Paillettei, de Vern. Barr.
Spirifer Rousseau, Rou.
(1) L'étude détaillée des faits analysés dans cette note est des-
tinée à prendre place dans le travail d'ensemble entrepris par
l'auteur sur les terrains anciens de Normandie,
es 10e
Athyris undata, Defr. sp.
Leptæna Murchisoni, d'Arch. Vern,
L. Phillipsi, Barr.
Orthis striatula, Sceh].
Chonetes sarcinulata, Sch].
Meganteris Archiaci, de Vern.
Uncinulus sub- Wilsoni, d'Orb. sp.
Pleurodictyum problematicum, Gold.
Des filons de granite pénètrent les phyllades, les
schistes à Calymènes et le dévonien.
L'éruption de cette roche s'est donc faite au moins
après le dépôt du dévonien inférieur.
SYÉNITES DE LA HAGvE. — La syénite porphyroïde
injecte les grès feldspathiques (Beaumont).
Au contact de la syénite granitoïde , les schistes à
Calymènes de Jobourg sont transformés en gneiss.
SILURIEN DE LA BAIE D'ÉCALGRAIN (AUDERVILLE). — Les
schistes de la baie d'Ecalgrain sont les schistes à
Trinucleus. Ts semblent intercalés dans le grès de
May peu incliné, venant buter par faille contre les
grès feldspathiques d'Auderville verticaux.
CHAINE SILURIENNE Des MoiTiERs-D'ALLONNE À NÉHou.
— Le grès à Calymene Tristani et Homalonotus
Vieillardi des Moitiers-d'Allonne est placé immédia-
lement au-dessous du grès de May qui forme toute Ja
chaîne. Le massif de Quettetot, rattaché par Dalimier
à la chaîne des Moitiers-d’Allonne, en est très distinct,
isolé par une bande de dévonien, et formé presque
exclusivement de grès armoricain » Se rattachant
mm A
directement à la crête de Brix. Le grès de May existe
à Quettetot même.
ÂGE DES SCHISTES DE CARTERET. — Ces schistes ont
été rapportés par Bonissent à l'étage des phyllades.
Leur faible inclinaison, la présence de calcaire, et
surtout la position stratigraphique, en l'absence
d’autres traces organiques que des pistes d'annélides,
doivent les faire rapporter au dévonien. Ces schistes
sont immédiatement inférieurs au calcaire dévonien
des Moitiers-d’'Allonne.
T£RRAIN PRIMITIF DU NORD DU COTENTIN. — Le véritable
terrain primitif n'existe pas dans le nord du Cotentin.
Les roches cristallophylliennes décrites comme ap-
partenant à ce terrain sont toutes des roches méta=
morphiques qu'on doit synchroniser de la manière
suivante :
Gneiss et protogines, | Phyllades granulitisés,
Bonn. (Nacqueville et | M. Hébert, 1886.
Gréville).
Talcites phylladiformes, | Phyllades.
Bonn. (Cherbourg).
Gneiss (Anneville-en- | Phyllades.
Saire).
Stéaschistes noduleux, | Grès feldspathique.
Brong. (Cherbourg et
Tourlaville).
Gneiss, Bonn. (Jobourg). | Schistes à Calymènes.
Gneiïss et leptynolithes, | Phyllades,schisteset grès
Bonn. (Massif des Pieux). du silurien moyen et
du dévonien inférieur.
— 142 —
NOPE
SUR
L'ARKOSE DU VAL-DE-SAIRE
Par le Même
Le sous-sol d’une grande partie du Val-de-Saire,
région située à l'extrémité N.-E. du Cotentin, est
formé par des roches sur l'âge desquelles deux Opi-
nions très différentes ont été émises.
M. de Caumont les a désignées sous le nom
d'arkoses en les rapportant au trias (1); Dalimier les
identifiant aux poudingues de La Hague, les a placées
à la base de son silurien inférieur, au-dessus des
micaschistes et des phyllades (2),
L'étude sommaire, qui fait l'objet de cette note,
démontrera qu'il faut en revenir à l'opinion de M. de
Caumont et placer les poudingues et arkoses du
Val-de-Saire au même niveau que les poudingues et
grès des environs de Montebourg.
I. À Tocqueville, la carrière du hameau Dutour,
dans la lande d'Ozeville, montre de haut en bas :
(c) Arkose miliaire, à grain fin, en plaquettes,
VDS UE | A is
(1) De Caumont, Essai sur la distribution géographique des
roches dans le département de la Manche, Mém. Soc. Linn.
Norm., Ve vol., 4895, 0.
(2)1Dalimier, Stratigraphie des terrains primaires du Coten-
tin, p. 28, 1861.
NP LT SUP
== 19 —
(4) Poudingue à galets assez volumineux, dans une
arkose à grain moyen, gris blanchâtre. . . 2,30.
(a) Silice compacte, verdâtre avec grains de quartz
hyalin, visible sur. . F OR.
(D'après les ro SéientéAEs aù carrier, “set cou-
che existe encore à 2" au-dessous du niveau de la
carrière).
IL. Dans la vallée du ruisseau de la Couplière, le
coteau N. donne la coupe suivante:
(c) Arkose à gros grain, un peu poudingique, ex-
ploitée au village d’Ingleville, visible sur. . 1,50
(8) Poudingue à galets très abondants. . 3",»»
Lacune sans affleurement . . PRE ms à |
(a) Silice grisâtre avec grains dé gré hyalin ,
visible sur . Égie q »:
IT. Dans les chere 6 l'église de la boftiétté, les
couches se succèdent de la manière suivante :
(c) Grès à grain fin (arkose) dur, avec lits irrégu-
liers d'argile verdâtre endurcie, visible sur. 7",»»
(6) Grès dur, passant au poudingue. . . 2,50
(a) Silice à grains de quartz hyalin . . . Z2",»»
Cette silice repose sur la tranche des phyllades
ferrugineux, métamorphiques , plongeant S. 20°0
par 80°,
IV. En descendant de la lande de Canteloup dans
la vallée de la Saire, ou rencontre successivement :
(c) Arkose miliaire, exploitée au sommet de la
lande.
(6) Poudingue.
(a) Silice verdâtre à grains de quartz hyalin.
Au bas de la butte, dans la vallée de la Saire , les
phyllades plongent 0.30° S. par 60°.
LE
Dans ces coupes, les couches sont horizontales ;
elles le sont également partout où les poudingues et
les arkoses sont en affleurement.
L'étude de ces coupes montre que la composition
de ce terrain est constante et qu'il comprend trois
assises qui sont de haut en bas :
(c) Arkose à grain fin ou moyen.
(#) Poudingue,
(a) Silice compacte avec grains de quartz hyalin.
Le diamètre des galets du poudingue ne dépasse
généralement pas 7 pour cent. Les roches qui les con-
stituent sont du quartz gras blanc, du quartz noir de .
la zone des phyllades , et surtout un grès quartzeux
grisâtre ou rosâtre qui forme 99 ‘ des galets. Il est.
impossible de distinguer ce grès des quartzites ar-
moricains , el c'est à ces roches qu'a été empruntée
la majeure partie des éléments du poudingue. Un.
de ces galets renfermait d'ailleurs des Tigillites .
(lande de Digosville).
On ne saurait done continuer à rapporter les pou- .
.
dingues du Val-de-Saire au silurien inférieur À
puisqu'ils contiennent des roches du silurien moyen.
D'autre part, leur horizontalité sur une largeur de
20 kilom. de E. à O., et sur une hauteur de 25 kilom.
de N. à S., ne permet guère de les considérer comme
des roches primaires.
Il est du reste possible de fixer exactement l'âge
de ces arkoses. Leur liaison avec les grès et pou: .
dingues de Montebourg est facile à suivre, et si nous .
Comparons les roches du Nord avec celles du Sud, .
nous leur trouvons une ressemblance absolue. Ce
sont les mêmes grès gris, traversés par les mêmes :
Fe Fe = Une
M de RE GS RS
ù… Je
filons de barytine, les mêmes poudingues composés
des mêmes éléments; tout au plus, peut-on dire que
les poudingues de Montebourg sont moins cohé-
rents.
Or, la position de ces dernières couches est
connue : elles sont comprises entre les argiles tria-
siques et l'infrà-lias ; rapportées au grès bigarré par
Bonissent (1), elles ont été placées par M. Ussher à
la partie supérieure du trias (2); c'est à ce niveau
qu'il faut rapporter les arkoses du Val-de-Saire.
L'importance du trias dans le Cotentin se trouve
par cette rectification très augmentée et sa limite
septentrionale se trouve reportée à plus de 15 kilom.
au nord. En même temps, la structure du Val-de-
Saire se trouve beaucoup simplifiée et peut être
résumée de la manière suivante : le granite pegma-
toïde forme sur la côte une bordure étendue de
Maupertus à St-Vaast-la-Hougue ; un manteau de
poudingues et de grès triasiques forme le plateau ;
les phyllades sont les seules roches primaires qui
apparaissent dans le véritable Val-de-Saire , au fond
des cassures qui entament le manteau triasique.
En revanche, on a décrit dans la région triasique
de Liltry, sous le nom d’alluvions triasiques, des sables
sans fossiles, qui peuvent étre très bien étudiés au
Breuil, sur Le revers N. du coteau de Montmirail, où
ils sont exploités sur plusieurs points. Ces sables,
(1) Bonissent, Essai géologique sur le département de la
Manche, p. 266, 1870.
(2) Ussher, Études sur les roches triasiques de Normandie et
sur les dépôts limitrophes, Q. J. G. $., t. XXXV, 1879,
x FU
composés de bandes rousses et blanches allernantes,
sont entamés quelquefois sur une hauteur de quatre
mètres. Ils contiennent des rognons roulés de sileæ
qui ne peuvent provenir qu'au plus de la mälière.
L'attribution de ces sables au trias serait donc erronée
et ils se rattachent probablement aux argiles avec
silex des environs de Bayeux, et datent sans doute
comme elles de l’époque tertiaire.
M. Lecornu présente quelques observations au
sujet de cette communication. Il est d'accord avec
M. Bigot sur l'attribution des arkoses au Trias. Il a
constaté leur liaison avec les poudingues de Mon-
tebourg et leur superposition aux argiles triasiques
dans une ballastière de la ligne du chemin de fer de
Valognes à Barfleur. Dans la Manche comme dans
le Calvados, les poudingues déborderaient donc les
argiles. Mais il pense qu'il y a aussi dans le Val-de-
Saire, à Montaigu-la-Brisette, par exemple, des récifs
de véritable poudingue pourpré.
M. Bigot sait qu’il existe en effet des poudingues
pourprés à Teurthéville-Bocage, Montaigu , Tamer-
ville, mais ces points sont situés déjà à la limite Sud
du Val-de-Saire, dont la structure géologique est
très simple : une bande de granite courant sur
la côte ; des arkoses triasiques sur les plateaux, ne
laissant apercevoir les phyllades que dans les cas-
sures des vallées.
M. Bigot dépose sur le bureau, pour la Biblio-
thèque, les deux brochures suivantes extraites du
:
'
4
|
7
à
A
3
À
RS LU RE, Pi Re ne
a RES ve
AT PS PT NT Dern
PE
Mémoire de la Société nationale des Sciences natu-
relles et Mathématiques de Cherbourg :
1° Sur quelques points de la géologie des environs
- de Cherbourg ;
2 Sur l'existence d'une station préhistorique à La
Hougue (Manche).
Les nombreux ouvrages qui ont été reçus pendant
les vacances sont passés en revue.
Le scrutin s'ouvre sur plusieurs présentations
faites dans la séance publique de juillet, Par suite
de son dépouillement :
MM. Turgis, maire de Falaise, conseiller général,
Bottard, interne des hôpitaux du Havre,
Leclerc, médecin-vétérinaire à Falaise,
Lefort, professeur au collège de Falaise,
sont proclamés membres correspondants de la Société.
M. Créances, professeur à Carentan, est proposé ‘
comme membre correspondant par MM. Morière et
Dangeard.
A 10 heures, la séance est levée.
SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE.
Présipence DE M. EUDES-DESLONGCHAMES.
: A 8 heures, la séance est ouverte.
Le procès-verbal de la séance de novembre est lu
et adopté.
: Lecture èst donnée de la correspondance.
M. Boutroux adresse de Besançon sa démission de
membre correspondant de la Société.
Lés ouvrages reçus pendant le mois de novembre
sont passés en revue.
M. Hébert, doyen de la Faculté des Sciences de
Paris, a chargé M. Morière d'offrir en son nom, à la
Société, deux brochures extraites des comptes-
rendus de l’Académie des Sciences :
1° Observations sur les groupes sédimentaires les
plus anciens du Nord-Ouest de la France, par
M. Hébert ;
2° Sur la constitution géologique des Pyrénées ; le
système triasique, par M. E. Jacquot, et Remarques
de M. Hébert.
M. Corbière offre à la Société une brochure inti-
tulée : Erythræa Morieri n. sp., et les Trythræa à
[leurs capitées.
M. Fauvel donne à la Société quelques indications
au sujet d'une chenille que lui a remise M. Morière
et qu'on signale comme ayant, au Pont-d'Ouilly, fait
périr un certain nombre de pommiers nouvellement
— 19 —
greffés. C’est la chenille d'un papillon assez rare,
Zeusera Æsculi; elle s'établit surtout aux points où
la greffe a été pratiquée et creuse dans le bois une
galerie longitudinale où elle attend l’époque de sa
métamorphose. C’est la première fois que ses ravages
sur le pommier sont assez importants pour inspirer
‘Quelque inquiétude, mais on peut espérer qu'ils ne
S'étendront pas. Le procédé le plus simple pour em-
pêcher ce nouvel ennemi de se propager est d'enlever
et de brûler au printemps les arbres greftés qui sont
morts pendant l'hiver,
M. Lecornu donne communication de la note
suivante :
SUR LE SILURIEN
DES
VALLÉES DE L'ORNE ET DE L'ODON
Par M. L. LECORNU,
Ingénieur des Mines.
La stratigraphie des terrains cambrien et silurien
dans les vallées de l'Orne et de la Laïze a été, de la
part de M. Renault, l'objet d'une étude qui a mérité
‘d'appeler l'attention des maîtres de la science. La
coupe d'Urville à Feuguerolles a été, en effet,
reproduite partiellement dans le traité de géologie
de M. de Lapparent, et, tout récemment, M. Hébert,
‘dans une communication faite à l'Académie des
‘Sciences, constatait l'exactitude de cette coupe. :
ÉD x
Le travail de M. Renault se trouve réparti dans
trois notes distinctes, insérées en 1883 dans le
Bulletin de la Societé Linnéenne de Normandie. La
première et la seconde concernent principalement Ja
coupe d'Urville à Feuguerolles, vérifiée par M. Hébert,
et amènent M. Renault à conclure qu'aucune faille
n'est venue troubler les assises après leur soulève-
ment. La troisième note est destinée à prolonger la
coupe vers le nord, jusqu’à Étavaux et Mallot. L'au-
teur cherche à démontrer l'existence, dans cette
région, de deux failles : l’une, principale, allant de
St-André au bois de Maltot ; l’autre, à peu près per-
pendiculaire- à la précédente, et visible seulement
dans le bois de Maltot. Il admet en outre que le cal-
caire ampéliteux de Feuguerolles appartient à une
colonie enclavée dans le grès à faune seconde.
Les reconnaissances que je poursuis pour le ser-
vice de la carte géologique détaillée de la France
m'ont conduit depuis quelque temps sur le terrain
exploré par M. Renault, et, tout en constatant, d’une
manière générale, la justesse de ses observations, il
m'a paru impossible, dans certains cas, de les inter-
préter comme lui. La troisième note, en particulier,
ne parvient pas à me convaincre. En la lisant, avant
toute visite des lieux, je m'étais déjà étonné de cette
apparition subite, au milieu du silurien, de failles
que rien, dans la coupe d'Urville à Feuguerolles, ne
permeltait de prévoir. J'avais aussi jugé un peu
hardie l'hypothèse d’une colonie de graptolites insérée
dans le grès à faune seconde. J'avais même trouvé
quelque contradiction entre l'emploi d’une faille
pour relever le grès d'Étavaux au-dessus de celui de
ET
May et l’usage d’une colonie servant à faire recou-
vrir par le grès de May les schistes et calcaires de
Feuguerolles : l’intervention d'une faille n'aurait-
elle pas été aussi légitime et aussi efficace dans
le seconü cas que dans le premier? J'ai donc cherché,
et je crois avoir trouvé une autre explication. Mais,
avant de l'indiquer, je dois d’abord dire ce que j'ai
conslaté en parcourant les deux rives de l'Orne.
Sur la rive droile, en descendant des carrières de
May jusqu'à Étavaux, on traverse la grande bande
de grès quartzeux, puis, un peu plus loin, on voit
descendre le lias qui a laissé seulement subsister un
petit récif de schistes tendres, noirâtres, plus ou
moins micacés. Ce récif est noyé dans le calcaire de
telle façon qu'on ne peut observer ses contacts avec
les autres étages siluriens. Si l’on continue vers
Saint-André, on ne tarde pas à retrouver un escar-
pement de grès, identique d'aspect à celui de May, et
présentant, comme lui, une orientation d'environ N.
55° W. avec plongement de 45° vers le N.-E. Les plans
de stratification sont accompagnés de clivages légère-
ment ondulés qui ont même direction, mais qui plon-
gent d'une quarantaine de degrés vers le sud. D’autres
plans de clivage sont verticaux, et sensiblement per-
pendiculaires à la stratification. L'escarpement dont
il s'agit termine, sur la rive droite, une bande de
grès qui se poursuit au sud-est jusqu'aux carrières
du Diguet. M. Renault, retrouvant ainsi une arête
quarlzeuse parallèle à celle de May et séparée de
celle-ci par des schistes, conclut à l'intercalation des
schistes au milieu du grès de May. A St-André, on ne
voit plus rien que des alluvions anciennes de l'Orne,
—— 22
et il faut marcher jüsqu'aux rocs d'Étavaux pour
observer de nouveau la formation silurienne. Elle se
présente là sous l'aspect d'un grès orienté de la même
façon que celui de May, et que M. Renault déclare
semblable au grès feldspathique de Bully et. du
moulin de Courgain, placé à la base du grès armo-
ricain. Je pense, avec lui, que ce n’est pas là l'étage.
de May; toutefois, ce grès, au moins dans sa partie
méridionale, est bien peu feldspathique et me paraît
représenter l'étage armoricain lui-même. Quoi qu'il
en soit, les roches d'Étayaux appartiennent à un
étage plus ancien que les grès à faune seconde, et,
comme elles reposent actuellement sur eux, M. Re-
pault affirme qu'on se trouve là en présence d’une
faille.
En continuant vers le nord, on arrive bientôt aux
phyllades cambriens d'Étavaux, contre lesquels
s'arrête le silurien, par l'effet, soit d'une faille, soit
d'une discordance de stratification.
Descendons maintenant la rive gauche de l'Orne,
de Feuguerolles à Maltot. La grande arête quartzeuse.
de Feuguerolles, continuation de celle de May, se.
dresse au milieu des alluvions anciennes de l'Orne,
qui empêchent de voir ses contacts. On est obligé
de parcourir, vers le nord, 2 à 300 mètres, pour
atteindre l’affleurement des schistes ampéliteux bien
connus, qui supportent le calcaire à graptolites.
Presque aussitôt, reviennent les alluvions traversées,
à la rencontre du chemin vicinal et du chemin de
fer, par une arête de grès, confusément stratifié, qui.
prolonge exactement celle du Diguet. Aussi, ne
puis-je m'expliquer pourquoi M. Renault a figuré les
ie OÙ
calcaires et schistes ampéliteux comme superposés
au grès du Diguet. Peu importe, d'ailleurs, au point
de vue de Ja série offerte par la rive gauche de
l'Orne. Sur cette rive, le calcaire à graptolites est
nettement compris entre deux arêtes de grès quart-
zeux, et c'est là le principal argument sur lequel
M. Renault à appuyé son hypothèse d'une colonie
enclavée dans le grès de May.
L'arête quarizeuse du Diguet et de la tranchée du
chemin de fer peut êlre suivie vers le nord-ouest
jusqu'au voisinage du château de Maltot. Elle appa-
raît aussi, de temps en temps, sous les alluvions qui
recouvrent le sol du bois de Mallot. En arrivant au
petit vallon qui précède immédiatement, vers le sud,
la grosse masse de rochers dressés au bord de l'Orne,
on voit affleurer des schistes d'abord micacés et
ampéliteux, puis franchement ardoisés. Dans les
schistes micacés, j'ai recueilli sur la rive droite du
vallon une charmante lingule. Dans les schistes ar-
doisés, j'ai trouvé sur la rive gauche, presque au
contact des rochers, des fragments de calymène. Nous
sommes donc ici en présence de l'étage d'Angers.
Ces schistes fossilifères descendent jusqu'à la prairie
inférieure el plongent sous les rochers, dont ils
forment évidemment le support.
Ainsi que le remarque M. Renault, les pre-
mières assises de rochers concordent parfaitement
avec celles des grès d'Étavaux. Elles en sont du reste
la prolongation directe; mais, contrairement à ce
que dit M. Renault, elles sont quartzeuses et non
feldspathiques. Le feldspath n'apparaît qu'un peu
plus loin vers le nord. C'est également vers le nord
— 24 —
qu'on voit la direction et le plongement des couches
se modifier brusquement. Ce phénomène, sur lequel
je reviendrai, me paraît d'importance secondaire, et
j'estime qu'on ne doit pas en tenir compte dans l’en-
semble de la straligraphie. Au-delà de ces assises
bouleversées, on atteint les phyllades et grauwackes,
continuation de l'étage cambrien d'Étavaux.
En résumé, les coupes offertes par les deux rives
de l'Orne se correspondent du nord au sud, de la
manière que voici :
RIVE GAUCHE. RIVE DROITE.
A. Phyllades de Maltot. | Phyllades d'Étavaur.
B. Grès feldspathique et | Grès feldspathique et
quartzeux de Maltot. quartzeux d'Étavaux.
G. Schistes fossilifères de » (alluvions).
Maltot.
D. Grès quartzeux de la | Grès quartzeux du Di-
tranchée du chemin guet.
e fer.
E. Schistes ampéliteux et | Récifschisteux au milieu
psammites. du lias, entre St-André
et May.
F. Grès quartzeux de | Grès quartzeux de May.
Feuguerolles.
Gi: (alluvions). Schistes fossilifères.
H. Grès feldspathique et | Grès feldspathique et
quarizeux de Bully. quartzeux de Courgain.
K. Phyllades. Phyllades. |
Ces correspondances ne sont pas hypothétiques ; il
suffit pour les vérifier de tracer sur une carte les lignes
PT
d'afleurements avec leurs directions. Ajoutons quele
calcaire à orthocères et graptolites, à peine visible
aujourd'hui, qui a donné lieu à des recherches de
houille sur la rive gauche, au contact de l'étage E,
ne se voit pas sur la rive droite. M. Renault cite ce
fait à l'appui de sa colonie ; mais l'argument ne
prouve pas grand chose, car il serait applicable mot
pour mot aux schistes d'Angers qui existent sous
l'arête de May, sans apparaître sous celle de Feugue-
rolles. La vérité est que le lias et les alluvions cachent
trop bien une partie de l'étage silurien pour que
l'éclipse d'un niveau intermédiaire démontre l'ab-
sence de ce niveau ; sans compter que le dépôt des
alluvions à été précédé d’un travail d’érosion, impor-
tant surtout dans les schistes tendres, comme ceux
de l'étage ampéliteux, et dans les calcaires à grapto-
lites. Au surplus, M. de Caumont (Voir sa Topogra-
phie géognostique, 2° édit., p. 166.) a entendu dire
que les calcaires et schistes bitumineux ont été ren-
contrés en creusant des puits dans les communes de
Saint-André de Fontenay et de May, et cette tradi-
tion semble confirmée par l'autorisation accordée
en 1786, au s' Charles Pierre, d'exploiter des mines
de charbon sur le territoire de May. Il est vrai que
les travaux furent exécutés de l'autre côté de l'Orne,
sur Feuguerolles ; mais si l’on n'avait rien vu sur la
rive droite, pourquoi aurait-il été question d'y faire
des recherches ?
Maintenant, un simple coup d'œil jeté sur le ta-
bleau précédent suflit pour établir un point capital.
De part et d'autre du niveau E, les formations se
reproduisent en ordre inverse t c'est ainsi que D
=. 6
équivaut à F, G à G, B à H. Enfin, au nord comme
au sud, la série se termine aux phyllades K et A.
Une disposition aussi complètement symétrique
ne peut être l'effet du hasard, et elle suggère l'idée
d'un reploiement effectué sur le niveau E, de telle
façon qu'en figurant par des lignes ponctuées le
raccordement hypothétique des assises, on obtien-
drait la coupe (fig. 3).
- D'après cette coupe, toutes les couches, depuis
Feuguerolles jusqu’à Maltot, sont renversées sur les
précédentes. Alors on n'a plus besoin de chercher,
dans le calcaire à graptolites, une colonie enclavée
au milieu du grès : le calcaire s'est trouvé pincé
comme dans un étau au centre du rabattement, et
il a dû précisément sa conservation au double man-
teau quarizeux qui le protégeait. On n'a pas non
plus besoin d'une faille pour expliquer la situation
apparente du grès feldspathique d'Étavaux au-dessus
du grès à faune seconde. La présence des schistes
fossilifères du bois de Maltot sur le grès de l'étage
de May, et sous le grès armoricain, devient égale-
ment naturelle. Tout s'enchaîne sans artifice.
Si l'on objectait qu’un pareil renversement suppose
des efforts bien extraordinaires, je répondrais que
les 6as analogues n'ont rien d'exceptionnel, Par
exemple, la coupe du massif ardennais, reproduite
par M. de Lapparent (2 édition, page 722), ne pré-
sente pas moins de trois renversements successifs.
Ce genre de plissement est si fréquent qu’on a créé
pour lui un nom spécial : on l'appelle plissement
isoclinal ou encore unilatéral. C'est, d'après M. de
Lapparent, la structure habituelle sur le bord des
E
PR ME ORNE TT ie UE
ps dv
— 97 —.
Alpes et de l'Himalaya. Elle a été signalée égale-
ment dans les Apennins et en Espagne.
La plus forte objection qui pourrait être élevée.
contre l’idée du renversement viendrait de ce que
les affleurements des divers étages paraissent plus.
minces au nord de Feuguerolles qu’au sud, tandis
que deux moiliés d'une même couche, rabattues
l'une sur l’une, devraient, semble-t-il, avoir des
aflleurements identiques. A la vérité, les largeurs
d'afleurements sont bien difliciles à observer, à
cause des dépôts plus récents qui recouvrent les
contacts. En outre, les schistes ont été ravinés, les
grès ont été démantelés dans une proportion difficile
à apprécier. Enfin, il est probable, comme je le mon-.
trerai plus loin, que le renversement s'est arrêté à
la partie supérieure du grès feldspathique. Mais,
malgré toutes ces réserves, j'accorde volontiers que
la partie renversée est moins puissante que la fraction
correspondante de la partie sud, et j'en déduis que
les couches, avant leur renversement, allaient en.
s’amincissant du côté nord. Il n'y a rien d'étonnant
à cela, car on approche de la limite du bassin silu-
rien. D'ailleurs, la mine de St-Rémy, près Harcourt,
présente des variations continuelles de puissance
dans la couche de minerai de fer qu'on y exploite, :
à la base des schistes ardoisiers, et les autres couches
siluriennes peuvent bien varier de la même façon.
La coupe du massif ardennais n'offre pas une plus
grande régularité sous ce rapport. |
A vrai dire, il est possible que nous n'ayons pas
affaire à un pli proprement dit et que le raccorde-
ment n'existe pas tel que l'indiquent les lignes.
es OÙ ous
ponctuées de la fig. 3. Il est permis de supposer que
les couches soumises à la flexion se sont rompues
à un certain moment et que les lambeaux disjoints
sont venus ensuite se plaquer dos à dos, en quelque
sorte. Maïs ceci importe peu quant à la stratigraphie
des parties visibles. Dans tous les cas, c’est ici le
dernier terme d’une série d’ondulations, de plus en
plus serrées, que je détaillerai dans un autre travail,
et qu'on pourrait résumer grosso modo par le dia-
gramme de la fig. 2.
Cette disposition rhythmée rappelle les effets obte-
nus dans certaines expériences de M. Daubrée, rela-
tives à la flexion des plaques minces soumises à une
compression latérale, expériences entreprises en vue
d'expliquer par analogie les phénomènes naturels.
Chose remarquable , en plissant une couche d'épais-
seur régulièrement décroissante, M. Daubrée a trouvé
que les plis les plus courts et les plus serrés se for-
maient dans la partie la plus mince : ce qui concorde
avec les résultats constatés dans la vallée de l'Orne.
Il ressort des mêmes expériences que le renverse-
ment est bien un cas limite du simple plissement.
Voici, du reste, ce que dit textuellement l'éminent
géologue (Géologie expérimentale, p. 296) : « Dans
les expériences de ploiement, surtout dans les cas de
dissymétrie pour les pressions verticales ou d'irrégu-
larités dans les épaisseurs, lorsque la pression con-
tinue d'agir, on voit des formes sinusoïdales ou ser-
pentantes, sans surplomb, se déformer graduellement
et passer à des ploiements avec renversement de
couches. » Nous avons entre Urville et Maltot un
magnifique exemple de ce passage graduel,
Le
Transportons-nous maintenant dans la vallée de
l'Odon, et descendons-la depuis Gavrus jusqu’à Fon-
taine-Étoupefour. Nous trouvons d’abord des grau-
wackes et des phyllades cambriens bien caractérisés.
Leur direction est voisine de l’est-ouest , et ils plon-
gent vers le sud sous un angle de 60° ou davantage.
On peut les observer notamment au moulin situé
sur la route de Mondrainville à Vieux. 300 mètres
plus bas , nous rencontrons, sur la rive gauche , un
marbre rose, fort semblable d'aspect à celui de Vieux,
et dont la présence paraît avoir échappé à M. de Cau-
mont ; car il ne l’a indiquée ni sur sa carte géolo-
gique, ni dans sa Topographie géognostique. Ce
marbre prolonge sensiblement, en direction, ceux de
Vieux, de Bully et de Laiïze. Il prouve donc qu'au-
cune faille n’a déplacé, entre l'Orne et l'Odon, la base
du silurien. Au-dessus affleurent les poudingues
pourprés, alternant avecdes schistes, etprésentantune
direction N. 70° W. avec plongement de 45° au N. N.-E.
Cette direction, plus voisine de l’est-ouest que celles
qu'on observe dans la vallée de l'Orne, dénote un
commencement de déviation des poudingues, et la
vérification est facile. Car, à 4 kilomètres de là, une
ligne menée vers le N. 70° W. rencontre, au lieu dit
le Montoir, dans la petite vallée de Tessel, un affleu-
rement de grès pourpré.
Depuis le gisement de marbre jusqu’au moulin de
Cheux , on ne quitte plus les poudingues et les grès
rosés , feldspathiques. Leur allure s’étudie aisément
au bord du ruisseau de Salbey, affluent de l’'Odon, et
dans une carrière située à côté du moulin de Cheux.
Ils sont bien réglés et possèdent, comme dans la
as D)
“vallée de l'Orne, la direction N. 55 à 60° W. avec plon-
gement de 35 à 40° au N.-E. Toutefois, on remarque,
au moulin même, une ondulation qui paraît tout à
fait locale.
Cinq cents mètres plus bas, on atteint, sur la rive
-&auche de l'Odon, un autre moulin où aflleurent
quelques schistes, semblables d'aspect aux phyllades.
Puis, en descendant encore un peu, et traversant la
rivière au Pont-Chaton, on arrive à une carrière
extrêmement curieuse. La roche est formée de schis-
“les, verts ou rosés, alternant avec des grès durs, plus
ou moins feldspathiques, qui peuvent représenter
l'étage armoricain. La stratification est bouleversée
_ comme l'indique la figure 5,
Les couches sont redressées, contournées, souvent
même renversées. On remarque en outre, en C, un
énorme lambeau, en forme de coin, qui est venu
s'enfoncer au milieu des assises, avec une stratifica-
tion entièrement discordante. C’est sans doute à un
effet de ce genre qu'il faut attribuer Ja discordance
locale signalée par M. Renault dans le bois de Maltot.
Ici, comme dans le bois, nous sommes à la limite de
‘la formation silurienne: car, après cela, l'Odon coule
au milieu de phyllades durs, avec filons de quartz
“ras, rappelant tout à fait le type de St-Lo.
La coupe de la vallée de l’Odon est donc bien
moins complète que celle de l'Orne. En s'écartant
vers la rive gauche, du côté de Mouen, jusqu'à la
limite du jurassique, on ne découvre pas davantage.
Cependant il existe à Mouen une carrière intéres-
sante, car elle montre le grès pourpré, avec alternan-
‘ces de schistes, orienté E. 15% S. avec plongement de
= 34°
80° degrés au nord. Cette stratification est discor-
dante avec l’ensemble et il faut noter, qu'ici encore,
nous sommes tout près du contact avec les phylla-
des. Ceux-ci affectent, entre Mouen et Verson, un
caractère singulier : on y voit, empâtés dans la masse
schisteuse, de petils galets roulés de quartz et de
grauwacke feldspathique.
Pour achever notre exploration, nous devons
encore sortir de la vallée de l'Odon vers la rive
droite, du côté de Fontaine-Étoupefour: nous attei-
gnons ainsi l'extrémité de la grande arête de grès
quartzeux de May et de Feuguerolles. On la voit
perçant le lias avec sa direction ordinaire, mais, au
bord de la route de Fontaine-Étoupefour à Baron,
elle subit à son tour une contorsion violente, repré-
sentée en plan dans la fig. 6, telle qu'on l'observe
dans une petite carrière. Une partie du grès est diri-
gée N. 75 E, avec plongement de 4% vers le sud ; à
côté, on passe à la direction N. 25° E, avec plonge-
ment de 40° vers le sud-est. Les deux directions sont
reliées par une partie courbe, témoin irrécusable de
l'effort de plissement qui a bouleversé toute cette
région. à
Le prolongement de la ligne de Mouen à Feugue-
rolles, après avoir passé sur le grès quartzeux de
Fontaine-Étoupefour, va. traverser la carrière de
Pont-Chaton, où existe, comme nous l'avons vu, une
formation absolument différente. Il faut donc que le
grès armoricain de la vallée de l’Odon se soit infléchi
dans la direction de l'est, pour déborder en quelque
sorte le grès de Fontaine-Étoupefour. Entre les deux,
on devrait apercevoir l'étage fossilifère d'Angers;
malheureusement, la zone de séparation se trouve,
comme à Feuguerolles, complètement masquée par
le diluvium.
Nous pouvons maintenant nous faire une idée bien
nette de la stratigraphie du silurien , entre l'Orne et
l'Odon. Remarquons que, partout où ce terrain vient
butter contre les phyllades du nord, à Mouen, à
Pont-Chaton, à Fontaine-Étoupefour, à Maltot, les
couches se montrent plissées et disloquées 11 est
hors de doute qu'il y a eu de ce côté un effort ex-
ceptionnel, et je vois là un phénomène concomitant
du renversement déjà constaté dans la vallée de
l'Orne. En plan comme en coupe, une partie de la
formation s'est rabattue sur l'autre, de telle façon
qu'on peut, par la pensée, rétablir la continuité
comme l'indique la figure (1). Cette figure est, pour
ainsi dire, la projection horizontale de la coupe
offerte par la figure (3), projection faite obliquement,
par des parallèles à la charnière autour de laquelle
s’est effectué le mouvement de rotation, et, comme
il y a eu rupture évidente du pli dans le plan hori-
Zontal, nous sommes fondés à admettre qu'il en a
été de même dans le plan vertical. ù
La figure (1) présente une autre particularité. Nous
y avons indiqué la séparation du grès feldspathique
en deux branches, dont l’une se dirige, comme ila
été expliqué, vers Tessel, tandis que l’autre se re-
courbe en sens contraire vers Mouen , et représente
le point d'attache primitif du lambeau rejeté dans le
bois de Maltot, à 6 kilomètres de là. Nous admettons
ici un genre de division qui a été réalisé expérimen-
talement par M. Daubrée. On lit en effet, à la p. 299
Verson + Allure générale
du Sflurien dans le Calvados
.
L
=
TT.
LA . K
ne we
"1 s Fontaine
=
nn
LÉGENDE
RSR Silurien supérieur
ÊT Gués 2e MT
Jcfistes D'Augera
ré armoricain er” gré /
æ
Losod Marbre
Phaylladee?
. NE Coupe de la Vallée de l'Orne.
Fig.6
Æeriguerolles * : =
Bois Plan d'une pelle carrière
sise à Fontaine Etoupefour
: Fontaine
Baron <— Cher at 7 Étoupefour
HN
Fig. 5
: Coupe de la Carrière de Pont-Chaton.
\ a ee /
. SRE Fig.4.
NE Coupe de la Vallée de l'Odon SW
RP .
.. M
de l'ouvrage déjà cité : « En ployant les couches, on
les voit souvent se disjoindre, suivant les plans de
Stralification, dans certaines de leurs parties. Cette
sorte de décollement a son analogue dans la nature. »
Il est permis de penser que la vallée du Salbey
résulte du décollement survenu au milieu du grès
feldspathique : on s'explique ainsi la profondeur de
cette vallée, si peu en rapport avec le bref et maigre
ruisseau qui la parcourt, et qui semble incapable
d'avoir jamais raviné de pareille façon une roche
aussi dure.
Il resterait à établir l'origine du plissement que
nous venons (d'analyser; mais je réserve pour l'ins-
.lant cette question difficile. Je me borne à remarquer
que l'effort de compression doit être cherché à
8rande distance , puisque nous n'avons considéré
que le dernier terme d’une longue série d'ondula-
tions. M. Renault, après avoir fort bien décrit
l'avant-dernier terme de la même série, à cru
pouvoir le regarder comme un soulèvement dû à la
diorite. Je ne saurais être de son avis : le petit poin-
tement dioritique visible à Fresnay-le-Puceux est
Yenu au jour par une cassure de la clef de voûte, il
n'a pas occasionné cette cassure ; car la bande des
grès pourprés continue ses lacets jusqu’à Falaise,
Clécy, Aulnay, et dans une partie de la Manche
Sans qu'on retrouve la même roche éruptive. L'appa-
rition locale de celle-ci a été l'effet du plissement ;
elle ne doit pas en avoir été la cause,
= QE
M. Topsent donne lecture du travail suivant :
NOTES DE SPONGOLOGIE
Par M. TOPSENT
Membre de la Société.
Depuis que j'ai eu l’honneur de communiquer à
la Société le commencement d'un catalogue des
Éponges de la côte, de nouvelles recherches m'ont
permis de retrouver la plupart des espèces que j'avais
signalées et de compléter les notions que j'avais
acquises à leur sujet, et aussi de recueillir plusieurs
espèces nouvelles pour la faune de Luc.
J'ai pu m'assurer que, parmi les premières, Aali-
chondria incrustans, remarquable par son large poly-
morphisme, est une de nos éponges communes. De
juillet à septembre, j'ai trouvé des œufs à différents
états de développement sur des échantillons revêtant
d'une mince pellicule des pierres et des coquilles du
large.
Polymastia mammillaris et P. robusta (4) sont
décidément communes aussi dans nos parages.
Enfin, plusieurs formes ( Déictyocylindrus ventila-
brum , Isodyctia fallax seu Halichondia angulata,
eétc., ne sont certainement pas rares), dont la présence
ne m'avait été révélée que par un seul individu.
(1) En se desséchant, Polymastia robusta tantôt reste jaune, :
suivant l’assertion du prof. W. King, et tantôt brunit, comme je …
l’ai fait observer antérieurement.
Re
se 99 =
Je n'avais pas encore signalé les espèces suivantes :
Ciocalypta penicillus Bow., Mon. Brit. Spong.,
t. TT, pl. XII; (Axénella penicillus O. Schmidt, Sp.
atl. Geb., 1870, p. 76).— Bowerbank, qui a créé cette
espèce, n’en avait vu que deux spécimens. La drague
en à ramené, cet été, quatre, tous bien typiques.
L'espèce est nettement caractérisée. Hab. : à 4-5 milles
au N. de Luc. |
Microciona armata Bow., L C., pl XXV. Un échan-
tillon bien typique encroûtant un groupe de tubes
de Serpules à été dragué à 3-4 milles au N. de Luc.
Hymeniacidon Aldousii Bow., L e., pl. XCIL. Un
échantillon dragué ; comme le spécimen type de
l'espèce, il est criblé par dés Annélides. =
Halichondria inconspicua Bow., L c., pl. XLI ;
Amorphina inconspicua O. Schmidt, C.y p.77 —
Bowerbank ne signale entre Æalichondria invons-
Picua et H. caduca d'autre dissemblance qu'une
légère différence dans la longueur des spicules. En
outre, comme l'espèce Æ. inconspicua a été établie
sur un seul spécimen, il semble permis de trouver
assez mal fondée la séparation de ces deux espèces.
J'ai recueilli trois beaux échantillons d'éponges ap-
Partenant aussi bien à l’une qu'à l’autre par tous
leurs caractères.
Isodictia ramuscutus Bow. Le DL EURE LEUR
échantillon rejeté à la grève. Ilest violet et branchu;
plusieurs rameaux de 3-4 centimètres s'entremêlent
dans une touffe d'algues avec Æalichondria incrus-
fans, . panicea et Isodyctia fucorum.
Pour cette espèce également, il est impossible de
ne pas hésiter dans la détermination : le mode de
— 36 —
spiculation, la couleur, l'habitat (1), sont les mêmes
que pour /sodyctia cinerea et 1. rosea, déjà rappro-
chées l’une de l’autre, avec raison, par M. Ch. Barrois.
La forme rameuse de certains individus suffit-elle à
les différencier, quand le polymorphisme est si fré-
quent chez les éponges ? .
Desmacidon copiosus Bow., L. c., pl. LXXXII. — Un
excellent échantillon, enlaçantet revêtant d’une cou-
che mince les filaments du thalle d’un Nitophyllum.
Desmacidon pannosus Bow., L c., pl. LXXXIX. —
Deux grands échantillons dragués. A l'état frais, leur
sarcode était abondant et gluant : l'un d'eux s’est
couvert de grains de sable; l’autre est rempli d'œufs,
. mais n’a malheureusement été étudié qu'à l'état sec.
Parmi les Clonides, j'ai pu étudier une vingtaine
d'individus de Clona lobata Hancock., Ann. Mag.
N. Hist., 1867, p. 239. — Pronax lobata J.E. Gray.
Proc. Zool. Soc. Lond., 1867, p. 256. — Hancock,
qui créa l'espèce, n'en avait vu que deux spécimens
desséchés, l’un sur une Aaliotis tuberculata de
Guernesey, l’autre sur un Ostrea de l'ouest de
l'Écosse.
Enfin, deux échantillons massifs de Clona celata
ontété dragués à six milles au N. de Luc. C’est pour
cette forme de la CZ. celata que Bowerbank avait
créé l'espèce Raphyrus Griffithsi, L ce, pl. LXIV.
Bowerbank reconnaissait que son ÆRaphyrus était
l’'Halichondria celata du D° J ohnston, mais, connais-
sant mal les Clionides, il n’admettait pas qu'il pût
être aussi identifié à la Chona celata de Grant.
(1) Littoral. |
pe
F CR MR ras 2 3 Le CNMAl EeS
NRA SN A un. Dit ut ae PR CRE DRE S ee 7
CAE RE PAOT CT SRE
ss
O0. Schmidt (Sp. Adr. Suppl. II p.18 et Sp. all. Geb.
P. 77), n'établit pas davantage ce rapprochement ;
pour lui, Raphyrus Griffithsii est une espèce dis-
tincte qu'il croit reconnaître dans sa Papillina su-
berea.
J.E. Gray, 4 c. p. 516, paraît avoir douté, avec
raison selon moi (), de l'identité de l'éponge mas-
sive en question et de la Papillina suberea ; il laisse
à celle-ci sa synonymie : A. Griffithsii, et donne à la
première un synonyme: Raphyrus celatus.
Enfin, en 1884, Proc. Acad. Nat. Sc. Philad. part. IF,
P: 207, H, J. Carter opère le rapprochement en ter-
mes catégoriques : « La Clona celata, après avoir
détruit la coquille qu’elle perfore, vit sous la forme
libre que Bowerbank a appelée Raphyrus Griffithsi. »
— L'examen anatomique de la Clione massive ne
laisse aucun doute à cet égard.
Une autre observation concernant la Cliona celata
me paraît intéressante à signaler : la reproduction
s'est faite cette année de la seconde moitié d'août à
la fin d'octobre ; j'ai pu examiner vers la fin de
septembre une grande quantité de jeunes éponges,
toutes C7, celata, perforant des valves de Pecten Mari-
nus, et j'ai constaté que les jeunes individus de cette
espèce possèdent dans leurs premiers lobes et sur
leurs papilles ; avec les spicules ordinaires, des spi-
cules en zig-zag épineux qui ne se produisent plus à
Un âge plus avancé. Ainsi, en comptant les spicules
(1) J'ai comparé des échantillons de Papillina subereu prove-
nant de Porquerolles , avec les échantillons massifs de Cliona
celata de Luc.
acérés grêles dont j'ai fait l’objet d'une précédente
communication, la Cliona celata, par tout décrite avec
une seule sorte de spicules, en présente en réalité
trois si on l’étudie à diverses époques de son évo-
lution. Cette constatation diminue pour la classi-
fication la valeur des caractères de la spiculation et
Ôte toute signification aux coupes que J.-E. Gray
(4. €, p. 525) a tenté d'établir dans le genre Clona.
Qu'il me soit permis d'ajouter à ces notes sur les
éponges de nos côtes quelques mots d’une excursion
que j'ai faite pendant le mois de septembre, à Toulon
et à Porquerolles.
À Porquerolles, j'ai eu l’occasion de faire plusieurs
dragages, mais par des profondeurs ne dépassant pas
10 mètres ; je n’aurais évidemment pris qu’une con-
naissance bien insuflisante de la faune spongologique
de ces parages, sans l'accueil sympathique de
M. l'abbé Olivier, aumônier militaire de l’île, qui
a bien voulu mettre à ma disposition les richesses
de son cabinet d’histoire naturelle (1).
À Toulon, j'ai recueilli un assez grand nombre de
(1) Depuis 40 ans, M. l'abbé Olivier a réuni une collection
remarquable de tout ce qui concerne l’histoire naturelle de Por-
querolles. J'ai pu y étudier les principaux éléments de la faune
des Spongiaires : Spongia officinalis, Spongelia elegans, Caco-
spongia mollior, C. scalaris, C. cavernosa, Hircinia flavescens ,
Sarcotragus spinosulus, Steletta discophora, Clathria coral-
loides , Axinella polypoides, A. damicornis , Papillina suberea ,
Reniera aquæductus, R. dura, R. filigrana, etc.
es propres recherches m'ont fourni, en outre, plusieurs
espèces communes : Suberites domnuncula, Sycandra raphanus,
Leucaltis solida.
È ‘ : set
PR Ë : ta à zi PER Tr | F à NE Li
Sté À UN CE RU DT ne + DES à POUR ne UN OR D PR LE CNP INR AT D DPI EPP EN
RSS
HER ATUE
A Reg SR ASS se |
= 0Ù =
pierres et de coquilles perforées par des Cliones dont,
à mon retour, j'ai entrepris la détermination, et c’est
à ce point de vue que mon excursion a donné les
meilleurs résultats.
Sept Clionides étaient connues dans la Méditer-
ranée (1) : cinq espèces d'O. Schmidt ( Vioa viridis,
V. Grantii, V. Hancocci et V. Johnstoni en 1862, V.
celata en 1864, et deux variétés de V. Johnstoni en
1868 et 1870), et deux espèces de Hancock ( Cliona
anqulata, 1849, et C. globulifera, 1867 ).
Je n’ai pas tardé à reconnaître que les perforations
que j'examinais étaient faites par deux Cliones dis-
tinctes, mais j'ai été surpris de voir qu'elles ne se
rapportaient ni l’une ni l’autre aux espèces décrites
et figurées par Hancock et Schmidt.
L'une, la plus commune, qui s'attaque aux pierres
calcaires et aux coquilles, est rouge et présente trois
sortes de spicules : spic. en épingle, spic. acérés
épineux et spic. en zig-zag épineux ; par tous ses
caractères, elle semble identique à l’une des espèces
de la Manche, décrite par Hancock, abondante dans
les eaux de Luc.
Hancock n’a figuré que des spicules en épingle
pour les Cliona angulata et C. globulifera de la
Méditerranée, et, des espèces de Schmidt, aucune ne
peut être confondue avec elle.
Cependant, par sa coloration et par deux de ses
formes de spicules, cette espèce présente de grands
(1) Les espèces signalées par Nardo et Michelin, en 1839 et
1846, n’ont pas été décrites. Il est impossible de les reconnaître
avec certitude dans les travaux de Hancock et de Schmidt.
—
rapports avec la Wioa Grantii de Schmidt ; seule,
l'absence dans cette dernière de spicules en zig-
zag oblige à les séparer. Ne serait-il pas permis,
toutefois, de se demander, tout en rendant hommage
au mérite d'O. Schmidt, si la Vioa Grantii n’a pas
été incomplètement décrite, et s'il n’y a pas lieu
d'identifier ces deux espèces ? En effet, à l’époque où
parut le premier mémoire sur les Éponges de l’Adria-
tique (1862), la première note de Hancock sur les
Clionides était seule connue, et l’auteur anglais
n'avait pas encore découvert les spicules en zig-zag,
très ténus, caractéristiques de plusieurs éponges per-
forantes. N’est-il pas possible que, grâce à leur peti-
tesse et à leur rareté ou leur absence même dans
certaines préparations, ces spicules, que j'ai cherchés
et trouvés dans l'éponge de Toulon, aient passé
inaperçus à l’auteur de la Vioa Grantii?
S'il en était ainsi, de même que la Cliona de
Toulon, la Vioa Grantii ne serait autre qu’une
espèce commune à la Manche et à la Méditerranée.
Le fait est d'autant plus probable, que la seconde
Clione, que j'ai trouvée sur un Cerithium, me
paraît, par sa spiculation lâche, formée de spicules
en épingle courts et de spicules en zig-zag très
grands et épineux, par sa coloration et par la dis-
position de ses papilles, être une autre espèce de
la Manche, la Cliona lobata, bien distincte de
toutes celles signalées jusqu’à présent dans la Médi-
terranée.
Le scrutin est ouvert sur une présentation faite le
8 novembre ; par suite de son dépouillement,
EE
RS NET EN PT ANSE RCE
a ME <us
M. Créances, professeur à Carentan, est nommé
membre correspondant.
M. Léger, étudiant à la Faculté des Sciences, est
proposé comme membre résidant par MM. Dangeard
et Topsent.
A 9 heures 1/2, la séance est levée.
SÉANCE DU 10 JANVIER (887.
PRÉSIDENCE DE M. RABUT, vicE-PRÉSIDENT.
A 8 heures, la séance est ouverte.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu
et adopté.
Les ouvrages reçus en décembre sont passés en
revue.
M. Dangeard, chef des travaux pratiques de bota-
nique à la Faculté des Sciences, offre à la Bibliothèque
un exemplaire de sa thèse de doctorat ès sciences :
Recherches sur les Organismes inférieurs.
Au nom de la Société, M. Morière adresse à notre
confrère des félicitations pour le succès qu'il vient .
de remporter.
M. Tesnière présente un bois de cerf qu'un pêcheur
à ramené dans ses filets, l'été dernier, par une pro
fondeur de huit à dix brasses au nord de Bernières.
Ge bois provient sans doute d'un des grands bancs
de forêts sous-marines, vestiges de l’ancien lttus
Saxzonicum, qui existent sur plusieurs points de la
côte, par exemple devant Bernières et devant Asnelles,
et qu'on exploitait, il Y à quelques années, pour :
frauder l’engrais que l'on fabriquait au Moulin-
au-Roi. Des restes, des débris d'habitants de ces
ER PE VE M ii ble PERS
DS - du
forêts ensevelies sous les eaux, ont été plusieurs
fois recueillis, et M. Morière rappelle que l'abbé Marc
présenta naguère à la Société une dent d'Elephas
Primigenius, qui avait probablement la même pro-
venance.
M. Tesnière fait don au Musée de la Ville de cette
intéressante trouvaille.
M. Dangeard poursuit ses recherches sur les Algues
inférieures et communique à la Société ses récentes
découvertes sur le Chlamydococcus pluvialis :
OBSERVATIONS SUR LE DÉVELOPPEMENT
DU
CHLAMYDOCOCCUS PLUVIALIS BRAUN.
HÆMATOCOCCUS LACUSTRIS Grrop.
Par M. P.-A DANGEARD
Docteur ès Science
Chef des Travaux de SEE à La Faculté de Caen,
Cette Algue est une des plus communes : on la
trouve au printemps et à l'automne en nombre con-
Sidérable, particulièrement dans les réservoirs d’eau
de pluie.
Décrite pour la première fois en 1797 par M. Girod-
Chantrans (1), elle fut plus tard bien étudiée par
(1) Girod-Chantrans. Recherches chimiques et microsco-
piques sur les Conserves, Bisses, Tremelles, etc. Paris, 1802,
n° %, pl. VE, LEZ.
=
M. Cohn (1), sous le nom de Protococcus pluvialis, Ë
et aussi par A. Braun. (2). Le
Les zoospores ont une forme ovoïde ; la masse cen-
trale protoplasmique est séparée de la membrane
par un espace plus ou moins large : 2.
ment la présence d'un noyau semblable à celui des
Chlamydococcus, des Pandorina, ete.
agir pendant plusieurs jours et même de monter la «
préparation dans le liquide colorant glycériné , les
(1) F. Cohn, Nachträge Zur Naturgeschichte des Protococcus
pluvialis. Nova Acta Acad. Leopold. Carol., vol XXII, pars IL.
Breslau und Bonn, 1850, p
(2) Al, Braun, a as über die Ernheinung der Ver
jungung in der Natur. Leipsig 1851,— et aussi du même auteuss
Rejuvenescence, p. 206-214.
(3) « There also appears to exist in the centre of the cell a
large, very delicate nuclear vesicle, Wich, however i in so covered
up by the rest of the all contents, that it can only be very in=
distinctly perceived, ant cannot even be clearly displayed when
the contents are squeezed out. » Cook-British fresh-wate
Algæ 1882-1884. de
5 ME
membranes offrant une très grande résistance à la
pénétration.
À la partie antérieure de la zoospore, se trouvent
deux longs cils.
Lorsque les circonstances sont favorables, ces
zoospores se divisent en quatre zoospores-filles qui
s’échappent au travers de la membrane ; celles-ci se
reproduisent de la même façon.
Cependant, dans quelques eas il y a formation de
microzoospores {1); la cellule-mère, assez rarement,
conserve sa forme primitive : elle offre la forme d'un
biscuit. M. Rostafnski a vu naître trente-deux micro-
Z00Spores par cellules et M. Braun dit que ce nombre
peut être doublé.
« La largeur des microzoospores varie entre (3u,5
et 4 p, 7). Elles varient beaucoup dans leur forme: la
plupart d’entre elles sont fusiformes, d’autres sont
cylindriques, à extrémités obtuses, d'autres enfin
sont en forme de biscuit. Leur contenu est un plasma
finement granulé, rougeâtre ; lune de leurs deux
extrémités qui porte deux cils est incolore : cette
partie incolore, ou n’occupe que l'extrémité, ou se
prolonge considérablement sur l'un des côtés de la
Z00spore (2). »
La présence de microspores est un fait signalé
également dans le genre voisin Chlamydomonas.
(1) Consulter, outre les auteurs déjà cités, Rostafinski. Quel-
ques mots sur l’æmatococcus lacustris. Mémoires de la Société
nationale des Sciences naturelles de Cherbourg, t. XIX (2° série,
t. IX), 1875, p. 142.
(2) Rostafinski, Z. cit.
AE
De plus, quelque chose d'analogue se retrouve .
dans le genre Gonium ; nous décrirons prochaine-
ment des observations nouvelles à ce sujet. Il nous
suflira pour l'instant de rappeler brièvement la
structure du Gonium pectorale (1\, connu depuis
longtemps ; — seize cellules à deux cils réunies
entre-elles sur un même plan quadrangulaire, le.
centre occupé par quatre cellules, et chacun des.
côtés par trois cellules. 4
M. Warming a étudié (2) une forme dont le nombre
normal des cellules est seulement de quatre ; il a.
pensé, après une étude d’ailleurs très consciencieuse,
pectorale, et il à proposé de l'appeler soit Gonium :
sociale où mieux Gonium quadrijuga. 1
Nous avons pu rétrouver cetle forme à quatre
cellules, et après l'avoir conservée fort longtemps,
nous assurer que chacune des quatre cellules peut .
donner lieu à une colonie de huit ou seize miero-
spores, qui s'échappe ensuite au travers de la
membrane. 4
Le Gonium quadrijuga n’est donc probablement 1
que la forme à macrospores et le Gonium pectorale
la forme à microspores d'une seule et même espèce.
La seule différence consiste en ce que dans les
genres Chlamydomonas et Chlamydococcus, les ma-
crospores et les microspores se séparent, tandis que
(1) Rabenhorst, Flora tps osiage aquæ dulcis et sub
marinæ, Lipsiæ 1868. Cook.,
(2) Bot. Tidsskrift. 1876.
mms NET
dans les Gonium, elles restent unies ensemble sur
un seul plan.
Les zoospores du Chlamydococcus pluvialis s’en-
kystent en hiver; elles forment alors ce que l’on
peut appeler des spores de repos ; ces spores sont
complètement rouges et peuvent rester fort long-
temps sans éprouver aucun changement.
On pensait même qu'une dessiccation préalable
était indispensable à leur développement (1). On cite
des cas dans lesquels ces spores, mises en herbier
pendant plusieurs années, avaient conservé leur
vitalité. Placées dans une goutte d'eau, elles produi-
saient quatre gonidies, quatre zoospores.
Nos observations nous permettent de conclure :
1° qu'une dessiccation préalable n’est nullement né-
cessaire au développement de ces spores de repos ;
2° que ces spores de repos peuvent donner un nombre
de gonidies bien supérieur à quatre.
Voici d’ailleurs comment les faits se sont passés
dans nos cultures :
Les spores rouges se trouvaient au fond des vases ;
au bout d'un an, elles n'avaient éprouvé aucun
changement, mais elles manifestaient leur vitalité
par l'émission de grosses bulles de gaz. Mises à
l'automne dernier en cellules humides, elles ont
produit de dix à vingt gonidies, assez rarement
(1) Cook, L. cit. « A dessication must take place before a new
Cycle of generations can begin, » p. 53. — Cependant M. Rosta-
finski paraît avoir obtenu le développement de globules rouges
provenant de microspores sans les avoir desséchés, mais en
tous cas il n’a obtenu que quatre gonidies par spore, L. cit.,
page 143.
Ps
quaire, cinq ou six. La grosseur de ces spores était
Souvent considérable ; leur diamètre alteignait jus-
qu'à 50 & On n'observait point une division en
2, 4, 8 de la spore; la couche externe, de rouge
une rupture de la membrane de la spore.
Le protoplasma était à ce moment appliqué exacte-
ment Contre la meinbrane de la z00spore ; il s'en.
séparait peu à peu et, au bout de quelque temps,
l'aspect de ces Z00Spores ne différait en rien des :
gonidies ordinaires.
encore enfermées dans la membrane commune.
Ces spores de repos différaient légèrement de celles
membrane, une seconde membrane entourait direc-
tement le protoplasma de la spore. |
M: Welten (1) avait décrit une copulation des ma
cr0Z00Spores du Chlamydococcus Pluvialis. M. Rosta
finski a déjà réfuté le fait (2); il a montré, en effet,
(4) W. Welten, Beobachtungen über Paarung von Schwarm
que M. Welten avait été induit en erreur par dés
Monades parasites. I] semble que nous puissions
aller plus loin ; il suffit, en effet, de comparer les
ligures du travail de M. Welten, et celles que nous
avons données de la Vampyrella Euglenæ (4), pour
conclure à l’analogie des phénomènes observés.
Nous croyons que M. T.-G. White (2), Archer,
D’ Hicks ont été trompés par les mêmes apparences,
lorsqu'ils ont décrit une phase amiboïde aux CAta-
Mydococcus (3), aux Stephanosphæra (4), et aux
Volvox.
M. Morière donne lecture d’une proposition de
M. le Recteur de l'Académie, déjà lue à la Société
des Antiquaires de Normandie, et qui doit être com-
Muniquée prochainement à l'Académie et à la Société
des Beaux-Arts,
Après avoir rappelé que la transformation de plu-
sieurs Académies en Universités de province est
imminente, M. le Recteur, désireux de voir l'Aca-
démie de Caen acquérir, de son côté, une autonomie
aussi grande que possible, montre les avantages
qu'offrirait un rapprochement des diverses Sociétés
SaVantes dont les travaux ont été jusqu'à présent
publiés isolément. Une publication contenant les
résumés des Communications faites à chaque so-
(1) P.-A. Dangeard, Recherches sur les Organismes infé-
rieurs (Annales des Sciences naturelles, 7e série, t. IV, pl. XI,
fig. 1-13). Thèse.
@) T.-C. White (Journal Quekett Club. 1879).
(3) Archer, Quaterly Journal. Micr. Sci. 1865, p. 127.
(4) Dr Hicks, Quaterly Journal, Micr. Sei., 1860.
4
— 40 =
ciété, donnerait plus d'extension à ces travaux et
établirait un lien commun. 4
En outre, M. le Recteur invite les membres de ces …
Sociétés à faire dans les Facultés des cours libres -
auxquels les auditeurs ne manqueront certainement …
as.
La Société Linnéenne décide qu'une commission …
de cinq membres sera chargée d'examiner la propo-
sition de M. le Recteur, Le scrutin secret désigne,
pour composer cette commission, MM. Morière, Le- |
cornu, Boreux, Deslongchamps et Rabut. '
M. Topsent lit, de la part de M. R. Le Sénéchal,
une première note pour servir à l'histoire de la
faune européenne dans les temps historiques.
NOTES
POUR J
SERVIR À L'HISTOIRE DE LA FAUNE EUROPÉENNE
DANS LES TEMPS HISTORIQUES
Par M. R. LE SÉNÉCHAL
Préparateur de Zoologie à la Faculté des Sciences
Les anciens ont connu le Renne. C'est à lui que se
rapporte le texte de César : « Est bos cervi figura,
cujus à media fronte, inter aures, unum corn .
existit, excelsius magisque directum quæ nobis nota.
sunt cornibus. Ab ejus summo, sicut palmæ, ram
quam late diffunduntur. Eadem est femina atque
maris nalura, eadem forma atque magnitudo cor.
nuum. » (Cæsar, Comm. de bello gallico, liv.
Chap. xxvi.) Passons sur ce que cette description a
de fabuleux. César n’a pas vu le Renne. Les détails
qu'il donne sur les hôtes de la forêt hercynienne, il
les tient des Ubii, ses alliés (chap. XxXIX), qui habi-
taient les bords du Rhin, aux environs de Cologne.
Les chasseurs Ubiens eux-mêmes ne connaissaient
le Renne que parce qu’ils en avaient entendu dire
aux peuples voisins. Cela ressort clairement du
texte. Mais il est impossible de ne pas reconnaître
les bois de notre animal, dans le : « ab ejus summo,
sicut palmæ, rami quam late diffunduntur, » et
nous savons que la femelle est armée comme le
mâle. Quant au nom de 4os, il n’a rien qui doive
surprendre. Les Romains l'appliquaient à tous les
grands animaux qui leur étaient inconnus. C'est
ainsi qu’ils donnèrent le nom de 4os lucanus à l’élé-
phant, qu'ils virent pour la première fois en Lucanie,
dans l’armée de Pyrrhus.
Pline l'Ancien paraît avoir entendu parler du
Renne , qu'il place quelque part dans le Nord :
Septentrio et equorum est greges ferorum , sicut
asinorum , asia et africa : præterea alces, ni proce-
rilas aurium et cervicis distinguat jumento simi-
lem. Item natam in scandinavia insula, nee unquam
vivam, in hoc orbe : multis tamen narratam, achlin
haud dissimilem illi (Pline, Æist. anim., Liv. VII,
Chap. xvi). Cet animal, qui diffère peu de l’Élan,
l'Achlis, pourrait bien être le Renne et d'autant mieux
que Pline lui donne pour patrie la Scandinavie. Mais
le texte n'est pas assez affirmatif pour pouvoir se pro
noncer. Le nom du Renne se trouve cependant dans
l'Histoire des animaux : « …. Mutat colores et
FR 2 PAPE 1
scytharum taraudus. Un conte et un nom et c'est
tout. » Pline est un simple compilateur et un COM= 3
pilateur fort crédule. Mais Solin et Ælien vont nous
renseigner sur le Tarande. « Le Tarande, dit Soin F
est de la taille d'un bœuf, sa tête diffère peu de . ”
celle du cerf, ses cornes sont rameuses, ses pieds …
bifides et son poil aussi long que celui d'un ours. » 1
« Tapavèos, Cüev kdguw raparhoiov dit Ælien. rels F
sont à peu près tous les renseignements que les :
anciens nous ont légués sur le Renne, je ne parte
que des renseignements sérieux, bien entendu. ue
Reste une question à trancher. Le Renne a-t-il «
vécu dans la forêt hercynienne au temps de César,
comme lendrait à le faire croire le passage précité de :
l’auteur des commentaires ? C'est probable, presque «
premier siècle de l'ère chrétienne, nous voyons une 4
immense forêt, longue de trois cents lieues, large …
de cent par endroits, s'étendre du Rhin à la Vistule.
Ces chiffres n’ont pas, bien entendu, la prétention
d'être exacts. Près du Rhin, il fallait neuf jours de
marche pour la traverser au dire de César. Un peu.
plus loin, il ajoute, que des gens du pays (le ]
Ubiens) se sont avancés jusqu'à cinquante jours de.
marche du Rhin sans en sortir. Liv. VI, chap: XW.
De bello gallico. D'innombrables cours d'eau, de
vastes marais, d'autres forêts de moindre impo
tance, contribuaient à donner à l'Allemagne à
a aujourd'hui. Il n'est donc pas téméraire d’afirm
que les conditions d’habitabilité de cette cont
— 03 —
étaient également bien différentes de ce qu'elles sont
aujourd’hui. Les forêts offraient un refuge assuré aux
animaux sauvages qui disparaissent devant la civilisa-
tion. Le climat plus froid, avec les abris qu'il pouvait
trouver pendant les chaleurs de l'été, ont bien pu
permettre au Renne de vivre dans les parties septen-
trionales de la Germanie. Et ceux qui y ont vécu
étaient des retardataires de la grande émigration
qui, à la fin de l'époque magdalénienne, emporta
les hôtes des pays froids vers le nord du continent.
Donc en admettant que les preuves tirées des an-
ciens auteurs du climat et de la configuration géogra-
phique de la Germanie ne soient pas absolument con-
cluantes.iln’estpasabsurdecependant d'admettre que
le Renne a vécu dans les lieux que lui assigne César.
Franchissons maintenant un intervalle de dix ou
douze siècles. Nous sommes en plein moyen âge.
Albert le Grand écrit à son tour une histoire des
animaux.
Comme toutes ou à peu près toutes celles qui
l'ont précédée, cette histoire offre çà et là quelques
faits réels fortement assaisonnés de fables et de
hors d'œuvre. Albert le Grand ne connaît pas beau-
Coup mieux le Renne que ses devanciers. « Il porte,
dit-il, trois espèces de cornes. « Ex his duo cœteris
Majora sunt, in loco cornurm cervi quæ ad perfectam
magnitudinem augentur, adeo ut quinque cucubi-
torum mensuram aliquanto attingunt et rami cons-
piciantur vigenti quinque. Duo etiam in medio capi-
tis ut damarum habentur, mulilis et brevibus ramis
Mucronata. Denique aliain fronte antrorsum versa os-
sibus similiara quibus in pugna potissimum utitur. »
1 2
Gette description laisse beaucoup à désirer, mais
cependant il y a quelque chose, et le nom qu’Albert
le Grand donne à cet animal est d’ailleurs à lui
seul un précieux renseignement. Il l'appelle Ran-
gifer et lui assigne pour demeure le nord de la
Suède.
Les us du XVIe et du XVIF siècle con-
naissent bien le Renne. Ils savent quelle est sa pa-
trie et quels services il rend aux Lapons. Mais préoc-
cupés de trouver les vieux auteurs en faute ou de
les mettre d'accord, ils ont, à coups de textes et de
faux rapports, fabriqué trois espèces qui n’en font
qu'une, bien entendu, l'Achlis ou Machlis, le Ta-
rande et le Rangifer. Il faut lire dans Gessner et
dans Aldrovand ces interminables discussions de
mots ou les contes à dormir debout qu'ils discutent
avec le plus grand sérieux. Pourtant Gessner et
Johnston n'admettent pas l'existence de l’Achlis et
l'assimilent à l’Alces parce que, disent-ils, l’Achlis
comme l'Élan n'a point d’articulations. Nous parle-
rons plus au long de cette fable qui, toutefois, a un
fond de vérité, dans l’histoire de l'Élan.
Reste le Tarande et le Rangifer. Le Tarande est
cet animal grand comme un Bœuf et semblable à
un Gerf, dont parle Ælien. On le trouve chez les
Lapons, auxquels il sert de bête de somme. Georges
Agricola pense que c'est le Rangifer, mais il n’en
est pas sûr. Un autre auteur, Ammonius, croit que
c’est l'Élan. Gessner enfin le regarde comme le
même animal que l'Urus. Mais si j'étais certain,
dit-il, que le Tarande changeât de couleur comme
le Caméléon, je croirais volontiers que le Tarande
AE ke
j à
PES
ji Messe
« EE
et le Rangifer ne font qu'un. On voit sur quels sin-
Suliers arguments les naturalistes d'alors basaient
parfois leurs opinions.
Quant au Rangifer, tous les auteurs sontunanimes
pour en donner une description qui répond bien à
celle du Renne et Jui assignent pour patrie le nord
de la Suède et de Ja Norwège. D'ailleurs, on le con-
naissait déjà sous son véritable nom, qui est d'ori-
gine lapponne, Reen. Les Allemands l'appelaient
Rein, Reiner, Reinsthire, les Français, Rangier.
Cette multiplicité de noms prouve qu'à cette époque
l’on connaissait bien l'existence du Renne.
Nous avons vu plus haut que le Renne pouvait
bien avoir vécu en Germanie du temps de César et
que cetle opinion n'avait rien que de très rationnel.
Voici un Passage de Gessner, très clair et très
précis, qui tendrait à Prouver que le Renne se
trouvait encore en Pologne vers le commencement
du XVI: siècle. |
Je traduis littéralement : « On trouve dans les
immenses forêts de la Pologne un animal remar-
quable que les habitants appellent Renschier et dont
aucun auteur ne parle. Il est de la taille d’un Cerf
et possède des cornes très élevées, tridentées à leur
sommet, qui est triple par conséquent. Georges,
prince de Misnie, de Saxe et de Turinge, en reçut
un en présent, l'an du salut 1630, au témoignage
d'Agricola Ammonius. »
Malgré toutes mes recherches, je n’ai pu trouver
d'autres textes Pour corroborer celui-ci, sauf une
Phrase de Bœæmus, disant qu’il existe en Pologne
Un Cheval à tête de Cerf.
ss DE
Je n'en veux pas conclure que le Renne vivait
réellement en Pologne à cette époque, mais je suis
fortement tenté de le croire. Et je répéterai ici ce
que j'ai dit plus haut. Beaucoup d'animaux ont fui .
devant l'homme, bien que le climat leur convint.
Le Renne est peut-être l’un de ceux-là.
On m'’objectera qu'il vit dans le Nord en contact
avec l'homme. Mais c’est précisément pour ce motif,
parce qu'il est domestique, qu'il a survécu. Le Renne
sauvage disparaîtra comme ont disparu l'Urus et
tant d’autres.
Telle est en deux mots l’histoire ancienne du
Renne.
Parmi les animaux qui, avec le : Bos cervifigura
habitaient la forêt hercynienne de son temps. César
mentionne l’Élan et l’Urus. Voici ce qu'il dit du
premier: « Sunt item quæ appellantur alces. Harum
est consimilis capri figura et varietas pellium: sed
maguitudine paulo antecedunt, mutilæ que sunt
cornibus, et crura sine nodis articulis que habent,
neque quielis causa procumbunt, neque, si quo
afllictæ casu conciderint, erigere se se ant sublevare
possunt, His sunt arbores pro procubilibus. Ad eas se
applicant, atque ita paulum modo reclinatæ quietem
capiunt. Quarum ex vertigiis eum est animadversum
à venaloribus quo se recipere consueverint, omnes
eo loco aut à radicibus subruunt aut accidunt
arbores tantum, ut summa species earum stantium
relinquatur. Huc cum se ex consuetudine reclinave-
runt, infirmas arbores pondere aflligunt atque una
ipse concidunt. » (Liv. VI, chap. xxvu. De Bello-
gallico.) ,
= 57 =
De toute cette description, il ne faut retenir
qu'une chose, le nom de l’Élan, alces. Le reste est
un tissu de fables. Quoi qu'en dise Buffon, César
n'a pas vu l'Élan plus que le Renne. Et pour s’en
convaincre, il suffit de lire le texte avec attention.
« Harum est consimilis capri figura et varietas
pellium, dit l’auteur des commentaires. » Ceci sem-
blerait pouvoir s'appliquer au Daim, plus petit que
notre Cerf et dont le pelage, en été, est fauve,
tacheté de blanc. Mais, d’un autre côté, le sens du
mot caper est des plus vague dans les vieux auteurs
latins, en sorte qu'il est difficile de se prononcer.
« Magnitudine paulo antecedunt {capram), mutilæ
que sunt cornibus. » Le Daim est en effet plus
grand que la Chèvre, maïs ce détail n’est pas con-
eluant du tout. Quant au « mutilæ sunt cornibus »,
on peut l'expliquer en disant que ceux qui avaient
tansmis aux chasseurs Ubiens ces renseignements
sur la faune de la forêt hercynienne n'avaient vu
que des animaux privés de leurs bois. Seulement
nous ne savons pas au juste de quels animaux il
s'agit. Tout ce que l'on peut affirmer, c'est que les
trois premières lignes du texte de César n'ont pas
trait à l'Élan.
L'auteur ajoute : « et crura sine nodis articulis
“ que habent, etc. » C'estune pure fable et tous les
anciens l'ont répétée après lui. Mais, cependant,
c'est la seule partie du texte qui nous fournisse
des renseignements sur l'Élan. « Le cou de cet
animal est tellement court, dit Boitard, que pour
Païtre, il est obligé d'écarter et de fléchir les jambes
de devant, qui, d’ ailleurs, sont proportionnellement
DS
plus longues que celles de derrière. Aussi se nourrit-
ilplus volontiers de feuillage,de bourgeons et d'écorce
d'arbre que d'herbe. » Boitard, Description et mœurs
des Mammifères de la Ménagerie et du Muséum.
Il résulte de ce qui précède que la station qua-
drupède est de beaucoup la plus familière à cet
animal, qu’il ne se couche que rarement, peut-être
jamais dans le jour, d’où il suit que les anciens, ob-
servaleurs très superficiels, ont pu croire qu'il ne
se couchait pas, parce qu’il n'avait point d’articula-
tions. Telle est, à notre avis, l'interprétation que
l’on peut faire de la fable rapportée par César. Et jy
trouve un indice de plus, bien faible, il est vrai, de
l'existence de l’Élan dans la forêt hereynienne.
Pline est un peu plus explicite : « Septentrio et
equorum fert greges ferorum, sicut asinorum Asia
et Africa : prœterea alcem, ni proceritas aurium et
cervicis distinguat, jumento similem. » 1] faut en-
tendre : jumento, dans le sens de cheval, bête de
somme. L’Élan en a la taille, et son museau renflé à
quelque analogie avec celui du cheval. Ainsi tra-
duit, ce mot devient un précieux renseignement.
Mais Pline attribue à un autre animal, l'Achlis,
l'absence d’articulations qui, pour César, est un ca- .
ractère de l'Élan. Nous avons vu plus haut que
l’Achlis pourrait bien êtrele Renne pour qu'il habite
les mêmes contrées que l’Élan et qu'il en diffère
peu : haud dissimilem illi, mais que le texte trop
vague ne permeltait pas de l’affirmer.
L'histoire del'Élan est cependant bsanqoup mieu
connue que celle duR {]
dent sur lui. Pansanias dit que l'axe habite la Celti-
PR ee
que, dénomination assez vague, la Celtique, pour les
auteurs de ce temps, comprenant la Gaule et cer-
taines parlies de l'Allemagne actuelle. Un autre
auteur, dont le nom m'échappe, dit que l'Alces vit
dans les montagnes qui séparent l'Ibérie de la Gaule.
Je ne le cite que pour mémoire, parce que le fait
me semble très douteux. Sous l'empire, l'Élan paraît
avoir figuré dans les combats du cirque, et nous
avons le témoignage de Julius Capitolinus qui ra-
conte que l’on en vit au triomphe d'Aurélien ; mais
il n'indique pas d’où on les avait fait venir. Au dire
du même auteur, l’on en vit encore aux jeux sécu-
laires sous l'empereur Philippe. Cependant les mé-
dailles commémoratives frappées à cette occasion
représentent un animal qui ressemble beaucoup au
Dama d'Alrovand.
Les auteurs du moyen âge et de la renaissance
ont tous parlé de l'Élan. Albert le Grand dit qu'il y
à deux espèces d'équicerfs, l'une, l'Élend, très mal
connue, el l’autre l’Alches, qu'il décrit longuement.
Mais sa description paraîtrait devoir plutôt se rap.
porter au Renne. Ce qu'il en faut retenir, c’est que
Élend et Alches désignent le même animal, l’un
élant le nom allemand, l'autre le nom grec de l'Élan,
el que cet Alches vivait dans les forêts de la Prusse,
de la Pologne et de la Hongrie.
Au XV! siècle, lous les peuples de l’Europe
moyenne avaient un nom spécial pour désigner
l’Élan. C'était l'Elch ou Élend des Allemands, l’or-
thographe de ces deux noms variant d’ailleurs beau-
Coup, le Loss des Polonais, le Lozzi ou Los des Mosco-
vites. Et nous allons voir qu il le connaissaient assez
OÙ
bien. Joh. Caius dit qu’il a le cou très court et qu'il
ressemble à un cheval. Erasmus Stella ajoute qu'il
perd son bois tous les ans et qu'il se défend avec
ses pieds de devant lorsqu'il fait tête, détail absolu-
ment exact. Selon cet auteur, on le trouverait en
Prusse. Matthæus Michavænus le cite au nombre
des animaux que chassent les moscovites, Mais D. :
Joh. Bonarus de Balieze Liber Baro prétend qu'il …
n'existe pas en Pologne, Du reste, il donne sur lui :
d'assez bons détails : « Alces sive onagri quos polo- …
nice vocamus Lossie in plurali, in singulari vero à
Los est animal valde melancholicum ac tetrum
aspectu, æstate subcinerilii coloris hyeme ad migre-
dinem vergens ; gradatum incedit in paludinosis at
opacis locis plurimum invenitur, humiditate gau-
dens, frigidis et septentrionalibus locis utitur, im- .
patiens omnis œstus. Propterea neque in Polonia
non invenitur et adductæ non durant quod jam sa-
pius tentatum est. Cornua dejiciunt quotannis
quemadmodon cervi........ anterioribus pedibus
canes et venatores tanquam cuspide trajicit. »
Il est vrai que Gessner afirme, à son tour, qu'on |
le trouve en Lithuanie et le décrit dans son Histoire :
|
des animaux, d’après un spécimen tué par Sigis-
mond, roi de Pologne.
D'autre part, Cracovie était le centre d’un com-
merce très important de peaux d'Élan, et où l’on
peut conclure que cet animal était très abondant et
qu'il n’habitait pas des régions très éloignées.
En résumé, je dirai de l’Élan ce que j'ai déjà dit
du Renne, mais avec plus de certitude, parce que
les témoignages sont plus nombreux et plus précis.
|
|
È
à
Re de
L'Élan a dû vivre au temps de César, dans la forêt
hercynienne. Très probablement on en rencontrait
encore quelques rares individus dans les immenses
forêts de la Prusse, de la Pologne et de la Russie, à
une époque assez rapprochée de nous (1).
Puis, chassé de ses anciens domaines par les
envahissements de l’homme, il a reculé peu à peu
vers le Nord, où il est aujourd'hui confiné.
M. Fauvel objecte que, dans ce travail, il n’est fait
Mention que des auteurs anciens, et demande si les
mêmes conclusions n'ont pas été déjà données par
des auteurs modernes.
Le scrutin est ouvert sur une présentation faite
dans la dernière séance ; par suite de son dépouil-
lement, M, Léger, étudiant à la Faculté des Sciences,
est proclamé membre résident.
À 9 heures 1/2, la séance est levée.
(1) Il habite encore la Russie, mais à une latitude bien plus
élevée qu’alors.
SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1887.
PRÉSIDENCE DE M. BERJOT.
A 8 heures, la séance est ouverte.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu
et adopté.
Les livres reçus pendant le mois de janvier sont
passés en revue.
M. Vimont, directeur à Argentan des travaux
scientifiques de la Société Flammarion, offre à la
Société Linnéenne le dernier Bulletin mensuel de
la Société Flammarion et propose l'échange des
publications des deux Sociétés.
Celte proposition, mise aux voix, est agréée.
Le Bulletin de 1885-1886 est distribué aux mem-
bres présents.
L'ordre du jour comporte l'élection de deux mem-
bres présentés le 10 janvier ;
Par suite du dépouillement des scrutins, M. Gos-
sart, professeur de sciences physiques au Lycée,
est proclamé membre résident :
M. Joyeux-Laffuie, chargé de cours à la Faculté
des sciences, est proclamé membre correspondant.
M. de Formigny de La Londe an nonce à la Société
= dd =
qu'une Oularde canepétière a été tuée par son fils,
au mois d'octobre, près du château de Bénouville ;
cet oiseau ne s'avance qu’assez rarement dans notre
région. La collection de M. de Formigny de La Londe
contient seulement trois individus de cette espèce.
Plusieurs membres déclarent aussi avoir déjà
rencontré quelques outardes canepétières en divers
points du département.
M. Morière donne communication de l'extrait sui-
vant d'une lettre de M. Corbière :
Bree Je vous prie de vouloir bien annoncer à la
Société Linnéenne, dans sa prochaine séance, que
j'ai découvert dans les sables de Surville, en août
dernier, un nouvel Erythræa (E. littoralis, Fries)
connu seulement jusqu'à ce jour, en France, dans
les dunes de Saint-Quentin (Somme)... Nous avons
donc maintenant, en Normandie, sept espèces d'Ery-
thræa : £. centaurium, E. capitata, E. pulchella.
E. tenniflora, E. littoralis, E. Morieri et E. diffusa.
J'ai aussi trouvé sur plusieurs points de Cher-
bourg et de ses environs Agrostis verticillata, Vill.,
espèce méridionale, sans doate introduite par la ma-
rine, — ainsi que le pense M. Lloyd qui la signale
Comme fréquente aussi à Brest. — En tout cas, cette
Sraminée est parfaitement naturalisée ici et ne
Pourra que se répandre davantage. »
M Corbière montre aussi quel intérêt la Société
aurait à choisir Pour son excursion de l'été Saint-
Sauveur-le-Vicomte, comme quartier-général. — La
Société pense qu'il est encore trop tôt pour prendre
une décision à ce sujet.
M. R, Le Sénéchal communique une seconde note
ur He
pour servir à l'histoire de la faune européenne dans
les temps historiques.
À ce travail, l’auteur à ajouté une notice bibliogra-
phique qui a pour but de lever tous les doutes au
sujet de son originalité.
DEUXIÈME NOTE
POUR
SERVIR À L'HISTOIRE DE LA FAUNE EUROPÉENNE
DANS LES TEMPS HISTORIQUES
Par M. R, LE SÉNÉCHAL
Préparateur de Zoologie à la Faculté des Sciences
PRO ASE TES
C'est encore aux commentaires que j'emprunte le
sujet de cette note. César est un historien conscien-
cieux, exact et qui décrit avec un talent sans égalles
choses qu'il a vues et les faits dont il a été le té-
moin. Il touche à tout, car c'est un esprit curieux
et avide de savoir. C'est ainsi qu'après avoir parlé
des Germains et de leurs mœurs, ils ne dédaigne
pas de s'occuper des animaux qui peuplent la forêt
hercynienne. Il est vrai qu'il ne leur accorde pas
une bien grande part d'attention. C’est un général
d'armée, et non pas un naturaliste. Mais nous de-
vons lui savoir gré même de ses erreurs, puisqu'il
est un des rares écrivains de l'antiquité qui nous
Nr AN NS
ss =
aient donné des renseignements circonstanciés sur
la faune de l'Europe ancienne. J'ai démontré précé-
demment qu'il ne connaissait ni le Renne ni l'Élan,
Mais qu'appuyé sur le texte du livre VI, l'on pouvait
à peu près affirmer l'existence de ces deux animaux
dans les forêts de la Germanie au temps où il écri-
vait. Il termine sa description de la faune, descrip-
tion bien courte d'ailleurs — il ne parle que des
animaux qui l'ont frappé le plus — par le portrait
de l’Urus.
« Certum est genus eorum, qui uri appellantur.
« ii sunt magnitudine paulo infra elephantos, specie
« et figura et colore tauri. Magna vis est eorum et
“ Magna velocitas neque homini, neque feræ quam
“ Conspexerint parcunt. Hos studiose foveis captos
« interficiunt (Germani)..... Amplitudo cornuum et
« figura et species multum à nostrorum bouum cor-
« nibus differt. Hæc studiose conquisita ab labris
“ argento circumcludunt atque in amplissimis
“< epulis pro poculis utuntur ». De bello Gallico, L
VI, ch. xxvur.
Cette fois c’est bien de l'Urus, le 6os primigenius,
des auteurs modernes, qu'il s'agit. Et, s'il ne faut
voir là qu’une esquisse, du moins pouvons-nous
la dire exacte. César à vu l’animal dont il parle et
je le prouverai plus loin d'une façon irréfragable.
Peut-être y a-t-il un peu d'exagération dans le:
Paulo infra elephantos, mais elle est bien naturelle.
L'Urus atteignait vraiment une taille gigantesque.
Certaines des races bovines de nos jours peuvent
nous en faire juger, celle de la Frise, par exemple,
qui, d'après les recherches de Rutimayer sur la faune
5
ous
préhistorique de la Suisse descendrait précisément
du os primigenius, celle de la Hongrie également,
dont certains individus ont 1,70 (1).
Si maintenant nous parcourons les autres écri-
vains de l'antiquité, nous ne trouverons guère que
le nom de l’Urus dans leurs œuvres et sans indica-
tion de patrie, mais souvent accouplés à celui du
Bison.
Ainsi :
Silvestres uri assidue capreæque fugaces
Hludunt.
VIRGILE.
Tibi dant variæ pectora tigres,
Tibi villosi terga bisontes
Latisque feri cornibus uri.
MARTIAL.
Ici nous devons noter cependant un détail pré-
cieux, le « latisque cornibus uri » L'Urus avait de
très grandes cornes, ce qui est parfaitement con-
forme au texte de César :
Ii cessit atrox bubalus atque Bison.
Do uÊue.
Martial parle ici des animaux destinés aux jeux du
cirque, et selon toutes probabilités, c'est l’Urus qu'il
désigne sous le nom de Bubale. Un passage de Pline
confirme d’ailleurs cette interprétation que je donne
cependant sous toutes réserves « Paucissima, dit-il,
(1) La taille des bœufs et des chevaux se mesure de terre
au sommet du garrot.
1
= 09
« Scythia genuit, inopia fruticum : pauca conter-
« mina illi Germanisæ. Insignia tamen ferorum bonum
« genera, jubatos Bisontes, excellentique vi et ve-
« locitate uros, quibus imperitum vulgus bubalorum
« nomen imponit ». /ist. des anim., 1. VIIL, ch. xv.
Pline dit encore un peu plus loin que les cornes
d'Urus sont très employées dans les arts et que les
barbares s'en servent en guise de coupes. Un autre
auteur, Servius, donne les Pyrénées pour patrie à
l’Urus, ce qui tendrait à prouver que cet animal
habitait les forêts de la Gaule. C'est probable, mais
je n'ose l'affirmer. César, qui a parcouru la Gaule
dans tous les sens, n’en dit pas un mot.
En résumé, les anciens ont parfaitement connu le
Bœuf primitif. Les Germains le chassaient commu-
nément dans leurs forêts et il a figuré dans les jeux
du cirque.
Nous allons maintenant jeter un coup d'œil sur
les auteurs qu moyen âge el de la renaissance. Mais
ici la tâche devient difficile. Non-seulement ils con-
fondent l'Urus avec le Bison et le Buflle, mais encore
ils créent une troisième espèce, le Zuber ou Thur, qui
n'est, en réalité, autre que le Bison, comme nous le
verrons.
Charlemagne, au dire du moine de Saint-Gall,
Chassait aux environs d’Aix-la-Chapelle le Buflle et
l’Aurochs (Épisode de l'arrivée des ambassadeurs
d'Haroun al Raschid). Le passage de notre auteur
Parail au premier abord difficile à interpréter, mais
Une Citation du poëme des Niebelungen va l’éclairer :
* après il renversa un Bison (visent dans le texte)
. Un Élan, Quatre terribles Urus (la traduction que
j'ai sous les yeux ne donne pas le terme allemand,
mais c'est évidemment Auroch qu'il faut lire) et un
farouche Loup cervier..…… ». Seizième aventure.
Chasse de Siegefried (1). Le nom de Buflle a suivi
l'Urus depuis l'antiquité, mais il est à peine besoin
de faire remarquer que le Buflle asiatique n’a jamais
vécu en Allemagne. Il ressort tout d’abord de ces
deux textes que l'Urus et le Bison existaient à cette
époque dans les forêts de l'Allemagne. Mais bien
que les auteurs les confondent, ils portent cepen-
dant des noms différents en vieil allemand. On don-
nait à l'Urus le nom d'Urochs de Ur sauvage et Ochs
bœuf, qui s’écrivait encore Urhalt, Ursprung, Awe-
roschsen. Le Bison, lui, est appelé Visent, Vesont
Bisont. Mais à chaque instant les deux mots sont
pris l'un pour l’autre. Ainsi Albert le Grand donne
le nom de Visent à l'Urus, mais sa description se
rapporte à ce dernier : « Quos nos germanice Vi-
«sent vocamus cornua ingentia duo gestant...…:
« Plura eorum genera sunt quibusdam alta et longa
«“ Cornua, aliis brevia crassa et robusta » : Les deux
espèces sont assez bien caractérisées pour qu'on les
reconnaisse, malgré l'erreur de nom.
Au XVI siècle, les auteurs parlent encore de
l’Urus. Laurentius Carthusianus, histoire de mon
temps, s'exprime ainsi; « In Lithuania Uros esse,
«. Bizontes item et Alces ; errare qui Uros vocant
“ Bizontes, cum Bizontes ab Uris bovinam formam
« habentibus differant.…. ». Suit une description
fort exacte du Bison, dont je ne citerai que cette
(1) Cette chasse a lieu aux environs de Worms,
hu. CS
MR Fe ace re
= @ =
phrase caractéristique. « In tergo extat gibbus ela-
tior priore et posteriore corporis parte humiliore. »
Gessner, d'autre part, dit en propres termes, que
l'Urus et le Bison diffèrent essentiellement par la
Couleur et la longueur des cornes. Mais les témoi-
gnages de l'existence du Bœuf primitif deviennent
de plus en plus rares, puis on n’en trouve plus
trace. L’un des derniers survivants de la faune pré-
historique s'éteint sans qu'on puisse préciser la
date de sa disparition.
I ne me reste plus pour terminer cette note qu'à
ajouter quelques mots à propos du Bison. Aristote
l'a décrit sous le nom de Bonasus et lui assigne
Pour patrie la Pœonie (1), Appien sous le nom de
Bioovoc, Bison. Pausanias l'appelle Taureau pœonien
comme Aristote. Les auteurs latins l'ontconnu aussi
bien que l’Urus avec lequel il a figuré dans les jeux
du cirque, comme on l'a vu plus haut, Ceux du
moyen âge et de la renaissance sont plus explicites
encore et, à travers les erreurs qu'ils ont tous
commises, on le reconnaît bien mieux que le Bœuf
primitif. Je n'insisterai pas sur les descriptions qu'ils
en ont données, car le Bison vit encore de nos jours
en Pologne, dans la forêt de Bialowics. Du reste, il a
conservé dans ce pays le nom de Zuber et de Thur,
qu'il portait autrefois. Si nous lui donnons celui
d'Aurochs, c'est parce que les Allemands le confon-
daient avec l’Urus et qu'ils lui ont conservé cette
*Ppellation après l'extinction de ce dernier.
1) La Pœonie répondait en partie aux principautés danu-
biennes,
A —
C'est dans les commentaires de César, ai-je dit,
que j'ai puisé le sujet de ces notes. En parcourant
les quelques pages que César consacre à la faune
de la forêt hercynienne, j'ai pensé qu'il y aurait un
certain intérêt à jeter un peu de lumière sur l’his-
loire de quelques animaux dont deux n’existent plus
dans l'Europe centrale et dont un autre, le Bœuf
primitif, a disparu à tout jamais.
Bibliographie.
Aristote. Hist. des anim.
Pausanias. De region. Græcæ.
Appien. De venatione.
Cæsar, De Bello gallico.
Olaüs Magnus. De animalibus.
Erasmus stella. De origine Brussorum. In Gesneri
operibus.
Jul. Pomp. Sabinus.
Pline l'Ancien, Hist. nat.
Martial.
Virgile,
Servius.
Macrobe.
Scaliger.
Eliota Anglus. Dictionarium anglicolatinum.
In Gesn. op.
Jo Bæmus, De moribus gentium. Id.
Raphael de Volateræa. Id.
Aldrovand. Quadrupedum bisulcorum historia.
Laur. Carthusianus. In Gesn. oper.
4
:
É
!
À
E
z
1
4
pe
ns DE 5
Rutimeyer. Die Fauna der Pfahlbauten in der
Schveiz.
V. Borie. Les animaux de la ferme.
M. Topsent donne lecture d’une note servant de
contribution à l’étude de la distribution des éponges
de la Mancheet établit la comparaison entre la faune
des Spongiaires de Luc et celle des îles Anglo-
Normandes telles que le fait connaître un récent
travail de M. Koehler.
CONTRIBUTION A L’'ÉTUDE
DE LA DISTRIBUTION DES ÉPONGES
DE LA MANCHE
Par M, E. TOPSENT
Membre de la Société Linnéenne de Normandie
Les déterminations d'espèces n'offriraient qu'un
faible intérêt si elles ne devaient permettre de com-
Parer des faunes locales entre elles; aussi erois-je
utile de mettre à profit l'occasion qui se présente au-
jourd'hui de contribuer un peu à l'étude de la distri-
bution des Éponges de la Manche en comparant la
faune des Spongiaires de Luc avec celle des îles
Anglo-Normandes.
M. Koehler, chargé de cours complémentaire à la
Faculté des Sciences de Nancy, a publié récem-
ER ra
ment (1) le compte-rendu d’excursions qu'il a faites,
pendant les étés de 1884 et 1885, aux îles Guernesey,
Jersey, Herm et Sark, à la recherche des invertébrés
marins. Rapprochons de la liste des Éponges qu'il a
recueillies celle que j'ai tenté de dresser (2) pour
notre littoral :
Un assez grand nombre d'espèces suffisamment
caractérisées paraissent jusqu’à présent manquer à
Luc qui sont signalées à quelqu’une des îles Anglo-
Normandes, par exemple : Geodia Zetlandica, Ca-
minus osculosus, Hymeniacidon armatura, Isodyctia
infundibuliformis, Ophlitaspongia papillata, Veron-
qia rosea, etc. |
D'autres, au contraire, non moins faciles à recon-
naître, ne sont pas rares à Luc et ne figurent pas
parmi les trouvailles de M. Koehler; je citerai :
Ciocalypta penicillus, plusieurs Desmacidon, Hy-
meniacidon sulphureus, H. sanguineus, Dictyocylin-
drus hispidus, etc.
Je pourrais aussi faire remarquer la pauvreté re-
lative des eaux de Luc en Éponges calcaires. Mais
de nouvelles investigations peuvent combler les la-
cunes et amoindrir ces différences entre les deux
faunes. Il m'en reste d’autres à signaler qui sont
profondes
n effet, c'est un fait très intéressant que plu-
sieurs de nos espèces, assez abondantes pour qu'on
soit sûr de les rencontrer dans toutes les excursions,
(1) Ann. Soc. Nat., 6e série, t. XX, n°5, et Bull. Soc. des
Sciences de Nancy, A8SS,
(2) Bull. Soc. Linn. Norm., 1885-1886 et 1886-1887.
us.
manquent totalement sur la liste de M. Koehler. Ces
espèces, toutes reconnaissables au simple aspect,
sont :
Chalina oculata, Dysidea fragilis, Dictyocylin-
drus fascicularis, Polymastia robusta, Isodyctia
Hyndmani, Hymeniacidon ficus (ee dernier sur le
Quihot, les autres dans les dragages).
M. Koehler a cependant dragué à Guernesey : de
plus , il dit avoir eu connaissance de beaucoup d’a-
nimaux recueillis dans ces parages avant son arri-
vée ; il est certain qu'il aurait vu ces espèces si elles
ne manquaient pas dans la région ou si elles n’y
étaient pas très rares. Mais il n’en est pas fait men-
tion dans son travail, et c'est avec un point de doute
que le Dysidea fragilis est signalé à Guernesey.
S'il en était besoin, la Monographie de Bowerbank
achèverait de nous convaincre, car, parmi les Épon-
8es précitées, l’auteur n'indique comme habitant les
îles Anglo-Normandes que le Dictyocylindrus fasci-
cularis dont il avait vu deux échantillons provenant
de Guernesey.
De sorte que, même en admettant que quelques
rares représentants de ces espèces puissent se ren-
Contrer dans la région explorée par M. Koehler, leur
extrême abondance peut être considérée comme
Caractéristique de la faune de Luc.
À 9 heures 1/4, la séance est levée.
SÉANCE DU 7 MARS 1887.
PRÉSIDENCE DE M. BERJOT.
A 8 heures, la séance est ouverte.
Le procès-verbal de la séance du 7 février est lu
et adopté.
Les livres adressés à la Société sont passés en …
revue.
M. Morière donne lecture d'une circulaire de M. le
Ministre de l'instruction publique , invitant les
membres des Sociétés savantes à coopérer à la révi-
sion de l'Histoire de la France en 1789, et, pour que
les mémoires destinés à être réunis aient, dans
leurs grandes lignes, une uniformité qui en facilite .
la lecture et la comparaison, indiquant un projet de
plan pour l'état descriptif d'une Généralité ou d'une
région de la France à cette époque.
M. Gossart expose les résultats déjà importants de
ses premières recherches sur la Caléfaction.
MEN LE
dé De à
EXPÉRIENCES DE CALÉFACTION
Par M. GOSSART
Professeur de Sciences physiques au Lycée de Caen
me
Le phénomène de caléfaction est bien connu; sa
théorie au contraire est encore imparfaitement expo-
sée, soit dans les traités d'enseignement, soit dans
les mémoires spéciaux.
Boutigny, d'Évreux, particulièrement, en exposant
ses ingénieuses expériences sous ce titre : Une nou-
velle branche de la physique, déclare par cela même
s'être plus inquiété de présenter la caléfaction
comme un phénomène bien distinct des autres faits
calorifiques, comme un nouveau fait primitif, que
de le rattacher à des lois générales.
D'après la forme des gouttes sphéroïdales et
d’après leur mode de production, on ne possédera
évidemment une théorie de la caléfaction que lors-
qu'on aura relié toutes les particularités du phéno-
mène, dans les conditions les plus variées où il est
possible :
1° aux lois de la tension superficielle;
2 aux lois générales de la vaporisation.
Le premier point a été deviné par Boutigny, bien
avant la remise en honneur de la tension superfi-
cielle,
Voici, en effet, la conclusion de son mémoire
PS de
de 1850 : « Les corps à l’état sphéroïdal sont limités
par une couche de matière dont les molécules sont
liées de telle sorte qu'on peut la comparer à une
enveloppe solide , transparente , d’une épaisseur
infiniment petite et douée d’une très grande élas-
ticité. » Quant au second point, Boutigny, au con-
traire, semble s’étudier à l'écarter ; il cherche à éta-
blir que « l'équilibre de calorique et l'équilibre de
tension, n'existent pas pour les corps à l'état phé-
roïdal » et c’est peut-être ce qui explique le peu
d'expériences faites par lui dans les atmosphères
diverses.
J'ai pensé qu'il y à lieu, avant tout essai de
théorie, de reprendre l’étude de toutes les particu-
. larités du phénomène, dans les circonstances les
plus variées, et surtout aux conditions limites.
c'est-à-dire en modifiant de toutes manières la
nalure et la température des plaques, la nature et
le volume des gouttes liquides et, enfin, la nature et
la pression de l'atmosphère ambiante.
Ces particularités sont relatives :
1° à l'absence de contact ;
2 à la température du liquide caléfié ;
3° à sa vitesse d’évaporation ;
4° à la température minima de la plaque;
5° à la forme des gouttes et spécialement à leur
épaisseur et à leur angle de raccordement.
Ge dernier examen surtout, par la comparaison de
la photographie des gouttes, avec les résultats que
donnera le calcul (dans l’une ou l'autre des deux
hypothèses suivantes), pourra peut-être révéler
la cause ou l’origine du phénomène, c'est-à-dire
SR ji
— 77 —
donner une réponse à l’une ou à l’autre de ces deux
Questions :
1° La caléfaction est-elle la limite d'une modifi-
liquide et d'une plaque solide ?
C'est ce que semblent penser les physiciens qui
assimilent les 8outtes caléfiées aux Boultes froides
de mercure sur le verre et qui rappellent à ce propos
Moins plan.
2 La caléfaction est-elle au contraire consécutive
d'une Vaporisation brusque, et la 8outte sphéroïdale
Ce qui donnerait un angle de raccordement oul ,
bien différent de l'angle de 45° du mercure sur le
Yérre et ce qui produirait une surface géométrique
ne dépendant que de la mise en jeu des forces sui-
Vantes : tension Superficielle constante tout autour,
poids du liquide intérieur, pression de l'atmosphère
ambiante.
que jour tout ce Programme, j'ai cru que cet objectif
ST. mot.
L. ABSENCE DE CONTACT.
L'absence de contact est généralement admise et
même enseignée, d’après les nombreuses expé-
riences de Boutigny, (plaques non attaquées chimi- 2
quement par les liquides caléfiés, flamme observée
derrière la goutte) et d’après l'expérience de Poggen-
dorff, qui place la goutte, la plaque et un galvano-
mètre dans le circuit d’une pile, sans déviation de .
ce dernier tant que dure la caléfaction. Cependant
M. Buff explique la possibilité d'apercevoir la
flamme d’une bougie entre la plaque et le sphéroïde, %
par des oscillations très rapides du globule qu’em-
pêche de suivre la persistance des impressions lumi-
neuses sur la rétine, et, d'autre part, l'expérience
de Poggendorff ne réussit plus aussi bien dans le
Cas d'une goutte volumineuse et quand la tempé-
rature est très basse ou très haute. M. Hesehus à
expliqué cette exception (Journal de Physique, TT),
en mesurant approximativement l'intervalle par .
décomposition galvanique du sulfate de cuivre sur
un fil de platine immergé dans la goutte. Cet inter-
valle diminue un peu dans les cas indiqués. :
J'ai constaté les mêmes faits en faisant passer
entre la goutte et la plaque les étincelles d'une bo-
bine de Rhumkorff qu’amplifie au besoin une bou-
teille de Leyde, disposée suivant la méthode de |
Grove. La goutte incolore ou noircie paraît alors
littéralement reposer tout entière sur une couche
lumineuse très mince due à l’illumination de la va-
D pe
peur seule. Cette couche, d’une épaisseur moyenne
d’;5 de mill. en effet, montre bien l'absence de con-
lact, les variations de distance dans les diverses con-
ditions de grosseur de la goutte ou de température
de la plaque, dessine très nettement le contour ap-
parent de la goutte et enfin m'a paru révéler, quoi-
que grossièrement encore, un angle de raccordement
nul. Je ne cite du reste aujourd'hui cette disposi-
tion (n'ayant encore fait aucune mesure photogra-
phique), que comme une simple expérience de cours
prouvant l'absence de contact.
IT. TEMPÉRATURE pu LIQUIDE SPHÉROÏDAL.
Les mesures à l'air libre ont été faites sur divers
liquides, par Boutigny, à l’aide du thermomètre à
mercure, par M. Baudrimont au moyen de la mé-
thode calorimétrique et plus récemment par M. He-
sehus avec une pince thermoélectrique, et toutes
ont conduit à cette loi bien connue que la tempéra-
ture de caléfaction d'un liguide est très peu infé-
rieure à sa température d’ébullition régulière ; elle
oscille entre 96° et 97° pour l’eau.
Dans le vide, on n a, à Ma Connaissance, que peu
d'expériences :
Despretz (C. CR., 1849) a vu le protoxyde d'azote
Placé dans une capsule d'argent posée sur une brique
chaude se couvrir à l'état sphéroïdal dans le vide,
d'une couche de neige et par conséquent se refroidir.
Boutigny a conservé, de la même façon, de l'acide
Sulfureux caléfié, mais sans mesures de température.
= 0 —
Plus récemment, M. Luvini (1884), qui a employé
le même procédé pour l’eau, l'alcool et l’éther, avec ù
un thermomètre placé dans la goutte, a vu ces .
liquides se refroidir dès les premiers coups de …
piston, et, ayant constaté l’oscillation du thermo-
mètre entre 37° et 40° et celle du manomètre de 1
machine pneumatique entre 45 mill. et 60 mill.,
propose l'extension de la loi de Boutigny aux atmos-
phères raréfiées, conclut à la possibilité d'obtenir d
la glace par caléfaction et base sur cette suppositio
intéressante une nouvelle théorie de la grêle.
Cette méthode, en dehors de l'indécision sur 1
correspondance des indications thermométriques €
manométriques, laisse aussi, d’après l’auteur, cetl
incertitude de savoir si la basse température a ét
obtenue par caléfaction ou par ébullition ordinaire,
à moins que le creuset ne reste suffisamment chaud
après l'enlèvement de la cloche. |
J'ai pensé que pour établir d’une manière précise
la loi des températures du liquide caléfié dans de
atmosphères variées, il serait avantageux de produire
le phénomène d’une manière continue, à l'intérieur
d’une clochehe Ati t fermée, au moyen d'un
creuset chauffé, constamment aussi, au centre de À
platine et en alimentant le sphéroïde à volonté par un
robinet à gouttes tenant le vide, ou par un siphon à.
robinet. L'appareil que j'ai construit, avec l'utile se
cours du préparateur de physique du Lycée, M. Bel
loc, est disposé comme l'indique la planche ci-contre
La machine pneumatique de Carré permet d'ob
tenir rapidement, sans aucune secousse de la cloche
ni des instruments de mesure, une pression de
a
RS
achin
M
1, Le
OR | |
41/07b5 » 2prrubr Ca
HO1D}ust1D pr JO LU1Go\ I
r
Tube d'aspiration
eait
l
Sortie de
* ANPLU0]9400 ND | gr
MmhIueIDY RM 0B1v 7
%
A7 2P 972] 2247U91f re k NS
‘+
$e
Ÿ
à
K&
ET TRUVEO
TS PT SCORE D PT PE OR D Ps ee le PU
si BE
760 mill. à 2 mill., qui se maintient aussi longtemps
qu'on veut pendant les expériences. Une fois l’eau
en circulation dans l'anneau qui protège la cloche
et le thermomètre soulevé de plusieurs centimètres
au-dessus du creuset, on chauffe ce dernier sans
crainte des accidents, on produit la goutte, en ré-
glant la flamme du chalumeau d’une main et l’écou-
lement de l'eau de l’autre, puis on enfonce le ther-
momètre mobile à frottement doux sans aucune
variation de la pression. On note, dès qu'il est dans
la goutte, un abaissement rapide, si la goutte est
suffisamment volumineuse : oncontinue d'entretenir
celle-ci tout en constatant la fixité du manomètre et
du thermomètre aussi longtemps qu’on veut. On peut
ensuite, en ouvrant le robinet à 3 voies dans l’air
ou dans la trompe, augmenter ou abaisser régu-
lièrement et lentement la pression et suivre la
marche parallèle du thermomètre et du manomètre.
Voici quelques-uns des résultats obtenus :
Température Température
Pressions, de caléfaction d’ébullition
observée. de Regnaull.
TR FN Rer SES Ecarts.
DS © 1... : ANT 78, bise — 0,5
Cu | 70 4/8... de se of 400
uns d'AD ttiumibel 41°, 5... —0,5
eu M r.. sn ia 34,5. . +1,5
25: 1, M. ss M ui Ace 21:95 . — 1,5
le obus dl 20°, 5. . + 2,5
Comme résullats absolus, je comptais trouver, de
6
— 4
même qu'à la pression atmosphérique, des tempé
ratures un peu plus petites sous chaque pression que .
les températures correspondantes d'ébullition. J'ai.
trouvé jusqu'à présent des tempéralures qui sont :
tantôt un peu supérieures, tantôt un peu inférieures .
aux températures d’ébullition (d’après les tables de …
Regnaull), mais l'écart n'a jamais dépassé un degré, .
du moins entre 100 et 26» et entre 760 mill. et 27 mill …
Pour les pressions et les températures plus basses,
je n’ai plus rencontré la même concordance. La calé-
faction m'a d'abord paru plus difficile à produire,
même avec de l’eau bien privée d'air par ébullition. …
Il reste encore, àcettelimite, deux difficultés, jecroiss |
les gouttelettes qui tombent dans le creuset rebon-.
dissent en véritable grêle, par suite probablement de
la grande vitesse d’évaporation. Il faut des tâtonne-.
ments pour produire un sphéroïde un peu volumi.
neux où l'on puisse bien plonger la boule du ther-.
momètre. Si le creuset est trop chaud. la goutte.
s'émiette; s’il est trop froid, elle mouille le métal. Il.
reste donc ou à lever celle difficulté pour arriver!
la production d'un glaçon, ou si elle est insurmon
limite à la caléfaction et quelle serait exactem
cette limite. Une seconde difficulté tient peut-être
présent qu'énoncer le résullat général suivant dé-
montré, je crois bien, pour la première fois : Entre 20
et 100", la température de l'eau en caléfaction ts
= D =
trés voisine de la température d'ébullition régulière
sous la même pression.
Je me propose de déterminer maintenant toutes
ces températures de degré en degré de 100° à 0e,
c'est-à-dire jusqu'à la production de la glace, sous
une pression de 4 mill., ou bien (si la caléfaction
n'est décidément pas possible sous ces basses pres-
sions) jusqu'à la limite du phénomène et de fixer,
par des mesures faites à des jours différents et par
des observateurs différents, le degré d’approxima-
lion des nombres obtenus.
Je vérifierai ensuite si la loi s'étend aux autres
liquides et aux pressions supérieures à une atmos-
phère. Le même appareil légèrement modifié me
Permetlra aussi de mesurer la vitesse d'évaporation
dans l’état sphéroïdal et Ja température minima des
plaques, en transformant le creuset de platine en
couple thermoélectrique par soudure directe de
réophores de platine et de platine rhodié.
M. Dangeard fait connaître un procédé nouveau
Pour colorer dans les préparations de botanique les
fibres ligneuses à l'exclusion de la cellulose. Ce pro-
cédé, d'une grande simplicité, est employé cons-
lamment à la Faculté des Sciences dans les exercices
Pratiques qui font partie de l'enseignement de M. le
professeur Morière.
UN PROCÉDÉ OPÉRATOIRE
EN
HISTOLOGIE VÉGÉTALE
Par M. P.-A. DANGEARD
Docteur ès Science
Chef des Travaux de Botanique à la “ab des Sciences.
Les réactifs employés pour distinguer le ligneu
de la cellulose sont assez nombreux. Les princes
sont :
4° La phloroglucine. On passe rapidement 1
coupes dans une solution alcoolique à 0,5 ‘ de
phloroglucine ; on les place en préparation avec de
l'eau et on fait passer sous le couvre-objet une.
goutte d'acide chlorhydrique. Le ligneux se colôre
en rouge violet (1).
une solution aqueuse de sulfate d’aniline ; les m
branes se colorent en jaune safran et la coloration
devient beaucoup plus intense par l'addition d'un
goutte d'acide sulfurique étendu (3).
(1) Wiesner, Zeitchr. f. anal. Chem.,t. XVII, p. 511, 1878
V. Hôhnel, Stzber. d. math. n. kl. d. Wiener, Akad. (
Wiss., LXXVI, p. 685.
(3) Wiesner, Stzber d. math. nat. Kl. d. Akad. d. W
LXXVII, 1.
un GES es
3 La Coralline. Les coupes étant colorées par ce
réactif, on dépose au bord du couvre-objet une
goutte d'une solution de potasse ; les vaisseaux se
colorent en rouge-brun, le sclérenchyme en rose (1).
4 Le chlorure de zinc iodé. C’est le réactif bien
connu de la cellulose qu'il colore en bleu : le ligneux
est coloré en jaune.
® L'acétate de rosaniline. M. Styler (2) trempe
les coupes dans une dissolution étendue de chlorure
de calcium 1/60 : puis dans l'hyposulfite de soude
1/32. Il lave ensuite à l'eau, passe dans l'alcool et
finalement dans une dissolution alcoolique d'acétate
de rosaniline 1/960 : l'excès est enlevé au moyen
d'alcool.
6° La l’uchsine. M. Russow (3) conseille de traiter
la coupe par une goutte de fuchsine étendue ; il faut
ensuite disposer le couvre-objet, ajouter quelques
gouttes de glycérine et abandonner la préparation
pendant 24 heures.
Plusieurs de ces réactifs ne peuvent servir pour
les coupes qui doivent être conservées en prépara-
tion permanente : ce sont ceux qui exigent le con-
Cours de l'acide chlorhydrique, de l'acide sulfurique
ou de la potasse.
D'autres ne peuvent guère être employés que dans
des cas spéciaux : ainsi le procédé de M. Styler exige
Un trop grand nombre de manipulations : il est trop
(1) Manuel technique d'anatomie végétale, par E. Strasburger,
traduit par Godfrin. Paris, Savy, 1886
(2) Pharm., Journ. und Trans., t. VI, p. 741, 187.
(8) Russow, Sitz. Ber. d. Dorpas. Natur. Ges., 1880, p. 419.
nn
compliqué : celui de M. Russow est beaucoup plus
simple, mais il demande 24 heures d'attente.
Il y aurait cependant grand avantage à pouvoir -
employer la fuchsine : les membranes lignifiées ab-
sorbent facilement ce colorant en solution aqueuse
et le reliennent ensuite énergiquement : la difficulté
consiste à débarrasser les membranes cellulosiques
de la fuchsine, sans décolorer les membranes ligni- …
fiées, sans altérer le tissu lui-même et sans perte |
de temps.
Voici comment nous procédons : les coupes sont
passées rapidement dans une solution de fuchsine;
puis portées dans une goutte de glycérine sur la la- À
melle de verre : on place le couvre-objet et l'on. É
chauffe jusqu'à l'ébullition sur une lampe à alcool.
Il est facile de surveiller à un faible grossissement
les progrès de la décoloration ; avec un peu d'habi-
tude, une simple inspection suffit.
Au lieu de glycérine pure, il est préférable d'em-
ployer dela glycérine étendue, ce qui abaisse le point
d'ébullition.
La solution de fuchsine peut être faite de la façon …
suivante: on dissout la fuchsine dans très peu d’al- :
cool et on étend ensuite d’eau distillée de façonà
obtenir une belle coloration rouge.
Notre procédé ne s'applique pas exclusivement à
la fuchsine ; on pourrait prendre les autres couleurs
d'aniline et même la safranine; mais les résullals :
nous ont paru moins salisfaisants.
Enfin les coupes doivent être montées de préfé- .
rence dans la glycérine gélatinée ; des préparations
ainsi conservées depuis près de deux ans sont tout 4
RUE
a ie
aussi belles et tout aussi démonstratives qu'au pre-
mier jour (1). Dans ces préparations, le suber etla
cutine restent colorés; la coloration du suber est
plus faible que celle du ligneux et la confusion
n'est jamais possible.
Les élèves qui fréquentent les laboratoires en vue
des examens n'ont que peu de temps à leur dispo-
silion; ils sont souvent fort embarrassés au début
pour distinguer les éléments anatomiques, nous
croyons leur rendre service en leur signalant ce pro-
cédé de coloration que nous n'avons trouvé indiqué
nulle part. On peut ainsi analyser les coupes avec la
plus grande facilité, sans perte de temps, etse faire
une collection d'études à la fois intéressante et
ulile.
M. le Vice-secrétaire lit, de la part de M. R. Le
Sénéchal, comme contribution à l'étude de la faune
normande, une note sur quelques animaux recueillis
dans le canal de Caen à la Mer, pendant l'année 1886.
NOTE
QUELQUES ANIMAUX
RECUEILLIS DANS LE CANAL DE CAEN À LA MER
Par M. R. LE SÉNÉCHAL
Préparateur de Zoologie à la Faculté des Sciences de Caen
Partout où s'opère le mélange des eaux douces el
(1) On peut d'ailleurs employer le baume de Canada, en sui-
Vant la méthode ordinaire.
DE —
des eaux salées, on rencontre à la fois des espèces
fluviales et des espèces marines, les unes et les
autres parfaitement acclimatées dans leur nouveau -
milieu. :
L'on peut étudier la faune des eaux saumâtresà. ë
l'embouchure de tous nos fleuves. Je ne puis mieux .
faire, puisque je parle de la Normandie, que de rap- |
peler ici les travaux de MM. Lennier et Gadeau de
Kerville, sur l'Estuaire de la Seine. Nous n'avons |
pas, dans le Calvados, de cours d'eau très considéra-
bles, mais ils se prêtent tout aussi bien à cette
étude et renferment des espèces intéressantes. 1
L'Orne et le Canal m'offraient l'un et l'autre un
Champ d'exploration favorable à cause de leur pro=
ximité. J'ai choisi ce dernier, dont la création
remonte à une date peu éloignée de nous. Quæ |
rante et quelques années nous séparent de celte
époque. L’acclimatation des espèces marines et des |
espèces fluviales, dans un milieu bien différent de. è
celui où elles vivent normalement, est complète.
L'on ne saurait en inférer, d’ ailleurs, que ce laps de |
temps soit nécessaire. Nous devons constater le fait, :
— €t il est intéressant, — mais rien de plus. :
Le canal de Caen à la mer court dans la vallée de
l'Orne, parallèlement à ce fleuve, dont il est séparé
du côté droit (1) par de vastes marais entrecoupés
de fossés. À gauche, il se rapproche des collines peu
élevées qui dominent la vallée et reçoit par des
aqueducs les eaux douces qui en descendent. Son
point terminus est le port d' Oyestreham.
(1) Le port est pris comme point de départ.
Rennes ne D DOS dde à à
2 96
L'analyse d'un échantillon d'eau pris au pont de
Bénouville, à une lieue environ d'Oyestreham, a
donné une teneur en chlorure de sodium de 29,447
par litre. La salure des eaux du canal est done plus
de treize fois moins grande que celle de La Manche.
Maïs elle est relativement considérable si on la com-
. Pare à celle des eaux potables de la ville, qui ne ren-
ferment guère que 0,25 de sel par litre.
Parmi les animaux que j'ai recueillis, les uns figu-
rent depuis longtemps sur les catalogues de la faune
du Calvados, mais n'avaient point encore été signalés
dans les eaux saumâtres. A ce groupe, appartient le
Laphopus Trembleyi (Waisa reptans Lamouroux)
Charmant petit bryozoaire de la famille des Phuma-
tellides découvert aux environs de Caen, en 1816,
par MM. Lamouroux et Deslonchamps. On le ren-
contre toute l'année sur les plantes submergées,
mais l'hiver, ses colonies, toujours composées d’un
nombre assez restreint d'individus, sont très petites
el Sans grande vitalité. 11 est plus commun à l’em-
bouchure des aqueducs que le long des berges. Il
S'avance pas à pas, pour ainsi dire, vers l'eau sau-
mâtre.
D'autres figurent pour la première fois sur le cata-
logue de la faune locale. Tel le Palæmonetes varians
(Palæmon varians de Leach) bien connu des pé-
cheurs et fort peu apprécié du reste. Il semble que
SON passage dans l'eau saumâtre ait enlevé toute
Saveur à sa chair. Détaché avec raison du genre
Palæmon, ils s'en distingue facilement par la struc-
ture de l'antenne interne et des pattes préhensiles.
Le troisième fouet de l'antenne interne, manifeste-
en
ment avorlé, est soudé dans une grande partie desa
longueur avec le fouet adjacent. Les pattes préhen-
siles, au nombre de deux paires, comme dansle «
genre Palæmon, offrent un poignet très long. |
La main des pattes de la première paire est pro=
portionnée au poignet, c'est-à-dire longue et forte.
Celle de la seconde paire est petite et faible. Les
doigts dans les deux paires sont garnis de bouquets
de poils et présentent à leur côté interne une mem-.
brane chitineuse sur laquelle s'étalent de gros poils
à pointe mousse que l'on peut avec vraiseru haies
considérer comme des organes de tact. |
Le rostre presque droit, à pointe entière ou bifide,
est armé de quatre à six dents en dessus. le plus
souvent de six, de deux en dessous, mais l’on ren=.
quatre forles épines disposées deux à deux, de 4
chaque côté de la pointe médiane, les deux plus u
rapprochées de celles-ci atteignant parfois une lon
gueur considérable. M. le professeur Barrois, de la.
Faculté de médecine de Lille, à qui j'ai soumis mes.
dessins, est d'avis que l'espèce du canal ne diffère
pas de celle qui vit dans le Pas-de-Calais et sur
laquelle il vient de publier un excellent travail. Je
m'en réfère entièrement à son autorité et si je me nu
suis un peu étendu sur le Palæmonetes variansr.
c'est uniquement pour donner une idée des variaz
tions locales qui exposent les naturalistes à créer
des espèces qui ne méritent pas ce nom. è
Je rangerai dans le même groupe deux aulres
crustacés, le Mysis vulgaris et le Sphæroma ser*
FU
ratum. Vers le mois de juin, l’on trouve cette Mysis
par milliers dans les eaux du Canal. Toutes portent
des embryons dans leur poche ineubatrice, mais je
n'ai jamais pu les conserver vivantes en captivité.
Peut-être n'ont-elles cet habitat qu’à ce moment.
On n'en rencontre pas trace à une autre époque que
celle-là. Si cette hypothèse est exacte, ce serait alors
un crustacé de passage. Quant aux Sphæroma, ils
habitent le Canal d'une manière permanente.
Il suffit d'enlever une motte de la berge pour en
recueillir de nombreux spécimens. Pas plus que le
Mysis, du reste, ils ne diffèrent des espèces du
même nom que l'on prend communément sur la côte.
Je placerai dans un troisième groupe les animaux
entièrement nouveaux pour la faune du Calvados.
Ils sont au nombre de quatre, le Cordylophora
lacustris, le Paludicella Ehrembergüi, le Coraphium
Bonelli et le Caridina Desmarestii.
Les hydraires composés si communs dans toutes
les mers ne se trouvent pas dans les eaux douces ou
très peu salées. Un seul fait exception à la règle, le
Cordylophora lacustris. Connu depuis longtemps
dans la Baltique, où vivent nombre d'espèces d'eau
saumâtre, en raison de la salure peu considérable de
cette mer qui reçoit tant de fleuves, à l'embouchure
de la Tamise, il ne fait partie de la faune francaise
que depuis très peu d'années. L'on en doit la décou-
verte à M. Edmond Perrier, qui l'a rencontré dans
l'un des bassins du Museum. On le trouve en toute
Saison, mais surtout en été. À ce moment, il tapisse
littéralement les culées des ponts et les plantes sub-
mergées depuis le bassin jusqu'à Oyestreham. Quant
— 92 —
à Son origine, elle s'indique tout naturellement. Le
port de Caen est fréquenté par des bateaux norwé-
siens, suédois et anglais, qui l'ont apporté attaché
leurs flancs.
À ce même fait, je crois pouvoir rattacher la pré-
sence dans le Canal d'un minuscule bryozoaire, la
Paludicelle d'Ehremberg. En examinant avec atten-
tion des touffes de Cordylophora, l'on a parfois.
chance de tomber sur une Paludicelle dont les ri
meaux sont pour ainsi dire soudés à ceux
l'hydraire. On la trouve également englobée dans
tissus de la spongille fluviatile (1). Mais jamaisjen
l'ai rencontrée en colonies libres, comme M. le doc
teur Jullien. La Paludicelle vit dans les mêmes li
que le Cordylophora et il n'y a rien d'étonnant à @
qu'elle soit venue avec lui.
MM. Lennier et Gadeau de Kerville ont signalé le
Coraphium longicorne à l'embouchure de la Seine.
Cette espèce ne paraît pas exister dans le Canal, j
ne l'ai pas rencontrée une seule fois dans mes nom-
breuses explorations. En revanche, on trouve paf
milliers une autre Corophie, le C. Bonelli, qui vit
avec le Sphæroma serratum dans les mottes de terre
submergées de la rive. Cette Corophie répond
bien à la description qu'en donnent Bate et Wi
Wood mais, chose bizarre, je l'ai inutilementcherch
à Luc (2) l'année dernière.
(1) Je dois la Communication de cette espèce à un étudial gE
de la Faculté, M. Topsent, qui s'occupe spécialement des
éponges. Me
(2) La Faculté des Sciences possède un laboratoire 20
gique sur la côte à Luc-sur-Mer.
es DS de
Le Caridina Desmaresti, petit crustacé de la fa-
mille des Carinides ne paraît pas commun dans le
Canal. Il l’est bien davantage dans les fossés du
champ de courses, où l’eau est entièrement douce.
M. Gadeau de Kerville avait d’ailleurs déjà signalé ce
fait. Le rostre uniformément denté en dessus, armé
de cinq ou six dents en dessous de ce petit crustacé,
ses mains pourvues d’une espèce de talon reçu dans
une échancrure du poignet, sa carapace fortement
pigmentée, l'avortement complet du troisième fouet
de l’antenne interne, le font reconnaître à première
vue. Il n'atteint jamais une grande taille et est
même inférieur au Palæmonetes varians sous ce
rapport.
Dans un dernier groupe enfin, je placerai des ani-
maux que je crois nouveaux pour les eaux saumâlres,
deux bryozoaires appartenant l’un au genre Pluma-
telle, l'autre, au genre Membranipore, un Cirrhipède
et un Acarien. Les Zoaria de cette Plumatelle, plon-
gées dans les touffes de Cordylophora, comme la
Paludicelle, forment un lacis de rameaux jaune-
brun ou hyalins suivant l’âge, les uns adhérents à
l'hydraire, ce sont les plus âgés, les autres libres, ces
derniers presque microscopiques.
La détermination des Bryozoaires d'eau douce
n'est pas chose facile, comme le dit fort justement
le docteur Jullien dans sa monographie et ne pouvant
apporter cette Plumatelle à aucune espèce connue,
je la considère avec doute cependant comme nou-
velle, et je m'appuie surtout sur ce fait, que l’ouver-
ture, vue dans une position favorable, apparaît net-
tement carrée, I n'y a peut-être là après tout que
M on
l'une de ces variations locales dont j'ai parlé. En tout
cas, il était intéressant de signaler le fait.
Le membranipore appartient incontestablement à
la famille des Membraniporidæ. Les Zoaria s’éten-
dent en plaques minces, peu adhérentes sur les
corps submergés. Ils se composent de zoécies hexago-
nales, dont la marge porte une riche ornementation.
A un grossissement considérable, celte marge paraît
couverte de mamelons cristallins, coniques et de
taille très variable. Deux des espèces décrites par
Hincks, les Membranipora Rosselüi et trifolium
s'en rapprochent un peu, mais ni l’une ni l'autre
ne peuvent être identifiées avec celle qui habite le
canal. 11 s’agit évidemment d’une espèce modifiée,
mais qui l’est assez pour mériter une dénomination
spéciale (1).
Ce membranipore se rencontre en grande abon-
dance au pont de Bénouville, sur les bouées en fer
qui indiquent la passe et sur les plantes aquatiques-
On le retrouve à Blainville en remontant le caral,
mais il ne dépasse que très peu cette station qui est
à cinq kilomètres de Caen environ.
Sur ces mêmes bouées dont je viens de parler, vit
un Cirrhipède que j'ai rapporté au Balanus amphi-
trite. I y est commun. Il est déjà remarquable
de voir des Balanes s'aventurer dans une eau dont
la salure est en somme très faible. Mais ce qui l’est
davantage, c’est que ces mêmes balanes pullulent
(1) J'ai donné à la Plumatelle et au Membranipore le nom de
deux de mes amis. Je souhaite que le Plumatella Topsentit et
le Membranipora Lerouæii conservent leurs parrains.
Note de l’auteur.
FR.
dans les aqueducs qui amènent au canal les eaux
douces de la rive gauche. Ces aqueducs communi-
quent, il est vrai, largement avec le canal, mais l'eau
qu'il renferme n’a certainement pas le degré de sa-
lure indiqué plus haut. Il y a là matière, je crois, à
quelques travaux intéressants. Le Balanus amphi-
trile accompagne d’ailleurs le Membranipore et ne
dépasse pas la station extrême de celui-ci. Il est in-
finiment probable, je devrais dire il est certain,
qu'on les trouvera tous deux, un jour, dans le port
même de Caen (1).
Quant à l’Acarien, j'en dirai peu de chose, n'ayant
eu qu’un seul ouvrage, Le marine Zoology de Gosse,
à ma disposition, pour le déterminer, Il se rapproche
du genre marin Halacarus.
Tel est en deux mots le résumé des observations
que j'ai pu faire l'année dernière sur les animaux
qui vivent dans le canal.
MM. Dangeard et Topsent proposent, comme mem-
bre correspondant, M. Pillet, professeur au collège
de Bayeux.
À 9 heures 1/2, la séance est levée.
—,
? ss . . . à L
1) L'on a déjà signalé la présence de balanes à l’embou-
thure de certains fleuves : mais jamais, je crois, dans des eaux
d'une salure aussi faible que celle du canal de Caen à la mer.
SÉANCE DU 4 AVRIL 1887.
PRÉSIDENCE DE M. BERJOT.
A 8 heures, la séance est ouverte.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté.
Parmi les papiers de la correspondance se trouve
une circulaire de M. le Ministre de l'Instruction
publique annonçant que, conformément aux vœux
exprimés par la grande majorité des Sociétés savan-
tes, le 25° Congrès de ces Sociétés s'ouvrira à la
Sorbonne le 31 mai prochain, à midi et demi.
La Société Linnéenne, regrettant de n’avoir pas eu
plus tôt connaissance des questions qui devront être
traitées par la section des Sciences, décide de com-
muniquer à ses membres correspondants une copie
du programme qui accompagne la circulaire minis-
térielle et de les inviter à prendre part au Congrès:
M. Morière donne lecture de lettres de MM. le
Commandant Jouan et Corbière, contenant des pro-
positions concernant les lieu et date de l’excursion
annuelle.
Après en avoir délibéré, la Société décide que son
excursion de 1887 se fera dans le département de la
Manche et adopte, sur la proposition de M. Gorbière,
St-Sauveur-le-Vicomie comme point central de $€$
mes 07
explorations, mais remet à la séance de juin le choix
de la date et la rédaction du programme.
MM. A. Bigot et J. Hommey présentent, comme
membres correspondants, M. Paul Langlois , prépa-
rateur adjoint à la Faculté de médecine de Paris.
Les volumes reçus en mars sont passés en revue.
M. Morière lit, au nom de M. Corbière, le travail
ci-après :
NOUVELLES HERBORISATIONS
AUX ENVIRONS DE CHERBOURG
LE NORD DU DÉPARTEMENT DE LA MANCHE
Par L. CORBIÈRE,
Professeur de sciences naturelles au Lycée de Cherbourg.
J'ai Communiqué à la Société Linnéenne de Nor-
Mandie, dans sa séance du 3 mars 1884, un premier
Compte-rendu du résultat de mes herborisations
dans le nord du département de la Manche, travail
qu'elle a bien voulu insérer dans son Bulletin (3°
série, 8° vol., p. 358-373). La présente note, fruit de
mes recherches et de mes observations, du prin-
temps de 1884 à celui de 1887, en est la continuation
toute naturelle.
Mon plan sera donc sensiblement le même.
On trouvera : 1° des remarques sur quelques
plantes litigieuses indiquées dans nos environs,
et le signalement de plusieurs espèces nouvelles
— 98 —
pour la région; 2 quelques nouvelles stations de
plantes rares; & et enfin la liste des principales
plantes recueillies dans certaines stations remar-
quables du Cotentin, trop peu ou nullement explo-
rées jusqu'à ce jour : marais de Gorges, landes de
Lessay, lande de St-Remy, havre et dunes de Sur-
ville. Maïs, contrairement à ce que j'ai fait dans ma
première note, je ne mentionnerai point ici mes der-
nières découvertes bryologiques, devant publier in-
cessamment, dans les Mémoires de la Société des
Sciences naturelles de Cherbourg, un travail d’'en-
semble sur nos sphaignes, mousses et hépatiques.
En terminant cette entrée en matière, je dois
ajouter que, dans la plupart de mes excursions, j'ai
eu le plaisir d'être accompagné par plusieurs zélés
botanistes cherbourgeois, notamment MM. Guille-
mot, Adrien Macé et Armand Guiffart, dont le coup-
d'œil clairvoyant et l'esprit d'observation ont plus
d’une fois facilité mes recherches.
&
OBSERVATIONS SUR QUELQUES PLANTES CRITIQUES OU NOU-
VELLES POUR LE DÉPARTEMENT DE LA MANCHE.
Ranunculus flabèllatus Desf. — Cette plante à été
désignée jusqu'aujourd'hui sous le nom de À. chæ: ‘
rophyllos L. par presque tous les floristes français,
spécialement par Grenier et Godron (#1. de Fr. h ê
pp. 35-36). Cependant la phrase de Linné, relative à
R. chærophyllos porte : « Calyc. reflexis, pedunt: :
!
|
— 99 —
sulcatlis », caractères qui, évidemment, ne convien-
nent point à la plante française ; mais ils s'appliquent
parfaitement à une espèce que l’on rencontre en
Italie, Istrie, Dalmatie, Grèce, Thrace et Crète
(Nyman, Conspectus flor. eur., p. 8) : c'est donc à
celle-ci, reçue du reste d'Italie par Linné, que doit
s'appliquer le nom de chærophyllos. On pourra con-
sulter sur ce sujet un intéressant article de M. G.
Rouy, dans le Naturaliste du 15 janvier 1885 ( 7°
ann., n° 2, pp. 12-13),
Le Ranunculus flabellatus Desf. existe toujours
en assez grande abondance sur un coteau mari-
time à la pointe de Carteret. Dans cette station,
unique pour le département de la Manche, la fleur
présente un nombre très variable de pétales, qui
s'élève fréquemment de 10 à 14, par suite de la mé-
tamorphose en pétales d'un certain nombre d'éta-
mines.
Raphanus landra Moretti, — Soit comme espèce
distincte , soit comme variété de R. maritimus Sm.,
le Raphanus landra est indiqué dans les falaises de
la Hague et du Rozel par les diverses éditions de la
Flore de Normandie et les catalogues de MM. Le
Jolis, Bertrand-Lachènée et Besnou. La présence à
Cherbourg de cette plante méridionale, propre à la
France méditerranéenne, l'Ilalie, la Dalmatie, la
Serbie et la Transylvanie, et qui n'a été rencontrée
hulle part dans l'Europe occidentale , ni sur les ri-
Yages du golfe de Gascogne, ni en Bretagne — je le
tiens de M, Lloyd -— ni en Angleterre, etc., m'a tou-
jours paru fort extraordinaire, Depuis cinq années
= 00
je l'ai recherchée soigneusement à toutes les loca-
lités indiquées ; partout je n'ai vu que le Raphanus
maritimus Sm., absolument identique, par exemple,
à celui qui croît en abondance dans les falaises
d'Aurigny.
Mes recherches dans les herbiers, soit de M. Le
Jolis ou de M. Bertrand-Lachènée, soit dans ceux
qui sont conservés au Jardin botanique de Caen,ne
m'ont fait voir non plus, parmi les spécimens origi-
naires de la Manche, que des formes sans importance
du R. maritimus Sm. En présence de ce résullat
négatif, et en m'appuyant sur les données de la géo-
graphie botanique, je crois pouvoir conclure que le
Raphanus landra Moretti est à rayer de la Flore
normande.
Lepidium Virginicum 1. — Ce Lepidium , voisin
mais bien distinct de L. ruderale L., tend à se
naturaliser et à se répandre à Cherbourg et dans
les environs. J'ai constaté, pour la première fois, Sa
présence à Cherbourg, il y a quelques années, en
même temps que M. Langlois le recueillail à Fé-
camp. L'an passé, je l'ai recu de la Flèche, où il
n’est pas rare. M. Lloyd (#2. de l'O. , 4° édit., p. 32)
le signale non-seulement à Bayonne, première loca-
lité française où on l'ait rencontré, mais à Roche-
fort et sur quelques points de la Gironde et des
Landes. Cette plante envahissante est certainement
d'origine américaine, et c’est bien le L. vérginicum
L., malgré l'opinion de M. Darracq, qui a fait de la
plante de Bayonne le Z. majus Darracq (Bull. Soc:
bot. de Fr., XIII, année 1868), opinion admise par
— 101 —
M. Nyman (Consp. flor. eur.,-p. 64). A Cherbourg,
nous avons constaté, M. Le Jolis et moi, que le
L. virginicum avait fait sa première apparition dans
une impasse presque déserte, auprès de l'usine
Fenard, dans un endroit où avaient été jetées des
criblures de blé provenant précisément de la Vir-
ginie ! En outre, la comparaison faite entre notre
plante et des échantillons authentiques de Darracq
m'a montré entre eux une identité parfaite.
On trouvera la description de cette plante dans
Lloyd (loc. cit.) ou dans Gren. et Godr. (F4. de Fr.,
I, pp. 151-152),
Viola nana DC. — Cette jolie petite plante, que
l'on rencontre cà et là dans nos sables maritimes, et
dont la tige ne dépasse pas habituellement quelques
centimètres, peut atteindre exceptionnellement une
taille relativement considérable chez les individus
lardifs , c’est-à-dire qui se développent dans le cou-
rant de l'été. C'est, du reste, ce qu'a fort bien ob-
servé M. Lloyd (Loc. cit., p. 50). Dans une excursion
faite le 14 juin 1886 dans les dunes de Barneville,
j'ai récolté des échantillons qui avaient, avec un
port très robuste , une taille qui dépassait 30 centi-
mètres. Cette forme vigoureuse répond complète-
ment à la description du Viola Olonnensis Genevier
(Mém. Acad. Angers, vol. VIH ; mais elle est pure-
ment accidentelle, comme il m'a été facile de le
GOnSlater ; car pêle-mêle croissaient ensemble tous
les intermédiaires entre cette forme robuste (que
lon obtient aussi par semis sur un sol ordinaire)
et la forme naine typique.
— 102 —
Geranium Lebelii Boreau. — J'ai recueilli d'assez
nombreux spécimens de cette plante dans la loca-
lité classique, c'est-à-dire à la pointe de Carteret,
parmi les rochers et dans les haies qui couronnent
le coteau en avant du sémaphore. J'ai aussi reçu
cette plante de Granville, autre localité citée par
M. Lebel. Elle est bien distincte, assurément, de
G. Robertianum L. ; mais peut-elle être séparée spé-
cifiquement des G. purpureum Vill., minutiflorum
et modestum Jordan? Toutes ces plantes ne me sont
pas suffisamment connues pour qu'il me soit pos-
sible de me prononcer. Mais je dois faire remarquer
que, d’après les indications de M. Lloyd, j'ai observé
sur le même pied des carpelles fortement velus (c’est ;
l'ordinaire), d’autres à peine pubescents, et quel-
ques-uns complètement glabres. Étant donné le
manque de fixité d’un caractère qui est cependant
considéré comme étant de la plus haute importance
(Voir FE de Norm., édit. 5, Tabl. dichot., n° 12,
p. 81), et en attendant de nouvelles observations, je
me rangerais bien volontiers à l'avis de M. Lloyd,
qui réunit toutes ces plantes à petites fleurs sous le
nom de G. purpureum Vill. |
© Anthyllis vulneraria L. var. sericea Breb. — L
Parmi les variétés de Anthyllis vulneraria 1, celle-
ci me semble une des plus belles et des plus faciles
à distinguer. Ses différences avec le type sont:
« Tiges plus robustes, dressées, hérissées, surtout
dans le bas, de longs poils blancs, soyeur, étalés,
que l'on retrouve sur les pétioles et sur les foliolesi
celles-ci plus larges. » C’est la description de M. de
3
;
è
È
— 103 —
Brébisson, mais plus complète. Le type a les poils
beaucoup plus courts et appliqués ; de plus, les
tiges sont couchées : en sorte que l’aspect est bien
différent.
La var. sericea Breb. n'existe, dans le départe-
ment de la Manche, qu'aux falaises de Jobourg et de
Herqueville. Partout ailleurs, par exemple au Rozel
et à Carteret, on ne trouve que des formes voisines
du type ou de la var. maritima Koch, peu distincte
elle-même du type dont elle a les « tiges couvertes
dans toute leur longueur de poils appliqués » (Gren.
et Godr., F1. de Fr., I, p. 381). Les var. sericea
Breb. et maritima Koch ne peuvent donc pas être
considérées comme synonymes (F4. de Norm., éd. 5,
P. 107). La var. sericea Breb. se rapprocherait da-
Vantage de la var. Allonii DC. (in Gren. et Godr.,
p. 381).
Agrimonie odorata Miller. — Cette belle espèce,
que la Flore de Normandie indique seulement aux
environs de Domfront (Orne), d'après le témoignage
du docteur Perrier , se rencontre cà et là aux envi-
rons de Cherbourg, où, du reste, elle a été signalée
par MM. Le Jolis et Bertrand-Lachènée. Je l'ai vue,
en outre, plus au sud, à Fresville; à Auvers, près Ca:
rentan ; à Denneville, Bretteville et St-Germain-sur:
AY, et il est bien probable qu'elle existe sur d’autres
Points ; mais elle doit être méconnue ou confondue
avec une forme robuste de À. éupatoria L. (var. se-
Pium Breb.). L'une des causes qui empêchent de
distinguer cette plante provient sans doute des
descriptions de la plupart des flores qui ne mettent
— 104 —
pas assez en relief les caractères vraiment distinctifs. :
Ce sont, d'après mes observations :
A. eupatoria.— Calice fructifère subconique, ne
contenant presque toujours qu'un akéne, atté-
nué vers la base et fortement sillonné, à épines
toutes étalées dressées.
A. odorata. — Plus robuste. Calice fructifère ar-
rondi à la base, sensiblement hémisphérique,
renfermant toujours deux akènes, à épines éta-
lées dressées, excepté le rang extérieur qui est
réfléchi.
Dans les deux espèces, les épines du calice sont
également crochues (en hameçon) au sommet, et
l'odeur forte, peu différente. — I] m'a semblé, en
outre, que À. odorata avait constamment ses tiges
vertes, où à peine rougeâtres dans la partie infé-
rieure ; tandis que celles de A. eupatoria étaient
d'un rouge foncé.
Enothera stricta Ledeb. — Est complètement na-
turalisé et très abondant dans les îles anglaises, sur-
tout à Aurigny et à Jersey. Je l'ai va aussi, il y a
quelques années, à Cabourg (Calvados), où il était
répandu à lalimite des cultures du côté des dunes.
Dans sa dernière édition, M. Lloyd indique aussi
l'introduction de cette plante sur le littoral de
l'Océan, à Biarritz, Brest, Quimper, etc.
Galium neglectum Le Gall, F1 du Morb., p. 262.— -
Aucune des éditions de la Flore de Normandie ne
L
4
!
ë
:
F
Dr. RE 2 AARANT Sn RU NO PRO ON Un M dr 29 20e co |
— 105 —
mentionne, même comme simple variélé , cette
plante indiquée pourtant par M. Le Jolis, dans les
sables maritimes de Biville et de Vauville, dès 1859,
et un peu plus tard par MM. Bertrand-Lachênée et
Besnou. Je l'ai moi-même observée, non-seulement
dans la station ci-dessus, mais, de plus, dans les
dunes des environs de Lessay ; et, à mon avis, elle
vaut bien au moins autant que certaines autres
espèces de Gallium, et mérite d'être signalée.
M. Lloyd en donne la description suivante :
« Racine rougeûtre, longuement rampante. Tiges
ascendantes, tétragones, pubescentes, surtout dans
le bas, à nœuds un peu renflés. Feuilles oblongues
ou lancéolées linéaires, mucronées, ordinairement
glabres, quelquefois velues dans le bas de la tige, à
bords très rudes se roulant en dessous, 6-10 par
verticille. FI. jaune pâle en panic. obl., étroite dres-
sée. Lobes de la cor. ovales oblongs avec une petite
pointe infléchie. Vivace. Juin-juillet. Çà et là sables
Maritimes, surtout au bord des talus. {F1. de l'O., 4°
éd., p. 169).
Veronica Spicata L. var. minor Breb. — On trouve
abondamment dans les sables de Biville et de Vau-
ville un Veronica spicata nain, dont M. de Brébis-
SOn a fait une var. minor, admise par les botanistes
cherbourgeois, qui ont cru, ainsi que l'illustre au-
teur de la Flore de Normandie, que la plante type
n'existait pas dans la région. Or, en gravissant, l'été
Passé, le coteau des Guérendes, situé au voisinage
des dunes et à la limite des deux communes de Bi-
ville et de Vauville, j'ai observé la présence de
— 106 —
cette forme type bien caractérisée. A mesure que
l’on s'éloigne des sables purs, on constate facilement …
que la plante devient moins trapue, moins velue;
toutes les parties s’allongent ; la tige se ramifie et .
porte souvent plusieurs épis très développés ; bref, …
tous les intermédiaires existent entre la forme Ly-
pique et les individus les plus rabougris. Il n'ya
donc pas là de variété, mais une simple forme due
uniquement à la station. ;
|
|
É
|
s
Torilis nodosa Gaertn., var. nana Bréb. — Cette
forme, signalée dans la « Flore de Normandie, ».
éditions 4 et 5, a beaucoup moins de valeur encore .
que la précédente. Elle n'est pas rare sur nos.
coteaux maritimes ou à la limite des sables: mais …
pour quelques individus nains qui se rapportent :
bien à la description : « Tiges de 3-5 centim.; …
ombelles radicales, » on en trouve un-grand nom …
bre, pêle-mêle avec les premiers ou tout à côté, qui .
s'en éloignent plus ou moins, pour se rapprocher
tout à fait de la forme ordinaire.
:
Erythræa littoralis Fries (E. linarifotia Pers.)
— J'ai découvert cette nouvelle espèce dans les.
dunes de Surville, vers la limite des cultures, le.
7 août dernier. Cette plante intéressante, répandue
surtout en Angleterre et en Scandinavie, n'était .
connue, en France, que dans les dunes de Saint
Quentin (Somme). Grenier et Godron ne la mention.
nent point; du moins je ne pense pas que ce soit.
elle qu'ils désignent sous le nom de £. tenuifoli
Griseb, (FL de Fr., W, p. 485), car les tiges, feuilles
— 107 —
et calices du véritable Æ. Zttoralis Fr., ne sont point
tomenteux.
La description succincte de cette plante est
donnée très exactement par M. Lloyd. Je ne puis
mieux faire que de la reproduire.
« E, littoralis Fries. — Une seule tige de 12-
15 cenlim., tétragone, raide, dressée, ou plusieurs
du collet de la racine. feuill. oblonques-linéaires,
rétrécies à la base, les radic. assez nombreuses,
oblongues en spatule. F1. roses, sessiles entre les
feuilles flor., en petit corymbe court. Lobes de la
cor. ovales. Août. » (F4. de l'O., 4 éd.. p. 229.)
La découverte de cette plante porte maintenant à
sept le nombre de nos Erythræa. Je ne rappelle ici
que pour mémoire les trois autres espèces nou-
velles que j’ai signalées dans des notices spéciales :
1° E. capitata Wild. (Bull. Soc. Linn. de Norm..
3 série, t. X, 1886, pp. 166-176) ;
# E. tenuiflora Link; Lloyd! F1. de l'O., 4 éd.
P. 229 (= E. latifolia Gren. et Godr. et mult. auct.
non Sm.) ;
3 Æ. Morieri Corb. (sp. nov.).
Pour ces deux dernières plantes, voir Mém. Soc.
Sc. nat. Cherbourg, t. XX, pp. 269-276.
Statice ovalifolia Poir. — J'ai vainement, jusqu'à
ce jour, cherché cette espèce à Portbail et dans les
falaises de Carteret, où, d'après la Flore de Nor-
Mandie, le docteur Lebel l'aurait trouvée. Je n'y ai
Yu que des formes plus où moins robustes de S.
lychnidifolia Gir., qui, en revanche, y est fort abon-
dant. Une forme naine de cette espèce, à panicule
— 108 —
resserrée, compacte, pourrait bien être la var. münor …
du S. ovalifolia de la F. de Norm. De plus, les
échantillons provenant du docteur Lebel, que j'ai
vus sous le nom de S. ovalifolia dans l'herbier Le- …
normand, à Caen, et à Cherbourg dans celui de :
Bertrand-Lachônée , appartiennent évidemment à
S. lychnidifolia Gir. La présence de cette plante sur |
notre littoral est done au moins douteuse, et exige .
de nouvelles recherches.
Statice Dodartii Gir. — Il en est de même pour
cet autre Statice, qu’il m'a été impossible de décou- |
vrir à Portbail, où il est indiqué. Je n'ai vu, dans
cette station, que des formes de S. occidentalis |
Lloyd. Cette dernière espèce varie passablement …
suivant qu’elle croît dans les falaises ou dans les |
vases salées. Dans ce dernier cas, la plante est plus à
trapue, moins rameuse , et elle a quelque rapport
avec S. Dodartii ; mais, sur le vif, la détermination ;
ne me paraît pas embarrassante. La Flore de Nor=
mandie indique une autre station pour $. Dodartüt Fe
les bords de la Sélune, près Avranches. N'ayant
point herborisé au-delà des landes de Lessay, je
n'en puis rien dire. Je prends seulement la liberté
d'appeler l'attention de mes collègues sur cette
plante et la précédente, qui pourraient exister SU
notre littoral, puisqu'elles se rencontrent sur la côte |
N. de Bretagne. à
Polygonum littorale Link. — Je rapporte à cetle :
plante, — qui n'est, sans doute, qu'une var. de P.
aviculare 1, suivant l'avis de Babington (Man.
an DO
Brit. bot., 8 éd., p. 310), — un Polygonum à tiges
longues, couchées, appliquées ; à feuilles épaissies
au bord, pourvues de longues stipules brillantes,
déchiquetées , à fruit à peu près semblable à celui
de P. aviculare , mais un peu brillant, et qui croît
dans nos sables maritimes : Querqueville, Vauville,
etc., avec P. Raï Bab.
Il ne faut pas confondre, à l’imitation de Grenier
et Godr. (F4 de Fr., IX, p. 51), le P. littorale Link
avec P. Raï Bab. Ce dernier est assez voisin, sur-
tout par le fruit, de P. maritimum L. : mais il me
semble qu'il doit en être distingué spécifiquement ;
son facies est bien différent. |
Polygonum maritimum L. est fort rare sur notre
littoral. Je n’en ai observé de loin en loin que
quelques pieds, assez maigres, dans les dunes de
* Vauville et dans celles de Denneville.
Potamogeton Zizii M. et K. — Depuis la publi-
cation de ma note sur cette plante (Bull. Soc. Linn.
Norm., 8 série, t. VII, pp. 403-410), j'ai continué
mes observations, qui n’ont pas modifié sensible-
ment mes conclusions précédentes. Je considère
toujours cette plante comme une « bonne espèce » ;
Mais à l’exemple du célèbre botaniste de Slockholm,
le D° Tiselius, si compétent en pareille matière , je
la rapprocherais davantage de P. lucens L. dont elle
elle a le fruit,
Potamogeton polygonifolius Pourr.—Dansle genre
Potamogeton , Où l'espèce est tellement changeante
qu elle devient souvent presque insaisissable, il n’en
— 110 —
est guère de plus polymorphe que P. polygonifolius
Pourr., au moins quant à l'appareil végétatif. Les
fruits seuls permettent de se reconnaître au milieu …
de ce dédale de formes. ‘
La Flore de Normandie ne décrit sous le nom de |
P. polygonifolius Pourr. que la forme des lieux
« non complètement inondés » (f. acaulis Tisel.) et |
non les autres ; à moins qu’une partie d'entre elles .
ne figurent sous le nom de l'espèce suivante : 2
fluitans Roth : ce que je croirais assez volontiers, L:
étant donnés le degré de fréquence (PC.) et la sta: .
tion (« fossés et ruisseaux des landes » ). |
Personnellement, je n’ai point encore encoall
P. fluitans Roth ; mais j'ai fréquemment vu, dansles ‘
fossés, mares et ruisseaux de nos landes, des spéci- :
mens de ?. polygonifolius (forma submersa) à feuil- .
les lancéolées, très allongées, mêmes linéaires, à
long pétiole, les supérieures légèrement coriaces, où |
toutes membraneuses-pellucides. 3
Entre autres, j'ai trouvé l'été dernier (24juin 1886)
dans une mare des landes de Lessay, profonde de
folius des plus intéressantes. Si elle n’eût pas été |
en fruits, on eût pu croire qu’on avait affaire à quel 1
que P. gramineus. D'autre part, elle m'a semblé 0Ë
frir une assez grande analogie avec P. varüfolius
Thore, dont je possède quelques spécimens, grâce à ;
l'obligeance de MM. Lloyd et Foucaud. Il se pourrait -
que cette dernière plante, dont les fruits mûrs 16.
sont pas encore connus, fût elle-même une des for-
mes extrêmes de P. polygonifolius Pourr.
Quant à P. fluitans Roth, il serait intéressant de
constater sur quels points de la Normandie il existe
véritablement. Je ne crois pas qu'on le rencontre
dans les fossés et ruisseaux des landes; mais plutôt
dans les rivières ou dans les étangs.
Agrostis verticillata Vill.; Gren. et Godr., FL de
Fr., I, p. 482; Lloyd, F4 de l'O., 4e éd., p. 399. —
Cette espèce, voisine de A. alba L., est commune
à Cherbourg, dans les fossés N. et O. du port mili-
taire, ainsi que sur plusieurs autres points de la ville.
e même qu'à Brest, elle a sans doute été intro-
duile par la marine. Je l'ai découverte l'été dernier.
Glyceria conferta Fries (= G. Borreri Bab., Man.
0f Brit. bot., & 6à., p. 436). — La plante signalée
sous ce nom, à Cherbourg, par M. Le Jolis, est
G. Mmaritima Wahlenb. ! ce qui explique la phrase
de la Flore de Normandie : « Racine stolonifère ».
Le véritable Glyceria conferta a une racine fibreuse.
M. Lloyd n'y voit qu'une simple forme de G. distans
Wablenb. « à panicule raide, avec rameaux garnis
d'épillets presque jusqu'à la base, étalés, dressés et
On réfléchis ». Quoi qu'il en soit, espèce ou
Simple forme, le G. conferta existe à Cherbourg,
où Bertrand-Lachénée, le premier, je crois, l’a dis-
tingué. Je l'ai vu aussi à l’ancienne mare de Tour-
laville.
Azolla filiculoides Lamarcek, encycl.; Lloyd! Loc.
“4, p. 428. — Cette jolie petile plante américaine,
dela famille des Azollées, voisine des Salvinia-
cées, est maintenant, grâce à notre collègue,
— 112 —
M. H. de La Chapelle, naturalisée et abondamment
répandue à Cherbourg et aux environs. On ne peut
craindre qu'une chose, c'est qu'avec sa puissance
de multiplication, elle ne devienne bientôt trop
envahissante.
Il.
NOUVELLES STATIONS DE PLANTES RARES POUR LE
DÉPARTEMENT DE LA MANCHE.
Ranunculus ololeucos Lloyd! — Mares dans les
landes de Lessay.
R. tripartitus DC. — Mares et fossés : landes de
Lessay.
R. lingua 1, — Mare de Pirou.
Papaver hybridum L. — Pirou, moissons.
Fumaria speciosa Jord. — Lieux cultivés : Hain-
neville, près Cherbourg ; St-Vaast.
Raphanus marilimus Sm. — Portbail.
Brassica cheiranthus Vill — Haies : Lessays
Créances et Pirou.
Eruca sativa Lam. — Très abondante dans les |
champs, sur les haies et même au milieu d'un che-
min : littoral de Barneville, vers Carteret. Je me
Da e Ë
LE Si ir dE RO EN ON SET pond 2 1€)
suis assuré que cette plante n'était point cultivée u
dans le pays. Les cultivateurs la considèrent comme …
une mauvaise herbe, qu'ils ne peuvent détruire: _
le :
Cette espèce n'avait pas encore été signalée dans
département.
Draba muralis L. — N'est pas rare à Valognes, où :
— 113 —
M. de Gerville l’a trouvée il y a longtemps. Si je la
mentionne ici, c’est que M. Besnou, dans le cata-
logue qu'il a intitulé Flore de la Manche, semble
douter (p. 37) de son existence. Elle est particu-
lièrement abondante tout à la sortie de la ville, sur
un vieux mur el les talus de la route de St-Sauveur.
Lepidium draba 1. — Cherbourg, voie du chemin
de fer de l'arsenal, près la rue de l'Abbaye; Tourla-
ville, fossés du chemin allant à la mare, près de la
limite de Cherbourg. — Plante introduite.
Helianthemum vulgare var. maritimum Loyd!
— Falaises du Rozel.
Viola hirta L. — Coteaux maritimes : Biville.
Drosera longifolia 1. — Marais de Gorges.
— inlermedia Hayne. — Lande de Lessay et
Marais de Gorges.
Frankenia laevis L. — Vases salées : Surville.
Stellaria glauca With. — Mare de Pirou et marais
de Gorges.
Monotropa hypopitys L. -- Bois de Nouainville.
edicago minima Lam. — Falaises de Carteret,
dunes de Barneville.
Trigonella Ornithopodioides DC. — Barneville, aux
bords de la route de Bricquebec ; lande de Lessay ;
St-Vaast.
Melilotus parviflora Desf. — Carteret, au com-
Mencement des falaises.
T. rifolium suffocatum L. — Carteret, coteaux ma-
Nlimes ; Lessay, à l'entrée de la lande.
/* 4rvense Var. perpusillum DC., Bréb. ! — Fa-
laises du Rozel et de Carteret.
T. angustifolium 1. — Littoral d'Équeurdreville :
8
— 114 —
talus d'un fossé, près de la batterie, où je l’observe
depuis plusieurs années. Son indigénat me parait |
douteux cependant.
T. medium L. — Cette espèce, que j'avais d'abord
observée aux bords de la voie ferrée entre Martin-
vast et Couville (Bull. Soc. Linn. Norm., # sér.,
8e vol., 1874, p. 367), et qui, par suite, me semblait
introduite, est parfaitement indigène dans l'arron-
dissement de Cherbourg ; car je l’ai trouvée, en ou :
tre : à Vauville, à Ste-Croix-Hague, au bord du bois.
de Beaumont et dans les falaises de Gréville : sta
tions qui ne peuvent être douteuses.
Lotus tenuis Kit. — Maupertus : Le Câtel.
Ornithopus compressus L. — Cherbourg : bord
d'un petit chemin, au pied de La Fauconnière. —.
Plante introduite.
Prunus fruticans Weïhe. — Haies : Denneville.
Comarum palustre L. — Marais de Gorges.
Potentilla verna GG. — Pointe du Rozel, versanl
nord. -
P. argentea L. — Champs secs : Créances. :
Ces deux Potentilles, la première surtout, SON!
fort rares dans le département. :
Epilobium spicatum Lam. — Bois de Beaumont-
Hague, au pied du Hague-dike. “
E. palustreL. — Mare de Pirou, marais de Gorge*
Lythrum hyssopifolium L. — Commun dans les
environs de La Haye-du-Puits : St-Sauveur-de-Pie®
repont, Denneville, Baudreville, St-Remy-des-Lan-
des, Surville, etc. _
Herniaria qlabra L.— Moissons : Pirou. ï :
- Illecebrum verticillatum L. — Lande de St-RemY:.
— 115 —
Scleranthus annuus var. collinus Breb. (var. ky
bernus Rchb.) — Falaises de Carteret.
Silaus pratensis Bess. — Lande de St-Remy.
OEnanthe pimpinelloïdes Li. St-Vaast, au pied
du château de La Hougue.
Contrairement à ses congénères, cette espèce ha-
bite les lieux secs.
Helosciadium inundatum Koch. — Landes de St-
Remy et de Lessay.
Bupleurum opacum Willk. et L var. nanum
Timb.-Lagr. — Dunes de Barneville et coteaux ma-
ritimes de Carteret.
Bupleurum affine Sald. — Lande de St-Remy :
pelouses arides.
Galium verum var. decolorans Gren. — Coteaux
maritimes de Herqueville ; dunes de Créances et
de Pirou.
G. uliginosum 1. = Marais de Gorges.
Gnaphalium sylvaticum L. — Bois de Beaumont-
Hague,
Serratula tinctoria L, — Landes de St-Remy et
de Lessay.
Lactuca virosa L. — Haies à la limite des dunes :
Ourville.
Lobelia urens L. — Marais de Gorges, Taillepied,
Besneville, Sortosville-en-Beaumont.
Gentiana Preumonanthe L. —-Lande de St-Remy.
Cicendia pusilla Griseb. — Lande de St-Remy. —
Presque tous les échantillons ont la corolle jaune
très pâle, presque blanche : par exception, quelques-
UDS l'ont rosée (var. Candollit Bast.), mais ne dif-
fèrent pas autrement du type. Cette prétendue
— 116 —
variété est une simple forme et ne nous semble pas
mériter d'être distinguée. 4
Cuscuta trifolii Bab. — Champs de luzerne : Pier-
reville et Surtainville. .
Thymus chamædrys Fries. — Baudreville et An- ï.
goville-sur-Ay : haies, au bord des chemins. 4
Utricularia neglecta Helm. — Réville, fossés près
le pont de Saire ; Gatteville, la mare ; lande de St-
Remy ; marais de Gorges. — Malgré mes recherches,
il m'a été impossible de trouver une seule fois celte
espèce en fruit.
Pinquicula lusitanica L. — Marais de Gorges;
Bricquebec.
Anagallis cærulea Schreb. — Littoral de Tourla-
ville, bord d’un chemin. — Plante introduite.
Centunculus minimus L. — Lande de St-Remy.
Statice limonium L. — Surville. .
S. lychnidifolia Gir. — Surville et St-Germain-
sur-Ay. is
S. occidentalis Lloyd — Surville et St-Germain-
sur-AY. :
Littorella lacustris L. — Gatleville, la mare ; lande
de St-Remy.
Polygonum Raï Bab. — Sables maritimes : Dennë
ville,
P. maritimum 1 — Avec le précédent, mais en
très petite quantité.
Rumez scutatus L. — Haies : Tocqueville, Ve
Gouberville,
Hippophae rhamnoides L. — Dunes d'Ourville.
Hippuris vulgaris L. — Mare de Pirou.
Myrica gale L. — Marais de Gorges.
— 117 —
Narthecium ossifragum Huds. — Marais de
Gorges.
Aceras pyramidalis Rchb. — Fresville, coteaux
calcaires, talus de la voie ferrée; Lessay, région
maritime.
Spiranthes æstivalis Rich. — Mesnil-au-Val : ma-
_ rais de la Boissaie : Surville : cuvettes des dunes ;
lande de Lessay.
Malaxis paludosa SW. — Marais de Gorges, sur
les Sphagnum.
Orchis bifolia L. (Platanthera solstitialis Rehb.).
— Marais de Gorges, lande de Lessay.
Potamogeton re var. major M.etK.— Canal
d’Auvers.
P. crispus, var. planifolius Breb. — Tréauville,
dans un ruisseau.
P. pectinatus L. — Beaupte, dans le canal d'Au-
vers (eau douce).
P. lucens, var. acuminatus (Schum.). — Canal
d'Auvers. — C’est une forme curieuse, à nervure mé-
diane longuement excurrente. Mais ce caractère
n'est pas fixe : sur le même pied, certaines feuilles
ont la forme ordinaire. — Stérile.
Lemna trisulca 1. — Mare de Vauville. :
Juncus capitatus Weïg. — Coteaux de Herqueville
et de Beaumont-Hague ; lande de Lessay.
Cladium mariscus R. Br. — Marais de Gorges.
Rhynchospora alba Vah]l. — Lande de Lessay, ma-
rais de Gorges.
Scirpus Rothii Hoppe. — Havre de Surville.
Carex ampullacea Good. — Mare de Pirou, ma-
rais de Gorges.
— 118 —
C.extensa var. tenuifoliaDC.—Surville etPorthail.
C. punctata Gaud. — Surville, prés salés.
C. flava L. — Lande de Lessay.
Setaria viridis Pal. B. var. reclinata Breb. —
Champs des falaises : Le Rozel.
Polypogon littoralis Sm. -- Mare de Tourlaville.
Apera spica venti Pal. B. — Champ du littoral :
Tourlaville. — Plante introduite. .
Laqurus ovatus L.— Sables maritimes de Nacque-
ville. — L'espèce a été introduite, dans cette station,
par M. Le Jolis. |
Calamagrostis epigeios Retz. — Coteaux mari- |
times : Vauville.
Aira uliginosa Weïhe. — Lande de St- Remy.
Glyceria procumbens Sm. — SI-Vaast.
Kœleria albescens DC. — Falaises de Carteret et
dunes de Barneville.
Bromus mazimus Desf. (B. rigidus Roth ; Lloyd!) .
— Champs : Carteret, Barneville, Créances, Pirou. …
Eltymus arenarius L. — Denneville et Créances:
Nardus stricta L. — Landes : Mesnil-au-Val et à
Tourlaville.
Asplenium marinum L. — Falaises du Rozel.
Aspidium æmulum Sw. (Lastrea œmula Brak)=
Valognes, coteau au bord de la Gloire; Saussemes
nil, parc de l'Ermitage.
Hymenophyllum tunbridgense Sm.— Brix, ©.
chers du Mont à la Quesne,
Osmunda regalis L.—Fermanville, marais à l'anse
du Brick, .
Lycopodiun clavatum L. — Bruyères : Mesnil-
au-Val, Beaumont-Hague, Rauville-la-Bigot.
— 119 —
L. inundatum L. — Lande de Lessay.
L. selago LL. — Lande de Raumarais, près Beau-
mont-Hague.
Chara aspera Wild. — Mare de Tourlaville.
Chara connivens Salzm. — Mares dans les landes
de Lessay.
Nitella translucens Ag. — Même station.
III.
EXCURSIONS BOTANIQUES,
4° Marais de Gorges.
On quitte le chemin de fer à la gare de Caren-
lan, puis on prend la route de Beaupte, que l'on
suit jusqu’au carrefour de la Gervaiserie, près de
l'église d’Auvers. Ce chemin n'offre aucun intérêt.
Cependant, en approchant d'Auvers, on remarque ,
sur les talus de la route, Agränonia odorata Mill.,
que l'on retrouvera un peu plus loin, en avant du
hameau du Mesnil. Au calvaire de la Gervaiserie, on
tourne à gauche, et on se dirige vers le sud jus-
qu'au Mesnil, où l'on pénètre facilement dans le
Marais, On a parcouru ainsi environ 8 kilomètres.
Dès l'abord on trouve : Senecio erraticus Bert.,
Nasturtium palustre DC. , Villarsià nymphoides
Vent., Nuphar lutea Sm., Nymphæa alba L., Hydro-
Charis morsus-ranae 1, ; puis, en pénétrant de plus
en plus dans le marais : Galium uliginosum L,
Spergula nodosa L., Eleocharis multicaulis Dietr.,
— 190 —
Eriophorum angustifolium Rchb., Carex amput
lacea Good., C. pulicaris L., C. flava L., C. œderi.
Retz, Rhynchospora alba Vah]l. et R: fusca Rœm.
etSch., Pinguicula lusitanica 1, Cladium mariseus
R. Br., Utricularia neglecta Helm., Stellaria glauca
With., Comarum palustre L., Epilobium palustre L.,
Myrica qale . (CC), Pedicularis palustris L., Triglo-
chin palustre L., Alisma ranunculoides L., Thalie-
trum flavum L., Chara fragilis Desv. et C. fœtida |
A. Braun, Lysimachia vulgaris, Orchis bifolia L, |
Malazis paludosa Sw., Juncus obtusiflorus Ehrh., -
Lemna gibba XL, L. polyrhiza L., L, trisulca Lu |
Scirpus maritimus L., Butomus umbellatus L., Nar-
thecium ossifragum Huds., Schœnus nigricans L,
Lobelia urens L., Drosera rotundifotia 1, D. longi-
folia L., D. intermedia Hayne, etc.
Malgré mes recherches, faites à trois reprises,
il m'a été impossiblé de découvrir Oxycoccus pa-
lustris Pers., signalé pourtant dans ce marais. à
En revenant vers Beaupte , on trouve Vasturtium
Sylvestre R. Br. et N. palustre DC.; et, dans le
canal d’Auvers : Potamogeton pusillus L. var. major
(P. Berchtoldi Bor.), P. pectinatus L., P. perfoliatus
L., P. lucens L., et la var. acuminatus (P. acumi-
natus Schum.). is
Au bord du marais, sur les communes d'Auvers -
et de Méautis : Pulicaria vulgaris Gaertn., Equi-
Setum telmateia Ehrh., Sium latifolium Li, S: 40
gustifolium L., OEnanthe phellandrium Lam., et
plupart des plantes du marais. .
