Skip to main content

Full text of "Bulletin de la Socie?te? linne?enne de Normandie."

See other formats


BULLETIN 


DE LA 


| SOCIÉTÉ LINNÉENNE 
DE NORMANDIE 


FONDÉE EN 1823 


Et reconnue d'utilité publique par décret du 29 avril 1868 


i 


TEA = 
6° SÉRIE. — & VOLUME 
le 07 — 


ANNÉE 1915 


E. LANIER, IMPRIMEUR 


31, Bourevarn Bertrann, 31 


BOT 
EE 


è 


Avis relalil aux tirages à part 


Les Auteurs peuvent faire faire un tirage à part 
leurs communications à leurs frais et aux conton 
suivantes. 

L’Auteur devra en faire la demande expresse et par 
écrit soit en tête de son manuscrit, soit en tête du pre- 
mier placard, soit par une lettre qe qu il adressera 
en même temps que le premier placard 


tirage à part devra porter la mention « Extrait 
du Bulletin de la LH Linnéenne de Normandie » 
suivie Due l'indication du vo 
Les tirages à part seront payés Green à l'Impri- 
meur ent au tarif ci-après 


or 
| 
Fe ter D'EXEMPLAIRES 


NOMBRE DE FEUILLES 25 | 50 25 130 [it 100 300 | 500) 
1 feuille de 16 pages, opus E bro-|. 


k rs ee ss e ad 5 6.2517.15| 11 
2/3 : ; » 4.5015.75/7. [9.75] 18 
CHR » . » » 2,1513.3014.175|7.25 Lr 
1/4 » » 23013. |3.1315.50) 9 
Couverture imprim mée 2,5012.7513,50/5.50) 10 
$ impression 0.4010.70/1. 12 15.50 


Composition et impression d’un faux titre, 2 fr. 50. 
Changement de folios, 0 fr. 40 par feuille de : pages. 
Nouvelle mise en pages pour une feuille de 6 pages, 
3 fr. 25 ; pour une fraction quelconque de D 2 fr. 
Nouretle correction : he 90 l'heure. ‘ 
communication dont Limportaaée _ de 
faire uné diminution sur le tarif ci-dessus. Cette dim 


nution . A HD GR au nombre de Fuities de la 
- commun 


Les auteurs sont priés de s’entendre bre avec 
l'imprimeur de la Société. 


INTERCALATION DE PLANCHES 


É 50 EXEMPL. 
Chaque case rs collée ou avec 
tire 0.60 
- Le onglet ajouté 4. 
Chaque ph en sus di 0.60 


mène e celui du Bulletin 


ou de format, les se en seront donnés à la avano 
à demande de l’Auteu 


M. employé ps les tirages à part sera ae 


. [ tirages de luxe et les changements de papier a 
e sut. 


22 avril les 

1863, à qualité 

elle serait gratiñée. pour Ms 
a à ny oi D: 


FF 


BULLETIN 


DE LA 


SOCIÉTÉ LINNÉENNE 
DE NORMANDIE 
FONDÉE EN 1823 
Et reconuue d'utilité publique par décret du 22 avril 1863 
Lean 
GS* SÉRIE: - 8" VOBUME 
rt ME 


ANNÉE 1915 


LATE Æ 
LAW OÙ F 
fÈ cap 1 


/f 
fT/ ronnée 
\l/ EN 1823 


CAEN 
E. LANIER, IMPRIMEUR 


31, BouLevarp BERTRAND, 31 


1916 


S0PL fes Le 


COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ 


Pour l’année 1915 


Président... MM. LeBaiLLy (D). 
Vice-Président . . . .”: CoRBIÈRE (L.). 
DÉCPÉLOIRES. 5. + à BrGor (A.) 
Vice-Secrétaire. . . .. Houanp (C.). 
Trésorier. 5 Fons à CHEVREL (R.). 
Bibliothécaire . ©... Lorrer (M.). 
Vice-Bibliothécaire. . . MAZETIER (G.). 


Arthiviste.fnnuh lashtobr s1Gaœ0rs (D): 


Sont Membres de la Commission d'impression 
pour l’année 1915 : 


MM. les MEMBRES DU BUREAU: 
MM. Cuemin, Drouer, Gipon (D'), sortant e 
1946 ; 


5 


? 
BRasiz, Ligier, MouriEr (D'), sortant en 
1917 


7 à fn # | à th 


PIE vume't mul 


MEMBRES DÉCÉDÉS PENDANT L'AN 


VauLzecrann (D: ne membre 
dant depuis 189 


se Juauos. (0) Ann «rapans 


nn | 


Liste générale des Membres de la Société 


AU 1° JANVIER 1915 


MEMBRES HONORAIRES 


Date de la nomination, 
MM. Barnois (Ch.), membre de l’Institut, professeur à 
Faculté des Sciences de Lille (Nord). . . . 1892 
Barugr (F.-A.), conservateur au British Museum (Natural 
History), South Kensington, à Londres, ” 4 
Boreux, inspecteur général des ponts et ue. rue 


des Écoles, 49, à Paris (V°) 1875 
CaPELUNI, professeur de géologie à l'Université à 
Bologne (Italie), . 1878 
$  Douvité, membre de lastitat, stdiicot rh pléame 
logie à l'École des Mines, boulevard Saint-Germain, 
à Paris (VIF) . 1883 
GEIKIE (Sir Archibald), correspondant “A Mist ancien 
directeur général. du Service géologi re 
tagne et d'Irlande, Shepherd’s Down, sl, Surrey. 1908 
Guiirouarn, correspondant de Institut, professeur à la 
Faculté de Droit, rue des Cordeliers, 9, à Caen. 1890 
Murs, professeur à l’Université, ets cris, 3, 
ondres, S.W. . . 1908 
Monrz (R.), recteur de l'Université de ve “ … 1909 
10 Nartorsr, professeur à l’Académie de RE (Suède). 1907 
LERT (D.-P.), M ae de l’Institut, directeur 
du Musée de Laval (Mayenne) . 1897 
SAuyAGE (1°), .. du Musée n Histoire nalur. a l 
Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). 1885 
Scort (D. H.), East Oakley House, Outer. ( Fes 
- gleterre : 1914 


[=] 


Eh 
Date de la nomination 
MM. Sozzas, professeur de Géologie à YUniversité d'Oxford 
(Angleterre). » SR 
DE Toni, RER à l'Université É La na (Tac) ‘ y 


Tourain, ancien maire de Caen, Juge honoraire au Tribu- à 
de la Seine . 1808 : 
Varix, ancien . du € Nues | Trésori ier-payeur géné- À 
ral, à Toulou: chat gines 1e) . 1898 : 
Woonwarn (A. conservateur ra “Collections 


(2 


nt 7 ut dou a are: 
South Kensington, à Londres, S.W.. 


MEMBRES RÉSIDANTS 


MM. Auserr-CnanpeRRé, avoué, rue Guillaume-le-Conquérant, 9 190) 
Beccoun (J.), étudiant en médecine, rue Jean-Romain, 29. 1915 
BrGor (À:), doyen de la Faculté des Sciences, Secrélnire, 
- rue de Geôle, 28 à 
Bicor pis étudiant! à je Faculté dd Rciapiste rue 
ôle, Ja AUD, HI 
BouRtENNE (D°), side “Geôte, 16. | 1 
RASIL (L.), professenr-adjoint à la Faculté de Scie, 
: crie ps du-Laboratoire de Bactériologie, rue 
aldot, 17 . 
Buexox (P.), ), éhef de travaux p prafiqdes de potii à la 
Faculté des Sciences, rue Branville 1 
Caizor, pharmacien de l'hôpital, ue de Ouiats We a 
Carois (D° E.), docteur ès sciences, professeur à l'École 
+ de Médecine, Archiviste, rue Écuyére, 15. 
Cuemn(E.), professeur de Sciences murs au ce , 
Malherbe, rue de PEglise-St-Jalien de 
Cuevrez (R.), docteur és sciences _— ali de 
conférences adjoint de zoologie à la Faculté des Sciences, 
professeur à l'École de Médecine, Zrésorier, rue du 
Docteur-Rayer, 5 
Dansou, pharmacien à je des avé Make 5 . 1 
M°*° Dioxor (M.), professeur de Sciences au rs de pee” 
Filles, rue Richard Lenoir, 6 : 


= 


L 2 
ot 


8 


Date de la nomination 


M. Drouer: propriétaire, ruë du Docteur-Rayer, 8. 
ôle, 8: 


Frémont (D°), rue 
GaLLier, vétérinaire, rue Leroy, 2 


« Gion.(D'.F.), docteur ès sciences naturelles, professeur 


suppléant à l’École de Médecine, rue de l’Arquette, 98. 
CR 1 Par à l’École de ssh rue des 
Car Poe 


Haiti SSE, à maps ( A Le “ 


Houaro (C.), professeur-adjoint à la Faculié des us. 
Vice-Secrétaire, rue Jean-Marot, 7 . pe 


 Jouax (L.), libraire, rue Saint-Pierr 


98 
LANIER (E.), imprimeur, houlevard eu 3 - 
Lesatzuy (D' C.), préparateur à la Faculté des SH 
Président, rue Saint-Martin, 6 
Leparr (R.), rue Mélingue, 17 
Lécer (D° P.), professeur à l'École de “Médecine, rue 
du Pont-Saint-Jacques, 7 +. Ve 
Le Mouzec, ingénieur, rue . Géble; 10. 
lier (0.), professeur de ete à la Faculté L 
Sciences, rue Richard-L , 4 
oRTET {M.), conservateur { f ne Œ du Jardin ÿ Plantes, 
née" rue de Geôle, 123 CRETE 
Lucas (abbé), curé d’ us (ad) 
Marie (D°), rue Saint-Loni 
Mare (E.), professeur à l vale primaire saériur, rue 
e 299: 


es 


yeux, 
Mauceais (D°), rve Sadi-Carnôt: 1. 
Mazeriër (G.), agent principal de la Caiséè répare 


nine, rue de Bras 


ras, 9. 
Mounier (D° A), Rasa à l’École ‘&  Médociié) rue 
ean-Romain, 6. 


, 


Oswont (D°), proie à {École de Médecine, rue Jean- 
omain, 40 : a 

Pouerree, opt, Des. de la Répubi tique, 19 

RENéMESNIL (P. DE), Secrétaire général honoraire de la 
Mairie. rue de l’Église-Saint-Julien, 12 . php 


ot 


en 
Li) 


en 
ot 


&8 


() Les 


— 6 — 


MEMBRES CORRESPONDANTS (! 


Dale de la nomination 
MM. “ANTOINE, répétiteur au Lycée d'Amiens (Somme) . 


LÉ (É.), place Saint-Thomas, 44, à Vire (Calvados). 
Bansaro pes Bots, Bellème (Orne ju CAES 
RBÉ (D° C.), rue Cazault, 54, à Alençon (Orne). 
Barraré (M.), préposé en chef de l'octroi, à Flers ve 
Barré, entomologiste, à Sées (Orne) , 
N (D°), à Condé-sur-Noireau (ados 
Mu: vétérinaire, à Dozulé (Calvados). 
Bounr (É.), correspondant de l’Institut, rue à “Gé, 
22, à Montmorency (Seine-et-Oise) 
Bureau (Ed.), ancien pt au iisoite "À quai Éd 
Béthune, 24, à Paris (IV°). 
“CHevalier (Aug.), explorateur, té Saint-Mareël, 
1%, à Paris (V°) à 
CoLzi6nox (D°), bisdiat rs lé icifait de Médecine, 
à Cherbourg (Manche) 


Congière (L.), professeur au cts Vice-Président, me 
1 


Asselin, 70, à Cherbourg (Manche) . 
Créances (J.-B.), principal honoraire de l'Université, rue 
Blanchard, 12, à Fontenay-aux-Roses (Se 
Damécourr, vétérinaire, à Caumont-l’Eventé RASUE 
ANGEARD, chargé de cours à la Faculté des Sciences, 
rue Cuvier, 19, à Paris jee 
DELAUNAY-LaRIVIÈRE, pharmaci 


NZ 


A Mais (Monc pos 


DELAVIGNE (V.), Aro . jé classe, rue mate 


viève, 2, à Vernon (Eur 


Dexizor (G.), professeur au Collège d basis (ue # 


Savoie 

DoLLrus (G.), à ancien frséideut % li Société pad 
de France, rue de Chabrol, 45, à Paris /X:°) 

“DoranLo (D° R.), à Mathieu (Calvados) . 


Membres correspondants dont na nom est précédé d'un 


ceux qui ont demandé à recevoir les Mémoi 


» sont 


2 Pres 
Date de la nomination 
MM. Durosco _. 1 professeur à l'Université de Montpellier 
(Hérault) . 
Duquesxe (A.), ba tac HUE à Saint-Phifibert, 
par Montfort-sur-Risle 


Pl 
= 
@ 
1 
ce 


Durez (A.), professeur an cit RE (Manche) + 1905 
2% Dürer, professeur à la Faculté libre de Médecine, boule- 
Vard Vauban, 21, à Lille (Nord) . > +7 100 
Duror, rue Montebello, 56, à chi (Manche), Je 00 
“Faüvez (P.), docteur ès sciences naturelles, professeur à 
l'Université catholique, Villa Cœcilia, rue du Pi in, 12, à 
Angers (Maiue-et-Loire Ph) nn UT D | 1e 
Focer (R.), avoué, rue du Jeudi, 13, à Alençon (Orne). 1912 
Foxraine, naturaliste, à la Chapelle-Gauthier, par Broglie 
(Eure) ie 1881 
30 =Formeny pe La LONDE a des de La He à Bic- 
ville-sur-Orne (Calvados) . - 1901 
* Fortin (R.), rue du Pré, 24, à hs (Seine-Inférieure) . 1874 
Foucuer, rue de la Véga, 17.et 19, à Paris (XI). . .. 1871 
FRéuy (abbé), professeur de Sciences naturelles à l'Insti- 
lution secondaire libre de Saint-Lô (Manche) .  . . 1913 
GaDEaU pe KenviLte, correspondant du Muséum, rue 
Dupont, 7, à Rouen (Seine-fnférieure) . . 1888 
35 Genpaurr Rob; }, juge au tribunal, à Mayenne {Monine) 1908 
RD (L : ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 
rue d’Antin, 8, à Paris (H° - 1905 
és inter, au MerlotsehtOrdè y" 1909 
Gunor (L.) macien, à Mortrée (Orné).… . 1913 
Héserr, ancien notaire, rue du Jeudi, 24, à Métibon toi) 1902 
40 Howwer (D° J.), à Sées (Orney . 1881 
Houez (P.), ingénieur des Arts et Manufactures, à Conde. 
Sur-Noireau (Calvados 90 
Huë n. rue de Cortneille, 40%, à Levallois-Perret 
(Seine) : 1894 
Huer (D), rue Lo: 21, à Paris VE, . 1, 100 
ô * Hüsxor (T.), botaniste, à Cahan, par Athis (Orne) DE 1864 
5 Jarnix (E.), pharmacien, au Neubourg (Eure) . . . . 1898 


* Lanerars, directeur des Services agricoles, à Alençon (Crne) 1883 


RE 


MM. Lesoucuer, ancien Enee route du Mans, 118, à 
Alençon (Orne) . : FAN Ie 
“Lecrerc (G.), pharmacien de 1“ classe, licencié ês- 
sciences, chef de laboratoire à la Pharmacie centrale de 
France, rue des Nonnains-d'Hyéres, 21, à Paris (LV) 

50 Lecœur, pharmacien, à Vimoutiers Pris 
M** Lecœur, à Vimoutiers (Orne). 


SZ 


LecoiNtE, professeur à l'École normale, à “Évreux (Eure). 
:Luowme (L.), éditeur, rue Corneille, 3, à Paris (VI). 
Leuée (E.), horticulteur-paysagiste, ruelle Taillis, 5, à 
Alençon (Orne TR 
55 LEMERCIER, Pharmacien, si Saint-Martin, à Argentan 
(Orne) 


os re au “Licte, rue à Général. Fa, 
; à Alençon (Orne) 
Le Roy (D° " avenue de Neuil, 136 dk, à Neuilly sur- 
Seine (Seine) - 
: Le SÉNÉCHAL (R.), dbétoit en FER té Mérleralt (Orae) 
“Leraco (abbé À.), aumônier des Petites Sœurs des Pauvres, 
route du Mans, 151 bis, à Alençon (Or 
60 Mamor, Prmities, à Sées (Orne) . : 
"Mure (R.), professeur à la Faculté Fe Sciences Me. 
- Mantes (V.), directeur de l’École primaire supérieure et pro- 
fessionnelle, rue Saint-Lô, 22, à Rouen (Seine-Inférieure) 
Marre (H.), inspecteur d’Académie, Le Puy (Haute-Loire) 


Mazer (P.), propriétaire, château de la Haizerie, par Vaux- 


sur-Aure (Calvados). - 
65 | Micue, agent voyer, à bus (Galvado s) 
Moisy, avocat, boulevard Herbet-Fournet, 57, à Aiahtes 
(Calvados) 
Mourier (D° F), rue dé Mouteit, 95, à | Paris qu. 
Pever (D°), à Vire (Calyados os) 
PERDREAU (D), Le Merlerault (Orne). 
. Rexauzr (C 0e professeur de Sciences ffaiqhes et en 
au Collège de Flers (Orn 
“"Romine (D°), à La Haye-du- Puits (Manche ,. 


70 


Re re receveur-buraliste, à Rouen te ! 
Orne 


Date de la nomination 


1886 


191 


MM. =Tis0x (A), itre d fé 


T 


77 


0 


Date de la nomination 


à la Faculté des Sciences, | l 


rue Marceau, 8, à “Resnes (Ille- et-Vilaine) 1895 
Tosmer (LS licencié &s-stiences, rue des Le 50, 

Bayeux (Calvados s),, 1908 
VazLory (J.), professeur . ts au iycée à de Cas: 

blanca (Maroc) . 1907 


FA ; 
“Vauzuecearn (Achille), Éares nie Frare: 


rue Armand-Gasté, à Condé-sur-Noireau (Calvados) . 1891 
Zuncner (P.), ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées, 
45, Laubeckstrasse, à Berne (Suisse). . . . . . 1893 


a 
œ 


LISTE DES SOCIÉTÉS SAVANTES 
ET ÉTABLISSEMENTS 
AVEC LESQUELS 
SOCIETÉ FAIT DES ÉCHANGES DE lPUBLACATIONS 


ss ED D=——— 


France 

1, Aue. Troyes. — Société académique d’Agricul- 
ture, Sciences et Arts de l'Aube. 

2. Boucues-nu-RHÔône. Marseille, — Musée Colonial, . 
D: Heckel, 5, rue de Noailles. : 

3. CaLvavos. Caen. — Année Médicale de Caen. 

4. id. Caen. — Académie des Sciences, Arts et 
Belles-Lettres. 

5. id. Caen. — Société Vétérinaire. 

6. Côre-n On. Dijon. — Académie des Sciences, 
Belles-Lettres et Arts de Dijon. 

7. id. Semur. — Société des Sciences histo 
riques et naturelles de Semur. 

8. CREUSE. Guéret. — Société des Sciences naturelles 


© 


> 
[MA 


et archéologiques de la Creuse. 

. Deux-Sèvres. Pamproux.— Société Botanique des 
Deux-Sèvres. 

. Eure. £vreux. — Société d'Agriculture, Sciences 
et Arts de l'Eure. À 


. GanD, Nimes. — Société d'étude des Sciences nällr 
relles de Nîmes, 
. $ 
. GARONNE (Haure-). Toulouse. — Académie de 


: Sud rés 
Sciences, Inscriptions et Belles-Lettr 


de Toulouse. 


a 


13. Garonne (HAuTE-). Toutouse, — Société des 
Sciences physiques et naturelles de 
Toulouse, 

1 id Toulouse, — Société française de Bota- 
nique. 

15. Gironde. Bordeaux. — Société Linnéénne de Bor- 
deaux, à 

nn 1. Bordeaux, — Société des Sciences phy- 
siques et naturelles de Bordeaux. 

17. Héraurr. Béziers. — Société d'étude des Sciences 
naturelles de Béziers. 

20 id. Montpellier. — Académie des Sciences et 

: des Lettres de Montpellier. 

19. ILe-ur-Viraine, Rennes. — Société scientifique et 
médicale de l'Ouest. 

20. Isère. Grenoble. — Société de Statistique, des 
Sciences naturelles et des Arts de l'Isère. 

21. Lome-[nrémeune. Vantes, — Société des Sciences 
naturelles de l'Ouest de la France. 

22. Maine-er-Loins. Angers. — Société d'Agriculture, 


A 


Sciences et Arts d'Angers. 


id. Angers. — Société d'Études scientifiques 
d'Angers. 
24. id. Angers. — Société Industrielle d'Angers. 
25, Maxcur, Cherbourg. — Société nationale des 
Sciences naturelles et mathématiques de 
Cherbourg, 
26. Saint-Lô. — Société d'Agriculture, d’Ar- 


chéologie et d'Histoire naturelle du 
département de la Manche. 


27, Manne, Reims, — Société d'étude des Sciences 


naturelles. 


2 AS 


98. Marne. Vitry-le-François. — Société des Sciences 
£ et Arts de Vitry-le François. 
° 29. Meunrae-er-MoseiLé. Nancy. — Société des, 


Sciences de Nancy (Ancienne Société 
des Sciences naturelles de Strasbourg). 


30. Meuse. Verdun. — Société Philomatique de Ver- 

dun. 

3L. Nonp.. Lille. — Société Géologique du Nord. 

32. One. Alençon. _— Société Historique et ‘Archéolo- 

gique de l'Orne, 

39. ane (Haures-). Bagnères-de-Bigorre. — So- 

‘. ciété Ramond. 

' Prnénées- ORIENTALES. Perpignan. — Société Agri- 
cole, Scientifique et Littéraire des 
Pyrénées-Orientales. 

35. Ruône. Lyon. — Société d'Agriculture, Histoire 

naturelle et Arts utiles de Lyon. 

40, 0, Lyon, — Académie des Sciences, Artset 
Belles Lettres de Lyon. 

37. . id, Lyon. — Comité des Annales de l'Uni- 
versité de Lyon (Bibliothèque Univer- 

sitaire, quai Claude Bernard). 

A 10, Lyon. — Société Linnéenne de Lyon. 

ie SAÔNE (Hau: TE). Gray. — Société gr ayloise d'Ému- 

. lation, 1, place Stanislas. 

40. SaôNu- Et-Loine. Macon. — Académie de Mâcon. 

4 Autun. — Société d'Histoire naturelle 

. d'Autun. : 

na SantHe. Le Mans. — Société d'Agriculture, Scien- 
ces et Arts de la Sarthe. 

43. Seine. Paris, — Société Zoologique de Fran 


(28, rue Serpente, vr). 


À 


4h, SEINE. Paris, — Société Botanique de France 
(84, rue de Grenelle). 

45, id. Paris. — Société Géologique de France 
(28, rue Serpente). 

46, id Paris. — École des Mines. 

47, id. Paris. — Société Philomatique de Paris 

(7, rue des Grands-Augustins). 

48, id. Paris. — La Feuille des Jeunes Natura- 
listes (35, rue Pierre-Charron). 

49. id. Paris. — Muséum d'histoire naturelle. 

50. id. Paris. — Ministère de l'Instruction pus 
blique. — Revue des Travaux scienti- 
fiques. 

51. id. Paris. — Ministère de l'Instruction pu- 
blique. — Bulletin des Vo et 
des Archives. 

52. Sene-Inrénieure. Le Havre. — Société Géolo- 
gique de Normandie. 

53. id. Rouen. — Académie des Sciences, Belles- 
Lettres et Arts de Rouen. 

54. id, Rouen. — Société centrale nes" 
‘de la Seine-Inférieure. 

852" .id.. Rouen! -L Société des Amis des Sciences 
naturelles de Rouen. 

36. id.  Æbeuf. — Société d'étude. des Séiences 
naturelles d'Elbeuf. 

à7. Somme. _—. — Société Linnéenne du Nord de 

a France. 

58. Du , Limoges. — Revue scientifique 
du Limousin (dir. M. Le Gendre).  : : 

59 Vos. Saint-Dié. — Société a Vos? 


gienne, 


[er] 
© 


62. 


65 


74 


AE — 


. YoNNE. Auxerre. — Société des Sciences histo- 


riques et naturelles de l'Yonne, 


Algérie 


. Aucsr. Société d'Histoire naturelle de l'Afrique 


du Nord (à la Faculté des Sciences). 


Tunisie 


Tums. Institut de Carthage. 


Alsace-Lorraine 


. Merz. Académie de Metz. 


id. Société d'Histoire naturelle de Metz (25, 
rue de l'Évêché). 


Allemagne 


. Beruin. Berliner entomologische Zeitschrift. 


id, Neues Jahrbuch fur Geologie und Mine- 


ralogie, Johachimsthalerstrasse, 11, Ber- 
lin W. 
id K. Preussische, -Akadewier der NS 
schaften. - 
id. Deutsche Geologische Gesellschaft, Invali- 


denstrasse, 44. 
id. Musée de Zoologie. 


. Brème, Naturwissenschaftlicher Verein zu Bree”: 


for- 


Fraxcronr-sur-Muix, Senckenbergische.Natur de 


schende Gesellschaft, Bleichstrasse; 


Fe 2 
© 


8 & 


Le 


Fnaxcrort-s-Oner. Naturwissenschaftlicher Verein 
fur den Regierungsbezirk Frankfurt a. 
Oder, 


. Frisourc-EN-Brisçau (G. D. de Bade). Naturfor- 


schende Gesellschaft, 


+ Farëpxau (bei BerLix). Justs botanische Jahres- 


berichte, Saarstrasse(D' E. Koehne, Dir.). 


5. GiEssEN. Oberhessische Gesellschaft für Natur-und 


Heïilkunde. 


. Hamsoure. Naturwissenschaftlicher Verein zu 


. IExA. lenaische Zeitschrift für Naturwissenschaft. 
. KœniesBerc. K. physikalisch-ükonomische (Ge- 


sellschaft zu Künigsberg. 
Leipzi6, Zoologische Anzeïger (Dir, D' Carus). 


. Muxicu, K. Bayerische Akademie der Wissen- 


schaften zu München, 
id, Bayerische botanische Gesellschaft. 


. Mussren. Westfälischer Provinzialverein für Wis- 


senschaft und Kunst. 


+ Srurréarr. Verein für vaterlandische Naturkunde 


in Wurtemberg. 


Australie 


+ ApeLaïne, Royal Society of South Australia. 
ss: Sipney, Department of Mines. 


id. Linnean Society of New South Wales. 


Autriche-Hongrie 


+ Baünx, Naturforschender Verein in Brünn. 
- Bupapesr. K. Ungarische geologische Anstalt. 


89. PraAGuE. K. Béhmische Gessellschaft der Wis- 
senschafien. 

90, Viexxe. K. K. Akademie der. Wissenschaften. 

94. id. K. K. Naturhistorisches Hofmuseum. 

6 K. K. Geologische Reïchsanstalt. 

09. 14 PAÈTIE Zoologisch-botanische Gesellschaft 

in Wien, Wollzeile, 12. 


Belgique 


94. Bruxecces. Académie R. des Sciences, des Lettres 
et des Beaux-Arts de Belgique. 
95. id: Société R. de Botanique de Belgique: 
96. id. Société R. Malacologique de Belgique: 
97., id. Société Entomologique de Belgique. 
-98. id. : Société belge de Microscopie. 
99. id. Société belge de Géologie, Hydrologie Le 
Paléontologie (Bibliothèque. — Au Pa- 
sen >: laïis du Cinquantenaire).. 
100. Lièce. Société Géologique de Belgique. 
101. : id. Société R, des Sciences de Liège... 
Brésil 
102. Para. Muséum d'Histoire naturelle, Caixa 40 
Correio 399. 
103. Rio-og-Janmino, La: Escola de Minas, de, Our 
Preto. Museum nacional do Rio-de- 


_ . 


- Canada 


104. Harrrax! Nova Scotian Institute of Sciences. 


105. 


1 


or — 
Chili 


SanriAGo, Société Scientifique du Chili (Casilla 
.42 D i h 


| Espagne 


. Mani, Sociedad española de Historia natural. 


id. Real Academia de Ciencias exactas fici- 
e cas y naturales. 


. Etats-Unis 


. Burrao. Society of natural Sciences, 
+ Bosrox (Mass.). Society of natural Histéry. 


id. ‘ American Academy of Arts and Sciences. 
__ (Mass. }).. Museum of pr rl 
oology at Harward collège. 


+ CHapeL- “œ (North Carolina). Elisha: Mitchel 


scientific Society. 


- New-Havex. a. Academy of Arts and 


ces. 


S 
+ New-Yoik, The New-York. Academy of Sciences. 
- Paicanetpme. The Academy of natural Sciences 


of Philadelphia. 
id. The Wagner Free Institute of Sciences. 


+ Rocuesren. Rochester Academy of Sciences. 
+ St-Lours ou Missourr, The Academy of Sciences 


of St-Louis. 
id, Missouri botanical Garden. 


+ SAN-Fraxcisco, California Academy of Sciences. 
+ ToPEka (Kansas). Kansas Academy of Sciences, 


2 


nt 


22. WasmxGrox, Smithsonian Institution. 


id. United States Geological Survey. 

id. National Museum of Natural historx. 

id, Departement of Agriculture. 
Hollande 


AMSTERDAM, Académié des Sciences d'Amsterdam 

(Koninkligde Akademie van Weten- 
schappen). 

id. Nederlandsche entomologisen® Vereeni- 


Ing. 
. HARLEN. es. Botanische Vereeniging 


(D: A. H. B'aauw). 


Iles-Britanniques 


. Caroirr, Naturalist's Society. 

- Dusuix. Royal geological Society of Ireland. 

. Enmmsouné, Royal physical Society of Edinburgh. 
- GLascow. Geological Society of Glascow. 

. Livenpooc. Biological Society. 

. Lonpnes. Linnean Society of London (Burlington 


House, Piccadilly, London W). 
id. Geological Society of London (Burling- 
.,+ ton House, Piccadilly, London W), 
id. Zoological Society of London (Libraria® 
of), 3 Hanover Square, London W. 
id. Royal Society, Burlington House, Lon- 
on 


d, À pie s Association, St-Martin ‘spobli 


Library, St-Martin's Lane, London W.C: 


- Mawcnesrer. The Manchester litterary and philo- . 


sophical Society. | ; 
id, Manchester Geological Society. : : de 


Indes Anglaises 


. Caccurra. Geological Survey of India. 
+ id. Asiatic Society of Bengal. 


Italie 


. BoLocxe. R, Academia delle Scienze dell’ Istituto 


di Bologna. 


+ Frorexce, Sociéta Entomologica Italiana. 


id, Societa Botanica Italiana. 
id,  Bibliotheca nazionale centrale di Firenze 
(Bolletino delle publicazioni italiani). 


- GËNes, Museo civico. di Storia naturale di Ge- 


nova, 


id.  Malpighia (0. Penzig, à l'Université). 


+ Monexa, Nuova Notarisia (de Toni, au Jardin 


botanique de l'Université). 


. Rome, R, Instituto botanico di Roma. 


id.  Societa romana per gli Studi Zoologici. 
id, -R. Comitato Geologico d'Italia. 
id... Reale Academie dei Lincei. 


Japon . 


. Tokio ‘Université. 


. Luxembou rg 


: nine. Institut Grand-Ducal de Luxem- 


j bour rg. 
id. Société de pr pi du eau. Duché de. 
Luxembourg. 


MD = 
Mexique 
157. Mexico. Sociedad cientifica Antonio Alzate. 
158. id. Observatorio meteorologico central 
499: 1. Instituto geologico. 
‘ Norwège 


160. CriisriAniA. Université. 


Portugal ë 


461. Coïmgre. Sociedada Broteriana. 
162. Lissowxe. Commisäo dos trabalhos ; geo 
de Portugal. 
163. re: Annaes de Sciencias paturaes (Dir. Aug. 
: Nobre). 
| Russie : 
164. Herswcrons. Société des Sciences de Finlande 
(Finska Vetenskaps Societeten). 
165. id.  Societas pro Fauna et Flora Fan 
166. Kizw. Société des Naturalistes de Kiew, 
167. Moscou. Société Ppétien des gr 


. de 
Moscou. : 
168. Onessa. Société des Nataraetés de la Nouvel: 
ussie. 
169. Saixr-Pérensnounc. Académie impériale ais 
Scrences. 


170. id. Comité géologique. 


Dh 


Suède 


1. Luxr. Universitas Lundensis. 


id.  Botaniska Notiser (D' Nordstedt). 


. STOCKHOLM, Kæœngliga Svenska Akademien. 
+: id:: Æntomologiska Füreningen (94, Drott- : 


. Ursar. Societas Scientiarum Upsalensis (K. 


Wetenskaps Societet). 
id. . . Université. 


Suisse : 


. Benxe. Schweiz, Naturforschende Gesellschaft. 


id. Société entomologique Suisse. 


- CHaMBÉzY (près de Genève). Herbier Boissier 


(M. Autran, conservateur). 
Gexève. Société de Physique et d’ Histoire natu- 


relle, 
id. Jardin os 
- Lausaxne Société vaud Sci turell 


- Neurcnarer. Société des Sciences naturelles de 


Neufchâtel. 


Uruguay 


+ Moxrévinéo, Museo nacional (Dir. Arechavaleta). 


LISTE CHRONOLOGIQUE DES VILLES 


‘OU SE SONT TENUES LES 


SÉANCES PUBLIQUES ANNUELLES 


DE LA 


SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE 


depuis l’origine du Bulletin (1856-1914) 


1856 Harcourt (Calvados). 
1857, Beaimont:le-Roger 


(Eure). 
1858 Vimont (Calvados). 
1859 Argentan (Orne). 
1861 Littry (Calvados). 
1862 Arromanche: (Calva- 
dos 


É 
1863 Trouville-sur-Mer 
(Calvados). 
1864 May-sur-Orne (Calva- 
dos). 
1865 Falaise (Calvados). 
1866 Vire (Calvados). 
1867 Bagnoles-de-l'Orne 


(Orne). 
1869 Alençon (Orne). 


1870: Valognes (Manche). 
1871 Honfleur (Calvados). 
1872 Chambois (Orne). 
1873 Condé-sur-Noireau 
(Calvados). 
1874 Cherbourg (Manche). 
1875. Bernay (Eure). 
1877 Lisieux (Calvados). 


1878 Alençon (Orne). 


1879 Bayeux (Calvados). 
1880 Coutances (Manche). 
1881 Laigle (Orne). 
1882 Isigny (Calvados). 
1883 Caen (Calvados). 
1884 Cherbourg (Manche). 
1885 Vimoutiers (Orne). 
1886 Falaise (Calvados). 


FA 


1887 St-Sauveur-le-Vicomte 
(Manche). 


1888 Bellême (Orne). 


1890 Le Havre (Seine-Infé- 
rieure 


1891 aille (Manche). 
189 Bagnoles-de l'Orne 


Orne). 
1893 Condé-sur-Noireau 
(Orne). . 


1894 Caen (Calvados), 

1895 Valogues (Manche). 
18% Louviers (Eure). 

1897 Domfront (Orne). 
1898 Cherbourg (Manche). 


1899 Lisieux (Calvados). 
1902 Alençon (Orne). 
1903 Caen (Calvados). 
1904 Mortain (Manche:. 
1905 Argentan (Orne). 
1906 Vire (Calvados). 
1907 Mamers (Orne). 
1909 Laigle (Orne). 
1910 Coutances (Manche). 
1911 Pont-Audemer(Eure). 
1912 Flers (Orne) 
1913 Caen (Calvados). 
1914 La Haye-du-Puits 
(Manche). 


PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES 


—— "= ———— 


TRAVAUX ORIGINAUX 


SÉANCE DU 11 JANVIER 1915 
Présidence de M. le D° Lesazy, vice-président 


La séance est ouverte à 20 heures et demie et levée à 
22 heures et quart. 

Assistent à la séance : MM. Bicor, CHEvreL, DROUET, 
Houar», D' Leparzzx, Licnier, MAzETIER. 

Le procès-verbal de la séance du 7 décembre 1914 est 
lu et adopté sans observations. 

Les périodiques, en nombre très restreint, reçus depuis 
la dernière séance, sont déposés sur le Bureau. 


Nécrologie. — Le Président annonce la mort de notre 
confrère, M. Jorer, membre de l'Institut, membre de 
la Société Linnéenne depuis 1904, décédé à Paris, le 
28 décembre 1914, dans sa quatre-vingt cinquième 
année, et inhumé à Formigny (Calvados) le 31 du même 

ois 


Professeur honoraire à la Faculté des lettres d'Aix, 
membre de l'Académie des Inscriptions et Belles 
Lettres, Jorer publia de nombreuses études très docu- 
mentées sur la linguistique ; on lui doit, entre autres, un 
(Essai sur le patois normand du Bessin » et un travail 
Sur « Les caractères et l'extension du patois normand ». 
IL s'était également occupé de Botanique ; on conserve 
à la Galerie botanique de Caen un herbier de plantes 
Rormandes qu'il avait constitué dans sa jeunesse. Sa 
(Flore populaire de Normandie », parue en 1887, a été 
Suivie de plusieurs publications, très riches en docu- 
Menis, relatives aux genres Rosa, Lappa, etc. 

- Jusqu'à ses derniers moments, et malgré son grand 


où — 


âge, la lucidité d'esprit de notre confrère fut complète; 
la mort vint le surprendre au milieu d'un intéressant 
travail. Les dernières années de sa vie furent malheu- 
reusement attristées par une cécité qui ne parvint 
pas à ralentir son activité laborieuse et que sut adougir 
l'aide dévouée qu'il trouva en Madame Joret. 

Correspondance. — Le Socrétaire signale parmi les 
pièces de la Correspondance : 

1° Une lettre de M: le D° Gipox qui s'excuse de ne 
pouvoir assister à la séanc 

2° Une lettre de PAadéiihs des Lincei de Rome, 
faisant connaître qu’en raison de la situation troublée 
de l’Europe, elle ne continuera à envoyer ses publica- 
tions aux Sociétés avec lesquelles elle est en correspon- 
dance, que sur la demande de ces dernières et aux 
risques et périls de ces Sociétés ; la Linnéenne deman 
dera que les envois soient suspendus jusqu'à la fin des 
hostilités. 

3% Un avis de M. le Ministre de l'Instruction publique 
faisant connaître qu’il a rapporté son arrêté du 27 juil- 
let 1914, relatif au 53 Congrès des Sociétés Savanites 
qui devait s'ouvrir à Marseille le 6 avril 1915. Par suite 
des circonstances actuelles, le Congrès est reporlé à 
une autre année. 

Démission. — M. Crozezs, d'Oullins (Drôme), adresse 
sa démission, qui est acceptée par la Société. 

. Publications de la Société. — Le Secrétaire présenté 
aux membres de la Société le 7: volume de Ja 6° sériè 
du Bulletin, relatif à l'année 1914, qui vient de paraître: 
Il demande à la Société d'adresser au Vice-Sécrétaire” 
M. .Houar», toutes ses félicitations pour la diligence 
apportée à ne publication. M: Houard propos 
qu'une parti reportée à l'impri* 
Meur, M. ss qui malgré la réduction de son per 


sonnel a apporté beaucoup de bonne volonté et-d’acti- 
vité pour terminer l'impression en temps utile. 

La Société décide que le Bulletin sera adressé aux 
membres. Une circulaire fera connaitre aux Sociétés 
correspondantes que l'envoi des exemplaires qui leur 
sont destinés sera différé jusqu’à la fin de la guerre, à 
moins qu'elles ne manifestent le désir de les recevoir 
-dès maintenant à leurs frais et à leurs risques et périls. 

