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Full text of "Revue botanique ?recueil mensuel ... /redige, avec le concours de plusieurs savants, par P. Duchartre."

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ir. etd T 


REVUE 


BOTANIQUE 


bi RECUEIL MENSEEL 
i Consaeré primpalemeni à l'analyse des travaux publiés eu Franee d à l'étranger 


que 
E. Sur Ses appliealions à I Horticulture, l'Agriculture , 
ia Médecine, ett., 


"RÉDIGÉ PAR 


. P. DECHARTRE, 


Bocteur és sciences, de la société philomatique. 


3e ANNÉE. — Ge ET % LIVRAISON. 


ie cte "(a dap rd pasó din 
] 


JUILLET ET AOUT 1846. 


IDITEUR, - 


Avis pidimme Ee e Eh A e 
1 PARTIE. 


Végétation des environs de Lisbonne 
Coup d'œil ra ign decis de W Kit et de Batavia; JUNG- 


— M —À 


REVUE BOTANIQUE. 


—— 


I” ANNÉE. 


Au moment où nous commencons de publier la seconde 
année de la REVUE BOTANIQUE, nous croyons utile de présen- 
ter quelques observations sur la marche que nous avons suivie 
jusqu'à ce jour et sur les modifications que nous pensons dévoir 
y apporter dés cet instant dans le seul but de rendre notre pu- 
blication plus avantageuse à la science. 

On sait avec quelle rapidité se multiplient chaque jour dans 
les diverses parties du monde scientifique les écrits de toute 
nature qui ont pour sujet le regne végétal. Parmi ces travaux, 

les uns envisagent les plantes au point de vue de la science 
pure, les autres ontpourobjet d'en exposer les usages, de signa- 
ler les applications qu'il est possible d'en faire pour augmenter 
nos jouissances ou pour satisfaire à nos besoins. Les uns et les 
autres ont un intérét réel pour tous ceux qui s'adonnent à l’é- 
tude des végétaux, à la recherche deleurs propriétés, à leur cul- 
ture, etc. ; et cependant combien peu de ces écrits arrivent à 
la connaissance de ceux qu'ils intéressent! C'est pour éviter cet 
inconvénient majeur que la Revue sorawiQvE a été fondée, 
Son objet principal a été de réunir dans un cadre restreint les 
matériaux épars dans un grand nombre de publications pé- 
riodiques, écrites en diverses langues et consacrées à la bota- 
nique pure, à l'horticulture, à l'agriculture, etc.; ces publica- 
tions sont pour la plupart peu répandues, et, le plus souvent, 
il serait difficile, quelquefois méme impossible de les consul- 
ter. Jusqu'àce jour, ces divers travaux ont été analysés dans la 
REVUE BOTANIQUE d'une manière assez rigoureuse pour que leur 
analyse reproduisit en termes concis tous les faits de quelque 
1 


Mo. Bot. Garden, 
1894 


9 


- importance dont iis renfermaient l'exposé; ces analyses ont 
rempli presque en totalité le cadre de cette publication. Mais 
aujourd'hui ce plan a paru DEE de quelques modifica- 


tions qui, sans l'altérer il tt 


t delui donner 
plus d'extension et qui diadétduc EE au profit 
de la science. Voici dès lors la marche qui sera suivie désor- 
mais dans la publication de la Revue. ! 

1» La majeure partie continuera d'étre forte par des ana- 
lyses.de mémoires publiés dans des recueils scientifiques, d'ou- 
vrages distincts et séparés, et la rédaction s'efforcera d'étendre 
s. recherches de manière à laisser de côté le 
moins possible -travaux de See impnrtance, Quant 


mes 

rait souvent Sege, . de les analyser, soit à cause de leur 
nature même, soit à cause ss l'étendue. que devrait avoir leut 
analyse, quelque-concise qu'elle püt étre ; maisdans ce cas, on. 
s'attachera à donner une idée de leur ensemble, ou bien on se ` 
bornera à une note bibliographique qui en fera connaître la 
nature et l'objet. i 

3» Lorsqu'un écrit paraîtra renfermer des faits d'une grande 
importance, et que, en méme temps, son étendue ne sera pas 
considérable, on le traduira en entier ou en majeure partie, 
et l'on s'attachera à donner à cette Geer une rigoureuse 
exactitude. 

3° En tracant le plan de la Revur BOTANIQUE on s'est inter- 
dit la publication de mémoires originaux qui constituent le 
terrain exploité avec tant de succès et de talent par les rédac- 
teurs des Annales des sciences naturelles. Cependant il a été 
reconnu qu'il serait important de recueillir pour les livrer à Ja 
publicité, non des mémoires ex professo, mais des notes géné- 
ralement peu étendues, ou qui auraient pour objet de faire 
connaître provisoirement des faits de nature à fournir plus 
tard la matière de travaux plus importants. On sait en effet. 
combien de faits sont perdus pour la science faute de publi- 
cation qui les enregistre daus ses colonnes dés l'instant de leur 


à 
découverte. C'est un inconvénient que la REVUE norANIQUE 
fera désormais disparaitre. | 
4° L’Angleterre possède dans son Phytologist une publica- 
tion d’une utilité incontestable, dont le seul objet est d’enre- 
gistrer les observations relatives à la Flore locale. Rien de 
pareil n'existe en gege et i; aes — EE n'y 


aurait-il pas pour I sür toi 
surface de notre vaste royaume de publier ts gheet que 
leur ont fournies les plantes de leur localité} de signaler les 
découvertes qu’ils ont faites, etc. ? Sans doute plusieurs d'entre 
eux recourent aux journaux d'agriculture et aux publications 
locales; mais la publicité.qu'ils. obtiennent ainsi est à peu 
- prés illusoire. La rédaction de la Revue BOTANIQUE croit 
donc accomplir en quelque sorte un devoir en ouvrant, dés cet 
instant, ses colonnes aux travaux originaux qui auront pour 
objet les plantes de la France, pourvu toutefois que l'étendue 
n'en soit pas considérable, et en faisant même sous ce rapport 
un appelà tous les botanistes francais. 

5" Pendant les derni isid iè , la Revur 
BOTANIQUE a publié régulièrement, datis sa section dé botanique 


appliquée, un article relatif aux plantes introduites récemment 
dans les cultures européennes. Ces articles seront dès cet ins- 
tant publiés avec une regularité constante ; ils acquerront 
aussi plus d'étendue et par suite plus d'utilité. Ainsi ils repro- 
duiront la — des plantes cultivées nouvelles ou mal 
connues jusqu'à ce jour, en l'accompagnant des principaux 
détails de culture. Par là ils tiendront lieu d'un grand nombre 
de publications dont le prix est généralement élevé, telles que: 

Botanical Magazine, Botanical Register, Journal of the horti- 
cultural Society, Annales de la Société royale d'agriculture et de 
botanique de Gand, Horticulteur universel, Revue horticole, Neue 
Allgemeine deutsche Garten-und Blumenzeitung , etc., etc. Dans 
Ter c ces seg pu; encore faire connaitre des es- 


norne ? 1 


p ntd: jardins deParis. 


6° Les dernières pages ou la couverture des livraisons men- 


d 

suelles seront consacrées plus particulièrement qu'elle ne l'ont 
été jusqu'à ce jour, à annoncer les collections de plantes sèches 
mises en vente par les voyageurs, les herbiers à vendre, etc. 

7° La REVUE BOTANIQUE n'étant nullement une spéculation 
mercantile et ayant été entreprise dans un but tout scienti- 
fique et désintéressé, on a cru devoir réduire son prix et le fixer 
définitivement à un chiffre peu élevé, afin que son acquisition 
ne soit pas onéreuse aux botanistes. Ce prix est et demeurera 


désormais fixé comme suit : 


Pour Panis, uh anm... TAi... sx MON. .-....- TU 
Province, un an. . AA fr.... six mois.......... 
ExnaNcER,un an. . A8 fr... . six mois. .........10fr. 

PORT PONS cow once CE s... 


PREMIÈRE PARTIE, 


PHYSIQUE VÉGÉTALE. 


Note sur l'Hypopitys multiflora Scop. ` Monotropa 
hypopitys Lin. ex parte.). 


Dans le cours de ces dernières années, des botanistes émi- 
nents ont cherché à éclairer par leurs écrits l'histoire de ces 
plantes singuliéres par leur coloration, par leur configuration 
générale etparleur structure,que leur parisitismeplus ou moins 
démontré a fait réunir dans une méme catégorie, Il suffit de 
citer les mémoires de M. Rob. Brown sur le Rafflesia et ceux 
de M. F. Unger, sur les parasites en général, pour donner une 
idée de l'importance des travaux dont ces plantes ont été l'objet. 
Cependant, 5 faut Voie le zeit odes d ce sont principale- 


dac nhcer. 


1 E 
vata + A KÉ i 11 yo ZA £ + 


cherches, ona re ge - ces dove qui habitent nos con- 
trées, 

dag isque pourtant T dg tout Seite encore à faire au- 
jourd'h uiau point de i tdel physiologie. Afin 


de contribuer pour ma part à remplir ce vide, comme je me 
suis déjà efforcé de le faire dans deux circonstances différen- 
tes, je vais présenter ici succinctement, au sujet de l'Hypopitys 
multiflora Scop., les résultats principaux de quelques observa- 
tions que j'ai eu occasion de faire cette année. La note que je 
vais donner à ce sujet devra étre considérée comme provisoire, 
par ce motif que j'espère pouvoir plus tard étendre mes re- 
cherches et en faire mieux comprendre les résultats en les 
accompagnant de figures, que je possede déjà en assez grand 


6 


nombre ou que je s serai amené à dessiner en continuant mon 
‘travail. 

Les plantes sur lesquelles ont parté mes observations ont été 
prises dans la forêt de St.-Germain vers la fin du mois de juin 
dernier. Elles étaient en pleine floraison vers la fin de ce mois; 
mais quinze jours ont suffi pour mettre fin à la végétation de 
toute leur partie extérieure et pour déterminer chez elles la des- 
siccation de toutes les tiges qui n'avaient pas encore développé 
leurs fleurs Cette circonstance, amenée peut-être par les fortes 
chaleurs qui ont signalé la fin du mois de juin, n’ont empêché 
de réunir des matériaux suffisants sur certaines questions, 
comme, ea sur le développement de Povule que je 
laisserai dès lors de côté dans cette note. 

L'étude de l'Hypopitys soulevait plusieurs questions dont j je 
vais passer successivement en revue les plus importantes, . 

1» Parasrrisue. — Les Hypopitys et Monotropa sont nie 
ralement regardés comme parasites ; cependant cette question 
est loin d'avoir atteint sa solution définitive. D'abord, quantau 
Monotropa uniflora Wild., M. Elliott (Bot. of S. Carol. and 
Georg. I, p. 477) la dit parasite sur lesracines des arbres ; mais, 
si tel est son mode ordinaire de végétation, il parait n'étre 
pas indispensable à son existence , puisqu'elle végète et fructi- 
fietrès-bien en pot dans une terre mêlée de feuilles. L'individu 
figuré et décrit par sir W. Hooker dans I Exotic F lora, Tab. 85, 
avait été élevé de la sorte, et le savant auteur dit. qu ’on la 
cultive habituellement de la méme manière dans le jardin bo- 
tanique de Glasgow. 

En second lieu, relativement à l'Hypopitys, qui seul nous 
occupe ici, les auteurs ont émis des opinions diverses et dont 
la seule discussion amènerait à contester le parasitisme de 
cette plante. Dans les Flores et dansles autres ouvrages pu- 
rement descriptifs, on indique toujours cette espèce comme 
parasite sur les racines du Pin Sylvestre, des Sapins et du Hétre 
(Reichenbach). A ces arbres il faudrait nécessairement Joindre 
diverses espèces de Chénes, puisque dans les environs de Paris 


, 


7 


on l'observe dans des forêts ou dans des parties de forèts com- 
posées uniquement de ces essences d'arbres. Mais cette indica- 
tion donnée traditionnellement par les floristes ne peut guère 
étre mise en ligne de compte, comme n'ayant certainement 
pas pour base des observations exactes et suffisantes. 

Nous ferons cependant une exception pour le Flora Londi- 

nensis. À la suite de l'article relatif à notre plante se trouve une 
note de M. Graves qui avait envoyé à sir W. Hooker les échan- 
tillons d'aprés lesquels ont été faites, dans ce magnifique ou- 
vrage, la planche et la description de cette espéce. Cette note 
est trop précise et trop peu connue pour que nous ne la repro- 
duisions pas ici en majeure partie. « Le Monotropa (Hyp. multi- 
flora), dit M. Graves, croit en grande abondance dans le voisi- 
nage de Box Hill où j'ai soigneusement recueilli les racines de 
plusieurs échantillons à tous les degrés de leur développement, 
et je suis convaincu qu'elles ne sont pas plus parasites que celles 
du Listera nidus-avis. Dans quelques pieds que j'ai nettoyés, en 
les lavant, les racines n'étaient pas du tout attachées à celles 
d'autres plantes, mais elles étaient seulement. entremélées à 
celles-ci. Dans une ou deux des plus fortes racines, j'ai observé 
une grande ressemblance avec les racines du Listera ; il y avait 
en effet parmi elles une matiére blanchátre, soyeuse, un peu 
fibreuse, qui les rattachait aux feuilles mortes et aux autres sub- 
stances végétales parmi lesquelles elles croissaient .. . . J'ai en- 
levé de grosses touffes et je les ai transplantées dans d'autres. 
parties du bois oü elles se sont constamment conservées pen- 
dant 5 ou 6 ans.» Il vésulterait done déjà de ces observations, 
qui paraissent avoir été poursuivies avec “soi, Te THgpopibs 
êst regardé à tort comme parasite. 

Dans son grand mémoire sur les plantes parasites (Beitraege 
zur Kenntniss der parasitischen Pflanzen. Ann. des Wiener 
Museums, II, 1840; pag. 13-60), M. Unger, qui parait n'avoir 
pas eu connaissance de la note de M. Graves, signale ce fait 
remarquable que le contact des racines de l'Hypopitys avec 
celles des autres végétaux a est intime , sans qu'il existe néan- 


8 


moins sur elles ni sucoirs ni organes analogues qui puissent 


produire une connexion immédiate ou une pénétration des - 


deux. Cette circonstance pourrait, ajoute-t-il, amener à pen- 
ser qu'il n'existe pas ici de parasitisme, si l'expérience n'avait 
appris que la mort du Monotropa est la conséquence de celle 
de l'arbre aux racines duquel il entrelacait les siennes. » 

On voit, d’après l'exposé qui précède, que les seuls obser- 
vateurs qui paraissent avoir recherché soigneusement les rela- 
tions de VHypopitys avec les racines voisines, n'ont admis son 
parasitisme que par induction, ou méme qu'ils l'ont nié posi- 
tivement. Cherchons donc maintenant si l'examen direct de la 
racine de cette plante pourrait contribuer à résoudre la ques- 

‘tion qui nous occupe. — —— 

Les seules observations que je connaisse à ce sujet sont celles 
de M. Unger. Cet habile observateur (mémoire déjà cité, 
pag. 29), aprés avoir distingué 6 modes différents de parasi- 
tisme dans lesquels il signale une connexion directe du parasite 
avec la plante qui le nourrit, établit une 7° catégorie pour les 
Monotropées, et particulièrement pour I Hypopitys. Chez cette 
plante, dit-il, la portion souterraine forme « un corps irrégu- 
lier, en forme de tubercule, semblable à un rhizome, duquel 
naissent les tiges à fleurs; ce corps se compose d'un entrela- 
cement de fibres radicales étroitement enchevétrées, qui ap- 
partiennent en partie au parasite, en partie à la plante qui le 
nourrit. Cette masse de racines est plus lâche à l'extérieur, où 
elle est entremélée de terre ; mais elle devient tellement com- 
pacte vers la partie centrale, qu'elle ne laisse presque plus de 
vides pour la terre et qu'elle forme un lacis absolument inex- 
tricable. » Les racines des deux plantes si intimement entrela- 
cées sont faciles à distinguer les unes des autres, mais du reste 
il n'existe entre elles aucune adhérence. 

D'aprés le passage que nous venons de rapporter, M. Unger 
'ne nous parait pas avoir approfondi suffisamment l'examen 
des racines de l Hypopitys. Voici quelques observations que 
nous croyons pouvoir ajouter aux siennes. 


* 


9 

L'entrelacement des racines de l'Hypopitys avec celles des 
plantes voisines ne semble pas étre toujours aussi serré, ni 
aussi difficile à débrouiller que l'a pensé le savant allemand ; 
c'est surtout lorsque la plante s'est développée dans un sable 
fin et à peu prés pur, comme dans certaines parties de la fo- 
rét de St.-Germain, qu'on peut, sans trop de peine, se recon- 
naître au milieu de ce désordre apparent en enlevant, par un 
lavage soigneux, toute la terre dont sa masse de racines est 
pénétrée. Sans doute alors on enléve un assez grand nombre 
de radicelles qu'il est presque impossible de conserver, à cause 
de leur fragilité, et malgré tous les soins qu'on peut apporter 
à cette opération; mais on met ainsi à nu les principaux troncs 
radicaux avec leurs ramifications, dont l'examen devient dès- 
lors facile. 

1? Les troncs principaux de la racine s'étendent sous terre à 
une profondeur généralement trés-considérable et dans une 
direction à peu prés horizontale. Leur longueur est en géné- 
ral assez faible; dans toute leur étendue et sur tous leurs cótés, 
sans distinction, ils émettent des branches radicales secon- 
daires et des pousses aériennes. J'ai observé certains de ces 
troncs radicaux dont le diamètre était de 2 millimètres envi- 
ron. Leur di iti inérale et leur direction m'avaient porté 


p 
d’abord à Jes CS comme des rhizomes; mais j'ai reconnu 
que leur structure anatomique est semblable à celle des autres 
racines. En général j'ai cru reconnaître qu'à la base de l'une 
des tiges à fleurs se rattachait un gros tronc radical, et que, à 
Partir de ce point, celui-ci donnait naissance à un assez grand 
nombre d'autres pousses dont les unes s'étaient développées 
dans l'année et avaient donné des fleurs, dont les autres res- 
, taient cachées sous terre, réduites à de faibles dimensions, et 
devaient donner naissance à Ja fructification de l'année sui- 
vante. J'ai observé jusques à quatre de ces jeunes pousses dans 
une longueur de racine d'environ 4 centimètre et presque 
toujours je les ai trouvées en rapport avec une branche de la 


* 


racine de maniére à paraitre s'étre formées à son aisselle. Je 


10 


signale ce fait singulier sans vouloir assurer qu'il ait lieu cons. 
tamment. J'ai cru voir aussi que les pousses aériennes qui par- 
taient d'un méme tronc radical étaient de plus en plus Jeunes 
à mesure qu'elles sortaient d'un point de la racine plus éloi- 
gné de son extrémité la plus grosse ou de sa base. Si cefait était 
constant, il s'en suivrait que la production successive des 
tiges à fleur aurait lieu dans le méme sens que l'allongement 
de la racine elle-méme. 

L'existence sur une méme racine d'//ypopitys de tiges adul- 
tes ou méme déjà passées et sèches et de pousses encore nais- 
gen ARE: à la fructification de l’année suivante, prouve 

que cette racine est AUS ce qu’: avait Loes déjà, 

du reste, Pjerin de M. Graves 

Les branches radicales et les 1 pousses aériennes partent, 
avons-nous vu, indifféremment de tous les côtés du tronc de 
la racine; aussi celles de ces pousses qui naissent du côté infé- 
rieur , au lieu de descendre verticalement, se redressent-elles 
presque dès leur naissance ; il en résulte qu’on les voit bien- 
tôt former une courbe qui embrasse la racine et que leur ex- 


h 


 trémité ne tarde pas à se trouver dirigée vers le ciel, avant 
méme que la pousse tout entiere ait atteint une longueur 
de À centimètre ; du reste, dès leur naissance méme, elles sont 
revétues d'écailles à leur surface; j'en ài vu qui n'avaient pas 
2 millimètres de longueur et qui ressem adm alors parfaite- 
ment à un petit bourgeon écailleux. 

2 Les ramitications extrêmes de la racine présentent une 
particularité d'organisation que je ne sache pas avoir été en- 
core signalée ; elles se terminent invariablement en pointe ai- 
guë. On sait que les radicelles des plantes ordinaires présentent 
à leur extrémité une petite masse de tissu cellulaire et lâche 
de formation toute récente qui constitue leur partie absor- 
bante et à laquelle on a donné le nom de spongiole. Or en 
examinant avec soin l'extremité des radicelles de l’ Hypopitys, 
jen'y ai rien vu qui ressemblát à une spongiole ordinaire; son 
extrémité conique, aiguë, vest toujours montrée à moi formée 


11 


d'un tissu cellulaire assez serré, et dont l'a pparence n ’était nul- 
lement celle d'un corps spongieux. De plus, sur aucun autre 
point de ces ramifications: radicales il .n'existait ni sucoirs ni 
ofganes analogues qui püssent étre. considérés comme desti- 
nés à mettre la plante en relation directe de. parasitisme avec 
les racines voisines. 

On voit, par les détails qui précédent, que l'examen attentif 
des racines de P Hypopitys ne révèle aucune particularité órga- 
nique à l'appui de son parasitisme; que la plante ne possede 
aucun organe à l'aide duquel elle puisse emprunter aux racines 
entremélées avec les siennes propres les sues qui circulent dans 
leur intérieur. Il ne reste donc, pour justifier l'opinion si sou- 
vent exprimée au sujet de ce végétal, qu'à entrer dans la voie 
des hypothéses. Il ne parait guère possible toutefois d'admettre 
celle qui a été émise par M. Unger et qui consiste à admettre 
d'un cóté, chez l'arbre nourricier, un suintement de sucs 
nutritifs ; de l'autre, chez l'Hypopitys, une absorption de ces 
mêmes sucs. En effet, ainsi que le fait observer Meyen (Pflan- 
zen-Physiologie, II, pag. 43), on ne connait aucun exemple de 
racines qui laissent ainsi suinter leur sève à l'extérieur. 

Peut-étre le parasitisme de l Hypopitys est-il seulement tem- 
poraire et cesse-t-il lorsque la plante est ‘arrivée A son état 
adulte, comme me le disait derniérement l'un de nos bota- 
nistes les plus habiles et les plus ingénieux ; mais, dans tous les 
Cas, si, se basant sur un motif quelconque,on croit devoir ad- 
mettre cette espéce dans la liste des párasites sur racines, il est 
évident que la seule place qui puisse lui étré conservée sera si- 
tuée à l'extréme limite de cette division dë du LA 
végétal, 

2 STRUCTURE AxATOMIQUE- A. Tige. La structure anatomi- 
que de la tige de D Hypopitys ressemble beaucoup à celle que j'ai 
eu occasion de faire connaitre chez l'Orobanche Eryngü. Elle 
se fait remarquer au premier coup-d'œil par là grande quan- 
tité de tissu cellulaire parenchymateux qui entre dans sa com- 
Position et qui constitue, dans le centre, une moelle volumi- 


12. 


neuse, à la circonférence, une enveloppe cellulaire épaisse. Les 
proportions de ces deux parties, relativement à celles des au- 
tres sont considérables , surtout à l'état trés-jeune. En effet, si 
l'on examine la coupe transversale d'une de ces tiges très- 
jeunes, en prenant pour exemple soit l'extrémité d'une tige à 
fleurs, soit surtout une pousse encore naissante cachée sous 
terre et longue seulement de quelques millimètres, on voit 
qu'elle se compose uniquement d'une masse parenchymateuse 
qu'un cercle interrompu de faisceaux vasculaires distingue en 
moelle et en enveloppe cellulaire. Dans cette extrême jeunesse, 
le nombre des faisceaux vasculaires est peu considérable, de 
telle sorte qu'ils laissent entre eux de grands intervalles. Mais 
déjà autour d'eux et surtout à leur cóté extérieur se montrent 
des cellules plus allongées et plus étroites que celles du paren- 
chyme médullaire et cortical ; ces cellules peuvent recevoir à 
bon droit dés cet instant la dénomination de cellules prosen- 
chymateuses. Réunies aux vaisseaux elles forment dans la tige 
une zone distincte qui sépare nettement la moelle d'avec l'en- 
veloppe cellulaire. 

A mesure que l'on i partie de la tige plus avancée, 
on voit le nombre des faisceaux vasculaires augmenter, les 
cellules qui les avoisinent prendre des caractères de plus en 
plus prononcés et l'on arrive ainsi à l'organisation définitive 
dont je vais m'efforcer de donner une idée aussi clairement 
que je pourrai le faire sans le secours de figures. 

A l'état de développement complet, la tige de ëmer. 
coupée transversalement, présente les parties suivantes, de 
l'intérieur à l'extérieur. Son centre est occupé par une moelle 


abondante dont les cellules larges et à parois minces vont en 
diminuant de diamètre vers la circonférence ; en méme temps 
que leur diamètre décroit, leurs parois deviennent plus épais- 
ses, et de là résulte une transition insensible entre la moelle 
et la zone qui l'environne immédiatement ou la zone ligneuse. 

Celle-ci présente une organisation fort simple. Elle se compose 
uniquement de petits faisceaux de vaisseaux réunis en une 


- 


13 


31.1 H H 1 


seule zone tinuep g I Y 
teuses, Ces vaisseaux et ces cellules sont d'un faible diamétre 
qui contraste avec la largeur des cellules du parenchyme soit 
médullaire, soit cortical. Examinées en particulier, les cellules 
de cette zone ligneuse ont pour la plupart des parois assez 
épaisses, résistantes; mais celles d'entre elles qui entourent 
immédiatement les faisceaux vasculaires sur leurs cótés et vers 
l'extérieur, se distinguent par leur peu de largeur, par la 
transparence et la délicatesse de leurs parois qui leur donnent ` 
tous les caractères d'un tissu naissant, Immédiatement en de- 
hors de cette zone ligncuse régne une couche continue de cel- 
lules qui se distinguent par la grande épaisseur et par la forte 
résistance de leurs parois. Sous ces deux rapports, elles surpas- 
sent trés-sensiblement les cellules ligneuses auxquelles elles 
ressemblent d'ailleurs par leur forme générale et par leur dia- 
mètre. [l semble impossible de voir là autre chose que des 
cellules libériennes et, par suite, dans la zone tout entière 
qu'elles constituent autre chose que la zone de liber de cette 
tige. C'est en dehors de ce liber que commence, à peu près sans 
transition, enveloppe cellulaire formée d'utricules à parois 
minces, dont le diamètre va d'abord en croissant de l'intérieur 
vers l'extérieur pour décroitre ensuite en sens inverse. Dans 
un seul cas, Jai trouvé un petit faisceau de liber entièrement 
isolé au milieu de cette enveloppe cellulaire. Enfin l'extérieur 
de la tige est occupé par une couche de cellules entièrement 
semblables à leurs voisines immédiates, et cette couche repré- 
sente l'épiderme e ; : 

Dans la description que je viens de donner de la tige de 
PHypopitys, j'ai montré : d'un côté, une transition graduée des 
cellules parenchymateuses de la moelle aux cellules prosen- 
chymateuses de la zone ligneuse ; de l'autre une continuité 
Parfaite dans chacune des zones ligneuse et libérienne. De ces 
deux faits résultent deux conséquences importantes: du der- 
nier, l'absence de rayons médullaires; du premier, celle de 
l'étui médullaire. Rae 


1^ 


“Ces deux conséquences sont confirmées par l'examen de la 
méme tige sur des coupes verticales, ou dans le sens longitu- 
dinal. On voit, en effet, en procédant avec attention à ce nou- 
vel examen : 4° que les seuls vaisseaux qui entrent dans la 
composition des faisceaux vasculaires sont des fausses tra- 
chées dans lesquelles les tours de spire sont plus ou moins 
écartés, et des vaisseaux réticulés ou rayés en moindre nombre, 
au moins dans la tige. Jy ai cherché inntilement de véritables 
trachées déroulables sans déchirement et à tours de spire con- 
tigus : 2* que toutes les cellules des deux zones ligneuse et li- 
bérienne sont allongées dans le sens longitudinal et superpo- 
sées en séries rectilignes, sans interposition de cellules trans- 


versales qui PONI être pn poata di nomen; ; 


20 5 22$ € 
dee 13 
3° que ces mémes cellules p y ,aparois > épaisses, 
-présentent des ponctuat br vw 


sur les ees: voisines qui forment la transition entre elles et 
le parenchyme tant médullaire que cortical. 7 

B. Racine. La structure anatomique de la racine reproduit 
celle de la tige, à cela prés que l'absence de moelle refoule au 
centre le corps ligneux, et que dans celui-ci les vaisseaux ne se 
montrant plus par faisceaux distincts, rangés sur une ligne 
circulaire, sont réunis dans l'axe méme en une masse assez 
irrégulière. 

C. Épiderme. L'un des points sur lesquels s'est spécialement 
portée mon attention dans l'étude anatomique de Y Hypopitys 
est celui relatif aux stomates. Ayant reconnu l'existence de ces 
organes sur le Lathrea clandestina. et sur l'Orobanche Eryngü, 
je m'attendaisà les retrouver chez l Hypopitys ; cependant c'est 
en vain que j'ai examiné avec soin la couche externe des di- 
vers organes aériens de cette plante; je n'ai rien vu qui rap- 
pelát ces petits appareils qu'on avait, a priori sans doute, refusés 
à toutes les plantes parasites et colorées, et qui cependant exis- 
tent parfaitement développés chez plusieurs d'entre elles. La 
seule particularité que m'ait présentée cette couche externe 
consiste, sur les divers organes de la fleur, en des sortes de ru 


45 


äs? longitudinales, qui paraissent formées par des épais- 
sissements locaux de la paroi externe des cellules épider- 
miques. 

3 Ovaine ET GRAINE. Les diverses manières dont on a dé- 
crit et figuré l'organisation de l'ovaire de V Hypopitys me pa- 
paraissent assez divergentes et méme, si j 'ose le dire, assez peu 
exactes pour que je croie devoir décrire ici cet organe (1). 

L'ovaire de l'Hypopitys est partagé intérieurement en 4 loges 
par autant de cloisons minces formées par les bords rentrants 
des feuilles carpellaires, etles bords trés-épaissis de ces cloisons 
viennent former à son centre une masse placentaire à la sur- 
face de laquelle sattachent les ovules aussi remarquables par 
leur nombre que par leur petitesse. Ce n'est que par une suite 
de coupes soit longitudinales, soit transversales, qu'on peut se 
faire une idée exacte de l'organisation de cette masse placen- 
taire. Par ce moyen on reconnait qu'après un rétrécissement 
basilaire qui lui forme une sorte de pédicule, elle se dilate su- 
bitement en 4 placentas longitudinaux, dont chacun s'étend 
dans la longueur d'une des loges. Dans le bas de l'ovaire, 
chacuri de ces placentas est arrondi et présente à peine une lé- 
gèré indication du sillon médian qu'on voit se creuser en- 
suite de plus en plus à mesure qu’on examine un point plus 
élevé ; vers le milieu de la hauteur de l'ovaire, ce sillon pénètre 
jusqu'à l'axe de la masse placentaire qui se trouve dès lors 
creusée d'une sorte de canal central, Il résulte de cette organi- 
sation que, dansla moitié supérieure de l'ovaire, chaque cloi- 
son se termine intérieurement par une sorte de grand épaissis- 
sement cordiforme dont les deux moitiés répondent aux deux 
loges adjacentes séparées par la cloison elle-méme, et portent 
les ovules. Or ces quatre épaississements, qui ne sont autre 
chose que les bords épaissis des feuilles carpellaires, sont sim- 


(1) La fleur nn uerg Si — tandis - les autres sont 
toutes q quaternaires, j'emp entrant t plus habi- 


tuella P 3 17, D H dC * os À né vo pla 
P cnt I 


uic. 


- 


16 
plement juxtaposés et n'adhérent que trés-peu ou méme pas 
du tout entre eux ; ils se séparent sans déchirement sous une 
? 


` légère traction. 


Que l'on compare maintenant avec cette description les 
coupes transversales de l'ovaire de l'Hypopitys figurées par 
Schkuhr (Handbuch Tab. 146), Gaertner fils (De fruct. Tom. HI, 
Tab. 186, fig. 6), W.-J. Hooker (Flora Londin. Tab. 405 ), et 
Reichenbach (Iconogr. Tab. 675), et l'on verra qu'aucune d'elles 
n'est suffisamment exacte ; on se convaincra de plus qu'il fal- 
lait au moins deux coupes pour donner une idée suffisante 
de cette organisation. 

Je terminerai cette note, déjà trop longue peut-étre, par 
quelques mots sur la graine adulte et je laisserai pour le mo- 

ment de cóté le développement de l'ovule sur lequel les cir- 
constances ne m'ont pas permis cette année de multiplier assez 
mes observations. : 

La graine de l'Hypopitys est si petite qu'on la qualifie à bon 
droit de scobiforme. A l'état adulte, elle forme un corps cellu- 
leux, allongé et grossièrement cylindrique,renflé dans son mi- 
lieu, un peu courbé et arrondi à son extrémité, ordinairement 
rétréci vers sa base. Les cellules qui forment ce singulier tégu- 
ment séminal sont grandes, transparentes, et leurs lignes de 
jonction parfaitement visibles sous un grossissement peu con- 
sidérable ont été prises à tort par Gaertner fils pour un réseau 
vasculaire (reticulato-venosum). Une seule couche d'utricules 


compose ce tégument, au moins dans la portion médiane qui 


renferme l'embryon. Celui-ci se distingue par dessus tout par 
son extréme simplicité qui dépasse tout ce que l'on a signalé 
jusqu'à ce jour dans les graines des phanérogames. Malgré son 
extréme petitesse (' de millim. dans sa plus grande longueur), 
on peut sans trop de difficulté le retirer de l'intérieur de la 
graine et l'observer entierement isolé. On le voit alors sous la 
forme d'un corps ovoide, terminé à ses deux extrémités par un 
petit filament, et composé uniquement de quatre couches de 
cellules superposées ; de ces quatre couches, les deux des extré- 


à 


- 


17 


mités ne comprennent qu'une seule utricule hémisphérique, 
tandis que les deux intermédiaires m'ont toujours paru for 

mées chacune de deux utricules. Ces 6 cellules ne contiennent 
ni fécule, ni granules appréciables d'aucune espéce, mais seu- 
lement un liquide cellulaire dans lequel nagent de nombreuses 
gouttelettes d'huile. Le meilleur moyen pour reconnaitre la 
forme et la disposition de ces cellules consiste à les vider par la 
pression ; elles se montrent alors avec toute la netteté que peut 
leur donner leur grande transparence. 

En résumé, si ce corps ovoïde est bien réellement lem- 
bryon de lHypopitys, comme il n'est guère permis d'en 
douter, on voit qu'il ne présente ni cotylédons, ni radicule, et 
qu'il dépasse en simplicité tout ce que l'on connaît aujour- 
d'hui. Pour trouver quelque chose d'analogue chez des phané- 
rogames, il faut descendre jusques chez ces parasites singu- 
‚lières que plusieurs botanistes avaient réunies sans motif suffi - 
sant, comme l'a montré récemment W. Griffith, en un groupe 
unique sous le nom de Rhizanthées. Mais, chez ces plantes 
elles-mêmes, particuliérement chez les Rafflesia, les mieux 
connues d'entre elles, gráce aux beaux travaux de M. R. Brown, 
l'embryon est déjà plus compliqué et comprend un plus graud 
nombre de cellules rangées en deux séries juxtaposées. Il serait 
trés-curieux de suivre la germination des singuliéres graines 
de l'Hypopitys ; mais on sent que ce moyen avantageux pour 
déterminer le rôle de leurs diverses parties sera extrêmement 
difficile à rencontrer. J'ai tenté à ce sujet quelques expériences 
qui ne m'ont donné jusqu'à ce jour aucun résultat. 

La description que je viens de donner de la graine de PHY- 
popitys ne concorde guere avec celles qui en ont été données 
déjà par divers auteurs. Je ne discuterai pas ici ces descrip- 
tions pour montrer en quoi elles s'éloignent de ce que l'obser- 
Vation m? doen quee ^ e am D ZE * 


>. Y D 
qu’il ne reste plus à cet égard le moindre doute dans mon es- 
prit. Une discussion sur ce sujet m'entrainerait beaucoup trop 
loin. Je ferai seulement observer en terminant que, — que 


18 


les botanistes descripteurs se sont contentés de dire que l'em- 
bryon de notre plante était inconnu, M. Unger a été jusqu'à 
en contester l'existence. Était-ce par suite de l’idée qui l'a porté 
à émettre une assertion semblable relativement aux Lathræa, 
chez lesquels cependant j'ai montré qu'il existe un embryon 
parfaitement formé, à deux cotylédons bien distincts, à ma- 
melon radiculaire, méme avec une ébauche de plumule? 

Les faits que je viens d'exposer au sujet de l'Hypopitys ne 
suffisent certainement pas pour lever tous les doutes au sujet 
de cette plante 'singuliere; je croirai cependant que ma note 
n'est pas inutile, si elle contribue à jeter quelque jour sur les 
points geckeg et Ge moins connus de son histoire. 

RER NO PER eee | 


PHYTOTOMIE. — Quelques observations sur les sécré- 

ns résineuses des Bouleaux. Einige Bemerkungen 

über die harzartigen Ausscheidungen auf den Birken ; par 
M. Karl Müller (Botan. Zeit.; 1845, n^ A8). 


On sait que les Bouleaux sont riches en matières résineuses, 
qui se montrent méme à leur surface, surtout sur les parties 
jeunes. Ces sécrétions superficielles peuvent étre facilement 
observées sur les jeunes branches du Betula pubescens où elles 
existeut si abondamment et si constamment qu'elles peuvent 
servir à distinguer cet arbre du B. alba; elles s'y présentent 
sous la forme de petites verrues plus ou moins arrondies, d'a- 
bord brunes et luisantes, plus tard d'un gris blanchátre. Ces 
petites verrues, à l'état adulte, coupées verticalement, se mon- 
trent formées d'une masse cellulaire intérieure plus ou moins 
verdátre, recouverte d'une couche blanchátre trés-seche. Cette 


structure s'explique par leur mode de formation. 
de , 3 


Asa première apparition, Chacun 
légère bosselure ra l'épiderme; à per. elle se eee 
comme un point microscopique, plus ou moins brunâtre et 
luisant, revêtu d’une matière visqueuse. En la coupant verti- 


19 


calemeht, on voit qu'elle est formée de très-petites cellules plus 
ou moins vertes, qui, dans l'eau, brunissent promptement. Ces 
cellules appartiennent non à l'épiderme, mais au parenchyme. 
sous-jacent. En grossissant elles soulèvent d'abord et puis crè- 
vent l'épiderme qui forme dés lors comme un anneau autour 
de leur masse devenue saillante. Leur grossissement se conti- 
nue, mais surtout dans les supérieures qui s'étalent ainsi sur 
les inférieures, les débordent et forment de la sorte une petite 
téte supportée par un petit pédicule ; cette petite téte s'éten- 
dant toujours déborde entièrement le petit pédicule et vient 
s'appliquer sur l'épiderme ; dans cet état, la verrue est déve- 
loppée, Par une section verticale on voit que sa périphérie est 
formée par une matière sèche, sans structure appréciable, 
jaune-blanchátre, plus ou moins compacte; sous cette enve- 
loppe on retrouve la petite téte pédiculée que constitue une 
masse celluleuse verdátre. 

La matière inorganisée extérieure provient de la transfor- 
mation des cellules en matiére résineuse, trausformation qui 
sopére de la manière suivante : Les cellules elles-mêmes sont 
de consistance très-délicate et leur contenu est d'un vert très- 
peu prononcé. Dans leur intérieur paraissent bientôt de très- 
petits points grisátres qui doivent provenir du contenu ver- 
dâtre des cellules qui a maintenant entièrement disparu. Ces 
points se multiplient de plus en plus et se fondent les uns avec 
les autres de maniére à former une matiére visqueuse. La 
membrane des cellules parait subir elle-méme une transfor- 
mation analogue, car on finit par ne plus la retrouver dans la 
couche externe compacte et amorphe de la cellule. Enfin la 
petite verrue dont on vient de voir le mode de formation finit 
elle-même par se détacher de l'épiderme, ce quia lieu par l'effet 
de l'oblitération partielle de son pédicule. Par des observa- 
tions faites en été, on peut suivre aisément toutes ces modifi- 
cations successives. 

Ce fait de la transformation progressive d'une masse cellu- 
leuse en matière résineuse est remarquable à plusieurs égards. 


20 


ORGANOGRAPHIE. — Sur les bourgeons du Sagittaria 
Sagittæfolia Lin. ; Ueber die Knospen der Sagittaria sagittoæ- 
folia Lin.; par M. Jul, Münter (Botan. Zeit., 1845, n° 42 $ 


Le long article de M. Jul. Münter sur les bourgeons du Sa- 
gittaria comprend d'abord un relevé historique détaillé; en 
second lieu, et surtout, une discussion étendue des idées 
et des faits exposés par Nolte dans son grand travail sur le 
Stratiotes et le Sagittaria ( Botanische Bemerkungen über Stra- 
tiotes und Sagittaria. (Copenhague, 1895, in-4°, avec 9 plan); 
enfin un résumé succinct des observations de l'auteur. Ce ré- 
sumé est la seule pes du mémoire que nous pensions devoir 
reproduire : 

1° Dans chaque aisselle de feuille du Sagittaria se trouve un 
bourgeon placé perpendiculairement - Taxe oe de la tige à 

eurs ; 

2° Ce bourgeon pénètre par son extrémité à travers le milieu 
de la base de la feuille à l'aisselle de laquelle il se trouve; par 
suite de l'allongement considérable de ses entre-nceuds, il s’é- 
loigne de la tige-mère et devient un coulant ou stolon ; 

3" Le coulant, composé d’entre-nœuds et de nœuds qui se 
manifestent seulement dans la couche corticale, porte à ces 
nceuds des feuilles rudimentaires dont chacune présente à son 
aisselle un bourgeon apte à produire une formation secondaire 
de coulants ; 

4” Chaque coulant, soit primaire, soit secondaire, lorsqu'il 
a acquis une certaine agit, forme un renflement en forme 
de gland au moyen de deux entre-nœuds moins développés en 
longueur que les autres ; 

5» Ce renflement se détachant du coulant vers la fin de l'au- 
tomne produit à son tour à son extrémité opposée (à son point 
d'attache) des entre-nœuds allongés, au printemps suivant ; 

6° Le peu d'allongement de plusieurs de ces entre-nœuds 
immédiatement au-dessous du punctum vegetationis donne un 
second renflement ; celui-ci produit enfin à ses nœuds des ra- 


e 


71 


cines et il développe vers le haut des feuilles d'abord linéaires 
et plus tard en fléche, c'est-à dire qu'il en résulte une tige à 
fleurs. 

Il existe donc chez le Sagittaria un bourgeon susceptible de 
donner une nouvelle plante; détaché de la plante-mère, ce 
bourgeon trouve ses conditions d'existence dans un réservoir 
de matière nutritive formé par le renflement de deux entre- 
nœuds, duquel il s'éloigne cependant au moyen d’entre-nœuds 
allongés avant de se développer en une nouvelle plante. 


Histoire des ovules de quelques Véroniques; par 
M. Planchon ( dans un Mémoire sur les vrais et les faux Arilles, 
in-4° de 53 pag. et 3 planc.; Montp. 1844. ). 


Nous avons mis, il y a quelques mois, sous les yeux de nos 
lecteurs (Rev. Bor. 4° an. pag. 339) une " analyse ‘détaillée d'un 
travail important de M. Planchon sur les vrais et les faux 
arilles. Comme nous avons eu le soin de le dire, nous nous 
sommes servi pour écrire cet article de la reproduction qui a 
été faite parles Annales du travail de M. Planchon. Mais cette 
reproduction n'est pas compléte; elle laisse de cóté un para- 


 graphe entier (le 6‘) qui porte pour titre : Histoire des ovules 


de quelques Véroniques, suivie d'observations sur le genre 
Avicennia. Notre analyse s'est donc trouvée par suite incom- 
pléte de la méme manière, et pour ce seul motif que nous 
n'avions pas entre les mains le travail original de l'auteur. 
Aujourd'hui cette lacune ayant paru offrir quelques inconvé- 
nients, nous nous faisons un devoir de la remplir.. Mais comme 
le mémoire de M. Planchon remonte maintenant à une date 
reculée (1844), comme de plus, il ne nous serait guére possible 
de nous faire comprendre sans le secours de figures, si nous 
entrions dans de grands détails à ce sujet, nous nous borne- 
rons à signaler ici en peu de mots les résultats principaux du 


42 
6' paragraphe qui avait été laissé de côté dans notre premier 
compte-rendu. 

MM. Duvau (1826) et t Aug. St. Hilaire (4 837) avaient signalé 
des particularités trés-remarquables dans l'ovule et la graine 
du Veronica hederæfolia L. C'est pour se rendre compte de 
ces particularités, que M. Planchon a suivi et exposé le déve- 
loppement de l'ovule chez la méme plante et chez le V. cym- 
balaria qui lui ressemble sous ce rapport. Il a vu que dans ces 
plantes l'ovule se compose d'abord uniquement d'un nucelle 
nu dans l'intérieur duquel se montre, avant l'épanouissement 
de la fleur, un sac embryonnaire ovoide-allongé , terminé en 
bec à son extrémité antérieure, prolongé en tube à son extré- 
mité postérieure, Plus tard le nucelle devient papilleux et 
comme mousseux à sa surface externe; le sac embryonnaire se 
recourbe en cornue, augmente de volume et crevant enfin le - 
nucelle, il se montre à l'extérieur, embrassé, seulement à sa 
base, par le corps mousseux. Dés cet instant, il ressort de plus 
en plus; il s'épanouit en une sorte de bouclier épais, elliptique, 
un peu convexe, qui finit par ressembler à un chapeau de cham- 
pignon sous lequel le nucelle représenterait le volva; son ex- 
trémité antérieure se prolonge en un long bec bifurqué dont 
les deux branches courtes et tubuleuses se terminent par des 
vésicules transparentes et s'enfoncent dans le tissu du nucelle; 
son extrémité postérieure conserve son appendice tubuleux qui 
se plonge dans le nucelle; enfin cette sorte de chapeau s'étend 
encore davantage sur tout son pourtour et devient ainsi con- 
vexe en dessus, concave en dessous; l'embryon se développe 
dansson intérieur, et de ce singulier mode d'accroissement ré- 
sultent enfin ces graines dont l'organisation nese retrouveplus 
dans les espèces les plus voisines du même genre, et m avaient 
attiré à bon droit l'attention des botanistes. 

Cest à l'instigation de M. Aug. de St. Hilaire qu'ont été faites 
les recherches intéressantes dont nous avons essayé de résumer 
très-succinctement les résultats. 


PHYSIOLOGIE. — Sur la fécondation chez le Cucumis sati- 
vus Lin. ; Ueber die Befruchtung von Cucumis sativus Lin, ; par 
M. Hermann Schacht. ( Mittheilungen aus den Verhandlungen der 
naturwissenschaftlichen Gesellschaft in Hamburg ; in-8°, 1846 ; 
pag. 46-50 ; avec 1 planc ). 


Undes observateurs les plus habiles de l'Allemagne, M. Schlei- 
den, a publié, il y a peu d'années, une théorie de la féconda- 
tion végétale qu'il a appuyée sur de beaux trava ux, mais rela- 
tivement à laquelle les avis sont encore partages. Selon lui, 
l'embryon végétal devrait son origine à l'extrémité du boyau 
émis par le pollen sous l'action de l'humeur stigmatique; aprés 
avoir parcouru tout le style et étre parvenu dans la cavité de 
l'ovaire, ce boyau s'introduirait par l'ouverture des téguments 
de l'ovule jusque dans la partie supérieure,du nucelle; là, 
son extrémité refoulant la membrane du sac embryonnaire, 
de manière à se trouver embrassée par elle, se renflerait de ma- 
niére à devenir la vésicule embryonnaire et puis l'embryon. 
Depuis la publication de cette théorie, M. Amici en a publié 
une nouvelle qu'il a fait connaître au congrès des savants ita- 
liens à Padoue, en-4842, et qui a été développée par M. Fac- 
chini dans le Flora de 4845, pag. 193. Selon cette nouvelle 
manière de voir, le boyau émis par le pollen n'arriverait pas 
jusque dans le sae embryonnaire ; près de l’atteindre, il s'ou- 
Vrirait à son extrémité, versant sur lui le liquide fécondateur 
ou le fovilla dont l'influence seule déterminerait la formation 
de l'embryon. ; 

M.Schleiden a combattu récemment la théorie de M. Amici ; 
dans notre derniére livraison, nous avons mis sous les yeux de 
nos lecteurs les observations qu'il a publiées pour renverser 
la manière de voir du savant italien et pour corroborer la 
Sienne propre. A ses. efforts viennent se joindre aujourd'hui 
ceux d'un nouveau savant, M. H. Schacht, dont le mémoire 
nous parait t assez peu étendu, du reste, pour 
que nous croyons devol r le PE presque en entier, en sup- 


24 


primant seulement les passages qui n'ont trait quà la discus- 
sion et à la réfutation des observations de M. Amici. — Nous 
aurons le soin d'indiquer par des points le lieu qu'occupent les 
parties que nous croirons devoir supprimer. 


« Les belles recherches de M. le professeur Schleiden sur la 
fécondation des plantes pharénogames, qui ont été publiées 
dans le 19° volume des actes de l'Académie Carolino-Léopol- 
dine, et qui ont été confirmées par MM. Wydler, Meyen (1) et 
Gélessnoff, ont été contredites dans ces derniers temps par ` 
quelques savants. Ainsi le chev. J.-B. Amici a communiqué à 
la réunion des naturalistes à Padoue, en 1849, ses observations ` 
sur la Citrouille, Magris lesquelles le boyau pollinique verse 

n contenu sur le sac et le rend ainsi apte à la 
Desen de Vembéyon: Cette opinion, peu en harmonie avec 
les observations de M. Schleiden, m'a conduit à étudier Ja fé- 
condation chez une plante de la famille des Cucurbitacées, 
aprés que j'ai eu observé la formation de l'embryon par l'extré- 
mité fermée du boyau pollinique chez plusieurs plantes, et 
surtout de la manière la plus nette chez l'Orchis latifolia et 
chez l'Impatiens glandulosa. J'ai choisi pour sujet de mes re- 
cherches le Concombre, parce que je n'avais pas à ma disposi- 
tion une quantité suffisante de Citrouilles, et je me suis con- 
vaincu, de la manière la plus précise, que chez lui l'embryon 
doit encore immédiatement son origine au boyau pollinique. 

»......... Je Suis convaincu de la similitude parfaite 
d'organisation de l'ovule chez la Citrouille et chez le Con- 
combre. 


(1) Les observations de Meyen sur la fécondation différent assez de celles 
de M. Schleiden pour qu'il nous semble difficile de les citer, comme ve- 
nant à l'appui de celles de ce dernier physiologiste. Meyen nie en effet que 
l'extrémité du boyau pollinique devienne l'embryon ; or c’est là, ce nous 
semble, le point fondamental de la théorie de M. Schleiden. ka citation 
faite par M. Schacht ne nous parait donc exacte que pour MM. Wydler et 
Gélessnoft. 

(Note du rédacteur.) 


25 

» D'après M. Amici, l'ovule non fécondé de la Citrouille ne 
possede pas de sac embryonnaire; je n'ai trouvé moi-méme 
cet organe chez le Concombre que peu de temps avant l'épa- 
nouissement, dans cette partie du nucelle qui prend la forme 
d'un col étroit dont l'extrémité forme le mamelon nucellaire; 
sa forme était alors arrondie-oblongue. Ce sac grossit en très- 
peu de temps vers le col du nucelle, dont il déloge les cellules, 
à une ou deux rangées prés, tandis que, dans le méme temps, 
son accroissement est plus faible vers le bas. Ainsi se forme le 
canal que M. Amici désigne comme une perforation du col du 
nucelle, dont il n'a pas observé la formation, qui, d’après lui, 
ne descend pas jusqu'à ce qu'il nomme sac embryonnaire 
(portion du sac embryonnaire située au-dessous du col du nu- 
celle), mais se termine à deux lignes au-dessus. Par suite de la 
multiplication de ses cellules, particulierement au point ou il 
se resserre en col,le nucelle rétrécit peu à peu sa cavité en 
un canal qu'occupe le sac embryonnaire; un tube de commu- 
nication , dont le diamètre le plus faible est de 0,007 de milli- 
mètre chez le Concombre, réunit toujours cette partie supé- 
rieure avec la partie inférieure du sac embryonnaire. 

» Chez le Concombre qui avait passé fleur depuis environ 
huit jours et .dont les dimensions étaient d'environ 4. 4,2 
pouce, le sac embryonuaire s'est montré à moi recouvert seu- 
lement par une rangée de cellules du mamelon nucellaire et 
formant le canal déjà décrit qui se rétrécissait peu à peu vers ` 
le bas ; au-dessous de ce canal, la partie inférieure du sac se 
renflait en une vésicule arrondie-oblongue. J'ai vu le boyau 
pollinique passer du tissu conducteur dans l'ouverture de Fo- 
vule, pénétrer à travers le mamelon nucellaire, descendre dans 
le canal du nucelle jusqu’à son rétrécissement, son extrémité 
fermée s'introduire dans le sac embryonnaire et sy renfler en 
vésicule embryonnaire. Jusqu'aux deux tiers du col du nucelle 
Jai vu, avec la plus grande netteté,le boyau pollinique en sui- 
vre le canal; plus bas, et sur le point où celui-ci se rétrécit, 
ce méme boyau en occupe toute lá cavité et devient dés lors 


Pa 


Ab. — 


plus difficile à observer; aprés quoi, arrivé dans l'élargisse- 
ment du sac embryonnaire, il se montre de nouveau avec 
beaucoup de netteté, là où son extrémité fermée se renfle en 
vésicule et plus tard se développe en embryon. 

» J'ai observé les faits que Je viens de décrire exactement à 
trois reprises différentes et j'ai dessiné tout ce qui était néces- 
saire à leur égard, avec la camera. lucida et cellule par cellule; 
je me suis ainsi convaincu, de la manière la plus précise 
(aufs Entschiedenste.), de l'exactitude des découvertes de 
M. Schleiden. : 

» À cette époque, la partie du sac embryonnaire dans la- 
quelle doit s'opérer le développement de l'embryon est rem- 
plie uniquement d'un liquide granuleux et trouble, jamais de 
cellules ; tandis que M. Amici la représente comme composée 
d'une masse de cellules allongées, gélatineuses, láchement 
unies, dont les supérieures seraient plus petites que les infé- 
rieumres; 2 oo. : 

» Quoique je n'aie fait mes observations vel un micros- 
cope d'Oberhaeuser, je puis cependant assurer qu'à l'époque où 
le boyau pollinique pénètre dans le sac embryonnaire, celui-ci 
n'est pas rempli de cellules. Quant à la ca pacité que posséde- 
rait une de ces cellules de devenir l'embryon, et aussi au gros- 
sissement de ces mêmes cellules, il ne peut en être question ; 
il n'y a en effet ici qu'une production de cellules. Cette pro- 
duction a lieu dans l'intérieur du sac embryonnaire en méme 
temps que le boyau pollinique qui s'y est introduit se renfle en 
embryon, et elle s'opère de telle sorte que les cellules de la 
partie supérieure sont plus petites, celles de la partie inférieure 
plus grandes et toutes transparentes ; M. Amici prétend avoir 
observé ce phénoméne avant la fécondation (1). 


» La mé inférieure du sac embryonnaire est la seule qui 


(1) Les cellules qui se produisent dans le sac embryonnaire ne sont que 
transitoires ; elles sont résorbées à proportion que l'embryon se développe 
dans les graines qui, à leur maturité, ne renferment pas d'albumen. 


27 


ne se remplisse jamais de cellules ; mais, peu aprés la féconda- 
tion, elle s'allonge en un long boyau qui descend jusqu'à la 
chalaze; ce boyau naît du renflement vésiculeux du sac em- 
bryonnaire et il présente, particulièrement à son extrémité fer- 
mée, beaucoup de globules mucilagineux. Si cette production 
vésiculeuse, vide de cellules, de laquelle part le long appen- 
dice tubuleux, manque chez le Cucurbita Pepo, c'est ce que je 
ne puis décider; je ne la vois pas sur la figure donnée par 
M. Amici; mais je la trouve toujours chez le Cucumis sativus. 
Un semblable prolongement du sac embryonnaire chez les 
Nymphéacées était déjà connu. de Malpighi et avait recu de 
lui le nom de vas umbilicale ; M. Ad. Brongniart en a figuré le 
commencement chez l'ovule récemment fécondé du Pepo ma- 
erocarpus. ; 

» ..... La vésicule embryonnaire née, comme on l'a vu, 
du boyau pollinique ne s'allonge jamais en tube dans sa par- 
tie inférieure ; elle se développe sur ce point comme dans Pin- 
térieur, en se remplissant de cellules; elle se partage en deux 
cotylédons, entre lesquels se formela plumule, et par là elle 
donne naissance à l'embryon. » 

En terminant son mémoire, M. H. Schacht dit qu'il a éga- 


lement observé chez d'autres plantes. étrangères à la famille 


des Cucurbitacées la production de l'embryon par l'extrémité 
du boyau pollinique ; il donne même une figure qui reproduit 
Ce phénomène tel qu'il l'a observé chez l'Impatiens glandulosa, 
et il ajoute qu'il conserve dans une solution de chlorure de 
calcium cette préparation ainsi que quelques autres qui vien- 
nent également à l'appui de la théorie de M. Schleiden. ` 


23 


PHYTOGRAPHIE. 


Icones Select plantarum quas in Prodromo systematis 
universalis, ex herbariis parisiensibus, præsertim ex Lessertiano, 
descripsit Aug. Pyr. De Candolle. Edite a Benj. Delessert , aca- 
demiæ scientiarum socio honorario, etc. Vol. V, Parisiis, in-fol., 
cum 100 tab.; apud Fortin, Masson et Socios, foro dicto de l'École 
de Médecine, n° 1, 1846. 


Le 5* volume de ce magnifique ouvrage vient de paraître, 
et par là le nombre des planches publiées par M. Benjamin De- 
lessert se trouve porté à 500. Avant de signaler la distribution 
des figures que comprend ce cinquième volume, il ne sera pas 
inatile de jeter un coup d'oeil pp sur l'ouvrage lui-méme 
considéré dans son ensemble. 

C'est en 1820 que parut le premier volume des IcoxEs sr- 
LECTÆ. À cette époque, A DP. De Candolle avait publié le pre- 
mier volume de son Systema universale regni vegetabilis, entre- 
prise immense dans laquelle il ne se proposait rien moins que de 
donner la description, la synonymie et l'histoire de toutes les 
plantes connues, travail tellement vaste queson illustre auteur 
dut bientót l'abandonner, aprés avoir acquis la certitude que , 
pour le mener à bonne fin, il faudrait reculer les bornes de la 
vie humaine. En étudiant, pour écrire son ouvrage, son pro- 
pre herbier et surtout les riches collections du Muséum et de 
M. Delessert, A. P de Candolle était amené à nommer et 
à décrire un grand nombre d’espèces nouvelles. Pour achever 
de faire connaitre ces plantes bien mieux que ne peut le faire 
la meilleure: description,. M. Delessert, animé par ce zèle 
éclairé qui a rendu son nom cher aux botanistes, concut le 
projet d'en publier des figures dessinées et gravées avec assez 
de soin pour répondre à tous les besoins et mème à toutes les 
exigences de la science de nos jours. C'est de l'exécution de ce 
projet qu'est résultée la publication successive des cinq volu- 
mes du magnifique ouvrage qui nous occupe. 


29 

Chaque volume des Icones selectæ se compose de 100 plan- 
ches et d'un texte qui eomprend les diagnoses des plantes fi- 
‘gurées avec l'explication des figures. Les deux prémiers ont 
marché en quelque sorte parallélement à la publication des 
deux premiers volumes du Systema de De Candolle. Les figu- 
res en ont été dessinées pour la plupart par Turpin et en nom- 
bre beaucoup moindre par Node-Véran. 

Le premier de ces volumes, publié en 1820, renferme 66 
planches de Renonculacées, 16 de Dilléniacées, 3 de Magnolia- 
cées, 5 d'Anonacées, 10 de Ménispermées. Ces planches por- 
tent encore le caractère de l'époque par le petit nombre de dé- 
fails analytiques qui les accompagnent ; ces détails deviennent 
beaucoup plus nombreux dans les volumes suivants. 

Le 2€ volume porte la date de 1823. Il renferme les familles 
suivantes : Berbéridées, 4 planches; Nymphéacées, 2; daa 
véracées , 2; Fumariacées, 2 Crucifères, 90. 

Le 3° volume parut en 4837. Pendant le long intervalle de 
temps qui s'était écoulé depuis la publication du volume pré- 
cédent, Dé Candolle avait reconnu l'impossibilité matérielle 
de terminer son Systema, et il avait commencé son Prodromus, 
dans lequel de simples diagnoses étaient substituées aux gran- 
des descriptions ; mais comme les recherches qu'il avait faites 
pour ce dernier ouvrage lui avaient fourni un grand nombre 
de faits relatifs aux familles qu'il avait dà traiter , il réunit ces 
faits dans sa Collection de Mémoires pour servir à l'histoire du 
règne végétal. La publication de ces mémoires, qu'accompa- 
gnaient des figures d'espèces nouvelles et le grand nombre de 
familles que renfermaient les 4 premiers volumes du Prodro- 
mus déjà publiés en 1837, obligèrent à modifier la marche 
suivie jusque-là dans les Icones. Dès lors ce bel ouvrage justi- 
fia plus littéralement son titre d'Icones selecta, et il reproduisit 
les figures de plantes choisies parmi le grand nombre d'espe- 
ces nouvelles dont le Prodrome enrichissait la science, ou 
méme quelquefois én dehors des familles déjà traitées parle 
botaniste génevois. D'un autre côté, à partir du troisième vo- 


30 

lume, les figures ne furent plus l'ouvrage de Turpin ; elles 
furent dessinées par M. Heyland, à Genève, sous les yeux de 
De Candolle, et à Paris par Me E. Delile, par MM. Riocreux, 
Borromée, J. Decaisne. Ce troisième volume renfermait des 
tigures de plantes prises dans les familles suivantes: Cappari- 
dées, 13; Flacourtianées, 1; Polygalées, 8; Byttnériacées, 2; 
Ternstrcemiacées, 2; Hy péricinées, | ; Erytroxylées, 4; Malpi- 
ghiacées, 8; Sapindacées, 3; Oxalidées, 2; Zygophyllées, 4 ; 
Rutacées,8 ; Célastrinées, 4 ; Homalinées, 2; Térébinthacées, 5; 
Légumineuses, 17; Myrtacées, 4; Francoacées, |; Ombelli- 
feres, 1 ; Saxifragacées, 1 ; Loranthacées, 4 ; Rubiacées, 1; As- 
clépiadées, 2; Acanthacées, 1; Labiées, 2; Nyctaginées,1 ; Eu 
phorbiacées, 1 ; Pipéracées, 2; Podostémées, 4; Eriocaulées, 4 ; 
Nayadées, 2. 

Le 4° volume, ont en 4839, est consacré tout entier aux 
Composées ; il correspond dès lors aux volumes 5, 6 et 7 (Are 
part.) du Prodromus, Les figures de port en ont été dessinées 
par M. Heyland, les analyses par M. J. Decaisne. 

Le 5* volume qui vient de paraître il n'y a guère qu'un 
mois, a repris la série des familles du Prodrome, à partir de la 
Ze partie du tome VII et jusqu'au commencement du X°, en y. 
ajoutant toutefois un certain nombre de planches prises dans 
des familles antérieures aux Composées. Les figures en ont ` 
été dessinées avec autant de soin que de talent par M. Hey- 
land, à Genève, et par M. Riocreux ; les analyses relatives à la 
nombreuse série de figures d'Asclépiadées sont dues au crayon 
exact et facile de M. J. Decaisne ; enfin la gravure a été exé- 
cutée par Mile E. Taillant, par MM. Mougeot et Annedouche, 
de maniére à augmenter encore la réputation de ces habiles 
artistes. Voici l'indication des familles auxquelles appartien- 
nent les planches du nouveau volume: Tiliacées, 4 ; Melasto- 
macées, À ; Lobéliacées, 9 ; Campanulacées, 3; Vacciniées, 1; 
Ericacées, 2; Epacridées, 7 Primulacées, 1; Myrsinéacées, 6; 
Théophrastacées, 4 ; Sapotacées, 5 ; Styracacées, 3 ; Oléacées,; 
Apocynacées, 10; Asclépiadées, 37; Bignoniacées, 2; Crescen- 


31 
tiées, 2 (planc. double) ; Sesamées , 4 ; Cvrtandracées, 4 ; Con- 
volvulacées, 4 ; Borraginées, 3. 

Maintenant il est bien à désirer que ce 5€ volume des Icones 
selectæ n'en soit pas le dernier et que le magnifique monument 
que M. B. Delessert a élevé à la science sous les inspirations 
d'un zéle si éclairé et si généreux, recoive son complément à 
peu prés indispensable. Déjà beaucoup de familles ont été il- 
lustrées ; mais beaucoup encore ont du être laissées de côté; 
espérons qu'elles aussi auront leur tour et que par-là se termi- 
nera dignement une ceuvre si avantageuse pour la science. 


Observations sur plusieurs plantes nouvelles , 
rares ou critiques de la France; par M. Alexis Jordan 
(Annal. de la Société linnéenne de Lyon ; séance du 11 mai 1846.— 
Tiré à part, en brochure in-8° de 45 pages et 5 planches ). 

A. Alyssum Lapeyrousianum Jord. ( pl. I, fig. A, 4 à 4M ). — 
Al halimifolium Lapeyr. hist. abr., p. 371. — Al. macrocarpum 
D C et Duby, Bot. gall. I, pag. 35, ex parte. 

« Fleurs disposées en grappe terminale, simple, d'abord 
courte et serrée, s’allongeant aprés la floraison, fructifère 
oblongue. P édicelles flexueux-filiformes, d'abord dressés, puis 
étalés horizontalement on méme à la fin un peu rejetés en ar- 
rière. Calice plus court que son pédicelle, assez lâche, presque 
égal à la base, à sépales ovales, obtus, concaves, blancs mem- 
braneux sur les bords, parsemés sur le dos de petits poils 
blancs étoilés. Pétales doubles des sépales, elliptiques-obovés, 
arrondis et presque entiers au sommet, rétrécis inférieurement 
en onglet égal au tiers du limbe. Étamines égales aux deux 
tiers des pétales, dépassant un peu le style au moment de l'an- 
thèse.Anthères oblongues, deux fois environ plus courtes que 
leurs filets lisses et dépourvus de dents. Ovaire sessile, ellipti- 
que-oblong, rétréci vers le bas et un peu vers le haut. Style 
filiforme égal à l'ovaire. Stigmate très-petit, superficiellement 
déprimé dans son milieu. Silicule un peu ascendante au sommet 


32 
du pédicelle , ovale-elliptique, légèrement rétrécie vers le bas, 
aiguë au sommet, plane et un peu concave en dessus, convexe 
et renflée en dessous, surmontée par un style égal à peine au 
tiers de sa longueur. Graines rousses, ovales-elliptiques, à bor- 
dure trés-étroite, presque nulle, au nombre de deux dans cha- 
que cloison, l'une fertile, l'autre avortée, Funicule plus court 


AL < 


que la graine, tvers sa base à lacloison.Feuilles longues 
de&à 5 centim., un peu concaves, oblongues, rétrécies à la 
base, plus ou moins obtuses et arrondies au sommet, celles des 
rameaux florifères plus étroites, d'un vert cendré en dessus, 
blanchátres en dessous, toutes couvertes d'un duvet étoi- 
lé, trés- fin et trés-serré. Tiges suffrutescentes, ligneuses et tor- 
tueuses à la base, à rameaux nombreux dressés-étalés, Jes sté- 
riles courts, les fertiles allongés, filiformes, souvent contour- 
nés et un peu flexueux, terminés en grappes qui dépassent le 


tiers de leur longueur, couvertes ainsi que les pédicelles d'un ` 


duvet étoilé, serré, blanchátre, qui les fait paraitre comme pou- 
dreuses. » 

Assez commune dans les environs de Villefranche, à la 
Trancaded' Ambouilla (Pyrén.-or.), parmi les rochers et dans les ; 
lieux secs et pierreux; fleurit en mai et souvent encore en juin. 

Les Alyssum les plus voisins de la plante que M. Jordan 
considère comme une espèce nouvelle sont PA. halimifolium ` 
(Lunaria All.), plante des montagnes du Piémont et de la Pro- 
vence, et TA. macrocarpum DC, qui paraitappartenir à la ré- 
gion des Cévennes et des Corbières, méme de l'Ardéche et pro- 
bablement aussi de la Dróme (Jordan). Quant à PA. pyrenai- 
cum Lapeyr., il se distingue aisément des trois espèces précé- 
dentes. Les caractères qui, d’après M. Jordan séparent PA. hali- 
mifolium AI. de sa nouvelle espèce sont : les grappes bien plus 
courtes; les pédicelles étalés et non déjetés; les pétales rétré-- 
cis plus brusquement en onglet plus court ; le style plus épais 
et plus long; le stigmate presque bilobé; la alitule orbiculaire, 
aplanie des deux cótés à la maturité; les graines au nombre 
de 3 dans chaque loge, dont 4 ou 2 avortent, rousses , bordées 


35 
d'une aile large, égale à leur diamètre; les feuilles générale- 
ment plus larges et moins obtuses ; la plante plus basse, à ra- 
meaux plus allongés. Quant à PA. macrocarpum DC, il s'éloi- 
gne tout-à-fait de l' 4. Lapeyrousianum, dit l'auteur, par le port 
et l'aspect, ainsi que par ses caracteres : il se rapproche davan- 
tage de PA. halimifolium All., dont il est parfaitement distinct. 

2. Alyssum flexicaule Jord. (pl. T, fig. E, 4 à 22). 

« Fleurs en grappe simple, terminale, corymbiforme ef très- ` 
courte, méme à la maturité. Pédicelles dressés-étalés. Calice de 
méme longueur, presque égal à la base, à sépales ovales-ellip- 
tiques, obtus, concaves, blancs membraneux sur les bords, cou- 
verts de poils étoilés, appliqués. Pétales presque doubles du 
calice, obovés-oblongs, rétrécis et atténués en onglet à la base, 
échancrés au sommet. Étamines plus courtes que les pétales, 
dépassant le style, les plus longues à filet ailé et sans dent, les 
plus courtes à filet muni, vers le bas, d'une aile détachée en 
forme d'appendice. Ovaire elliptique-oblong, deux fois plus 
court que le style filiforme, un peu épaissi vers sa base, à 
stigmate en tête, faiblement déprimé. Silicule ovale-ellipti- 
que, de grandeur variable, arrondie et sans échancrure au 
sommet, plane-déprimée sur les bords, un peu convexe sur 
le dos des valves, des deux cótés, surmontée par un style pres- 
que aussi long qu'elle, canescente, toute couverte d'un duvet 
étoilé, très-dense et très-appliqué. Graine rousse, ovale-ellipti- 
que, longue de 3 à 4 millim. sur 2 de large, aplanie sur une 
face, convexe sur l'autre. Fanicule adhérant vers sa base à la 
cloison. Feuilles oblongues-obtuses, plus ou moins larges, ré- 
trécies inférieurement, concaves, blanches-canescentes en des- 

Sous, plus vertes en dessus. Tiges nombreuses, diffuses, ow 
que herbacées, contournées-flexueuses et point roides à 
maturité, la plupart stériles, toutes couvertes, ainsi que ^ 
feuilles, les pédicelles, les calices et les silicules, de poils blan- 

chátres trés-appliqués, disposés en petites étoiles très-rappro- 
chées, formées de 15-20 SE très-courts et serrés les uns 
contre les autres. » 


34 

Parmi les rochers, dans les lieux secs et pierreux du mont 
Ventoux, près d'Avignon, Trés-voisine de l'A. montanum Lin., 
mais néanmoins bien distincte. Dans VA. montanum Lin., les 
fleurs sont plus nombreuses, et les grappes s'allongent toujours 
beaucoup, en devenant roides à la maturité; les silicules sont 
généralement plus petites, toujours rétuses et un peu émargi- . 
ginées au sommet; les graines plus petites de moitié ou au-delà, 
relativement plus larges; rameaux plus roides; poils en étoiles 
à 5-8 rayons bien plus longs et moins appliqués ; sur les cali- 
ces et la tige, on voit de plus quelques poils simples épars. 


Note sur les Pulsatilles d'Allemagne, Ucber die deut- 
schen Pulsatillen ; par M. Koch (Flora 1845, n° 40 ; pag. 632). 
Dans son résumé des travanx botaniques présentés à la 23° 

réunion des naturalistes et médecins allemands qui a eu lien 
à Nurenberg, an mois de septembre 1843, le Flora publie quel- 
ques observations du docteur Koch sur les Pulsatilles de la 
flore d'Allemagne que nous croyons devoir faire connaître à 
nos lecteurs. 

Il. règne, comme on le sait, parmi les bic des opi- 
nions très- diverses sur la spécification des Anemone Pulsatilla, 
A. montana et A.-pratensis. Gaudin, De Candolle et Loiseleur 
ont regardé les Anemone Pulsatilla et montana comme des 
variétés d'une méme espèce; tandis que d’autres botanistes 
n'ont pas cru devoir séparer les 4nemone montana et pratensis. 
Il parait que ces divers auteurs n'ont pu observer comparati- 
vement ces plantes vivantes, mais qu'ils ont basé lenr manière 
de voir sur des échantillons desséchés qui. souvent laissent 
dans l'erreur les meilleurs botanistes. Les sépales de lA. Pulsa- 
tilla sont tantôt très-aigus, tantôt obtus; lorsque sa fleur est 
d'un violet trés-foncé, on ne peut la distinguer dans l'herbier 
d'une À: montana dans laquelle la dessiccation aurait modifié - 
la couleur de la fleur ; d’un antre côté, si l’on étale la fleur de 
I A. pratensis, ou si on la presse fortement, on obtientan échan- 
tillon équivoque, tandis que les pieds vivants de la méme 


90 

plante sont faciles à reconnaitre, L'A4nemone Pulsatillaeu par- 
ticulier se reconnait à sa fleur campanulée au fond, avec les 
sépales d'abord courbés en dehors à leur sommet, plus tard 
déjetés-divergents à partir de leur milieu, à son pédoncule à 
peu près dressé pendant la floraison. Chez l'nemone montana 
les sépales sont d'abord rapprochés en forme de cloche droite 
et ouverte, et leur sommet est uii peu réfléchi; mais ensuite 
ils s'écartent et forment une cloche trés-ouverte qui, vue par - 
dessus, ressemble à une fleur étoilée à sépales récourbés au 
sommet, Cet écartement des sépales n'est pas produit seule- 
ment, comme on l'a prétendu, par le grossissement des ovaires; 
il a lieu dès que la fleur est entiérement développée, alors que 
la moitié inférieure de la masse des étamines a seule lancé son 
pollen, que les anthéres des autres sont encore fermées, et par 
suite avant que les pistils aient pu grossir le moins du monde. 
De plus les fleurs sont fortement pendantes dès leur première 
apparition. Quant à l'/nemone pratensis, sa fleur ta que la 
moitié de la grandeur de celle des deux premieres ; ses sépales 
sont trés-resserrés et iis forment une cloche renflée dans son 
milieu et un peu étranglée au-dessous de leur coürbure. C'est 
. Seulement après que toutes les anthéres se sont vidées de Jeur 
pollen et que les ovaires se sont renflés, que ses sépales s'écar- 
tent; mais alors ils paraissent passés et desséchés. Vues par 
devant, ces fleurs ressemblent à un disque étroit. La plante est 
órdinairement plus basse que celle de P4. montana. Tous les 
échantillons que M. Koch a recus des environs de Vienne ap- 
partenaient à TA. montana; dés lors on peut trés-bien admet- 
tre que c'est sur cette dernière espèce que Storck a fait ses expé- 
riences bien connues et que c'est là la véritable planteofficinale. 
Àu reste ces trois espéces doivent avoir des De médici- 
T€ semblables 


ations pratiques et avis pour l'étude du 
genre Rubus. Erfahrungen und Winke beim Studium der Gat- 
tung Rubus; par M. J.-H. Kaltenbach :Verhandl. des naturhistor. 


00 
Vereines der preussischen Rheinlande, in-8^; Bonn, 2° année, 
1845, pag. 54-62. 


L'étude du genre Rubus a, depuis 20 ans, occupé d'une ma- 
nière -toute particulière l'attention de plusieurs botanistes, et 
celles de ses espéces qui se trouvaient comprises dans le rayon 
de quelques flores locales ont été traitées monographiquement 
par des savants recommandables. Cependant il reste encore 
beaucoup à faire sur ces plantes, et l'on ne peut guère espérer 
de voir disparaitre à leur égard toutes les difficultés jusqu'à ce 
qu'on ait pu s'entendre au sujet de leurs caractéres spécifiques; 
or l'on est si peu d'accord à cet égard que les uns regardent ce 
genre comme déjà trop subdivisé, tandis que les autres croient 
que de nouvelles distinctions devront encore y étre faites et 
augmenteront le nombre de ses espèces. 

Dans sa flore du bassin d'Aix-la-Chapelie, M. Kaltenbach a 
donné une attention particulière aux Rubus, et il a cru devoir 
développer dans le mémoire qui nous occupe les principes et 
fes idées qui l'ont guidé dans son ouvrage, etsurlesquelsil croit 
que doit reposer en général la distinction des espéces de ce 
genre difficile. 

La plupart des espèces de Rubus présentent deux sortes de 
tiges : 1» les unes sont stériles ou ne donnent jamais de fleurs; 
elles se développent au printemps et périssent en automne par- 
tiellement ou en entier; 2° les autres produisent des raineaux 
à fleurs au printemps et en été, persistent pendant l'hiver et 
durent souvent plusieurs années Ces deux sortes de tiges sont 
faciles à reconnaitre. Les premières ou les tiges à feuilles sont 
pour la plupart simples et ne se ramifient que lorsqu'elles ont 
été tronquées. Leur développement est si rapide qu’en peu de 
mois elles dépassent les tiges fertiles; leur direction varie et elle 
ne peut étre regardée comme caractéristique que lorsque la 
Ronce s'est développée librement et sans obstacle, ce qui a 
rarement lieu pour quelques espèces. — La coupe transversale 
de la tige présente des caractères stables et très-propres à entrer 


37 

dans les descriptions spécifiques, mais seulement dans sa portion 
médiane etdans une longueur de & à 10 entre-nœuds. Ainsi elle 
est arrondie, ovale, à 5 angles mousses ou aigus-et à faces vla- : 
nes ou concaves. — Son revétement fournit encore des carac- 
téres, mais seulement de valeur secondaire ou tertiaire; ainsi 
elle peut étre inerme ou épineuse avec ou sans glandes et 
poils, et ces épines, glandes et poils peuvent étre plus ou 
moins longs, plus ou moins rapprochés ; ces derniers caracteres 
sont faibles et varient avec les localités et les expositions. — 
Les feuilles sont importantes à considérer; elles atteignent leur 
complet développement dans le milieu de la tige. Elles sont - 
munies d'un pétiole long ou court relativement à la foliole 
extérieure, et composces de 3, 4 ou 5 folioles; l'auteur voit là 
des caractéres de deuxiéme crdre. Un caractère plus important 
est fourni par la forme de la foliole impaire ou terminale qui 
est en général trés-constante; la division du bord a moins 
d'importance. Enfin la villosité présente encore des variations 
et donne de bons caractéres chez quelques espèces. Les stipules 
sont de leur cóté dignes d'attention; elles se montrent en effet 
plus ou moins développées, ovales, lancéolées ou hastées , 
Slanduleuses ou non, adhérentes au pétiole jusqu'a une hauteur 
variable, enfin isolées ou géminées de chaque côté. — Les tiges 
à fleurs présentent des particularitésassez analogues aux précé- 
dentes, mais le plus souvent, pendant la deuxiéme et la troi- 
siéme année, leurs poils et leurs glandes tombent et leurs épi- 
nes s'émoussent. : Pa 

L'inflorescence mérite d’être considérée malgré les variations ` 
qu'elle présente ; elle est le plus souvent en panicule, souvent 
en grappe, plus rarement en ombelle ou en grappe ombellée, 
avec ou sans bractées foliacées, Ce sont les branches à fleurs les - 
plus fortes et placées dans la partie moyenne qui sont les plus 
Popres à la détermination des espéces. Les feuilles des bran- 
ches à fleurs sont le plus souvent à trois folioles; dans la pani- 
cule, elles devietnent sotivent tri-parties, tri-lobées ou entieres, 
et se modifient pour la plupart en bractées tri-lobées et plus 


38 

rarement entières. L'armure des branches à fleurs est très-un- 
portante; la direction et la multiplicité de leurs épines, l'abon- 
dance des glandes et poils qui existent sur toutes leurs parties 
donnent de bons caractéres. La ramification de l'inflorescence 
est plus constante qu'on ne serait d'abord porté à le croire; 
chez quelques espèces elle a lieu à la base, d’où il résulte que 
les pédoncules paraissent ombellés ou fasciculés dans les aissel- 
les des feuilles; ailleurs elle se fait au milieu, plus haut ou plus 
bas, une seule fois ou à plusieurs reprises, et alors l'inflores- - 
cence devient une grappe ombellée, dont la fleur terminale 
est quelquefois sessile. — Le limbe du calice doit étre examiné 

comme étant tantót dressé à la base du fruit et tantôt réfléchi; 

chez quelques espéces il sélargit, ou devient foliacé et donne 

aux Heu un aspect particulier. — Les pétales sont lancéolés, 
obovés, émarginés, à onglet long ou court, rouges ou blancs, 

et ne varient que dans trés-peu de plantes.: Leur couleur est. 
tellement constante chez la plupart des espéces qu'on la recon- 

nait déjà dans le bouton. Chez les espéces à fleur toujours 
blanche, ils sont verdâtres et plus ou moins blancs dans le bou- 

ton qui s'ouvre ou qui va s'ouvrir; tandis que chez les espèces 
a fleurs constamment rouges ou rouges et blanches, ils sont 

rougeàtres. ; 

La coloration des étamines n'a pas de valeur, celle des styles. 
est verdátre, ou bien rouge, rougeátre, et alors plus stable que 
celle des étamines. Le fruit mûr fournit de trés-bons caractéres ; 
seulement à cause de l'intervalle de temps qui sépare la florai- 
son de la maturité du fruit, on est obligé d'examiner le méme 
Rubus à deux époques différentes. 

M. Kaltenbach ajoute aux divers caractéres qui viennent 
d’être énumérés ceux que fournit la distribution geographique 
des Rubus. Il résume sa maniére de voir au sujet de la spécifi- 
cation de ces plantes difficiles dans les termes suivants ; 

« La configuration de la portion médiane des tiges à feuilles, 
leur revétement, leurs feuilles et stipules, l'état des branches 

à fleurset laconnaissancedes localités fourniraient,ilest permis 


39 
de lé croire, les moyens de déterminer avec précision les espe- 
ces de ce genre difficile. » 


Sur le Rubus concolor Ley et le Rubus floribundus Ley, deux es- 
pèces nouvelles des environs d'Eupen ; Ueber Rubus concolor Ley 
und Rubus floribundus Ley, zwei neue Species dieser Gattung aus 
der Umgegend Eupen's; par M. Ley. (Verhandl. des naturhistori- 
schen Vereines der preussischen Rheinlande ; 2* ann. , p 19-22). 


Les deux Rubus que M. Ley considère comme nouveaux, ont 
été examinés à l'état frais et sec par M. Kaltenbach, qui, dans 
sa flore du bassin d'Aix-la-Chapelle (Flora des Aachener Bec- 
kens) a fait de ce genre l'objet d'un travail monographique sé- 
rieux; ils lui ont paru constituer deux espèces nouvelles de 
beaucoup d'intérét. — Dans sa note, M. Ley n'en a pas donné 
de diagnose, mais il les a décrites avec détail, en allemand, et 
d'aprés les principes établis pour ce genre par M. Kaltenbach. 
Comme il est à présumer que l'un ou l'autre de ces espèces, 
peut-étre l'une et l'autre se retrouveront en gp: nous pi 
en reproduire la description entière, 

A. Rubus concolor Ley. — Tige stérile à rameaux rares, verte, 
pin " EC a pee, Weg anguleuse vers le hantavec- 

tites, épaissies 


à leur Pë dirigées en bas et rebo atiites d'a vert jaunátre, 
.de quelques poils courts, de glandes et de soies, ces dernières à — 
peine visibles à l'oeil nu, les glandes visibles au contraire saris 
pe. Feuilles pour la plupart à 3 folioles, plus rarement pé- 
dalées à 4 et 5 folioles, de grandeur moyenne et de consistance 
un peu molle. Pétiole court, égalant à peine la folioleextérieure | 
de la feuille à 5, revêtu, de même que les pétiolules, de poils 
courts et abondamment armé d'épines petites et courbes. 
Folioles d'un vert gai et légèrement velues à leurs : -deux faces, 
inégalement dentées en scie et acuminées; foliole terminale 
ovée Sebliéocwe, les e médianes obovées, inégales à leur base, 
les deux ext gues; avec un pétiolule long de 2-3 h- 
gnes ; dans les feuilles à É folioles, les latérales ovées-cordi- | 


40 


formes, plus larges à leur côté externe, Stipules filiformes, adhé” 
rentes à la base du pétiole. 

Tige fertile grêle, arrondie, rameuse, armée de petites épines, 
recourbées en bas, d'un jaune verdátre, dispersées sur elle, mais 
très abondantes sur les rameaux, sur les pédoncules et sur les 
calices. Villosité très-faible, courte, à peine visible à l'oeil nu 
sur les pédicules et les calices. Feuilles à 3 folioles, supérieure- 
ment simples, en cœur et du reste semblables à celles de la tige 
stérile. Panicule très-composée, pyramidale; ses rameaux éta- 
lés, les inférieurs allongés et formant à leur tour des panicules 
composées semblables; les suivants simplement paniculés; les 
supérieurs en grappe ou en grappe ombellée; les plus hauts 
. 9-1-flores, accompagnés de bractées courtes, trifides ou en- 
tières. Pédoncule gxéle; fleur terminale dépassant ordinaire- 
ment les latérales. Calice vert; ses lobes toujours foliacés allon- 
gés, dressés méme aprés la floraison et autour du fruit. Pétales 
ovales, en coin à leur base, blancs comme les étamines; styles 
verdâtres. Les Fruits n'étaient pas encore mürs à la fin de sep- 
tembre. — Fleurit d'août à octobre. 

Le vert clair des feuilles, de la tige, des épines, du "is les 
lobes du calice foliacés-oblongs, etc., distinguent au premier 
coup-d’œil cet arbuste et lui donnent un aspect d'autant. plus 
remarquable que les tiges des autres espèces qui habitent 
les hautes montagnes exposées au soleil sont ordinairement 
brunes. 

Cette espèce n'a été trouvée que dans deux forts buissons 
d'une montagne exposée au soleil près d'Eupen. 

2. Rubus floribundus Ley. — Tige stérile anguleuse, presque 
glabre, portant seulement quelques poils, soies et glandes, mais 
abondamment pourvue d'épines de grosseur moyenne, droites, 
fines, proportionnellement fort élargies et très-épaisses à leur 
base. Feuilles pour la plupart pédalées à 4-3-folioles, ou à trois 
sur les branches, de moyennes dimensions et coriaces. {étiole 
plus loug que les folioles externes de la feuille à 5, de méme 
que les pétiolules, velu, portant quelques glandes et des épines 


A) 
crochues. Folio'es d'un vert sombre avec quelques poils supé- 
rieurement, plus claires et à poils mous inférieurement, iné- 
galement dentées ea scie, ondulées, aigués; la terminale pres- 
que arrondie, en cœur à sa base; les latérales obovées. Stipules 
étroites, adhérentes au pétiole jusqu’à quelques lignes de sa 
base, ; 

Tige fertile allongée, trés-feuillée , brun-rouge; ses épines 
fines, droites, recourbées en bas, assez nombreuses, les glandes 
rouges, abondantes, particulièrement sur l'axe de la panicule, 
sur ses rameaux, sur les pédicules et le calice; poils clairsemés, 
plus serrés dans le haut et s'élevant du milieu d’un feutre fin, 
blanc-grisátre. Feuilles à 3 folioles, dont les latérales à pétio- 
lule court. Pétiole beaucoup plus court queles folioles latérales; 
pour le reste, comme dans les feuilles de la tige (stérile). Pani- 
cule cylindrique, allongée, le plus souvent accompagnée de 
bractées foliacées ; ses rameaux courts, espacés ; les 3 ou 4 infé- 
rieurs à grappe; les suivants à ombelle; les supérieurs le plus 
souvent 3-flores avec des bractées étroites, feutrées, velues et 
glanduleuses. Calice mucroné, feutré, trés-chargé de glandes et 
hérissé; ses lobes ovales, aigus, réfléchis. Pétales ovales, en 
coin à leur base, d'un rouge rosé pâle. Etamines blanches. Style 
rouge de sang à sa base. Fruits de grosseur moyenne, noirs, 
luisants. Floraison trés-tardive, comme chez le précédent, 
d'aoüt à octobre, toujours trés-abondante. : 

ll se trouve dans quelques buissons autour d'Eupen. 


Remarques sur les Sagina et nouvelle espéce de Bromus 
d'Allemagne; Bemerkungen zu Sagina und über einen neuen 
gegen Bromus ; par M. F. Beneken (Botan. Zi 1845, n° 41). 


1° Sur le Sagina ciliata Fries et le $. poss Lin.- 
Le Sagina apetala Lin. a servi, dans ces derniers temps, à 
établir comme espèces distinctes les 5. Glata Fries et depen 
Schultz. A la vérité cette dernière a été réunie à son tour à la 


m 


première comme variété ; mais celle-ci est généralement ad- 
mise comme bonne espéce. On lui assigne pour caracteres dis- 
tinctifs une tige étalée, le pédoncule du fruit recourbé, et les. 

sépales extérieurs aigus mucronés; tandis que l'on caractérise 
z Sagina apetala Lin, par la tige dressée, le pédoncule du fruit 

à peine infléchi et les sépales extérieurs trés-courtement mu- 
cronés. 

Sans dou dit l'auteur, sur des échantillons secs ces deux 
plantes paraissent spécifiquement distinctes ; mais, en suivant 
leur développement dans les champs, on peut se convaincre 
qu'elles ne forment qu'une espèce unique, et que les différen- 
ces qui les distinguent tiennent uniquement à la localité et à 
la culture ; la preuvé en est que dans un champ sur lequel on 
a cueilli le Sagina apetala, parmi les moissons, on ne trouve 
plus que le S. ciliata l'été giang gegen j cang est bp 
en Jachère.Ce fait etl" 


vées soit par lui, soit par M, Eckart à Sondershausen, keng 
conduit M. Beneken à penser que le 5. apetala n'est qu'une 
forme de la plante des jachères produite par l'influence de 
l'habitat; cette conjecture est devenue pour lui une certitude. 
Evidemment, dit-il, Linné a eu sous les yeux des plantes amai- 
gries lorsqu'il a décrit son S. apetala, car tandis que chez celles- 
ci les pétales manquent ordingirements ils, existent chez les 
pieds vigoureux ou ne manquent q p 

- quelques fleurs. 


2 Sur le Bromus serotinus Beneken. 


Panicule rameuse , lâche, nutante au sommet ; rameaux du 
demi-verticille inférieur géminés, divergents ; épillets linéaires- 
lancéolés, 5-9 flores, légérement luisants ; glume glabre ; fleurs 
linéaires-lancéolées, aiguës; glumelle ou paillette inférieure 
. aristée au-dessous de son sommet bidenté, plus longue que 
l'aréte; glumelle ou paillette supérieure portant des cils très- 
courts ; anthères violettes; qaînes inférieures à poils raides et 
courts, superieures & poils rudes. 


A3 


Cette espèce a été observée par l'auteur dans des bois pres 
de Naumburg ; elle fleurit à la fin de juillet et en août. — Elle 
est tres-voisine du Bromus asper. L'une et l'autre se trouvent 
dans les mémes localités; elles se ressemblént pour le port, 
pour les dimensions du chaume et des feuilles, etc. L'auteur 
croit aussi qu'elles ont été fréquemment confondues. Voici du 
reste les caractères par lesquels, selon lui, le B, Asper se dis- 
tingue de la nouvelle espèce : 

|* Floraison plus Droge (de 2-3 semaines re les mêmes 
‘lieux; 

3» Villosité plus forte sur les feuilles ; 

3° Gaines supérieures glabres ; 

ke Panicule plus petite, dont les rameaux inférieurs sont 
rapprochés, disposés par 3- 6, parmi lesquels il en est toujours 
qui ne portent qu'un épillet ; 

5° Glume supérieure aiguë, ciliée le long des nervures laté- 
rales ; 

6° Glumelle ou paillette iofér eure trés-velue jusqu'a seu 
extrémité. 


Ulustration du Desmarestia filiformis de G. Agardh élevé au 
rang de type d'un nouveau genre ( Nereia ) de la famille des Chor- 
dariées ` Illustrazioni della Desmarestia filiformis di G. Agardh 
elevata a tipo di un nuovo genere ( Nereia) ` nella famiglia delle 
Cordariee ; par le d G. Zanardini (Giorn. botan, itali., da "m 
Parlatore. An. 2°, 1846, fasc, 4 et 2, pag. 41-48). 


En 1841, Agardh donna le nom de Desmarestia filiformis 
(Symb. in hist. Algar. p. 6) à une nouvelle espèce d’algue re- 
cueillie pour la première fois par Schousboe dans l'Océan 
atlantique et rencontrée ensuite par lui-méme à Marseille. En 
1842, dans ses Algæ maris Medit. et Adriat., il en décrivit plus 
en détail un nouvel exemplaire trouvé sur la plage de Trieste. 
C'est cette plante qui fait le $ sujet du mémoire de M. Zanardini. 
En 1844, ce savant en avait rencontré un fragment sur la côte 


AA 


de Dalmatie, et depuis cette époque , il en a recu de complets 
, et en très-bon état qui lui ont été envoyés par M. Sandri de 
Zara et d'autres recueillis dans le Quarnero. 

L'auteur compare d'abord sa plante à la ductos qui en 
a été donnée par Agaïdh, sous le rapport de ses caractéres ex- 
térieurs et de sa composition organique; sous ce dernier rap- 
port il résume ses observations en disant : « qu'elle se compose 
d'un tissu filamenteux central, articulé, duquel partent en 
rayonnant les filaments périphériques, articulés, monilifor- , 
mes, en massue, qui portent les organes de la reproduction 
épars sur toute la fronde». Ces caractères rapportent cette 
plante à la famille des Chordariées, dans laquelle elle doit oc- 

cuper un rang supérieur. Le savant italien en fait le type dun 
nouveau genre auquel il donne le nom de Nereia et quil 
caractérise de la maniére suivante : 

Nereia Zanard., gen. nov. — Frons üo comoso- 
penicilligera; textu filiformi interno longitudinaliter excur- 
rente , filis periphericis brevissimis ab extremitatibus arcuatis 
filorum internorum arctissime irradiantibus. Utriculi sporiferi 
vel lateri basi filorum periphericorum insidentes. 

Les faits renfermés dans le mémoire de M, Zanardini sont 
résumés par lui dans les propositions suivantes: 

|. Le Desmarestia filiformis G Ag. n'est ni un Desmarestia, 
ni un Sporochnus et ne peut méme Dëse aux tribus aux- 
quelles se rapportent ces genres 

2. La couleur et la structure de la fronde, ainsi que la situa- - 
tion et la forme de ses organes reproducteurs prouvent qu'elle 
appartient incontestablement à la famille des Chordariées. 

3. En la comparant à tous les genres de cette famille, on 
voit qu'elle constitue un type distinct et différent de tous les 
autres. 

4. Ce type se place, à cause de la mucosité peu abondante 
de son tissu et surtout de la complication de ses parties, en 
tête de toutes les autres Chordariées; delà son nom de Nereia. - 

5. Le Nereia filiformis, espèce encore unique du genre, croit 


45 


dans l'Adriatique, la Méditerranée et même dans l'Atlantique, 
ordinairement sur d'autres espèces. 

6. Ceparasitisme fréquent concourt à prouver que ce genre 
rentre parmi les Chordariées. 

7. Le groupe des Chordariées, tel qu'il a été circonscrit jus- 
qu'à ce jour par les auteurs, donne lieu à beaucoup d'incerti- 
tude, et doit subir plusieurs rectifications quant à la délimi- 
nation et à la disposition des genres qui le composent. 

8. La découverte relative à la coexistence d'utricules spori- 
feres et d'anthéridies sur le méme individu a permis de mieux 
caractériser et d'asseoir sur des bases plus solides les types réel- 
lement distincts qu'il renferme. 


LES T 4 25 Ea 


9. Depuis cette découverte, les genres Hel l arv 
Liebmannia J, Ag. ont cessé d'exister, et l'Egyra Fries, Myrio- 
trichia Harv., Myriocladia J. Ag., Myrionema Grev., Cladosi- 
phon et Myriactis Kütz, réclament une nouvelle étude, 

10. Les genres qui, dans l'état actuel de la science, compo- 
sent plus sûrement cette famille des Chordariées sont les sui- 
vants : Nereia Zanard., Chordaria Ag., Liebmannia Menegh. 
non J. Ag., Mesogloia Ag., Thorea Bory, Centrospora Aresch., 
Elachista Duby, Leathesia Gay et Asterotrichia Zanard. 

44. La famille ainsi limitée se diviserait naturellement en 
deux sections, selon que la fronde des plantes qui la composent 
est cylindrique, pl : om qu'ell pl ‘rique, 
très-simple, hémisphérique ou aplatie. - 

12. La première de ces. sections comprendrait les genres 
Nereia, Chordaria, Liebmannia, Mesogloia et Thorea ; la seconde, 
les geures Centrospora, Elachysta , Leathesia et Asterotrichia. 


Musci Alleghanienses, sive enumeratio Muscorum atque He- 
Paticarum quos in itinere à Marylandia usque ad Georgiam per trac- 
tus montium A. D, 1843 decerpserunt Asa Gray et W. S. Sullivant 
(interjectis nonnullis aliunde collectis'. — Concinnavit et exposuit 
W. S. Sullivant. Colombus, in Ohione, 1846. 

La famille des Mousses est certainement l'une des mieux 


# 


A6 


connues du règne végétal. Si l'on en recherche la raison, nous 
croyons qu'on peut la trouver soit dans l'élégance et la variété 


des formes que revétent les espèces, soit dans la facilité de leur 
récolte et le peu de soin qu'exige leur préparation. Il suffit en 
effet pour conserver indéfiniment ces plantes en herbier, de les 
détacher du lieu oü elles végètent, et de les dessécher en les 
comprimant légérement entre des feuilles de papier gris, Aussi, 
lorsque les Champignons et méme les Lichens sont négligés 
dans les herborisations, les uns à cause de leur mollesse, les 
autres à cause de leur adhérence, est-on sûr qu'il n'en sera pas 
de méme des Mousses. On a d'abord été attiré par la forme, 
quelquefois par la vivacité de cette brillante couleur verte sur 
laquelle: l'oeil aime à se reposer, mais le charme est bién plus 
grand quand une fois on a pénétré plus avant dans l'étude de 
ces jolies plantes, quand on a vu l'admirable structure de leurs 

, fleurs etde leurs fruits. Alors, ce qui n’était chez l'homme avide 
de connaitre les beautés de la nature qu'un attrait passager : 
devient une véritable passion, qui réclame chaque jour un ali- 
ment nouveau à la curiosité qu'elle inspire. 

C'est à ces causes réunies que sont encore dus les moyens 
nombreux qu'ont aujourd'hui à leur disposition les personnes 
que leur goût porte vers l'étude de cette famille, et par suite 
les récents progrès de la bryologie, Tl y a loin sans doute de 
ces quelques échantillons de Mousses desséchées et adressées 
par J. J. Rousseau à M. de Malesherbes, qui voulait étudier les 
productions végétales de ses terres, à la riche et magnifique col- ` 
lection dont nous allonsrendre compte. Mais combien d'autres 
publications de la méme nature se sont succédé dans l'inter- 
valle, qui toutes ont plus ou moins puissamment contribué à 
répandre le goüt de cette étude et à en faciliter l'accès! : 

La collection des Musci Alleghanienses se compose de 292 
espèces dont 215 mousses et 77 hépatiques, la phipart récueil- 
lies par M. M. Asa Gray, professeur de Botanique à l'Université 
d'Harvard, et Sullivant, botaniste et bryologiste * distingué. 
Ainsi que l'indique le titre de cette collection, elle a été faite en 


EI 


47 


D 


partie dans un voyage botanique qui avait pour but d'explorer 


les monts Alle any depuis le Maryland jusqu'à la Géorgie. 
Mais les Muscinées cueillies dans cette longue excursion ne 
sont pas les seules qui figurent dans la collection; beaucoup 


d'autres encore, originaires de la province d'Ohio, de l'Ala- 


bama, des deux Carolines, de la Virginie, de la Louisiane, eu 
un mot des localités les mieux explorées des États-Unis, y ont 
été admises et ne font qu'en accroitre la grande importance. 
Sur les 215 mousses qu'on y voit, DI sont propres à l'Amérique 
Septentrionale, 9 sont nouvelles, et toutes les autres sont com- 
munes à cette vaste contrée et à l'Europe. Des 77 hépatiques, 
14 espèces, dont 9 nouvelles, n'ont encore été recueillies que 
dans ce pays. Nous allons donner le signalement des nouvelles 
espèces de ces deux familles. 


Hypnum paludosum : dioicum , caule procumbente flexuoso 
radiculoso-tomentoso diviso, divisionibus elongatis ascen- 
dentibus simpliciter pinnatis, ramulis compressiusculis, 
foliis cordato-lanceolatis acuminatis erecto-patentibus pli- 
catis margine reflexis costá ad apicem evanidá carinatis. 

Medium inter H. Blandovii et H. plicatum. — Ha. in edi- 
tioribus Ohionis wl eech: Sen Cranberry Mar- 
shes dictis. 


Leskia denticulata : caule repente fastigiato-ramoso , ramis 
erectis. confertis compressiusculis, foliis dense imbricatis 
subsecundis ovatis subito longeque acuminatis ecostatis 
concavis denticulatis rhomboideo- areolatis, capsulá ovali- 
oblongä, operculo oblique rostellato. 

Pterogonium filiforme var? Hook et Wils! in 1 Drummond 
bos Amer, n. 86. — nas. ad arbores Carolinze com 


LE Ohicensis : caule repente, ramis Zeen vagè ramosis, 
foliis dense imbricatis madore . horizontaliter patentibus 
costà validà ultra medium abrupte desinente instructis; cæ- 


M 


TR 48 


tera, exceptà staturá minore , L. trichomitrii. — aB. circa 
urbem Columbus in Ohione, rarus. 


Je passe le Syrrhopodon ? excelsus et le Leucophanes ? Lea- 
num , qui sont sans fruit, pour arriver au 


Trichostomum vaginans ` dioicum, innovando-ramosum, ramis ` 


erecto-flexuosis gracilibus, foliis erecto-adpressis ovato-lan- 
ceolatis, perichætialibus longe vaginantibus apice abrupte 
attenuatis patentibus, costá validà excurrente instructis, 
areolatione mediocri, capsulà ovali-oblongá, operculo longe 
obtuseque conico, peristomii breviusculi dentibus binatim 
, inter se anastomosantibus , membraná basilari haud emer- , 
gente; annulo speciosissimo; flore masculo terminali; an- 
theridiis elongatis paraphysatis. 
T. pusillum Hook. et Wils.! in Drummond Musci Amer., 
n.60 et 64. — nap. in terrá Mc in Caroliná E 
riore. 


Fissidens exiguus : annuus, Pos caule simplici, foliis 59 
jugis oblongo-lanceolatis immarginatis integerrimis, costà 
sub apice dissolutà, capsulà terminali subobliquá vel erect, 
operculo conico-rostellato, calyptrà cuculliformi, flore mas- 
culo terminali, — uas. in sylvis prope Colombus ad rivulo- 
rum exsiccatorum lapides. 


Fissidens minutulus : annuus, dioicus, floribus terminalibus, 
caule simplici , foliis 5-12 jugis, superioribus lineari-lanceo- 
latis margine limbo subrepando haud incrassato plus minus 


circumductis, costà sub apice evanidá ; capsulà erectá ovali, 
operculo elongato-conico, calyptrá cuculliformi. — HA, 


cum priori. 


Je laisse encore de cóté la diagnose des trois Sphagnum 


strictum, tabuiare, molle, de moindre importance, parce qu'ils 
sont privés de fruits et j'arrive aux Hépathiques. Le Plagio- 
chila macrostoma pouvant, de l'aveu méme de l'auteur, n n'être 


| 


| 


A9 


qu'une variété remarquable du P. interrupta, je passe au sui- 
vant mieux caractérisé. 


Plagiochila undata : caule repente, ramis adscendentibus sim- 
pliciusculis rigidulis, foliis arcte imbricatis borizontaliter 
divergentibus subhomomallis semicordatis apice obtusis vel 
emarginatis ibidemque parce dentatis, margine dorsali re- 
flexo integerrimo, ventrali basique in cristam reflexo repan- 
do-undulato, amphigastriis linearibus bipartitis dentatis. — 
HAB. in rupibus humo tectis prope Augustam Georgia. 


Plagiochila Ludoviciana est Jungermannia spinulosa Hook. et 
Wils.! dans la collection de Mousses américaines de Drum- 
mond, n. 160. 


Frullani pe T PER 1 tai l it hitrininnatà 
Diu ipiliiatUu, 


foliis dense imbricatis ovalicéétandiy auriculis parvis elon- 


gatis a caule distantibus, plicá styliformi interjectá, amphi- 
astris ovato-repandis caule duplo latioribus bifidis, laci- 
niis subrepandis; perianthio compresso- -pyriformi ventre 
obtuse carinato. — HAB, in corticibus arborum C arolinæ" 
septentr..- 


Marchantia disjuncta : dioica, receptaculo femineo excentrico 
subseptemradiato, radiis apice cuneato-dilatatis emarginato- 
crenulatis subtus dense barbatis; involucro mono- tricarpo 
subintegerrimo ; receptaculo masculo semicirculari septem- 
radiato, radiis usque ad brevem. pedunculum. discretis ; 
fronde dichotomä et articulatim innovante : cætera M. po- 
lymorphæ. — nas. ad ripas fluminis Alabama. (Cette espéce, 
que je n'ai pas eu le temps d'étudier, parait phas voisine e du 


M. papillata Radii. C. M.) 


Nororayzax Nov. Gen. 


Monoica. Fructus dorsales, sparsi. Involucrum sessile frondi 

continuum , initio clausum. tippen superne fatiscens. Pe- 

rianthium o. Calyptra. ...- Capsula involucro inclusa, 
^ 


Mo. Bot. Garden, 
1894 


50 
oblongo-sphoeroidea, compressa vel ovato-cylindracea, bre 
vissime pedicellata, pedicello in bulbo incrassato. affixo, 
suturá longitudinali a medio ad apicem usque subbivalva- 
tim, vel suturá deficiente frustulatim dehiscente. Columella 
linearis. Sporæ quaternatim aggregate, subglobosæ, lævius- 
cule. Antheridia frondi immersa, elliptico-globosa. Frons 


orbicularis, laciniata, tenera, papuloso-reticulata, margine 


undulato-crispa, subtus radiculosa. Plante annue, terres- 
tres, limicolæ, in umbrosis Ohionis, Carolinæque septen- 
trionalis observatæ. 


Ce genre jusqu'ici peu connu des hépaticologistes renferme 


trois espéces. Il avait été observé et publié par Schweinitz sous 
le nom de Carpobolus dans le Journ. Acad. nat. scienc. Philad. 


en 1822. Le ere eppartiqnt aux Ricciées qu'il unit aux ` 


Monocléées On que M QUAS nii 


“TENS TY. S d Sp 


térise de la Ben suivante. 


N. valvata : involucro horizontali deflexo corniformi ; capsulá 
elongato-cylindricà curvulà suturá coloratá insigni, sporis 
luteolis aut subfuscis. — nA». circa Columbus in humidius- 
culis. 


N. orbicularis : involucro suberecto ; capsulà ellipsoideà com- 
pressà cum vel absque suturá concolori. — Carpobulus orbi- 
cularis Schweinitz. 


N. melanospora ; capsulæ suturá omnino null: ilum dii ap- 
pendiculatà ; sporis atrofuscis quàm in N. valvatá dimidio 
majoribus, — Ha». circa Columbus; rarissima. 


Toutes ces plantes sont collées en superbes échantillons, 
la plupart fructifiés, sur de beau papier blanc et disposées par 
deux ou par quatre, selon la dimension de la plante, sur une 
méme feuille d'un livre in folio faitavec du papier fort aussi, 
mais d'une couleur sombre, ce qui fait ressortir d'autant 1 mieux 
et la couleur de la Monsse et celle du papier sur lequel elle est 


- 91 
fixée. H est fácheux que cet ouvrage, fait avec un grand soin 
et préparé méme avec luxe (1), ne soit pas dans le commerce 
de la librairie, car ce que nous aurions de mieux à faire serait 
d'en conseiller la prompte acquisition. Nous nous sommes 
laissé dire que 50 exemplaires seulement avaient été destinés 
par les auteurs à leurs connaissances et à quelques établisse- 
ments publics. Du petit nombre de ceux qui ont eu part à leur 
générosité, nous erg prions eg vouloir bién en recevoir ici le 


témoignage d Nous croyons savoir qu'il 
n'en est parvenu à Paris que trois exemplaires adressés à M. le 
baron B. Delessert. 

Aux deux forts volumes de Muscinées en nature est joint un 
autre volume in 8° qui donne la synonymie complète et les 
localités précises de chaque espéce, ainsi que la diagnose de 
celles que l'auteur regarde comme nouvelles, diagnose que 
nous avons transcrite pour les plus intéressantes d'entre elles. 
Ce livre est imprimé avec un luxe qui répond bien à celui de 
la collection elle-même. Heureux les bryologistés qui pourront 
la consulter, mille fois plus heureux encore ceux qui auront 
pu se la procurer ! 

(C. MONTAGNE.) 


Descriptions de quelques nouveaux genres et es- 
pèces de plantes recueillis par le cap. J.-C. Frémont, pendant 
son voyage d'exploration dans l'Orégon et dans le nord de la Cali- 
fornie, en 1843-44. — Descriptions of Some new genera and spe- 
cies of plants, etc.; par MM. John Torrey, et J. C. Frémont. Extrait 
du Rapport sur les voyages d'exploration du capit. Frémont, pag. 341- 
319 (4 planc.). 

Lorsque le capitaine Frémont partit pour son voyage d'ex- 
(4) Sous ce rapport, nous ne pouvons mieux le comparer qu'aux Stirpes 
normales iæ Europec de notre ami W. P. Schimper qui lui aussi 


n'en a fait préparer que quatre ou cinq Premplaires. M. B. Delessert en 
posséde un dans aa bibliothéque 


52 
ploration dans lOrégon et la Californie septentrionale, il se 
pourvut de papier et de tout ce qui lui était nécessaire pour 
faire et préparer des collections botaniques considérables. 
Grâce à ces précautions et au zèle qu'il déploya dans ses recher- 


ches, il recueillit environ 4400 espèces de plantes, la plupart: 


d'autant plus intéressantes qu'elles provenaient de contrées 
entièrement inconnues aux botanistes. Malheureusement la 


longue durée de son voyage, les nombreux accidents qui sur- 


vinrent à l'expédition, particulièrement une i lation terrible 
de la rivière Kansas, détruisirent environ la moitié des échan- 
tillons qui avaient été recueillis. La portion qui échappa souf- 
irit méme beaucoup, au point de présenter beaucoup de diffi- 
cultés pour ia détermination. Une nouvelle expédition du 


voyageur américain aura probablement pour effet de réparer ` 


ces pertes regrettables pour la science; mais en attendant M, J. 
Torrey a inséré dans le rapport relatif au voyage déjà accom- 


pli en 1843-44 la description de quelques-unes des nouveautés. P 
que renfermait la portion restante et déterminable des col- 


lections faites dans l'Orégon et dans le nord de la Californie. 
Les Composées qui s'y trouvaient comprises ont été remises à 
M. Gray qui lesa décrites pour la plupart dans le Boston journ. 
of natural Hist., janv. 4845 ( voy. Revue BOTAN., 4er ann. pag. 
78 ), et qui, dans le travail qui va nous occuper, ajoute un 


nouveau genre (Nicolletia) à ceux déjà signalés et caractérisés 


par lui dans son premier mémoire. — Voici Pindication ‘des 
espéces et les caractères des genres décrits aujourd’hui par 
MM. Torrey, Frémont et Gray. 


1. Cleomella (P) obtusifolia Torr. et Frém.; d’après un échan: 3 


tillon sans fruit. 
2. Meconella Californica Torr. et Frém.. 


3. ARcTOMECON Torr. et Frém. (Papavéracées). Caliceà 3 | 


sépales lisses, imbriqués, caducs. 4 pétales obovés, réguliers. 
Etamines nombreuses; anthéres oblongues linéaires, à à déhis- 
cence — dm dena Orare de Ae composé de 6 carpelles, 


e! j 
ant de étroits, intervalvulaires; siyles ` 


53 


nuls; stigmatés confondus en une petite tête sessile, hémis- 
phérique, à 6 angles. opposés aux placentaires, ne formant pas 
un disque saillant. Capsule (non mure) ovoide; ses placen- 
taires presque filiformes; elle s'ouvre au sommet par 6 valves 
qui se séparent des placentaires persistants. Graines oblon- 
gues, lisses, strophiolées. — Herbe vivace, à racine ligneuse 
épaisse. Feuilles nombreuses, la plupart réunies prés de la ra- 
cine, flabelliformes-en coin, revétues d'une grande quantité de 
longs poils gris, barbellés vers l'extrémité, 3-5-lobées au som- 
met; lobes à 2-3 dents mucronées. Tige scapiforme, haute d'en- 
viron un pied, portant vers son milieu une ou deux petites 


X 


feuilles semblables à des bractées, lisses en dessus, rudes vers 
leur base. Fleurs en panicule láche, un peu ombellée, simple 
ou un peu composée; pédoncules allongés, dressés. Pétales 
longs d'environ uu pouce, jaunes. Ce genre, trés-voisin des 
Papaver, en diffère par son port, par ses graines strophiolées 
et par ses autres caractères. 

Arctomecon Californicum Torr. et Frém. (Tab. Il). , 

5. OxvsrvLIs Torr. et Frém. (Crucifères). Sépales linéaires; 
pétales ovales, un peu onguiculés ; ovaire biloculaire; les loges 
presque globuleuses, chacune à 2 ovules; style pyramidal, 
beaucoup plus grand que l'ovaire. Silicule didyme : carpelles 
obovés-globuleux, I-spermes, (rarement 2-spermes), indéhis- 
cents, se séparant de la base du stylé persistant, subulé , spines- 
cent; péricarpe crustacé-coriace. Graine ovale, un peu com- 
primée; testa membraneux, sa couche interne épaissie et 
charnue. Cotylédons incombants, linéaires-oblongs; radicule 
opposée aux placentas. — Hérbé annuelle, glabre. Feuilles 
tri-parties, à long pétiole; segments ovales ou oblongs, entiers, 
pétiolulés. Fleurs petites, Jaunes, en grappes axillaires, rac- 
courcies. Ce genre semble rattacher les baccis aux Cap- 
paridées. - 

Oxystylis lutea Torr: et Frém: 

6. Tuamnosma Torr: et Frém: melins ien; — Fleurs her- 
maphtodites (ou polygames?). Calice 4-fide. Corolle à 4 pétales 


54 
beaucoup plus longs que le calice, æstivation valvaire. 8 éta- 
mines en deux séries, toutes fertiles, 2 ovaires sessiles et connés 
au sommet d'un support, chacun à 5-6 ovules en 2 séries; styles 
réunis en un seul; stigmate capité. 2 sapeules, sessiles au som- ` 
met du support, presque globulenses, réunies inférieurement 
(l'une des deux avorte quelquefois ), coriaces, 1-3-spermes. 
Graines courbées, munies d'un petit bec, noires et finement ri- 
dées; radicule infère, Embryon courbe; cotylédons linéaires- 
élargis, incombants. — Arbuste rameux dès sa base. Feuilles 
trés-petites, linéaires, en coin. Fleurs en grappes terminales 
lâches. Toute la plante fortement aromatique. — Genre très 
voisin des Xanthoxylum. 
Thamnosma montana Torr. et Frém. 

7. Prosopis odorata Torr. et From. — (Tab. I). 
8. Cowania plicata D. Don (?), 
9, OEnothera clavæformis Torr. et Frém. 
40. — deltoides Torr. et Frém. 
11.  — canescens Torr. et Frém. 
12. NicozzeriA Gray. {Comparer Sénécionées; sous-tribu 

étinées), Capitul games,à rayons dange 
multiflores, Involucre campanulé, composé écailles 
ovales membraneuses, sur un seul rang; la base cuis par 
une ou deux écailles plus petites. Réceptacle convexe, alvéolé. 
Corolle des fleurs du disque à dents égales; branches du style 
terminées par un appendice subulé, hispide. Achaines allon- 
gés, gréles, à duvet blanchâtre, Aigrette double, à peine plus 
courte que la corolle; l'extérieure formée de nombreuses soies 
rudes, inégales; l'intérieure de 5 écailles paléacées, linéaires- 
lancéolées, entiéres, ou bidentées au sommet, à nervure mé- 
diane forte. — Herbe basse, rameuse (et paraissant annuelle). 
Feuilles alternes, pinnatifides et un peu charnues (dépourvues 
de glandes?); lobes et rachis linéaires. Capitules terminaux, 
solitaires, presque sessiles, volumineux (longs d'environ 
1 pouce), avec 4. ou 2 feuilles eu involucre à leur base. Corolle 
jaune. — La plante pour laquelle ce genre a été établi'a le 


1 


95 
port d'un Dissodia ; i| réunit l'aigrette paléacée des Tagétées a 
l'aigrette pileuse d'un Porophyllum. 

Nicolletia occidentalis Gray. 

43. Franseria dumosa Gray. 

1%. Amsonia tomentosa Torr. et Frém. 

45. Acerates latifolia Torr. et Frém. 

16. Eriogonum inflatum Torr. et Frém 

— reniforme Torr. et Frém. 

48. — cordatum Tor. et Frém. 

19. Fremontia vermicularis Torr. (Tab. UD. 

20. Obione confertifolia Torr: et Frém. 

24. Prenocurron Torr. et Frém: (Chénopodiacées). — Fleurs 
dioiques. Mäles .... Femelles : périgone ovoide-tubuleus, à 
^ ailes, 2-denté au sommet, Ovaire arrondi; stylecourt;2 stig- 
mates linéaires; ovule solitaire, ascendant de la base de l'ovaire, 
campylotrope, Périanthe fructifére- durci, à 4 ailes larges, 
fermé, à 2 petites dents au sommet; ailes veinées et irrégulière- 
ment dentées. Utricule très-mince et membraneux , libre. 
Graine ovoide, un peu comprimée; pódosperme latéral et très- 
distinct, avec un bec à la partie supérieure. Tégument double; 
l'extérieur un peu coriace, brunâtre ; l'intérieur mince. Em- 
bryon presque circulaire, entourant un albumen farineux, 
abondant. — Arbuste inerme, trés rameux. Feuilles alternes. 
ou fasciculées, linéaires-oblancéolées, rétrécies à la base, cou- 
vertes d'une croute farineuse, blanchâtre. Fleurs brièvement 
pédiculées, presque en grappe. Voisin du Grayia de Hooker 

et Arnott. 


Pterochiton occidentale Torr. et Frém. 

22. Pinus monophyllus Torr. et Frém. The nut pine. (Tab. "m 
Espéce remarquable parmi les vrais Pins par ses feuilles soli- 
tairés, rarement géminées, presque dépourvues de gaine, 
roïides et un peu piquantes; ses cônes sont ovoïdes, et leurs 
écailles se terminent en pyramide obtuse, protubérante et 
inerme; ses graines sont grosses et sans aile. Elle est wa, — 
due sur les Safe du nord: de la Californie. 


BOTANIQUE TOPOGRAPHIQUE. 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Notice sur la végétation des en- 
virons de Lisbonne ; par M. W. C. Trevelyan. 


Dans une lettre écrite le 11 mars 1846 au dr. Neill, et com- 
muniquée à la Société botanique d'Edimbourg le 44 mai der- 
nier, M. Trevelyan donne quelques détails sur la végétation 
desenvirons de Lisbonne au commencement du mois de mars. 

« Six jours de navigation depuis notre départ de la Grande- 
Bretagne ont amené pour nous, dit l'auteur, un agréable chan- 
gement de climat, Nous avons pris terre sur un quai bordé 
de Bananiers fleuris, dehautes touffes d'Héliotropes et de Gé- 
raniums couverts de fleurs. Une avenue de jeunes Phytolacca 
dioica et d'autres végétaux étaient là pour attester la chaleur 
du climat. La première récolte de Pois est finie, les Fèves sont 
maintenant à leur perfection, les Fraisiers sont couverts de 
fruits et les Rosiers de fleurs. des deeem weeds ee 
vigoureusement. Les côt des beaux 


Iris Sisyrinchium et sambucina; ce dernier est toutefois moins 
abondant; les Ophrys vespifera ou lutea, arachnites et VOrchis 
morio; plusieurs Antirrhinum, Cistus, le délicat Ulex australis , 
plusieurs Rues, le Cerinthe aspera, ou une variété à fleurs pour- 
pres rayées de blanc; plusieuxs espèces de Calendula, les Bellis 
annua, sylvestris et perennis, celle-ci la moins commune des 

trois; le beau Narcissus bulbocodium , YOrnithogalum umbella- 
tum, le Vinca major, trés-abondant et trés-beau; des Cynoglos- 
sum, des Lupins, l’Illecebrum paronychia, les Arum arisarum 
et maculatum (ou une espéce qui lui ressemble beaucoup) 
VAristolochia longa , les Asphodelus. ramosus et fistulosus; les 
Oxalis corniculatus et tuberosus; le Genista triacanthos, VAne- 
mone ranunculoides et plusieurs autres plantes , sont mainte- 
nant en parfaitétat, de méme que la délicate Fougère annuelle 


^ 


57 

Gymnogramma leptophylla. Dans les haies abondent le Rubus 
fruticosus, les Smilax nigra et aspera, ces deux derniers en fruit. 
Le Ficaria ranunculoides est trés-grand ; les Urtica membranacea 
et urens également abondants; je n'ai remarqué aucune autre 
espéce de ce genre. Une des plantes qui en ce moment font le 
plus bel ornement des jardins est l'Antholyza Æthiopica, qui se 
trouve en grandes planches dans des lieux humides et, om- 
bragés; le Culla OEthiopica est aussi très-abondant et, très- 
beau. Les Palmiers, les Bambous, le Dracæna Draco et d'autres 
végétaux des tropiques fleurissent également en plein air. » 


Coup d'œil sur Ia végétation des alentours de 
Weltevreden et de Batavia, dans l'ie de Java; par 
M. Junghuhn. 


M. Jungbuhn vient de publier le récit de ses voyages bota- 
niques dans l'ile de Java qu'il a explorée avec tant de zéle et 
de succes. L'histoire de cette exploration et l'exposé des obser- 
vations qu'elle lui a fournies sont divisés par localités, de 
manière à présenter ainsi une suite de tableaux dont chacun 
est complet, quoique distinct et séparé. Nous croyons que nos 
lecteurs nous sauront gré de résumer aujourd'hui pour eux la 
partie de cette relation qui fait connaître, à grands traits, la 
végétation des environs de Batavia et de. Weltevreden. 