En regagnant la route, on peut encore observen .
sur les talus des chemins, dans les endroits secsi
— 121 —
Dianthus armeria XL, Sison amomum L., Petrose-
linum segetum Koch et Sedum rupestre L.
Cette excursion est assez pénible, vu la distance à
parcourir. On ne doit pas oublier d’emporter avec
soi des provisions, que l’on mangera de bon appétit
au milieu du marais, assis sur un tas de tourbe
sèche.
J'ai exploré trois fois le marais, en juillet et au
commencement d'août.
2° Landes de Lessay.
Ces landes commencent à peu de distance de la
gare ; mais elles ne sont très intéressantes qu’à
partir du château de la Lande. Toutefois, dès l'abord,
On peut déjà recueillir : Juncus capitatus Weig.,
Tillæa muscosa L., Sperqula subulata Sw. et S. no-
dosa L., Nardus stricta L., Trigonella ornithopo-
divides DC., Trifolium suffocatum L., Brassica chei-
ranthus Nill., Orobanche cærulea Vill., ete.
Après avoir pénétré successivement dans les par-
ties de la lande qui s'étendent sur les communes de
la Feuillie et de Vaudrimesnil, on retrouve quelques-
unes (les plantes précédentes, puis : Juncus pyqmæus
L., Orchis bifolia 1, Helosciadium inundatum Koch,
Utricularia negtecta Helm., Genista anglica L., Spi-
'anthes æstivalis Rich., Rhynchospora alba Vahl.,
Bi. fusca Rœm. et Sch. ; Trifolium hybridum Savi.
Paraissant spontané, mais, en réalité, échappé de
Quelques Champs voisins où il est cultivé comme
fourrage avec T. elegans Savi.
On remarque, en outre : Pinquicula lusitanica L.,
nn.
Littorella lacustris L., Lycopodium inundatum L.,
Myrica gale XL, Serratula tinctoria L., Cladium à
mariscus R. Br., Ranunculus ololeucos Lloyd, R.
tripartitus DC., R. Drouetii Schultz, à pétales très
:
petits et très caducs ; de curieuses formes (voir plus à
haut, p. 109) de Potamogeton polygonifolius Pourr., |
et de P. nalans L.; Chara connivens Salz. et C. fra à
gilis Desv., Nitella translucens Ag., Alisma natans
L., À. ranunculoides T., Aira uliginosa Weïhe, .
Scirpus cæspitosus L., Anthyllis vulneraria L., Ct-
cendia filiformis Delarb., Myriophyllum alterni- Ë
forum DC., Iecebrum verticillatum L., Drosera
rotundifolia L. et D. intermedia Hayne, Elodes à
Palustris Spach, etc.
En revenant, on pourra visiter la mare de Pirou,
qui fournira plusieurs espèces intéressantes, notam- |
ment: Ranunculus linqua \., Hippuris vulgaris Ls
Nasturtium amphibium R. Br. (1), Stellaria glauca
With. ; les Carex teretiuscula Good., divulsa Good, :
Pseudo-cyperusT., ampullacea Good. riparta Curk:
Menyanthes trifoliata L., Epilobium palustre L,
Melilotus officinalis Wind.
Dans les dunes voisines, on peut récolter : 4e
mus arenarius L., le rare Erythræa capitata Wild!
Silene conica L., Festuca oraria Dum. (F. arenarid -
- Osb. ?), dont une var. à fleurs entièrement qglabres.
Les cultures et les haies, entre Pirou et Créances
donnent : Artemisia absinthium L., Polycarpon
tetraphyllum L., Herniaria glabra 1, Papaver hy* à
(1) La Flore de Normandie indique à Pirou le N. ancepsDG:
Je n'ai pu l'y découvrir, Cette plante, du reste, m'est inconnue
LEP AIR EE TOR RE
PTE ee mt le NOR SFA STE AS EE Le
… 19 —
bridum L., Potentilla argentea L., Dianthus armeria
L., Trifolium glomeratum L., et T. striatum L.
Au fond de l’anse vaseuse que forme l'Ay à son
embouchure, à un kilomètre environ de Lessay, on
trouve enfin : Statice limonium L., Carex extensa
Good., Juncus Gerardi Lois., Triglochin maritimum
L., Glyceria maritima Wahl., Aster tripolium L.,
Obione portulacoides Moq.-T., Artemisia maritima
L., Plantago maritima L., ete.
J'ai visité deux fois les landes de Lessay : le 9
juillet 1885 el le 24 juin 1886.
30 Lande de St-Remy et havre de Surville,
- Ces deux stations intéressantes ne me semblent
avoir été, avant les deux excursions que j'y ai faites,
les 7 et 17 août dernier, l'objet d'aucune exploration.
Du moins, je n’en ai trouvé la mention nulle part.
En quittant la gare de St-Sauveur-de-Pierrepont,
on suit un petit chemin qui mène à Denneville, et
dans les fossés duquel croissent en abondance Zy-
thrum hyssopifoliumL. et Pulicaria vulgaris Gaertn.,
que l’on reverra à St-Remy, à Surville, etc. Au bout
de 4 kilom., on atteint la route de La Haye-du-Puits
à Barneville ; on la suit, à gauche, sur une longueur
d'environ 100%; puis on trouve sur sa droite un
chemin que l’on prend, et qui mène à St-Remy, en
Passant par Baudreville. Chemin faisant, on récolte
Agrimonia odorata Mill. Prunus fruticans Weïhe
et Thymus chamædrys Fr.
Un peu au-dessus de Baudreville commencent les
landes de St-Remy. Les espèces les plus remar-
— 124 —
quables sont : Bupleurum affine Sald., Ilecebrum
verticillatum L., Cicendia pusilla Griseb., C. fili-
formis Delarb., Centunculus minimus L., Atra uligt-
nosa Weihe, Utricularia neglecta Helm., Heloscia-
dium inundatum Koch., Gentiana pneumonanthe
L., Serratula tinctoria L., Alisma natans L., A.ra-
nunculoides 1, Juncus pygmæus L., Lobelia urens
L., Silaus pratensis Bess., Nardus stricta L., ebc.
À
1
De St-Remy on arrive vite au havre de Surville, :
où abondent : Statice limonium L., S. lychnidifolia
Gir., S. occidentalis Lloyd, Scirpus Rothii Hoppe,
Erythræa tenuiflora Link., Carex extensa var. tenui-
folia DC., Atriplex farinosa Dum. (A. arenarit
Woods). On y trouve aussi : Carex punctata Gaud.,
Elymus arenarius V., Frankenia levis L., Obione
portulacoides Moq.-Tand. et les autres plantes habi-
tuelles des vases salées.
A peu de distance dans les dunes, vers le sud, se
rencontrent Erythræa Morieri Corbière, Erythræa
littoralis Fries, Spiranthes æstivatis Rich., Melilotus :
officinalis Wild, Teucrium scordium L., Schænus
nigricans L., etc.
M. Morière fait la communication suivante :
1324 RC ROSE = CRÉES La ee ET ESS SRE EE EE CEE EE ENT 5 DUR Dr 7
— 125 —
NOTE
UNE NOUVELLE CYCADÉE DU LIAS
Par M. MORIÈRE,
Doyen de la Faculté des Sciences de Caen, secrétaire de la Société
Linnéenne de Normandie, vice-président de la Société
géologique de France,
Il y à une vingtaine d'années, j'appelai l'attention
de la Société Linnéenne de Normandie sur deux
Cycadées fossiles qui avaient été lrouvées, l’une, le
Platylepis Micromyela, dans le Lias à Tournay-sur-
Odon ; l’autre, le Fittonia Brongniarti, dans l'Ox-
fordien moyen des Vaches-Noires, entre Beuzeval et
Auberville. Je viens aujourd'hui soumettre à la
Compagnie une nouvelle Cycadée du Lias, décou-
verte par M. Salles, propriétaire à Montigny (Cal-
Yados), en faisant labourer un champ dans lequel le
Soc de la charrue attaquait la roche placée au-des-
Sous de la terre végétale. M. Salles ayant offert sa
trouvaille à notre confrère, M. Bigot, celui-ci a bien
Youlu en enrichir la collection de paléontologie
Yégétale dé Ja Faculté des Sciences et me fournir
ainsi l’occasion de faire connaître cette Cycadée.
Le moellon recueilli par M. Salles ne représente
qu'un fragment du fossile contenu dans la roche
qui à été brisée par le soc de la charrue. Heureu-
RL
sement, ce fragment réunit un ensemble de carac-
tères qui permet de déterminer la nature du corps,
organisé que déposèrent les sédiments de la me
liasique.
Les deux tronçons cylindriques qui fra poil
d’abord la vue offrent à leur surface des sillons cir-
conscrivant des aires longitudinales fusiformes et.
des parties saillantes. Ces parties saillantes sont.
analogues à celles qui correspondent à l'embous …
chure des prolongements médullaires dans les Cyca
dées et les sillons paraissent pouvoir se rapporter à
l'empreinte des faisceaux ligneux qui circonscrivent
la moelle.
Sur un point de la périphérie, on remarque l'ex 4
de bifurcation, structure très rare, mais non pas.
inconnue dans quelques types de Cycadées fos-
siles (1). :
La structure ramifiée s’observe aussi , par eXCep-
tion, dans certaines Cycadées vivantes où elle à CLR
déjà âgées, — soit par la destruction de ce m
bourgeon qui eût entrainé la naissance de bour
geons adventifs.
Cette ramification a pu être provoquée par les
mêmes causes dans les types que l'on rencontre
(1) La structure ramifiée-dichotome des tiges de Cyca
été constatée chez les Bucklandia du Wealdien de rite :
forest (Sussex).
NU
l'état fossile et elle ne prouve pas que les tronçons
oflerts par le moellon n'appartiennent pas à une
Cycadée.
Chaque tronçon est entouré d'appendices ayant la
forme de prismes quadrangulaires aplatis, soudés
les uns aux autres et constituant des enveloppes
coniques à surface cannelée, s'emboitant les unes
dans les autres. — Dans une portion de la surface
extérieure du moellon, les sections transversales
produites par l'usure et le frottement ont donné
naissance à un réseau de mailles lozangiques ana-
logues à celles que l'on observe à la partie exté-
rieure de l'enveloppe de la tige dans plusieurs
Cycadées vivantes.
Il arrive très souvent dans ces sortes de Cycadées
que la surface des tiges reste recouverte par les
bases persistantes des pétioles des feuilles (cous-
Sinets), qui, par leur réunion et leur accroissement
ultérieur, forment une enveloppe épaisse et con-
tinue. Les cicatrices extérieures laissées par la chute
des feuilles sont rhomboïdales.
Nous sommes par suite fondé à regarder le réseau
à mailles lozangiques, que l’on remarque sur notre
fossile, comme n'étant autre chose que les cicatrices
extérieures laissées sur les pétioles par la chute des
frondes, et les enveloppes de chaque tige, comme
ayant été constituées par l’accrescence et la soudure
de la base des pétioles.
Plusieurs mailles du réseau affectent une forme
rhomboïdale irrégulière et les prismes sont creux
JUSqu'à une certaine profondeur ; cela tient proba-
blement à ce que le contenu intérieur de certains
— 128 —
pétioles, moins résistant que les téguments ex
rieurs, s’est détruit avant le moment où ces d
niers ont été pénétrés par les sucs minéraux fossi
lisateurs.
Les appendices corticaux sont assez étendi
mètres et chaque enveloppe formée par la soudure
de ces appendices offre 3 à 4 millimètres d'éps
seur.
De l’ensemble des caractères extérieurs que n
venons de passer en revue, il y a déjà lieu de
conclure que le fossile recueilli par M. Salles es!
bien réellement une Cycadée et même la partie
supérieure d'une Cycadée dont la tige s'était divisée
en plusieurs branches.
Il restait à examiner si les caractères anatomiques
fournis par les tiges étaient bien ceux que présen
tent les tiges de Cycadée. Afin de me livrer plu
fructueusement à cette étude , je me décidai à faire
scier le moellon, en priant M. Renault, aide-nalt
raliste au Muséum et si compétent en paléontologie
végétale, de vouloir bien éclairer de ses conseils !
personne qui ferait le travail. M. Renault fil d'abord
séparer le moellon en deux parties, de manière :
obtenir une section transversale des troncs (Plan
che I), puis l’une des parties fut sciée en deux frag” \
ments (Planche Il, fig. 1 et 2) dans une directio
perpendiculaire à la première, ce qui permit d'obtenir
une section longitudinale de l’une des tiges; U1°®
ces fragments a été partagé dans le même sens El.
deux portions dont l’une (PI. II, fig. 2) a été PO
sur les deux faces du sciage ; l'autre a fourni 4!
a dr
ques plaques minces que M. Renault a terminées
lui-même et avec lesquelles il a été possible d’étu-
dier les divers tissus. Dans les figures des planches
I et II, les mêmes lettres servent à désigner les
mêmes parties : M la moelle, B le cylindre ligneux,
E la couche corticale parenchymateuse, P les ré-
sidus accrescents des bases de pétioles.
Le centre des tiges ou branches est occupé par
une large moelle dont le diamètre va jusqu'à
15 millimètres dans l’un des tronçons ; l'épaisseur
du corps ligneux dans le même tronçon est de 5 à
8 millimètres. — Dans les deux autres tronçons, le
diamètre de l'étui médullaire varie de 8 à 40 milli-
mètres, et la zone ligneuse atteint une épaisseur de
10 à 12 millimètres: celle de la couche corticale
parenchymateuse est de 4 à 6 millimètres.
La figure de la planche I fait voir dans la section
transversale, représentée à la partie inférieure et de
la manière la plus nette, la bifurcation d’une tige
à peu de distance de l’origine de cette bifurcation;
— les corps ligneux spéciaux à chaque branche
n'apparaissent pas d’une manière bien nette entre
les deux moelles et les cylindres ligneux des deux
branches sont encore recouverts sur une portion de
leur étendue par Ja même couche corticale.
On sait que dans les Cycadées vivantes les lames
YasCuiaires qui constituent les anneaux ligneux
Sont séparées par de larges rayons médullaires,
limités par les anastomoses que ces lames forment
enire elles. — Vers la moelle, elles sont composées
de trachéides spiralées et annelées ; plus en dehors
d'éléments rayés ou scalariformes ; enfin, à l'exté-
9
— 190 —
rieur, les trachéides portent sur leur face latérale
plusieurs rangées de ponctuations aréolées dont le
pore central est allongé et de forme elliptique, la
fente étant oblique.
Examinons si la plante fossile va nous offrir les
mêmes éléments disposés dans le même ordre. —
L'étude au microscope des lames minces formées
par diverses sections de la tige de notre Cycadée a
donné naissance aux dessins contenus dans la
planche III pour lesquels les lettres employées ont
la signification suivante: M moelle, B bois, G zône
génératrice, E écorce, RM rayons médullaires,
L région libérienne, Lg lacunes gommeuses,
T trachéides du bois, F faisceaux fibro-vasculaires
de l'écorce, GC réseau de laticifères ou de canaux
gommeux anastomosés,
Le tronc offre, dans son système ligneux, des tra-
chéides sans vaisseaux véritables.—Les lames vascu-
laires qui composent le corps ligneux sont séparées
par de larges rayons médullaires (fig. 3 et 6),
mais ces lames forment des espèces de coins el n@
sont pas isolées comme dans les Cycadées vivantes ;
les lamelles les plus rapprochées de la moelle (fig: À |
et 4), sont des trachéides spiralées ou annelées; dans |
la fig. 5, qui représente une coupe longitudinale
prise aux environs de la zone génératrice, les Wa
chéides portent sur leur face latérale plusieur
rangées de ponctuations aréolées dont le pore cel” |
tral a une forme ellipsoïde ; enfin, en observant BR .
partie moyenne de la couche corticale B de la fig: 2 :
on reconnaît des trachéides rayées ou scalariforme
Le cylindre ligneux est composé de deux couches
hi ER L a
— 131 —
distinctes concentriques, formées de bois B et de
liber L (fig. 1 et 2) ; l'épaisseur du liber est à peine
le quart de celle du bois, qui est très développée.
L’écorce épaisse, parenchymateuse E (fig. 1 et 2) ren-
ferme de nombreux canaux à gomme et des faisceaux
vasculaires qui se rendent aux pétioles.
Entre les lamelles ligneuses se trouvent les rayons
médullaires RM (fig. 3, 4, 5 et 6) qui sont assez
Couris en hauteur, simples ou composés de 2 et
quelquefois de 3 rangées de cellules en épaisseur.
Le nombre des cellules superposées (fig. 3) est assez
variable ; on en compte de 1 à 18, il s'en trouve ordi-
nairement de 1 à 2 en épaisseur.
Le nombre de trachéides qui constitue une lamelle
ligneuse est tantôt 2, tantôt 3; quand les trachéides
Ont un petit diamètre, elles n'offrent qu'une rangée
de ponctuations aréolées; sur celles qui sont un
Peu plus larges, on en voit deux rangées et rarement
trois. Les petites trachéides ont une épaisseur de
1/50 de millimètre ; une autre trachéide, qui porte
trois rangées de ponctuations peu visibles, mesure
32/1000 de millimètre.
Les cellules qui forment les rayons médullaires
(6. 3, 4, 5 et 6) sont un peu plus hautes qu'épaisses
et un peu plus longues dans le sens du rayon (fig.6);
leurs parois portent un petit nombre de ponctua-
tons au contact des trachéides. Ces cellules n'offrent
Pas {outes la même grandeur; quelques-unes ont
donné 6/100 de millimètre dans le sens du rayon el
$/100 en hauteur; d'autres mesuraient 4/100 de
Millimètre dans le sens du rayon, et 35/1000 en
hauteur,
— 132 —
Comme dans les Cycadées vivantes, on rencontre
dans la moelle de nos tiges des cellules gommeuses
qui existent également dans le parenchyme cortical
et dans les pétioles. Les cellules gommeuses de la
moelle ne sont pas continues; elles ont 3/10 de
millimètre en y comprenant le contour extérieur;
elles sont disposées irrégulièrement autour d'un
réservoir de gomme (espèce de crypte entourée de
cellules sécrétrices).
Dans les pétioles et le parenchyme cortical, les
cellules gommeuses sont plus longues et forment
une espèce de tube.
Par suite de la manière dont la section a été faite
dans la préparation sur laquelle a été exécutée la
figure 7, qui représente la base d’une écaille en
coupe transversale, les faisceaux foliaires sont cou-
chés et vus obliquement. Une base de pétiole nous
montre sept de ces faisceaux disposés en ellipse ; On
remarque aussi des poils entre les bases des pétioles
et, à leur périphérie, une gaine de tissu hypoder-
mique.
L'hypothèse que l'aspect extérieur du fossile nous
avait permis de faire se trouve ainsi confirmée par
son étude histologique. Ce fossile appartient bien
réellement à une Cycadée, mais à une Cycadée qui
diffère des genres connus, surtout par les caractères
suivant(s : ,
1° Par la division très accentuée de la tige:
2 Par le développement considérable du bois 7
par rapport à la moelle.
La division répétée de la tige à courte distance .
étant le caractère le plus important, nous nous en
— 133 —
servirons pour la dénomination du genre que
nous nommerons Schizopodium, et, afin de recon-
naître les services rendus par M. Bernard Renault
aux botanistes qui s'occupent de paléontologie végé-
tale (et dont il nous a donné plus d’une preuve), nous
sommes heureux de lui dédier ce nouveau genre
de Cycadée en l'appelant Schizopodium Renaulti.
EXPLICATION DES PLANCHES.
PLANCHE I.
Schizopodium Renaulti. Section transversale des tiges.
M. moelle; B. cylindre ligneux; E. couche corticale paren-
chymateuse ; P. résidus de la base des pétioles.
PLANCHE II,
Une des parties séparées par le sciage, transversalement aux
tiges, a été sciée dans une direction perpendiculaire à la pre-
mière.
La fig. 1 représente l’un des fragments résultant de cette
nouvelle division et montrant, comme dans la pl. I, une section
transversale des tiges.
PLANCHE III.
Fig. 1. Coupe transversale du Schizopodium Renaulti ;
2. longitudinale du même:
3. Id. tangentielle du bois :
£
— 134 —
Fig. 4, Coupe longitudinale montrant le contact de la moelle
et du bois primaire.
5. Id. longitudinale du bois, non loin de la zône
génératrice.
G. Id. transversale au contact de la zône génératrice
et de l'écorce. É
7. Id, base d'une écaille en coupe transversale, mon-
trant el faisceaux foléaires couchés et vus
obliquement.
Dans toutes ces PRE feu lettres ont la signification Sui-
vante :
M. moelle; B. bois; G, zône génératrice ; E. écorce ; RM. rayons
médullaires; L. région libérienne; La, lacunes gommeuses; T
trachéides du bois; F. faisceaux fibro-vasculaires de l'écorce;
C. réseau de laticifères ou de canaux gommeux anatomosés.
Le scrutin est ouvert sur une présentation faite le
7 mars; par suite de son dépouillement, M. Pillet,
professeur au collège de Bayeux, est proclamé mem
bre correspondant.
À 9 heures 3/4, la séance est levée.
Det Soc.Linn. de NAe4 Sénie T | Le
Inp Becquet fr, Paris.
Schiz opodium Renaulti, Morière .
Enp Becquet f Paris.
S chi1z UM | ;
1Z 9po dium Renault: , Moriere.
À
_æ«
el ui à PASS he
PL II.
É-
&
&
ae)
Ë
ed
È
tx
Es
£
TT
Bullet.Soc.Linn. de Ni 4° Série T1
QUE EC ES ES FOSSES
1
SÉANCE DU 2 MAI 1887.
PRÉSIDENCE DE M. RABUT, vicE-PRÉSIDENT.
A 8 heures, la séance est ouverte.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté,
Lecture est donnée de la correspondance, L'Eki-
Sha Mitchell Scientifie Society de la Caroline du
Sud propose l'échange de ses publications contre
celles de la Société Linnéenne de Normandie. Gette
proposition est agréée.
M. Morière annonce qu'il a fait retirer du bu-
reau du Ministère de l'instruction publique un
ouvrage en 3 volumes, publié par le comité des tra-
aux historiques et scientifiques et offert par M. le
Ministre à la Société Linnéenne.
M. Gossart communique les résultats de ses nou-
Yelles recherches sur la caléfaction.
ee
EXPÉRIENCES DE CALÉFACTION
(Suite)
Par M. GOSSART,
Professeur de Sciences physiques au Lycée de Caen.
Les rares mesures de pression et de température
de caléfaction consignées dans ma première Com-
munication me permettaient bien d'affirmer qu'entre
certaines limites, sous une même pression, les tem-
pératures de caléfaction sont très voisines des tem-
pératures d’ébullition, avec un léger écart, tantôt
dans unsens, tantôt dans un autre ; mais, d’une part,
la loi qui s’en dégageait pour la caléfaction était
loin d’être précise et, d'autre part, elle ne s'étendait
pas jusqu'aux deux limites qui se présentent tout
d'abord à l'esprit comme particulièrement intéres-
santes :
1° Le point de caléfaction sous la pression atmos-
phérique ordinaire, mesuré depuis longtemps par
un grand nombre de physiciens et trouvé voisin
de 97 ;
2° La pression de congélation de l’eau caléfiée.
J'ai eu la bonne chance de vaincre les difficultés
que j'avais d'abord rencontrées à ce double point de
vue, en apportant quelques perfectionnements à
l'appareil précédemment décrit.
Il restait, en effet, à réaliser des pressions plus
RE TM Ge AE RTL 7 UNNTEN ES QAR RS Ke AY RE OUTRE NE ER à à RENE IP RE SAR
ln dc VU CESSE NAT PNAAUNR 1 2),
— 137 —
faibles et plus constantes dans l'appareil, et à obte-
nir des sphéroïdes plus volumineux, sous les plus
basses pressions, en les empêchant de s'émietter à
mesure qu'on les alimente.
Pour atteindre le premier résultat, j'ai pris soin
de noyer dans l'eau, au moyen de petits vases an-
nulaires ou tubes convenables, toutes les soudures
et Lous les bouchons sans exception, procédé qui a
déjà servi à M. Joubert dans son travail sur la phos-
phorescence du phosphore. Je suis ainsi arrivé à
obtenir, au moyen de la machine Carré, et à main-
tenir constant pendant des journées et des nuits
entières un vide deun demi-millimètre.
Pour maintenir à peu près la même constance
pendant la durée des expériences, il m'a sufli, afin
absorber rapidement la vapeur produite, de dis-
Poser autour de la platine des tubes à chlorure de
Calcium, et d'entourer le ballon condenseur d’eau
froide, de glace ou d’un mélange réfrigérant suivant
la faiblesse de la pression.
En second lieu, pour obtenir, en toutes circon-
Slances, de beaux sphéroïdes de 4 à 5 grammes,
'émplissant complètement le creuset et suffisamment
talmes, pour éviter surtout les projections, à tra-
du toute la cloche, des gouttelettes d'alimentation,
J'ai pris les précautions suivantes :
1 Nettoyer avec soin le creuset de cuivre à l'acide
“Malique, puis à l’eau distillée et le faire bien sécher
de début en le chauffant pendant qu'un courant
d'acide carbonique traverse l'appareil ;
# Faire arriver sur ce creuset les gouttelettes
avec une très faible impulsion, en plongeant le si-
— 138 —
phon d'alimentation non plus dans l’eau d'un vase
ouvert à l'air libre, mais dans l'eau contenue à l’in-
térieur d'une petite fiole où l'on peut faire un vide
unpeu moins grand que dans la cloche ; ce vide
s'obtient au moyen d’un tube qui se rend à la se-
conde tétine de la machine Carré, complètement in-
dépendante de celle du réservoir à acide sulfu-
rique ;
30 Faire tombersur le creuset de l'eau convenable-
ment refroidie dans ladite fiole ; ce qui, probable-
ment, par diminution de la tension de vapeur, SUP-
prime, au moment de la chute, ces projections qui
m'avaient fait craindre d'abord l'impossibilité de
réaliser la caléfaction dans une atmosphère trop
raréfiée. ;
Enfin, en entourant le cône qui soutient le creuset
et que chauffe directement le chalumeau, d'un
second cône réflecteur, j'ai pu protéger la cloche de
verre contre tout échauffement appréciable, ce qui
me permet d’allonger la durée des expériences
et de les multiplier sans discontinuité, n'ayant
plus à redouter la fusion du mastic et la rentrée
de l'air.
En opérant dans ces nouvelles conditions, j'ai donc
pu obtenir des mesures déjà assez nombreuses, plus
précises etentre les limites 97° et O°.
Pour atteindre la plus grande concordance pos-
sible entre les deux données correspondantes et là
maintenir longtemps, voici comment j'ai procédé :
j'amène d’abord le ménisque de la colonne manom
trique sous le réticule de lalunette du cathétomètre.
Un premier aide constate sa fixité pendant toute la
Pressions
observées,
Températures! .
observées,
— 139 —
… durée de l'expérience, un quart d'heure au besoin,
‘4 ou bien, s’il y a lieu, en cas de projection de gout-
« les, chose rare, fait signe à un second aide de
. mouvoir lentement le piston de la machine pneu-
matique. Après avoir noté pendant longtemps la
température, tout en alimentant la goutte, je puis
Yenir mesurer, après coup, au cathétomètre, la
L. distance des deux niveaux du baromètre et du ma-
nomèlre à 1/10° de millimètres près. Voici les nom-
bres obtenus :
: Tableau Comparalif des températures de caléfaction et
. d'ébullition dans l'air raréfié sous une même pression.
Pressions d'ébollition
à même tempé
rature d’après
Température d’ébullition
FA ft
24 fra
Différences,
63°,6
à même H d’après Regnault,
Différences.
— 140 —
Température d’ébullition
Pressions Températures |. Pressions d’ébullition
Se. à, même H: d'après ès Regnault,
à même température d’après
R
Différences. Différences: |
FO. 61°, La et + gam, | 620, D
D On NU. Pen, | 009
D DU, D, 1 70 [00
13gmm, 58, |{35un, + gmm, | 585 — 0,5
132mm, D5o, |{igmn, © 44mm, | 570,5 — 25
+ 4 Ko 52,30 MOgmm, -L 7mm, | 54e, — 1,6
WU + , Ùi: mm, Qmm, | 5106 — (06
8977, 49,4 | 89m, 0 80, =. 0
De de 0 eg Li
10, 46°, Fo, 76°, LE 0
Bye M OBRR.-— 28, 499,6.
Bies,5 4lo2 | GOmm,.. —.20m5) 440, “ 0
Agnm 370,5 4gnn 2 gmm 9 370,60 + 0°,10
1. 369, 44 0 0, 0
NT 349, 392,5 0 390,5 0 ‘ 1
37,5 33, 37% ,5 0 37, 0...
367, 320,5 36m,5 — (mm 5| 320,5 0
35m, 329,95 | S5mm8 — Onm,8| 32, 5 |
09: 31”, 332m,4 (um, 4 31°, 0 1
302,5 300,25 | 31%m,55 — mm, | 200,5 0°,79
&
ÿ
a
Ë
E
=]
+
Le
RE
um, 0, 4mm 6 — 2un 6 10°,
; 9e
#
— 141 —
| L'examen comparatif de ces nombres ou du gra-
phique qui les représente fait ressortir nettement,
je pense, la loi suivante :
- * La différence entre la température de caléfaction
« et la température d'ébullition sous une même
“ pression, dans une atmosphère raréfiée, est très
" petite, plus petite toujours qu’à l’air libre, et cette
: différence présente elle-même une variation régu-
L lière. »
- En effet :
- 1° De 30° à 50° Ja pression de caléfaction est iden-
tique à la pression d’ébullition (d'après Regnault)
Pour une même température. L'écart moyen qui n'a
P&S dépassé 1/2 millimètre et l'écart maximum
Qui, dans une très mauvaise expérience, a atteint
#"5, peuvent être attribués à une erreur de mesure ;
? Au-delà de 50°, l'excès de la pression d’ébulli-
ion sur la pression de caléfaction s'accroît jusqu'à
atleindre d'une marche parfaitement continue la
Valeur de 78mm (t=97 et H = 760%», au lieu
de 682) constatée par Boutigny, Baudrimont et d’au-
tres physiciens Sous la pression normale;
Au-dessous de 30°, Ja pression de-caléfaction
devient au contraire de plus en plus inférieure à la
| Pression d'ébullition et la courbe aboutit régulière-
Dent à cette seconde limite remarquable : Eau li-
paie en Caléfaction à 0° sous une pression de 2°"
au lieu de gum G Ù
de S'opaliser, puis se prendre totalement
Un glaçon arrondi, un peu allongé, qui s'est
— 142 —
maintenu en caléfaction pendant plus d’un quart
d'heure, en s'agitant doucement sur le creuset tou-
jours chauffé au rouge.
Ayant maintenant toute tranquillité surles limites
du phénomène et sur sa marche, je vais reprendre
les mesures avec des thermomètres plus sensibles,
donnant le 1/5 de degré, de façon à obtenir plus
d'exactitude encore et à pouvoir calculer l'erreur
moyenne et le coefficient de précision.
Je tracerai alors la courbe du phénomène et déter-
minerai à l'aide de 5 bonnes expériences convend-
blement choisies les coefficients de la formule Log:
F = a + bB' + C7! qui doit évidemment pouvoir la
représenter, comme elle représente, d'après Re-
gnault, la loi d’ébullition.
J'espère constater la même régularité dans la
marche de la courbe pour des pressions supérieures
à une atmosphère et pour des liquides dont la loi
d'ébullition a été étudiée par Regnault, l'alcool,
l'éther, le sulfure de carbone; j'opérerai dans une
atmosphère d'acide carbonique pour éviter toule in-
flammation ou explosion dans la cloche. Ces liqui-
des, ainsi que l'acide sulfureux et autres, me don-
neront évidemment par caléfaction dans le vide des
températures tellement basses qu'elles ne pourront
plus être constatées avec le thermomètre à mercures
ét j'obtiendrai ainsi, séparés par une inappréciable
couche de vapeur, deux corps, l’un à la température
dy rouge, et l'autre à une température à peine me-
surable par le thermomètre à alcool.
J'ajouterai, pour terminer, qu'ayant constaté
une surchauffe de la vapeur, qui croit avec la pres
RTE A SEE SUN En, à
Dr St ES Lee
”
j
ner
à
M nt - LEE
ET ET PR NÉE
- et leur Contour,
TA RUES tee SN AN RE Re NUS CN Re Es 0 ea) DR en re EE Le Se
RE SRE Et Eee
— 143 —
sion, j'espère trouver une explication à l'écart régu-
lièrement croissant des deux courbes de caléfaction
et d'ébullition, en étudiant avec soin la vitesse d'é-
vaporation, étude à laquelle se prêtera très bien
l'appareil ci-dessus décrit.
M. Bernard Renault, aide-naturaliste au Muséum,
Professeur de paléontologie végétale et membre
Correspondant de la Société Linnéenne, fait la com-
Munication suivante :
CLATHROPODIUM MORIERI.—B. R.
Par M. B. RENAULT,
Aïde-naturaliste au Muséum, professeur dé Paléontologie végétale,
Le genre Clathropodium a été créé, comme l’on
Salt, par M. de Saporta, pour des tiges de Cycadées
fossiles plus ou moins développées en hauteur et en
lergeur,pr esque cylindriques ou ovoïdes, quelquefois
foniques ; le diamètre de ces tiges est fortement
se Par une armure épaisse résultant de la juxta-
Position de la soudure de résidus pétiolaires et
d'écailles gemmaires.
dise des pétioles, adhérentes à la tige, afec-
k eur Surface libre la forme d'alvéoles trian-
LS ou rhomboïdales, lisses ou plus ou moins
* Souvent irrégulières dans leur grandeur
grâce au développement inégal de
_ cet ï a
tb le partie du pétiole qui continuait à croître len-
“Ment pendant
toute la durée de la plante.
— 144 —
On observe sur quelques tiges de Clathropodium,
intercalées aux appendices, des rosettes qui mar-
quent la place occupée par des bourgeons adventifs.
Ceux-ci ont pris dans certains cas un développe-
ment assez grand, si l’on en juge d’après le diamètre
et l'épaisseur des cylindres ligneux surnuméraires
qui leur correspondent et que l’on trouve dans l'in-
térieur de la tige, orientés de façons très diverses ,
indépendamment du système ligneux de cette der-
nière.
Le développement des bourgeons adventifs à
troublé d’une façon très manifeste l'ordre et la dis-
position en spirale des résidus pétiolaires. Les tiges
qui, comme celles du C. Zrigeri, C. sarlatense,
n'offrent que très rarement la trace de ces bour-
geons ont les cicatrices disposées en spirales régu-
lières, tandis qu'il est difficile de suivre pendant
quelque temps une de ces spires sur les troncs de
C. foratum et surtout du C. Morieri,
La moelle assez volumineuse était entourée de un,
quelquefois plusieurs anneaux ligneux concentri-
ques, comme cela se présente dans quelques Cycä-
dées vivantes.
Les Clathropodium décrits par M. de Saporta (1)
sont les C. macrophyllum (Buckl.) Sap., C. Friger bn
C. foratum Sap. L'espèce qui fait le sujet de cette
note nous a été obligeamment communiquée par
M. Morière, doyen de la Faculté des Sciences de
Caen, qui l'avait reçue de M. Deslongchamps ; ce
dernier savant l'avait acquise en même temps ee ul
(1) Paléont. française, Cycadées jurassiques, 1873.
De ont Cl à AR
REPAS HN ENE NE
op
— 145 —
autre échantillon analogue, dans une visite faite par
lui à la curieuse formation qui renferme les végé-
taux silicifiés de Purbeck, dans l'île de Portland.
Ce Clathropodium diffère complètement d'aspect
du C. macrophyllum cité ci-dessus, qui provient de
Ja même localité, et par ses dimensions plus petites
et par le nombre beaucoup plus grand des pétioles,
plus grêles, dont les résidus recouvrent la tige.
On ne peut davantage le rapprocher des C. ri-
geri et C, sarlatense dont le port est celui d’une tige
nettement cylindrique, sur laquelle sont disposés
en Spirales régulières les résidus pétiolaires entiers,
franchement accrescents et ne présentant aucune
cavité dans l'intérieur des cicatrices rhomboïdales
auxquelles ils ont donné naissance et de plus, les
bourgeons adventifs sont rares sur ces tiges.
La surface de notre échantillon, creusée de cavités
nombreuses correspondant à la partie parenchyma-
leuse des pétioles qui s'était détruite jusqu'à une
trlaine profondeur avant la silicification, rappelle-
rait plutôt les espèces de Clathropodium désignées
Sous le nom de foratum, par M. de Saporta, mais le
développement beaucoup moins considérable des
résidus pétiolaires qui atteignent 7 à 8 centimètres
ans ces dernières espèces, et qui ne dépassent pas
5 centimètres dans notre échantillon, l'irrégularité
ans la forme des cicatrices, qui tantôt est rhom-
boïdale , tantôt triangulaire, l'inégalité très appa-
fente de leurs dimensions, la disposition souvent
Sans ordre spiral visible des cicatrices, la fréquence
des bourgeons adventifs, accusée par leurs traces à
“xtérieur, et par les bois surnuméraires qu'ils ont
10
EUR
laissés à l'intérieur de la tige, nous portent à croire
que nous avons bien là une espèce nouvelle que
nous dédierons avec plaisir à M. Morière, qui nous à
procuré l’occasion de la décrire.
Description : C. Morieri. Tige globuleuse, haute
de 22 centimètres, et large de 21,5, légèrement
aplatie au sommet, offrant à la base un prolonge-
ment radiculaire.
Toute la surface est recouverte de bases de pé-
tioles intimement soudées, formant une armure d'en-
viron 3 centimètres d'épaisseur; entre les pétioles se
trouvent un nombre considérable d'écailles gem-
maires aplaties et de poils scarieux qui concourent
avec ces derniers à la consistance de l'armure.
Les bases des pétioles se trouvent plus ou moins
creusées par la disparition d'une portion du paren-
chyme cellulaire avant la silicification.
Les alvéoles qui en résultent sont rhomboïdales,
triangulaires, ou aplaties, inégales de grandeur et
disposées sur des portions de spires discontinues.
La discontinuité des spires provient en partie de.
la présence de rosettes nombreuses formées de cica-
trices plus petites, au centre desquelles se sont
développés des bourgeons adventifs.
Les traces des bourgeons adventifs sont très visi-
bles sur une certaine étendue de la surface de
l'échantillon, il semble qu'elles soient disposées el
spirale, leurs prolongements dans l'intérieur de li.
tige ont formé autant de cylindres ligneux surnu-
méraires plus ou moins développés et dirigés dans
des sens très divers.
— 147 —
_ Le parenchyme cortical, traversé par des canaux
ætdes lacunes gommeuses, mesure une épaisseur de
2 centimètres.
La couche libérienne a environ 3 à 4 millimètres.
_ Le bois forme un cylindre continu à section
transversale un peu elliptique, le grand diamètre
_ Mesure 11, et le petit 9 centimètres environ. Son
: épaisseur est de 1 centimètre. Il est formé par des
lames de trachéides, disposées sur une à trois ran-
gées en épaisseur, et séparées par des rayons cellu-
laires ligneux, composés de une à quarante-deux
rangées de cellules en hauteur, et de une à cinq
Tangées en épaisseur. En coupe tangentielle (fig. 4,
PLV) il en résulte pour les lames ligneuses une
disposition sinueuse assez marquée.
Les ponctuations qui ornent les faces latérales des
trachéides sont aréolées et disposées en quinconce
Sur {rois ou quatre rangs; le pore central s’est élargi,
_ €til ne reste plus que le contour plus ou moins
… hexagonal de l'arcole.
… La moelle est volumineuse, mesurant 9 et 5 cen-
. limètres, suivant le grand et le petit diamètre, tra-
Yersée par de nombreux canaux gommeux ; elle
. “énferme de nombreux cylindres ligneux surnumé-
Tares provenant des bourgeons adyentifs et ayant
PnS des développements très inégaux en rapport
ee la vigueur de ces bourgeons et le nombre des
frondes qu'ils ont portées. La direction des cylin-
dres ligneux secondaires est essentiellement variable
dans tout l'intérieur de la tige et dépend de la posi-
tion des bourgeons à sa surface. :
On sait que les nervures les feuilles des Gycadées
— 148 —
actuelles ainsi que les pétioles de ces feuilles présen-
tent dans l’organisation des faisceaux libéro-ligneux
qui les parcourent, la particularité curieuse de
posséder deux bois à développement inverse l’un de
l'autre, l’un se différenciant lentement pendant la
vie du végétal, du centre à la périphérie en lames
rayonnantes comme dans les plantes dicotylédones,
l'autre au contraire, rapidement formé, mais diffé-
rencié sans ordre de la périphérie vers le centre
. comme dans certaines plantes cryptogames.
- Ces deux systèmes désignés sous le nom de bois
centrifuge et de bois centripète qui accentuent la
position occupée par les Cycadées entre deux classes
de végétaux, appartenant à des embranchements
différents, ne se rencontrent que dans les feuilles
et les pétioles, la région basilaire accrescente de ces
derniers ne présente pas cette particularité qui ne
se retrouve plus dans aucune partie de la tige.
Il était intéressant de rechercher si le ©. Morieri
offrirait la même répartition dans le double système.
Des coupes minces faites dans les résidus pétiolaires,
fig 3, pl. IV, nous ont montré que les faisceaux
libéro-ligneux étaient simples et seulement formés
des lames rayonnantes du bois centrifuge phané-
rogame et de son liber, absolument comme cela se
présente dans les Cycadées actuelles.
Nous avons vérifié par des coupes semblables
faites dans les résidus pétiolaires du C. Trigeri que
de même le double bois ne se prolongeait pas dans ;
cette région.
On pourrait peut-être penser que les Cycadées
jurassiques ne possédaient pas un double système
é
_— 149 —
ligneux dans les faisceaux vasculaires des pétioles ;
pour décider cette question, nous avons fait quel-
_ ques préparations dans les bases pétiolaires du C.
Sarlatense qui ont 5 à G centimètres de longueur,
par conséquent, présentent une portion de fronde
conservée bien plus considérable que les espèces
_ précédentes, grâce au développement et à la résis-
tance plus grande dans cette espèce du tissu hypo-
dermique placé à la périphérie du pétiole; nous
. Avons pu reconnaître la présence du double système
ligneux qui se prolonge assez bas dans le résidu
même accressent de l’armure, surtout dans la région
Centrale des pétioles où il disparaît en dernier
lieu.
Nous pouvons donc conclure que, pour ce chef,
les Cycadées jurassiques ne diffèrent que par de
légers détails des Cycadées actuelles et fournissent :
Un exemple remarquable de la longévité et de la
… Persistance à travers le temps, d’un type qui à peu
varié,
EXPLICATION DES PLANCHES.
PLANCHE IV,
Mig. 1 Vue extérieure réduite d’un peu plus de moitié d’une
… Ption de Clathropodium Morieri, l'échantillon a été dessiné
:. faisant Un angle de 90° avec sa position naturelle, les cica-
… ‘ries ont ainsi leur grand diamètre dirigé verticalement.
. Aréoles irrégulières, les unes triangulaires, les autres
. "homboïdales, se rapportant à la base des pétioles excavée
u plus où moins profondément. L'ordre spiral des résidus
Pétiolaires est fortement troublé.
— 150 —
B. Rosette indiquant le point d'insertion d’un bourgeon ad-
ventif, nombreux dans cette espèce.
Fig. 2. Coupe transversale d’une portion du même échantillon
réduite d’un peu plus de moitié.
B. Due ligneux dont le contour est sensiblement ellip-
tiq
E. as corticale assez mal conservée.
M. Moelle dans laquelle on distingue un cylindre ligneux.
surnuméraire adossé contre la face interne du cylindre
ligneux
be Résidus pétiolaires serrés et soudés les uns aux autres, … à
formant une couche continue autour de 1 e
Fig. 3. Coupe transversale de résidus A clés gros 6/1.
A. Écailles gemmaires séparant la base des pétioles.
* B. Parenchyme cellulaire dans lequel se trouvent logés à la
périphérie et au centre des faisceaux vasculaires se rendant +
dan
ns les divisions de la fronde.
C. Un faisceau vasculaire entouré d’une gaîne protectrice a” £
formé de lames rayonnantes de trachéides ponctuées, il
n'y a pas de bois centripète.
PLANCHE V.
Fig: 1. Section longitudinale médiane du Clathropodium
Morieri, réduite de un peu plus de moitié.
B. Coupe longitudinale du cylindre ligneux interrompu sur ;
différents points par les cylindres ligneux Da"
#
ne
evêtement dû aux résidus des pétioles.
Rm. Male ligneux surnuméraires parcourant la tige en
divers sen
Fig. 2. Coupe Had dite portion du cylindre ligneux
grossi.
A. Trachéides disposées en séries rayonnantes sur une où
deux rangées d'épaisseur. .
C. Rayons médulaires.
Le
Soh
1
41
1
er del et
hth
Et 51
WIciril
iFOpC diun
. ne 1 1
Bry Paris.
&° Serie T.1.
die
Bullet. Soc.Linn de N
Saone cp : Sara or per 0 NES
s = CAR re are nl HS M Ra .
me EE DER de LT ns,
ad a A
Edouard Bry Paris.
Imp.
orieri B.R.
A
[\/|
ER #2
— 151 —
L. Lacunes gommeuses.
B. Faisceaux se rendant dans un pétiole à travers l'écorce.
Fig. 3. Coupe longitudinale radiale gros 120/1 d’une lame de
trachéides.
À. Trachéides à ponctuations aréolées disposées en plusieurs
files sur les faces latérales des trachéides.
F. Rayons médullaires mal conservés.
Fig. 4. Coupe tangentielle d'une portion du cylindre ligneux
gros 120/1.
A. Trachéides vues sur leur face tangentielle, dépourvue de
ponctuations et rendues sinueuses par les rayons médul-
aires.
C. Rayons médullaires ligneux.
NOTE
SUR
LE GENRE CALAMYDOMONAS
Par M. P. A. DANGEARD,
Docteur ès-sciences,
Chef des Travaux de Botanique à la Faculté de Caen.
On à fait un grand nombre d'espèces dans ce
senre, en considérant les différences de forme, de
srosseur, la présence ou l'absence d’un point rouge,
toutes choses qui varient dans la même espèce; ce
qui est constant, c’est la présence à la partie posté-
-"eure du corps d'un gros corpuscule chlorophyl-
lien tout à fait caractéristique.
Il faut, de toute nécessité, pour bien caractériser
— 152 —
un Chlamydomonus , connaître le mode d'après
lequel il forme ses œufs; c'est de ce côté que j'ai
particulièrement porté mes recherches. Plusieurs
travaux, d’ailleurs, avaient montré la voie à suivre;
d'abord les observations de M. Rostañinski sur le
Chlamydomonas multifilis (1), celles de M. Goros-
chankin sur le Chlamydomonas pulvisculus (2).
A ces deux espèces bien étudiées, j'en ai ajouté
deux autres et ces quatre sont les seules, je crois,
dont on puisse actuellement tenir compte.
Elles peuvent être classées en deux sections.
Dans la première section, on placera les espèces
qui possèdent des gamètes dont les membranes
servent à la formation de la membrane de l’œuf.
2 cils. Ch. Reinhardti sp. nov.
4 cils. Ch. multifilis Fresenius.
Dans la deuxième section, seront comprises les
espèces dans lesquelles l'œuf s’entoure d'une mem-
brane propre, les membranes des gamètes n'étant
point utilisées. :
4° L'œuf se trouve dans la cellule femelle :
Ch. pulvisculus Muller.
Hya
2° L'œuf est entouré à
distance par les membra-
nes. des gamètes. . ; . Ch. Morieri Sp. no:
(1) Rostañinski. Beob. über paarung der Schwarmsporen
(Bot. Zeit. 1871).
(2) Goroschankin : Versuch einer verg. Morphologie der
Volvocineen (Nachr. der K. Gesellsh, für Naturw Moscou,
XVI, 1875)
ve US ‘œ
PREMIÈRE SECTION.
49 Chlamydomonas Reinhardti sp. nov.
Je dédie à M. Reinhardt cette espèce qui est, je
crois, identique avec celle que ce savant a étudiée
sous le nom de Ch. pulvisculus (1); ce dernier nom
ayant été appliqué à l'espèce étudiée par M. Goros-
Chankin, une nouvelle appellation s’imposait.
Le Ch. Reinhardti a une forme ovale allongée;
le point rouge n’est bien visible que sur les gros
individus ; il se trouve placé non loin du corpuscule
€hlorophyllien : il y a deux longs cils, une vacuole
contractile, un noyau nucléolé. Chaque individu
forme quatre zoospores semblables à la cellule mère
et qui s'échappent au travers des parois; si les
cultures sont seulement humides, au lieu de z00s-
pores mobiles, il se forme des cellules immobiles
dont le nombre peut être de 4, 8 ou 16.
La reproduction sexuée se fait au moyen de
Samèles (zoospores sexuées) à deux cils qui sont
formées par quatre dans des cellules ordinaires;
leur taille est fort variable, mais aucune différence
de sexe ne peut être signalée. Ces gamètes se con-
_juguent deux à deux, perdent leurs cils, forment
une cellule sphérique qui montre encore très long-
temps par la suite les deux corpuscules chlorophyl-
: liens provenant de l'union des deux gamètes. Ces
: (D Reinhardt : Die Copulation der Zoosporen bei Chlamy-
en pulvisculus (Arb. der nat. Gesellsch. Charkoff, X,
— 154 —
deux corpuscules ont été confondus souvent avec
les véritables noyaux, de telle sorte que l’on aurait
pu croire ici la loi de Fisch en défaut. Il n'en est
rien et j'ai pu constater que les deux noyaux des
gamètes s'étaient fusionnés dans l'œuf en un seul
qui occupe un point de la bande incolore séparant
les deux corpuscules chlorophylliens.
Ces œufs grossissent, forment une grande quan-
tité d'amidon et d'huile, et prennent en vieillissant
une couleur jaunâtre; une forte membrane les
entoure et les protège contre une dessiccation
même prolongée.
20 Chlamydomonas multifilis Fresenius.
Cette espèce diffère de la précédente en ce que les
zoospores ont quatre cils au lieu de deux. Il y à
encore les particularités suivantes à signaler; les
gamètes sont formées par divisions successives en
deux, au nombre de huit dans chaque cellule mère; 4
elles se conjuguent deux à deux sans que lon
puisse distinguer aucune différence de sexe; leur 1
taille varie beaucoup, mais elle reste toujours infé- À
rieure à celle des zoospores asexuées ee.
L'œuf formé comme dans l'éspace précédente,
germe après quelque temps. Il se divise en cellules
qui n’essaiment point à la façon des zoospores ordi- À
naires, mais forment une colonie semblable à celle .
des Pleurococcus (1).
(1) D’après Rostafinski, L. cit.
— 155 —
DEUXIÈME SECTION.
Chlamydomonas pulvisculus Muller.
Les zoospores de cette espèce sont ovales allon-
. gées, ont deux cils et montrent un point rouge très
« apparent. Dans la reproduction asexuée, les z00s-
. pores sont produites par deux ou par quatre dans
. une cellule ordinaire, Dans la reproduction sexuée,
On distingue deux sortes de gamètes: les unes,
_ femelles, formées au nombre de deux ou de quatre
: par cellules; les autres, mâles, sont produites par
_ huit dans une cellule ordinaire ; les gamètes femel-
les sont constamment plus grosses que les gamètes
mâles.
Deux Zoospores se touchent par leur partie anté-
euré; au point de contact, la membrane se
. résorbe, et tout le protoplasma de la cellule mâle
_ Passe dans la cellule femelle. De la fusion des deux
| : Protoplasmas se constitue l'œuf qui s’entoure d'une
_ Membrane Propre. Il est mis plus tard en liberté
bar la destruction de la membrane de la zoospore
femelle (4).
sn
à 4° Chlamydomonas Morieri (2).
Cette es
à pèce ne peut être distinguée des précé-
en
tes que par le mode de reproduction sexuée ;
4) D'après Goroschankin, 2. cit.
®l Je dédie cette espèce à M, Morière , doyen de la Faculté
‘8 Sciences de Caen, professeur de Botanique, au zèle duquel
1 Faculté est redevable d’une partie des richesses botaniques
Possède,
qu’elle
— 156 —
les zoospores ont deux cils, une ou deux vacuoles
contractiles et sont de taille fort variable ; le point
rouge est bien apparent sur les gros individus. Les
individus asexués se forment habituellement par
quatre dans une cellule. Il en est de même des Z00$-
pores sexuées ; ces zoospores se conjuguent deux à
deux, mais elles se comportent d'une manière toute
particulière ; elles se prennent par l'extrémité anté-
rieure; une perforation s'établit, les cils disparais-
sent, les protoplasmas se retirant de la paroi posté-
rieure de chacune des zoospores, viennent se fu-
sionner au point où s’est établie la perforation.
L'œuf ainsi formé est sphérique, il s'entoure d'une
membrane propre et il est entouré à distance par
les membranes des gamètes; plus tard il rompt
sa propre membrane et s'échappe au dehors. 1e
s'entoure d'une nouvelle paroi beaucoup plus
épaisse et munie d'aspérités; sa couleur devient
légèrement jaunâtre. J'en ai conservé en cellule
humide depuis l'automne dernier jusqu'à ce mO0-
ment : quelques-uns se sont divisés en deux puis
en quatre cellules, qui se sont ensuite décomposées.
Les zoospores asexués de cette espèce ont acquis
une taille assez forte pendant l'hiver; leur proto-
plasma était très épais, montrait beaucoup d'huile
et d’amidon ; elles perdaient leurs cils et donnaient
quatre ou huit cellules, pendant très longtemp*
immobiles à l’intérieur des membranes.
Ces faits permettent d'effectuer un rapproche-
ment avec la famille des conjuguées. Dans le genrè
Spirogyra, les gamètes mâles des filaments copulë- :
M ee de UN PS Us ee I
— 107 —
‘teurs passent par le canal de communication et
du mauvais 6
_ Ment de con
PRE RAR ES |
décrites,
Lenir auc
vont se fusionner avec le gamète femelle : c’est
absolument semblable à ce qui a lieu pour le Chla-
Mmydomonas pulvisculus, d'après M. Goroschankin.
Dans le genre Zygogonium, les deux gamètes font
la moitié du chemin et forment l'œuf dans le canal
. de communication entre deux cellules ; sauf la lon-
gueur du canal, les choses se passent de même,
omme je viens de l’établir, dans le Chlamydomonas
Morieri,
On peut agiter la question de savoir si ces diffé-
Tences que nous venons de signaler dans le mode
de formation de l'œuf n’autoriseraient point à créer
Plusieurs genres. La création de ces genres aura
lieu probablement tôt ou tard: mais il me semble
Cépendant que cela serait actuellement inutile;
ioutes ces espèces se ressemblent extérieurement
d'une manière frappante et leur nombre n'est pas
_Fncore assez élevé pour exiger autre chose que de
Simples coupes.
J'avais d'abord eu l'intention d'identifier les
Spèces que j'étudiais avec celles qui ont été déjà
Mais j'y ai bientôt renoncé. On ne peut
Un compte certainement des deux espèces
de Perty (1).-Ch. communis, Ch. globulosa, à cause
lat des figures. Il est impossible égale-
server dans ce genre, sous le nom de
Ch. hyatina Cohn. (2), le Polytoma uvella Ehrb.
Quant aux autres espèces, CA. obtusa A. Braun.,
(1) Perty, Kleinste Lebensf., Tab. X1I.
ho, Nova acta, XXIV, pars I.
— 158 —
Ch. rostrata Cnk. (1), Ch. operculata Stein. (2), Ch.
grandis Stein (3), etc., de nouvelles recherches sont …
absolument nécessaires avant que l'on puisse les …
placer à titre définitif dans le genre Chlamydo-
monas. 4
Je termine en signalant une observation deM.F.
Gay. D'après lui (4), le CA. tingens A. Braun.,'for-
merait des kystes; ce fait, s’il était confirmé, serait
fort intéressant; mais comme les gamètes se Con
juguent ordinairement le soir, l'observateur peut ‘4
facilement être induit en erreur et prendre pour
des kystes ce qui, en réalité, provient d'une conju-
gaison.
A 9 heures et demie, la séance est levée.
(4) Cienkowski, Über einige chlor. Gloescapsen Bot. Zeit:
|
;
(2) Stein, Infusions thiere Abth., IL, 1878.
(3) Loc. cit.
(4) Sur la formation des kystes chez les CHibrospoi
(Bulletin de la Société Botanique de France, t. XXXIIL, 2° série,
t. VII, 1886).
3
|
SÉANCE DU 6 JUIN 1887.
PRÉSIDENCE DE M. Le D’ FAYEL.
_ En l’absence de MM. Deslongchamps et Rabut,
M: le D' Fayel est invité à présider la séance.
Le procès-verbal de la séance est lu et adopté.
ns la correspondance, se trouve une lettre de .
e Ministre de l'Instruction publique, informant ue
La Société des Naturalistes, attachée à l'Univer-
Sité impériale de St- Wladimir, à Kiew (Russie),
Propose à la Société Linnéenne l'échange réciproque
leurs publications. Mise aux voix, cette rs ar
tion est agréée.
_ La Société Linnéenne décide, en outre, de pro-
Poser semblable échange à la Linnean Society of
New Soutn Wales.
Les volumes reçus sont passés en revue.
Mlepr Fayel annonce la réapparition de l'Année
= “dicale de Caen : la partie non officielle de cette
Publication ne sera pas soumise à la censure: seront
acceptés, les articles sur tous sujets se rattachant ME
X Sciences médicales. ie
La Société fixe ensuite aux 2 et 3 juillet la date de
— 160 —
ses excursions à Saint-Sauveur-le-Vicomte et Port-
bail, puis adopte la circulaire rédigée par M. Morière
pour être adressée à tous les membres et leur faire
connaître, avec le programme des deux journées,
divers détails concernant le logement, les moyens
de transport et le banquet. Enfin, sur la proposition
de M. Corbière, la Société Linnéenne décide d'in-
viter la Société d'Archéologie, Littérature, Sciences
et Arts d'Avranches à prendre part à son excursion
dans la Manche.
M. Dangeard lit la note ci-après :
NOTE
SUR
LE GENRE CHLOROGONIUM Eur.
Par M. P.-A. DANGEARD,
Docteur ès-sciences, chef des Travaux de Botanique à la Faculté de Caen.
Le Chlorogonium euchlorum Ehr., placé jusqu'à
ce jour dans les Flagellates, se rencontre dans les
petites flaques d’eau qui se forment à la suite de
pluies sur la place du marché aux bestiaux de la
ville de Caen. Il a été décrit, la première fois, Pi®
Ehrenberg (1) et étudié à nouveau par Stein (2).
J'ai repris moi-même et complété l'étude de æ
(1) Die Infusions thierchen.
(2) Der Organismus der Infusions thiere, Abth. Il, 1 Halite- :
“
L
Sa ES RÉ cet UE A à à |
SRE
TN nn EE LE ‘5. ir LOU fe
4 ee . =
;
è aussi délicats qu
_ “Ment dans ce
leur forme et col
— 161 —
genre, et j'ai pu m'assurer qu'il a sa place marquée
dans la famille des Volvocinées, c'est-à-dire dans les
algues. Sans entrer dans l'étude de la famille qui
fera l’objet d’un travail spécial, je signalerai ici les
raisons qui m'ont conduit à placer ce genre dans les
_ Volvocinées.
Organisation. —— Le corps est fusiforme, trois ou
Quatre fois plus long que large et terminé en pointe
_ aux deux extrémités ; la membrane est mince, trans-
Parenie; elle se colore en bleu, soit par l’action
“ucessive de l'iode et de l'acide sulfurique, soit au
Moyen du chlorure de zinc iodé ; elle est donc for-
_ Mée de cellulose. L'algue tourne sur elle-même au
moyen de deux longs cils qui partent du proto-
Plasma, traversant la paroi à son bec antérieur et
divergent ensuite.
Le protoplasma est coloré par de la chlorophylle :
la Coloration est peu foncée ; au milieu du corps,
On distingue même sans l’action des réactifs, un
noyau Sphérique nucléolé ; enfin, il y a encore cinq
Où six globules disséminés, qui bleuissent légère-
| Mént par l'iode et ne sont autre chose que des cor-
_ Puscules chlorophylliens.
SI l'on veut colorer le noyau, il suffit de fixer à
l'alcool absolu et d'employer ensuite les réactifs
colorants ordinaires où mieux la glycérine étendue
Plcro-carminatée : lorsqu'on a affaire à des êtres
6 Ceux-ci, on peut les monter direc-
dernier réactif qui n'altère en rien
ore bien le noyau et son nucléole.
er celte description, il ne reste plus
11
Pour complét
— 162 —
qu'à signaler la présence d’un point rouge à la
partie antérieure du corps. :
Reproduction asexuelle. — Elle se fait d'une façon
très simple comme dans les autres volvocinées; le
protoplasma par divisions successives en deux,
donne quatre ou huit individus semblables à la
cellule-mère : après s'être agitées quelque temps à
l'intérieur de la cellule, les zoospores ainsi formées
S'échappent au dehors; il se fait de la sorte, dans .
les conditions favorables, une multiplication extrè-
mement rapide de ces êtres; malgré cela, ils dimi-
nuent rapidement dans les cultures, par suite de la
guerre acharnée que leur font certains infusoires;
aussi est-il facile de comprendre qu’une formation
rapide d'œufs est absolument nécessaire pour COn-
server l'espèce.
Reproduction sexuée. — Certains individus, au
lieu de quatre ou huit zoospores, forment seize
gamètes de petite taille, qui, par leurs mouvements
désordonnés, occasionnent une rupture de la mem-
brane. — Ces gamètes sont allongées, à deux cils;
l'extrémité antérieure est incolore, le point rouge
manque. Fa
Deux gamètes se rencontrent; elles se soudent
par leur partie antérieure, le contact s'établit bien=
tôt jusqu'à la partie inférieure; une ligne incolore
marque encore quelque temps la ligne suivant la-
quelle s’est fait la soudure ; bientôt le tout prend unê
forme sphérique. — L'œuf, ainsi formé, grossil, son
protoplasma d'abord vert, devient jaune d'or; en
— 163 —
. même emps il se forme une grande quantité d'huile,
J'ai eu l’occasion de recueillir, aux environs de
Mézidon, un CAlorogonium qui devra probablement
_ constituer une deuxième espèce dans le genre; les
seules différences qu'elle présente avec celui qui
vient d'être décrit, sont les suivantes :
Au lieu de cinq ou six corpuscules chlorophyl-
_ liens, l’espèce de Mézidon n’en présente que deux
très gros et très bien caractérisés : l’un en avant,
_ l'autre en arrière du noyau central; c'est un carac-
{ère constant.
- J'ai vu aussi que la division du protoplasma en
voSpores s'y faisait le plus souvent suivant l'axe du
COfpS, tandis que dans l’autre espèce, cette division
_ lait soit parallèle, soit perpendiculaire, soit obli-
_ Que à l'axe du Corps ; ce caractère différentiel me
Pärait cependant beaucoup moins important que le
Premier.
Tous les caractères que nous venons de voir con-
| duisent à placer le genre Chlorogonium près du
_ Senre Chlamydomonas : chose singulière ! au point
de vue de la reproduction sexuelle, il y a plus de
différence entre deux chlamydomonas de section
_ différente (1), qu'entre le Chlorogonium euchlorum
| Ebr. et le Chlamydomonas Reinhardti (Dangeard).
Il ne s’en suit pas que les deux genres doivent
fre réunis; mais il y aurait contradiction flagrante
à conserver, comme on l'a fait jusqu'ici, le premier
se a) Voir notre travail sur le genre Chlamydomonas. Séance
Plécédente, Bulletin de la Société *Linnéenne de Nor-
us AOE
dans les Flagellates, tandis que le second resterait,
d’ailleurs à juste titre, dans les Volvocinées.
M. Dangeard résume ensuite quelques-unes des
communications qu’il a entendues au Congrès des
Sociétés savantes, à la Sorbonne.
M. Osmont présente un cas tératologique d'AHelixz
aspersa qu'il a recueilli dans les fossés du Château.
Il s'agit d'une coquille dont la spire s’est allongée
d’une façon très remarquable.
M. Lecornu lit une note sur la résistance à l'écra-
sement des piliers de pierre de Caen:
NOTE
SUR
LES CARRIÈRES SOUTERRAINES
DU CALVADOS
Par M. IL. LEHECORNU,
Ingénieur des: Mines.
L’effondrement des carrières souterraines de Chan-
celade (Dordogne) a appelé l'attention de l'adminis-
tration supérieure sur les conditions de sécurité que
présentent les exploitations de ce genre. L'étude à
été faite en particulier. pour les carrières d'Alle-
magne et de La Maladrerie, près Caen; en voici les
principaux résultats.
N fallait avant tout connaître le poids et larésis
ù
1
À
F
A
4
*
d L: #:
: N Ne S - É k à ;
, fes à RES 2 Re £ = d
F ERA CREER < Te ” ; :
Se em RE DE ss US a RS D GS nn a ul bn de Gal & à
pa:
MR MES ct, 01) À ppt
KE Der men
re
— 165 —
tance à l'écrasement des différents lits. Dans ce but,
une série d'échantillons cubiques, ayant chacun 7
centimètres de côté, ont été adressés au laboratoire
de l'École des ponts et chaussées, pour être écrasés
à la presse hydraulique; on y à joint deux échantil-
lons semblables provenant des carrières de Saint-
Pierre-Canivet (pierre dite d'Aubigny).
Les chiffres obtenus se trouvent consignés dans le
lableau ci-après, qui a été complété par l'addition
de chiffres analogues, relatifs à la pierre de Quilly,
£racieusement communiqués par les exploitants,
MM. Jacquier frères, de Caen.
Il est à remarquer que le poids ef la résistance
d'un même échantillon diffèrent beaucoup, suivant
qu'il est sec ou saturé d'eau. Ainsi, pour la pierre
d'Allemagne, un banc qui ne s'écrase, à l’état sec,
que Sous une pression de 182 kilos par centimètre
Carré, ne résiste plus, lorsqu'il est saturé, qu'à une
Pression de 70 kilos 6, soit deux fois moindre. En
même temps, le poids du mètre cube s'élève, par la
Saturation, de 1,842 à 2,050 kilos. Les variations ne
Sont pas toujours aussi fortes. La moyenne des six
échantillons de pierre d'Allemagne donne un poids
Par mètre cube .de 1,929 kilos à l'état sec et 2,147
kilos à l'état mouillé, et une résistance par centi-
Mètre carré de 200 kilos à l’état sec et 108 kilos à
l'état mouillé. Pour La Maladrerie, la moyenne des
Sept échantillons a donné un poids, par mètre cube,
€ 1,924 kilos à l'état sec et 2,214 kilos à l'état
Mouillé, avec une résistance de 156 kilos par centi-
… Mère carré à l'état sec et 110 kilos à l'état mouillé.
: voit que, pour la pierre d'Allemagne, l'imbibi-
Ce)
ID
tion (prolongée pendant 36 jours ) augmente le
poids de 11 ° et diminue la résistance de 46 ‘,
tandis que, pour la pierre de La Maladrerie, l'imbi-
bition augmente le poids de 14 °/, et ne diminue la
résistance que de 29 °.. Ges chiffres paraissent en
relation avec la nature des deux pierres; celle
d'Allemagne, étant moins poreuse que celle de La
Maladrerie, absorbe moins d'eau; mais, étant plus
argileuse, elle a une plus grande tendance à 0
délayer. Pour la pierre dure d'Aubigny, l'imbibi-
tion, bien que prolongée pendant 81 jours, à très
peu augmenté le poids et très peu diminué la résis-
tance. Pour la pierre de Quilly, les essais, qui
remontent à plusieurs années, ont été faits sans
prendre la précaution de dessécher les échantillons
ou de les saturer complètement ; les chifires obtenus
doivent donc se rapporter à un élal intermédiaire:
11 faut ajouter que, longtemps avant l'écrase-
ment complet, des fissures peuvent apparaître dans
la masse : ainsi, un échantillon mouillé de pierre dœ
La Maladrerie, qui s'est écrasé à la pression dé +
108 kilos, a commencé à se fissurer dès la pression
de 98 kilos 6. =.
Au moyen de ces données, on peut se rendre
compte du degré de fatigue des piliers qui suppor
tent le toit des carrières. Un règlement datant de
1838 exige que les piliers aient au moins une seC-
lion de 3 mètres sur 3 mètres, et qu'ils soient
éloignés les uns des autres de 7 mètres au plus.
Pour 100 mètres carrés de toit, on a ainsi un pilier
de 9 mètres carrés. En admettant que la distance du
toit à la surface soit de 15 mètres, que la hautel
a)
— 4167 —
El
des piliers soit de 5 à 6 mètres et que le mètre
cube pèse 2,500 kilos, chiffre supérieur à tous ceux
que-donnent les expériences précédentes, on trouve
_ que chaque centimètre carré de pilier supporte 42
à 43 kilos, soit le tiers ou le quart de la charge né-
cessaire pour l’écraser. Et encore, ce calcul sup-
: _ pose-t-il que l’excavation est indéfinie en longueur
_eten largeur, sans quoi il faudrait déduire de la
Charge la fraction inconnue qui se reporte sur le
_ massif inattaqué.
_ Ces conditions sont parfaitement satisfaisantes.
En réalité, le règlement n'est pas très exactement
_ observé, et, par exemple, l'examen d’un plan de
_ Carrière de La Maladrerie montre que, pour une
Surface de travaux s'élevant à 2,157 mètres carrés,
I ya une surface totale de piliers égale à 146 mètres,
Ce qui donne un rapport de 6,76 °/ entre le plein et
_ le vide, au lieu des 9 °/, réglementaires. Mais la
charge n'atteint pas encore de cette manière 60 kil.
bar centimètre carré, et nous restons loin de la
Pression de 100 et 110 kilos nécessaires pour l'écra-
sement.
: Jadis, il y a une cinquantaine d'années, la méthode
4 exploitation était bien moins rassurante, On don-
ait à l'écarlement des piliers 10 mètres et plus, et
| _ réduisait les dimensions de ces piliers à moins
. d'un mètre. De là, à La Maladrerie, de grands éboule-
à ments qui conduisirent l'autorité préfectorale à
. fixer, en 1838, la règle rappelée plus haut. Les cal-
culs que nous venons de faire montrent la sagesse
de celte réglementation.
2
RS —
Poids et résistances de différents calcaires du Calvados.
(Niveau du fuller’s-earth.)
| DIDS L ds la es | PRESSION ;
: à l’écrasem' #4
provenance. Banc [me one ananas ee LABORATI
de OA MA tr gr EE al Gen #
: de la 1" fis
Mouillé| Sec. (Mouitté
# 4 ù | |
Allemagne. 4. (supérieur) 1882*,2138 150% gx 9) » (Ponts Sa
Id. 12, 1869 [2444 173 [110 | »
ï Id. 18. 1849 12050 |182 | 70.6! »
; Id. 4. 2028 [9998 1178 1133 | »
ne Id. D, 2144 [9933 1370 1182 | »
Id 16. (fond) 13 2090 |147 | 71.9) » |
Âa Ma (supérieur)/1800 12217 |111 1108 | » 1
d (2. 2033 [2292 1173 |108 nl
13 12918 1156 1157 | ÿ
2090 12245 [959 | 94.241135 (mouillé).
1971 12155 1134 | 79.9! »
904 [2160 [149 [118 | » |
d. nd) 11794 |2214 1191 [305 | »
Liais d'Aubigny. | À En me 2403 12480 1322 1983 1296 ( (sec). |
k, 2997 [9458 [304 [983 1252 (mouillé). |
Quilly Téndre. | » » | 84 14
Mehdi US T5) 04 |
+ Id. Le | 409
‘ Me Leo |
ED 100 ».. |: 936 1469
Id. 353 Le te F2
Rougelit, | » | » 14 | » |. cons
Albätre. | » | st AE le |
A Id. Désauges.| »1 1» 92 |»
+ Id. Grasélier: | +. Li» «100 © 17 |
ee Id. Joli. RU 118 | » |
Pie Id. |: Gros dur. | » | » | 92 F» |
Id, eus Sn ARR 129 te. |
Id Ro for Per Ras |
Id. Banc franc. | HAMMAM ER
| | | |
| | |
— 169 —
M. Topsent annonce avoir trouvé des thallo-
phytes perforants dans des valves d'unio recueillies
Clinchamps. Il s'est souvenu qu'un auteur autri-
chien, le professeur Wedl, qui a dressé une longue
_ liste de coquilles criblées par ces thallophytes, les a
vainement cherchés dans les Lamellibranches
d'eau douce.
M. Topsent fait remarquer que la présence de
thallophytes perforants dans les coquilles d'unio a
_Cerlainement pour effet d'aider à leur délabrement,
et, par suite, de hâter la dissolution de leur calcaire
dans les eaux courantes de l'Orne.
À 9 heures 1/2, la séance est levée.
SÉANCE DU 4 JUILLET 1887.
PrésInence »£ M. RABUT, Vice-PRÉSIDENT.
La séance est ouverte à 8 heures. Le procès- ver
bal de la séance précédente est lu et adopté.
Dépouillement de la correspondance
Sur la proposition de M. Morière, la date de l'ex-
cursion de la Société Linnéenne dans la Manche est
changée et reportée au 24 et 25 septembre; le Secré-
taire adressera aux membres la circulaire de COnvo
cation adoptée en juin.
Se font inscrire pour prendre part à l'excursion :
MM. Rabut, D' Fayel, Charbonnier, Osmont, Dan-
geard, Gossart, D' Catois, Berjot, Lecornu, Letelr
lier et Ravier.
M. Morière lit ensuite une lettre de M. le com-
mandant Jouan, annonçant qu'il fera à la séance
publique une communication intitulée
Nicolas-Césaire Geoffroy et ses manuscrits.
Les ouvrages reçus sont passés en revue:
M. Letellier fait la communication suivante :
— 171 —
: DE L'EMPLOI
D VANADATE D'AMMONIAQUE ET DU TANNIN
POUR FAIRE UNE MASSE À INJECTION NOIRE
Par M. Augustin LETELLIER,
Professeur de Sciences naturelles au Lycée de Caen,
Pour les recherches du système cireulatoire des
animaux inférieurs , les naturalistes sont obligés de
_ se servir de masses à injection excessivement péné-
- Wrantes, à cause du faible calibre des vaisseaux. Les
difficultés qui, dans la pratique, résultent de cette”
_ nécessité, se compliquent encore par l'obligation où
les anatomistes se trouvent de n'employer que des
liquides froids, la moindre élévation de ape
ayant pour effet de détériorer les tissu
Lorsque l'animal est relativement de Sante taille,
on peut souvent se servir d’une seringue en métal ;
Alors l'emploi d’une solution très étendue de géla-
line colorée rend les plus grands services : celte
masse se pousse presque froide et ne se solidifie
QU'À la longue. Mais si les dimensions des vaisseaux
À so lesquels on l'introduit sont très petites, s’il faut
recourir aux canules en verre étirées à l'extrémité
en tube, la gélatine ne donne plus de résultat,
Parce que là masse se solidifie à l'extrémité du tube
capillaire et oppose au passage de la partie encore
uide un obstacle invincible. Force est alors de re-
— 172 —
courir aux divers liquides colorés dont la nomencla-
ture est, on le sait, trèslongue, et qui tous présentent
des inconvénients qui résultent, soit de leur état
même, puisque leur couleur est due aux particules
solides qu'ils tiennent en suspension, soit de leur
facile diffusion au travers des tissus. Ainsi, le
meilleur, sans contredit, de ces liquides colorés, le
chromate de plomb, doit être fabriqué et employé
au moment même de l'expérience; quelques mi-
nutes suffisent pour que les granules s'agrègent les
uns aux autres, et en cet état la masse ne passe plus
par les canules de verre au travers desquelles il faut
souvent exercer déjà, à cause de la capillarité, des
pressions considérables (1 ou ? atmosphères), pour
que l'écoulement ait lieu normalement. Le carmin
dissous dans l'ammoniaque , étendu d’eau et préci-
pité par l'alcool, rend des grands services ; mais le
carmin non absolument neutre diffuse, et ce défaut
est encore plus marqué chez tous les liquides C0-
lorés par les dérivés de l'aniline.
L'impossibilité où se trouvent les naturalistes de
se servir d'un liquide à la fois pénétrant et ne diffu-.
sant pas, est cause que chacun d'eux se fait une
technique qui lui est personnelle et grâce à lhabi
tude qu'il en a, il pallie, s'il n'annule pas entièrement
les défauts de la masse à injection qui a sa prédi-
lection, et dont il se sert pour toutes ses recherches:
Ds nr bp Cats
Il serait bon cependant de varier les méthodes avec
le sujet à injecter, je dis plus, avec la partie du
sujet dont les vaisseaux sont l’objet des études du
moment. Il est elair, par exemple, qu'au milieu d'un
tissu blanc, un liquide noir, plus pénétrant que
à
ee «ON Ne Kerr en Ne
A te
sm ETS
l'encre de Chine, et ne diffusant pas, permettrait,
_ plus aisément que tout autre, de suivre le trajet des
vaisseaux qu'il remplit. Tel a été le cas où je me
suis trouvé, quand je me suis occupé du système
artériel du manteau de la moule. Après avoir obtenu
dés résultats assez satisfaisants avec l’encre de chine
en suspension dans l’eau acidulée par l'acide chlo-
rhydrique ou rendue alcaline par la potasse caus-
tique, j'ai eu recours au seul liquide qui soit noir
par lui-même, et non par les particules qu'il tient
en Suspension, c'est-à-dire à la combinaison du
lannin et du vanadate d'ammoniaque. La masse
noire que j'ai employée s'obtient du reste très faci-
lement ; le vanadate d'ammoniaque est assez soluble
dans l'eau tiède, et le tannin se dissout aisément
dans l'eau chaude, en filtrant ou a un liquide lim-
pide. On conserve séparément ces deux solutions,
ét au moment d'opérer, on en fait le mélange,
Sraduant la teinte à volonté, suivant les proportions
employées. Or le liquide bleu noir ainsi préparé,
Passe par les canules de verre les plus fines, il colore
les parois des vaisseaux, alors même que ces der-
Mers n'en sont pas entièrement remplis ; enfin le
tannin agissant sur les substances albuminoïdes des
Arières, s'oppose à la diffusion. Lorsque, l'injection
élant faite, on porte la pièce dans l'alcool pour la
durcir, on n’est pas exposé à voir la couleur s'éva-
“5e ou pénétrer les tissus, puisque le vanadate
4MMoniaque est insoluble dans l'alcool.
Au tannin dissous dans l'eau, on peut substituer
nee Solution d'acide pyrogallique ou simplement
“CU Qui a été mise pendant quelque temps, et à
— 174 —
2
froid en présence de la noix de galle concassée. …
L'infusion faite à chaud est visqueuse, elle est ce-
pendant appelée à rendre service dans le cas où l'on …
trouverait que la masse noire obtenue par les moyens …
ordinaires est trop pénétrante, or c’est peut-être là
le défaut de l'injection au vanadate d'ammoniaque
et au tannin. :
Nota. — Le vanadate d'ammoniaque ne semble 1
pas devoir être considéré comme plus vénéneux
que les sels de fer et des autres métaux de la même
classe. |
M. Dangeard lit la note ci-après :
REMARQUES
SUR LES
CANAUX SÉCRÉTEURS DE L'ARAUCARIA LUS
Par M. P.-A. DANGEHARD,
Docteur ès-sciences, es des Travaux de Botanique à la Faculté de Caen. à
Si l'on examine l'embryon d'Araucaria imbricata, \
Pavon, on voit qu'il est orthotrope et possède deux,
quelquefois trois cotylédons. =
Dès ce moment, il est possible de distinguer deux |
-sÿstèmes de canaux sécréteurs, l’un situé quelques
assises au-dessous de l'épiderme, l’autre plusinterne
le premier, étudié sur de jeunes germinations, ]
sente les caractères suivants : il débute à quelque
=
. ordinairement de vingt à trente; ils sont disposés
sur une seule ligne qui suit les contours de l'épi-
derme. Ce système passe en entier dans la tigelle
à l'endroit où les cotylédons s'y insèrent; cette Li-
_ la limite des deux organes. Dans la tigelle, le nombre
S Canaux sécréteurs disposés en un cercle unique
dans la partie externe de l'écorce, dépasse souvent
quatre-vingts. |
On a pensé, jusqu'ici, que l'écorce primaire de la
_ lacine, dans les conifères, ne possédait jamais de
Canaux sécréteurs (1); la radicule de l’Araucaria
+ présente une exception à la règle géné-
Tale
=" En effet, le système sous-épidermique se continue
_ dans la radicule jusqu'à une certaine distance du
(Collet; on ne peut objecter que la partie examinée
_ Appartient encore à la tigelle : la structure interne
| ne laisse aucun doute sur sa nature; on y trouve un
_éndoderme bien: caractérisé, et deux ou trois assises
. cellules, munies de cadres d’épaississement (2)
localisées Sur les faces radiales.
ë 1) Consulter : Van Tieghem, Trailé de Botanique, p. 1323.
@ ns à ce sujet : Van Tieghem, Traité de Botanique,
sm et: Sur le réseau sus-endodermique de la racine
Ga iféres, Bulletin de la Société Botanique de France,
Série, &. IX, 1887, p. 195.
116 —
Le cylindre central ne présente à cet endroit que
deux faisceaux ligneux à développement centripète;
le liber a les mêmes caractères que dans les autres
conifères.
Bientôt, la subérification qui se produit et ensuile
l'exfoliation de l'écorce primaire, font disparaître
toute trace de ce premier système sécréteur dans la
racine.
Le second système est situé dans le péricyele; i il
est composé dans la radicule de douze à vingl
canaux sécréleurs, disposés en cercle ; il se continuê
dans la tigelle et passe dans les cotylédons, exté-
rieurement aux faisceaux fibro-vasculaires, et il
s'arrête plus ou moins loin.
On a décrit (4) pour une seule espèce de Conifères,
le Pinus sylvestris, le passage de la tige à la racine.
Les différences que présente l'Araucaria imbri-
cata sont tout à fait secondaires ; ainsi, les faisceaux
ligneux sont au nombre de trois ou quatre pendant
une partie de leur trajet dans la tigelle; c'est tout
près de l'insertion des cotylédons qu'a lieu la rota-
tion de 180° qui fait passer les faisceaux vascl-
laires de la disposition centripète à la disposition
centrifuge.
Tandis que dans le Pinus sylvestris chacun des
cotylédons ne reçoit qu'un faisceau fibro- vasculaire,
dans l'Araucaria imbricata, on en trouve sept où
huit qui passent dans les cotylédons, accompagnés
par les canaux sécréteurs du péricycle.
(1) R. Gérard. Passage de la racine à la tige. Ann.des Sciences |
nat.,t. XI, p
— 177 —
Les canaux sécréteurs de la tige sont indépen-
dants des deux systèmes que nous venons de
décrire.
En résumé, l’Araucaria imbricata est la seule
espèce de Conifère où soit signalée jusqu'ici la pré-
sence de canaux sécréteurs dans l'écorce primaire
de la racine.
M. Dangeard fait la communication ci-après :
SUR LA POLYSTÉLIE
Le jenre PIN GUICULA
Par MM. P.-A. DANGEARD #r BARBÉ
Le Pinquicuta vulgaris TL. que nous avons plus
Spécialement en vue ici est une petite plante des
_ Marais tourbeux ; placée avec les autres espèces du
senre parmi les plantes dites carnivores, elle a été
étudiée à ce point de vue par M. Charles Darwin (1),
Édouard Morren (2). C'est dans le cours d'expé-
nences failes en vue de vérifier les faits avancés par
ces savants que nous avons été amenés à faire l'a-
Nalomie de cette espèce ; nous ne ferons que Si-
se Les plantes insectivores, traduction par E. Barbier, anno-
°€ par C. Martins, 1877
, La théorie des plantes carnivores et irritables. Bruxelles,
J,
12
gnaler aujourd'hui les faits les plus importants,
nous réservant de revenir plus tard sur les détails.
Le système radiculaire est, ordinairement peu
développé ; le pivot terminal de la racine disparait
de bonne heure et les racines latérales partent d'une
tige très courte qui porte la rosette de feuilles. —
Avant d'aller plus loin, il est utile de rappeler les
idées nouvelles introduites dans la science par le
travail de MM. Van Tieghem et H. Douliot (4).
« Simples ou doubles, les faisceaux conducteurs
_ peuvent affecter trois dispositions différentes. Ils
peuvent être groupés en un cercle ou en plusieurs
cercles concentriques autour de l'axe du membre
considéré, unis tous ensemble par un conjonctif
dont la région interne est la moelle, les portions in-
tercalées aux faisceaux les rayons médullaires et la
région externe le péricycle, de manière à former
un cylindre central, entouré à son tour par l'écorce
dont il est séparé par l'endoderme. ils peuvent être
groupés en plusieurs cercles autour d'autant d’axes
diversement disposés de manière à constituer tout
autant de cylindres centraux distincts ayant chacul
sa moelle, ses rayon médullaires, son péricyele et
son endoderme, tout reliés et enveloppés Par une
écorce commune. Enfin ils peuvent être isolés, non
réunis en un cylindre central, individuellement en-
veloppés par un endoderme particulier et direcle-
ment plongés dans la masse générale du corps qui
ne se sépare pas alors en écorce et conjonctif-
Pour abréger, appelons sééle l'ensemble de fais- 2
(1) Annales des Sciences naturelles, t. IL, n°: 5 et 6,p-1 2. À
ét ds
».
LE F i j a $
rs LÀ fe D nt Se SES NS SE cn
— 179 —
aux conducteurs et de conjonctif qui compose un
cylindre central ; nous dirons que la disposition de
_ l'appareil conducteur est monostélique dans le pre-
_ Mmiercas, po/ystélique dans le second, astélique dans
Je troisième. »
_ La polystélie est très rare dans la tige des Phané-
_rogames où on ne l’a observée jusqu'ici que dans le
. Senre Awricula, une Primulacée, et, dans le genre
_ Gunnera, une Haloragée. :
_ Il faudra ajouter, désormais, à ces deux cas, celui
du Pinguicula, dont la tige est également polysté-
_ lique. Cette tige se détruit de bas en haut, de façon
. à rester toujours très courte. Si on l'étudie sur un
_ pied déjà âgé, on trouve, à partir de sa base, quatre
Où cinq stèles entourés chacun d'un endoderme à
blissements bien nets ; le péricycle comprend deux
Où {rois assises de cellules à parois minces : le liber
est extérieur aux vaisseaux en îlots ou en bandes
directions, forment une gaîne autour des vais-
aux primaires et autour de la base des feuilles et
- racines; c’est une production secondaire du
nr identique à celle des Primula et des Au-
/ 4. : à
Q) Van Tieghem et H. Douliot, loc. cit.
ne 469 «=
Les racines latérales qui partent de préférence im-
médiatement au-dessous de la rosette des feuilles,
sont simples ; elles s'appuient souvent sur deux
stèles fusionnés ; leur cylindre central possède sepl
ou huit faisceaux ligneux et libériens entourés par les
deux ou trois assises du péricycle et l’endoderme ;
au centre, se trouve une moelle assez large, formée
par des cellules à contour hexagonal. Nous n'avons
pas vu dans l'écorce de formations secondaires.
Le nombre des stèles de la tige diminue à mesure
que l’on approche du point d'insertion des feuilles,
par fusion de deux stèles en un seul ; on peut avoir
alors la disposition d’une étoile à trois branches,
dont les trois stèles soudés sont recouverts d'un
endoderme commun; de chaque pointe, part un
faisceau foliaire entouré à sa base par le réseau
radicifère, c'est même ce réseau qui permet de
reconnaître les trois stèles ; en effet, les cellules qui
le composent et qui appartiennent au péricycle
forment des trainées dans le parenchyme central
ue l’on prendrait au premier abord pour une
moelle véritable.
La feuille ne recoit qu’un faisceau libero-ligneux
entouré par son endoderme, il est facile à l'endroit,
d'insertion des feuilles, de reconnaître l'endoderme-
En effet, les cellules présentent un contenu coloré
en violet qui les différencie nettement des tissus
voisins.
Quant au pédicelle floral, il est monostélique
comme les racines latérales.
Le nombre et la disposition des stèles varient
quelque peu selon l'âge des plantes que l'on ee
— 181 —
mine; mais le type général est bien celui que nous
venons de signaler.
En examinant plusieurs espèces de Pinquicula,
conservées en herbier, nous avons pu nous assurer
que dans ce genre comme dans le genre Primula,
_ _ilsera possible d'établir des sections fondées sur la
disposition des stèles; mais pour faire ce travail
d'une manière fructueuse, il nous aurait fallu des
matériaux nombreux et en bon état, ce qui nous à
fait défaut.
Au nom de M. Le Jolis, membre honoraire, il est
donné lecture de la note ci-après :
LE
GLYCERIA BORRERI A CHERBOURG
Par M. Auc. LE JOLIS
sai ee la Société des Sciences naturelles de Rent à
ire de la Société Linnéenne de Normandie
Dans une brochure toute récente, intitulée :
“ Nouvelles herborisations aux environs de Cher-
Urg » (Extr, du Bulletin de la Société Linnéenne
fe Normandie, 4 sér., t. 1, 4887), M. le professeur
de Corbière écrit (D: 411) :
_ (Glyceria conferta Fries (= G. Borreri Bab.,
< Man. of Brit. bot., & éd., p. 436). — La plante
ù “ Signalée sous ce nom, à Cherbourg, par M. Le
_ (lis, est G. maritima Wahlenb.! ce qui explique
? ‘la phrase de la Flore de Normandie : « Racine
— 182 —
« stolonifère. » Le véritable Glyceria conferta a une
« racine fibreuse. M. Lloyd n'y voit qu'une simple
« forme du G. distans Wahlenb., « à panicule raide,
« avec rameaux garnis d’épillets presque jusqu’à la
« base, étalés, dressés et non réfléchis. » Quoi qu'il
« en soit, espèce ou simple forme, le G. conferta
« existe à Cherbourg, où Bertrand-Lachënée, le
« premier, je crois, l'a distingué. Je l'ai vu aussi à
« l'ancienne mare de Tourlaville. » “s
Ce n’est.-certes pas uniquement pour protester
contre l'erreur qui m'est un peu trop gratuitement
attribuée par mon savant confrère en botanique,
que je me décide à écrire ces quelques lignes ;
c’est bien plutôt pour attirer l'attention des bota-
nistes normands sur le groupe si difficile des Gly-
ceria halophiles et les mettre en garde contre les
descriptions erronées ou incomplètes de nos flores
régionales ; c’est encore pour faire connaître des
observations, extraites de ma correspondance avec
d'habiles spécialistes, sur les formes qui habitent
notre littoral; c'est surtout dans ce dernier but quê
je: crois utile de raconter la petite histoire du Gly-
ceria Borreri à Cherbourg. ;
Autrefois, je croyais connaître ici trois Glyceria
halophiles : 4° Le Glyceria distans ; 2° une plante à
panicule plus ou moins resserrée et à rameaux
_ dressés, que, par opposition à la première, j'appe”
lais G. maritima: et, enfin, 3° une forme couchée,
recueillie d'abord dans les sables de la mare de.
Tourlaville, que le vénérable M. J. Gay, dans ses
herborisations de plusieurs jours avec moi, enjuillet
1849, m'avait dit, sur place, être une variété du a
We es
— 183 —
G. procumbens , et qu’alors je distribuai à mes cor-
respondants sous ce dernier nom, —bien que cette
forme différât sensiblement du type récollé par
moi à Gatteville, mais je m'inclinais respectueuse-
ment devant l'autorité de mon savant maître.
Lorsque M. Duval-Jouve me demanda les Grami-
nées de notre pays pour ses études monographiques
sur cette famille, je lui envoyai ces trois plantes, et
voici ce qu'il m'écrivit, le 31 mars 1856: « Le Glyceria
maritima (Cherbourg, juillet 1853) est bien le Gl.
Mmaritima de Roeper, mais non de Koch, et c’est le
Gi. conferta Fries, Mant. 2, p. 10 et Summ. Scand.
5. » — « Glyceria procumbens (Cherbourg, juin
_ 1849) ne paraît pas être cette espèce ? Le vrai GL.
_ Procumbens est dans l’envoi, etc.»—et, revenant sur
le même sujet dans sa lettre du 2 mars 1857: « Je ne
puis déterminer votre Glyceria procumbens (Cher-
bourg, juin 1849). Je crois seulement pouvoir affirmer
que ce n'est pas le procwmbens; il ne ressemble en
rien à la figure de Reichenbach, t. 149, f. 3693 il n'a
_Dointles rameaux courts, rapprochés, épillés jusqu’à
la base du procumbens : il n'a pas ses grandes feuilles,
ni ses épillets persistants, caractères qui ont porté
Sleudel et quelques autres à laisser cette espèce
dans le genre Festuca ou dans le Scleropoa. Ce
à _Resl pas un conferta non plus ». — + Votre mari
lima me paraît aussi différer des figures de Rei-
Chenbach et des descriptions ; j'ose à peine sOup-
… ner un conferta. Je n'ai pas assez d'objets de
OMpParaison bien établis. Je crois d’ailleurs que les
descriptions de nos auteurs sont un peu trop
restreintes et qu'ils n'ont peut-être pas vu assez
— 184 —
de sujets divers, et que leurs caractères sont trop
étroits et trop exclusifs ».
Vers cette époque, je recevais la dernière livraison
de la « Flore de France » de MM. Grenier et Godron,
où je trouvai une description du Glyceria con-
ferta Fr., ayant pour synonymes . Gl maritima
Rœp. (non Mert. et Koch) et Sclerochloa Borreri
Bab., et j'y reconnus aussitôt la plante que j'avais
nommée Gl. maritima : ce qui était parfaitement
conforme à l'opinion émise par M. Duval-Jouve dans
sa première lettre, bien qu'il fût beaucoup plus
hésitant dans sa deuxième. — Je venais aussi de
recevoir de la Société botanique de Londres, deséchan-
tillons de GZ. Borreri Bab., et ceux-ci me parurent
absolument identiques avec ma plante. J ’indiquai
alors cette espèce à M. de Brébisson, qui, dans la 3°
édition de sa Flore de Normandie, publiée en 1859,
l'inséra sous le nom de Glyceria conferta Kr., avec la
mention « trouvée à Cherbourg par M. A. Le Jolis. »
Malheureusement, au lieu de rédiger sa descrip-
tion d'après mes échantillons, M. de Brébisson se .
contenta de copier tout simplement la première
diagnose que M. Fries avait donnée de son G/. con
ferta, et signala comme caractère saillant de l'espèce :
« Racine stolonifère », — sans s'apercevoir que
M. Fries s'était empressé, dans le « Summa veÿt
tabilium Scandinaviæ », de corriger, par les mois
« radice cæspitosa », l'erreur qui s'était glissée dans
son « Mantissa ».
N'ayant pas sous la main ces ouvrages de M.E. Fries
et ne pouvant soupconner la méprise de M. de Bré-.
bisson, mais voyant la contradiction flagrante qui
3
ê ;
* - bre
ae ne De LS SE PRO N
Be, RS UE tn da —
PR ST EPS NPC CR Re 2 OU D UE ne
qu
2h,
1e
— 185 —
existait entre sa diagnose et celle de M. Godron, je
fus pris d’un scrupule au moment même du tirage
@e l’avant-dernière feuille de mes « Plantes vascu-
laires de Cherbourg », et je m’adressai de nouveau
à M. Duval-Jouve, qui, tout aussitôt (9 mai 1860),
me répondit : « Les Glyceria sont toujours indé-
chiffrables pour moi. Je sais bien que votre maritima
est le G/. distans, mais je ne suis pas fixé sur
l'autre. J'ai été en mai dernier dans le Midi, j'ai
rapporté par centaines des échantillons qui ont re-
doublé mes doutes.Je voudrais bien vous renseigner
sur les Glyceria, mais vraiment cela est impossible.
Je n'ai aucune idée arrêtée sur les espèces de
ce genre. »
Soit dit en passant, ces déclarations conscien-
cieuses d'un monographe tel que M. Duval-Jouve,
ne sont-elles pas de nature à faire réfléchir certains
herborisateurs qui,sans matériaux d'étude suflisants,
tranchent si facilement et si hardiment les questions
spécifiques les plus délicates? — Ajoutons que, trois
ans plus lard, en 1863, M. Duval-Jouve publiait,
dans le « Bulletin de la Société Botanique de
France » (t. X, p. 151), ses « Doutes et prières
“sujet de quelques espèces de Glyceria du groupe
À des halophiles », et, à cette époque encore, Comme
le fait remarquer M. Crépin, « il ne connaissait pas
Une connaissait qu'imparfaitement les G/. mari-
la et G{. Borreri (GL. conferta Fr.) », — et assu-
'ément, par là M. Crépin ne veut pas dire que ces
_ (Onaïssances imparfaites ne fussent pas scientifi-
Juement bien supérieures aux prétendues connais-
Sances de ceux qui n'ont pas abordé l'étude mo-
— 186 —
nographique de ces plantes, car c'est bien plutôt
ici qu'on peut appliquer les paroles si justes de Fr.
Arago : « Des difficultés bien définies, des diffi-
cultés nettement caractérisées, sont des demi-dé-
couvertes. » ;
Les déclarations de M. Duval-Jouve, — le manque
d'échantillons types du GZ. conferta FT., qui m'eus-
sent permis une comparaison avec ma plante, — la
discordance entre les diverses descriptions, — Ja
crainte d'introduire dans mon catalogue un nom sur
lequel pourraient planer des doutes, — tous ces
motifs m'empêchèrent de la citer sous le nom de
GL. conferta Fr., et, comme elle avait une souche
fibreuse semblable à celle du GL. distans, je jugeni
plus prudent de la ranger provisoirement à la suite
de cette dernière comme variété coarctata (PT: fl.
bat.) ; en effet, la diagnose donnée par M. Van den
Bosch dansle « Prodromus floræ batavæ » (1 I, p- 316)
me paraissait assez bien lui convenir: « panieula
coarctata, ramis spiculis subsessilibus totis obsessis.»
J'ajoutais : « Cette forme ressemble beaucoup au
Sclerochloa Borreri Bab. », et si je ne me monirais
pas plus aflirmatif, c'était à cause de la réserve que. -
m'imposait l'identification faite par M. Godron du
Sel. Borreri Bab. avec le G{. conferta Fr.
Cependant je continuais à me préoccuper de celte
plante, et j'en soumis des échantillons numérotés à
l'un de mes correspondants les plus actifs, M. Gre-
tion
nier, en attirant tout spécialement son atten
sur une forme à feuilles pliées; et M. Grenier me
répondit, le 6 février 1863 : « Glyceria n° 2. Grande
et belle plante de 1/2 mètre; c'est certainement unê
— 187 —
a. Ses feuilles planes et ses glumes courtes ne per-
mettent pas de la rapporter à une autre espèce. Je
vous serai bien reconnaissant de me faire une
bonne provision de cette plante, puisqu'elle est près
. de vous. » — « G{yceria n° 3 (feuilles pliées). Sur
… trois échantillons, j'en trouve deux dont les feuilles
_ me paraissent presque planes, tandis qu’elles sont
_ réellement pliées dans les faisceaux stériles ; il n'est
. donc pas possible de rapporter cette plante au
GE conferta. Ce serait donc dans le G4. convoluta
_ quelle devrait rentrer, malgré son habitat océa-
nique et non méditerranéen. » — « Parmi vos Gly-
_ ceria, je ne vois pas le G7. maritima ; tâchez donc de
le découvrir ; je l'ai de Quinéville : j'en désire aussi
une petite provision, car il faut étudier ces espèces
Sur de nombreux exemplaires. »
Quelque temps après, au moment où le savant
Professeur belge M. Crépin préparait le 5° fasci-
cule de ses « Notes, » je lui adressai les diverses
formes de Gyceria de notré littoral, notamment :
À La plante (n° 3) que M. Grenier rapportait au
6 convoluta ; > le G1. conferta, de plusieurs ré-
tolles ; 3% la plante que M. J. Gay avait regardée
‘mme une variété de G procumbens et que
l'envoyai sans nom; et dès l’arrivée de mon paquet,
AL Crépin m'écrivait, le 48 novembre 1864: « Quelle
Dseurité , grand Dieu, il existe dans ce groupe!
es Duval-Jouve ne sait pour ainsi dire plus que
Penser des G. convoluta, festucæformis, etc. Les
“ombreux matériaux qu'il a reçus depuis la pu-
| " forme gigantesque du G7. conferta Fr. Mant.2, p.10.
ation de sa Nole sur ce groupe, l'embar-
— 188 —
rassent singulièrement. On est encore bien loin de
s'entendre sur la délimitation des espèces. — Les
formes de Glyceria maritimes que vous m'avez
envoyées, m'intéressent au plus haut point. Depuis
la note de M. Duval-Jouve, il me semble que vous
avez réétudié vos espèces. — M. de Brébisson, dans
sa flore, indique à Cherbourg les G/. maritima el
conferta. Quant à ce dernier, vous ne l'indiquez
plus dans votre Catalogue, à moins que vous nb
l'ayez eu en vue sous le nom de var. coarctata, Ce
que je soupçonne aiort. =— Ce que vous m'avez
envoyé sous le nom de &l. convoluta, GI. conferta el
Glyceria sans nom (petite plante des sables mari-
times), appartiennent au Gl. Borrert Babington !
Même inflorescence, mêmes épillets, mêmes an-
thères. 11 n'y a que les feuilles qui diffèrent. Dans
votre GL convoluta, les feuilles semblent pliées et
sont probablement enroulées sur le vif: elles sont
planes dans votre conferta; elles semblent égale-
ment pliées dans les petits échantillons du Glyceria
non déterminé. Comparez, je vous prie, les épillets
de ces trois plantes avec le convoluta de la Médi-
terranée tel que le décrivent MM. Duval et Godron,
et vous reconnaîtrez immédiatement qu’elles n'ap-
partiennent pas à ce type. Feuilles planes et Feuilles
enroulées, n'est pas, en apparence, Un caractère cel”
tain dans ce groupe, et M: Duval le reconnaît lui-
même. D’après ce que je crois voir sur VOS échantil-
lons, les feuilles de G{yceria Borreri seraient donc
parfois enroulées. Dites-moi, je vous prie, que
réellement la forme des feuilles vivantes dan
_trois formes que vous m'avez envoyées.
lle est
s les
Je tiens
= $
“3 — A9
beaucoup à le savoir pour terminer mon travail sur
les Glyceria halophiles. — Dites-moi dans quel
genre de station croît votre con/ferta à feuilles planes
(grande plante), votre convoluta à feuilles enrou-
lées, et votre autre petite plante. L'humidité ou la
_ Sécheresse doivent être pour quelque chose dans la
_ production de feuilles planes ou de feuilles enrou-
_ lées. Si vous aviez le temps, je vous prierais de me
. donner ces renseignements le plus tôt possible. —
_ M. de Brébisson attribue au con/ferta une racine
_ Stolonifére. L'avez-vous jamais vu s{olonifère ? Je ne
connais que le #naritima qui ait des rejets épigés,
_ barfoïis un peu radicants, et la souche n’est jamais
_ lampante normalement, elle ne l'est qu'accidentel-
lement. C'est l'avis de tous ceux qui ont bien étudié
le G. maritima. — Ne pourrez-vous pas me mettre
daus votre lettre en réponse, un échantillon en
fleurs du G£. maritima de vos côtes de l'Ouest ? —
Reste maintenant à voir si le GL. conferta de Fries
est identique avec le G£. Borrert. C'est celui-ci bien
Certainement que vous possédez sur vos côtes. »
L'année suivante, M. Crépin publia le 5° fascicule
de ses « Notes sur quelques plantes rares ou cri-
_liques de la Belgique » (t. XVIII des « Mémoires
COuronnés » de l'Académie royale de Belgique), dans
lequel l'examen des Glyceria maritimes belges oc-
“upe 60 pages (pp. 155 à 214), et est suivi (pp. 225
à 272)
ï
D ér EN AT RCE
à 50 >, aCCompagnées de 6 planches. Dans ce beau
: “de M. Crépin applique à l'étude des Glyceria du
si les méthodes déjà indiquées par M. Duval-
\
— 190 —
Jouve pour celle des Glyceria de la Méditerranée,
et insiste notamment sur les caractères fournis par
la disposition des rameaux de la panicule, inserip- |
tible, selon les espèces, soit dans un triangle, soit
dans un losange. Il est à regretter que ces travaux
monographiques soient restés jusqu'à ce jour in
connus de nos confrères normands, Car ils consti-
tuent un point de départ indispensable pour d@
nouvelles recherches. Je ne tenterai pas, et d’ailleurs
ce n’est pas ici le lieu, d'analyser le mémoire de
M. Crépin, mémoire si remarquablement abondant
en observations minutieuses et multipliées ; il doit
être étudié mot à mot. Je me bornerai, pour conti-
nuer la « petite histoire » du Glyceria Borreri à
Cherbourg, à y découper les quelques phrases qui la "
concernent. .
« GiycerntA Bonnet »— (p. 157) « M. de Brébisson 8:
signale à Cherbourg, d'où je l'ai reçue et où l'avait .
découverte M. Le Jolis. » — (p. 165) « M. de Brés
bisson a, je pense, copié trop servilement M. Fries,
qui, dans son Mantissa altera, décrivait la racine
stolonifère, mais qui, plus tard, dans son Summa
Scandinariæ, se corrige et dit : radice cæspitosu. Re
(p. 172) « Lorsque la plante se trouve à l'ombre, les
. feuilles sont plus flasques et plus planes ; quand, au
contraire, elle croît au grand soleil, et dans un Là
rain assez sec, celles-ci deviennent plus étroites,
plus étroitement canaliculées, témoin une forme
que M. Le Jolis m'a envoyée de Cherbourg et que.
M. Grenier avait nommée G. convoluta. » —(p- 18
« M. Le Jolis m'écrit qu'il avait pris, dans son
Catalogue des Plantes vasculaires des environs ”
D M
mn 10 =
_ de Cherbourg (1860), le G. Borreri pour la var.
… toarctata du G. distans. » — (p. 182) « Je dirai
“ d'abord que le G. Borreri de nos polders, à pani-
cule roide, robuste et très compacte sur ses ra-
- meaux, est parfaitement identique avec : 4° un
. échantillon de l’île de Wight; 2° avec un spécimen
… de Vannes que m'a envoyé M, Godron; 3% avec des
. échantillons récoltés à Cherbourg par M. Le Jolis,
_ En compagnie de M. J. Gay et que celui-ci rappor-
_ faitsur place au G. procumbens ; ces échantillons
. Sont rabougris et bas dans leurs organes végétatifs,
_ Maïs leurs panicules sont bien fournies et typiques.»
… — (p. 182 et 183) « Quand la plante croît à l'ombre,
_ €lle peut prendre des proportions élancées (4 à 8
décimètres), s’effiler et offrir une panicule grêle, à
rameaux assez nus, témoin des spécimens que
M. Le Jolis m'a envoyés et qu’il avait recueillis dans
les vases salées des fossés qui sont à l'ombre des
: forts de Cherbourg. Ces grands échantillons ont un
_ Aspect étrange et ne rappellent pas du tout le G. Bor-
Perd typique. » — (p. 242) « Quant à la France,
| Cherbourg semble être jusqu'ici la station la plus
. ‘ebientrionale où elle ait été observée... M. Lebel
Ma gratifié de plusieurs échantillons de G. Borreri
(étiquetés G.mañitima) récoltés par lui en juillet
_ dernier, à Fermanville. »
Telest l'historique de la constatation du Gyceria
Borreri à Cherbourg (1). Quant à l'attribution de sa
tonferta Fr., doit évidemment être adopté pour cette
hé non seulement à cause de sa priorité, mais surtout
LOS >
découverte à M. Bertrand-Lachênée (1), bien que ce
ne soit qu'un petit détail très insignifiant, il suflit
de remarquer que c’est en 1859, dans la 3° édition
de la Flore de Normandie, que M. de Brébisson si-
gnale cette plante d'après mes indications, et que
c’est en 1862 qu'a paru le catalogue de MM. Besnou
et Bertrand-Lachônée, où figurent : 1° Glyceria dis-
tans var. coarctata, 2 Gl conferta, et 3 G. pr07
cumbens. Le premier nom, copié sur mon cala-
logue, et le deuxième, cité d'après la Flore de Nor-
mandie, désignent évidemment la même plante, et
d’après les localités citées, il enest de même du
troisième, appliqué à la forme couchée, rapportée
autrefois à tort au G/. procumbens. Getle dernière
espèce ne croît pas à Cherbourg: je ne l'ai vue et
indiquée qu'à Gatteville, et M. Corbière m'a dit
ne l'avoir trouvée qu'à Saint-Vaast. — Dans l’herbier
de M. Bertrand-Lachônée, il n'existe qu'un seu
échantillon, accompagné d’une étiquette portant
parce qu’il n'existe aucun doute sur son identification, tandis
que, suivant M. Crépin (1. e., p. 245 et 246), il est loin d’en être
ainsi pour l'espèce de M. Fries.—D’autre part, dans son récent
idère GI.
« Conspectus floræ europææ » (p. 831), M. Nyman CONS!
conferta Fr., non pas comme un simple synonyme de 61.
Borreri Bab., mais comme une sous-espèce, rarissime et 1oCar
lisée sur le littoral sud-ouest de la Suède. — En dé
paraît ne pas trop savoir au juste ce que pourrait bien è
véritable GL. conferta de M. Fries, dont la description à
successivement dans ses divers ouvrages , et dont les échan
tillons types sont restés inconnus des monographes-
(4) Dans le « Bulletin de la Société Linnéenne de No
(3e série, t. VI, 1882, p.236), M. le commandant Jouan av
fait justice des allégations de M. Besnou à ce sujet:
tre le
rmandié”
ait déjà
€ + + F 4
st RE ES dE Sn de nv ed à
4
varié .
finitive ; on : 5
— 193 —
Je nom de « Poa maritima Huds. », mais à l'angle
supérieur de laquelle les mots « Glyceria conferta »
_ ont été ajoutés plus tard au crayon, sans que le
premier nom ait été biffé, tandis que sur l'étiquette
du Gl. distans, laquelle portait aussi primitivement
le même nom de « Poa maritima Huds. », M. Ber-
trand-Lachènée a soigneusement biffé le mot « ma-
rilima» pour y substituer, à l'encre. le mot « distans.»
— Le « Poa maritima » où « Glyceria conferta » de
lherbier, est la grande plante qui croissait autrefois
à l'extrémité N.-O. des fossés de l'enceinte du Port
Militaire. Quant au « GL procumbens », il n’en existe
aucun échantillon dans l’herbier, et, comme je viens
… ‘déle dire, cette indication du Catalogue de MM. Bes-
nou ct Bertrand-Lachônée ne peut se rapporter qu'à
la forme couchée du G4. Borreri , qui se trouve encore
Maintenant dans les fossés des fortifications en face
de l'ancien Hôpital marilime.
J'ajouterai quelques observations au sujet du
Glyceria maritima Wahlenb., Mert. et Koch. Chose
digne de retuarque : parmi les nombreux échantil-
: lons que j'ai envoyés à MM. Duval-Jouve, Grenier
€ Crépin, ces botanistes n'ont pas trouvé un seul
brin de G maritima ; et, en effet, malgré ma per-
Sislance à rechercher cette espèce, je n'ai pu réussir
à la rencontrer à Cherbourg. Dans mon Catalogue
_® 1860, je l'ai citée à Réville (hors des limites
_ de notre arrondissement) sous la responsabilité de
- ” Lebel, qui me l'avait indiquée à cet endroit, el
(elle indication peut même devenir suspecte, si
| Ton considère que les échantillons de Fermanville,
— 194 —
envoyés à M. Crépin par M. Lebel sous le nom de.
« GL maritima », n'appartenaient pas à cette espèce,
mais bien au Glyceria Borreri ; toutefois il est pos-
sible que le GL. marilima existe à Réville, puisqu'il
se trouve à Quinéville sur la même côte Est, ainsi.
que sur divers points du littoral Ouest de notre
département, tels que Carteret, etc. (cfr. Crépin,
L. c., p. 246).—M. Delachapelle indique cette espèce
dans son « Catalogue des Graminées de Cherbourg *
(Mém. Soc. Acad. Cherb. 1847), mais cette indica-
tion est sans aucune valeur, attendu que, SOUS le
nom de « Poa maritima », M. Delachapelle confon-
dait tous les Glyceria halophiles, même le vulgaire
Gl. distans, et il est plus que probable que c'est ce,
dernier qu'il a désigné comme étant le « Poa mari
tima (1). »
(1) Depuis la rédaction de cette Note, j'ai appris de M. Cor-
bière, qui a examiné les Glyceria de l’herbier de M. Delacha-
pelle, que les deux feuilles de cet herbier destinées au «Pot
marilima », renferment seulement, la première : 1° le Glyceria
distans ! étiqueté : Poa maritima » par M. Delachapelle, SanS
aucune indication de localité ; % Encore le Gl. distans / récolté
et étiqueté par M. Bertrand-Lachênée « Poa maritima Hudss
Fortifications du Port militaire, du côté du Fort du Hommet »;
3 Deux brins étiquetés « Poa maritima distans. Arbois » et
dont il n’y a pas à s'occuper à cause de leur proven
étrangère. La seconde feuille contient un seul échan
récolté par M. Bertrand-Lachénée et étiqueté par lui: «
maritima Huds., Fortifications du Port militaire »; c’est la
grande forme du Gl. Borreri, provenant de la même récolte
que l'échantillon existant dans l’herbier de M. Bertrand-La-
chênée et dont il a été parlé plus haut. — Ces constatations
faites par M. Corbiére, confirment de la manière la à
positive la suppôsition émise ci-dessus.
de
se |
‘
:
2
;
Ho Re
— 195 —
Cependant, le Glyceria maritima existe mainte-
nant à Cherbourg, où il a été découvert par M. le
professeur Corbière, qui, accédant à mon désir de
voir sur place cette espèce à moi restée inconnue
sur nos côtes, a bien voulu me conduire (2 août 1887)
à l'extrémité N.-E. des fossés du Port militaire, et
là j'ai eu la satisfaction de contempler cette plante,
défleurie et presque desséchée, mais dans un état qui
était pour moi du plus haut intérêt, car il m'offrait
les rejets épigés, longs de 35 centim., enracinés à
leur extrémité où s'était développée une petite touffe
de feuilles, se comportant à la façon des coulants
du fraisier. L'examen de la localité me fit recon-
naître que cet endroit, aujourd’hui presque entière-
ment asséché, était autrefois battu et recouvert par
là mer, que c'était un des points de la côte où
j'avais fait les plus fréquentes récoltes d'algues
marines, et qu’en 1874 encore j'y recueillais des
espèces intéressantes, en compagnie de MM. Thuret
et Bornet, — et comme derniers témoins de l’an-
. tien état des lieux, se montrent, sur les pierres
entre lesquelles croît le Glyceria maritima, des
échantillons rabougris de Fucus vesiculosus et au-
tres algues, qui y ont subsisté malgré l'établisse-
* Ment d'un barrage, cause de l’assèchement actuel
du terrain et par suite de l'apparition du GL. mari-
“ma dans une station qui lui est devenue propice.
— Par contre, lorsque j'ai voulu montrer à M. Gor-
bière, à l’autre extrémité N.-0. des fossés, l'endroit
à QU j'avais récolté la grande forme de GL. conferta
_ dontila été question, et qui croissait dans la vase
Salée, au milieu des Glyceria distans, Scirpus mari-
— 196 —
timus, Salicornia herbacea, Suæda maritima, Glaux
marilima, etc., nous n'avons plus trouvé qu'une
pelouse sèche où broutaient un troupeau de mou-
tons, et où il aurait été bien difficile de découvrir
la moindre trace des plantes halophiles qui y pullu-
laient autrefois. |
M. Corbière m'a dit avoir constaté aussi la pré-
senée du Gi. maritima à la mare de Tourlaville;
mais c’est là encore une station qui depuis quelques
années a complètement changé de nature par suite
des travaux dela Marine, et maintenant on y Cher-
cherait en vain un certain nombre de plantes, entre
autres les Laqurus ovatus et Diotis candidissima,
que j'y ramassais autrefois en si grande abondance:
— L'apparition à Cherbourg du Glyceria maritima
me semble donc être tout à fait récente, et On en
doit la découverte à M. le professeur Corbière.
M. Dangeard lit la note ci-après :
LE MODE DE PROPAGATION
DU
NEPHROCYTIUM AGARDHIANUM Næg: é
Par P.-A. DANGEARD
C'est à M. Nægeli (4) que l’on doit la création du
genre MNephrocytium ; ce genre compren
(1) Gattungen einz. Algen. Zurich, 1849.
da deux
espèces : N. Agardhianum Næg. et le N. Nægeli
Grun.
“ À la suite de la description du genre, on trouve
_ dans les ouvrages qui s'occupent d'algues : « Mode
de propagation encore inconnu. »
Afin de mettre fin à cette lacune regrettable, j'ai
_ cherché à voir de quelle façon cette algue se repro-
duisait; il ne sera d’ailleurs question ici que du
É Nephrocytium Agardhianum.
: Dans cette espèce, les cellules sont réniformes, au
nombre de 2, 4, 8 ou 16, associées en colonies et
recouvertes d'une enveloppe très épaisse.
Voici les deux cas que j'ai pu observer dans la
formation de nouvelles colonies.
à Prenons une colonie composée de huit cellules ;
tout en restant à l'intérieur de l'enveloppe com-
_ Mune, chacune des cellules donne une nouvelle
_ Golonie; à cet effet, son protoplasma se divise en
deux, quatre ou huit parties, qui se recouvrent
d'une forte membrane; sauf leur dimension, ces
colonies filles sont semblables à la colonie mère :
elles finissent par rompre l’enveloppe commune et
Se trouvent en liberté dans le liquide extérieur;
elles manquent complètement de cils vibratiles;
… leur dispersion ne se fait donc que d’une manière
_ Passive.
ROUE RS AE RE
2 re Le
Ps,
Un autre cas s’est présenté ; une colonie était
rmée de quatre cellules très grosses; chacune
elles s'est entourée d'uné membrane à couches
“centriques très accentuées ; puis, à un jour d’in-
lervalle, ces cellules se sont divisées en deux, se
font échappées au dehors, en rompant d'abord leur
Eee te DNS TEE TT UE ETS
0
40 —
membrane superficielle, n'en conservant autour
d'elles que la partie interne, puis l'enveloppe com-
commune. Au bout du quatrième jour, il y avait
donc quatre colonies formées de deux cellules cha-
eune libres dans le liquide; il ne restait plus de la
colonie mère que l'enveloppe commune renfermant
à son intérieur la couche superficielle des mem-
branes des colonies filles.
Tel est le mode de reproduction végétative que
j'ai pu observer, non sans quelque difficulté. Une
condition de la réussite d’une culture, c’est l’abon-
dance de matériaux : or, l’algue étudiée ici se
rencontre assez rarement et en exemplaires peu
nombreux: il n’est donc pas étonnant que l'on soit
resté si longtemps sans renseignements sur 501
compte.
M. le Secrétaire donne lecture du travail suivant:
ENUMERATIO LICHENEM FREE BERINGIL
Exponit William NYLANDER Med. D’.
Hic de Lichenibus agitur, quos illustrissimus Nol° :
deuskiæld mihi determinatum submisit, lectis ln
expeditione memorabilissima Vega nave per Mare
Glaciale se duce 1878-1879 peracta, proposito tum
el. Dr E. Almquist colligendis Lichenibus. Locà La
sitata in Freto Behringiano sunt : 1° Lawrencebay
(die 2 Julii): 2° Konyambay (diebus 28-30 Jul):
— 199 —
_ 3 Lawrence-insula (diebus 31 Julii-2 Aug.): 4 Beh-
_ ring-insula (diebus 15-19 Augusti) et 5° Port-Cla-
rence (diebus 22-26 Aug.). In singulis solum parum-
per commorari licuit, unde evenit collectiones modo
festinanter factas fuisse. Tamen eæ, ob majorem
numerum specierum accumulatum, longe majoris
Sunt momenti quam ante ex his terris parce cognitæ
_ etita pleniorem verioremque imaginem offerentes
Vegetationis licheneæ Behringianæ. Atque præsertim
_ Compulatis et in summam ordinatis collectionibus
singulis horum diversorum locorum tabula synop-
tica obtinetur satis copiosa et perfecta.
-Enumerationi tali meritum summum inesse in
determinationibus accuratis facile patet. Si illæ in-
cerlæ sunt vel erroribus conspurcatæ vix ullum
habent in scientia pondus. Interea hodie videmus
tnumerationes lichenologicas sæpe prodire, quæ ita
. leviter confectæ sunt ut vix ullam fidem mereantur,
_ Plurimi enim quidem scriptores his rebus occupati
Parum studiis microscopicis seriis imbuti non valent
_Characteres acute examinare et percipere. Qui etiam
Characteres chemicos negligunt vel male observant,
- Similiter in errores frequénter cadunt. Inde constat,
Sümmam curam et sagacitatem necessarias esse in
determinandis his vegetabilibus, quorum studium
M" Presenti tempore solum a paucissimis rite exco-
Mur, Alii à fabulis theoreticis insulsis, Lichenolo-
Sam hodiernam obruentibus, avelluntur et sic
Stientiæ veræ detrimentum grave inferunt.
Lichenes Behringiani, quos paginis sequentibus
“lumerabimus, specimen vastum exhibent vegeta-
tionis Maxime arcticæ telluris, accedentibus hic
ITR
900.
typis haud paucis peculiaribus pro hac parte zonæ
cireumpolaris. Animadvertimus simul in latere
americano Freti Behringiani (ad Port Clarence) ve-
getationem illam parum differre ab asiatica et qui-
dem Europæa (scilicet Scandinaviæ borealis), ita
congruentia eo respectu per Mare Behrengianum
continuatur, Lichenes omnes hic enumerati adsunt
400 et ex iis fere 80 species novæ. Arboribus deficien-
libus in his regionibus frigidissimis numerus cor: 2
ticolarum et lignicolarum non nisi pauperrimus
occurrit; terrestres et saxicolæ longe maximum
constituunt numerum.
Parisiis, die À septembris 1887.
I. — LAWRENCEBAY.
Vega fuit in ostio Sinus Lawrencebay ad Nunamo
die 21 julii 1879, latit. boreal. 65° 30 in orà asia-
tica Freti Behringiani, cujus loci saxum est grani-
icum. Lichenes ibi tum paucis horis collecti sunt
sequentes a D'° E. Almquist. .
À. — Lichenes lignicolæ. |
Supra ramulos el radices crescentes, cum terrestribus fere
iungendi.
1. SPHÆROPHORON FRAGILE Pers.
2. PARMELIA OMPHALODES (L, ).
3. LEGANORA GÆsIORuFA (Ach.).
4. LECANORA MNIARŒA Ach., radicicola.
5. LEGANORA TARTAREA (L.).
— 201 —
_. 6. Lucanora ocuLaTa Dicks., thallo sæpius sublævi-
De -gato.
T7. LcaNorA sugraniosa Nyl. Pyr. or., p. 20, thallo
non efligurato, apotheciis nigricanti-æruginosis.
8. PerTusaria Lepropnora Nyl Thallus albidus te-
_ huis vel tenuissimus obducens inæqualis subrimu-
losus; apothecia in protuberantiis mammillosis
_(latit. circiter 0,5 millim.) monohymeneis inclusa,
_ incoloria, epithecio nigro punctiformi ; sporæ 8næ
oblongæ (minutæ in hoc genere), longit. 0,018-25
Millim., crassit. 0,010-11 millim. Iodo gelatina hyme-
_hialis cœrulescens, dein vinose fulvescens (thecæ
_ præsertim tinctæ).— Super radices denudatas. Etiam
lerrestris. — Thallus nec K, nec Ca Cl reagens.
Thecæ cylindraceæ. Spermatia recta, longit. 0,003
Millim., crassit. 0,000 millim.; sterigmata longius-
cula gracilenta,
9. Lecibea myriocanra DC.
RATE
uit
B. — Lichenes terrestres.
Supra terram vel Muscos vel Lichenes vetustos obvii.
L Evorsis nomaLrA (Smrf.) Nyl. in Ælora 1873,
D. 363
2 Lertogruu SCOTINUM AcCh.
SPHÆROPHORON CORALLOIDES Pers.
SIPHULA GERATITES (Whlnb.).
TaamNorra venwroucans (L.) Ach.
STEREOGAULON DENUDATUM FIk.
TL STERFOGAULON PuLvINA TU (Schær.).
ï STEREOCAULON ToMeNTosux Fr.
STEREOGAULON ALPINUM Laur.
Pa
sur
.
.
— 202 —
10. PyexoTaeLiA PAriLLaRIA (Ehrh.) Duf.
41. CLADONIA GRACILIS f. ELONGATA AcCh. F De
12. CLADONIA DEGENERANS ff. ANOMŒA el TRACHYNA 4
(Ach.).
13. CLADonIA squaAmosA Hffm.
14. CLADONIA GORNUGOPIOIDES (L.).
15. CLADONIA BELLIDIFLORA (Ach. ).
ss CLADINA uNGrALIS Hffm.
. CLADINA AMAUROCRÆA FIK. pre
rà CLADINA SYLVATICA Hffm. Re Clad. Bey 3
152).
19. RAMALINA MINUSGULA Nyl. L
20. * RAMALINA POLLINARIELLA Nyl Ramal. p. a.
ut prior. on
21. ALECTORIA NIGRICANS (Ach.). Thallus K (Gall)
erythrinice reagens. _.
22. ALECTORIA DIVERGENS (Ach.) Nyl. Middend. p.?:
Sterilis.
23. ALECTORIA OCHROLEUCA (Ehrh.).
24. CETRARIA CRISPA ACh. et f. SUBTUBULOSA Er)
25. PLATYSMA CUGULLATUM (Bell.\.
26. PLATYSMA SEPTENTRIONALE Nyl. Syn. p. 315. ;
27, EvenniA peversa Nyl. in Flora 1885, D- 446.
Thallus ochroleucus opacus adpressus laciniato-
divisus, laciniis planiusculis vel convexulis (latit
1-2 millim.), vulgo imbricatis, subtus cæsio-nigri-
cans vel cæsius, rugosus. Sterilis modo visa —
Facie est Parmeliæ centrifugæ, sed pagina inferà
thalli valde discedens. Thallus K flavens, medulla K
(CaCl) leviter erythrinose tincta.
28. PARMELIA OMPHALODES (L.).
29. PARMELIA AUSTERODES Nyl. in #lora 1881,P-
= 209 —
30. PARMELIA CENTRIFUGA var. Muscivaga Nyl. Su-
per Muscos, Hepaticas et Lichenes instrata.
à 31. LOBARIA LINITA (Ach.), sterilis et cephalodiis
. mammillaribus hypogeneis.
32. Payscra MusciGexa (Whinb.).
_ 33. PELTIDEA ApxTHOSA f. LEUCOPHLEBIA Nyl.
_ 34 PANNARIA BRUNNEA (Sw.).
35. PANNULARIA INTERrIXA Nyl. in Flora 1885, p.
446. Thallus cervino-fuscescens granuloso-crusta-
eus, sat tenuis ; apothecia obscure fusca subconco-
loria biatorina convexula (latit. circiter 0,25 millim.);
Sporæ 8næ incolores fusiformes 3—5-septatæ, longit.
0,028—36 millim., crassit. 0,004—5 millim. Iodo
Selatina hymenialis fulvorubescens. — Super An-
_ ras. — Accedit versus 2. delicatulam Fr. fil,
sed sporæ breviores, septis paucioribus. — Facies
P. microphyllæ minoris.
36. LECANORA FUSCOLUTEA (Dicks.).
37. LECANORA STILLIGIDIORUM (Oed.).
#8. LEcANoRA JuNGERMANNIE (Vahl. ).
39. LEcaNorA cæsionurA (Ach.).
: LEGANORA PyKaGEA (Ach.).
4 LEGANORA PLACODIZANS Nyl. Scandin. p. 290.
… 42 Lacanora rurracea (Whlnb.)
3. Lecanona nypxorux (Hffm.).
+ LeGANORA ranraREA (L.).
+ Lecaxora ocuLara (Dicks.).
- LEGANORA cprpnya (Ach.).
+ Lucanora Hagext Nyl. in Flora 1872, p. 250.
Lecaxora Ruypariza var, castanea x ) Nyl.
-07, p. 134.
49, Lecanona venrosa (Ach.).
one —
50. PERTUSARIA BRYONTHA (ACh.).
51. PERTUSARIA DACTYLINA (ACh.).
52. PERTUSARIA PANYRGA (ACh.).
53. PerrusaniA o8pucens Nyl. in Flora 1868, p. 162.
54. Lecunra grirnÆa Nyl. Zapp. or. p. 147.
55. Lecip£a FULIGINEA ACh. Syn. p. 351.
56. LEGIDEA ATRORUFA AcCh.
57. LEGIDEA PEZIZOIDEA ACh.
58. LEciDrA ALPESTRIS *sTENOTERA Nyl. Scandin.
p. 221. Sporæ longit. 0,017-21 millim., crassil. 0,0035
millim. Oceurrit hæc quoque ibi thallo cinerascente,
sporis sæpe spurie uni-septatis. :
59. Lectnra sugzosa Nyl. in Flora 1885, p. 446:
Thallus pallido-cinerascens vel subincolor, tenuissi-
“mus, subverniceus, opacus, indeterminatus; ap0:
thecia nigricantia convexa immarginata, intus cine-
rascentia ; sporæ 8næ incolores oblongo-ellipsoideæ
simplices, longit. 0,018-25 millim., crassit. 0,008-9
millim., epithecium cœrulescens, paraphyses graci-
lescentes, hypothecium incolor. Iodo gelatina hyme-
nialis cœærulescens, cœrulescentia deinde obscurala.
— Super Muscos et Hepaticas. + E stirpe videtür
L. arcticæ, a L. limosa mox distincta hypothecio in …
colore et sporis majoribus. Paraphyses non confer-
tæ in gelatina hymeniali. a.
60. Lecnra AssImILATA Nyl. Scandin. p. 221.
61. LEGIDEA sQuALIDA Ach.
62. Lecnra Durourn*suexegans Nyl.Sporæ oblong®
vel oviformes, 1-septatæ, longit. 0,0114-16millim:; cras-
sit.0,004-5 millim., hypothecium fuseum. Iod0 gela-
tina hymenialis cœrulescens, dein fulvo-rubescen$.
63. LeciEA niscirormis (Fr.) Nyl. me
RPC
- 1883, p
— 205 —
C. Lichenes saxicolæ.
1. PARMELIA prouIXA Ach. et var. pannartformis
Nyl. in Lam. Catal., p. 35, et Parm. saxatilis (L).
?. PARMELIA ALPICOLA Fr. fil et Parm. minuscula
Nyl.
2 Dis. PnysciA BALANINA (Whlnb.). Potius fere Le-
Canora ob sterigmata subsimplicia.
3. LEGANORA ELEGANS (Link.).
- 4. LECANORA scopuraRIs NyL in Flora 1883, p. 105.
9. LECANORA LoBuLATA Smrf.. NY |
6. LEcANorA ETES x Nyl. in Flora 1886, p. 439? Ste-
rilis, inde non omnino certa.
7. LECANORA cErINA Ach. ossicola, socia Lecanoræ
_ dispersæ Pers.
. 8. LECANORA PEGRENATA Nyi. in Flora 1885, 443.
Affinis Z. crenatæ Nyl. (in Lapp. or. p. 130), sed
âpothecia margine thallino subintegro, sæpe subze-
Orina et demum convexa (sæpius sordide citrina,
latit. circiter 0,5 millim). Sat similis L. scopulart, at
. Mox différens thallo citrino K non reagente. Sporæ
in thecis 24-32næ longit. 0,009-0,014 millim., crassit.
0,004-5 millim.
2. LecaNorA virezztva Ach. et Lecan. placodizans
É Nyl. Scandin. p. 290.
10. LEcANoRA ArnyNEA Ach. (vix differens a chla-
"on Ach.) et var. cenisia (Ach.).
11. Lecanora GLAUCOMA ACh.
12. LecanoRa supra DroSA Nyl. Obs. Pyr. or. p. 20.
13. Lecavona POLYTROPA (Ehrh.).
14 LRCANORA ATROSULPHUREA Whlnb., Nyl. in Flora
107.
— 206 —
45. Lecanora susrantans Nyl. Lapp. or. p. 136.
16. LecANORA suBRADIASCENS Nyl in Flora 1885,
p. 444. Subsimilis L. subradianti, sed thallo K non à
tincto et spermatiis longioribus subarcuatisque
longit. 0,016-25 millim., crassit, 0,0005-6 millim. — ee
Thallus cinerascens aut obscure cinerascens granu à
Jato-diffractus, ambitu cinereo-nigrescente subra-
dioso-diviso. Variat totus subnigrescens. Sporæ
ellipsoideæ, longit. 0,017-25 millim., crassit. 0,008
0,014 millim. Spermatia leviter arcuata.
17. Lecanora cÆslociNEREA Nyl.
18. Lecanora zusca Nyl., spermatiis longit. 0,011-
21 millim., crassit. 0,0005-6 millim. Crescit cum :
Gyrophora arctica (Ach.) et Lecidea alpicola Schær.
49. Lecanora Lacustris (With.) Nyl Scandin.
p. 155. RTS
20. Lecanora sryeroraca Nyl. in Flora 1885,
p. 443. Thallus niger vel olivaceoniger, nitidiusculus,
sat tenuis (crassit. fere 0,2 millim.), subgranulato-
areolatus, areolis inæqualibus, ambitu planioribus
subradiantibus; apothecia nigra concaviuscula (la
tit. 0,5-0,8 millim.), margine thallino integro cinclai
sporæ 8næ ellipsoideæ turgidæ, longit. 0,016-20 mil-
lim., crassit. 0,010-15 millim., epithecium olivace0-
fuscescens, paraphyses gracilescentes. 1od0 gelatinà
hymenialis vinose fulvescens, precedente cœrule-
scentia levi vel obsoleta. Species omnino petls
liaris in stirpe Lecanoræ cinereæ, faciei tristis. Me-
dulla K flavescens. Spermatia recta, longil- 0,01
22 millim., crassit. 0,0005 millim. |
21. LecaxorA smARAGDULA (Whlnb.).
22. LECANORA VENTOSA (L.).
À
F
1
è
#
#
1
:
re
a
st
23.
24.
25.
25
Le OUT —
LECANORA GOARGTATA (Sm.).
LEGIDEA conrieua (Fr.) et f. Havicunda (Ach.).
LEGIDEA MEtOspoRA Nyl.
bis. LEGIDEA DEcLINANS Nyl. Scandin. p. 226
Flora 1878, p. 243, et simul f. subsculptella (thallo
superficie verruculoso-insculpto vel coriaceo-in-
sculpto).
26.
27.
28.
29.
Sicut
_ albis,
Millim., crassit. 0,004 millim.), epithecio perithe-
tioque cϾrulescentibus. Iodo gelatina hymenialis
_ Vinose fulvescens, præcedente cœrulescentia. — In
L. deusta apothecia intus pallido-albida, epithecium
00;
+18,
Vexiori
LEGIDEA AURIGULATA f. paupera Fr. fil.
LeGIDEA pAuPERcULA Fr. fil. Scand. p. 482.
LEGIDEA 4RMENIAGA (DC.}, socia Zecideæ lugu-
brioris.
LeGIDEA suppeusra Nyl. in Flora 1885, p. 444.
subspecies forsan differt a L. deusta (Stenh.)
_ thallo nonnihil tenuiore, apotheciis innatis intus
Sporis fere tenuioribus (longit. 0,008-0,041
: Pallido-fuscescens (vel varians obsolete cœrulescenti-
luscescens),
_L. subdeusta à
_ lino lenuissimo (passim albicante) cineta. Spermatia
_“uata, longit. 0,018-21 millim., crassit. 0,0005
. Millim.
Acido nitrico leviter rosello-tinctum. In
pothecia sepe margine spurio thal-
LecbEA LycornopA Nyl. in Flora 1884, p. 215.
LecDEA susrrisrruscuLA Nyl. in flora 1885,
inereo-nigrescens vel obscure oli-
; Sranulose vel squamulose inspersus
nigro, areolis jam planioribus, jam
ibus, minutis sæpeque inæqualibus; apo-
nigra, demum convexa immarginala, intus
2008 -—
albida (latit. 0,5-0,8 millim.); sporæ 8n& oblongæ
vel ellipsoideæ, minutæ,- simplices, longit. 0,007- _
0,011 millim., crassit. 0,003-4 millim., epithecium
cœrulescens, paraphyses non bene discretæ, hypo-
thecium incolor. lodo gelatina hymenialis cœrule-
scens, dein vinose fulvescens. — Socia Lecideæ alpi-
colæ. — Prope L. tenebrosam disponenda.
- 82. LecIDEA TENEBROSA Flot.
33. Leciea Lueugrion Nyl. in Ælora 1885, p. 415. :
Thallus cinereo-niger vel subniger, tenuis, minute 4
areolatus vel granulato-areolatus, areolis planius- :
culis eut convexiuseulis in hypothallo nigro coria- à
cello-ruguloso instratis; apothecia nigra planiuseula |
marginata (latit. circiter 0,5 millim.), intus COnC0=
loria; sporæ 8næ incolores, globulosæ vel subglo- É
bulosæ, longit. 0,008-9 millim., crassit. 0,007-8
millim., epithecium cærulescenti-nigricans, part .
physes subcrassiusculæ, hypothecium fuscum. Jodo .
gelatina hymenialis intensive cœrulescens. — Socia
Lecideæ armeniacæ. — Species sporis subglobosis
peculiaris in vicinitate L. tenebrosæ. Medulla 1 = .
Paraphyses apice incrassato cœruleo-nigrescente.
Spermatia minuta bacillaria, longit. 0,0035 milims
crassit. 0,0007 millim., sterigmatibus aflixa longius
culis parum crassioribus.
34. LecibeA circumrzexa Nyl. Thallus olivaceo-l
ridus vel fusco-cinerascens, granulosus (crassit. Ge
citer 0,5 millim.); apothecia fusco-nigra vel nig
plana, marginata (latit. 0,5-0,9 millim.), intus albida;
sporæ 8næ ellipsoideæ simplices, longit. 0,008-0,011
millim,, crassit. 0,004-6 millim., epithecium (cum
_
À
perithecio et hypothecio infra tenuiter) fuscum, pe
RMS NO Pr
+ "200 —
raphyses fere mediocres apice incrassato fusco. Iodo
gelatina hymenialis fulvescens præcedente cœrule-
Scentia, thecis præsertim tinctis. — Species e stirpe
L. rivulosæ prope L. Kochianam et Hoglandicam.
Hypothallus niger. Spermatia oblonga, longit. 0,002
Millim., crassit. 0,0005 millim. nonnihil excedentia,
Slerigmatibus breviusculis. Eandem in insula Mi-
_ Quelon legit D' Delamare.
35. LEGIDEA NIGROGINEREA Nyl. Pyr. or., p. 25.
36, LEGIDEA coRAcINA (Ach.), Nyl.
37. LECIDEA ocHRoDELA Nyl. in Flora 1885, p. 445.
Thallus ochraceus depresso-granulatus tenuis sub-
rimosus ; apothecia nigra plana marginata f(latit.
fere 4 millim. vel minora), intus concoloria strato
hymeniali Cinerascente; sporæ 8næ incolores elli-
pSoideæ 1-septatæ, longit. 0,021-27 millim., crassit.
0010-12 millim. * epithecium subinspersum fu-
Scescens vel sordide cœrulescens, paraphyses gra-
cilescentes apice crassiores, hypothecium fuscum.
0d0 gelatina hymenialis cœrulescens, dein mox
fulvo-rubescens. — Status est ferro tinctus speciei
x äflinitate Lecideæ colludentis. Medulla I. — Facies
est fere Z,. Contiquæ f. flavicundæ (Ach.).
38. Lecpra DECINERASCENS Nyl. hd. Forsan sub-
Species Z. Colludentis, thallo cinerascente, tenui vel
lenuissim
ipsoideæ 1-septatæ, longit. 0,012-
ttes (DC. } europæa, cujus ist habet.
39. Lecipea ExPALLESCENS Fr. fil. Scand. p. 620:
40. Lecipga cozcupens Nyl. in #lora 1870, p. 38.
41. Lecnea euvrerræoiDes Nyl. in //ora 1875, p. Le,
Lam. Catal., p. 131. Socia Lecideæ alpicolæ.
2, Lecinea copezanD: Krb. Sporæ longit. 0,022-27
millim., crassit. 0,010-12 millim. Medulla K flavens.
49 bis Lacinea PRæBADIA Nyl. ibid. Thallus badiu
obscure badius, nitescens, granulatus, hypothallus
niger ; apothecia nigra mediocria, obtuse marginat
vel demum subimmarginata, intus concoloria ; Spor&
8næ nigrescentes oblongo-ellipsoideæ 1-septa
longil. 0,020-25 millim., crassit. 0,008-0,041 millim.
epithecium sordide cœrulescens, paraphyses n
bene distinctæ, mediocres, hypothecium fusconk
grum. Jodo gelatina hymenialis cœrulescens, dein
vinose fulvescens. — Species forsan ex aflinitale
L. cyclodis HeNb. Thallus crassit. 0,5 millim. V
tenuior. Spermogonia in speciminulo obvio non vi
43. LEGIDEA ALPtcoLA Schær.
44. Lecipea Gsocrarmica f. atrovtrens Schær.
45. LECIDEA CONFERVOIDES (DC.).
46. Lecipga pARAPgTRÆA * atrocæsia Nyl. in Fi
1876, p. 239.
47. Lecinxa aporerrxA Nyl. in Flora, 1885, p- 6.
Thallus cinerascens granulatus , hypothallo nigro
plus minusve visibili ; apothecia nigra obtuse mar-
ginata (latit. 0.5 millim. vel minora), subdifforn
intus concoloria; sporæ 8næ nigrescentes murali-Aii
sæ, longit. 0,033-40 millim.., crassit. 0,016-18 mil
epithecium obseure infuscatum vel subnig
Si
At —
hypothecium fuscum. lodo gelatina hymenialis in-
_ tensive cœrulescens. Prope L. Parapetræam et atro-
… cæSiam NYl. locum habens, thallo nec K, nec CaCI,
_ nec reagente : epithecium K nonnihil vel obsolete
_ Purpurascens.
Le _ 48. LEGIDEA coRAGINA (Ach.) Moug.
3 49. Lecipea ALBoATRA Hffm., ossicola.
90. LEGIDEA MYRIOCARPA (DC.).
91. Lecipea arrinis Schær., socia L. lugubrioris.
92. OreGRApuA evrocarpa Flot.
93. VERRUGARIA RIPARIA Nyl. Lapp. or. p. 170, spo-
: _ris longit. 0,014-18 millim., crassit. 0,006-8 millim.
_ Socia Physcie balaninæ (Whinb.).
54. VenrucaRiA mAuRA (Whlnb.), cum Lecanora
- lobulata Smrf.
99. VERRUCARIA CEUTROCARPA (Whlnb.).Sterilis.
96. VERRUGARIA MUGOSA (Whlnb.), incerta, sine
Sporis.
ne
de
IL — KONYAMBAY.
Hic locus pertinet ad oram Freti Behringiani
logica Dris E. Almqvist circa Siaum Konyambay
Ein ejus montibus facta diebus 28-30 mensis Julii
1879 sequentes dedit species :
Lichenes corticolæ.
1 Parmetia OLIVAGEA (Ach.) Nyl.
2 Lecaxora cæstoRurA (Ach.) Nyl.
S LecANORA sopnopxs (Ach.) Nyl.
äSiaticam lJatit. boreal. 64° 50°. Exploratio licheno-
2
4. LEGANORA FUSCESCENS Smrf.
5. Lecinea gupuorEA FIk., Nyl. in {lora 1881, p. 187.
6. VERRUCARIA FALLAX Nyl
Lichenes terrestres.
(Super terram, muscos, etc.)
1. Evorsis HÆMALEA (Smrf.).
2. SYNALISSA SYMPHOREA (DC.).
2, CoLema susaumosum Nyl. in Flora 1884, D. 248, à
Thallus niger, sat tenuis confluescens, passim api-
culato-asperulus; apothecia concoloria concava (latit.
fere 0,5 millim.), margine thallino crassulo subru-
goso recepla; sporæ 4næ ellipsoideæ 1-septalæ
(loculis binis submurali-divisis), longit. 0,026-30
millim., crassit 0,015-18 millim., utroque apice
obtusatæ. Iodo gelatina hymenialis cœrulescens.
Species thallo collemaceo mox differens a Leptogio
humoso Nyl1. comparabili, similiter terrestri.
4. COLLEMA TRiPropayLLoipes Nyl. ibid. Thallus
olivaceo-nigrescens, facie Pannulariæ triptophyllæ ;
apothecia rufa convexa (latit. 0,6 millim.); Spor
8næ ellipsoideæ simplices, longit. 0,008-0,042 mil-
lim. , crassit. 0,005-7 millim., paraphyses mediocres:
clava fusco-rufescente. Iodo gelatina hymenialis
vinose rubescens.
Frustulum solum vidi unico apothecio. Species
videtur e stirpe Collematis myriococci (sin potius
Collemodium), jam perspicua thallo conferte ra”
muloso-intricato, altit. (crassit.) 1-2 millim. Iodo
intus vinose rubente.
5. CoLLëma rrirones Nyl. idid. Thallus olivace0"
Re AUS dde ee ee ne
RE ANR PSE RE Et à
— 213 —
nigrescens, sat tenuis , subpapilloso -exasperalus,
papillis subconfertis minutis (crassit. vix 0,1 mil-
lim}; apothecia nigricantia lecideiformia convexa
(latit. 0,5-0,7 millim.), intus albida; sporæ S8næ
globoso-ellipsoideæ vel globosæ, longit. 0,009-0,015-
Mmillim., crassit. 0,009-0,011 millim., epithecium
fuscum, paraphyses fere mediocres, hypothecium
incolor. lodo gelatina hymenialis vinose rubescens.
= Aline priori, sed sporis jam aliis distinguendum.
Thallus passim intricate subfruticuloso-ramosus,
allié. vix 1 millim. hormogonimia continens. la-
Mina tenui Iodo vinose rubescens.
6. Lerrocrux numosuw Nyl.
7. Lerroux renvissimux (Dicks.).
8. SPHÆROPHORON FRAGILE Pers.
%. SPHÆROPHORON CORALLOIDES Pers.
10. Bxomvces IGMADOPHILUS (Ehrh. ).
11: STEREOCLADIUM APOGALYPTICUM Nyl. Lich. Mid-
dend. p. 1
12, STEREOCAULON ALPINUM Laur. .
13. STEREOCAULON PuLvINATUN (Schær.).
14 STEREOCAULON CORALLOIDES Fr.
15. CLanoniA pyxipara f. chlorophæa FIk.
16. CLaDoniA pyxinaTA * pocillum (Ach.).
17. CLanoniA soBoirERa (Del.).
18. CLaDonra FURGATA f. palamæa (Ach.).
19. CLaponrA SQUAMOSA Hffm.
20. CLADONIA éRacILIS f. chordalis (Ach.).
el: CLADONIA DEGENERANS f haplotea (Ach.).
22. CLADONIA DEGENERANS f. #achyna (Ach.).
2% CLADONIA BELLIDIFLORA f. gracileñta (ACh.).
24. Cranina AMAUROCRÆA FIK.
24 —
*CLADINA DESTRICTA Nyl.
25. CLApiNA sYLVATICA f. spumosa (FIk.).
26. CLADINA ALPESTRIS (L.). Vix nisi subspecies | ;
prioris.
27. THAMNOLIA VERMICULARIS (sw. }
28. RAMALINA MINUSCULA Nyl.
29. DurourEA RAMULOSA Hook.
30. CETRARIA NIGRIGANS Nyl. +
31. CETRARIA GRISPA AC. AE
C. crispa f. inermis Nyl Thallus utroque
margine subinermi vel solum nigro-papilloso: apo=
thecia margine receptaculari crenato.
32. CerRaRIA DEuSE var. fastigiata (Del) Nyl. in
Norrl. Lapp. p. 323.
33. PLATYSMA NIVALE (L.).
34. PLaTysmA FauLunense (L.) Nyl.
35. EVERNIA THAMNODES Flot.
36. PARMELIA AUSTERODES Nyl.
37. Payscia MusGiGENA et var. glaucescens (Whinb.).
38. SOLORINA SACCATA (L.). ue
SOLORINA EMBoLIMA Nyl. in Flora 1884, D: 219.
Thallus albido-cinerascens vel subcinereo-vire-
scens, tenuis,membranaceus, parum evolutus ; ap07
thecia fusca cupulari-concava (latit. 2-3 millim.), rë
ceptaculo extus pallido ; thecæ monosporæ, SpOrë
subelectrino-rufescentes oblongæ 2-3-septatæ, 101
git. 0,085-0,120 millim., sæpissime 2-septatæ (Ce
lula media latiore), paraphyses mediocres gelatinose
conglutinatæ , epithecium lutev-rufescens. 040
thecæ cœrulescentes. :
Supra terram calce inspersam. Parca frustuli
visa. Cupulæ in terra immersæ.
où
©
ue SACCATA a ,
-PELTIDEA VENOsA (L. ). ue
PELTIGERA RUFESCENS Hffm. de
+ PANNARIA BRUNNEA (Sw.).
LeëcañoRa BRAGTEATA (Hffm..).
LecANORA cEriNa * stillicidiorum (Del.).
LECANORA JUNGERMANNIZ (Vahl.).
LEGANORA SINAPISPERMA (DC).
LECANORA TETRASPORA Nyl. Delphin. p. 397.
| LecaNora inRuBATA (ACh.) f. terrestris (An). a
_ hypothecio parum vel vix obscurato. nn. ï
50. LECANORA NimBosA (Fr.). .
oL. LicanorA TURFACEA (Whlnb.). en A.
LEGANORA ruRFAGEA * mniaræa Ach. :
92. LkcaNORA LEvIGATA (Ach.}. Supra terram et
7 “xcrementa leporina.
LEcANORA Epigrya Ach.
+ LEGANORA ranranxa (L. ). 5%
LEGANORA upsariExsIs (L.). se .
+ LEGANORA varia Ach. te
+ LEGANORA vernucosa Ach.
58, LEGANORA nupra * obpallens NyL. apotheciis
“*
n
() Senxmrra SPHÆRICA (Flot. sub Lecidea Draparnaldi ut.
&): Frequens super thallum sterilem Solorinæ saccatæ.
POrE 8næe fuscæ oblongee 3-septatæ, longit. 0,021-26 millim.,
rassit . 0,008-0,010 millim. , medio constrietæ, interdum uno
3 Yel duobus accedentibus sensu longitudinali, thecæ cy-
icæ, » Paraphyses gracillimeæ.
— 216 —
pallidis, supra terram calcaream ; forsan propria
species.
59. PERTUSARIA DACTYLINA (AcCh.).
* 60. PERTUSARIA BRYONTHA (AcCh.).
G1. PERTUSARIA GLOMERATA (ACh.).
62. PERTUSARIA OBDUGENS Nyl.
63. PERTUSARIA SUBOBDUCENS Nyl. in Flora 1884,
p. 221. Similis fere P. obducenti Nyl, sed
thallus magis albus et K extus non reagens.
Sporæ ?2næ longit. 0,140-200 millim., crassit.
0,055-95 millim. Thallus nodoso-crustaceus, apo-
theciis incoloribus , epitheciis nigris , punctifor-
mibus, non prominulis, pluribus in quovis no-
dulo difformi. Medulla K flavens. Spermogonia
non visa.
P. globularis (Ach.), quoque comparabilis, sporas
habet 4nas.
G4 URGEOLARIA scRuPosA AcCh.
65. GYALEGTA rovEoLARIS (Whinb.).
66. LecrpeA Tornoexsis Nyl.
67. LeciDEA Ruroruscezra Nyl. in lora 188%,
p. 221. Thallus albidus tenuissimus continuus vel
subevanescens; apothecia ferrugineo-fusca plana
Mmarginata (latit. circiter 0,5 millim.), demum con-
vexa immarginata, intus alba; sporæ 8næ fusi-
formi-ellipsoideæ vel ellipsoideæ, longit. 0,010-12
millim., crassit. 0,005-6 millim., epithecium et peri-
thecium rufofusca, paraphyses non bene discretæ,
hypothecium incolor. Iodo gelatina hymenialis
vinose rubescens.
Species prope Lecideam rufofuscam Anzi forsal
—217 —
_0ptime locum habens, minor, thallo tenuiore, sporis
minoribus etc.
68. LECIDEA vERNALIS (L.).
69. LecipgA MerocaRPA Nyl. in Flora 1876, p. 577.
70. LEGIDEA EMENTIENS Nyl. in Ælora 1884, p. 223.
Thallus albidus tenuis vel tenuissimus, continuus,
obducens, passim inæqualis; apothecia fusonigra
COnVexa (latit. 1 millim. vel minora), juniora, plana,
immarginata, intus albida ; sporæ 8næ oblongæ sim-
plices, longit. 0,009-0,014 millim., erassit. 0,0025-
0,0035 millim. , paraphyses non discretæ, epithecium
incolor (vel passim sicut thalamium punctis vagis
nigricantibus inspersum), hypothecium crassum.
lodo gelatina hymenialis fulvo-rubescens, præce-
_dente Cœrulescentia levi.
Supra muscos et vegetabilia destructa.
Species est e slirpe Lecideæ vernalis facile distin-
Suenda, licet facie nihil peculiare habet. Thallus
léagentibus meis non tinetus (passim subcæsio-tinc-
us). Hypothecium e cellulis obliteratis in lamina
tenui intricato-strigatum. Spermatia recta, longit.
0,005-6 Millim., crassit. 0,0005-6 millim.
71. Lecipga CUPREA Smrf.
72. Lecipea BERENGERIANA Mass.
73. LEcIpEA SANGUINEOATRA (Fr.) Nyl.
74 Lecipga ATROFUSCA Hepp. (prioris var. pla-
Ruscula Nyl. Prodr. Gall. Alger. p.121).
75. Lecipga gpipnxa Nyl., octospora (sporis 8nis in
thecis).
76. LecipEA pgzzo1nA Ach. :
77. Lecpes FOSSARUM Duf., sporis oblongis, longit.
0,005-8 Millim., crassit. 0,003 millim.
}
— 218 —
78. LeEGibEA HERBARUM Hepp.
79. LECIDEA MuscoRuM (SW. ).
80. LECiDEA suBiNcoMPTA Nyl.
81. LEGIDEA suBABBREvIANS Nyl. in Ælora 1884,
p. 221. Thallus albus vel albidus, granulato-con-
fluens, sat firmus ; apothecia nigra planiuseula vel
convexa (latit. 1 millim. vel minora), immarginata
(vel juniora submarginata), intus obscura; sporæ
8næ bacillares 3-septatæ, longit. 0,018-23 millim.,
crassit, 0,0035 millim., epithecium sordide cϾru-
lescens, hypothecium fuscum parte supera Me:
riore. |
Terrestris. Subspecies Lecideæsubincomptæ, affinis
subspeciei epihy ypnæ Nyl., sed thallo magis albido
(in epihypna cinerascente), hypothecio multo obscu
riore. L. epihypna magis tangit L. abbreviantem
Nyl
82. Lecibea Durouru * subnegans Nyl. in Fiora
1884, p. 392, à
83. LEGIDEA squacescexs NyL Sporæ 1-seplaté,
longit. 0,008-0,011 millim., crassit. 0,0035-45 Mn +
84. Lecipga sphærotpes Smrf.
85. LEGIDEA syYNcomisrA FIk.
86. LecipEA MizciaRtA var. triseptata Nyts n flo !
1878, p. 248, Lamy Catal. p. 105.
87. LEGIDEA AzuniraA Nyl. in Flora 1884, D: 2
Thallus albidus tenuissimus subilliniens, passim
obsolete subgranulosus ; apothecia f usco-nigricantia
(passim obscure pallescentia), convexa, immargin
(latit. circiter 0,5 millim.), intus albida ; sporce Si
fusiformes 3-septatæ, longit, 0,020-30 millim, crassit.
0,004-5 millim., epithecium vage nigricaps, Fe
910
_ physes non bene discretæ. Iodo gelatina hymenialis
cærulescens, dein fulvo-rubescens.
Supra muscos destructos. :
Accedit ad Lecideam ternariam Nyl., sed thallo
alio, sporis longioribus et gelatina hymeniali lodo
_ tota fulvorubescente.
88. LEGIDEA PYCNOTHELIZA Nyl.in Flora1884,p.222.
Thallus albidus pycnothelioideus, fruticulis firmis
- (allit. 4-8 millim., crassit. 0,3-0,6 millim.) supra
pe Papilloso-divisis, confertis ; apothecia fusconigra
Plana vel convexiuscula, immarginata (latit. 0,2-0,3
millim.), intus albida, conferta ; sporæ 8næ incolores
oblongæ vel fusiformi-oblongæ, longit. 0,014-16 mil-
Lim, crassit, circiter 0,0085 millim., epithecium
_ luteo-rufescens, paraphyses discretæ, hypothecium
dilutius vel obsolete luteo-rufescens. Iodo gelatina
hymenialis lutescens.
allus K flavens, at medulla alba (’tartarea”)
207 tum tincta, nec Jodo. Spermatia leviter arcuata,
longit. 0,008-9 millim., crassit. 0,0005 millim. Spe-
cies omnino peculiaris, at forsan parasitica sunt
apothecia hic definita..
89, Lecipea SABULETORUM FIk.
90. LECIDEA TRiPLIGANS Nyl.
. LecIDEA spsrmogocca Nyl. in Flora 1884, p. 222.
Thallus albus vel albidus, globuloso-granulatus,
PSsim subsparsus (globulis diam. fere 0,1 millim. ;
| Pothecia nigricantia convexa immarginata (latit.
020,3 millim.), intus pallida; sporæ 8næ oblongæ
“implices, longit. 0,014-19 millim., crassit. 0,006
Millim., Paraphyses non bene distinetæ, epithecium
ilute lufescens, hypothecium incolor. lodo gelatina
— 200 —
hymenialis vinose fulvescens (præcedente cœrule-
scentia obsoleta).
Supra Andrææam graniticolam (cur potissime inter
Lichenes muscicolas releganda).
Species videtur affinis Lecideæmiscellæ Ach ., thallo
alio tenuiore et hypothecio non obscurato. Thallus
K non reagens.
92. LEGIDEA ARGTICA Smrf. Sporæ longit. 0,014-16
Millim., crassit. 0,006 millim.
93. Lecinea Dovrexsis Nyl. Sporæ longit. 0,014-21
millim., crassit. 0,006-8 millim.
94. LEGIDEA STENOTERA Nyl.
95. LECIDEA ALPESTRIS (Smrf.) Nyl. Lapp. or., p.158.
96. LEGIDEA ASSIMILATA Nyl.
97. LEGIDEA pEcIriIENS Ach.
98. LEcipEA vesicuraris Ach.
99. LEcipEA EuPHoREA FIk. ramulicola.
100. LEGIDEA RHEXOBLEPHARA Nyl.
101. Lecipea GiTRiNELLA À alpina (Schær.), supre
terram calcaream. Ob constantiam facile propria
species.
102. Ennocarpon neparicum Ach., Nyl.
103. VERRUGARIA TEPHROIDES Ach. (etiam cum para” :
aa:
Sita Endococco gemmifero Tayl.).
104 VERRUCARIA DÆDALEA (Kphb.).
105. VerrucaRIA seNDrNERt (Kphb.).
106. VERRUGARIA INTEGRA Nyl.
107. VERRUCARIA puNGTILLATA Nyl in Flora 1884
p.223, Apothecia nigra immersa minutella, pyrenio
cœrulescente (latit. 0,1 millim.); s sporæ 8n&æ incolores E
fusiformes 2 9-septalæ, longit. 0,018-20 millim., cras” …
FA
Na
+
pes à
P.211. Thal
2 branaceus, lobatus,
, — 221 —
sit. 0,005-6 Millim., paraphyses graciles parcæ vel
obsoletæ. Iodo gelatina hymenialis non tincta.
Parasita videtur. Thallus, in quo insidet, faciei
fere Normandine viridis expallidæ, sed esse possit
älius Lichenis ignoti.
108. VerRucARIA MUscICOLA Ach. Sporæ 4-8næ mu-
14 millim.
109. Taecopsis MELATHELIA Nyl,
_ rali-divisæ, longit. 0,036-48 Millim., crassit. 0,012-
l
Lichenes saxicolzæ.
Saxa trachytica, granilica, calcarea, etc.
L Evorsis nxwarea (Smrf.).
2. Evorsis éranarina (Smrf.). Sterilis super saxa
8granilica.
3. Payiuiscun ENDOGARPOIDES Nyl. Super saxum
talcareum.
4 Prerverum ASTERELLUM ACh. Supra calcem.
S CoLLEMA SRANOSUM Wulf. Supra saxa calcarea.
6. Leprocropsrs COMPLIGATULA Nyl. in Ælora 1884,
lus pallide vel sordide olivaceus, mem-
tenuis, erectiusculus, compli-
» äpothecia Pyrenocarpoidea innata, extus
%Prominula (convexitate obscura latit. 0,2
-) intus pallida ; sporæ 8næ fusiformi-oblon-
… 5%, longit. 0,010-14 Millim., crassit. 0,003.4 millim.,
ix ullæ vel parcæ, anaphyses distinetæ.
à hymenialis fulvescens.
XUMm micaceo-schistosum parce obvium.
'oprium thallo tenuiter membranaceo
Upra sa
Genus p
1
to
to
leptogioideo lævi textura subamorpha syngonimiis
tetragonoideis (gonimiis demum 4 in quovis), strato
corticali nullo distincto. Spermogonia extus nigri-
cantia aut concaviuscula: (latit. 0,1-0,3 millim.),
crassit. 0, 001 millim., atétiNe ‘simpliethes
Thallus Lichenem indicat e tribu Collemeorum, sed
forsan apothecia et spermogonia definita penis
ad Obryzum.
7. STEREOGLADIUM APOCALYPTIOUM Nyli. Middend. |
1, Flora 1875, p. 302.
8. PILOPHORON AGICULARE (AcCh.).
9. CerRariA NiëricANS Nyl. cum Pilophoro crescens
saxicola.
10. PLATYSsMA FAHLUNENSE (L.) Nyl. Saxicola.
. Parwezia prouxa (Ach.) Nyl. graniticola.
12. ParmeriA LANATA (L.) Nyl.
. PARMELIA ALpicoLA Fr. fil. (thallo nigrescente).
PARMELIA GENTRIFUGA (L.). :
. PARMELIA OMPHALODES (L.).
. Puyscra oBsaurA (Ehrh.).
Puyscia oBscura * lithotea (Ach.).
16. Puyscia cirnorTea var. sc/astra (Ach.).
17. Puyscia mecors (Duf.) Nyl. in Flora 1874, F 16,
cum Ph. cœsia, À |
18. Puyscia cÆsia (Hffm.) cum Lecanora elegante,
lobulata, etc. de
19. PuyscrA ALBINEA (Ach.), calcicola.
20. Paysca cæsrria Nyl in Norrl Lapp. D: 320.
Thallus K +, ut in priore. Graniticola.
21. GYROPHORA PROBOSCIDEA (L.).
22. GyropHoRa EROSA (Web.) Ach.
es
pe CS
me pe code
©
res
Qt
ur RASE
22,2: Su
+ GYROPHORA ToRRiDA Ach.
+ GYROPHORA HYPERBOREA Ach.
- GYROPHoRA rLocuLoSA Hffm.
2 26. Pandanta EL INA (Whinb.) calcicola.
27. PANNuLARIA NIGRA (Huds. ).
28. LecaNoRA ELEGAaNs Link. Graniticola.
2%. LecaNoRA scopuLaRIs Nyl.in Flora 1883 p. 105.
30. LEGANORA LOBULATA Smrf,, Nyl. ibid.
31. LecaNora cÆstonurA (Ach.) Nyl. Graniticola.
» 32. LEcaNoRa cazva Dicks.
33. LECANORA GLoBuLirIcaNs Nyl. in Flora 1884,
P. 212. Est quasi Leconora calva (Dicks.), sed facile
_ distincta Sporis globulosis vel subglobulosis. longit.
0,006-7 millim., crassit. 0,006 millim.
Calcicola.
Thallus macula obsoleta indicatus. -
34. LECANORA CRENATA Nyl. Lapp. or., p. 130.
39. LEGANORA PLACODIZANS Nyl. Scandin., p.290.
Graniticola.
30. LEGANoRA virerrina Ach. Graniticola.
37. LECANORA MILVINA Var. cacuminum Fr. fil Gra-
niticola.
ù E &
D 9 La
Thallus albiqus vel albido-cinerascens, granulato-
Conglomeratus (crassit. circiter 0,5 millim.): apo-
thecia fusca (latit. {4 millim. vel minora), margine
thallino subcrenulato vel demum crenulato cincta ;
es)
0,007-8 Millim., epithecium fuscescens, paraphyses
discrets Sracilescentes. Iodo gelatina hymenialis
dein mox vinose fulvo-rubescens.
— 224 —
Supra saxa calcarea cum Pannularia nigra et Le-
canora elegante.
Pertinere videtur ad stirpem Lecanore disparate.
Facie est fere Lecanoræ turfaceæ. Thallus K—.
39. LECANORA STRAMINEA Whlnb.
40.-LEGANORA saxIGOLA (Poll. ).
41. LEGANORA nispersa (Pers. ).
42. LEGANORA GENISIA AcCh.
43. LEGANORA SuBRADIOSA Nyl. Pyr. or., p. 20.
44. LEGANORA INTRIGATA (Schrad.) Nyl. in Flora
1872, p. 251.
45. LECANORA POLYTROPA (Ehrh.) Schær.
46. LECANORA BADIA var. cinerascens Nyl. Scandin.
p. 170
47. LECANORA ATRA (Huds.). Calcicola, socia Leci-
deæ excentrice.
48. LEGANORA GALGAREA f, contorta Fik. Calcicola.
49. LEGANORA GiNEREA (L.) Nyl.
50. LEcaNORA PERRADIATA Nyl. in Flora 1884, p. 213.
Thallus obscure cinereus, ambitu cinereo-nigricante
lateque radiatus, radiis angustis contiguis, centro
granulato-areolato ; apothecia nigra conferta (latit.
1 millim. vel minora), margine thallino integro
cincta; sporæ 8næ ellipsoideæ, longit. 0,016-18;
crassit. 0,010-11 millim., epithecium olivaceo-fusce-
scens, paraphyses gracilescentes. Iodo gelatinà
hymenialis vinose fulvo-rubescens (præcedente C®-
rulescentia obsoleta).
Super saxa trachytica.
Thallo eleganter et crebre radiato, spermatiis Jon-
gioribus (longit. 0,016-22 millim., crassit. 0,000
Millim.) differt a Lecanora subradiante Nyl. Thallus
K obscure rufescens.
91. LEcANORA cÆsIOcINERA Nyl1.? Sine sporis et sper-
Maliis non rite determinabilis. Eliam forma peripte-
rodes thallo albido, ambitu late dendroideo-fim-
briato.
92. LEGANORA giBBosA Ach. incerta, nam sine sper-
_Mogoniis,. |
53. LEGANORA supprPREssa Nyÿl Thallus ambitu
Subradiatus. Spermatia longit. 0,011-15 millim..
Crassit. ,0005 millim.
54. LEGANORA SUBDISSENTIENS Nyl. in Flora 1884,
P-212. Thallus albidus vel cinerascens, grossiuscule
vel gibbose sranulatus (crassit. circiter 1 millim.),
sranulis convexis concrescentibus hypothallo nigro :
apothecia fusca vel nigricantia, innata, plana (latit.
I2millim..), Mmargine thallino turgido cincta ; sporæ
Snæ ellipsoideæ, longit. 0,022-30 millim.. crassit.
0,011-16 millim., paraphyses gracilescentes, epithe-
| _ Clum ef hypothecium tenue fusca. Iodo gelatina
hymenialis Cœrulescens, deinde fulvo-rubescens.
Super saxa Micaceo-schistosa.
- Afinis Lecanore pelobotryæ {Whinb.), sed thallo
- Téagenlibus meis non tincto, insignior, apotheciis
: Magis lecanorinis, quibus notis etiam distat a Leci-
dea consentiente Thallus K leviter flavens. Cepha-
Odia S&pius adsunt. Vidi etiam apothecia fusce-
Scentia epithecii Pallidiore. Thallus variat cylin-
draceo-granulatus.
… 95 LecanoRA LÆVATA (Ach. sub Sagedia in L. U,
1327, Syn. D. 134). Graniticola et calcicola Sper-
4 15 |
— MD -
matia leviter arcuala, longit. 0,020-32 millim.,
crassit. 0,0005 millim.
56. LECANORA GINEREORUFESCENS (Ach.) Nyl. Lapp.
or. p. 137.
57. LecanoRA azra Smrf,, Nyl. in Flora 1869,
p. 413.
58. LecanorA Dicxsont (Ach.) Nyl. Scandin. p. 155.
59. Lecaxora PREvosTIT (Fr.) cum sequente (#e-
lanopi). Vestigia solum visa.
60. Lecanora Ruoporis Smrf. et var. #elanopis
Smrf. Ualcicola. _
61. Lecanora scmismaroris Nyl. in lora 1884,
p. 315. Thallus albidus vel albus, opacus, tenuis
crassit. 0,4 millim. vel tenuior), rimoso-diffracius ;
apothecia nigricantia innata urceolata (latit. 0,5 mil-
lim.), circumscissa et inde quasi marginata, Stpe
difformia ; sporæ Snæ subgloboso-ellipsoidesæ, 10n-
git. 0,011-12 millim., crassit. 0,007-0,010 millim.,
epithecium vage subcærulescens, paraphyses graci-
iescentes, hypothecium incolor. lodo gelatina hyme
Aialis cærulescens, dein vinose fulvescens.