Budget. — Le Trésorier présente .son compte de 
gestion pour l’année 1914 et la situation financière de 
la Société au 4° janvier 1915. i 

Une commission composée de MM. Drouet et Maze- 
tier examine les comptes du Trésorier, qui sont 
reconnus exacts. Des remercienients sont adressés à 
M. Cuevrez pour son excellente gestion et son dévoue- 
ment. 

Radiations. — À Ja suite d'explications données par 
le Trésorier, M. Romaix et le CarweGeiE Museum de 
Pittsburgh, qui n'ont pas versé le montant de leurs 
Cotisations, sont rayés de la liste des membres de la 
Société. 


Bibliothèque. — La Société décide que la somme des 
deux cents francs, affectée annuellement à la reliure des 
volumes de la Bibliothèque de la Linnéenne, ne sera pas 
utilisée en 1915. 

Élections. — ]] est procédé à l'élection des membres 
du Bureau et d'une partie des membres de la Commis- 
Sion d'impression. 


Sont successivement élus : 


Président... .:…..MM.D' Lepauzir. 
Vice-Président . 4 CoRBIÈRE. 
Secrétaire... . . din IGOT. 


Vice-Secrétaire . . . . . Hovanp. 


— 10 — 


FROSOMEREET SIREN EEE CHEVREL. 
Bibhôthécaire 2 p ere LorTEr. 
Vice-Bibliothécaire . . . MAZETIER. 
ATOS ET: GNT D: Carors. 


9 
Membres de la Commission d'impression, pour deux. 
ans : MM. Brasuz, Licnier, D' MourTiER. 


Allocution présidentielle. — En prenant le fauteuil de 
la présidence, M. le D:° LEepairzy prononce l'allocution 
suivante: 3 


« Mes chers Collègues, 
« En succédant à M. Husnot, et en attendant le 
« retour à la présidence de M. Corbière, je ne puis que 
« regretter bien vivement l'éloignement et l'absence de 
« nos deux Confrères beaucoup plus qualifiés que me! 
« pour occuper ce poste d'honneur. Je vous prié R 
« d’agréer mes vifs remerciements et de croire que | 
« je m’efforcerai de ne pas paraître trop indigne de ces 
« deux naturalistes dont je suis fier de me trouver 
€ ainsi rapproché. ; 
« Toutes nos pensées, au début de cette année Li 
« gique se portent vers ceux de nos collègues éloignés 
« de nous par les nécessités de la défense nationale, ét 
« je leur adresse tous mes vœux et mon espoir de les 
« voir bientôt regagner leurs foyers après avoir acc0mM- 
« pli glorieusement la mission salutaire confiée à leur 
-( courage, 
€ Nous nous inclinons respectueusement deva 
« victimes de la guerre, et nous prions deurs Pà 
« et leurs amis de recevoir l'hommage de notre 
« loureuse sympathie en même temps que notre admi- 
€ ration pour ces héros. à 
€ IL vient tout naturellement à l'esprit de se reporter 
{ en arrière et de voir, dans des circonstances compè- 


nt les 
renis 


= ON — 


« rables quel élan d'indignation a animé notre Société, 
Q il y a 44 ans. Avant de reprendre nos travaux, à l’ac- 
« complissement desquels ceux qui n’en seront pas 
« empêchés feront œuvre patriotique en apportant tous 
leurs efforts, permettez-moi de vous ri éd e la 
séance du 13 mars 1874. 

€ On y jugea l'attitude inqualifiable des troupes alle- 
€ mandes dont les procédés pourtant étaient doux en 
{ comparaison des forfaits dont nous sommes témoins. 


R A 


& Voici les deux ordres du jour qui, après une dis- 


€ cussion, ralliérent, au scrutin secret, un nombre égal 
« ix 


€ Ordre du jour de MM. de Formigny de la Londe et 

« D ; 
us proposons à la Compagnie de rompre 
« les as scientifiques, soit avec les Sociétés 
« de la Confédération du Nord, du duché de Bade, 


raison de haute convenance, seront en dehors de 
« de cette exclusion. » 


{ Ordre du jour de MM. Fauvel. Bourienne et Postel : 


« La Société Linnéenne, attendu que la science 
eSten dehors et au-dessus des dissensions politiques 
et des'guerres de peuple à peuple, tout en protestant 
Contre les exactions des armées allemandes et les 
altaques dirigées contre les établissements scienti. 
fiques français, passe à l’ordre du jour. » 


AR À À & 


COMMUNICATION 


» 


A. BIGOT. -—- Du Niagara au Pacifique. 


Le deuxième Congrès Géologique International 
s’est réuni au Canada pendant les mois de juillet, 
août et septembre 1913. 

La session proprement dite s’esttenue à Toronto, 
capitale de la Province d'Ontario, située sur la aie 
sud du lac Ontario. 

Toronto estune belle ville de 470.000 habitants, 
qui s’est développée avec une très grande rapidité, 
comme toutes les villes du Canada’ d'ailleurs, 
puisqu'elle ne comptait que 206.040 habitants en 
1909 

Le Congrès siégeait à l'Université, située, 4e 
un beau parc, qui contient encore'le Parlemen 
de la Province d'Ontario et auquel conduit J'AvE- 
nue de l'Université. : 

L'Université est construite sur le plan des se 
versités américaines : les divers services occupent 
des bâtiments épars dans le parc et entourés pe 
les collèges et les pensions universitaires: Li 
dant la session, la plupart de nos compatrioles 
logés à Annesley Hall, pension des étudiantes 

 Wesleyennes, ont pu apprécier le calme; Je Sp 
fort et le bon goût de cette aimable maison ss 
famille . 


Le centre du Congrès était le bâtiment princi- 
pal, construit en 1852, qui, avec son revêtement de 
vigne-vierge, fait songer à un collège d'Oxford, 
prématurément vieilli. Il abrite la Faculté des 
Lettres, où un de nos compatriotes, M. le baron de 
Champ, fait aimer notre langue, notre littérature, 
notre art, tout ce qui fait la gloire de notre France, 
pour maintenir l'influence de notre langue et 
de notre race dans cette province d'Onlario où les 

Canadiens français sont aux prises plus que par- 
tout ailleurs avec l'influence des Canadiens an- 
glais. 

Le Congrès eut un grand succès que méritait le 
soin avec lequel il avait été préparé. Il comptait 
plus de 900 membres inscrits, appartenant à 45 
pays, dont plus de 600 ont pris part aux travaux 
de la session de Toronto. 

Ces travaux ont duré toute une semaine, inter- 
Tompus par des réceptions de la plus grande 
cordialité, et par les excursions au cours de la 
session. 

On trouvera ailleurs un exposé des principaux 
travaux de cette sessiôn (4). Je citerai seulement la 
discussion à laquelle a donné lieu l'enquête sur 
les ressources mondiales en combustibles miné- 
Taux, suite naturelle de l'enquête sur les ressources 
mondiales en minerai de fer qui avait été l'œuvre 
du Congrès de Stockholm. 


(1) À Bicor, — La Session du XII Congrès géologique inter- 
nalional au Canada (Revue gézérale des Sciences pures et 
Appliquées, 15 mai 1914). 


ss 


Frois,.volumes de près de ‘1.400 pages et un. 


atlas de’68, planches contiennent les résultats 
_deïcette élude, qui. a: été faite pour chaque pays 


par les, gtologues et les ingénieurs les, plus qua | 
-lifiés.. IL'em résulte que les. réserves, certaines 
-en: combustibles minéraux. du globe: dépassent 


1.000 milliards. de lonnes,: dans: lesquelles la 
: France compte pour un peu plus. de 8. milan 
de-tonnes.. 

-… Les excursions du PEN ont donné lo 
d'étudier, de: très: près, la: géologie de. cetle vaste 
région du Canada. 

La surface du Canada. est presque a à 
celle de l'Europe : lle égale 18 fois. la super- 
: ficie de la France. De la côte de: l'Atlantique 
à celle du Pacifique, la largeur est de 5 631. kilo- 
mètres, celle de la plus grande largeur de l'Eu- 


rope. La distance de Québec à. Vancouver &l 


-celle.de. Gibraltar à Saint-Pétersbourg ; les Lrains 
; interçontinentaux du C.P. R:, partis de: Québec 
le lundi à 1 heure 30, arrivent à Vançcouxer 
le samedi à midi 45, ayant franchi en cinq 
. Jours les 5.756 kilomètres qui séparent les AE 
localités. 

Les diverses EME de cet immense territoire 
sont inégalement connues. Les Français, { comme 
..0n doit s'y attendre. ont pris une grande part 
aux reconnaissances géographiques. jusqu'au 
xvnr siècle. C'est un Français qui le premier 
aperçut les Rocheuses. Jusqu'à leur pied, des 
rivières, des lacs portent des noms français 
maladroitement et souvent ridiculement traduits 


en anglais (1). Ce qu'on connaît le mieux, c'est la 
partie méridionale du bas Canada, et les bandes 
des plaines de l'Ouest et de la Cordillère qui bor- 
dentles lignes du chemin deferj usqu'au Pacifique. 
Tout ce qui est au Nord, à l'exception des régions 
aurifères du Yukon, est à peine exploré, et le lerri- 
loire est surtout parcouru par les chasseurs de 
fourrures qui approvisionnent soit la Compagnie 
de la baie d'Hudson, soit la maison Révillon. 
Malgré les difficultés que ces conditions im- 
posent à l'exploration géologique du Canada, la 
géologie de ce pays est assez bien connue dans 
ses grandes lignes, qui sont d’ailleurs très simples. 
Aulour de la grande échancrure que la baie 
d'Hudson fait dans le Nord du Continent Améri- 
Cain, s'étend une vaste région qui occupe la moi- 
lié de la surface du Canada. Ce plateau Lauren- 
lien est formé par des roches graniliques et des 
schistes cristallins, qui, après avoir fait partie de 
la chaine huronienne, c’est-à-dire de la plus 
ancienne chaîne de montagnes du globe, ont été 
réduits à l'élat de pénéplaine. Depuis l’époque 
cambrienne, celte région est demeurée remar- 
Œuablement stable, c'est à-dire qu'elle n’a pas été 
plissée ; les formations qui la recouvrent, depuis 
les couches cambriennes jusqu'aux couches ter- 
liaires sont ondulées et faillées, parce qu'elles 


() Un Normand reconnaitrait difficilement dans Téle 
Jaune Caëhe la Cäche de la Tète Jaune, nom donné par un 
© OS compatriotes à un sentier, une cazhe où il a ren- 
Contré un Indien à la face jaune. 


SRE À ER 


ont suivi les déformations et le gauchissement 
de leur soubassement, mais elles gardent l'allure, 
horizontale dans l'ensemble, qui caractérise les 
pays d'architecture tabulaire. 

Au Sud-Est, vers le Saint-Laurent, ce plateau 
est limité par une grande faille. Contre lui vient 
s'accoler une région formée de terrains plissés: 
elle forme la continuation de la chaîne des Appar 
laches, qui borde l'Est des États-Unis : elle s'étend 
dans la partie Sud-Est de la province de Québec. 
dans les provinces Maritimes et jusqu'à Terre- 
Neuve. Les terrains inférieurs, du Cambrien au 
Dévonien moyen, y sont fortement plissés. Les 
grès rouges du Dévonien supéricur, le Houiller 
et le Permien n’ont été affectés que par des mou- 
véments peu importants et sont demeurés SOu- 
vent horizontaux. Les plis de cette chaîne dispa- 
raissent avec la côte orientale de Terre-Neuve, 
mais ils doivent se continuer sous l'Océan, $@ 
mouler contre la bordure de l'ancien Continent 
Nord-Allantique, dont le plateau Laurentien n'est 
qu'un fragment, et rejoindre les plis de la chaîne 
calédonienne d'Europe dans l'Écosse et la Scan 
dinavie. 

La portion canadienne de cette région appala- 
chienne contient d'immenses gisements e 
houille, qui continuent ceux de la Pensylvanie: 
la mer recouvre une partie de l’un d'eux, près de 
Sydney: plusieurs kilomètres de galeries d'ex 
ploilalion s'enfoncent déjà au-dessous de la mer: 

Au Sud-Ouest, la surface du plateau Laurentien 
s'enfonce sous des formations jurassiques, créta- 


— 31 - 


cées et tertiaires, qui ont conservé une remar- 
quable régularité, et qui s'étendent au travers des 
États-Unis jusqu'au Golfe du Mexique. Ces for- 
malions supportent au Canada ce qu'on appelle 
les grandes Plaines de l'Ouest. Elles sont sépa- 
rées du Pacifique par une haute chaîne monta- 
gneuse, d'une largeur moyenne de 900 kilm: : 
celle Cordillère Pacifique est formée par une très 
épaisse série de couches s’échelonnant entre 
l'Archéen et le Tertiaire, et qui sont générale- 
ment très plissées. 

Toute la surface du Canada a été modelée par 
l'action de l'immense calolte de glace qui, à 
l'époque quaternaire, a recouvert tout le Nord du 
Continent Américain, poussant ses moraines 
frontales jusqu'au delà du 40"° parallèle, c'est- 
à-dire à la latitude du milieu de l'Espagne, du Sud 
de l'Italie, du Nord de la Grèce, : 

Ces diverses régions renferment des richesses 
naturelles considérables ; la houille se rencontre 
non seulement dans le terrain houiller, mais dans 
le Jurassique et surtout dans les couches à la 
imite du Crétacé et du Tertiaire. L'or et l'argent, 
le cuivre et le nickel se trouvent en placers et en 
ions d'une Puissance considérable, si bien que, 
Pour une population qui n'est que de 7 millions 
d'habitants, la valeur de la produetion minière 
Set élevée en 1912 à 665.2#1.480 fr, soit 99 francs 
Par tête. 

‘On ConÇoit combien devait être attrayante la 
Perspective de pouvoir étudier, dans des excur- 
‘ons heureusement choisies et sous la direction 


des géologucs les plus qualifiés, toutes les intéres- 
santes queslions qui se rallachent à à la géologie 
du Canada. 

Parmi ces excursions, les uncs s'adressaient aux 
géologues proprement dits; d’autres devaient 
intéresser plus particulièrement les ingénieurs 
ct lcs minéralogisies, mais en fait les cxeursions 
un peu longucs comprenaient des parties ” 
correspondaient les unes à des questions de geo 
logie pure, les autres à des questions de géologie 
appliquée. Les excursions étaient expliquées par 
des livrets guides, dont l'ensemble constitue un 
gros recucil de 1.900 pages, véritable descriplion 
géologique du Canada. 

Suivant l'usage, de courtes excursions ont eu 
lieu pendant la session, mais les longues exCcur- 
sions ont cu lieu avant ct après le Congrès. 

Les principales ont été, avant le Congrès, Fex- 
cursion À 4, dile des environs de Québec ct des 
Provinces Maritimes, qui a permis d'étudier la 
chaîne Appalachienne et le bord du plateau 
Laurenticn. x 

Après la session, deux longues excursions diles 
inlercontinentales C 4 et C 2 ont conduit de 
Toronto dans l'ile de Vancouver: il s'est greffé 
sur elles deux excursions dont l'une est remontée 
jusqu'à Dawson City. 

Grâce à ces excursions, un cokireésiite dispo- 
sant de son temps pouvait, entre le 13 juillet ét 
le 22 septembre, étudier toutes les grandes ques” 
lions de la géologie du Canada. _ 

Retenu en France i jusqu'au 26 juillet, je n'ai PU 


— 39 — 


qu'à cette date m'embarquer sur le « Sicilian »:- 
paquebot à marche lente, qui fat encore retardées 
pur des brames dans les parages de Terre Neuvé: 
La remontée du majestueux Saint-Laurent stest 
faile par un temps magnifique, entre la côte 
rocheuse et sauvage des Laurentides ct les forina- 
tions redressées et plissées du bord de la chaîne 
Appalachienne, avec leurs bordures de basses 
terres 
Arrivés à Québec avec deux jours de retard, 
nous eûmes à peine le temps d'apercevoir le site 
imposant de la ville de Québec. Il fallut nous. 
enfermer dans le salon du bord, en attendant la 
visile des agents d'immigration. Quand il eut été 
bien constaté que nous n'étions ni infirmes, ni 
aliénés, ni de mauvaises mœurs, ni condamnés 
de droit commun, ni atteints de maladies conta: | 
gieuses, ni indigents, c’est à-dire que nous élions : 
possesseurs de 425 fr. (parce que c'était l'été: en 

iver on exige 250 fr.), bref, quand il futcertain : 
Juenous n’étions pasun de ces indésirables qu'une 
aventure récente a rendus populaires, nous fûmes 
aulorisés à descendre à lerre,. mais il ne nous 
léslait guère que le temps nécessaire pour prendre 
lelrain qui devait nous amener à Toronto pour 
l'ouverture du Congrès. À peine eûmes nous le 
lemps/dé: congtater: sur la Dufferin  Ferrace él 
devant le Château Frontenac l'animation exlraor- 

Maire de Québec, forteresse de l'influence fran- 
Çaïise an Canada, et qui pour un Normand devait 
Wir un intérêt tout particulier. 

Les deux excursions intércontinentales qui ont 


ie ie — 


suivi le Congrès quitlèrent Toronto le soir du {4 
août. L'excursion C 1 dont je faisais partie com- 
prenait 120 participants ; l’autre, C 2, comprenait 
80 membres, qui retrouvèrent les premicrs à 
Vancouver. 

On conçoit quelles difficultés devaient rencon- 
trer les organisateurs de cesexcursions, pour loger 
et nourrir pendant 23 jours une caravane de 120 
personnes, dans des régions où les villes sont 
rares et très éloignées. Ce difficile problème a pu 
être réalisé grâce au concours prêté par les Com- 
pagnies de Chemins de fer et en particulier par la 
puissante Compagnie qu'est le Canadian Pacific 
Railway, le C. P. R., comme on le désigne géné- 
ralement. C'est un train spécial de cette Compa- 
gnie qui à été notre village roulant pendant les 
21 jours que nous avons séjourné sur le continent 
au cours de l'excursion, village composé de fl 
voitures, magasin d'approvisionnements, Wagons 
reslaurants, fourgon à bagages, fourgon labora- 
loire, où nous préparions et meltions en caisse 
nos échantillons au retour des courses, enfin 
Wagons couchelles, où nous avons dormi pen- 
dant 21 nuits. 

De Vancouver nous avons été conduits à Victo- 
ria par un des « Empress » de la flotte du C. P. R: 
car celle Compagnie possède une flotte de S0 pa 
quebots, qui font un service régulier entre l'Eu- 
rope et l'Amérique, comme entre l'Amérique el 
l'Asie, si bien qu'on peut se rendre de Liverpo0 
où d'Anvers à Hong-Kong sans prendre d'autres 
navires ou d’autres trains que ceux du C. P. R. 


Sur les Lacs il fallait réunir une flottille de 
balezux à pétrole heureusement assez répandus, 
soit qu'ils remplacent l'automobile pour les 
riches négociants de Winnipeg, dont les milliers 
d'ilots du Lac des Bois abritent les villégiatures 
d'été, soit que ces bateaux soient utilisés pour 
remorquer les trains de bois qui, comme en 
Suède, descendent lentement les cours d’eau et 
les lacs du Plateau Laurentien. 

L'excursion utilisait d’ailleurs tous les modes 
de locomotion, voitures d’excursion dans les ré- 
gions des Rocheuses, déjà aménagées pour le 
tourisme, grâce encore au CP. R. qui a construit 
dans les plus beaux sites des hôtels d’un goût et 
d'un confortable parfaits, voitures primitives 
des fermiers, cheval pour deux excursions, et en- 
fin la plupart du temps marche à pied ; celle-ci 
élait particulièrement fatigante quand il fallait 
Pendant de nombreux kilomètres emprunter le 
«tract » c'est-à-dire la voie ferrée, aux heures les 
plus chaudes de la journée, talonnés sur les étroits 
et longs ponts de bois par l’appréhension d'être 


rejoints par un train avant d'avoir atteint l’extré- 
milé. 


Q 


Cursion C 4, dont il me faut maintenant parler. 
Pour la facilité de l'exposition, je ne m'attacherai 
Pas à suivre l'ordre dans lequel nous avons abordé 
les faits étudiés et je rétablirai un ordre naturel 
ue les nécessités du trajet ont parfois brisé. 

ne nuit de chemin de fer nous amenait de 


Toronto au milieu d'un paysage de plateau Lau- 


= fi = 


réntien. Ce vaste plateau a un aspect typique. 
C'est une contrée rocheuse, couverte de lacs, qui 
a tous les caractères d’une pénéplaine. Vue dans 
l'ensemble cette région cstremarquablement plate, 
dépourvue de sommets, mais quand on l'examine 
dans le détail, sa surface paraît extrêmement irré- 
gulière et bossuée. Les lacs y abondent ; les uns 
sont immenses comme le lac de l'Ours, le lac de 
l'Esclave, et surtout le lac de Winnipeg qui couvre 
22.000 kilm. carrés. certains ont des contours ex- 
trèmement découpés, comme le lac des Bois, long 
de 90 kil. et dans lequel on compte 15.000 îles où 
ilots ; d’autres forment des chapelets, et sont reliés 
par des rivières au cours lent ou encombré de 
rapides. À voir comment est constitué le réseau 
hydrographique, on comprend qu'il ait été pour 
les habitants la voie naturelle et facile des dépla- 
cements et on s'explique les pratiques du portage 
et l'usage des canoës canadiens. 

Cette topographie est une topographie glaciaire 
caractéristique. Mais ces lacs ne sont pour la plu- 
part que des restes de lacs beaucoup plus étendus, 
formés en arrière du bord de la grande calotte 
glaciaire qui recouvrait le plateau, à mesure 
qu’elle abandonnait derrière elle une surface 
qu'elle avait creusée de cavités irrégulières Sans 
écoulement, et qu’elle empêchait le déversement 
de ces caux vers le Nord. Les dépôts de l'un de ces 
grands lacs glaciaires, le lac Agassiz couvrent unê 
surface de 500.000 milles carrés. 

Les grands lacs du Nord-Est des États-Unis M€ 
sont que les restes d’autres lacs beaucoup plus 


étendus dont les patientes recherches des géolo- 
gues américains ont reconstitué l'histoire. Le lac 
Düluth et le lac Lundy s'écoulaient dans le Mis- 
sissipi: le lac Chicago alimentait le fleuve Illinois, 
affluent du Mississipi : le lac Dana s’écoulait par le 
fleuve Syracuse dans la vallée de l'Hudson vers 
New-York et le lac Champlain occupe une partie 
de son ancienne vallée. 

Le retrait de la calotte glaciaire a été suivi d'un 
gauchissement de la région qui lui a permis de 
pénétrer parle Saint-Laurent jusqu'au lac Ontario; 
les dépôts de cette mer s'élèvent jusqu à 190 mètres 
d'altitude à Montréal, et 159 mètres dans l'Ontario. 

La rivière Niagara déverse dans le lac Ontario : 
les quatre autres grands lacs du plateau Lauren- 
tien Son cours n’est que de 30 kilomètres entre le 
Lac Erié et les chutes. Elle coule dans une région 
Où viennent se grouper les différents gradins qui 
S'élendent entre le plateau des Alleghanys et le 
Plateau Laurentien. 

Un de ces gradins est limité au Sud par le «Por- 
tage ESCarpement », qui forme le bord du plateau 
des Alleghanys : c'est la plaine du lac Erié ; elle 
SStlerminée au Nord par l’escarpement d'Onon- 
daga, au pied duquel s'étend la plaine du lac 

Won; à son tour, la plaine du lac Huron se 
lrmine au Nord par l'escarpement du Niagara, 
Qui limite la plaine du lac Ontario, au-delà de 
laquelle Commence le plateau Laurentien. L'escar- 
Péent du Niagara forme un’des traits Ic8 plus 
Marqués de la topographie de la région : près de 
Lewiston, il domine la plaine d'Ontario de près 


— 4h — | 
de 70 mètres ; il se continue à l’ouest dans la pro- 
vince d'Ontario, séparant les hautes terres des 
terres basses d'Hamillon et de Grimsby, dont la 
fertilité du sol et les conditions climatériques ont 
fait une riche région de culture fruitière. 

Le sous-sol de ces plaines est formé de couches: 
siluriennes, remarquablement régulières, sans 
failles ni plis, au Sud-Est, et présentant une struc- 
ture tabulaire typique. C'est la rencontre des 
couches dures de cet ensemble silurien qui à 
déterminé les escarpements. 

La surface du lac Erié est à 572 pieds (16434) 
au-dessus de la mer: celle du lac Ontario est à 
246 pieds (83"83); c'est cette différence de niveau 

e 80"51 que raccorde la rivière Niagara; mais 
elle est surtout répartie dans la portion comprise 
entre les chutes et Lewiston, longue de 7 milles 
(14 kilm. 796). La crête de la Chute Canadienne 
est à 517 pieds (157"58), la surface de la rivière est 
à 247 pieds (8417) à Lewiston, soit une différence 
de niveau de 73"41. 

Pendant ces 14 kilm., le Niagara coule dans une 
gorge creusée dans un plateau qui la domine de 
160 pieds (48768) aux chutes, et de 340 pieds 
(99642) à la rencontre de l'escarpement. La 
rivière est parfois profonde de 200 pieds (6096), 
ce qui donne entre la surface du plateau et le foud 
du lit une distance verticale de 390 à 490 pieds 
(109 à 160"). Dans la partie la plus étroite, le 
gorge ne mesure que 725 pieds (219"58): elle na 
nulle part plus de 1.200 pieds (579"12): cest donc 
un véritable petit cañon. 


A EE ERP PES ML he ES Re Re 


Cette gorge est elle-même creusée dans une 
ancienne vallée, de profil beaucoup plus plat, 
dont les bords sont de 16 à 15 pieds (4"51 à 719) 
au-dessus des falaises qui limitent la gorge. 

Avant les chutes, le Niagara se divise en deux 
bras, qui entourent l'ile de la Chèvre (Goat 
Island) : la branche O. (droite) est la chute Amé- 
ricaine ; elleappartient aux États-Unis; la branche 
E. (gauche) ou chute Canadienne est de beaucoup 
la plus importante ; elle est en forme de crois- 
sant, d'où le nom de Horseshoe ou Fer à Cheval ; 
la longueur de la crête du Fer à Cheval était pri- 
mitivement de 2.950 pieds (88916), mais les tra- 
vaux faits sur la rive canadienne ont réduit la 
largeur à 77277 (partie supprimée #15 pieds ou 
126%39) Elle débite 95,17 °/ de l'eau du Niagara, 
dont le débit moyen est de 6.241m3 à la seconde 
ou 5.392. 274m3 en 24 heures. 95 ‘, de cette énorme 
masse d’eau passent par le Horseshoe, en formant 
une tranche dont l'épaisseur est de 20 à à 21 pieds 
(6"096 à 7°62), et qui tombe d'une hauteur de 158 
pieds (47"15!. Le reste de la rivière, soil 4,83 °/e, 
passe par la chute Américaine, haute de 168 pieds 
(8250), dont la crête est rectiligne et n’a que 1.000 
pieds de longueur (30480). L'épaisseur de la 
tranche ne paraît pas dépasser 3,5 pieds (106) et 
est en moyenne de 4,5 pied (0457). 

L'eau coule sur une assise de dolomie massive. 
dure (Lockport dolomite), épaisse de 80 pieds 
(2438), qui surmonte une soixantaine de pieds 
(18"28) de schistes relativement tendres (Schistes 
de Rochester), qui descendent à peu près au 


AG 


niveau du bas de la chute. Celle-ci se fait dansun 
bassin qui atteint 192 pieds (58"90) en face de Goat 
Island et qui est creusé dans des grès et schistes 
relativement tendres. Au-dessus du niveau de 
l’eau dans le bassin, la chute délaie les schistes ct 
met en surplomb la dolomie qui s'écroule; les 
remous dans le bassin attaquent les grès elles 
schistes, font tournoyer les blocs de dolomie qui 
s’usent en creusant le fond du bassin. 

La chute recule ainsi peu à peu. Pour la chute 
canadienne, le recul annuel depuis 1842 serait de 
5 pieds (1"524). Pour la chute américaine, le recul 
serait seulemént de 0,2 pieds (0"6096). 

La formation de la gorge du Niagara est Évi- 
demment due au progrès de ce phénomène de 
recul de la chute, mais ce recul ne s'est pas fait 
d’une façon régulière. Les géologues américains 
ont pu établir que les différences de sections de 
la gorge sont en relation avec le volume des eaux 
qui les parcouraiïent, et qui a varié par suite de 
dérivations temporaires résultant de modifica- 
tions produites dans le sens du drainage par les 
barrages du front de la calotte glaciaire. ) 

Avant l'extension désignée par le nom de pé- 
riode du Wisconsin, l'écoulement du lac Erié se 
faisait par une gorge tombant sur la plaine de 
l'Ontario, à l'O. de l'embouchure du Niagar: 
cette gorge est complètement remblayée par des 
dépôts glaciaires, qu'un sondage de 269 pieds 
(8199) n'a pas traversés : elle aboutit dans la 
gorge actuelle du Niagara, au coude qu'occupe le 
Wirlpool. 


M = 


On'a vu que le débit moyen du. Niagara à Buffalo 
pour la période 1865-1898 est: de: 6.421m3 à Ja 
seconde; soit 5.392.27403 en 24 heures. La chute 
totale est de 212 pieds (T2"24), correspondant à 
5 millions de chevaux vapeur, s'abaissant à 4 mil- 
Jions en basses. eaux. Une variation de 4 pied 
(0°3048) du niveau du. lac Erié accroît ou diminue 
celle puissance de 569.000 chevaux. 

On. n'utilise. actuellement. que 24.410. pieds. se- 
conde (69%, donnant une force de 296000 che- 
vaux. Celte force est transformée en électricité, 
qui est. transportée par des courants à haute ten- 
sion, de 60.000 volts pour les petites distances, de 
110:000_ volts pour les grandes: distances. Une 
partie de cette force est employée à Buffalo età 
Niagara pour le traitement des minerais, la fabri- 
cation du carborandum, du carbure de calcium, 
de l'aluminium. La Commission des Forces-hy- 
droélectriques . de. l'Ontario vend. l'électricité 
qu'elle produit: à raison. de 47 fr. par cheval et 
Par an jusqu'à 25.000 chevaux; ce prix est ramené 
à 45 fr. quand la quantité de. 25.090 chevaux. est 
dépassée. 

Le Plateau Laurentien renferme:de riches gise- 
Ments minéraux. Dans la province de Québec se 
louvent de très im portants gisements d’asbeste; 
les districts voisins du. Lac Supérieur contiennent 
des couches de minerai de fer: les districts de 
Cobalt et Porcupine sont célèbres par leurs gîtes 
de cuivre, cobalt, nickel, or, argent: Un retard 
“ausé par le déraillement du train. qui précédait 
le nôtre ne nous à pas permis d'étudier les mines 


de fer d’Atikokan, mais nous avons consacré deux 
journées à l’étude du gîte de Sudbury. 

Les mines de Sudbury fournissent plus de la 
moilié du nickel employé dans le monde: le 
nickel y est associé au cuivre. 

L'exploitation est presque concentrée entre les 
mains de la Canadian Copper Company. Les ex- 
ploitations et les usines sont dispersées dans une 
région dont le caractère rocheux, propre à la 
région Laurentienne, estencore accentué par l'in- 
cendie qui a fait disparaître tous les arbres et a 
permis à l'érosion par les pluies ‘de dénuder la 
roche en enlevant son revêtement de dépôts gla- 
ciaires. Au voisinage des exploitations les « Roast 
Yards », où le minerai est soumis à un premier 
grillage en plein air, répandent dans l'air leurs 
fumées blanchâtres, dont la saveur prend à la 
gorge ; les eaux sont colorées en vert par les sels 
de cuivre ; aucune végétation ne peut s'établir ; 
les remblais de scories de smeltage s’allongent 
comme des coulées de lave: c’est une vision 1n- 
tense de désolation. 

Le gîte a la forme d’une ellipse de 27 klm: sur 
37 kim; il est situé au contact d’une norite avec 
une granite et se présente sous l'apparence d'un 
gite de ségrégation, avec minerai localisé à la base 
de la norite Le minerai est un sulfure complexe 
de cuivre, nickel et fer, à 6 °/. de nickel et cuivre, 
le cuivre formant le quart du mélange. 

Les exploitations ont été commencé 
ouvert, par grandes fosses atteignent 10 
de profondeur, avec galeries descendant en SU 


es à ciel 
Op mètres 


— 19 — 


vant la pente du gite, qui s'enfonce de 30° vers 
l'intérieur du bassin. 

Le minerai extrait est traité sur place ; des opé- 
rations successives de smeltage séparent le fer du 
cuivre par oxydation, de façon à produire des 
malles à 25 */ de cuivre, 55 ° de nickel, 19 °/ de 
soufre, qui sont envoyées au raffinage à Bayonne 
dans l'état de New-York. 

En 1912, la production de Sudbury a été de 
203 000 tonnes de nickel, valant 62 262 315 fr., et 
106.843 tonnes de cuivre, valant 18.164.430 fr. 

La surface du plateau Laurentien s'enfonce 
sous les dépôts des plaines de l'Ouest. Le carac- 
lère de ces grandes plaines résulte surtout de 
l'absence. d'arbres. En: réalité, c'est un plateau 
incliné vers le Nord-Est et divisé en plusieurs 
gradins, formés de couches horizontales, qui ap- 
Parliennent au terrain crétacé ; les mers tertiaires 
ny ont jimais pénétré, et les couches de Lara- 
Mie, qui terminent le Crétacé, sontdes formations 
Continentales, avec mollusques d'eau douce, plan- 
les et couches de charbon. d 

emoins élevé de ces gradins atteint 245 mètres: 
le plus élevé. situé au pied des Rocheuses atteint 
1:000 mètres. L'horizontalité du premier gradin 
ft accentnée par la disposition des dépôts du 
&rand lac Agassiz, dont les lacs Winnipeg et Win- 
Mpegosis ne sont que des restes. 

Sur ces immenses plaines que nous avons tra- 
“tiséeS pendant 1 500 klm.. le plus petit relief 
Prend une importance ; le petit plateau qui près 


4 


PR er 


de Winnipeg se dresse de:15 mètres au-dessus.de 
la plaine s'appelle « La Montagne ». FU 

Celle. immense surface est drainée, vers le 

_Nord, par les affluents de la Mackensie et de: 
la rivière Nelson. La plus importante de ces 
rivières est. la Saskatchewan formée de deux 
branches, et qui se jelte dans le lac Winnipeg 
Son aire de drainage s'étend jusqu'aux Étals- 
Unis par la rivière Rouge. Elle présente en outre 
des régions fermées, sans écoulement, dans les- 
quelles les eaux amenées par les cours d’eau 
s'évaporent en laissant sur leurs bords un dépôt 
salin blanchâtre. 

La végétalion est presque exclusivement Lie 
bacée: autour des nombreuses mares el — 
cages qui se forment sur le sol argileux poussent 
des louffes de saules, mais l'absence d'arbres est 
caractéristique et donne au pays une grande 
monotonie. : 

Le sol est pourtant d'une grande fertilité. Les 
débris accumulés de la végétation herbacée ont 
chargé le sol d'une forte proportion d'humus$ qui 
lui donne un aspectnoir caractéristique, celui des 
Terres-Noires de la Russie méridionale. : 

C'est une excellente terre à blé. Les terres culli- 
vables occupent une surface qui est 18 fois plus 
grande que la France; les 132.000 kim. carrés 
cultivés nereprésentent pas le dixième des terres 
cultivables, dont la surface est estimée à 1.375 
kim. carrés, supérieure d’une soixantaine de kim: 
carrés aux territoires réunis de la France, de 'Alle- 
magne, de la Suisse, dela Belgique et des Pays-Bas: 


En.1910, Ja récolte du blé atteignait 33 millions 
d'hectolilres pour une surface ensemencée trois 
fois plus grande que celle de la France, dont la 
récolte élait de 96 millions d'hectolitres. C'est dire 
que les rendements sont très élevés, un peu plus 
de 120 hectolitres à l'hectare, valant environ 
125 fr. ct laissant un bénéfice net de 75 à 90 fr. à 
l'hectare. Ce gros bénéfice est dû à l'inutilité des 

engrais, la terre chargée d'humus supportant, 
sans que les rendements fléchissent, les mêmes 
labours pendant plusieurs années consécutives. 

La récolte est amenée dans les gares voisines, 
où elle est entreposée dans des magasins qui 
portent le nom d' « Elevators », en attendant 
qu'ils puissent être expédiés dans les grandes mi- 
noleries de Winnipeg ou de Calgary, ou ache- 
minés vers les immenses « Elevators » de Port- 
Arthur ou de Port-William. 

Ces deux villes, surtout la dernière, par leur 
Siluation sur le Lac Supérieur, sont la tête de 
ligne des bateaux qui doivent transporter le blé 

0rs du Canada. 

Les élévateurs actuels de Port-Arthur compren- 
“ER 240 magasins de 26 mètres de hauteur ct 
d'une Capacité lotale de 2.438.000 hectolitres. Ils 
Sont disposés pour pouvoir charger sur des na- 
“les 70 480 hectolitres à l'heure. En 1911-1912, il 
=. Passé dans ces accumulateurs plus de 50 mil- 
lions d'hectolitres, dont près de 27 millions entre 
les Septembre et le 1* décembre 1942. 

La Compagnie du chemin de fer le « Grand 
Tronc» Construit un élévateur qui contiendra 


14 millions d’hectolitres. Ce sera « the largest 
elévator in the world », .….. jusqu'à ce qu'il’ soit 
dépassé. 

La fertilité exceptionnelle du sol devait tenter 
l'immigration dés pays d'Europe et des régions 
voisines dés États-Unis. En onze ans, de 1900 à 
1911, limmigralionfa déversé sur le Canada 
1.453.391 émigrants, dont plus de la moilié s'est 
dirigée vers les régions de l'Ouest. 

Là ils trouvent pour s'établir des condilions 
exceptionnelles Le gouvernement Canadien s'est 
réservé la faculté de leur concéder sur toutes les 
terres disponibles une surface de 64 hectares, SOUS 
lä condition d'y résider pendant six mois par an 
pendant trois ans, de culliver 20 hectares et d'y 
conslruire une maison valant au moins 1.500 fr. 

Le concessionnaire qui possède 5 250 fr. de 
capital, qui est laborieux, et qui n’est pas desservi 
par la mauvaise chance, peut rapidement meltre 
en valeur son homeslead et employer les béné- 
fices de son exploitation à en accroître l'étendue. 
Ceux qui disposent de capitaux plus impor” 
lants peuvent acheter les terrains mis en vente 
par les grandes Compagnies, et en particulier per 
le C. P. R.. à qui a été concédée pour l'établis- 
sement de-sa ligne transcontinentale une bande 
de terrain de 1.600 mètres de largeur, qui CONS 
litue nécessairement un domaine privilégié, €! 
raison de sa situation en bordure de la voie ferrec: 

Les richesses naturelles du sous-sol contribuent 
encore au développement de ces immenses Si 


: ‘ à crétacés 
gions. Des puits vont capter dans les grès crétac 


= 73 

le gaz naturel qui est emprisonné à des profon- 
deurs de 120 à 300 mètres, sous des pressions de 
19 atmosphères. Les puits les plus importants sont 
ceux de Medicine Hat, dont le gaz est utilisé pour 
le chauffage des chaudières et pour l'éclairage. 
L'un de ces puits fournit 140.000 mètres cubes par 
24 heures, vendus au prix de 3 centimes le mètre 
cube. Calgary, à 180 kim. de Medicine Hat. doit 
en partie son développement à l’utilisation dé ce 
$a7 nalurel, qui y est amené par une conduite de 
180 kim. et vendu au prix de 6 centimes le mètre 
cube. 