Ces deux villes sont situées à deux lieues du rivage de la 
mer, dans une plaine dont la hauteur est tout au plus de 18. 
ou 20 mètres et que pare une végétation d'une richesse telle 
que, à la voir d'un point élevé, on croirait qu'elle est occupée 
par une vaste forét sans interruption. Cette grande forét est 
formée uniquement par des arbres fruitiers d'espèces très-di- 
Verses, et sous le feuillage épais de ces arbres s'abritent et se 
cachent les habitations. Là rien desauvage, rien qui rappelle les 
foréts vierges ; lorsqu'on pénètre sous cet épais feuillage, on y 


remarque des Cafeiers, des Ananas, des Pisang, etc. 


08 
Parmi ces arbres, ceux qu’on rencontre le plus fréquem- 
ment sont les suivants : Garcinia M angostana, Mangifera indica 
et autres espèces du méme genre, Artocarpus incisa et integri- 
folia, Nephelium lappaceum, plusieurs Citrus, Averrhoa Bilimbi, 
Morinda citrifolia, plusieurs Eugenia (Jambos), Anona muricata 
et tuberculata, Persea gratissima , Lansium domesticum, Durio 
zibethinus, Carica Papaya, et d'innombrables Cocotiers, les uns 
disséminés au milieu des précédents, les autres formant des 
groupes au-dessus des taillis peu élevés. Disséminés au milieu 
des autres arbres se trouvent l'Arec (4reca communis)et le Pal- 
mier-Areng (Gomutus Rumphii) dont la tige est couverte de 
nombreuses fougères. Dans le voisinage de Weltevreden on 
trouve aussi le Tamarindus indica, le Citrus decumana et le Ca- 
narium commune qui forment de hautes et belles allées ; le long 
de plusieurs routes sont plantés le Morus indica et l'Hibiscus 
tiliaceus, petit arbre qui se fait remarquer par ses grandes. 
fleurs jaunes. Le Bananier (Musa paradisiaca) et le Bambou 
(Bambusa arunilinacea) peuvent aussi étre comptés parmi ces 
arbres, à cause de leur hauteur. Ce dérniér se trouve particu- 
lièrement à l'entrée des villages, en grands bouquets, et sur 
les bords des rivières. Ses chaumes gréles, de la grosseur du 
bras, s'élévent à une hauteur d'environ 15 mètres et s'entre- 
mêlent à la voüte verte formée par le feuillage des arbres. Tout 
le long dela ronte qui conduit à Buitenzorg, ainsi que le long 
de plusieurs routes de Java, est planté le Bixa Orellana, petit 
‘arbre arrondi, couvert d'un fruit rouge velu, qui, à distance, 
lui donne l'apparence d'un Rosier en fleur. 


Le Casuarina equisetifolia est une espece a'ornement pour 
les jardins; caet là sedétachent sur un grand feuillage arrondi 
les belles fleurs lilas du Lagerstræmia Regine Roxb.; des. 
Ixora, le Dracæna terminalis , le Jatropha multifida etc. ornent 
les cótés de la route. ji 

Tout ce luxe de végétation d'arbres réunis en groupes épais 


forme des tableaux d'une beauté que le pinceau peut rendre 


59 

plus facilement que la plume. Qu'on se transporte, par exem- 
ple, sur les pas du voyageur, sous le dôme touffu formé par un 
grand Mangifera, où Von respire le parfum de l'Uvaria odora- 
tissima, du Michelia Champaca, ou du Plumeria obtusa qui 
croissent sous cette ombre; lorsqu'on jette un regard sur le 
bois qui s'éléve de l'autre côté d'une petite rivière, on y re- 
marque un tableau d'un effet séduisant : un rideau de jeunes 
Bambous borde la rivière; puis sur un fond d'ombre se déta- 
chent, par leur vert-clair, les énormes feuilles du Pisang; 
enfin, au-delà, la vue est arrétée par le feuillage entremélé des 
arbres, parmi lesquels se font distinguer plusieurs espéces de 
Citrus à leurs feuilles luisantes, l'Artocarpus incisa,à ses gran- 
des feuilles dentées en scie, le Bombax pentandrum, à ses bran- 
ches horizontales ; parmi ceux-ci se fait remarquer le feuillage 
vert-bleuâtre du Palmier-Areng; mais par-dessus tout s'élévent 
encore les cimes en couronne des Cocotiers, dont les tiges gri- 
ses, couvertes de Lichens, montent perpendiculairement au 
milieu de cette masse touffue et dominent majestueusement 
les autres arbres, Leur fruit doré, du volume de nos citrouil- 
S ae au milieu de leurs grandes feuilles qu'agite le 

n 

Dans les bois et les plantations dont M. Junghuhn vient de 
nous donner une description si séduisante, il reste cà et là 
quelques petits espaces découverts et quelques champs de Riz 
arrosés; c'est là que le Pontederia vaginalis étale ses fleurs 
3zurées. Dans les rues de la ville et dans les endroits secs et 
abandonnés qui se trouvent cà et là entre les maisons, on voit 
pousser spontanément des espèces de Sida (S. acuta , retusa, 
elongata etc.), Y Urena lobata, quelques Composées, des espèces 
de Mercurialis, Celosia, Achyranthes et notre Pourpier ; entre 
ces plantes se cache, dans les endroits sablonneux et pierreux, 
le petit Portulaca quadrifida. Dans les lieux fertiles, sur les 
bords des fossés, se trouve lHeliotropium indicum. Les arbustes 
qui, en-dessus de Weltevreden, animent par leur verdure les 


i 60 : 
bords de quelques ruisseaux, consistent en espèces de Psidium 
et en Melastoma malabathricum, auxquels s'entremélent le 
Mussænda glabra, dont les fleurs d'un jaune vif et les bractées 
calycinales blanches attirent les regards du voyageur. 

Enfin pour achever de peindre à grands traits et par ses 
caractères principaux cette riche et vigoureuse végétation, 
M. Junghuhn nous apprend que les forêts proprement dites 
ne se montrent plus dans le voisinage immédiat de Batavia, 
mais qu'on les rencontre sur le rivage humide et malsain de 
la mer, où elles s'étendent sur une grande portion de la côte 
septentrionale. 

Nous terminerons ce ra pide tableau en rapportant, d’après 
M. Junghuhn, que, dans ces contrées tropicales, les Champi- 
gnons ne se montrent pas à une époque déterminée de l'an- ` 
née, différant en cela de ce que présentent les contrées où les 
saisons sont nettement caractérisées et accompagnées de dif- 


férences marquées dans la température. 


BOTANIQUE APPLIQUÉE. 


Plantes ré t introduites dans les cultures 
européennes. 


Maxillaire à gros bulbe, Maxillaria macrobulbon Hook. (Bo- 
tanical Magazine, mai 1846, n° 4298) — Orchidées — Pseudo- 
bulbis magnis ovalis compressis, foliis plurimis oblongis mem- 
branaceis nervosis, pedunculis radicalibus solitariis unifloris, 
vaginis distantibus inflatis, sepalis oblongo-ovatis patentibus 
basi. parum productis, petalis minoribus latioribus, labello 
longitudine petalorum oblongo trilobo disco lamellà oblongá, 
lobo intermedio oblongo-ovato recurvo crispatulo. 

Cette plante a été envoyée à Kew de la Sierra nevada par M. 
Purdie, Ses caractères la rapprochent de la Maxillaria aroma- , 
tica Hook., de laquelle elle diffère par ses dimensions plus fortes, 


61 


par ses fleurs inodores et par ia forme de son labelle, et du 
Maxillaria cruenta. Lindl. dont elle se distingue par ses fleurs 
plus petites et de couleur différente, par la forme de son labelle 
et par l'absence de taches rouges à sa surface inférieure. — 
Voici, du reste, sa description : 

Pseudo-bulbes , volumineux, ovales, comprimés, terminés 
par plusieurs grandes feuilles oblongues, membranenses, on- 
dulées, aigués. Généralement deux pédoncules, dont un de 
chaque cóté d'un pseudo-bulbe, beaucoup plus c^urts que les 
feuilles, portant chacun une fleur jaune-pàle. Sépales ovales- 
oblongs, étalés, un peu ondulés; pétales plus courts et plus 
larges que les sépales; labelle de la longueur des pétales, ob- 
long, concave, trilobé, maculé sur le disque et portant sur sa 
ligne médiane une lamelle en forme dé langue; ses lobes laté- 
raux courts, le terminal ovale-oblong, réfléchi, un peu crépu. 

2. Ægiphile à grandes fleurs, Ægiphila grandiflora Hook. 
(Ibid, n° 4930) — Verbénacées — Glabra, ramis teretibus, foliis 
verticillatis oblongo-subovatis brevissime petiolatis integerri- 
mis basi obtusis subcordatis apice acutis, corymbo trichotome 
diviso pedunculato terminali basi bibracteato, calycis tubo 
brevi 5-dentato 5-angulato, corollá (magná! longe tubulosá 
pubescente (flavà) , limbo 5-lobo, lobis patentibus acutis, sta- 
minibus exsertis, baecá obovato-rotundatá compressá eyaneá. 

La patrie de ce joli arbuste est inconnue. L'individu d’après 
lequel a été faite la figure qui le représente dans le Botanical 
- Magazine avait été envoyé en Angleterre par M. Makoy, 
de Liége; sous le faux nom de Rondeletia jaune. C'est une 
plante de serre chaude qui fleurit au milieu de l'hiver et qui 
figurera avec tate dans | collections. — Mom ^ e. 
cription : f 

Arbuste de 3 à 6 décim., SCH Feuilles en verticilles un 
peu éloignés de 4 ou 5, oblongues, entières, un peu ondulées, 
penninerves, trés-brièvement pétiolées, obtuses ou presque en 
Cœur à leur base, aiguës au sommet. Inflorescence terminale, 
en corymbe multiflore, assez dense, accompagnée de bractées à 


62 


la naissance de ses rameaux inférieurs. Calice court, campa- 


nulé, pentagone, à 5 petites dents droites. Corolle très-grande 
pour le genre, jaune duvetée ; son tube Jong de près de 3 cen- 
tim., cylindrique; son limbe à 5 lobes presque égaux. Etami- 
ues didynames, saillantes. Style aussi long que le tube de la 
corolle. Pour fruit, une baie presque globuleuse, d'un beau 


bleu, renfermant dans une pulpe verdátre deux graines pier- ` 


reuses , allongées, demi-cylindriques. 

3. Fuchsie à longues fleurs, Fuchsia macrantha Hook. ( Bo- 
tan. magaz., juin 1846, n° 4233 — Onagrariées — Apetala, 
fruticosa pubescens, foliis ovatis acutis integerrimis, pedun- 
culis axillaribus solitariis v. aggregatis 4 floris, floribus pen- 
dentibus, calycis tubo longissimo subcylindraceo superne 
sensim latiore limbo quadrifido laciniis late ovatis erecto- 


patentibus, staminibus inclusis, ovario elongato-turbinato 


4-sulcato, stylo exserto, stigmate capitato. 

Cette magnifique espèce est remarquable par la grandeur et 
l'abondance de ses fleurs qui surpassent celles de toutes ses 
congénères. Elle a été trouvée dans des forêts prés de Chasula, 
dans la Colombie, à une hauteur de plus de4,500 mètres, par 
M. Lobb, collecteur de M. Veitch, qui l’a présentée à la Société 
d'horticulture de Londres, le 7 avril dernier. C'est une plante 
d'orangerie très-peu délicate; elle fleurit dés qu'elle a atteint 
deux décim. de hauteur. Elle ne paraît pas s'élever au-dessus 
de 6 ou 7 décim.. Elle fleurit avec une abondance telle que ses 
fleurs cachent entièrement sa tige et ses branches ; leur cou- 
leur devient plus brillante vers la fin de la fleuraison. 

C'est un arbuste assez petit, dont les branches s'étalent. 
Feuilles assez grandes, ovales, aiguës, entières, pétiolées., Pé- 
doncules uniflores, solitaires ou agrégés, souvent à l'extré- 
mité des branches où ils seiublent formas un cormbe termi- 
nal; d'autres fois les branch sont cou une 
touffe de feuilles. Fleurs pendantes, apétales. Calig. dria dde 
cylindrique, un peu élargi vers son extrémité, de couleur rose- 
rouge. Etamines incluses. Style saillant. Stigmate en téte. 


63 l 
4. Cédronelle påle, Cedronella pallida Lindi. (Botan. Register 
mai 1846, tab. 29.) — Labiées — Foliis omnibus cordato-ova- 
tis petiolatis obtusis crenatis subtus pubescentibus. obsolete 
foveatis, verticillastris nudis spicatis, corolle tubo calyce 
parum longiore laciniis omnibus rotundatis. 

Cette plante est originaire du Nord du Mexique ; elle a fleuri 
pour la première fois au mois d'octobre 1845, dans les jardins 
de la Société d'horticulture. Elle est caractérisée par ses feuil- 
les obtuses ovales en cœur, méme près de l’inflorescence, revé- 
tues, à leur surface inférieure, d’un duvet très-fin et serré qui 
cache de petites fossettes ; par le tube desa corolle à peine plus 
long que le calice, -— On l'a traitée jusqu'à ce jour comme 
plante d'orangerie, mais il parait qu'elle pourra passer en 
pleine terre pendant l'été. Dans tous les cas, elle est appelée à 
figurer avantageusement dans les cultures. 

5. Saxifrage thysanoide, Saxifraga thysanodes Lindl. (Botan. 
Regis., juin 1846 tab. 33). — Saxifragacées — Foliis obovatis 
grosse crenato-serratis ütrinque (subtus præsertim) hirsutis 
fimbriis validis marginatis, scapo glabro ebracteato foliis bre- 
viore, racemo parvo congesto subramoso, calice glaberrimo 
basi obtuso laciniis obtusissimis, petalis subrotundis parum 
brevioribus. 

Cette plante a été envoyée de l'Inde comme étant la vraie 
Saxifrage ciliée de laquelleelle sedistingue cependant ; c'est elle 
encore dont des échantillons secs avaient été distribués avant 
le retour de M. Wallich, sous le nom de $. ligulata. C'est une 
plante vivace, rustique, qui ne s'élève qu'à deux décimètres 
environ, dont les grandes feuilles coriaces, obovales, bordées 
de grandes crénelures écartées, sont hérissées, surtout en des- 
sous, et ciliées; sa hampe est plus courte que les feuilles, et se 
termine par une inflorescence peu fournie et ramassée; ses 
fleurs se développent au mois d'avril ; leurs pétales sont SE 
SS et assez courts. — Cette plante à été multipliée, jusqu'a 

ce Jour, par la division de ses racines pendant le repos de sa 


64 
végétation. Elle croit sans difficulté dans toute bonne terre de 
Jardin. 


6. Ruellie lilas, Ruellia lilacina Paxt. — (Paxton's magaz. of 


Botany , décem. 1845.— Acanthacées. — Arbrisseau toujours 
vert, branches glabres, feuilles ovales-acuminées , entiéres et 
glabres; fleurs axillaires, solitaires ou géminées, sessiles; calice 
moindre que les deux tiers de la longueur de la corolle, à cinq 
divisions subulées, droites, inégales; corolle à tube veiné,long, 


infundibuliforme, courbé; limbe ouvert, segments arrondis,. 


obtus, presque égaux , veinés; graines rondes, comprimées, 
marginées et ciliées. — Fleur grande, d'un beau lilas et s'ou- 
vrant en hiver. : 

7. Véronique de Lindley, E eronica Lindleyana Paxt. (Pax- 
tons Magaz. of Bot., décem. 1845). — Scrophulariacées. — 
Sous-arbrisseau à feuill istantes ; feuill fes, 


p ti ; feu p " oblon- 
gues-lancéolées, :igués, sessiles, entieres, glabres; grappes nom- 
breuses, pédonculées, longues et aiguës , partant de Vaisselle 
des feuilles ; fleurs petites, blanches. — Cette espèce, qui parait 
destinée à occuper une place distinguée parmi les plantes d’or- 
nement, est originaire de la Nouvelle-Zélande, d’où ses grai- 
nes furent envoyées en Angleterre en octobre 4843, par 
M. Thomas Cleghorn, d'Edimbourg. Sa culture est analogue à 
celle du F'eronica speciosa. Sa feuille est beaucoup plus longue 


que celle de cette derniere, plus étroite , ses grappes de fleurs - 


sont longues de 44 ou 15 cent., et d'un beau blanc. 


8. Gloxinie de Passingham, Gloxinia Passnghamii Paxt.(Paa- - 


ton's Mag., janv, 1846). — Gessnériacées. — Plante vivace tu- 
béreuse. Tige courte, poilue ainsi que les feuilles, les pétioles et 
les pédoncules. Feuilles ovales, ondulées, obscurément créne- 
lées , parfois aiguës, glauques en dessous. Calice ouvert ; fleurs 
grandes, d'un violet foncé. — Cette espéce a été trouvée dans 
la province de Rio-Jaueiro, sur les parties médiocrement éle- 
vées des montagnes de Corcovado. M. Paxton pense que ce 
pourrait être simplement une variété du G. speriosa. 


65 


Notice sur la multiplication du Rirea azurea Morr. 
Tropæolum azureum Miers ); Ann. de la Soc. roy. d'agr. et de bo- 
tan. de Gand , mars 1846 , pag. 115-119. 


Cette jolie plante est l'une de celles qui, dans ces derniers 
temps, ont le plus attiré l'attention des botanistes et des horti- 
culteurs, Elle avait été décrite comme une Capucine, et il pa- 
raissait extrêmement bizarre qu'une plante à fleur bleue fit 
partie d'un genre dans lequel on ne connaissait encore que 
des fleurs appartenant de la maniére la plus prononcée à la 
série de couleurs que De Candolle a désignée sous le nom de 
Xanthique, comme ayant le jaune pour base ou pour type. 
En examinant avec soin cette prétendue Capucine, M. Morren 
à reconnu en elle des caractéres assez tranchés pour autoriser 
la création d'un genre nouveau qu'il a nommé Rixea. Nous 
croyons devoir reproduire ici la caractéristique de ce nouveau 
genre, telle qu'elle a été tracée par lui. (Annal. Soc. roy. d'ag. 
et de bot. de Gand, juin 4845, pag. 225). 

Rixza. Morr, Calice vert, 5-fide, subrégulier, à base prolon- 
8ée en un éperon court; pétales de la corolle au nombre de 
5, insérés au milieu du dilins alternesavec les sépales, cour- 
tement onguiculés, égaux, bilobés, pliés dans l'estivation, pla- 
nes dans l’anthèse, beaucoup plus grands que le calice; 8 éta- 
mines hypogynes, renfermées dans la corolle: filets inégaux, 
sinueux, courts, anthères introrses, 2 loculaires, s’ouvrant lon- 
gitudinalement. Ovaire sessile, 3-lobé, 3-loculaire ; ovales soli- 
taires dans les loges, pendants du sommet de l’angle central, 
anatropes; style terminal obscurément triquétre; stigmate 
trifide ; fruit tricoqne. Graines et embryon contormés comme 
dans le genre voisin Tropæolum, Capucine: + 

La Rixée bleue avait encore attiré l'attention par son élé- 
gance et la délicatesse de sa structure ; en effet, peu de végé- 
faux peuvent être plus gracieux qu'elle avec ses "eg en 


66 ! 
festons, ses feuilles en étoiles et ses fleurs qui réunissent le 
bleu, le blanc et le jaune. Mais son prix élevé empéchait que 
cette espèce, si digne d'intérét, ne se répandit dans les collec- 
tions. sr 

Tout récemment ‘M. Joseph Baumann, jardinier alsacien 
établi à Bruxelles, s'est occupé de multiplier la Rixée de bou- 
tures et les résultats qu'il a obtenus ont été des plus satisfai- 
sants. Voici sa manière d'opérer telle que la décrit M. Morren. 

La Rixea azurea a, dit ce savant, des tiges gréles comme des 
crins, des pétioles légers comme des cheveux et des feuilles qui 
varient depuis 4 millimètre jusqu'à 45 de diamétre. M. Bau- 
mann sarme d'une grosse Joupe d’horloger et il tranche les 
branches d'une Rixée en brindilles qui ont chacune deux feuil- 
les. ll a fait confectionner une grande quantité de petits pots 
qui n'ont que 4 centimètres de diamètre extérieur, 4 de hau- 
teur et 2 1], de fond. Il les remplit d'une terre passée au tamis 
fin. Dans chacun o'eux il place 12 brindilles; il répand sur la 
surface de la terre un peu de sable; il aligne les pots les uns 
à cóté des autres et il les réunit au nombre de 64 dans des bacs ; 
de bois carrés, remplis de sable, qui mesurent 3 décimètres de 
côté. Dans une serre basse, sur une tablette placée près des 
vitres, garnie de sable siliceux humide, il place ces carrés dont 
chacun est encore recouvert d’une vitre qu'il a le soin de sou- 
lever à point nommé de manière à empêcher ses boutures si 
délicates soit de moisir, soit de se dessécher. L'arrosage se fait 
sous la forme d'une pluie fine qui humecte le sable dans le- 
quel plongent les petits pots. 

Quand les Rixées ont repris, leur transplantation devient 

nécessaire. Mais alors il s'est déjà formé à leur partie infé- 
rieure de petits tubercules plus saisissables. M. Baumann les 
transplante dans des pots moins exigus, de 9 centim, de dia- 
mètre, auxquels il a fait sauter le fond, parce qu'il a remarqué 
que le tübercule grossit surtout tandis que le chevelu s'allonge 
inférieurement. Le Rirea est planté au milieu de ce pot à fond 


67 

sauté, et celui-ei est lui-même placé dans un pot plus grand, 
de telle sorte que deux centim. de terre les éloignent l'un de 
l'autre. Le chevelu du pot intérieur pénétre dans le pot exté- 
rieur au-dessus duquel le premier s'élève de 4 centim. Les an- 
nées suivantes, on peut mettre de la méme maniére trois ou 
quatre pots les uns dans les autres selon la force qu'on veut 
donner à ces plantes. —- Nourrie et traitée de la sorte, la Rixée 
azurée fait monter bientót ses gracieuses guirlandes qui se 
couvrent, à la' saison, d'une grande quantité de fleurs d'un 
bleu élégant et aussi gracieuses par leur forme que brillantes 
par leur coloris. 


Sur les Lachenalia et en particulier sur le Lachenalia tricolor; 
par M. Morren Ann. delaSoc. roy. d'agric. et de botan. de Gand , 
décem. 1845 , pag. 4463). 


Parmi les plantes qui fleurissent en hiver, aisément, dans 
un appartement , dans une serre froide, les Lachenalia. méri- 
tent une mention particuliére, quoiqu'ils ne soient pas aussi 
, répandus qu'ils devraient l'étre. Ce sont des plantes bulbeuses, 
originaires du cap, produisant de gracieuses grappes de fleurs 
pendantes, dont la couleur est ordinairement jaune, avee des 
variations, des teintes , des taches rouges, vertes , violettes, 
pourpres et méme bleues. Celle d'entre elles qui semble 
mériter plus particuliérement de devenir populaire est le 
Lachenalia tricolor (4j Thunb.,dontles 2 feuilles.oblongues et 
lanceolées sont tigrées de taches noires répandues sur leur sur- 
face; elles se recourbent et s'inclinent vers la terre. Ses fleurs 
sont au nombre d'environ 40 ou 12, réunies en grappe; Jeur 
forme est allongée; elles réunissent trois couleurs qui ont valu 
à l'espèce le nom qu'elle porte; leur fond est jaune, mêlé de 
rouge et de vert. Il faut seulement remarquer que ces trois 


(1) Redouté, Lil. tab. 2. — Botan, Maga., tab. 82. 


H 


68 
couleurs ne sont bien prononcées que vers le milieu de la flo- 
raison; à mesure que la fleur passe, sa teinte jaune-orangé 
perd de sa vivacité. 

Naturellement ce Lachenalia fleurit au printemps; mais on 
peut avancer sa floraison de trois ou quatre mois par des pro- 
cédés fort simples. 

Quand les feuilles ont jauni en mars, avril et mai, on laisse 
les bulbes dans une terre sèche, ou bien on les enlève pour les 
conserver dans un endroit sec et frais, comme une cave, jus- 
qu'au mois d'août. La conservation dans la terre méme est 
plus facile. Au mois d'aoüt, on remplit les pots où l'on veut 
cultiver les plantes deterre formée d'un mélange par portions 
égales de terre d ère , d'argile douce, de terreau consommé 


de feuilles et de sale x Re blanc. Sr chaque pot on met 
six bulbes. On laisse le tout à l'air pendant les derniers mois 
de l'été et de la bonne saison, et à la fin de septembre ou en 
octobre on rentre, en ayant soin d'arroser convenablement 
pour donner une bonne moiteur à la terre. Si l'on place les 
Lachenalia dans un appartement chauffé à la température 
ordinaire pour l'habitation, près des fenêtres où la lumière du 
soleil arrive facilement, on les verra fleurir au commencement 
de janvier. En empotant à différentes reprises en aoüt et sep- 
tembre, on peut faire varier l'époque de la floraison. 


Note sur des Ananas, dits Montserrats ; par M. Neumann. 
(Ann. de la Soc. roy. d'Hortic. de Paris, janv. 1846 , pag. 29). 


Le fait qui a fourni le sujet de la note de M. Neumann a 
été observé dans les cultures de M. Gabriel Pelvilain. Cet ha- 
bile eultivateur avait fait, il y a quelques années, un semis 
d'Ananas appartenant à la variété connue sous le nom de Mont- 
serrat. Parmi les pieds provenus de ce semis, il en conserva 44 
qu'il mit en pleine terre pendant l'été de 1845, aprés les avoir : 


69 
élevés d'abord en. pots, comme d'ordinaire. Au 24 novembre 
dernier, ils portaient tous des fruits magnifiques, et, parmi 
eux, 24 étaient montés sans couronne. M. Neumann dit n'avoir 
jamais observé rien de semblable dans les colonies. Ces fruits 
sans couronne avaient atteint leur maturité un mois plus tôt 
que les autres qui avaient été plantés dans la méme terre ou 
dans la méme serre, mais qui étaient surmontés d'une cou- 
ronne. — Un autre cultivateur d'Ananas, M. Gontier; a vu 
plusieurs fois un fait semblable se montrer dans ses cultures 
sur desboutures provenant de plantes à fruit couronné. L'expé- 
rience montrera si ce défautde prolongation de l'axe duquel es: 
provenue la suppression de la couronne, pourra se reproduire 
par œilletons ; au reste, ce n'est là qu'un simple objet de curio- 
sité, puisque les Ananas couronnés seront toujours préférés par 
les horticulteurs à ceux qu'un arrét de développement aurait 


privés de leur couronne. 


Note sur un pied d'Aracacha; par M. Jacques (Ann. de la . 
Soc. roy. d'Hortic., févr. 1846, pag. 97). 


On se. rappelle le mémoire présenté par M. J. Goud ot à l'aca- 
démie des sciences au sujet de l'aracacha, ainsi que le rapport 
fait par M. Boussingault sur ce uas estimable ALS Aor 
botan. 4er an, p.474). Laut 
les avantages que présenterait Pintrodhcton dans nos contrées, : 
au moins dans nos départements méridionaux ou en Algérie, 
de cette plante précieuse dont la racine fournit aux habitants 
des parties un peu hautes de là Colombie ı un aliment aussi 
sain qu'abondant. Tous les essais qui ont pour objet la culture 
de cette plante méritent donc de fixer l'attention. C'est pour 
cela que nous signalons celui dont M. Jacques fait connaitre 
les résultats dans la note qui va nous occuper un instant. 

Une sommité de racine d'Aracacha bien munie d'yeux on 


70 


de bourgeons et bien saine fut remise par M. Vilmorin à 
M. Jacques le 20 novembre 1845 ; le 22, elle fut plantée dans 
un pot rempli de terre de bruyère pure, les yeux à fleur de 
terre. Le pot fut placé sur la tablette d'une serre entretenue 
à 18° C. en moyenne, Le 2 décembre, le bourgeon central ` 
commenca de se développer; 6 jours plus tard, se montrérent 
9 bourgeons latéraux. Le développement fut également rapide 
pour tous, et bientôt la pousse eentrale prit les caractères de 
tige à fleur. Le 15 décembre, elle produisit la première om- 
belle à la hauteur d'environ Om 40. Un rameau ne tarda pas à 
se développer à l'aisselle de la feuille située immédiatement 
sous l'ombelle qui dès lors fut déjétée de côté. Au 4 janvier, la 
hauteur totale de la plante était de 0? 60. « La première om- 
belle, dit l'auteur de la note, composée de 8 rayons sans invo- 
lucre, ést portée sur un pédoncule (sommité de la tige) long 
de 6-9 centim. ; les rayons ont 2-3 centim. étsont munis d'un 
involucelle de 3-4 folioles linéaires; les ombelles sont com- 
posées de 5-8 fleurs, dont quelques étamines, qui m'ont paru 
fertiles, se sont ouvertes du 20 au 30 décembre; presque tous 
les fruits paraissent devoir àvorter. — Les eilletons latéraux 
ont chacun deux feuilles portées sur des pétioles engainants 
à la base, eylindriques ensuite, Fer PEN portant des feuil- 
les bipinnatifides, les segments lobés, à grosses dents aiguës, 
glabres surles deux surfaces. » 

Au 20 janvier, deux autrés ombelles terminales étaient en 
fleur. 


Note sur un nouveau procédé de multiplication 
de la Passiflora Bonapartea ; par M. Bataille (Bullet. de la So- 
Ka d'hortic. de Caen , maf 1846 ;. 


Un accident ayant mis à découvert quelques racines de Pas- 
siflorà Bonápartea que l'auteur de cette note cultive en serre 
tempérée, l'idée lui vint d'en couper des fragments pour. es- 


71 
sayer de greffer sur eux des rameaux. ll adopta pour cela la 
greffe en fente; l'opératiou fut couronnée d'un plein succès. 
Quelques semaines aprés cet essai qui eut lieu au mois de mai, 
les greffes étaient parfaitement soudées. Au mois d’août sui- 
vant, elles avaient déjà donné des jets de 66 centimètres de 
hauteur. 

Les résultats ont été aussi avantageux avec le SC 
princeps, ce qui fait penser à l'auteur que ce genre degreffe sera ` 
dorénavant le moyen le plus sür à employer pour se procurer 
promptement de beaux pieds de Passiflores qui fleuriront plus 
tót queceux qui auraient été élevés parles procédés ordinaires. 
Il croit aussi que cette greffe est bien préférable à celle qui se 
pratique ordinairement sur la Passiflora cærulea. 


Rusticité de l’Agave americana (Gardeners' Chronicle, 1846 , 
13 juin, pag. 389). 


H M H H 
L'Agave americana, vulgairement connu sousle nom impro- 


pre d'Aioe, est originaire des parties chaudes de l'Amérique; 


aussi en Angleterre est-il traité généralement comme ume 
plante exotique délicate. Il est aujourd'hui trés-répandu dans 
les parties Méridionales de l'Europe; cependant méme dans 
quelques parties de l'Halie, il ne peut résister au. froid de Phi- 

ver. Le Gardeners Chronicle rapporte pourtant un fait assez 
curieux relatif à un pied de cette espèce qui, presque sans 
abri, a supporté parfaitement le froid de deux hivers consécu- 
tifs. Au commencement.du mois de mars 1844, cet Agave, qui 


. Še trouvait dans une orangerie , fut reconnu comme étant en | 


triscmauvais état, et ayant son centre déjà décomposé. Il fut 


donc retiré du pot qu'il occupait , et planté au sommet d'une 


rocaille artificielle, uniquement comme objet d'oraement et 
Sans que l'on eût le moindreespoir dele conserver. Néanmoins, 
il reprit Se de la vigar, et commença de ve avec 


42 

force; avant la fin de la saison, il paraissait trés-bien portant, 
et quoiqu'il fut encore petit lorsqu'on l'avait mis debors, il 
avait déjà produit beaucoup de feuilles nouvelles et de reje- 
tons. Aujourd'hui, dit l'auteur de la note , c'est l'image de la 
santé, etil a, depuis sa plantation à l'air libre, résisté aux deux 
hivers de 4844-1845 et 1845-1846, sans autreabri qu'une bran- 
che de Sapin qui s'étendait au-dessus de lai. 


Vitalité des Arbustes ( Gard. Chronic., 1846, juin 1846). 


Deux faits rapportés par le Gardeners Chronicle montrent 
combien de temps la vie peut se conserver chez certains arbus- 
tes, quoique tout en eux porte à croire qu'ils sont morts. 

1° En septembre 1844, un W istaria fut arraché et resta ainsi 
jusqu'au mois de novembre suivant, où on le replanta à une 
exposition Nord-est et dans un sol qui n'était pas trés-bon. Il 
supporta tout le froid de l'hiver qui survint aprés la plantation, 
sans être protégé par aucune espèce d'abri. En mai 1845, 
conime il ne donnait aueun signe de vie, l'auteur dela note . 
examina la racine et reconnut qu'elle avait été trop enterrée. | 

Illa ramena prés de la surface, et néanmoins il ne remarqua 
pas le moindre indice de végétation pendant tout le coursde | 
Pété et del'automne. L'arbuste paraissait tellement privé de 
vie que l'on demandait pourquoi l'on s’obstinait à le laisser en. 
terre. Enfin eette année méme (1846), au mois de février, on 
a été fort surpris dele voir donner signe de vie, et au mois 
de mai il commencait à se couvrir de feuilles. 

. 2» Une autre personne avait un Jasmin blanc planté pres 
d'une fosse d'aisance; ce voisinage lui devint tellement nuisible 
qu'il resta comme mort pendant deux ans; mais la fosse d'ai- 
sance ayant été vidée, il donna de nouveau signe de vie, et au 
mois de mai. dernier, il était en pleine fleur. 


«1 


DEUXIÈME PARTIE, ' 
MÉLANGES. 


COMPTES RENDUS DES SOCIÉTES SAVANTES. 
ACADÉMIE DES SCIENCES DE PARIS. 
Séance du 9 mars 1846. 


M. Gaudichaud lit un mémoire intitulé : Recherches sur les 
causes premières de la maladie des pommes de terre. — Dans ce 
travail, le savant académicien dit que la cause première de la 
maladie des pommes de terre a complétement échappé aux ob- 
servateurs ; que l'infection par des champignons microscopi- 
ques, par des animaux, par des miasmes putrides, l'action de 
matières salines, agissant ensemble ou isolément, ne peuvent 
en rendre compte d'une maniere satisfaisante. ll exprime l'opi- 
nion que la mort des fanes a été due à une cause atmosphéri- 
que, telle que la gelée, des vents violents, des orages conti- 
nuels; que, les fanes mortes, et la respiration cessant par suite, 
la nutrition ou l'élaboration des sucs exubérants des tuber- 
sue a aussi cessé de accomplie: que des altérations se sont 
dés lors produites dans les fluides surabondants, d'oü il est ré- 
sulté des actions et réactions physiques et chimiques qui ont 
produit le liquide et les granules jaunes d'aspect oléagineux et ` 
la matiére concréte de méme couleur qui empátait les parois 
des cellules et les grains de fécule. : 

— M. Solier, de Marseille, présente un mémoire sur deux 
Algues zoosporées formant le nouveau genre Derbesia (Voy. Rev. 
BoT., 1" année, pag. 452 ). 

— M. Ch. Pinel envoie de Morro-Queimado (Province de Rio- 
Janeiro, Brésil), un Mémoire sur les Orchidées de l'Amérique tro- 


e 


t- 


d 
picale, précédé de considérations générales sur la végétation du 
Brésil. — C’est un fait reconnu que, lorsqu'une forêt brésilienne 
a été détruite, le sol qu’elle occupait se couvre bientôt de vé- 
gétaux différents de ceux qui s'y trouvaient auparavant. La 


| première aonée, dit l'auteur, ce sont des Fougères, des plantes 


herbacées. Les 2°, 3° et 4° années, ces végétaux achèvent de 
parcourir le cercle de leur végétation. Ils sont remplacés par 
des sous-arbrisseaux, comme l’Abutilon esculentum, des arbris- ` 
seaux, tels que des Légumineuses, Sthrycnos pseudoquina, etc. 
Plus tard, et vers la 40° ou 42° année, se montrent les arbres à 
fruits (Anona) et autres (Chênes), qui ne tardent pas à former ` 
une nouvelle forêt. - 

Le principal objet du mémoire de M. Pinel est l'étude des 
caractères à l'aide desquels on peut classer les Orchidées. Mais ` 
on conçoit que ce travail écrit dans un pays où l'auteur n'a pu 
avoir connaissance des grands et magnifiques ouvrages qui, 
dans ces dernières années, ont été publiés en Europe sur cette 
grande famille, doit laisser à désirer sur plusieurs points 
Comme de plus cette partie du mémoire n'est pas — 
d'analyse, nous ne nous en occuperons pas. 


Séance du 9 mars. \ 


Dans une lettre communiquée par M. Gaudichaud , M. Du- ` 
rand, de Caen, signale les résultats d'une expérience où des | 
tubercales de pommes de terre malades , plantés en serre au 
commencement du mois d'octobre 1845, ont donné des fanes 
vigoureuses qui ont atteint un mètre de hauteur. Ces plantes ` 


- ont produit de petits tubercules entièrement sains. 


Séance du 16 mars. 


Un mémoire communiqué par M. Girou de Bids c ces a 
pour titre: Observations sur la prétendue maladie des pommes de 
terre, et sur le choix qu’il importe d'en faire à l'époque de la pre 
chaine plantation. — Comme cetravail ne nous parait présen- 
ter aucun fait nouveau, nous ne nous en occuperons pas. 


75 
Séance du 23 mars. 


M. Dutrochet communique une lettre de M. Durand, de 
Caen, sur la direction des tiges. — Depuis longtemps on a dé- 
crit et méme figuré une expérience intéressante qui consiste à 
placer un bulbe de Jacinthe renversé sur l'ouverture d'un vase 
de verre rempli d’eau. La plante pousse et fleurit alors l'extré- 
mité en bas et sous l’eau. Cette expérience, à peu près oubliée, 
a été reprise dans ces derniers temps par De Candolle et au- 


jourd'hui elle est répétée tous les jours par les fleuristes et les 
: M r PX Gei, 12545 


amateurs. De Candolle T 


pnugueeg ght; 
M. Durand a cru en voir la cause dans l'action de la lumiere. 
ll a pensé dés lors qu'en changeant souvent le cóté de la tige 
de Jacinthe qui recoit directement la lumière, on obtiendrait 
la descente verticale de haut en bas: mais qu'en laissant la lu- 
miére agir constamment du méme cóté de cette tige desceu- 
dante, on verrait celle-ci se courber vers elle et finir proba- 
blement par tendre à se redresser vers le ciel ; qu'enfin si la 
méme expérience se faisait dans une obscurité complete, la 
tige se redresserait vers le ciel. Trois expériences, dont il donne 
le détail dans sa lettre, ont, dit-il, confirmé ces prévisions. 


Séance du 30 mars. 


L'académie entend la lecture d'un extrait de deux mémoires. 
sur la composition et la structure de plusieurs organismes des 
Plantes, par MM. de Mirbel et Payen. La publication de ces 
deu: importants mémoires, qui doivent entrer dans la collec- 
tion de l'académie, a été retardée depuis trois ans par la gra- 
vure des 16 grandes planches qui les accompagnent. L'extrait 
qui en a été lu dans cette séance ne renferme guèré que lé- 
noncé succinct des principaux faits dont les deux auteurs se 
‘ont proposé la démonstration. í 

Le premier mémoire est destiné à démontrer par l'analyse 
chimique que « plus les organismes des plantes sont jeunes 

' 


| 
5B | | 
et aptes à se développer, plus est considérable la quantité 
de substances azotées qui les pénètrent et les vivifient. » Les | 
deux auteurs montrent aussi « qu'il existe des relations entre 
les agents doués d'une certaine composition chimique et les 
diverses phases des développements ; » si cette loi a des excep- 
tions, disent-ils, elles sont fort rares. Enfin, ils se sont proposé 
de déterminer, à l'aide de l'analyse chimique, la quantité de 
substances azotées qui existe dans les parties des plantes où de 
nouveaux tissus apparaissent. 
Dans le second mémoire, s'appuyant sur les faits énoncé 
dans le premier, MM. de Mirbel et Payen disent qu'un bour- 
geon, né depuis peu de temps, contient une quantité notable 
de matière azotée dans sa partie supérieure, qui est la plus 
jeune, tandis que sa partie inférieure, étant plus ágée, a perdu 
une partie des matières azotées, lesquelles ont fait place à la 
cellulose et aux principes ligneux : « d’où il résulte, ajoutent- 
ils, que cette partie inférieure s'est épaissie, s'est allongée eta | 
soulevé la partie supérieure. » L'azote, dont les proportions. 
diminuent ainsi dans les parties jeunes, leur parait devoir ser- - 
vir au développement d'autres organismes naissants, L'histoire 
du développement d'un bourgeon de Marronier d'Inde leur. 
sert à appuyer les énoncés précédents, Les deux auteurs com- ` 
battent ensuite la théorie de Lahire, de Du Petit-Thouars (gi ` 
aussi de M. Gaudichaud, qu’ils ne nomment pas ); ils élèvent 
contre elle l'objection suivante : Si l'on fait une ligature à une 
forte nervure d'une feuille, on voit se former un bourrelet au- 
dessus de cette ligature; or, ils croient 
quer la formation de ce bourre 
che descendante de 


qu'on ne peut expli 
let autrement que par la mar- 
la matière nutritive qui des somnités des ` 
cend jusqu'au collet de la plante. — Les deux savants acadé- 
miciens reproduisent ensuite, relativement à l'organisation et ` 
à l'accroissement des monocotylédons quelques-unes des don- | 
nées déjà exposées par M. de Mirbel dans certains de ses mé 
moires précédents. En terminant, ils font connaitre quelque - 
moyens de consolidation observés par eux dans les feuilles 


—————nv—À 


44 

qui résistent à la chute automnale; de ce nombre sont « des 
fibres de cellulose incrustée étendant leurs ramifications d'une 
face à l'autre du limbe, sortes de renforts qui maintiennent 
l'écartement entre les épidermes.... Ailleurs de nombreuses 
cloisons, formées de cellules à fortes parois et traversant de 
méme tout le parenchyme de la feuille, produisent encore une 
consolidation générale et soutiennent les faisceaux vasculaires 
des nervules. » — Une particularité remarquable est celle que 
présentent les noyaux de Celtis dans lesquels « les épaisses pa- 
rois des cellules sont formées de cellulose caverneuse, dont 
toutes les petites cavités sont remplies de carbonate calcaire 
trés-compacte qui donne une grande dureté à tout l’ensemble 
du noyau. » 


Séance du 43 avril. 


- M. Boussingault lit un mémoire qui a pour titre: Hecher- 
ches sur le développement successif de la matière végétale dans la 
cultáre du Froment. — Les cultivateurs croient en général que 
les plantes n'épuisent le sol que dans l'intervalle qui s'écoule 
entre la fécondation et le moment de la maturité des graines. 
Au contraire, Mathieu de Dombasle a cherché à prouver par 
des faits que les plantes puisent tout autant dans le sol dans le 
commencement de leur développement qu'à une époque plus . 
avancée, Il a également admis que, dès la floraison, la terre et 
l'atmosphère n'interviennent plus dans les phénomènes de la 
végétation, et que le travail d'organisation qui s'opère à partir 
de cette époque a lieu seulement à l'aide des matériaux amas- 
sés dans les tissus de la plante. C'est cette manière de voir du 
Célèbre agronome dont M. Boussingault s'est proposé de véri- 
fier l'exactitude en s'appuyant sur l'expérience. Or des recher- 
ches faites comparativement et avec l’habileté qu'on lui con: 
nait lui ont prouvé que, contrairement à l'énoncé de Mathieu 
de Dombasle, les plantes, aprés leur fécondation, continuent à 
fixer dans leur organisme les éléments du sol et de l'atmos 
Phère ; ainsi des recherches analytiques Jui ont montré que si 


78 


avant la floraison, du 49 mai au 9 juin, il y a eu 751 kilog. 
de carbone et 44 kilog. 4/3 d'azote assimilés par hectare de 


Froment, les mémes principes, fixés dans la plante depuis 
l'apparition des fleurs jusqu'à la moisson, se sont encore éle- 
vés à 728 kilog, de carbone et 18 kilog. d'azote. Sans doute, 
dit M. Boussingault, le développement de la matière organi- 
sée, d'abord trés-rapide, s'est ralenti à mesure que le végétal 
approchait de sa perfection ; mais ce développement s'est en- 
core continué avec assez d'intensité pour que le poids de la 
récolte en. fleur ait été presque doublé à l'époque de la matu- 
rité. L'analyse a montré également que l'assimilation des élé- 
ménts constitutifs du Fr taété par jour et sur un hectare: 
. du 4° mars au 19 mai, de 6 kilog. 82; du 49 mai au 9 juin, 
` de 92 kilog. 95 ; du 9 juin au 45 août, 36 kilog. 34; ou, en 
moyenne, de 28 kilog. 95 par jour. 

— M. Dutrochet lit une note intéressante sous ce titre ; Le 
magnétisme peut-il exercer de l'influence sur le circulation di 
Chara? — Il en résulte que ce physiologisteayant fait agir sur 
des tiges de Chara une force magnétique énorme et qui aurait 
pu supporter 2000 kilog., n’a reconnu aucune modification 
dans le courant de liquide qui, comme on le sait, a lieu dans 
les cellules de cette plante. L'expérience variée de divers& 
manières a toujours donné les mêmes résultats. M. Dutroché! 
en conclut qu'il n'existe aucun ra pport entre la force vitale qui 
produit la circulation dans les cellules du Chara et la forct 
magnétique. C'est, dit-il, une force sui generis sur la nature, su 
les rapports, sur le mécanisme de laquelle nous ne possédons 
aucune notion. 


Séance du 20 avril. 


Dans cette séance, M. Gaudichaud a commencé la lecture 
des notes qu'il avait annoncées comme devant exprimer $ 
maniere de voir sur les faits etles théories énoncés par ! MM. 
Mirbel et Payen dans la séance du 30 mars dernier. Sa note 
d'aujourd'hui est intitulée : Premières remarques sur les de | 


79 


mémoires de MM. Payen et de Mirbel relatifs à l'organographie 
et la physiologie des végétaux. — Les critiques renfermées dans 
l'écrit de M. Gaudichaud portent presque entièrement sur le 
9* extrait présenté par les deux auteurs. La discussion à la- 
quelle se livre ce savant n'étant nullement susceptible d'ana- 
lyse, nous nous voyons à regret obligé de la laisser de cóté. 

— M. Bouchardat envoie une note intitulée : De l'influence 
du sol relativement à l'action des poisons sur les plantes. — Ce 
sont les premiers résultats d'une suite d'expériences relatives à 
l'absorption des substances solubles par les racines des plantes 
et qui, quoique n'étant pas terminées, paraissent suffisantes à 
l'auteur pour légitimer les conclusions suivantes: La nature 
du sol a une influence considérable sur l'action des substan- 
ces toxiques et autres surles plantes. La résistance à l'action 
délétére est d'autant plus grande que la terre est de meilleure 
qualité, d’où il suit que la bonne terre est utile aux plantes, 
non-seulement parce qu'elle leur fournit des matériaux utiles, 
mais encore parce que, dans de certaines geg elle s'oppose 
à "earen des principes nuisibles. 


Séance du 27 avril. 


M. Payen communique à l'académie des documents à l'appui 
des recherches sur la composition des végétaux. Cette note, et 
celle en réponse lue par M. Gaudichaud dans la séance sui- 
vante, étant uniquement relatives à des faits personnels, nous 
nous croyons dans l'obligation de les laisser de côté. 

— M. Bonjean, de Chambéry, écrit pour annoncer que 36 
tubercules de pommes de terre malades, de diverses variétés, 
et dont un était même trés-altéré, ayant été plantés au midi et 
sous des châssis vitrés, le 4° décembre 1845, ont tous donné 
des pieds trés-vigoureux et des tubercules re sains. 


Séance du 4 mai. 


M. Raffeneau-Delile lit une note relative à l'acclimatation . 


< 


80 " 


d'une nouvelle variété de Nelumbium, et à la dénomination an- 
cienne de Colocase. — Le nom de Colocase était donné par les 
anciens au Nelumbium speciosum, cette magnifique plante 
aquatique qui, ayant disparu du Nil où elle existait autrefois, 
a été retrouvée dans l'Inde, et dont le jardin botanique de 
Montpellier possède aujourd'hui une admirable collection de 
pieds vivants. Cette collection vient d’être complétée par lad- 
dition d'une nouvelle variété venue des environs de Pékin, 
qui demande moins de chaleur que toute autre, qui fructifie 
mieux et qui serait dès lors plus facile à introduire en France. 
Elle est caractérisée par des aspérités qui rendent sa feuille 
rude en dessus. 
Séance du 48 mai. 
M. Marius Barnéoud présente un Mémoire sur l'organogénie 
et l'anatomie du Trapa natans. — Ce travail est accompagné 
de figures dessinées par l'auteur. Déjà plusieurs botanistes ont 
étudié la germination de la Macre ( Trapa natans), et ils ont 
reconnu la tendance que présente sa radicule à s'élever verti- 
calement jusqu'à un certain moment. Aprés eux, M. Barnéoud 
a reconnu l'exactitude constante de ce fait; il a vu que cet or- 
gane persiste dans sa direction jusqu'au moment oü les deux 
bourgeons de la jeune plante dont l'un « est central, et l'autre 
axile à la base du grand cotylédon,» donnent naissance à deux 
tiges simples; alors la radicule se dévie horizontalement. Peu 
après, à l'aisselle du petit cotylédon, se développe un nouveau 
bourgeon qui donne une nouvelle tige simple, et successive- 
ment, à côté de celle-ci, un 4€ et 5€ bourgeon donnent nais- 
sance à deux nouvelles tiges simples. Voilà donc, selon Tag: 
teur, une plante pourvue de cinq tiges. — M. Barnéoud dis- 
tingue deux sortes de racines chez le Trapa natans : les unes, 
quil nomme radicelles primitives, restent toujours simples et 
croissent en quantité tout le long de la tigelle de embryon 
très-avancé en germination; leur plus grande portion, qui 
reste dans l'eau, est colorée en vert; les autres, auxquelles il 


-———É——m 


84 

donne le nom de racines adventives flottantes, se divisent en fi- 

laments simples ; elles sont insérées constamment de chaque 

côté de la base des feuilles et ne touchent jamais le sol; elles 

avaient été regardées à tort, dit l'auteur, comme des feuilles 

transformées, — La tige adulte présente, selon M. Barnéoud, 

des couches successives de cellules qui représentent, de l'exté- 

rieur à l'extérieur : l’épiderme, l'enveloppe herbacée, le liber, 

les couches ligneuses, un vaste étui médullaire et une moelle 

volumineuse. Ses seuls vaisseaux sont des vaisseaux annelés 

d'un calibre énorme, que les figures dessinées par l'auteur repré- 

sentent avec de véritables réticulations et des spires parfaite- 

ment formées, dont les tours sont quelquefois trés-écartés. — 

L'auteur étudie le développement des organes de la fleur et du 

fruit. Cette partie de son travail ne nous paraissant ajouter au- 

cun fait nouveau à ceux que possédait déjà la science, nous 

nous bornerons à en faire ressortir deux particularités. Anté- 
rieurement, M. Barnéoud avait décrit le développement de 

quelques fleurs et il avait cru devoir admettre qu'il n'existe 

pas de soudure congéniale entre les parties d'un méme verti- 

cille floral monophylle; aujourd'hui il émet, au sujet du 

Trapa, une manière de voir diamétralement opposée. Relati- 

vement au pollen, il signale sa formation par 3 grains dans 

chaque utricule pollinique, tandis qu'on sait que ce nombre 
est presque toujours de 4 chez les autres plantes. Si ce fait n'est 

pas l'expression d'une erreur d'observation, il est assez remar- - 
quabie. 


Séance du 8 juin. 


M. Bouchardat présente un travail portant le titre suivant : 
Recherches sur les fonctions des racines. Les plantes placées dans 


‘une dissolution contenant plusieurs substances absorbent-elles 


certaines substances préférablement à d'autres ? Expériences sur 

cette question, — Voici le résultat capital énoncé par l'auteur 

et qui, comme on le verra, diffère beaucoup de tout ce qu'on 
6 


82 
a admis Jusqu'à. ce jour en physiologie végétale. « Lorsqu'un 
végétal plonge dans une dissolution aqueuse, il n'y a pas ab- 
sorption pure et simple de la dissolution ; mais il s'établit un 
double courant; de méme que le sel de la dissolution passe 
dans la plante, de méme les sels de la plante passent dans La ` 
dissolution... Il y a un courant fort et un courant faible, 
mais toujours un double courant et non pas une absorption 
pure et simple. » 

. — M. Barnéoud présente une petite note sur l'organo- 
génie des corolles irrégulières, comme complément à un mé- 
moire qui nous a déjà occupé et qui a rapport à l'organogénie 
florale des Renonculacées et des Violariées Dans cette note, 
ce jeune botaniste expose en quelques lignes ses observations 
sur le développement du périanthe des Orchidées,des Aristolo- 
chiées, sur la corolle des Labices, Scrophula rinées, Verbénacées, 
Légumineuses et Polygalées, et il en déduit cette conclusion 
générale que l'irrégularité de la corolle, pour ces familles, sur- 
vient seulement après la première ébauche de la Heur et à la 
suite d'une inégalité de développement entre les diverses par- 
ties qui constituent l'enveloppe florale. Dans cequi se rapporte 
. aux Labiées, nous trouvons la phrase suivante 


: « l'évolution 
des étamines didynames dévoile ce fait asse 


z singulier, que 
: les deux plus grandes naissent un peu avant les deux autres 
qu'elles dépassent sans césse à toutes les epoques de leur dé- 
veloppement, » Cet énoncé donné comme loi générale nous 
parait basé sur une erreur d'observation, ou du moins il est 
entièrement contraire 


à ce que nous ont montré nos propres 
recherches. 


En mai et juin 1840, nous avons suiviavecsoin le 
développement des organes floraux chez le Lamium album , et 
voici ce que nous avons imprimé à ce: sujet dans une thèse de 
botanique, en date de la fin. de cette méme année (pag 30): 
* Dans le bouton de: fleur du Lamium album . extrême- 
» ment jeune, la cavité du calice est occupée presque en entier ` 
^ Par une masse carrée, aux quatre angles de laquelle sont 


85 
» autant de mamelons égaux entre eux et arrondis. La crois- 
.» sance de ces mamelons ou des anthères est rapide, mais elle 
» est égale sur toutes, detelle sorte que rien n'indique en elles, 
» ni dans leurs filets, lorsqu'ils sont formés, une tendance à 
» l'inégalité. Ce n'est que lorsque le bouton a environ 3 mil- 
» lim. de long que l’on voit la paire inférieure l'emporter 
» (sensiblement) sur la supérieure; dés lors la didynamie 
» existe et elle se prononce de plus en plus, l'inégalité atta- 
» quant seulement les filets. » De nouvelles observations sui- 
vies avec soin sur le Salvia pratensis, en 1841, nous ont montré 
des faits analogues. Lors de son apparition, l'a : androcée de cette 
plante est également formé de 4 mamelons staminaux égaux, 
et Cest plus tard seulement que se montre l'inégalité de déve- 
loppement qui, portée au maximum dans les plantes de ce 
genre, a pour effet de déterminer l'atrophie progressive, non- 
seulement de la paire supérieure, mais encore de la loge supé- 
rieure des deux étamines "Men 
— M. Gaudichaud à l'académi lettre dans 
laquelle M. Durand, de Caen, Wéiee quelques faits à l'appui 
de la théorie soutenue par le savant académicien aprés Lahire 
et du Petit-Thouars. 


VARIÉTÉS. 


Expériences sur la multiplication des Wucédi- 
nées (Lettre de M. L. A. Ch.) 
A Monsieur le Rédacteur de la Revue botanique. 
Moxsieur, | | 
Les remarques sur la germination des Champignons insérées 
pag. 336-339 de votre Revue, me font naître l'idée de vous faire 
part d’une expérience que j'ai dernièrement faite à ce sujet. 
Dominé par l'idée que les Mucédinées et les autres petits 
Cham pignons parasites avaient bésoin pour germer, non de la 


84 
substance végétale en décomposition, mais bien de la chaleur 
produite pendant cette décomposition, je pris une petite 
écuelle dans laquelle je fis de la páte avec de la mie de pain 
et de l'eau. Quelques heures aprés, jugeant que la chaleur de 
la fermentation commencait à se faire sentir, je recouvris soi- 
gneusement cette' mie de pain avec une rondelle de papier 
sans colle de maniére à empécher toute communication entre 
elle et la surface supérieure de ce papier, et j'agitai fortement 


l'air de la chambre au moyen de la porte et de la fenétre, afin 


de faire envoler les spores qui reposent sur les saillies des ` 


murs et des meubles mélés à la fine poussière. Le Mucor mu- 
cedo (moisissure du pain) développa bientót, non sur la mie de 


pain, mais sur le papier , son feutrage de filaments blancs: 


Mais la plante manquant de nourriture, parce qu'elle ne pou- 
vait la recevoir ni dela mie de pain se décomposant, ni de 
l'atmosphére, à cause que la rondelle du papier la recouvrait 
trop exactement, elle ne put fructifier. Elle fit comme ces 
pieds de blé qui se développent sur le toit des maisons rurales, 
qui végètent à la faveur de l'humidité et de la substance du 
périsperme, et qui se dessèchent faute de nourriture avant d'a- 
voir fructifié, 

Pour m'assurer que ce défaut de fructification n'avait pas 
d'autre cause que le manque de nourriture suffisante, je répé- 
tai l'expérience avec de la substance animale en fermentation. 
Au lieu de Mucédinées, il naquit des vers au-dessus du pa- 
pier, lesquels, n'ayant pu le percer pour se nourrir, mouru- 
rent de faim comme les Mucédinées, 

Il suit évidemment de ces expériences : 


1° Que le principe reproducteur des Fongilles est non dans 
la substance sur laquelle ils végétent, mais bien dans l'air 
agité ; et que la décomposition de ces substances n'est que la 
condition de chaleur nécessaire à leur développement. 

2° Que le principe reproducteur, mêlé à la fine poussière 


85 
qui repose sur les saillies de la chambre, en tombe lorsqne 


l'air est agité par une cause quelconque. 
L. A. CH. 


NÉCROLOGIE. 

Le9 mai dernier est mort à Giessen J. Bern. Wilbrand, 
directeur du jardin de botanique de cette ville. Né le 8 mars 
1779 à Klarholz, en Westphalie, de pauvres paysans, il avait 
manifesté de bonne heure des dispositions particulières pour 
la médecine et les sciences en général. Des études conscien- 
cieuses faites à Münster , à  Würzbourg et à Paris le mirent 
à méme d'entrer en 1806, comme professeur particulier (pri- 
vat-dócent) dans l'université de Münster. En 1809 il fut appelé 
à Giessen comme professeur ordinaire de médecine, et il y 
enseigna pendant quelques années, avec beaucoup de distinc- 
tion, l'anatomie humaine et comparée, la physiologie et l'his- 
loire naturelle. Ce fut en 1817 qu'il fut nommé directeur du 
jardin botanique de la méme ville. Dés-lors cet établissement, 
encore fort restreint et d'une trés-faible importance, devint . 
l'o objet de ses constantes préoccupations; gráce aux soins et à 
l'activité de son zélé directeur, son étendue fut augmentée, de 
nombreuses asian en pinus vinrent accroitre son im- 


portance; es, il a fini par compter 
parmi les jardins botaniques les plus Deg ee de l'Alle- 
magne. — Les écrits botaniques de M. Wilbraud sont nom- 
breux; mais beaucoup d'entre eux ont été imprimés comme. 
articles de journaux, et, par suite, ils sont pour la plupart fort 
peu connus ou méme entiérement inconnus en France. L'un 
des plus répandus est sou Manuel de botanique ( Handbuch der 
Botanik nach den natürlichen Pflauzenstufen, Pflanzenkreisen 

. und Familien, 4 vol, in-8. Darmstadt, 1837). — M. Wilbrand 
est mort âgé de 67 ans. M. Presl lui a dédié sous le nom de 
Wilbrandia un genre quil rapporte. à la famille des cor- 
diacées. 


86 
Notice sur M. A: Bonpland. 


Les journaux américains et anglais ont annoncé récemment 
une nouvelle perte que vient de faire la botanique. M. Aimé 
Bonpland, à qui ses grands voyages en Amérique en com- 
pagnie de M. Alex. de Humbolt avaient valu une célébrité 
bien méritée, vient de mourir dans le Nouveau-monde qui 
semblait être devenu pour lui une nouvelle patrie. 

Aimé Bonpland naquit à La Rochelle, vers l’année 1772. 
Son goût prononcé pour les sciences naturelles et particulié- 
rement pour la botanique, le détermina à venir, très-jeune 
encore, à Paris. C'est dans cette ville qu'il se lia d'amitié avec 
M. Alex. de Humbolt qu'une mission, dont il avait été chargé 
avec son frère Guillaume, y avait appelé en 1797. Le célèbre 
voyageur prussien reconnut dans Bonpland les qualités phy- 
siques, l'activité et les eonnaissances qui devaient rendre son 
concours précieux pour des d'exploration dont l'objet 


principal serait d'étendre le demie des sciences naturelles; 
il résolut dés lors de se l’associer. 

L'expédition francaise en Égypte fit d'abord naître en lui 
le projet de visiter la terre des Pharaons; mais le gouverne- 
ment lui refusa l'autorisation de marcher à la suite de l'armée. 
I! songea dés lors à choisir pour ses recherches un champ 
beaucoup plus vaste, inexploré jusqu'à lui sur la plupart de 
ses points et qui dés lors promettait une moisson abondante 
de faits et de découvertes. Il quitta Paris et demanda au gou- 
vernement espagnol l'autorisation d'explorer ses vastes pos 
sessions américaines. Cette autorisation lui ayant été accordée, 
il Sembarqua à la Corogne, avec Bonpland, au commence- 
ment de 1799. Au mois de juillet de la méme année, les deux 
intrépides voyageurs débarquèrent à Cumana et commen- 
cerent aussitôt ce long et périlleux voyage qui a rendu leurs 
deux noms désormais inséparables et immortels, Tout le 


monde sait, que leurs explorations ;-poursinvies avec une 
ardeur et un courage soutenus pendant six années, s'étendirent 
aux deux Amériques, et que les nombreux résultats qu'elles 
amenérent coniribuèrent puissamment aux progrès des scien- 
ces naturelles, physiques, géographiques etc, Dans ce voyage 
Bonpland s'était chargé particuliérement des recherches 

relatives à l'histoire naturelle et plus spécialement à la bota- 
nique. 

À son retour en France, uotre voyageur fut. appelé par 
l'impératrice Joséphine à la direction des jardins dela Mal- 
maison et de Navarre. I} conserva ces fonctions pendant six 
années, pendant lesquelles il écrivit son bel ouvrage sur les 
plantes rares qui faisaient partie de ces deux riches collec- 
tions, Mais au milieu de ces travaux sédentaires, sa pensée se 
reportait constamment vers cette Amérique qu'il avait déjà 
explorée avec tant de succès et dans laquelle il voyait encore ` 
tant de richesses à découvrir. Aussi aprés six années de séjour 
en France, il sembarqua de nouveau pour se rendir à Buénos- 
Ayres. Depuis cette époque, les circonstances fâcheuses dans 
lesquelles il s'est longtemps trouvé et des travaux de spécula- 
tion et d'exploitation auxquels il a consacré la plus graude 
partie de son temps , ont rendu son long séjour dans le nou- 
veau monde assez peu utile à la science. ll avait déjà résidé 
plusieurs. années sur le territoire de Buénos-Ayres, lorsque, 
en 1823, les chefs de cette république l'envoyérent dans le 
Paraguay pour étudier et obtenir le Maté (Hex Mate A. St. 
Hil.) dont les feuilles, connues sous le nom de thé du Para- 
guay, étaient l'objet d’un commerce important. Ce fut dans 
cette expédition hazardeuse qu'il tomba entre les mains du 
dictateur Francia qui le retint prisonnier pendant dix années. 
Rendu enfin à la liberté , il obtint la permission de s'établir 
à Corrientes où il fit des plantations considérables et où la 
mort est venue le frapper à Pàge de 73 ans. 

La mort de M. Aimé Bonpland laisse vacante à l'académie 


A 


+ 


88 | 
des sciences de Paris une place de correspondant dans la sec- … 
tion de botanique. — 

Les ouvrages. de ce botaniste sont peu nombreux ; voici l'in- 
dication de ceux en petit nombre qui lui appartiennent en 
propre. et de ceux qui sont communs à lui et à M. Alex. de - 
Humbolt. 

4. A. Bonpland. Description du Claytonia cubensis. Annal. 
du mus. tom. VII, pag. 82-84, planc. VI. | 

2. Id. — Description des plantes rares cultivées à Malmai- 


. son et à Navarre. 4 vol. gr. in-fol.; Paris, 1813. 64 planc. 


peintes par Redouté et quelques-unes par Bessa. ` 

3. Alex. de Humbolt et Amat. Bonpland plante æquinot- 
tiales etc. Mis en ordre par A. Bonpland. 2. vol. gr. in-fol.; 
Paris, 1813. 440 planc. noires dessinées par Turpin et 
Poiteau. 

&. Monographie des Mélastomacées, par een de Humbolt 
et A. Bonpland, mise en ordre par ce dernier. In-fol. Le 
Aer volume comprend les Mélastomes ` Paris, 41816. 55 planc. 
par Turpin et Poiteau. Le 2*, non terminé, est relatif aux 
Rhexia. 

` 5. Alex. de Humbolt, A. Bonpland et Kunth. Nova genera 
et species plantarum quas in peregrinatione orbis novi colle- 


. gerunt, descripserunt, partim adumbraverunt A. Bonpland 


et Alex. de Humbolt. Ex schedis autographis Amati Bonpland 
in ordinem digessit Car. Sigism. Kunth, 7 vol. gr. in-fol.; 
Paris, 1815-1825, 


VOYAGES BOTANIQUES. 
VOYAGE DE M. ZOLLINGER A JAVA. 

Les envois de M. Zollinger à son correspondant M. Moritzis 
de Soleure, se succèdent rapidement et sont de beaucoup pré- 
férables aux premiers par le choix des échantillons et par le 
mode de préparation. Les aciionnaires seront dédommagés de 


89 e 
quelques mécomptes par un abaissement du prix, qui coinci- 
dera avec une augmentation dans la valeur des plantes distri- 
buées. La publication faite par M. Moritzi (1) des espèces 
recueillies de 1842 à 1844 est aussi un avantage sur lequel ils 
n'avaient pas dû compter dans l'origine. Les échantillons des 
premiers envois étaient souvent mauvais ou trop peu nom- 
breux pour chaque espéce, mais en revanche ils sont main- 
tenant déterminés par comparaison avec les ouvrages de 
M. Blume et avec l'herbier de M. de Candolle. On a méme 
constaté à cette occasion que plusieurs espèces étaient nouvel- 
les, quoique M. Zollinger eut commencé ses herborisations dans 
une partie de l'ile assez cultivée et souvent visitée par les na- 
turalistes. Maintenant ses excursions se sont multipliées Elles 
se sont étendues à des régions beaucoup plus intéressantes, 
comme on pourra en juger par le fragment suivant d'unelettre 
adressée à M. Alph. De Candolle. 
CURA Buitenzorg, Java, 6 décembre 1845. 

«Mon voyage par l'est de l'ile m'a fourni beaucoup de nou- 
veautés. Horsfield ne semble pas avoir visité les hautes mon- 
tagnes (l'Ardjouno 10800 pieds, le Semiron 11444) et Lesche- 
nault ne parait avoir vu que les sommités de la province de 
Banjouroangie, tandis que moi j'ai gravi dans une année qua- 
torze cimes de plus de 6000 pieds. Je crois que le nombre des 
espèces nouvelles monte à près de 300, Vous y trouverez, chose 
remarquable, des Geranium , des Cerastium , des Stellaria, des 
Euphorbia et autres genres de l'Europe; des Trichodesma du 
Cap; des Doodia et Pentandra de la Nouvelle-Hollande; des 
Micropiper de l'Océanie et surtout le C ] tana Jungb 
bul Leschenault connaissait déjà et qui domine toute la phy- 
"onomie de la végétation sur les montagnes de l'est. Je me 
suis fait beaucoup d'amis pendant ce voyage, surtout M. Ma- 
Jor, résident de Besoukie , qui est né à Genéve. Le gouverne- 
ment l'a envoyé à Balie et j'ai eu le plaisir de l'accompagner. 


(1) Systemat. Verzeich. der von H. Zollinger, in 1842-1844, auf Java 
melten Pflanzen etc.. von Moritzi prof. br. 8, Solothurn, 1845-46. 


90 


Cette ile est une des plus intéressantes et des plus inconnues 


de l'archipel. Il est propable que M. Major y retournera dans 


4 ou 5 mois à la téte d'une expédition de 2000 hommes et 
d'une flotille, pour chercher satisfaction des insultes faites par 


ces roitelets demi-sauvages à lui et au gouvernement. les ` 


possible que je l'aecompagne encore une fois. Tout ce que vous 
me dites sur l'avantage de stationner quelque part et le dés- 
avantage des courses est parfaitement juste, et je suivrai là- 
dessus désormais vos conseils à moins qu'il ne se présente une 
bonne occasion de courir, comme par exemple avec M. Major 
à Balie, avec M. Parvé dernièrement dans les Lampangs à 
Sumatra. Ces courses ne m'ont pas coûté plus cher qu'un séjour 


dans un point de Java. J'ai été le premier naturaliste quiait 


visité les Lampangs où j'ai passé 17 jours. On me parle encore 
de commissions semblables à Birma (Soumbaaca) et T imor. 
J'ai vu ici les Se et 9€ volumes de votre Prodome. Il y a bien 
deux Tournefortia trés-distincts ici sur l'ile.... Vous recevrez 
le Dipterosperma personatum Hassk. qui n'est qu'un Stereosper- 
mum (S. Hasskarlii Zoll. et M.). — Le Loxophyllum obliquum de 
Blume est certainement un Loxonia, ou le L. Acuminata Br, 
ou le L. Hirsuta Jack, mais le Loxonia decurrens Blume est un 
nouveau genre que j'ai nommé Cyrtandromæa Z. et M. Cette 
plante a des capsules qui se rompent circulairement (circum 
scisse). 


FAITS DIVERS. 


Dans la séance de la Société des Amis de l'Histoire. natu- 


relle qui a eu lieu à Berlin, le 19 mai, M. Link a présente ` 


quelques objets remarquables : 4° une plantule de Ribes ru- 
brum pourvue de 3 colylédons, dont l'un était situé au-dessov* 
des deux autres; X des fleurs et des feuilles de Cheiranthto 
Cheiri appartenant à une tige qui produisait d'un cóté des 
fleurs. jaune-brun et des feuilles à deux bords blancs, de Pau- 
tre des fleurs violettes et des feuilles à un seul bord blanc; 


94 
3 des germinations de Zamia muricata. Cette plante germe 
avec une feuille, ce qui prouve, selon le savant allemand, 
que ce qu'on nomme feuilles chez les Cycadées n'est autre 
chose que des branches. 

— Une courte lettre, insérée dans le Gardeners'Chronicle 
du 13 juin, énonce le fait suivant : « Je me promenais dans 
mon jardin avec trois de mes amis, vers neuf heures du soir, 
lorsque notre attention fut attirée par l'apparence lumineuse 
d'un grand Pavot rouge. En l'examinant avec soin, nous re- 
connümes qu'il émettait des lignes lumineuses brillantes, qui 
semblaient jouer sur ces grandes fleurs de maniére à fatiguer 
les yeux lorsqu'on les fixait pendant quelques instants.» 

— M. Lecharretier, qui a déjà publié des collections de 
plantes sèches du nord de la France et de la Belgique, vient de ` 
partir pour l'Algérie en qualité de directeur de la pépiniére 
de Miserghin prés d'Oran. Placé au milieu de cette belle végé- 
tation de l'Afrique septentrionale que Desfontaines avait déjà 
étudiée avec tant de succés et dont la belle publication de 
M. Durieu de Maisonneuve va faire mieux connaitre la ri- 
chesse, il se propose d'utiliser le temps que lui laisseront ses 
fonctions en recueillant des plantes tant phanérogames que 
Cryptogames, pour en former des collections qu'il mettra en 
vente, Nous applaudissons pour notre part à ce projet dont la 
réalisation aura pour effet de répandre dans les herbiers des 
espèces qui y sont encore fort rares ou qui manquent méme 
entièrement aux botanistes. Nous annoncerons plus tard à nos 
lecteurs l'étendue et le prix de ces collections de plantes de 
l'Algérie 

— La 18e exposition de la Société royale d'Horticulture de 
Paris vient d'avoir lieu dans l'orangerie du Luxembourg. Elle 
a été suivie, comme de coutume, d'une séance solennelle dans 
laquelle plusieurs discours, notices et rapports ont été lus; 
aprés quoi les prix ont été décernés aux horticulteurs qui en 
avaient été jugés dignes. — La plante qui a eu les honneurs 


92 S 
de cette exposition est le. Dichorisandra ovata Mart. (Voy. Rev. 
BOT., Ire ann., pag. 521), pour lequel deux médailles ont ét 
décernées. On a remarqué de trés-belles collections d' Aster, de 
Lobelia et Penstemon, de fruits de table, etc. ; au total, il a été 
généralement reconnu que cette exposition était en progrés 
sur celle de l'an dernier. ; 

— Nous lisons dans un journal anglais, le Cambridge. Ad: 
vertiser, l'annonce d'un fait que nous nous bornons à repro- 
duire textuellement sans prendre sur nous d'en garantir le 
moins du monde l'authenticité. « Cet été, dit ce journal, les 
bords du Cam présentent en nombre inaccoutumé des exem- 
ples du phénomène singulier de combustions spontanées chez 
des Saules en végétation. Il y a une semaine nous observions ` 
la marche rapide du phénoméne vers un point de la rivière 

' peu éloigné de Granchester. C'était chose surprenante de voir 
un beau Saule, dans toute la force de sa végétation, émettant 
de son tronc à moitié brûlé des nuages de fumée... L'arbre 
que nous observions la semaine dernière est maintenant mort: 
son feuillage est brülé; en un mot, il forme une véritable 
ruine végétale, comme sil avait été frappé et à moitié const- 
mé par le fluide électrique. PS 

— M. Adol. Brongniart parcourt en ce moment nos dépar- 
tements septentrionnaux pour en étudier les riches houillié- 
res. Déjà l'an dernier une mission du gouvernement l'avait 
appélé dans les bassins houilliers du |, midi, du centre et de 
l'ouest de la France ; et cette.exploration à déjà valu à la science : 
un beau mémoire sur les Noeggerathia. C'est encore par suite | 
d'une mission du gouvernement que le savant botaniste ex 
cute en ce moment son nouveau voyage qui ne peut manque 

de devenir profitable à la science, 

— On a reçu à Sidney des nouvelles du voyageur Leickardt qu^. 
Comme on se le rappelle sans doute, avait entrepris un voyag? | 
d'exploration dans la Nouvelle-Hollande et que Fon assurait 3 


93 
avoir succombé pendant cette périlleuse expédition sous les 
coups de quelques indigènes, au moment où il venait de s'é- 
carter du reste de la troupe pour examiner un objet qui l'avait 
frappé. D’après les renseignements récemment obtenus, cette 
triste nouvelle serait dénuée de fondement. M. Leickardt wau- 
rait éprouvé aucun accident et il continuerait son voyage qui 
aurait amené déjà des découvertes importantes. Ainsi il au- 


rait traversé au centre de cette immense contrée- un pays 


magnifique, d'une fertilité remarquable, arrosé par de nom- 


breuses rivières, réunissant en un mot toutes les conditions 
nécessaires pour que l'exploitation puisse en devenir -très- 
avantageuse. M. Leickardt aurait reconnu que les cultures qui 
conviennent le mieux à ce pays sont celles du coton et du riz, 
de plus de grandes et belles foréts ajouteraient encore à l'im- 
Portance de la. découverte faite par l'intrépide voyageur. Es- 
pérons que ces nouvelles récentes seront fondées, et que 
M. Leickardt pourra terminer heureusement son exploration 
qui doit amener des résultats si importants pour les sciences 
naturelles, qo 
— On vient, dit-on, d'essayer avec succès la culture du Riz 
dans les environs d’Arles. Les terres dans lesquelles cette ex- 
Périence a été faite sont des terrains d'alluvion dans lesquels 
la végétation de cette graminée devient trés-vigoureuse. On 
ee que, encouragés par ce premier résultat, plusieurs pro- 
Priétaires se proposent de consacrer cette année à cette culture 
nouvelle Pour la France une étendue de terrain considérable, 
de telle sorte que l'expérience faite ainsi plus en grand amène 
à des conclusions plus positives, 
Sp ouverture du congrès scientifique italien doit avoir 
lieu à Gènes le 15 septembre prochain dans le grand salon du 
Palais Duca], Les séances de la docte assemblée se tiendront 
dans le palais de l'Université. La bibliothèque de là ville sera 
Ouverte le soir aux savants qui se seront rendus à cette grande 


solennité scientifique. Tout est préparé pour rendre cette nou- 


94 
velle réunion des Scienziati aussi agréable pour eux que profi- 
table à la science, Pendant la durée du congrès deux exposi- 
tions publiques auront lieu simultanément et l'une d'elle com- 
prendra, avec les produits de l'industrie, une exhibition agri- 
cole et horticole. Nous aurons le soin de faire connaitre à nos 
lecteurs, aussitót que cela nous sera possible, les travaux rel 
tifs au règne végétal qui auront été communiqués au congrès. 


COLLECTIONS DE PLANTES A VENDRE. 


M. Linden, que ses voyages ont fait connaître avantageuse 
ment des botanistes, vient de fonder à Luxembourg (grand du 
. ché) un établissement de botanique et d'horticulture, destiné 
à répandre en Europe les plantes sèches et vivantes des pay 
étrangers. En ce moment MM. Funck et Schlim, attachés à | 
cet établissement comme voyageurs, explorent l'Amérique 9 
déjà ils ont recueilli et envoyé une collection sèche de 4508 
pèces dont une centaine appartient à la Souffriére ( Guade 
loupe) et le reste au Vénézuela. Celles-ci sont presque toutes 
distinctes de celles que renfermaient les collections déjà p 
bliées par M. Linden ; elles comprennent surtout un 
nombre de Fougères, Lycopodes et, en général, de Coup 
mes. Seulement les échantillons de ces plantes étant peu nom: 
breux, et plusieurs séries en ayant été déjà demandées, ia. 
peut en être mis en vente en ce moment qwun petit nombre 
de collections. Avec ces plantes, M. Linden en possède encore 
quelques séries qui proviennent des voyages exécutés antériet 
rement par lui et par M. Funck. En somme, voici uem 
tion des collections qu'il offre aux botanistes : 

1* Plantes, du Mexique (Yucatan, Vera-Cruz, Tabasco & 
Chiapas), trois collections fortes de 800, 700 et 600 espèces / 

. 2° Plantes recueillies par M. Linden au Vénézuela (prof ` 
ces de Caracas, Carabobo, Barquisimeta, Truxillo et Merida) 
dans la Nouvelle-Grenade (provinces de Pamplona, enti 


95 
Velez, Tunja, Bogota, Mariquita, Cauca et Rio-Hacha), dans 
la Jamaique et dans la partie orientale, de Cuba. — Plusieurs 
collections fortes de 1500, 1200, 1000 et 800 espèces récoltées 
- depuis le niveau de la mer jusqu'aux neiges éternelles (14500 
pieds), parmi lesquelles beaucoup appartiennent aux sommités 
les plus élevées de la Cordilière. 

3* Plantes recueillies par M. Funck dans les provinces de 
Cumana, Barcelona, Sta Martha, et dans l'ile de Curacao. for- 
mant 4 ou 5 collections de 400 à 500 espéces chacune. 

4° Plantes récoltées cette année à la Guadeloupe et au Véné- 
zuela par MM. Funck et Schlim. Ces plantes, qui composent 
un premier envoi, sont au nombre de 450 espéces environ 
Les personnes qui souscriront aux séries complètes des plan- 
tes qui seront recueillies par ces voyageurs, tant au Véné- 
zuela qu'aux diverses contrées qu'ils parcourront avant leur 
retour en Europe, recevront des exemplaires de choix, avec 
une diminution de 40 p. 0/0. 

Le prix des autres collections est de 45 francs la centnrie. 

(S'adresser à M. Linden, à l'établissement. de Botanique et 
T'Horticalture de Luxembourg.) 


OUVRAGES NOUVEAUX. 


GnuNDzücr prn WISSENSCHAFTLICHEN Doran. Principes de 
aige scientifique, avec une introduction méthodique à 
ütre d ré des plantes, par M. M.J. Schlei- 
den, profes. kan bud chez Wilhelm Engelmann. 2* édit. 
ör. in-8. avec fig. sur bois intercalées dans le texte et 5 plan- 
ches gravées sur cuire, 4re partie de 330 pag. et 1 paa 1845; 
? partie de 645 pag. et 4 planc., 1846. 

— ÅNLEITUNG ZUR ES. DER meng der in 
Deutschland wildwachsend i kultivirten Pflan- 


zen. Guide pour la détermination da, genres des plantes spon- 
tanées et généralement cultivées en Allemagne d'aprés une 


96 


étho d lytique trés-facile et sûre; pour ceux qui posseder 
les Manuels de Koch et Kittel, par le Dr. J. C. Maly, pro 
Gratz. | in-12. de 164 pag- Vienne, 1846; chez Braumü 
et Seidel. d: 

— Fiora caLeenNsis. Contributions to the Sec and to 
graphy of Gibraltar and its Neighbourhood. Documents 


la botanique et la topographie de Gibraltar et de son vo 
nage ; par M. E. F. Kelaart. 4 in-8. de 220 pag. Londres, 18 
chez John van voorst, 1, paternoster-row. 

— TABULAE PHYCOLOGICAE oder Abbildungen der Ta 
Tableaux phycologiques ou figures d'Algues po M. Friedri 
Traugott Kützing, profes. à Nordhausen. j 
1846. in-8, de 8 pages; 10 planches gravées. N 
primé aux frais de l’auteur; en commission c 
Khoene. 

— CoNsPECTUS HYMENOMYCETUM circa Holmiam crescent 
quem supplementum epicriseos Eliæ Fries script. Nico 
Lund. Christiania, 4846. 4 in-19, de 448 pages. E 

— Due Coren per OncuipkeN. Culture des Orchi je 
rédigé principalement d’après John Henschall; par M. J. 
W. Bosse. Hanovre, 1846, in-12. de 454 pages. 

wee ng ESCULENT MUSHROOMS of England. Les Champigr 
comestibles de l'Angleterre, traité relatif à leurs caractères 
taniques, leur végétation, leur structure microscopique; 
propriétés nutritives, leur mode de préparation, de conservi 
tion etc., par M. Davin Bapnaw, À grand in-8? avec 20 pk 
ches coloriées, frontispice et vignette. Londres, chez MM. Re 
frères, rue du King William, Strand, 

— Tur TREE noer, Le Rosier, instruction pratique sur 
histoire et sa culture, avec 24 gravures sur bois. Réimpres 
d'articles publiés dans le Gardener's Chronicle de M. Lindieÿ; 
avec additions par l'auteur et par d'autres. : 


Paris. — Imprimerie de J.-B. Gnos, rue du Foin-Saint-Jacques, 18. 


"0 


me 


BOTANIQUE 


RECUEIL MENSUEL 


l'analyse des travaux publiés en Frame et à 
sur la. Botanique 

et sur ses applications à l'Hortieullure, l'Agriculture , 

la Médecine, ete., 


Consaeré principalement à l'étranger 


RÉDIGÉ PAR 


P. DUCHARTRE, 


Docteur ès sciences, de la société philomatique. 


2e ANNÉE. — 3e LIVRAISON. 


SEPTEMBRE 1846. 


; Ce 
REVUE 


EP "E eoe opera ne 


Sommaire de la 3° Livraison de la Revue Botanique | 
4* PARTIE. 
Physique végétale. 
me remarques sur la formation de l'Amidon ; K. MUELLER. 


In ; koe RS éminal l des p ; GASPA RRINI. 
une c em yd d'azo e sur la végétation ; VOGEL mo re 


Botanique générale et systématique. m] 
Le règne végétal ; John LINDLEY. . Eeer | 


Flore du Baïcal et de la ioare: TURCZANINOW | 
roe à ent s Ze? yis ^ue : v Sei e : 


REVUE BOTANIQUE. 


H^ ANNÉE. 


PREMIÈRE PARTIE, 


PHYSIQUE VÉGÉTALE. 


ORGANOGRAPHIE. Quelques remarques sur la forma- 
tion de I m. Einige Bemerkungen über die Bildung 
des Amylums ; par M. Karl Müller (Botan. Zeit.g 1845, n° 50). 


Les observations qui font le sujet de cet article ont été faites 
sur de jeunes fruits de Chara crinita , chez lesquels un séjour 
prolongé dans l'eau avait ramolli et presque décomposé l'en- 
veloppe externe, de maniere à permettre d'isoler leur nucleus 
et d'en observer les cellules à tous les degrés de leur développe- 
ment. ih 

Tout le secret de la formation de la fécule dans ces cellules 
peut , dit M. K. Müller, étre exprimé en peu de mots: Ce sont 
les cytoblastes qui se transforment en fécule, et ce phénomène a 
lieu seulement dans tes cellules déjà formées. 

Lorsqu'une cellule ne renferme qu'un seul cytoblaste, celui- 
Ci étend dans tous les sens jusqu'à ce qu'il ait atteint la cir- 
conférence de la cavité cellulaire; son contour très-arrété et 
sombre montre que sa membrane doit être assez dense ; de 
plus elle est gränuleuse. On reconnait aussi que ce cytoblaste, 
ainsi distendu , est creux et que son intérieur renferme encore 
quelques granules plus ou moins arrondis. C'est là le cas le 
plus simple. 


de s CE e X RUE 1 1 1 
E LI 


cellule-mere, ou- 
creusé et qui s'est changé 
7 


r 
+ 1 oss Jah 
d 1 d 


- 


98 | f 
en fécule, en renferme encore plusieurs autres. Alors la mem- | 
brane de la cellule-mère se montre très-épaisse sur quek 
points, c'est-à-dire qu'il s'est déposé sur elle une matière gra- 
nuleuse, qu'on doit regarder comme du cytoblastème; cette 
matière se condense en petits amas plus ou moins globuleux, 
qui ne sont autre chose que des cytoblastes, et qui s'étendent | 
en se creusant à leur tour. L'auteur a vu ainsi plusieurs fois 
jusqu'à 7 de ces cytoblastes de dimension, trés-diverses dans 
une seule cellule-mère. 

Dans l'intérieur du cytoblaste qui s'est transformé en fécule, 
il peut s'opérer un nouveau dépót de cytoblastéme qui passera 
aussi à l'état de fécule. L'auteur a cru voir que ce dépôt a tou- 
jours lieu chez les Chara sous la forme de petits granules; mais 
il pense que de nouvelles vie, pun encore étre 
faites à cet égard. 


PHYSIOLOGIE. — Sur l'origine de l'embryon séminal ` 
chez les plantes phanérogames. Cenno sulla origine dell'embryone e, 
seminale nelle piante fanerogame ; par le prof. Guill. Gaspatrini- 
(Giorn. botanico ital., da "Filippo Parlatore. 2° an. 1846, pag. 24 
avec une plan. ). : 


La question relative à l'origine de l'embryon occupe en c* 
moment plus que Jamais l'attention des botanistes , ainsi que 
l'atteste le nombre des ı ne publiés tout récemment sur 
cet objet. Malheur nent la solution de cette question repose 
sur l'examen d'objets tellement délicats que les difficultés 
qu'ils présentent à l'observation se traduisent trop souvent 
par une divergence complète d'opinions chez les divers obser- 
vateurs. C'est ce que prouve la Mémoire de M. Gasparrini dont 


(1) Notre livraison était déjà composée lorsque nous avons vu dans . 2 
ie E chier im um ah, Se sc. de De qui porte la date de mai et qui 
otede M. oar al 


eege 


99 d 
nous allons mettre une traduction presque complète sous les 
yeux des lecteurs de la REVUE: 

Parmi les faits observés par nous, dit ce savant;il en est trois 
que nous voulons exposer, parce qu'ils nous semblent en 
dehorsdes principes établis dans la science, ou qu'ils condui- 
sent à modifier ou A réformer certaines opinions encore dou- 
teuses. Ce sont les suivants: 

1° L'embryon séminal peut étr 

X L'embryon séminal, lorsque a fécondation a lieu , est 
produit par la transformation d'une cellule de la "iino em- 


e engendré LE i1: 


- bryonnaire, à laquelle n'arrive aucun filet du pollen; 


5' L'embryon séminal est engendré aussitôt qu'arrive à la 
vésicule embryonnaire un filament tubuleux en forme de 
boyau. 

1° Chez le Figuier en l'embryon séminal est produit 
| sans fécondation. 

Le Figuier domestique porte deux sortes de réceptacles ou 
d'amphanthes , les fioroni ou figues hâtives au printemps, et 
en été les figues tardives qui müûrissent à l'automne. Dans les 
premières il est fort rare de trouver quelques fleurs mâles , et 


, celles-ci ne servent pas à la fécondation puisqu'elles naissent 


longtemps aprés les fleurs femelles, lorsque le stigmate est 

sec et désorganisé. Pour cette cause ou pour toute autre, jamais 
encore nous n'avons trouvé dans ces figues une seule graine 
pourvue dem) Dans les figues d'été l'on ne trouve jamais 


J 


, de fleurs mâles ; et cependant beaucoup d'ovaires, ou presque 


tous se développent en graines fécondes, c'est-à-dire pourvues 
dun embryon. 

Un croit universellement que le Figuier est l'individu fr 
melle, etquele Caprifiguier est l'individu mâle qui féconde le 
Premier, Nous avons montré dans -un autre travail combien 
cette croyance est erronée(voy. l'Anal. du mém. sur le Figuier, 
le Caprifiguier et sur la caprification ; Revue sotan. 1|*" an, 
Pag. 187)... Dans beaucoup de lieux on ne voit qu'un Figuier 


100 
tout seul, et néanmoins cet arbre porte des graines embryo- 
nées... Nous avons fermé l’œil des figues, lorsqu'elles étaient | 
encore très-petites..… avec de la gomme, de la craie ou une | 
autre substance. Malgré cela, lorsqu'elles mürissaient, elles 
portaient beaucoup de graines fécondes. D'un autre cóté, nous 
n'avons jamais trouvé de fleur mále, méme chez les figues sur 
lesquelles l'expérience.avait été faite. En outre nous avons 
cherché avec le plus grand soin entre les écailles, les pédon- 
cules , dans toutes les parties intérieures de l'amphanthe, sil 
se trouvait quelque chose qui ressemblát d'une certaine ma- 
nière au pollen et qui pit opérer la fécondation; mais tout a 
été inutile. De là nous sommes porté à croire que, chez le 
Figuier, l'embryon de la graine se produit sans fécondation. 

2 L'embryon séminal, lorsque la fécondation a lieu, se 
produit par la transformation de certaines cellules de la vési- ` 
cule embryonnaire auxquelles n'arrive aucun filet pollinique. 

Aussitôt que les observations de M, Schleiden furent con- 
nues, nous résolümes de les vérifier sur diverses plantes. 
Comme l'opinion de ce savant observateur expliquait fort bien 
l'origine de la pluralité des embryons dans une méme graine, 
nos recherches eurent pour principal objet les 4grumes (Citrus 
chez lesquels, comme chacun le sait, cette pluralité des gie 
bryons est un fait constant. Quelques botanistes ont regarde — 
comme une preuve évidente de la théorie de M. Schleiden ce 
fait que la base ou la radicule de l'embryon est constamment, 
tournée vers le micropyle et se trouve dès lors dirigée du cóft 
opposé à la base organique de l'ovule, de telle sorte que cet 
embryon semble provenir d'un autre lieu et d'un autre organe — 
que l'ovule lui-même. De plus, comme l'on a observé que DÉI 
ouverture de cet ovule il entre souvent un ou plusieurs fila- 
ments-polliniques qui descendent par le tissu conducteur du 
style, il s’en suivait naturellement l'idée que c’est l'extrémi | 
de ces filaments qui se change en embryon, et que, chez quek 
ques, plantes, les embryons multiples proviennent d'autan! 
de filaments polliniques. 


101 

Dans la graine parfaite et müre d'un Oranger quelconque, 
particulièrement de celui que les jardiniers nomment Chinotto, 
chinois, (Citrus bigardia sinensis) , les embryons varient de 
grandeur, de conformation et de disposition. Ordinairement 
ils ont la radicule tournée vers le micropyle, quelquefois vers 
les parties latérales de l'endoplévre; parfois aussi, mais ce cas 
est rare, on en trouve dont la radicule regarde la chalaze. 
Cette observation étant contraire à la théorie de M. Schleiden 
méritait un examen ultérieur; car il pouvait se faire que tous 
les embryons ayant primitivement leur radicule tournée vers 
le micropyle, quelques-uns fussent déplacés pendant l'accrois- 
sement, et se montràássent ensuite en diverses positions. Pour 
éclaircir ce point, nous avons examiné le pollen et l'ovule dans 
tous les états depuis leur première apparition. Relativement 
au pollen, entre autres choses que nous passons sous silence, 
nous avons vu que ses granules, en contact avec l'humeur du 
stigmate, n'émettent aucun filament ou boyau pollinique , et 
ne présentent qu'une très-légère proéminence qui se rompt 
ensuite, Par l'ouverture qui se forme ainsi sort le fovilla qui se 
mêle à l'humeur stigmatique. Jamais il n'a été possible de dé- 
couvrir un seul filament pollinique dans le tissu conducteur 
du style, bien que nous ayons mis à cette recherche tout le soin 
possible, Quant à l'ovule, laissant de cóté sa structure et son 
développement, nous dirons que, avant la fécondation, autour ` 
de sa base, on voit sortir du placenta quelques filaments tubu- 
leux qui passent sur le micropyle, sans que, ni alors, ni plus 
tard, aucun d'eux entre par cette ouverture, Au moment de la 
fécondation, l'ovule présente deux membranes, chacune avec 
son ouverture, exostome ou micropyle pour l'extérieure, en- 
dostome pour l'intérieure; sous ces membranes est le nucleus 
u nucelle formé seulement de cellules, dont la base répond 
à la chalaze, l'extrémité au micropyle; dans cette extrémité, 
un mois environ après la fécondation, les cellules se montrent 
US grandes que dans le reste du nucelle. Alors commence à 
*élever de la chalaze et dans la base méme de ce nucleus un. 


‘202 
aatre petit nucleus celluleux ; l'un et l'autre de ces deux otga- ` 
nes s'étendent vers le micropylé ; mais plus tard le premier se 
convertit en une membrane fermée de tous côtés, l'autre reste ` 
plein de cellules et doit constituer le sac ou la vésicule em: 
bryonnaire , puisque c'est dans son intérieur qu'apparaissenl ` 
les embryons. Ceux-ci se produisent de la manière suivante: 
quelques cellules de ce sac embryonnaire deviennent peu à peu 
plus grandes , opaques et arrondies; ensuite elles se montren! 
allongées, pyriformes, vertes, et formées d'un tissu cellulaire 
fin, au moment où elles se changent en embryons; ceux-ci 
continuant de croître s'amincissent , à leur extrémité qui re: 
garde la paroi, en une sorte de pédicule qui serait le suspen" 
seur; à l'autre extrémité, ils développent deux proéminencés 
qui sont les cotylédons. us. 

Maintenant la transformation des cellules du sac embryon- 
naire en embryons se remarque dans toute la paroi de ce sat, 
mais surtout vers la partie supérieure, en d'autant plus grande ` 
abondance qu'on examine un point plus voisin du som : 
correspondant au micropyle. Dans la partie inférieure, voisine ` 
de la chalaze, peu de cellules se transforment en embryons, d 


Bes aer A p 1: $ . Lire coté 
CCUA: pan LULQGILIGAILC a H 


x 9. d 

dons commencent à paraître ; néanmoins quelques-uns d entre 4 
eux arrivent parfois à l'état parfait. Sans expliquer la vertumy* ` 
térieuse du fovilla, les faits qui précèdent montrent seulement: 
1° que, chez les Orangers, il n'arrive jamais à l'ovale de filament j 
pollinique ; 2° que leurs embryons dérivent de la transform? ` 
ton des cellules du sac embryonnaire; 3° que les embryons 
n'ont pas toujours leur radicule tournée vers le micropyle. pe, 
3 L'embryon se produit aussitôt qu'entre par le micropy | 
un filament tubuleux. : 
Quoique nous eussions. vu chez plusieurs. plantes certains 
filaments entrer dans le micropyle, nous n'avions pu toute" 
observer nettement si leur extrémité se transformait réelle- ` 
ment en embryon, et si ces filaments étaient toujours de cew 


105 

qui sortent du pollen lorsqu'il est en contact avec le stigmate. 
Mais chez le Cytinus lg positis il nous a paru voir clairement 
quelques faits que nous n'avions jamais vus chez d'autres plan- 
tes, ou que nous avions pu à peine entrevoir ou conjecturer. 
Les auteurs ne sont pas d'accord relativement à l'embryon du 
Cytinus.... (Ici l'auteur rapporte l'opinion de M: Rob. Brown 
qui regarde cet embryon comme formé d'une substance ho- 
mogène, dépourvu d'albumen , et constitué par le nucleus; et 
celle de M. Planchon qui pense que cette plante manque de 
vésicule embryognaire et d'embryon.)... Or, dit-il, nous y 
avons vu clairement l'un et l'autre, la vésicule embryonnaire et 
l'embryon. A l'époque dela fécondation, la vésicule embryon- 
naire apparait au sommet du nucleus et correspond directe- 
ment au micropyle par lequel entrent un ou plusieurs fila- 
ments tubuleux, Nous pensions d'abord que c'étaient là des 
filaments polliniques; mais plus tard, voyant qu'il n'arrive 
sur le stigmate qu'un trés-petit nombre de grains de pollen, 
à cause de l'unisexualité des fleurs, et que néanmoins ces fila- 
ments sont toujours trés-nombreux, nous avons commencé à 
douter qu'ils provinssent du pollen. Nous avons empéché la 
fécondation, en enlevant les fleurs máles encore fermées sur 
des plantes cultivées dans des pots; et cependant nous avons 
vu encore et la vésicule embryonnaire et les filaments. Mais 
ceux-ci étaient moins nombreux que chez les plantes fécon- 
dées; ils s’allongeaient peu, rarement on en voyait entrer dans 
le micropyle, et tous les ovules avortaient. Jamais nous n'a- 
vons trouvé d'embryon dans les. ovaires, lorsque la fécondation 
avait été empéchée comme il vient d’être dit. De là mous 
*ommes venu à penser que les filaments dont il s'agit et qui 
entrent daas le micropyle chez le Cytinus ne proviennent. pas 
du pollen, mais que ce sont. plutót les cellules da tissu con- 

r qui se sont allongées; que ces cellules, par l'action du 
pollen sur le stigmate, se sont beaucoup allongées et ont in- 
troduit . .leur extrémité dans le micropyle; ‘ces extrémités ou 
bien détermifent la production de l'embryon, ou se transfor- 


104 E 
ment elles-mémes en embryon dans la vésicule embryonnaire. 
Quoique nous soyons porté à admettre la seconde de ces ma- 
nières de voir, nous ne pourrions néanmoins exprimer notre 
opinion sans quelque crainte relativement } à ce point si contro- 
versé. En effet nous n'avons pu voir clairement l'extrémité du 
filament entrer dans la vésicule embryonnaire, parce qu'il 
existe une sorte de resserrement au-dessous du micropyle, 
nommément là où commence la vésicule embryonnaire; mais 
celle-ci présente quelquefois deux contours bien distincts et 
disposés comme seraient ceux de deux vésicules emboitées 
l'une dans l'autre. Or que serait la vésicule intérieure si elle 

n’était pas l'extrémité du filament? En outre, dans beaucoup 
de graines müres et fécondes ce filament se trouve adhérent 
à embryon, et en ramollissant ces graines à l'aide de l'acide 
azotique faible et les écrasant entre deux verres, on réussit 
quelquefois à obtenir l'embryon séparé de l'albumen avec le 
filament à l'extrémité duquel il pend comme un petit globule. 
L'auteur dit en terminant son mémoire, dans lequel ila 
réuni les principaux résultats PENGET qu'il se propose 
d'exposer plus au long dans un nouvel écrit, que les faits qu'il 
vient de décrire ont été montrés par lui à l’époque du congrès 
scientifique à Naples par plusieurs botanistes, et particulière 
ment à MM. Robert Brown, Link, Meneghini, Parlatore et 
Tornabene qui les ont examinés avec attention. 


# 


égétation, 


gel fils, de Múnich. ouri: pa plius et à dé chim. août 1846, P8- 
101-103.) 


Nous reproduisons, en presque totalité, une notede M. vol 
fils, relative à l'influence du protoxyde d'azote sur les plantes, 
d'après le journal de pharmacie qui vient de la publier; sans 


r si elle est originale, ou si elle a été empruntée à unê 
publication étrangère, 


105 | 

« Pour apprendre, dit l'auteur, à connaitre l'influence du 
gaz protoxyde d'azote sur la végétation, jai fait quelques 
expériences à ce sujet. Le gaz dont je me suis servi, pour mes 
expériences, était produit en chauffant du nitrate d'ammonia- 
que parfaitement pur. 

» Dans un flacon de verre blanc, rempli de protoxyde d'a- 
zote, jintroduisis des graines de Cresson répandues sur une 
éponge mouillée. L'introduction des graines dans le flacon 
était effectuée sous l'eau, avec la précaution d'éloigner l'air 
atmosphérique, autant que possible, des pores de l'éponge en 
la pressant légèrement. 

» J'avais laissé dans le flacon une quantité d'eau suffisante 
pour la germination. Aprés que j'eus introduit l'éponge avec 
les graines de Cresson., je fermai le flacon hermétiquement. 

» Pour faire une expérience comparable, je mis aussi dans 
un flacon rempli d'air atmosphérique, une éponge avec des 
graines de Cresson. Déjà, aprésquelques jours, les graines dans 
ce dernier flacon s'étaient développées, et elles commencèrent 
à former des feuilles. Il en était tout autrement pour les grai- 
nes dans le gaz protoxyde d'azote. On n'y remarquait pas le 
moindre indice d'un développement du germe ; néanmoins les 
graines y étaient gonflées et s'étaient couvertes d'une couche 
muqueuse , sans avoir éprouvé d'autre changement qui püt 
donner un pressentiment de leur germination. Après deux se- 
maines je retirai du flacon l'éponge avec les graines, mais, dès 
qu'elles furent mises au contact de l'air, elles commencèrent à 
Germer de suite ; d’où il résulte que les graines, pendant leur 
Séjour dans le gaz protoxyde d'azote, n'avaient pas perdu la 
faculté de germer, tandis que les graines ne germent plus 
quand elles ont été en contact peu de temps avec plusieurs 
autres LE 


E Le gaz, dans lequel les graines avaient séjourné pendant 

aX semaines, n'avait éprouvé aucune altération ; il ne conte- 

nait pas la moindre trace d'acide carbonique , et rallumait 
encore très-bien une bougie incandescente. 


1 


106 

» Pour connaître l'influence de ce gaz sux des plantes déjà j 
développées, je mis, avec les précautions indiquées plus haut, 
une éponge avec des plantes de Cresson complétement for- | 
mées dans un flacon rempli de gaz protoxyde d'azote. Pendant - 
deux jours les plantes n'étaient pas changées; mais le troisième ` 
jour elles prirent une couleur jaune, et à la fin de la semaine 
elles étaient inclinées. Remises au contact de l'air atmosphé- 
rique, elles reprirent en peu de jours leur verdure et se 28 
vèrent. 

» Il faut remarquer que, les expériences précédentes étant 
faites non-seulement avec les graines, mais encore avec lës 
plantes, soit que le gaz protoxyde d'azote füt exposé aux rayons 
directs du soleil , ou qu'il füt tenu à l'ombre, sa décomposition 
wa pu être arn ni dans l'un ni dans l'autre cas. 

» Il résulte des expériences ci-dessus : 

» 4° Que le gaz protoxyde d'azote n'a pas la faculté de favo- 
riser la germination des graines, ni la végétation des p 
déjà formées. | 

» 2 Que ce gaz n'est pas décomposé par la chloroph ylle des | 
plantes, lors-même que l'appareil est exposé aux rayons gz | 
du soleil ; S 

» ge Qe des graines qui ont séjourné qoiga temps dans ; 
ce gaz ne perdent pas, par leur contact avec lui, la faculté i 
germer à l'air. » 


OnGANOGÉNIE. Observations sur l'organogénie de la fleur S 
les plantes de la famille des Malvacées; par M. P. Duchartre. gei ài 
des sc, natur. 1845, août-septembre, pag. 123-150 avec 3 plant) 


L'auteur de ce travail s'est proposé de jeter du jour sur ! lor | 


ganisation de la — adulte des Malvacées en s'appuyant: m 
LESC d pa viuo qui la constituent. Jl divis 


l'exposé de anm rats en eg paragrap phes dans ler 


quels il examine successivement ; 40 le calicule ; 2o le calice; 3m 
3 la corolle et I; androcée ; Lu le pistil, 


107 
§ 4er, Calicule. Son apparition précède celle des verticilles 
floraux proprement dits ; dans les genres où il se compose de 
trois bractées, celles-ci présentent souvent, dans l'origine, une 
inégalité assez marquée et une disposition telle qu'on peut y 


' voir l'analogue d'une bractée médiane avec deux latérales 


plus petites. 

$ 2. Calice. Le calice se montre dans la fleur inimédiatement 
après le calicule. Il paraît d'abord sous la forme d'un petit 
bourrelet continu dont le bord supérieur ne tarde pas à se re- 
lever de cinq petits festons indiquant les 5 sépales organiques; 
après quoi son développement suit la marche ordinaire des 
calices gamosépales réguliers. 

$ 3. Androcée et corolle. L'auteur réunit fidis un méme pa- 
ragraphe l'histoire de ces deux parties de la fleur, à cause des 
liens intimes qui les unissent. Peu aprés que le calice a com- 
mencé de se montrer, la masse centrale de la fleur, qui ne for- 
mait encore qu'un gros mamelon à peu prés hémisphérique et 
homogène, semble se déprimer à sa partie supérieure ; bientôt 
le pourtour de cette dépression se renfle en 5 larges mamelons 
très-peu saillants, alternes aux lobes du calice ; en fort peu de 
temps, chacun de ces mamelons semble se partager en deux 
juxtaposés, de telle sorte qu'il en résulte 5 paires de petits ma- 
melons sur la circonférence de la petite masse centrale embras- 
sée par le calice, Ce sont autant d'étamines naissantes, et l'on 
Voit que leur position dans la fleur est régulièrement une 
au calice, 


in méme $ temps gëss la carolle sous la forme de 5 dde 
e de 


: plis d hen Aa Dame , placés chacun vis-à-vis et 


ersten dune des 5 paires d'étamines naissantes. ihn pétales 
naissants sont donc alternes au calice et opposés aux é 

Leur apparition est de très-peu postérieure à celle de dr 
eg La suite de leur seeloppsipeut, ne stent n" de parti- 


ici 


eg à "ege? dns » papam état que nous venons 
de signaler en lui et qui constitue ce que l'auteur. regarde 


Ae 108 | 4 
comme sa période primitive, on le voit entrer dans une nouvelle | 
période qui pourrait étre nommée sa période de multiplication, 
dans laquelle s'opérent successivement ces phénomènes remar- | 
quables qu'on a nommés, pour abréger, dédoublements parallèle 
et collatéral. En effet, peu après que les 10 premiers mame- ` 
ons staminaux se sont nettement dessinés, il s'en montre 
10 nouveaux disposés aussi en 5 paires plus intérieures que les 
premieres devant lesquelles elles sont placées ; successivement 
et sur des circonférences de plus en plus intérieures, apparaie - 
sent 5, 10, etc., nouvelles paires de mamelons toujours oppo- - 
sées aux premiéres, de telle sorte. que la masse entière de 
l'androcée, vue par-dessus, représente une étoile à 5 rayons 
doubles, opposés aux pétales. Pendant que les nouveaux ma- ` 
melons staminaux se produisent vers le centre de la fleur, les 
premiers formés ou les plus extérieurs continuent de grossir et 
s'élargissent dans le sens transversal ou perpendiculaire aux 
rayons ; aprés quoi chacun d'eux ne tarde pas à se trouver pai- 
tagé en deux Juxtaposés , et cette division gagnant les autres 
mamelons staminaux de proche en proche de l'extérieur vers 
l'intérieur, il en résulte enfin que, devant chaque pétale, se 
trouvent 4 lignes d'étamines, ou, en d'autres termes, que l'an- 
drocée tout entier, vu par-dessus, finit par représenter une 
étoile à 5 rayons quadruples. — Cette série de phénomènes | 
donne à la fleur des Malvacées ses nombreuses étamines. 
. Quelquefcis cependant les choses ne se terminent pas li 
dans le bouton de fleur déjà assez formé, on voit les anthères — 
se' partager en deux et la division atteindre méme la portion 
libre du filet jusque vers sa base; de là proviennent ces étami- 
nes comme géminées, qui ont été remarquées et signalées plu- 
sieurs fois par les botanistes descri pteurs. 

L'auteur entre dans des détails que nous ne pouvons analy- 
ser relativement à celles d'entre les Malvacées chez lesquelles 
l'androcée ne comprend qu'un nombre moins considérable 
d'étamines, et dans lesquelles, par conséquent, le mode ge | 
ral de développement qui vient d'étre exposé subit des points. 


109 z 
d'arrêt et des modifications de divers genres. Nous ne le sui- 
vrons pas non plus dans les considérations philosophiques 
dans lesquelles il entre au sujet de l'androcée des Malvacées, 
de la disposition symétrique et de la nature de ses parties. 

§ 4. Pistil. Ainsi que cela parait avoir lieu dans la fleur des 
phanérogames en général , le pistil ne se montre chez les Mal- 
vacées que postérieurement au calice, à la corolle et aux éta- 
mines. Son mode de développement et son organisation per- 
mettent à l'auteur d'y reconnaitre quatre catégories tranchées 
dans l'ensemble de la famille: 1» chez la presque totalité des 
Hibiscées, la symétrie quinaire est manifeste dans ce verticille; 
il est formé de $ carpelles (quelquefois de 3), réunis plus ou 
moins complétement en capsule; 2» chez les Malopées, la sy- 
métrie quinaire existe dans le bouton et même dans la fleur; 
mais elle disparaît dans le fruit par suite du mode d’accroisse- 
ment; 3 chez la généralité des Malvées et des Sidées, il devient 
trés-difficile, sinon, méme impossible de retrouver la symétrie 
dans l'organisation pistillaire : 4> enfin, dans les genres Pavo- 
nia, Malvaviscus, Lebretenia, Lopimia, la symétrie quinaire est 
encore évidente, l'ovaire étant 5-loculaire; mais le nombre des 
Styles ou de leurs divisions stigmatiques est un multiple de 5. 

1° Dans la première catégorie, le pistil se montre à sa nais- 
sance sous la forme d’un petit bourrelet pentagonal entourant 
une "ved centrale; enis les 5 SE de du ec 
sall : 


onra V» 


, du milieu des 5j petites faces dt à méme bourrelet , partent p 
rieurement 5 saillies qui vont se réunir au centre et qui com- 
mencent les 5 cloisons dont l'existence rendra ce pistil 5-lo- 
culaire; après quoi l'accroissement se continue de la méme 
manière que dans les pistils syncarpés en général. 

2 Chez les Malopées, le pistil naissant se montre également 
sous la forme d'un léger b bourre let l ; mais 
bientôt le bord libre de ce bourrelet se CINE dé bes 
mamelons arrondis dont chacun se fera reconnaitre plus tard 
Pour un carpelle; de plus chaque face du petit pentagone, 


110 . 
dessiné par leur ensemble, semble s'infléchir et se porter vers j 
le centre; par là ses 5 angles deviennent de plus en plus | 
saillants. vers l'extérieur et la série des carpelles finit par des- | 
siner une étoile à 5 rayons, formés chacun de deux lignes pa | 
rallèles et juxtaposées. Là , comme on le voit , se montre encore 
nettement la symétrie quinaire ; mais après la floraison, l'iné 
galité d'accroissement des carpelles, l'avortement de plusieurs 
d'entre eux font disparaître cette symétrie, et il en résulte enfin ` 
cette petite masse globuleuse, irregulière, dans laquelle on 
n'avait cru voir que désordre et asymétrie. 

3° Dans le 3? cas, le pistil naissant forme encore un bourre: 
let continu, mais circulaire, autour du sommet de Paxe floral; ` 
presque aussitôt , le bord libre de ce bourrelet se relève d'au 
tant de mamelons que le pistil adulte aura de loges ovarienne |. 
et de branches stylaires. Le nombre de ces mamelons est pat- 
fois de 10 ou voisin de 10; mais le plus souvent il est variable | 
et sans relation saisissable avec la symétrie quinaire. Le déve ` 
loppement des petits mamelons stylaires se fait d’abord ave 
plus de lenteur que celui de leur’ base commune et contin ` 
ou ovarienne; celle-ci se renfle, se creuse intérieurement deg ` 
loges,et peu de temps suffit pour donner à l'ensemble du pistil 
la forme d’un corps ventru et à côtes arrondies dans sa partie ` 
inférieure, rétréci vers son orifice qu'entourent les prolonge ; 
ments stylaires. Le reste du développement ne présente guère d 
plus qu'un simple accroissement des parties déjà existantes: ` 

4° La dernière catégorie est remarquable parce que, Je jeune À 
pistil ressemblant tout-à-fait à celui qui vient d’être décrit en 
dernier lieu, des différences importantes s'y montrent dès 
l'instant où les loges ovariennes commencent à se former. | 
En effet, dans tous les pistils précédemment décrits, les loge | 
- ovariennes répondent aux mamelons st ylaires et sont en méme ! 
nombre que ceux-ci, tandis que dans la catégorie qui nous | 
occupe en ce moment, elles apparaissent dans l'intervalle de S 
deux mamelons stylaires, et seulement en nombre moitié d 
celui de ces mamelons. Cest ainsi qu'avec 10 styles, ces pistil 


111 
ne présentent que 5 loges. Ce fait remarquable rend très-diffi- 
cile de déterminer ce qui constitue un carpelle dans le pistil 
des Malvacées. 


BOTANIQUE GÉNÉRALE ET SYSTÉMATIQUE. 


Le règne végétal, The vegetable Kingdom ; par M. John Lind- 
ley. 4 gr. in-8° de 908 p. et plus de 500 fig.; Londres 1846. 


Nous avons déjà annoncé en peu de mots cet important ou- 
vrage au moment même où les premiers exemplaires en arri- 
vèrent à Paris, Mais aujourd'hui nous croyons devoir attirer 
plus particuliérement sur lui l'attention des lecteurs dela REVUE 
etlui consacrer un article spécial. 

C'est en 1836, que M. Lindley publia sous le titre de: « A 
natural system of Botany, » la deuxième édition de son ouvrage 
général dans lequel il tracait le tableau détaillé de la méthode 
naturelle (4 in-8° de 526 pag.). Cet ouvrage comprenait : 4° une 
préface peu étendue; 2" une clé analytique des familles natu- 
relles ; 3° l'exposé des caractères des familles, avec des consi- 
dérations sur les propriétés et les usages des plantes, sur leur 

diffusion géographique, sur leurs affinités, enfin avec l'énu- 
mération des genres. La suite des familles y commencait au 
groupe formé par les Renonculacées et les familles voisines; 
elle finissait par les végétaux inférieurs. Dans la nouvelle édi- 
lion qui va nous occuper maintenant cet ordre a été renversé ; 
. de plus des modifications diverses ont été introduites par l'au- 
teur soit sous le rapport matériel, soit sous celui de la rédaction. 
Sous le premier point de vue l'addition la plus importante est 
celle de nombreuses figures intercalées dans le texte, destinées 
à former une illustration des familles. Ces figures ont contri- 
bué plus que tout autre chose à grossir le volume qui a main- 
tenant plus de 900 pages. Elles sont en partie gravées sur bois, 
en partje exécutées par le procédé de la glyphographie. La - 
Plupart sont empruntées à d’autres ouvrages; quelques-unes 


| 112 i 
sont originales. Leur exécution est généralement satisfaisante. 
Cependant si leur introduction dans ce livre important est E 
une amélioration heureuse, on ne peut disconvenir qu'elles ne 
laissent encore à désirer sous certains rapports. D'abord plu f 
sieurs d'entre elles manquent un peu de netteté; 2 elles nous 
ont paru souvent insuffisantes pour illustrer les familles; cest 
ainsi, par exemple, que trop peu d'entre elles sont consacrée 
à montrer l'organisation du fruit et de la graine; 3° il now 
semble que le choix des plantes analysées aurait dù porter tou: 
jours sur des espéces prises au centre méme des familles de 
maniére à en représenter le type fondamental ou principal; 
or cela n'a pas eu toujours lieu; 4° enfin dans les familles po - | 
lytypes, leur nombre est évidemment insuffisant , les détail 
empruntés à une seule plante ne représentant qu'un seul coin 
du tableau général de la famille. M. Lindley a lui-móme re 
connu que ses illustrations n'étaient pas toujours suffisantes 
puisqu'il a réservé dans son livre de nombreux espaces vides | 
qu'il se propose de remplir plus tard de nouvelles figuré 
Malgré ces légers défauts dont il ne faut pas s'exagérer la grè- 
vité, l'addition de figures nombreuses à l'ouvrage de M. Lind- 
ley augmente son importance et le rend beaucoup plus escht 
mode pour l'étude. . E ec 

L'ouvrage commence par une préface dans laquelle lat 
teur expose les vues qui l'ont dirigé dans son travail et les 
principes sur lesquels repose sa méthode. 

, Vun des principaux inconvénients que présentait, surtout ; 
pour l'étude, la méthode naturelle était la difficulté*de gro 
per les familles de telle sorte qu'on püt arriver jusqu'a e 
par quelques divisions successives du règne végétal.. C'était 
pour lever cette difficulté que Jussieu avait établi ses45 classés 
La plupart des botanistes qui, après lui, ont fait de la sthode 
naturelle l'objet de leurs travaux, ont suivi l'exemple de notè 
“illustre botaniste; mais les divisi ives qui ont été ét 
blies par eux pour arriver jusqu'aux familles different à La 
Près chez chacun d’entre eux et constituent en quelque SÉ | 


113 


le cachet imprimé par chaque auteur à son ouvrage. Comme 
eux, M. Lindley établit des groupes supérieurs aux familles, 
mais ces groupes sont de deux sortes : les uns, auxquels il donne 
le nom de Classes ne sont autre chose que 7 grands embran- 
chements du régne végétal, à-peu-prés comparables pour l'éten- 
dueà ceux adoptés par A. P. De Candolle. Ces classes com- 
prennent 57 groupes intermédiaires entre elles et les familles; 
ces nouveaux groupes dont l'air de famille, s'il est permis de le 
dire, est le plus souvent très-marqué, et qui ont été admis 
comme classes par MM. Endlicher et Ad. Brongniart, recoi- 
vent de M. Lindley le nom d Alliances. Chacun d'eux comprend 

ve cu plusieurs familles dont l'affinité est manifeste et peut 
être exprimée par des caractères précis. C’est particulièrement 
à la délimitation et à l'arrangement de ces alliances que le bo- 
taniste anglais a donné toute son attention, et sa nouvelle édi- 
tion présente, sous ce rapport, des modifications importantes. 
Le nom d’ Alliance a été substitué par lui à celui de nixus qu'il 
avait d'abord employé et qui avait été souvent défiguré de ma- 
nière à introduire dans la science des équivoques et des non- 
sens. A chacune de ces alliances il a donné un nom latin, avec 
une terminaison en ales, emprunté à celle de ses familles qui 
en forme comme le type, et de plus un nom anglais destiné, 
selon lui, a rendre son ouvrage d'un emploi plus facile et plus 
commode en Angleterre. Nous avouons que, loin de voir là unc 
amélioration aussi grande que le pense M. Lindley, nous n'y 
trouvons qu'un moyen certain de rendre son ouvrage très-in- 
commode pour les botanistes; en effet comme l'auteur ne dé- 
signe ses alliances dans le texte méme de son livre que par leurs 
noms anglais, dont la synonymie exigerait une étude prélimi- 
naire, il en résulte un embarras qui surgit à chaque pas dans 
la lecture et qu'on ne peut lever qu'au moyen d'une perte de 
temps. Quand donc les botanistes se pénètreront-1ls de cette 
idée qu' imprimer à des ouvrages généraux un caractere pure- 
ment local, c'est restreindre leur utilité réelle, c'est de plus 
compliquer sans avantage effectif la langue de la pu déjà 


114 
surchargée de synonymes ? D'ailleurs lorsqu'on introduit ainsi 
une nouvelle nomenclature afin de faciliter l'étude aux com- 
mencants, est-on certain de ne pas manquer son but, en les ` 
obligeant à em leur mémoire eeng synonymie toujours 
inutile, t L' ité de terminaison 
qui distingue les noms des alliances est étendue, comme précé- 
demment, par M. Lindley aux familles elles-mêmes que dis- 
tingue la désinence acées, Cette uniformité est un avantage 
. réel; il est seulement fácheux qu'elle doive être achetéeau prix 
de la rudesse de certaines consonnances et de la longueur exa- 
gérée de certains mots (ex. : Styracacées, Dipsacacées, Ascle- 
piadacées, Lardizabalacées, Hamamélidacées, etc.). 