Super saxa calcarea cum Lecanora calva (Dicks.)
Species facile distincta. Accedat ad L. rhodopin
Smrf., quacum gonidiis perigonidio crasso munits
convenit, sed differt apotheciis aliis, sporis min0-
-ibus subglobosis. Spermatia recta, longit. cireile"
9,0045 millim., crassit. 0,0005 millim.
62. LEGANORA eLaucocarpa (Whinb.) Ach., Nyl- ,
Scandin., p. 175. Calcicola, squamulis thalli imbrr
calis, etiam f. eis convexis.
63. LkcaNoRA smaragouLa (Whlnb.) Nyl. 2. €. GT:
niticola.
UE se Cl: ES une ne AE An rs 2e Ts ;
TOUS NS MR te AT 0 er CERN Ron # cie ss.
MReE RU CG
Pet ME, dei rie VE Ze D'OR nt DR ONE St MEDIA / ef
RAS Fer à À
— 201 —
64. LEGANORA DiScr&TtA (Ach.). Graniticola cum
Lecan. straminea.
65. LEcIDEA RuBIroRMIS (Whlnb.). Super saxa cal-
carea.
66. Lecipga KonyAMENsIS NyL(Biatora),in Flora 1884,
D. 244. Thallus albidus granulosus granulis convexis
agsregatis aut dispersis in hypothallo nigro; apothe-
Cia Sanguineo-nigricantia plana marginata (Iatit. cir-
citer 0,5 Millim.), intus albida ; Sporæ 8n&æ incolores
oblongæ simplices, longit.0,008-0,011 millim., crassit.
0,0045 millim., pèraphyses gracilescentes vel fere
mediocres, discretæ, apice lutescente parum cras-
siore, epithecium lutescens, hypothecium incolor.
lodo gelatina hymenialis obsolete cærulescens, dein
Mox thecæ vinose fulvo-rubescentes.
Supra saxa granitica.
Species Speciminulo solum manco visa. L. caprina
Fr. fil, accedens videtur. Etiam thalamium totum in
lamina tenui lutescens conspectum. Thallus K fer-
lugineo-cinnabarine tinctus.
67. LecipgA ocuracra Hepp. Calcicola.
68. LEcipxa EXPALLIDESCENS Nyl. (expallescens Ny1.
Biatora in Flora 1884, p. 214). Thallus albidus te-
nuis Subgranulatus aut subleprosus, passim disper-
SUS; apothecia pallida sublecanorina (latit, 0,4-0,5
Millim.) ; Spor 8næ oblongæ 1-septatæ, longit.
0,08-0,014 Millim., crassit, 0,002 millim., epithecium
ISpersum, Paraphyses non distinctæ. Iodo gelatina
hymenialis Cœrulescens, dein vinose fulvo-rube-
SCens,
Supra saxa granitica.
Forsan species Stirpis Lecideæ cyrtellæ, Spermo-
Ê
+ —
gonia non visa. Thallus K flavens. Apothecia inter- |
dum lecanorine marginata. — Nomen erpallescens
datur alii in Fr, fil. Scandin. p. 620 —
69. LEcIDEA ALBORUSSULA Nyl. in Flora 1884, p.213. 4
Thallus albus leproso-granulatus, byssoideo-instra- 4
tus, bysso subarachnoideo passim dendroideo-in- |
strato ; apothecia russula convexa subtubereulosa
immarginata (lalit. fere 1 millim. vel minora), intus
subcarneo-fulvescentia ; sporæ 8næ subvermiculares
3-seplalæ, longit. 0,026-48 millim., crassit. 0,003
millim., paraphyses non bene discretæ, epithecium
electrino-russulum, hypothecium non obscuratum.
I gelatina hymenialis vinose fulvo-rubescens, pri
cedente cærulescentia obsoleta vel nulla.
Super saxa granitosa.
Species forsan e stirpe Lecideæ luteolæ, nisi sit
potius Lecanora accedens ad Lecanoram hæmatomtr
mam biatorinam. Thallus haplogonidiis majuseulis;
K flavens. Epithecium K rosellotinctum. A Lecanord
hæmatomma gravius differt gonidiis, sporis Lenuio-
ribus, reactione Iodo gelatinæ hymenialis (in L. l&-
Mmatomma syngonidia glomerulosa, sporæ crassit.
0,004-6 millim., gelatina hymenialis Iodo cœrule-
scens, cœrulescentia persistente). Spermogonia no!
visa. Variat apotheciis (carneo-rubescentibus vel |
sanguineo-obscuratis) conglomeratis (var. callosy
nopsis), moriformibus. =.
70. LeGipEA RuBIDULA Nyl. (Biatora). Flora 1884,
p.214. Thallus vix ullus visibilis; apothecia fertu”
gineo-rubida subglobosa (latit. 0,5-0,7 millim.), intus
subconcoloria ; sporæ 8næ incolores globosæ, diam:
0,006-7 millim., epithecium ochraceo - fulvescen®
ete
à
:
ne
|
:
‘:
#
ï
|
BE
NET DR RP en PORN Len
Æ #
e*
_ thallo alio Le
— 229 —
paraphyses gracilescentes non bene discretæ, hypo-
thecium non obscuratum. lodo gelatina hymenialis
vinose fulvo-rubescens (præcedente cœærulescentia
levi).
Super saxa calcarea.
Species insignis, prope Lecideam ochronhorum
Nyl. disponenda. Epithecium eximie chrysophanice
réagens et minus intensive thalamium hypothe-
ciumque, ubi quoque Acidum chrysophanicumadest.
. Thecæ saccatsæ.
71. Lecibea sperococca Nyl. in Flora 1884, p. 222.
Thallns albus vel albidus, globuloso-granulatus ,
Passim subsparsus (8lobulis diam. fere 0,1 millim.);
apothecia nigricantia convexa immarginata (latit.
0,2-0,3 Millim.), intus pallida ; sporæ 8næ oblongæ
simplices , longit. 0,014-19 millim., crassit. 0,006
Millim., Paraphyses non bene distinetæ: epithecium
dilute lufescens, hypothecium incolor. Iodo gelalina
hymenialis vinose fulvescens (præcedente cœrule-
Scenlia obsoleta).
Supra Andræeam graniticolam (cur potissime inter
Lichenes Muscicolas releganda).
Species videtur affinis Lecideæ miscellæ Ach..
nuiore et hypothecio non obscurato.
Thallus K non reagens.
72. Lecrpra AGERVULATA Nyl. Scandin. p. 216. Cal-
Gicola. Sporæ 3-Septatæ, longit. 0,012-20 millim.,
CrassiL. 0,003.
73. Lecipra DIASEMOIDES Nyl. in Flora 1874, p. 11.
Su
le
Pra lrachytem. Forsan subspecies Zecid. entero-
leucæ
— 230 —
74. Lecnga conrieua (Fr.) Nyl. et F. flavicunda
Ach. Graniticola.
75. Lecipra mrrospoRA Nyl. Scandin. p. 225.
76. LEGIDEA CRUSTULATA AcCh.
97. Lecipea PANxoLA Ach. Thallus sæpe sorediifer.
Super saxa micaceo-schistosa.
78. LECIDEA AURICULATA var. paupera Fr. fil socia
P, alpicolæ.
79. Lecinga Lactea Fik. Calcicola cum Lecanora,
badia et Plat. Fahlunense. .
80. Lecinea rozycarra FIk. Calcicola.
81. LecinEA PLANA * subtristiuscula Nyl. Subspe-
cies forsan distinguenda thallo obscure cinereo
areolato-disperso in nypothallo atro. Sporæ longit.
0,006-0,011 millim., crassit. 0,003-4 millim. Para-
physes non bene discretæ., — Graniticola socia Le-
cideæ mollis. :
82. Lecpea cycorrora Nyl: in Flora 1884, p. 219:
Thallus pallidus vel luridus vel cinerascens vel
obscuratus, areolatus, areolis depressulis disperso-
adnatis in hypothallo nigro subruguloso; apothecla
nigra plana vel planiuseula (latit. 1-2 millim.), Mal
ginata, demum convexa immarginata intus obsCurà ;
sporæ 8næ ellipsoideæ vel oblongæ, longit. 0,007
0,011 millim., crassit. 0,0035-0,0045 millim., epithe-
cium nigricans, paraphyses cassiusculæ, hypothe-
cium fuscescens vel fuscum. Iodo gelatina hymenialis |
cœrulescens, dein obscure fulvescens.
Graniticola. ;
Species videtur propria. Nulla reagentibus mels
reactio thalli. Accedit ad L. arctogenam Fr. fil, Fe :
thallo alius coloris et sporis minoribus. Spermat
É
14
:
F
Ne
DES,
RENE PAU SN PT One UE TPE à ES VE ET Et <
K.
JÆ
is
RO EE RTS, PRET Er MT ON CT LR LR RE RES RS ESS er PR he 2 LU da Vu EU ee
— 231 —
recla, longit. 0,009-0,011 millim., crassit. 0,0006-7
millim. — Lecideæ pauperculæ interdum habet
faciem.
83. Leuipea pENDRocuNIS Nyl. in Flora 1884, p. 215.
Thallus cinereus applanatus tenuis dendroideo-
radians, innatus in hypothallo nigro et ambitu ob-
solete subbyssoideo - fimbriato, tenuiter areolato-
rimulosus, radiis contiguis aut discretis (latit. 0,2
Millim. vel tenuioribus versus ambilum) ; apothecia
Digra plana marginata (latit. 1 millim. vel minora),
intus cinerascentia ; sporæ S8næ oblongæ, longit.
0,008-0,010 millim., crassit. 0,0035 millim., epithe-
cium nigrum, paraphyses non bene discretæ (me-
diocres), hypothecium tenuiter fusconigrescens.Iodo
Selalina hymenialis cϾrulescens, dein obscurata.
Super saxum quartzosum.
Species peculiaris thallo dendroideo - radiante,
. forsan potissime locum habens prope Lecideam sar-
C0gYynoidem Krb. Thallus K sublutescens, medulla
L'obseurata. Etiam thallo ferruginose tincto occurrit.
84. Lecrpea AGLÆA Smrf, Graniticola.
85. Lecibga mesorrorza Nyl. in Flora 1873; p. 20.
Sporæ longit. 0,010-12 millim., crassit. 0,005-7 mil-
im, — Graniticola.
86. Lkcina aLætpa Nyl. in Flora 1884, p. 215.
Similis fere Lecideæ agleæ, sed apotheciis planis
(difformibus, latit. 1-2 millim.) et hypothecio fu-
Scescente. Sporæ longit. 0,008-0,011 millim., crassit.
0,006 millim.
Supra saxa micaceo-schistosa.
Thallus Stramineus, K flavens, areolis convexis
… difformibus, hypothallo nigro rugoso. Apothecia
— 232 —
subimmarginata, intus nigra concoloria. Epithecium
cϾrulescens (cum parte superiore thalamii). Hypo-
thecium (cum perithecio) fuscum. Iodo gelatina hy- .
menialis cœrulescens, dein fulvescens. Spermatia
bacillaria recta, longit. 0,006-7 millim., crassit.
0,0007 millim.
87. Lecinea epuontza Nyl. Thallus cinerascens vel
nigricans, areolato-granulatus (crassit. 0,2-0,4 mil-
mim.), hypothallo nigro; apothecia nigra plana,.
marginata (latit { millim. vel minora), intus Ob-
scura ; sporæ 8næ ellipsoideæ simplices, longit.
0.011-14 millim., crassit. 0,006-7 millim. in thecis
cylindraceis, paraphyses bene discretæ, epithecium
violaceum, hypothecium incolor. Iodo gelatina
hymenialis cœrulescens, dein lutescens.
Supra saxa granitica.
Species videretur affinis Lécidée tenebrosæ Flot.,
reactione thalli et aliis notis bene distincta. Thallus ,
CaCl erythrinose tinctus. Thalamium supra viola-
ceum K cærulescens.
88. Lecipea Lueusris Smrf., Nyl. Scandin. p. 2%2:
Cum £: pandola super saxa granitica.
89. Lecipea caupaTA Nyl. Scandin. p. 230.
90. Lecipea Mozzis (Whinb.). Graniticola.
91. LeGIDEA NienouiverEA Nyl. Pyr. or. p. 25. Gra=
niticola.
92. Lecrpga coniops Whlnb, Socia Lecanoræ inbtie
latæ et stramineæ.
93. LEcIDEA mMyriocarpa (DC.).
94. LecipeA corauna Ach., Nyl. Scandin. p- 2% |
95. LEGIDEA ATRoALBIGANS Nyl. in Flora 187,
p. 363,
re
— 233 —
96. LECIDEA ATROALBESCENS Nyl. Z 6, Thallus albidus
pulvinatulo-granulatus, pulvinulis flatit. 0,5.0,7
Millim.) sparsis in hypothallo nigro ; apothecia nigra
plana marginata (latit. 0,5-0,8 millim.), intus conco-
loria; sporæ 8næ nigrescentes oblongæ 1-septatæ,
longit. 0,023-30 millim., crassit. 0,010-12 millim.,
Paraphyses non bene discretæ, epithecium et hypo-
thecium fusca. Iodo gelatina hymenialis cœrule-
scens, dein vinose fulvo-rubescens.
Super saxa quartzosa.
Sumi possit pro Zecideæ atroalbicantis varietale,
am medulla I reagens, sed thallus supra K e flavo
insigniter cinnabarine tingitur. Quoque L. eupe-
træoïdes Nyl. mox differt medulla Ilodo non obscu-
rata.
97. LucIDEA SEMOTULA Nyl. in Flora 1884, p. 216.
Thallus flavo.virescens tenuis granulato-areolus,
Sranulis (latit, circiter 0,2 millim.) sæpe dispersis,
Parum convexis, hypothallo tenuissimo nigricante ;
apothecia nigra plana marginala (latit 0,3-0,5 mil-
lim.), intus Concoloria ; sporæ 8næ incolores elli-
PSoideæ I-septatæ, 'longit. 0,008-10 millim., crassit.
0,004-5 Millim., paraphyses non discretæ, epithe-
clum et hypothecium fusca, thalamium fuscescenti-
Üinctum. Iodo Selatina hymenialis cœrulescens, dein
obscurata
Super saxa gneissacea.
Species e Stirpe Lecideæ atroalbicantis, sin satius
Prope Lecideam alpicolam disponatur, licet sporas
habet parvas incolores. Thallus reagentibus meis
10n afficitur. Variat pallidior, minus flavens.
98. Lecipra ALPIGOLA Schær.
— 234 —
99. LecipEA LEucOPsEPHA Nyl. in Flora 1884, p. 217.
Thallus albus vel albidus, ex areolis constans subro-
tundatis plano-convexiusculis rotundatis (latit. 1
millim. vel minoribus) sparsis in hypothallo nigro;
apothecia nigra plana marginata submediocria mar-
ginata, intus concoloria ; sporæ 8næ nigrescentes
oblongo-ellipsoideæ 1-septatæ, longit. 0,018-25 mil-
lim. crassit, 0,007-0,010 millim. Sn - et hy-
pothecium fusca.
Super saxa quartzosa.
Forsan subspecies Lecideæ alpicolæ. odo medulla
leviter vel obsolete cœrulescens, quod etiam obser-
vatur in ipsa L. alpicola Freti Behringiani (quoque
gonidia pariete cœrulescente).
. LEGIDEA suBaLpicoa NyL Similis Lecideæ
alpicolæ, sed thallus KT. Sporæ longit. 0,022-25
millim. , crassit. 0,011-14 millim, — Graniticola.
101. LEGIDEA Grograrnica f. subcinerascens NY
similis vixque separanda a var. atrovirente, sed
areolis passim cinerascentibus. Etiam ipsa var. afr0-
virens Schær. occurrens.
. 102. Lecipea ATRocæSIA Nyl. in Ælora 1876, p. 239.
Thallus K {CaCl) suberythrinosus,Sporæ nigrescentes,
longit. 0,021-32 millim., crassit. 0,011-16 millim.
103. Lecipea RoRIDULA Fr. fil.
104. LECIDEA ExXCENTRICA Ach.
105. LecipEA GLAucomARIA Nyl. Scandin., p. 245.
Supra thallum album incertum. Fere Arthonia.
106. LcrpEa prxcentaNA Ach, et var. /eptotea Nyl
(thallo albido tenui leproso æquabili, sporis fusifor-
mibus 3-septatis, longit. 0,022-30 millim., crassil.
0,004-5 millim.). — Graniticola.
— 235 —
107. Lecibea meLapsepHa Nyl. in Flora 1884, p. 215.
Thallus albus tenuis areolato-rimosus, hypothallo
nigrescente; apothecia nigra minutula (latit. 0,1-02,
Millim.), marginata, intus obscura ; sporæ 8næ
oblongo-ellipsoideæ simplices , longit. 0,009-0,010
millim., crassit, fere 0,0045 millim., paraphyses gra-
cilescentes, epithecium et hypothecium fusca. Iodo
gelatina hymenialis cœrulescens.
Super saxa granitica.
Species parvula incertæ affinitatis ; forsan proxima
Lecideæ microstigmæ Nyl. in Flora 1880, p. 390.
Thallus K non reagens. Hypothallus tenuissimus
nigrescens. Spermatia recta, longit. 0,0045 millim.,
Crassit. 0,0005 millim.
108. LRCIDEA PARAPHANELLA Nyl. in Ælora 1882,
P- 457, Thallus albidus tenuissimus subgranulatus ;
apothecia nigra minuta (latit. 0,1-0,2 millim.) con-
vexiuscula immarginata intus obscura ; sporæ 8næ
incolores 0blongæ simplices, longit. 0,008-0,011 mil-
lim., crassit. 0,003 Mmillim., paraphyses non discretæ,
épithecium et thalamium cœrulescentia, hypothe-
cum subincolor strato supero leviter nigrescente.
lodo gelatina hymenialis cœrulescens; dein: vinose
fulvescens. __ Graniticola, affinis Lecideæ para-
bhanæ Ny1., quæ major et hypothecio stratis binis
(vel supero et peritheciali) nigrescentibus.
109. Lecipka saNeuINARTA Ach.
10. Opgerarx GYROGARPA Flot. Ecrustacea. Sporæ
SSeplatæ, longit. 0,020-22 millim., crassit. 0,004
Millim.
M4: VenaucantA 1NTERVERSA Nyl. in Flora 1884,
P- 217. Thallus niger opacus tenuis continuus, pas-
— 236 —
sim subrimulosus ; apothecia pyrenio integre nigro 1
prominula subrugulosa majuscula obducta (latit.
0,5-0,7 millim.), convexa vel tuberculiformia; sporæ
8næ incolores ellipsoideæ murali-divisæ, longit.
0,048-70 millim., crassit. 0,025-38 millim. lodo gelaæ
tina hymenialis vinose fulvo-rubescens (sporæ non
tinctæ).
Super saxa calcarea.
Species accedens ad RE intercedentem
et V. inumbratam, thallo nigro mox distincta. Goni-
dimia glomerulosa. Paraphyses gracillimæ irregu-
lares sæ&pe adsunt, sed non satis typice, ut stirpem
indicent aliam.
112. VerRucaRIA pireusizis Nyl in Flora À c. Si 4
milis Verrucariæ umbrinæ (Whlnb.) Nyl., sed thallo
tenui nigricante ambitu dendroideo-radiante, goni-
dimiis hymenialibus oblongis (longit. 0,006-0,041
millim., crassit. 0,003 millim.).
Graniticola.
Thallus opacus rugulosus continuus. Sporæ 2n®
longit. 0,030-40 millim. , crassit. 0,012-16 millim.
115. VERRUGARTA SUBAREOLATA Nyl. in Ælora L.6
Subspecies Verrucariæ hymenogoniæ thallo cinere0- ;
virescente vel dilute fusco-cinerascente, tenui sub. ;
areolato.
Calcicola.
Apothecia latit. 0,4 millim., sæpe conferta.
114. VerRucania penrusura Nyl. in Flora 188%;
p. 218. Est quasi V. hiascens Ach., sed sporis 3-SeP-
tatis, longit. 0,033-42 millim., crassit. 0,017-21 mike
lim. (accedenlibus interdum septulo vel septulis :
sensu longitudinali vel obliquo).
ne TT ui
Calcicola.
Maculam albam obducentem gibberuloso-inæqua-
lem format. Apothecia in gibberulis substrati innata
(inde pertusarioidea), pyrenio intruso integre nigro
_ (latit. (circiter 0,5 millim.), superne ostiolo nigro (a
_ gibberulo Mmarginata). Gibberulus latit. circiter 1
Millim. (calce constitutus),
115. VerRucARIA INTERCEDENS * fuscoargillacea Anvi.
poræ longit. 0,023-36 millim., crassit, 0,012-17 mil-
lim., pyrenium dimidiato-nigrum.
115 Dis. V£érrucAaRIA INTERCEDENS ** nlegrascens ,
thallo albo {Lenui) magis evoluto, apotheciis pyrenio
integro, sporis longit. 0,027-32 millim., crassit.
0,014-45 millim. Calcicola, socia V. peloclitæ.
116. VERRUCARIA OBNIGRESCENS Nyl. in Flora 1875,
P. 362. Calcicola.
17. VenrucarrA SUBNIGRESCENS Nyl., Stzb. L. H.,
P. 234. Sporæ longit. 0,014-15 millim., crassit. 0,007
Millim, — Calcicola.
118. Verucaria RipARIA Nyl. in Lapp. or., p. 170.
Calcicola. Sporæ longit. 0,015-22 millim., crassit.
0,007-9. Var. Sit V. cataleptoidis sporis minoribus,
119. Verrucarra maura (Whlnb.), cum Lecanora
Straminea et lobulata.
120. VennucARIA DEVERGESCENS Nyl. in Flora 1877,
D. 462, Sporis longit. 0,020-27 millim., crassit. 0,007-
0,010 millirn. Graniticola.
121. Vernucanra MURALIS Ah. Calcicola.
122, VERRUCARIA SUBJUNGTIVA Nyl. in Æloura 1884,
D. 218. Est quasi V. muralis nonnihil major, pyrenio
Subtus nigro (tenuiore quam supra), sporis nonnihil
— 238 —
majoribus (longit. 0,027-32 millim., crassit. 0,012-
44 millim.). Pyrenium latit. circiter 0,5 millim.
. Supra lapillos calcareos.
123. VerRucARIA PELOGLITA Nyl. in Flora 18717,
p. 461, sporis longit. 0,010-15 millim., crassit. 0,005-
6 millim. — Calcicola.
124. VERRUCARIA CHLOROTICA Ach. Graniticola.
125. Eunococeus ERRATICUS (Mass.). Super Lecideam
alpicolam.
IL — LAWRENCE-INSULA.
Vega diebus 31 julii-2 aug. 1879 fuit ad Lawrence insulam
{latit. boreal. circiter 63° 50!). Saxum ibi graniticum.
A. — Terrestres et muscicolæ.
1. SPHÆROPHORON corALLoDEs Pers. fertile et Sph.
fragile Pers. sterile.
3. SIPHULA CERATITES (Whlnb.).
4, THAMNOLIA VERMICULARIS (SW.).
D. STEREOGAULON ALPINUM Laur.
6. CLaponiA éracius f. e/ongata (Ach.) et chor-
dalis (Ach.).
7. CraponiA zxrmora (Ach.) Nyl. in Æora 1806,
p. 421. Thallus K flavens.
8. CLADONIA corNucoriornes (L.) et * plewrota Fik.
(Ach.).
10. CLADINA RANGIFERINA (L.) et * syl/vatica (L.) el
X* alpestris (L.).
11. CLADINA AMAUROCRÆA FIK.
12. CLapina Lacunosa (Del) Nyl. Sy. I, D: 215.
9. CLapoNIA mecriprrcora (Ach.) et f. gracilenta
— 239 —-
13. RAMALINA MINUSCULA Nyl. Ramal. P. 66.
14 CETRARIA ISLANDICA (L.).
15. CETRARIA NIGRICANS Nyl. Syn. I, p.299.
16. CerraRiA peuISsE Bor., Nyl. Scandin. p.79.
17. Dacryuina arcricA (Hook. ).
18. ALECTORIA DIVERGENS (Whinb.).
19, ALECTORIA OCHROLEUCA (Ebrh.).
20. ALEGTORIA NIGRIGANS (Ach.) Nyl. Scandin. p. 71.
Apothecia testaceo-badia ; sporæ 2næ longit. 0,035-
40 millim., crassit. 0,018-20 millim.
21: PARMELIA SULGATA Tayl.
22. PARMELIA OMPHALODES (L).
23. PARMELIA AUSTERODES Nyl. in Flora 1881, p. 537.
*4. Loparia rivtra (Ach.) Etiam fertilis sporis
1-Septatis. longit. 0,025-30 millim., crassit. 0,007-8
Millim. Adsunt cephalodia pyrenodea.
25. PEcrIGERA scaprosa Fr. fil.
26. LEGANORA LOBuLATA Smrf., Nyl. in Æ/ora 1883,
D: 105. Supra muscos cum Lecanora Hageni Nyl.
(hæc sine spermogoniis incerta).
27. Lxcanora cæstonura (Ach.) Nyl. Sporæ longit.
0,014-16 Millim., crassit. 0,007-9 millim.
28. Lecanora sniticipionuu (Oed.).
29. LEGANORA FUSCOLUTEA (Dicks.).
30. LEGANORA CRENATA Nyl. Lapp. or. p. 130. K—.
91. LECANORA ATROSULPHUREA (Whinb.).
2. PERTUSARIA GLOMERATA var. corniculata Nyl., in
Flora 1885, p. 442. Thallo e verrucis receptacularibus
latéraliter Corniculifero, corniceulo conico valido plus
Minusve producto subhorizontali. — Socia Lecanoræ
| lartarec Var. /rigidæ in insula Lawrence, ubi etiam
. Jüsdem Lecanoræ var. pterulina, cui thallus fruti-
40 —
culoso-intricatus inæqualiter cylindraceus (crassit.
circiter 0,5 millim.), subcompressus, ramosus, api-
cibus digitato-divisis acuminatis, thamnolioideus,
muscicola.
33. PerTusaRIA ocuLATA (Dicks.).
34. PANNARIA BRUNNEA (SW.).
35. LECIDEA ATRORUFA AC.
36. LECIDEA SANGUINEOATRA (Fr.).
37. LecipgA ToRNOENsIS Nyl. Apothecia hypothecio
lutescenti-rufescente (K lutescente), paraphysibus
apice clavatis obscurioribus, — Supra Gymnomi-
trium concinnatum.
38. Lecinea griPuÆA Nyl. Lapp. or, p. 147.
39. LecipeA RAMULOSA Fr. fil. non specie differat &
L. ementiente Nyl. in Flora 4884, p. 222, thallo albo <
noduloso-inæquali. Thalamium et hypothecium
supra in lamina tenui leviter violaceo-rufescenlià
aut subincoloria. Sporæ oblongæ longit. 0,010-16
millim., crassit. 6,0035-40 millim.
40, LecibEa arocarotizA Nyl in Flora 1885, p- 448.
Thallus albidus subgranulato-inæqualis aut evaner
scens ; apothecia testacea vel fuscescentia, COnVesà
(latit. 0,3-0,6 millim.), intus medio obscuraldi .
sporæ 8næ oblongæ simplices, longit. 0,007-0,02
millim., crassit. circiter 0,0035 millim., epitheciun
incolor, paraphyses non discretæ, hypothecium
centro luteo-rufescens. Ido gelatina hymenialis :
fulvo-rubescens.— Supra ramulos putridos vel ps |
ec
ifferens,
#
quilia vegetabilia destructa. — Accedens ad
deam vernalem minorem, sed hypothecio d
sporis minoribus. In L. apochræella comparal
hypothecium latius fuscescens.
À DIT PRE ETES VI PR ER MER Ut MT AU UD 12 D RES
— 241 —
41. LECIDEA TERNARIA Nyl. Lapj or,, p. 151, Flora
1877, p. 232, Thallus cinerascens vel nigrescens,
lenuissimus vel obsoletus, rarius subgranulosus :
apothecia sectione cinereo-cærulescentia : Sporæ
3-seplatæ, longit. 0,014-18 millim., crassit. 0,004-5
millim., epithecium cϾrulescens, hypothecium in-
Color. Etiam thallo cinereo-granuloso, sporis longit,
0,016-23 millim., crassi L 0,004-6 millim.
42, LEGIDEA suBALLINITA Nyl. in Flora 1885, p. 442,
Thallus alliniens albidus aut nigrescens, obsoletus ;
apothecia nigra vel fusconigra (basi sæpius palle-
Scentia), convexa lalit. 0,4-0,6 millim.), inlus albida;
Sporæ oblongo-fusiformes, tenuiter 3-septatæ, longit.
0,017-25 Millim , crassit. 0,006-7 millim., epithe-
cium SubeϾrulescens, hypothecium incolor aut le-
vissime luteo-rufescens. lodo gelatina hymenialis
fulvescens, Præsertim thecæ ita tinctæ. — In insula
Lawrence, socia Siphulæe ceratitis. Vix nisi varietas
L. ternarie Sporis crassioribus. Spermatia oblongo-
bacillaria, longit. 0,005 millim., crassit. 0,0905 mill,
43. Lecipea pauprra N yl. in Flora 1885, p. 448.
Thallus albidus évanescens; apothecia luteo-pallida
Minuta {latit. 0,25 millim. vel minora) convexula
iMmarginata, intus incoloria : sporæ 8næ fusiformes
eptatsæ, longit. 0,014-20 millim., crassit. 0,0035
millim., Paraphyses non bene discretæ, hypothe-
cium incolor. Iodo gelatina hymenialis vinose fulvo-
lubescens. — Supra herbas destructas. — Ex affini-
late Z, Sblwroïdis, mox sporis tenuibus distincta,
SOMparanda cum LL. alborubella Nyl. in Flora 1879,
D: 205, Vix specie videtur differre Biatora sibiriensis
Will. in Rothrock Proceed. U, S. Nat. Mus. 1884,
16
|
1
>
&
|
p. 6, ossicola in Sibiria orientali. Port Providence,
Plover Bay (sporis longit. 0,016-21 millim., re
0,003 millim.). Se
44. LECIDEA PEZIZONDEA Ach. (muscicola Smrf.
coralloidea Ny1. Zapp. or. p. 156).
45. LECIDEA ASSIMILATA Nyl.
46. LecipEa uyropopra f. subassimilata Nyl. Thall
nigrescente indicatus; apothecia nigra convexul
Ho (lait. cireiter 0,5 millim.), in fus ë
mii), hypothecium supra rufescens. — Parum dif
fert a L. assimilata,
47. LECIDEA RREXOBLEPHARA Nyl.
48. LECIDEA SANGUINARIA ACh.
49. LECIDEA AFrINIS Schær.
00. LEGIDEA JemTLanpica Fr. fil. Scand. p. po.
Thallus albido-cinerascens tenuissimus illiniens
apothecia nigra adnala planiuscula vel demum Con:
vexa, intus albida; sporæ 8næ oblongæ simplices
aut demum 1-septatæ, longit. 0,0146-26 milli
crassit. 0,007-0,010 millim., epithecium sordidi
glaucescens, paraphyses graciles, hypothecium in:
color. Iodo thecæ bene cœrulescentes. — Species
incertæ stirpis, nam spermogonia non visa.
51. LECIDEA piscirormis f. insignis (Næg.). Thallus
K flavens. Sporæ longit. 0,021-31 millim., crassit.
0,010-11 millim.
02, LEciDEA associata Fr. fil. Lich. Spitsb. pe
— 243 —
(potissime fungillus) in Lecanora tartarea Ÿ. tele-
bhoroïde Fr. fil, parasita (1).
… O3 VERRUCARIA FALLAX Nyl. Super ramulos dejec-
D be
B. — Saxicolæ.
Re 1 RUE)
Re PAS ee
À. SIPHULA GERATITES (Whlnb.).
2. SIPHULA DACTYLIZA Nyl. in Flora 1885, p. 442.
Thallus albidus vel Subflavescens, opacus, cæspi-
tosus, podetiis axi basi simplici albida subcom-
PrésSa substriala apice ramosis (altit. circiter 2
cenlimetrorum) et botryoideo-aggregalis, apicibus
_ turgidulis aut Subcylindricis (erassit. 0,5-0,8 mil-
im.) — Quartzicola in Lawrence-insula. — Lichen
abnormis sterilis siphuloideus (incerti generis ).
_ Thallus K flavens vel simul e flavo ferrugineo-ru-
bescens,
3 ThaMNouIA venureurans (Sw.).
4: STEREOCAULON ALrINUM Laur.
9. RAMALINA MINUSGULA Nyl. Socia Siphule dacty-
lise.
6. PanmeriA AuSreRoDES Nyl. et saxatilis (L.) cum
Lecan. tartare a f. frigida (Sw.).
k Puyscia cxsta Hifm. et PA. melops (Duf.) ossi-
Colæ,
+
(1) Parasita in thallo et margine thallino apotheciorum.
Sporæ globulosæ vel ellipsoideæ (in thecis eylindraceis), longit.
2079 milim., crassit. 0,005-7 millim., paraphyses gracile-
fentes indistincte vel vix articulatæ, epithecium et perithe-
Sum rufescentia, hypohecium dilute rufescens vel subincolor,
Lodo galatina hymenialis lutescens.
%
— 24% —
8. Puyscra LycuNea (Ach.) Nyl. Scandin. p. 107.
9. GYROPHORA PROBOSCIDEA DC.
10. LecanoRA LoBuLaTA (Smrf.) cum Lecan. stra-
minea el contractula NY].
411. Lecaxora cRexaTA Nyl. Lapp. or. p. 130, el
Lecan. vitellina Ach.
12, LEGANORA STRAMINEA (WhlInb. ).
13. Lecanora supraDiosa Nyl. (f. thallo flavente in-
signis) et Lecan. atrynea Ach. cum f. cenisia ACh.
14. Lecaora griezvpTa Norrl., Nyl. in J‘lora 1881,
p. 4.
45. Lecanora sugranians NylL Spermatia longit.
0,010-14 millim., crassit. 0,0005-6 millim. — Etiam
Lecan. lacustris (With.)._
LEcanorA FuscaTA (Schrad.) Nyl.
17. LEcaxoRA smara@puLa (Whinb.) Nyl.
. PERTUSARIA GLOMERATA (ACh.).
pd
sa
=
QO
. PERTUSARIA RnODOLEUCA Fr. fil.
20. PerTusanIA susrLicanNs Nyl. in Flora. Thallus
albus rugoso-inæqualis diffractus subdispersus ;
be
ce)
apothecia in protuberantiis thallinis superficialibus, 7
quasi collapso-depressis, subradiatim rosaceé ali-
quoties subplicato-rugosis, sparsis (lait. 4-5 millim.),
longit. 0,036
basi constrictis; sporæ 8næ ellipsoideæ,
48 millim., crassit. 0,24-30 millim. Iodo gelatinà
hymenialis vinose fulvo-rubescens (sporarum Be
toplasma similiter reagens). — In Lawrence-insula.
_ Species maxime insignis, notis allatis facile dd.
(us, sed .
idis de
pressulis) K (CaCl) auranliaco-erythrinose maculal&
stincta. Thallus reagentibus meis non affec
protuberantiæ (polyhymeneæ ostiolis pall
— 245 —
Spermogonia non visa in specimine parco in collec-
tione obvio. :
21. LECIDEA SUBDUPLEX Nyl. Scandin. p. 201, Lapp.
07. p. 145. Sporæ longit. 0,010-14 millim., crassit.
0,004 millim. Saxicola.
22. Lecipea iNcoNGRtA Nyl. Scandin. p. 218. Thal-
lus K—.
23. LEGIDEA TENEBROSA f. subsparsa Nyl Differt a
typo thallo {obscure vel dilutius cinereo) granuloso-
areolalo, areolis convexis sæpe sparsis in hypothallo
airo (facie ita thalli fere Lecideæ atroalbæ).
24. LEGIDEA pracuysrora Fr. fil. Scand. p. 501.
Ecrustacea. Sporæ subglobosæ, longit. 0,005-6 mil-
lim., crassit. 0,0045 millim.
25. LEGIDRA LAURENTIANA Nyl.in Flora 1885, p. 440.
Subspecies forsan L. contiquæ vel accedens ad Z.
Meiosporam. Thallus albidus tenuiter squamuloso-
aréolatus; apothecia (latit. circiter 0,5 millim.)
plana Marginata vel demum convexa immarginata ;
Sporæ subgloboso-ellipsoideæ, longit. 0,010-14 mil-
lim., crassit. 0,008-0,010 millim. Iodo gelatina hyme-
nialis cœrulescens, dein thecæ vinose rubescentes.
Cæleris notis conveniens cum L. meispora. — In
Lawrence-Insula.
26. Lecipea ALPICOLA Schær, cum Lecan. atrosul-
Phurea et sSubradiosa.
21 Lecibea ATROALBENS Nyl. vix differt a L. atro-
albescente Nyl. in Flora 1884, p. 216. Thallus albidus
Vel albido-flavicans, granulato-areolatus (K ferru-
8ineo-cinnabarinus, 1 +): sporæ nigrescentes 1-sep-
late, longit, 0,021-27 millim., crassit. 0,010-14 mil-
‘
cies L. atroalbicantis Nyl.
28. LECIDEA CONFERVOIDES DC.
29. LEGIDEA GEMINATA Flot.
30. Lecipga arrocæsiA Nyl. in Flora 1876, p. 2
Sporæ nigrescentes, longit. 0,022-25 millim., crassil.
0,008-0,011 millim.— Crescens cum Lecan. atry:
nea, etc. | 4
31. LEGIDEA parapnANEzLA Nyl. in Ælora à
p. 457.
32, VERRUGARIA LÆVATA Ach. (Flot. Zich. Séles.
47). Sporæ longit. 0,010-14 millim., crassit. 0,006
millim. Spermatia recta longil. 0,005, crassit. 0,001
millim.— Quoque V. acrotella Ach. |
33. VERRUGARIA MAURA (Whlnb.).
34. VERRUCARIA CHLOROTICA ACh.
°85. VérnucantA LerTaLeoines Nyl. in Flora 187
pe 1% |
36. VERRUCARIA suBLEGTISSIMA Nyl. in Flora Îè
p. 441. Thallus virescens vel cinereo- -virescens,
nuis, rugulosus vel passim subgranulato- inæqualis
apothecia testaceo-rufescentia semiglobose promi
nula, subnuda vel plus minusve obtecta (latit. 0,3
0,5 millim.): sporæ 8n&æ bacillari-fusiformes 5-7-50
late, longit. 0,027-34 millim., crassit. 0,003-4 milli
ludo gelatina hymenialis non tincta. — Facile St
tur pro VW. lectissima, sea ditfert jam sporis multo
teouioribus et pluries septatis.
IV. — BEHRING-INSULA.
Vega diebus 31 julii-2 augusti 1879 morabatur ad Behring-
insulam silan Prope oram Kamtschaticam latit. boreal cir-
ciler 55° in mare Behringii. Saxzum hujus insulæ est traclny-
licum. Lichenes a cl. E. Abnquist collectos vidi sequentes. |
400 À. — Lichenes ramulicolæ.
À Caricuu PRxGEDENS Nyl. in Flora 1867, p. 370,
… Ê tenellum Nyl. (sporis longit. 0,010-12 millim., |
F _Crassit, 0,005-7 millim.).
4 1 bis. PanmeriA ocivacEA Ach. , Nyl.
2. LEcanora CÆSIORUFA (Ach.) Nyl. et * Lecan.
_ cinnamomea (Fr. fil). |
3, Lxcanora MNIARŒA Ach. corticola.
4. Lecaxors ruscescexs Smrf,, Nyl. (sporis globu-
losis).
0. LEGANORA nAGENI (Ach.) subsimilis Lecan. anop-
… ze Nyl. in For 1881, p. 531, sed sporis longit.
0,009-0,011 millim.. crassit. 0,004-6 millim.
6. Lecanora symwicrera el f. calvescens Nyl. (hæc
_ Crustacea et apotheciis fuscescentibus).
r E
8. Lecipr HYALINIZA Nyl in Flora 1885, p. 443.
s tenuissimus indistinctus ; apothecia
à planiuscula vel convexiuscula, sub-
(latit. 0,2-0,3 millim.), sporæ 8næ ob-
Ongæ vel fusiformi-oblongæ, 3-septatæ, longit.
M6 millim., crassit. 0,003 millim., paraphyses
PA discrette, epithecium inspersum et hypothe-
Clum incoloria. lodo gelatina hymenialis vinose ru
ds DU —
bescens. — In insula Behringii super ramulos, socia |
Lecanoræ fuscescentis. — Accedens ad Lecideam
epixzanthoëdem, sed diversa notis allatis. Facie fere
Lecideæ albohyalinæ, at sporis 3-septatis.
9. LecIpEA TENEBRICOSA (ACh.) Nyl. Scandin. p. 201.
10. LEGIDEA MYRiIoGARPA F. punctiformis.
11. LecipEA MELINA Kphb. lignicola cum Lecan.
pallescente.
'
B. — Terrestres et muscicolæ. De
4 Homopiou cRENaATUM Nyl. in Flora 1875, p. 106
{sub Collemodio). Facie fere Pannariæ muscorum
minoris. Sporæ leptogiomorphæ, longit. 0,025-27
millim., crassit. 0,012-14 millim. se
2. SPHÆROPHORON CORALLOIDES Pers,
STEREOGAULON ALPINUM Laur.
CLaponra pyxipaTA (L.) et * pocillum Ach.
C£ADoNIA prvursA (Del.).
CLADONIA CORNUGOPIOIDES (LL).
CLADONIA BELLIDIFLORA et var. gracilenta (ACh.):
RAMALINA MINUSCULA Nyl.
ALECTORIA NIGRICANS (Ach.) et Al. ochroleuta
(Ehrh,). :.
10. ALECTORIA DIVERGENS (Ach.).
11. CerrariA crispa Ach. et f. subtubulusa (Er).
12. Cetraria DEuiser var. submedia Nyl. in Norrl.
Lapp. p. 323.
13. CErTRaRIA NiGRicans Nyl.
1%. PLarysma cucurzarum (Bell.).
45. PLarysua xiIVALE (L.).
16. Lopania LiNITA (Ach.).
&
Ferrer
— 249 —
17. NEPHROMIOM PARILE (Ach.).
18. PeuriGerA scaprosa Fr. fil
19. PELTIDEA ApnTnosa * verrucosa (Web.) Nyl.
Scandin. p. 88.
20. PANNARIA BRUNNEA (Sw.).
21, Lecanora CÆSIORUFELLA Nyl. in Flora 1885, p.
442. Thallus albidus tenuissimus continuus : apo-
thecia late ferrugineo-rufella biatorina (latit. 0,2-
0,6 millim.) ; Sporæ longit. 0,008 -0,014 millim.,
_ Crassit. 0,004-6 millim. — Super ramulos fruticulo-
rum vel herbarum destructarum in Behring-insula.
— Similis Z, Cæsiorufæ, sed sæpius minor, sporis
Minoribus,
22. LEGANORA JUNGERMANNIx (VahL.).
23. LECANORA cERINA * stéllicidiorum (OEd.).
24. LECANORA TuRFACEA (Whlnb.).
25. LECANORA TARTARRA (L.) et var, frigida (Sw.).
26. PERTUSARIA GLOMERATA (Ach.). Spermatia acicu-
lari-fusiformia, longit. 0,008-0,011 millim., crassit.
0,0005 millim.
27. PERTUSARIA OCULATA (Dicks.). Spermatia longit.
0,0035 Millim,, crassit. 0,0005 millim.
28, PERTUSARIA PANYRGA (Ach.).
29. Lecrpga CUPREA Smrf.
30, LEGIDEA BERENGERIANA (Mass. ).
31. Lecrpea TorNoExsis Nyl.
32. LEcipra PEZIZOIDEA f, muscicola Smrf. et f, co-
_ l'alloidea Nyl. Lapp. or. p. 156.
| LEGIDEA HenpARun Hepp.
34, Lecipga ERYTHROPHEA Fik. Super herbas de-
Structas.
— 250 —
35. Lkcipea SreREOGAULORUM Fr. fil, Nyl Zapp. or.
p. 182, Super Sfereocaulon alpinum. |
36. LECIDEA ARCTICA Smrf. :
37. LEGIDEA ALPESTRIS Smrf. el * L. limosa Ach,
Nyl. Scand. p. 221. Sporæ in limosa longit. 0,008-
0,012 millim. , crassit. 0,0025-35 millim. Iodo gela
_ tina hymenialis Pr erenss præcedente cœrulescen-
tia levi,
38. LECIDEA RHEXOBLEPHARA Nyl.
39. LEGIDEA Arrinis Schær.
C. — Saxicolæ
1. Evopsis GRANATINA Smrf.
2. PLarysma nivazE (L.). Saxicola cum Pa
alpino.
3. PLATYSMA FABLUNENSE (L.) Nyl.
4. PARMELIA ALPICOLA Fr. fil.
5. PuyscrA BALANINA (Whlnb.).
6. NEPHROMIUM paRILE (ACh.).
8. GyroPHorA poryrnycra (L.) et Gyr. hyperborea
(Hffm.).… ,
9. Lecanora grTesiÆ Nyl. in Flora 1885 , p. #
Similis Lecanoræ murorum, sed sporis oblongis (vel
subfusiformi-oblongis) uni-septatis, longit. 0, 009-
0,014 millim., crassit. 0,0035-0,0045 millim. — Supra
saxa in insula Behringii. — Thallus coloris viteHini,
opacus, radiis turgidis (latit. fere 0,4 millim.). AP
thecia aurantiaca zeorina. Spermatia longit. re
0,0025 millim., crassit. 0,0005 millim.
10. LecaNona ELEGaNs (Link.).
11. LEcaNORA GRANULOSA (Muell. microgon.)
: 12. LE&CANORA LOBULATA Smrf. cum Lecidea confer-
D voies,
—_ 43. LecANoRa virerrana Ach
D 12 Lecanona pracopizans Nyl. Scandin. p. 290.
. 15. Lecanora coNTrAcTuLA Nyl. Lapp. or. p. 126.
D 16 LécaNona roLyTRorA (Ehrh. ). |
É. - 17. LecaNora pEniTRopa Nyl. in Ælora 1885, p. 440.
_ Thallus flavidus sulphureus rimoso-diffractus, sat
Lenuis (crassit. circiter 0,5 millim.), firmus, ambitu
à leviter nigrescente et summo ambitu cingente albo-
É byssino ; apothecia pallido-rufescentia plana (latit.
circiter 0,5 Millim.), margine thallino firmo integro
cincla ; Sporæ ellipsoideæ, longit. 0,009-0,012 mil-
. Jim. crassit. 0.,006-7 millim. Iodo gelatina hyme-
_ nialis Cœrulescens, dein vinose fulvescens. — Sub-
species videlur Z. Polytropæ, {hallo magis evoluto
et byssino-cincto, facie accedens ad L. sulphuream,
Sed apotheciis diversis. Spermatia arcuata, longit.
0,018-23 Millim.. crassit. 0,0005 millim.
18. Lecavora ATROSULPHUREA * Diformis (Fr. sub
Lecidea). Sport longit. 0,007-11 millim., crassit.
| 0003545 millim. Iodo gelatina hymenialis dilute
(Cœrulescens, dein subincolor. Thallus K (Cal)
_€rythrinose reagens.
19. Lecanona PERSPERSA Nyl. in {lora 1885, p. 440.
Thallo flavido-albido, sat minute granuloso, granulis
SParsis; apotheciis Sæpius nigrescentibus convexis
(atypicis) Subnudis, Reactio thalli et epithecii sicut
n L. subr adiosa, cujus sit subspecies faciei rece-
denis.
ire
ou Lécañora penntxen Nyl. in Flora 1885, p. 439.
Mallus albidus tenuis evanescens ; apothecia rufe-
— 252 —
scentia plana, demum convexa (latiL.0, 5-0,9 millim.}
sporæ 8næ ellipsoideæ, longit. 0,008-0,011 millim.,
crassit. 0,004-5 millim., paraphyses non bene dis-
crelæ, epithecium (in lamiua tenui) luteo-rufescens. :
lodo gelatina hymenialis fulvo-rubescit præcedente
cœrulescentia. — Videtur adscribenda ZLecanor®
umbrinæ, notis allatis distincta sin sit salius consi-
deranda sicut forma Lecanoræ dispersæ.
21. LECANORA suBrusca f. campestris Schær.
22, Lecanora rrosecorniza f. sublutior Nyl in
Flora 1881, p. 3 ; 1882, p. 456. Sporæ longit. 0,007-
0,011 millim., crassit. 0,005-6 millim. Differt vix a
finlandica nisi peraphysibus distiactioribus.
23. LECANORA ATRA AcCh. à
24. LECANORA BADIA ACh. À
25. LECANORA ciNEREA (L.) Nyl.
26. Lecanora cNEREo-RurEscENs (Ach,) Nyl. Scan-
din., p, 154, et simul f. critica Nyl. Lapp. 0r. P: 138.
27. LEGANORA LacusTris With.
28. LEGANORA CoMPLANATA Krb. à
29. Lecaxora supsenucra Nyl. Subsimilis L. cine- à
raceæ Nyl. et thallo similiter CaCl erythrinose re |
gente, sed simul medulla 1 bene tinela. Species 4
haud rite cognila forsanque ad stirpem L. cinereæ |
referenda. Spor forte non rite evoluli ellipsoide® :
8næ longit. 0,018-22 millim. , crassit. 0,010-11 ms
alba.
Paraphyses graciles. — Simul eum Lecidea atr0
30. LEGANORA oRNATA (Smrf.). Super tofam.
31. Lecinea melocarra Nyl. graniticola, thallo ue
rascente tenui subleproso apotheciis pallidoluté®".
sporis longit. 0,099-0,011 millim., crassit. 0, #
millim. |
— 9253 —
32. LECIDEA PARASEMA f. latypea Ach., cum Leca-
nora polytropa.
33, LEGIDEA coxrieua (Fr.) et Z. Meiospora Nyl.
34. LECIDEA CRUSTULATA Ach.
35. LecIDEA LrTHoPyILA ACh., Nyl. Scandin, p. 226.
Eliam ecrustacea.
36. LEGIDEA LAGTEA FIk.
37. LECIDEA AURIGULATA * Paupera Fr. fil.
38. LEGIDEA pAUrERULA Fr. fil. Sporæ longit. 0,010-
0,011 Millim., crassit 0,0035 millim.
89. Lecipra PROMISCENS f. /20pS Fr. fil. Scand. p. 501.
40, Lecipga Prrari Hepp. (hypothecio pallescente).
41. LecipEa mocts Whinb
42. LECIDEA TRoOcHODES (Tayl.).
43, LECIDEA PANÆOLA Ach. ;
44. LECIDEA NIGROGINEREA Nyl. (L. morio var. ci.
nerea Schær.) f. incinctula. Thallus cinereus tenuis
Continuus vel subevanescens, hypothallo nigro sub-
Prædominante, ambitu albicans ; apothecia margine
albicanti-suffuso, parva.
45. Lecipea paRAPrANA Nyl. in Flora 1868, p. 477.
Fere var. L. conferendeæ. Hypothecum violascenti-
nigricans medio sæpius dilutiore et centro non ob-
SCurato. Apothecia sæpe botryoideo-glomerulata.
46. Lecipga Myniocanpa DC.
47. Lecipea LEPTOCLINIS Flot.
48. LEGIDEA ALBOATRA (Hffm.).
+49. Lecinea Copetanni (Krb.). Sporæ uni-septatæ,
longit, 0,024-27 millim.. crassit. 0,009-0,011 millim.
Cum Lecidea higrocinerea crescens.
LECIDEA 1XrERNULA Nyl in Flora 1885, p. 440. Thal-
US cinerascens tenuissimus, sparse minute areo-
D ONE us
latus, hypothallo nigro; apothecia latit. circiler
0,5 millim.; sporæ incolores, longit.0,014-16 millim.,
crassit. 0,006-8 millim. (halone involutæ), demum
obscuratæ, epithecium nigricans (Acido nitrico ro-.
sello-tinetum), hypothecium rufescenti - fuscum
Iodo gelatina hymenialis cœrulescens, dein sublu-
tescens. — In insulis Behringii et Laurentii. — Dit:
fert a L. colludente, cujus sit varietas, præsertim
thallo depauperato et sporis minoribus. Variat_
squamulis confluentibus, inde thallus albidus con-
tinuus. K—, I—. :
50. Lecrpra aTroAzBA Flot., Nyl. Scandin. p. 22
51. LecIDEA ALrICOLA Schær. 5
52. LEGIDEA crocraraicA (L.) et var. atroviren
Schær. |
53. LecipeaA postuma Nyl. in Æ/ora 1868, D. 349.
Sporæ longit. fere 0,016 millim., crassit. fere 0,008
millim.
54. LeciDEA Lavara f. confervoides (DC.).
55. Lecipea perINENs Nyl. in Ælora 1885, p: al.
Thallus albidus areolatus tenuis subdispersus ; ap0
thecia nigra superficialia plana, crassule marginäti |
sat difformia (latit. 0,5-0,7 millim.), intus concolori®
_sporæ 8næ nigrescentes ellipsoideo-oblongæ submu-
rali-divisæ, longit. 0,024-30 millim., crassit. O0IE
millim., epithecium sordide obseuratum, hypothe=
cium fuscum. — In Behring-insula. — Inter P°.
træas notis datis distincta. Thallus reagentibus me® |
non coloratus; epithecium Acido pitrico roselle
tinctum.
56. Lecvea evegraæoives Nyl. in Flora 1875, P:
Sporæ incolores 1-septatæ. :
V. — PORT-CLARENCE.
Diebus 22-94 julii 1579 illustrissimus Nordenskiœld cum Vega
nave in ora americuna Freti Behringii portum Port- Clarence
Visitavit {latit. boreal. 65° 15). Hic enumerabimus Lichenes,
quos ibi tum observavit et collegit Dr E. Almquist. Saxum hoc
loco efficitur a catce schistoso, sed adest simul schistum mi-
Caceum.
À. — Lichenes ramulicolæ (præsertim betulicolæ ),
Mmuscicolæ et terrestres.
1. CoLLEMA Tripronxs Nyl. in Flora 1884, p. 219.
Lamina tenuis thalli et gelatina hymenialis iodo
_ fulvo-rubescentes (thecæ præsertim tinctæ),
D 2 Coton TENAX Ach. Thallus I fulvo-rubescens.
Sporæ longit. 0,018-22 millim. Crassit. 0,007-8millim.
3. COLLEMA FÜURVUM * subhéirsutulum Nyl Simile
Collemati furco, sed thallus subtus albido-subhir-
Sutulus. Sterile.
4. Leprociuu MYOCHROUM (Ehrh.).
5. Leprociuu SCOTINUM Ach.
6. Leprocruw PARCULUM Nyl. (Homodium). Thallus
fusco-nigrescens rugulosus tenuis diffractus; apo-
_ thecia Urceolato-innata (latit. circiter 0,2-0,3 millim.),
Margine thallino integro, demum explanata (latit.
25 illim.); sporæ 8næ oblongo-fusiformes 3-sept.,
longit, 0,018-24 Millim., crassit 0,007-8 millim. lodo
_ Selatina bymenialis cœrulescens (thecæ præsertim
_ Apice sic linciæ), sporæ fulvescentés vel fulvo-rube-
D PONS Oiiciogla : —_ Accedit Z. humosum Nyl.,
: Cui similiter thallus intus I fulvo-rubescenti-reagens,
Spuris aliis, elc, :
— 256 —
7. SPHINCTRINA TURBINATA (Pers.). Super thallum
Pertusariæ.
8. SPHÆROPHORON CORALLOIDES Pers.
9. Bæomyces 10MADOPHILUS (Ehrh.).
10, THAMNOLIA VERMICULARIS (SW.).
11. STEREOGAULON TOMENTOSUM Laur.
42, CLaponra pyxipara (L.) et * pocillum (Ach.) et
cervina Nyl.
43. CLaponiA éRAGILIS f. elongata (Ach.).
14. CLADONIA DEGENERANS f. éachyna (Ach.)-
15. Cranonia cmispara (Ach.) et £. cetrariæformis
Del. (eadem lævior, minus evoluta datur in Coem.
Clad. Belg. n° 200).
16. CLADONIA GENOTEA (ACh.).
17. CLaponia cyANIPES (Smrf.).
18. CLanoxia acumixaTA (Ach.) Norrl. 4. L. F. 51.
19. CLanonia squamosA Hffm.
20. CLapoxia sussouamosa Nyl. Thallus K +.
21. Craponra corxucæiornes (L.) Fr. et x pleuroia
rs
2. CLADONIA DEFORMIS (L.).
23. CLADONIA DIGITATA (L.).
24, CLADINA RANGIFERINA (L.).
25. CLADINA syLvaTIcA (Hffm.).
26. CLapixa uncrats (Hffm.).
27. CLADINA AMAUROCRÆA (FIK.).
28. RamaLiNa mixuscuLa Nyl.
29. CETRARIA ACULEATA (Ehrh.) -
30. Cerrana crispa (Ach.). Variat altit.
timetr.
31, CETRARIA Nicricanxs Nyl.
7-9 cen-
— 201 ——
32. CETRARIA DELISEI var. submedia Nyl. in Norrl.
Lapp. p. 323.
33, CETRARIA ISLANDIGA (ET
34. PLATYSMA cucuLLATUM Hffm.
30. PLATYsMA Nivaze (L.),
36. PLarysua TiLEsrT Ach.
37 PLarysma sæpixcora Hffm. f. minuta, ramulicola.
38. PLATYSMA SEPTENTRIONALE Nyl.
39. ALECTORIA OCHROLEUCA (Ehrh.) et A£. nigricans
(Ach.).
40. ALEGTORIA prvERGENS (Ach.).
| 41, DacrÿziNa argrica Hook.
| 42. EVERNIA rramNones (Flot.).
43, PARMELIA SULCATA Tayl.
44. PARMELIA on vACEA Nyl.
45. ParmELtIA AUSTERODES Nyl. in Æ/ora 1881, p. 537,
Super ramulos. S
| 46. ParMELIopsIs AMBIGUA (Wulf.).
D 47 Panrngtionsis ALEURITES (ACh., Smrf.) Nyl.
| 48. LoBaria civrra (Ach.).
|
À
:
49. Payscra MUSGIGENA (Whlnb.), apotheciis immer-
sis demum Margine thallino coronatis (ut in Ph. ve-
Austa),
| 90. SoLorrva SPONGIOSA (Sm.),
; 91. NEPHROMA EXPALLIDUM Nyl.
92. PeLripes APHTHOSA (L.),
03, Perrine VENOSA (L.).
94. Pecricera SGABROSA Fr. fil. Thallus sublutescens.
55. Panvanra BRUNNEA (Sw.).
6, LEcaxoRA TETRASPORA Nyl. Delphin. p. 397, Bull.
Soc. Bot. 1863, p. 262, |
17
— 258 —
57. LecaNora smizzrorprorum (OEd.) et f, chloroleuca
(Sm.).
58. LecanorA cæsiorurELLA Nyl. in Ælora 1885, p. .
442. Super ramulos dejectos.
59. Lecanora pyracEA (Ach.), ramulicola.
60. LecANORA MNIARŒA Ach. et var. pachnea Ath.
(hæc apotheciis pruinatis).
61. LECANORA TURFAGEA ACh.
62. LecaNoRA sopopes Ach. Super ramulos cum
Lecidea albobyalina, etc.
63. LecanorA HyrNorun (Hffm.) var. deaurala (Ach.).
64. LECANORA EPIBRYA ACh.
65. LEcANORA cuLanona Ach. Super ramulos.
66. Lecaxora supvrricata Nyl. Supra gramina de-
structa.
67. Lecanora HAGEnI Nyl. (sine spermogoniis).
68. LEGANORA TARTAREA f. /régida (SW.).
69. Lecaxora Ursauiensis (L.). Sporæ 4-8n& longit.
0,055-85 millim., crassit. 0,026-38 millim.
70. Lecanora INæquATULA Nyl. in F/ora 1885, p: 603:
Thallus albidus tenuis subgranulosus aul sublepro-
sus, subdispersus ; apothecia teslaceopallida zeorina
plana {latit. 4-2 millim.), margine thallino inæquali
subgranuloso aut evanescente ; sporæ 8ntæ ellipsoi-
deæ simplices, longit. 0,026-45 millim., erassit. 0.014
23 millim., paraphyses non discretæ. lodo gelatina
hymenialis cœrulescens, dein fulvo-rubescens-
Supra muscos, cum Lecidea pezizoidea. — Anis
L. tartare, thallo etiam CaCl erythrinose reagente ;
mox dignota sporis minoribus. Thalamium clause
rioideum. Spermogonia pallida; spermatit rectas
longit. fere 0,0035 millim., crassit. 0,0005 millim:
— 259 —
71. LecaNoRA GyALEGTINA Nyl. in Flora 1885, p. 603.
Thallus albus, granulato-crustaceus vel subleprosus,
Sat tenuis ; apothecia testaceo-pallida concava (latit.
1 millim. vel minora), extus (perithecio) thalloideo-
obducta ; sporæ 8næ ellipsoideæ, longit. 0,032-44
Millim., crassit. 0,021-23 millim., paraphyses gra-
ciles. Iodo gelatina hymenialis cœrulescens, dein
fulvescens. — Muscicola. — E. stirpe L. tartareæ,
bene notis datis distincta, proxima L. inæquatulæ.
Thallus nec K, nec CaCl reagens. Spermogonia non
| visa.
72. PERTUSARIA BRYONTHA Ach.
73. PERTUSARIA SUBOBDUCENS Nyl. in Flora 1884, p.
kà
4
|
£
cèR
‘4
ru
res
T4 PEeRTUSARIA DAGTYLINA (Ach.).
75. Penrusaria panyrca (Ach.). Papillas habet de-
Mum Subdactylinas ; etiam aliquoties stratose
dactylina (stratis transversis dactylorum 2-5). P.
_ dactylina semper differt jam papillis apice mox K
_ lutescentibus, quod characterem eximium sistit
_ Cusdem. In P. panyrga spermatia recta utroque
_ apiceacuta (subbifusiformia), longit. 0,006-9 millim. ,
Crassit. 0,0007.
76. PERTUSARIA SURDAGTYLINA Nyl. in Flora 1885, p.
603. Thallus albus vel albidus, tenais, illiniens,
lubercula formans, sæpe subdactylina (crassit. apice
_ lurgescente circiter 0,5 miliim.), K violascentia.
Apothecia non visa. — Muscicola. — Accedere videtnr
2. dactylinam ; at bene ab illa distinguitur reac-
_ one indicata.
77. PertusartA TRocHISCEA Norm. Sporæ 6-8næ lon-
Bit circiter 0,080 millim., crassit. 0,034 millim. K—.
— 260 —
78. PerTusartA SOMMERFELTIT (FIK.). Sporæ longit.
0,027-32 millim., crassit. 0,016-18 millim. — Supra
ramulos dejectos.
79. PERTUSARIA CARNEOPALLIDA Nyl. corticola.
80. VARIGELLARIA MIGROSTICTA NyL, cum priore.
g1. Lecinea vernis (L.) et L. meiocarpa Nyl. in
Flora 1876, p. 577.
82. Luca arsouyazNa Nyl. Sporæ hic sæpe 1-
septatæ, longil. 0,008-0,014 millim., crassit. 0,003
millim. lodo gelatina h. fuivo-rubens, præcedente
cœrulescentia obsoleta vel levi. Vix ut forma Sepi
randa.
83. Lecnra wTerNecTEns Nyl. in Flora 1885, p: 604.
Thallus albidus tenuis inæqualis illiniens; apothecia
testaceo-pallida convexa (latit. 0,5-07 millim.), sæpius
aggregata, intus incoloria ; sport&æ 8næ oblongte sim-
plices, longit. 0,012-21 millim., crassit. circiter
0,0035 millim., paraphyses non bene discrelæ, epi-
thecium et hypothecium incoloria. Iodo gelatina
hymenialis fulvo-rubens.— Supra ramulos dejectos:
— Facie L. sphæroidis vel vernalis, sed affinis Z-
sylvanæ, à qua mox distinguitur apotheciis majo-
ribus, pallidis.
84. Lecnea spnæroipes (Dicks.).
85. LEGIDEA SABULETORUM FIK.
86. LEcIDEA TRIPLICANS Nyl.
87. Leupga meomora Nyl. in Stzb. L. H: AT;
Brenn. Hogl. p.91. .
88. LEcIDEA SYNCOMISTA FIK. -
89. Lecmga susruseuLa Nyl. Sporæ 3-septati Jon-
git. 0,014-23 millim., crassit. 0,003 millimr para”
physes apice clavato violascenti-obseurato.
Ê $s ; "a
SAS Lei EE
— 264 —
Pre
90. LECIDEA MUSCORUM (Sw.).
91. LEGIDEA PEZ1Z01DEA Ach. (muscicola Smrf.).
92. Lecipea FEcuNDA Fr. fil.
93. LecibeaA iNsPerarILuS Nyl. Thallus albidus te-
nuissimus continuus ; apothecia nigra (vel fusconi-
gra) convexa (latit. 0,5 millim.), intus-concoloria ;:
Sporæ Snæ incolores globulosæ (diam. 0,008-9 mil-
lim.), epithecium et hypothecium rufofusca, para-
physes non confertæ, gracilescentes. Iodo gelatina
hymenialis vinose rubens. — Parcissime visa —
Species videtur e stirpe L. sanguineo-atræ, mox
distincta sporis globulosis. Syngonidia glomerulosa.
94, LECIDEA DENOTATA Nyl. Thallus vix ullus ; apo-
thecia nigra plana marginata (latit. 0,2-0,4 millim.),
intus alba : sporæ 8næ globulosæ, diam. 0,0045
_Millim., paraphyses mediocres apice fuscescente
(epithecium fuscescenti-inspersum), hypothecium
incolor, perithecium dilute fuscescens. Iodo gelatina
hymenialis Cœrulescens, dein fulvescens. — Supra
Sramina destructa simul cum Lecanora subintricata.
Species bene distincta sporis globulosis. Spermogo-
Dia non visa. Forsan optime prope L. fuscescentem
locum habet.
%. LecibEA rorxoënsis Nyl., super ramulos.
%6. LecIDEA rimosa Ach. Sporæ simplices, longit.
0,008-0,11 millim., crassit. 0.0035-45 millim. lodo
Slatina hymenialis vinose fulvo-rubens, thect
Magis rubescentes.
7 Lecipea assiniLATA Nyl. (f. énfuscata Fr. fil.
Scan. p. 522).
_%8. Lace suBNEGANS Nyl. in Flora 1884, p. 397,
lerrestris. Sport simplices aut uni-septatæ.
— 262 —
09. LEcIDEA PARASEMA * euphorea FIK.
100. LEcrnEA niscrrorMis f. énsignis Næg.
104. LEcIDEA SCABROSA ACh.
102. LecrpeA AFrINIs (Schær.).
103. ARTHONIA MEDIELLA Nyl., alnicola.
104 Vernucaria grvormiLA (Lœnnr. in #lora 1858,
p. 631). Pyrenium dimidiato-nigrum. Sporæ longit.
0,032-36 millim., crassit. 0,017-20.
105. VennucariA PERNIGRATA Nyl. in #lora 1885, à
p. 604 Thallus niger opacus tenuissimus conti-
nuus ; apothecia nigra convexa (lalit. 0,3-0,4 millim.),
pyrenio integre nigro; sporæ 8næ olivaceo-nigre-
scentes oblongæ murali-divisæ , longit. 0,036-50
millim., crassit., 0,015-148 millim. Iodo gelatin
hymenialis fulvescens , sporæ fulvo-rubescentes. —
Supra vegetabilia destructa. — Species notis datis
facile dignota , prope V. nigratam Nyl. Pyrenoc.
p. 34 disponenda.
106. VERRUGARIA NIGRATA Nyl. Pyrenoc. p. 34
Sporæ incolores ellipsoideæ murali-divisæ, longil-
0,040-48 millim., crassit. 0,020-24 millim. Exlus
subsimilis priori.
107. VerrucaniA BryosriLa Nyl. Flora 1864, D: 307,
Thallus cortice nigricante celluloso subgranuloso (g0-
nimioso ex immixto magmate collemaceo) ; apothecia 4
pyrenio integre nigro, latit. fere 0,25 millim. SpOT®
oviformi-oblongæ, longit. 0,038-44 millim., crassit.
0,012-14 millim., paraphyses graciles irregulares.
Jodo gelatina hymenialis non tincla, protoplasma
thecarum fulvo-rubens. — Supra terram musc0”
sulam. — Sporæ sæpius 6næ. Thecæ cylindract#
Pertinet ad stirpem Verrucariæ epidermidis. 4
Es
| à
SITES Hi ON Re ee
He
HE
108. VerRuGaRIA FALLAX Nyl. et simul Verr. puncti-
formis Ach. super ramulos (1).
B. — Saxicolæ (calcicolæ, micaschisticolæ).
1. Gorzemorsis FLorTowiAxA (Hepp.). Supra lapillos
calcareos cum Verrucaria discedente.
2. CoLLEMA MALÆNUM Ach. Sterile modo visum.
3. Leprogium ParcuLUN Nyl. in Flora 1885, p. 601
(Homodium). Thallus fusco-nigrescens rugulosus
lenuis diffractus ; apothecia urceolato-ÿnnala (latit.
circiter 0,2-0,3 millim.), margine thallino integro,
demum explanata (latit. 0,5 millim.); sporæ 8næ
oblongo-fusiformes 3-septatæ, longit. 0,018-24 mil-
lim., crassit. 0,007-8 millim. lodo gelatina hymenialis
cœrulescens (thecæ præseftim apice sic tinctæ),
Sporæ fulvescentes vel fulvo-rubescentes.—Calcicola.
— Accedit L. humosum Nyl, cui similiter thallus
intus I fulvo-rubescenti-reagens, sporis aliis, etc.
4. Picopuonon Pozycarrum Tuck.
9. Puyscra rrisacia (Ach.).
(1) Ex his 110 Lichenibus species, quæ modo super lignum
vel corticem ramulorum (præsertim betulæ) crescunt, seorsim
(a lerrestribus) disjuncti inveniuntur sequentes : Platysma sæ-
Pincola, PL. pinastri, — Parmelia olivacea, — Parmeliopsis
Mbiqua, P. aleurites. — Lecanora pyracca, — L. cæsiorufella,
L. sophodes, L. hypnorum var. deaurata, L. coilocarpa,
chlarona, L. symmictera. — Lecidea erythrophæa, L. fusce-
scens, Stenospora,L. Tornoënsis, L. meiocarpa, L. albohyalina,
L. disciformis. — Pertusaria carneopallida freq., P. panyrga.
» daétylina, — Varicellaria microstieta. — Arthonix mediella,
— Verrucaria fallax, V. punctiformis.
— 264 —
6. Payscia oBsaura * sciastra (ACh.).
7. PANNuLARIA NIGRA (Huds.).
8. LecaNorA PyRAGEA (Ach.). Super schistum mi-
caceum, cum L. umbrina.
9. LECANORA IRRUBATA (Ach.). Calcicola.
10. Lecanona niscerTans Nyl. in Flora 1884, p. 212.
Addatur eam paraphyses habere apice fusco-clavatas.
Spermogonia arthrosterigmatibus, spermatia longit.
-0,003 millim., crassit. 0,001 millim.
41. LecanorA umBria (Ehrh.) Nyl. Spermatia lon-
git. 0,015-22 millim., crassit. 0,0005 millim.
42. Lecanora ocmRomicRA Nyl. in Flora 1885, p. 602:
Thallus ochraceus, tenuis vel tenuissimus, lævigatus,
areolato-rimulosus aut continuus, opacus ; apothecia
pallida minutella (latit. 0,1-0,2 millim.), incavala;
sporæ 8næ subglobulosæ, longit. 0,009-0,010 millim.,
crassit. 0,007-9 millim. Iodo gelatina hymenialis
fulvo-rubescens, precedente cœrulescentia levi. —
Calcicola. — Est Ionaspis Fr. fil., gonidiis chroole-
poideis majuseulis. Apothecia figuræ sicut in L.
Prevostii. Spermatia recta, longit. 0,005-7 millim.,
crassit. 0,0005 millim.
13. LecanorA quaprurzans Nyl. /.c. Thallus macula
dilute ochraceo-lutescente opaca indicatus aut tenuis
areolato-rimulosus ; apothecia pallida plana (atit.
circiter 0,5 millim.), margine thalloideo cincta;
sporæ 4næ ellipsoideæ vel fusiformi-ellipsoide®
simplices, longit. 0,021-38, crassit. 0,015-16 millim,
paraphyses non distinctæ. Iodo gelatina hymenialis
vinose rubescens (precedente cærulescentià levi).—
Calcicola. — Fere vix specie distincta à L. simil
Mass. (L. carneo-pallescente Nyl. in Flora 1873,
3
Ée
’
À
:
RES
#e
Ge CR RS ES dd ES à cs MN En DEP RS ET US fon ions gr e. PSS été ESS Te cd
ras ee ROM re FE: DRE un k
— 265 —
p. 292, 1874, p. 318), sporis forsan constanter qua-
ternis maxime differens. In stirpe L. cinereæ.
14. LECANORA SUAVEOLENS (ACh.).
15. LEcaNORA LÆVATA * candida Anzi videtur, sed
spermogonia non visa.
16. Lecanora BeLoNIOIDES Nyl. Lapp. or. p. 139;
Flora 1867, p. 370.
17. GYALEGTA coNvarIANS Nyl. in Flora 1885, p. 602.
Thallus indistinctus (macula pallido-ochracea indi-
catus); apothecia pallido-lurida, supra nigricantia,
integre marginata (latit. circiter 0,3-0,4 millim.);
Sporæ 2-4næ oblongæ vel ellipsoideæ, murali-divisæ,
longit. 0,024-62 millim., crassit. 0,011-0,016 millim.,
épithecium et perithecium (hoc saltem latere interno)
_ füuscescentia, paraphyses graciles, hypothecium in-
color. [odo gelatina hymenialis lutescens, sporæ tum
fulvescentes. — Super saxa calcareo-schistosa. —
Species peculiaris, notis datis facile distincta. Goni-
dia mediocria vix chroolepoidea.
18. Lecinga povrexsis Nyl. Sporæ ellipsoideæ vel
lusiformi-oblongæ, long. 0,015-20, er. 0,007-9 mill.
19. Lecipga canpipa Ach.
20. LECIDEA ENTEROLEUCA (Ach.) Nyl.
21. Lecipga conriqua * meiospora Nyl.
22. LEGIDEA CRUSTULATA (Ach.).
LEGIDEA curoNEA Norm. Spec. loc. nat. p. 355
(5). Frequens. Thallus albus farinosus continuus
(demum rimosus), sat tenuis, maculas minores for-
&
Mans ; apothecia nigra plana, margine firmo, peri-
Mecio epithallino-suffuso lecanoroidea (latit. fere
: de Millim.) ; sporæ 8næ incolores (vetustate nigre-
E les), ellipsoideæ, 1-septatæ, longit. 0,015-18
008 ;—
millim., crassit. 0,010-11 millim., epithecium vio=
lascenti-obscuratum, hypothecium fuscescens. lodo
gelatina hymenialis bene cœruleseens, dein thecæ
fulvescentes. — Calcicola. 1
24. LECIDEA EXCENTRICA AC. He
25. VEennucARIA THELEODES Smrf. sporæ longit.0,060-
{00 millim., crassit. 0,045-50 millim. Variat apothe-
ciis denudatis. Ps
26. VERRUCARIA DISCEDENS Nyl. in /ora 1885, p. 602.
Thallus lurido-fuscus vel nigrescens, tubereulà |
monohymenea sistens (latit. circiter 0,4 millim);
apothecia pyrenio demum integre denigrato, à thallo
_ induta; spor&æ 8næ incolores murali-divisæ, longit.
0,032-56 millim., crassit, 0,012-23 millim., gonidi-
mia hymenialia minuta, breviter oblonga (longit.
0,004 millim., crassit. 0,002 millim.) vel subglobu- .
losa (diam. circiter 0,003 millim.). — Calcicola fre-
quens. — Species prope V. clopimam disponenda,
sporis 8nis incoloribus peculiaris. Inter tubercula
thallina vestigia furfurosa obseure cinereo-nigre-
scentia vel fuscescentia sæpe adsunt. Apothecia
thallino-obducta, pyrenio juniore pallido, plus 1
nusve parte supera obscurata. Variat cinereo-suffusa.
27. VerRuGARIA OBTENTA Nyl 4 ce. Thallus albidus :
tenuis subcontinuus; apothecia in prominentiis 4
thallinis convexis (latil. 0,6-0,8 milllm.) obäucenti
tibus contenta, pyrenio integre nigro; Sporæ RS.
incolores oblongæ vel oblongo-ellipsoideæ, mural
divisæ, longit. 0,048-65 millim., crassit. 0,022-34
millim. lodo gelatina hymenialis et sporæ fulvo” ,
rubescentes. — Calcicola.— Accedit ad P: fartilem 4
Nyl. in Flora 1881, p. 7, a qua differt pyrenio integre
nigro, sporis nonihil minoribus et minus crassis.
Apothecia thallino-obducta, ostiolo denudato nigro.
28. VerrucariA ExaLgipA Nyl. in Flora 1883, p. 603.
Thallus albus farinaceus, sat tenuis, subdispersus ;
apothecia pyrenio intègre nigro, prominula; sporæ
_8n& incolores ellipsoideæ murali-divisæ, longit.
_0:027-35 millim., crassit. 0,016-18 millim. — - Calci-
: 29. VerRucARIA INTERCEDENS Nyl. Pyrenoc. p. 33.
_Thallus tenuis albido-cinerascens, passim areolato-
rimulosus. Sporæ ellipsoideæ murali-divisæ longit.
0,023-30 millim., crassit. 0,012-21 millim. — Supra
_Saxa argillaceo-schistosa.
30. VERRUGARIA HYMENOGONIA Nyl. Pyrenoc. p. 32.
31. VeRRucARIA pyreNopnona Ach. Thallus cine-
rascens tenuis. Sporæ ellipsoideæ 1-septatæ, longit.
22-28 millim., crassit. 0,011-14 millim. — Super
_Saxa calcarea.
3. Venrucania Aurunrnr (Mass., V. incavata Nyl.
| Scandin. p: 273). Pyrenium integre nigrum, im-
Mersum. Sporæ 1-septatæ, longit. 0,030-36 millim.,
Grassit. 0,042-15 millim.
33. Vennucarra opnicnescexs Nyl. in Æora 1875,
: 362. Thalli macula cinerascenti-umbrina vel sub-
igricans. . longit. 0,025-27 millim., crassit.
004041 m
34. eo MurRAuS Ach. — Quoque adest f.
‘'osula, {hallo obscuro.
0. VEnnUGARIA INTEGRA Nyl.
“4 VERRUGARIA PROMINULA Nyl. Armor. p. 411. Sporæ
— 0,009- 10 millim., crassit. 0,006 millim.
€
— 268 —
VI. — OBSERVATIONES.
I.— In Lich. Middendorffianis 1886 enumeravi spez .
cies haud paucas Ochotienses e Sibiria orientali.
Novitiæ ibi definitæ sequentes adsunt.
1. STEREOCLADIUM APOGALYPTICUM Nyl. (Stereocaulon
p. 1). Thallus albidus vel albido-pallescens, fère
mediocris (altit. 1/2-2-pollicaris ), cæspitose divisus,
apicibus deplanatis subfoliaceis firmulis subrugosis
vel rugosis marginibusque crenato-crispis Magls
albicantibus , stipitibus late versus basin fusco-
nigricantibus (crassit. circiter 0,5-1 millim.) nudis,
sursum subtus parte subfoliacea tomentosa. Ap0-
thecia non visa. Spermogonia frequentia ; spermalia
recta vel subrecta, longit. 0,0045-65 millim. Cepha-
lodia olivacea, syngonimiis sirosiphoideis. Cortex
sæpe subareolato-diffractus, hydrate kalico præser-
tim marginibus flavescens. Lichen faciei recedentis
obiterque visus haud absimilis cuidam Ramalinæ
pollinarice.
2. ALEGTORIA DiveRGeNs (Whlnb.) Nyl. Lapp: ss
p. 112, fertilis in insula Æsæ. Apothecia geniculis
thalli vel ramulis adnata (latit, 1-6 millim.) SPadi
cea vel thallo fere concoloria, concaviuseulà aut
planiuscula, margine thallino crenulal
ce jus
aut tuberculis obsoletis nonnihil exasperato, Fr
sublævi cincta; sporæ 8næ incolores ellipsoideæ SIM
plices, longit. 0,008-10 millim., crassit. 0,0045-59
millim.Spermogonia tubercula parv
spermatia acicularia ete., ut indicatur in NY
din. p.71
L: SE à
4
o-inæquali
— 200 —
3. PLATYSMA særiNcoLa * puscius Nyl p. 2, thallo
obscurius fuscato quam in typo et nonnihil fere
_ Majore, constantius lacunosulo vel lacunose inæ-
quali, sporis subgloboso-ellipsoideis (longit,0,006-7
_ Millim., crassit. 0,0045-55 Millim.). — Stanovoi-
Chrebet, ramulicola.
À. Puysaa ecapnera Nyl. p. 3, Similis Physcie
bscuræ brevius laciniatæ, colore autem thalli cer-
L vino vel cervino-pallescente , laciniis breviusculis
_ imbricatis crenatis depressis ; apothecia fusea
(latit. 3.5 Millim.), margine thallino integro (lævi)
cincta; sporæ longit. 0,025-27 millim., crassit.
_ 0,011-45 millim. Maxime affinis Ph. obscuræ, eadem
lextura thallina, spermatiis oblongis (longit. 0,003-4
_ Millim., crassit. 0,0015 millim. ), sed color fere PA.
_ Aquilæ,
5. Ceteroquin e Lichenibus Middendorffianis hic
citandi sunt sequentes, qui non inveniuntur in col-
lectione Behringiana : C{adonia ecmocyna, Usnea
longissima ACh., Alectoria jubata, Al osteina Nyl.,
Platysma Pinastri (Scop.), Peltigera malacea
Ach, Membranacea Ach., polydactyla (Neck. ),
… Lobarina scrobicutata (Scop.), Umbilicaria Muehlen-
: bergii (Ach.), Lecanora albetta (Pers.), Lecidea
_ “éeri; de locis quorum singulorum videatur 1. c.
_ ΗQuoa adtinet ad Lichenes supra allatos e Port
_ Clarence Mmemoretur in Proceedings of the United
_ Siates National Museum june 1884: List of, and
notes Upon, the Lichens collected by T.H. Bean
“Alaska and the adjacent region in 1880, by
LT Rothrock. Species ibi 110 enumerantur.
— 210 — .
Determinationes recognovit Dominus Willy.
Tamen haud paucæ dubiæ videntur, ut ex: 8;
Ramalina geniculata, Sticta pulmonaria, Placo-
dium murornm, PL. variabile, Pertusaria ©
munis, P. velata, ete. Quædam species a D" E.
Almqvist non observatæ hic enumerantur, quales
sunt Platysma lacunosum, Pl. glaucum, Physcia
partetina (e Port Clarence), Nephroma arcticum
etc. Platysma Richardsoni in utraque collectione |
deest.
III. — Comparandi causa hoc loco dare liceat defini- :
tiones Lichenum duorum sequentium :
1. ALECTORIA DIVERGESGENS Nyl. in Bullet.
Fr. 1887, p. 20. Thallus castaneo-fuscescens subte-
retiusculus erectus ramosus (altit. circiter 2 CE
timetr.), ramulis attenuatis divaricatis apicibus
subnigricantibus ; apothecia castaneo-badia
1-2 millim.), lateralia, ramulo appendiculata ; Spore
8næ oblongæ, longit. 0,040-11 millim., crassi <
millim. lodo gelatina hymenialis cœrulescens;
fulvescens. In China, Yunnan, in monte Tsang
altit. 4000 m., super ramulos. — Species notis datis
ab omnibus ceteris distincta. Variat thallus pass
subcanaliculatus.
2, ALECTORIA cErRARIZA Nyl Thallus castan
fuscescens subcompressus ramosus erectus (altit.
circiter 2 centimetr.); apothecia badio-ni
(latit. 2-3 millim.), terminalia; sporæ 808 ©"
des minutæ, longit. 0,005-8 millim., crassit. 0,002
35 millim. Iodo gelatina hymenialis fuIVes®.
Soc. bot. ;
(latit
dein
-chan, +
cor
es ge
RD PO eh PER OU re PL NE D SE er
Lu
4
É
Le
|
+
;
;
ne
“
ï
DSi
Super Pinum contortam in Oregon, Tellanock {misit
D° Eckfeldt). — Comparanda cum 4. divergescente,
quæ thallum habet teretiusculum, sporas majores,.
Thallus lamina tenuit rubescens. Spermatia bifusi-
formia, longit. 0,0045 millim., crassit. 0,0005 mil-
lim. ; sterigmata breviuscula. .
IV. In præfatione brevi hujus commentarii de
theorïis mentionem feci Lichenologiam hodie velo
physiologiæ spuriæ obfuscantibus. Atque hoc re-
spectu memorare fas sit recentissima experiment a
. Domini G. Bonnier, jam inclyti sua synthesi bryo-
lichenica, cujus ope ex initiis muscorum creaverat
_ Lichenes, quasi operatione mirifica chemica, et qui
une mutata methodo ope « Algæ » facit Lichenes ra-
tione schwendenerismo solito magis conformi. Sic
D. Bonnier sporas (baptizat eas Fungos) variorum
Lichenum cultursæ disponit etadmiscet « Algam »; ex
illa mixtura brevi tempore nascerentur Lichenes
varii, quorum Sporas experimento adhibuit, et di-
Guniur ji « synthesi algæ et fungi » orti. Hocce
ubique in scriptis botanicis periodicis ab auctore
Promulgatum vidimus. Quid autem serium in ejus-
Modi historia inest? Primum enim auctor disquisi-
tionem sinceram suscipiens indicare debuerat, at
_ leglexit, qua Alga (qua specie Algæ et ubi lecta?)
am
— 212 —
viditadhuc creator bryo-lichenicus rem gravissimam,
nempe quemque fere Lichenem habere formam
gonidicam suæ speciei propriam et ita gonidia esse
plus minusve diversa apud Lichenes diversos, cha-
racteribus subtilibus inter se differentia, neque alibi
in natura occurrere quam in thallis. Quomodo tum
algam synthesigenam obtinet? Viri maxime in his
rebus experti gonidia libera identica cum thallinis
aullibi inveniunt; pro experimentis igitur schwen-
denericis allatis hæc corpuseula necessario deficiunt
nec inservire possunt. Obstat simul ea nullo modo
a prothallis nec seligi posse nec prehendi vel sibi
adduci, sicut jam pluries animadverti. Qui itaque de
iis loquuntur accommodatis ad sermina lichenospo-
rarum, quibuscum cultura coalescerent ad forman-
dum thallum licheneum , certissime meras fabulas
exponunt ejusdem farinæ ac microgonidismus
vel etiam pejoris. Congruentia systematica , qui
semper adest in textura thallina Lichenis cujus
cumque inter gonidia et cetera elementa anatomicà
ejusdem, communem suum characterem in S20°
systematica junctim exprimens, omnem schwende-
neriam repudiat absoluteque refellit. Haud aliter
spermogonia systematice apud Lichenes CU ur
thallis connexa parallelismum demonstrant orgale
cum cum apotheciis eorundem et respectu syste
matico æqualis sunt ponderis ac hæcce.
_ Pyrenop sei.
U0pSiS granatina Sri M, IV:
hmalea (Smrf.). I, I
Homopsidei.
“lliscarn endocarpoides N y1, IL.
… Lichinei,
gium asperellum (Ach.). I.
Collemei.
SSa Symphorea (DC.). II
nopsis x rome 4 à
ne Nyl.
*triptodes Nyl
trip hide 3 IT.
lenax Ac
Foum (Ehrh.). V.
opsis Somplicatula Nyl. IL,
TABULA SYNOPTICA SPECIERUM.
: “rent Lawrence bay.
Port-Clarence.
Calieiei,
Sphinctrina turbinata Pers. V.
Calicium præcedens Nyl. IV.
Sphærophorei.
Sphærophoron fragile Pers. I, IL.
S.coralloides Pers. I, IL, ML, IV, V.
Bxomycetei.
Bæomyces icmadophilus (Ehrh.).
or
Siphulei.,
Siphula ceratites M LT
S. dactyliza Nyl, I
Thamnolia vermicularis (L.). E, IE,
IF,
Pilophorei.
Pilophoron aciculare (Ach.}. IL.
P. polycarpum Tuck. V.
Stereocaulei.
Stereocladium Re
yL
Seboiition denudatum Flk. L
St. alpinum Laur. I, I, I, IV.
St. pulvinatum Schær. I, IL.
St. tomentosum Fr. I, LV.
18
— 274 —
Cladoniei.
Cladonia pyxidata f. chlorophæa
FIk. L.
+ pocillum (Ach.) I, IV.
CI. gracilis f. elongata (Ach.).F, LT,
Vs
CL sobolifera (Del.). IL.
C1. divulsa (Del.). IV.
CL. degeneransf.anomæa (Ach.).I.
-f. haplotea (Ach.). IL.
f. trachyna (Ach.). I, V.
CL. lepidota (Ach.). IL.
CL. crispata (Ach.). V.
Ci. acuminata ( ie Y.
CL subsquamo
V:
C1. Lt hat (L.)I, IL, IV, V.
* pleurota EL.
C1. bellidiflora (Ach.). LE, ILE, IV.
C1. deformis (L.). V
CL. digitata (L.).
Cladina lacunosa Del. IL.
CL. uncialis Hffm. I, V.
CL amaurocræa FIk. I, ILE, V.
* destricta Nyl. IE.
C1. sylvatica Hffm. I, IL, LIT, V.
CL. alpestris (L.). IT, IL.
C1. rangiferina (L.). V.
Cladiei.
Pycnothelia papillaria (Hffm.). I.
malinei.
Ramalina minuscula Nyl. [, I,
HE, IV, V
Alectoriei
ï.
Alectorianigricans (Ach.).I, IL, IV.
A. divergens (Ach.). I L
A. ochroleuca Œhrh.). fe mn +
Dufourea ramulosa Hook. IL. Fe :
Dactylina arctica Hook. à
Cetrariei,
Cetraria Islandica (L.). I, V..
C. nigricans Nyl. I, Hf, Ne :
C. crispa (Ach.). I, à IV, ke de
C. Delisei Bor. IE, L Fe
C. aculeata (Ehrh.}. :
Platysma cucullatum Hffm: "
PI. septentrionale Nyl. ENS
PI. nivale (L.). I, IV. |
PI. Tilesii (Ach.). V ;:
PL Fahlunense (L.). NY. Il, IV J
PI. sæpincola Hffm. V.
Parmeliei. HA
Evernia deversa NyLE +
E. thamnodes (Flot.). IL V:
Parmelia saxatilis (L.)- L
P. sulcata Tayl. IL, V: . à
P. omphalodes (L.)- 1, I, ut. se
P. centrifuga (L.). IL
Lobaria linita gr
peltigerei. Fe
ue rufescens Him: Le
P. scabrosa Fr. fil. put, LV.
Nephroma expallidum Nyl. V.
Solorina Spongiosa (Sm.). V.
S. sacCata (L.). II.
$. embolima Nyl. IL.
Peltidea aphthosa (L.). EL, 1V, V.
P. venosa (L.). IT, V
Physciei.
Physcia albinea (Ach.). II.
Ph. tribacia (Ach.). V.
* sciastra (Ach. Vi A
Ph. balanina (Whinb.). 1, IV.
Gyrophorei.
G. arctica
- hyperborea Lot. Il, IV.
flocculosa (Hffm.). IL.
Polyphylla (L.). y.
De ur
na (Whinb.). II
"NNularia interfixa
P. Migra (Huds.). II, .
Lecano-Lecideei.
Sranulosa (Muell. LI
| Pris NY. L, is
Fe Uata (Smr£.) NyL. L, IL, IN,
Ph. muscigena (Whlnb.). E, IL, V.
yrophora (L.).II, II.
Ach.). 1
brun “tas IL, Ill, IV, V.
yL
“Canora elegans (Link. sé 1, II, IV.
FREE
F
Pepe p
F
Fm
né ei de M D
FRRRRPRERE
1 a
etesiæ Nyl. I, IV.
bracteata (Hffm.). II.
crenata Nyl. I, III.
. placodizans NylL. I IV.
- decrenata Nyl. I.
vitellina Ach. I, IV.
cerina (Ehrh.). I.
“stillicidiorum (Oed.) I, I, I,
V, V.
cæsiorufa (Ach.). : fn IL, IV.
cæsiorufella Nyl.
pyracea Ach. I,
jungermanniæ Vahl. I, II, IV.
sinapisperma (DC.). IE
tetraspora Nyl. V.
. fuscolutea di HE
irrubata (Ach.). IE, V
calva (Dicks.). II.
globulificans Nyl. IL.
nimbosa (Fr.). IL.
mniaræa Ach. I, I, IV, Y.
turfacea Ach. E, IV, Y.
sophodes Ach. If, V.
lævigata Ach. IL.
milvina Ach. II.
disceptans Nyl. II, V.
ee
hypnorum (Hffm.). L, V.
straminea Whinb. II, IL.
contractula Nyl. IV.
saxicola (Poll.) IL.
dispersa Pers. II.
subfusca Ach. IV.
du
Re
ne
; es
L. chlarona Ach. V.
- L. atrynea Ach. IT.
L. epibrya Ach. I, II, V.
L. glaucoma Ach
L. subradiosa St. | If, LL.
_L. perspersa Nyl
L. polytropa Es I, I, IV.
. peritropa Nyl. IV.
+ ere he riiqans IL.
L, vari
:* biformis (Fr.). IV.
L. subintricata Nyl. V..
L. symmictera Nyl. IV.
L. umbrina (Ach.) Nyl. V.
_L. Hageni (Ach.) Nyl. I, IV, V.
_L. prosechoiïdiza Nyl. IV.
L. Behringii Nyl. IV.
L. fuscescens (Smrf.). IE, IV.
me
L. tartarea (L.). I, II, IV, V.
LV,
L. oculata (Dicks.). 1, IE, V.
L. badia Ach. IT, [V
L. atra Ach. Il, IV.
L. lævata (Ach.). IL.
* candida (Anzi). V.
L. cinerea (L.) NyL. IF, IV.
L. epiglypta Norrl. I.
D Jusca Nyl FE.
L. Mrs Whlnb. I, IL.
L. cæsiocinerea sa Nyf 1}
L. subdepressa NyL IL.
L. stygioplaca Nyl. LE
É coaretata (Ach.). L.
L, ornata Srure IE IV.
L. glaucocarpa (W : im) ji
L. smaragdula (Whlnb.)- Lu,
L. discreta (Ach.).IE
L. fuscata (Sehrad.). TE
L. belonioides Nyl. V:
L. rhypariza var. cast
h E
P. leptophora Nyl: LE
P. glomerata Ach- 11,
. Gyalecta foveolaris (Whinb.). I
convarians Nyl, V.
En
es rubiformis (Whlnb.). IE.
QE L. Tornoënsis Nvl. I, IH, V.
“pi Ni Ÿ.
notata
Phæroides Smrf. 14.
Pallidella N yl. LL,
ai
— 277 — à
LP: rhodoleuca Fr. fil. HI. | L. hyaliniza Nvl. IV.
P. subplicans NyL. HI. | L. sabuletorum FIk. IF, V.
P. trochiscea Norm. V. L. triplicans Nyl. II
P. Sommerfeltii (FIk.). V. L. meiobola Nyl Fe
P. carneopallida Nyl. V. L. syncomista FIk:
icellaria microsticta Nyl. V. L. milliaria v. spi Nyl. [LES
L. ternaria Nyl
Urceolaria scruposa (L.). IL. L. allinita Nyl LE
L. suballinita Nyl. HL
alborussula Nyi. El.
subfuscula Nyl. V.
L. muscorum (Sw.). Il, V.
,. herbarum Hepp. IV.
_
rent
RE 4 2
ser
. pezizoidea ani I, HE, HE, y.
. fecunda Er. fil. V.
. Stereocaulorum Fr. fil. IV:
fossarum Duf. I.
rubidula Nyl. I.
speirococca Nyl. I.
arctica Smrf. H, IV.
alpestris Smrf. IH, IV.
. stenotera Nvl. HE, IT.
Dovrensis Nyl. II, V.
limosa Ach. IV, V.
assimilata Nyl. I, H, I, Ÿ.
sublimosa Nyl. I
subregans Nyl. I, V.
vesicularis Ach. IL.
squalida Ach.
Ê
\
$ _ 78 —
. disciformis (Fr.). E, IE.
. leptoclinis Flot. IV.
L. acervulata Nyl. IT.
L. parasema f. latypea (Ach.). IV.
_L. euphorea Flk. IL, V.
L. enteroleuca (Ach.). Nyl. V.
L. diasemoides Nyl. II.
L. incongrua Nyl. IE.
L. caudata Nyl. IT.
L. epiiodiza Nyl. II.
L. lygotropa Nyl. I, IT
L. subtristiuscula Nyl. I.
lugubris Smrf. II.
- L. contigua (Fr.) NyL. I, II, IV.
L. meiospora Nyl. I, IH, IV, V.
L. crustulata Ach. II, IV, V.
L. Laurentiana Nyl. II.
L. declinans NyL I.
L. lithophila Ach. IV.
* L. lactea FIk. IV.
L. auriculata Fr. fil. I, IV.
L. brachyspora Fr. fil HI.
L. promiscens f. inops Fr. fil. IV.
L. pan&ola Ach. If, IV
- L. aglæa Smrf, I.
L. aglæida Nyl. II,
_ L. mesotropiza Nyl. II.
L. armeniaca (DC.). I.
L. subdeusta Nyl. I.
L. paupercula Fr. fil, 1, IV.
L. nigrocinerea Nyl. I, IH, IV.
L. coniops (Whlnb.). II, IL.
L. myriocarpa DC. I, IE, HI, IV.
PRPRE
L. detinens Nyl. IV.
L.
L. alpicola Schær. Il. I, "
L. leucopsepha Nyl: IL
EL, se I, I
nl an à
DÉS 0: LÉ 1e NS DA RL UC D: MAR DA à
coracina (Ach., ae
jemtlandica (Fr. fil.) HI. N
chionea Norm. V.
ochrodela Nyl. I.
decinerascens Nyl. I
expallescens Fr. fil.
colludens Nyl. I. -
infernula Nyl. IV.
Copelandi Krb. 1, IV.
atroalba Flot. IV.
eupetræoides Nyl. a
præbadia Nyl.
atroalbens Nyl. ui.
atroalbicans NyL IL
atroalbescens NyL IE
semotula Nyl. I.
Javata * confervoides(DC.
cminets HARAS Flot. ai
_ Graphidei.
apha gyrocarpa Flot. I,
Bonia mediella Nyl. V.
… Pyrenocarpei,
Re Ni Smrf. V,
. EN
d Bron hepaticum Ach. IL.
4
Vs
v:
1
%;
N.
#
ARÉLAALLAS AAA AAA
— 279 —
V.
exalbida Nyl. V.
subareolata Nyl. II.
pyrenophora Ach. V.
Auruntii Mass. V.
lævata Ach. III. )
devergescens Nyl. IL.
riparia Nyl. E, IL ë
obnigrescens Le 1 VE
N
peloclita Nyl. IL.
maura (Whlnb.). I, IL, FT
ceuthocarpa (Whlnb.). I.
mucosa (Whlnb.). I.
muscicola Ach. IT.
chlorotica Ach. IE, HE.
leptaleoides Nyl. IL.
sublectissima Nyl. HE.
bryospila Nyl. V.
fallax Nyl. V.
Thelopsis melathelia NyL IL
Endococcus erratieus (Mass.). 11.
#
-polymorpha Rothr. List. p. 1). In St. Pauls 119
inter eos ex. gr. Lecideæ stirpis petrææ numerosæ
contra Lecideæ stirpis A ag dd nullæ, etc.
in insulis Freti Mrifgioni AUTRES Soir
crocea, Peltigera horizontalis. — Stereocaulon,
Wright Tuck. Supplem. p. 202 (1858) inde lectur
esse mihi videtur Stereocladium pret
dE Wright (Tuck.).
Idem benigne mihi (paginis præcedentibus so
subjectis) misit haud paucos Lichenes lectos in
Alaska regioneque adjacente Maris Behringiäni Le
D'° Bean (1880), quod corrigere permisit determi
nationes eos respicientes in List D'i Rothrock. Sunt
inter sequentes plurimi non obvii in cols
.D'° Almquist. V.
1. Stereocaulon paschale (L.
2. Ramalina polymorpha * emplecta Ach. {ti
3. Ramalina farinacea (1).
4. Ramalina minuscula Ny1. (est « R. genie
dCi),
5. Usnea dasypoga Ach. Indicatur € Sitka / LC
_sed non vidi inde, |
6. Parmelia cnteromorpha Ach. Est « « œetr
aleurites » Z. c. :
7. Platysma lsbpnoseomn (Ach?: Sitka etc.
— 281 —
8. Plalysma glaucum (L.). Alaska, Cooks Inlet.
9. Ph sé parietina (L.). E Port Clarence us
he p2.
10. Physcia lychnea (Ach.). Citatur sub nomine
« polycarpa Ehrh. » Z. c.
| 11. Physcia melops (Duf.). Nyl Thallus K+. Sub
; _ nomine « Physcia stellaris » 2. c. p. 3.
12. Physcia cæsia Hffm. Sub eodem nomine.
13. Lobaria linita (Ach.), Nomine « Sticta pul-
- Monaria » Z. c.
D w
14. Placodium granulosum (Muell. microgonidio-
_ logi) saxicola in St. Mathew Island Maris Behringiani.
15. Placodium elegans (Link.). Nomine «Placod.
_ Murorum » /. c.
_
€ Placod. murorum var. miniatum » Z. €.
17. Lecanora cœsiorufa (Ach.). « PI. ferrugi-
_neum » 4 c.
18. Lecanora gelida (L.). E Cape Lisburne, etc.
19. Lecanora proserpens Nyl. Thallus cinerascens
Vel albidus, filamentoso-radians, radiis varie discrete
Circumserpentibus (latit. circiter 0,2 millim.), de-
_ Pressis, ramosis formatus, hypothallo obscurato vel
Obsoleto : apothecia nigricantia (latit. 0,5 millim.),
_ Mürgine thallino lævi cincta vel hoc deficiente;
Spor&æ 8næ ellipsoideæ, longit. 0,048-15 millim., cras-
- Sit. 0,007-9 millim., paraphyses fere mediocres. lodo
… elatina hymenialis vinose fulvescens. — Supra la-
_ billos siliceos in Alaska ad Port Clarence el Icy cape.
. —Thallus K non tinetus. Variant radii obscurati et
_ âpothecia lecideoidea. — Sub « Lecan. cinerea » la-
16. Placodium elegans var. tenue (Whlnb.). Ut
— 282 —
tet in Rothr. List p. 4, estque e stirpe L. cinen
Epithecium lamina tenui fuscescens. F
410. Lecanora smaragdula (Whlnb.). Nomi
L. c. « Lecanora cervina ».
_ 41. Lecanora milvina Ach. Est «R. sophodes
2. D:5
12. teur communis DC. Observetur, epitht
cia ubi sunt nigricantia K violaceo-tingi (sic etia
ex. gr. in P. Wulfenü). Lignicola ad Port Clarer
Hoc nomine L. c. p. 5; at simul sub eodem non
saxicola ex Alaska est P. rhodoleuca Fr. fil.
13. Pertusaria glaucomela (Tuck. sub Lecanora
in Genera p. 418). Thallus macula albido-glau
scente indicatus ; apothecia nigricantia lecanorol C
(latit. circiter 1 millim.), receptaculo thalloideo sû
crenato, intus pallida ; sporæ 8næ incolores, longi
0,048-20 millim., crassit. 0,011-14 millim., pariete
crasso, paraphyses graciles discretæ. Iodo gelatina
hymenialis bene cœrulescens. — Lignicola sine |
(legit D' Bean). Ex Tuck. arboricola in California et
Oregon ; comparatur ab eo cum Lecanora oculata
Dicks., quæ etiam facile ducatur ad Pertusaria
nam differentia nulla generica certa obvenit. Affi
P. pupillari Nyl. Scandin. p. 162, quæ differt P
pue sporis minoribus (pariete tenuiore). spermatia
recta long. 0,005-6, cr. 0,0005 millim. La
14. Lecidea Sibiriensis Will. in Rothr. Lisip
Biatora. Thallus albidus vix ullus ; apothecia. tes
ceo-pallida convexa immarginala (latit. 0,2-0,5 mi
lim.), intus albida; sporæ 8næ fusiformes 1-3-sel
tatæ, longit. 0,010-16 millim., crassit. Ü
millim., epithecium et hypothecium
= DS
raphyses vix discretæ. lodo gelatina hymenialis
fulv-orubescens, præcedente cœrulescentia Levi. —
- Ossicola in Sibiria orientali, Port Providence, Plover
_ Bay. — Vix specie differat a L. pallidella Nyl. in
Flora 1885, p. 443, ut supra p. 241 indicatur.
_ 45. Lecidea Alaskensis Nyl. Thallus albidus rugu-
_ losus rimoso-diffractus, crassiuscuius (crassit. cire.
0,5 millim.) tartareus ; apothecia nigricantia promi-
_ nuüla (latit. fere 0,4 millim.), demum subimmargi-
| nafa, intus albida ; sporæ 8næ bacillares 3-septatæ,
_ longit. 0,022-24 millim., crassit. 0,0035 millim.,
_ paraphyses discretæ gracilescentes, epithecium, sub-
4 violascenti-fuscatum. Iodo gelatina hymenialis cœ-
_ rulescens, dein fulvescens. — Super saxa silices in
Alaska (De Bean, communicavit Willey). — Est spe-
_ cies omnino peculiaris e stirpe L. bacilliferæ.
e Thallus reagentibus meis non tinctus. Epithecium
_ K magis violascens. Spermatia arcuata, longit.
0,016-18, crass. 0,0005-6 millim.
16. Lecidea plana Tahm., nomine « L. spilota »
Rothr. Liss P. 7, e Cape Lisburne. Thallus albidus
deplanatus rugulosus areolato-diffractus: sporæ
longit. 0,009-0,011 millim., crassit. 0,0035-45 mil-
lim. (sub f. Perfecta Arn, concipi possit, sed nomen
hoc videtur inutile, nam statum modo bene evolu-
lum respicit),
17. Lecidea enteroteucodes Nyl. e Cape Lisburne.
© L. disciformis sub nomine « B. parasema » /.c.
18. Lecidea Paulina Tuck. e Plover Bay, esse
Mdetur Z. myriocarpa DC. hypothallo nigro fim-
_Driato-radiante.
… 19. Lecidea geminata Flot. sub « B. petræa », e
Alaska,
k
e
C0
: 20. Xylographa parallela (Ach.) et £, |
Dino sonde saxa me + F. int
Fr. fil. sporis longit. 0,019-23, crass. 0,010-4
lim., ex Alaska.
23. Verrucaria mauroides (Schær.). Nyl, B
‘Mo p. 126, f. conizodes, thallo tenui subpu
Adhue Zecanora variabilis (Pers.), Lecan.n
|. ), Lecidea milliaria Fr. ete. citantur 1n E
List., sed non vidi.
INDEX NOMINUM
SPECIERUM DEFINITARUM Ce
FU Si | Gui: PTS RC
RS CRE M NP d)
+ + « + 228 | disceptans. . . . 995, 964
Me. + 210. OPEN . - , 20
te res OO OUR. |: : 2100
240 :
210
245 Rss 1)
+ + :+..800 ephodies..::
«+ + 201 | étesiæ.. . Lie “00
A . 251 | exa OR RER
' . 262 | expallidescens.. . . . 227
. ,. 0 | CD...
. 270 | glaucomela. : . . . . 982
« + . 965 | globulificans. . . . . 2%
+ 908 | gyaectins. .: . . . A :
re | lialsa. à, 4 vi
. . . 965 | inϾquatula. . . . . .- 28.
+... + 230 | infernula.. ,..,. +: : 29
“ . «'. VMS | insperabilis.. : : . . NI
+. … 900 | integrasceñs. .: . . . 97
ss. AT | interfs
Re rn A
D
« ... . 961 | jemblandies. . . . . 28 .
… . . . 954 | Konyamensis. - . . . 227
proserpens. .
punctillata.
pycnotheliza.
quadruplans .
rubidula. . .
_ rufofuscella. .
-_ schismatopis.
semotula . . . .
sibiriensis. . .
subassimilata. .
subdactylina. . .
subdeusta. . .
subdissentiens .…
subhumosum.
sublectissima.
sublimosa. . .
subnegans. . +
subobducens. : :
subradiascens. .
subsparsa .
subtristiuscula .
ternaria. . .
triptodes. . . :
triptophylloides.
Wrightii <a
—— 287 —
A PROPOS D'UNE RÉCENTE COMMUNICATION
Par P.-A. DANGEARD.
Dans une Note précédente, j'ai groupé les divers
modes de coloration que l'on peut employer pour
reconnaître le ligneux ; depuis cette époque j'ai
trouvé signalé dans le Journal de Botanique de
ML. Morot (15 février 1887) un procédé qui me pa-
: rail très avantageux. Voici en quoi il consiste :
« On fait dissoudre quelques paillettes de fuch-
sine dans un peu d'alcool; puis on ajoute de l’am-
Moniaque jusqu’à odioealion. Pour s'en servir,
0n en verse dans un verre de montre ou un godet,
ét On y place les coupes que l'on veut colorer (une
minute d'immersion suffit); on les transporte en-
Suite dans un autre godet contenant de l'eau, dis-
illée Si c'est possible, et on les y laisse jusqu’à
l'apparition de la coloration rouge. »
a Topsent, vice-secrétaire, lit, sur les faits qui
l marqué, dans la Société Linnéenne , l'année
tadémique 1886-1887, le rapport suivant :
« Messieurs,
_ “L'année dernière, à la séance publique de Falaise,
L Bigot, vice-secrétaire, donna lecture d'un rapport
Sur les es travaux de la Société pendant l’année aca-
démique 1885-1886,
« Dans les mêmes intentions, je vous demande la
permission, en terminant, l'année 1886-1887, de
résumer les principaux faits qui l'ont marquée, et
de porter à la connaissance de nos membres corres-
pondants les changements qui sont survenus d
la composition.et l’organisation de la Société.
« La Société a reçu la démission de deux de ses
membres : MM. de Brécourt et Boutroux. “268
« Deux membres résidents, MM. Barbé et Bigot, k
ont quitté Caen et sont, par suite, inscrits parmi les
membres correspondants.
« Par contre, un autre membre corresponda
M. Letellier fils, est devenu membre résident.
« Dix membres nouveaux ont été admis?
« Deux membres résidents : MM. Léger et Gos-
sart ; +
« Huit membres correspondants : MM. Turgis,
Bottard, Leclerc, Lefort, Créances, Joyeux-Laffuie,
Pillet, Langlois.
« Le nombre des membres de la Société, qui était
fixé à 222 l'année dernière, est donc porté à 229, Æ
se répartissant en: 13 honoraires, 42 résidents et
474 correspondants.
« La Société s’honore des distinction
sieurs de ses membres ont été l'objet:
« M. Lennier, membre honoraire, à été nommé ;
chevalier de la Légion d'honneur au Congrès Lo
Sociétés savantes, à la Sorbonne ; .
« M. Y. Delage est devenu titulaire d'une cha
de Zoologie, Anatomie et Physiologie, à la Facu
des Sciences de Paris ; me
nt,
s dont plu-
— 289 —
« M. Joyeux-Laffuie a été nommé titulaire de la
chaire de Zoologie de la Faculté de Caen ;
…_ «M. Dangeard a obtenu le diplôme de docteur
. Às sciences naturelles, et a été chargé des fonctions
_ de chef des travaux de Botanique, à la Faculté de
= Caen; -
« M. Lecornu a reçu les palmes d’officier d’Aca-
démie ;
CM. Letellier, professeur au lycée d'Alençon, a
été nommé chargé de cours au lycée de Caen ;
_ «M. Corbière a été nommé professeur au lycée
de Cherbourg : |
_ « Enfin, M. Bigot, avec l'appui de M. Hébert, a
Oblenu des subsides du conseil municipal de Paris,
_ pour Continuer, en Angleterre, ses recherches de
_ Géologie.
ss 2
14e
Les relations de la Société Linnéenne de Norman-
_ die avec les Sociétés savantes françaises et étran-
. Sères ont encore augmenté.
Quatre Sociétés nous ont proposé l'échange de
> Publications :
…. — "La Société géologique du Nord.
T (La Societe Flammarion, d'Argentan.
Le L'Elisha Mitchell scientific Society (Etats-
Unis).
ee La Société des Naturalistes, attachée à l'Uni-
_ Versité impériale de Saint-Wladimir (Russie).
“En outre, la Société Linnéenne a proposé sem-
able échange à la Linnean Society of New South
Waes (Australie).
“Plus de 275 volumes nous ont été adressés au
— 290 — : LES
cours de cette année, et, dans le nouveau local où
est installée notre riche bibliothèque, nous n'avons
plus à craindre que le défaut de place.
« Enfin, Messieurs, l'allocation de 500 fr. que M. le
Ministre de l'Instruction publique vient d'accorderà
la Société Linnéenne de Normandie, est une marque
flatteuse du haut rang qu’elle occupe parmi les
Sociétés savantes, et, par leur nombre et leur im-
portance, les publications que contient le 1 volume :
de la 4e série du Bulletin sont de nature à main-
tenir sa réputation. »
A neuf heures et demie, la séance est levée.
ï
É
:
DÉS Ex ES ss À re
Lai Ris. AE ES
CS ARTE MNT M MON Mes di à
ÉTÉ R E : N 4
_ Ment
_ juille
sie
COMPTE-RENDU
REUNION ANNUELLE
SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE
Tenue les 24 et 25 septembre 1887
À SAINT - SAUVEUR - LE - VICOMTE (MANCHE )
Par L. CORBIÈRE,
Professeur de sciences naturelles au Lycée de Cherbourg, membre
correspondant de la Société.
Jusqu'à ce jour, par suite de la difficulté des
Communications, la Société Linnéenne n'avait pu,
Malgré son désir, visiter, dans ses réunions an-
huelles, certains points des plus intéressants, mais
fort retirés qu département de la Manche. L'obsta-
cle, heureusement, a maintenant disparu, grâce
aux voies ferrées. Aussi, cette année, la Société a-t-
elle accueilli, avec un empressement dont je la
remercie, la Proposition que je lui avais faite, de
choisir Pour lieu de sa réunion et comme centre de
ses explorations, la petite ville de St-Sauveur-le-
Vicomte. Qu'il me soit toutefois permis d'exprimer
le regret que des empêchements, tout à fait impré-
VUS, aient forcé la Société d'ajourner, jusqu'à la fin
* septembre, cette réunion qui devait, primitive-
*AVoir lieu en juin ou au commencement de
! Les botanistes ÿ ont perdu d'observer nom-
ser 009 2
bre d'excellentes plantes que nous eussions été
heureux de leur faire recueillir. Malgré tout, nous
espérons que nos collègues ont fait une récolte
fructueuse pour la saison, et qu'ils ont emporté un
bon souvenir de leur séjour à St-Sauveur, ainsi que
des excursions faites sur le littoral de Portbail et de
Carteret.
EXCURSIONS BOTANIQUES.
I. SAMEDI 24 JUILLET:
Les membres de la Société, arrivés presque tous
de la veille, prennent, à 6 heures et demie, à l'hôtel
de la Victoire, où ils sont descendus, des voitures
qui les emportent, botanistes et géologues, Sur la
route de Portbail.
Ce sont : MM. Morière, doyen de la F
Sciences, secrétaire de la Société ; le commandant
Jouan; Bertot et Tavigny, de Bayeux; Dangeard,
docteur ès sciences naturelles, chef des travaux pra”
tiques au laboratoire de botanique de la Faculté des
Sciences de Caen; A. Letellier, professeur de
aculté des
sciences naturelles au Lycée de Caen; Lecœurr
de Cham
pharmacien à Vimoutiers; Desportes ,
peaux (Orne); Dutot, Adrien Macé, Bigot et C0r
bière, de Cherbourg; auxquels se
MM. Nicollet, professeur en retraile,
entomologiste, et Henri Pontus, jeun
d'avenir, l’un et l’autre de Cherbourg:
nous aurons le plaisir de trouver M. Rabul,
nieur, vice-président de la Société.
Dans les haies qui bordent la route,
potaniste el
sont joints
e géologue
ingé”
entre sta
— 293 —
veur et Taillepied, et un peu au-delà de cette loca-
lité, les botanistes notent au passage la fréquence
de Ulez Galiï Planch., dont les buissons, alors en
pleines fleurs, sont d'un beau jaune d’or.
Plus loin, un peu après avoir dépassé le vieux
château d’Olonde, notre petite caravane se divise :
les géologues, conduits par mon ami M. Bigot, qui
rend compte ci-après de l’excursion géologique ,
prennent le chemin de Barneville; tandis que les
botanistes poussent jusqu'à Portbail.
Cette bourgade offre fort peu d'intérêt; aussi
NOUS dirigeons-nous tout de suite vers le hâvre, en
Passant au pied de l'église, dont le toit blanchi
sert de repère aux marins.
Dans les vases salées abondent : Obione portu-
lacoides, Moy. t., Suæda maritima Moq. T., et
Surtout Salicornia herbacea L., avec sa var. pro-
cumbens, appliquée sur la vase, et enfin Salicornia
radicans Sr. (S. sarmentosa Duv.-J.).
Cette dernière, qui existe aussi dans les vases de
Carteret, Geflosses, St-Vaast, etc., a souvent été
prise pour S. fruticosa L. Nous ne pensons pas que
le véritable S. fruticosa L., existe en Normandie, ni
même au nord de la Loire.
Nous recueillons aussi : Frankenia levis L.,
Slatice occidentalis Lloyd et S. lychnidifolia, encore
en fleurs ; pour S. limonium, abondant aussi en cet
endroit, il est trop tard. A la limite des vases, s'éta-
_ lent de nombreuses toutfes en fleurs et en fruits de
Chrysanthemum inodorum var. maritimum (Matri-
Caria maritima L.), et toutes les haies sont formées
du gracieux Tamariz anglica Webb:
PSE 7 ee
Arrivés au fond du hâvre, nous prenons, sur la
droite, un petit chemin qui nous ramène à notre
voiture. Bientôt nous sommes à Barneville, où nous
faisons une petite halte pour visiter l'église, qui est
fort intéressante, Puis, nous nous dirigeons pédes-
trement vers le hâvre de Carteret. Nous retrouvons
là toutes les plantes de Portbail, plus, au bord d’un
sentier sablonneux qui longe le hâvre : Atriplez
farinosa Dum. (A. crassifolia Mey.?); Salsola Kali
L., Eruca sativa L., Armeria plantaginea Wild. et
Elymus arenarius 1.
Le déjeuner nous réunit à Carteret avec des
géologues. Nous nous séparons ensuite à nouveau:
Les botanistes gravissent la falaise, dont le flanc
Est offre en assez grande abondance, au commen
cement de juin, le Polygala ciliata Vebel. Cette
1
al
fr
ÿ
Ê
3
ñ
il
NKE ne AIN LC EN et
5 D ns TN AE ART AC SRE
plante me fait regretter tout spécialement l'époque |
tardive où nous sommes, car j'aurais désiré prouver
à mes collègues, én situ, les variations de cette
plante, qui présente pêle-mêle des individus à
fleurs ciliées, et d’autres complètement glabres,
avec tous les intermédiaires ; en sorte qu'il es
absolument impossible d'isoler cette plante de
P. oxyptera Reichenb. (P, vulgaris Var: oxyplera
Lloyd.)
Un peu plus loin, sur la droite, S€ dresse un
coteau surmonté d’un rocher de grès. Nous nous
dirigeons de ce côté. C'est là que quelques mois
plus tôt, nous eussions trouvé en assez grande
abondance : Geranium Lebelii Bor (1). 16s ? ri FF .
elles herborist®
(1) Au sujet de cette plante, voir mes Mouv
=
RSS hicdn
= 0
Bocconi Savi, striatum 1, glomeratum L., suffoca-
tum L., et-subterraneum L. : Bupleurum opacum
Willk, et L. (var. rnanum) Keæleria albescens DC.
Medicago minima Lam., ete. Pour aujourd'hui, il
faut nous contenter de Asplenium lanceolatum
Huds. et de quelques touffes, encore fleuries, de
Silene marilima With.
Dans les parties des falaises voisines du Séma-
phore, nous voyons encore des traces de Heliauthe-
MUM Guttatum var. maritimum Lloyd. de Zrifolium
arvense Var. perpusillum DOG. et de Lotus angustissi-
nus L.; je recueille même un pied en bon état de
Hypericum linariforium Vahl.
Descendu avec MM, Bertot et Lecœur, dans une
Superbe anfractuosité de la falaise, pour y cueillir
quelques touftes de Asplenium marinum L., j'ai le
plaisir de découvrir, dans un suintement d'eau
chargée de calcaire, Eucladium verticillatum Sch.,
jolie mousse, nouvelle pour le département de la
Manche. Une autre mousse, Grimmia leucophæa
Grév., n'est pas rare sur les schistes devoniens, au-
dessus des falaises.
Après avoir jeté un dernier coup d'œil sur le ma-
Suifique panorama que la vue embrasse des envi-
“ns du Sémaphore, nous reprenons le chemin de
Garteret, cueillant sur notre passage, quelques
loufes du Créthmum mariüimum 1:, qui pousse
YSoureusement sur tous les points de la falaise.
Bientôt nous étions à Barneville: les géologues,
. " AUE environs de Cherbourg. (Bull. Soc. Linn. de Norm.,
Sér., Ler vol., p. 102.) ï
— 296 —
qui ont poussé jusqu'à Baubigny, nous y rejoignent; :
et alors, réunis comme le matin, nous rentrons à
St-Sauveur, la nuit venue. Cette journée, favorisée
par un temps à souhait, n'a pas laissé d'être fati-
gantes mais le bon diner que nous avait préparé “4
notre excellente hôtesse, a bien vite réparé n0s
forces.
II. DIMANCHE 25 SEPTEMBRE.
Le dimanche matin, de 8 à 11 heures, les bota-
nistes ont exploré les marais de Doville, dans la 4
partie qui s'étend du hameau de la Sangsurière VS
la gare de St-Sauveur-de-Pierrepont. ;
Ce marais, très abordable en ce moment de l'an
née, nous a offert spécialement : Cladium maristus
R. Br. et Myrica gale L., extrêmement abondants;
Rhynchospora alba Vabl; les Drosera rotundifolia
L. ; intermedia Hayne et longifolia L.; Sibtthorpia
europæa L., Lobelia urens LL, Polygonum minus
Ait., P. persicaria var. prostratum Breb., Heloscia 4
dium repens Koch, Juncus obtusiflorus Ehrh., Epilo- :
bium palustre 1, Seutellaria galericulata L Le
etc.
S. minor L., Eriophorum angustifolium Reich,
Le curage récent d'un fossé a détruit momentané-
ment Zeersia oryzoides Sw., que j'avais espéré faire
récolter à mes collègues. L'heure du retour nous
force à limiter notre exploration, sans quoi, Un pee
plus loin, nous eussions peut-être encore trouvé : .
Spiranthes æstivalis Rich., Oxrycoccos palustris pers. 5
et les deux Utricularia vulgaris L. et neglecta Helm 4
qui ne sont pas rares,
#
RG TETE
LS D Em
UT
Les principales muscinées de ce marais, dont
nous avons récolté quelques-unes, sont : Sphagnum
laricinum Spr., S. rigidum Sch., S. tenellum Ehrh.,
S. intermedium Holfm. et de nombreuses variétés
des S. cymbifolium Ehrh., subsecundum Nees et
acutifolium Ehrh.; Hypnum scorpioides L. c. fr.
(GC. ), Pterygophylhum lucens Brid., Dicranum pa-
lustre La Py1 ; Bryum pseudotriquetrum Sw. c. fr.
et B. inclinatum Br. eur.; Campylopus turfaceus
Br. eur., etc.
Parmi les hépatiques citons : Aneura pinquis
Dum. et A. multifida Dum., Conocephalus conicus
Dum., Jungermannia setacea Web., Scapania un-
_dulata Dum., etc. Mais notre meilleure récolte est
un Fossombronia, chez lequel commençaient seule-
ment à poindre quelques capsules. J'en ai emporté
trois pelites plaques, que j'ai cultivées. A l'heure
où j'écris ces lignes, plusieurs capsules sont com-
Plètement mûres, et je viens d'avoir la satisfaction
de découvrir que cette plante est Fossombronia
Dumortieri Lindb., man. musc. sec. p. 417, fig. 2
(F. foveolata Lindb., Loc. cit. p. 382) : espèce nou-
Yelle pour la flore cryptogamique de France !
EXCURSIONS GÉOLOGIQUES.
I. Excursion du samedi 24 septembre.
Parties de St-Sauveur-le-Vicomte d'assez bon
Matin, les voitures de la Société emportent géolo-
1pues et botanistes vers Barneville. Nous traversons
Tabord une zône silurienne, laissant à notre gau-
che le Mont de Taillepied, à notre droite le Mont de
Besneville qui forment avec Étanclin, Doville et le
Mont-Castre, le système des Cinq Montagnes de
Dalimier, Ce sont des buttes arrondies, à peu près 4
nues, se dressant au-dessus du relief général du
bassin dévonien qu'elles limitent. Orthis budlei-
ghensis y est partout-commun. A Besneville, des
carrières autrefois activement exploitées fournissent
encore de temps en temps quelques fossiles. L'étude
des échantillons que nous avons recueillis et ceux
qui nous ont été communiqués, nous on permis
d'établir la formule suivante, bien caractéristique
du grès de May :
Homalonotus Bonissenti Mor.
ge Deslongchampsi de Trom.
_ rarus Corda.
a. contumax de Trom.
— fugitivus de Trom.
Bellerophon acutus SOW.
Conularia pyramidata Hæningh.
Orthonota? Normanniana d'Orb. Sp.
Modiolopsis prima d'Orb. sp.
ere lirata Salt.
_. Morierei de Trom.
_ Dollfussi de Trom.
Cleidophorus amygdalus Salt.
Cadomia typa de Trom.
Orthis in Da.
? Palæaster sp.?
Près de l’église de Besneville, ces grès Me.
des schistes ampeliteux à graptolithes du silurien
ne. jee
supérieur, recouverts par les schistes bleus et ver.
dâtres de la base des grès dévoniens à Orthis Mon-
nieri.
A Lanquetot, sur la route du château d'Olonde à
Barneville, nous mettons pied à terre pour explorer
une Carrière de calcaire dévonien, située sur la
bande semi-circulaire, ouverte à l’O., étendue entre
Barneville et Portbail. Le calcaire est grossier, noir,
en petits bancs, entremélé de schistes et en couches
Presque horizontales, plongeant légèrement à l'O.
Nous y recueillons :
Athyris concentrica de Buch.
— undata Desr, sp.
Spirifer Venus d'Orb.
Uncinulus sub. Wilsoni d'Orb. Sp.
Chonetes sarcinulata Schi.
Pleurodictyum problematicum Sold., avec
tube serpuliforme.
er ge HS Pat 2 Fo PU ENT SE LD LR Re PP Dent Œu. NEN MER VON M
PNR A Re ce VÉSS A PE AE SOU) PER Sr re dite "5
FETE vw VE ÿ : # FA
© E
; ï
ë
Barneville est bâti sur le calcaire dévonien (niveau
de Néhou), afleurant aux alentours du bourg, à
l'entrée de la route de Carteret, de celle de Bric-
quebec et de celle de Portbail. En ce dernier point
. Ilalterne avec des schistes et contient :
Re TE du 2 me Rte 3
RE AD Eee à
Uncinulus sub. Wilsoni d'Orb. sp.
Athyris undata Desv.
Spirifer Venus d'Orb.
Chonetes sarcinutata Schloth.
! est bientôt recouvert par des schistes vert-
… Sombre avec spérifers, formant le niveau supérieur
A dévonien du Cotentin, plongeant vers le Sud
rs Rs)
ne Ne à UE NU. IN nn D QE jh pe RE A) :
: RSR ëe ë ET EE
— 300 —
jusqu'à Porbail où ils se relèvent vers le Nord pour
recouvrir au bord de la grève le calcaire du ruis-
seau d'Olonde.
Au Nord de Barnewville, sur la route de Bricque-
bec, le calcaire repose sur des schistes alternant avec
de petits bancs de grès recouvrant eux-mêmes les
grès grossiers qui, de La Haye-d'Ectot à Carteret,
par le hameau de Quinctot, s’appuient sur la crète
silurienne des Moitiers d'Allonne.
Ces grès grossiers, blanc-sale ou ferrugineux,
alternant avec des schistes grossiers, nous ont
fourni le long du chemin vicinal de La Haye-d’Ectot:
Pleurodictyum problematicum Gold.
Spirifer Venus d'Orb.
Orthis Monnieri Rouault.
Rhynchonella sub. Pareti OEhl.
Homalonotus Gervillei de Vern.
C'est le niveau inférieur des Grés à Orthis Mon-
nieri, ou Granwacke du Vrétôt.
L'après-midi est consacrée à une excursion dans
les environs de Carteret, région dont on trouvera
plus loin une étude détaillée qui nous dispense de
longs détails, 3
Dans la falaise de Carteret, les membres de la So-
ciélé ont pu constater dans les caractères particuliers
des schistes confondus avec les phyllades de Saint-
Lo, l'abondance des pistes bilobées d'annélides et la
faible inclinaison des couches ; ils ont vu pointer al ” à
milieu d'eux un banc de grès quartzile silurien :
autour duquel ces schistes sont discordants, et, reve: à
nant vers la route du Phare, recueillir dans la 8ra |
pr
SE RS LES LR 2 A
RE RS ue Ste
SN ne D EEE
— 301 —
wacke ferrugineuse, intercalée dans les schistes à
traces d'annélides, les fossiles de Grés à Orthis
Monnieri.
_ Après avoir examiné les rapports du calcaire dé-
vonien des Douits avec les schistes et le pli syncli-
nal formé en ce point, les géologues ont traversé
entre Carteret et Baubigny, par Hatainville, les
schistes des Moitiers d'Allonne, continuation de
Ceux de la falaise de Carteret, presque horizontaux
Sur toute cette longueur, sauf au Val, où ils for-
ment un pli synclinal. Au hameau des Fontaines,
ils sont traversés par un filon de porphyrite rou-
geûtre, et sont bientôt recouverts par le calcaire
: &ris de Baubigny. Dans Ja carrière de M. Beaumont,
près de l’église de Baubigny, ils ont relevé la coupe
de ces calcaires, et, vu la superposition du calcaire
noir de Néhou au calcaire gris de Baubigny.
Le peu de temps dont nous disposions n'a permis
de faire qu’une rapide récolte des très nombreux fos-
Siles contenus dans les déblais de la carrière. Le
lemps à manqué aussi pour visiter, conformément
; au Programme, les grès à Calymene Tristani des
_ Moitiers d'Allonne, immédiatement inférieurs aux
_ Brès de May, de La Landelle, de Carteret et de la
. Masse de Romond.
" Excursion géologique du dimanche 25 septembre.
Saint-Sauveur-le-Vicomte est très connu des géo-
$ et des paléontologistes pour ses calcaires
et les fossiles du silurien supérieur qu'ils ont
Aux collections il y a cinquante ans. Entre
noirs
— 302 —
1834 et 1849, la carrière de pierre à chaux de la
ferme des Moulineaux et un puits creusé pour la
recherche de la houille (!) mirent à découvert des
calcaires noirs alternant avec des schistes remplies
de bancs calcaires. Les calcaires noirs contenaient
avec Cardiola interrupta, de nombreux Orthocères
dont quelques-uns de très grandes tailles et dont on
peut voir de beaux échantillons dans les collections
de l'École des Mines et du Musée de Cherbourg. Les
schistes étaient recouverts de Graptolithes colonus.
La ligne du chemin de fer a coupé dans la tran-
chée de La Griffonnerie, à la sortie de St-Sauveur-le-
Vicomte, ces schistes ampéliteux, également remplis
de graptolithes, de Cardiola interrupta et fibrosa, et
associés à des grès. On trouva aussi dans les
schistes des bancs grèso-calcaires avec orthocères,
mais impossibles à extraire.
Au nord, le silurien supérieur est coupé par
l'épanchement d'une grande masse de Kersantite,
visible au nord de la tranchée de La Griffonnerie, à
l'entrée du chemin du bourg et sur l'emplacement
de la station.
A l’ouest de St-Sauveur-le-Vicomte, sur la COM-
mune de Rauville-la-Place, on exploite très aclive-
ment des grès en bancs quelquefois peu épais, alter-
nant avec de petits lits de schistes, devenant ampt-
liteux vers la partie supérieure, Ces grès contiennent
les espèces ordinaires du grès de May du Cotentin;
et nous y recueillons :
Cadomia typa de Trom.
Modiolopsis prima d'Orb. sp.
v AE
RAR RL
— 303 —
A midi, les membres présents de la Société Lin-
_ néenne se réunissaient dans le banquet traditionnel,
sous la présidence du très sympathique comman-
dant Jouan, l'hôte assidu, et avec notre vénéré se- .
crétaire, l'âme de toutes les réunions de la Société.
M. Pain, maire de St-Sauveur, avait bien voulu
honorer de sa présence notre repas fraternel. Est-il
besoin de dire que la gaieté la plus franche et la plus
cordiale à régné entre nous? N'est-ce point là aussi
une des traditions de la Société ?
Comme le banquet touchait à sa fin, nous avons
été heureux de voir arriver parmi nous le savant
M. Le Héricher, président de la Société d'Archéologie,
Littérature, Sciences et Arts des arrondissements
d'Avranches et de Mortain, qu'il venait représenter
à notre séance publique.
Presque aussitôt M. Jouan, président, porte un
loast à la mémoire de Linné, l'illustre patron de la
Société ; puis à M. le Maire de St-Sauveur, qui nous
à si gracieusement accueillis. D’autres toasts, égale-
Ment fort applaudis, sont portés : au Président de
lotre réunion et à son ami M. Morière, que, tous,
2oUS unissons dans notre respectueuse affection,
‘mme dans nos applaudissements; à la Société
‘Archéologie d'Avranches et à son digne Président ;
‘x membres anciens et nouveaux de la Société
Linnéenne. Notre hôtesse elle-même, l'excellente
M Robiolle, n'est point oubliée, et c'est justice.
À deux heures, la Société se réunissait dans la
“lle de l'Hôtel-de-Ville de St-Sauveur, où était
A réuni un publie nombreux et sympathique.
Lie Commandant Jouan, ayant à sa droite l'hono-
CU N A À
— 304 —
rable Maire de St-Sauveur, et à sa gauche le savant
M. Le Héricher, ouvre la séance par une charmante
allocution, fort applaudie. Après quoi les communi-
cations se succèdent dans l’ordre suivant :
Jean-Nicolas-Césaire GEOFFROY
ET SES MANUSCRITS
Par M. Henri JOUAN.
Lors de nos précédentes réunions, la Société Lin-
néenne a bien voulu me suivre dans des contrées
lointaines ; cette fois-ci, je resterai dans notre pays,
en Normandie, non pour ajouter quelque chose à la
description de ses richesses naturelles, laissant ce
soin à mes collègues qui s’en acquittent beaucoup
mieux que je ne saurais le faire, mais pour dire
quelques mots d'un homme dont toute la vie a été
consacrée à l'étude de la nature, principalement
dans la région où l’excursion annuelle de la Société
la conduit aujourd’hui, et que cette dernière, si elle
avait existé de son temps, se serait empressée d'ap-
peler à elle, certaine que cela lui eût rapporté, à là
fois, honneur et profit.
Dans le courant du mois de septembre 187%, la
Société des Sciences naturelles de Cherbourg reçut
d'un enfant de la ville, M. H. Noël-Dumarais, ins-
pecteur des Domaines, un magnifique cadeau COP-
sistant en soixante-dix volumes manuscrits, pour .
h
ë
3
à
%
— 305 —
plupart des formats in-4 et in-8&. Ces volumes con-
tiennent les travaux sur l'Histoire naturelle, parmi
lesquels l'Histoire naturelle du nord du Cotentin a
une très large part, dus à MM. Noël-Dumarais, mé-
decin à Valognes, grand-père du donateur, et
Geoffroy, avocat au Parlement de Paris, son grand-
oncle,
Les travaux de M. Geoffroy tiennent de beaucoup
la plus grande place dans ce vaste recueil : M. Noël-
Dumarais n'a fourni relativement qu’un petit nom-
bre d'articles, traitant, en général, des questions de
médecine et de chirurgie, plutôt que des sujets
d'histoire naturelle, mais M. Geoffroy a bien soin de
prévenir que, dans beaucoup de cas, il n’a fait que
Mettre en ordre et rédiger les observationsrecueillies
Par Son beau-frère auquel ses nombreuses oCCcupa-
tions, comme médecin, ne laissaient pas le temps de
le faire. Les soixante-dix volumes manuscrits, à l’ex-
teption de deux, et de quelques parties dans neuf
lutres, sont en totalité écrits de sa main, et rien que
cela constitue déjà une somme considérable de tra-
“ail. L'écriture de M. Geoffroy est très fine, très serrée
” de vraies pattes de mouche — mais cependant assez
Rcile à lire. Dans une grande partie des volumes,
; des planches, des figures, quelquefois coloriées,
dessinées Par lui, sont jointes au texte, et, à pre-
_ Mère vue, on prendrait volontiers ces dessins à la
. Plume pour de fines gravures.
On Pourrait me demander pourquoi je viens parler
Aujourd'hui de M. Geoffroy, alors qu'un de nos
_ Maîtres les plus aimés, ravi prématurément au
(ülle des Lettres et des Sciences, M. Ragonde, pro-
1
— 000 —
fesseur au Collège de Cherbourg, a consacré quel-
ques pages à sa mémoire, il y a déjà longtemps,
dans l'Annuaire du département de la Manche pour
1838 : il me semble que, par cela même quil y.
aura tout à l'heure un demi-siècle que cette notice
biographique a vu le jour de la publicité, il n'est
pas inopportun — dans ce temps où l’on oublie
vite — de rappeler le savant qui en a fourni le
sujet, surtout en présence de « Curieux de R
Nature », réunis dans le pays même à l'étude du-
quel il avait, pour ainsi dire, voué son existence, et
qui a été l’objet de ses travaux les plus originaux et
les plus intéressants.
Jran-Nicocas-Césaire Ggorrroy naquità Valognesle
28 août 1753. Après avoir fait ses études au collège
de cette ville, il était reçu, à l'âge de vingt-deux
ans, Licencié en Droit par la Faculté de Caen, et, en
1776, à vingt-trois ans, inscrit comme avocat au
Parlement de Paris. Cette situation donnant au
titulaire le droit de plaider devant les différentes
cours du royaume, M. Geoffroy vint se fixer à Valo-
gnes où, suivant la remarque de M. Ragonde, la
multiplicité des procès, en ce temps-là, faisait la
part belle au jeune avocat ; mais celui-ci ne tard
pas à quitter le Barreau pour se livrer à l étude de
l'Histoire naturelle, vers laquelle l'entrainait uné
vocation irrésistible, et commença, dès 1777, eelle
série de recherches, interrompues seulement aux |
dernières années de sa vie, matériaux de l'œuvre
considérable que la Société des Sciences natures.
de TR possède aujourd'hui.
re
M. Geoffroy avait embrassé les principes de la
Révolution dans ce qu'ils présentaient de grand et
_ équitable, mais les agitations de cette époque
._ tourmentée, même aux plus sombres jours, ne
purent ie détourner un instant de ses études. Sa
réputation d'érudit lui fit cependant conférer une
fonction publique, d'ailleurs tout à fait en accord
avec ses goûts. Lorsque le séquestre fut mis sur les
touvents et que l'on confisqua les livres des nobles
et des prêtres émigrés, il fut chargé, en collabora-
on avec l’ex-Bénédictin Dom Le Maur, de mettre en
ordre les livres recueillis, en exécution de ces me-
sures, dans l’ancienne Élection de Valognes ; c'est à
_ Ces deux érudits que cette ville doit la conservation
_ de ces ouvrages, constituant aujourd'hui la plus
_8rände partie de sa bibliothèque, que M. Geoffroy
fut, vers 1806 ou 1807, chargé d'organiser, et dont il
fut le conservateur jusqu'à sa mort, arrivée le 21
Janvier 1821, I] n'y à pas bien longtemps — et peut-
“re en rencontrerait-on encore — qu’on rencontrait
à Valognes des personnes pouvant rendre témoi-
8nage de la Courtoisie avec laquelle il faisait les
_ Monneurs de cette bibliothèque, et des conseils
Pleins d'à-propos qu'il donnait aux jeunes gens qui
Yenaient le consulter au sujet de leurs études, car,
S l'Histoire naturelle élait son principal objectif, il
y ‘
1élait pas pour cela étranger aux autres branches
U Savoir.
M Geoffro
tompatriote
Y avait épousé, en 1781, la sœur de son
; Dacier (1), le docte Secrétaire perpétuel
Bon-Joseph Dacier, né à Valognes en 4742, mort en 1833.
— 308 —
de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres :
nul doute que, s’il l'eût voulu, il aurait pu, à l’aide
de cette parenté, acquérir une position officielle
dans le monde savant, mais son ambition trouvait à
se satisfaire dans les travaux ayant pour but sa pro-
pre instruction, l'étude de son pays natal et de”
l'Histoire naturelle en général. Pour ce qui est de
celle-ci, il est bien évident qu’en face des: progrès
accomplis depuis un siècle, quelques parties de
l'œuvre considérable de M. Geoffroy et de son colla-
borateur M. Noël-Dumarais, ne peuvent plus guère
avoir qu'une valeur historique. Mais, d'un autre côté,
il est certain que si ces travaux avaient été publiés
dans leur temps, ils auraient servi à rectifier bon
nombre d'erreurs répétées depuis dans des ouvrages
classiques. La simple lecture de quelques passages
de M. Geoffroy, pris au hasard, montre avec quel .
soin minutieux il poursuivait ses investigations »
avec quelle exactitude ses descriptions étaient rédi-
gées, et combien étaient mérités les éloges donnés
au naturaliste normand par Buffon qui avait eu
l'occasion de se servir de ses notes. Pendant plu-
sieurs années, sa modestie l'avait fait hésiter à
adresser à l'Académie des Sciences un de ses pré
miers travaux, un article sur «les Fossiles des envi-
rons de Valognes » ; il s'y décida pourtant en 1782,
et l’Académie lui répondit en ordonnant l'impres
sion de cette notice dans ses Mémoires. De nom
breux travaux analogues sur les carrières, les fos-
siles, la houille etsur d'autres sujets se rapportant à
la géologie, science alors nouvelle, font de leur auteur
le créateur des études géologiques dans notre région:
À
Ée 000
Mais ce qu’il y a de plus intéressant pour nous,
. dans l'œuvre de M. Geoffroy, ce sont les Oôbserva-
| tions pour servir à l'histoire naturelle des environs
de Valognes. Cet ouvrage, commencé en 1783 et
continué jusqu'en 1818, ne comporte pas moins de
vingt volumes in-4°, dans les neuf premiers des-
quels on trouve plusieurs Mémoires de M. Noël-
_ Dumarais et écrits de sa main. Ce n'est pas un ou-
| vrage composé sur un plan méthodique, mais une
suite de notes, d'articles sur divers sujets d'histoire
naturelle, placés l'un au bout de l’autre, au jour le
jour, au fur à mesure des observations des deux colla-
- borateurs. M. Geoffroy se proposait de coordonner
ces matériaux divers sous le titre d'Aistoire natu-
relle des environs de Valognes; de 1798 à 1800, il
avait même condensé, en deux volumes in-8°, de
#10 et de 430 pages, ceux qu'il avait déjà amassés à
celle époque ; mais ce travail, lui paraissant incom-
plet, insuffisant, il se remet de plus belle à conti-
huer ses recherches, ne se trouvant jamais satisfait
de ce qu'il avait déjà récolté, accumulant documents
Sur documents, remettant toujours à rassembler ce
_ Quil possédait en un corps d'ouvrage, parce qu'il
_ Uouvait que ce n'était pas encore assez, oubliant
que le temps faisait sourdement son œuvre, et que
nul ne peut prévoir le terme de sa vie : la maladie
ét la mort vinrent le surprendre alors qu'il y avait
lrente-cin q ans qu'il se préparait à écrire un jour
lhisloire naturelle des environs de Yalognes !
_ M.Geolroy était membre des Académies de Canet
” de Rouen, et de la Société Académique de Cherbourg.
: Voici la liste des vingt-trois ouvrages des deux
.
L
> Fe +
M4
“Aie ce
SN PUS à
— 310 --
collaborateurs, énumérés suivant l’ordre des dates
auxquelles ils furent commencés, et formant un
total de soixante-dix volumes : \
1 Vocabulaire universel d'Histoire naturelle,
contenant les noms des animaux, végétaux et miné-
rauxr, rangés par ordre alphabétique ; Valognes,
1777. — Petit in-18 de 230 pages, de la main de
M. Noël-Dumarais. Des signes conventionnels,
placés à la suite des noms d'animaux, de végétaux .
et de minéraux, indiquent à quel Règne, à quelle
catégorie dans chaque Règne, ces noms doivent être
rapportés. -
2 Mélanges d'Hist. naturelle ; Valognes, 1778. — ‘
Petit in-4 de 413 pages, de la main de M. Geoffroy,
avec des planches. Principaux sujets traités : De à
l'Homme et des Animaux — des Négres — des 1
Oiseaux — des Poissons — de la formation des :
corps dans la lerre — du pouvoir de l'imagination
des femmes enceintes — de l'Ordre qui doit régner
dans une collection d'Hist. nat., ete. A la fin du vo- :
lume, on trouve une liste alphabétique de soixante-
seize auteurs qui ont été consultés pour la rédaction à
de l'ouvrage. 3
3 Conchiliologie, contenant les noms de tous les A
coquillages, les familles auxquelles ils appartien-
nent, avec un Discours sur leur formation: Valo-
gnes, 1778. — Un vol. in48 de 150 pages, de la
main de M. Geoffroy, avec des planches.
4° Règne minéral ; Valognes, 1779. — Un vol.
in-18 de 270 pages entièrement écrit par M. Geoffroy.
5 Règne animal ; Valognes, 1779. - Un volume
in-18 de 372 pages. M. Geoffroy.
— 311 —
6 Mémoire sur divers objets d'Hist. nat., COM=
_mencé le 6 mars 1779. — In-8° de 417 pages, avec
planches et vignettes ; articles de M. Geoffroy et de
M. Noël-Dumarais : écrit en entier par ce dernier.
… 7° Répertoire universel d'Hist. nat., contenant les
noms et les descriptious des animaux, végétaux et
4 Minéraux, leurs analyses et leurs propriétés, par
À. GXXK, Avocat au Parlement de Paris : Valognes,
1780-1795. — Seize vol. in-&, plus un volume de
Supplément ; chaque volume de 400 pages, plus ou
Moins. A parlir du tome XI, commencé en 1790,
l'auteur ne prend plus la qualité d’Avocat au
Parlement de Paris, il signe simplement : G***,
citoyen.
À Observations et descriptions Zoologiques, Bota-
_ hiques, Oryctologiques et Météorologiques pour
Servir à l'Histoire naturelle des environs de Valo-
fes ; 1783-1818. — Vingt vol. in-4°, avec des plan-
Ches, chaque volume comportant de 400 à 450 pages.
Les neuf premiers (jusqu'à 1808) renferment des
irlicles de M. Noël-Dumarais et écrits de sa main.
ee L'Ornithologie et l'Entomologie tiennent une
Srande place dans ces vingt volumes sans que, pour
‘la, les autres branches de l'Histoire naturelle y
Soient négligées. On trouve, dans le premier,
l'article sur les Fossiles des environs de Valognes
à dont l'Académie des Sciences ordonna l'insertion
ns ses Mémoires ; dans le même volume et dans
Le suivants, d'autres articles de Géologie, de
Paléontologie et de Minéralogie ; dans le tome VII,
Un long Mémoire sur « la Généalogie de la
Nature, Considérée aux environs de Valognes,
— 312 —
dans lequel on voit poindre des idées transfor-
mistes; dans le tome XIII, des remarques sur les
secousses d'un #remblement de terre ressenties à
Valognes, le 25 janvier 1799. Presque tous les vo-
lumes contiennent, sous forme de tableaux, des
éphémérides météorologiques ; dans quelques-uns,
au milieu des articles consacrés à l'Histoire natu-
relle, on en relève d'autres qui n’y touchent qu'in-
directement : Éloge de Vicq d'Azir ; sur le nouveau
Calendrier (1793) ; Château de Valognes, avec un
plan, etc.
9% Règne végétal, 1786. — Deux vol. in-18, ensem-
ble de 453 pages, entièrement de la main de
M. Geoffroy.
10° Éléments d'Histoire naturelle ou Abrégé des
Connaissances générales qui préparent à l'étude
fructueuse de l'histoire naturelle ; Nalognes, 1787-
1794. — Deux volumes in-S, de 393 et 502 pages,
avec une dédicace à « Messieurs de l'Académie des
Sciences, Belles-Lettres et Beaux-Arts de Rouen»,
signée *** ; entièrement de la main de M. Geoffroy:
11° Observations et Descriptions Zoologiques,
Bolaniques et Minéralogiques pour servir à l'his-
loire naturelle générale ; 1790-1811. — Sept vol,
in-4° avec des planches. Quelques articles de
M. Noël-Dumarais.
12 Le Guide du Naturaliste, ouvrage dans lequel
On S'allache à mettre en évidence le principal
caractère des différents corps qui appartiennent au
trois Règnes de la Nature ; Valognes, 1796. — Un
vol. in-4 de 234 pages ; c'est un dictionnaire très
concis, très abrégé.
Ve
Pa
DTA VE ES Tel lines FRERE € D T1." Lalr = ES NRE Ses
FES NU Le 2 5 *
SN QU nn Rs ne LU De Thu É
ra
— 313 —
13 Précis élémentaire d'Histoire naturelle; Va-
lognes, 1796. — Un volume in-8 de 120 pages.
M. Geoffroy.
14 Manuel des merveilles de la Nature, ouvrage
dans lequel on met en évidence des particularités
quoffrent certains animaux, divers végétaux, plu-
. Skeurs minéraux ; Valognes, 1798. — Un vol. in-18
de 147 pages. M. Geoffroy.
15° Cours d'Hist. nat. particulière, concernant les
Productions naturelles des environs de Valognes,
Précédé de quelques notions relatives à la physique
el à la théorie de La terre : 1798-1800. — Deux vol.
in-8 de 410 et 420 pages. M. Geoffroy.
16 Essai élémentaire d'Histoire naturelle ; Va-
lognes, 1803. — Un vol. in-8° de 510 p. M. Geoffroy.
17 Précis élémentaire et méthodique d'Hist. nat.;
Valognes, 1805. — Un vol. in-8° de 68 pages avec des
planches. M. Geoffroy.
18 Essai élémentaire de Physique ; Valognes,
1806. — Un vol. in-8° de 216 pages. M. Geoffroy.
19 Précis élémentaire de Physique; Valognes,
1808. — Un vol. in-8° de 90 pages. M. Geoffroy.
20° De la manière d'étudier l'Hist. nat.; Valognes,
1808. — Un vol. in-8° de 229 pages. M. Geoffroy.
21 Mémoire d'Histoire naturelle ; Valognes, 1809.
= Un vol. in-& de 70 pages. M. Geoffroy.
22 Essai encyclopédique d'Hist. nat., contenant
l'exposition des caractères des genres d'animaux, de
bégétaux et des Minéraux, rangés méthodiquement,
… Prétédée de la Théorie de la Terre et des Météores,
de l'Histoire naturelle de l'Homme, 1811-1818. —
Quatre vol. in-4° de 420 à 450 pages. Cet ouvrage,
— 314 —
résumé considérable de sujets très variés, n'a pas
été terminé par suite de la maladie et de la mort de
M. Geoffroy.
23° Essai élémentaire d'Histoire naturelle — Un
vol. in-4° sans date, de 702 pages, plus un « Discours
préliminaire » de xxvnr pages.
Les ouvrages de MM. Geoffroy et Noël-Dumarais
sont, en général, écrits dans un style clair et concis;
à la vérité, on y rencontre bien quelques passages
dont le ton est un peu déclamatoire, mais il ne faut
pas oublier que les deux beaux-frères dataient du mi-
lieu du XVII! siècle, et que, dans ce temps-là, on abu-
sait terriblement — au moins en paroles — de la Na-
ture, de la Vertu, des Ames sensibles, etc. Je trouve
même que ces déclamations donnent un certain
cachet à ces écrits, qu’elles sont en harmonie avec
le fort papier, les tranches rouges et les solides
reliures des volumes.
M. Geoffroy avait formé une riche collection
d'objets d'histoire naturelle, recueillis, pour! la
plupart, dans le département de la Manche. N'ayant
pas d'enfants, il l'avait léguée, avec ses manuscrits,
à son neveu, M. Noël-Dumarais,avocatà Cherbourg |
%
:
à
4
nee.
2
1
-
4
qui, au dire de M. Ragonde, en était détenteur
quand ce dernier publia, en 1838, la notice biogra
phique sur M. Geoffroy, dont j'ai parlé précé-
demment. M. Ragonde termine cette notice En
émettant un vœu qui est en partie réalisé aujour-
d'hui. « Ils auraient, dit-il, à propos des travaux. de
« M. Geoffroy, bien certainement, dans le (ape
« qu'ils ont été composés, mérité, pour la pion 1
L
ET ER ie
#. PEL à
ë NA
Hat VAT TEE
© AR PE RS EE NEA
4
|
;
— 315 —
_ «la publicité que donne l'impression. On peut
«même assurer qu'alors ils eussent obtenu un
_ “succès mérité ; mais, maintenant que les Sciences
« naturelles ont marché à pas de géant, on conçoit
. « que des ouvrages, écrits et composés d’après les
… « méthodes et lés théories d’une autre époque, ne
» peuvent plus prétendre à un succès mercantile
“qui puisse permettre de les éditer. Il est, du
_ reste, un autre genre de publicité dont nous
_“Youdrions voir jouir les œuvres de notre savant ;
À (C6 Serait que l'une des deux villes du nord du
… « département de la Manche, qui possèdent déjà
«chacune une bibliothèque publique, fit l'acqui-
x « sition des Manuscrits et de la collection de notre
“Savant. Nous croyons que leur possesseur actuel
_ «les céderait volontiers à une condition qui ne
* Pourrait que perpétuer la mémoire honorable de
“ SOn parent. » +
Ce vœu, disais-je tout à l'heure, est exaucé
Aujourd'hui,
Al eu bourse à délier, grâce à la générosité du
Pélil-neveu de M. Geoffroy, qui, en septembre 1875,
4 donné ces manuscrits à la bibliothèque de la
a ciences naturelles de Cherbourg. Or,
Cette bibliothèque à été reconnue comme propriété
la Ville, MOyennant certaines conditions, faciles
à remplir de part et d'autre, adoptées d’un commun
Accord par Ja Société et la Ville, et consignées dans
Un acte authentique.
— 316 —
COMMUNICATION
À LA SÉANCE PUBLES
A L'HOTEL-DE-VILLE DE SAINT-SAUVEUR-LE-VICOMTE Ë
Le 25 Septembre 1887
Par M. LETELLIER.
MESSIEURS,
Grâce à ses illustres fondateurs, Magendie el
. ‘4
C. Bernard , la physiologie a fait dans ces cinquante
dernières années des progrès extraordinaires ; a”
jourd'hui, il est possible de dire que tous les grands
problèmes soulevés par la vie de l'homme et des
vértébrés supérieurs sont résolus, ou sur le point de
l'être. Il n’en est pas de même, malheureusement, …
de ceux qui concernent les fonctions des animaux
inférieurs, parce que peu de savants, aussi bien el
France qu'à l'étranger, se sont inquiétés de voir S
les dénominations données par les anatomisies aux
divers organes des invertébrés sont en rapport ii +
les fonctions qu'ils remplissent réellement. L'utilile
de pareilles recherches est cependant évidente :
NE VON PT Le
CAPTER CMENECS
_.
À
— 317 —
. tout récemment, M. Bourquelot a démontré que le
. foie des céphalopodes est la glande digestive de ces
É mollusques, et maintenant chacun se demande, en
| ouvrant un animal, ce qu'il doit penser de ces
: BomS inscrits dans tous les traités : glande salivaire,
. Sac de la viscosité, foie, organe de Bojanus. J'ai:
Youlu voir, pour ma part, ce que secrète ce dernier
. organe chez la Moule commune, et j'ai tenté de
. Massurer qu'il est, comme le prétendent la plupart
. des anatomistes modernes, le rein de ce mollusque :
_ (sont les résultats de mes recherches à ce sujet
Que je vais avoir l'honneur de résumer devant
| VOUS.
L'organe de Bojanus des mollusques acéphales
devrait, par sa position, porter le nom de foie;
placé au-dessous et sur les côtés du cœur, il est sur
le trajet du sang chargé des principes alibiles. Mais
Chez les êtres inférieurs, la position d'un organe
n'est pas un sûr garant de sa fonction physiologique.
De Babo et Riche ont en effet trouvé jadis de
| l'acide. urique dans les concrétions de cette glande,
: 1 premier Chez un Pectunculus pilosus, le second
Chez la Lutraire solenoide de Saint-Jaint-la-Mer :
.
| ar Lacase-Duthiers sont des reins. Cepen-
peus quelques années après ces découvertes,
: Schlossherger et Voit ne sont point parvenus à
| Wouver le même acide chez les mollusques qu'ils
: 0h étudiés ; or l'un d'eux était précisément le
lechnculus Pilosus. De ces expériences contradic-
Wires, une seule chose était donc à conclure : que
318 —
la question restait entière et que de nouvelles
recherches étaient indispensables. C'est dans ces
conditions qu'ayant eu l’occasion d'étudier les .
remarquables concrétions qui se forment dans la
. partie périphérique des sacs de Bojanus des Cythe-
ries que l’on recueille en abondance à Roscoff, j'ai -
cherché à déterminer chez la Moule les Corps
secrélés ou excrétés par la glande de ces acéphales
afin d'en fixer définitivement le rôle physiologique.
J'ai voulu déterminer les corps sécrétés où
excrétés, parce qu'il était impossible de recueillir à :
secrétion proprement dite et de faire, autrement
que par analogie, avec ce quise passe chez les
animaux supérieurs, la division entre les produits .
réellement excrémentitiels et ceux qui servent à
vie de l'animal. Mes recherches ont nécessité l'emploi
ñn Ue À : En | 3
d'un nomhro
, bien près de
2
dix mille Moules ont dà être sacrifiées, mai j'aipu
établir que :
La secrétion bojanienne de la Moule commune
est neutre aux réactifs végétaux ;
?
Qu'elle renferme diverses substances albumi-
noïdes, parmi lesquelles se trouvent de la series :
une albumine et une fitrine propres à la Moule,
ainsi qu'un albuminate à base indéterminée ;
Qu'elle contient des traces de mucine ;
Que l'on y trouve de la stéarine, de la marqarilr
de l'acide stéarique libre, des acides valérianique # :
bulyrique, une graisse spéciale à la Moule, de le
lecithine, de la créatine, de la créatinine, de le :
tyrosine, de la leucine, de la taurine, de l'inosite (yet
enfin de l'wrée.
RS De pal na CU ET ET NE NAT TE RER
— 319 —
Or l'urée est la substance Caractéristique de l’urine
humaine et de celle des vertébrés ; et tous les
autres corps que j'ai cités existent soit dans l’urine
normale, soit dans l'urine pathologique.
Avec Schlossherger et Voit, je n'ai point trouvé
d'acide urique dans Ja secrétion bojanienne de la
Moule, Mais, comme ces physiologistes, je n'ai pas
_ borné mes recherches à un seul animal ; j'aicherché
l'acide wrique chez plus de vingt mollusques acé-
phales et je n’en ai pas découvert. Plus heureux
_ avec l’urée, j'ai pu, non seulement la trouver dans la
* Sécrétion bojanienne de plusieurs mollusques, mais
je Suis parvenu à en faire un dosage approximatif ;
4 d'est ainsi que je l’ai trouvée chez les Anodonta
Galina et “ygnea, chez le Cerdium edule, et que
lai pu en déceler des traces chez le Cyclas corneus.
Je me considère, en conséquence, autorisé à dire
de ces animaux ; qu'il est leur rein ; qu'’enfin, tout
_ Bique que je M'élais posé. Par fonction urinaire,
J'entends 1a fonction qui consiste dans l'expulsion
… %U dehors, et Par un organe spécial, d'un liquide
| Extrait du sang, renfermant en même temps que
l'excès d’eau introduit dans celte humeur, diverses
: “lances, en Sénéral quaternaires, qui ont fait
_ Utrefois Partie de l'être et qui, après avoir con-
“uru ainsi à l'exercice de sa vie propre, ont été
_ Versés dans le Sang à l'état de résidus. Or, si je
+ 320 —
prouve par mes recherches qu’il existe chez la
Moule des produits quaternaires évidemment excré-
mentitiels, si je montre qu'ils sont sécrétés par un
organe spécial, l'organe de Bojanus, je ne puis dé-
montrer expérimentalement que l’eau en excès
dans l'organisme est expulsée par le pore bojanien,
encore moins puis-je donner la raison du mécanisme
qui détermine cette expulsion à un niveau et la
reprise des éléments utiles à un autre.
N'ayant pu recueillir la secrétion proprement dite
de glande, il ne m'a pas été possible de démontrer
expérimentalement que l’eau en excès dans le sang
sort par le pore de J'organe de Bojanus; mais Comme
il n’est pas douteux que l'animal introduit, soit di-
rectement en avalant ses aliments, soit indirecte-
ment par imbibition de l’eau dans ses tissus;
comme il faut, d'autre part, qu'il existe à chaque
instant un certain équilibre entre la tension san- .
guine et la pression extérieure, on m’accordera qu'il
est infiniment vraisemblable que l'eau en excès, qui
ne peut sortir par le pore du pied, ainsi que beau-
coup d'anatomistes l'ont pensé, parce que ce pore ne
communique pas directement avec les tissus vel
neux , emprunte la voie de la glande de Bojanus et
se déverse ainsi au dehors.
Quant à ce qui résulte des causes qui peuvent dé-
terminer la filtration du sang à certains niveaux el
la reprise des éléments utiles à d’autres, c'est uné
question qui, pour être résolue, exigera de nouvelles
recherches, tant sur le trajet réel du sang, IMpar
faitement connu jusqu'à ce jour, que sur les diffé-
rences de pression qu'il présente dans les diverst®
AFS = = É " L 5
ete
“
TES
re
k
È
— 321 —
parties de son parcours, notamment dans l’organe
même de Bojanus. Dans l'état actuel de nos connais-
sances, il est seulement permis de penser que les
cellules bojaniennes de la partie centrale, cel-
lules qui diffèrent histologiquement de celles qui
lapissent le couloir périphérique, ont aussi un rôle
physiologique distinet de celui que remplissent ces
dernières. C'était l'opinion de Sabatier, c’est aussi
celle à laquelle je m'arrête en attendant que les
_Techerches que j'ai entreprises sur la circulation
chez les mollusques acéphales m'aient permis de
Montrer l'exactitude de ce qui n'est encore qu’une
vue de l'esprit.
SUR L’APPARITION
DE
QUELQUES PLANTES ÉTRANGÈRES
A CHERBOURG ET À FÉCAMP
Par L. CORBIÈRE
Professeur de Sciences naturelles au Lycée de Cherbourg.
Les Plantes, comme les animaux, éprouvent des
Migrations. Un assez grand nombre, originaires de
diverses contrées.de l'Europe,de l'Asie, de l'Afrique,
de l'Amérique même, ont établi sur plusieurs points
de f0tre territoire des colonies prospères, dont
l'extension à augmenté avec les années ; et elles ont
21
— 322 —
parfois si bien pris possession du sol que l'œil le .
plus exercé a pu être trompé sur leur véritable
origine.
Depuis longtemps déjà les botanistes se sont
intéressés à ces nouvelles venues ; dans l'intérêt
surtout de la géographie botanique, ils ont recher-
ché la patrie, l'époque d’apparition, la marche
d'envahissement et les causes d'introduction deces
espèces exotiques.
M. Godron, l'un des auteurs de la « Flore de
France » (1) a donné, il y a plus de trente ans, un
modèle de ce genre de recherches. Beaucoup d'au-
tres botanistes ont marché dans cette voie. Jai
moi-même signalé dans l’un des derniers bulletins
de la Société Linnéenne (2) les espèces qui m'ont
paru introduites par les chemins de fer, le long de
la voie ferrée entre Sottevast et Cherbourg.
Je viens aujourd'hui ajouter quelques nouveaux
faits à cette première indication.
Peu de temps après mon arrivée à Cherbourg
j'ai été frappé de rencontrer, en dehors de l'action
des chemins de fer, des plantes dont l'aspect insolite
trahissait une provenance étrangère. Je les #
étudiées avec soin, et j'ai essayé d'élucider les ;
causes de leur apparition.
D'une façon générale, on peut, avec M. Godrom
ramener les causes des migrations végétales à trois
(1) Florula Juvenalis, ou énumération des plantes étrangères
qui eroissent naturellement au port Juvénal, près de Montpel- vi
”
lier, par D. À. Godron. — %e édition. — Nancy, 1854
(2) Herborisations aux environs de Cherbourg (
Soc. Linn. de Norm, 3: sér. t. VIIL, p. 366.)
Bullet. de là :
RUES GAS de A Ta
FRONT EEE SRE PRET:
— 323 —
_ Catégories : influence des agents physiques, spécia-
… lement du vent, qui peut transporter à de grandes
3 _ distances les graines membraneuses ou pourvues
. daigrettes ; action des animaux granivores et de
ceux dont les poils ou les toisons retiennent les
graines et les fruits agglutinants ou acerochants :
Enfin, et par dessus tout, influence de l’homme.
_ Cette dernière cause, incomparablement la plus
.. puissante, s'est fait sentir à toutes les époques ;
_ Mais de nos jours plus que jamais, à cause de la
. facilité et de la fréquence des relations interna-
| lionales, C'est ainsi que, en même temps que nous
Portons, à notre insu, sur tous les rivages, nos
plantains, nos orties, notre seneçon vulgaire, notre
MOouron des oiseaux, le Poa'annua, etc, nous
introduisons avec les céréales, les graines de plantes
fourragères, les emballages de marchandises, les
lests de navires, etc., quantité de semences qui
Serment, se développent et parfois se multiplient
pidement, loin de leur patrie, et malgré les
différences de latitude et de climat. A la vérité,
“lle adaptation rapide à de nouvelles conditions
d'existence n’est que lexception, la très grande
*XCeplion : presque toutes ces plantes amenées
_ Par les hasards sont rebelles à l’acclimatation,
… (baprès une ou deux générations, disparaissent
Sans laisser de traces.
L'influence de l'homme me paraît être, à Cher-
: bourg, là seule cause des introductions que je men-
_ Hionnerai tout à l’heure, Il en est de même à
Fécamp, où M. P.-J. Langlois a fait des découvertes
Malogues aux miennes. Je dois à l'obligeant envoi
2 DA —
de notre vénéré Secrétaire, qui m'a communiqué les
échantillons que lui avait adressés M. Langlois, et
aux très intéressants renseignements que j'ai reçus
postérieurement de M. Eugène Marchand, corres-
pondant de l’Académie de médecine, et de M. Lan-
glois lui-même, de pouvoir signaler ici ensemble
des trouvailles de même ordre, faites, du reste, Si-
multanément, sur deux points assez éloignés de
notre ancienne province.
A Cherbourg, j'ai constaté trois centres principaux
d'introduction :
1° Un petit vailon pittoresque, dirigé sensiblement
de l’est à l’ouest, non loin de la gare du chemin de
fer, entre le Cauchin et le hameau du Moulin-à-
Vent, sur Octeville. Les flancs de ce vallon, appelé
Le Val, et les murs qui séparent les pièces de terre,
sont couverts de Sedum stellatum L., plante origi-
naire de la Provence ou de la Corse, naturalisée là
depuis longtemps. On y trouve aussi, également na-
turalisés, le Claytonia perfoliata Donn., portulacée
alimentaire de Cuba (1), et Geranium lucidum L:,
espèce normande, mais étrangère à la flore cher-
bourgeoise. Ces trois plantes sont très probablement
échappées d’un jardin botanique, situé à l'entrée du
vallon, mais détruit depuis longtemps déjà, et où
M. Fréret, un amateur de Cherbourg, cultivait un
grand nombre de plantes étrangères.
A cette catégorie de plantes échappées de jardins
(1) Le Claytonia perfoliata est également naturalisé en An-
gleterre et en Ecosse, ainsi qu’une autre espèce, que nous Dé
possédons pas : C. alsinoides Sims (Cfr. Babington, Man. of ci
brit, bot., 8e édit., p. 439).
éj
Cr
— 325 —
et naturalisées dans nos environs, on peut ajouter :
Geranium striatum L., du midi de l'Europe, qui se
rencontre çà et là au voisinage des habitations, et
Symphytum tuberosum L., du midi et du centre
de l'Europe, assez abondant dans un petit bois, à la
Prévalerie. — Peut-être conviendrait-il encore d'y
joindre Anchusa Sempervirens L., cultivée dans
beaucoup de jardins, et que l’on ne rencontre jamais
qu'à proximité des habitations : c’est aussi l'opinion
de M. A. Le Jolis (1).
2 Un grand terrain vague, situé en avant du
port militaire, entre la rue de l'Abbaye et le Béton.