A notre passage à Medicine Hat, on nous donna 
le spectacle de l'embrasement d'un puits, situé 
dans le futur parc de cette ville. Sur ce puits est 
adapté un tuyau à l'extrémité duquel on allume le 
8az Ct qui lance dans l'air une gerbe de feu de 
plus de 14 mètres de hauteur, accompagnée du 
Siflement du Saz S'échappant sous pression: 

Grâce à toutes ces circonstances, les plaines de 
l'Ouest! se transforment à vue d'œil. Les villes 
Qui naissent et les villes qui grandissent y pous- 
Sent véritablement, suivant l'expression en usage, 
‘omme des champignons. = 

La population ‘des États du Manitoba, de la 
Saskatchewan et de l'Alberta, qui était de 118.706 
habitants en 1881, est passée à 1.262.600 en 191, 
“éSEä-dire qu'elle à plus que décuplé. En 1871, 
Dre n'avait que 1.000 habilants : sa popu- 

N élail de 172.000 en 1911 ; la valeur des cons- 
lructions de cette ville, qui était de 31.548.750 fr. 
MOT, était de 87.750.000 en 1911: Calgary, qui 


— 54 — 


n'avait que 4.091 habitants cn 1910, en comptait 
48.341 en 1911, 

Pour satisfaire à un tel afflux de population, les 
municipalités des villes nouvelles n'envisagent 
pas les seuls besoins du momert: leurs plans de 
villes laissent voir leur confiance dans un'avenir 
de grande prospérilé. Winnipeg est lracé pour 
une population de plusieurs millions d'habitants; 
peut être la spéculation, dont les sollicitations 
assaillent l'étranger dans maintes villes de l'Ouest, 
contribue-telle à exagérer celle confiance. En 
tout cas, il y a un plan d'ensemble qui préside à 
l'aménagement de ces villes nouvelles. Si Winni- 
peg, avec ses grands gralle-ciel, l'enchevêtrement 
de ses câbles aériens, produit une impression 
fâchcuse sur l'Européen habitué à l'harmonie de 
nos maisons et à la perspective de nos rues, On 
ne peut que louer l'esprit qui a présidé à la dis 
tribution de Calgary. Les gratte-ciel qui abritent 
les magasins et les bureaux sont groupés aucentre 
de la ville, dans le quartier des affaires : les habi- 
lations ouvrières, saines et confortables, leur 
forment une ceinture extérieure ; les résidences: 
si coquettes avec leurs façades et leurs toils poly- 
chromes, qu'ombrageront un jour les arbres des 
jardins qui les précèdent, sont siluées dans la 
parlie accidentée du terriloire de la ville. 

Après 31 heures de chemin de fer dans les 
plaines de l'Ouest, nous arrivions le matin du 
mercredi 20 août aa pied des Montagnes Rocheuses: 
Au bord de la plaine monotone se dressent brus- 
quement les premiers escarpements dont les crèles 


dominent d’un mur presque vertical de plus de 
1.000 mètres de hauteur. 

Là commence la Cordillère Pacifique, cette 
longue chaîne qui, sur 7.000 kim., s'étend de la 
mer de Behring au système des Antilles. Sa lar- 
geur moyenne est de 900 kim. et elle couvre une 
surface égale aux deux tiers de l'Europe. La ligne 
du C. P. R. la coupe dans une portion relative- 
ment étroite, où elle n’a que 700 klm.: mais, à 
Cause des sinuosités de la ligne, celle-ci atteint 
1,050 kim. 

Dans son ensemble, la Cordillère Pacifique 
Comprend une partie centrale peu  dérangée, 
flanquée des deux côtés par des zones plissées, 
avec déversement vers l'extérieur. 

Elle se compose aussi de plusieurs unilés géo- 
sraphiques dont l'individualité-est généralement 
très marquée. La tranchée des Rocheuses limite 
ces montagnes à l'Ouest sur 1.600 Kim., depuis le 
Montana jusqu’au Yukon. Dans cette zone, les 
Sédiments ont une épaisseur considérable, 41.750 
mètres, dont 7.620 de roches volcaniques: l'épais- 
—_ mesurée directement, des couches cam- 
Driennes atteint 5.000 mètres. 


éventail, avec blocs monoclinaux du côté de l'Est; 
tout l'ensemble de la chaîne a été certainement 
Charrié vers l'Est au-dessus des terrains qui cons- 
liluent le sous-sol de la prairie. À Bankhead, 
le Carbonifère et le Permien sont déplacés au- 
à Crélacé, contenant les couches de 
houille exploitées. Le déplacement atleint 11 


86 


klm., mais il doit souvent tre beaucoup plus 
considérable. 

Banff est à l'entrée des Rocheuses, au confluent 
de la rivière de l'Arc et de la Spray, dans unsile 
très grandiose, que dominent les cscarpements 
monoclinaux formés par le Dévonien et le Car- 
bonifère. L'un d'eux est le mont Sulphur, dont le 
sommet, a plus de 6.000 pieds d'altitude, porte un 
observaloire météorologique. Des sources sulfu- 
reuses émergenten plusieurs points; près de l'une 
d'elles un magnifique hôtel, d'une architecture 
très originale, s'élève en face d'un magnifique 
paysage, au-dessus du confluent de la rivière de 
l'Arc et de la Spray, qui s'engagent ensuile dans 
un étroit cañon. 

Ces condilions appellent Banff à devenir un 
centre de lourisme très fréquenté. Le Gouverne- 
ment du Canada le destine en outre à conserver 
le souvenir de la nature primilive Canadienne: 
La région de Banff constilue, en effet, un Parc 
National de plus de 20.000 kim. carrés. Près Je 
Banff ont été aménagés deux immenses enclos où 
des troupes de bisons et de cerfs du Canada ont 
l'illusion d'une demi-liberté. Ë 

La région centrale des Rocheuses est [amas 
par l'empilement d’une énorme épaisseur de sédi 
ments cambriens qui dépasse 5.000 mètres de puis 
sance. Les couches sont demeurécs sensiblement 
horizontales et les hautes parois des vallées sé 
s’enfoncent dans celte masse donnent d'admirt 
bles coupes naturelles. Les quartzites sont 
développés dans la partie moyenne de l'étage : 


très 
la 


disposition tabulaire de leurs couches a. donné 
paissance à des escarpements ruiniformes, dont 
l'aspect est très différentde celui des montagnes des 
environs de Banff et qui portent des noms carac- 
lérisliques, comme ceux de Castle Mountain, 
Mount Cathedral, près .de Field. 

Lelac Louise est une cuvette glaciaire entourée 
par les sommets formés de quartziles des monts 
Leufroy et Victoria, couronnés de glaciers. C’est 
un lype de Lac de Cirque glaciaire, dominé par 
deux autres lacs élagés, le petit Lac Miroir et le 
Pilloresque Lac Agnès, situé plus haut, et dont 
l'émissaire tombe en cascade d’une barre rocheuse 
qu'il n'à pas encore eu le temps d'entamer. 

C'est dans ce Paysage de montagnescambriennes 
que la ligne du C. P. R. atteint son point culmi- 
Dan Ë4.625-m: C'est là aussi que se trouve le Great 
Divide, Ja ligne de partage des caux entre la 
Rivière de l'Arc, tributaire de la Baie d'Hudson et 
la Rivière du Cheval qui Rue, tributaire du Paci- 
fique. Sur ce point a élé élevée une pyramide à la 
Mémoire du géologue Sir Hector, qui découvrit 
Celle passe en 1875. Au pied de cette pyramide, on 
* aménagé une rigole qui envoie les eaux vers 
l'un où l'autre versant. 

Dans cette vallée du Cheval qui Rue vient tom- 
ber la vallée de Yoho, vallée glaciaire, de section 
“aractéristique : son fond, transformé en cañon, 
Sté par un.torrent qu'alimente le glacier de 

90: Le gradin de confluence de la vallée laté- 
rale est énorme; les eaux du glacier tombent sur 
la paroi Sauche d'une hauteur de 380 mètres par 


la cascade de Takakaw. La vallée du Cheval qui 
Rue est elle même un cañon dont la pente estsi 


rapide qu'entre deux points distants de 6.400. 


mètres, la différence de niveau est de 274 mètres 
et que, pour franchir cette partie, la ligne ferrée, 
qui ne peut se développer entre des parois très 
rapprochées, emprunte deux tunnels en spirale. 

On atteint alors la région de Field, au-dessus de 
laquelle se dressent le Mont Stephen et Burgess 
Pass. Ces deux localités sont célèbres par la 
richesse et la conservation remarquable de la 
faune que contiennent les couches du Cambrien 
moyen Le savant paléontologiste des États-Unis, 
Ch.-D. Walcott a décritune partie de cette faune 
dans une série de publications préliminaires. Jl a 
fait connaître des Annélides avec leurs soies, leurs 
organes internes conservés, des Ostracodes avec 
leurs appendices, et il a souligné la variété et le 
caractère d'évolution très avancé des représen- 
tants d’une des plus anciennes faunes connues. Il 
faut en conclure que si reculée qu’elle soit dans 
les temps géologiques, cette faune est déjà précé- 
dée par de nombreuses faunes plus anciennes: 
dans lesquelles se trouvent les souches des 


groupes d'organismes cambriens, et qu'il faudra 


chercher dans des régions privilégiées, où leurs 


: méla- 


vestiges auront échappé à l'érosion et au 
morphisme. 

Vers l'Ouest, au sortir de la région cambrienne 
apparaissent des formations plus anciennes, for- 
malions cristallophylliennes qui constituent le 
terrain Prébeltien, dont là Rivière du Castor fran” 


2100 


chit à Gateway les couches redressées. Latrivière 
descend rapidement dans ces couches, entre des 
parois rapprochées, L'Illecillævet Valley y décrit 
de nombreuses sinuosités:; pour protéger la ligne 
contre Ics éboulis et les avalanches, celle-ci est 
construite en tunnels ou abrilée par des galeries 
de bois; on travaille d'ailleurs au creusement 
d'un tunnel de 9 kim. pour éviter cette gorge et 
dégager le trafic de {a ligne. 

La rivière d'Illecillævet prend naissance dans le 
glacier de cenom, sur les flanes de la majestueuse 
chaîne de l'Ermite, qui domine Rogers Pass ét la 
Stalion de Glacier. Dans cette chaîne, formée de 
Quarlzites, reparaissentles formes caractéristiques, 
le pyramidal Chéops, le Mont Mac Donald et le 
Sir Donald, le point culminant de la chaîne, 
avec ses 3.292 mètres. Du point de vue au-dessus 
du Glacier, l'œil domine la profonde vallée d’Ille- 
cillævet, Ja chaîne de l'Ermite et son cortège de 
glaciers, Tuppcr, Assulkan, Illecillævet. 

n Cntre ensuite dans le Belt ou Plateau inté- 
rieur, dont l'aspect contraste si remarquablement 
avec la région précédente. I1 se présente, en effet, 
avec un aspect général de plateau nivelé, rappe- 
lant celui de l’Ardenne, mais avec des altitudes 
de 1.000 à 1.509 mètres. En réalité, ce plateau est 
profondément disséqué par des vallées étroites et 
très profondément encaissées. Plusieurs de ces 
vallées sont remplies par des lacs très allongés ; 
le lac Shuswap a 150 kim. de longueur, avec des 
Profondeurs de 100 à 350 mètres; ces lacs sont 

PAC très différents des lacs en cuvette de la ré- 


— 60 — 


gion de la calotte glaciaire el occupent d'anciennes 
vallées surcreusées par des glaciers : les couts 
d'eau qui s'y jettent y déversent des masses 
énormes d’alluvions, qui se déposent en dellas 
graduellement allongés, comblant peu à peu ces 
lacs; le phénomène est très net près de me 
au débouché:de la Thomson River. 

L'émissaire de ces lacs est la Thomson River, 
dont la ligne du C. P. R. emprunte la vallée dans 
un paysage très instructif. Le profil transversal 
de cetle vallée est composé de deux éléments: 
l'un dessine une ancienne vallée glaciaire, creusée 
dans un complexe de couches qui comprend des 
formations paléozoïques et secondaires, et des 
roches volcaniques tertiaires. Cette vallée, débar- 
rassée du glacier qui l'occupait, restait barréeà 
Faval par un glacier occupant une vallée latérale. 
Dans lé lac formé par ce barrage se sont accumu- 
lés les dépôts de sables ct de galets dans lesquels 
la Thomson River s'est encaissée quand le bar 
rage s’est reliré par recul du glacier. Aujourd'hul 
les dépôts de remplissage du lac forment des ter- 
rasses qui montent jusqu’à 200 mètres au-dessus 
du niveau actuel de la rivière: elles sont dévon- 
pées par l'érosion avec la netteté et la régularité 
d'un schéma. : 

Les conditions climatériques se traduisent aus“! 
par l'apparence de stérilité de la vallée. Le Belt 
est, en effet, la région sèche de la Colombie Brt- 
lannique ; il ne reçoit que 20 cent. d'eau par al 
et est soumis à de grands écarts de températures 
saisonnières et journalières. Aussi toute cette 


cui ÉD ee 


vallée ne montre, Comme ‘végélation, que de 
grandes herbes ‘sèches, des touffes d'Arlemisia, 
des Caclus, des Yellow Pinés disséminés, et, a 
bord de l'eau, des bouquets de: peupliers: maïs 
elle est appelée à un £rand avenir agricole quand 
l'irrigation sera suflisimment développée, et déjà 
Cerlaines parties ont été transformées en vergers 
eten champs de céréales. 

Dans son travail d'a pprofondissement, la Thom- 
son River a dépassé le niveau de l’ancienne vallée 
glaciaire ; elle s'enfonce dans le soubassement 
crélacé, qu'elle franchit par le Cañon Noir. On 
alleint ainsi la vallée du Fraser, qui prend sa 
Source au pied du Mont Robson, le Monarque 
des Rocheuses, avec ses. 3.962 mètres, contre la 
chaîne de Partage centre l'Océan Arctique et le 
Pacifique. Le fleuve coule d'abord vers le Nord 
dans la tranchée des Rocheuses, puis vers le Sud 
el lraverse enfin de l'Est à l'Ouest la chaîne côtière 
Pour aller se jeter dans le Pacifique après un 
Parcours de 1.300 kim. 

Dans la région suivie par le C. P. R., le Fraser 
traverse d'abord la région montagneuse de la 

haîne Côtière, immense Batholite de roches 
Cristallines, d'âge mésozoïque et tertiaire, flan- 
Qué de terrains palézoïques et mésozoïques plis- 
68, Où reparaissént les profils alpins. 

La rivière em 


rages entre lesquels, par exemple à China Bar, 
#8 aux rétrécies se précipitent en tourbillon- 
nant. Nôtre Passage coïncide avec la remontée des 


. 


= (. 

saumons qui vont frayer dans les eaux tran- 
quilles des lacs. Les troupes de ces saumon, 
épuisées par les efforts pour vaincre le courant, 
S’abritaient en individus serrés dans les petites 
criques. Au-dessus, des échafaudages sommaires 
accrochés au rocher dans des positions vertigi. 
neuses permeltent aux Indiens de harponner 
ces poissons. Mais c’est surtout à l'embouchure 
du Fraser que cette pêche est particulièrement 
active ; à notre retour de l'ile de Vancouver, 
la mer était couverte de centaines de lumières, 
portées par les barques des pêcheurs de sau- 
mons. 

Les saumons de la Colombie Britannique n'ap- 
partiennent pas au genre Salno, mais aù genre 
Onchorhynchus ; le plus prisé est le Stockeye ou 
Blue Back, qui atteint Le poids de 2 à 3 kilos, dont 
lé grand passage se fait entre la fin de juillet et 
le 10 août. En 1902, du 9 au 18 août, 2.601 bateaux 
ont pris 1.556,984 sockeyes dans les estuaires de 
la côte de la Colombie Britannique, qui ont été 
payés aux pêcheurs de 0 fr. 50 à 1 fr. 25 pièce. 

La ligne du C. P. R. se termine à Vancouver: 
d'où un des steamers de celte Compagnie nous 
emmena dans l'île de Vancouver, à Victoria, Cap} 
tale de la Colombie Britannique. L'ile de Van- 
couver n'est qu'une portion de la chaîne côlière: 
longue de 470 klm., séparée du continent par le 
détroit de Géorgie et le détroit de Juan de Fuca 
Ces détroits résultent de l'ennoyage d'un anele” 
sillon glaciaire, Les traces de glaciation abondent 
dans l'ile; elles sont particulièrement nettes a 


—_ 63 — 


tour de Victoria. où elles s'accompagnent de 
dépôts de plages soulevées. qui forment sur le 
littoral des terrasses très netles, surmontant les 
surfaces moutonnées par le glaciaire. 

L'intérieur de l'île est très boisé, mais comme 
partout les forêts n’ont pas échapgé à la dévasta- : 
tion par l'incendie. Les forêts du Canada sont 
considérées comme les plus denses et les plus 
boisées du monde entier. En 1909, la valeur des 
bois coupés représente plus de 400 millions. Mais 
les incendies de forêts qui ont dévasté et dévastent 
le Canada ont réduit de plus de moitié la superfi- 
cie primitive de ces forêts, qui est actuellement 
de 136.016.700 hectares. Négligence des bûcherons 
et des settlers, indifférence coupable des grandes 
entreprises de chemins de fer ou des settlers, trop 
pressés de « faire de la terre», ontpourconséquence 
de détruire une source de richesses qu’il faudra 
longtemps Pour reconstituer. L'impression pé- 
nible qu'on remporte d'une traversée des forêts 
du Canada entre des successions presque ininter- 
lerrompues de squelettes d'arbres calcinés est 
thcore accrue par la vue des beaux arbres que le 
Gouvernement de la Colombie Britannique a sage- 
Men protégés dans le Stanley Park de la ville de 
Vancouver. N'y a là des Abies Douglasi et des 
Tsuga Plusieurs fois centenaires, dont le tronc 
älleint 80 mètres de hauteur ! 

Elle de Vancouver était pour la plupart d’entre 
ous leterme de: cet intéressant voyage, qui nous 


à laissé de profondes sensations de savant et, 
d'artiste. 


= 6 


Notre séjour au Canada nous a aussi procuré 
de vives émotions de Français. 

Les premières ont été pénibles. Pour la pre- 
mière fois depuis la fondation des Congrès géolo- 
giques internationaux, c’est-à-dire depuis 1878, la 
langue française a cessé d'être en fait la langue 
officielle du Congrès et la langue anglaise lui a été 
substituée. Cette substitution s’est faite sans que 
la question ait été soumise aux discussions du 
Congrès. Elle n'est que momentanée, mais elle 
était particulièrement regrettable dans un pays 
dont une partie s'est appelée la Nouvelle-France, 
où le français est parlé par plus de 2 millions 
d'habitants, et où Ja langue francaise est officielle 
au même titre que la langue anglaise. 

Notre patriotisme a éprouvé une autre décep- 
tion quand le Congrès a repoussé le projet de 
Carte géologique du monde, présenté par notre 
éminent compatriote, M. E. de Margerie; volé le 
projet soumis par les représentants de J'Alle- 
magne et confié son exécutiion au service géolo- 
gique de Prusse. Il semble cependant que sur ce 
terrain nous tenions une prochaine revanche, en 
raison du caractère peu pratique du projet alle- 
mand, qui en rend l’exteution difficile. 

Une fois de plus donc, nous avons eu l occasion 
de constater combien l'influence scientifique de 
la France est menacée. . 

Est-ce parce que la valeur de notre production 
intellectuelle s'est abaissée? Certainement n0/ 
mais il ne suffit pas que cette production exisle 
pour qu'elle nous assure la place que nous méri 


tons; il faut qu'elle se répande et elle se répand 
nécessairement avec l'expansion de notre langue. 

Or, dans les réunions scientifiques internatio- 
nales, nous faisons généralement pauvre figure 
parce que nous sommes peu nombreux. 

En 4911, l'Université de Christiania fétait le 
centenaire de sa fondation. C'était un événement 
nalional pour la Norwège, tant l’histoire de ce 
Pays est liée à celle de son Université. De tous les 
coins du globe étaient accourus les délégués des 
Universités, des grands Établissements et des 
Srandes Compagnies scientifiques. L'Allemagne 
avait 22 délégués, dont 10 Recteurs ; l'Angleterre 
25 délégués : nous étions {rois Français! et si 
Parmi eux ne s'était pas trouvé un délégué de 
l'Université de Paris, c’est-à-dire de la plus an- 
tienne des Universités du groupe latin, qui en 
cette qualité a pris la parole au nom de ce groupe, 
°n n'aurait pas entendu la langue française dans 
l'inoubliable Cérémonie qui, au Grand Théâtre de 
Christiania, réunissait, à côté des délégués de tout 
® monde civilisé, le Roi, le gouvernement, les 
eprésentants de toutes les classes et de tous les 
Milieux sociaux de la Norwège. 

Vraiment, s’il est indispensable pour maintenir 
noîre préstige national que nos vaisseaux de 
Serre promènent notre pavillon à travers le 
Monde, est-il indifférent que nous nous désinté- 
léSsions d’une Propagande intellectuelle qui, par 
notre langue, fait pénétrer nos idées et prépare le 
Chemin à notre influence économique. 

€ Canada est certainement un des pays où il 
5 


ab 


est le plus facile et Je plus utile de maintenir notre 
influence. 

Il y a quelques semaines, le distingué pes 
de l'Alliance Française, M. Salonne, exposait à 
Caen la situation de la Langue française dans 
l'Amérique du Nord et en particulier au Canada. 
Le maintien et le développement de cette langue 
n’intéressent pas seulement la France; ils sont 
liés à l'avenir du Canada 

Qu'on l'examine à travers les croyances d'ail- 
leurs très respectables du livre de M. Arnoult; 
« Nos Amis les Canadiens », ou dans l'étude ‘si 
impartialement scientifique de M. André Siegfried, 
« le Canada, Deux Races », ou dans l'ouvrage sl 
documenté que M. Albert Métin a consacré à la 
colonisation de la Colombie Britannique, Ou 
qu’on cherche à s'en faire une idée directe par 
les conversations et les documents officiels, la 
même situation se dégage. 

D'un côté, nous voyons plus de deux millions 
de Canadiens Français, — plus de trois millions 
si l’on somple, ceux des États voisins ges États- 

nis,—d des 60.000 le Traité 
de 1763 a laissés dans la Nouvelle- France. PES à 
une très grande natalité, — les familles de 10 en- 
fants sont la règle et celles de 25 enfants ne sont 
pas rares, — la population double à peu près tous 
les 25 ans, de sorte que, si la progression conti- 
nue, il y aura 32 millions dans un siècle, 32 mil- 
lions de Canadiens Français. 

En face d’eux se dresse une population eomP°" 
site, qui au recensement de 1911 était de plus de 


ne DR 


5 millions, sur lesquels 4 millions d’origine an: 
glaise. Le reste représente l'apport del'immigra- 
tion qui, partie de 49.149 en 1900, s'est élevée à 
près de 400.000 en 1911 et a apporté au Canada, 
en dix ans, 1.453.391 habitants. Ces immigrants 
sont de toute race, de langue et de religions 
diverses, et il semble bien que beaucoup, les 
lialiens en particulier, sont surtout préoccupés de 
gagner le plus d'argent possible, quitte à l’en- 
voyer dans leur pays d’origine, qu'ils n'ont pas 
quitté sans espoir de retour. De tous ces éléments 
le Dominion réussira-t-il à faire une nation homo- 
gène et au profit de quelle race? Il ne serait pas 
indifférent de savoir si le Canada français, sub- 
mergé par ces apports incessants de l’immigra- 
lion, ne finira pas lui aussi par être assimilé. 
Constatons qu'aujourd'hui il se défend avee 
une énergie et une méthode admirables, dont les 
résullats nous. ont laissé un souvenir ineffaçable. 
« En présence, a dit M. Termier, de ce miracle de 
tonservation et de développement des Canadiens 
français, nous demeurons pleins d’admiration et 
ous sommes à la fois consolés et attristés. Vrai- 
à votre race est bien l’une des plus fortes 
hu Complées l'histoire humaine, mais elle 
turait pu conquérir et posséder toute l'Amérique 
2 Nord et elle l'a perdue, hélas! par la faute de 
pr Souvernants. Admiration, fierté consolante, 
mie ongeant à ce qui aurait pu être et qui 
d Jamais. Ainsi se résument les sentiments 
Un Français traversant le Canada. » 
(Conférence faite devant la Société des Amis de 
l'Université de Normandie, le 11 Mars 1914). 


SÉANCE DU 1+ FÉVRIER 1915 
Présidence de M. le D: Legaizzy, président 


La séance est ouverté à 17 heures et demie et levée à 
48 heures un quart. 

Assistent à la séance : MM. Bicor, D° Ginow, Houañn, 
D: Lesaizzy, Lienrer, Lorrer, Abbé Lucas, MAZETIER. 

Le Président communique les excuses de M CHEvRëL 
et de M. le D°Novry, qui ne peuvent assister à la séance. 

Le Secrétaire donne lecture du procès-verbal dé la 
séance du 11 janvier 1915, qui est adopté sans Obser 
vations. 

Les périodiques recus depuis la dernière séance sont 
déposés sur le Bureau. 

Correspondance. — Le Secrétaire commu 
remerciements de M. ConrBière, élu dans 2 ist 
séance Vice-Président de la Société pour l'année 191. 

Présentation. — M. Georges DROUET, pharmacien à 
Beaumont-le-Roger (Eure), est présenté comme membre 
correspondant par M Caillot et M. le D° Gidon 


OBSERVATIONS DIVERSES 


Flore du Nouveau Brunswick. — M. LIGNIER signale 
qu'à diverses reprises il avait entretenu la Sociélé 
Linnéenne de la flore du Nouveau- Brunswick: 
que M. Matthew rapportait au Silurien € ” 


basant sur la stratigraphie. Il avait pu même 
montrer quelques échantillons, qu'il devait à 
‘l'extrême obligeance de ce paléontologiste, et il 


avait fait remarquer combien ils ressemblaient 


plantes fossiles une très importante étude (The 
« Fern Ledges » Carboniferous Flora of St John, 
New-Brunswick, 1914), dans laquelle, à la p 123, 
On peut lire la phrase suivante : & Ainsi, comme 
Conclusion, nous pouvons émettre que les « Lits 
à fougères » représentent des débris de plantes 
appartenant à différentes stations écologiques qui 
toutes ont vécu à cetté période du Houiller, qui 
est connue sous le nom de Westphalien, et qu'ils 
Correspondent probablement plutôt à la zone 
inférieure du Westphalien moyen ». 

Les Sigillaires et les Lépidodendrées y sont 
très rares ainsi que les Sphénophyllées. Ils'y ren- 
Contre des lits de Calamites, mais, chose remar- 
Quable, peu de Mariopteris. La plupart des plantes 
Sont des plantes de terrains secs. 


Néolithique. — M. e D° Grpox dit qu’on ne sait 
‘nor à quelle époque placer la fin du Néolithi: 
que dans la Gaule du centre et du nord. Vers 2200 
d'après l'école suédoise et Déchelette ? ou posté- 
'leurement à la fondation de Marseille (5397) d'après 

école danoise et Camille Jullian ? Lui-même 
Pencherait vers l'avis de ces derniers 

“+ Bicor explique que quand il a parlé dans ses 
travaux géologiques de Néolithique pour fixer 


l'âge d'un niveau ou d'un phénomène. il a entendu 
parler d'une période de l’époque actuelle, anté- 
rieure à l'âge du bronze, antérieur lui-même à 
l'âge de la Tène ; par conséquent, pour lui, le 
Néolithique est préhistorique. 


COMMUNICATIONS 


O. LIGNIER. — Le Buis du cimetière de 
Boulon (Calvados). 


Je présente aux membres de la Société deux 
rondelles de Buæus dont l’une, d'origine incon 
nue, se trouvait depuis longtemps déjà dans la 
collection de la Galerie botanique et dont l'autre 
a été offerte l'année dernière par le! mairerde 
Boulon (Calvados). Cette dernière a été prise Sur 
un arbre du cimelière de cetle commune sou! 
contre l’église. C'est même parce qu'il nuisait au 
bâtiment qu’il dût être abattu. - 

Dans les deux rondelles la croissance se monlré 
un peu excentrique, mais tandis que dans celle 
de la Galerie elle l'eël très régulièrement, dans 
celle de Boulon les couches annuelles présentent 
de nombreuses irrégularités au moins sur Mas 
large bande circulaire où elles sont excessivement 


minces et parfois même incomplètes. Dans cette 
bande, qui a été précédée et suivie d'une période à 
couches plus épaisses ef à peu près régulières, on 
Peut en outre observer des indications de cica- 
trisations. à 

Dans l'échantillon de la Galerie la circonférence 
extérieure n'est que dé 74°" avec des rayons 
Minimum et maximum de 10 et 12°: dans celui 
de Boulon elle est de 86 °* avec rayons de 12°" 50 
1650. Sur le premier je n'ai compté que 56 
couches annuelles, qui ont par suite en moyenne 
2% d'épaisseur radiale: sur le second j'en ai 
Compté 270) suivant un rayon et jusqu'à 280 sui- 
Yant un autre, ce qui, en admettant de préférence 
ce dernier chiffre qui doit être plutôt trop faible, 
ne leur accorderait qu'une moyenne de 051. 

Ainsi la Comparaison des deux troncs indique 
chez le premier une croissance quadruple de ce 
qu'elle a été dans le deuxième. La différence est 
grande. Quelle peut en être la cause ? 

Out d'abord la croissance du buis étant en 
général très lente sous notre climat, on peut se 
demander si, sur la rondelle de la Galerie, les 
Couches annuelles ne sont pas exceptionnelle- 
Ment épaisses. Cela semble probable. D'autre 
Part, sur celle de Boulon, peut-être sont-elles 
au Contraire exceptionnellement minces, car la 
longue période pendant laquelle se sont produites 
de nombreuses cicatrisations accompagnées d'une 
Sande irrégularité de croissance, indique que 
l'arbre élait alors soumis à un régime pénible. 
Cependant l'erreur de ce fait doit être assez faible, 


9. 

car pendant les 45 premières années qui sont 
assez régulières et sans cicatrisations, la moyenne 
d'épaisseur radiale des couches n'est que de 0""82 
et pendant les 70 dernières années qui présentent 
la même manière d'être, elles ne sont que de 
0®"55. Ce n’est donc pas là, à beaucoup près, la 
principale cause de la lenteur relative de la crois- 
sance de ce buis. 


En somme, l'examen direct des. rondelles ne 
permet pas de dire quelle a été la cause de leurs dif- 
férences d'accroissement. Peut-être faudrait-il la 
rechercher dans la nature du sol et en général 
dans les conditions naturelles qu'y rencontrèrent 
ces deux plantes? Mais peut-être plutôt se trouve: 
telle dans le fait que les deux buis apparte- 
naientà une variélé ou même à une espèce diffé- 
rentes (1) 


En outre des considérations précédentes, On 
peut remarquer que l'arbre de Boulon, malgré là 
gracilité relative de son tronc, a dû être planté au 
plus tard vers 1633, c'est-à-dire sous le règne de 
Louis XIII. 


(4) De l'examen anatomique des rondelles, il Mt 
Fr bois est évidemment dans les deux cas celui dun 
Buxus. 


ER 


Abbé LETACQ. — Excursions mycologiques 
aux environs d'Alençon 


On ne peut guère parler de notre flore myco- 
logique sans faire mention de deux Linnéens, 
qui, il y a quarante ans et plus, explorèrent 
la région avec le plus grand succès, Gillet et son 
élève Paul Alexandre. Ils sont morts depuis de 
longues années déjà laissant aux botanistes 
un nom respecté et à ceux, qui comme moi les 
connurent intimement, des souvenirs de bonté, 
de bienveillance et d'obligeance extrêmes. 

Gillet a toujours une très grande notoriété ; ses 
Ouyrages sur les Champignons de France (Hymé- 
nomycètes, Gastéromycètes, Discomycètes) si 
'écommandables par l'exactitude des figures, 
Sont encore très consultés et font autorité en 
France et à l'étranger (1). - 

Paul Alexandre fut l'élève et le collaborateur le 
plus assidu de Gillet, qui lui a dédié le Locellina 
Alexandri, genre nouveau d'Ochrosporées voisin 


des Pholiotes découvert en Ecouyes. IL était aussi 


M) AL. Lersco, Notice sur M. Gillet (B.S.L:N., pe série, 
“ris 1896, p. xc); Notice biographique sur C C--C. Gillet el 
publi ses travaux scientifiques. Lecture faile à la séance 

que de la Société Historique et Archéologique de l'Orne 
tome . REA + Fe octobre 1896 (Bull. de la Soc. Hist., 
de B 1806, pe ; Tir. à part, Alençon, E. Renant- 

Toise, 1896, in- pe La Lé 


& 

5 
ë 
e- 


« 


D — 


en relations suivies avec le célèbre mycologue 
suédois Elias Fries, qui a reconnu son mérite en 
nommant Paxillus Alexandri une forme curieuse 


de notre Paxillus involutus Batsch. observée aux 


environs d'Alençon (1). 

À part quelques notes de vulgarisation concer- 
nant les champignons comestibles et vénéneux 
imprimées par la presse locale et difficiles à retrou- 
ver, car on ignore la date de publicattion et ils 
sont anonymes, Paul Alexandre n’a rien laissé 
sur notre flore mycologique. 

Les livres de Gillet, si méritants par ailleurs, 
ne donnent sur la région que des renseignements 
assez vagues. L'auteur se contente de marquer du 
signe + les espèces r en Normandie, Sans 
indication de la localité précise et du degré de 
fréquence. Je sais qu’elles ont été pour la plupart 
observées aux environs d'Alençon, car Gillet, qui 
était un grand laborieux et n’aimait pas les longs 
voyages, ne quittait guère son pays. Mais si ses 
ouvrages sont utiles à consulter pour les myc0- 
logues régionaux, on voudrait pourtant un peu 
plus de précision sur la répartition géographique 
des espèces et,des indications plus détaillées sur 
les formes spéciales à notre flore. Tel est le moti 
qui me décide à publier le résultat d’excursion$ 
faites en 1913 et 1914. En les continuant encore 


1 4 24 


(1) E. FRies, Hymenomycetes europæi sive qe ré 
malis mycologoci edilio altera (Upsaliæ, 1874, in 8 P: 41} 
A.-L. Leraco, Notice sur Paul Alexandre, d’Alen A ee 
sn “pee Scient. rh s d'Argentan, tome 0 
P- 


: 


ENTER ML En Di 


pendant quelques années j'arriverai, je l'espère, 
à réunir des matériaux suffisants pour donner un 
Aperçu complet de notre végétation mycologique. 
Le Calalogue des Basidiomycèles des environs de 
Mondoubleau (Loir-et-Cher), de M. Legué, qui com- 
prend un coin de la Sarthe, et les travaux si appré- 
ciés de mon excellent ami M. Corfec, de Laval,sur 
la flore de la Mayenne me serviront de modèle. 


Enumérons d'abord les espèces rencontrées 
dans toutes les localités et qui semblent le plus 
répandues : 


Amanita muscaria L. 
A. rubescens Pers. 
A. venenosa Pers. 
À. vaginata Lam. 
Armillaria mellea Fr. k 
Laccaria laccata Scop. et var. amethystina Vaill. 
Mycena pura Pers. 
M. galericulata Scop. 
Hygrophorus niveus Scop. 
H. virgineus Wuilf. 
Collybia butyracea Bull. 
C. fusipes Bull. 
Pleurotus ostreatus Jacq. 
Cantharellus cibarius Fr. 
Lactarius controversus Pers. 
L. vellereus Fr 
Russula delica Fr. 
Marasmius oreades Bolt. 
Clitopilus orcella Bull. 
ebeloma crustuliniforme Bull. 


PE TIME 


Paxillus involutus Batsch. 
Psalliota campestris L 
Hypholoma fasciculare Huds. 
Coprinus atramentarius Bull 
Boletus edulis 

B. scaber Bull. 

B. granulatus L. 

Polyporus versicolor L. 
Hyÿdnum repandum L. 
Stereum hirsutum Willd. 
Tremella mesenterica Retz. 
Lycoperdon excipuliforme Scop. 


Butte Chaumont 


Située à 12 kilomètres à l’ouest de notre ville, 
sur un piton de grès armoricain, avec une altitude 
de 378 mètres, la montagne d'Alençon, boisée 
comme la forêt d'Ecouves, qu'elle prolonge jusque 
vers Saint Denis-sur-Sarthon, ne présente guëêre 
comme plantes rares aux Phanérogamistes que 
Ranunculus nemorosus DC. et Asarum europæum 
L., ce dernier naturalisé du temps de l'Ermitage, 
c'est-à-dire depuis deux siècles au moins (1). 
Mais elle est très intéressante pour l'amateur de 
champignons : le sol ombragé, les bois de coni- 
fères, les emplacements à charbon, les vieilles 


(1) A:-L. Leraco, Calalogue des plantes adventices 
aux environs d'Alençon et dans le département F ds 
(Bull. Soc. d'Horticulture de l'Orne, 1909, 1” jé 
pp. 42-72); Additions au Catalogue (Ibid., 1909, ? seres 
p- 102; 1910, 2° semestre, p. 101). 


+ 


. 


; 


PS. 0 


souches et les bois morts offrent à nos végétaux 
une série de stations très favorables à la variété 
des espèces. On en jugera par la liste suivante : 


Amanita phalloides Fr. 

A. porphyria Fr. var. fusca Gill. 

Lepiota gracilenta Kr 

Tricholoma rutilans Schæff. 

T. leucocephalum Fr. 

T. melaleucum Pers. var. flavescens Gill. 

T. pessundatum Fr. var. campestre Gill. 

T. terreum Schæff. var. sciodes Gill. 

Mycena lactea Pers. 

M. rugosa Fr. 

M. polygramma Bull. 

M. capillaris Fr. 

M. corticola Schum. 

ri ne à à var. pseudo-androsacea 
Bul 


“a lignatilis Fr. 
Cantharellus aurantiacus Wulf. 
C. carbonarius Alb. et Schw. 
C: tübæformis Fr. 
Lactarius deliciosus L. 
.L. glyciosmus kr. 
Russula lilacea Quél. 
R. pectinata Bull. 
R: Queletii Fr. 
R. emetica Schæff: 
Schizophyllum commune Fr. 
laudopus variabilis Pers. 
Pholiota terrigena Fr. 
+ SQuarrosa Fr. 
Cortinarius collinitus Sow. var. fuscus Gill. 


= 1 — 


Cortinarius elatior Pers 
C. mucosus Bull. 
C. ochroleucus Schæff. 


Inocybe geophila Bull. var. umbratica Q. 
Hebeloma versipelle Fr. 
H. subcollariatum Gill. 
Flammula ER UUe 
- F. gummosa 
Naucoria sider sise Bull. 


B. piperat 

ne: he L. var. fimbriatus Bull. 
Lenzites flaccida Bull. 

Clavaria pistillaris L 

Lycoperdon excipuliforme Scop. 
Scleroderma aurantium Bull. 


Bois de L'Isle à Saint-Germain-du-Corbéis 


Ces futaies de hôêtres, de chénes et de conifères 
traversées dans toute leur longueur par Ja rou 
d'Alençon à Hesloup sont fertiles et d'une explo- 
ration facile : 4 kilomètres de la ville. 


Lepiota illinata Fr. 
Clitocybe afandibétifornits Schæff. 
Omphalia umbilicata Schæff. 

: Collybia velutipes Fries var. epigeia Gill. 


a 


Cantharellus tubæformis Fr. 
Lactarius theiogalus Bull. 
Russula nigricans Bull. 


Cotiigarius : mucosus Bull. 
* Boletus edulis Bull. var. reticulatus Schæff. 


Hauteclair 


Le domaine d'Hauteclair ou la Ghevalerie, situé 
à deux kilomètres d' Alençon sur les communes 
d'Arçonnay et de Saint-Germain-du-Corbéis, com: 
prend des bois et des prairies intéressants pour le 
Mycologue. Dans le parc. boisé au milieu duquel 
s'élève le château, ou aux alentours, on trouve : 


Tricholoma terreum Sow. var. cæsium Gill. 
T' aggregatum Sch. var. humosum. 