La préface est suivie d’une iprouction dans laquelle 
M. Lindley fait l'histoire de la méth Ile dont il trouve 
les premiers linéaments dins Lobel (1570), Coœsalpin, Tourne- 
fort et particulièrement dans Rai (1686). C'est en effet à ce 
taniste qu'appartient la première division des végétaux d'après 
leurs cotylédons (1). A part cette grande et belle idée, Rai ne 
nous paraît pas avoir rendu à la méthode naturelle des servi- 
ces assez grands pour justifier entièrement la haute importance 
attribuée par M. Lindley à ses travaux, Nous lisons en effet 


dans The vegetable kingdom que Rai « eut une conception s 
claire et si philosophique des vrais principes des classifications 
qu'il laissa après lui, dans son Historia plantarum, le fonde- 
ment réel de toutes les vues modernes qui, ayant été mises? 
lumière, à un temps plus favorable, par Jussieu, sont en géné- 
ral attribuées exclusivement à ce savant botaniste et à sam 
cesseurs. » Nous craignons que le jugement porté à ceté 
par M. Lindley n'ait étéun peu influencé par l'amour- .proptt 
(4) « Nobis diu considerantibus non alia prior aut potior differentia Yi 
detur quam quæ desumitur a pisei, Ee, EM bei pre Le? 
in eas qux plantulam jJ 
seu, si mavis, binis cotyledonibus instructam ; s qu& eandem SS 
nent altero vel wirogne folio seu cotyledone es (J. Rai, Hist. plante. 
tom. I, pag. 52) ^ Log 


145 

national, ainsi peut-être que l’opinion sévère qu’il exprime au 
sujet de Jussieu dont le système « abonde, dit-il, en erreurs et 
en imperfections. » — Le savant auteur expose ensuite ce qui 
constitue l'analogie entre les plantes; il pose les principes de la 
subordination des caractères et, par suite, des moyens de dé- 
terminer les groupements. Il insiste également sur la difficulté 
de tracer des limites nettes et précises soit aux familles, soit 
aux groupes d'un ordre quelconque, et il combat les idées émi- 
ses à ce sujet par M. Alph.De Candolle: Après quoi, sousletitre 
Natural systems, il présente, d'aprés l'ordre chronologique, le 
tableau presque complet des diverses classifications qui ont été 
présentées à titre de méthodes naturelles. Voici l'indication des 
auteurs qui figurent dans ce tableau : 

1703. Rai (Method. plantar. emend. et aucta), — 1754. Linné 
(Phil. botan 3. — 4789. A. Lede Jussieu: (Genera 'plant.). — 
1810. Rob. Brown (Prod. flore Novæ-Holl.). — 1813, 4819 et 
1844. A. P. De Candolle (Théor. élém. de la botan. ; Prodrom.). 
— 4825. Car. Agardh (Classes plantar.). — 1826. C. J. L. Per- 
leb (Lehrbuch der Naturgesch der Pflanzenreichs, et 4838, Clavis 
class., ord. et famil.). — 1827. B. C. Dumortier (Florula. bel- 
gica). — 4830. Fr. Th. Bartling (ordin. natur. plant.). — J. 
Lindley (4830. An introd. to the natur. system; 4833. Nixus plan- 
tar; 1836. 4 natur. System, 2* édit. ; 4838. Artic. « Fxogens » 
dans le Penny Cyclopedia; 4839. Botan. Regis. p. 77. miscel. 
matter ; 4846. The veget. Kingd.). — 1832. J. Hess ( Uebersicht 
Le naturl. Pflanzenfamilie, etc.). — 1832. Carl. Heinr. 

Schultz (Naturl. Syst. des Pflanzenreichs), — Paul Horaninow 
(1834. Prime lineæ system. nat.; 1843. Tetractys naturæ). — 4835. 
El. Fries (Corpus florar. provinc. Sueciæ). — 4835. C. Fr. Ph. 
Martius (Conspec. regni veget. secundum charac. morphologicos 
Presert. carpicos). — 1836-40. Step. Endlicher (Genera plan- 
tar), — 4844. Ernst Christ. Trautvetter (De novo system. botan.). 
— 1813. Ad. Brongniart, (Enumér. des gent. de plantes cultivés, 
*tc.). — 4843. Carl. Fr. Meisner, (Plantar. vascul. genera). — 
1844. Ad. Jussieu (Cours élém.). 


116 


Aprés le tableau des familles qui formé le corps de lou- 
vrage, se trouve une clé analytique destinée à faciliter la dé- 
termination. 

Ce qui imprime au nouveau travail de M. Lindley son ca- 
chet particulier consiste dans la série qu'il admet pour les 
familles, dans ses classes et ses alliances; aussi nous croyons 
nous obligé de présenter ici le tableau complet de sa classifi- 
cation, en ajoutant aux alliances les courtes diagnoses par 
lesquelles il les caractérise et en rapportant à chacune l'indica- 
tion des familles qu'elle comprend. Mais ce tableau, à cause 
de son étendue, sera renvoyé à la prochaine livraison. 


PHYTOGRAPHIE. 


Pul "E. 2 n " em Ya e 


| seu descriptio plantarum in re- 

. gionibus cis et transbaicalensibus atque. in Dahurià sponte nascel- - 
tium, par M. Nicolas Turczaninow. — 1" part., 4 vol. in-8° det 
pag.; Moscou 1842-45. Es 


Quoique portant la date de 1845, la premiére partie de ct ` 
ouvrage n'est arrivée à Paris, au Musée botanique de M. Ben- 
jamin Delessert, que depuis peu de jours; aussi a-t-elle pout 
nous tout le mérite dela nouveauté. L'auteur a suivi l'ordre du 
Prodromus de De Candolle; dans le volume que nous avons 
sous les yeux, il a donné l’histoire des familles comprises entré 
les R lacé et les Dipsacées inclusi t. Son ouvrage 
est écrit entièrement en latin; il est précédé d'une préface en 
francais, dans laquelle il trace le tableau de la Flore du paf 
sur lequel ont porté ses recherches ; ce payscomprend la partie 
transbaicalienne du gouvernement d'Irkoutsk, et l'arrondisse- 
ment d'Irkoutsk lui-méme. Daas un de nos prochains numé- 
vos, nous donnerons un résumé de ce tableau, qui nous a paru 


tracé avec soin. Dans le corps même du livre, Phistoire de 


: Jue espèce comprend une longue diagnose ou une courte 
escription, une synonymie assez étendue, quelquefois WË 


4 


| 
| 


117 

description développée, souvent des observations critiques, 
l'indication des localités et l'époque de la floraison. De plus, 
l'auteur a mis un soin particulier à signaler et à caractériser 
les variétés des espèces dont il a fait l’histoire. Son livre fait 
connaitre un assez grand nombre d'espéces nouvelles et quel- 
ques genres nouveaux, ou déjà indiqués par lui dans un sim- 
ple catalogue. Nous croyons devoir donner l'indication des 
premières et les caractères des derniers. 3 

RanoncuLaceæ— Thalictrum Baicalense — Anemone Baica- 
lensis — Eranthis uncinata. Delphinium parviflorum. . Aco- 
nitum tenuifolium. Actinospora Dahurica, — NymPHÆACEz. 
— Nymphza Basniniana.— CnuciFEROor.— Nasturtium densi- 
lorum. — Draba gelida; D. macrophylla; D. Mongolica ; D. 
eriopada. Kuznetsowii. Holargidium Braya versicolor. Eu- 
trema parviflorum; E. cordifolium. — ViorAniz E, — Viola Ir- 
cutiana; V. Brachyceras; V. incisa. — SiLenex.—Silene am- 
bigua; S. dasyphylla; S. Chamarensis. Stellaria discolor; S. 
umbellata. Cerastium glabellum; C. ciliatum, — Ruracez, — 
Dyctamnus dasycarpus.—Rnaunez. —Rhamnus polymorpha. 
— PaPILIONACEZ. — Oxytropis: alpicola; O. leucotricha ; Q. 
nitens; O. heterotricha; O. glandulosa. Astragalus cinereus; 
A. ervoides; A. tenuis. Hedysarum microphyllum ; H. inun- 
datum, Vicia pallida. — Rosaceæ. — Spiræa sericea. Poten- 
tilla asperrima; P, olopetala; P. tenella. — SAXIFRAGACEZ. - — 
Chrysosplenium peltatum ; C. Sedakowii.— UnBELLIFERG. - — 
Ægopodium latifolium, Carum Buriaticum. Buplevrum. lon- 


tum. 

Physolophium Gen. nov. (pag. 487). — Calycis. Lj 
obsoletus. Petala oblonga subemarginata in lacinulam in- 
flexa. Fructus sectione transversali subteres, a dorso parum 
compressus, nucleatus. Mericarpia jugis 5 subtrigonis, intus 
inflato-cavis, lateralibus marginantibus majoribus. Valleculæ 
evittatæ, Semen (albumen) exocarpio non adnatum (saltem in 
maturitate) jugis propriis 5 tenuissimis, totidemque vittis 
dorso et 2 commissuralibus crassis margini approximatis præ- 


A oy 


6. 


118 
ditum.— Herba perennis glabra. Caulis altus et crassus. Folia 
bipinnata, pinnulis inferioribus subtrilobis, lobis late ovatis - 
inæqualiter serratis, subincisisve, Involucrum universale nul- 
lum, partiale polyphyllum, foliolis setaceis. Umbellz radii 
numerosi, scabri. Flores albi. — P. saxatile. 

Lithosciadium. Turcz. cat. pl. Baic. Dah. n. 525 — Calycis 
margo obsoletus. Petala oblonga, integra, in lacinulam acu- 
tam oblique inflexa. Fructus oblongus, sectione transversali 
subteres vel a latere parum compressus, stylopodio depresso 
stylisque reflexis coronatum. Mericarpia jugis 5 crassis argu- 
tis, lateralibus marginantibus. Vittæ solitariæ crasse, valle- 
culas ex toto implentes, membranula pellucida tectæ. Carpo- 
phorum bipartitam liberum. Albumen antice planiusculum, 

_— Herba perennis E glabra, umbellà centrali radi- 
cali, caulibus lateralibus, basi tantum foliatis. Folia bipin- 
nati-secta, 'segmentis inciso-pinnatifidis vel inciso-dentatis, 

. dentibus cuspidatis. Involucra utraque polyphylla. Umbelle 

et umbellulæ multiradiatæ. Petala ochroleuca. Genus Seseli 
valde affine; distinguitur presertim petalorum formå et ha- 
bitu peculiari, — L. multicaule. 

Cnidium salinum. Stenocællium divaricatum. Gei 
univittatum ; C. longifolium ; C. cenolophoides. 

Czernævia Turcz. pl. exs. — Czernjajewia Id. cat. pl Baic. 
Dah. n. 545. — Calycis margo obsoletus. Petala triangulari- 
obcordata cum lacinulá intus inflexá. Fructus sectione trans- 
versali subteres a dorso parum compressus, utrinque bialatus- 
Mericarpia jugis 5 subalatis, lateralibus in alam dorsalibus dw 
plo longiorem expansis, toto plano commissurali inter se con 
nexis. Valleculæ 4-5 vittatæ: vittis approximatis, pellicu 
tenuissime pellucidà tectis. Carpophorum 2-part. liberum ~ 
Herba biennis glaberrima (ex Turcz.) ). Caulis lævis. Folia illis 

i flavescentis angustifolii non dissimilia, subiripinnati- 
secta, laciniis dentibus cartilagineis munitis , lanceolatis, t® 
minalibus longissimis, Involucrum universale nullum; partiale 


119 

oligophyllum. Flores albi. — C. lævigata (Coniosehmun Czer- 
nævia F. et Mey.). 

Gomphopetalum viridiflorum. Peucedanum seseloides , P. 
humile. 

Hansenia 'Turcz. cat. pl. Baic. Dah. n. 552 — Calycis margo 
5. dent. Petala breviter unguiculata, emarginata cum lacinulà 
inflex4. Fructus sectione trasversali subteres, orbiculatus. Me- 
ricarpia jugis 5 alatis, lateralibus marginantibus, membranà 
tenui , maturitate relaxata cum vittis obtectis. Vittæ in valle- 
culis terne, commissurales 6 superficiales. Albumen antice 
foveà profundá exaratum, sectione transversali semilunare.— 
Herba perennis glabra, involucro universali subnullo, par- 
tiali polyphyllo setaceo, floribus ochroleucis vel virentibus, — 
H. Mongolica. — Capmirorracæ — Lonicera chrysantha.— Ru- 
BIACEE — Rubia discolor. Galium Dahuricum —V ALERIAN X — 
Valeriana heterophylla. 


Notice sur le genre Thrincia et spécialement sur la nomenclature 
des Thrincia hirta et cmn uU et n aw Jeer k, 
dans les principaux des caraċ- 
tères qui distinguent ces plantes si souvent confondues; par le doc- 
teur Merat (Annal. des sc. natur., décem. 1845, pag. 367-381.) 


Ges plantes, dit M. Mérat, ont été, depuis Linné, le sujet 
d'une multitude d'erreurs de dénomination et de détermina- 
tion dans les auteurs de botanique. Ce grand naturaliste admit 
_ le premier les Leontodon hirtum et hispidum. 34 ans plus tard, 
Roth fit connaitre un végétal nouveau, se raprochant. de la 
premiére de ces plantes, et il forma avec elles deux son genre 
Thrincia. Celle qu'il décrivit fut nommée par lui d "^. 
st l'ancienne T. hirta. 

M. Mérat signale les causes qui 9 ont fais idis entre elles 
les plantes objet de sa note; ce sont la grande affinité de leurs 
deux genres qui n'en faisaient qu "un pour. hinné; la grande 
ressemblance extérieure de leurs fleurs et de leurs feuilles ; leur 


d S 


120 
grande variabilité de taille, de vestilure, de robusticité. H. faut 
ajouter encore : 4° que Linné n’a pas donné les caractères qui 
séparent génériquement les Leontodon hirtum et hispidum, et. 
que, dit M. Mérat, beaucoup d’auteurs, méconnaissant ces 
caractères, ont confondu ces plantes entre elles et avec le 
Thrincia hispida Roth; 2° que Linné avait admis à tort comme 
caractères spécifiques de ses Leontodon hirtum et hispidum, des 
poils bifides au sommet pour le premier et simples pour le 
second; ces deux plantes, et méme le T. hispida Roth réu- 
nissent assez souvent des poils simples et bifides ou même ` 
trifides, 

L'auteur se livre ensuite à une discussion Se de la 
synonymie de ses trois plantes, dans les principaux auteurs 
qui s'en sont occupés, à partir de Roth; aprés quoi il résume 
dela maniére suivante les caractéres qui permettent « de les 
distinguer entre elles. g 

Caractères communs aux Thrincia hirta, hispida Roth, et 

Leontodon hispidum L. 

Involucre (calice commun) presque simple, dressé, avec 
quelques folioles à la base appliquées. Réceptacle nu, fine- 
"ment alvéolé; corolles en languette, celle-ci glabre. Tige 
nulle; feuilles simples plus ou moins roncinées, souvent set 
lement sinuées-dentées, plus ou moins hispides, quelquefois 
presque glabres, portant parfois des poils bi- ou trifurqués at 
sommet (et aussi sur la tige et sur les calices). Hampes uni- - 
flores; fleurs j jaunes. — Ces plantes croissent dans les lieux 
sablonneux, stériles, crayeux, à la fin de l'été et de l'automne. 
Elles sont vivaces. 
Caractères génériques et spécifiques. 

Thrincia. Achaines dissemblables; ceux du disque, droits d 
un peu atténués, surtout au sommet, portant une aigrette 
ciliée-plumeuse, à rayons un peu élargis à la base ; achaines 
de la circonférence plus gros, plus courts, un peu courbes 
égaux dans toute leur longueur, stériles, tronqués au Sg? 
qui est couronné de petites écailles laciniées. 


PRE EP EE RE PC ER) PS fe TR TT LU 


p^ 


, 121 y 
$1. Aigrette sessile (Tarincra Roth), 

T. hirta Roth. Racine en houppe filamenteuse, étalée; achai- 
nes du centre trés-finement tubeteuleux, à aigrette sessile; 
ceux du bord enveloppés chacun dans une foliole calicinale, 
persistante, réfléchis l'un et l'autre à leur parfaite maturité. 

Var. b. Gréle, presque glabre, feuilles sublinéaires. Thrincia 
Leysseri Wallr. . 

Var. c. Calice, hampe et feuilles trés-hispides. T. hispida 
Wild. (non Roth). 

Habite en abondance les chemins des bois, Je bord des fos- 
sés, les lieux arides de la France et de l'Europe etc., en été et 
en automne. 

SIL. Aigrette stipitée (Streckera Schultz). 

T. hispida Roth. Racine ayant un axe principal ordinaire- 
ment simple (la Ire année), napiforme, vertical, parfois fila- 
menteux sur les cótés, Achaines du centre finement épineux, 
terminés par un assez long pédicule portant l'aigrette; ceux 
du bord semblables à ceux de lespéce précédente (peut-étre 
un peu moins forts, surtout du haut), enveloppés chacun dans 
une foliole calicinale persistante , étalés l'un et l'autre à leur 


. parfaite maturité. 


Var. b. Petit, gréle; racine plus ou moins fibrilleuse. 

Var. c, Racine rameuse, fibrilleuse latéralement. 

Var.? d. Racine à divisions renflées. T. tuberosa. H. 

Habite le Maroc, à Mogador, Méquinez, Tanger; l'Algérie ; 
l'Espagne; le Portugal; les Canaries. La var, b. dans les 
Gazons du bord de la mer, à Alger (Durieu); la var. c. aux 
environs d'Alger, dans les lieux sablonneux (Bové, Durieu). 

auteur ne met qu'avec doute la var. d. parmi celles du 
T. hispida Roth. 1 pense qu'elle pourrait bien ne différer de 
cette dernière plante que par le gonflement de ses racines, qui 
disparait dans quelques individus, ainsi qu ^il l'a vu dans un 
*xemplaire du T. tuberosa, récolté à Stora par M. Durieu, qu'il 
était, dit-il, difficile de séparer du vrai T. hispida, Roth, tant 
racines étaient peu renflées. - 


129 

Leontodon. Achaines ducentre et du bord semblables, droits, 
 atténués aux deux extrémités, lisses ou finement verruculeux, 
portant une aigrette sessile, ciliée-plumeuse. 

L, hispidum L. Racine formant une souche horizontale ou 
tige souterraine, fibrilleuse latéralement. 

Var. b. Hampe élevée, plante plus développée. L. ma 
Mérat. 

Var. c. Plante glabre, surtout le calice, L. hastile L. 

Var. d. Hampe et feuilles trés-hispides, blanchátres, cellésti 
un peu crispées, L. crispum Vill.. | 

Très-fréquent dans les bois, le long des fossés, dans les prés 
les lieux tourbeux etc., en été et en automne. La var. d sut 
les coteaux arides exposés au midi. 


Sur le Thysanothecium, nouveau genre de Lichen; on Thysanothe- 
ium, a new genus of Lichens; par MM. C. Montagne et MA 
Berkeley. (T he Lond. Journ. of bot. ; mai 1846, p. 257, avec 1 pla) 


Ce Lichen remarquable faisait partie d’une grande collec- 
tion de cryptogames de Swan River envoyées par M. Drum- 
mond à sir W, J. Hooker. Voici les caractères assignés pe, les 
deux auteurs au genre qu'ils établissent pour lui. ; 

Thysanothecium Mont. et Berk. — Apothecia terminalia, 
libere enata, primitus orbicularia plana, margine sinuoso inte 
gro, demum flabellari-expansa, obliqua, maxima, lobata, lobis ` 
oblongis. Discus tandem immarginatus (excipulo nullo recep" 
tus) thallo subconcolor. , pallidus, strato gonimo impositus, 4 
imperfecti. Thallus duplex ; verrucæ sparsæ a quibus surgunt 
frondes verticales tereti-compressæ , cartilagineo-corticato 
rimoso-plicatoe solidæ, intus filamentosæ. — Hab. ad ue 
adusta necnon ad terram nudam ,in regione Australasi®» 
Swan River dictæ, ! ; i af 
_ T. Hookeri. — Drummond, n* 69, 70. 


Ce genre a quelque peu le port des Ramalina auxquels ! | 
ressemble par là position de la lame proligère et par la n?" | 


* 
ES 


LES 


323 

ture du thallus; mais il en diffère beaucoup pour le mode d'é- 
volution et pour la forme des apothécies. Celles-ci se forment 
de bonne heure sur les extrémités des frondes, et l'on pourrait 
les prendre pour celles d'un Stereocaulon. Elles s'en distinguent 
cependant par l'absence d'un excipulum. Elles perdent peu à 
peu leur forme orbiculaire et se développent inégalement, de 
maniére à paraitre enfin fixées au thallus par un seul point de 
leur circonférence, le veste de leur étendue étant divisé en 
lobes flabellés. C'est un genre certainement anomal , comme 
plusieurs autres des mêmes contrées. 


i 


Garckea Muscorum novum genus ; auctore Car. Müller (Botan. 
Zeit. 1845, n°52.) 


Nomen in honorem D. Garcke, plantarum na pue Musco- 
rum scrutatoris acerrimi et indefessi impositum 

Cuar. Essent.. — Plante pusille habitu ME foliis 
lineari-lanceolatis, theca immersa, calyptra mitræformis, dentes ` 
16 lanceolati scaberrimi basi paucis trabeculis instructi medio 
perforati, externi. 

CHAR. sExv. — Inflorescentia dioica. Flos masculus gem- 
miformis terminalis, perigonio longissimo inclusus. Flos femi- 
neus terminalis. 

Cuan. NATUR. — Muscus pro primo adspectu Phasco subu- 
lato simillimus gregarius. Caulis filiformis rectus fragilis 
simplicissimus , inferne folüs minoribus apice majoribus 
comosus , floribus femineis masculisque scepe bisv. ternatis 
ramosus. Folia caulina lanceolata subcava , perichætialia sub- 
ue ese Dedi ance e basi latissimä valde conivólut& — 


LENTZ 


VASE LU 


BEA nn Te 
mà fere pone et fi ei at membraná tenuissima hyalina 
reliqua sit. Annulus tener duplex non volubilis sporæ læves 
lenerce, Vita terrestris inter tropicas regiones. 

Species hucusque tantum unica sequens : 


G. phascoides 


e 


124 


' Nouveaux genres décrits par M. Tenore, dans les Annólü- 
zioni jointes à son catalogue du jardin botanique royal de Naples, 
in-4* de 104 pages avec un plan gravé; Naples, 1845. 


1. Candidea Ten. Compositæ. — Calathidium multiflorum; 
receptaculum nudum; pappus pluriserialis uniformis plumo- 
sus, seriei exterioris pilis brevibus; anthodii, squamae foliacez, 
inermes. 

Ce genre différe des Vernonia Vill. par les écailles foliacées, | 
des Ascaricida Cass. par l'aigrette et par les écailles lancéolées, | 
largement membraneuses, ondulées, lâches ; des Serratula pat 
le réceptacle nu et par les caractères du style qui distinguent 
les Vernoniées des Cynarées. Il est dédié à Jules Candida, voyæ 
" geur et naturaliste zélé, mort en 1785. — L'espèce pour la- i 
quelle il a été établi est le C. Senegalensis Ten., plante vivace. 

2. Brocchia Mauri ined. — Fam. incerta. — Dioica. Planta 
foemin. — Flores solitarii sessiles axillares cernui; bracter 
2 vel 3 marcescentes ovatæ (2 lin. lat.), Perigonium 5 phyllum ` 
foliolis in duplici serie dispositis, 2 extimis latioribus, 3 inte- 
oi h 1 desi hianat 


laneenlato.1; 


pellucidæ virentes persistentes patentes (5-8 lin. long. 4 lin. 
lat.) basi germen amplexantes ; corolla o,*Pistillum4; ovarium . 
conicum coriaceum, obsolete 3-loculare (3 lin. long. 2 lin. 
lat.). Styli 5 filiformes; stigmata simplicia; ovarium post anthe- : 
sim 1n pericarpium sterile coriaceum sublignescens conicum ` 
(6 lin. long. 4 lin. lat.) excrescit, eng "me 
Ce genre avait été établi, il y a déjà quelques années, mais 
sans avoir été publié, par le prof. Mauri. Ce botaniste ayant 
été enlevé à la science, M. Tenore s'est décidé à faire connaitre 
les caractères de son genre d’après un individu qui fleurit cha- 
que année à Naples et qui avait été envoyé de Rome. L'espèce 
pour laquelle le Brocchia a été créé est le B. dichotoma Mawi, ` 
arbrisseau sarmenteux dont le port rappelle celui des Lora ` 
thacées, mais dont les fleurs différent entierement de celles de 
cette famille, On n'en connait pas l'individu mále. : 


425 

3, Nicodemia Ten. — Fam. intermedia inter Scrophularineas 
et Solanaceas. — Char. essentialis. — Flores fasciculati, calyx 
k-fidus ; corolla hypogyna hypocrateriformis, tubo longissimo 
limbo 4 fido plano; antherz sessiles incluse; bacca folliculi- 
formis 4-locularis; semina numerosa triserialia placentæ cen- 
trali adfixa. 

Char. naturalis. — Calyx 4-gonus inferus 4-fidus connivens 
marcescens, laciniis lanceolatis obtusiusculis, tomento ferru- 
gineo-nitido e glandulis pellucidis undique tectus. Corolla hy- 
pogyna, hypocrateriformis, persistens, calyce quadruplo lon- 
gior; tubo cylindrico recto œquali, limbo 4-partito laciniis 

fhividaet 1 . - Fr Së | e 4 4 £f. ^ 


F d 5 
glandulisque pellucidis lente vitrea inspiciendis tecto. Stamina 
À; antheræ sessiles inclusæ, collo corollæ insertæ, lineares fus- 
ce, longitudinaliter dehiscentes; pollen flavum. Pistillum 4; 
stylus simplex corollæ collum attingens, filiformis persistens; 
stigma obconicum leviter 2 lobum ; ovarium oblongum undi- 
que tomento ferrugineo tectum. Fructus. Pericarpium; bacca 
folliculiformis ovata pellucida margaritacea secedens mollissi- 
ma membranacea; intus mucilaginosa, 4-locularis, polysper- 
ma, stylo persistenti aucta. Semina placenta centrali triseria- 
tim imbri Was es rw 


, Apocy : retinaculis viridibus 
Carnosulis, plerumque 3 in quávis serie; 2 v. 3 in universo 
fructu fertilia, reliquis abortientibus ; semen ovatum arillo se- 


cedente pallide virescente involutum; amygdala ossea alba; 
m truncatum. Infl tia : fasciculi ped lati intrafo- 


` A 

liacei, oppositi v. solitarii ; flores sessiles, 6-8 in quovis fasci- 
culo, bracteis minimis tomentosis suffulti ; pedunculi fascicu- 

graciles. cd 
L'arbrisseau pour lequel M. Tenore établit son nouveau genre 
N icodemia existe dans les jardins sous le nom de Buddleia diver- 

folia Wall.; B. indica Lamk. C'estle N. diversifolia Ten. 
: 4. Polia Ten. — Iridex. — (Nous empruntons la caractéris- 
tique de ce genre à une note qui vient d'étre publice à part par 


D 


126 
M. Tenore (1) et que nous devons à l'obligeance de son savant 
auteur). EE 
Char. essentialis, — Corolla epigyna irregularis ad basinus- 
que 6-partita, campanulata ; laciniis majoribus patentibus, mi- ; 
noribus recurvatis;stamina 3, filamenta basi tantum in annulo 
connata ; stigmata 2 petaloidea 2-labiata; labio superiore2 
laciniis erectis cuspidatis, inferiore 4-fido, laciniis i 
vioribus ; capsula 5-locularis. d 
A Morcá et Maricá differt corollà campanulatá usque a T 
basin 6-partitá, stigmatibus bilabiatis 6-fidis; à Vieusseuzil ; 
dignoscitur corollæ tubo nullo, petalisque interioribus. recur- 
vis non erectis, filamentis ultra basin liberis, nec omnino mo. - 
nadelphicis. A Tigridiá discrepat defectu columnae staminum 
monodelphicæ longissimæ, nec non stigmatibus petaloideis. ` 
Char. Naturalis. — Inflorescentia simplex. Spatha, 2-phylla, 
valve lanceolatæ obtus& margine scarioso, germine breviores, ` 
alternatim pedunculum involventes. Corolla 6-petala epigyna 
incequalis, campanulata. Petala 5 exteriora majora basi con 
nexa hyalina patentia, lamina subcordato-oblonga subundu- 
lata imberbis apice cuspidata, aureo-lutea ad limbi basin fusco: 
maculata; tria minora interiora majoribus superirposità ; 
lanceolata reflexa canaliculata, marginibus revolutis, aure - 
lutea, lineolis fuscis transverse picta. Stamina. 5. Fi b 
basi in annulo conico conniventia, cœterum discreta, mem- 
branacea triangularia ad apicem attenuata. Antheræ log 
2-loculares extrorsæ cum stigmatibus alternantes, faciei 2 
styli apice nectarifero, adpressz, Pistillum 4 ; stylus trigoms E 
longitudine stigmatum, apice iefinditulifonbé nectarifero. 
Stigmata 5 petaloidea 2. labiata, labio superiore 2-fido, laciniis 
erectis cuspidatis, inferiore 4-fido laciniis reflexis acuminatis 
Ovarium cylindraceum, stylo duplo longius. Capsula oblon- 


gata trigona 5-locularis. Semina membranacea suborbieir 
laria : 


(1) Della Polia, nuovo genere nella famiglia delle Iridee. 


127 

' Polia bonariensis 'Ten.; (Tigridia Herbertiana Herb. in Botan. 
Mag. 2599). | 

5, Zurloa Ten. — Meliaceæ. — Calyx minimus 5-dentatus. 
Corolla 5-petala hypog yna, petalis subrotun do-ellipticis (albis 
carinâ rubrá). Nectarium subglobosum, sive urceolus in cen- 
tro floris ex filamentis connatis ortum, apice 40-dentatum, ore 
pervio, intus totidem antheris instructum. Antheræ 9-locula- 
res elliptice adnatæ. Pistillum basi disco carnoso cinctum; 
ovarium simplex sulcatum, stylus conicus, stigma pelviforme. 
Pericarpium, bacca corticosa, 5-locularis. Semina.... — Flores 
in amplam paniculam terminalem dispositi ex racemis alter- 
nis compositam ; singulus racemus ex cymis alternis dichoto- 
mis conflatus. Pre floratio valvaris. 

Z. splendens Ten. (Z. insignis Ten.; Afzelea splendens H. 
Cels.) 


BOTANIQUE TOPOGRAPHIQUE. 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Sur la végétation des régions 
antarctiques (à l'exception des îles Auckland et Campbell.); 
Par M. Jos. Dalton Hooker. —(Extrait de The botany of the antarc- 
ic voyage of discovery ships Erebus and Terror; xi* livr. , pag. 
309-223.) Vo 


t 
anolais : 
- v 


ECCE o b 
*t en téte de cettenouvelle portion de son travail, il a esquissé 
À grands traits le tableau de la géographie botanique des ces 
contrées, C'est ce tableau que nous allons mettre sous les yeux 
de nos lecteurs, en le résumant toutefois aussi succinctement 
qu'il nous sera possible. | 
Sous cette dénomination générale de régions antarctiques , 
M. Hooker fils comprend la Terre de Feu ou Fuégie, avec quel- 


ques parties de la côte S, O. de la Patagonie, les îles Falkland, 
la Terre de Palmer et les groupes adjacents, comme les Shet- 
lands méridionales, la Géorgie méridionale, etc., et, en allant 
vers l'Est, l'ile de Tristan d'Acunha et la terre de Kerguelen. 
Quoique disséminées sur une très-grande surface, ces diverses 
terres lui paraissent former toutes ensemble une Gas région 
botanique. 

Il peut paraître padai, au premier abord, de réunir les 
plantes de la terre de Kerguelen avec celles dela Terre de Fen, 
quien est séparée par un intervalle de 140 degrés de longitude, 
plutôt qu'avec celles du groupe des Auckland, qui en est plus 
rapproché de 50. degrés. Mais les affinités botaniques confir- 
ment cette réunion, si peu en harmonie avec la position gt: 
graphique de ces deux points du globe. 

La Terre de Feu et l'extrémité méridionale du continent 
américain paraissent étre la région dont les particularités be. 
taniques se retrouvent de manière plus ou moins évidente dans 
toutes lesautres iles Antarctiques, à l'exception des Campbell 
et des Auckland, qui, placées dans le voisinage de la Nouvelle 
Zélande, semblent en continuer la flore. La végétation de cette 
région caractérise des groupes d'iles isolés, qui s'en éloignent 
jusqu’à 5,000 milles vers l'Est, et dont quelques-uns sont 
beaucoup plus éloignés de l'Amérique que de l'Afrique etde | 
l'Australie, sans toutefois prendre le caractère de ces derniets 

continents. Toutes ces iles sont situées sous des latitudes à 
dans des conditions éminemment défavorables à la migration 
des espèces, et leur seule relation géographique avec la Terr 
de Feu consiste en ce qu'elles sont placées, par rapport à dis 
dans la direction des vents dominants. 

L'archipel de la Terre de Feu est formé par la terminis 
méridionale de la Grande Cordillére, Ses montagnes anei 
gnent une hauteur d'environ 2,300 mètres, et la limite ii 
rieure des neiges éternelles s'y monter à 4,200 ou 4,300 mè 
tres. Ses caractères botaniques ne sont pas circonscrits pars? 
limites géographiques; le long des côtesS. E. on y retrouve trè” 


128 


129 
distinctement la flore de la Patagonie orientale, en méme - 
temps que sa constitution géologique. Au contraire, dans ses 

parties S.O. et S., sa végétation continue celle de la Patagonie 
_ occidentale, et celle qui caractérise le versant O. de la Cordil- 
- re, du Chili méridional, jusqu'au cap Horn. 
T Hétre à SEE HUM (Fagus antarctica) est l'espèce 


ror 


1 


En compagnie du Hétre 
tanins vert (Fagus Forsteri), il couvre la terre , particulière- 
ment sur les côtes O., jusques à l'archipel Chonos, par 45» de 
lat. S. On le rencontre à peine dans la partie N. E. dela Fuégie 
proprement dite, au N. de la Terre des Etats, et, quoiqu'il 
abonde sur le versant occidental des Andes dans une étendue 
de 14° de latit,, il n'existe pas sur le côté Atlantique de la Pa- 
tagonie, 

Les travaux successifs de Commerson, de Banks et Solander, 
et de Menzies ont d'abord appelé l'attention des botanistes sur 
la végétation de la Terre de Feu, dont le luxe parait incompa- 
tible avec la rigueur du climat. Plus récemment, les recherches 
du capit. King et d'Anderson, de Darwin, pendant les voyages 
de Fitzroy, celles de d'Urville et deM. Hooker, ont fait trés-bien 
Connaitre les phanérogames qui la composent; mais il reste 
beaucoup i à découvrir parmi ses cryptogames ; cependant, ces 

iers végétaux modifiant à peine l'aspect de la végétation, 
9n peut regarder celle-ci comme assez bien connue. 

Les Falkland ou Malouines viennent aprés la Terre de Feu 
pour l'importance botanique. Quoique placées plus au Nord 
que la principale de ces iles, entre les 51e et 53e parallèles , 
elles ne produisent pas d'arbres. Leurs caractères botaniques 
*t autres les rapprochent de la côte Atlantique de la Patagonie 
opposée au détroit de Magellan , d’où elles ne sont éloignées 
que de 300 milles, Les causes les plus évidentes de l'absence 

arbres dans les Falkland sont leur séparation du continent, 
leur surface comparativement unie, partout exposée à la vio= 
lence des vents d'Ouest, et surtout les violents et brusques 
changements qui s’y opèrent dans la température Se dans Vé- 


130 : 

tat hygrométrique de l'air. Ces alternatives de froid et de 
chaud, de sécheresse et d'humidité , sont très-nuisibles à la 
végétation, et, dit M. Hooker, le feuillage coriace des végé- 
taux de l'Australie serait peut-être le seul qui pùt y résister. — 
Eu égard à la distance qui sépare les Falkland du continent, 
à leur grandeur, à l'étendue de la surface qu'y occupe la végé- 
lation, et surtout à leur constitution géologique età la nature 
de leur climat, le nombre des plantes qui leur appartiennent 
en propre est insignifiant. Ces iles paraissent ne pas convenir 
à la végétation dominante de la Terre de Feu et de la Patago- 
- nie, comme l'indique l'absence des arbres et méme des arbris- 
seaux de ces deux pays, tel que: Berberis, Escallonia, F uchsia, 
Ribes,etc.; tandis que, d'un autre côté, leur température 
moyenne est trop basse pour les Légumineuses, les Malvacées 
et les autres familles qui dominent dans la Patagonie. Un fait 
digne de remarque, c'est que les Malouines réunissent , €t 
souvent l'une à cóté de l'autre , des plantes qui croissent tou- 
jours séparées dans la Terre de Feu et la Patagonie. à 

Les Shetlands méridionales ont été visitées par le dr. Eights, 
qui y a découvert H Aa antarctica, la plus antarctique des 
phanérogaraes. L'une d'elles, l'ile de la Déception , d'après 
M. Webster, qui l'a visitée, ne possède aucune phanérogame, 
mais seulement quelques Lichens et des Algues. : 

La Terre de Palmer (64° 4X latit. S.) parait être l'extrême 
limite de la végétation antarctique. M. Hooker n'y a vu que 
18 végét rtenant aux familles des Lichens, des Mousses 


U EE 
et des Algues. E 
L'archipel de la Géorgie méridionale, situé à 4,000 milles à 
l'Est du cap Horn, parait avoir une végétation intermédiaire 
pour la richese entre celle des Malouines et celle des Shetlands 
méridionales. : 
` La Terre Sandwich est couverte de glaces éternelles; cepen- 
dant Cook y a remarqué deux hauteurs qui paraissaient revè- 
tues d'un gazon vert; mais c'est là tout ce qu'on sait. de s 
flore. pat i s 


134 

En allant vers l'Ouest, à partir de l'Amérique , la premiere 
ile qui présente une végétation antarctique est Tristan 
d'Acunha, Quoique située à 1,000 milles seulement de distance 
du cap de Bonne Espérance, et à 3,000 du détroit de Magellan, 
elle se rapproche beaucoup plus pargsa. végétation de la Terre 
de Feu que de l'Afrique. En effet, sur les 98 phanérogames 
que comprend la liste du capit. Carmichael, il n'y a que 2 for- 
mes du cap, savoir: un Phylica, etun Pelargonium (2444 
du total); tandis que 7 autres (— 1/4), appartiennent à la Terre 
de Feu, ou caractérisent l'Amérique S., et que les Fougères et 
les Lycopodes présentent une analogie encore plus marquée 
avec ces dernières contrées. Sous quelques rapports, la flore de 
Tristan d'Acunha bl i quelque peu à celle de Sainte- 
Hélène et de l'Ascension. 

Les autres îles que leur végétation classe dans la région ant- 
arctique appartiendraient géographiquement à l'Afrique ou 
à l'Inde. Ce sont les iles du Prince Edouard et Marion , les 
Crozet et la Terre de Kerguelen. 

La végétation des trois premieres est inconnue. 


La Terre de Kerguelen est la limite orientale à laquelle 
sétend la flore de la Terre de Feu, et, quoiqu'elle ne soit que 
sous le 50€ paral., son état d’aridité et de désolation est ex- 
tréme, M. Hooker renvoie, pour les détails relatifs à sa végéta- 
tion, à un ouvrage qui aura pour sujet la distribution des vé- : 
gétaux dans les régions méridionales. 


BOTANIQUE APPLIQUÉE. 
Plantes rares ou récemment introduites dans les cultures euro- 
9. Courge de Farina, Cucurbita Farine Mozzetti (Catalogo 
del real orto botan. di Napoli; par M. Tenore, Napl. 1845, 
pag. 83).— Cucurbitacées.— Les graines de cette courge ont été 
portées de l'Amérique méridionale en [talie par M. Farina di 
Solmona, en 1855 ; M. Mozzetti, de Teramo, amateur distin- 


132 


gué de botanique et horticulture, qui s'est occupé de sa cul- 


ture, en a fait l'objet d'une note qui a été lue en 4838 devant. 
la société économique de Teramo, mais qui est restée inédite, 


C'est de cette note que M. Tenore extrait les caractères suivants 
par lesquels cette espèce se distingue des autres Cucurbita et 


particulièrement du C. pepo dont elle se rapproche le plus.— - 


Ses feuilles sont cordées-ovales, légèrement lobées, lisses et 
uon rudes au toucher comme celle du C. pepo. Sa corolle est 
jaune-pále et presque entière, non profondément quinquelo- 
bée, — Son fruit a la forme d'un cone renversé long de 6 à 8 
pouces; son épiderme est lisse, vert foncé; sa pulpe interne; 


d'abord jaunâtre, devient ensuite orangée. Les graines sont 


logées dans une grande cavité, de sorte que la pulpe ne forme 
qu'une petite couche. Ces graines sont orbiculaires et non ova- 
les comme celles des autres courges, de 6 lignes de diamètre, 
assez renflées et convexes sur leurs deux faces, non entourées 
de ce rebord saillant qui existe chez les autres espèces, mais 
bien d’un simple filet. — La pulpe de cette citrouille abonde 
en fécule sucrée, de sorte que, dans son pays natal, on la cuitau 
four, aprés l'avoir partagée en deux et en avoir extrait les grai- 
nes, et on la mange sans autre assaisonnement. Elle constitue 
un aliment nutritif et savoureux. j n 


40. Eriobothrya Japonica Lindl. var. Melitensis. (Catal. dd 


real orto bot. di Napoli, pag. 85). — Pomacées. — Cette varièté 
du Néflier du Japon provient de l'ile de Malte et se distingue du 


type de l'espèce par ses fruits deux fois plus gros, plus doux et - 


plus savoureux, Toute la plante est plus robuste et plus déve- 
loppée. Ses feuill t bea l des, plus rugueuses, 


TE A E o0 
d'un vert foncé, de telle sorte qu'elle se distingue aisément au 
premier coup-d’œil parmi d'autres pieds appartenant au type. 


A4. Maclura toujours vert, Maclura sempervirens Hort. Reg: 
Neap. (1. c. pag. 87). — Morées — Foliis ovalibus v. oblong 


utrinque acutis, glabrisque integerrimis perennantibus ; ŝpin 
axillaribus incurvis v. rectis. — Comparée au Maclura aunt" 
tiaca cette plante se distingue par ses feuilles ovales ou oblon 


133 
gues, entierement plabres sur leurs deux faces, méme luisantes, 
persistantes et de moitié plus petites; de plus ses épines sont 
le plus souvent courbes. Les racines de l'une et de l'autre tei- 
gnent en jaune. 

12. Ornithogale Byzantin, Ornithogalum Bizantinum Strang- 
ways. (l. c. pag. 89). — Liliacées. — Bulbe solide simple; 
hampe haute d'un pied, plus longue que le thyrse; feuilles 
lancéolées-linéaires, lopgues de i 42 Mus: sur z Lu de lar- 
geur, presque planes, th à 
fleurs láches, pédoncules étalés (non réfléchis), Mo de 2-5. 
pouces; bractées lancéolées-linéaires, de moitié plus courtes 


. queles pédoncules ; fleurs blanches, à pétales linéaires, vertsen 
dehors; capsules cylindracées, aigués aux deux bouts. — Les 
bulbes de cette magnifique espèce ont été recueillis aux envi- 
rons de Constantinople par M. Strangways. 

13. Gesnérie bulbeuse, var. couleur de brique. —  Gesneria 
bulbosa Gawler. var. lateritia Hook. ( Botanical Magazine, 
juill. 4846 ; tab. 4240). — Gesnériacées. — Cette variété re- 
marquable a été trouvée dans la Nouvelle-Grenade, près de 
Sainte-Marthe , par M. Purdie, voyageur du jardin de Kew. 
Elle se EE à la première vue du vrai Gesneria bulbosa 
par ses fleurs d'une couleur de brique påle et par ses grappes 
de fleurs pendantes. M Hooker dit que ses fleurs, portées 
dans la grappe sur des pédoncules simples, le disposeraient 
à la porter plutot au G. faucialis qu’au G. bulbosa; mais la 
ressemblance qui existe dans les feuilles et ies fleurs de cette 
derniere et celles de la plante dont il s'agit ici ont décidé sa 
détérmination. — Cette Gesnérie aime la chaleur et l'humi- 
dité; on peut la multiplier par ses tubercules et par boutures. 

N.-B. Dans le n? du Botanische Zeitung en date du 44 aoüt 
1846, M. F. Klotzsch fait observer qu'il a décrit lui-méme dans 
le 16* volume des Mémoires de l'union horticole, pag. 159. 
(Ferhandlungen des Gartenbau-Vereins) A0 variétés du Gesneria 
bulbosa, parmi lesquelles il en est une qu ‘il a nommée lateritia. 
Ür, comme la variété décrite sousce méme nom par M. Hooker 


Län 
ales fleurs couleur de fleur de Pécher plutôt que couleur de 
brique, que de plus en ne peut conserver le même nom pour 
deux variétés entièrement distinctes, M. Klotzsch nomme celle 
de M. Hooker « carnea ». 

14. Pitcairnie à feuilles ondulées,— Pitcairnia undulatifolia. 
` Hortul.— Hook. in Botn. Magaz., juill. 4846. Tab. 4241. — 
Broméliacées. — Foliis lato - ensiformibus acuminatissimis 
membranaceis striatis inermibus glabris hic illic margine 
undulatis , basi vaginantibus distiche insertis, pedunculo 
breviusculo vaginato, bracteis lato - lanceolatis convolutis 
purpuraceis coloratis , spicá simplici strobiliformi, bracteis 
1- floris ovato:- lanceolatis subconvolutis glabris , calice 
bracteá breviore, petalis ( albis ) longissime exsertis. 

Cette belle espèce est probablement originaire du Brésil; 
elle est trés brillante. Elle fleurit au mois de mai et se mul- 
tiplie facilement par drageons. 

Sa taille est d'environ cinq décimètres. Sa tige est arrondie 
embrassée par les bases des feuilles rangées sur deux côtés 
opposés. Ses feuilles sont lancéolées-allongées ou ensiformes, 
minces, membraneuses, striées, entières, glabres, trés-longue- 
ment acuminées, quelquefois un peu ondulés sur leurs bords, 
principalement vers la base, entièrement inermes. Les fleurs 
sont réunies au sommet de la tige en un épi oblong, ander 
sous duquel se trouvent de grandes bractées qui embrassent 
la tige, rouges et furfuracées dans leur partie inférieure, vertes — 
et glabres vers leur sommet ; quant aux bractées de l'épi h lui- 
même , elles sont grandes , d’un très-beau rouge écarlate, im- 
briquées ; Ovales, aiguës, chacune d'elles embrassant la base 
d'une fleur. Le calice est presque entièrement infère, conique» 
allongé , long d'environ 3 centim., entièrement caché par 
bractées. La corolle est très-longue, à 8 pétales blancs, presque 
linéaires, sans écailles à sa base interne. Etamines de la lon- 
gueur des pétales ; style plus long ; stigmate tordu en spirale. 

N.-B. M. F. Klotzsch (l; c.) fait remarquer que cette plante 
a été déjà décrite et figurée par lui dans les Icon. plant: yas» 


135 

Hort. reg. Berol. vol. 1, t. L p. 1. sous le nom de Puya Altens- 
teinii. Les Puya se distinguent des Pitcairnia parceque leur fruit 
devient libre à la maturité. / ! : 
15. Gesnérie elliptique, Gesneria elliptica Hook. Botan. 
Magaz. (juill. 1846, tab. 4242). — Gesnériacées — pubescenti- 
velutina , foliis ellipticis rugosis crenato-serratis , inferioribus 

tiolati iorib im ibus sessilibus, pedunculis 


Ly r 
terminalibus racemosis axillaribusque solitariis, calycis lobis 
acutis , corolla tubo basi 5-gibboso superne sensim ampliato , 
ore oblique bilabiato, labio superiore minore recto bilobo, 
inferiore 3-lobo dependente lobis rotundatis , glandulis hypo- 
gynis 4 quorum unico magno reliquis parvis linearibus, stylo 
subincluso. . 

Var. a. fleurs rouges ou couleur de brique. 

b Corolles jaunes. C'est celle que représente la fig. 4242. 

Cette plante a été trouvée par M. Purdie dans les montagnes 
de Sainte-Marthe, dans la Nouvelle-Grenade. Ses fleurs va- 
rient beaucoup de nuance ; elle sont ou d'un rouge vif, ou de 
couleur de brique, ou jaunes , couleur rare dans ce genre de 
plantes. Elle est gracieuse par son port , et belle lorsqu'elle est 
en fleurs. Elle est voisine du G. rutila Lindl., particulièrement 
de sa var. atrosanguinea Lindl. Elle fleurit en mai dans une 

serre chaude humide, et sa floraison se continue pendant 

tout l'été, | | 

La tige est herbacée , presque cylindrique , revétue , comme 
presque toute la plante , d'un duvet court et doux. Ses feuilles 
sont opposées , elliptiques, obtuses, crénelées-dentées en scie, 
un peu en coin à leur base, les inférieures petiolées ; vers le 
haut elles passent peu-à-peu à de petites bractées foliacées. Les ` 
fleurs solitaires à l'aisselle des feuilles supérieures et des brac- 
tées, sont portées sur des pédoncules opposés. Leur calice - 
large , hémisphérique ; divisé en 5 lobes larges , aigus, étalés 
La corolle est renflée à sa base en 5 bosses ; son tube, rétréci 
au-dessus de ce point, s'élargit peu-á-peu vers le haut , et se 
resserre de nouveau à l'ouverture qui est oblique ; la lèvre 


136 
supérieure de son limbe est plus petite, bilobée, droite; Vin- 
férieure pendante est à trois larges lobes arrondis. Les étami- 
nes à peine saillantes, ont le filet rouge et les anthères pour- 
pres. Le style dépasse un peu l'orifice de la corolle. É 
N.-B: D'aprésM. Klotzsch (1. c.) la variété à fleurs Jaunes de 
cette plante est nouvelle, mais la rouge a été déjà décrite par 
MM. Otto et Dietrich sous le-nom de C. caracasana. 
16. Cattleya de Lemon , Cattleya Lemoniana Lindl.in Bota- - 
nical Register. juill. 1846, tab. 35. C. labiata var. Lemoniana 
W. Booth in litteris. — Orchidées, — Pseudobulbis brevibus 
foliis brevioribus, foliis æquilateris obtusis, spathá null (!), 
sepalis anguste lanceolatis acutissimis apice subherbaceis, - 
petalis maximis tenuibus valde undulatis, labello. angusto 
convoluto pone apicem tantum in limbum convexum parce 
undulatum margine erosum reflexum nullo modo crispum 
expanso, 
Cette plante a été envoyée du Brésil en Angleterre en 1842 
et elle y a fleuri pour la première fois en septembre 4845. M 
Booth , à qui l'on en doit la figure et la description que repro- 
duit le Botan. Regis., la regarde comme une simple variété bien 
caractérisée du C, Labiata, tandisque M. Lindley. y voit une 
espéce distinguée suffisamment , selon lui , par ses pseudo-bul- 
courts, son manque apparent de spathe , et par son long 
labelle enroulé, resserré, entièrement dépourvu de la belle 
fraise de plis que présente cette derniere espéce. à 
Ses pseudo-bulbes sont d'abord eylindriques, plus tard can — 
nelés et anguleux, d'un vert foncé; ils ont 42 cent. de long, 
sur 2 centim, de diamétre, et se rétrécissent vers les deux €s- 
trémités; ils émettent chacun une seule feuille oblongue-lan- 
céolée , obtuse , épaisse et raide, d'un vert foncé, de 42-18 
centim. sur 4-5 de large. Sa hampe est longue d'environ. 6-7 ii 
centim., à 2 fleurs dans l'individu figuré. Celles-ci ont 1? 
centim. de diamètre ; elles sont de couleur lilas pâle, très- 
belles, odorantes pendant le. jour; leur labelle a près de 9 
centim, de long ; son lobe médian est arrondi et étalé , très- | 


197 
ondulé et recourbé à son bord, qui est de couleur lilas pâle, 
passant en dedans au jaune clair; son tube peut étre regardé 
comme formé par les 2 lobes latéraux du labelle courbés 
en-dedans l'un vers l'autre et cachant la colonne. 

17. Sarcostemme campanulé, Sarcostemma (Philibertia) cam- 
panulatum Lindl. Botan. Regis., juill. 1846, tab. 36.—Asclépia- 
dées. —Volubile, pubescens, foliis ovato-oblongis acuminatis 
alte cordatis basi fere clausis subtus tomentosis, pedunculis 
folio brevioribus multifloris , corollis campanulatis glabris 
extus pubescentibus lobis erectis acuminatis, coroná stamineà 
externá fauci adnatá interná foliolis oblongis obtusis colum- 
nam fere æquantibus, stigmate prominente bilobo. 

Cette plante constitue un joli petit arbuste grinpant d'oran- 
gerie. Elle demande une bonne terre et beaucoup d'humidité 
pendant son développement ; aprés sa floraison on lui donne 
de moins en moins d'eau , et lorsque la terre du pot est assez sè- 
che, on la place dans la partie la plus chaude et la plus sèche 
de l'orangerie jusqu'au printemps suivant ; alors on la rempote, 
on la coupe au pied, et on l’expose pendant quelques semaines 

à une chaleur humide assez forte. Elle se propage de bou- 
tures. Elle fleurit pendant la plus grande partie de l'été et 
de l'automne. — Elle se distingue de ses congénères par ses 
larges feuilles profondément échancrées en coeur à leur base, 
dont les 2 lobes arrondis se superposent presque, et par ses 
grandes fleurs jaunes campanulées. 

18. Azalée obtus, Azalea obtusa Lindl. —. Botan. Regis. , 
in. 1846., Tab. 37. — Ericacées. — Foliis pilosis oblongis 
obtusis cum mucronulo basi angustatis , floribus solitariis 
Pentandris, sepalis patulis triangularibus villosis , corollae 
laciniis acutis haud imbricantibus, - 

Cette espèce. remarquable a été envoyée de Shanghae , 
(Chine), en 1844, par M. Fortune, au jardin dela Soci, d'hort. 
de Londres. Ce voyageur et, aprés lui, M. Lindley, la regardent 
Comme une acquisition importante pour l'horticulture euro- 


péenne, La latitude septentrionale à laquelle elle croit spon- 


tanément porte à penser qu'elle passera en pleine terre, quoi- 


qu'elle n'ait été traitée encore qu'en orangerie. Elle forme un 


charmant petit arbuste, à feuilles trés-obtuses, proportion 
nellement plus petites et plus étroites que celles des espèces 


que nous possédions déjà, à fleurs plus petites aussi, d'un ` 


rouge très-brillant et odorantes. Ces fleurs sont toutes à 
étamines, Les segments de la corolle sont presque ovales et 


aigus: le supérieur est presque égal aux autres, et faible- 


ment taché de póurpre. 


DEUXIÈME PARTIE. 
MÉLANGES. 


COMPTES RENDUS DES SOCIÉTÉS SAVANTES ` 


ACADÉMIE DES SCIENCES DE PARIS. 


par une petite masse celluleuse développée à la partie intel E 
de l'écorce, soit à l'extrémité d'un faisceau vasculaire i | 


plusieurs convergeants versle méme point, soit à 14 pu 
latérale d'un faisceau , Soit au contact de deux faisceau” 
voisins ou bien à la surface d’une couche ligneuse continue: 
sans rayons médullaires, ou encore vis-à-vis un ou plusieur 
de ces rayons. — X Ce n'est donc point, contrairement àl 
Pinion généralement admise aujourd'hui, principalement 
l'endroit où un rayon médullaire passe dans Pécorce, qué“ 
développent les racines adventives. — 3° La masse utriculairt 


139 


primitive se partage ordinairement en trois parties essentiel- 
les : l'une centrale, dont la nature et la composition élémen- 
taire varient suivant les espèces; la deuxième corticale; la 
troisième enveloppant le sommet de la racine comme un bon- 
net: jai nommé cette dernière Piléorhize. — Ar Toujours, 
dans les plantes que j'ai examinées, les vaisseaux naissent au 
contact du système fibro-vasculaire de la tige, et s'introduisent 
ensuite dans la racine par leur prolongation. — 5* Le systéme 
central dela rácine, à la base au moins, est toujours composé 
d'éléments anatomiques semblables à ceux de la partie de la 
tige sur laquelle il est appliqué. Il est vasculaire dans D Aspi- 
dium filix mas, médullaire dans le Valeriana Phu, ligneux 
dans le Pothos violacea, le Seigle, l'Avoine, ete., de la nature 
des rayons médullaires dans le Chèvrefeuille. — 6° Il existe 
toujours normalement dans certaines plantes, à des places 
déterminées, des bourgeons de racines, ou mieux des racines 
rudimentaires latentes (exemples ` le Nuphar lutea, V Asoidium, 
filixmas, les Salix viminalis, rubra, Helix, Lamberti, etc.). 


Séance du 29 juin. 

M. A, Richard lit un rapport sur un mémoire de M. Ch. 
Martins, intitulé Essai sur le climat et la végétation de l'extre- 
mité septentrionale de la Norwège, — Le travail qui fait le sujet 
de ce rapport, est un tableau de la géographie botanique dans 


les lieux oà vient pure la vesena sit res à amer 
limite du conti 


l'attention de l'auteur S dk SEN dans le Finggork permen 
tal ou Laponie norwégienne ; ce sont : le district d'Alten, au- 
tour du golfe du méme nom; Hammerfest, le port le plus 
*eptentrional de la Norwège, et le cap nord de l'ile Mage- 
roë, dernière extrémité de l'Europe. — 4° Le nombre des pha- 
nérogames recueillies jusqu'à ce jour autour du golfe d'Alten 
*déve à 350, chiffre élevé, eu égard à la rigueur du climat, 
mais qui s "explique par lextréme variété des stations réunies 
dans cet espace peu étendu, En effet, près de Talvig, se trou- 


PRE 


140 
vent des bois et des taillis de Bouleau auxquels se mélent le 
Sorbier des oiseleurs ,le Tremble et le Groseiller rouge. Dans i 
les marais tourbeux, prés de Talvig et Bossekop règnent le 
Bouleau nain, le Rubus Chamæmorus, et beaucoupde Juncus, de 
Carex et d'Eriophorum. Au pied des eollines sèches et sablon- | 
neuses qui dominent le village d'Elvebaken, se trouvent le 
derniers champs cultivés de l'Europe; on y cultive de lOrg 
carrée dé printem ps qui n'arrive pas toujours à sa maturité, i 


parmi laquelle croissent pl de nosplantes: Thlaspi bursu 

pastoris, T. arvense, Sinapis arvensis, Alsine media, Asperugo pro- 

cumbens. Gal. istetrahit. G. versicolor. Triti ete, Sw ` 
H p 3 D 


les rives sablonneuses del Alten, croissent le Tamarix germanica ` 
et le Salix mayalis. Sur le rivage de la mer, on rencontre le Pi 
sum maritimum, Plantago maritima, Cochlearia anglica, Allium 
scheenoprasum, Elymus arenarius et Carex glareosa. P. lus haut, ` 
en remontant le fleuve, dans la vallée d'Eiby, l'on rencontre 
des forêts de Bouleaux, des Aunes et des Pins aussi beaux què ` 
dans nos climats, et avec eux un mélange d'espéces arctique ` 
et de plantes de France : Valeriana officinalis , Chærophylhm 
sylvestre, Ribes rubrum, Rubus arcticus, Sonchus sibiricus, 34 
surea alpina et Pedicularis sceptrum-Carolinum. Près de Kas l 
fiord et de Bossekop, à l'ombre des foréts de Pin sylvestre, qui 
s'élèvent jusqu'à une hauteur de 220 mètres au-dessus T 
l'Océan , croissent les Calluna erica , Ledum palustre, mma 
spicata, Spiræa ulmaria , Pyrola secunda , pêle-mêle avec 2: . 
Salix reticulata, Silene acautis , Saxifraga aizoides, Tofieldia | n 
realis, etc., c'est-à-dire des espèces qui représentent les pue j 
alpines, subalpines, boréales et tempérées de l'Europe- e 
mélange singulier est dà à l'influence d'un climat égal, égale ; 
ment convenable pour les plantes des plaines et pour cellesde. 
hautes montagnes. — 2» La végétation de Hammerfest (Io 
lat. N.; 94» an long.) ressemble à celle d'Alten; elle 7 ? 
cependant plus pauvre, ses phanérogames n'étant qu'au no 
bre de (90. — 3° Quant au cap nord (74° 12 long.) Dal ` 
donne le tableau détaillé de sa végétation dans un ch 


| 144 

que reproduit littéralement le rapport de M. A. Richard. A la 
base de la montagne qui forme cette extrémité de l'Europe, 
étend une belle prairie subalpine dans laquelle on trouve un 
assez grand nombre de plantes des Alpes : Frollius europeus , 
Bartsia alpina, Archangelica vulgaris , Geranium sylvaticum , 
viola biflora, Hieracium alpinum, Oxyria reniformis , Arabis al- 
pina, Polygonum viviparum, Myosotis sylvatica , Phleum alpi- 
numet Poa alpina. Sur la pente raide par laquelle on s'élève sur 
cet énorme rocher, l'on retrouve une végétation encore riche , 
mais surtout remarquable par un mélange de plantes des par- 
tiés tempérées de l'Europe , méme des environs de Paris, crois- 
sant au milieu d'espéces plus nombreuses dans lesquelles on 
- reconnait les caractères de la flore boréale ou alpine Les pre- 
mières sont , d'après M. Martins : Spiræa ulmaria , Cerastium 
arvense , Capsella bursa-pastoris , Veronica serpyllifolia, Tara- 
xacum dens-leonis, Solidago virga-aurea, Rumex acetosa , Chæ- 
rophylium sylvestre, Parnassia palustris, Anthoxanthum odora- 
tum La liste des secondes comprend : Radiola rosea, Ranunculus 
polyanthenos, Thalictrum alpinum, Lychnis sylvestris , Pedieu: 

laris lapponica, Draba incana, Saussurea alpina, C 


Salix lanata, $. reticulata, Gentiana Kë Saxifraga cernua, 
S. aizoides, Potentilla nivea, Luzula spicata , Carex lagopina 
Wahle. ; C. atrata, Poa nemoralis var. glauca; Festuca dume- 
torum, Umbilicaria proboscidea var. arctica Ach.. Enfin, surle 
ERR qui couronne la montagne, à une hauteur de 308 mè- 
tres au-dessus du niveau de la mer, se trouvent encore quel- 
ques plantes dépouillées par le vent , couchées sur le sol, ou 

ritées par les ES du terrain. Parmi les arbrisseaux, l'auteur 


yatrouvé Betula nana, A k n) S apponum, 
S. polaris, Empet Ch l Kësse Quant 
aux plantes berbacies, iy ya observé: Silene acaulis, Diapensia 
lapponica, Saxifraga oppositifolia, S. stellaris ; et quelques cryp- 
togames : Gymnostomum intermedium Turn., Desmatodon lati- 
folius Brid., Bartramia ithyphylla Brid ; Evernia ochroleuca. 


— Au total en joignant aux phanérogames signalées par 


x 


142 


M. Ch. Martins celles qui ont été indiquées par le botanistesu ` 
dois Deimboll, on arrive à un chiffre supérieur à cii da 
30 se trouvent aux environs de Paris. D 
Les conclusions du rapport de M. A. Richard sont ies | 


rables. 


-NÉCROLOGIE. 
Un jeune savant Suédois, M. J. Sieurin , élève et ami ^. | 
d." Areschoug , était parti l'an dernier sur un navire de guerre 
Suédois, en qualité de naturaliste, et plus particulièrement de 
botaniste; pour Montevideo, Rio-Janeiro et les îles des Inde - | 
occidentales. Quelques jours aprés son départ de la Havane, i 
le navire ayant été surpris par un ouragan et ayant sombré, 
le malheureux Sieurin a péri dans les flots avec 115 hommes | 
de Zem S 


FAITS DIVERS. 


D’après les documents officiels publiés en 4845, le nombre 
des plantes cultivées dans les jardins botaniques de Rusie | T 
s'élève, dans celui de Moscou à 6700 espèces, dans celui de 
Charkow à 10220 espèces, dans celui de Kasan à 44 90 espèces -— 
enfin dans celui de Dorpat à 40850 — Quant aux plantes & ` 
ches, leur nombre s'élève à 15761 espèces représentées pa! ` 
25596 échantillons, dans la collection du Musée botaniquede ` 
S -Pétersbourg ; il est de 17952 espéces dans l'herbier de 
de Moscou , et de 44323 échantillons dans celui de of 
— (Bot. Zeit Je 
— Un fait très curieux a été observé et signalé en m^ 
gne. M. David Wooler ayant fait abattre un Orme, remarque ` | 
sur sa tranche une fente circulaire à une certaine distant ` 
autour du centre ; il fit alors couper un troncon de cet arbre ` 
et il vit toute la portion intérieure circonscrite par pr take 
sè détacher ét sortir comme d'un étui. « ll y avait la réelle- ji 
ment, dit le journal Allemand qui rapporte ce fait, un ln 
renfermé dans un autre arbre. Le diamètre de l'arbre 


443 


A^ rieur était de 45 pouces, celui de l'intérieur d'environ 5 1/9 


| pouce: bois des deux était parfaitement compacte. Mais 
l'intérieur n'avait pas d'écorce, si cen'est une membrane mince 
et de couleur sombre. L'arbre tout entier avait environ 20 
pieds de long. n 

— Parmi les arbres en grand nombre dont les dimensions 
frappent d'étonnement les voyageurs , à Penang, sur le détroit 
de Malacca, il en est un qui se distingue entre tous les autres 
par ses proportions colossales. Il appartient à une espèce de 
Figuier que les malais nomment Jatutang. Mesurée à 6 pieds 
au-dessus du sol, sa circonférence est de 33 pieds; ses pre- 
mières branches naissent à 410 pieds de terre, et là il mesure 
encore 27 pieds de tour. Lorsqu'on blesse son écorce, il en sort 
en abondance du suc laiteux qui se concrète à l'air. Le dessi- 
nateur qui accompagnait lord Amherst en Chine dessina ce 
bel arbre, il ya 28 ans. On a calculé qu'il fournirait 155 tonnes 
de bois de chauffage, c'est-à-dire autant que 60 de nos chê- 
nes de fortes proportions. | 

— À environ 30 lieues de Londres il existe, adossé contre 
la boutique d'un Charpentier un Fuchsia qui n'a peut-étre pas 
d'égal en beauté, Il a 9 pieds de haut et à-peu-près autant de 
large; et pendant sa floraison il est chargé d'autant de fleurs 
que ses branches puissent en porter. Ce bel arbuste appartient 
à la variété nommée Riccarton, Il y a trois ans qu'il occupe la 
place dans laquelle on l'admire aujourd'hui. Pendant l'hiver 


on lui fait un abri avec des planches et de la paille, et l'on ga- 


rantit ses racines du froid en entassant sur le sol des cendres 
de houille, En 4844 il fut gelé jusqu'au niveau du sol ; mais il 
wa plus souffert depuis cette époque. — Voici , d'aprés le Gar- 
deners? Chronicle à qui nous empruntons ce fait, par quel pro- 
cédé on a réussi à obtenir un si beau résultat. Au pied du mur 
contre lequel est adossé l'arbuste on a creusé un trou de 4 pieds 


ep tout sens , dont le fond atteignait une couche de gros gra- 


vier, Dans ce trou l'on a jeté des fragments de brique et de po- 


. terie de manière à le remplir à moitié Sur cette première as- 


œ 


144 
sise on a placé de la tourbe grossière, Par dessus tout 
jeté des restes et débris de rempotages, mélés d’ T 
quantité de fumier d'étable bien consommé. C'est dans 
si favorablement disposé pour éviter l'excès d'humidité qu'o 
a planté au printemps un jeune pied de Fuchsia ; aprés quo 
l'on a recouvert la surface du sol d'une couche de fumi 
de vache et de mouton épaisse d'environ demi-pouce. 

— La Société des sciences de Haarlem avait proposé | 
sujet de concours la question suivante : « La Société dem 
que l'on recherche par on examen scrupuleux des di 
bassins houillers, si les couches de houille sont partout 
duit de végétaux qui ont péri sur les lieux mêmes où l'on 
actuellement la houille, ou si la houille est le résidu de De 
qui ont été transportées d'aill ,ouenfin si elle a une 
différente dans les différents bassins houillers2» — Le pri 


était attaché à la solution de cette question a été donné 
la Séance de la Societé, à la date du 23 mai dernier, au. 
fesseur Goeppert de Breslau. Ce prix était double et 
posait d'une médaille d'or de la valeur de 150 florins et. 
somme égale en argent. p 

VENTE D'UN-HERBIER. 


devant avoir lieu le 28 novembre prochain , à Sonders 
la vente de l'herbier du d.' Ekart. Cette riche collection 
rangée d'après la méthode de De Candolle ; elle se co 
de 203 paquets. Elle renferme, presque sans exception 
les phanérogames de l'Allemagne, de la Suisse, de PU 
la Dalmatie et d'une partie de la Hongrie. Toutes les 
même les plus rares, y sont représentées par des éché 
choisis et nombreux ( généralement de 3 à 20). Le dE 


Paris. — Imp. de J-B. GROS, rue du Foin-Saint Jacques, f$- 


a Paris, chez A. FRANCK, rue Aichelleu, me dans les dépar- 
aux bureaux des 


16. 


Imp. de J.-B. Gros, rue du Foin-St-Jacq 


PAT ST E et EEN 


BOTANIQUE 


RECUEIL MENSUEL 
Consaeré. principalement à l'analyse des travaux publiés en Frane et à l'étranger 


sur la Botanique 
d sur ses applications à T Horticulture, l'Agriculture , 
la Médecin 


RÉDIGÉ PAR 


P, DUCHARTRE, 


Docteur és sciences, de la société philomatique. 


9e ANNÉE. — 4e LIVRAISON. - 


OCTOBRE 1846. 


PARIS, - 


A. FRANCK, LIBRATRE-ÉDITEUR, 


RUE RICHELIEU , w^ 69. . 


— 


4846. 


Sommaire de la 4 Livraison de la Revue Botanique. 
1° PARTIE. 
Physique végétale. 


i Pages. 
Arrangement régulier des cristaux dans certains organes; E. J. QUERETT. 145 
Observations. sur la membrane era des e G. H. THWAITES. 146 
Sur l'inflore 152 

53 


a D D D 


sg Leg de BRUNNE 
Sur 1 cellu iles ; H.M 1 
No leer ions sur la prolicaton A ge D Digitale viae VROLIK. 157 


Botanique générale et systématique. 
argie des alliances et des familles re The Been wee 


JORDAN. . Cm 


í 
$ N 
"ü 


REVUE BOTANIQUE. 


S 


"B CEET e TE GEET AE TI 
* 


= ANNÉE. 


PEWNCH XN 


PREMIÈRE PARTIE, 
E PHYSIQUE VÉGÉTALE. 


 Payroroms. — Sur l'arrangemenít régulier des cris- 
taux dans certains organes des plantes; On the regular arrange- 
ment of Crystals in certain organs of Plants; par M. Edwin 
J. Quekett. ái The Annals and Magaz. of nat. Hist. ; août 1846, 
pag. 82.) 


Wë tv tin Agen A ne | EE at OE E 


; Quoique les cristaux (raphides) abondent dans les cellules 
E de diverses parte d'un végétal, il est très-rare de les voir ar- 
Ze és av métrie. L'auteur a cependant observé deux or- 
ganes chez lesquels existe cette particularité remarquable. 
L'un est le test de la graine de l'Orme, dans lequel le con- 
tout sinueux des cellules est entiremalibdesiné par de petits 
cristaux rectangulaires adhérents aux parois. L'autre sjin- 
core plus remarquable, d’après l’auteur. Si l’on prend un sé- 
pale de l'un des Pelargonium communément cultivés, | e Ge- 
ranium Robertianum ou lucidum, si l'on enlève une por e 
lépiderme supérieure, on ne tarde pas à voir, sous un i 
sement de 300 diamètres, que toutes les cellules Bio 
niques sont petites et arrondies, et que chacune d'elles ren- 
ferme un groupe de cristaux (raphides agglomérées ans le- 
quel tous les cristaux rayonnent à partir d'un centre un. 
Ces cristaux remplissent toutes les cellules dans le m des 
*épales et jusqu'à une faible distance du bord, le long du- 
quel ils manquent; Lä apparence générale est tres-belle, 
leur nombre et leur régul res ve. gros- 


wd 


3 
p. 
i 


Da 446 
seur est d'environ 172000 à 474500 de pouce anglais; ils pa: | 
raissent être composés d'oxalate de chaux ; ils sont insolubles 
dans l’eau bouillante; ils sont solubles, sans effervescence, | 
dans l'acide nitrique, et ils y deviennent solubles àvec effer- i 
vescence après avoir été chauffés au rouge. L'auteur a trouvé ` 
ces cristaux dans toutes les espèces de Geranium et `@ Erodium ` 
de la Grande-Bretagne, dans tous les Pelargonium et Monsonia 
qu'il a pu se procurer. Il croit que ce peut être là un caractère 
général de la famille. Il n'en a pas trouvé chez les Balsamina- ` 
cées, Tropæolacées, Oxalidacées ou Linacées, qui sont cepen- | 
dant très-voisines des Géraniacées, tandis qu'il en a observé 
chez les Malvacées. — Il croit pouvoir admettre, d’après cela, 
que l'affinité de ces deux derniéres familles est peut-étre 
plus forte qu'on ne le pense d'ordinaire. 
Les sépales sont les organes dans lesquels on rencontre le 
plus communément des cristaux tantôt solitaires, tantôt at ` 
lés ou groupés, fait sur lequel l’auteur croit devoir appeler lat- 
tention. 


Observations sur la membrane cellulaire des plantes; Obser- 
vations on the cell-membrane of Plants ; par M" G. H. K. Th 
( The Annals and Magaz. of natural History; juillet 1846, ` 
pag. 15-23.) SE 


Le mémoire que nous allons essayer d'analyser, résume le 
faits et les idées développés par l'auteur, dans un travail ` 
éte qu'il a lu devant la société microscopique de Bristol, 
le 8 avril 4846. Il a pour objet de montrer l'exactitude de € ` 
énoncé que la membrane des cellules est une partie entièremgil | 
subordonnée de l'organisme végétal vivant ; que ses fonctions ont 
. un caractère purement physique ; que son principal usage est d 
protéger , de loger ou d'isoler la matière qu'il renferme, à l'en 
semble de laquelle l'auteur applique le nom d’endochrome; E | 
dont la présence dans son intérieur est la source de toute 3 e 
- ité, C'est dans les algues inférieures que M. Thwaïté : 
che la preuve dc ces diverses assertions. | 


147 


La meilleure preuve, dit-il, que la membrane des cellules 
est d'une importance physiologique toute secondaire, consiste 
dans l'existence de végétaux Le en sont Roue o" il cg 
parmi les O p 
matrice muqueuse de laquéllé sortent, à l’état de maturité, 
des filaments spiraux oscillants; ces filaments ‘sont pour 


illat ié QA34r2 
F: 


lui des masses continues d’endochrome retenues par du 
mucus, car ils ne présentent pas trace de membrane cellu- 
laire, ni même de division en portions séparées par l'inter- 
médiaire de cloisons, et ils se désagrègent avec la plus grande 
facilité. Chez le Lyngbya ferruginea, les filaments qui forment 
la plante sont composés de masses lenticulaires d'endochrome 
et revétus, pendant les premiers temps de leur accroissement, 
d'une gaine membraneuse de laquelle ils sortent néanmoins - 
à la maturité, pour se diviser ensuite en masses distinctes 
dendochrome, agglutinées par une sorte de mucus et non 
entourées ues une bsec a cellulaire. M, Thwaites est porté 


H 
X opni, 


l wont pas de membrane 
cellulaire à moins qu'on ne datt comme telle la gaine 

commune à chacun de leurs filaments. Chez le Microcoleus, 
| qui est de cette famille, les filaments ont une gaine muqueuse 
. Ou gélatineuse et non membraneuse, ce qui prouve, dit Pau- 
teur, que la gaine membraneuse du Lyngbya ferruginea ne 
doit pas étre regardée comme une membranne cellulaire, 
quoique en ayant por les fonctions. 

L'auteur passe ensuite à de nouveaux exemples poür mon- 
trer que le développement de la membrane cellulaire est en- 
tiérement ' ‘dépendant de l'endochrome auquel elle doit son 
existence, La production des deux paraît souvent simultanée ; 
mais quelquefois on peut voir l'endochrome pendant qu’il se 
revêt de sa membrane cellulaire; c'est ce qu'on observe pen- 
dant la formation des spores des Zygnema et d'autres Conju- 
Buées. On sait que dans ces plantes, avant la production du 
fruit, il se forme de l'une à l'autre de deux cellules parallèles 

et séparées, un tube de communication à travers "EE 
f 


ef 


148 , | 


chrome de l'une passe dans l'autre et se Sie? avec Së ZG 
Lë 


de celle-ci; c'est autour de ce 
forme une membrane ellulaire: Cette membrane, dit 


M. Thwaites, parait ‘e par l'endochrome 
et non par les parois de l'une des sarati aussi la voit-on, 
correspondre exactement au volume de celui-ci, et lors 


cette masse endochromique se divise en deux, chacune dés 
"i 


deux portions se recouvre d’une membrane cellulaire. 


Chez les algues, les cellules se multiplient souvent beaucoup 


par division fissipare, une seule se partageant ainsi en 2, quel- 
quefois en 4; la science possède déjà, à cet égard, des observa- 
tions signées, npa octies. M. Thwaites „ajome les siennes, 
Cette di très-bien dans les grandes 
espèces SC Segen chez lesquelles l'endochrome forme à 


l'intérieur de chaque cellule un ou plusieurs rubans spiraux. 


Au moment où la cellule va se diviser, on voit un peu de dé- 


rangement dans la spirale endochromique, au point même où 


la division aura lieu; sa continuité cesse bientôt sur ce point, 


et peu après on voit la cellule primitive remplacée par deux - 


et son grand nucleus partagé aussi en deux de méme que 


lendochrome. L'auteur croit que cette division s'est opérée 
parce que chaque moitié de l'endochrome partagé a développé 


autour d'elle une nouvelle membrane cellulaire, soit que l'an- 
cienne ait persisté, soit qu'elle ait été résorbée. Il a vu certai- 
nement, dit-il, des traces de cette membrane cellulaire primi- 
tive chez des Zygnema. Chez les Isthmia, Meloseira et chez les . 
autres genres à membrane cellulaire siliceuse, on voit distinc 
tement que deux cellules parfaites se sont développées dans la 
cellule primitive, ce qui, ajoute l'auteur, porte à croire que la 
méme chose a lieu chez toutes les espéces qui présentent ' le 
méme mode de division. 

Passant au mode ordinaire de développement des cellules, 


M. Thwaites dit que nulle part on ne peut l'étudier plus com- 


modément que chez le Conferva glomerata. Dans cette planté 
au "E où va se former une ponvele cellule, on voit 2 


Kai 


E 
Bor 
$ 
Ai 
€ 
i 


* 


149 

produire sur la membrane de la cellule-mère une légère 
proéminence qui semblerait résulter de ce que l'endochrome, 
ayant augmenté de volume, a fait effort pour sortir de la cavité 
qui le renferme. Cette protubérance grandit en même temps 
que l'endochrome et acquiert ainsi une grande longueur avant 
qu'aucune cloison sépare sa cavité de celle de la cellule. Cepen- 
dant l'endochrome se divise ensuite en deux, et une membrane 
se développe à chacune de ses deux extrémités ainsi séparées, 
ou bien, ce qui est probable selon l'auteur, un développement 
de membrane cellulaire a eu lieu pendant la durée du phéno- 
mène, et il s’est continué de manière à former une membrane 
sur les deux extrémités isolées. 1l est évident, dit-il, qu'il con- 
tinue de se faire une addition aux parois cellulaires, car on ne 
pourrait expliquer autrement l'agrandissement des cellules et 
l'épaississement de leur membrane. — Des productions celluleu- 
ses pyriformes se montrent quelquefois sur les longs tubes des 
Vaucheria pour loger des Infasoires (Vorticelles), fait curieux 
qui montre l'influence d'une irritation locale sur les forma- 
tions cellulaires. 

Le savant anglais s'occupe ensuite du mucus qui entoure les 
cellules des Algues, et qui, chez quelques espèces, comme dans 
beaucoupde Palmellées, est assez abondant pour former la plus 
grande partie de la plante entière. En effet, chez quelques Pal- 
mellées, la plante, au premier coup-d'ceil, paraîtcomposée d'une 
masse gélatineuse amorphe dans laquelle sont plongées des cel- 
lules, ce qui porterait à penser que la matiere gélatineuse ou 
le mucus est la matrice dans laquelle se sont produites les cel- 
lales qui lui doivent leur origine; mais ce serait une erreur, d'a- 
prés l’auteur. Chez plusieurs Palmellées on peut, dit-il,suivre sã 
sément le développement de ce mucus, Ainsi Je Coccochloris 
CYStifera Hassall, comme la plupart des Palmellées, si ce n'est 
même toutes, croit non-seulement par l'agrandissement de ses 
cellules et leur reproduction d'une cellule-mère, mais encore 
parleur multiplication au moyen de la fissiparité, chaque cellule 
se divisant en deux ou en quatre. Or le mucus est développé 


r 


150 


en quantité définie autour de chacune de ces cellules et sans 
doute par elle. On peut voir à la fois dans ces plantes, des 


cellules sans indice de division, d’autres qui viennent de : 


se diviser et qui sont encore immédiatement juxtaposées; ` 


d'autres déjà séparées et pour lesquelles on reconnait que leur 
séparation est due à un développement défini de mucus au- 
tour de chacune d'elles et en dedans de l'enveloppe muqueuse 
de la cellule primitive; enfin on observe de nouvelles cellules 
à peu prés égales en grandeur à la cellule primitive, ayant 


chacune une enveloppe de mucus aussi épaisseque de coutume, ` 


la gaine muqueuse de la cellule primitive ayant été résorbée.. 
Dans un Palmella hyalina Ralfs, cette enveloppe muqueuse 


primitive n'avait pas été résorbée, mais elle s'était rompue par 


l'effet de la production de nouvelles cellules à son. intérieur. 


— Les filaments moniliformes des Nostoc paraissent au pre 


mier coup-d'eil plongés dans une masse gélatineuse sans 
arrangement défini; mais lorsque, ce qui a lieu quelquefois, 


la plante présente un filament droit et simple, on voit que 


celui-ci est entouré de mucus en quantité définie qui dépend 

du nombre des cellules. Chez un Schizonema d'eau douce, des 

environs de Bristol, le mucus forme, dans certaines localités; 

une couche muqueuse à la surface des pierres; ailleurs il 
LT Ee : : 


conctit 


$3 4 tasentii 
3? 


ivo 2 


gaineg SE 
lorsque la plante croit dans des ruisseaux rapides et un peu 
profonds, sa gaine est très-développée et de texture presque 
membraneuse ; d’où il résulte que la structure gélatineuse est 
d'importance secondaire et peut varier selon les circonstances 
dans lesquelles se trouve la plante. Le Microcoleus a une en- 
veloppe gélatineuse ; mais chez les genres voisins, Oscillatoria, 
Calothrix, etc., celle-ci est représentée par une véritable gaine 
membraneuse, semblable d'aspect et certai t de fonctions 
avec la membrane cellulaire. Ce fait et celui qu'on observe 
dans la formation des spores des Zygnema rendraient ant 
vraisemblable, dit M, Thwaites, que la membrane cellulaire 
est réellement une modification d'une matière muqueuse 9° 


151 
gélatineuse semblable, et que la structure fondamentale des 
deux est la méme. 

Dans les Algues foliacées on voit les cellules séparées par 
l'interposition d'une matière gélatineuse en apparence homo- 
gène qu'on a nommée substance intercellulaire. Cette substance 
est, dit l'auteur, indubitablement analogue au mucus des Pal- 
mellées, et de méme caractère que celui-ci, C'est ce que montre 
le développement de la fronde d'un Tetraspora où a lieu la 
division quaternaire des cellules ; autour de chacune des cel- 
lules nouvelles, surtout d'un cóté, se développe une certaine 
quantité de gélatine et ainsi s'accroit la fronde. Mais ici encore 
les cellules conservent leur développement individuel trés-peu 
modifié, quoique appartenant à une fronde entière; tandis que 
. Chez certaines Ulves la vie individuelle des cellules commence 
à paraitre secondaire, et qu'elle cesse de se manifester à mesure 
qu'on s'éléve dans l'échelle végétale. — Les mémes idées s'ap- 
pliqueraient, selon M. Thwaites, à la structure des plantes 
supérieures chez lesquelles les dépóts de sclérogene ainsi que la 
portion ferme de la fibre spirale pourraient étre considérées 
comme de méme nature, ce qui seraif certain pour la pellicule 
qui couvre l'épiderme, c'est-à-dire pour la cuticule. 

M. Thwaites croit que le mucus auquel il attribue un róle si 
important a une structure spongieu$e, c'est-à-dire qu'il est 
formé d'un entrelacement de fibres délicates. De plus, comme 
9n voit chez les Algues une transition de la structure mu- 
queuse à celle qui présente les caractéres extérieurs sinon les 
fonctions de la membrane cellulaire, il pense que la mem- 
brane cellulaire a une structure mécanique semblable et serait 
convenablement désignée par le nom de feutre ( felt) qui indi- 
' querait ses caracteres réels. : 

Nous passerons sous silence les considérations purement 
hypothétiques par lesquelles l'auteur termine son mémoire et 
dans lesquelles il fait intervenir l'électricité, comme jouant un 
róle des plus importants dans la formation de la membrane 
cellulaire, 


152 


ORGANOGRAPHIE. — Observations sur l'inflorescence du Tilleul; | 
par M. Brunner fils. (Bibliot. univ. de Genève, févr. 1846, pag. 481- 


187; avec I planc. ; Annal. sc. natur., 3° sér., mai et juin 1806, 


pag. 519-324, suivi d’une note de M. Alph. De Candolle, planc. MN d 


L'auteur de cette note s'est proposé de faire connaitre ls | 


faits remarquables que présentent l'inflorescence et les bour- ` : 


geons du Tilleul. 


Le Tilleul porte deux espèces de branches, dont Pune pro- - 
duit des fleurs, tandis que Pautre n’en donne pas. Les feuilles | 
des premières ou des branches florales ont à leur aisselle deux ` 
bourgeons, dent l’un se développe en fleur dans le courant de 


l'année où il s'est formé, tandis que l'autre reste pour se trans- 
former en branche l'année suivante. Ce fait curieux n'est ps 
nouveau, ainsi que parait le croire M. Brunner. Il est indiqué — 
en termes trés-précis dans le Rheinische Flora de Doell (189 ` 
page 670. Nous lisons en effet dans cet ouvrage, dans l'énumé | 
ration des caractères génériques des Tilleuls : inflorescence... 
au cóté supérieur d'un bourgeon latéral qui se développer ` 
l'année suivante. UInflorescenz.... an der Oberseite einer m 
nachsten Jahre sich entwickelnden Seitenknospe). 

Quant aux branches non fleuries, leurs feuilles ne portent ` 
en apparence qu'un seul bourgeon; mais si, au mois de juin 
par exemple, on que les deux premiéres écailles de celui-ci, 
on remarque qu’à la base de a seconde écaille se trouve ud 
un petit bourgeon d’ tié t sembl 
celle des bourgeons des bus: fleurs. Mais une Ee 
rence importante consiste en ce que ces deux bourgeons à en- 
Sc 7 extérieure commune persistent dans leur état de bour- 
*geon jusqu? au printemps : suivant, et que de plus un seul d'en- 
treux est a ppelé à se développer, l'autre avortant presque 
constamment. Il est cependant des cas exceptionnels, et M. 

runner en a observé plusieurs, oü le petit bourgeon latéral s se 
développe lui-même et donne une petite branche feuillér, 


; 153 
mais dont les feuilles se distinguent des feuilles normales de 
l'arbre par leur forme plus allongée et peltée. 

Dans une note qui suit la reproduction du travail de M. 
Brunner dans les Annales, M. Alp. de Candolle dit qu'il vient 
de reconnaitre une inflorescence plus ou moins semblable à 
celle du Tilleul chez 3 genres de plantes: 1* chez les Acacias 
phyllodinées (4. armata, trigona, etc.) les pédoncules floraux 
naissent également à côté du bourgeon axillaire et le devan- 
cent dans leur développement; on peut méme M suivre la 
marche du phénomène plus aisément que dans le Tilleul ; 2 
chez le Passiflora racemosa on trouve 2 stipules, une feuille, un 
rameau changé en vrille à l'aisselle de la feuille, un pédoncule 
floral à côté du bourgeon, enfin, dans quelques cas, un bour- 
geon additionnel situé au-dessus de l'insertion de la vrille, Le 
bourgeon latéral à fleur, se développe la méme année que la 
vrille, au lieu d'anticiper comme Je fait celui du Tilleul; 3° 
dans le Figuier commun, au-dessus des cicatrices laissées par 
les feuilles de l'année précédente se trouve un bourgeon qui 
se développe en branche, à côté un autre bourgeon qui est 
floral (la figue), et tous deux se développent la même année. 


PHYSIOLOGIE, — Sur le mouvement du suc dans l'intérieur 
des cellules; Ueber die Saftbewegung im Innern der Zellen; par 
M' Hugo v. Mohl (Botan. Zeit. n° 5 et 6, 1846). 


Les observations consignées dans le mémoire de M. Hugo 
Mohl ont pour résultat de montrer que les changements pro- 
gressifs subis dans l'intérieur des cellules par les substances 
aZotées qni en occupent la cavité ont lieu, dans la plupart des 
cas, de manière absolument analogue. 

Si lon examine au microscope les cellules dans lesquelles il 
va s'en former de nouvelles, et qui : renferment un nucleus ou 
€Ytoblaste comme le centre autour duquel auront lieu les for- 
mations, on voit quelles renferment, dispersé dans leur cavité 
“t aggloméré surtout autour du nucleus, un liquide visqueux 


154 / 
entremélé de granules et incolores. ll n'est guère permis de ? 
douter que cette matiére mucilagineuse et azotée ne fournis | , 
lés matériaux pour la formation du andleps: dont elle précède A 

l'apparition ; mais l'auteur ne décide pas si ce nucleus résulte … 
uniquement de l'agglomération des globules qui nagent dans 4 
ce liquide mucilagineux, ou si ce n'est pas plutôt, comme | 
est porté à le croire une formation organique qui s'accroit pat d 
intussusception. Da 
M. Hugo Mohl a rencontré ce fluide visqueux partout 0! Er: 
cellules doivent naitre;il Ta vu précéder toujours leurs pre 
miers linéaments ; il croit de plus que c’est lui qui fournit les E) 
matériaux pour la formation du nucleus et de l'utricule p a 
mordiale ; pour ces divers motifs, et en raison du. rôle qi d 
joue, il croit devoir lui donner le nom de protoplasma gë Ir 
dique ses fonctions éminemment organisatrices. 
Les rapports de position du protoplasma avec le nucleus, la | 
forme et la situation de celui-ci lui ont toujours paru autres que 
ne dicis a pipes M. ganhes En ss il a reconnu E ger 


retenu par des Beton ; qu'il est enveloppé diens gie: : 
protoplasma, et que sa position sur le cóté de la cellule, non ` 
immédiatement contre les parois, comme l'a dit M. Schleiden, | 
mais toujours à l'intérieur de l'utricule primordiale, est un. 
état secondaire. Cette position au centre des cellules est pe 
à reconnaître dans les poiis des filaments des T radesc SS 
des jeunes feuilles de Saxifraga decipiens, etc., qu'il suffit pour 3 
cela de rouler entre deux verres sous le microscope. L'espace d 
qui reste entre ce nucleus et les parois de la cellule est d'abord. 
presque toujours rempli de protoplasma mucilagineux-gr* 
nuleux. En traitant ces cellules par Piode, on voit ce dern 
se contracter, non pas uniformément, mais en formant das 
Fingésienr de. sa masse des sanies arrondies, de nr 


té La 


A 


lule. mont l à son centre le nucleus entouré d'une couche à 
épaisse de protoplasma; ; ses parois présentent une seconde 


155 
couche semblable, et de l'une à l'autre de ces couches s'étendent 
des sortes de bandes ou de filaments de la méme substance, ` 
qui assujettissent le nucleus dans sa position centrale. - 

Or, cette configuration que donne au protoplasma l'action 
de l'iode se prononce naturellement peu à peu dans les cel- 
lules par les progrés de l'áge. Il se forme en effet cà et là dans 
sa masse des cavités que remplit un liquide aqueux, et qui, d'a- 
bord petites et peu nombreuses, grandissent, se multiplient, 
finissent par communiquer l'une avec l’autre et réduisent 
ainsi le fluide mucilagineux à ne plus former que comme des 
filaments d'épaisseur variable qui rayonnent à partir de la 
couche de la méme matiére disposée comme une atmos- 
phére autour du nucleus ; ces sortes de filaments arrivés près 
des parois de la cellules, se courbent, se réunissent entre eux 
et forment de la sorte un réseau plus ou moins compliqué. 
Dans les cas où les cellules se superposent en séries longitu- 
dinales, comme dans les poils des Tradescantia, etc. La ma- 
jeure partie de ces filaments s'agglomére en un cordon épais- 
qui occupe l'axe des cellules et qui, à son point central, enve- 
loppe entièrement le nucleus. 

Lorsque le protoplasma s’est ainsi façonné en filaments,on ob- 
serve presque toujours en lui des courants. Ces courants ont été 
étudiés et décrits avec beaucoup d'exactitude, notamment par 
MM. Meyen et Schleiden; mais M. Schultz a supposé qu'ils 
avaient lieu dans l'intérieur de tubes qui ne seraient, d'après. 
lui, que des vaisseaux laticiferes, et M. Mohl montre que cette 
hypothèse est dénuée de fondement. C'est ce que prouvent 
Particulièrement les uo mr EE de position et de 
forme de ces courants, cl gne fréquem- 


ment un mouvement apprécübls de Sege di nucleus qui 
se fait dans le sens de l'axe de la cellule avec des vitesses va- 
riables et alternativement en avantet en arriére. Ce mouve- 
ment de transport du nucleus est tellement lent dans les cel- 
lules du Tradescantia Sellowiana que M. Mohl lévalue à 
1/45000 de ligne par seconde. H est moins lentdans les feuilles 


156 
primordiales linéaires du Sagittaria Sagittifolia; on un 
aisément dans les feuilles du Vallisneria spualis. 

Le mouvement des petits courants dans l'intérieur des cel i 
les est le plus souvent très-irrégulier, il est au contraire des | 
plus réguliers chez les Chara et chez le Vallisneria; cependant 
dans cette dernière plante, il n'est rien moins qu'üniforme. 
d'une cellule à l'autre, et méme d'un courant à l'autre dañs li 
méme cellule. En suivant les granules dont le transport per 
met de suivre la marche de ces courants, l'auteur a pu ah 
mesurer la vitesse; son mémoire en renferme plusieurs exem- 
ples exprimés en maximum, en minimum et en moyenne. 
Voici ces mesures en fission de ligne et par seconde. Poils 
staminaux du Tradescantia virginica : max. — 1/300; min.= 
1/900; moy.—1/500; — feuilles du Fallisneria : max. 1/19 | 
min. = 1/600; moy. —1/183; — drageon de Sagittaria sagit ; 
tfolia : max. — 1/726; min. = 1/1056; moy. — 1/854; = 
poils de la Courge: max. — 1/770; min. — 1/2760; Së 
= 1/1857. 
—. E'extréme petitesse des granules qui flottent dans le proto- i 
plasma ne permet pas de déterminer exactement leur nature; 
cependant comme ils jaunissent toujours par l'iode, il em 
semblable qu'ils sont azotés. ; 


Quant à la cause qui communique le mouvement D c 
petits courants gie? l'intérieur des cellules, M. Hugo Moll: E | 
hazarde pas, à cet égard, la moindre conjecture. « On pour 
rait croire, dit-il, que le nucleus joue ici le róle principal 
puisque, dans la plupart des cas, il occupe le centre du mov ; 
vement ; d’où l'on pourrait conjecturer que la force motrit 
réside surtout en lui, de même qu'il est impossible de conteste 
que, chez les Chara, les grains de chlorophylle app 
contre les parois de la cellule n'exercent de l'influence wc 
Courants, Cependant il ne me parait pas vraisemblable ft | 
‘telle soit l'influence du nucleus ; d'abord , dans plusieurs cis 
il a déjà commencé à se résorber à l'époque où les courant 
possèdent leur plus grande vitesse , par exemple dans les wä 


à 157 

des filets des Tradescantia ; de plus dans les cellules des Fallis- 
neria où les courants se distinguent par leur régularité et leur 
rapidité, le nucleus n'occupe pas le centre du mouvement 
mais il le suit, comme les grains de chlorophylle... Je ne me 
rappelle pas, il est vrai , ajoute-t-il , avoir vu des courants dans 
des cellules dont le nucleus fût déjà entièrement résorbé; mais 
-cette coincidence peut étre fortuite. » 

Plus la cellule avance en áge, plus la matiére des courants 
parait durcir ; il s’en suit que, chez quelques plantes, elle finit 
par perdre toute fluidité et par former des filaments solides. 
L'auteur a observé cette solidification avec toute la netteté dé- 
sirable dans les cellules de la chair du fruit chez le Rhamnus 
Frangula et chez le Ribes nigrum. 


TÉRATOLOGIE, — Nouvelles observations sur la prolification 
des fleurs terminales de la Digitale pourprée ; Fortgesetzte Beo- 
bachtungen über die Wucherung (prolification) in den Gipfelblü- 
then der Digitalis purpurea; par M. G. Vrolik , d'Amsterdam. 
(Flora, 1846, n° 7, pag. 97-108 ; avec 2 plan.). 


M. Vrolik a déjà fait connaître une monstruosité fort remar- 
quable de Digitale pourprée, dans laquelle la fleur terminale 
se distinguait de toutes les autres par sa corolle non en doigt 
de gant mais campanulée. Des graines recueillies sur cette 
Plante; en 4844, lui avaient donné des pieds remarquables 
par la méme puër git et dont quelques-uns avaient leur 
fleur terminale non-seulement campanulée , mais encore pro- 
lifère. Les graines de cette seconde génération furent égale- 
ment recueillies, avec la précaution de mettre à part, et de 
semer dans des pots différents, celles fournies par les fleurs 
monstrueuses et celles qui provenaient des fleurs restées nor- 
males, Les plantes qui provinrent de ce semis furent divisées 
en deux catégories que l'on planta en deux lieux distincts assez 
éloignés l’un de l'autre; les observations faites sur elles sont 
Consignées dans le travail qui nous occupe. 


158 
4° Les pieds provenus des graines des fleurs monstren 
étaient au nombre de 18 ; leur vigueur et leur intensité sde colo 
ration étaient des plus remarquables; dès le mois de | 
leurs tiges à fleurs commencèrent à se montrer, et elles se 
loppèrent peu-à-peu sur 16 d'entre elles; ces tiges ne po 
qu'un petit nombre de boutons à fleurs dont les supérieur 
présentaient nettement la forme monstrueuse. Toutes les fleurs 
des tiges médianes, et celles de quelques branches, furent pro | 
lifères, et l'on vit une nouvelle tige à fleurs sortir de lar | 
ovaire. Cette nouvelle tige grandit; ses boutons comma. 
cerent à s'ouvrir; sa fleur terminale monstrueuse fit espéré 
à M. Vrolik que son expérience serait couronnée d'un 
succès ; mais bientôt ses progrès s’arrétèrent et elle comment 
à se flétrir. Cependant sur une de ces plantes à fleurs violet 
et très-vigoureuse, l'auteur vit avec joie la prolification del 
fleur terminale donner une nouvelle tige qui sortit de D: 
rieur de l'ovaire et qui continua de se développer régulière 
ment. Elle produisit 13 boutons de fleurs dont la terminale 3 
monstrueuse et se montra sous la forme campanulée, avt 
9 lobes peu profonds à son bord. L'intérieur de cette fleur pré 
sentait des étamines en nombre correspondant à celui des We 
de la corolle, et à anthères 2-loculaires, ainsi qu "un pisti 
ovaire et MN normaux. Cette polification complète a 
comme on le voit, des plus remarquables. — Dans une aui 
de ces plantes, la fleur terminale présentait ses étamines gz 
pistil entiérement transformés en pétales, et ces parties € 
entremélées d'un grand nombre de boutons de fleurs; H? 
fleurie, qui portait ces boutons, ne sortait pas de ovaires 
comme dans l'exemple précédent, 
2° Quant aux graines prises sur les fleurs restées Be 
des Digitales monstrueuses, 45 ; jeunes pieds qui en provinre 
furent plantés à part des précédents ; leur développementfit 
-moindre que celui des premiers; leurs feuilles restèrent plis 
pâles | moins larges et moins épaisses. Trois d'entre eux seule 
ment étaient en fleur au 42 du mois d’août ; sur les trois, H 


159 

donna des fleurs violettes, un autre des fleurs blanches, et la 
tige de l'un et l'autre se terminait par une fleur monstrueuse. 
Le troisième paraissait, au premier coup d'œil , avoir la forme, 
le port et la configuration de la Digitale violette ordinaire ; 
mais en y regardant de plus prés, M. Vrolik reconnut que 
trois de ses tiges secondaires se terminaient également par une 
fleur monstrueuse, campanulée. i 


BOTANIQUE GÉNÉRALE ET SYSTÉMATIQUE. 

Le règne végétal, The vegetable Kingdom ; par M. John 
Lindley (4 gr. in-8 de 908 pag. et plus de 500 fig. ; Londres, 1846). 
— (2° article.) 

TABLEAU DES ALLIANCES ET DES FAMILLES QUI S'Y RAPPORTENT. 

A. Plantes asexuées, ou sans fleurs. 

Classe I. TnarrocENrs. Tiges et feuilles indistinctes. 

Alliance 1. 4lgales. Plantes cellulaires sans fleurs, se nour- 
rissant par toute leur surface dans le milieu où elles végètent ; 
vivant dans l'eau ou dans des lieux trés-humides; se propa- 

.&eant par zoospores, spores colorées ou tétraspores. 

Ordres naturels ou familles : 4. Diatomacées; 2. Confer- 
vacées; 3. Fucacées; 4. Céramiacées ; 5. Characées. 

All. 2. Fungales. Plantes cellulaires sans fleurs, se nourris- 
sant par leur thallus; vivant dans lair; se propageant par 
Spores incolores ou brunes et quelquefois renfermées dans des 
asci; dépourvues de gonidies vertes. 

Fam. : 6, Hyménomycètes ou Agaricacées ; s Gastéromy- 
cètes ou Lycoperdacées; 8. Coniomycétes ou Urédinacées ; 
3. Hyphomycétes ou Botrytacées; 10. Ascomycètes ou Hel- 
vellacées ; 11. Physomycètes ou Mucoracées. 

All. 3. Lichenales. Plantes cellulaires sans fleurs , se nour- 
rissant par toute leur surface dans le milieu où elles végètent ; 
vivant dans l'air; se propageant par des spores ordinairement 
renfermées dans des asci; ayant PAPE des gonidies vertes 
dans leur thallus. 


160 


Fam: 12. Graphidacées; 13. Collemacées; 14. Genie 


Classe IL. AcrocÈnes, Tiges et feuilles distinctes. 
All. 4. Muscales. Cellulaires (ou vasculaires). Récep ` 
spores (Spore=cases) i immergés ou munis d'une coiffe (c.-à-dire ` 
tantót plongés dans la substance de la fronde, tantót enfermés 


dans une enveloppe qui a les mêmes relations avec les uc 


qu'un involucre avec un péricarpe). 


Fam. : 4°. Hépatiques : 45. Ricciacées ; 16 Marchantiacíe 
17.Jongermanniacées; 18. Equisetacées. 2». Mousses : 19. An | 


dræacées; 20. Bryacées. 
All. 5. Lycopodales. Vasculaires. Réceptacles des vote 
laires ou radicaux, à une ou plusieurs loges. Spores dé keck" 
Fam. : 21. Lycopodiacées : 22. Marsiléacées. 


All. 6. Filicales. Vasculaires. Réceptales des spores margt 


naux ou dorsaux, 1-loculaires, ordinairement entourés PE 
anneau élastique. Spore d'une seule sorte, 


Fam. : 25. Ophioglossacées; 24, "Song 95.. De 


næacées, E 
B. Plantes sexuées, ou à Sai" 


Classe III. RuizocÈnes. Fructification sortant d'un als 


All. De même que la classe. 


Fam. : : 26. e et 27. Cytinacées ; ka Raffle | 


siacées. 


I. Fructification sortant d'une tige. 


A. Bois de la tige plus j jeune au centre ; un seul cotylédon. | 
Classe IV. Ennocèxes. Feuilles à nervures parallèles, pe d 


manentes, bois de la tige toujours confus. 


* Fleurs glumacées (c'est-à-dire composées de bractées not 
réunies en vrais verticilles, mais consistant en écailles imbri : 


quées non colorées ou herbacées). K 
All. 7. Glumales. 


s. 29. Graminacées ; 30. Cypéracées; 31. Desvausio | 


cées ; 32. Restiacées; 33, Eriocaulacées. 


PTS 2 
Fleurs pétalées, avec vrai calice ou corolle, ou Jes deis ch 


ou nues, unisexuelles ` 


Li 


161 

All. 8. 4rales. Fleurs nues , où munies de 2, 3 ou plusieurs 
écailles, et alors sessiles sur un spadice simple et nu; embryon 
axile; albumen farineux ou charnu (quelquefois nul). 

Fam. : 34. Pistiacées ; 35. Typhacées; 36. Aracées; 37. Pan- 
danacées. 

All. 9. Palmales. Fleurs parfaites (avec calice et coroue , 
sessiles sur un spadice rameux, écailleux; embryon vague, 
solide; albumen corné ou charnu (quelques Palmiers sont 
hermaphrodites). Ser, 

Fam. : 38. Palmacées ou Palmiers, 

All. 10. Hydrales. Fleurs parfaites ou imparfaites, ordinai- 
rement éparses; embryon axile, sans albumen; aquatiques 


` (quelques-unes hermaphrodites). 


Fam. : 39. Hydrocharidacées; 40. Naiadacées; 44. Zosté- 
racées, 

*** Fleurs pourvues de calice et corolle adhérents à l'ovaire; 
hermaphrodites.. ; 

All. M. Narcissales, Fleurs symétriques; étamines au nom- - 
bre de 3, 6 ou davan tage, toutes parfaites ; graines avec albu- 
men (quelques Broméliacées ont calice et corolle libres). . 

am, : 42. Broméliacées; 43, Taccacées; 44. Hoemodoracées; 
45. Hypoxidacées; 46. Amaryllidacées ; 47. Iridacées. 

All. 12. Amomales. Fleurs asymétriques; étamines au nombre 
de 1 à 5, dont quelques-unes toujours pétaloides ; graines avec 

umen, i | ; 

Fam. : 48, Musacées; 49. Zingibéracées; 50. Marantacées 

All. 13. Orchidales. Étamines au nombre de 1 à 3; graines 
sans albumen. : e 

Fam. : 51, Burmanniacées ; 52. Orchidacées; 53. Aposta- 
siacées, ohy 

"` Fleurs pourvues de calice et corolle libres; hermaphro- 
dites, Li ( 


All. A Xyridales. Fleurs demi-hérbacées, à 2-3 pétales, al- 
en abondant. - 


162 ic 
Fam. : 54. Philydracées ; 55, Xyridacées; 56. Commélina- 
cées; 57. Mayacées. 
All. 45. Juncales. Fleurs herbacées, séches et perisan : 
scarieuses lorsqu'elles sont colorées; albumen abondant (qud- ` 

ques Calla manquent d'albumen). 
Fam. : 58. Juncacées; 59. Orontiacées. ba 
All. 46. Liliales, Fleurs hexapétales, succulentes et marce — 
centes ; albumen volumineux. 
m, : 60. Gilliesiacées ; 61. Mélanthacées; 62. Liliacées; 

63. Pontederacées. 

AU. 47. Alismales. Fleurs à 3-6 pétales, apocarpes; albumen 
nul (quelques Alismacées sont unisexuées). 
Fam. : 64. Butomacées ; 65. Alismacées; 66, Juncaginacés 


Classe V. DicrxocExss. Feuilles, à nervures réticulées, tom- 
bantes ; bois de la tige, lorsqu'elle est vivace, disposé en cercle 
avec une moelle centrale. 

All. identique avec la classe. 

Fam. : 67. Triuridacées; 68. Dioscoréacées; 69. Smilga 
70. Philesiacées; 74. Trilliacées ; 72, Roxburghiacées. 


B. Bois ug Tige plas j Jeane à la ercana deer? E 
va ntar 


. Classe VI. E Graines entierement nues. . 

Al. identique avec la classe. | 
Fam.:73. Cycadacées; 74. Pinacées ` 75. Taxacées; 76. Gné | 
tacées. 

Classe VII, Exoc£xzs. Grainesrenfermées dans un péricare | 

Sous-classe I. ExocExEs picLiNss, Fleurs unisexuées, SÉ 
tendance habituelle à l'hermaprodisme. 

All. 18, Amentales. Fleurs en chatons, achlamydées oum 
nochlamydées; carpelles supéres ; embryon petit, avec peu 9 
pas d'albumen. 

Fam, : 77. Casuarinacées; 78.-Bétulacées; 79. Altingiacési 
80. Salicacées; 81. pim 82. b os Bru 

AH. 19. Urticales. F] 


163 
unique, supére; gros embryon , logé dans une petite engt 
d'albumen. 

Fam. : 83, Stilaginacées; 84. Urticacées; 85. Grup 
cées; 86. Cannabinacées; 87. Moracées; 88, Artocarpacées; 
89. Platanacées, 

All. 20. Far Para Fleurs éparses, monochlamydées ; 
carpelles cohérents, supères ; placenta axile; embryon entouré 
par un albumen abondant (quelquefois albumen nul). 

. Fam. : 90. Euphorbiacées ; * Gyrostemonées; 91. Scépacées ; 
92. Callitrichacées; 93. Empétracées ; * Batidées ; 94. Nepen- 
thacées. — 

All. 21. Quernales. Fleurs en chatons, monochlamydées; 
carpelles inféres; embryon amygdaloide, sans albumen. 

Fam. : 95. Corylacées; 96. Juglandacées. 

All. 22. Garryales. Fleurs monochlamydées, quelquefois 
amentacées ; carpelles infères; embryon petit, logé dans une 
grande quantité d'albumen. 

Fam. : 97. Garryacées; 98. Helwingiacées. 

All. 23. Menispermales. Fleurs monodichlamydées; carpel- 
les superes, désunis; embryon entouré par un albumen abon- 
dant, 


Fam. : 99, Monimiacées ; 100. Atherospermacéet ; 404. My- 
risticacées ; 402. Lardizabalacées; 403. Schizandracées; 404. 
Menispermacées. 

All. 24. Cucurbitales. Fleurs monodichlamydées; carpelles 
inféres; placentas pariétaux; embryon sans albumen. 

Fam. : 405. Cucurbitacées; 406. Datiscacées; 107. Bego- 

All. 25. Papayales. Fleurs dichlamydées; carpelles supères, 
cohérents ; placentas pariétaux; SEN entouré par un al- 
bumen abondant. 

Fam. : 108. Depas 109.Pangiacées. ` 

Sous-classe II. Exocènes nvrocvwzs, Fleurs hermaphrodites 
ou unisexuées ; étamines entierement indépendantes du calice 
*t dela corolle. 


164 

-— 26. ue Fleurs monodichlamydées ; placentas pa 
1 droit, avec peu ou pas d'albumen. 

Fam. : 440. F Wiese? 4". Togé 142. Samy- 
dacées ; 443. Passifloracées; 114. Malesherbiacées ; 115. Morin — 
gacées; 116, Violacées ; - 417. Frankeniacées; 118. Tamarica- 
cées; 119. Sauvagésiacées ; 120. Crassulacées ; 121 Turnéracées. 
All. 27. Cistales: Fleurs monodichlamydées ; placentas pr 
riétaux ou suturaux; embryon courbe ou Fa avec peu où 


pas d’albumen. 

Fam. : 122, Cistacées; 123. iris adl: 124. Resedacées; 
125. Capparidacées. 

All. 98. Malvales. Fleurs satio dicla ydées: placentas axi- 
les ; ; préfloraison du calice valvaire, de la corolle imbriquée ou 
tordue; étamines définies ou indéfinies; ondes avec BC 
pas d’albumen, 

Fam.: 126. Sterculiaeées; 127. Byttnériacées; 128. Va 
vianiacées; 129. Tropæolacées ; 130, Malvacées; 131: ae 
liacées. 

All. 29. Sapindales. Fleurs monodichlamydées , "m 
ques; placentas axiles; calice et corolle imbriqués; étamines 
définies; embryon avec peu ou pas d'albumen Me pe 
ment indéfinies). " 

Fam. : 432. Trémandracées; 133. Pólygilaióés; m o 
äech 135. Staphyléacées ; 136. Sapindacées ; 4 137. Petive- 
riacées; 138. Acéracées ; 439. Malpighiacées ; 440. me 
lacées. 

All. 30. Guttiferales. Fleurs monodichlamydées ; placentas 
axiles; calice imbriqué; corolle imbriquée ou tordue; étami- 
nes indéfinies; embryon avec peu ou pás Pahan (Ein 
quelquefois définies). 

Fam. : 441. Diptéracées ; 149. Ternstræmiacées; 143. Rhi- 
zobolées; 444. Clusiacées; 145. Marcgraviacées ; 446. Hype | 
cacées; 147. Reaumuriacées. * 

. All. 34. Nymphales. Fleurs dichlamydées ; placentas sils 
ou suturaux ; étamines indéfinies ; emirgon à l'extérieur d'une 


165 
grande masse d’albumen farineux (une partie de ces plantes 
sans albumen). 

Fam. : 448. Nymphéacées; 149. Cabombacées ; 150. Ne- 
lumbiacées. à; 

All. 32. Ranales . Fleurs monodichlamydées; placentas sutu- 
raux ou axiles; étamines indéfinies ; embryon petit, enfermé 
dans un grand albumen charnu ou corné. 

Fam. : 451. Magnoliacées; 152. Anonacées; 153. Dillenia- 
cées; 154. Renonculacées; 155. Sarraceniacées; 156, Papavé- 
racées, 

All. 33. Berberales. Fl lichlamydées, asy j 
dans l'ovaire; placentas suturaux, pariétaux ou axiles; éta- 
mines définies; embryon dans un grand albumen charnu. 

Fam. : 457. Droséracées ; 158. Fumariacées; 459. Berberi- 
dacées; 460. Vitacées; 161. Pittosporacées ; 162. Olacacées ; 
163. Cyrillacées. : 

All. 34. Ericales. Fleurs dichlamydées, symétriques dans 
l'ovaire; placentas axiles; étamines indéfinies; embryon dans 
un grand albumen charnu (étamines quelquefois adhérentes 
à la corolle). i 

Fam. : 164. Humiriacées ; 165. Epacridacées ; 466. Pyrola- 
cées; 167. Francoacées ; 168. Monotropacées ; 169. Ericacées. 

All. 35. Rutales. Fleurs monodichlamydées, symétriques, 
placentas axiles; calice et corolle imbriqués; étamines défi- 
nies; emb ou pas paj (parfois unisexuées). 


Fam. : 170. Aurantiacées; 174. Ainyridacées ; 172. Cedré-, 
lacées; 473. Meliacées ; 474. Anacardiacées ; 175. Connaracées ; 
176. Rutacées; 177. Xanthoxylacées ; 178. Ochnacées; 179. Si- 
maroubacées; 480. Zygophyllacées; 181. Elatinacées ; 182. 
Podostemacées. 

- All. 36. Geraniales. Fleurs tnonodichlamydées; symétriques ; 
placentas axiles; calice imbriqué; corolle -tordue; étamines 
définies ; embryon avec-peu ou pas d'albumen. 

Fam, : 183, Linacées ; 484. Chlænacées; 185. Oxalidacées ;: 
186. Balsaminacées; 487: Geraniacées. 


fu 2 


166 


AIL. 37. Silenales, Fleurs monodichlamydées; m— 
central; embryon externe, courbé autour d'un petit albumen 
aste. plus d'un carpelle, combinés entièrement en un fruit : 
composé (quelques-uns légérement REES d'autres uni- , 
sexués), : 

Fam. : 488. Caryophyllacées ; 189. Illecebracées ; 190. Por- 
tulacées ; 191. Polygonacées. 

All. 38. Chenopodales. Fleurs monodichlamydées ; placenta 
libre, central; embryon externe, courbé autour ou applique 
contre la ec E d'un petit albumen farineux ou corné; car- | 
pelles solitaires, ou, s’il y en a plus d'un, distincts (quelque 
uns légèrement périgynes ; d'autres unisexués). S 

Fam. : 192. Nyctaginacées ; 193, Phytolaccacées; 194. Sg 
rantacées ; 195, Chenopodiacées. 

All. 39. Piperales. Fleurs nues ; embryon petit, à l'extérieur 
d'un grand albumen farineux (qoidani unisexués) |  . 

Fam. : 196, Pipéracées; 197. Chloranthacées; 498. Sauri- ` 

racées, 
_… Sous-classe III. Exocènes PÉRIGYNES. Fleurs w-——— 
ou unisexuées; étamines insérées sur le calice ou la corolle; 
ovaire supére, ou presque. 

EUR 40. Ficoidales. Fleurs monodichlamydées; placentas : 
centraux ou axiles: ; corolle, lorsqu'elle existe, polypétale ; em- 
bryon externe, et courbé autour d'un petit albumen farineux — 

Fam. : 499. Basellacées; 900, Mesembryacées; 201. Tom 
goniacées; 202. Scleranthacées. 

All. 4. Daphnales. Fleurs monodidittmpddist cares 
litaire; embryon amygdaloide, sans albumen. 

Fam. : 203. Thymelacées; 204, Protéacées ; 205. Lauraces 
206. Cassythacées, 

- All. 42. Rosales. Fleurs monodichlamydées ; carpelles plus 
9u moins distincts ; placentas suturaux : ; graines définies; €?" 
rolle, quand elle existe, age embryon amygdaloïder 
avec peu ou pas d'album 

Fam, : 207, “Has 208. Chrysobalanacées ; an 


167 
Fabacées ou Légumineuses ; 210. Drupacées ; 211. Pomacées ; 
942. Sanguisorbacées ; 213. Rosacées. 

All. 43. Saxifragales. Fleurs monodichlamydées; carpelles 
cohérents; placentas suturaux ou axiles; graines nombreuses ; 
corolle, quand elle existe, polypétale; embryon conique avec 
une longue radicule et peu ou pas d'albumen. 

Fam. : 214. Saxifragacées; 215. Hydrangéacées; 216. Cuno- 
niacées; 217. Brexiacées; 218. Lythracées. 

All. 44. Rhamnales. Fleurs monochlamydées ` carpelles co- 
hérents; placentas axiles; fruit capsulaire, en baie ou drupe; 
graines définies; embryon amygdaloide, avec peu ou " d'al- 
bumen. 

Fam. : 219. Penæacées; 220. Aquilariacées; 221. Ulmacées; 
222. Rhamnacées : 223. Chailletiacées ; 224. Hippocratéacées ; 
225. Celastracées; 226. Stackhousiacées; 227. Sapotacées ; 
228. Styracacées. 

All. 45. Gentianales. Fleurs dichlamydées, monopétales ; pla- 
centas axiles ou pariétaux; embryon petit ou avec les cotylé- 
dons beaucoup plus petits que la radicule, logé dans un grand 
albumen. 

Fam. : 229. Ebénacées; 930. Aquifoliacées; 231. Apocyna- 
cées; 232. Loganiacées ; 233, Diapensiacées; 934. Stilbacées ; 
235. el SECH ; 236. Gentianacées. ; 

All. 46. Solanales. Fleurs dichlamydées, monopétales, symé- 
. triques; placentas axiles ; fruit 2-3-loculaire; embryon grand, 
logé dans une petite quantité d'albumen (parfois RS 

ou polypétales). 

Fam. : 237. Oléacées ; 238. Solanacées ; 239. Asclépiadacées ; 
.240. Cordiacées; 241. Mond ipse 942. Coscutacées ; 

243. Woldiéuiaóéss: 

AIL 47. Cortusales. Fleurs dichlamydées, monopétales, sym- 
triques; placenta libre, central ; su logé E un grand: 
albumen (parfois monochlamydées ou polypéta les). 

Fam. : 944. Hydrophyllacées; 245. Plombaginées; 246. 
Maes, 947. Primulacées ; 248. Myrsinacées. 


168 f 

All. 48. Echiales. Fleurs dichlamydées, monopétales, symé 
triques ou asymétriques; fruit nucamentacé, consistant en ` 
plusieurs noix |-spermes, ou en groupes de ces noix séparés j 
ou séparables; embryon grand, avec peu ou pas d'albumen | 
(très-rarement hypogynes). 

Fam. : * Fleurs régulières ; faisant le passage aux Solanales. 
249. Jasminacées ; 250. Salvadoracées ; 951. Ehretiacées; 
252. Nolanacées; 253, Borraginacées; 254. Brunoniacées, = 
** Fleurs irrégulières; passant aux Bignoniales. 255. Lamia- 
cées ou Labiées; 256. Verbénacées; 257. Myoporacées; | 258, 
Selaginacées, 

All. 49. Bignoniales. Fleurs dichlamydées, Ger 
métriques; fruit capsulaire ou en baie, àcarpelles entiérement d 
cohérents ; placentas axiles, ou pariétaux, ou libre central; 
embryon avec peu ou pas d'albumen. 

Fam. : 259. Pedaliacées; 260. Gesnéracées; 961. Crescer- 
tiacées ; 262. Bignoniacées; 263. Acanthacées ; 264. Serophu- ` 
i incéen; 265. Lentibulariacées. 

don IV. ExocENrs ÉPiGYwEs, Fleurs berne 
ou unisexuées ; étamines insérées sur le calice ou la corolle; 
ovaire infère ou presque. 

All. 50. Gampanales, Fleurs dichlamydées , — ; 
embryon avec peu ou pas d'albumen. 

Fam. : 266. Campanulacées ; 267. Lobeliacées; 268. Goode- 
niacées; 269. Stylidacées; 270. Valerianacées; 271. Dipsacà — 
cées; 272. Calyceracées; 273. Astéracées. 

All. 51. Myrtales. Fleurs dichlamydées, polypétales; den : 
tas axiles; embryon avec peu ou pas d'albumen (parfois m mono 
chlamydés). 

Fam. : 974. Combretacées ; 275. Alangiacées; 276. Chast 
lauciées; 277. Halóragacéot 278. Onagracées ; 219. 
phoracées; 280. Belvisiacées ou Napoléonées; 281. Melaste 
macées; 282. Myrtacées; 985. Lecythidacées. . 

All. 52. Cactales. Fleurs dichlamydées , polypétales; put 
=y aux; embryon avec pm ou pas d'albumen. 


i 


169 

Fam. : 284. Homaliacées ; 285. Loasacées ; 286. Cactacées. 

All, 53. Grossales. Fleursdichlamydées, polypétales ; graines 
nombreuses, petites; embryon petit, placé dans un grand 
albumen. 

Fam. : 287. Grossulariacées; 288. Escalloniacées ; 289. Phi- 
ladelphacées ; 290. Barringtoniées. 

All. 54. Cinchonales. Fleurs dichlamydées, monopétales ; 
embryon petit, placé dans un grand albumen. 

m.: 294, Vacciniacées; 292. Columelliacées ; 293. Cin- 
chonacées ; 294. Caprifoliacées ; 295. Galiacées. 

All. 55. Umbellales. Fleurs dichlamydées, polypétales ; grai- 
nes solitaires, grosses; embryon petit, logé dans un grand 
albumen. 

Fam. : 296. Apiacées ou Ombellifères; 297. Araliacées; 
298. Cornacées ; 299, Hamamelidacées ; 300. Bruniacées. 

All. 56, 4sarales. Fleurs El EE embryon petit 
logé dans un grand album 

Fam. : 304. Santalacées ; SH Loranthacées; 303. Aristolo- 
chiacées, 


: PHYTOGRAPHIE. i 


FLonzs. — Exploration scientifique de l'Algérie. — 
Partie botanique ; par MM. Bory de Saint-Vincent et Durieu de Mai- 
sonneuve ; petit in-fol, ; Paris, chez Gide et C°, rue des Petits-Au- 
gustins. 