Jusqu'à cette année, il était fort inégal, couvert de
petils tas de décombres ou de pierrailles de prove-
1ances diverses, parmi lesquels des lests de navires
et des déblais provenant du magasin des subsis-
lances de la marine. On s'explique donc qu'avec les
blés notamment, dont beaucoup sont de provenance
étrangère, les espèces suivantes que j'ai observées
aient pu être introduites en ce lieu -
Grindelia glutinosa Dunal et G. squarrosa Dun.,
. dolies composées-radiées originaires, la première
du Mexique, et Ja seconde des bords du Missouri ;
elles sont remarquables par leurs capitules d’un
beau jaune d'or, à écailles recourbées en dehors et
lout enduites d'un liquide épais, extrêmement
&luant (2) ;
ie À. Le Jolis : Plantes vasculaires des environs de Cher-
UrS (Mém. de la Soc. des se. nat. de Cherbourg, t. VIL, 1859).
(2) Le Candolle {Prodrom. syst. nat. reg. veg.) donne, pour
cu 108 à
Centaurea melitensis L. de la région méditer- .
ranéenne ; 2
Trifolium resupinatum 1, Lepidium draba L. et
Melilotus parviflora Desf., espèces méridionales,
qui ne me semblent pas indigènes en Normandie,
pas plus que 7rifolium angustifolium L. que le
docteur Lebel avait autrefois rencontré aux Pieux
(Manche), et que j'observe moi-même, depuis quel-
CAE ENNENT Lt e LPS TR
|
qes années, sur le littoral d'Equeurdreville. 0
Senebiera pinnatifida DC., de l'Amérique boréale,
et Gnaphalium undulatum L., du cap de Bonne
Espérance, se trouvent aussi en cet endroit, et sur
plusieurs autres points, depuis un demi-siècle aÙ
moins, _
J'omets, à dessein, plusieurs plantes provenant +
évidemment des jardins de Cherbourg. LA
Ce terrain vague constituait, tout naturellement, :
une sorte de jardin d’acclimatation ; malheureuse
ment — c'est le botaniste qui parle — on vient de
niveler cet endroit, qui ne tardera pas à devenir
uné pelouse ordinaire. Les plantes exotiques qui S'Y.
rencontraient disparaîtront sans doute les unes
après les autres. Déjà, cet été, je n'y ai plus revu
«
nosa, foliis sessilibus breviter decurrentibus obovatis obtusis
apice serratis punctato-pellucidis, capitulis terminalibus
solitariis præsertim antè explicationem valdè glutinosiss
Pappo 5-8 seto. In Mexico
Grindelia squarrosa Dun. — Herbacea glabra, caule parcè
ramoso ramis apice 1-cephalis, foliis semi am mplexicaulibus
oblongis serrulatis, invol. ne glutinosis in ac :
filiforme recurvato-squarrosum productis, pappo 2-4 Sel.
In pratis apricis secus rivos fluminis Missouri. :
|
— 327 —
les Grindelia, ni Centaurea melitensis, ni Melilotus
parviflora.
3 Une impasse presque déserte, tout près de la
minoterie Fenard, et à peu de distance du Casino.
A diverses reprises, M. Fenard y à fait jeter des
criblures de blés. Ces blés provenaient en partie,
les uns de la Virginie, les autres du Midi, L'appa-
rition des espèces suivantes s'explique donc faci-
lement :
…Lepidium Virginicum L., de l'Amérique septen-
trionale :
Centaurea Melitensis 1. :
Grindelia Squarrosa Dun. ;
Madia sativa Molin., plante à graines oléagineu-
ses, originaire du Chili, mais cultivée dans le midi
de la France ;
Panicum crus-qalli L., Amaranthus retroflezus L
€ Poa compressa 1, étrangers à notre flore locale ;
Senebiera Dinnatifida DC, ;
Matricaria discoïdea DC, de l'Amérique boréale.
En dehors de ces trois stations principales, on
ouve encore à Cherbourg ou dans les environs
# plusieurs autres plantes introduites, que j'ai signa-
lées ailleurs. Je les rappellerai ici pour mémoire :
_ Elodea Canadensis Rich., répandue à profusion
. (ns les étangs du parc de Martinvast, d'où elle
. “Sagné la Divette, et de Jà esi parvenue jusqu'aux
Portes de Cherbourg ;
Bromus erectus L.,Ophrys apifera Huds. Tragopo-
° orientalis L., sur les talus des fortifications du
Port militaire :
tr
— 328 —
Bromus Schraderi Kunth, préconisé comme four-
rage par certains agronomes, se rencontre çà et là;
Agrostis verticillata Vill., sur plusieurs points aux
environs du port militaire, et derrière l'hôpital de
la marine ;
Azolla filiculoides Lam., extrêmement abondant
à la mare des Fourches, où il a été introduit
récemment ;
Falcaria Rivini Host., qui se maintient depuis |
plus de cinquante ans (1) dans un champ du
littoral, à Urville-Hague.
Les plantes étrangères récoltées à Fécamp par
M. Langlois ont toutes été trouvées au voisinage du
port, sur des terrains nouvellement remués, prove-
nant des travaux faits pour le creusement d'un
second bassin. Leur découverte remonte à l'été de
1884, l'année même où, par une coïncidence Cu-
rieuse, je faisais à Cherbourg mes premières obser-
vations sur le même sujet. Les espèces dont j'ai vu
des spécimens sont :
Grindelia qglutinosa Don.
Lepidium Virginicum 1.
Chenopodium aibrootiles L., de l'Amérique bo-
réale, mais depuis longtemps répandue dans là
plupart des contrées de l’Europe, surtout dans le
midi ;
Vicia narbonensis L., belle plante de la France
méridionale et du sud de l'Europe ;
(1) A. Le Jolis : De l’influence chimique des terrains sur la
dispersion des plantes., 2% édit., 1861, p. 54.
se F0 me
Centaurea melitensis L. :
Lathyrus angulatus V.., äu midi et du centre de
l'Europe ;
| Plantago cynops L., du midi ;
Epilobium spicatum L., étranger à la flore de
Fécamp, mais pouvant provenir de jardins ;
Un Rumezx à peine en fleurs, indéterminable.
Comme on le voit, ces plantes sont, de même qu’à
Cherbourg, les unes américaines, les autres du midi
de la France. Leur apparition est-elle due aux mêmes
Causes ? M. Eugène Marchand a fait à ce sujet une
enquête très minutieuse et a eu la bonté de me
fournir les détails les plus précis. D'après ce patient
et Savant observateur, les relations suivies qui
existent entre Fécamp et les ports de la Méditerranée
expliquent facilement l'introduction des plantes mé-
ridionales ; mais il n’en est pas tout à fait de même
Pourles espèces américaines. Étant donné que les
terres nouvellement remuées sur lesquelles ont
apparu ces plantes appartenaient à une prairie
Marécageuse atteinte par la mer aux grandes
marées, et où aucun navire n'a jamais pénétré, il
faut nécessairement admettre que les graines qui
Ont donné naissance à cette végétation exotique ont
té déposées sur ce sol nouveau postérieurement
AUX travaux de terrassement qui ont eu lieu. Or.
des recherches faites par M. Marchand, il résulte
que, pendant la période qui s'est écoulée entre les
lerrassements et l'apparition des végétaux amé-
“ains, aucun navire chargé de blé et venant
nique Me pu fournir les semences en ques-
» Que, d'autre part, aucun navire arrivant à
00
Fécamp n'a de lest à jeter ; mais qu'il est possible
que cés plantes exoliques aient été introduites par
des chargements de bois venus les uns de Pensacola
(golfe du Mexique), les autres du Canada ou de
Darien (Géorgie). Cette hypothèse nous semble très
admissible.
Pour terminer, j'ajouterai qu’en 1885 et en 1886,
toute cette curieuse végétation avait disparu.
M. Langlois, ayant quitté Fécamp pour aller habiter
le département de l'Eure, n’a pu continuer ses
observations en 4887; mais M. Marchand a bien
voulu m'informer que, cette année, il n'avait lui-
même revu aucune des espèces découvertes par
M. Langlois, notamment le Grindelia et le Vicia
narbonensis.
Le climat de Cherbourg s’est montré moins cruel
envers toules ces émigrées ; et, sans les travaux de
nivellement dont j'ai parlé, un plus grand nombre
sans doute, se seraient acclimatées.
ÉTUDE
LA FAUNE DES SPONGIAIRES DE LUC
Par
De nouvelles recherches à la grève et des dragages
nombreux au large de Luc m'ont encore révélé
— 331 —
. l'existence sur nos côtes du Calvados d'un certain
. nombre d'espèces décrites dans la Monographie des
. Éponges d'Angleterre. Ces espèces sont les sui-
vantes :
… Polymastia brevis Bow., t. II, pl. xr. (Quasillina
. brevis, Norman. Brit. Assoc. Rep.) — Un échantillon
bien caractérisé a été dragué à 3 lieues au N. de
à
Dictyocylindrus stuposus Mont. (Vibulinus stu-
… Dosus Gray, Proc. zool. soc. 1867. — Raspailia stu-
Dosa O. Schmidt. Spong. Atlant. geb. 1870.) — On
; _ lécueille assez fréquemment cette éponge aux alen-
. tours de la Tonne des Essarts de Langrune.
. Microciona plumosa Mont. Cette espèce, que
… l'avais trouvée sur la grève de Cherbourg, vit aussi
dans nos parages.
_ Hyÿmedesmia radiata Bow., t. III, pl xxviit
_ etxux. (Epicies radiosus. Gray, L. c., p. 521). Dra-
_ Sages. Sur des plaquettes de grande oolithe déta-
. Chées du fond. Cette éponge, mince et grisâtre, est
Malurellement hispide.
_ Hymeniacidon suvereus Mont. (Suberiles suberea
Gray, . c. p.523 — Suberites domuncula O. Schmiât.
pe %; P. 76.) Le Quihot et dragages, Cette espèce
… Püraîl n’acquérir jamais un beau développement sur
Notre côte,
Hymeniacidon Dujardinii Johnston. Bowerbank
pu cru reconnaître dans cette espèce l'Aalisarca
Jardinii du même auteur. A la réalité, elle
Semble devoir être rangée dans le genre Dendoryt
| Gray avec une foule d'Halichondria de Bower-
ban ‘ Commune dans les dragages. ;
— 332 —
Trois espèces représentent le g. Cliona dans les
eaux de Luc : Cliona celata, C. vaslifica et
C. lobata.
Halichondria coalita, Grant. (Amorphina coalita
O. Schmidt, /. c. p. 77.). — Avec un peu d'habitude
on arrive à distinguer cette éponge d’Æalichondria
Panicea avec laquelle elle se rencontre en abondance
sur les berges du Quihot.
Isodyctia uniformis, Bow. t. III, pl. 1v. Éponge
grise, à spicules acués formant un réseau assez
peu régulier. N'est pas rare au large.
Raphiodesma sordidum. Bow., t. II, pl. 1XXVE
Cette éponge pelliculaire dont la couleur varie du
gris jaunâtre au os Rae se rencontre sur le Qui-
hot et abond gages. Sa spiculation
est sujette à des variations ; ainsi, un échantillon
que j'ai recueilli sur le Quihot diffère du type par
l'absence de contort-bihamate spicules, mème dans
la membrame dermique ; sur un autre spécimen
provenant du large, j'ai trouvé, avec les spicules en
question, en quantité considérable et couvrant les
parties membraneuses, de très petits spicules de la
même forme, arrivés vraisemblablement à leur
taille normale, qui ne sont point indiqués par
Bowerbank.
Desmacidon fruticosus :Mont., Bow., L e., t. HE
pl. 1x1. J'ai trouvé récemment, rejeté sur la grève,
un magnifique échantillon de cette espèce dont là
drague ne m'avait jamais révélé la présence Sur la
côte et que j'ai vainement cherchée sur le Quihot
Desmacidon similaris Bow., t. IL: pl zx
Dragages. Cette éponge, que Bowerbank n'a jamais n.
RP RE, NE ET Ligie CS à
\
;
SON
_— 333 —
Eve vivante, est d’une magnifique couleur rouge
orangé. Elle est très voisine de Desmacidon COpiosus.
Chalina gracilenta Bow., t. NL. pl. LxvI. Éponge
revêlante délicate, de couleur jaune pâle. Le Quihot
et dragages.
Ascaltis botryoides Haeckel (die Kalkschwämme,
- LIL, plixet x). — Leucosolenia botryoides Bow. —
_ Cette jolie éponge calcaire habite généralement
Parmi les ramifications du thalle des Floridées.
_ Hymeniacidon viridans Bow., t. III. pl. xxx.
(Reniera viridans, Gray. Z. c. p. 518.) Les représen-
_ lants de cette espèce que j'ai eus entre les mains
forment, comme ceux recueillis par M. Stewart à
Plymouth, de simples revêtements sur des pierres
_ dularge.
Halichondria glabra Bow.,t. III, pl. xz. (Amor-
Dhina glabra 0. Schmidt, Z. c. p. 77.) Environs de
là tonne des Essarts. 5
Halichondria incerta Bow., t. III, pl. xu, même
Provenance,
dsodyctia Bowerbankü Norm. (Zsodyctia simulo
Bow, £. III. pl. XLVuI.) Dragages. Espèce remarqua-
ble par l'abondance du kératode qui unit les
Spicules.
_ dsodyctia Permollis Bow., t. IT, pl. xzvur. Draga-
_ ges,
Isodyctia Paupera Bow., t. IIL pl. Lv. Dragages.
_#lle espèce Peut facilement être confondue avec
L Edoardi Bow
. Isodyctia den
_lencontre au la
êsl une espèc
S& Bow.,t. III. pl. 1. /. densa se
r8e et sous les berges du Quihot.
etrès polymorphe. Sa couleur est
SE —
tantôt brun clair, tantôt lie de vin, etc. Sa cures
est souvent très visqueuse.
Verongia rosea Ch. Barrois (Ann. Sc. Nat. 6° "
t. III. 1876). A Luc, cette éponge habite au large.
Elle représente avec Dysidea fragilis le groupe des
éponges purement fibreuses.
Halisarca lobularis O. Schmidt (Spong. Adriat:
Meeres, 1862, p. 80.) On la trouve au Quihot en
compagnie d'Aalisarca Dujardini Johston.
Ascetta coriacea Haeckel, L. €. pl. mn. — Tous les
échantillons de cette espèce, provenant tant du
Quihot que du large, sont d’un blanc pur Le se
rapportent à la forme Auwloplegma. |
Cetteliste ajoutée à celles que la Société Linnéenne
a déjà publiées, porte à 70 environ le nombre des
espèces déterminées jusqu'à présent de la faune des
Spongiaires de Luc. Ce nombre est relativement
considérable, car la région maritime explorée
présente que des fonds sans abri lavés par de Î
courants et recouverts seulement d'une quifanies
de brasses d'eau en moyenne.
Dans ces conditions défavorables, les espèces ne
sont pas riches en individus, d'où la nécessité de
multiplier les recherches. Il est certain que le cata-
logue des Éponges qui vivent dans les eaux de Luc
n'est pas encore complet: outre que plusieurs
espèces recueillies n'y figurent pas, parce qué
cause du manque de caractères distinctifs, j'ai étè
incapable de les déterminer, on peut aussi com
sur les hasards de la drague pour l'ausme?
encore. Enfin, pour le compléter, il sera néces*
D
ee. de créer un certain nombre d'espèces dont je
prépare la description.
NOTE
% SUR
L LE TERRAIN DÉVONIEN
DES ENVIRONS DE CARTEREE ET DE PORTBAIL
Par M. A. BIGOT.
$ I. — Scmsres px Carrerer.
Le cap de Carteret formait pour Dalimier l’extré-
à Mité d'une bande silurienne limitant dans le Co-
… (enlin ses deux zônes dévoniennes septentrionale et
_ Occidentale.
L Ce cap est formé par des schistes micacés, ordi-
. hairement d'un brun violacé, quelquefois vert
s’y présente encore sous forme
* nodules ovoïdes dont les dimensions n'excèdent
pas 5 centimètres, formés d'un calcaire argiteux
lougetre,
Ces schistes ont été placés par Dalimier au niveau
Mi 00B: me
des schistes de Saint-Lo (1). Cette opinion à été
partagée par Bonissent (2) et,admise par M. G. Doll-
fus (3). Tout récemment, M. Hébert a attribué ces
roches au dévonien (4), et sans avoir eu connais-
sance de son travail, j'étais arrivé à la même con-
clusion, qui a été communiquée à la Société
Linnéenne de Normandie dans un compte-rendu
sommaire de nos observations sur le nord du
Cotentin (5).
Pour vider cette question d'une manière défini-
tive, je pense qu'il ne sera pas inutile de donner
quelques détails sur l'allure et les relations strati-
graphiques de ces schistes.
Ces schistes peuvent être suivis depuis la Vallée
de Baubigny jusqu'à Carteret et le long de la route
des Pieux à Barneville. Dans toute cette étendue,ils
conservent une très faible inclinaison. Exception-
nellement au Val,par suited'un pli, cette inclinaison
est assez forte : partout ailleurs elle n'a pas plus CP
15 et, au village d'Hatainville, les schistes sont
horizontaux.
En approchant de la Crète des Moitiers-d'Allonne,
les couches se relèvent autour du massif de grès
mais le contact n’est nulle part visible Sur le côteau
qui borde la falaise de Carteret, entre le rivage et le
chemin du phare, on voit pointer au milieu de ces
(1) Strat. des ten. prim. du Cotentin, p. de
(2) Essai géol. sur le dép. de la Manche, p- 431.
(3) Mém. Soc. se. nat. Cherbourg, t. XIX, 1875, p. 224.
(4) Bull. Soc. géol. Fr., 3° s.,t. XIV, 1886, D. 733-
5) Bull. Soc. Linn. Norm., 4° s., t. I, 1887. (Séance de
novembre).
TR
PESTE EP TE
EME
je)
be
— 9337 —
schistes un quartzite dur, pénétré de nombreux
filons de quartz gros, blanc, plongeant 0,20° 5,459
en complète discordance avec les schistes qui l’en-
tourent, et qui appartient incontestablement au
diluvien.
Aux Moïitiers d'Allonne et dans la falaise de
Carteret ces schistes ne contiennent pas de fossiles
Caractéristiques. Les seules traces organiques, très
abondantes d'ailleurs, sont des pistes d’annélides
bilobées, Souvent d'une grande longueur, présen-
lant le relief de leurs lobes à la partie supérieure et
Allonne, les Corps qu'il a rapportés à
ous lé nom de (Palæactis vetula), et
dont je n'ai pu retrouver un seul exemplaire. Il est
à noter que M. Dollfus décrit dans l'intérieur de ces
Corps des
n'est pas sa
aux Moitiers-q’
des Aclinies s
S à Orthis Monnieri ou grauwacke du
rélot, tels que :
* Cp irifer Rousseau Rouault.
Venus d'Orb.
22
Spirifer, sp. forme très transverse, ren SP.
Venus, Bayle, non d'Orb,
Orthis Monnieri Ron.
Pleurodictyum problematicum Gold. à calyoss
aigus, sans tube serpuliforme.
POLYPIERS ET BRYOZOAIRES,
Au nord de ce point, le calcaire dévonien noir,
largement exploité pour la construction des ouvrages
d'art de la nouvelle ligne de Carentan à Carterel,
vient recouvrir les schistes près de l'ancien moulin
des Douits, Le caleaire forme un pli synclinal, et
recouvre au N. les schistes de Hatainville, placés
sur le même niveau que ceux des falaise de
Carteret.
Vers l’est, au pied du massif silurien de la Masse
de Romond, dont ils sont séparés par une faille, les
schistes allernant avec des grès qui, à Quinelot,
contiennent Orthis Monnieri, sont fortement dis-
loqués, relevés à la verticale, puis plongeant ensuile
au sud sous le calcaire dévonien de Barneville,
L'attribution au dévonien des Schistes et dalles à
annélides de Carteret se trouve done appuyée Suf
les faits suivants :
1° Leur faible inclinaison ;
2° Les caractères minéralogiques très différents de
ceux des phyllades archéennes ;
3° L'intercalation de couches à Or this Monnieri ;
4 Le recouvrement immédiat par les calcaires dé-
vouiens qui, nulle part dans le Cotentin, ne de |
directement sur le silurien ;
D ea
concordance avec les calcaires dévoniens.
S I. — GALGAIRES DÉVONIENS DE BAUBIGNY.
Les calcaires dévoniens sont très activement
exploités à Baubigny, à l’est et à peu de distance de
l'église, où une grande carrière (Carr. de Beaumont)
3 permet d'y reconnaître l'existence de deux niveaux,
. Caractérisés par leur faciès minéralogique et par leurs
_ fossiles. e
La coupe de cette carrière donne la succession
. Suivante de haut en bas :
he. (d). Calcaire noir, impur, visible sur. . 1",60
D 0 (d: Schistes calcaires avec longues
amandes irrégulières de calcaire
l St in
LE PR OR
(6). Calcaire noir, compacte. , . . ,
(a). Calcaire gris, cristallin, visible sur. 4",»»
Les couches b, c, d, ont l'aspect minéralogique
des calcaires de la lande du Part, à Néhou, dont
elles contiennent en très grande abondance les
fossiles Suivants :
lOMalonotus Gervillei de Vern.
Cryphaus Michelini Rou.
WChisonia Davidsoni ? OEhl,
Pleurotomaria occidens Hall.
riostoma Konineki OEhl.
Spirifer Rousseau Rou.
" —. Vénus d'Orb. non Bayle.
Athyris Concentrica de Buch.
: undata Defr. -
. 5° La discordance avec les grès siluriens et la
Se Let RS
cn, A0), —
Athyris Ezquerræ d'Arch. Vern., sp.
Rhynchonella fallaciosa Bayle, sp.
Uncinulus sub. Wilsoni d'Orb., sp.
Centronella Guerangeri de Vern., sp.
— Gaudryi OEhl.
Leptæna Murchisoni d'Arch. Vern.
Aff. Leblanci Rouault.
Duneiss sarcinulata Sch].
Orthis, n. sp. (petite forme très abondante à
Néhou).
Tentaculites, cf. striatus Guér.
Aulopora.
Favosites FA pha Solof. ;
(Pachypora) reticulata Edw. et H.
Le calcaire gris inférieur (a) contient les espèces
suivantes (1) :
1. Goldius (Bronteus) Gervillei, Barr.
Les pygidiums de cette espèce sont très abondants
et atteignent parfois une grande taille; l'un des
échantillons mesure 75 "" de largeur: la côte
médiane ne présente pas toujours la bifurcation
caractéristique qui manque parfois entièrement.
2. Goldius, n. sp.
ÊÉchantillon incomplet dont les caractères sOnt
très différents de ceux de l'espèce précédente ; le
lobe médian est plus large, plus saillant, plus
acuminé; chacun des rayons de la lame se ré-
trécit brusquement à une petite distance du point
d’origine et est alors limité par un sillon profond.
(1) Pour l'étude de ces fossiles, j'ai eu les précieux conseils
de M. Œhlert ; leur détermination offre donc toutes les garan-
ties lesiéttnds,
fon
à <
TE RS A RE TE PEN rt NET A
— 341 —
3. Beyrichia Hardouiniana Ron.
4. Proëtus OŒEhlerti Bayle.
5. Meganteris inornata &'Orb.
6. Terebratula, sp.
Très voisine de 7. Ypsilon Barr., mais moins
triangulaire, plus globuleuse ; sillon dorsal effacé,
suture des deux valves, rectiligne au front.
7. Spirigerina reticularis Lamk. Sp.
Exemplaire de plus petite taille que dans le cal-
Caire de Néhou.
8. Uncinulus Henrici Barr, sp.
Assez commune, présente quelques variations de
forme, mais est en somme identique aux spécimens
de Bohême. C'est une espèce de Konieprus (Et. F.),
Signalée également dans le dévonien inférieur d'AL-
lemagne.
9. Spirifer Trigeri de Vern.
Semble moins transverse qu'en Espagne ; existe
également dans le calcaire de Néhou, où elle n'at-
leint pas la taille des échantillons de Baubigny.
10. Sp. Davousti de Vern.
Un peu différente de l'exemplaire figuré par
Bayle ; la Surface des valves est rendue irrégulière
Par les grosses lignes d'accroissement ; l'aréa est
Plus haute, les côtes plus fines, le sinus de la valve
dorsale an moins deux fois aussi large.
ss À Leptæna Murchisoni d'Arch. Vern.
12. Leptæna, Sp. n.
: Espèce non décrite qui, d'après M. OEhlert, se re-
_lrouve dans le dévonien de la Sarthe.
: 13. Orthis, cf. umbraculum Sehl.
4. Streptorhynchus devonicus, sec. de Vern.
_— 342 —
15. Pentamerus ŒEhléerti, Barrois.
La plus abondante des espèces de Baubigny
(80 éch.), mais n'y atteint qu'exceptionnellement la
taille des individus d’Espagne.
Parmi ces espèces, U, Henrici est une formé silu-
rienne de l'étage F (calcaire blanc de Konieprus).
Terebratüla, cf. Ypsilon rappelle beaucoup sa coh-
génère de Bohême, et Spirifer Davousti appartient
au groupe des Spérifers à nombreux plis fins du
silurien supérieur (Spirifer secans et togatus de
F de Bohême).
* Un autre trait caractéristique est fourni par
l'abondance du Pentamerus OEhlerti, et nous pen-
sons être autorisé à distinguer ce calcaire de celui
de Néhou. Jusqu'à présent, on n'a pas distingué
d'horizons dans la masse des calcaires dévoniens,
qui atteint parfois une assez grande épaisseur.
Comme premier pas fait dans cette voie, nous
proposons de désigner le calcaire gris inférieur SOUS
le nom de Calcaire de Baubigny à Uncinulus Hen-
rici, Pentamerus OEhlerti, restréignant au calcaire
noir qui le surmonte la dénomination de Calcaire
de Néhou à Uncinutus sub. Wilsoni et Athyris
undata.
NOTE DE M. DANGEARD:.
M. Dangeard fait une communication de vulgart”
sation sur les parasités végélaux. Ayant recueilli
dans lé jardin de l'hôtel des féuilles de laitue, 4
— 343 —
aux conditions défavorables au moyen d'oospores.
M: Dangeard cite les principaux moyens que l'on
peut employer pour combattre ces parasites : il est
_ C'ailleurs bien probable que le sulfate de cuivre,
la bouillie bordelaise, etc., employés avec succès
£ontre le Perenospora de la vigne, réussiraient éga-
lement contre tous les champignons d'organisation
Presque identique qu'il vient de signaler.
— 344 —
OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE
JANVIER 1826. — JUILLET 18387 (1).
Séance du 11 janvier 1886.
4. Acta Universitatis Lundensis, t. XIX, 1882-83.
2. Recueil des publications de la Société Havraise
d'études diverses, 1881 à 1883, 1 vol. — 1°", 2°, >
et 4° trimestres 1884.
3. Berliner Entomologische Zeitzchrift, t. XXIX,
2° partie 1885.
4. Bulletin historique et scientifique de l'Au-
vergne, n° 36, août-octobre 1885.
5. Atti della reale Academia economico-agraria
dei Georgofili di Firenze, 4 série, vol. VII, 3° partie.
6. Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles-
Lettres et Arts de Dijon, 3° série, t. VII.
7. Anales de la Sociedad Española de Historia
natural, it. XIV, 2° cahier.
8. Bulletin de l'Académie d'Hippone, bull. n° 21,
fasc. 2.
Her à idérer
(1) Les Sociétés correspondantes sont priées de considér |
cette liste comme l'accusé de réception de leurs publication®:
— 345 —
_ 9. Annales de la Société académique de Nantes,
6° série, vol. VI, 4er semestre.
. 10. Séance publique de l'Académie d'Aix, 1885.
| 11. Lunds Universitets — Biblioteks — Accessions
_ Katalog,1883. |
12. Annales de la Société d'émulation du dépar-
lement des Vosges, 1885.
D 15. Proceedings of the Boston Society of Natural
story, vol. XXII, part. 1v. Vol. XXIIL, part. 1.
. 14. Annales de la Société d’horticulture et d'his-
loire naturelle de l'Hérault, > série, t. XVII,
n° 4 et 5. :
… 15. Bulletin de la Société botanique de France,
À XXIL, rev. bibl. D.
… 16. Bulletin de La Société d'agriculture de T'Ar-
déche,t, II, 4er pt 2 semestres.
… 17 Bulletin de l'Association scientifique de
lance, n° 291-297.
18. 25 th. annual report of the curator of the
Se of comparative z00logy at Harward col-
ge, 1884-85,
Séance du 4er février 1886.
1. Mémoires de la Société d'Emulation du
Douts, 5° série, 9e vol. 1884.
2. Anales de ln Sociedad Española de Historia
UL L XIV, 9e cab 4885
8. PB.
25
ülletin de la Soc. d'Hist. nat. de Colmar,
° et 26° années, 1883-85. — Supplément, Obs.
rologiques.
— 346 —
4, Journal of the Royal geological Society of
Ireland, vol. XVI, part. ni, 1882-84.
5, Bulletin hist. et scient. de l'Auvergne; n° 37,
nov. à déc. 1885.
6. Bulletin de la Société impériale dés naturalistés
de Moscou, année 1884, n° 4, E.
7. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux,
vol. XXX VIII. ;
8. Bulletin de la Société royale de Botanique de
Belgique, t, XXIV, fasc. 2, 1885. ”
9, Révuedes travaux scientifiques, t.N,n°* 8-9, 1885.
© 40. Bulletin de l'Association scientifique de
France, n°‘ 298 à 302.
11. Bulletin de la Soc. botanique de France;
t XXII, 1885 (Session de Charleville)
12. Matériaux pour la géologie du Cautast,
1879-1883.
13. Verhandlungen d. K. K. soologischen bota-
nischen gesellschaft in Wien, 1885, XXXV° vol.,
2 partie. à
14. Memoirs of the National Academy of Science
0f Washington, vol. W],part. 1, 1884. — Proceedings, :
vol. I, part. n, 1884. — Report for 1883; Report for a
1884.
15. Académie imp. des Sc. de St-Pétersbourg:
Bulletin, t XXX, n° 2— Mém., à XXXIL n°1488
t. XXXIIT, n° 152.
Séance du 4er mars 1886.
PRG 5 7 À
1. Mémoires de l'Académie des Sciences; me
tions et Belles:Lettres dé Toulouse, 8° Série, ke VI .
1°" et 2° semestres 1885. ,
St ar se es À 7 NDS RS RASE FE ES LE NT jee
— 547 —
_ 2 Mémoires de la Société des Sciences physiques
… étndturelles de Bordeaux, 2 sétié, t. II, 2 cahier,
… 1885 : 3° série, t. I, 1884.
_ 3. Annales de l'Académie de Mäcoh, 2° série,
LV, 1885.
_ À. Bulletin de la Société des Sciences physiques,
haturelles et climatologiques de l'Algérie, 22° année,
_ 1885
D. Bulletin de la Société zoologique dé France,
. 10° année, n°° 4 à 8, 1885.
= 6. Bulletin de lt Société des Sciences historiques
_ tlnaturelles de'Semur, à série, n° 1, 1884.
_ T. Bulletin de la Société géologique de France,
_ 8'sérié, €. XIV, ho 2, 1886.
8: Maitre Jacques. janvier 1886.
9. Transactions of the Entomological Socièty of
London, 1885,
10. Quaterly Journal of the Geological Sotiety
. 0f London, vol. XLIT, part. 1, n° 165, février 1886.
D Li Annaten d, kk. Naturhistorischen Hofmu-
… Séüis, band 1, n° 1, 1886.
12. Société des Sciences et Arts agricoles et
horticoles du Havre, 33° bulletin, 1885.
43. Third annual report of the bureau of Ethno-
bgy,publication of thé Smithsonian institution, 1884.
14, Annual réport vf the Comptrotlls 0f the
Cürency, 1er de. 1885.
15. Annals of the New-York Academy of Scién-
C8, Vol. III, nos 7-8, 1884.
16. Transactions of the New-York Academy 0f
Sülences, vol. II], 1883-84 : vol. V, ne 1, ot. 1885.
17 Commission météorologique dé là Gironde.
4
ï
‘
— 348 —
—Observations pluviométriques et thermométriques.
— Deux rapports sur les orages de 1883 et 1884,
par M. Lespiault.
g,
148. Annali del Museo civico di storia nd .
di Genova, 2° série, vol. I, 1884.
Séance du 10 mai 1886.
1. Bulletin de la Société géologique de France,
3° série, t. XIV, n° 4, 1886.
2. Annales de la Sociéte académique de Nantes et
du département de la Loire-Inférieure, 6° série,
vol. VI, 1885, 2° semestre.
3. Verhandlungen der K. K. Geologischen Reïclr
sanstalt, 1886, n°° 2, 3, 4. — Iahrbuch der K:
Geol. Reichsanstalt, XXX VI vol., 1"° partie, 1886.
4. Bulletin agricole de l'arrondissement de Douai,
années 1883-84-85.
5. Procès-verbaux de la Société royale Malaco-
logique de Belgique, 1885, p. 1xxx1 à exLI-
6. Annales de la Société géologique de Belgique
t. XXII, 1883-85.
7. Annales de la Société entomologique de Bel- :
gique, t. XXIX, 2° partie, 1885.
8. Bulletin de la Société académique franco- L
pres -portugaise de Toulouse, t. VI, 1885, n° < À
. Société des Sciences et Arts agricoles et horti-
. du Havre, 3% bulletin, 1886.
10. Annalen des KK. Naturlustorischen Hofre
seums, Vol. I, n° 1, 1886.
11. Mémoires de la Société nationale d'Agrieut
ture, Sciences et Arts d'Angers, t. XXNIL, 1885:
— 349 —
12. Bulletin de la Société des Sciences naturelles
de Nancy, série u, t. VII, fasc. 17, 1885.
… 13: Bulletin hebdomadaire de l'Association scien-
tifique de France, n°° 308 à 313. :
14. Annales de la Société des Lettres, Sciences et
Arts des Alpes-Maritimes, 1. X, 1885.
15. Mémoires de la Société royale des sciences de
Liège, > série, t. XI, 1885,
16. Revue des travaux scientifiques, t. V,n° 10-11,
886 ; 1. VI, n° 1, 1886.
17. Annales de la Socièté d'horticulture de
Maine-et-Loire, 1885, 3° et 4° trimestre.
. 18. Bulletin de la Société des Amis des Sciences
aturelles de Rouen, 3 série, 2° semestre, 1885.
19. Maître Jacques, mars et avril 1886.
… 20. 3° Annual report of the United States Geolo-
_ ital Survey, 1881-82.
L Kengliga Svenska Vetenskaps Academiens
“idlingar, Stockolm, vol. XVIIT, 1880, vol. XIX,
1884, fase. 1 et 2.
22. Journal Of the Trenton natural history
“ely, Vol. I, no 1, 1886.
23. Proceedings of the Ac. of Nat. Sciences of
Uélphia, 1885, partie 3.
24. Geological Survey of India, Memoirs, t. XXI,
3-4. Palwontologia Indica, série xiv, vol. I, 3,
* (Fossils Echinoïdea from miocene series).
2. Bihang titi Kongl. Svenska Veteskaps Acade-
Handlingar, vol. V1 D4,2, vol: VE D 1,2,
OL VEUX. p. 4, 2.
Qt
_ Lefnadsteckningar ofver k. sv. Vet. Ak.
, I, & partie, 1885.
27. Ofversigt af k, sv. Vetensk, Ak. Forkandlin-
gar, n° 38, 39, 40
28. Procés-verbaux du Comité de Géologie de la
Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen,
par R. Fortin, 1883, 1884, 1885 (Don de l'auteur).
Séance du 7 juin 1886.
#: | Bulletin de la Soc, zoologique de France,
11° année, n° 1, 2, 3. 1886.
Ce
2. Annalen des Kaïs, Kônigl. Naturhistorischen -
Hofmuseums, Bd. I, n° 2,
3, Bulletin de la Soc. impériale des Natwralistes
de Mascou, 1885, n° 2
4. Atti della Reale Academia dei Georgofli di .
Firenze, & sér,, vol. VIIL, n° 4, 1883 ; vol. IX, Mb
1886.
5. Bulletin de la Soc. hortic. de Caen et du Gat- 3
vados, 1884, 49° année.
6. Jenaische Zeitschrift für naturwissensehaïl :
1886, supplément 1'° partie.
7. Verhandlungen der Natur ls Fe:
reines in Brünn, 22° vol., 1% et 2° part,, 18
8. Bericht der meteorologischen Le des
naturforschenden Vefeines in brünn, im
1882,
O. Bulletin de lAssaciation scientifique de 7
ant
France, 1886, n°° 314 à 320,
10, Mém. du Comité géologique de St
bourg, t. LIT, n° 8, 9. 1885.
11. Bulletin de la Société des Sc. historiques © d
naturelles de l'Yonne, 1885, 39° vol.
ÿ È tes
NE TT TS RS US NME Tr TE
Cros 7
AO ET ee DR 2 AU Re a li nee UD ES I TE
— 451 —
12. Bulletin de la Société Botanique de France,
le XXII (2° sér., t. VIII), n° 1, 1886.
à 13, Vierundzwanzigster Bericht der Oberhessis-
. Chen Gesellschaft für Natur. und Heilkunde.
_ Giessen in 1886.
_ {4 Annales de la Soc. d'Horticulture et d'Hist.
_ naturelle de l'Hérault.
… 15. Bulletin de la Soc. d'arboriculture et viticul.
. dure du Doubs, 20° année, 2° et 3 trimestres 1885.
: 16. Annales des Mines, 8° série, t. VII, n°4, 5, 6,
| 1885; L IX, n°1, 1886. |
D 17 EP Péroche. -— L'action précessionnelle. Théo-
- rie et justifications. Extrait de Ann. Soc. Géol.
Nord, l XII, 4885. (Don de l'auteur.) .
18. J. Péroche. — Zes Végétations fossiles dans
… durs rapports avec les révolutions polaires et avec
4 les influences thermiques de la précession des Équi-
07e. Extr, Mém. Soc. arch. et hist. nat. Manche,
: L VIIL, 1886. (Don de l'auteur.)
Séance du 5 juillet 1886.
1: Académie des Sciences d'Amsterdam :
Verslagen en mededeelingen : Leherhunde, ?° sèr.,
Naturkunde, 2* série, 1% vol., 1885.
Jaarboer. 1884.
Verhandelingen Naturkunde, vol. XXIV, 1886.
“egist er op den Catalogus, 1885.
. Acta Universitatis Lundensis, t. XXI, 1884
-. Catalogue de la Bibliothèque, 1886,
4 Mitheilungen aus dem Jahrbuch des Kônig.
— 352 —
Ungarischen geologischen Anstalt, & vol., 2° partie,
4. Josef Palfey. — Der Goldbergbau Siebenbür-
gens, Budapest, 1885.
5. Theobald Obach.— Ueber Drahtsellbahnen, Bu
dapest, 1885.
6. Wilhelm v. Soltz. — Theorie und Beschreibung
des Farbaky und Solzfschencontinuirlisch wirken-
den Wassergasofens, id.
7. Elias Szüts. — Kleinere details über die Nasse
Aufbereitung, id. “4
8. Josef Izabo. — Gesischte der geologie von
Schemnitz, id.
. 9. J. Noth. — Ueber die bisher erzielten, resultate
und die Aussichten von Petroleünischürfungen tn
Ungarre, id. ,
10. Bulletin of the museum of comp. 00109y a
Harward College, vol. XII, n° 34, 1886.
11. Bulletin de la Société d'Etudes des Sc. Nat.
de Nimes, 13 année, n°° 1, 7, 9, 10, 11, 12, 1885.
12. Quarterly Journal of the geological Sociel}
of London, vol. XLII, partie 2, 1886, 1* mah
n° 160. ‘
43. Horae Societatis entomologicae rOSSÈCAE. :
t. XIX, 1885. 4
14. Records of the geological Survey of India,
vol. XIX, part. 2, 1886. |
45. Bulletin historique et scientifique de
vergne, 1886, n° 2,
16. Académie impériale des Sciences
Pétersbourg :
Bulletin, t. XXX, n° 3, 1885.
de St.
— 303 — :
… Mémoires, t. XXXIII, n° 5, 6, 7, 8, 1885 ; t. XXXVI.
n° 1, 1886.
17. Bijdragen Natura artis Magisträ, 13 vol.,
Attrim., 1886
18. Sitzungsberichte der Kaïserlichen Akademie
… der Wissenschaften. — Mathematisch naturwissens-
_ Chaflliche Classe.
= {section : Sc. math. et phys., XC vol., n° 1 à 5,
1884 ; XCI, n° 1 à 3, 1885.
2* seclion : Se. natur., XC vol., n° 1 à 5, 1884 :
XCI, n° 4 à 4, 1885.
Table des volumes 80 à 90, 1885.
Séance du 8 novembre 1886.
1. Annales de la Société d'émulation du départe-
_ Ment des Vosges, 1886.
2. Bulletin des procès-verbaux de la Société
… d'émulation d'Abbeville, 1885.
% Annales de la Société d'A griculture, Histoire
Naturelle et Arts utiles de Lyon, 5° série, t. VII,
1884, et t. VIII, 1885,
4. Smithsonian Report, 1884.
. ÿ. Proceedings of the A cademy of Natural
: D” 0f Philadelphia, part. 1. January to March,
6. Bulletin de l'Académie d'Hippone. Bull. n° 21,
fscie, 4, 1886.
7. Anales de la Sociedad española de Historia
ral, tomo XV, cuad. do, 20,
8. Bulletin des Bibliothèques et des Archives,
23
— 394
publié sous les auspices du ministère de l'instruction
publique, 1886, n° 2.
9. Discours prononcé par M. René Goblet. mi-
nistre de l’Instruction publique, des Beaux-Arts el
des Cultes, le samedi 1* mai 1886, à la séance de
7
“clôture du Congrès des Soc. savantes. à la Sor-
bonne. ;
10. Foldtani Kôzlôni, 1886, XVI Kotet ; 3, 4, 3, ,
Füzet. |
11. Bullet. de la Soc. botanique de France,
t. XXXIH (2° série, t. VIII), 1886. Revue bibliogra-
phique A. B. C, comptes-rendus des séances
2, 3, 4.
12. Bulletin de la Soc. géologique de” France, :
3° série, t. XIIL, feuilles 42-59; t. XIV, feuilles 20-41.
13. Proceed. of the Zool. Soc. of London, 1884.
part. 1v ; 1885, part
14. Bulletin de e Ps Vaudoise des Sciences
naturelles, 3° série, vol. XXII, n° 9
45. Mémoire de la Société Académique pe
Sciences, Arts, etc. de Saint-Quentin. 4° série: t. VI.
16. Bulletin de la Société zoologique de Frantt
—. l'année 1886, 4° partie.
. Mémoires de la Soc. académique à Agrè
“n des Sciences, Arts et Belles-Lettres du pes.
ment de l'Aube. t. XXII, 3° série, 1885
18. Annales de la Soc. Linnéenne de REP 1884
(nouvelle série), t. XXXI.
19. Recueil des publications de la S
d'Études diverses, de la 52° année, 1889.
oc. Hat aise
20. Société agricole, scientifique et ltl
Pyrénées-Orientales. 27° vol., 2° série.
# éraire des *
DORE AT AIT en UD LE PRE re Ne me NE dr MES I INT NET 2 PILE ES ENT RNE 7e Pete Plon lea De Qi
2 DD
21. Soc. des Sciences et Arts agricoles et horticoles
du Havre, 35° et 36° bulletin.
—. 22. Extrait des travaux de la Soc. centrale d’4.
. griculture de la Seine-Inférieure, 210° cahier.
23. Histoire des Herbiers, par le D° Saint-Lager,
Paris, 1885,
1 24. Journal de la Société d'Horticulture de Seine-
_ et-Oise 1886, n°° 2, 3, 4, 5, 6.
…. 2. Enumération des Hémiptères recueillis en
Tunisie en 1883 et 1884, par MM. Valery Mayet et
Maurice Sédillot, Paris, 1886.
ÿ. Compte rendu de l'excursion de Fécamp (30
mai 1886), partie géologique, par E. Bucuille.
(Extrait du Bulet. de la Soc. des Amis des Sc. nat.
Rouen, 1886, 1 semestre.)
21. Annales de la Soc. d'Horticulture et d'Histoire
haturelle de l'Hérault, 2 série, t XVIH, n° 2 et 3.
1886.
& &
28. Société d'Histoire naturelle de Toulouse,
Iannée, 1885; 20- année 1886, bulletin trimestriel :
Janvier, février, mars.
2. Bulletin de ln Société d'Horticulture, d'Arbo-
riculture et de Viticulture du Doubs. nouvelle
Période, 20e année, 4” trimestre 1883. et 21° année.
T trimestre et 2° trimestre 1886.
30. Mémoires de la Soc. d'Agriculture, Commerce, .
Sciences et Arts qu département de la Marne.
ännées 1884-1885,
DR Bullet de la Soc. royale de Botanique de
lfique, t. XXVe, fascic. 1er, 1886.
#2. Bullet. de la Soc des amis des Sciences natu-
elles de Rouen. 3° série, 1886 ; 1° semestre, 22" année.
— 356
33. Mémoire de la Soc. des Sciences naturelles et
archéologiques de la Creuse, 2 série, t. I. Guéret,
1882-1886.
4 De
EPA
PARUNT,
RP ls CU à
34. Bullet. de la Soc. des Sciences historiques et à
naturelles de l'Yonne. Année 1886, 40° vol. (11° de
la 3° série).
35. Bullet. de la Soc. académique Franco-
Hispano-Portugaise de Toulouse. Janvier, février,
mars 1886.
36. Revue des travaux scientifiques (Ministère de
lInstruction publique), & V, n° 142, et t VE,
239.
37. A. Bouvier. — Les Animaux de la France. —
Vertébrés, 1"° partie, Mammifères, 1886.
38. Bullet. hebdomadaire de l'Assoc. scientifique
de France, > série, t. XHII; juin, n° 32 ; juillet,
n° 330 ; août, n° 334.
39. Bullet. de la Soc. Linnéenne du Nord de la
France, t. VIT, 1884-1885, n°° 139-162.
40. Mémoires de La Soc: Linnéenne du Nord de la
France, t. VI, 1884-1885, Amiens. :
41. Bullet. de la Soc. académique d'Agriculture,
Belles-Lettres, Sciences et Arts de Poitiers, n° 281,
282, 233, 284.
42. Bullet. historique et scientifique de l'Auve
qne, 1886, n° 3 et 4.
43. À. Bigot. Sur quelques points de la géologie
des environs de Cherbourg. (Extrait des Mém. de ta
Soc. Nationale des Sciences nat. et mathémat. de
Cherbourg, t. XXN.)
44. À. Bigot. Sur l'existence d’une station
torique à la Houqgue (Manche). — (Extrait des
ei
préhis- ;
Mém.
PE PO A EN PRE |
— 397 —
de lu Soc. Nationale des Sciences nat. et mathémat.
de Cherbourg, t. XXN.)
45. Paul Brunaud. Sphæropsidées nouvelles, rares
Où critiques, récoltées aux environs de Saintes.
. (Extrait du Journal d'hist. nat. de Bordeaux et du
Sud-Ouest).
46. Maitre Jacques, journal d'Agriculture. Niort,
juillet et août-septembre 1886.
7. Artropodos del vioe al Pacifico verificado de
1862 à 1865, por una comision de naturalistas
nviada por el Gobierno español, Madrid, 1884.
48. Revista de los progresos de las ciencias
ETaCtas, fisicas y naturales. Madrid, 1886, t. 24,
Mn 7,8,.9,.et:t. 22, n° 1.
: 49. Bollettino della S'ocietà entomologico italiana,
_ anno diciottesimo, trimestri L, Il e III. Firenze, 1886.
50. Bullet. .de la Soc. impériale des naturalistes
de Moscou, année 1885, n°° 3 el 4.
* 01. Glasnik hvatskoga naravosliovnoga druztiva,
S0dina 4, broj 1-3. Zagreb, 1886.
._ 2 Nova acta regiæ Societatis Scientiarum Upsa-
=. liensis, Serici tertiæ. vol. XIII, fasc. 1, 1886.
_ 53 Verhandelingen der Koninklijke Akademie
D. tan Wetenschappen , zestiendé deel, Amster-
dam, 1886.
. 4 Berliner entomologische Zeitschrift, dreis-
…._. ‘BSler Bd (1886), erstes heft (seite I-XX, 1-140).
5. Nenerlandsch Kruidkundig Archief verslagen
om Mededeelingen der neverlandsche botanische
\tiging, Tweede serie ; — 4 deel, 4 stuk.
Nijmegen, 1886.
; 56. Bericht der meteorologischen commission des
=
— 328 —
naturforschenden Vereines in Brünn (in Jahre 1883)
57. Verhandlungen der Kaiserlich - Koniglichen
Zoologisch-botanischen Gesellschaft in Wien. 1886.
XXXVI Bd. I et IT° quartal.
58. Verhandlungen des naturforschenden Vereines
in Brünn. XXIII Bd. 1, 2 heft. 1884.
59. Philipp Pocta. Uber einige Spongien aus dem
dogger des fünfhirchner gebirges (Mittheilungen
aus dem jahrbuch der Kôn. ungarischen geolo-
gischen anstalt, VU Bd. 3 heft. Budapest, 1886).
60. Schriften der physikalich-6konomischen gesell-
schaft, zu Kônigsberg. Sechsundzwanzigster jahr-
qang, 1886.
61. Bulletin of the California Academy 0f
Sciences, n° 4, january 1886.
62. Transactions and proceed, and Report of the
loyal Soc. of South Australia, vol. VII, Adé-
laïde, 1885.
63. Journal of the Royal Geological Society of
Ireland. Vol. XVIT, part 1 (new series, vol. VIF,
part 1}, 1884-1885.
64. The quarterly Journal of the Geological
Society, London, august 1886, vol. XLIL, part à
n° 167.
65. Transactions of the New-York Academy of
Sciences, vol. V, n° 2, 3, 4, 5, 6, 1885-1886.
66. Annals of the New-York Academy of Sciences
late Lyceum of Natural History. vol. HE, w 10,
inay 1886.
67. Proceedings of the American Academ} of
Arts and Sciences, new series, vol. XI, part me :
october 1885-may 1886.
MORE he ta RU NAT AT) el utiles,
pad #06 Delft Ant 2e ES nt
HT TARA
-. 359
68. Memnoërs of the American academy of Arts
_ and Sciences, centennial volume, vol. XI, part IV,
_ mIV. Cambridge, 1886.
| 69. Records of the geological Survey of India,
- vol. XIX, part 3, 1886. | *
70. Memoirs of the geological Survey of India,
serie IV, vol. I. Calcutta. |
1 id. serie X, vol. 3, parts 7, 8.
12 id. serie X, vol, 4.
73. id. serie XIII. Salt-range Fossils, 1885.
PE
Séance dun 6 décembre 1886. .
- 4. Mémoires de La Société d'Émulation de Cam-
brai, t. XLI.
2. Annales de la Société d'Horticulture et d'Hist.
alurelle de l'Hérault, > série, t. XVIII, n° 4, 1886.
3. Annales de la Société d'Horticulture de Maine-
_ tt-Loire, 1886, 1°" et 2° trimestres.
4. Bulletin de La Société Botanique de France, Si
& XXXIII (2 sér,, . VIII), 1886. Comptes-rendus L
des séances, 5,
©! Table alphabétique des matières contenues À
IT.
- 5: Ministère de l'instruction publique. — Revue
°E8 travaux Scientifiques, t. VI, n°* 6 et 7, 1886.
6 Bulletin de ta Société des Sciences de Nancy,
sér. 2, t. VIII. Fascicule 19, 19° année, 1886.
é Extrait des travaux de la Société centrale d'A-
Piculture du département de la Seine-Inférieure,
2° cahier ; 2 et 3e trimestres 1886.
— 360 —
8. Annales de la Société royale mulacologique de
Belgique, 1. XX (3° sér., t. V.), 1885.
9. Statuts de la Société royale de de
Belgique (2° édit.).
10. Procés-verbaux des séances de la Société L
royale malacologique de Belgique, t. XV, 1886, jan
vier-juillet.
11. Alfred Preudhomme de Borre. — Note sur les
Crustacés Isopodes de la Belgique.
12. Corbière. — ÆErythræa Morieri et les fi =
thræa à fleurs capitées. Extrait des Mém. de la So.
Nat. des Sc. Nat. et Mathémat. de Cherbowrg, | |
t, XXV
de M. Hébert. (Extr. Compt.-rendus des séances de
l’Acad. des Sciences, 21 juin 1886).
44. Ed. Hébert. — Observations sur les groupes
sédimentaires les plus anciens du nord-ouest de la
France. (Ext. Compt.-rend. des séances de l'Acad-
des Sciences, 26 juillet 1886).
15. Annaes da Escola de Minas de Ouro Pret
n° 4, Rio-de-Janeiro, 1885.
16. Atti della Reale Accademia dei Georgofli di
Firenze, 4° sér., vol. IX, disp. 2° e 3°, 1886.
17. The quarterly journal of the Geological se
ciely. London, vol. XLII, part. IV, n° 168.
18. Tijdschrift voor Entomologie, negen en bovin
tigste deel, 1885-86, derde Afleverin
8-
19. Jenaische Zeitschrift für Naturwissenschaft 4
zu lena, Zwanzigster Band (neue Folge, dreizehnlér | ë
Band). Supplement, Heft IT, 1886.
13. Sur la constitution géologique des Pyrénées;
le système triasique, par M. E. Jacquot, etremarques
Re 54
RS RL de RU D ME QT ele NUE Re LAURE
— 361 —
… 20. Bulletin de la Société impériale des natura-
listes de Moscou, 1886, n° 1.
21. Bulletin de l'Académie impériale des sciences
de Saint-Pétersbourg, t. XXXI, n° 1, 1886.
22. Mémoires de l'Acad. impériale des sciences de
Saint-Pétersbourg, vu sér., t. XXXIV, n°2 et 3;
28. Bibliothèque géologique de la Russie, rédigée
par S. Nikilin, I, 1885.
. 24 Mémoires du Comité géologique, vol. II, n°3,
: Saint-Pélersbourg, 1886.
D 25. Bulletins du Comité géologique de Saint-Pé-
_lersbourg, 1886, vol. V,:n°1,2,.8;4el:6:
Séance du 10 janvier 1887.
- À Annual report of the curator of the Museum of
Comparative Z 0010gy at Harward college for 1885-
1886. Cambridge.
2. Bulletin of the Museum of comparative Zoology
Harward college, vol. XIII, n° 1.
. 8. Tr ansactions of the geological Society of Glas-
(w, Vol. VII, part. I.
| 4 Proceedings of the Boston Society of natural
Distory, vol. XX1IL. part. I. :
Report of the commissioner of Agriculture,
1885, Washington.
. Records 0j the geological Survey of India. vol.
XX, p. 4, 1886.
7 Guia da E. Posicäo anthropologica Brazileira
nn pelo Musen nacional do Rio de Janeiro,
.
EE -
8. Archivos do Museunacional do Rio de Janeiro,
vol. VI, 1885.
9. Commission des travaux géologiques du Por-
tugal. — Recueil d'études paléontologiques sur la
AT MR
faune crétacique du Portugal, vol. I, Lisbonne,
10. P.-A. Dangeard. Recherches sur les Orga-
nismes inférieurs.
11. Bulletin de la Société académique Franco-
Hispano-Portugaise de Toulouse, t. VUI, n°” 4, 5,
6,
12. Bulletin hebdomadaire de l'Association scien-
tifique de France, 2° sér., t. XIV, n°° 347-348.
13. Maître Jacques, octobre, novembre et dé-
cembre 1886. :
14. Bulletin de la Société académique de Brest,
2 sér., L. XI, 1885-1886.
15. Publications de l'Institut Royal grand-ducal
du Luxembourg, 1. XX, 1886.
16. Bulletin de la Société géologique de Nor-
mandie, 1. X, années 1883-1884. ;
Séance du 7 février 1887.
1. Mémoires de l'Acad Impériale des Sciences de
St-Pétersbourg, T° sér., t. XXXIV, n° 4, 5 et 6.
2 Bulletin de la Société botanique de Frantt:
t. XXXIIL, Revue bibliographique D. 1886.
3. Verhandlungen der K.K. z0ologiseh-botanis=
chen Gesellschaft in Wien, 1886, XXXYI Bd: Il el .
IV quartal.
PEN ne PM ES Aa
Pre PU ERS ir Ur
re doi
Fra
— 903. -
_ 4. Bulletin de la Soc. des Sciences historiques et
naturelles de Semur, 2 sér., n° 2, 1885.
5, Actes de la Société linnéenne de Bordeaux,
4° sér., L. IX, 1885.
6. Annales de la Soc. Académique de Nantes et
de la Loire-Inférieure, 6° sér. t. NII, 1886, 1« se-
_ mestre.
7. Société d'Hist. naturelle de Toulouse, 20° an-
_ née, 1886. Bullet. trimestriel, avril, mai, juin.
8 Bollettino delle pubblicaziont Laliane ricevuto
… Der diritto di Stampa, 1886, n°° 1-24.
9, Bull. de l'Acad. Impériale des Sciences de St-
Pétersbourg, Prés D°4;.0tt. XXXIL 2
10. Carte géologique générale de la Russie d'Eu-
| rope, feuille 139, 1886.
11. Bulletins du Comité géologique de St-Péters-
bourg, 1886, n° 7 et 8.
12. Bull. de la Soc. Impériale des naturalistes de
Moscou, 1886, n° 2.
13 Bull. historique et scientifique de l'Auvergne,
… 1886, n°5, août-septembre-octobre.
14. Ministère de l'Instruction publique. — Revue
des travaux scientifiques, 1886, t. VI, n°8 et 9.
D. Bull. of the Museum of comparative Zoology
% Harvard College. Nol. XII, n° 6, 1886.
Séance du 7 mars 1887.
L. Société Linnéenne du Nord de la France. Bul-
… lélin mensuel, t. VIi, 1885, et L VIII, 1886.
à 2 Journal de la Société d'Horticulture du dépar-
lement de Seine-et Oise, 1886, n°° 7-12
— 364 —
3. Bulletin de la Société Zoologique de France
js 1886, 5° et 6° part.
. J. Viau.— Monographie des poussins des oiseaux
urope qui naissent vêtus de duvet (Extr. Bull.
Soc. Zool. de France, 1886).
5. A. Malbranche. — Notice biographique sur H.
Lepage, pharmacien à Gisors, membre correspon-
dant de l’Académie de Médecine.
6. Bulletin hebdomadaire de l'Association scien-
hifique de France, n° 350-358.
7. Bulletin de la Société botanique de France,
t. XXXIIT, 1886. Session extraordinaire à Millau.
8. Bulletin de la Société géologique de France,
3° sér., {. XV, feuilles 1-6, 4, 4.
9. Société d'hist. nat. de Toulouse. Bullet. tri- :
mestriel, juillet, août, septembre 1886.
10. Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences
et Arts de la Sarthe, 11° sér., t. XXII, Æ fascicule,
1885-1886.
11. Recueil de travaux de la Société libre d'AgIE
culture, Sciences. Arts et Belles-Lettres de l'Eure:
LV
12. Mémoires de la Société & Émulation du Doubs.
9° sér., vol. X, 1885.
13. Annales de la Soc. d'Horticulture et d'Histoire
nat. de l'Hérault, 2e sér., t. XVII, n° 5 et 6, 1886.
14. Bulletin historique et scientifique de l'Auver-
gne, n° 6, 1886, et n° 1, 1887.
15. Bulletin de la Société Ca Études scientifiques à
d Angers, 1885.
16. Bulletin de la Société d'Études scientifiques 4
d'Angers, Supplément à l’année 1884.
SRE FL ENTRE
Le :
— 300 —
17. Bidrag till kännedom af Finlands Natur och
Folk, 1878-1879.
! 18. Bollettino delle Pubblicazioni italiane. 1887 ,
: n° 27, Firenze.
_ 19. Anales de la Sociedad Espanola de Historia
Natural, t XV, cuaderno 3°. Madrid, 1886.
20. Conil. — Bacillus coma. Cordoba, 1886.
2 Mittheilungen aus dem Jahrbuche der Kôn.
Ungarischen geologischen Anstalt, VII Bd., 4 Heft.
Budapest, 1887. :
22. À Magyar. Kir. Foldtani Intézel Kiadvänyai.
Bruck Jézsef. Budapest, 1886.
_ 2. Fldtani Kôzlôny, XVI Kôtet. 7-12 Füzel.
Budapest, 1886.
- 24. Annalen der K. K. Naturhistorischen Hofmu-
seums, Wien, Bd 1, Nr. I.
25 Tijdschrift der Nederlandsche Dierkundige
Vereeniging, 2 sér., Deel 1, Aflevering 2. Leiden,
1885.
26. Vierzehnter Jahresbericht des Westfälischen
Provinzial. Vereins für Wissenschaft und Kunst für
5. Münster.
#7 Berliner Entomologische Zeitschrift. Dreis-
Siësler Bd (1886), > Heft (Seite XXLXXXIV, 141-346).
#8. Proceedings of the Scientific Meetings of the
ological Society of London, 1879, parts I and HI.
29. The Quarterly Journal of the geological So-
ciety, London, 1887, vol. XLIIL. part I, n° 168.
ne 30, Smithsonian Report, 1884, part IT, Wash-
_ lgton.
SL Bulles. 0f the California Academy of Sciences,
1 n° 5, 1886. à
4
e,
"100 —
32. Proceedings of the Academy of natural
Sciences of Philadelphia, part Il, 1886.
Séance du 4 avril 1887.
1. Société Géologique de Belgique. Procès-verbal
de l’Assemblée générale du 21 novembre 1886.
2. Bulletin de la Société Royale de Botanique de ;
Belgique, t. XXV. 2° fascicule. 1886.
3. Atti della Reale Accademia economico-agraria
dei Georgoñli di Firenze, 4° sér., vol IX, disp. #.
4. Bollettino delle Pubblicazioni Italiane. Firenze,
n°° 26, 29 et 30, 1887.
5. Bulletins du Comité Géologique de Saint- :
Pétersbaurg, VI, n° 1, 1887.
6. Observations publiées par l'Institut météoro-
logique central de la Société des Sciences de
Finlande. — Observ. météorol. faites à Helsingfors
en 1882 et 1883.
7. Sützungsberichte der Kaiserlichen Akademte
der Wissenschaften in Wien. ( Mathematisch-
naturwissenschaftliche classe), de mai 1885 .
février 1886.
8. Records of the Geological Survey of India;
vol XX, 1887.
(SUR CR VA en
9. The Transactions of the Academy of Science .
0f Saint-Louis, vol IV, n° 4, 1878-1886.
10. Bulletin of the Museum of comparatne
Zoology at Harward College, vol. XUI. n° 2.
11. Transactions of the entomological Society of :
London for the year 1886.
— 8307 —
12. Ministère de l'Instruction publique. — Annuaire
des Bibliothèques et des Archives pour 1887. |
13. D'Saint-Lager. — Recherches sur les anciens
Herbaria. 1886.
14. Dr Saint-Lager. Le procès de la Nomen-
clature Botanique et Zoologique, 1886.
15. Exploration scientifique de la Tunisie. --
_ Prodrome de la Malacologie terrestre et fluviatile,
_ Par A. Letourneux et J.-R. Bourguignat, 1887.
__ 16. Bulletin de la Société Zoologique de France,
XIE vol. {°° partie, feuilles 1 à 9. 1887.
_ 17. Bulletin de la Société Géologique de France,
# série, t. XV, 1887, no 2.
_ 18. Extrait des travaux de la Société centrale
€ Agriculture du département de la Seine-Inférieure,
212 cahier.
19. Annales de la Société d'Agriculture, His-
Wire naturelle et Arts utiles de Lyon, 5 sér.,
L. IX, 1886
D, lettres àt Arts de Lyon. Classe des Sciences,
. Vol. XX VII.
21. Mémoires de l'Académie des Sciences, Ins-
: 2 et Belles-Letires de Toulouse, 8 série,
EVE
Société d'Histoire naturelle de Toulouse.
Procès-verbaux des séances du 5 janvier, 2 et 16
87.
_ Tévrier 48
#3. Bulletin de la Société d'émulation du départe-
Rent de l'Allier, t. X VII 3° et 4° livraisons.
’ 24. Société d'Émulation de l'Allier. Catalogue du
Musée départemental de Moulins. 1885.
0. Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles-
&
— 368 —
25. Bulletin Historique et Scientifique de l'Auver-
gne. 7° année, 1887, n° 2.
Séance du 2 mai 1887.
1. Bulletin de l'Académie impériale des Sciences
de St-Pétersbourg, t. XXXI, n°3.
2. Mémoires de l'Académie impériale des Sciences
de St-Pétersbourg, 7° série, | XXXIV, n°° 7-11.
3. Bulletins du Comité géologique de St-Pélers-
bourg. 1886, n°° 9, 10, 11 ; 1887, n° 2, 3, 4, 5.
4. Bulletin de la Société impériale des Naturda-
listes de Moscou, 1886, n° 3
5. ludas Machabœus et Nupta ad amicam.—Ata-
demia reqgia disciplinarum nederlandica, 1886.
6. Jaarboek van de Koninklijke akademie van
Wetenschappen gevestigd te Amsterdam, 1885.
7. Amsterdam. Verslagen en mededeelingen der
Koninklijke akademie van Wetenschappen :
Afs. Letterkunde, derde reeks, derde deel.
As. Natuurkunde, derde reeks, tweede deel,
1886.
8. Verhandelingen der Koninklijke akadernie van
Wetenschappen, vijf en twintigste deel. Amsterdam,
1887
9. Journal de l'École Polytechnique, 56° cahier:
10. Ministère de l'Instruction publique. — /iev#
n'+
7° série, t. X, 1885-1886.
SRE pre ge MANS be TPE
des travaux scientifiques. T. VI, n° 10 et 11: t. VIE,
à
11. Bulletin de la Société philomathique de Paris. ;
AE
HE LU SES EE tre
DT DEN di NC ON VUE Et E
_ Culta, 1886
— 369 —…
12. Bulletin de l'Académie d'Hippone, n° 22,
fascic., 1. Bone, 1887.
13, Mémoires de la Société nationale d'Agricult-
ture, Sciences et Arts d'Angers, t. XXVIII, 1886.
14. Fondation de la Société de Statistique de Mar-
seille. — Compte-rendu 1886. — Rapport sur les
Concours.
15. Extrait des travaux de ta Société centrale
d'Agriculture du département de la Seine-Infé-
rieure, 213° cahier.
16. A.-L. Donnadieu. — Les véritables origines de
la question Phylloxérique. Paris, 1887.
* 17 Annales de la Société d'Horticulture de Maine=
tl-Loire, 1886, 3° et ze trimestres.
18. Bulletin de ta Société des Sciences historiques
€l naturelles de l'Yonne. 40° vol., Auxerre, 1886.
19. Bulletin de la Société d'Agriculture, Indus-
lie, Sciences, Arts et Lettres du département de
l'Ardèche, t. IT, 127 et 2 semestres, 1886.
Séance du 6 juin 1887.
À Memoërs of the geological Survey of India. —
Palzontologia indica, sér. xu ; the fossil flora of the
Pndvana system » Sér. xt; Salt-range fossils. Cal-
2, The Juarterly journal of the Geological So-
“et. Vol. XLIIT, part. 2, n° 170.
3 Journal Of the Trenton natural history Society,
re january, 1887.
LS “oCéeding of the Academy of natural sciences
| OP hiladelphia, part. IIL. oct., déc. 1886.
| 24
— 370 —
5. Bulletin of the Museum of comparative zo0logy . 4
at Harvard college, vol. XIII, n° 3. Cambridge, 1887.
6. Journalof the Elisha Mitchell scientific Society,
for the year 1885-1886, Raleigh.
7. Richard Lydekker. — Catalogue of the remains
of pleistocene and prehistoric Vertebrata contained
in the geological departement of the Indian _ 4
seum. Calcutta, 1886.
8. Biblioteca nazionale centrale di Firenze.—
Bollettino delle pubblicazioni italiane. N°* 31, 32 el
33, 1887.
9. Bollettino della Societi entomologica italiana, L
trimestre IV, 4886: trimestres 1 et 2, 1887. Firenze.
10. Schriften der Physikalisch-Okonomischen Ge- :
sell-Schaft zu Kônigsberg, 1886.
11. Bulletin de la Société Botanique de France,
t. XXXIIL Comptes-rendus des séances, 6, 1886; L
XXXIV, Comptes-rendus des séances, 1 et 2, 18875
t. XXXIII, Revue bibliographique, E. 1886.
12. Bulletin de la Société Géologique de France;
8° sér., t. XV, feuilles 9-15.
: 43. Bulletin de la Société des Amis des Sciences …
naturelles de Rouen, & sér., 22° année, 2° semeslre
886
14. Mémoires de Académie des Sciences, Belles:
VI
Lettres et Arts de Clermont-Ferrand, Lt .XX
1885
15. Bulletin historique et scientifiqu
vergne, T° année, 1887, n° 3, mars.
16. Ministère de l Instruction publique. = pale 7 |
des Bibliothèques et des Archives, 1886, n° 3.
o de TR |
D AE D
St
ee 4
Et
17. Annales de La Société d'Horticulture et d His-
loire naturelle de THérault, 2° sér., t, XIX, n°1,
tifique de France, n°° 359-366,
19. Société d'Histoire naturelle de Toulouse. Bul-
_ letin, 20° année, 1886. |
_ 20. Bulletin de la Société d'Horticulture, d'Arbo-
ritullure et de Viticulture du Doubs, 3° et 4 tri-
; _ Mestres 1886, 1er trimestre 1887.
licoles du Havre, 37° bulletin, 4 trim. 1886; 88°
bulletin, 4e trim. 1887.
_ 22. R. Fortin. — Extrait des Procés-verbaux du
_ Comité de Géologie (1886) de la Soc. des Amis des
SC. nat. de Rouen.
Séance du 4 juillet 1887.
À: Memorias de la reat Academia de Ciencias
éactas, fisicas y naturales de Madrid, t. XI. Aves
de España, | |
: 2. Revista de Los Progresos de las Ciencias exactas,
lisicas Y naturales, Madrid, t. XXII, n° 2 et 3.
3. Bollettino delle pubblicazioni italiane, n° 34, 35
_ €L 36, 1887. Biblioteca Nazionale centrale di Firenze.
4 Bulletin de la Société impériale des Naturalistes
: de Moscou, 1886, n° 4 ; 1887, n° 1.
9. Extrait d'id. — Meteorologische Beobachtungen
9eführt am meteorologischen Observatorium der
Wblrthschaftlichen Akademie bei Moskau, von
Fradeieff.
48. Bulletin hebdomadaire de l'Association scien-
_ 21. Société des Sciences et Arts agricoles et hor-
— 378 —
G. Mémoires de l'Académie impériale des Sciences
de St-Pétersbourg, 7° série, t. XXIV, n° 12 et 13.
7. Tijdschrift voor Entomologie vitgegeven door
de Nederlandsche entomologische Vereeniging-
Negen en twintigste deel (1885-86), vierde A fleve-
ring. Dertigste deel (1886-87), eerste A flevering.
8. Bericht der meteorologischen Commission der
naturforschenden Vereines in Brünn (Observations
de 1884)
9. Verhandlungen des naturforschenden Vereines
in Brünn. XXIV Bd. 1 und 2 Heft, 1885.
10. Records of the Geological Survey of India,
vol. XX, p. 2. 1887. |
11. Journal of the royal Geological Society 0f
Lreland, vol. VIIE, p. 1.
12. Smithsonian miscellaneous Collections, V0
XX VIII, XXIX and XXX.
k
13. Smithsonian Institution. — Fourth annual
report of the Bureau of Ethnology. 1882-83.
14. Memoirs of the American Academy of Arts
and Science, Cambridge, vol. XI. p. IV, n° V. 1886.
15. Proceedings of the American Academy of
Arts and Sciences, Boston, n. S. vol. XIV; D- à
1886.
16. Annales des Mines, & série, t. IX, ?* et 3 li-
vraisons de 1886, t. X; 4° et 6° livraisons de 1886.
47. Procès-verbaux des séances de la Société
royale malacologique de Belgique, août-décembre
18. L'Année médicale de Caen, 15 juin 1887.
19. Bulletin de la Société Botanique de France;
t. 34, 1887. Revue Bibliographique À.
SL SN RS
)
;
4
À
ne
— 373 —
20. Ministère de l'Instruction publique. Revue des
travaux scientifiques, t, VI, n° 12, t. VII, n° 2.
21. Fernand Lataste. — Catalogue critique des
Mammifères apélagiques sauvages de la Tunisie.
22. Précis analytique des Travaux de l'Académie
des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen,
1885-86
23. F. Nizet. — Notice sur les Cataloques des
Bibliothèques publiques. Bruxelles, 1887.
24. Maître Jacques. Journal d'agriculture, publié
Par la Société centrale d'Agriculture du départe-
ment des Deux-Sèvres. Niort, mars et avril 1887.
. #5. Société agricole, scientifique et littéraire des
Pyrénées-Orientales, 28 vol. ù
26. Bulletin de la Société Vaudoise des Sciences
Raturelles, 3° sér., vol. XXII, n° 95. Lausanne, mai
27. Bulletin de la Société des Sciences naturelles
de Neuchâtel, 1. XV, 1886.
28. Mémoires de l Académie des Sciences, Lettres
el Arts d'Arras, 2 sér., t. XVII.
*. Bulletin de la Société géologique de France,
s° sér., t. XIV, n° 8, 1886. R
LISTE DES SOCIÉTÉS SAVANTES
AVEG LESQUELLES
LA SOCIÉTÉ FAIT DES ÉCHANGES DE PUBLICATIONS.
EUROPE.
France.
1. Ausne. Saint-Quentin. — Société académique de 4
: Saint-Quentin.
2, Arzrer. Moulins. — Société d'émulation de
l'Allier.
3. Azres-ManiTimes. Cannes. — Société des Scien-
ces naturelles, Lettres et Beaux-Arts
de Cannes et de Grasse.
4. Id, Nice. — Société des Sciences nalu-
relles, Lettres et Beaux-Aris des
Alpes-Maritimes. ;
5. Annècue. Privas. — Société d'Agriculture de
l'Ardèche. 4
6. Aupe. Troyes. — Société académique d'Agri-
culture, Sciences et Arts de l'Aube:
7. Bovones-pu-Ruône. Marseille, — Académie des
Sciences, Lettres et Arts des Bou-
ches-du-Rhône.
8. Id. Marseille. — Société de statistiqies des …:
Bouches-du-Rhône.
9. Id. Air. — Académie d'Aix.
— 370 —
ÿ. D Caen. — Année Médicale de Caen.
Id. Caen. — Académie des Sciences, Arts
et Belles-Lettres.
Id. Caen. — Société d'Horticulture.
13. CuarenTe-INrériEuRe. Saint-Jean-d'Angély. —
Société Historique et Scientifique de
» la Charente-Inférieure.
14 Id. Saint-Jean-d'Angéy. — Société Lin-
de . néenne de la Charente-Inférieure.
15. Côre-n'Or. Dijon. — Académie des Sciences,
Le Arts, etc. de Dijon.
Id. Semur. — Société des Sciences natu-
relles de See
à L relles et archéologiques de la ren,
à 18. Douss. Besancon. — Société d'Agriculture,
Sciences et Arts du Doubs.
… 1. Id. Besancon. — Société libre d'émulation
mans du Doubs.
2. Id. Besancon. — Société d'Horticulture du
Doubs.
21. Fax, Deus — Société d'Agriculture, Scien-
à es et Arts de l'Eure.
2. Finistère. ‘cs — Société académique de
Brest.
8. GaRoNxE (Haurk-). Toulouse. — Académie des
a Sciences, Incriptions et Belles-
Lettres de Toulouse.
Id. Toulouse. — Société d'Histoire natu-
relle de Toulouse.
1. Toulouse. — Société des Sciences phy-
siques et naturelles de Toulouse.
. GIRONDE. Bordeaux. — Société Linnéenne de
5. Loire-INFÉRIEURE. Nantes. — Société académique
=
ra
=
. Gap. Vîmes. — Société d'études des Sciences
naturelles de Nîmes.
1
M
Bordeaux.
Id. Bordeaux. — Société des Sciences phy-
siques et naturelles de Bordeaux.
. Hérauzr. Montpellier. — Société d'Horticulture
et d'Histoire naturelle de l'Hérault. 4
Id. Montpellier. — Académie des Sciences
et Lettres de Montpellier.
. ISÈRE. Grenoble. — Académie Delphinale.
Id. Grenoble. — Société de Statistique, ‘
des Sciences naturelles et des Arts î
. de l'Isère. ;
. Loire. Saint-Étienne. — Société d'Agriculture,
Sciences et Arts de la Loire.
. LoiRE (HauTE-). Ze Puy. -- Société d'Agricul-
ture, Sciences et Arts du Puy.
Pan RCE NN 'Éense DiS nd: Lislt ds
de Nantes.
. LOT-ET-GARONNE. Agen. — Société d'Agricul-
| ture, Sciences et Arts d'Agen.
. Maine-er-Lorme, Angers. — Société d'Agricul-
ture, Sciences et Arts d'Angers:
Id. Angers. — Société Académique
d'Angers.
Id. Angers. — Société d'Études scienti-
fiques d'Angers.
Id. Angers. — Société Industrielle d'An-
gers.
+ MaNGRE. Cherbourg. — Société des Sciences
Naturelles de Chérbourg.
Re 0 te ie à
SE PP RE ONE. ARS Nr ENER n PU AEN Tee TEe DOS RU ES tt ON TLS CELLES SONNTONCE
— 3717 —
+ Maxoue, Cherbourg. — Société Académique de
Cherbourg.
Id. Avranches. — Société d'Archéologie,
de Littérature, Sciences et Arts
d'Avranches et de Mortain.
+ MARNE, Chdlons. — Société d'Agriculture,
Sciences et Arts de la Marne.
Id. Vétry-le-Francois. — Société des
Sciences et Arts de Vitry-le-François.
. MeurTHE-ET-Mosezce. Nancy. — Société des
Sciences de Nancy.
- Meuse. Verdun. — Société Philomathique de
Verdun.
+ NorD. Cambrai. — Société d'Émulation de
Cambrai.
Id. Douai. — Société d'Agriculture et
Sciences de Douai.
Id. Lille. -— Société des Sciences, Agri-
Culture et Arts de Lille.
D ON Zi. — Société Géologique du Nord.
«+ ORNE. Argentan. — Société Flammarion.
+ Pas-pu-Cazas. Arras. — Académie d'Arras.
54. Puy-pr-Dômr. Clermont. — Société Historique et
Scientifique de l'Auvergne.
5%. Id. Clermont. — Académie des Sciences,
Belles-Lettres et Arts de Clermont-
de Ferrand.
LP YRÉNÉES-ORIENTALES, Perpignan. — Société
: Agricole, Scientifique et Littéraire
à 5» des Pyrénées-Orientales.
: à Ruôxs. Lyon. — Société d'Agriculture, Histoire
naturelle et Arts utiles de Lyon.
71.
42:
. Rnôwe. Lyon. — Académie des Sciences, arts
Id.
. SaÔwr-ET-LoiRe. Mâcon. — Académie de Mâcon.
. Sartme. Le Mans. — Société d'Agriculture,
. Seins. Paris. — Société zoologique de France.
Id.
Serxe-Ivrénreure. Le Havre. — Société havraise
Id.
Id.
— 818 —
et Belles-Lettres de Lyon.
Lyon. — Société Linnéenne de Lyon.
4e
Sciences et Arts de la Sarthe.
Paris. — Société botanique de France.
Paris. — Société géologique de France.
Paris. — École Polytechnique.
Paris. — École des Mines.
Paris. — Association scientifique de
France. n
Paris. — Société Philomathique de
Paris. 2
Paris. — Ministère de l'Instruction pu
blique. — Revue des travaux scien-
tifiques. +
Paris. — Ministère de l’Instruction pu
blique. — Bulletin des Bibliothèques
et des Archives. .
d'Études diverses.
Le Havre. — Société géologique de
Normandie.
Le Havre. — Société des Sciences et
Arts agricoles et horticoles du
Havre.
Rouen. — Académie des Sciences»
Belles-Lettres et Arts de Rouen:
Rouen. — Société centrale d'Agricul-
_ ture de la Seine-Inférieure.
— 379 —
SEWNE-Inrérieure. Rouen. — Société des Amis
des Sciences naturelles de Rouen.
Sumne-er-Oisr. Versailles. — Société d'Horti-
culture.
des Deux-Sèvres.
Somme. Abbeville. — Société d'Émulation d’Ab-
beville.
Id. Amiens. — Société Linnéenne du Dre
: de la France.
l. Var Draguignan. — Société d'Études scien-
tifiques et archéologiques du Var.
82 ViexNe. Poitiers. — Société d'Agriculture, Scien-
ces et Arts de Poitiers.
k Vos. Epinal. — Société d'Émulation des
Vosges.
SE Yonne Auxerre. — Société des Sciences histo-
riques et naturelles.
Algérie.
bon. Alger. — Société des Sciences physiques,
l'Algérie.
PASTANTINE, Büne. — Académie d'Hippone.
Allemagne.
CE. Colmar. — Société d'Histoire naturelle,
RAINE, Metz. —_ Académie de Metz.
Mère. Munich. — Académie des Sciences de
Bavière.
: Sivas (Deux-). Miort. — Société d'Agriculture
naturelles et climatologiques de
©
né
. Baviëre-Ruénaxe, Neustadt.— Pollichia (Société
. Hssse-Rnévaxe. Offenbach. -- Société d'Histoire
. Hesse-SurériEurEe. Giessen. — Société pe
… Wasrrnaue. Münster. — Société scientifique
. WüuntEmsenG. Stuttgard.— Société des Sciences
. Baux. — Société des Naturalistes de sf
=: #60 —
Bavière. Ratishonne. — Société rod
Minéralogique de Ratisbonne.
d'Histoire naturelle de la Bavière-
Rhénane).
Hampoune. — Société d'Histoire naturelle de
Hambourg.
naturelle d'Offenbach-sur-le-Mein.
Sciences naturelles et médicales de
la Hesse-Supérieure.
Prusse. Kœnigsberg. — Société de Physique et
d'Économie de Kænigsberg.
Id. Berlin. — Société géologique alle
mande.
Id. Berlin. — Société éntomologiqüe de
Berlin. À
PRusSE-RHÉNANE. rêves, — me: des
Sciences utiles de Trève
THURINGE. Jéna. — Société d' pp naturelle
et médicale d'Iéna.
de Münster,
naturelles de Wurtemberg:
Autriche-Hongrie.
Bua-Pssra. — Institut géologique de Hot
Fa
S
Les"
fai
mn NE
Id. Institut géologique de Vienne.
Id. Société zoologique et botanique de
Vienne.
Belgique.
BRUXELLES. — Société royale de Botanique de
Belgique.
Société entomologique belge.
Id. Académie royale des Sciences, Lettres
Espagne.
Mann. — Académie royale des Sciences de
A Madrid.
Td. Société espagnole d'Histoire naturelle.
Grande-Bretagne et Irlande.
Dur. —
ociété géologique de l'Irlande.
GLascow. —
Société géologique de Glascow.
Loxores, — Société Linnéenne de Londres.
A. Société zoologique de Londres.
Société géologique de Londres.
[2
. Lowpnes. Société entomologique de Lt j
. Manouesrer. — Société Littéraire et Philoso |
. Ausrenpan. — Académie des Sciences d'Amster-
. Ninèeue, — Société botanique des Pays-Bas.
. BoLocxe. — Académie des Sciences de Bologne.
. Frorexcg. — Comité géologique italien-
. GÈNES. — Musée civique d'Histoire naturelle ï |
5. Luxemsoune. — Société des Sciences nat
. LisBonng. — Commission des travaux 6®
— 382 —
Id. Société royale pour les études mi
croscopiques.
phique de Manchester.
Hollande.
Id. Société royale de Zoologie.
. Levre, — Société entomologique des Pays-Bas. 4
Italie,
Id. Société entomologique italienne: #
Id. Société d'Agriculture de Florence:
Id. Bulletin des publications italiennes.
de Gênes.
Luxembourg.
urelles
du Grand-Duché de Luxembourg:
Portugal. re
géolo-
giques du Portugal.
— 383 —
Russie,
l FiNLAND£. Helsingforst. — Société des Sciences
+ de Finlande.
. Kw. — Société des Naturalistes attachée à
l'Université de Saint-Wladimir.
139. Moscou. — Société impériale des Naturalistes
TRS de Moscou,
140: Sanr-Pérenspourc. — Académie des Sciences
:. de Saint-Pétersbourg.
Id. Société entomologique russe.
Suède et Norwège.
42. CRisrranra. — Université royale de Christiania.
43, Lun. — Université de Lund.
44. SrockoLm. — Académie royale des Sciences.
* Ursaz, — Société royale des Sciences d'Upsal.
Suisse.
16. Benne, — Société entomologique suisse.
7. Gexève, — Société de Physique et d'Histoire
: naturelle,
Lausanne, — Société vaudoise des Sciences
: naturelles.
— Société des Sciences naturelles
de Neuchâtel.
+ — Société entomologique suisse.
Neucrarez.
SCHArroUSE
ASIE,
152.
æ
— 384 —
AMERIQUE.
Brésil.
Rio-DE-JANEIRO. — École des Mines de Ouro
Preto.
États-Unis.
. Bosron et CamBrinGE. — Académie des Arts el
des Sciences.
. Bosrox. — Société d'Histoire naturelle de
de Boston.
. CALIFORNIE. — Académie des Sciences de Cali-
fornie.
. CaRoLINE pu Non. Raleiïgh. — Société scienti-
fique Elisha Mitchell.
. Conxecricur. Vew-Haven. — Académie des
Arts et des Sciences de Connecticut.
. Missourr. Saint-Louis.— Académie des Sciences
de Saint-Louis.
. New-York. — Académie des Sciences de New-
York.
Id. Société de Microscopie de New-York:
. PHILADELPHIE. — Académie des Sciences natu-
relles de Philadelphie.
. Trexrox. — Société d'Histoire naturelle de
Trenton.
Wasmneron. — Académie nationale des
Sciences.
Id. Institution Smithsonienne.
PSG TR
Au 4e Janvier 1888.
D —
MEMBRES HONORAIRES.
Date de
MM. S. M. L'Emrereur du Brésil . . . Po
Carezzint, professeur de réiséle à ‘Foviversité.
à Bologne (Italie) .
Douvizcé, professeur & licdtsloge à | M'École
des mines, boulevard St-Germain, 207, à Paris.
Hésenr, membre de l'Institut, doyen de la
Faculté des Sciences de Paris. . + : .
Lesoucuer, professeur honoraire à la Faculté
des Sciences de Caen. . vs
Le Jous, président de la Société de Sciences
naturelles de Cherbourg. . . +
Lennier, président de la Société igine de
Normandie, au Havre . . . . + « + + + »
LereuLier, professeur au Lycée, rue poses
nettes, 5, à Alençon. . . .
Lrais {Emmanuel}, ancien directeur a l'Obser-
vatoire de Rio-de-Janeiro (Brésil), maire de
Cherbourg
Muiens , ce née de k Société Sands
de Londres, 84, Addison Road, Kinsington.
Mœzzer (ve), professeur de paléontologie à l'In-
…. stitut des mines, à St-Pétersbourg ( Russie )-
Nvzanver, naturaliste, passage des Thermopyles.
Saponra (le marquis Gaston pe), correspondant
de l’Institut, à Aix (Bouches-du-Rhône) + :
Sauvace (D), directeurde la Station agricole, à
Boulogne-sur-Mer, , . + + + + + + + + *
LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ
la nomination
4
1878
1882
1860
1848
1860
41880
1869
1874
1874
1878
1861
1878
1383
SR Er re
22 Fo bois
TRES Ge D ROME NP ri D EN PE TT SUR APR Er
i =
PE PR, LE Ne et D COMTE T eS
— 387 —
MEMBRES RÉSIDANTS.
_ MM. Axe, professeur libre . . . . . . . . . ae
ANNOviLLE (n°), président de la Société de Tir .
Beausour (Sophronyme), notaire honoraire ,
trésorier honoraire, rue Viliiie, 25, "35
Le Bewor, secrétaire de la Chambre de Commerce.
4 F Bicor, licencié ès sciences naturelles, 1,7 ;
°° Boreux, ingénieur en chef des ponts et chaussées
Bountenxe (docteur), directeur de l'École de
nn RE ia
Carois (Dr), professeur suppléant à l’École de
a PU Le Nr ms
Cuansonnier, professeur à l'École de Médecine,
trésorier de la Société, rue Froide, 22, . .
Dancearp, chef des travaux de Botanique à la
Faculié des Sciences. , . . . vou
Dewesre, pharmacien de 4re classe, à Caen.
Evnes-DesLoncciramps ( Eugène ), professeur de
éologie à la Faculté des Sciéhoés 5, , à
Fauvez (Albert), REUCRE Ni a rer Des
Fayez (Dr), professeur à l'École de Médecine ,
vice-président . . :
l'o
MMIGNY DE La Lonpe (pe), secrétaire de la So-
Gossanb , professeur de Sciences physiques au
D Oi ébiann
Gossezix (docteur), professeur à l'École de Mé-
decine, rue de Lonpiinerté ,".:, 7.
Huer, maître de conférences à la Faculté des
Sciences, archiviste de la Société, ,
. F Pharmacien de première classe. . . .
Le Cusvaruien » docteur - médecin, rae St -
M:
o NUE, , |,
CR AE ARS SAS A DS de Ar EN Mu
Date de la nomination
867
1
1883
1872
1863
re MM. Leconnu, ingénieur des mines, maitre de con-
férences à la Faculté des Sciences de Caen.
Lécen, licencié ès sciences naturelles, « + + +
Lenoux (Marc), chef des travaux zoologiques
au Laboratoire de Luc-sur-Mer, , « + + + +
Le Roy ve Lancevixièee (docteur), directeur
honoraire de l'École de Médecine . + «+ + +
Le Sénécnaz , docteur en droit, licencié ès
sciences naturelles , conservateur des collec-
ne tes
LETELLIER, docteur en médecine, : + + + + +
Lereurien (A.), professeur de sciences nalu-
: NI au Lycée, bibliothécaire, 92, rue St-
RUE he Cine, : sis à la
: Faculté des Sciences. , « . « + + « »
Lupineau, receveur municipal. « . .
Moèue, doyen honoraire de la reculé A
Sciences, secrétaire de la Société, + « + «+
Murzois, pharmacien, rue St-Pierre. + + + +
Neyneneur, professeur à la Faculté des Sciences,
_ Osmonr, vérificateur des douanes. . . + + + -
Pier, professeur à l'École de Médecine, pe
Pucuor, préparateur de chimie à la Faculté des
Sciences ,
Ramur, norte Fe SE et ue ‘ pra
dent de la Société,. . . . 4
Ravien, préparateur de mhdais pue au
Lycée,. +
RENÉMESNIL rss DE , me de Re % +
Mairie. . ,
Sausse (A), préparateur à la Faculté âes Sciences
Tesxière
hi: *£ à s 8. 1
; TorsenxT
_ adjoint. , . . . PT US OR A M LA son
Viussanvo, directeur du Jardin des Plantes.
secrélaire-
…— Mo —
MEMBRES CORRESPONDANTS ces
Date de la nomination
Arpenr ( Jules), membre de plusieurs Sociétés dE ao
savantes, à Flers Orne) LORS CUS LUN 2 QU A N° Le 1878 Ég 5 ES
nsé, médecin, à Alençon. . . 1886 Le
ns Edmond ), dtsaihes Ps s
DR 46 ;:à Paris sc oi és. 4877
Basseme, colonel en retraite, 12, rer
Négrier, 26, au Mans. , . . + : 4873
… Bavar, professeur à l'École de Médecine. ms
Grande-Rue, 45, à Brest. . . , . . .. . 4871
EE (Félix Évre p#, ancien procureur de
la République , rue des Saints-Pères, 411, ;
NP 1877
: Bencouxioux, INR à l'hôpital sibdé;
ierret (province d'Oran, Algérie) . . , . . 1882
_ Bentor, inspecteur des pharmacies , président
du Tribunal de commerce, rue des Chanoïines, ë
te sise 4664 Re
> un, propriélaire à des ee 1885
_ Buer, 0 gif des ponts et chaussées, à hel-
Tème (Orne) . . . sos 00
Burn nu, lo: ou he de Con-
_ lances, sie: CU Ne
Borsenéaux | . taie à nb: cale: ARTE , a
Boxxecnose (0e), membre de plusieurs Sociétés ni
Sivantes, À Monceau, près Bayeux. . « « + 4824 a
BowvouLorn (ve), entomologiste, rue de l'Uni-
D EE Pare dé oiivtie eee ÉOOÈ
Botranp, interne des Hôpitaux, au Dis. 5 + 1886
Bowen (Émile), pharmacien, 20, rue de
» à Montmorency, , : . .., + « +. 1876
Botcon (docteur), 45, rue Lafayette, à Paris, +: 1879 Le
°UrAuD, ingénieur , inspecteur des Lignes télé
D a Quapeiie ue des + c. 480
DONNE
Date de
MM. Bourse, géologue, à Roncherolles, par
Darntéal (Seine-Inférieure) . .
Bnévisson (René pe }, sigle au ai
teau des Forges, par Longni (Orne). , . . .
Briquez, avocat, conservateur du Muséum, à
Lunéville, . . . . .
Bronexianr ( Charles), Si A PE
Académies et Sociétés savantes, rue Guy-de-
La-Brosse, 8, à Paris. es .
Baunaun (Paul) fils, avoué, à boiosas (ae
rente-Inférieure).
BucaiLe, nue , re Star: ‘ tas à
Rouen, . ,:. . 6
Bureau, She: au ice: quai de pé.
thune, 24, à Paris, ,
Bureau (Louis), directeur ‘du vstun d'hisioire
naturelle, rue Gresset, 15, à Nantes, . . .
Caniver, conseiller général de vs et maire
Chambon: Diese eee 6 60
Canne, pharmacien, à Courseulles, . . . .
Carvrez, professeur au Collège d'Avranches , .
CLémenr (l'abbé), vicaire de Touques, . . + :
Conmiène, professeur au Lycée de Cherbourg.
Correau, membre du Comité de la paléon-
tologie française, à Auxerre (Yonne). . + :
Courrois , instituteur, à St-Vaast (Manche). +
Créances, principal du Collège ce crie
(Haute-Marne), . . , , PE LS
Desox, négociant, ancien maire SUR ù
DeLacnareLe, naturaliste, 55, rue des Corderies,
& Cherbourg ; + . «+ ... » du vis
Decaviene, herboriste , PARCS eva
Demacny, négociant, maire d'Isigny. + + + -
Desponres (Henry), ancien conseiller de pré-
place St-Georges, à Pariss » + :
fectu
Dewaioue (Gustave), professeur de minéralogie,
1879
1874
"OUT
géologie et pen à l'Université de
Liège (Belgique) .
Haute-Marne, à Joinville . , , . . at
Doucrus (Gustave), membre de la Société piles
gique de France, rue de Chabrol, 45, à Paris,
RE
Duner, professeur à la Foculié libre de Méde-
cine de Lille (Nord). ere | Ale Le. ls E | He, JL M
Buxor, et: VUE ses
Fanoy(pe), mem
rue Dore, à Château-Gontier (Mayenne). .
Ficner, juge de paix, à Cherbourg, + + « : «
Fisvrior { docteur }, conseiller général du Cal-
vados, à Lisieux, . , ,
Fonraine, naturaliste, à Lu Chopelle-Guutbier
Label e OR
OT, pharmacien de 4" classe, rue St-Jacques,
À Paris
Fonnix (Raoub) sh, r aps Pré, à Rouen, , .
. Foreunn, rue des Charbonniers, 13, Avenue
Daumesnil, à Paris, , A
© Faéner (l'abbé, professeur au Dot Sémlaniré
D La Mines. à 5 sé 60 0
Fromexrer, (ne), docteur-médecin, membre du
Comité de la paléontologie française, à Gray
(Hau ts ee du vo
AnénY , receveur municipal, à Lisieux. + + «
1866
1864
Date de la nomination
f
_— 5392 —
Date de 1
MM. Gasnren, ancien pharmacien, à Vimoutiers (Orne).
Génevoix (docteur), licencié ès sciences, 44, rue
Ê des Beaux-Arts, à Paris.. . . .
Genriz (Ambroise), professeur au dans du Most,
is Genvais, secrétaire de l'Inspection académique,
à Évreux, . .
Gicer, AEAAES rue Fe dus, ea à
Le Es Aleon dun 6 bete 0 see se à
. Gonernoy, pharmacien, à Liltry, . . . + . +
Gouranv, docteur-médecin, à Tinchebray . . .
Gounsine, ancien sous-préfet, rue de Lille, 74,
Re un oo à d'or e: 6 à Hunt
Gouverneur, maire de Mortagne (Orne). + + +
visent, pharmacien, à Trévières, . , + + +
Hacouevizce (D), propriétaire, au DAS de
; Launey, près Orbee , . . . . .« . . .
. Hawez (l'abbé), curé des en
Harcount (duc n°) ancien dé au château de
Hi Thury-Harcourt, , . “or emuiesis
: Houwex, médecin, à Sées nn Meet
+ Howuwey (Joseph , do
us Huer, externe des Hôpitaux, 6, — de l'Odéon,
Poris.; « … . Sr
Hurry, ae à 48, rue ps ïs Barre, à.
Dieppe. seu diR
Hussor, Pope PPS par 5 Atis (Grmti. ss
Le - Josepu-Larosse , naturaliste , à - St-Côme-du-
Rd du
Jouax, capitaine de vaisseau en er 48,
rue Bondor, à Cherbourg. . « + + + + » +
Jouvin, pharmacien, à Condé-sur-Noireau + : +
on harre professeur à la Faculté des
, directeur du Laboratoire maritime
RE . ee
FN, principal du Collège de Condé -sur
Mis voix 6 9 0 9:6.60:0 25-058
— 993 —
Date de la nomination .
54400 libraire, & Péri "5. 36
Lacaiise, naturaliste, membre de plusieurs So-
| ciétés savantes, à Bolbec (Seine-Inférieure). 1869
Lance, docteur-médecin, à Flers (Orne). . . 1880
LanGLais, professeur départemental d'Agricul-
_ füre, à Alençon . . . . 41885
des ponts et chaussées, 41, rue des Vignes,
… PSéÿ-Paris. . . . . . « 1878
Lmonoxe (Ernest), State; rue À Gustéiaè
Saint-Paul, 6, à Paris vs de 8 6 VUE
Lenoucnes, docteur en médecine, rue du Fac
… bourg-Poissonnière, 42, à Paris. . . . . . 187à
Lenovcnen, pharmacien, à Alençon. . . . 1586
= Leccenc, aide d'anatomie à la Faculté de Mé-
: en ie SE D OU OU M |
| Laétiae, médecin-vétérinaire, à Falaise, PET
_ Lucœun, pharmacien, à Vimoutiers. : . . . . 4880 hs
Lecoinre, professeur à l'École normale d'° Dvaitss 4882
7 directeur des postes et télégra us
” LUT, docteur-médecin, à Orbec, NOV 0 . 1877
Lutncuan, médecin principal de l'aréséi nl
retraite, à Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orien-
tek
TACQ (Arthur), curé de St-Germain pl ù 4
9e) :
AE, Di Mr, DE Le, EU Li Be Le 1875
— 394 —
Date de la nomination
MM. Lonroz (nr), géologue, à Frontenex, près Ge- 5e
nève (Suisse). . . . . 1869
Lourreur, président de la Société Un
et de botanique du centre de la Normandie,
à Bayeux. . . & Fe me RS
Luca fils, nes dei 17 ji à Orbec. 41875
Macé (Adrien), rue de la Duché, à Cherbourg. 41884
Marmnvaup (Ernest }, secrétaire général de la
Société botanique de France, rue Linné, 8, à
Hans ee ns . 1864
Manoury , ancien oil “di ‘Collège 4
Lisieux, à Villerville, . . . . "286
Maraïs, docteur-médecin, 24, rue des ie à
Honfleur. , , . 1877
Maronanp(Léon), PAR à r École AR
_ de pharmacie, docteur en médecine et ès-
sciences naturelles, à Thiais, par Choisy (Seine). 1868
Marcuann (E.), adjoint au maire d'Alençon. . 1878
Manie (Almyre), pharmacien, à Isigny. , . . 1882
Manté, propriétaire, 466, rue Blomet, à Paris. 4881
Marmieu, ancien pharmacien, à La Rivière-St-
Sec, +, , 1869
Méu10N, ancien are. à vale (Orne). 1859
Micnez, agent-voyer, à Évrecy., , . . . 1886
Mine-Enwanps
=
Alph.), membre de ri
professeur au Muséum d'histoire naturelle,
rue Cuvier, 57, à Paris. ©. à + 4 «+ » + 4808
Moxcoo, docteur en médecine, à nn
Vire (Manche) . Née © OU A
Mourter , notaire, à Obs RTS 1877
Ouivier (l'abbé), à Autheuil, par Tourouvre bent 1874
ParrouiLLanD, __— de 4e classe, à
CS 5, : PNR | 1
PELLERIN (Albert), ancien FRE : Cin-
A CO Ru Lui
Pecver, docteur-médecin, à Vire. « , « . + + 1883
— 395 —
4 Date de
WM. PERDRIEL, ancien notaire, à Bretteville-sur-Odon.
Pérocue {Jules}, directeur des Contributions
indirectes, be ONond): ie asus
Perrier (Henri), propriétaire, à Champosoult
te do dde EU
PIERRAT , ornithologiste , à Gerbamont, près
; D os. int
Le Pricer, professeur au Collège de Bayeux. . . .
_ Piquor (Alphonse), propriétaire, à Vimoutiers
Porncarré, membre de l'Instlitut,, professeur à la
Sorbonne, 66, rue Gay-Lussac, à Paris,. .
Poussrer, pharmacien, place Eau-de-Robec, 4,
Re Re dencre
Quéruez, pharmacien honoraire, place Nationale,
D famine
Ravener, (Jules), propriétaire, à Falaise, . . .
Renauzr (Bernard), aide-naturaliste au Muséum,
Professeur de Paléontologie végétale, rue de la
Collégiale, 4, à Paris. . . . . a
Renauzr, professeur de Sciences physiques et
naturelles au Collège de Flers (Orne 500
Renéweswir (G. pe), professeur au Collège Sta-
nislas, rue Honoré-Chevalier, à Paris, . . .
e Rexov, avocat, naturaliste, quai de la Fosse, 68,
à Nan
Rerour “ES Put . 1 ee à : ie À. +
Ricuen, professeur au Col lège de Mortagne (Orne).
Rocer, ancien chef d’Institution, 161, rue
acques, à Paris. , : . : ! , . | . :
SaïNT-Awanr (be), ingénieur en chef des ponts
el chaussées, 66, rue Caumartin, à Paris. .
Sknonskr, membre de Ja Société géologique de
France, à Domfront Ris y “
r lé géologique de Normandie, au Havre. .
SIGNY, propriétaire, à Part 7.
la nomination
1877
1882
1879
1865
1887
1883
1882
1823 Fondateur
1878
1881
: : Date de la nomin
MM. Tuiré, ingénieur des mines, à Rio-Janeiro . . 1877
“TrancuanD, professeur au Collège de Lisieux . 1878
Tuners, conseiller général, maire de Falaise, .. 1886
| Vize-0'AVRAY (be), propriétaire, à Honfleur. . 1879
ais VILLERS (Georges ne), secrétaire de lx Société
a: académique de Bayeux . .
Weger (docteur), directeur du service 7 ssnté
du 3° corps d'armée, à Roueu. . . .
Zurcnen, ingénieur des ponis et chaussées, cé
RE Sn de 6 de .
1881
_ Nota.—Prière à MM. les correspondants de rectifier, S'il ÿ a !
la date de leur nomination et leur adresse.
TABLE DES COMMUNICATIONS
PAR NOMS D'AUTEURS.
Sur la polystélie dans le genre Pinguicula, p. 77.
Étude sur les terrains anciens du nord du Cotentin,
P. 9. — Sur l’arkose du Val-de-Saire, p, 12, —
Excursions géologiques de la Société Linnéenne
dans la Manche, p. 297. — Note sur le terrain dé-
vonien de Portbail, p, 335.
Nouvelles herborisations aux environs de Cherbourg
et dans le Nord du département de la Manche,
P. 97. — Excursions botaniques de la Société Lin-
néenne dans la Manche, p. 209. — Sur l’appari-
tion de quelques plantes étrangères à Cherbourg
et à Fécamp, p, 321.
Observations sur le développement du Chlamydococ-
Gus pluvialis Braun., p. 43. — Un procédé opé-
raloire en Histologie végétale, p. 84, — Note sur
le genre Chlamydomonas, p. 151. — Note sur le
genre Chlorogonium Ehr., p. 160. — Remarques a
Sur les canaux sécréteurs de l'Araucaria imbricata,
P. 174. — Sur la Polystélie dans le genre Pingui-
cula, p. 477. — Le mode de propagation du
Nephrocytium Agardhianum Nœg., p. 1496. — A
Propos d'une récente communication, p. 287. —
Sur les parasites végétaux, p. 342,
Expériences de caléfaction (4re note), p. 75. — Expé-
riences de caléfaction (2° note), p. 136.
Jean-Nicolas-Césaire Jouffroy et ses manuscrits,
P. 304,
— 398 —
LEcorNu. Sur le Silurien des vallées de l'Orne et de lOdon,
p. 49. — Sur les carrières souterraines du Cale
vados, p. 164, Fa
Le Jours. Le Glyceria Borreri à Cherbourg, p. 481,
Le Sénécuaz. Note pour servir à l'Histoire de la faune européenne
dans les temps historiques, p. 50. — Deuxième
note, p. 64, — Note sur quelques animaux re-
cueillis dans le canal de Caen à la mer, p. 87.
LeTELLIER, De l'emploi du Vanadate d'ammoniaque et du Tannin
pour faire une masse à injection noire, p. A
De la fonction urinaire chez les mollusques acé-
phales, p. 316.
MonièrEe, Note sur une Cycadée du Lias, p. 125.
NYLANDER. Enumeratio Lichenum Freti Behringii, p. 198.
RENAULT. Note sur le Clathropodium Morieri, p. 145. à
TopsenT. Notes de Spongologie, p. 34. — Contribution à
l'étude de la distribution des éponges dans R
Manche, p.71. — Rapport sur l’année 1886-57 de
la Société Linnéenne, p. 287. — Étude sur là
faune des spongiaires de Luc, p. 330.
TABLE DES MATIÈRES
——_———_——_—__—
4 Composition du bureau pour l’année 1886-1887, , , .
#1) ee
SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1886.
À fanées sur les terrains anciens du nord du Cotentin, par
. Bigot,
Note sur
:
SEA
EU ES at "CR . . . o
arkose du Val- Fa FN par le de. er
CAM AU |
SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1886.
Sur le silurien des vallées de l’Orne et de l'Odon, par M. Le-
COR, | [Ro en Ré el DU AN CPR
: Notes de spongiologie, p par M. dns © Fe
SÉANCE DU 10 JANVIER 1887.
Obserrations sur le dévelo
Sraun., par M. Dange
-* Pour servir à l’hi
: temps historiques,
D du pr ge pluvialis
istoire F la faune nié dans les
par M, Le Sénéchal, . , ,
SÉANCE DU 7 FÉVRIER 4887.
à 0le pour servir à l’histoire de la faune européenne
tp historiques, par M, Le DEDÉCRUE > :
à Le de la distribution des é es de la Man-
sn . | pong
PUR CN PEN OURS QU ADS vi à
— 400 —
SÉANCE DU 7 MARS 1887.
Expériences de caléfaction, par M. Gossart « « . * :
Un procédé opératoire en histologie végétale, par M. Dangeard,
Notes sur quelques animaux recueillis dans le canal de Caen a Le
la mer, par M. Le Sénéchal. . . . . «+ .
SÉANCE DU 4 AVRIL 1887.
Nouvelles herborisations aux environs de Cherbourg et dans le
nord du département de la Manche, par M. Corbière. : +. à,
= Note sur une nouvelle Cycadée du Lias, par M. Morière. . » + 4
SÉANCE DU 2 MAI 1887
Expérience de Caléfaction, par M. Gossart. . » + + « pe
Note sur le Clathropodium Morieri, par M. Renault, .
Note sur le genre Chlamydomonus, par M. Dangeard. . :
SÉANCE DU 6 JUIN 1387
Note sur le genre Chlorogonium Ehr., par M. Dangeard. LR:
Note sur les Carrières souterraines du Calvados, par M. Lecornu. |
SÉANCE DU 4 JUILLET 1887
De l'emploi du Vanadate d’ammoniaque et du Tannin pour faire
une masse à injection noire, par M. Aug'stin Letellier, -+ +
Remarques sur les canaux sécréteurs de l'Araucaria imbricati
par M. Dangeard, , . . rs
Sur la Polystélie dans le genre st pur ju. Dangeard
DR es AR an.
Le Glyceria Borreri à ane par M. Aug. Le Jolis. + +
Le mode de propagation du Nephrocytium Agurdhianum * Nœg
le A M
— AO1 —
Enumeratio Lichenum Freti Behringi, par M. Nylander, . .
. A propos d’une récente communication, par M. Dangeard. , .
Rapport sur les faits qui se sont passés dans la Société Linnéenne
_ pendant l’année 1886-87, par M. Topsent, : : +
= —
EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE EN 1887.
Compte-rendu de la réunion annuelle de la Société Linnéenne
de Normandie, tenue les 24 et 25 septembre 1887, à Saint-
Sauveur-le-Vicomte (Manche). . . . . . +46 RO
Excursions botaniques, par M. Corbière, . . . . . . . . .
SÉANCE PUBLIQUE
Jean-Nicolas-Césaire Geoffroy et ses manuscrits, par M. Henri
a .
De la fonction urinaire
M. a
Sur l'apparition de quelques plantes étrangères à Cherbourg et
DD ur M Corière, . .., :. , . , 1...
… Étude sur la faune. des Spongiaires de Luc, par M, Topsent, ,
Note sur le terrain dévonien des environs de Carteret et de Por-
chez les Mollusques acéphales, par
Sort ep En .
Sur les Parasiles végétaux, par M. Dangeard, . . . . . . .
‘able des communi
Table des Matières
Excursions géologiques, par M, Bigot. . . . .« .«
287
Caen, Imp. H. Delesques.
Afin de permettre à ses membres correspondants, qui ont adhéré aux
nouveaux Statuts, de compléter leur collection, la Société Linnéenne
leur __— à prix réduits, les volumes suivants de la ponte série
MÉMOIRES.
BULLETIN.
4": SÉRIE.
DE LA
he PE
je T4
En
| HS
DE NORMANDIE
N
: és
.#° SÉRIE. — 2° VOLUME
ANNÉE 1887-88
CAEN.
MEXRI DELESQUES, IMPRIMEUR- _LIBRAIRE |
Rue Fnoine, © Er 4 |
PARIS, F, SAVY, LIBRAIRE
77, Bourrvann Sr-Genwaix
a 889
DE NORMANDIE
Re
F
. ‘exclusivement Lpgtes à leurs auteurs ; la ss :
BULLETIN
À SOCIÉTÉ LINNÉENNE
DE NORMANDIE
4 SÉRIE. — 2 VOLUME
ANNÉE 1887-88
CAEN |
HENRI DELESQUES, IMPRIMEUR-LIBRAIRE
Rue Fnoive, 2 Er 4
PARIS, F. SAVY, LIBRAIRE
77, Boucevann Sr-Genmaix
1388
COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ
Pour l’année 1887-1888
Président. .. . .. MM. RaBur.
_ Vice-Président... le docteur Faye.
D _ Secrétaire... .. MORIÈRE.
D Vice-Secrétaire. . . TOPSENT.
Bibliothécaire. . . LETELLIER.
Trésorier honoraire BeauJour (Sophronyme).
Trésorier. . .. .. CHARBONNIER.
reUiste .. . _. Huer.
La Commission d'impression, formée du Prési-
dent, du Secrélaire, du Trésorier et de six membres
de la + se trouve ainsi composée pour l'an-
née 1887-1888
MM. Rapur, Président.
MoRièRE, Secrétaire.
CHARBONNIER, Zrésorier.
BorEux.
SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1887.
PRÉSIDENCE DE M. BERIOT.
En l'absence du président et du vice-président,
M. Berjot est invité à occuper le fauteuil.
_ A8 heures, la séance est ouverte. Le procès-verbal
_ de la séance de juillet est lu et adopté.
| dance, — Plusieurs membres correspondants se
_ Plagnent de n'avoir pas encore reçu le tome X de
Plus de régularité, d'adresser à tous les membres
Correspondants le Bulletin de 1886-1887 en les pré-
Yénant que celui de 1887-88 ne leur sera délivré
qu'au reçu du montant de leur cotisation. L'envoi
d'une circulaire rédigée dans ce sens est approuvé
ar la Commission d'impression et par la Société.
La Compagnie décide que le procès-verbal de la
Séance contiendra l'expression de ses regrels au
Sujet des pertes qu'elle à faites pendant les vacances,
Suite du décès de M. l'abbé Moncoq, bibliothé-
üre de la Société, et de M. Duterte, membre cor-
dant, à Alençon. Le secrétaire et ceux des
Membres de la Société qui se trouvaient à Caen, se
Il est procédé au dépouillement de la correspon-
l 3 série du Buletin. M. Morière propose, pour
D.
sont fait un devoir d'assister aux funérailles de
M. l'abbé Moncoq. ;
L'ordre du jour appelle le renouvellement du bu-
reau qui, par suite du dépouillement de divers
scrutins, se trouve ainsi constitué pour l'année aca-
démique 1887-1888 :
Président, MM. Ragur, ingénieur des ponts et
chaussées.
Vice-Président, D: Faver, professeur à l'École
de médecine.
Secrétaire. Mouÿre, doyen honoraire de
la Faculté des sciences.
Vice-Secrétaire, TorsenT , licencié ès sciences
naturelles.
Bibliothécaire, LeTELLiER, professeur de scien-
ces naturelles au Lycée.
Archiviste, Huer, maître de conférences à
la Faculté des sciences.
Trésorier honoraire, Beaujoux (Sophronyme), n0-
taire honoraire. :
Trésorier, Cuangonnier, professeur à l'E
cole de médecine.
Commission d'impression : MM. Rabut, Morière,
Charbonnier, membres de droit ; Boreux, Fauvel,
Berjot, D' Fayel, Lecornu, D: Catois, membres élus.
Le Secrétaire donne lecture d'une note qu'il avait
reçue de M. Duterte, peu de jours avant la mort de
notre regretté collègue :
UE D 0 US
PES it M de RE de RES ARS SE diese + 2
#
;. NOUVELLES ADDITIONS
CATALOGUE PUBLIÉ PAR M. H. DUTERTE
Pharmacien honoraire à Alençon
Dans le Bulletin de lu Société Linnéenne de Normandie,
& série, VIII volume, avec des additions et corrections
dans le IXe volume de la inême série.
Après Ranunceulus trichophyllos Chaix, ajoutez :
R. Drouetii Schultz. — RR. — Fossés. La Fuie,
près Alençon. Fossés entre St-Paterne et le Chevain.
— Mai.
Après Drosera intermedia Hayn., aout -
Genre Parnassia L.
P. palustris L. — R. — Lieux tourbeux, St-Denis-
Sur-Sarthon, Bursard, Lonrai, Chaumiton, près le
Château-du-Val. — At. :
Obs. — Cette plante avait été complètement ou-
bliée, car il y a vingt- cinq ans que je l'ai récoltée
dans les environs d’ Alençon.
. Après Vicia lutea L., ajoutez :
V. varia Host. — R. — Moissons. La Hutte, dans
les moissons, près de la gare (Thériot, Gentil etipse).
ié
Après Spiræa ulmaria L., ajoutez :
Epilobium spicatum Lam.—PG.—Forêts d'Écouves
et de Perseignes.
Obs. — J'avais également oublié cette plante.
— 10 —
Après Orobanche minor Sutt., ajoutez :
O. amethystea Thuill. — R. — Pelouses, Fresnay-
sur-Sarthe, route de Sillé. — Jn.
Après Ornithogalum umbellatum L., ajoutez :
O. divergens Boreau. — PC. — Mêmes stations &
aussi commun que l’Umbellatum.
Re Scirpus lacustris L., ajoutez :
. Tabernæmontani Gm. — R. — Fossés tour-.
+ Fossés entre La Hutte et Fresnay. — Ji. -
Après Glyceria airoïdes Reich., ajoutez :
G. plicata Fries. — R. — Fossés tourbeux. ertré
près Alençon. — Jt.
Après Equisetum palustre 1, ajoutez : ï
E. hyemale L. — RR. — Haies et bois humides.
Champagne près Fresnay-sur-Sarthe (Fiant e{ ipse). |
rs. AI. de.
PLANTES DE MON GATALOGUE QUI DEVIENNENT DE PLUS
EN PLUS RARES ET DONT QUELQUES-UNES DISPARAITRONT
COMPLÈTEMENT D'ICI PEU D'ANNÉES.
Ranunculus lingua L. (disparu de Bois-Roger, $ se
trouve encore à l'étang de Dives).
Elatine hexandra DC. Petasites vulgaris Desi.
Carduus crispus L. _Crepis tectorum L.
Limosella aquaticar. : Rumezx maritimus L.
Rumex palustris Sm. Leersia orizoïdes DC.
OÙs. — Les deux Rumex étaient tellement abon-.
dants à Assé, il y a une vingtaine d'années, quon.
les coupait pour faire de la litière aux bestiaux.
un pied par ci par Ja.
is, 4
. M. Bigot fait connaître les résultats de l'excursion
‘ qu'il a faite récemment dans le pays de Galles et il
. compare la constitution géologique de cette région
+ de l'Angleterre avec celle du Nord-Ouest de la France.
- Le Riccia natans, qui n'avait été signalé par M. de
: Brébisson qu'à un seul endroit dans le Calvados
_ (Lébisey, près Caen), a été rencontré dernièrement
par M. Dangeard, dans une excursion au marais de
. Chicheboville, où il est très abondant.
D M. Topsent lit la note suivante :
QUELQUES MOTS
| SUR
PARATANAIS FORCIPATUS Lili.
ET
TRITAETA GIBBOSA Bœck.
Par M. E. TOPSENT
Vice-secrétaire de la Société
Parmi les Arthrostracés communs à Luc, il s'en
trouve deux qui méritent une mention particulière.
Jen dois la connaissance à M. E. Chevreux, du
Croisie, qui étudie spécialement les Amphipodes des
côtes de France, à qui je les avais communiqués et
Jia bien voulu les déterminer.
: Lun est un Isopode. Le Paratanais forcipatus
LIU Comme il s'appelle, n'avait jamais élé signalé
ur les côtes de France. Il est remarquable qu'il
die RE me
PAIE Te
LA RS ESP
abonde dans la station où il est recueilli pour la pre-
mière fois. En laissant reposer quelque temps dans .
des cuvettes pleines d'eau de mer les produits des .
- dragages, on en voit toujours de nombreux individus
venir mourir à la surface. On peut même s'en pro-
curer fréquemment en opérant ainsi pour les pierres
et les éponges qu'on rapporte des roehers décou-
verts aux basses mers des syzygies.
L'autre est un Amphipode, le Zritaeta 72 ;
Bœck, intéressant surtout par sa biologie. On a.
depuis longtemps observé qu’une éponge de la Médi.
terranée, Suberites domuncula Nardo, présente très 4
souvent sur sa surface de petites entailles ovalaires,
« des piqûres de lancette », que Lamouroux à pris "
autrefois pour les oscules, mais qu’on a reconnu plus L
tard être constamment habitées par des petits crus- L
tacés voisins des Gammarus (1). Ces crustacés ne
sont autres que le Jritaeta gibbosa. L'occasion qui
m'a été fournie d'en examiner un assez grand nom .
bre me permet de rectifier une erreur qui a été Com …
mise en ce qui concerne l'origine de ces Les
Le petit amphipode n'habite pas, contrairement à
ce qu’on a pensé (2), les orifices naturels de l appa= d
reil aquifère du spongiaire, mais prépare Me |
sa demeure où il vit couché sur le dos, écartant ou nu
rapprochant à volonté les lèvres de la fente avec ses
pattes. À Luc, on trouve de ces logettes, souvent
(1) Dr Fischer (d’après un article de M. Ch. des von
Questions obscures relatives à l'Hydractinia echinala et à
VA leyonium oi Actes dela Soc. Linn. de Bor deaur,
t. XX VIII, Are partie.
(2) Dr Fischer (id. dr c. p. 347.
ds 15
s. disposées par groupes, non seulement sur des
- éponges (Suberites ficus, Halichondria panicea, ete.)
mais aussi sur des Alcyonaires qui tapissent les
. berges du Quihot. Cet amphipode sédentaire y est
donc très commun.
? Au nom de M. Renault, professeur au collège de
Flers, il est donné lecture du travail ci-après :
Mes
É NOTE
SUR UNE ERYONIDÉE NOUVELLE
Trouvée à Sainte-Honorine-la-Guillaume (Orne),
dans le Grès Liasique
Par Charles RENAULT
Ex-préparateur à la Faculté des Sciences de Caen
Professeur de Sciences Physiques et Naturelles au Collège de Flers
Membre correspondant de la Société,
Dans une étude remarquable sur les Crustacés
fossiles des terrains jurassiques du Calvados publiée
en 1863, M. Morière fit part à la Société Linnéenne
de la découverte de deux espèces nouvelles, l'Eryon
Edvardsii et le Pithonothon Meyeri, trouvées, la
Première dans les mèches de La Caîne (marnes infra-
_0olithiques), et la deuxième dans la Grande Oolithe.
Si l'on excepte les Trilobites du silurien de May
ét du devonien de la Manche, les paléontologistes
TMmands avaient eu rarement l’occasion de rencon-
lrer des crustacés fossiles. Les quelques espèces
ER
connues à cette époque appartenaient en effet au
calcaire de Caen et à la Grande Oolithe, et avaient ne.
. fait l'objet d’une première étude de la part de …
M. Eudes-Deslongehamps, en 1829. n
En 1882, M. Morière décrivit quelques Décapodes …
Macroures de l'Oxfordien du Calvados. Enfin en u
1883, dans une excursion aux carrières de La Caine, .
M. Morière dont j'avais alors l'honneur d’être le pré
parateur, recueillit quelques riches des marnes à
infra-oolithiques dont le centre est presque toujours …
occupé par un fossile. Ces miches, débitées et prépa …
rées, fournirent trois échantillons d'Eryon que
M. Morière décrivit dans le Bulletin de la Société
Linnéenne de Normandie, 3 série, tome VII, sous
le nom d'Eryon Calvadosü. pe.
Les Crustacés connus jusqu'à ce jour.dans nos É
terrains jurassiques normands appartiennent don |
au système oolithique. Je n'ai pas connaissance
d'avoir vu de Crustacés Liasiques soit dans lesri- …
ches collections géologiques du musée de Caen, soit
dans les collections particulières que j'ai eu l'occar
sion de visiter. Cette absence, ou du moins celle
rareté de crustacés dans le lias est due au peu de
solidité des téguments cornés de ces animaux. Leur
carapace n’a pu résister à la fossilisation aussi facile-.
ment que la coquille des mollusques ou les osse-
ments des vertébrés. Aussi n'a-t-on chance de ren
contrer ces débris que dans les terrains dont ne
sédimentation s’est faite dans des eaux relativemel
calmes. à
Or, le grès de Sainte-Honorine-la-Guillaume (Orne)
si connu déjà par les travaux de M. Morière, s'est
RES ET RCE PR 0 ET NRES R PR MES
déposé dans ces conditions. Ce grès, que le savant
_ professeur de géologie a rapporté au système lia-
. Sique à la suite de la découverte du Spériferina
_ Oxygona, fournit en même temps des fossiles végé-
taux et des débris d'animaux. L'étude topographique
de ce grès a permis de constater qu’il occupe un
_ petit golfe limité par des éminences granitiques. La
_ présence-de débris d'animaux associés à des fossiles
. Végétaux démontre pleinement que le grès de Sainte-
Honorine est constitué par des sédiments de ri-
| yage.
J'ai eu, le 26 septembre dernier, la bonne fortune
de trouver des débris de crustacés dans les carrières
du bois de la Mousse, commune de Sainte-Honorine-
_ l-Guillaume.
. Malgré l'état d'imperfection que présentent mes
“à échantillons, j'ai cru devoir- signaler ma découverte
aux paléontologistes.
Les pièces que j'ai pu déterminer sont :
1° Un céphalothorax ;
? Une partie de l'empreinte de ce céphalothorax
avec la trace des yeux;
% Un demi-anneau abdominal, le dernier ;
4 L'empreinte de ce demi-anneau abdominal
#0
LE
Ro Dh ë Fe 1
5° Des débris de patte. ,
Ces cinq pièces m'ont permis de classer le crustacé
‘ du bois dela Mousse dans l'embranchement des po-
Mophthalmaires, ordre des décapodes, sous-ordre
des Macroures. à À
En effet, l'empreinte assez bien conservée des
avec une des divisions externes de la nageoire
ns Qi
yeux, les dimensions et la forme du céphalothorax
montrent que chez notre animal les anneaux cépha-
liques et thoraciques étaient réunis et protégés par
une carapace commune, et que les yeux étaient pé-
donculés et mobiles.
Le rapport des dimensions du céphalothorax et de
l'anneau abdominal que je possède, me font classer
le crustacé de grès liasique dans les Décapodes. Ce-
pendant la forme trilobée du céphalothorax rappelle
celle du même organe chez les stomapodes repré-
sentés par le Squilla antiqua des schistes de Monte-
Bolca, mais dans ces derniers, les anneaux abdomi-
naux sont de dimensions beaucoup plus grandes
que chez les Décapodes. — D’après la figure que je
possède du Squilla antiqua, certains anneaux abdo-
minaux sont plus larges que le céphalothorax.
D'autre part, à l'anneau abdominal se trouve
reliée une pièce qui, à n’en pas douter, est une des
cinq lamelles de la nageoïire en éventail que possè-
dent bien développée les Décapodes macroures:
Enfin l'épaisseur de la carapace, qui est en partie
constituée par du fer oligiste, sa forme large et dé-
primée, sa surface rugueuse sans trace de sillons,
m'ont porté à classer mon échantillon dans la fa- F.
mille des cuirassés, genre Eryon. :
Le céphalothorax de cet Eryon a une forme trilo
Ne 1
bée. Sa surface est déprimée et rugueuse. Elle pré
sente plusieurs dépressions qui ne sont que des
accidents de fossilisation. Sa largeur est de 55 mill-:
sa hauteur de 50 mill.
Les trois lobes de la tête sont semi-cireulai
ont un diamètre de 3 centimètres environ: AuCURe 4
res et
ES
+ trace d'antennes ni d’échancrures sur les bords du
#4 céphalothorax.
__ Les yeux sont situés sur le bord supérieur du lobe
. jaléral dans l'angle formé par ce lobe et le lobe su-
périeur.
Leur forme est légèrement ovale: grand axe,
5 mill.; petit axe, 4 mill. Le sillon qui entoure un
Le. des yeux dans la figure 2, a 1 mill. 1/2 d'épaisseur;
c'est l'empreinte de la bordure de la carapace proté-
geant le pédoncule oculaire. :
_ Le demi-anneau abdominal de l'Eryon du grès
Fr
_ Sante. Malgré les essais que j'ai tentés, il m'a été
impossible de dégager l’anneau complet. La roche
qui le renferme est un grès à grain fin d'une dureté
_Considérable. Je n'ai pu constater si sur sa partie
médiane existaient les épines signalées dans les
autres Eryons. Quant aux pièces latérales ou épimé-
| rennes, elles ont la forme d'un + comme celles de
l'Eryon Ehwardsi.
L'empreinte de l'unique lamelle caudale dépasse
de près de deux centimètres le bord du dernier
anneau abdominal. Elle présente une forme spatu-
_ lée. Son bord inférieur est muni de nombreuses
dents.
Enfin, en brisant un des blocs de grès, j'ai ren-
‘ontré un débris de patte. Cette patte se termine
- Pr une pince dont je n'ai pu dégager que la base
des deux branches.
En outre de ces empreintes de crustacé, les blocs
Srès présentent de nombreux débris de mol-
S, parmi lesquels j'ai reconnu quelques
2
Si
liasique ne permet pas d'en faire une étude saisfai- |
;
Dr |.
fossiles du lias moyen. Mes doutes, quant au niveau
exact auquel appartient l'Eryon, ont été levés par
une empreinte de Spiriférine, assez mal conservée
d'ailleurs, mais cependant bien caractérisée. Or, les
Spiriférines ne se rencontrent pas dans le lias su-
périeur, étage qui, d'ailleurs, n'existe pas en Nor-
mandie, M. Eug. Deslongchamps ayant, par des
considérations paléontologiques très justes, désigné
sous le nom de marnes infra-oolithiques ce que les
géologues normands assimilaient autrefois au lias
supérieur proprement dit.
L'Eryon du grès liasique appartient donc au lias
moyen. — Deux Eryons ont été signalés dans cet
étage. L'Eryon Hartmanni (Meyer) du lias de Boll
(Allemagne), et l'Eryon Barrowensis (M Goy), du
lias de Barrow (Angleterre).
Le premier, d'après Quenstedt, ressemble au type
du corallien, l'Eryon arctiformis. possède, sur le
Fe
PPT CES ME
Re Rene EE UE EN DPI
milieu du céphalothorax, une saillie prononcée qui .
se continue par des épines en relief placées sur le
milieu des articles de l'abdomen. Le céphalothorax
de notre Eryon ne présente, ni la saillie, ni les
échancrures que l'on remarque sur l'Eryon
formis.
pièces conservées.
D'autre part, les caractères qu'il est
d'établir en faisant l'étude de l'Eryon du bo
qu'ils suffisent, je crois, pour considérer ce cr
possible |
is del
Mousse, sont tellement spéciaux à celle espècer
ustacé :
ie
PRES ET ER Re TELE
Une carapace courte et forte distingue l'Eryon
Barrowensis des autres espèces. L'Eryon du grès .
liasique a une carapace en rapport avec les autres .
areli-
— 19 —
comme une espèce nouvelle à laquelle je suis heu-
reux de donner le nom de Eryon Morierei.
Je dédie cette espèce nouvelle à M. Morière,
non seulement à cause des remarquables travaux
que le savant professeur a publiés sur les Crustacés
fossiles et sur le grès liasique de l'Orne, mais sur-
tout en reconnaissance du dévouement et de l’affec-
tion qu'il a bien voulu me témoigner, lorsque
j'avais l'honneur d'être son préparateur et son élève.
EXPLICATION DES PLANCHES.
PLANCHE I.
Cephalothorax avec trace d’un des yeux.
+ Moule interne de Pecten disciformis du Lias moyen.
(Cette pièce est placée sur le côté du bloc n° 1.)
Empreinte du Céphalothorax présentant la trace des
deux yeux
PLANCHE IL.
+ Empreinte d’une patte didactyle sur le revers du bloc
n° 2, .
Débris de pattes fragmentés en dégageant les pièces.
Empreinte du demi-anneau abdominal, de la division
externe et peut-être de la 2% division de la nageoire
Caudale. Ce bloc présente en outre l'empreinte d'une
Spiriférine et d’un pecten.
Demi-anneau abdominal; division externe de la na-
geoire caudale ; Spiriférine.
(Ces débris font suite à l'empreinte de la figure 2 bis.)
MM. Morière et Deslongchamps proposent comme
membre résidant :
M. Lignier, chargé du cours de botanique à ré
Faculté des Sciences.
MM. Letellier et Le Sénéchal proposent comme
membre résidant :
M. Sausse, préparateur de physique à la Faculté
des Sciences.
11 sera statué sur ces deux présentations à la séance
de décembre.
A9 heures 3/4 la séance est levée.
SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1887.
PrésibeNce DE M. RABUT, PRÉSIDENT.
A 8 heures, la séance est ouverte.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté.
Correspondance. La Société reçoit la démission
de MM. le D° Moutier, membre résidant, Ghervel et
Y. Delage, membres correspondants.
Les volumes reçus sont passés en revue.
MM. Morière et Deslongchamps présentent, Comme
membre correspondant de la Société, M. Pellerin,
ancien magistrat à Cintheaux, près Bretteville-sur-
Laize.
Le scrutin est ouvert sur deux présentations
faites dans la séance de novembre. MM. 0. Lignier
et À. Sausse sont proclamés membres résidants.
M. le Président annonce qu’un des membres rési-
dants, M. A. Letellier, professeur au Lycée, vient
d'obtenir le grade de docteur ès sciences en Sor-
bonne, dans des conditions particulièrement favo-
_ Fables et adresse au nouveau docteur des félicilations
4u nom de la Société. nee
Lee
M. Letellier dépose sur le bureau un exemplaire
de sa thèse: Recherches sur la fonction urinaire des
Mollusques Lamellibranches, et, après avoir rendu
à son maitre, M. Morière, un hommage appuyé de
l'approbation générale, expose quelques-unes de
ses découvertes et signale en dernier lieu la pré-
sence d'acide hippurique et d'acide wrique dans l'or-
gane de Bojanus des Mollusques Gastéropodes.
M. Lecornu lit le travail ci-après : :
SUR
LES EAUX SOUTERRAINES
Du plateau de La Maladrerie .
Par M. L. LECORNU
Ingéuieur des Mines
L'administration pénitentiaire vient de faire exé-
cuter à la maison centrale de Beaulieu une recher-
che d'eaux potables, intéressante à plus d'un titre.
Vers la fin de 1886, on s’aperçut.que le puits servant
* à l'alimentation de l'établissement ne fournissail
plus qu'une eau chargée de matières organique”
renfermant même de l'urée, insalubre en un mot au
Fr | 25
plus haut degré (1). A la suite de cette constatation,
un entrepreneur de sondages, demeurant à Paris,
M. Bécot, se chargea de découvrir une nouvelle
nappe. Au fond du puits, c’est-à-dire à 26,25 du
sol, il perça un trou de sonde et y enfonça un pre-
mier tube, dont l'orifice supérieur s'élevait à 4°,22
au-dessus du fond du puits et à 2",38 au-dessus du
niveau de l’eau. Puis il poursuivit le fonçage sans
supprimer l'usage de la nappe existante. Les quatre
pompes de l'établissement continuaient en effet à
puiser l'eau dans l’espace annulaire restant libre
entre le tube et les parois du puits. Après avoir
traversé, du 11 mai au 13juillet 1887, 25",77 de cou-
ches à peu près sèches, composées de marnes alter-
nant avec des calcaires plus ou moins durs, il attei-
gnit, à la profondeur de 52 mètres, une roche jaune
blanchâtre, légèrement uquifère. Le 22 juillet la
(1) Analyse faite au mois de septembre 1886 par le labora-
toire municipal de Paris :
PO, | is soi er litre
Perte au rouge . 0 60
Matière organique ou: au pormanganté 0 0. 57
Ammoniaque libre. Go
Ammoniaque albuminoïde , Ÿ 0
- Chlorures calculés en bhiraes de HET 0 7
Degré hydrotimétrique . . . . 2-0 24
Cette eau dégage une forte odeur d'urine ; elle est trouble et
légèrement visqueuse. Déjà en 1881, M. Boutroux, maître de
Conférences à la*Foculté des sciences, avait trouvé des bacté-
ries, dans 1/25 de gouttes , 6 fois sur 6 pour l'eau de Beaulieu,
. ft seulement 1 fois sur 6 pour l'eau d’un puits situé en dehors
de l'enceinte de la prison (puits du gardien).
ol
sonde sortit de cette roche, qui avait 2",35 de puis-
sance et attaqua un banc de 0,95 d'épaisseur,
formé de sables et de graviers fossilifères. Aussitôt
l'eau afflua dans le trou de sonde et prit son niveau
à 330,66 de l’orifice du puits. Le sondage fut encore
poursuivi pendant près de deux mois, el poussé
jusqu’à la profondeur de 64,60. On vit pendant ce .
temps le niveau libre de l’eau s’abaisser, puis se
maintenir à la profondeur de 34 mètres. Les der-
nières couches traversées se composaient principa-
lement de marnes jaunes ou grises. À la profondeur
de 62",70 se trouvait un banc de 0",90 d'épaisseur,
“formé de sable gris alternant avec des plaquettes
de calcaire plus ou moins gréseux. Le sable conte-
nait différents fossiles: ammonitles, térébratules,
bélemnites, et aussi du lignite, de la pyrite de fer.
Parvenu à 64,60, l'entrepreneur déclara qu'il avait
traversé une nappe d’eau à la profondeur de 54,35
et qu’il n'espérait plus en trouver d'autre.
Appelé à donner mon avis sur la question de
savoir s'il convenait de continuer le sondage, J8
remarquai d'abord que l'orifice du puits étant situé
mA
4, # Ë
WE 4 NE
Re Pa Al Le Le nee ile
So RE a A (ESC ER SERRES
à 42v, 87 au-dessus du niveau de la mer, la nappe
d'eau atteinte à la profondeur de 54",35, se LrouNe
à 11,48 au-dessous du même niveau. D'ailleurs,
les terrains jurassiques des environs de Caen pos
sèdent, vers le nord-est, un plongement général de
5 millimètres par mètre, en vertu duquel une couche
. qui présente, à Beaulieu, Ja cote 11",%8 au-dessous
er une
de la mer, doit, à l’église St-Pierre, présent
cote, également négative, de 18 à 19 mèires.
place St-Pierre est à 7 mètres au-dessus de Î
Or, à
a mer?
de
Lee £
CO AA SE
RE BUTEUR ARE € TUE PQ
GEL ne SENS
Le De Led
et la nappe artésienne s’y trouve à-25 mètres de
_ profondeur, soit à 18 mètres au-dessous de la mer.
_ La coïncidence des deux résultats démontre claire-
ment que la seconde nappe atteinte à Beaulieu est
‘identique avec la nappe artésienne de Caen. Cette
. identité élant établie, et le sondage de 66 mètres
exécuté en 1849 sur la place St-Pierre ayant prouvé
_ quil n'existe pas d'autre nappe au-dessous de celle-
là, je n'ai pas hésité à conclure qu'il serait tout à
fait inutile de poursuivre le sondage de Beaulieu.
Ajoutons que le niveau auquel remonte la nouvelle
nappe de Beaulieu est supérieur de 3 mètres environ
à celui auquel remonte l'eau des puits forés du -
centre de la ville, Nous trouvons là une application
de cette loi en vertu de laquelle, suivant l'expression
de M. de Lapparent, les nappes d'infiltration « ont.
une surface ondulée qui reproduit, comme un écho
affaibli, les accidents extérieurs du sol. »
La pompe destinée à puiser l'eau dans le trou de
sonde n’est pas encore installée et l’eau qui remonte
acluellement dans le tube y séjourne depuis trop
longtemps pour qu'on puisse affirmer son identité
de composition avec celle de la nappe. Aussi l’ana-
lyse n'a-t-elle pas encore été faite. Je serais d'ail-
leurs sans inquiétude sur le résullat, si, malheureu-
sement, en 1837, un sondage n'avait été exécuté
dans le chemin de ronde de la maison centrale dans
le but d'évacuer les eaux ménagères, précisément
Au niveau qui vient d’ être atteint. A la date du 20
juillet 4837, M. Hérault, ingénieur en chef des mines,
à Caen, écrivit au Préfet du Calvados une lettre qui
me paraît assez intéressante pour être reproduite F7 Fa
its
oi
LETTRE DE M. HÉRAULT.
A Monsieur le Préfet du département du Calvados. De.
MONSIEUR LE PRÉFET,
Par votre lettre du 17 de ce mois, 1° division,
1% bureau, n° 677, vous m'avez fait l'honneur de me
demander mon avis, sur la question de savoir s’il ne
conviendrait pas de pousser jusqu'à la profondeur
de 90 mètres le forage du puits absorbant que l'on
exécute, en ce moment, dans la maison centrale de
détention de Beaulieu, pour l'écoulement des eaux
pluviales et ménagères, et qui, d'après le marché
passé avec M. Mulot, ne devait être poursuivi que
jusqu'à 60 mètres au plus. Pour me mettre à mème
de satisfaire à votre demande, Monsieur le Préfet,
je me suis transporté, hier, sur les lieux, et j'y at
pris tous les renseignements nécessaires pour at
quérir une connaissance exacte du travail fait jus-
qu'à ce jour, ainsi que des circonstances qu'il à
présenté ; d’un autre côté, M. l’Architecte du dépar-
tement m'a remis la note des terrains traversés pa
le forage, et il m’a donné des détails, très intéres
sants, sur une première expérience qui a été faite du
puits absorbant.
Il résulte de ces divers renseignements :
1° Qu'on est parvenu dans le forage du puits dont.
il s'agit, à la profondeur de 65 mètres ;
PAR
À
: — 21 —
% Qu'au-dessous de la terre rapportée et de la.
terre végétale, on a d’abord traversé 22 à 23 mètres
_ ducalcaire dit de Caen, que l’on considère comme
la partie inférieure de la grande oolithe ;
3 Que dans le terrain n° 7 de la cote ci-dessus,
on a rencontré, à la profondeur d'environ 25 mètres,
. Sur un calcaire argileux bleuâtre, un courant d'eau
qui fait partie de la nappe d’eau qui alimente tous
les puits et toutes les sources de Caen et de ses en-
virons ; k
4 Que tant qu’on est resté dans ce même terrain,
composé de couches alternatives et imperméables
de calcaire et d'argile, ayant une épaisseur totale
de 26%, 67, et qui est connu en géologie sous le nom
de calcaire marneux, ou de terre à foulon des An- .
glais, le niveau des eaux supérieures n'a point
varié ;
5 Que parvenu au terrain n° 13, qui est très vrai-
semblablement l’oolithe inférieure du calcaire ju-
rassique, les mêmes eaux ont baissé brusquement
de 3,33 en faisant entendre un bruit très fort, et
qu’elles ont continué de baisser encore les jours sui-
Yanis. C’est alors qu'on s'est convaincu, par une
expérience, que le puits absorbant était déjà propre
à donner écoulement, en très peu de temps, à une
Juantité d'eau assez considérable.
Il est infiniment probable que l'abaissement des
Eaux, indiqué ci-dessus, est provenu des fentes el
des fissures que renferme le terrain dans lequel le
lorage a encore lieu en ce moment, et que plus on
°Y enfoncera, et plus on augmentera les moyens
Labsorption qu puits foré. Mon sentiment est aussi,
LS
que, comme la puissance de l’oolithe inférieure
n'excède guère 15 à 18 mètres dans ce pays, et quelle
y est souvent beaucoup moindre, qu'on en a déjà
traversé 13 mètres, et que, d’un autre côté, le lias
et les autres formations qui se trouvent ordinaire-
ment entre le calcaire jurassique et celui de trans |
tion, manquent entièrement dans les environs de
Caen, il y a tout lieu d'espérer qu’on ne tardera pas |
à atteindre ce dernier, que l'on voit d’ailleurs au .
jour, à peu de distance, sur les bords de l'Odon, et
qui, par l’inclinaison de ses couches, serait très
propre à faciliter la perte des eaux dont on veutse
débarrasser. Je dois observer, en outre, que quand +.
l'oolithe inférieure recouvre immédiatement le ter …
rain de transition, dans le département du Calvados,
on trouve quelquefois, entre deux, une couche plus
ou moins épaisse de sable et de galets, et quesi
celte circonstance se présentait à Beaulieu, ce qui
serait dans l'ordre des choses possibles, elle ne pour
rait qu'être favorable aussi au but qu’on se propose |
D'après ces considérations, Monsieur le Préfet;
j'estime qu’il conviendrait de continuer encore pen=
dant quelque temps le forage du puits absorbant
de Beaulieu, et qu'il serait surtout à désirer quon
achevât de traverser le terrain dans lequel où 4e
vaille maintenant, afin de pénétrer jusqu'à celui sur
lequel il repose, quel qu'il soit. Il n'est pas besoin
de dire qu'on a eu souvent occasion de remar”
combien ces points de jonction des terrains de Da-
tures différentes offraient de chances de sucoës
dans les travaux que l'on fait pour se procurer des
eaux remontantes ou des puits absorbants: Je suis
quer
A 29 de
bien loin de penser, du reste, qu'il faille aller jus-
_ qu'à 90 mètres de profondeur pour rencontrer à
_ Beaulieu le terrain que recouvre l’oolithe inférieure,
_ en sorte que si l'Administration fait un nouveau
_ marché avec l'entrepreneur, pour le forage de 30
5. mètres en sus des 60 premiers dont il était chargé,
ilsera bon, suivant moi, qu'elle se réserve le droit
Le d'arrêter l'opération lorsqu'elle le jugera à propos.
J'ai l'honneur d'être avec respect,
É: Monsieur le Préfet,
Votre très humble et très obéissant serviteur,
L'Ingénieur en chef des mines,
G. HÉRAULT.
Caen, ce 20 juillet 1837.
Le 3 septembre de la même année, l'architecte
départemental, M. Harou-Romain, adressait au
préfet la lettre que voici :
LETTRE DE M. HAROU-ROMAIN.
Caen, le 3 septembre 1837.
L'Architecte des Bâtiments civils du département
du Calvados,
à Monsieur le Préfet du département.
MONSIEUR LE PRÉFET,
espérience que vous m'aviez autorisé de faire
au puits absorbant de Beaulieu avait été tentée
= 9 =
mardi dernier sans aucun succès. Nous avons pensé
que l'air qui se trouvait dans le tube en fonte n'avait :
point été déplacé par la chute de l'eau, lorsqu'on
l'y avait lâchée, et ce qui nous autorisait à le sup- ;
poser, c'estque, dès la première minute, l’eau avait à
débordé par dessus le tube au-dessus duquel élle …
jaillissait ensuite comme d’un puits artésien. LS
J'ai ordonné plusieurs dispositions pour arriver à
opérer le déplacement de l'air, et, entre autres, de
descendre le tube d'introduction à une profondeur …
d'environ 14 mètres.
Ces dispositions ayant été terminées avant-hier;
on a fait une seconde expérience qui a donné le
plus beau résultat qu'on pût espérer: dix-sept mille …
litres d'eau ont été absorbés en 36 minutes, sans que
le niveau de l’eau dans le puits, mesuré immédiate- :
ment après l'opération, se soit le moindrement |
élevé, |
Les doutes que la prudence m'avait fait indiquer
sur l'existence d’une seconde nappe d'eau indépen- |
dante de celle qui alimente les puits du pays: DE.
peuvent plus être appréhendés. L'absorption, si celte
seconde nappe n'existait pas, ne pourrait être atlri
buée qu'à un terrain fissuré, mais alors il n'y aurait
pas en tout temps 88 mètres de hauteur d'eau dans
le fonds du puits foré, à moins qu'on ne fasse la
supposition suivante que je vais démontrer inadmi
sible.
La première nappe d'eau rencontrée à un niveè
supérieur à celui où l'eau se maintient dans le puits
a été isolée par un tubage en fonte: on pourrait qe
que ce Lubage n’est pas parfaitement exécuté; qu”
es
eau
»
laisse échapper de l’eau, qui tombe dans le fond du
_ forage, où elle s'absorbe par les fissures du terrain,
juste dans la même proportion que le tubage en
laisse échapper. Mais indépendamment de ce que
celte égalité de proportion (sans laquelle il y aurait
dans la hauteur de l'eau une variation qui n'existe
E pas) serait bien difficile à admettre, il est évident
_ Que toute quantité ajoutée à celle qui serait sup-
4 posée passer à travers du tubage viendrait détruire
_ cette proportion, et lors surtout qu’une expérience
est faite avec un volume aussi considérable que
celui de 17,000 litres, jetés en 36 minutes sans
- Changer le niveau de l'eau, il faut en conclure, de
loute nécessité, l'existence. d’une nappe d'eau très
abondante et tout à fait indépendante de la pre-
mière.
Avoir absorbé 17,000 litres en 36 minutes, c'est
avoir reconnu au puits une puissance d'absorption
d'au moins 680,000 litres pour 24 heures. J'avais
Supposé que les journées de pluies et d'orage ne
devaient pas produire, déduction faite des eaux ab-
Sorbées ou arrêtées dans les citernes, plus de 120,000
litres par jour sur les terrains inférieurs de Beaulieu,
ui ont une étendue d'environ 300 ares ; mais j'avoue
que je n'ai pas de notions assez certaines sur ce
Point pour ne point vous engager à prendre des ren-
Signements auprès de personnes plus éclairées.
Si le chiffre 120,000 litres était suffisant, on aurait
. dans celui de 680,000 litres un excédant très consi-
dérable, et il faut remarquer, dans tous les cas, que
TOUS n'avons pas pu reconnaître si nous avions at-
leint la limite de la puissance d'absorption. Je ne
—— +710 4
me suis servi, en effet, pour apporter l’eau du grand | “4
réservoir, que de tuyaux de 0",08 de diamètre, par
la raison que ces tuyaux sont employés dans le com-
mercé ; rien ne s'opposerait à en prendre de 0”, 11 4
(le tube en fonte ayant 0", 12); alors on pourrait ar-
river jusqu'à un résultat de plus de 1,285,000 litres.
Si des considérations d'avantages pour l’établis
sement, ou d'intérêt pour les connaissances géolo-
giques de nos terrains, le pouvaient faire désirer, |
rien ne serait plus facile que de faire un essai dans …
ce sens. Re
Le succès obtenu avant-hier me met à portée de
faire exécuter de suite la portion d’aqueduc néces- 4
saire pour amener les eaux de l'établissement etles
sortir du quartier des femmes, où elles restent tou-
jours stagnantes et infectes. L'’aqueduc que je vais
faire faire sera terminé par deux petits bassins de pe
décantage garnis d'un filtre, qui sera placé supé-
rieurement, afin de ne jamais s encrasser-
J'espère, avec ces précautions, assurer au puits un
succès de longue durée.
ni
PA
“
me.
hr
.
L
J'ai l'honneur, etc...
Signé: Harou- ROMAIN:
Deux jours après, le 5 septembre, l'architecte re
cevait l'autorisation donnée par le Ministre de le
térieur, de continuer le forage, qui fut définitive”
ment arrêté à la profondeur de 70 mètres:
Il est probable que le tuyau établi €
trouvé corrodé au bout de cinquante an$
et que de là vient la contamination de la nappe supé-
rieure. -
de services
La nappe inférieure continue-t-elle à recevoir en
même temps une partie des eaux ménagères ? C’est
ce qu’une analyse soignée pourra seule nous ap-
prendre. à
Quoiqu'il en soit, au point de vue géologique, cette
recherche ajoute un document important à ceux
qu'on possédait déjà sur la constitution des assises
inférieures du terrain jurassique dans les environs
de Caen. Je joins à la présente note le procès-verbal
du sondage, tel qu'il m'a été remis par l’entrepre-
neur, J'y joins aussi, à titre de comparaison, le
Procès-verbal du sondage de 1837, tel que je l’ai
relrouvé dans les archives de la Préfecture. Dans le
Procès-verbal de 1887, on voit mentionner, à plu-
sieurs niveaux, la présence de fossiles dont l'examen
Sur place aurait été fort intéressant. Par malheur, la
Plupart de ces fossiles ont été emportés à Paris, et
‘EUX, en pelit nombre, qui m'ont été renvoyés, Sur
Ma demande, sont mélangés ensemble, sans aucune
indication de niveau. Quant aux échantillons de son-
‘8e qui ont été conservés à Beaulieu, plus ou
Moins triturés par l’action du trépan, ils ne suff-
Sen pas pour reconnaitre exactement les couches
lraversées. On peut cependant rétablir avec une
. #SSez grande probabilité l'ensemble de la coupe (1).
Les bancs sableux, avec lignile et pyrite de fer,
“vec plaquettes de calcaire ou de grès, rencontrés à
#", 70 de profondeur et renfermant des ammonites,
4) Je tiens à remercier ici MM. Deslongchamps et Morière
Di in qu’ils ont bien voulu me prêter dâns l'examen
échantillons provenant du sondage.
‘8
Pa
des térébratules, des bélemnites, paraissent se rap- E
a
porter au lias moyen, niveau des Ammoniles Val :
dani. Dans les fouilles du pont du chemin de ferà
Louvigny, M. Renault à reconnu, en 1883 (1), le |
même horizon à la profondeur de 119,50 au-dessous Fe
du sol. La cote, en ce point, est de 7",09,ce quipla-
cerait à Louvigny, le niveau en question à 4,4 aus. 1
dessous de la mer. En tenant compte de la pente, 4
générale de 5 millimètres par mèlre Vers le nord-
est, déjà vérifiée par l'étude de la nappe aquifère,
+
ci
SR
Er
on trouve qu'à Beaulieu, le haut de la couche à |
Amm. Valdani doit se rencontrer 15 mètres plus :
bas, soit à 19,41 au-dessous de la mer ou à 62,28 -
de profondeur dans le puits. Nous venons de dire à
qu'il paraît exister réellement à 62”, 70 ; la concor-
dance est donc aussi satisfaisante que possible. H +
convient toutefois d'ajouter que les sables gris Si- :
_gnalés à la profondeur de 62”,70 paraissent présen-
ter en partie le caractère d’alluvions modernes,
comme si un courant souterrain avait cireuléàce
niveau. Nous allons retrouver bientôt des faits ana
logues. :
En remontant le sondage,
4%, 04 de calcaire gris, quartzeux el fossilifère ; c'est
évidemment le banc de roc, niveau des Terebratula
quadrifida. On trouve, parmi les fossiles revenus de
Paris, la Rhynchonella Tetraedra, qui appartient à ce
niveau ou à celui des Amnm. Valdani. Un peu plus
haut, entre les cotes 61,10 et 59,41, le procès-verbal :
on atteint à Beaulieu
U) Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie; année
ne A
de sondage mentionne des marnes jaunes, sables et
poudingues. En lavant et examinant à la loupe les
échantillons correspondants, on y aperçoit une mul-
- _ lilude de débris de fossiles tels que: bryozoaires,
térébratules, baguettes d'oursins, et de petits silex, à
roulés, indiquant qu'ici encore on a affaire à un ter- è
3 rain d'alluvion. A cette formation succèdent des -
_ çouches principalement marneuses, formant le sup-
port de la nappe aquifère. Je les considère comme à
représentant la mâlière. La Zerebratula Eudesi,_
Caractéristique de la mâlière, se trouve parmi les
fossiles emportés à Paris. Nous atteignons ainsi, :
dans la série connue, le niveau de l'oolithe ferrugi- ‘
neuse. Sa puissance moyenne aux environs de Caen
est à peu près d'un mètre. Ici, nous la voyons re-
présentée par 0",95 d’une roche grise, sablonneuse
el graveleuse, avec poudingue, le tout signalé
Comme coquillier.
Chose tout à fait imprévue, les coquilles sont
d'âge relativement récent, on en trouve même de
Modernes, telles que des Zellines (vulgairement :
lions). D'ailleurs la roche renferme de petits cail-
loux roulés, et présente tous les caractères d'un
dépôt d'alluvion. Nous sommes donc ici encore en
brésence du lit d'une rivière souterraine.
_ Cest là, à bi 35 de. profondeur ou à 11°,48 au-
dessous de la mer, que circule la nappe artésienne,
tenant la place de l'oolithe ferrugineuse. Cette couche
de l'oolithe ferrugineuse, si précieuse comme point
de repère, est celle qui m'a servi pour la première
lois, dans mes études sur la feuille de Caen, à dé-
terminer la direction et le plongement moyen des
…
couches jurassiques inférieures. En comparant la
situation de ses afleurements en des points très
éloignés les uns des autres, tels que le Mesnil de
Louvigny, Fontenay-le-Pesnel, Sully, j'ai trouvé
que l’oolithe ferrugineuse affecte une direction très
sensiblement parallèle à celle du grès de May,
comme si le récif quartzeux avait servi de charnière
dans le léger mouvement de bascule éprouvé par le
terrain jurassique. J'ai calculé en même temps que
le plongement moyen, abstraction faite des petites
ondulations locales, pouvait être estimé à 5 milli-
mètres par mètre ; c'est le chiffre déjà admis dans
le présent travail et il est bien probable que sans
les singulières érosions que nous venons de cons-
tater, lé sondage de Beaulieu confirmerait une fois
de plus cette appréciation.
Au-dessus du niveau de l'oolithe ferrugineuse»
on doit s'attendre à trouver dix à quinze mètres
d'oolithe blanche. Cette formation est représentée à
Beaulieu par des bancs calcaires gris très durs, al-
ternant avec des lits minces, argileux ; le faciès
habituel de l'oolithe blanche n'existe guère que dans
les deux mètres inférieurs. On peut néanmoins
fixer la limite supérieure de l’oolithe blanche à la
profondeur de 45",05. A cet endroit, on voil appa
raître deux bancs épais de marne grise fossilifère,
dont la puissance totale s'élève à 7*,30, séparés par
1#,30 de calcaire gréseux. C’est évidemment la pase
du füller's earth, auquel j'attribue ainsi, à Beaulieu,
une puissance totale de 45 mètres, en admettant
que l'orifice du puits soit exactement à la limite su-
périeure de la même formation.
EE
Au point de vue des ressources hydrauliques de la
ville de Caen. il n’est peut-être pas inutile de faire
observer que le sondage de Beaulieu démontre, une
fois de plus, l'existence, dans les coteaux qui forment
la rive gauche de l'Orne et de son aflluent l'Odon,
de deux nappes bien distinctes. L'une, la nappe in-
férieure ou nappe dela mâlière, est la seule quise pro-
longe sous la ville de Caen. C'est à elle qu'on s'est
presque toujours adressé jusqu'ici, au risque de
trop lui demander. La nappe supérieure, ou nappe
du füller’s, à laquelle, au contraire, on n'a fait jus-
qu'ici que de rares emprunts, constitue, aux portes
de la ville, un second réservoir naturel, dont l'eau
remonte, à Beaulieu, à près de 12 mètres d'allitude
au-dessus de la place Saint-Pierre. Son existence est
tellement méconnue, en dehors du monde spécial
des géologues, que. dans un mémoire publié en
1884 sous le titre « Projet de distribution d’eau pour
la ville de Caen », on lit le passage que voici :
« D'où vient l'eau d'alimentation de la nappe ar-
tésienne ? de loin ? d’une faible distance ?
«MM. Harlé, ingénieur des mines, Eudes-Deslong-
Champs, doyen de la Faculté des Sciences de Caen,
membre de l'Institut ; Isidore Pierre, professeur de
chimie à la Faculté des Sciences, dans un rapport
en date du 13 décembre 1849, au sujet de la ques-
tion de savoir s’il convenait de poursuivre le forage
du puits artésien de St-Pierre au-delà de 43 mètres,
expriment cette opinion (Dufeugray, p. 104):
« Les couches calcaires, entremêlées de couches
“ argileuses, qui affleurent sur les coteaux qui bor-
“dent les vallées de la Seulles et de l'Odon, du
e 99 =
« côté de Villers-Bocage et de Tilly, à plus de 100
« mètres au-dessus du niveau de la mer, rencon-
« Fes dans les différents forages exécutés à Caen,
« à une profondeur de 30 mètres au-dessous du
« aie niveau, ont donné naissance, Sous cette
« différence de niveau de 130 mètres, à des sources
« rémontantes qui se sont élevées jusqu'à 6”, 60 au-
« dessus de la mer. » à
« On trouverait moins loin une autre source pos- ei
sible d'alimentation de notre nappe artésienne. Ne”
-_voyons-nous pas, aux environs de Caen, d'immenses
plaines sans une source, sans un ruisseau ; ‘des val
lées absolument sèches et des vallons sans trace
d'humidité? Toute l'eau pluviale qui tombe à leur
surface disparaît et filtre à travers le sous- -sol ro-
cheux et absorbant. Tel est le cas des territoires de
Carpiquet, de Bretteville-l'Orgueilleuse, de Cæmbes,
La Folie, Mathieu, de Cormelles, d'Ifs, d' Allemagne,
etc., dont le sol est éminemment perméable, et où
l'on trouve des affléurements ou des carrières du
calcaire de Caen. »
‘Ainsi, d'après l'auteur du mémoire, l'eau qui
tombe à Carpiquet ou à La Folie descendrait sans
obstacle jusqu'à la nappe artésienne de Caen-
bien, c’est là une erreur qu'il importe de combalifé.
L'eau pluviale de Carpiquet et de La Folie est ar-.
rêtée par les bancs argileux du füller’s earth; ellene
peut done alimenter la nappe dite de Caen, située |
à un niveau inférieur, et, pour trouver l'origine
de cette nappe, il faut, comme l'ont fort bien vu
MM. Harlé, Eudes-Deslongehamps et Isidore pierre,
se transporter jusqu'aux affleurements de re
inférieure.
—
Dans les remarquables « Recherches sur la nature
etla composition chimique des eaux potables de
Caen » publiées en 1885 par MM. Ditteet Picard, il est
dit avec assez de vérité que la nappe inférieure appar-
tient au lias. Mais, sous le nom de nappe supérieure,
ces auteurs ont réuni des niveaux d'eau de pro-
venances diverses. Dans les bas quartiers, on
trouve l’eau à 6 ou 7 mètres de profondeur, au mi-
lieu d'un terrain tourbeux ; la nappe dite supérieure
est ici une nappe d’alluvion. D'autre part, dans les
rues de Bayeux, Sainte-Paix, de Falaise, Saint-
_ Gilles, les puits, entièrement creusés dans le cal-
_ Caire, qui rencontrent l’eau, près des octrois, à 25
mètres environ de profondeur, sont évidemment des
puits qui vont, comme celui de Beaulieu, chercher
là nappe du banc bleu du füller's. La même nappe
doit alimenter l'ancien puits du lycée, dont les eaux,
d'après MM. Ditte et Picard, viennent d'un canal en
Maçonnerie qui remonte peu à peu vers l'entrée de
la rue St-Martin. C'est elle aussi qui fournissait seule
de l'eau au puits de l'Hôtel-Dieu, à 25”,57 de pro-
_ fondeur, avant le forage effectué en 1865, jusqu'à
#5 mètres. Observons ici que ces chiffres semblent
donner pour la distance des deux nappes à l'Hôtel-
_ Dieu, 20 mètres seulement au lieu des 30 mètres
constatés à Beaulieu. Mais il est possible que le
Puits, de date fort ancienne, ait été creusé plus
Profondément qu'il n'était nécessaire. D'ailleurs, la
Position de ce puits, au voisinage immédiat de la
Vallée de l'Orne. peut avoir pour effet d'y supprimer,
Par évaporation superficielle, une partie de la nappe
Supérieure. C'est à la mêmé cause que peut être
AE PA TR)
RES
nn
SP CRRE TE
RS res
attribué le peu d'abondance de la nappe supérieure
en cet endroit; ilest certain que plus on s'éloigne-
rait de la vallée de l'Orne, plus on verrait la nappe
du füller’s prendre de développement. L'évaporation
au voisinage des vallées explique en outre comment
il se fait que, tout le long de la ligne d’affleurement
du banc bleu, entre Bretteville-sur-Odon el St-Gilles,
on ne constate pas l'existence d'un grand nombre
de sources. Il faut du reste observer à cet égard que
la pente des coteaux est revêtue, dans la mêmerés
gion, d'un manteau épais et imperméable de dilu-
vium qui peut retenir les eaux souterraines. Une
galerie horizontale perçant ce revêtement el péné-
trant assez loin dans le calcaire aurait de grandes
chances, si on la pratiquait à une hauteur convé-
nable, de capter. la nappe dans d'excellentes condi-
tions. Elle fonctionnerait à la façon de ces longues
galeries d'écoulement dont l’art des mines offre de
nombreux exemples. J'ajoute que le Petit-Oüon par
raît, sur une partie de son parcours, couler à peul
près au niveau de la ligne d'aflleurement du banc
bleu, et qu'il est sans doute alimenté dans une cer=
taine mesure par des communications souterraines
avec la nappe.
Rien ne prouve, du reste, que la nappe supérieure
de Beaulieu présente une continuité parfaite. Le
contraire est même probable; car, dans les terrains
calcaires, il existe presque toujours des lignes de
fracture par lesquelles pénètre la majeure partie
des infiltrations et qui jalennent de véritables r-
vières souterraines soutenues par une mème couche
argileuse. Le puits de Beaulieu paraît ouvert sur un
FNREE
NE RL Re à SR
TPE T INT TE UT
Er
RÉ ie MR SES MESA Se LS TS PS Pi din
ie =
courant de cette nature ; l’eau y circule en effet avec
une vitesse comparable à celle des rivières superfi-
cielles et, de plus, en 1831, l’on y pêcha une anguille,
remarquable par le développement extraordinaire
de ses yeux, laquelle fut décrite par M. Eudes-Des-
longchamps dans le cinquième volume des Mémoires
de la Société Linnéenne de Normandie.
Il serait non moins curieux qu’utile de connaître
exactement le parcours et le régime de ces rivières
souterraines. Mais, pour cela, quelques sondages
seraient nécessaires et il faudrait obtenir le concours
d'un budget ami de la science.
Note du terrain du puits absorbant de la maison
de détention de Beaulieu, près Caen, Se 6
pr —
SONDAGE DE 1837.
—
Calvados.
teur
F pas ue pres _.
je couche,
N° 1. Terre none 19,10, .18 420
N° 2. Terre végétale 0,50 1,60
Ne _3. Marne avec de petites s pier- 2
res blanchâtres FRE 2, » 3,60
No 4. Plaqu de calcair bla
châtre et des entre-deux de :
marne Acetre et rognon.| 11,40 | 15, »
N° 5. Banc de pierre très tendre
que lo uve a car-
rières des alentou 6,» | 21,» | on pe
N° 6. Plaquettes de calcaire ten- 6
dre blanchâtre avec de
petits entre-deux de marne
et rognons silic 2,67 | 23,67
N° 7. Argile bleuâtre mêlée avec
. F sable leuât 4,33 | 28,
. ne plaquette jaunàtre et
argile demême, très grasse.| 0,30 | 28,30
N° 9, Roche de grès avec des
ie doux de marne sa-
DIOONOURe,. 4. 6,33 | 34,63
N° 10. Roche calcaire siliceux
c des entre-deux d’ar-
ile sablonneuse . . . 7,94 | 42,57
N° 11. Bancs de schistes (d’un
ed 13 pouces) dure avec
des entre-deux ile sa-
blonneuse de 6 pouces 4,76 | 47,3
N° 12. Calcaire gris tendre, par
“ip bancs et des entre
x de sable gris 4,34 | 51,67
No 13. Meutiore jaunâtre dure. 4
Br: im
SONDAGE DE 1887.
d'eau potable. — Cote du sol à 42",87.
_ Recherche
“4 ;
Patte 3
Mois! © | = NATURE DU TERRAIN, # | Eau.
D ER EC (APR Porn
EEE s ARE
î . GRAND PUITS:
Terrains oolithiques fossiliers. 26.95/24.25
Mai} 11 |96,%) Remblai. , , . ,,.,: 1,66
| 12 127.91 Marne jaune et calcaire jaune (Belem- .
dB x: « arfaliire cestu An Er.
: 13 |28.90 Roche calcaire grise tendre: k à x) O6
44 |99.05 dure VIT
» ds _ grise; JAUNE RS dat ni
» .-65| Roche cçal os tige its à FA dus .
: 15 199.79 mafia e ç j un 0.66
16 |30.45| d jaune . . ra 5 Jan. ch O7
18 |30.92! Roche t ms Le 08
20 131.60! Marne grise, “fssale érérata u +1 0:98
1 -88| Roche gri rès ad 0.24
2,12| Roche griso tendre ARS petites
Ar s dure X0,10 X 0. 127 "|
Juin Hi Te M .25
Wn.! 4 136.47| Marne grise argileuse (Belemnites ,
pre de HUE) ee eut A
7 |40.56| Ro che _ À js gris calcaire fossilier 120
9 }41.86 Marne Gr Le argileuse ‘alternant !pla-
quettes, doté fossilier 91
14 145.05 De e grise, at Quettour fossi- né
1H, 77| Mure argieuse grice. . + | DE
: gileuse grise. . . . . . .
17 |46.10 ps he grise très ques Merry 0.60
18 +70! arne gti se argileu Ne dou ne .45
20 147.15, Roche grise très dote, quert fossile .| 1.06
2 ME: IS. plus tendres sem nids 54
RD) Id. trés dure. . . - : = - 2 | 00
1/49.70| Marne grise blanchâtre, grains de ;
quartz, ferme à percer. . . - + + - 65
2 150.35 foëhe tendre pente sur cette
he |. roche 51.30 — = 6,25). 1 e 96.55
& %2.»»| Roche jaune bianchtre 1e ,, fossile 2.35/20.
54.35) Roche grise sablonneuse, gravier, CO- o_05!83.66
quille. per res Us ie à
— 44 — À
5 é
SE s 3 à
Mois à É NATURE DU TERRAIN. 3 |Ea.
e œ
ë ER
Juill. | 95 155.30! Marne grise blanchâtre ferme, quartz .| 1.16
28 |56.46 he grise quartzeuse.. . ... . . . 1.06
Août| 1 157.52] Marne grise ferme . . . . . . . » . . 0.48
3 158.3» hé grise .1,/e 0.0 Res 0.75
HN.710) Marne grise... :.,,. +. .| 0.66
8 |159.41| Roche jaune, poudingue.. . . . . . . 0.59
43 |60.»»| Marne jaune, sabl sy Le agglo-
mérés, très dur (poudingue).. 1.10,
29 |61.10| Marne jaune, sable gris bleuâtre, ‘cal [rs
Caire très fermé... . ss 0.26! :
23 |61.36| Marne grise bleuâtre, calcaire 0.
25 |61.66 a grise calcaire gris quartzeux, 1 dE
31 |62.70 Sable ue. ste noir, pyrite de fer,|
ossile, ammonite, térébratule, bé-
” lemnites ms eu ee alternant
avec plaquettes de calcaire et grès
de 0n,10 à 0®,12 d'épaisseur. . . . . 0.90
Eaux minérales ferrugineuses.