T. Georgii L'Ecl 

Lactarius ste SCOpP. 


Psalliota campestris Fr, var, alba Gill. et pra- 
ticola Gill. 
Stropharia æruginosa Curt. 
Hypholoma hydrophilum Bull. 
Panæolus campanulatus L 
Psathyrella disseminata Pers. 
‘ Coprinus atramentarius Bull. 
C. intermedius Gill. ‘ 
Fistulina hepatica Huds. 


ET) 


Polyporus igniarius L. 
P. fomentarius L 


P. hispidus Bull. 
Physisporus medulla-panis L. 
Fr 


Lenzites betulina 


Irpex lacteus Fr. 
Bois de Ia Noë-de-Gesne 


Bien connus à Alençon sous le nom vulgaire de 
Porjenne, à cause de la quantité énormes de Por- 
jons (Narcissus pseudo-narcissus L.) qu'ils produi- 
sent, et que les enfants vont cueillir au printemps, 
ces taillis humides, situés sur Arçonnay, a 
bord de la route de Fresnay, dépendant du do 
maine de la Chevalerie, seront utilement visités 
par les mycologues : 


Amanilta citrina Schæff. 

A. vaginata Lam. var. fuscescens Gill: : 

Hygrophorus conicus Fr. var. aurantiacus Gill. 

Russula cyanoxantha Sch. 

R. lilacea Q. 

Marasmius porreus Pers. 

Octojuga variabilis Pers. 

Nolanea pascua Fr. 

Pholiota spectabilis Fr. t 

Hebeloma versipellis Fr. var. mesophæus C0S 
et 


= 


Boletus bovinus L. 

B. versipellis Fr. 

Polyporus rubriparus. 
Lycoperdon hiemale Bull. 
Scleroderma verrucosum Fr. 
Corticium cæruleum Fr. 


En descendant de la Noë-de-Gesne au château 
de la Chevalerie on trouve sur les talus et les 
racines d'arbres au voisinage du petit logis de 
Grogny : 


Mycena galericulata Fr. 

Dictyolus lobatus Pers. 

Pholiota radicosa Fr. 

Hypholoma lacrymabundum Bull. var. velu- 
tinum Pers. 

Psathyreila caudata Fr. 

Bolctus chrysentheron Bull. 


Parc de Beauvais en Hesloup 


Après la visite de la Noë-de-Gesne, le parc boisé 
de Beauvais, situé à 500 mètres à peine sur le 
côlé droit de la route de Fresnay, donnera une 
récolte encore plus abondante : 


Amanita phalloides Bull. 

A. venenosa Pers. var. alba Gill. 

Armiilaria robusta Fr. var. caligala Cost. ct 
Duf. 

Clitocybe nebularis Fr. 

Mycena galericulata Fr. var. alba Cost. et Duf. 


hi — 


PA 


Mycena lineata Bull. 
Russula lilacea Q. 
Pholiota ægerita Port. var. cylindracea DC. 

- Re UE : 
P. unicolor Bull 
bte liratus 
Inocybe geophila ee var. alba Gill. 
Hebeloma elatum Batsch. 
H. sinapizans Paul. 
H. longicaudum Pers. 
H. sinuosum Fr. var. senescens Cost. et Dut 
Naucoria semi-orbicularis Bull. 

FA 


T 


Psilocybe ati ui Fr. 

Boletus luteus 

B. flavus With. et var. elegans. 

B. bovinus L. 

B. edulis Bull. var. reticulatus Schæff. 
Lycoperdon excipuliforme Scop. 


Bois de la Garenne à ArçonnayY 
À la lisière de ces bois, situés sur la limite d'Ar- 
çonnay et de Champfleur, de hauts talus ombra- 
gés et humides favorisent beaucoup la végétation 


mycologique : 


Lepiota cristata Fr. 


Lactarius azonites Fr. 
L. decipiens Q. 


| 
| 
| 


= 83 — 


Lactarius controversus Fr. 
L:  . Lasch. 

L vietu 

ne is Fr. 

R. lilacea Q. 

R. emetica Fr. 

R. citrina Güll. 

Pholiota squarrosa si 


‘Cortinarius venet 


Hypholoma re tr Bull. 
Boletus bovinus L. 

B. mitis Kr. 

B. chrysentheron Bull. 
Lycoperdon gem Reine FL dan. 
Clavaria epichnoa Fr. 

Xylaria ant E, 


Bois du Tertre à. Bérus 


Cetaillis planté en majeure partie de châtai- 
Sniers s'étend un peu au-dessus du moulin de 
Maleffre depuis la route d'Alençon jusqu’au 
hameau du Tertre ; il a présenté : 


Amanita inaurata Secrét. 
Tricholoma argyraceum Bull. 
Clitocybe maxima Fr. 

C. velutipes Fr. var. rufipes Gill. 
Lactarius controversus Fr. 

L. rufus Fr. 

L. subdulcis Fr. 

L. vietus Fr. 

Russula Pectinala Bull. 


à — 


Pholiota mutabilis Fr. 


Inocybe geophila Fr: var. umbratica. 


Hebeloma testaceus Batsch. 
Panæolus papilionaceus Fr. 
Psathyrella gracilis Fr. 


A 1.500 mètres, au-delà du Tertre, sur le bord de 
la même route, j'ai trouvé dans le parc de Bois- 


d’Effre : 


Lepiota aspera Pers. 
Tricholoma nudum Fr. 
Hygrophorus eburneus Bull, 
Marasmius porreus Fr. 
Entoloma nidorosum Fr. 


Bourg-le-Roi 


Sur les friches calcaires de Bourg-le-Roi où 


dans les bois avoisinants, j'ai recuel 


Amanita pantherina DC. 


illi : 


Tricholoma albo-brunneum Pers. 


Lactarius deliciosus L. 


Russula emetica Schæff. var. fragilis Pers. 


Inocybe rimosa Bull. 
Hebeloma claviceps Fr. 
Gomphidius viscidus Fr. 
Panæolus acuminatus Fr. 


Le Gomphidius viscidus Fr. paraît ê 


être une espèce 


1 
| 
3 


Ed = 
des terrains secs et calcaires, car il abonde à 
Chaumiton comme à Bourg-le-Roi (1). 


Forêt de Bourse 


La visite à cette forêt ayant eu lieu au printemps, 
je n’ai récolté que : 


Polyporus zonatus Fr. 
P. adustus Fr. var. carpineus Sow. 


Trametes bo Per 
Stereum ferrugineum Bull. 


(1) A.-L. Leraco, Excursions de la Société mycologique de 
France dans la forét de Perseigne et à Chaumiton (Sarthe), 
29 septembre 1913 (Bull. Soc. d'Hort. de l'Orne, 2° semestre, 
1913, p. 111). 


SÉANCE OU 1: MARS 1915 


Présidence de M. Daouer, ancicn président 


La séance est ouverte à 20 heures trente minutes et 
levée à 21 heures. 

Sont présents : MM. Bicor, Dnrouer, LiGER, 
Mazerier. 

M. le D' Leparzy, Président, et M. Houar», Vice- 
Secrétaire, s'excusent de ne pouvoir assister à la séance. 

Le procès-verbal de la séance du 1* février est lu et 
adopté sans observations. 

Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont 
déposés sur le Bureau 


Admission. — M. Georges Doucer, pharmacien à Beat- 
mont-le-Roger (Eure), présenté dans la dernière séancè 
par M. Caillot et M. le D' Gidon, est admis comme 
membre correspondant de la Société Linnéenne de 
Normandie. 


Nr 


L. BÉDEL. — Note sur l’âge du Gui (Viscum 
album). 


Plusieurs botanistes disent que le gui vit ordi- 
nairement douze à quinze ans (1). 11 peut cependant 
vivre beaucoup plus longtemps et atteindre vingt- 
cinq ans et même davantage sur certains arbres. 

Pour trouver l’âge de ce parasite, on a conseillé 
de compter les couches de bois traversées par les 


àPporter de grands dommages à l'arbre. De plus, 
les Couches, plus ou moins déformées, sont quel- 
quefois très difficiles à compter. 

Qus employons, de préférence, le procédé sui- 
Yant qui permet de reconnaître, approximative- 
Ment, lâge du parasite sur les touffes qui n’ont 
Pas élé coupées. : 

En se basant sur ce fait que le gui produit 
d'abord Un entre-nœud chaque année, puis se 
dichotomise ensuite tous les ans (chaque rameau 
formant lui-même un entre-nœud), on compte le 
nombre des entre-nœuds qu’il faut suivre pour 
arriver de la base de la tige aux feuilles (le rameau 
lrminal étant compté pour un). Au nombre 
trouvé on ajoute deux pour le premier entre-nœud 
de la tige qui n’est entièrement développé que 


nn) Ducuante, Éléments de Botanique (Paris, 1877. 
PALIKOWSKE, La Question du Gui (Revue Scientifique, 
1 janvier 1903), 


NS — 


près de trois ans après la germination; ou, ce qui 
revient au même, on compte trois pour cepremier 
entre-nœud ct on ajoute un à chacun des suivants, 
ce qui fournit, en années, l’âge du parasite. 

L'emploi de ce procédé peut donner lieu à quel- 
ques erreurs. Il suffit d’ailleurs de signaler celles- 

-ci pour les éviter : 

En suivant les entre-nœuds, on peut tomber, au 
niveau d’une fourche, sur un rameau poussé une 
année plus lard que ses voisins, ce qui expose à 
rajeunir la plante. Aussi, convient-il, de préfé- 
rence, de suivre à chaque ramification l’entre- 
nœud le plus gros, et même de contrôler pour 
chaque rameau le nombre des entre-nœuds qu'il 


faut suivre pour arriver aux feuilles. Le plus g rand 
| * 


nombre trouvé donnera l’âge. : 

Il y a lieu. aussi, de tenir compte de la saison à 
laquelle on opère. Ainsi, au mois de juillet, par 
exemple, une touffe de gui sur laquelle on rem” 
contrerait dix entre nœuds (le rameau terminal 
étant compté pour un) devrait avoir douze an 
alors qu’elle n’en a eu, en réalité, que onze Li 
le mois d'avril ou de mai de la même année: 
tandis qu'au printemps de l’année suivante elle 
présentera encore dix entre-nœuds mais aur* 
réellement douze ans, les rameaux terminaux 
ayant achevé leur développement. 

En suivant le procédé indiqué et en évitant M 
causes d'erreur signalées, nous avons compté 
quinze entre-nœuds sur un gui du pommier, mr 
sept sur un gui du sorbier, dix-huit sur un gui . 
peuplier noir et sur un gui de l'érable, vingt ” 


un gui de l’aubépine et vingt-trois sur un gui du 
tremble. Ces parasites avaient par conséquent 17, 
19, 20, 22 el 25 ans, et paraissaient devoir vivre 
encore quelques années, bien qu'ils fussent dans 
une période de déclin. 
Voici la longueur moyenne que nous avons 
relevée sur les rameaux de trois d’entre eux : 


RAMEAUX | GUI MALE | GUI FEMELLE | GUI FEMELLE 
DE DU SORBIER [DE L'AUBÉPINE| DU TREMBLE 

5 ans AGIR 40 °/" 40/5 
6 ans T5 RE DOS 10 2/à 
7 ans 1077" 5077" GE 
8 ans fre Er da 10: 7/% 
9 ans 55 2/7 60 /" 50 */" 
10 ans 62"/* DH (ETF EP 
11 ans BOF AB e 57."/" 
ans | 55e" 45 m7" 50 =/" 
13 ans DD /" 357/* 50 7” 
14 ans Do -/" ose Sie 
15 ans 40 =" + Éor 25 "/" 
Dons) 25-/ ne 18=/" 
IT ans SD RD Or 
Hans; |. 307/" 28 =/" 35 »/? 
D 125 30 "/" ne” 
20 ans » ee à 
21 ans » 30 Le 15 y dr 
22 ans » 30» | 10"/" 
23 ans » » 12777 
24 ans » » 10"/> 
2 ans » n 10 


=. 09 = 

Ces chiffres montrent qu'à partir de douze à 
quatorze ans la croissance du gui se ralentit, alors 
qu'elle est très active de cinq à douze. La plus 
belle touffe de ce parasite qu'il nous ait été donné 
de rencontrer était âgée de douze ans. Elle avait 
1 m. 50 de diamètre et provenait d'un peuplier 
noir abattu au Home-Varaville. 

Voici deux autres exemples qui montrent que 
le gui peut atteindre un âge avancé : 

a) Une touffe de ce parasite, observée en 1898, 
sur un frêne, à Cresseveuille, et qui par son déve: 
loppement paraissait avoir sept à huit ans, exisle 
encore actuellement, bien qu'en voie d'extinction. 
Elle a, par conséquent, environ ne trois à vingt- 
quatre ans. 

b) Une touffe de gui, vue sur un marronnier en 
1900 et ayant également sept à huit ans à celle 
époque, a été coupée plusieurs fois, mais elle 
repousse constamment et a aujourd’ hui vingt-et- 
un à vingt-deux ans. 

Dozulé, le 20 décembre 194. 


L. BÉDEL. — Plantes rares ou intéressantes 
des environs de Dozulé (Calvados) 


Pendant les longues tournées de la clientèle 
vétérinaire, les plantes ont été pour nous des 
compagnes charmantes qui nous ont fait oublier 
bien souvent les fatigues du voyage. 


ï — 9 — 

C'est au cours de ces randonnées en milieu 
vatié : bois; chemins, marais, bords des rivières, 
bord de la mer, prairies, etc, que nous ayons pu 
trouver les espèces, variétés ou formes indiquées 
dans le présent travail. 

La plupart sont rares et intéressantes comme 
Slalions nouvelles. Quelques-unes, même, nous 
päraissent inédites ou non encore signalées en 
Normandie. 


Ranunculus acris L. forme albiflora. — Fleurs, 
dès le bouton, blanc pur en dessus, blanc crème 
À la face inférieure des pétales. Onglet jaune pâle. 

Rare : bois de Dozulé. 


Helleborus occidentalis Reut. — Cette plante est 
assez commune aux environs de Dozulé et paraît 
bien spontanée en cerlains points. Elle est abon- 
dante dans le bois d'Annebault et dans les bosquets 
de la ferme de Heudreville à Avillars. On la 
rencontre encore sur le bord de certains ruisseaux : 
Bonnebosq (près de la source de la Dorette), La 

0que-Baignard (bords du ruisseau de Montreuil). 
Cresseveuille. 

€ l'ai trouvée aussi disséminée çà et là dans les 
haies des localités suivantes : Douville, Gonneville- 
Sur-Dives, Saint-Waast, Saint-Léger-Dubosq. 


Cardamine silvatica Link. — Assez commune 
dans la vallée d'Auge : Dozulé (fossés: bordant le 
chemin du bois), Cricqueville (fossés bordant le 
chemin de Dozulé à Cricqueville), Saint-Léger- 


= ft = ; 


Dubosq (bords de la route de Dozulé à Cambre- 
mer), Putot-en-Auge (bords de la route de Putot à 
Beuvron), Beuvron (bords de la route de Clermont), 
Hotot (bords du chemin de Coqueret). 


Cardamine pratensis L. var. fragilis Lloyd. — 
Assez commune : Dozulé, Saint-Léger-Dubosq, 
Cresseveuille, Putot, Beuvron, Gonneville-sur- 
Dives, Saint-Waast-en-Auge. 

J'ai trouvé plusieurs individus de cette variété 
à fleurs doubles (forme flora pleno) sur le bord 
d’une mare à Gonneville-sur-Dives. 


Alyssum calycinum L. — Rare : Houlgate (voie 
ferrée). 


Lepidium Draba I. — Rare : Gonneville-sur- 
Dives (près du croisement des routes de Gonne- 
ville à Villers et de Gonneville à Houlgate), Périers 
en-Auge (bords de la Dives), Dives (bords de la 
Dives). 

Lepidium latifolium L. — Très rare : Goustra?” 
ville (hameau de Saint-Clair, dans un chemin pré 
de la Dives). 

Reseda phyteuma L. — Très rare : Dives (bords 
de la voie ferrée, près de l'usine). 


Viola odorata L. var. subearnea Jord. — ni 
commune : Beuvron (talus bordänt la route 
Putot à Beuvron), Hotot (bords de la route du Ham 


D un 


à Hotot), Gerrots (bords de la route de Beuvron à 
Gerrots), Saint-Pierre-du-Jonquet (bords de la 
route du Ham à Troarn). 

Les échantillons rencontrés dans ces localilés 
portaient tous des fleurs lilas. 


Viola hirta L. var. picta. — Dans cette forme 
trouvée à Grangues et à Druval les pétales à fond 
violet présentaient des taches blanches. 


Lychnis flos-cuculi L. forme albiflora. — Fleurs 
blanches. Assez rare : Dozulé, Beuvron, Hotot. 


Melandrium sylvestre Rœlh. forme decolorans. 
— Fleurs d'un blanc légèrement rosé. Rare : Bro- 
cottes (chemin de l'Église), Vauville (bords d'un 
chemin ombragé), Hotot (bords de la route de 
Beuvron à la Croix des Authieux). 


Saponaria officinalis L. — Rare et ne paraissant 
Pas Spontané : Varaville (dunes du Home). 


Stellaria graminea L. — Cette espèce esttrioïque 
et offre, aux environs de Dozulé, les formes sui- 
vantes : 


4) forme hermaphrodite. — Les pétales sont un 
Peu plus longs que les sépales et les étamines por- 
lent des anthères à teinte rouge brique. Plante très 
fertile. Commune. 


b) forme mâle. — Les pétales sont étroits et plus 
courts ‘que le calice. Les anthères, violacées, ren- 
ferment une quantité abondante de pollen, qui, 
répandu sur les pétales, donne à ceux-ci üne teinte 
bleuâtre. Les styles sont très courts et ‘presque 
nuls. Cette forme est toujours stérile Assez rare: 
Beaufour, Heuland, Saint-Pierre-Azif, Angerville, 
Saint-Jouin, Branville. 


c) forme femelle. — Les pétales atteignent la lon- 
gueur du calice. Les styles sont normaux mais les 
élamines se réduisent à des filets ayant à peine 
un millimètre de longueur et supportent des 
anthères très petites ne renfermant pas de pollen. 
Forme légèrement fertile. Rare : Danestal, Cresse- 
veuille, Heuland. 


Malva alcea L.— Assez rare : Rumesnil (chemin 
de Coqueret et route du Carrefour Saint-Jean): 
Bissière et Magny-le-Freule (route allant de l'une 
à l’autre de ces localités). 


Malva alcea L. var. fastigiata Koch. — Très rare: 
Rumesnil (chemin de Coqueret). 


Androsæmum officinale AI. — Bois de Dozulé, 
bois de Grangues, Cresseveuille (bords du chernin 
de Caudemuche), Angerville (bords de la route du 
Menilda), Beuvron (bords du chemin de Cler- 
mont), Putot (bords du chemin du bois). é 


0 


Geranium pyrenaicum L. — Gonneville-sur- 
Dives (ferme de Tolleville), Dozulé (route du 
Menilda). 


Medicago falcata L. — Houlgate, Dives (hameau 
de Trousseauville). 


Medicago media Pers. — Dives (hameau de 
Trousseauville). 
Melilotus alba Desr. — Varaville (dunes du 


Home), Putot (talus bordant la voie ferrée près de 
la gare de Dozulé-Putot). 


Trifolium ochroleucum L. — Saint-Waast (dans 
un herbage), La Roque-Baignard (bords de la 
route de La Roque au café Troussel). jé 

Tetragonolobus siliquosus Roth. — Émiéville 
(route d'Émiéville à Cagny). 


Lathyrus silvestris L. var platyphyllus Retz. — 
Douville (bois situé sur le bord de la route de la 
Forge Moisy à la Maison-Blanche). 


Lathyrus palustris L. — Marais de Brucourt. 


Lathyrus pratensis L. forme maritima. — 
Feuilles velues soyeuses plus petites que dans la 
forme ordinaire ; grappes de deux à cinq Re 
Houlgate (falaises). 


Vicia sepium L. var.ochroleuca Bast.— Douville, 
Auvillars, Heuland, Cresseveuille, Dozulé, Bon- 
nebosq, Léaupartie. 


Vicia sepium L. var. roseum.—Étendard rose pâle 
avec stries plus foncées, ailes et carène rose très 
pâle presque blanches, jaunissant à la dessicca- 
tion. Très jolie forme paraissant être intermédiaire 
entre Vicia sepium type et Vicia sepium-ochroleuca: 
Cresseveuille (chemin de Caudemuche), Gambre- 
mer (route de Dozulé à Cambremer), Auvillars 
(route de la Roque-Baignard à Bonnebosq). 


Vicia lutea L. — Douville (route de Touques à 
Varaville), Houlgate (route de la Corniche), Heu- 
land (route de Varaville à Touques), Branville 
(route de Bränville à Danestal), Beaufour (route 
de Beaufour à Valsemé), Auvillars (route de Trou- 

_villé à Cambrémer!, Clarbec (route de Drubec à 
Clarbec). 

Cette plante paraît prendre de plus en plus 
d'extension depuis quelques années. M. Chevrel 
en a signalé également quelques stations aux 
environs de Caen. 


Vicia segetalis Thuill. var. lutescens Corb. — 
Dozulé (chemin de Dozulé à Criqueville). AS%® 
commune sur la route de la Cornich 
Houlgate à Auberville et sur les falaises 
ville près d’un endroit désigné sous le nom : “ 
Chaos ». 


d'Auber- 


e allant de 


FETE rt EN ? 4 
TO RENTE MRC USA O ALES RE Eu or à 


Es, 


Epilobium parviflorum Schreb. — Espèce très 
malléable présentant aux environs de Dozulé les 
formes ou variétés suivantes : 


a) subglabrum Koch. — Feuilles glabres ou re- 
couvertes d'un duvet peu apparent. Forme tardive 
fleurissant en septembre : Dozulé, Angerville, 
Grangues, Saint-Aubin-Lébisay, Cresseveuille. 


b) applicatifolium. — Forme des lieux desséchés 
à feuilles très velues relevées et appliquées contre 
la tige, qui est elle-même très velue et souvent 
rougeâtre : Druval, Dozulé, Saint-Waast, Gonne- 
ville-sur-Dives. 


c) verlicillatum. — Feuilles verticillées par trois : 
Putot (chemin du Bois), Angerville (chemin de la 
Maison-Blanche à la Forge-Moisy), Bonnebosq 
(route du Carrefour-Saint-Jean), Saint-Aubin-Lé- 
bizay (chemin de l'Église). 


: d) cruciatum. — Feuilles verticillées par quatre. 
Rare : Putot (chemin du Bois). 


€) allernifolium. — Les deux premières feuilles 
Obposées, les autres alternes. Putot (chemin du 
Bois), Angerville (route de la Forge-Moisy à la 
Maison-Blanche). 


f' roseum. — Fleurs blanches au début devenant 
rosC très pâle à l'épanouissement, puis rose vif 
après la fécondation. Cette forme se distingue de 
l'Epilobium palustre par ses. stigmates étalés en 
Croix : Angerville (route de la Forge-Moisy à la 
Maison-Blanche), Grangues (près de la Fontaine), 


Bonnebosq (fossé bordant la route du carrefour 
Saint-Jean), Hotot (fossé bordant un petit chemin). 
Croît souvent en compagnie de l’Helosciadum nodi- 
florum. 


Epilobium montanum L. var. alternifolium. — 
Premières feuilles opposées, les autres alternes : 
Angerville (chemin de la Forge-Moisy à la Maison- 
Blanche), Saint: Aubin-Lébizay (chemin de l’Église). 


ns 


Epilobium montanum L. var. verticillatum Koch. 
— Feuilles verticillées par trois : Angerville, Bour- 
geauville, Saint-Jouin. 


Epilobium montanum L. var. collinum K.: — 
Feuilles petites, rapprochées, souvent obtuses : 
Saint-Jouin, Dozulé, Bourgeauville, Heuland. 


Epilobium roseum Schreb. — Cette espèce es 
asséz commune dans les cantons de Dozuléet de 
Cambremer : Angerville, Dozulé, Basseneville, 
Brucourt, Périers, Dives, Grangues, Gonneville- 
sur-Dives, Saint-Léger-Dubosq, Saint-Jouin, Saint- 
Aubin-Lébizay, Putot, Saint-Pierre-Azif, Bonne 
bosq, Beuvron, Hotot, Brocottes, Rumesnil, Cam- 
bremer. 

Je l'ai trouvée aussi à Vauville, à Troarn et dans 
l'Eure à Cormeilles. 


Epilobium roseum var. verticillatum. — Feuilles 
verticillées par trois. Tige à trois lignes saillantes. 
Très rare : Danestal (chemin du Bocage). 


nr 


Les diverses espèces d'Épilobes se croisent quel- 
quefois et donnent naissance à des hybrides parmi 
lesquels j'ai rencontré les suivants : 


X  Epilobium opacum Peterm. (E. roseum X par- 
viflorum). — C'est le plus commun des hybrides 
aux environs de Dozulé : Cresseveuille, Danestal, : 
Dozulé, Putot, Beuvron, Angervillé, Brocottes. 


X Epilobium Weissemburgense Schultz. — 
Rare : Putot (chemin du Bois), Saint-Aubin-Lébi- 
zay (chemin de l'Église) 


X Epilobium limosum (E. montanum X parviflo- 
UM). — Dozulé, Heuland, Cresseveuille, Anger- 
ville, Beuvron. 


X Epilobium glanduligerum (E. montanum X ro- 
S€UM) — Très rare : Cresseveuille (chemin om- 
bragé). + 


X Epilobium montanum X tetragonum. — Tige 
très finement pubescente à deux lignes longitudi- 
nales légèrement saillantes. Feuilles ovales lan- 
céolées sessiles. Fleurs dressées avant la floraison 
Où à peine penchées. Stigmates étalés en croix. 
Fruits courts renfermant peu de graines. Très 
rare : Danestal (chemin du Bocage). 


Œnothera biennis L. — Cabourg, Varaville 
(dunes du Home). 


+ 


fl 


— 100 — 


Knautia arvensis Koch. — Cette plante gyno- 
dioïque et très malléable offre, aux environs de 
Dozulé, les formes suivantes : 


a) forme hermaphrodite.— Les étamines d’abord 
enroulées dans la corolle se redressent et s'élèvent 
au-dessus de celle-ci. Les anthères arrivent à ma- 
turité après ce redressement. Les styles s'allongent 
à leur tour et les stigmates arrivent à maturité. 
Commune. , 


b) forme femelle. — Les étamines sont très 
courtes et n’atteignent pas la gorge de la corolle. 
Les anthères très réduites ne renferment pas de 
pollen. Assez commune. 


c) var. pulverulenta. — Je. désigne ainsi une 
forme se distinguant de la forme hermaphrodile- 
type par les caractères suivants : $ 

Fleurs nombreuses en capitule presque sphé- 
rique. Involucre à feuilles ren versées dès le début, 
même avant l’ouverture des fleurs. Fleurs de la 
circonférence plus grandes à pétales inégaux, 
toutes 
vant 


x 


celles du centre à pétales presque égaux, 
pourvues de poils longs. Anthères grosses ar! 
à maturité avant l'ouverture des fleurs (protéran- 
drie exagérée) et couvrant, à la floraison, le 
capitule de pollen, ce qui lui donne un aspect 
poussiéreux sale. Les styles sont normaux et la 
plante est très fertile. Assez rare : Auberville el 
Houlgate (falaises et bords de la route de Caumont}. 
Auvillars (route de la Roque). 


= OF = 


d) var. æquiflora. — Fleurs du centre égalant 
celles de la circonférence. Pélales inégaux. Très 
rare : Houlgate (route de Caumont). 


Dipsacus sylvestris Mill. var. verticillata. — 
Feuilles verticillées par trois. Très rare : Putot 
(talus bordant la route de Caen à Rouen). 


Doronicum pardalianches L. — Abondamment 
naluralisé sur les talus bordant le chemin de la 
Croix-Rouge à Bonnebosq. 


Cineraria lanceolata Lamark. — Peu commun: 
Bois de Dozulé, Angerville, Grangues (route de 
Dives), Saint-Samson (route de Caen à Rouen). 


Lappa pubens Bor. — Assez commun aux envi- 
rons de Dozulé : Putot, Beuvron, Cricqueville, 
Brocottes, Angerville, Gonneville-sur-Dives, Dou- 
ville, Auvillars. 


Echinops sphærocephalus L. — Houlgate (che- 
Min près de la route de la Vallée). 


Lactuca saligna L. — Abords de la gare de 
Dozulé-Putot, Troarn {voie ferrée). 


Tragopogon porrifolium L.— Cette espèce paraît 
Spontanée dans quelques prés de la vallée d'Auge : 
Cricqueville, Brucourt, Varaville, Robehomme. 


ss MN = 


Tragopogon orientale L.— Douville (dans un pré 
près de la route de la Maison-Blanche à la Forge- 
Moisy), Houlgate (bords de la route de Caumont et 
pré près de la route de Villers). 


Tragopogon crocifolius L. — Très rare. Trouvé 


dans un pré à Criqueville et dans un autre à 
Robehomme. 


Lapsana communis L. forme decolorans. — 
Fleurs jaune pâle ou blanc crème : Putot (route 
de Beuvron), Basseneville (chemin de l'Église). 


Ligustrum vulgare L. var. lutescens Béd. — 
Fleurs jaune pâle. Très rare : Putot (roule de 
Beuvron d'où il semble avoir disparu), Annebault 
(route de Caen à Rouen), Cresseveuille (même 
route), Dozulé (même route), Douville (route de la 
Forge-Moisy à la Maison-Blanche). 

Depuis l'année 1902, où j'ai trouvé cette plante 
pour la première fois, il ne s’est produit aucune 
modification dans la coloration des fleurs. À 
Annebault, où il n'existait qu'un pied unique; 
deux autres se sont développés à une faible dis- 
tance de celui-ci. 

Gentiana pneumonanthe L. — Auvillars (ferme 
de Boulon). 


Symphytum officinale L. forme breviflora: — 
Corolle ayant dix à douze millimètres de mas ©" 
à renflement deux fois plus long que le ee 


HS 


lice atteignant la moitié de la corolle. Beuvron 
(route de Clermont). 


Atropa Belladona L. — La Roque Baignard 
(ferme du Château). 


Solanum Dulcamara L. var. tomentosum Koch. 
— Dunes de la Pointe de Cabourg. 


Scrofularia vernalis L. — Putot (route de Beu- 
vron), Cricqueville (route de Dives). 


Scrofularia Balbisii Horn. var. verticillata. — 
Feuilles verticillées par trois; tige à six angles. 


Victot-Pontfol, Méry-Corbon. 


Scrofularia nodosa L. var. verticillata Brébisson 
— Gerrots, Grangues, Beuvron. 


Linaria supina Desf. — Voie ferrée : Hong: 
Brucourt, Dozulé, Beuvron. 


Veronica Teucrium L. var. Bastardi Bor. — 
Dunes de la Pointe de Cabourg. 


Phelipæa Millefolii. — Dives. 
Orobanche cruenta Bers. var. citrina Coss. et 


Em. — Bois de Dozulé. 


| Der alba Poll. — Houlgate (voie ferrée près 
e la g re). 


— 104 — 


Lamium purpureum L. forme albiflora. —:Fleurs 
blanches, anthères orangées. Basseneville. 


Glechoma hederacea L. var. cryphthantha..— 
Calice plus régulier que dans le type, très hérissé 
et aussi long que la corolle dans les fleurs supé- 
rieures quis'ouvrent à peine; corolle petite longue 
de huit à dix millimètres. Étamines avortées et 
réduites à de courts filets dans les fleurs supé- 
rieures. Beaucoup de fleurs stériles. Gricqueville 
(route de Dives). 


Ajuga reptans L. forme roseum.— Fleurs roses. 
Cambremer (route de Rumesnil), Douville (route 


de Varaville à Touques). 


Ajuga reptans L. forme albiflora. — Fleurs 
blanches. Valsemé (route de Lisieux), Saint-Léger- 
Dubosq (chemin du Mont-Ménard). 


Samolus Valerandi L. — Varaville (fossés près 
du Château). 


Centunculus minumus L. — Goustranville (dans 
un fossé). 


Genre Primula. — Trois espèces de ce genre 
croissent aux environs de Dozulé. Ge sont: Primule 
grandiflora, Primula officinalis et Primula elahon 
Ces espèces s’hybrident assez souvent et produi- 
sent : Primula variabilis, Primula digenea et Primula 
media. 


; 
4 
à 
1 
: 
à 


— 105 — 


De plus, des variations assez nombreuses s'ob- 
servent dans la couleur, la grandeur et le port des 
fleurs, et lorsque différentes formes croissent dans 
un même lieu il est assez difficile de les distinguer. 

Nous. essaierons de donner, dans le tableau 
suivant, les caractères dislinctifs des principales 
variations que l’on peut rencontrer ? 


TABLEAU 
des 
CARACTÈRES DISTINCTIFS 
des 
PRINCIPALES VARIATIONS 
du 


genre PRIMUrA. 


Consulter la page 106 


alice peu ou point renflé, peu ou point ouvert au sommet : 
t 


— 106 — 


Calice renflé, très ouvert au sommet . 


Calice à dents étroites, 
lancéolées, acuminées 


Cali 15 


Er 


Calice vert et velu laineux 
sur 1 ngles. 
ne: à “puasence 
ongue et laineus 


Calice vert fonc et pubescent 


sur les angles. 
Pédoncules à pubescence 
courte, peu laineuse 


à dents triangulaires, 


outes “he fonc : 


Co: J 


Calice entièrement blanchätre 


menteux, 
à lobes mucronés. 
1} à 


ou presque concolore 


Calice à angles foncés; corolle de 6 à 20 millimètres marquée de taches 0? 


Calice légèrement verdâtre 


sur les angles à dents triangu 
laires aigaës. Corolle plane 


plissée 


» 


| 
Ë 


Toutes les fleurs po 
pédicelles 


Toutes les fleurs € 

Fleurs les unes en 

pe les fleurs en 0 
rs les un 


Toutes les fleurs P 


Toutes les fleurs € 


Fleurs les unes 


Fleurs jaune pile 
Fleurs! rouges où 


Toutes les feu 
Fleurs les ss 
Toutes les 


eurs ayant 35 à 45 mill. de 


Petales creneles sur les bords 
ges, rosées ou reves es. 


‘#ant cinq taches oranges à la base 
es oran 


1 taches orangées . . ” 


sr ayant environ 30 mill. de diam. Pr. 
dia 

Taches de la base tr toncius ounéttem. Louis 

Fleurs ayant LE à 25 mill. de diam. . 


4107 — 


leau des Variations 


PE a ln ous 
Pr. grandiflora — acaulis — regalis. 


Pr. grandiflora — acaulis — munor. 


Pr. grandiflora — acaulis — purpurascens. 

Pr. grandiflora — acaulis — albiflora 

Pr. grandiflora — caulescens. 

Pr. grandiflora — caulescens — purpurascens. 

Pr. grandiflora — acauli — caulescens. 

Pr. grandiflora -acauli -caulescens -purpurascens. 


Pr. digenea — caulescens. 

ee — caulescens 
À sl utile — purpurascens 
r. digenea — acauli 


Pr. elalor — caulescens. 
Pr. elatior — caulescens — purpurascens. 
Pr. elatior — acauli — caulescens. 


Pr. officinalis. 

Pr. officinalis — unicolor. 

Pr. officinalis — decolorans. 
Pr. officinalis — purpurascens. 


Pr. variabilis — caulescens 
Pr. vartabilis — acauli — case, 
PF; bre — acaulis. 


Pr. media. 


— 108 — 


Primula grandiflora Lam forme acaulis, —- 
Commune partout. 


Primula grandiflora-acaulis var. regalis. — 
Diffère du type par sa corolle plus grande (35 
à 45 %), à taches ou à lignes plus foncées ou 
nettement orangées, et se distingue de Primula 
digenea-acaulis par la pubescence longue et Jai- 
neuse du pédoncule et du calice. Cette variété se 
rencontre dans les lieux où croissent Primula 


digenea et Primula grandiflora, et paraît résuller 


du croisement du premier par le second. Rare : 
Saint-Jouin (chemin de l'Église), Annebault (route 
de Lisieux et chemin près de l'Église), Victot 
Pontfol (chemin allant de l'église de Victot au 
chemin de Coqueret), Cresseveuille (chemin de 
Caudemuche). 

Cette plante cultivée pendant plusieurs années 
a conservé ses caractères. 


Primula grandiflora-acaulis var minor. — 
Fleurs très nombreuses, plus petites que dans la 
forme ordinaire (20 à 235 %). Pétales crénelés sr 
les bords. Très rare : Beuvron (dans un chemin 
abandonné), Danestal (talus bordant la route de 
Rumesnil à Trouville). 

Cette plante cultivée pendant deux an$ n'a pas 
varié. 


Primula grandiflora Lam. forme acaulis-PérP 
rascens. — Assez rare : Bourgeauville Messe © 
l'Église), Valsemé (route de Lisieux), Hotot (c 


. 


— 109 — 


min de Coqueret et route de Victot), Gerrots (route 
de Cambremer), Douville (abondante sur un talus 
bordant La route de Varaville à Touques en face le 
Lieu Manichet}, Saint-Léger-Dubosq (chemin du 
Mont-Ménard). 


Primula grandiflora forme acaulis-albiflora, — 
Rare : Hotot (chemin de Coqueret et route de 
Victot), Gerrots (route de Cambremer), Annebault 
(route de Lisieux), Beuvron (chemin de Clermont). 


Primula grandiflora forme caulescens. — Très 
rare : Bois de Dozulé. 


Primula grandiflora forme caulescens-purpu- 
rascens. — Très rare : Cresseveuille (chemin de 
- Caudemuche. 


Primula grandiflora forme acauli-caulescens. 
— Très rare : Annebault (chemin près l'Eglise). 


Primula grandiflora forme acauli-caulescens- 
Purpurascens. — Très rare : Dozulé (route du 
Menilda). 


Primula officinalis Jacq. — Très commune. 
Primula officinalis var. unicolor Nolt. — Beu- 


Yron (chemin de Clermont), Goustranville (che- 
Min de Robehomme). 


. Primula officinalis var. decolorans. — Fleurs 
Jaune très pâle ou blanc crème avec taches oran- 


= MO — 


gées Cette forme, que j'ai cultivée dans mon 
jardin pendant plusieurs années, a conservé la 
couleur jaune pâle de ses fleurs. Rare : Gonneville- 
sur-Dives (herbage près de la route de Houlgate à 
la Croix-de-Heuland), Grangues (herbage près de la 
route de Dives), Brucourt (talus bordant la route 
de Dives), Saint-Jouin (chemin de l'Église), 


Primula officinalis forme purpurascens. — 
Fleurs rouges avec taches orangées. Très rare : 
Cresseveuille (talus bordant le chemin de Beau- 
four). 


Primula elatior Jacq. forme caulescens. — Très 
commune au bord des ruisseaux et dans les lieux 
humides. 


Primulaelatior forme caulescens-purpurascens: 
— Très rare : Cresseveuille (talus bordant la 
route de Caen à Rouen). 


Primula elatior forme acauli-caulescens. 
Assez rare : Saint-Jouin (chemin de l'Église) 
Cresseveuille (chemin de Caudemuche), Anger- 
ville (chemin de la Forge-Moisy à la Maison- 
Blanche). 

X Primula variabilis Goup. forme caulescens: 
— Assez commun. Existe dans presque toutes les 
communes des environs de Dozulé : Putot, Ange” 
ville, Cricqueville, Saint-Jouin, Saint-Léger-Di 
bosq, Beuvron, Hotot, Victot-Pontfol, Gerrok 
Brucourt, etc, 


— AN — 


X Primula variabilis forme acauli-caulescens. 
— Rare : Beuvron (chemin de Clermont), Gerrots 
(route de Cambremer), Brucourt (route de Dives), 
Saint-Aubin-Lébizay (chemin de l'Église), Vietot- 
Pontfol (chemin de Coqueret). 