Les deux premières livraisons d nifi e vien 


nent de poe et elles justifient pleinement T ics opinion 


4 que nousen nnc-nnnsn n 


dépit: d'en Spontan: un abbé nos lecteurs, quoique nous 
devions plus tard avoir l'occasion d'y revenir à plusieurs re- 
prises, ; ; 
Ces deux livraisons, composées chacune de 5 feuilles de 
texte et de 6 planches coloriées, comprennent une partie des 
hycées ou des Algues, savoir les Phycoidées. Spreng et une 


170 


D Se 


portion des Floridées Lamour. Le texte en est dà à notre sa - 
vant collaborateur M. Montagne; c'est dire assez le soin etle - 
talent qui orit présidé à sa rédaction. Déjà dans l'étendue de 
ces deux livraisons se trouvent décrites plusieurs espèces nor ` 
velles que nous aurions à signaler, Mais nous nous réservons 
de le faire aussitót que les Phycées auront paru en entier, & 
nous reproduirons méme les phrases caractéristiques de toutes 
ces plantes nouvelles, ainsi que nous nous proposons de le 
faire successivement pour toutes celles que renfermera la nou- 
velle Flore de l'Algérie. Nous sommes convaincu que les bota- 
nistes nous sauront gré de leur fournir ainsi un Synopsis dun ` 
ouvrage que beaucoup d'entre eux ne pourront jamais con- - 
sulter, son prix élevé le rendant inaccessible à la majorité dë 
savants, . l 
L’exécution matérielle de l'ouvrage qui nous occupe mérite 
les plus grands éloges. Le texte est sorti des presses de Pim- ` 
primerie royale, et il nous a semblé ne rien laisser à désirer 
pour le papier, pour la beauté et la netteté du caractère, DÉI 
la correction, pour le tirage. A peine pourrions-nous sig jaler S 
dans ces dix feuilles un imperceptible lapsus typographique 
tel qu'une inégalité d'interligne (à la page 55). Les planche 
sont trés-belles; elles ont été faites sur les dessins de M. Vail 
lant. Nous avons déjà eu occasion de relever le mérite dont ` 
cet habile artiste a fait preuve dans ce travail; aussi ne pot — 
vons nous nous empêcher d'exprimer ici quelques regrets d 
ce que les figures gravées et coloriées n’ont pas toujours p ; 
produit convenablement les dessins originaux que nous d 
eus sous les yeux. A cet égard, qu'on nous permette quelque 
observations qui ne seront peut-être pas ssultat au momi 
où commence encore en quelque sorte l'exécution de cete 
treprise vraiment nationale. Pour obtenir des planches de 
toire naturelle de tous points remarquables, il ne suffit pas 
confier l'exécution des figures et de la gravure à des artiste 
talent; il faut encore et surtout que le coloriage, cette pier : 


zas truire €? 
Vachoppement des grands ouvrages ne vienne pas détruire 


171 
un instant le mérite de tous les travaux antérieurs. Or, nous 
n'hésitons pas à le dire, une économie méme insignifiante sur 
ce point important peut amener les résultats les plus fácheux; 
on n'a déjà que trop de grands ouvrages dans lesquels, grâce 


à un coloriage négligé ou inexact, les figures ne donnent 


qu’une idée très-imparfaite des objets qu'elles représentent. 
Sans doute les planches de la Flore de l'Algérie sont bien su- 
périeures pour cette partie de l'exécution matérielle à celles des 
ouvrages auxquels nous faisons allusion; cependant nous ne 
cacherons pas qu'elles nous ont paru laisser un peu à désirer 
sous ce rapport. Ainsi nous en avons remarqué plusieurs dans 
lesquelles la couleur déborde fréquemment ou ne couvre qu'in- 
complétement les petites saillies; il en résulte que là où la 
plante se compose de lames longues et étroites, bordées de . 
grandes dents, les sinus sont colorés et les dents restent blan- 
ches. ce qui modifie de manière peu avantageuse l'aspect gé- 
néral de la figure et annonce de la négligence dans le coloriage. 
Ainsi encore les détails analytiques que le peintre avait traités 
avec un soin particulier ont perdu considérablement dans la 
reproduction en netteté et en légèreté; de la lourdeur dans la 
gravure et peu de précision dans l'application des teintes ont 
rendu presque inutile pour eux le soin que M. Vaillant avait 
mis à l'exécution de ses dessins originaux. Ces défauts se re- 
trouvent sans doute dans la plupart des grands ouvrages à 

res; mais puisqu'il est possible, facile méme de les éviter, 
grâce à la générosité du gouvernement, pourquoi ne pas le 
faire ? Pourquoi ne pas faire de la Flore de l'Algérie un tra- 
Vail vraiment remarquable sous le rapport de l'exécution ma- 
térielle, comme il parait devoir l'être sous celui de l'exécution 
scientifique? Nos critiques sévères peut-être , mais dont il sera 
facile de reconnaître Ja justesse, n’ont d'autre but que d'ame- 


ner ce résultat que nous appelons de tous nos voeux. 
Nous ne pouv iner cette note sans faire une observa- 


qui Se rattache naturellement. Partout où la France a 
dirigé ses grandes expéditions militaires, les savants ont mar- 
Ai 


; 172 

ché à la suite des armées , et l'exploration scientifique a su 
de près les succès de nos armes. Aujourd'hui à peine notre do \ 
mination commence-t- elle à s'affermir sur le sol de l'Algérie ) 
qu'une magnifique publication va compléter au point de vue 
, scientifique la glorieuse conquête acquise au. prix du sangde 
nos soldats. C'est là une grande et noble idée qui honore ctu 

qui l'ont conçue. Mais lorsque l'histoire de ces vastes contrées, 

auxquelles s'appliquerait encore avec tant de vérité le non. 
de Barbarie, va être illustrée dans toutes ses parties par un dë 

plus grands ouvrages que : possède la science, est-il bien 
rationnel de laisser dans un oubli si complet le sol et les pro 

ductions de notre vieille France, de ce pays que le mond 
entier regarde comme la tête de la civilisation mBderne? I- 
en coûte à notre amour-propre national d'avouer de si cruel 
les vérités ; mais, sous ce rapport, nous sommes considérable 
ment en arrière de presque tous les états de l'Europe. Pour ne : 
parler ici que dela Flore dela France, la pauvreté de nott 

littérature botanique est vraiment déplorable; nous possé 
dons, il est vrai; un certain nombre de florules locales, dont 
plusieurs ont un mérite réel ; mais que de points restent 
encore à étudier! et d’ailleurs, quant à l'ensemble du tablet, 
quant à notre flore francaise tout entière, nous rougisss 
de ne pouvoir opposer aux beaux et nombreux ouvrages dom | 
s'énorgueillissent tous nos voisins, et dont le nombre se à d 
tiplie chaque jour, que deux ou trois synopsis fort restreint 
qui ont sans doute rendu de grands services lors de leur SÉ: 
rition, mais qui sont devenus aujourd'hui totalement inst - 
sants. ; | 


Quand donc sortirons-nous de cette humiliante infériorité? | 
Quand comprendra-t-on que les grands travaux scientifique 
sont des monuments, aussi honorables pour ceux qui p? 
dent à leur création que ceux de pierre et de bronze; et qu” : 
ne suffit pas de se placer fièrement soi-même à la téte desn% ` 
tions ei: ilisées, mais que les faits doivent encore justifier © 
paroles. Notre vaste royaume n'est-il donc pas assez ^^ 


173 

pour ajouter à ses charges actuelles. celles d'une entreprise 
scientifique, dont l'exécution tournerait à sa gloire? Nous ne 
pouvons le.croire, et nous nous plaisons à penser qu'il suffi- 
rait de signaler aux hommes éclairés qui tiennent les rénes 
du gouvernement , une lacune si déplorable pour lhistoire 
naturelle de notre patrie pour éveiller leur sollicitude à 
cet égard, et pour voir s'élever bientót pour la France un 
monument scientifique digne d'elle. 


Flore des environs de Hambourg. — Flora der Umge- 
gend von Hamburg ; par M. le d" J. W. P. Hübener. ( 1 in-8° de 
523 pag.; 1846 ; Hambourg, chez J. Aug. Meissner.) 


La flore des environs de Hambourg n'avait pas encore été 
l'objet d'un ouvrage spécial; on ne peut en effet regarder 
comme tel le catalogue donné par H.-J.Nicol. Bueck dans le 
Botanisches Taschenbuch de Hoppe pour l'année 1804 ( Fer- 
such eines Verzeichnisses der um Hamburg wildwachsenden 
Pflanzen, 1. c. pag. 86-113), pas plus que V Enumeratio ‘stir- 
plum circà Hamburgum crescentium (in-8' Hambourg 1836), 
par M. Sickmann. M. Hübener vient de combler cette lacune 
en réunissant dans le volume que nous avons en ce moment 
sous les yeux les résultats de recherches assidues et d'herbori- 
sations poursuivies sans relâche et à toutes les époques de 
. l'année depuis 4817 jusqu'à 4430. Son ouvrage destiné par lui 

à un usage tout local, ainsi qu'il nous l'apprend-dans sa pré- 

face, est écrit tout entier en allemand. Il comprend toute la 

série des familles de phanérogames disposées d’après la mé- 
thode de De Candolle. De plusil renferme un exposé sommaire 
des caractéres des genres rangés d’après le système de Linné. 

Pour l'histoire de chaque espèce l'auteur a cru devoir renoncer 

à la marche rigoureuse généralement suivie dans les ouvrages 

de botanique. Il ne donne pas de synonymie, et n'indique au- 

cune figure. I] réunit dans un même alinéa l'indication des 
localités, une description succincte et quelquefois des observa- 


175 E 


tions. Au total son ouvrage rentre dans la — tá e em 


qui peuvent avoir une utilité locale, mais qui ne con 
tee un faible Ze aux progrès de la science en dw ei 


Cor.L.EcrANÉES. — Observations sur plusieurs plantes wert 
rares ou critiques de la France. (2° artic. ) d 


Dans la livraison de juillet et aoùt 1846 de la Revue p. 3 
et suiv., nous avons mis sous les yeux de nos lecteurs Phi 
toire de deux espèces d'4lyssum de France, qui viennent 
d’être décrites comme nouvelles, par M. Alexis Jordan; dans 
les Annal. de la soc. linnéenne de Lyon. Le mémoire DCH 
nous avons emprunté ces documents renferme encore l’histoire ` 
de quelques autres espèces nouvelles, que l'auteur a également ` 
étudiées avec tous les développements qui lui ont paru né 
saires pour en étabtir la légitimité, et qu'il a figurées. Mis 
comme les développements dans lesquels il acru devoir et- 
trer à leur égard étaient trop étendus pour ` pouvoir entret 
dans notre journal, que de plus les longues descriptions t trae 
cées par lui n'étaient accompagnées d'aucune diagnose,“ | 
qu'enfin nous craignions, en les résumant, d'omettre que T" 
caractère ou quelque détail d’une valeur réelle, nous Taro d 

rié d'écrire lui-même une diagnose complète de ses pla 

de résumer en termes succincts et précis leur Ge 

avec les espèces voisines, Avec son obligeance, déjà bien 

connue de nous, il a bien voulu se rendre à nos désirs et 
not 


Fhistoire abrégée Aa cac t 


no 
cer pour nous ] 


1 1 At 1i A3 1 


3 Viola vivariensis Jord. Observ. etc., pl. 2. 
Foliis crenatis, inferioribus ovatis in petiolum 
snperioribus lanceolatis, stipulis palmatifidis lacin 
-mediá latiore subintegrá petalis superioribus obloag* | 
feriore obovato cunciformi, caleare eximie compresso Ze 
dicibus calicis sub-2*-longiore , radice — pr 
ferne prostratis tis ramosissimis, zd 


Leg 
me À 


175 

Cette espèce croit le long des sentiers dans lés montagnes 
du Vivarais (Ardéche), aux environs d'Entraigues. 

Elle se distingue du V. rothomagensis Desf. par ses feuilles 
brièvement pubescentes à limbe contracté ou atténué en pé- 
tiole mais non en cœur à la base, ses stipules palmatifides à 
7-10. lobes, celui du milieu plus large pourvu de 4 à 3 dents 
ou entier, ses pétales plus étroits, les supérieurs d'un bleu 
clair, l'inférieur jaune, son éperon aminci sur les cótés. 

Elle diffère du V. declinata. W et K par ses feuilles pubes-' 
centes moins étroites et plus courtes, ses stipules à lobes moins 
allongés et non rétrécis inférieurement. 

. Elle diffère du V. lutea Sm. sudetica W. par sa racine bisan- 
nuelle et non vivace, sa tige non radicante et filiforme à la 
base, sa fleur trés-pále, de moitié plus petite, son éperon com- 
primé, sa capsule et ses graines de forme plus allongée, ses 
feuilles plus longuement pétiolées, d'un vert plus foncé, ses 
stipules découpées eu lobes plus nombreux. 

k Sagina patula. Jord. 1. c. pl.3,fig. A. 

Caule erecto a basi ramoso, ramis lateralibus adscendenti- 
bus, foliis linearibus aristatis glabris rarius basi subciliatis, 
floribus 4-5-andris, pedunculis glanduloso-pubescentibus in- 
clinatis, defloratis non erectis, sepalis obtusis glanduloso-pu- 

: bescentibus, exterioribus duobus breviter mucronulatis cap- 

sulæ semper adpressis, petalis abortivis truncato-obovatis vix 
decimam calicis partem æquantibus. 

Croit dans les terres argileuses aux environs de Lyon, « se 
vent en société avee le S. apetala. ` Hu 

Diffère essentiellement du $. apetala.L. par ses m tou- 
jours appliqués sur la capsule et non ouverts en croix. Comme 
dans cette dernière, ses calices et ses pedoncules sont pubes- 
cents glanduleux et non glabres , ses rameaux extérieurs plus 
étalés, ses feuilles plus allongées, ses graines plus grosses et 
plus finement chagrinées; elle est un peu moins grele dans 
toutes ses parties; 


176 
5. Orchis Hanrii Jord: l. c., pl. 4, fig. A. 


Floribus laxis, labello punctato glabro tripartitó, lacini - 
lateralibus obovatis truncatis intermediæ fere contiguis, intr | 
mediá lato-obcordatá plerumque cum mucronulo interjeco, ` 
omnibus leviter dentatis. Calcare ovarium dimidium vix supe ` i 
rante, perigonii laciniis in galeam conniventibus omnibus 
attenuatis acuminatis, 2 intimis dorsali conspicue brevioribus | 
angustioribusque, bracteis membranaceis universis ovarium ` 
subæquantibus, foliis oblongis acutis mucronulatis, tuberibus | 
indivisis. id 
Croit dans la forét des Maures près du Luc (Var), où des | 
été découverte par M. Hanri. — Fleurit en mars. : : 

Diffère de VO. acuminata Desf., plante d'Afrique, par son A 
épi beaucoup moins dense et à fleurs moins nombreuses, plis ` 
grandes, à lobe médian obcordé et non rhomboidal; son - 
tablier à lobes latéraux inclinés sur le lobe median et mon ; 
perpendiculaires, ses lobes intérieurs du périgone de forme 
exactement linéaire et non lancéolés, plus courts que les eti : 
rieurs d'un tiers et non de la moitié, 1 


- Tulipa Didier? Jord. 1. c. pl. 5, fig. A. 


Caule unifloro glabro, foliis oblongo-lanceolatis -— : 
flore multo brevioribus, perigonio campauulato 


ovato-ellipticis glabris acuminatis inferne a medio sensin 
angustatis, interioribus paulo brevioribus apiculatis, stamini- l 


e 


bus glaberrimis, filamentis lengitudine antherarum, 
cristá late canaliculatá, bulbo non reptante tunicis externe glt 1 
bris, interne sparsim adpresse-pilosis fecto. — . (n 
Croit en Savoie, dans les champs du Clappey; près de sine | 
Jean-de-Maurienne, où elle a été trouvée par M. Didier- ` 
Fleurit au commencement de mai. e 
Elle paraît être la même que l'espèce qui croît à Sion m 
lais, et elle a été prise par tous les botanistes suisses pour lef. 
oculus solis Saint-Amans: : e. 
Elledifferedu T. oculus solis par ses feuilles moins acuminés : 


: 177 

constamment dépassées par la tige de beaucoup, et non plus 
longues, comme dans cette dernière, par la forme du périgone, 
qui est régulièrement campanulé, et non rétréci à la base, 
comme dans loculus solis, dont les segments sont presque 
droits et sépanouissent en s'écartant insensiblement de la 
base au sommet. Les segments sont aussi bien plus inégaux 
dans l'oculus solis ; les internes notablement plus étroits et 
plus courts que les externes, les étamines dépassent l'ovaire, 
les stigmates sont de moitié plus petits, à créte peu visiblement 
canaliculée; le bulbe est plus gros, de forme plus ovoide, à 
tunique tonte chargée en-dessous d'un duvet laineux. Sa cou- 
leurse conserve très-bien par la dessiccation. Le T. precox'Ten. 
diffère de 7. Didieri, par son bulbe laineux , comme dans 
l'oculus solis. 

Sa taille plus élevée, ses 7 feuilles plus acuminées , égalant 
souvent la tige, sa fleur plus grande, d'un rouge plus foncé, 
à segments extérieurs brièvement acuminés, rétrécis inférieu- 
rement, épaissis du vier pe la base ; les intérieurs nota- 
blement plus que les extérieurs, et arrondis 
obtus au sommet. Les dédit et les stigmates different peu 
de ceux de l'oculus solis. 11 fleurit 45 jours avant le T. oculus 
slis et un mois avant le T. Didieri ; sa fleur prend, par la des- 
siccation, une teinte sombre et ferrugineuse. 

Dans ces trois espèces, les segments du périgone sont mar- 
qués intérieurement de taches d'un bleu noirátre , bordées de 


jaune, dont j'ai décrit la forme. Geet 
Ars JORDAN, ` 
Y CG" SNE 


A 


Description d'une hé espèce d'Orobanché du Dauphiné? 
Beschreibung einer neuen Orobanche aus der Dauphiné ; par le 
D" Fried. Schultz de Bitsch. (Flora, 1845, n° 47). 

Orobanche de Grenier, Orobanche Grenieri, F. Schultz (Orob. 
gen. monog. ms.). Sepalis 3-vel obsolete plurinerviis, ex ovatà 
basi lanceolato- subulatis, integerrimis , rarissime, i solum- 


178 
modo flore uno alterove bifidis, corollæ tubum æquantibus 
superantibusque; corollà tubulosá, dorso subarcuatá, tube 
angustissimo, fauce ampliatá, lobis rotundatis vix crenatis, la 
bio superiore bilobo, inferiori longiore, labio inferiore trilobo, 
intermedio lateralibus vix majore, staminibus glabris, medio 
tubi corollæ (supra ovarium) insertis, inferioribus breviot 
bus, stylo glabro, stigmate subintegro, disco dilatato vem 
coso. i 

Cette espèce appartient à Ia section Osproleon. Ses nnd 
les échantillons secs) sont jaunes violacées, blanchátres à. i 
base, à lobes violacés ; sa tige est haute d’un pied ou d'un piel 
et demi, pubescente ; ses bractées presque glabres, de mème 
que les sépales ; la corolle est glabre; l'inflorescence assez dense 
à 30-70 fleurs petites, plus grandes que chez TO. E 


petites que chez lO. cœrulea. 
Elle se trouve près de Gap, dans le Dauphiné, sur les : d 
des Chicoracées (de la Laitue vivace); elle a été envoyée à aM i $ 
Schultz, par M. G. Grenier, à qui elle est dédiée. | 
La diagnose de cette nouvelle espèce a été faite seulement 
d’après des échantillons secs; aussi l'auteur fait-il obser 
qu'elle est encore imparfait, La plante ressemble un p | 
dans lasection des Osproleon, à FO thyst ; mais ses fleurs 
sont plus petites et sa corolle plus resserrée; sa couleur 
trés-analogue (sur le sec) à celle de FO. versicolar A0 | 
fleurs et ses étamines sont glabres; celles-ci sont, de D | 
sérées beaucoup plus haut, et la corolle est beaucoup plus re- 
serrée, Pour la couleur et la forme des fleurs, ainsi que m 
le port, la plante a également de la ressemblance avec uH 
cula Spenner qui appartient à la section Trionichon. ` : 


Tabulæ phycologicæ oder Abbildungen der Tange, dot 
dire Iconographie phycologique ou figures d'Algues, p" wé 
Traugott Kützing. Livrais. 4, contenant 10 planches coloriées- 


179 


hausen, Janv. 1846 ; Paris chez Frank , Libraire, 69 rue de Riche- 
lieu, 


Nous avons déjà tout récemment annoncé dans cette Revue 
deux autres ouvrages du méme auteur. Aujourd'hui nous vou- 
lons porter l'attention des botanistes sur un nouveau travail 
de M, Kützing, dont nous avons sous les yeux la premiere li- 
vraison. Le but que c’est proposé notre habile confrère de 
Nordhausen est de faire connaitre par de bonnes figures et des 
analyses exactes, comme il nous en a donné des modèles dans 
sa Phycologia generalis, non-seulement les Algues des cótes 
océanique et méditerranéenne de l'Allemagne, mais aussi les 
espéces exotiques qui n'ont point encore été soumises aux in- 
vestigations des phycologistes. 

Le premier fascicule de cette intéressante production est 
consacré aux espèces des genres Protococcus 49, Micraloa 6, 
Microcystis 8, Botryocystis 2, Botrydina 4, et Faiten b en 
tout 63 espèces. 

Parmi les espèces du premier de ces genres, nous Er 
rons les Protococcus nivalis et pluvialis, tous deux dignes du 
plus haut intérêt, par les observations curieuses dont ils ont 
été l'objet, En effet, M. Shuttleworth, qui a étudié la neige 
rouge, a remarqué qu'à une certaine époque le nucléus de la 
plante subit une métamorphose d'oü résulte l'apparence d'un 
animalcule infusoire auquel, a été donné le nom d Astasia 

ab Protococcus pluvialis n'est pas moins intéressant ; 3 observ 
et décrit dans toutes ses phases biologiques par M de Flotow, 
qui a consigné les résultats de ses observations dans les Nova 
Acta Nature Curiosorum (vol. xx, t. xx1v , xxv)il a présenté des 
Phénomènes analogues, dont nous ne. saurions trop recom- 
mander l'étude aux. personnes que ces questions difficiles in- 
téressent, 

Les figures de tous les états par lesquelles passent ces Algues 
pour parcourir le cercle de leur existence, ont été fidèlement 


180 


reproduites par le bunn de l'auteur. Les autres espèces de ce 
genre ne méritant pas qu’on s’en occupe en particulier, nous 
passerons outre. Toutefois, en raison du phénomène auquel 
donne lieu sa présence, nous voulons en excepter une espèce 
encore inédite que nous désignerons ici sous le nom de Pro- 
tococcus atlanticus Montagne. Cette Algue est si abondante que, 
à l'instar du Trichodesmium, elle couvre et colore en rouge des 
espaces de mer trés-considérables, quoique les globules qui 
la forment aient un diamètre qui ne dépasse pas 1/200° de 
millimètre. Elle a été observée ľan dernier entre les caps 
Spichel et Rocca, en face de l'embouchure du Tage, par 
MM. Turrel, chirurgién-major, et de Freycinet, enseigne de 
vaisseau de la corvette la Créole. Nous en ferons l'objet d'une 
notice détaillée dans les Annales. 

Dans la demi-feuille de texte, qui accompagne les planches 
que nous annoncons, l'auteur donne en latin une courte dia 
gnose des espèces, et en allemand l'explication des figures 
Les dimensions réelles de la plante sont le plus souvent in- 
diquées. D , 

Tous ceux qui cultivent la phycologie sauront gré à M. WS 
zing d'avoir eu l’idée de ces illustrations. Nous ne saurions 
trop louer l'exécution des figures ; elles ne le cèdent en rien 
à celles du grand ouvrage, sur lesquelles nous avons dën 
exprimé notre sentiment ailleurs. Il est fort à désirer que 
l'auteur donne suite à cette publication dont tout le monde 
sent la nécessité et que personne n'est capable de conduire à 


meilleure fin, 
; CG MONTAGNE: 


Note sur un nouveau genre de Cycadées du Mexique; par - 
Brongniart ( Au. sc. matur. 3* sér., janvier 1846, pa& "` 
- planc, T.) 


Une Cycadée mexicaine avait été envoyée vivante, P 
MM. Lindén et Ghiesbreght, dans plusieurs jardins de Bel 
i désigne 


queet au museum de Paris, et elle y était généralement 


| 181 À 
sous le nom de Zamia muricata. Sa fructihcation était entiere- 
ment inconnue ` mais tout récemment Je museum a. recu de 
M. Ghiesbreght, naturaliste- voyageur au Mexique, des échan- 
tillons très-complets de fleurs måles et femelles et de fruits 
dans l'alcool de cette plante; dé plus un pied trés-fort, qui 


existait depuis trois ans dans les serres de cet établissement, a 
fleuri il y a quelques mois. Ces matériaux nombreux ont per- 


D 


mis à M, Ad. Brongniart de reconnaitre dans cette Cycadée 
mexicaine un nouveau genre qui réunit les caractéres des 
fleurs mâles des Zamiées de l'ancien continent (Encephalar- 
tos et Macrozamia), à la forme générale des écailles des vrais 
Tamia américains, et que distingue de plus un caractère tout 
spécial, celui des deux pointes qui surmontent les écailles de 
ses fleurs tant måles que femelles. Voici les caractères de ce 
nouveau genre. 

Ceratozamia Ad. Brong. Flores dioici Fl. masculi : strobili 
tylindracei squamis densis secundum longitudinem seriatis 
tuneiformibus apice incrassatis 2-dent., inferius antheriferis ; 
antheræ approximatæ supérficiem inferiorem dense tegentes, 

 Rümerose, ovatæ, ternæ v. quaternæ, rimis longitudinalibus 
non parallelis dehiscentes. Fl. fæminei : strobili elliptici squa- 
mis seriatim dispositis, crassissimis, disco terminali hexagono 

Spinis seu cornibus 2 divergentibus superato; ovula 9 parva 
sessilia, sub parte crassà antherarum inserta, reflexa. P ructus : 
Strobilus squamis crassis apice latioribus, disco hexagono sub- 
plano, cornibus à conicis ornato. Semina 9 sub quáque squa- 
må sessilia , reflexa, mutuå pressione angulata , subelliptica. 

C. mexicana Ad. Brong.., caule humili crasso, fol. 3 pédali- 

bus multijugis, petiolo basi muricato subcylindrico glabro , 
parte infimá dilatatà villosá, foliol. oblongo-lanccolatis subfal- 
catis acuminatis integerrimis , bassi calloso - articulatis , 
Coriaceis, Iævissimis, nervis parallelis subinmersis, amentis 


"rectis Cylindricis breve stipitatis, stipite villoso. 


M. Ad. Brongniart rapporte, avec beaucoup de doute, au 


même genre, sous le nom de Ceratozamia ? boliviana, un Zamia 


- 


182 


nouveau, recueilli en Bolivie par M. Alcide d'Orbigny, dont il 
n'a vu que des feuilles et quelques graines. ` 


Deux genres nouveaux de Graminées établis et caractérisés , 
par M. Steudel d'Esslingen, dans une note sur les Graminées et Cy- 
péracées japonaises de la collection Goering ( Flora, 1846, n" 2.). 


4. Lasiolytrum Steud... Nouveau genre de Ja tribu des Pha- 
laridées, — Spice confert subdigitate ; spiculæ 4-flore com- 
presse alterne. imbricate;.glum: 2 inæquales, inferior 
chartacea dura compresso-carinata nervosa mutica, superior 
tenuior membranacea, utraque ad carinam et nervos hispida; 
valvulæ 2 hyalinæ glumis breviores acutæ glabro leves; stè- 
mina 2; styli 2 crassiusculi pilosi ; caryopsis... 

L. hispidum Steud. (n° 4, de la coll. Goehring). — C'est sùre- 
ment le Phalaris hispida Thunb. Fl. jap. 44. Wildenow avait” 
déjà fait remarquer que cette plante ne peut rester parmi le 
Phalaris, parmi lesquels on la trouve cependant. dans Kunth 
Enum. I, pag. 34. Elle se trouve aussi très-mal placée parmi 
les Digitaria, où Va mise Sprengel Syst, vege L, pag. 211, ainsi 
que dans le genre Chilochloa, dans lequel la transportée 
Palissot de Beauvois. 

2. Acrœlytrum Steud... Nouveau genre de la tribu des Bam- 
busacées, — Panicula e racemis composita; spiculæ alterne 
lanceolatæ acutæ 2-3-floræ : glumæ 2 rarius 3 ovato-oblong? 
obtusæ inzquales flosculis duplo triplo breviores b-nerviz (5! 
3 oblongæ 3-nerviæ); flosculi 2.3, inferior sessilis hermaphro- 
ditus; valvula inferior subcartilaginea 3-nervia apice brevis- 
sime aristulata ; stamina 3; styli 2, stigmata plumosa; 500^ 
mule 2 fere longitudine valvularum cariná exasperatæ; € basi 
flosculi hermaphroditi se tollit flosculus secundus tabescens 
pedicellatus sape tertium involvens, valvulis iterum aristals 

4. Japonicum. Steud, (n° 2, de la coll. Goehring} p 


tinct de toutes les Bambusacées par ses valvules ougl 
'aristées, 


185 
BOTANIQUE APPLIQUÉE. 


Plantes rares ou récemment introduites dans les cultures euro- 
péennes. 


19. Epacride douteuse , Epacris dubia Lindl. Botan. Regis., 
„juill. 1846, Tab. 38. — Epacridacées. — Ramulis pubescen- 
tibus, foliis subpetiolulatis lineari-lanceolatis acuminatis 
callo obtuso apiculatis subtus trinerviis margine obsolete 
denticulatis, floribus axillaribus subsessilibus in spicam 
brevem foliosam dispositis , calycibus acutis vix ciliatis co- 
role tubo æqualibus, corollæ laciniis acutis, staminibus 
subinclusis, 

Cette plante a été envoyée à M. Lindley , par M. Jackson, 
horticulteur de Kington. ke savant botaniste l'avait prise 
d'abord pour PE. heteronema ; mais ses feuilles sont beaucoup 
plus étroites , trinervées dans toute leur longueur, et non pas 
seulement à leur base, enfin terminées par une callosité obtuse 
non par une épine gréle. Ce n'est pas non plus VE. palu- 
dsa, ni PE, obtusifolia. Elle parait donc former une espèce | 
nouvelle, Mais est-elle sauvage ou n'est-ce qu'un hybride? 
Dans l'impossibilité de résoudre cette difficulté en ce mo- 
ment, M. Lindley se borne à nommer sa plante et à la 
caractériser, en indiquant sa provenance. 

KI Anguloa de Itucker, Anguloa Buckeri Lindl. Botan. Re- 
Mer, août 1846, tab, 44 .— Orchidées. — Pedunculo 1-fl. radi- 
squamis inflatis imbricatis vaginato, sepalis subrotundis- 

apiculatis petalisque obtusis in globum conniventibus, labelli 
Hobi antici lobis lateralibus obtusis æqualibus medio piloso 
infundibulari 2-labiato : labio altero emargimato altero 3- 

tato, columnä integrá. — Cette espèce est originaire de 
la Colombie. C'est la troisième que comprend aujourd'hui 
le genre Anguloa ; comme les 2 autre 4. uniflora , A. 
neng Lindl., Ae a été rapportée de la. Colombie par 
M. Lindlen. Elle se distingue au. premier coup-d’œil de ses 
deux congénères par ses fleurs tachetées de rouge intense sur 


184 
an fond jaune, et par sa lèvre rouge foncé. La forme de celle: 
ci se rapproche de celle de l4. Clowesii ; mais elle est moins 
pileuse, et ses lobes latéraux sont plus courts et obtus. De 
plus sa fleur n'est pas résupinée dans l'acception ordinaire 
du mot. C'est l’une des Orchidées les plus remarquables qui 


. aient figuré à l'exposition de la Société roy. d'hortic..d. 


Londres au mois de mai dernier. 
21. Capucine à fleurs crénelées | Tropcolum  crena:iflorum 
Hook. Botan. Magaz., août 1846, tab. 4945. —Tropæolées. — 
Glaberrimum, scandens, foliis. peltatis semiorbiculatis 5 lobis, 
lobis obtusis v. retusis cum mucronulo, petalis calycem atte- 
nuato-calcaratum subsuperantibus, obovatis patentibus subæ- 
qualibus apicibus truncatis subbicrenatis, 2 superioribus san- 
guineo-lineatis, — Cette nouvelle capucine a été envoyée de, 
Pillao et Chagula, dans le Pérou, à M. Veitch, par M. W. Lobb, 
. son collecteur; on peut la traiter dans les jardins comme ha 
capucine commune, car elle passe comme elle en pleine terre 
pendant toutl'été, C'est une plante longue et grimpante, glabre 
dans toutes ses parties; ses feuilles sont généralement petites, 
pétiolées, demi-orbiculaires ou presque orbiculaires , à base 
largement tronquée, peltées , mais Ie point d'insertion du pé- 
tiole étant situé plus prés de leur base que de leur centre, à 
5 lobes arrondis, très-obtus ou rétus avec une petite pointe. 
Ses fleurs sont solitaires sur des pédoncules axillaires, flexueux, 
ou méme tortillés en vrille, plus longs que le pétiole. Leur 
calice est jaune, à extrémités vertes; leur corolle est également 
jaune, ses deux pétales supérieurs marqués de quelques lignes 
rouge-sombre; tous sont environ deux fois plus longs que les 
segments du calice. Les étamines, au nombre de 8, sont inf? 
les, beaucoup plus courtes que les pétales. 

22. Collanie d'Andinamarca, Collania Andinamarcana Her 
bert. — Botan. Magaz., août 1846, tab. 4947. — Amaryllidées 
— Caule glabro folioso, fol. lanceolatislato-lanceolatisve gl" 
cS subtus pallidioribus pubescentibus , racemis umbellatis ter" 
minalibus pendalis basi involucrátis, pedicellis basi folios 


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185 
perianthio subcylindraceo, sepalis oblongo-ellipticis petalis 
spathulatis brevioribus omnibus rectis, ovario hemisphærico 
superne glanduloso, stam. exsertis, stylo incluso. — Cette belle 
“espèce avait déjà été décrite et figurée par Herbert (Amaryll. 
pag. 105, tab. 8 fig. 1-3) d’après un échantillon sec ; la nou- 
velle figure et la description du Botan. Magaz. ont été faites 
d'après un beau pied, venu de graines envoyées du Pérou par 
M. Lobb , et qui a fleuri cette année. Cette plante avait été 
placée d'abord sur couche et. ensuite dans une orangerie. Sa 
tige est haute, indubitablement grim pante ,courbée et pen- 
chée à son extrémité que termine une ombelle de fleurs pen- 
dantes, dont les 3 sépales sont droits, d'un rouge-orangé , ter- 
minés par une tache foncée: les 3 pétales sont également 


i droits, spathulés, d'un jaune pále, terminés de vert ravé de 
brun. .— 


i 


; "83. Alloplecte rampant, Alloplectus repens. Hook., Botan. 
— Magaz., août 1846, tab, 1250 — Gesneriacées. — Hic illic pu- 
bescens , suffruticosus, repens, fol. late ovatis grosse crenato- 
serratis subcarnosis brevi-petiolatis, pedunculis axillaribus 
solitariis 4-floris petiolum. longe. superantibus , sepalis late 
Vatis acutis maculatis patentibus, corolla parce pilosæ tubo 
infundibuliformi curvato, limbo 4-lobo, lobo superiore la- 
os 2 fido, reliquis ovatis patentibus.. — Cette jolie Gesnéria- 
cee à été envoyée au Jardin de Kew de la Sierra Nevada Sta- 
“artha, par M. Purdie; il est probable que, dans l'état natu- 
rel, elle grimpe sur les troncs des arbres. Sa tige et ses bran- 
hes émettent des racines dans l'intervalle des feuilles de 
chaque paire, Ses feuilles sont assez petites, charnues , velues 
"9 glabres. A leur aisselle, naissent des pédoncules solitaires, 
Pourpre-sombre, plus courts que la feuille, mais plus longs 
que son pétiole, terminés chacun par une fleur dont le calice 
est très-prand et lâche, à 5 larges segments ovales, presque 
foliacés, verts, tachés de rouge-sombre, dont la  corolle est 
June, deu 


x fois plus longue que le calice, à tube courbe, ren- 
flé à la base. 


186 

24. Chamærops cotonneux , Chamærops tomentosa Morren, 
Ann. de la Soc. roy. d'agric. et de botan. de Gand , décem. 
1845, page. 488, planche sans numéro. — Palmiers, — Tige 
courte ; gaine de la fronde cylindrique, réticulée; pétiole à la 
fois denté sur le bord, dents irrégulièrement obtuses , nom. 
breuses, et tomenteux , duvet crépu; au-dessus tomenteux et 
blanchátre ; ligule ovale, ciliée ; lame palmato-multifide, divi- 


` 


sions très-aiguës à lextrémité et très-entières , au-dessous et . 


sur le bord des poils apprimés d’un blanc d'argent; spathe..... 
non encore observée, Cette espèce remarquable entre ses con- 
génères, d’après M. Morren, par sa beauté et par l'élégance de 
sa forme, existe dans les serres de M. Heyndericx , en Belgi- 
que. Elle se place entre le Chamcærops Martiana et le C. Mocini. 
Dans l'individu , d'aprés lequel ont été faites la figure et la 
description que nous avons reproduite, la fronde a, dit l'au- 
teur, plus de5 métres de périphérie. 
285. Bruyère de Cavendish, Erica Gavendishiana Paston, Ma- 
, gaz. of bota., févr. 4846. — Ericacées. — Tige droite, branches 
étendues, verticilles de 4 feuilles linéaires, avec les bordsrévolu- 
tés, glabres, Fleurs terminales sur les pousses latérales, rassem- 
blées par2 ou par 4, pendantes, jaunes; bractées enveloppant le 
calice ; corolle pourvue d'un tube oblong un peu renflé; éta- 
mines incluses; anthères pourvues de barbes longues et subu- 
lées. M. Paxton regarde cette plante comme une hybride de 
l'Érica- depressa: fécondée par VE. Patersonii. Ses fleurs sont 
Grosses pour des Bruvères, d'un jaunebrillantet d'un bel effet. 


Les Rhodoracées ou Rhododendrées; die Rhodoraceæ oder 
fihododendreæ, instructions sur la culture dé cette famille de pr 
les par M. Traugott Jacob Seigel , avec une description systématique 
des genres et des espèces par M..Gustave Heynho)d (2° édit., 4 M- 
12 de 127 pag., Dresde et Leipzig, chez Arnold, 1846.) 

: la première 

elatifs 


Ge petit Ouvrage se Compose de deux parties 
la plus courte des deux, comprend l'exposé des détails r 


pte. ` e EEN E 


187 

à la culture des Rhododendrum, des Azalea soit de pleine-terre 
(A. du Pont, de l'Amérique Septentrionale), soit d’orangerie ou 
de serre froide (Indiens), du Rhodora canadensis , du Bejaria pa- 
niculata. La seconde renferme le relevé de la littérature rela- 
tive aux Rhododendrées ainsi que la description systématique 
des genres et des espèces ; celle-ci est de M. G. Heynhold, 
auteur du Nomenclator botanicus hortensis. 


DEUXIÈME PARTIE. - 
MÉLANGES. 


COMPTES RENDUS DES SOCIÉTÉS SAVANTES. 


16° réunion de l'association britannique pour les 
progres des sciences. 


Le 9 septembre dernier ont commencé à Southampton les 
séances de l'association britanique pour les progrès des scien- 


ces. La botanique *tait rep dans cette réunion, conjoin- 
tement avec la zoologie , par la section D, dont le président 
était Sir J. Richardson, dont les vice-présidents étaient MM. C. 
Darwin, Rob. Brown, E. Forbes, H. E. Strickland. Les com- 
munications relatives au règne végétal ont été fort peu noin- 
breuses; nous allons en donner l'indication d'aprés le compte- 
rendu des séances qui a été publié par le journal anglais l’ Athe- 
neum. ! 

Le D' Bell Salter a communiqué des notes destinées à guider 
les botanistes dans leurs herborisations dans l'ile de Wight, 
xam qu'une liste des phanérogames intéressantes trouvées par 
lui dans les diverses parties de cette ile. 

b^ prof. Allman a lu un mémoire sur une Algue nouvelle 
Voisine du Coleochæte scutata. 

M. B. Clarke a communiqué un mémoire : Sur le feuillage 
^. sur l'inflorescence. des genres Phyllanthus et Xylophylla. — 


+ 


188 E. 

Les appendices foliacés d'oü naissent les fleurs dans ]a plupart 
des espèces de ces genres ont été généralement décrits jusqu'à 
ce jour comme n'étant que des branches aplaties. L'auteur 
ayant examiné avec soin leur structure et leurs rapports est 
arrivé à une conclusion toute différente et il a admis que, dans 
presque tous les cas, ce sont de véritables feuilles. — A l'appui 


de sa maniére de voir il donne la description de plusieurs 


espèces des deux genres et des figures. — A la fin de son mé 
moire il se demande si les bourgeons à feuilles additionnels 
qu'on observe quelquefois dans l'aisselle des feuilles ne tire- 
raient pas leur origine de la base du pétiole. Des bourgeons 
de ce genre existent chez les Rubus; chez quelques espèces de 
ce genre, le bourgeon additionnel se développe au-dessous du 
bourgeon axillaire et uon à cóté de lui. rea 
` Le D' Bell Salter a lu des Observations sur la véritable nature 
des vrilles chez le Concombre. — L'auteur rapporte d'abord les 


formes diverses dés vrilles chez les Passiflores, la Vigne, ete. ` 


H montre ensuite et décrit une monstruosité de Concombre 
qui semblerait indiquer que dans ce genre et dans les cucurbi- 
tacées en général, la vrille représente la feuille, tandis que la 
feuille qui s'est développée à côté d'elle est la première d'un 
rameau axillaire. | 
Une discussion a eu lieu relativement à la maladie de la 
Pomme de terre, à la suite de la lecture d’un mémoire de 


M. Hogan intitulé : Sur [es semis de Pommes de terre comme 
moyen d'éviter la propagat on de la maladie régnante. Ainsique | 


l'a fait observer le prof. Lankester, le seul résultat qui ressorte 
de cette discussion à laquelle ont pris part MM. Buckland, 
Ogilby, Solly, Playfair, etc., c'est que les deux théories qui ont 
été proposées pour expliquer la maladie, tant celle de l'infec- 
tion par des Champignons parasites que celle. des influences 
météorologiques, sont également difficiles à justifier, et que » 
doute et l'incertitude pésent encore sur tout ce qui à rapport 
à cette déplorable altération. 


Trae ose 


É 
A 


189 
VOYAGES BOTANIQUES. 


— M. Zeyher, aprés un long séjour au cap de Bonne-Espé- 
rance, qui, comme le savent tous les botanistes, a été très-pro- 
fitable à la science, est arrivé à Hambourg, au cómmence- 
ment du mois de mai dernier. : 

— On a recu tout récemment au Muséum d'histoire naturelle ` 
un nouvel envoi de M. de Castelnau. A la date des dernières 
nouvelles ce voyageur se trouvait à Lima avec l'expédition 
dont il est le chef et dans laquellela botanique est représentée, 
comme on le sait, par M. Weddell. Ce botaniste s'était séparé 
récemment de M. de Castelnau, on ne sait pour quel motif, 
et il se proposait de continuer isolément ses excursions et ses 

recherches dans le centre de l'Amérique du sud. 

 — M. Carl Heller, fils du jardinier de la société d'horticul- 
ture de Vienne qui explore le Mexique depuis le mois de no- 
vembre 1845, en qualité de naturaliste et de collecteur, a déjà 
expédié de ces contrées plusieurs envois importants Le dernier 
arrivé à Vienne (Autriche) se compose de 44 caisses de plantes 
vivantes qui sont arrivées en parfait état; il renferme un grand 
nombre d'Orchidées, parmi lesquelles beaucoup de nouvelles, 
de nouvelles espèces de Begonia, de Gesneriées, d'Asclépiadées, 
de Palmiers, de forts Dion edule, de nouveaux Cordyline, des 
Fougères arborescentes, etc., etc. 


NÉCROLOGIE. : "och 

M. David Henri Hoppe, directeur dé la société royale bota- 
nique de Ratisbonne, fondateur du journal allemand Flora, 
le nestor de la bota nique allemande, est mort à Ratisbonne le 
l^ août dernier, à l’âge de 86 ans. 

— M. Edmonstone, auteur d'une flore des Shetland, qui ve- 
Nait d’être nommé professeur de botanique à l'université An- 
dersonnienne de Glasgow, a péri misérablement à âge de 
33ans, à l'embouchure de la petite rivière Sua, à 5 milles d'Ata- 


j 


190 
camez. En sautant dans une chaloupe il a malheureusement 
fait partir la détente d’un fusil chargé dont la balle l’a frappé 
à la tête. Ce jeune et malheureux botanique est mort sur le 
coup. 


FAITS DIVERS. 

La botanique vient de s'enrichir d'une nouvelle publication 
périodique. MM. de Vriese, Dozy et Molkenboer viennent de 
faire paraître à Leyde la première livraison d'un recueil spécia- 
lement consacré à la botanique néerlandaise, ainsi que l'indi- 
que son titre : (Nederlandsch Kruidkundig Archief. Leyde,in-S', 
1846). Malheureusement cette nouvelle publication est écrite 
en hollandais, ce qui la restreint à une utilité toute locale, etla 
rend inaccessible à la presque totalité des savants. Sa première 
livraison comprend les mémoires suivants : 1? documents re- 
latifs à la flore de Sumatra considérée particuliérement dans 
les environs de Padang et dans le pays encore peu connu des 
Battas; Bijdragen tot de kennis der F lora van Sumatra, etc.; par 
M. W. H. de Vriese, page 1-19; 2° notes sur une partie de la 
cóte sud-ouest de Bornéo, extraites du journal écrit sur les lieux 
en 1836; Aanteekeningen over een gedeelte van Borneo's zuid- 
oostkust, etc.; par M. P. W. Korthals; page 20-46; 3 docu- 
ments relatifs à la flore cryptogamique des Pays-Bas; Bijdrage 
tot de flora cryptogamica van N ederland; par MM. F. Dozy et 
J.-H. Molkenboer; page 46-57; 4° coup-d’œil sur la constitu- 
tion naturelle et sur la végétation d’une partie de Sumatra ; 
Blik op de natuurliyke gesteldheid en vegetatie van een gedeelte van 
Sumatra; par M. P. W. Korthals; page 58-83; 5° Enumeratio 
plantarum Zeelandiæ belgicæ indigenarum quarta; par M.R. B. 
van den Bosch, page 84-445. 

— M. Schleiden vient d’être appelé à Gessen en qualité de 
professeur de botanique et de directeur du jardin botanique: 
CH remplacement de M. Wilbrand dont nous avons fait con- 
naitre la mort récente; il a été également nommé professeur 
ordinaire honoraire à la faculté de médecine. 


EE 

— M. J. Walker écrit au Gardeners'Chronicle, n° du 3 octo- 
bre 1846, qu'il a observé la maladie connue pour les ravages 
qu'elle a exercés sur les plantations de Pommes de terre, sur 
diverses espèces de plantes : 4° sur des Tomates dont les fruits 
nont pu étre utilisés et qui n'avaient pas conservé une feuille; 
les progrès du mal furent arrétés par l'emploi de Ia chaux vive; 
® sur le Solanum crispum; 3° sur le Solanum dulcamara; 4° sur 
les Dahlias, les précoces ont été légèrement atteints; 5° sur des 
Épinards, des Endives, Laitues, etc., enfin, ce qui ést le plus 
remarquable, sur la Vigne. 

— Dans une lettre communiquée à l'académie des sciences 
de Paris, le 28 septembre dernier, le d* d'Héran signale un fait 
curieux relativement à la méme maladie. Dans les environs 
de Berlemont, prés de la forêt de Maur-Mat, dans une partie 
du département du Nord ou toutes les plantations de Pommes 
de terre ont été altérées fortement et presque détruites, il a re- 
marqué un champ, le seul qui eût été épargné à plus de 20 ki- 
lomètres à la ronde, dans lequel les fanes et les tubercules 
étaient également sains. Consulté sur les moyens à l'aide 
desquels il avait obtenu cet heureux résultat, le propriétaire 
du champ a répondu qu'en plantant ses Pommes de terre, il 
àvait mis une poignée de poussière de charbon de bois autour 
de chacune, et qu'au mois d'avril il les avait recouvertes de 
plus d'un demi-pouce de la méme matiére. dE 

— Dans une lettre à M. Dumas, communiquée à l'académie 

Dh : DI 


aa 1 Le 


$1 + 
en Afrique, sur les bords de l'Arrach et jusqu'au pied de l'Atlas, 
des recherches sur les terrains propres à la culture des Muriers, 
des Garances et des Betteraves, comparativement à la Canne à 
*ucre algérienne. Ses essais ont été souvent contrariés par les 
dévastations des troupeaux arabes; néanmoins les résultats ont 
dépassé, dit-il, ses espérances; Iba cru reconnaitre que la Bet- 
terave: croissant côte à côte sur le même sol que la Canne à 
Sucre, l'emportait presque toujours sur celle-ci. La Betterave 
Pune et la blanche de Sibérie viennent à merveille dans les 


192 


terres un peu sablonneuses de cette partie de la Mitidja; e le 
acquièrent tout leur accroissement en quatre mois et dor " ne 

des jus très-riches, tandis que la Canne exige à peu près s 
mêmes soins, que pendant 14 ou 45 mois elle est exposée au 
vage des fourmis, trés-nombreuses en Afrique, et que son | u 
n'est pas aussi riche qu’ en Amérique. Au total l'auteur p P mn 
que, sur un espace donné, la Betterave rendra plus des ; u 
qu'elle, avec bien moins pS x 


Alpes du nien 
— En ce moment deux pieds de Paulownia imperial 
admirer au jardin du Roi par leur beauté et par | 
quantité de panicules de boutons de fleurs qu'ils portent. 
surtout, placé au-devant et au pied du grand pavillon; 
sacré aux plantes-tropicales en pleine terre, forme mainte 
un arbre déjà fort, dont le tronc a plus de deux décim.. 
mètre, et vraiment remarquable par la vigueur de sa veg 
tion. Si le froid de l'hiver ne vient pas contrarier la flo ra 
de ce bel arbre, il sera littéralement couvert de:fleurs au 
temps prochain. 


VENTE D'UN HERBIER ET D'UNE BIBLIOTHÈQUE BOTA | 
Le Botan. Zeit du 44 septembre dernier annonce la: 
vente d'un herbier composé de plus de 11,000 espèces ti 
digenes qu'exotiques. et d'une bibliothèque botanique. 
mant 584 ouvrages tant anciens que modernes.— S'a 
Mme Rosalie F 'ischer, à Nixdorf, en Bohême. 


SC dope de JA. GROS, rue du Foin-Saint-Jacques, 18 . 


D ne rue Richelieu, 69; edina 
ee libraires, directeurs des postes, et aux bureaux des 


OGOS A FLEURS. 


be 
Les collections superbes de Liliacées de Bn£oN fils, horticulteur 
grainier, 70, quai de la Mégisserie, à Paris, sont maintenant en vente. 
Ces collections sont hors ligne. - ; Fé 
L'établissement floricultura] d'Écouen, BRÉON fils et CHEREAU, | : 
dañs cette saison la floraison Ja plus splendide de Dahlias. — Le 
ama eurs yseront reçus avec plaisir.— Des Catalogues, exposant wimi 
les collections de ces deux établi , seront envoyés franc ere 
aux amateurs qui en feront la demande quai de la Mee 


r 


Imp. de J.-B. Gaos, rue du Foin-St-Jacques, 18. ` 


REVUE 


BOTANIQUE 


RECUEIL MENSUEL 


Consacré principalement à l'analyse des travaux publiés er France et à l'étranger 
sur la Botanique 
* d sur ses applications à l'Horticulture, l'Agriculture , 
: Médecine, ete., 


RÉDIGÉ PAR 


P. DUCHARTRE, ` 


Docteur às sciences, de la société philomatique. 


i - 


2e ANNÉE. — 5e et ôe LIVRAISON... 


NOVEMBRE ET DÉCEMBRE 1846. ` ` S 


Ee E 


Bonge de la be et Ôe Livraison de la Revue Botanique. 


re PARTIE. 
Physique végétale. 
Pages. 
Thom 3 D d'SS 1 ei . ula qu eos 193 
l'aj Le An 1 E: kä ZS a San 1 S x i ue. 195 
Sur A Ba Esch au n 3 Es n # c $3 ip. 196 


La position du Le ves hers singer du — gier KRAUSE- CS E 
ROEPER. . - 
Lap 


— D * e + Ze : . 205 
Sur le dével og 1 die: ; W. GRIFFITH. . 
Observations sur ageet florale des Caryophyllées ; P; Sege, E 


générale et anc 


Por oli 
d Chili; C GAY, 2*, 3e et 4 livr. 
Note sur les Cusentes de de Paris; MÉRAT A UE 
Remarques sur les Cuscutes; G. Engelmann et Al. Braun- E 
Sur les Isoetes de Amérique N A Bnawn ur 
M Brumeri; AL. BRAUN 


EES VAS Gs 


Ta &ees Ds. ses + me 


EES AE 


Sur une nouvelle variété du Silene à ts €: Lawson. S e 


Sur le Tricho 


: 
S 
Nato drum x td Se 
mike HAN ine ; C. MONTAGNE. S 
N da Gt Jos y à € 

Kei 


yd 


: ` Botanique sqpipraphigue. 


Botanique appliquée. ue 
Plantes rares ou récemment introduites : Datura cornigera; D. Gardneri; e 
Hydrangea japonica cærulea; Diasiema ochroleuca; Be Se 
splendens; nr ; Pitamna —« 


L 
; 
| 
| 
1 


REVUE BOTANIQUE. 


iI” ANNÉE. 


PREMIERE. PARTIE, 
PHYSIQUE VÉGÉTALE. 


 Parrorowre. — Sur la découverte de vaisseaux spiraux- 
ponctués ou scalariformes et d'autres tissus végétaux dans l'an- 
thracite ;on the detection of spirally-detted or scalariform ducts, 
and other vegetable tissues in anthracite coal; par le prof. J.-W. 
Bailey. (Annalsjand Magaz. of natural Hist. ;juill. 1846; pag. 67-69.) 


` La connaissance des résultats obtenus par MM. Schultz et 
Ehrenberg dans l'étude microscopique de la houille décarbo- 
nisée à l'aide de l'acide nitrique et de la chaleur, avait inspiré 
à l'auteur le désir de répéter ces curieuses expériences. Mais 
moment de commencer ses recherches à cet égard, il lui 
À vint à l'esprit qu'il pourrait trouver tous les degrés de décar- 
` bonisation parmi des masses d'anthracite de Pensylvanie qui 
avaient brùlé en partie ëm une grille de cheminée et 
qu'on avait laissées s'éteindre étou sous la cendre. En effet. 
Îl reconnut que cette substance à moitié brülée se divisait en 
nombreuses , qui présentaient presque toutes la struc- 
‘ture végétale , conservée quelquefois avec une perfec ection à 
laquelle on n'aurait pu s'attendre. M. Bailey y a reconnu di- 
Verses variétés d'organisation, dont la plus intéressante con- 
Siste dans des vaisseaux ponctués ou scalariformes parfaite- 
Ment conservés et formant des plaques rectangulaires, souvent 
longues de plusieurs pouces et larges d'un ou davantage. On 
examiner ces lames, soit comme objets opaques, et, dans 
EIN la silice se détache en relief et en clair sur fond noir, 
de manière : à dessiner nettement la forme et les eer mg 


494 ^ 

ou les raies des tubes, soit, et plus avantageusement, à la ma- 
nière des objets transparents, à l’aide de la méthode suivante: 
` on fond sur une lame de verre un peu de baume du Canada, 
et tandis qu'il est fondu, on applique sur lui la ‘lame dan, 
thracite dans laquelle on a préalablement reconnu l'existence 
des vaisseaux. Lorsque le baume s'est figé, on enlève l'anthra- 
cite qui laisse sur lui une couche mince de silice contenant les 
vaisseaux parfaitement eonservés et presque aussi faciles à 
observer que dans des préparations de plantes fraiches. - 
Outre les vaisseaux ponctués, qui paraissent différer beaucoup 
des « cellules prosenchymateuses du bois» observées par 
M. Schuliz, M. Bailey a vu d'autres tissus, tels que de petites 
masses de fibres ligneuses, des couches qui paraissaient com- 
posées de cellüles épidermiques et rarement des traces de tissus 
qui paráissaient porter des restes de stomates. Mais ces objets 
doivent, dit-il, étre étudiés avec plus de soin. 

L'observateur anglais déduit de ses observations les consé- 
quences suivantes : * 

4° Il parait que presque chaque couche d'anthracite est com- 
posée de matière végétale qui conserve encore des restes 
trés-distincts de sa structure organique primitive, et qui, par 
conséquent, n'a jamais pu étre réduite à l'état de pulpe 
homogéne. 

2 Les plantes qui forment principalement l'anthracite nè 
paraissent pas voisines des Coniféres, ni des Dicotylédons où 
Monocotylédons ordinaires, Il faut probablement chercher 
leurs analogues les plus proches chez les Acotylédons, par ` 
lesquels les Fougères et les Lycopodiacées présentent de sem- 
blables faisceaux vasculaires, composés surtout de tissu » 
threnchymateux, c'est-à-dire perforé. ib ot 

3° Même en admettant les effets de la compression, il - 
pas probable que les pétioles des Fougères arborescentes aient 
pn fournir les larges plaques planes de vaisseaux scalariforme» 
sans mélange d’autres tissus, que présente l'anthracite, ei Ke 
renferment très-rarement des traces de frondes de Fougere 
conservées dans la méme masse» : ' 


195 

E H est possible que les vaisseaux dont il s’agit aient 
réellement appartenu au Stigmaria lui-même. …. 

5' Des faisceaux vasculaires doivent certainement s'être 
étendus des cicatrices que présentent les Stigmaria et les Sigil- 
laria aux appendices tombants, que ceux-ci fussent des feuilles 
où des fibres radicales, et la chute partielle de masses com- 
posées de couches nombreuses de ces appendices rendrait 
compte de la plupart des apparences qu’on observe dans 
Panthracite, ; 

6^ Les preuves fournies par ces observations que le charbon 
minéral est formé de couches trés-minces de matières végé- 
tales éparses confusément, et dans la formation desquelles il 
Wentre ni troncs ni grosses branches d'arbres, concordent 
parfaitement avec les conclusions déduites par le prof. H. D. 
Rogers de l'examen de la structure mécanique de la houille 
non brülée, 

T° Comme l'anthracite n’est que de la houille bitumineuse 
qui a perdu sa matière volatile, les résultats obtenus pour elle 
Sappliquent à toutes les variétés de la véritable houille de 
l'époque carbonifère. Cependant la présence du bitume dans 
celle-ci rend difficile d'en obtenir les tissus avec la même per- 
fection que dans l'anthracite. 


Surles Concrétions d'oxalate de chaux du Pilocereus senilis 
Lem. (Cereus senilis Haw.), par M. Lucas d'Arnstadt (Journal de 
Pharm. et de chimie, nov. 1846, d’après le Repertorium für die 
Pharm., vol. XLII cah. 1.) — 


CM. Lucas a observé,en examinant la partie médullaire in- 
eure de fragments de tiges desséchées du Pilocereus senilis 
lem. provenant de la Veracruz, une si grande quantité de 
grains ronds cristallins et blancs, que la substance végétale en- 
"ronnante disparaissait presque complétement. Ces grains se 
lent au moindre contact, et il a pu en recueillir une 

Seck grande quantité pour les soumettre à nn examen chi-. 
"ique, 100 parties de la substance médullaire desséchée du 


196 


Pilocereus étaient formées de 80 p. de grains cristallins et de 
20 p. desubstance végétale. Ces grains, examinés à la loupe, 
offrent l'aspect d'agglomérations de plusieurs petits cristaux 
qui présentent tous les caractéres chimiques de l'oxalate de 
chauxpur. — » 

« Outre ce dépót de petits grains, on trouve encore de plus 
grosses concrétions sous chacun des mamelons qui portent les 
poils. Elles paraissent également formées d'oxalate de chaux; 
mais elles sont moins cristallines que les petits grains. 

«M. Buchner jeune avait précédemment examiné le suc 


obtenu par expression de quelques Cactées cultivées dans la 


serre du jardin botanique royal de Munich et notamment ce- 
lui du Mammillaria pusilla ; il y avait trouvé une grande quan- 
‘tité de malate de chaux, mais pas d'oxalate de chaux. Ce fait 
semiblerait prouver que le lieu de végétation et le climat 
exercent une influence puissante sur le mélange des sucs des 
plantes et sur la formation de certaines substances dans ces 
‘sucs; ettandis que dans nos serres il ne se forme que de l'acide 
malique, il est possible que, dans la patrie des Cactées, une 


désh ydrogénation plus avancée transforme cet acide en acide : 


oxalique. » . 


OnGANOGRAPHIE. — Remarques sur quelques points de b 
structure des Cucurbitacées; Remarks on some points in D 
structure of Cucurbitaceæ ; par M. J.-E. Stocks, aide-chirurgien 
de la Compagnie des Indes. (The Annals and Magaz- of we. 
Hist. ; août 1846, pag. 110-113.) - 


Tige. En examinant la tige pentagonale des Cucurbitacées 
on voit que la disposition des feuilles sur elle est quinconciale 
(3/5) et que ses angles sont formés principalement par la ^ 
vure médiane d'une feuille qui ne part pas du nœud où : 
feuille est située, mais de l'aisselle de la feuille placée 225 
rang au-dessous, ou, en d'autres termes, de celle qui $e 
immédiatement sous-jacente si l'on supposait la tige pm. 
courcie comme dans le bouton. — Si l'on assigne un nume 


dia... 


RESP, SEC eT 


MERE eer T 


M 
4 


“ 


197 


à chaque feuille, la nervure qui part de l'aisselle de la feuille 4 


devient la nervure principale dans le pétiole de la feuille 6; 
mais, dans l'intervalle des deux, il s'en détache deux rameaux, 
l'un pour le côté à vrille de la feuille 3, [où il va former une 
des nervures latérales du pétiole, aprés avoir fourni læ vrille, 
l'autre qui devient une des nervures latérales du pétiole de la 
feuille 4, du côté où n'est pas la vrille. Or ces feuilles 3 et 4 
sont placées, dans la longueur de la tige, immédiatement à 
droite et à gauche de la feuille 4, et la nervure principale qui 
part de leur aisselle émet les nervures latérales du pétiole de 
la feuille 6, de l'une desquelles se détache une branche pour 
la vrille. On peut dire en général qu'une feuille se compose de 
3 parties : 1* l'une qui adhère à la tige et en fait partie, qui 
vest allongée et élargie en méme temps qu'elle; c'est la por- 
tion embrassante ou engainante ; 2° la portion libre, com- 
prenant le pétiole et la lame, et 3° à la jonction des deux, 
de chaque côté, un processus ou une oreillette qu'on nomme 
stipule, qui chez les Cucurbitacées, prend la forme de vrille 
et n'existe que d'un seul côté. ` 

Etamines. Le périanthe a ses verticilles. quinaires, tandis 
ue les feuilles ovariennes sont généralement au nombre de 3. 


Jusqu'ici l'on a pensé que les étamines étaient en harmonie 
avec le premier de ces nombres, 4 d'entre elles unissant en 2 
paires et la 5* restant libre, opinion qu'appuie l'existence de 
transitions nombreuses, depuis l'union totale des anthères et 
des filets jusqu'à leur indépendance complete, comme chez 
le Luffa pentandra où elle a lieu même pour les faisceaux vas- 
culaires.... Chez le Coccinia indica il existe 6 anthères si- 
nueuses unies par paires; chez les Citrullus Colocynthis et vul- 
garis on en voit aussi fréquemment D que 5, la supplémen- 
taire étant souvent moins sinueuse que les autres. Mais il 
nest pas du tout nécessaire d'en conclure que 6 est le nombre 
normal et 5 le nombre réduit des feuilles staminales. 

Le disque trilobé, glanduleux et nectarifere qui existe chez 
toutes les Cucurbitacées mérite de fixer l'attention. Dans les 


198 

fleurs femelles, on pourrait supposer qu'il représente les éta- 
mines, sil n'y existait constamment des filaments, qui déve- 
loppent quelquefois des anthéres (Citrullus) et que de plus leur 
situation fait reconnaitre comme des étaminesstériles. Ce dis- 
que est tantót adhérent au calice, tantót libre ; dans ce dernier 
cas, il est perforé par le style dans la fleur femelle; dans la 
fleur mâle, il forme alors un bouton central, qui serait l'ovaire 
avorté selon quelques-uns. C'est évidemment, dit l'auteur, . 
une dégénérescence de la méme partie chez les máles que 
chez les femelles, et les 3 divisions qu il offre constamment 
aménent à penser qu'il représente un verticilie interne de 3 
étamines. Chez le Momordica Charantia, il développe quelque- 
fois un corps plat, coloré, qui porte du pollen à son bord. 3 
feuilles ovariennes et 3 feuilles staminales internes présuppo- 
sent un verticille externe de 3 (et non de 6) étamines. Chez 
les Cucurbitacées, le verticille staminal interne est indiqué par 
un disque et le nombre de ses feuilles par les divisions de ce 
disque. Le verticille externe est formé de 3 feuilles dont la 
lame a avorté, et où les anthéres se développent sur les oreil- 
lettes de la portion engainante de la féuille, et correspondent 
aux vrilles des feuilles caulinaires et aux stigmates des feuilles ` 
ovariennes, Chaque feuille staminale est à 2 parties, de méme 
que les stigmates et les vrilles (stipules) sont au nombre de 2; 
et comme dans les feuilles caulinaires une vrille est supprimée, 
de méme dans les feuilles staminales une des 6 loges manque 
généralement ou reste imparfaite, mais se développe com 
les autres dans beaucoup de cas. : Nu 

Ovaire. Les feuilles ovariennes sont au nombre quelquefois 
de2 (Mukia, P ilogy. ne), généralement de 3. Dans ce dernier Cas 
il existe 3 cloisons portant des parois, et 3 partant de l'axe; 
ces dernières portent les ovules à leur extrémité pariétale. 
Cette structure à été expliquée de diverses manières : 
Wë, Lindley admet que les feuilles carpellaires ont une est 
vation valvaire; que, par suite, les cloisons sont fausses; 3 
d'entre elles partant des placentas et les 3 intermédiaires de le 


199 
côte médiane des carpelles, D’après M: Schleiden, les cloisons 
placentaires peuvent être regardées comme des prolongations 
—— E — €— la cavité formée par les feuilles car- 
luplicative, Cette opinion avait 
été adoptée depuis longtemps us: :3) par M. Aug. Saint-Hi- 
laire. M. Wight suppose que les feuilles earpellaires ont une 


estivation réduplicative et que la cavité de l'ovaire est complé- 
tés par le calice; selon lui, les cloisons intermédiaires ou pri- 
maires devraient être regardées comme fausses. Enfin, 
MM. Arnott (Prodr. F/. Pen. Ind. or.) et Endlicher (genera) 
décrivent les carpelles des Cucurbitacées comnie involutés. 
Cette dernière manière de voir est appuyée par la dissection et 
par l'analogie: en effet: 

1. Chez plusieurs Cucurbitacées à corolle conique dans le 
bouton, le haut de celle-ci est nettement involuté et présente 
une ressemblance frappante avec l'ovaire jeune; de sorte que 
la courbure des feuilles carpellaires n'est pas une explication 
forcée, mais qu'elle est précisément semblable à ce qui a lieu 
lorsque les feuilles florales se rencontrent à l'axe de la fleur. 

2. Dans ceux des fruits de ces plantes dont les vaisseaux se 
x lignifient et dont les cellules s'encroutent, on peut voir lesque- 
lette de la feuille suivre une direction involutée, surtout chez 
plusieurs espèces de Luffa. Après. avoir enlevé la coucliees- 
terne (calice) on arrive à une couche fibreuse qui règne à 
l'extérieur, tout autour du fruit, à l'intérieur, du sommet jus- 
qu'à la base. Cette couche envoie sur trois lignes (cloisons pri- 
maires ou stériles) des prolongements qui, aprés s s'être rencon- 
trés à l'axe du fruit se recourbent vers l'extérieur dans la cavité 
ovarienne et qui portent les graines Chezle L tandra, au 
Moment même ou le fruit va commencer à ri ise si l'on en- 
lève l'opercule, on voit très-bien que les cloisons primaires EN 
stériles sont composées de deux lames, 

3. Chez les Citrullus Colocynthis et autres, $i l'on enlève par 
üne dissection attentive l'écorce du fruit, on trouve que les 
Placentaires forment une ligne continue du sommet à la 


200 
base, parfaitement libre de toute adhérence à l'écorce ou à la 
pulpe. 

Style et stigmate. Dans le style les feuilles carpellaires ont 
une estivation induplicative de manière à laisser fréquemment 
un canal stylaire. Les styles sont opposés aux cloisons sémini- 
fères, et alternes aux cloisons primaires; les branches stigma- 
tiques , lorsqu'elles sont appliquées l'une contre l'autre, sont 
situées immédiatement de chaque cóté des cloisons secondaires 
ou primaires, mais lorsqu'elles divergent fortement, les deux 
de deux carpelles adjacents sont appliquées l'une contre l'autre 
vis-à-vis des cloisons primaires. 


La position du fruit est indépendante de celle 
. du verticille antérieur dans la fleur; Die Stellung 
der Frucht, ist von der Stellung der vorhergehenden Blattkreises 
der Blume unabhængig; par M. G. Krause, de Kænigsberg. 

(Bot. Zeit. 1846 n° 1.) 

Sous le nom de feuilles florales (Blumenblatt), l'auteur com- 
prend non-seulement les pétales, mais encore tous les organes 
foliaires: qui se réunissent pour former une fleur. 

Dans les fleurs axillaires les rapports de position des verti- 
cilles de feuilles florales avec l'axe primaire, et par suite avec 
la bractée sous-jacente, sont constants pour chaque espèce et 
faciles à reconnaitre. Dans les fleurs terminales ces rapports 
disparaissent, il est vrai, pour l'axe, mais ils se conservent, dit 
l'auteur, pour la bractée et permettent ainsi de dét 
les premiers. M. Krause s'appuie sur cette considération pour 
ramener la position de toutes les fleurs à celle'qu'elles auraient 
Par rapport à l'axe, si elles étaient réellement axillaires. 

« Chez les Dicotylédons dont les fleurs sont axillaires, for- 
mées de verticilles généralement pentamères (ou à 5 pièces - 
cun), alternes entre eux, et chez lesquelles le sépale impair à 


tourné vers l'axe(ex. : Crassula), les 5 carpelles alternent avecles 


sépales, c’est-à-dire que le carpelle impair se trouve du cóté 


plus éloigné de l'axe principal. Si, la situation du verticille et" 


L] 


201 


terne de la fleur restant la même par rapport à l'axe, un nou- 
veau verticille composé d'un nombre égal de feuilles florales 
s'ajoute aux verticilles simples entre le calice et le pistil, (par 
ex. : un second verticille d'étamines chez les Geranium, Ae: 
dum), la position des carpelles par rapport au calice età l'axe 
reste la méme que dans le cas précédent, c'est-à-dire qu'ils 
alternent encore avec les sépales ; is conservent donc la méme 


situation par rapport à l'axe et, par suite, ils sont immédiate- 


ment opposés aux étamines du verticille interne. — Ce fait re- 
marquable que dans les fleurs à deux verticilles d'étamines 
les carpelles n'alternent pas avec les étamines intérieures se 
reproduit parmi les Dicotylédons pour les fleurs pentamères 
chez les Alsinées, Silénées, Crassulacées, Rutacées, Linées, Gé- 
raniacées, Oxalidées, etc.; pour les tétraméres : chez les Eri- 
cinées, OEnothérées , Haloragées, Rutacées, etc.; pour les 
triméres: chez les Elatinées, etc. — Enfin, les rapporis de 
position du verticille externe avec l’axe restant les mêmes, 
et la fleur étant aussi généralement formée de verticilles i:0- 
méres, si de nouveaux verticilles, en nombre indéterminé, s'in- 
terposent entre le calice et le pistil, on observe encore que les ` 
carpelles continuent d’alterner avec les sépales, et que dès- 
lors ils conservent les mêmes relations avec l'axe que dans les 


 *xemples précédents (ex. : Aquilegia, Hibbertia, Spiræa, etc. ). 


— Même lorsque les verticilles situés entre le calice et le pistil 
9ntun plus grand nombre de parties que l un et Pautre de ceux- 
ci, on voit encore Palternance des carpelles avec les sépa'es. 
plus fréquemment que leu: opposition. 

* D'un autre cóté, quand les rapports de position du calice 
avec l'axe viennent à changer, comme dans les Papillonacées, 
Lobéliacées, etc., chez lesquelles le sépale impair est situé du 
côté le plus éloigné de l'axe, la position des carpelles par 
apport à ce méme axe reste encore la méme que dans les cas 
Précédents, tandis qu’elle change relativement au calice. Par 
“ile, on observe alors cette anomalie que les parties de deux 
Yerticilles floraux consécutifs sout opposées entre elles, Vrai- 


- 


209 | 
semblablement c'est ici que rentrent les Primulacées, les Plam- 
baginées, les Rhamnées et les autres Dicotylédons dontle 
étamines sont opposées aux pétales. — Si l'un des verticillesflo- 
raux viert alors à se donbler, comme le verticille staminal chez 
le Limnanthes Douglasii, tous les verticilles de la fleur se trou- 
vent, par suite, alternes entre eux, cas qui se ne retrouve, le 
Limnanthes excepté, que chez les Monocotylédons, — Enfin 
si, le calice conservant la même situation par rapport à l'axe 
ua nombre indéterminé de verticilles vient s'interposer TTA 
le calice et le pistil, les rapports de position des carpelles : avec 


. Faxe ne sont pas changés (ex.: Pomacées). » 


Quoique l'auteur ait pris tous les exemples précédents chez 
les Dicotylédons à verticilles floraax pentaméres, 1l se croit 
autorisé à en tirer la conclusion générale que la position. du 
fruit (des carpelles) ne dépend pas de celle du verticille florala an- 
térieur, mais bien de l'axe primaire. Il connait, dit-il, peu de 
Dicotylédons qui fassent une exception réelle à ce principes 
tandis que plusieurs s'en écartent seulement en apparence. 

Il tire de ee qui précède les déductions suivantes : « 10Lors- 
qu'il s'opère une diminution dans les parties du pistil relali- 
vement aux verticilles antérieurs, dont les pièces sont souvent 
en nombre parfaitement déterminé, il ne faut pas en con 
clure qu'il y ait eù avortement de quelques carpelles. 9: d'un 
autre côté, lorsque dans une fleur à verticilles isoméres, les car- : 
pelles n’alternent pas avec le verticille antérieur, il ne seik 
pas qu'il y ait en nécessairement avortement d'un vi ertici 
de feuilles florales ni d'un cycle entier de — 3° Si Ton 
admet comme loi que les verticilles successifs d'organes folia- 
res (dans la fleur) sont en position dépendante l'un par rap- 
port à Tautre > Où qu'ils alternent entre eux, envoyant le pi 
til sécarter de cette loi, on doit présumer qu'il a une origine 
différente de celle de ces organes foliaires. » . L'auteur eroit 
que cetté loi de l'alternance à été d’abord decouverte dans le 
Monocotylédons, et établie pour eux, et qu'elle a été. ‘ensuite 
étendue aux Dicotylédons sans examen sérieux. T termine " 


203 
note en rapportant un passage dans lequel il trouve que M. 
Rob. Brown, à la date de vingt ans, exprimait des idées ana- 
logues , à certains égards, à celles auxquelles il a été conduit 
lui-méme par ses observatious, 


La position du fruit dépend de celle du verticille d'organes 
floraux qui précède ; Die Stellung der Frucht ist von der Stellung 
des vorhergehenden Organen-Kreises der Blume abhaengig ; An- 
tithesis ; par M. J. Roeper. (Botan. Zeit. 1846, n° 43, 14 et 15.) 


Dans cette longue et importante dissertation, le célèbre 
professeur de Rostock discute et combat les assertions émises 
par M. Krause dans la note que nous venons d'analyser et 
dont nous avons traduit les principaux passages. Il lui reproche: 
1° d'avoir substitué sans motif aux dénominations d'organes 
et d'organes floraux celle de. feuilles florales ( Blumenblatt) qui 
éiait déjà employée par beaucoup de botanistes pour désigner 
les pétales; 2° d’avoir mal employé le mot de bractée. Ona 
wu en effet que M. Krause veut retrouver, chez les fleurs ter- 


Minales, des rapports de position avec une bractée. Or, dit 


Mr. Roeper, quel est le botaniste qui a jamais parlé de brac- 
tées chez la Tulipe, le Pavot somnifère, le Paris, la Pivoine, 
l'Ancolie etc, ? M. Krause a voulu. parler sous ce nom de la 
dernière feuille que porte la tige, de celle qui avoisine de plus 
Près la fleur. , H a voulu dire : que la place des organes du 
verticille inférieur ou extérieur de la fleur est déterminée par 
tlle quecette feuille elle-même occupe sur l’axe ; ce qui était 
ntu depuis longtemps. » 3° de ne pas s'étre occupé de lor- 
ie des organes floraux dont l'importance est aujour- 
d'hui surabondamment démontrée pour la solution des ques- 
tions relatives à Ja symétrie et à la disposition desorganes flo- 
Där: 4° d'avoir entièrement négligé le verticille formé dans 
` par les ectaires, absolument comme si ses observa- 
T n'avaient été faites que sur des Monocotylédons chez les- 
Tels les Rectaires sont fort rares; 5° d'avoir admis que lescar- 


€ 


204 | e 4 
pelles ont une origine différente de celle des autres organes 
de la fleur. En effet de nombreuses observations ont montré 
que les anthéres peuvent se transformer en carpelles, comme 
ces derniers s: changent en pétales ou méme en feuilles 
vertes. 

Pour montrer e suite que, contrairement à l'opinion avan- 
cée par M. Kraus’, la position des carpelles dans la fleur se 
rattache directement à celle du verticille précédent, M. Roe- 
pe: rapporte avec détail les trois observations suivan'es: la 
premiére, qui aété publiée en note par De Candolle dans son 
Organographie (I. pag. 556) est relative à une Tulipe de jar- 
din dans laquelle le verticille intérieur d étamines étant venu 
à manquer de telle sorte que la fleur restât triandre, les 3 car- 
pelles avaient pris sa position et s'étaient ainsi trouvés alter- 
nes aux 3 pièces externes du périanthe, au lieu de leur étre 
opposés, comme dans la fleur normale. La seconde est four- ` 
nie par une fleur t le Balsamine dans laquelle, ave 


un caliceà 5 sépales, alternait une corolle à 4 pétales alter- 
nant à son tour avec une 2° corolle également à 5 parties, qui 
occupait donc la place des étamines ; 5 étamines alternaient 
avec cette 2* corolle, puis les 5 carpelles avec les étaminés; 
ceux-ci avaient donc perdu leur position normale par suilé 
de l'existence de deux verticilles de pétales, et ils se trouvaient 
opposés au calice, au lieu d'alterner avec lui comme dans la 
fleur ordinaire, La troisième décrite par M. Dunal, vérifiée «t 
confirmée par Mr. Roeper, est fournie par l'Ancolie ) 
et l'A. du Canada dans lesquelles les variations der 
des étamines amènent souvent dans la fleur l'alternance des 
carpelles avec les pétales au lieu de leur opposition qui est leur 
état norinal.. i 
Généralement, dit M. Roeper, lajposition des carpelles 1” 
lativement aux verticilles antérieurs, comme aussi par A 
port à la tige et à la bractée, est déterminée uniquement d 
le nomb.e des verticilles qui les précèdent dans la ge H 
ceux-ci soient développés ou rudimentaires, "H lors même 


205 

qu'ils n'ont qu'une existence virtuelle; c'est ce que démon- 
trent des espèces, des genres et des groupes de Dicotylèdons à 
verticilles staninaux en nombre déterminé ou indéterminé, 
` dont les carpelles isomères sont placés normalement devant 
les pièces du calice en nombre égal au leur. A l'appui de cet 
énoncé le savant allemand énumére successivement un grand 
nombre de familles, de genres et d’espèces. Cette parlie de sa 
dissertation est extrêmement riche de faits et d'observations; 
mais on sent aisément que nous sommes obligé de la passer 
entierement sous silence. - 
Quelques Remarques sur la structure florale des Fumariacées 

et des Crucifères ; einige Bemerke über der Blumenbau der Fuma- 

riacee und Cruciferæ; par M. G. Krause (Botan. Zeit., 1846, 

n"8et9 | 

A. Fumarracées. Le développement des parties de la fleur 
chez les Fumariacées a lieu de la manière suivante : 

«Les trés-jeunes branches à fleurs d'un Corydalis ou d'un 
Fumaria portent , à Vaisselle des bractées, des boutons globu- 
leux et ovales , le plus souvent un peu déprimés , sur chacun 
` desquels se développent bientôt à droite et à gauche de la 
bractée 2 folioles (les sépales) Peu après naît une nouvelle 
rangée de deux folioles alternes avec les premières (la corolle), 
qui sont dés lors par rapport à laxe commun l'une en haut, 
l'autre en bas. Devant chaque sépale s'éléve ensuite un mame- 
lon arrondi qui donnera plus tard les deux étamines bi-locu- 
laires; enfin on voit apparaître 4 petits mamelons placésen un 
verticille unique qui donneront les 4 étamines uniloculaires, 
et qui sont placés par paires au-devant de chaque pétale. 

Peu aprés l'apparition des deux premiers verticilles , òn voit 
se montrer au-devant de chacun des deux pétales, et plus en 
dehors qu'eux , P petites écailles qui bientót se dévelop- 
pent plus rapidement que les autres organes floraux, de ma- 
nière à protéger entre elles le jeune bouton. On regarde ordi- 
nairement ces deux folioles comme les sépales des Fumariacées ; 


206 

mais l'auteur ne voit en elles que des bractéoles, — Lorsque la 
jeune fleur est un peu plus avancée, l'un de ses deux sépales, 
tantôt le droit , tantôt le gauche, Sans ordre reconnaissable, 
se creuse en une sorte d'éperon. — Au moment où le pédicule 
de la fleur égale à peu près en longueur la bractée, il se tord 
de manière à faire décrire au sépale éperonné un quart de 
cercle qui le reporte toujours du côté de l'axe. Cette nouvelle 
pósition se conserve jusque dans la fleur adulte. 

On voit que, d’après M. Krause, une fleur de Fumariacée pré ' 
sente de dehors en dedans: 4? un calice à deux sépales placés 
à droite età gauche par rapport à l'axe, dont un est éperonné; 
X une corolle à deux pétales alternes avec les sépales ; 3° deux 
étamines bi-loculaires; 4° quatre étamines uniloculaires. — 
Tous ces organes naissent isolément, régulièrement, unifor- 
mément , ceux d'un méme verticille en méme temps, ceux de 
verticilles différents successivement. ; 

B. Crucirères. L'auteur se livre d'abord, au sujet de es 
plantes, à une discussion de laquelle il déduit cette consé- 
quence que leur inflorescence est une grappe terminale entiè- 
rement dépourvue de bractées. T 

On sait que le calıce des Crucifères se compose de quatre 
sépales rangés en deux paires dissemblables. Les sépales anté 
rieur et postérieur sont très-souvent plus étroits que les d 
raux ; ils sont parfois sinueux à leur bord lorsque les 
de la tige sont sinuées (Iberis pinnata). Quant aux latéraux, ils 
sont souvent renflés en bosse à leur base. Or, il y a q 


ls le sépale antérieur. 


genres (Iberis, Barbarea , etc.) chez l 
méme dans la fleur avancée, recouvre toutes les ec: par 


ties ; et comme l'auteur a cru voir qu'il apparait dans i 
vo 


ton plus tôt que les autres sépales, il se croit autorisé à ý 
en lui une bractée. Pour appuyer la nouvelle opinion d 
ajoute à toutes celles déjà émises au sujet des Crucifèrés ; 
Krause expose ses observations sur l’organogénie florale pi 
piantes. Nous ferons observer en passant que nous ms 
nous-méme récemment surle développement des organes 


207 
raux des Crucifères et des Fumariacées des observations aux- 
quelles letravailde M. Krause enlève aujourd'hui beaucoup de 
l'intérêt que peut-être elles auraient eu, et qui nous ont donné 
des résultats semblables en général à ceux dusavant allemand, 
mais différents sous quelques rapports , ainsi que nous espé- 
rohs le montrer dans un prochain mémoire. . 

Les boutons trés-jeunes présentent, dit M: Krause, une fo- 
liole délicate , transparente, presque arrondie, sessile, qui sé: 
live dela masse florale commune ; cette foliole est une bractée. 
Peu aprés son apparition „il s'élève de son aisselle un bouton 
globuleux ou un peu déprimé; de la base duquel on voit bien- 
tôt naître une noprells foliole , une bractéole opposée à la pré- 
cédente. La pr ièr £l 

. 1 


Cl 


lesépale antérieur, la se- 


p deCruciféres,la bractée 
ædéreloppe de très ea heure assez fortement pour enve- 
lopper, souvent jusqu'à l'épanouisseinent dela fleur, tous les 
autres pen org: i ches d RUP, l'auteur a vu les qe 


; folioles 


lopper de 1 maniére assez simultanée ; mais même EP dit-il, 

on voyait naître d'abord la bractée, puis le bouton axillaire, 
puis enfin la bractéole, sans que, dans l'état le plus jeune, on 
reconnût des différences de grandeur entre ces. parties. Peu 
aprés la formation de la bractée, on voit apparaitre sur le bou- 
n globuleux deux nouvelles folioles qui naissent simultané- 
ment età la même hauteur. Ce sont les deux te (latéraux) ` 
dela fleur, Postérieurement à ces quatre folioles, il s'en montre 
simullanément et surun méme niveau quatre nouvelles alter- 
ae avec les premières ; ce sont les quatre pétales: Ensuite deux 
Détiteman at ; M NK te Cep EOM o Y 


œ sont les deux ei ipd courtes ; enfin quatre nouveaux nia- 
melons naissent en même temps devant les pétales; ce sont les 
tre étamines longues. 
Ainsi, d'après M. Krause, une fleur de Crueifeve se compose 
"Parties suivantes : 4° une bractée — sépale antérieur ; 2* 
"ue bractéole = = sépale postérieur; J' un calice à deux par= ` 


208 
ties — les deux sépales latéraux. L'auteur fait remarquer à cet 
égard que ces deux sépales latéraux ne sont pas insérés un peu 
plus bas que les autres, ainsi que le dit M. Endlicher, maisan 
contraire toujours un peu plus haut, 

Un fait trés-remarquable signalé ensuite par M. Krause con- 
siste dans l'existence de deux stipules à la base des feuilles de 
Cruciféres. En effet, dit cet observateur, et à cet égard no 
propres observations pourraient , s'il le fallait, venir à l'appui 
des siennes , aux deux cótés des feuilles trés-jeunes se trouvent 
deux petites folioles étroites, formées d'un tissu cellulaire dé 
licat, à grandes cellules, dont le contenu est vert-jaunátre, 
tandis que celui des cellules de la feuille elle-même est plus 
foncé , d'un vert intense. Ces deux folioles sont les stipules des 
Cruciféres. Leur développement se termine de bonne heure, 
tandis que celui dela feuille continue à marcher à pas de 
géant. Mais on peut encore le plus souvent les retrouver, sous 
un état plus ou moins rudimentaire , à la base de feuilles déjà 
trés-avancées. Souvent, à mesure que la feuille grandit, 9 
base s'élargissant , les deux petites stipules ne restent plus sur 
ses bords , mais elles se trouvent reportées à sa surface supé- 
rieure, 

Le savant allemand étend son observation au sépale anté- 
rieur des auteurs ou à celui qu'il regarde comme une mar 
il dit avoir observé également deux stipules à la base de pe 
foliole, ce qui lui semble confirmer sa manière de l'envisagf* 
Nous devons dire qu’à cet égard , nos observations cessent de 
marcher llėl t aux siennes, et qu'elles nous ont donné 


des résultats différents, même sur cértaines dés plantes citées 


par lui, comme sur l'Iberis pinnata. Au reste, nous avouons qu 


la différence de nos résultats à cet égard ainsi que relativement 
à l'ordre d'apparition des deux sépales antérieur et 

nous semble permettre difficilement d'accepter l'in 

donnée par M. Krause, interprétation que parait égalemer! 
contredire fortement la position adossée à l'axe du sépale qu^ 
lifié par lui de bractéole. 


* 


209 . 
M. Krause termine son mémoire par l'exposé des. dé- 
ductions qu'il se croit autorisé à tirer de ses recherches, Nous 
^ suivrons pas dans cette partie de son travail. 


| OnGANOGÉNIE. Sur le développement de l'ovule chez les Avi- 


cennia; On the development of the ovulum in Avicennia ; par Wil- 
liam Grifith (Tran-sac. of the linnean Society of London, vol. XX, 
1" part. 1846, pag. 1-7, plan. 4.) 


‘ À la suite de l'histoire du développement de la graine et 
de l'embryon chez les Santalum et Osyris, celle du développe- 
ment des mêmes parties chez l' Avicennia pourra n'étre pas dé- 
placée ; car la placentation est presque absolument la méme; 
la méme élongation postérieure du sac embryonnaire a lieu 
de part et d'autre; et chez toutes ces plantes également l'em- 
bryon, au moins à sa maturité, est extérieur au nucleus ou 
corps de l'ovule. | 
e Les ovules des Avicennia me paraissent être nucleaires ou 
nucellaires, c.-à-d. formés uniquement du nucleus ou nucelle): 
leur apparence est exactement semblable à celle des mêmes 
corps chez les Santalum, Osyris, Schepfia, Olax, Congea, etc. 
«Le premier changement qu'on + observe a lieu dans le 
tissu central de l'ovule qui parait devenir plus dense que le 
reste, l'accroissement de densité s'étendant graduellement jus- 
que près du sommet dans lequel, à une époque antérieure 
à la fécondation, se trouvera le sac embryonnaire, Celui- 
5 sest montré, dans la plupart des cas, comme. un sac 


Rembraneux à sommet ou téte élargie s contenue dans l'extré- 


mité du nucleus, et à corps cylindrique qui se porte e en ar- 
fière dans une faible longueur jusqu'à la terminaison dù tissu 
*entral dense dans lequel on voit se ponet, à cette époque, 
bie. vasculaire. 

* La premiè modification niit application des boyaux 
lliniques contre l'extrémité du sac m'a paru consister dans 
le phénomènes ordinaires qui préparent la — du. tis- 


H 


210 
su cellulaire, — Ensuite on voit se modifier la canfiguration 
du sac embryonnaire lui-ménie, qui maintenant a donné, à son 
extrémité postérieure, une courte prolongation (nouvelle) si- 
tuée dans la direction de l'axe de l'ovule et, par suite, en rela- 
tion exacte avec le tissu dense central ; en d'autres termes, au 
lieu d’être: droit, il se montre maintenant courbé à son extré- 
mité antérieure. Quant au corps subcylindrique du sac, on 
voit qu'il s'est allongé postérieurement dans le cóté interne de 
lovule. — La moitié de la tête dilatée du sac embryonnaire 
adjacente au petit prolongement central se montre, à cette 
époque, remplie par un tissu cellulaire rudimentaire ou pat 
l'albumen jeune. A mesure que ce tissu albumineux se déve- 
loppe, il occupe d'abord tout ce qui formait d'abord la tête 
du sac; cette dernière portion: parait sëtze agrandie, et elle 
déborde maintenant le sommet de l'ovule ; c'est de ce dernier 
côté que se fait presque tout son accroissement ultérieur. En 
méme temps le prolongement postérieur do sac continue à 
se développer. Lorsque le tissu albumineux a acquis quelque 
développement, on voit qu'il présente vers son centre, sur un 
point qui correspond à l'axe de l'ovule età l'endroit où s'est 
appliquéleboyau pollinique, les rudiments du futur embryon. 
— Plus tard, la masse albumineuse, ayant considérablement 
grossi, présente à sa surface antérieure un sillon courbe ou une 
rainure qui répond aux pointes des cotylédons du jeune em” 
bryon considérablement accru. A cette époque, la portion d 
sac renfermée dans l'ovule a subi peu de changements, Mer 
ception de son prolongement postérieur et latéral, quiet 
étendu jusque dans le placenta, dans l'intérieur duquel NS 
divisé en digitations irrégulières. Au degré suivant de déve- 
loppement on voit à nu, c'est-à-dire extérieurementà toutes les 
parties de la graine, les pointes des 2 cotylédons qui se "- 
fait jour dans le sillon déjà mentionné. A mesure que tem- 
bryon croit, les cotylédons deviennent de plus en? plus décou 
verts ; la portion de l'albumen située au-dessous de la ligne sut 


A, 


yi Ee : gi 
laquelle ils commencent à sortir ne subit aucun changement : 


211 


mais sa portion située au-dessus de la méme ligne, ou plutót 
entre le cotylédon interne et le corps de l'ovale, s'élargit et s'a- 
platit presque en membrane ; et même lorsque les cotylédons 
sont devenus aussi longs que le placenta, cette portion du tissu 
albumineux les égale en longueur. 

« L'embryon adulte peut être dit entiérement nu, à Vex- 
ception de sa radicule qui est toujours enfoncée dans le tissu 
albumineux. La partie supérieure de l'albumen est alors trés- 
dilatée, presque membraneuse, et ses bords sont fort i irrégu- 
liers, Les cotylédons se doublent (se condupliquent) de bonne 
heure; leur inégalité est visible encore plus tót, et méme avant 
que leur pointe vienne saillir à l'extérieur. — Le prolonge- 
ment central (court et axile)du sac n'a pas été observé plus 
tard que le moment où les cotylédons arrivent au sillon par 
lequel ils sortiront; mais il est probable qu'il se remplit à la 
longue de tissu albumineux. Le point qu’atteint enfin le fais- 
ceau vasculaire n'a pas été observé; il est probable qu'il finit 
Par arriver jusqu’à l'extrémité du petit prolongement du s sac 
embryonnaire. 

« Les observations précédentes étaient faites peu avant mon 
départ de Malacca ; elles étaient inc ompletes sous plusieurs 
Tapports; mais je puis parler avec toute confiance de la ma- 


: Bière dont lembryoa devient exterieur à la graine à un si haut 


egré, Je. vais maintenant communiquer mes remarques s sur 
les particularités décrites plus haut. gar 
« L’élongation de l'extrémité postér ieure xcd EE ut : 
naire ayant lieu chez une plante si différente par so 
sàtion générale de celles chez lesquelles elle avait dé ob: 
Yée jusqu'i ici me semble un fait remarquable. Tl eet curieux 
que cette prolongation n'ait été observée qu associée avec une 
e particuliére du placenta central libre; ainsi il est à dé- 
sirer maintenant plus que jamais que l'on observe exactement 
les développements correspondants chez les Olax et Congea. 
* La forme du sac embryonnaire avec ses deux prolonge- 
ments inégaux est aussi digne de remarque; à ma connaissance 


212 


vest le seul exemple d'un yonnaire } 
rement, peut-on dire, sur 2 points de sa post Se ou gr l'on 
ne puisse regarder comme formant un corps rectiligne. L'a- 
nalogie générale des rapports du sac embryonnaire avec le 
nucelle me porterait à supposer que le sac embryonnaire des 

- Avicennia se composait d'abord. de sa partie située dans l'axe 

. del'ovule, c'est-à-dire de sa tête ou de son extrémité dilatée et 
de ce que j'ai nommé son court prolongement central, Mais 
ce qu'on sait des Santalacées et l'ensemble de mes observations 
sur l’Avicennia soppose à ce qu'on admette cette manière de 
voir; car dans tous les exemples observés , le prolongement 
postérieur est une prolongation de l'extrémité postérieure du 
sac lui-méme, ce qui évidemment n'aurait pas lieu si les rela- 
tions ordinaires des sacs 7B gs tir avec leurs nucelles 
existaient chez Y Avicennia. 

« Un autre fait qui n'a pas d'analogue consiste dans la 
saillie progressive que fait à l'extérieur le jeune albumen, 
qu'on peut regarder comme étant d'abord tout-à-fait intérieur 
au nucelle ou à l'ovule. Dans tous les exemples réellement 
analogues où l'albumen est extérieur à lovule, il est extérieur 
à toute époque, la partie du sac embryonnaire dans laquelle il 
se développe faisant saillie à l'extérieur longtemps avant 
que le tissu albumineux ait commencé de se développer, c 
qui a lieu presque toujours postérieurement à la fécondation 
proprement dile, c'est-à-dire à l'accomplissement de certai- 
nes relations entre l'extrémité du boyau pollinique et le sac 
embryonnaire, 

« Un troisième fait sans analogue me semble consister dans 

- Pexsertion ou la saillie des cotylédons. La saillie de l'extrémité 
radiculaire de l'embryon n’est peut-étre pas rare; mais, dans 
ces cas, il peut étre difficile de reconnaitre jusqu'à quel degré 

‘te peut être due à la germination. Cependant chez le Cryp- 

myne ciliata. ( 4mbrosinia ciliata Roxb.) , cette saillie a lieu 
longt ngtemps a avant que le cotylédon ait atteint tout son dév 
à Së époque jusqu'à laquelle sa substance reste lae 


213 

nue. Dans une forme sous-générique de Cryptocóryhe, de Ma- 
lacca, dans laquelle les bords de la spathe adhérent entre eux 
en tube dans une grande étendue, quoique la plumule soit 
également volumineuse, on n'observe aucune exsertion.';. : 

o L'extension qu'acquiert le faisceau vasculaire dans l'inté- 
rieur de ce qu'on a regardé comme l'ovule, me porte à douter 
de l'étendue réelle de cet organe. Je ne me rappelle aucun ex- 
emple dans lequel le faisceau vasculaire de Povule se prolonge 
dans la substance du nucelle. Un doute semblable est suggéré 
par l'étendue de la téte du sac embryonnaire dans l'ovule ; car 
cesac en général, pendant le développement de l'albumen et 
de l'embryon, empiète graduellement sur le nucelle, d'ou il 
résulte que ce corps cellulaire qui était primitivement solide, 
finit généralement par se réduire à un simple tégument mem- 
braneux, ou méme par étre entiérement oblitéré. Mais, quelle 
que puisse être l'étendue réelle de — dont la forme nu- 
cellaire ne peut être distinguée q iologi du pla- 
centa, la coexistence d’un faisceau vasculaiie'a avec le prolon- 
gement postérieur chez V’ Avicennia me semble contredire Fo- 
pinion selon laquelle ces curieux —9 seraient des 
productions de la chalaze. 

« Je n'ai pu reconnaître clairement les rapports ahali i» 
boyau pollinique avec le sac embryonnaire et encore: moins 
ceux de l'extrémité de ce boyau avec l'embryon naissant. Ce- 
pendant toutes les indications fournies par mes esquisses sont. 
en faveur de la pénétration du boyau pollinique dans le sac 
jusqu'au eng dans lequel — fait sa goe eng 


gk ow 


Observations sur drai mt ren des — 


— Mes recherches sur l'organogénie florale dé plantes pour- 
Pues d'un placenta central libre , Primulacées, Myrsinées , SEO 


214 . 
(Voy. P. Duchartre, Observ. sur l'organogénie de la fleur et en 
particulier de l'ovaire chez les plantes à placenta central libre; 
Ann. se. at. 3* série, tom. 2. pag. 279-297, tab. 7-8) mame- 
naient tout naturellement à porter mon attention sur les vé- 
gétaux dont l'ovaire semble, au premier coup d'œil, organisé 
d’après un type analogue. Ces végétaux ont été réunis pour la 
premiere foisen un grand groupe unique par M. Bartling qui 


en a fait sa classe des Caryophyllinées (Voy. Bartl. Ueber den . 


Bau und die Verwandtschaften der Alsineen , dans Bartling et 
Wendland Beitr. zur Botanik , pag. 135-206 ; et ordines natur, 
plantarum ; pag. 295). Le trait le plus saillant de leur organi- 
sation consiste dans la situation et la disposition de leur pla- 
centa, M. Aug. Saint-Hilaire, dans son beau mémoire sur les 
plantes auxquelles on attribue un placenta central libre , a exposé 
les résultats de ses observations à cet égard (Voy. Mém. du mus. 
vol. M. 4815.) D'après la description qu'il en a donnée, l'ovaire 
de ces plantes, lorsqu'il est uniloculaire, présente e un axe cen- 
tral auquel les ovules sont attachés , qui, avant la fécondation, 
traverse le péricarpe dans toute sa longueur et qui se brise 
après l'émission du pollen.» Cet axe serait, de plus, d'a aprés le 
méme savant, entiérement indépendant des parois ovariennes 
auxquelles il ne se rattacherait par aucune cloison. 

En établissant sa classe des Caryophyllinées , M. Bartling 
adopte entiérement la maniére de voir de M. Aug. Seidel 
laire au mémoire duquel il se borne à renvoyer. - 

M. Ad. Brongniart ( Enumér, des genres de pl. cul, te. 
1843), de son cóté, a conservé une classe des Caryophyllinées 
dont les caractéres comprennent celui d'un placenta 
libre, multiovulé , etc. 

Enfin, M. Lisa) (The vegetable Kingdom, p. 495), en éta- 
blissant son Alliance des Silenales lui assigne entre autres carac- 
ui d’un placenta central libre, et il ajoute que hi la pie 
centation de ces, végétaux est dans tous les cas 

(out it is certain that the piret is in all cases 


Irem ce) 


215 
" 

Quant à M. Endlicher, sa classe. des Caryophyllinées étant 
moins homogène que celle des auteurs que je viens de nom- 
mer, c'est parmi les caractéres particuliers aux familles qu'il a 
donné des indications semblables à celles que je viens de rap- 
porter, Ainsi, nous trouvons dans la caractéristique des Por- 
tulacées: ovules dans un ovaire uniloculaire.... insérés par des 
funicules distincts sur un placenta central libre, et daus celle 


des Caryophyllées: funicules nés du fond de l'ovaire libres ou 


EAE ual Ge TES Ee 


réunis inférieurement en columelle, 


Ces citations, qu'il serait facile de atii montrent que 
l'opinion accréditée dans la science au sujet des plantes dont il 
sagit en ce moment consiste à leur attribuer un placenta cen- 
tral, libre de toute relation -avec les parois de la cavité ova- 
rienne, 

Cependant dans ces derniers temps, quelques observations 
éparses ont. tendu à-modifier ces idées au sujet de cette 
manière d'envisager l'ovaire et le placenta des Caryophyl- 
lines. Telles sont celles consignées: par M. Alex. Braun dans 
divers passages de ses études sur la famille des Silénées 
(Flora, 4843 ; trad. dgns les Annal, des sc. natur., 9* série, cah. 
de sept. 4843); par M. A. de Jussieu dans ses Éléments, § 488 
« 784 (l'e édit.), fig. 623; par M. J. Gay dans unesnote, 
Pg. 25 de sa monographie des Holosteum (Annals des sc. 
Dre 1845.); par M. J: Decaisne dans l'Atlas élément. 

de botanique de M. Lemaout (coupes transvers, de lovaire 


dns illa et le Lychnis dioique, pag: 448). Gest WE 


E Pour a 


La 


dnm — gem aiii leisoonetanéese 


: mont empêché de donner utast dissseagiine: que je l'aurais 


oulu, Sans me borner à la ] ù de ces plantes, 
pensé qu'il. pourrait y re de l'intérét à suivre avec 

in et BEE, à pas le diselani de rs Sal floraux, 
de la m aniere les principaux 


| E Caryophyllinées; et les faits avaient répondu : a mes 


Graine mes observations. n'embrassaient encore 


| 216 i 
qu'un trop petit nombre de sujets, je différais à les publier, 
dans l'espoir de les compléter prochainement. Mais des tra- 
vaux d'un autre ordre ne me laissant pas en ce moment 
l'espoir d'exécuter ce projet, je crois devoir livrer à la publi- 
cité les principaux résultats que j'ai déja obtenus, dans l'espoir 
qu'ils contribueront à jeter quelque jour sur lorganogénie 
florale de ce groupe de plantes. C Fusil 
La fámille des Caryophyllées (Silénées et Alsinées) formant 
le type de la classe des Carvophyllinées, c'est sur elle qu'ont 
porté principalement mes observations ; c'est aussi d'elle que, 
je m'occuperai dans cette note que je présente en quelque sorte 
comme provisoire et que j'espère compléter plus tard, aussitôt 
que les circonstances me le permettront. Je regrette beaucoup 
que la nature de la Revue BOTANIQUE ne me permette pas 
éclaircir par la publication de quelques-unes des figures que 
je possède en assez grand nombre les détails que j'aurai à 
exposer; mais je tâcherai de suppléer par la clarté du texte à 
l'absence totale des planches. — Les plantes dont j'ai suivi avet 
soin l'organogénie florale sont, parmi les Alsinées: le Stellaria 
holostea, PHolosteum umbellatum, les Cerastium inflatum, d 
arvense ; parmi les Silénées : le Silene inflata et le Lyehus 
dioica. i ut 6 tiba-a d 
1. Calice. — A l'état naissant, la fleur des Caryophyllées e 
présente, comme les fleurs naissantes en général, sous la 
forme d’un petit corps celluleux arrondi, formant un peu plus 
que la moitié d'une sphère. Celui de ses verticilles qui appare 
le premier est, comme de coutume, le calice dont le dévelop- 
pement ne présente rien d'extraordinaire, rien qui sim de 
ce que l'on sait déjà, et sur lequel par conséquent je ne mar 
réterai pas Je ter Į tol Ver que, de très-bonne d 
lorsque les verticilles intérieurs ne sont pas encore tous gal 
nisés, le calice, quand son estivation est quinconciale, um 
remarquer par une inégalité très-prononcée de ses " og ZS 
Ae ses lobes. Les deux d'entre eux qui dans ce cas dee" ! 
evident à cet áge, par exemple, chez les Stellaria, seem] 


1 


217 
placés en dehors, dépassent notablement par leurs dimensions 
les trois autres; la disproportion m'a méme paru beaucoup 
plus forte qu'on ne l'observe d'ordinaire à l'état adulte. 

3. Androcée et corolle. — Peu de temps après que le calice 
s'est dégagé de la masse florale commune, on voit, à uh niveau 
supérieur sur celle-ci et en 5 points (1)alternes avec les 5 sépales, 
apparaitre 5 petits mamelons que leur position alterne avec le 
calice porterait naturellement à prendre pour les 5 pétales 
naissants ; cette détermination serait cependant erronée, ainsi 
que le démontre, sans la moindre équivoque, la suite du déve- 
loppement floral. En effet, on ne tarde pas à reconnaitreque 
ce sont là les 5 premieres étamines, celles qui seront plus tara 
opposées aux pétales, celles en un mot du système que dans 
un travail antérieur, j'ai nommé pour abréger, système 
corollin. H est à remarquer que leur apparition présente ici 
sur celle des pétales une antériorité très-prononcée. 

Après un intervalle det trê 


t court, 5 nouveaux 


U 
mamelons se montrent sur un cercle un peu plus élevé ou, 


si Pon veut, un peu plus intérieur, et en 5 points alternes avec 
ceux qu'occupent les premières étamines, par suite opposés 
aux 5 parties du calice. Cette situation ne permet pas de voir 
dans ces nouveaux organes autre chose que les 5 étamines 
alternes avec les pétales, ou celles qu'appelle essentiellement 
la symétrie florale, et l'observation ne tarde pas 5 changer 


` 


cette présomption en certitude. Or le niveau auquel elles se : 


trouvent situées ne laisse pas douter un seul instant qu'elles 
ne forment dans le plan général de la fleur un verticille plus 
intérieur que celui des étamines oppositipétales. S'il pouvait 
exister quelque incertitude à cet égard, il suffirait pour la 
détruire d'examiner dés boutons de fleurs encore fort jeunes, 


...(4) H est entendu que je ue considère ici que le type quinaire pour les 3 


premiers verticilles de Ja fleur des Caryophyllées; pour le petit nombre de ces 
Plantes dont Ia symétrie est quaternaire, il suffirait de remplacer le chiffre 5 


Par 4. T est également entendu que je ne parle ici que des fleurs chez Jes- 
quelles existent à la fois les étamines oppositi-et alternipétales. | 


H 


tardent pas à se dissimuler à mesure que Deech d 


218 
quoique un peu plus avancés. On verrait alors avec toute 
la netteté désirable, chacune des 5 étamines qui se sont 
montrées les premières s'appliquer contre la face latérale et 
extérieure des deux étamines voisines appartenant au cercle de 
derniére formation, en d'autres termes, on verrait les 5 éta- 
mines oppositipétales manifestement extérieures aux 5 alterni- 
pétales. J'insiste sur ce point parce que les botanistes qui 


n’ont étudié que des fleurs adultes :ou presque adultes sont 


loin de s'entendre sur la position relative qu occupent ces 
deux verticilles staminaux, et que je regarde les Caryophyllés 
comme parfaitement propres à décider cette question une fois 
pour toutes, 

Les 10 étamines sont déjà très-nettement indiquées et elles 
forment autant de mamelons bien dégagés de la masse florale 
que rien n'indique encore dans la fleur l'existence de la 
corolle. Mais bientôt, à la base et sur la face externe dés 5 
mamelons staminaux alternes au calice, l'on -voit paraitre 
9 petits plis transversaux, premiere ébauche. des pétales. 
Ces plis sont manifestement continus aux mamelons stami- 
naux qui leur-ont donné naissance, et ils forment avec ceux-ci 
un corps unique, En d’autres termes, les pétales naissants 5e 
montrent clairement comme un simple dédoublement de 
5 premières étamines, quel que soit le sens qu ‘on veuille 
attribuer à ce mot de dédoublement et quelque opinion qué 
l'on adopte sur la valeur da fait dont il est une représentation 
fidèle, Réunis, les 5 pét à Le opp: 
ne forment crane qu'un seul odiis que la dénomi- 
nation de systéme corollin me semble désigner convenablement. 
Ces relations intimes entre deux dies d'orgapes en — 

= 


Pp Co E Zo | 3 ( e e. 
rence si divers à un poq cée de " 
Jeux rev 


sa forme propre et acquiert des dimensions plus fortes; mals, ` 


de 
jele répète, dans l'état d extréme jeunesse il est impossible 


les méconnaitre, ; SS? 
. Toute légère quest la différence entre l'époque de ! app? 


Mr eg Ee ST CN EE CRE TT 


249 
rition des deux vérticilles staminaux , elle suffit pour déter- 
miner dans l'origine une inégalité de dimensions appréciable 
en faveur de celui des deux qui s'est montré le premier. Mais 
ces rapports sont presque instantanés; car à peine les éta- 
mines alternipétales ont-elles pris naissance que leur accrois- 
sement se fait avec rapidité; bientôt leurs proportions dépassent 
fortement celles de leurs ainées, et cette nouvelle inégalité en 
sens inverse de la premiere se conserve définitivement. La 
différence est telle que déjà, dansun bouton encore très-jeune, 
les 5 étamines alternipétales ont une anthére bien: distincte, 
dans laquelle un sillon longitudinal médian et une échanerure 
terminale font aisément reconnaitre les deux loges naissantes, 


* ad 


T 9 $ opp p ne forment encore qu'un 
petit corps arrondi, comprimé de dedans en dehors, et plus 
tourt de moitié. 

Le développement de chaque pétale considéré en parti- 
cülier présente quelques particularités dignes d'étre signalées 
chez les Caryophyllées où ces organes se montrent, dans la 
fleur, bifides ou bipartis, et dans celles où ils portent ces - 
appendices plus ou moins prononcés auxquels on à donné le 
nom de coronule. Comme exemple des premiers je prendrai 


letellaria holostea ; comme type des derniers j'examinerai le 


-" inflata, qui pourrait au besoin servir à la fois pour les 


Le pétale du Stellaria, au moment où il vient de se dégager 
la base externe de son étamine forme une sorte de petite 
i d le à contour demi-circulaire; peu aprés, sa côte médiane 
"Mmence à se dessiner légérement et son extrémité forme 
sors sur le contour extérieur un petit angle saillant. A voir 
très-jeune pétale avec son contour à peu près réniforme 


‘son sommet sensiblement proéminent, on ne reconnaitrait . 
Le Vorgane qui plus tard sera profondément biparti. Mais 


: tôt le développement latéral, qui avait été d'abord dépassé 
s celui de la ligne médiane, ne tarde pas à prendre à son tour 
à prépondérance ci il résulte de D un pétale d'abord obtus et 


220 EL 
arrondi au sommet, puis échraneré, plus tard bifide, enfim 
biparti. E 

Quant à l'apparition de la coronule du Silene, elle n'a lien 
quà une époque avancée, Le pétale est déjà. bifide, long j 
d'environ trois millimètres, qu'elle n'existe pas encore; seule-. 
ment, à cette époque, à la face interne de l'organe, aux deux 
côtés de la ligne médiane et du fond de la grande échranerure 
terminale, se montrent deux légères bosselures lisses qui ne 
tarderont pas à devenir saillantes età donner ainsi naissance 
la coronule. 

3. Pishl. — t lord éni 1, le pistil 
est le dernier organe qui s uude dud da Bang Ae Caryo- 
phyllées. Le calice forme déjà une enveloppe à peu prés com- 
plète ; l'androcée entier est nettement formé, les pétales eus- 
mémes ont fait leur apparition, que le centre commun de c& 
verticilles divers n'est encore occupé que par un mamelon | 
saillant, arrondi et komogène. Mais bientôt ce mamelon lui- 
même commence à s'organiser et. dès lors le pistil prend nais- 
sance. Mes observations n'ayant eu pour objet que des fleurs 
à pistil ternaire ou quinaire , ce sont les seules dont je m'oc- 
cuperai ici; mais on sent très bien que la différence de nom- 
bre est la seule qui doive exister entre ces pistils et ceux ope 
nisés sur le type binaire ou quaternaire, et que dés lors St: 
je vais dire s'applique, selon toute PR à l'ensemble - 
de la famille. 

Le fait Je Nos curieux sans y gontpedit et peut-être le de 

énie du pistil des Caryo 
open ipsia: ké jai primi d'abord het I Holosteum 
umbellalum. et que j'ai retrouvé ensuite tout aussi pro A 
chez le Cerastium inflatum cultivé. Le mamelon, extrémité ee 
l'axe, qui occupe le centre du bouton de V'Holosteum est forte 
ment proéminent. Lorsqu'il commence à s'organiser en P 
son sommet devient un peu obtus, ses côtés se mà 
trois lignes longitudinales également espacées , Ou de ee 
gles dont la saillie, nulle dans le haut, devient de SS Sat 


e 


«291 
appréciable vers le bas. Vers le tiers inférieur ou à la moitié 
inférieure de ce pistil naissant, ces trois lignes faiblement 
saillantes se rattachent à'un très léger renflement basilaire et 
périphérique, seul représentant des parois ovariennes. Dans sa 
portion supérieure entiérement découverte , les trois espaces 
compris entre les trois angles longitudinaux ne tardent pas à 
présenter chacun deux rangées de petits mamelons arrondis 
qui deviennent bientôt plus saillants et qui se font reconnaître 
en peu de temps pour autant d'ovules. Or, on voit que ces 
ovules se montrent sur une portion du mamelon central de la 
fleur entièrement découve te et supéri aux parois ovarien- 
nesnaissantes, Peu à peu celles-ci, s'accroissant de plus en plus, 
sélèvent et empiètent sur là masse des ovales qui finit bar se 
tié par elles. Or, à mesure queleur 
bord supérieur s'élève » leur surface interne se rattache aux trois 
| angles de la masse primitivement découverte, et de là résultent 
. Autant de cloisons et par suite autant de loges; de telle sorte x 
| que la fleur ne tarde pas à posséder.un pistil à trois loges sé- 
. Parées par autant de cloisons épaisses et bien formées, renfer- 
mant chacune deux séries longitudinales d'ovules. Mais ce pis- 
tl est comme tronqué et ouvert à sa partie supérieure de 
toute la largeur des loges ; bientôt le bord supérieur de sa 
par isallonge en mamelon arrondi sur le point correspondant 
milieu de chaque loge ou, en d'autres termes, à l'extrémité 
dela ligne médiane de chaque feuille carpellaire; ce ma- 
melon, premier rudiment des styles, ne tarde pas à sal- 
long 1 et à grossir ; son développement a pour effet de fer- 
mer l'ouverture supérieure des loges, et par là le pistil acquiert 
9 forme définitive. utin I 


à marche du développement subit quelques légères modifica- 
tions dans ses premiers temps. Le mamelon central de la fleur, 


Chez les autres Caryophyllées dont j'ai étudié l'organogéni e, 


Moins Proéminent que dans le cas précédent, se déprime à sa 
"Te supérieure sur laquelle semblent ensuite se creuser des 


let 


"ne en nombre égal à celui des loges que doit avoir le 


222 
pistil ; ces fossettes sont séparées par des lignes saillantes qui ne 
sont que les cloisons naissantes et limitées extérieurement par 
un petit rebord continu avec les cloisons , et qui n'est que la 
premiere ébauche des parois ovariennes. Celles-ci , continuant 
de croître et de s’élever, prennent bientôt le caractère de loges 
 ovariennes; à l'angle interne de chacune d'elles ne tardent pas 
ase montrer deux séries longitudinales de mamėlbns ovulai- 
res, Il existe donc alors dans la mE. un ovaire à 3-5 loges 


parfaitement distinctes, séparées par des cloisons aussi épaisses 
et aussi bien formées que dans les pistils destinés à rester dé 
finitivement pluriloculaires ; la cavité de ces loges va d'abord 
en Sélargissant du bas vers le haut ; mais plus tard, l'ovaire 
entier se resserrant dans le haut à l'époque où les styles vont 


commencer à se former, ses cavités elles-mêmes subissent dans 
TO. Tiu Quant 


leur partie supérieure un 

aux styles, leur formation a lieu , ainsi que "me le ap 

dent, sur le prolongement de la nervure médiane des carpelle 
- et comme elle s'opère de la méme E je wy reviendrai 

pas. 

La différence ARE H UE qui existe entre la es organo- 

génique que je viens de décrire et celle que javais montrée en 
- premier lieu consiste en ce que, dans le dernier cas; les ovales 
naissent dans des loges ovariennes bien caractérisées, 
que, dans le premier, ils ont pris naissance sur un d 
tral entièrement découvert, de formation antérieure a 
des parois ovariennes et des cloisons. Je suis cependant l 5 


à croire qu'on ne. doit voir entre les deux cas qu "une sim € 
iraile, z 


différence du plus au moins, et que la columelle cen 
ns dans 


saillante dans le premier, l'est seulement un peu moi 
le second. Or, la connaissance du fait remarquable que m'ont 
présenté T Holosteum et le Cerastium me semble poar re? 
duire à Ka conséquences importantes, 

On sait en effet, qu'il règne aujourd'hui dans l 
deux opinions diamétralement opposées au sujet de 
de la plus importante partie d'un végétal, de l'ovule. 


a science 


l'origine 
L'une de 


223 

ces opinions ,émise enAllemagne par M. Schleidenet soutenue 
parmi nous par l'autorité imposante deM. Aug. Saint-Hilaire, 
consiste à regarder les ovules comme naissant seulement sur 
des prolongements de l'axe, comme ayant, en d'autres termes, 
une origine constamment axile, L'autre, plus ancienne, plus 
généralement adoptée peut-être, et à l'appui de laquelle M. 
Ad. Brongniart a publié récemment de belles observations , 
consiste à regarder l'axe comme entiérement étranger à la for- 
mation des ovules; selon elle, ceux-ci seraient produits sur les 
bords ou sur la face interne (Butomus etc.) des feuilles carpel- 
laires; par là s'expliquerait la situation des ovules sur la paroi 
interne de l'ovaire ou à l'angle interne des loges dans les pla- 
tentations pariétale et centrale. 

Mais déjà il faut bien reconnaître l'origine axile des ovules 

ns les Primulacées et dans les familles organisées sur le 
méme type. De plus il me semble difficile de déduire une 
conséquence différente dans le cas de l'Holosteum et des 
| erastium, Comment concevoir en effet que ans ces plantes, 
les ovules naissent sur les bords rentrants des feuilles carpel- 
naires, puisque celles-ci se montrent uniquement en même 
temps qu'eux ? On 2 vu en effet que les ovules de ces plantes 


tsur une columelle entiè découverte à un niveau- 


nieur à celui des parois ovariennes ou des feuilles carpel- 


laires. 


Or cette columelle ne peut être que cette méme extrémité 
der axe de laquelle on a vu se dégager successivement le calice, 


'corolle et les étamines, si toutefois on n'aime mieux admettre. 


Re les feuilles carpellaires y existent virtuellement et à l'état 
MESS Ce Ax "T E X. LOE H V Là I 
AE LAN t :J que aernier mode 
explication n'aurait ; ux d'autres résultété que d 
anon n'aurait à mes yeux d'autres résultats que de 
Sübstitier des mots vagues et une interprétation uniquement 
*übtile à des faits positifs et, à mes yeux, démonstratifs. 


Au reste, cette manière de voir a encore pour elle une obser- 
"hot n tératologique signalée et figurée par M. Lindley dans 
E. vegetable Kingdom. Ce botaniste a observé en effet un 


<rästium dont l'ovaire présentait à la face interne de ses 


^ 


~ 


224 
parois de simples rudiments de cloisons et à son centre un 
faisceau d'ovules terminant un axe rudimentaire. 
Je crois donc que la placentation de l'Holosteum; des Cera 
tium et probablement de beaucoup d'autres Alsinées est positi 
vement axile. Quant à celle des autres Cary ophyllinées, et méme 


des autres Caryophyllées, en général, je suis très porté à l'en- 


visager de même, Sans cela, il me paraîtrait fort extraordinaire 
que, dans un même type si homogène, il existát deux modesde 
formation ovulaire totalement différents. Outre cette raison 
d'analogie, je pourrais en invoquer d'autres qui résultent pour 
moi de l'observation anatomique. Mais l'absence de figures ne 


me permet pas d'entrer à ce sujet dans des détails que je »* 


pourrais guère rendre intelligibles sans leur secours, — 
L'exposé que j'ai fait de l'histoire organogénique de l'ovaire 
chez les Caryophyllées pourra étre complété en quelques 
mots. On a vu que les fleurs de ces plantes présentent à 'éat 
jeune un ovaire à plusieurs loges séparés par des cloisons, en 
un mot, analogues de tout point à tous les ovaires HOT ` 
culaires. A mesure que s'opère le développement floral, la | 
cavité des loges s'élargit, et en méme temps les cloisons, de 
stucture toute cellulaire, ne prennent qu'un accroissementtrės - 
faible; on les voit s'amincir progressivement, se réduire méme 
à 2 couches de cellules entre lesquelles Ja dislocation Mam 
produit souvent un vide; enfin elles se rompent i gui 
ment dans le sens longitudinal. Par suite de leur rupture, le 
loges de l'ovaire se confondent, et il en résulte la cavité unique 
décrite habituellement par les observateurs. Mais il reste dans 
l'ovaire des restes de ces cloisons rompues; d'un cóté leur bord 
adhérent au placenta central forme à la surface de céluici de 
lignes saillantes qui ne sont autre chose que les filets blanes de 
M. Aug. St, Hilaire ; d'un autre côté leur portion inten 


: stes qui 00! 
iste parfois , et constitue ces cloisons incomplètes qu 


s par les observateurs exacts dans le DÉI 7 


qu. A 


o BED H: | 
l'ovaire des Caryophyllées; enfin la paroi interne de low 


conserve assez souvent des traces évidentes de leur exe 


- 


225 

J'aurais à faire suivre l'exposé précédent de quelques déduc- 
tions qui en découlent naturellement et aussi de quelques con- 
sidérations sur les styles des Caryophyllées, simples filets 
` pleins qui ne sont que la prolongation de la nervure médiane 
des carpelles; mais je me trouverais par là entrainé à pro- 
longer trop cette note dans laquelle j'ai voulu seulement pré- 
senter le plus succinctement possible les résultats d'obser- 
vations, peut-être trop peu nombreuses pour amèner des 
conclusions générales, mais qui, telles qu'elles sont, pourront 
n'être pas entièrement VOTE Kon 

P. DucHARTRE. 


BOTANIQUE GÉNÉRALE ET SYSTÉMATIQUE. 


illustration des familles de plantes d'Allemagne au point de vue 
de la botanique descriptive et de la physiologie chimique ; Schilde- 
rung der deutschen Pflanzenfamilien etc. ; par le docteur Hermann 
Hoffmann, de Giessen. 1 vol. grand in-8» de 280 pag. , avec 12 planch.; 
1846, à Giessen, chez Georg Friedrich Heyer. 