Sept.| 6 |63.60| Roche très dure.. . . . . : + + . . 0.65
12 64.%5| Marne jaune, rognons calcaires. . 0.35
14 164.60! Marne grise pe ét lignite
calcaire, pyrite
Profondeur o sondage Gin, 75 sur une E2
roche. à 34 m 34
M. Morière communique sur une nouvelle Fou-
gère du genre Zhinnfeldia, du grès liasique ges
Sainte-Honorine-la- Guillaume, la note suivante:
;
Er ER NES LE 1 Pi) GR Le. y
ET u * à
y ee
D NE ET me ee RFID RE de PE meute I Res PE TU mes D AfEe 0
sx 2e
NOTE SUR UNE FOUGÈRE
TROUVÉE
Jns le grès liasique de Ste-Honorine-la-Guillaume (Orne)
Par M. MORIÈRE
Doyen honoraire de la Faculté des Sciences,
Secrétaire de la Société Linnéenne,
Nous avons précédemment (1) signalé la présence
_ d'une Fougère appartenant au genre Lomatopteris
dans le grès liasique de Ste-Honorine-la-Guillaume;
c'est d'une autre Fougère, trouvée dans le même
lerrain et se rapportant à un autre genre que nous
allons entretenir aujourd'hui la Société.
Le fragment (pl. IL, fig. 1) que nous mettons sous
Y0S Yeux et qui nous a été communiqué par notre
tonfrère M. Appert, offre une empreinte qui doit
être attribuée au genre 7. hinnfeldia.
D'Ettingshausen, qui a fondé ce genre, croyait y
_ létonnaître une Conifère à rameaux phyllodés et
Schenk avait signalé dans ce groupe une prétendue
äflinité avec les Cycadées, spécialement avec le type
Sangeria Moor. Aucune de ces deux opinions ne
Peut être admise ; l’aspect des diverses parties de la
fronde, leur mode de partilion, leur nervation, la
forme des rachis et du pétiole dénotent certainement
4 (1) Bullet, Soc. Linn. de Norm., 3 série, t. IV, 1880.
AR
dans ce type une fougère de texture coriace et
ou moins éloignée des nôtres (1).
quité de leurs veines ramifiées dichotomes ém
le long de la nervure médiäne de chaque pion
Très nette à son origine, cette nervure va en s
blissant ét se perd dans le sommet du lobe en
ramifiant comme dans les VNeuropteris.
Celte existence d’une nervure médiane plus
moins développée, d'où sortent la plupart des Y
secondaires, sépare les Thinnfeldia des Cteno
et des Odontopteris. A divers égards, les Thinnfe
se rapprochent des Pachypteris et des Dichopteris.
types coriaces dont la nervation n’est pas toi jours
apparente ; cependant les pinnules des Pachypi
sont opposées et uninerviées ; celles des Dicho,
manquent de médiane et sont toutes longitudinale
Le genre Cycadopteris, auquel nous avons. été
tenté d'abord de rapporter la fougère de Ste-Hono-
rine, se distingue des Zhinnfeldia par des nerve
bien moins obliques, simples ou fourchues, M
non pas plusieurs fois ramifiées dichotomes, sortant
toutes de la côte moyenne et non pas émises
partie au moins, directement du rachis.
On connaît plusieurs espèces de 7 hinnfeld
l'échantillon de Ste-Honorine paraît être le Th
feldia rhomboïdalis Ettingsh, dont voici les ques
‘tères :
Les frondes sont bipennées, mais On FREE
(1) Plantes jurassiques, par le comte de Saporta. - ee.
tologie française
Re — 41 —
| presque toujours les pennes isolées. Les pinnules
_ affectent des formes très variées ; normalement,
elles sont ovales-oblongues, subrhomboïdales, obli-
_ fuement (ronquées jusqu'à la nervure médiane à
_ leur base intérieure, sinuées et décurrentes infé-
rieurement. — Ces caractèrés sont ceux qui convien-
nent à notre segment de fronde qui ne peut se
_ rappofler aux 7}. recürrens, obasa ou saligna.
Le Th. rhomboïdalis diffère du Th. recurrens par
* des lacinies plus courtes él non atténuées en un
Sommet acuminé ; les lacinies du 7h. oëtusa sont au
Contraire allongées et terminées d’une façon obtuse,
_ landis que le 7h. saligna présente des frondes sim-
_ bles, entières ou irrégulièrement lobées.
_ Le Th. rhomboïdalis est indiqué dans la Paléon-
. lologie française comme se rencontrant dans l’{nfra-
lias des environs de Mende (zône à Ammbnites
OnGulatus) et dans l’étage rhétien de Franconié.
Léchantillon trouvé à Ste-Honorine vient prouver
qu'il remonte jusqu'au Lias moyen ou au moins
_ Jusqu'au Lias inférieur.
“ Au nom de M. Corbière , il est donné lecture de
là nolice aécrologique suivante :
= 2
NOTICE
SUR
EX. DUTERTE
Par L. CORBIÈRE
Professeur au Lycée de Cherbourg
Le 3 octobre dernier s'est éteint à Alençon, dans
toute la force de l'âge, M. Duterte, un de nos collè-
gues les plus zélés, un des botanistes qui Ont le
plus contribué à faire connaître la flore du départe-
ment de l'Orne.
Lié intimement avec lui depuis le mois de
juin 1878, où, lors de la réunion de la Société
Linnéenne à Alençon, j'eus le plaisir de le rencon-
trer pour la première fois et de faire, sous sa direc
tion , une de mes meilleures herborisations ; en
correspondance constante et fréquente ave
depuis cette époque, qu'il me soit permis de Con”
sacrer dans notre Bulletin, dont il était un collabo-
rateur assidu, quelques lignes à la mémoire de cel
homme de bien, de ce savant consciencieux el
sagace, qui n'eut d'autre ambition que celle de
connaître à fond et de faire connaître Ses chères F
plantes alençonnaises.
e li
| SAME LE $ Fe
e PR an RE
RS ET DUR à AN Ode EU ee 1e lp
SR AIRE
PAPA EN MR E MEETTTE fe DR
Pr Les que
du D° Prévost, savant émérite, qui développa en lui
le goût de la botanique, lui fit faire ses premières
herborisations et le guida de ses précieux conseils.
Sous un tel maître, le Jeune homme fit de rapides
Progrès. Il ne perdait point de vue , toutefois, la
carrière qu’il s'était choisie. En 1868, il entrait à
l'École de pharmacie de Paris. A sa sortie, il affron-
lait avec succès les épreuves du concours pour l’in-
lernat, et était admis à l'hôpital Necker, où, en
qualité d'aide-major, il passait toute la durée du
siège de Paris. Bientôt il obtenait, avec dispense
d'âge, à 24 ans, son diplôme de pharmacien, et, au
Mois de novembre 1871, revenait à Alençon pour
Sy fixer définitivement,
Pendant son séjour à Paris, M. Duterte avait
Profité de tous ses loisirs pour faire, dans les envi-
On, d'intéressantes et fructueuses herborisations,
Jui avaient grandement étendu le champ de ses
tOhnaissances et accru encore son goût pour les
études botaniques.
Maïs, devenu chef de maison, il lui fallut se con-
“acrer aux devoirs et aux charges de sa profession.
Il n'herborisa donc plus que rarement, et il dut se
Contenter, le plus souvent, d'étudier, dans son ca-
à à
Le DE
binet, les matériaux, déjà importants , qu'il avait
rassemblés. Grâce à son intelligence, à son esprit
d'ordre, à son activité, sa maison fut bientôt des
plus prospères, et elle ne tarda pas à devenir là
plus importante des pharmacies d'Alençon. Marié,
heureux père, tout semblait lui sourire, lorsqu'au
mois d'octobre 1874, ileut une crise violente, quifut .
le premier avertissement de cette terrible maladie de
cœur qui devait l'emporter. Nature fortement éner-
gique, M. Duterte se raidit contre la souffrance ; :
pendant six années, il ne perdit rien de son activités
mais enfin il comprit que la lutte, continuée plus
longtemps, ne tarderait pas à lui ètre fatale. Il céda
son fonds en 1880. nn
Libre alors du souci des affaires, il se livra pas-
sionnément à ses études favorites, dans lesquelles
il trouva le plus précieux des adoucissements aux
atteintes du mal qui le minait.
Alençon, par sa situation à la limite des terrains
secondaires, primaires et de cristallisation , par 565
stations aussi riches que variées, est un des coins
les plus intéressants de notre Normandie. Plusieurs
botanistes remarquables : Renault, au
« Flore de l'Orne », l'illustre de Brébisson, et, plus
récemment, MM. le Dr Prévost, Letellier, Gillet el
H. Beaudouin, y avaient fait d'importantes déco
vertes; mais aucun n'avait publié l'inventaire _
richesses de la flore de cette région. C'est Ce projet
que conçut notre collègue, et c'est à celle tàch
qu'il appliqua tous ses soins. Pendant des années,
parcourut minutieusement, et dans tous |
les environs d'Alençon, contrôlant les indications d8
%
= ST nf
= | — 51 —
ses devanciers, rectifiant plusieurs erreurs de
déterminations, ajoutant surtout de nombreuses
Stations d'espèces rares à celles déjà connues.
Enfin parut dans ce Bulletin (1), en 1884, le fruit
_de ses patientes recherches : Cataloque des plantes
Phanérogames et ryplogames . Semi- vasculaires
Croissant spontanément à Alençon ou dans un rayon
de 20 kilomètres. Ce travail, le plus important de
ŒuUx qu'il a publiés, avait été précédé de plu-
_Sieurs notes parues dans nos Bulletins. En voici le
relevé complet et dans l'ordre des dates :
Liste des plantes récoltées par la Société Linnéenne de
Normandie, les 14, 15 et 16 juin i878 (loc. cil., 3e sér.,
l. II, p. 307-309):
Plantes récoltées aux environs d’Alencon, en 1879 et 1880
loc. cit., 3e sér., L. IV, p. 396);
Liste des plantes recueillies par MM. Duterte, le Curé de
St-Cénery, et Reverchon, lors d’une excursion faite dans les
Premiers jours du mois de septembre 1880 (Zoc. cit., 3° sér.,
k V,p. 12-15).
Compte-rendu des herborisations faites par la Société
Linnéenne de Normandie à la Trappe, le dimanche 10 juillet
1881 (Loc. cit, 3e sér,, t. V, p. 314-316);
Note sur le Festuec myuros de Linné (Zoe. cil., 4° sér.,
k VI p. 212);
Observations sur une Orobanche trouvée dans les environs
TAlençon (Zoc. cit. ge sér., t. VI, p. 213).
Postérieurement à son Catalogue, M. Duterte à
Encore fait paraître :
k ag Bull. Soc. Linn. Norm., 3 sèr. ; t. VIII , 1883-1884, p. 50-
— 52. — ’
Additions et rectifications au Catalogue des plantes phané-
rogames et cryptogames semi-vasculaires, croissant sponta-
nément à Alençon ou dans un rayon de 20 kilomètres (/0C.
cit, 3° sér., t. IX, D. 72-73).
Nous relevons aussi, dans le Bulletin de la Société
scientifique Flammarion, d'Argentan (n°6 el7, 1883,
p. 121 et p. 146), une
Liste des plantes rares ou peu communes récoltées aux
environs d'Alençon :
C'est l'énumération des meilleures espèces du
s'était encore occupé que de phanérogamie, COM-
mença l'étude des mousses et des hépatiques, :
des plus attachantes qui, bientôt, l'intéressa au plus
haut point. De ce côté encore, il fit d'importantes
découvertes, qui en promettaient
reusement, son état, empirant de jour en jour, lui
,.
jours seulement avant. de mourir, publia, dans BB.
Revue bryologique (14° année, 1887, n° 5);
bryologiques sur Alençon el ses environs,
loque des mousses et hépatiques observées à Alengo??
ou dans un rayon de 20 kilomètres.
M. Duterte était l'hôte assidu de toute
sions et réunions annuelles de la Société.
souffrant, il vint à Cherbourg, en 1884; POUF 1
nière fois, nous le revimes, — quum mu
Falaise, en 1886.
s les exCur-
Déjà bien
d’autres. Malheu-
echerches
a der-
tatus!—à .
À
FAN
° æ%
3 HS £ .
RS DU. OR EE x F e
Ft VAL SP PE PT ES 2 Re ou 2 Ÿ MAUVE DUR ES es tre
SEE
A
Ë
en NS
L'année précédente, il était allé passer l'hiver
(1885-1886) dans les Pyrénées-Orientales, à Amélie-
les-Bains, puis à Collioure, demandant au ciel du
Midi un peu de soulagement à ses souffrances. La
belle flore pyrénéenne ne pouvait le laisser indif-
férent : il fit, pendant son séjour, autant que la saison
et sa santé le lui permettaient, de nombreuses ré-
coltes, d'importantes trouvailles, surtout en musci-
nées. Citons, entre autres, Fissidens algarvicus
Solms-L., non signalé encore dans la chaîne des
Pyrénées, et Dichodontium flavescens Lindb. €. M;
qui n’élait connu en France qu'à l'état stérile (Décra-
num pellucidum var. serratum Br. eur.). La Revue
bryologique a enregistré ces découvertes (14° année,
1887, n° 1, p. 6) sous le titre: Notes bryologiques
Sur Amélie-les-Bains et ses environs.
Au moment même où, cet automne, il se dis-
posait à retourner dans les Pyrénées, la mort est
venue l'enlever subitement, au milieu des siens.
M. Duterte avait toutes les qualités de l'homme
privé. Comme savant, tous ceux qui l’ont approché
savent quel soin scrupuleux il apportait dans la re-
cherche de la vérité, quelle était la rectitude de son
jugement, la fermeté de son caractère et de ses con-
Victions, et, avec ses amis, ils déploreront vivement
Sa fin prématurée.
Cherbourg, le 15 novembre 1887.
M. Berjot présente une pile toujours prête à fonc-
tionner, destinée à permettre le soir les travaux
Microscopiques à la lumière électrique.
SÉANCE DU 9 JANVIER 1888.
Présidence de M. Fayer, vice-président.
Après avoir rappelé, en termes chaleureux, que
M. Morière vient d'être nommé officier de la Légion
_ dW'onneur, en récompense de ses travaux, M. Fayel,
au nom de la Société, adresse les congratulations les
plus vives à l'homme éminent et dévoué que nous
sommes fiers d'avoir depuis si longtemps comme
secrélaire, et lui demande, pour l'avenir, de conti-
nuer à consacrer une partie de son énergie à cette
Société, dont il est l'âme.
M. Morière, sensible à ce témoignage de sympa-
thie, promet son concours le plus zélé, comme par
le passé ; il dit avoir essayé de maintenir la Société :
à la hauteur où à _— portée M. Deslongchamps.
es applaudissements unanimes dont cette réponse
est aceueillie, léneluiantt à M. Morière que le succès
_ A Couronné ses efforts, et que tous ses collègues lui
Ont voué la plus profonde reconnaissance.
M. Fayel félicite ensuite M. Dangeard de ses tra-
Vaux remarquables qui lui ont valu d'être proclamé
_ Ruréat de l'Académie des Sciences.
Des félicitations sont également adressées à M. Marc
Oux, qui vient d'obtenir le grade de docteur ès
Sciences naturelles.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté. |
LE
M. Octave Lignier remercie la Société Linnéenne
de l'avoir admis au nombre de ses membres, et lui
promet une collaboration active.
Les volumes reçus en décembre sont passés en
revue.
M. Letellier fait la communication suivante :
ANALYSE QUALATATIVE de la BILE du MOLE
(ORTHAGORISCUS MOLA).
Par M. LETELLIER, Bibliothécaire de la Soctélé.
Le 17 septembre dernier, un Mole (Orthagoriscus
mola) était envoyé au laboratoire de zoologie de la
Faculté des Sciences de Caen, par M. Maillard, pro”
priétaire à Riva-Bella. Pêché l’avant-veille au large
de Luc-sur-Mer. ce poisson, assez rare dans là Man-
che, fut ouvert le même jour, et j'ai fait l'analyse de
sa bile qui était contenue dans une vésicule volu-
mineuse. J'ai dû me borner à déterminer lés élé-
ments qui la constituaient, parce qu’il était im-
possible de tenter une analyse quantitative que
l'aménagement du laboratoire ne permettait pas
d'entreprendre.
On connaît, grâce à Scherer et à Schlonberger, la
composilion de la bile de l'Accipenser, À
morrhua, du Pieuronectes mazximus, de l'Esoz lu
u Gadus
Re TE) EU, un. fa
DE MP EERN E
RS RU PTE ne Ne LPS EU TES
:
:
be DT 2
cius, de la Percha fluviatilis, et d'un Silurus. Le fait
capital révélé par les recherches de ces savants, Con-
siste dans la présence relativement considérable du
taurocholate de potasse avec des traces de glyco-
cholate de la même base dans la bile des poissons
de mer. L'analyse que j'ai faite m'a conduit aux
mêmes résultats.
La bile du Mole était contenue dans une vésicule
_ volumineuse, dont le canal cholédoque était fort
court. 11 y avait environ 260 centilitres de liquide;
celui-ci était vert jaune, limpide, presque dépourvu
de particules en suspension. Peu visqueux, il mous-
sait difficilement par le battage. Son odeur était celle
du Mole, odeur qui est si pénétrante qu'elle peut
_ ©n masquer toute autre, etsa saveur était extraordi-
| hairement amère.
Examinée au microscope, la bile du Mole laissait
Voir d'assez nombreux et fins globules en suspen-
sion, que leur forte réfringeance m'a fait reconnaître
Pour des gouttelettes huileuses.
La bile examinée était faiblement acide au tour-
neso], ce qui doit paraître étrange si l'on songe que
l'animal était mort de l'avant-veille, que le liquide
était limpide et qu'il n'a pas semblé, comme l'ana-
lyse l'a prouvé, être en voie de décomposition,
Malgré la chaleur qui a régné pendant tout le mois
de septembre.
Comme toutes les biles connues, celle du Mole
donnait, avec le réactif de Gmelin, les colorations
D orne ste et jaune, qui sont caractéristiques de
_ Cette hum
| Quand or on ns chauffait, il se formait à sa surface
me
°
sm
des pellicules qui se reproduisaient au fur
mesure qu'on les enlevait.
L'alcool y déterminait un abondant précipité v
et il en était de même avec l'acide acétique etl
sulfurique. Mais avec l'acide chlorhydrique, le
cipité se dissolvait dans un excès de réactif 28
liquide devenait rouge.
Débarrassée de son mueus par l'alcool, la bile.
Mole n'a pas donné de précipité par l'acide acé
Par l'acide chlorhydrique, non seulement ilne
pas formé de précipité, mais le liquide alcool
s'est entièrement décoloré.
Enfin l’éther en a séparé une masse vert Irè
visqueuse et très fortement colorée.
La bile du Mole renferme de la cholestesiis
Pour s'en assurer, il suffit de l'agiter en prese
du chloroforme. Le liquide se sépare par le rep
en deux couches, l'inférieure est incolore, Ia SUPé”
rieure fortement teintée en vert. En M
ques, les autres tubulaires, qui, traités par la
sulfurique concentré, prennent une coloration
carmin sur les bords. On peut également trait
cristaux par l’iode dissous dans le chlorure di
et ensuite par l'acide sulfurique, alors on les
prendre une teinte verte tirant sur le bleu
violet, coloration qui estcaractéristique.
Pour m'assurer que la bile analysée n'était
en voie de décomposition avancée, j'y ai che
taurine par la méthode connue, traitemen
l'acide acétique et l'alcool absolu, mais les
que j'ai obtenus n'avaient pas les formes ques
10
e la taurine et je n'ai pu, dans ceux que j'avais pré-
tait déjà acide, éprouvé aucune décomposition
en sensible.
_ La bile des poissons est caractérisée par la pré-
_sencedu taurocholate de potasse : j'ai en conséquence
traité celle du Mole par l'acétate de plomb, et j'ai
0btenu un abondant précipité. On doit l’attribuer au
D _- de plomb et à la matière colorante de
déposé par filtration m'a fourni, en présence de l’am-
moniaque, un précipité blane très abondant.
J'ai ensuite évaporé la bile à siccité, j'ai repris le
sidu par l'alcool à 90° pur, j'ai filtré, et chassant
ui Contenait de fins cristaux et qui, traitée par
uelques gouttes de sirop de suere et ensuite par
acide sulfurique concentré, a pris la couleur vio-
le pourpre, puis cerise, qui est caractéristique de
tide glycocholique.
Je me suis assuré qu'il n'existe que des traces de
l Urocholate de potasse dans la bile du Mole. Le
EN)
même fait a été observé chez tous les poissoné dau ;
Ja bile a été analysée. C’est à grand'peine si j'ai ob.
tenu quelques cristaux, et ils ne m'ont pas par!
semblables aux cristaux de taurocholate de soude
que Robin et Verdeil ont figuré dans leur atlas.
Il restait à déterminer quelle est la base combinée *
aux acides biliaires chez le Mole. On sait que glyco- k
cholates et taurocholates sont, par exception, à base.
de potasse chez les poissons pour lesquels il exis
des analyses; en était-il de même du Mole? J'ai eu
recours à l'analyse spectrale qui m'a conduit aun
résultat non douteux, tout au moins pour le taur0”
cholate. Avec un verre bleu de cobalt, on aperçoit
d’ailleurs la coloration violet pourpre qui caractéri
le potassium. F
Il ne m'a pas été possible de déterminer la nature
de la graisse dissoute ou en suspension dans l8 pile
du Mole, parce qu'il ne s'est pas formé de cristaux
par le traitement de cette humeur par l'acide suis.
rique, mais seulement des gouttelettes très réfrin-
geantes que l'on pourrait peut-être attribuer ad
l'acide oléique. “À
En résumé, les particularités présentées par Ja bike
du Mole que j'ai analysée, sont les suis si
1 Cette bile devient rapidement acide |
2 Débarrassée de son mucus par l'alcool,
fournit pas de précipités par les acides minéraux:
& Elle ne renferme pas de sléarine OU de palme à
A: A
elle:
tine, mais vraisemblablement de l’oléine, où Re
graisse spéciale ;
. 4 Elle contient de la cholesterine, mais je :
taurine, à l'état presque frais ;
OM
5 Elle renferme du glycocholate de potasse et
. des.traces de taurocholate de la même base ;
6 Enfin, elle présente la série des colorations que
l'on observe avec la bile des mammifères, quand on
. la traite par la méthode de Gueclin.
La bile du Mole ne présente donc rien de bien
particulier; elle est semblable à celle des autres
_ poissons, mais il était peut-être utile de le constater,
etc’est le but de cette communication.
M. Dangeard fait une communication sur le Chy-
tridium, sur le Sphærita endogena, sur le Pythium
. Anguillulæ aceti, et sur une nouvelle espèce d'Asco-
_ mycète.
M. Morière entretient la Société du genre Wët
liamsonia qu'il a trouvé dans l'argile de Dives, aux
Vaches-Noires, en 1865, et qui avait d'abord été
Considéré comme étant un fruit de Cycadée.
; NOTE
SUR UN
ÉCHANTILLON DE WILLIAMSONIA Carruth.
Trouvé dans l’'Oxfordien des Vaches-Noires, en 1865
Par M. MORIÈRE
Doyen honoraire de la Faculté des Sciences.
MEssiEuRs,
À l'occasion d'un fruit fossile que je trouvai
LC 1865 dans l’Oxfordien des Vaches-Noires, à peu
de distance d’un fragment de tige de
(Fittonia Brongniartit Sap.), et que je con
d'abord comme étant le fruit de cette Cycad
m'exprimais ainsi dans la communication que
à la Société Linnéenne (1) :
« Le fruit que j'ai trouvé dans l Oxfordienp par
« être un capitule de petits fruits soudés ou se ù
« et contigus, dont les sommets forment des &
« à peu près hexagonales, avec l'indice d'ur
« mate au centre de chacun, comme dans
« genres de Pandanées. Ce capitule, ellipsoïde
« obovale, est entouré de quelques bases de feu
« qui forment une sorte d'involucre. »
Étudié dernièrement par M. de Saporta, ce fru
été reconnu comme ayant fait partie du
proangiospermique, du genre Williamsonia,
voici comment s'exprime l'éminent paléontolo
dans une livraison récente de la Paléontolo
française (2) :
WILLIAMSONIA MORIEREI, Sae. et MAR.
La découverte et la première mention de
remarquable espèce sont dues à M. le professi
J. Morière, à qui nous l'avons dédiée, de cor
avec notre collaborateur, M. A. F. Marion, {
dans une note communiquée en 1881 à l :
des Sciences et, plus tard, en la figurant dans
tome I de l'Évolution des Phanérogames.
(4) Mémoires de la Société Linnéenne, XV° vol. (1865
(2) Paléontologie française, d série, Végétaux, t. I,
= gi
_ M. Morière, dans sa notice (1) sur deux ss
… fossiles cycadéennes, trouvées dans le Calvados,
ä _ June dans le Lias (Platylepis micromyela, Sap.),
l'autre dans l'Oxfordien moyen, entre Villers-sur-
Mer et Auberville (Fittonia Brongniartii, Sap.), rap-
. procha de la seconde de ces espèces un échantillon
. plus petit, provenant de la même localité, et figuré
: pl. 2, fig. 4 de son Mémoire.
_ Consulté par M. Morière, Ad. Brongniart ne
à manque pas de remarquer le rapport existant entre
_ cel organe et les parties fructifiées, associées à des
feuilles et à des tiges de Cycadées (Zumia gigas,
. Let H. — Zanites Mantelli, Bret.), rencontrées
L _ dans l'Oolithe inférieure de Scarborough.Convaincus
| qu'ils étaient que, dans le Calvados aussi bien que
dans le Yorkshire, les appareils reproducteurs
: accompagnant ces débris cycadéens faisaient cer-
! lainement partie d'un seul et même type, les deux
1 auteurs se demandaient si le Zamia gigas et le
. Cycadoïdea du Calvados étaient réellement de vraies
; Cycadées, puisqu’enfin, et c'était la conclusion fort
… juste de M. Morière, « ces fructifications différaient
. “Si complètement des Cycadées actuelles et res-
É « semblaient beaucoup plus au fruit figuré par
+ “ Buckland sous le nom de Podocarz ya, qui provient
. “aussi de l'Oolithe inférieure (2). » Ainsi, l’affinité
du fossile de l'Oxfordien des Vaches-Noires avec le
. Podocarya de Buckland, d'une part, — avec les
tt) pre: Note sur deux végét. foss. trouvés dans le Cal-
— Mémoires de la Société Linnéenne, XV° vol.
?) Li:
appareils reproducteurs attribués au Zamia giqus
de l’autre, était dès lors reconnue, et cette affinité
entraîne forcément l'attribution de ce fossile aux
Williamsonia, dès que ceux-ci, séparés définitive-
ment du Zamiles giqas et n'ayant plus rien de:
commun avec les Cycadées, se trouvent constituer
un type spécial exclusivement propre aux terrains
jurassiques. C’est ainsi que, dans une note insérée …
aux comptes-rendus de l'Académie des Sciences,
laissant de côté la tige que Schimper avait précé-
demment nommée Clathraria Brongniarti, et que
nous avons nous-mêmes décrite sous le nom de
Fittonia Brongniartii (1), nous proposâmes, de
concert avec M. Marion, d'appliquer à cette curieuse.
espèce de fruit la dénomination de Williamsonia
Morierei.
Nous allons encore laisser la parole à M: de
Saporla et reproduire la description très complète
qu'il a donnée de ce singulier fruil, en ayant SOUS
les yeux l'échantillon original, converti en carbonate
de fer, et dont la conservation ne laisse rien à
désirer.
La fig. 2, pl. IL, représente le Williamson
Morierei, grossi d'un cinquième environ, afin de faire
mieux saisir les particularités caractéristiques de Sa
structure. Il est difficile, en premier lieu: de ne pas
être frappé de l’analogie de cette structure avec celle
du Podocarya de Buckland, en même temps que des
divergences qui séparent les deux formes 11 s’agit
(4) Voy. Paléont. fr., % série, Végétaux, pl. jurassiq
ues, t. ll,
Cycadées, p. 328, pl. 193, fig. 3 et 5.
en
5
a
:
+ 6 —
ici d'une espèce distincte, mais certainement congé-
nère de celle du Dorsetshire.--L'organe est naturel-
lement détaché de son support, à l’aide d'une désar-
ticulation de sa base, et il est encore, en partie,
enveloppé par quelques-unes des feuilles involu-
crales destinées à le protéger. Ces feuilles persistent
à l'état de résidus, étroitement serrées contre lui.
En retournant l'échantillon pour en examiner la
base, on observe une large cicatrice accompagnée
d'un bourrelet circulaire, qui constitue le plan d'’ar-
liculation ou plateau par lequel l'ancien appareil
adhérait à la tige, au sommet de laquelle il était
implanté avant sa chute.—C'est sur cette base, dont
la masse déborde quelque peu circulairement, que
se lrouve assise la région fibreuse. — La direction
verlicale des fibres de cette région est encore mieux
visible ainsi que le bourrelet inférieur sur lequel
elle repose dans la figure qui représente la face
Opposée du même organe grossi deux fois. Cette
direction ascendante des fibres implique une moindre
extension de la masse réceptaculaire qui devait être
ici conformée en plateau, où, tout au plus, en une
sorte de calotte déprimée, au lieu d'affecter l'appa-
rence d'un axe claviforme comme dans le Podocarya
de Buckland. Mais une fois la différence saisie, el
dès que l'on consent à en tenir compte, l'intime
analogie des deux fossiles n'en ressort que mieux.
Le plateau de la base du Williamsonia Morierei
Correspond bien réellement à l'axe intérieur du
Odocarya , et la structure anatomique du tissu
_ Parait avoir été la même des deux parts, sans que,
Pour s’en assurer, il ait été besoin de recourir à
A VE ie
l'analyse microscopique. Il semble qu'on ait sous :
les yeux une masse compacte de tissu conjonctif,
plus ou moins dense, formé d’un ensemble de petites.
cellules, aux parois épaisses, peut-être ramifiées et
entremélées d'espaces lacunaires. Un tissu de cette
sorte aurait assuré d'abord la solidité et facilité
ensuite la désarticulation de l'organe. Le noyau du
Podocarya, si l’on s’en rapporte à l'aspect de la figure
de Buckland, aurait eu la même consistance, et l'ap-
parence granuleuse de la superficie n'a, sans dout
pas d'autre cause que cette structure, à la fois dense
et cellulaire de la partie centrale contre laquelle
s’appuyait la région fibreuse de l'appareil fructifica-
teur des Wiliamsontia. 62
Les feuilles involucrales encore subsistantes, et.
demeurées accidentellement adhérentes à l'appareil
proprement dit, sont obscurément carénées et COn-
vexes sur le dos. Elles mesurent, sur le milieu, une
épaisseur maximum de 3 millimètres, el vont de à
en s'amincissant vers les bords. Dépourvueés de
médiane, elles devaient être des plus coriaces.
Leurs bords sont strictement parallèles, et leur ter-
minaison apicale des plus obluses et étroitement
appliquées contre l'appareil dont leur courbure suit
le mouvement. On reconnaît que ces bractées 58
réunissaient et devenaient conniventes au sommet
de l'organe qu'elles recouvraient. La région fibreuse
se montre en dessous ; elle est massives:étrles fibres
dont elle est formée suivent une direction ascen
dante, de manière à donner lieu à une sorte de CO
pole hémisphérique ou calotte arrondie qui termine
l'appareil. C’est à la superficie de cette coupole F
À
ARS
\ hi re
s us
… 67 — “ e.
: gr
. se trouvent inscrits les compartiments distribués en Re
_ roseltes, au-dessous desquels sont situés et immer-
gés les ovules. — On voit qu'ici, contrairement à ce
_ qui a lieu chez les Podocarya, l'appareil fructificaz
leur n’est pas uniformément recouvert du réseau
des compartiments carpellaires, mais que la moitié ‘e
À supérieure de l'organe est seule occupée par ces a
L Compartiments qui, vers le bas, se trouvent disposés Fa
très obliquement par rapport aux fibres de la région
_ à laquelle ils servent de couronnement.
> ‘ Ainsi, la région fibreuse du Podocarya est partout
. (l'également recouverte par le réseau des compar-
_ timents superficiels, tandis que dans le William- FRERES
_ Sonia Morierei, cette même région, suivant une |
. direction érigée, paraît à découvert sur les côtés de Fo
l'appareil : elle constitue les parois de celui-ci,
_ Parois lisses marquées de rayures longitudinales
à d'une très grande finesse, correspondant à autant
de fibres si ténues qu'on en compte plus de 50,
outes égales, dans l'espace d’un millimètre. Aro
Les compartiments superficiels sont généralement
LE hexagones, à facettes irrégulières et marquées au
(entre d'un bouton saillant, probablement stigma-
_ lique. Ces compartiments sont en outre presque
_ lujours agrégés en rosettes de 5 46 et jusqu'à 8, es
äutour d’un compartiment plus petit qui sert de
tentre de groupement et qui correspond sans doute
fu stigmate d'un carpelle fécondé, tandis que les
OMpartiments réunis autour de celui-ci répon-
draient à des carpelles avortés ou demeurés stériles. |
— C'est du moins ce qu'il est naturel de conjecturer, Se
Puisque chaque graine paraît coïncider, non pas
à A
ns,
avec un compartiment isolé, mais plutôt avec une
rosette ou réunion de compartiments distribués
autour d’un point stigmatique. — Ces points stig-
matiques ont plus ou moins de saillie selon la partie
de l'appareil ; là où les pièces involucrales, recour-
bées et appliquées étroitement l’une contre l’autre,
tendaient à se rejoindre, on les observe sous l'appa-
rence de boutons verruqueux, arrondis et exsertes,
s'élevant sur le milieu des compartiments que leur
contour hexagonal et la disposition de leurs facettes
rapprochent singulièrement de ceux figurés par
Buckland. Les graines sont nichées dans la partie
supérieure de la région fibreuse, immédiatement .
au-dessous des compartiments, chacun de ceux-ci
correspondant à une cavité carpellaire, à raison.
d’une graine par rosette, ou, tout au plus, d'une
graine par compartiment régulièrement conformé
et développé. Les graines, prises séparément, sont
ovales, eilipsoïdes, érigées, basifixes, atténuées en
pointe au sommet, et distinctement carénées sur
leurs faces antérieure et postérieure, à partir du
milieu et jusqu’à l'extrémité supérieure.
On observe aussi que la masse fibreuse, au sein
de laquelle chaque semence est implantée, s'incurve
el se détourne de façon à constituer une paroi pro-
tectrice étroitement appliquée contre elle et l'em-
prisonnant de toutes parts. Il est donc visible que la
désagrégation seule de la région fibreuse; à la
maturité de l'organe et après sa chute, était la cause
déterminante de la libération des graines enfermées
jusque-là dans la substance de cette région, d'abord
ferme et tenace, mais ensuite passant à une structure
me 00
filamenteuse, ainsi qu'il arrive aux carpidies des
Pandanées , et conformément à ce que conjectu-
raient Buckland et Robert Brown à propos des
Podocarya.
Rapports et différences.—Les détails qui précèdent
mettent en pleine lumière les analogies, aussi bien
que les différences des Williamsonia Morierei et
Bucklandi comparés entre eux.— Des deux. parts, la
structure essentielle est sensiblement la même; ce
sont les mêmes parties essentielles, et, par dessus
tout, la disposition des graines situées sous les com-
parliments de la surface, distribuées dans le même
ordre et immergées de la même façon à la partie
supérieure de la région fibreuse, plus étendue et
autrement implantée dans le Williamsonia Morierei.
que dans l'espèce de Buckland. — L'appareil du pre-
Mier, pris dans son ensemble, n'est pas globuleux,
Mais obové et presque en coin obtus. Il se montre,
non pas nu, mais encore recouvert des pièces les
plus intéressantes de l'involucre, bien que naturel-
lement détaché ; enfin, les graines, considérées à
part, n'ont pas la mème forme. Elles sont plus
grosses, assez largement ovales, atténuées en pointe
obluse au sommet, et finement carénées sur les
faces antérieure et postérieure dans le W'illiamsonta
Morierei. Celles du Williamsonia Bucklandi, nota-
blement plus petites, sont, au contraire, étroitement
ellipsoïdes, plus ou moins prismatiques el obtuses
aux deux extrémités.
Le scrutin est ouvert sur une présentation faite
dans la séance précédente. — Par suite de son
_ —
dépouillement, M. Pellerin est élu membre corres-
pondant.
MM. Morière et Charbonnier présentent, comme
membre correspondant, M. Poisson, de Chamouilley,
par Eurville (Haute-Marne).
L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à
10 heures.
RÉUNION DU 26 JANVIER 1888
* Depuis la séance du 9 janvier, il s'est passé un fait
| dont le souvenir nous semble devoir être consigné
dans les Annales de la Société Linnéenne. Heureux
… de pouvoir témoigner à M. Morière, notre savant et
: dévoué secrétaire, toute leur reconnaissance pour
… les services rendus par lui, quelques membres de la
Société ont songé à fêter sa promotion au grade
… d'officier de la Légion d'honneur. Aussitôt une SOUS"
cription fut ouverte pour offrir à M. Morière une
croix entourée de brillants et d'émeraudes. Le prix
de la souscription était de 5 fr.; seuls, les membres
-de la Société Linnéenne furent invités à y prendre
part et tel fut l'empressement de tous, que deux
_ jours après l'envoi des circulaires, notre trésorier
… Avail en caisse plus qu’il ne fallait pour faire l'achat
du cadeau projeté.
Mais ce qui doublait le prix des mandats qu'il
avait reçus c'étaient les nombreuses lettres qui les
aCCompagnaient et qui toutes étaient empreintes
d'un sentiment profond de gratitude pour l'homme,
Pour le professeur, pour l'ami, auquel les souscrip-
leurs fenaient à rendre un sympathique hommage:
x présence d'une manifestation aussi méritée que
atteuse pour M. Morière, le Comité d'organisation,
CS
À
composé de MM. Rabut, Fayel, Charbonnier, Huet
et de Formigny de La Londe , pensa que ces
lettres seraient pour M. Morière un précieux et bien
flatteur souvenir et décida de les réunir en vo-
lume dont la reliure élégante fut confiée à M. Marie,
qui en a fait une petite œuvre d'art. — Il ne restail
plus qu'à offrir le tout à M. Morière. Il fut résolu
qu'il serait organisé un banquet auquel seraient
conviés, avec les membres de l'Université, tous les
membres des diverses sociétés dont M. Morière fai-
sait partie.
Voici en quels termes L'Année médicale de Caen
et du Calvados a rendu compie de cette fète tenue
dans la grande salle du Pavillon des Sociétés sa-
vantes de Caen le 26 janvier dernier :
« Le jeudi 26 a eu lieu, au Pavillon des Sociétés
savantes, le banquet organisé pour la remise à
M. Morière, récemment promu officier de la Légion
d'honneur, d'une croix en brillants qui lui était
offerte par les membres de la Société Linnéenne de
Normandie.
« En même temps on lui offrait, très artistement
reliées en un gros volume, les nombreuses lettres
qui avaient accompagné l’envoi de la souscription,
ou les excuses des absents pour leur abstention au
banquet.
« Au dessert, le premier toast a été porté par
M. Rabut, président de la Société Linnéenne, qui,
en remettant la croix à M. Morière, et en l'assurant
de toutes les sympathies de ses collègues, à r'emeér-
cié de leur concours les autorités présentes à cette
[4
À — 73 —
fête. Puis M. Charbonnier, trésorier de la Société,
en remettant les autographes à M. Morière, a rap-
pelé les services rendus à la Société par son dévoué
secrétaire. Ensuite M. de Formigny de La Londe, au
nom de l'Académie, et au nom de la Société d'Agri-
culture, dont il est actuellement le président, a pré-
senté à M. Morière les félicitations de ces deux
sociétés.
* Enfin, un vieil ami de M. Morière, M. Mofras,
conseiller de préfecture, à, dans un discours humo-
ristique, retracé la vie de travail et d'honneur de
Son camarade d'école.
« A ces toasts chaleureusement applaudis, M. Mo-
rière a répondu par une allocution émue et recon-
naissante, qui a vivement touché les auditeurs el
dans laquelle, avec une grande délicatesse, ilare-
mercié tout le monde de l'honneur qui lui était fait
el y a associé les noms de ses deux collègues de la
Linnéenne et de la Faculté des Sciences, MM. Eudes-
Deslongehamps, père et fils.
« Enfin, forcé de prendre la parole. pour remer-
cier l'auteur d'un toast qui lui était porté comme
iniliateur et organisateur de cette fête, M. Fayel,
| Vice-président, a, dans une rapide improvisation,
_ Apporté son tribut d'éloges mérités au nouveau lé-
&ionnaire dont il se rappelte, avec bonheur, avoir
êlé l'un des premiers élèves.
“ Ainsi s'est terminée une fête qui, venant après
là remise d'un beau bronze que lui ont offert les
anciens licenciés de la Faculté des Sciences, prouve
Que, dans notre vieille Athènes normande, On à le
Culte des souvenirs pour les services rendus.
PE 2
« M. Morière peut, à bon droit, être fier, en
tant l'enseignement, d’avoir mérité cette preuve.
gratitude, et c'est, pour la Société Linnéenn
honneur d’avoir su la lui prouver d'une façon a
éclatante qu'affectueuse. »
Avant de reproduire les discours prononcés,
nous soit permis, en effet, d'ajouter que la S
Linnéenne n'avait pas été la seule à honorer le 10
de la Faculté des Sciences de Caen, le vice-prési
du Conseil “Esp des Facultés. Les licenciés Es s
gnage de leur reconnaissance. La Société Linnée
en les remerciant de celte généreuse pensée, $
time heureuse de consigner dans ses Mémoires
cette nouvelle preuve de gratitude pour son bien
aimé secrétaire, qui conservera longtemps le sc
venir glorieux de cette double manifestation .
étudiants et de ses collègues. -
D' Faye
Toast de M. Rabut, Président de la Société.
MEssiEURS,
La présence au milieu de nous de M. le doye
Morière, sa modestie bien connue, m'empêchen
d'exprimer aussi complètement que je le vou
en celle occasion les sentiments que nous épr
_Vons tous et qui nous ont réuni autour de C
table. :
1
Ilme permettra cependant de dire en notre nom
tous, qu'en lui offrant ce banquet à l'occasion de
Au nom des Souscripteurs, je remercie M. le
Premier Président et M. le Préfet d'avoir bien voulu
ment M. le Maire de sa présence et du concours qu'il
nous a donné en nous prêtant ce local et les fleurs
qui le décorent.
Monsieur LE Doyen,
Les Membres de la Société Linnéenne de Norman-
. die vous prient d'accepter cette croix en témoignage
de leur reconnaissance pour votre zèle désintéressé
et votre infatigable dévouement dans les fonctions
de secrétaire qu'elle espère vous voir exercer encore
ndant de longues années.
Je porte la santé de M. le doyen Morière !
Messreuns ET crEns COLLÈGUES.
Je crois être l'interprète de tous les membres de
0ciété Linnéenne de Normandie, en offrant au
Uvel officier de la Légion d'honneur, cette nom-
ise et précieuse correspondance.
accepter notre invitation; nous remercions égale-
sa 0
Certes, c'est un cadeau qui a moins d'éclat et
beaucoup moins de brillant surtout que cetle ma-
gnifique croix, mais il a certainement autant de va-
leur, — car il constitue un véritable hommage, d'une
amitié sincère, pour un homme que nous estimons
tous : c’est une dette de cœur librement payée.
Tous les signataires de ces lettres adressées, non Ÿ
seulement des différentes parties de la France, mais
encore de l’Étranger, sont heureux de pouvoir s'as-
socier à cette manifestation d’affectueuse reconnais:
sance et de respectueux dévouement qui nous
réunit ici.
RMS SU Cr dE
Et RTE Re
4
Merci à vous, Messieurs, merci au nom de laCom-
mission d'initiative de cette fête. En répondant à
notre appel, vous avez montré que vous saviez pra
tiquer le culte du souvenir, et que l'amitié, pour
vous, n’est pas un vain mot.
Permettez-moi done de porter un toast à notre
dévoué Secrétaire qui est, pour ainsi dire, l'âme de
la Société Linnéenne de Normandie, — al savant
doyen honoraire de la Faculté des Sciences, — à
l’homme sympathique, bienveillant, aimé de tous.
ceux qui le connaissent. ; — à la santé de M. Morière !
Toast de M. de Formigny de La Londe, Fi
1
Président de l'Académie et de la Société d'Agriculture:
MEssieuns,
Appelé cette année, par la bienveillan
Confrères, à la tête de trois Sociétés qui 0
neur de compter M. Morière au nombre
ce de mes ï
nt J'hon- re
de leurs
A
Fe LE
_ membres, je croirais manquer à un devoir qu'il
m'est doux de remplir, si je ne venais, au nom de
nos confrères, exprimer au nouvel officier de la
_ Légion d'honneur la satisfaction que nous avons
tous éprouvée en apprenant sa promotion.
Ces félicitations, je les adresse au nom de tous,
j'en suis certain, à l’homme dont la vie a été si bien
_ remplie et si utile, — à celui qui a inspiré tant de
_ sympathies !
En effet à coté des chaires qu'il a occupées et
d'où il a répandu la science avec clarté et abon-
_ Yent-elles pas !
Qu'il me soit permis d'exprimer au Président
_ honoraire de notre Société d'Agriculture toute la
4 reconnaissance qu'elle lui doit, non seulement pour
là part active qu'il prend à ses travaux, mais encore
de le remercier de son enseignement agricole dans
les départements du Calvados, de la Seine-Inférieure
el même de l'Eure. Grâce à cette lutte contre la
loutine en faveur du progrès, de nouvelles et bonnes
… Méthodes ont été adoptées.
Ce professorat que M. Morière a pratiqué pendant
_ lant d'années dans notre département n'est pas
_ USsi facile qu'on le pense pour obtenir des résul-
: lats, La meilleure preuve, c'est que, depuis que
: M. Morière a cessé, nous attendons encore son SUC-
. “SSeur. Il viendra, espérons-le, à quelque jour, —
Mais nous pouvons dire d'avance qu'il devra sou-
Yent s'inspirer des exemples de son prédécesseur.
L'inflexible loi moderne de la limite d'âge a sou-
ent l'inconvénient de priver la France de ces bons
à
… dance, que d'utiles travaux nos Sociétés ne lui doi-
naissance.
climat.
M. Morière remplit aussi avec une nouvelle vi-
gueur ses fonctions de secrétaire de la Société
néenne qui lui doit déjà tant et qui a été heureuse
de lui donner aujourd'hui une dr de sa recon-
Les publications de l’Académie, de la Société
d'Agriculture et des autres Sociétés auxquelles
appartient, recevront de sa part, comme par le passé,
des communications intéressantes, résultat nb.
vantes recherches.
Faisons des vœux pour que cela se continue j
encore bien longtemps. Et selon la formule qui se
prononce dans un autre ordre d'idées, disons tous,
d’une voix unanime à notre bien-aimé confrère,
Ad multos annos !
Toast de M. Mofras, conseiller de Préfecture.
MESSIEURS,
_ Il y a 64 ans, je fréquentais une école oo dt
tuelle, qui était installée au premier ms %
maison sise à l'angle de la rue du Moulin e mé
rue de la Fontaine. — Mes parents re Fe
"He
_ enface de cet établissement, et malgré ce voisinage,
… ilafallu plus d'une fois me tirer par l'oreille pour
me ramener sur les banes de la classe.
.. Je me rappelle que, parmi mes jeunes camarades,
ilÿ en avait un qui, chaque jour, et par tous les
. Lémps venait à pied d'une commune rurale des en-
> Virons. — Je le vois encore, arrivant avec son sac de
. loïle grise, passé en bandoulière, qui contenait des
_ provisions pour le repas du jour, et quelques livres,
È els que le Précis d'histoire de France, par l'abbé
- Gautier. Ah! j'oubliais un certain étui qui renfer-
_ ait 68 petits cartons, grands comme des cartes à
jouer, sur lesquels on voyait représentée l'image de
068 rois, depuis Pharamond jusqu'à Louis XVI
_ inclusivement, en passant par Chilpéric, avec la
biographie de chacun de ces rois... C’est ainsi que,
F sis le bas âge, on ouvrait nos cœurs à la foi roya-
_ liste!
Quoiqu'il en soit, si cet écolier se faisait remar-
_ er par sa simplicité et par sa frugalité, il se dis-
linguait aussi par son assiduité, par son application
elsa vive intelligence.
Avec de telles dispositions, l'enfant, vous le croirez
4 Sans peine, ne tarda pas à sortir du rang... et il en
St Sorti par le portique qui donne accès aux ar-
chives de la noblesse, de la seule noblesse que re-
‘onnaisse notre société démocratique, de celle qui
S'acquiert par la persévérance dans le travail, par
. l'importance des services rendus à son pays, par la
_Ugnité d’une vie déjà longue ! C'est ainsi que de
Brade en grade, il est devenu l'éminent professeur
| la Faculté des Sciences, le savant vulgarisateur,
Lot —
le dignitaire de la Légion d'honneur que nous
fétons aujourd'hui.
Au nom des anciens élèves de l'École Boyan =
pari nantes. — Je bois au camarade Morière:
Réponse de M. Morière.
MES CHERS ET BIEN-AIMÉS CONFRÈRES DE LA SOCIÉTÉ
LINNÉENNE,
MESSIEURS,
Lorsque j'appris que, par décret en date du 30
décembre dernier, le Président de la République,
sur la proposition du Grand Chancelier, m'avait
nommé Officier de la Légion d'honneur, j'éprouvai
certes une grande joie ; — mais, je vous le dis en
toute sincérité, les nombreux témoignages de sym-
pathie que l’on a bien voulu me donner; m'ont
procuré un bonheur encore plus grand que la pro-
motion dont j'ai été l'objet.
Combien, en effel, n'ai-je pas été heureux et pé-
nétré de reconnaissance envers le chef éminent de
l'Académie qui à fait une appréciation Si flatteuse
de ma longue carrière universitaire ?
Combien n’ai-je pas été profondément touché des
sentiments si affectueux qui m'ont été exprimés par
mes collègues de la Faculté des Sciences au moment
où j'étais appelé à faire valoir mes droits à la re-
traite ?
Combien ai-je été agréablement ém
récemment une députation de mes
u en recevant
A
anciens élèves
A
|
F4
|
è
s- : Bb ee
de la Faculté qui ont voulu donner à leur vieux
_ professeur un souvenir qui sera pieusement con-
| servé?
De quelle manière enfin pourrai-je convenable-
ment remercier mes confrères de la Sociélé Lin-
_ néenne pour l'agréable surprise qu'ils me ména-
Seaient en organisant cette réunion de famille
(permettez-moi de l'appeler ainsi), au milieu de la-
quelle ils ont voulu m'offrir les insignes de mon
nouveau grade ? — Je serai doublement heureux et
fier de porter cette croix, car elle sera à la fois la
Preuve de mes services universitaires et de l'affec-
lion des membres de la Société Linnéenne pour
leur Secrétaire.
Ayant eu pour prédécesseurs dans ces fonctions
MM. de Caumont et Deslongchamps, je n'ai eu qu'à
Minspirer de leur exemple et de mefforcer de
Maintenir la Société dans la voie que s'étaient pro-
posé ses fondateurs, c'est-à-dire: faire connaître les
Produits naturels du sol normand.
Les seize volumes de Mémoires et les trente vo-
lumes de Bulletin que vous avez publiés, démontrent
que les membres de la Société Linnéenne ont large-
Ment contribué au développement de l'étude des
Sciences naturelles. — Je suis heureux d'ajouter que
Parmi vos travaux, il en est plusieurs qui, justement
remarqués par le monde savant, ont été l'objet de
diverses récompenses.
Le secrétaire a eu surtout pour rôle d' enregistrer
et de faire connaître vos découvertes, et de défendre
JS intérêts de la Société. — Puissiez-vous avoir
Trouvé qu'il n'est pas resté au-dessous des fonctions
M
auxquelles vos suffrages l'ont appelé comme secré-
taire adjoint de 1850 à 1867 et, depuis 1867, comme
secrétaire titulaire.
En 1880, Messieurs, on célébrait à Paris le cin-.
quantenaire de la Société géologique de France,
dont la fondation remonte à 1830. Ne serait-il pas
convenable de fêter aujourd'hui les 65 ans d’exis-
tence de la Société Linnéenne et de lui souhaiter
une longue vie? Les jeunes el yaillantes recrues
que nous faisons chaque année sont un sûr garant
du maintien de sa prospérité et des services qu'elle
continuera de rendre à ‘Ja science en faisant porter
ses études sur le sol de notre chère Normandie.
J'ai l'honneur, Messieurs, de vous proposer les
toasts suivants :
A la mémoire des fondateurs de la Société Lin-
néenne de Normandie et surtout de MM. de Cau-
mont et Eudes-Deslongchamps, qui ont veillé avec
tant de sollicitude sur ses jeunes années l
A la santé de toutes les personnes ayant bien
voulu prendre part à une manifestation qui vient Sl
dignement couronner ma carrière et sera
leur de mes souvenirs !
Merci !
le meil-
À vous tous, Messieurs, du plus profond du cœur,
= SÉANCE DU 13 FÉVRIER 1888.
PRÉSIDENCE DE M. RABUT, PRÉSIDENT.
À 8 heures, la séance est ouverte.
Le procès-verbal de la séance de janvier est lu et
adopté. Communication est donnée de la corres-
pPondance :
Le Président de la Société d'Histoire naturelle
d'Autun offre à la Société Linnéenne de Normandie
le premier volume de son Bulletin et sollicite un
échange de publications entre les deux Sociétés.
Consultée par son président, la Compagnie décide
qu’elle accepte cet échange.
La Société prend une décision semblable à l'égard
de la Société philomatique vosgienne.
Le Secrétaire donne lecture d'une lettre par la-
quelle les secrétaires généraux du Congrès géolo-
Sique international qui se tiendra à Londres en
1888, invitent, au nom du Comité d'organisation,
les membres de la Société Linnéenne de Normandie
à prendre part aux réunions, qui commenceront le
_ septembre. — Les personnes désirant être inscri-
les comme membres du Congrès sont priées d'en.
: aire la demande le plus tôt possible ; la cotisation
St fixée à 10 shellings (12 fr.).
LL
… M à
M. Lignier fait savoir à la Compagnie que le
- Bulletin scientifique du Nord de la France Sera 4
adressé à la Société Linnéenne de Normandie en
échange du Bulletin de cette Société, à nombre égal
de volumes.
Informée des changements importants que M. A.
Letellier se propose d'opérer dans la bibliothèque,
la Société nomme M. Léger bibliothécaire-adjoint.
Le scrutin est ouvert sur une présentation faile
_ dans la dernière séance : par suite de son dépouille-
ment, M. Poisson, propriétaire à Chamouilley, par ni
Eurville (Haute-Marne), est proclamé membre Cor-
respondant.
MM. Boreux et Rabut proposent comme membre
résidant M. Moncel, directeur des Postes et Télé- :
graphes.
M. Lecornu fait la communication suivante :
SUR LA NAPPE ARTÉSIENNE DE VALOGNES
Par M. L. LECORNU
Ingénieur des Mines.
ee
près au centre
La ville de Valognes est bâtie à peu
bancs inf
d'une cuvette allongée formée par les
rieurs, du lias qui reposent sur les sabl
rouges généralement regardés Comme
Le grand axe de cette cuvette à une Jon
10 kilomètres et se dirige de l'E. N.-E. à l'O. 8-0: à
es el argiles
triasiques.
gueur de
son petit axe atteint à peine 2 kilomètres. Les ter-
_ rains rouges s'appuient à leur tour contre des crêtes
+ Siluriennes, fortement saillantes, qui les ont en par-
tie protégés contre les érosions. L'ensemble de cette
disposition est très favorable à l'existence d'eaux
artésiennes capables de jaillir au-dessus du sol de
la ville, et en effet, un sondage entrepris en 1887 par
M. Arrault, dans la propriété de MM. Bretel frères,
à rencontré à la profondeur de 35 mètres une nappe
dont l'eau a remonté à 3,52 au-dessus du sol. Le
débit atteint est de 109 mètres cubes par 24 heures.
M. Arraull a bien voulu me communiquer le procès-
verbal de l'opération, que je joins à la présente note.
Au point de vue géologique, ce sondage est surtout
intéressant en ce qu'il donne des renseignements
précis sur la constitution des assises infraliasiques
du Cotentin. Ainsi que l’a remarqué M. Deslong-
champs dans ses études sur les étages jurassiques
inférieurs de la Normandie, on a rarement l'occasion
d'étudier le contact dela base du lias avec les argiles
rouges ; les carrières ne descendent pas si bas, et,
Sur les pentes des vallées, les alluvions masquent
tout.
Je dois également à M. Arrault la coupe suivante
de la carrière de la Victoire, située à 1 kilomètre
environ de Valognes, sur la route de Paris:
_ Cote du sol: + 48",80.
Profondeur, Épaisseur,
» Terre végétale. . —
1°,00 Sable jaune fin, slspathique. 0,60
1, 60 Galets et sable fin. : + . 1,20
_est resté en place depuis une époque antérieure au
20 mètres plus bas.
» ml, ne <-
5 40 Siblé Un, blanc. ; +. 4 1,00
3, 80 Galets et glaise (mélangés). . . 1,00
4, 80 Sable ferrugineux. . .. + + +. 4,00
8, 60 Fond de la carrière.
Au-dessous, on à trouvé, par sondage :
8, 80 Glaise verte et rouge. . . : 230
11, 10 Sable blanc fin. Épsigote inconnue
7 paraît certain que tout ce terrain de pen
lias : car autrement on ne comprendrait pas qu ilne
se fûl pas étalé sur le calcaire de Vapen placé
a RU LS
Cote du sol: +: 29m,972.
=
“| NATURE DES TERRAINS TRAVERSÉS ri Eau
=
Sous-sol et caves. 3.20 =
3.20 | (Citerne, 10.07). ins dé hobis gris + 4.517,10
marne brune âvec couche de calcaire spa-
hique jau 6.87
10.07 | Calcaire gris, marneux. 0.88
10.45 | Marne calcaire grise avec “eulcai cpaique
violacé gris 0.57
11.02 | Argile brune, très Fo 2.43
13.45 Id. bleue, veines jaunes, très PE . 0.87
14.32 | Calcaire gris, très dur. 0.22
14,54 | Argile bleue, dure. . 2,64
17.48 | Calcaire gris bleu, très é, does. 1,39
18.57 | Marne bleue, veines jaunes, fermes. 0.55
19.12 | Calcaire gris, très dur, dolomitique. : 0.15
19.27 | Marne brune, argileuse, et veines grises, Sa-
bleuses. #it4418
ne
21.45 | Argile verte, marneuse, très re : 1.47
22.92 Id. rougeûtre, id. 3.83
26.75 Id. id, très dure. 3 50
90,9% | Id. rouge et veines grises té 0.85
men
31.10 | Sable gris et rouge quartzeux, fin (eau ascen-
dan nte). 3.90
35.00 | Sable jabitire “nus gros ob one) 2.40 RE nt
57.40 - os graviers roulés. sq
8.10 | Fin du rés :
si D
M. Dangeard fait connaître le résultat de
ee recherches sur la structure des Salicorniées et de
Salsolacées.
#3 “ RECHERCHES SUR LA STRUCTURE
DES
SALICORNIEZÆ et des SALSOLAC
Par M. P.-A. DANGEARD,
#
Docteur ès scien
Chef des Travaux de Botanique à qe à Faculté de Caen.
On sait que dans les Salicornia les faisceaux
liaires, en traversant plus ou moins obliquement
l'écorce, émettent des branches descendantes qui se
0-
mosent en réseau à l'intérieur du parenchyme C0
tical à la façon des nervures dans Île parenchyme
des feuilles (1); les grandes cellules spiralées trans
versales des Salicornia appartiendraient au stéréome
cortical (2).
Dans cette note, j'exposerai les résultats so
je suis arrivé par l'étude anatomique des Salice
nieæ Benth. et Hook., el des Salsoleæ B. el Hook.
En prenant comme types le Salicornia herbacea L.
et l'Arthrocnemum fructicosum Moq, l'on voit que
les faisceaux foliaires se détachent du “cylindre
(1) Consulter : Van Tieghem, Traité de Botanique, pe
(2) Loc. cit., p. 742.
PT à
limbe:; les deux autres se portent à droite et à
gauche, émettent presque immédiatement des rami-
fications dont les unes se dirigent en avant et les
tres latéralement; elles se distribuent dans tout
le parenchyme de l’entre-nœud inférieur et aussi
dans la portion de gaine supérieure ; mais ce paren-
_Chyme appartient-il à l'écorce ou bien est-ce une
dépendance de la feuille ?
_ Examinons séparément le cas du Salons et
celui de l’Arthrocnemum. Dans ce dernier genre,
tout l’entre-nœud présente une gaîne distincte de
l'écorce de la tige; celle-ci comprend, en dehors
d'une zone génératrice bien développée :
1° Une couche épaisse de cellules sphériques con-
tenant de l’amidon ;
. ? Quatre on cinq rangées de cellules polyédri-
ques à parois cutinisées, allongées dans le sens
ladial; cette disposition se conserve dans tout
l'entre- nœud.
La gaîne se relie à cette assise, maisla transition
est assez brusque; la gaine foliaire débute en effet
T
2
+
S
Le
œ
æ
un
Le]
a
2
(«>
er
œ
(e je)
"3
ec]
Les
[er
œ
mn
DCS
©
+
a
A
©
na
pr
"Oo
ps
>
pars
®
EE
e-
ue.
=
©
—
Lee]
Srandes cellules incolores ; la couche de cellules en
Palissades comprend trois assises; elle touche exté-
ieurement à l'épiderme et est tapissée iniérieu-
lement par les dernières ramifications des fais-
ss
=
() Duval-Jouve. Des Salicornia de l'Hérault (Bull. Soc. oës
F V, 1868).
C2
posé en dehors de la zone génératrice par un pare
6 0
externe; de place en place ils se metienten nm
tion avec de grandes cellules allongées, à paroi
spiralées qui s'intercalent entre les cellules en ps
lissade.
Dans le Salicornia herbacea, au point de dépa
des faisceaux foliaires, la gaine se distingue net
ment du parenchyme cortical; ce dernier esl co!
chyme de cellules polyédriques ; ces cellules varier
peu de grandeur. |
La gaîne a la même constitution générale qu
celle de l'Arthrocnemum fructicosum; elle s'en dis=
tingue cependant par les caractères suivants :
grandes cellules à parois spiralées manquent;
contre on remarque, dans le parenchyme incolo
des cellules dont la membrane est couverte de gra
nulations : le rôle de ces cellules nous est inconnu:
Les grandes cellules spiralées se retrouvent dans
la gaîne foliaire des Salicornia Peruviana Kunth,
Salicornia virginica Nutt., Arthrocnemum ambt
quum Moq. (dans cette dernière espèce, elles son
très nombreuses et vont jusqu'à l'épiderme) ; n0U
n'avons point vu trace de ces cellules dans l'A
throcnemum caspicum Moq., Arthrocnemum arbus
cula Moq., Arthrocnemum indicum Moq.; es carae
tères anatomiques devront sans doute être pris en.
sérieuse considération lors d’une révision de cetie,
tribu des Salicornieæ. e
Dans l'Halocnemum strobilaceum Bieb., la g
foliaire est bien distincte du parenchyme corticals M
ce dernier est formé par plusieurs assises de C6
Me
lules allongées suivant la circonférence et à mem-
branes cutinisées ; plus intérieurement, on trouve
quelques fibres et enfin la zone génératrice; la
_gaîne foliaire présente du tissu en palissade et des
hiscoaux libéro-ligneux orientés normalement.
La disposition est la même dans l'Halostachys
À pie -ÀA Mey, bien que la séparation entre Ja
pone êt l'écorce soit moins nette.
L'étude du genre Kalidium va nous raontrèr com-
ment il faut interpréter la valeur de la gaine des
Salicorniæ : le Kalidium foliatum Moq. à des
feuilles alternes : ces feuilles sont fortement décur-
rentes et la décurrence qui renferme des faisceaux
libéro-ligneux persiste après la chute du limbe ;
Supposons que les feuilles au lieu d'être alternes
_ Soient opposées : les deux décurrences, ens ’unissant,
constilueront une gaîne absolument comparable à
celle des Salicornia, Arthrocnemum, Halostachys
Halocnemum.
; Si nous étudions maintenant la tribu des Salsoleæ,
nous y trouvons des particularités de structure fort
intéressantes.
_ Dans le Noœa spinosissima Moq., trois faisceaux
libéro-ligneux se détachent de ceux qui vont cons-
lituer le cylindre central de la branche axillaire ; le
. médian est destiné à la feuille; les deux latéraux
| arrivés près de l'écorce se bifurquent; une ramifi-
cation se porte vers le faisceau médian Sans d'ail-
leurs l'atteindre, l'autre ramification se dirige dans
l'écorce de Ja tige et fournit les faisceaux libéro-
ligneux que l’on y rencontre; ces faisceaux, par
“à d'une rotation de 180° des foliaires latéraux se,
SO —
trouvent avoir leur bois externe et leur liber inte
de la même facon ; les plus gros faisceaux cortit
montrent intérieurement à leur zone génératrice
plus ou moins grand nombre de fibres à pi
épaisses (1).
Le parenchyme cortical comprend :
* 4° L'épiderme ; Le
% Une seule assise de cellules en palissade
terrompue en quelques endroits ; Aa
3 Une assise de cellules cubiques ; <
4 Un grand nombre de petits faisceaux orientés
bois en dehors; ir Es
5 Un parenchyme incolore formé par de grande
cellules; quelques faisceaux corticaux assez ros
sont localisés aux angles. :
Dans le Noæa Tournefortii Moq. la disposition gé
nérale est la même que dans l'espèce précédente
le départ des faisceaux est cependant plus compliq :
par suite de la présence d’une longue bractée di
chaque côté de la feuille. 0
L'Ofaiston monandrum Moq. à une écorce
ressemble presque exactement à celle des Nowd
il faut toutefois noter qu'aux endroits où l'e
unique de cellules en palissade manque, un Ses
conduit trachéiforme court parfois sous l'épiderm
même.
Le
lement dans les Barringtoniées. (Congrès de T
Séance du 23 septembre 1887.) -
F
ER
HA
Dans l'Anabasis aphylla Lin. le parenchyme cor-
_lical est bâti sur un type un peu différent du précé-
séparée par deux ou trois assises d’hypoderme ; mais -
_ intérieurement on trouve encore l’assise de cellules
_ cubiques déjà signalée ; ce sont également les deux
_ faisceaux foliaires latéraux qui fournissent les nom-
_breñses ramifications libero-ligneuses du paren-
chyme cortical.
Cette structurese retrouve presque identique dans
VAnabasis ammodendron C.-A. Mey., Anabasis
articulata Moq., Brachylepis eriopoda Schrenk.,
Brachylepis elatior C.-A. Mey.; l'anatomie justifie
donc parfaitement la réunion de ces deux genres en
_ Senres Halimocnemis, Halanthium, Girgensohnia,
Carozylon sp. Horaninovia.
Dans toutes les espèces de cette tribu des Salso-
laceæ, que nous venons d'étudier, les faisceaux cor-
ticaux ont leur bois en dehors.
Nous pouvons dégager de ces recherches les con-
clusions suivantes :
_ {Il existe dans les Salicorniæ (Salicornia, Ar-
throcnenum, Halostachys, Halocnemum) une gaine
foliaire avec tissu en palissade; cette gaine esl
lantôt distincte de l'écorce dans tout l'entre-nœud
(4 rthrocnemum fruticosum) parfois confondue avec
,
écorce dans la partie inférieure de l'entre-nœud ;
(1) Genera plantarum.
; La
elle renferme un grand nombre de faisceaux libéro=
ligneux à bois interne, provenant de deux faisceaux
foliaires latéraux symétriques, les grandes cellules
spiralées de l’Arthrocnemum fruticosum et de
quelques autres espèces appartiennent à celle gaine
foliaire: la formation d’une telle gaîne doit être
attribuée à une décurrence des bords du limbe,
décurrence fort nelle dans le Kalidium foliatumn
qui a les feuilles alternes. 220
J'ai employé le nom de « gaine foliaire »; il
conduit après de nombreuses observations à définir
la stipule tout appendice inséré sur la tige et dont le
système vasculaire est exclusivement formé de dé
vations empruntées aux faisceaux foliaires ; ce qui
m'a retenu,c’est que dans le cas actuel, les faisceaux
latéraux sont de véritables faisceaux foliaires et non
des dérivations. :
% Dans les Salsoleæ, la gaine ne peut se sépare
du parenchyme cortical ; l’assise unique de cellules
en palissade se trouve immédiatement SOUS l'épi-
derme Noæa spinosissima, N.T ournefortii, Ofaislon.
monandrum Moq., elle en est séparée par plusieurs
assises d'hypoderme (Anabasis aphylla, Brachylepé
eriopoda, ete.); une couche de cellules cubiques
tapisse intérieurement d’une façon constante Les
cellules en palissade.
Ce sont deux faisceaux foliaires latéraux qui four-
*
(4) G. Colomb, Recherches sur les stipules. (Annales Lo 2
sciences natur. Tome VI, n° 1, 1887.) LL.
a
. nissent les nombreuses ramifications libéro-ligneuses
du parenchyme cortical ; ces faisceaux ont leur bois
tourné en dehors comme dans les Calycanthées et
| |
_ Après avoir rappelé à ses collègues que dans la
nice de janvier, il a eu l'honneur de les entretenir
_ du genre Williamsonia, M. Morière essaie d'appeler
plus particulièrement l'attention de la Compagnie
Sur les végétaux que l'on a appelés proangiosper-
miques et sur le rôle qu'ils ont rempli dans l’évolu-
tion des phanérogames ayant recouvert le Globe
“aux diverses époques de sa formation.
_ A9 heures 1/2, la séance est levée.
1
SÉANCE DU 5 MARS 1888.
Présinexce DE M. BERJOT.
A 8 heures, en l'absence de MM. Rabut et Fe
M. Berjot est invité à présider la séance.
Le procès-verbal de la séance précédente est
adopté. HER
Correspondance : La Royal Physical Sociei
Edinburgh offre d'échanger à l'avenir ses publ
tions pour celles de la Société Linnéenne de No
mandie ; mise aux voix cette proposition est agi
Les volumes reçus sont passés en revue:
Le scrutin est ouvert sur une présentation
13 février : par suite de son dépouillement, M:
cel, directeur des Postes et Télégraphes €:
membre résidant.
M. Lecornu présente une des premières épreu
de la feuille géologique de Caen qu'il a dressée
majeure partie et donne lecture de la Légende k
celte feuille sera accompagnée. 4
M. Gossart lit le travail suivant :
tn Cle ET MST ice 0e RE CNRS Ne Et 2 fier ÉCAT ET
D LIRE SRE RON RE ET er MO nt
=. SRE tent CUS GAL
RTE I vers 1 ee PT OR à D ae ET Et +
one PRET SPL Me
}
FE
_. d
lieu
L.
Chnue de la surface capillaire ZD = F — + ni :
0
- EXPÉRIENCES DE CALÉFACTION
(Suite).
Par M. Émile GOSSART,
Professeur de Sciences bhysiques au Lycée et chargé de conférences de
Chimie à la Faculté des Sciences. -
Je me propose de démontrer, par le calcul et par
l'expérience que le phénomène de caléfaction con-
Stilue un cas particulier des phénomènes capil-
laires et même le cas le plus simple.
Une goutte d'un liquide quelconque à l’état
Sphéroïdal peut être regardée en effet comme sou-
lenue, à distance finie au-dessus de la plaque
chaude, par la couche de vapeur qu'elle dégage à
ce Voisinage. — Soustraite complètement à l’action
Moléculaire de ladite plaque, elle est ainsi aban-
donnée complètement à elle-même ; sa forme et ses
dimensions dépendent alors uniquement des pro-
priétés intrinsèques du liquide dans les conditions
€ l'expérience ; elles sont déterminées par la valeur
de la tension superficielle constante le long de la
Membrane liquide qui enveloppe la goutte et par le
Poids spécifique du liquide intérieur.
Pour justifier cette manière de voir, il y à donc
de prendre comme point de départ l'équation,
R, R;
Z est la distance d'un point quelconque de cette
_ Surface Gapillaire à la portion plane et horizon-
= D =
tale. de la surface du même liquide où s'exerce
seulement la pression de l'atmosphère ambiante;
R, et R, sont les deux rayons de courbure prin
paux en ce même point, D le poids spécifique du
liquide et F sa tension superficielle que, par une
hypothèse généralement admise en physique, 0n
regarde comme constante à la surface de séparation
de deux milieux déterminés.
Mais je dois à l'obligeance de M. Lecornu de pou:
voir établir rapidement cette équation qui est fo
damentale en capillarité, sans faire à
sition hypothétique sur cette con stance
superficielle.
Je m'appuierai sur les équations générales qui don-
nent, d'après M. Lecornu (Thèse de doctorat 1880
de la tension
coordonnées cartésiennes 77/7
paramètres arbitraires À et p, 2%
3 == 9, (Au), les courbes à = constante, t =
1, si l'on s'impo
y dessinent un réseau orthogona sels à
UT 2y èy CEE
condition — >— mp ne M 0
dx Ôu + x du A op
Soit L 3% et M ày. les longueurs ©
deux courbes compris entre les courbes x el x + 2h,
e, e, les rayons de courbure géodésique de
courbes, R, et R, les rayons de courbure normal
T le rayon de torsion géodésique ; soit d'auire
F la force extérieure appliquée au point À P°
unité de surface, ou plutôt soit Fi F, et 9 05 ©
posantes suivant à et à p. et suivant ja normale :
00
_ La surface étant en équilibre, si on y découpe un
contour fermé quelconque, la portion intérieure à
cecontour restera en équilibre, à condition d'appli-
. quer sur le contour des forces convenablement
4 choisies, tangentes à la surface et qu'on nomme
… forces de tension, en les rapportant à l'unité de lon-
… Sueur. Cette force de tension sur un élément du
. Contour lui est en général oblique : on appelle force
d'arrachement x sa composante normale, foree de
Cisaillement, £, sa composante tangentielle. Étant
données deux directions rectangulaires x, y passant
. (nun même point, les forces t de cisaillement sont
- les mêmes, les forces d'arrachement sont en général
_ différentes, niet.
, Ceci posé, le principe des travaux virtuels donne
: les équations suivantes nécessaires pour l'équilibre
d'une surface même extensible :
1 ôn, 1 Ôt Nil L 21 .
Asus st QEs ob fe
LEA Môp Pi
1 57, 1 ôt No 2t ;
RER TIME à Leur it F
on Na … Ré Fe
CLR rer ces:
_ (Ces ns se simplifient singulièrement en
Capillari
æ “pr que les forces extérieures sont exercées
Par un liquide contre la membrane; done: (Principe
de Pascal) F, — F,
# Parce que Ébies 1bbranie est elle-même
quide; s'il n ‘ÿ a plus homotropie quand à partir
d an point de la surface on s'enfonce dans la mem-
La-400
’homotropie subsiste, si à partir
brane et la goutte, 1
dans toutes les …
d'un point quelconque on chemine
directions, tangentiellement à la surface; donc :
t=0n ==. e.
Les équations générales de M. Lecornu se rédui-
, i1an 14 dn 1 1
sent à celles-ci : Lai, 0j ina on (+ Re)
Les deux premières nou
sion superficielle ne change P
passe du point À p au point À
sième nous fait retrouver sans aucune hypothèse
_ l'équation de la surface capillaire, avec la significa-
|
ke
s montrent que la ten.
as de valeur quand on
+ôXx u + à y. La {roi
tion physique de sa constante 7 qui est bien la ten-
sion superficielle F de la première équation donnée,
tandis que + est bien la pression hydrostatique ZD.
mène de caléfaction, Cas
n très facilement
goutte infiniment
Mais revenons au phéno
où cette surface est par exceptio
intégrable, du moins pour une
large.
Cherchons l'équation de la de
dienne d'un sphéroïde infiniment
sur un plan horizontal, en supposant le
tance finie et le sommet de la goutte à dista
infinie.
|
|
4
mi section méri- :
large , reposant
pord à dis
nee
Je prends pour plan des 7 le plan tangent a
tif vers en
sommet de la goutte, pour axe des 4 posi
bas la verticale du point de raccordement; Reste
rayon de courbure d'un méridien, init à
Soit 8 l'angle de la partie positive de l
avec la tangente qui roule sur
sommet jusqu'au point de raccorde
— 101 —
dire depuis £ — o jusqu’à $ — 180°, hypothèse pro-
visoire que nous vérifierons par ses conséquences.
Cette propriété de la tangente à la méridienne de
prendre toutes les inelinaisons continûment varia-
bles entre deux droites horizontales comprenant
entre elles toute l'épaisseur de la goutte, simplifie
singulièrement les calculs et peut en quelque sorte
servir à caractériser l'état sphéroïdal.
Déterminons les coordonnées x z de la méridienne
en fonction du paramètre 8 et de la constante capil-
laire ne a?.
+
Calcul de Z.
1 _è8 sinpdf
ds Std
par la relation dz = ds sin Ê dé fournit le percé
rectangle infiniment petit MQM'.
Donc: = — sin 46 ou par intégration
22
à = —Cos6—+ c. Au sommet de la goutte pour 3 —0
os = 1 : donc « = 1, et l'équation est finalement :
R=1— cos à = 2 sin? À ou {1) 3 = + 4 1/2 Sin 5:
(le signe + nous donnant pour 6 entre o et z la
portion de courbe physiquement intéressante )
& s d À 2z
L'équation z D — e devient + =
Calcul de X — le triangle M Q M’ donne d x = dz cot f
ï _. 8 e 4 .
qui avec dz — a /4 cos À d tirée de (1) fournit :
LE ô
1-9 sint- =
“4 L. D
nm sd B 2 2 sin f 2
”
D
Las M dæpechs 6
Par intégration il vient : Pr “é L.tq a cos
Au point de raccordement pour & — 180° on a:
—
z=0 4.19 f= 0 COS = = 0 d'où € = 0, l'équation est
z
Aa
_ Ces équations (I) et (II) ne renfermant qu'un para:
finalément : (I) … L. tq F -!- cos F
mètre 4 4/, qui est l'épaisseur e de la goutte infini-
ment large, les sections méridiennes des sphéroïdes
infiniment larges sont donc des courbes sembla-
bles.
Ces équations sont donc établies par des calculs
très simples, basés sur ce double fait (à vé
fier expérimentalement) que les gouttes caléfiées
tendent à devenir planes et horizontales à leur
sommet et qu'elles se raccordent avec la plaque
chaude suivant un angle nul.
Je les ai retrouvées dans Kirchoff qui les déduit
de l'équation de la surface capillaire plus générale :
2=2a (h — cos #), signalant cette particularité
géométriquement intéressante que ce Cas où À =1
est le seul où l'intégration soit possible. (Mécanique
14° leçon, % édition.) :
Kirchoff ne disant en rien que ce cas {0 :
culier de l'équation de la surface capillaire s'appli-
que à la caléfaction, j'ai cru bon de conserver le
calcul direct qui précède : celte coïncidence me
semble bien confirmer l'idée qui a guidé mes recne”
ches expérimentales et qui consiste à envisager
ut parti-
FU
phénomène de caléfaction comme le phénomène
_ capillaire le plus simple (1).
Il importe toutefois de vérifier par des mesures
sur les liquides à l'état sphéroïdal toutes les parli-
cularités des équations (I) et (I).
J'ai fait deux sortes de vérifications expérimen-
tales :
_ La première est la mesure des épaisseurs des
gouttes caléfiées assez larges pour que l'addition de
liquide n'augmente plus d'une façon physique-
ment appréciable ces épaisseurs qui doivent être
alors e = a 1/..
S “la seconde, plus générale, consiste dans la super-
_ Position de la forme géométrique des gouttes,
déduite des équations I et Il, à leur image photogra-
phique.
PREMIÈRE VÉRIFICATION.
ÉPAISSEUR LIMITE DES GOUTTES SPHÉROÏDALES.
Pour cette mesure, la disposition qui m'a donné
ls résultats Jes plus constants, avec un écart
Maximum toujours inférieur à TE de millimètre, est
la suivante :
Sur une épaisse tablette de cuivre, de deux déci-
mètres de large et de trois de long, portée par
Quatre Pieds à vis calantes et percée en son centre
d'une ouverture rectangulaire, j'installe horizontale-
A L'équation de ce profil a été également calculée par
ertheim, pour ses mesures du Ménisque que soulève une
laque de verre verticale plongeant dans l'eau. Annales de
et Ch. 1861
ment la plaque à caléfaction, bien plane, chauffée
au-dessous par un bec Bunsen. Je dépose en son
milieu une toute petite boucle de platine, qui
relient la goutte en place. sans la déformer. Pendant
qu'un aide entretient la goutte avec un compte-
goutte Duclaux, je vise son bord supérieur avec la
lunette du cathétomètre, en m'assurant pendant | un
La lecture de la première position de la lunette
étant faite, je l'abaisse jusqu'au contact du même
fil avec le petit trait lumineux qui s'aperçoit tou-
jours très nettement dans la lunette entre la goutte
et la plaque, trait lumineux qui sépare du reste la
goutte de son image et qu'il est très facile par con-.
séquent de pointer exactement.
Cette méthode m'a donné de meilleurs résultats :
que celle qui consistait à amener la pointe d'une
tige verticale à crémaillère ou à vis en contacts suc- :
cessifs avec la goutte et la plaque, et à mesurer.
l'abaissement d'un repère tracé sur cette tige.
Je ne citerai que les résultats relatifs à quelques-
uns des nombreux liquides étudiés, liquides dont
la constante capillaire a? = a a été mesurée par
Brunner, Bède, Mendeleef, Quineke, ete., au moyen
de procédés différents.
1° Eau. — La constante capillaire est 15. 932 à la
température ordinaire; mais elle s'abaisse par À
chaleur, la tension superficielle diminuant Fe vite
que la densité.
— 105 —
Si l'on étend la formule de M. Woolf jusqu'à 100°,
_ on trouve 42,5, = 12, 3696, nombre donné d'ailleurs
aussi par M. Mendeleef.
… Ontire de là e, = 5 mill. 53, 2,9 — 4 mill. 97.
Or, dans la caléfaction à l'air libre, c'est-à-dire
pour une goutte voisine de 100°, toutes les mesures
répétées plus de vingt fois m'ont toujours donné
4 mill. 9 ou 5 mill., croyant inutile d'ailleurs de
; demander à mon cathétomètre une précision supé-
_ riéure au 10 de millimètre.
En touchant la goutte avec une trace de corps
gras, l'épaisseur s’abaissait aussitôt à 4 mill. 40.
Pour avoir un sphéroïde à la température ordi-
_ aire, je me sers d'un verre enduit de noir de
… fumée; j'ai toujours bien trouvé dans ce cas 5 mill.50.
J'ai retrouvé du reste ces deux résultats dans la
cloche à atmosphères variables où je produis des
Sphéroïdes d'eau depuis 0 jusqu'à 100. Une tige
. traversant le bouchon de la cloche et portant un
repère à sa partie supérieure, s’abaisse de 5 milli-
Mètre constaté au cathétomètre quand on la met
_ Successivement en contact : 1° avec un globule à 0°;
; + # avec un globule à 97°.
? Alcool ordinaire. — Sur l'alcool rectifié mar-
. ant plus de 9%, j'ai toujours trouvé 3 mill. 30
_ (Omme épaisseur limite, à l'air libre, c'est-à-dire
Pour une lempérature un peu inférieure à 78°. Or,
la constante capillaire 4, ?=5,94 donnerait 3 mill.
“1; Mais la constante capillaire à 78 (Mendeleef)
Néant plus que 5,12, donne 3 mil. 20.
US
Profitant des tables données par M. Duclaux po
les constantes capillaires des mélanges d'eau et
plus sensibles pour les mélanges les plus pauvres
en alcool. Ë
é
3 Acide acétique. — Ce genre de mesure 6
assez précis pour révéler des traces d'impuretés dans
un liquide; ainsi un acide acétique étiqueté comme
pur m'ayant donné constamment des gouttes d'é-
paisseur 3 mil, 60 tandis que la formule e = av, ne
donne que 3 mill. 34, j'ai pu constater ensuite,
comme je m'y altendais, qu'il contenait 5 à 6 cen:
tièmes d’eau.
4 Chloroforme. — Je cite ce corps, parce qu'on
signale généralement sa faible tension superficielle.
La formule donne 2 mill. 75 pour l'épaisseur limite
d'un sphéroïde et j'ai en effet trouvé à plusieurs re
prises 2 mill. 70. «a
Certains liquides, les iodures d'éthyle, de butyle
et d'amyle me donneront des épaisseurs encore plus
petites. Je n'ai eu à ma disposition que de l'iodur
de propyle dont je ne connais pas la constante Ca
pillaire. L'épaisseur des gouttes 2 mill. 60 indiqu
bien une constante capillaire, 3,38 comprise entre
celle de C#H5I 3,014 et celle de CH11, 3,825.
Ces faits suffisent je pense, pour montrer que R
mesure des gouttes sphéroïdales se prête à l'étude
des variations de la constante capillaire des liquid
sions des gouttes liquides en caléfaction.
DEUXIÈME VÉRIFICATION
_ SUPERPOSITION DE LA PHOTOGRAPHIE DES GOUTTES A LA
: COURBE THÉORIQUE.
Il y a lieu pour cette superposition d'étudier
_ &éométriquement la courbe (1, Il):
_ 1 Afin de la construire graphiquement à une
_ échelle donnée ;
Æ Afin de pouvoir réaliser pratiquement des
Bouties de volume et poids connus, semblables
Lire elles.
a Construction de la courbe par points.
Soit un point M de la courbe et traçons l'are de
Cercle de centre M et de rayon MK=e.
Léquation (1) 3= 6e sin Ë nous montre que l'angle
L'équation (H)x= e cos è +St tq £ nous donne
Rp or ok 2 pe
ut +5 tgr ou OK = 5:17
Calcul numérique de OK est rapide.
OK = 5 2,3025851 colog. T6Ÿ
TER
De chaque point Kg on tracera un arc de cercle de
rayon e et sur ce cercle à partir de ox on prenuf
£, ce qui fournira le point Mg.
Ainsi a été construit ce graphique pour e—50 mill.,
c'est-à-dire avec un grossissement, 10 pour un sphé-
roïde d'eau chaude, 9 pour un sphéroïde d'eau
froide.
l'arc d'angle
2% Construction de la tangente. HE
Pour la précision du graphique, si du milieu I de
. KM, on élève à cette droite la normale IN, la droite
NM d'inclinaison &, est la tangente au point M.
3 Limite minima de largeur à donner aux gouttes.
Pour 3 = {°, on a OK, = < 2,3015851 colog 49 19%,
e X 2,7181. " .
Le point P, étant en retrait de K, d'une longueur
sensiblement égale à €, on voit, COMME le montre
d’ailleurs le graphique, que le point M, est à unë
distance de l'origine notablement inférieure à2e.
Or la distance du point M, au plan limite 20)
est alors z, —e sin 30’. Done une goutte d'un rayon
2e est physiquement dans les condilions d'une
goutte infiniment large, l'écart étant une
l'épaisseur marquée par sin 30/, soit 0,008,
mation qui dépasse certainement celle des
Je me contente donc de réaliser un Bra
des gouttes dont la largeur est quadruple d
teur. #4
Cherchons, pour pouvoir les produire, la for
du volume et du poids de pareilles gouttes pour
phique
e la ha
ce dÿr
liquide quelconque. C'est ce que va nous donner le
calcul de l'aire de la section méridienne.
4 Calcul du poids des gouttes.
L'aire de la section méridienne est un rectangle
ayant pour base le rayon du cercle de raccordement,
et pour hauteur l'épaisseur de la goutte, supposée
infiniment large.
En effet : aire OBPM se - [ruse s
(voir triangle MO M’) ou 3 5 se ds? cot — mais
°
à
à 0
… dé = a sin £ dB, donc;
à 2
| üreOBPM — = [ cos gd8 = Ein &
: ‘ :
Ps ds Ta (44
. Ainsi : aire +v—= (5 sin +) > "+
: sà
CR ' 9 4 &
D olüreuoo | sinBlr = —.
Ces deux aires étant égales en valeur absolue,
ON à 4 =
La goutte est donc, comme volume et poids assi-
. Milable à un cylindre de hauteur e et de base 7””,
en appelant > le rayon du cercle de raccordement.
ci se conçoit d'ailleurs physiquement. Par l'in-
| lermédiaire de la vapeur qui la soutient, la goutte
doit transmettre son poids à la plaque qui supporte
Aussi la résullante des pressions hydrostatiques
Soit, justement, DYvwe = De +?°.
Je ë le calcul des données numériques sui-
ntes :
— 110 —
5 Dimensions des sphéroïdes semblables, d'une
largeur quadruple de l'épaisseur limite.
Épaisseur e = 4/2
Rayon équatorial R =2e
Abscisse équatoriale z,, = R — ? = 0,2665e
Rayon du cerele de raccordement 7 = 1,7335 €
Volume des gouttes o = 7° e — 9,4406 e? = 26,1024°.
G Application à une qoutte d'eau à l'état sphès
roïdal sur du noir de fumée. :
e = 5 mill. 54
2R = 22 mill. 16
r = 9 mill. 59
Volume et poids : p = 15,60
Nombre de gouttes au compte-gouttes Duclaux
qui donne à froid des gouttes de 05,05. N = 32. 4
Ces sphéroïdes, fournis par 32 gouttes, ont été
photographiés en grandeur naturelle et j'ai pu
vérifier, soit directement, soit en les projetant sur le
-9et
graphique, avec un grandissement de Bnu,
d'autres grandissements plus considérables, qu'ils
ont bien les dimensions et la forme voulues.
Pour être plus certain du grossissement, je me
sers comme micromètre d'une échelle métrique
obtenue avec la machine à diviser, qui m'a Sel
pour la construction du graphique et que jai ensuil
photographiée dans les mêmes conditions quê la
goutte. Ceci évite donc les causes d'erreur qui pie
viendraient de l'appareil photographique.
J'ai songé à garder des preuves matérielles
superposition par la photographie des projections
agrandies.
de cette
06.8
‘Op
y
HuOS=46"e
pas
ps
es
Pie
Al to
a ©
£ ©
+
= #
——,
©
Het
3
le]
o
d
ci
s
d 9
eo
m0
d 5
d ©
E +
ee €
D
E ©
E
“
O
3
©
Le)
u)
— 111 —
Pour une goutte d’eau à 100°, les nombres sont les
suivants :
| e = 5 mill.
1 2 R = 20 mill.
Volume = 1°°,159.
Nombre de gouttes au compte-goultes = 29.
Cette étude de la forme des gouttes me fournit
_ d'ailleurs un point de départ commode pour exa-
“à miner une autre particularité du phénomène de ca-
Jéfaction, très importante au point de vue de la
. Lhéorie du phénomène ; je veux parler de la vitesse
_ d'évaporation.
_ Cette évaporation se produit évidemment avec
une intensité très différente : 1° sur la surface
courbe B de la goutte, entourée d’une atmosphère
qu'on peut varier au-dessus d'une même plaque :
_ ? sur la surface plane A voisine de la plaque qu'on
_ Pourra chauffer plus ou moins pour une même
_ Atmosphère.
Or il est facile de calculer l'étendue de ces deux
surfaces A et B et la vitesse d'évaporation doit avoir
une expression de la forme V = mA +p B.
l'est ainsi possible de faire la part qui revient à
deux évaporations absolument différentes et qui,
ayant été généralement mesurées ensemble, nont
4 rien pu révéler sur les conditions de possibilité du
| Phénomène de caléfaction.
es
M. Topsent fait part d'une observation par lui re-
levée d'un cas de différenciation remarquable d'un
_ lube génital mâle de Cucumaria pentactes.
— 112 —
DIFFÉRENCIATION REMARQUABLE
D'UN TUBE GÉNITAL MALE
CUCUMARIA PENTACTES L.
Par M. E. TOPSENT
Vice-Secrétaire de la Société.
Il y à quelques jours, le 27 février, un fort coup
de vent du nord avait rejeté des Cucumaria pen
tactes par centeines sur la grève de Luc; l'occasion
était excellente, car on se procure rarement de ces
Holothuries en temps ordinaire.
Désireux de savoir en quel état se trouvaient à
cette époque de l’année les glandes génitales de ces
échinodermes, je pratiquai dans la peau de quelques #
individus des incisions par où des contractions éner-
giques provoquées par la blessure faisaient toujours
sortir les paquets de longs tubes gonflés de produits
sexuels.
Les tubes génitaux gris jauntre des femelles
élaient remplis d'œufs unicellulaires ou en vole de
segmentation encore peu avancée.
Dans les tubes génitaux mâles, dont la couleur
varie du jaune orangé au rouge vineux, les Sper®
tozoïdes étaient mûrs et la compression enire lamê
et lamelle mettait en liberté ces éléments
ronde nucléée et à queue fort longue commen
Le te ne AREA ue he dd
à têle
DEL
— 113 —
se mouvoir dans la goutte d'eau où ils étaient con-
finés. |
À l'extrémité libre dans la cavité générale d’un
des tubes d'une Cucumaria mâle, j'aperçus un
_ petit corps réniforme jaune pâle, mesurant 1e
dans sa plus grande largeur, et dont Ja structure,
éludiée au microscope, était tout à fait digne
d'attention.
Les tubes séminaux sont, Comme on sait, com-
… Posés d'une paroi claire à cellules externes ciliées el
. d'une masse centrale colorée où se développent les
* Spermalozoïdes. Dans la portion terminale du tube
qui nous occupe, la masse centrale, sensiblement ré-
duite, s'enfonçait dans le hile du pelit corps réni-
forme, mais s'arrétait au contact de celui-ci ; quant à
la paroi incolore, elle prenait insertion sur les bords
du hile.
Le corps réniforme présentait une enveloppe de
hautes cellules ciliées abondamment pourvues d’un
Pigment jaune d'or ; les cils très nombreux s'agitaient
avec rapidité et se distinguaient nettement de ceux
U tube génital. 11 était impossible d'apercevoir dans
la Masse interne obscure autre chose qu un entasse-
ent de corpuscules calcaires en tout semblables à
ceux de Ja peau de l'holothurie.
Ainsi une sorte de scission semblait indiquée
entre l'extrémité du tube séminal et son renfle-
ent différencié : de plus, la rapidité avec laquelle
— 1414 —
présence d'un squelette solide était particulièrement
remarquable. ” #08
D'après tout cela, l'on aurait dit que le corps en
question, soutenu par des plaques criblées, était
sur le point de se détacher et de nager pour gagner
l'extérieur, par la même voie sans doute que les
jeunes de certaines holothuries (Chirodota et Phyl_
lophorus ) qui se développent dans la cavité générale
de leur mère. Mais il est bien difficile de se pronon-
cer sur la signification de ce Corps réniforme en
raison même du sexe représenté par les éléments
reproducteurs qui prennent normalement naissance
dans l'organe dont il dérive. FR
J'ajouterai que j'ai vainement cherché des corps.
semblables dans plusieurs autres Cucumaria per
tactes mâles : très souvent l'extrémité des tubes
séminaux se renfle beaucoup, mais la constitution
de ces renflements ne diffère en rien de celle du
reste du testicule. À à
M. A. Letellier porte à la connaissance de
Société l’état déplorable dans lequel se trouve de
nouveau la bibliothèque : le local prêté par la muni
cipalité en échange de l’ancien, déjà peu conve-
nable, est beaucoup trop étroit et les puées des
de remédier au plus tôt à cet état de choses:
MM. Morière et Charbonnier sont délégués
de M. le Maire pour obtenir, s'il est possible, ul
emplacement plus vaste dans un bâtiment plus fai :
— 115 —
pour recevoir une collection de livres que ne le.
sont les Lavoirs publics.
Sont proposés pour faire partie de la Société
comme membres correspondants :
1° Par MM. Boreux et Morière : M. Rigaux, ingé-
nieur en chef des Ponts et Chaussées, à Alençon.
2° Par MM. Brongniart et Morière : M. Gadeau de
Kerville, secrétaire de la Société des Amis des
Sciences naturelles de Rouen.
Il sera statué sur ces deux présentalions dans la
séance d'avril,
L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée
à 9 heures 3/4.
#
SÉANCE DU 9 AVRIL 1888.
Présipexce pe M. FAYEL, Vice-PRÉSIDENT.
- Après la lecture du procès-verbal de Ja séance
précédente, M. Fayel propose d'insérer dans le
Bulletin, à la suite du procès-verbal de la séance de
janvier, un compte-rendu par lui préparé de la
cérémonie dans laquelle la Société Linnéenne offrit
à son secrétaire, M. Morière, une croix d'Officier de
la Légion d'honneur. Heureux de perpétuer ainsi le
souvenir de cette cérémonie, la Société adopte à
l'unanimité la motion de son vice-président.
Correspondance. — M. le Ministre de lPInstrucr
lion publique accuse réception des cent quarante-
huit exemplaires du tome I de la 4° série du Bulletin
destiné aux Sociétés Savantes. 26
M. le Ministre annonce pour le 22 mai l'ouver-
ture à Paris du Congrès annuel des Sociétés Savan-
tes dont les séances auront lieu les 23, 24, 29 et 26.
mai. La Société Linnéenne délègue à cette réunion
MM. Dangeard, Gossart, Leroux et Le Sénéchals
désireux de prendre part à la discussion des ques
tions portées au programme ou de faire des COMME
nications en dehors de ces questions. à
Le Comité de l'Hôtel des Sociétés savantes
RD RS
— 117 —
Paris rappelle à la Société Linnéenne de Nor-
mandie qu'une séance de prise de possession de
l'édifice a eu lieu le 31 mars dernier et qu'il lui est,
dès à présent, loisible d'y louer un local où ses
membres pourront en toute facilité communiquer
avec ceux des autres Sociétés et mettre à profit
toutes les ressources de ce grand centre scientifique
et intellectuel. — La Société ne prendra aucune dé-
cision à ce sujet avant le retour de ses délégués au
Congrès qui visiteront l'Hôtel des Sociétés savantes
et feront un rapport devant servir de base à ses déli-
bérations.
M. Ad. Dollfus annonce qu'en échange des publi-
cations de la Société Linnéenne de Normandie il
joindra à l'envoi du Bulletin de la Société d'Études
Scientifiques de Paris celui de la Feuille des Jeunes
Naturalistes.
L'offre faite par la Société Ramond, de Bagnères-
de-Bigorre, d'entrer en relations avec la Société Lin-
néenne, est agréée à l'unanimité.
La Société des Sciences de Finlande fait connaître
qu'elle célèbrera le 50° anniversaire de sa fondation
Par une séance solennelle le 29 avril prochain.
M. Bizet, conducteur des ponts et chaussées à
Bellême, prépare l'excursion géologique que la So-
ciélé doit faire dans l'Orne cet été; il annonce en
Outre que MM. les abbés Lelacq et Olivier consen-
lent dès maintenant à guider les botanistes dans
leurs explorations aux environs de Mamers el de
ellème.
. Les décisions concernant l'excursion annuelle se-
TOnt prises dans la séance de mai.
— 118 —
Les volumes reçus sont passés en revue.
Par l'entremise de M. Lignier, M. Giard adresse
14 volumes du Bulletin scientifique du département
du Nord et offre plusieurs brochures à notre bi-
bliothèque. :
M. Lignier lit une note relative à des prolubé-
rances observées sur des branches de Prota:
NOTE RELATIVE
À DES PROTUBÉRANCES
OBSERVÉES SUR DES BRANCHES DE BIOTA
Par M. Octave LIGNIER
Chargé de Cours à la Faculté des Sciences de Caen.
Il arrive assez fréquemment que des branches de
Biota se couvrent d'un grand nombre de protubé-
rances disséminées sans ordre. Ces saillies, dont la
base a généralement 2 à 3 millimètres de diamètre,
peuvent atteindre jusqu'à 3 et 4 millimètres de lon-
gueur. Leur nombre est souvent plus grand à la face
inférieure des rameaux qu'à leur face supérieure:
Sur un même arbre, certaines branches n en présen-
tentaucune,tandis que d'autres,quileursont voisines;
en sont littéralement couvertes. Les branches ainsi
modifiées sont en général peu éloignées du sol, cepen-
dant j'en ai rencontré qui se trouvaient à 2", 50 de
hauteur. Je n'ai observé de ces protubérances que PE
MERE gore SR VE CE ss ee Les 2e NE CN ET ARR Tu ESS ter RENE Fe
+
7 de
# — 119 —
des rameaux ayant atteint au moins 5 millim. de
diamètre ; par contre, j'en ai reconnu de bien con-
servées sur des branches épaisses de 0,05 c.
Chacune de ces saillies (1) est due au développe-
ment d’une petite racine adventive dans l'intérieur
de l'écorce des branches. Leur étude anatomique
m'a fourni quelques résultats intéressants.
A. — Une section radiale du rameau passant par
le milieu du sommet d’une protubérance coupe la
racine et son point de végétation suivant leur axe
longitudinal. Cette section montre les faits sui-
vants,
1° La surface de la protubérance est occupée par
un tissu subéreux qui en suit très régulièrement les
contours et se continue sans énterruplion avec celui
de la tige. Le cambiforme qui a fourni ce liège à
généralement produit vers l'intérieur quelques as-
sises de tissu fondamental secondaire.
> Immédiatement sous les productions superfi-
cielles précédentes se trouve une lame de liber se-
condaire «4, épaisse d'environ 10 à 15 rangées cellu-
laires. Cette lame se continue sans interruption avec
là zone extérieure du liber secondaire de la tige.
> Dans le bord intérieur de cette lame libérienne
a s'est développé un cambiforme double qui recou-
vre le sommet de la racine comme d'une calotte. Ce
cambiforme a fourni vers la racine une grande
(1) I ne faut pas les confondre avec les protubérances qui
résultent de l'hypertrophie parenchymateuse produite autour
. des coussinets, à la base des feuilles tombées.
#
— 120 — | 24
épaisseur de lissu subéreux (1), et, du côté opposé, …
c'est-à-dire vers l'extérieur, un peu de tissu fonda …
mental secondaire. Ges tissus secondaires intérieurs
sont identiques à ceux qui recouvrent la tige et la
protubérance. :
4 Du tissu subéreux intérieur il y a passage
graduel aux tissus extérieurs de la racine, Il n'existe
donc aucune ligne de rupture entre ce liège et la
Fine:
Le bois de la racine adventive pénètre rail
it et plus ou moins profondément dans la cou-
ronne ligneuse normale de la tige, mais sans jamais
la traverser complétement ; son insertion se fait par
suite toujours uniquement sur les tissus ligneux
secondaires. Le bois primaire s'insère le plus sou-
vent sur les assises du bois secondaire de la tige qui
appartiennent à la seconde période de végétation:
Les dernières couches ligneuses secondaires de là
racine se continuent avec les assises ligneuses de la
tige qui sont les plus récentes (2).
6° La zone cambiale et le liber Se qu de la
racine sont nettement dans le prolongement de la
_
(1) Dans les protubérances âgées, ce tissu subéreux se dé*
sagrège dans sa région médiane qui est alors remplacée Par
une lacune. L’extrémité de la racine devient done libre dans
l'intérieur d’une lacune en forme de calotte. Lorsque les pro:
bérances sont plus à âgées encore, cette lacune peut être mise en
communication avec l'extérieur par la rupture de la lame libé-
rienne superficielle &, mais dans ce cas l'extrémité de la racine
est elle-même détruite. ii
(2) Ces faits ont été observés sur des rameaux dont le bois
présentait trois et quatre couches annuelles.
— 421 —
zone cambiale et des couches libériennes les plus
intérieures c de la tige.
._ 7° L'insertion du parenchyme cortical de la racine
se fait sur les assises ? du tissu libérien de la tige
qui sont comprises entre les assises superficielles «
et les assises profondes c.
B. — Une section transversale de la tige passant
par l'axe de la racine montre dans les rapports qui
unissent ces deux organes une disposition sem-
blable à celle qui vient d'être décrite sur une section
radiale de la tige.
CG. — L'examen de coupes transversales successives
pratiquées du sommet à la base de la racine fournit
en outre les résultats suivants.
# Le point de végétation de cette racine a tous les
Caractères d’un tissu plein de vitalité. Il n'est donc
Pas éteint; — ce fait se constate également sur les
sections longitudinales.
% Le faisceau libéro-ligneux est le plus souvent
létrapolaire; rarement il est bipolaire ou pentapo-
lire (1). Ses lames ligneuses caractérisées se rejoi-
$nent en son centre.
10° Les tissus libéro-ligneux secondaires sont très
développés à la hase de la racine, alors même qu’elle
alleint à peine 2 millim. de longueur. Nous venons
d'indiquer précédemment que les assises les plus
M) Le faisceau des racines souterraines de Biota est presque
“oujours tétrapolaire ; celui des plus petites d’entre elles peut
Cependant être quelquefois tripolaire ou même bipolaire.
— 122 — ;
récentes du bois secondaire de a racine sont @
continuation directe avec les assises les plus récentes
du bois secondaire de la tige et qu'il enest de mêm
pour le liber. Ces faits indiquent que la racine.
continué à végéter en même temps que la tige.
11° Près du point de végétation de la racine, le
tissus extérieurs présentent l'aspect habituel de
tissus de la pilorhize sans qu’il soit possible de dis-
tinguer la limite entre eux et ceux de l'écorce.
cette pilorhize il y a passage graduel au tissu subé-
Fu qui enveloppe l'extrémité de la racine (voir 4)
2% La limite entre le faisceau et le parenthyme
Fa n'est nette à aucun niveau de la racine. On
voit, il est vrai, une couronne de cloisonnements
tangentiels qui semble indiquer la région interne du
parenchyme cortical, mais il n’est pas possible d a
firmer que telle paroi limite intérieurement ce paren-
chyme. Cette délimitation n'existe même pas au
niveau où la différenciation libéro-ligneuse primaire
est terminée. I1 ne peut être # fortiori qe ici
de gaîne protectrice caractérisée.
S
Conclusions. — La connaissance des faits ci-dessus
indiqués nous permet de formuler un certain no
bre de conclusions.
a. Les protubérances que portent les rameaux de
Biota sont dues chacune à la présence d'une is
racine adventive à l’intérieur de l'écorce.
b. Ces petites racines se sont formées postérie
rement à la première période de végétation.
. Leur point de végétation est apparu er vin
rio des tissus de la couronne hbérienne SET
nm Mb
_ daire normale et l'insertion de leurs tissus libéro-
ligneux se fait uniquement sur les tissus secondaires
de la tige. Ces faits expliquent l'absence d'ordre dans
la distribution des racines sur la tige.
_ d. Le développement de ces racines adventives se
poursuit sans interruption depuis l'époque de leur
apparition, mais leur allongement reste très faible,
tandis que leur accroissement diamétral est nota-
blement plus important.
e, Chaque racine en s’allongeant soulève les tissus
-Superficiels de la tige sans les perforer. Ge fait est
assurément le résultat de l'extrême lenteur avec
laquelle se fait l'allongement de la racine.
Î. L'extrémité de la racine pressant ainsi sur la
face interne des-tissus superficiels de la tige, agit
sur eux à la façon d'un corps étranger. Elle y déter-
_ Mine une irritation sous l'influence de laquelle se
développe une couche de tissus protecteurs (liège et
tissu fondamental secondaire) semblables à ceux qui
recouvrent la surface de la tige. Lorsqu'une lacune
se produit ultérieurement autour de l'extrémité de
la racine, c'est grâce à la destruction de la région la
Pi D AMEN at ls ce 2e
L: *
Plus âgée de cette couche protectrice.
Quant à la cause d'apparition de ces racines adven-
lives utiles en apparence et cependant végétantes
Pendant plusieurs années, il ne m'a pas été possible
d'en trouver une explication convenable. Assuré-
ment on peut l'attribuer, au moins en partie, à la
disposition des rameaux qui, formant üne série
. écrans à la périphérie de l'arbre, entretiennent
fülour des branches dénudées une atmosphère hu-
RE ST AE LE RE RE Ce ESS RE ET RS RQ
mide éminemment propice à la formation der
adventives. Mais cette cause seule me semble
lument insuffisante pour expliquer le phénom
En effet, pourquoi dans ce cas resteraient
presque toujours intérieures, ou seraient-elles
truites sitôt que la rupture as tissus supe
de la protubérance les a mises à nu ?
M. Dangeard fait une communication rela
mode de formation des anthérozoïdes dans 1
rina elegans.
7 NOTE
+
SUR LA FORMATION DES ANTHÉROZOÏDES
DANS
L'EUDORINA ELEGANS
Par M. P.-A. DANGEARD.
Nous devons noter avec soin tout ce qui
servir à expliquer ou à atténuer les différ
qu'offre la reproduction sexuelle à tous les degrés!
règne végétal; c'est à ce titre que j'indique Î
quelques particularités intéressantes observé!
l'Eudorina elegans de la famille de Volvocinées.
Les colonies de cette algue sont formées de
ou trente-deux cellules occupant la surface
ve 495 0ù
Sphère (1); chacune de ces cellules possède deux
longs cils, un noyau nucléolé, un corpuscule amyli-
fère, un point rouge jatéral : la colonie se meut sous
l'impulsion qui lui est communiquée par tous les
cils vibratiles ; la reproduction asexuelle est très
Simple: chacune des cellules qui composent la Co-
lonie, se divise par bipartitions répétées en une
_ colonie nouvelle semblable à la colonie mère.
Dans la reproduction sexuelle, on trouve des co-
lonies mâles et des colonies femelles; ces dernières
_Sedistinguent assez difficilement des colonies végé-
_latives ordinaires ; le contenu des cellules est cepen-
dant plus opaque, et le nombre de celles-ci peut
_ descendre jusqu'à quatre.
Dans les colonies mâles, chaque cellule donne par
_ bipartitions successives trente-deux ou soixante-
. Quatre cellules qui restent unies ensemble sur un
_ Même plan; le disque ainsi formé est de couleur
jaunâtre ; il s'échappe au dehors et se meut dans le
liquide, parfois très longtemps ; lorsqu'il rencontre
Une colonie femelle, les anthérozoïdes qui le compo-
“ent deviennent libres; ces anthérozoïdes sont très
allongés; leur extrémité antérieure possède deux
longs cils; leur plasma est très contractile ; ils finis-
Sent par pénétrer dans la gelée qui entoure les cel-
lules femelles ou « oosphères »; de la fusion d'un
üthérozoïde et d'une oosphère résulte un œuf qui
Tougit en passant à l'état de vie latente.
—
= 1) Voir Carter: On the fecundation in Eudorina and Crypto-
Slena (Annal. of Natur. History, 1858.) Van Tieghem : Traité de
Botanique, Falkenberg. Die Algen im weistesten Sinne (Hand-
buch des Botanike de Schenk).
—
— 126 — s
J'ai démontré précédemment que deux cellules
qui se conjuguent pour former un œuf, dans
Chlamydomonas Reinhardti Dangeard (1) fusionn
leurs noyaux en un seul; il en est certainement de
même dans le cas actuel, quoique l'observation n'ait
pas été faite.
J'ai pu vérifier le mode normal de formation des
anthérozoïdes dans l'Eudorina;: mais j'ai observéen
outre un autre mode de formation qui est de nalur
à nous éclairer eur la valeur et la signification de
reproduction sexuelle chez quelques Volyocinées.
Ces observations ont été faites en février dernier
sur des cullures datant de six mois environ. L
Soit une colonie de trente-deux cellules : ces cel:
lules se divisent et la division s'opère jusqu'au stade »
huit ou seize: comme la division ne suit pas une
marche parallèle dans toutes les cellules, il en ré-
sulte que les unes sont encore entières, alors que
d'autres sont déjà partagées en deux, quaire, uit
ou seize. La division terminée, ces cellules 0 dis-
posent comme pour former une colonie asexuée ;
puis l'on observe les phénomènes suivants : je Jes
rapporterai en suivant exactement l'ordre dés obser-
vations.
Le lundi, la colonie présente deux cellules mères
A et B renfermant chacune seize anthérozoïdes ar
longés, de couleur verte ; ils sont animés de mou
vements très vifs dans la cavité qui 1es renferme.
(4) P.-A. Dangeard, Révision du genre Ghlamy®
(Bulletin de lu Société Linnéenne de Normandie, 1887).
ARR
% K, Te à
LS Lie der tes Dépt Et PE Es OS UE ns RE PU ER RTE OR Pa Pat le LE, à MUR A ER RE lue pi SA 1
: Le *: S +
PRET Er SE Se
SEE il RE
SN. dus
. Le mardi, la plupart des anthérozoïdes de À ont
réussi à sortir; ceux de B sont toujours très actifs.
En même temps, dans une troisième cellule mère 6:
les cellules filles encore globuleuses s'orientent sui-
vant une surface sphérique puis commencent à se
mouvoir lentement dans la cavité; elles sont de
Couleur verte, possèdent deux ee et un point
rouge.
Le mercredi, les anthérozoïdes de Z réussissent à
leur tour à se dégager; leur plasma se contracte
avec la plus grande facilité et sauf leur couleur qui
reste verte, ils ressemblent complétement aux an-
thérozoïdes ordinaires. En C les cellules accélèrent
leurs mouvements et leur forme tend à s'allonger ;
dans une quatrième cellule mère D, les cellules
filles commencent également à se mouvoir.
Les mêmes phénomènes se reproduisent les jours
Suivants pour chacune des cellules de la colonie.
Ces faits nous montrent clairement que chez l'Eu-
dorina la formation préalable d'un disque n'est pas
nécessaire à la production d'anthérozoïdes; que des
cellules vertes, globuleuses, semblables d'aspect aux
cellules végétatives et aux cosphères peuvent donner
naissance dérectement aux anthérozoïdes d'où cette
tonséquence : La reproduction sexuelle de l'Eudo-
'in& et par suite des Volvox n’est qu’une modifica-
Üon sans importance de l'isogamie telle qu'on la
_ Connaît dans certains Chlamydomonas (1), dans les
(1) P.-A. Dangeard, 2. cit.
— 128 —
Chlorogonium (1), les Pandorina (2) et les Ste
_nosphæra (3). S
Deux présentations ont été faites dans la
précédente. Par suite du dépouillement des
tins, MM. Rigaux, ingénieur en chef des pon
chaussées, à Alençon, et Gadeau de Kerville,
taire de la Société des Amis des Sciences nat
_ de Rouen, sont élus membres correspond
se 9 heures. l'ordre du jour étant épuisé, 1 la
ai levée.
(1) Weisse, Archiv. f. Naturg. 1848 et 1856.
(2) Pringsheim, Ueber Paarung von Selinarmepor
Berlin, 1869.
(3) G. Hieronymus, Ueber Stephanosphora pruvialis. :
Beitræge zur Biologie der Pflanzen.
de
é
‘a
h
3
‘#
5
CE 6 ne Pom a Go St Ed en LR LES ac
Le à fn. AE prb" PEL
SÉANCE DU 7 MAI 1888.
PRÉSIDENCE DE M. S. BEAUJOUR.
À 8 heures, M.S. Beaujour, invité à occuper le
fauteuil présidentiel, déclare la séance ouverte.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté.
Lecture est donnée de la correspondance. M. Ri-
Saux, ingénieur en chef des ponts et chaussées à
Alençon, remercie la Société de l’avoir admis au
nombre de ses membres. L
M. Besnard adresse, de Dol de Bretagne, sa démis-
sion de membre correspondant.
La Société Linnéenne de Normandie, invitée à
assister aux fêtes du centenaire dela Linnean Society
0f London, décide qu'un télégramme de sympathie
ét de bonne confraternité sera adressé en temps
OPportun à la Société correspondante.
M. Lecœur, pharmacien à Vimoutiers, règle par
lettres, avec M. le Secrétaire, certains points de
l'itinéraire de l'excursion à Bellême, qui est dès à
Présent fixée aux samedi 30 juin et dimanche 1°
Juillet,
Une approbation unanime est donnée à la circu-
laire que M. Morière se propose d'adresser à tous les
Linnéens au sujet de cette excursion.
9
— 130 —
Une Commission, composée de MM. Fayel, Morière ..
et Berjot, est nommée pour obtenir de M.le Maire
la cession définitive d'un local destiné à recevoir la ;
Bibliothèque de la Société. M
M. Dangeard soumet à ses confrères une étude .
anatomique de la structure de l'Eranthis hyemalis:
ANATOMIE ET DÉVELOPPEMENT
DE
LERANTHIS HYEMALIS
Par M. P.-A. DANGEARD;
L'Eranthis hyemalis est une Renonculacée que :
l'on réunit parfois aux Hellebores ; 868 organes dé
végétation consistent en renflements souterrains nor
râtres, plus ou moins gros, qui produisent à la fin
de l'hiver des bourgeons à feuilles et à fleurs; ilest
nécessaire, pour étudier cette plante d’une manière
satisfaisante, d'obtenir des germinations. .
Les plantules ont deux cotylédons à jimbe entier
ovale ; ces cotylédons sont portés à 4 ou 5 centimè-
tres au-dessus du sol ; l'axe qui les supporte montre
de bonne heure un renflement ovoïde qui Se trouve
situé à une profondeur de 3 ou 4 centimètres gens :
le sol; ce renflement se continue par une racine À
principale assez longue sans aucune ramification ;
cette racine présente deux faisceaux igneux
confluent au centre; vers le bas, l’endoderme PE”
=
Sd ue de
— 131 —
n'être pas nettement différencié des tissus Voisins ;
il devient facile à reconnaître lorsqu'on approche
du renflement; le péricycle ne possède qu’une seule
_assise de cellules contre laquelle viennent buter les
faisceaux ligneux et les faisceaux libériens; l'écorce
Comprend cinq ou six assises de cellules polyédri-
ques.
Les assises les plus internes de cette écorce se
divisent par des cloisons principalement tangen-
lielles et radiales pour contribuer à la formation du
renflement, puis l’endoderme restant distinct, le
béricycle se cloisonne ; les faisceaux ligneux s’écar-
tent l'un de l’autre, abandonnant à droite et à
Sauche un ou deux vaisseaux, ce qui donne alors
au Cylindre central l'aspect d'une racine à quatre
faisceaux ; plus haut les vaisseaux s'écartent davan-
lage les uns des autres et se placent bientôt suivant
deux droites à peu près parallèles ; à cet endroit le
liber ne peut guère être vu qu'à l’aide d'une solu-
tion iodée; les cellules gorgées d'amidon se colorent
fortement, tandis que les ilots du liber restent à peu
près incolores ; le liber se porte vers l'extérieur,
landis que la ligne des vaisseaux dessine une courbe
dont la Convexité est tournée vers l'intérieur.
A ce moment les deux faisceaux libéro-ligneux
ont leur liber externe par rapport au bois ; ils aban-
donnent le Cylindre central et passent dans la zone
ämylifère de l'écorce: le bourgeon terminal se
trouve à cet endroit; il restera d'ailleurs sans se
développer.
De ce point jusqu'à la base des cotylédons, nous
trouvons un cylindre ayant deux faisceaux libéro-
— 132 —
ligneux placés de chaque côté d’une lacune centrale;
dans le sol, les cellules de l’axe qui supporte les
cotylédons ont une forme polyédrique ; au-dessus
du sol apparaît l'épiderme; les cellules corticales
sont alors sphériques. A mesure que l’on approche
des cotylédons , on voit les deux faisceaux aug-
menter d'importance; chacun d'eux Se divise en
trois faisceaux qui pénètrent dans chaque limbe;
les faisceaux latéraux s’anastomosent avant la sépa-
ration des deux limbes.
A la fin de la première année, la racine principale,
les cotylédons et l'axe qui les supporte disparaissent
et il ne reste plus que le renflement souterrain ;
dernier produit la seconde année quelques radi-
celles ; les plus inférieures montent verticalement
traversant l'écorce et se mettent en relation aveë
une zone génératrice extérieure aux faisceaux pri-
maires ; ces derniers sont devenus inutiles par suite
.dela disparition de la racine principale. La Z0n6
génératrice ne possède que quelques ilots Y
laires formés par de larges vaisseaux spiro-annelés ;
ils se mettent en relation à la partie supérieure du
renflement avec les faisceaux d’un bourgeon adventif
par de nombreuses traînées de vaisseaux sembla-
bles ; l'axe proprement dit du bourgeon ne se déve-
loppe pas ; seule la feuille se montre au-dessus du
sol; elle emporte trois faisceaux , un médian et
deux latéraux; elle renferme dans son aisselle le ru-
diment d’axe floral; une ou deux écailles, Sans
aucune ramification vasculaire, Se forment per déla-
mination des tissus, s’allongent quelque peu proté-
geant le bourgeon.
ascu-
:
AC
%
"
S:
É.
“
nouer ARE ET
tr me ue TN 0) CONTE Fe
RSR SN ET ET CR SE > ARTE Ses CAE ee Me ME RE Ur
; PR ete É + ë
sn AS —
Les années suivantes, il se forme de même un
bourgeon adventif dont la disposition générale
reste la même ; mais l'axe floral se développant, on
trouve à sa base de huit à douze faisceaux libéro-
ligneux, parfois davantage ; ils sont rangés suivant
une circonférence ; la feuille en prend trois; le
reste constitue le système libéro-ligneux de la
hampe florale, La zone génératrice du renflement
augmente le nombre de ses ilots vasculaires ; ceux-
ci se relient entre eux par des anastomoses en
réseau ; quelques ramifications pénètrent plus ou
Moins profondément dans la moelle; celle-ci s'élargit
considérablement ; ses cellules qui, la première
année, ne renfermaient guère que de l’amidon, ont
un contenu de plus en plus oléagineux ; le peu
d'amidon qui reste se trouve localisé le long de la
Z0ne génératrice: cette zone génératrice reste
unique pendant longtemps. J'ai cependant observé
le cas où cinq et même six zones génératrices se
trouvaient séparées par quelques assises de paren-
chyme ; c’est toujours la plus extérieure qui donne
insertion aux racines. La zone génératrice peut
Subir une extension latérale correspondant à un
second, à un troisième bourgeon adventif, il en ré-
sulte un aspect en chapelet; tous ces bourgeons
adventifs, comme le premier, produisent une feuille
et une hampe florale; sur ces pieds âgés, le nombre
des écailles est de trois ou quatre et elles sont
Engaînantes.
Ea résumé, l'£ranthis hyemalis présente quelques
Particularités intéressantes.
{° La plantule possède une gaîne cotylédonaire
ms OÙ
reconnue par M. T. Irsmisch chez cette plante ainsi
que chez plusieurs autres Renonculacées (1) ; l'ana-
tomie justifie pleinement cette manière de voir ;
2 Le renflement commence de très bonne heure
à se produire ; il est constitué par la partie supé-
rieure de la racine principale et la région d'inser-
tion des faisceaux cotylédonaires ; les assises in
ternes de l'écorce, le péricycle et la moelle prennent
part à sa formation; plus tard son volume aug-
mente considérablement et une zone génératrice se
forme en dehors des faisceaux primaires ;
3 Cette plante végète par la production annuelle
de bourgeons adventifs, comprenant une feuille
emportant trois faisceaux et une hampe ayant huit
à dix faisceaux ; rien n'autorise, il me semble, à
considérer les feuilles radicales de l'Eranthis comme
alternes (2).
Enfin, les écailles qui se trouvent à la base des
bourgeons sont entièrement parenchymateuses ;
elles proviennent d'une délamination des Lissus du
renflement souterrain, et ne peuvent être considé-
rées comme ayant la valeur d'appendices foliaires.
Il est donné lecture, au nom de M. Malinvaud, ;
membre correspondant de la Société, de la note ci
après :
(1) Sur le développement des racines de quelques Rengles
lacées (Annales des Sciences naturelles, 1856).
(2) Baïllon, Histoire des plantes, t. I.
a
di
Re TR
ÉMbERE
ET ur
Ranuneulus chærophyllos © flabellatus
Par M. Ernest MALINVAUD,
Secrétaire général de la Société Botanique de France,
Membre correspondant de la Société,
M. Corbière, dans ses intéressantes Observations
Sur quelques plantes critiques ou nouvelles pour le
département de la Manche (1), substitue, à l'exemple
de M. Freyn, qui le premier a soulevé cette ques-
tion (2), le nom de Ranunculus flabellatus Desf. à
celui de À. chærophyllos L. Ce changement est
fondé sur une partie de la phrase Linnéenne rela-
tive au R. chærophyllos : « calycibus retroflexis,
pedunculis sulcatis (3) », en désaccord avec les ca-
ractères de la plante française connue sous Ce nom,
eétconvenant au contraire à une espèce italienne
(R. Ageri Bert.), existant aussi en Grèce (A. pelo-
Ponesiacus Boiss.) mais non en France. Sans mé-
Connaître la valeur des distinctions sur lesquelles
s'appuie le raisonnement de M. Freyn, nous ne
croyons pas qu'elles justifient les innovations pro-
posées par ce botaniste. Il est extrêmement probable
que Linné ne distinguait pas spécifiquement les
deux Renoncules dont il s'agit : il est dans tous les
taS incontestable qu'il appliquait l’épithète chæ-
(1) Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, 4: série,
OL. I, p. 98.
(3) Freyn, in Œsterr. bot. Zeit., p. 128.
(3) Spec., 780.
— 136 —
rophyllos à la forme répandue en France et géné
ralement admise pendant plus d'un siècle comme le a
type même de cette espèce Iinnéenne. Grenier a
. fait judicieusement remarquer dans la Flore de
France 4), qu'on doit conserver le nom Linnéen
« à cause des localités citées (2), et cela malgréles …
« mots calice réfléchi ; pédoncules sillonnés. Les
« citations de Dalibert, Barrelier et Bauhin ne peu-
« vent se rapporter à une autre espèce. »
D'ailleurs. si l'on jugeait nécessaire de débaptiser
l'ancien À. chærophyllos L., il ne serait pas exact de
l'appeler À. flabellatus Desf., celui-ci, d'après
les auteurs les plus compétents, étant une variété
bien distincte de celui-là (3); on serait dans l'obli-
gation de créer un mot nouveau et d'abandonner n.
entièrement le vieux terme classique. Il sembie
d'autant moins opportun d'imposer cette surcharge
à la nomenclature qu'il suffit, pour donner au litige
sa meilleure solution, de s’en rapporter au Code des
lois de la nomenclature botanique, dont l'article 56
est ainsi conçu : « lorsqu'on divise une espèce €7
« deux ou plusieurs espèces , si l’une des formes à
« été plus anciennement distinguée, le nom lui est
« conservé (4). » Suivant cette règle, étant reconnu
que le À. chærophytlos L. embrasse deux espèces
dont l’une, répandue en Occident et dans le mi
(1) Tome I, p. 36.
(2) « Hab. in Gallia, Italia. »
(3) Voy. Grenier, Loc. cit.; Boiss., FL. Or. I, 32; Ern.
Comp. FL. Atl., II, 95 , etc.
(4) Actes du Cong. intern. de bot. tenu à Paris
p. 222.
Rae
di de :
CossoM
RUN ES RAT #
— 137 —
AT
l'Europe, est la plus anciennement distinguée
d'après les citations faites par Linné, le nom de
chærophyllos doit lui être conservé. L'autre espèce,
non française, circonscrite dans quelques localités
du midi et de lorient de l'Europe , ayant été déjà
appelée À Agerii par Bertoloni, puis À. pelopone-
Siacus par Boissier (1), on choisira pour la désigner
le plus ancien de ces noms synonymes en vertu de
la loi de priorité.
En résumé, continuer de nommer la plante fran-
çaise A. chærophyllos L., celle de Grèce et d'Italie
R. Ageri Bert. et la forme africaine À. [labellatus
Desf. ou À. chærophytlos var. flabellatus Coss. : telle
est pour ces trois types, à notre avis, la nomencla-
ture la plus correcte, la plus claire et la plus logique.
Le BREL
F
;
CTATE CREER PAT
M. Morière fait la communication suivante :
NOTE
à SUR
QUELQUES CRUSTACÉS FOSSILES
Par M. MORIÈRE,
l'ÉLrEtRBERRRES
Doyen honoraire de la Faculté des Sciences ,
secrétaire de la Société,
Les Crustacés dont je vais avoir l'honneur d’entre-
lenir aujourd'hui la Société ont été trouvés dans le
(1) Rouy, suites à La Flore française de Grenier et Godron,
… fase. 4er, p. 99
*
— 138 —
Fuller’s earth d'Écouché (Orne), et dans le Callovien
de Troarn (Calvados).
Quoique le Fuller’s soit très pauvre en Crustacés,
cependant quelques-uns y ont été signalés. $À
C'est ainsi qu'à la séance de la Société Linnéenne
du 5 janvier 1829, M. Deslongchamps père appela
l'attention de ses collègues sur des débris qui
avaient été rencontrés par lui et par notre confrère
M. Luard, à la partie supérieure du calcaire de Caen,
à Vaucelles et à Venoix. Après avoir étudié ces
débris, M. Deslongchamps les rapporta avec doute
au genre Crangon et il les désigna sous le nom de
Crangon Magnevillei. a
Meyer, dans son Catalogue, a rapporté le Crangon
Magnevillei au Glyphea Regleyana. Lu.
Les fragments de Crustacés provenant du Fullers
earth d’Écouché et qui sont représentés dans les”
fig. 1 et 2 de la planche IV, 1,2 et 3 dela planche Y,
nous paraissent devoir être en général plutôt aliri-
bués au genre Eryma qu'au genre Glyphea, déjà
signalé dans cet étage. Nous ne pourrons, il est Vrah
étudier plusieurs caractères importants, tels que
ceux que l'on peut tirer du céphalo-thorax et de
l'abdomen, car les pinces sont à peu près les seules
parties qui aient résisté à l'acte de la fossilisatio
mais, en comparant ces parties avec celles de m
nature représentées dans les ouvrages d'Oppel QE
et d'Étallon (2), nous essaierons d'arriver à une
(1) Oppel, Paleontologische Mittheilungen.
(2) Étallon, Note sur les Crustacés jurassiques du bas
Jura.
sin
== 49@
# détermination approchée que pourra venir plus tard
_ confirmer ou rectifier la découverte d'échantillons
plus complets.
A. Les pinces représentées dans la fig. 2, pl. IV,
se rapprochent beaucoup de celles de l'Eryma
ornata, grande espèce connue surtout par ses pinces,
Mais elles en diffèrent cependant sous plusieurs
rapports. L'espèce d'Écouché a, comme l'Eryma
ornata, des pinces très allongées, un peu recourbées
en dedans ; une main large, rectangulaire , arrondie
à la base, mais qui offre un sinus assez profond,
le long de la carène, de la base de la main jusqu'aux
deux tiers du doigt fixe, et un autre, moins pro-
fond, également dans le sens de la longueur de la
Main, mais dans la partie latérale opposée ; la partie
Moyenne est renflée. Les doigts sont robustes à la
base et ils diminuent successivement de diamètre ;
ils sont flexueux en dedans sans que la courbe se
répète deux fois, comme dans l'E. ornata; le
doigt mobile est plus robuste que le doigt fixe et il
Suit la même courbure.
La surface de la main et des doigts est couverte
de granulations pustuleuses assez fortes et assez ré-
Sulièrement espacées, subégales, paraissant à peine
plus grosses vers la carène correspondant au doigt
Mobile. — Ta face interne des doigts est un peu angu-
| leuse, mais elle ne présente pas le même aspect
Que dans l'E. ornata ; dans celui-ci, elle est cou-
Yerie sur la carène de tubercules tubuleux, inégaux
ét inégalement placés , ici serrés, là distancés et
Manquant même tout à fait ; dans l'Eryma d'Écou-
— 140 —
ché, la carène n'offre pas de tubercules tubuleux; elle |
est lisse ou couverte seulement de fines dentelures.
La pince offre les dimensions suivantes : longueur
112 millim., largeur 32: ces dimensions sont plus
grandes que celles de l'Eryma ornata figuré par
Étallon, surtout par la largeur. |
Dans la fig. 2, pl. IV, la pince a doit être la pince
gauche et la pince 4 la pince droite. Le doigt mobile
de cette dernière diffère peu du doigt mobile de BR
pince gauche, mais le doigt est beaucoup plus efñilé
et la main moins développée. F4
Nous croyons que les caractères que nous venons
d'indiquer suflisent pour distinguer lEryma nu
d'Écouché de l'E, ornata, et nous l'appellerons, pro »
visoirement, Eryma Bizeti, heureux de Ja dédierà
l'un des géologues qui ont le plus contribué à faire
connaître les terrains du département de l'Orne.
B. Les fragments contenus dans l'échantillon de 4
la fig. 1, pl. IV contiennent surtout des pinces ; :
plusieurs autres organes sont représentés par des À
moules intérieurs et n’ont laissé aucune portion de
test déterminable. J'en excepte toutefois la portion À
de carapace que l’on voit en c et qui offre un 1 4
dice de la division en trois parties, — division ue 4
il Si
avant la connaissance des membres, Ava?
associer les espèces du genre Eryma à celles du
genre Glyphea.
C’est encore à un Eryma que nous rapporterons
les pinces de la fig. 4, pl. IV. —Elles sont en parue
dépourvues du test qui les recouvrait, mais On peut :
en reconnaître les principaux caraclères-
À
ï
À
‘3
\
;
:
2
SEP ER ENT RC SITES
Ar,
Cette espèce est beaucoup plus petite que la pré-
cédente ; les pinces sont recourbées assez fortement
en dedans sans offrir de double courbure; la main
est courte, subrectangulaire et renflée. La surface
de la main et des doigts offre des granulations pus-
tuleuses assez fines ; ces granulations deviennent
plus fortes et paraissent constituer une espèce de
dentelure sur la carène externe des doigts mobile
et immobile de la pince gauche.
La face interne des doigts est couverte sur la
carène de petits tubercules égaux et placés à égale
distance,
Longueur de la pince : 55 millim. ; largeur :
20 millim..
G Les fig. 1 et 2 de la pl. V représentent des
pinces qui ont beaucoup de rapport avec celle de la
pl. IV, fig. 1;le test, mieux conservé, est finement
et régulièrement pustuleux ; les doigts offrent à
Peu près la même courbure et leur face interne,
anguleuse, offre sur la carène de petits tubercules
où dentelures régulières.
Nous n'avons trouvé, ni dans Oppel, ni dans
élallon, aucun Eryma auquel nous puissions rap-
porter cette espèce , caractérisée surtout par la
Courbure de ses pinces et par la carène très pro-
honcée à l'extérieur du doigt fixe et se prolongeant
Jusqu'à la base de la main.
Il conviendrait peut-être de lui donner le nom
TEryma falcifera, si ce nom n’a pas été déjà
appliqué.
= -
D. L'Eryma de la fig. 3, pl. V, par la forme de ses
doigts qui sont disposés en ligne droite ou très
légèrement courbés, —par la finesse et la structure 4
des tubereules qui recouvrent la main et les doigis à
et qui indiquent la présence de poils à la base de
ces tubercules,—par la présence de très fines dente-
lures à la face interne des doigts, etc., nous semble .
constituer une espèce spéciale que nous désignerons 4
sous le nom d'Éryma Corbieri, rappelant ainsi le
nom d'un naturaliste auquel on doit plusieurs dé- .
couvertes paléontologiques importantes faites dans
le département de l'Orne.
E. La fig. 4, pl. V, représente un échantillon de
Crustacé trouvé dans le Callovien, à Troarn (Cal-
vados), par M. Carabœuf, et que M. Woodward avait
considéré comme devant se rapporter à un décapode
brachyure voisin du genre Grapsus. — Si cette
opinion du géologue anglais eût été confirmée , le
Callovien du Calvados nous eût alors offert un des
plus anciens types de Brachyures connus.—Devenu
acquéreur de la collection Carabœuf, mon collègue, :
M. Deslongchamps, voulant me laisser le plaisir de
faire connaître une découverte d’un assez grand in :
térêt, me proposa de décrire le Grustacé de Troarne
Toutefois, avant d’en commencer l'étude ; Je ;
crus devoir faire un nouvel appel à l’obligeance $l
connue de M. Alph. Milne-Edwards, et lui demande
son appréciation. L’éminent carcinologiste ne tarde
pas à reconnaître un Décapode macroure là OÙ nOU°.
avions l'espoir de rencontrer un Décapode br
chyure.
Ta
we
—.143 —
A quel genre de Macroure le Crustacé de Troarn
doit-il être rapporté ?
Notre échantillon offre des pinces , une main, un
avant-bras et un bras; ces divers organes sont
d'assez petite taille. La main et les doigts sont re-
couverts de très fines pustules assez distinctes les
unes des autres et se reproduisant sur l’avant-bras
et le bras où elles sont plus clairsemées : elles se con-
densent davantage au contraire sur la carène du
doigt fixe. La face interne des doigts, plutôt arrondie
qu'anguleuse offre de petits tubercules qui sont un
peu plus gros sous le doigt mobile.
Cest avec l'Eryma Lædonensis d'Étallon ou
l'Eryma radiata d'Oppel que le Crustacé de Troarn
paraît offrir le plus de ressemblance.
Dans l'E, Lædonensis, la pince est plus étroite et
le doigt mobile ne paraît pas porter à sa surface
interne des tubercules comme dans le Crustacé de
roarn.
L'E, radiata, qui est de l'Oxfordien, s'en rappro-
Cherait peut-être davantage, tout en ayant des gra-
nules pustuleux plus développés et une main deux
fois plus large à la partie postérieure que dans
l'Eryma de Troarn que nous nommerons Éryma
Carabœuf.
L'ordre du jour étant épuisé, à 9 heures la séance
est levée.
SÉANCE DU 4 JUIN 1888.
PRÉSIDENCE DE M. RABUT, PRÉSIDENT.
A 8 heures la séance est ouverte.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu
et adopté.
Correspondance. — M. le Ministre de l’Instruction
publique informe la Société qu’une somme de 500 fr.
lui est accordée pour l'exercice courant à titre d'en-
couragement à ses travaux.
M. Morière a bien voulu se charger d'exprimer à
M. le Ministre les remerciments de la Suciété-
M. le Secrétaire prévoit qu’un assez grand nombre
de Linnéens prendront part à l’exeursion de Bellème:;
les adhésions des membres correspondants arrivent
de toutes parts. L'ordre du jour de la séance pe
blique promet aussi d’être particulièrement 1m
ressant, plusieurs communications y sont inscrites
dès maintenant. ;
Les ouvrages reçus sont passés en revue: Des
brochures extraites de divers périodiques de
offertes par leurs auteurs, MM. Lignier, Gadeau de
Kerville et Fortin. 2
La Commission nommée dans la séance de qe
pour solliciter de la Municipalité un local propre à
Hs 2
recevoir la bibliothèque a obtenu enfin la cession
pour un temps illimité d’un vaste local de la rue St-
Jean. M. Letellier, bibliothécaire , annonce que les
travaux de menuiserie qui doivent être opérés avant
le déménagement des livres sont poussés avec une
grande activité.
M. Huet communique deux études sur les Tréma-
todes parasites du Cardium edule :
NOTE
SUR
LE BUCEPHALUS HAIMEANUS
Par M. HUET,
Maitre de Conférences à la Faculté des Sciences,
Archiviste de la Société:
Les animaux appartenant au genre Bucephalus
ont été rarement observés. Ils ont été signalés pour
la première fois par Baer dans l'Anodonta anatina
€ par Pagenstecher dans l'Unio pictorum. Cette
espèce vivant dans l’eau douce a recu le nom de
Bucephatus polymorphus.
R 1854, M. le professeur de Lacaze-Duthiers a
décrit une autre espèce, marine cette fois, à laquelle
il a donné le nom de Bucephalus Haimeanus (Mé-
moire Sur le Bucéphale de Haime, Annales des
Sciences Naturelles, 4e série, vol. 1). 11 la rencontra
a îles Baléares, à Mahon et aussi à Cette, dans
l'Ostreg edulis et le Cardium rusticum.
AYant eu l'occasion de faire quelques recherches
‘Ur les Lamellibranches de nos côtes, j'ai rencontré
10
— 146 —
assez souvent dans le Cardium edule le même
animal, ou du moins un être très voisin de celui
décrit et figuré, un peu sommairement peut-être
par M. de Lacaze-Duthiers. Il se trouve dans les
mêmes régions du corps et présente les mêmes
caractères morphologiques.
Les Cardium, dans lesquels on le rencontre une
fois sur vingt-cinq environ, ont un aspect maladif
qui les fait reconnaître facilement ; leur abdomen,
qui est normalement ferme et d'un jaune opaque,
devient mollasse et d’une couleur blanchâtre : « il
« a l'aspect d'un tissu œdématié et infiltré de
liquide. » Lacaze-Duthiers, ac. cit.
Si on ouvre un Cardium présentant ces Carac-
tères, on voit que le tissu lacuneux qui chez ces
animaux représente la cavité générale, renferme un
nombre énorme de filaments blancs, rameux, d'une
longueur de plusieurs centimètres ; pelotonnés
autour de l’anse intestinale et refoulant les glandes
hépathique, rénales et génitales ; l'atrophie de ces
dernières est surtout très prononcée.
Ces tubes, qui sont des Sporocystes, sont immo-
biles dans leur ensemble, c’est-à-dire qu'ils sont
incapables de se déplacer, mais jouissent d'un cer
tain degré de contractilité.
Dans leur intérieur sont des Cercaires à tous les
états de développement. Je ne puis que renvoyer
au mémoire de M. Lacaze-Duthiers pour leur des-
cription. En effet, les Bucéphales au Cardium edule
m'ont paru à peu de chose près semblables à ceux
du Cardium rusticum et je w’ai pu constater, sauf
l'hôte et le milieu, aucun caractère différentiel
— 147 —
assez important pour qu'il me parût utile de créer
une espèce nouvelle.
Leur corps est allongé, aplati, revêtu d'une mem-
brane euticulaire mince, très finement striée dans
le sens transversal. A l’une des extrémités du Corps,
la plus étroite, se trouve une bouche inerme située
au fond d'une ventouse. Contrairement à M. de
Lacaze-Duthiers, je n'ai jamais vu un tube æsopha-
gien partir de cette bouche.
La région moyenne du corps est occupée par une
€avité cylindrique, close de toute part et tapissée
par des cellules nucléées. Dans la région moyenne
encore, à la face ventrale, on voit une seconde ven-
touse circulaire.
La partie postérieure du corps est creusée d'une
cavité plus petite que la précédente, sans communi-
cation avec elle, mais d'où part un cordon qui
aboutit à une ouverture située à la base du lobe
Gaudal , dont nous allons nous occuper tout à
l'heure. C'est probablement un appareil excréteur.
Entre la cavité antérieure et la cavité postérieure,
les tissus sont traversés par une bande transversale,
8ranuleuse, plus sombre, allant d'un côté à l’autre
du corps ; de chacune de ses extrémités partent en
AYant et en arrière des bandes sombres de même
*spect, le tout représente assez bien une H ma-
juscule : je les considère comme la première ébauche
des glandes génitales.
Enfin , l'extrémité aborale du corps porte un
tPpendice caudal d'un aspect très singulier; il est
‘R effet formé d'un lobe médian volumineux, aplati
d'avant en arrière, à grand axe transversal , d'où
partent de chaque côté deux filaments, très longs,
très mobiles, très contractiles, capables d'acquérir
un grand nombre de fois la longueur du corps,
puis de se rétracter en se pelotonnant. Le corps
du Bucéphale est éminemment contractile et se
déforme d'une façon incessante sous les yeux de
l'observateur.
J'ai voulu suivre le développement de celte
Cercaire et savoir ainsi en quel Distome elle se
transforme. Pour cela, j'ai examiné des Cardium
edule à des intervalles réguliers pendant deux ans.
environ. Le résultat de mes observations à été
le suivant : pendant les mois de novembre, décem-
bre, janvier et février, on est sûr de rencontrer
des Bucéphales dans la proportion de 4 pour ‘
indiqué plus haut et toujours un certain nombre
d'entre eux sont dans cet état que je viens de dé-
crire et que l’on peut considérer comme leur
âge adulte en tant que Cercaires; mais Ve$ la fin
de mars, on cesse brusquement d’en trouver, et de
plus, aucun des Cardium très nombreux que j'ai
sacrifiés ne m'a présenté à cette époque de traces
de cet état maladif très caractéristique quê j'ai
signalé ci-dessus. J'ai done dû admettre que le
Bucephalus Haimeanus détermine la mort de s0n
hôte, et que c'est alors seulement qu’il se répand
dans le liquide environnant, et va chercher un hôte
nouveau dans l'intérieur duquel il subit la transfor-
mation définitive qui l'amène à l’état adulte, c'est-à-
dire à l'état de Distome, ceci bien entendu en dehors
du mode ordinaire de migration qui s'effectue;
lorsque le Cardium infecté devient la proie d'un
— 149 —
animal dans lequel le Bucéphale trouve un milieu
favorable à son évolution.
NOTE
SUR
UN PARASITE NOUVEAU DU CARDIUM EDULE
J'ai rencontré deux fois, dans le Cardium edule,
à quelques mois de distance, en poursuivant mes
recherches sur le Bucephalus Haïmeanus, un autre
Sporocyste d'un aspect tout à fait différent. Celui-ci
est court, ramassé, contractile, il est tantôt sphéri-
que, tantôt pyriforme, lui aussi est contenu dans la
cavité du corps, mais il nage librement au moyen
des cils vibratiles dont il est revêtu.
Ces êtres se présentent à plusieurs étals de déve-
loppement ; les plus jeunes qui mesurent environ
deux dixièmes de millimètre sont incolores ou gri-
sâtres, opaques, leur contenu est très granuleux ;
ils présentent lorsqu'ils sont étendus une extrémité
antérieure allongée en forme de col, mais sur
laquelle on n'aperçoit aucune ouverture.
Lorsqu'ils atteignent une longueur de trois dixiè-
mes de millimètre . ils sont toujours granuleux et
0paques, mais d'une couleur d’ocre, et l'on remarque
Sur l'extrémité du col une ouverture, bouche bordée
de cinq tubereules.
Au-dessous de cette ouverture est une cCou-
ronne de verrucosités au nombre de dix et toute la
Porlion du col comprise entre ces deux cycles de
a AS à
tubercules est couverte de soies fines, raides et
immobiles.
De la bouche part un canal conduisant dans une
cavité du corps qui paraît vide, ou du moins qui ne
contient qu’un liquide trouble.
Lorsque l’animal a atteint une laille plus élevée,
un demi millimètre environ , il est toujours de cou-
leur d’ocre, mais on aperçoit dans son intérieur un
certain nombre de productions qui manquaienl
précédemment. Ce sont d’abord, appliquées contre
les parois mêmes du corps, des sortes de saillies ou
de bourgeons qui se pédonculisent à mesure que leur
volume augmente ; leur forme est globuleuse, leur
contenu granuleux ; puis, dans l’intérieur même de
la cavité du corps, des Cercaires au nombre de sept
à huit, elles aussi à plusieurs états de développe-
ment : les unes allongées et aplaties ont déjà la forme
d'un jeune Distome mais ne laissent apercevoir
aucune trace d'organisation, elles sont granu-
leuses et très contractiles, très métaboliques : —
d’autres possèdent déjà deux ventouses, une
antérieure, l'autre médiane portée sur une saillie
cylindrique de la paroi ventrale du corps : l'appareil
excréteur est indiqué, mais on n'aperçoit Pas
encore de trace d’un appareil digestif. Enfin, elles
sont munies d’un appendice caudal bifurqué à SON
extrémité. Cet appendice caudal paraît creusé d'un
canal central, en rapport en haut avec le réservoir
de l’appareil excréteur, et s’ouvrant en bas entre les
deux branches de la bifurcation ; il forme presque
toujours un angle droit avec l’axe du corps:
Ces Cercaires, elles aussi, sont mobiles mais peau-
ié
PL LUE. EN SN PS
RER
— 151 —
coup moins que la forme précédente; elles sont
animées seulement d’une sorte de trépidation due
au mouvement angulaire de l’appendice caudal sur ;
l'axe du corps, mouvement qui s'effectue avec une
grande rapidité.
Enfin, on trouve d'autres Cercaires plus déve-
loppées que celles-ci, elles sont dépourvues de
queue, el on voit très nettement partir du milieu
de la ventouse antérieure un tube œsophagien qui
aboutit à un sac stomacal bilobé.
Cest à cet état que les Cercaires auxquelles il ne :
manque qu’un appareil génital pour être de jeunes
Distomes sortent du Sporocyste qui les contient.
J'ai eu la bonne fortune d'assister à ce spectacle ;
la Cercaire s'engage dans l'ouverture buccale en
s'élirant ; cette ouverture, de son côté, se dilate
progressivement et finalement le jeune animal est
projeté à l'extérieur, c'est-à-dire dans la cavité
générale de son hôte. Que devient-il ensuite? Je
l'ignore. Ces parasites sont rares puisqu'il ne m'a
été donné de les voir que deux fois. De plus, les
auteurs classiques Diesing (Systema Helminthum)
et von Linstow (Compendium der Helminthologie)
ne font mention d'aucun parasite chez le Cardium
edule. Cependant, outre les deux Cercaires que je
viens de signaler chez lui, on trouve toujours dans
là glande de la charnière @e cet animal des
Distomes à l'état adulte, mais trop différents des
Cercaires que je viens de décrire en dernier lieu,
Pour qu'on puisse admettre qu'ils en proviennent.
5. Cercaire.
À Sporocyste expulsant une Cercaire (Coupe optique).
_ rappeler ici que la création du genre Coleochæle ©
— 152 —
1. Bucephalus Haimeanus du Cardium edule.
a. Ventouse orale.
b. Cavité digestive,
c. Appareil génital.
d. Organe excréteur.
‘ — — — état adulte.
4. Coupe optique du même, montrant les Cercaires à plusieurs |
états de développement.
a. Ventouse orale.
b. Ventouse abdominale.
c. Organe excréteur.
d. Appendice caudal.
6. Cercaire à une phase plus avancée de son développement.
toujours contenue dans le Sporocyste, mais ayant per
son appendice caudal, Le tube digestif e est parfaitement |
visible.
M. Dangeard donne lecture du travail suivant
; SUR
DEUX NOUVELLES ESPÈCES DE CHYTRIDIUM
Par M. P.-A. DANGEARD.
J'ai pu étudier au commencement de cette année
deux nouvelles espèces de CAytridium dont voici
la description sommaire : :
1 Chytridium Brebissonii. sp. nov. J'ai rencontré
cette espèce sur le Coleochæte scutata. I est bon
due à M. A. de Brébisson, membre de la Société
Grav. Ed. Bonvallet, Caen.
D -Bucephalus Haimeanus .
. %9,4,5,6,7- Spor ocyste du Cardium edule .
_ Linnéenne de Normandie. Les sporanges du Chy-
» tridium se fixent en grand nombre sur les cellules
superficielles de l’algue ; ces sporanges sont globu-
eux; ils présentent à leur partie antérieure des pro-
longements en lanière, au nombre de 4 à 8: on
_ les voit s’accuser dès le début des germinations. Les
leur grosseur est de 2 à 7 m.: ils sortent à l'extré-
_mité du sporange entre les \obde formant couronne.
| Le flament nourricier des sporanges ne présente
- aucun renflement.
? Chytridium simplex. Cette seconde espèce habite
hériques , possèdent une membrane épaisse de
lulose comme je l'ai montré dans un travail anté-
eur ; une zone muqueuse les entoure sur une lar-
du Sporange. Les dimensions de ce dernier sont :
48,7 à 8 m.; long., 10 à 15 m.
Trouvé dans une excursion à Louvigny, près Caen,
2 avril dernier.
M. Topsent fait remarquer que les valves des
— 154 —
petites huîtres qu'on nous expédie en boîtes l'hiver
du bassin d'Arcachon, sont fréquemment couvertes 1
de très petits corps arrondis et blanchâtres; ce sont
des gemmules d'une éponge dont il ne reste, là
plupart du temps, que de très rares débris imper-
ceptibles , soit que les ostréiculteurs d'Arcachon |
grattent leurs huîtres avant de les emballer, comme .
cela se pratique sur l'Ostrea edulis, dans les établis
sements ostréicoles du Morbihan, à l’aide de cribles
à mouvement rotatoire, soit que l'éponge périsse au
commencement de l'hiver après avoir assuré Sa P@r
production au moyen de gemmules innombrables.
L'examen microscopique des vestiges de l'éponge
permet de reconnaître une Chalina et même, autant
qu'il semble, cette Chalina gracilenta dont les
gemmules ont été décrites succinctement dans unê :
récente note à l’Académie, comparativement à celles
d'une autre espèce commune à Luc, la Chalina
oculata : la constitution des germes asexués de la
Chalina d'Arcachon est identique à celle des gem- 4
mules de notre Chalina gracilenta. 4
Le même membre présente une tête de rongeur
qu'il a trouvée dans une vaste poche de quater-
naire située un peu en avant du deuxième CG
dans la falaise en allant de Luc à Lion. À
La falaise en cet endroit mesure environ 4 mètres .
de hauteur et offre la coupe suivante de bas en haul: |
1. Grande oolithe en plaquettes, remaniements
débris de plus en plus petits. #11
2. Une couche de loess, sable jaune très fins.
épaisse de près d'un mètre.
— 155 —
3. Un très mince lit de graviers.
4. Une nouvelle couche de loess aussi puissante
que la première.
5. Un lit très mince de graviers.
6. Une couche très épaisse de limon rouge.
. C'est dans la couche 2, à 20 centimètres au-des-
sous du premier lit de graviers, que la pièce dont
il s'agit a été déterrée; la mâchoire inférieure, la
voûte crânienne , les os jugaux sont conservés,
insi qu'une moitié de la mâchoire ji pat
RL:
La Société reçoit la démission de M. Puchot.
MM. Corbière et De La Chapelle présentent, comme
membre correspondant, M. Menut, président de la
Société artistique et industrielle de Cherbourg.
MM. Morière et Dangeard présentent, comme
membre correspondant, M. Boudé, professeur de
Sciences au collège de Sées.
Il sera statué sur ces deux présentations dans la
_ Séance de Bellème.
L'ordre du jour étant épuisé, à 9 heures 1/2 1la
Séance est levée.
RÉUNION EXTRAORDINAIRE
DE LA
SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMAND
A BELLËME (Orne)
. Les 30 JUIN et 4” JUILLET 1888
COMPTE-RENDU DE LA REUNION
Par E. TOPSENT,
Vice - Secrétaire de la Société,
Depuis la réunion de Vimoutiers, en 1885, il était
décidé en principe que la Société choisirait Bell
comme point central de sa prochaine excursion dan
le département de l'Orne. MM. Bizet et Lecœur noû
y avaient conviés, se proposant de nous soumettre
d'intéressants sujets d'étude et de nous faire appré-
cier les richesses botaniques et paléontologiques d
pays. Aussi, quand nos deux zélés confrères euren
offert de guider, pour la rendre profitable, une ex
ploration rapide de cette région, un vote unanime
adopta définitivement le projet préparé de longu
main par les organisateurs habiles qui, trois
plus tôt,nous conduisaient à Chambois et au Bosere
noult. Rendez-vous fut donc pris pour le Soir d
vendredi 29 juin, à l'hôtel Saint-Louis, à Bellème.
D'un peu partout, les Linnéens répondirent à :
convocation qui leur était adressée, et, au jour dit,
MM. Bertot et Tavigny, de Bayeux, prenaient,
tagne enfin, M. E. Leborgne, de Fécamp. M. le com-
_ mandant Jouan, de Cherbourg, au retour d’un
Voyage en lointain pays, et M. Gouverneur, de
Nogent-le-Rotrou, venus tous deux un peu à
l'avance, s'étaient, avec M. P. Bizet, portés à la gare
au devant de leurs confrères, en compagnie de
M. Bansard des Bois, maire de Bellême, et de plu-
_ Sieurs membres de la municipalité.
Aussitôt après l'arrivée, une réception charmante
eut lieu chez M. Bansard des Bois. Puis les voya-
Seurs, un peu fatigués, pour la plupart, d’un long
(rajet en chemin de fer, et désirant être bien dispos
Pour la grande course du lendemain, se retirèrent
à l'hôtel ou dans les chambres que plusieurs habi-
_lants de Bellême mettaient courtoisement à leur
_ disposition.
JOURNÉE DU SAMEDI 30 JUIN.
Le temps ne paraissait pas d'abord devoir favoriser
l'excursion, et c'est sous une pluie fine et serrée que,
vers 7 heures, s’effectua le départ. La brume épaisse
tmpéchait de jouir des magnifiques lointains qui
Sont un des attraits de ce pays accidenté, et, au fond
| des voitures couvertes et bien closes, plus d'un $0-
tiélaire maugréait contre l'intempérie, se souvenant
erlaine journée à Chambois où un ciel inclément
0
n'avait pas laissé aux excursionnistes un moment
de répit. 7
Les voitures s'engageaient bientôt dans la forêt
immense dont la beauté faisait pour un instant ou-
blier cette déconvenue, et déjà les botanistes, émer
veillés en présence de cette végétation puissante
jetaient des regards inquisiteurs vers les sombres
fourrés, un peu marécageux peut-être, mais pour
tant pleins d’alléchantes promesses. A mi-forêt,
M. l'abbé Réchin, un botaniste distingué de la ré
gion, attendait ses confrères et pénétrait sous bois
avec eux, tandis que les géologues continuaient le
route vers La Perrière.
Cependant le ciel se dégageait peu à peu el,
sortir de la forêt, il n'était plus chargé que de quel-
ques nuées rapides se déchirant pour nous laisser
entrevoir un spectacle qu'il nous était réservé de
contempler à loisir quelques minutes plus tard.
A La Perrière, première halte. Là, du haut dela
colline sur laquelle est bâtie l'église, l'œil embrasse
un pauorama du plus saisissant effet, une vaste
plaine, baignée par les rivières des Ormes et de Vie
et par les premiers affluents de 7 Huisne (1), el l
mitée là bas à l'ouest par la forêt de Perseigne, SU
la lisière de laquelle est la localité bien connue 0”.
Chaumiton. Une courte visite en passant à l'églises :
de peu d'intérêt en somme, mais où M. Tavigny re
marque cependant une porte XI° siècle et une fe
(1) L'Huisne prend sa source non loin dé là, à la base du 0”
teau sableux que couronne le bourg de La Perrière; à le
de La Gaulardière, ce que pas mal de géograplies ignorent.
— 159 —
scientifique commence.
En descendant du château, nous sommes en pré-
. sence d'une coupe à travers tout le système crétacé
du pays ; la forêt de Bellèême et le bourg de La Per-
ère ont pour sous-sol les Sables cénomaniens supé-
rieurs ou Sables du Perche à Ostrea columba et
Ammonites navicularis, très ferrugineux, micacés,
lement superposés à la craie de Rouen à Ammo-
niles rhotomagensis. Ces deux assises passent de
‘une à l'autre ; et l'inférieure recouvre la craie glau-
ieuse à Ammonites Mantelli, riche en fossiles en
ce point, où, pour la première fois, l'un de nos con-
… frères recueille la Lima Galliennei (d'Orb.). :
. Mais passons vite ; le travail de M. Bizet,qu'on lira
plus loin, nous autorise à être bref et à cacher notre
ant la série, la Glauconie à Ostrea vesiculosa est
Visible un peu plus loin.
Sont formés d'un calcaire oolithique sur l'âge duquel
ù ne peut encore se prononcer avec certitude el
‘Ont M. Bizet entreprend l'étude rigoureuse ; les
‘1eS nombreux qu'on y recueille rappellent beau-
AP la faune du callovien, mais, à ce qu’il semble,
Sublithographique.
grina, Corbis ovalis, Rhynchonella major, Cara
ristiques du Cornbrash du Boulonnais étant ici bien
constatée. Le substratum immédiat de ce calcaire
n’explique rien, jusqu'à présent: il se comp
dant la côte et sous ce grès, d’argiles dont la signi-
fication échappe. Quoi qu'il en soit, il reste incon:
testable que tout cela recouvre l'oolithé miliaire
Lucina bellona et Pholadomya Vezelayi représentée
à la base par une assise assez épaisse de calcaire
La coupe de Suré fait l'objet de toutes les conve
sations jusqu'à Mamers où nous arrivons vers ONZe
heures. Devant l'hôtel du Cygne, orné de guirlandes
et d'inscriptions en l'honneur de la Société Lin-
néenne de Normandie, nous attend un petit grou
de nos confrères ; nous avons le plaisir de recon
naître MM. Letellierpère, Rigaux, Barbé, Beaudouin,
Langlais et Leboucher d'Alençon, et MM. le D'J
Hommey et Boudé, de Séez. Les botanistes, qui
sont attardés à visiter le château de La Perrière; | |
nous rejoignent qu'au milieu du repas, un véritabl
banquet dignement terminé par les toasts de plu
sieurs convives.
rigent vers Chaumiton, M. Bizet propose d
donner la visite aux collections de M"°
— 161 —
et de M. Bachelier, à l'Hôtel-de- Ville, et de renoncer
à l'étude des carrières ouvertes dans l'oolithe mi-
liaire et le Bradfordelay, pour aborder immédiate-
_ Ment celle de la série callovienne, visible en entier
dans les tranchées du chemin de fer, C'est là en
quelque sorte le point capital de l'excursion.
| Nous nous engageons d'abord sur la voie de Ma-
mers à Mortagne et à Saint-Calais, traversant, dans
latranchée de Bon-Repos, les calcaires argilo-sableux
_ du Callovien moyen où nous recueillons Ammonites
_ Modiolaris, Am. tumidus, Photadomya crassa, et
une quantité prodigieuse de Brachiopodes: Tere-
_.bratula winbonella, Sœmanni, pala, reticulata,
… Elynchonella Fischeri et spathica. Mais le Champ-
| use nous attire surtout par ce que M. Bizet nous
@n disait à Vimoutiers: « La station la plus fossili-
fère (de l’assise supérieure du Callovien ou Callovien
ferrugineux) que nous puissions indiquer est, sans
Contredit, la tranchée du Champ-Rouge, située à la
bifurcation des chemins de fer de Mortagne et de
. Saint-Calais, à 2 kil. 1/2 au sud de Mamers. On y
; trouve, admirablement conservées, toutes les nom-
* breuses espèces citées par Alc. d'Orbigny, dans son
Prodrome de Paléontologie, comme provenant de
Pisieux et Courgains (4). »
Ces calcaires marneux, pénétrés d'oolithes ferru-
_Bineuses, présentent quelques bancs plus durs et
Encore plus ferrugineux que la masse générale, re-
Marquables en effet par l'abondance, la variété et la
D. Soc, Linn. de Normendie, 3 sér., t, IX, 1884-85
;
mi
— 1062 —
bonne conservation des mollusques, brachiopodes
et échinodermes qu'ils renferment ; c’est toute une
faune spéciale dont les principaux types sonl: Am-
monites coronalus, lunula, anceps, Jason et pustu=
latus, Pinna rugoso-radiata, T erebratula biappeñdi-
culata,dorsoplicala, sublagenalis,Collyrites elliptica,
Hollectypus depressus, etc. ( 1). Pendant plus d'une
heure el demie, le Champ-Rouge est soumis à une
exploitation en règle et c'est à regret qu'on ÿ aban-
donne tant de richesses si faciles à se procurer;
ais il nous reste encore à voir le Callovien infé :
rieur. ie
Revenant done sur nos pas, nous gagnons, sur la:
voie de Mamers à la Hutte, la grande tranchée d'ar-
giles et calcaires marneux noirâtres à Ammoniles
macrocephalus, A. bullatus, À. Herveyi, Terebratula
digona et obovata, dont un lit rempli d'Echino-
brissus clunicularis semble marquer la limite supé- .
rieure. ee
Il se fait tard déjà ; les botanistes nous attendent;
et il faut songer au retour, d'autant plus que, dans
le but de visiter encore, chemin faisant, une carrière
ndre la route
pe
pointement de grès armoricain. Se
une épaisseur de 3 mètres 50, loule
vienne avec l'assise supérieure ferrugineuse ©”
fossilifère, comme au Champ-Rouge; au-dessus
la série callo-
(1) M. Bizet, loc. cit., p. 219,
— 103 —
enfin apparaissent les couches oxfordiennes à Am-
_ monites athleta et Perna mytiloides. Nous n'aurons
malheureusement pas occasion d'étudier ce niveau
plus en détail; l'heure nous presse; il nous faut
nous contenter des explications que nous donne
M. Bizet en passant devant Saint-Fulgent, où l'oxfor-
dien est mieux développé, puis a Igé où les trois
divisions de la craie cénomanienne (glauconie, craie
à Am. Mantelli, craie à Am. rhotomagensis) sont
Superposées et faciles à distinguer. Et ce n'est qu'à
là nuit noire que nous rentrons à Bellème, heureux
de narrer les évènements de cette journée, si bien
remplie, à notre vice-président, M. le D' Fayel, venu
de Caen pour la séance du lendemain.
JOURNÉE DU DIMANCHE lt JUILLET.
Le Dimanche, de bonne heure, tandis que les
. Dotanistes vont herboriser dans la parlie orientale
de la forêt, M. Bizet rallie tous les géologues pour
leur faire explorer les carrières ouvertes dans la ville
même de Bellême.
La carrière de la rue de Nogent-le-Rotrou inté-
. TéSse à Ja fois: 1e le Corallien supérieur, calcaire
OMpact exploité pour la construction, limité à son
niveau supérieur par une surface criblée de perfo-
lations de lithodomes ; 2° le kimméridgien inférieur
(astartien), avec son faciès le plus habituel, c’est-à-
ire formé de couches de calcaire compact gris
beuâtre alternant avec de minces lits de marne ar-
_ FeUse ou siliceuse, Les fossiles y sont nombreux,
us AO 2e
mais en général réduits à l'état de moules internes;
nous y recueillons Nautilus giganteus, Pholadomya 1
Protei, Ostrea bruntrutana, quelques Nalica et 4
Chemnitzia et un certain nombre de Mytilus jurenr à
sis d'une taille que n’atteignent jamais, au dire de
M. Lennier, les échantillons provenant des falaises
de l'embouchure de la Seine. ) 430
. La carrière de la rue de Paris est ouverte dans le”
Corallien pétri de Diceras minor, A'Aslartes et de
Nérinées d'espèces indéterminées, mais dont le
moule finement orné est ordinairement si bien On |
servé qu'il serait facile d'en reconstituer les coquilles.
On y rencontre aussi des Oursins en très bon état,
et M. Bizet nous dit y avoir trouvé notamment: .
Hemicidaris crenularis, I. stramonium, Pseudo-
diadema Orbignyi, Pygaster umbrella, Holectypus
corallinus et le type de l'espèce Cyphosoma Biseli
Colt. Le calcaire à Diceras est surmonté immédia-
tement par le banc exploité. :
Par une délicate attention, en sortant de celle
carrière, notre aimable cicérone, pour nous résumer
les caractères paléontologiques des Lerrains que nous
parcourons depuis deux jours, nous fait l'honneur
de nous introduire dans son cabinet de géologue :
:
mais, hâtons-nous de le dire, nous n'y trouvons pas
el choisie des
seulement une collection complète :
r et de notre
fossiles de notre jurassique supérieu ai
cénomanien ; nous pénétrons dans un véritable petit *
musée où est richement représentée la faune de
tous les terrains de la Normandie, el n0$ savauts
confrères s'extasient longuement devant les nom
breuses séries qui sont soumises à leur appréciation
au HA
Is ‘agit maint { formé tau programme,
d'aller retrouver les bolanistes à La Herse ; c'est une
courte promenade qui nous permet de donner en-
core quelques coups de marteau dans un talus situé
derrière la gare, où le Corallien à Diceras minor et
Cardium septiferum est surmonté d'un peu de kim-
_ méridgien, et de revoir, en entrant dans la forêt, les
sables cénomaniens supérieurs.
À La Herse enfin, nous pouvons jouir d'un mo-
ment de repos délicieux sous les grands arbres, au
bord d'une fontaine d'eau ferrugineuse entourée de
pierres dont deux portent des inscriptions ro-
.Maines (1), C'est le lieu du rendez-vous. Les bota-
nistes, chargés d'un riche butin, ne tardent pas à
Nous rejoindre, et les voitures ramènent en ville la
petite troupe au grand complet.
FA
(1) Sur l’une on lit :
APHRODISIVM.
- Sur l’autre :
DIIS INFERIS
VENERI
MARTI ET
MERCVRIO
SACRVM.
— 166 —
COMPTE-RENDU DE L'EXCURSION BOTANIQUE
DE BELLÊME
PREMIÈRE JOURNÉE : EXCURSION DANS LA FORÊT DE BELLÈME
L'herborisation devait être faite à Chaumilon, si
le programme avait élé suivi fidèlement. Mais les
plantes curieuses de Chaumiton consistant surtout
en Orchidées et la saison étant trop avancée pour
les trouver en hon état ; il fut convenu avec M. Bizet :
que la Société visiterait la forêt de Bellème dans la-
quelle on devait faire une plus riche moisson.
La flore de la forêt de Bellème était peu connut
au moins officiellement jusqu'à la réunion de notre
Société.
Notre session de 4888 à Bellème a déchiré un coin
du voile qui dérobaîit, à nos yeux, les raretés bola-
niques de la forêt de Bellème.
C'est à M. l'abbé Réchin, professeur d'histoire
naturelle au collège de Mamers, jeune savant, MO-
deste autant qu'aimable, que nous devons la révéla-
tion des principales stations de plantes rares de
Bellème.
Je n’oublierai pas pour ma part les W0p courts
instants passés en sa compagnie dans notre course
rapide à travers les dédales de collines el de vallons
de la partie ouest de la forêt, à la recherche des Cl
riosités botaniques et des plantes rares que nous
avons eu le plaisir de cueillir.
NN co
EEE MERS RO: PE Fe ne 4 NPME NENC ENO NET) ni
ex {0} =
Il faudra plusieurs années pour connaître com-
plètement la flore de la forêt de Bellême et il n'y a
que M. l'abbé Réchin qui puisse, pour employer son
expression de touriste, avaler les kilomètres néces-
saires à l'exploration entière de cette grande forêt.
Les plantes rares se trouvent surtout, comme je le
disais tout à l'heure: 1° dans la partie accidentée de
là forêt située au sud-est de la Perrière; 2° dans les
vallons marécageux et bourbeux (Fontaine de La
Herse, étang du Chêne-Galant).
Tout d'abord, en entrant dans la forêt de Bellême,
l'imagination reçoit une impression assez vive. On
est frappé de sa solennité; cette solennité est due à
la béauté de ses arbres dont les fûts gigantesques
et droits comme des bambous couvrent un sol sans
herbes et sont une précieuse ressource pour la ma-
rine.