X Primula variabilis forme acaulis. — Très 
rare : Brucourt (route de Dives), Saint-Aubin-Lé- 


bizay (route de Clermont à Beaufour), Victot- 
Pontfol (chemin de Coqueret) 


X Primula digenea Kern. forme caulescens. — 
Assez rare : Saint-Jouin (chemin de l'Eglise), Clar- 
bec (ferme de Bouquetot), Angerville (route de la 
Forge-Moisy à la Maison-Blanche), Bourgeauville 
(chemin de la Fontaine), Grangues (chemin de 
l'Église), Annebault (route de Lisieux et chemin 
près de l’église), Cresseveuille (chemin de Caude- 
muche), Victot-Pontfol (chemin allant de l'église 
de Victot au chemin de Coqueret). 


X Primula digenea forme acauli-caulescens. — 
Rare : Saint-Jouin (chemin de l'Église), Angerville 
(route de la Forge-Moisy à la Maison-Blanche), 
Cresseveuille (chemin de Caudemuche). 


X Primula digenea forme acauli-caulescens- 
Purpurascens.— Très rare : Cresseveuille (chemin 
de Caudemuche). 


X Primula digenea forme acaulis. — Dans cette 
forme toutes les fleurs sont portées sur des pédi- 


celles radicaux. Elle se distingue de Primula gran- 
diflora type ct de la variété regalis par son calice à 
angles vert foncé, sa pubescence courte ou à peine 
laineuse. Rare : Angerville (chemin du Moulin), 
Saint-Jouin (chemin de l'Église), Houlgate (che- 
min en face du cimetière), Annebault (cheminprès 
de l’église), Victot-Pontfol (chemin allant de 
l'église de Victot au chemin de Coqueret). 


X Primula media Peterm. — Très rare : Gressé: 
veuille (chemin du Petit-Calvaire), Saint-Léger- 
Dubosq (herbage près du ruisseau de Caude- 
muche), Bonnebosq (route du café Troussel), 
Houlgate (route de la Vallée). 


Urtica dioica L. var. verticillata, — Tige à six 
côtes. Toutes les feuilles verticillées par trois. 
Rare : Grangues (chemin de l’Église), Putot (route 
de Beuvron), Gonneville-sur Dives (ferme de Tol- 
leville), Saint-Léger-Dubosg (chemin du Mont- 
Ménard), Cricqueville (chemin de l'Église), Hotot 
(chemin de Coqueret), Valsemé (route de Lisieux). 


Orchis purpurea Huds. — Rare : Douville (hois 
bordant la route de la Forge-Moisy à la Mao 
Blanche), Druval 


Orchis morio L. forme resupinata: — Gonné- 
ville-sur-Dives (dans un herbage). 

Orchis latifolia L. forme resupinata. — Dourville 
(dans un pré). 


— 113 — 


Orchis maculata L. var. immaculata, — Fleurs 
blanches non tachées. Anthères jaunes. Très rare : 
Dozulé (dans un pré près du bois), ë 


Orchis mascula EL. forme bicolor. — Forme à 
bractées purpurines un peu plus courtes que 
l'ovaire. Sépales et pétales violacés purpurins. La- 
belle entièrement blanc. Cresseveuille (chemin de 
Caudemuche). 


Ophrys muscifera Huds. — Très rare : Druval 
(dans un herbage). 


Narcissus incomparabilis Mill. — Bonnebosq 
(pré bordant la route du café Troussel). 


Narcissus biflorus Curt. — Cricqueville (pré 
bordant le chemin de Grangues). 


Narcissus poeticus L. — Se trouve çà ét là dans 
quelques herbages du Pays d'Auge. 


Galanthus nivalis L. — Très rare. Abondant 


dans un pré près de la ferme du Carmbenar à 
Bonnebosdq. 


Polygonatum multiflorum Al. — Gelte espèce, 
qui est très commune dans les bois, se rencontre 
aussi dans quelques haies du Pays d'Auge : Beu- 
Vron (chemin de Clermont), Cresseveuille (chemin 
de nr euche) Douville (route de Varaville à 

aen), 


— A14 — 


Tamus communis L. var. truncatus Corb. — 
Feuilles tronquées à la base : Gonneville-sur- 
Dives (route de Houlgate à la Croix de Heuland). 


Tamus communis L. var. sagittifolia. — Toutes 
les feuilles sagittées : Cresseveuille (chemin de 
Caudemuche), Beuvron (chemin de Clermont). 


Alopecurus bulbosus. — Marais de Brucourt. 


Dozulé, le 9 décembre 1944: 


A. LETELLIER. — Observations faites à Caen 
sur les pousses de trois rhizomes du 
Phyllostachys mitis venant de Chanos- 
Curson (Drôme), 1911-1913 (1). 


possède à 
une véri 
té- 


M. Bally, notaire honoraire à Voiron, 
Chanos-Curson, près de Tain (Drôme), 
table forêt de bambous dont il a donné une in 
ressante photographie dans le n° du ff janvier 
1908 de L'Ilustration. Ses bambous ont de treize à 


(4) Les recherches de M. Letellier ont été interromputs 
n décès survenu en:1914: En exécution 06 ses der- 
nières volontés les Bambous en question ont été transportés 
au Jardin des Plantes. Quant à la publication des es 1 
notes, elle a été rendue possible par l'initiative _gé tut 
de M°° Letellier qui a bien voulu les déposer sn ‘ 
Botanique avec permission de les utiliser au mieu 
Science (O. LiGNIER 


mA ES Sr 


= hi — 


quatorze mètres de hauteur et plusieurs ont plus 
de dix centimètres de diamètre. Ils proviennent 
du jardin de Hamma, près d'Alger, d'où un rhi- 
zome fut apporté à Chanos-Curson en 1856: ils se 
sont si bien acclimatés qu'ils occupent aujour- 
d'hui un espace de cinq cents mètres carrés. Leurs 
rhizomes sont si gros (gros. comme le bras d'un 
homme) et si traçants que, pour empêcher la pro- 
priété d'être entièrement envahie, il a fallu la 
protéger par de profondes tranchées soigneuse- 
ment entretenues. Sous le climat chaud de la 
Drôme les pousses de ces bambous apparaissent 
généralement en juillet et leur croissance qui se 
fait en deux mois atteint jusqu'à 35 centimètres 
en vingt-quatre heures. 

Sur ma demande, M. Bally a eu l’obligeance de 
me faire envoyer par son jardinier quatre rhi- 
zomes de ses bambous à la fin de 1908. Je les ai 
plantés en trois endroits différents et l'année sui- 
vante j'ai obtenu quatre pousses de trois de ces 
rhizomes, le quatrième étant mort. Ces pousses 
n'ayant pas un mètre de hauteur, j'en ai conclu 
que l'exposition où je les avais mis ne leur con- 
Yenait pas et je les ai transplantés avec les plus 
grandes précautions. Je les ai mis à l'extrémité 
d'une pelouse, dans un terrain bien préparé, à 
l'abri du vent du nord et exposé au soleil toute la 
Journée. Au bout de deux ans, cette année 1911, 
J'ai obtenu quatre pousses dont j'ai suivi le déve- 
loppement avec soin. Je donne ci-après en un 
tableau les résultats de mes observations, mais je 
MYai pas fait figurer les nombres concernant la 


"HG — 


quatrième pousse restée stationnaire pendantlong- 


temps: elle ne s’est décidée à croître qu'après le 
12 juillet. 


M. Bally ne m'a pas donné le nom scientifique 
des bambous qui font l’ornement de sa propriété. 
J'ai cru pouvoir les identificr avec le Phyllosta- 
chys milis que je savais exister dans le jardin de 


1° Observations de 1911. — Les jeunes 
pousses que j'ai observées sont sorties de terre au 
commencement de juin, c’est-à-dire plus tôt que 
dans la Drôme, mais l’année a élé remarquable 
ment chaude à Caen, et il est très possible que les 
années prochaines les pousses nouvelles soient 
en retard sur celles de cette année. ; 

La pousse qui, sur le tableau des observations 
(Taszeau I), est indiquée sous le n° 1 avait peu de 
jours après son apparition 9,2 centimètres de tour 
à ras de terre ; la pousse n° 2 en avait 6 el les 
deux autres un peu moins. Maintenant que " 
pousses ont grandi on trouvé pour leur circonfé- 
rence à la base 7,9 centimètres, 4,5, el 3 cop 
mètres. La différence tient à ce que les premières 
mesures ont été prisee autour de la gaine tandis 
que pour les tiges adultes elles l'ont été sur 1 
chaume nu. : 

Toutes les mesures inscrites au tableau ont été 
prises le matin à 8 heures du I juin au 12 juillet 
compris. Je n’y ai pas fait figurer quelques autres 


jf 


TagLeau [I 
Observations faites à Caen du 11 Juin au 12 Juillet 1911 
sur trois pousses de PAyllostachys mitis 


n POUSSES Températures 
pra nr cent mme ct 
ps N°! F Sh wW°3 un 0 ER 
MATE TT? DOTE ET QE A EN MAIRE 
H (1) A H A H A 
Juintlll 46,5! .. 5,5 18,7| 3,6 
2! 19 2,5||...7 1,5 22.6| 4,8 
49]! 93,5] 4,5] 10 3 2 1 67 
14] 98 4,5] 12,4] 9,4 17,6) 6,8 
All 82,6! 4,6! 44,5| 9,1 20,5! 4,6 
1611.37:2| 4,61 47,5! .8 22,9| 8,9 
17] 45,6] 8,4] 92,5] 3% 19,9] 14,2 
18] 53,5] 6,91 97 4,5 21,9] 19,4 
190 60,5! 7 39,5! 5,5 48 | 10,4 
20! 66 5,5! 36 3,5 A | 10,6 
211! 72,5| 6,5] 42 6 ’ 21,2| 10,8 
22] 80,5] 8 48,5) 6,5 22,8| 9,2 
28]! 93,5! 43 59 10,5 92,9! 13 4 
24|| 102,5! . 9 67.5k:;8,5 + 19,9, 10 
95|| 112 9,5! 75,5| 8 19,8| 7,8 
261! 117 5 || 82 6,5|| 17,4] 10,5 
2|| 193 6 90 8 27 20,7| 10 
4134 | 4114 || 401 ai || 30 8 || 20 
29)| 144 10 ||[112,5| 41,5|| 34,5] 4,5] 21 9, 
157 13 || 495 19,5] 40 5,5] 16 | 12,3 
Juil, 41! 165 8 133 8 43 3 20,7! 12,1 
21 475 10 |!444,5| 44,5! 49 6 18,9! 12,3 
3]! 185 19 || 154 9,5|| 53 4,5|| 20,3] 5,7 
41 194,5) 9,5] 169,5] 8,5] 57 8,5|| 21,2] 4.9 
51 204,5) 40 || 173 10,5!) 63 6 || 22,6! 6,5 
6! 26 1 |l183 40 0 7 M6: 0 
71233 | 417 ||198 | 10 || 81,5] 11,5]| 28,7| 12 
8]! 247 14 || 203 10 93,5 12 || 32,6| 12,6 
91! 262 5 || 210 7 107 4,5] 26,3] 1 
10! 274 42 || 249 Aa 14 20,4, 10,3 
11,984 | 10 || 213 1 |l134 | 13. || 22,8) 11,7 
12) 999 8 || 217 4 || 145 11 22,9! 12,2 
— | 
30! 305 290 180 97,3| 14,9 
DU. 
Aoùt3Q| 315 297 196 | 
PSS Te me en et isjoufaid 


dUfBh-2 


mesures établies dans le but de m'assurer si la 
croissance se produit plus particulièrement le 
jour que la nuit ou réciproquement. Le nombre 
des observations étant insuffisant, c'est un travail 
à reprendre, mais il semble bien que l’accroisse- 
ment en longueur est sensiblement égal pour les 
12 heures de jour et les 12 heures de nuit. 

: En examinant ce tableau avec soin on y voit que 
là pousse n°1 a grandi en un mois de 276 centi- 
mètres, c'est-à-dire qu'elle s’est accrue en moyenne 
de 8,9 centimètres en 24 heures. La pousse n° 2a 
grandi de 211,5 centimètres, avec une croissance 
de 6,8 centimètres par jour. Quant à la pousse 
n° 3 elle a passé de 27 centimètres de hauteur 
à 145 en quinze jours, ayant ainsi un accrois- 
sement journalier moyen égal à 7,9 centimètres. 
— La moyenne des accroissements en vingt-quatre 
heures des trois pousses observées a donc été 7,8 
centimètres. 

Le maximum dans la croissance journalière à 
été 17 centimètres pour le n°1 : 12,5 centimètres 
pour le n° 2; et 14 centimètres pour le n° 3 qui 
n'a élé en observation que pendant quinze jours: 
Ces nombres sont à rapprocher de celui donné 
par M. Bally qui a vu ses pousses de Bambou s'al- 
longer de 35 centimètres en vingt-quatre heures: 
Je crois que cette différence provient de ce qué la 
plantation de M. Bally est déjà ancienne et non de 
ce que le département de la Drôme est plus chaud 
que le Calvados : en effet, nous avons eu ici, je le 
répèle, un été exceptionnellement chaud et peau 

On voit encore, en consultant le tableau, 4° 


— A9 — 


chez la pousse n° 1, 12 fois l’accroissemeat de lon- 
gucur en vingt-quatre heures a été inférieur à la: 
moyenne, 3 fois il lui a été à peu près égal et 16 
fois supérieur. — Chez le n° 2, il a été 13 fois infé- 
rieur à la moyenne, 2 fois égal, 16 fois supérieur. 
— Chez le n° 3, pendant une période d'observation 
de quinze jours seulement, il a été 8 fois inférieur 
à la moyenne, 1 fois sensiblement égal, 6 fois in- 
férieur. 

En général l'accroissement journalier est pen- 
dant les quinze premiers jours inférieur à la 
moyenne et il est supérieur pendant les quinze 
jours suivants. Si les observations avaient été con- 
tinuées pendant un temps plus long on n'aurait 
Pas lardé à voir les allongements journaliers 


30 juillet en effet les longueurs des poussés n'ont 
été 'espectivement que 305 centimètres, 220 centi- 
mètres et 180 centimètres en accroissement seule- 
ment, sur la longueur de la tige, au 12 juillet, de 
LE) centimètres, 3 centimètres et 35 centimètres, ce 
dernier Pour la plus jeune pousse. Cette observa- 
lion montre que les deux premières pousses ont 
Presque atteint leur longueur maxima en deux 
Mois, comme dans la Drôme. et qu'il en sera de la 
troisième pousse comme des deux premières ; 
Mais, c’est dans le premier mois que la pousse de 

ambou acquiert presque entièrement la hauteur 
Welle aura dans l'année. Pendant quinze jours 
après sa sortie de terre elle s’allonge peu, puis elle 
Srandit avec une extrême rapidité pendant quinze 
“Fe jonisi ;'âu bout: d'uti: môts M PTÉHIERt 


—. 420, — 


l'allongement journalier devient presque nul et 
s'arrête enfin avant l'apparition des froids. 


Quelle que soit la commodité d’un tableau tel 
que celui que j'ai donné pour étudier les lon- 
gueurs des tiges et leurs accroissements journa- 
liers, il y a profit à traduire les nombres obte-. 
nus par des graphiques qui ont l'avantage de 
parler aux yeux et de permettre plus facilement 
d'apercevoir des faits intéressants difficiles à 


GRAPHIQUE Î 


Enwe 


+ à 
D Eu ie 6 se mn De 


CDEEXEEEEEEENETTETENEENENIENELS, 
Jin 1911 ge 


démêler en regardant simplement des colonnes 
de chiffres. C’est pourquoi j'ai tracé, pour © 
trois pousses observées, le graphique de ns 
accroissements journaliers du 11 juin au | 


juillet, ainsi que le graphique des températures 
maxima el minima au Jardin des Plantes de Caen 
pendant la même période de temps (GraPnique 1). 

En regardant ce graphique on voit immédiate- 
ment que les accroissements journaliers grandis- 
sent avec l’âge de la pousse et qu'ils présentent en 
général un maximum peu avant que la tige cesse 
de croître. 

On y voit aussi que les graphiques des trois 
pousses présentent des inflexions ascendanles et 
descendantes qui sont concordantes, ce qui nous 
montre que les jours favorables à l'allongement 
d'une pousse l'ont été aussi pour les autres, et que 
réciproquement les jours de petite croissance chez 
une ont été des jours également défavorables à la 
croissance des autres. 

Enfin, en comparant les graphiques des accrois- 
Sements à celui des maxima de température, on 
Témarque que les accroissements de longueur en 
vingt-quatre heures augmentent quand les maxi- 
Ma s'élèvent et qu'au contraire ils diminuent 
Œuand les maxima s’abaissent, Comme cette obser- 
Yalion ne porte que sur trois pousses et pendant 
Un temps insuffisant, il n’est pas possible d'en 
Conclure la loi qui lie les accroissements aux va- 
riations de température, si cette loi existe, ce que 
d'ignore. La croissance eniun jour donné doit être 
la résultante d'un grand nombre de causes qu'il 
faudrait Connaître : la température en est une, 
Mais il y en à d’autres, et d’ailleurs le graphique 
des minima semble montrer d'une manière tout 
‘USsi probante que la croissance est fonction de 


— #92 — 
la température minima tout autant que de la tem- 
pérature maxima. 


J'aurais fini cette note s’il ne me restait à dire 
comment jai pris les nombreuses mesures qui 
m'ont servi à établir le tableau des longueurs des 
pousses de bambou. 

ILest clair qu'on ne peut pas se servir d'un auxa- 
nomètre et qu'il faut de toute nécessité recourir à 
des moyens plus simples, mais seuls pratiques, 


avec des pousses qui atteignent. deux, ou trois 3 


mètres en un mois ; mais alors l'exactitude est 
moindre, et il est désirable de savoir entre quelles 
limites elle est comprise. 

J'ai employé deux méthodes pour mes mesures 
de hauteur. Avec les deux premières pousses n°1 
et n° 2 j'ai mesuré la distance du sol à l'extrémité 


de la feuille qui surmonte la gaine, et le nombre À 
que j'ai trouvé je l'ai inscrit au tableau,comme 
étant la hauteur du bambou. — Avec les/deux | 


FA ; : à la 
autres pousses j'ai mesuré la distance du sol à 


collerette de poils qui se trouve à la base de la : 


dernière feuille parue. 


Ces deux méthodes de mesure ont des incon 


Yénients qui sont communs à l’une et à l'autre et 
d'autres qui sont propres à chacune d'elles. 
Les inconvénients communs sont les suivants: 
1° Le mètre ne repose pas sur une base fixe; 
2° Quand on opère seul, et c'est mon cas, 
peut.pas prétendre donner à la règle une di : 
absolument verticale. Cet inconvénient Sr 
néanmoins négligeable, puisque après tout ce 


# 
4 


onne 
reclion 


— 428 — 


la longueur de la tige qu'il s’agit de mesurer, si 
l’on pouvait appliquer exactement la pousse sur la 
règle, mais cela est difficile, sinon même impos- 
sible quand la tige a déjà deux ou trois mètres. 

Les inconvénients propres à chacune des deux 
méthodes résultent : 

vec la première, de ce que l'extrémité de la 
feuille est plus haute que le sommet de la tige. Si 
la feuille ne s'allongeait pas avec le temps on au- 
rait un nombre constant à retrancher dé la lon- 
gueur mesurée pour avoir exactement celle de la 
tige. Mais il n’en est pas ainsi, la feuille croît rapi- 
dement puis se recourbe au moment où apparaît 
l'extrémité de la nouvelle gaine surmontée de sa 
feuille. Or, tant que la vieille feuille relevée par 
moi le long du chaume a été plus haute que la 
nouvelle, j'ai compté, pour la hauteur du bambou, 
la distance du sol à l'extrémité de cétte feuille ; 
Mais quand elle est restée moins haute, j'ai pris 
Pour hauteur la distance du sol à l'extrémité de la 
nouvelle feuille. En opérant ainsi j'estime avoir 
Commis une erreur en trop variant de un demi- 
centimètre à un centimètre au plus sur la lon- 
sueur vrâie de la tige. 
vec la deuxième méthode, c’est-à-dire en pre- 

ant pour hauteur la distance du sol à la dernière 
collerette de poils qui se trouve au bas de la feuille, 
94 Commet encore une erreur, mais en moins, 
Parce que la collerette de poils ne tarde pas à être 
“rlainement en dessous du sommet de la tige. Je 
(rois cependant que cette deuxième méthode, qui 

Onne des longueurs trop courtes, est préférable à 


EE 


. RE 


15 HO. HN MO 


8‘ 
54 D 
For [ssl 


: :. \o'e. lover \L'e Li 
E- : 6 SG |lS'8 Qu 
+ : 8 9! 8 8: 
+ ee 6 801 L 0 
* : L € 9 € 
se hs < Le y 
É S + 
y- 
5 È c‘y 
4 ée Gr  |e* 
"à « ; ÿ 
2 é c'‘y ÿ 
7 - [@ n' 
: - Île mr |e: $: 
. 8“ (4 g' : 
; Le [Live |L ") 
ns … | 


. 


Le | 


$ 


NIN *XVN 


a. 4 


CRUULACT NCAA 


Y nil LR ne: 
= D. D D de. 
L ,N 9 .N 
Lo 


+ H 


D 
% N 


D en, 


ER 


SASSNOA 


sunu sAyonjsonAyd op sessnod L ans ‘ZI6T JUOV OZ NE ITEM #T NP UOU) E S0JIEJ SUOTUAIISGQ 
IL OVATAY LE 


1829 


l 
Los s'oz 
Fee ; 
| 8F |£ E 
| & 0 
on L. 
19 | 
c'6 |g° 
ÿ'Or |8°7 
z 
“ Ca s' 
7 
‘Or N° g° 
01 Le 
: Æ [ 
: 9 j 
FE 6" STE 
” } 
r |?‘ } 
6 lc 
‘ 8‘ g 
‘Or |9° c'or 
6. c'0r 
y° £" } 
Fr: 0} 
6° 8 
y‘ 4 8 
8° "à L 
e° 9° CY 
6° y 
6°H1 6° 9 
g'GI L 
G‘yI c'e 
6‘G+ [966 jp ‘: 
9'g .|g'8r % 
g's |c'1G : 
&'6 |9'E8 ; 
c'£ |y'ec . 
6 6 ‘08 
F: 8‘1& ji 
&° £°+& 4 
8iZzk |L'e re 


la première. Pour m'en assurer je ferai, l’année 
prochaine, mes mesures simultanément par les 

. deux méthodes et si j obtiens des graphiques pa- 
rallèles on pourra affirmer que les deux méthodes 
sont aussi exactes l’une que l’autre. En prenant la 
moyenne des observations, on aura le droit de se 
flatter de connaître les longueurs vraies des tiges 
pendant la durée des observations. 


2 Observations de 1912. — Consulter le 
Tableau IT et le Graphique Il: Gette année 1912 
j'ai continué mes observations sur la croissance 
journalière des pousses de Phyllostachys milis qui 
croissent dans mon jardin, du 13 mai au 20 août, 
sauf une interruption du 1‘ au 16 juillet. 

Les résultats que j'ai obtenus sont concordanls 
avec ceux de l’année dernière. 

Les jeunes pousses grandissent d’abord très len- 
tement, quelquefois même on ne constate aucun 
accroissement en 24 heures, mais quand la végé- 
tation se manifeste définitivement les aceroisse- 
ments journaliers augmentent assez rapidement, 
quoique non régulièrement, puis passent par Un 
maximum et alors souvent diminuent très vil 
si bien qu’au bout de quelques jours ils sont pre* 
que nuls (environ un mois et demi ou deux mo 
après le réveil de la végétation). 4 

Les divers sujets grandissent plus ou moins vite, 
suivant la quantité de réserves dont ils disposent, 
mais tous éprouvent des variations de même signe 
dans leur croissance journalière au même M 


ment, ce qui montre que celle-ci est influencée 
par des causes accélératrices ou retardatrices exté- 
rieures que l'on peut supposer être l'humidité et 
la température. Je ne crois pas, pour ce qui re- 
garde mes observations, que l'humidité soit la 
cause des variations de l'accroissement journa- 
lier, parce que mes rhizomes sont au voisinage 
les uns des autres et que j'ai soin qu'ils: soient 
également arrosés. Reste l'action exercée par la 
température. Si l'on compare les graphiques des 
accroissements journaliers à ceux des tempéra- 
tures maxima et minima on observe que ces gra- 
phiques semblent suivre plus particulièrement 
celui des températures minima, ainsi que je l'avais 
déjà remarqué l'année dernière. Cela ne veut pas 
dire que les hautes températures soient sans in- 
fluence sur la croissance des chaumes. C’est à la 
suite d'une série de journées chaudes que les 
Pousses grandissent le plus en 24 heures et attei- 
&nent leur maximum d'accroissement journalier. 
Ainsi l'an dernier la pousse n° 1 a présenté sa 
croissance journalière maxima (17°) le 7 juillet 
après T journées chaudes pendant lesquelles la 
lempérature à varié entre 20° et 30°. Cette année 
(912) la pousse n° 1, sortie du même rhizome, 
à éprouvé son maximum d'élongation en 24 heures 
(21), le 20 juin, après 13 jours pendant lesquels 
la température maxima a également oscillé entre 
20 et 30°. ; 

Quant à la valeur du maxima de l'accroissement 
journalier il me paraît dû à l'ancienneté de la plan- 
lation, la quantité des réserves nutritives devant 


—:188 — 


nécessairement augmenter avec l’âge des rhizo- 
mes plus étendus et mieux nourris. On s’explique- 
rait difficilement autrement pourquoi l’accrois- 
sement journalier maximum a été de 17 ‘" pour 
la pousse n° 1 en 1911 avec un été particulièrement 
chaud et favorable, alors que cette année 192 il a 
été de 21 ‘" en 24 heures l'été étant resté extraor- 
ment froid et humide. C'est pour la même raison 
que mes bambous plantés il y a trois ans m'ont 
donné, la première année, des pousses qui n'ont 
pas atteint un mètre de hauteur, la seconde an- 
née, l'an dernier, des pousses qui ont eu 1"9%6, 
227 et 3"15 et cette année des pousses de 2"70, 
2m 88, 3" 14, et 395. Ces hauteurs sont loin de celles 
qu'atleignent les chaumes du Phyllostachys à 
Chanos-Curson, chez M. Bally, et d'où provien- 
nént mes bambous : il est vrai que sa plantation 
date de 1856. J'aurais été heureux d'étendre mes 
observations au Phyllostachys pubescens qui croît 
plus haut et plus vite, mais je n'ai pu m'en 
procurer. 

Il était intéressant de chercher si l'accroisse- 
ment journalier, tout en étant variable d'un jour 
à l’autre, se poursuit néanmoins d’une façon ps 
siblement uniforme pendant une période de ? 
heures. De mes observations il résulte qu'il Y à 
peu de différence entre les accroissements horaires 
diurnes et nocturnes pendant la période d' activité 
végétative. Si bien que, ayant mesuré les accrois- 
sements de la pousse n° 6 le 26 juillet de 8 heures 
du matin à 6 heures du soir, j'ai cru pouvoir pro 
nosliquer un accroissement de 16 «en 24 heures 


t 


£ 
o x 
= 101 une 00w 
[s) Cnhrsmisraanhsants Huu6rlocns sita@minaimenmotn Le sim 
=: , FR 
LL. e 
L 4 
= 
Q 
© 
Lo 
— 
d 
el 
> 
ls 
a œ 
UE 
À 
| ge) 
S 
+ 
d 
— 
2 2 
25 
u 
GS AE ne a En  ossues 
© — 
© © 
NM 
S = I 3n0IHA4VuO 
= ‘5 
+ — t 
D D 


— 130 — 


J'ai essayé d'augmenter l'accroissement jour- 
ualier des pousses n° 6 et n°7 en supprimant les 
bourgeons axillaires au fur et à mesure que les 
branches apparaissaient au sommet de la gaine. 
Il ne m’a pas semblé que cette pratique ait donné 
le résultat espéré. 


+ 


3° Observations de 1913. — Consulter les 
Tableaux II et IV et le Graphique III. 


APPENDICE 


Je terminerai cette note par une dernière obser- 
vation. 


1911. — Tout le monde sait que les gouttelettes 
qu’on voit le matin à l'extrémité des brins d'herbe 
ne sont pas toujours dues à la rosée, mais Pro” 
viennent souvent d’une exhalation de la sève a$- 
cendante par des pores aquifères ou des déchirures 
de l'extrémité des feuilles. À l'appui de cette ma- 
nière d'interpréter le phénomène, on a dit que Ces 
gouttelettes contiennent du sucre tandis que la 
rosée n’est et ne peut être formée que d'eau pure: 
Or le Phyllostachys milis jeune présente une si 
extraordinaire exsudation de gouttelettes à l'ex: 
trémité de ses’ feuilles qu'on ne voit rien de 
pareil chez les autres expèces de bambou- Les 
vieilles pousses de Phyllostachys ne montrent pas 
de gouttelettes au bout des feuilles ou très peu: 


HE ra TE LE 


| 


: 


TascEau III 
Observations faites à Caen du 5 Juin au 29 Juillet 1913 
sur les pousses n° 1 et n° 2 appartenant au 1°" rhizome 

et sur la pousse n° 3 du 2° rhizome 
ne 


B |——2 POUSSES Températures 
E dt \° 2 N°3 Pr 
Léten. PO UURE  E Ca er ot ee FPE 
ANT ‘ an Pas eur MIN. 
Juin LATE . | .. 8,6 
4 0,5 Le és 8,1 
4,5! 05 : . 3, 8 
5.5 5,5 Le 7 
6,5 6 es 3 
75 6,5! 6,5! 
8,5 7 ML. 10,7 
10 5! 8 5 1 
11,5 ,5] 10,5 OT + 10,5 
13 ,5!] 11 AE ce 11,5 
14 s: 
ë, 1 
4 ne 1 
! ‘ 12,7 
A 4 
, 5 54 9 ,8 
,à ,6 .4 
,5 ,8 
à ) 108 
,3 
,51 0,5 , 9 
,5 Ms ,8 
5 é 
10,4 
5 1 
5 3 , à 1 
1. À , 
ll : 1 5 
6 , 
,3]l 76,5] 13,5 4 
,5]| 87,5] 1 "a 
100 3] : 
105 , 
113 , 
196 ; 
sil 441 , 
25] 154 » 
511 178 , 
511 194 »{ 
909 ? 
220 | 4 » 
932 | 1 
246 | 1 4 
958 4 
21 | 1 
979 4 
281 . 
292 ,5 
206 d- 
305 6 
308 | 3 9 
310 9 
311,5) ‘4, | 
313 1,5] 6 | 


.. 
Tagzeau IV 


Observations faites à Caen sur la pousse n° 6 
du 3° rhizome 
du 28 Juillet au 3 Septembre 1913 


Ce) POUSSE N° 6 TEMPÉRATURES 
" SC 
A H A MAX MIN 
Juillet 28 59,5 Le 21,3 14,8 
99 63 23 93,9 11,6 
30 78,5 10,5 22 12,6 
31 84,5 il 93,6 15,1 
Loti 1 97,% 13 23,5 15 
118 15,5 93,9 13 
3 195 12 2.5 9,9 
4 137 12 9,4 8 : 
5 152 15 19 10,8 
6 162 10 19,8 1 à 
7 170 8 90,2 6.5 
8 481 11 19,9 9 
9 192,5 11,5 M Ve 7,9 
10 201 8,5 21,3 0 
11 A1 10 9 
12 991 10,5 99,8 10,8 
13 235 18,5 1,5 11,2 | 
14 48 43 21,6 43,6 . 
15 264 16 20,6 16 
16 976 12 22 11,3 
NE 47 9283 9 99, 7 6.1 
18 298 43 20,5 9 
19 312 14 ; 12,6 
20 326,5 14,5 19,5 13,1 
21 335 8,5 24,1 5 
92 347 12 9,9 
23 || 366 19 23,2 8,8 
24 381 15 6 
95 389 8 93,9 5,5 
26 400 11 26,7 j 
91 413 13 97,6 ue 
497 14 25 il, 
29 136 9 23 A 
30 || 443 1 A va | 
31 447 ñ 20,6 13,2 À, | 
Sept. 1 449 2 . ve | 
Ù 450 1 Ÿ 
3 450 0 ee |, 


| 
a 
Le) 
_ 
| 


at 


me RE "4 \A : ; ñ 
ANA OT AR 
à i 


T——— vumawm rarobuoc 
ee aomnu oumjorrhue 


Ut AN0IHAVEN 


N 


Fe 


A 


en outre ces gouttelettes apparaissent peu après le 
coucher du soleil et elles grossissent rapidement. 
Il n'y a donc pas de doute que ce n’est point là un 
phénomène dû à la rosée. Il y a des gouttes au 
bout de toutes les feuilles et la plante prend un 
aspect si spécial qu'il est remarqué par les per- 
sonnes les pius étrangères aux observations scien- 
tifiques. Il est facile de recueillir ces gouttelettes 
et de se procurer ainsi plusieurs centimètres Cu- 
bes de liquide. Je ferai connaître l'an prochain 
les résultats des analyses que j'ai déjà faites et de 
celles que je ne manquerai pas de faire en 1912. 


1912. — À mon grand regret la pluie continuelle 
de cet été ne m'a pas permis de recueillir une 
quantité suffisante du liquide qui s'écoule par l'ex 
trémité des feuilles pour en faire une analyse com 
plète : il m'a semblé qu'on n'y trouve ni sucre nl 
albuminoïdes, mais je réserve mes conclusions, 


0. LIGNIER. — Quelques réflexions au sujet 
du Manuscrit de M. Letellier. 


Les observations faites par M. Letellier aPPO® 


croissance du Phyllostachys milis. ! 
même si précises qu'elles permettent de C0 


proto SE RP RUE TEE ne 


—. 198: — 


pléter dans une certaine mesure les conelusions 
fournies par M. Letellier lui-même, conclusions 
qu'il eut certainement étendues si la mort. n’était 
venue l’en empêcher. | 

Il résulte de ces notes : 1° que l'accroissement 
quotidien du Phyllostachys milis est surtout in- 
fluencé par les variations de la température exté- 
rieure et principalement par ses minima ; 2° que 
l'accroissement relatif de ses diverses pousses est 
en rapport avec l'importance des réserves. accu- 
mulées dans leurs rhizomes, lesquelles du reste 
augmentent avec l'âge. 

À propos de la première de -ces deux conclu- 
sions, la lecture du graphique montre que si en 
effet les variations de la température, et surtout 
leurs minima ou encore leurs maxima prolongés 
pendant plusieurs jours, interviennent pour mo- 
difier momentanément l'accroissement des pous- 
ses, d'autre part, leur croissance générale semble 
être dans une certaine mesure indépendante de 
la température, sauf probablement pour la mise 
en marche de la végétation. Les graphiques II 
(1912) et III (1913) permettent en effet de constater 
que la ligne de cette croissance générale des 


.Pousses est très courbe tandis que celles des ma- 


XMa et minima de températures sont sensible- 
ment rectilignes. 1] y a plus : on peut y remarquer 
Encore que les courbes générales ne se produisent 
rr nécessairement aux mêmes époques pour les 
diverses pousses, ce qui cependant devrait être si 
réellement elles avaient été occasionnées par la 
lempérature ambiante. 


— 136 — 


Ainsi il semble bien que chaque pousse soit 
appelée à produire une courbe générale de crois- 
sance et que cette courbe appartienne à un type 
commun. Les variations de la température am 
biante ne produiraient sur cette courbe que des 
variations secondaires. 

Relativement à la deuxième conclusion, il ne 
semble pas niable que la quantité de réserves nu- 
tritives accumulées dans le rhizome intervienne 
au moins au début de la végétation. Mais il est 
certainement d’autres facteurs que M. Letellier a 
passés sous silence, ce sont la faculté d'absorption 
el la faculté d'élaboration. Celles-ci augmentent 
en effet d'année en année à mesure que les racines, 
d'une part, et les feuilles, d'autre part, augmentent 
en nombre. À mesure que la pousse accroit son 
appareil d'absorption des substances dissoutes 
dans le sol et, dans ses parties vertes, ses labora- 
toires de transformation de la sève brute en sève 
élaborée, elle devient capable de produire plus 
de substances alimentaires et par suite de fournir 
un développement végétatif plus considérable. 


SÉANCE DU 3 MAI 1915 


Présidence de M. Drouer, ancien président, 


La séance est ouverte à 17 heures et demie et levée à 
19 heures. 

Sont présents : MM. Brcor, Cuevrez, Prouer, D' 
Gino, Liexier, Hovuarp, Abbé Lucas, MAZETIER. 

M. Paul Berrrann, Maître de Conférences de Paléon- 
tologie houillère à la Faculté des Sciences de l'Univer- 
sité de Lille, assiste à la séance. 

Le Président présente les excuses de M. le D° Denarens, 
qui ne peut assister à la séance par suite d'empêche- 
ments professionnels. 

Le procès-verbal de la séance du 1 mars 1915 est lu 
ét adopté sans observations. : 

Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont 
déposés sur le Bureau. 


Don à la Bibliothèque. — Brochure offerte : 
Gibox (D: F.), Tumulus à coupolés et Terres ärables 
Primilives dans la .campagne de Caen (Bull. Soc. 
des Antiquaires de Normandie, Cacn, 1914, p. 
429.433). 


Bibliographie. — M. Houard analyse la note de 
M. Hariot sur « La Flore marine de l'île de Tatihou 
et de Saint-Vaast-la-Hougue », parue en novembre sx 
nier dans les Comptes Rendus de l'Académie des 
Sciences. 


— 138 — 


M. Bigot signale l'intérêt qu'il y aurait de joindre à 
cette analyse celle de la note de M. Robert Dollfus 
« Sur les zones subterrestre et litlorales à l'ile Tati- 
hou et dans la région de Saint-Vaast-la-Hougue », parue 
dans le Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle, 1914, 
p. 253-267. 

M. le D: Gidon attire l'attention sur une brochure de 
E.-C. Florence, intitulée « Le Gui en général et le Gui 
sur le Chêne », parue dans le Bulletin de la Sociétédes 
Sciences du Loir-et-Cher pour 1914. 


OBSERVATIONS DIVERSES 


Fasciation de Daphne. — M. Houarn présente plu- 


sieurs rameaux fasciés de Daphne Mezereum L, 
qui lui furent envoyés, au début de mars 191 


doute du parc du château d'O où la plante est as 
sez abondante. Ils seront déposés dans la Collet- 
tion tératologique de l'Institut botanique de Caen: 

L'aplatissement des rameaux de Daphne Meze- 
reum est assez accentué, sans dépasser toutefois 
10 millimètres, La région aplatie est rectiligne ou 
Contournée ; son écorce ‘est plus profondément 
vallonée que celle de la région saine. Les por 
tions concaves de la fasciation sont fendues en 
long ; le comblement de ces fentes a exigé la 
production de gros bourrelets irréguliers recou- 
verts de traces foliaires et de bourgeons an0F 
maux noirâtres dont l'ensemble figure, assez gros” 
sièrement du reste, le corps d’une chenille. De 


— AN — 


semblables bourrelets s'observent aussi sur les 
rameaux latéraux contournés qui s’insèrent, en 
grand nombre, sur Ja tige fasciée. 

Des fasciations ont déjà été signalées sur Daphne 
indica, D. Laureola, D. odora et D. Mezereum, au 
dire de Penzig : Pflanzenteralologie, 1894, tome II, 
p. 276 

En Normandie, notre collègue E. Lemée a indi- 
qué, sur le Daphne Laureola, une fasciation en 
éventail, avec branches filiformes nombreuses : 
Les ennemis des Plantes, 3° série, n°4 (arbres et 
arbustes, etc ), 1910, p. 407, n° 1824. 