.. Cetouvrage est destiné à faciliter l'étude de la Flore d'Alle- 
magne en étendant cette dénomination à toute la circonscrip- 

tion qu'embrasse le Synopsis de M. Koch , c'est-à-dire à l'Alle-. 
. Mágne entière augmentée encore de l'Istrie et de la Suisse. 
Vonsidérée sur cette vaste surface, la végétation se présente 
"ër une diversité telle que la plupart des groupes végétaux y 
nt représentés, et que dés lors son étude conduit naturelle- 
Ment à celle du régne végétal tout entier. Dans l'ouvrage qui 
Ys oceupe , M. H. Hoffmann range les familles allemandes 
Tapris la méthode adoptée par M. Endlicher dansson Genera, 
on pas, dit-il, que cette méthode soit sans défauts, mais parce 
Telle est aujourd'hui trés-répandue. Une introduction de 20 
Pges contient l'exposition du plan et des idées de l'auteur. 
ns le corps de l'ouvrage méme, la première partie renferme 

™ tableau de la méthode naturelle, avec — des fa- 


* 


226 

milles et la diagnose succincte des classes; la deuxième parlie, 
qui constitue à peu près presque tout le livre, est consacrée à 
l'étude particulière des familles, L'histoire de chacune d'elles, 
particulièrement des plus importantes, présente les parties 
. suivantes : 1° une diagnose; 2° l'indication des affinités; 3 la 
littérature de la famille; 4° l'énumération des genres qui ap- 
partiennent à la Flore d'Allemagne et quelques exemples de 
plantes allemandes ; 5° un paragraphe relatif aux substances 
fournies par les plantes de la famille , examinées au point de 
vue chimique; 6° une ouvrage et de mémoires relatifs 
à la famille et à ses espèces mportantes, une réunion de do- 
cuments divers; 7° l'énumération des espèces utiles, etc, Tous 
ces renseignements qui ont nécessité des recherches considéra- 
bles sont résumés sous une forme extrêmement concise. LU 
vrage de M. Hoffmann est accompagné de 12 planches qui 
renferment, gravée sur pierre et au trait, l'illustration des 
familles, Ces planches réunissent un trés-grand nombre 
figures qui laissent peut-étre un peu à désirer sous le rapport 
du dessin et des proportions, mais qui ne manquent pas de 
netteté et qui peuvent au total faciliter l'intelligence des dé- 
tails. 

En somme , ouvrage de M. Hoffmann nous parait étre une 
sorte de lexique irés-avantageux à consulter pour Pétude des 
familles européennes , et dans lequel les botanistes peuvent 
puiser beaucoup de renseignements uiles. 


PHYTOGRAPHIE. 


Histoire physique et politique du Chili; Historia fisica y politica 
de Chile ; par M. Claude Gay. — kgs livrais. 2, 3 et 
mant avec la 1'*, un vol. in-8° de 496 pa 


Notre collaborateur, M. Lasègue ayant déjà donné une idée 
de cet impor tant ouvrage à propos de sa premiére livraison 
(Rev. — ei Zog pag. 306) nous nous eer? mainte- 

ractéres 


nant " les ^a 
cries 
T E 


+ 


for- 


227 

desgenres nouveaux et d’une famille nouvelle que renferment 
les 2°, Ze et 4° livraisons. it: 

Plusieurs des familles contenues dans ces livraisons ont été 
traitées par M. Naudin et M. Barnéoud ; par M. Naudin : les 
Caryophyllées et Elatinées; par M. Barnéoud : les Cruciferes, 
Sapindacées, Géraniacées, Vivianiacées, Tropéolées, Oxalidées. 
L'histoire des autres familles est due à M. Gay lui-méme. 

ÜnvcirrEREs — Cardamine nana ; C. cordata; C. decumbens; 
C? colchaguensis. Sisymbrium gayanum; S. pinnatum; S. 
pimpinellefolium; S, macrophyllum. Diplotaxis chilensis, 
Schizopetalon gayanum. Perreymondia dentata ; P. rupestris 1 
P. multifida ; P. Brongniartii (pl £. Draba stolonifera ; D. 
tenuis; D. suffruticosa ; D. imbricatifolia. Lepidium brevi- 
caule; L.? lanatum. Thlaspi glaucophylla. Hexaptera linearis 
(pl. 5); H. littoralis; H. Jussiæi (pl. 5). Menonvillea pinna- 
tifida, — Brxacées — Azara intermedia; A. fernandesiana — 
Vioracées — Viola portalesia (pl. 6); V. bustillosia ; V. Bra- 
chypetala; V. Huidobrii; V. domeikoana; V. Montagnii; V. 

mpervivum — Porxcar£es — Polygala stricta; P. salasiana; 
P. Solierii — FRANKRENIACÉES — Frankenia erecta ; F. berte- 
ana; F. micrantha; F. nicoletiana — CanxoPHYLLÉES — 
Lychnis terminalis; L. chilensis. Silene plutonica;S. glo- 
"rata. Stéllaria abortiva, Arenaria floribunda; A depau- 
perata; A, serpylloides; A. palustris; A. oligosperma; A. 
minuta, Cerastium cardiopetalum ; C. montanum; C. ner- 
*osum; C. montioides — Marvac£Es — Sphæralcea chilensis, 
Malva Belloa (pl. 7). Cristaria andico'a; C. intermedia; C. 
aspera; C. ovallea ; C. multiflora; C. viridi-luteola ; C. virgata ; 
€. elegans; C. gracilis; C. Spinolæ; C. Molinæ; C. cordato- 
'otundifolia. Sida compacta, 

EvcnypniACÉEs fam. nouy. — Le genre Eucryphia, pour 

qu IM. C. Gay propose d'établir une nouvelle famille, a été 
placé Par divers auteurs parmi les Hypéricinées, les Chlé- 
"aces, les Garciniées etc. M. Endlicher avait déjà indiqué sa 
paration en établissant pour lui le groupe des Eucryphices 


228 
qu'il avait placé à la suite des Chlénacées. M. €. Gay décide 
nettement la question en établissant la nouvelle famille des 
Eucryphiacées qu'il place entre les Aurantiacées et les Hypéri- 
cinées, et à laquelle il assigne les caractères suivants : arbresou 
arbrisseaux, de belle apparence, à rameaux cylindriques, 
opposés, pourvus de bourgeons axillaires ou terminaux, gros et 
coniques. Feuilles opposées, simples ou pinnées, coriaces ou 
membraneuses, dentées en scie, penninerves, réticulées, le plus 
souvent glabres et luisantes à leur face supérieure; elles sout 
accompagnées de deux stipules caduques. Fleurs grandes, 
blanches, portées sur des pédoncules solitaires à Vaisselle des 
feuilles supérieures et dont la base, beaucoup plus épaisse, 
porte des bractées fortes, coriaces et imbriquées. Galice à 4 
sépales coriaces, imbriqués, unis à leur partie supérieure, 
libres à l'iuférieure, de méme à tomber comme un bonnet 
avant la floraison. Corolle à 4 pétales hypogynes, obovés où 
flabelliformes. Etamines .indéfinies, disposées en plusieurs 
séries sur un réceptacle volumineux et un peu velu; filaments 
cyliudriques, nmt Ge petites, presque arrondies, échan- 


crées aux d ie et à déhicrenrce | g itudinale. Ovaire 


ovoide, à 5-12 hos chacune à 4-5 ovules attachés à l'angle 
interne. Styles libres, persistants, en nombre égal à celui des 
loges, plus courts que les étamines, terminés par un stigmate 
tronqué. Capsule oblongue-obtuse, s'ouvrant de haut en bas, 
marquée de 5-12 sillons qui se divisent, à la maturité, pOur 
fo tant decoau bif et osseuses, dont chacune 


1UI HUI dula 
renferme 2-3 grünbs Se oblongues, un peu anguleuses 


et ailées; au milieu d'un albumen charnu se trouve l'embryon 
qui est grand, orthotrope, à cotylédons oblongs- arrondis et 
foliacés, à radicule très-courte, supère. 
Eucryphia pinnatifolia {Fagus glutinosa Poepp. €t Endl}. 
HYPÉRICINÉES — Hypericum chilense — ViVIANIACÉES 7 


Viviania tenuicaulis. (pl. 12.) — TropéoLées — Tro e 
hookerianum. - — OnxaripÉEs — Oxalis maritima; O. Gaudi- 
| 0. arbus 


chaudii ; O. gigantea; O. bertereana ; O. succulenta; 


229 
cula (pl. 14); O. squarrosa ; O. valdiviensis; O. dumetorum; 
0, hapalconidea, — Linacées — Linum. ramosissimum — 
ZycornyLLÉES — Fagonia aspera. 
Bulnesia gen. nov.Calix5-phyl.,subinæqualis, deciduus. Pe- 
tala 5, paulo longiora, unguiculata. Stamina 10, petalis subæ- 


qualia, fil ti laciniatis; an- 


4 ZE 
there introrsæ, longitudinaliter dehiscentes. Ovarium 5-angu- 
latum, 5-loc., loculis 8-ovul., ovulis ex angulo interno infra 


apicem pendulis. Stylus simplex, ex basi ad apicem attenuatus. 
Carpellis 5, compressis, i b 


g alatis, matura- 
tone solutis et suturá ventrali hiantibus,abortu 4 :sper.. Semina 


longiuscu]a oblongo-reniformia, infra apicem funiculo arcuato 
pendula. Embryo. viridescens in axi perispermi cartilaginei 
ipsum fere æquans, oblongus, cotyledonibus lineari-ovatis, 
planis, accumbentibus ; radicula 3* breviori, tereti, superá,— 
ec. 1. Bulnesia chilensis. 

, Pintoa gen.nov.— Calyx 5.phyl., deciduus. Petala 5, ungui- 
culata, Stamina 10, inzqualia, petalis paulo longiora; fila- 
mentis basi squamatis, squamis adnatis, ciliatis aut multipar- 
titis, Antherae introrsæ longitudinaliter dehiscentes. Ovarium 
blongo-pentagonum , 5-loc., gynophoro crasso, disciformi . 
insertum, Ovula in loculis plurima angulo centrali biseriatim 
appensa, Styli in unicum eoaliti, subulati; stigma. simplex. 
Fructus capsul., oblongus, leviter 5-sulc., 5-locul., oligosper., 
Per totidem. valvas septiferas dehiscens. Semina complanata, 
angulosa, pendula ; integui crust Emk viridescen: 


o J 


» 
m axı perispermi carnosi; cotyledonibus lineari - ovatis, 
planis, accumbentibus, Radicula supera. — Spec. 4. Pintoa 
tensis, T 


Übservations sur les espèces du genre CUSCUTA des environs de 
Paris , à l'occasion des recherches sur les Cuscutacées du docteur 
» insérées dans les Annales des sciences naturelles, de fé- 

Vier 4845, (V. 83, 3* série.) 


Ce genre est trés-difficile ou plutót presque impossible à étu- 


+ 


230 
dier sur le sec, parce que ses parties très-petités et d’une cou- 
leur uniforme, se confondent facilement; aussi y a-t-il dis- 
sentiment entre la plupart des auteurs qui s'en sont occupés 
sur les caractères de ses espèces. 

Ainsi ics iere Sante n ont pas la méme position pour 
tous le ] tées. Reichenbach (Cent. fig, 
497-a-500) les Brute "WS des étamines dans son Cuscula 
europea ` MM. Cosson et Germain (Atlas de la Flore analytique 


XIV, C.) les placent à la base dans la méme plante; Schkuhr 


méme dit qu’elles n'existent pas toujours dans cette espèce, 


La forme et la longueur des styles et des stigmates sont en- 


core un sujet de controverse parmi les auteurs. Koch dit les. 


stigmates de son Cuscuta europea ( C. major D C ) filiformes; 
dansla Flore analytique ils sont représentés oblongs et inclus, 
les auteurs ayant suivi en cela la figure de Reichenbach 
(Cent. f. 497)... 

M. Choisy, auteur d? Ç hie des Cuscutes , (insérée 
dans les Mémoires de la soc. de hm et d'histoire naturelle 
de Genève, IX, 361; 1844 à 1842), dont nous avons parlé, pag. 
199 de notre Revue, affirme que les capsules des Cuscutes s'ou- 
vrent en 2 valves; M. Pfeiffer prétend que ce mode n’a lieu que 
pour les espèces américaines, à stigmate en tête; et que celles 

oic ont une Ee circulaire, Notre observation sur 
à cette dernic inion ,en remarquant 


NK qe M capsules se déchirent: "——— mais 
tantót à leur base, tantót sur un autre point, et toujours dans 
leur extrême maturité, Cen est pas lala déhiscence circumscissa 
du Mouron, dont le fruit s'ouvre sur une méme ligne circu- 
laire, par une sorte d'articülation. 

Ce qui a nui le plus à la connaissance de nos espèces 
de Cuscutes, c'est la nomenclature vicieuse dont on 5% 
servi à leur égard. Linnée, qui n'en admettait qu'une espèce 
en Europe, à laquelle il adjoignait une variété $ (qu'il aap 


pelée epikymum) a bien pu nommer sa plante C: europæ . 


puis qu'on n'en. connaissait de son temps qu'une autre d' A- 


231 

mérique! quil a nommée americana. Aujourd'hui qu'on pos- 
sède 5 à 6 Cuscutes en Europe et plus de trente en Amérique 
ou ailleurs, ces deux noms sont mauvais; celui d'epithymum 
est également défectueux, car nos deux plus anciennes espèces 
d'Europe viennent sur le Thymus Serpyllum ; aussi a-t-on appli- 
quéle nom d’europæatantôt à l'une, tantôt à l'autre, suivant la 
croyance des auteurs : celui de vulgaris donné aussi à une de ces 
plantes nevaut pas mieux. Chez nous, c'est la Cuscute à grandes 
fleurs qui est la plus vulgaire; ilse peutque dans d'autres ré- 
gions ce soit celle à petites fleurs, Suivant lesauteurs, ce nom 
de vulgaris a été appliqué aux deux espéces, et même à trois; 
car Presl l'a donné au C. epilivum, tandis que Koch et Ziz 
nommaient cette derniere C. major. Nous croyons qu'il faut 
revenir au nom de Cuscuta major donné par DeCandolle au €. 
europæa de Linnée, et appeler avec lui C. minor la var. 5 du 
Cuscuta europa (epithymum) de ce grand botaniste. La diffé- 
rence de grandeur des corolles frappe à la première vue, et la 
premiére de ces espéces les a certainement doubles de celles 
de la seconde. 

Voici quelques observations que nous croyons devoir faire 
- les espèces en particulier du genre Cuscuta de nos en- 
“irons, 

LC major, D C. Cette espèce très-commune chez nous, vient ` 
sur des herbes et des arbrisseaux ; la tigeest peu rameuse, de 
couleur fauve-filasse; ;ses fleurs sont assez nombreuses aux ag- 

rats; le calice a un tube assez prononcé et la corolle est 
infondibuliforme, à lobes obtus; les ër senis pa 
dressées, appliquées ;? (1) les style gés et portent des 
stipmates linéaires, saillants. 

“Observation 4. Koch semble avoir méconnu cette cd 
‘ar il se sert de la méme phrase (stigmatibus filiformibus) pour 
indiquer ses stigmates que pour ceux du Cuscuta minor qui Jes 
a 9blongs et inclus. 


(1) Je mels un point de doute à ce dont je n'ai pu m'assurer en ce mo- 
ment sur la Plante fraiche. 


282 

Observation 2. Reichenbach donne des stigmates courts et 
inclus au Cuscuta major; ce qui nous semble une erreur ouune 
transposition de caractères ;. les auteurs de la Flore analytique 
(Atlas XIV, C.) l'ont encore suivi en ceci. Pour nous, nois 
avons toujoursvu la Cuscute à grande fleur, si commune chez 
nous, avoir les styles allongés et les stigmates linéaires, sail- 
lants. 

Observation 3. Pfeiffer dit qu'il lui est impossible de recon- 
naître dans le Cuscuta major de;Choisy, la plante de MM. Mer- 
tens et Koch, si commune en Allemagne, décrite par eux sous 
le nom de C. europea. 

Observation 4. Schkuhr n'admet pas d’écailles staminales dans 

F x am: pre 


"M ildesa plant é Pi 
le p espèce qu'il 


nomme C. Schkuhriana, et il cite la figure (Handb. 1, t.%,C.) 


qüe cet auteur a donnée de cette manière d’être, comme la re- 
présentant, Il est certain que sur le sec on a bien de Ja peine à 
voir les écailles staminales et leur forme. Cependant si la cap- 
sule est un peu différente, comme le dit Pfeiffer, peut-être 
faudra-t-il y voir effectivement une espèce nouvelle de ce 
genre. 
II. C. minor, D C. Ses tiges sont le plus souvent, surtout à leur 
maturité, d'un rouge vineux, très-rameuses , très-déliéesetles 
- fleurs sont agglomérées par paquets fins; le calice est court, 
sans tube, à divisions profondes ; la corolleest cam paniforme, 
à divisions aiguës, qui paraissent peu étalées ; les écaillesstami- 
nales sont laciniées, et ferment le fond du tube? Les styles sont 
courts; les stigmates oblongs, inclus? Cette plante est asse? 
rare chez nous. Je la posséde sur le Spartium scoparium, 
jeune. | | 
Observat on 5. M. Pfeifferdit avoir de la peine à reconnaitre 
le Cuscuta minor de Choisy dans le C. epithymum de Koch. 
IL C. epilinum, Weihe (Epilinella cuscutoides, Pfeiffer). Les 
tiges sont jaune-paille, rameuses; les gl TOS soignés vec 
une bractée à la base (1) (ce qui n'a lieu dans aucune des au- 


(1) On dit, dans l'analyse des deux Mémoires de Pfeiffer insérée Annal 


Volete 


233 
tres espèces chez nous) de chacun;les fleurs y sont nombreuses, 
serrées (ce qui a valu à l'espéce le nom de Cuscuta densiflora, 
Soyer-Willem.); le calice a les lobes larges, assez profonds, un 
peu obtus; la corolle est campaniforme, à lobes aigus; les 
écailles staminales sont dressées, multifides, appliquées (Cosson 
et Germain, Atlas XIV, B), ou presque nulles, d’après Pfeiffer 


et Reichenbach (Cent. f.500). Les styles sont courts, les stigma- 


tes oblongs. On la trouve dans les champs de Lin, assez 
rarement, heureusement, chez nous. 

Observation 6. 1l reste douteux, d'aprés Pfeiffer, si le Cuscuta 
epilinum de Choisy est bien celui de Weihe, de Koch, etc., 
parce que le monographe génevois dit qu'il est très-voisin du 
C. major, dont il est pourtant éloigné, même générique- 


IV. C. planiflora, Tenore. Tiges rameuses, de couleur pâle, 
pourvues de glomérules nombreux, rapprochés, ayant chacun 
4-6 fleurs, láches; le calice un peu tubuleux, atteint la moi- 
tié de la corolle; il a des lobes larges et courts; la corolle est 
infondibuliforme (aux glomérules supérieurs il y a quel- 


ques fleurs à 4 divisions à la corolle et à 4 étamines), d’un 
blanc argenté qui frappe dans cette espèce; les lobes en sont . 


très-écartés, puis réfléchis en dehors; les étamines sont sail- 
lantes; les Styles allongés; les stigmates linéaires, saillants ; 
les écailles staminales laciniées, réfléchies, ferment le fond du 
tube, Nous avons observé cette plante, nouvelle pour notre 

', Qui a une odeur assez forte, assez agréable, sur une 
Pervenche du Cap, dans un jardiu de Paris, le 20 septembre 


décette année ; elle montait aussi sur les Rosiers à tige du voi- 


Observation 7. Cette espèce se rapproche de notre Cuscuta 
Major par la grandeur des fleurs, les styles allongés, les stig- 
4 Se. naturelles, février 1846, que le mot : e dépourvue de bractée » a 
m. de la 2 édit. du Synopsis de Koch, Nous avons vainement cher- 
aa francais guillemétés (ou. leur équivalent en latin) dans la 17° 

" cet ouvrage, ; 


234 
mates saillants et linéaires, et du C. minor par ses écailles 
staminales. 

Observation 8. Choisy ne fait de cette espèce, que des bo- 
tanistes italiens nomment aussi Cuscuta alba, qu'une variété 
de son C. minor, dans sa Monographie des Cuscutes. 


F.-V. MÉRAT. 


Remarques sur les Cuscutes de M. Georges Engelman, communi- 
quées par M. Alex. Braun ; Bemerkungen iiber Cuscuten von Georg 
Engelmann, #itgetheilt von Alex. Braun. (Botan. Zeit.; 1846, 
n° 16.) Y 
Nous extrairons de cette article le tableau méthodique de 

espèces du genre que M. Engelman regarde comme suffisam- 

ment connues aujourd'hui. " 
I. Cuscute stigmatibus elongatis, capsulis circumscissis : 
A. Ovario conico, stylis coalitis : 
a. Stylis omnino coalitis : 
1. C. monogyna Vahl. — 2. C. astyla Engel.. 
b. Stylis basi coalitis : 
3. C. macrantha Don. — 4. C. pedicellata Ledeb.. 
B. Ovario globoso, stylis a basi distinctis : ; 
a. Ovario majore, stigmatibus cum stylis brevioribus 
ovarium æquantibus vel eo brevioribus: — 

5. C. Epilinum Weihe. — 6. C. europa Auct. (major C. 
Bauh.; Choisy). — 7. C. arabica Fresen.. 

Nota, Dans cette division rentrent encore plusieurs formes 
du midi de l'Europe ét des Canaries, dont les caracteres gr 
cifiques ne sont pas encore suffisamment établis. 

b. Ovario minore, stigmatibus cum stylis quant 
bus ovario. multo longioribus : o € 

8. C. Epithymum Sm. (minor C. Bauh.; Choisy). mo 
cupulata Engel. — 40. C. planiflora Tenore (En admettant ei 

c’est cette espèce qui croit dans le midi du Tyrol sur le € 

j Cuscute stigmatibus capitatis, capsulis indehiscen" 

(baccatis) : 


235 
A. Gerontogeæ. — La plupart ne sont pas encore suffi- 
samment connues. À cette division appartiennent, par exem- 
ple, les suivantes : 
M, C. ciliaris Kotschy. — 42. C. ciliata Roxb.. 
B. Americana. 

a. Chlorocarpe S. depressæ, ovario sine stylopodio, 
globoso-depresso, capsulà membranaceá, e flavo 
virescente : 

a. Corollä capsulam maturam calyptræ instar ob- 
tegente : 
* Stylis ovarium æquantibus : 
13. C. Cephalanthi (s. tenuiflora) Engel.. 
** Stylis ovario longioribus : 
14, C. americana. L. — 45. C. cuspidata Engel.. 
B. Corollà ad basin capsula persistente : 
+ Stylis ovarium æquantibus. 
16. C. pentagona Engel. — 47. C. Polygonorum (s. chloro- 
tarpa) Engel . — 18. C. umbellata Torr. — 49. C. verrucosa 
Engel.. 


** Stylis ovario multo bin rca 
9), C. californica Choisy. 

b. Pheocarpe s. umbonatæ, ovario stylopodio coro- 
nato, plus minusve umbonato v. rostrato, Se? 
brunneá, firmiore : 

a. Corollà membranaceá , marginibus i integtirs 
* Calyce Mee bracteis pe, rium. 
suffulto 
LI vulgivaga. Engel, 3. Saururi Caen —2.C. 
strata Shuttlew, — 24. C. bonetenis Jorio W: C. chilen- 
% Bot, Reg. — 26. C. suaveolens Ser. (hassiaca Pf.). 
** Calyce 5-sepalo, bracteis sepaloideis pluri- 
bus suffulto : 
21. H glomerata "me v AR. C. compacta Juss. — 29. r^ 
| Mpressa Engel., 


B. Corollá carnosá, margine crenulatá. 


236 
30. C. Coryli (s. crenulata) Engel, — 34. C, neuropetala 
Engel. — 32. C. hispidula Engel. 


Sur les espèces d'Isoetes de l'Amérique du nord; Ueber die 
nordamericanischen Isoëtes-arten ; par M. Alex. Braun. (Flora, 
1846, n°° 12 et 13.) 


Les espèces d'Isoetes de l'Amérique septentrionale avaient 
été confondues avec FI. lacustris; un examen attentif a cepen- 
dant montré qu'elles en sont distinctes. Si le véritable I. lacus 
tris se trouve en Amérique, ce ne peut étre sürement que dans 
les états du nord. 

D’après M. Al. Braun, les espèces d’Jsoetes aujourd’hui con- 
nues sont au nombre de 9 vivantes (1) et de 2 fossiles ou de! 
en tout. Ce nombre deviendra certainement plus considérable, 
ces plantes ayant été jusqu'à ce jour négligées par les , 
teurs. Toutes ces plantes se ressemblent par le port; mais elles 
se distinguent par la grosseur et la surface de leurs spores 
par la coupe transversale de leurs feuilles, par la forme di 
rhizome qui. se reconnait encore sur des échantillons m 
pressés à la dessiccation. M. Al, Braun fait remarquer qu^ 
se conservent vivantes pendant longtemps et que, par mlt, 
les voyageurs pourront sans peine en rapporter de f 
Il a vu lui-même un échantillon d’Hsoetes setacea, d Agde, H 
prendre et végéter de nouveau lorsqu'il le mit dans l'eau - 
l'avoir gardé en herbier pendant deux ans. Il donne " 
gnoses de 5 nouvelles espèces américaines qui nata P 
été encore caractérisées, et, pour établir la comparaison» 
de nos deux espèces européennes, I. lacustris L. et L 
Rosc.. Nous reproduisons les unes et les autres. — ; 

4. Isoetes lacustris Lin.; submersa, rhizomate placentifor?^ 

(1) A ce nombre il faudrait en ajouter 2 vivantes nouvelles, weie? 
Vincent ayant dit, dans une note commaniquée à l'Académie - js 
le 28 sept. 1846, qu'il en admet maintenant 5*espèces de T'Algérie 26 
de 3. (Note du Rédacteur). ; 152 


| 


depresso, orbiculari 


237 


1 CLS 1 Ee A? 
o H 


5, 
teretibus, superne teretibus, rigidis, fragilibus, atrovirentibus; 
sporis majoribus, grosse farinaceo-tuberculatis (irregulariter 
exasperatis, vix reticulatis). : 

2. I. Engelmanni Al. Braun ; emersa, rhizomate magno, ut in 
precedente; foliis longioribus, gracilioribus, flexibilibus, 
luteo-virentibus; vaginis elongatis (diametro longioribus); 
sporangiis majoribus; sporis paulo minoribus, grosse farina- 
ceo-reticulatis. Cette plante avait été nommée par M. Engel- 
mann I. lacustris var. microspora; dans de nouvelles lettres à 


semi- 


l'auteur ce botaniste l'avait regardée comme une espèce dis- 
tincte; mais le nom de microspora qu'il lui donnait étant 
mauvais, M. Braun a cru devoir le changer. LI. Engelmanni 
croit dans les parties chaudes du bassin du Mississipi, au bord 
de petits étangs à la surface desquels elle forme, à la fin de 
l'été et en automne, des touffes épaisses de 2/3 à 4 pied de 
haut, de 30-40 feuilles et plus, d’un beau vert-jaunátre. 

.3. L riparia Engelm. in litter. ; emersa, rhizomate parvo, 


. 9ibiculari (2): foliis gracilibus, flexilibus, luteo-virentibus; 
Sale ie fol; 3 MEC 3 zl 


Bn jsp giis minoribus ; 
sporis magnitudine prœcedentis, tenuissime et eleganter fari- 
laceo-reticulatis, Cette plante forme de petites touffes, peu 
fournies, de 10-13 feuilles longues de 4/3, 1/2 pied au plus. 
Elle croit sur les bords de la Delaware, au-dessous de Philadel- 
phie, là où le fleuve est déjà un peu salé, sur des fonds sablon- 


$. I. setacea Rosc. ; emersa, rhizomate subgloboso, regula- 
titer trilobo; foliis subulatis, subtriquetris, flexibilibus, luteo- 
"iridibus: sporis magnitudine proecedentium, tenuissime pul- 
"erulentis (nec reticulatis v. tuberculosis). 

5. L flaccida Shuttleworth; submersa, rhizomate parvo, 

is longissimis, flaccidis, luteo-viridibus; sporis minimis, 
enuissime pulverulentis. Cette espèce a été découverte en 
Floride, dans le lac Imonia. Elle se distingue par son rhizome 
petit, arrondi, par ses feuilles longues de 4 1/2 à 2 pieds de 


238 
long, fines comme chez VT. setacea, mais plus délicates et plus 
translucides; par ses spores très-petites, dont le diamètre 
égale à peine la moitié de celui de l'espèce précédente. 


dons Brunneri pateat nouvelle ipii 
crite par le docteur Braun (Flora 1846, n* 


Cette nouvelle hybride, à ajouter à la liste de celles en grand 
nombre qui ont été observées parmi les Cirsium, appartient à 
la Flore de Bade. Par son mode de végétation elle se rappio- 
che du C. tuberosum, tandis que, par la nature de ses divers 
organes, elle tient en partie le milieu entre cette espéce et le 
C. rivulare ; en partie, elle se rapproche davantage de ce der- 
nier. Chez elle, comme chez les deux espèces souches, de nom- 
breuses racines simples naissent d’un rhizome court et obli- 
que; mais, tandis que les raciaes du C. tuberosum sont renflées 
en fuseau, celles du C. Brunneri ont à peine des indices de ct 
renflement, quoique plus épaisses que celles du C. rivulare: 
leur couleur est brun foncé. Ses feuilles sont intermédiaires è 
celles des deux espèces souches pour la configuration générale, 
comme pour le revêtement ; ainsi, à leur face inférieure, elles 
présentent, sur les nervures, les poils rougeâtres du C. ri 
lare, et la villosité arachnoide plus abondante du C. tuberosum 
Pour l'inflorescence, l'hybride tend décidément de manière 
plus prononcée vers le C. tuberosum, puisqu'elle na le plus 
souvent qu'un seul capitule, ou que, lorsqu'elle en présente de 
latéraux, ceux-ci sont portés sur des branchesallongées, poU 


vues de qeu petites feuilles rudimentaires. L'un des 
leurs ca dier ndi. he. C 2.5. niis rivulare, consiste 
dans la forme des folioles de l'involucre lancéolées-acuminéé 
chez le premier subulées-acominées (Spenner) chez le s E: 
or, chez le C. Brunneri, ces folioles sont un peu plus ré 

vers le haut que chez le premier, mais moins longuement 4e" 
minées que chez le second; leur couleur est brun-pourp"- 
plus claire à leur base, et passant au jaune-verdátre ;la icon 
terminale est tantót très-prononcée, tantôt imperce le 


3 


239 


cls du bord sont plus longs et plus écartés que chez le C. ri- 
wlare, souvent déjà nettement arachnoïdes. 

Après sa longue description, dont nous avons essayé d’ex- 
taire en peu de mots les points les plus importants, M. A. 
Braun communique sur les hybrides en général des observa- 
tions et des faits que nous allons reproduire en substance. 

L'existence de nombreuses hybrides dans la nature, parti- 
culièrement dans les genres Cirsium > Verbascum, Digitalis, etc., 
st encore aujourd’hui révoquée en doute par divers botanistes, 
Néanmoins, l’auteur croit qu'elles sont plus nombreuses qu'on 
ne l'a admis jusqu'à ce jour, et que leur examen fait avec at- 
tention permettra de sortir d'embarras dans tous les genres où 
lon na pu déterminer encore des limites précises entre les es- 


M. A. Braun a observé des hybrides entre l' 4Inus. glutinosa 
* VA incana, et chez les bouleaux. Il en existe aussi certaine- 
. Went, selon lui, parmi les Carex ; c'est ainsi qu'il présume que 
ke fulva good., qui est stérile, est une hybride des C. Horns- 
— Chuchiana et flava, Il a déjà signalé depuis longtemps deux hy- 
brides de Polygonum : Yun, entre les P, Persicaria et mite, s'est 
 Wéenté à lui presque chaque année et constamment stérile, 
la remarqué également que le Festuca loliacea est toujours 
Sérile dans les jardins comme à l'état spontané, et il en con- 
"ht que c’est une hybride intermédiaire au Festuca pratensis et 
| "1 Lolium perenne, Il regarde encore comme une hybride le 
F Drosera obovata. Au reste, dit-il, la stérilité n’est pas toujours 
— Ssentielle aux hybrides, car souvent elles sont fécondées par 

lme ou l'autre des deux espéces souches et mürissent alors 
| fruit et leurs graines, comme cela a lieu d'ordinaire, par 
| “temple, pour celle des Alnus glutinosa et incana. Dans ces 
| "8 r existence isolée au milieu ou à côté des espèces sou- 
| thes, indique leur nature hybride. Ainsi, l'on peut dire pres- 
| Ri avec certitude, que le Galium ochroleucum existe là où 
"eeng abondamment les G. verum et mollugo ; de même, 
| Pour le Runen pratensis, là où se trouvent mêlés les R, crispus 
| obtusj olius. : 


tm —À 


240 


Deseription d'une nouvelle espèce d'Araucaria; Descrizione di 
una nuova specie d'Araucaria; par le prof. Pierre Savi (Giom, 
botan. ital., 2° an. 1846, pag. 52-59). 


Araucaria Ridolfiana Savi : monoica, ament feminei folii 
floralibus primum patentibus dein reflexis, cum subjectisimpli. 
catis et in formam collaris dispositis : squamis strobilinis apice 
emarginatis et cuspide incurvá instructis. 

Son tronc conique, droit et arborescent, émet des branches 
étagées qui font avec lui un angle d'abord un peu aigu et enfin 
obtus; il en est de méme des rameaux secondaires par rapport 
aux branches ; d'oü il résulte que la cime de l'arbre devient 
presque sphérique, ainsi que les cimes secondaires par rapport 
aux branches primaires. Ses feuilles coriaces, d'un vert gla 
que, étalées, longues d'environ 2 centim., larges de8 millim, 
sont ovales-lancéolées, à marge cartilagineuse scabre, piquant- 
tes àu sommet, párcourues, à leur face inférieure, par une 
réne un peu latérale, trés-rapprochées et presque en contact 
par leur bord, persistantes pendant 10 à 12 ans. Fleurs mo 
noiques, en chatons terminaux. Les chatons måles solitaire 
ou géminés, cylindriques, un peu courbes, de 5-10 centim, sur 
13-20 millim., formés d'un axe ligneux sur lequel s'insérent 
en spirale de nombreuses écailles longues de 4 millim., étroites 
inférieurement, dilatées supérieurement en une expansion c 
riace, rhomboide, à sommet relevé, à la base de laquelle s 
trouvent 10 anthéres linéaires, allongées, 1-loculaires, rangée 
en 2 séries. Les chatons femelles, d'abord enveloppés pu 
feuilles florales, desquelles ils se dégagent trois mois plus tard 
sous la forme de petites tétes de la grosseur d'une noisette; À 
8 mois de développement, ils ont 5 centim. sur 4. Leur 
bractées, dont le 4j6 est fertile, et le reste stérile, sont d 
les-allongées, spatulées, terminées par une pointe Ser? 
repliée vers le bas , de sorte que le chaton entier m 
l'inflorescence du Dipsacus fullonum, Les feuilles florales 
rent d'avec les caulinaires parce qu'elles sont plusrap 
et plus longues ( — 3 centim.). Les supérieures sont rene: 


e 


241 

et s'entrecroisent ainsi avec les inférieures, de manière à for- 
mer comme un collier à la base du chaton. Les bractées fertiles 
se trouvent surtout vers le milieu du chaton; elles sont dépri- 
mées-ancipitées, longues d'| ceotim. sur 7 milliin. dans leur 
plus grande largeur, et présentent, dans le tiers inférieur de 
leur face supérieure, un renflement qui manque dans les 
bractées stériles, et auquel correspond l'ovule. Celui-ci se com- 
pose d'un nucelle homogène en apparence, entouré d'une 
membrane qui n'adhére pas avec lui et qui laisse son sommet 
à découvert. Les écailles ovuligères, que M. Rob. Brown re- 
garde comme des carpelles étalés, manquent chez les Arauca- 
ria. Les cónes sont ovoides, irrégulièrement tuberculeux, de 5 
décim. de tour à leur point le plus renflé, et 45 centim. au 
point le plus mince. - 

L Araucaria Ridolfiana est représenté, en Italie, par l'individu 
sur lequel a été faite la description, et qui se trouve dans le 
jardin de Bibiani, villa du marquis Cosimo Ridolfi, située près 
des bords de l'Arno, sur le versant méridional des derniers 
échelons du Monte Albano. Il a été acheté en 1823, chez M. 
Burdin, à Chambéry, qui l'envoya sous le nom d'A. imbricata. 
Planté alors en pleine terre, il. a tellement prospéré, que, en 
18 ans, il a acquis une hauteur de 7"87, avec une circonfé- 
rence de 4" 093 prés de terre, et une cime de 7 métres environ 
de diamètre. Sa première floraison a eu lieu 43 ans après sa 
Plantation. Il promet, selon M. Savi, de devenir une acquisi- 
tion importante pour l'Italie, non-seulement pour sa beauté 
Mais encore pour son bais et ses fruits. dt 


. Caractère distinctif des Circæa lutetiana et alpina. 


Nous eroyons devoir reproduire , au sujet de ces deux espé- 
tes difficiles à distinguer par des caractéres précis en s’en te- 
Tant aux indications de la p'upart des auteurs, une note qui 
trouve dans les Illustrations of indian Botany de Rob. Wight, 
tom. ll p. 93 (in-4°, Madras) et qui semble devoir mettre fin 
4 toute incertitude à cet égard. Ne 


+ 


242 


«ll est presque amusant d'examiner les caracteres par les- 
quels les botanistes , depuis l'époque de Linné, ont tàché de 
distinguer entre elles les Circæa lutetiana et C. alpina... Le 
genre Circea , jusqu'à ce qu'il eùt été étendu par l'addition de 
plantes de l'Inde, ne se composait que de deux espèces. Le 
fruit de la première est à deux loges renfermant chacune une 
seule graine dressée, d’où l'on a déduit le caractère générique: 
ovaire biloculaire avec un seul ovale dressé dans chaque loge; 
fruit 9-loculaire, 9-valve, 2-sperme. Les choses: étant ainsi 
dans l'une de ces espéces, on en a conclu qu'elles devaient étre 
de même dans l'autre: et sa fleur étant petite et son fruit 
nouant rarement, cette conséquence a été admise comme 
exacte, Cela posé, les botanistes se sont exercés inutilement, 
pendant au moins un siecle, à trouver de bons caractères spé- 
cifiques pour distinguer ces plantes. Or, l'ovaire fournit d'un 
seul coup ce caractere si longtemps cherché. 

- "Ovaire à 2loges: Circea luteliana. ` 
Ovaire à une loge: C. alpina. » 2 

En confirmation de ce fait, M. Wight donne a la planche 
404* ou 142 de son ouvrage deux figures (7 et 8) qui représen- 
tent l'ovaire du C. alpina coupé transversalement et longitu 
dinalement et qui le montrent creusé d'une seule loge occu- 
pée par un seul ovule dressé. Sr 

Lorsque notre attention a été attirée sur cette note de M. 
Wight par lejournal anglais The Phytologist , nous avons voule 
en vérifier l'exactitude. Nous avons examiné avec SO 


ovaires et des fruits jeunes de Circea alpina de l'herbier de M. 
transver” 


simple, Nous les avons trouvés uni-loculaires et uni-ovulé 
— Nous avons examiné ensuite le Circea intermedia Ehrh., 2 
choisissant dans l’herbier de M. Delessert les échantillons 4 
appartiennent à la 4'* centurie de M. Schultz (n° 30) t „r 
avons reconnu que son ovaire ressemble à celui du C. 
mr* deux loges contenant chacune un seul ovule. 


B. Delessert, sur des coupes tant longitudinales que 
sales et aussi en les disséquant sur le porte-objet du m 


Jl en ré 


| Note 


. üt été trouvée g’ 


- 243 
sulterait que si l’on n'admet pas cette plante comme espéce 
distincte, on ne peut du moins la classer, ainsi que le fait par 
exemple M. Duby (Bor. gall..4, p. 189), comme une variété du 
C. alpina. : 


Sur une nouvelle variété du Silene inflata trouvée dans 
le Fifeshire (Ecosse) ; par M. George Lawson, (The Phytologist ; 
août 18/6, p. 589.) 


Cette variété a été trouvée sur les bords de PEden, dans un 
lieu nommé Eden-grove. Elle est caractérisée par sa tige et les 
deux faces de ses feuilles couvertes d’un duvet rude qui manque 
entiérement sur les péd les etlescalices. MLawson la regarde 
Comme intermédiaire entre la forme normale de cette espéce, 


qui est toujours parfaitement glabre et sa variété caractérisée 
Par le calice, la tige et les feuilles également pubescents, Il 
croit que cette variété doit être commune quoiqu'elle n'ait pas 


, 


| été, dit-il  Signalée jusqu'à ce jour. 


sur le Trichomanes speciosum. (The Phytologist, août 1846 
pag. 595.) 


Les renseignements contenus dans cette note sont extraits 
d'un travail relatif aux genres Trichomanes et Hymenophyllum ` 
Qui a été lu à la société botanique de Londres, le 3 juillet der- 
nier par M. William Andrews, secrétaire de la société dhis- 
vire naturelle dé Dublin. La Fougére sur laquelle ils portent 

i abord en Angleterre par le docteur Richard, 
Wn, à Belbank , pres de Bingley, Yorskire; mais il n'en exis- 
‘it qu'un seu] échantillon sans fructification qui se trouvait 
dans l'herbier de Banks , au British museum, et auquel Hud- 
9n. {Flora anglica, p- 461) avait appliqué le nom de Filix 


| Miclomanes) pyxidifera Elan En 4804, M. Mackay la dé- 


Im prés de Killarney (Iriande) et il en envoya des échan- 


fructifiés à Smith qui la regarda comme une espèce 
elle qu'il décrivit et figura dans son Euglish Botany, sous | 


244 à 

le nom d'Hymenophy (am atatum. M. R. Brown changea i 
nom en celui de Trichomanes brevisetum. M. E. Newman re 
garda cette plante comme identique au Trichomanes specio 
sum Wild., de Ténériffe, et la décrivit sous ce nom dansla 
première édit. de son History of Bristish Ferns, En sept. 1882, 
M. Andrews a découvert cette Fougère, la plus rare et la plus 
belle de celles des Iles britanniques, dans la partie occidentale 
du comté de Kerry (Irlande). Il l’a étudiée avec soin et il a re 
connu qu’elle n’est autre que le vrai Trichomanes radicans 
Swartz, espèce regardée jusqu'à présent comme propre à l'ar 
chipel des Indes occidentales et à la côte occidentale de 
l'Amérique du Sud. — C'est là un fait de géographie botani- 
que trés-remarquable qui tient à l'influence de la douce teme — 
pérature dont jouissent les parties méridionales de l'Irlande. 


‘remarques sur l'Helleborus viridis et les esit ` 
voisines ; Einige Bemerkungen über Helleborus virdis und w^ 
wandte Formen ; par M. Wenderoth, de Marburg. (Flora, DR, 1 
n* 17.) 


2S 


Les deux espèces, objet principal de cette note, sont les Het S 
leborus viridis et dumetorum , deux plantes tellement voisine à 
l'une de l'autre qu'il est très difficile de les distinguer par^ - 
caractéres précis, quoique dans leur ensemble il existe dë 
différences qui ne permettent pas de les confondre. La 
examine successivement les caractères par lesquels TP = 
et Koch les ont distinguées, et il montre l'insuffisance deum | 
et l'inconstance des autres, 1l croit cependant qu'on peut ft 
connaitre sürement l'une et l'autre d'apres les parti 
suivantes. + Age 

4° L'Helleborus viridis est d'un vert sombre avec une Je? 3 
1aance métallique, ou plombée, ou grisátre ; tandis e 
PH. dumetorum tire vers le jaune, particulièrement dan : " | 


fleur et ses diverses parties. 2» Il. existe aussi des dil 


e marquées dans les organes floraux ; les bractées et des wä E 


245 

les du dernier sont plus longs et plus larges, ses pétales sont 
plus longnement stipités; ils sont ordinairement au nombre 
de 40, tandis que lH. viridis n'en a le plus souvent que 8. 
Les divisions des feuilles, tant radicales ou basilaires que 
des autres sont toujours lancéolées-étroites chez PH. dumeto- 
rum, tandis qu'elles sont lancéolées-larges chez l'A. viridis, 
où elles passent à l'elliptique oblong. Les feuilles radicales des 
deux sont tachées de rouge à leur base; mais chez PH. viridis 
ces taches sont. d'uneseule couleur répandue inégalement, 
tandis que chez PH. dumetorum elles sont moins grandes, pres- 
que en forme de ponctuations| blanches et rouges, le rouge 
od plus clair. 4o LH. dumetorum fleurit plus tôt. 
Les H. odorus et atrorubens WK ne peuvent être confondus 
ni entre eux ni avec les précédents. 


| Note sur quelques plantes cryptogames recueillies en Chine pendant 
k séjour qu'y fit notre ambassade, et communiquées par M. le doc- 
S „_ teur Ivan. 


— V. Sargassum (Carpacanthus) Ivani Montg. ms. : Meer 
viride, caule filiformi gracillimo paniculato-ramoso, foliis 
Sibsessilibus lanceolatis papyraceo-flaccidis è viridi olivaceis 
fepando-subdentatis nervo ante apicem evanido percursis 
obseurè porosis, vesiculis solitariis sphæricis muticis petiolo 
tereti. suffultis eporosis , receptaculis lateralibus terminali- 
busque elliptice-triquetris, angulis alatis, alis "m tone dat 
e membranaceis serratis. 
` Ce Sargasse a été trouvé flottant, à la marée 
(Crisis d'eau saumátre qui servent à l'irrigation des r riziè- 
res aux environs de Macao. Comme j'ai tout lieu de le croire 
inédit, j'en fais hommage à mon savant confrère, M. Ivan, qui 
Fa découvert. Je me propose de donner une description de 
Algue dans ma sixième centurie; mais en attendant j'in- 
trai ici les analogies qui la rapprochent et les différences 
mi l'éloignent de plusieurs de ses congeneres. J'ai toujours 


246 
pensé que c'était le plus sûr moyen de faire connaitre une es- 
pèce et le complément obligé de son histoire. 

Le Sargassum Ivani a des affinités avec plusieurs autres des 
mémes mers. Ainsi la consistance et la couleur des feuille 
sont à peu de chose près les mêmes que dans le 5. graminifo- 
lium, mais la forme en est bien différente. D'ailleurs, dans la 
plante de Turner, dont au reste les réceptacles sont encore 
inconnus, les vésicules aériennes sont normalement gémi- 
nées, ce qui n'est pas le cas dans la nótre. Le célebre phycolo- 
giste anglais en fait méme un caractere spécifique. 

Par sa fractification, le S: Ivani a aussi des rapports pr 
chains, d'une part, avec le .$. acanthicarpum Suhr, lequel a 
des feuilles de deux sortes, les unes lancéolées dentées, les 
autres linéaires entières, de l'autre avec mon S. heterocysttan 
(Voy. Bonite, Crypt. p. 43), qui a les siennes courtes, obovale 
et brunes, On le distinguera facilement du premier par $ 
feuilles moins touffues, plus grandes, toutes semblables et à 
peine dentées, et du second, par ses vésicules plus égales entre 
elles, de même que par la forme et la couleur de ses feuilles- ` 

Je ne connais que par leur phrase diagnostique les Car- 
pacanthus de la Nouvelle-Hollande, publiés par M. Sonder, 
dans le Botanische Zeitung (année 1845, pp- 51 et 52). Da 
le nombre, je ne vois que son Sargassum (Carpacanthus) Iri 

| tichum, qui ait quelque analogie avec le mien. Je pense m 
moins que des rameaux prismatiques -triangulaires, des re 
mules rétrofléchis, des feuilles incisées, des vésicules portés 
sur un pétiole plane, sont des caractères trop étrangers 40 
S. Ivani, pour qu'il vienne dans la pensée de personne 
supposer qu'ils puissent étre jamais communs aux deux “r 
pèces. 

2. Nostoc cæruleum Lyngb. Hydroph. Dan., t- 68; Gret- 
Scot. Crypt. Fl. t. 434. j 
| Observa TU tion. Ce nostoc n'a pas été recueilli en Chine, ma! 
il ya été observé par MM. Ivan et Callery qui l'en ont PF 
porté. Les premiers échantillons que j'ai vus de cette prov" 


* 


247 

nance, m'ont été remis par M. Gaudichaud, qui les avait re- 
cus lui-méme de notre savant Sinologue. Je n'ai pn trouver 
aucune différence essentielle entre ces échantillons et ceux de 
notre pays. Il me serait impossible du moins de tirer de l'ana- 
lyse comparée que j'en ai faite aucun bon caractère propre à 
les distinguer sûrement les uns des autres. La dimension, la 
couléur et la consistance des individus , Ja forme et la gros- 
seur des gonidies dont se composent les chapelets, tout con- 
cordait. 

Cette Algue est usitée comme aliment à Canton, à Macao et 
sans doute dans d'autres lieux encore du céleste empire, Je 
tiens méme de M. Ivan, que ce mets. sans étre exquis, n'a 
Pourtant rien de désagréable au goût. Dans un diner qu'il fit 
à Macao, chez le mandarin Huang, et auquel assistaient plu- 
sieurs personnes de l'ambassade, entre autres M. Callery, on 


gue de s'informer près du haut fonctionnaire chinois de l'ori- 
gine et dela nature de cette substance alimentaire qui était 
inconnue à nos compatriotes, Le mandarin fit réponse que 


seaux et les eaux courantes en Tartarie, et qu 'on la vendait à 

Canton conservée dans de petites boites. Ces Messieurs ayant 

demandé à en voir et à en emporter quelques grains, leur hóte 

‘empressa gracieusement de satisfaire à leurs désirs. Ce mets, 

trés-estimé des Chinois , n'est pas d'un prix fort élevé. n 

A Ramalina pumila Montg. Voy. Bonite, Crypt. p 153. ^ i 
+ Ramalina usneoides Montg. Crypl. Bras. etl. e p . 136. Ic. 

Fl. Alg. t. 47. £ 4. 

À Lecanora albella. Ach. 

` 9 Spleeria sinensis Berk. Lond. Journ. of Bol. c. icone. 

Obs. Mes recherches sur la fructification de cette espèce en- 
lomogène n'ont pas été plus heureuses que celles de mon ami , 
ke révérend M. J. Berkeley. J'ai fort bien vu les loges; quoi- 
ME petites et ovoïdes, leur sommet fait une légère saillie sur 
Stroma qui est carbonacé et tres-fragile. Le nucléus, trop 


leur en servit en potage. M. Ivan pria notre célèbre sinolo-. 


Cétait une plante d'eau douce, qu'elle croissait dans les ruis- - 


248 
` jeune encore , se compose de filaments confus dans lesquels on 
ne voit aucune trace des thèques futures. Cette espèce sem- 
ploie en médecine. | 
M. le docteur Ivan a encore rapporté de la méme contrée 
deux Lichens qu'il dit comestibles, Lors de son retour de Digne 
où il les a laissés, nous en entretiendrons nos lecteurs. 
C. MONTAGNE. 


Description d'un nouveau genre de la familles des Solanacées; 
par M. Otto Sendtner, de Munich. (Flora, 1846, n° 15.) 


Sicklera Sendtner. Calyx subinteger, breviter campanulatus. 
Corolla 5-fida, tubo infundibuliformi limbum  reflexum 
æquante, æstivatione valvatà. Stamina 5 regularia corolle 
fauci adnata, ejusdem laciniis alternantia, inter sese libera, e 
serta; filamenta brevissima, antice villosa; antheræ sagittato- 
cordata, loculis 4-locellaribus (septis incompletis) lateraliter 


dehiscentibus. Ovarium 2-locul., placentis dissepimento adna ` 


tis multi-ovul.; stylus simplex, filiformis, in ovario articulatus; 
stigma capitatum, 2-lob.. Bacca 2-locul. globosa, calyci non 

to incid Semina plurima, ovato-trapezoidea, compress 
scrobiculata, verticaliter affixa. Corculum..... 

Ce genre se place à cóté des Lycium desquels il diffère par 
sa nature herbacée, par son calice tronqué, par ses filaments 
trés-courts. Il est dédié au pomologiste Seckler. Il ne comprend 
qu'une espèce, c'est le S. solanacea Sendtn.-foliis cordato- 
oblongis, acuminatis; calyce setigero ; corollà 5-fidá; | 
longe exserto; du Guatemala, à Saint-Jean de Nicaragtà: 
Friedrischsthal , n» 595; sur le mont. Aquacate: id. n° 1280. 


BOTANIQUE TOPOGRAPHIQUE. 


De l'existence aux environs de Sarrebourg (Meurthe), qux 
plante propre aux terrains salifères ; par M. D.-A. Godron. 
in-8° de 12 pag. ; Nancy, 1846.) we 
Ce travail, qui a été lu par l'auteur devant la Soc. roy 


(Brod 


249 MAL Er 

sciences, lettres et arts de Nancy,a pour objet une Renoncule 
de la section des Batrachium DC. on à fruits ridés, à laquelle 
l'auteur a donné en 1839 (Godron, mém. sur les Renoncules à 
fruits ridés ; Mém. de la soc. roy. des sc., lettr. et arts de Nancy, 
1839) lenom de Ranunculus Baudotii. Elle avait été découverte 
en 4838 prés de Sarrebourg par M. de Baudot à qui elle fut 
dédiée. M. Godron, ne connaissant pas de sources salées aux 
environs de Sarr. bourg, la rez:rdait d'abord comme une 
plante d'eau douce. Mais son opinion n'a pas tardé à se mo- 
difier : 4° dans le Mantissa tertia des Novitie flore suecicæ de 
Fries, il remarqua (pag. 51) un Batrachium marinum parfai- 
tement décrit, et dont les caractères s'appliquaient, d'une ma- 
nière remarquable, à la forme submergée de son Ranunculus 
Baudoti, mais qui était indiqué comme croissant dans lcs eaux 
salées de la Baltique. L'identité de ces plantes a étérécemment 
confirmée pour l'auteur par la communication que lui a faite 
M. Sonder, de l'échantillon de Batrachium marinum qui existe 
dans son exemplaire de l'herbier normalde Fries, 2" Pendant 
l'automne dernier, il recut de M. Salle des échantillons d'une 
Renoncule recueillie dans les marais salés de Maguelonne, 
près de Montpellier ; or ces échantillons appartenaient, à n'en 
Pas douter, à la forme submergée du Ranunculus Baudotü. 
? Cette même espéce vient d’être trouvée cette année par 
M Lloyd dans les marais salés à Corsept, à St-Nazaire, à Pe- 
nestin, dans L s environs deNantes ; enfin M, Godron lui-même 
ient de la rencontrer cet été à Moyenvic, au milieu des prés 
salés, dans un canal bourbeux, rempli d'eau legercinent sau- 
"átre, où elle Hottait en compagnie de Ulva intestinalis, al- 
Que exclusivement propre aux eaux salées. 

* De ces faits il résulte, dit M. Godron: 4° que le Ranun- 
culus Baudotii se rencontrant dans la mer Baltique, dans VO- 
van, dans Ja Méditerranée et aussi dans les marais salins, en 
un mot dans les eaux saumätres où ila été cherché, et son 
“istence dans les eaux doucesn'ayant pas été constatée, cette 
Plante doit être considérée comme étant essentiellement ma- 

D 


250 
rine (elle ne peut être regardée comme une variété du R. aquiu- 
tilis modifié par de l'eau salée); 2» que, pour croitre avecvi- | 
gueur, elle n'exige pas, et il en est méme de l'Ulva intestinalis, 
qu'une forte proportion de sel soit dissoute dans les eaux où 
elle végètc, ce que constate notre observation faite à Moyen ` 

. vic ; 3° qu'il doit exister par conséquent aux environs de Sar- 
rebourg des sources tenant du sel en dissolution et que leur 
faible degré de salure a fait méconnaitre jusqu'ici, mais qui 
témoignent néanmoins de la présence du sel dans le Muschd- 
kalk de cette région. » 

À l'appui de cette derniere conclusion l'auteur rapporte des 
faits géologiques que nous ne pouvons reproduire ici. s 


BOTANIQUE APPLIQUÉE. 


Plantes rares ou comet introduites dans les p 
uropéennes. 


26. Datura cornu „Datura cornigera ; Hook., Botan. Mage- 
septembre 4846, tab. 4952, — Solanacées. — D. 
pubescens, foliis integris sinuatis angulatisve , calyce cylin- 
draceo 5-costato hinc infra apicem longe tereti-acuminatuüm 
reflexum longitudinaliter fissum , ` corollæ limbo patentis- 
simo laciniis longissime acuminatis ; filamentis inferne E 
iis; ovario glabro. 

Cette belle et singulière espèce i de Datura est arrivée récem- 
ment dars les Jardins anglais, tantôt sous le nom de puo 
mansia Knighti, tantôt sous celui de Datura frutescens. À 
forme un arbuste haut d'environ 4 mètre; ses jeunes branché 
et presque toutes ses parties sont pubescentes. Ses feuilles r- 
massées vers l'extrémité des branches sont ovales, acuminéts, 
entières ou sinuées , pétiolées. Ses grandes fleurs blanches, 08 

un peu jaunátres, sont solitaires sur des its | 
res, pendantes, Leur calice long, étroit, yep ep 
3 d un côté dans Lin des LE de sa longueur, et se recou! 


291 
une sorte de corne latérale, presque aussi longue que le tube 
de la corolle; celle-ci présente, à son limbe, 5 lobes termi- 
nés par un long prolongement. Les étamines sont incluses; 

Dans son article sur cette belle plante, M. Hooker expose 
les raisons qui le portent à admettre que le Datura. arborea 
cultivé communément dans nos jardins n'est pas le vrai D. ar- 
borea Lin. et il propose pour lui la dénomination et la diag- 
nose suivantes : : - 

27, Datura de Gardner, Datura Gardneri Hook. ; fruticosa 
glabriuscula, foliis integerrimis , calyce cylindraceo, inflato, 
apice obtuso inæqualiter 4-5-lobato, corollæ limbo patentis- 
simo, laciniis tenui-acüminatis. — D. arborea Hort. non 
Linn, — Commun sur les bords des cours d'eau dans les mon- 
tagnes des Orgues, au Brésil (Gardner). 

28. Hydrangée du Japon, variété bleue, Hydrangea japonica 
Var. cærulea Hook. Botan Magaz., septembre 1846, tab. 1253, 
— Saxifragacées. — L'introduction de cette Jolie variété dans 
les jardins d'Europe est due à M. Siebold, qui l'a trouvée 
sauvage dans l'ile de Nipon et cultivée fréquemment par les 

ponais, 

9 Diastème jaune-blanc, Diastema ochroleuca Hook. Bo- 
tan. Magaz. , septembre 1846, tab. 4954. — Gesnériacées. — 
D.erecta herbacea pubescenti-hirsuta, foliis suboblonge petio- 
latis ovatis, acutis, grosse serratis, rugosis, paniculis terminali- 
trichotomis, subfoliosis, corollis glabris, glandulis hypo- 
Enis, clavatis, ovario longioribus. PER 
Les tubercules de cette jolie Gesnériacée ont été envoyés au 
Jardin royal de Kew par M. Purdie, de la Sierra nevada de 
Santa-Martha , dans la Nouvelle-Grenade. Elle a fleuri au 
mois d'août 1846. Elle demande la serre chaude. Sa tige est 
rbacée , droite, rameuse, à 4 angles trés-obtus , légèrement 
| nte, plus ou moins teintée de rouge. Ses feuilles sont 
?pposées , velues, surtout à leur face supérieure, ovales, ai- 
quis, Veinées, plus páles en dessous , assez longuement pétio- 
=s; ses fleurs forment une panicule terminale, trichotome , 


D 


r 


(floribus. nunc subsolitariis), calyce ebracteato, 


segmentis cuneatis, patentibus, subæqualibus, 


152 

dont les pédicules portent souvent une bractée à leur base; 
leur couleur est jaune-paille; leur grandeur est à peu pris 
égale à celle de l’Achimenes coccinea 

30. Clérodendre sinueux , Clerodendron sinuatum Hook, 
Bot. Mag., septembre 1846, tab. 4255. — Verbénacées. — 
C. pubescens, ramis copiosis, gracilibus, foliis elliptico-ova- 
tis, acuminatis, sinuatis, angustatisve , basi subcordatis, cy- 
mis multifloris capitatis, calycis pubescentis basi bi-brae- 
teati tubo cy lindraceo, laciniis subulatis tubum subæquanti- 
bus patentibus, corollæ hypocrateriformis (albæ) tubo gracili 
calycem triplo excedente, limbo 5-lobato , laciniis ovalibus, 
staminibus styloque longissime exsertis. 

Cette espèce a été découverte à Sierra-Leone par M. Whit 
field. C'est, dit M. Hooker, une de ces plantes dont aucun des- : 
sin ne peut donner qu'une idée imparfaite; chacune de sp 


branches se termine par une tête de fleurs, d’un blanc pur, T 
trés-délicat, et d'une odeur agréable. Elle fleurit de bonne — 
heure. Elle mérite, d’après le botaniste anglais, , de figurer 
dans toutes les serres. — C'est un arbrisseau bas, trésrameu 
pubescent, dont les feuilles sont opposées, pétiolées, ovales 
à nervures 
pennées réunies par des nervures transverses, un peu en cti 
à leur base. Fleurs brièvement pédiculées, formant des têtes E 
serrées, multiflores, à l'extrémité de presque toutes les bran : 
ches ; leurs étamines dépassent la corolie d'une longueur 
à celle de la fleur. 

34. Leschenaultia brillant, Leschenaultia penis H sch 


Bot. mag., septembre 4846, tab. 4256. — Gooden 
abflexuosis; 


ou ovales oblonges, aigués , sinuées ou anguleuses, 


CERES CA AE Y REDIT uae v T Tv nt CEE SE 


"iir : 
L. sufíruticosa erecta ramosissima, foliis su | 


AA 
mibus compressis, apiculatis, patentibus, cory mb e 
corolle 


reliquo glabro, 


cineæ tubo elongato intus inferne hirsuto, mi 
bifidis cum ™ 


crone tubum subæquantibus. 


Ne RO PRINT SN SCH" 


253 SE e 
£. Stricta, floribus plerisque solitariis, corolla: intensius coc- 
cineæ laciniis angustioribus, ramis magis virgatis. 

La vivacité de couleur des fleurs de cette plante ne peut étre 
comparée qu'a celle du Ferbena Melindres; elle ressemble un 
peu à celle du L. formosa; mais celle-ci a un ton plus orangé; 
de plus les 2 segments antérieurs de sa corolle sont étroits et 
aigus, et ses grands segments sont recourbés sur le tube qui 
est court, Le L. splendens provient de graines envoyées de la 
Nouvelle-Hollande par James Drummond à MM. Lacombe et 
Pince, d'Exeter. Elle forme un arbuste de 1 à 2 pieds de haut, 
wés-rameux, buissonnant et étalé dans le type, droit et à ra- 
meaux plus gréles dans la variété. Ses feuilles sont nombreu- 
ses, éparses, un peu distantes, étalées et généralement réflé- 
chies, filiformes, aigues. Ses fleurs, de l'écarlate le plus vif, 
plus páles en dehors et sur le tube, forment des corymbes ter- 
minaux 5-6-flores sur presque toutes les branches. La corolle 
à ses segments presque égaux, de longueur à peu près égale 
à celle du tube, en coin, bifides avec une petite pointe au 
fond du sinus. — Nous nous trompons fort, dit M. Hooker, si 
l'on peut voir rien de plus brillant et qui mérite plus de fixer 
l'attention que cette plante. 

32. Inopside sans tige, lonopsidium acaule Rchbch. Lindl. 
Botan. regis. Septem. 4846, tab. 51. (Cochlearia acaulis Desf. ; 
DC; Cochlearia pusilla Brotero). — Crucifères. — Cette jolie 
Plante annuelle mérite de fixer l'attention des horticulteu 


| e Comme pouvant faire de troc jolies bordures, f ud isiod PESE 


l'une des plus convenables pour placer sur des rocailles. Elle ` 
* trouve, d’après Brotero, sur les coteaux basaltiques près de 
Lisbonne, et parfois sur les roches calcaires de l'Estramadure. 
Desfontaines la aussi retrouvée en ‘Barbarie. Ses fleurs sont 
d'une couleur lilas clair, et son feuillage est d'un vert délicat. 

* se propage d'elle-inéme par graines et par des coulants. 
qu'elle émet en abondance dans un sol humide. Elle est rusti- 
que et vient très-bien dans toute bonne terre de jardin; sa flo- 
taison est abondante et dured'avril en octobre. Elle demande 


254 ` 
une exposition fraîche et ombragée. — De Candolle en faisait 
un Cochlearia; mais Reichenbach a reconnu que sa radicule est 
incombante ou appliquée sur le dos des cotylédons et non con- 
tre leur bord, et dès lors, il l'a séparée en genre distinct. 
33. Brasavole de Digby, Brasavola dighyana. Lindl. Bo- 
tan. Regis., octob. 4846, tab. 57. — Orchidées. — B. foliis 


ovalibus planis carnosis glaucis, labello sessili cucullato cor 
dato subtrilobo margine in crinis longis soluto in disco callo 


maximo aucto, dente postico subulato incumbente. — Cette 
plante, trés-singuliére, est originaire de Honduras; elle a fleuri 
pour la première fois en juillet dernier chez M. Digby à Min- 
terne (Dorsetshire). Ses grandes fleurs blanches et jaunâtres 
ont une odeur très-agréable et prés de 3 pouces de rayon. 
Leur grand et singulier labelle est bordé d'une frange comme 
chez le Br. cucullata et autres, mais notablement plus longue 


34. Pilumne lâche, Pilumna laxa Lindl. Botan. Regis., oclob, - 


4846, tab. 57. — Orchidées. — P. pseudobulbis tenuibus an- 
cipitibus, folio oblongo subtus maculato, racemo laxo multi- 
floro breviore, bracteis laxis cucullatis obtusis, sepalis petalis- 
que lineari-lanceolatis, labello oblongo indiviso rotundato 
medio constricto per axin unilamellato. — Les fleurs de e" 
plante forment des grappes lâches dressées, et chacune d'elles 


sort de l'aisselle d'une bractée courte et large, membraneuse, - 


tachetée. Les piéces de son périanthe sont d'un vert d'eau påle, 
faiblement teintées de pourpre, dressées, linéaires-lancéolées. 
Le labelle est de couleur de crême; il S'enroule à sa base ag: 


tour de la colonne. Celle-ci a un singulier capuchon frangés 


recouvrant l'anthére et un stigmate presque vertical. — rod 
espéce a été trouvée par M. Hartweg dans les bois de Popayan: 
Elle doit être traitée dans la culture comme les autres Orchi- 
dées qui croissent naturellement dans le Mexique et le Guate” 
mala. Une serre tempérée, abritée du grand soleil en 
dont atmosphère est entretenue trés-humide, lui con 
merveille, Elle doit être plantée dans de la tourbe, et ea 
abondamment pendant le temps de sa végétation, apres qi 


été, e 


1 


255. 
elle doit recevoir peu d'eau. On Ja multiplie comme les autres 
Orchidées par division des pseudobulbes, et cette opération 
doit surtout être faite avec le commencement de la pousse du 
printemps, 

35. Uropedium de Linden, Uropedium LindeniLindl. Botan. 
Regis., octob. 4846. — Orchidées, — M. Lindley signale sous 
ce nom, à l'article du Cypripedium JrapeanumL lave et Lexa rza, 
tab. 58, une magnifique Orchidée dont il donne la description 
dans ses Orchideæ Lindeniaceæ, sous presse en ce moment, et 
dont les fleurs n'ont pas moins de 15-20 pouces de long, par 
suite de l'existence de très-longs prolongements qui terminent 
ses pétales et son labellé. Cette espèce a le port du Cypripedium 
venustum. Elle croit dans les petits bois de la savane qui oc- 
cupe les parties élevées de la Cordillére, au-dessus des vastes 
foréts qui entourent le lac de Maracaybo. Cette savane est si- 
tuée sur le territoire des Indiens Chiguara, à une hauteur de 
3900 pieds au-dessus de la mer. Elle fleurit en juin. 
| 36. Sprékélie grimacante, Sprekelix ringens Morr; Annat; 
de la Soc, roy. d Agricul. et de Botan, de Gand, avril 1846, 
tab. 60. — Amaryllidées. — Feuilles radicales larges et lan- 
céolée; fleurs solitaires , penchées, divisions du périgone pres- 
que égales concolores, la supérieure ornée d’une tache lan- 
céolée Jaune au milieu et à la base, les trois supérieures diva- 
riquées, les trois inférieures rcpliées et. conjointés. — Cette 

"le espèce est, avec le Sp. formosissima; vulgairement nommé 
Lys de St-Jacques, le S. cybister et le S. glauca, Lindl.,la qua- 
tième que comprend le genre Sprekelia Heist. démembré des 
Amaryllis, Elle diffère notablement de ses deux congénères ; 
ss feuilles sont plus larges, plus longues que celles dn 
s. formosissima et ne sont pas linéaires comme celles du 


a, La fleur est plus grimacaute, les divisions du péri- 


Gne moins semblables et moins régulières; elles sont privées 


à longue tache en bande blanche, et sa couleur est un pour- 
Pre rose, d'une grande douceur. Elle a été rapportée du Mexi- 


We en Belgique par. M. Papéleu, C'est une plante de serre 


256 1 
chaude ; elle exige la culture de ses congénères des pays à tem- * 
pérature élevée, On n'a tenté jusqu'à présent de la multiplier J 
que par ses cayeux; peut-être, dit M. Morren, la division ds | 
vieux bulbes, comme on le fait pour les simples oignons, se « 
rait-elle une voie plus prompte et non moins certaine pow — 
répandre ces jolis végétaux. On les cultive dans une terre com 1 
posée moitié de terre de bois ou de détritus de végétaux l ` 


{meux, et mottié de terre franche. Pendant l'époque dela w — 
gétation, les arrosements doivent étre fréquents; ils diminuent 1 
après la floraison et finissent méme pour cesser tout-à-fait. 


| 

37. Chænostome a plusieurs fleurs, Chænostoma'polyanthum : 
Paxton's mag. of Bot., mars 1846. — Schrophulariacées.— — 
| 
: 


Plante herbacée ou sous-frutescente, à feuilles ovales, dentés, 
'ailées à la base; les supérieures oblongues, glabres ou pointus — 
à leur face inférieure. Epis lâches ; calice hispide; corollehy- E 
pocratériforme, à tube plus long que le calice. — Cette joe 
Schrophulariacée est originaire de l'Afrique méridionale; # 
fleur n'est pas grande ; mais lépi qu'elle forme est bien fourni. 
La corolle est d’un violet tendre et sa gorge est jaune. La plante 
. se cultive en pleine terre, et elle ne se montre difficile ni pow — 
le terrain ni la culture. Elle graine facilement, : 
38. Franciscée acuminée, Franciscea acuminata Paxt. Maj e 
. of Bot., mars 4846. (F. pohliana Auct.) — Schrophulariacéet 
— Arbrisseau à feuilles persistantes , oblongues aiguës, HI ` 
cies légèrement à la base, glabres; bractées lancéolées, MP | 
nées, glabres comme le calice ; fleurs violettes en cime ti | 
an 
de port que le F. hydrangeæformis qui existe depuis PT" 
années dans les cultures européennes. On la multiplie " , 
boutures de branches à jeune bois, placées sous cloche das 
une tannée chaude, ir 
. 89. Hibiscus jerroldianus Paxt. Mag. of Bot., fév. pn t 
Malvcées. — Tige herbacée, inerme, un peu glauque; "` ue 
digitées ordinairement à 5 lobes aigus, lancéolés, TTT. 
ment et profondement dentés, glabres, longuement 


; . 957 

fleurs axillaires d'un pourpre vif, solitaires sur de longs pédon- 
` ole plus longs que les pétioles. Involcures à 12-19 folioles 
étroites aiguës; colonne d'un pourpre vif. Cette belle espèce 
est venue de graines rapportées du Brésil, en 1843, par le doc- 
teur Lippold. 


Sur l'Anacardium occidentale; par M. W. Hamilton. 

M. W. Hamilton a donné récemment quelques détails sur 
les propriétés médicinales et économiques de l4nacardium 
occidentale. Ce bel arbre, des Indes-occidentales, porte dans 
les colonies françaises le nom d’Acajou, et dans les colonies 
anglaises celui de Cashew ou Cherry-tree. Son développement 
est rapide; il commence à donner dn fruit 2 ans après étre né 
de graine, et il continue ainsi sans interruption jusqu’à 50, 
quelquefois même jusqu’à 400 ans. Son bois dur et finement 
veiné est très-durable et propre à divers ouvrages. Sa tige et ses 
branches blessées donnent une gomme blanche, qui ressemble 
beaucoup à la gomme arabique, dont la saveur est astringente 
que les insectes n’attaquent pas. En incisant ou percant son 
: tronc, on en obtient un suc laiteux qui sert à donner aux - 
à 


étoffes une couleur noire durable. Ce qu'on nomme le fruit 
l de l'Acajou n'est autre chose qu'un pédoncule ou réceptacle 
: charnu, trés-renflé, en forme de poire, à l'extrémité duquel 
| "pose, dans une concavité, une noix réniforme. Cette noix, 
d Se, me ] D :doncul flé, constitue un mets de luxe pour nos. 
; tables, L'amande de cette noix a un premier tégument dur et 
n deuxième mince, entre lesquels se trouve une huile épaisse, 
| 


.— Moirâtre, trés-acre, qui irrite très-fortement les lèvres; aussi ces 
Baines ne peuvent-elles ètre mangées qu'après avoir été 
longtemps grillées. Cette huile est employée avec succés contre 
4 quelques affections de la peau et elle préserve le bois qui en a 
. € enduit de la pourriture et des attaques des insectes. Le ` 
7 Pédoncule charnu est d'un volume à peu pres égal à celui 
: Tone grosse figue; sa saveur est agréable, un peu astringente ; 
S 17 


258 
il constitue un bon tonique et diurétique. Son suc fermenté 
donne un bon vin amer. ( Flora, n° 47.14846). 


Culture du Riz dans les terres salées., 


Quelques expériences faites récemment en` France relative- 
mentà la culturedu Riz dans eh terres salées quil 


P ou at 4 t naître 


diterranée ont éveillé 
de ces essais l'espoir d'utiliser de vastes E p: terrains au- 
jourd'hui perdues. Nous avons déjà eu occasion de rappeler 
nous-méme les tentatives heureuses faites par M. Godefroy 
dans le delta du Rhóne. Cette année méme, un agriculteur 
italien, M. Beltrami, a fait une expérience sur une grande 
échelle dans les environs de Narbonne et prés des bords de la 
rivière de VAude. Un plein succès a couronné ses efforts, €t 
aujourd’hui il semble qu’on peut considérer comme un fait 
démontré la possibilité de cultiver le Riz dans les terres salées; 
non-seulement avec résuliat immédiat trés-avantageux ,. mais 
encore avec la certitude de rendre ces terrains propres à toule 
autre culture après quelques années. Comme document à l'ap- 
pui de ce fait important, nous croyons devoir reproduire des 
observations intéressantes qui ont été faites en Chine par un 
membre de la légation de Chine et qui ont été publiées recem- 
ment par un journal quotidien. L'importance de cette question 
nous servira d'excuse si quelqu'un de nos lecteurs pensait qe 
les détails que nous allons reproduire appartiennent plutôt à 
un journal d'agriculture qu'à une Revue botanique. 
Suivant cet observateur, «il n'y a pas de terrain salé en 


Chine où on ne cultive trés-avantageusement le Riz. Ce fro 
c une exubérance 


ment des peuples asiatiques s'y développe ave 
t à se deman- 


de végétation tellement remarquable , qu'on es 
der. si m pour ce genre de culture, les champs salés ne sont pas 
préférables à ceux qui ne présentent aucune trace de sel marin. 

Ce qu'il y à de certain, cest que le Riz provenant des terrains 
_ salés a un gôût plus prononcé, ou, comme disent Jes les Chinois, 


EUN TORY PCR RET 


259 
un parfum qui le fait rechercher par les gourmets et lui assure 
toujours sur les marchés de l'empire du milieu un écoulement 
rapide et lucratif. 
» De là, les cultivateurs chinois peu éloignés de la côte ont 
imaginé, les uns , d'enlever à la mer les atterrissements que le 


jusant laisse souvent à sec; les autres, de donner plus de prix 


à leurs récoltes , en faisant arriver les eaux de la mer dans des 
champs dessalés oà le Riz viendrait bien indépendamment de 
cela, mais sans parfum. 

» Dans le premier cas, le moyen employé pour arriver au 
but qu'on se propose est aussi simple qu'expéditif. Des b!ocs 
de pierre. de quelques décimétres cubes sont transportés à 


, marée basse sur les plages limoneuses qu'on veut dérober à la 


mer, et rangés en ligne suivant la périphérie du champ pro- 
jeté. Deux ou trois mois aprés , lorsque ces blocs , cimentés dans 
tous les sens par les nombreux Mollusques qui viennent y lixer 
leur test , et, affermis par le sable qui s'amasse dans les inter- 
Stices , ne forment plus qu'une masse cómpacte et continue , 
n superpose une nouvelle rangée de roches , puis une troisiè- 
me ou méme davantage, Jusqu'à ce que, enfin, la hauteur de 
cette digue dépasse le niveau des plus hautes marées, Alors, 
le nouveau champ est débarrassé des cailloux et des gros ces 
quillages qui s'y trouvent ; il est labouré à un pied de profon- 
deur et engraissé avec du chaume de Riz, auquel, parfois , on 
ajoute de la poudrette, Deux labourages et deux engrais, à six 
mois d'intervalle, suffisent pour que le Riz puisse y croître dés 
la première plantation; et dès que la plante du Riz recouvre 


_ deson ombre ce sol bourbeux , il s'y développe une telle quan- 


tité de Conferves, de Lentilles d’eau, d’Azolles et d'autres plan- 
tes aquatiques , que bientót une couche de terrain végétal a 
remplacé l'alluvion marine. ; 

» Ceux des cultivateurs qui salent leurs champs pour en ob- 
tenir du Riz plus savoureux y font arriver les eaux de la marée 
Montante par les canaux qui communiquent avec l'intérieur 
du pays; mais des écluses couvenablement placées règlent 


+ 


H 


260 

cette irrigation périodique d’après les besoins de la végétation; 
car le Riz en épis veut moins d'eau que lorsqu'il était en herbe, 
et quand le temps de la moisson approche, il devient néces- 
saire de sécher le sol de manière à ce que les moissonneursn'y 
enfoncent pas trop. C'est ainsi que se fait la culture du Riz 
dans la vaste étendue de pays comprise entre la rivière de 
Canton et celle de Huong-San , connue des étrangers sous le 
nom de Canal intérieur. Les champs innombrables, qui font 
la richesse de ce beau pays, sont arrosés par les eaux de la 
haute mer que l'industrie agricole fait arriver à dessein par 
un immense réseau de canaux artificiels, et qu'elle retient à 
volonté au moyen d'écluses , lorsque le reflux menace de lais- 
ser les plantations à sec. 

» Si, cependant, les Chinois ont raison d'attribuer au Rizdes 
champs salés plus de saveur qu'à l'autre, il est incontestable, 
d'un autre côté, que la paille en est bien plus mauvaise, et 
que la plupart des bestiaux refusent de la manger, soit à cause 
de sa rigidité presque ligneuse, soit à cause des sels marins 
qu'e!le s'est assimilés en se desséchant. Voilà pourquoi les pro- 
priétaires font moissonner trés-haut , de manière à abandon- 
ner autant de chaume que possible au terrain, e! convertir 
ainsi en engrais utile un produit dont on ne saurait que faire 
si on l'entassait dans les granges. 


» En France, la culture du Riz dans les terrains salésexigera 
probablement plus de travaux et de soins que sous le climat 
tropical de Canton ; car là oà la vie végétale est secondée par 
la combinaison d'une grande chaleur avec l'humidité, elle 
triomphe d'une foule d'agents qui lui seraient funestes dans des 
climats plus froid:; mais l'essentiel est d'étre assuré, parler 
périence d’un peuple éminemment agriculteur, que le sel ma- 
rin , loin de nuire au développement ou à la qualité de pee 
précieuse céréale qui alimente l:s deux tiers du genve humain, 
semble, au contraire, lui être avantageux dans les latitudes 
chaudes, et que, par conséquent , on ne court point le risque 


E 
sat ctu Pp. 
Bus, s Le EI 


1 


261 


de travailler en vain en se livrant aux exploitations projetées 
dans nos provinces méridionales. » i 


Dictionnaire universel de matière médicale et de 
thérapeutique générale, eic., de MM. Mérat et de Lens. 
Supplément ou teme vir par M. V. Mérat; 1 vol. in- 8* de 792 pag.; 
Paris, chez J.-B. Baillére, rue de l'École-de-Médecine, 17. 


E Ce livre rentre en partie dans le cadre de notre journal , car 
| la portion la plus importante de la matière médicale n'est que 
de la botanique appliquée à la médecine ou de la botani- 
que médicale; aussi, croyons-nous devoir appeler sur lui l'at- 
tention de nos lecteurs. Le coi ps de l'ouvrage lui-méme avait 
été publié, il y a plusieurs années, par MM. Mérat et de 
Lens; mais, depais l'époque de sa publication, les progrès et 
les acquisitions de la science avaient rendu nécessaire un su p- 
plément pour compléter certains articles, pour en modifier 
plusieurs autres , pour en ajouter enfin de nouveaux. M. M é- 
Tat s'était chargé seul de cette tache avant méme que M. de Lens 
= été enlevé à la science , €t il l’a remplie avec succès, Plu- 
TN des articles de son nouveau volume nous ont paru rem- 
plis d'érudition et riches de faits bien exposés. Chacun d'eux 
St suivi d'une indication des sources auxquelles ont été puisés 
| les documents qu’il renferme, et ces-indications rendent l'ou- 


ge applications médicales proprement dites, mais souvent 
Sous celui de la botanique elle-même, Il serait trés-avantageux 
rs les botanistes de posséder ainsi des sortes de tables de ma- 
tières destinées à leur épargner des recherches souvent longues 
“pénibles, et à leur indiquer dans beaucoup de cas des tra- 
es dont ils ignorent ‘existence. Déjà cette idée a été inise à 
trécution dans quelques ouvrages allemands pour diverses 
b 


ten des vides à remplir, et en France particuliérement, rien 


"rage Commode à consulter, non-seulement sous le rapport 


Parties de la botanique pure; mais il reste encore à cet égard- 


H 


” 


262 

n’a encore été fait dans ce sens, au moins à notre connaissance; 
souvent même, pour rendre les livres moins volumineux, on 
a cru devoir supprimer toute citation d'ouvrages. Il est donc à 
désirer que l’exemple des botanistes allemands soit suivi parmi 
nous, et que la botanique proprement dite soit aussi favorisée 
à cet égard que l'est la botanique médicale dans le livre de M. 
Mérat. : 


DEUXIÈME PARTIE, 
MÉLANGES. 


COMPTES RENDUS DES SOCIÉTÉS SAVANTES. ` 


Académie des Sciences de Paris. 


Séance du 6 juillet 4846. 

M. Eusébe Gris fait une nouvelle communication à laca- 
démie au sujet de l'application des sels de fer à la végétation t 
spécialement au traitement de la. chlorose végétale. — Cette fons, 
il rapporte les résultats d'expériences faites par lui au jardin 
du roi et sous les yeux deMM. Ad. Brongniart et Pépin.— Dans 
l'application des solutions de sels de fer, il détermine l'absorp- 
tion tantôt par les racines des plantes, tantôt par leur épiderme. 
Dans ce dernier cas, il immerge dans une faible solution de 
chlorure ou de sulfate de fer des rameaux appartenant à des 


végétaux de diverses familles et chez lesquels se manifeste une 


chlorose plus ou moins avancée. Aprés quelques jours; diti; 
les feuilles de ces rameaux reverdissent sur la totalité du limbe, 
ou, plus souvent, la révivification dela chromule s'annonce 
par des macules vertes plus ou moins larges que de nouvel 
immersions finissent par rendre confluentes. Le rameau wea 
mis à l'expérience reprend peu à peu un air de vie individuelle 
et une vigueur de végétation qui contraste avec celle des #77 
meaux voisins. Ce phénomène est produit d'autant plus pron 


tement que la température est plus élevée et que Ja feuille et 


CIF T M S DERE te mn A it Een 


AE MEE EE EAR ME e ere mE ES d Lo 


263 
plus molle et plus celluleuse. Parfois il se manifeste des le troi- 
siéme jour et souvent il se fait attendre 8, 15, 20 jours, trés- 


. rarement davantage. Par une température inférieure à 40^, es 


effets sont nuls ou presque insensibles. — Tous les sels autres 
que ceux de fer sont impuissants à produire ces effets. 

M. Ad. Brongniart confirme les assertions de M. E. Gris, 
ses propres expériences lui en ayant démontré l'exactitude. 

Séance du 13 juillet. 

M. Payen lit une note pour annoncer l'apparition nouvelle 
de la maladie des pommes de terre en 1846. Elle avait été déja 
observée par lui en compagnie de M. L. Vilmorin, depuis plus 
d'un mois, et depuis cette époque, il a recu divers avis par 
lesquels on lui annonce sa réapparition en différentes localités. 
Les faits déjà constatés cette année s'accordent, d’après ce 


savant, avec ceux communiqués par lui à l'académie en 1845. Il 


signale quelques précautions qu'il lui semble bon de recom- 


mander aux agriculteurs pour leur faire éviter des pertes aussi 
déplorables que celles qu'ils ont déja souffertes en 1845. 

— Dans les séances suivantes, l'académie a recu de divers 
auteurs des communications au sujet de cette altération des 
tubercules de la Pomme de terre; mais comme ces diverses 
notes D généralement peu im portantes, ne nous paraissent pas 
avoir étendu notablement les connaissances déjà acquises à cet 
égard » nous les passerons sous silence, 

Séance du 20 juillet. 

M. Gaudichaud lit une courte note sous le titre ; de Re, 
ques sur l'aliération. des pommes de terre en 1846. Il essaie de 
dissiper les craintes que les cultivateurs pourraient concevoir 


sur la réapparition de la maladie, et il pense que, comme en 


1845, la cause des altérations déjà observées en 1846 n'est autre 
que des variations de température. 
Séance du 27 juillet. 
E Gaudichaud lit une note intitulée: Secondes remarques 


264 


sur les deux mémoires de MM. Payen et de Mirbel, relatifs à 


l'organographie et à la physiologie des végétaux. — Le savant 
académicien se disculpe d'abord du reproche qu'on aurait pu 
lui faire d'exclure rigoureusement l'adjonction de la chimieàla 
physiologie; mais il déclare ne pas agréer avec une égale con- 
fiance toutes les conséquences physiologiques qu'on déduit de 
l'analyse chimique. Il oppose ensuite l'un à l'autre deux passa- 
ges des deux mémoires qu'il combat pour montrer qu'ils se 


contredisent : « Aprés avoir dit que plus les organismes des. 


plantes sont jeunes et aptes à se développer, plus est considé- 
rable la quantité de substance azotée qui les pénètre et les vivi- 
fie, les deux auteurs n'en soutiennent pas moins qu'un jeune 
bourgeon bien constitué de Marronier d'Inde qui, d'aprè 
cela, contient naturellement beaucoup plus de tissus jeunes 
et de substance azotée à son sommet qu'à sa base , se développe 

urtant, non par sommet, mais par sa base qui s'allonge, 
s’épaissit, etc. Il entre ensuite dans une discussion asse 
étendue, pour montrer que la théorie des phytons qu'il a con- 
cue et qu'il soutient depuis long ses, rend compte d'une 
maniere plus satisfaisante de l'accroissement végétal. 

^ Séance du 3 août. 


M. Gaudichaud termine la lecture du mémoire qu'il avait 


commencé de communiquer à l'Académie dans la derniere 
séanee. Dans cette seconde portion de son travail, il se pro 
pose surtout de montrer que la théorie du cambium, 
qu'elle existe dans la science, telle surtout que l'expose M. de 
Mirbel, estinsuffisante pour rendre compte dela formation de 
tiges avec leurs formes variées, avec leurs structures diver 
des autres organes des plantes, en un mot, de toutes les pe 
de la végétation. « Mais, ajoute-t-il, s'il n'y a pas de rj 
« du cambium, il y a une doctrine tout entière des 
* thalles ou des phytons qui s'adapte naturellement à sous le 
" faite connus de l'organographie, qui explique à ls e E 
« les deux systémes ascendant et descendant, la formation 
* toutes les parties des végétaux, comme elle expliquera, r 


à 


265 

* suis certain, la plupart de leurs fonctions » I rapporte 
ensuite pour le combattre le principe suivant qui a été émis 
comme une loi générale, par M. Payen, dans ses Mémoires sur 
les développements des végétaux (pag. #40 et 441). « Une loi sans 
* exception, dit M. Payen, me semble apparaître dans les faits 
SC nombreux que j'ai observés, et conduire à envisager sous un 
* nouveau jour la vie végétale. Si je ne m'abuse, tout ce que, 
* dans les végétaux, la vue directe ou amplifiée nous permet 
« de discerner sous les formes de cellules er de vaisseaux, ne 
* représente autre chose que les enveloppes protectrices, les 
* réservoirs et les conduits, à l'aide desquels les corps animés 
* qui les secrétent et les faconneut, se logent, puisent et char- 
* rient leurs aliments, déposent et isolent les matières excré- 
* tées, » Ainsi donc, ajoute M. Gaudichaud, d’après cette 17° 
loi chimique, découverte par M. Payen, des corps animés sé- 
trétent et faconnent les êtres organisés dont les cellules et les 
." Vaisseaux ne sont autre chose que les enveloppes protectrices, 
` le réservoirs et les conduits à l'aide desquels ces corps animés 
* logent, puisent et charrient leurs aliments, et isolent les ma- 
tières excrétées, Les êtres organisés, leurs organes et leurs tis- 
9 divers, ne sont plus que des matières inertes, des sortés de 
loges comparables, jusqu'à un certain point, à des polypiers 
E Protecteurs dont les Polypes seraient les corps animés. 

i te Séance du 10 août. 

E D M. Vallot adresse une note dans laquelle il discute une opi- 
| Won émise par M. Liebig, qui considère comme une écrétiot 
3 Aline la, couche blanche et feutrée qu'on observe a fois à la 
Ej "face des feuilles de certains végétaux, couche que l'auteur de 
[ l note croit être, dans tous les cas, produite par le développe- 
T de plantes parasites intestinales du genre Erysiphe. 

L ne» Séance du 34 août. 

E M. Payen lit une note sur un nouveau mode de gation 
3 % l'altération spéciale des pommes de terre. D'après le savant 
[ thimiste ce nouveau mode de propagation consiste dans la pe- 


- 


266 E] 
nétration des propagules sur plusieurs points de la périphérie 
des pommes de terre; les tissus sont alors envahis principale- | 
ment dans les parties correspondantes aux ouvertures ou dé- — | 
chirures normales ou accidentelles de l'épiderme; la vépéta- 
tion parasite, dirigée vers le centre, s'enfonce plus ou moins, 
suivant la plus eu. moins grande laxité des tissus; elle offre 
l'apparence soit d'un ou de plusieurs mamelons internes, soit 
d'un petit cylindre de couleur rousse, tout autour desquels la 
fécule dissoute laisse une zône de cellules translucides, — Une 
altération généralement légère résulte de ce mode de prope 
gation, Sa pénétration est lente, les tubercules moins aqueux 
en 1846 lui offrant une résistance plus forte qu'en 1845, 

M. J. de Malbos. envoie une note intitulée : Observa- 
tions sur le cégétal fossile à odeur de truffe (Tvuffite) qui se trou 
dans le gres vert. — Ce fossile éxiste en abondance sur la rive 
droite du Rhône, entre le confluent de l'Ardéche et le Saint- 
Esprit. En un jour, l'auteur a pu en recueillir plus de 30 | 
kilog.. Presque toujours il forme desespéc:s de cylindres com- 
posés d'une quantité considérable de tiges appliquées Tunesur 
l'autre » et il offre au premier aspect une espèce de Les à 
blance avec des blocs de D Hippurites organisans. Le morceau 
le plus gros qu'il ait pu détacher et qui a presque son épaisseur 
entière est long environ de 0 m. 50 c.; ses deux extrémités sont 
tronquées ; il contient plus de 40 tiges qui, réunies , ge 21 
épaisseur de 0 m. 20 c. d'un cótéet 0 m. 100u0 m. 12c. de l'au- 
tre. Cestiges sont plus ou moins tortteuses, en général de d 
26 millim. de diamètre, finissant brusquement par une calotte 
sphérique de même diamètre qu’elles; elles étaient creuses 
et presque toutes sont remplies de sable marneux; e 
comme d'une écorce de cristaux rayonnants de chaux ji 
natée enfumée. L'odeur de truffe s'exhale par le frottement 


p 


3 
d 
E 
3 
EL 
| 
À 


cette couche de cristaux et nullement de la roche qui co Le 
le fossile, ni du sable marneux , ni des cristaux qui Mam? 
‘pli l'intérieur. 
Séance du T septembre. — 
^ à un memoire | 


M. Parola envoie une note supplémentaire 


| 


3 


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; 
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j 
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| 
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, 


267 
intitulé : Nouve les recherches expérimentales sur le principe ac- 
tifet sur le mode d'action de l'erqot des Graminces. Dans ce tra- 
vail, dont l’objet est tout médical, se trouve un chapitre con- 
sacré à des remarques bound relativement à l'ergot des 
Graminées. Dans les années, dit l'auteur, ou dans les climats et 
les terrains dans lesquels prédominen! l'humidité, le froid et 
-. humus, on trouve daus le Seigle un excès de principes hydro- 
. fénés aux dépens de l'azote. C’est dans de pareilles conditions 


organiques qu'on voit naître l'ergot, substance amorphe, 


lydrogénée , c’est-à-dire composée de plus que la moitié de 
sn poids d'huile, de cire, de résine , de matière grasse, de 
gomme ei d'une moindre quantité proportionnelle d'azote. En 
tonséquence de cette manière de voir, l'auteur admet que la 
formation de l'ergot des Graminées est due à une sécrétion 
reta véritable produit amorphe du pédoncule de Pé- 
` pilet qui, au lieu de transmettre les sucs nourriciers au ca- 
-yopsc, sépare ou transmet cette matière; celle-ci se dépose par 
couches de bas en haut, successivement, entre le pédicule et 
la base du caryopse dont il prend la place en l'élevant en haut, 
en raison de sa croissance. Le caryopse séparé ainsi de son 
pédicule et privé de sa nutrition se ramollit, devient aigre, 
décomposé , x atrophié , excepté dans sa partie la plus résistante, 
le spermoderme, qui trés-souvent contracte une adhérence 
avec le sommet de l'ergo!. Ea cet état, au moyen du micros- 
pe, oa trouve souvent ce spermoderme couvert de sporules P 
*t de là est dérivé le nom de Sphacelia segetum. L'auteur ad- 
met également que , dans les autres maladies des céréales dans 
elles o» observe des Cryptogames, comme la carie, lechar- 
bon et la nielle, l'Uredo, base de ces affections, n'est qu'un état 
*condaire d'une maladie de la plante. 
Académie des bit d Iles 
Séance du 7 novembre 4846. 
Lab. de cette séance renferme trois notes botaniques 
Wi présentent toutes les trois b eaucoup d'intérét. 


: i | 
268 j 
1° Une note de G. Thuret sur les zoospores des Algues, Cette - 
note, fruit des recherches assidues et consciencieuses faites sur 
les Algues vivantes par ce jeune et habile algologue soit isol- — 
ment, soit en commur avec M. Decaisne, tendrait à modifier 
complétement à plusieurs égards les idées admises aujour- 
d'hui dans la science. Elle montre d'abord que les corpuscules 
reproducteurs doués de locomotilité, ou les zoospores , ne sont 
pas propres à ce groupe d'Algues inférieures auquel M. De- 
caisne avait donné, d’après ce caractère, le nom de Zoosporés, 
mais qu'elles se retrouvent dans beaucoup d'Algues auxquelles 
la complication de leur structure et leurs vastes dimension: 
assignent un rang élevé parmi les Hydrophites. Ainsi, les La- 
minaires, ces Algues géantes de nos côtes, se reproduisent 


au moyen de zoospores d'une excessive petitesse. Cette eu 


tence des zoospores dans les Algues olivacées fournit un ed 
vel élément pour la classification des Algues, et va nécessalr 
rement amener des modifications importantes dans les grot- 
pes admis aujourd’hui parmi elles. 

2 Une lettre de M.de Martius à M. Quetelet sur la dispost- 
tion géométrique des parties foliacées des Palmiers. — Nousespé 
rons pouvoir mettre plus tard sous les yeux de nos lecteurs les 
résultats signalés par le célèbre botaniste allemand. 

30° Un résumé des idées de M. Quetelet sur les époques nali- 
relles des plantes. A 

Ce travail fait partie d'un ouvrage de M. Quetelet sur led 
mat de la Belgique. L'auteur a discuté dans cet écrit les e? 
sultats des observations qu'il a faites à Bruxelles, depuis 1859, 
sur la feuillaison, la floraison, la maturation des fruits etla 
chute des feuilles. : se 

La 2e partie de ce travail est consacrée à l'exame 
servations analogues qui ont été faites, depuis Linné Ls 
Principaux points du globe, et particulierementde celles 
nebier, de l'abbé Cotte, de Forster, de Schubler, de A. de Hor 
bolt , de d'Hombres-Firmas , de Léopold de Buch, Aid 
Hess, de Fritsh , des régents de l'université de New -York , 


n des ob- 
, sur les 


269 
L'auteur a également discuté les observations qui ont été fai- 
tes sur un. plan uniforme, arrêté par l'Académie royale de 


À. Gi 2 ET CR Sen wn 


Bruxelles. Les lieux qui ont concouru à ce système d'observa- 
tion sont: Bruxelles, Louvain, Gand, Liége, Bruges, Os- 
. tende, Utrecht, Vucht, Leyde, Groningue, Joppe, Lochem, 
. Paris, Dijon, Valognes , Londres, Swaffham , Polperro pèrs 
de Pljmouth,. Mackerstown en Écosse, Lausanne, Venise, 
Parme, Guastalla, Munich, Jever et Stettin. 

Les principales conclusions auxquelles M. Quetelet a été 
. tnduit se résument ainsi qu'il suit : 
1. Un nombre considérable de causes agissent pour faire 
-Varier les phénomènes périodiques de la végétation ; de toutes 
. "causes, la plus active dans nos climats, c'est la tempé- 


2. On peut estimer que les progrés de la végétation sont 
Poportionnels à la somme des températures, ou plutót à la 
*mme des carrés des températures, comptées au-dessus du 
j degré de congélation , à partir de l'instant du réveil des plan- 
. 5 après le sommeil hivernal. | 

* Les froids de l'hiver , S'ils n'alterent pas la constitution 
; dela plante , et surtout si la terre a été couverte de neige, ne 
enne pas de retard bien sensible dans le développement 
ultérieur des plantes. : 

Il faut cependant avoir égard aux effets qu'ils ont pu pro- 
(0*5 et surtout à l'état où se trouvait la plante quand a com, 
. "éson sommeil hivernal, état qui correspond à une cer- 


1 "iine somme de températures acquises. 

| Quand il s’agit de la maturité des moissons , et en général 
? pw ntes qui croissent sous l'influence du soleil, c'est le ther- 
; Mhitre exposé sous l'action méme de cet astre qu'il faut con- 
4 Ser et non le thermomètre placé à l'ombre, comme on le 
` ommunément. 

: Á. Les températures de la nuit ne sont pas comparables à 
: ‘les du jour , quant à l'effet produit sur la végétation. Il faut 


Ki 


270 
nécessairement avoir aussi égard à la quantité de lumiere que : 
recoivent les plantes. j e 2 

5. Une latitude plus septentrionale d'un degré produita ` 
peu -près le même retard qu'une altitude plus grande del ` 
mètres , c'est-à-direun retard qui, dans nos climats, s'élève 
à 4 Jours environ. | ? 

Ce résultat ne peut étre considéré que comme une epit -— 
de moyenne entre des quantités qui varient peudant tout le 
cours de l'année. Les différences de latitude et d'altitude 
n'ont guère d'action que parce qu'elles causent des différence 


de température. | 
6. Les variations de températures, toutes choses égales, 
ont favorables à la végétation; et il en est de même des p 
eaux élevés où le rayonnement peut se faire d'une manif 
` plus active, ` 
7. Les lignes isanthésiques , ou de floraison simultanée, D i 
onservent point de parallélisme aux différentes époque 
l'année; ainsi, la ligne qui, sur leglobe, voit fleurir 
méme jour, passe 10 jours aprés par une autre série de lieus 


A COEPI HERR UT ee EN JT RESET 


[aua 


qui voient s’accomplir le méme phénomène. Or, la zone 9e 1 
prise entre ces lignes n'est pas de méme largeur deng ` 
son étendue, comme le serait une zone comprise entre de | 
parallèles. Elle n’est pas même constante, c'est-à-dire uc 
mois aprés, par exemple, les lignes isanthésiques am 
formes toutes différentes, et des lieux qui étaient en oi 
par rapport à d'autres peuvent alors être en avance — "e | 
8. La chute des feuilles est un phénomène qui, dans A 
climats, dépend autant des températures actuelles wei" 
celles qui ont précédé, Elle est généralement amenée DÉI ; 
premiers froids de l'automne. ; 
… H résulte des tableaux joints au mémoire de M. Quetelet a” 
les premières traces de la végétation, aprés bsec jou 
festent sur la côte occidentale de l'Angleterre Se dans 
plustót qu'en Belgique, et presque en mémetenP Lg 
le nord de l'Italie et le sud de la Franee; mais, vers] 
de la floraison, cette inégalité a disparu ; l'avantag 


as 


271 
méme du côté de la Belgique quand arrive l'époque de la ma- 
turité des fruits. 

Bruxelles avance de 20 jours sur Berlin pour les époques de 
la feuillaison et de la floraison ; cette différence est à peu prés 
la méme pour le nord de l'Allemagne; elle s'éléve à près d’un . 
mois pour le sud de la Suède et les états de New-York età 
deux mois pour la Laponie. deg, 

Par rapport à Parme et à Venise , Bruxelles retarde de quel- 
ques Jours seulement pour le commencement de la feuillaison 
mais le retour est de 50 jours environ vers l'époque de la ma- 
turité des fruits. ` i 

Société philomatique de Paris. 
Séance du À 4 novembre 1846. 
M. Montagne a lu une note sur un nouveau faitde coloration 
. des eaux de lo mer , observé par MM. Turrel, chirurgien-ma- 
BT de Freycinet , enseigne de vaisseau à bord de la corvette 
` k Créole, 


Ainsi que dans un phénomène semblable dont la mer Rouge 
. Wraitétrefréquemment le théâtre et que MM. Ehrenberg et 
. "eor Dupont ont fait connaître , la rubéfaction des eaux fut 

ussi produite par la présence d'une Algue microscopique , 
n Mais non par un Trichodesmium. Cette Algue appartient au 
Were Protococcus, lun des plus simples du règne végétal, et ` 
Mi consiste en de simples vésicules sphériques. L'espéce nou- 
| le, que l'auteur de la note nomme Protococcus atlanticus , 
; tune des plus petites du règne végétal, puisqu'elle mesure 
Matan plus 4/300 à 4 1200 de millim. de diamètre, en sorte 
De pour recouvrir un espace d’un millim, carré, 40,000 indi- 
| "idus Placés l'un à côté de Pautre suffiraient à peine. Qu’on 
: Ne Maintenant, dit l'auteur, du nombre infini de ces globules 
TR auront 


- 


été nécessaires pôur colorer d'une facon si mani- 
"n rouge brique ou en rouge de sang une étendue de mer 
| 8 kilom. carrés! Comment l'imagination neresterait- 
: ? ‘Pas confondue en présence d’un spectacle si imposant? Et, 


272 
en effet, quoique le phénomène observé par MM, Turrel et Frey- 

I d A p , Agir H , sa grandeur n'est pas 

moins faite pour caüser notre étonnement que celle de la ro- 
béfaction des eaux de la mer Rouge; car, si l'espace est 30 ou 
30 fois plus restreint, d'un autre cóté le végétal auquel était 

` due la coloration, par suite de ses dimensions disproportion- 
nellement plus petites, donne au fait nouveau une impor- 
tance pre:que égale. » 

C'est sur les côtes du Portugal, entre les caps Spichel et Roc- 
ca, à environ 46 kilom. et en face de l'embouchure du Tage, 
que cette coloration insolite de l'Océan Atlantique a été obser- 

` vée le 3 juin 4845, vers deux heures de l'aprés-midi. 

M. Montagne assigne les caractères suivants à son Protocte- 
cus atlanticus. 

P. minimus, natans, marinus, gregarius, rubricosus vd 
sanguineus, cellulis simplicibus sphæricis nucleo rubro fare 
tis, 1/300 ad 4/200 millimetri diametro æquantibus. 

C'est dans un flacon d'eau de mer, puisée au moment méme 
de la plus grande intensité du phénomène, qu'ont été tonser- 
vés et retrouvés les exempiaires du Protococcus d'après lesquels 
a été tracée la diagnose qui précède. 


VOYAGES BOTANIQUES. 
; Voyage de M. Leickhardt dans la Nouvelle-Hollande. 

Nous avons eu déjà l'occasiond'en tretenir nos lecteurs de M 
Leickhardt et de sa périlleuse expédition dans la. Nouvelle- 
Hollande. Échappé aux fatigues et aux dangers de ce mp 
auxquels on avait craint un instant qu'il nett succombé , "9 
intrépide voyageur vient d'écrire à Paris, à son ami, M. br 


letan Durando, une lettre assez circonstanciée qui nous à i 
ligeamment communiquée et de laquelle nous tradut! : 


le ar iA 
vil 


Incipaux passages : 
v dc | Cambden , le 20 mai 1846. 


D 


SS Vous vous réjouirez avec moi de ce que Dieu e 


we 


bon succès et m'a protégé à l'heure du danger, Je Suis arrivé 
à Port-Essington le 47 décembre 4845; je my snis arrêté jus- 
qu'au 47 janvier 1846, et je suis retourné à Sidney avec tous. 
mes compagnons de voyage (excepté le malheureux M. Gil- 
bert), à bord de l Héroïne, capitaine Mackensie. — Vous pou- 
vez penser que je n'ai négligé aucune occasion de récolter tout 
te qui se présentait d'intéressant ou de nouveau pour la bota- 
nique, L'espace de 46 mois et demi qu'a duré mon voyage m'a 
permis de former sous ce rapport une collection parfaite; en ` 
effet, j'ai passé assez de temps au milieu méme des deux F lores 
kellede l'intérieur orientalet celle du golfe de Carpentarie et de 
la terre d’Arnheim) pour voir les fleurs; les fruits et les graines 
: de presque toutes les espéces. Au fur et à mesure que ma col- 
lection croissait, l'enveloppais les paquets avec de la peau 
. fraiche qui, en se desséchant, formait autour d'eux une jolie 
; boite, et les préservait ainsi des contacts rudes auxquels ils 
éi exposés. Songez cependant que je n'étais nullement 
k dans la catégorie des voyageurs assez heureux pour avoir tout 
us la main et pour pouvoir se consacrer exclusivement à la 
. "etnique. J'étais en effet la tête et l'àme de l'expédition dont 
` devis guider la marche ainsi que celle des bœufs. Sur moi 
. Pésaient à la fois l'arrangement de nos campements, le soin de 
-os munitions de voyage et de nos vivres, la réparation des 
"arai ; la rédaction de mon Journal de voyage, les détermi- 
lions de longitude et de latitude et la surveillance pendant 
x it. Vous vous imaginerez facilement qwen supposant que 
hie fait le mieux qu'il m'était possible, un homme qui se serait 
1 ‘“nsacré tout entier à une seule occupation aurait fait encore 
Beaucoup Plus. Cette observation se rapporte cependant pres- 
Me en entier aux croquis de plantes et aux notes que j'ai pu 
© "esur les espèces que nous trouvions. Car un moment 
St venu où j'ai été obligé de défaire mes jolis paquets couverts 
S de peaux Pour faire un choix parmi mes plantes sèches et d’en 
: Ferla plus grande partie qu'il m'était impossible de transpor- 
E "^ plus loin : & de mes chevaux de transport s'étant noyés et 
ES 18 


o 


274. 
m'ayant privé de la sorte des moyens de transport indispensa- 
bles pour mes collections botaniques et géologiques. La perte 
que j'ai faite en cette circonstance s'élève à 4 ou 5,000 échan- 


tillons. Il me reste cependant des objets tré-sintéressants 
que je vous enverrai pour en avoir la détermination... Je ferai 
de méme pour mes plantes de Moreton-Bay, car je désire beau- 
coup établir dans le musée de Sidney un bon herbier, bien 
déterminé, pour que nous ayons ici quelques moyens de com- 
paraison.... J'espére que ma prochaine expédition (qui est 
fixée au mois d'octobre 4846) sera très-importante (will be a 
famous one) pour la botanique. Je longerai le golfe de Car 
pentarie jusqu'à son extrémité la plus avancée dans les terrés 
(peut-être 250 à 300 milles du rivage de la mer); je travent- 
rai jusqu'à la côte N,-O., et je descendrai jusqu'à la rivière 
des Cygnes, parallèlement à la côte... Je voudrais beaucoup 
attendre les découvertes de sir Thomas Mitchell, qui vient de 
partir à la téte d'une grande expédition bien approvisionnée 
de tous les objets utiles, et qui , je n'en doute pas, ajoutera 
beaucoup à nos connaissances géographiques pour la parte 
occidentale de la Nouvelle-Hollande. Lorsque je reviendrai de 
ma prochaine exploration, je serai comme une abeille char- 
gée dés trésors les plus précieux ; car la côte N.-0. possède 
une flore rare et remarquable dans laquelle le type australien 
se mêle au type indien, ainsi que cela a lieu à un degré émi- 
nent dans la flore du golfe et de Ja terre d'Arnheim. À mesur? 
ce golfe, j'y voyais sunt 
des ps que les étoiles de 'hénie 
phére nord. Les Nelumbium , Nymphæa, Villarsia e Zeg 
chlospermum , Zuccarinia, Stravadium , Cycas, Eugene - 
viron 5 espèces), Anacardium, Bambusa. rappellent -— 
l'Asie, et probablement un examen attentif de la AE 
apparente de la flore donnerait des résultats encore plus 

monstratifs.... Comme je ne serai pas à Sidney avant qu* vg 
| lettre arrive, je vous prie de l'adresser à mon ami e mer 
| V est en ce moment secrétaire de la commission du jardin 


que je m'avancais dans le bassin de 
idt RE A 


275 
tanique et du musée de Sydney, et je suis certain qu'il les ren- 
dra plus importants qu'ils n'ont été jusqu'à ce jour... Je 
rédige maintenant le journal de mon voyage à Port Essington 
et j'espère terminer ce travail dans 8 semaines.... 


Voyage de M. Linden au Vénézuela, à la Nouvelle-Grenade et 
dans les Grandes- Antilles, pendant les années 1841-1844. 


Le Moniteur belge a publié sous ce titre, le 40 mai dernier, 
le rapport adressé au ministre de l'intérieur de Belgique, par 
M. Linden, relativement au grand voyage qu'il a exécuté, 
sous les auspices du gouvernement belge, en 1841-1844, dans 
les régions intertropicales du Nouveau-Monde, Nous allons 
"taire de ce rapport les principaux faits qu'il renferme. 

Les voyages précédents de M. Linden dans les provinces | 
méridionales du Brésil , au Mexique et dans l'ile de Cuba, en 
lui faisant connaitre les contrées situées dans le région Juztà- 
tropicale , lui avaient inspiré le désir de visiter les parties du 
Nouveau-Monde placées plus immédiatement sous l'influence 
de la ligne équatoriale. Elles lui paraissaient devoir étre plus 
riches dans leurs produits , plus grandioses dans leur végéta- 
tion, et en méme temps beaucoup moins connues et, par suite, 
beaucoup plus fructueuses pour des recherches d'histoire natu- 
Telle. Aussi, dés que les secours du gouvernement belge, du 
Muséum d'histoire naturelle de Paris et les crédits considéra- 
bles qu'il avait obtenus en Angleterre eurent levé pour lui les 

matériels qui auraient pu empêcher l'exécution de 
m projet, il s'empressa de faire ses préparatifs de départ. 

La Colombie, par sa position géographique, sa vaste éten- 
due, la grande élévation de la chaîne des Andes qui la parcourt 
Minor au sud etde l'est. à l'ouest; par la diversité dé sc 
nes et conséquemment de ses productions naturelles , était 
celle des contrées équinoxiales de l'Amérique encore inconnues 
àM. Linden, qui semblait lui offrir le plus de chances de suc- 


Las 
KÉ 


276 


. cès. Quoique ouverte au commerce étranger depuis qu'elle sé- 
SÉ e N SC e PUPE ZS 2 A SES d 4. AE 2$ Al. Ä 


I , ppe 
dans la plus grande portion de son étendue, aux explorations 
scientifiques ; en effet, Mutis, botaniste de Santa-Fé-de-Bo- 
gota, MM. de Humbolt, Boussingault et Roulin n'avaient ex- 
ploré que quelques-unes de ses parties et plusieurs de ses vas- 
tes provinces s'offraient encore aux recherches des naturalistes 
avec tout le mérite de l'inconnu. : 

M. Linden partit de Bordeaux à bord de la Lovely, le 24 
octobre 1841, en compagnie de son frère et de son ancien 
compagnon de voyage, M. Funck, qui entreprenait une € 
pédition horticulturale pour son compte et en association avec 
M. Jacob Makoy, de Liège. Le 24 décembre suivant, le navire 
arriva en vue des cótes de la Martinique, et le 27, il jetait 
l'ancre dans la rade de la Guayra. | 

Le littoral de cette partie de l'Amérique, jusqu'à une cer- 
taine élévation, ne correspond pas à l'idée qu'on en concoit 
en mer, à la vue des parties boisées de la région supérieure. 
Le terrain en est stérile et rocailleux (gneis et granite); la végé 
tation en est clair-semée et chétive. Sur la plage on aperçoit 
quelq isiniers ( loba uvifera) et l Avicennia tomentost; 
tandis que , sur le flanc des montagnes , on voit sortir des fen- 
tes des rochers quelques Cercus, des Opuntia , des Agave et e 
Mimosa rabougris , seuls végétaux qui puissent résister à roy 
dité du sol et à l'ardeur du soleil. Cette maigre végétation 
s'étend avec plus ou moins de variété jusquà 6 ou 800 pieds 
d'élévation. — Quelques courses dans les environs dela Guayrè 
alors brûlés par la sécheresse, décidèrent le voyageur belge à 
se rendre dans les régions tempérées de la Cordillère qui D 
Promettaient une moisson plus abondante. Cependant; avant 
abandonner la côte, il fit quelques excursions dans les ) 
fonds ravins qui descendent de la montagne du Cerro de Avila 
et qui livrent passage aux rivières de Macuto et de Maiquetia 
Lë, l'aspect de la végétation est frais et brillant et la "ET 
Dees sur une belle verdure qui prospére à l'ombre. De giga 


e 


277 


tesques sabliers (Hura crepitans) et d'énormes Ficus viennent 


sur le bord de ces rivières ; des Theophrasta , des Brownea , des 


Cardiospermum sarmenteux , des Inga aux aigrettes de pourpre, 
des Ruellia à fleur bleue , des Mélastomes et différentes espéces 
de Fougères couvrent la terre. L'humidité continuelle qui rè- 
gne dans ces endroits y entretient une belle végétation, mais 
en méme temps elle y attire des reptiles venimeux qui en ren- 
dent l'exploration trés-dangereuse. 

M, Linden partit de la Guayra au commencement de février 
1812 se dirigeant vers Caraccas. La route qui mène à cette 
ville pénètre presque immédiatement dans les montagnes dont 
elle suit les sinuosités , tantót profondément creusée dans la 
terre, tantôt serpentant sur les aspérités des côtes les plus 
escarpées, Dès la Fenta , élevée de 900 mètres , le changement 
de température devient trés-sensible, et la végétation prend 
une verdure tendre qui lui manque entiérement dans la partie 
inférieure, De cette élévation jusqu'à la Cumbre , point culmi- 
nant de la route (1530 mèt. 1. le chemin est bordé d'une mul- 
Dinde de plantes remarquables, Mélastomacées , Begonia , 
Gemeria, Brugmansia , Genipa americana , etc., et vers le haut, 
pylus lantanifolius, Thibaudia pubescens , diverses 


Ericacées et M yrtacées , des Synanthérées et des Légumineu- 


95; quelques Orchidées terrestres et parasites etc.; au-delà de 


Venta commencent des savanes qui s'étendent jusque sur les 
‘rétes les plus élevées: le versant de l'Avila qu'on voit à gauche 
‘st seul couvert d'épaisses forêts. 

is la Cumbre on descend rapidement à Caraccas , aujour- 
d'hui Capitale de la république de Venezuela, ville de 45000 
âmes, Située sur un plateau élevé de 869 mètres au dessus de 
la Mer. Arrivé dans cette ville ; M. Linden fit ses préparatits 
E. l'exploration des grandes plaines de l'Orénoque ; mais 

"proche dela saison des pluies l'oblipeant à différer cette 
édition ; 1l résolut d^ 
Vinces 


haute 


utiliser. le temps en explorant les pro- 
de Caraccas , Carabobo et Barquisimeto , et de gagner la 


Cordillère de Truxillo et de Merida dans le courant du 


278 t 
mois de mai suivant. ll parcourut d’abord la chaine de map, 
tagnes qui borde le littoral dela province de Caraccas et qui 
peut être considérée comme une continuation de l'embranche- 
ment oriental de la grande Cordillére des Andes. Les versants 
de ces montagnes, dans le voisinage de Caraccas, sont arides 
et, en majeure partie , dépourvus de haute végétation. De nom- 
breux ravins, Quebradas , sillonnent leurs flancs désolés; ils 
sont formés par des ruisseaux descendus des foréts épaisses qui 
couvrent les parties supérieures. Ces Quebradas , abritées con- 
tre le soleil et favorisées par l'humidité , se. font distinguer au 
loin par leur belle verdure et sont les seuls endroits des régions 

basses qui offrent de l'intérét aux botanistes. 

Lorsqu'ona atteint les parties tempérées, des buissonsde Mé 
lastomacées et de Myrtacées indiquent l'approche des grandes 
et belles foréts qui s'étendent sans interruption jusqu'à peu de 
distance des crêtes les plus élevées de la Cordillére. Cest à 
1300-2000 mètres de hauteur qu'elles s'offrent aux regards 
dans toute leur majestueuse beauté. Plusieurs belles espèces de 
palmiers, parmi lesquels le Ceroxylon andicola se fait remar- 
quer par son feuillage gege des d ougéres en esto des 
C lusia et beaucoup d'autre ces 


Les plantes parasites y deviennent plus ada. les Orchi- 

dees, les Tillandsia et leurs congénéres, les Peperomia, etc. vi 

montrent en grand nombre, La helle Da des Fang? y 
kl 


+ 


— et Trickesiaun 3 jusqu'aux x magnifiques uoc 
Cyathea dont les stipes raboteux atteignent une hauteur de 
10-13 mètres. — La végétation perd graduellement LA 
vigueur à mesure que l'on s'élève vers les cimes où elle pre? 


3 ; : d faire ` 
le caractère alpin. Les grands arbres dis paraissent pour A 
es 
place aux gracieux Befaria glauca et ledifolia, surnommMm 1 
id 


rosages des Andes par M. de Humbolt, aux Weinmann^: — 
docarpus , Trixis (Clibadium) , Thibaudia , Gauthiera, G Gaylus 
saccia, Rachicallis , etc. 

. Les excursions Co M. Linden à travers la province de Carat” 


279 
cas se continuérent sans interruption jusqu'au D mai suivant, 
époque à laquelle il partit pour entreprendre son grand voyage 
vers la Nouvelle-Grenade , et à laquelle. aussi se termine la pre- 
miére partie de sa narration , la seule que nous ayons sous les 
yeux. Avant de quitter la province de Caraccas , le voyageur 
belge fit l'ascension de la Silla de Caraccas , l'une des plus hau- 
tes sommités de la chaine du littoral, et une excursion à la 
nouvelle colonie allemande fondée sous la direction du colo- 
nel Codazzi à une hauteur assez grande pour procurer aux Eu- 
ropéens un climat analogue à celui sous lequel ils sont nés. Le 
récit de ces deux excursions fournit à M. Linden l'occasion de 
dépeindre quelques nouveaux points de ]a végétation de ces 
contrées. Nous allons esquisser à grands traits, d'aprés lui, ce 
tableau plein d'intérét. 

. ascension de la Silla est longue et pénible. Dés la base, 
linclinaison du versant est. trés-forte et rend la marche trés- 
fatigante. Aprés avoir monté avec une persévérance obstinée 
et avoir fait quelques haltes que la lassitude rendait nécessai- 
res , les voyageurs atteignirent un petit bois de Mélastomacées 
et de Myrtacées où ils s'arréterent quelques instants. Forcés 
m: le manque d'eau de continuer leur route, ils entrérent 
hentót dans une épaisse forêt où abondaient les Tillandsia 
‘piphytes et terrestres. Là se trouvaient beaucoup d'Orchidées 
Sie Fougéres, plusieurs Palmiers et diverses plantes que M. 
ECH Cu di déjà trouvées ailleurs et, de plus, un bon nom- 
— * especes particuliéres à ces localités, A cette hauteur com- 
mença de se montrer le Palmier à cire (Ceroxylon. andicola) 
4 jyreit.e 9 pw p A 


re ; 
dans les clairiéres , le Schus 
` LI 


1 


ue naens | 0 : WEGO CS J 
w ! d'élégantes guirlandes et de charmants berceaux à tra- 
5 lesquels il fallait se frayer à grand peine un pa 
et? de chasse à la main. À la lisiére de cette for 
ess Prend subitement un facies propre aux ré 
as Là forét se chan 
Fiche parterre d'E 
de la variété in 


ssage, le 
ét, la vé- 
gions bo- 
ge en taillis; mais, dit M. Linden , e 
| urope ne donnerait qu'une faible idée 
finie d'arbrisseaux , d'arbustes et de plantes 


280 
herbacées qui croissent en ce lieu dans la plus riche confusion. 
Près de la lisière, de robustes Befaria glauca , Thibaudia pu- 
bescens, des Symplocos à fleurs blanches , des JJ" einmannia,des 
Daphne et des Palicourea à fleurs d’un bleu céleste forment le 
fond de la végétation ; tandis que sur les rochers apparais- 
saient les fleurs écarlates d'un Pitcairna et une nouvelle espèce 
de Puja à fleurs oranges, ainsi qu'un bel Epidendrum de 5 ou 
6 pieds de hauteur, à fleurs jaunes. Vers deux heures, les voya- 
geurs atteignirent le creux de la Silla (selle). Là , des arbustes 
rabougris couvraient la terre. A quelques centaines de pieds 
plus bas, M. Linden recueillit : les Gaulthiera coccinea et odo- 
rata, le Vaccinium caraccassanum, le Gaylussaccia buxifolia, le 
Rachicallis caraccassana, le Stevia viscosa, le Gardoquia discolor, 
le Befaria ledifolia , un Crategus nouveau, les Lycopodium aris- 
tatum et complanatum, le Dianella dubia, V Hypericum caraccas- 
sanum, le Clibadium neriifolium qui distille une résine employée 
comme encens dans le pays, et une foule d’autres plantés. 
Après une soirée et une nuit fécondes en accidents et en émo- 
tions, les voyageurs se disposérent à gravir le pic oriental où 
picacho au pied duquel ils arrivèrent par une crête couverte 
d'unmassif impénétrable de Chusquea. Une foule de plantes ta- 
pissent la pente de la créte; la plus robuste de toutes, le Befa- 
ria ledifolia s'y élève à peine à un pied du sol, tandis que, à 
quelques centaines de pieds plus bas et dans les endroits abri- 
tés, il forme un élégant arbuste de 5 ou 6 métres. Le Dianella 
dubia, V Hypericum , le Gaylussaccia, quelques Synanthéree 
et Graminées s'y montrent en grand nombre. Le sommet e? 
me du pic (environ 2700 mét.) est formé par un plateau ge 
centaine de pieds de long sur 30 ou 40 de large, couvert ; 
chétives Graminées , parsemé d'énormes monceaux de roce 
noirátres , et sur lequel quelques rares Clibadium , au feuillag? 
velu, résistent seuls à la rigueur des vents et du climat. SE 

Le rapport de M. Linden se termine par une EA le 
la géographie botanique de la province de Caraccas, m 
rapport des cultures , que nous croyons devoir reproduire. 