Les essences principales sont le hêtre et le chêne
qui recouvrent les plateaux horizontaux; les ver-
sants aboutissant aux vallons marécageux et aux
Marais sont garnis par des pins sylvestres; les fonds
marécageux sont plantés par les soins de l'Admi-
distration forestière de pins maritimes dont les
racines se plaisent beaucoup dans les sables humides
du Perche.
Ce sous-sol sableux, impropre à toute autre cul-
lure rémunératrice, mais favorable à la croissance
des arbres de haut jet, explique la création naturelle
de la forêt de Bellème. Elle est une conséquence
_ Béologique du sol de cette contrée; son existence
est en effet intimement liée à la présence des sables
du Perche.
— 168 —
en voiture, les botanistes sont rejoints en forêt du …
côté de La Perrière par l'abbé Réchin, venu pédes
trement de Mamers à notre rencontre.
. Sa boîte renfermait déjà le Lycopodum clavatum
qu'il nous fit voir plus tard sur un talus herbacé de
_ la route de La Perrière. fe
Sous sa direction et celle de sa boussole, nous
poussons une pointe dans la partie sud-ouest de la
forêt, située à gauche de la route de Bellème à La
Perrière. a.
Les friches des lignes de la forêt sont formés par
l'A grostis vulgaris var. violacea. ;
Les bruyères et friches humides nous présentent
comme plantes à noter : “
Carezx lævigata.
Lemna sylvaticus.
Epilobium spicatum.
Cirsium palustre.
Un petit vallon très humide :
Le Carex maxima, d
avec des dimensions peu communes, 1 mètre 50 et
plus de hauteur, LE
Beaucoup plus loin, du côté de La Perrière, le
versant d'un des nombreux petits vallons est tapissé
d'Equisetum hyemale fructifié. Les gelées printa-
nières de cette année ont détruit le cône végétatit
de cette rare Prêle. Elle s'est, par la suite de
2"
dommage, bifurquée, présentant lantôt deux tiges
stériles, tantôt deux épis fructifères. |
La restreinte localisation de cette Préle en cet
endroit précis est remarquable, étant donnée la vi-
Bueur exceptionnelle avec laquelle elle croît dans
ces lerrains humides.
Dans un autre vallon, sur les bords d'un ruisseau,
Ces l'A Uium ursinum que M. l'abbé Réchin nous
fait remarquer en fruits parmi des touffes de fou-
gères femelles et de Blechnum spicant presque phé-
_ noménales. | - :
Puis c'est encore un vallon avec, dans le fond, les
rares:
Carex strigosa.
Equisehum telmateya.
… Millium effusum.
M. Bertot, parmi les toulfes de houx, le seul ar-
brisseau qui puisse végéter sous les ombrages épais
_ dela haute futaie, recueille avec enthousiasme un
Monotropa hypopytis de toute beauté et quelques
. Pas plus loin trois ou quatre touffes de la variété
are de ce Monotropa, le Monotropa hypopytis var.
» lrsula. La différence entre ces deux plantes est très
_ Caractérisée.
Les bois en pente du côté de La Perrière moins
flevés et exposés au soleil de l'après-midi couvrent
Un sol herbeux, nous ne notons que :
Veronica montana.
: Androsænum officinale.
Ruscus aculeatus.
Ornithogalum sulfureun.
Enfin, sur le talus de la route, le clou de l'herbo-
ES ii en
risation : Lycopodium clavatum. Puis en route pour
Mamers.
EXCURSION AU RUTIN.
Je passe sous silence le succulent déjeuner qui
répara, en cette ville, nos forces amoindries, il est
des choses dont il faut jouir en silence et avec re
cueillement.
‘ L'après-midi nous devions herboriser au Rutin,
localité très connue de M. l'abbé Réchin et assez
riche.
Reportons-nous au profil géologique de Nogent-
le-Rotrou à Alençon que M. Bizet avait dressé à
notre intention, nous y verrons que le Rutin est
une vallée’étroite, creusée dans l’oolithe inférieure.
Nous devions donc trouver là surtout des plantes
calcicoles, une flore toute différente de celle vue
dans la matinée, qui élait silicole.
Il était très intéressant de comparer la flore du
Rutin à celle de Chambois, dans l'Orne, étudiée a
la Société Linnéenne, lors de son excursion du 9
juillet 1885.
Le terrain est semblable et cependant les plantes :
très rares de Chambois ne s'y trouvent pas, C 4!
a été constaté dans notre visite. J'attribue cette la
cune à ce que le terrain au Rutin est purement cal :
caire, tandis qu'à Chambois il y a l'influence siliceuse
due aux quartzites siluriens qui Affleurent au font |
de la vallée de la Dives et s'y trouvent souvent el
contact direct avec l'oolithe miliaire.
SE NO ER ed ee du Ad ne ele tra
En RS à et Es à Le
SR RAR D ne CT SES = 0e
PUS NP ET LT De Lee TON TEE
— 171 —
Voici d’ailleurs les plantes cueillies au Rutin dans
l'ordre où elles se sont présentées à nous en traver-
Sant le vallon du Rutin.
1
On pourra comparer avec intérêt cette liste à la
_ liste des plantes trouvées à Chambois en 1885.
Sur le flanc gauche du Rutin :
Brunella grandiflora alba.
Thesium humifusum.
Thalictrum minus.
Lactuca peremis.
Lorvylonum hircinum.
Aceras pyramidalis.
4 Authyllis vulneraria.
: Medicago falcata.
Muscari comosum.
Heris amara
Cargenia latifolia.
Cencrium chameædrys.
Globularia vulgaris.
Orchis conopsea.
— ustulata.
Genista tinctoria.
ue l'extrémité principale de la tige est broûtée par
les Moutons qui tondent cette colline au printemps.
Au fond, dans les marais du Rulin:
Anagallis tenella.
Menyanthus trifoliata.
Samolus valerandi.
— 172 —
+ … Orchis palustris.
Eriophorum latifolium.
Carez pulicaris.
Pedicularis palustris.
Cirsium anglicum.
Ranunculus linqua.
Hippuris vulgaris:
Trylaochus palustre.
Lemna trisulca.
Sur le flanc droit du Rutin :
Anemone pulsatilla.
Delphinium consolida.
Trifolium striatum.
Orobanchy epithynum.
Arabis sagittata,
Ledum elegans,
Trifolium scabrum.
Phieum Boehmerti.
Dianthus prolifer.
Papaver dubium.
Pumaria vaillantii.
Voilà bien, en effet, une flore purement ca
et montagnarde. Aucune des espèces de ce M
ne s'y trouve et réciproquement. Et ee
plantes se irouvens à Chambois. He -
— 173 —
EL - DEUXIÈME JOURNÉE.
Le lendemain, dès 6 heures du matin, nous par-
tionspour La Herse, marais situé au. milieu de la
forêt qui, si M. l'abbé Réchin, empêché, nous eût
_ ACCompagné, aurait fourni une plus ample moisson
_ deraretés.
Réduits à nos propres moyens, nous avons cueilli
près de l'élang de La Herse et dans sa queue :
Epilobium lanceolatum.
Hypnicum pulchrum.
Lyrimachia nemorum.
Carezx destans.
Carex œderi.
Wallenbereia hederacea.
Valeriana officinalis.
Orchis palustris.
Listera ovata.
Hydrocotyle vulgaris,
Eleocharis palustris.
Typha latifolia.
= ÆEpilobium palustre.
Carex strigosa.
Eriophorum latifolium.
Eriophorum angustifotium.
Joncus bulbosus.
Veronica scutellata.
En lémontant le vallon où coule lé ruisseau qui
Alimente l'étang de La Herse, nous avons trouvé en
abondance l'Osmonda regalis avec ce qu'on spale
à tort la variété interruplta.
Cette soi-disant variété n’est qu’un accident végé-
tatif causé sans aucun doute par la fertilité excep-
tionnelle du sol tourbeux. En effet, au milieu des
touffes de dix à vingt frondes sortant d'un même
rhyzome, il y a des frondes dont toutes les folio
sont sporcurgifères et des frondes sur ME
variété interrupta.
Sous les pins maritimes qui croissent dans le +
humide du vallon de La Herse se trouve en abon-
même temps que les graines de pin. Cet equiselum
pullule.
Les autres fougères du marais de La Herse son
également de toute beauté. :
C'est ainsi que:
L'Afhyrium filir fœæœmina.
Blechnum spicant.
Aspidium thelypteris.
Aspidium fliz-mas.
sont remarquables par le nombre de leurs frondes
leur taille gigantesque due à la taille parallèle ©
leur rhyzome.
Ces belles plantes soutiendraient avantagenst"
ment la comparaison avec beaucoup dœ fou
exotiques.
Vers midi, chargés de Fougères royales, nouS
joignons nos compagnons venus voir la ph:
= J =
taine de La Herse, et après lavoir à notre tour
_ visitée, dédaignant de faire usage de son eau, aux
L. propriélés mystérieuses, malgré la fatigue que nous
à éprouvons, nous rentrons tous à Bellème pour as-
| sister à la Séance publique et solennelle.
LISTE DES MUCINÉES RARES OÙ PEU COMMUNES
Récoltées par la Société Linnéenne aux environs de
Bellëme (Orne) et de Mamers (Sarthe), les samedi 30
juin et dimanche 1° juillet 1888,
: te Par M, l'abbé À, LETACQ.
La région visitée par la Société est aujourd'hui
bien connue, au point de vue qui nous occupe, grâce
_ 4ux recherches de M. l'abbé Uhevallier (1) et de
M. l'abhé Réchin, actuellement professeur au Collège
de Mamers. Aussi ce dernier, qui dirigeait l'excur-
Sion botanique, était-il en même temps pour les
… bryologues le guide le plus utile et le plus sûr, et
NOUS avons pu, d'après ses indications, recueillir un
Crlain nombre de Mousses et d'Hépatiques intéres-
É. Santes, Le Rutin, que nous avons étudié tout spé-
. Cialement, est une station des plus curieuses. Son
Marais sur le calcaire, ses friches, ses rochers cal-
(1) M. l'abbé Chevallier a publié: Aperçu bryologique sur les
virons de Mamers (Bull. Soc. Bot. de France, 1879, p. XX ;
Dore des environs de Mamers, in-8° de 12 p. Le Mans,
— 176 —
caires rappellent les localités classiques de Cham- 4
bois et de Sainte-Eugénie (Orne), et si nous n'y
avons pas trouvé Puplevrum Perrierii, Ononis mi= |
nutissima, Ononis striata, en revanche la flore
bryologique nous a semblé plus riche et plus variée.
Voici l'énumération des espèces récoltées:
Gymnostomum calcareum N. et H.— Le Rutin.
Weisia verticillata Brid. — pat x :
Seligeria pusilla B. E. — Le Ru
Campylopus fragilis B. E. — A de Bellème.
Fissidens crassipes Wils. — Le Rulin.
Fissidens decipiens De Not. — Le Rutin
Leptotrichum pallidum Mampe. =: Forêt de Bel-
lème.
Barbula Hornschuchiana Schultz. — Le Rutin.
Barbula tortuosa W. et M. — Le Rutin.
Grimmia crinita Brid. — Saint-Longis.
Orthotrichum Bruchii Wils. — Forèt de Bellème.
Orthotrichum tenellum Bruch. — Bellème.
Bryum pseudotriquetrum Schw. — Marais de Là
Herse; Le Rutin.
Bartramia calcarea 3. E.— Le Rutin.
Pogonatum urnigerum Roehl. — La Perrière.
Neckera crispa Hedw. — Forêt de Bellème.
Antitrichia curtipendula. — Forèt de Bellème:
Hypnum crassinervium Tayl. — La Perrière-
Hypnum elegans Hook. — Forêt de Bellème-
Hypnum rugosum Ehr. — Le Rutin.
Hypnum falcatum Brid. — Le Rulin.
Hypnum commutatum Hedw. — Le Rulin.
Hypnum filicinum L, — Le Rutin, où il fructifie.
AA: ge
Sphagnum cymbifolium Ehr.— Forêt de Bellème.
. Sphagnum subsecundum var. viride Boul. — Forêt
de Bellême.
Trichocolea tomentella Dum.— Forêt de Bellême.
Lejeunia minutissima Dum. — Forêt de Bellême.
SÉANCE PUBLIQUE.
A deux heures, les Linnéens se réunissent à
l'Hôtel-de-Ville dans la salle des délibérations du
Conseil, gracieusement offerte par la municipalité
et, pour la circonstance, richement garnie par
MM. Bizet et Lecœur des fossiles et des cryptogames
rencontrés dans l’excursion.
M. Fayel, vice-président de la Société, occupe le
fauteuil de la présidence, ayant à ses côtés MM. Ban-
sard des Bois, Morière, le commandant Jouan el
Lennier, et déclare la séance ouverte devant un
auditoire que la salle communale, bien que vaste,
ne suffit pas à contenir.
Dans une brillante et courte allocution, M. Fayel
Sexcuse de n'avoir pas préparé de discours et de se
Présenter, contrairement à l'usage, sans avoir revêtu
lhabit noir ; l'honneur de présider la réunion ne lui
revenait pas de droit, mais l'absence forcée de
M: Rabut le lui a procuré. Après avoir donné lecture
de la lettre par laquelle M. Rabut fait part à ses
tllègues de l'impossibilité où il se trouve de se
Joindre à eux, M. Fayel adresse aux habitants de
>
VE
A M Me eh RUE LE
— 178 —
Bellème les plus vifs remerciements pour l'accueil
sympathique que la Société Linnéenne a reçu de
leur part ; l'orateur remercie aussi les nombreuses
personnes qui ont bien voulu honorer de leur pré
sence nôtre séance publique ; il rappelle enfin que
tout lé succès de l’excursion de cette année est dû à
ses organisateurs, à M. le Maire de Bellème et à ses
adjoints, et au vénéré secrétaire de l'Association.
M. Morière prend alors la parole :
MonsIEuR LE MAIRE,
Le gouvernement de la République, qui attache la
plus grande importance au développement de lns-
truction, appréciant les services que vous avez
rendus, soit comme délégué cantonal, soit comme
créateur du remarquable groupe scolaire de Bellème,
vous a décerné les palmes d'Officier d'Académie.
Votre Conseil municipal a voulu vous offrir les in-
signes de votre grade et il m'a fait l'honneur de
supposer qu'il vous serait agréable de les recevoir
des mains d'un vieil universitaire, — du Doyen ho
noraire de la Faculté des Sciences de Caen. :
La Société Linnéenne de Normandie est heureuse
que la tenue de sa séance publique à Bellème lui
permette de s'associer à l'hommage qui vous est
rendu aujourd'hui par vos administrés, el elle fait
des vœux pour que vous soyez pendant longtemps
le premier magistrat d'une cité qui vous doit déjà
tant d'améliorations et qui vous en devra plus en. ;
core dans l'avenir.
* Au nom du Conseil municipal de Bellème, jai
— 179 —
l'honneur de vous remettre les palmes d'Officier
_ d'Académie.
M. Bansard des Bois remercie ses collègues du
Conseil de la marque de sympathie qu'ils viennent
de lui donner, et déclare être particulièrement
flatté de recevoir des mains d'un savant aussi émi-
nent la distinction honorifique que lui décerne le
_ Souvernement.
Lecture est ensuite donnée à la Société des com-
Mmunications inscrites à l'ordre du jour.
CONSIDÉRATIONS
GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES
SUR :
LES TERRAINS
DES ENVIRONS DE RELLÈME ET DE MAMERS
Par M. BIZET
uctenr des Ponts et Chaussées à Bellème,
Cond
Membre des Sociétés Géologique et Linnéenne de Normandie,
I.
GONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES ET PALÉONTOLOGIQUES
SUR LES TERRAINS DES ENVIRONS DE BELLÈME
ET DÉ MAMERS.
La Société Linnéenne de Normandie a dirigé ses
fCursions extraordinaires de 1888, vers l'antique
‘omlé du Perche dont le rôle historique a élé d'une
A Srande importance au moyen âge, surtout au
Lemps où il était soumis au sceptre de la puissante
— 180 —
et redoutabie famille des Talvas. de ces vaillants pa-
ladins qui dictèrent des lois aux rois de France et
d'Angleterre.
Mais si Bellême et son territoire, le Bellesmois,
comme on disait jadis, présente un grand intérêt à |
l'archéologue et à l'historien, il offre également, au
naturaliste, un vaste champ d'études au double
point de vue géologique et botanique. C'est dans le
but de mettre en évidence les richesses trop peu
connues de son sol que la Société a résolu d'en
explorer loute la partie occidentale, depuis la ville
qui en fut la capitale jusque sur ses limites extrêmes,
vers les confins de l'ancienne province du Maine.
Chargé de préparer cette promenade scientifique,
j'ai prié deux savants botanistes, M. Lecœur, de Vi-
moutiers, et M. l'abbé Réchin, de Mamers, de vouloir ï
bien me prêter leur bon et indispensable Concours e
pour établir la flore de cette contrée. Ils ont accepté
et je veux les remercier ici de l'empressement qu'ils
ont mis à s'acquitter de cette pénible et difficile
mission. :
Pour ma part, j'ai pris les constatations stratigra-
phiques en recherchant, avec soin, les points où les
différents étages sont le plus nettement représentés,
afin de mettre les Membres de la Société à mêmede
reconnaître la constitution géologique de celte partie
du Perche et de contrôler mes modestes travaux:
Le temps ayant manqué pour visiter tous les
‘ affleurements intéressants, je erois devoir présenter
cette étude pour fixer les souvenirs de mes chers
Collègues, tout en leur donnant des détails SUF ge
composition et la superposition des roches que le
— 181 —
rapidité de l'exploration ne leur a pas permis de re-
ever sur les lieux mêmes.
Le point de départ, pour tout géologue qui veut
_ étudier la région, est la ville de Mamers, ou mieux
encore, le bourg de Villaine-la-Carelle; c'est en
… partant de cette dernière localité et en se dirigeant
. vers Bellême qu'on retrouve, dans leur ordre de
Sueression naturelle, toute la série des terrains ju-
_ rassiques, depuis le bajocien jusqu'au kimméridgien
etle terrain crétacé depuis la glauconie jusqu'aux
Sables cénomaniens supérieurs. Si l'on s'enfonçait
_ davantage dans la partie orientale du Perche, par
Nogent-le-Rotrou, on trouverait la craie turonienne,
… Voire même la craie sénonienne de l'horizon de Ville-
dieu, puis l'argile à silex recouvrant d'immenses
Surfaces. On y rencontrerait aussi, accidentellement,
des sables de l'époque tertiaire et des dépôts lacus-
res avec meulière de l’âge du calcaire de St-Ouen.
Le profil géologique d'Alencon à Nogent-le-Rotrou
. © à Beaumont-les-Autels que j'ai eu l'honneur
> de Soumettre à la Société et très brièvement
. @xpliqué à la Séance publique, montre clairement
_l'llüre de nos terrains. En le comparant avec
d'autres Coupes, prises dans diverses directions, on
Méonnaît que toutes les couches ont leur pendage
Sensiblement à l'est, c'est-à-dire vers le centre un
Ssin parisien.
Je vais indiquer, avec quelques détails, les carac-
: S principaux que présentent ces différents ter-
ains en commençant par celui qui est le plus ancien
“An$ la série des temps.
40
27
Mens
RE nt
— 182 —
SYSTÈME JURASSIQUE
Lias
Le lias ne se rencontre, dans cette région, qu'en
rive de la forêt de Perseigne (1) où il s'appuie sur les
phyllades de St-Lô. Il y aflleure en une bande étroite
s'étendant depuis St-Rémy-du-Plain jusqu'à Vil-
laine-la-Carelle. On peut l’observer dans les talus de
la route nationale, près de Chaumiton, ainsi que
dans le flanc du coteau que couronne le bourg dé
St-Rémy. Il est représenté par les deux assises Su
vantes:
. Le Lias moyen sableux avec Belemnites niger el
pernes.
Le Lias supérieur argilo-calcaire avec Anvmoniles
bifrons, À, serpentinus et pholadomyes.
Ces dépôts sont loin de présenter ici la puissance
et la richesse en débris organiques qu'ils montrent
dans le Calvados et dans le nord-ouest du départe-
ment de l'Orne.
Ils sont même beaucoup trop rudimentaires pour
qu’il soit intéressant d'en faire une étude appr0
fondie, mais grâce aux beaux travaux de MM. Des-
longehamps et Morière, les coupes détaillées de Lu
étage ne manquent pas aux géologues. [ls n’ont qu'à
visiter les carrières classiques de Subles, Gurcy: pe
La Caine, Vieux-Pont, etc., pour avoir une idée
complète de la succession des diverses assises qui le
constituent et de leurs caractères pétrographiqué®
et paléontologiques. à
(1) Consulter la carte de l'État major, feuille de Nogent-le- .
Rotrou, n° 78. :
— 183 —
Bajocien
Cet élage se montre à l'ouest de Mamers vers Lou-
vigny, St-Rémy-du-Plain et Villaine, Il forme un
assez vaste plateau faiblement ondulé et très peu
planté d'arbres. On peut y établir deux divisions,
savoir :
L'Oolithe inférieure à Terebratula perovalis.
L'Oolithe inférieure à Ammonites Parkinsoni.
La première de ces deux assises occupe la partie
inférieure. Elle peut être facilement étudiée soit
dans les carrières souterraines de Villaine, soit dans
les carrières à ciel ouvert du Grand-Moulin, soit
encore dans les talus du nouveau chemin vicinal qui
relie Villaine à St-Longis. Elle existe également
dans le fond du ravin creusé par le ruisseau du Ru-
ün, où plusieurs excavations la font paraître au jour.
Caractères minéralogiques. --L'oolithe inférieure
à Terebratula perovalis est constituée par des cou-
ches de sables calcaires blanchâtres et par une SuC-
cession de bancs plus ou moins épais d’un calcaire
grisâtre à oolithes fines et régulières. On y rencontre
parfois des assises, ou plutôt des lentilles, d’un cal
caire à nombreuses lamelles spathiques, très dur,
formé par l'agrégation de petits fragments arrondis
de deux à sept ou huit millimètres de longueur.
Cest à ce niveau que les fossiles se rencontrent le
plus ordinairement.
Visä-vis de la ferme du Grand-Moulin se trouve
une carrière qui permet d'en relever une bonne
coupe.
— 184 —
Au fond de cette carrière, sables blanchâtres, assez
fins, avec nombreuses coquilles brisées, . ? ?
Couche de gros sable blanchâtre. . . . . 0.2%
Sable roussâtre à gros grains. . . . 0.15à0.%5
Banc de caleaire poudinguiforme à lamelles
spathiques. . 5 177 0
Sable blanchâtre et inc ou avec dé-
bris de coquilles. . . . NS SNS
Banc de calcaire avec noyaux HRtUUL More
Banc de calcaire blanchâtre à oolithes fines
el régulières. . . . 00
Huit autres gros bancs de cidre unies à
oolithes fines, plus ou moins fendillés. . 6.00
Calcaire Fo. et sableux vers le som-
met. 0.30à1.00
Tout ce Site a son ï Ponte vers l'Est.
Dans les bancs inférieurs, on remarque quelques
taches ocreuses, mais nulle part on ne trouve
l'oolithe ferrugineuse de Bayeux et des Hachettes.
Les matériaux de cette carrière donnent des
pierres d'appareil d'un très beau grain qui se prêtent
bien à l’ornementation.
Caractères paléontologiques. — Les fossiles de cet
horizon sont les suivants :
Ammonites Murchisonæ (Sow.) t. r., Pholadomya
fidicula (Sow) r., Ceromya Bajociana (d'Orb.), Lima
heteromorpha (Deslongch.), Pecten Silenus (d'Orb-):
Hinnites tuberculatus (d'Orb. ), Ostrea polymorpha
(d'Orb.), Rhynchonella Wrightii (Davidson), Tere-
bratula perovalis (Sow), Terebratula Eudesi (Des-
— 195 —
longch.), Zerebratula Wrightii (Davidson), Terebra-
. lula ovoïdes (Sow), Clypeus Deshayesi (Cotteau).
_ L'oolithe inférieure repose sur le lias supérieur à
. Ammonites serpentinus. On peut voir cette super-
- position dans la côte de Chaumiton et dans les flancs
. du coteau de St-Rémy-du-Plain.
_ Loolithe inférieure à Ammonites Parkinsoni suc-
cède normalement à l’assise que je viens de décrire.
. Elle occupe d'assez grands espaces sur les hauteurs
de Villaine-la-Carelle et de Chaumiton. Près de
Mamers on la trouve sur les bords du Rutin et à la
(arrière de la Grille. Elle se montre aussi dans les
» talus du chemin vicinal de Villaine à St-Longis et :
| Sur plusieurs auires points de faible altitude. On en
_ lelrouve un affleurement dans nos limites perche -
Tonnes près du village des Marais, commune de
| Suré. A La Grille, elle repose visiblement sur un
. Dointement de grès armoricain.
Caractères minéralogiques. — La partie supé-
rieure de l'étage Bajocien se compose de calcaires
‘0lithiques jaunâtres ou très légèrement brunâtres
. June contexture un peu sableuse et à oolithes très
fines, souvent même peu discernables; quelquefois
elle est représentée par des calcaires blanchâtres,
“nores et plus ou moins compacts. Sur d'autres
Points, au contraire, l'élément sableux domine,
. Mais on n’y rencontre pas de bancs de silex comme
“la Se voit dans la section inférieure et les sables
Ne deviennent jamais siliceux.
Cette assise fournit des pierres de taille estimées
| AU l'on exploite dans plusieurs localités.
00 —
Caractères paléontologiques. — Voici les fossiles
que l'on recueille à ce niveau, dans les environs de
Mamers et de Suré :
Belemnites giganteus (Schlo.), Ammonites Par-
kinsoni (Sow.), Am. subradiatus (Sow.), Trigonia
Costata (Park.), Trigonia striata (SOW.), Arca elon-
gata (Sow.), Arca sublineata (d'Orb.), Lima Her-
mione (d'Orb.), Lima Hesione (d'Orb.), Lima Hip-
pona (d'Orb.), Ostrea Kunkeli (Ziet.), Ostrea
polymorpha (d'Orb.). #
Ces fossiles sont assez rares et presque toujours
empâtés dans la roche, ce qui rend difficile leur dé-
* termination spécifique. Parmi les stations les plus
fossilifères, on peut citer les carrières de La Grille,
de Villaine et de Chaumiton.
Bathonien.
Le Fuller’s earth par lequel débute cet étage en
Normandie ne paraît pas être représenté dans n0$
contrées, du moins on n'y a pas encore signalé la
présence de l'Hemityris spinosa qui le caractérise St
nettement dans les environs de Caen et de Falaise.
Cependant ce fossile a été recueilli par M. Guillier
beaucoup plus au sud du département de la Sarthe:
par Avoise, Asnière et Chassillé. Je l'ai moi-même
rencontré à Noyen, dans la tranchée du chemin de
fer, au-dessus des assises à Ammonites Parkinson!
La nature oolithique de la roche qui le renferme
semble constituer une zône de passage entre le Ba-
jocien et le Bathonien et c'est probablement à ceti®
circonstance qu'il a, jusqu’à ce jour, échappé, €
nous, aux recherches des géologues. :
— 187 —
4° CALCAIRE SUBLITHOGRAPHIQUE. — Le premier
membre du Bathonien, dans les environs de Mamers
et de Suré, est un calcaire blanc, marneux, très
. fossile, tachant les doigts comme la craie, traversé
. par des bancs d'un calcaire compact sublithogra-
phique blanchâtre ou gris bleuâtre, à cassure
conchoïde. Sur quelques points, c'est le calcaire
7 marneux qui prédomine (Suré); dans d'autres direc-
_ tions c'est, au contraire, le calcaire compacte qui
4 te le plus d'importance (Mamers-Marcoué).
: _ L'épaisseur de cette assise est de huit à dix mètres.
Ë Jusqu'à présent, je n'ai pu trouver une coupe assez
franche pour reconnaître les particularités que pré-
_ Sente sa surface de jonction avec l'assise sous-jacente.
À . La Société Linnéenne a étudié ce sous-étage entre
Suréet Mamers. Plusieurs fossiles y ont été recueil-
is: Pholadomya Vezelayi (Lajoye). Lucina Bellona
? (d'Orb.). Terebratula submazxillata (Sow.), et une
. Srande quantité de moules de nérinées et de bivalves
à indéterminables à cause de leur mauvais état de
_ Conservation et de leur empâtement par le calcaire
de la roche.
4 Le calcaire sublithographique se rencontre encore
Drès du cimetière de Mamers et au hameau de
. Arche, sur la route d'Alençon. En ce dernier point
On voit, au fond d'une cour, le contact de ce calcaire
- avec l'oolithe miliaire qui le surmonte. De l'examen
4 des surfaces en rapport, il semblerait résulter qu ‘un
Crlain temps se serait écoulé entre les deux dépôts,
@ril n'y a aucune liaison entre eux. Néanmoins je
nyai pas reconnu de traces d'usure bien évidentes.
2 Oourue Mirraine. — Au-dessus du calcaire ComM-
pact viennent de gros bancs d'un calcaire oolithique
jaunâtre dont la puissance totale atteint une dizaine
de mètres. C’est cette assise, correspondant au
great oolithe des Anglais, que certains géologuesont
désignée sous le nom d'Oolithe de Mamers. Elle af
fleure dans le flanc des coteaux qui bordent la ri-
vière de Dives et le ruisseau du Rutin. C'est elle qui
supporte une grande partie de Mamers et des bour-
gades de St-Longis et de Marollette. On peut l'étu=
dier dans diverses carrières ouvertes, au sein même
de la ville, dans les rues de Marollette, des Carrières
et de St-Cosmes. Elle est exploitée sur une assez
grande échelle aux carrières de Marcoué, sur la roule
du Mans. :
Caractères paléontologiques. — L'Oolithe miliaire
est toujours d'une grande pauvreté en débris orga-
niques. On n'y découvre que des dents de sauriens
el de poissons avec quelques rares Ostrea costala
(Sow.) et Terebratula marillata (Sow.). Toutefois
on rencontre à la partie supérieure de cette roche
des empreintes de végétaux fossiles qui, depuis leur
découverte par M. Desnoyers, ont attiré l'attention
des savants, Ces empreintes sont aujourd’hui extrè-
mement rares et celles que le hasard fait encore |
recueillir sont d'une grande fragilité. Parmi les :
plantes fossiles qui ont été trouvées à différentes
époques, nous indiquerons les genres et espèces SU.
vants (1) :
- (4) A. Guillier, Géologie du département de la Sarthe, Pa8e®
135 et 136. Me
sr 0e
: Lomatopteris Desnoyersi (Brongn.).
Covirères : Brachyphyllum Desnoyerst (Brongn.).
Otozamites graphicus (Schimper).
14. Brongniarti (id.).
14. lagotis (Brongn.).
Id. marginatus (de Saporta).
14. Regtei (id.)
14. Mamertina (Crié).
Cycadites Delessei (de Saporta).
Zamites Mamertina (id).
Bolbodium Mamertinum (a.).
Ces vestiges de végétaux terrestres montrent,
. Qu la fin du dépôt de l'oolithe miliaire, les mers
Élaïent très peu profondes dans l'emplacement de la
Mlle de Mamers et que même certaines parties
. (laïent exondées. Mais un retour de peu de durée
dela mer bathonienne vint mettre de nouveau, sous
les eaux, les parties émergées, Ce fait est indiqué
‘une façon fort nette sur plusieurs points, notam-
Ment dans la carrière de Marcoué où l’on voit la
Partie supérieure de l'oolithe miliaire, ravinée, usée,
Perforée et couverte d'huîtres plates, ce qui marque
: un lemps d'arrêt dans la sédimentation. A
uest de Mamers on rencontre sur le chemin de fer
de La Butte, au piquet 20 k. 5, la petite tranchée du
Dont de Bray qui offre une coupe extrêmement in-
léressante en ce qu'elle accuse des traces d'usure
tellement incontestables qu'elles ont toute la valeur
de discordances de stratification.
Couones À TERENRATULA pion. — C'est ce re:
sl Rise Le
or 4 <
sbc ADD ou
tour de la mer qui donna lieu à la formation du cal-
caire lamelleux ou sableux qui surmonte l'oolithe
miliaire à Mamers et aux couches marneuses qui
remplacent parfois les assises calcaires. Ce dépôt,
qui n'a guère que 1" 50 à 2" 00 de puissance, est Ca-
ractérisé par des fossiles qui ne laissent aucun doute
sur la place qu'il occupe dans la série géologique.
Les strates calcaires renferment des fragments
d'Apiocrinites Parkinsoni, de Terebratula digona et
de Rhynchonella concinna qui les font rapporter
sans hésitation au Pradford-Clay des Anglais.
Dans les couches marneuses de la tranchée du
pont de Bray, on constate la présence des fossiles les
plus communs de cet horizon dans un excellent état
de conservation, savoir : 4
Lima gibbosa (Sow.), Lima duplicata (Deshayer),
Ostrea costata (Sow.), Avicula costata (Smith),
Rhynchonella concinna (d'Orb.). Rhynchonella ob-
soleta (Sow.), Terebratula bicanaliculata (Sebl.)
Terébratula digona (Sow.), Terebratula cardium
(Lamk.), Terebratula coarctata (Park.), Collyrites L
analis (Agass), Pyqurus Michelini (Cotteau), Echi-
nobrissus clunicularis (d'Orb.), Echinobrissus elon-
gatus (d'Orb.), Holectypus depressus (Desor.)
Au pont de Bray et au-dessous de la gare de Me :
mers, on remarque au-dessus des couches marneuses
question que je ne suis pas encore en élat de ré
— 191 —
. soudre d'une manière certaine. Tout ce que je puis
dire, quant à présent, c'est qu'il porte à sa surface
: yremarque en effet une surface durcie, criblée de
trous de lithophages comblés par des cristaux de
_ sulfate de chaux et couverte d'huîtres adhérentes
_ quiindiquent sa séparation évidente d'avec les dé-
4 pôls calloviens à Am. macrocephalus qui le surmon-
4 CorxBnasn ? — Sur les hauteurs au N.-E. de Suré,
_ les Membres de la Société ont observé, dans les talus
du chemin de La Perrière, des couches d'un calcaire
… ésagrégé dont les caractères pétrographiques sont
. A peu près ceux de la grande oolithe, mais avec un
. Mélange de la faune bathonienne et de Ja faune cal-
à lovienne, Plusieurs membres ont cru voir dans ce
dépôt un représentant du Cornbrash, sans pouvoir,
î Wutefois, appuyer leur opinion de preuves paléonto-
… logiques positives. Parmi les fossiles que j'ai pré-
. “entés se lrouvaient deux échinides, le Pygaster
4 Trigeri (Gotteau) et le Clypeus Boblayei (Michelin),
_ léCueillis par moi dans ces couches, lesquels étaient
ASSociés à de nombreuses térébratules très voisines
“ même analogues des espèces calloviennes. Les
Membres qui soutenaient ce rapprochement se ba-
“lent surtout sur la nature oolithique de la roche,
Mais On sait combien sont fugaces les caractères
néralogiques et le peu de valeur qu'on doit leur
‘order en stratigraphie. Dans mes précédents tra-
AUX, j'avais classé dans le callovien inférieur ce petit
Pot, mais avec beaucoup d'hésitation, je l'avoue ;
établir le niveau géologique de ce terrain ? C'est aux |
paléontologistes-stratigraphes à se prononcer.
compte utiliser mes moments de loisir à l'étudier
pour en faire l’objet d'une note spéciale.
. Jeterminerai ces explications en présentant trois ;.
coupes qui feront bien comprendre la composition
du Bathonien dans les environs de Mamers et de
Suré et ses relations avec l'oolithe inférieure.
Diagramme indiquant la succession des assises ba-
jociennes et bathoniennes sur le chemin vicinal de
Villaine à St-Longis (Voir pl. 1).
Coupe de la carrière de la rue de Marollette
Terre végétale.
rs lamelleux en plaquettes à AE con- dd
Sears sableux avec bancs sereine sit ce
caire lamelleux à aprocrinites et rpg
digona. 1
Bradford-Clay.
COR OUT ee UN D EE L URE, PMR AUEE et De ve
4
110
120.
0
Calcaire lamelleux (niveau des végétaux ft 0.
| Calcaire à oolithes fines et irrégulières. : -
| Calcaire subcompact à oolithes mal définies.
(fond de la carrière). . . . . +. + - : +
Calcaire subcompact à contexture sableuse (l'ex-
Dolithe miliaire.
\ ploitation n'atteint pas ce banc). : + - : : AS
Calcaire sublithographique à Pholadomya Vezelayi.
à DIAGRAMME
À Indiquant la succession des assises Bajociennes & Bathoniennes
L surle Chemin Vicinal de Vilainela-Carelle à S'Longis
D (L. 0.008 pour 1 Kitom
’ ÉCHELLES
\ ÜH0.0005 pour Mi.
|
1 Fer È
Ê
Fo
GMoulin
Pierregat
és
| \
L " j
* ’
! i ;
4
È RE | ce
— Len - _
‘ n } |
JMiveau 1 de !
Callovien inférieur.
(HS Oolithe miliaire et.Bradfont-clay.
Ê E Calenire vublithographique el cal.marneux .
Je Oolilhe inférieure à Amsnoniles Parkinson -
2 Oolilhe inférieure à Gerebratula pervvalis.
1 (as superieur à Ammonales serpent.
— 193 —
Coupe de la tranchée du pont de Bray, sur le chemin
de fer de Mamers à La Hutte (piquet 20 kil. 5).
DR NU RAle, LU, USERS MERS Fe Do |
Alternance de calcaire marneux et d'argile, . . . 2.30
Atgllerbleue. cas sure ah Hoûé Gé A 0.15
Calcaire marneux à D''RAAOPS decussata. . . . 0.10
é OU. Sn 0.30
& ( Calcaire ani marneux à Am. Herveyi 0.20
E Argile bleue à pholadomies. . . . . . . . . .. 60
Calcaire bleuâtre compact. . . . . . . .. 0.08
Argile bleue à Terebratula obovata. . . . . . . . 0.40
Calcaire grisâtre veiné à pholadomies. . . . . . 0.15
Argile bleuâtre très tenace à Pholadomya decussata 0.20
Calcaire compact légèrement ferrugineux avec co-
quilles spatiques indéterm. (surface d’usure à la
> partie supérieure de ce banc). . . . . . : .. 0.%
3 Marne grisâtre à Terebratula digona, bicanali-
Ë cuiata el coarctaio. ,: 4 rsstierert sel Aie 30
=
S | Calcaire marneux jaunâtre. . . . . . . . . . .. 0.20
& | Marne blanchâtre à Terebratula bicunaliculala,
digona et Rhyn. concinna. . . . . . .:. . . . 60
| Calcaire jaunâtre un peu argileux. . . . : . . . 0.30
à ne Janet, PR OR RS co-
=: |" d'usure
C| à la partie supérieure de ce js “unies 0.90
£ és d'argile JAUNAUS . +. Ver ie 0.03
2 Calcaire grenu, jaunâtre. . . . . . . . : . . .. 1.30
Niveau des rails.
Lorsqu'on suit les assises bajociennes et batho-
Mennes, entre Villaine et Mamers, on remarque que
à ZÔne caractérisée par la Zerebratula perovalis
Samincit graduellement et finit par disparaître en
deçà de Mamers et qu'elle est débordée par l’assise
Supérieure qui, elle-même, diminue beaucoup en
13
— 194 —
épaisseur. On peut constater ce fait à la carrière de
ja Grille où l’on voit les couches à Ammonites Par-
kinsoni reposer seules sur les quartzites siluriens.
Mais, à l’époque géologique où ces terrains étaient
en voie de formation sous les eaux, il y avait là un
groupe de petits récifs de grès armoricain (la Grille,
Ja Roche, la Basse-Sussaye) qui ont dû occasionner
des remous et modifier la disposition des sédiments
des mers. Les coupes me manquent, malheureuse-
ment, pour reconnaître d'une manière précise si,
au-delà des récifs, les couches reprennent leur al-
lure normale.
On s'aperçoit également dans ce parcours que les
assises des terrains ont une inclinaison assez Pro
noncée vers l'Est et qu'elles s’infléchissent, dans
cette direction, avec des ondulations qui donnent
lieu à un léger bombement de la grande oolithe, v
sible dans les tranchées du chemin de fer et sur la
route d'Alençon.
Callovien.
Les dernières assises dont je viens de parler CO”
respondent à une période d'affaissement du bassin
de Paris ; maintenant une période d'exhaussement
va commencer et elle débute par une série de dé-
pôts argileux qui tranchent, par leur composition et
leur couleur, sur les calcaires oolithiques qu'ils re-
couvrent en stratification discordante.
La composition générale du callovien permet d'y
reconnaître ici trois niveaux constants :
4° Callovien inférieur à A. macrocephalus el
bullatus :
= 195 —
2 Callovien moyen à Am. madiolaris et serpula
quadrangqularis :
3 Callovien supérieur à Ammonites anceps et
coronalus.
Je vais entrer dans quelques détails sur ces trois
divisions que les Membres de la Société ont étudiées
dans l’excursion.
1° CALLOVIEN INFÉRIEUR. — Le callovien inférieur
est puissamment représenté dans la grande tranchée
de Mamers. Il est composé de couches d’argiles d’un
bleu noirâtre alternant avec des bancs peu épais de
calcaire marneux de même couleur. Toutefois cette
nuance foncée n'est pas un caractère fixe de la
roche, car on la voit se modifier dans le même banc
el passer au gris bleuâtre ou au jaunâtre. Cette
assise se sépare assez nettement de la zône moyenne
Par une série de fossiles particuliers à ce niveau et
dont quelques-uns ont des formes peu éloignées de
celles qu'on rencontre dans le Bradford-Clay. Elle
ési Surlout bien limitée par une couche marneuse
renfermant de nombreux échinides et des térébra-
tules très voisines de la Terebratula digona.
Caractères paléontologiques. — Les fossiles que
l'on rencontre je plus ordinairement sont les sui-
Vants: Amomonites Backeriw (Sow.), Am. macroce-
bhalus (Schl.), Am. bullatus (d’Orb.), Am. Herveyi
(Sow.), Pholadomya decussata (Agas.), Ceromya
legans (Deshayes), Ostrea Knorri (Vol.), Terebra-
lula obovata (Sow.), Terebratula subcanaliculata
Appel.) Zerebratula sublagenalis ou fausse digona ?
Lx 406
Collyrites elliptica (Des Moul.), Echinobrissus cluni-
cularis (d'Orb.), Echinob. orbicularis (Deslongc.), Æo-
lectypus depressus (Des.), Pseudodiadema Wrighti
(Cotteau).
Cette assise a, dans la tranchée de Mamers, une
épaisseur de 7 mètres environ. Sa discordance avec
le Bathonien s'y voit d’une façon fort nette.
2 CALLOVIEN Moyex. — Cette section est consti-
tuée par des calcaires noduleux jaunâtres ou grisà-
tres faiblement agrégés et par des couches argileuses
ou sableuses. C'est elle que la Société a visitée à
la Cour du Bois, dans Ja côte du Pont-d'Aulne (route
de Bellème), et sur le chemin de fer entre Mamers
et le Champ-Rouge
Caractères paléontologiques. — Voici les fossiles
que l'on recueille dans cette assise : Mautilus hexa-
gonus (Sow.), Ammonites modiolaris (Lwyd.), Am
tumidus (Liet.), Am. Backeriæ (Sow.), Am. Herveyi
(Sow.), Am. hecticus (Hartm.), Pholadomya crassa
(Agas.), Pholadomya decussata (Agas.), Ceromya
elegans (Deshayes), Ceromya Sarthacensis (d’Orb.).
Isocardia tener (Sow.), Mytilus silenoides (d'Orb.),
Mytilus gibbosus (d'Orb.),Avicula inæquivalvis (S0W. )
Pecten fibrosus (Sow.\, Plicatula peregrina (d'Orb.);
Ostrea amor (d'Orb.), Ostrea amata (d'Orb.), Ostrea
alimena (4'Orb.), Rhynchonella Fischert (Rouill.),
Rhyn. Rogeriana (4'Orb.), Rhyn. spathica (Lamk.),
Terebratula umbonella (Lamk.), Tereb. reticulata
(Sow.), Tereb. biappendiculata (Appel.), Tereb. pala
(de Buch.), Tereb. Sœmanni (Appel). Collyrites
— 197 —
elliptica(Des Moulins), Holectypus depressus (Desor.),
Serpula quadrangularis (Lamk.).
La puissance du Callovien moyen est de 15 à 20
mètres.
3 CALLOVIEN SUPÉRIEUR. — Cette assise n'atteint
pas une grande épaisseur (4 à 5 mètres au plus),
mais elle est extrêmement intéressante par l'abon-
dance et la bonne conservation de ses fossiles, Elle
se compose de plusieurs bancs d’un calcaire mar-
neux rempli de petites oolithes ferrugineuses, qui
donnent à la masse une couleur rougeâtre très par-
ticulière et qui la font souvent reconnaître de loin.
Elle est très constante dans sa composition minéra-
logique et forme, par cela même, un excellent ho-
rizon pour l'étude géologique de la contrée. C’est le
Véritable XeZloway-Rock des Anglais. Malheureuse-
ment les belles coupes qu'en a présentées M. Eugène
Deslongehamps, par Exmes et les Bois d'Auge, ont
été envahies par la végétation et ne peuvent plus
être étudiées avec fruit.
Une récente excursion que je viens de faire au cé-
lèbre gisement du Châlet, en Montreuil-Bellay
(Maine-et-Loire), m'a fait reconnaître également que
les géologues ne peuvent plus compter sur cette
Station, jadis si riche en fossiles d’une merveilleuse
Conservation. Ces carrières ne sont plus exploitées
depuis plusieurs années et elles sont même rendues
à la culture. C'est seulement grâce aux bonnes in-
dications et à l'extrême obligeance de M. André
Paschevre, fils du propriétaire, qu'il m'a été donné
* Pouvoir recueillir quelques bons spécimens dans
— 198 —
des fragments de roches épars dans les trèfles et les
luzernes.
Il en est de même des localités de Montbizot, de
Commerveil et de Pizieux (Sarthe), tant citées par
les auteurs. Aujourd'hui, que les travaux de terras-
sements nécessités par l'établissement des voies fer-
rées ou des routes sont achevés, les carrières sont
comblées et on ne trouve plus rien.
Je donne ces renseignements pour mettre les pa-
léontologistes en garde contre toute pensée d'explo-
ration qui ne pourrait leur occasionner qu'une
réelle déception.
Mais si les anciennes stations fossilifères s'épui:
sent ou disparaissent, de nouveaux gîtes se décour
vrent sur d'autres points. J'ai signalé, depuis plu-
sieurs années, le Champ-Rouge comme un lieu
remarquable par l'abondance et la belle conservation
de ses fossiles. Il se trouve à 2 kil. 7 au sud de Ma:
mers, à la bifurcation des lignes de Bellème et de
St-Calais. Là une petite tranchée a été ouverte pour
le passage du chemin de fer et un emprunt de terre
a été fait pour l'exécution des terrassements. C'est
dans les talus de ces déblais que l'on découvre les
types les plus parfaits des espèces calloviennes, prin:
cipalement dans la classe des Céphalopodes. (Voir le
diagramme n° II.)
J'indiquerai également, dans le canton de Bellème.
la carrière de la Basse-Sussaye (commune de Che-
milly) où on voit, au-dessus d'un pointement de
grès Armoricain exploité pour l'entretien des routes,
un abrégé de l’ensemble des assises de l'étage Callo=
vien avec de nombreux fossiles.
= 400
Caractères paléontologiques. — Les assises supé-
rieures du terrain Callovien présentent une grande
variété dans les vestiges d'êtres organisés qu'elles
renferment. Voici les principales espèces que j'ai
recueillies au Champ-Rouge et à la Basse-Sussaye :
Céphalopodes.
Belemnites hastatus (Blain.).
Nautilus hevagonus (Sow.).
— subangulatus (d'Orb.).
Ammonites Backericæ (Sow.).
— hecticus (Hartm.).
— anceps (Rein.)
— lunula (Ziet.)
T Pustulatus (Haan.)
— coronatus (Brug.)
— Lamberti? (Sow.)
— bipartitus (Ziet.)
— Baugieri (d'Orb.)
— Jason (Ziet.), types et
variétés.
— Calloviensis (Sow.).
Gastéropodes,
Chemnitzia Bellona (d'Orb.).
_. Lie (d'Orb.).
(d’Orb,.).
Natio ca Des (d'Orb.).
Troéhus Halesus (d’Orb.).
Pleurotomaria C yprea(d'Orb.).
a Cytherea (d’Orb.).
asianella striata (d’Orb.).
Lamellibranches.
Avicula inœquivalvis (Sow.).
Pecten fibrosus Sow.).
Pecten demissus (Beau.).
Hinnites Pamphilus. (d'Orb.).
Pholadomya decussata(Agas.).
— carinata (Gold.).
— trapezicosta (d'Orb.).
— Clytiu (d’Orb.),
_— inornata Sow.)
Panopea Elea (d’Orb.)
#4 rina (d'Orb.)
Ceromya elegans (d’Orb.).
— concentrica (d’Orb.).
— Sarthacensis (d'Orb.).
Cyprina subcordiformis (Id.).
Cypricardia Phidias (d’Orb.).
Trigonia elongala (Sow.).
Cardium Pictaviense (d’Orb.).
Isocardia tener (Sow.).
Corbis inæquilateralis(d'Orb.).
Arca Chauviniana (d'Orb.).
Pinna rugosa-radiata (d'Orb.).
Pinna sp. (trouvé par M. le
r Hommey,de Sées,le
our de l'excursion).
Mytilus solenoides
— imbricatus
gibbosus (d’Orb.).
Linna no éibhènte (Deshayes).
— gibbosa (Sow.).
— roboscidea
Plicatula peregrina (d’Orb.).
Ostrea alimena (d'Orb.)
M OP
Ostrea amor (d'Orb.). — dorsalis (d'Orb.). ;
— amata (d'Orb.). | Pygurus depressus (Agass.)
Brachiopodes,. Echinobrissus pulvinatus (Cott.)
lect d Desor.).
Rhynchonella triplicosa (Quen.) ha «PL Faye “oi
4 fe ; (jesions.) tue rennes CA
— Fischeri (Ronil.) dé )
me nu. re Sa calloviensis Fa +
tn (ouces) HR er
À " . Ace net , Pedina Gervilei (Agass.).
. “pre Le és ne de cos “.
— Smithi (Appel.). Lhabdoci
— umbonella (Lamk
— biappendiculata (Desl.).
Echinodermes.
Collyrites elliptica (Des Moul.).
“
7
:
PESTE par M. Topsent à nm.
Basse-Sussaye, le jour de
l'excursion).
Diagramme montrant la succession des assises
calloviennes sur le chemin de fer de Mamers à
Bellème. (Voir pl. 11.)
Coupe de la carrière de la Basse-Sussaye.
Tete Vépéalés . in, . 0 v'g 0 0 is 0.4
5 / Argile légèrement sableuse . . . . . + + + + *: 0.30
5 | Plaquettes de grès calcaire grisâtre. + . + + +: 0.02
£ anis ie avec SE dilatata: 15725 00 0.20
5 laauet cer preintes d'Am
E athleta et Lamierts ed Res He MT RUES 0.0
ë Argile grise sableuse à Ostrea dilatata. . . + - : 0.20
Conglomérat de nodules aplatis de fer limoneux ;
remplis d'argile ocreuse . . . . . . « + + + * : 0.45 |
. | Calcaire ferrugineux à Am. coronatus, lunulu,
È anceps, etc. Phol. trapezicosta, Rhyn. Royerian&. pe |
& Veine d'argile ocreuse avec Pseudodiad. inæquale 0.
_ à « Calcaire grisätre à oolithes ferrugineuses avec
È Terebratula dorsoplicata umbonellu, etc. + : : es
3 Veme d'argile. ocreuse. . . . .. . - - + -" LÉ à
! Calcaire grisätre marneux à oolithes Rae €
peu abondantesavec Rhyn.Fischeriet Royer&
\ Calcaire grisâtre, ferrugineux, très fissile.
è
ra
D M PR «ue --à)
Es 3 ë
: è
Lu =
mn À ne
| Eù È Ë
vs È
& 8 = ;
0 Ÿ SÈ
oO Q S #e JS
FE 3 è
DS
F1
ns
À
<
fe
(@)
<
A
{L.
CS
SN PRE he Re ee
— 201 —
Trois bancs de calcaire gris jaunâtre à Terebra-
5 tula Sæmanni. Rynch. Fischeri, ete. . . . .. ;
4 | Calcaire marneux gris bleuâtre. . . . . PRE
® | Calcaire bleu noirâtre subcompact avec Phola-
3 domya decussata et ostrea amor. . . . . His 20
5 Argile bleue à Terebratula obovata. . . . . : .. 0.10
: Calcaire bleu noirâtre, marneux, à Am. macroce-
È naida ot, Herve, 5.5 oi ous + 30
8 M ns à di 0.10
Calcaire bleu noirâtre à Tereb. obovata. . . . .. 0.15
Grès Armoricain (étage silurien).
Oxfordien.
A l'exemple de MM. Eugène Deslongchamps, Al-
. bert Guillier et autres savants maîtres, je fais com-
. méncer l'étage oxfordien immédiatement au-dessus
. des couches ferrugineuses du Kelloway-Rock. Je
. trouve que cette division, en raison des différences
Minéralogiques des assises en contact, a l'avantage
de bien accuser le trait de démarcation qui sépare
les deux étages.
Ainsi limité à sa base, l'oxfordien est constitué
COmme il suit, dans les environs de Bellême :
> Calcaire gris verdâtre et sables à Am. athleta et
Am, Lamberti.
_ Calcaire marneux et argiles à Am. peramatus et
Am, Marix.
Calcaire argileux et argiles bleues à Perna myti-
loides.
Sables ocreux avec grès calcaire concrétionné
(Calcareous-grie)
— 202 —
4e Assisk À AM. ATULETA. — Le contact de la pre:
ce point, mais elle prend un grand développement
par Vaunoise et St-Fulgent-des-Ormes, où sa puis-
sance est de plus de 30 mètres. On la retrouve éga-
lement au nord, par Chemilly et Origny-le-Butin.
Cette assise se compose de calcaires argileux, gris
verdâtre, se débitant en minces plaquettes, où de
calcaires noduleux en banes peu épais, alternant ‘
avec des couches de sable jaunâtre ou d'argile plus |
ou moins sableuse de même couleur. 74
Quelquefois l'argile se montre presque pure et
contient de nombreuses cristallisations de sulfate de
chaux en forme de prismes, de crêtes ou de roses
(tranchée de Montmarlo et des Chaises). Dans ce cas
elle est bleuâtre, très compacte et à cassure subcon=
choïdale ; son aspect rappelle celui qu'elle possède
dans la falaise classique des Vaches-Noires, près de
Dives. '
Dans les déblais de la gare de Vaunoise et à
base de la tranchée du château des Chaises, j'ai ren
contré les fossiles suivants : Re
Belemnites hastatus (Blain), Belemnites?..…( grande
espèce de plus de vingt centimètres de longueur)
Ammonites Backeriæ (Sow.), Am. athleta (Phil.
Am. Lamberti (Sow.), Am. hecticus (Hart.), ages
Lalandeanus (4'Orb.), Pholadomya decussata (Ag&.,
Pholadomy ] (Gold.),Ostrea dilatata (Desh
Rhynchonella Fischeri (Rouil.), Rhyneh. Royer
OS
Orb.), Ahynch. Thurmanni (Noltz.), Collyrites
Uiptica (Des Moul.), Collyrites dorsalis (d’Orb.).
Cet horizon présente des caractères particuliers
ux environs de Mortagne, aux Carreaux et à Cour-
toulin. 11 est très fossilifère ; les échinodermes sur-
tout y sont abondants et de genres variés: les
ollyrites elliptica et dorsalis, l'Holectypus depres-
Us et l'Echinobrissus Goldfussii ? s'y rencontrent
incipalement.
Je reviendrai sur ce terrain dans mes études géo-
giques sur le Perche-Ornais, mais, au préalable,
besoin de consulter le savant et bienveillant pa-
léontologiste, M. Cotteau, sur des espèces ou des
iétés spéciales à ces localités et que je crois nou-
es.
ell
2 ASSISE A AM. PERARMATUS. — Il n'existe pas, dans
les environs de Bellême, de coupe où cette assise
buisse être bien étudiée. Ce n'est que dans les exca-
tions faites pour l’extraction de l'argile nécessaire
UX luileries locales qu'on peut porter ses recher-
és el cela ne suffit pas pour reconnaître les rela-
Ms des faunes successives et fixer leurs limites.
ndant les profils que j'ai relevés, dans diverses
rections, m'ont permis de les établir assez approxi-
‘
tiques : Ammonites perarmatus (d'Orb.), Am.
Mariæ (d'Orb.), Am. plicatilis, variété convolutus …
interruptus (Quenst.), Am. oculatus? (Bean.) et
nombreuses Rhynchonella Thurmanni. È
3° ASSISE À PERNA MYTILOÏDES. — Au-dessus de
l’assise que je viens de décrire se montrent des
couches d'argile bleue plus ou moins épaisses en …
alternance avec des bancs de calcaire bleuâtre argi- |
leux, très fossile. C’est le niveau des argiles à pernes .
que l’on trouve, en divers points, sur les communes 4
de Vaunoise et du Gué-de-la-Chaîne (tranchée des |
Gerisiers ; Tuilerie des Vaux-Chaperons ; pied dela .
butte l'Hôtel-Beaumont). L
Voici la liste des fossiles de cet horizon: Belem-
nites hastatus (Blain), Ammonites Goliathus (d'Orb.),
Trigonia clavellata (Park), Mytilus subpectinalus à
(d'Orb.), Mytilus imbricatus (d'Orb.), Gervillia avi-
culoïdes (Sow.), Perna mytiloïdes (Lamk.), Perna
Bachelieri (d'Orb.), Pecten subfibrosus (d'Orb.), Os
trea gregaria {Sow.), Rhynchonella Thurmann
(Voltz.), Terebratula insignis (Sch.), Millericrinus
ornatus (d'Orb.).
4° SABLES ROUSSATRES DU CALCAREOUS-GRIT. — Les
sables ferrugineux qui surmontent l’assise précé-
dente terminent la série oxfordienne. Quelques
géologues les rangent même dans l'étage corallienr
mais des considérations paléontologiques ont M
duit divers auteurs à les rattacher à l’oxfordien et}
Partage cet avis, appuyé par tout ce qu'il ma'a été
possible d'observer jusqu'à ce jour. à
— 205 —
. Ces sables se montrent en plusieurs endroits,
. notamment sur le sommet de ja côte du Tertre-Lo-
_ rillière (Igé), près du château des Chaises ( Vaunoise)
età Grand-Mont (Gué-de-la-Chaîne).
_ Is renferment de gros noyaux de grès calcaire
_ Concrétionné qui affectent parfois des formes très
bizarres. J'en avais exposé plusieurs spécimens dans
la salle où s’est tenue la séance publique et ils ont
ailiré l'attention de quelques Membres qui croyaient
y reconnaître des fruits pétrifiés. Mais il n’en est
rien, et un simple examen des lieux où on les ren-
contre suffirait pour les en convaincre, car ils pour-
aient se rendre compte de leur mode de formation.
On trouve aussi des bancs de calcaires caverneux
dune grande dureté intercalés dans les couches sa-
_ bleuses ; quelquefois ils ne forment que de petits cor-
. dons alternant avec les sables. Dans ces calcaires se
voient des empreintes d’une grande trigonie clavellée
_&t plus rarement l'Ammonites plicatilis (Sow.) et
l'Am. cordatus (Sow.). Dans les sables, on trouve
lEchinobrissus scutatus (d'Orb.) et des articulations
d'encrines et de pentacrines.
_ Le diagramme que je présente ci-dessous mon-
tre là succession des assises qui constituent
l Xfordien dans la région qu'a explorée la Société
Linnéenne.
Diagramme montrant les relations des assises oxfor-
diennes visi les sur le chemin vicinal d'Origny-le-
- Roux à Igé (Voir pl. Hi).
3 résulte de cette coupe que l'étage dont il s’agit
SETRE .. | « AR
à une puissance de plus de 400 mètres à la butte du …
Tertre-Lorillière. D'après les nombreuses cotes de |
nivellement que j'ai relevées, ses couches seraient à
inclinées de 0,015 par mètre vers l'Est. à
Corallien.
Cet étage offre ce caractère spécial qu'il est carat- n.
térisé par une telle abondance de coraux, de dicé-
rates et de nérinées que la roche en est pour ainsi
dire pétrie. Cette nouvelle assise, sur laquelle sont .
édifiés les faubourgs de la ville de Bellème, semble 1
reposer en stratification concordante sur l'Oxfordien
supérieur. | 4
Sa puissance est d'environ 25 mètres. On peutY .
établir trois divisions qui se montrent dans l'arron- …
dissement de Mortagne avec une grande constanæ,
savoir :
1° Calcaire oolithique grisâtre avec astartes à la
base ;
2 Calcaire marneux à grosses oolithes et pisolithe
à la partie moyenne ;
> Calcaire à dicérates et nérinées à la partie Su-
périeure.
La première de ces divisions est caractérisée Pe
de grandes trigonies du groupe des clavellées. l'AS
tarte Nysa (d'Orb.) et l'Echinobrissus scutalus:
Dans la seconde se montrent de grosses oolithes
et pisolithes atteignant souvent de cinq à dix Le
mètres de longueur et qui sont très abondantes
C'est le niveau des espèces fossiles suivantes: P
ladomya paucicosta (Ræmer.), Pinnigera saussur®
si
PE >
(d'Orb.), Perna corallina (d'Orb.), Terebratula insi-
. gris (Sch.), Zeilleria? (petite espèce indéterminée),
. Pygaster umbrella (Agas.), Holectypus corallinus
_ (d'Orb.).
_ La division supérieure est constituée tantôt par un
calcaire compact exploité comme pierre de taille (le
_ Boïis-Fézédin}) tantôt par un calcaire désagrégé, in-
cohérent, que l’on utilise pour sabler les allées et les
cours (la Croix-Verte en Sérigny).
Au-dessus des calcaires à dicérates, on remarque
dans la carrière de la rue de Nogent, à Bellême, un
. Sros banc oolithique de 4 mètres environ de hau-
teur, presque sans fossiles, exploité comme pierre
de taille de médiocre qualité. Mais c'est là un fait
_ anormal et, en s’avançant vers l'Est, on voit ce banc
disparaître ou se réduire à quelques centimètres
d'épaisseur seulement (Bois-Fézédin).
Quel que soit le facies de la roche, voici les fossiles
Qui la caractérisent : Ammonites (Sp. indéterminé),
Diceras minor (Desh.), Nérinées (plusieurs moules
. l'empreintes indéterminés), Cardium septiferum,
Aslartes (moules indéterm.), Clypeus?, Hemicidaris
Crenularis (Agas.), Hemicidaris stramonium (Cot-
leau), Pseudodiadema Orbignyi (Cotteau), À crosa-
la decorata (Wright.).
Coupe prise près de Bellême, montrant la succession
des assises Coralliennes (Voir pl. IV).
Kimméridgien.
À vs Kimméridgien ne présente dans le Perche que
*S premiers dépôts. c'est-à-dire les calcaires à
se 208 —
Astartes. On n’y rencontre pas le Ptérocérien nile …
Virgulien qui en forment les parties plus élevées.
L’Astartien paraît en stratification concordante
sur le calcaire à dicérates, cependant on remarque,
sur plusieurs points, que la surface supérieure de |
cette dernière assise est durcie et corrodée, d'où on
doit présumer qu'un certain laps de temps sesl
écoulé entre la formation de ces deux dépôts.
Le sous-élage dont il s’agit est constitué, d'une
manière générale, par des calcaires lithographiques,
gris bleuâtre, à cassure conchoïde, alternant avec
des bancs de calcaire marneux, des couches de
marnes blanchâtres et de sable fin, parfois un peu
micacé, On y rencontre assez fréquemment de gros
bancs de calcaire compact, bleuâtre, très dur, for-
mant une véritable lumachelle d'Ostrea Bruntrutana
et autres petites huîtres. Quelquefois aussi les sables,
agrégés par un ciment siliceux, ont donné naissance
à des grès fins et lustrés dont on a fait usage pour
le pavage des rues. "3
Les fossiles de cet horizon sont: Nautilus giga,
teus (d'Orb.) et becs de Nautiles, Merinea GOSE
(Ræm.), Natica turbiniformis (Ræm.), Pholadomy®
Protei (Defr.), Ceromya excentrica (Agas.): Astarte ©
minima (Sow.), Trigonia Bronni (Agas.), Trigonia te 4
sp. ind., Mytitus subpectinatus (d'Orb.), Mytilus Je
rensis (Merian.), Pinna Saussuri (d'Orb.), Ostree e
deltoidea (Sow.), Ostrea solitaria (Sow.), Ostrea brule
trutana (Thurm.), Rhynchonella inconstans (d'Orb-). à
Rhynch. subsella (XOrb.), Equisetum Guillieri (Grié)
La coupe de la carrière de la rue de Nogent, que
je donne ci-dessous, fera voir la composition de
DIAGRAMME
PE 4
montrant les
s
[gé.
Tertre-Lorilliëre
L.0.0015 pour 1Kil°
Je Rouxa
H.0.0005 pour 1 Mët*
CR
sur le Chernin Vicinal d Uri
CHELLES |
Coral -rag a Astarte Hysa et trigorues
rgiles bleues à Perna-mytéloides
| | Fémie argileux à 4m perarmalus
h Sables rousoûtres du Calcareous-grit
6
Callorien dupérieur à. Am. coronalus
1
D —
notre astarlien et ses rapports avec l'étage sous-
jacent.
Coupe de la carrière de la rue de Nogent, à Bellème.
Kimméridgien.
Terre végétale.
Icaire he bleuâtre formant lüumachelles par
pla
Marne grisâtr OS TN PA UE PE
Sable qe Rene brunâtre 46,
Sa ble
RER CPS QT ET TE UT Re CRI RNCS Lait
arte minima et pernes. . . . : . . . . . ;
Marne grisâtre avec Nate ca turbiniformis. . . . .
Sable trè pe unâtre, un peu argileux et mou-
cheté de se
Calcaire PA mpact à Natica turbiniformis .
Marne mea et ca masse _. ses Rae Mile
Gros c de calcaire compact, bleuâtre, avec
pra Fibpsctindiee penis Ra par
GO LE ni TA LOU OAI HU SRE
PRO PIRAITS. 0
Caire marneux grisâtre, Me a (Astarte
minima et Ostrea Bruntrutana) . . . . . . ..
Sable argileux roussâtre, fin. . . . . . . + . ..
| Argile brunâtre sableuse avec petites huîtres.
| Argile pre avec nombreuses Ostrea Brus-
ét
in
Calcaire subcompact, gris bleuâtre, très fossili-
ère . ù 6 ue 8 5e SR Te NS TRUE RO ET Le
Sable fin jaunâtre HU Min MU M ten “a
nc de ee calcaire brunûtre. “haie
Mince couche de sable,un peu argileux, de 0.
Calcaire subcom mpac 2. trad Nautilus giganteus et
Mytilus subpectinatus. . , . . . . . . . + . .
AC 'blachide, L, 4. oo
Veine d'argile sableu dan Pia ei
| Calcaire Du tune “peine
: Marne blanc hâtre com pacte, très fossilifère ee
tica + Mytilus Jurensis et Terebra
Mis subasllei: an 4 Lu ss
Calcaire compac bleuâtre, avec traces ferrugi-
es, à Ustrea __—— Natica turbinifor-
mis, Ostrea solilaria, etc. . . . . . . + + +.
FR 858
.
C0ce Sscece © coco
RSsE S2S%
SOSO©o©
— 210 —
{ Calcaire oolithique avec très rares dicerates. . . 3.80
Calcaire oolithique avec nombreuses dicerates
(Diceras minor) et nérinées. . . . . . . . . .
_ Corallien
Lorsque le calcaire à Astartes est recouvert par la
glauconie, on trouve, à sa partie supérieure, une
petite couche de 010 à 040 d'épaisseur de silex …
brisés, de calcaires siliceux én fragments ou de grès
ferrugineux dont les arêtes sont arrondies et qui
semblent avoir été roulés. Cette petite couche est
_ {rès constante à ce niveau; on la retrouve dans les
environs de Mortagne (Villiers), de Nocé (Mi de
Blanchard) et de Nogent-le-Rotrou (Souancé). Vrai-
. semblablement elle a dû se former dans les siècles
pendant lesquels le Kimméridgien est resté émergé
dans cette région. On n'y trouve malheureusement
aucun fossile qui puisse éclairer la question.
SYSTÈME CRÉTACÉ.
Dans Ja communication que j'ai eu l’honneur de
faire à la Société Linnéenne, lors de son excursion
de 1885, à Vimoutiers, sur les terrains sédimentaires
représentés dans l'Est du département de l'Orne A}.
j'ai donné les renseignements les plus circonstanciés
sur la composition du terrain crétacé dans l'arron-
dissement de Mortagne et sur les fossiles qu'on Y
rencontre. ' Ne
D'un autre côté, les profils géologiques que 1
(4) Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, 3° série
* volume, année 1885.
. ant ne desassises Cénomaniennes
dans le Perche +5
Coupe prise près de Bellême
Montrant la succession des assises Cora/liennes
+
L.0.0125 pour100 mêt® pare
ECHELLES {
H.0.0005 pour 1 mètre “+
%
de 4 0 à 50m
ance *
1
'
k l
i
'
|
1
LL
sS"
»
Ru
D D - 5
! : à es LE +. FT, Er
ion | RE
on ! ut +1 : .
Fi , 1! ! 4:46 1 ; 3 à
” pe] ! ; t FA l Rot-dt 13
nn. D | 64 ét s |
° + 24e, + dede ——
++ e C1 . 1 sg LI E Déerus
Es S at 3È on KE RER à À se (Kinmécidgten)
2 4 : 1 11 ! Eee € à ! : ?
| Mibedu :! de Là -Ilep ! (rt Coral. ray
ë Chdlcoire à astartes (Aëmimeridgten)
È #4 Calcaire à dicerates el nérinées
— 211 —
publiés dans les Bulletins de la Société géologique
de Normandie (années 1883 à 1886), montrent très
clairement les relations des assises crétactes dans
celle région. Je ne reviendrai donc pas sur ces dé-
tails qui m’entraîneraient à des redites inutiles. Je
me conlenterai de rappeler que les étages crétacés
inférieurs ( Néocomien-Aptien et Albien ) n'existent
pas dans le Perche et que les couches puissantes du
CÉNOMANIEN s'y rencontrent seules.
Elles reposent normalement sur un banc de silex
roulés ou sur un conglomérat ferrugineux, à élé-
ments médiocres, usés et arrondis par le transport,
de 0®40 à 0"45 d'épaisseur. Mais ces couches S'ap-
puient également sur des terrains d'âges bien
différents. Tantôt, en effet, elles s'étendent sur le
Corallien (Zgé), tantôt sur le calcareous-grit (Bazo-
_Ches-sur-Hoëne) ou même sur l'Oxfordien moyen
(La Perrière, Blèves, St-Quentin de Blavou), tantôt
enfin, sur les différents membres de l'étage Callovien
(La Hutte, Montigny (Sarthe).
Mon honorable et savant ami, M. Letellier père,
signale même la présence à Radon et St-Nicolas,
près d'Alençon, de deux petits lambeaux crétacés
laissés comme témoins à la lisière des schistes am-
Péliteux (1), à une altitude de 180 mètres.
La plupart des géologues désignent sous le nom
de « CraIE px ROUE » toute la masse crayeuse com-
prise entre la glauconie à Ostrea vesiculosa et les
Sables du Perche.
Dans nos contrées, la nature minéralogique de la
(
—
Carte géologique des deux cantons d'Alençon.
= 212 —
roche et ses caractères paléontologiques surtout, ne
permettent pas d'admettre cette classification qui
n’est pas rationnelle. La craie glauconieuse verdâtre
ou jaunâtre à nombreux points de glauconie d'un
vert foncé, y prend un si grand développement et
s'y montre avec des fossiles si particuliers, qu'on
est forcé de la séparer de la « craie de Rouen » pro-
prement dite.
Cette craie glauconieuse, bien développée au
champ de foire de Bellème, atteint en effet sur cë
point et dans tout l’arrondissement, une puissance
de 15 à 25 mètres et plusieurs des fossiles qu'elle
recèle ne sortent pas de ses couches. L'Ammonites
Mantelli, le Turrilites tuberculatus, le Cardium hil-
lanum et Moutonianum, l'Ostrea haliotidea et
l'Epiaster distinctus, par exemple, sont cantonnés à
ce niveau et ne s'élèvent jamais jusque dans la craie
à Ammonites Rhotomagensis et à Scaphiles æquar
lis. Us deviennent, dès lors, absolument caractéris-
tiques de cet horizon géologique.
D'un autre côté, la craie de Rouen possède des
fossiles qui lui sont propres et qui la font partout
aisément reconnaître.
Je propose done, pour ces motifs, de subdiviser
l'étage Cénomanien comme l'indique la coupe théo-
rique de la pl. IV.
En général, la glauconie n'atteint qu'une faible
épaisseur (4 à 5 mètres), mais en certains lieux elle
se développe davantage.
Celle de la craie glauconieuse varie entr
mètres.
La puissance de la craie blanche à A”.
e 15 et 25
Rhotoma-
= HS à
gensis est de 25 à 30 mètres et celle des sables céno-
maniens supérieurs de 40 à 50 mètres.
Dans les flancs escarpés du coteau qui supporte
l'église de La Perrière, on pouvait facilement voir,
il y à quelques années encore, les rapports qui exis-
tent entre ces différentes assises. Aujourd'hui, la
Négétation a envahi les talus. alors fraîchement
taillés, et les carrières en exploitation sont comblées.
Néanmoins la Société a pu y reconnaître les divi-
sions dont je préconise l'adoption.
La glauconie se différencie toujours très bien de
la craie glauconieuse par sa couleur vert foncé et
cette dernière par sa teinte verdätre ou jaunâtre pi-
quée de nombreux points glauconieux et par ses
fossiles particuliers.
Quant à la craie de Rouen, proprement dite, elle
est sur tous les points reconnaissable à ses caractères
Minéralogiques el aux silex grisâtres qu'elle ren-
ferme. Ses fossiles sont d’ailleurs des plus caracté-
ristiques : Vautitus triangularis et Largilliertianus
(d'Orb.), Ammonites Rhotomagensis (Lamk.). Sea-
Phites æqualis et obliquus (Sow.), Eurrilites costatus
(Lamk.), Cyprina Ligeriensis (d'Orb.), Corbis rotun-
data (d'Orb.), Pinna Galliennei (d'Orb.), Rhyncho-
nella alata (Lamk.), Terebratula lima (Defr.) et
lacrymosa (d'Orb.), Glyphocyphus radiatus (Desor.),
Coltaldia Benettiæ (Cotteau), Peltastes acanthoïdes
(Agas.), Catopyqus carinatus (Agas.), Holaster sub-
Jlobosus (Agas.), Hemiaster similis (d'Orb.), ete...
I à existé près de l'église de La Perrière une
“arrière où on pouvait étudier le passage de la craie
: AUX sables Cénomaniens. Voici la coupe que j'y ai
— 214 —
relevée dans une de mes excursions. La craie de
Rouen, d'abord blanche et assez compacte dans le
cœur de la roche, devient de plus en plus marneuse à
la partie supérieure, puis se mélange avec des sables
roussâtres sur 1 mètre environ d'épaisseur. Ensuite
la couche devient absolument sableuse et de gros
blocs de grès grossiers très ferrugineux, formés de
grains de sable agglutinés, s'y montrent de place en
place. Enfin les sables à grains siliceux, de la nature
de ceux que la Société a examinés dans une carrière
voisine du château de Montimer, prennent un grand
développement et constituent toute la partie supé-
rieure du coteau. Les grisons apparaissent encore
au milieu d'eux, mais en bancs. ou plutôt en plaques
ou coulées irrégulières et interrompues.
Presque toujours les sables cénomaniens sont re-
couverts, dans le Perche, par l'argile à silex en place.
voire même par l'argile à silex remanié. Mais quan
la série est complète, comme à Margon, près de No-
gent-le-Rotrou et à Longny, la craie turonienne à
Inoceramus labiatus et à Rhynchonella Cuvieri re-
couvre les sables qui deviennent grossiers à leur
ligne de contact et renferment d'assez nombreuses
coquilles d'huîtres (Ostrea columba, Ostrea carinata)
et des moules de trigonies.
Les grisons sont fort irrégulièrement répartis dans
les sables. Ils sont abondants dans certaines localités
etassez rares en d'autres endroits; on ne saurail
‘donc se baser sur eux pour établir des lignes de re-
pères ou des divisions dans les masses sableuses-
RÉSUMÉ. — Il résulle de ce qui précède, que l'étude
— 215 —
des terrains des environs de Bellême et de Mamers
est fort intéressante pour le géologue; que huit
étages jurassiques et un étage crétacé, se subdivi-
sant en vingt assises, y sont nettement représentés
et rigoureusement caractérisés par des séries bien
déterminées de fossiles, savoir :
à 1 A Assise à Terebratula perovalis.
2. Assise à Ammonites Parkinsoni.
1. Calcaire sublithographique.
2. Oolithe miliaire ou oolithe de Mamers.
Bradford-Clay.
. Assise à Am. Macrocephalüs.
Assise à Am. Madiolaris.
Assise ferrugineuse à 4m. coronatus.
1. Assise à Am. athleta.
2. Assise ;à Am. perarmatus.
3. Assise à Perna sé ets
4. Calcareous-grit.
|
2
3
4,
|
Étage Bajocien
Étage Bathonien
Étage Callovien
Œ 19 = wo
Étage Oxfordien
SYSTÈME JURASSIQUE
1. Assise à Astarte Nysa.
. Assise à grosses oolithes et pisolithes.
. Assise à dicerates.
Étage Corallien
|
rte
(Étage Kimméridgien} Assise à Astarte minima.
/ A. Glauconie à Ostrea vesiculosa.
Étage Céno | 9. Craie glauconieuse à 4m. Mantelli.
_.— | 3. Craie tuffeau à Am. Rhotomagensis.
4. Sables du Perche.
Étage Suessonien } 1. Argile à silex de la craie.
Cu. 2 Re.
ÉOCGÈNE SYSTÈME CRÉTACÉ
En comparant les listes de fossiles afférentes à
chacune de ces assises. il sera facile de reconnaître
les espèces qui les caractérisent rigoureusement de
celles qui passent indifféremment d'une couche à
l'autre.
Les recherches auxquelles je me suis livré m'ont
permis de mettre en relief des faits stratigraphiques
dignes d'attention. Ce sont des discordances de
stratification accusées, soit par des inclinaisons dif-
férentes de deux couches en rapport, soit par des
surfaces d'usure annonçant un arrêt dans la sédi-
mentation, soit, enfin. par la disparition graduelle
d'une assise qui se trouve débordée par celle qui la
surmonte. On trouve de ces discordances :
. 4° Entre l’oolithe inférieure à Zerebratula pero-
valis et l'oolithe inférieure à Am. Parkinsont.
(Discordance légère et peut-être locale).
2 Entre l'assise à Am. Parkinsoni et le calcaire
sublithographique.
Hiatus causé par l'absence de Fuller's earth).
3 Entre le calcaire sublithographique et l'oolithe
miliaire.
(Manque de liaison entre ces deuæ assises).
4° Entre l'oolithe miliaire et le Bradford- Clay.
(Discordance certaine indiquée par une surface usée et cri-
blée de trous de lithophages).
5 Entre le Bradford-Clay et le Callovien.
(Discordance profonde et générale accusée pour une surface
d'usure et une différence d'inclinaison entre les couches en
contact),
6° Entre le Corallien et le Kimméridgien. .
(Discordance rendue apparente par une surface durcie trouée
par les pholades). à
7 Entre le Cénomanien et les autres étages ju-
rassiques.
3 (Discordance profonde et générale s’accusant partout de la
_ manière la plus évidente).
_ En rédigeant ces notes, j'ai eu pour but de mon-
rer à mes collègues de la Société Linnéenne et de
la Société Géologique de Normandie, l'allure géné-
É rale de nos terrains et les caractères pétrographiques
._ l paléontologiques qu'ils présentent dans ce petit
_ Coin de la Normandie qu'on appelle le Perche-Or-
_ hais,
Je me suis efforcé, en outre, de rechercher des
_ Coupes bien nettes et facilement accessibles, afin de
Permettre aux jeunes savants de notre belle Faculté
Normande de venir appliquer, dans nos régions, les
8rands principes d'analyse et de synthèse qu'ils
iennent de maîtres éminents, tels que MM. Morière
et Deslongchamps, si justement renommés par
_ leur haute science et leur incomparable bienveil-
lance. Ne.
Je m'estimerai bien heureux si j'ai pu atteindre
6e double résultat.
Il
COUP D'ŒIL RETROSPECTIF SUR BELLÈME
Au commencement de ce mémoire, j'ai laissé en-
revoir le rôle important que l'antique capitale du
erche à joué au moyen âge. Nul doute que les
Membres de la Société Linnéenne qui ont assisté à
— 218 —
l’excursion de Bellême n’éprouvent une véritable
satisfaction à connaître les principaux évènements
dont la ville qu'ils ont visitée avec intérêt a élé le
théâtre aux siècles passés, ainsi que la succession
de ses seigneurs. Aussi, pour leur complaire, ai-je
eu la pensée de réunir ici quelques données histo-
riques, puisées aux meilleures sources (Bry de La
Clergerie, l'abbé Fret, de La Sicotière et Poulet-Ma-
lassis, A. Gouverneur, Renaudin, ete.).
L'origine de Bellême, en latin Belisma, Belismum,
Bellissimum. Urbs Bellismensis se perd dans la nuit
des temps. On ne possède sur cette ville aucun do-
cument certain jusqu'au X° siècle et c’est seulement
vers 940 que son nom apparaît pour la première
fois dans l'histoire.
944-980. — A cette époque, Yves-de-Creil, dont
l'origine est inconnue, en était le possesseur: C'est
ce seigneur qui fonda dans « l'enceinte de son chà-
teau » l’église de St-Santin, encore existante aujour-
d'hui, ce qui semble indiquer que les premières
constructions du fort de Bellême ne furent pas tout
d'abord placées sur la hauteur où s’éleva, plus tard,
le majestueux donjon des Talvas. Selon toute vralr
semblance, elles durent occuper le sommet du petit
mamelon de St-Santin.
980-1033. — Yves eut pour successeur Guil-
laume I, son fils aîné, dit Talvas, à cause d'une
espèce de bouclier, de ce nom, dont il était l'inven-
teur. Ce fut un bon général et un brav
mais d’un caractère remuant et d'une ambiti
mesurée; aussi la guerre ravagea-t-elle Ses
ë soldat, Î
9
PR RUE: Eire à
— 219 —
maines. 11 mourut de douleur en apprenant la
défaite de ses fils à Blavon. Ce seigneur jouissait
d'un grand crédit auprès du roi Robert, fils de Hu-
gues-Capet. Il fit construire le château de Domfront,
et. pour racheter ses fautes, fonda la riche abbaye
de Lonlay (1020) et fit bâtir l’église de St-Léonard
(depuis longtemps détruite), dans son château de
ellème.
Son tombeau se voit encore dans l’église de Notre-
Dame-sous-l'Eau, à Domfront.
1033-1034. — Robert I‘, troisième fils de Guil-
laume, devint possesseur des seigneuries de Bel-
lème, d'Alençon, de Domfront et autres lieux. Il fut
assassiné dans la prison du château de Ballon, par
les fils d'un comte du Maine qu'il avait odieusement
traité,
1034-1052. — Après le meurtre de Robert, Guil-
laume II, son frère, quatrième fils de Guillaume I‘,
prit possession de ses seigneuries à défaut d'héri-
* tier direct. Ce seigneur, plus connu sous le nom de
Talvas-le-Cruel, à cause des actions honteuses et
criminelles dont il souilla sa vie, ne démentit en
rien le sang qui coulait dans ses veines, car il sur-
Passa de beaucoup en cruauté la scélératesse de son
père et de ses frères. Harcelé de tous côtés par ses
voisins, odieux à ses vassaux et même à son propre
fils, il traîna pendant quelque temps une vie errante
et malheureuse. 11 finit par se réfugier auprès du
vicomte d'Hyesme, sire de Montgommery, à qui il
donna en mariage sa fille Mabile-de-Bellème, pour
. léCOnnaître l'hospitalité qu'il en avait reçue.
au
AA Sr PS : |
LE RE
1052. — Arnault, fils du précédent, lui succéda,
mais il fut promptement dépossédé de ses domaines
par les Giroye, seigneurs de Courcerault, qui avaient
voué aux Talvas une haine implacable.
1052-1070. - Après la mort d'Arnoalt, décédé
sans postérité, la seigneurie de Bellême échut, par
droit d'héritage, à Yves II, évêque de Séez, cin-
quième et dernier fils de Guillaume I". Quoique
descendant de l'horrible famille des Talvas, les his-
toriens du temps font de ce prélat les plus grands
éloges. C’est lui qui jeta les fondements de la cathé-
drale de Séez (1053) et qui fit construire l’église et le
prieuré de Sainte-Gauburge, près de Saint-Cyr-la-
Rosière (reconstruit aux XIV° et XV° siècles).
1070-1082. — La mort d'Arnoult rendit Mabile-
de-Bellême, fille de Guillaume Talvas Il, seule
héritière des grands biens de la famille qu'elle
apporta en mariage à Robert de Montgommery.
Malgré les brillantes qualités de son esprit. les
écrivains s'accordent pour faire de cette femme le
plus hideux portrait. Les vices odieux qu'on lui re-
proche, son avarice, sa cruauté, ses meurtres, en
font une des plus exécrables femmes dont l'histoire
fasse mention. Elle était le fléau de toutes les con-
trées où elle étendait sa domination et aucunê
classe de la société ne pouvait. se soustraire à Sa
sanglante tyrannie.
Elle mourut assassinée dans son lit, au château
de Bures-sur-Dives, près de Caen (2 décembre
082).
La nouvelle de sa mort causa une joie indicible
‘
à
É.
É
3
L
;
— 221 —
aux habitants de ses domaines qui l'accueillirent
comme un bienfait du ciel.
Roger de Montgommery et Mabile jouissaient d’un
immense crédit à la cour de Guillaume le Conqué-
rant. Ce prince les chargea de veiller à la défense
des frontières de la Normandie, du côté du Maine et
de l’Anjou, et leur fidélité à remplir cette mission
les exposa souvent au ressentiment du roi de France.
1083-1112. — Robert II, de Bellême, fruit de
l'union de Roger de Montgommery et de Mabile de
Bellême, fut investi de la seigneurie de Bellême,
l'année qui suivit la mort de sa mère. Ji fit ses pre-
mières armes sous Guillaume le Conquérant, daus la
guerre qu’il eut à soutenir contre le comte d'Anjou.
Robert, le grand homme de la maison des Talvas,
élait d'une taille colossale et d’une force prodi-
gieuse, d'une bravoure à toute épreuve, d'un esprit
pénétrant et très versé dans la connaissance des af-
faires. 11 fut le plus habile ingénieur de son temps
dans l’art de construire les forteresses. Mais, digne
fils de Mabile de Bellême, il ternit toutes ses belles
Qualités par les plus exécrables penchants. D'une
(ruauté et d’une férocité excessives, il semblait
éprouver une sorte de volupté à faire périr les
hommes et même les enfants, par mille tourments
divers. Pour la faute la plus légère, il faisait enfon-
‘er Un pieu dans le corps de ses victimes ou bien les
“USpendait par les pouces en chargeant leurs épaules
de lourdes pierres. Il se plaisait surtout à les accro-
Cher lui-même par certaines parties du corps « /esti-
Culis appendebat Proprià manu » pour repaître ses
Yeux du spectacle de leur horrible agonie.
= HR
Et dire que plus de six siècles s'écouleront encore
avant que nos malheureux aïeux puissent secouer
ce joug affreux et conquérir leur indépendance en
renversant le dernier rempart de leur oppression el
de leur servitude !
La tyrannie et les atrocités de ce monstre lui va-
lurent le surnom de Aobert-le-Diable, comme au
père du conquérant.
Il voulut se révolter contre son suzerain, Guil-
laume le Bâtard, mais la lutte était trop inégale et
il succomba. Ce ne fut qu'après la mort du duc de
Normandie qu'il put reconquérir ses domaines.
En 4112, malgré une intrépide défense de la place,
Bellême fut pris par Henri Ir, roi d'Angleterre. Le
vainqueur de Robert-Talvas en fit don à Robert HE,
comte de Mortagne, qui prit alors le titre de comte
du Perche: Comes Perticensis el dominus Bellis-
mensis.
Jamais, depuis, la postérité des Talvas ne devint
maitresse de Bellème ni de son territoire.
Les comtes de Mortagne à leur tour disparurent
et firent place à de nouveaux maîtres.
1112-1226, — Guillaume, évêque de Chälons, der
nier comie du Perche, mourut en lan 7
Louis VIII s'empara alors de la ville de Bellème et
de la plus grande partie du comté.
* 1226-1229. — Il en confia la garde à Pierre Mau-
clerc, comte de Bretagne, qui, peu de temp$ après.
rons contré
entra dans la ligue formée par les ba
Saint Louis et la Régente. |
1229-1268. — Le roi et la reine mère, planche de 4
— 223 —
Castille. vinrent assiéger Bellême, et, après de grands
efforts, devinrent maîtres de la place (un petit mo-
| nument, désigné sous le nom de Croix feue Reine,
_ rappelle ce fait historique).
En 1268, Saint Louis la céda avec le comté, à son
cinquième fils, Pierre de France, chef de la
maison royale d'Alençon.
De ce moment le Perche perd son autonomie et
son histoire se lie intimement à celle du comté d’A-
_ lençon, érigé plus tard en duché.
ÉPHÉMÉRIDES BELLÉMOISES.
1112. — Premier siège de Bellème par Henri I‘,
roi d'Angleterre. Robert II, de Bellôme, est vaincu
et dépossédé de ses domaines.
1252. — Deuxième siège par la reine Blanche de
Castille, mère de Saint Louis, qui enleva Bellème
aux Ligueurs,
H2. — Troisième siège, prise de Bellême par les
alliés de la maison de Bourgogne. La place serrée de
toutes parts et sans espoir de secours se rendit en
Stipulant la condition qu'elle demeurerait au pou-
. Voir du roi de France, mais elle fut trahie par le
Vainqueur,
1417. — Quatrième siège par Henri V, roi d'An-
_ Sleterre, secondé par l'infâme duc de Bourgogne.
Bellême tombe au pouvoir des Anglais. Le comte
Warwick le reçut du roi et un sire d'Orglandes fut
_Barde des sceaux du maître anglais.
_ 1#49. — Cinquième siège par le duc Jean IE, qui
— 1204 —
enlève Bellème aux Anglais, après trente années de
la plus dure et de la plus humiliante servitude.
1562-1572. — Bellême fut le théâtre de scènes À
sanglantes de la part des Huguenots.
1590. — Sixième siège. La grande majorité de la
noblesse du Perche, hostile à la Ligue, s'empare de
cette place sous la conduite de Pierre de Fontenay.
sire de La Reynière; la ville rentra au pouvoir |
d'Henri IV.
1614-1649-1651 et 1789. — Tenue des États géné- .
raux à Bellême.
1792. — Sous la Terreur, de graves désordres eu-
rent lieu dans cette ville. Un prêtre non assermenté
y fut assassiné et sa tête promenée iriomphalement
au milieu de la ville (19 août).
1800. — Prise de Bellême par les chouans (19 jan-
vier).
Enfin en 1870, l’année à jamais néfaste. un COrpS
d'armée prussien fort de vingt mille hommes en-
vahit Bellême, sous les ordres du général Treskow,
malgré une vigoureuse résistance que firent, pen”
dant trois heures, quelques soldats de marine aux-
ETS LP RIT Tee Es le
|
À
Ë
1
|
î
quels s'étaient joints des zouaves pontificaux: Get :
arrêt de l'armée envahissante fut le salut de dt.
mille malheureux soldats et mobiles réfugiés dans 1
celle ville après le combat de La Fourche. On put
profiler de ce délai pour les faire évacuer rapide”
ment sur Alençon (22 novembre). Ici, comme partout (
ailleurs, la conduite des Allemands fut odieuse
Ds se livrèrent à toutes sortes de violences et de dé-
prédations envers les habitants et les propriétés.
pe an ee
Tels sont les principaux évènements dont Bellême
et le Perche ont été le théâtre et que les écrivains
locaux ont consignés dans leurs chroniques.
Depuis longtemps, la ville de Bellème est déchue
de son ancienne importance et il ne lui reste plus
que le reflet de ses gloires passées. De cette place,
qui fut au moyen âge une des plus fortes de l'Eu-
rope, on ne retrouve plus d'autres vestiges que
quelques pans de murailles et il faut recourir aux
auteurs des siècles écoulés pour reconstituer, par la
pensée, la formidable demeure des Talvas. Voici la
description que nous en a laissée Bry de La Cler-
serie, en 1620 : « La ville de Bellôme est composée
‘ d'un grand chastean fort ancien, dans lequel il y a
“ un donjon qui a esté autrefois une grande forte-
‘“ résse, basti sur un petit mont en forme de pavil-
« lon, garni de quatre tours de chaque côté...,dans
« lequel chasteau encore, est l'église Sainet-Léo-
“ nard..., la maison du gouverneur et les prisons
“ royales. Il est revêtu d'un côté, vers le midi, de
“ Srands fossés relevés fort haut. »
Les fossés, dont parle l’auteur précité, furent
comblés, plantés d'ormeaux et convertis en prome-
hades publiques. Le vieux donjon fut démoli en 1780
el on en utilisa les matériaux pour réparer les pri-
Sons et construire la salle d'audience du baillage des
“aux el forêts. Ce qui restait de l'antique forteresse
lt entièrement rasé en 1824. La halle actuelle
ocCupe, à très peu près. l'emplacement du donjon.
On voit encore une ancienne porte ogivale, flan-
quée de deux tours rondes en grande partie engagées
dans les maisons voisines. Cette porte paraît dater
15
de la fin du XIVe siècle ou du commencement
du XV*. Les rainures de la herse sont encore
apparentes.
La chapelle de Saint-Santin, pittoresquement as-
sise sur un mamelon à pentes déclives, ne semble
pas être contemporaine d'Yves de Bellème (X° et X[°
siècles). Elle a dû subir, dans sa longue existence, de
profondes modifications qui ont effacé les caractères
du style primitif. Il ne reste plus de traces de l'é-
glise de St-Léonard, édifiée par Guillaume [*, el
citée par Bry de La Clergerie comme la plus belle
basilique du Perche. Voici la description qu'en
donne cet auteur en 1620 : « Le bastiment de cette
« église fut somptueux et très beau, et il est jusqu'à
« présent demeuré entier, quant au vaisseau d'icelle
« église, on y voit encore une voulte de la plus belle
« et ingénieuse structure que l’on puisse remar-
« quer ailleurs. » Cette église était située sur la
place dite du château, vers le sud.
Érexpue nu Perou. — Après avoir donné l'histo-
rique de Bellème, qui fut la capitale incontestée du
Perche jusqu'au XII siècle, je voudrais pouvoir
fournir quelques renseignements sur l'étendue du
pays soumis à la domination de ses seigneurs, mais
d’après mon savant ami et excellent collègue,
M. Gouverneur, maire de Nogent-le-Rotrou, les i-
mites de cette ancienne province seraient extrème-
ment confuses. Dans son bel ouvrage intitulé
« Essais historiques sur le Perche », il produit unê
carte qui date de la fin du XVI: siècle ou des ir |
mières années du XVIIe. De ce document il ressor!ti- :
ET COS DURE COOP DNS NE RP EUR. STE
A .
— 227 —
rait que les localités suivantes auraient été situées
sur ses extrêmes frontières, savoir :
Au Nord : Le Mesle-sur-Sarthe, Moulins, Bonmou-
lins, Randonnai et Normandel.
A l'Est : St-Maurice-les-Cherencei, Moussonvilliers,
Longny. Neuilly-sur-Eure, Manou, Laloupe. Cour-
ville et Illiers.
Au Sud : Beaumont-le-Chétif, Authonet Montmirail.
A l'Ouest : La Ferté-Bernard, Bellou-le-Trichard,
St-Cosmes, Mamers, Blèves et Barville.
Mais, je ne saurais trop le répéter, les limites du
Perche sont fort indécises et on ne possède aucunes
données certaines sur ce qu'elles étaient au temps
des Talvas et même aux XII et XIV: siècles.
Je termine cette note en m'excusant de la produire
dans les annales d’une société savante qui ne s’oc-
Cupe que d'histoire naturelle. Mais l'étude de la
hature ne saurait exclure la recherche des événe-
ments qui se sont passés dans les siècles écoulés,
Surtout lorsqu'il s’agit de faire revivre des souvenirs
aussi importants que ceux qui concernent le Perche
el Son antique capitale.
Il m'est doux, d'ailleurs, de rappeler les pages
Slorieuses de l’histoire d'une cité charmante où je
Mai rencontré, depuis quinze années, que d’excel-
lentes sympathies et dans les murs de laquelle je
Mhonore de compter de bons et fidèles amis.
NOTICES
SUR
QUELQUES BOTANISTES ORNAIS
ET
ESSAI SUR LA BIBLIOGRAPHIE BOTANIQUE
DU DÉPARTEMENT DE L'ORNE
Par M. l'abbé A.-L. LETACQ.
MESSIEURS,
Les biographies que j'ai l'honneur de présenter à
la Société Linnéenne sont en général peu connues:
Plusieurs même des hommes intelligents et labo-
rieux dont je vais rappeler ici les travaux sont injus-
tement tombés dans l'oubli. Ils furent, en effet, n0$
devanciers dans l'étude de notre belle flore; ils sont
les auteurs d'importantes découvertes dont nous
jouissons aujourd'hui ; quelques-uns peut-être ont
guidé nos premiers pas, encouragé nos premiers
essais. Si donc nous recueillons le fruit de leurs
labeurs, c’est pour nous un devoir de justice et de
reconnaissance d'en conserver le souvenir.
D'ailleurs, rappeler leurs noms et leurs irav
c’est faire connaître les progrès de la botanique dans
notre pays, car la flore d'une région, même peu
étendue, est toujours le résultat des recherches d'un |
certain nombre d’explorateurs zélés qui viennent
aux,
="
apporter, chacun suivant sa spécialité, leur part de
matériaux à l’œuvre commune.
Pour compléter le tableau de l’histoire du déve-
loppement de nos connaissances botaniques, il
serait nécessaire, je le sais, de parler des travaux
de ceux qui n'ont visité, pour ainsi dire, notre
département qu'en passant, de faire ressortir la part
exacte qui revient à chacun, de rappeler, par
exemple, les herborisations dans votre pays, Mes-
sieurs, de l’un des botanistes les plus éminents
de ce siècle, Auguste de Saint-Hilaire, membre
de l’Institut, qui a découvert, il y a quelques
soixante ans, le Lathyrus salustris aux environs de
llème.
Je ne désespère pas d'entreprendre un jour ce
travail et de fournir ainsi à une plume plus auto-
risée que la mienne les éléments d'une Histoire
tomplète de la Botanique dans l'Orne.
A ces Notices, Messieurs, j'ai voulu joindre un
Essai sur la bibliographie botanique de notre dépar-
tement. Il renferme l'indication de tous les volumes,
brochures, articles intéressants à consulter sur la
0re de ce territoire ou qui ont été composés par
des auteurs originaires de notre pays. On comprend
l'utilité d'une semblable publication : l'historien de
là science doit y puiser ses matériaux et ses pièces
justificatives : elle fait connaître au savant lui-
même les recherches et les travaux de ses devanciers,
ét devient ainsi la base de tout nouvel ouvrage à
Entreprendre.
Je manqguerais à Ja reconnaissance, si je ne remer-
L
— 230 —
ciais publiquement les nombreux correspondants,
dont les bienveillantes communications ont facilité
ma tâche : je citerai surtout M. Léon de La Sicotière,
sénateur, président de la Société historique el
archéologique de l'Orne, M. Louis Duval, archiviste
du département de l'Orne, et mon compatriote, M. le
D' Thomas, bibliothécaire à la Faculté de médecine
de Paris.
DE ROUSSEL.
Henri-François-Anne De Roussel naquit à Saint-
Bômer-les-Forges , le 11 juillet 1748. Son père,
propriétaire aisé et allié aux meilleures familles du
pays, confia son éducation au vicaire de la paroisse,
homme instruit qui, profitant des heureuses dispo-
sitions de son élève, sut tout à la fois lui inspirer
l'amour de la vertu et le mettre en état d'achever
ses humanités à l'Université de Caen, où il fit aussi
son cours de philosophie et reçut le grade de
maître ès-arts en 1767.
Jeune encore lorsqu'il perdit son père, il eût pu
facilement tomber dans des écarts trop ordinaires à
un âge, où il est si dangereux d’être livré à soi-
même: mais, chez lui, la raison avait devancé les
années et il sut trop bien apprécier les conseils du
mentor qui était resté son ami, pour n’en pas faire
la règle invariable de sa conduite.
L'étude était pour lui un besoin ; son espril Me
ditatif et observateur l'entrainait vers les sciences
qui ont pour objet la connaissance de la nature; e
l'une d'elles particulièrement consacrée au soulage- .
ment des maux qui affigent l'humanité fixa aisément 4
*
—.28t —
son choix lorsqu'il fut arrivé au moment d'embrasser
un état (1).
4 Le jeune De Roussel alla donc étudier la méde-
ni. cine à Caen, où de brillants succès vinrent couronner
_ son ardeur incessante pour le travail. Reçu docteur
le 5 août 1771, il se rendit ensuite à Paris pour y
perfectionner son instruction, car, tout en fréquen-
tant les hôpitaux, il suivait assidûment les cours
de physique expérimentale, de chimie et d'histoire
naturelle.
En 1773, il lie au concours, une chaire de mé-
decine à la Faculté de Caen. Il loccupa treize ans.
et fit paraître, durant cette période. un certain nom-
bre de publications médicales, dont je n'ai pas à
_ m'occuper ici.
4 En 1786 il fut nommé professeur de botanique
médicale. Les leçons qu'il fit alors aux élèves furent
imprimées six ans plus tard dans un ouvrage inti-
lulé : Tableau des plantes usuelles rangées par ordre,
Suivant les rapports de leurs principes et de leurs
Propriétés. L'auteur divise les plantes usuelles en
alimenteuses, évacuantes,. altérantes e\ vénéneuses,
d'après la nature des substances qui entrent dans
leur composition. Ces substances diverses produi-
seut des effets différents sur l'économie. suivant le
Principe qui domine dans chacune d'elles ; de là les
1
3
‘1) D' Lange: Notice historique sur De Roussel, lue à la
Séance publique de l'Académie de Caen, le 17 juillet 1812,
in-8e de 24 p. — Une autre Notice biographique sur de Roussel,
TE sui le D* Raisin, a été lue à la Séance publique de la Société
É on Médecine de Caen, le 27 juillet de la même année, in-8° de
FL P. ;
er DNS
subdivisions. par exemple, des plantes alimenteuses
en plantes glutineuses, féculenteuses, oléagineuses,
etc. Chacune de ces subdivisions est alors étudiée et
l'auteur note pour les plantes utiles rangées d'après
cet ordre leurs propriétés spéciales et les maladies
où elles peuvent être d’un utile emploi.
La Flore du Calvados el des terrains adjacents,
composée suivant la méthode de Jussieu, comparée
avec celle de Tournefort et de Linné, par De Roussel,
date de 1795. Il en donna une nouvelle édition très
augmentée en 1806.
Elle s'ouvre par un Dictionnaire des termes em-
ployés en botanique, et qui a pour titre : Anatomie
des végétaux. Les cryptogames sont ensuite l'objet
d'une assez longue étude (p. 12-117), qui débute par
un résumé des caractères principaux de chacune des
seize séries dans lesquelles ces plantes sont distri-
buées. Ces séries forment à leur tour trois classes :
celle des Fongoïdes (Champignons et Lichens), celle
des Hydro-aérées (Algues). celle des Capsulaires
(Muscinées et Filicinées). Les espèces des deux pre-
mières classes sont souvent l'objet d'une courte
description; pour la troisième, l’auteur s'est contenté
de donner la liste des noms spécifiques, après avoir
exposé les caractères des genres. La station de chaque
plante est parfois suivie de l'indication de plusieurs
localités de l'Orne. Ainsi le Marchantia conica esl
signalé sur les canaux de la Forge de Larchamp, le
Polypodium lacerum sous le château de Domfront,
el l’/soetes lacustris dans l'étang de Larchamp-
La partie de la Flore du Calvados relative aux
PR MPuRRIneRe est de beaucoup la plus considérable
:
2e —
tantôt brun clair, tantôt lie de vin, etc. Sa surface
est souvent très visqueuse. “300
Verongia rosea Ch. Barrois (Ann. Sc. Nat. 6° sér
t. IH. 1876). A Luc, cette éponge habite au large.
Elle représente avec Dysidea fragilis le groupe de
éponges purement fibreuses.
Halisarca lobularis ©. Schmidt (Spong. Adria
Meeres, 1862, p. 80.) On la trouve au Quihot en
compagnie d'Halisarca Dujardinii Johston. d
Ascetta coriacea Maeckel, L. €. pl. in. — Tous le
échantillons de cette espèce, provenant tant
Quihot que du large, sont d’un blanc pur ets
rapportent à la forme Auloplegma. 5H
Cetteliste ajoutée à celles que la Société Linnéenne
a déjà publiées, porte à 70 environ le nombre &
espèces déterminées jusqu'à présent de la faune des
Spongiaires de Luc. Ce nombre est relativement
considérable, car la région maritime explorée L
présente que des fonds sans abri lavés par de D
courants et recouverts seulement d'une quinzain
de brasses d’eau en moyenne. 4e
Dans ces conditions défavorables, les espèces 1
sont pas riches en individus, d'où la néces
multiplier les recherches. Il est certain que Je €
logue des Éponges qui vivent dans les eaux de
n'est pas encore complet: outre que plus
espèces recueillies n’y figurent pas, parcé qué,
cause du manque de caractères distinctifs, j
incapable de les déterminer, on peut aussi ‘
sur les hasards de la drague pour Faust
encore. Enfin, pour le compléter, il sera néces
es D
de créer un certain nombre d'espèces dont je
prépare la description.
NOTE
Le dé
| LE TERRAIN DÉVONIEN
DES ENVIRONS DE CARTERET ET DE PORTBAIL
Par M. A. BIGOT.
SL — Scmisres DE CARTERET.
Le cap de Carteret formait pour Dalimier l’extré-
_ Mité d’une bande silurienne limitant dans le Co-
tentin ses deux zônes dévoniennes septentrionale et
occidentale.
Ce cap est formé par des schistes micacés, ordi-
nairement d'un brun violacé, quelquefois vert
Sombre ou gris foncé, contenant tantôt entre leurs
ae A
conservateur de la Bibliothèque d'Alençon, et quel-
ques années après, lors de la création de l'École
centrale de l'Orne, il obtint la chaire d'histoire natu-
relle. Son cours embrassait la minéralogie, la bota-
nique et la zoologie (1). Afin de venir en aide aux
nombreux élèves qui suivaient ses lecons, Renault
élablit un musée d'histoire naturelle et un jardin
botanique, annexes de l'École centrale (2).
On lui doit le premier monument de la botanique
ornaise, une Flore du département de l'Orne, qui
parut en 1804. Voici l'analyse sommaire de cet ou-
rage. L'auteur fait d'abord un court résumé de
l'histoire de la botanique ; puis après quelques no-
tions nécessaires d'anatomie végétale, il passe à
l'étude des familles des genres et des espèces. Il
donne les caractères des familles et des genres,
Mais il se contente de citer le nom des espèces, en
indiquant le plus souvent leurs usages dans la mé-
decine et les arts, et aussi les localités de notre
département où elles se rencontrent :-(Cryptog ;
(1) « J'ai des cahiers dictés par Renault. Son M SAR
, 5 pédantesque et lourd. » L. de La Sicotière, in lit. a
au
rs Voir dans le Bulletin de la Société historique et archéolo-
dique de l'Orne l'intéressant mémoire de M. Louis Duval, inti-
tlé: Les Bibliothèques et les Musées du département de l'Orne
Pendant la Révolution. On y trouve de curieux détails sur le
jardin botanique et sur le musée d'histoire naturelle de l'École
sements furent entièrement négligés et bientôt détruits, par
Suite d’une déplorable incurie administrative.
238 —
Champignons, Algues, Lichens, Hépatiques. Mous
ses, Fougères, p. 1-17 ; Phanérogames, p. 17-fin).
C’est à ce dernier point de vue seulement que la
Flore de l'Orne pourrait aujourd'hui encore pré-
senter quelque intérêt; malheureusement, beau-
coup de ses renseignements ont été reconnus
inexacts, et l'ouvrage de Renault a depuis lors
inspiré peu de confiance aux botanistes qui l'ont
suivi. Citons cependant parmi les bonnes indications
de plantes rares ou peu communes :
Jungermannia (Scapania) undulata (Forêt d'É-
couves ).
Asplenium ceterach (C. officinarum) (Lonray).
Alisma ranunculoïdes (Les Rablais, près Alençon).
Herniaria glabra (Mortagne). |
Gentiana filiformis (Cicendia) (Les Rablais).
Pulmonaria officinalis (Bois de La Trappe).
Eufragia viscosa (Les Rablais).
Utricularia vulgaris (Argentan).
Hydrocotile vulgaris (Les Rablaïs).
Ulitotus officinalis (Gacé).
Aclæa spicata (Bois de La Trappe).
Les localités le plus souvent mentionnées par
Renault sont, après les environs d'Alençon, Car-
rouges, Sées, Gacé, La Trappe, Mortagne et Bellème.
L'auteur a aussi inséré à leur place méthodique les
noms de toutes les plantes cultivées au jardin bolar
nique dont j'ai parlé précédemment.
L'École centrale ayant été supprimée,
devint professeur d'histoire nalurelle à l'École en
Renault
— 239 —
daire d'Alençon, mais celle-ci ayant été elle-même
remplacée par un collège en 1811, il cessa, à partir
de cette époque, d’appartenir à l'enseignement.
Sous l'Empire et la Restauration, Renault fit
_ paraître quelques articles dans le Journal d'Alençon,
notamment sur la découverte de certaines variétés
d'Agates qu’il prétendait avoir faite aux environs de
_ celte ville, et sur des plantes fourragères.
De 1819 à 1821, il publia une sorte de journal ou
… Revue qui avait pour titre : Fewille économique des
| Campagnes de l'Orne, Alençon, in-8° (1).
I mourut à St-Denis-sur-Sarthon, le 23 avril 1835.
DESNOS.
_ Louis Desnos était né à Nouans (Sarthe), le
- 19 mars 1798.
=. Pharmacien de l'École de Paris, où il obtint de
. brillants succès, il fut nommé, aussitôt après avoir
reçu son diplôme, professeur et conservateur au
Jardin botanique d'Angers ; mais, à cause des con-
_ditions qui lui furent faites, il refusa ce poste et
_acheta une pharmacie à Alençon.
Tout en s'occupant avec activité de cette phar-
_ Macie, il ne cessait de s'appliquer à la botanique, à
la Séologie et à la chimie. I] faisait aussi des recher-
_Ches sur l'histoire locale.
_ En 1837, il présenta au Congrès de l'Association
Normande un Catalogue dressé par M. Lelièvre des
Plantes phanérogames observées aux environs
(DM. de La Sicotière en possède la collection complète.
— 240 —
d'Alençon dans un rayon de deux à trois lieues au
plus et considérées comme rares ou peu communes
dans la Flore de Normandie. Les collaborateurs de
M. Lelièvre dans ce travail étaient MM. Desnos,
Labillardière et de Brébisson. Je citerai parmi les
plantes trouvées par M. Desnos : Draba muralis
St-Léonard-des-Bois, Fresnay), Cucubatus baccifer
(St-Rigomer, forêt de Perseigne), Orobus albus (sur
la route de Champfleur, près Alençon, seule localité
normande connue jusqu'à ce jour), Corrigéola litto-
ralis (Les Rablais), Carthamus lanatus (Béton el
Cherisey), Exacum Candollii (Les Rablais), Gratiola
officinalis (St-Léonard), Phalangium ramosum |Per-
seigne), Triglochin palustre (St-Paterne). Gette liste
de plantes, dont plusieurs sont très rares, montre
avec quel soin M. Desnos avait exploré la région
alençonnaise.
M. Desnos était chimiste expert près le tribunal
d'Alençon et membre du jury qui se réunissait en
cette ville pour la réception des pharmaciens de
2° classe.
Il résigna ces fonctions en 1840, lorsqu'il
acquéreur de l'établissement thermal de Bagnoles,
dont il s'occupa très activement pendant quinze ;
années. Entre ses mains, Bagnoles fut rendu proÿ L
père, des augmentations considérables Y furent ©
faites ; on lui doit, entre autres, la construction du
pavillon de Cerny. M. Desnos est l'auteur de plusieurs
Notices sur les eaux minérales de Bagnoles (1):
(1) Cf. Bibliographie de Bagnoles, par MM. Jules appert et le 4
conte de Contades.
devint :
s
sis GE Tab
En quittant cet établissement, M. Desnos vint à
Paris, où il dirigea une pharmacie jusqu’en 1870,
Pendant ses dernières années, il continuait à cul-
liver les sciences et à faire des recherches histo-
riques. Celles qui étaient relatives au Maine et à la
Normandie furent toujours pour lui l'objet d'une
prédilection particulière.
. Ilest mort le 30 juin 1874.
L'homme privé, chez M. Desnos, ne le cédait ni à
l'administrateur, ni au savaut ; il jouissait de l'estime
el de la considération générales. Sincèrement reli-
Sieux, il a laissé dans la mémoire de tous ceux qui
l'ont connu l'inaltérable souvenir de ses vertus.
Son fils, le Dr Desnos, est aujourd'hui une des
célébrilés du corps médical de Paris.
LELIÈVRE.
Lelièvre, inspecteur des postes à Alençon, il y à
50 ans, avait exploré avec soin les environs de cette
ville. Ce botaniste, très apprécié de M. de Brébisson,
est le premier qui nous ait laissé un travail sérieux
Sur la flore alençonnaise. Malheureusement, je n'ai
Pu me procurer jusqu'alors les renseignements né-
“essaires pour écrire sa biographie ; je me conten-
lerai de donner ici, d'après son catalogue inséré
dans l'Annuaire Normand de 1836, la liste de ses
Principales découvertes :
Ranuncutus chœærophyllos (Alençon), Corydalis
bulbosa (Alençon), Althæa hirsuta (Bois Margot),
Lathyrus luberosus (Damigny), Buplevrum tenuissi-
um (Le Cherain), Chondrilla juncea (Sauvigny),
16
nosa (Les Mortiers), Ceterach officinarum (Condé).
— 242 —
Erica ciliaris (Béton), Exacum Candollii (Les Ra-
blais), Æpipactis latifolia (La Ferrière), Luzula
mazima (Noë de Gênes), Eteocharis ovala (Les Ra-
blais), Carex tomentosa (Bois Margot), Atra uligi-
FRANÇOIS-JACQUES HOUTON DE LABILLARDIÈRE.
François-Jacques Houton de Labillardière, né à
Alençon, le 1% avril 1796, oblint au concours de
1813 les premiers prix de chimie et de botanique à
l'École supérieure de pharmacie de Paris. :
« Neveu du célèbre botaniste de même noïm,
membre de l’Institut (1) et compagnon de d'Entre-
carteaux, dans son fameux voyage à la recherche de
Lapeyrouse, Labillardière fut successivement prépa
rateur des cours de Dulong à l'école d'Alfort, de
Thénard au collège de France, et professeur de
chimie à l’école municipale de Rouen: :
« Jin'occupacette chaire que peu d'années.Chimiste
d'une sagacité rare, expérimentateur d'une habileté
hors ligne, dit M. Le Canu, Labillardière était fait
pour parcourir à grands pas la carrière des sciences,
s'il ne l’eut désertée, jeune encore, par
“exclusif du repos ‘des champs et des joies
mille. 11 y avait plaisir à le voir opérer, tant entre
ses doigts agiles les appareils les plus compliqués $
montaient avec une merveilleuse prestesse; les In
(4) Voyez son Éloge historique, par Flourens, lu à la$
publique de YAcadémie des Sciences du 41 septembre
dans le second volume des Éloges historiques de cet auteur
st hf
truments les plus délicats fonctionnaient avee une
rigoureuse précision, tant ses expériences habile-
ment conduites amenaient au moment voulu, les
résultats annoncés (1). »
Le seul travail de botanique publié par Labillar-
dière est un très intéressant Mémoire de physiologie
végétale sur le palmier Nipa, présenté à l’Académie
des Sciences en 1817. Lamarek et Desfontaines en
firent un rapport élogieux à cette Compagnie, qui
lui décerna sa plus haute récompense, l'insertion
dans 16 Recueil des savants étrangers.
Le Mémoire (de Labillardière), disaient-ils, ren-
ferme une description plus exacte et plus complète
(1) Notice sur François-Jacques Houton de Labillardiére, par
R. Le Canu, 4 p. in-42. — Extrait du Journal de Pharmacie et
de Chimie, avril 1867. — On doit à Labillardière, dit M. Le Cénu,
d'importantes recherches sur les combinaisons des gaz hydro-
gènes phosphorés avec le gaz acide hydrioïdique ; sur l'essence
de térébenthine, le camphre artificiel; sur l'identité des acides
Sorbique et malique ; un procédé de dé ination de la richesse
des chlorures d'oxyde ou hypochlorites, au moyen d'un mé-
lange d'iode, d'amidon et de carbonate de soude en dissola-
tion; l'application à la teinture sur étoftes de diverses matières
Il
l'eau oxygénée, due au génie de Thénard, c’est Labillardière
qui le premier constata l’action énergique de ce liquide sur la
fibre musculaire, et il eut peut-être partagé avec Pelletier et
Caventou la gloire de la découverte de la Quinine. si le soin de
Poursuivre des travaux d’un autre genre ne l'eut empêché de
. donner suite à cette observation capitale, faite durant une
leçon au collège de France, à savoir : qu’une dissolution alcoo-
lique de cinchonin de Gomez ramène en bleu le papier de tour-
… Nésol rougi par um acide.
. — 244 —-
ui en avaient été données par Rumphius
et, ce qui est plus important encore,
aître de nouveaux rapports
pa et les Pandanus, et qu’elle
derniers doivent
que celles q
et Thunberg,
c'est qu’elle fait conn
entre les palmiers le Ni
fixe nos idées sur le rang que ces
occuper dans la série des ordres naturels.
Labillardière fut nommé en 1825 membre Corres-
pondant de l'Académie de médecine (section de
pharmacie).
En 1998, il quitta Rouen, où son départ excita les
plus vifs regrets, et vint se retirer dans Sa famille à
Alençon. L'entomologie, la botanique, l'horticulture,
l'occupèrent tour à tour. Je trouve dans le Cata-
loque de M. Lelièvre plusieurs plantes rares l'e-
cueillies par Labillardière. Ce sont : Myosurus
minimus (Butte des Aulnais, avec M. pesnos), Cory-
dalis bulbosa (Alençon, avec M: Lelièvre), Barbared
præcox (avec M: Lelièyre, localité non indiquée),
Exacum Candollit (Les Rablais, avec M: DesnoS);
Villarsia nymphoïdes (St-Léonard, avec M. DesnoS)
Ajuga chamæpytis (Alençon, avee M. Desnos );
Abama ossifraga (Narthecierm) (forêt d'Écouves:
avec M. Desnos), Paris quadrifolia (Les Gâtées).
Labillardière était membre de la Société d'horti-
culture de l'Orne, dont il a plusieurs fois enrichi le
Bulletin d'observations intéressantes.
Il s'éteignit doucement, au milieu des $
26 février 1867.
jens, le
LE Dr LE FORESTIER DU BOISDELAVILLE:
Édouard Le Forestier du Boisdelaville naquit au
POS LE SPORE ET RS “
= ffrue
domaine de Boisdelaville, à Glos-la-Ferrière, le
9 février 1809 (1). Après de brillantes études classi-
ques, il vint à Paris, où il étudia simultanément la
pharmacie et la médecine. Il manifesta bientôt un
vif attrait pour la botanique, et suivit avec non
moins d’exactitude que de succès, les cours de
Mirbel au Jardin des plantes. Son ardeur pour la
science des végétaux l'entraîna à de nombreux
voyages dans les Alpes, les Pyrénées et dans diverses
parties de la France: il parcourut même à pied, en
herborisant, la route de Paris à Montpellier. C'estque,
comme l'a dit Fontenelle, « la botanique n'est pas
« une science sédentaire et paresseuse, qui se puisse
“ acquérir dans le repos et l'ombre d'un cabinet...
« Elle veut que l'on coure les montagnes et les
« forêts, que l’on gravisse contre des rochers escar-
« pés, que l’on s'expose au bord des précipices. ”
Du Boisdelaville avait amassé dans ses nombreuses
explorations une quantité considérable de matériaux,
dont il espérait un jour tirer parti dans un ouvrage
qu'il méditait sur la Flore françeise.
Quelques années après avoir obtenu son di
il vint exercer sa profession, près de son pays natal,
à Laigle, où il succédait au D' Émangeard, devenu
plôme,
(1) Le domaine de Boisdelaville (près Laigle) est situé dans la
région sur laquelle tomba la pluie de pierres du 26 avril 1805.
Au moment où le phénomène se produisit, le père du Docteur
se trouvant hors du logis, fut obligé de se mettre à l'abri sous
a arbre, pour éviter d'être atteint par des fragments d’aéro-
lithe. Sa famille en a conservé quelques-uns de ceux qu'il re-
; ÿ ;
de Laigle, fait mention du hameau de Boisdelaville.
— 216 —
médecin du vice-roi d'Égypte. Son activité, son dé-
vouement pour les malades, sa charité pour les
pauyres étaient au-dessus de tout éloge, et, comme
on l'a dit avec justesse, sa plus grande satisfaction
était de faire du bien.
Cependant les plantes restaient loujours l'étude la
plus constante du D' du Boisdelaville. Lié d'amitié
avec Lubin Thorel, pharmacien, qui lui aussi à sà
place marquée parmi les botanistes ornais. ils her-
borisèrent ensemble aux environs de cette ville et y
firent d'intéressantes découvertes.
Les végélaux exotiques fixèrent aussi l'attention
* de du Boisdelaville; il était en relation avec plu-
sieurs savants étrangers et notamment avec S0n
compatriotele P. Duparquet, missionnaire en Afrique à
et botaniste distingué. :
Mais l'étude à laquelle il s'était voué pendant de
longues années, et qui l’occupa surtout vers la fin
de sa vie, c'était l'étude des champignons. Ce fut |
même pendant sa dernière maladie qu'il écrivit sa
brochure intitulée : Fungiphagie du canton de Laigle
ou usage gastronomique de quelques espèces de
champignons propres à cette localité. 11 Ja publiait
pour vulgariser dans sa région l'usage des espèces
comestible. « Nous avons, dit-il, dans le canton dé
Laigle, une foule d'espèces à la portée de toutes Jes ne
fortunes et dont les personnes riches elles-mêmes
se font à l'occasion un grand régal. Malheureuse
ment la plupart de ces trésors comestibles restent
inusités, parce qu'ils ne sont pas généralement com
nus, et quand ceux qui le sont un peu viennent à
manquer, les amateurs gastronomes subissent unê
NT.
privation. Je les en loue d'autant plus, que parmi
ceux qu'ils ne connaissent pas, s’il y en a de bons et
d'indifférents, il y en a aussi d'extrèmement dange-
reux. C'est pour ce motif que je viens en aide à mes
voisins en leur offrant l'hommage de cet article qui
a pour objet l'indication de quelques espèces de
champignons bons à manger, et auquel pour celte
raison, j'ai cru pouvoir appliquer la néologique dé-
nomination de Fungiphagie du canton de Laigle..…
M'étant occupé, dit-il plus loin, des champignons
qui croissent naturellement aux environs de cette
ville et plus particulièrement de ceux qu'on peut
manger sans danger-et sans avoir besoin de les sou-
mettre préalablement à l’action de l'eau et du vi-
naigre ou de tout autre agent plus ou moins capable
de les priver de leur principe délétère el ne man-
quant pas de les réduire à l’état de fungine insipide
et inodore, de les rendre conséquemment incapables
de remplir le but des amateurs, je crois devoir
m'efforcer de faire connaître aux fungiphages de
notre pays, quelques espèces principales qu'on y
rencontre et que l'on peut distinguer avec autant el
peut-être plus de facilité que celles qu'on y mange
le plus communément. »
Cette brochure qui est malheureusement la seule
publication du D' du Boisdelaville et qui parut quel-
ques mois avant sa mort, contient la description
et la figure de dix espèces de champignons comes-
libles, ce sont : Peziza acetabulum. Helvella mitra,
Clavaria coralloides, Hydnum repandum, Boletus
_edulis, Merulius cantharellus, Agaricus edulis, Aga-
ticus procerus, Morchella semilibera. L'auteur donne
— 048 —
les caractères visibles à l’œil nu et qui peuvent être
facilement reconnus même par les personnes les
plus étrangères à la science, puis il indique les sta-
tions et les localités où ces espèces croissent de pré-
férence. Les figures très exactes ont été dessinées
par Alphonse Lebas.
Le D' du Boiïsdelaville fut ravi dans la force de
l'âge à l'affection de sa famille el de ses nombreux
amis. Il est mort à Laigle, le 26 juillet 1866.
LUBIN-THOREL.
Lubin-Thorel (1), dont je viens de prononcer le
nom, était originaire du Mesle-sur-Sarthe. Il obtint le
grade de pharmacien en 1828, après avoir étudié à
Rouen, puis à Paris. Établi d’abord à Moulins-la-
Marche et quelques années plus tard à Laigle, il con-
sacra les moments libres que lui laissaient ses de-
voirs professionnels à l'étude de ia faune entomo-
logique et de la flore de son pays.
Les seuls renseignements que l'on possédait alors
sur la végétation de cette contrée étaient dus à Re-
nault qui, dans sa Flore de l'Orne, indique unë
dizaine d'espèces recueillies aux environs de Laigle
et dans les bois de la Trappe, parmi lesquelles B7u-
nella grandiflora et Actæa spicata. Lubin-Thorel et
Du Boisdelaville explorèrent ensemble la vallée de là
Rille, les environs de Rugles, de La Ferté-Fresnel,
les forêts de St-Evroult, de Moulins, du Perche el
(1) Lubin (Pierre-Michel) épousa en 1832 Thorel (Marie
Cécile-Rosalie).
=. 019 —
surtout La Trappe, qui, grâce à leurs précieuses dé-
couvertes, est devenue depuis lors une localité clas-
sique dans notre province. C'est là qu'ils trouvèrent
entre autres raretés : Lafhæa squamaria, Chrysos-
plenium alternifolium, Drosera longifolia, Genista
pilosa, Vaccinium vitis-idæa, Mayanthemum bifo-
lium, Malaxis paludosa, Alchemilla vulgaris, Spi-
ranthes œstivalis, Eleocharis ovata. De Brébisson
Consigna ces résultats dans la troisième édition de sa
Flore de Normandie.
Lubin-Thorel s'occupa aussi avec succès d’ento-
mologie. Les coléoptères et les lépidoptères de sa
région furent pour lui l’objet de sérieuses recher-
ches et il en avait formé une belle collection. Il
trouva même près de Laigle une nouvelle espèce de
coléoptère, qui lui fut dédiée.
D'un caractère affable, ce savant naturaliste met-
tait la plus grande complaisance à initier les travail-
leurs à ses observations et à ses découvertes. Tous
Ceux qui l'ont connu, ont apprécié sa simplicité, sa
bienveillance et sa bonté.
Lubin-Thorel est mort le 22 avril 1869, à l’âge de
70 ans, étant né le 4 janvier 1799. Il a légué ses col-
lections à sa famille.
ALPHONSE LEBAS.
Un ami commun de du Boisdelaville et de Lubin-
. Thorel, qui avait aussi étudié la flore de Laigle, Al-
Phonse Lebas est mort quelques années après ce
dernier, en 1873, à l'âge de 44 ans. Fils d’un négo-
tiant de cette ville, qui dirigeait une importante
le concours de ses deux amis un herbier important *
établie là depuis plus de trois siècles et qui av
Je A0
usine métallurgique, Alphonse Lebas avait habité
Rome pendant sa jeunesse et s'était adonné à la pein:
ture. Revenu dans son pays natal, il succéda à son |
père dans la direction de l’usine, mais il montra tou- à
jours beaucoup plus de goût pour les sciences et les ;
beaux-arts que pour l'industrie. Il avait formé avec |
pour sa contrée. Cet herbier est aujourd'huien R
possession de M. l'abbé Bélin, professeur au petit “
séminaire de Séez. ns.
Alphonse Lebas avait été élu conseiller général du
canton de Laigle en 1874. ;
LE Dr BOISDUVAL.
Mon intention n’est pas de parler ici des travaux
entomologiques du D' Boisduval. Ces travaux connus
de tous les naturalistes, et qui ont assigné à leur
auteur une place honorable parmi les illustrations
scientifiques de notre pays, ont été analysés dans
deux Notices publiées, la première, par M. Ch. Ober-
thur, dans les Annales de la Société entomologique
de France (1880) et la seconde par M. Lecœur; dans
le Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie
(4880-1881). Je ne m'occuperai ici ca de ses déeou-
vertes et de ses publications botanique
Jean-Baptiste-Alphonse Déchauffour " poisduval
naquit à Ticheville, le 24 juin 1799, d'une famille
donné à la médecine des praticiens célèbres (D
néè
(1) L'un de ses aïeux, Pierre Déchauffour de Boisduval, T
ns Re
Il fut placé vers l'âge de 15 ans au collège de Vi-
moutiers, dirigé alors par M. l'abbé Oriot, et y fit de
: rapides progrès. Un de ses condisciples, aujourd'hui
u. presque nonagénaire, me parlait dernièrement en-
. core de son ardeur pour l'étude, de sa mémoire pro-
_ digieuse, de son jugement exquis et de sa prédilection
- marquée pour les sciences. C'était aussi, d'après son
. témoignage, un écolier rêveur, à la parole brève,
brusque dans ses allures, mais qui rachetait tout cet
extérieur un peu défavorable par un grand fonds de
. bonté et d’obligeance, qui le faisaient aimer de tous
ses condisciples.
1 Ses études classiques terminées, Boisdu val dirigea
Ses efforts vers la botanique et l'entomologie. Entré
\ d'abord à la pharmacie Mariolle, à Falaise, il con-
_lracla avec les de Brébisson une étroite amitié, en-
tretenue par une communauté d'études scienti-
_ fiques. Puis, aprés avoir passé quelque temps à
Rouen, il vint à Paris, en 1819, pour étudier les
| Sciences naturelles et médicales. Il fut bientôt l'élève
.… @tl'ami des plus célèbres naturalistes de cette époque
Eten particulier de Latreille, qui tenait alors en Eu-
Fr Es
Ce fut vers cette époque qu'il étudia, pendant les
Vacances, la flore de son pays natal. Bien que le
_ Ticheville en 4705 et mort à Rouen en 1772, se fit remarquer par
a courageuse abnégation et son dévouement sans bornes pen-
733. Il est l’auteur de plusieurs dissertations sur les eaux
Tales des environs de Rouen, sur la situation et le climat de
Rouen, Qui sont restées manuscrites dans les archives de l'Aca-
démie de de cette ville, dont il était membre.
251008 ec.
4
D' Boisduval n'ait pas laissé d’herbier, j'ai pu re-
trouver dans une collection, qui date de 1822 (celle
de Ch.-L. Pichonnier (1), un grand nombre de.
plantes récoltées par lui ou d’après ses indications. |
La Flore de Normandie {4° édition) mentionne aussi
plusieurs de ses trouvailles. Citons entre autres et
d'après ces deux documents : Erysimum cheiran-
thoïdes (Vimoutiers), Lathyrus sylvestris (Bosc-Re-
noult), Pyrola minor (Avernes-St-Gourgon), Mono-
tropa hypopithys (Vimoutiers), Gentiana cruciata
(Vimoutiers), Aserum Europœum (Vimoutiers),
Muscari comosum, Ornithogalum sulfureum, Notta
nidus-avis, Orchis militaris, Herminium monorems,
Tulipa sylvestris (Ticheville) L'Ornithopus com.
pressus est aussi indiqué comme recueilli par le
D' Boisduval en Basse-Normandie et l’Astragalus
cicer à Vernon (Eure).
En 1825, Boisduval fit avec Alphonse de Brébisson,
un voyage scientifique dans les Alpes du Dauphiné,
aux Charmettes, à La Grande-Chartreuse. Le résultat
de leurs excursions botaniques fut publié trois ans
plus tard dans une Flore française que notre
compatriote fit paraître sous le titre de Manuel de
Botanique, en 3 vol. in-18 de près de 380 pages
chacun.
Cet ouvrage était destiné aux débutants: Les
sciences naturelles se vulgarisaient de plus en plus .
et on avait besoin d'une flore élémentaire où 10.
(1) Cfr. Note sur l'Herbier de Ch.-L. Pichonnier,
tacq (Bull. de la Soc. scientifique d’Argentan, 1887)-
par AL. Le.
— 253 —
_ puisse trouver la description succincte, mais exacte
_ etprécise de loutes nos plantes françaises.
Telle était l'œuvre de Boisduval. « Ce Manuel,
_ disait-il, conviendra également et à celui qui habite
les bords de la Manche ou de l'Océan, et à celui qui
vit sous le beau ciel de la Provence, de même qu'à
_ celui qui réside en Corse, dans les Pyrénées, les
_ Alpes ou les environs de Paris. La France offrant
. Dour ainsi dire tous les sites, elle doit présenter à
Peu de chose près la végétation de presque toute
. l'Europe ; c’est ce qui nous a engagé dans besucoup
_ de genres à indiquer quelques espèces propres à
4 l'Italie, à la Sicile, à la Suisse, le Portugal, l'Es-
_ Pagne, l'Angleterre, l'Allemagne, etc, afin qu'il
_ Puüisse servir de vade-mecum au botanophile qui
_ Yisitera ces contrées. »
Voici comment Alphonse de Brébisson appréciait
_ Cet ouvrage, dans une lettre qu’il écrivait à l’auteur
à la date du 2 septembre 1828: « Combien je vous
_ “ Témercie, mon cher camarade, de l'envoi de votre
* Manuel, que j'ai parcouru avec bien de l'intérêt ;
_ « l'indication des localités que nous avons pareou-
_* rues ensemble m'a surtout fait grand plaisir en me
‘à rappelant notre charmant voyage. Je crois que
“ Votre flore est tout ce qu'il y a de mieux et de
“ plus commode pour les personnes qui voudraient
* ACquérir la connaissance des végétaux de notre
“ riche France: et je suis bien reconnaissant de
‘ Votre obligeant souvenir. »
Reçu docteur en médecine en 1830 et quelques
Mois plus tard docteur ès sciences naturelles, Bois-
“Wal, à partir de ce moment s'occupa surtout
ad —
d'entomologie et publia sur les coléoptères et
lépidoptères des travaux qui lui valurent bientôt
une célébrité européenne. KL
En 1861, il fit avec M. Maillard, professeur à Paris,
etM. Duhamel, de Camembert, de nouvelles excurs
sions botaniques dans les Alpes. On visita le Dau
phiné, la Grande-Chartreuse et la plupart des riches
stations, qu'il avait explorées avec de Brébisson. C
fut er revenant de ce voyage que Boisduval et Du-
hamel herborisèrent à la Trappe. localité déjà connue
par les travaux de Lubin-Fhorel. Is y recueilliren
une grande quantité de plantes rares dont ils firent:
sérer la liste dans le Bulletin de la Société Botanique
de France, sous le titre d'Une Herborisation à Notre-
Dame de la Trappe (Orne), faite en août 1861.
L'observation si curieuse faite par le D' Boisdu
sur la durée de la faculté germinative et commu
niquée en 1866 à la Société Botanique de France est
aujourd’hui classique ; à Paris, sous les fondations
d'une. très vieille maison démolie daus la Cité,
prit une certaine quantité d’une terre noirâtre au
milieu de laquelle un examen attentif lui avait fai
reconnaitre des graines. Celles-ci, semées avec son
et sous cloche, lui donnèrent des pieds de Jun
bufonius L., plante des lieux humides et des terres
inondées pendant l'hiver, c’est-à-dire croissant ordi-
nairement dans les conditions analogues à celles
qu’offrait le sol sur lequel fut bâtie Lutèce (1):
Boisduval a fait aussi des expériences sur la Y®
tion du coloris des fleurs, qu'il a publiées dans
Le
(1) Cfr: Duchartre, Éléments de Botanique, 1877, p- ?
— 255 —
Belgique horticole (1871), en collaboration avec
_ MM. Rivière et Duchartre.
_ Il avait été élu vice-président de la Société Bota-
. nique de France en 1860. :
_ En 1875, le D' Boisduval quitta Paris pour se re-
_ tirer à Ticheville, près de son fils, de sa belle-fille et
_ avecses petits-enfants, qu'il aimait d’une si vive et
_ si touchante affection. Il y vécut les dernières années
_ de sa vieillesse, entouré d'une vénération toute
_ filiale et d’un respect profond, que lui méritaient
soixante ans de labeurs et de gloire. :
Au mois de novembre 1879, il fut frappé d'une de
ces cruelles et douloureuses maladies, contre les-
quelles l'art de guérir est impuissant. Il envisagea
avec calme sa fin prochaine, reçut avec les marques
de la foi la plus vive les secours de la religion, et
Mit toute sa confiance en la miséricorde divine.
Cœlum, quid quœrimus ultra? Telle avait tou-
jours été sa noble devise. Elle fut jusqu’à la fin sa
Consolation et sa force.
Il rendit son âme à Dieu, le 30 décembre 1879.
(Cr. Notice nécrologique sur Le D' Boisduval, par
Ch. Oberthur.)
H.-A. DUVAL.
Henri-Auguste Duval était né à Alençon le 27
avril 1777. « Appliqué jusqu'à l'âge de 15 ans à
l'étude des humanités, nous dit-il lui-même, et
n'ayant encore connu que la légère contrainte
elles exigent, je fus tout à coup forcé de quitter
: à l'époque orageuse de la Révolution ces tran-
— 256 —
quilles occupations, pour me livrer au travail
aride d’une comptabilité minutieuse. Mon père
menacé depuis longtemps et enfin frappé de para-
lysie, je restai chargé des intérêts de ma famille
et placé à la tête d’une partie d'administration mi-
litaire, que je ne connaissais que depuis peu, je me
trouvai subitement accablé de soins et de soucis;
mon caractère en reçut une profonde atteinte. Au
lieu de cette vie active que je menais auparavanl, je
passai pendant un hiver, douze heures chaque jour
au travail de cabinet, et pour satisfaire mon goût
pour l'étude, je poussai souvent mes lectures fort
avant dans la nuit (1). » Ces veilles prolongées déter-
minèrent bientôt chez Henri Duval une maladie net
veuse chronique, qui ne diminua d'intensité, si elle
ne disparut entièrement, que grâce à un repos ab-
solu et à une vie souverainement sobre et régu-
lière.
Rendu à la santé, Henri Duval entra vers
l’école de médecine de Paris où il eut pour condis-
ciples Nestler et Mougeot. Il fut dès lors un des
élèves les plus assidus des cours de botanique que
faisait alors le professeur Louis-Claude Richard. Son
premier travail ne fut mème que le résumé des le-
cons du maître. Il parut en 1808 sous le titre de
Démonstrations botaniques ou analyse du fruit con
sidéré en général, par M. Louis-Claude Richard, de
l'Institut de France, professeur à École de Méde-
cine de Paris, publiées par H.-A. Duval, in-
1802 à
(1) Thèse de Duval. La première observation de cette thèse. .
est une autobiographie.
42 de.
2e PNR A0
DR RL RE COR Pad ARS QE LPS Ce pa en D 2 UC
x Se
111 p. « Depuis plus de six ans, dit l'auteur, je suis
avec autant d'exactitude que mes autres occupalions
me le permettent, le Cours de Botanique (de M. Ri-
chard). J'ai donc été à portée de rédiger à peu près
toutes ses leçons et d'en former un recueil d'autant
plus intéressant, que lui-même ne les a jamais
écrites. Il a bien voulu suppléer de temps à autre
aux vides que mes absences y laissaient. Ayant gagné
son amitié par mon assiduité, j'ai aussi puisé dans
ses entretiens particuliers les moyens d'enrichir
on recueil des observations nouvelles qu'il me
Communiquait. PO FRA CR EEE E
M. Richard m'ayant communiqué plusieurs fois le
désir de voir quelqu'un de ses auditeurs publier un
abrégé de ses leçons, j'ai cru faire une chose utile
aux élèves qui y assistent et peut-être aussi aux
botanistes en m'occupant de cet objet... J'ai con-
servé autant que possible les paroles mêmes du pro-
fesseur. »
Richard, après avoir examiné le manuscrit de son
élève, lui écrivit : « J'ai lu attentivement l’abrégé de
mes leçons sur le Fruit, que vous vous proposez de
Publier, et n'y ayant rien trouvé qui ne soit con-
forme à ce que j'ai dit et observé moi-même, je
ue En entier et vous autorise à le rendre pu-
IC. »
Dans ce travail notre compatriote offrait un résumé
Clair, Succinct et non dépourvu d'intérêt, des travaux
de Richard sur le fruit, travaux qui ont tant con-
: Iribué à nous faire connaître la structure et la physio-
: 51 de cet organe et par là même aux progrès de
Méthode naturelle.
la
17
— 258 —
Reçu docteur en 1809, Duval, tout en exerçant la
médecine à Paris, ne négligeait pas Ses études favo-
rites. 11 fit paraître, quatre ans plus tard, un Supplé-
ment à la double Flore parisienne de Dupont, com-
prenant la description et l'indication des localités
de toutes les plantes découverles aux environs de
Paris, depuis 1805, époque où avail paru la pre-
mière édition de l'ouvrage. L'auteur mettait à profit
les recherches de Mérat, de Candolle, Loiseleur-Des-
longchamps et les siennes propres.
Henri Duval terminait une traduction des ouvrages
d'Arétée de Cappadoce, lorsqu'une mort prématurée
l’enleva le 16 mars 1814.
L'ABBÉ LEFROU.
L'abbé Lefrou ne nous appartient que par à nais-
sance, car il a passé presque toute Sa vie dans le
département de Loir-et-Cher, dont il a étudié avec
succès la flore, qu'il a enrichie dun très grand
nombre d'espèces nouvelles. Néanmoins j'ai cru de-
voir dans ce Mémoire consacrer quelques
un compatriote devenu célèbre.
Julien Lefrou naquit au Cerc
rouges), le9 juin 1771. Ordonné prêtre au
la Révolution, il fut nommé en 1809, CUF
taine-en-Sologne, puis de Cour-ChevernYy; ED. 188
C’est à partir de cette époque seu
le voyons accorder à la botanique
laissaient les devoirs de son ministère.
une période de quinze années, non cont
ueil (canton de Cal
les loisirs qu
lignes à :
sortir de
é de Fon-
lement que no.
e jui .
Là, pendant
ent de pu :
Re ei ca ter
:
SRE ul are AU
LT LR DNS REC OMC ES ee a UD EE MO POS
+ D
courir tous les environs, une partie de la Sologne et
plusieurs points du Perche et du Vendômois, il
noua et entretint des relations avec un grand nom-
bre de botanistes : Guépin, Delise, Lenormand,
Desportes, Boreau, l'abbé Dænen, etc.
En 1835, l'abbé Lefrou communiqua à la Société
des Sciences et Lettres de Blois, des notes biogra-
phiques sur tous les botanisles nés ou ayant tra-
vaillé dans le département de Loir-et-Cher. Ces
notes n'ont pas été publiées.
Un an plus tard, le Congrès scientifique de France
tenait ses assises à Blois ; le laborieux curé présenta
alors en son nom et en celui de son ami et collabo-
rateur Blanchet, médecin à Ménars, le Cataloque
des plantes qui croissent spontanément dans le dé-
Parlement de Loir-et-Cher et qui y ont été recueil-
lies jusqu’à ce jour. :
Le Catalogue des plantes de Loir-et-Cher, dit
M. Franchet, peut être cité comme un modèle, si
l'on considère l'époque à laquelle il a été publié.
Pour sa rédaction, Lefrou s’inspira sans doute du
Botanicon gallicum de Duby ; mais ce qui demeure
ien son œuvre, c'est le soin apporté à la détermina-
tion des plantes ; c’est l'exactitude avec laquelle les
localités sont indiquées, toutes les fois qu'il s'agit
de plantes rares. La partie cryplogamique qui pré-
Senlait des diflicultés toutes particulières a été revue
Par des hommes spéciaux avec lesquels il était en
relation ; Guépin, d'Angers, a vérifié les Mousses ;
Lenormand et Delise les Algues d'eau douce et les
Lichens.
Deux ans après la publication de son travail, l'abbé
— 260 —
Lefrou, frappé de paralysie, fut contraint de quitter
sa chère paroisse de Cour-CGheverny, où il laissa des
souvenirs de simplicité et de bonté encore vivaces
quarante ans après. Il se retira à Blois et y mourut
le 6 juin 1840 (1).
(1) Ces renseignements sont tirés à peu près textuellement
de la Notice sur l'abbé Lefrou, publiée par M. Franchet, aide-
naturaliste au Muséum, dans sa remarquable Flore de Loir-
Cher, p. xix. M. Franchet m'écrivait à la date du 11 juin 1888.
« La Société d'Histoire naturelle de Loir-et-Cher a publié Pan-
née dernière dans une Notice consacrée au D" Blanchet, plu-
sieurs lettres de Lefrou touchant plus ou moins la Botanique:
Mais l’auteur de cette biographie a fait fausse route, à mon
avis, en essayant de détourner sur Blanchet, la plus grande
‘part du mérite du Catalogue de Loir-et-Cher, qui appartient en
réalité à Lefrou. » — Les lettres de Lefrou, auxquelles M. Fran-
chet fait allusion, ont été publiées, à la suite de la Notice
biographique sur le Dr Blanchet, dans le Bull. de la Soc. d’Hist.
nat. de Loir-et-Cher, 1887, n° 4, p. 69-85.
tee ee re
ph Re ne. dun ee Te TENTE
NL PE ES!
ESSAI
SUR .
LA BIBLIOGRAPHIE BOTANIQUE
DU DÉPARTEMENT DE L'ORNE
ALEXANDRE (Marie-Paul), né à Alençon, le 20 juillet
1838, mort dans cette ville le 6 avril 1883.
— Considérations sur les études fongologiques.
— Vie scientifique d'Élias Fries. (Bullet. de la Soc.
Linn. de Norm., 8° vol., 1874, p. 112-119.)
M. Gillet, dans ses Aymenomycètes de la France,
à dédié à Paul Alexandre plusieurs espèces nou-
velles de champignons : Locella A lexandri, Paxillus
Alexandri.
Cfr. Notice sur Paul Alexandre, par A.-L. Letacq
(Bullet. de la Société scientifique d'Argentan, 1° an-
née, 1882, p. 133).
Berror, inspecteur des pharmacies, oficier d’Aca-
démie, à Bayeux.
— Excursion de la Société Linnéenne à Chamboy,
le dimanche 14 juillet 4872. (Bullet. de la Soc. Linn.
de Normandie, > série, 6° vol., 1872, p. 423).
BoispuvaL (Jean-Baptiste-Alphonse Déchauffour
De), né à Ticheville, le 24 juin 1799, docteur en mé-
decine, docteur ès sciences naturelles, chevalier de
là Légion d'honneur, officier d’Académie, membre
RSS
— 2062 —
honoraire des Sociétés entomologiques de France,
de Belgique, de Russie, etc., mort à Ticheville, le
30 décembre 1879.
— Flore française, ou description synoptique de
toutes les plantes phanérogames et cryptogames qui
cvoissent naturellement sur le sol français avec les
caractères des genres des agames el l'indication des
principales espèces. — Paris, Roret, libraire, rue
Hautefeuille, 1828. Ouvrage en 3 vol. in-8° de 347,
370 et 396 p.
— Atlas de Botanique nécessaire pour l'intelli-
gence du texte, composé de 120 planches, représen-
tant un grand nombre de sujets. Figures noires OÙ
figures coloriées. — Paris, Roret, libraire, rue Hau-
tefeuille, 1828. Cet atlas est le complément de J'ou-
vrage précédent.
Ces ouvrages faisaient partie de la Collection des
Manuels formant une Encyclopédie des sciences el
des arts publiée par la librairie Roret. :
— Une herborisation à Notre-Dame de La Trappé
(Orne), faite en août 1861. — Bull. de la Soc. Bota-
nique de France, 1861, p. 534-536). En collaboration
avec M. Duhamel, de Camembert.
_—_ Sur la variation du coloris des fleurs, (Belgique
horticole, 1871, p. 252-254). En collaboration avec
MM. Rivière et Duchartre. ‘
le
Brérisson (Louis-Alphonse DE), né à Falaise,
septembre 1798, mort dans cette ville en 1872. ï
La plupart des ouvrages de cet illustre botaniste
qui avait beaucoup herborisé dans l'Orne, renfer- .
ment sur notre flore de précieux renseignements, N.
— 268 —
doivent ainsi trouver place dans cette nomencla-
ture.
— Flore de Normandie.
La première édition de cet ouvrage, qui ne com:
prenait que les phanérogames, parut en 1836, in-18
de 437 p. Caen, À. Hardel, imprimeur-lithographe.
Paris, Lance, rue du Bouloy, n° 7. — L'auteur cite
comme lui ayant fourni des indications des localités
relatives au département de l'Orne :
Vimoutiers : MM. les D" Alph. et Ad. Boisduval ;
Mortagne : M. Auguste de Saint-Hilaire ;
Alençon : MM. Dufour, de La Foye, Desnos et Le
Lièvre.
— Deuxième édition, 1849; Phanérogames et
Cryptogames semi-vasculaires : in-12 de 356 p.
M. A. Prévost, d'Argentan, est le seul botaniste
mentionné dans cette édition.
— Troisième édition, 1859, in-12 de 400 p., Caen,
A. Hardel, éditeur. — Voici comment s'exprime
l'auteur au sujet de ses confrères ornais, à qui il
doit des communications insérées dans son livre:
* Je citerai principalement pour l'Orne: MM. Beau-
douin, Letellier et le D' Prévost, à qui je suis rede-
“able d'un travail sur les environs d'Alençon, et
d'observations qui m'ont été fort utiles; à Laigle,
M. Lubin-Thorel, pharmacien; à Séez, M. l'abbé
Chichou, botaniste plein d'un zèle qu'il est heureux
_de communiquer aux nombreux élèves qu'il dirige
dans le Petit-Séminaire, dont il est un des profes-
seurs ; aux environs de Vimoutiers et de Chamboy,
M. Duhamel, qui, puissamment secondé par M. le
D' Perrier, à trouvé dans ces localités, jusqu'alors
AE
RE AE TE
RS
NAT SMS
A à
à 9608 —
peu connues, beaucoup de plantes curieuses. M. le
D: Perrier, à qui le Calvados est aussi bien conpu,
a exploré encore avec fruit l'arrondissement de Dom-
front, et surtout la partie du département de l'Orne
qui longe la Mayenne. »
— Quatrième édition. Caen, 1869, F. Le Blanc-
Hardel, in-12 de 423 p.
L'Orne, dit l’auteur en tête de cette édition, tou-
jours l’objet des recherches fructueuses de M. Du-
hamel, a offert aussi à M. Gillet, l'un des auteurs de
la Nouvelle Flore Française, plusieurs plantes rares,
que l’on croyait ne pas appartenir à cette contrée ou
en avoir disparu... C'est par cet explorateur zélé
(le D° Perrier) que les principales richesses végétales
de l'Orne nous avaient été révélées.
— Cinquième édition publiée par J. Morière,
1879, Caen, F. Le Blanc-Hardel, éditeur. in-12 de
518 p.
Les incessantes recherches de M. Duhamel, de
Camembert, dit M. Morière, amènent chaque année
dans le département de l'Orne, de nouvelles décou-
vertes. En outre des communications nombreuses
qui nous ont été faites par ce botaniste distingué,
plusieurs plantes rares nous ont été signalées par
MM. Duterte, d'Alençon, et Corbière, professeur au
collège d'Argentan.
— Mousses de la Normandie, & fascicules 1828-
1839. — Un certain nombre de plantes de celte col-
lection ont été recueillies dans l'Orne.
Coup-d'œil sur la végétation de la Basse-Normaäan-
die considérée dans ses rapports avec le sol et les
terrains. — Note lue dans la Séance de la Soc
jété
Re É-
PAT MER RC EE LE En
M =
_ Linnéenne de Normandie du 1° décembre 1828. —
… Mémoires de la Société Linn. de Norm.,t. IV.
Dans ce travail, l’auteur compare la végétation des
_ calcaires d'Argentan et de Falaise avec celle des ter-
_ rains siliceux du Bocage et démontre l'action chi-
mique du sol sur les phanérogames, les mousses el
les lichens.
— Aperçu de la végétation des cinq départements
de l'ancienne Normandie. — Annuaire Normand,
1836, p. 97-111.
— Notice sur la végétation de l'arrondissement
_ d'Argentan. — Almanach argenténois pour 1842,
p. 114-122.
— Hépatiques de la Normandie. 1840 ? in-8° de
17p.
Dans cette brochure, de Brébisson indique beau-
Coup de plantes trouvées dans notre département,
entre autres le Prilidium ciliare recueilli en 1826
sur les rochers des Gâtées dans la forêt d'Écouves.
— Quelques remarques sur le genre #ilago etsur
les espèces ou variétés qu'il renferme en Norman-
ie. (Bull. de la Soc. Linn. de Norm., ?* série, ?°
_ Vol, 1867).
_ Le F. subspicata est indiqué à La Fresnaye-au-
Sauvage.
_ Cuvaruer (l'abbé L ), professeur au séminaire de
_ Précigné (Sarthe).
—— Muscinées des environs de Mamers (Sarthe).
ri Mans, imp. Lequicheux-Galbinne, 1879, in-12 de
? pages
RE
Ce travail renferme d'utiles renseignements sur
la bryologie des cantons de Bellême et de Perven: …
chères.
Cuicnou (l'abbé Eugène-Victorin), né à Bivilliers
le 20 avril 1828, chanoine honoraire de Sées, curé-
doyen d'Exmes, ancien professeur au petit sémik
paire de La Ferté-Macé.
— Histoire naturelle, Botanique. Paris, Pous
sielque frères, 1873, in-18 de 310 p., 2° édil., id
1879, grand in-18 de 235 p.
Curéniex (Louis-Joseph), né à Joué-du-Plain, le à
10 août 1805, mort à l'Hôtel-Dieu d'Argentan, le 18
décembre 1860, membre de la Société des Anti- +
quaires de Normandie.
— Noms et propriétés de quelques plantes usuelles +
de l'arrondissement d'Argentau, par L.-J. Chrélien,
de. Joué-du-Plain. Alençon, chez Poulet-Malassis,
imprimeur et lithographe, place d'Armes, 1835,
in-8 de 11 p.
CorBière (François-Mathieu-Louis), né à Champst-
cret, le 11 mai 1850, professeur de sciences nalu
relles au collège de Cherbourg, ancien professeur
au collège d’Argentan.
— Liste des principales plantes recueillies dans
aen,
quelques herborisations faites aux environs de G
pendant les mois d'août et de septembre 188
(Bullet. de la Soc. Linn. de Normandie, ip -
pp. 9-14
— Compte-rendu de l’excursion annuelle des Me
tanisies de la Société Linnéenne de Normandie
faite le 15 juin 1883. (/bid., pp. 311-322. .
x
Mi oi
PRE MORT A CURE, DT Le AN RP NE QE 2 DC OT TRE Re
— 267 —
_ — Herborisations aux environs de Cherbourg.
É (Bulletin de la Soc. Linn. de Norm., 1883-84, p. 358-
_ 378.)
_ Tirage à part: Caen, Le Blanc-Hardel, 188%, 18
pages in-8°.
_ — Note sur le Potamogeton Zixü, Mert. et Koch
… (uid., p. 403-410).
Tirage à part : Caen, Le Blanc-Hardel, 1885, 10 p.
— Coup d'œil sur la végétation dans la Hague. —
L Compterendu de l’excursion faite par la Société
. Linnéenne de Normandie le 5 juillet 1884. (Ibid.
L Caen, Le Blanc-Hardel, 1885, 17 p. in-8°.)
_ — Une plante nouvelle pour la Flore française
… (Erythrœa capitata Wild. (Bullet. de la Soc. Linn.
de Norm., 1885-86, pp. 166-176.)
. Tirage à part: Caen, Henri Delesques, 1886, 15 p.
n-80.
— Muscinées nouvelles pour les environs de Cher-
bourg, Revue bryologique, 1885, pp. 58-60.
ҏs ErythrϾa Morieri (species nova) et les Ery-
1 thrœa à fleurs capitées.(Mém. de la Soc. des sciences
Naturelles de Cherbourg, t. XXN, pp 269-276.
_ Tirage à part : Cherbourg, Ch. Sylffert, 1886, 8 p.
_ £Srand in-&.
__— Compte-rendu de l'excursion faite par la Société
É Linnéenne de Normandie, les 11 et 12 juillet 1886.
: Bullet. de la Soc. Linn. de Norm., 1885-1886, PP:
1 — Nouvelles herborisations aux environs de Cher-
‘ bourg et dans le nord du département de la Manche.
— 268 —
(Bullet. de la Soc. Linn, de Norm., 1884-1885, pp.
97-124.)
— Excursions bolaniques de la Société Linnéenne
à St-Sauveur-le-Vicomte (Manche), les 24 et 25 sep- |
tembre 1887. (Bullet. de la Soc. Linn. de Norm,
1886-1887, pp. 291-297.) î
— Sur l'apparition de quelques plantes étrangères,
à Cherbourg et à Fécamp. (Bullet. de la Soc. Lin.
de Norm., 1886-1887, pp. 321-330.)
— Notice sur H. Duterte. (Bullet. de la Soc. Lin.
de Norm., 1887-1888, séance de décembre.)
Duxave (Pierre-Modeste), né à Camembert, le .
décembre 1813, lauréat de plusieurs Sociétés Sa- À
vantes.
PA ES AL ne TN Qu
.— Nouvelles localités de plantes rares ou pel.
communes, trouvées dans les environs de Vimoutiers .
et d'Argentan, pendant les années 1854 et 1855, par ;
MM. le D' Perrier et Duhamel, (Mémoires de la Soc, :
Linn. de Norm., tome IX.) |
— Nouvelles localités de plantes rares, trouvées 4
par MM. Perrier et Duhamel, pendant le mois de :
septembre 1856, dans les environs de Chamboy.
(Bullet. de la Soc. Linn. de Norm., 1"° série, LOME . à
p. 53. :
— Plantes rares pour la Normandie. découvertes
en 1857 par M. Duhamel. (Bullet. de la Soc. Le
de Norm., 1°° série, tome II, p. 36.) j
— Parallèle de l'Aren italicum et de l'AFP
gare. (Bullet. de la Soc. Linn. de Norm., 1” série,
tome IV, p. 70.) |
= 90 =
— Anomalie de l'Orchis mascula. (Bullet. de la
! | vrum, appelée par M. de Brébisson Buplevrum Per-
Bo (Bullet. de la Soc. Linn. de Norm., ?° série,
| L III, 1868.)
._ — Cas de prolification du Scabiosa atropurpurea.
(Bullet. de la Soc. Linn. de Norm., ? série, tome VI,
p.330.)
4 _ — Coup-d'œil sur la flore des environs de Cham-
È boy. (Bullet. de la Soc. Linn. de Norm., 2° série,
1 lome VI, p.431.) — Mémoire lu à la séance publique
_ de la Société Linnéenne de Normandie, tenue à
Chamboy, le 14 juillet 1872.
. — Découverte de l'Ononis à Cham-
; À boy. (Bull. de la Soc. Linn. de Norm., 2° série, tome
_ Vip.)
_ — Note sur un mode particulier de multiplica-
. lion du Sperqula nodosa. (Bull. de la Soc. des Amis
des Sciences naturelles de Rouen, tome I, p. 491.
. — Note sur un cas tératologique du Primula offi-
cinalis. (Feuille des jeunes naturalistes. 8° année,
| 1" février 1878, p. 43.)
_ — Liste des plantes recueillies par MM. Duhamel,
Couvey et Lecœur, dans une herborisation faite à La
_Trappe les 13 et 14 août 1880. (Bull. de la Soc. Linn.
€ Norm., 3° série, tome V°, 1880-81, p. 11.)
pres Plantes trouvées dans le canton de Vimoutiers
ê 1* classe à Vimoutiers, Potel, propriétaire à
Fresnay-le-Samson (Orne). — Caen, imp. de . Le
LAS ANNE
EUR RP NOR
SE,
s à ae
— 270 —
Blanc-Hardel, 1884. — Extrait de l'Annuaire Nor-.
mand, 1885, in-8° de 17 p. 4
Cette brochure contient en outre une note de
M. Couvey intitulée: De l'Intérêt qu'offrent les col: 4
lections d'Histoire naturelle locale, et les moyens de
les établir. 1
Ces travaux ont été présentés au Congrès de l'AS …
sociation normande tenu à Vimoutiers en 1834
Cf. Bull. de la Soc. scientifique Flammarion d'Ars
gentan, 1885, p. 46-48 et 87-89, où la liste ci-dessus 1,7
été insérée.
17 janvier 1847, pharmacien à Alençon, mort da |
cette ville, le 3 octobre 1887. 1
-— Liste des plantes récoltées aux environs d'Alen-
çon par la Société Linnéenne de Normandie, les 14, ;
15 et 16 juin 1878. (Bull. de La Soc. Linn. de Norms
1877-78, p. 307.) :
— Plantes récoltées aux environs d'Alençon el.
1879 et 1880. (Bull. de la Soc. Linn. de Nornr, 1880-
81, p. 314.) :
— Liste des plantes recueillies par MM. Duterle,
Gosnet, curé de Saint-Cénery, et Reverchon, lors
d'une excursion faite dans les premiers jours
mois de septembre 1880, de Mortagne à Long}
forêt de Saint-Mare-de-Réno ; de Longny à l'ENS
des-Personnes, Elang-des-Personnes ; de Longoÿ à
la Trappe, bois de la Trappe, étangs de la Trappès
marais tourbeux des Barres. (Bull. de la Sot: Le
de Norm., 1880-81, p. 12.) re
Dureere (Adolphe-Henri), né à Fyé (Sarthe), le
=
”
— 211 —
— Compie-rendu des herborisations faites par la
Société Linnéenne de Normandie à la Trappe, le
dimanche 10 juillet 1881. (Bull. de la Soc. Linn. de
Norm., 1880-81, p. 314.)
— Communication relative au Drosera interme-
. dia, L. (Bull. de la Soc. Linn. de Norm., 1881-82,
p.13.)
— Note sur le Festuca myuros de Linné. (Bull. de
» la Soc. Linn. de Norm., 1881-82, p. 212.)
À — Observations sur une Orobanche trouvée aux
environs d'Alençon (Bull, de la Soc. Linn. de Norm.,
_ 1881-82, p. 213). — Cette note ainsi que la précé-
dente ont été lues à la Séance publique de la Société
. Linnéenne de Normandie, à Isigny (Calvados), le di-
_ manche 23 juiilet 1882.
— Liste des plantes rares ou peu communes ré-
coltées aux environs d'Alençon (Bull. de la Soc.
Scientifique Flammarion d'Argentan, 1883, p.121 et
— Catalogue des plantes phanérogames et cryp-
logames semi-vasculaires croissant spontanément à
Alençon ou dans un rayon de 20 kilomètres. (Bull.
de la Soc. Linn. de Norm., 1883-84, p. 50-158.
Tirage à part in-S& de 111 p., Caen, Le Blanc-
Hardel, 1884. :
_ Additions et rectifications au catalogue des
plantes phanérogames et cryptogames semi-vascu-
… laires croissant spontanément à Alençon ou dans un
_ lyon de 20 kilomètres. (Bull. de la Soc. Linn. de
Norm., 1882-85, p. 72.)
_ — Notes bryologiques sur Amélie-les-Bains (Ae-
“né bryologique, 14° année, 1887, n° 1). Dans ce tra-
mr DIS un
vail, M. Duterte donne par ordre alphabétique la
liste de 54 Mousses et 15 Hépatiques.
— Notes bryologiques sur Alençon et ses environs,
ou catalogue des Mousses et Hépaliques observées à
Alençon ou dans un rayon de 20 kilomètres (Aevue
bryologique, 14° année, 1887, n° 5). Dans ce catalogue,
M. Duterte énumère 190 Mousses, 7 Sphaignes el
47 Hépatiques. L'ordre suivi est celui de la Flore du
Nord-Ouest.
Duvaz (Henri-Auguste), né à Alençon, le 22 avril
1777, mort à Paris, le 16 mars 1814, docteur en mé-
decine de la Faculté de Paris.
— Démonstrations botaniques, ou Analyse du
fruit considéré en général, par M. Louis-Claude
Richard, de l'Institut de France, professeur à l'École
de médecine de Paris, publiées par M. A. Duval, de
Paris. — À Paris, chez Gabon et C°, libraires, place.
de l'École-de-Médecine, n° 2. — 1808, in-12 de 114p:
— Supplément à la Double-Flore parisienne de
Dupont. — Ce travail, qui se trouve dans le ?* V0
lume de l'ouvrage, comprend les p. 143-175. — 1813.
Paris, Gabon et C*, libraires, place de l'École-de-
Médecine.
Fauvez (Albert).
— Compte-rendu de l'Excursion Linnéenne à Ba-
gnoles-de-l'Orne, les 15 et 16 juin 1867. (Bull. den
Soc. Linn. de Norm., 2° série, 2° vol., 1867.)
Fréser (l'abbé Arsène), né à St-Maurice-du-Déserb
pe
le 9 janvier 1848, licencié ès sciences physiques,
fesseur au petit séminaire de La Ferté-Mace.
D Er MG TL PARTS vote te MER, SIN VOS ET F2
A.
— Flore du canton de La Ferté-Macé. {Annuaire
du canton de La Ferté-Macé pour 1883, p. 47-63.)
L'auteur ne traite que des phanérogames.
Gicer (C.-C.), vétérinaire principal en retraite, à
Alençon.
— Nouvelle flore française. Descriptions suceinctes
et rangées par tableaux dichotomiques des plantes
qui croissent spontanément en France et de celles
qu'on y cultive en grand, avec l'indication de leurs
propriétés et de leurs usages en médecine, en
hygiène vétérinaire, dans les arts et dans l'économie
domestique. Ouvrage suivi d’une table générale des
espèces et de leurs synonymes, par MM. Gillet et
J.-H. Magne (1). Paris, Garnier frères, libraires-
éditeurs. rue des Saints-Pères, 6. 6° édition in-12 de
782 p., 1887. Date de la 1re édit., 1861.
— Communication de M. Gillet sur cinq espèces
d'Agaricinées : Amanita Godeyi C. Gill, Clitocybe
insignis C. Gill. Collibya foœtidissima C. Gill,
Crepidotus squarrosipes G. Güll., Paxillus Alexandri
C. Gill. (Bull. de la Soc. Linn. de Norm., 1873,
p. 154).
— Champignons de France. Les Hymenomycètes.
— 800 p. et 134 pl.: 1° livraison 1874, dernière
livraison 1878. __ 13 séries supplémentaires com-
() J.-H.'Magne, membre de l'Académie de Médecine de
Paris (section de médecine vétérinaire), auteur d’un grand
'aité d'agriculture pratique et d'hygiène générale, etc., est
Mort en 1885. Il avait été professeur dé botanique à l'École
d'Alfort.
18
— 27h —
posées de 24 à 25 planches. — Alençon: Ch. Tho-
mas, E. de Broïise, A. Lepage, in-8.
— Tableaux analytiques des Hymenomycèles. —
Alençon, Typ. A. Lepage, rue du Collège ; 1884,
in-8° de 199 p.
— Champignons de France. Les Dyscomycètes.
Texte et planches : 9 livraisons. La 1" livraison à
paru en 1879 et la dernière en 1887. — Alençon, Typ:
A, Lepage.
Gosner (l'abbé). euré de St-Cenery-le-Gérel:
— Liste de plantes rares ou peu communes trou-
vées dans le département de l'Orne (Bull. de la Soc.
Linn. de Norm., 1872, p. 191).
Goucar» (docteur), médecin à Tinchebray.
— Liste d'algues et de mousses recueillies par
M. Goulard (Bull. de la Soc. Linn. de Norm.,
2° série, Ier vol., p. 358).
— Plantes rares trouvées à Campeaux,
(Bull. de la Soc. Linn. de Norm., 2° série, [fe vol.,
1367).
Dans cette note, M. Goulard annonce la découy
du Fabronia pusilla.
— Catalogo inedito di Muschi della Corsic
erle
travail est cité par MM. Venturi et Bottini dans
l'Enumerazione critica dei Muschi italiani (1884).
Husxor (Pierre-Tranquille), né à Cahan le 20 av
en 1872 et 1883, et de l'Académie de Rouen en
et 1885, fondateur-directeur de la Aev
logique.
près Vire
A
$ 2
un 6 AA eNY
ril
1840, lauréat de l'Institut (Académie des se ! ‘4
1878
ue bry0- à 4
— Catalogue des cryptogames recueillis aux
Antilles françaises en 1868 et essai sur leur distri-
bution géographique dans ces îles. — 1re partie :
Fougères. — Caen, 1871, in-S& de 60 p., et une carte
de Géographie botanique.
— Énumération des glumacées récoltées aux
Antilles françaises par Husnot et Coutance. — Caen,
1871, in-8& de 36 p.
— Énumération des champignons récoltés aux
Antilles par Husnot, publié par M. Roussel. — Caen,
1870, in-8 de 12 p.