COMMUNICATIONS 


Abbé LETACQ. — Notice sur M. Jules 


oOmmey, médecin à Sées et Botaniste. 


Jules-Armand-Marie HommEY naquit à Sées 
(Orne), le 18 Octobre 1829, d’une très vieille 
famille de cette ville, dont plusieurs membres 
S'élaient distingués au XVIIE siècle par des tra- 
Vaux d’érudition. 

Il fit ses études classiques au-petit séminaire de 
Sées et au Collège de cette ville (1843-1851), et.ses 
études médicales à Caen. 

: labli d'abord à Essai, il vint se fixer dans sa 
Ville natale en 1861. Médecin instruit, praticien 
habile et judicieux, il donna pendant plus d'un 


— 140 — 


demi-siècle l'exemple d’un dévoûment infati- 
gable et d’un désintéressement absolu. Nuit et 
jour au chevet des malades, il remplit sa mission 
d'humanité et de charité avec une abnégation 
parfaite, prodiguant ses soins à tous ceux qui les 
réclamaient, sans se préoccuper des conditions 
sociales. 

Une très nombreuse clientèle ne tarda pas à 
récompenser des services aussi désintéressés ; elle 
fit plus : elle témoigna à M. Hommey de sa con- 
fiance et de son estime en l'appelant à siéger au 
Conseil municipal de Sées et à représenter le can- 
ton au Conseil général de l'Orne depuis 1892 
jusqu’à sa mort. 

Le soin des malades, le mandat de Conseiller 
municipal et de Conseiller général ne laissaient à 
M. Houmey que peu de loisirs, mais ils n'étaient 
pas inoccupés. Lors de son séjour à Caen, il avait 
connu Chauvin, les deux Deslongchamps, 
Morière, de Brébisson et aux leçons de ces 
maîtres s'était épris d’une véritable passion pour 
les sciences naturelles, surtout pour la Botanique. 
Ses recherches dans la région sagienne furent 
consacrées à l'étude des Phanérogames et plus 
spécialement des Mousses : le versant nord 
d’Ecouves avec ses stations si variées lui avait 
offert un certain nombre d'espèces intéressantes. 
On trouvera les observations recueillies Pa 
M. Homuey dans la llore des Mousses du Nord 


laire des plantes Phanérogames et le Catalogue 


— A4 — 


des Muscinées de l'Orne, par l’auteur de cette 
Notice. 

M. Hommey, nommé membre de la Linnéenne 
en 1858, était depuis de longues années, avec 
M. Édouard Bureau, le doyen de notre Compa- 
gnie. IL fut jusqu'à la fin d'une assiduité exem- 
plaire à nos excursions annuelles, qu'il suivait, 
on se le rappelle, avec un enthousiasme juvénile. 

Représentant des populations agricoles, et vivant 
au milieu d'elles, M. Hommey sut prendre en main 
leurs intérêts. Il organisa à Sées, depuis 1895, des 
expositions de pomologie, dont chaque année le 
succès allait croissant. « Si des travaux semblables 
se généralisaient sur les divers points de nos 
régions de l'Ouest, disait le professeur Lechartier, 
de la Faculté des sciences de Rennes, nous serions 
bien près d'arriver au but pratique que nous 
Poursuivons. C’est le seul moyen de réaliser rapi- 
dement un travail utile. » 

Ce fut aussi à l’instigation de M. Homwey, que 
M. Loutreuil fonda en 1901, au Collège de Sées, 
un laboratoire agricole et pomologique, qui ne 
cesse de rendre aux agriculteurs du canton des 
services signalés (1). 

ne Carrière aussi bien remplie lui valut plu- 
sieurs distinctions flatteuses : il était titulaire de 
la médaille de Linné, lauréat de l'Association 
Pomologique, Officier d'Académie, Chevalier du 
Mérite agricole, Chevalier de la Légion d'honneur. 


(1) À. L. Leraco. — Rapport sur le n Jiqu 
(Sciences nalurelles), Assises de Caumont, Caen, 9-11 Juin 1913 
‘Caen, E. Lanren, 1913, in-8", p. 26). 


Tee 


M. Jules Hommex est décédé le 29 mars 1912, 
dans sa 83° année, des suites d’une longue et dou- 
loureuse maladie. Une mort chrétienne: fut le 
digne couronnement de cette existence toute de 
labeur et de dévouement. 

Il se survit dans son fils, notre collègue le D' 
Hommey, comme lui médecin et naturaliste, au- 
teur d'excellents travaux sur la géologie du.can- 
ton de Sées et ses applications à l'Agriculture. 


‘0. LIGNIER. — Nouvelle Note sur le Gui 
(Viseum album L.) de l'Aubépine (Cra- 
tægus oxyacantha L.) 


Dans une note précédente faite en collaboration 
avec M. Na du Hâvre (1), nous avons étudié le 
mode de végétation d’un Gui très grêle et à Let 
spécial que M. Nail avait trouvé dans la DIE 
crayeuse du Hâvre où il y poussait sur une Aubé- 
 pine (Cralægus oxyacanthai. Nous avions conclu 
de nos recherches que sa pseudo-dichotomisation 
dans un plan, eten général sa gracilité, résultaient . 
très probablement : 1° d’une réduction végétauve 
due à la faiblesse des apports aqueux et quê Le 
ci était vraisemblablement produite par la nature 


(Viseum 


(4) Lienier (O.) et Naix (R.). — À propos d'un Gui qu 
album L) en palmettes (Congr. Ass. franç., Le HW 
Juillet 1914). 


+ 


de la plante nourrice et peut-être aussi par celle 
du terrain ; 2° d’une floraison surabondante, attri- 
: buable aux mêmes causes. 

Or ayant, au mois de février dernier, repris 
l'étude de cette question par l'examen d’autres 
Guis poussés également sur Aubépine, j'ai recueilli 
quelques renseignements nouveaux qui me pa- 
raissent mériter d’être mentionnés. 

Les échantillons examinés proviennent de deux 
Stations, l’une située au Jardin des Plantes de 
Caen, l’autre contre le bois de Maltot, près de 
Caen. 

Les Aubépines du Jardin des Plantes appar- 
tiennent à diverses variétés culturales. Elles sont 
vieilles et forment des arbres un peu étiolés au 
milieu de massifs constitués par d’autres arbres 
en général plus grands qu’elles. Les Guis qu'elles 
Portent sont assez nombreux et fixés sur des bran- 
ches d’âges très variés. Il se peut que certains de 
leurs pieds résultent d'expériences scientifiques, 
Mais il est certain que la plupart sont dus à une 
implantation naturelle. Tous ou presque tous se 
trouvent en sous-bois. 

La deuxième station se rencontre sur la route 
d'Eterville à Maltot, immédiatement après la sor- 
lie du bois et elle date d’une vingtaine d'années. 
ya deux haies d'Aubépine qui bordent la 
route sur une longueur d'environ 400" et dans les- 
quelles on a, de place en place et méthodiquement, 
laissé certaines branches se développer en arbres. 
Ce sont ces arbres qui presque tous sont absoiu- 
Ment couverts de touffes de Gui, de telle sorte que 


14 — 


la statron en comprend plusieurs centaines. Elles 
y sont en plein air et en pleine lumière. 

Dans les deux stations les rameaux du Gui sont 
plus grêles que ceux des pieds implantés sur Pom- 
mier ou sur Peuplier et ont des feuilles en général 
plus petites. Il y a cependant entre eux une diffé- 
rence suivant la station. Tandis que dans celle de 
Maltot où les touffes sont à l’air libre, les branches 
sont franchement dressées comme d'habitude, sur 
les Aubépines du Jardin des Plantes qui sont en 
sous-bois, elles sont comme affaiblies et souvent 
pendantes. 


La première station, celle de Maltot, m'a permis 
de faire en outre les observations suivantes : 


PIEDS MALES. 


Observation I. — Les pieds mâles sont beaucoup 
plus nombreux que les pieds femelles. 


Observation II. — Les touffes mâles montrent 
une ramification qui est nettement et à peu Pré 
exclusivement pseudo-dichotome et en palmeile, de 
même que dans l'échantillon du Hâvre. Les fleurs 
y sont en outre excessivement abondantes de telle 
sorte que ces touffes sont fortement mises en re 
relief par une coloration jaune ardent. 


Observation IL — Les fleurs mâles y pPhREN 
pées en glomérules toujours localisés sur les der 
niers et les avant-derniers nœuds. 


— 145 — 


a. Aux derniers nœuds ces glomérules sont fer- 
minauz ; aux avant-derniers nœuds ils sont (até- 
raux. Chacun d'eux comprend trois fleurs : une 
terminale et deux latérales, celles-ci développées 
dans l’aisselle de deux bractées immédiatement 
sous-jacentes à la fleur terminale. 

Les glomérules terminaux des derniers nœuds 
prolongent directement la pousse précédente de 
telle sorte que les deux bractées axillantes des 
deux fleurs latérales s’y trouvent en croix avec les 
deux feuilles du nœud CT} 


b. Aux avant-derniers nœuds les glomérules 
latéraux occupent rigoureusement la même posi- 
lion que, dans les louffes du Gui en buisson, les 
l'ameaux latéraux à la pseudo-dichotomie. Is sont 
en effet, comme eux, développés dans l’aisselle 
des bractées qui se trouvent de chaque côté à la 
base des branches de cette pseudo-dichotomie. 
En somme donc, au lieu que dans le Gui en buis- 
Son ces bourgeons fournissent les quatre bran- 
Ches latérales du pseudo-verticille caulinaire, ici 
ils produisent quatre glomérules floraux. 


(1) J'ai eu l'occasion d'observer quelques nœuds termi- 
Taux dans lesquels la symétrie dimère habituelle était rem- 
placée par une symétrie {rimère . Is portaient donc trois 
feuilles : celles-ci y étaient surmontées en alternance par 
trois bractées axillantes de trois fleurs latérales; la fleur ter- 
‘Minale y était elle-même trimère avec six sépales et six 
ftamines. Toutefois les fleurs latérales reprenaient la sy- 
Métrie dimère. 


— 146. — 


Dans chacun des glomérules en question les 
bractées axillantes des deux fleurs latérales sont 
originairement dans un plan parallèle à celui des 
feuilles du nœud. Ces glomérules sont donc en 
croix avec ceux des derniers nœuds. 


c. Assez fréquemment les deux entre-nœuds 
nés de la dernière pseudo-dichotomie sont plus 
ou moins courts de telle sorte que leurs glomé- 
rules terminaux sont plus ou moins rapprochés 
des latéraux. Il se produit alors, simultanément, 
une réduction de leurs feuilles qui, souvent sim- 
plement plus petites, peuvent être, d’autres fois, 
remplacées par des braclées. M 

Dans ce dernier cas, qui ne se produit qu'au 
sommet d'éntre-nœuds très raccourcis, les bour- 
geons axillaires de ces bractées, ceux qui, d'habi- 
tude axillaires des feuilles, sont destinés à fournir 
les deux pousses de l’année suivante, ces bour- 
geons, dis-je, deviennent floraux et produisent cha- 
cunune fleur simple. Par suite le glomérule ter- 
minal de cette branche, lequel était primitivement 
à trois fleurs, se trouve flanqué de deux nouvelles 
fleurs et devient à cinq fleurs. Comme en outre il 
est simultanément devenu à peu près sessile, il s 
montre contigu aux glomérules latéraux de l'avant- 
dernier nœud. 

Il est bien rare que de telles modifications se pro- 
duisent en même temps dans les deux branches 
d'une même pseudo-dichotomie. D'ordinaire elles 
ne portent que sur l’une des deux, et l’autre rameal 
celui qui continue à porter deux feui 


Iles termr 


— A1ÀT — 


nales axillantes de deux bourgeons végétatifs, se 
place sensiblement dans le prolongement de l'entre- 
nœud sous-jacent, en rejetant latéralement le glo- 
mérule à cinq fleurs dans l’aisselle de sa feuille 
mère. 

Quand ce dernier fait se reproduit à toutes les 
pseudo-dichotomi ives d'une même rami- 
fication, c'est-à-dire à des nœuds successifs, cette 
ramification n’est plus en apparence, représentée 
que par un rameau simple formé de nœuds el 
d'entrenœuds successifs. 


d. Parfois au nœud anté-pénultième il se pro- 
duit un court entre-nœud terminé per un glomé- 
rule floral. 

Peut-être résulte-t-il d’un bourgeon latéral vé- 
gétatif d'abord resté dormant ? Mais peut-être aussi 
représente-t-il la troisième branche plus ou moins 
réduite d’un nœud accidentellement trimère ? 


En résumé, dans la majorité des touffes mâles 
examinées, chaque ramification portait un glo- 
mérule de 3 fleurs à l'extrémité de chacune de ses 
deux branches et quatre glomérules également de 
3 fleurs sur son avant-dernier nœud, soit au total 
XI) HAN 3) — 18 fleurs. 

D'autres fois, par sympodie, elle portait 3 fleurs 
à son unique sommet et cinq glomérules dont 
Auatre 3-florés et un 5-floré sur son avant-dernier 
nœud, soit au total 3 +5 + (4X 3) = 20 fleurs. 

Exceptionnellement un glomérule supplémen- 
laire se formait très près du nœud immédiatement 
SOus-jacent. 


— Me — 


Observalion IV. — Les fleurs mâles du Gui sont 

d'ordinaire formées par quatre étamines adossées 

à quatre sépales décussés, c’est-à-dire appartenant 
à des verticilles en croix. 

Dans les touffes de Maltot beaucoup d’entre- 
elles montraient un même mode de complication 
par bilobation longitudinale de certains de leurs sé- 
pales et des étamines correspondantes, cette bilo- 
bation n'étant d'ordinaire que terminale mais pou- 
vant peut-être parfois s'étendre jusqu'à leur base. 

D'autre part, il m’a semblé qu'elle n'était pas 
toujours semblablement localisée. Dans la fleur 
terminale des glomérules elle frappait surtout 
les deux sépales et les deux étamines supérieurs 
et, dans les fleurs latérales, surtout les deux sé- 
pales et les deux étamines inférieurs. 


PIEDS FEMELLES: 


Observation V. — Deux cas : 


a. Bien que la ramification des touffes fe- 
melles rappelle plus souvent que celle des touftes 
mâles la disposition habituelle du Gui en buisson, 
surtout dans leur partie âgée, la majorité de leurs 
branches montre encore l’organisation pseudo- 
dichotomique en palmette. Cependant cette der- 
nière n'y résulte plus d'ordinaire, de la produe- 
tion de glomérules floraux latéraux. Elle est sim 
plement due à l'entrée en sommeil des bourgeons 
qui leur auraient donné naissance. 

Ainsi, le plus souvent, les seuls gloméru 
més sont les glomérules terminaux, ceux 


les for- 
qui se 


NE LE UE MS Ne à 


— 149 — 


voient au sommet des branches entre les deux 
feuilles terminales. 

Lorsque cependant des glomérules latéraux 
viennent à se développer sur les avant-derniers 
nœuds, ils ont une organisation un peu différente 
de celle des glomérules mâles similaires. En effet, 
les rameaux latéraux qu'ils terminent, quoique 
très courts, portent encore en dessous d'eux deux 
feuilles (ou deux bractées) axillantes de deux bour-- 
ÿeons végélalifs. 

étte organisation permet par conséquent de 
reconnaître encore assez facilement la disposition 
en verticilles caulinaires des Guisen buisson, quoi- 
que, il est vrai, avec un raccourcissement consi- 
dérable des rameaux latéraux. C'est un cas de 
réduction qui, moindre que celle présentée par 
les touffes mâles, la fait mieux comprendre en 
servant de terme de transition. 


b. Les glomérules femelles renferment trois 
fleurs comme les glomérules mâles et cependant 
l'organisation n'en est pas rigoureusement semblable. 

Dans le glomérule mâle, sous la fleur terminale, 
il n'existe qu'un seul verticille de deux bractées, 
chacune axillante d’une fleur, dans le glomérule 
femelle, sous cette fleur, il existe deux verticilles 
décussés de bractées, l’intérieur axillant de fleurs 
Comme chez le mâle, le supérieur ss (4): 


(1) De même que sur les pieds mâles j'ai observé l'appa- 
rilion de la trimérie mais seulement dans les fleurs termi- 
nales, nullement dans le nœud qui les porte. Sur certains 
Pieds j'ai même pu compter plus de fleurs à 3 sépales que 
de fleurs à . 

10 


— 150 — 
CONCLUSIONS. 


Cette nouvelle étude confirme nettement les 
résultats obtenus par la première mais en les 
complétant. 

La pseudo-dichotomie en palmelte est habituelle 
pour le Guiinséré sur Aubépine et elle est plus nette- 
ment établie sur les pieds mâles que sur les pieds 
femelles. 

Partout elle semble résulter, tout d'abord, des 
condilions biologiques que la nourrice impose au 
parasite, conditions qui poussent en oulre le Gui . 
à une floraison abondante. 

Elle est due, en second lieu, à l'abondance de la 
floraison, celle-ci se faisant sentir avec une inten- 
sité notablement plus forte sur les pieds mâles 
le Gui de la falaise du Hâvre était mâle — et par 
suite elle est plus accusée chez ces derniers. Les 
pieds femelles montrent, en quelque sorte, à ce 
point de vue, une forme de transilion entre la 
forme en buisson et la forme en palmette. 

La forme ms pr _pseudo-dichotomique en 
palmette p naissance, par 
sympodie, à la forme en branches pseudo-simples. 


E. CHEMIN. — Un exemple d’Autophagi® 
chez les Végétaux. 


Le fait a été observé chez le Boulcau (Belula 
alba L.). 


= di — 


Les Bouleaux de « mauvaise venue » sont coupés 
à deux ou trois mètres du sol. Sur ces troncs 
décapités poussent des branches que l’on coupe 
de temps à autre comme bois de taillis. Ce sont 
ces troncs que les cultivateurs désignent, suivant 
les régions, sous le nom de « téêtards » ou « émous- 
ses ». 

L'humidité, pénétrant peu à peu par la partie 
supérieure, entraîne la décomposition du bois 
tendre de bouleau et l'émousse se creuse. Le pro- 
duit de la décomposition, matière brunâtre, pous- 
siéreuse, s'épanche lentement par les sections 
latérales résultant de l’'émondage des branches. 
Un trou se produit à cet endroit, il s’allonge par 
l'action de l’eau de pluie et une fente ou crevasse 
longitudinale se forme. 

S deux bords de la fente se recouvrent d’un 
tissu de cicatrisation. C’est de là que partent des - 
'ameaux qui vont aller puiser au cœur même de 
l'arbre une nourriture capable de donner une 
nouvelle vigueur aux régions périphériques. 

Ces Tameaux sont de véritables racines adven- 
lives, autant qu'on en peut juger par un examen 
Superficiel : ils ont la flexibilité des racines qui 
s'oppose nellement à la rigidité des branches à 
diamètre égal ; ils ne présentent pas de lenticelles 
SL apparentes sur les branches: leur écorce ne 
renferme pas la couche phellodermique, si facile 
à distinguer par sa couleur verte. Nous n'avons 
Pu en faire une étude microscopique; mais les 
Caractères précédents suffisent pour affirmer que 
‘€ sont des racines et non des liges. 


1 — 


Ces racines se dirigent le plus souvent de haut 
en bas : quelquefois pourtant elles sont horizonta- 
les ou légèrement redressées. Leur direction est 
déterminée surtout par les positions respectives 
du point d’origine et de la région où elles peu- 
vent s’enfoncer. 

Elles se ramifient abondamment et donnent 
naissance à un véritable chevelu comparable à 
celui des racines normales. Leurs derniers pro 
longements s’enfoncent, non seulement dans le 
terreau qui garnit l’intérieur de l’émousse, mais 
encore dans le bois même n'ayant subi quun 
commencement de décomposition. C'est ce qui 
fait qu'en arrachant ces racines on fait sortir en 
même temps des fragments d'un bois mou spolr 
gieux qu’elles enlacent. 
= Voilà donc un arbre qui se nourrit aux dépens 
de sa propre substance. Il est vrai que les autres 
arbres s’alimentent également dans l'humus formé 
par leurs propres feuilles. Ici, non seulement 
c’est le trou en pourriture qui fournit l'aliment, 
mais il sémble bien que les racines acti 
décomposition et le rongent ; ce qui justin 
terme « autophagie » que nous avons employé. 

Ce cas est assez rare, nous ne l'avons rencontré 


tifie le 


. ici 

que sur quatre individus seulement. 72 | 
. ; À n 

né l'avons pas observé sur les émousses de ac 


de châtaignier, de hêtre. Cela tient yraisem ü 
blement à ce que chez ces plantes le bois est P 
résistant que chez le bouleau: 


vent Sa. 


— 458 — 


L. GUIROT. — Les fasciations du Cornus 
sanguinea. 


Dans un certain endroit du pare d'O:, près de 
Mortrée, il existe un assez grand nombre de pieds 
de Cornus sanguinea dont les rameaux présentent 
de nombreuses fasciations. Ces rameaux sont 
rouges, très aplatis, et, au lieu de diverger, ils 
paraissent être soudés entre eux. Dans les rameaux 
normaux les feuilles sont opposées; au contraire, 
dans les liges malades, les feuilles sont disposées 
sur un plan spiralé. 

L'aplatissement se montre généralement à la, 
naissance des feuilles, pour se prolonger sur une 
longueur plus ou moins grande et se terminer 
soit en se bifurquant et en formant deux ou trois 
rameaux, les uns aplatis, les autres normaux, 
Soit en se prolongeant par un seul rameau aplati. 

IL était intéressant d'observer la structure in- 


lerne de ces tiges anormales et voici ce que j'ai 


Pu constater au microscope sur de nombreuses 
Coupes : é 

L'épiderme est à peu près normal, quoique ren- 
fermant des. cellules renforcées, avec certaines 
cellules contenant des Cystolithes, probablement, 
des Concrélions de carbonate de chaux. 

Les cellules de la périphérie contiennent toutes 

e la Malière colorante rouge. 

L'assise subéreuse est constituée également par 
des Cellules renforcées. 


FURRE — 


Le parenchyme cortical contient des cellules 
scléreuses très épaisses et en grand nombre. 

Le cylindre central au lieu d’avoir ses faisceaux 
libéro-ligneux disposés en cercles concentriques, 
comme dans les tiges normales, les montre épars 
et irréguliers en se rapprochant du parenchyme 
cortical jusqu’à toucher l’épiderme. Les cellules 
du cylindre central sont également épaissies. 

La moelle est normale. 

Tout le tissu et notamment l'assise subéreuse 
est rempli de tannin, comme j'ai pu l’observer 
par les réactions du perchlorure de fer et du bi- 
chromate de potasse. 

En coupe longitudinale, les vaisseaux sont spi- 
ralés et n’offrent rien de particulier. : 

En résumé : tous les tissus anormaux comparés 
avec les tissus des tiges saines présentent de 
irrégularités marquées, indice d'une formation 
maladive, due, soit à la présence d'un champf 
gnon, soit à la piqûre d’un insecte. Je n'ai pu 
découvrir aucune trace de spore où de mycelium 
qui pourrait indiquer la présence d’un cryplor 
game; par contre, l’affluence d'acide tannique 
peut faire supposer que cette anomalie est 
la piqûre d’un insecte. 


se ie tité 
Si l’on considère, en effet, la grande quan à 

; : à ivers 

de tannin renfermé dans les tissus des diver 
s d'insectes 


fasciations produites par les piqûre ! 
sur d’autres plantes, et les diverses galles que Feu 
rencontre dans les feuilles de chêne et dans l® 
rosacées (galles produites certainement Par 

piqûres d'insectes), on peut admettre, par dédue 


s 


dueà 


Î 
1 
L 


: 


— 1851 — 


tion, que les mêmes effets étant produits par les 
mêmes causes, cette présence exagérée de tannin 
doit avoir pour origine la piqüre d’un insecte. 

Je formule cependant cette supposition sous 
toutes réserves, n'ayant pu voir moi-même opérer 
l'insecte, malgré les observations presque journa- 
lières que j'ai faites sur quelques pieds de Cornus 
sanguinea au parc d'O, observations que je pour- 
suis avec l'espérance d'arriver à une conclusion. 


D'F. GIDON. — Stations résiduelles d’une 
ancienne végétation xérophile dans la 
Campagne de Caen. 


La flore calcicole de la Campagne de Caen offre 
des variétés locales sur l'existence desquelles j'ai 
appelé l'attention il y a quelques années [1] ®. Un 
certain nombre d'espèces, qui sont souvent des 
espèces relativement communes, existent ensem- 

le, où manquent ensemble dans certaines parties 
bien déterminées de la Campagne de Caen. On 
Peut donc établir, au point de vue botanique, des 
subdivisions naturelles de la région. On remar- 
que surtout une opposition accusée entre la flore 
du secteur sud-est de la Campagne et celle des 
Secteurs ouest et nord. Il faut ajouter seulement 
Qu'au nord-ouest, de Creully à Bayeux, et au- 


à (1) Les via placés entre crochets renvoient aux NoTEs 
€ la page 


—-1861— 


delà, en suivant le littoral, on retrouve un certain. 
nombre des espèces caractéristiques de la done: 
sud-est. 
Prenant comme point de départ ces rot 
indications, j'ai cherché à établir plus complète. 
ment la liste des espèces offrant dans la Cam 
pagne de Caen ce genre :de distribution, c'està 
dire présentes dans les régions du sud-est, et dans: 
la partie du nord-ouest qui vient d'être indiquée, 
absentes au contraire dans les secteurs ouest et. 
nord. C'est cette liste que je reproduis ici, en 
l'accompagnant de l'indication des localités où. 
ces espèces ont été rencontrées et d’une carte où 
les numéros correspondant à ces localités ont été, 
soulignés. J'y ai ajouté la liste complète des, 
espèces qu'on peut rencontrer au cours d'une 
herborisation dans deux des stations les mieux. 
caractérisées de cètte flore spéciale du sud-est : le 
petit tumulus de Condé-sur-Ifs et la pente sud de 
Monts d'Éraines. On trouve réunies dans cette de 
nière localité presque toutes les espèces partieu 
lières à la région du sud-est, alors que les autres, 
localités soulignées sur la carte n'en possèdent, 


Ps 


éléments dispersés de la flore d'Éraines, et il 
résulte que la connaissance complète de la fl 
d'Éraines offre un intérêt particulier au point de. 
vue qui nous occupe. 

Pour établir la liste des espèces, propres au sud 
estde la Campagne de Caen et à son prolonger 


mént du nord-ouest, j'ai utilisé comme principale 
source de renseignements le Catalogue |2] de Har- 
douin, Reénou et Le Clerc, en y ajoutant, comme 
pour mes précédentes Notes, quelques localités 
personnelles, dont la plus intéressante-est celle 
du tumulus de Condé-sur-Ifs. On peut d'ailleurs, 
le plus souvent, vérifier sur place, encore actuel- 
lement, les indications de Hardouin, Renou et 
Le Clerc : et je l'ai fait moi-même à l'occasion 
Cépendant beaucoup de localités ont été endom- 
magées par la culture depuis cinquante ans et on 
ne pourrait pas refaire entièrement aujourd'hui 
la magnifique série d'herborisations poursuivies, 
de 1825 à 1848, par les trois botanistes caennais, 
auxquels nous devons le « Catalogue >. 


La Flore xérophile 


Toutes les espèces dont la présence caractérise 
la végétation du sud-est de la Campagne de Caen, 
et qui manquent dans les secteurs ouest et nord, 
sont des espèces strictement rérophiles sous le cli- 
mat actuel (fortement océanique) de la région. 
C'est-à-dire qu'actuellement ces espèces n'existent 
qu'en habitat découvert aride, et ne peuvent se 
Maintenir sous couvert de bois. Presque toutes 
font Partie de la végétation des pentes sud des 
Monts d' Éraines, où elles vivent dans des condi- 
tions particulièrement accusées d'habitat sec el 
ensoleillé : le hameau sitüé au pied de cette station 
s'appelle Le Mesnil-Soleil. 

Parmi ces espèces, il faut distinguer deux sul: 
Sories de plantes. Les unes sont des espèces 


1488: 


vivaces, ne résistant pas à l'action de la charrue, 
actuellement assez rares, disséminées çà et là sur 
les pentes arides,sur les talus calcaires, c'est-à-dire 
en habitat sauvage. Les autres sont des espèces 
annuelles, souvent assez communes, qu'on trouve 
associées aux moissons dans les terres arables 
légères. On désigne ainsi les terres peu com- 
pactes, divisées par de nombrenx débris du sous- 
sol, très aérées, s’ ffant b I leil. Ces 
espèces annuelles des moissons des terres légères 
sont donc des plantes éminemment xérophiles. 
La plus commune de ces xérophiles annuelles des 
terres arables légères est le bleuet (Cenlaurea 
Cyanus), dont j'ai étudié la distribution topogra- 
phique plus en détail dans ma précédente Note [3]. 
Envisagées en général, ces xérophiles annuelles 
des moissons des terres légères ont donc la même 
extension dans la campagne de Caen que les xéro- 
philes vivaces raresdes habitats sauvages. Cela veut 
dire que les terres arables légères sont localisées 
dans les mêmes zones que les xérophiles vivaces li 
res. Je reviendrai sur ce point tout à l'heure. IL me 
semble d'ailleurs certain que les xérophiles des 
moissons se disséminent avec les graines des € 
réales et qu'elles apparaissent dans les endroits 9} 
le sol leur convient, c’est-à-dire dans les endroits 
où l'habitat les favorise contre les autres plantés: 


» 


L'Ancienne Steppe 
Les xérophiles vivaces rares des habitats a 
vages du sud-est sont, comme je viens de le diré: 


— 159 — 


des espèces strictement xérophiles sous le climat 
océanique actuel de notre région, c’est-à-dire ne 
pouvant vivre sous couvert de bois: Leur présence 
dans la partie de la Campagne de Caen où on les 
rencontre prouve que, depuis la constitution des 
flores actuelles, cette région est toujours restée 
libre de forêts. Une invasion forestière, même 
momentanée, aurait eu en effet pour résultat 
d'éliminer ces espèces de la flore ; et elles ne se 
seraient certainement pas réintroduites dans le 
pays par la suite, sous le régime du climat océa- 
nique actuel, car ce climat les défavorise absolu- 
ment dans la concurrence vitale Dans toutes 
leurs stations, ces espèces, actuellement, parais- 
sent se défendre avec difficulté contre la végéta- 
tion vulgaire. Enfin il est bien significatif à cet 
égard que les xérophiles des habitats arides du 
sud-est n'aient pas réussi à s'étendre sur les nom- 
breux talus, tout aussi calcaires et tout aussi ari- 
des que l’on rencontre dans les secteurs ouest et 
nord de la Campagne de Caen. Le pouvoir d’ex- 
tension de ces espèces rares, sous le climat actuel, 
est nul. parce que ce climat la défavorise dans la 
Concurrence vitale vis-à-vis de la végétation xéro- 
phile vulgaire, dont j'ai étudié quelques types [4]. 

Au contraire, l'absence de ces mêmes espèces 
rares, strictement xérophiles, dans le nord et 
l'ouest de la Campagne de Caen signifie qu'à une 
certaine époque ces régions ont été couvertes 
d'une végétation forestière, ou au moins frutes- 
Cente, qui a éliminé les espèces exigeant l'habitat 
découvert. La disparition de ces forêts ne re- 


— 160 — 


monte pas au-delà de la période préhistorique la 
plus récente, puisque le nom (ligure) de la loca- 
lité d'Ardenne, à 4 kil. ouest de Caen, paraît en 
conserver le souvenir [5]. Je viens de dire pour- 
quoi, lors de la disparition de ces forêts, à cette 
époque relativement récente, les surfaces nou- 
vellement découvertes du nord et de l'ouest de la 
Campagne de Caen (et en particulier les talus 
arides de ces régions) ont été occupées seulement 
par la végétation vulgaire, modérément xéro- 
phile, et non par les xérophiles strictes de la 
série rare du sud-est. 


Le dualisme de la végétation calcicole actuelle 


de la Campagne de Caen, résulte donc d'un dua- 


lisme géographique ancien de cette région, ac- 


tuellement si uniforme. 11 y avait autrefois dans 
la Campagne de Caen, d’une part (secteurs ouest 
et nord) une zone de bois, et, d'autre part (sec- 
teur sud-est et région nord-ouest) une steppe 
(en prenant le mot de steppe au sens très large 
qu'on lui donne lorsqu'on dit, par exemple, qu'a 
près les dernières périodes glaciaires le plat pays 
de l'Europe moyenne se trouva partagé entre la 
steppe et la forêt). Actuellement la région de 
l'ancienne forêt est devenue la région des terres 
arables compactes, profondes, du nord et de l'ouest, 
tandis que la région de l'ancienne steppe est deve- 
nue celle des terres légères du sud-est. Mais je ne 
saurais dire avec certitude dans quel sens on peut 
voir une relation de cause à effet entre ces deux 
ordres de faits. Il me semble cependant probable 
que l'existence ancienne de la forêt a dû décal: 


PCR EPP EE 


| 


0 


cifier profondément le sous-sol dans lequel plon- 
geaient les racines. D'autre part, même actuelle- 
ment, malgré l’épaississement séculaire des li- 
mons, il existe dans le sud-est beaucoup de terres 
qui, abandonnées à elles-mêmes, ne se couvrent 
pas de bois, mais seulement d'une lande her- 


beuse [6]. Les bois qu'on peut rencontrer sur ces 


terres arides sont des bois plantés. 


Les Tumulus 


Un certain nombre d'indices permettent de con- 
Sidérer comme très probable que les xérophiles 
vivaces rares, actuellement réfugiées sur les habi- 
lats arides inclinés, ont constitué autrefois les 
éléments essentiels d'une formation xérophile 
très développée qui existait encore au temps des 
lumulus à coupoles, dits néolithiques, de la Cam- 
pagne de Caen [7], et qui était une pseudo-steppe 
calcicole, à Bupleurum falcatum. 

La large distribution des xérophiles vivaces dis 
toute l'étendue du sud-est contraste en effet avec la 
rareté actuelle de ces plantes. Comme il ne s'agit 
pas d’une flore en progression, ce contraste in- 
dique qu'il s’agit d’une flore résiduelle. Ce qu'on 
Sait des transformations récentes du climat dans 
notre région justifie d'ailleurs cette conclusion. 
Mais il existe un fait tout-à-fait démonstratif qui 
élablit bien l'ancienne extension de celte flore 
Xérophile sur le plat pays : c'est la présence, sur 
les tumulus de Condé-sur-Ifs et de Colombiers- 
Sur-Seulle, de quelques-uns des éléments les plus 


+ — 


rares de cette flore. Comme ces tumulus sont 
situés sur le plat pays, et ont reçu du plat pays 
leur végétation, on peut en conclure que la végé- 
tation xérophile en question eut, à une certaine 
époque, une extension très générale sur la plaine. 
On peut d’ailleurs tirer de ce fait quelques con- 
clusions au point de vue chronologique. La végé- 
tation xérophile devait nécessairement couvrir 
encore le plat pays au moment où les tumulus 
furent élevés, puisqu'elle leur a fourni quelques 
éléments de leur flore. Enfin il fallait qu'à cette 
époque le climat ne fût pas défavorable à l'exten- 
sion des xérophiles strictes, puisqu'au tumulus de 
Condé-sur-Ifs, du moins, les xérophiles strictes 
ont pris pied en proportion très considérable sur 
le tumulus (voir ci-après cette florule). ; 

La fin de la période d'extension de l'ancienne 
formation végétale xérophile se placerait donc 
après la construction des tumulus à coupoles et 
avant la disparition des forêts du nord et de l'ouest 
de la Campagne de Caen. Il n’est malheureusement 
pas possible de préciser davantage au point de vue 
chronologique. J'ai dit ailleurs que l’âge véritable 
des tumulus en question est en réalité inconnu:Si 
on admet que ces tumulus sont néolithiques (ce 
qui est l'opinion courante), on se heurte eco 
. aux incertitudes de la chronologie du néolithique 
dans nos régions. Pour Montelius, suivi par ?® 
chélette, le néolithique aurait fait place à l'âge du 
bronze, vers 2200. Pour Sophus Muller et Camille 
Jullian [8] l’âge de la pierre durait encore dans le 


ion de 


nord et le centre de la France à la fondati 


— 163 — 


Marseille, en 597. Je suis personnellement beau- 
coup plus tenté d'accepter la seconde opinion que 
la première. On sait qu'en Scandinavie, l’âge de 
la pierre se continuait encore au cours des pre- 
miers siècles de notre ère. 

Mais un autre point de contact existe entre la 
question des tumulus à coupoles et celle de l’an- 
tienne steppe de la Campagne de Caen. Si on 
examine la distribution de ces tumulus, on cons- 
late que tous se trouvent dans le domaine de 
l'ancienne steppe, en y comprenant son prolon- 
£gement du nord-ouest, où se trouve le tumulus 
de Colombiers-sur-Seulle On a d’ailleurs signalé 
en beaucoup d'autres pays des relations étroites 
entre l'existence ancienne de steppes locales et 
l'occupation préhistorique du sol. Il est même 
Certain que très souvent ce sont les hommes (et la 
dent de leurs troupeaux) qui ont conservé la 
Sleppe en s'opposant à l’envahissement forestier 
lorsque le climat humide récent vint favoriser la 
forêt contre la steppe [9]. Dans la Campagne de 
Caen, et même dans le nord et l’ouest, je pense 
Que la défense de la steppe contre la forêt fat 
facile, car, même dans le nord et l'ouest (ainsi 
Qu'on me l’a fait très utilement remarquer), le sol 
n'est pas extrêmement favorable au développe- 
ment d'une végétation arborescente très puis- 
Sante [10]. Les hommes purent de très bonne 
heure défricher ces bois et la localisation des 
tumulus à coupoles dans la région de l’ancienne 
Steppe n'est probablement pas due au caractère 
IMpénétrable des forêts. 


5464 — 


Mais il faut remarquer que la zone de l'ancienne 
steppe est aussi celle des terres légères qui, seules, 
pouvaient être soumises à l'action de la.charrue 
primitive. Aussi ai-je cru pouvoir supposer.que 
les constructeurs des tumulus étaient des tribus 
agricoles établies sur les seules terres qui, dans 
la Campagne de Caen, fussent réellement. arables 
en l’état ancien de l'outillage. Les tumulus à cou 
poles de la Campagne d’Argentan, (Habloyille, 
etc.) se trouvent dans les mêmes conditions. Plus 
tard, les Esuviü, fournisseurs de blé de César, 
occupèrent le même domaine. 


L'Ancien Climat 


L'extension ancienne de la végétation xérophile 
suppose l'existence d'une ancienne période, de 
climat continental, remplacé depuis.par le climat - 
-océanique actuel. Ces variations du climat se, rat 
tachent sans doute aux alternatives. d'émersion 
et d'immersion du territoire actuellement.oceupé ; 
par la Manche. L'existence de ces oscillations eat © 
bien connue et la structure compliquée des Re i 
;rasses fluvialiles en. indique, même la 
icité [11]. Mais, je crois que l'on considère en 
général l'état d'immersion actuel comme beat 
Coup plus ancien que je ne le suppose ici. Lexis 
tence: des dolmens submergés. des. côles: breton : 
nes [12] et la persistance des traditions relatives À 
Jl'affaissement des côtes prouve cependant hier 
l'existence d’un abaissement: récent; post-néoli 
thique, du sol. Une remarque de Camille dat 


multipl 


Ê 
Î 
Le 
- 


. Celles 


— 165 — 


lian [13] me fait d'ailleurs. penser qu'il peut exis- 
ler une relation entre les traditions normandes et; 
bretonnes et la légende de l'Atlantide. Enfin. je 
me demande pourquoi l'ambre n'apparaît abon- 
damment dans les sépultures armoricaines qu'à. 
la fin du néolithique, comme si la voie de mer, 
pour son introduction, n'avait été ouverte (ou 
rouverle) qu'à cette époque [14]. 