H 


281 
« La province de Caraccas peut être divisée en deux zones 
distinctes : la terra caliente (terre chaude) et la tierra templada 
(terre tempérée). La première comprend tout le territoire si- 
tué entre zéro et 2000 pieds au-dessus du niveau de la mer, 
La seconde s'étend depuis 2000 jusqu'à 6000 pieds de hau- 
teur. Quoique les habitants de la province conviennent de 
nommer (ierra fria (terre froide) tous les terrains situés à plus 
de 4000 pieds d'élévation, on ne peut néanmoins accorder 
cette dénomination qu'à quelques cimes qui dépassent lahau- 
teur de 6000 pieds, où le froid est assez vif et la végétation 
entiéremaent tt E Lr Fd sech tf LEA Ges lo- 
o LN 

calités sont trés-restreintes et dépourvues d'habitants, — Dans 
la région tempérée, la fertilité est extréme et la végétation 
fraiche et vigoureuse; depuis le commencement de l'année 
jusqu’à la fin, l'Oranger, le Cafeyer et la plupart des arbres 
fruitiers fleurissent et fructifient en toute saison. — Le Maïs 
donne deux récoltes par an. 
: (La suite à la prochaine livraison.) 


NÉCROLOGIE. 


. Notice sur le père Blanco, auteur de la Flore des Philippines; par 


le docteur Ivan. 


À côté des noms des savants les plus illustres, l'histoire con- 
*rve précieusement ceux d'un petit nombre d'hommes d'élite 
qui, sous l'empire des circonstances les plus'défavorables, sans 
Moyens de travail, par le seul effet d'une volonté puissante et 
d'une persévérance à toute épreuve, sont parvenus à conquérir 
dans la science une position honorable, quelquefois méme 
éminente. Leurs travaux sont estimés au-dessus de leur valeur 
réelle ; car on tient co mpte à leurs auteurs des efforts qu'ils leur 
ont coûté, et souvent on se plait à grandir leur mérite réel de 

elui qu'ils auraient eu s'ils eussent été écrits dans des circons- 
'ances plus favorables. Envisagé sous ce point de vue, le 


P. Blanco a droit, plus que tout autre peut-être, à l'estime des 


282 
savants, et sa Flore des Philippines à leur bienveillante indul- 
gence; aussi nous empressons-nous de publier à son égard 
des détails intéressants que nous devons à M. le Dr Ivan, mé 
decin de l'ambassade de M. de Lagrénée en Chine; ces détails 
auront pour objet de faire apprécier cet homme peu connu et 
de montrer dans ses travaux un exemple frappant de ce que 

t lonté f. t passionné de la science. 


P 
Au reste, les faits que nous empruntons à la notice inédite de 
M. Ivan ont le double mérite de la nouveauté et de l'authen- 
ticité; ils ont été recueillis par lui, sur les lieux mêmes, de la 
bouche de M. Gonzalès Inigo d'Agnola, l'ami et le compagnon 
de travaux du botaniste espagnol. 

e Le père Fr.-Emmanuel Blanco naquit (en 4780) à Navia- 
nos, province de Zamora, dans la Vieille-Castille. Sa famille 
aisée sans étre riche, soigna de bonne heure son éducation. Le 
jeune Blanco donna dès son bas-áge des preuves d'un carat- 
tère ardent, d'une imagination vive et d'une volonté quels 
obstacles ne pouvaient rebuter. A la fin de 1794, il se décida 
à embrasser l'état monastique et il prit l'habit d'Augustin, al 
séminaire des Philippines de Valladolid, qui est institué pour 
donner aux habitants de Lucon les secours religieux et lins 
truction morale que les peuples chrétiens doivent aux peuples 
` barbares dont ils ont fait la conquête. Ce n'était pas assez 
pour le jeune novicé d'apprendre dans ce lieu de retraite les 
différents dialectes de la langue Tagale, et d'étudier la théolo- 
gie; il entreprit une traduction en vers espagnols des psaumes 
et la mena à bonne fin. On s'occupe en ce moment de recueil 
pour la publier, cette œuvre remarquable à plusieurs égards: 
Profes en 1795, il arriva aux Phihppines en 1805 et fut SC 
immédiatement par ses supérieurs dans la paroisse me. 
Jose, dans la province de Battangas. SST 

- €* Jusqu'alors le Jeuneprétre ne s'était occupé que ueni 
et de littérature ; il comprit bientót qu'il devait s'initier à » 
tres études pour accomplir dignement l'oeuvre quil y d 
sait, c'est-à-dire pour améliorer le sort des Indiens. Dès ce 


LE CRT PR NO MEUM OT EE OT I EEE 


383 
ment, le cóté pratique de son intelligence se développe; il 
commence à étudier les propriétés médicales des plantes em- 
ployées par les Indiens, etil publie, unan après, une traduction 
en tagal des ceuvres de médecine populaire de Tissot, en subs- 
tituant aux plantes européennes qui entraient dans les pres- 


criptions du célébre médecin de Lausanne celles que le pays 


fournit,et qui, selon ses expériences multipliées, en étaient les 
suecédanées. Ce travail eut un véritable succés dans un pays 
dépourvu de toutes ressources et privé de médecins européens. 
Encouragé par ces premiers succés, il construisit une machine 
électrique avec l'aide de quelques ouvriers tagals et voulut ap- 
pliquer l'électricité à la guérison de certaines affections ner- 
veuses. Il est à regretter qu'il n'ait point publié les résultats de 
ses expériences continuées persévé pendant plusi 

années. Les supérieurs de son ordre, voyant qu'il s'occupait de 
physique, d'histoire naturelle et de médecine, ne mirent pas 
en doute qu'il ne düt étre un habile mathématicien, et ils le 
chargèrent de la rédaction d'un almanach annuel qu'ils pu- 
bliaient régulièrement. Quoique complètement étranger aux 
connaissances qu'exigeait ce nouveau travail, il y réussit à 
merveille, et il devint dés-lors le rédacteur officiel de Palma- 
nach des Augustins, ll faut noter que dans le méme temps il 
avait monté un appareil pour l'analyse des gaz et qu'il faisait 
construire le presbytère et l'église paroissiale de San-José. 

« Cependant le pere Blanco continuait à étudier avec per- 
sévérance les végétaux de Lucon pour rechercher ceux qui 
pourraient étre utilisés en médecine et dans les arts. Il reconnut 
bientót que les tagals, bien que trés-versés dans la connais- 
sance des plantes, donnaient cependant le méme nom à plu- 
sieurs espèces voisines et que, pour se reconnaitre au milieu 
de ce dédale, il fallait qu'il les classátet les déterminât botani- 
quement. C'est alors qu'il demanda à Manille les œuvres de 
Linné; mais on ne put lui procurer que la Philosophia botanica 
de ce grand naturaliste, et ce fut avec le secours de ce seul livre 
quil commenca ses études botaniques. — Ceci se passait en 


28^ 

1810. Cependant les ouvrages descriptifs de Linné ne se trou- 
vaient pas à Manille, ce qui n'empéchait pas notre persévérant 
auteur d'écrire la description de toutes les plantes qu'il rencon: 
trait, deles disposer par classes et par ordres, substituant aux 
noms botaniques qu'il ignorait les noms tagals, et inscrivant 
à la suite de la description de chaque espèce tout ce qu'il pou- 
vait recueillir sur ses propriétés, et tout ce que sa propre ex- 
périence lui avait appris. Il continua pendant 43 ans ce pé 
nible travail, mais malheureusement il ne conserva jamais ce 
qu'il avait décrit et ne fit pas d'herbier. Enfin, en 1823, ilre- 
cut la traduction des œuvres de Linné, en espagnol, par Palan 
et Verdera ; il sempressa de joindre, sur ses cahiers de notes,lis 
dénominations linnéennes aux noms tagals de ses plantes; son 
amour pour la botanique prit dés-lors un nouvel accroissement; 
il se fit apporter des plantes de toutes les parties de Luçon, et 
dans les tournées qu’il faisait comme provincial des Augustins, 
il s’occupa activement d'étendre sa connaissance de la flore 
locale. En 1830, on lui envoya le Genera de A.-L, de Jussieu. 
Il recut ce livre avec prévention ; mais lorsqu'il eut pu le com- 
prendre, il exprima toute son admiration pour l'ouvrage t 
pour son illustre auteur, | T 


« Cependant on apprit à Madrid qu’un pauvre moine dé ` 


Manille avait fait un livre de botanique important, et l'ordre 
fut donné par le gouvernement de le livrer à l'impression, ce 
-qui fut exécuté en 4837 ART 


(1) Flora de Filipinas, segun el sistema de Linneo; 1 in-8° de 8 
pag. Manille, 1837 Cet ouvrage comprend les parties suivantes : de - 614 
logue ou une préface dans laquelle l'auteur expose les difficultés qu'il 2 
rencontrées dans l'exécution de son travail et le but qu'il s'est ; à 
teindre. Il dit qu'il a voulu seulement donner une idée des richesses -— 
tales de ce beau pays et préparerla voie à ceux qui viendront aprés » 
qu'il s'est attaché surtout à réunir et à vérifier les noms donnés aux plani 
par les indigènes de ces iles. 2» Une introduction renfermant des — 
de botanique., afin d'éviter aux autres les difficultés immenses qu'il 3 es 
vées lui-même dans un pays si dépourvu de ressources scientifiques I 
nomenclature botanique. 4° La Flore des Philippines. — Au Su) de 


€ 


285 

Les difficultés qui entouraient le père Blanco se révèlent 
dans les plus petits détails; ainsi dans l’ impossibilité de se pro- ` 
curer une loupe, il en fit uaihdiats et la fit monter par un 
serrurier tagal ; plus tard, familiarisé avec ce grossier instru- 
ment, il le préféra à tous ceux qu'on lui offrit; du moins il ne 
voulut jamais avouer qu'il e servait d'un microscope simple 
moins primitif qu'il s'était procuré et qu'il cachait avec soin. 

En 1844, le père Blanco acquit 6 volumes du Prodromus 
de De Candolle, avec lesquels il entreprit la révision de la se- 
conde édition qu'il préparait de la Flore des Philippines, et ce 
travail était à peu prés terminé lorsque la mort le surprit, au 
mois de mai 4845, dans la 65* année de son áge. 

Cette.seconde édition, plus conforme sans doute à l'état ac- 
tuel de la science; ne tardera probablement pas à paraitre, 
puisque, lors de son passage à Lucon, à son retour en France, 
M. Ivan ena vu les é épreuves entre les mains de M. d'Agnola 
qni s'était chargé de les corriger. 


FAITS DIVERS. 

M. le docteur Montagne nous prie d'annoncer qu'il vient de 
recevoir des Hautes-Pyrennées deux Mousses qui n'avaient 
point encore été observées dans cette chaine de montagnes. 
Elles y ont été recueillies par M. Philippe, bien connu de tous 
les botanistes qui vont explorer ces contrées, L'une de ces 
Mousses est le Grimmia anodon B. et S. (Bryol. eur. t. 1.); Elle 
croît sur des roches siliceuses dans la vallée de Lesponne, à en- 
viron deux mille mètres d'altitude. L'autre est le Dissodon 


` Frelichianus B. et S. (L c. t. I). Splachnum Frelichianum 


Hedw.; celle-ci a été trouvée chargée de fruits en septembre, 
dans le cirque Darbison et sur le revers septentrional du Pic 
midi. Au dire de notre collaborateur, cette derniére n'avait 
Point encore été vue en France, à moins que ce ne soit la 
méme Mousse dont M. Richard Spruce, qui ne l'avait point 
espèce, il donne le nom de là plante, sans synonymie ni autorité, sa des- 
čription , ses usages , l'époque de sa floraison ; enfin les noms locaux adop- 
tés dans les dialectes Tagalog ou Tagal, Camarin , Bisaya, Pampango et 
Vlocan, {Note du Rédacteur.) 


286 


étudiée à cette époque, lui signalait la présence dans les Py- 


rénées , en la désignant sous le seul nom générique de Tay- , 


loria. (Voy. Rev. Bot., août 1845, p. 95). : 
Dans la Revue hort. du mois d'octobre 4846, page 254, M. Nau- 
din a décrit un phénomène de phosphorescence très-curieux. 
Dans un petit bois de la propriété du Bréau, près d'Albis, 
appartenant à M. de Noe, par une soirée trés-sombre, la terrepa- 
raissait jonchée de points lumineux qui ressemblaient à des 
vers luisants. Cette apparence était produite par des feuilles 
sèches de Chéne sur lesquelles la phosphorescence résidait la 
face inférieure; aussi celles qui ne paraissaient pas lumineuses 
se montraient-elles lorsqu'on les retournait. La phosphores- 
cence ne résidait que sur certaines parties plus blanches que le 
reste et pellucides. En observant ces parties avec une "9. 
loupe, M. Naudin reconnut que leur demi-transparence était 
due à la disparition de la matière brune qui ailleurs remplis 
sait les cellules, et qui résultait dela chromule altérée; car on 
voyait nettement les cellules vides sur toutes ces parties, DÉI 
dis que, dans celles qui étaient dépourvues de phosphore 
cence, elles avaient conservé leur opacité primitive et la cou- 
‘leur fauve ordinaire des feuilles sèches. AUR 
— Si nous sommes bien informé, M. Lagrèze-Fossat, avocat & 
botaniste zélé, qui explore depuis plusieurs années les environs 
de Moissac (Tarn-et-Garonne), se propose de publier prochar 
nement la Flore de cette partie de notre midi. Il nousa Kap 
été assuré que déjà plusieurs feuilles de cet ouvrage sont sd 
primées et qu'il pourra étre mis en vente dans quelques »-. 
Nous désirons vivement que les renseignements qui nous 
été donnés à cet égard soient exacts, convaincu que nous SÉ 
mes que M. Lagréze-Fossat aura mis à son travail toutle dd 
et toute l'exactitude désirables, et qu'il aura fait tous ses 7, 
pour que son livre soit au niveau de la science du jour. sal 
sac forme comme le centre du triangle dont les angles — 
_cupés par Toulouse, Agen et Montauban. Les gene 
trois villes ont déja été l'objet de travaux spéciaux; ü abier. 
lone entre elles une lacune qu'il était important de co 


p 287 
— Dans la séance dn 4 mai de l'Académie des sciences de 
Berlin, classe physico-mathématique, M. Ehrenberg a com- 
muniqué une lettre de M. H. Karsten, datée de la Guayra et | 
Caraccas accompagnant un envoi de manuscrits et de dessins 
botaniques et de minéraux. Dans l'une des caisses se trouve 
une grande quantité du célébre contrepoison huaco que l'on 
emploie au Vénézuela contre la morsure des chiens enragés, 
et à l'aide duquel M. Karsten recommande de faire des expé- 
riences. 
— Siles renseignements que nous venons de recevoir sont 
exacts, un projet d'une haute importance aurait très-pro- 
chainement un commencement d'exécution. Ce serait en effet 
dans les mois de février ou de mars prochain que paraîtrait le 
premier volume d'une Flore francaise, fruit des recherches et 
des travaux exécutés pendant plusieurs années par deux bota- 
| nistes avantageusement connus, M. Godron, de Nancy, et 
M. Grenier, de Besancon.On sent que dès l'apparition decet ou- 
vrage nousne manquerons pas d'attirer sur lui l'attention de 
nos lecteurs. 
— La grande consommation d'huile qu'aménent diverses in- 
dustries oblige nos industriels à s'adresser à toutes les graines 
| qui paraissent pouvoir étre exploitées sous ce rapport avec 
| avantage. Dernièrement un navire est arrivé à Marseille avec 
une cargaison d'une graine entièrement inconnue aux prépo- 
P sés de la douane. Consulté sur la nature de cette graine, qui a 
été présentée sous le nom de Monogane, notre savant ami, 
M. J. Decaisne a reconnu qu'elle appartient au Lophira alata 
Banks, Diptérocarpée remarquable par son gros embryon dé- 
pourvu d'albumen, mais formé presque en totalité par deux 
cotylédons trés-développés, charnus et trés-huileux. L'huile 
exprimée de ces cotylédons paraît être de trés-bonne qualité et 
. Propre à la saponification. Cette cargaison est arrivée à Mar- 
seille des iles Loos ou Loss ou Forotimah, ou encore Iles-aux- 
SU petit T situé — — atlantique, prés de la 
rieure), en face de la pointe 


| 
| 
: 


Tomba, par 9° : 307 de latit. N., et 16° 10° de long. occident. 


288 
— Dans la séance de l'Académie des sciences du 30 novembre i 
dernier, MM. Ad. Brongniart et Valenciennes ont communi- ` 


qué des instructions relatives aux recherches d'histoire natu- 
relle qui pourraient être faites pendant l'expédition in 
de M. Tardy de Montravel, dont le but est l'exploration defi, | 
mazone et de ses affluents. Les deux savants académiciensont . 
exprimé le desir qu'un ou plusieurs naturalistes fussent atta- 
chés à cette expédition, qui ne pourrait être que très-fructueuse 
pour l'histoire naturelle dans des contrées presque inconnues, 

ou sur lesquelles du moins nous ne possédons que les documents 
peu nombreux publiés par MM. Poeppig et de Martius. Il est 
vivement à désirer que le vœu de l'Académie soit | 
le gouvernement. 


ALGUES DE L'OUEST DE LA FRANCE. |. — 
M. J. Lion, auteur de la F lore de la Loire-Inférieure, com: 
mencera, au printemps de 1847, la publication d'une con" — 
tion d'Algues recueillies dans l'Ouest de la France. 4 
La collection se composera d’environ 40 fascicules.. 3 
Chaque fascicule sera de 20 plantes préparées sur beau pa 7 
pier in-folio (38 centimètres sur 26); chaque feuille se sera libre, 3 | 
et portera un numéro , afin de faciliter la citation etle des: m 
ment des espéces par genres. 
Une étiquette imprimée indiquera le nom de pu epe s 
la synonymie nécessaire, la localité où la plante a été 3 
ainsi que sa station, l'époque de sa croissance, etc. — 
Un fascicule paraitra tous les deux mois. Le f 
Le prix du fascicule est de 6 fr. à Nantes et de 6 fr. Gs 
Paris, remis à domicile, ou pris au dépôt chez M. 
Pesron , rue Pavée-Saint-Andrt-des Arte, à Paris. 
Chaque fascicule est payable après réception , par H 


PEEL emat LINE SES Eoo E 


mane 


dat sur la Poste , ou au dépôt à Paris. Bp 
` Affranchir les lettres. | od 
| adresser à M. J. Lroxp, à Thouaré, par Nantes , Loire ip 


Mie lehia LE OS rad du Foiti- “Saint-Jacques Á 


Ze PARTIE, 


Comptes-rendus des Sociétés savantes. 


Académie des sciences de Met uo des 6, 13, 20 et 37 juillet; des $, 


T40, 31 août; du 7 septemb i 
Aendémie des sciences de Bruxelles, sites dii 1 vante DAR. SC io. 208 
Société ph ice du 14 novembre 1846. . + . . 268 
Lon. botéinégiée.— ut 
vas de M. Leickhardt dans la YourelleBolande (ee à du voran. 270 
den en Amérique en 1841—1844. 215 
bis can: are, 


Ra repère no. our de 1a Flore des Pins Ke . 
aits divers... ep ` 


Les articles non signés sont de M. P. DUCHARTRE. 


S Berg, Charakteristik der für die Arzneikunde und Technik wichtigsten 
A Piflanzen-Genera in I 


Berger, E., Catalogus Her chari oder vollstandige Aufzæhlung der 


OUVRAGES SUR LA BOTANIQUE 


QUI SE TROUVENT A LA MÉME LIBRAIRIE. o 


Abbildungen (naturgetreue) der in Deutschland einheim. wilden 
Holzarten, nebst erlæut, Texte hierzu; von J.-B. Beck, gr. 2 Augs 
bourg. Jusqu'à présent 8 liv. à fr. 50: 
ame, Fr., die Geer: nach Lambert, Loudon u. EN Dei 
bearbeitet, Vienne. Heft 1-9; A8 fr., col. 7r 


zur Pflanzenkunde des igi Reiches. dues von 
der Kaiserl. Academie == Wissenschaften . in-8* avec des tables in 
demi-f". St.-Petersbourg 1845. Liv. 4 e 12. 915756. 


€ nebst erlæut. Texte. Mit einem V 
worte von Dr. H.-F. Link. Gr. in-4° Berlin. Livr. 4 et 2. ded 


phanerogam. u. zu tiM. Gewæchse Deutschlands, etc, Gr. ini. 


Bruch, W.-P. >. Schimper et Th. Gümpel, Bryologia Europ, 
u genera Muscorum scorum Europ. monographice illustrata. noH 
Stuigartie, fasc, I-XXXI. 

Dozy, Dr. F.,etDr. J. H. Molkenboer, Musci frondosi inediti Arch 
Indici, sive descriptio et adumbratio —€—— frond. in Insulis : 
Borneo, Sumatra, Cele| in Japonia nuper delet 
E minusve cognitorum. Inch maj,- Logduni-Bata v. 4840, f fasc. 
Forster C.F., Handbuch der Cacteenkunde in ihrem. mien 7 

Auf den meme va eigener u. fremder Erfah rungen bearbei 

M 


vigae. ; 
P, Dr. J. W. P. — Flora der Umgegend von pren i | 

: ien Gebietes, Holstein Lauenbuürgischen und Lüneburgist 
nthaltend die Gewæchse welche in diesem Bezirke wild wa 


RECUEIL MENSUEL 


Consacré principalement à l'analyse des savai publiés en Frane ei à 
sur la Botani 
ei sur ses applicafions à l'Horfieulture, l'Agriculture , 
la Médecine, ete., 


RÉDIGÉ PAR 


P, DUCHARTRE, 


Docteur ès sciences, de la société philomathique. 


l'étranger 


Sommaire de la 7e Livraison de la Revue Botanique. 


je PARTIE. 
Physique végétale. 


Fxemeuli d'anatomie à ge physiologie e ze ser 
Types des familles de France ; PLÉE- 


_ REVUE BOTANIQUE. 


EF en 


= ANNEE. 


PREMIÈRE PARTIE, 
PHYSIQUE VÉGÉTALE. 


OncANOGRAPHIE. — Essai sur les Folioles carpiques ou carpidies 

- dans les plantes angiospermes. — Thèse pour le doctorat ès sciences, 
par M. Kirschleger , prof. à Strasbourg , in-8° de 92 pag.; Stras- 

bourg, 1846. 

; E Ge travail est divisé en deux parties : 


- Dans la première, l'auteur s'occupe des carpidies (carpelles, 


E carpophylles, feuilles carpiques ou carpellaires) avant et pen- 
E dant l'anthèse. Il rappelle que les idées d'analogie entre les . 
feuilles carpellaires et les feuilles calicinales, pétaliques et 
staminales, idées aujourd'hui admises sans contradiction dans 
. lascience, remontent à Ch.F. Wollf qui, le premier, les exposa 
d'une manière explicite en 1772. Elles furent de nouveau déve- 
loppées avec quelques différences de détails en 1789, par 
sch et en 1790 par Goethe. Mais ce n'est guère qu'à partir 
1813, époque où De Candolle publia sa Théorie élémentaire, 
quelles acquirent droit de bourgeoisie dans la.science; aujour- 
T'hui elles sont définitivement adoptées par tous les botanistes 
dont le nom fait autorité, M. Kirschleger expose à cet égard 
les notions fondamentales de la carpologie. Dans chaque 
carpelle il distingue 3 portions différentes : 4° la portion creuse 
Ou ovulifère (ovaire), correspondant à la portion vaginale des 
feuilles de végétation ; 2° la onte — (e style), p 
^u petiole ; 3o la portion stig 
la portion limbaire des feuilles noidiuun: Kou ferons romste 
quer à ce propos que tous les botanistes n'admettent pas la 
i ? 9 


H 290 
méme détermination pour les diverses parties d'un carpelle.— 
Aprés avoir ensuite €— - trois couches qu'on distingue 


dans un icarpe, mésocarpe, endocarpe) 
et les den faisceaux quid le parcourent dans sa longueur 
(nervure médiane, 2 nery: latérales marginales), l'auteur s'oc- 
cupe en passant de l'origine des ovüles sur les bords ou surla | 
face interne des carpidies et de la nature axile ou foliaire du 
placenta. Il énumère les diverses manières selon lesquelles les 
carpelles peuvent se souder entre eux dans les fleurs syncarpi- 
cées ainsi nommées par opposition aux fleurs dialycarpicées ou 
à carpelles distincts et séparés. Nous ne le suivrons ni dans ces 
détails, ni dans ceux qui terminent la premiere partie de son 
mémoire et qui ne nous paraissent présenter rien de nouveau 
pour la science. * 
La 2€ partie est consacrée à l'examen des carpidies après ta l'an- 
thèse. De celle-ci nous extrairons la nouvelle classification de ` 
fruits proposée par. M. Kirschleger. Ce botaniste distingue 
d'abord les carpelles simples et libres des carpelles coalisés où 


soudés entre eux.—Les premiers présentent les. modifications 
suivantes : 
1o Carpelles: mous et charnus, dont les deux Hs. princi- 
pales sont la baie et la drupe; 20 Carpelles capsulaires, qui don- 
nent les follicules et les gousses distingués l'un de l'autre 
leur déhiscence à la maturité; 30 Carpelles nucamenteux , in 
déhiscents, ordinairement monospermes , divisés en 
nucule, etc; ce sont les graines nues de Linné; 40 Cac Jo- 
mentacés, tenant à la fois des deux précédents, présentant en 
e rompent et SÉ 


4 


tre les graines des étranglements où ils s 
désarticulent à la maturité. Ces diverses uiid se 
retrouvent dans les carpelles soudés ou coalisés. 

Quant à ces carpelles coalisés, qui forment les —— 
peuvent être supères et sans adhérence avec le tube du calice; 
ou inféres, c ’est-à-dire adhérents au tube calicinal. Le ees? 


Cas constitue la syncarpie proprement dite, le dernier € = 
rise Phy posyncarpie. De là trois séries ou trois classes de 


t 


294 


dont chacune présente des subdivisions analogues à celles que 
nous avons signalées, d’après l'auteur, pour les carpelles sim- 
ples. Il en résulte au total la classification carpologique résu- 
mée dans le tableau suivant 1 nous Mg. s o à M. Kirs- 


chleger. 


$ 


4re Série, — DraLxcARPICÉES. 


4er groupe. Nucule ou achaine (semen nudum Lin.) 


Baie (Lin. ex parte). 

Drupe (Lin. ex parte). 

Follicule ( Gamm Gaertn. Jé 
Gousse ou légume (l Lin.). 


Lomentum Gaertn. 
9* Série, — SYNCARPICÉES. 


Ate division, — Syncarpicées incomplètes. 


er Groupe. Nuciformes. 


ee 


— 


Bacciformes. 
Drupiformes, 
Capsulaires. 


Ze division. — Syncarp. completes. 


ler groupe. Nuciformes (Nux , utriculus Gaertn;  Achienium 


5e 


— 


— 


— 


Rich.) 
de oni (Bacca Lin. ex parte). 
Drupiformes (Drupa Lin. ex parte). 
Capsulaires (Capsula Lin. et Gaertn). 
Lomentacées (Lomentum Gaertn. ex eer 
3° Série — HyPOSYNCABPICÉES. | 


hs eleng Nuciformes (Nux Gaerto.; i Mele Neck. ). 


. Bacciformes (Bacca Lin. ex parte). 
Drupiformes (Drupa Lin. ex parte). 
Capsulaires à loges polyspermes (Capsula Lin. 
ex parte). — - 
Partibles en loges monospermes ( Polachenium 
Rich.; diérésyle mirb.). 


# 

292 
, Tous les fruits angiospermes , à peu d'exceptions près, peu- 
vent, dit M. Kirschleger, être rangés sous ces diverses catégo- 
ries. Pour montrer l'exactitude de cette proposition, il parcourt 


toute la série des familles européennes en examinant les diver- . 
ses modifications de leurs fruits qu'il rattache à ses divisions ` 


Ld 
carpologiques. On sent qu'il nous est entièrement impossible 


de le suivre au milieu de ces nombreux détails. : 


245 A 442.9 


PHYLLOTAXIE. — Sur la disp £ q p 
ties foliacées des Palmiers. Extrait d'une lettre de M. Martius à 
M. Quetelet (Bull. de l'Acad, des sc. de Bruxelles, 7 nov. 1846). 


Les organes dans lesquels on observe une disposition régu- 


lière chez les Palmiers sont, dit M. de Martius : les feuilles de . 


la tige, les feuilles et les écailles du régime, les feuilles de la 
idi ince (C »Sagus, etc.), 


' P 


fleur, et. dans] 
dac. 9 r T d ^* 
les écailles qui recouvrent le fruit. 

On observe chez les Palmiers 3 systémes différents de la taxis 
des feuilles : i 

4° Dispositions des membres simples en ligne spirale ; 

2 Disposition des verticilles à 9 membres en spirale; 

3' Disposition des verticilles de plus de 2 membres. 

I. La disposition en spirale est la plus commune. Parmi les 
feuilles ( frondes) des Palmiers, les dispositions suivantes ont 
été observées : 

D 3 5 $ 7 


NE i E LR E 


2 5 7 8 9 13 21 24° 


Les tiges qui ont des internodes minces et longs, offrent 
presque toujours des dispositions à peu de membres avec de 
trés-fortes divergences entre les feuilles suivantes. Quand les 
feuilles sont serrées et insérées sur la tige à très-courts inter- 
nodes (mérithalles Turp.), les cycles embrassent beaucoup de 
membres et les fractions des divergences sont plus hautes. 

Daus les régimes, qui sont presque toujours recouverts de 
spathes et dont la ramification dépend de la disposition des 


293 
spathes ou des écailles ramipares, M. de Martius à observé 
les dispositions suivantes : 
HT ras 33 09) 2» Gr (4. 

Dans les fleurs, la disposition Aa suit, pour les cas ty- 
piques, la disposition 2/3 dans les verticilles du calice et de la 
corolle ; souvent aussi dans le cycle des étamines (dans les fleurs 
hexandriques), et (dans les fleurs polyandriques) des disposi- 
tions à plusieurs membres (13? 21?) dans un cycle, sans que le 
nombre soit toujours absolu. Les pistils suivent ordinairement 
EL disposition 3, et quelquefois aussi 2/3. 

Dans les Lepidocaryinæ, on observe des écailles dures comme 
la corne, luisantes et d'une formation unique dans le règne 
végétal, Elles recouvrent totalement la baie et sont imbriquées 
de haut en bas. On les avait rangées parmi les écailles de Pin- 
dumentum, analogues aux poils, etc. ; cependant il y a des rai- 
sons pour les considérer comme une métamorphose toute par- 
ticuliére de feuilles sur un axe cyathiforme, qui recouvre les 
3 pistillaires légèrement soudées. Cette formation singulière 
conserve aussi une symétrie admirable. Les spires qu'on y 
trouve, et qui sont en si grand nombre qu’elles forment beau- 
coup de séries verticales (orthostiches) et de séries obliques 
(parastiches) sont ordonnées d'aprés des divergences que 
M. Alex, Braun a représentées: par des fractions dont le nu- 
mérateur peut toujours étre désigné par 2, quand le nombre 
des parastiches exprime les dénominateurs, M. de Martius a 
trouvé les fractions qui suivent: 


5 re Ain ur DIR uec e e 
9 113315317 19.21 3], 3$ 37 39 3i 33 


^. aj 
33 37 
Prenant la divergence la plus longue, on a 


SS 
$1 ete, 


IL. Le système des dispositions par paires spirales (Geonoma) 
à été observé sur le régime chez quelques fleurs seulement 
(dans les bractées qui produisent les fleurs). 

Ce système se présente plus souvent dans les écailles des 


294 
fruits, La ftaphia "fo qui est très commune dans les collec- 


tions, | pourra servir àé eiu tudier o 


IIl. Le système. verticillaire, à verticilles polymers se ren- 
contre dans la disposition des fleurs (rarement). 

Mais cette disposition est très-commune parmi les fruits 
écailleux; l'auteur y a observé le plus fréquémment les nom- 
bres suivants d'orthostiches : 

8, 12. 44. A6. 48. 19, 30. 22, PE. 36. 28. 30. 32. 3A. 36. 38. 40. KK 


Selon. la manière de voir de M. Alex. Braun, ces verticilles 
se suivraient dans les divergences : 474, 476, 1/7, etc.; dans les 
fruits des Zepidocaryinæ, les trois systèmes sont souvent unis 
l'un à l'autre. De méme que dans la succession des spires et. 

des. verticilles, les transactions d'une taxis ou d'un système à 
l'autre (effectuées par la diminution dans les dimensions d'une 
écaille, par la réunion de deux en une, etc.) suivent toujours 
des lois géométriques. 

M. Braun a déjà indiqué qu'il y a toujours un nexus orga- 
nique entre ces changements de phyllotaxes ; mais il reste en- 
core beaucoup à étudier dans cette partie, 

stat 4e « Toutes ces observations, dit M. de Martius en termi- 

nant, ont une relation directe avec la grande et difficile 
question : Comment la nature travaill lle-t-elle dans la formation 


de la fleur? La force eredi j'en suis persuadé, se 
meut en spirale autour de l'axe de la fleur; la formation des 
feuilles calicinales, dés pétales, des étamines'et des pistils est 
soumise (sous le rapport de la géométrie organique) à des lois 
également actives. Mais ici, il devient plus difficile de trouver 
le point de départ, parce que nous ne connaissons pas toujours 
la feuille qui est véritablement la plus inférieure ou la pre- 
miére, et que nous n'avons pas de signes pour reconnaitre si la 
marche phylloplastique est uniforme ou si elle est aussi rétro- 
grade (antid romique), » 


- 


295 
BOTANIQUE GÉNÉRALE ET SYSTÉMATIQUE. 


Principes de l'anatomie et de la Physiologie des 
plantes: Grundzüge der Anatomie und Physiologie der Pflanzen ; 
-par M. F. Unger. I in 8°. de 131 pag.; Vienne, 1846; chez Carl 
Gerold. 


Il y a peu d'années que M. Unger avait publié en commun : 
avec M. Endlicher, des éléments de botanique (Grundzüge der 
Botanik, À in-8; Vienne). La nécessité de renfermer en un 
seul volume, toutes les notions élémentaires de la science avait 
obligé les deux auteurs à donner moins d'étendue qu'ils ne 
lauraient désiré à deux chapitres trés-im portants, ceux relatifs 
à l'Histologie ou à l'histoire des éléments anatomiques des plan- 
tes, et à la Physiologie végétale. Aujourd'hui M. Unger a cru 
devoir du dei à P ces deux PES en les modifiant à 


quelq | t surtout 


au ADU des deux; de là em zu le Lou ouvrage qui va 
nous occuper. 

Depuis le commencement de ce siècle, l'anatomie végétale a 
fait de très-prands progrés; pour parler méme plus exactement, 
la véritable anatomie des plantes ne remonte guère plus loin 


que les premières années de ce siècle. Grâce aux perfection- 


“nements récents du microscope, de nombreux observateurs 


français; anglais, allemands, ont mis au grand jour les détails 


les plus intimes de l’organisation végétale ; mais les résultats 


upart « dans. de 
ouvrages et 


de leurs recherches sont consignés pour la pl 
simples mémoires, épars dans un grand nombre d 
de publications diverses. Tous les tr aités élémentaires de bota- 
nique renferment bien un chapitre relatif à V anatomie des 
plantes ; mais presque sans exception , ces chapitres, trop suc- 
cincts pour être complets, ne renferment qu'une ébauche plus 
ou moins exacte de cette partie de la science. Nous devons donc 
savoir gré à M. Unger, l'un des phytotomistes les plus.exacts 
de l'Allemagne, d'en avoir tracé le tableau dans des proportions 


D 


296 


assez larges pour qu'on y trouve traitées avec quelques détails 


. toutes lesquestions de quelque intérêt qui se rattachent à l'his- 


toire des tissus végétaux. Cette première partie de son livre est 
tipi de pimini figures sur nai equ" — texte 


des questions qui y sont traitées ge hakime ndication des 
documents les plus récents dans lesquels on peut, en dehors 
d'elle, en chercher la solution. Nous indiquerons en deux mots 
la marche que l’auteur y a suivie. 

Parmi les organes élémentaires des plantes M. Unger trace 
deux grandes divisions : celle des organes primaires ou des cel- 
lules, et celle des organes dérivés, ou des vaisseaux, divisions 
parfaitement en harmonie avec nos connaissances actuelles. 
Exposant ensuite avec détails l'histoire des cellules, il examine 
d'abord leurs diverses formes qu'il range sous 3 catégories, 
savoir : 1° les cellules globuleuses, ellipsoides ou polyédriques, 


simples modifications les unes des autres; 2° les cellules apla- 


ties, les unes tabulaires, les autres étoilées ; 3° les cellules allon- 
gées, plus communément désignées en France sous le nom de 
cellules fibreuses. Il e ven ch ensuite ie la structure des parois 
cellulaires, soit de leur iti 


,hom ogène, mince 


et transparente, soit des — ——" qui viennent 
ensuite les épaissir et qui font distinguer les cellules relative- 


ment à leur aspect en cellules spiriferes, rétifères et poreuses. 
Après cela, il étudie successivement : l'union des cellules en 
tissus pleins (mérenchyme, parenchyme et prosenchyme) ou creu- 
sés de cavités telles que les lacunes et les réservoirs des sucs 
propres; les matières contenues dans leur intérieur ; leur for- 
mation première; leur développement et leur multiplication. 


Le chapitre relatif aux vaisseaux est moins étendu et ne com- 


prend que trois sections relatives : 4° aux vaisseaux spiraux ou 
spiroides , subdivisés en vaisseaux annelés, vaisseaux spiraux 
simples ou trachées des phytotomistes france; vaisseaux réti- 


culés, - Vaisseaux scalariformes, vaisseaux poreux avec leurs mo- 


dileutons prochaines; 2° aux vaisseaux du latex ou laticifèress 


š 


297 SEN 

3 aux vaisseaux propres. Sous ce dernier nom, M. Unger com- 
_ prend des cellules prismatiques, à parois minces, superposées 
en séries longitudinales par des surfaces transversales et non 
obliques, dans lesquelles se trouve un suc trouble, granuleux. 
Il laisse, dit-il, à décider si ces organes désignés comme vais- 
-seaux propres par Moldenhawer et M. H. Mohl méritent bien 
en effet la qualification de vaisseaux. 

La seconde partie de l'ouvrage de M. Unger est un résumé 
de physiologie végétale. Il se divise en 4 chapitres subdivisés 
eux-mêmes en nombreux paragraphes. Dans le premier cha- 
pitre, l'auteur présente des considérations générales sur la 
plante considérée comme organisme vivant; dans le second, 
il examine les phénomènes vitaux dont la cellule est le siége, 
particulièrement sa naissance et son développement à l'aide 
d’un nucleus ou cytoblaste, les excrétions, les sécrétions, les 
mouvements de suc, etc., qui s'y opèrent; dans le troisième, 
il considère la plante comme un organisme composé, dans le- 
quel s'accomplissent l'absorption, l'ascension de la sève et sa 
diffusion , l'assimilation du suc nourricier brut, les sécrétions, 
la reproduction , un développement de chaleur et quelquefois 
de lumiére, enfin des mouvements divers; le 4* et dernier cha- 
Pitre est consacré à l'étude des phénomènes vitaux qui ont heu 
pendant le développement de l'individu. 


Au total, on voit que l'ouvrage de M. Unger traite successi- - 


vement toutes les questions de quelque importance qui se rat- 
tachent à l'histoire anatomique et physiologique des plantes, 
et cela d'une manière aussi remarquable qu'on pouvait Pat- 
tendre d'un des botanistes les plus éminents de l'Allemagne. 
Nous désirerions voir ce travail mis par une traduction à Ja 
Portée des lecteurs français; il amènerait probablement ce ré- 
sultat désirable de répandre parmi nous des connaissances 
Pour lesquelles la plupart de nos botanistes témoignent une 
indifférence peu concevable et qui contraste avec la prédilee- 
tion que la docte allemagne témoigne pour elles. 


M e 


` 


298 
Types de chaque famille et des principaux genres de plantes 


croissant spontanément en France; par M. Plée (in-4°; Paris, chez 
Baillière, rue de l'École-de-Médecine, 17). 


Une illustration de nos familles indigénes est un lee 
louable à tous égards, et qui peut devenir trés-utile en ren- | 
dant les abords de la science plus faciles aux gens du monde. 
Nous ne saurions donc que louer M. Plée d'avoir entrepris 
cette œuvre. Son plan n'est peut-être pas tracé d'une manière 
tout-à-fait rigoureuse; mais à part cette légére critique, nous 
n'avons guère que des éloges à donner à son travail. Ses 
planches sont toutes d'un trés-joli effet; le dessin en est satis- 
faisant quoique parfois un peu lâche; la gravure en est très- 
remarquable de douceur; quoique tombant quelquefois dans 
le défaut de cette qualité et devenant un peu molle, le coloriage 
en est très-soigné, Au total l'exécution matérielle placejles plan- 
ches de M. Plée au-dessus de la plupart de celles |du méme 
genre que nous possédons jusqu'à ce jour. En les examinant 
au point de vue scientifique, nous aurons également des éloges ` 
à leur donner sous presque tous les rapports ; seulement, dans 
l'intérét méme de l'auteur et de son bel ouvrage, nous croyons 
devoir méler à nos éloges quelques légéres observations cri- 
tiques. Ainsi quelquefois la figure destinée à reproduireJe port 
de la plante est faite d’après un échantillon beaucoup trop 
incomplet; parfois aussi dans une même famille nous trouvons 
la figure de deux ou trois plantes appartenant à une méme 
tribu, ou à des genres tellement voisins que la connaissance 
de l'un rend l'autre presque inutile à étudier, au moins dans 
un ouvrage nécessairement limité; de plus , à Ja suite des 
nombreuses figures analytiques que réunit chaque planche, 
on ne trouve Jamais de diagramme pour résumer d'une ma- 
nière commode en même temps qu'instructive tous les détails 
relatifs à l’organisation et à la symétrie de la fleur, enfin nou 
craignons que, dans quelques cas, l'auteur ne se soit laissé 


influencer - quelque peu dans ses figures analytiques pu 


t 
l'exemple et Pautorité de quelques botanistes. Mais à pa" 


299 
ces légères et presque imperceptibles taches, et quel ouvrage 
n’en a pas? nous ne pouvons que louer M. Plée du soin qu'il 
apporte à toutes les parties de son ouvrage, et nous désirons 
vivement qu'un succès de plus en plus prononcé lui permette 
d'amener son travail à bonne fin. 

Jusqu'à ce jour il a paru 33 livraisons de cet ouvrage; chaque 
livraison comprend: une planche et le texte correspondant, 
composé des caractères de la famille et du genre, de la descrip- 
tion de l'éspéce figurée et de l'explication des figures, Voici la 
liste par familles des espéces figurées, Les planches ne portant 
aucun numéro nous rangerons ces familles par ordre alphabé- 
tique. APOCYNÉES, — Vinea minor. — ARISTOLOCHIÉES , — ris: 
tolochia Glematitis, — Anoinées, — Arum vulgare. — BArsawi- 
NÉES , — Impatiens noli-tangere. — BerpÉRIDÉES, — Berberis 
` vulgaris. — CAMPANULACÉES , — Gampanula rotundifolia. — Ca- 

RYOPHYLLÉES , — Saponaria officinalis, — CoxvorvutACÉES , — 
Calystegia sepium. —CnucirEnEs, — Raphanus sativa.— Géra- 
NIÉES, — Geränium sanguineum. — JASMINÉES , — Jasminum 
officinale; — Lanées, — Linum usuatissimum.— MALYACÉES,— 
Malva rotundifolia., — Narcissées, — Narcissus pseudo- Narcis- 
sus, —OLÉACÉES, — Syrin ga vulgaris; Ligustrum vulgare. —Ona- 
GRARIÉES, — Epilobium hirsutum ; OEnothera biennis. — Oxarı- 
. DÉES , — Oxalis acetosella. — PAPAv&nACcÉEs, — Papaver Rhœas; 
Clelidonium majus, — PoLycontes , — Fagopyrum esculentum. 
— Prmuracées , — Primula officinalis ; Anagallis phanicea. — 
RrNoxcorAcÉrs, — Ranunculus bulbosus; Eranthis hyemalis; 
Delphinium Consolida. —Saxirracées,—Sarifraga granulata.— 
SoLANÉEs , — Solanum Dulcamara ; Nicotiana rustica; Physalis 
Alkekengi. — = TuvmÉLéEs, — Daphne. Mezereum. — V10LA- 
Rites, — Viola odorata. 


Flore d'Allemagne en figures d'apres nature avec descriptions $ 
Deutschlands Flora in Abbildungen nach der Natur mit Beschrei- 
bungen , publiée par Ie d" Jacob Sturm, à Nürnberg. 


Ë il s'exprimer si. un monument 
Cet ouvrage est, si l'on peut s 'exprimer ainsi, ui 


300 


en miniature "- à la science. Son format est à à peu prés 


in-24, lgré iguité, M. Sturm asu en tirer 
un exédllent parti, et — son ouvrage au niveau des besoins 
de la science. Beaucoup de nos lecteurs connaissent déjà ces 
charmants petits cahiers, renfermés chacun dans un étui dis- 
tinct, dans lesquels les plantes sont représentées en figures 
presque toujours réduites, coloriées, dont le dessin et la gra- 
vure sont dus à M. J. W. Sturm. Les figures de port sont 
remarquables'par leur fidélité, elles sont accompagnées de 
quelques détails de grandeur "n ou méme grossis. Deux ` 
pages de texte al'emand renferment l'histoire de chaque 
espéce et l'explication des figures qui la représentent. 

Il y a déjà plusieurs années que M. J. Sturm a commencé 
la publieation de son Deutschlands Flora. Depuis lors, il a fait 
paraître 447 cahiers qui renferment la figure et l'histoire de 
2176 espèces ainsi distribuées ` 4'e divis., Végétaux phané- 
rogames = 92 cahiers; 2° divis., Végétaux cryptogames ( les 
Champignons exceptés) — 31 cahiers ; 3° divis., Champignons 
= 24 cahiers. Nous venons de receyoir la livraison double 
91—92 de la première partie dans laquelle se trouvent figurées 
24 espèces de Potentilles et nous ne pouvons que louer la 
fidélité de ces figures, et le soin apporté tant à leur gravure 
qu'à leur coloriage. Le texte relatif à cette livraison est dü 
à M. Koch qui a déjà traité un grand nombre de genres com- 
pris parmi les Caryophyllées, les Crucifères, les Labiées, les 
Chénopodées, les Renonculacées, etc. Quelques autres bota- 
nistes célébres d'Allemagne ont également traité des Lee? 
importants de phanérogames; ainsi l’histoire des Cypéracées 
et des Joncées est due en entier à M. Hoppe, de même que celle 
des Vicia, des Ervum et des Draba; les Trifolium on été décrits 
par M. Schreber, les Saxifrages, par M. de Sternberg, les 
Myosotis par M. Reichenbach. Dans les cryptogames, not 
remarquons trois cahiers de Lichens dont les descriptions 
sont dues à M. Lauerer de Greifswald, 6 cahiers d'Hépatiques 
et 44 de Champignons par M. Corda; plusieurs autres h- 


301 


vraisons de Champignons sont dues à MM. Rostkovius et 
Dittmar. 

Comme la publication du Deutschlands Flora de M. J. Sturm 
n'a pas encore subi d'interruption, et qu'elle a eu un succes 
réel, il est presque certain qu'elle se continuera jusqu'à la fin: 
l'Allemagne possédera donc une flore iconographique d'un 
prix relativement peu élevé. En effet chaque livraison con- 
tenant. 12—16 planches et autant de descriptions ne coûte 
que 4 flor. 42 kr., ou environ 2 fr. 20 c., ce qui porte à 323 
. francs environ les 447 livraisons ou les 2176 planches déjà 
. publiées. I serait difficile d'arriver à un pareil résultat avec 


un format différent. 


Observations sur plusieurs plantes nouvelles, rares ou critiques 
dela France, par M. Alexis Jordan. 2* fragment (Annal. de la Soc. 
linn. de Lyon, séance du 43 juillet 1846; tiré à part en brochure 

_in-8° de 39 pag. et 2 planc. grav.). 


- Le second mémoire de M. Al. Jordan est entièrement ĉon- 
sacré au groupe des Violettes à stigmate urcéolé (Melanium DC.) 
et particulièrement à la description de cinq espéces nouvelles 
quil croit pouvoir établir aux dépens du seul Viola tricolor 
Lin.. On sait le grand nombre de variations que Linné et la 
plupart des botanistes après lui ont attribuées au H. tricolor; 
ils lui ont rapporté, dit M. Jordan , non-seulement plusieurs 
Viola à racine annuelle et à corolle élégamment nuancée de 
violet, de jaune et de blanc, qui sont d’un effet très-agréable 
dans les jardins, mais beañcoup d’autres encore à parure plus 
modeste et dé forme non moins variée, que l'on rencontre fré- 
quemment dans nos champs. Pour eux, toutes ces plantes 
wont été que des modifications d’un type unique dues à l'in- 
flaence du climat, du sol, ou de circonstances particuliéres, 
Depuis plusieurs années, M. Jordan a cultivé et semé réguliè- 
rement chaque année un certain nombre de Violettes qui de- 
Vralent toutes ótre rapportées au Viola tricolor, si l'on s'en 
tenait à la description qui a été donnée de celle-ci par les 


302 

auteurs, mais qui, d’après lui, sont faciles à distinguer les 
unes des autres, quoique trés-voisines, et dont les caractères : 
lui ont paru. immuables. Pour ces plantes, il déclare n'avoir. 
jamais obtenu de ses semis de modifications importantes; à la 
vérité, loin de suivre les procédés de culture ordinaire, il a 
toujours semé, autant qu'il iui a été possible, dans des condi- 
tions analogues à celles dans lesquelles ces plantes auraient 
été placées dans la nature. Dés-lors, partant de ce principe 
que « toutes les fois que des plantes voisines par ieurs carac- 
téres se trouvent placées dans des conditions identiques, et que 
les différences qui les séparent subsistent, considérées dans 
leur ensemble, elles doivent étre considérées comme des 
espèces distinctes,» il s'est cru autorisé à voir dans les diverses 
formes de plantes soumises à ses expériences autant d'espéces 
distinctes qu'il figure et qu'il décrit in extenso. Nous regret- 
tons que le défaut d'espace ne nous permette pas de repro- 
duire ces longues descriptions en entier; mais nous eroyons 
qu'il sera presque aussi avantageux pour les botanistes qui ne 
possèdent pas la brochure originale de mettre sous leurs yeux 
un résumé comparatif des caractères de ces espèces nouvelles 
ainsi que leurs diagnoses , que l'auteur a bien — wies 
notre demande. 

4. Viola pallescens Al. Jord. (pl. 4, fig. A). V. pedunculis 
erectis subpatulis; corollà calyce subduplo breviore, petalis 
superioribus oblongis , inferiore cuneato apiculato , capsulá 
globosà obtuse trigonà ; foliis inferioribus ovatis obtusis, su- 
perioribus lanceolatis acutis, stipulis pinnatifidis, laciniis 45 
lateralibus linearibus acutis, extimà majore subdentatá ; caule 
simplici erecto subpuberulo. — Cette espéce se reconnait, au 
premier aspect, à ses petites fleurs, à son feuillage d'un vert 
pâle, à ses tiges toujours simples et pauciflores; sur un très-grand 
nombre d'échantillons aucun ne s'est montré rameux. Ses 
feuilles sont ordinairement planes, d'un vert clair un peu 
jaunátre, à pubescence courte et éparse, souvent presque 
glabres, assez briévement dentées, toujours bien plus cour- 
tes que celles du 7. segetalis; les supérieures sont pe" 


, 


dentées, souvent presque entiéres. Ses stipules n'ont jamais 
plus de trois à cinq lobes droits, étalés, aigus; les inférieures 
sont très-petites, et n'ont pas le lobe terminal élargi et sem- 
blable aux feuilles, comme dans plusieurs autres espèces ; ses 
bractéoles ont leur appendice appliqué sur le pédoncule (qui 
. €st deux fois plus long que la feuille), ce qui n'a pas lieu dans 
le F7. segetalis ni dans d'autres espéces. Sa fleur est fort petite, 
toujours blanche, avec le pétale inférieur tronqué, apiculé, et 
l'éperon courbé, un peu saillant, presque cylindrique. Sa cap- 
sule est trés remarquable par sa forme globuleuse et obtusé- 
ment trigone ; elle est deux fois plus courte que le calice, et 
ne contient qu'un petit nombre de graines, de 20 à 25. Ces ca- 
ractéres paraissent à l'auteur suffisamment tranchés pour faire 
reconnaitre cette espèce et pour la distinguer toujours nette- 
ment des quatre suivantes. : 
Cette Violette a été observée par M. Al. Jordan dans les 
champs cultivés et aussi dans les lieux incultes des terrains 
primitifs à Bornes (Var), prés d'hyéres. Elle s'est complétement 
naturalisée dans son jardin où elle se sème d'elle-méme et en 
abondance. Elle fleurit en mai, Par la petitesse de sa fleur, elle 
se rapproche du V. occulta Lehm.; mais celle-ci, qu'il a égale- 
ment obtenue de semis, est une bonne espéce bien distincte 
Par sa taille plus basse; par ses pétales aussi courts, mais 
beaucoup plus larges; par son éperon comprimé, à peine 
courbé, trés-petit et égalant à peine la moitié des appen- 
dices du calice qui sont larges et arrondis; par ses feuilles 
Presque entières et rétrécies en pétiole très-court ; enfin par ses 
Stipules très-petites dont le lobe terminal est à peine égal au 
pétiole. dose 
2. Viola segetalis Al. Jord. (pl. I, fig. B). V. pedunculis 
erecto-patulis ; corollà calycem subæquante capsulà elliptico- 
9vatà obscure angulatá; foliis dentatis, inferioribus ovatis 
vel ovato-oblongis subacutis , superioribus angustatis acumi- 
natis; stipulis pinnatifidis , laciniis 5-7, lateralibus linearibus 
acūtis, extimá lanceolatá subintegrá; caule simplici vel in- 
ferne ramoso, ramis erecto - patulis. — Cette Violette se dis- 


H 


e 


| 304 
tingue de toutes les autres décrites par l’auteur par son port 
élancé et par ses rameaux nombreux qui partent de la 


partie inférieure de la tige, à différentes hauteurs, et qui for- 


ment avec elle un angle trés-aigu. Ses feuilles sont d'un vert 
peu foncé, à dents assez ouvertes, trés-finement pubescentes 
et ciliées, souvent glabriuscules; les inférieures sont peu 
obtuses , le plus sonvent un peu aigués, avec un petit mucron 
terminal; les intermédiaires sont très-allongées, longuement 
rétrécies aux deux extrémités, ainsi que les supérieures qui 
Sont acuminées. Ses stipules sont toujours beaucoup plus 
courtes que les feuilles ; eiles ont toutes, méme les inférieures, 
leur lobe terminal entier, ou presque entier, et assez étroit. 
Ses pétales sont un peu plus courts que les sépales; les deux 
supérieurs ne se recouvrant pas l'un l'autre, oblongs, blan- 
chátres avec une tache d'un et I au sommet, qui 
manque rarement; les deux int 5 lliptiques-oblongs, 
d'un blanc uniforme ; l'inférieur étroitement  obové-cuneifor- 
me, tronqué au sommet, blanchátre, jaune vers l'ombilic et 


marqué en-dessus de 5 stries violacées trés-courtes; l'éperon 
est toujours assez comprimé et peu saillant. Sa capsule est un 
plus longue que large, mais plus petite que celle du V. agres- 
tis; elle contient rarement plus de 45 graines de forme 
SOEN deux fois aussi longues que larges, 

L'auteur a observé cette espèce aux environs de Es où 
elle est assez commune dans les champs cultivés, à sol argileux, 


à Charbonnières, a Quincieux, dans la Bresse, etc. Il en a 


aussi rapporté de la vallée d’Argelez (Hautes-Pyrénées) des 
échantillons conformes à ceux de Lyon. Elle fleurit en mai, et 
souvent encore en aoüt et septembre. 

3. Viola agrestis. Al. Jord. (pl. II, fig. A). V. pedunculis 
patulis; corollà calycem subæquante; capsulà ovato-oblong/ 
obtusà obscure angulatá; foliis crenato-dentatis , inferioribus 
ovatis vel elliptico-oblongis obtusis, superioribus angustatis 


canaliculato-plicatis subacutis; stipulis pinnatifidis vel in- 


ferne subpalmatifidis, laciniis 5-7, lateralibus linearibus suba- 
cutis, extimà ovatà amplà vel v m mie crenato-dentatà; caule 


KS 


E 


305 


a basi ramoso, licib 


simp [ .— Cette espèce est 
couverte dans toutes ses parties d’une  pubescence courte, mais 
trés-visible, qui lui donne un aspect cendré. Elle est ordinaire- 
ment trés-rameuse, à rameaux partant tous de la base, trés- 
étalés, et flexueux aux articulations. Ses feuilles inférieures et 
intermédiaires sont ovales ou elliptiques, obtuses, à crénelures 
assez profondes ; les Supérieures sont un peu aigués et plus ou 


moins pliées en forme de gouttière. Ses stipules inférieures 


sont presque palmatifides, à lobe du milieu trés-grand, se 
confondant presque avec les feuilles par sa forme et ses den- 
télures ; il diminue beaucoup de grandeur dans les stipules 
intermédiaires et supérieures, qui deviennent pinnatifides. Ses 
sépales sont moins acuminés due dans les autres espèces, et 
ses bractéoles placées plus bas. Ses pétales sont de couleur lilas 
clair, devenant plus ou moins blanchátres dans les fleurs tar- 
dives; les supérieurs se recouvrent toujours plus ou moins l'un 
l'autre, et l'inférieur est souvent un peu émarginé. Sa capsule 
est elliptique, notablement plus longue que large, à graines 
tres-nombreuses, 60 environ, et de forme plus ovale que celles 
du V. segetalis. 

Le V. agrestis Al. Jord. croit communément dans les 
champs cultivés, à sol d'alluvion, aux alentours de Lyon, aux 
Brotteaux, à Villeurbanne, au lieu même où l’auteur a fait ses 
expériences de culture et où il l'a trouvée spontanée, Elle 
fleurit en mai et presque tout l'été. ; 

4. Viola nemausensis Al. Jord. (pl. I, fig. C). V. pedunculis 
erecto-patulis elongatis; corollà calycem subæquante; capsulà 
Ovatà obtusá obscure angulatä; foliis obtuse crenatis hispi- 
dis, inferioribus ovatis , superioribus oblongo-spatbulatis, 
omnibus obtusis; stipulis subpalmatifidis , laciniis 7-9, latera- 
libus linearibus obtusis, extimá ampliore obtusá crenatá ; caule 
hispidulo simpliei vel a basi ramoso ramis patulis.—Cette Vio- 
lette est bien plus petite que toutes les autres, objet du travail 
qui nous occupe. Sa taille atteint rarement 4 décimetre, Elle est 

20 


306 
ordinairement très-hérissée de poils, surtout dans sa partie 
inférieure, ses feuilles toutes trés-obtuses, ses stipules à lobes 
également obtus, la distinguent parfaitement, dit M. Jordan, 
soit du V. agrestis, soit du V. goes. Elle s'éloigne trop, 
ajoute-t-il, des V. segetalis et pallescens pour pouvoir être 
confondue avec elles. Sous quelque forme qu'ils se présentent 
ses pédoncules sont trois fois plus longs que les feuilles, et non 
pas seulement un peu plus longs, comme dans le V. agrestis; 
ses sépales sont aussi plus acuminés que dans cette derniére 
espèce. Ses fleurs sont de couleur bleue et non lilacée; leurs 
pétales dépassent un peu le calice; l'inférieur est assez large- 
ment obové et l'éperon saillant ; sa capsule est ovale-arrondie, 
avec des graines plus petites et moins nombreuses que dans le 
V. agrestis. 

M. Jordan a observé cette espèce sur les collines et dans les 
champs, aux environs de Nimes, au pont du Gard, à Jon- 
quiére, à Bellegarde, etc. Elle fleurit en avril. 

Le V. parvula 'Tin.— Guss. Syn. fl. Sic. 4, p. 257. — F. tri- 
color, var. "— DC. Prod., 4 P. 304, se distingue du F. 


es tranchés : ses feuilles inférieures, 
presque orbieuhiirés, très-entières, et ses stipules trifides; ses 
sépales ovales, obtus ; ses pétales jaunátres, avec l'ombilic bleu, 
et l'éperon extrêmement court; sa capsule égale au calice. 
Toute la plante est beaucoup plus petite; elle croit en Corse. . 

5. Viola gracilescens Al. Jord. (pl. IE, fig. B). V. pedunculis 
erectis elongatis; corollà calycem parum superante ` capsulà 
ovatà obtusà ; -— — €—À—— inferioribus 
ovatis sub angustatis acutis; stipu- ; 
lis pinnatifidis, laciniis 7- 40, lateralibus linearibus acutis sub- 
falcatis, extimà am plá crenato-dentatá; caule simplici vel a basi 
ramoso, ramis inferne ascendentibus erectis, — Cette espèce SÉ 
reconnait à ses rameaux plus ou moins couchés à leur base; 
puis redressés, assez roides; sa tige est haute de 4 à 2 décimè- 
tres; ses feuilles sont remarquables par leurs crénelures pro 
ondes; elles sont généralement plus ovales et moins obtusés; 


307 
dans le bas de la plante, que chez le V. agrestis. Ses stipules sont 
découpées en lobes plus nombreux que dans les autres espéces, 
et aussi moins droits, un peu courbés en faux ; la forme du lobe 
terminal diffère peu de celle du J. agrestis. Ses sépales sont 


LU. 
p» à 


trés-acuminés comme dans le is, et ses bractéoles 


sont placées de méme sur la courbure du pédoncule, qui est 


aussi trés-allongé, mais dressé, raide, et fort peu étalé à la ma- 
turité. Ses pétales sont plus grands que dans les autres espèces, 
colorés de jaune et d'un beau violet, à stries bien plus mar- 
quées. Sa capsule est ovale-arrondie , assez courte. Ses graines 
sont plus grosses que celles des quatre espèces qui précèdent, 
longues de 2 millim., sur 1 millim. de large et environ deux 
fois aussi longues que larges, au nombre de 45 environ dans 
chaque loge. 

Cette plante croit aux environs de Lyon, dans les terres 
argileuses et les bois humides. Elle a été aussi observée 
‘par l'auteur à Tramoy et à St-André-de-Corcy (Ain). Elle 
fleurit en avril et mai. | E 

D’après l'examen des échantillons de l'herbier de M. Seringe 
désignés sous le nom de P. tricolor var. gracilescens DC., et 
provenant de la Suisse, M. Jordan croit que sa V. gracilescens 
est la méme que celle qui est signalée, sous ce nom de variété, 
dans le Prodromus de De Candolle, vol. I, p. 304, et dans le 
Flora helvetica de Gaudin, vol. H; p. 210. C'est le motif qui l'a 
déterminé à donner à l'espèce qu'il établit pour cette plante le 
nom de P. gracilescens. 

L'auteur fait observer que dans ses cinq nouvelles espéces 
de Viola , les fleurs sont sujettes à varier de grandeur et ten- 
dent, plus ou moins, à passer à Ja couleur blanche; comme 
cela se voit d'ailleurs dans presque toutes les espèces du genre. 
En les cultivant en pot, et en les laissant privées quelque 
temps d'humidité, on voit leurs fleurs pálir et apr sensi- 
blement de grandeur. Quelquefois même les pétales ^r pne 
avortent, mais il regarde ces variations comme de peu d'im- 


portance. 


1 308 

Dans des considérations générales sur les Violettes de la sec- 
tion à stigmate urcéolé (Melanium DC.) et sur la possibilité de 
les subdiviser en trois groupes, M. Al. ordan propose encore 
quelques espéces nouvelles qu'il nomme et caractérise provi- 
soirement, et sur lesquelles il ad’inténtion derevenir plus tard. 
Voici quelles sont ces espèces et par quels caractères il les dis- 
tingue. 

6. Viola alpestris Al. Jord,. Ce n'est autre que le E. tricolor 
var. alpestris DC. que l'auteur élève au rang d’espèce. Sa fleur 
diffère peu par la forme et la grandeur de celle du 7. rotho- 
magensis; mais elle est presque toujours jaune; les pétales 
intermédiaires n'ont qu'une seule strie, bleuâtre, trés petite, 
et l'inférieure en a cinq. Ses feuilles sont ovales, ou ovales- 
oblongues, obtuses, peu ou point en cœur à la base, brièvement 
pétiolées, à pétiole toujours un peu élargi vers le haut, Ses sti- 
pules ont des lobes trés-nombreux (8-10) droits, obtus; le ter- 
minal large, denté, et assez semblable aux feuilles. Toute la 
plante est couverte d'une pubescence trés-courte; elle est très- 
rameuse et diffuse dès la base, à rameaux ascendants, flexueux. 
— Elle croît abondamment dans. les régions subalpines des 
Alpes. 

7. Viola flavescens Al. Jord.; Celle-ci est voisine du y. gra- 
cilescens Al. Jord. , mais certainement différente, dit l'auteur. 


Ses feuilles sont d’un vert trés-pále , à crénelures plas larges: 


les. inférieures sont cordées à la base, les supérieures sont 
aigués, ainsi que les stipules dont le lobe terminal est bien 
moins élargi et presque entier. Les fleurs sont grandes, d'un 
jaune très-pâle et dépassent beaucoup les sépales ; leur éperon 
est épais, long, conique, obtus et très-droit, tandisque, dans 
Ja précédente, il est plus ou moins courbé, et plutôt égal que 
conique. Ses sépales sont aussi bien plus acuminés, et Sa cap” 
sule plus petite et plus arrondie, — Cette espèce a été eg 
„par l'auteur sur le Mont-Canigou (Dee Or). 
8. Fiola Sagoti Al. Jord.. Cette plante est voisine des. ro- 
thomagensis et vivariensis, Al. Jord., mais très- -distincte, AUX 


< 


309: 
yeux de l'auteur. Elle her au premier aspect, du fim. 


thomagensis par sag ,et par la forme de ses: 


feuilles et de ses péticios Dosis le E. RSR qui est très- 
hispide, les feuilles sont ovales, ou ovales-oblongues à créne- 
lures arrondies , presque toujours distinctement en cœur à la 
base, et pourvues d’un long -pétiole étroit et très-égal:, caréné 
en-dessous, nettement caualiculé en-dessus ; deux fois et au- 
delà. plus long que le limbe , dépassant les stipules, Celles-ei * 
sont hérissées de poils, comme les feuilles, toujours pinnati- 
fides, à. 3-5 lobes, et décroissantes vers la partie inférieure de 
la plante, où elles sont réduites à un seul petit lobe sétacé. 
Dans le E. Sagoti, au contraire, les feuilles ont leur limbe 
toujours plus ou moins rétréciren pétiole, et le pétiole, par 
conséquent, n'est pas égal, mais toujours insensiblement élargi 
vers le haut, méme dans les feuilles primordiales qui sont rare- 
ment un:peu en cœur à la base. Les feuilles sont aussi plüs 
atténuées au sommet; elles sont généralement plus petites , à 
crénelures moins arrondies, et plus brièvement pétiolées. Ces 
caractères la rapprochent du P. vivariensis; mais ses stipules 
toujours  pinnatifides à 3-7 lobes; ses pétales beaucoup: plus 
longs que les sépales, larges et obovés, comme dans Je P. rotho- 
magensis, et de couleur peu différente ; són éperon assez court, ` 
un peu courbé, obtus, peu on point comprimé, l'en distinguent 
parfaitement. Le V. vivariensis a les stipules presque toujours 

exactement palmatifides à 7-10 lobes, les pétales fort étroits , 
et l'éperon trés-comprimé latéralement ét ms aminci: me 
celui-d'aucune autre espèce. 

. Cette Violette a été trouvée par M. Gaas a md auteur eh 
dédie, dans les Cévennes A une hauteur de 900 à 4200 mètres, 
Parmi les moissons, “et dans les lieux sees et piérreux des ter- 

rains granitiques. 

. Enfin, M. AL Jordan signale comme appartenant au méme 
groupe que les précédentes deux Violettes qui lui paraissent 
devoir constituer deux espèces nouvelles ; il se propose au reste 
de les soumettre ultérieurement à -— de la culture. Ces 


310 
deux plantes se rapprochent du V. saxatilis Schmidt; mais 
elles en sont, dit-il, certainement tres-distinctes. Il leur assigne 
les noms et les caractères suivants : 

9. Viola Paillouxi Al. Jord.. Cette plante a été envoyée à Pau- 
teur des montagnes aux environs d'Ahun (Creuse) par M. Pail- 
loux , dont elle recoit le nom. Elle est assez voisine du E. Sa- 
goti, mais elle parait en différer par ses feuilles supérieures 

; plus allongées et plus aigués. Ses stipules sont également pin- 
natifides, mais leurs lobes sont aussi plus longs et plus aigus. 
Ses fleurs sont à peu prés de la méme couleur, d'un violet 
bleuátre, quelquefois trés-pále. La forme des pétales est peu 
différente, mais les sépales sont bien plus acuminés. , 

10. Viola monticola Al. Jord.. Celle-ci a été récoltée par 
M. Al. Jordan dans les Hautes-Pyrénées, en allant de Bagnères- 
de Bigorre à Bagnères-de-Luchon, entre Gripp et Arreau, près 
du Col; elle se rapproche davantage du E. vivariensis. Ses 
stipules sont presque palmatifides, dans la partie inférieure de 
la plante, et à lobes nombreux, droits, acuminés, écartés, Ses 
feuilles supérieures sont acuminées. Ses fleurs sont entièrement 
jaunes, assez páles , à pétales bien plus larges que dans le P. 
vivariensis , à éperon plus court et plus obtus, ne dépassant pas 
les appendices du calice. Sa graine est longue de 4 3/4 mil- 
lim. sur 7/8 millim. de large. La plante est un peu cespiteuse 
comme le E. vivariensis, mais elle n'est certai t i 


I 

Dans tout ce qui précède, on sent que nous nous sommes 
borné à reproduire les données de l'auteur. Nous nous garde- 
rons aussi maintenant d'émettre aucun avis sur la valeur des 
espèces proposées par lui; nous avons confiance dans S0 
talent d'observation, et nous pensons qu'il ne s'est décidé 
 qu'aprés un můr examen et après avoir pesé soigneusement la 
valeur et la fixité des caractéres qu'il assigne à ses plantes. 
Uneétude attentive. dela nature achévera de montrer ce qu'il 
faut penser à cet égard. 


941 


Plante Preissiansæ sive enumeratio plantarum quas in Aus- 
tralasià occidentali et meridionali-occidentali annis 1838-1844 colle- 
git L. Preiss, partim ab alliis partim a se ipso Geer méie descriptas 
illustratas edidit Christianus Lehmann. Hambourg. in 
M. Lehmann a commencé en 1844 à publier la me = 

des plantes recueillies dans la Nouvelle-Hollande par M. Preiss, 

en 1838-1841. Ce travail important a pour effet d'étendre 
beaucoup nos connaissances relativement à la Flore australa- 
sienne, et il emprunte encore un nouvel intérét de cette cir- 
constance que les collections de plantes australasiennes de 
M. Preiss sont aujourd'hni répandues dans la plupart des 
grands herbiers d'Europe. Déja dans une précédente livrai- 
son, notre collaborateur M. Lasègue a consacré à la publica- 
tion de M. Lehmaun une note bibliographique. Comme nous 
avons aujourd'hui entre les mains tout le premier volume de 
cet ouvrage qui comprend la série entiére des dicotylédones, 
nous croyons devoir appeler de nouveau sur lui l'attention de 
nos lecteurs et leur présenter le relevé des nouveautés qu'il 
renferme, en ayant le soin d'ajouter au nom de chaque espèce 
nouvelle le numéro qu'elle porte dans les collections de 

M. Preiss afin d'en faciliter la détermination. 

LécuwiNEUsES (par M. Meisner). Mimosées. Acacia? tetrago- 
nocarpa; 866. A. laricina; 973. A. horridula, 965; 1151. A. Ben- - 
thami; 949. A. Hookeri ; 934. A. Lindleyi; 947. A. subbiner- 
via ; 924. A. apiculata; 949. A. heteroclita ; 938. A. microneura; 
943. A. Endlicheri; 888, i Wée a ame ir diver- 
sifolia; 1027.— Papil tum; 815. 
B. proemorsum; 824. Callistachys Gitai 1068. C. oxylobi- 
oides; 842, 844. Oxylobium ovalifolium; 813, 820. O. reticu- 
latum; 840,831. O. tienne 1064. Chorozema costatum; 
. 1036, 1039, 1040. C. reticulatum; 1045. C. daviesioides; 1183, 
1138. Gompholobium ovatum; 1105. G. amplexicaule; 1106. 
G. burtonioides; 4100, 4193. G. Shuttleworthii; 1178. G. vis- 
cidulum ; 4196. G. Preissii ; 1194. Burtonia villosa; 1172. B.? 
tenella; 878, Jacksonia gracilis. J. dumosa; 1084, 1069. 


312 : i 

T070, 1074, 1075. J. restioides; 1079. J. Lehmanni; 1077. Da- 
viesia hakeoides ; 1156, 1157. D. brachyphylla ; 1164, 1162, D. 
Preissii ; 1153. D. Spinosissima ; 1152. D. decurrens ; 1147. D. 
prionodes; 4141, 1148, D. nudiflora; 1143. D. daphnoides; 
1144. D. horrida Preiss mss; 1142, 1171. D. rhombifolia; 1145, 
1146. Viminaria? Preissii ; 1024. Spheerolobium stenopterum ; 
1117. Roea nudiflora; 1048. Aotus gracillima; 863, 869. À. in- 
termedia; 864, 1192, 871. A. procumbens; 845, 882. A.? dillwi- 
nioides; 872. A. passerinoides; 868. Eutaxia dilwinioides; 1191. 
E. erieoides; 877. E. epacridoides; 412, 867. E. reticulata; 870. 
E. cuneata ; 1022. Gastrolobium tricuspidatum ; 839, 830. G. 
ilicifolium; 821, 829. G. Preissii ; 1431, 1133. G. Lehmanni; 
806. G. Brownii; 802. G. epacridoides; 837. Pultenæa genistoi- 
des; 1024, 4101. P, aspalathoides; 838, 1195. P. ochreata; 1038. 
P. strobilifera; 4185, 1190. P. empetrifolia; 865. Mirbelia ova- 
ta; 803, 1202. Dichosema subinerme; 859. D. racemosum/; 861. 
Hosea stricta; 1057. Bossiœa sulcata; 1028. B. spinescens; 1030; 
1031. B. Preissii; 986. B. pulchella; 1032. Lalage? acuminata 
1003. L.? stipularis; 1006. Indigofera ervoides; 1067. Kenne- 
dra parviflora; 1084, 4099, K. microphylla; 1092. Harden- 
bergia Lindleyi; 1093,— Rosacées. — Acœna echinata; 2395. 
— CHaysoBaLanÉes. — Stylobasium lineare; 2383, 2384. — 
MxnrAc£Es (par M. Schauer). Chamælaucium uncinatum; 359. 
Verticordia  Lehmanni; 466. V. habrantha; 469. V.’ Preissii; 
175. V. Endlicheriana; 179, 481. Lhotskya brevifolia. Calyco- 

thrix Leschenaultii; 492. C. asperula; 194. C, luteola ; 493. Hy- 
_pocalymna strictum; 334, 335. H. asperum; 3392.H. scariosum; 
330. H. cordifolium Lehm. Ms.; 154. Astartea leptophylla; 
156. A. scoparia; 150 ex parte. A. aspera; 361. A. glomerulosa; 
162. A. corniculata; 163, Agonis spathulata; 324. A. conspicua; ` 
150ex parte. A. angustifolia; 449, A. juniperina; 344. A. par- 
viceps ; 460, 461. Pericalymna floridum; 434. Leptospermum 
erubescens; 134. Kunzea pauciflora; 959. K. micrantha; 277. K. 
Preissiana; 276. K. villiteps; 275, K. recurva; 290. K. vestica; 


SYmPayomvrrus Gen, nov. Flores complures hypanthiis 


318 
totis arctissime conferruminatis in capitulum globosum , pe- 
dunci latum coadunati.Calyx operculum clausum, corniforme, 
- sub anthesi circumscisse deciduum exhibens. Corolla 0. Sta- 
mina plurima, margini interiori hypanthii inserta ; filamenta 
filiformia, elongata;. . . . Germen inferne hypanthio adna- 
tum, vertice subpyramidali angulato in stylum abeunte termi- 


natum triloculare; gemmulæ plurimæ, spermophoro bicosta- 
to angulo centrali affixo inserto. Stylus angulatus, rectus, 
stamina subæquans, deciduus; stigma obtusum. Fructus syn- 
carpium lisnosum, globosum, apicibus capsularum conicis 
exsertis quasi armatum, struentes. Capsula semisupera , apice 
. libero loculicide-trivalvi; valvæ lignescentes conniventes vel 
` apice cohærentes, rimis interjectis hiantibus; locula arcta po- 
lysperma; semina cuneata.—S. Lehmanni ; 227. 

Eucalyptus redunca; 945, 247, 232, 234. E. concolor; 225, 
243. E. foecunda , 231. E. hypoleuca ; 226. E. Preissiana; 239. 
E. pleurocarpa; 253. Melaleuca spathulata; 301. M. ornata; 
298. M. Manglesii ; 320. M. acerosa; 263. M. pungens; 316. M. 


lonta : J 


vm, 213. M.tuberculata; 261 ex parte.M. subtrigo- 
na; 264 ex parte. M. holosericea; 345. M. aspalathoïdes: 2425, 
2426. M. polygaloides; 327. M. Lehmänni ; 292. M. Preissia- 
na; 965. M, rhaphiophylla ; 264, 267. M. violacea; 273, 274. 
M. micromera; 183.—Hazonagées.—(par M. Nees d'Esenbeck). 
Goniocarpus nodulosus; 2378. — Oxaripérs (par M. Steudel). 
—Oxalis Preissiana; 4915. O. cognata; 1916. — GERANIACÉES. 
| (par M. Nees d'Esenbeck).. Erodium- cygnorum ; 1902. Gera- 
nium australe; 4907. Pelargonium crinitum; 1905, 1906, Bi 

— Zxcopnvrréss (par M. Miquel). — Zygophyllum dudes 
cum; 2397.— Drosmés. par M. Bartling). — Boronia laniflora; 
2030, 2037. B. juncea; 2036. B. flexuosa; 2024. B. macra; 2026. 
B. chironiifolia ; 2027. B: fastigiata; 2098. B. crassipes; 2040. 
B. tenuifolia ; 2022. B. crassifolia; 2033. B. stricta ; 2034. B. 
elatior; 2043. Cyanothamnus anethifolius; 2088: — 
rude; 2038. P; bilobum; 2039. Diplolcena salicifolia; 2020. D. 
mierocephala ; 2048,2049.— EvPHORBIACEES (par M. Klotzsch). 
— Euphorbia paucifolia; 1208. 


314 

Trachycaryon Gen. nov. (Crotonis spec. Labil.; Adriane 
species Endl.)— Flor. dioici. Masc. Cal. 4 part., laciniis æqua- 
lib. cestivatione valvatis. Cor. et glandula o. Stam. creberri- 
ma, receptaculo nudo inserta; filam. brevibus, æstivatione 
erectis, liberis; anth. loculis longis, linearibus, connectivo 
apice in ligulam viscoso -subpellucidam producto, utrinque 
adnatis. Fem.: Cal. 4 part., subregularis. Cor. petala 4, lan- 
ceolata, calycina , inæquilonga. Germen sessile , 3 loc.. Ovula 
in loculis solitaria , pendula ; styli 3, profunde bifidi, verru- 
cosi. Caps. verrucosa , 3-coc.; coccis 2-valv., 1- sper.; sem. ca- 
runculata.—T. Labillardierei (Croton quadripartitum Labill.) 
Calyptrostigma Gen. nov. (Crotonis spec. Labil.; Adriane 
spe Bell E Flor. Digg Am asc. Cal profunde 4-fid. laciniis 
in ti atis. Cor. et glandula o. Stam, 
crébérrims: Rosé convexo nudo inserta ; filam. brevibus, 
&stivatione erectis , liberis „anth. brevibus, sie Fem.: 
Cal. ut in masc. fl.. Cor. o Germen 3- Ge: 3j sessile, Bee in 


loculissolitaria. pendula. S 
ZS ao 


sessile. Caps. 3-coc., lzvis; coccis LU Rer Sem. dni 
nea, carunculata.— C. viscosum / (Croton. viscosum Labil.) 


Amperea rosmarinifolia; 1225. Monotaxis cuneifolia; 1222. 


M. ericoides; 4248. 

Lopadocalyx Gen. nov.—Flor. monoici. Masc.: cal. parvus, 
patelliformis, integerrimus. Cor. profundes-part., erecta , æs- 
tivat. valvata , laciniis intus ad basin appendice filamentosá 
instructis. Bas 3; filam . subulatis, erectis, basi corollæ inser- 
tis; anth. lateralibus, brevibus, ovatis, introrsis. Ovarii rudi- 
mentum FA er -trigonum, apice brevissime trifidum. 
Fem.: Cal. ut in fl. masc. Cor. o. Ovar. disco carnoso orbicu- 
lari impositum, 3-loc., loculis 4 ovulatis. Styl. brevis, ovario 
continuus; stig. 3, i integerrima, obtusa, Fruct.....- ez 
L, phyllantoides; 1911. L. uliginosus; 1210. 

Phyllanthus Preissianus; 1912. P. scaber, 1200.—SrAc&HOU- 
SIACÉES (par M. Bunge). — Tripterococcus simplex; 1974. T. 
Junceus ; :4973.—RHAMNÈES (par M. |. Steudel). — Pomaderris 


pa 


315 

polyantha; 1677, 1679. P. œmula; 1690. P. pyrrophylla; 1684. 
P. subretusa ; 1687. P. albicans; 1689, P. hirsuta; 1673a, P. 

commixtá; 1673b. P. rosmarinifolia; 1674. P. westringiœfolia; 
. 4686. Trymalium expansum; 1683. T. floribundum; 4680. 
Cryptandra nutans; 2424. C. tridentata; 2421. C, floribunda; 
1675. C. glaucophylla; 4684. C. anomala 1685. C. pungens; 
2422. C. holostyla ; 2423. C. glabrata; 24202. C. lasiophylla ; 
2490b. C. tenuiramea ; 2419. — Pirrosporées (par M. Putter- 
lick). — Pittosporum parviflorum ; 1290. Oncosporum Drum : 
mondianum ; 1288. Marianthus angustifolius; 1287. Cheiran 

thera?Preissiana ; 1291. Pronaya hugeliana; 1296. 


(Læ suite à la prochaine livraison.) 


- BOTANIQUE APPLIQUÉE. 


Plantes rares ou récemment introduites dans les cultures 
européennes. “` 


40. Æschinanthe de Lobb , Æschinanthus Lobbianus Hook. 
Botan. Magaz. oct. 1846. tab. 4260 (4). — Cyrtandracées, — JE. 
subscandens, foliis ellipticis carnosis aveniis integerrimis v. 

E D 1 TAE 1: D 171 T + 


tis.calvce 
4 f H 
amni > 1 1 
D 


lato densenioro-t 


J 0 p g 
mentis brevibus acutis patentibus, corollá calice vix duplo lon- 
giore pupescente. —Cette belle plante a été trouvée à Java par 
M. Thomas Lobb, collecteur de M. Veitch d'Exeter. Elle mérite 
d'étre comptée parmi les plus brillants produits de la végéta- 
' tion de ces belles contrées. Il est à présumer qu'elle est épi- 
phyte; cependant elle semble peu difficile à cultiver dans une 
serre humide, où elle fleurit très-bien. — C'est un arbuste ra- 
meux, charnu, dont la tige et les branches sont pourpre-foncé, 
cylindriques et glabres; ses feuilles opposées sont épaisses, mais 
très-fermes et presque cartilagineuses , elliptiques, glauques , 
CECR 

4) Par erreur typographique, la planche qui représente cette plante a 
reçu le n° 4964 et a été transposée avec celle du Fugosta hakeæfolia. Mais 
cette erreur n'existe pas dans le texte. 


316 

gliülanibels bordées de rouge, entiéres ou légèrement den- 
tées en scie, sans veines apparentes, obtuses à la base, un peu 
aiguës au sommet, courtement pétiolées. Ses fleurs forment: un 
corymbe terminal; elles sont portées sür des pédicelles courts, 
pourpres, pubescents, accompagnés de bractées en coeur, mem- 
braneuses, entiéres,&'un pourpre foncé. Leur calice est grand, 
cylindrique, mais un peu élargi à sa partie supérieure, à 5 
lobes courts, étalés, un peu aigus, de couleur pourpre-noir, 
revêtu d'un ROM noirátre, épais. Leur corolle est à peu 
prés deux fois aussi longue que le calice, d'un bel écarlate trés- 
vif, pubescente, courbe: son tube est trés-resserré au- dessus de 
sa base qui est renflée en une sorte de bulbe ovoïde. 

M. Æschinanthe brillant, Æschinanthus pulcher DC. Botan. 
Mag.; octob. 1847, tab. 4264. — Cyrtandracées. = Nous nous 
bornerons à reproduire i ici comme terme de comparaison la 
diagnose de cette brillante espèce qui, comme la précédente, à 
eté envoyée de Java par M. Lobb à M. Veitch d'Exeter. — Æ. 
Scandens, foliis ovatis coriaceo - carnosis immerse venosis 
obscure dentatis , corymbis terminalibus bracteatis, calyce 
ovato- PI MUN, glabro basi obtuso segmentis brevibus erec- 
tis, corollà calyce triplo longiore glabro.— Cette plante se dis- 
tingue de l'Æschinanthe de Lobb surtout par ses feuilles plus 
larges , par son calice plus court, entiérement glabre, et plus 
fortement dépassé par la corolle. Elle fleurit en juin et juillet. 

42. Sténocarpe de Cunningham, Stenocarpus Cunninghami, 
R. Br. Bot. Mag. oct. 4846, tab. 4963.— Protéacées.—S. foliis 
amplis obovato- lanceolatis integris sinuatis pinnatifidisve, 
umbellis compositis; floribus sericeo-aurantiacis. — Agnostus 
sinuatus All. Cunn. Loudon Hort. Brit, p. 580 (le nom seul ^ 
— Cette magnifique Protéacée avait été découverte en 1828 p. 
Allan Cunningham dans l'Australie sur les bords de la rivière 
Brisbane, Moreton Bay, sans fleurs ni fruits; aussi se conten- 
ta-t-il de la désigner dans son journal par une trés-courte note 
et par un numéro (193). Deux pieds vivants en furent envoyés 
en Angleterre où ils devinrent la souche de tous ceux qui Y 


347 
existent aujourd'hui. Mais tous les soins que leur, -prodigua 
M. Smith n'eurent d'autre effet que de leur faire atteindre une 
hauteur de 16 pieds sans les déterminer à fleurir. Néãnmoins 
ce botaniste soupconna que cette plante était une Protéacée, 
Ce soupcon a été confirmé en 1843 par M, Brown qui a reconnu 
en elle un Stenocarpus. Dans l'été de 4846, ce .Stenocarpus.a 
fleuri dans l United Gardeners Society, dans les jardins botani- 
ques d'Edimbourg et de Birmingham. Déjà son magnifique 
feuillage toujours vert le recommandait à l'attention des hor- 
ticulteurs; mais aujourd'hui que l'on connait le magnifique - 
effet produit par ses inflorescences, il est probable qu'elle 
prendra une place très-distinguée dans les collections.— Cette 
plante forme un petit arbre haut de 16 pieds ou davantage, à 
tronc grêle, rameux; ses branches portent à leur extrémité de 
grandes feuilles toujours vertes, luisantes, longues de 4 à 2 
pieds, lobées et pinnatifides, à segments oblongs, obtus, entiers 
et glabres. Ses fleurs forment une grande ombelle placée sur 
le côté d'une branche âgée, rarement terminale, composée, à 5 
rayons (dans l'échantillon figuré) dont quatre verticillés, étalés; 
le 5° central et vertical; ces rayons sont articulés sur l'axe; leur 
extrémité se courbe presq ue en crochet et s'élargiten un disque 
plat et anguleux, autour duquel s'attachent 43-14 pédicelles, 
que terminent autant de fleurs étalées presque en un seul plan, 
gréles et longues d'environ 3-4 centimètres, dont les. 415 infé- 
rieurs sont du plus brillant orangé-écarlate, tandis que les ex- 
trémités élargies et en cuiller du périanthe, les shirts le 
stigmate sont d'un jaune doré. 

43. Leschenaultia arqué, Däer arcuata de Vriese'is in 
Lehm. Plant, Preiss. p. 446, Bot, Mag.; octob. 1846; tab. 4265. 
—Goodenoviées, —L. suffruticosa, ramosissima, ramis prima- 
riis divaricatis harruat. foliis uda mjeh p acutis; 
floribusi „calyce ebrac- 


teolato, laciniis oblongis acutis , corollae (generis) magna laci- 
niis 3 latissimis patentibus. bifidis, 2 superioribus. minoribus 
integris stamina stylumque includentibus , tubo brevi ventri- 


~ 
^ 


348 : 

coso , intus hinc sericeo. — Cette jolie espéce de Leschenaultia 
diffère beaucoup de toutes celles connues jusqu'à ce jour par ses 
branches nombreuses, étalées, courbées vers le bas, d’où lui est 
venu son nom, portant un trés-grand nombre de rameaux, un 
peu dressés et flexueux, qui se terminent presque tous par une 
fleur grande, solitaire, dont la corollea le tube très-court, ventru 
d'un cóté, fendu de l'autre, et 5 lobes disposés en deux lévres, 
trois grands, étalés, obcordés, jaune-soufre, en bas, deux beau- 
coup plus étroits, en haut, entourant les organes sexuels, rou- 
ge-pourpre. Elle provient de graines envoyées à MM. Lacombe 
et Pince par M. Drummond, de l'Australie (Swan river). Elle 
est de serre tempérée ou d'orangerie. Ses fleurs sont extréme- 
ment abondantes eu égard à ses proportions. Elle fleurit en 
aoüt. 

Ak, Æschinanthe rouge, Æschynanthus miniatus, Lindl. Bot. 
Regis.; novem. 4846; tab. 64, (Æ. radicans Wall. Catal. herb. 
Ind. no — nec — XE ues dap a WR prostratus, foliis 
, pedunculis axil 
laribus 3-floris, calé pátio CROP brevi obsolete lobato 
basi circumscisso, corollæ tomentosæ labio superiore bilobo in 
feriore æqualiter tripartito lobis obtusis.—Cet Æschinanthe a 
été envoyé de Java, comme les deux dont nous venons de nous 
occuper sous les nos 40 et 44, par M. Lobb à M. Veitch. Ile 
distingue facilement de ceux-ci : par ses feuilles ovales, aiguës 
à leurs deux extrémités, très-entières ; par ses fleurs d’un rouge- 
vermillon vif avec une sorte Peon] jauneà E gore réunies 

rson 


9 


cymes à l’aissell sI 
calice tiako trés-dilaté et presque discoide; à lobes margi, 
naux très-peu pronòncés, obtus. M. Lindley pense que ce peri 
être la même espèce que la plante de Sincapour distribuée au- 
trefois par M. Wallich sous le nom g’ Æ. radicans. C'est une des 
plus jolies plantes que Pon cultive; comme ses congénères, elle 
réussit très-bien dans une sérre humide, plantée sur une büc 
ou dans un panier. 


45. Torénie concolore, Torenia concolor, Lindl, Bot. Reg. 


. | p 9 
novem. 1846, tab. 62, — Scrophulariacées. — T. diffusa, 
subpubescens, foliis petiolatis ovato-subrotundis cordatisque 
: serratis, calycibus elongatis costis 5æqualibus acute carinatis, 
corollá calyce paulo longiore, filamentorum anticorum appen- 
dice brevi obtuso. — M. Lindley pense que cette plante est pro- 
bablement confondue dans les herbiers avec le T. asiatica avec 
lequel l'observation des échantillons vivants ne permet pas de 
la réunir. C'est une plante herbacée vivace, couchée, légèrement 
pubescente; sa tige présente 4 angles aigus ; ses feuilles sont pé- 
tiolées, ovales, presque en cœur, dentées en scie ; ses fleurs sont 
solitairessur des pédoncules axillaires, deux fois plus longs que 
la feuille, à angles aigus; leur calice présente 5 divisions réu- 
nies en 2 lèvres; la corolle, longue d'environ 3-4 centimètres est 
d'un violet foncé sans taches, son limbe présente quatre lobes 
étalés, arrondis, done le Seen piu large du double; la dent 
~ que portent les fi t rie et 
obtuse.-—Ce Torenia a été envoyé de. Chine à la société d’hor- 
ticulture de Londres par M. Fortune qui l'a observé croissant 


dans les endroits marécageux, dans les montagnes de Hong- 
Kong, à 2000 pieds environ de hauteur au-dessus du niveau 
€ la mer. Il croit très-bien en terre franche et se multi- 
plie de boutures; il est bon de l'étaler sur un treillis ; aprés la 
floraison on le tient dans un endroit un peu frais et sec. 

46. Gardénie dévonien, Gardenia devoniana Lindl. Bot. Reg. 
novem. 1846, tab. 63. — Rubiacées. — (Dédié au duc de De- 
vonshire), G. inermis, foliis oppositis papyraceis petiolatis 
undulatis oblongis acuminatis junioribus subpilosis vetustis 
glabris venarum axillis subtus tomentosis, flore erecto termi- 
nali solitario, ovario pyriformi levi, sepalis linearibus patulis 
ad basim usque divisis, corollà longissimá tubo gracili fauce 
campanulatá lobis 5 obo: revolutis oblique emarginatis. — 
Cette magnifique plante a été envoyée de Sierra-Leone par 
M. Witfield; cest peut-étre la plus belle de ce genre déjà riche 
en espèces brina Ses fleurs ont près de 41 pouces de long; 
elles sont d’abord d'un blanc pur et prennent ensuite une 


+ 
i 320 d 
légère teinte paille. D’après une note de M. -Glendinning 
reproduite par M. Lindley on peut l'amener à fleurir en diver- 
ses époques de l'année. Pour cela ; après que.la floraison est 


terminée, on met la plante dans une serre très-chaude et très- ` 


bumide ; sa végétation devient ainsi trés-rapide. On l'expose 
alors à une température de plus en plus basse, en lui donnant 
beaucoup de jour; enfin , lorsque les boutons de fleur se mon- 
trent, on la place dans une orangerie. 


P 

 Expériénces concernant la théorie des engrais, par M. Fréd. Kuhl- 
mann, dr mémoire, (Mém. de la Soc. roy, des sc., de l'agricult. et 
des arts de Lille, an. 1844; publié en 1846 ; pag. 365-383). 


Dans un premier memoire, M. Kublmann s'était proposé 
de mettre en évidence l'efficacité de l'emploi pour la fertilisa- 
- tion des terres, des sels dont l'acide ou la base contient de l'a- 
zote; il avait cherché à établir par des faits « que les matières 
salines azotées activent la végétation avec une énergie propor- 
tionnelle à là quantité d'azote qu’elles renferment, qu'elles 
partagent cette propriété avec toute matière azotée de nature 
organique et que ces aliments essentiellement profitables dé- 
terminent une assimilation plus prompte par les plantes de 
tous leurs autres principes constitutifs; » enfin il avait voulu 
établir « comment les sels ammoniacaux peuvent intervenir 
comme moyen de transport dans les plantes de certaines ma- 
tiéres insolubles ou peu solubles dans l'eau, et comment aussi 
leur influence peut s'exercer pour transformer les chlorures de 
potassium et de sodium en sels à bases organiques susceptibles 
de donner, par incinération , des carbonates de potasse Où de 
soude. » Son nouveau mémoire a pour objet cette même ques” 
tion des engrais; il y expose les résultats de nouvelles expé- 
riences faites en 4844 sur un pré, autour de ses usines de Loos, 
qui avait été divisé en compartiments de 3 ares chacun, sépa- 
rés pardes rigoles; des compartiments sans engrais avaient e 
intercalés, de distance en distance, comme termes de compa- 


8 324. 
raison. Un tableau présente ces résultats de maniére nes 
tive et en termes à la fois succincts et précis. L'auteur expose 
ensuite les conséquences qui découlent de ces nouvelles expé- 
riences, et il les rattache à 5 questions différentes qui 
répondent aux diverses faces du probléme. 

I. La quantité d'azote d'un engrais , indépendamment des 

matières minérales, décide-t-elle toujours du degré d'activité 
que cet engrais doit produire sur Ja végétation? Quelles sont 
les circonstances oü cette proportionnalité n'existe plus ? 
— L'activité imprimée à la végétation est, selon M. Kuhlmann, 
proportionnelle à la quantité d'azote que ces produits renfer- 
ment. Cette conclusion peut étre admise d'une maniére abso- 
lue lorsqu'il s'agit de matières azotées qui ne renferment pas 
de matiéres minérales, et que d'ailleurs les aliments minéraux 
nécessaires aux plantes sont assez abondants dans le sol; mais 
dés que ces matières azotées sont associées à des bases fixes, il 
convient d'en tenir compte; la preuve en est que, à poids égaux, 
le nitrate de soude avec 16,57 p. */, d'azote, s'est montré prés- 
que aussi avantageux que le sulfate d'ammoniaque avec 21,37 
P. o: L'auteur pense que ce fait est dû à l'influence de la 
soude, — Différents sels ammoniacaux dounent, dans les 
mêmes conditions, des récoltes dont le poids est en rapport 
avec les quantités d'azote qu'ils contiennent. 

Si une matiére organique azotée est d'une décomposition 
trop lente (par ex. : le cuir tanné), son action n'est pas immé- 
diate; mais le plus souvent c'est l'inverse qui a lieu; et c'est 

- ainsi que la plupart des engrais artificiels sont SÉ à une dé- 
Composition trop rapide. 

Le poids des récoltes ne croît pas toujours Ant la même 
Proportion que les quantités d'engrais; ainsi 300 kilog. de 
guano ayant donné un excédant de 4583 kilog., le double de 
guano n'a donné qu'un excédant de 2540 kilog. Il semble donc 
que la proportionnalité avec la quantité d'azote n'existe que 
jusqu'à une certaine limite. D'ailleurs il est convenable de ne 
Pas donner à la végétation une excitation trop ari par la 


- 


399 8 
surabondance des engrais; les effets en seraient désavantageux. 
(La suile à la prochaine livraison.) 


DEUXIÈME PARTIE. 
MÉLANGES. 
COMPTES RENDUS DES SOCIÉTÉS SAVANTES. 
verte des Sciences de Paris. : . 
éance du 94 septembre 1846. 


M. Fée communique un mémoire très-étendu intitulé: 
Mé h higue sur la Sensitive et sur 


les plie die EI. D travail important à tous 
égards est divisé en 10 chapitres dont voici les titres : 4, Struc- 
ture de la feuille de la Sensitive. 2. De la Sensitive considérée 
dans les mouvements que les feuilles et leurs subdivisions 
exécutent. Ces mouvements se distinguent en mouvements 
naturels et mouvements provoqués. 3. Considérations sur les 

t ts dela Sensitive. 4. Existe-t-il un appareil 
spécial de Loengns pour la Sensitive, 5. Les mouvements 


exécutés par la Sensitive ne sout autre chose que la manifesta- 
tion extérieure et rapide d'une propriété générale des tissus. 
6. De la lumiére considérée comme excitant de la Sensitive. 
7. De l'électricité considérée comme excitant de la Sensitive. 8: 
Calorique et hygroscopicité. 9. De l'incurvation des tiges com- 
me favorisant les mouvements de la Sensitive. 40. Du liquide 


aqueux qui sort de la Sensitive quand on Gen quelques- 


unes de ses parties. 


Nous donnerons une idée suffisante des faits et des idées 


exposés dans le travail de M. Fée en reproduisant le résumé 
circonstancié qu'il en a donné lui-même, 
Conclusion et résumé. 
. «Al n'existe aucun appareil spécial de mouvement chez la 
Sensitive. — Elle prend place parmi les plantes dites sommeil- 
lantes et, comme elles, se présente sous deux états: diurne et 


\ 


323 


E 


nocturue, L'état diurne ou de dilatation doit étre regardé 
comme état d’excitation. L'état nocturne ou de resserrement 


comme la prostration. 

- La Sensitive, ainsi que toutes les plantés qui exécutent des 
mouvements apparents, entre à l'état nocturne par le choc et 
en général par tous les agents qui l'impressionnent vivement, 
— Elle est irritable dans toutes ses parties; toutefois le pulvi- 
nule des feuilles l'est plus que toutes les autres. — Le simple 
tact donne lieu à des mouvements ; mais ils ne se nent 
pas. 
Si l'on blesse le tissu, l'irritabilité se communique de proche 


` en proche, sans toutefois passer d’une feuille à Pautre, — 


Lorsque la blessure est faite en un point éloigné des folioles, 
l'irritabilité se transmet avee une grande lenteur et les mouve- 
ments se manifestent vers le point le plus rapproché de la 
partie lésée.— Les blessures considérables n'agissent pas beau- 
coup plus vite que les blessures légères. — La transmission a 
lien de bas en haut, de haut en bas, be bas en haut et de haut 


en bas tout à la fois. 


bilité n'est q di t i variations 
atmosphériques. Elle s'éteint par un séjour prolongé dans 
un lieu obscur et pour renaître sous l'action de la lumière 
solaire. 

-Aucune plante ne PER mieux vin mk p le x mouve- 
ment que la Sensitive ; ses n qui 
les rend éminemment propres à'se mouvoir. d peut faire 
passer la Sensitive de l'état diurne à l'état nocturne, mais non. 
de l'état nocturne à l'état diurne; elle y retourne lentement et 
see secousses. — Elle conserve ses propriétés excitables a 

Vobscurité et se dilate hors du contact de la lumière le matin, 
comme si elle en subissait l'influence. — La lumière artificielle 
ne peut parvenir à mettre la Sensitive à l'état diurne , méme 
quand on Va placée à l'obscurité pendant plusieurs jours. 

Les pinnules de la /feuillé de la Sensitive étant coupées , 


_ ainsi que ses folioles, se conservent vivantes sur l'eau et peu- 


^ 


324 
vent se mouvoir pendant un grand nombre de jours. — Le 
pétiole général , lorsqu'on l'ampute , conserve dans son moi- 

gnon la faculté du mouvement. 
Pour se rendre compte des mouvements qui se manifestent 
à la vue dans la Sensitive et dans les autres plantes excitables, 
il n'est pas besoin de faire intervenir l'action de la fibre mus- 
culaire ni méme celle de nerfs apparents. Dans le régne ani- 
mal une foule d'étres actifs exécutent des mouvements trés- 
‘compliqués sans qu'on ait vu en eux les moindres traces de sys- 
tèmes nerveux — Les cellules végétales sont contractiles. Les 
agents excitants les impressionnent sans aucun autre intermé- 
diaire. Le tissu vasculaire, éminemment élastique, cède facile- 


ment aux mouvements imprimés au tissu cellulaire. Contrac- | 


tile comme le sont les artères chez les animaux, il doit favori- 
ser les mouvements et leur donner de l'amplitude.— C'est dans 
le tissu cellulaire que se passent les principaux phénomènes 
de la vie végétale; c’est là qu'il faut chercher la cause des mou- 
vements apparents chez les plantes. 

Dans la Sensitive et les plantes irritables par le tact, les 
cellules forment des plans dont les parties élémentaires diffe- 
rent de figure et de dimensions. Les plans superficiels. sont 
constitués par de grandes cellules, turgescentes ou contractées, 
suivant que les liquides y affluent ou s'en éloignent; occupant 
ainsi plus ou mois d'espace, elles deviennent des agents de 
réaction. — Les plans formés de mailles cellulaires étroites et 
nombreuses qui cédent d'abord à l'effort des plans à mailles 
larges et mollement unies , tendent à reprendre leur disposi- 


tion premiére quand elles sont abandonnées à la vitalité T 


leur est propre. 
On peut regarder le tissu cellulaire de Ja Sensitive comme 
érectile. Il est à létat de dilatation active et la plante se pré- 
- sente étalée ; il est à l'état de contraction ou de resserrement et 
la plante redresse ses folioles ou bien abaisse ses pétioles. — 
Dans l'état de dilatation active, les liquides abreuvent les cel- 
lules des plans inférieurs et les maintiennent à l'état de turges- 


HENSE E TT. 
+ 


325 
cence, — Dans l'état de contraction, les liquides moins abon- 
dants laissent les cellules des plans supérieurs affaissées et sont 
refoulés vers les plans inférieurs. — Ainsi pour la Sensitive sex- 
plique le mouvement normal diurne et nocturne. Au jour et à la 

e SC ES dee Se 


1 


lumière, leš sucs attirés 
2l zd : d : 4 d 


HE d 
AIMIU pas u 


Lu J 4 » a E r 

cent ceux qui sont transpirés. Si les chocs, le froid, les blessures 
interrompentcet équilibre, il y atrouble dans la circulation , les 
fluides quittent brusquement les cellules des plans supérieurs, 
dilatent les vaisseaux par refoulement et la contractilité en est 


la suite. — Lorsque vient le soir, les fluides n'étant plus que 


faiblement attirés vers les plans supérieurs , il y a nécessaire- 
ment resserrement des tissus; la plante se contracte et, la nuit, 
le phénoméne est à son maximum d'intensité, pour cesser peu 
à peu de se manifester au retour de la lumière, 

Les causes d'excitation diurne étant permanentes ramènent 


` toujours la plante à la dilatation, lorsque par le choc ou par 


quelque cause que ce soit on a vivement agi sur elle en la 
contractant, 

La contraction donnant lieu aux mêmes phénomènes que 
les chocs ou les blessures, ne peut cesser artificiellement, L- 
lumière solaire seule peut y parvenir; la lumière artificielrc 
est impuissante et n'agit qu'en redressant les pétioles. — A 
l'obscurité d'une cave, la Sensitive se maintient assez long- 
temps à l'état de dilatation, sans doute parce que les condi- 
tions dans lesquelles elle se trouve placée agissent d’une 
manière toujours égale; comme il ne peut y avoir pour la 
circulation ni cause de retard ni cause d'accélération, il en ré- 
sulte un statu quo momentané. 

Par un choc violent la perturbation devient générale, parce 
qu'elle agit sur toute la plante en méme temps; les coupures 
et les piqûres, de méme que la glace, bornent leur action à la 
feuille attaquée parce que la transmission , en s'éloignant du 
point lésé, s'affaiblit dans le trajet qu'elle parcourt, 

L'irritabilité excitée en un point éloigné des folioles, se fait 


326 


longtemps attendre, parce qu'on agit sur des parties très-fai- 
gtemp e, p q H P 


blement chargées de tissu cellulaire, et, en effet, aussitôt qu'elle 


a gagné les folioles où ce tissu abonde, sa marche s'accélère, 
comme si l'on eût agi directement sur elles. — L'irritabilité 
qui se manifeste dans les mêmes circonstances d'éloignement 
impressionne le côté lésé, parce que les mailles du tissu cellu- 
laire forment des rangées sériales dirigées dans le sens os 
tudinal et non interrompues. 

L'action d'une vive lumière et surtout celle d’unetempérature 
élevée, surexcitent la plante. L'état de dilatation ou d'éréthisme 
est à son plus haut degré et la plante présente ses folioles, non 
plus horizontales, mais réfléchies en dedans; l'excés de transpi- 
ration produit le méme effet. 
— Les mouvements irréguliers de l'Hedysarum gyrans s'expli- 
quent peut-être par des intermittences dans la marche des 
fluides mee surtout dans la foliole terminale, à large sur- 

ce, ne par avec une égale facilité dans les folioles 
latérales fort petites et supportées pii des pétiolules très-déliés. 


- Dans un ier DECHE M. ges: examine — de la 
lumière sur les plant résultats | 


des absarvations qu'il a faites à cet Gesi n. a surtout étudié, | 


dit-il, le phénomène improprement désigné sous le nom de 
Sommeil des plantes, afin de le comparer avec le sommeil de 


la Sensitive. Ses recherches ont porté sur 23 Légumineuses, 


2 Oxalidées, 2 Euphorbiacées et une Rutacée, le Porliera. Ila 
mis ces plantes sous 4 influences diverses : 4° à l'air libre; 
2" dans une cave profonde, à 48° C. de température con^ 
stante; 3° dans une cave à 9 mètres sous le sol, et dont la tem- 
pérature variait de 20 à 28° C.; 4° dans un cabinet situé à un 
2* étage et à température variable, Il a vu qu'à l'air libre la 
capacité de sommeil n'est pas la même pour toutes, 
Les plantes qui dorment le plus facilement ne sont pas les 


Légumineuses; en téte il faut placer : le Phyllanthus, canto- | 


niensis —" et le Porliera —— (Rutacée)- 


` 

5 

: 

De 
À 

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HR ER E eo e SMS DIN AMET V 


DNS ees 


RE 


i; PE APS SENS RER ET 


327 


Les plantes qui s'endorment par élévation des folioles , 


montrent le phénomène plas marqué que celles dont le som- 
meil a lieu par abaissement. — Les feuilles pennées sans im- 
paire sont plus sensibles au taet que celles à foliole impairé ; 
elles semblent aussi avoir un sommeil plus prononcé. | 
L'heure du sommeil et du réveil n'est pas le méme pour 
toutes les plantes. 
Le sommeil et le réveil ont une phase d'invasion qui parait 


indépendante des agents extérieurs. 


Les rayons solaires agissent souvent comme ferait leur ab- 
sence à l'état libre. Les plantes restent souvent dans un demi 
sommeil. ! 

Les jeunes feuilles, plus sensibles que les anciennes , sen- 
dorment les premières et se réveillent les dernières. 

Sans causes appréciables, il peut arriver que certaines 
feuilles replient leurs folioles au jour et à la lumière , à des 
heures indéterminées; la même chose arrive quand on sou- 
met un grand nombre de feuilles à l'expérience dans des lieux 
obscurs. 

et pisci iti aab 
Société linnéenne de Londres. 
Séance du 20 janvier 1846. d 
M. R. H. Solly communique un mémoire de feu W. Griffith 
tructure d. idies etdes stomates.du hidiarafflesiana 


Sur 
(On the Structure of the Ascidia and Stomata of Dischidia raffle- 
siana).—Ce travail encore manuscrit, porte la date déjà reculée 
du7 novem. 1837.—L’auteur y donne une description détaillée 
de la disposition , dela forme et de la structure des ascidies du 
Dischidia , et il arrive à la conclusion que ces organes sont uni- 
quement la lame de la feuille modifiée. Il donne comme preuve 
de son opinion: 4? la ressemblance de cet organe quant à 
sa texture, à sa structure intérieure, à ses stomates, avec le 
limbe d'une feuille ordinaire; 2" la tendance peu prononcée, 
mais constante du limbe des feuilles à prendre une forme in- 
| Volutée; 3° l'existence de godets imparfaitement transformés , 


328 
dans lesquels le corps du godet se rapporte évidemment au 
limbe de la feuille; 4° la structure générale des pétioles chez 
les Asclépiadées, qui porte plus naturellement à rapporter les 


ascidies au, limbe qu'au pétiole chez les plantes de cette 


famille. Il regarde la surface intérieure de l'ascidie comme cor- 
respondant à la face supérieure des feuilles, et il trouve une 
confirmation de cette idée dans l'abondance des stomates et 
leur développement plus grand sur ces surfaces analogues. 
Ces petits organes sont plus ou moins imparfaits sur la surface 
externe de l'ascidie et inférieure des feuilles, tandisqu'ils sont 
trés-compliqués sur la face opposée de ces deux parties. Ici ils 
se font remarquer surtout par un bourrelet cellulaire externe 
o quis oe fottement uoce de la surface, et qui pro- 
blanches, se détachant 
surtout ste bios sur ria surfacei interne pourpre des ascidies. Ils 
paraissent tenir fort peu à la cuticule de laquelle ils se déta- 
chent si aisément qu'on n’en trouve plus sur les vieux ascidies. 
Chaque bourrelet stomatique est composé de 3-5 cellules, et il 
“ressemble, dans son ensemble, à une glande en forme de coupe. 
Le stomate lui-méme est également un peu élevé au-dessus de 


la cuticule ; les cellules environnantes sont parallélogrammi- 
ques et disposées en cercles dont chacun comprend 3 ou 4 cel- 
lules, et ces cercles diminuent de grandeur de dehors en de- 
dans; louverture du stomate se trouve dans le cercle le plus 
interne; elle ne présente rien d'extraordinaire. 

— ll est également donné lecture d'une note de W. Griffith. 
datée de Calcutta, 4“ juillet 4835, Sur les graines du Careya 
Roxb.— L'auteur y donne une description détaillée des graines 
du Careya herbacea (celles du C. arborea sont exactement sem- 
blables). Il en résulte que le corps charnu qui forme la masse 
entiére dé la graine, aprés qu'on a enlevé le test, consiste en 
une masse périphérique charnue et en un corps central subulé 
fortement adhérent à la première, de méme texture, et dont le 
sommet est dirigé vers un côté du hile. A l'extrémité opposée , 
la masse externe est surmontée par nombre d'écailles incolores, 
qui entourent et cachent d'autres écailles plus petites — 


ee notre EP I EE 7 EE rt à à 5) ti). e ra 


Í i 
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E 


329 
le bout du corps subulé central. Il n'y a pas de traces d'une 
division en cotylédons, et le corps subulé est continu avec le 
reste de la masse charnue, excepté à son extrémité supérieure 
divisée. La germination commence tant que la graine est 
encore renfermée dans le fruit. Le tégument se rompt longitu- 


dinalement , et en général avec une sorte de régularité vers le 


sommet ; de cette ouverture sortent des corps vert-pâle, écail- 
leux, foliacés, consistant d'abord en ceux qui surmontent la 
masse externe , et ensuite en l'extrémité divisée du corps subulé . 
central. A mesure que celui-ci s'allonge, on voit qu'il se ter- 
mine par une feuille luté 


verte,dans l'aisselle de laquelle 
se trouve une autre feuille trés-rudimentaire. A cette époque 
l'extrémité du corps central ia plus rapprochée du hile est 
aussi devenue saillante et la saillie qu'elle forme est subulée 
et indivise, Le tissu cellulaire du corps charnu se continue 
avec celle-ci, quoiqu'il existe entre les deux une faible ligne de 
séparation. — La nature absolue de la portion charnue externe 
de la graine des Careya ne pourrait étre déterminée, comme 


le fait remarquer M. Griffith , qu’en suivant le développement 


de l'ovule; ce que les circonstances ne lui ont pas permis de 
faire. — Quant à la nature du corps subulé central , elle lui 
parait évidente: c'est la radicule, la vraie plumule étant for- 
mée par le petit corps &ailleux situé à l'extrémité la plus éloi- 
gnée du hile. Au collet cette radicule se continue avec la plu- 
mule , et latéralement avec la masse charnue extérieure, qui 
doit dès-lors être cotylédonaire ; si l'on admettait cette déter- 
mination , on pourrait expliquer sa disposition en supposant 
que les cotylédons qui la forment sont peltés et soudés en une 
masse solide. ; 
Séance du 3 février. : 

M. Solly communique quelques nouveaux travaux trouvés 
parmi les papiers de W. Griffith et qui portent la date de 1834 
et 183 


T Le premier renferme la description d'une plante trouvée 
par Griffith dans la petite ile de Madamacan , près de Mergui, 
Pour laquelle il établit le genre Corysadenia. Ce n'est autre 


330 
chose que l’Iligera de M. Blume, qui a été publié en Europedès 
1834. Comme M. Blume, et d’après l'idée qui lui en a été sug- 
gérée par le D" Wight, Griffith signale l'affinité de cette plante 


avec le Gyrocarpus, et il présume que ces deux genres devront ; 


former une famille à part sous le nom de Gyrocarpées. Ces 
geures font exception à la régle établie par M. Rob. Brown, 
que l'ovaire des dicotylédons, lorsqu'il est simple , n’adhère 
jamais au calice. 


2» Dans sa seconde note, Griffith réforme les caractères du | 
genre Henslowia Wall.. Selon lui, ce genre doit certainement 


étre regardé comme le type d'une nouvelle famille qui lui 
parait devoir être placée entre les Lythrariées et les Mélasto- 
macées, — Il caractérise ensuite un nouveau genre de Tern- 
- strœmiacées auquel il donne le nom d'Erythrochiton que porte 
. déjà un genre de MM. Nees et Martius, et qui devra dés lors 
être changé. Voici les caractères de ce nouveau genre : 

Erythrochiton, Griff, , nec. Nees et Mart. : Fl. dioici , 2-brac- 
teolati. Cal. inferus , profunde 5-part. Pet. 5, hypog., libera; 
sepalis opposita. Stam. indefinita, hypog., multiplici serie. 
Anth. adnatæ , truncatæ, Ovar. 2 loc., 1-ovulatum. Styli 2. 


Stigm. 2, reniformia, foliacea. Bacca supera , 2-loc. , 2-4 


sperma. Sem. pendula , albuminosa. Embr. curvatus. — Arbor 
mediocris; fol. stipulatis , perennantibus , integris ; pedunc. 


extra-axillar.; Flor. solitariis; facie quodammodo Camellie. 


— E. Wallichianum, — Forêts littorales de Tile de Mada- , 


macan. 
3 D LJ . $ | d o 
L'auteur caractérise ensuite de la manière suivante Un 
nouveau genre d'Anacardiacées. 


Swintonia Griff.: Sep. 5, basibus coalita, persistentia. 


Pet. 5, hypog., sub fructu demum ampliata. Stam. totidem, . 


toro cylindrico parum elevato insidentia. Ovar. subæquilate 
rale, in apice tori staminiferi sessile. Styl. filiformis; 514. 
peltato-capitatum. Fruc. siccus , exstipitatus , petalis amplatz 
foliaceis suffultus. — Arbor magna , resinosa , facie quodam- 

modo Mangiferæ. Fol. lanceolata ; coriacea. Paniculæasillares 
terminalesque; flores inconspicui. 


+ 


334 


Séances du 47 février. 


M. Ward présente des échantillons apurtonndt aux états 
“extrêmes du Chondrus crispus Lyngb.; les uns, à fronde large, 


avaient cru dans des flaques d'eau entre des rochers, où ils 
étaient constamment submergés ; les autres , appartenant à la 
variété étroite, avaient été trouvés sur le bord extérieur des 
rochers , où ils avaient été exposés entièrement à l'action des 
vagues qui avaient produit sur eux un effet analogue à celui 
qu'on observe dans les plantes des eaux douces dont les feuilles 
submergées se divisent en filaments plus ou moins fins selon 
que le courant est plus ou moins rapide. L'auteur fait remar- 
quer que la variété large, provenant d'une eau comparative- 
ment tranquille, était entièrement dépourvue de Zoophytes, 
tandis que l'étroite en était entièrement couverte. - 

— M. T. S. Ralph communique quelques observations sur 
l'arrangement des carpelles du cóté de l'axe ou du cóté le plus 
éloigné de l'axe (On the axial and ab-axial arrangement of 


| Carpels). — Le résultat général de ce travail est que les car- 


pelles, quant à leur disposition par rapport à l'axe, se divisent 
en quatre catégories; savoir : À. Ceux dont le nombre est dé- 
fini : 4° en position axiale ou centripète ; 2° ab-axiale ou cen- 
trifuge. B. Ceux dont le nombre est indéfini : 3* disposition 
antérieure et postérieure; 4° droite et gauche, Dans ces deux 
derniers cas, la position des carpelles doit étre déterminée théo- 
riquement. 

— Il est donné lecture d'un troisième mémoire du Dr Boott 
sur des Carex nouveaux ou peu connus (Caricis species nova 
vel minus cognite). Ce travail renferme la description de 
à espèces. 


VOYAGES des 
Voyage Ld x Linden au Vénézuela, à la Nouvelle-Grenade et daus 
randes-Antilles, en e 1844 (2° article.) 
« Dans: les plantations, l'Européen remarque avec étonne- 
ment, à côté des Bananiers, des Mangotiers, du Goyavier et 
du Grenadier, le Pommier, le Pécher et d'autres arbres frni- 


- 


+ 


332 
tiers de nos contrées, — Cette heureuse région, qui offre 
l'image d'un printemps continuel, n'éprouve jamais de fortes 
chaleurs et le froid y est inconnu. Les reptiles dangereux y 
sont rares, et les Moustiques, les Maringouins, les. Cara- 
pates, les Chiques, les Tarentules, les Scorpions et autres in- 


` sectes incommodes des régions chaudes n'atteignent jamais 


ces hauteurs. — Les produits de la région tempérée sont : 
le café (supérieur à celui de la terre chaude), le mais, la 
pomme de terre, l'aracacha et beaucoup d'autres légumes 
indigènes ou propres à nos climats. 

« Les produits de terre chaude sont plus abondants et plus 
variés. Dans les contrées arrosées par des rivières, telles que les 
vallées d'Aragua et de Tuy, la culture des terres adopte un ca- 
chet exclusivement propre à la zone torride. Des champs de 
Canne à sucre, de Manioc, de Mais, d'Indigotiers et de Yerba de 
Guinea (Panicum altissimum), de riches plantations de Cacao- 
tiers et de Cafeyers, ensevelies dans des foréts de Bucares( Ery- 
thrina umbrosa et dubia) qui les protègent contre l'ardeur du 
soleil, s'étendent à perte de vue, tandis que des avenues de Pal- 
ma real (Oreodoxa regia) et de Cocotiers, des bosquets de Ta- 
mariniers, de Goyaviers, de Pommes roses (Eugenia jambosa) 
de Pommes cannelle (Anona cinerea), de Mangotiers (Man- 
gifera indica), de Calebassiers (Crescentia Cujete), de Guamos 
(Inga lucida), d'Arbres à pain (Artocarpus incisa), de Sapotil- 
liers (Achras sapota), d'Orangers, de Grenadiers et de beau- 
coup d'autres arbres fruitiers des régions tropicales contri- 
buent puissamment à l'ornement du paysage, qui laisse loin 
derrière lui, pour le luxe de la végétation et la variété des 
formes, tout ce que l'imagination la plus exaltée peut enfan- 
ter de brillant et de sublime. 