— Énumération des lichens récoltés par M. Husnot
aux Antilles françaises (Bull. de la Soc. Linn. de
orm., 2 série, III: vol. p. 259).
— Musci Galliæ (Herbier des Mousses de France,
Belgique, etc.) publiés par Anthouard, Arnell, Bes-
cherelle, l'abbé Boulay, Bouvet, de Brébisson,
Camus, Debat, Culmann, Delogne, Étienne, Fer-
8uSSon, Flagey, Fourcade, Geheeb, l'abbé de La
Godelinais, Goulard, Gravet, Hanry, Hardy, Hommey,
Husnot, Kindberg, Lamy, Lebel, Ledantec, Legrand,
Lenormand, Marchal, Paillot, le général Paris, l'abbé
Puget, Payot, Pelvet, Philibert, Pierrat, l'abbé
Ravaud, Renauld, Roux, Schimper, Trabut, Ven-
tri, Verheggen. — Cahan (Orne), 1870-1884.
Fascicules 1-15 (n° 1-750), contenant 615 espèces
et 125 variétés.
— Hepalicæ Galliæ, par les mêmes auteurs. Fasci-
Cules 4-6 (no+ 1-150). — Cahan (Orne), 1870-1884.
— Notice sur la Bryologie des Pyrénées-Orientales
(Bull. de la Soc. bot. de France, t: XIX, 1872
P: x),
— 276 —
— Flore analytique et descriptive des Mousses du
Nord-Ouest (environs de Paris, Normandie, Bre-
tagne, Anjou, Maine), accompagnée d’une description
des organes de la végétation et de la reproduction
des Mousses, avec échantillons intercalés dans le
texte et deux planches lithographiées. — Ouvrage
couronné par l’Académie des Sciences, Belles-Lettres
et Arts de Rouen. — Condé-sur-Noireau, Impr.
d'Eugène Lenfant. Paris, chez F. Savy, libraire ;
1873, gr. in-12 de 203 p.
— Dito; > édition, contenant un traité élémen-
taire de Bryologie avec 10 échantillons et 84 figures.
1882, Caen, Impr. de F. Leblanc-Hardel; Paris, chez
F. Savy, libraire ; in-8° de 175 p.
— Excursion de la Société Linnéenne de Nor-
mandie, en 1873, aux environs de Condé-sur-Noireau
(Calvados) et de Flers (Orne) (Bull. de la Soc. Linn.
de Norm., 2 série, t. VII).
— Catalogue des Mousses du Calvados (Buil. de la
Soc. Linn. de Norm., t. VII, 1875).
Tirage à part in-& de 37p. Caen, F. Le Blanc-
Hardel.
_— Guide du Bryologue dans les Pyrénées (Rev#®
bryologique., 1874, pp. 7, 57; 1876, pp. 7 69).
— Excursion bryologique dans le Queyras (Hautes-
Alpes (Revue bryologique, 1874, p. 51)-
— Catalogue des Mousses récoltées en France
(Revue bryologique, 1876, p. 81, et 1877, P- 8).
— Hepaticologia gallica. Flore analytique el des
criptive des Hépatiques de France et de Belgique
tant chaque espèce
ières |
de grandeur naturelle et ses principaux carac
— RIT —
grossis. — Caen, 1881 ; 1 vol. in-8 de 102 p. et 13 pl.
— Impr. F. Le Blanc-Hardel, à Caen: Paris, chez
F. Savy, boulevard St-Germain. — Cet ouvrage a
été publié en trois livraisons ; la première a paru en
1876 et les deux autres en 1881.
— Sphagnologia europæa. Descriptions et figures
des Sphaignes de l'Europe. — 1882, broch. gr. in-8°
de 16 p. et 4 pl.—Zmpr. F. Le Blanc-Hardel, à Caen ;
Paris, chez F. Savy.
— Catalogue analytique des Hépatiques du Nord-
Ouest (Bull. de la Soc. Linn. de Norm., % série,
VI° vol., 1881). :
Tir. à part, in-8° de 24 p. — Caen, F. Le Blanc-
Hardel.
. — Genera muscorum Europæorum exsiccata. Un
fascicule in-8° contenant 107 mousses appartenant à
104 genres différents.
— Mousses des Antilles récoltées par Husnot et
déterminées par Schimper. — 48 espèces. M. Husnot
en à publié la liste dans la Revue bryologique.
— Hépatiques des Antilles récoltées par Husnot
et déterminées par Gottsche. — 45 espèces.
Ces collections des Antilles, principalement celles
des Mousses, contiennent un assez grand nombre
d'espèces nouvelles.
— Graminées, Cypéracées et Fougères des Antilles,
Avec éliquettes imprimées et numérotées.
— Muscologia gallica. Descriptions et figures
‘es Mousses de France et de quelques espèces des
_ (ontrées voisines. — F. Savy, libraire, Paris.
= Cet ouvrage est en voie de publication. Sept
— 278 —
livraisons ont paru ; chacune contient 32 p. in-8° et
8à4140pl. — 1" et 2° livraison (1884), 3° livraison
(4885), 4° livraison (1886), 5° et 6° livraison (1887),
7° livraison (1888).
— Revue bryologique. Bulletin bimestriel con-
sacré à l’étude des Mousses et des Hépatiques.
Ce recueil, fondé en 1874 par M. Husnot, esl
publié sous sa direction, avec le concours de plu-
* sieurs bryologues français et étrangers. Il paraît
tous les deux mois, par livraisons de 16 p. in-8°. —
F, Savy, Paris. — Caen, imp. H. Delesques, succes-
seur de F. Le Blanc-Hardel.
Les articles parus sont signés des noms suivants :
Arnell,Bescherelle, l'abbé Boulay, Camus, Cardot, Ge-
heeb, l'abbé de La Godelinais, Gravet, Husnot, Lamy,
Lindberg, Philibert, l'abbé Ravaud, Venturi, etc.
Jorer (Charles), professeur à la Faculté des Lettres
d'Aix.
— Flore populaire de la Normandie. — Caen.
H. Delesques, éditeur ; 1887, in-8° de 338 p-
Dans cet ouvrage, l’auteur cite plusieurs dénomi-
nations vulgaires de plantes usitées aux environs de
Domfront, Argentan, Putanges, Vimoutiers, Gacé,
La Ferté-Fresnel, Moulins-la-Marche, Rémalard et
Longny.
LaBiLLanDiÈRE (Jacques-Julien Houton de), né à
Alençon le 23 octobre 1755, membre de l'Académie
des Sciences, mort à Paris le 8 janvier 1834-
Pérouse, fait par ordre de l’Assemblée const
pendant les années 1791-1792 et pendant la pren"
& LENS S he ns SEA te
&
ie #
Norme
et la deuxième année de la République française. —
9 vol. in-4°, Paris, 1800 (imprimé également en
2 vol. in-8°, Paris, 1800). et atlas in-folio.
— Mélanges d'histoire naturelle et observations
faites dans un voyage au Levant en 1787 et 1788.
— Annales du Muséum, vol. XVIII, 1812.
— Mémoire sur un nouveau genre de la famille
des Palmiers (l'Areng à sucre). — Mémoires de
l'Institut, vol. IV, 1808.
— Mémoire sur deux espèces de Lichti (Euphoria),
cultivées dans les Moluques. — Mémoires de l'Ins-
titut, vol. I, 1806.
— Mémoire sur la force du lin de la Nouvelle-
Zélande (Phormium tenax), comparée à celle des
filaments du lin, du chanvre, de l'aloès-pitte et de
la soie. — Annales du Muséum, vol. I, 1803.
— Mémoire sur le genre Candollea. — Annales
du Muséum, vol. VI, VII, 1805 et 1806.
— Mémoire sur le Cocotier des Maldives (Lodoicea
Sechellarum). — Annales du Muséum d'histoire
haturelle, vol. IX, 1807.
— Mémoire sur un nouveau genre de Palmier
(Ptychosperma). — Mém. de l'Institut, vol. IX, 1809.
— Mémoire sur le Palmier Nipa. — Mém. du
Muséum, vol. V, 1819.
— Jcones plantarum Syriæ rariorum, descriptio-
nibus et vobservationibus illustratæ. -- Decades
Quinque. Decas prima. et secunda, 1791 ; Decas
à _ lertia, 1809; Decas quarta et quinta, 1817 ; 4 vol.
_ in, Luteiie Parisiorum, 50 tab., 4791-1812.
— Novæ Hollandiæ plantarum specimen. — 265
lab., 2 vol. in-4°; Parisiis, 1804-1
— 280 —
— Sertum Austro-Caledonicum. — 80 tab., 1 vol,
in-4° ; Parisiis, 1824-1825. à
Cfr., Flourens : Éloges historiques, 2 série, pages
207-224.
LABILLARDIÈRE (François-Jacques Houton de), né à
Alençon le 1% avril 1796, neveu du précédent, pré-
parateur de Dulong à l'École d’Alfort, de Thénard
au Collège de France, professeur de chimie à Rouen,
mort à Alençon en février 1867.
— Étude de physiologie végétale sur le Palmier
Nipa (Recueil des savants étrangers, 1818).
Voir le rapport de Lamarck et Desfontaines sur le
mémoire de Labillardière, au procès-verbal de la
séance de l’Académie des Sciences du 29 juin 1818.
Le CLerc (D'), trésorier de la Société Linnéenne
de Normandie.
— Compte-rendu de la promenade linnéenne à
Argentan, le 29 juin 1859.
Lecœur (E.), pharmacien de première classe à
Vimoutiers, ex-interne des hôpitaux, lauréat de
l'École des Hautes-Études.
— Notice biographique sur le D° Boisduval (Bull.
de la Soc. Linn. de Norm., 1880-1881, pp. 379-382)
— Notice lue à la séance publique de la Société Lin-
néenne, tenue à Laigle le dimanche 10 juillet 1881.
— Note sur l'Herminium monorchis et étude du
2Ygomorphisme de la fleur des Orchidées en général
et de celle des Ophrydées indigènes en particulier,
(Bull. de la Soc. Linn. de Norm., 1881-1882, pp. 21
246). — Note lue à la séance publique de la Société
— 281 —
Linnéenne, tenue à Isigny (Calvados) le dimanche
| 23 juillet 1882.
| — De la maladie de la vigne, vulgairement appelée
Rate en Eure-et-Loir, Mal-Nero ou Aubernage (Soc.
. de Viticulture d'Eure-et-Loir).
| — Excursion de la Société Linnéenne de Nor:
. mandie à Chamboiïs et au Bosc-Renoult, les samedi
._ et dimanche 5 juillet 1885 (Bull. de la Soc. Linn.
. de Norm., 1884-1885, pp. 137-150).
LerorgsrTiIER pu BoispeLavizze (Édouard), docteur
en médecine, né à Glos-la-Ferrière le 9 février 1809.
mort à Laigle le 26 juillet 1866.
— Fungiphagie du canton de Laigle (Orne) ou
usage gastronomique de quelques espèces de cham-
. pignons propres à cette localité. — Alençon, E. de
_ Broise, impr. et lith.:; 1865, in-12 de 24 p. avec8 pl.
dessinées par Alphonse Lebas.
| Lerrou (l'abbé Julien), né au Cercueil le 9 avri
. 1771. mort à Blois le 6 juin 1840. Curé de Fontaine-
À eu-Sologne (1809), puis de Cour-Cheverni (Loir-et-
Cher) en 1820
_ — Catalogue des plantes qui croissent sponta-
_hément dans le département de Loir-et-Cher. —
Blois, 1838. (Extrait du Congrès scientifique de
France, 4° session tenue à Blois en septembre 1836.)
— Ce travail est inséré à la page 23 du volume.
Leuèvre, inspecteur des postes à Alençon.
— Catalogue dressé par M. Lelièvre des plantes
_Phanérogames observées aux environs d'Alençon
dans un rayon de 2 à 3 lieues au plus, tant par lui
RE RATER Here 0
Fr RE EE RES PIERRE
MOBEC
que par quelques botanistes, et considérées comme |
rares ou peu communes dans la #lore de Normandie |
(Annuaire normand, 1837, pp. 256-262). — Les
botanistes cités sont : MM. Labillardière, Desnos et.
de Brébisson. |
Leraco (Arthur-Louis), né à Heugon le 20 oc-
tobre 1855, prêtre, successivement professeur au |
Collège de Mortagne, vicaire à Écouché. curé de
St-Germain-d'Aunai, curé de Ticheville. <
— Statistique botanique du département de
l'Orne (Écho de l'Orne, n° des 24, 31 mai, 21 juin,
5 juillet 1877). 1
— Courses botaniques aux environs de Sées
(Feuille des Jeunes naturalistes, n° du 1° sep- d
tembre 1877).
— Note sur le Dorymium decumbens trouvé à
Heugon (Feuille des Jeunes naturalistes, n° du:
1° décembre 1878). k
— De la géographie botanique du département
de l'Orne (Bullet. de la Société scientifique Flan. :
marion, tome I, n° 3, 15 mars 1883). 4
— Ouvrages publiés sur la Flore de l'Orne (Bullet. ‘4
de la Soc. scientifique Flammarion, tome J, n°,9: F
15 mai 1883). -
— Paul Alexandre. Notice nécrologique (Bulle: “A
de la Soc. scientifique Flammarion, tome [, # 6.
15 juin 1883).
— Observations sur la géographie botaniqf
propos d’un article paru dans 7he natural H ph:
journal (sept. 4883). — Bullet. de la Soc. scientifique
Flammarion, tome 1, n° 12, 15 décembre 1883).
nique, à
— 283 —
— Plantes rares ou nouvelles pour le départe-
ment de l'Orne ( Bullet. de la Société scientifique
d'Argentan, tome II, n° 2, 15 février 1884).
— Bryologie des environs d'Écouché (Bullet. de
la Soc. scientifique d'Argentan, n* des 15 mai,
15 juin, 15 juillet 1884).
— Clé synoptique des Characées par Otto Nords-
tedt. — Mémoire traduit sur les textes latin et
allemand (Revue de botanique, janvier 1885).
Tirage à part in-8° de 16 p.; Auch. imp.
G. Foix, 1885.
— Recherches sur la distribution géographique
des Muscinées dans le département de l'Orne el
Catalogue méthodique des espèces récoltées dans
cette région (Revue de botanique, 4° année, juillet,
août, septembre, octobre, novembre 1885).
Tirage à part in-8° de 60 p.; Auch., imp. et lith.
G. Foix, 1885.
— Note sur un cas de tératologie végétale pré-
senté par le Cytisus A dami Desl. (Bullet. de la Soc.
Scientifique Flammarion d'Argentan, déc. 1885).
— Observations sur quelques espèces de Musci-
nées rares ou critiques récemment découvertes aux
Environs de Vimoutiers (Orne). Note lue à la séance
Publique de la Société Linnéenne de Normandie,
à Vimoutiers, le 5 juillet 1885 (Bullet. de la Soc.
Linn. de Norm., 1884-1885, p. 49-58).
Tirage à part in-8° de 12 p.— Caen, F. Le Blanc-
_ Hardel, 1885.
: — Liste des Muscinées rares ou peu communes
lécoltées lors de l'excursion de la Société Linnéenne
LR
de Normandie à Chambois, le 4 juillet 1885 (Bullet.
de la Soc. Linn. de Norm., 1884-1885, p. 145).
— Météorologie et histoire naturelle. — Causerie
scientifique publiée dans le Journal de l'Orne du
7 juillet 1887.
— Note sur l’herbier de Charles-Louis Pichonnier
(Bull. de la Soc. scientifique d'Argentan, n° des L
15 juillet et 15 août 18871.
Tirage à part in-8 de 19 p. — Imp. du Journal de ‘
l'Orne, Argentan, 1887.
— Contributions à la flore phanérogamique du
département de l'Orne. Note sur la station des Dro-
sera rotundifolia L., D. longifolia L., D. intermedia
Hayne, à La Trappe (Orne) (Buwl. de la Soc. scienli-
fique d'Argentan, 15 octobre 1887).
Tirage à part in-8 de 41 p. — Impr. du Journal
de l'Orne, 1888.
— Les Sphaignes d'Europe. Étude critique et des-
cription de ces végétaux, par C. Warnstorf. Ouvrage
traduit de l'allemand, avec la permission de l'auteur :
(Revue de Botanique, 1887-1888, tome VI, pp. 217-
272 et 355-399).
Tir. à part in-8° de 101 p.— Auch., G. Foir, 1878
— Notices sur quelques faits de tératologie végé-
tale (Bull. de La Soc. scientifique Flammarion d'Art,
gentan, 15 décembre 1887).
— A.-H. Duterte : sa vie, ses travaux botaniques
aux environs d'Alençon (Bull. de la Soc. scientifique à
Flammarion d'Argentan, 15 janvier 1888).
Tir. à part in-8° de 8 p — Impr. du Jour
l'Orne, Argentan, 1888.
[de :
‘+
— 285 —
— Note sur la Flore populaire de la Normandie,
par M. Charles Joret. — Journal de l'Orne, n° des 2
et 16 février 1888.
— Résumé des observations de météorologie agri-
cole faites à Ticheville pendant l'année 1887 (Bull.
de la Soc. scientifique Flammarion d'Argentan du
15 janvier 1888).
— Des noms vulgaires de plantes usités dans les
cantons de Vimoutiers et de La Ferté-Fresnel (Orne)
(Bull. de la Société scientifique d'Argentan, n° des
15 mai et 15 juin 1888).
Tir. à part de 12 p. (Argentan, imp. du Journal
de l'Orne), 1888.
— Note sur les Mousses et les Hépatiques des
environs de Bagnoles, et observations sur la végé-
lation bryologique des quartzites siluriens dans le
département de l'Orne. — (En préparation).
Lerercier (Michel-Jacques), né à Marnefer le
23 août 1817, professeur au Lycée d'Alençon, con-
Servateur du Musée de cette ville, lauréat de plu-
sieurs Sociétés savantes, officier de l’Instruction
publique.
— Excursion de la Société Linnéenne de. Nor-
Mandie à Alençon en 1869 (Bull. de la Soc. Linn.,
2 série, vol. IV).
— Notice biographique sur le D" Prévost (Bull. de
la Soc. Linn. de Norm., 1883-1884, p. 9). — La Flore
0rnaise doit au Dr Prévost de remarquables décou-
_ vertes.
Mass (Anatole), horticulteur, né à La Ferté-
Macé, mort en 1876. |
_ Les bons champignons des environs de La |
Ferté-Macé (Journal de La Ferté-Macé des 17 et $
31 octobre 1869). ,
— Les plantes utiles de la contrée fertoise (Jowrnal :
de La Ferté-Macé des 15 et 22 septembre 1872). ;
— Le Platane (Journal de La Ferté-Macé du
22 novembre 1874). ;
_ Revue des jardins et des champs. Za Ferté- :
Macé, Veuve Bouquerel, in-8° de 88 p. (Janvier k
novembre 1875). È
Cfr. : Bibliographie de La Ferté-Macé, par MM. de :
Contades et Jules Appert.
Momie (J.), doyen honoraire de la Faculté des
Sciences de Caen, secrétaire de la Société Linnéenne
de Normandie. A
— Excursions botaniques en 1860 ; découverte ge ‘
l'Hymenophyllum tundbridgense dans Île départe-
ment de l'Orne (Bull de la Soc. Linn. de Norm.
{re série, vol. V, p. 28, 1861). ;
— Note sur Je grès de Bagnoles (Bull. de la Soc.
Linn. de Norm., 1877-1878, p. 20).
Dans ce mémoire, l'auteur décrit une espèce,
nouvelle d’Algue fossile : Cruztanda Bagnolensis
Morière. À
— Note sur un tronc fossile paraissant se rapporter
au genre C'ycadeomyelon (Saporta) (Bull. de la Sot. :
Linn. de Norm., 1877-1878, pP- 51-55). — ce tronc
fossile avait été trouvé dans les carrières de grès
liasique, à Ste-Honorine-la-Guillaume.
— Note sur le Cycadeomyelon Apperti (Mori :
Ce fossile provenait des carrières de grès liasiques
PT
Ste-Honorine-la-Guillaume (Bull. de la Soc. Linn..
1878-1879, p. 337).
— Considérations générales sur la flore fossile et
spécialement sur celle du lias. — Découverte du
genre Lomatopteris dans le grès liasique de Ste-
Honorine-la-Guillaume (Orne) (Bull. de la Soc. Linn.
de Norm., 1879-1880, pp. 361-371).
— Note sur les Équisétacées du grès liasique de
Ste-Honorine-la-Guillaume (Orne) (Bull. de la Soc.
Linn. de Norm., 1880-1881, pp. 108-120).
— Note sur la présence du genre Banksia dans le
terrain crétacé de Vimoutiers (Orne) (Bull. de la
Soc. Linn. de Norm., 1884-1885, pp. 260-268).
Mémoire lu à la séance publique de la Société Lin-
néenne, tenue à Vimoutiers le 5 juillet 1885.
Nic (Eugène), membre de l'Académie de Rouen.
— Herborisations aux environs de St-Evroult N.-D.
du Bois (Bull. de la Soc. Bot. de France, Compte-
rendu des séances, t. XXXI, p. 112, 1888).
— Phyllosticta Nielana sp. nov. Roumeg. (CG. Rou
Meguère : Revue mycologique, n° 38, avril 1888).
Espèce nouvelle trouvée à Heugon par M. Niel sur
les feuilles vivantes du Polygonum bistorta.
Ourvier (l’abbé Jacques-François-Henri), né à St-
Hilaire-les-Mortagne. le 5 janvier 1849, successive-
ent vicaire à Bazoches-en-Houlme, curé d'Autheuil,
_ Curé de Bivilliers.
— Excursion botanique à La Grande-lrappe (Orne)
* ue des Jeunes Naturalistes, T° année, 1* mars
: 7h
pe
— 288 —
— Organographie des Lichens, d'après les auteurs.
Étude et analyse des Lichens (Feuille des Jeunes
Naturalistes, & année, n° des 1* février, 1% mars,
1% septembre 1878).
— Tableaux analytiques et dichotomiques de tous
les Lichens décrits dans le Lichenographia scandi-
navica de Th.-M. Fries. — Mortagne, imp. Daupeley,
in-8& de 40 p., 1882.
— Herbier des Lichens de l'Orne et du Cal-
vados, ete.— Cette publication comprend 9 fascicules
in-4", renfermant chacun 50 espèces, 1880-1884. —
Bazoches-en-Houlme et Autheuil (Orne). e
— Flore analytique et dichotomique des Lichens
de l'Orne et départements circonvoisins, précédée
d'un Traité élémentaire de Lichénographie, avec
22 figures lithographiées (Revue de Botanique, Bul-
letin mensuel de la Société française de Botanique;
t. 19r, 1882-1883 ; t. II. 1883-1884).
Tir. à part in-8& de 290 p. — /mp. Daupeley, 4
Mortagne (Orne) ; chez F. Savy, libraire, Paris.
— Supplément à l'ouvrage précédent (Revue de
Botanique, t. III, 1884-1885). j
Tir. à part in-8° de 4 p. — Auch., impr G. Foix,
1885.
__ Étude sur les Cladonia de la Flore française
(Revue de Botanique, t. V, 1886). !
Tir, à part in-8° de 46 p. — Auch. impr. G: PO
— Glossologie lichénique ou vocabulaire pe
bétique et raisonné des principaux termes spéciaux .
à l'étude de la Lichénologie (Revue de Botanique,
t. VII, 1888). En voie de publication.
990
Perier (D' Alfred), bibliothécaire de la Société
Linnéenne de Normandie, mort en 1868.
— Communication sur quelques nouvelles loca-
lités de plantes trouvées dans le département de
l'Orne pendant les mois d'août et de septembre 1855
(Bull. de la Soc. Linn. de Norm., 1"° série, t. I,
page 11).
— Notes sur deux plantes nouvelles pour la Flore
de Normandie : Ononis striata DC. et Buplevrum
ranunculoides DC. et Duby (Bull. de la Soc. Linn.
de Norm., 1"° série, t. V, p. 102). — Cette dernière
plante à été plus tard regardée comme espèce nou-
velle et appelée Buplevrum Perrierii Brèb.
Cfr., Art. Duhamel.
RENAULT (Pierre-Antoine), né à Rouen en 1750,
professeur d'histoire naturelle à l’École centrale de
l'Orne, mort à Saint-Denis-sur-Sarthon, le 23 avril
1835.
— Flore du département de l'Orne. Ouvrage élé-
mentaire de botanique, composé de la réunion des
Systèmes de Tournefort, de Linné et de Jussieu ,
avec une description exacte des plantes, l'indication
des lieux où elles se trouvent, et une notice sur
leur usage et leur utilité dans les arts, par P.-A.
Renault, membre des Sociétés d'émulation et des
Sciences, Lettres et Arts de Rouen ; d'Émulation
d'Alençon et autres Sociétés savantes ; ci-devant chef
de maison d'éducation militaire et professeur d'his-
loire naturelle à l'École centrale de l'Orne. —
A Alencon, de l'imprimerie de Malassis-le-Jeune,
… Place du Cours. An XII (1804). Se trouve à Alençon,
Le LOS HUE
# TU
Fe
NS
chez Lepernay, libraire, porte de Séez ; in-8° de
222 pages.
ROUSSEL (Henri-François-Anne DE), né à St-Bômer-
les-Forges, le 11 juillet 1748, mort à Caen. le 17 fé-
vrier 14812, professeur de médecine et d'histoire
naturelle à Gaen.
—_ Tableau des plantes usuelles rangées pa
suivant le rapport de leurs principes et de leurs
propriétés. Caen, 1792, in-8°.
Une deuxième édition a été publiée :
Poisson, an IV (1796), in-8°, 224 p.
« Cette production à subi la critique d'un soi-
disant Le Masle, docteur en médecine (c’était le
citoyen Desmoueux, professeur, caché sous ce
nom). » Lettre de Roussel à Caillebotte, du 28 dé-
cembre 1797.
— Flore du Calvados et des Î
composée suivant la méthode de A.-L.
Caen, L. Poisson, 1795, in-8°.
Une seconde édition a été publiée à Caen,
Poisson, 1806.
Cfr. : Bibliographie de Domfront, Pêr MM. de
Contades et Jules Appert.
rordre,
Caen, d.
errains adjacents,
de Jussieu.
chez
La Sicoriëre (M. Léon de), sénateur, président de
ique de l'Orne;
la Société historique et archéologiq
ancien secrétaire de la Société d'horticulture de
l'Orne, né à Valframbert le 3 février 1812.
— Notes pour servir à l’histoire des jardi
l'arboriculture dans le département de l'Orne.
Alençon, E. de Broise ; 1867, in-8° de 96 P-
ns et de
—
— 294 —
STEPHANI (F.), professeur à Leipzig.
— Anthoceros Husnoti Step. n. sp. (Revue bryo-
logique, 1888, n° 4). — Cette espèce nouvelle, décrite
par M. Stephani, a été découverte par M. Husnot au
Mesnil-Hubert-sur-Orne.
Vimoxr (François-Eugène), né à Rabodanges, le
14 décembre 1850, professeur au collège d'Argentan.
— Le Gui de Chêne {Article publié dans La
Nature, 8 mars 1884, p. 230, et reproduit dans le
Bull. de la Soc. Flammarion, 1884, p. 92).
L’'AXE DU MERLERAULT
Par M. Léon LEGORNU,
Ingénieur des Mines.
Sur une carte d'État-Major, joignons par une
ligne droite le sommet de la butte du Mesnil-
Gautier, près de Ste-Gauburge, avec celui des col-
lines de Jurques, près d'Aunay-sur-Odon. Cette
droite, longue de 80 kilomètres, traverse oblique-
Ment les départements de l'Orne et du Calvados en
Passant un peu au nord du Merlerault, un peu au
Sud de Falaise et d'Harcourt ; elle se dirige du
_ Sud-est au nord-ouest et forme avec le méridien
Un angle de 66 degrés. Pour des motifs qui seront
_ Cxpliqués bientôt, nous lui attribuons le nom d’axe
du Merlerauit. On remarque tout d'abord que sa
se 9e =
position est jalonnée par une série de points culmi- :
nants : la butte du Mesnil-Gautier, à 316 mètres
d'altitude au-dessus de la mer ; celle de Champ-
Haut, près du Merlerault, à 321 mètres ; le mont
Épinelte, près de Montabard, à 252 mètres ; St-Clair-
de-la-Pommeraye, à 306 mètres ; le Montpinçon, le |
géant du Calvados, à 365 mètres ; les hauteurs de
Jurques, à 321 mètres.
A partir de la ligne de faîte ainsi déterminée, la
surface du sol s'incline assez régulièrement vers le
nord-est : ceci est surtout vrai de la plaine de Caen,
qui, abstraction faite des profondes échancrures
découpées par l’action des eaux superficielles à une
époque relativement récente, présente la forme d'un
vaste plateau, légèrement ridé, baignant d'un côté
dans la mer, et de l’autre s’élevant progressivement
jusqu'aux récifs rocheux des environs de Falaise.
Au sud de l'axe, l'allure du terrain est moins simple :
on constate l'existence d'une sorte de sillon parallèle
à la même direction, puis la surface du sol se relève
de nouveau vers les côteaux granitiques qui s'éten-
dent de Putanges à Athis.
Le régime hydrologique de toute Ja contrée est
en relation intime avec ce relief. D'abord, en suivant
la ligne de faîte, nous rencontrons sur elle ou dans
son voisinage immédiat l'origine d'un grand nombre
de cours d’eau. On peut citer, notamment, la source
de l'Odon, près d'Ondefontaine ; celles de la Laize,
de l’Ante, de la Dives et de la Touques- cependant,
ce n’est pas là, à vrai dire, une ligne de partage ces
eaux. Suivons, en effet, le cours de l'Orne depuis Sè
source, à Aunou, près Sées, jusqu'à SOn embou” |
— 16 =
chure. Nous voyons ce fleuve en miniature ser-
penter d'abord paresseusement dans la plaine, entre
Sées et Argentan. Arrivé à cette dernière ville, il se
rejette brusquement à l’ouest, comme repoussé par
les collines de Montabard, et il se dirige vers la
région granitique, qu’il longe‘et entame même un
instant. Puis il reprend sa course vers le nord-
ouest et circule alors dans le sillon dont nous par-
lions il y a un instant. À Pont-d'Ouilly, il reçoit
lun de ses principaux aflluents, le Noireau ; grossi
par lui, il attaque vigoureusement l'obstacle qui
lui barre la route vers le nord. De nombreux
détours témoignent de la difficulté du passage :
mais enfin, il trouve à Saint-Rémy une brèche à
travers laquelle il pénètre, et, maître désormais
de sa course, il s'éloigne au plus vite, par la per-
pendiculaire, de la région montagneuse. Par celle
trouée unique de St-Rémy, l'Orne draîne toutes les
eaux pluviales comprises entre le pays du granite el
l'axe du Merlerault, et il résulte de là que les eaux
coulant sur les deux versants de la chaîne du Merle-
rault appartiennent, au sud comme au nord, au
bassin de la Manche ; pour atteindre la véritable
ligne de partage des eaux, celle qui divise les bassins
de la Manche et de l'Océan. il faut. se porter, un peu
plus au sud, jusqu’à Flers et Carrouges. L'axe ne
joue done à cet égard qu'un rôle secondaire ; c’est
Une digue gigantesque. mais rompue en un point.
: Chose curieuse, si l’on prolonge l'axe bien au-delà
des limites que nous lui avons assignées, si l’on
_ Poursuit sa trace rectiligne à travers les départe-
_Ments de l’Eure-et-Loir et du Loiret, on le voit
DO —
conserver pendant très longtemps son rôle de ligne
de faîte : jusqu’à Montargis, il sépare nettement le
bassin de la Seine de celui de la Loire, jetant au
nord les eaux de la Rille, de l’Iton, de l’Avre, de
l'Eure et de l'Essonne ; au sud, celles de la Sarthe,
de l'Huisne et du Loir. Non loin de Pithiviers, il
aboulit au point culminant de la Beauce, à 160 mè-
tres d'altitude au-dessus du niveau de la mer. On
voit en même temps que, dans ce long parcours,
l'arête ne se tient pas horizontale : entre Jurques el
la Beauce, elle s’abaisse de 200 mètres sur une dis-
tance de 250 kilomètres, soit une pente moyenne de
8 dixièmes de millimètre par mètre.
Tels sont les faits que nous révèle Île simple
examen de la carte géographique ; nous avons main-
tenant à chercher leur explication géologique.
Il y a cinquante ans, le capitaine Boblaye,
attaché, dans le département de l'Orne, au service
de la carte de France, reconnut que les couches de
loolithe moyenne se relèvent lorsqu'on approche
des buttes de Champ-Haut, soit par le versanl du
nord, soit par celui du sud. D’après ses observations,
la partie inférieure de la série éallovienne s'enfonce
sous la mer auprès de Dives, atteint l'altitude de 50
ou 60 mètres à Lisieux, celle de 115 mètres un pe
au nord d’Argentan, et celle de 210 mètres je
buttes de Louvigny, non loin du Merlerault- A partir
de là, le niveau des mêmes couches s'abaisse #
190 mètres près de Sées, à 150 mètres aux tuileries
de Bel-Air, voisines d'Alençon, et à 145 mètres au
Chevain, sur la rive gauche de la Sarthe. La Cov
maxima indiquée par Boblaye nous semble un peu
de ne OU ee MODE US
«Re
trop faible, car, entre Nonant et Le Merlerault, la
grande oolithe, support du callovien, s'élève à
225 mètres.
En 1864, M. Eugène Deslongchamps, dans ses
Études sur les étages jurassiques inférieurs de la
Normandie, reprit l'examen du même plissement el
s'attacha à en préciser les différentes phases. Sui-
vant lui, le bombement du Merlerault a commencé
à se produire immédiatement après le dépôt de
l'oolithe milliaire, puis le calcaire à polypiers est
venu se déposer tout autour d'un ilot formé par les
couches précédemment émergées. La continuation
du bombement a entraîné les assises du calcaire à
polypiers, et les premières assises calloviennes se
sont déposées à leur tour en retrait sur ce calcaire.
Les eaux sont alors venues peu à peu regagner une
pàrtie du terrain qu'elles avaient abandonné, ce qui
a permis aux dernières assises calloviennes de
s’avancer presque à la limite précédemment atteinte
par le rivage du calcaire à polypiers. Après cela, le
mouvement d’exhaussement a repris, mais d'une
manière plus lente, et les couches oxfordiennes et
crétacées se sont développées successivement de
chaque côté du bombement, en retrait les unes SUT
les autres. À partir de ce moment. les eaux ont
quitté complètement la contrée, jusqu'au jour où Ja
mer de la craie glauconieuse a reproduit un rivage
à peu près confondu avec celui de la mer callo-
vienne. Finalement, les couches jurassiques el
crétacées se sont redressées légèrement, toutes
‘ensemble, d’une part vers la Sarthe, de l’autre vers
le Calvados.
= 206.
M. Deslongchamps a mis ainsi en pleine lumière
l'existence d’un axe anticlinal passant aux buttes de
Champ-Haut, et c'est à cette ligne de soulèvement
qu'il a proposé d'appliquer le nom d’axe du Merle-
rault. Mais il n’a pas cherché à en déterminer la
direction rigoureuse, ce qui. du reste. serait impra-
ticable, par la seule considération des couches
jurassiques et crétacées ; d'autre part, faisant la
monographie des étages jurassiques inférieurs,
M. Deslongchamps n’a pas eu l’occasion de suivre à
grande distance sur la carte, à travers toute la série
ancienne, les prolongements possibles du même
axe.
Les considérations qui précèdent, rapprochées du
titre donné au présent travail, permettent de pres-
sentir la proposition que je vais chercher à établir :
pour moi, l'axe du Merlerault fait avec la direction
du nord un angle de 114 degrés vers l’est, et son
influence n'est pas localisée aux environs du Merle-
rault : elle s'étend, au contraire, jusqu'à Jurques:
en relation étroite avec la stratigraphie de toutes les
couches, depuis les plus anciennes jusqu'aux plus
récentes : il existe, suivant cette ligne, une sorte
de charnière autour de laquelle l'écorce terrestre
a joué plus ou moins librement a toutes les
époques.
Il suffit, pour s’en convaincre. de jeter |
sur la carte géologique et de remarquer (
qui, de tous côtés, s’allongent plus ou moins paral-
lèlement à l'axe. Les plus importantes appartiennent
au terrain silurien ; elles sont formées par les pou”
dingues pourprés et par le grès armorica
es yeux
es rides
in. L'étude
— 297 —
détaillée de tous ces plissements nous entraînerait
trop loin, et il suflit ici de constater qu'ils forment
un faisceau groupé, serré en quelque sorte contre
l'axe. Cependant, au voisinage de Falaise, une per-
turbation importante se fait sentir : l’ossature
gréseuse se dévie de 12 degrés, entre St-Germain
_ Langot et Néci, et forme alors avec la ligne N. S.un
_ angle de 126 degrés au lieu de 114. C’est le résultat
d'une véritable fracture qui, d'autre part, supprime
complètement. entre St-Germain Langot et St-Rémy.
Sur un intervalle de 17 kilomètres, la chaîne de grès
armoricain. Ajoutons, à ce propos. qu'une fracture
toute pareille marque à Jurques la terminaison de
l'axe du Merlerault, et que, par suite. sur la feuille
de Coutances, la direction N. 114 E. semble
disparaître. Chose curieuse, la déviation éprouvée
à Falaise par la chaîne silurienne se répereute im-
médiatément dans les terrains postérieurs ; la forêt
de Gouffern. près d'Argentan, est constituée en
elfet par des terrains oxfordiens et crétacés dessinant,
à 240 mètres d'altitude moyenne, une ligne de faite
Qui est la prolongation exacte de la chaîne de grès
_ Siluriens. On ne peut s'empêcher de comparer ce
Phénomène à celui que présenterait un membre
brisé dont la peau et Jes muscles traduiraient,
Par leur déformation, les blessures cachées du
Squelette.
Un accident non moins important nous apparaît
ans la région tourmentée qui va de Clécy à Har-
Court. Là se trouve, comme nous l'avons dit, le seul
“toulement du Haut-Bocage, par la vallée de l'Orne.
üand on suit en chemin de fer cette vallée si-
jo
DE ES Cie EC in 0e
RE ECS 1ealS
Mae
eds
nueuse, flanquée el comme étranglée par des col-
lines sauvages, on songe volontiers aux Portes de
Fer, et j'ose dire. toute question de patriotisme
local mise de côté, qu'à part la majesté du Danube,
médiocrement remplacé chez nous par l'Orne, la
beauté du site est comparable. Eh bien, ce caractère
pittoresque est en relation avec un phénomène 860-
logique. A Clécy, la chaîne de poudingues pourprés
se brise et tourne brusquement de 90 degrés ; en
outre, à St-Rémy. l'exploitation de la mine de fer du
même nom a mis en évidence l'existence de failles
et de plissements compliqués, et il est assez vrai-
semblable que l'imprégnation ferrugineuse du grès
en cet endroit est précisément due à des cassures
qui ont livré un passage facile aux vapeurs Mé-
tallifères.
Disons ici que M. Guyerdet, dans son Explication
de la feuille géologique de Bernay, à attribué la
formation des gîtes de fer, bien plus récents, jadis
exploités dans le pays d'Ouche. entre Breteull,
Bernay et La Trinité de Réville, à des émanations |
ferreuses qui seraient venues, à diverses reprises:
imprégner les terrains secondaires et tertiaires; et
qui seraient en relation avec l'axe du Merlerault. À
l'appui de cette idée, nous ferons remarquer que
ces gîtes paraissent jalonner assez bien trois où
quatre fentes formant, avec Île méridien, un 4
de 110 à 145 degrés. Il y aurait done eu, à FE
tertiaire, une récurrence des émanations de l'époqué
silurienne : des exemples analogues ne sont pra
rares en géologie.
Non loin de St-Rémy, à Campandré-Valcongrälh
que
— 299 —
presque exactement sur le passage de l’axe du Mer-
lerault, un phénomène dun autre genre mérite
d'être rappelé : je veux parler du petit dépôt crétacé,
_ recouvert de silurien, qui est demeuré jusqu'ici une
énigme pour tous ses visiteurs.
C'est également sur le passage de l'axe du Merle-
rault que j'ai rencontré. un kilomètre à l'ouest de la
_ gare de Martragny, au fond d’une tranchée de la
_ ligne de Falaise à Berjou, un petit pointement gra-
nitique, absolument isolé, semblant indiquer que la
proximité de cette roche éruptive a joué un rôle
direct dans la production de l'axe.
Afin de vérifier cette dernière idée , transportons-
_ nous 8 kilomètres au sud, jusqu’à la masse grani-
tique principale, et nous remarquons aussitôt que,
de Rabodanges à Pont-Érembourg, elle est limitée
par une ligne droite exactement parallèle à l'axe du
| Merlerault. Peut-être faut-il voir là une faille posté-
; rieure à l'apparition du granite ; mais, dans tous les
_ C&, nous avons la preuve que le granite lui-même
n'a pas échappé à l'influence de la direction si bien
imprimée dans toute la contrée. Il faut noter que
_ l'intérieur de la masse granitique ne porte nulle
_ lrace de la même direction : les vallées y serpentent
Sans tendance à l'alignement, et les grès liasiques de
Sainte-Opportune, déposés en plein granite, s'allon-
Le gent suivant une direction qui n'est pas celle de
axe du Merlerault, on y retrouve plutôt la direc-
lion de la bordure granitique allant de Rabodanges
À Putanges. Il semble donc que, postérieurement à
Sa consolidation, le granite se soit cassé entre Rabo-
danges et Pont-Érembourg, et qu'ainsi se soit for-
— 300 —
mée, dès le début, une base rectiligne inébranlable,
destinée à subir et à coordonner l'effort de toutes
les poussées successives, depuis Îles plus an-
ciennes jusqu'aux plus récentes. De même qu'à
la surface d'un lac on voit les ondulations, quelle
que soit leur cause, se régulariser en approchant du
bord et finalement former des vagues qui reprlo-
duisent plus ou moins fidèlement les sinuosités du
rivage, de même les mouvements successifs de .
l'écorce terrestre semblent, dans la région qui nous ïs
occupe, avoir élé plus ou moins modifiés par 1.2
présence d'un premier ridement, remontant aux
plus lointaines périodes.
La théorie que je développe ici est loin d’être
nouvelle. Déjà, dans l'Explication de la Carte g60-
logique de France, publiée en 1848 (1), Dufrénoy el
Élie de Beaumont émettent l'opinion que le bassin
de Paris tout entier, en exerçant sur ses bords, Pal
suite de l'accumulation progressive des dépôts, Une
poussée graduellement croissante, à dû leur faire
subir une sorte de gonflement, et ils ajoutent que
le bombement a dû se produire de préférence SU
vant les axes que des soulèvements antérieurs al
dépôt du terrain jurassique avaient prédestinés à
servir de lignes de moindre résistance. En ce qu
concerne spécialement la Basse-Normandie. voici de
quelle manière ils s'expriment : ë
« La ligne de Bayeux à Séez affecte une directo"
parallèle à celle des axes du soulèvement dusystème
du Thuringerwald et du Morvan. Peut-être s'est-il
(1) % volume, page 620.
PR ES Me AT
En TS UN cet LS RO SL ETS XD QE
e : Fe je E RE ne
a
|
_durassique à bonne distance des récifs siluriens,
— 90 —
établi un second axe de flexion suivant une ligne
peu différente de celle-là, et placée un peu plus au
sud, dans un direction parallèle. Cette axe de flexion
pénétrerait dans le bassin parisien, un peu au midi
de Mamers, et se dirigerait de là vers l'E. 40°S. Il
Séparerait du reste du bassin jurassique toute la
partie de ce bassin qui s'étend vers Sablé et vers
Poitiers, et c'est peut-être à son influence qu'est dû
le peu de développement qu'ont pris, dans cette
_ partie, toutes les couches jurassiques supérieures,
Surlout les couches kimméridiennes, qui y sont
très minces, et les couches portlandiennes, qui y
Mmanquent presque complètement. C'est peut-être
aussi à l'effet d’un bombement continué, suivant
cette ligne, pendant toute la période du dépôt des
_ terrains crétacés, et même des terrains tertiaires
inférieurs, qu'est due en partie la disposition de
ces lerrains et la grande hauteur à laquelle s'élèvent
les premiers dans le voisinage de cette même ligne,
ainsi que M. le vicomte d’Archiac l'a remarqué dans
son beau mémoire sur les terrains crétacés, appuyés
Sur le flanc N. O. du massif central de la France. »
Sans vouloir contredire les idées de Dufrénoy et
_ d'Élie de Beaumont, je ne les applique pas exac-
s lement comme eux à la stratigraphie normande,
Parce que la direction allant de Bayeux à Sées,
_ Céstä-dire N. 130° E., si elle limite assez bien
L. le terrain jurassique, ne se retrouve pas empreinte
_ dans le terrain silurien. Je suis d'avis que cette
direction représente l'allure générale du terrain
Mais qu'en approchant de ceux-ci, qui forment un
— 302 —
angle de 15 à 16° avec la ligne de Bayeux à Séez,
les ondulations venues du large ont subi une nou:
velle influence, qui s'est traduite par la production
de l'axe du Merlerault. Du reste, les savants géo-
logues remarquent eux-mêmes, dans un autre
passage (1), que la ligne de contact du terrain
jurassique et des terrains anciens, quoique dirigée,
en masse, presque en ligne droite de l'E. 40 5. à
l'O. 40° N., présente des dentelures nombreuses
et prononcées en relation avec les arêtes saillantes
qui accidentent la surface des terrains anciens dans
les départements du Calvados et de l'Orne. La seule
chose que j'ajoute, c’est qu'au voisinage de ces
crêtes saillantes, le manteau jurassique n’est pis
seulement troué, mais il est en outre soulevé.
Nous n'avons parlé jusqu'ici que du redressement
du niveau crétacé et jurassique. L'étage des marnes
rouges et des galets roulés, généralement rapportés
au trias, qui forme en Normandie la base des ter-
rains secondaires, paraît avoir obéi à la même in-
fluence : en effet, dans les environs de Falaise, l'axe
du Merlerault trace la limite méridionale de cette
formation et, de même, dans la Manche, le prolon-
gement de l'axe dessine, au fond du golfe du
Cotentin, en passant par Périers, la bordure extrême
des marnes rouges.
Il resterait maintenant à examiner
distance, perpendiculairement à l'axe du Me
s’est fait sentir l’action de cette ligne remarqu
mais c’est là une question délicate,
jusqn'à quelle
rlerault.
(1) Page 588.
able;
parce quon
Met cr ER En 4 :
DR A RE er AA un ee Nue de
RER NS a 2
RER DR NT DURS CO US
\*
0°, °+
°%)+ Terrain
CEx77 4,
Ne
reys
Ce
| Légende .
| Granit .
| TN rerreére suurien .
Eos Foudinque pourpré.
+++++ (rés.
Echelle : ( 500 000)
Pond-Ere À,
CA «
rm, ul Ne Q
/ So ces ta e
RAR se x DT ve L/ Re a
RES IS Se & Re pie 83 ù
ttes f ste 2 R vi P
RS (ECS SS ES S: RSS - alt ! si S ÿ
ANNEES ttes, TA
RSS : É 11 &e en * Re x odané, Lie ER ÿ
% LSeSeSe Se
Re g EE ss Fe SR _. D
ÉLRRS Le 2e Æ -
LR _. ess À de 2% S
“ SEA RER e 2e es Q
ON se serie, RS ss Psee se
se PIN É RS Lo @ ae RS
“ ve, ee LE Lee RS 2660 ne Le
06 ER LR . tree,
COX . 2e ét ù esse
ee se
LÉ Re \ ee. ”
see Rai
Re es RS Le ae 4
LR \
— 303 —
alteint bientôt d'autres plissements siluriens, qui
ont dû jouer également leur rôle. En descendant,
par exemple, de Falaise à Caen par les vallées de la
Laïze et de l'Orne, on rencontre trois arêtes dont
deux, celle de Moulines à Perrières et celle de
Maltot à May, sont parallèles à l'axe du Merlerault,
_ andis que l’arète intermédiaire, passant près de
. Bretteville-sur-Laize, se dirige N. 70° E. Je ne suis
. pas en mesure de préciser les rapports qui existent
_ entre ces ondulations des terrains anciens et celles
des terrains jurassiques, et je me borne à faire
observer que, sur la route nationale de Caen à
4 Falaise, le relief du sol est en relation étroite avec
. la proximité des chaînes gréseuses. La pyramide de
Sl-Aignan-de-Cramesnil, à 122 mètres d'altitude, est
sur le prolongement du grès de May; la butte de
Hautmesnil, à 129 mètres, jalonne le grès de Gouvix ;
la butte de Soumont, près de la Brèche-au-Diable, à
_ 190 mètres, correspond au grès de la Fontaine des
… Rochers, hameau de St-Germain-le-Vasson.
Il faut remarquer aussi l'absence de failles im-
. Porlantes dans le terrain jurassique de toute cette
h. | région : sans doute le squelette silurien, si bien
… développé, a procuré à la masse calcaire qui l'en-
lourait une stabilité particulière ; il s'est opposé,
notamment, à la transmission de ces efforts de
lorsion que M. Daubrée (1) considère comme l'une
LE des causes probables, si ce n’est certaines, de pro-
é Pbction des failles. En revanche, dès qu'on sort de
zone ainsi protégée, les dislocations apparaissent :
(1) Géologie expérimentale, page 548.
— 304 —
dans la Manche, c'est la baie des Veys, cette vaste
coupure qui s'enfonce dans les terres à travers les |
marais du Cotentin, et semble, à une époque relati- .
vement récente, s'être prolongée jusqu'à la côte A
ouest de la Manche par le havre de Lessay. Dans
l'Orne, c’est la région hachée de failles qui s'étend
du Merlerault à Mortagne. L'une de ces failles aboutit
à Ste-Gauburge en suivant la vallée de la Rille; elle
a entraîné l'effondrement des couches secondaires,
de telle façon que les aflleurements de glauconie
dessinent, à la même altitude moyenne de 20 mè-
tres, deux lignes presque symétriques de part el
d'autre de l'axe du Merlerault.
En résumé, à toutes les époques et de toutes les
façons, l'axe du Merlerault paraît avoir joué un rôle
prépondérant dans la géologie du Calvados et des
régions avoisinantes ; il en constitue le trait le plus
ancien et le plus caractéristique.
— 305 —
ÉTUDES GÉOLOGIQUES
HEUX CANTONS D'ALENCON
Par M. LETELLIER,
Conservateur du Musée d’Alençon, membre honoraire de la Société Linnéenne
et de la Société géologique de Normandie
AVANT-PROPOS
L'étude géologique des environs d'Alençon a été
faite, il y a un demi-siècle, par MM. Dufrénoy et
Élie de Beaumont, auteurs de la carte géologique
de la France ; M. le capitaine Puillon Boblaye, qui
travaillait à la carte de l'État-Major ; M. Blavier,
ingénieur en chef des mines, et M. Triger, l'un des
auteurs de la carte géologique de la Sarthe. Mais la
Carte géologique de la France est à très petite
elle, et nos deux cantons n'y occupent qu'une
Surface insignifiante ; — la carte géologique de
l'arrondissement d'Alençon, de Boblaye, n'a pas été
Publiée, et les observations de cet auteur n'ont été
Publiées qu’en partie dans le Bulletin de la Société
&éologique de 1837 ; — les Études de Blavier sur le
département de l'Orne, faites sur le terrain en 1836
— 306 —
et 1837, publiées en 1842, sont très sommaires, un
peu vieillies et inexactes pour tout le sud des deux
cantons. — Quant aux observations de M. Triger,
elles ont à peine dépassé Ja limite de son départe-
ment et sont restées manuscrites.
Pour ces motifs, j'ai cru entreprendre une œuvre
utile en refaisant, sur le terrain, les observations
de mes devanciers et en dressant la,carte géologique
des deux cantons à l’échelle considérable de
1/20000, réduite, pour la publication, à 1/40000.
J'ose espérer que mon travail, tout imparfait qu'il
est, pourra rendre quelques services à l'agriculture,
à l’enseignement et à ceux qui, après moi, voudront
éludier la géologie de cette contrée.
Je prie tous ceux qui m'ont aidé, de vouloir bien
agréer mes remerciements el ma reconnaissance ,
spécialement, l'Association française pour l'avance-
ment des sciences. qui a fait en partie les frais des
observations sur le terrain; le Conseil général de
l'Orne. qui a voté une subvention pour l'exécution
de la carte, et la Société Linnéenne, qui s'est chargée
de l'impression de la Notice et du surplus des
dépenses de la publication. :
TOPOGRAPHIE SOMMAIRE DES DEUX CANTONS
Les deux cantons d'Alençon font partie d'une
espèce de golfe compris entre les hauteurs des 2.
forêts nationales de Perseigne et d'Écouves- Is sont
presque en entier dans le bassin de la Sarthe, TIVe
EU
droite, et bornés, au S.-E: et au S:, par la Sarthe et 4
— 307 —
la ligne arbitraire qui limite le département : à l'O.,
par le Sarthon et la crête du mont Souprat ; au N.,
par les hauteurs d'Écouves, et à l'E., par la ligne
sinueuse qui sépare le canton Est d'Alençon du
canton du Mêle-sur-Sarthe.
La Sarthe prend sa source au plateau de Moulins-la-
Marche, aux altitudes de près de 260 mètres, et dans
la partie de son cours qui borne ou traverse nos can-
tons, elle coule dans la direction générale de N.-E. au
S.-0., mais en faisant les détours les plus capricieux.
A son entrée dans le canton Est. la Sarthe est à
133 mètres d'altitude ; à sa sortie du canton Ouest, :
à St-Céneri. elle est à 120 mètres. ce qui fait à peu
près 4 centimètres de pente pour 100 mètres, en
tenant compte des détours. C'est quatre fois la
pente de la Seine à Paris. Cependant, comme elle
est coupée par des gués et des barrages nombreux,
elle paraît presque partout dormante.
De sa source à Alençon, la Sarthe s’est creusée un
lit profond etune large vallée occupée par de riches
prairies. Mais en aval, elle a dû se frayer un passage
au iravers de terrains résistants ; aussi, en maints
endroits, y coule-t-elle dans une vallée étroite et
encombrée de rochers. |
Ses affluents de la rive droite, dans nos cantons,
sont assez nombreux. à peu près parallèles, et
dirigés en général du N.-0. au S.-E., de manière à
tomber presque perpendiculairement dans la rivière
Principale, Les plus importants sont :
Le ruisseau de la Groix, qui vient de l'étang de
Radon, et dont le cours inférieur fait notre limite
orientale ;
—— 308 —
Les ruisseaux du Sortoir et de Noël, commune de
Semailé ;
Le Londeau, à Valframbert;
La Briante, qui descend des hauteurs d'Écouves et
arrose Alençon ;
Le ruisseau de Cuissai ou du Pont-Percé, venant
du pied de la butte Chaumont ;
Celui de Chahains ou d'Epaulai, qui amène les
eaux de Pacé ; :
Ceux de la Maladrerie, de la Ferrière et de Fran-
geau, sur Mieuxcé et la Ferrière ;
_ Enfin, le Sarthon, dirigé du N. au $.; petite
rivière très rapide, très rocheuse, et dont le cours
inférieur nous sépare du département de la Mayenne:
Sur la rive gauche , il n’y a que les ruisseaux du
Gué de Sorre, du Gué de Gesnes et des Haies-Basile,
situés tous trois en partie sur la limite commune des
départements de l'Orne et de la Sarthe.
La Mayenne a ses sources à l'extrémité occiden-
tale du canton Ouest.
Le centre et l’est des deux cantons font partie
d'une vaste plaine jurassique qui se prolonge très
loin, vers l'E. et le N.-E., en se maintenant aux
d'eau
partagent cette plaine en sections dont le
dû qu'aux érosions ; les vallées, peu profondes,
larges et à pentes douces. — Mais le reste est beau-
coup plus accidenté, Avec des vallées profondes, on
y voit le plateau de Héloup, qui à 200 re
d'altitude ; le plateau de St-Denis et la longue arête :
225 mètress
rat, 387 à k
qui longe le Sarthon, l’un et l’autre de
les buttes de Ste-Anne et le mont SouP
— 309 —
417 mètres ; les collines de la Lacelle et de Gande-
lain, 250 à 300 mètres; la butte Chaumont,
378 mètres, et les sommets d'Écouves, qui atteignent
de 350 à 417 mètres, altitude la plus élevée du
N.-0. de la France.
Ces plaines et ces collines sont couvertes de
cultures, de bois ou de forêts ; on n'y voit ni étangs,
ni marais, ni bruyères d’une étendue notable.
Les deux cantons occupent ensemble 25,156 hec-
res. Leur longueur totale est de 25 kilomètres de
l'E. à l'O., et leur largeur, du S. au N., d'environ
18 kilomètres.
Géologie (1)
Les deux cantons d'Alençon offrent au géologue
un champ d’études assez varié. Situés sur les confins
des terrains primaires et des terrains secondaires,
ils contiennent des représentants d’un certain
nombre d’étages qu’on voit rarement réunis sur une
aussi petite élendue. On y trouve en effet du
Cambrien, du Silurien et du Dévonien, soulevés et
Modifiés par les éruptions des Granites et des Por-
bhyres; puis les étages inférieurs de l'Oolthe, un
élage du Crétacé et de nombreux lambeaux d'allu-
vions anciennes et modernes.
Mais nous n'avons ni la Série cristallophyllienne ,
ni les étages entre le dévonien et l'oolithe inférieure,
et entre le callovien inférieur et le milieu des
lérrains crétacés, ni les terrains tertiaires.
(1) Pour la définition des termes techniques et la classifica-
tion des terrains, voir le Cours élémentaire de M. Vélain ou les
Traités de M. de Lapparent.
— 310
Le canton Ouest est en grande partie primaire ou
éruptif ; le canton Est, au contraire, est tout entier
jurassique, sauf au nord, où se prolongent les
terrains primaires.
Roches éruptives.
Nous n'avons qu'un genre de roches éruptives, le
Granite.
Granite.
Le granite forme, chez nous, trois massifs Séparés :
le massif d'Alençon, celui de St-Géneri et celui de la
Lacelle.
Le granite ancien à mica noir, comme le granite
de Vire, n'existe pas ici. Le granite d'Alençon est à
mica blanc, avec une certaine proportion de mica
noir ; il constitue donc l'espèce appelée Granulite.—
Dans les granites de St-Céneri et de la Lacelle, le
mica est en partie remplacé par de l'amphibole, ce
qui les rapproche de la syénite.
1° MASSIF D’ALENÇON.
Le granite à mica blanc d'Alençon est un des
meilleurs types de la granulite (Michel Lévy, in
Guillier, Géologie de la Sarthe, p. 369). Les urois
éléments sont toujours parfaitement discernables à
l'œil nu. Le feldspath, qui prédomine , appartient à
l'orthose; il est blanc grisâtre et empâte le quartz el
le mica sur lesquels il se moule, formant ainsi
comme le ciment de la roche. Le quartz est brunâtre,
comme enfumé et quelquefois en cristaux pyramidés
— 311 —
assez volumineux, appelés Diamants d'Alençon. Le
Mica, blanc, un peu argentin, est peu abondant et
en toutes petites lames à contours irréguliers, parfois
implantées dans le quartz ou l’orthose. On le trouve
. aussi, mais rarement, en longues aiguilles rayon-
_ nantes. — Constamment, il y a encore du mica noir
qui, en certains endroits, se réunit en amas ou nids
Plus ou moins volumineux; j'en ai vu d'un mètre
_ Cube. La couleur générale de la roche fraîche est le
5 blanc grisâtre ou bleuâtre, dû au feldspath; mais
elle brunit à l'air humide.
Outre ces parties essentielles,le granite d'Alençon
_ renférme parfois, en cristaux bien visibles, de
l'Albite, de la T ourmaline, du Grenat, du Béryl, de
l'Emeraude. En l'étudiant en lames miaces, on y
Yerrail sans doute, de plus, du Zércon, de la Topaze,
de l'Apatite, de la Magnétite, indiqués ailleurs dans
la granulite, par MM. Michel Lévy et Fouqué
… (Minéral. Mmicrograph., p. 160 ; de Lapparent, p. 599).
_ Tels sont les caractères du type. Mais dans toutes
| les Carrières, on trouve à signaler des modifications
_ Intéressantes que je réserve pour les monographies
_ locales.
HN NB à
de
MATE CRS
Le granite d'Alençon est toujours en masses
absolument dépourvues de stratification , surtout de
… (lle stratification horizontale que Boblaye avait cru
“Marquer (Réunion de la Soc. géol., à Alençon,
“Septembre 1837); mais il est divisé en polyèdres
réguliers par des fissures de retrait. Généralement.
“Wisent l’ensemble en tranches plus ou moins
— 312 —
épaisses, d'un décimètre à un mètre et plus ; ce
qui donne à la roche, comme le dit avec raison
Blavier, « une apparence trompeuse de stratifica-
tion. » Ces plans de division, dont on profite pour
l'exploitation, produisent dans les carrières ces
belles parois inclinées, lisses, presque polies, qui se
prolongent quelquefois sur une longueur de
90 mètres, avec une hauteur de 4 à 5 mètres.
L'inclinaison et l'orientation de ce système prin-
cipal de fissures sont assez constantes. La première
est d'environ 60 à 70° sur l'horizontale, plongeant au
N. ; la seconde est dirigée de l'E. à l'O.
Les fissures, ordinairement vides et très étroites,
sont parfois remplies par des filons cristallins de
quartz brun ou blanc, quelquefois félide, à odeur
d'ail due peut-être à l'arsenic; ailleurs, on y voil
des éléments granitiques très fins avec fer sulfuré.
Dans plusieurs carrières, les masses les plus
compactes sont traversées par des filons de 1 à
20 centimètres d’une granulite à grains très fins, où
le feldspath prédomine et qui paraît être ce que
M. de Lapparent appelle Granite euritique (Traité de
Géol., p. 598). Ces filons, ordinairement soudés
intimement à la roche, sont plus blanes et plus
durs ; ils tranchent donc sur l'ensemble par là
couleur et finissent par former bourrelet quand la
pierre est employée en dallages.
Notre granite, avec le temps, s’altère à la surface
des massifs et souvent sans changer de couleur. Le
feldspath orthose, silicate d'alumine et de potasse, S6
transforme d’abord en silicate d'alumine et carbonate
de potasse ; le carbonate de potasse est dissous par
dE
Le) SRE
_ les pluies et emporté, et il reste le silicate d'alumine
ou Kaolin, mêlé au quartz et au mica.
Si maintenant le granite est de composition nor-
lale et protégé par une couche de terre, la roche
_ décomposée conserve l'apparence du granite dur,
mais elle est dépourvue de cohésion et on peut
_ l'exploiter à la pelle comme du sable graveleux. Si
_ le granite est mal recouvert où baigné par l’eau
_ courante, le kaolin est délayé et emporté: il reste
alors un gravier quarlzeux employé comme sable
#rossier ou formant sous terre la couche aquifère où
vont s'alimenter la plupart des puits du pays. —
Enfin, si le granite est exceptionnellement riche en
feldspath , on a un dépôt de Æaolin plus ou moins
Pur, Suivant sa Leneur en quartz.
Naturellement, la décomposition se fait de haut
. Cu bas, de sorte que la couché décomposée augmente
Avec le temps ; et comme elle suit les fissures, elle
| laisse assez souvent des noyaux arrondis et durs au
_ Milieu de la masse sableuse. Si la masse arénacée
Vient à disparaître, on a ces blocs isolés qu'on à
_ Pris quelquefois pour des monuments mégalithiques
où des blocs erratiques.
La finesse du grain, la couleur et surtout la
dureté de la pierre varient à mesure que les exploi-
lations s'approfondissent. Je connais des carrières
qu'on exploite aujourd'hui pour la troisième fois sur
le même point. Avant ce siècle, on s’est contenté, je
dirais presque, d'écrémer la surface, donnant de la
Diérre à gros grains et de couleur pâle. Nos plus
"eux monuments, datant de 7 à 800 ans, n'en
tiennent pas d'autre. L'altération des parties à
RES lee
— 314 —
l'air libre n'a fait qu'émousser les arêtes. Mais cette
pierre n'a pas résisté au frottement, témoin les.
marches des vieux escaliers et les seuils des vieilles
maisons, qui sont usés profondément.
Depuis une centaine d'années, on préfère la pierre
d'une deuxième zone, plus grise, plus fine et plus
résistante, mais qui s'use encore trop par le frotte-
ment réitéré : telles sont les dalles de nos trottoirs ;
telles étaient aussi, malheureusement, celles qu'on
avait naguère expédiées au loin et qui avaient fait
repousser nos granites.—Enfin, depuis une trentaine
d'années, quand le consommateur y veut mettre le
prix, on attaque le granite bleudtre, qui ne laisse
guère à désirer pour la finesse relative du grain, la
compacité et la résistance au frottement. Cetle
variété peut fournir des monolithes parfaitement
homogènes de 7 à 8 mètres de longueur.
D'après les expériences de M. Michelot, ingénieur
en chef des ponts et chaussées, la résistance à l'écra:
sement est énorme : elle peut dépasser 1,100 kilo-
grammes par centimètre carré pour le granite de
Beauséjour.
La densité moyenne est 2,6, de sorte que le mètre
cube pèse environ 2,600 kilogrammes.
Je dois ajouter que le granite d'Alençon ne Se
couvre jamais de ces taches -ocreuses, appelées
taches de rouille, qui, ailleurs, déshonorent si SOU-
vent les constructions en granite.
Il y a, sur le massif d'Alençon, une dizaine de
carrières en exploitation ; elles occupent plus de
400 ouvriers, dont le salaire varie de 3 à 6 francs par
jour. Les débouchés sont les constructions du pays:
— 815 —
les travaux d'art des chemins de fer et des routes,
les bordures, les dalles et les marches pour Paris
et quelques autres villes, les monuments funé-
_raires, etc.
_ Le massif d'Alençon s'étend sur six communes :
Alençon, St-Germain, Condé, Lonrai, Damigni et
_ Colombiers. Il occupe une surface d'environ 7 kilo-
L mètres de diamètre ; mais il est loin d'émerger dans
à loute cette étendue, car il est souvent recouvert par
4 l'arkose, les calcaires oolithiques et les alluvions.
L Uependant, on peut dire qu'il forme un vaste plateau
2 recouvert en partie par une faible épaisseur de ter-
_rains plus récents, puisque souvent on le rencontre
_äu fond des puits.
Dans l’espace qu'il occupe, le granite ne forme
ulle part de protubérance sensible, restant partout
À au-dessous du niveau des plaines environnantes.
… Cest assez dire qu'on l’observe principalement dans
les vallées de la Sarthe et de ses afllnents. Sa plus
_Brande altitude, au S. comme au N., est de 160 mè-
les, soit 25 à 30 mètres au-dessus du niveau de la
_lière principale.
A l'intérieur du périmètre de la commune d'Alen-
fon, le granite n'apparaît à la surface que sous forme
1e pointements ou récifs de peu d'étendue, et
More n'y en a-t-il plus que deux, l'un dans l'enclos
À le Guéramé, en face du cimetière de St-Léonard,
‘ilre au moulin des Ühâtelets. Un troisième à élé
0ité, il y a une trentaine d'années, à l'O. de
Abatloir. Mais si le granite est si rarement visible
- ‘dessus du sol, il n'en forme pas moins le deuxième
— 316 —
sous-sol de la ville, à des profondeurs qui dépassent
rarement 10 mètres. Ainsi, au haut de la rue de la
Barre, il est à 2 ou 3 mètres au-dessous de la sur-
face ; au haut des Promenades et rue de Candie, à 3
ou 4 mètres ; et il y a été exploité, il y a 40 à 50 ans;
au centre de la ville, dans les puits, on le trouve à
5 ou 6 mètres; à la scierie Leguerney, route de
Sées, le puits atteint un puissant dépôt de kaolin à
9 mètres et le granite à 11 mètres ; à l’autre bout de
la ville, le pont de St-Léonard et les terrains voisins
sont sur un dépôt de kaolin plus puissant encore, à
quelques mètres au-dessous du niveau de la prairie.
Sur la commune de St-Germain, rive gauche de
notre rivière, le granite occupe une étendue considé-
rable, de forme triangulaire, dont la base s'appuie
sur la Sarthe, depuis Alençon jusqu'au moulin de
Condé, et dont le sommet est au S., tout près de La
Chevalerie, soit environ 4 kilomètres de base sur ?
de hauteur. Les savants auteurs de la carte géolo-
gique de la Sarthe ont donc commis une erreur en
prolongeant cette roche jusqu'au haut de la vallée
de La Bouverie. Cette vallée est occupée par le
schiste cambrien dont les aflleurements, et notamr-
ment celui des Rochettes, leur ont échappé.
Là, comme à Alençon, le granite est en partie
recouvert par l'oolithe et les alluvions; mais il
aflleure sur de vastes espaces et surgit en récifs
isolés, très nombreux, au travers des terrains super” 2
posés. — Les fermes du Rocher et de la Monnerle
sont en entier sur un aflleurement presque continu, <.
dont les pointes s'élèvent souvent à 2 ou 3 mètres
au-dessus du sol.
— 317 —
_ Tout près de la première, la roche est traversée
. « par de nombreux filons de leptynite d'un à 3 déci-
_ mètres d'épaisseur... et formant deux systèmes
_ point visité par la Société est en haut du chemin
_ Je dois noter ici que c'est à cette séance du
. septembre 1837, que le capitaine Boblaye présenta
_ sescartes géologiques de l'arrondissement d'Alençon,
_4u 40/000° et une coupe théorique allant de la butte
Chaumont au Neufchâtel. — De ces travaux si
importants pour le pays, je n'ai pu retrouver qu'une
Copie de la coupe dans la riche collection de M. de
_ La Sicotière.
A l'O. de la Monnerie, les bois des Aunais et de
. Ghauvigny sont criblés de trous d'où l’on tirait, il y
4 un demi-siècle, le kaolin employé par les potiers
_@bles tuiliers ; le château de Chauvigny est fondé
Sur un dépôt de kaolin et le pare est rempli de
beaux aflleurements, surtout près de l'étang; la
ferme de la Tillière est sur un roc énorme, et des
_Centaines d'autres, de toute grandeur, surgissent de
°ute part dans les champs et les pâtures du voisi-
_ ge; un puits, récemment creusé à 3ou 400 mètres
R ferme, est tout entier dans une masse de
&0lin qu'il ne traverse pas, malgré ses 10 mètres
* profondeur, et cette masse aflleure dans les
%sés voisins sur une étendue notable.
AU S. du bourg de St-Germain, on voit de vieilles
Grrières d'un granite grossier et friable, mais où l'on
— 9318 —
trouvait facilement du mica radié el des cristaux de
grenat. De St-Germain à Condé, la rivière et les
prairies sont encombrées de rochers dont les
derniers font un des ornements du parc du château
de l'Ile.
En dehors du massif presque continu que je viens
de décrire. il y a comme je l'ai dit, de nombreux
pointements isolés, anciens récifs de la mer
bajocienne. Les deux plus importants sont la Roche |
de la Gravelle, dans le lit du ruisseau du Gué dé"
Gesnes, longue de 60 à 70 mètres, el presque
aussi large, et la Roche du Sollier, longue d'une
centaine de mètres, en partie dans le lit de la Sarthe.
qu’elle barre et détourne, tout près et en aval
d'Alençon. Les autres, moins remarquables, sont
disséminés dans les champs et les prés depuis la
Gravelle jusqu’à la rivière.
Le granite de St-Germain n'a été jusqu'ici l’objet
d'aucune exploitation suivie. Il est bien vrai qu'il
est à gros grains et peu consistant; mais On n'en
connaît que l’épiderme.
Si maintenant nous traversons la Sarthe à St
Germain, nous entrons sur la commune de Condé-
sur-Sarthe, où se trouvent aujourd'hui toutes les
carrières en exploitation : Beauséjour, Hertré, la
Boissière, la Galochère et le Pont-Percé.
Beauséjour. — Les carrières de Beauséjour sont
alignées sur un aflleurement de 5 à 600 mètres de
long et 100 à 150 mètres de large, peu saillant
au-dessus de la prairie, qui est ici fort étroite Le
dessus, comme partout, est décomposé ou altérés
Ë
te
Re ue ion EX cures
— 319 —
mais le fond des carrières, qui n’est pas à plus de
ü ou 7 mètres de la surface. donne de la pierre
._ excellente, tai type de la Granulite d'Alençon ;
. «cette pierre est bleuâtre, homogène, à grains fins et
susceptible d’un beau poli, si l’on voulait en faire
… les frais; elle est en monolithes énormes, qu'on
4 _ débite aisément, au moyen de coins, en paralléli-
.pipèdes à faces presque planes. J'ai déjà dit qu'elle
Supporte plus de 1,100 kilogrammes par centimètre
Carré. C'est ici surtout qu'on peut observer les
8rands plans de clivage de plus de 50 mètres de
long, orientés de l'E. à l'O.
La dernière carrière à l'O. est celle où les
accidents minéralogiques sont plus nombreux, aussi
l'a-t-on Presque abandonnée. On y trouve des nids
, de mica noir ; des parties pegmatoïdes avec druses
à cristaux de quartz enfumé ( diamants d'Alençon ),
&TOS parallélipipèdes d’orthose et prismes de tour-
aline; dé nombreux filons de granite euritique avec
cristaux de grenat.
Hertré, — A la suite et à peu de distance, vien-
_Ment les carrières de Hertré. Elles occupent une
flendue de 800 mètres sur 200 à 300, et l'affleure-
Ci la prairie a jusqu'à 400 mètres de largeur en
“Sant très plate, et le plateau de granite sous-
Mntest si près de la surface, qu'on peut à peine
COMpier. les :afleurements partiels et isolés qui
Nsissent parlout, ou s'étalent au niveau du sol.
‘nai vu plus de trente dans un pré d’un à deux
Clares.
LE
#8 Carrières doivent être des plus anciennes du
— 320 —
pays: elles ont même donné au granite son nom vul-
gaire, car on l'appelle souvent du hertré.
L'exploitation de Hertré, faite ainsi à des époques
diverses, et jusqu'à ces derniers temps, par des
moyens tout à fait primitifs, a accumulé des tas
énormes de déblais qui se sont amoncelés au hasard.
C'est un véritable chaos, au sein duquel sont dissé-
minés les chantiers dont le sol est encore bien au-
dessus du niveau de la vallée.
La roche exploitable est de bonne qualité, homo-
gène et dépourvue de minéraux accidentels. Elle est
cependant trop riche en feldspath et moins bonne
que celle de la deuxième carrière de Beauséjour. Un
jour viendra où l'on exploitera plus profondément,
et la pierre sera plus belle et plus dure. C'est cette
dureté que les exploitants veulent éviter ; mais Sans
doute, alors, on aura inventé des machines qui
affranchiront les ouvriers du travail si pénible du
piquage, sans nuire à leurs intérêts légitimes.
La couche épaisse en décomposition n'est pas
négligée. Broyée et passée à la claie, elle nous fournit
à bas prix ce beau sable micacé qui brille Sur no0$
places, et grâce auquel, suivant un de nos vieux
historiens, « on marche ici sur des paillettes d’ar-
gent. » (Abbé Gauthier, Hist. d'Alençon.)
La Boissière. — Cette carrière, sur la route de
Bretagne, à 3 kilomètres d'Alençon, est à l'altitude
de 160 mètres, hauteur culminante de nos granites-
Elle donne une pierre un peu tendre, mais suscep-
tible d'amélioration quand on voudra exploiter Lars 3
profondément.
La carrière de La Boissière, autrefois plus impor
— 321 —
tante, fut visitée en 1837 par la Société géologique
et par Blavier. Après un abandon prolongé, on l'a
louverte depuis quelques années, et on peut y voir,
tomme autrefois, la belle coupe du découvert en
arkose avec fossiles en barytine, mentionnée dans
les Études de Blavier et dans le Bulletin de Ja
Société.
La Galochère. — Assez belle carrière, sur un
afleurement isolé, au S. de Condé : c’est aujourd'hui
la plus intéressante par les accidents minéralo-
giques. On y a récolté de beaux diamants d'Alençon,
du mica en lames hexagonales et de grands cris-
faux d'orthose. De là aussi viennent quelques belles
émeraudes, les seules que je connaisse comme pro-
Venant de nos granites. L'aflleurement se rattache à
celui du Pont-Percé.
Le Pont-Percé. — La carrière du Pont-Percé est
. la plus connue et celle qu'on cite le plus souvent.
_ Elleest, en effet, fort intéressante au point de vue
. Scientifique: mais sa réputation est surfaite et en
Partie uSurpée, parce qu'on la confond avec une
autre aujourd'hui recomblée.
Elle est à 4 kilomètres d'Alençon, tout près de la
. Ouie de Bretagne. et à l'entrée du village du Pont-
Percé. Elle occupe un pointement de 100 à 150 mè-
(res de diamètre, et sa profondeur actuelle atteint
_Tàs8 mètres. La roche est très chargée de feldspath
à gros 8rains, surtout à la surface. Le fond est de
Malité moyenne et bleuâtre ; à mesure qu'on
_ Monte vers le haut. Ja couleur se ternit et la roche
_ (Mive à se désagréger. En un point, aujourd'hui
“ile à observer, elle est recouverte d’une lentille
_ 82 —
de beau kaolin de 2 mètres et plus d'épaisseur. Les
fissures sont assez souvent remplies, soit de quartz
fétides, soit de fins débris de granite avec fer sulfuré.
Çà et là, leurs parois sont à gros grains et s'ouvrent
en géodes hérissées de diamants d'Alençon, de cris-
taux d'orthose et de béryl, et de grandes lames de
mica blanc. Aujourd'hui, à cause de la profondeur
de l'exploitation, ces accidents sont rares ; aussi les
diamants d'Alençon sont-ils à présent d’un prix assez
élevé.
Au-delà du ruisseau, les maisons sont fondées sur
une épaisse couche de kaolin, que j'ai vue dans le
creusement d’une cave, et à la montée, on retrouve
le granite en roche.
On est là en face de l'emplacement des vieilles
carrières, où jadis on trouvait en abondance les dia-
mants d'Alençon. Elles sont aujourd’hui nivelées,
couvertes d'arbres verts et englobées dans le parc
de Vervennes. — Le granite qu'elles fournissaient
était détestable, mais c'était un vrai trésor minéra-
logique. Au pied de la rampe assez raide de la
route, on allégeait les carrosses, et les voyageurs
montaient à pied. Alors les ouvriers, dont les poches
étaient toujours pleines, offraient diamants et saints
sacrements ; il y en avait de tous les prix, et chacun
pouvait ainsi emporter un souvenir. — C'est de cette
façon, sans doute, que s’est répandue dans le monde
la réputation méritée du diamant d'Alençon.
On a tiré-de ces carrières des prismes de quartz
enfumé de 5 à 6 centimètres de côté, CE qui fait
30 à 36 centimètres de tour. Le Béryl devait aussl
être très commun, car j'en ai encore trouvé de beaux
— 323 —
exemplaires dans les vieux déblais : il était souvent
en boules formées de cristaux rayonnants, comme
là marcassite de la craie; ces boules, une fois fen-
dues, donnaient les groupes curieux désignés par
les ouvriers. à cause de leur forme, sous le nom de
saint sacrement.
C'est à ces carrières que se rapporte la visite de
la Société géologique, en 1837. Mais la coupe idéale
qu'elle en donne, t. VIII, pl. 8 ne rappelle en rien
la disposition de la roche ni celle de la vallée : elle
représente en effet une stratification concentrique
relative à une théorie de M. Boblaye, qui n'a pas de
base dans nos massifs de granite.
Un peu au N. du Pont-Percé, j'ai vu et étudié
autrefois les carrières de la Cette, presque aussi
riches en minéraux que les précédentes. Elles
donnaient notamment de beaux cristaux d’orthose
él de tourmaline, de magnifiques échantillons de
Mica aciculaire et un peu de galène: les blocs
élaient souvent traversés par de larges filons de gra-
nite euritique. Elles sont aujourd'hui complètement
“upprimées ainsi que les derniers vestiges du village,
_ sur l'emplacement, on a planté un bois de chênes
_fxoliques et d'arbres verts.
même massif de granite s’avance encore
fon un kilomètre au N., jusqu'au village de la
Gaucherie, où l'on voit les derniers aflleurements.
Jeu dans ces parages, aux siècles passés,
Une multitude de petites exploitations ; peu d'aflleu-
léMents sont intacts ; on dirait que nos ancêtres
“nt voulu sonder tous les reliefs de la roche. De
“exploitations. une seule a été reprise il y a 15
d'envi
— 324 —
ou 20 ans; c’est celle de la roche Blin. Elle a été
bien vite gènée par l’eau et ne forme plus qu'un
étang.
Cette pointe extrême du grand massif d'Alençon
est limitrophe du schiste cambrien sur toute sa
bordure occidentale, et le contact est visible en
plusieurs points ; il se fait par simple juxtaposition,
sans transition, sans passage d'une roche à l’autre,
et les deux roches sont souvent soudées.
Au Gué au Cheval, on observe un pointement de
granite de très faible étendue au travers du schiste.
Au Val, un kilomètre plus loin, on voit un autre
pointement dans les mêmes conditions, mais plus
étendu, car il a 400 à 500 mètres de diamètre. Le
granite du Val diffère sensiblement du restant du
massif : ilest très pauvre en mica et contient de
l’amphibole, comme le schiste environnant.
Blavier, p. 11 des Études, a dit: < Dans Ja
commune de Condé, on peut voir le granite passer
par degrés insensibles et par une sorte de dégéné-
rescence de ses éléments, d’abord au granite talqueux;,
puis au gneiss. » Je n'ai jamais eu l'occasion
d'observer ces passages et je n'en trouve aucun”
spécimen dans la collection des roches recueillies
par Blavier et que j'ai rangées et étiquetées au
musée d'Alençon. Les spécimens de Blavier sont du
schiste cambrien métamorphique de la Touche,
dont nous parlerons plus tard.
Je retourne à La Boissière. — Au N. de ce village,
le granite s'enfonce assez vite sous la plaine ; af, à
250 mètres de la carrière, il est déjà à 20 mètres de
profondeur au fond d'un puits. Ensuite, il se relève :
RE CE SET dan SE ni © >
LES
— 320 —
et reparaît à 1 kilomètre plus loin, au village de
Montpertuis.
Ce village occupe le flanc d'un plateau jurassique
de 165 mètres d'altitude, appelé le Mont-Foulon : il
est tout entier sur la plus épaisse et la plus belle
couche de kaolin du pays. Le dépôt a environ
400 mètres sur 300 et une épaisseur variable, mais
qui peut dépasser 8 à 10 mètres en quelques points,
comme le montre la coupe d'un puits creusé au
milieu du village.
RNA végétale. … : : , . . . . O
Terre rouge . 0 50
Kaolin grossier. tn Sn
RE
Couches altern. de kaolin fin et grossier. 7
Kaolin à très gros grains. 1
Gravier kaolinique, pas traversé.
Certaines parties, en filons, (le kaolin fin de la
toupe), sont très blanches, très pures, et pourraient
tre utilisées pour les porcelaines communes. Mais
_ masse, qui résulte de la décomposition sur place
: d'un granite très feldspathique, est trop chargée de
_ üarb, et, ce qui est plus grave, d'un peu de fer
Qui la jaunit par places. On l’exploite depuis fort
longtemps, si l'on en juge par l'étendue considérable
des surfaces épuisées, sur lesquelles s'est élevée une
Petite futaie.
A pas qu'il n’était pas déjà utilisé depuis long-
temps. Ce savant aurait même acheté pour le duc
— 326 —
d'Orléans « une pièce de terre qui en contenait
beaucoup » (Odolant Desnos, ist. d'Alençon, t.H,
p. 475. — Guettard, 5° Mémoire, 1770, cité par
d'Archiac, Introduction, I vol. — Mém. de l'Acad.
des Sc., 1765). — D'après Blavier et Boblaye, on a
essayé de l'utiliser à Sèvres; mais la forte proportion
de corps étrangers qu'il renferme à dû faire renoncer
à son emploi. On s’en servait, il y a 50 ans, pour
faire les gazettes dans lesquelles on cuisait la faïence
à la faïencerie de St-Denis-sur-Sarthon. Aujourd’hui,
comme autrefois, nos potiers mélangent le kaolin à
l'argile du pays, dans la proportion d’un quart envi-
ron, pour la poterie commune d'Alençon ; les potiers
et les briquetiers, en forçant la proportion jusqu à
3/4, en font des briques et des pavés suffisamment
réfractaires et d'un bon usage pour les foyers et le
pavage des fours. Les uns et les autres emploient
encore le kaolin bien sec et réduit en poudre pour
empêcher l’adhérence des pièces dans les moules et
sur les séchoirs.
Après l’aflleurement de Montpertuis, le granite
s'enfonce au N. sous le plateau du Mont-Foulon,
passe au fond des puits de Beaubourdel à 8 ou 10
mètres de profondeur, où il est encore recouvert par
le kaolin, et reparaît à 1,500 mètres au-delà, aux
villages de Montgault et de Bourdon.
IL nous reste à étudier les aflleurements de la
vallée de La Briante. :
Le premier commence au moulin des Châtelets, à
1 kilomètre de la ville. 11 occupe la vallée jusqu'au
Pont-du-Frêne, soit 500 à 600 mètres, el s'élève à
RÉ
PF
A
in
de
dé
pe
:
si
MP TS ROME
Ride
L'eau CEST OT Eee D
FR ACTOR 4
ï
Sp he ES || dat
— 327 —
une dizaine de mètres au-dessus de la prairie. Il
forme de beaux rochers au départ de la fausse
rivière, et l’on voit tout près de là une ancienne
carrière ; il s'étend en grandes tables dans les cours
du village du Pont-du-Frêne, sous les maisons, dans
h route, et probablement jusque sous les fondations
du pont. Ensuite, il est recouvert par la Grande-
Oolithe, mais on le retrouve à quelques mètres de
profondeur sous le bourg interminable de Damigni,
au moins jusqu'à l’église, où je l'ai vu à 5 ou 6 mè-
tres au-dessous du sol dans le puits de la maison
d'école pour les jeunes filles.
À 1 kilomètre au-delà, commence le grand massif
partiel de La Hantelle, qui s'étend sur les com-
Munes de Damigni, Lonrai et Colombiers, et n’a pas
moins de 1,600 mètres de long sur 600 à 1,000 de
large.
La grande carrière de La Hantelle, aujourd'hui
délaissée, était remarquable par son granite por-
bhyroïde, contenant des cristaux d’orthose de 8 à
{0 centimètres, qu'on ne retrouve nulle part ailleurs
dans la contrée.
On a ouvert une autre carrière au bord de la route,
peu de distance de l’ancienne : elle n'a rien d'inté-
léssant et ne remplace nullement la vieille au point
de vue scien lifique. Une autre exploitation se trouve
Près de Montgault ; le granite, à très gros grains,
8St décomposé profondément et n’est guère utili-
Sable que pour sable graveleux. Enfin, une autre
besoins de la propriété, et l'extrémité orientale du
Parc, vers Montgault, est occupée par de nombreux
— Se
afleurements. — Ici, comme à La Cette, les vieilles
carrières sont très nombreuses.
Plus au N., le granite continue sur la commune
de Colombiers, en remontant un affluent de la
Briante ; il forme dans les prés et les pâtures de La
Remonderie et du Gué de Maure des aflleurements
innombrables, presque tous ras du sol, et se termine
par le plus grand de tous, celui du Gué de Maure,
qui a plus de 200 mètres de longueur, et qui supporte
tous les bâtiments de la ferme.
Le massif granulitique d'Alençon a soulevé le grès
armoricain de St-Germain et de Héloup, le schiste à
calymènes et le grès qui le surmonte; ila modifié le
grès en y faisant naître le mica en abondance, el le
schiste en y déterminant la formation de cristaux de
mâcle ou d’andalousite ; il est donc postérieur au
terrain silurien. M. de Lapparent (Traité, p. 1302)
rapporte le granite à mica blanc d'Alençon au
granite du Mont-St-Michel, et ce dernier à l'époque
dévonienne.
29 MASSIF DE SAINT-CÉNERI.
Le massif de St-Céneri n’occupe, dans nos cantons,
qu'une étroite bordure, le long de la Sarthe et du
Sarthon et à l'origine des vallées de La Ferrière, SUF
les communes de St-Géneri et de La Ferrière-
Bochard ; maïs il se continue assez loin au-delà, Sur
l'autre rive des deux rivières, dans les communes
de Moulins, de St-Léonard-des-Bois et de La Poôté.
Ici, le granite diffère beaucoup de celui d'Alençon;
par son aspect et sa composition. La surface est
|
;
:
SStalé ERE di Cr
Je he L'HEURE DSL à LS -
— 329 —
_ loujours décolorée et décomposée jusqu'à une pro-
_ fondeur considérable, souvent plusieurs mètres. Au-
_ dessous de cette couche altérée et au centre des
. gros blocs, la roche est gris bleuâtre et très dure ;
on y distingue quelques cristaux de quartz et de
feldspath et très peu de mica, avec de nombreuses
_ taches noires d'amphibole. M. Michel Lévy classe ce
_ granite parmi les Microgranulites, et lui à reconnu
là composition suivante (In Guillier, Géol. de la
_ Sarthe, p. 372) :
_« Mica noir, quartz, orthose, oligoclase, dans un
magma de microgranulite et de micropegmatite. »
Le granite de St-Céneri ne donne lieu à aucune
_ exploitation suivie. À peine s’en sert-on comme
moellon pour les constructions locales.
39 MASSIF DE LA LACELLE.
Le granite de La Lacelle occupe le N. de la com-
mune de La Lacelle et l'O. des deux communes de
Gandelain et de La Roche-Mabile ; ensuite, il se pro-
: longe très loin vers le N.-O. à travers les cantons de
- Carrouges et de La Ferté-Macé, des deux côtés de la
_ forèt d'Andaines. — Il a, rien que dans les deux
_antons que nous étudions, une étendue bien plus
considérable que celle des deux autres massifs.
Ce granite, analogue par sa composition à celui de
: l-Géneri, se décompose comme lui avec une extrème
facilité, et jusqu'à des profondeurs extraordinaires.
A l'entrée du bourg de La Lacelle, une carrière où
nl'exploite comme sable a plus de 5 mètres de pro-
fondeur sans atteindre la roche compacte. À La
— 330 —
Roche-Mabile, le puits de la maison d'école, qui a
10 à 12 mètres, n’atteint pas le granite normal.
Partout, soit à la surface des afileurements, soit
dans les petites carrières ouvertes pour les besoins
locaux, on ne voit qu'une roche ferrugineuse rous-
sâtre, à gros grains, qui s’émiette sous le marteau.
Le feldspath en est jaunâtre et d'aspect terreux ; le
mica, blanc et noir, est rare, et la cassure fraîche
est parsemée de nombreuses taches noires d’amphi-
bole, avec quelques cristaux de tourmaline.
Le centre inaltéré des blocs, que l’on a bien rare-
ment l’occasion de voir, a un aspect tout différent.
C'est une roche bleuâtre, très dure, à feldspath gris.
Employée à l'air humide, elle se macule de taches
de rouille qui arrivent à pénétrer à une certaine
profondeur et produisent naturellement l'effet le
plus déplorable.
Le massif granitique de St-Céneri a métamorphosé
le cambrien et le silurien. Il est donc, suivant toute
vraisemblance, de l’époque dévonienne, comme
celui d'Alençon.
Quant à celui de La Lacelle, il a certainement m0
difié au moins le cambrien, et comme il se rattache
aux massifs de l'arrondissement de Domfront; rap
portés pour la plupart au granite de Vire, On peut
supposer qu'il est plus ancien que les deux autres.
TERRAINS STRATIFIÉS.
Les terrains stratifiés inférieurs ou Zerrains Pr
mitifs, Gneiss, Micaschistes, ete, n'existent Pré
chez nous.
: LR
se A FRE de
SEE RSS CE RE SAS AE SES ERREURS ET UT |: CS
me PE
I. TERRAINS PRIMAIRES.
. Les Terrains primaires, appelés aussi Terrains de
| transition, Terrains paléozoïques, sont représentés,
dans nos cantons, par le Cambrien, le Silurien et le
Dévonien.
4° Terrain cambrien.
_ Par suite de l'absence des terrains primitifs, le
1 ambrien repose ici directement sur les granites.
_ Aussi se présente-t-il très rarement sous ses formes
typiques, comme les phyllades et les grauwakes de
Si-Lo ou les schistes de Rennes. Il est presque tou-
jours profondément modifié par métamorphisme.
AlE., le cambrien commence dans la vallée de la
à Bouverie, commune d’Arsonnai (Sarthe), passe sous
. lesgrès et les schistes siluriens de Héloup, et reparaît
Ù Ekilomètres plus à l'O., dans la vallée de la Sarthe.
Au-delà, il forme un vaste plateau qui monte de
_ 10 mètres d'altitude au bord de la Sarthe, à
225 mètres sur les deux rives du Sarthon; ensuite,
: occupe en grande partie la vallée du Sarthon, de
S-Denis à La Roche-Mabile ; celle du ruisseau de la
_ Guimeraie, de St-Denis aux limites de La Lacelle, et
les vallées supérieures de la Mayenne, au S. de cette
dernière commune. Le cambrien se prolonge ensuite
Yers l'O. jusqu’en Bretagne.
_ AuN. il est recouvert par le grès armoricain de
la butte Chaumont ou limité par le granite de Gan-
Îelain et de La Lacelle : au S , il se confond avec le
Sanite de St-Céneri ou disparaît sous les bultes de
: Sle-Anne et le Mont-Souprat.
— 332 —
Dans cet ensemble, il faut faire deux parties qui
diffèrent considérablement : la première, à l'E., en
relation avec la granulite d'Alençon ; la deuxième, à
l'O., au voisinage du granite de La Lacelle.
Massif de l'Est. — On sait que le cambrien de la
Normandie et du Maine est principalement composé
de phyllades et de grauwakes. Les roches du massif
de l'E. paraissent provenir, peut-être exclusivement,
du métamorphisme des grauwakes, par la naissance
du mica, de l’amphibole et de la séricite.
Les géologues de la Sarthe, département où ces
roches se prolongent assez loin, les désignent sous le
nom de micaschistes et les placent à la base du silu-
rien, comme résultant du métamorphisme de leur
étage schistes et grauwakes. Peut-être serait-il mieux
deles appeler ], ] ty lit. ,conformément à la pomen-
clature de M. de Lapparent (7raité, pp. 726 et 1301).
Partout, dans ce massif, les couches sont orientées
de l'E. à l'O., plongeant au N. et souvent presque
verticales. Leur épaisseur est très variable et peut
aller de quelques centimètres à 1 mètre et plus. En
quelques points même, les affleurements ressem-
blent presque à des rochers continus, sans strati-
fication. Ces couches sont constamment parcourueÿ
en tous sens par des filons de quartz laiteux, quel-
quefois de quartz hyalin limpide ou enfumé, el
beaux cristaux pyramidés. |
Les variétés de la roche sont extrèmement non
breuses.
La plus typique et la plus importante, car elle est
presque la seule qu'on puisse utiliser, est une roche
feldspathique grise, avec des lignes parallèles noires
Fe
4
3
ET PEL
SES es
— 333 —
de mica ou d’amphibole, interrompues et irrégu-
lières, mais indiquant suffisamment la schistosité.
L'ensemble est parsemé de grains de quartz gris ; çà
et là, brillent de petits cristaux de feldspath blan-
châtres par altération, ou un peu rosés comme dans
les porphyres. On l’emploie pour les constructions
locales et même pour l’empierrement des chemins.
Cette roche présente évidemment certaines ana-
logies avec le gneiss. Aussi presque tous les auteurs,
notamment Boblaye, Blavier, Triger, l'ont-ils men-
tionnée sous ce nom (Boblaye, Réunion de la Soc.
géol. à Alençon ; Blavier, Études ; Triger, Carte
manusc.). Malgré ces analogies, on ne pourra pas
confondre notre roche avec le gneiss, si on la com-
pare à de bons échantillons des Vosges, par exemple,
où des Alpes : le gneiss est franchement cristallin,
comme le granite; le schiste métamorphique est
terne, lilhoïde, et souvent d'aspect plus ou moins
terreux.
La variété la plus rapprochée de la précédente es
aussi une roche dure, mais beaucoup plus riche en
amphibole et à lignes noires plus fortement pro-
noncées. D’autres variétés sont remplies de gros
&rains de quartz et de taches blanches de feldspath
altéré, où imprégnées de pyrite blanche qui leur
donne, à l'état frais, une dureté excessive.
Toutes les variétés s’altèrent rapidement, et sou-
vent jusqu'à des profondeurs assez considérables,
Surlout quand la roche est pyriteuse. Ainsi, dans la
Pline entre Le Val et St-Denis, les déblais du che-
Min de fer de Domfront n'ont pas mis deux ans à se
réduire en argile. D'abord, la roche devient blan-
sn GE
châtre ou jaunâtre par la transformation partielle
des éléments silicatés en kaolin ou en séricite, et si
le feldspath est abondant, il en résulte des argiles
plus ou moins graveleuses, blanches, grises, jaunes
ou rougeâtres, suivant les variétés de la roche et sa
teneur en fer.
En quelques endroits, ces argiles ont jadis ali-
imenté des fabriques de poteries. A Héloup, on
trouve souvent des fragments de ces vieilles poteries
ornées de têtes et de dessins qui permettent peut-
être de les faire remonter aux premiers temps de
notre histoire. Certaines excavations. dans la même
commune, par exemple à La Boisnière et près du
château de Beaudet, sont probablement les points
d'extraction ; certains tas de graviers de quartz indi-
quenl l'emplacement des ateliers de fabrication, ou,
au moins, de nettoyage. Il y a bien d'autres endroits
où l’on pourrait trouver les mêmes argiles à un état
utilisable : le pont de Mieuxcé est sur un dépôt
puissant ; la tranchée du chemin de Chahains à
Courtoux coupe deux filons de 0,50 d'épaisseur
chacun ; les puits du Teil, commune de Pacé, tra-
versent une couche d'au moius 10 mètres avant
d'atteindre la roche dure.
On exploite près de Héloup une variété Meg
assez lendre, qui est en prismes verticaux de ?
3 mètres de hauteur et qu'on emploie comme ee
de taille pour des montants et des linteaux de
portes. A La Touche, commune de Lonrai, on utilise,
pour la construction des fours à pain, une roche
analogue, qu'on appelle pierre chauffante. La Car-
rière d'où on la tire est remarquable par le nombre
;
|
ENT" MS
à
PES
et l'épaisseur des filons de quartz qui la traversent ;
il y en a qui ont jusqu’à 20 centimètres. L'un d'eux
est accompagné d’une petite couche de mica écail-
leux. La variété de La Touche et du Gué-au-Cheval
est celle qui, par son aspect, ressemble le plus au
gneiss gris.
Ainsi que je l’ai déjà dit, la limite commune du
schiste cambrien et de la granulite est parfaitement
distincte au N. du massif; mais au S.,il ma été
_ impossible de l’observer, soit dans les hautes vallées
de La Ferrière, soit dans la vallée du Sarthon. Dans
celte dernière, on passe progressivement du schiste
au granite de St-Céneri, en descendant de La Blar-
dière au moulin de La Grouge.
Massif de l'Ouest. — Au-delà de St-Denis, vers
l'O., la roche précédente continue avec les mêmes
Caractères jusqu'au village de La Chapelle, à
500 mètres du Sarthon, où elle est recouverte par le
8rès armoricain de la butte de Beauchêne. A 1 kilo-
mètre plus loin, au moulin de Buhéru, on revoit le
Gambrien, mais sous une autre forme : la pâte se
Charge de taches blanches de kaolin ou de séricite
et de points noirs arrondis ou irréguliers, qui de-
Viennent de plus en plus nombreux et étendus à
mesure qu'on approche du granite. Ces points noirs,
… ASSez constants dans la suite du dépôt, sont souvent
appelés mdcles, malgré leur forme irrégulière ; d'où
_ le nom de schiste mâclifère, employé par Blavier
Pour distinguer cette variété des autres schistes du
à Pays. Mais il ne faut pas confondre ces schistes avec
. les véritables schistes mâclifères de Bretagne, ni
_ Avec ceux de St-Barthélemi, près d'Alençon, dont
— 396 —
4
les mâcles sont de beaux prismes carrés d'andalousite
ou de chiastolite (Mâcle ou tache en forme de croix,
ou de X, chi en grec, visible sur la section). 3
Il est présumable que ces schistes mâclifères pro- ;
viennent en partie des phyllades, dont j'ai du reste
vu un fragment au milieu de la masse décomposée
de la butte Rouge, près de St-Denis, et des témoins |
normaux au S.-E. de La Roche-Mabile, près dupont
de La Roche.
Les schisles mâclifères alternent avec des grau-
wakes plus ou moins altérées et plus ou moins
_micacées, qu'on appelle schistes micacés.
Ce dépôt côtoie le granite depuis La Roche-Mabile
jusqu’à la limite O. des cantons, en suivant la rive
droite du Sarthon, puis la vallée du Merdrel jusquà
La Charpenterie ; la vallée du ruisseau de La Gui-
meraie, de St-Denis à la montée de La Lacelle,etles
nombreuses vallées qui forment le cours supérieur
de la Mayenne. 4
A La Roche-Mabile, le cambrien occupe la base
du vieux château-fort, le village de Raînes au N. et
le bourg de Hauteville à l'O. On peut l'étudier Sur-
tout dans la grande tranchée de la route de Car-
rouges. C’est à ce point un schiste non micacé, peu.
fissile, le plus souvent en masses épaisses, 45507
mou, à fond verdâtre, plus ou moins riche en parties
roussâtres. Ces parties sont souvent disposées en
zones parallèles et constituent une roche finement
rubanée. La même tranchée montre le contact du
schiste et du granite, dont le plan de séparation
plonge à l'E. sous le schiste. Il est à remarquer ee .
le métamorphisme ne s'accentue pas sensiblement
Di
— 937 —
au voisinage de la roche éruptive. C'est ce qu'on a
déjà vu aux environs d'Alençon.
Le cambrien de la Roche-Mabile fut étudié avec
intérêt, par la Société géologique, en 1837.
« Le vieux château , dit le compte-rendu du
8 septembre, est au sommet d'un prisme de grès
élevé de 50 mètres au-dessus du Sarthon , et ce
prisme repose sur une roche fort remarquable par
sa nature et par la place qu'elle occupe dans toute
la contrée où règne le gneiss (sch. camb.) talqueux
el le granite amphiboleux sur lesquels elle repose
toujours sans intermédiaire. On l’eût appeléé jadis
une grauwake à grains fins; et cependant , elle
Montre une texture cristalline incontestable, et
absence complète d’une véritable stratification. »
Je me permettrai de faire remarquer, sur ce der-
nier point, que la tranchée voisine, à Hauteville, ainsi
que les {ranchées du chemin de fer, à La Lacelle,
ont rendu évidente la stratification de la roche qui
vient de nous occuper.
A TE, du vieux château fort, le cambrien est in-
lerrompu superficiellement par le grès armoricain,
Mais ilreprend bientôt, et forme bordure à la prairie
JSqu'au pont de La Forge, en devenant plus com-
_ Pactet plus rougeâtre, et se chargeant de nombreux
‘1 petits points blancs , probablement de séricite, qui,
à la première Maison sur la route, arrivent à consti-
luer une partie notable de la masse. Là , nouvelle
MVasion du grès armoricain sur la rive droite du
Sarthon, d'où le nom du village : La Roche de La
Forge 5 puis vient un escarpement presque à pic,
Mtigé du N. au S..-où M: Bigot, que j'avais le
LA
— 338 —
plaisir de guider, à observé tout récemment des
phyllades inaltérés gris verdâtres , des schistes rou-
geâtres, et enfin, une bande d'un conglomérat
rouge-brun, rempli de grains de quartz blanc, et
contenant des fragments plus volumineux de quartz
évidemment détritique.
Cette dernière bande, d’une trentaine de mètres
de largeur, aflleure sur une longueur de 15 à 20
mètres; mais une ride prononcée dans le champ
au S., et des dépressions, qui sont l'emplacement
d'anciennes carrières, permettent de la suivre sur
200 à 300 mètres. Les couches, assez épaisses, plon-
gent à l'E., et se divisent en grandes dalles.
Le schiste rouge que nous étudions, à été em-
ployé au XI° siècle pour la construction de la vieille
église; il constitue notamment l'appareil en feuilles
de fougères du mur occidental. On le retrouve en
fragments erratiques dans toute la contrée.
Jusqu'ici, on l'avait regardé comme une variété
de porphyre, et c’est ainsi qu'il est mentionné dans
les Études de Blavier, p. 17. Nous devons encore à
M. Bigot la détermination de cette roche.
Au S. du pont de La Roche, vers le confluent du
Merdrel, le Cambrien redevient noduleux, comme
celui du Pont, et au village de la Charpenterie, On
retrouve la roche de Hauteville, avec un filon de
schiste rouge, homogène, à grain fin, et une roche
bleuâtre, très quartzeuse, qui semble un passage au
granite voisin.
Le grès armoricain des buttes de Montarbour et
de Beauchône recouvre ensuite le Gambrien jusqu'à
la vallée du ruisseau de la Guimeraie, où 01
à
à
4
£
ï à
‘4
;
à
&
ne
Va ee
ie CP NET ET A TIM EE + AE TR POELE Es NE PARA 4 > Ÿ *
" + DA EN Mie, DS ES r ce
ARCS Ds NS Se en US rs à LES
È ROSE mr ete ec OR
— 339 —
revoit au moulin de Buhéru. C’est alors le schiste
mâclifère, déjà décrit, que nous suivrons jusqu'à son
entrée dans le département de la Mayenne, à l'O. de
la Lacelle. Cependant, à la belle tranchée du Bois-
Renault, au S. de l’église de la Lacelle, nous retrou-
vous encore la roche de Hauteville, mais chargée de
Mica, et en beaux prismes presque verticaux, la
plupart finement rubanés.
Enfin, au N. du gué David, sur le chemin qui nous
sépare de la Mayenne, on a exploité un grand aflleu-
rément où le Cambrien est un schiste micacé en
dalles épaisses et de couleur grise, résultant d'une
infinité de petits points noirs dans une pâte rous-
sâtre.
20 Terrain silurien.
Le Terrain silurien forme deux massifs : l'un, au
S., sur les communes de St-Germain-du-Corbéis el
de Héloup ; l'autre, au N. et à l'O. des deux cantons.
Massif du Sud. — Cette partie du silurien occupe
une Surface presque rectangulaire d'environ 5 kilo-
mètres sur 4, et se compose de trois étages qui,
ous, se prolongent au S. dans la Sarthe, savoir : le
Grès &rmoricain, le Schiste à calymènes, et un Grès
Supérieur à ce dernier.
_ À. Grès armoricain. — Le Grès armoricain forme
une arête dirigée du N. au S., étroite au N., sur Sl-
Germain, et s'élargissant au S., sur Hèloup, pour
Prendre dans la Sarthe une extension considérable
Sur les communes de Gesnes et de Bérus. Sa plus
— 349 —
grande altitude est de 200 mètres, soit environ
70 mètres au-dessus de la rivière, et 55 à 60 au-dessus
de la plaine d'Alençon. Il repose directement sur le
schiste cambrien. À
La roche est un grès grisâtre, sans taches, à cas-
sure plate, à fragments translucides sur les bords,
et par conséquent se rapprochant du quartzite. La
surface du dépôt, plus ou moins altérée, est plus
blanche et à l'état de quartz grenu, quelquefois
friable, rarement sableux. Au voisinage de la gra-
nulite, le grès se charge de mica, ce qui constilue le
grès micacé, qu'il ne faut pas confondre avec les
greisen, sorte de granite sans feldspath, qui n'existe
pas ici. ;
La stratification est peu distincte; mais chaque
carrière présente des plans de clivage en différents
sers, dont le principal, qui est peut-être le plan de
stratification, est généralement relevé du côté de la
granulite du voisinage. L'inclinaison de ce plan
varie de 45° à la verticale. Les fissures sont remplies
d'argile blanche ou ferrugineuse. La bordure, Vers
le N., est ordinairement recouverte d'une petite
zone schistoïde, très micacée, en plaques de 2 à
3 centimètres d'épaisseur.
Partout, les flancs du massif sont couverts d'ébou-
lis d'une argile jaunâtre ferrugineuse, remplie de
fragments anguleux ou roulés de toute dimension,
jusqu’à plusieurs mètres cubes. Ces éboulis mas
quent la ligne de séparation du grès et des terrains
voisins, et recouvrent souvent ces derniers à la Mar
nière des alluvions, jusqu'à des distances relalive-
ment considérables.
— 341 —
Pour tout fossile, je n'ai trouvé qu'un mauvais
exemplaire de Cruziana, dans le bois de Héloup, et
quelques Lingula Lesueuri au bord de l'étang du
Mortier, en dehors mais tout près de nos limites.
Boblaye a vu des Zigillites dans les mêmes bois de
Hêloup ou de St-Germain.
On exploitait autrefois le grès armoricain pour
pavés dans les bois de St-Germain. Aujourd'hui on
ne l'utilise que pour l'empierrement des routes,
pour lesquelles il fournit les meilleurs matériaux
du pays; et pour les constructions les plus gros-
sières, seulement comme moellons, à cause de la
difficulté de la taille.
B. Schistes à Calymènes. — AVE. du quartzite de
Hêloup, s'étend, en stratification concordante, une
bordure de schiste noir étroite au N.. plus largeausS.,
et qui pénètre dans la Sarthe par deux endroits. Ce
Schiste, dans lequel on n'a pas trouvé jusqu'ici de
fossiles déterminables, occupe la position du Schiste
ü Calymènes, ou Schiste ardoisier, et en présente
ous les caractères lithologiques essentiels.
Il a deux faciès différents, l'un au S. de St-Barthé-
Jemi, l'autre au N.
_ AuS. de St-Barthélemi, il est fissile et s'enlève
en dalles plus ou moins épaisses, qu'on emploie
dans les constructions, et qu'on peut quelquefois
4 refendre en lames plus minces utilisables pour les
Couvertures. Il a jadis été exploité à St-James. La
Se d'exploitation existe encore, avec une masse
ässez importante de déblais couverts de chênes.
C’est un trou de 20 à 30 mètres de diamètre, appelé
de M
l'Ardoisière, toujours plein d’eau jusqu’au bord, et
qui inspire dans le pays une sorte de terreur. Les
habitants affirment que ce trou »'a pas de fond, et
que ce qui y tombe disparaît pour toujours. Il est
bien vrai que le lieu a quelque chose de lugubre :
la fosse est environnée de cépées et de broussailles;
l'eau, quoique limpide, paraît toujours noire et
immobile : les pierres qu'on y jette ne déterminent
le bouillonnemeut qu'au bout d’un temps qui parait
fort long, et l'on se rappelle que de temps à autre
quelques pauvres diables sont venus s'y jeter pour
en finir avec leurs peines. — Malgré tout cela, on Y
vient laver le linge, et la profondeur actuelle ne
dépasse pas 7 à 8 mètres.
Je n'ai pu recueillir aucune tradition sur l'époque
de l'exploitation. Toutefois, elle ne peut pas être
très ancienne, car les chènes qui s'élèvent sur les
déblais n'ont certainement pas cent ans; quand on
refit la route, il y a trente à quarante ans, ON
trouva, en déblayant, quelques centaines d’ardoises
de petit format, rangées par ordre suivant la cou-
tume actuelle , et des couvreurs d'Alençon préten-
dent avoir vu, sur l'église Notre-Dame, des ardoises
de provenance à eux inconnue. Viennent-elles de
St-James? Dans ce cas, l’ardoise dont nous parlons
ne serait pas sans mérite comme durée, et le gise-
ment ne serait peut-être pas à mépriser.
Au N. de St-Barthélemi, le schisle ne s'enlève
plus par dalles. C'est en général une roche tendre,
brune, très micacée, irrégulièrement feuilletée. à
grains grossiers et lardée de mâcles d’andalousite
on de chiastolite, parfaitement régulières et de
R
ps
fa
de
ÿ
$ de
7
4
F
qe
< Fa a
Er er PERTE sé
à PR Ur a 8e SUEDE APS ci EE de NN der de CN PER +
a k
4
e
<E
5
E Le _ , PR UN en Lee NU e =. #
? Par :
ET ne PU SL NOR TORRES ORPI RU Te 0 À OU Pr gt PRES RO TS EUORNNRET e. core site
— 343 —
plusieurs centimètres de longueur. Ge métamor-
phisme est dû au voisinage de la granulite.
J'ai trouvé dans ce schiste une bivalve très fruste,
et Blavier y a vu : « une petite couche d'un vert
noirâtre , très ferrifère , agissant fortement sur
l'aiguille aimantée, à structure confusément ooli-
thique, et analogue à la chamoisite. » Je ne l'ai pas
retrouvée.
Deux lambeaux isolés et de faible étendue de
_ roches schistoïdes qu’on peut rapporter aux schistes
siluriens, se trouvent sur la rive droite de la
Sarthe, dans la commune de Condé.
Le premier, à l'O. des villages de Châtillon et de La
Cusselière, de 4 à 500 mètres de long sur 200 de
large. A L'E., il s’appuie sur le schiste cambrien ;
à l'O., il est recouvert directement par l’oolithe
inférieure , masquée elle-même par les alluvions
anciennes, et se termine au ruisseau d'Épaulai. La
masse est composée de couches alternatives de
Schiste argileux micacé ou mâclifère et de calcaire
_ Schisteux à l’état de marbre noir, quelquefois veiné
de blanc. L'ensemble penche à l'O., plongeant en
Conséquence à l'E.
Ce dépôt a été exploité anciennement, — pas de
Mémoire d'homme , — soit pour mauvaise pierre à
chaux, soit plutôt comme moellons. Les vieilles
exCavations, encore bien visibles, sont appelées les
Fosses-Mälières.
Dans les parages des Fosses-Malières , il y à une
autre excavation assez vaste, beaucoup plus pro-
fonde, et dont le fond est planté de grands pom-
miers. J'en ai longtemps cherché l'origine auprès
des vieillards; ils m'ont tout expliqué par une
histoire de fées vraiment typique. mais sans rapport
avec la science. Cette carrière a fourni à leurs an-
cêtres des marnes de l’oolithe inférieure, cachées
ici sous l’épaisse couche d’alluvions anciennes qui
recouvre toute la plaine. On l'appelle la Fosse-
érard.
Le deuxième lambeau est dans le prolongement
du premier, vers le N.; il en est séparé par une
érosion en partie remplie par une alluvion ancienne
à gros blocs de quartzite, qui vient raser la bor-
dure du schiste cambrien en face du Tertre. Il
s'étend du moulin de Condé au village de Laleu,
rive gauche du ruisseau du Pont-Percé. Ce dépôt
est formé, comme l’autre. d’une alternance de
schistes micacés très variés et de marbres, ceux-
ci plus rares, avec quelques couches de grès inter-
calées. Les strates paraissent plonger au N.-0. Il est
resserré entre deux prolongements de la granulite;
l'un émergeant, c'est le massif de La Galochère;
l’autre recouvert par l'oolithe inférieure du bourg
de Condé. Un pointement de la même granulite,
autrefois exploité, transperce le schiste vers Son
milieu, à La Vallée.
CG. Grès supérieur au Schiste à calymènes. — C
grès est superposé au schiste de St-Barthélemi. Il
est absolument azoïque jusqu'à présent, et il n'avait
pas été séparé du grès armoricain par les anciens
séologues. Boblaye avait cependant remarqué celle :
superposition, car il dit : « En remontant du plateau
de Chauvigny à celui du Bertaux , la Société passe
= FE eee
PE PE Le Net RTS
Ÿ 5 sx Er on ne Ë s er
PR NS ne ee ES UC NE PR OR PART SR SUR ES
FERRIERE ESS
Ole à
CRT PARC TELE
és
RUE É ses
RUES Le PA AS PRES NUMERO TO SE
F s : ne à à
F vd
D SPA ENCRES CR TE AU D Me Ce QU 0 TD NUS ONE UN IR SES
— 345 —
de nouveau du granite à la roche de quartz de
. transition. On remarque, entre les deux formations,
_ des schistes mâclifères, des greisen (schistes mica-
_ cés), et autres roches schisteuses modifiées, occu-
_pant ici la même position que dans toute la Bre-
. {agne. » Ainsi, la Société a bien vu que le grès du
_ Berlaux est sw le schiste mâclifère ; mais elle n’a
. pas vu en outre que ce schiste, à un kilomètre à l'O.,
. de l’autre côté de la vallée, est lui-même superposé
au grès armoricain des bois de Héloup, qu'elle a vi-
_ Sités le même jour. Notons en passant que Boblaye
assimile le schiste mâclifère de St-Barthélemi aux
schistes cambriens de la Bretagne; il pensait Sans
doute aux schistes mâclifères des Salles de Rohan,
rangés aujourd'hui avec certitude parmi les schistes
à calymènes (Barrois, in Lapparent, p. 755). Quant à
Blavier, il place correctement le schiste à mâcles en
disant « qu’il repose sur le grès quartzeux ? : mais
il n'a pas distingué le grès supérieur du plateau de
St-Barthélemi, que nous étudions.
_ Den a été de même des géologues de la Sarthe,
Chez lesquels il entre un peu le long de la vallée de
_ La Bouverie et dans celles du ruisseau des Ricou-
Muts; ils l'ont teinté comme grès armoricain, parce
. Qu'ils n'ont pas remarqué le prolongement du schiste
_ Acalÿymènes,et dans cette dernière vallée, et à l'O. de
là Grande-Ribottière jusqu'au ruisseau des Rablais.
Mais à 2 kilom. au S., sur Bérus, ils l'ont retrouvé
- dans la même situation que chez nous, et l'ont teinté
_ Spécialement sous la dénomination de grés sélurien.
d Ce dépôt forme un plateau de 180 mètres d'alti-
tude moyenne, compris entre le schiste à calymènes
— 346 —
à l'O. et au S., et la vallée cambrienne de la Bouverie
à l'E., soit près de 3 kilom. de l'O. et l'E, sur 2
kilom. du N. au S. La partie culminante, plateau
partiel de 186 mètres, est au S. O. du bourg de St
Barthélemi; la plus grande partie, qui a de 175à
180 mètres d'altitude, est couverte de bois et de
pätures argileuses entremêlées de quelques champs
cultivés. On y a jadis exploité une épaisse couche 4
d'argile qui alimentait des poteries et des briquete- :
ries aujourd'hui en ruines ou disparues. — Leurs
noms seulement ont bravé l'action destructive du
temps. N
Le plateau finit au N. par un promontoire que ter- ;
minent les rochers des Aunais. Du haut de ces
rochers, qui sont encore à 20 ou 25 mètres au-dessus
de la plaine, on a une vue splendide sur Alençon el
tout le pays entre les collines de Perseigne el
d'Écouves. |
Ce pays était un golfe de la mer bajocienne, et :
les rochers sont les restes de la falaise du fond. IS
ont été partiellement détruits par les vagues sur une :
largeur de 3 à 400 mètres, et leurs débris, réduits
en galets et en sable, se sont amoncelés autour des
brisants granitiques de l’ancienne plage, où nous
les étudierons bientôt. h
Il y a quarante ans, j'ai encore vu les rochers dés
Aunais polis jusqu’à la base, et leur pied recouvert
d'un lit de galets ronds ou elliptiques. Mais tout à
disparu sous la massue des casseurs de pierres, et.
il n'y a plus à voir qu’une vaste carrière en explor
tation. ee.
La roche des Aunaïs est en grandes masses clivées
en différents sens. Le plan principal de clivage est
. orienté du N. au S., et plonge vers l'O. de 45 à 50°.
. L'exploitation a mis à nu de grandes surfaces planes,
les unes cannelées de haut en bas, les autres presque
is comme le marbre, effet du glissement sous
. une pression énorme lors du soulèvement du dépôt
À par la granulite voisine. Cette roche est un grès
_ blanc grisâtre , sans taches ferrugineuses et à cas-
3 _ sure translucide sur les bords. Les fissures sont sou-
vent remplies d’une belle argile blanche, un peu
micacée. Le grès de la carrière n'est pas micacé ;
_ mais celui du bord du massif, tout près de la gra-
_ nulite, est très chargé de mica blanc argenté.
Une autre carrière est exploitée, à fleur de coteau,
de l’autre côté du massif, au lieu appelé l'Ermitage,
à l'O. de St-Barthélemi, cote 165, c'est-à-dire tout
près du schiste mâclifère. Les couches ici sont orien-
lées de l'E. à l'O. et plongent au S. pour s'appuyer
ur le schiste.
_ Dans cette carrière, il y a quatre couches schis-
leuses et très minces, la première, au bas, est grise
_ ft micacée: les deux suivantes sont noirâtres comme
le schiste à calymènes, mais très ferrugineuses ;
Mquatrième est gris blanchâtre, assez tendre, en
8 Couches, à traversé, vers le fond, la 4° couche,
Sthiste gris, épaisse à ce point de 0", 50.
Ainsi, dans sa partie inférieure, le grés supérieur
ss avec plusieurs couches de schistes argileux
eux
— 348 —
Le grès exploité est plus foncé que celui des
Aunais, plus dur et préféré pour les grandes routes.
Certaines parties sont mouchetées de taches ferrugi- …
neuses rougeâtres ; quelques-unes même sont en-
tièrement rouge pâle.
MASSIF DU NORD.
Le silurien du N. s'étend sur toute la limite N.
des cantons, depuis Vingt-Hanaps jusque dans À
vallée du Sarthon, entre St-Denis et la Roche-Mabile;
puis, traversant cette vallée, il continue sur la limite
S.-0. le long du département de la Mayenne. Maisil
se prolonge au-delà de ces limites dans les cantons
de Sées et de Carrouges, et dans la Mayenne.
lei le silurien comprend le grès armoricain et un
ensemble de schistes très variés qu'on peut rap
porter aux schistes à calymènes et aux schistes
ampéliteux ; mais je n'y ai pas vu les grès supérieurs
de St-Barthélemi.
A. Grès armoricain. — Le grès, dans tout ce massif,
a les mêmes caractères généraux que dans le pré.
cédent. Cependant, vers les bords, la roche est |
blanche, assez tendre, à cassure conchoïdale comme
les calcaires lithographiques avec lesquels on me
confondrait presque à première vue. En quelques
endroits, elle est tachetée de rouge, et les tigillites
y sont moins rares. Le relief est beaucoup plus C0”
sidérable. En deux points, en dehors, mais tout près
de nos limites, au currefour de la Verrerie, forèt
d'Écouves, et au signal des Avaloirs, sommet de
.— 349 —
mont Souprat, l'altitude atteint 417 mètres. Les
. affleurements les plus bas ne descendent guère au
dessous de la cote 200; mais souvent le grès paraît
. descendre beaucoup plus bas, à cause des éboulis
qui proviennent de ses flancs et des alluvions qui
à ont porté ses débris fort loin dans les plaines, sur-
tout en face du débouché des vallées. On voit, en
. effet, ces alluvions jusqu'à la cote 160 dans les vallées
. des ruisseaux de Cuissai, de la Briante et de la Croix.
_ On peut considérer séparément le massif partiel
. de la forêt d'Écouves, la Butte-Chaumont, les col-
; lines près de St-Denis. et les buttes de Ste-Anne
avec le Mont-Souprat.
4: Massif d'Écouves. — Le massif d'Écouves est
le plus tourmenté ; on y voit des arêtes de directions
Ë fort différentes Ai l'arête principale, celle qui
Passe par les hauts sommets de 350 à 400 mètres,
._ (st dirigée presque exactement de l'E à l'O. ATE.,
. (lle se bifurque en deux rameaux qui vont passer
. AN. et au S. de l'épanchement de porphyre du
3 Bouillon ; à l'O., elle se divise de même en deux
_ lameaux à l'approche du porphyre de Fontenai et de
Livaie ; en outre, elle envoie plusieurs contreforts
\ers le S.O. La direction des couches est encore
plus compliquée, « ce qui tend à prouver, dit Bia-
vier, que ces masses minérales ont éprouvé, depuis
“fur dépôt, de graves bouleversements, dus, suivant
loute äpparence, à l'émission de roches ignées,
Dern de porphyres »; et, en effet, les por-
Fation directe avec les grès siluriens qui s'ap-
né M
puient sur eux, et ils s’alignent parallèlement à la
grande arête.
a’. Butte Chaumont. — La Butte Chaumont est
un piton isolé de 378 mètres d'altitude, situé au
S. 0. du massif principal d'Écouves, et au S. du
massif secondaire de la Roche-Élie ou Rocheli. Elle
en esl séparée par un col qui n’a que 200 mètres,
où le grès est recouvert par l’ampélite à orthocères;
elle fait partie d’un autre système plus méridional,
dirigé comme Écouves de l'E. à l'O., et comprenant
avec Chaumont, les collines voisines de St-Denis,
les Buttes de Ste-Anne et le Mont-Souprat. Son
sommet, en partie dénudé, forme un plateau ovale
de 400 mètres de long et 150 de large; on y voit
encore quelques vestiges de fortifications, remontant
aux premiers Normands, et d’un ermitage qui fut
habité jusqu’au commencement du X VIF siècle (de
La Sicotière, L'Orne archéologique et pittoresque,
p.27). A son extrémité orientale, s'élève la Grox
St-Jacques et St-Philippe, angle commun de quatre
communes, point de vue d'où l’on découvre la plus
vaste étendue du pays. Les flancs sont couverts de
bois, sauf au N., où la roche est nue, et à l'O. où
l'on va visiter le Saut-d-la-Dame , précipice à pic de ‘
près de 100 mètres, célèbre par la légende apo-
cryphe de Mabile (Zbidem). |
Du pied de Chaumont, partent plusieurs contre-
forts : au S. E., celui du Moulin de Cuissai, Séparé
par une vallée profonde du massif isolé de Montrayé:
au N. O., un autre qui va former au-delà du Sarthon
le mamelon du vieux château de la Roche-Mabilé:
— 301 —
et se prolonge dans le canton de Carrouges ; à l’O.,
- un (roisième, qui suit la rive gauche du Sarthon
pour aller se souder aux collines de St-Denis.
al. Collines près de St-Denis. — La première ,
Sur la rive gauche du Sarthon, est l'extrémité du
. contrefort O. de Chaumont. Elle s’avance jusqu'à la
- hauteur du château de La Touche , où elle atteint
. 225 mètres d'altitude et donne lieu, près du Fault,
F. à une importante exploitalion de macadam. Elle se
_ réunit à la Butte de Montarbour, rive droite, sur
. Gandelain, haute de 290 mètres ; celle-ci touche
. parsa base à la Butte de Beauchêne, qui a 305 mètres
€l dont le sommet est formé de hautes aiguilles
_ dénudées.
a". Buttes de Ste-Anne et Mont-Souprat. — La
_ Carte de l'état-major appelle MHont-Souprat toute la
: longue colline courbée en are qui s'étend de St-
. Denis à La Lacelle : mais, dans le pays, on désigne
. Sous le nom de Buttes Sainte-Anne la partie orien-
. lale au N. de la chapelle de Ste-Anne, et Mont-
Souprat 1a partie occidentale au S. de La Lacelle.
_ la Butte Ste-Anne a un sommet de 365 mètres
€t le Souprat un de 417, marqué par le signal des
Avaloirs. Ces hauteurs, dont nous n'avons que le
flanc Seplentrional, sont en grès armoricain jusque
Vers 220 à 240 mètres d'altitude, et ce grès forme,
FA outre, tous les contreforts qui s’avancent au
‘: Entre les vallées où coulent les sources de la
\Yenne. Il repose partout sur le schiste cambrien
€ le recouvre en partie de ses éboulis.
a DU
B. Schistes à calymènes et schistes ampéliteux. —
On trouve à peine, en quelques points, des indices
du minerai de fer, qui ordinairement repose sur le
grès armoricain. En 1837, Boblaye avait remarqué,
à l'O. des Arcis, commune de St-Nicolas, « la couleur
rouge du terrain, qui indique suffisamment, dit-il,
la présence du fer. » Aucune recherche n'a été faite
en cet endroit, mais les grès ferrugineux de la vallée
de Fontenai rendent l'hypothèse très vraisemblable.
Depuis lors, on a signalé, dans le haut de la vallée
de La Briante, un petit dépôt qui, à la rigueur.
pourrait être utilisé si, depuis longtemps, tous n0$
hauts fourneaux n'étaient pas éteints.
Mais les schistes siluriens occupent une immense
surface sur le versant méridional d'Écouves ; ils
recouvrent, en effet, la base du grès armoricain,
depuis le pied de la Butte Chaumont jusque près de
Bursard, soit au moins 10 kilomètres de long sur
une largeur variable, qui peut aller jusqu'à 2 el
3 kilomètres.
Malheureusement, les limites précises de ce dépôt
sont difficiles à déterminer, à cause des éboulis el à
des alluvions quartzeuses et argileuses qu'on voit
partout, et qui souvent s'avancent fort loin dans les
plaines, surtout aux débouchés des vallées. Une
autre difficulté, c'est que presque toute la contrée
est couverte de forêts, où l'observateur n'a guère
d'autre ressource que les talus des routes el des
fossés.
Il est encore plus difficile de circonscrire les sub- F
divisions, car ces terrains sont tout aussi tourmentès
et beaucoup plus variés que les grès. Aussi pour
ñ
Len D PS: To RS
PONS PRET NET Le
OCR AT UE à
APR Te UN OI rene Ut
— 353 —
le moment, ai-je dû y reuoncer; mais j'indiquerai
ici avec précision les points principaux où l’on
pourra les observer.
b. Schiste à calyménes ou schiste ardoisier. —
1° La variété schisteuse qui me paraît la plus rap-
prochée du grès armoricain est un psamumite très
fin, très dur et micacé , qui se lève en dalles de
2 à 20 centimètres d'épaisseur, remarquables par
leur régularité. Dans les parties superficielles et un
peu altérées, la cassure perpendiculaire aux faces
parallèles est brunâtre et présente une multitude de
zones très étroites, alternativ t brunes et grises.
Boblaye en a compté cinquante sur un fragment
d'un décimètre d'épaisseur; j'ai sous les yeux un
échantillon de 30 millimètres qui en contient plus
de quarante. Dans la seule carrière que j'ai vue, sur
là bulle du Haut-Bazan, à l'altitude de 260 mètres,
les couches sont sensiblement horizontales ; les su-
Périeures sont brunes et rubanées, et n'ont que 2
43 centimètres d'épaisseur ; celles du fond , à 4 ou
5 mètres de la surface , sont rougeâtres, de nuance
presque uniforme: mais leur épaisseur atteint et
dépasse 20 centimètres. On s'en sert pour les con-
Structions locales. Ailleurs, les couches sont plus ou
Moins inclinées el presque toujours brunâtres.
Boblaye évalue à 200 mètres la puissance du dépôt
Aux environs du Haul-Bazan.
J'ai retrouvé la même roche sur la lisière du grès et
fxaltiludes voisines de 260 mètres,sur une longueur
de plus de 4 kilomètres, à partir de Bazan. au N. de
S-Nicolas notamment au-dessus des villages de
23
— 354 —
Lépinai et des Fieffes ; au haut du chemin de La
Poterie : au Tertre, et au N. du village du Val, près
de la vallée de La Briante. Au-delà, vers l'E. et le
N.,je ne l'ai pas vue pendant 4 ou 5 kilomètres, soit
qu’elle n'existe pas, soit que les éboulis la cachent
trop complètement; mais je l'ai retrouvée à la
même altitude, près de La Roche-Galais, au S. du
carrefour de La Fosse à la Femme. Quant. à la
largeur du dépôt, elle a bien près d’un kilomètre
sur le méridien de Bazan ; ailleurs, je n’en puis rien
dire;
2% Au-dessus des psammites, c'est-à-dire, plus
bas vers la plaine, viennent des schistes sub-ardoi-
siers, non exploitables, et dont la couleur varie du
brun foncé au gris pâle. Jusqu'à présent, on n'y à
trouvé aucun fossile, mais leur ressemblance avec
l’ardoise, et surtout leur position stratigraphique ne
peuvent laisser aucun doute sur leur classement.
On peut les observer dans le talus de la route
d'Alençon à Livaie, tout près de la ligne des Arcis,
sous l’alluvion quartzeuse ; au S. du Haut-Bazan, SUP
la vieille route, et surtout dans le chemin creux de
4 à 5 mètres qui va de la vieille route au Bas-Bazan ;
à l'E. du village de Rouillé, au-dessous de l'église
de St-Nicolas, dans le talus ; sur le versant E- de la
butte du Cruchet de St-Nicolas (1) ; au village de la
Verrerie ; sur les deux versants de la vallée de la
Briante ; à Radon:; aux Feugerets ; au Cruchet de
Vingt-Hanaps, et dans presque tout le N. de cette
dernière commune.
(4) Le sommet de cette butte est couvert d’un petit lambea"
de grès silurien supérieur reposant sur le schiste.
— 355 —
Le dépôt de Radon mérite une attention spéciale.
I! débute au bord oriental de l'étang, cote 200, par
les schistes noirs ordinaires, assez épais, plongeant
au N. Ensuite, ces schistes alternent avec des cou-
ches de marbre gris ou noirâtre, souvent à veines
blanches, de toute épaisseur, depuis celle des ar-
doises, jusqu'à plusieurs mètres ; puis, peu à peu,
le marbre disparaît, et à 1 kilomètre de l’origine, on
n'a plus que le schiste argileux en belles lames,
qu'on serait vraiment tenté d'utiliser. Les marbres
de Radon, absolument inexploitables pour les con-
Structions à cause de leur dureté et du faible
volume des blocs, sont azoïques comme les schistes
et ne peuvent servir que pour l'empierrement des
chemins. Je ne parle pas de la chaux, car le cal-
taire oolithique abonde tout près de là.
° A côté des schistes ardoisiers, on trouve en
beaucoup d’endroits, vers l'E., une roche schisteuse
gris-brun, homogène, à grains assez fins, non fis-
Sile, toujours en grandes masses fissurées. On la
prendrait souvent pour un grès si elle était plus
dure. On la trouve avec ces caractères dans la tran-
chée des Mézières, près du Cruchet, et à St-Gervais
du Perron, dans la grande tranchée du chemin de
fer; mais le plus souvent , elle a subi un métamor-
Phisme plus ou‘moins profond, si on peut lui rap-
Porter la roche du midi de l'étang de Radon, un peu
hoduleuse et plus brune ; celle des hauteurs, à l'O.
Srisâtre, plus noduleuse et remplie de grains de
uartz; elle est du reste en contact avec le grès;
enfin, celle de la butte de La Bosse, au N. de l'usine
6 Briante, encore plus quartzeuse. Au N. de celte
butte, j'ai recueilli des échantillons contenant de
beaux cristaux de feldspath rose qui la font res-
sembler à un porphyre.
b!, Schiste ampéliteux. 1° Au-dessus des schistes
sub-ardoisiers, entre Cuissai et St-Nicolas, on voit
un vaste ensemble composé de schistes également
sub-ardoisiers, noirâtres, verdâtres ou grisâtres par
altération, alternant avec des couches interrompues
de quartz-lydien très dur , d’un noir profond, quek
quefois homogène , le plus souvent très micacé.
Boblaye y a vu des fossiles : j'ai été moins heureux
jusqu'ici. On peut étudier ce système au N. de Ula-
tigny, dans toute la tranchée de la Sapinière; à la
butte à l'E. du Gué de Lente, au bourg de St-
Nicolas, au pied N.-0. du Cruchet; à Clerchênai et
dans presque toute la vallée de la Briante en amont
de ce village.
2 Enfin, au-dessus et au milieu de ces couches,
on observe en plusieurs endroits le véritable schiste
ampéliteux, caractérisé par ses nodules et la conti-
nuation du quartz-lydien :
« C'est, dit Boblaye, un schiste talqueux, noir;
très tendre, se réduisant en pâte onctueuse partout
où il y a de l'humidité. Au milieu de ces décompo”
sitions, on trouve des sphéroïdes :aplatis qui ont
jusqu'à 15 centimètres de diamètre ; ils sont formés
de la même matière, mais imprégnés de fer sulfuré,
et presque toujours lardés de fossiles » (Bull. S. Gs
1837). Ces fossiles sont des Cardiola et des Ortho
céres. La pâte onctueuse est jaunâtre et contient des
débris de schiste non décomposés, ce qui la fait ‘
SO OR CR PR RE EM NE CEE ONCE M 1 PP UP De D EE RS
Fe
reconnaître. — On trouve le schiste ampéliteux entre
Cuissai et St-Nicolas, depuis le Gué-de-Lente jusqu’à
La Pommeraie. Les boules n’y sont pas rares dans
les excavations récentes: mais on en chercherait
vainement à la surface du sol, à cause de la rapidité
de la décomposition. On l'a aussi observé en creu-
Sant les fondations d’un pont au Gué-des-Basselets,
au bas du col, entre la Butte-Chaumont et le massif
d'Écouves; on y a recueilli un grand nombre de
Sphéroïdes en bon état. M. de Tromelin, qui, sur nos
indications, visita ce gisement en 1878, affirme y
avoir reconnu les fossiles suivants :
Bolbozoe anomala et bohemica Barr.
Orthoceras styloïdeum, hastile Barr., etc.
Conularia Sosia Barr.
Avicula? Cybele Barr.
Mytilus.
Platycrinus.
Syphocrinites elegans Zenker, ete.
(Association fr., Congrès du Havre, p. 500.)
Lu
3° DÉVONIEN INFÉRIEUR.
Les cinq lambeaux de terrain dévonien, figurés sur
la carte dans la commune de St-Nicolas, n'avaient
Pas été reconnus par les anciens géologues. Cepen-
dant Boblaye, qui avait étudié la contrée, tout en
_ dirigeant es Opérations pour la carte de l'état major,
Signalait à la Société géologique, en 1837. « les
_ “Mpreintes nombreuses d'Orthis, les articulations
'Encrines et de Trilobites, les petites avicules »
_ ilY avait découvertes. Blavier, dans le même
— 358 —
temps, écrivait : « La bande de schiste pailleté qu'on
trouve (à St-Nicolas) avant d'atteindre la région du
quartz grenu, lient en grande abondance des débris
de corps organisés fossiles. On y a trouvé particu-
lièrement des empreintes d'Orthis et d'Encrines »
(Etudes, p. 25). — Ils avaient l’un et l'autre traversé
le premier lambeau, celui de l'O., au S. du Hamel,
commune de St-Nicolas,
Lors de mes premières courses géologiques. à cet
âge où l'on ne craint pas de revenir chargé, j'avais
réuni un assez grand nombre d'échantillons repré-
sentant à peu près toutes les espèces que contient
ici ce terrain. M. de Verneuil, à la vue de ma pelite
collection, reconnut sans peine le dévonien inférieur,
et nous partimes sur le champ, avec M. Triger,
pour visiter la localité.
Je ne connaissais alors que la parcelle de l'O;
j'ai trouvé les autres dans ces derniers temps. Elles
sont alignées de l'O, à l'E. sur une longueur totale
de 5 kilomètres et sur le flanc méridional de cinq
collines, aux altitudes moyennes de 220 mètres.
Elles sont isolées l’une de l’autre par de profondes
el larges vallées d’érosion, en partie recomblées par
des alluvions quartzeuses.
La roche est une grauwake micacée, gris noirâtre,
terne, à cassure raboteuse, nullement feuilletée el
facile à distinguer des psammites et des autres
schistes qui l’environnent. Elle est grossièrement
stratifiée , et les couches penchent principalement
vers l’
En un endroit seulement, sur le lambeau de l'O:
près du village du Hamel, la roche est littéralement
Re D es de AS de) ce
a
— 359 —
lardée de fossiles , tous à l’état d’empreinte et trop
souvent par fragments ; mais les empreintes sont
parfois d’une rare perfection. Dans les échantillons
que je lui ai remis en 1878, M. de Tromelin a
reconnu :
Homalonotus, des anneaux, R.
Dalmanites, têtes, À. R.
Murchisonia, R.
Orthis Monnieri, C.
Leptæna Thisbe, OEhl., A. C.
Strophomena, R.
Spirifer Roussean, R.
Crinoïdes, tiges et plaques, T. G.
Pleurodictyum problematicum, A. C.
Ce pleurodictyum est toujours dépourvu du tube
serpuliforme ; mais je connais deux exemplaires où
ce tube est remplacé par un corps semblable à une
coquille turriculée. L'un est dans ma collection,
l'autre au Musée de Caen.
J'ai recueilli, depuis lors, un Cryphœus et Rhyn-
Chonella cypris OEhl.
Le deuxième lambeau, près de La Pommeraie, est
suffisamment caractérisé par la roche, mais je n'y
ai vu que des Crinoïdes, très rares (1).
Le troisième, entre l’église de St-Nicolas et la
Drouardière, est, comme le premier, riche en fos-
siles. J'y ai recueilli les anneaux d'Aomalonotus, la
EBhynchonelia cypris, les Orthis, les Crinoïdes (tiges
et plaques calcinales) et les Pleurodictyum.
(1) Par erreur du graveur, en bleu sur la carte.
RS 10 à
Le quatrième, sur le versant de la Butte du Froust,
est, comme le deuxième, à peu près azoïque ; je n'y
ai vu que des Crinoïdes, en très petit nombre.
Le cinquième enfin, au N. du village du Val, à
l'extrémité orientale de St-Nicolas, entre les alti-
tudes de 215 et 240 mètres. Ce lambeau, que je
n'ai vu qu’à la fin d'août 1888, n’a pas moins de
200 mètres de l'O. à l'E. et presque autant du S. au
N., en montant la rampe escarpée de la forêt. J'y
ai recueilli des articulations d'encrine, une plaque
du calice et une belle empreinte d'Orthis Monnieri.
Ge sont là, jusqu'à ce jour, les seuls vestiges du
dévonien qu’on ait rencontrés dans le département
de l'Orne, et on n'y trouve rien des autres terrains
primaires.
IT. — TERRAINS SECONDAIRES.
Des quatre grandes divisions des terrains secon-
daires, la première , le Zrias, n'existe pas dans le
département ; le Lias, qui est la deuxième. a élé
signalé et étudié par M. Morière, il y a peu d'an-
nées, dans l'O. de l'arrondissement d’Argentan,
mais il ne se rencontre pas dans celui d'Alençon;
la troisième et la quatrième sont représentées, dans
nos deux cantons, par l'Oolithe inférieure, la Grande
Oolithe, le Callovien et une subdivision du Crétacé.
1° Oolithe inférieure ou Bajocien.
L'Oolithe inférieure affleure dans la vallée de la
Sarthe, à Alençon et à Condé ; dans celle de Là
Briante, sur Damigni, Colombiers et Lonrai ; dans
—- 361 —
celle du ruisseau de Cuissai, depuis le Pont-Percé
jusqu'au N. du bourg de Cuissai.
A Cuissai, son altitude atteint 160 mètres; à
Alençon, elle descend à 130. Les couches ont donc
une pente notable vers le S.-E. Nous aurons à
faire la même remarque pour les autres terrains
secondaires des deux cantons. Elle repose au S. sur
le granite ; au N., sur les grès et les schistes silu-
riens.
L'oolithe inférieure se présente ici sous deux
formes : l'oolithe inférieure siliceuse, ou arkose
_ d'Alençon, etl'oolithe inférieure sableuse et calcaire ;
BUT NN RARES ANELPUS RIT RS
mais ces deux formes sont contemporaines.
A. Oolithe inférieure siliceuse ou Arkose d'Alen-
con. — L’arkose d'Alençon est un accident local ; on
ne la retrouve pas ailleurs. Elle se compose de
roches très variées ; mais en général c'est un grès
formé des éléments du granite réunis par un ciment
siliceux et barytifère, et plus ou moins calcarifère.
Le massif principal forme le sous-sol des parties
basses d'Alençon, occupe la vallée de la Briante,
d'Alençon aux Châtelets, puis la plaine au delà
jusqu'à Montpertuis, Beaubourdel et Bourdon. Il y
à. en outre, un certain nombre de massifs secon-
daires ; à la Boissière, aux Dragées, à La Remonde-
rie, à La Hantelle, au Petit-Maure, à Serceaux ; ils
se rattachent probablement au massif principal par
dessous les terrains plus récents.
Le territoire où se montre l'arkose peut avoir 4 à
5 kilom. de long et de large, et la puissance du
dépôt atteint au plus 10 à 15 mètres.
+20 —
L'arkose repose partout sur le granite, dont elle
suit les aflleurements. Sous Alençon, elle en est
séparée par une couche de sable graveleux de quel-
ques décimètres à un mètre d'épaisseur, provenant
de la décomposition de la roche éruptive.
Dans ses parties les plus compactes, l’arkose n'est
pas stratifiée; elle est seulement divisée en blocs
irréguliers par des fissures en tous sens, remplies
d'argile rougeâtre, et elle varie d'aspect et de com-
position presque d'un bloc à l’autre. Au fond des
puits et en général au cœur des massifs, on trouve
des blocs noirs, très durs, à grains fins indiscer-
nables à l'œil nu, qu’on prendrait pour de la diorite;
d'autres, grisâtres, ressemblent à des quartzites;
d'autres sont bréchiformes ou poudingiformes, étant
formés de cristaux de quartz cimentés par de la
silice presque cristalline ; il y en a qui sont impré-
gnés de calcaire et ont l'aspect du marbre; quelques-
uns contiennent des cristaux de feldspath, des
mouchetures ou de petits nids de galène, de blende,
de fer sulfuré prismatique, de barytine, ou des
cavités tapissées de quartz hyalin, de barytine et de
[luorine.
A mesure qu'on approche de la surface, la roche
devient grise, blanchâtre ou noirâtre, caverneuse où
même spongieuse, se charge de fer oxydé et passe à
la monite, Quelquefois. la silice devient surabon-
dante et forme des masses jaspoïdes ou des silex 1
noirs. Dans tous les cas, la roche est plus ou MOIS
imprégnée de barytine, tantôt en petits filons,
tantôt en amas remplaçant des fossiles.
Sur les flancs du dépôt d'arkose, on trouve €.
Li
DE RE er
Sr LT ES Un
ET > de
RÉ RTE NS ADR PR TE ETS PU UN TR PRE LE QU LIRE PORT Ci de ot
;
he
A ue
— 363 —
plusieurs endroits une roche grise, caverneuse, très
calcarifère, stratifiée en couches interrompues, et
constellée d’articulations de pentacrinites. Le tout
est généralement recouvert ou accompagné de lits
assez épais d’un sable rougeâtre contenant des co-
quilles et des polypiers transformés en sulfate de
baryte.
On pourrait confondre ce sable rouge de l’arkose
avec celui des alluvions quaternaires qui se voil
par places dans la même plaine, parfois au même
endroit. Ce dernier est azoïque et plus ou moins
rempli de galets de quartz et de silex, quelquefois.
d'arkose et de calcaire.
Par exemple, à La Boissière, on a la coupe sui-
vante :
Terre végétale.
Sable argileux rougeûtre, avec grains
de quartz gris et de quartz laiteux;
galets de granite, de schiste , de silex,
d’arkose. AD
Arkose grise, Don | ‘à rte
crinites et brachiopodes. . : U",75
Sable rougeâtre à fossiles en
barytine. . . ,
Couche ditieiae à re de
quartz laiteux et d'arkose. . : 0",30
Granite décomposé. . . Hs OS 000
Granite exploité.
AÏL quat. \
Ark. sup*.e
A Alencon, toutes les variétés de l’arkose, même
les plus compactes, les plus cristallines, contiennent
— 364 —
des fossiles silicifiés ou transformés en barytine.
Les plus ordinaires sont :
Un gros Nautile, de 30 centimètres de diamètre.
Panopæa elongata, 4'Orb. R.
Pholadomia fidicula, Sow. R.
Astarte elagans. Sow. À. R.
— exCavata, Sow. R.
Lima heteromorpha, Desi. C.
— _Proboscidea, Sow. A. C.
Pecten silenus, d'Orb. A. R.
Hinnites tuberculosus, d'Orb. A, R.
Ostrea, 2 ou 3 espèces.
Rhynchonella Wrightii, Davidson. T. C.
Terebratula submazillata, Davids. À. C.
— Perovalis, Sow. C.
Pygaster Semi-sulcatus, Ag.
Astrées et Porites d'assez grande taille.
Les points où j'ai trouvé le plus de fossiles sont :
Un puits, rue de Cazault, où abondaient les Lima
heteromorpha et les Ter. perovalis ; les caves et les
puits du centre de la ville; la carrière du jardin
de l’Asile ; le découvert des carrières de granite à
la Boissière et à la Hantelle. La petite carrière du
Pré-Bossu, au Petit-Maure, m'a fourni quelques es-
pèces à peine déterminables, dans un grès stratifié
qui ressemble au grès armoricain un peu altéré. Les
autres affleurements ne m'ont rien donné.
Autrefois, on a employé l’arkose pour faire des
meules de moulins à bras. Une fabrique a dû exister
vers l'emplacement de la place d’Armes, car On à
:
— 966 —
+
trouvé un grand nombre de ces meules, toutes de
rebut ou inachevées, en creusant les fondations de
l'hôtel de M. du Mesnil de Montchauveau. On a fait
avec l'arkose des pavés pour nos rues ; on l’a sur-
tout utilisée pour les murs, où elle dure indéfini-
ment sans aucune altération ; enfin, pendant les
trois quarts de ce siècle, on en a tiré de bons maté-
riaux pour les routes, pavés et macadam. On voit
sur tous les affleurements les vieilles carrières ou-
vertes pour cet usage. On y reviendra, car les bons
gisements sont loin d'être épuisés.
Pour expliquer l'origine de l’arkose d'Alençon,
Blavier pense que « l’arkose qui n’est pas stratifiée,
qui renferme du plomb sulfuré, serait une roche
d'origine ignée ; pendant que le grès arkosien à
Pentacrinites, en couches stratifiées, et qui repose
Sur les flancs de l'arkose compacte, serait une roche
de sédiment. »
Il me semble plus naturel et plus conforme à
l'observation d'admettre qu’à l'époque bajocienne,
des sources thermales sous-marines, chargées de
silice comme celles des geysers actuels d'Islande et
d'Amérique et jaillissant par les fissures du granite,
Ont cimenté les sables granitiques déjà formés à
celle époque.
Dans cette hypothèse , on explique aisément, il
me semble, Ja composition variée de la roche, la
Présence des fossiles dans les parties cristallines et
là nature silico-calcaire de certaines parties, notam-
Ment des dépôts de bordure. En effet, la roche ainsi
formée devait être plus siliceuse à sa partie infé-
Neure et au voisinage des points d'éjection. Les
— 366 —
animaux marins vivaient, sans aucun doute, non
pas dans les eaux bouillantes, mais dans les parages
plus tempérés où se déposait le calcaire ; quand
les courants les amenaient au voisinage des sources,
ils y périssaient et y étaient ensevelis dans le dépôt
siliceux. L'eau de la mer bajocienne contenait par-
tout du calcaire ; de là l’effervescence par les acides
de presque toutes les variétés d’arkose, de là aussi
les couches stratifiées à pentacrinites, qui se dépo-
saient aux endroits où se faisait le mélange des
eaux thermales siliceuses et des eaux purement cal-
caires. Dans ces mêmes zones vivaient les penta-
crinites, dont nous reverrons les débris dans les
couches de l'oolithe inférieure calcaire.
Note sur les eaux d'Alençon.
Les puits d'Alençon s’alimentent dans la couche
de sable graveleux qui sépare l’arkose du granite.
Cette couche ne tarit jamais ; aussi les puits qui
traversent l’arkose ou le roc, comme disent nos ou-
vriers, sont-ils excellents au point de vue de la
Constance et de la quantité de l’eau qu'ils four-
nissent. Malheureusement, la roche d'arkose est très
fissurée, et un jour ou l’autre, les eaux d'infiltration
pourront arriver à la couche aquifère sans s'êlre
suffisamment épurées par leur passage au travers
des parties meubles des fissures, et finiront par
rendre insalubres les eaux de nos puits. Déjà, en
quelques points, c’est un fait accompli. +
De là, l'idée ancienne de forer un puits artésien,
CESR Te AN PAT PT DS RS CR AM
:
4
k
à
:
:
E
4
R
j
— 367 —
allant puiser des eaux pures dans les profondeurs
du sol, et les études récentes pour amener en ville
les eaux des sources environnantes.
Je ne veux parler que du puits artésien, qui est
de l’histoire ancienne.
On l’entreprit légèrement, et sans
consulter les
géologues, seuls compétents pour renseigner utile-
uent sur cette question. Aussi le résultat fut-il
absolument négatif.
On creusa d'abord, place de la Halle-aux-Toiles,
altitude de 140 mètres, un puits ordinaire de 2 mètres
de largeur et 7v,66 de profondeur. Ensuite le son-
dage fut commencé le 6 février 1836
le 2 juillet,
L'entrepreneur a donné la coupe
travaux :
1° Pour le puits :
Remblais et terres rapportées . .
Terre végétale très grasse, argileuse.
Calcaire jaunâtre à grains très fins. .
Grès calcaire poudingiforme à gros
8rains de silex noir et blanc, cas-
sure vilreuse .
# Pour le forage :
Continuation du grès, couche aqui-
RE
I. puis cale. ool. et 2° couche aquifère
Granite à la profondeur de .
Cette coupe, assez peu intelligible,
et abandonné
suivante des
0,67 7, 66
60
, 74 12, 34
20m.
peut-être un
Peu Jantaisiste, à besoin d'une traduction.
— 368 —
La terre végétale argileuse est l'argile quaternaire;
Le calcaire jaunâtre est le dessus de la grande
oolithe, qui aflleure à 20 mètres du puits ;
Le grès poudingiforme est l'arkose, et ses silex
sont du quartz.
Le forage est tout entier dans l’arkose, et le pré-
tendu calcaire oolithique du fond ne peut être que
le sable graveleux qui recouvre le granite, el qui
seul est la couche aquifère ; var jamais on n’a vu de
calcaire sous notre arkose. -- Je dois ajouter que la
profondeur de 20 mètres pour atteindre le granite
est bien extraordinaire et doit être tout à fait locale:
je n’en connais aucun exemple à Alençon.
Ce travail fait, l'eau montait à 8", 50 du sol, juste
au même niveau que dans la plupart des puits de
la ville, et juste au niveau de la rivière.
Ce résultat était facile à prévoir : en effet, toutes
les couches de l’arkose, ainsi que la couche aquifère,
sont coupées par la Sarthe, en face et en aval de la
ville, puisque le granite affleure dans le lit à la
Roche-du-Sollier. Toutes les eaux qui coulent SOUS
la ville se déversent donc, par leur propre poids,
dans la rivière ou sur la rive droite, et c'est de la
que proviennent toutes les sources qu'on peut voir
depuis le Plénître jusqu'à l’Abattoir.
B. Oolithe inférieure calcaire. -- L'Ootithe infé-
rieure calcaire occupe, de la Fosse-aux-Renards jus-
qu’à Cuissai, une bande étroite et interrompue»
située successivement sur la rive gauche Lu %
Sarthe, puis sur la rive droite, puis le long du TU®
seau de Cuissai. - AÏ'O., elle repose sur les terrains
— 369 —
anciens ; à l’E., elle côtoie l'arkose ou s'enfonce sous
la grande oolithe.
À sa partie inférieure, elle débute généralement
par des sables siliceux qui sont le produit de la tri-
turation des grès siluriens, et qui forment par places
des amas considérables. Mais le point où il faut
Surtout les étudier, c’est la grande exploitation de
la Fosse-aux-Renards, au S. 0. et à 2 kilomètres
d'Alençon. Ces carrières , appelées aussi Carrières
de la Diguetterie et Carrières de l'Hôpital, sont au-
jourd’hui traversées par une route, et, sur les ter-
rains épuisés, s’est élevé un village appelé la Belle-
Promenade.
Le découvert, assez épais, appartient à la grande
oolithe. Il formait autrefois un monticule arrondi
qui, dans peu d'années, aura complètement disparu.
Le sable est une espèce de haut-fond amoncelé
autour d'un récif de granite, et recouvert plus tard
par l'oolithe.
La carrière principale, visitée en 1837 par la So-
ciété géologique et par Blavier, présente aujour-
d'hui la coupe suivante :
Terre végétale.
Plaquettes roussâtres à bryozo-
FPORUT nd ji 0 DD a De 0
Calcaire marneux en blocailles,
entremèêlé de sable oolithique,
avec encrines, bryozoaires, co-
quilles brisées : :,:., , 1. 2m. à 9m ns
Calcaire dur, coquilles, en bancs
irréguliers, se délitant . . . 060 a 2
24
Ge oolithe.
— 970 —
Calcaire dur, en couches irrég.,
8, à Rhynchonella Wrightii. . . 07,20 » »
= Sable siliceux jaunâtre, blanc au
8 fondisexploité 45, ::4 210 1. 8 RS
Grès siliceux à ciment calcaire. 5, » à 6”, »
Granite.
Le sable siliceux provient du grès silurien supé-
rieur, qui formait, à peu de distance, une falaise
élevée: cette falaise, rongée et détruite par les
vagues jusqu'au ras du granite, a ainsi reculé d'un
demi-kilomètre pour devenir les Roches des Aunais.
Des galets de ce grès, de toute grosseur jusquà
. celle du poing, se trouvent encore dans une couche
de gros sable qu'on voit en quelques points à la
base du dépôt.
Le sable de la Fosse-aux-Renards est dépourvu
de fossiles; mais on y rencontre quelques nodules
ferrugineux englobant des coquilles ; des tubes en
sable agglutiné par le fer oxydé, et contenant parfois
de petits polypiers en barytine; j'y ai vu un fragment
de calcaire contenant une Rh. Wrighti, la coquille
ti l téristique de l'oolithe inférieure
JL
d'Alençon. L'épaisseur du sable diminue €n allant
vers le S.; elle augmente au contraire vers l'E, Où
elle atteint une dizaine de mètres, dont sept sont
exploités,
Le grès à ciment calcaire remplit de plus en plus,
vers le midi, la carrière dont j'ai donné la coupe» el
prend ainsi peu à peu la place du sable aux dépens
dnquel il s’est formé. Le dessus est profondément
mamelonné et présente au fond de l'excavation une
|
ER RR R E DE SON ON en D ee D NT
Ge
— Al
surface des plus extraordinaires. On dirait d'une
masse de boules empilées, ou d’un amoncellement
de gros polypiers des genres Astrée, Méandrine et
Porite. Dans la partie orientale du dépôt, le grès est
supérieur au sable ou forme une couche interrompue
de 20 à 30 centimètres d'épaisseur, composée de
parties arrondies dont quelques-unes sont parfaite-
ment sphériques. Des amateurs ont pris ces boules
pour des animaux ou des fruits pétrifiés.
Blavier a cru que ces grès élaient les grès de
l'arkose. Ils en sont à la vérité contemporains ; mais
ils en diffèrent absolument par les caractères phy-
siques et la composition. Le grès arkosien est presque
purement siliceux et barytifère, souvent cristallin ;
celui de la Fosse-aux-Renards est à grains discer-
nables, homogène, à cassure plane et miroitante ;
traité par un acide, il fait vivement effervescence et se
réduit en un sable identique à celui qui l'enveloppe,
C'est donc bien du sable cimenté par du calcaire.
Tout près de la carrière décrite, un peu au S , un
découvert récent a mis à nu le récif de granite. Il
est profondément décomposé à la surface, et tous
ses éléments sont restés en place. Il est recouvert
Par 2 à 3 mètres d’un calcaire roussâtre, très dur.
en bancs épais, et rempli de ces gros galets du
Quartzite de la falaise que j'ai déjà mentionnés, avec
les éléments du granite, des articulations de penta-
crinites et des fossiles usés, parmi lesquels j'ai re-
Cueilli une bélemnite.
Un peu plus loin, le grès miroitantaflleure, devient
. Micacé, et renferme des moules de bivalves très
fr uSles_ dont un est un Pecten.
— 372 —
Toute cette ancienne plage de la mer Bajocienne
était parsemée de récifs de granite; plusieurs tra-
versent toutes les couches du calcaire et viennent
affleurer à la surface du sol ; beaucoup d’autres sont
recouverts d’une mince couche d'’oolithe.
Les mêmes sables, mais sans grès, reparaissent à
peu de distance sur Arsonnay, près de la Chevalerie
et à St-Blaise, où ils ont été étudiés par Blavier.
Sur l’autre rive de la Sarthe, en aval d'Alençon,
l'oolithe inférieure ne se voit d’abord qu'au fond
des excavations profondes, sous la grande oolithe ;
par exemple, au fond du puits du cimelière de St-
Léonard, où j'ai trouvé Ah. Wrightü. Mais plus
loin, à l’O., à la première carrière au-delà de Beau-
séjour , elle forme un petit lambeau superficiel
superposé au granite exploité. Là, pas de sable
jaune ; on a la coupe suivante au S. de la carrière:
Calcaire marneux blanc et jaunâtre, avec frag-
ment de calcaire à noyaux de quartz, contenant
Lucines, Rh. Wrightii, Ter. submazxillata, Stome-
chinus serratus, art. d'encrines.. . + + : 2,50
Calcaire spathique très dur. ; 0,20
Petit lait de sable noir.. . . . + + + 0",10
Granite.
Le plus grand lambeau de l’oolithe inférieure
calcaire est celui de Condé. Il commence à La Bois-
sière, occupe la plaine de Hertré, tout le bourg de
Condé et la petite plaine à l'O. jusqu'au Pont-
Percé, s'appuyant au S. sur le granite et passant au
N. sous la grande oolithe. Il continue probablement
— 3173 —
au S. au-delà de la bande de schiste silurien et
jusqu’au schiste cambrien, mais il est recouvert
par une couche épaisse d’alluvions anciennes , sous
lesquelles je l'ai rencontré au fond de la Fosse-
Hérard.
Sa puissance est assez considérable : j'ai pu
l'étudier dans son ensemble, grâce à la carrière
aujourd'hui inaccessible et au puits de la maison
d'école.
Coupe de la carrière et du puits de l’école de
Condé
Terre végétale... . . .… 0,30
Carrière : calcaire Laisse avec che
oolithique. . . . . 49,50
Couche plus bre avec 'pettlé lits de
calcaires , très fossilifères : AA. pt
Lucina, Stomechinus, Tereb… . 0",50
Calcaire sableux ae ithietois comme
sui 4 11: RÉSARSESS ©
Puits : dcr nets avec Te üèhes
de calcaires en blocailles. . . . 17,80
Sable marneux avec gros Nautile et “ro
heteromorpha. . … , ; 17,»
Calcaire dur avec ait abtétntiee
EE
Sable Mmarneux.. ... ... + 0,75
Calcaire son a . 0,15
Sable marneux grisâtre et grosse nt
très fragiles. , . . … 27,30
0",40
Calcaire siliceux, coulis ptits itlléos,
— 374 —
Sable marneux avec quartz et poudingue
ferrugineux. . :1È 4 SRE
Calcaire os avec grosses PE : 57 AC
14,5»
Kaolin et granite décomposé, 1",55.
Granite dur.
Ainsi , la puissance de l’oolithe inférieure est
d'environ 14 mètres à Condé.
Le calcaire siliceux du fond est semblable à celui
de Beauséjour; il contient des noyaux roulés de
quartz cristallisé. Les Pinna, dont je n'ai vu que des
fragments, devaient atteindre jusqu'à 30 centimètres
de longueur. Les couches au-dessus, jusqu'à l'ou-
verture .du puits, manquent à Beauséjour; elles
sont très fossilifères, mais les coquilles, à l'état de
moules, sont presque impossibles à isoler : celles
des couches du calcaire dur font corps avec la
roche ; celles du sable tombent en poussière dès
qu'on y touche. A 2 ou 3 mètres de l'ouverture du
puits, on a trouvé plusieurs Nautiles de 30 à 32 cen-
timètres de diamètre, et une Lima heteromorpha de
17 de largeur. La Rhynchonella Wrighti , le fossile
le plus général et le plus caractéristique, comme je
l'ai déjà dit, ne se voit que dans les couches supé-
rieures avec les oursins.
Les principaux fossiles recueillis à Condé sont :
Nautilus, probablement 2 espèces.
Pleurotomaria.
Ceromya bajociana, 4'Orb.
Lucina Zieteni où bellona, d'Orb.
MOSS ARE AE
A US
LE Pr DM er RE NS LA PS Le RER
Fin. ae
Pinna, au moins 2 espèces.
Lima semi-circularis, Munster.
— heteromorpha, Desl.—#Hersilia, d'Orb.
Pecten silenus, d'Orb.
Rh _ ri Wrightii, Davidson.
bajociana, d'Orb.
— quadriplicata, d'Orb.
Terebratula submaxillata, Davidson.
— perovalis, Sow.
Stomechinus serratus Desor.
Cidaris sæmanni Cott.
Le calcaire siliceux et spathique du bas de
l'étage se retrouve en affleurement dans la dépres-
sion entre La Boissière et Hertré, au contact du
granite; dans les fossés du parc de Vervennes, el
au-dessous de la futaie du Pont-Percé, où il a été
exploité il y quarante à cinquante ans. On y trou-
vait de grands moules intérieurs de Lima.
Le même calcaire revient au N. de Vervennes, où
il a été exploité près de la Roche-Blin ; il occupe la
petite plaine entre le Fléchet et la Frelonnière ; au
N. de cette ferme, de vieilles carrières témoignent
d’une exploitation active à une époque éloignée, et
si l’on en juge par le volume et la dureté des afleu-
rements, on trouvait là d'excellents matériaux au-
jourd'hui dédaignés. Les fossiles sont rares. Je n'ai
trouvé qu'une Ostren, une Pholadomya et R.
Wrightii à la Roche-Blin ; Ter. submazillala et un
oursin en débris à la Frelonnière ; Zereb. perovalis
et un polypier rameux à Mortefontaine,
Au N. de Mortefontaine, l'oolithe inférieure occupe
nn EN
une bande étroite sur la rive gauche du ruisseau
jusqu’à Chêneboulai et le N. de la Barre.
Tout près de Mortefontaine, le calcaire spathique
jaunâtre de Guissai, à Ter. perovalis, aflleure dans
les sillons, et à 200 mètres de la ferme, au bord de
la prairie, il se réduit à une épaisseur insignifiante
sur un haut-fond de granite mis à jour dans une
petite mare, où l'on a traversé :
Aorte vopélalé. . 2:21, 0,20
Lit interrompu de calcaire sathique jau-
name. : . en, ar ou
Argile Done Ati 0,50
Calcaire spathique brun, avec quarts cris 0,45
Petit lit de quartz cristallisé, en grains. . 0,05
Kaolin, creusé jusqu'à 0,50.
I faut supposer que le granite du Val se prolonge
à une faible profondeur sous les terrains qui le
séparent de ce point.
Au S. du bourg du Cuissai, on exploite depuis
longtemps des couches alternantes de calcaire dur
pour les constructions, et de sables silico-calcaires,
que nous verrons plus ou moins au complet jusqu'à
l'extrémité N. de l'étage. Voici la coupe actuelle de
la carrière :
Terre végétale. . . . 5: 00
Sable calcaire avec cite fropineblét no
Banc de calcaire brunâtre , avec grains de
quartz, . . 0",20
Sable assez der, Sie honte, fossilifère. 17,50
— 3117 —
Calcaire spathique bleuâtre, dur, arrondi
D ulangles.. . .- . One
Bible dur: ::::.... a
Lit de calcaire dur, en gros Re CNR TRS ar-
- rondis. . . cie nesnef 58-20
Sable rot:
| Tout près de l’église, le sable siliceux est à la
- Surface du sol et surmonté, à peu de distance, par
. le calcaire dur qui affleure dans la cour de la ferme.
Toute la partie septentrionale du bourg, appelée
._ la Barre, est sur le calcaire spathique jaunâtre déjà.
Yu près de Mortefontaine. Ce calcaire est à gros
4 grains, assez peu cohérent, et rempli de lamelles
3 d'encrines en barytine. Il renferme une quantité
1 prodigieuse de fossiles, surtout de Terebratula pe-
_ rovalis.
- M. l'abbé Richer a relevé la coupe suivante dans
» la carrière et le puits de M. Lunel:
D Hogélale, . . . chaiui qancie
Sable jaunâtre fin. . . 07,50
. Calcaire spathique naiss en | paques
î minces . VAT, Tete . 0,85
Gros table achitont Re nee
Calcaire spathique roussâtre . . 0,20
Gros sable dur. . . 90
Calcaire spathique onde 2 ésnces sa 0000
Gros sable plus dur, couche aquifère . . 0",40
Calcaire très dur ; lumachelle, pas traversé.
Les cinq ou six couches inférieures sont remplies
— 378 —
de Tereb. perovalis, presque toutes à plat sur la
petite valve à la surface des couches. Un échantillon
de 12 centimètres sur 10, que j'ai sous les yeux, en
contient cinq sur la même face, dont l’une a 40 milk …
limètres de large. Malheureusement, les valves sont
presque toujours séparées, et c’est la grande qui se
trouve le plus souvent.
M. Richer et moi, nous avons recueilli dans cte
carrière :
Belemnites sulcatus, Miller.
. Ammonites Parkinsoni, Sow.
Trigonia navis, Lamk.
Pecten, ? espèces.
Lüna gibbosa, Sow.
strea.
Rhynchonella bajociana, 4'Orb.
Éhynchonella Wrightii, ? fragment invité
Terebratula perovalis, Sow.
— submazxillata, Davidson.
Oursins en fragments.
Le dépôt continue à l'O. de La Barre jusqu'à
Chêneboulai , où il affleure; mais il est partout
recouvert d'une couche d’alluvion quartzeuse qui
atteint de 1 à 2 mètres.
Au N. de La Barre, on a longtemps exploité
comme marne, une épaisse couche des sables sa
caires et siliceux mentionnés ci-dessus, à l'arriv
du bourg, et recouverte par la grande oolithe.
carrière principale, visitée en 1837, par la Sons
géologique, présentait alors la coupe suivante :
— 379 —
- Terre argileuse rouge.
Oolithe, banc à pentacrinites.
_ Calcaire compacte à polypiers.
Sable argileux avec lignite. . .
Sable calcaire, exploité comme marne.. . 3",»»
Sable siliceux, épaisseur.