Lisies des espèces localisées dans les régions 
sud-est et nord-ouest de la Campagne 
de Caen. 


Les localités ont été énumérées dans l'ordre 
géographique, en intercalant à leur place les- 
miennes, notées F.G. Les numéros renvoient à la 
Carte (p. 185). 

La liste est suivie de notes, sans numéros de 
renvoi. Plusieurs de ces notes sont relalives à des 
localités étudiées dans ma notice sur les {alus 
calcaires et en complètent les indications. J'ai fait 


: Un classement des espèces. La liste a été scindée 


en lrois séries. Les espèces des groupes 1 et 2 sont 
les plus caractérisées comme plantes xérophiles. 
du groupe 1 sont les plus rares, comme 
exigeant une plus grande spécialisation de l'habi- 
lat. Les plantes du troisième groupe ont des carac- 
res xérophiles plus :atténués. Cependant leur 
localisation dans le secteur sud-est de la Cam- 
Pagne de Caen et son prolongement suivant l'axe 
nord-ouest est encore très nette. Les plantes du 
TMalrième groupe ont en général une aire de 
11 


— 166 — 


dissémination un peu plus vaste, sans que dis- 
paraisse la prédominance de leurs stations du 
sud-est. En considérant isolément les statious du 
troisième et du quatrième groupe, on aperçoit 
nettement la vraisemblance d’une extension an- 
cienne du faciès xérophile vers l’ouest, suivant la 
ligne de hauteurs qui passe au nord de Bayeux. 
Les stations situées au-delà de Bayeux ne figurent 
pas sur la carte. 


PREMIER GROUPE : 
Coronilla minima L. ; 6, 3, 12, 34. Épaney, Monts d'É- 
raines, Grisy, tumutus de Condé-sur-Ifs (F. G.). 
Ononis Columnæ All. : 2,57, 61. Monts d'Éraines, 
* Chicheboville, 2 Mu LE 
Brunella grandiflora Jacq. (et var. hastæfolia) : 3,6, 
12, 79. Monts d'Éraines, Épaney, Grisy, Blain: 


Anthericum ramosum L.; 3, 6, e 49. Épaney, 
Monts d'Éraines, Grisy, Cailloue 

Stellera Passerina L.: 3, 13, 30, M, + Monts d'É- 
raines, But-sur-Rouvres, Donville, Airan, Éta- 
vaux 


Globularia vulgaris L.; 3, 6, 12. Épaney, Monts 


_ d'Éraines, Grisy. 

Teucrium montanum L.: 3, 6, 12, 33, 34, 49, 57, 58, 
60, 71. Épaney, Monts d'Éraines, tumulus de 
Condé ({F. G., Ifs-sur-Laison (F. G.) Grisy, 
Beneauville-la-Campagne, Chicheboville, WF 
mont, Caillouet, Montaigu-Caen. 

Alysson calycinum L.; 3, 72, 107 Monts d'Érai 
environs de Caen, Ouistreham. 


nes, 


— A0 — 


DEUXIÈME GROUPE : 


Phlœum Bæhmeri Wibel.: 12, 32, 34, 73, 74, 75, T9, 
80. Ernes, tumulus de Condé-sur-Ifs (EF. G.), 
Grisy, Clopée, Colombelles, Blainville, Bié- 
ville, Ranville. 

Bupleurum falcatum L.: 3, 4, 61, 75. Monts d'Érai- 
nes, Sainte-Anne-d'Entremont, Moult,Ranville. 

Thalictrum minus L.: 3, 12, 13, 28, 30, 31, 34, 4, 
49, 57, 63, 65. Monts d'Éraines, tumulus de 
Condé (F.G.), But-sur-Rouvres, Donville, Grisy, 
Chicheboville, Airan, Bretteville le-Rabet, 
Saint-Sylvain, Caillouet, Cagny, Cormelles. 

Spiræa Filipendula L.: 3, 4, 13, 79, 80, 125. Monts 
d'Éraines, Sainte-Anne-d'Entremont, Donville, 
Blainville, Biéville (F. G.), tumulus de Colom- 
biers-sur-Seulles (F. G:). 

Specularia Speculum D.C. : 224, 2, 3, 6, 17, 21, 56, 
65, 67, 73, 134. Monts d'Éraines, Épaney, Ver- 
Sainville, Saint-Clair, Saint-Pierre-sur Dives, 
Mézidon, Saint-Aignan-de-Cramesnil, Cormel- 
les, Ifs, Clopée, Sommervieu (moissons). 

Specularia hybrida D. C. : 3, 6, 54, 168, 141, 78, 79, 
107,132. Monts d'Éraines, Épaney, Clinchamps, 
Esquay, Mouen, Lebisey, Blainville, Ouistre- 
ham, Montagne de Ryes, Russy (moissons). 

Euphorbia Gerardiana Jacq. : 3, 6, 12, 13, 17, Monts 
d'Éraines, Épaney, Grisy, Donville, Saint- 
Pierre-sur-Dives. 

Buphorbia Cyparissias L.: 3, 6, 12, 13, 47. Monts 
d'Éraines, Épaney, Grisy, Donville, Saint- 
Pierre-sur-Dives. 


— 168 — 


Linaria supina Desf. :; 3, 27,197, 166, 65, 67, 79, A. 
Monts d'Éraines, Estrée-la-Campagne, Har 
court, Maltot, Ifs, Cormelles, Blainville, Go- 
omby. 

Centaurea Cyanus-L. Très commun dans les 
moissons de l’est, du sud-est et du sud de la 
Campagne de Caen. Existe dans les environs 
immédiats de Caen au sud-ouest. Absent dans 
l’ouest et le nord, sauf en des points très limités 
(Blainville, Périers, Rots). Voir ma notice: 
Variations locales. 

Fumaria parviflora Lam. ; 3, 6, 14, 67,73. Monts 
d'Éraines, Épaney, Carel, Clopée, plaine d'Ifs. 


TROISIÈME GROUPE : 


Teucrium Chameædrys L.: 3, 4, 6, 12, 33,34, 57 60, 
65, 67, 73, 79, 80. Monts d'Éraines, Épaney. : 
Sainte-Anne-d'Entremont, tumulus de Condé . 
(F. G.), Ifs-sur-Laizon (F. G.), Grisy, Chiche- 
boville, Vimont, plaine d'Ifs, Cormelles (F-6). 
Clopée, Biéville, Blainville. 

Hippocrepis comosa L. : 3, 6, 12, 33, 34, 73, (73), T5, 
79, 112, 120, 132. Monts d'Éraines, Épanth 
tumulus de Condé (F.G:),Ifs-sur-Laizon(E.G) 
Grisy, (Mondeville), Clopée, Blainville, Ran- 
ville, Cairon, Luc, Montagne de Ryes(F. G) 

Anemone Pulsatilla L.: 3, 6, 42, 13, 34, 50, (50), 80, 
125. Monts d'Éraines, Épaney, Grisy, tumull 

. de Condé (F. G.), Donville, (forêt de Cinglais), 
Fresnay-le-Puceux, Biéville, Colombiers-Sur 
Seulle, i He 


= féÿ = 


Adonis aulumnalis L.: 3, 6, 17, 20, 62, 63, 107, 126, 
128,135. Monts d'Éraines, Épaney, Saint-Pierre- 
sur-Dives, Percy, Argences, Cagny, Ouistre- 
ham, Ver, Meuvaines, Saint-Vigor, Formigny 
(moissons). : 

Delphinium Consolida L': 3, 6, 47, 21, 63, 67, (73). 
Monts d'Éraines, Épaney, Saint-Pierre-s-Dives, 
Mézidon, Ifs, Cagny, (Mondeville) (moissons). 

Libanolis montana AN. : 12, 34, 65, 67, 72, T9. Tu- 
mulus de Condé-sur-Ifs (KE. G:), Grisy, plaine 
d'Ifs, Cormelles, Caen (Saint-Julien), Blainville, 
Osmanville. 

Caucalis daucoides L. ; 3, 6, 17, 63, 65, T3, 74, 132. 

onts d'Éraines, Épaney, Saint-Pierre-sur- 
Dives, Cagny, Cormelles, Clopée, Colombelle, 
Ryes (moissons). 

Lacluca perennis L. : 3, 17,38, 41, 64, 72, 73, 74. 78, 
104, 132, 164, 166. Monts d'Éraines, Saint-Pierre- 
sur-Dives, Canon, Airan, Émiéville, Maltot, 
Verson, Caen (Cours la Reine) (F.:G.), Clopée, 
Colombelles, Lébisey, Bénouville, Ryes (lieux 
arides el moissons). 

Slachys annua L.: 3,6, 13, 44,45, 63, 65, 67, T3, 
(13), 19, 80. Monts d'Éraines, Épaney, Donville, 
Carel, Lieury, Cagny, Ifs, Cormelles, Monde- 
ville, Clopée, Blainville, Biéville (moïssons). 

Kentrophyllum lanatum D.G::3) 3:14; 47,36, 38, 
92, 183, 62, 65, 13, 79, 80, 81, 99. Monts d'Éraines, 
Soulangy, Fierville-la-Campagne, Saint-Pierre- 
Sur-Dives, Carel, Canon, L'Écaude, Argences, 
Laize-la-Ville, Bully, Cormelles, Clopée, Blain- 

Ville, Biéville, Beuville (F. G.), Sallenelles. 


—. 170 — 


Ajuga genevensis L. ; 3, 6. 8, 16, 20, 38. Monts 


d'Éraines, Épaney, Olandon, Berville, Percy, à 


anon. 
Galium tricorne With ; 3, 6, 17, 497, 65, 67,73,19, 
100,132. Monts d'Éraines, Épaney, Saint-Pierre- 
sur-Dives, Courson-Notre-Dame, Harcourt, Ifs, 


Cormelles, Clopée, Blainville, Cabourg, mon- | 


lagne de Ryes (moissons). 


QUATRIÈME GROUPE : 


Phyleuma orbiculare L. ; 3, 6, 12, 13, 33, 34, 58,67, 
69, 71, 74, 79, 80, 75, 121, 125, 434, 136. Monts 
d'Éraines, Épaney, Grisy, Donville, Gondé-sur- 
Ifs (F. G.), Ifs-sur-Laizon (F. G.), Harcourt, 
Caillouet, Beneauville, Ifs, Colombelles, Éla- 


vaux, Montaigu-Caen, Biéville, Blainville, Ran 
ville, Colomby, tumulus de HS - 


Sommervieu, Saint-Exupère, et 

Thesium humifusum D. C. : 3, 12. Re 69, 72, 19, 15, 
120, 132. Monts d'Éraines, Grisy, Gormelles, 
Étavaux, Caen (faubourg Saint-Julien), Blain- 
ville, Cairon, Bernières, Montagne de Ryes; etc. 

Teucrium Botrys L. : 3, 6, 13,16, 49, 203, (73), 73, 1% 
121. Monts d'Éraines, Épaney. Donville, Ber 
ville, Caïllouet, Bretteville- pese Clopée, 
(Mondeville), Blainville, Colomby. 

Ajuga Chamæpitys Schreb. : 3, 6, . 203, 52, à 
65, 67, 73, 79, 42. Monts d'Éraines, Épant}: 
Quilly, Bretteville-sur-Laize, coteaux de la 


Laize, Cagny, plaine d'Ifs, Cormelles, Mabde. 


ville, Clopée, Blainville, Colomby. 


ao 


— A4 — 


NOTES DE LA LISTE GÉNÉRALE 


Condé-sur-Ifs : Le tumulus est exactement au sud du 
bourg de Condé et à 1 km. au nord du bourg d'Erne 
(voir mon Mégalithique). 

Grisy : Voir Houard, Flore printanière du Mont de-Grisy 
(Bull. Soc. Linnéenne de Normandie, 6° série, 6° vol., 
année 1913, p. 200). 

Élavaux : La flore calcicole se trouve entre le hameau et 
la route de Caen à Harcourt, et comprend les {alus 
de Saint-André-de-Fontenay (voir mes Talus calcaires, 
p. 76, et ajouter aux espèces citées Thesium humifu- 
sum, récolté en 1913). La station silicicole {actuelle- 
ment mutilée par une mine de fer) était au sud 
(voir Husnot: Aperçu sur la Flore du Calvados, 
dans « Caen et le Calvados », guide des Congres- 
sistes au Congrès de l’Aras, tenu à Caen, en 1894). 

Ifs-sur-Laizon : La station est constituée par des talus, 
peut-être remaniés (ancien camp ?), sur la rive droite 
de la rivière, dominant le moulin, à 1 km. sud de 
l'Église. ; 

Montaigu-Caen : 11 s'agit des talus calcaires, percés de 
Carrières, qui dominent le cours de l'Orne, entre 
Caen et Allemagne, et particulièrement de la partie 
de ces talus, voisine de Caen, actuellement plantée 

_€n taillis et close de murs. Ces coteaux ont été autre- 
fois cultivés en vignobles (Statistique monumentale 
di Calvados de de Caumont, vol. 1, article Alle- 
magne). 

Biéville : Voir mes Talus calcaires, p. 79 

Ranville : Voir mes Talus calcaires, p: 53. Ajouter aux 
ae citées Hippocrepis comosa, abondant en 

913: 


raies Voir mes Talus calcaires, p. "9. 


= AR 
Colombiers-sur-Seulle : Le tumulus se trou 
milieu du pelit bois silué à gauche de la ro 
Reviers à Colombiers. J'y ai trouvé Spiræa Filipen- 
dula et Muscari comosum, mais non Anemd ne 
tilla.CommeHardouin, RenouetLe Clercnesig 
pas les deux premières plantes, il ést'certa 
station d'Anemone n'était pas sur le tumulus. 
Muscari, voir Chevrel : Bull. Soc. Linnéenne! 
mandie, 6° série, 3° vol., 1908-1909, p.13 dé la 2° partie 
Ryes : La Montagne de Ryes est l'éminence située 
nord du bourg. Voir mes Talus calcaires etajo 
Hippocrepis comosa et Thesium humifusum, a 
dants en ‘ 
Colomby-sur-Thaon : La localité de Hardouin, Reno 
et Le Clerc, comprend certainement les {aus 
Rocreux (voir mes Talus calcaires, p. 74), situés pri 


5 février, P. xxx). Voir aussi mes Variations ] 


Villons! jobs Buissons. 
Thalictrum minus : Voir mes des lors 
la note de Chevrel, loc. cit, 
Lactuca perennis : 
dans la maçonnerie du « ae 
du côté du Champ de cour 
Kentrophyllum lanatum. (Voie n na Faritions 


Sur là colline au nord-est. La végétation - 
parail s'être autrefois étendue de l’est à l'O pe 
_Yant l'axe des hauteurs qui vont de Bénouv! 


TRE A TE ER M RE LR ET TE) = 


Fe — 


Basly. Les nombreux ouvrages militaires romains 
qui m'ont fait proposer de placer dans cette région 
le Grannonum de la Nolilia diguilatum sont en par- 
tie compris dans cette ancienne zone d’ajoncs (Voir 
F. Gidon : Rues cavées el camps cavés du littoral 
de la Campagne de laen, Congrès préhistorique de 
France, Nimes, 1911 ; et la carte annexée à m 
à l'Académie des at éncse, Arts et Belles-Lettres 
e Caen, année 191%; voir aussi la note primitive 
de Tirard : Bul.Soc. des Antiquaires de Normandie, 
tome 16, 1892, pp. 167 à 192). 


Florule du tumulus de Condé-sur-Ifs [15] 


La partie du tumulus soustraite aux labours est 
constituée par une étroite crête dominant le ver- 
sant sud du tumulus et par ce versant même, en 
partie dégradé, parce que le tumulus a’été utilisé 
Comme carrière de pierrailles. L'ensemble du sol 
resté sauvage a une surface totale de vingt à 
trente mètres carrés [16]. La hauteur du tumulus 
ne dépasse pas trois mètres. Le sol de la station 
à la même composition que le sol des champs en- 
Vironnants, les pierrailles dont le tumulus est 
formé ayant été prises sur place. Mais le sol du 
tumulus est à une phase moins avancée de son 
évolution, du fait d’une action moins prolongée 
des facteurs météorologiques. On trouve quelques 
Pieds de Thalictrum minus dans les champs, au 
Yoisinage du tumulus. 


La Flore du tumulus est composée des espèces 
Sulvantes : 


ts | à cr 


Thalictrum minus L. 
Ancmone Pulsatilla L. 
Coronilla minima L. 
Teucrium montanum L. 
Phlæum Bæœhmeri Wibel. 
Libanotis montana All. 
Hippocrepis comosa L. 
Teucrium Chamædrys L. 
Phyteuma orbiculare L. 
Helianthemum vulgare Gærtn. 
Poterium dictyocarpum Spach. 
Hieracium Pilosella L. 

Linum catharticum L. 

Ononis spinosa L. 

Asperula Cynanchica L. 
Calamintha Acinos Clairv. 
Thymus Serpyllum-lanuginosus Link. 
Potentilla reptans L. \ 
Hypericum perforatum L. 
Pimpinella Saxifraga L. 
Achillea Millefolium L. 
Erythræa Centaurium Pers. ! 
Dactylis glomerata L. 

Briza media L. 

Festuca duriuscula L. 

Poa pratensis L 

Bromus sterilis 

Brachypodium pinnatum L. 


Floruies des Monts d'Éraines 


La parlie des Monts d'Éraines, que Jens 
seule dans cet aperçu très succinct, est PAR 
par la section du versant sud comprise entre 


ste — 


route de Falaise à Jort et la petite vallée (affluente 
de celle de l’Ante), qui passe au Mesnil-Soleil. Le 
nom même de ce hameau n’est pas indifférent au 
point de vue qui nous occupe : ces pentes sont 
en effet l’un des points les plus ensoleillés de la 
région. L'altitude de la station est de 150 mètres en 
haut du versant et d'environ 120 mètres en bas. 

Si, partant de la route de Falaise à Jort, on suit 
le haut des pentes vers l’est, en se tenant à peu 
près sur la limite des communes de Versainville 
et d'Épaney, pour ensuite redescendre vers la 
vallée d’Ante un peu avant d'être en face du 
Mesnil-Soleil, on rencontre sur son chemin les 
diverses variétés suivantes d’habitats et de flo 
rules [17] : 


1° Des champs très maigres en haut des pentes, 
au nord-est de Versainville, avec : 


Iberis amara L. 

Euphorbia Cyparissias L. 
Helianthemum vulgare Gærtn. 
Geranium columbinum L. 
Lotus corniculatus L. 
Anthyllis vulneraria L, 
Teucrium Botrys L. 

Teucrium Chamædrys L. 
Calamintha Acinos Gaud. 
Poterium dictyocarpum Spach. 
Asperula Cynanchica L. 
Galium verum L. 

Sherardia arvensis L. 

Sedum acre EL. 


— He 


Verbascum Thapsus L. 
Erythræa Centaurium Pers. 
Plantago lanceolata L. 
Centaurca Scabiosa L. 
Leucanthemum vulgare Lam. 
Echium vulgare L. 

Scleropoa rigida Griseb. 


> Exactement en arrière du champ de tir de 
Falaise commence un « bupleurelum » qui cons- 
titue la florule typique des pentes d' Éraines, entre 
la lisière des bois de pins nouvellement plant 
sur le sommet et le chemin qui suit le bas du ver-. 
sant derrière le champ de tir. On trouve 
un ensemble comprenant seulement : 


Bupleurum falcatum L. 
Janiperus communis L. 
Anthericum ramosum L. 
Teucrium Chamædrys L. 
Phyteuma orbiculare L. 
Hippocrepis comosa L. 
Asperula Cynanchica L: 

Linum catharticum L. 
Brachypodium pinnatum Pal. d. B. 
Helianthemum vulgare Gærtn. 
Ononis spinosa L. 

Briza media L. 

Poterium dictyocarpum Spach. 
Centaurea Scabiosa L ; 
Galium Mollugo L. 

Lotus corniculatus L. 
Agrimonia Eupatoria L. 

Carlina vulgaris L (clairsemé). 


HIT 


Environ cinquante mètres plus loin, l’associa- 
lion se complète par l’adjonction de trois espèces 
d'importance essentielle et très abondantes, sur- 
tout les deux premières : 


Coronilla minima L. 
Teucrium montanum L. 
Brunella grandiflora Jacq. 


En même temps qu'elles, se joignent à l'en- 
semble les espèces suivantes : 


Cirsium acaule AI. 

Thymus Serpyllum L. 
Hieracium pilosella L. ! 
Leucanthemum vulgare Lam. 


On constate que l'Antherieum occupe surtout le 

haut de la pente tandis que la Brunella est surtout 
représentée dans le bas de la pente, près du 
chemin. 
” Plus loin vers l’est, on continue de rencontrer 
äbôndamment le Bupleurum falcalum associé aux 
espèces vulgaires des listés précédentes, aux- 
quelles se joint la Chlora perfoliala : mais on 
Conslate la disparition graduelle des espèces les 
plus Caractéristiques : Anthericum, Coronilla, Bru- 
nella, Teucrium montanum, Hippocrepis comosa. 
On trouve Ça et là Erythræa Cenlaurium, maïs non 
Parmi les espèces de la flore typique. 


# Enfin, au bas des pentes, près du Mesnil- 
Soleil, on trouve des champs, voisins de carrières, 


— 118 — 


offrant sur un sol végétal d'environ vingt centi- 
mètres de profondeur la florule suivante : 


Centaurea Cyanus L. 

Spècularia Speculum D.C. 
Papaver Rhæas L. 

Caucalis daucoides L 

Galeopsis angustifolia Ehrh. 
Stachys annua L 

Hypericum perforatum L. (nain'. 


NOTES 


[1] D° F. Grpox : Sur certaines Variations de la flore 
caleicôle be la Campagne de Caen (Bulletin de 
S 


PÉRER ES 


minaire au présent travail, même Bulletin. 4914, 
: 144. 

(2] Harpouix, Rexou et Le Cuenc : Catalogue des 
plantes vasculaires qui croissent spontanément 
dons le département du Calvados, publié sous les 
auspices de la Société Linnéenne de Normandie, 
Caen, chez Hardel, 1349 

[3] Les orité calcaires Valve du sud-est sont le do- 
maine favori du bleuet dans la Campagne de 
Caen. [1 manque au contraire absolument dans 
les terres compactes des champs de blé du 

no t de l'ouest, malgré l'existence d'un 
substratum calcaire. Il s'étend au contraire 


assez facilement sur les terres légères ne 
e 


Caen. La structure physique du s0 


et 
en général, un facteur plus important ee” 


MST .— RESTE Qu RE 


à 
E 
. 
: 


AT — 


égard que sa composition chimique. — (Voir en 
particulier le travail de Gregor Kraus: Boden und 
Klima sn rhin ete en: sus saute ne 
[4] D'F. Gino: 
découverts de la Greg de Caen. (Bulletin ke 
la Société Linnéenne de Normandie, 6° série, 
4° vol., Caen, 1912). 
(5] Camire Juurax : Histoire de la Gaule, tome 1, 


p:113, 
(6] A. Bicor : La Basse-Normandie (Revue annuelle de 
Géographie de Vélain, Paris, 1913, tome vu, 


_ 
Les 


asc. 5, p. 

(7 D'F. Ginox : Tumulus à coupoles et terres arables 
Primilines dans la Campagne de Caen (Bulletin 
de la Société des Antiquaires de Normandie, an- 
née 1915, p. 429). — Idem : Sur la très ancienne 
lopographie de la Campagne de Caen (Mémoires 
de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres 
de Caen, année 1914). — Idem: Tumulus néoli- 
thiques à coupoles et régions agricoles primitives 
de la Basse-Normandie (Congrès de l'Association 
française pour l'Avancement des Sciences, Le 
Havre, 1914). — Idem: Le Mégalithique du Cal- 
vados (Bulletin de la Société Linnéenne de Nor- 
Mandie, Ge série, 5° vol., Caen, 1913). 

[8] Lu Jurrrax : Histoire de la Gaule, tome 1, 


[9] bo, GRADMmax: Das mitteleuropaeische Landschafts 
bill nach seiner geschichtlichen Entwicklung 
(Geographische Zeitung, 7, 1901, p. 361 

[10] C'est p peut-être pour cela que les zones d' occu pa- 
tion humaines ne paraissent pas offrir dans nos 
contrées, au second âge du fer, le mouvement 
de transgression signalé souvent en Allemagne. 
Nos forêts occidentales étaient plus faciles à 


— 180 — 


pénétrer, et peut-être chez nous celle transgre 
sion eut-elle lieu dès le début du bronze (Nom: 
breux dépôts du bronze dans le Bessin a le 
Cotentin). à 
[{1) A. Bicor : La Basse-Normandie, pp. 15,22, 62. 
[12] Voiren particulier les études de Marcez BAUDOUIN. | 
[13] À une certaine époque, les Anciens confondaien : 


er 


anciennes, tome vit, 1905, P- . 376 
[4] En ce qui concerne le recul du littoral à Luc-su 
Mer, voir Em. Hue : Bull. Soc.  prélistor 


[15] J’ai nnuré à ce tumulus el à ses congént 
ainsi 


mon 
[16] J'ai indiqué (notes de " lisie générale) | V'emplac C 
ment exact du tumulus. J'ai hésité beauco 


qui renferme plusieurs de n 
Sandflora von Mainz, Flora, 1859. — = ana 
in Bot. Jahresbericht, 1859, p. 244). 


— A81 — 


LÉGENDE DE LA CARTE 


17 St-Pierre-s-Dives. 
18 Hiéville 

19 Maguy. 

20 ur 
21 Méid 

. Meet reule. 


ï vastes 

5 Soumont-St-Quentin. 

2% Quesna 

27 Estrée-la- -Campagne. 

à Bretteville-le-Rabet. 
29 Assy. 


3% Le Bû sur-Rouvyre. 
31 St-Sylvain 
3 Er 


3 Mnir-Eairon (F. G.): 


[34 Condé-sur-Ifs, tumulus 


. G). 
35 Vieux-Fu 
36 Kotrileh tisse 
37 ae Campagne. 


Rupières. 
47 St-Pierre-du-Jonquet. 
48 Quilly. 
49 Caillouet. 
50 Fresney-le-Puceux. 
51 Fontenay-le-Marmion. 
52 Coteaux de Laïze. 
53 May. 
5% CE 
55 Roquancour 
56 St-Aignan-de- ne 
57 ee 
58 Beneauville. 
59 pellengrevile 


64 Émiéville. 
65 Cormelles. 


66 Bras. 

67 Ifs. 

68 St-André. 

69 Étavaux. 

70 Allemagne. 

711 Caen-Montaigu. 

72 Caen. 

73 Clopée (Mondeville) 
74 Colombelles. 

75 Ranville. 

76 Calix. 

77 Hérouville-St-Clair. 
78 Lébisey. 

79 Blainville. 

80 Biéville, BeuviHe. 


99 Sallenelles. 
100 Cabourg. 


| 114 St-Aubin-s-Mer. 


1126 Ver. 
1127 Asnelles. 


105 St- Aubin-d'Arquensy : 
106 Colleville. | 
107 Ouistreham. pes 
108 Hermanwville. no 
109 Douvres. 

110 La Délivrande. 
111 Lion-s-Mer. 
112 Luc-s-Mer. 
113 Langrune. 


115 Bernières-s-Mer. 
116 Grayes. 

117 La Folie. 

118 St-Contest. 

119 Anguernÿ- 

120 Cairon 

121 Golomby-s-Thaon 
12% Thaon (Barbière). 
123 RS 
124 Rev 

125 Contes 


128 Meuvaines- 
129 Vi 

130 Crèvilié 
131 Bazenville. 


135 St-Vigor. 


— 183 — 


136 St-Exupère. 

137 Venoix. 

138 Arden 

139 ter» Odon. 
es 


145 Lasson. 
146 Cheux. 
147 SE Many 
148 Beteile Orgueill. 
149 Lan 
150 “2 Pesnel. 
151 Le Mesnil-Patr try. 
152 Audrieu. 
153 RE. 
Fains. 


167 Feuguerolles. 
168 


_— Dame. 
169 B, 


170  . 


171 Gavrus. 

172 Graïinville-sOdon. 
173 Noyers. 

174 Parfouru-s-Odon. 
175 Épinay-s-Odon. 
176 Villers-Bocage. 


1177 Tracy-Bocage. 


” Livry (Briquessart). 


182 Aunay-s S OGn 
1y. 


185 Amayé. 
186 Maizet. 
187 Curey. 


.| 494 dt Lanrélit de Condel. 


195 Grimbosq 

196 Olivet Moireréodsle 
Lo) 

197 Harcourt. 


200 Clécy. 

201 Pierrefitte. 

202 St-Clair-la-Pommeraÿye. 
203 Bretteville-s-Laize. 

204 Gouvix 


—. 184 — 


205 Urville. 


206 St-Germain-le-Vasson. 


207 Barbery 
208 Fresney-le-Vieux. 
209 Mes 


211 Ussy. 

212 Leffart. 

213 Martigny. 

214 La Tour. 225 V 
215. Noron.. 226 


: 


Nora. — Les Hattteolf souli 
la distribution des espèces de la liste gén 
numéros 126-128 et 135 doivent être sup 


l'Art 1 


JÉPOMNEUT 


5 FETE Ju; 


la der mit tt 


216 Fourneaux. 
217 Carabillon. 
218 Cordey. 
219 US 


} 


de la 


5 

s 

ty 

4 so / UT na 
2 \es 

if 7 72 ver 


a 5 55 


D'Gden' dl. 


Carte des localités botaniques 
de HARDOUIN, RENOU et LE CLERC 
DANS LA RÉGION DE CAEN 

dressée par le D' F. GIDON 


SÉANCE DU 7 JUIN 1915 
Présidence de M. le D' Leparczy, président 


La séance est ouverte à 20 heures et demie, sous la 
présidence de M. Drougr, ancien président. Elle est 
levée à 22 heures. 

Sont présents : MM. Bicor, CHEVREL;, RS 
D°Lesaizzy. Licnrer, Mazerier. 

M. Paul Berrraxp, Maître de Conférence de Paléon- 
tologie houïillère à la Faculté des Sciences de J'Univer- 
sité de Lille, assiste à la séance. 

Le Président présente les excuses de M. le D' Gimox, 
empêché d'assister à la réunion 

Le procès-verbal de la mar du 3 mai 1915 est lu et 
adopté sans observations. 

Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont 
déposés sur le Bureau. 


Don à la Bibliothèque. — Brochure offer 
Bicor (A.), Le littoral de la Sn “ri des 
Comptes Rendus de l'Association Française 
pour l'Avancement des Sciences, COn 
Havre, 1914, 11 p.). 


Nécrologie. — Le Secrétaire signale le décès de Le 
M. Boreux, inspecteur général des Ponts et Chaussées, 
membre de la Société Linnéenne depuis 187: 


grès du . : 


- We 


COMMUNICATION 


À. BIGOT. — Observations Géologiques sur 
la feuille « Falaise ». 


I. — La limite Sud-Ouest du Massif granitique 
d'Athis vient couper le bord sud de cette feuille, 
non à 3 kilm. de Flers, mais à Durcet, tandis que 
la limite ouest décrit à la hauteur d'Aubusson une 
Courbe régulièrement convexe à l’ouest. 


IL. — La bande de poudingues de base du Cam- 
brien qui commence, au nord du Massifs d'Athis», 
à la Roche d'Oitre, forme à son extrémité E. en 
arrivant sous la Forêt Auvray, une courbe péri 
Synclinale que traverse le ruisseau du Bas-Mesnil. 
La partie W. de cette bande Cambrienne, limitée 
au Nord par une faille, a une structure monoeli- 
nale, avec plongement des assises vers le N.: 
elle prend à l'E une disposition synclinale, dis- 
symétrique : les conglomérats de la bande N, 
deviennent en effet verticaux : ils forment une 
série de buttes, qui se terminent en falaise Sur 


— 188 — 


l'Orne (1) ; ils sont fortement métamorphisés par 
le granite qui les entoure (2). 

J'ai signalé ce métamorphisme en 1890 (3) dans 
la bande de conglomérats et de grès de base du 
Cambrien, qui s'étend au N. de Putanges, depuis 
le ruisseau des Vallées, au N. W. des Rotours, jus- 
qu'au Hameau du Bisson. 


IT. — J'ai donné en 1907 une description du 
Massif de Falaise (4) à laquelle je puis ajouter de 
nouvelles observations : 

- 1° Le grès armoricain du hameau des Mares, à 
Brieux, forme un anticlinal qui se perd dans les 
sehistes d'Angers du bois du Feuillet, qui ont une 
disposition synclinale; ces schistes disparaissent à 


l'W., tranchés en sifflet par une faille longitudi- 
nale, avant d'atteindre la ligne du chemin de fer 
du Mans; au voisinage de cette ligne, le Grès armo- 


(1) La route de la Forêt Auvray au Mesnil-Hermei est 
très inexactement tracée sur la carte au 1/80.000° dans cette 
partie voisine de l'Orne : les buttes sont en effet à l'E: de 

te route et non pas comprises dans le lacet, beaucoup 
moins accentué que sur la carte, que décrit Lu route pour 
monter de la vallée de l'Orne à la Forêt Auvr. 

(2) Le menhir de la Pierre Rousselière, qui se Pa dans 
la prairie sur la rive gauche de l'Orne, au nord de la prè 
mière des en venant de la route, est un bloc de cs 
poudingues métamorphique , 

(3) Archéen et se brien rest le nord du Massif Brelon © 
leurs re dans le Pays de Galles. (Cherbourg: Le 
Maout, 1890, 

(4) Le Lea ancièn de la Basse-Normandie et Sa bordure 
(B.S, G.F,, 48.1: IV, pp. 929-053). 


; 


# 


#10) 


ricain est en contact au S. avec le Grès de May. Le 

Grès de May se continue à l'E. dans la plaine entre 

Villedieu- les- ça ri et io 2 dis ‘ai recueilli 
O 


taaz” 
191: 


Les iméarements dela baie de Grès armoricain 
de Villedieu-les Bailleul reparaissent à Tournay- 
sur-Dives ; ils forment une crête continue depuis 
Montmilcent, où ils sont coupés par la vallée du 
ruisseau du Pont-aux-Anes, jusqu'à la cote 224. 


IV.— On a rapporté au Précambrien des grès 
argileux qui ont été exploités au Pont-d'Ommoi, 
sur la rive droite de la Dives ; les couches sont très 
peu inclinées, d'une quinzaine de degrés vers W. 
Sur la rive gauche-de la rivière, dans la tranchée 
de la route d'Ommoi au Pont d'Ommoi, le Bajocien 
repose sur des grès grossiers, gris, un peu viola- 
cés, très diaclasés, dont la stratification est indé- 
chiffrable. Les grès schisteux de la rive droite res- 
semblent aux roches du niveau des schistes et 
marbres cambriens : les grès de la rive gauche 
Paraissent appartenir au niveau des conglomérats 

e base du Cambrien : en tout cas, ces roches ne 
sont certainement pas précambrienues ; elles sont 
Cambriennes, et appartiennent à un niveau infé- 
rieur du Cambrien. Or, à Guéprei, en montant le 
Chemin de Merri, on trouve sous les calcaires ju- 
'assiques des grès rouges schistoïdes, du niveau 
des conglomérats de base du Cambrien ; ces grès 
Qui appartiennent au bord N. du Massif de Falaise, 
plongent à l'E. 11 semble donc que, entre Guéprei 
€ Ommoi, la base du Cambrien forme une 


— 490 
courbe périsynclinale, ouverte à l'W.; les af- 
fleurements du Pont-d'Ommoi appartiendraient alors 
au flane S. d'un nouveau synclinal, rapidement dis- 
paru sous le Jurassique, et dont l'extension, soit 
à l'E., soit à l'W. ne peut être actuellement établie. 


V. — Le village de Champcerie est situé sur une 
butte témoin de l'extension du Jurassique du 
Houlme, vers Bazoches. Les poudingues, sables et 
grès du Charmouthien y sont surmontés par des 
calcaires à oolithes ferrugineuses, épais de 1" 50, 
dans lesquels Fétat des affleurements ne permet 
pas de distinguer d'horizons ; mais j'ai recueilli 
dans les terrassements d’un chemin neuf, descen- 
dantdeChampcerie au Bas-Tremblay, des Ammo- 
nites appartenant dans le Calvados à divers ni- 
veaux du Toarcien : Hildoceras bifrons, Levisoni el 
variétés, Dactylioceras commune et variétés, Liocce- 
ras Lillia. Le sommet de la butte est formé par des 
calcaires blancs, fins, un peu crayeux, base du 
Vésulien. Dans une petite carrière, à droile du 
chemin de Champcerie à la Tournerie, ces cal- 
caires reposent sur des calcaires durs; rendus 
caverneux par la présence de nombreux moules 
de fossiles, surtout Pélécypodes, Trigonies cle 
vellées, Gervillies, et dans lesquels j'ai recue 
deux exemplaires du Cosmoceras Garantianul}: 
c'est le niveau de la tranchée de Vignats, c'est 
dire le Bajocien supérieur. 


VI. — Près de Sainte-Honorine-lc-Guillaumeià 
l'E. du plateau du Bois-de-la-Mousse, le Charmotr 


| 
: 
7 
, 
. 


— 191 


thien gont les grès sont exploités sur ee plateau, 
est représenté par des lambeaux de dépôts rési- 
duels, qui marquent une ancienne extension de 
cet horizon ; ces dépôts sont des galets, résultant 
de l’altération sur place des poudingues de base 
du Lias. Ces galets sont spécialement abondants 
entre Méguillaume et le Château-du-Repas. 


VIT. — Dans la Forêt de Gouffern, autour du 
carrefour du Pavillon, se trouvent de gros blocs 
de grès que j'ai signalés en 1905, et que j'ai clas- 
sés dans l’Éocène au niveau des Grès à Sabalites (1). 
Ces grès tubulaires, très facilement déterminables 
par leurs caractères lithologiques, ont été utilisés 
bar les constructeurs de mégalithes de la région. 
Le grand menhir de Pierre-Levée, à Silli-en-Gouf- 
fern a pu être dressé sur place, mais d’autres blocs 
‘ht été cértainement transportés des Buttes de la 
Forêt de Gouffern à leur emplacement actuel. La 
“ Pierre Bordeux ” du Hameau de Moulicent, à 
Tournai-sur-Dives, est un bloc tabulaire de ces 
grès tertiaires qui a 3" 60 au-dessus du sol; ce 
n'est pas un bloc de grès armoricain, provenant 
de la crête, pourtant très voisine de Tournai. — 
La table du dolmen, inachevé ou détruit, de 
Pierre - Pleureuse ” à Fontaine-les-Bassets, est 
aussi un gros bloc plat de grès tertiaire, tandis que 
les blocs prismatiques qui devaient servir, ou ont 


(0 Compte-Rendn des Excursions (de la Soriélé Linnéenne) 
so environs d'Argentan, Le 25 Juin 1905 (Bull. Soc. Linn. 
“orm,, 5° S., £. 1x, pp. XVI-XXW), 


— 192 — 


servi, de supports à la table, sont au contraire des 
blocs de quartzites du Grès armoricain dont les 
affleurements les plus rapprochés se trouvent à 
Bailleul, aux Vaux d'Aubin 


VIIL. — Les alluvions anciennes sont très déve- 
loppées sur la rive gauche de la Dives, depuis 
Morteaux jusqu'à Saint-Pierre-sur-Dives. Ellessont 
formées par des lits de galets et sables calcaires, 
avec des galets calcaires et aussi des galets de 
roches anciennes, grès et quartzites, moins nom 
breux, mais plus volumineux que les galets cal 
caires; les silex sont des silex gélifs, provenant du 
Vésulien ; il n'y a pas de silex provenant du 
Crétacé. Ces alluvions anciennes forment une 
basse terrasse de la Dives, dans laquelle des 
petites sablières sont ouvertes près du petit Cou- 
libœuf, et du Château d'Ailly ; les galets de roches 
anciennes de ces alluvions jonchent les labours 
sur le plateau de la cote 67 entre les vallées des 
ruisseaux de Traine-Feuille et de l’Ante, à 10" a 
dessus de ce dernier. 