« Dans ces deux zones, la nature ne s'est pas bornée à revétir 
uniquement la terre de sa plus somptueuse végétation; mais, 
dans sa splendide prodigalité, elle s'est plu à répandre sous 
les sombres voütes de la forót, aussi bien que sous le feuillage 
délicat et finement découpé des Mimoses isolés dans la plaine, 
les Orchidées, ces gracieuses filles de l'air, capricieuses et bi- 


Si 


ECT dan et 
€ 


333 
zavres dans leurs formes, qui s'attachent aux troncs des ar- 
bres, aux branches les plus gréles et les plus élevées, et par- 


fois se balancent dans l’espace soutenues par un simple fil que 


l'œil aperçoit à peine. Les Orchidées ne sont pas les seules plan- 
tes qui vivent en absorbant l'humidité de l'atmosphère. Les 
Tillandsia, les Peperomia, les Gesneria, les Epiphylium, diffé- 
rentes Fougères et Lycopodes se trouvent dans le méme cas. » 

Le rapport de M. Linden se termine par un tableau dans 
lequel il indique par familles et par provinces le nombre des 
espèces recueillies par lui en Colombie et dans les grandes An- 
tilles, en 1841—1844. Ce tableau pouvant, jusqu'à un certain 
point, servir à apprécier la richesse comparative de la Flore 
dans ces diverses provinces, nous en reproduirons les résultats. 
Les 2,416 espèces de plantes rapportées par le voyageur belge 
se répartissent par provinces dela manière suivante : Carra- 
cas 281 ; Carabobo et Barquisimeto 178; Truxillo 102; Meri- 
da 471; Pamplona 418; Socorro, Velez et Tunja 53; Bogota 
187; Mariquita et Cauca 364 ; Rio-Hacha 64; Jamaïque ef 
St-Yago de Cuba 604. 


NÉCROLOGIE 

On nous annonce la mort de M, Xatard, pharmacien à 
Prats de Mollo, botaniste zélé, bien connu de tous ceux qui ont 
herborisé dans les Pyrénées-Orientales. M. Xatard était un 
homme très-modeste, qui connaissait très-bien les plantes de 
ses montagnes et des environs de Bagnouls. C'est lui qui a : 
fourni à Lapeyrouse la plus grande partie des espèces de sa 
flore comprises dans l'extrémité orientale de la chaine. M. Xa- 
tard n'a rien écrit; mais pendant les dernières années de sa 
vie il S'occupait activement de la redaction d'un Leg Ap des 


pour la science. — Meisner a dédié à ce botaniste le genre 
Xatardia dont le type est une ombellifère trés-remarquable et 
fort rare des Pyrénées-Orientales, le Selinum scabrum Lapeyr., 


334 


Angelica scabra Petit, Petitia scabra J. Gay. Des sapis loca- 
les lui ont été dédiées par Lapeyrouse et De Candolle. 


FAITS DIVERS. 


— Une lettre adressée par M. le ministre de le marine au 
président de l'académie des sciences et communiquée dans 
Dune des dernières séances, annonce que l'expédition de 
M. Tardy de Montravel dans l'Amazone est ajournée. Nous ne 
pouvons que déplorer cette résolution amenée sans doute par 
de hautes considérations politiques, mais qui détruit à peu prés 

l'espoir que nous avions,de voir ceite partie de l'Amérique 
méridionale encore si peu connue, explorée avec soin dans 
l'intérét de la science. 

. — Nous avons sous les yeux le premier numéro d'un journal 
d'horticulture dont la publication vient de commencer à Paris 
avec l'année 1847, et auquel nous souhaitons une carrière plus 
longue que n'a été celle de ses prédécesseurs. Ce journal porte 
le titre de Portefeuille des horticulteurs; son format est un 
grand in-8°; quant à la partie matérielle, il est concu sur le 
plan de celai que publie M, Van Houtte sous le titre de Flore 


. des serres et des jardins. Chacune de ses livraisons mensuelles 


doit donner 5 ou 6 planches gravées et coloriées. Son prix, à 
Paris, est de 25 fr. par an, La rédaction nominale en est attri- 
buée à un comité nombreux, qui comprend plusieurs horti- 
culteurs très-connus; la rédaction réelle en est confiée à 
M. Gérard qui porte le titre de collaborateur-adjoint et qui 
doit soumettre tous ses articles au jugement du comité. Nous 
désirons bien vivement que ce nouvel essai soit plus heureux 
que ceux qui ont élé déjà tentés à Paris; mais, à vrai dire, 
nous n'osons pas l'espérer. Les rouages de la rédaction parais- 
sent trop compliqués pour ne pas éprouver fréquemment de la 
difficulté à fonctionner; de plus l'exécution de la partie icono- 


graphique laisse trop à désirer pour que nous ne craignions pas : 


de la voir nuire dés les premiers jours au succés de la nouvelle 


, 335. : $ 


entreprise. Pour l'honneur de notre pays nous voudrions que les 


K éditeurs de publications d’horticulture commencassent à com- 
| Za t. t fort dessous de $ 

| j prend requ PI dessou leur epo- 
D. que et queleurs journaux illustrésne sont guère de nature à sou- 
i . tenirla ai de l’Angleterreet de la Belgique. 


I 
Nous désirerions aussi que nos horticulteurs en général cessas- 
sent de réduire 2 science à la seule pratique, disons mieux, 

i trop souvent à la seule routine. Ils arriveraient certainement 

: ainsi à des résultats plus positifs et leurs journaux y gagne- 

raient tant en utilité qu'en valeur réelle. ` P 

|, — M. Kolenati de Prague, qui vient d'explorer les provin- 

ces Caucasiennes avec l'appui du gouvernement de Russie; 

rapporte, dit-on, de ce voyage une collection de 60,000 échan- 
üllons de plantes sèches. ; 

— Dans le numero du Botanische Zeitung du & décembre 
dernier, M. Otto Sendtner, de Munich, annonce qu'il va explo- 
reravec soin la Bosnie dans le but d'en recueillir toutes les pro- 

. ductions naturelles et plus particulièrement les plantes. Afin de 
fournir aux frais de son voyage et de mettre d'ailleurs les na- . 
turalistes à méme de profiter des résultats de ses recherches, 
M. O. Sendtner ouvre une soupscription par actions. Pour 
chaque action de 50 florins, C. M., il promet 700 ou 800 es- 
pèces de plantes en beaux exemplaires bien préparés, ou une 
valeur correspondante de minéraux, de fossiles, de coquilles,. 
d'Insectes, ete. Les demandes d'actions devaient être adressées 
à Munich avant les premiers jours de 1847, le départ du voya- 
geur devant avoir lieu à cette époque. Le représentant de M. 
Sendtner pendant son absence est M. Mucius de Tommasini de 
Trieste, à qui l'on peut également s'adresser, 

— Un fait très curieux a été observé l'automne dernier à 
Bréme par le Dr. C. H. Schmidt dans le jardin du Musée de 
cette ville. Les grainesd'un melon ont germé dans l'intérieur de 
ce fruit et par conséquent hors de l'influence de l'air et de la 
lumière ; elles ont donné des racines de un à deux pouces de 
longueur, une petite tige longue d'un pouee à laquelle étaient 
fixées des feuilles vertes, longues de deux pouces et demi. Ce 

` fait se rattache à ceux bien connus de germinations opérées 
dans l’intérieur de divers fruits charnus; il a probablement . 


d 


Ld 


336 


i 


eu pour cause déterminante la forte et longue chaleur de l'été 


dernier. 


PLANTES A VENDRE. 


M. E. Bourgeau vient d'apporter en Europe le produit des ré- 


coltes qu'il a faites dansles iles Canaries. Ses; collections. con- 
tiennent un assez grand nombre d'espéces nouvelles et d'autres 
qui n'existent en bon état dans aucun herbier. Telles sont par 
exemple celles de la famille des Crassulacées si nombreuses 
dans ces iles. Ses collections sont belles et ses échantillons 
beaux et bien préparés. Tous sans exception ont été déter- 
minés par M. P. B. Webb, auteur de la Phytographia Cana- 
riensis. Le prix de la Centurie est de 25 fr. On a déjà distribué 
650 espèces aux souscripteurs, il en reste encore des collections 
plus ou moins completes. 

Adresser les demandes à M. E. Bourgeau, 15, avenue "m 
beuf, Champs-Elysées). Paris. (Affranchir). AR 


HERBIER A VENDRE. » 


M. Despréaux, connu pàr ses voyages et ses explorations 


botaniques à Terre-Neuve, en Gréce et aux iles Canaries, à 
laissé un herbier qui se trouve déposé entre les mains de 
M. René Lenormand, à Vire Bezierk et que l'on céderait 
moyennant un prix modique. 

Cette collection se compose Mises Ta de plantes de 
France et de jardins, auxquelles il faut en ajouter quelques- 
unes rapportées par M. Despréaux, de Terre-Neuve et de Morée. 


Le tout ne s'élève pas au-delà de 6 à 7,000 espèces. Les Li- 


chens et les Algues qui en font partie offrent une suite à peu 
prés complète des espèces que l'on rencontre sur les cótes de la 
Normandie. 

On peut s'adresser directement à M, Bené Lenormand: 


D 


Imprimerie de J.-B. GROS, rue du Foin St-Jacques, 18. 


OUVRAGES SUR LA BOTANIQUE 


QUI SE FO à z MÊME LIBRAIRIE. 


a een (naturgetreue) der in Deutschland ein SE wilden 
Holzarten, nebst erlæut. Ti cer Pal e J.-B. Beck, gr. FA he 


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p , die Coniferen, nach Lambert, Loudon x er Co 
bearbeitet. As Heft 1-9; 48 fr., col. PIN dioc 72 fr. 
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C. M. Gottsche, J. B. G. Lindenberg et C, G. Nees ab Esenbeck. os 
1846. gr. in-8°. 4 livrajsons sur pap. iom Ja livr des 
La 5"* (derniere) livraison, qui Site encore cette année, contia 
les he T et la table. 


Pfei rene) und Beschreibung blühender Cacteen. Mit deut- 
schem pee franzæsischem Texte. Cassel. gr. in-4°. I. IL. 1.2. 7 : 5 Tod 
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Plante Preissianz, sive Enumeratio plantarum, quas Aic du 
prend d meridionale -occidentali annis 4838-1841 EE) Lud. Preiss, 


Dr, pa b aliis, partim a se ipso determinatas, descriptas, illustratas, 
edidit. Che. Lehmann. vol. I. 1845. gr. in-8°. P: rp d eis i poe 
Was? p 


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Presl, K. b., botanische Bemerkungen. Gesammelt aus den Abhand- 
lungen ze k. bœhm. Gesellschaft der Wissenschaften. (Y. pi 
Band 4°. Prague, 1844. 6 fr. 75 
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ictorum Marättiaceæ, Ophioglossaceæ, Osmundaceæ, Schizæa- ` 
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chenbach, Dr. H. G. L., Icones flore Germanica. 4° Lee LipsiÆ. 
Vol. I-VIIL. 1-6. 253 fr. MNT 
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` chlechtendal, Prof. Dr. von, und Prof. Dr, Fra Flora ben 
utschlan it nach der Natur gefertigten Originalzei nungen 
E Sch Schenk. PLE ` ch 105.0 S 


. Botanik beso 2 : *: Leipsic- 
,T — Grundriss der Botanik zum Gebrauch bei seinem Vorlesungeñ. TT 
| Holzschnitten. gr. in-8*. Leipsic. AF 


A E der rissenschaflliche n Botanik , nebst einer Mme 
kV Anleitung z zum Studium der Pflanze. Ser 
gratte pre bed 2 Theile. gr.-8° "ae 
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| Imp de J-. Gros, rue du Foin-St Jacques, 18. 


RECUEIL MENSUEL 


Laag principalement à l'analyse des travaux pubhés en Franee eb à l'élranger 
sur la Botanique ` 


ef sur ses applications à I Horticulture, l'Agriculture , 
SE la Médecine, ele., A 
ds | "RÉDIGÉ PAR 


P, DUCHARTRE, 


h "Docteur és sciences, de la société philomathique. 


EN 


Sommaire de la Se Livraison de la Revue Bolani 
1° PARTIE. 
Physique végétale. 
Développement des cellules coge ms rea ji 
iere SE . MUL : 
ud W Jotanique générale et systématique 
Cosidérations via logiqu Champig 
eer Phytogi ies 
Flore jurassienne 5 BABEY. CR " dvo ee 
Flore de ien ire-iférieure ; Leg, 
Ge S 2 


D 
SH 


coxa Las Cl dé eg: 


REVUE BOTANIQUE. 


i^ ANNEE, 


PREMIÈRE PARTIE, 
PHYSIQUE VÉGÉTALE. 


Pnurorourr, Sur le développement des cellules végé- 
tales ; On the development of vegetable Cells; par M. Arthur 
Henfrey. (The Annals and Magazine of natur. History ; décem, 
1846 , pag. 364; plan. 8.). 


Dans un travail antérieur, relatif à la multiplication des 
cellules par division, l'auteur avait exprimé l'opinion que la 
division d'une cellule-mére en deux nouvelles cellules est pro- 
duite par le plissement progressif de l'utricule primordiale 
vers l'intérieur; que ce plissement forme un resserrement cir- 
culaire qui arrive enfin au centre, et que de là résulte une cloi- 
son compléte, formée de deux doubles de la membrane cellu- 
laire superposés. Sa note actuelle a pour objet de confirmer 
ces énoncés. — Généralisant ce mode de division des cellules, 
il est porté à croire, dit-il, que l'existence de cytoblastes dans 
certains cas de multiplication des cellules par division a con- 
duit MM. Schleiden, Müller et d'autres observateurs à des 
idées inexactes sur la fonction de ces petits corps. Souvent la 
division des cellules a lieu, ou plutót commence àse produire 
àune époque où le cytoblaste remplit entièrement la portion de 
l'utricule primordiale qui va former une nouvelle cellule; en- 
suite , lorsque l'utricule s'étend, ses parois s'écartent de la pé- 
riphérie du cytoblaste ou nucléus qui reste PM suspendu 

2 


338 


dans sa cavité ou attaché à ses parois. « ll est évident, dit l'au- 


teur, que voilà une apparence qui simule le développement 


d'une membrane par le cytoblaste, tel qu'il a été décrit par 
M. Schleiden ; et comme je n'ai jamais pu voir les cytoblastes 
eux-mémes prendre naissance par lagrégation des granules 
du mucilage, je regarde comme très-probable qu'une inter- 
prétation inexacte de semblables phénomènes a donné nais- 
sance à la théorie de M. Schleiden.... Une chose au moins est 
certaine; c'est que le cytoblaste n'a aucun rapport avec la 
production de la paroi cellulaire permanente , puisqu'il se 
trouve toujours dans l'utricule primordiale, soit adhérent à ses 
parois, soit, de bonne heure, suspendu dans sa cavité par des 
filaments mucilagineux. » 

Parmi les plantes phanérogames et cryptogames chez les- 
quelles l'auteur a étudié la. multiplication des cellules par di- 
vision, l'4chimenes grandiflora est celle chez laquelle il a pu 
suivre le mieux la formation progressive des cloisons. Cette 
plante produit beaucoup de bourgeons axillaires ou bulbilles, 
dont les écailles portent un grand nombre de poils capités. 
Or ces poils peuvent aisément étre observés sous divers dé- 
grés de développement — D'abord les nucleus se montrent a 
l'état parfait et distincts l'un de l'autre; ensuite une ligne trans- 
versale indique le commencement du plissement de l'utricule 
primordiale; on voit aprés cela le pli s’avancer de plus en plus 
vers le centre de la celluie. Dans un même poil on trouve 
souvent réunies, dans le haut, des cellules à cloison transversale 
incomplète, dans le bas, d'autres à cloison complète, Dans ces 
cloisons complètes on voit les deux couches partant des parois 
latérales aller s'unir au centre où elles semblent ne plus €" 
former qu'une seule. 

Le savant anglais reconnait que ce mode de multiplication 
par division ne peut rendre compte de tous les cas du déve- 
loppement cellnlaire, comme par exemple de la production dé 
cellules libres dans la cavité d'une cellule-mére, ainsi que €” 
là a lieu pour la formation des spores et du pollen. H pense 


D 


339 
que c’est là un sujet sur lequel devront porter de nouvelles 
recherches nombreuses et attentives. 


ORGANOGÉNIE. Sur l'orzanogénie des Lycopodiacées ; 
zur. Entwickelungsgeschichte der Lycopodiaceen ; par M. Karl 
Müller (Botan. Zeit. ; 1846, n° 31, 32,35, 36, 39 et 40, plan. 3, 
het 5.) 


Le beau travail de M. K. Müller sur l'organogénie des 
Lycopodiacées est trop étendu pour que nous puissions son- 
ger à le mettre sous les yeux des lecteurs de la REVUE; mais 
nous résumerons ici brièvement les faits et les propositions 
que le savant allemand regarde comme le mieux établis par 
ses recherches. 

À. Les Lycopodiacées sont pourvues de deux sortes d'orga- 
nes de la fructification : les anthéridies et les oophoridies. Les 
spores de ceux-ci germent positivement; quant à celles des 
premières, le fait est encore douteux pour elles. 

Les spores des anthéridies correspondent à celles des cryp- 
togames qu'on voit se développer par quatre dans l'intérieur 
d'une cellule-mere. — Les spores des oophoridies répondent 


, aux ovules des plantes plus élevées, et avant tout à celles des 


Rhizocarpées, si l'on entend par ovule une cellule-mère axile 
dans l'intérieur de laquelle se trouve l'ébauche de la plante, 
idée contre laquelle M. Müller ne croit pas qu'on puisse élever 
Son. La membrane intérieure de ces organes repro- 
lrait alors au sac embryonnaire des ovules 


de E et la membrane extérieure serait l'analogue 
de la membrane externe des mêmes ovules. Comme d’après 
M. Mettenius (Beitr. ze Kenntn. der Rhizocarpeen), cette der- 
nière provient d'une sécrétion de la membrane interne, ou 
du sac embryonnaire, de méme elle a dà avoir chez les Lyco- 
podiacées uneorigine analogue, son apparition ayant eu lieu 
plus tard que celle de la membrane interne. 

2. Dans l'intérieur de l'ovule il n'y a d'ébauché , sur toute 


340 
la plante, que le bourgeon terminal. La radicule ne se forme 
que plus tard et en dehors de lui. Ce qui fournit une preuve, 
ajoutée à plusieurs autres, qu'il n'existe pas de racine princi- 
pale chez les Lycopodiacées. 
3. Le bourgeon tnc est enfermé dans une enveloppe 
(2feuilles ] ] ). Ceci S rappelle les cotylédons 


UE EA D 


des noi lédous et ressemble 


r 
bourgeons qui eeun souvent chez les sian A Wé 
chez beaucoup de I , chez les Begonia , Eté envelop 


pes qu'on a -— o dlpáicinicat comme des stipules. 

4. Les Sélagineiles possèdent un axe principal; mais il reste 
très-court et se divise dans le bourgeon terminal méme en 
deux branches, qui se subdivisent ensuite toujours à leur tour 
par dichotomie. De là résulte la tige dichotome-procumbens. 

5. La Feuille x n'est qu'une production de la tige qui s'étend 
en lame. 

6. Chez le Selaginella denticulata , et probablement aussi 
chez toutes les espéces de ce genre, on trouve encore un or- 
gane accessoire intermédiaire à l'axe et à la feuille, dont la 
nature est douteuse. 


7. Les racines se montrent aussi bien ôté supérieur qu'au 
cóté inférieur de la tige, toujours immédiatement devant la 
dichotomie d'une branche, à l'aisselle de la dernière feuille., 

Lorsque celle-ci est placée au cóté supérieur, et c'est alors 
une feuille intermédiaire, la racine semontre par suite à ce côté 
supérieur. Mais lorsque la feuille est située au côté inférieur, 
et c'est alors une grande feuille, la racine se forme à ce eóté 
inférieur de la tige, toujours entre la tige et la feuille , et pa" 
conséquent comme une véritable branche. 

8. L'oophoridie est toujours une branche principale méta- 
morphosée, chez le Selaginella denticulata et chez toutes les 
Sélaginelles où cet organe est situé à la base de l'épi. — P 
spores des oophoridies, ou mieux les ovules, se prod uisent à 
l'extrémité du faisceau vasculaire qui fait librement saillie 
dans l'oophoridie, comme une cellule-mère creuse. Son TT 


2141 
ganogénie a besoin d’être suivie encore avec plus de soin. 

9. L'anthéridie est un bourgeon de branche secondaire 
métamorphosé, qui s'est développé sur l'axe en méme temps 
que les feuilles. Jamais, l'anthéridie n'est une production fo- 
liaire. Ici se rangent aussi les sporanges de Psilotum et de 
Tmesipteris. 

Les spores des anthéridies naissent toujours par quatre dans 
une cellule-mére, toujours par le moyen d'un cytoblaste dans 
le sens de M. Schleiden (formation d'une membrane autour 
d'un noyau cellulaire), jamais par division du cytoblastéme. 


BOTANIQUE GÉNÉRALE ET SYSTÉMATIQUE. 


Considérations mycologiques, suivies d'une nouvelle 
classification des Champignons; par le docteur J. M. Léveillé. (Broch. 
gr. in-18 de 136 pag. ; Paris, 1846 ; extrait du diction, univers. 
d'Hist. natur., art. MYCOLOGIE.) 


Il west pas dans nos habitudes de nous occuper des articles 
publiés dans des dictionnaires ou d'autres ouvrages généraux, 
quelque importants qu'ils puissent être; le nombre des publi- , 
cations relatives à la botanique est en effet trop considérable, 
proportionnellement au cadre de notre Revur, pour que nous 
ne soyons pas obligé de faire un choix parmi elles et que, sur- 
tout, nous ne portions plus particulièrement notre attention 
sur celles que nos lecteurs éprouvent le plus de difficultés à se 
_ procurer. Mais le grand article Mycologie, publié par M. Lé- 
veillé dans le Diction. univers. d'Hist. natur. , ayant été tiré à 
part, dans un format différent, avec un titre particulier , en 
un mot en brochure distincte, nous avons dû le considérer 
comme un ouvrage à part et essayer d'en donner une idée par 
une analyse succincte. 

Les Considérations mycologiques sont le travail d'un homme 
qui, pendant plusieurs années , a consacré à l'étude spéciale 
des Champignons , l'esprit philosophique , la sagacité et la 


342 
finesse d'observation qui le distinguent. Elles renferment 
dans son ensemble la classification mycologique à laquelle 
M. Léveillé s’est arrêté après de longues et sérieuses recher- 
ches, et dont on ne possédait encore qu'une ébauche et des 
fragments insérés récemment dans la Statistique des Vosges 
(partie botanique, par M. Mougeot).—Un premier paragraphe, 
intitulé Considérations générales , signale succinctement les 
progrès qu'a faits l'éude de la mycologie dans ces derniers 
temps; ilest suivi d'un paragraphe intitulé Bibliographie , 
dont le titre indique suffisamment l'objet. L'auteur examine 
ensuite successivement, en autant de paragraphes distincts: 
1° les collections de planches de Champignons qui ont été pu- 
bliées ou qui existent inédites dans les grandes bibliothèques 
d'Europe ; 2° les collections mycologiques publiées en nature, 
ou exécutées en cire ; 3° l'origine des Champignons, telle que 
la supposaient les anciens'et que les modernes l'ont observée; 
4° la culturedeces végétaux, qui, pourune espéce, est devenue 
dans les catacombes et les carrières de Paris une industrie 
importante; 5» l'habitat des Champignons, é épigés, hypogés et 
parasites; 6° leur distribution géographique; 7° P: action 
qu'exercent sur eux les agents extérieurs ; 8° leur récolte, leur 
prépar ation et 9° leur conservation avec toutes leurs difficultés 
trop souvent insurmontables ; 10» la disposition d'un herbier 
mycologique ; 11° l'existence de Champignons fossiles qui , 
quoique attestée par des autorités imposantes, est loin d'avoir 
été démontrée avec toute la certitude désirable; 19° 'énuméra- 
tion des Insectes mycétophages ; 13° la recherche de la place, 
que doivent occuper les Champignons dans l'ordre naturel, et 
qui n'est pas encore déterminée uniformément, les uns placant 
ces végétaux entre les Algues et les Lichens, les autres les 
mettant, au contraire, avant ou aprés l'une ou l'autre de ces 
deux familles. M. Léveillé adopte la première de ces manières 
de voir, et il croit que la série des familles naturelles doit 
commencer selon l'ordre suivant : Algues, Champignons: 
Lichens, etc. ; 14° la nomenclature des parties des Champi- 


i 


| 
| 


243 : 
gnons. Ce paragraphe important et empreint d'une érudition 
immense, a pour objet de réduire à un petit nombre de termes 
bien définis la description de tous les Champignons, et de 
montrer le chaos effrayant dans lequel est aujourd'hui plon- 
gée cette section de la science mycologique, la méme partie 
recevant un nom différent de presque tous les auteurs. Le 
simple exposé de cette effrayante synonymie n'occupe pas 
moins de 45 pages de la brochure, imprimées en trés-petits 
caractères ; 15° enfin la division et la classification des Cham- 
pignons dont nous allons présenter le tableau succinct, Des 
fautes d'impression et une omission importante se sont glissées 
dans le travail imprimé de M. Léveillé ; mais comme il a bien 


voulu les corriger lui-méme sur notre exemplaire, nous enga- 


gerons ceux de nos lecteurs qui possèdent l'ouvrage original 
à le comparer avec notre exposé pour faire à leur tour les cor- 
rections nécessaires. 

L'ensemble de la famille des Vigentes est partagé par 
M. Léveillé en 6 grandes divisions. 

Divis. I. BASIDIOSPORÉS. Réceptacle de forme alie. 
spores supportées par des basides qui recouvrent sa surface, 
ou qui sont renfermés dans son intérieur. 

Sous-divis. 4. Ecropasines. Basides recouvrant une porte 
seulement ou la totalité du réceptacle. 

Tribu. 4. /diomycétes : section 1. Agaricinés; 2. Phiibophorés 
3. SC HESE 4. Hydnés; 5. Téléphorés; 6. Clavariés; 7. Tré- 
mellé 
M 9. Asérosmés : sect, À. Phalloidés; 2 9. Clathracés; 3. 
Lysurés. 

Sous-divis. II. Enrosasies. Basides situés dans le paren- 
chyme même du réceptacle, ou dans des sporanges particu- 
liers qui y sont renfermés. 

Tribu 1. Coniogastres: sect. 4. Podaxidés ; 2. Battarrés ; 3. 
Tylostomés ; 4. Géastrés ; 5. Broomeiés; 6. Lycoperdés; 7. Hip- 
poperdés; 8, Phellorinés; 9. Polysaccés ; 40. Sclérodermés 


B 


344 
M. Trichodesmés ; 12. Réticulariés; 13. Spumariés; 44. Physa- 
rés ; 15. Trichiacés ; 16. Cribrariés; 17. Licés. 

Tribu 2€. Cyophorés: sect. 1. Polygastrés; 2. Nidulariés; 
3. Carpobolés, í 

Tribu 39. Hystérangiés. 

Division II. THÉCASPORES. Réceptacle deforme variable; 
spores renfermées dans des théques avec ou sans paraphyses, 
situées à la surface ou dans l'intérieur du réceptacle. 

Sous divis. I. ExporuEQurs. Réceptacle charnu, coriace ou 
trémelloide, sessile ou pédiculé, capitulé, membraneux et plié, 
en forme de massue ou de cupule, lisse, sinueux ou alvéolé, 

Tribu 4re, Mitrés: sect. 1, Géoglossés; 2. Morchellés; 3. 
Helvellés. 

Tribu 2%. Cyathidés : sect. 4. Cyttariés; 2, Pézizés ; 3. Agy- 
riés; 4. Cénangiés ; 5. Stictés. 

Sous-divis. II. Enpormëques. Récepiacle sessile ou pédi- 
culé, charnu, coriace, subéreux ou charbonneux, nu; concep- 
tacles isolés ou réunis en plus ou moins grand nombre, sphé- 
riques, ovales ou déprimés, s’ouvrant en une ou plusieurs fen- 
tes, ou par des pores. 

Tribu (re. Rhegmostomés: sect. 1. Hystériés; 2. Cliostomés 

Tribu 2e Stégillés. 

Tribu 3€ Sphériacés. 

Tribu 4° Angiosarques: sect. 4. Tubéracés; 2. Onygénés; 
3. Erysiphés. 

Division III. CLINOSPORÉS. Réceptacle de forme varia- 
ble, recouvert par le clinode ou le renfermant dans son inté- 
rieur, 

Sous -divis. I. Ecrocuines. Clinode charnu, recouvrant en 
tout ou en partie la surface du réceptacle. | 

Tribu Are Æcidiés. 

. Tribu 2* Sarcopsidés: sect, 1. Tuberculariés; 2. Stilbés; 3- 
Excipulés; 4: Mélanconiés ; 5. Myrothéciés. 

Tribu 3e Coniopsidés : sect. 4. Urédinés ; 2. Ustilaginés ; 9. 
Phragmidiés. 

Sous-divis, II. ENDOCLINES, Réceptacles coriaces ou cornés 


345 ee 
sessiles ou pédiculés, renfermant le clinode et les spores dans 
leur intérieur. 

Sect. 1. Actinothyriés ; 9. Labrellés; 3. Astéromés; 4. Pes- 
talozziés ; 5. Sphéronémés; 6. Sphéropsidés. 

Division IV. CYSTOSPORÉS. Réceptacles floconneux, cloi- 
sonnés, simples ou rameux, spores continues, renfermées dans 
un sporange terminal, membraneux ; muni ou non d'une co- 
lumelle centrale. 

Tribu 4. Columellés: sect. 1. Cratéromycés; 2, Ascophorés. 

Tribu 2. Saprophilés : sect. 4. Mucorinés; 2. Pilobolés; 3. 
Syzygités ? 

Division V. TRICHOSPORÉS. Flocons du réceptacle isolés 
ou réunis en un seul corps, ‘simples ou rameux; spores exté- 
rieures,fixées sur toute la surface ou sur quelques points seule- 
ment. 

Sous-divis. I. ALeurinés. Réceptacles isolés ou formés de 
plusieurs flocons réunis, allongés, membraneux ou capitulés; 
spores situées sur toute leur surface ou BEER à la partie 
supérieure. 

Tribu 4. Isariés. 

Tribu 2. Scoriadés. 

Tribu 3. Périgoniés. 

Tribu 4. Sporotrichés 

Tribu 5. Ménisporés. 

Sous-divis. II. Cépæarosporés, Réceptacles simples ou ra- 
meux, cloisonnés; spores simplés ou cloisonnées, fixées sur 
une vésicule terminale, ou isolées à la pointe des rameaux. 

Tribu 4. Phycocladés. 

Tribu 2. Oxycladés: sect. 4. Cladobotryés; 2. Botrytidés. 

Sous-divis. III. Sccérocuëres. Réceptacles pleins ou cloi- 
sonnés, formés d’un seul rang de cellules ou de plusieurs réu- 
nis ensemble, simples ou rameux; spores isolées, répandues 
cà et là, ou réunies en plus ou moins grand nombre à la base 
ou au sommet. 

Tribu 1. Hélicosporés. 


e 


946 

Tribu 2. Gyrocérés. 

Tribu 3. Helminthosporés. 

Division VI. ARTHROSPORÉS. Réceptacles filamenteux, 
simples ou rameux, cloisonnés ou presque nuls ; spores dispo- 
sées en chapelet, terminales, persistantes ou caduques. 

Sous-divis. I. PHRAGMONÉMES. Réceptacles rameux; spores 
ou articles persistants. 

Tribu 4. 4ntennariés. 

Tribu 2. Alternariés. 

Sous-divis, H. Honmiscinés. Réceptacle formé d'un seul 
rang de cellules, ou de plusieurs réunis ensemble, solide ou 
cloisonné, simple ou rameux, capitulé ou allongé ; spores ca- 
duques, continues ou cloisonnées, terminales ou fixées au ca- 
pitule. 

Tribu 4. PRSETER 

Tribu 2. Aspergillés. 

Tribu 3. Oidiés. 

Tribu 4. Septonémés. 


Tribu 5. Torulacés. 


PAYTOGRAPHIE. 


Flore jurassienne ou description des plantes vasculaires 
croissant naturellement dans les montagnes du Jura et les plaines qui 
sont au pied, réunies par familles es et dp suivant la 
méthode de De Candolle, avec l'indicati des usages 
des espèces le plus généralement emule à en médecine et dans 
les arts, etc. ; par M. C. M. Philibert Babey. 4 vol. in-8".; Paris, 

1845. 


Cet ouvrage est concu sur un plan assez large. Pour cha- 
que plante, il donne : 4° une synonymie assez étendue, divisée 
en deux alinéas, dont le premier est relatif à la synonymie 
proprement dite, dont le second a rapport aux figures qui re- 
présentent la plante, L'auteur a cité de préférence les ouvrages 


d 947 

les plus usuels et les plus répandus, et il a eu le soin de n'indi- 
quer que des synonymes et des figures vérifiés par lui; 2° la 
description francaise assez développée , sans diagnoses ; 
3* l'époque de la floraison, l'indication des localités, des usa- 
ges économiques, médicinaux, ete. La méthode adoptée est 
est celleque De Candolle a exposée dans sa Théorie élémentaire 
et développée dans son Prodromus, et que M. Koch a modifiée 
à quelques égards. Mais pour faciliter la détermination, M. Ba- 
bey a donné à la fin de sa Flore un tableau des genres d’après 
le système de Linné. — Une introduction de 20 pages ren- 
ferme un tableau de la topographie du Jura et de sa constitu- 
tion géognostique, de l’état dans lequel se trouvent aujour- 
dhui son agriculture et son industrie; nous regrettons que 
l'auteur n'ait pas cru devoir compléter cet exposé en y faisant 
entrer un aperçu de géographie botanique, qui aurait eu cer- 
tainement beaucoup d'intérêt. — En somme, ce nouvel ou- 
vrage parait fait avec soin, et il servira à faciliter et avancer 
la connaissance d'une partie intéressante de notre flore fran- 
çaise, 

Flore de la Loire-Inférieure ; par M. James Lloyd. 4 in-18. 

de 335 pag. ; Nantes, 1844, chez Prosper Sebire. 


En tracant le plan de la REVUE nous nous sommes imposé 
la loi de n'appeler l'attention de nos lecteurs que sur les ou- 
Yrages de publication récente; cependant nous croyons pou- 
voir déroger sans inconvénient à cette loi en faveur d'un ou- 
vrage estimable que sa publication en province et la modestie 
de son auteur ont laissé jusqu’à ce jour moins connu qu'il ne 
mériterait de l'étre. 

L'ouvrage de M. Lloyd a pour objet un département inté- 
ressant sous plusieurs rapports, et surtout comme formant 
dans la flore occidentale de la France, le point extréme jus- 
qu'oà s'élévent plusieurs des plantes de notre midi. Bonamy 
avait déjà essayé de faire connaitre cette végétation dans son 


| 348 
Floræ nannetensis prodromus, publié en 1152 le premier 
ouvrage qui eût pour objetles plantes d occidentales; 


mais son livre, empreint des défauts habituels à cette époque, 


avait été peu avantageux à la science, l'auteur n'ayant laissé ni 
herbier ni moyen quelconque de vérification pour ses plantes. 
Récemment, en 4837, M. Pesneau a publié un catalogue de la 
Loire-Inférieure, et en 1840 M. Moisan a fait paraitre sa Flore 
` nantaise({in-8°. de725 pag.). Cependant, malgré l'existence de 
ces travaux, M. Lloyd a reconnu que la Flore du département 


de la Loire-Inférieure était loin d'avoir été épuisée, et ses re- 
cherches, celles de plusieurs botanistes locaux lui ont fourni 
les moyens d'ajouter un nombre de plantes assez considérable 
à celles qui avaient été déjà signalées ou décrites dans l'éten- 
due du pays, objet de son livre. En somme, il a pu décrire 
1167 phanérogames trouvés par lui ou par d'autres dans la 
Loire-Inférieure. Son ouvrage comprend: 4° une introduction 
trés-bien faite et étendue, consacrée en majeure partie à 
un tableau détaillé de la géographie botanique de la Loire- 
Inférieure; 9» un tableau des genres avec les caracteres es- 
sentiels, d’après le système de Linné; 3» la Flore elle-même; 
dans celle-ci les plantes sont disposées d'apres la méthode de 
De Candolle. Les caractères des familles, des genres etdes es- 
pèces y sont tracés en termes succincts, ceux qui distinguent 
essentiellement l'espéce de ses voisines étant imprimés en 
italiques. Les diagnoses spécifiques ne sont pas accompagnées 
de synonymie. L'auteur a mis un soin particulier à la cita- 
tion des localités qu'il a vérifiées toutes avec une attention 
scrupuleuse. Au total son ouvrage n’est qu'un Synopsis, mais 
un synopsis fait avec soin, et qui fait bien connaître la SW 
tation du département de la Loire-Inférieure. 


De per Ré, de sn, Cds ES A = E E ne À 
D 


deg à un ed eg, 


349 


P "4.82. 1 LET * 1 


et 


particulièrement FLORE DESCRIPTIVE ET ANALYTIQUE des environs de 
Paris, par MM. Cosson et Germain (1 in-18 format anglais de 733. 
pag. ; avec un atlas de même format, comprenant 41 planc. grav. 
Paris, chez Fortin, Masson et C*., place de l'École-de-Médecine, 1. 
Publié en 1845 et 1846.). 


Diverses circonstances dont il est inutile d'entretenir nos 
lecteurs, nous ont empéché de nous occuper plus tót de cet im- 
portant ouvrage, déjà publié depuis plus d'un an, mais dont 
l'atlas n'a été terminé qu'à la date de quelques mois; nous al- 


lons aujourd'hui réparer ce retard. 


La liste des ouvrages dont les plantes des environs de Paris 


ont été l'objet jusqu'à ce jour est déjà longue et nombreuse. 


Il ne pouvait en étre autrement pour une ville en possession 
depuis plusieurs siécles de donner constamment l'essor aux 
Sciences, de réunir dans son sein nos principaux établissements 
scientifiques et nos savants les plus éminents, Avant de parler 
du plus récent de ces ouvrages, de celui qui clót aujourd'hui 
cette liste, il ne sera pas inutile de présenter ici l'énumération 
de ceux qui l'ont précédé, parmi lesquels, à cóté de travaux 
trés-médiocres, se trouvent des écrits remarquables à plusieurs 
égards. 

Le premier écrit spécial sur la Flore parisienne est l'Enchi- 
ridium botanicum parisiense de Jac. Corxurt. C'est une simple 
liste d'herborisations autour de Paris, avec l'indication des 
principales especes que fournit chacune d'elles; elle occupe les 
pages 215-238 de D Historia plantarum canadensium du méme 
auteur (Paris, 1635 pet. in-4°). Se para que le catalogue de 
Cornuti fit croire al'utilité d ; car il enexiste 
deux manuscrits dans la bibliothèque de M. de Jussieu dont 
l'un, sans nom d'auteur, porte la date de 1650 et le titre: In- 
dex novissimus longe que prioribus exactior plantarum que circà 
Lutetiam milliaribus ab urbe undecumque 40 pullulant ; dont 
l'autre, daté de 4670, et écrit par Jac. Gavois D. M. P., est in- 


350 
titulé: Iudex plantarnm soli parisienis. L'un et l’autre de ces 
manuscrits sont simplement distribués par ordre alphabéti- 
que. — Un ouvrage beaucoup plus important pour la bota- 
nique parisienne marque la fin du 17° siècle; nous voulons 
` parler de l'Histoire des plantes qui naissent aux environs de Pa- 
ris, par TounNEronT; la premiére édition en fut publiée par 
son illustre auteur en un vol. in-12, Par. 1698; la 2e fut revue 
et augmentée par BERNARD DE Jussieu (2 in-8°; Paris, 1725); il 
en fut même fait une traduction anglaise par John Martyn 
(Tourneforts History of plants growing about Paris, etc. Trans- 
lated into english, with many additions, and accomodated to 
the plants growing in Great-Britain; 2 in-8°, Lond. 1732) A 
peu prés en méme temps que la 2* édition du livre de Tourne- 
fort parurent les ouvrages de VattrawT qui sont devenus le 
point de départ pour toutes les flores de Paris. Le premier fut 
le Prodromus {Botanici parisiensis, (1 in-80; Leyde 1723); il fut 
bientôt suivi du Botanicon parisiense, (4 in-fol.; ; Leyde 1790), 
UE Ó— Geet en pese Lo gravées sur cuivre 

vir de modèle, Une autre édition 
du "Botanjeón a été faite plus tard dans un format commode 
pour les herborisations (SEB. Varrant Botanicon parisiense, 
edit. nova emendatior et aucta; in-18 de 134 pag. ; Leyde, 
1743). — Le reste du 18* siècle et les premiéres années du 19* 


ont vu paraître plusieurs ouvrages, pour la plupart peu re- 
marquables, et que nous nous contenterons d'indiquer en les 
rangeant par ordre chronologique, FAsnEGov ; Description des 
plantes qui naissent ou se renouvellent aux environs de Paris; 
in-42; Paris, 1740 et suiv. — DartipAnp; Flore parisiensis 
Prodromus: 4 in-80; Paris 1749. — Manuel de botanique con- 
tenant les propriétés des plantes que l'on trouveà la campagne 
aux environs de Paris; 4 in-12; Paris, 1764, sans nom d'au- 
teur, mais attribué à AwrorxE-Nic. Ducnesne. — BanBeu-Du- 
BOURG ; le Botaniste francais, 9 in-8°; Paris, 1767. Le 2° volume 
renferme une liste des plantes des environs de Paris. — BUL- 
LIARD; Flora parisiensis, ou description et figures des plantes 


354 ; 
qui croissent aux environs de Paris; 5 in-8°; Paris, 4776. — 
Tops J. L.; la Flore des environs de Paris. Cet ouvrage a 
eu deux éditions: la 1, en 4 in-12; Paris, 1790; la 2° en 1 
in-8o; Paris, an vu (1799). — Flore économique des plantes qui 
croissent aux environs de Paris; À in-8» de 659 pag.; Paris, an 
vi (1799). Cet ouvrage qui porte pour toute indication d'au- 
teur « par une société de naturalistes » est dû au compilateur 
Buc’hoz ; il a eu une seconde édition en 2 vol. in-8° ; Paris, 
5311 F : A 


Rp SX WT PE 


1 
1 803, dans laqueiie 1e 


Flore naturelle et économique des plantes, etċ., augmentée de la 
flore naturelle et de 24 planches. Il existe dans la bibliothéque 
de M. B. Delessert, un manuscrit de la fin du 48° siècle (1799), 
sans nom d'auteur, qui porte le titre suivant: Flore parisienne 


ou d p I de Paris, classées suivant 
la méthodede Linné: 4 in-12de 440 pag. — Dansles premières 
années du 49% siècle se sont succédé rapidement 4 ouvrages 
d'un médiocre intérêt, sans noms d'auteurs ou avec simples ini- 
tiales. Ce sont les suivants: Flore parisienne, etc.; | in-18 de 
298 pag.; Paris, an 1x (1801), par L. B. F. (Francoeur). — Le 
Vade-mecum du botaniste voyageur aux environs de Paris, à u- 
sage desp quiontla flore de Thuillier; 4 in-12 de 427 p. 
Paris,an x1(1803); parlecit. D. (Desmayes).—Double Flore port 
sienne, ete.; À in-18; Paris, 1805; parJ. D.D. (Durox).—M"....; 
Herbier élémentaire, ourecueil de gravuves;autrait ombré, conte- 
nant la collection complète des plantes qni croissent aux envi- 
rons de Paris; 4 in-8». Il en a été publié, en 1814, un cahier de 
85 pag. et de 45 planc. — En 1814, MM, Porreau xr Tunari 
commencèrent la publication d'une grande Flore parisienne 
iconographique in-folio. Cet ouvrage, qui aurait pu nous don- 
ner un pendant du Flora londinensis, fut malheureusement 
r le public, avec cette 


accueilli, tant par le gouvernement que pa 
indifférence que rencontrent trop souvent parmi nous les en- 
treprises scientifiques ; aussi n'en parut-il que 48 planc. avec 
32 pages de texte. — Tel fut aussi le sort des Mirta ar- 
tificielles aux environs de Paris, par M. Pris, diis Gë eren 
arrêté après le premier fascicule, d’une flore iconographique 


352 
in-8°. (Paris, 4811). — De ce genre, mais plus restreinte encore 
quant au plan, est la Flore pittoresque des environs de Paris, 
par A. ViGNEUx, ouvrage en 1 in-8? de 193 pag. avec une carte 
et 72 planc., divisées chacune en 4 portions, renfermant la fi- 
gure trés-médiocrc, rédui Se d 
— En 1814, l'auteur a publié un supp'ément de 98 pag. etune 
planc. — C'est de cette époque que date la publication de la 
Nouvelle Flore des environs de Paris, par M. MÉnar. Cet ou- 
vrage a eu 4 éditions successives: la 4° en 4 in-8°, Paris, 1812, 
. la 2€ en 2 in-48, 1821; la 3€ en 2 in-18, 1831-1834; la been 
2 in-18, 1836. — La première édition de cette nouvelle Flore 
de Paris a été l'objet d'une brochure de M. Auc. pp Sainr-Hi- 
LAIRE, intitulée: Observations sur la nouvetle Flore des environs 
de Paris, broch. in-8°, Orléans, 1812. — Postérieurement à la 
. dernière édition de sa Flore, M. Mérat a publié son Synopsis 
de la nouvelle Flore des environs de Paris, suivant la méthode 
naturelle; 4 in-18 de 346 pag.; Paris, 1837. — Nous nous bor- 
nerons maintenant à donner la simple liste des ouvrages pu- 


'u lc espéce (Par is, 1 812). 


bliés sur la Flore de Paris jusqu'à ces dernières années et parti- 
culièrement jusqu'à celui dont l'examen terminera cet article. 
CHEVALLIER F. F. Flore générale des environs de Paris, 2 in-85 
Paris, 1826-1827 ; 48 planc. Le même ouvrage a été réimprimé 
un peu plus tard avec quelques changements et sous le titre 
latin de Lutetic flora generalis. —BeavriEn A.; Tableau analy- 
tique de la Flore parisienne, d'aprés la méthode adoptée dans 
la Flore francaise de MM. Lamark et de Candolle; c'est une 
suite de tableaux analytiques destinés à faciliter la déter- 
mination des espèces comprises dans la Flore de M. Mérat. Cet 
ouvrage a eu 3 éditions: la fre; in-18 de 284 page, Paris, 1827; 
la 2€ et la 3°, méme format, 1832 et 1836. — JAUME Sau 
Hirarnz J. H.; Flore parisienne ou description des plantes qui 
croissent aux environs de Paris; il en a paru 5 livrais.; grand 
in-8*, avec fig. trés-médiocres en marge; Paris, 1835. — Pav 
Qui C. ; Flore du département de la Somme et des environs de 
- Paris; 4 in-8° de631 pag.; Amiens et Paris, 4834. — LEFÉBURE; 


M: gu NW c c M 


| 
| 
| 
| 


358 ` 

Flore de Paris, genera et species, ou première application faite 
du nouveau système floral aux plantes vivantes; in-8° de 423 
pag.;Paris, 1835; cet ouvrage se réduit à peu près à un ca- 
talogue incomplet des phanérogames parisiennes, rangées sui- 
vant un système propre à l'auteur. 

. En 1840, MM. Cosson et Germain ont commencé leurs 
publications relatives à la flore des environs de Paris, par 
leurs Observations sur quelques plantes critiques des environs de 
Paris. Dans cette brochure (gr. 8 de 68 pag., avec 2 planc.), ils 
ont eu pour but : 4» l'examen de quelques genres et sous-gen- 
res difficiles (Carex, Cerastium, Myosotis, Mentha, Polygala, 
etc.); 2 l'indication de quelques localités nouvellesde plantes 


. rares; 3° et surtout la publication et l'illustration de leur 


Carex Mairii. En 1842, ils ont publié, en commun avec 
M. Wzbppzrr, leur Introduction à une flore analytique et des- 
criptive des environs de Paris, gr. in-18, format anglais, de 
163 pag. ; et en 1843, leur Supplément au catalogue raisonné, 
méme format, broch. de 93 pag.. Ces deux derniéres publi- 
cations avaient surtout pour objet un examen critique de la 
flore de M. Mérat, qui a publié en réponse sa Revue de la flore 
parisienne 4 in-8° de 490 pag. ; Paris 4843. Enfin, en dernier 
lieu, MM. Cosson et Germain ont fait paraître leur Flore 
descriptive et analytique des environs de Paris, dont un extrait 
eura fourni la matière de leur Synopsis(gr. in-18; Par. 1845), 

et sur laquelle nous allons jeter un coup d'œil. 

Au point de vue de l'exécution matérielle, cet ouvrage se 
recommande par un soin , et par une netteté typographique 
peu commune, surtout parla beauté de son atlas gravé sur les 
dessins de MM. Germain et Riocreux, par Mmes Taillant, 
Rebel et par M. Mougeot, avec toute la perfection qu'on de- 
vait attendre de ces habiles artistes. En 44 planches du méme 
format que le livre lui-même; cet atlas renferme les détails 
analytiques qui peuvent faciliter. la détermination de toutes 
les espèces difficiles et de la plupart des plantes litigieuses de 
la Flore parisienne. Nous ne saurions donner trop d'éloges à 

23 


354 


ce travail dans x nous aimons à croire qu’une exactitude 


— Examinée en 
elle-même et au point de vue Derek Ja flore de MM. Cos- 
son et Germain se recommande par de nombreuses qualités, 
Son plan nous paraît tracé de manière à satisfaire à la fois aux 
exigences de la science et à celles des botanistes commençants 
pour lesquels elle doit alléger la tâche souvent si difficile des 
déterminations. Elle comprend d’abord un tableau synoptique 
des familles, ou pour parler plus exactement, un exposé dia: 
gnostique de leurs caractères, destiné à permettre d'arriver 
jusqu'à la famille à laquelle appartient la plante qu'on a sous 
les yeux. get exposé succinct des caractères des groupes natu- 
rels la détermination ; seulement nouscrai- 


gnons qu'il ne Mt insuffisant, et nous regrettons que les 
auteurs n'aient pas cru devoir appliquer à ces familles elles- 
mêmes la méthode dichotomique dont ils ont fait usage pour 
les genres et les espéces de chacune d'elles. L'ordre de ces 
familles adopté par eux est fondé sur la série de De Candolle, 
mais modifié à certains égards, et le principe des grandes 
divisions auxquelles elles se rattachent repose sur l'existence 
ou l'absence des pétales, sur leur soudure ou leur indépen- 
dance, sur l'insertion hypogyne ou périgyne, sur la placenta- 
tion, sur l'adhérence ou la liberté de l'ovaire. De là résultent 
les coupes suivantes : I. embranchement, DICOTYLÉDONES, 
subdivisé en A. DrALYPÉTALES ou psp. , qui queis 
nent : classe 4 dialyp. hypogynes (* à placentation axile, * à 
placentation pariétale); cl. 2* dialyp. périgynes ( * à oit 
libre, ** à ovaire soudé avec le calice); B. GaAmoPÉTALES 0U 
monopétales, parmi lesquelles les deux auteurs admettent 2 
classes : cl, 4, gamop. hypogynes : cl. ?* gamop. périgynes. 
C. AprÉrALES, comprennant 2 classes : el, 4° apét. non Amen- 
lacés ; et 2€ apét. Amentacées. D. GymnospeRrmES; cl. 1. Conifirts 
Hl. embranchement, MONOCOTYLÉDONES. 4° divis. ; Pé- 
RIANTHE PÉTALOIDE : el. À ovaire non soudé avec le périanthe ; d. 
2e, ovaire soudé avec le tube. du périanthe. 2 divis, PÉRIANTEE 


355 

HERBACÉ OU SCARIEUX, REMPLACÉ PAR DES SOLES OU DES BRACTÉES 
ou Nur. cl. 4 : graines sans périsperme, plantes aquatiques ; cl. 
2e graines périspermées ; plantes terrestres où aquatiques. MI em- 
branchement, ACOTYLÉDONES; divis. 4 AcRoGENES; cl. 4 Fi- 
licinées ; cl. 9* Muscinées. Divis, Y AuPnic£NEs, cl. 4. Lichénées; 
cl. 2e Champignons ; cl. 3* Algues; cl. Ae Diatom?es. Les amphi- 
gènes sont seulement nommées pour compléter le tableau. 

Dans la série des 120 familles, représentées dans la Flore de 
MM. Cosson et Germain, il en est une proposée par eux sous 
le nom de Roridulées, emprunté à un genre exotique et dans 
laquelle ils croient pouvoir réunir les genres Roridula, Drose- 
ra, Parnassia, Pyrola et Ledum. Nous craignons que les bota- 
nistesnetrouventce groupe trop hétérogène, Les deux auteurs 
le placent entre les Hypéricinées et les Résédacécs parmi les di- 
cotylédones dialypétales hypogynes à placentation pariétale; 
mais elle pourrait tout aussi bien peut-étre étre rangée parmi 
celles à placentation axile. Ils lui assignent la caractéristique 
suivante : Fleurs régulières. Etamines 5 ou 40, libres: an- 
thères bilobées, extrorses. Ovules insérés à l'angle interne des 
loges ou sur des placentas pariétaux, Fruit à 3-5 loges, ou à 
une seule loge. Graines à testa très-lache, débordant largement 
l'amande en forme d'aile, (rarement étroitement appliqué sur 
l'amande). Périsperme charnu (rarement, presque nul). Em- | 
bryon droit.. 

L'histoire de chaque famille comprend: 4o l'exposé circon- 
stancié de ses caractères; 2» le tableau analytique des genres ; 
3* dans chaque genre, la caractéristique, le tableau analytique 
des espèces et l'histoire particulière de celles-ci. Tant dans la 
caractéristique des familles que dans celle des genres et dans 
la diagnose des espéces, les caractères principaux et essen- 
tiellement distinctifs sont imprimés en italique, comme dans le 
Synopsis de M. Koch. L'histoire de chaque espèce en particu- 
lier comprend : une synonymie succincte, mais suffisante pour 
un Synopsis; une description abrégée ou plutôt une diagnose 
étendue ; l'indication précise et rigoureuse des localité: :quel- 


356 
quefois des observations critiques ou comparatives. Les es- 
péces cultivées le plus communément ont été admises dans le 
cadre de l'ouvrage; mais les deux auteurs ont eu l'heureuse 
idée d'imprimer leur diagnose en petits caractères, ce qui per- 
met de les distinguer au premier coup d’œil des plantes qui 
constituent la flore proprement dite de Paris. 

Une végétation aussi souvent étudiée que celle de Paris de 
vait fournir bien peu de nouveautés; aussi MM. Cosson et 
Germain n'ont-ils eu à établir aucun genre nouveau; mais ils 
ont modifié la circonscription et révisé les caractères de quel- 

- ques-uns d'entre eux. Quant aux espèces nouvelles, leur ou- 
vrage ne renferme que celles qui ont été déjà décrites par eux 
dans leurs publications antérieures. Cette absence de nouveau- 
tés ne diminue en rien le mérite de l'ouvrage qui représente 
exactement l'état actuel de la science, et qui semble destiné à 
étendre, en la facilitant et la rendant plus précise, l'étude des 
plantes de la Flore de Paris. | 


Catalogue raisonné des plantes vasculaires, qui 
croissent spontanément dans le département dela Marne, distribuées 
d’après le synopsis du docteur G. D. J. Koch (2° édit.) ; avec une 
carte botanique, indiquant les principales formations géologiques et 
toutes les localités citées dans l'ouvrage ; par M. le comte Léonce de 
Lambertye. 4 in-8°., de 207 pag. ; Paris, 4846, chez Chamerot, Tue 
du jardinet, 13. — - | 


Le catalogue de M. de Lambertye serecommande par le soin 
qui paraît avoir présidé à sa rédaction. Les plantes y sont dis- 
posées, à un petit nombre d’exceptions près, d’après l'ordre 
adopté dans le Synopsis du docteur Koch, 2° édition. Un grand 
nombre d’entre elles ont été examinées par M. Godron, et 
portent la citation avec point d'! de la F lore lorraine. Pour 
beaucoup aussi, l'auteur renvoie aux Centuries de M. Schultz, 
de sorte que l'on peut toujours vérifier la détermination ad- 


mise par lui. 


307 
L'ouvrage de M. de Lambertye contient 436 genres, 1,040 
espères et 156 variétés. Toutes les espèces, dit l’auteur dans sa 
préface, ont été étudiées sur de b échantillons, toutes 
les localités indiquées avec l'exactitude désirable. Pour quel- 


ques genres ou sections de genres difficiles, le tableau des es- 
péces est accompagné d'un synopsis analytique destiné à en 
faciliter la détermination; ces genres ou sections sont les Ra- 
nunculus Batrachium, les P Cer F umaria , T pige ec 
à tige feuillée. Des dëi 


Gay et Godron ajoutent à l'intérét de ce elio. Le volume 
se termine méme par l'histoire complète de P Erysimum cheiri- 
folium Wallr., par M. J.Gay, extraite dela monographie des 
Erysimum que nous fait espérer ce savant botaniste. 

Les catalogues ont toujours de l'importance pour la géogra- 
phiebotanique; celui de M.de Lambertye vientremplirune par- 
tie encore à peu prés vide du tableau général de la végétation 
de la France. De plus, il fait connaitre quelques faits assez in- 
téressants de distribution géographique des plantes. Ainsi le 
Ceratocephalus falcatus Pers. a été trouvé près de Chálons; de 
sorte que la limite septentrionale de cette plante qui existait à 
. Troyes,se trouve maintenant reportée plus haut. Ainsiencore 
VHerniaria hirsuta Lin., qui abonde autour de Paris, manque 
totalement dans le département de la Marne, et n'existe dans 
tout le rayon de la Flore lorraine, que sur les montagnes de. 
l'Argonne (Meuse), à la lisière du département de la Marne. 

nfin nous ajouterons encore qu'une plante fort rare pour la 
France, le Pyrola chlorantha Swartz, a été trouvée en 1836, à 
quatre lieues de Reims; il est vrai qu'elle n'a pas été re- 
trouvée depuis; mais M. de Lambertye — comme peu 
probable qu'elle ait disparu. 

L'énumération des plantes de la Marne est précédée d'un 
apercu géologique et topographique, et suivie d'une carte géo- 
logique du département. 


358 


Revue des espèces de Fumaria, appartenant à la flore de France, 
par M. A. Boreau, directeur du jardin botanique d'Angers. 


La distinction des espèces de Fumaria présente de grandes 
difficultés, augmentées encore par l'obscurité de la synonymie. 
En 1844, M. Parlatore publia à Florence, une monographie 
de ce genre, avec des descriptions détaillées de chaque es- 
pèce; l'auteur s'était livré à des recherches trés-étendues;; il 
ayait consulté les herbiers les plus considérables de France et 
d'Italie. Son travail mérite toute confiance, et je n'aurais 
point songé à- produire cet essai aprés lui, si je n'eusse re- 
connu la nécessité de mettre en lumière une espéce qu'il wa 
vait pas distinguée , et qui, confondue avec les autres 
dans presque tous les herbiers, a causé un grand nombre 
d'erreurs, 

Dans cette revue rapide, j je n'énumérerai que les caractéres 
essentiellement distinctifs de chaque espéce, renvoyant pour 
le reste aux descriptions du savant monographe. Les localités 


que je cite sont seulement celles dont j'ai des échantillons 


sous les yeux. Après avoir fait une étude sérieuse de ce 
genre, je suis heureux d'étre arrivé à des résultats analogues 
à ceux de M. Parlatore, et c'est ce qui me donne la confiance 
de penser que les botanistes qui ont contesté ces derniers na- 
vaient point suffisamment approfondi ce sujet. ! 
Fumaria. L. (pro parte ). 

1. Fum. capræolata L. — Pédicelles fructifères recourbés, 
plus-longs que la bractée ;! sépales ovales aigus, denticulés, 
égalant environ la moitié de la longueur de la corolle, et dé 


passant sa largeur; pétales blancs, d'un rouge foncé au som- 


met; éperon gros, court, arrondi; capsule lisse, orbiculaire 
trés-obtuse, avec deux petites fossettes au sommet. — Mont- 
pellier! Alger! Bordeaux! Lyon ! Dijon! Paris! Meaux! 
OBS, Cette espèce a été indiquée mal à propos dans un 
grand nombre de flores locales, par suite d’une confusion avec 
les espèces voisines, La plante figurée sous ce nom par DC. 


$ 


359 
lc. rar. t. 34. ne se rapporte probablement pas ici; ses fleurs 
sont trés-grandes; ses sépales sont presque entiers et ses pédi- 
celles fructifères sont dressés. — Goertner ( de fruct. t. 115) a 
figuré trés-bien la capsule du F. capræolata. 

La F. flabellata Gasp. F.capreolata 8. Parlat. TECHN beau- 
. coup au capræolata, mais ses sépales sont à peine plus larges 
que la corolle, son éperon est plus allongé, ses capsules sont 
rugueuses et apiculées, J'en ai des échantillons de la Sicile ; 
peut-étre vient-elle en France. 

2. Fum. Bastardi Nob. F. media Bast. Flor. de M. et L. 
Suppl. p. 33. Duby Bot. gall. p. 25 non Loisel. F. capræolata 
Flor. du centre n° 446! F. capræolata y. Parl. Monog. in 
Walpers Rep. t. 5 p. 30. — Pédicelles plus longs que la brac- 
tée, dressés ou étalés, non recourbés, sépales ovales, plus ou 
moins denticulés, dépassant à peine ia largeur de la corolle; 
fleurs gréles, d’un blanc rosé mêlé de verdâtre, rouges au 
sommet; éperon allongé, parabolique; capsule orbiculaire,ru- 
gueuse, très-obtuse, avec deux petites fossettes au sommet. — 
Creuse! environs de Paris! de Blois! d’Angers! et probable- 
ment dans tout l’ouest. — Corse — Asturies (Durieu, sous le 
nom de F. capræolata L. F. media Loisel. 1 

£. major N. — F. capræolata Smith Fl. brit. Pp 794 (« frei 
dilute carnei, apice atrosanguinei , formosi, majores. » Sm.) 
F. capræolata des flores de l'ouest. — Fleurs moitié plus 
grandes, d'nn rose plus prononcé, très-foncé au sommet; sé- 
pales plus fortement dentés; quelques pédicelles tendent à se 
recourber; capsule du type. — Région de l'ouest: Angers, 
Nantes, Rennes, Caen, Dives, Trouville (Calvados), etc. 

OBS. La F. media. Loisel. appartient à l'officinalis, comme 
nous le verrons plus loin; la F. media DC. (Syst. p. 434), se 
compose d'au moins trois plantes différentes : 4» F. media 
Lois., 9» F. Bastardi, 3° F. agraria. Lag. ll convient donc 
pour faire cesser une telle confusion, d'abandonner tout a 
fait un nom si souvent mal appliqué; aussi, j'ai cru devoir 


360 
consacrer notre espèce au botaniste qui, dès 4812, l'a distin- 
guéeet décrite avec des observations judicieuses. 
La F. Bastardi remplace, dans l'ouest, la F. capræolata 
que je n'y ai point encore vue et qui doit y être fort rare, si 
elle s'y trouve. Elle en diffère par ses pédicelles non recourbés 


à la maturité, parla couleur des fleurs toujours plus ou moins 


rosées et non d'un blanc jaunátre, par la forme de l'éperon 
qui est allongé. et non globuleux, enfin par ses capsules sen- 
siblement rugueuses et non trés-lisses J'avais pris d'abord 
cette plante pour la F. Petteri Reich. ( Icon. t. 4453, b. ) et la 
figure de cet auteur retrace, en effet, une espece trés-ressem- 
blante à la nôtre; mais d'aprés les descriptions des auteurs, 
la F. Petteri aurait les fruits lisses, un peu aigus-apiculés, les 
sépales presque rhomboidaux et n'offrant qu'une seule dent 
de chaque cóté, caractéres qui ne conviennent nullement à 
notre plante. 

Notre variété major a un aspect trés-remarquable, si l'on 
observe, au printemps ses premières fleurs, qui sont très-pro- 
noncées et d’un rouge foncé; mais à mesure que la plante 
s'élève, les fleurs pálissent et s'atténuent à tel point qu’on les 
distingue difficilement du type. Dans son premier état, cette 
plante peut se confondre trés-facilement avecla F. agrariaLag.; 
mais celle-ci se reconnaît de suite à ses bractées constamment 
aussi longues que les pédicelles, et à ses capsules beaucoup 
plus grosses et distinctement mucronées dans leur jeu- 
nesse. i 

3. Fum. agraria Lag. F. major Badar. F. media DC. pro 
parte ; — Pédicelles fructifères dressés, ne dépassant pas la 
bractée; sépales ovales aigus, irrégulièrement serrulés, de la 
largeur de la corolle; fleurs grandes, roses , très-foncées au 
Sommet, pétale inférieur linéaire spathulé, écarté des autres, 
épéron ‘parabolique: capsule grosse, rugueuse, légerement 
comprimée, pourvue d'une pointe distincte qui s'oblitère à 
la maturité complète, — Région des Oliviers, Hyères : 
( Jordan), 


EN 


Wi 


1 
[ 
3 


361 ; 

4. Fum. micrantha. Lag. Grappes serrées, pédicelles courts, 
ne dépassant pas les bractées, les fructifères dressés; sépales 
blanchâtres, très-grands, ovales, élargis, pointus, denticulés 
tout autour, plus larges que la corolle et dépassant le tiers de 
sa longueur; fleurs courtes, à éperon gros arrondi, blanchâtres 
à la base, d'un rose purpurin, puis brunes et un peu verdá- 
tres au sommet; capsule globuleuse, obtuse, lisse d'abord, 
puis rugueuse et offrant au sommet deux fossettes confluen- 
tes. — Environs de Paris! Malesherbes ! Troyes! Thouars ! 

(Deux Sèvres), Martigué-Briand ! (Maine-et-Loire). 

.... OBS. Koch ( Syn. p. 1018) veut reconnaître ici la F. densi- 
flora DC. et ajoute que la description de cet auteur cadre très- 
exactement avec celle du micrantha ; c'est ce qui ne me semble 
pas exact. De Candolle (F1. fr. 6, p. 588) dit de son F. densi- 
flora: « ses tiges sont droites, peu rameuses, ses pétioles ne 
» s'entortillent point autour des corps voisins; les calices ont 
» leurs folioles un peu dentées, etc.» Or, la F. micrantha se 
ramifie beaucoup, ses tiges sont très-faibles et tombantes, ses 
pétioles partiels sont trés-étalés, divariqués et ont une légère 
tendance à s'enrouler; les sépales sont tres-fortement denticulés 
et non subdentata, comme le dit DC. dans le Systema, en p 
lant desa F. densiflora. 

5. Fum. officinalis L. — Pédicelles frnctiferes dressés, plus 
longs que la bractée; sépales ovales, dentés, plus larges que le 
pédicelle et égalant à peu-près le tiers de la corolle; capsule 
arrondie, plus large que longue, déprimée au sommet et + 
rement rugueuse, Lieux cultivés; partout. 

B. major, F. media Loisel. — Plante glauque à rameaux dif- 
fus allongés; feuilles à segments planes, écartés en éventail; 
pétioles un peu volubiles; fleurs d’un rose pâle, pourpre au 
sommet. — Paris ! Nevers ! Bourges! 

Y. minor Koch. — Plante glauque, de moitié plus petite 
dans toutes ses parties ; fleurs páles très gréles. — Cà et là; 
Orléans ! Bordeaux ! Maine-et- Loire! 


vr 369 


d floribunda. — F. densiflora DC. — Plante peu élevée, 
plus ferme, glaucescente; lobes des feuilles épais, très courts, 
fleurs assez grandes d’un rouge foncé, en grappes serrées.— 
Montpellier ! Angers ! 

OBS. Notre variété B est certainement la F. media de Loi- 
seleur, sur laquelle les botanistes sont si peu d'accord. Les 

ermes de ses descriptions ont plus de poids à nos yeux que 
toutes les discussions que l'on a élevées depuis sur ce sujet. 
En effet, la F. officinalis et ses variétés se reconnaissent toutes 
au fruit qui est sensiblement déprimé au sommet; or, Loise- 
leur n'a omis ce caractère dans aucune de ses diagnoses. Dans 
sa notice de 4810, p. 104, on lit : pericarpiis depressiusculis, et 
p. 102: «ses capsules sont presque échancrées au sommet. » 


Dans sa F'lora gallica de 1898, t. 2, p. 100, Loiseleur dit de sa 


F. media : « siliculis subglobosis retusis. » Ce caractère si Leg 
portant, exprimé d'une manière si positive, ne peut s'appli- 
quer à aucune autre espéce et ne doit laisser aucun doute à cet 
égard; aussi, MM. Cosson et Germain, dans leur Flore de Pa- 
ris n'ont-ils pas hésité à rattacher la F. media de Loiseleur 
comnie variété à l'officinalis (4). La var. minor ressemble 
beaucoup à la F. Vaillantii, dont son fruit la fait distinguer 
sur-le-champ. 

6. Fum. Vaillantii Loisel. — Fleurs rosées, en grappe* 
courtes, lâches, pauciflores; sépales très-petits, en forme 
d'écaille, plus étroits que le pédicelle; capsules rug eus, 
globuleuses, obtuses , non apiculées. — Terrains calcaires. 
Cà et là. 

7. Fum. parviflora Lam. — Fleurs blanchátres, en g app“ 
droites; sépales courts, ovales, denticulés, plus larges que * 
pédicelle; capsules rugueuses, arrondies, distinctement Al" 
culées. — Terrains sablonneux ou calcaies. Çà et là. 


(1) Les échantillons qui servirent de type à la description de AS 
furent recueillies, le 25 juin, à droite de la route d'Orléans, vis-à-vis la 
de Montléry, dans les vignes, en allant à Marcoussis, 


363 
OBS. La F. spicata L. est aujourd'hui le Ze spica- 
tus Bernh. i 
ANALYSE DES ESPÈCES. 
Sépales des jeunes fleurs orbiculaires et débordant large- 
ment la base de la corolle............ F. micrantha. 
Sépales ovales ou SH men) peu ou point la 
largeur de la corolle 700 


Fruit arrondi ou — non échancré au sommet. 3. 
2.4 Fruit plus large que long, un peu déprimé au som- 


Ls LO R COP EPICURI UE Qe Lc nul E . F. officinalis. 


Sépales au moins aussi larges que la corolle,...... 4. 


3 


, Sépales très-petits, plus étroits que la ru pire / 
Fruit lisse à pédicelle recourbé. . . . . F. capræolata 

5 , Fruit rugueux à pédicelle dressé ou étalé, dido Pris aro 9. 
| Bractée plus courte que le pédicelle; capsule trés-ob- 
5 CRÉES NN F. Bastardi. 
: | Bractée Lite le pédicelle, capsule munie d'une pointe 
distincte avant la maturité,...........…. F. agraria. 

6. | FL blanchátres, capsule terminée en pointe, F. parviflora. 
|. FL rosées; capsule trés-obtuse,.......-.. F. Vaillantü. 


Un dernier mot sur le Nostoc cdule de la Chine, 
par M. C. Montagne. 

Dans les 5* et 6* livraisons de la 2: année de ce recueil, nous 

avons rapporté au Nostoc guinem Lyngb., une TA que 

Pon mange à à la Chine, t I ar MM Ian 


et Callery. Un premier examen, quoique fait avec soin, n'a- 


vait pu que 


nous nous crussions autorisé à la distinguer Eds Vespóee euro- 
péenne. Depuis lors, de nouveaux échantillons nous sont par- 
venus d'Angleterre, d'oü ils nous ont été envoyés par le 
révérend M. F. Berkeley, lesquels nous ont mis dans le cas 
de rectifier notre premier jugement sur cette Algue, et c'est ce 
que nous allons nous empresser de faire ici. 

Une nouvelle analyse comparée du Nostoc cæruleum de nos 


364 i 
contrées (nous tenons de-M. de Brébisson, de Falaise, l'échantil- 
lon qui nous a servi) avec le Nostoc chinois, nous a en effet 
montré que celui-ci acqiert des dimensions auxquelles nous ` 
n'avons jamais vu arriver le premier. Mais ce ne serait là qu'un 


caractère de bien mince valeur s’il ne s'accompagnait de quel- | 


ques autres pris dela structure. En première ligne, nous pla- 


cons la consistance cartilagineuse des individus secs, quand . 


on vient à les entamer avec un instrument tranchant. Cette 
consistance beaucoup plus grande tient à ce que les filaments. 
moniliformes qui les composent sont tellement pressés et con- 
fondus, qu'il est impossible de distinguer leur formeet leur 
disposition dans le mucilage qui les relie. Dans le N.cæruleum, 
au contraire, ces mêmes filaments sont si láches et si éspacés, 
qu'on peut les suivre facilement dans leurs sinuosités fort élé- 
gantes. Voilà un premier caractére; mais ce n'est pas tout. Les 
gonidies ou les globules, qui, par leur enchainement, consti- ` 
tuent la fronde, quoique peu différents, quant à leur grosseur; 
dans l'une et dans l'autre espéce, offrent pourtant quelque üe 
semblance dans leur forme etleur mode de réunion en chape- | 
lets. Dans la plante européenne supposée à l'état d'adulte, les | 
globules, vus à un grossissement de 800 fois en diametre, sont 
oblongs et plutôt cubiquesà angles émoussés que sphériques, et 
 laissententre eux un léger intervalle transparent. Chez le Nos- 
toc edule, ils se touchent par un point de leur périphérie et sont 
constamment sphériques. Nous avons posé le cas de la plante 
adulte; car dans les jeunes filaments, chez l'une comme chez 
l'autre'espéce, les gonidies sont oblongues, et un peu contrac- 
tées dans leur milieu, c'est-à-dire dans le point oü se forme la 
cloison qui doit plus tard les diviser en deux autres. Enfin, 
et pour ne rien omettre de ce qui peut servir à établir la a 
tinction, nous ajout que les glob AE reproduire 
la plante, et qui ont un volume presque double des autres; wë 
sentent dans l'espèce de notre pays une strie transversale dans 
le centre qui est remplacée dans le N. edule par un glob E 
manifeste, dont le diamétre mesure celui des gonidies ordi- 
naires des filaments moniliformes. 


NR d'a PRE MES dt EC ST E PORN y D Éd Be P EPI TUS 


365 

Telles sont les différences que nous avons reconnues dans 
l'organisation de ces deux Algues. On les trouvera peut-être lé- 
gres, et elles le seraient en effet, si elles n'appartenaient pas à 
des plantes si bas placées dans la série des végétaux. Mais si 
l'on joint à ces différences, celles qui en résultent sous le rap- 
port des dimensions et de la consistance, si l'on réfléchit sur- 
tout à l'abondance comparée des deux espéces, et qui est telle, 
qu'on fait une grande consommation de l'une, taudis que l'au- 
tre est une des plus rares partout, on sera moins disposé à reje- 
ter notre distinction, admise déjà par notre ami M. Berkeley. 
C'est aussi sous nos deux noms réunis que nous proposons au- 
jourd'hui le Nostoc edule avec la diagnose suivante: 

Nostoc edule Montg. et Berk.; fronde mediocri (3 millim., 
ad centim.) e cœruleo viridescente, sphoericá, solidä, siccå oli- 
vaceà cartilagineá, levi, filamentis moniliformibus confertis 
implicatisque vix manifeste nunquam laxe flexuosis. Hab. in 
rivulis aquce dulcis Tartarice? 

E SET 
Monographie du genre Pentarhaphia et description d’un nou- 
veau genre de planies appartenant à la famille des Gesnériacées ; 
par M. J. Decaisne (Annal. sc. natur.; août 1846, pag. 96-110 , 
plan. 7-8.). 


En x dec SH “11 urn T ERE d CS PA PAR TEE à 


été envoyés de Belgique par M. Van Houtte, M. J. Decaisne 
s’est trouvé conduit à étudier monographiquement un genre 
de cette famille qui avait été proposé par M. Lindley sous le 
nom de Pentarhaphia. ( Botan. Reg., 428) et qui, depuis cette 
é fort peu connu. Les riches herbiers de 
en établissant 
et les li- 


époque, était rest 
M. B. Delessert et du Muséum lui ont permis, 
d'une maniere plus nette et plus précise les caracteres 
mites de ce genre, de porter le nombre de ses espèces à 45, 
dont neuf nouvelles et six déjà décrites par MM. Hooker, 
Martius et De Candolle sous le nom de Conradia Mart. Il a éte 
conduit également à établir dans la même section des Gesné- 


366 
riacées un nouveau genre pour une plante rapportée de Cuba 
par M. Linden. Voici l'énumération de ces 45 espèces de 
Pentarhaphia et les caractères du nouveau genre, auquel M. 
Decaisne a donné le nom de Duchartrea. 
Gen. Pentarhaphia Lindl.-spec. : 4. P. calycosa Dne. (Con- 
radia calycosa Hook.) — 2. P. crantolaria Due, ( Conradia 
craniolaria Mart. ; Craniolaria fruticosa Lin. ) — 3. P. catal- 
pæflora Dne. — 4. P. Lessertiana Dne. — 5. P. albiflora Dne. 
— 6. P. parviflora Dne. — 7. P. Lindleyana Dne, — 8. P. 
Swartzi Dne (Conradia ventricosa Mart. Gesnera ventricosa . 
Swartz ). — 9. P. exserta Dne ( Conradia exserta Mart. ; Ges- 
nera exserta Swartz). — 40. P. montana Dne. — 41. P. Flo- 
rida Dne ( Conradia ventricosa var. f. angustior DC.) — 12. 
P. Herminieri Dne. — 43. P, verrucosa Dne. — 44. P. cuben 
sis Dne’ — P. 15. pedunculosa Dne. 
—. Duchartrea Gen. nov. — Calyx dense REA 
sus, tubo ovato v. pyriformi, ecostato, cum ovario connato, 
limbo supero, laciniis 5 linearibus apice inflexis, æs æstivatione 
valvatis. Corolla tubo ventricoso-campanulato inferne cons- 
tricto, subgibbosa; limbo oblique subbilabiato 5-lobo, lobis 
rotundatis subœqualibus fimbriato-denticulatis. Stamina co- 
rollæ tubo infimo inserta, didynama, subinclusa ; rudimen- 
tum 5 sterile, villosum; antheræ dorso aflixæ, biloculares; 
per paria primo cohærentes, post anthesin coriaceæ. Stylus 
filiformis stamina æquans inferne tubulosus. Stigma bilo- 
bum. Discus epigynus 5-gonus, erectus, puberulus, styli basin 
cingens. Ovarium 1-loc., placentis 2 parietalibus bipartitis, 
multiovulatis, ovulis anatropis. Capsula? (v. potius bacca) 
verrucosa, calyce persistente coronata, infera. — Frutex me- 
tralis in excelsioribus insulæ Cubæ crescens, ramis erectis C0" 
loratis, glanduloso-verrucosis, resiniferis, foliosis, foliis co- 
riaceis, dentatis; pedunculis alaribus v. terminalibus subdi- 
chotomis, partialibus 3-floris subcorymbosis ; corollis viren- 
tibus. 


367 
D. Viridiflora Dne. (plan. vin), D. foliis obovatis obtusis 
dentatis, pedunculis elongatis, corcllis viridibus. 
Insula Cuba, Sierra Maestre alt. 1500. Linden ‘n. 4702. 
(Herb. Mus. Paris. ) 


Plantæ Preissianæ, sive enumeratio plantarum quas in Austra 
lasià occidentali et meridionali-occidentali annis 4838-4844 collegit 
L. Preiss, partim ab aliis, partim a se ipso determinatas, descriptas, 
illustratas edidit Christianus Lehmann. Hambourg. in-8°, (2° artic.) 


Porvear£zs (par M. Steudel) Comesperma longifolia; 2359. 
C. corniculata ; 2360. C. longebracteata ; 2361. C. rosea; 2363. 
C. megapteryga ; 2370. C. cemula ; 2371. C. contracta; 2373. 
C. tenuis; 2367. C. hirtula ; 2362, 2364. C. ramosissima; 2369. 
C. xanthocarpa; 2368. C. laxiuscula; 2372. C. varians; 2365. 
C. parviflora; 9374. C. herbacea; 2366. C. scandens; 2376.— 
Trémanprées (par M. Steetz). — Tetratheca virgata; 1332 ex 
parte. T. confertifolia; 1328, 1329. T. gracilis; 1335. T. his- 
pidissima; 41316. T. epi'obioides; 1325. T. aculeata; 4319. T. 
Preissiana; 1323. Platytheca Gen. nov. P. galioides; 1330. 
P. Crucianella; 1331. P. crassifolia; 1320, 1391. Tremandra 
oppositifolia steud.; 4669. — Sapinpacées. (par M. Miquel). 
— Diplopeltis Preissii ; ; 42841. D. Lehmannii ; 1282, Thouinia? 
adenophora; 2442. Dodonæa pterocaulis; 2440. D. aptera; 
139. D. sororia; 2388. D. humifusa; 2444. D. Preissiana ; 
2137. D.? ericoides; 2435. D. pinifolia; 2438. — OraciNÉES 
(par M. Miquel). — Olax Benthamiana; 9095. — Burrnena- 
CÉES (par M, Steudel). — Thomasia macrocalyx; 1657. T. 
montana; 1661. T. rupestris; 1648. T. cycnopotamica; 1667. 
T. lucida; 1645. T. rulingioides; 1663. T. cognata; 1660, 
1666. T. angustifolia ; 1634. T. subhastata; 1633, 1640, 1647. 
T. pumila; 4643. T. æmula; 1641. T. lasiopetaloides; 1636. 
T. discolor; 1658. T. viridis; 1630, 1649, 1653. T. stipulacea; 
1635. T. glabrata; 1639. T. hypoleuca; 1646. Lasiopetalum 
indutum; 4655. Corethrostylis membranacea; 1656. C. co- 


368 
riacea; 4637. Keraudrenia? integrifolia; 4654. Fleiscliéria 
Gen. nov. — F. pubens; 1662. Commersonia Preissii; 4659, 
C. cygnorum; 1642. C. cinerea; 1664. — Marvacérs ( par 
M. Miquel).— Malva Preissiana; 1893. Hibiscus coronopifo- 
lius; 41337. H. Meisneri; 1336. H. grossulariæfolius; 1339, 
Sida leiophloia; 1896. S. rupestris; 1897. S. Hookeriana ; 
1894. — CanyopenxLrÉss ( par M. Bartling ).—Lepigonum brevi- 
folium ; 1945. L. anceps ` 1944. L.laxiflorum ; 1943.—Porrv- 
LACÉES (par M. Miquel). Tetragonella Gen. nov.—T.amplexi- 
coma; 2393. Trib, Calandriniées (par M. Nees d'Esenbeck). 
Talinum nanum; 1930.— Crocirires (par M. Bunge). — 
Stenopetalum gracile; 1938. S. croceum ; 1939. S, minus; 4936. 
Monoploca, Gen. nov. M. rotunda, Desv sub Lepià; 1941. Lepi- 
dium impressum ; 4942. L. puberulum ; 1940.— RENONCULAGÉES. - 

(par M. Steudel). — Clematis linearifolia; 4343. C. discolor; 
1344. C. cognata; 1346. Ranunculus discolor ; 1347. -- Dirke- 
NIACÉES (par M. Steudel).—Pleurandra recurvifolia ; 2170. P. 
glaucophylla; 2159. P. hemignosta ; 2172. P. hibbertioides; 
2164. P. diamesogenos ; 2141 P. cognata ; 2156. Hibbertiaam- 
plexicaulis; 2129. H. hastata; 2198. H. lactuczefolia; 2164, 2173. 
H. confertifolia; 9143. H. commutata; 2436. H. discolor; 2137. 
. H. argentea; 2144. H.depressa; 2153. H. tenuiramea ; 21 45. H. 
basitricha; 2165. H, pachyrriza ; 2149. H. Subexcisa; 2146. H- 
latifolia; 9196. H. ovata ; 3134. H. montana; 2135. H. astro- 
phylla; 2167. H. proxima ; 2147. H. trachyphylla; 2132, H. 
cinerascens; 2140. D. pilosa; 2130. H. pallida; 2152. H. au- 
rea, 2152». H. lineata; 2451. H. microph ylla; 2154, 9180. Can- 
dollea assimilis; 2133*. C. latifolia; 2162. Preissiana ; 2159. C. 
calycina ; 2134. C. glaberrimata; 9157. C. subvagina; 9160. €. 
rupestris; 2158. C. striata ; 2448. C. cygnorum ; 21 74. C. parvi- 
flora ; 2168. C.? exasperata ; 9475. —CnAssurACÉES (par M. Nees 
d'Esenbeck ). Tillæa ascendens; 1934. T. colorata; 4932. T. 
intricata; 1929. — LORANTHACÉES (par M. Miquel). — Loran- 
thus casuarinz ; 4615, L. Preissii ; 4614. L. scoparius; 1643. 
L. Miquelii Lehm; 1617. L. Melaleucæ Lehm; 1616. b. mi- 


c 569 
raculosus; 4610.—OmBELLIFÈRES (par M. Bunge).— Hydroco- 
tyle hispidula; 2086. H. callicarpa; 2074. H. tetragonocarpa; 
2085. Dimetopia Preissii; 2089. PlatysaceGen. nov.P. cirrhosa; 
2064. Trachymene teres; 2083. T. juncea ; 2069. T. candela- 
brum; 2057. T. scabriuscula ; 2075. T. platyptera; 2062, 2063. 
T. stricta; 2059, 2060. T. filiformis; 2058. Schænolæna Gen. 
nov. S. juncea ; 2082. S. tenuior; 2080. Xanthosia glabrata; 
2076. X. pusilla; 2078. Eryngium pinnatifidum ; 2054. E. 
tetracephalum ; 2053 ; Helosciadium australe; 2052.? H. pros- 
tratum; 9051. — Epacrinées (par M. Sonder ). — Styphelia 
elegans; 468. Astroloma longiflorum; 419. A foliosum ; 420. 
À. discolor; 419 ex parte. A. dilatatum; 419 ex parte. A. 
glaucescens; 409. A. microcalyx , 470. A. divaricatum ; 467. 
A. marginatum; 471. A. cuneifolium; 492. A. enger erg 
440. A. xerophyllum; 407. A. macrocalyx ; 413. A. Candol- 
leanum ; 466. A. latifolium ; 444. Conostephium Preissii ; 446. 


hyloma Gen, nov.—B.Preissii; 


Melichrus squarrosus ; 418.B 
426. Leucopogon paniculatus; 374. L. vitellinus; 363 ex parte. 
L. polymorphus ; 402. L. pulchellus; 401, 396. L. hirsutus; 
464. L. obtusatus ; 395 ex parte. L. cordatus; 388. L, variifo- 
lius; 404. L. elatior; 391. L. vaginans; 382. L. rupestris ; 
406. L. oppositifolius; 380, 400. L. crassifolius; 386. L. tetra- 
gonus; 387. L. elegans; 378. L. tectus; 406 ex parte. L. 
Ovatus; 375. L. sprengelioides; 397. L. secundiflorus. L. 
oxycedrus. L. flavescens, 379. L. corynocarpus; 379 ex parte. 
L. planifolius ; 415. L. oblongifolius. L. ovalifolius; 417. L. 

pungens , 366, 373. Lysinema elegans; 439. L. ovatum; 443. 

Andersonia Lehmanniana; 457. A. patens; 454. A. involu- 
crata; 463. A. pauciflora; 455. A. brevifolia ; 462. A. pros- 
trata; 458. A. heterophylla; 460. A. variegata; 454. Spheno- 
toma dracophylloides; 446. — Prımurackes (par M. Nees 
d'Esenbeck). — Samolus parviflorus; 4239. — Soranackes 
(par le même). — Nicotiana Neesii Lehm; 1912. — Convo- 
VULACÉEs (par M. de Vriese). — Convolvulus Preissii ; 1927. 

C. Hüjgelii; 4998. C. adscendens; 1924. — ASPÉRIFOLIÉES 

24 


370 + 
{par M. Lehmann). — Halgama Preissiana; 1293. Myosotis 


staminea; 1934. AT dai 
(La suite à la prochaine livraison.) 


Diagnoses de six espéces mouvelles du genre Her- 
niaria, extraites d'une monographie inédite de M, Jacques Gay. ` 
. l. PENTAMERAE. 
1. Stylis 2, à basi liberis. 
4. Herniaria Boissieri|, perennis, microphylla, micrantha, 
microsperma, pentandra ; caudice persistente, tenui brevique; 
caulibus circumcircà pubescentibus ; foliis adpresse pilosis 


facie dorsoque; floribus ellipsoideis, basi articulatà deciduis, ` 


glomerulis terminalibus ; calyce adpressè piloso , laciniis haud 
apiculatis ; antheris mediocribus, ellipticis ; utriculo calycem 
subæquante, papilloso-scabro, stylis brevibus , liberis , filifor- 
mibus, patulis coronato. — Herniaria alpina Boiss.! Voy. Bot. 
Esp. p. 218, non Vill. — Hab. in Boeticæ summis montibus 
Sierra nevada. 

2. Stylo bidentato vel bifido. 

2. Herniaria cachemiriana , perennis, pentandra , macros- 
perma; caudice brevi , lignoso ; caulibus laxè vel remotè folia- 
tis, circumcircà pubescentibus, pube omnium internodiorum 
patentissimä ; foliis ciliatis, dorso hispidis, facie glabris; glo- 
merulis plurimis, lateralibus; floribus ellipsoideis basi arti- 
culatis vel inarticulatis; calyce villosissimo , laciniis non 
apiculatis ; antheris mediocribus, flavis, ellipticis; utriculo 
granulato , calycem subæquante, in stylum bidentato-bifidum 
Fun desinente. — Hab, in BETER collibus apri- 
cis cir I Cachemire 2 hl L | (Jacquemont! 
exsicc. n°444 à 748 in herb, Mus. paris.). 

3. Herniaria olympica , humilis, perennis, pentandra, mā- 
cranthera ; caudice brevi tenuique; caulibus dense foliatis, 
inferné glabris, superné puberulis, pube laxà, internodiorum 
ultimorum erectà » Subjectorum Per foliis gnis utrin" 


e Ee EN 


371 
sque glabris vel dorso hispidis ; glomerulis plurimis, lateralibus 
confertis; floribus fusiformibus , basi articulatis ; ; antheris 
flavis , ellipticis ; utriculo Ria GU; calycem subæquante, 
in stylum bidentato-bifidum orthocladumque desinente.—Ha- 
bitat in veis summo monte Olympo (Boiss. herb.) ! 
. TETRAMERAE. 

4. Herniaria neto annua , floribus polygamo-dioecis , 
hermaphroditis tetrandris; calycis tubo pilis uncinatis elonga- 
tis hispido, laciniis æqualibus, conniventibus, herbaceis, bre- 

,vissimeé apiculatis, dorso glabris vel sparsé pilosis; utriculo 
calycem æquante vel superante; fœmineæ stylo bifido, ramis 
filiformibus, patentissimis, hermaphroditæ brevissime inciso, 
lobis erectis, passim vix distinctis. — Herniaria fruticosa Falk 
Beitr, II, p.139, non Linn. H.. odorata Andrz, in Hohenack. 
PL Ucran. exsicc.! ann. 4839(nomen insulsum, ob congenerum 
plurimas similiter odoratas). — Hab. in Bossi? australi Sibi- 
riáque occidentali et confini Songarià chinensi, ad littora 
fluminum lacuumque arenosa.— Planta à plurimis Rossiæ bo- 
tanicis prætervisa vel cum H. glabrá perperam commutata. 

5. Herniaria hemistemon , perennis, caulibus ramosissimis , 
à basi herbaceis, laxe foliatis ; foliis hirsutis , basi Gotthart 
calloso-incrassatá ; floribus glomerato-spicatis, hermaphroditis 
tetrameris , diandris, micrantheris; calycis tubo pilis elongatis 
omnibusque uncinatis hispido, laciniis valdé inæqualibus, 
exterioribus divergentibus, foliaceis, non fornicatis, interio- 
ribus multo brevioribus angustioribusque, stricté erectis ; 
utriculo lacinias calycinas interiores subeequante, apice inte- 
gerrimo; stylis à basi liberis, gracilibus, elongatis, demüm 
patentissimis, — Herniaria fruticosa. Delil! Fl. Ægypt. ill. 
P- 57, n° 285, non Linn. Herniaria (anonyma) Schimp.! PI. 
Arab. exsicc. n° 495. — Hab. in Ægypto inferiore Arabiáque ad 
sinum usque persicum. — Hemistemon ob filamenta in flore te- 
tramero gemina. 

6. Herniaria Fontanesii , perennis, caulibus imå basi lignosá 
hérbaceis , pyenophyllis, in ramulos brevissimos densifolios 


372 

substeriles divisis; foliis puberulo-hirtis glabrisve, sæpè api-. 
culatis, basi petioliformijcalloso-incrassatá; floribus in summo 

caule congestis vel glomerulato-interrupté spicatis, herma- 

phroditis, tetrandris, macrantheris; calycis tubo pilis longius- 

culis, rectis plerisque, paucioribus intermixtis hamatis, his- 

pido, laciniis inæqualibus, exterioribus divergentibus, folia- 

ceis, infrà medium fornicatis, interioribus paulo brevioribus 

angustioribusque , strictè erectis; utriculo laciniis calycinis 

interioribus breviore, apice inciso; stylis à basi liberis, longius- 

culis, crasse filiformibus, demüm patentissimis. — Herniaria ; 
fruticosa Desf! Atl. I, p. 213, Webb! Phytogr. Can. II, p.168. 

— Hab. in Africe borealis occidentalis insularumque cana- 

riensium aridis apricis. — Ab affini Herniarià fruticosá planta 

differt caulibus herbaceis non suffruticosis , inflorescentià 

demüm cymosá laxatá, non capitellatà, laciniis, calycinis ing- 

qualibus, non subæqualibus, exterioribus longioribus diver- 

gentibus non erectis, etc. 


Diagnoses de deux espèces nouvelles du genre Polycarpon, ex- 
traites d'une monographie inédite de M. Jacques Gay. 


4. Polycarpon succulentum , annuum, pentandrun; laciniis 
calycinis muticis, interioribus longioribus; petalis (lacteis) 
oblongo-obovatis! calycis longitudine; stylo elongato, apice 
tridentato; seminibus lævissimis. — Alsine succulenta Delil! 
Fl. Ægypt. p. 211, tab. 24 fig. 3. Arenaria succulenta Sering. 
in De Cand. Prodr. I. p, 400.—Hab. in arenosis Egypti Kahi- 
ram inter et Soueys (Delil.).— Alio spectat Polyc. succulentum 
Webb Phytogr. Canar., nempè ad P. tetraphyllum B interme- 
dium Gay monogr. eet 

2. Polycarpon Bivonæ, perenne, pentandrum ; laciniis po 
cinis cuspidatis, interioribus longioribus; petalis (pallidè 
roseis) longitudine calycis, oblongo-ellipticis; stylo elongato; 
apice tridentato ; seminibus tuberculatis. — Hagea polycar- 
poides Biv. Stirp. rar. sic. manip. 2, n° 3. Polycarpon peploi- 
des Bertol. Fl. ital. L p. 837. Guss. Fl. Sic. synop. I. p. 167, 


373 

non De Cand. Prodr. P. alsinefolium Webb! Phytogr. Can. II. 
p. 155, non DC. — Hab. in Sicilie montosis, inque Algeriá 
interiore circà Constantinam, Insularum canariensium dubia 
civis. — Differt ab affini P. peploide DC. foliis multo mino- 
ribus angustioribusque , herbaceis non carnosis , laciniis caly- 
cinis cuspidatis non muticis, locis natalibus mediterraneis non 


maritimis, etc. 


Note sur une nouvelle espèce de Saxifrage; par 
M. T. Ball. (Botan.-Zeit. ; n° 24, 1846 ).. j 

Cette Saxifrage a été trouvée dans les Carpathes, en 1843, 
par M. Ball. 

Saxifraga W'ahlenbergii Ball. Gæspitosa, eglandulosa, stolo- 
nifera; foliis stolonum et caulinis radicalibus conformibus, 
3-5 fidis, cuneato-digitatis , laciniis oblongis, obtusis, omnibus 
trinervibus, in paginà inferiore mervis purpureo-pictis ; caule 
tenui, subsimplici, paucifloro, folio unico, radicalibus confor- 
mi, semiamplexicauli instructo; pedunculis 1-3, 1-floris brac- 
teatis, secundariis primarium superantibus, ex axillà folioli 
bracteiformis erectis; capsulà calyci usque ad medium adnatá, 
ejus segmenta rotundata, stamina subæquantis, petalis ob- 
longis triplinerviis triplo breviora, vix superante; stylis bre- 
vibus; seminibus ovoideis minutissime nigro striatis, punctis 
nigris elevatis rugosis. 

«. Subglaberrima, rarius pube tenui eglandulosà adspersa ; 
caulibus pluribus 4-4 pollicaribus; foliis elongatis latitudinem 
3-4 longis, inferne (presertim stolonum) augustatis, palmato 
digitatis : (caulesinferne colorati et etiam in var. a.). 

S. ajugæfolia Wahl. a et P. 

S. androsacea 5. Lang. (Rchb. Fl. exc. 3590. B.) 

8. latifolia Ball, glaberrima, foliis carnosulis, ad basin cau- 
lis rosulatis, præsertim versus basin dilatatis, oblongo-cunea- 
tis, latitudinem vix duplam longis; lobis brevioribus; caule | 
(ex abortu stolonum) sepe solitario et ob flores secundarios 
abortivos 1-floro. 


374 

Hab.: ». dans la région alpine des monts Jatra; f. maré- c 
cages à Sphagnum sous-alpins. 

Cette espèce est importante, parce qu'elle forme comme un 
point d'union entre les Saxifraga androsacea, exarata et 
controversa; elle se rapproche de la Are par son inflorescence 
et la structure de sa fleur, de la 2e par le port et la forme des 
feuilles de sa var. z, de la 3° par sa var. f. Son affinité avec 
les $. ajugæfolia et capitata n'est qu'extérieure. 


BATARIQNS APPLIQUÉE. 
Expériences concernant la ek des engrais, par M. Fréd. 
Kuhlmann,?2° re (Mém. de la Soc. roy. des sc., de l'agricul. et 
des arts de "ue an. 4844 ; püblié e en 1846: pag. 365-383.). 
(Suite.) 

li. Les nitrates employés comme engrais pau. une 
partie de leur action à la base, ou doit-on considérer leur action 
comme déterminée , sinon exclusivement, du moins Pr la 
plus grande partie, par l'azote de l'acide nitrique? 

L'auteur se croit autorisé à admettre que les bases des ni- , 
trates contribuent à la fertilisation des terres pour une part 
beaucoup moindre qae l'acide nitrique; mais qu'on ne peut 
néanmoins méconnaître en elles une influence qui, par exem- 
ple, est plus prononcée pour le nitrate de soude que pour celui 
de chaux. ; 

III. L'intervention des phosphates dans la végétation né 
pouvant étre contestée, puisque ces sels existent toujours, et 
souvent en grande quantité dans les cendres , faut-il en con- 
clure que ces sels peuvent étre considérés, pris. isolément, 
comme des agents actifs dans la fertilisation des terres, ou leur 
influence est-elle subordonnée à l'existence des produits 
azotés ? 

L'influence des phosphates et des substances salines en 
général qui entrent dans la composition des cendres des 
- Végétaux est lente et difficile à constater pas les résultats d'une 
seule récolte, mais elle n'en est pas moins constante. Elle dif- 

i 


375 

fére de celles des produits azotés en ce qu'elle se répartit sur 
un plus grand nombre d'années, et que les circonstances 
atmosphériques la dominent davantage. Dans les expériences 
qui font le sujet du mémoire de M. Kuhlmann les phosphates 
n'ont donné que des résultats à peine appréciables pour une 
seule année de récoltes. Le phosphate de chaux des os n'a 
donné aucun excédant. Le phosphate de soude n'a donné 
qu'un excédant insignifiant. De là l'auteur pense que les 
engrais azotés sont les seuls qui présentent un intérét direct 
et immédiat pour les agriculteurs, les engrais minéraux non 
azotés n'ayant que l'avantage éloigné d'empécher que le sol ne 
finisse pas étre épuisé des substances minérales qu'on retrouve 
dans les plantes, et qui dés lors sont indispensables à la 
végétation. 

IV, Dans les engrais organiques habituels il existe des 
matières organiques non azotées, Ces matières prennent- 
elles une part importante dans la fertilisation, ou, en d'autres 
termes, existe- ril des engrais formes de matières organique 


non EE a - ptibl P" i 


Ainsi, Phuile qui fait pacte des Hate. meer elle à 
donner à cet engrais ses propriétés actives? 

Aucune des matières organiques non azotées ds 
dans les expériences de M. Kuhlmann n'a donné d'augmen- . 
tation dans les récoltes. Cela tient-il à ce que leur décompo- 
sition est plus lente, ou à ce qu'elles sont inhabiles à activer la 
végétation? L'auteur croit que ses recherches ne peuvent 
encore compléter la solution de cette question, mais elles lui 
semblent démontrer que cette action est très-limitée. Néan- 
moins ces matières donnant par leur décomposition de l'acide 
carbonique et du terreau, leur influence ne saurait être niée ; 
elles doivent agir par.les gaz résultant de lenr décomposition 
et par leur résidu charbonneux qui rend la terre plus meuble, 
plus facile à échauffer en raison de la couleur sombre qu'elles 
lui donnent ; mais, d'un autre cóté, leur décomposition, en 
l'absence de l'azote, donne des produits acides nuisibles à la ` 


‘ 


376 
végétation. Dans l'emploi des fumiers d'étable, ces acides sont 
saturés par l'ammoniaque que donnent les matières azotées, 

ll est suffisamment constaté que le sucre pris isolément ne 
saurait constituer un engrais; à quoi servaient donc les mé- 
lasses de sucre de betterave que plusieurs agriculteurs em- 
ployaient, il y a quelques années, pour fumer leurs terres, 
à moins qu'elles n'agissent en vertu des nitrates et des sels 
ammoniacaux qu'elles renferment? L'huile ne semble pas agir 
plus efficacement que les autres matiéres non azotées ; sa lente 
décomposition s'oppose d'ailleurs à une action immédiate et 
énergique. Le tourteau lui-même magit pas très-prompte- 
ment parce que l'huile qui l'imprégne empêche la décompo- 
sition des autres matières qui en font partie. Il paraît tirer 
son action fertilisante presque exclusivement de l'azote qu'il 
‘renferme et qui s'éléve, selon les analyses de MM. Payen et 
Boussingault, à 4,92 sur 100 dans l'état d'humidité ordinaire 
de celui de colza, à 5,50 lorsqu'il est desséché. Cependant, en 
évaluant l'action [fertilisante de cette substance, on ne peut 
faire abstraction des matières organiques non azotées et 
salines qui y existent. 

M. Kuhlmann termine ce paragraphe par quelques consi- 
dérations au sujet de la formation d'ammoniaque pendant 
la fermentation putride des matières organiques non azotées 
par la fixation de l'azote de l'air et de l'hydrogène de Peau, 
formation sur laquelle on a cherché à faire reposer une grande 
partie de l'efficacité d'engrais artificiels préparés avec des 
matières ligneuses peu azotées, et que beaucoup de chimistes 
considèrent comme un fait incontestable. Il ne pense pas que 
la science soit encore suffisamment fixée à cet égard. 

V. L'influence efficace de l'emploi des sels ammoniacaux 
et des nitrates s'exerce-t-elle encore après une première récolte? 
Quelle est la limite de la durée de l'action de ces sels. 

L'expérience a démontré à l'auteur que, lorsqu'on emploie 
üne quantité considérable de sel ammoniacal, l'influence sen 
fait sentir encore l'année suivante, mais d'une maniére peu 


377 
marquée. L'influence des dissolutions gélatineuses lui parait 
avoir généralement plus de durée. L'urine de cheval, le nitrate | 
de soude et les sels ammoniacaux ne lui ont plus donné, à 
la seconde année, de résultats sensiblement différents de ceux 
obtenus de surfaces non fumées, toutes les fois que ees 
substaftes ont été employées en proportions modérées. 

Le mémoire de M. Kuhlmann se termine par un paragraphe 
intitulé : considérations économiques dans lequel i! montre que 
les prix actuels du sulfate d'ammoniaque et du nitrate de soude 
ne permettent pas encore d'employer sans perte ces substances 
comme engrais; mais le perfectionnement des procédés de 
fabrication pour le premier, et pour le second, l'espoir de le 
voir déchargé de tous droits à l'entrée en France, lui font 
présumer que bientót l'agriculture pourra trouver dans leur 
emploi un puissant moyen de fertilisation. 


Daus un 3* mémoire présenté à l'Académie des sciences, 
le 30 novembre 1846, M. Kuhlmann a fait connaitre les résul- 
tats de ses recherches relativement à l'emploi prolongé d'en- 
grais uniquement azotés. Ses expériences l'ont conduit à cette 
conséquence que l'emploi exclusif des produits azotés sur des 
prairies détermine immédiatement dans les plantes une sur- 
excitation aux dépens des récoltes suivantes; d’où il conclut 
qu'il y a une grande perte pour le cultivateur à outrepasser 
certaines proportions dans la fumure des terres par des matiè- 
res azotées, lorsqu'une seule fumure doit suffire à plusieurs 
récoltes successi ves. 

Ce mémoire fait également connaître les résultats d'expé- 
riences relatives à l'influence qu'exercent sur la végétation 
certaines substances minérales, et en particulier le sel marin. 
Le résultat le plus saillant de ces recherches, c'est que l'emploi 
des matières salines minérales, et du sel marin en particulier, 
ne donne généralement de résultats favorables que dans les 
terrains humides. Des lors, dans tel pays, l'agriculture pourra 
tirer un excellent parti du sel marin pour la fertilisation de 


378 
certaines terres et pour certaines cultures, tandis que, dans tel 
autre, elle n'y trouvera aucun auxiliaire utile. 


D 


DEUXIÈME PARTIE. 
MÉLANGES. 


COMPTES RENDUS DES SOCIÉTÉS SAVANTES. 


Académie des Sciences de Paris. 
Séance du 9 novembre. 


M. Ad Brongniart lit un rapport favorable sur un mémoire 
présenté par M. Eug. Chevandier, le 1° juin 1846, à titre de 
complément à ses précédentes recherches. Dans ce mémoire 
M. E. Chevandier s'était proposé de déterminer les quantités 
d'eau contenues dans les bois de chauffage à différentes époques 
apres la coupe. Pour arriver à ce but, il a fait couper, dans 
l'hiver de 1844, prés de 200 büches de diverses espèces de bois 
prises dans des conditions très-variées d'áge, de sol et d'expo" 

.Sition, Après 6 mois, un an, 48 mois et 2 ans, il a détermihé 
la quantité d’eau contenue dans ces bois, et voici les résultats 
auxquels il est parvenu : eet 

Dans une mème espèce et dans des échantillons semblables, 
la nature du sol ne paraît avoir aucune influenee régulièr 
sur la quantité d’eau contenue dans le bois arrivé à son der- 


uier degré de dessiccation naturelle.— La quantité d’eau con- ` 
tenue dans les divers échantillons d’une même sorte de bois 


présente des différences d'autant plus grandes qu'on les uc 
mine à une époque plus rapprochée de la coupe. Les di gg 
rences deviennent, au contraire, très-faibles lorsque le bois 
ayant perdu toute son eau de végétation, ne contient plus T 
Peau qu'il retient par suite de ses propriétés hygrométrique j 
Le temps nécessaire pour atteindre cet état où le bois pt 
étre considéré comme étant parvenu à la dessication la plus 


379 

complète qu'il puisse — à — T re un —— 
bien aéré età l'ombre, vari 

ainsi les bois résineux ont toujours atteint cette dessiccation 
compléte au bout de 18 mois au plus, et méme le plus souvent 
au bout d'un an. — Les bois de Tremble et de Saule sont aussi 
` parvenus à cet état constant au bout de 18 mois; mais ils ne 
l'ont pas atteint au bout d'un an. - Pour les bois durs de 
Hêtre, de Chêne, de Charme et de Bouleau , les différences 
sont plus marquées : ainsi le Hétre est toujours parvenu à sa 


dessiccation la plus compléte au bout de 18 mois. Pour le Bou- 
leau et le Charme, les bois de quartier seuls sont arrivés à cet 
état au bout de 18 mois, et le rondinage seulement au bout 
de 2 ans; enfin dans le Charme le bois de quartier méme con- 
tinue à perdre de l'humidité jusqu'à 2 ans de coupe. — Quant 
à la quantité d'eau qui reste dans ces bois à leur maximum de 
dessiccation naturelle,elle est en moyenne de 45 pour 100 dans 
les bois résineux, quelle que soit la nature des échantillons; 
de 46 à 20 pour 400 dans les bois blancs, suivant que l'on 
considère les hois dé quartier ou de rondinage, ceux-ci con- 
servant toujours plus d'humidité; enfin de 18 à 20 pour 100 
pour les bois durs dans les mêmes circonstances. 
Séance du 46 novembre. 

" Montagne présente un mémoire sur un nouveau fait de 
coloratiou des eanx de la mer par une Alque microscopique, ob- 
servé dans l'Océan atlantique par MM, Turrel et de Freycinet. 
Nous avons déjà donné dans la livraison précédente de la 
Revue (pag. 270), un résumé de ce travail intéressant. 

Séance du 30 novembre, 

M. Payen lit une note sur l'altération des Betteraves à sucre 
et sur une nouvelle végétation parasite. Le savant chimiste assi- 
mile cette altération de la Betterave à celle qui a exercé ses ra- 
vages sur les tubercules de la Pomme de terre en 4845 et 1846, 
et il l'attribue également à une végétation cryptogamique. Des 
analyses qu'il rapporte, il résulte que, dans les betteraves 
aitaquées, examinées comparativement à celles qui son, 
restées saines, « la présence de l'organisme anorinal double 


| 380 
les proportions des matières azotées et décuple la quan- 
tité des substances grasses.» Quant aux causes de llté- 
rabilité de la Betterave, il pense que la principale d'entre 
elles réside dans sa culture réitérée à de trop courts 
intervalles; un assolement suffisamment étendu et varié, tel, 
par exemple, que la Betterave revint tous les cinq ans, lui 
paraît devoir fournir les moyens d'éviter le mal qui a sévi cette 
année légèrement, il est vrai. — Dans la deuxième partie de sa 
note, M. Payen signale une végétation cryptogamique nou- 
velle qu'il a observée cette année sur des tubercules de Pomme 
de terre, et qui, partant de la circonférence s'étendait peu à 
peu vers le centre par de nombreuses ramifications com- 
posées d'un trés-grand nombre de filaments extrêmement dé- 
liés, groupés en un fai tubuleux. Ces fil ts attaquaient 


I 
sur leur passage les grains de fécules et les détruisaient. « L'ob- 
servation d'un tel parasite me semble fort importante, dit 
M. Payen, parce qu'elle prouve d'une manière incontestable 
qu'un organisme végétal, quelle que soit d’ailleurs son espèce, 
peut s'emparer des tissus des tubercules vivants, attaquer, dis- 
soudre et détruire la fécule, et surtout parce que ces réactions 
ont lieu sous l'influence de filaments tellement déliés, qu'iso- 
lément ils deviennent imperceptibles ou se confondent avec 
les plis des membranes ou des parois cellulaires. » 

— Dans une note sur le transport du phosphate de chaux dans 
les étres organisés, M. Dumas exprime, d’après ses expériences, 
l'idée que l'acide carbonique dissolvant le phosphate de chaux 


avec énergie et rapidité, doit être le véhicule à l'aide duquel : 


ce sel est introduit dans les plantes. Il serait intéressant, dit-il, 
de faire végéter des plantes en les arrosant avec de l'eau nr 
gée de phosphate de chaux à la faveur de l'acide carbonique 

— Une commission composée, pour la partie botanique: 
de MM. Ad. Brongniart et de Jussieu a lu des instructions I" 
latives au voyage d'exploration de la riviere des Amazones qu! 
devait avoir lieu sous le commandement de M. de Montrasel. 


Se m mE 
— M. Kuhlmann lit: 4° Son troisième mémoire 1nt 


L 


381 
Expériences concernant la théorie des engrais (Voyez plus haut, 
pag. 374) ; 2° Un mémoire intitulé, Relation entre la nitrifica- 
tion et la fertilisation des terres. Dans ce travail, il a surtout 
pour objet de confirmer l'assertion déjà émise antérieurement 
par lui que les matiéres animales n'exercent leur influence 
salutaire sur la végétation que lorsque, par leur décomposi- 
tion, elles donnent lieu à un développement de carbonate 
d'ammoniaque. Il établit aussi que, par un effet inverse , la 
transformation des sels ammoniacaux en nitrates dans les 
parties superficielles du sol, s'oppose à la volatilisation de 
l'ammoniaque et amène ainsi la fertilité des terres. 
Séance du 1 décembre. 

M. Gaudichaud lit une coure note sur la maladie des Pom- 
mes de terre, des Belteraves, etc, dans laquelle il annonce qu'il 
commencera prochainement l'exposition de ses principes phy- 
siologiques. 

— M. Ad. Brongniart lit un rapport sur un mémoire de 
M. Barnéoud, ayant pour objet le développement de l'ovule 
et del'embryon dans les Renonculacées et les Violariées, et 
celui du calice et de la corolle dans ces familles et dans plu- 
sieurs autres à corolle irrégulière. Nous nous sommes déjà oc- 
cupé de ce mémoire lors de sa présentation à l'académie. Sur 
la proposition du rapporteur, l'académie engage M. Barnéoud 
à poursuivre ses recherches sur l'organogénie des végétaux. 

— M. Vallot annonce avoir reconnu que la plante désignée 
sous]e nom de Chilla dans les relations des voyageurs qui 
ont visité le Mexique n'est autre que le Salvia mexicana Lin.. 

Séance du 1 décembre 

M. de Tristan envoie un 5° mémoire intitulé études jphyto- 
logiques, travail trés-étendu que, faute d'espace, il nous est 
impossible d'analyser ici. L'auteur s'occupe dans ce nouvel 
écrit de la nature et de la direction des puissances actives dans 
la végétation. Il fait jouer un rôle important à l'électricité 
dans les premiers phénomenes d'organisation des plantes. 


382 : 

Les séances suivantes de l'académie, pendant la fin du 
mois de décembre et le mois de janvier 1847, n'ont amené : 
aucune communication relative au règne végétal. | 


NÉCROLOGIE. 


Les sciences physiologiques viennent de faire une grande 
perte dans la personne de M. Dutrochet, mort à Paris, le 5 de 
ce mois, à l’âge de 70 ans. Le temps et l’espace nous| man- ` 
quent aujourd'hui; mais dans notre prochaine livraison, nous 


` R 
consacrerons une notice à ce savant distingué, à qui la science — | - 
doit de beaux travaux et de brillantes découvertes, M. Du- — 


trochet laisse une place vacante à l'Académie des sciences, 
“dans la section d'économie rurale, dans laquelle il représen- 
tait la physiologie végétale. Espérons que le vide qu’il laisse 
sous ce rapport sera rempli de la seule manière dont il sem- 
ble devoir l'être, et que la physiologie végetale ne sera pas ` 
exclue d'une section dans laquelle il serait naturel quelle o ` — 
cupât une place assez large. à 


; FAITS DIVERS. 


Le grand et bel ouvrage de M. de Martius sur les Palmier — —— 
sera trés- probablement terminé à la fin de l'année. D'après 
une lettre que nous avons sous les yeux, depuis 6 mois, le sa- 
vant auteur consacre régulièrement trois ou quatre heures 


par Jour à étudier les lois de la position des feuilles, des squa- , E 
mes du spadix, et à en dresser des diagrammes qui, diti, — 
sont quelquefois d'une amplitude effrayante. « La seule con- 
solation que j'ai dans ce travail, ajoute-t-il, c’est l'idée que Je 
pourrai établir par là beaucoup de points morphologiques qui 
sont de la plus haute importance, non-seulement pour les lois 
organiques des Palmiers, mais encore pourcelles de beaucoup 
d'autres monocotylédones. » Il se propose également de dox : 
ner, dans un chapitre sur la distribution géographique des : 


383 | 
Palmiers, une revue générale de toutes les espèces de cette 
vaste et magnifique famille, Les matériaux que possédait déja 
M. de Martius, lorsqu'il a fait paraître les premières livrai- 
sons de son important ouvrage ont été considérablement aug- 
mentés dans ces dérnières années par l’obligeance de feu W. 
Griffith, qui lui a communiqué les espéees recueillies par lui 
dans l'Inde. 
— Nous avons déjà signalé à nos lecteurs le voyage d'ex- 
ploration que M. Otto Sendtner, de Munich, se propose de 
faire dans la Bosnie, pays encore à peu-prés inconnu des bo- 
tanistes. Nous avons annoncé d’après le Botanische Zeitung, 
que son départ devait avoir lieu dans les premiers jours de jan- 
vier. Aujourd'hui une lettre de M. Sendtner lui-méme nous 
permet de rectifierces renseignements. Elle nous apprend que 
ce botaniste ne se propose de commencer son voyage que dans 
les derniers jours du mois de février. « Aprés étre parvenu, 
dit-il, à m'assurer de la protection du pacha de Bosnie, 
je ne doute plus del'heureuse exécution de mon entreprise. » 
Nons rappellerons que M. O. Sendtner, pour subvenir aux 
frais de ce voyage, a ouvert une souscription par actions de 50 
florins C. M.. Les premiers souscripteurs seront les plus favo- 
risés dans la distribution des produits de ce voyage, tant pour 
le choix des échantillons que pour le nombre des espèces. 


. — Nous avons annoncé dans une de nos dernières livrai- 


sons que le Saussurea discolor a été trouvé près de Grenoble 
par M. Grenier. Aujourd'hui ce botaniste nous écrit pour 
nous dire que cette découverte est due non à lui, maisà 
M. Verlot, directeur du jardin botanique de Grenoble. 
et nous nous empressons de rectifier notre erreur involon- 
taire, 

— On nous signale un fait de géographie botanique re- 
marquable. M. Bubani, botaniste italien , qui pendant plu- 
sieurs années a exploré les pyrénées avec un soin et une ar- 
deur des plus louables, a récemment trouvé un Dioscorea sur 
le versant espagnol de cette chaine de montagnes. M. Bubani 


384 

a fait aussi plusieurs autres découvertes remarquablesdans À 
Pyrénées; nous regrettons seulement que, pour des motifs 
qu'il ne nous appartient pas d'apprécier, il necroie pai devo 
les livrer encore de longtemps à la publicité. 
— M. Al. Jordan vient de publier deux nouveaux -— 
de ses Observations sur plusieurs plantes nouvelles, rares ou eri- 
tiques de la France. Celui qui porte le no 3, forme un volume 
de 254 pages et 43 grandes planches. Il est consacré à la des- 
cription de nombreuses espèces appartenant aux genres ui. 
vants : Thlaspi, Helianthemum, Sagina, Doryenium, Peplis, 
Galium, Filago, Carduus, Orobanche, Plantago; Euphorbia, 
Carex. — Quant au n» 4, il forme une brochure de 37 pages, 
avec deux grandes planches. ll a pour objet le genre Cala- 


pour lesquelles il n'a. donné encore que des deseri p 


peu étendues. 


HERBIER A VENDRE. 


Unancien professeur, forcé, par la perte de la vue, de se 
défaire de ses collections , désire vendre à l'amiable un HER- 
BIER de plus de 9,000 espèces. Fruit de plus de trente années | 
d'herborisations sur des points tres-divers, il contient la flore 
presque entière des environs de Paris et même de la France, 
Il serait très-facile de le compléter par l'échange des doubles 
nombreux qu'il renferme. Les plantes qui le le composent 
sont classées d’après le Botanicon gallicum; elles portent prex 
que toujours l'indication des lieux et la date de leur récolte. ` 
S'adreseer à M. Delavaux , 22, rue du Four St. -Germain. 


Paris. Imp. de J.-B. GROS, rue du Foin-Saint-Jacques, 18. 


OUVRAGES SUR LA BOTANIQUE 


QUI SE TROUVENT A LA MEME — 


Abbildungen (naturgetreue) der in Deutschland — Lo 
Holzarten, nebst erlzeut. Texte hierzu; von J.-B. Beck, gr Wei Wi Augs- 
(éi ‘50 [v 
Antoine, Fr., die Coniferen, nach E dd Loudon u. Andern frei 
bearbeitet, ham Heft 1-9; 48 fr., 72 fr. 
anzenkun de des "iech Reiches. Herausgeg. von 
der Kaiser er der Wissens d o en. Gr. in-8" avec des tables in 
demi-f*. St.-Petersbourg 1845. Liv. 2 fr. 75 
Berg, Charakteristik der für die egen de und Technik wichtigsten 
Pflanzen-Genera in Illustrationen nebst erleut. Texte. Mit einem Vor- 
` worte agp Dr. H.-F. Link. Gr. in-4° Berlin. Livr. 4 et 2. 2 tr. 
Catalogus Herbarii, oder vollstændige Aufzæhlung der 
pent u. cryptogam. Gewæchse Deutschlands, etc. Gr. in - 16. 
Würzbourg. Parties I-IV. 12 fr. 
imper et Th. Gümpel, Bryologia ue 
seu genera Muscorum Europ. monographice illustrata. Röyal i 


"e fase. I-XXXI. 510 fr. 
d. Molkenboer, Musci frondosi EE Archipelagi 
Int lici sive descriptio et tete obt frond. in Insulis Java, 


Celebes, Amboina, nec non uem pe deter- 
-torum minusve cognitorum. In-4° maj.. ee art 4845-46, fasc. 
1- Il]. 43 fr. 
Fœrster , Handbuch der Cacteenkunde in ihrem ganzen Umfange. 
Auf den Gu p rra eigener u. fremder Erfahrungen Wee, 
Leipzig. Compl. en 7 livr 8 f. 
Grisebaeh, Prof. Dr. A. ; Spicilegium Florae rumelicae et bitliynicae, 
 exhibens synopsin lantarum m quas cst. 1839 legit. — Acced. species 
E aem terris lectas communicarunt Serien Frivaldzki, 
Fe plane descriptas reliquerunt Buxbaum Forskal, Sib- 
4 X Bru asc. e 


nsvigae, gr. in-8° COM 


Dr SC? W- m -— e der Umgegend von ` 
Hin ri nd Lünebu 


pe Sci. pp Ut 10 1.75 c: i 
rione] donde Th, Lehrbuch. r Pflanz de 

iaft. 1. Abtheil. Ze a 
- E Gaessen Berlin, gr. i 


SH jusqu présent. E 
ema vegetabilium editio decima sexta curante "Curtio 
Ed T on et tentamen suppl. In-8° 1825-28. Anciel Ex | 


Linnaei Systema, omg species plantarum uno volumine. Editio cri- 7 
. tica, adstricta, vao ive ex botanicus Linnæanus. ed. H. E. Ri- € 
chter. ced ve n f. vol. gat 1300 pages. Ancien prix 64 fr. 18 fr, |. 