(Course du 8 septembre 1837).
4% ,»»
Dans ce qu'on peut voir encore de cette carrière
ment tourmentées et irrégulières. On y voit aujour-
d'hui :
Plaquettes roussâtres tourmen-
lées. . De Oû,»» &1":50
ÉChleuiré jébidire, puis blané ;
brisé
Ë De 0®,»» à 17,59
Goüthe nt nds très HSE ;
_ Montant et descendant, variant du
. gris au noir. . 2 Er OP D a 00
e. Marne, cachée par ts éboulié:
D'après Blavier, la marne repose sur des sables
fins, siliceux, semblables à ceux des carrières de
l'Hôpital (Études, p. 45)
Dans la vallée de la Briante, je n'ai vu l’oolithe
inférieure qu'en deux points : au fond de la carrière
de Beaubourdel, où l’une des couches est remplie
de Riynchonella Wrightü; et sur le granite de la
Hantelle , qui m'a donné deux grosses Ceromya
bajocianc.
De l'étude détaillée de l’arkose et de l'oolithe in-
férieure calcaire que l’on vient de faire, il résulte :
— 380 —
Que les fossiles sont identiques dans les deux
dépôts ;
Que nulle part l’un des deux n’est superposé à
l’autre ;
En conséquence, Éanicoss et l'oolithe inférieure
calcaire sont contemporaines, ainsi que je l'ai avancé
en commençant.
2° Grande Oolithe ou Bathonien.
La Grande Oolithe se montre sur une étendue de
plus de 10 kilomètres du N. au S. et de l'E. à l'O.
du midi d'Alençon jusqu'au pied des collines d'É-
couves, et de Cuissai à Semallé. Elle forme les belles
plaines d'Alençon, de Lonrai et Cuissai, de Golom-
biers, de Radon et de Valframbert ; elle occuperail
même en entier le centre et l’est des deux cantons
si elle n’y était pas recouverte en partie par le cal-
lovien inférieur et par des alluvions anciennes. —
A l'O. elle s'appuie sur l’oolithe inférieure; au N.,
sur les terrains siluriens d'Écouves; à l’E., elle s'en-
fonce sous le callovien, et au S., elle se prolonge
au loin dans le département de la Sarthe.
Les couches qui la composent sont presque hor-
zontales, avec une pente légère vers le S. E. ; car
elle est à 180 mètres au contact des terrains siluriens
et à 140 mètres dans la plaine de Montsort, ce qui
fait à peine une pente de 4 millim. par mètre.
La Grande Oolithe d'Alençon est constituée par
un grand nombre de couches calcaires, de texture
très variée, entremêlées d'argile et de sables ooli-
thiques.
— 381 —
« L'un des faits, dit Blavier, qui frappent le plus
. l'observateur qui parcourt la plaine d'Alençon,
. cest la grande variété des couches calcaires qu’on
. yrencontre à peu près au même niveau. Ces cal-
caires ont, en général, la texture oolithique; mais
celte texture se modifie sur une fort petite surface.
e Les principales variétés qui se peuvent distinguer
Sont, outre le calcaire à oolithes plus ou moins
_ fines, un calcaire un peu siliceux , un autre à
texture cristalline, un troisième à texture lâche,
_ lès tendre, et qui se raye à l'ongle comme du
_ Bypse, avec lequel il est aisé de le confondre ; une
. Variété spathique à lamelle brillante d'encrines ;
Un calcaire tout à fait compacte, à pâte fine, à
“à
(5
RCE
PANNE TNT
FEone
: le calcaire à grains de quartz et le calcaire baryti-
. Îère, qui appartiennent à l’oolithe inférieure.
coupe générale suivante, due en partie à
_ Blavier, résume assez bien la composition de nos
plaines :
Calc. à bryozoaires. ( Calc. roussâtre en plaquettes,
_ Bradford-Clay. à bryozoaires.
Calcaire marneux avec blocailles et
sable oolithique.
Calcaire friable à nérinées.
Calcaire marneux très argileux.
0ol. miliaire.< Petite couche de glaise grise ou noire,
au à fragments de coquilles.
: Calcaire marneux très argileux.
Bancs calcaires d'épaisseur médiocre,
10 à 20 centimètres, quelquefois
— 382 —
{ marneux, avec nérinées ; ue 4
ment sublithographique. ee
Ool.miliaire. Gros bancs de calcaire roussâtre, .
compacte, à polypiers et lamelles
| d’encrines ou d'échinodernes: de
Calcaires, sable, ou grès arkosiens, de l’oolithe
inférieure. ;
Il doit être toutefois bien entendu que cet en- .
semble ne se trouve nulle part au complet, et qu'il
peut s’y intercaler quelques autres couches, ainsi
que le montreront les descriptions particulières des
plaines principales. La couche la plus constante est. :
la petite couche de glaise notrâtre.
Nous n'avons pas le Fuller's earth à Benito
spinosa, qui présente une si grande puissance dans
l'arrondissement d’Argentan et dans le Calvados où
il fournit la pierre de Caen; notre grande oolithe
est essentiellement constituée par l'oolithe miliaire,
souvent recouverte par une mince pellicule de
calcaire à bryozoaire ou a M à -
A. Plaine au S. d'Alençon. — Cette plaine com-
mence à la Sarthe, porte tout le faubourg de Mont-_ |
sort et se prolonge au S. dans le départ. voisin. Elle
est généralement très plate et son altitude moyenne
est de 140 mètres. Elle est divisée en deux parties
par le ruisseau du Gué-de-Gesnes.
La partie à l’E., formant la plaine de Montsorl
de St-Gilles, présente presque partout à Sa surface
les plaquettes rousses qui couronnent l'étasé>
dans quelques endroits, elles jonchent le sol. A
— 383 —
dessous, se trouvent des calcaires marneux avec
blocailles calcaires, entremèlés de sables ESS
| vable, suivant que les dénudations partielles sont
plus ou moins profondes. Ces couches, plus ou
mpactes exploités dans les carrières d'Ozé.
Les grandes carrières d'Ozé sont ouvertes depuis
polypiers du genre Astrée, passés à l'état de spath.
Au-dessus de cette couche, vient un calcaire lamel-
Jeux, plus ou moins oolithique, avec pentacrinites.
Enfin, cette coupe se termine par une oolithe mi-
Jiaire très peu développée sur ce point » (Course du
6 septembre 1837).
Voici la coupe actuelle :
Plaquettes entremélées de sable APRES et de
nids de sable noir. . . ni 1,50
Calcaire marneux et SONTENS. OR Rss
Calcaire en couches irrégulières, fragmen-
lées, se délitant à l'air. . . . . . F 27:00
Petite couche de glaise grise... . . 0,10
_ Vouches horizontales, régulière: de 20 à
30 centimètres, exploitées. . . « . . + 1"»»
Marne argileuse avec Nérinées. . . . . 0,50
— 384 —
Oolithe inférieure : bancs exploités , entre- 4
mêlés de calcaire marneux, avec Astrées, 3 à 4
mètres.
Les polypiers du banc inférieur sont transformés
en spath calcaire barytifère. Gette transformation à
profondément modifié leur structure intérieure ;
mais la forme extérieure est parfaitement con:
servée (Michelin, B. S. G., 1837).
Les fossiles, excepté comme partout, les Bra
chiopodes, sont à l’état de moules intérieurs et
difficilement déterminables. Les principaux, re .
cueillis à Ozé et dans les autres carrières de Monl- |
sort, sont les suivants :
Nautilus.
Nautica.
Purpuroïdea minax.
Cerithium.
Pholadomya crassa, petite. ?
_ Murchisoni, SOW.
Pinna.
Mytilus.
Lucina bellona, d'Orb.
Terebratula mazxillata, SoW.
Clypeus Boblayei, Mich,
Diademna.
Asterias.
La partie de la même plaine à l'O. du ruisseau d
Gué-de-Gesnes, est moins étendue el s'appuie SUF
le granite et l’oolithe inférieure de la Fosse-aux
Renards. Elle présente en son milieu une suréléva
Et
*$
— 385 —
tion de 10 à 15 mètres, dont la partie centrale est
occupée par les carrières de sable. Ce sable est
recouvert par la partie supérieure de la grande
oolithe, comprenant les couches moyennes à Lucina
bellona, Ter. maxillata, Rh. concinna, tiges d’en-
crines, etc., et le couronnement de plaquettes.
Le pied de la petite colline au N.-0., entouré de
récifs de granite, est particulièrement tourmenté :
le calcaire est presque tout à l'état de sable d'ooli-
thes, et les fossiles sont en fragments. Il y a des
quantités énormes d'’articulations de pentacrinites
remarquées depuis longtemps sous le nom d'étoiles ;
des débris de Nérinées, de Z'er. mazillata, d'huîtres,
d'oursins, de bryozoaires ; même, de Rh. Wrighti
et de Zereb. submaxillata, provenant de l’oolithe
inférieure.
B. Plateau de St-Barthélemi. — Tout près et à
l'E. de St-Barthélemi, on trouve un plateau de 5 à
600 mètres de largeur, formé de couches semblables
à celles de la plaine de la Sablière , il en est éloigné
d'un kilomètre et séparé parle grès silurien supérieur
et le granite ; son altitude est de 180 mètres, soit
40 mètres au-dessus de la plaine jurassique voisine.
Sans doute , ce lambeau a été porté à cette hauteur
Par quelque soulèvement local ; et ce qui tend à le
Prouver, c'est que, comme l'avait remarqué Blavier,
« les couches y sont inclinées, contournées, comme
rompues. »
Ce dépôt diffère de la grande plaine par ses
_lapports avec les terrains anciens qui l’environnent
de toute part, et par la composition de sa base.
ve
DUR
repose sur le grès silurien supérieur et sur le schiste
mâclifère. A sa base, il est composé par une
alternance d'argile et de lignite d’une épaisseur de
2 mètres. La Société géologique y fit pratiquer un
sondage au bord inférieur du calcaire, et mit ainsi
au jour la coupe suivante :
Grande oolithe, banc roussâtre très compacte.
Sables argileux micacés.
Banc de lignite très pyriteux.
Banc d'argile.
Banc de lignite plus épais, paraissant formé par
des feuilles. :
Couche sableuse renfermant des troncs d'arbres à
l’état de lignite piciforme, attribués à des dicotylé-
donés.
Ce lignite est en trop petite quantité et forme des.
lits trop peu constants pour qu’on puisse l'utiliser.
Cependant, il y a une centaine d'années, on pratiqua
quelques recherches en ce point, comme en plu-
sieurs autres endroits du pays, bien entendu, sans
résultat (voir : Letellier, Note sur les recherches de
charbon de terre dans l'Orne, au XVII siècle:
Bull. Soc. Linn. de Norm., > série, t. IX, et Bull.
Soc. arch. de l'Orne, 1883). Au moins, à cette
époque, se borna-t-on au lignite, Mais de nos jours;
il y à une vingtaine d'années, un spéculateur
d'Alençon reprit les recherches et fil pousser les
travaux jusque dans le schiste mâclifère, sans doute
à cause de sa couleur noirâtre. Le puits traversà
3 mètres 60 de calcaire, ce qui permet d'évaluer à
— 387 —
8 ou 10 mètres la puissance totale des couches
calcaires, en supposant le dessous horizontal. Le
seul résultat utile de ces recherches fut de me
procurer de beaux échantillons de schiste mâclifère
que j'ai distribués aux musées voisins.
Le plateau jurassique de St-Barthélemi porte à
son bord oriental un petit lambeau de cénomanien
ferrugineux, le seul de la contrée dans l'Orne.
C. Plaine au N. d'Alençon et plaine de Damigny.—
Cette grande et belle plaine s’étend de La Briante au
Londeau ; elle porte la partie haute de la ville, rive
droite, et va disparaître au N. sous le callovien ou
butter contre l’affleurement de l’arkose de Serceaux.
Son altitude est de 140 mètres à l’'E.; mais elle
monte à 160 mètres au N.-0.
Sa composition géologique est sensiblement la
même que celle de la plaine du S. Cependant, le
calcaire roussâtre, dur, à grains fins, lui fait géné-
ralement défaut ; il est remplacé par des bancs
d'un calcaire également roussâtre, mais plus tendre,
constellé d'articulations d’encrines. Les bancs de ce
dernier calcaire sont formés d’une multitude de
petites couches qui lui donnent un aspect strié, el
qui trop souvent se séparent après les gelées. Tel est
le cas de plusieurs carrières de l'O. Si l’on avance
vers l'E. , on voit quelques couches passer à une
texlure compacte, à grains fins, sub-lithographique,
et nous verrons ce faciès se généraliser à mesure
que nous avancerons vers le N. des cantons.
Comme exemple, je rapporterai ici deux
Coupes :
— 388 —
4° Coupe d’une carrière au N. d'Alençon.
Terre végétale. . . . 0,50
Plaquettes roussâtres à Bree : 1,»
Calcaire marneux et blocailles. . 1 à 2",»»
Bancs minces de calcaire brunâtre,
fragmentés. .- . . ,. as
Petite couche marneuse, avec ‘débris de
PRO EE +, Us m,10
Petite couche de FA noire. 0”,10
Calcaire marneux. . . . Re 0,20
Bancs exploités, de 10 à 20 ceutinMer ;
d'épaisseur, avec Pinna. . . . RER
Gros bancs striés, ayant jusqu'à 0 cen-
timètres , avec articulations d’encrines,
Re
2 à SUN
2° Coupe d’une carrière à l'E., près de Courteille.
Terre végétale. .
Calcaire blanc, en nitles. pas en Cou-
1. MPAMNPE :
Quatre ou cinq lits réguliers, mais à Dre
MD NU MUR D Lou RCA
Malnbs.: ‘
Calcaire hippique: se délitant à
la gelée, rempli de moules de Lucina bellona.
Petite couche de glaise noire.. .
Bancs exploités, ibogrphiques visilils
MP ru. : :
0,20
0",50
0",40
0,75
Ow,30
0,05
2m)»
pou
RER SE RS Te ED Sd Rose CRM UE x . k D RARE s. HER TSS
É A È = LT
en 5 St: Pt Cut EE US er ee ie NT dec dede DRE ANT D Petra ed die ré sut el ER DOS
RTE Ë se Se
RE Va er RE Ga Es
LA ee
BE RON EN TAPER ES RE OT TB Cie ie ol RENE PA EN AUD FN OA EEUS CURE Che OM 2 VIE fs PE
Se =" SCA ADN © ee de TT CO Sri > Mal 6 Rae UE Le GS AUS D EE CE RS EE D Ve ee Ra SE Gr, PGe, Fe x Fe
# ee 2 HAINE CE Fe : 2 ; es
ë +
— 389 —
Au N. de la plaine, à 160 mètres d'altitude, sont
les fours à chaux de Bel-Air, qui exploitent les
bancs supérieurs à la petite couche de glaise,
presque tous sub-lithographiques.
D. Plaine à l'O. d'Alençon. — Ta plaine à l'O.
d'Alencon, entre la Sarthe et La Briante et jusqu'à
La Boissière, est presque entièrement couverte d'un
manteau d’alluvions anciennes à galets de quartz,
d’arkose et de silex. Mais sous cette alluvion, on
trouve partout les couches de la grande oolithe.
Ainsi, le puits du cimetière de St-Léonard traverse
les sables rouges quaternaires, puis la grande
oolithe : un autre, à l’O. de l'usine à gaz, traverse
19,60 de terre végétale, 3 mètres de sable rouge et
2,50 de grande oolithe, puis 5 mètres de sable et
grès arkosiens ; au Moulin-à-Vent, 2 kilomètres plus
loin, un puits de 18 mètres a rencontré 3 mètres
d'alluvion, 15 mètres de calcaire oolithique, puis le
sable aquifère ; l'arkose a disparu.
La grande oolithe affleure seulement dans quel-
ques dépressions formées par érosion : 1° de la place
Candie au cimetière, et de la maison de l’enclos de
Guéramé au haut des jardins, au N. de la route de
Condé; 2 au Pommerai, où l'on voit les plaquettes
et le calcaire ordinaire reposant sur le sable à 6 mè-
tres au-dessous du niveau de la cour; 3 dans la
dépression du pré Boullemer, depuis la maison Hen-
riet et la poudrière, jusqu'au pré Boullemer et jus-
qu’à la ferme de La Pépinière, dont le puits traverse
1%,50 d’alluvion et 3", 50 de sable oolithique entre-
mêlé de blocaille caleaire ; 4° dans une autre dépres-
0 —
sion qui monte de Beauséjour à la route de Bretagne,
et dans laquelle le calcaire a été exploité ;. 5° enfin,
entre La Boissière et Montpertuis, où l'on voit une
vieille carrière et quantité de gros blocs calcaires
isolés ou en affleurements.
Avant l'érosion qui a produit la vallée de La Briante,
cette plaine ne faisait qu'un avec la plaine de Damigni.
E. Grande oolithe de l'Épinai. — À TO. du ruis-
seau d'Épaulai, sur les communes de Mieuxcé et
de La Ferrière, on voit, aux altitudes de 140 à 160
mètres, un lambeau isolé de calcaire oolithique
appartenant à la grande oolithe. Il n’est visible que
sur une étendue restreinte, bien qu'il occupe pro-
bablement une surface de 4 kilomètres sur 2; il
est en partie recouvert, au milieu, par un long
éperon du cénomanien ferrugineux de La Ferrière,
et, sur le pourtour, par les alluvions provenant de
la destruction de ce terrain. 11 est compris entre les
vallées de La Guiberdière et d'Épaulai au N., et la
vallée de La Maladrerie au-delà de laquelle il passe
pour disparaître sous les alluvions de la plaine de
La Poussinière.
La base du dépôt est formée d’un calcaire très dur,
spathique ; le dessus, d'un calcaire moins compact,
exploité il y a une trentaine d'années pour deux
fours à chaux aujourd'hui en ruines.
Les fossiles sont très rares et impossibles à isoler.
Je n'ai pu reconnaître que quelques fragments de
Mytilus et de Térébratule.
F. Plaine de Lonrai et Cuissai. — Elle ee
à de
du S. au N., depuis Vervennes jusqu'au del
— 891 —
Cuissai, sur une longueur de 4 kilomètres et une
largeur variable de 1 à 3 kilomètres. Au N., son
altitude atteint presque 170 mètres et descend à
140 mètres aux environs de Vervennes. Elle s'appuie
_à l'O. sur le Bajocien (1).
Le calcaire des couches inférieures a été active-
- ment exploité anciennement, ainsi que le montrent
les excavations qu'on voit partout. A Beaubourdel,
un verger est planté dans une vaste dépression d'où
l'on a tiré, dit-on, une partie des matériaux pour
les murs du pare de Lonrai; au N. du même
village , une belle carrière en exploitation, dont le
fond appartient à loolithe inférieure à AA. Wrighli,
donne de fort bonne pierre. Entre Cuissai et Maison-
Neuve, tout le sol a été fouillé, soit pour le moëllon,
soit pour la marne qui est au-dessous.
La roche exploitée est roussâtre, assez fine et très
dure ; elle paraît recouverte immédiatement par
les calcaires marneux , ainsi qu'on le voit dans une
carrière près de Maison-Neuve, où j'ai pris la coupe
suivante :
Terre végétale argileuse rougeâtre.
Plaquettes roussâtres. . . - . «+ : 0,30
Marne et calcaire marneux. . . - : 0,50
Calcaire brunâtre, très compact, à lamelles
d'encrines et polypiers , plusieurs mètres.
J'ai pris dans ce calcaire deux beaux exemplaires
de pholadomya Vezelayi, Lai.
(1) Coté J’ sur la carte, et teinté ici en jaune-brun au lieu de
Jaune-clair, par erreur du graveur.
— 392 —
Dans des carrières aujourd'hui abandonnées, et à
la base de ce calcaire, j'ai vu autrefois un petit lit
d'Ostrea acuminata et de belles Astrées isolées,
depuis la grosseur d'une noix jusque celle de la tête.
On ne les trouve plus à présent. Ces fossiles
marquent évidemment la limite commune du
Bajocien et du Bathonien, qui sont partout en .
stratification concordante. En d’autres endroits, la
limite est indiquée par les perforations de litho-
phages.
G. Plaine au pied de la forêt. — La grande
oolithe de Cuissai se prolonge certainement vers
FE., en suivant le pied des collines d'Écouves et
s'appuyant sur les schistes ampéliteux ou ardoisiers,
aux allitudes de 170 à 180 mètres. Mais on ne peut
l'observer à la surface du sol que dans quelques
dépressions accidentelles, car elle est recouverte
par le vaste manteau d'alluvions quartzeuses que ne
traverse pas la profondeur des fossés.
Je citerai les localités suivantes :
1° La carrière abandonnée de La Brandonnière,
au pied du Cruchet, commune de St-Nicolas. Elle a
eu plus de 300 mètres de longueur. Le découvert
est une couche épaisse d'argile remplie de débris
de quartzite et de blocs erratiques énormes et
très nombreux ; quelques-uns ont 2 mètres et plus
de longueur. Cette carrière pouvait fournir de la
pierre de taille, car une couche, peu distante de BB ‘
surface, n’a pas moins d'un mètre d'épaisseur ;
2 A 2 kilomètres plus à l'E., au N. de l'usine de
— 393 —
Briante et au bord d'une dépression naturelle, on
avait établi, il y a vingt ou vingt-cinq ans, un petit
four à chaux ; on trouvait la pierre en creusant un
mètre ou deux dans l'alluvion.
_ Dans ces deux localités, comme à Cuissai, le cal-
_ Caire est grenu, spathique, terne et n’a rien du
Brain fin des calcaires lithographiques. Au contraire,
les plaines et les lambeaux qu'il nous reste à
_ étudier, sont presque entièrement formés de cal-
_ aires blancs, à cassure conchoïdale , à grains fins,
et Lout à fait dépourvus de lamelles d’encrines.
_ H. Plaine du Pont-de-Londeau.— Cette plaine est
. la première au-delà du Londeau, entre Congé et
Aché. Deux carrières y sont ouvertes; la première,
au bord de la route de Paris, est presque aban-
donnée; la deuxième, à 200 mètres à l'O. de la
loule, est exploitée assez én grand. Elle est ainsi
_ Constituée :
DUIPE Végétale. . . . . 020
Plaquettes irrégulières. . . . . 09,40
Calcaire marneux et marne. . . 0",80
Un gros banc, un peu brisé.. . . 0",40
Petite couche de glaise noire, avec
toquilles brisées. . . . . . . . 0,"02 à 0,15
Deux petits banc: . : . : . . 0",35
latrennn: 1 Sonia 2m ,»»
d 15 GE dpre
Glaise.
_ A2 kilomètres plus loin, sur le chemin de Se-
allé, les couches marneuses sont fort épaisses, et
fomposées de tout petits fragments noduleux de
— 894 —
calcaire très blanc. On a utilisé ce dépôt pour le
balast du chemin de fer; on l’exploite aujourdhui
pour l’agriculture. 5
Encore un peu plus au N., entre Forges et le
Pirai, la grande oolithe affieure dans une dépres-.
sion, sur une étendue de près d’un kilomètre sur
5 à 600 mètres. On y voit quelques vestiges d'ex-
ploitations assez récentes.
gi
[. Plaine de Valframbert et du Coudrai. — Elle ‘
s'étend entre deux arêtes de callovien des deux
côtés du Londeau et aux altitudes de 145 à 155mè- |
tres. Une vieille carrière, aujourd'hui comblée, à -
trouve à l'angle de la route de Rouen et du chemin
de La Guérivière. 4
J. Plaine d'Avoise. — Plaine haute, entre les allis
tudes 155 et 185 mètres. La partie basse, au N: de
St-Marc, nous offre au bord du callovien une belle.
carrière, très bien caractérisée, la carrière des Per-
silliers. Elle contient :
Terre végétale . . . 0
Sable calcaire andre, a avec | Tauhieoll de
calcaire . .
Calcaire marneux gris Fa nee frag-
menté, avec bivalves.
Calcaire jaunâtre en Hostnnts mélés
d'argile . . SR , ï
Gros banc marneux . . - . - :
Petit banc marneux . . . EURO
Petite couche de glaise noire . + + *
Marne très argileuge . 12: 0 ©" |
080
— 395 —
Bancs calcaires à nérinées et pholadomyes. 0,35
Bane marneux . . the F3 020
Un gros banc fissuré verticalement. . . 1,»
ile.
. En montant vers l’O., on trouve, sur le sommet,
. des calcaires argileux et ternes, puis reviennent les
1 calcaires lithographiques sur toute la lisière septen-
_ trionale de la plaine, à plus de 185 mètres d'altitude.
K. Plaine au N.-E. de Radon. — Cette petite
Plaine, presque entièrement couverte d'alluvion
À Quartzeuse , présente un lambeau de bathonien
4 lithographique dans une dénudation en rapport avec
le vallée de La Touche et le Gouffre des Fosses, sur
lequel j'aurai à revenir. Un puits, creusé à l'E. des
Fosses, à la cote de 190 mètres. a traversé une faible
épaisseur de callovien et s'est arrêté dans le calcaire
ithographique à 25 mètres de profondeur.
L. Plaine des Noyers. — Enfin, la plaine des
aux mêmes altitudes élevées de 160 à 180 mètres,
St encore plus nettement lithographique que les
Drécédentes. 11 y a beaucoup de vieilles carrières
‘Puisées et deux en activité. La plus profonde, à
*”" mètres à l'O. de la route, m'a offert la coupe
ivante :
à Terre Végétaleet } + noyaux. 1m,»»
Banc de calcaire sublithographique . . . 0,25
se 06
Man mpige lueur an eus 0,30
Banc à nérinées se délitant à l'air. . . . 0,50
Marne grise feuilletée. . . . . . . . 0415
Petite couche de glaise noirâtre. . . . 0,05
Marne fenilltée:: : .". : . .
Un bon banc (qui ne se délite pas). . : 0,60
HAROS-DARG. 5 ou 20H NES tri.
Un petit banc qui se délite. . . + : : 0"20
Argile grise.
Le même terrain se montre encore sur une faible
étendue, au N. de la gare de Vingt-Hanaps, au fond
d'une érosion du callovien. :
Presque partout, excepté dans la plaine des
Noyers, on trouve à la surface du sol un système de
plaquettes roussâtres de 2 à 5 centimètres d'épais-
seur, toujours en fragmenfs, et formées d'un cal-
caire plus ou moins spathique. Ce calcaire est :
avec .
souvent criblé de débris de Bryozoaires »
quelques fragments de polypiers et de coquill
rares, que je n'ai pu en tirer qu'un seul €
complet de Terebratula bicanaliculata. Mai
remis, comme en provenant, quelq
digona et cardium, que je n’ai pas vues en place.
Ce système, dont la puissance n’atl
jamais un mètre, et se réduit le plus couven
ou 20 centimètres, représente ici le Calcaire
coaires ou Calcaire à polypiers.
Malgré sa constance, mais en raison de
puissanceet du peu d'intérêt qu'il présente à
de vue paléontologique, je n'ai pas Cru de
es si
t à 10
xemplaire
is on ma
ues Terebratula
eint presquê
re AS £
Le TR A ;
Frs Le Vi AXES oies PORN RS TOR, pente M. CS US de pdt ut AS ES
à Bryo
sa faible : ï
u point
voir le
— 397 —
ligurer à part. A l'exemple de Blavier, je l’ai laissé à
. la partie supérieure de la grande oolithe ou Ba-
_ thonien.
3° Callovien inférieur.
Le Callovien s'est déposé sur la grande oolithe,
qu'il a dû recouvrir entièrement depuis le méridien
de Damigny jusqu’à l'E. des cantons. Mais lors du
creusement des vallées, probablement à l’époque
Quaternaire, il fut profondément raviné et même
emporté complètement en beaucoup d’endroits.
Cest à ces dénudations partielles que nous devons
_0S petites plaines de grande oolithe du N. et du
>E. d'Alençon. Toutefois, à l’E., les érosions n'ont
Du atteindre le bas de l’étage et n’en ont enlevé que
l partie supérieure.
_ ATO., commune de Damigny, le Callovien com-
_ Mence à l'altitude de 160 mètres et s'élève jusqu'à
_ S0.A/E., on le voit au bord de la Sarthe à 130
À mètres. C'est l'effet de la pente générale vers le S.E.
- de tout notre système oolithique.
_ Le Callovien des environs d'Alençon n’est pas
8ussi complet que celui de la Sarthe, dans lequel
4 Triger faisait trois divisions : le Callovien argileux,
_ le Callovien sableux et le Callovien ferrugineux.
Nous n'avons que les deux premières que je réunirai
à l'exemple de Guillier, sous la dénomination de
Callovien inférieur. Nous n'avons pas les couches
lérrugineuses du Callovien supérieur, que l'on voit
Sur la rive gauche de la Sarthe, à Lignières-la-Ca-
relle, et dans l'Orne, au N. des cantons d'Alençon.
rl
— 398 —
A la base, on trouve des argiles bleues et pyrk
teuses, reposant sur le calcaire de la grande oolithe; #
ces argiles perdent peu à peu leur pyrite, deviennent .
plus pures et de couleur un peu plus claire; elles 4
sont exploitées à ce niveau pour les briqueteries et il
les poteries. A leur partie supérieure, elles se |
chargent de calcaire qui les rend efrervescentes, et
souvent de cristaux de gypse; ce qui les fait rejeter |
:
|
:
;
par l'industrie. Enfin, le système des argiles est
recouvert par des couches alternantes d'un calcaire
argileux, d'aspect terreux et bleuâtre, et d'argiles de
plus en plus jaunâtres. à
Les argiles bleues sont très pauvres en fossiles;
je n’y ai vu que B. excentralis, Phol. decussatad
inornata, Plicatula peregrina, A. macrocephalus et.
anceps. Mais les calc. argileux supérieurs en sont .
remplis. 3
Quelquefois, notamment au N. du Fourneau de :
Damigny, le Callovien se termine par « des bancs el :
plaqueltes d'un calcaire à pâte un peu lerne ou à
sableuse, à structure grossièrement oolithique; pré
sentant un grand nombre de petites cavités ocracées
et de petits grains d’oolithes ocreuses..…… formant
des couches à strates minces, en général fragmens M
tées. » (Blavier, Études, p. 56 et 59). : |
Blavier attribue ces plaquettes au Caleareots
grit ; il est plus exact d'en faire la partie supérieure
de notre callovien. .
A l'O., le callovien forme deux longs plateal*
orientés du S, au N., et s'élevant l'un et l'autre à
180 mètres vers leur extrémité septentrionale i
l'E, , il constitue les grandes plaines argileuses
— 100 —
pâturages et les petites collines de Larré et de
Semallé,
À. Plateau de la vieille route d'Argentan. — Si
l'on part d'Alençon par la vieille route d'Argentan,
on traverse pendant 2 kilomètres la plaine de
&rande oolithe, dont la monotonie est à peine in-
lerrompue par quelques molles ondulations. Cette
_ Plaine paraît presque horizontale : cependant, elle
monte insensiblement de 140 mètres à 160. Là ,
tommence une rampe assez raide ; c’est le commen-
“ment du callovien. Au haut de la montée, à
. 180 mètres, on se trouve sur un plateau callovien
_ Où se maintient la route pendant près de 3 kilomè-
tres. Ce plateau se bifurque au N., des deux côtés
d'un afluent du Londeau ; la branche N. se confond
avec le haut de la plaine bathonienne d'Avoise ; la
branche N.-E. se termine au-delà de Chemoïtou,
. Après s'être abaissée à 167 mètres. Ce premier massif
: de callovien est escarpé de tous côtés, excepté au N.,
Où il semble butter contre la grande oolithe, peut-
… Clre par l'effet d’une faille. Sa longueur est de 4 kilo-
_ mètres, sa largeur varie de 1,000 à 2,500 mètres.
_ Près de sa base, vers Alençon, on exploite en
Nombre de points l'argile bleuâtre du milieu du
dépôt. La Coupe des carrières, toutes ouvertes à la
…. Même altitude d'environ 170 mètres, présente les
_ Couches suivantes :
: à Terre végétale très argileuse, jau-
nâtre
On, 20
Lits alternatifs de calcaire argileux et
— 400 —
d'argile calcarifère de plus en plus jau-
nâtre . . 1n,»582%
Argile Liaiotre SAR AE reel à
cause du calcaire . . : 100
Argile exploitée, au moins. . : : 2, »» à 3%
Maïs, en montant vers le sommet du plateau, les
alternances de calcaire et d'argile jaunâtre conti-
nuent sur une épaisseur de 7 à 8 mètres au moins,
et le sommet, en certains points, n’est qu'une
épaisse couche argileuse sans pierres ; en d’autres,
le sol est jonché des plaquettes déjà mentionnées.
La couche d'argile bleue de la base prend par
places une épaisseur considérable.
Un puits creusé à Chemoitou, à traversé les cou-
ches suivantes :
Calcaire très fragmenté. . . -+ -+ -: : Pad
Calcaire roussâtre très dur . . + *« : 0,25
Calcaire bleuâtre. . D
Argile assez dure, pyriteuse dans 1e bas. 12°,”
— molle, pyriteuse, avec coquilles. 10,80 ©
Banc calcaire aquifère (eau sulfureuse), surface
de la grande oolithe.
Un autre puits, à Bois-Bulant, alt. 165, traverse : |
0,50 .
Terre végélale .
Calcaire marneux, Ale aies ; Caire
3 bancs calcaires is dt avec argile 1e
4 bancs minces. .
Argile bleue, avec veines étires, “efattee ï
cente dans le haut. L: BE
RS Use NS Su ne NS Ale ee TN St LOS TT nt
ÿ FR ER F ù Re
— 401 —
Argile très dure, avec veines très minces
de calcaire cristallisé et pyrite de plus en plus
ne 0 ut ts ASS
À 20 mètres, la pyrite imprègne toute la masse et
forme, en outre, des filons de plusieurs centimètres
_ d'épaisseur.
Ce dernier puits est bien certainement sur un
ravin de la grande oolithe, car le fond est à 147 mè-
_ tres, c’est-à-dire à 17 mètres au-dessous des affleu-
rements voisins de cet étage. Il s’y est produit des
dégagements abondants d'acide carbonique, de sorte
qu'on n'a pu achever le creusement qu'en y faisant
de copieuses aspersions de lait de chaux.
B. Plateau de Congé à Forges.— Cette partie du
Callovien, située à l'E. de la précédente, est déjà
moins élevée ; elle ne monte pas au-dessus de 160
mètres au S., et 175 au N.; elle s’affaisse jusqu'à
150 mètres. Sa partie méridionale forme une longue
ride symétrique du plateau précédent par rapport à
la route de Rouen et au chemin de fer; mais, à
_ Partir de St-Marc, la route et le chemin de fer suivent
le sommet, en montant vers la ligne de faîte entre
_ le bassin de la Sarthe ou de l'Océan, et celui de
. l'Orne ou de la Manche.
u N., ce massif se réunit à celui de Champ-Fossé
_ &ide Vingt-Hanaps : à l'E., il se confond avec les
_ Plaines accidentées de Larré et de Semallé.
_ L'argile bleue, rarement visible, est exploitée à
St-Marc pour une briqueterie locale; le calcaire, ex-
Ploité sur les hauteurs de Congé et de Forges,
26
— 402 —
donne d'assez bons moellons fortement ferrugineux.
J'ai trouvé dans ce calcaire, à Congé, de superbes
exemplaires d'Ammonites Herveyi SOW-
G. Plateau de Champ-Fossé, des Fosses et de
Vingt-Hanaps. — Je considère à part ce massif, à
cause de son altitude exceptionnelle; mais il fait
suite au précédent, et comme lui, se confond, en
s'abaissant, avec les plaines de l'E. Il commence
près de Radon, à 185 mètres, el se maintient à
cette hauteur jusqu’à la limite des cantons; il re-
pose directement sur la base des schistes siluriens,
partout, excepté au pied de la butte du Cruchet; il
est donc, sur cette étendue, en stratification trans-
gressive par rapport à la grande oolithe, qui n'appä-
raît guère en bordure que dans les dénudations.
Ce lambeau s'étendait autrefois sur toute la plaine
à VE. de Radon, et rejoignait le plateau de Forges;
mais au-dessous des Fosses, une portion à été
balayée, laissant à nu la grande oolithe ; el plus au
S., une autre partie est recouverte par l'alluvion
quar(zeuse que j'ai déjà signalée sur la lisière des
hauteurs d'Écouves. En effet, un puils creusé dans
cette alluvion, à l'O. du Plessis, a traversé 10 mètres
d'alluvion quartzeuse et de callovien riche en pour
lettes (térébratules), et 3 à 4 mètres de calcaire
sub-lithographique. L'altitude du lieu est de 168
mètres: celle du niveau inférieur du callovien est
donc de 158 mètres en ce point.
Le petit village des Fosses offre une des plus in
téressantes curiosités du pays. En arrivant à €
village, on est frappé par la vue d'une vaste dé-
— ÀA03 —
pression qui abaisse le sol d’une pâture à 10 ou
15 mètres au-dessous du niveau de la plaine.
Le fond est très accidenté et parsemé de trous
d'effondrement, dont l’un: engloutit un petit cours
d'eau. Ce cours d'eau prend naissance au N. du
château de la Touche, et tombe dans un étang à
contours irréguliers et couverts de bois, dont les
golfes nombreux s’enfoncent sous les arbres et les
broussailles ; l’eau est maintenue par une forte
digue qui traverse la vallée, et faisait naguère
tourner un moulin appelé Moulin de Beauvais. Au-
jourd’hui, le moulin est en ruines, sa toiture est
défoncée et la rone pourrit sur ses tourillons. Quant
au ruisseau, il se précipite avec fracas dans une
gorge étroite et profonde, et, de là, dans les gouffres
dela Fosse. On va souvent fort loin pour voir des sites
qui ne sont ni plus sauvages, ni plus pittoresques.
Le bassin de la petite vallée n’a pas moins de 2 à
3 kilomètres de long sur 1 kilomètre de largeur, en
moyenne, et ses pentes sont assez rapides. Il y à
donc des circonstances, orages, fontes de neige, où
le ruisseau devient un petit torrent ; alors, la fosse
se remplit, déborde sur la campagne en aval, et la
récouyre d'une vaste nappe d'eau.
L'effondrement des fosses ne peut pas être bien
ancien; et, d'ailleurs, au dire des habitants, il se
Continue de nos jours. On peut, en effet, remarquer
que la petite plaine en aval est recouverte d’une
Couche mince d’alluvions de quartz et de schiste
Yenant de la forêt, et qui se seraient arrêtées dans
la dépression si elle avait existé à l'époque où elles
se sont déposées.
— ÀA04 —
Un autre gouffre existe à l'E. du Cruchet. Entre
cette butte et le château des Mézières, on voit une
vallée assez large au N., étroite et profonde au E
elle est subitement barrée au bord de la plaine de
grande oolithe qui ne présente en aval aucun indice
de dépression. Le ruisseau qui coule au fond de cette
petite vallée disparaît dans un creux de quelques
mètres de largeur, dont le fond est percé de trous
qu'on prendrait pour des tannières.
Enfin, il y a un troisième gouffre dans la vallée de
de Clairval, tout près de la limite du canton. La
vallée de Clairval commence entre la ferme de ce
nom et le village de La Favrie ; elle est tout de suile
large et profonde, et couverte de belles prairies;
mais elle se rétrécit tout à coup, et le ruisseau $é
perd à un demi kilomètre de Clairval, au milieu des
broussailles. La vallée continue, en s’effaçant peu à
peu, et n’a plus d’eau que dans des circonstances
exceptionnelles.
Les trois vallées dont je viens de parler sont creu-
sées dans les schistes, et les trois gouffres sont à la
fin du schiste et au bord du bathonien et du callo-
vien. L'eau engloutie suit d'abord la surface du
schiste; puis, s'élevant au travers des deux terrains
qui le recouvrent, elle va former, à 4 ou 5 kilomètres
vers l'E., les belles sources de Larré et de Semallé.
Ces sources, on le comprend sans peine, ne redon-
nent pas seulement l’eau des trois gouffres, elles
nous ramènent, en plus, les eaux d'infiltration de la
vaste région comprise entre le bord du schiste et les
localités où elles se trouvent, à 40 mètres environ
au-dessous du pied d’Écouves.
— À05 —
D. Plaines de Larré et de Semallé.— Le restant
des cantons d'Alençon, de la route de Rouen à la
Sarthe, forme une immense plaine callovienne cou-
pée par de nombreux ruisseaux. Les vallées sont en
prairies ; les terrains plus élevés, généralement
argileux et d'une culture ingrate et difficile, sont
fréquemment couverts de pâtures. C’est le commen-
cement de cette belle et riche région d’'herbages qui
occupe la majeure partie des cantons du Mesle-sur-
Sarthe et du Merlerault.
La hauteur de ces plaines ne dépasse guère 160
mètres et s’abaisse jusqu’à 130 mètres au bord de la
Sarthe. Dans la partie la plus basse, près du moulin
_ d'Aché, on à exploité de l'argile à briques pour les
usines d'Alençon ; mais cette argile aflleure bien
rarement. Un peu plus près du château, à 155
mètres , j'ai vu en 1885 une carrière ouverte pour le
calcaire, extrêmement riche en fossiles : Térébra-
lules, Rhynchonelles, Pholadomyes, Ammonites,
Nautiles énormes.
Partout on trouve, soit des couches plus ou moins
régulières donnant du moellon passable, soit des
espèces de blocs noyés dans l'argile, irréguliers,
durs, élastiques sous le marteau, et qui sont l'unique
ressource locale pour l'empierrement des chemins ;
on les appelle têtes de chat. Enfin, sur les hauteurs,
on lrouve de l'argile jaune, appelée terre franche,
utilisée dans les constructions et quelquefois pour
la poterie.
Généralement , les fossiles ne sont pas rares dans
le callovien, et on peut toujours compter sur une
D —
récolte. Cependant, les Bélemnites sont presque in-
trouvables ; les Ammonites sont très rares à l'O: et
ne se rencontrent guère qu'à Aché et à Congé; les
Huîtres même ne sont pas communes. Mais les Té-
rébratules et les Rhynchonelles abondent partout,
au moins en individus.
J'ai recueilli dans les deux cantons un assez grand
nombre d'espèces, qui ne sont pas toutes déter-
minées.
LISTE DES PRINCIPALES ESPÈCES TROUVÉES DANS LES DEUX
CANTONS.
Belemnites excentralis Young. — Fourneau de
Bel-Air.
Nautilus. De 20 à 25 centim. — Bel-Air, Aché.
Ammonites Ar da EE Schl. — Aché, Congé.
+ Herveyi Sow. d.
” Backeriæ Sow. — Bois Bulant, Aché.
Anceps Reineke. — Bel-Air.
PRESS decussata Ag. - Rel-Air, Aché:
— inornata SOW. — Bel-Air.
— trapezicosta d'Orb. — Id:
Ceromya elegans Derh. — Semallé. :
Trigonia elongata Sow. — Bel-Air.
Mytilus gibbosus d'Orb. — Semallé.
Avicula inæquivalvis Sow. — St-Mare, Bel-Air.
Gervillia aviculoïdes Sow. — Aché. |
Perna mytiloïides Hanck. - Bel-Air.
Pecten fibrosus Sow. — Id.
Hinnites Pamphilus 4'Orb. — Id.
Ostrea alimena d'Orb. — Bel-Air, Semallé.
— 407 —
Ostrea Marshii Sow. — Bel-Air.
| ha Royeriana d'Orb. — Semallé.
Fischeri Rouill. — Bel-Air, Semallé.
+ spathica. — Bel-Air, Aché.
Terebratula subcanaliculata Oppel.-Semallé, Aché.
— Sæmanni Oppel.—Bel-Air, Congé.
“C2 obovata Sow.—Partout.
a umbonella Lamk.-— Bel-Air, Aché.
— biappendiculata Desl.—Semallé.
Collyrites dorsalis Ag. —Bel-Air.
— elliptica Ag.—Bel-Air.
Holectypus striatus d'Orb.—Bel-Air.
Les deux cantons ne possèdent rien des étages
_jurassiques supérieurs ni des terrains crétacés in-
férieurs,
4o Cénomanien inférieur.
Nous avons quatre lambeaux du terrain cénoma-
nien inférieur, deux sous les hauteurs d'Écouves, un
au midi, sur St-Denis, La Ferrière el St-Céneri, et
un quatrième, tout petit, à l'E. de St-Barthélemi.
A. Lambeau crétacé de La Feutrie.— Au-delà du
Nillage des Coutardières, sur la limite des communes
de Cuissai et de St-Nicolas, on observe dans les
talus une masse d’un sable argileux verdâtre et un
peu micacé. Au N., ce sable repose sur le schiste
ampéliteux : au S., il est recouvert par Îles alluvions
_ (uarizeuses, formées ici d'argile jaune et d'innom-
brables blocs de quartzite, dont quelques-uns attei-
gnent un mètre cube. Le dépôt commence tout près
— 408 —
des Coutardières, à la montée, altitude 175, et finit
avant le Gué-de-Lente, à 190. A l'O., il passe à
peine en dehors de la route; à l'E., il va un peu au-
delà du chemin creux des Coutardières à St-Nicolas;
ce qui fait environ 400 mètres sur 6 à 700.
Ce sable vert est absolument azoïque; mais sa
composition minéralogique permet de le rapporter
à la Glauconie à Ostrea vesiculosa, si répandu à l'E.
de notre département et dans celui de la Sarthe. Ce
serait un reste de la base du terrain cénomanien,
appelée autrefois grés verts, à cause des grains de
glauconie dont la roche est imprégnée.
Malgré son exiguité, ce lambeau n’avait pas
échappé à l'attention d'Élie de Beaumont. « Au-delà
du diluvium de Cuissai, dit Boblaye, on rencontre
un lambeau curieux de la formation crétacée , CON
sistant en argile avec grains verts et se liant avec
quelques autres petits lambeaux du même terrain
remarqués depuis longtemps par M. Élie de Beau-
mont, »
Blavier l'a mentionné dans ses Études , et je l'ai
visité pour la première fois avec M. Coquand.
B. Lambeau crétacé de Radon.-— A7 kilomètres
vers l'E. du dépôt précédent, à Radon, un autre
lambeau de grès vert occupe le territoire des villages
de La Pesantière, du Piserot et de La Cartaufrie,
entre les altitudes 185 et 215. Mais il est impos-
sible d’en préciser les limites à cause des alluvions
quartzeuses. On peut l’observer jusqu'au bourg, 0
il disparaît sous les alluvions récentes du ruisseau
de la Croix ; il reparaît au N. en montant le chemin
rer
pe Rd #
Pr + Pie co SORA EURE
Een a ter
Ne MR 5 1 de
= HR nn Meur: ré RS OR EET à
ER RP En Ne QU PE 0 2 à ne I AU MER 7 AUTRES
— 409 —
des Feugerets, jusqu’à l'altitude de 200 mètres,
formant les éboulis du fossé sur le flanc de la butte
quartzeuse et schisteuse de la roche.
Le lambeau crétacé de Radon, comme celui de
_ La Feutrie, repose sur le schiste et sur la grande
_ oolithe, ou, peut-être, comme le dit Blavier, sur
. loolithe inférieure. — Sa longueur totale dépasse
_ 2kilomètres, et sa plus grande largeur observée est
de 200 à 300 mètres.
_ Comme on le voit, ces deux lambeaux n'ont aucune
importance économique ni paléontologique ; mais
leur importance géologique est considérable. Ce sont,
en effet, des témoins du grès vert « que les monta-
partie de la plaine » (Boblaye, Course du 9 sep-
tembre 1837). Ils nous serviront, en conséquence, à
expliquer la présence des débris de la craie dans les
_ alluvions anciennes de la contrée.
G. Glauconie ferrugineuse de La Ferrière-Bochard.
— Cet autre dépôt du crétacé occupe une étendue
_ Gonsidérable dans le S.-0., le long du Sarthon, de
_ St-Denis à St-Céneri. Sa longueur est de 8 kilo-
mètres ; sa largeur, très-variable, se réduit parfois
à moins d'un kilomètre. A l'O., il est assez réguliè-
; pt limité par la vallée presque rectiligne du
thon ; mais à l'E., il envoie des prolongements
nombreux, dont l'un, au N. de La Ferrière, à plus
de 2 kilomètres. Son altitude se tient, en général,
aux environs de 200 mètres ; elle a, au maximum,
224 mètres, et, à St-Céneri, elle s'abaisse à 160.
LR Ed os RER NES DEN
LS hé Era Lis ds ss \ £ Le
— 10 —
Dans le N., et jusqu'à La Ferrière, il repose sur le
schiste cambrien qui, à l'O., s'élève jusqu'à 185 et
190 mètres, et, à l'E., jusqu’à 180. Dans le sud, de
La Ferrière à St-Céneri, il recouvre le granite, visible
aussi des deux côtés, et dont le niveau supérieur
descend progressivement à 150 mètres. La puissance
moyenne du dépôt est donc d'environ 20 mètres.
A sa base, cette longue arèête est généralement
formée de sables, et ces sables sont surmontés d'une
argile ocreuse contenant presque partout une couche
de minerai de fer qui, pendant des siècles, fut exploi-
tée en beaucoup de points du plateau. L'exploitation
se faisait par des puits et des galeries horizontales
qu’on a négligé de combler ; aussi, par places, le sol
de la forêt est-il criblé de trous dangereux cachés
sous les bruyères et les broussailles.
Au-dessus des argiles à minerai, sont des couches
irrégulières d’un grès blanc ou grisâtre , contenant,
dit Blavier, « Des moules nombreux de coquilles
fossiles, notamment de Peignes, Trigonies, etc. »
Aujourd'hui, que les excavations sont éboulées et
vieillies, je n'y ai rien trouvé de déterminable, si c@
n'est un Cardium hillanum et un pecten. Le tout
est recouvert par une masse puissante d'argile rouge
remplie de petits galets de quartz laiteux, provenant
du schiste cambrien.
Sur les sommets, surtout au midi, le grès 1e
est en partie remplacé par un grès ferrugineux
poudingiforme, appelé, dans le pays, salard et rous”
sard. Dans les talus des chemins , le grès blanc est
assez souvent transformé en argile blanche.
Blavier, qui a vu les exploitations en pleine aëti-
PR ARTE ES. CALE APE ME nee RS: EP ERP dE OL RS ER AE NU 28 0 TL.
Phi ANAL +
— M1 —
vité, a donné de l’une d'elles la coupe suivante
(Études, p. 82 ):
Merre végélale 5 "4 1008 HO 00
Argile avec cailloux blancs. . . . . . 2".
Grès siliceux coquillier. . . . . . : 0",50
Minerai de fer, blocs plus où moins volu-
mineux, de fer hydroxydé, parfois hémati-
. forme, riche, au milieu d’une argile ocreuse, 0,50
l
able.
L'auteur remarque avec raison qu'il n'y à pas de
_ silex.
Dans sa partie inférieure , le dépôt que nous étu-
dions me paraît absolument identique à celui que
Guillier a décrit sous le titre d’Argile glauconieuse
à minerai de fer, et qu'on peut observer à Moulins-
lé-Carbonnel, dans la même situation et la même
altitude. Dans sa partie supérieure, il ne diffère pas
de l'étage Sables et grès ferrugineux à Scaphites
Æqualis du même auteur; mais il n'y à pas de
fossiles déterminables.
Ici, comme dans la Sarthe, la Glauconie verte à
Complètement disparu, et, suivant Guillier, c'est à
Sa décomposition que l'on doit le minerai, el par
Suite le salard et les grès ferrugineux (Voir Guillier,
Géol. de la Sarthe, p. 219, 1886 ; Hédin, Fresnay el
ses environs, 1882 ).
minerai de La Ferrière a dû être exploité :
. depuis fort longtemps. On voit, en beaucoup d'en-
_ droits, des tas de scories provenant des forges à bras
_Primitives; les traditions, les noms de localités, les
— 12 —
ruines, les vieux titres rappellent ou mentionnent
de nombreux fourneaux plus récents. Un seul a
subsisté jusqu’à nos jours, celui de St-Denis. Il est
éteint depuis un quart de siècle, et déjà il n'en reste
debout que les bâtiments accessoires et la tour du
monte-charge.
Ce minerai était une limonite riche, avec beau-
coup d'hématite; il donnait un fer excellent que
rien n’a remplacé dans le pays.
Le grès blanc est quelquefois employé, faute de
mieux, pour l’empierrement des chemins, mais il
manque de cohésion et se résout bien vite en argile
blanche. Le roussard, toujours en blocs isolés, parfois
volumineux, comme on le voit au bourg de La Fer-
rière, est utilisé pour les constructions locales. Ien
est de même d'un grès siliceux à gros grains, micacé,
friable, que j'ai observé tout à fait à la base du dépôt
glauconieux, en deux endroits seulement: au-dessous
du village de La Véquerie, et à l'O. de La Ferrière,
au bord de la route de la Poôté.
La suite des terrains crétacés et la totalité des
terrains tertiaires, nous font absolument défaut ;
mais nous avons des étendues assez considérables
d'alluvions, que je partagerai en trois articles : ous
vions anciennes d'argile et de quartz Sans siles;
alluvions anciennes à quartz et silex ; alluvions
récentes. ;
— 413 —
IIT. ALLUVIONS.
A. Alluvions anciennes d'argile et de quartz
sans silex.
5
Eu
#
;
8
à
é.
4
”
_ Ces alluvions se montrent au pourtour de tous
. nos massifs de grès armoricain, c’est-à-dire, autour
_ de l'arête de Héloup, au pied des Buttes-Ste-Anne
1 et du Mont-Souprat, et au bas de la forêt d'Écouves.
Je n'ai pas figuré sur ma carte celles de Héloup,
. dont l'étendue est négligeable, ni celles des Buttes-
e Sle-Anne et du Mont-Souprat, emportées en grande
partie par le ruisseau de la Guimeraie ou-par la
|
. Mayenne. Mais je ne pouvais pas omettre les masses
: énormes de détritus qui, provenant du creusement
… es vallées d’Écouves, se sont répandues en face de
leurs débouchés et ont recouvert les plaines d’un
| on manteau d’argile et de quartz.
_ A St-Nicolas, l'alluvion comble en partie le bas
des vallées.
_ À Cuissai, elle descend jusqu'au bourg de La
Barre et au-dessous des Coutardières, c'est-à-dire
. à 160 ou 165 mètres d'altitude, recouvrant le bas du
_Shiste ampéliteux, l’oolithe inférieure et la grande
É “olithe. Les galets, venant de la Butte-Chaumont et
des hauteurs de St-Nicolas, sont du quartzite, des
| PSämmites et du quartz lydien; les argiles sont le
_Tésultat de la décomposition des schistes el des
_#rauwakes, L'oolithe aflleure un peu à Chènebouley;
Maïs, {out près de là, dans les fossés, elle est recou-
verte de 2 mètres d'alluvion.
— 414 —
Aux Coutardières, les blocs de quartz sont si nome
breux, que ce que l'on en à extrait des terrasse-
ments d'un chemin, a suffi, et bien au-delà, pour
l'empierrement. Ils sont posés sur l'oolithe et noyés
dans la terre végétale ; il y en a d'un mètre cube. A
La Brandonnière, on en voit de plus de ? mèlres de
long sur le calcaire des vieilles carrières.
C’est à Colombiers, dans la plaine de Briante, que
l'alluvion quartzeuse prend sa plus grande exten-
sion. Cette plaine est aux débouchés des vallées de
la Briante et de ses affluents ; aussi, la masse 7
énorme de déblais provenant de ces vallées a-telle
recouvert la campagne jusqu'à plus de 3 kilomètres
de la forêt, et encombré le lit de la petite rivière
jusque dans Alençon , où j'ai vu, rue Jullien, plus
d'un mètre d'épaisseur de galets de grès et de
schiste. A l'origine de la plaine, de la Tasse à
Clerchênai, le sol est presque uniquement composé
de fragments de quartz, et les champs du domaine
de Briante en sont jonchés, au point que l'épierre-
ment suffit, depuis bien des années, pour l'entretien
de tous les chemins d'exploitation. Au-dessous; $®
trouve la grande oolithe; mais nulle part elle pal
fleure, même au fond des fossés, de sorte qu'ellens
aucune influence sur la nature du sol arable:
Les mêmes phénomènes se reproduisent à Radon,
dans la vallée du ruisseau de la Croix, mais SUF une
moindre échelle, la haute vallée étant moins AFRRE
due. Cependant. à l'époque du creusement de Jeurs
vallées, le ruisseau de la Croix et celui des Fee
ont dû, comme la Briante, couvrir de débris de
et de schiste toute la plaine, à l'E. de Radon; FFT
Se
— 415 —
_ plus tard, le ruisseau des Fosses a balayé l’alluvion
et une partie du callovien.
Dans les intervalles des grandes vallées, les ap-
ports des petites et les éboulis ont comblé les
lacunes ; aussi, la bande d’alluvion règne-t-elle
partout au pied de la forêt, masquant en partie
le schiste et son contact avec les assises juras-
_ siques.
Peut-être qu'aux érosions, se sont joints des phé-
nomènes glaciaires.
Tout le plateau de callovien, depuis le fourneau
de Bel-Air jusqu'à Chemoitou et à Forges, est jonché
de blocs erratiques allant jusqu'à 1 mètre cube et
plus; on les rencontre par centaines, posés sur les
argiles calloviennes et noyés dans la terre végétale.
En certains endroits, pour rendre les labours pos-
Sibles, il a fallu en arracher des quantités énormes,
et c’est à recommencer tous les ans. Je connais un
Champ, de quelques hectares, d'où le propriétaire en
&extrait plus de 50 tombereaux. Ces blocs sont du
. ÿrès armoricain venant de la forêt; on les observe
jusqu'à 4 ou 5 kilomètres de leurs points d’origine,
Età des altitudes de 175 à 180 mètres, au-delà d'une
_ Plaine plate de 4 kilomètres. Quelques-uns sont
arrondis; la plupart, surtout ceux qu'on à récem-
4 ment retirés du sol, sont à angles à peine émoussés.
Peut-on expliquer par des courants d’eau le trans-
Port de ces blocs ?
L'hypothèse de glaciers expliquerait peut-être en
Même temps la formation de ces vallées qui prennent
_ ‘es dimensions considérables dès leur origine, au
… Yoïsinage des hauts sommets, et aussi ces gorges el
LÉ RE ns A et RS 5 CAS nier PS EC SR 4 GE Ne RTE ER SES
— 16 —
ces grands cirques qui accidentent si pittoresque-
ment les fianes de la forêt d'Éconves.
B.—Alluvions anciennes à quartz et silex.
Les alluvions à quartz et silex résultent de la
destruction totale ou partielle des terrains anciens
et des terrains secondaires, car on y trouve des
galets de tous ces terrains, jusques et y compris les
silex de la craie. Elles forment ici trois lambeaux
séparés.
1° Alluvions de Mieuxcé.—En partant de la partie
de la Sarthe qui est dirigée de l'E. à l'O., au-delà de
Mieuxcé, nous voyons une étendue considérable de
sables plus ou moins ferrugineux et d'argiles , qui
constituent une grande partie des communes de La
Ferrière, de Mieuxcé et de Condé. Ce sont des
alluvions quaternaires qui recouvrent, de l'O. à l'E.
le pied de l’arête ferrugineuse de La Ferrière, la
grande oolithe de l'Épinai, et les schistes cambriens,
Sur La Ferrière, le sable, assez fin, contient SOU
vent et en abondance, ces grains parfaitement ar
rondis et polis de quartz laiteux que nous avons
déjà vus au sommet de l’arète ferrugineuse ; il SY
ajoute des galets plus gros du grès blanc et du
roussard de la même arête, mais pas de silex celte
alluvion est donc uniquement formée aux dépens
du ravinement de la glauconie.
Sur Mieuxcé, outre les mêmes éléments, il Jen
grès armoricain venant de Hêloup, du calcaire de
grande oolithe de l'Épinai, et du silex de la craie
:
;
|
:
L.
4
Es À EE
do
<ribuent à l'heureuse influence des cailloux blancs.
— 417 —
les terrains actuellement existants de Ja contrée ne
peuvent pas expliquer l'origine de ces silex, qui ne
peuvent provenir que des terrains radicalement
détruits. La puissance du dépôt est souvent fort
importante dans cette plaine de Mieuxcé : des che-
mins creux de 3 mètres n'alteignent pas le sol
sous-jacent ; un puits de 5 mètres n’a traversé que
du sable glaiseux. Près du Pôteau, ou exploite plu-
sieurs petites carrières présentant à la surface, du
sable ferrugineux avec galets blancs, et, au-dessous,
un Sable plus fin, absolument privé de galets, et dont
On n'atteint pas le fond à 4 ou 5 mètres. Dans les
champs au-dessus, le sol est jonché de silex. Plus
au N., près d'Épaulai, on tire du sol, dans les Jabours,
des blocs assez gros du quartzile de Héloup.
Sur Condé, s'étend Ja plaine des Sablons, un peu
plus haute, et dont le sable fin, à galets de quartz
laiteux, de roussard et de silex, abondants dans le
haut, rares au fond, est exploité depuis longtemps
. Comme excellent sable de mouleur. C'est là que
Sapprovisionnent les fondeurs d'Alençon et des villes
_ Voisines.
Toute cette plaine est couverte de pommiers qui
nent un cidre renommé, ce que les propriétaires
Dans les champs de La Cusselière et des Brosses,
On arrache du sol, comme à Épaulai, des blocs
_trratiques de grès armoricain de Héloup. Il y en
_& d'énormes à fleur de terre, que l'on n'ose pas
_ältaquer,
& Alluvions anciennes de la plaine à l'ouest
— 418 -
d'Alençon.—A TO. d'Alençon, la plaine est couverte,
sur une étendue de ? kilomètres de long et de large.
d'une alluvion argilo-sableuse remplie de galets de
la grosseur du poing, provenant du grès armoricain,
de l’arkose, du calcaire oolithique et du crétacé; car
les silex y abondent par places. Elle a souvent plu-
sieurs mètres d'épaisseur, et repose Sur le granite,
sur l'arkose, sur l’oolithe inférieure ou la grande
oolithe : elle s'étend jusque dans l'intérieur de la
ville. i
Quelques érosions ont mis, çà et là, le calcaire à
pu; un puits, dans la plaine, à traversé 3 mètres
d'alluvion ; quelques tranchées de la route de Bre-
tagne en montrent tout autant; ilyena 3 à 4 mètres
sur le granite, dans plusieurs des carrières de Beau-
séjour ; les gazomètres de l'usine à gaz traversent
5 mètres d'alluvion sans en trouver le fond.
Dans la ville et aux environs, l'alluvion affecte
par places un faciès tout spécial. C’est une argile
{ très ferrifère,
ets. Elle est
presque homogène à l'usine à gaz, au milieu de la
rue de Candie, au cimetière de St-Léonard el ue,
l'église ; elle est remplie de galets de
et de silex dans les promenades et l'enclos de l'école /
normale d'institutrices, comme je l'ai vu dans mé |
déblais des caves et dans le creusement du puits,
qui présente la coupe suivante :
Terre végétale et alluvion rouge avec quart# :
Ds. : . ; Re 3
Petit banc d'arkose . ow,20
+ HO ——
Sable jaune et gris. . . ÉPAROME ae |
Arkose poudingiforme noire sl scoriacée . 1",20
Sable noir. . . sine HS
Sable de granite uatifäee.s
A l'E. de la ville, l'argile rouge est revenue dans
les travaux autour de la place de la Pyramide,
dans le haut de la rue de la Gare, et sur la ligne
des boulevards, depuis la Pyramide jusqu’au tiers
du boulevard nouveau dirigé vers Montsort. Le
long de ces boulevards, l'argile rouge est encore
homogène, mais elle est surmontée d'une couche
de 20 à 30 centimètres, presque entièrement Com-
posée de fragments plus ou moins roulés de grès,
de quartz laiteux , de calcaire oolithique, avec
abondance de silex. On peut suivre cette zone inté-
ressante sur toute la longueur du boulevard Odo-
lant-Desnos.
Enfin , l'argile rouge continue au S.-E. dans la
direction de la grande boucle de la Sarthe en face
"Ozé.
Il serait intéressant de pouvoir fixer les limites de
ce diluvium rouge, qui paraît combler d'anciennes
vallées.
Ainsi que je l'ai déjà dit, il ne faut pas confondre
ces argiles rouges quaternaires, absolument azoï-
ques, avec les argiles ferrugineuses de l'arkose, qui
sont fossilifères ou au moins barytifères.
3 Alluvions anciennes à l'E. de Semallé. — Ce
lambeau d’alluvion ancienne s'étend, dans nos can-
tons, le long de la Sarthe et du ruisseau de la
— 420 —
Groix, depuis Mesnil-le-Bas jusque dans le S.-E. de
Larré au N. de La Vanillère; mais, dans le canton
voisin, il s'avance jusqu’au-delà de la forêt du
Ménil-Brout sur deux ou trois communes. I se
compose , comme celui de Mieuxcé, de sables fer-
rugineux avec galets de quartz et de silex. Sa
puissance doit être assez considérable , car, un
puits de 4 mètres à Ménil-le-Haut, n’en atteint pas
le fond.
C. — Alluvions récentes.
Au fond de tontes les vallées, on trouve une
couche plus ou moins épaisse d’une alluvion formée
des éléments des terrains en amont, mélangés avec
des détritus végétaux ou animaux de l'époque at-
tuelle. Elle est tantôt sableuse, tantôt argileuse ou
tourbeuse. Sa puissance, parfois fort réduite, atteint
çà et là une importance notable. Ainsi, en amont
d'Alençon, au viadue du chemin de fer, elle n'apas
moins de 40 mètres ,et j'y ai vu, à cette profon-
deur. des troncs d'arbres et des blocs de pyrile ; à
l'École normale, elle a au moins 7 mètres. Le fond
est généralement sableux ou graveleux : ile,
viennent des couches minces, ondulées, d'argile
plus ou moins noire el tourbeuse, et de plus en
plus fine. Les alluvions récentes sont partout en
prairies.
La tourbe, formée principalement
des sphagnum, ne se produit que
presque dormantes et peu profondes. Ile 7
dans la contrée, et toujours en petite quantit
‘4
Va
PVR © Ones A)
ï
CN UE ee CS ARE ee UE RS a dd à dE RAS PS SES RE POSE SOS à
ET ; ;
L'exemple le plus intéressant est dans l'étang de
l'ancienne forge de St-Denis.
Enfin, on trouve quelquefois. dans les alluvions
récentes, une espèce de minerai de fer, le minerai
des maraïs. On en peut voir une petite couche in-
terrompue près du Châble, commune de St-Germain.
Elle est trop faible pour être utilisée, mais elle a de
l'intérêt au point de vue scientifique. Dans les
environs, le même minerai a cimenté des galets
de quartz et en a fait des blocs de poudingue d’une
certaine dimension.
TABLE.
AVANT-PROPOS . j
Topographie sommaire Hé dci “cie $
- Géol logie
Robes opte.
E — Granite. Ft gE
1° Massif d’ Aéro sis
Description générale .
Commune d’Alençon . ”
_. de Sn :
de Condé . . ns
Description des carrières : Bédonéionr
_ Hertré "1
us. La Boissière .
cn La Galochère.
Vieille carrière du Pont-Percé .
de la Cette.
PES
er 08 à
Kaolin de Montpertuis .
Vallée de La Briante; La oi
Age du granite d'Alençon .
d% Massif de Saint-Céneri .
Sv Massif de La Lacelle. . . : .
Pérrams stratifiés. :. =: à 05
L — Terrains primaires. . . : : 3
40 Terrain cambrien. . . +. :
Massif de l'Est. . :
+ Nassit de l'Ouest. . :
% Terrain silurien. . . :
en ds 5".
. Grès armoricain. .
5 Schistes à dise : ; sioiies
à màc
C. Grès pur au schiste à Catymènes
Massif du Nord et de l'Ouest. . .
À. Grès armoricain. . . . - :-
a. . d'Écouves. : …:.. «
. Butte Chaumont . . :
Collines près de St-Denis
a’. Buttes de Ste-Anne et me Et
B. Schiste ardoisier et schiste Ro ‘
b. Schiste à calymènes . - :
1° Psammites
es.
9% Schistes RE PR ;
3 Schistes gris. . . :
b'. Schiste ampéliteux
4° Schistes avec dE ien. -
2 Schiste bis RARE ait
3 Terrain dévonien . .
Il —Terrains secondaires. .
4° Oolithe inférieure ou Sulonet .
A. Arkose d'Alençon. .
Note sur les eaux d'Mncon
B. Oolithe inférieure calcaire .
2% Grande oolithe ou bathonien. .
A. Plaine au sud d'Alençon. :
6 nn pes 2e dc 28e Ed ESS POS CO RSS PE
Stnes É À
JP IE : VEN TT IS TUE D 2 9 <e-A
TROP SEEN RE CR En PAUSE LORS) er DAT TENTE
5 +
EU RES EVE
D TN CNRS
— 423 —
B. Plateau de St-Barthélemi . . . . . . . 385
C: Plaine au nord d'Alençon . . . . . . . 9387
D. Plaine à l’ouest d'Alençon. . . . . . : 389
E. Grande oolithe de l'Épinai. . . . . . . 390
F. Plaine de Lonrai et Cuissai. . Nos HO
G. Plaine au pied de la forêt d'Écoaret 008
H. Plaine du Pont-de-Londeau. . . HS 12008
I. Plaine de Valframbert et du Condrai. i, 904
J... Plaine d’Avoise . : i #22 1 bide
K. Plaine au nord-est Œ CAS + » 000
D: Pisine des Noyers , . ! 7.07, 7 0m.
3 Callovien inférieur. . ee OU
A. Plateau de la vieille route œil: From
B. Plateau de Congé à Forges 401
C. Plateau de Champ-Fossé, dos Possok et du
Vingt-Hanaps . PT
D. Plaines de Larré et de LEUR RO EM
4 Cénomanien inférieur. . . MR:
A. Lambeau crétacé de La Feutrie. . . - . ibid.
B. Lambeau crétacé de Radon. . . 408
C. Glauconie ferrugineuse de La Ferrière Bo:
chard . L .
I. —Alluvions. . . . 413
À. Alluvions anciennes Yereile et pe + quart
sans si , ibid.
B. rosé à anciennes à ésitis” et het 416
C. Alluvions récentes . - 420
UN COIN
DU
PERCHE HISTORIQUE ET PRÉHISTORIQUE
Par M. A. GOUVERNEUR
Maire de Nogent-le-Rotrou, conseiller général d'Eure-et-Loir.
,
Dans ce gentil bocage Percheron, dont l’ilot Bel
lesmois semble émerger comme une sentinelle vigi-
lante, vous n’auriez qu'à choisir, pour faire revivre,
et les souvenirs historiques si consciencieusement
décrits par votre vénérable concitoyen, M. le D°
Jousset, et les naïves légendes, fixées par une (ra-
dition séculaire, et qui ne demanderaient, pour avoir
droit d’asile dans votre savante compagnie, que la
plume artistique de M. de Saint-Santin, le merveil-
leux conteur Bellesmoïis. -
Je ne suis point, hélas ! un de ces charmeurs, ets
pourtant, je vous demande de faire trève un instant
à vos études scientifiques, pour jeter avee moi un
simple regard vers les confins du panorama qui S@
déroule autour de nous, vous arrêtant, un instant,
là-bas, vers le sud-ouest, sur la ligne bleuâtre 4
limite le vaste horizon Bellesmois. à
Là se terminent les frontières de notre Perche,
point de vue historique, comme sous le rappor".
ui à :
— 425 —
géologique— dirai-je bien vite—pour ne pas paraître
oublier un moment le sujet qui nous vaut la bonne
fortune de saluer ici l'élite des membres de nos
grandes Sociétés Normandes.
Si les efforts de la mer Cénomanienne ont expiré
au pied de cet îlot, trouvant dans ce massif soulevé
une infranchissable barrière, par contre, ses dépôts
ont couvert, presque généralement, les vallons de
l'est percheron, formant de ses sables bon nombre
de nos coteaux, et couvrant de ses sédiments la
majeure partie du Perche nogentais. Vous pourriez
suivre de l'œil les strates ou plissements ondulés de
ces terrains, jusqu’à la lisière où s'arrêtera votre
vue, lisière à altitude uniforme, où commence une
sorte de chappe d'argile à silex qui forme le pays
plat—la Beauce—et d'où s'écoulent, au contact des
sables et de la roche cénomanienne, des ruisselets
bienfaisants qui s’échappent de toutes parts, el dont
‘un — c'est une dette de cœur — généreusement
abandonné par une de vos plus honorables compa-
triotes, vient d’être emprisonné au grand profit de
là population nogentaise.
C’est done bien devant cette ceinture qui, du nord
au sud, ourle votre horizon, que, géologiquement
parlant, se termine le pays du Perche; limite encore
des terres qu'au X° siècle revendiquait, Sur nos
comtés, le chapitre de Chartres, siège de la grande
abbaye de Teyron, où je me défends d'entrer pour
aujourd'hui, ne voulant point conduire votre aimable
tOMmpagnie en dehors des limites qui nous sont
tracées.
Sur ces quelques arpents de terre, Messieurs, tout
+ ie —
est à l'histoire, tout rappelle une haute antiquité
que je ne saurais faire qu'eflleurer : ville romaine,
voie de César, château féodal, léproserie, humble
ermitage, avec son inévitable légende, et, — du
côté préhistorique, - Tumulus important dont
l'étude peut paraître intéressante.
La Ferrerie. — Les ruines de la ville romaine,
Ferraria, La Ferrerie, ville close et fortifiée, sont
encore à cette heure attestées par de nombreux pans
de murailles, dont la fondation de petit appareil,
sont entrecoupées de fréquentes zones de grandes
briques horizontales timbrées au cachet d'origine.
Les monnaies rencontrées ont fourni de précieux
jalons, la plupart au type d'Antonin-le-Pieux; quel-
ques plaques avec inscriptions ont été ramassées;
et, pendant de longues années, un superbe bloc de
fonte de plus de 200 livres, dont la tête de bélier in-
diquait l'usage, traîna honteusement devant la porte
du maréchal de l'endroit, et fut, de guerre lasse,
porté à la fonderie du Moulin-Renault. :
Les moines de Teyron, établis tout proche de La
Ferrerie, s’occupaient fort peu, au XI° siècle, des
origines si respectables de leur voisine. Is se con-
tentaient d'en acquérir les champs et les vignes, el
de faire contribuer les quelques bourgeois établis
près de sa muraille en ruines. La preuve en est dans
de nombreux passages du cartulaire de Teyron:
« .. Donavi terram... usque ad portam antique
Ferrerie.…, dit, en 1419, le comte du Perche, da”
une de ses confirmations ; — plus loin, el à la même
date : : mers
« .., infrà istam, namque terram habentur prata
que tunc burgenses predicte Ferrerie tenebant..….
quorum burgensium nomina hec sunt: Balduinus
de Ferreria, Guillelmus, frater ejus, Richeldis de
_ Ferreria », etc., soit une douzaine de bourgeois
‘(dont je vous épargne la liste) qu’on aurait peine à
abriter aujourd’hui, très peu confortablement, dans
_ les masures construites actuellement dans l'épais-
seur des portes et les pans de murailles effondrées.
Notons pourtant, parmi eux, le nom de Hilgot de La
Ferrerie, qui s'enrôla comme croisé, el dont les
armoiries nous ont été conservées, portant : d’or d
deux chevrons d'azur au chef de queules.
A quelle date placer la ruine de la vieille cité ? —
Au temps des Normands, à l'invasion du farouche
Rollon, vers le IX° siècle, dit-on, sans en avoir la
preuve.
Ce qui est plus certain, c'est que l'un de nos
comtes fit, au XI siècle, entrer cette position de
défense dans le plan qui devait entourer le Perche
d'une véritable ceinture de pierres.
La Ferrière. — La nouvelle forteresse qui prit le
nom de La Ferrière, est donc postérieure au vieux
donjon de Nogent, et, s'appuyant sur des tours
massives de la Pause, de Saint-Victor, Montigny,
Mont-Laudon, Pougoin , faisait face aux remuants
Yoisins du pays plat. La Ferrière a son histoire
_ (ue je ne saurais tenter de conter par le menu,
Satisfait d'en conserver la trace par un plan tran-
Scrit aux archives des hospices de Nogent. et libre
4 encore d’en suivre le périmètre qui s'élevait, hier
encore, à un mètre au-dessus du sol, mais que,
pour empierrer un chemin, la pioche est en train
de démolir.
La Ferrière nous rattache directement à Bellesme,
car ce fut sous ses murs, qu'en décembre 1227, En-
guerrand IL, sire de Coucy (le grand traître mis en
scène, je vous le rappelle, dans le Mystère de Grin-
gore), fut battu par les troupes de la reine Blanche,
qui compléta sa victoire par le siège et la prise de
Bellesme, Quelques monnaies brabançonnes, que JE
trouvées par place, jetlent un certain jour sur la na-
tionalité des troupes engagées dans celte escar-
mouche, dont la conséquence fut l'incendie et là
ruine de La Ferrière ; seule, la chapelle consacrée à
St-Léonard, demeura debout, pour tomber à son
tour sous les coups de la canailla, pistolifera, Reïs-
trorum si drôlatiquement tancée par notre Remy.
_ Belleau. (V. Dictamen metrificum.)
4€
Voie Romaine. — Pour compléter le tableau,
voie romaine de Rouen à Bourges, passait aux flancs
du coteau, et, en maints endroits encore apparais-
sent les traces des séatumen, des summum dorsum
(comme on disait alors), qui vont se perdre à travers
les bois de St-Denis d'Authou. #
Léproserie de St-Gilles. — Enfin, à 400 mètres
environ de La Ferrière, Rotrou IV avait établi la Lé-
proserie de St-Gilles, voulant, par leur proximité de
l'abbaye de Teyron, placer, sous la double protection
de l'arme temporelle et spirituelle, ces pauvres par
rias de la Société du moyen-âge. La maladrerie
f.
2
Re di
Fe
nn:
PR RE A D on
— 429 —
subsista jusqu’à l’édit de suppression générale de
Sceglé, et, mieux que toute description, l'unique
dessin, sauvé de l'oubli par un vieux professeur du
collège royal militaire de Teyron, M. Robert, — que
j'ai connu dans mon enfance, — vous dira ce qu'était
la modeste chapelle de cet asile de la misère.
Tumulus de La Madeleine. — Messieurs, j'ai déjà
certainement abusé de votre patience, et pourtant
je n’ai pas encore parlé du Zumulus, qui s'élève au
fond du cirque dont nous venons de parcourir le
rempart.
Cette sorte de pyramide tronquée qui, à la base,
ne mesure pas moins de 35 mètres de long sur 12 de
côté, avec environ 6 mètres d'altitude, était-elle tout
simplement une butte naturelle ou bien un monu-
ment à la gloire d'un guerrier quelconque, élevé en
une nuit, comme le dit la tradition, ou enfin l’un de
ces Souvenirs primitifs d’une civilisation disparue ?
Le problème divisait les meilleurs esprits, et je ten-
lai un jour d'en chercher la solution.
Fort de la complaisance du propriétaire, M. Chau-
Mard, je commençais ma fouille par une section
centrale aboutissant aux côtés est et ouest; durant
un mètre de profondeur, le terrain n'offre qu'une
touche homogène de Lerre de bruyère ; à ce point,
là terre devient noire et compacte, principalement
au centre, restant légère et friable aux extrémités ;
là pioche commence à découvrir quelques fragments
d'os brisés, des débris de poteries mêlés de charbon
. €t de cendre. À 1"50, les ossements deviennent plus
Nombreux, c'est un véritable charnier, composé de
— 430 —
dentsisolées, de maxillaires presque intactes, accom-
pagnés de silex non taillés, mais noircis par le feu.
— Après ce gisement d'une épaisseur d'environ
60 centimètres, la terre change de nouveau d'as-
pect; au terreau noirci, succède une couche de
sable, fin, friable, ne renfermant que quelques rares
débris.
Cinquante centimètres plus bas, la terre noire
reparaît, avec nouveaux lits d'ossements, de débris
de poterie, de charbon, etc.
Sont recueillis : de gros clous oxydés, une plaque
et une pause de vase de cuivre, puis un fer de mule
et plusieurs autres fers rompus, de superbes
andouillers de cerfs et de chevreuils, une énorme
quantité de belles défenses de sangliers, enfin, une
pointe de lance, une petite clé à anneau quadrangu-
laire, des mâchoires complètes d'animaux, petitset
grands, sauvages et domestiques, le tout pêle-mêle,
dans un désordre complet. Dans une profondeur de
4 mètres, cinq lits successifs, superposés comme
dans une sorte de quemadero , fournirent une foule
d'objets dont je vous épargne le détail.
Une particularité , toutefois, frappe l'esprit ; c'est
que presque tous ces os sont fendus, brisés, taillés,
les uns, pour en recueillir la moelle, les autres. €
forme de spatules, de poinçons, avec quelques traces
de traits de scie, pour devenir des instrumen
ménage ou de travail. De plus, la quantité des à
ossements est hors de proportion avec celle des
mâchoires recueillies. Dans ce charnier, je le répète.
toutes les espèces du pays semblent représenter”
cheval, bœuf, sangliers, sont mêlés aux bois de ceris
anbe" LP% P L DT rrrdé INSEE D
ET MEN 0 IE een à se
— 431 —
chevreuils et même aux ossements des espèces les
plus petites, lièvres, oiseaux, et, alors que les os des
espèces domestiques, restés blanchâtres, tombaient
presque en poussière, ceux des espèces sauvages,
conservant leur teinte cendrée, restaient durs el
résistants.
L'examen des nombreux débris de poterie était
particulièrement intéressant : si dans les premières
couches, les fragments de vases dénotent une
certaine habileté de fabrication, les traces du tour,
de coloration, dans les dernières par contre, la
poterie est des plus primitives, façonnée et pétrie à
la main, sans traces du tour et cuite d'un seul côté,
autour d'un foyer central.
Je passe une foule de particularités qui m'entrai-
neraient trop loin pour tirer une conclusion de la
petite récolte opérée, récolte, qu’à mon grand deuil,
il ne m'a plus été permis de pousser plus loin.
Un point qui semble acquis, c'est que le tumulus
de La Madeleine n'est pas une butte naturelle, mais
un tertre élevé par la main de l'homme.
Dans quel but ?
Sous toutes réserves de recherches ultérieures,
NOUS ne croyons pas à un éumulus; dans l’acception
ordinaire du mot, c'est-à-dire d’une masse plus ou
Moins considérable , destinée à recouvrir soit un
dolmen ou chambre sépulerale ou tout autre monu-
ment Mmégalithique.
L'absence de tout silex taillé nous éloigne de
l'hypothèse des contemporains de l'âge de pierre ,
_ bien que les métaux rencontrés ne soient pas une
Taison suffisante, puisque dans les tombelles de
— À432 —
Carnac, on a constaté l'association de la pierre, du
bronze et du fer ; d'une part, la particularité des os
brisés intentionnellement nous place en face d'une
civilisation déjà bien reculée. Les hommes d’alors ne
vivaient guère que de chasse, el ce pays, couvert de
forêts, était particulièrement favorable. D'un autre
côté, l'altitude du tertre, la série régulière des
couches, éloignent l’idée de festins pantagruéliques
ou de débris de cuisine, si commune chez les peur
plades primitives du Nord.
Reste l'hypothèse d’un lieu consacré, d'un autel
primitif, sur lequel des sacrifices auraient été con- :
sommés pendant une longue suite de générations
(ce qui expliquerait les couches successives et les
différentes sortes de poteries), et nous nous repor
tons dès lors à l'époque où les Gaulois célébraient
dans la solitude de nos forêts leurs mystérieuses
pratiques.
Il est constant que les Gaulois ne possédaient pas
de temples proprement dits, mais des sanctuaires
en pleia air, le long des chemins, près des carre-
fours. Le plus souvent, ils les établissaient en rase.
campagne, dans le voisinage des fontaines (les fs:
taines abondent au pied du tumulus), et c'est là
qu'ils se retrouvaient, à certaines époques de l'année,
pour y tenir, entr'autres solennilés, leur Champ-de-
Mars, qui commençait invariablement par des sacrl”
fices offerts au dieu qui présidait à la guerre: * Le
« lieu où l'on offrait ces sacrifices, dit M. pelloutié
« dans son Histoire des Celtes, t. VIL, p. 4 était une
« espèce de colline artificielle que l'on formail |
« de Ja terre et des fascines » ; el, décrivant
RE
:
:
— 433 —
sacrifices, le même auteur ajoute : « La tête était
« pour ainsi dire la portion de la Divinité; le corps
« de la victime appartenait à celui qui faisait l’of-
« frande, et, si la chair en était bonne à manger, il
« en régalait sa famille et ses amis dans le festin
« dont le sacrifice était ordinairement suivi. Chacun
« faisait des présents selon son pouvoir et ses res-
« Sources... » Décidément, le rôle de notre Calchas
n’est pas une création moderne !
Sans multiplier les citations, serait-il déraison-
nable de conclure que le tumulus de La Madeleine
n'est autre qu’un de ces autels artificiels élevés au
milieu de ces contrées sauvages, peut-être dans les
premiers siècles de notre ère, par quelque tribu
gauloise fixée dans ces cantons ? Point de pierres
taillées ou polies, point d’incinération d'animaux, ce
qui nous éloigne des époques primitives. D'un autre
côlé, nulle monnaie romaine, ce qui nous écarte de
l'époque de Ja conquête. En revanche, les tributs
ordinaires de la vie commune chez les populations
Sauloises, les victimes de la chasse, le sanglier si
Commun dans les forêts, peut-être le cheval du
Suerrier, enfin les têtes toujours si nombreuses
(portions de la Divinité), jusqu’à celles des petits
animaux : lièvres, oiseaux, modeste offrande des
humbles d'alors.
Telles sont, à mon avis, les probabilités d'un
Problème dont l'avenir amènera sans doute la solu-
lion définitive.
Légende, — Notre tumulus, ai-je dit, porte, dans
28
29
— 434 —
le pays, le nom de tumulus de La Madeleine de La
Ferrière.
D'où vient ce nom ?
D'une douce et triste légende, que je vous COn-
terais par le détail, si, je le répète, j'avais en mains
la plume gracieuse du fondateur de l’Académie de
Bellesme, ét dont je vous dirai deux mots seu-
lement.
Revenons à l'enfance de Monseigneur Saint-Louis,
comme dit Gringore :
En ce temps, la seigneurie de Brunelles était l'une
des plus florissantes du Perche, et son riche titu-
laire, qui avait la garde de l'une des tours du
château de Nogent {laquelle porte encore SO nom),
possédait, entr'autres trésors, une fille charmante,
qui, sans être consultée peut-être, devint, de par la
volonté paternelle, la femme du sire du Fay, l'un
des seigneurs du voisinage, en la paroisse de La
Gaudaine.
Dur et brutal était l'homme de guerre,
tour allié à la colombe, et je vous épargne la longue
litanie des souffrances endurées par la jeune épouse,
dont une ardente piété avec une inépuisable charité
étaient les seules consolations.
A bout de patience et de forces pourtant, à la
suite des mauvais traitements d'un soudard qu'elle
ne pouvait se défendre d'aimer encore: la pauvre
châtelaine venait de se retirer dans Sà famille, quand .
éclata la révolte d'Enguerrand de Coucy, aux 077
duquel se hâta de se ranger le sire du Fay- me”
l'engagement de La Ferrière fut fatal au chevalier
percheron qui, dès le début, et certainement Per
yrai vau-
2 435 >
_ punition du ciel, tomba mortellement frappé au
_ pied du tumulus, où la pieuse Madeleine vint ra-
masser son cadavre, jurant que, pour l’expiation
des péchés du défunt, elle ne quitterait plus désor-
mais ces lieux. Ce fut donc, à l’abri du tumulus,
que, fidèle à son vœu. elle fit construire une chapelle,
puis une cellule où elle se résolut à passer les der-
_ nières années de sa triste vie.
De là le nom de Ste-Marie-Madeleine-de-La-Fer-
rière, donné à la chapelle dont j'ai retrouvé les
ruines, en même temps qu'étaient écrites les traces
de l’ermitage qui devait succéder à la cellule de la
dame du Fay, et se perpétuer dans les siècles.
En effet, dans une déclaration de 1628, est faite la
mention de « la dixme d'une gerbe sur treize, au
profit de la Madeleine-de-La-Ferrière. » — Dans les
registres de Thiron, on lit : « Le 26 mars 1669, a esté
Par nous, curé soubsigné, inhumé en la chapelle de
: la Madeleine-de-La-Ferrière, frère Robert Briant,
hermite, demeurant audit lieu depuis 25 à 30 ans »;
— en avril 1743, inhumation à La Gaudaine, de
M° Jean-François Chenée, prieur curé, en présence
_ de... et du frère hermite de la Madeleine-de-La-
_ Ferrière. » — Le 23 septembre 1771, on lit encore :
“Fonte d'une clochette de 20 livres pour la chapelle
_ de la Madeleine-de-La-Ferrière. »
L'histoire, ici, est donc un peu fille de la légende,
— histoire et légende dont vous me pardonnerez
linterminable récit.
À vous, Messieurs, cependant de décider si ce
_ Pélit coin percheron méritait d'être visité, et, si j'ai
Par trop abusé de votre patience, croyez qu'il ny a,
— 436 —
dans l'espèce, qu'un vrai coupable, que je vous
dénonce, mon excellent maître et ami, M. Bizet, qui
m'a poussé sur la voie, — même la voie romaine, — :
|
6
|
pas
et veuillez me réserver une petite part de l'indul-
gence que je sollicite en sa faveur. |
NOTE
SUR LA
FORMATION DES TUBES CALCAIRES DU GASTROCH(ENA DUBIA
Par M. À. LETELLIER, 5
Docteur ès-sciences, professeur au Lycée de Caen, è
Il n’est pas rare de trouver sur la côte normande
de la Manche des pierres calcaires perforées par des
coquilles lithophages, et en regardant leur ouvragé
on ne s'étonne plus que d'aussi faibles mollusques
soient des agents aussi puissants de la désagrégation
des roches. Rarement, on trouve l'animal dans 16.4
trou qu'il se fait et tout au plus rencontre-t-on des
débris de sa coquille. Mais ceux-ci sufisent à mOn”
trer que nombreuses sont les espèces qui se creusent
A Grandcamp,
ittéralement
bondée de galets troués dans tous les sens parle
Tapes perforans ; à Luc-sur-Mer,
calcaires, arrachées du fond, sont encor à
par des T'apes, mais, le plus souvent, les trous sont
dûs aux Gastrochœænes et aux Saxicaves qui en
avaient fait leur habitation. re
— ÀA3T —
Rien qu'à l'aspect des logettes, au poli de leurs
parois, à la forme de l’orifice par où sortent les
. siphons, on peut facilement reconnaître quels sont
les mollusques qui les ont creusées. Les Saxicaves
S.rugosa) adultes font des trous plus grands que
les Gastrochænes. L'intérieur en est tapissé d'un
enduit calcaire peu épais et assez lisse, l'orifice du
ss
. Canal des siphons forme une saillie peu prononcée.
: Les Gastrochænes (G. dubia, G. modiolina) ne se
creusent pas seulement des trous plus petits, mais
ils en tapissent l'intérieur d'un enduit calcaire,
épais et fort lisse : le tube protecteur des siphons
présente deux carènes opposées qui correspondent
_àla ligne de suture des deux siphons : son orifice
Mal à réussir, siles Gastrochænes n'étaient venus
eux-mêmes à mon secours. Quand on met, en effet,
un fragment de roche habité par ces mollusques
Saisir la nature sur le fait. 11 n'est d'ailleurs pas
difficile de se procurer des Gastrochænes vivants:
Quoique ces mollusques vivent en général à un
niveau plus bas que les Saxicaves: les rochers du
Calvados en sont tous perforés ; à marée basse, On
Casse au hasard les pierres calcaires encore en place
I
et l'on est certain de faire une ample récolte. En
draguant au large, on peut aussi s'en procurer; toute
pierre non siliceuse est habitée par les Gastrochœænes,
et même si son épaisseur est trop faible pour abriter
le mollusque, cela n'empêche point ce dernier de
s'en accommoder ; il secrète un revêtement calcaire
qui, bouchant les trous, parfait son habitation. Il
faut remarquer que les Saxicaves transportés dans
un bac avec les Gastrochœnes ne se livrent pas aux
mêmes constructions, l’orifice du tube protecteur
des siphons est toujours à la surface de la pierre,
tandis que les Gastrochænes allongent sans cesse
l'étui calcaire de leurs siphons. Voyons comment ils
le forment et tâchons de comprendre pourquoi le
tube est plus long quand l'animal est dans un bac
que quand il vit dans la mer.
On sait que les glandes du bord du manteau qui
secrètent la coquille existent à l'extrémité des si-
phons, quand le mollusque les entoure d'un étui
protecteur, et d’ailleurs les siphons ne sont pas autre
chose qu’un prolongement du manteau. Les glandes
des siphons secrètent une substance visqueuse qui
ne tarde pas à se solidifier dans l'eau de mer et à
former une très mince membrane, transparente et
légèrement jaunâtre. Cette substance, appelée CoP-
chyoline, résiste aux acides et aux bases; 6 c'est la
trame qui soutient et pénètre l'étui calcaire qui se
forme ensuite. En certains de ses points, On voit
bientôt, en effet, apparaître des cristaux prismati-
ques de carbonate de chaux; ces cristaux, d'abord
isolés et dirigés dans tous les sens, ne {ardent pas à
augmenter beaucoup eu nombre. Certains d'entre
PS LS EP à | gi
— 439 —
eux, par un mécanisme quê j'ai expliqué ailleurs
(Étude sur la fonction urinaire chez les Mollusques
acéphales, Thèse de Doctorat, Paris, 1887), se groupent
en forme de haltère ou dum-bell, et la carbonatisation
continuant, il se forme de nombreuses mâeles qui
se soudent entre elles et avec les haltères el les cris-
taux libres. La partie du tube envahie par ces der-
_ nières formations cesse d'être transparente ; si donc
_onn'avait pas une notion exacte de sa constitution
par l’étude des phénomènes qui ont précédé l'en-
eroûtement complet, il faudrait recourir aux Coupes
minces qui, dans la lumière polarisée, déceleraient
la présence des mâcles aux croix blanches qu'elles
laisseraient apparaître quand on croiserait les nicols.
Sous quel état le Gastrochæne secrète-t-il le cal-
caire que nous avons vu imprégner la conchyoline ?
Ce n’est certainement pas sous celui d'oxalate, pas
plus que sous celui de carbonate. C'est vraisem-
Fi blablement sous une forme analogue à celle où se
_ trouve la chaux qui, carbonalée, rend opaque
l'épiphragme de l'Hélir aspersa. Ue gastéropode, Si
commun dans nos jardins et que tout le monde a
observé, secrète, aux approches de l'automne, Une
substance visqueuse qui bientôt se solidifie et ferme
_ l'orifice de sa coquille. Une couche, elle est si mince,
ne sufirait pas à protéger le mollusque contre le
froid et l'humidité ; il en secrète donc plusieurs qui
_ se superposent les unes aux autres el finissent par
former une cloison assez épaisse. Gette cloison est
transparente à l'origine, quoique colorée, mais elle
renferme un sel de chaux, car bientôt, en face de
… Forifice respiratoire, l'acide carbonique exhalé par
- MAD:
l'animal donne naissance à une petite tache blanche
de carbonate de chaux. Cette tache s'étend peu à
peu et finit souvent par envahir entièrement l'épi-
phragme. Ainsi la substance qui constitue celui-ci
n’est pas secrétée par le pied, mais par le manteau,
car si semblable qu'elle soit en apparence avec ces
traînées visqueuses que laisse derrière lui le mol-
lusque qui progresse, ces dernières ne renferment ÿ
jamais de sels de chaux donnant naissance à du car |
bonate de la même base. Malheureusement, on ne
connaît pas la nature chimique du sel de chaux
secrété par les glandes du manteau de l'Hélix ; par
conséquent, on n'en peut rien conclure par l'état où
se présente la chaux dans l'étui de conchyoline
sécrété par les siphons du Gastrochœne. Mais l'ob-
servation du mode de formation du carbonate de
chaux dans l’épiphragme explique l'apparition des
cristaux et leurs groupements au sein de la con-
chyoline semi-fluide. C’est l'acide carbonique dissous
dans l'eau qui baigne le mollusque qui, se combi-
nant avec la chaux, en détermine sa séparation de la
combinaison organique où elle entrait. |
Il reste à expliquer pourquoi les tubes calcaires
qui entourent les siphons du GastrochϾne sont plus
longs quand l'animal vit dans, un bac que quandil
est dans la mer. Chaque couche de conchyoline est
excessivement mince et fragile ; dans la mer, bien
avant que l'animal ait eu le temps de la renforcer
intérieurement par des couches nouvelles, le flot l'a
_emportée. Dans le bac, au contraire, où l'eau est
tranquille, rien n'empêche la superposition des cou-
ches de conchyoline et, le carbonate de chaux Pre
nant naissance, le tube a bientôt la force de résister
_ aux flexions que l'animal peut imprimer à ses
siphons. Dès lors, le Gastrochæne ne peut plus
_ mouvoir ces derniers que dans l’étroit canal que
_ lui-même a secrété, et comme il s'accumule tou-
. jours de la conchyoline au bout de l'étui calcaire,
_ celui-ci allonge sans cesse et finit par atteindre
plusieurs centimètres de longueur. 11 faut aussi
_ noter que l'accroissement des tubes paraît se faire
d'autant plus vite que l'eau où est plongé l'animal
€st moins pure. Cela se comprend facilement, le
. Gastrochæne, dont la respiration est devenue diffi-
_ cle par la pauvreté de l'eau en oxygène et par le
nuage de micro-organismes qui vit à la surface,
_ allonge démesurément ses siphons et les rapproche
tant qu’il peut de l’air libre. Cette observation permet
d'obtenir des tubes très longs à volonté ; change-t-on
Souvent l’eau du bac, l'animal bien portant ne
_ Secrète rien; le fait-on souffrir, laisse-t-on l'eau
_ devenir croupissante, le Gastrochæne secrète acti-
_ Vement.
Il est curieux de remarquer que les Saxicaves
_ placés dans les mêmes conditions que les Gastro-
_ Chœnes ne secrètent pas de tubes calcaires. Cela
_ lient sans doute à ce que le liquide secrété par les
8landes des siphons ne renferme pas de chaux, mais
cela peut tenir encore à quelque particularité orsa-
nique que nous ignorons et qu'il serait curieux de
Connaître.
M. Bertot fait alors la communication suivante :
— 442 —
NOTE
SUR LA
PRODUCTION DES PLANTES PAR IMPRESSION DIRECTE
Par M. BERTOT.
MESSIEURS,
Après les excellentes communications que Vous
venez d'entendre et qui ont à si juste titre captivé
votre attention, je dois commencer par VOUS dire
que ce n’est pas la lecture d'un mémoire que j'ai à
faire.
Je crois devoir faire part à la Société Linnéenne je
aux personnes qui ont répondu à son appel aujour-
d’hui, d’un léger perfectionnement apporté au Pro
cédé que j'emploie pour obtenir la reproduction,
par le dessin, des plantes ou parties de plantes all
moyen de leur impression directe. #
Mais, pour apprécier le perfectionnement annoncé,
il est nécessaire que je vous rappelle en peu de
mots en quoi consiste le procédé lui-mème-. .
La meilleure démonstration que je puisse choisie
es: d’en faire l'application sous vos yeux- 2.
Vous saurez donc que quand un végétal, une
feuille, les pétales d’une fleur, une fougère, si VOUS
le voulez, ont été suffisamment mis en contact avec
= 443
un corps gras, ils en retiennent à leur surface assez
pour que, pressés entre deux feuilles de papier
blane, ils y laissent leur empreinte ; toutefois, cette
empreinte, si elle a été obtenue dans de bonnes
conditions, est totalement invisible.
Ceci, comme vous devez bien le penser, est une
question de tact et de mesure, mais elle n'est nulle-
ment difficile à résoudre.
Si vous avez employé de l'huile d'olive et qu’il y
en ait trop, l'épreuve est désagréable par un excès
de dureté, — s’il n'y en a pas assez, l'épreuve n'est
qu'indiquée, mais, je le répète, un juste milieu est
facile à obtenir sans même beaucoup de tàtonne-
ment.
Je commence donc par préparer sous VOS yeux
l'huilage du papier, il se fait très simplement en
enfermant la couche d'huile entre quatre plis du
papier de manière à ce que l'huile soit pour ain!
dire filtrée entre ces plis et que la plante n'en re”
_çoive qu'une quantité très limitée, mais aussl très
uniforme. ; :
La plante, après pression suffisante entre les plis
du papier huilé et après avoir été retournée plusieurs
fois, est placée entre les deux plis du premier papie”
_ blanc venu. Là on renouvelle la pression, el Gel ®
l'aide de la main posée à plat, en évitant, bien en
tendu, que la plante se déplace, ce qui produirait
une double empreinte qu'il faut soigneusement
éviter.
_ La plante est retirée. ja
Si à ce moment on examine le papier, on NY por
çoit, comme je l'ai déjà dit, absolument rien:
C'est alors qu'intervient la plombagine. Celleci
répandue à la surface du papier blanc fait apparaître
subitement le dessin qu'on attendait avec tous ses
détails et dans toute sa perfection si l'on a bien
opéré.
Un nettoyage du papier est devenu nécessaire, il
est facile à obtenir au moyen d’un corps inerte pulvé-
rulent — de la cendre de bois, par exemple, que
l'on promène à la surface du papier. La cendre res-
pecte le dessin et entraîne avec elle ce qui aurait pu
ternir la blancheur du papier; de sorte qu'on obtient
comme résultat un dessin noir, très net, Sur un pa-
pier très blanc, ayant l'aspect des gravures dontla
vue nous est familière.
Il ne fallait pas se borner à obtenir une image, il
fallait en assurer la conservation et la fixer, Car
l'image produite s'efface au plus léger frottement.
J'y suis arrivé en mêlant par parties égales de la
résine ordinaire, qu’on achète partoul sous le nom
de colophane, en mêlant, dis-je, la poudre de résine
à la plombagine.
En chauffant modérément l'épreuve, soit devant à
le feu, soit au-dessus de la flamme d'une bougie,
soit au moyen d'un fer à repasser, chaud, la re
entre en fusion et fixe la plombagine à la surface du
papier où elle se trouve avoir adhéré convenable-
ment. 4
C'est ici que se place le petit perfectionnement .
qui motive ma communication.
Je me suis aperçu que les épreuves Cons
collection, tout en gardant leur fixité, pro
quand elles étaient comprimées, ce qu'on appelle
ervéesen
duisaient
— 445 —
des maculatures, ce qui se voit fréquemment dans
. Jesgravures en taille douce au devant desquelles on
_ place dans les livres du papier de soie.
_ J'ai réussi à faire disparaître cet inconvénient, en
_ plongeant la feuille qui porte le dessin dans une s0-
lution de gomme adraganthe (1). Celle-ci, en séchant,
ne laisse aucun luisant sur le papier.
Cette manipulation, si elle cause quelque compli-
_ cation, assure la fixité du dessin et c'est à ce titre
que j'ai cru devoir la proposer à votre approbation.
Fr
La parole est ensuite donnée au commandant
Jouan, qui prend pour thème les Ærreurs des
voyageurs :
LES ERREURS DES VOYAGEURS
Par M. Henri JOUAN,
Capitaine de vaisseau en retraile,
On ne peut plus dire aujourd'hui que les Français
Sont casaniers, quand on voit le grand nombre de
relations de voyages, accomplis par des Français,
Mises en circulation depuis quelques années, et la
faveur avec laquelle le public accueille ces livres ;
: lout récemment, l'Académie française en couronnait
eux. :
Le Commandant est un grand lecteur de ces rela-
à (1) Gomme adraganthe, 4 grammes, eau commune, 500
frammes.
= 46 —
tions de voyages. et, de sa part, c'est chose assez
naturelle. Ayant lui-même, par suite de la profession
qu’il a exercée pendant quarante-cinq ans, voyagé
beaucoup, il aime à lire ces livres qui le font revivre
dans le passé ; il est bien aise de voir si les appré-
ciations, les jugements des voyageurs, concordent
avec les siens ; ils lui servent à rectifier les erreurs
qu’il a pu commettre dans sa manière de voir, mais,
quelquefois aussi, c'est lui qui reconnaît que les
voyageurs ont tort et qu'ils se sont trompés. On à
dit, avec raison, il n’y a pas longtemps, que parmi
les Français qui voyagent, beaucoup manquent de
notions spéciales, même élémentaires, sur certains
sujets, en histoire naturelle, par exemple. Ce qui les
expose à commettre des erreurs, quelquefois très
sensibles, dans l'énumération des productions des
pays qu'ils visitent, erreurs de leur cru, ou prove:
nant de personnes habitant le pays, près desquelles,
se défiant de leurs propres lumières, ils se rensei-
gnent, et qui. souvent, n’en savent guère plus long
qu'eux. Certainement, ces petites taches n'ôtent rien
de leur valeur générale à leurs livres aux yeux du
grand public; tont au plus quelque « spécialiste ”;
de plus où moins méchante humeur, et qui, bien
souvent, n'est pas assez impeccable pour se poser en
redresseur des torts d'autrui ; le commandant Jouan
commence par déclarer bien haut que, s'il relève des
erreurs dans les récits des voyageurs, ce n'est Pi°
qu’il se targue de n’en avoir jamais COMM
même : il a trop médité la parole évangélique ae.
sujet de /a paille et de la poutre dans l'œil sonne
rendre coupable d'une fatuité pareille.
is lui-
— 447 —
Bien entendu qu'il ne peut être question que des
_ erreurs commises de bonne foi, et non des erreurs
volontaires dont quelques touristes émaillent leurs
. récits pour les rendre plus intéressants ; telle, par
b. exemple, l’histoire de la jeune Tahitienne enlacée
dans les replis d'un énorme serpent familier, alors
_ qu'à Tahiti, les seuls reptiles terrestres sont de petits
lézards et de petits geckos, ou bien encore l'impres-
_ sion profonde ressentie par le même voyageur à la
vue d’un vénérable prêtre aux rares cheveux blancs,
disant solitairement la messe dans la chapelle
catholique de Papéété... à 10 heures du soir !
L'auteur, un protestant, oublie que, pour dire la
messe, le célébrant doit être à jeun, et que ce ne
serait pas bien commode de rester sans manger
jusqu'à cette heure-là !
Les deux ouvrages, couronnés par l'Académie
française ne sont pas tout à fait à l'abri de la ceri-
tique ; ainsi, l'un des auteurs transforme en « San”
gliers ». d'honnètes cochons domestiques qu'il
rencontre dans un fourré des îles Marquises ; dans
l'autre ouvrage , le narrateur voit tout d'abord, aux
iles Sandwich, un naturel qui se présente dans une
pirogue, tout simplement faite d'un #onc de cocotier
creusé — il n’est, du reste, pas le seul voyageur qui
signale des pirogues semblables, — or; le cocotier
flotte à peine, et comme les plus gros de ces arbres
n'ont guère que de 25 à 30 centimètres de diamètre,
_ On ne voit pas trop bien comment on creuserait
dans un tronc aussi peu épais une pirogue pouvant
Servir à d’autres individus qu’à des enfants. Pour sa
part, le Commandant n'a jamais vu de pirogue En
Ne
— A8 —
cocotier dans n'importe quel pays où il est allé, et
Dieu sait ! s’il a vu des pirogues ! — Le même auteur
voit des « Flamants roses », des pluviers et des
hécassines s'élever par milliers d'un terrain maréca-
geux..….. Ilya bien aux îles Hawaii (I. Sandwich),
des petits échassiers du genre Pluvier et Bécasse,
mais quant aux « Flamants roses », aucun natura-
liste, aucun voyageur, n'en a vu dans ces îles, et ces
grands oiseaux sont assez remarquables pour qu'on
ne s'y trompe pas, surtout s’ils étaient par milliers.
— Plus loin, il parle des « chacals », les seuls fauves
habitant les forêts avec les « chiens sauvages ». —
C'est bien assez de ces derniers qui, dans certains
endroits, errent par grandes bandes, et, toujours
affamés, font de grands ravages parmi les volailles
et les jeunes porcs, et sont même, parfois, un
danger pour les hommes. Il n’y avait, en Océanie,
que des chiens lors des premières relations de
l'Europe avec cette partie du monde, et: bien
entendu, qu'il ne serait venu à l'idée de personne
d'y introduire de vilaines bêtes comme les chacals.—
Ailleurs, le silence est troublé par le ramage des.
« Aras » et des « Oiseaux de paradis ». Ces dernier
sont particuliers aux Terres des Papous ( Pacifique”
Ouest-Équatorial) ; quant aux Aras, il n'y a aucun
Psittacidé aux îles Sandwich; les seuls perroquets
qu’on y voie viennent du dehors et y vivent... SU
des perchoirs, etc., etc. ee
Un autre voyageur, narrateur, plein de verse el
en même temps de fidélité, voil, malheureuseme"
dans les iles de la Polynésie qu'il visite, des mon
tagnes de granit, des rochers de granit, partout du
— 449 —
granit, alors que, jusqu à présent, dans toutes ces
iles, on n'a signalé que des laves, des roches
é volcaniques ; s’il y a quelque part du granite, il y est,
en tous cas, bien peu apparent, loin de former des
montagnes ou même de simples collines. Le Com-
mandant cite encore un grand nombre d'erreurs du
même genre, qui, il faut bien le reconnaître, si elles
n’ont pas grande importance pour le grand publie ,
constituent néanmoins de petites taches fâcheuses
sur un ensemble très recommandable. Il y en à,
cependant, qui doivent être jugées plus sévère-
ment. Que dire, par exemple, d'un explorateur ,
s'intitulant membre d'une société de géographie,
qui, non content de mettre dans la bouche des
nègres riverains du Niger, des discours qui auraient
figuré avantageusement dans le Conciones, change
le nom de Djoli-Ba, qu'ils donnent au fleuve en
Joli-Bois ? Hätons-nous de dire que — heureuse-
ment ! — ce voyageur n’est pas un Français.
Ces erreurs offrent, il faut pourtant aussi le recon-
naître, un danger ; elles sont recueillies et propagées
par les explorateurs en chambre, nombreux depuis
que la France s'est lancée dans « l'expansion colo-
niale. » Cela a fait surgir en quantité des compi-
lations, faites à la hâte pour ne pas perdre le bénéfice
de l'actualité, quelquefois avec si peu d'attention
que, sans explication, sans transition aucune, à
quelques pages d’intervalles, on rencontre des con-
tradictions flagrantes ; puis, il y à les citations tron-
quées dont ceux qui les emploient, gens certaine-
ment de bonne foi, ne soupçonnent pas la perfidie.
De tout cela, le commandant cite également des
29
— 450 —
exemples, et il pourrait en citer bien davantage;
mais, dit-il, il a assez joué le rôle ingrat et déplaisant
de critique pour passer aux yeux des habitants de
Bellême, devant lesquels il a l'honneur de paraître
pour la première fois, pour un « grincheux person-
nage », « chercheur malveillant de la petite bête » :
heureusement que ses confrères de la Société Lin-
néenne sont là pour témoigner, au besoin, qu'il
vaut mieux que la réputation que ce qu'il vient de
dire pourrait lui faire.
M. Langlois, ayant demandé la parole, exprime le
vœu suivant :
L'état de l'agriculture étant des plus misérables,
on conseille souvent au paysan de suivre la science,
mais sans lui en donner les moyens.
M. Langlois vient donc solliciter la Société Lin-
néenne de Normandie de prendre à
vement de la Carte géologique de l'Orne,
conviction que le Conseil général de ce dépar
fournira les finances nécessaires à l'entreprise.
avec la
tement
M. le Président demande ensuite à M. Lecœur de
dire quelques mots sur la récolte mycologique
exposée sur le bureau.
M. Lecœur s'exprime à peu près en ces termes :
L'état météorologique de l'atmosphère, les pluies
abondantes et répétées d'un été diluvien, et lepeu
d'élévation de la température, contrairement à e.
qui a lieu ordinairement à cette époque de l'a é |
ont déterminé une poussée énergique de végétati :
tâche l'achè-
ch:
PM AU RER STARS Si Ce ET nn SRE St GE eee NE ET et D RAT SO EC RE
— do
dans les mycelium de plusieurs champignons de la
forêt de Bellême.
Aussi, un certain nombre de ces intéressants
végétaux, à défaut de phanérogames, furent-ils
récoltés lors de notre herborisation dans la forêt.
Ce qui est surtout remarquable et très important
à noter, c'est la proportion considérable des espèces
vénéneuses, indigestes ou indifférentes qui se sont
développées sur le sol nu de la forêt, tandis qu'au
contraire, nous n'avons trouvé que quelques espèces
comestibles.
C’est cette particularité qui m'a donné l'idée d'ex-
poser à gauche les espèces vénéneuses suivies des
espèces simplement indigestes, et, à droite, les es-
pèces comestibles, sur des feuilles de papier portant
leur nom latin ou botanique, leur nom vulgaire et
leurs propriétés.
C'est ainsi que, de ce côté-ci, vous n€ voyez que
trois espèces de champignons comestibles, les seules
recueillies pendant deux jours de courses à travers
la forêt.
Ce sont : les Cantharellus cibarius, Chanterelle.
Clavaria aurea, Clavaire dorée.
Clavaria botrytes, Clavaire rose:
Vous voyez bien, à côté, un Boletus edulis ou
Cèpe, mais c'est le seul exemplaire trouvé. C'était
donc un accident, car, dans la forêt de Bellème,
comme dans toutes les forêts, c'est au printemps
et à l’automne, que les Cèpes poussent en grand
nombre.
En été, an contraire, comme en ce MO
mycelium ou Cèpes, comme celui de Î
ment-ci, les
ant d'autres
— 1452 —
espèces comestibles (Hydnes, Oronyes, Mousse-
rons, etc.), sommeille ou bien emmagasine, s'il vé-
vète, les matériaux de réserve qui lui seront néces-
saires pour le prochain épanouissement de ce que
nous appelons vulgairement le champignon et qui
pour le botaniste mycologue est l'appareil fructi-
féré.
Sur la table de droite, vous voyez au contraire
quantité d'espèces plus ou moins grandes parées de
couleurs voyantes et variées, généralement remar-
” quables, ce sont des espèces vénéneuses.
Il y a donc (et c’est les résultats pratiques de cette
exposition), il y a donc, disje, danger de cueillir des
champignons dans cette forêt pendant cet été hu-
mide et froid, pour en faire un appoint culinaire,
sans faire vérifier préalablement leur inocuité par
une personne compétente.
A l'automne, vous rencontrerez en 8r
les espèces vulgaires et excellentes bien connues
vous.
and nombre
de
ESPÈCES VÉNÉNEUSES CGUEILLIES ET EXPOSÉES :
Runula rubra.
Runula emetica.
Amanita mappa.
Amanita rubescens.
Amanita vaginata.
Lactarius thecogalus.
Boletus satanus.
+.
— À53 —
ESPÈCES NON VÉNÉNEUSES MAIS SEULEMENT INDIGESTES
OU NON USITÉES :
Corbinarius porphyropus.
Coprinus alimentarius.
Coprinus fumetarius.
Coprinus micaceus.
Boletus badius.
Boletus chrysenteron.
Boletus purpurescens.
Polyporus fomentarius.
Dedalea quereina.
Peziza sculellata.
Scleroderma vulgaris.
Le sol de la forêt présente presque partout des
Elaphomyus, le plus commun esl l'Elaphomyus
_ granulatus. ;
Lorsqu'il est labouré par les sangliers, on peut
être certain, en grattant l'humus, de trouver cette
espèce en abondance et de grande taille.
Ce champignon, que les sangliers recherchent
_ äinsi avec tant d’avidité, devrait être plutôt appelé
« champignon des sangliers » que « champignon
des cerfs.
Ce champignon croît également SOUS les mousses
dans les marais de La Herse.
Dans les ruisseaux de ce marais,
aussi en abondance sur les feuilles en décomposi-
tion le gentil petit Mitrula paludosa, espèce assez
rare. |
on trouve
Nous avons récollé également quelques champi-
gnons épiphylles. :
Voici leur liste :
Epichloa typhina sur les gaines des feuilles d'pe
curus agrestis.
Accidium crassum sur les feuilles de anne
frangula. “
Accidium therii sur les feuilles et tiges du Chen
humifusum.
RϾstelia lacerata sur les feuilles du Crategus
oxyacantha.
Éeda suaveolens sous les feuilles de Cirsiun
arvense. |
Puccinia malvacearum sur les feuilles de Malva
sylvestris. |
Puccinia violæ sur les feuilles de Viola. |
Puccinia circeæ sur les feuilles du Circea Lutetiends :
Ustilago longissima sur les feuilles et les fruits (
plusieurs graminées.
Et enfin les Myxomycètes suivants :
OEthalium septicum sur la mousse.
Stemonitis alba sur la terre.
Après avoir remercié les auteurs des diverse
_ communications, de l'intéressant résumé qu'ils
ont bien voulu faire pour la circonstance, M- le
sident donne lecture des présentations ns
MM. Bansard des Bois, ancien député, main
Bellème ;
— 455 —
MM. Dallet, archéologue, à S{-Aubin-de-Bonneval ;
Leroy, négociant, adjoint au maire de Bellème,
sont proposés pour faire partie de la Société à titre
de membres correspondants.
A 5 heures, la séance est levée.
- AG heures 1/2 la plupart des excursionnistes se
trouvent révnis au banquet traditionnel.
Par une délicate attention de la municipalité, la
| fanfare de Bellôme vient exécuter devant la salle du
: 4 festin, les meilleurs morceaux de son répertoire.
La nuit venue, la façade de l'hôtel Saint-Louis,
décorée d'arbustes verts et de guirlandes de feuil-
lage, est brillamment illuminée.
En sa qualité de président, M. Fayel porte, sui-
vant l'usage, le premier toast à la mémoire de Linné,
M. Morière prend ensuite la parole en ces Lermes*
MESSIEURS,
_ Îlest d'usage que, dans le banquet qui termine
_ notre réunion annuelle, le premier toast soit porté
par le Président à la mémoire de Linné, notre illustre
_ Patron; — mais c’est un devoir pour notre Société
d'en proposer un second dans lequel nous exprimons
nos sentiments de gratitude aux personnes qui orga-
nisent ces réunions et nous préparent de fructueuses
excursions.
Je revendique l'honneur de porter ce second toast
et de vous proposer d'associer, dans une même santé :
1° M. Bansard des Bois, maire de Bellème, qui
‘nous à accueillis de la manière la plus courtoise, el
ménagé plus d’une agréable surprise !
— 456 —
2 M. Bizet, qui a été véritablement l'âme de cette
session, en nous mettant à même de profiter des
connaissances étendues qu'il possède sur la consti-
tution géologique de cette contrée , et fait voir
que, chez lui, le dévouement est à la hauteur de la
science. M. Bizet peut être certain que la réunion
de Bellême laissera les souvenirs les plus profonds
et les plus agréables aux naturalistes qui ont eu le
bonheur d'y prendre part.
8° MM. Lecœur, les abbés Letacq et Réchin, qui,
par leurs fréquentes herborisations , contribuent
chaque année à enrichir la flore du département de
l'Orne, et qui ont été pour les botanistes de la S0-
_ ciété les guides les plus complaisants et les plus
autorisés.
ls ont tous bien mérité de la Société Linnéennê
et de la science. Je les associe dans la santé que j'ai
l'honneur de vous proposer.
Puis les toasts se succèdent : M. Bansard des Bois
formule des vœux pour la prospérité de la Société
Linnéenne ; M. Lennier propose de boire à la santé
de M. Morière ; M. Leborgne , enfin, à celle de tous
nos confrères absents.
Le lendemain matin, à 6 heures 28, les Linnéens
quittent Bellôme, ravis de leur première visite à ce
coiu charmant du département de l'Orne.
OUVRAGES
REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DB NORMANDIE
Pendant l’année 1887-1888 (!)
D nn tm hesiet +
FRANCE
Arcer. Bulletin de la Société des sciences physi-
ques, naturelles, etc., d'Algérie. (Alger, 1886.)
Azur. Bulletin de la Société d'Émulation de l’Allier,
1883
_ Aures-Manrimes. Annales de Ja Société des lettres el
des sciences des Alpes-Maritimes, L. XI.
_ Aupe. Mémoires de ia Société académique d’agri-
culture de l'Aube, 1886, t. XXII, 3° série.
' Boucues-pu-RHône. Mémoires de l'Académie des
sciences, etc., d'Aix.
Année 1887 et Séance publique de 1886.
— Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles-
Lettres et Arts de Marseille, 1885-87.
— Bulletin de la Société de statistique de Marseille,
1887
_ Carvanos. Année médicale de Caen.
(1) Les auteurs et les Sociétés correspondantes sont priés de
considérer la mention aux ouvrages recus COMME accusé de
réception de leurs publications.
Octobre, novembre, décembre 1887. Jan
mars, avril, mai 1888.
_— Bulletin mensuel de la Commission météorolo-
gique du Calvados (Caen), novembre 1887, [6
vrier 1888.
Constanrine. Bulletin de l'Académie d'in né
(Bône), fasc. 2, vol. XXII, 1887. |
Et feuilles séparées numérotées XXI à
et XXIX à XXXVI.
Côre-p’Or. Bulletin de la Société des sciences :
rique et naturelles de Semur, 1886.
Lettres et Arts de Dijon, 1885-86, t. IX.
Creuse. Mémoires de la Société des Sciences n
relles et A di de la Creuse. 2°
t. II, 4% Bulletin de 188
Dours. Mémoires de la Société a émulation
Année 1886.
— Bulletin de la Société d'horticulture
1887, 2° trimestre. er
Finsrère. Bulletin de la Société académique
Brest, t. XII, 1886-87.
Ga». Bulletin de la Société d’'Étud
naturelles de Nimes.
1883. Juillet et août.
188 . Nes 1, 2, 3, 4, 5, 6, T 8,9, 1
Ganoxwe (Haure-). Bulletin de Ja Société Ts
naturelle de Toulouse.
je" trimestre de 1887, A |
ù janvier 1888, 8 et 22 février 1838, et Cat
_ — Mémoires de l'Académie des Scient
_ Toulouse, t. IX, 1887. :
du Doubs.
du D
e des à
— 459 —
— Bulletin de la Suciété des Sciences physiques el
naturelles de Toulouse.
T. V, 1881-82, deux livraisons.
T. VI, 1883-84.
T. VII, 1885-87.
Ginoxpe. Commission météorologique de la Gironde.
Juin 1885 à mai 1886.
Héraucr. Annales de la Société d'Horticulture et
d'Histoire naturelle de l'Hérault, ? série,
PARU 2 40, 0:
— Académie des Sciences et Lettres de Montpellier.
Mémoires, années 1885 et 1886.
Loine-INFéRiEURE. Annales de la Société académique
de Nantes, G° série, 8° volume, 1887.
Lor er Garonne. Recueil des travaux de la Société.
: d'Agriculture, Sciences et Arts d'Agen, 1887.
_ Manxe. Bulletin de la Société des Sciences et Arts
= de Vitry-le-François, t. XIII, 1883-84.
— Mémoires de la Société d'Agriculture de la Marne,
1885-86.
Manxe-er- Lois. Annales de la Société d'Agriculture
de Maine-et-Loire, 1887, 3° et 4° trimestres.
— Annales de la Société d'Horticulture de Maine-et-
Loire, 1887, 1°’ et 2° trimestres.
— Mémoires de la Société académique de Maine-el-
| Loire, 1886, t XXXVIL.
| Mancue. Mémoires de la Société des Sciences patu-
; relles de Cherbourg, 1887, t. XXV, où 3° série,
Mevrrue-er-Moserze. Bulletin de la Société des Scien-
| ces de Nancy, 1886. Série 2, L. VII, fasc. 20.
— 460 —
Non». Bulletin de la Société d'Étude des sciences
naturelles de Lille, 1886.
— Mémoires de la Société d'Émulation de Cambrai,
année 1887.
— Bulletin scientifique du nord de la France et des
pays voisins. Années 1869, 1870, 1872, 1873,
1874, 1875, 1880, 1881, 1882, 1883, 1884-85,
1886, 1887.
Onve. Bulletin mensuel de la Société scientifique
Flammarion.
Février et décembre 1887. Janvier, février,
mars, avril, mai 1888.
Pas-pe-Carais. Mémoires de l'Académie des Sciences,
Lettres et Arts d'Arras, 4887. Il° série, L. XVII.
Puy-px-Dôue. Bulletin historique et sien de
l'Auvergne, 1887, avril, mai.
— Mémoires de l’Académie des Sciences, Belles-
Lettres et Arts de Clermont-Ferrand, 1e
t XXVIIT. :
Saône-gr-LoiRe. Bulletin de la Société d His na-
turelle d’Autun.
1° Bulletin de 1888.
SARTHE. Maître Jacques.
Décembre 1885, mai, juin, juill
mars. avril 1888.
— Bulletin de la Société d'Agriculture, $
Arts de la Sarthe, années 1887 et 1888.
See. Bulletin de la Société zoologique de F
août 1887. XII vol., 2 3° 4° parties, te
32. Janvier 1888, février 1888.
— Bibliographie des Sociétés savantes:
el 1887. Février:
ciences et
rance,
À
Reg SA Ta Rs ni Sans Sd RETRO
TT TE RER PE (ur DL, SR
4
Ë
— 61 —
_— Bibliographie des Travaux historiques el archéolo-
giques, t. I, 3° livraison, 1887.
— Bulletin de la Société botanique de France. —
Comptes-rendus des Séances.
Juin, juillet, août, septembre, octobre, no-
vembre 1887. Mars 1888.
— Revue bibliographique. — B. 1887. — D. 1887. —
A. 1888.
— Bulletin de la Société géologique de France.
7 février, 27 février, mars, 18 avril, 30 mai,
20 juin, juillet, 8 novembre, 21 novembre 1887.
16 janvier, mars 1888, el 3° série, tome XVI,
1887-88.
— La feuille des jeunes naturalistes, Paris, n° 205,
206, 207, 208, 209, 210, 211.
— Annuaire des bibliothèques et des archives
(Paris), 1888.
— Revue des travaux scientifiques (Paris), 1887;
n%3, 4,6,.7;:8,9,40; 144
— Bulletin des bibliothèques et des archives (Paris),
1001, 1, 2,9
— Journal de l'École polytechnique 1887.
— Bulletin de la Société philomatique de Paris,
1886-87.
— Annales des mines, 1886, 5° livr., 1887, 1,2, 5, 4,
5e liv.
Sexe-Inrérieure. Société des Sciences, Arts agricoles
et horticoles du Havre.
39° Bulletin, 4°, 2°, 3° trimestres, 1887.
_ — Bulletin de la Société des amis des sciences na-
turelles de Rouen.
1% et 2° semestres, 1887.
2 MOD
__ Extrait des travaux de la Société centrale d'Agri-
culture de la Seine-Inférieure.
4er, 3° et 4° trimestres de 1887.
4 trimestre 1888.
__ Bulletin de la Société géologique de Normandie.
T. XI, année 1885.
Sewe-e1-Ois£. Journal de la Société d'Horticulture
de Seine-et-Oise, 1887, n° 1 à 12.
Souue. Mémoires de la Société Me à d'Abbe-
ville, 1884-88, 3° série, 4° volum
Vienne. Bulletin de la Société A d'agri-
culture, Belles-Lettres, Sciences et arts de
Poitiers.
N° 285, 286, 287, 288, 289, 290, 291, 292.
Vosees. Annales de la Société d'Émulation des
Vosges, 1887 ne
— Bulletin de la Société philomatique Vosgienne,
1886-87.
Yonne. Bulletin de la Société des sciences
et naturelles de l'Yonne, 1887.
historiqu
OUVRAGES DIVERS.
Le Moyen-Age (mars-avril 1888)
Explorations de la Tunisie. (Missions ss a
en avril, mai, juin 1887.)
La Faune de Normandie, par G
1° Fascicule.
Obsérvations eur les Lecythidées, per
gnier, professeur à la Faculté des Sciences
Revue-Gazette maritime et commerciale, 2
1887.
adeau de Kervill
— 463 —
_ Étude de la fonction urinaire chez les Mollusques
à acéphales. Thèse, par M. À. Letellier, membre de la
| Société. |
. 20e sur l’âge des grès à combustibles
: d'Héganäs, par M. Hébert.
:
Recherches sur la craie du nord de l'Europe, par
L M. Hébert.
| Observations sur les caractères de la faune du
L calcaire de Stramberg (Moravie), par M. Hébert.
; Recherches sur l'anatomie comparée des Calycan-
thées, des Mélastomacées et des Myrtacées. Thèse,
| par M. O. Lignier.
Rapport sur une mission bot
1884, dans le N., le S. et l'O. de la Tunisie, par À.
Letourneux.
Examen de quelques points de la géologie de la
France méridionale, par M. Hébert.
Phyllades de St.-Lo en conglomérats pourprés,
par M. Hébert.
Catalogue des plantes de France,
Belgique, par Camus.
Recherches sur l'arrondiss
A. Courtois, 1887.
Notice sur les travaux scientifi
Mai 1879, Lille.
Sur la Phylogénie des Bopyriens, Par
et Bonnier.
Sur un nouveau genre de Lombricie
rescents, par M. Giard.
: Sur la castration parasitair
_des genres Palæmon ou Hippol
anique exécutée en
de Suisse et de
ement de Valognes, par
Lis FILE T SOS RSS UE TT EAST SEE RON)
re RE CS Rs Dee As
RTE i ti RTE OR AeS
ques de M. Giard.
MM. Giard
ns phospho-
e chez les Eukyphotes
yle, par M. Giard.
AO —
Sur un nouveau genre d'Epicurus, par MM. Giard
et Bonnier.
_— Association pour l'avancement des Sciences.
15° Session, Nancy, 2 vol.: 1" et 2° parties.
ALLEMAGNE
Beruw. Berliner entomologische Zeitschrift, 1887.
Gressex. 25' Bericht der Oberhessische Gesellschaft
für Natur und Heilkunde (Giessen), 1887.
Munster. 15" Jahresbericht der Westphalischen
provinzial Verein fun Wissenschaften und
Kunst, 1886.
Munster, 1887.
AUSTRALIE
Sypxey. Annual report of the department of mines
New-South-Wales (Sydney), 1886.
— Department of mines. — Geology of the vegelable
creek Tin-Mining Field, New-England district,
New-South-Wales. — Sydney, 1887.
AUTRICHE-HONGRIE
Bupa-Pesru. Féldtani Kézlôny. Buda-Pesth. 1: 2; 3,4,
5, 6, 7, 8, 9,10, 11, 12. Füzet, 1887.
— Beiträge zùr Kenntniss Fossilen hôlzer Ungarn$:
Buda-Pesth, 1887.
— Die aquatische flora des zsilthal
Hunyad, Buda-Pesth, 1887.
es in comilalé
Da SN EN né du SÉESR dE LE es
ENT AN CU NT UPPER SE EURE eee PEUR Le a + UT
RP EE Be NS re UD a NT LÉ eue
— 465 —
— Jahresbericht der K. Ungarisch geologischen,
Anstalt für, 14885. Buda-Pesth, 1887.
— Mittheilungen aus dem Jahrbuche der K. Unga-
rischen geolozischen Anstalt.
VII Band, 6° Heîft.
VII Band, 5° Heft.
— Publicationen der K. Ung. Geologischen Anstalt :
Uber ungarische porcellanerden ,par L. Petrik.
Buda-Pesth, 1887.
— Die Kollektir Austellung Ungarische Kohlen auf
der Wiener Welt austellug. Buda-Pest, 1873.
— A. Magyarors jagi Kôszën Egyiittes Kiallitosa a
Becsi. Buda-Pesth, 1873.
— Mittheilungen über die Bohrthermen zu Harkonn,
par M. Zsigmondy. Pesth, 1873.
Vienne, Verhandtungen der K. K. zoologisch bota-
nischen gesellschaft in Wien. Vol. XXX VII.
4er, 2e, 3°, 4° trimestres, 1887.
— Jahrbuch der K. K. geologischer Neichsanstall.
XXXVII Band, Wien, 1887.
— Sitzungberichte der K. K. Akademie des Wis-
senschaften zweite Abtheilung, 1888.
— Verhandlungen der geologischen Recchsanstallt,
1887, n°° 17 et 18. — 1888, n° 4, 2, 3, 4, 5, 6.
BELGIQUE
Bruxerxs. Bulletin de la Société royale de botanique
de Belgique. T. XXII, 1884. — T. XX VI, 1887.
— Catalogue des livres de la Bibliothèque de l’Aca-
démie Royale de Belgique. ?° partie: Sciences,
1883, — 2° partie: Lettres, 1887.
— 466 —
_ Notices biographiques et bibliographiques (Aca-
démie Royale des Sciences, Lettres et Beaux
Arts de Belgique), 1886. à
Annuaire de l'Académie Royale des Sciences, :
Lettres et Beaux-Arts de Belgique. 5° Série,
Le XI, XI. “400
— Annales de la Société Royale malacologique de
Belgique, 1886, t. XXI. RE ;
—_ Procès-verbaux des Séances de la Société Royale
malacologique de Belgique. T. XVI, 9 feuilles,
volume de 1887. se
_- Annales de la Société géologique de Belgique,
t. XIII, 1887.
Luèce Mémoires de la Société Royale des Sciences
de Liège. 2° Série, t. XIV, Bruxelles, 1888.
t
ESPAGNE
Mavnw. Annales de la Societad española de Historia
natural (Madrid). Tome XVI, 3° partie: Déc.
1887. “4
— Annuario de la Real Academia des ciencias exa0-
tas, fisicas et naturales (Madrid), année 1888
— Memorias de la Real Academia de Madrid.
Tome XII, 1887.
Tome XII, 1888, 1° partie.
— Revista de los progressos de las cienc
fisicas et naturales.
Tome XXII, n° 3.
Idem. , n° 4, 1887. SRE
jas exactass
DE MESSE MR des Es Le 1. N
C'RRLREE ENT ter, 240.
Éd Rs AE SRE = CS Ce sa pe) NS SN
TRE TT CR RU LT 2 0!
fs NES È
ES MR CEE 'ientt sul CAPES LORS ARS
se gs te TS) RUES
— 467 —
ÉTATS-UNIS
Camsrinee. Memoirs of the American Academy of
Arts, of Sciences of Cambridge, vol. XF, part.
V6; 1987:
Cnarez-Hizz, Journal of the Elisha Mitchell Scientific
Society, 1883-84. — 1884-85. — 1887, 1" el 2
parties, Chapel-Hill.
— Proceedings of the American Academy of Arts and
Sciences, 1887.
Puicapezpnie. Transactions of the Wagner Free ins-
titute of Sciences of Philadelphia. Mai 1887.
-— Proceedings of the Academy of natural Sciences
of Philadelphia. — Part. I, janvier, avril 1887,
— Part. II, avril, août 4887 et septembre, dé-
cembre 1887.
New-York. Raising diatoms in the laboratory. New-
York, 1886.
Sax-Franasco. Bulletin of the California Academy
of Sciences, San-Francisco. Vol. Il, janv.-juin
1887 et nov. 1887.
Wasmneron. Memoirs of the Academy of Sciences
of Washington. Vol. II, part. ?, Washington,
1886. s
— Simthsonian Report. Washington, part. [, 1885.
— United States Geological Survey. Sixth annual
Report 1884-85,
ILES BRITANNIQUES
Dusuix. Journal of the royal geological Society of
freland. 1886-87.
— 468 —
Lowpres. List of the geological Society of London.
Novembre 1887.
— Proceedings of the royal physical Society, 1886-
1887.
— The quarterly journal of the geological Society of
London.
Vol. XXII, part, 3, n° 171, 172, 173, 174.
INDES ANGLAISES
CarcurraA. Mémoire of the geological Survey of India.
Volumes de 1886 et 1887.
— Records of the Zoological Survey of India. Cal-
cutta.
1885, part. 2, vol. XVIIT.
1887, part. 3, vol. XX.
— Records of the geological Survey of India.
1887, part. 4, vol. XX.
1888, part, 1, vol. XXI.
ITALIE
BoLoexe. Sul Felsinoterio, par le prof. G. Capellini.
Bologne, 1887.
FLORENCE. + delle pubblicazonl italiane.
N° 37, 39, 40, 41, 42, 44, 45, 49, 50, 51, 54,”
04, F4 56, 57, ARE-LOD, MAN-SPE, TOR- -ZUB, ROR-
TUT, VAL à la fin.
— Bolletino dello Societo entomologico italiane.
Trimestri III e IV, 1887.
Rome. Annuario del R. istituto botanico di Rom,
sous la direction du professeur R. Pirotl&
— 469 —
Les Extraits suivants des 1% ei 2° volumes:
j% Volume. Intorno ad uno probabile fuzione
meccanica dei cristalli di ossalato Calcico, par
Baccarini.
— Osservazioni anatomiche sopra alcani ricettacoli
fiorali, par P. Baccarini.
Prima contribuzione alla Lichenografia Romana,
par le Dr Tamburlini.
— Fungi in ditione floræ roman& enumerati, par le
D' Lanzi.
Sul tallone di alcune Cueurbitacée, par le D: Ar-
turo Baldini.
Sulla Struttara des Seme nelle oleacee, par le
prof. R. Pirotta.
— Contribuzione allo Studio della Micologia Ro-
mana, par les D'* Baccarini et Avetta.
__ Richerche anatomiche ad issageniche Sugli organi
vegetativi della pueraria Thumbergiana, par le
D: Avetta.
_ ge Volume. Contribuzione all anatomia COMpàr
rata della foglia i oleacee, par le prof. Pirotta.
Sui rapporti tra i vasi Jaticiferi ed il sistemo assi-
milatore nelle piante, par R. Pirotla et Marca-
tili. |
— Anchoro sui rapporti tra i vasi laticiferi ed il
sistemo assimilatore, par R. Pirotla el Marcatili.
= Contribuzione allo studio dei colori nei vegetali.
par le D' P. Baccarini.
— Diuno novo Specie di Plagiochilo, par S, Stephani.
— Sulla Struttura e sullo Sviluppo del frutto dell
Anagyris fœtido, par le prof. E. Martel.
|
|
FU
— Repertorio della Epaticologia italica, par %
D° Massalongo.
— Di alcune particulari escres cenze des fusto des
laurus nobilis (L.), par le D° Saldini.
— Annuario del R. istituto botanico di Roma, anno
III, fasc. 1°", 1887. Milan.
NÉERLANDE
Luxewsoure. Observations météorologiques faites à
Luxembourg.
1887, 3° et 4 volume.
Nimèçue. Nederlandsch kruid kundig archief. Ni.
mègue, 1887.
PORTUGAL
Lissonxe. Communicaçônes da commissäo dos er
belhas geologicos de Portugal (Lisboa, ee
Tome I, fasc., Il, 1885-87.
RUSSIE
Kizw. Mémoires de la Société des naturalistes de #
Kie
ri t. VIT et supplément au t. VE.
Moscou. Bulletin de la Société impériale des Mere
listes de Moscou.
1587, n° 2,5, 4.
_ Ovrssa. Zapiski Novorossiis kago obeszerestwii =
testwoispitalei. (Mémoires de la Société d
naturalistes de la nouvelle Russie.) Gdesse
— AU —
SaT-Pérerssouré. Bulletin de l'Académie impériale
des Sciences de St-Pétersbourg.
T. XXXI, avril 1887.
— Mémoires de l’Académie impériale des Sciences
de St-Pétersbourg.
VII Série, t. XXXV, n° 1,2, 3, 4, 5, 6, 7,
1887.
— Bulletin du Comité géologique de St-Pétersbourg.
1887, n® 6, 7, 8, 9, 10 et supplément au
tome VI.
Mémoires du Comité géologique, IV, n° 1. Feuille
138 de la carte géologique de la Russie de
langue Allemande. Vol. II, n° 4, n°5; vol. IT,
n° 3.
— Horæ Societatis entomologiæ Russicæ.
T. XX, 1886.
SUÈDE ET NORVÈGE
Ursaz. Nova acta Societatis Scientiarum Upsaliensis.
1887, vol. XIII, fasc. 2.
SUISSE
Lausanne. Bulletin de la Société Vaudoise des
Sciences naturelles.
3° Série, vol. XXI, n° 3.
Idem., vol. XXII, n° 9%6.
LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ
Au 1er Janvier 1889.
HS
MEMBRES HONORAIRES.
Date de la nomination
MM. S. M. L'Empereur du Brésil 7
CarezLint, professeur de be à l'Université,
à Bologne (Italie) . . . 1878
DouviLLé, professeur de sisoatslogié à École
des mines, boulevard St-Germain, 207, à Paris. 41882
Hégerr , membre de l’Institut, doyen de la
Faculté des Sciences de Paris, . . . 1860
LeBoucuer, professeur honoraire à la rééuté
des Sciences, rue des Fiefs, à Caen. . . . . 1848
Le Jouis, président de la Société des gciénées
naturelles de Cherbourg. . . . . . . . . . 1860
Lenniee, président de la Société éclogique de
Normandie, au Hayre . . . 80
LeTeLLiER, ancien professeur au Pr rue
Desgenettes, 5, à Alençon. . . . 41869
Lrais Emmanuel), ancien drertr he l'Obser-
vatoire de Rio-de-Janeiro (Brésil), maire de
Une RO ee TAN 1874
Mrens , Mspréilient dé " Société Linnéenne
de Londres, 84, Addison Road, Kinsinglon. 1874
MoœLer (be), professeur de paléontologie à l'In-
stitut des mines, à St-Pétersbourg ( Russie ). 1878
NYLANDER, naturaliste, 61, passage des Thermo-
pyles, à Paris-Plaisanc:. . , . . . 1861
Saporta (le marquis Gaston DE), PRE
de l’Institut, à Aix (Bouches-du-Rhône) . + 1878
Sauvace (D'), directeur de la Station aquicole, à
is Boulogne-sur-Mer, . . . 1885
oi Virers (Georges pe), ierreuire PA à Société
; Académique de Bayeux. . . . + + «+ » + 1845
— 473 —-
MEMBRES RÉSIDANTS.
Date de la nomination
MM. Avez (Auguste), préparateur de MERS à la
Faculté des Sciences, . .
Ar, professeur libre, rue ARS A A8 6
Beaugour ( Sophronyme), notaire honoraire,
trésorier honoraire, rue Vilaine, 25.
Beryor, secrétaire de la Chambre de Commerce,
rue des Carmélites, 10, .
Boreux, ingénieur en chef des pont et dhaoMse)
place St-Sauveur, 48 et 20. .. . . . . . *
BOURIENNE (Dr), REA de l'École de Méde-
cine, rue Vilaine, 44. .
Carois (Dr), professeur sut à l'École ”
Médecine, rue des Cordeliers, 45. …
CuarsonNier, professeur à ages de médéeine,
vice-président, rue Froïde, 2 :
Dancearp, chef des travaux de pra à la
Faculté des Sciences. . .
DeuezLe, pharmacien de 4"° és Sosléyati
St-Pierre,
dus fosse "A srofoiir. de
géologie à la Faculté des Sciences, secrétaire,
mede Grôle, 28: 2, .3..0hr 0 4 er
Fauvez (Albert), avocat, rue d Auge, L4. - :
Fayez (Dr), professeur à l'École de Médecine,
président, boulevard du Théâtre, 6. : - :
Formieny pe La Lonpe (pe), secrétaire de la S0-
ciété d'Agriculture, rue des Carmes, 35.
Gossann (Émile), professeur de Sciences physi-
ques au Lycée, rue Bosnières, 23.
Gosseuix D"), professeur à l'École de Médecine,
rue de Lengannerie,
Huer (Dr Lucien, maître de Rene à se
Faculté des Sciences, archiviste, rue de la
Chaine, 8. . Li. craie ho eee
870
880
4885
MM. Jouaxxe, ae r ou _— rue des Corde-
liers.
Le Co. is imprimerie
Jean-Romain, 14, . + « sd
TL es Rent ciment:
vice-biblicthécaire, 17, place de la Ré-
CT PC
re cr ar
su Labontoire de Luc-sur-Mer .
Le Roux (Lucien, énint à Fra
Sciences, ?, rue de Strasbourg . ”
Le Ro os Lascerrsrkes (D*), Mustiel du
noraire de l'École de Médecine, rue de Grôle,
Ms ni iese sv
Le Sénécuas, docteur en droit, conservateur des
collections de la Faculté des
Monet, directeur des Postes et Télégraphess + ©
Mousoss, pharmacien, rue St-Pierre, 41. + +
rue St-Marlin, 82. .
_— 475
Date de la nomination
MM. Nexneneer, professeur à la Faculté des Sciences,
Osmosr, contrôleur ER des PR rue
le...
6:17
des Qua
Ranvr, rés di . et dns: rue des
Ravren re préparateur de sciences physiques,
au Lycée, . . .
S'en 6: RE'RMURTT
Rexémesxiz ( Pierre ne ), chef de bureau à la
Mairie, rue l'Église-St-Julien, 42, + + + + +
Sausss (Arthur), préparateur à la Faculté des
, bibliothécaire, p'ace de la Préfeo-
| OA pile d
Ce ns
er membre de aies Sociétés savantes,
Vrurtanv, directeur du Jardin des
rue Saint-Jean, 241
MEMBRES
Pétersbourg, 45, à
(Orne).
Banné (Charles), mébocies à Ress
Banni | Edmond), REA vus de se
UE 1 CS JR Ne
,..
| ME à
et “ner, Ed De à
CORRESPONDANTS
MM, Avvear (Jules), membre de plusieurs Sociétés
< savantes, à Flers Orne). , .
np Ro
PUS Ti Me ind
Bassente, colonel en Sd set ten
26, au Mans (Sarthe. . 6 + 0 és
Beaumont (Félix ÉLie pe, ancien marne
la
, rue des Saï Saimts-Pères , M, à
‘
“ %
se + ©
de Bel-
1
1577
— 476 —
jor à l'hôpital militaire,
eh
Lunéville Le
Brosexiant { Charles), membre de diverses
De OR mn P
Le-Dveus, à, à Paris
Date de la
TT —
Date de la nomination
M Bonsau (Ed,), professeur au Muséum, quai de
/ Déthune, 24,.h Paris. « «+ «+ + ose 1080 :
d'histoire
de Chombois. . . « «+ sd'oiee » 1078
Canoixe, pharmacien , à Courseslies, ns tés
Cnevaez, professeur au Collège d'Avranches. . 4884
Cuémexr (l'abbé), curé de Tourgéville (Cal-
M sus re 6 ORNE
_
œ
si)
œ
tologie française, à Auxerre (Yonne). + + + 1863
Counrots , instituteur, à St-Vaast (Manche ;. + 1881
Cnéances 1J.-B.), principal du Collège LERr
Duc (Haute-Marne), . 1
Daurer, archéologue, ADR
(Orne). …". 10
Duiex, nigeciant, Eire maire rien «+ 00
Dasaviews, herboriste, à Alençon . + 1584
Demacxr, négociant, maire pis 3 Je M
Demsniac, ingénieur civil, directeur des usines
de Fontaineriant, à Sées (Orne). : : : 1889
Desponres {Henry ), ancien Salis Te … )
fecture, prenne een HR s sc LUS
Dewaique sonne professeur de
, à l'Université de
IE 1857
Duaver (l'abbé Félix), curé de St-Martin-d'As-
pres, par N.-D. d'Aspres (Orne); : + «+ * *
Douurvs (Gustave), membre de la Société géolo-
gique de France, rue de Chabrol, 45, à
ce PO. + à PUR AA CA Li GR Pi
Ducussne-Founnet (Puel } conseiller
M Cilrates, à Lieisre crie . 1875
Duner, professeur à la Foculté libre de Méde-
cine de Lille (Nord). . die 1 Se
Dern, tt, à hour = - + « *
Ficner, juge de paix, à Cherbourg . à
Pen (D om gééa d Calri
Fonrix (Raoul), OL Lin du Des à PAS .
Foccurs, rue de la Véga, 17 et 19, Paris. . «
Dj: | RC NT
— #79 —
ES Date de la nominatior
MM, Hommes (Joseph), docteur-médecin, à Sérs(Orne). 4884
liver, interne à la Salpêtrière, Paris. «+ + + + 4879
Hussor, botaniste, à Cahan, par Athis (Orne). . 1864
Josepu-Larosse , naturaliste , à St-Côme-du-
Mont (Manche). « + « + « « + + + + + + 4673
Jouax, capitaine de vaisseau en retraite, 48,
rue Bondor, à Cherbourg, . . . : + + + + 4874
Jouvix, serre à Condésur-Noireau (Cal-
Des Lasvéei (Dr), professeur à la Facullé
des Sciences, directeur du Laboratoire ma-
rilime de Luc-sur-Mer (Calvados). . + . « + 1857
Kumx, principal du Collège de Condé -sur
Noireau (Calvados. . : . « + + * + + « 1882
Kurnexsiecx, libraire, 45, rue de Sèvres, à Paris. 1886
Lacaiuue, naturaliste, membre de plusieurs So-
ciétés savantes, à Bolbec (Scine-Inférieure) . 1869
La Cnarerze (or, naturaliste, rue de la Comédie,
à, à Cherbourg. +» sit ei 1883
Lance, docteur-médecin, à Flers (Orne). + + 1880
Lanousis, professeur RE d'Agricul-
ture, à Alençon . . ae te TE UE
Lanesors (Paul , sr en médecine, 4, rue
Berthollet, à Paris. ss. 1887
Lensanc (Édouard , inspecteur général des pouts
et chaussées, 65, rue des Vignes, à Paris-Passy. 1873
Lenoncae (Ernest), propriétaire, avenue du Tro-
RE 1574
Lesoucnen, docteur en médecine, rue du Fau-
bourg-Poissonnière, 42, à Paris. . + + «+ + 107à
Lesouceure, pharmacien, 91, Grande-Rue, à
A Le 2 : * [AS En A +"
Latcaie, sde. d'ansionte à: 2: Pasèt dti ne
ducine de Paris. 0 1883
Lecœun, pharmarien, à Vimoutiers (Ome). + + 1880
— 480 —
Date de la nomination
MM. Lecoinre, professeur à l'École normale d'Évreux. 1882
Covec, directeur des postes et a
à Rennes (Ille-et-Vilaine), . . . + + + «+ : 1873
Le Dien (l'abbé), curé de Coulmer par Gacé
Me eus euros LENS 1877
LéLurT, HÉFENNARSE à Orbec Calais 1877
Lemarcaano (Augustin), négociant, petit Que-
villy, rue des Chartreux, à Rouen . . : - - 1888
Le Marcaanr, médecin principal de l’armée, en
retraite, à Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orien-
sou che ul 1866 “1
Leaoy (Gvide), hot, conseiller d’arrondis-
sement, à Bellême (Orne). . ; . 1838
Leraco l'abbé Arthur), curé de ue FRE 1877
LEVAvVASSEUR, pharmacien, à Évrecy (Calvados). 1875
Loin, professeur à l'École des mines, 85, rue
des Saints-Pères, à Paris , . . . : RCE
Lortoz (ne), géologue, à Frontenex, près Ge-
MON users das 1869
Lourreur, président de la Société d'horticulture .
et de botanique du centre de la Normandie, à
ape noie. te 1872 7
Lucan fils, DE de 4'e classe, à Os 1875
Macé (Adrien, rue de la Duché, à Cherbourg: 1884 |
Maunyaun (Ernest }, secrétaire général de Ja
Société botanique de France, rue Linné, 8, à
D CO TS NT RER 1864
bots Pr ä hs Pompée, à Ivry,
DR PAT 6e à 5 ue à à = vire 1869
Manaïs, docteur-médecin, 21, rue des Buttes, à
Mdr: D dé ir s-mmse 1877
ot en, see à l’ Vhéile supérieure
de pharmacie, docteur en médecine et ès-
sciences naturelles, à Thiais, par Choisy (Seine). 1868
Mancuanp E.), adjoint au maire d'Alençon. : 1878
1881
Maé, propriétaire, 166, rue Blomet, à Paris.
— A81 —
i
4
3
1
k
Dale de la nomination
MM. Menur (Henri), président de lu Société artistique
et industrielle, rue Christine, à Cherbourg. . 1888
Micuez, agent-voyer, à Évrecy (Calvados. . . 1886
Miune-Enwaros (Alph.), nembre de l'Institut,
professeur au Muséum d'histoire naturelle,
re Cuvier, 97, à Pass, 0 +6. à 0. 200A
Mourter , nolaire, à Orbec (Galvadôs). (6 ve 077
PaTROUILLARD, pharmacien de 4" classe, à
Gisors (Eure). “. . ” +. 4877
PELLERIN (Albert), « ancien Hétirét à Cin-
theaux (Calvados), : , + : . . . . + + + 1097
PeLver, docteur-médecin, à Vire, . . . . . . 1883
PERDRIEL, ancien notaire, à bééteritté sur Odoû
(Onivados) ses + + 4077
Perrier (Henri), rfi à Chad pésodN
10e]: : Là ÉÉSESE NN
PIERRAT, ditéthe à cit: nés
Vagney (Vosges). , . . . e + + 1009
Pricer, professeur au Collège de Gérété: ++ 3081
Piquor rer propriétaire, à Vimoutiers
SN Eu ju En M Pau mn . «+ 1883
Porsson (Octave), propriétaire à Montribourg,
par Châteauvillain (Haute-Marne). . . « + 1888
Poussier, pharmacien, place Eau-de-Robec, 4,
Fe de de Nu CR SE En
VW SET 12
s-{È
&hoden + + € 1008
Quénuez, pharmacien site si Scilsoaté,
42, à Vire 50 . . L2 AN QUAS JE PONS CEE, | 1866
Ravenez (Jules), nine. à Falaise, és + 101
Récmn (l'abbé), professeur au séminaire de Ma-
mers (Sarthe). . . » Se 64 0 2" 000
Renauzr (Bernard), sean dti:
professeur de Paléontologie végétale, rue de la
Collégiale, 4, à Paris. . + « + + + + + « : 1885
Rexauzr, professeur de Sciences sise et
naturelles au Collège de Flers (Orne) . + + + 1881
Renéwesms (G, pe), professeur au Collège Sta-
— A82 —
Date de
nislas, rue ME SE 66, à
Paris, .
MM. Renou, avocat, DAT quai de à qe Pr
à Nantes . :
Le don au Collège de Dom our Or
“ Pucuer (l'abbé), sn au petit Séminaire de
“+ Sées (Orne). -
Ricaux (Paul), A en as dé sé et
chaussées, à Charleville (Ardennes). + + » *
Rocer, ancien chef d'institution, 461, rue
St-Jacques, à Paris. +
Skronskr, membre sé la Société soie "
France, à Bayeux (Calvados).
Tavieny, propriétaire, à Bayeux « + +
Taié, ingénieur des mines, à Pr
sr runs tte.
TRANCHAND ; Re au Collège de Lisieux +
Turcs, conseiller général, maire de Falaise. +
Zuncuer, ingénieur des ponis et chaussées ;
boulevard Sainte-Hélène, 85, au Mourillon,
Toulon (Var). « + + + + * .
Nota.— Prière à MM. les correspondants de rectifier,
la date de leur nomination el leur adresse.
ST RS
RTE AN SC Le ME TE eo La
MM.
BERJOT.
BERTOT.
BIZET.
CHARBONNIER.
CORBIÈRE.
DANGEARD.
DUTERTRE.
FAYEL.
OSSART.
4 ORMIGNY DE LA Lonpe. Toast à M. Mori
TABLE DES COMMUNICATIONS
PAR NOMS D'AUTEURS.
Présentation d’une pile toujours prête à fonc-
tionner, destinée à permettre le soir. les tra-
vaux microscopiques à la lumière électri-
que, p. 53.
Note sur la production des plantes par impres-
sion directe, p. 4#
Considérations géolo
sur les terrains des env
de Mamers, p. 179.
Toast à M. Moriè
Notice sur M. buse,
Recherches sur la str
giques et paléontologiques
irons de Bellème et
p. 48.
ucture des Salicornicæe
Not
et des Salsolacecæ, P. 88.— Note sur la forma-
tion des anthérozoïdes dans Éudortil ele-
124. — Anatomie et développement
gans, p. 12
. 430.— Sur deux
de l'Eranthis hiemalis, P
nouvelles espèces de Chytridium, pP- 492. —
Compte-rendu de l'excursion botanique de
Bellême,
p. 166.
Nouvelles additions à faire au catalogue pu-
e organisée au pavillon
ur la remise d'une
Morière, p. 72
blié, p. 9.
chbpied sé de la fêt
des Sociétés savantes, pour
croix en brillants RS à M.
Expériences de bath due) p. 97.
— 484 —
GouvERNEUR. Un coin du Perche historique et préhistori-
: que, p. 424.
HUET. Note sur le Bucephalus Haimeanus, p. 145. —
Note sur un parasite nouveau du Cardium
edule, p. 149.
JOUAN. : Des erreurs des voyageurs, p. 445.
LECŒUR. Récolte mycologique faite pendant les excur-
sions de Bellême, p. 450.
LECORNU. Sur les eaux souterraines du plateau de La
Maladrerie, p. 22. — Sur la nappe artésienne
de Valognes , p. 84. — L’axe du Merlerault,
p. 291.
LETACQ. Liste des Mucinées rares où peu communes
récoltées par la Société Linnéenne aux envi-
rons de Bellême et de Mamers, P- 475.—
Notice sur quelques botanistes ornais, p. 228.
_ Essai sur la bibliographie botanique du
département de l'Orne, p. 261.
LETELLIER, conservateur du Musée d'Alençon. Études géologi-
ques sur les deux cantons d'Alençon, p: 27°:
LETELIIER, professeur au Lycée de Caen. Analyse qualitative
de la bile du mole (Ortagoriseus molü), D: 56.
_Sur l’état de la bibliothèque, p- 114.—Note
sur la formation des tubes calcaires du Gas-
trochæna dubia, p. 436.
_ LIGNIER. Note relative: à des protubérances observées
: sur des branches de Biola, p. 118.
MaLINvAUD. Ranunculus chærophyllos et flabellalus, p- 135.
OFRAS. Toast à M. Morière. :
MORIÈRE. Note sur une fougère trouvée dans le Es
liasique de Ste-Honorine-la-Guillaume; P-
Note sur un échantillon de Williamson
trouvé dans l’oxfordien des Vaches-Noires:
p. 61.— Réponse à divers toasts, P- 80.—Note
sur quelques Crustacés. fossiles, P: 137. —
Toast en l'honneur des membres organlé?" :
teurs de l'excursion de Bellème, P: 455,
Toast à M. Morière. “
BE
_ RENAULT. Note sur une Éryonidée nouvelle.
_ TOPSENT. Quelques mots sur Paratunais forcipatus et
Tritaeta yibbosa, p. 11. — Différentiation re-
marquable d'un tube génital mâle du Cucu-
maria pentactes, p. 112.—Gemmules de Cha-
lina gracilenta, observées sur des huîtres
d'Arcachon, p. 154. — Découverte d’une tête
de rongeur dans les poches quaternaires de
Luc-sur-Mer, p.154. — Compte-rendu de la
réunion extraordinaire de la Société Linné-
enne à Bellême (Orne), p. 156.
TABLE DES MATIÈRES
SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1887.
Composition du bureau de la Société. .
Nouvelles additions à faire au Caslogue pui par
M.
Quelques mob sur Para alanais | forcpatus et T; T
gibbosa , par M. Tops
Note sur une Su ni trouvée à ou
la-Guillaume dans le grès liasique, par Ch. Renault.
SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1887.
Sur les eaux souterraines du (are de la Maladrerie, par
M. L. Lecornu ,
Notice sur H. idertré, par M. ia ‘Corbière. OF CAS
SÉANCE DU 9 JANVIER 1888.
M. Fayel rappelle à la Société que M. ne vient d’être
nommé officier de la Légion d'honneu :
Analyse qualitative de la bile du mole, par Er “Letellièr
Note sur un échantillon de Williamsonia.
RÉUNION DU 96 JANVIER 1888.
Remise à M. Morière, par les membres de la Société, d'une
__ croix enrichie de brillants. : ms
Toast de M. Rabut, président. : : -
Pages.
8
mn
(se)
à ©
#
{Note sur le Bucephalus haimeanus, par M. Huet. :
nu TER is.
Toast de M. Charbonnier. . Fe horde
e M. lormigny de La ds ne ec
de M. Mofras. . . . RE
Réponse de M: Morière. .: + + «,+ «+ + :-
SÉANCE DU 143-FÉVRIER 1888.
Sur la nappe artésienne de Valognes, par M. Lecornu. +:
Recherche sur la structure des Salicornieæ et des Salso-
ne par M. Dangeard. . . . . AR
SÉANCE DU 5 MARS 1888.
Préseritation par M. Lécornu d’une des apré sue
de la feuille géologique de Caen . î +0
Expériences de caléfaction, par M. E. téncté
Différenciation remarquable d’un tube génital alé dé
Cücumaria pentactes, par M. E. Topsent. + + + :
Sur l’état de la bibliothèque, par M. Letellier. + + :
—
SÉANCE DU 9 AVRIL 1888,
Nôte relative à des protubérances observées sur des
branches de Biota, par M. Lignier 1
Note sur la formation des bites daës eRedot
, elegans, par M. Topsent. . . + : :
SÉANCE DU 7 MAI 1888.
. Anatomie et développement de l'Eranthis on Fe ie
M. Dangear
Pemineilus mpniile 4 pabetas js M. E. “aline
vaud .
Note sur ipétqe Ltetérés éoéblles, de M. Sais
ue
SÉANCE DU 4 JUIN 1888.
— 489 —
Note sur un parasite nouveau du Cardium edule, par
M. Huet. . 1
Sur deux Fi iillée Énécob Fr Churidiun, par M. Top-
sent.
M. Topsent Sébdonts une tête É UE trouvée Ps
le diluvium de Luc-sur-Mer. +. . ! —
RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE
A Bellême (Orne).
Compte-rendu de la réunion, par M. us 156
Journée du samedi 30 ju 151
Journée du dimanche té it: : 165
Compte-rendu de l’excursion tissiies.. 260
re Journée. — Forêt de Bellème. - (pa.
Excursion au Rutin. . . os
2% Journée. — Marais de La ont - 18
Liste des Mucinées rares ou peu Senoes ER a
samedi 30 juin et dimanche {+ juillet . es Lg
SÉANCE PUBLIQUE.
478
Allocution de M. Morière.
Considérations ccitiques à et nlson ON sur ‘les
terrains des environs de Bellême et de Mamers , par ;
79
M. Bizet.
Lias. -
Bajocien . es
Bathonien. ne
Diagrammme labs la put Le 39808
bajociennes et bathoniennes sur le chemin vicinal ER
de Villaine à St-Longis. acuinns | 195
Callovien . 901
Oxfordien.
:
Diagramme un 1e tie d. assises nr
-le-
diennes visibles sur le chemin vicinal d’ and
oux à Igé. . . . . # si #
RS 1er
Corallien . . ee ee 0 RES s.
Coupe prise près de Bellême. PR ER }
Kimméridgien . Mers Did.
Coupe de la carrière ++ : rue ds Nogent à | Bellême. 209
Système crétacé. . : : 210
Coup d'œil étréspectif : sur Béllémié: ë A7
Da sur quelques botanistes ornais, RES M. rabbé
acq
a sur ta iiographie bobiniiié dé airartenent H
YOrn,
L’axe ri Ruben, es M. oem “
Études géologiques sur les deux cantons seb e
Dr: Betellieri ee "7.
..
Avant-propos. . ur 7 ve | id.
AUDOBISDEB 4" + + + : <' +. 04
Hoches éruptives : "7 >: 310
Granite. D PS PRE OR UE ee SEE Ibid.
Terrains ‘stratifiés ed . |
Cambrien se .
Silurien. . : Fo
Dévonien esiaus. RE
Oolithe inférieure ‘ . Ibid.
Grande oolithe . . À en pre
Callovien inférieur. Û *
Table des nn céolique S sur du déné csioeil
d’Alen : jé
Un coin DR Miisié se et préistoriti par
M. A. Gouverneur. . dE
Note sur la formation des tubes caltäféés dé Gusrcha
_ dubia, par M. A. Letellier. .
= Notesurla shanses des plantes P par impression à directe,
par M. Bert , ph
_ Des Erreurs de Fopours , par W. H. 360 an s
_ Vœu exprimé par M. Langlois pour que la Société iin-
gique de l'Orne .
nisé l’excursi
san résidants
Table générale des matières.
Liste des ste nie
.
— 491 —
... prenne à tâche l'achèvement de la Carte géolo-
Communication de M. use au à sut dé la che
mycologique exposée sur le bureau . es
Toast porté Li M. Morière aux personnes 6 qui où orga-
Toasts de MM. nn des Bois, Late 4 Labor :
Ouvrages reçus par la Société Linnéenne Rens l'année
1887-88 ie à
. . . . . .
. . . . .
Fe correspondants . .
Table des communications par noms d'autedté FRS
. . 0
id.
ne etre
Caen, — Imp, Henri Delesques,
met
Lith Ed Bonvailet Caen
ERYON MORIEREI. RENAULT
Lias moyen. (Grès Liasigüe).
St Honorine -la- Guillaume ( Orne)
PE
mo menne ennemie mrnmer are er
Lith. Ed. Bonvaället. caen
ERYON MORIEREI.
RENAULT
Lias moyen. (Grès Liasique). |
St Honorine-la-Guillaume (Orne) _
GDMA
PMant
© Imp Becquet fr Paris.
1
n'a egntr
ear in.
si À
Bot. Soc.Linn de N °° 4° Série T2.
1.23: Crustacés du Fuller’'s eartn.
4 Crustacés du- Callovien.
ORNE
SERVICE VICINAL
Cantons Est et Ouest
dressés sur la demande du Conseil Général
en 1870. Revus en 1877.
| Feproduits avec l'autorisation deM.LETOUX, Frétet del Une.
a Cuimeraye
(es rm Dh
EE
\
la Phudid Ts
Agotte/|
2 |
ed ||
ho
' PA \
/ <+. la Breussette
| el NS 4
à
1-
| +
Are
Ft
5
# $
è
2
%
Le
le Boulay
x TS
5 D
NL \ ù
Crec tel |
L
LE
à f
Auberdière y
4
s
Le 0
N
Re Lepr À
2. +
L ESA pe : 2 14
M'Souprat
CHMUNMTONNE
De _\Gan
| 1 LLARE
L3
DES
DEUX CANTONS d'ALENÇON
par M. LETELLIER
Officier de l’Instruction Publique,
Conservateur du Musée d'Alençon .
Echelle.
IL
40.000
1888
Membre honoraire des Sociètes Linnéenne et Géologique de Normandie,
Gt
Launay
2 LAN
1558, COSIA/
US ne
Léonard
RTS
conter
Guitardière /
1,4
n ge tsSso.
4 £ #.
dr
\rer it /
RES AN
tsË Wonts/ ne utouggre ;
x
OÏS. & mat
vi 5 2 Fdo
Ÿ
hu
HT
4
Ss Roue N
: DE un ernette*
s
os 1 Prise \
AT { € oupher
7 FT
\
\
de (Frrge \ \
“À JF.
235 | hf
FX
\
CET
OTTtUer"
1
‘ht
ui
1
La echec
?
Lane = 2
\ "Denis sr st » Sarty
A) Berrerte
Er e
. Le { ce:
} , a
ND : Baudriere Er
4 Uftaneniire A
: 74
\ .
la. Ravèterte
4 C]
s QE ;
Æ
Croizxt 5 Mrs? :
ET te :
FD SRAER sit
Le 2,
Bois: ie dune
CERROET
si
b
ne
\GenËt au Breë__
AN
06 WE12 aise rene
DR
APE ,
FA iyert pren.
\ *
. à
la ET de:
*
\
"25A D
—la Fort
F :
à)
vague es
DE sScurdaèkes cu Bas …... TE .
Ÿ A
"a 2
; Gas drer)
ee
der EE d;
rer Le") éd,
[\S “ © Clés Gcec Le
CR + ZaJegunie Nu à
[tonte Lip
> tre à SŸ
* ‘au rsèn
+ si èsLargerte
"+
Cha 0
A &
Rat
V'Etre ax G
dE
LE EVE
ë
ert 2
T4
fe
74 4
nera
a
Ye y 13 S
Four -neadiy.
Moulins le Cabomnet- nee
Jehh burñear
ArBare
U
ide À* ee
Ratiie! \ t
\
mn
veuve
ke 7 co
LA
nafiert e.
'
72 HA: ti Coudray
la Me tere ré #laRen
4 &
D
F Loges
a
tsar
Gatellerte
eau J ,
T7: QU Fe are
‘/( aa Tone
2 Mon ke: 7 és, |
Bo gr 7e AN
PEÈ D'ya es Pt} APN -
À
Be fourneatt
Sd
Fe, !
\ LT
L /
/
y 2
là f indelli re".
l'16 #
Arcÿ nay
15
LL
SlGiles
L}
<=
\
\
\
Z
Chaussee
PE Bois
DÉT prées
Al +++ Dépariement
ESPN UE d'Arrendissement
Limites{ :
LRO - de Cantori
SIGNES CONVENTIONNELS.
de Commune
Station
= Routes
Vicinaux ord°*
æ— Chemin de fer
Nation ales
le CE Comm°?
=== Chemins { d ?ntérêt Commun.
2 Cheminsrurux.
>< Rivières et Ruisseaux
C9) Châteaux.
L Moulins et Usines
© figlises
+ Chapelles
3 Caivaires et Croix
ss
x
A
SMénil Crochari Ÿ
faire =
[IL AW" LPS
/ ©
Marmouse
La
Frople: érre -
al
1 “Vaugecis
D.
4
s.
a
DA
LEGENDE
as D
All recentes. Dévonien.
D
Le s# |
Dee" AU anc.à à gel silex. Grès silurien sup?
a!
All. de quartz. Sch. siluriens.
C
Glauconte ferreg Grès armoricair.
J3 P1
Callovten . Sch.camb. del,
J2 ELA
de Oolithe. SE ART (0
J* ve
Ool. inf” re calcaire. Granile de StCénerë
Oel. inf silic.=Arkose. Granulite d'Alençon.
n.:
Lith. Ed.Bonvallet, r. de Bernières,6, Caen .