IX. — Un forage pour recherche d'eau potable 


# 


a été effectué à 1.500 mètres au Nord d'Argentäm 


sur le chemin de la Chapelle Saint-Roch. Il a es 


7 + . £naisseur 
versé les calcaires bathoniens sur une épais 


, ñ t 
de 64 mètres 30, puis { mètre 90 d’argiles grises © 


. 
verdâtres avec petits, galets de quartzite et a 


ceaux de lignites, dépendant encore du Ju 
sique. Au-dessous on a atteint les schistes précant 
briens à la profondeur de 67 mètres 40. COM? 
pondant à la cote + 102,06. 


— 193 — 


BIBLIOGRAPHIE 


P. HARIOT. — La Flore marine de l'ile de Tatihou et de 
Saint-Vaast-la-Hougue (Comptes Rendus de l’Aca- 
démie des Sciences, Paris, 1914, t. CLIX, p. 689). 


La flore marine de la Hougue et de Tatihou est actuel- 
lement une des mieux connues des côtes de France ; 
l'auteur en a d’ailleurs publié récemment un magistral 
exposé. La présente note contient quelques additions 
et corrections à son important mémoire. 

Depuis la publication de ce dernier, quelques espèces 
nouvelles ont êté signalées : Cordylecladiaaerecta (Grev.) 
J- Ag., Phyllophora Traillii Holm. et Batt., Erythrotri- 
Chia Welwitschi Batt. D'autres espèces semblent avoir 
disparu, soit totalement comme : Codium Bursa Ag. 
Enteromorpha aureola Kütz., Striaria altennala (Ag.) 

Tév., Hypnea musciformis (Wulf.) Huds ; soit seule- 
ment de certaines stations comme : Bostrychia scor- 
Pioides. Monostroma laceratum Thuret. Le Stereococcus 
Malardi Wille est pour le moins difficile à retrouver. 
Le Chælomorpha Melagonium (W. et M.) Kütz. esten 
danger de disparition. 

S'il faut maintenir au nombre des habitants de la 
flore de la Hougue le Garpomitra Cabreræ Kütz. et le 
Sporochnus pedunculatus (Huds.) Ag., au contraire, les 
Halosphœæra  viridis Schm. et Phæocystis Poucheti 
(Hariot) Lag. semblent devoir être supprimés. 

Les espèces spéciales à la Hougue et à Tatihou se- 
‘aient seulement : Stereococcus Malardi Wille et Poly- 
Siphonia rhunensis Thuret. 

C. Houarn. 


— M — 


R. DOLLFUS.— Les 2ones subterrestre et littorales à l'ile 
Tatihou et dans la région de Saint-Vaast-la-Hougue à 
(Manche). Note préliminaire (Bulletin du Muséum 
National d'Histoire naturelle, Paris, 1914, pp. 33. 
267) que 


La région de Saini-Vaast-la-Hougue et de l'ile d 


Tatihou, résume dans cette note préliminaire, afin de 
permettre à un naturaliste qui ne connaitrait - 
cette région de se faire une première idée des mil 
biologiques que l'on y rencontre, les observations qu'il 
y à relevées au cours de l'été 1912-sur la répartition des 
animaux et des végétaux dans la zone des marées. 

Rejetant, à cause de « l'inconstance du: niveaudhe 
bitation des espèces les plus fixes», le prindipe ; 
cla i 


tiques, il considère, parmi les hauteurs rl 
atteintes par les différentes marées, dix niveaux sépe 
rant sept zones réellement distinctes au point ns 
biologique. Le choix de tels points de repère. facilite 


comp 
littorales quelconques. puisque 

nécessite que l'observation locale Er pe 
sique des marées 


né Ti 


— 195 — 


Étudiant successivement ces diverses zones, l’auteur 
en décrit les principaux caractères fauniques et floris- 
tiques, en admettant convenlionnellement .« comme 
habitat normal des espèces la position qu'elles occu- 
pent par rapport à une même paroi rocheuse idéale, de 
pente médiocre, à l’abri du choc violent des vagues, 
des forts courants, du ressac, etc. », et s'occupant en- 
suite des variations par rapport à cet habitat, en raison 
de variations dans le faciès, dans l'exposition et dans 
la plus ou moins grande violence des mouvements 
des eaux. 

P. Bucxon. 


SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1915 


Présidence de M. Drouer, ancien président 


La séance est ouverte à 17 heures et demie et levée à 

19 heures 

Assistent à la séance : MM. Bicor, Cnevrez, DRouEr, 

D: Ginox, Hovarp, Lorrer, MAzETIER. 

Le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la 
séance du 7 juin qui est lu et adopté sans observations. 

Les périodiques reçus depuis la dernière séance 
sont déposés sur le Bureau. Le Secrétaire signale les 
publications les plus importantes contenues dans ces 
envois, notamment les belles publications américaines. 

Dons à la Bibliothèque. — Brochures et volumes 
offerts : 

E.-L. Gensauzr, Absence héréditaire de l'éperon floral 
dans une lignée du Linaria Cymbalaria Mill. (Ex- 
trait du Bulletin de la Société d'Agriculture, 
Sciences et Arts de la Sarthe, Le Mans, t XLV, 
1915, 7 p.). 

D° F. Gipow, Sur la très ancienne topographie de la 
Campagne de Caen (Mémoires À Sciences, 
Arts et Belles-Lettres de caen Caen, 1914-1915, 
16 p., 1 carte). 

La Screxce Fraxçaise. Deux volumes édités par 
Ministère de Instruction publique, à l'occasion 
de l'Exposition internationale de San FrancisC0 
(Tome premier : 397 p. et planches ; Tome St 
cond : 403 p. et planches). 

Correspondance, — La Correspondance comprend 
1° Une lettre de M. le Préfet du Calvados M 


r le 


ee 
Re pente, us ei 


Ce (Oo 


des renseignements sur la Société en.vue du renou- 
iphement de la subvention accordée par le Conseil 
généra 

PA us offre d'échanges de l’Académie de New-York, 

ui consacre ses Proceedings à une revue des travaux 
D publiés aux États-Unis ; 

nnonce par le Comité Géologique de Russie de 
de, en de deux des collaborateurs de ce Comité, 
M. Léonide Loutouguine et M. Alexis Netchaiev; 

4° Une demande de M. de Toni, membre honoraire 
dela Linnéenne, qui désire compléter s1 collection de 
nos publications. 

Dépôt de travaux. — M. Licnier donne lecture d’une 
notice très documentée sur Charles Joret, considéré 
comme botaniste. La Société décide la publication de 
cette notice dans le Bulletin ; elle sera accompagnée du 
portrait de notre regretté confrère. 

MM. Laicwrer et Lorrer déposent le manuscrit de la 
suite du Catalogue de l'Herbier Lenormand. 


OBSERVATIONS DIVERSES 


Goodyera repens. — En herborisant dans le parc 
du Château de Blanchelande (Orne), entre Mont- 
merrei et Mortrée, M. L. Gurror a trouvé le 23 
juillet 1915 une vingtaine de pieds de Goodyera 
reépens R. Brown. Cette Orchidée est assez rare 
dans notre région (M. l'abbé Letacq, 4912) La 
nouvelle station se trouve en face du Château de 
Blanchelande, à gauche de la route qui conduit 
on Cercueil, dans un bois de Pins, à peu près à 
mi-côte 

5 


#98 — 


Au sujet de la présence de cette Orchidée en 
Normandie, consulter l'analyse du petit mémoire 
de E. Lemée parue dans le Bulletin de la Société 
Linnéenne pour 1913 : 6° série, 6° volume, p. 4. 

Lilium croceum. — M. 41. Guiror à rencontré en 
juillét‘dernier, dans le pare du Château d'O (Orne), 
un pied'de Lilium croceum Chaïx atteignantquatre- 
vingts centimètres de hauteur. Il ne pense pas 
que cette Liliacée ait été plantée dans l'endroit où 
il l’a découverte car elle se trouvait au centre d'un 
fourré impénétrable aux abords duquel ne se re: 
marquait aucune trace de culture. 

M. Houard fait remarquer que le Lilium croceum 
n'existe en France que dans l'Est et le Sud-Est et 
qu'il n'y a pas lieu, malgré l'observation de 
M. Guirot, de le considérer comme appartenant 
à la flore de Normandie. 

Monotropa Hypopitys. — Dans le même parc du 
Château d'O, M. L. Gurmor signale en outre la 
grande abondance de Monotropa Hypopitys L. sur 
les racines des Pins et des Sapins. 

Fasciation de Reseda. — M. L. Gurmor à enfin ren- 
contré dans le pare da Château d'O, en juillet der- 
nier, une inflorescence fasciée de Reseda luteola L, 
longue de 60 em. environ. A, 

L'échantillon, en ‘excellent état, sera ‘aéposé 
dans la Collection tératoiogique de l'Institat bot 
nique de Caen. . 

M. Houard fait remarquer que cette fasciation 
est assez fréquente ét qu’elle se rencontre égale- 
ment sur Reseda lutea et sur Reseda odoralà- 


— 499 — 


Linaria Cymbalaria-antirrhiniflora. — M. Lortet dis- 
tribue aux membres présents de la Linnéenne 
une brochure de M. GerBauzr intitulée : « Absence 
héréditaire de l'éperon floral dans une lignée du 
Linaria Cymbalaria Mill. » ; il présente ensuite 
plusieurs échantillons de l’intéressante anomalie 
qui fait l’objet du mémoire de notre collègue. 

Les exemplaires de Linaria Cymbalaria-anlirrhi- 
niflora seront déposés à l'Institut botanique de 
Caen, dans la Collection tératologique. 


Azolla filiculoides. — M. l'abbé Frémy signale avoir 
rencontré l’Azolla filiculoides Lam. à Carquebut 
(Manche), dans un fossé, à l'entrée du marais, au 
Yoisinage de « Les Fontaines ». En cet endroit la 
plante est très vigoureuse : elle forme à la surface 
de l'eau un tapis dense, vert et rouge. 

‘Cirsium eriophorum, — M. l'abbé Fréuy a œemar- 
qué que le Cirsium eriophorum Scop., signalé par 
la Flore de Corbière cumme très rare dans la 
Manche, «est relativement assez abondant aux ‘en- 
virons de Sainte-Mère Église, particulièrement là 
où affleure le calcaire à gryphées. 

Tératologie. — M. Lrawrer fait passer trois couples 
de pommes cueillies sur le Pyrus malus du Jardin 
des Plantes de Caen. Dans chaque couple les pom- 
mes y sont soudées plus ou moins largement par 
leur région équatoriale, alors que leurs queues 
Sont libres l'une de l'autre. 11 y a là réellement sou- 
dure et non coalescence originaire due à des mo- 
difications dans la localisation de la croissance 
Inlercalaire à l'intérieur des ovaires très jeunes. 


— 400 — 


Rejet de Populus. — M. Licxier signale que dans 
l'École du Jardin botanique dont le Populus alba 
a été arraché en 1914, il s’est produit au printemps 
1913 des rejets dont certains se trouvaient à 
mètres du tronc primitif, ce qui indique que les 
racines sur lesquelles ils se sont formés avaient : 
au moins cette longueur. L'arbre lui-même n'était 
cependant pas bien gros, il n'avait guère que sa 
10 mètres de haut. 

Viscum album. — À Claveirolles (Rhône) où 
M. Lrcier a passé ses vacances, il a constaté la pré- 
sence d’asseznombreux pieds de Gui ( Viseumalbum) 
sur des Sapins (Abies peclinata). Ces pieds étaient 
insérés soit sur les branches, soit sur le tronc 
et, dans ce dernier cas, parfois non loin'de la base. 

La ramification de ce Gui était toujours pseudo- 
dichotomique comme celle des pieds sur Aubépine 


11 semble vraisemblable que la pseud 
mie, bien que cette fois elle ne paraisse pas ao 
été accompagnée d’une floraison excessive gui. 
encore due. à la lenteur de l'ascension d612 #0 

‘brute dans le Sapin. Quant à la couleur vert font 
; ‘si différente de celle observée dans le Gui plutôt 
(1) Lréniën (0.) et Mais (R.), À propos d'un Gui seat 
album L.) en palmeltes, Congr. Assoc. franç:, Le F sé 
juillet 4914.— Liexie (O.), Nouvelle nole sur le Gui Léa 
album L.) de l'Aubépine (Cratægus oxyacantha L} # . 
Soc. Linn. Norm., 6° sér., 8° vol., 1915. : 


— 201 — 


jaune de l'Aubépine, ne correspondrait-elle pas à 
la présence d'une variété de chlorophylle, variété 
qui serait en rapport avec un apport de substances 
spéciales fournies par la plante nourricière ? 


COMMUNICATIONS 


A. LAURENT. — Différences morphologiques 
entre Anagallis cœrulea et Anagallis 
phœnicea (1). 


L Différences facilement observables : 
1° LONGUEUR RELATIVE DES SÉPALES ET DES PÉ- 
TALES : 
Dans l’Anagallis cœrulea les sépales sont 
égaux anx pétales, ou presque ; dans 
l'A. phœnicea ïls sont sensiblement 
plus courts que les pétales. 
> Forme pu caucr rrucrrère (c'est-à-dire à 
à l'époque du fruit) : 
Dans l'A. cœrulea les sépales sont élalés 
dans leur moitié supérieure ; dans l'A. 
phœnicea ils sont dressés. 


(1) M. Lignier donne communication de cette note écrite 
Par M. LaurEënr, ancien professeur au Lycée Malherbe, el 


auteur lutte dans les tranchées comme sous-officier d'In- 
fanterie, 


Te 


Il en résulte que dans l’A. cœrulea, les sé 
pales ne touchent le fruit que dans sa 
partie inférieures tandis que, dans l'A. 
phœnicea, ils le touchent jusque danssa 
partie moyenne (caractère très nele 
très constant). + 


IT. Différences assez difficiles à voir à l'œil nu (car 
je n’ai pas de loupe), mais constantes. 
3° FORME DU SOMMET DES SÉPALES : 

Dans FA. cœrulea, les sépales se rétrécis- 
sent assez brusquement en une pointe 
longue de 1/2 % à 1 % (forme presque 
subulée). 

Dans l'A. phœnicea, ils se rétrécissent int- 
sensiblement en une pointe très courte. 

4° FORME ET LARGEUR DU LOBE DE LA COROLLE 

(partie libre des pétales) : . 
Dans l'A. cœrulea, les lobes de la co 

rolle s’élargissent assez régulièrement … 
à partir de leur base et, dans la fleur 
complètement épanouie (lorsque les 
lobes sont étalés en roue), ils ne se tou- 
chent pas, en général. Si donc Fon”… 
regarde la fleur par en haut, on aper- 
çoit entre les pétales, la nervure mé 
diane des sépales. 
Dans l'A. phϾnicea les lobes de la C0 
rolle, d’abord étroits à leur base 
s'élargissent brusquement et 
nent relativement plus larges Lu 
leur partie moyenne que ceux de l'4. 


IV. 


Coli 


— 20% — 


cœrulea, de telle sorte qu'ils se recou- 
vrent en général par leurs bords, dans 
la fleur bien épanouie. Si l'on regarde 
la fleur par en haut, on ne voit que 
le sommet des sépales. 


. La ‘Nouvelle Flore” de Bonnier et de Layens, 


le seul ouvrage que j'aie à ma disposition, 
indique (en note) une différence morpholo- 
gique entre ces deux espèces (que les auteurs 
considèrent comme deux formes d’une même 
espèce). Élle consisterait en ce que dans l'A. 
cœrulea les pédoncules des fleurs sont plus 
courts que les feuilles ou égaux, tandis que 
dans l'A. phœnicea ils sont plus grands. Cette 
différence est inexacte, en ce sens qu’elle n’est 
pas générale. 

Je n'ai pu réussir à découvrir des différences 
morphologiques dans les parties de ces deux 
espèces qui forment leur appareil végétatif. 


+ GUIROT. — Nomenclature des Lépidop- 


tères capturés dans le pare du Château 
do et sur le territoire de Mortrée (Orne), 
pendant l’année 1915. 


Ont été recueillies les espèces suivantes : 


Ferre Cratægi Thecla W. album 


The — _Hlicis 
cla Betulie Polyommatus Phkeas 


— 204 — 


cœna medon Bombyx Rubi 
Limenitis Sibylla Saturnia pavonia 
Vanessa antiopa Heliophobus lolii 
Argynis Paphia Mamestra persicaria 
Epinephile Tithonus Agriopis aprilina 
Sphinx convolvuli Phlogophora meticulosa 
Smerinthus Tiliæ Calocampa vetusta 
— ocellata Guculia verbasci 
Deilephila Elpenor Heliodes tenebrata 
Trochilium apiforme 49 | Plusia chrysitis 
Sesia Culiciformis Gonoptera libatrix 
—  Empiformis Catocala nupta 
Calimorpha Hera _ electa 
c52 Donimula Urapterix sambucaria 
Chelonia Caja Grocallis elinguaria 
— _ViHica Ennomos angularia 
Setina irrorella Timandra amatoria 
Lithiosa complana Melanthia albicillata 
Orgya antiqua 9 Eupithecia oblongata 
Cnethocampa processionea | Pterophorus pentadactylis 
Bombyx Trifolii Hyponomeuta maninella 
sr Quercus 


Certaines espèces qui manquaient à peu près 
totalement en 1913 et 1914 étaient très abondantes 
cetteannéecomme le Colias Hyale,le Machaon,la Va 
nessa C. album, V'Argynis paphia. Par contre le 
Colias edusa, très fréquent les années précédentes, 
manque totalement cette année. 

À noter la récolte d’une vingtaine de chenilles 
de Deilephila elpenor, variétés noires el vertes, 
trouvées dans le parc du Château d’O sur V'Epilo- 
bium hirsutum. Cette espèce assez rare chez nous 


a été déjà signalée par M. l'abbé Letacq Sur _ 


1 
. 
; 


É 
\ 
à 
4 


— 205 — 


Fuchsias dans les environs d’Alençon- J'ai pu, du 
reste, les élever très facilement. Elles appartien- 
nent à la deuxième génération et se sont chrysa- 
lidées, 


G. MAZETIER. — Présence de la malachite 
dans les calcaires liasiques de May-sur- 
Orne. 


_ J'ai recueilli, dans les carrières de May, quelques 
échantillons de calcaires à Penlacrinus Jurensis 
(Lias supérieur, zone à Aarpoceras falciferum), 
qui me paraissaient intéressants par la présence 
d'un minéral de couleur verte. 
M. Bigot, à qui j'avais offert un de ces 
illons, avait déterminé ‘* minéral connu, mala- 
chite ”. IL a eu l’obligeance de les communiquer 
ä M. Lacroix, professeur de minéralogie au Mu- 
séum ; voici la réponse que M. Bigot a reçue et 
qu'il a eu l'amabilits de me transmettre: 
€ Votre minéral est bien de la Malachite. Il est 
vraisemblable que cette substance résulte de la 
décomposition de pyrite cuivreuse qui Se ren 
contre quelquefois en mouches dans les calcaires 
sédimentaires les plus divers. C'est donc un fait 
utile à signaler pour la minéralogie locale, mais 
qui n'est pas sans précédent. » 


échan- 


SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1915 


Présidence de M. Drouer, ancien président 


La séance esb ouverte à 17 heures et demieet levée à 
19-heures; 

Assistent à la séance : MM. Bicor, Caevrer, DrouEr, 
Hovarp, LiGnier. 

Le procès-verbal de la séance du 8 novembre est lu et 
adopié sans observations. 

Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont dé- 
posés sur le Bureau. 

Nécrologie. — Le Président annonce la mort de M. le 
D: Noury, professeur à l'École de Médecine de Caen, 
président de la Société en 1991. Notre confrère faisait 
partie de la Société depuis 1896. La Société décide que 
l'expression de ses regrets sera inscrite au procès-verbal. 

Section d'Alençon. — Le Secrétaire donne lecture des 
procès-verbaux des séances tenues à Alençon par le 
groupe alenconnais, les 27 juillet, 29 septembre et? 
décembre 1915 

tente la Bibliothèque. __ A été offert l'ouvrage Sui 

tt: 


BA (F.-A.), Studies in Edrioasteroidea. I-IX (Wim 

on, Angleterre, 1915, nombreuses 

figures et nombreuses planches): 

Dépôt de Travaux. -_ M. Vaurrréranp adresse une 

note intitulée : « Exploration d’une Villa Gallo- 

Romaine, située entre Luc-sur-Mer et Lion, par Jacques . 
Duclos, et par Achille Vaullegeard et ses enfants > 

Gette étude, très intéressante, ne rentre malheureuse- 


'90r 


ment pas dans le cadre des travaux de la Société Elle 
sera soumise par le Secrétaire à la Société des Anti- 
quaires de Normandie. 


OBSERVATIONS DIVERSES 


Bois silicifié. — M. [renier a reçu de M. Mail, her- 
boriste au Hâvre, un énorme morceau de bois 
silicifié qui lui a été offert pour la Galerie Bota- 
nique de Caen, par la Société Linnéenne de la 
Seine Maritime, et dont il présente un fragment 
destiné à la Collection géologique de la Faculté 
des Sciences. Ce morceau, qui a lui-même envi- 
ron 43 cm. de diamètre, faisait partie d'un tronc 
de 7 à 8 mètres de long, trouvé en mars 1915 dans 
une carrière exploitée sur le bord de la falaise 
entre Orcher et St-Vigor, en face Oudalle. Perforé 
par des tarets et corrodé par Les eaux, ce tronc 
à évidemment été charrié en mer avant de venir 
s'échouer au lieu où il a été retrouvé. Des expli- 
cations fournies par M. Mail, de l'observation de 
l'échantillon et de la lecture de la carte géologique, 
il résulte pour M. Bigot que, comme le pense 
M. Mail, ce tronc provient du Turonien et non du 
Sénonien comme semblerait le laisser croire la 
coupe des falaises de la baie de Seine donnée par 
M. Lennier. En tout cas, il ne provient certaine- 
ment pas de l'argile àsilex qui recouvre le Crétacé. 

Tératologie, — M. Licxter présente encore un 
Petit strobile hermaphrodite de Picea. M lui a été 
obligeamment envoyé par M. Rytz, Conservateur 
du Musée d'Histoire naturelle de Berne. Dans sa 


M 


moitié inférieure ce strobile est mâle et d’appa- 
rence normale ;: dans sa moitié supérieure il est 
de même femelle. Son intérêt particulier réside 
dans le fait que c’est le même axe prolongé qui 
porte successiv ement e ARE mal dr les pièees 
femelles.Ce lles-là, 
de telle sorte que la partie femelle semble avoir la 
valeur d’une simple fleur, de même que la partie 
mâle, et non celle d'une inflorescence comme on 
l'admet le plus ordinairement Les bractées mères 
et leurs écailles ovulifères représenteraient donc 
non des feuilles portant leur bourgeon axillaire 
ovulifère mais des carpelles à bords ovulifères el 
comparables, chacun, à une étamine. 


Rognons de Marcassite. — M. Biaor présente une 
collection de rognons de Marcassite, recueillis 
dans la craie des tranchées de Champagne, et en- 
voyés par M. le Capitaine Bouet, du 23° Territorial. 
Il rappelle la facilité avec laquelle cette pyrite 
blanche de fer s’altère en présence de l'air hu- 
mide, et par suite la difficulté de conserver ces 
échantillons en collection (voir Lacroix, Minéra- 
logie de la France et de ses colonies, tome IE, p. 
575 et 652). 

Les échantillons offerts au Musée d'Histoire na 
turelle par M. Bouet ont été trempés dans un? 
solution de paraffine dans la benzine, de façon à 
les entourér d'une couche isolarite ; mais 6e Pr0° 
cédé qué M Bigot a déjà employé pour les fos 
siles des argiles oxfordiennes du Calvados et en 
particulier pour ceux des couches à Athleta du 
‘: Mauvais Pas ” à Dives, ne donne pas de résul- 


+ 209 — 


tats certains. Le moyen le plus efficace serait de 
placer ces échantillons pyriteux dans de l'huile 
de naphte. 

M. Lignier signale un passage des œuvres de 
Gœthe, dans lequel celui-ci parle de singuliers 
boulets recueillis sur le champ de bataille de Val- 
my, et qui auraient été lancés par l'artillerie fran- 
çaise. Gæthe reconnut qu'il s'agissait de rognons 
de sulfure de fer. Une variété de sulfure de fer a 
reçu d’ailleurs le nom de « Gæthite ». 

Carte géologique de Falaise. — M. Bicor présente 
la minute de la deuxième édition de la feuille 
« Falaise » de la Carte géologique de France, dont 
il vient de terminer la revision. Il signale les prin- 
cipales différences avec la prèmière édition. 


COMMUNICATION 


M. LORTET, — Rapport annuel pour l’année 
1915 sur les Collections Botaniques de 
Caen. 


IL. — HERBIERS 


EMPOISONNEMENT 


L'allocation de 2.500 francs accordée sur le legs 
Loutreuil, a permis d'attacher une dame _. 
service qui a été ininterrompu au COUrS a 
et se continue encore 

Il a été empoisonné ‘aile ce laps de temps : 


90 


1° HerBier-LEexorMann : Tout le Complément de 
cet Herbier, comprenant les envois faits à Lenor- 
mand dans les dernières années de sa vie, et non 
intercalés dans l'Herbier même, pour ne pas 
détruire l'harmonie du classernent fait par Lenor- 
mand et par les spécialistes qui ont consulté cette 
CODGGHQN, 4, à — ie. OU 

> HerBær Vieizzarp (Flore de la 
Nouyelle-Calédonie}: .. _.: 1 : +. + 

3° HerBrer CHauvIN(Phanérogames) 90  — 


4° Henri MonrèRE ::. ,:. D 
5° HERBIER PÉRIER-LESAUVAGE. . . Dl  — 
6° Hunprer SANS. 01m à hote ADO 
T° HERBIER FOURNIER . : +. . + DIET 


8° Hergrer X... (Herbier non encore 
identifié, comprenant exclusivement 
des Plantes de Normandie et du Jar- 


din des Plantes de Caen) . . . + - 2% — 
à 
Au total. . . 420 cartons 


9 La ‘Coucriox complète de Fruyrs et GRAINES 
de la ‘Galerie Botanique de-Caen. 


IL. — PRÊTS 


Malgré la guerre, et les conditions défavorables 
qu’elle entraîne pour les travailleurs, nous avr 
au cours de l’année, fait quelques communica" 
tions d'échantillons appartenant à divers Herbiers: 

Ces communications ont porté exclusivement 
sur des Algues. 


ou — 
4° HerBier LENoRMAN?D 


M, Sauvaceau, Professeur de Botanique à la 
Faculté des Sciences de Bordeaux : 
à numéros de Fucus vesiculosus var. lularius. 


2° HergiErR LAMourRoOUx 


M Sauvaceau, Professeur à Bordeaux : 

1% numéros de Fucus, &e Cadix:et Gibraltar. 

M. Marsnarz Howe, Curateur au Muséam du 
Jardin Botanique de New-York : 

3 numéros du genre Liagora. 


3° Hergrer Berror 


M. Garp, Chef des Travaux de Botanique à la 
Faculté des Sciences de Bordeaux : 
2numéros de Fucus ceranoides. 


IL. — ÉCHANGES 


Les envois de Plantes d'Herbier concernant la 
liste d'oblata de janvier 1914, que nous devions 
faire à nos correspondants, n’ont pas été effectués, 
de derniers préférant attendre a fin des hosti- 
ités. 


Pour les mêmes raisons, la Liste préparée pour 
Janvier 1915 n’a pas été publiée. 

Cependant, nous avons à enregistrer l'entrée 
d'un certain nombre de plantes : 

1° de Madame Læsrerow, veuve de M. Lébreton, 
Membre de la Société Linnéenne de Normandie, 


—:212 — 


19, rue du Général-Moulin (La Maladrerie, près de 
Caen), l'Herbier de M. Lebreton, comprenant en 


viron 300 plantes récoltées et préparées avec soin 


par lui-même. Ces plantes seront utilement em- 
ployées pour l'Herbier de Cours. 


2? de M. Houar», Professeur adjoint à la Faculté 


des Sciences de Caen : 
Plantes du Gabon (Congo français) : 8 numéros 
provenant des récoltes de M. G. Le Testu: 


Plantes de Corse : 16 numéros provenant d 


l'Herbier de M°* Canavaggio. 


3 de M. Licxer, Professeur de Botanique à la 


Faculté des Scienees de Caen, e et venant de 
M. A. Chevalier, qui l’a récolté au cours de son 


dernier voyage, un bel exemplaire de Lycopodium . 
serralum Thanb., des tourbières de l’Indo-Chine. 


4 de M. Gergauzr, membre de la Société Lin- 
néenne de Normandie, à Fresnay-sur-Sarthe, 
beaux exemplaires de son Linaria Cym 
forme antirrhiniflora (voir Bull. Soc. Linn: ” 
Norm., 1915, 6° Sér:, L. 8, p. 199). 

5°. de M. ie une fasciation de Daphne Me 
reum Lin., provenant de Mortrée (Orne), et.une 
fasciation. de Reseda luteola Lin. . provenan 


parc d'O (voir Bull. Soc. Linn. de Norm., 15 


6° Sér.,t.8, p.138-139 et p.198). 

6° de M. Lacnier, un bel exemplaire de Gui, x 
palmette, provenant de la route d'Éterville 
Maltot (voir Bull. Soc. Linn. de Norm., ! 
6° Sér., t. 8, p. 142-150). 


de 


du 


en 


A9 


— A3 — 


7° de M. Raoul Mure, herboriste au Havre, 76, rue 
Thiers, plusieurs anomalies de Scabiosa colum- 
baria (prolifère), Planlago lanceolata (prolifère), 
Gui en palmette (des Falaises du Havre), Doroni- 
cum plantagineum Lin. (forme grêle, de Bénerville, 
Calvados), Centranthus ruber (feuilles longuement 
pétiolées), Ophrys apifera, Lappa minor. 


NN - COLLECTIONS SÈCHES 


Nous avons reçu également : 

1° de M. Doré, Médecin-major de la Canonnière 
€ La Surprise », au Cameroun, ancien élève du 
Laboratoire de Botanique de Cae 

4 plaquettes de bois (coupes BR 
Concernant les espèces suivantes : 

Pterocarpus sp. (Légumineuses). — Bois rouge, 
improprement Padouk (Malais) ; 

Lophira alata Banks (Ochnacées). — Bongossi 
(Duala) : 
Mimusops djave (Sapotacées). — Njabi (Came- 
roun) ; 

Chlorophora excelsa Benth. (Morées). — Mbang, 
Momangi (Duala) ; Kambala (Franç.); Iroko 
(Angl.). 


2° de Madame Lesrerow, 30 numéros de fruits, 
graines et bois, composant la collection de M. Le- 
breton. 

3 de Madame Lrrezær, veuve de M. Letellier, 
ancien professeur au Lycée de Caen, la Collection 


de Fruits et Graines de ce dernier. 
14 


TR = 


” Cette’ Collection comprenant 129 numéros, la 
plupart indéterminés ou ayant perdu leurs éli- 
truettes, a été confiée à M. Jules Poisson, Assistant | 
honoraire au Muséum d'Histoire Naturelle de 
Paris, qui a bien voulu se charger de la remettre 
en ordre et de la déterminer à nouveau. 


«NV, — ÉCOLE BOTANIQUE 


La pénurie de graines (un grand nombre de 
Jardins n'ayant pas, cette année, publié de Cata- 
lôgue de Graines!, a laissé un certain nombre de 
vidés dans les platés bandes de l'École Botanique, 
et il est à craindre que ces vides ne soient piles 
nombreux encore l'an prochain. 


. Notre. Catalogue de Graines offertes. en à STORES 
distribué en janvier 1915, contenait 610 numéros: 
EMPraecEr, R Lloyd, National Library, Dublin, 
a vérifié trois des Sedum actuellement en “cn 

à-FÉcole Botanique. 

Ce sont : Sedum maximum Hoff., Sedum purpu- 
reurñn Link -et Sedum hispanicum Lin. var. bilhy- 
hicum Boiss.; ce dernier, jusqu'à ce br ur 
resté sans De 


«its 


ao Et NA 20 1274 Tati SN SRE SR EN 


LISTE DES COMMUNICATIONS 


par noms d’'Aulcurs 


Beer L. : Note sur l'âge du Gui (Viscum album), p. ST. 
— Plantes rares ou intéressantes des envi- 
rons de Dozulé (Calvados). p. 90. 

BrGor (A.) : Du Niagara au Pacifique, p. 32. — Néoli- 
thique, p. 69. — Observations Géologiques 
sur la feuille «Falaise», p.187. — Rognons 
de Marcassite, p. 208. — Carte SORA 
de Falaise, p: 209. 

Cuemix (E.) : Un exemple d'Autophagie chez les végé- 
taux, p. 450. 

Frémx (Abbé) : Azolla female p. 199. — Cirsium 

à eriophorum, p. 
Gensauzr (E.-L. st Linaria Cymbalaria-antirrhiniflora, 
. 499: 


Gipox (D: F) : réelle p. 69. — Stations résiduelles 
’une ancienne végétation xérophile dans 
la Campagne de Caen (avec une carte), 


Guior (L.) : Les fasciations du Gornus der bed 
p. 453. — Goodyera repens, P- 197. 


Lilium croceum, p. 198. — Monotropa 
Hypopitys, p. 198.— Fasciation de Reseda, 
p. 198. — Nomenclature des Lépidoptères 


chier dans le parc du Château dOet 
sur le territoire de Mortrée (Orne), pen- 
dant l’année 1915, p. 203. 


Houarp (C.) : 
Laurexr (A.) 


LeracQ (Abbé) 


LerTezzier (A. 


Lixrer (0O.) : 


+ me —* 


Fasciation de Déphne, p.138. 


: Différences morphologiques entre Ana- 


gallis cœrulea et Anagallis phænicea, 
p. 20! 

: Excursions mycologiques aux environs 
d'Alençon, p. 73. — Notice sur M. Jules 
Hommey, Médecin à Sées et Bolaniste, 
p. 139. 

) : Observations faites à Caen sur les 
pousses de trois rhizomes du Phytlosla- 
chys milis venant de Chanos-Curson 
(Drôme), 1911-1913 (4 tableaux et 3 gra- 
phiques), p. 114. 

Flore du Nouveau Brunswick, p. 

Le Buis du Cimetière de Boulon PS 
dos), p. 70. — Quelques réflexions au 


album, p. 200. — Bois silicifié, p: 207. — 
sie P- . 207. 


Lorrer (M.) : Rapport annuel pour l'année 1915 sur les 


Mazerier (G.) : 


Collections Botaniques de Caen, p. 209. 
Présence de la malachite dans les cal 
caires liasiques de May-sur-Orne, p. 20 


Re der 


TABLE DES MATIÈRES 


Pages 


Composition du Bureau de la Société pour, 


l'an nnéc RES Re nus 


Membres décédés pendant l’année 1914...:.....: 


Liste générale des Membres dé‘la Société au : 


Planvier 1015 CS, 1.1 1N 140 sos: Es 


Liste des Sociétés savantes et établissements avec 
lesquels la Société fait des échanges de publi- 
cations 


Liste chronologique des Villes où se sont tenues 
les Séances publiques annuelles de la Société, 
depuis l'origine du Bulletin (1856-1914). ..... 


PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES 


Séance du 11 janvier 1915... esecneeerses» 
1 lévrior 1010, cessent 

se 2 1nats 1915... 0 és 
2 a 1915 

ee ADS ee 

—. 8 novembre 1915.................... 


me 6 décembre 1915:.,.:,4:: 4... 


— 218 — 


Allocution présidentielle : M. le 1D° Lebailly; p.30. 

Bibliographie : p. 137. 

Bibliothèque : p. 22. 

Budget : Rapport du Trésorier sur l'exercice 1914, p. 29 

Correspondance : p. 23, p. 68. p. 196. 

Démission : M. Crozels, p. 28. Fa 

Dépôt de Travaux : M. Lignier, p 197; MM. Lignieret 
Lortet, p. 197; M. Vaullegeard, p ; 

Dons à la Bibliothèque : p. 137. p. 486, p. 196, p. 206. : 

Élections : Bureau pour 1915, p. 29. ; 

Nécrologie : M. Joret, p. 27; M. Boreux, p. 186: M. le 
D' Noury 206. 

nn: et bite : M. Doucet, p. 68:et 56. 

Publications de la Suciété : p. 28 (Bulletin de 1914). 

Radiations : M. Romain, p. 29; Carneggie Museum, - 
p::29. 

Section d'Alençon : p. 206. 


A 1. 
BrBciocraPmiE (Analyse de travaux) : Hariot, P- 181. 
Dollfus, p. 194. 


— im) — 


OBSERVATIONS DIVERSES 


rs À 
0. Licxrer, Flore du Nouveau-Brunswick....... 


C. Hovanp, Fasciations de Daphne...... ....... 
L. Gurror, Goodyéra repens ..…........7........, 
L. Gummor, Lilium croceum...... .............. 
L. Guinor, Monotropa Hypopilys................ 
L. Gurnor, Fascialion de Reseda................ 
EL. Gerpauzr, Linaria Cymbalaria-antirrhini- 

EE 
Abbé Fréux, À zo/la filiculoides ................. 
Abbé Fréux, Cirsium eriophorum............... 
0. Lower, Tératologie 24, Aus UE CE a 
0. Licxrer, Rejet de Populus.................. 
O. Lisnrer, Viscum album...................... 
di liguen, Bois silicifié. ............sese . 
D Linie Téralolègie. ..... sci des 
À, Bicor, Rognons de Marcassite .............. 
A. Bicor, Carte géologique de Falaise. .......... 


D: Ginox, A. Bicor, Néolithique .............. 


COMMUNICATIONS 


À. Brcor, Du Niagara au Pacifique .............. 
O. Liexier, Le Buis du cimetière de Boulon 
LEIVAdOS LUE SR ) 
Abbé Leraco, Excursions eue aux en- 
VirOnS d'AlençON :.......:52. ...0 ie he 
L. Béoez, Note sur l’âge du Gui {Viscum album). 
L. Bénez, Plantes rares ou intéressantes des cn- 
virons de Dozulé (Calvados) .:...../. 42% 
A. LerELLiER, Observations faites à Caen sur les 
pousses de lrois rhizones du Phyllostachys 
milis, venant de Chanos-Curson (Drôme), 


1911-1913 (4 tableaux et 3 graphiques)... ..... 
O. Licnier, Quelques réflexions au sujet du 
Manuscrit de M. Letellier .….« ... ss... 
Abbé Leraco, Notice sur M. Jules Hommey, 
médecin à Sées et Botaniste..............-:. 


O. Liexier, Nouvelle Note sur le Gui (Viscum 


album L.) de l'Aubépine (Cralægus oxyacan- : 


eee 
RE UE MC CT CE Me Sr ed 


L. Gurror, Les fasciations du Cornus sanguinea. 
D'F. Gipox, Stations résiduelles d’une ancienne 
végétalion xérophile dans la Campagne de 
Gaën (avec une:carte). ..:..........4.0. 
A. Bicor, Observations Géologiques sur la feuille 
d'PAIAISE D... 1. Re, 


Se PE | ee 


À. Laurewr, Différences morphologiques entre 
Anagallis cærulea et Anagallis phænicea ..… 
L. Gurror, Nomenclature des Lépidoptères cap- 
turés dans le parc du Château d’O et sur le 
territoire de Mortrée (Orne), pendant l’année 
LU SR Co 
G. Mazerier, Présence de la malachite dans les 
calcaires liasiques de May-sur-Orne.......... 
M. Lorrer, Rapport annuel pour l’année 1915 sur 
les Collections Botaniques de Caen .......... 


Liste des Communications par noms d'Auteurs.. 


ko" 
À 


Pages 


203 


205 


209 


215