Mi gege aus den Verhandlungen der stade * 


Gesellschaft in Hamburg, vom Jahre 1845. gr. in-8°. Hamburg. Afr. 
Münster, Georg Graf zu, Beitrege zur betebikten- Kunde. 7 Hefe mit : 
69 Tafeln Abbildungen. Ancien prix, 142 fr. Prix au rabais. 96 fr. 


— Ueber die Clymenien und Gen vere = Ucap kai dei Fichielge- 
birges. 2. Auflage. Mit 6 Abbil dun i 
xu Ph. M., Herbarium vusictedie. gem gr. fol. Prague. id Hun- 

fr, à0c ` 
Sos Herbarium cryptogamiæ universalis. demi gr. fol. Est. LE 


— te floræ cryptogamicæ ef ugi Pflanzenteuschanstalt in ” 
"rag. demi gr. fol. Prague. I.-XL Hun .58 fr. 29€. 
= ët europæa der Pflan Beori in Prag. gry gr. do 
. 1 Hundert. fr. 39€. 
Hepaticarum. Conjunctis studiis ipe et edi pies 
C. M. Gottsche, J. B. G. Lindenberg et C. Vs ab Esenbeck. Drs 
1846. gr. in-8°. 4 Been sur pep. ori. 
La Bes (dernière) FA qui ifia: éncore cette année , contente x 
les suppléments et la table. 
Pfeiffer, Abbildung und Beschreibung blühender Cacteen. Mit deut- - 
HUE und franzæsischem Texte. Cassel. gr. in-4°. I. II. 1.2. à VE 


Plante Preissianæ, sive Enumeratio plantarum, T in 
cidentali et meridionale- occu ans 1838-1841 e EE Core 
Dr. SC ab aliis, e a se = determinatas, descriptas, iiaa 
ord. 


tuen der k. bæhm. Gesellschaft der Wissenschaften. 
d 3) gr. 4°. Prague, 184. 
Sic Lai Tentatminis Pteridographiæ, cont. genera et 
dinum dictorum Marattiaceæ, Ophioglossaceæ, Osmun: 
— — Ex actis Societ, Reg. Bohon: Scient. ( pr 
po e. 


— velin 
Presl, K. H.,'botanisebe Bemerkungen, Gesammelt aus den m: 
6 fr : 


A? m 
Reichenbach, Dr. H. G. L., Icones flore Germanice. 4° mg 
Vol. 1-VIfT fr. 95 €. 
color. 
‘Schlec Dr. von, und Prof, Dr, Langenthal, Flora. 


Deutschland. beis 

utsc Mit nach der Natur ertigten Ori 

Dr. Ernst Schenk. E-VIL RE e 
Prof. Dr 


` BOTANIQUE 


| RECUEIL. MENSUEL 


Consacré principalement à l'analyse des travaux publiés em Franee et à l'étranger 
EI s sur la Botanique 
À | d sur ses applications à l'Horlieulture,- V Agriculture , 
| la Médecine, ete., 
? RÉDIGÉ PAR 
? 


| P, DUCHARTRE, 


| Docteur ès sciences, de la société philomathique. 


Ze ANNÉE. — 9 ET 40e LIVRAISONS. 


MARS ET AVRIL 1847. 


PARIS, 
À. FRANCE, LIBRAIRE-ÉDITEUR, 
RUE RICHELIEU, N 69e 


— 


EE: 


Sommaire de la Set Ue Livraisons de la Revue Botanique. 


fre PARTIE. 
; Physique végétale. 
Note sur les vrilles du Tamus communis ; : NE... V 2 3. S04 98] 
Sur la fécondation des Orchidées; er E EE 0 
Notesur la génération végétale; TEN e OD 
Sur l'autoplastie des souches de Sapin ; p: Uy QA ee PU EU 
De l'origine des cordons P ;GopaoN. . . . 405 
Botanique générale et systématique | 
Traté de botanique, par M. KUN ox P ei MN 
Traité de botanique, par M. nicis ; coss e 
Sur cur pee ge des Silene ; Gopnow. Née due + MI 
 Phytographie. | | 


irés de L sieux et engm? Dunasp-De 
d 


X Botanique appliquée. 
Plantes rares om pos connues, introduites récemment dans les : 


péennes. 
Sur la Greffe herbacée ; J. DECAISNE. . . - . . . ` 


2° PARTIE. 


Société linnéenne de Londres ; séances du 7 mars, 21 avril et 5 mai.. - 
eg ne : 


Faits div uode S da E uui s s 
ung à Voir - e rest 
Les articles : non n signés $ sont t de M. p. DUCHARTRE. i ud 


000 aisi 


PRIX DE L'ABONNEMENT : 


Le prix de la REVUE "is a été réduit cette année et délnitvemen 
de la maniére suivante 
. POUR PARIS, un an... 42 fr. — Six pen. Dd da 
an.._..:. Hir. — Six mois 9 fr. 


fixé 


: 4 fr. 

Les exemplaires de la {°° année sont également réduits a au à pit; de 12 - 

On s' CH, rue ieu, 69; danse der 
tements, chez les bur libraires, directeurs deb Sud, et aux burea 
messageries à 

Pout Jes d royales et des messageries gé nérales -— pour ! je SE 
d'ouvrages e ires à annoncer ou an alyser, s'a janat au te 
REVUE, rue Richelieu, 69, ou chez M. DUCHARTRB, rue du Four-Saint- 


- REVUE BOTANIQUE. - 


— ^ 


D $ 


+ 


I^ ANNEE. 


tus 


.. M. Bexyamin DELESSERT est mort! ... 
.. En lui les sciences naturelles ont perdu un ami généreux et 
dévoué, les Botanistes un protecteur éclairé et bienveillant, la : 


j France son Joseph Banks. Il ne nous appartient pas de faire 


léloge de cet homme de bien dont la vie a été si pleine, dont 
toutes les actions ont été des bienfaits. M. Benjamin Delessert 
“lait du nombre de ces hommes rares dont le nom seul rap- 


. pelle les qualités les plus éminentes du cœur et de l'esprit, 


de ces âmes d'élite pour lesquelles l'éloge méme reste au-des- 
Sous de la vérité. 
La mort de M, Benjamin Delessert marquera le terme de 


otre publication, . * : 
T 


Oujours animé du désir d’être utile à la science, M. Benja- 
Min Tele sert exprima un jour l'idée qu'une publication 
principalement analytique pourrait avoir pour les Botanistes 

S I 
5 


. 886 


des avantages réels. Nous nous estimámes heureux de lui of- 


frir, pour la réalisation de cette idée , notre concours actif et 
entièrement désintéressé. C'est de là que la Revue BOTANIQUE 
prit naissance. Pendant deux ans nous nous sommes consacré. 
tout entier à sa rédaction; nous avons méme sacrifié pour 
cette œuvre utile aux botanistes, nous osons le croire, mais 
stérile pour nous, un temps précieux que nous eussions pu 
employer fructueusement à des travaux déjà commencés et 
forcément suspendus. Mais nous étions soutenu par la pensée 
que notre publication remplissait une lacune dans la science, 
et surtout par le désir de mériter l'approbation de l'homme 
éminent qui le premier en avait concu le projet. Aujourd'hui ce 
motif si puissant pour nous a cessé d'exister, et nous renon- 
cons à notre œuvre. La REVUE BOTANIQUE complètera sa se- 
conde année, mais elle n'ira pas au-delà. 

Que les Botanistes qui ont enrichi notre recueil de leurs 
intéressantes communications veuillent bien recevoir ici publi- 
quement nos remerciements sincères. Leur concours obligeant. 
nous a été extrêmement avantageux, et seul il a pu alléger 
pour nous la lourde tâche dont nous avions eu lé courage, ou 


peut-être la témérité de nous charger. 


i 


ES PRÉ pa epe Ar SN TO T AS 


PREMIERE PARTIE, 
PHYSIQUE VÉGÉTALE. 


ORGANOGRAPHIE. Note sur les vrilles du Tamus com- 
munis, par M. Macaire ( Bibliot. univ. de Genève, sect. des Ar- 
chiv. des sc. phys. et nat., cahier de mars 1847, pag. 167-173). 


Les villes du Tamus communis paraissent étre, dit M. Ma- 
caire, une dégénérescence filiforme du pétiole d'une feuille 
dont elles occupent la place sur la tige de la plante. Lorsqu' on 
les touche, avec un corps quelconque, sur un point de leur - 
surface éloigné de moins d'un pouce de leur extrémité, elles 
se contractent de dehors en dedans, forment d'abord un cro- 
chet, puis une boucle, de maniére à embrasser le corps avec 
lequel elles sont en contact, s’il n'est pas très-gros. Le nœud, 
d'abord trés-láche, se resserre peu à peu et finit par étreindre 
le corps, étroitement s'il est arrondi, láchement s'il est angu- 
leux, le nœud ne se serrant alors que sur les angles et faisant 
ventre sur les surfaces. Lorsqu'un premier tour est fait, l'ex- 
trémité de la vrille continue à se contourner en spirale, quoi- 
qu'il n'y ait aucun contact sur cette portion, et la spirale 
glisse sur le corps étranger en s'en rapprochant de manière à 
venir l'embrasser une seconde, puis une troisième fois et da- 
Vantage, La portion supérieure de la vrille continuant ainsi de 
Se contourner, il se forme de la sorte jusqu'à 7 ou 8 nœuds. 
l'auteur en a vu souvent trois se former dans l'espace d'un 
quart d'heure, ct il suffisait pour cela du contact d'un corps 
quelconque. .— Aprés avoir suivi ces phénomènes d'enroule- 
ment vers un seul côté des vrilles, dans les diverses circon” 
Stances où ils se GU eor M. Macaire a chéfehe : à recon- 
Daitresi cett. 


ciale: 


j Or, il a bas: n cet bwin des reslutats THEM 
négatifs, et il a vu que la structure des ces vrilles ressemble 


388  — t 
exactement à celle des pétioles dela même plante, quoique 
ceux-ci soient entièrement dépourvus:de la faculté de s’en- 
rouler autour des corps. Il a fait ensuite des expériences sur 
ces organes en faisant agir sur eux diverses substances. 


Plongée dans un vase plein d'eau, sans toucher aux bords, la 


vrille n'éprouve aucune contraction, et n'en est pás moins 
préteà s'enrouler ensuite au premier contact d'un corps solide. 
Plongée à plusieurs reprises dans une solution de gomme 
arabique qu'on laisse sécher ensuite de maniére à lui former 
un enduit, une vrille droite ne s'en contracte pas moins au 
contact d'un corps étranger, et l'enduit de gomme ne parait 
pas empêcher l'adhérence des nœuds. Elle ne subit non plus 
‘aucune action de la part del'ammoniaque trés-étendu e. Plon- 
gée dans de l'acide sulfurique étendu d'eau, elle se contracte 
immédiatement et énergiquement. Elle se contourne en spi- 
rale, quoiqu'il n'y ait aucun corps présent autour duquel elle 
puisse s'enrouler. Au bout de quelque temps, la portion tou- 
chée par l'acide se désorganise et se dessèche. Avec l'acide ni- 
trique étendu les effets sont analogues, mais la contraction est 
moins rapide. Les vapeurs de cet acide suffisent méme pour 
produire l'enroulement à vide, mais plus lentement et avec 
moins d'énergie; dans ce dernier cas, les portions enroulées 
ne se flétrissent; pas. — Une dissolution de sublimé corrosif 
paraît exciter légèrement les contractions; mais, au bout de 
quelques heures, la vrille se flétrit et meurt. 

Uue vrille droite et vigoureuse, ayant été plongée pendant 
deux minutes dans un flacon d'acide prussique a perdu la 
faculté de s'enrouler au contact des corps, bien qu'elle ne pa- 


'rüt aucunement altérée. Cet acide arrête. méme l'enroule- 


ment d'une vrille en agissant sur elle aprés qu'elle a commencé 
de s'enrouler. | : 

La conclusion déduite par M. Macaire de ses observations 
est : « que la cause, quelle qu'elle puisse étre, de l'irritabilité 
végétale dans les vrilles, n'est pas. comme le pensait Knight, 
due à l'action inégale de la lumière, ni à l'empéchement D 


` 


d Pl PIN EN NES 


S 389 


porté par l'obstacle à la végétation du côté du pétiole qui le 


touche, comme semblait le supposer De Candolle. La rapi- 
dité de la contraction de la vrilledu Tamus ne peut s'expli- 
quer par un mode d'action si lent. Cette irritabilité est une 
propriété vitale inhérente à l'organe lui-même, mais qui 
cesse lorsqu'il est séparé de la plante-mère, et qui, comme 
celle qu'on remarque dans [les plantes dites sensibles, est 
excitée, modifiée ou détruite par l'action des poisons minéraux 
ou végétaux. » 


PaysioLocre. Sur la fécondation des Orchidées; Sulla 
fecondazione delle Orchidee, par M. J.-B. Amici ( Mém. lu au 8° i 
Congrès scientifique italien, le 16 sept. 1846 ; in-8" de 12 pag. et 
1 plan. ). 


L'importance du nouveau mémoire de M. Amici et la diffi. 
culté qu'on éprouve en France à se procurer la collection 
qui le renferme nous déterminent à en donner, non une 
analyse, mais une traduction compléte, que nous chercherons 
à rendre exacte et fidèle. 


« La fécondation s'accomplit-elle chez les plantes phanéro- 
games de la maniére que le prétend M. Schleiden ; c'est-à-dire 
par l'extrémité du boyau pollinique qui , pénétrant dans les 
téguments de l'ovule et refoulant la membrane du sac em- 
bryonnaire, y formerait un enfoncement dans lequel elle res- 
terait et se convertirait ensuite en véritable embryon ? 

» Des recherches spéciales faites par moi sur la FAURE 
(Cucurbita Pepo) m’avaient convaincu que, chez cette plante, 
la fécondation s'opére d'une manière bien différente. A la réu- 
nion des savants, à Padoue, je démontrai que le boyau polli- 


: : A 
"ique s'introduit dans le col ou le sommet du nucelle jusqu'à 


D D ` » E 
une certaine profondeur; mais qu'il ne pénètre jamais dans la 
vésicule embryonnaire préexistante et visible dans le nucelle, 


390 
même avant l'introduction des-boyaux dans les ovules. Proba- 
blement, par l'effet d'une absorption insensible de la part de 
la membrane qui forme la vésicule embryonnaire, l'humeur 
prolifique, conduite ou déposée par le boyau dans le voisinage 
ou méme à la surface de cette vésicule, passe dans son inté- 
rieur, va sy mêler au fluide qu'elle contient et termine ainsi 
l'acte de la fécondation. En effet , c'est seulement aprés que les 
boyaux sont descendus et ont versé leur humeur sur la vési- 
cule embryonnaire que celle-ci acquiert la faculté végétative 
qui lui manquerait entièrement si le fluide fécondant ne venait 
l'arroser. g 
» Le développement de la vésicule embryonnaire com- 
 mence à se manifester à sa base, c'est-à-dire dans sa portion 
opposée à celle sur laquelle s'exerce l'action du boyau polli- 
nique; celui-ci se détruit ensuite peu à peu. Il ne reste déjà 
plus de traces de ce boyau au moment où la vésicule embryon- 
naire, ayant augmenté de volume, multiplie ses cellules; celles- 
ci se dilatent principalement vers la base du nucelle, et elles 
finissent par occuper toute la cavité de ce dernier qui s'étend 
peu à peu pour lui céder la place. Par la suite de son déve- 
loppement, la vésicule embryonnaire prend la forme d'un sac 
étranglé (le sac embryonnaire) dans le sommet duquel, plu- 
sieurs jours après la fécondation , apparait intérieurement un 
petit corps verdâtre qui est le véritable embryon de la nou- 
velle plante. 

» Il résulte de ces faits toujours invariables que le boyau 
pollinique ne se transforme pas en vésicule embryonnaire, 
puisque cette vésicule existe déjà dans l'ovule avant sa fécon- 
dation ; encore moins peut-on dire que ce boyau se transforme 
en embryon, puisque l'embryon nait assez longtemps plus 
tard , c’est-à-dire qu'il naît lorsque la vésicule embryonnaire, 
immensément amplifiée, s'est convertie en sac embryonnaire 
De plus, le véritable embryon devient perceptible à nos yeux 
assez longtemps avant d'avoir acquis les dimensions du dia- 


d 
1 
: 


ine Marci. 


391 
mètre du boyau; d’où ce dernier ne. peut se transformer en 
embryon, 

» Je pouvais donc\assurer que l'opinion de M. Schleiden 
était erronée relativement à la Courge, et j'étais en mesure 
d'en donner une démonstration évidente, le microscrope à la 
main. M'appuyant sur l'analogie je devais penser aussi que 
l'idée du botaniste allemand n'était pas non plus admissible 
pour les autres plantes chez lesquelles l'action fécondante du 
pollen s'exerce sur les ovules. Cette opinion acquérait chez 
moi d'autant plus de force que, dans les nombreuses recher- 
ches que j'avais faites précédemment sur diverses autres plan- 
tes, je n'avais jamais vu l'extrémité du boyau se loger dans le 
sac embryonnaire là où celui-ci existait avant la fécondation, 
pas plus que je n'avais vu cette même extrémité produire la 
vésicule germinative, 

» À la vérité mes observations ne comprenaient aucune 
iin des familles des Orchidées et des Asclépiadées. Mais à 

l'époque de leur publication je connaissais les mémoires écrits 

presque en méme temps par MM. Ad. Brongniart et Robert 

Brown sur le mode de fécondation de ces familles. Cela suffi- 

sait pour me faire conjecturer qu'il ne devait y exister aucune. 
difficulté notable pour l'acte de la fécondation , et que cette 

fonction importante devait s'exercer comme dans le reste du 

régne végétal chez ces plantes restées encore en dehors de mes 

recherches, et chez lesquelles les organes sexuels semblaient 

présenter une anomalie par leur structure particulière. 

» Pour donner à mes conjectures à cet égard la force de la 
vérité je devais faire de nouvelles ur fi ous: pipe 

qp 


éran 


et Surtout je devais lever pc 

lait d'une observation de M. Rob, nde et qui, tant qu'elle 
existait, constituait au moins une exception à ma manière de 
voir, 


» L'illustre botaciste de Londres, dans son mémoire déjà 
cité, admet que les six faisceaux de tubes très-déliés qui appa- 
raissent à une certaine époque dans l'ovaire des Orchidées sont 


992 
entièrement composés de tubes polliniques venus du canal du 
stigmate; il pense qu ’on ne peut douter que l'existence de ces 
tubes dans la cavité de l'ovaire ne soit essentielle à la féconda- 
tion ; il reste seulement à déterminer, d'aprés lui , leur maniére 
d'agir, ou bien s'ils se mettent en contact avec les ovules. Il 
ajoute ensuite : « Je sais que le professeur Amici , qui a décou- 
» vert chez diverses plantes le fait remarquable de la pénétra- 
» tion des tubes polliniques dans la cavité de l'ovaire, et qui 
» regarde ce fait comme assez général, croit également que, 
» dans tous les cas, un tube pollinique arrive en contact avec 
» un ovule. Mais relativement à ce point important, je ne me 
» crois pas aussi avancé que cet observateur. » 

» Six mois des E vs méme auteur lut à la société linné- 

ti de de fécondation 

der silos Orchidées, dans ere il annonça avoir vu , chez 
l'Orchis Morio, introduction d'un, et quelquefois de plus d'un 
. de ces tubes dans l'ouverture de l'ovule correspondante au 
point où devait se trouver plus tard la radicule du futur em- 


bryon ; mais changeant d'opinion sur l'origine des tubes eux- 
mêmes, il crut pouvoir établir qu'ils ne sont pas directement 

émis par les grains de pollen, mais qu'ils sont apparemment 
engeridrés par ceux-ci. 

» Or, si ce fait avait été parfaitement établi, il est évident 
que la théorie de la transformation de l'extrémité du boyau 
pollinique en embryon aurait croulé jusqu'à ses fondements; 
de mon cóté, j'aurais eu tort de poser comme une loi générale 
l'allongement du boyau jusqu'à sa pénétration dans les tégu- 
ments de l'ovule. 

» Ce point méritait donc d'étre tiré au clair; ST étant 
dans l'intention de m'en occuper, je weus cependant pas T 
casion ni le temps de le faire. Mais M. Gasparrini ayant fait 

. connaitre au congrès scientifique de Naples un cas sembla 
chez le Cytinus Hypocistis (GIORN. BOTAN. 1TAL. 5 an. 2°, part. 4, 
pag. 8; 1846), j'ai senti renaître en moi le désir de m ’instruire 
au sujet de ce fait singulier, et au printemps de cette année j'ai 


* 
i 2 E à SE 
DEE e TE ET, E EE e 


TESTE Ver VOS EE 


398 

comméncé un examen minutieux dés organes de la fructifica- 
tion chez les Orchidées. Cette étude m'a confirmé dans la pre- 
mière opinion de M. Rob. Brown, à savoir que les faisceaux 
de tubes qui descendent dans l'ovaire sont composés de tubes 
ou boyaux polliniques. En outre j'ai pu déterminer l'état précis 
. de l'ovule avant l'arrivée du boyau ; ensuite comment celui-ci 
pénètre dans les téguments et comment il se comporte relati- 
ment à la vésicule embryonnaire ; enfin j'ai reconnu les chan- 
gements immédiats que subit l'ovule aprés l'introduction du 
boyau. Ces faits venant à l'appui de mes observations anté- 
rieures et excluant l'idée de la germination de l'extrémité des 
boyaux polliniques, j'ai cru qu'elles seraient assez intéressantes 
pour former le sujet de cette communication. Mais avant d’a- 
border cette matière , J'exposerai les raisons qui m'ont faitadop- 
ter l'opinion que les six cordons de tubes descendant dans 
l'ovaire sont formés de boyaux polliniques prolongés. 

» M. Rob. Brown déclare que ses observations sur l'origine 
de ees cordons, nommés par lui muqueux, ne sont pas entiè- 
rement satisfaisantes, et que leur formation reste encore 
obscure. Il fait remarquer, quant à leur origine : 4° que ces tu- 
bes deviennent visibles peu après (soon but non immediately) la 
Sortie des tubes polliniques des grains compris dans la masse 
appliquée sur le stigmate; 2* que leur première apparition a 
lieu dans le tissu du stigmate dans le voisinage immédiat 
des boyaux polliniques desquels ils ne se distinguent pus - 
ce mest par certaines matières coagulées qui interrompent 
leur cavité intérieure, et qui ne se montrent pas dans les 
tubes actuellement adhérents à leurs grains. Ensuite, relati- 
vement à la marche des tubes muqueux, il. ajoute que, aussi- 
tôt aprés la premiere période de leur production dans le 
sigrnate, où ils sont en plus ou moins grand poeni mélés 
au tissu Propre de cet organe (le tissu conducteur), ils pou 
dans le style, d'abord en petite quantité; que, se multipliant 
ensuite peu à peu, ils forment un cordon muqueux T It 
ensions considérables, qui, aprés un intervalle quelquefois 


394 
de plusieurs jours, se montre dans l'ovaire en se subdivisant 
et s'étendant sur toute la longueur des placentas. 
» Cependant quiconque réfléchira attentivement à cette 


description, ne pourra disconvenir que l'apparition des tubes ` 


dans le stigmate, leur réunion successive en un faisceau le 
long du style, et leur séparation dans l'ovaire ne soient ana- 
logues à la marche régulière que suivent les boyaux politi, 
ques dans les autres familles de phanérogames. 

» Chez les Orchidées , il ne s'agissait donc que de recon- 
naitre l'identité des tubes polliniques attachés à leurs grains 


et entrés dans la couche superficielle du stigmate avec ces: 


autres tubes, qu'on supposait d'origine différente et formés 
immédiatement apres l'approche immédiate des tubes pollini- 
ques eux-mémes; or j'ai vérifié plusieurs fois cette identité 
en déchirant le stigmate entre deux lames de verre, et en 


observant que les uns ne sont que le prolongement des au- : 


tres. Je me suis également occupé de la petite différence que 
présentent les matières coagulées, caractère peu important d'a- 
prés lequel on conjecturait queces tubes étaient d'especes dif- 
férentes. Je crois en avoir trouvé la cause en ce que les couches 
du stigmate et du style se flétrissent graduellement et lente- 
ment aprés l'action du pollen, d'oà, la communication étant 
interrompue avec les parties intérieures, les coagulations se 
produisent dans les tubes en guise de diaphragmes; ces por- 
tions de tubes se montrent dépourvues à l'intérieur de la ma- 
tière granüleuse ou de l'humeur prolifique, parce que celle-ci 
se transporte toujours vers leur extrémité inférieure. 

» M. Rob. Brown appuyait encore sur une autre observa- 
tion l'opinion que les cordons muqueux ne sont pas des fais- 


ceaux de tubes polliniques. Il avait vu qu'une très-petite DÉI 


tiou de la masse pollinique appliquée sur le stigmate suffit 
ponr produire dans l'ovaire des cordons muqueux de Ja pw 
seur ordinaire, et dans le Bonatea speciosa il avait réussi à 

féconder beaucoup de fleurs d'un épi avec une seule masse 


pollinique. 


SESS EPP NOT PONENS d 


~ 


395 
" J'opposerai à cette expérience délicate, que je n'ai pas ré- 
pétée, le nombre immense de grains de pollen que renfer- 
ment les masses polliniques des Orchidées; il en résulte 
qu'une portion en apparence minime de celles-ci peut donner 
naissance à une grande quantité de boyaux. Chez lOrchis 
Morio les deux masses polliniques principales semblables à 
une massue renferment chacune pas moins de deux cents 
masses secondaires semblables à une graine de Tournesol. 
Chaque masse secondaire ( qui , tiraillée , se divise en grains 
unis 4 par 4) présente plus de 300 ouvertures susceptibles 
'émettre un boyau; par conséquent, le nombre total des 
boyaux que peuvent produire les masses entières n'est pas au- 
dessous de cent vingt mille. Je ne m'étonne donc pas si une 
petite portion de l'organe mále suffit pour former les cordons 


muqueux et pour féconder plusieurs fleurs. Le pollen de POr- 
P D P 


chis abortiva n'est pas moins abondant. A l'époque de sa ma- 
turité il se divise tout entier en grains simples , sphériques, 
dont le nombre est prodigieux. La petite quantité qui reste 


attachée à la pointe mouillée d'une épingle contient plusieurs 


milliers de grains à deux enveloppes, l'externe réticulée, l'in- 
terne lisse qui n'est autre que la membrane du boyau, la- 
quelle se gonflant et repoussant la première se fait jour et 
Sort par l'aréole où la réticulation se montre moins pronon- 


: Kos $ $ : 
cee, J'ai reconnu que la faculté expansive de cette membrane 
i 


nterne, méme sous l'action de l'eau pure, persiste assez long- 
temps; j'ai pu, en effet, déterminer la production des boyaux 
chez un pollen recueilli depuis deux mois. Par la compres- 
sion j'ai séparé la membrane externe réticulée de l'interne lisse 
qui est sortie sans déchirure avec son appendice tubuleux. 
Dans cette espèce d'Orchidée, l'on suit facilement la marche 
des boyaux le long du tissu conducteur de l'organe femelle, 
et l'on reste persuadé que les cordons muqueux ne sont que 
le Prolongement des tubes polliniques. 

» Laissant de côté cette question sur laquelle je crois en 
Soir dit assez, je vais m'occuper de l'ovule. Je ne m'arréterat 


t 


396 ; 
pas à rechercher sil tire son origine d'une papille ou d'une 
cellule unique, ni comment il se courbe peu à peu pour pré- 
senter, au moment de la fécondation, son micropyle vers la 
partie qui paraît être en communication plus facile avec le 
stigmate. Maintenant que nous connaissons la voie que suit 
constamment la matière fécondante pour arriver à l'ovaire, 
déterminer de quel côté sont dirigées les ouvertures des tégu- 


ments ovulaires ne présente plus le méme intérêt qu'à la date 


de quelques années; nous connaissons en effet des cas dans 
lesquels les sommets des ovules sont dirigés vers le milieu de 
la cavité ovarienne, diamétralement opposés à leurs funicules 
ombilicaux, et oft néanmoins ces ovules recoivent la fécon- 
dation par des filaments flottants dans la cavité dé l'ovaire 
même. M. Ad. Brongniart en a cité un exemple chez les He- 
lianthemum niloticum et cgyptiacum, sans s'apercevoir au reste 

que ces filaments flottants sont des tubes polliniques. Moi- 
méme jai vu un cas semblable de boyaux flottants dans 
l'intérieur de l'ovaire en dehors du tissu conducteur. (Cresta 
gialla). : 


y 
AN Z 1 1 Y5z- TEES T + Sté far. 


P 

tes sur Orchis Morio. A l'époque de l'ouverture de la fleur, lo- 
vule est déjà développé au point de montrer le testa, le tegmen 
et l'amande , ou la primine,'la secondine et le nucelle qui se 
compose d'une grande utricule centrale recouverte d'une cou: 
che de petites cellules. Sa forme ressemble à celle d'un gland 
dont les téguments seraient la cupule. ! 

» Immédiatement aprés ce prémier état, la couche ou, pour 
mieux dire, la membrane cellulaire dont il était revêtu SOU 
en manière de Tulipe (ordinairement en 4 lobes), et son nucleus 


formé d'une simple utricule reste totalement à découvert 


laissant voir dans soa intérieur, à son extrémité, un fluide 
granuleux qui y est ramassé. Il semblerait que cet état de 
nudité du nucleus annonce le moment le plus favorable pou 
l'accomplissement de la fécondation dont pourtant nous som: 
mes encore loin, 


- 


r 
4 
E 
: 
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AN TR OT ind 1 P EE 


397 

»'La fleur a déjà commencé à passer lorsque l'ovule subit 
une nouvelle. modification. Le testa et le tegmen se sont. 
agrandis. Le tegmen dépasse encore le testa, mais le nucleus 


. est recouvert par l'un et l'autre sans que ses dimensions aient 
sensiblement augmenté; seulement l'humeur granuleuse qui 


était précédemment ramassée à son sommet s'est convertie 
maintenant en une cellule qui est la. vésicule embryonnaire 
remplie à son tour par. une humeur semblable. 

» Après que la fleur est passée survient une autre période. 
Le stigmate (ou les stigmates, puisqu'il y en a 3) se montre 
désorganisé et annonce ainsi que son existence. est termi- 
née. La masse du pollen a déjà opéré sur lui. Les boyaux 
polliniques, aprés avoir traversé son tissu et celui du. style, 
še sont prolongés dans l'ovaire qui a grossi notablement. 
L'ovule, de son cóte, a subi une autre transformation. Le 
tegmen ne sort plus du testa; il est compris dans le milieu 
de celui-ci. Le nucleus est resté à la méme place relative- 
ment au tegmen qui le renfermait, et la vésicule embryon- 
naire, toujours adhérente au sommet du nucleus, présente ra- 
Massée à sa base l'humeur granuleuse qui précédemment était 
répandue dans toute sa cavité: C'est le véritable. moment où 
l'ovule est préparé à recevoir l'influence du pollen. Le boyau 
entre par l'ouverture du testa, et son trajet dans l'intérieur de 
"€ premier técument est aussi. visible que s'il n'était recou- 
vert par aucun tissu, Son trajet dans l'intérieur du tegmen 
West pas toujours aussi manifeste ; son diamètre y semble 
toujours sensiblement diminué, soit par l'effet d'un rétrécis- 
sement réel du conduit, soit par suite d’une apparence opti- 
Te due à la forme presque cylindrique des cellules du teg- 
men qui circonscrivent ce canal. Néanmoins on. ne peut 
mettre en doute qu'il ne s'y prolonge, son extrémité se mon- 
trant avec toute l'évidence possible aprés sa sortie du.canal 
étroit du tegmen et aprés son entrée dans la cavité du nu- 
cleus: Refoule-t-elle la. vésicule embryonnaire -préexistante 
Pour entrer dans sa cavité ? Non, absolument non. La pointe 


398 


dn boyau se borne à toucher extérieurement et latéralement 


la partie supérieure de la vésicule embryonnaire à laquelle 
elle reste adhérente jusqu'à ce que cette pointe se détruise et 
` disparaisse. En employant un bon microscope, dont le pou- 
voir amplificateur ne soit pas au-dessous de 400 diamètres 
et en s'aidant d'un bon éclairage, on ne peut tronver d'équi- 
voque. L'extrémité du boyau remplie d'une humeur granu- 
leuse, tirant un peu surle vert, fait un contraste sensible 
avec la vésicule embryonnaire, dont la portion supérieure, en 
contact avec le boyau, est remplie d'un fluide limpide, tandis 
que sa portion inférieure, à laquelle le boyau n'arrive ja- 
mais, contient un liquide granuleux blanc. 

» Ce fait est tellement constant et si nettement prononcé, 
que d'un seul coup d'oeil je puis reconnaître si l'ovulea été 
-fécondé ou non. Toutes les fois que le vésicule embryonnaire 
se présente avec l'appendice pollinique qui vient d'étre décrit, 
je suis certain de trouver le boyau entré dans les téguments, 
tandis qu'au contraire je ne le trouve pas si l'appendice man- 
que. Or comme dans un méme ovaire il existe de nombreux 
ovules plus ou moins avancés dans leur phase propre à la 
fécondation, un seul coup d’œil jeté sur le contour de leur 
vésicule embryonnaire fournit un criterium sûr pour re 
connaître si le moment de l'action pollinique va arriver, 0u 
sil est arrivé depuis peu. Pour savoir ensuite si l'action a el 
lieu depuis quelque temps, il faut que je décrive les change- 
ments qui suivent ceux que j'ai déjà mentionnés. 

» J'ai dit plus haut que la vésicule embryonnaire contient 
dans sa portion basilaire, là où n'arrive jamais la pointe du 
boyau pollinique, un fluide granuleux blanc. Apres la fécon- 
dation; ce fluide se condense et il se montre évidemment 


renfermé dans une nouvelle cellule qui elle-méme se subdivise 


peu aprés en d'autres remplies de granules, ou qui se mu 

plie ensuite en un plus grand nombre d'autres, formant de 
Aa sorte Vembryon qui doit occuper avec le temps toute la 
cavité du nucleus. Pendant ce temps, l'autre portion de la 


D 


399 

vésicule embryonnaire, savoir sa portion supérieure, qui a 
été touchée par le boyau, se prolonge vers le haut en se 
divisant elle-même en cellules limpides et transparentes, pla- 
cées l'une à la suite de l'autre et formant un gros filament 
conferviforme ; celui-ei, parcourant en sens inverse la voie 
qu'a suivie le boyau, dépasse les ouvertures du tegmen et du 
testa et va se prolonger jusque dans l'intérieur du placenta? 
ainsi que je l'ai vu chez lOrchis Morio. 

» Qu'arrive-t-il au boyau pendant cette période? Ordi- 
nairement il disparaît, mais quelquefois on voit son lextré- 
mité rester en place, même après que l'embryon a maltiplié 
ses cellules. Chez l'Orchis abortèva il n'est pas rare de te voir 
dans cet état; même, dans un cas, je l'ai vu persister jusqu'au 
moment oü le corps reproducteur avait rempli toute la cavité 
du nucleus. 

» L'Orchis abortivase préte plus favorablement que l'Orchis 
Morio à certaines observations et particulièrement à celle de 
l'introduction du boyau dans l'ouverture du tegmen (endosto- 
me). La cause en est que, dans cette espéce, la disposition 
des téguments ovulaires au moment de la fécondation est 
telle que le testa ne couvre que la moitié inférieure du tegmen 
et du nucelle. 

»L'Orchis maculata m'a semblé moins propre à ces obser- 
vations que l'Orchis Morio, bien que j'aie reconnu que les 
Phénomènes se passent de la méme manière dans l'un et 
l'autre. 

» Je suppose que l'Orchis pyramidalis doit être trés-avan- 
lageux pour les observations microscopiques dont il s'agit ici; 
Car son ovule m'a paru être d'une transparente extraordi- 
naire; mais je n'ai pu suivre tout son développement, n'en 
Ayant recueilli que tard un seul individu fleuri. 

» Maintenant si l'on me demande en quoi consiste l'action 
du boyau pour féconder l'ovaire, je — sans hésiter que 
je'ne le sais pas. Il est probable, mais sans qu'on puissele dé- 
Montrer, que l'humeur subtile qu'il renferme s'insinue dans 


- A00 
l'intérieur de la vésicule embryonnaire à travers sa membrane, 
et que le mélange des deux fluides des organes mâle et fe- 
melle constitue. la matière susceptible de s'organiser. Il est 
possible encore que la faculté générative réside dans la mem- 
brane de la vésicule embryonnaire, et que, pour la mettre 
en action, il faille que cette membrane soit baignée par 
l'humeur provenant du pollen. On pourrait concevoir encore 
d'autres interprétations du phénomène; mais mon but n'est ` 
pas d'aborder ces spéculations en me lancant dans le champ 
des hypothéses. J'ajouterai seulement que, dans mes recher- 
ches extrémement nombreuses, il ne m'est jamais arrivé de 
trouver plus d'une pointe de boyau pollinique entrée dans le 

nucelle, bien que j'aie vu plusieurs fois deux vésicules em- 
bryonnaires et, par suite, deux re fécondés par vm 
boyau.» 
Le mémoire se termine par. la; citation d'un passage de 
M. Rob. Brown, dans lequel ce célébre botaniste dit que les 


Asclépiadées et les Orchidées sont les plantes les plus favora- - 


bles pour les observations sur la fécondation dans les plantes. 


Note sur la génération végétale ; Nota sulla generazione , 
della pianta ; par M. Tenore (Giorn. botan. italiano; 9* an, fas- 
cic. 3 et A: pag. 283-236 ; 1846). 


Dans cette note, M. Tenore expose ses idées ou plutót ses 
conjectures au sujet de la génération dans le régne végétal. H 
rappelle l'organisation singulière du fruit dans cette singt- 
lière variété de Bigaradier que les Italiens nomment Melan- 
gola dentro Melangola et les botanistes Citrus Aurantium feti- 
ferum. Cette organisation consiste en deux cercles concen- 
triques de loges disposées de telle sorte que leur ensemble 
semble former deux fruits distincts emboités l'un dans lau- 
tre. Dans un précédent travail sur cette variété, le savant Tta- 
lien s'était montré disposé à admettre que, dans ce cas la 
génération pouvait avoir lieu par l'influence de l'humeur 


P 
3 
| 
| 


401 
stigmatique mêlée à la fovilla de Panthère, C'est encore là l'idée 
qu'il exprime dans sa note actuelle et qui lui parait étre con- 
firmée par les travaux récents de M. Gasparrini sur les Ficus 
etde M. Trécul sur le Nuphar lutea. Les recherches de M, Gas- 
parrini en particulier lui semblent autoriser cette conclusion 


que, dans certaines espéces de Figuiers, «comme chez le Cæle- 


bogyne et chez d'autres plantes, la fécondation semble s'opé- 
rer sàns concours évident des organes máles.» 


Sur l'autoplastie des souches de Sapin; Ueber die Ueberwat- 
lung der Tannenstoecke; par M. H. R. Goeppert, de Breslau (Botan. 
Zeit. , 4846, n° 30). 

M. Goeppert avait publié en 4842 un travail sar ce sujet ; 
depuis cette époque il en a fait encore l'objet de recherches et 
d'expériences incessantes dont il réunit les résultats à ceux 
précédemment publiés par lui, dans l'écrit que nous allons 
analyser le plus succinctement qu'il nous sera possible. 

1. On peut nommer autoplastie (1) (Ueberwallen) la ten- 
dance de la nature à réparer, par production de nouvelle sub- 
stance, les blessures faites aux arbres et aux arbrisseaux dans 


E 


; lesquels le bois a été dénudé par l'ablation de l'écorce ou a 


^ 


méme été enlevé partiellement. Le fluide réparateur suinte, 
Sous la jeune écorce, de toute la circonférence de la blessure 
et forme des élévations d’une faible convexité qui paraissent 
courbées vers l'intérieur, et qui s'étendant vers le centre de la 
surface dénudée S'y réunissent à peu prés en méme temps et 

recouvrent toutes les fois qu'aucun obstacle ne s'y oppose. 
Ce point où se fait leur réunion est d'abord déprimé ; mais 
l'addition Successive de nouvelles couches ligneuses le relève, 


(1) Afin d'éviter une périphrase qui ne serait jamais qu'approximative, 
hen croyons devoir emprunter aux sciences médicales Je mot d' 
lie qui nous semble rendre assez exactement le sens que M. Goeppert atta- 


che à son expression d Ueberwallen. GE 


402 


et finit par le rendre convexe ; de telle sorte que les couches 


réparatrices vont alors en samincissant à partir de lui vers 
tous les cótés. P 

2. Ces couches réparatrices étant plus jeunes que les couches 
ligneuses voisines s'en distinguent toujours aisément par leur 
différence de couleur et par leur écorce constaniment plus 
lisse. ` ; ; 

3. Ce phénomène de réparation se próduit non-seulement 
sur les tiges, mais encore sur les racines et même à leur ex- 
trémité. 

4. La réparation par autoplastie est d’autant plus rapide, 
ou, pour mieux dire, les couches réparatrices ont d'autant 
plus détendue que le fluide organisateur est moins absorbé 
par le développement des parties voisines, comme les feuilles 
etles branches. Ceci se voit très-bien dans les souches de Hétre 
rouge pourvues de racines fortes et saines, où toute la souche 
finit par être entièrement recouverte, en même temps qu'il 
s'est produit des branches plus ou moins nombreuses. Lors- 


1 D b. i 
que, au contraire, les racines de ces souches ne sont pas três- 


 vigoureuses ou que la végétation est entravéee par quelque 


obstacle, tout se borne à la production de branches et les 
couches réparatrices font peu de progrès. 

5. Tout ce qui se trouve dans le bois sur la place dénudée 
est recouvert par les couches réparatrices; par là s'expliquent 
les faits relatifs aux dents, aux pierres, aux projectiles, au* 
inscriptions, etc., qu'on découvre assez souvent dans linté- 
rieur des tiges. Les branches partant de la tige, et dont le dé- 
veloppement est arrêté, sont de méme recouvertes progressi- 
vement, de sorte qu'on les retrouve ensuite quelquefois e 
milieu de la tige couvertes encore de leur écorce, surtout dans 
les arbres feuillus, particulièrement dans les Bouleaux. — 

6. Ce phénomène de développement, nommé autoplastié 
(Ueberwallen), nese produit chez la plupart des arbres connus 
que lorsqu'il existe des branches feuillées; mais le Pinus 
Picea Lin. et le Pinus Abies Lin. constituent à cet égard deux 


- A03 

exceptions remarquables; chez le premier constamment, chez, 
le dernier exceptionnellement, il se produit de nombreuses 

couches ligneuses sur des souches mortes sans feuilles ni bran- 

ches; ces couches finissent par couvrir toute la section des 

souches, sans qu'il se produise, autrement que par exception, 

des pousses extérieures, des branches ou des feuilles, et pen- 

dant qu'il se forme des racines seulement ; cette végétation 

peut se continuer 80-100. ans et plus encore, la souche pre- 
mière étant pourrie et décomposée depuis longtemps et ayant 
servi uniquement de moule ou de forme. Ce fait était connu de 
Théophraste ; mais il était resté entièrement inexpliqué, parce 
que les physiologistes modernes qui sen étaient occupés 
MM. Dutrochet, Hartig, Weechter n'avaient examiné que la 
portion des souches placées au-dessus du sol. Reum, le pre- 
mier, lui avait assigné pour cause la soudure des racines de 
la souche avec celles d'arbres voisins et vivants de la móme 
espece. De nombreuses observations, poursuivies pendant 
plusieurs années, ont prouvé à M. Goeppert, l'exactitude de 
cette explication, et lui ont appris: 4° que cette sorte d'auto- 
-plastie a lieu chez le Pinus Picea ordinairement, chez le Pinus 
Abies par exception, et jamais chez les autres Pins, dont il a 
cependant observé plusieurs souches soudées par leurs racines 
avec des souches de même espèce placées dans leur voisinage; 
2 que ce mode d'accroissement dépend de la tige nourricière, 
puisque, lorsqu'on blesse, coupe où déracine celle-ci, la 
souche qu'elle nourrissait avec ses racines périt elle-méme ; de 
méme il n'y a eu aucune production de couches réparatrices 
toutes les fois qu'on a coupé en méme temps tous les troncs 
d'arbres qui occupaient une certaine surface, bien que leurs 
racines fussent intimement soudées entre elles. — M. *xoep- 
pert rapporte ensuite quelques observations d'aprés lesquelles 
il regarde comme démontré : 4° que la formation de couches 
réparätrices à lieu lorsque l'union par les racines n'a pas été 
détruite, et 2 que ces couches róparatrices répondent aux 


couches ligneuses annuelles. 


em 


D 


In 

7. Des recherches faites dans la terre ont montré à M. Goep- 
pert que les vieilles tiges de Pinus Picea et Abies très-voisines 
lune de Fautre présentent toujours une union réciproque 
par les racines, plus ou moins complète, opérée tantôt par la 
simple agglutination des écorces, tantôt par la greffe des cou- 
ches: ligneuses ; que de plusces deux espèces de Conifères s'u- 
nissent de la même manière l'une avec l'autre ; delà il devient 


très-vraisemblable qu'une souche d'Epicea peut former des 


couches réparatrices, étant nourrie par des Pinus Abies aux- 
quels elle se trouve unie de la manière décrite plus haut. 

8. La soudure de ces racines commence par l'union des cel- 
lules de l'épiderme et des couches corticales sous-jacentes. Le 
long de la limite intérieure se forme un bourrelet provenant 
de l'hypertrophie des écorces, et, en méme temps, a lieu 
chez les Conifères, une sécrétion abondante de résine, À me- 
sure que la pression réciproque se continue, les couches cot- 
ticales contigués s'amincissent peu à peu, non-seulement par- 
ce que leurs cellules cèdent à cette action mécanique, mais 
encore parce qu'elles sont résorbées et que leurs éléments 
constitutifs passent dans la masse générale des sucs du vé 


gétal; par suite rien ne s'oppose plus alors à l'union des 


corps ligneux. Dans ceux-ci, à partir du moment où les deux 
branches de la racine se sont unies par leur écorce, les couches 
annuelles ne conservent plus leur disposition concentrique et 
se dirigent l'une vers l'autre, de manière à se rencontrer sous 
un angle obtus lorsque la portion d'écorce qui les séparait à 
été entierement résorbée. 

9. M. Goeppert regarde ce phénomène comme correspon- 
dant à une formation radicale étendue ; il pense que la sou 
dure par les racines est la condition inuidia pour la con* 
servation de la vie dans ces souches ou pour cette formation 
radicale étendue, et que cette propriété appartient essenti 
ment aux deux espèces de Conifères nommées plus haut. 


^ 


: 
1 
d 
, 


405 
TÉRATOLOGIE. De l'origine des cordons placeníaires 
- dans la famille des Légumineuses; par M. Godron (Mém. de la 
soc. roy. des sciences, lettres et arts de Nancy ; tiré à part en broch. 
in-8* de 10 pag.; Nancy 1847). - 


On sait que deux -opinions différentes existent aujourd'hui 
relativement à l'origine des cordons placentaires, ou à la na- 
ture et à la valeur des placentas; queles uns voient dans ces par- 
ties ovuliféres une expansion du systéme axile des végétaux; 
c'est-à-dire une continuation, une dépendance de l'axeou de la 
tige, tandis que les autres les regardent comme appartenant 
au système appendiculaire, c’est-à-dire comme partie essen- 
tielle des feuilles carpellaires qui constituent l'ovaire. Or une 
monstruosité observée cette année par M. Godron sur le 
Galega officinalis lui semble décider la question avec toute 
la netteté possible, du moins dans la famille des Légumi- 


neuses, 


Dans cette monstruosité remarquable, sur les nombreuses 
orappes de fleurs que Pauteur a pu observer, se trouvaient tous 
les Passages entre le fruit normal, ou le légume, et sa trans- 
formation en feuille pennée. 
La première modification qu'on observe, dit l'auteur; est la 
suivante: le frnit est raccourci; il s’atténue insensiblement à la 
ase en une sorte de thécaphore ( ou podogyne) creusé d'un 
sillon profond, prolongement de celui om op remarque sur-le 
bord. interne de la gousse où il est limité par les deux ner- 
Yures placentairiennes. En ouvrant ce fruit déformé, on v 
trouve des ovules attachés aux placentas dans toute la moitié 
inférieure de la gousse. 
— Dans d’autres fleurs dela même plante, souvent de la méme 
grappe, la gousse est entr'ouverte à sa base, et, entre les lé- 
vres de l'ouverture, on apercoit un petit corps vert qui s'y 
trouve engagé et dont ilest de prime abord difficile de re- 
connaitre la nature, Mais, si l'on ouvre la gousse dans toute 


A06 ` 

sa longueur, on voit que ce petit corps n’est qu'une petite be 
liole pliée en long, contournée au sommet et courbée à 
base : c’est la partie saillante de cette courbure qu'on aper- 
coit entre les lèvres de l'ouverture anormale. Cette foliole 
déployée est oblongue-lancéolée, terminée par une petite 
pointe sétacée, analogue à celle qui termine toutes les folioles 
d'une feuille normale de Galega officinalis; elle est pourvue 
d'un court pétiolule inséré et ‘articulé sur l'un des deux cor- 
dons placentaires: Au-dessus de cette première foliole il en 
existe une seconde cachée dans l'intérieur du fruit déformé, 
analogue à la précédente, mais beaucoup moins développée 
et portée sur le deuxieme cordon placentaire. Enfin, au-des- 
sus de cette seconde foliole rudimentaire, on observe deux ou 
trois ovules. Or, ces folioles et ces ovules sont exactement à la 
place qu’ occupaient les ovules, et les folioles sont ici, dit 
M. Godron, « évidemment produites par des ovules modi- 
fiés; il y a plus, c'est que le pétiolule de ces folioles n'est au- 
tre chosé que le cordon ombilical des ovules.» Dans la mon- 
struosiié arrivée à ce degré, les nervures latérales de la feuille 
carpellaire deviennent moins nombreuses ; on en voit encore 
qui naissent des nervures placentairiennes, mais elles sont 
beaucoup plus courtes que dans le fruit normal, et Ja con- 
vergence de ces nervures avec celles qui proviennent dela. 
nervure dorsale se rapproche déjà beaucoup des bords dela 
feuille carpellaire, Enfin le thécaphore se dessine de plus en 
plus et prend de plus en plus l'apparence du pétiole com- 
mun de la feuille normale; les bords saillants de sa rainure 
se continuent avec les lèvres de l'ouverture du fruit et ave? 
les bords épaissis de la feuille carpellaire. Deux faisceaux vas- 
culaires le traversent et se prolongent pour former les cor- : 
dons placentaires, 

Enfin la déf ROGO E EE E 

, p I 


7 


D SS D st» ` A et 
est ouverte et étalée; sa partie supérieure s'est transformée en 
une foliole terminale; le thécaphore est converti en "n 


407 

pétiole commun, et tous les ovules sont devenus des folioles 
latérales articulées. i zeng 

De cette monstruosité qu’on retrouve fréquemment sur plu- 
sieurs autres Légumineuses, particulièrement sur les Trifolium 
repens, elegans, pratense, et quelques Mélilots, M. Godron dé- 
duit les conséquences suivantes: ` 

1° Dans les Légumineuses, le péricarpe est formé par le 
pétiole commun dilaté, et lestyle l'est vraisemblablement par 
la foliole terminale, par la vrille ou par l'apiculum qui la 
remplace dans beaucoup de plantes de cette famille ; 
2 Les cordons placentaires sont formés par lés deux fais- 


ceaux vasculaires, qui bordent la rainure dont cet organe est 


creusé à sa partie supérieure ; et par conséquent les placentas 
appartiennent dans cette famille au système appendiculaire ; 

3» Les ovules sont une dépendance du même systeme ; ils 
représentent les folioles latérales de la feuille et n'en sont 
qu'une modification. ^ 


Les conclusions déduites par M. Godron de la monstruo- 
sité que nous venons de décrire d'apres lui semblent découler 
naturellement des faits. Cependant nous ne pouvons nous 
empécher de faire observer que, pas plus que celles publiées 
par M. Ad. Brongnart dans son beau mémoire sur une 
monstruosité de Delphinium elatum et de Navet, elles ne ren- 
dent compte de la formation des parties constituantes de l'o- 
vule On s'explique bien en effet par leur secours la nais- 
sance de l'un des téguments ovulaires; on voit méme, avec 
M. Ad. Brongniart, le nucelle de l'ovule provenir d'une sorte 
de mamelon qui naît au centre de la foliole enroulée en tégu- 
ement la formation du se- 
ovule de toutes les mono- 
es dicotylédones po- 
ordre de succession 


ment; mais on ne s'explique null 
Cond tégument qui caractérise r 
cotylédones et celui de presque toutes l 
lypétales; on ne concoit pas non plus T 

des diverses parties d'un ovule, cet ordre étant, comme on e 
sait très-bien aujourd’hui, tel que le nucelle apparaît constam- 


408 
ment le premier et que ses deux téguments, lorsqu'ils existent 
simultanément, apparaissent l'intérieur en premier lieu, l'exté- 
rieur en second. 1l reste là une lacune qu'il sera important 
de combler. 


BOTANIQUE GÉNÉRALE ET SYSTÉMATIQUE. 


Traité de botanique. — Lehrbuch der Botanik ; par 
M. Karl-Sigismond Kunth, Are part.; 1 gr. in-18 de 588 pag.; 
1'* part.; Berlin, 1847; chez Duncker et Humblot. 


M. Kunth avait publié, il y a quelques années, un Manuel de 
botanique en un volumequi eut beaucoup de succés en Allema- 
gne; et qui fut même traduit eu hollandais par M. Millard; 
mais depuis l'époque de cette publication, plusieurs branches: 
de la botanique, particuliérement l'Organographie et la phy- 
siologie, se sont enrichies de tant de travaux importants, elles 
ont fait tant de progrés, que le célébre botaniste allemand a 
senti la nécessité de remanier son ouvrage et de le mettre au 
niveau de la science du jour. Ce nouveau travail n'a pu être 
fait sans que les limites du premier fussent fortement. dépas- 

“sées; de plus, des chapitres nouveaux ont été ajoutés, ceux qui 
ont été conservés ont subi un remaniemerit souvent completet 
un accroissement notable, et de là est résulté un livre qu'il 
n'est guère possible de considérer comme une nouvelle édition 
du précédent. Aussi M. Kunth a-t-il cru devoir changer letitre 
de Manuel que portait son premier ouvrage en celui de Trailé, 
qui est plus en harmonie avec l'importance actuelle de son 
livre. 

Il n’a paru encore qu'un seul volume de l'ouvrage de 

. M. Kunth; ce volume est consacré tout entier à Ja Botanique 
générale subdivisée en Organographie et Physiologie, Systema 
que (ou Taxonomie), Géographie botanique ; c’est lui surtout a 
a dû subir les remaniements les plus importants et l'accois- 
sement le plus considérable. Le second volume n'a pas encore 


409 
paru, au moins à notre connaissance; il doit être entièrement 
occupé par la Botanique particulière ou la description des fa- 
milles de plantes. Cette seconde partie subira moins de modi- 
fications, et ne diffèrera guère de celle qui lui correspondait 
dans le Manuel que par quelques rectifications et par les addi- 
tions que l’état actuel de la science a rendues nécessaires. 

On sent qu'il nous est impossible d'analyser avec détail le 
volume déjà publié du Traité de botanique de M. Kunth. ; une 
pareille analyse nous entrainerait beaucoup trop loin. Nous 
nous contenterons donc de dire que lesavant allemand a suivi 
dans son traité le plan qu'il avait adopté dans son manuel, 
Aprés avoir exposé dans une courte introduction la division 
de la science en diverses branches, il étudie d'abord les orga- 
nes élémentaires des plantes, c'est-à-dire, les cellules, les vais- 
seaux spiraux et les vaisseaux laticifères; il examine ensuite 
ces éléments de la structure végétalese groupant pour former : 
1? le tissu cellulaire; 9* l'épiderme avec ses stomates, ses poils, 
ses piquants, ses glandes, etc.; 30 le tissu fibreux et les faisceaux 
Yasculaires. Il montre ensuite ces formations de second ordre 
se groupant a leur tour pour constituer les organes composés 
dont il présente l'histoire détaillé envisaseant chacun d'eux 


o 


Successivement au point de vue de sa structure, de sa forme, 
de son développement, de ses fonctions, etc. Cette première 
Section forme la plusgrande partie du volume dont elle occupe 

1 pages. — La second n Tau S) 2 tique 
(Taxonomie), c'est-à-dire, à l'étude du groupement des végé- 
taux en espèces, genres, familles et divisions supérieures aux 
familles ; ainsi qu'à l'exposé des principes sur lesquels repose 
ce classement. Elle est, par conséquent, consacrée en entier à 
la méthode naturelle, et elle se termine par un tableau des fa- 
miles, aujourd'hui connues, disposées dans l'ordre que sem- 
blent leur assigner leurs affinités naturelles. — Enfn la troi- 
sème section, qui manquait dans le Manuel, est formée d’un 
SE de géographie botanique tracé principalement, nous 


410 
dit l'auteur dans sa préface, d’après les Eléments de botanique 
de MM. Endlicher et Unger. jdn 
La rédaction du traité de botanique de M. Kunth se distin- 
gue par un style clair et précis, par une marche méthodique 


qu'on ne saurait trop apprécier en général dans un ouvrage 
destiné à résumer les notions fondamentales de la science, 
mais qui doivent paraitre plus estimables encore en Allemagne 
oü l'on semble croire trop souvent qu'une vaste érudition, füt- ` 
elle prolixe, obscure et indigeste, peut et doit tenir lieu de 


tout. 


Traité de botanique pour les médecins vétérinaires, les agri- 
culteurs, les pharmaciens, etc. Lehrbuch der Botanik für Thier- 
erzte, Landwirthe, Pharmaceuten , etc.; par M. Wilhelm Ditt- 
weiler; in-8° de. 442 pag. ; avec 194 fig. gravées sur bois, interca- 
lées dans le texte ; Stuttgart, 4847 ; chez J.-Fr. Steinkopf. 


Cet ouvrage est un résumé succinct de botanique pure et 
appliquée. Il est destiné aux personnes auxquelles la nature de 
leurs occupations habituelles rend quelques connaissance 
botaniques indispensables ; l'auteur a cherché à réunir pour 
elles dans un seul volume les notions scientifiques dont elles 
ont besoin, de manière à les dispenser de la lecture d'ouvrages 
étendus que plusieurs d'entre elles n'oseraient peut-être pas 
aborder. Il se divise en deux parties. La première, qui occupe 
150 pages, porte le titre de Botanique générale; elle renferme 
un précis d'organographie végétale et quelques notions de phy- 
siologie et de pathologie. Elle est accompagnée de 191 figure 
sur bois intercalées dans le texte, qui reproduisent les princi 
pales modifications de forme des organes. Elle se termine DÉI 
l'exposé du système de Linné et de la méthode “naturelle. L2 
seconde partie est intitulée : description spéciale du yegne 
gétal d’après les familles naturelles. L'auteur y passe success" 
ment en revue les familles auxquelles se rapportent des espec 


indigènes utiles à titre de plantes officinales, fourragères, et 


A11 

Il indique succinctement les caractères de ces familles, des 
genres auxquels appartiennent les espèces usuelles, enfin ceux 
de ces espéces elles-mémes ainsi. que leurs usages. Cette partie 
se termine par un tableau analytique par classes et par ordres 
du système linnéen, destiné à faciliter la détermination des 
genres décrits dans l'ouvrage. Ce tableau est disposé de ma- 
nière commode; il présente synoptiquement en trois colonnes 
distinctes : les caractères distinctifs fournis par le calice, la 
corolle, le fruit, en regard du nom générique. — Au total, 
l'ouvrage de M. Dittweiler est très-élémentaire ; il paraît devoir 
surtout faciliter les abords de la science à ceux que leur 
position éloigne de tout enseignement public. La méthode, 
d'après laquelle il est rédigé, nous semble très-propre à pro- 
duire ce résultat. 


Observations critiques sur l'inflorescence consi- 
dérée comme base d’un arrangement méthodique des espèces du 
genre Silene ; par M. Godron. ( Mém. de la Soc. roy. des scienc., 
lettres et arts de Nancy; tiré à part en. broch, in-8o de 43 pag.; 
Nancy 1847.) : 
L'inflorescence influe puissamment sur Ja configuration 

générale du végétal ou sur son port; aussi tend-elle à rap- 

procher ou à éloigner les espèces d'un genre selon qu'elle est 
chez elles identique ou dissemblable. Comme elle se lie au 
mode de végétation de la plante, à la disposition relative de 
ses feuilles et de ses bourgeons, elle présente beaucoup de 
fixité dans certaines familles où les feuilles ont elles-mêmes 
une disposition constante (Ombellifères, Labiées, etc.), tandis 
qu'elle offre au contraire de nombreuses variations dans celles 
où l'agencement des feuilles sur la tige varie avec les genres 

(Renonculacées), Elle peut mème différer dans l'étendue d'un 

seul genre (Veronica), ne gardant plus alors qu'une impor- 

tance secondaire. Chez les Silene et même chez toutes les Ca- 


/ 


412 
TN l'auteur fait observer que le mode de végétation, 
la disposition des feuilles sont identiques, et que, dès-lors, 
inflorescence doit être essentiellement la méme dans tout 
le genre et que ses modifications doivent procéder d'un seul 
et même type organique. 

Cependant, dit-il, si l’on compare entre eux les Silene al [ 
lica, Armeria et italica, qui appartiennent chacun à l'une 
des 3 sections principales admises dans ce genre par M. Koch, 
les Viscago, les Otites et les Atocyon, on est tout d'abord frappé 
de la dissemblance que présente l'inflorescence de ces 3 plan- 
tes. Il semblerait dès-lors que la division de M. Koch est éta- 
blie sur des caractéres bien tranchés et faciles à percevoir, 
Mais en faisant entrer dans cette comparaison, non pas seu- 
lement une espèce de chacune de ces sections, mais bien un 
grand. nombre, on ne tarde pas à rencontrer des passages 
qui conduisent d'une inflorescence à l'autre. En examinant 
de nombreux échantillons, on trouve quelquefois deux de ces 
sortes d'inflorescencesur une seule et méme espéce; et la dis- 
position accidentelle qu'on observe en pareil cas est ordinai- 
rement un retour aŭ type primitif; les Silene cultivés sont 
trés-instructifs sous ce rapport. 

“Ea discussion à à laquelle M. Godron se livre à cet égard le 
conduit à admettre que l'inflorescence en grappe spiciforme 
des Viscago ne diffère en réalité, comine le montrent au reste 
des intermédiaires, de l'inflorescence dichotomique des Ato- 
cyon, que parl'avortement complet et habituel d'une des bran- 
ches de toutes les dichotomies, avortement qui étend son in- 
fluence sur la bractée de la branche supprimée, cette bractée 
se Arti ra moins en général que celle qui lui est oppo- 

; que, chez ces mêmes Viscago, ainsi que l'ont montré déjà 
ned botanistes, les fleurs qui semblent latérales terminent 
en réalité autant d'axes nés successivement les uns des autres 
que même la fleur, qui semble terminale, est portée sur un 
raméau latéral; et que l'avortement des rameaux supp" 

s'effectue dans un ordre précis et déterminé, ri igourcusemen 


F 
| 
' 
| 


M3 

fixé d'avance. L'auteur fait observer aussi que, les sections 
des Viscago et des Atocyon étant fondées sur l'inflorescence, 
on ne sait dans lequel de ces groupes placer les Silene à fleur 
solitaire et terminale, — Quant aux Otites de M. Koch, leur 
inflorescence est trichotomique; elle constitue une véritable 
panicule à rameaux opposés. Mais on y remarque une ten- 
dance vers la cyme dichotomique , tendance qui est surtout 
évidente lorsque l'axe primaire ne se prolonge que d'un seul 
mérithalle, ce qui diminue déjà la différence entre l'inflo- 
rescence des Otites et ‘des Atocyon; de plus on rencontre quel- 
quefois des intermédiaires entre ces deux modes d'arrange- 
ment des fleurs. 

Les conclusions générales. auxquelles arrive M. Godron 
sont : « |» que dans les Silene, toutes les inflorescences se 
confondant par des intermédiaires et se transformant quel- 
quefois l'une dans l'autre, procèdent évidemment d'un seul 
et méme type organique; 2» que les modifications qu'elles 
présentent ne peuvent pas servir pour établir les principaux 
groupes naturels dans lesquels doivent étre distribuées les 
espèces de ce genre » à ; 

La subdivision des Silene par M. Koch lui paraissant inad- 
missible , M. Godron lui en substitue üne nouvelle qu'il ap- 
puie sur divers caractères déjà mis en lumière et employés 
par MM. Braun, Fenzl, Fries et par lui-méme. Ceux des divi- 
sions principales du genre sont les suivants : 4° pétales à esti- 
vation tordue ou imbricative; 2° calice vésiculeux, écarté du 
fruit, ou calice non vésiculeux, distendu par le fruit; 3° ca- 
lice à 10, à 20 ou 30 nervures ne limitant pas des bandes 
commissurales transparentes, ou calice à 40 nervures larges 
et saillantes, circonscrivant entre elles des bandes membra- 
"ses transparentes, Quant aux subdivisions des groupes de 
Premier ordre, elles reposent: 4° sur l'axe primaire de Fin- 
florescence, qui tantôt surpasse ou égale les axes secondaires 
supérieurs et tantôt est dépassé par eux; 2° sur la direction 

s fleurs qui tantôt sont disposées en grappe ou en panicale 


MA 
unilatérale, tantôt au contraire sont dressées ou dirigées dans ` 
tous les sens; 3° sur la forme du calice qui t»ntót est con- - 
tracté au sommet à la maturité, et tantôt est ouvert; 4° enfin 
sur la présence ou l'absence de cloisons dans la capsule. 

En premier lieu, M. Godron est conduit à modifier la cir- 
conscription du genre Silene dont les caractères, tirés princi- 
palement par Linné du nombre des styles et de la présence 
ou de l'absence de la coronule, lui paraissent entièrement in- 
suffisants. Voici la caractéristique nouvelle qu'il lui assigne : 

Silene Lin. — Calice tubuleux à 5 dents, pourvu de nervu- 
res commissurales. Pétales à limbe plane ou muni de deux 
bosses à sa base, pourvus ou dépourvus de coronule; onglet 
cunéiforme, sans bandelettes ailées. Ordinairement 10 étami- 
nes. Styles au nombre de 3 à 5. Capsule avec ou sans cloisons, 
à valves en nombre double de celui des styles. Graines réni- 
formes, tuberculeuses, portant l'ombilic sur le côté; funicules 
prolongés; embryon décrivant un demi-cercle ou un cercle 
complet. 

Caractérisé de la sorte, ce genre comprend non seulement 
les Silene et la plupart des Cucubalus de Linné, mais encore 
une partie de ses Lychnis. — Voici maintenant le tableau suc 
. cinct de sa subdivision : 

$ L Braen Mench Meth. 709. Calice KT 
écarté du fruit, à 20 nervures inégales, anastomosées dès 
base; pétales à estivation imbricative, 

* Capsule munie de cloisons. — S. fimbriata Sims. — 5. 
commulata Guss. — S. inflata Sm. — S. Thorei L. — 8. 
ria Sibth. et Sm., etc. 

** Capsule sans cloisons. — S- lanuginosa Bert. 
wadski Lall. 

$ II. Conormorpga Otth. in DC. Prod. 4 p. 374. Calice ren” 
flé-vésiculeux, conique, à 30 nervures égales, convergentes "i 


dic bt 


sommet; pétales à estivation tordue. 
S. conica L, — S. juvenalis Delile: — A. conoidea 
$ HI, EvsıLene Godron, — Calice non vésiculeux, di 


lisidu 


415 
ou rompu par le fruit, à 10 nervures égales ou à 20 nervures 
inégales, anastomosées +enlement au sommet; pétales à estiva- 
tion tordue, 

A. Axe primaire de l'inflorescence dépassé par les axes se- 
condaires ou fleurs solitaires. 

1. Fleurs inclinées ou penchées, en une ou P grap- 
pes unilatérales. 

a. Calice contracté au sommet à la maturité. — $, Sa 
tina Retz, — S. gallica L., etc. 

8. Calice non contracté au sommet à la maturité, — 5. noc- 
turna L. — S. ciliata Pourr, — S. bipartita Desf. — $. ni- 
cæensis All., etc. 

2. Fleurs dressées ou inclinées, jamais en grappe unila- 
térale. 

2. Calice non contracté au sommet à la maturité. 

* Capsule sans cloisons. — .$. Requienii Otth. 

** Capsule munie de cloisons. 

Calice allongé en massue. — $$. vallesia L. — S. corsica DC. 
— S. Armeria Ia — S. Atocion Murr., etc. 

Calice turbiné. — S. rubella L. 

Calice oblong. — S. flavescens Waldst. et Kit. — 5. ina- 
perta L., etc. 

Calice obconique. — S. saxifraga L. -— $. quadrifida L. — 
S. rupestris L, , etc. 

Calice campanulé. — S. acaulis L. ES 


1 


P. Calice contracté au sommet à la maturité, 
S Capsule munie de cloisons. — S..Behen L. — $. musci- 
pula L., etc. 

x Capsule sans sioiisin — S. noctiflora L. — S. pratensis 
Godr, (Lychnis vespertina Sibth.) — S. diurna Godr. (Lychnis 
diurna Sibth h.) 

3. Fleurs réfléchies; non unilatérales.— 5. longipetala Vent. 
B. Axe primaire de Vinflorescence dépassant où égalant les 
axes secondaires, E 


$ 


D 


MA 

unilatérale, tantôt au contraire sont dressées ou dirigées dans ` 
tous les sens; 3^ sur la forme du calice qui t»ntót est con- ` | 
tracté au sommet à la maturité, et tantôt est ouvert; 4° enfin 
sur la présence ou l'absence de cloisons dans la capsule. 

En premier lieu, M. Godron est conduit à modifier la cir- 
conscription du genre Silene dont les caracteres, tirés princi- 
palement par Linné du nombre des styles et de la présence 


ou de l'absence de la coronule, lui paraissent entièrement in- 


suffisants. Voici la caractéristique nouvelle qu'il lui assigne : 

Silene Lin. — Calice tubuleux à 5 dents, pourvu de nervu- 
res commissurales. Pétales à limbe plane ou muni de deux 
bosses à sa base, pourvus ou dépourvus de coronule; onglet 
cunéiforme, sans bandelettes ailées. Ordinairement 10 étami- 
nes. Styles au nombre de 3 à 5. Capsule avec ou sans cloisons, 
à valves en nombre double de celui des styles. Graines réni- 
formes, tuberculeuses, portant l'ombilic sur le cóté; funicules 
prolongés; embryon décrivant un Beer e ou un cercle 
complet. 

Caractérisé de la sorte, ce genre comprend non seulement 
les Silene et la plupart des Cucubalus de Linné, mais encore 
une partie de ses Lychnis: — Voici maintenant le tableau suc- 


- cinct de sa subdivision : 


SL Benen Meænch Meth. 709. Calice MP 
écarté du fruit, à 20 nervures inégales, anastomosées dés 
base; pétales à estivation imbricative, 


* Capsule munie de cloisons. — S. fimbriata Sims. — e 
commutata Guss. — 5. inflata Sm. — S. Thorei L. — 8. 
ria Sibth. et Sm., etc. 
5, 24° 


** Capsule sans cloisons. — S. lanuginosa Bert. 
wadskii Lall. 

$ II. Coxorwonrna Otth. in DC. Prod. 4 p. 374 . Calice ren 
flé-vésiculeux, conique, à 30 nervures égales, convergentes "` 
sommet; pétales à estivation tordue, 

S, conica L. — S. juvenalis Delile. — S. conoidea L:; an 

$ II, EvsıLene: Godron, — Calice non vésiculeux, dist 


445 

ou rompu par le fruit, à 10 nervures égales ou à. 20 nervures 
inégales, anastomosées seulement au sommet; pétales à estiva- 
tion tordue, 


1 
| 
d 


A. Axe primaire de l'inflorescence dépassé par les axes se- 
condaires ou fleurs solitaires. 

A. Fleurs inclinées ou penchées, en une ou plusieurs grap- 
pes unilatérales, 

a. Calice contracté au sommet à la maturité. — A. vesper- 
tina Retz, — S. gallica L., etc. 

8. Calice non contracté au sommet à la maturité, — S. noc- 
turna L. — S. ciliata Pourr. — S. bipartita Desf. — A. ni- 
caensis All., etc. 

2. Fleurs dressées ou inclinées, jamais en grappe unila- 
térale. 

a. Calice non contracté au sommet à la maturité. 

* Capsule sans cloisons. — $. Requienii Otth. 

** Capsule munie de cloisons. 

Calice allongé en massue. — S. vallesia L. — S. corsica DC. 
— S. Armeria L. — S. Atocion Murr., etc. 

Calice turbiné. — A. rubella L. 

Calice oblong. — S. flavescens Waldst. et Kit. — S. ina- 
perta L., etc. 

Calice obconique. — S. saxifraga L. — 5. 77 L. — 
A. rupestris L., etc. 

Calice campanulé. — S. acaulis L. . 

P. Calice contracté au sommet à la maturité, 

* Capsule munie de cloisons. — 5. .Behen L. — S, musci- 
pula L., etc. 


e 


S Capsule sans he — s. itai L. — S. pratensis 
Godr, (Ly chnis vespertina Sibth.) — S. diurna Godr. (Lychnis 
diurna. Sch Sibth ) 

3. Fleurs réfléchies, non unilatérales.— 5. longipetala Vent. 

B. Axe primaire de Vinflorescence dépassant ou égalant les 
axes secondaires, 


M6 
1. Fleurs en grappe penchée, unilatérale. — S, nutans L, ete, 
2. Fleurs en grappe dressée, non unilatérale. 
z. Calice contracté au sommet à la maturité. — S. viscose 
Pers. — S. velutina Pourr. — S. paradoxa L., etc. 
8. Calice non contracté au sommet à la maturité. — e otites 
Pers. — S. catholica Otth., etc. 
$ IV. Lycaniomes Godr. — Calice non vésiculeux, disiendu 
par le fruit, à 10 nervures larges et saillantes, séparées par des 
bandes membraneuses transparentes et bien em 
tales à estivation tordue. i 
- * Calice non contracté au sommet à la maturité, — S. Loi- 
seleurii Godr. (Lychnis corsica Lois.); S. leta Godr. aote 
læta Ait.) 
** Calice contracté au sommet à la maturité. — S. p 
Godr. {Agrostemmar cœæli-rosa L.) — S. trinervia Sebast. et 
Maur. — $. echinata Otth., etc. 


D * 

.PHYTOGRAPBHIE. 

Coup-d'Œil sur la végétation des arrondissements de Lisieux et 
de Pont-l'Evéque, suivi d’un catalogue raisonné des plantes ott: 
laires de cette contrée, par M. Durand-Duquesney, inséré dans les. 
Mémoires de la Société d'émulation de Lisieux et publié à part à 
Lisieux, imprimerie de J. Pigeon, 1846 ; in-8° de 127 pages. 


C'est après quinze années d’herborisations souvent réitérées 
que M. Durand Duquesney s’est décidé à publier le résultat de 
ses explorations. Connaissant le soin consciencieux que l'au- 
teur apporte à tout ce qu'il entreprend , et ayant été à méme 
de vérifier la plupart des déterminations de ses espèces, nous 
pouvons affirmer que ce travail est du nombre de ceux qui 
concourront avec avantage au perfectionnement de la flore de 
France. Dans des considérations préliminaires, l'auteur donné 
un apercu de l'aspect général du pays et indique les plante 
caractéristiques des bois et bruyères, des plaines, des côteaux 
et ravins, des vallées, des marais et enfin du littoral qui s'étend 
depuis Honfleur jusqu’à Dives, et qui, comme on le peut croire, 


ÈS ur 2 ht e, d di. it pd 


| 
i 
| 
| 
| 


AT ; 

offre une. végétation toute différente de celle de l'intérieur t 
parmi ces plantes des sables maritimes figure l'Euphrasia Jau- 
bertiana qui, jusqu'ici, n'avait été rencontrée que dans les 
champs des terrains calcaires. 

En parlant des vallées ou verdissent les plus riches herbages 
de la Normandie, l'auteur donne quelques analyses de la 
composition de ces prairies, dont la récolte s’est vendue quel- 
quefois sur pied j jusqu "à 550 fr. l'hectare, et il indique par des 
chiffres les proportions de chacune des espéces dont elles se 
composent, 

Le second chapitre traite de l'influence des terrains sur la 
végétation et d'observations diverses propres à Fauteur. Vient 
enfin le catalogue disposé d’après la classification du Botanicon 
gallicum de Duby; l’auteur a adopté presque partout la nomen- 
clature employée par M. de Brebisson dans sa flore de Nor- 
mandie. Le nom de chaque plante est suivi de l'indication des 
Stations générales, de l'époque de la fleuraison, du degré d'a- 
bondance et enfin des localités spéciales pour les espéces les 
plus rares. Des observations critiques et des discussioris suc- 
cinctes sont jointes aux espèces dont le nom seul eût pu laisser 
des doutes. 

En somme, M. Durand Duquesney a ajouté une page inté- 
ressante à la flore de France et surtout à celle de la Nor- 
mandie, dont la seconde édition doit étre publiée prochai- 
nement. : A. BOREAU. ` 


" 


Notes critiques sur les Polygala de France et quelques espèces 
voisines ; par M. Charles Grenier. d 


Linné, dans son Species, ne donne que trois espèces de Po- 
bgala appartenant à l'Europe, dans la section Polygalon DC.; 
e sont P. vulgaris, P. amara, P. monspeliaca, P. sibirica, | 

Le P. monspeliaca, avec la racine annuelle, n'a d'analogue 
que dans le P, exilis DC., espèce non moins distincte, et n'a 

; 27 


418 


toujours une forme très-remarquable qu'il est facile de distin- 
guer et qui mérite de l'étre. L'inspection des centuries sèches 
de M. Reichenbach nous a conduit à rattacher comme variété 
au P. vulgaris le}P. alpestris Rchb. P 

Il ne nous reste plus, à titre d'espéces linnéennes, que les 
P. amara et sibirica. Linné indique la première en France et 


en Allemagne; il s'agit donc maintenant de préciser l'espèce ` 


qui doit garder ce nom. Be: 
En 1769, Crantz, dans ses Stirpes Austriae, décrivait trois es- 
pèces : P. vulgaris, P. amarella, P. i 


e mara, signalé cependant 


point figurer parmi ces espèces le” 
en Autriche par Linné. Mais il est facile de retrouver l'espèce 


amara, et l'on ne voyait 


jamais fourni matière au moindre doute. Nous passons donc 
à Pexamen des autres espèces qui toutes sont viváeds. ' 929 j 
Le P. vulgaris constitue une espèce sur laquelle les bota- 
nistes sont d'accord, à cela près qu’en 1796 Schkuhren a séparé 
avec raison, selon nous, le P. comosa. Quelle que soit, du reste, 
la manière d'envisager cette plante, espèce ou variété, elle est 


linnéenne dans le P. austriaca de Crantz : la figure et lades- 


cription ne sauraient laisser aucun doute; la figure surtout 
cadre de tout point avec la phrase du Species et celle de Mur- 
ray. Dans la suite de cette discussion, cette plante sera donc 
pour nous le véritable P. amara L., et le nom donné par Crantz 


nesera qwun simple synonyme. 


Telle n’est pas la manière de voir de M. Reichenbach qui d 


t dela 


admis aussi un P. amara; celui de Jacquin, tout différen 
plante de Crantz, à laquelleil conserve le nom de p. 
faisant ainsi abstraction complète de l'espéce linnéenne. 

“Le P. austriaca Crantz étant reconnu pour le P. amara L, 
il ne s'agit plus que d'apprécier le P. amara Jacq. et Re»? 
Or, la plante publiée dans les centuries sèches de Reichenbach 
aété récoltée à Chambéry, par M. Huguenin, 
le P. calcarea Schultz, que nous examineron 
pas la moindre saveur amère, et répond parfaitement à la des- 
cription de l'auteur. Quant à la plante de Jacquin, qu'il faut 


austriacth 


et n'est rien qué 
e 3 
s plus tard; dna. 


419: 
bien enfin rapporter à une espèce d'Allemagne, et que je ne 
connais que par la figure et la description, je la ramène, sans 
hésiter, au même P. calcarea, auquel je rattache les syno- 
nymes de la var. du P. amara de Koch. Il suit de là que le 
P. amara Jacq. et Rchb. est la même plante que le P. calcarea 
Schultz, et que le P. austriaca Rchb, est le P. amara L Je ne 
sais si j'ai jamais eu le vrai P. bet Rċhb. sous les yeux; 
mais tout ce que j'ai vu Jusqu'à présent sous ce nom ne diffé- 
rait point du P. amara L., et les échantillons à silicule plus 
étroite avaient la même saveur amère que ceux à large sili- 
cule. Je me range donc à l'avis de ceux qui réunissent ces deux 
plantes, tout en provoquant l'examen des botanistes qui pour- 
raient les étudier sur le vif. ; 

Avant de passer au P. calcarea, jetons un coup d’œil sur le 
P. amara Koch. La var. a est notre var. y grandiflora; 
mais tous les synonymes ont trait, comme nous le démontre- 
rons, au P. amarella Créez, qui n'a nul rapport avec le 
P. amara L. — Les var. 8 et. 2 appartiennent bien au type lin- 
néen; mais la var. y alpestris, P. ‘alpestris Rchb., d'après l'é- 
tude d’un assez mauvais échantillon faisant partie des centu- 
ries de Reichenbach, m'a paru appartenir au P. vulgaris L. 

Ainsi que je le disais plus haut, Koch a parfaitement vu 
que le P. amara Rchb. n'était que le P. calcarea Schultz, et il 
l'a, avec raison, réuni comme synonyme, ainsi qut la figure. f 
dela table 32 du Botanicon de Vaillant. . 

Cette figure, il est vrai, a été citée par Linné comme repré- 
sentant son D. amara. Mais il ne faut pas en conclure que la 
Plante de Linné est la móme que celle de Schultz, car ce se- 
rait admettre que Linné a donné le nom de P. amara à une 
Plante qui est complètement dépourvue de saveur amère. 
Cette citation s'explique bien, du reste; si l'on observe que 
Linné, qui ne reconnaissait, à la base de ses Polygala, de feuil- 
les grandes et obovées qu'à son P. amara, a dà y rapporter 
Une figure qui s'adresse à une plante à lui inconnue (P. cal- 
carea), et qui jouit du méme caractère. 


` 420 

Pour plus de clarté, j'ai adopté, dans la discussion précé- 
dente, le nom de P. calcarea Schultz, qui désigne certaine- 
ment une bonne espèce, que M. Schultz a eu raison de ressus- 
citer. au monde botanique, après de longues années doubli, 
- Je dis oubli, parce que c'est elle que Crantz a décrite, en 1769, 
sous le nom de P. amarella. Il blâme Linné d'avoir oublié 
cette espèce, malgré l'excellente diagnose de Haller : « foliis 
mis subrotundis, superioribus angustatis acutis, » et la figure 
de Vaillant dont nous parlions tout à l'heure. Aec un parfait 
discernement, il distrait donc des synonymes du P. amara L., 
celui de Vaillant et celui de C. Bauh. Pin., pour les rattacher 
à sa plante, qui doit garder le nom de P. amarella qu'il lui a 

imposé. i i 
MM. Cossòn et Germain, dans leur Flore de Paris, ont les 


premiers adopté cette manière de voir, et parfaitement rétabli 


la synonymie de cette espèce. = ` 

Il ne me réste plus à parler que du P. sibirica L. dont je wai 
jamais eu occasion de voir d’authentiques exemplaires; mais 
sa description a de si intimes rapports avec une plante bien 
connue des botanistes allemands et fraucais, que je ne puis 
m'empécher d'en faire le rapprochement. Je veux parler du 
P. depressa Wend. -Linné dit du P. sibirica : « ramus unus (ru? 
duo) lateralis. » Or, ce caractère est celui qui distiugue le P. de- 
pressa de tous ses congénéres. Il ne serait donc pas imp i 
que les deux plantes fussent identiques. C'est aux botanistes 


du nord à jeter sur ces faits une complète lumière. í 
La France ne posséde pas le P. major Jacq. si remarquable 
par sa taille, la grandeur de ses fleurs et son podogyne; en? 
en retour on trouve dans le département du Var une gë 
qui ne lui cède rien en grandeur et en beauté, et qui Leg 
d’être publiée, par Koch, sous le nom de P. nicæensis L o 
Cette belle espèce est signalée par Koch dans les environs d 
Nice. Elle a été retrouvée à Fréjus par M. Roffavier, à Dr 
guignan par feu Perreymond; elle est donc francaise ai " 


désormais prendre place dans notre Flore. La longueur 


424 
podogyne sépare nettement cette espèce du P. major Jacq.; 
mais ce nom de P; nicæensis doitil être maintenu? Je ne le 
pense pas, vu que la. plante décrite et figurée, en 1799, par 
Desfontaines, dans la Flora atlanticæ, sous le nom de P. rosea, 
me parait étre identiquement la même espèce. Il faudrait 
donc, dans ce cas, reprendre le nom de Desfontaines. 

P. saxatilis Desf. Atl. 9., p. 498, t. 475 (1799). A ce nom, il 
faut substituer celui de P. rupestris Pourret. En 1788, dans sa : 
Chloris narbonensis, Pourret avait trés-bien décrit cette plante, 
et comme rien ne s'oppose à ce que la loi d'antériorité s'ap 
plique ici, le nom de Pourret doit étre substitué à celui de 
Desfontaines. ; 


Note sur deux espèces d'Alsimées confondues sous 
le nom de Spergula pentandra; par M. A. Boreau , directeur du 
jardin botanique d’Angers. , 


Linné æ’ayant employé, pour caractériser son Spergüla 
pentandra ? que le nombre des étamines, cette espèce resta 
longtemps douteuse pour les botanistes, qui avaient observé 
que ce caractère n'offre aucune fixité: Aujourd'hui le doute 
west plus permis; la large bordure membraneuse qui entoure 
la graine offre une note distinctive aussi constante que facile 
à saisir. Mais ce caractére important se rencontre dans deux 
espéces distinctes, quoique trés ressemblantes, et que presque 
tous les botanistes ont confondues en une seule. — 

ll ya quelques années, un observateur fort distingué , 
M. Gueranger, du Mans, me fit remarquer la dissemblance 
de ces deux plantes et me signala leurs principales différences 4 
l'étude qu'il en avait faite lui permit de reconnaitre , au pre- 
mier aspect, les exemplaires de l'une et de l'autre qui se trou- 
vaient mêlés ensemble dans mon herbier. L'une, qui était 
pour lui le Sp. pentandra, offre des graines chargées à leurs 
bords de plusieurs rangs de papilles blanches et entourées 


4 M LJ ? "pP 
dune membrane rousse, d'un blanc sale au pourtour ; l'autre 


KEN 


422 

qu'il regardait comme une espèce nouvelle et qu'il nommait 
Sp. cenomanensis, se reconnait à ses graines noires, non pa- 
pilleuses et entourées d'une membrane blanche searieuse, 
beaucoup plus large que dans la précédente, La constance de 
ces caractères étant bien constatée, il me sembla intéressant 
de rechercher s'ils avaient été déjà signalés, et surtout sil 
était possible de reconnaitre celle des deux plantes que Linné 
avait plus particulièrement désignée sous ce nom de bail 
pentandra. 

Les différents — modernes que j'ai pu consulted 
m'ayant fourni aucune lumière sur ce sujet, j'ai dû remonter 
jusqu'à Morison pour trouver la première indication de nos 
deux plantes. Dans son (Historie plantarum, tom. 2, p. 549, 
Morison présente un tableau synoptique des Alsine, où Los 
trouve les phrases suiaantes : 

Ne 46. Alsine Spergula semine foliaceo in medio nigro, a 
culo membranaceo albo cincto. 

N°17. Alsine Spergula semine foliaceo in medio ben: or: 
culo membranaceo: albido cincto. 

À la page 554, il s exprime ainsi sur les deux plantes: : 
16. « Hzc vulgari Spergulæ quoad reliquas omnes 

adeo similis est, ut passim in agris arenosis segetalibu 
» conspecta, difficulter distingui possit a vulgari, nisi semine, 
» quod est compressum, foliaceum, seu membranaceum al- 
bum exterius quasi circulo albo cingente, in medio semen 
nigrum. 


Y 


S 


œ 


17. » Hujus Keine et alia varietas, eujus semen est 
» compressum, foliaceum, minus, in medio fuscum, circulo 
pariter albo cinctum, atque háe ratione a priore differt.... 
utraque hæc species detecta fuit a nobis in arvis m 
circa Rupellam et in arvis arenosis intra septa Chambord 
» sitis. Floret æstatecum priore, neque potest dicerni nisi semi- ` 
" uibus; in reliquis partibus vulgari omnino accedit.» 

Yoilà nos deux espèces bien distinguées, l'une à graines 
noires avec une membrane blanche, l'autre à graines rousses 


w 


z 


493 | 
avec un bord seulement blanchâtre et plus étroit, minus. 
Morison en est donc le véritable inventeur, et il nous semble 
juste de désigner Pune d'elles sous le nom de Spergula 


_ Si l'on en excepte Dillen qui parait avoir mentionné les sy- 
nonymes de Morison, presque tous les auteurs postérieurs les 
négligérent complètement , et Smith les cita l'un et l'autre 
pour le Spergula pentandra. Sous ce dernier nom, en effet, nos 
deux plantes furent réunies par la plupart des auteurs et peut- 
être par Linné lui-même, Cependant des inductions assez con- 
vaincantes nous donnent lieu de.penser que c'est la plante à 
graines lisses et bordées de blanc que Linné désigna spéciale- 
ment sous le nom de Sp. pentandra, En effet, Smith , dans le 
FLORA BRITANNICA, p. 503, déclare qu'il n’a pas encore trouvé 
l'espéce en Augleterre ; il décrit, par conséquent, la plante de 
Pherbier de Linné; or, il dit de cette plante : « semina levia 
margine albo. » Linné tenait ses échantillons de Lœffling dont 


| dl cite Fleeg uispAxtcUM; or la plante à membrane blanche se 


trouve certainement en Espagne, comme le prouvent des 
échantillons de Madrid que j'ai sous les yeux. Presque tous les 
Synonymes que Linné énumère dans le Species ont trait à la 
méme plante : il cite le n° 16 de Morison et ne dit rien du 
n° 17; il cite un synonyme de Vaillant, Bor. Par., p. 8, qui 
dit que sa plante a « des semences noires bordées d'un feuillet 
» blanc »; il cite Magnol; Bor. Moxs»., p. ! A, qui dit T « semen 
» foliaceum nigrum cum circulo foliaceo albo ». Une concor- 
dance aussi remarquable ne peut laisser subsister le doute ; 
aussi pensons-nous pouvoir exposer nos deux espèces de la 
manière suivante : 
Spergula pentandra. L. Sp. 630. Smith, Flor. Brit., 503. 
Thuil! Flor, Par., p. 228. Godron! F lor. Lorr., p. 99. Reuter! 
exsic. (1844). — Foliis lineari subulatis, laxe faseicul 
cillatis muticis, subteretibus; petalis lanceo 
nibus plano-compressis nigris, levibus, alà to 
latitudine ale diametrum. seminis 


ato-verti- 


dilatatà radiato- 


Striatà, albo-scariosá cinctis, 


latis acutis ; semi- , 


H 


KEN 
æquante vel superante. In agris arenosis, Habui ex locis infra 
dictis: Paris, bois de Boulogne; Cher, Saint-Amand ; Cour 
Cheverni en Sologne ` Nevers, alluvions de la Loire; environs 
de Saumur; La Teste de Buch; Lyon; Nancy; Corse; Madrid. 
Spergula Morisonii. Bor. Sp. pentandra Reichenb. Fl. exsice! 
Koch Syn., p. 120 (e descriptione); Gay! in Durieu Plant. se 
lect; 1835, n° 389. — Foliis lineari-subulatis dense fasciculato- 
verticillatis muticis subteretibus , petalis ovatis obtusis, semini- 
bus plano-compressis , nigro-fuscis, ad periphæriam papilloso- 
scabris, alà dilatatà radiato-striatä, fusco-albidá cinctis; latitu- 
dine alæ diametrum seminis vix ac ne vix cquante, In agris 
arenosis, Habui ex locis infra dictis: Prusse, Berlin; Monta- 
gnes du Morvan; Cháseauchinon , Alligny en Morvan, Semur, 
Issy-l'Évéque ` Versailles; Angers; Lanquais (Dordogne). Vidi 
ex Asturiis, Puerto de Leitariegos. 


Espèces nouvelles de l'Algérie; 2° suite ; par M. Durieu 
de Maisonneuve (voy. REV. BOT. , 1'* année, pag. 359-366). 

17. Gastridium triaristatum DR. 

Glauco-cærulescens, culmis adscendentibus, basi geniculatis 
vel ad nodos flexuosis, sæpe ramosis; paniculis spiciformibus 
densis , cylindraceo-oblongis ; glumis acutis, parum inzqua- 
libus; glumellá interiore oblongo-lanceolatá, acutá, exteriore 
æquilongä, ellipticá, obtusá, apice longe bisetosá! basi aris- 
tatá! aristá glumam breviorem æquante; caryopsi anguste 
obovato-oblongá, basi acutissimá. 

Has. les sables maritimes herbeux : Oran, Arzew, Mosta- 
ganem. | 

Espèce très distincte des G. lendigerum et G. scabrum; elle 
est surtout caractérisée par l'aréte presque basilaire de la glu- 
melle extérieure et par cette méme glumelle dont les deux 
nervures latérales se prolongent au-delà du sommet, en deux 
soies un peu moins longues qu'elle, Dans les o autres 


CA 


425 | 
espèces, la glumelle est entièrement dépourvue de ces soies, et 
lorsqu'il y a une arète dorsale, elle prend naissance un peu 
au-dessus du milieu de la glumelle. 

18. Narcissus pachybolbus. DR. 

. Glaucescens ; bulbo maximo ovato; foliis longe vaginatis, 

late linearibus, subcarinatis, obtusis ; scapo foliorum longitu- 

dine, multifloro, ancipiti-compresso; pedicellis triquetris ; 
perigonii (parvi, odori, omnino albi) laciniis rotundato-ovatis, 
quadruplam coronam cyathiformem integram longis, tubo 
paulo brevioribus, exterioribus mucronatis, interioribus mu- 
ticis obtusissimis. 

Ce Narcisse diffère de toutes les espèces du groupe Tazetta, 
par le volume de son bulbe, la petitesse de ses fleurs entière- 
ment blanches et la brièveté de leur tube, Il croit à Oran, dans 
les lieux incultes mais fertiles de la plaine. 

49. Corbularia monophylla. DR. ^ 

Humilis, gracilis; bulbo parvo, ovato, sæpius monophyllo; 
scapo cylindrico, brevissime vaginato; folio filiformi scapum 
superante: flore subsessili (albo simulque odorato); perigonii 
coroná inciso-crenatá. — Floret januario et februario, 

Narcissus Megacod um. DR. , in litt. ad amicos. f 

Cette jolie plante croit dans l’ouest de l'Algérie , sur le lit- 
toral et dans l'intérieur : elle est commune à Oran. Elle se dis- 
tingue immédiatement du Corbularia Bulbocodium {plante 
d'Espagne et de Portugal) par sa fleur blanche , odorante, à 
couronne irrégulièrement crénelée et par sa feuille ordinaire- 
ment unique. Elle s'éloigne encore plus du Corbularia obesa 
(plante de l'Aquitaine) par la petitesse de sa taille, par sa 

uille unique et trois fois plus gréle, par sa fleur presque 
sessile, non longuement pédonculée et par son périgone à 
Couronne crénelée, non entiere et comme tronquée. 

Le genre Corbularia nous semble le seul, parmi ceux en si 
grand nombre que Salisbury et, aprés lui, Haworth. ont pro- 
posés aux dépens des Narcisses, dont les caractères soient assez 


^26 

tranchés et assez importants pour autoriser cette séparation. 
Nous Padoptons dans la Flore d’ Algérie, avec quelques modi- 
fications légères dans l'exposé des caractères qui lui ont été 
assignés par Haworth : 

Consuzanta Salisb. — Haworth. 
- Perigonii laciniæ augustissimæ , æstivatione apertà. Fila- 
menta imo perigonii tubo inserta, declinata. Antheræ versa- 
tiles, curvatæ. — Cætera ut Narcissi. 

20. Ruppia trichodes. DR. ` Éis 

Submersa, humilis, rep ens, dense ,cæspitosa, subacaulis, 
trichophylla; foliorum basi late vaginante; spadicibus subra- 
dicalibus, folia parum superantibus, apice 9-3-floris, fructiferis 
spiraliter retractis; drupis longissime stipitatis, maturis cum 
stipite deciduis,, in rostrum longiusculum fereque rectum de- 


 sinentibus, basi ovatà, non aut vix gibbà. 


Cette curieuse espèce de Ruppia tapisse le fond de quelque 
lacs saumátres de la province d'Oran. Ses tiges ne sont point 
flottantes ; entrecroisées en lacis inextricable, elles rampent 
sur le sol auquel de nombreuses racines, partant de tous n 
noeuds, les attachent fortement, De ces mémes nœuds, trés 
rapprochés, sortent des ramules extrêmement courts, d'où 
s'élèvent des faisceaux de feuilles capillaires très-fines , dont 
l'ensemble constitue au fond des eaux un gazon épais, une n» 
ritable prairie d’un vert sombre. 

91. Quercus Mirbeckii. DR. d 

Foliis late oblongo-lanceolatis, planis, membranaceis, bas! 
emarginatis vel cordatis, margine crenato-lobatis , lobis sub- 
æqualibus, junioribus subtus floccoso-tomentosis ; MOX 6 
bratis, glaucescentibus, regulariter penninerviis , petiolatis» 
subdeciduis; amentis masculis tomentosis; perigonii foliolis 
late lanceolatis, ad medium usque inter se coalitis ; floribus 
femineis racemosis, tomentosis, superioribus abortientibus ; 
fructu annuo, glomerato, subsessili, cupulà breviusculà, extus 


427 
intusque tomentosä, squamis adpressis, apice acutiusculis ; 
brunneis; glande cylindraceo-elongatá juniore tomentosá. 
Quercus. lusitanica B bætica Webb. 4t. hisp., p. 12. — Boiss, 
Foy. Bot., p. 516. | 

Observé d'abord dans quelques vallées de PA ndalousie, par 
MM. Webb et Boissier, qui le regardent comme une variété 
du Quercus lusitanica Lamk., ce beau chêne; roi des foréts de 
l'Algérie, fut retrouvé par M. le colonel de Mirbeck dans le 
cercle de LaCalle,où cet officier supérieur commanda longtemps. 
Depuis que M. de Mirbeck a, le premier, appelé l'attention sur 
cet arbre précieux , on l'a observé dans un grand nombre de 
localités des trois provinces : celle de Bône surtout en recèle 
de belles foréts sur le territdire des Beni-Salah. Il diffère du - 
Q. lusitanica par les folioles périgoniales de ses fleurs mâles 
soudées entre elles jusque vers leur milieu et no 
qu'à la base. Cest le Zen des Arabes. LE 

Feu M. V. Renou, inspecteur des forêts de l'Algérie, avait 
étudié ce Chéne avec beaucoup de soin, sous les rapports f E 
restiers et économiques, Il consigna dans les Annales forestiè 
lez résultats de ses observations, TON Fat 


n libres jus- 


22, Parietaria mauritanica. DR. GE 
Annua; caule erecto , ramoso, glabriusculo , ramis erectis; 
foliis papyraceis late ovatis, basi rotundatis vel su :ordatis, 
àpice subcandatis, parce pilosiusculis, vix punctulatis; cymulis. 
brevissime pedunculatis, repetito-dichotomis , multifloris ; 
bracteis ovatis, decurrentibus; floribus omnibus sessilibus, 
bracteatis, centrali primariisque femineis, masculis exteriori- 
bus campanulatis, bracteá brevioribus; perigoniis 4-partitis, 
laciniis ovatis, fimbriato-ciliatis, enerviis, pellueidis; ovario 
imperfecto sessili ; femineis ova tis, mox subscarioso-rufis, peri- 
gonii ad basim 4-fidilobis nervosis, acutis, pilis crassis, clavatis 
obsitis, centrali demum valde elongato, bracteam excedente, 
, tubo intus extusque i; labro, filamentorum rudimen- 
Us 5; ovario sessili, stylo brevissimo; achoe 
rufo-fusco, nitido. . 


nio ovato, compresso, 


428 

Cette Pariétaire, assez commune à Alger, se retrouve à Oran 
et jusqu'à Tlemcen; elle s'éloigne peu du littoral et parait 
manquer dans l’est de l'Algérie. Les pentes fraiches des talus 
ombragés, le pied des rochers au fond des ravins, sont les sites 
qu'elle préfère. Elle fleurit dès janvier et persiste jusqu’en juin. — 

OnrosrrToN. Gen. nov. ; 

Flores hermaphroditi, pentandri.Perigonium quinque par 
titum, "basi urceolari brevissimá, laciniis patentibus, membra- 
naceo-herbaceis, fructiferis immutatis. Filamenta laciniis 
perigonii opposita , imæque earum basi inserta, plane libera. ; 
Discus perigynus proxime sub filamentis carnosulus, demum 
membranaceus, annularis non lobatus. Ovarium liberum, . 
stylis 2, brevibus, basi vix connatis, superatum. Utriculus 
ovoideus, hache! perigonio haud tectus, costulis duabus 
filiformibus, apice in stylorum dorsum continuatis notatus, 
annulo transverso elevato infra medium cinctus, pericarpio 
coriaceo, rugc so-tuberculato. Semen horizontale, eme 
ricum, infra planum, supra convexum, test tenui, 
naceá. Embrvo semi-annularis, albumen copiosum farinaceum 
cingens.— Suffrutex humilis, Thesii facie, glaberrimus, caudict 
brevi , lignoso, tortuoso ; caulibus herbaceis tenuibus, erectis fr 
liis alternis, herbaceis; planis, lanceolatis, acutis, integerrimis, i 
peliolum attenuatis ; pedunculis axillaribus subgeminalis, brevi- | 
bus, 2-3-floris ; floribus parvis, herbaceis, pedicellatis, eras 
pedicellis capillaribus, pedunculo longioribus ; laciniis 
æqualibus,, oblongo-linearibus. 

Genus Betae affine, sed perigonii profunde quinq cr | 
laciniis patentissimis, planis non carinato- -costatis neque ^^ ` 
mum carnosis , fructu haud tecto, inflorescentià axillari 1 a 
Dese: floribus pedicellatis et habitu toto distincti: 

23. Oreobliton thesioides. DR. et Moq. | : 

Cette plante croit dans les fentes des rochers aa ? 
couronnent les D. au sud de Milab, à 112 on 130 
tres élévation. 


N29. 
24. Centaurea (Seridia) Fontanesii. Spach, in Hort. Par. 


(absque descriptione). DR. 


Perennis, caule decumbente, plus minusve ramoso; foliis 
basi auriculatá amplexicaulibus, haud decurrentibus, imis 
lyrato-pinnatipartitis , cæteris late lanceolatis, incisis, denta- 
tisve, dentibus spinoso-mucronatis ; involucri sphæroidei val- 
deque lanati squamis apice palmato-5-7-spinosis, spinis demum 
reflexis, intermediá longiore ac validiore; flosculis radii am- 
plis, discum longe superantibus; achæniis pappo prorsus 
destitutis, — Flores purpurei. - 

Centaurea sphærocephala  Linnæana. Gay herb.! ann. 1837. 

Cette plante existe dans l'herbier de la Flore atlantique où 
elle est confondue avec le C. spherocephala. Elle est en effet 
très-voisine de cette dernière espéce , dont quelques formes 
algériennes s'observent avec des capitules presque aussi lai- 
neux. Mais la comparaison des achaines semble ne laisser 
aucun doute sur la différence spécifique de ces deux plantes : 


oblongs, cylindroides et pourvus d'une aigrette double més- 


développée dans le C. spherocephala, ils sont ovoides et com- 

plétement dépourvus d'aigrette dans le C. Fontanesii. Celle-ci 

n’est point rare sur le littoral d'Alger, à la frontiére du Maroc. 

Elle crcit sur les pentes des falaises, quelquefois mélée avec le 

C. spherocephala, plus souvent seule. : 
25. Centaurea (Seridia) fragilis. DR. 


Perennis, glabriuscula, basi suffruticulosa; caulibus aci 


libus erectis, angulatis, in ramos paucos divisis; foliis inferio- 
ribus mediisque pinnatipartitis , laciniis sinuato-pinnatifidis , 


. inciso-dentatis integerrimisve, ultimis foliis sub capitulo indi- 


visis bracteiformibus, omnibus basi auriculatis; involucri 


ovoidei laxeque arachnoidei squamis apice palmato-3-5-spi-. 
Dosis, spinis setiformibus, patentibus vel reflexis, non aut vix ` 


divergentibus; flosculis neutris hermaphroditos superantibus; 
achæniis pappo brevissimo subuniseriato coronatis. — Folia 
saturate viridia, Radius capitulorum purpureus, discus ex albo 


“430 
purpureoque varius. Pappi paleæ quasi dentiformes, vix. wie 
nii decimam partem longæ. — Floret aprili et maiga ddl : ; 

La forme des feuilles, celle de l'aigrette et de l'a appendice des ` 
écailles involucrales distinguent nettement cette espèce du 
C. aspera L. dont elle est d’ailleurs voisine. Elle est commune | 
sur les eicanpements, buissonneux des falaises d'El- Oudja, " 
Oran. e ni. 
96. Centaurea cendi | fete DR. "T. MR i E 

BD PP 


A ; folii üsh m 


radicalibus Sap STE petiolatis, lyrato-pin 
fidis indivisisye, ovatis vel oblongis, calloso-denticulatis, spe 
 Moribus sessilibus, integris vel dentatis, basi auriculatå semi- 
amplexicaulibus; involucri ovoidei glabrique squamis apice 
palmato 5-T-spinosis , spinis subæqualibus , mollibus, setaceis, 
divergentibus, demum subreflexis; flosculis neutris herma- 
Phroditos vix superantibus; achæniis pappo duplici coronatis, 
exteriore longiuseulo pluriseriato , multipaleaceo , interiore 
23 breviore, discolore, definite 15-paleaceo. — Caulis pedalis — 
€t ultra. Radius purpureus, discus pallidior. Pappus exterior al- 
` bidus, longitudine achænii saltem dimidii, interior atro-fuscus. 
Par le port, cette Centaurée ressemble exactement au C. na 
Pifolia L.; elle en est cependant fort distincte et en diffère 
surtout par ses feuilles non décurrentes, par les appendices 4 sde 


ses écailles involucrales qui se divisent en épines, Uus 


sétacées, molles et divergentes, non courtes, raides et pré d 
Däralléles, par son aigrette intérieure hétérochrome, formé 
de 45 paillettes courtes, non de soies concolores en nombre 
indéterminé et d’une Ce double. 


Cette plante est commune dans l'ouest de —: mais 


rare cependant sur le littoral où nous ne l'avons vue qu'à Las 
taganem. Dans quelques localités de l'intérieur elle couvre de 
grands espaces, à l'exclusion de toute autre plante. Certaines 
parties des belles prairies naturelles de la plaine q'Eghrés, * 
sud de Mascara, restent improductives, parce qu eege - 
completement envahies, 


; 


à 


494 

27. Spitzelia cupuligera. DR. | 

Annua, tota pilis glochidiato-bidentatis hispida ; caule ra- 
moso, erecto vel adscendente; foliis lanceolato-oblongis, infe- 
rioribus pinnatifido-sinuatis vel subintegris, basi attenuatis, 
cæteris semi-amplexicaulibus, inciso-dentatis integrisve; pedi- 
cellis bracteolatis, non aut vix incrassatis; involucri squamis 
exterioribus augustissimis , inermibus, demum reflexis, inte- 
rioribus definite 13, maturo fructu stellatim patentibus, rigid is 
linearibus, membranaceo-marginatis, dorso carinatis denseque 
aculeolatis ; ligulis profunde quinque dentatis; achæniis disci 
deciduis transverse rugoso-scabris, in rostrum breve apice 
attenuatis, marginalibus tot quot involucri squamæ interiores 
earumque sulco longitudinali exceptis, persistentibus, tereti- 
bus, modice arcuatis, pappo cupulæformi membranaceo 


. COrOnatis. 


. Has. Dans presque toute l'Algérie, sur le littoral et dans 
l'intérieur, tant dans les plaines basses que sur les montagnes, 
jusqu'à plus de 1,000 mètres de hauteur. 

Cette plante devient le type le mieux caractérisé du genre 
Spitzelia C. H. Schultz, lequel diffère du Picris de Ja même 
manière que le Thrincia du Leontodon. L'adoption du Thrincia 
entraîne nécessairement celle du Spitzelia. 

28. Peplis hispidula. DR. 

Erecta, simplex vel parum ramosa, haud radicans; foliis 
sessilibus, inferioribus oppositis, oblongo-linearibus, superio- 
ribus approximate alternis, ellipticis oblongisve; floribus axil- 
laribus, solitariis, subsessilibus, brevissime bracteatis; calycis 
Cylindracei dentibus interioribus deltoideis, exterioribus di- 
midio brevioribus, conicis; capsulá inclusá, cylindraceä, stylo 
brevi superatá, stigmate crasse hemisphærico, dense papiloss- 
hirto. — Herba annua , humilis, tenera , caule Ee qua- 
drangulo calycibusque hirtellis. Folia margine passimque 
dorso hirtella, fazie glaberrima; Florum subsessilium bracteæ 
Selaceæ, calycis partem quartam, passim vix octavam, longæ. 
Dentes calycini 40-49. Petala 6 vel pauciora, minima, subro- 


432. 
tunda, flammea. Filamenta tot quot stamina, inclusa, sapra 
basim tubi calycini inserta. Capsula calycem subæquilonga, 
in dentes 4 apice dehiscens, Semina (ut specieram omnium 
affinium) óbovata, glaberrima levissima , rufa, hinc plana, i 
illinc convexa; cotyledones cedant ^ Jong 
radiculæ in ellipsem incrassatæ. 

Has. Les flaques de la plaine d'Oran où il fleurit en sit 
mai, après l'entière évaporation de l'eau. 

Cette plante a les plus grands rapports avec le pev 
mulariæfolia (Lythrum Lois.) dont elle ne diffère que par troi 
caractères d'une médiocre importance, par ses fleurs. presque - 
sessiles, non distinctement pédicellées, par ses bractées au 
moins des deux tiers plus courtes, et par ses dents calicinales 
extérieures de moitié plus courtes que les intérieures, non de 
la méme longueur. Les poils rares et courts dont elle est cou- 
verte se retrouvent dans quelques échantillons du P. nummi- 
— mais beaucoup plus rares encore et beaucoup. jii 
cou 

aeos inci Gen. nov. 

Calycis sepala erecta, lateralia basi gibba. Petala pan 
lata, limbo obovato. Stamina 6, tetradynama, filamentis eden- 
tulis, longioribus basi dilatatis. Stigmata concreta, dorso 
incrassata. Siliqua a latere compressa, obscure tetragona, bi- 
valvis, ob valvas basi in appendicem conicam deorsum p 


ductas sagittata (andè nomen generis), loculis 3-4-spermis; 
septo crassiusculo, enervi. Semina pendula, compressa; ovali, 
marginata , subcymbiformia , funiculis capillaribus bud 
— Herba Algerie austro-occidentalis incola, annua, humili, 
ramosa, erecta, tomento slellato tota vestita ; foliis oblongiss dr 
sis, integris , sinuatis vel dentatis; racemis terminalibus , ebrat 
teatis ; floribus subsessilibus ; petalis violaceis. 
Genus ad Matthiolam proxime accedens , sed silig 
` hastato-biauriculatis distinctissimum. 
29. Lonchophora capiomontana. DR.’ ; gf 
3: 3523 1] a E. an fore fut recueillis 


Vd uv 


11 


| 
| 433 
en avril 1845, par M. le docteur Alfred Fée, aide-major au 56°, 
dans les sables du désert' d'Angad , et remis à M. le docteur 
Capiomont, aide-major à l'hópital de la Salpétrière, à Alger. 
C'est à l'obligeance de ce dernier que nous devons la commu- 
nicatión de ce précieux échantillon, accompagné d’une excel- 
lente figure qui a rendu facile celle que nous avons fait peindre 
pour notre atlas. - 


3). lonopsidium albiflorum. DR. 

Glaberrimum, caülescens; caule a basi parce ramoso, ramis 
adscendentibus; foliis inferioribus petiolatis, ovatis, subinte- 
gris, superioribus sessilibus, integris, paucidentatis vel triloba- 
tis; racemis foliatis , plus minusve elongatis; floribus pedicel- 
latis (omnibus axillaribus!); sepalis oblongis, obtusissimis, 
concavis , basi æqualibus; petalis unguiculatis , calycem sub- 
duplum longis , limbo obovato; siliculá longitudine pedicelli, 

, ; SANE e e 


oblongá, aug ti g y ` 
loculis 4-5-spermis, seminibus ovatis. — Herba annua, tenera, 
habitu ferè Cochleariæ danicæ, petalis albis. Semina, ut Jonop- 
sidi acaulis, sicca tuberculata, aquå bulliente immersa thuri- 
culata seu echinulata, — Floret februario. i 

Cette petite plante, qui vient ajouter une deuxième espéce 
au genre Ionopsidium Rchh., croit aux lieux frais, rupestres et 
calcaires de l'ouest de l'Algérie. Nous l'avons observée à Oran, 
à Miserghin , à Tlemcen, et M. le docteur Delestre vient de 
la retrouver à Tiaret. Son développement est rapide et les 
premiéres chaleurs du printemps la font promptement dis- 
paraitre, : 

13. Brassica Maurorum DR. 

Annua, elata, ramosa, glauca, caule fistuloso ramisque SÉ 
bris; foliis radicalibus caulinisque inferioribus parce setulosis, 
lyratis, lobis paucis, approximatis, subintegris , — 
latis, terminali maximo, subrotundo vel ovato, — 
foliis giaberrimis, lanceolato-oblongis , ultimis paucis lineari- 
bus; racemis elongatis, pedicellis patentissimis ; SH inte- 


43^ 


rioribus bisetosis, exterioribus muticis ; petalis calycem duplum . 


longis, limbo late obovato ; siliquis adscendentibus, compres- 
sis, pedicello vix longioribus, rostro ancipiti, acuto, trinervi, 
valvas dimidias longo, monospermo; seminibus subbiseriatis, 
parvis, globosis, punctatis, rufis. — Flores lutei. 

Cette plante croit autour des douars, dans l'Ouest de l'Algé- 
rie et se plait dans les lieux où les troupeaux des Arabes ont 
parqué. Nous l'avons observée dans la plaine de Meleta et 
chez les Ouled-Zeir. Elle ne paraît pas exister sur le littoral. 
Fleurit en mai et juin. 

32. Brassica torulosa. DR. 

Annua, erecta , ramosa, hispidula , superne "me caule 
subangulato ; fie: vage setulosis, radicalibus inferioribus- 
que caulinis bipinnatipartitis, pinnislyrato-2-3-lobatis lobis 
ovatis, grosse dentatis, inferiore remoto in rachin decurrente, 

superioribus foliis pinnatipartitis, pinnis lanceolatis lineari- 
busve, acuminatis, remote dentatis ; petalis calycem glabrum, 
apice subsetigerum, duplum longis; siliquis patulis , »nguste 
linearibus, glabris, toruloso-moniliformibus, pedicellum sub- 

triplum longis, rostro angustato, monospermo, trinervio , 
valvarum partem tertiam vel dimidiam longo; seminibus 
flexuose uniseriatis, minimis, globosis, minutissime punctatis, 
rufis. — Flores lutei. Folia saturate viridia. 

Haz. Les lieux sablonneux et fertiles, les décombres aa 
de Mostaganem. Nous ne l'avons pas observé ailleurs. Fleurit 
en mars. 

33. Brassica varia. DR. 

Annua, erecta, ramosa, hispidula; foliis radicalibus inferio- 
ribusque caulinis petiolatis, sinuatis, piunatifidis vel sublyratis 

lobis dentatis, lanceolatis acutis velovatis obtusis, superior ibus 
foliis sessilibus, dentatis vel subintegris; petalis calycem du- 
plum longis, limbo anguste obovato; siliquis linearibus, p?" 

tentibus vel erectis, glabris vel pubescentibus pedicellum fere 
quadruplum longis, rostro trinervi, lineari vel subconico; 


1 


498 
monospermo , unam valvarum partem quartam vel tertiam 
longo; seminibus uniseriatis, parvis, ovoideis, rufis, Flores 
lutei. : 

a. Gampestris ; foliis. superioribus semi-amplexicaulibus . 
lineari-lanceolatis, dentatis; racemis laxifloris; siliquis pedi- 
cellisque glabris, rostro breviore obtuso. — Floret januario 
et februario. 

b. Montana ; foliis superioribus sessilibus, subintegris ; ra- 
cemis densifloris; siliquis erectis pedicellisque puberulis,rostro 
longiore, tenuiore, ensiformi vel subconico, — Floret martio, 

De nombreux intermédiaires relient entre elles ces deux 
formes extrêmes. L'une et l'autre croissent communément à 
Oran : la (ee, dans la plaine, aux lieux incultes mais fertiles , 
la 2°, sur les hauteurs du Djebbel Santo, à 500 mètres environ ; 
d'élévation. 

Orocanvus. Gen. nov. 

Calyx basi subæqualis, sepalis erectis. Petala sarah : 
limbo obovato. Stamina 6, tetradynama, filamentis edentulis. 
Silicula a dorso compressa, tetragono-lanceolata, coriacea, 
indehiscens, biarticulata, articulis unilocularibus, monosper- 
mis, superiore longiore pugioniformi, infra medium dorsum 
utrinque auriculato (unde nomen generis), auriculis recta på- 
tentibus, coriaceis, ellipticis, cochleatis. Semen compressum, 
ovatum, articuli. inferioris pendulum, superioris erectum. Có- 
tyledones conduplicatæ. — Herba in Algerià austro-occidentali 
occurens, annua, ramosa, erecta, plus minusve pilosa, interdum 
glabriuscula ; foliis oblongis, sinuato-dentatis, racemis elongatis , 
aphyllis, pedicellis brevibus, incrassatis, rachi adpressis ; petalis ` 
ochroleucis. 

Cum Cordylocarpo Desf. genus siliquis articulatis et cotyle- 
donibus conduplicatis congruit, quamrob rem inter Rapha- 
neas, Orthoplocearum tribum, genera ambo collocanda. A 
Cordylocarpo autem Otocarpus siliculæ formà , articulis monos- 
permis, superiore biauriculato, ét: habendus. y 


436 
24. Otocarpus virgatus, DR, 
Nous avons rencontré cette plante en assez grande abon- ` 
dance sur le calcaire argileux, aux environs de Saida. Ele n'a 
pas encore été observée ailleurs. Fleurit en mai. 


35. Lavatera mauritanica. DR. 


Annua, erecta, ramosa, pilis stellatis teta dense tomentosa; P. 
toliis cordato orbiculatis, repando-5-7-lobis ; pedunculis. axil- ` 


laribus päucis; involucri tripartiti foliolis oblongis, obtusis; 
dentibus calycinis triangularibus, acutiusculis, fructui incum- 
bentibus eumque non totum sed medio liberum tegentibus; 
carpellis dense aggregatis , pubescentibus , dorso plano-con- 


vexo, reticulato-rugoso, marginibus eley atis, acutis, lateribus 


concaviusculis , flabellatim costato-nervosis; receptaculo de- 


presso-conico, haud exserto.— Caulis uni-vel gef: es 


violacea, basi saturaticre. 

| Cette espèce ne s'élcigne pas du littoral. Elle croit à "P 
à Mostaganem, à Arzew et à Oran, dans les mêmes lieux que 
le L. cretica L. qui Jui ressemble beaucoup, mais dont les 
carpelles sont fort différents. Ceux- ci, dans le L. cretica, ne se 
touchent point par leurs bords supérieurs qui sont arrondis, € 


il résulte de cette disposition un fruit à côtes très-relevées; le 


dos de ces carpelles, à peine rugueux , est pourvu d'une ner- 


vure médiane peu prononcée; leurs: faces latérales , planes, 


présentent des ridesou nervures très- -marquées vers leur pour- 


tour où elles s'anastomosent avec les faibles. réticulations du 
n 
dos, mais qui s'effacent insensiblement dans leur continuation 
vers l'ombilic. Les carpelles du L. mauritanica, au contraire; 
sont intimement accolés dans toute l'étendue de leurs faces 
latérales; lear dos très-ru 
S fruit des saillies 
médiane et leurs bords aigus déterminent surle frui E 
ra 

là où l'on voit dés sillons dans l'autre espèce. Les faces laté 
nettes, à 
quelque 


un peu concaves, parcourues par des nervures trés- 
aréte aigue, rayounant vers l'ombilic, offrent ainsi 


‘ressemblance avec un trés- petit agarie résupiné. T 


ure - 
geux ne montre point de nerv 


437 

36. Cerastium atlanticum. DR. 
Annuum vel perennans, pallide virens pH "ae vis- 
cidum ; caulibus erectis, unifariam- puber eet AEST um 


radicantibus; foliis læte viruibas labri fiv 


T 


inferioribus spathulato - oblongis, ceteris je Co D 

acutis ; bracteis amplis, ovatis, omnino herbaceis ; e ep 
anthesi peractá reflexis fructiferis erectis, calycem quadru- 
plum longis ; laciniis calycinis glabris vel villosulis , acutius- 
culis vel subobtusis, margine scarioso; petalis calycem æquan- 
tibus, profunde emarginatis , filamentisque glabris; capsulá 
rectà, calycem duplum longá; seminibus parvis, subpyriformi- 
bus, concentrice tuberculatis, striis transversis series tubercu- 


lxx 325. 5 433 


lorum per inte: —Floret aprili et maio. 


Trés-voisine du C. dulgatúm L., cette espèce s'en distingue ` 
facilement par ses feuilles inférieures spathulées, ses bractées 
toutes herbacées, ses pedoncules déflorés tout-à-fait réfléchis et 
plus longs, sa capsule droite, moins longue, non ventrue et 
enfin par toutes ses parties presque glabres et d’un vert clair. 
Elle est répandueen Algérie dans toute la région atlantique 
où nous l'avons observée, partout, du moins, où il nous a été 
donné de pénétrer, depuis Constantine jusques à Tlemcem. 
M. le docteur Mialhes l'a aussi. recueillie à Milianah et M. le 
docteur Delestre à Tiaret. 

31. Ononis rosea. DR. : 

Annua , erecta, brachiatim ramosa, laxe pilosa; foliis præ- 
ter Beie — —— stipulis jupe adnatis eum- 
quedimidiuml ciso-dentatis, fol vel ellip 
tico-oblongis, tu Ties qualiter denticulato-serratis ; floribus 
in spicam crassam demum elongatam congestis, subsessilibus 
vel breviter pedicellatis; calycis uitra medium quinque-dentati 

entibus lanceolato-acuminatis, 2 superioribus brevioribus; 
petalis calycem superantibus ; ovariis 6- 8-ovulatis ; legumini- 
bus sepius monospermis inclusis, calycem vix dimidium lon- 
fis, ovoideis, basi oblique truncatis, apice barbatis ; seminibus 


A438 


_ellipsoideis, minutissime tuberculatis, rufis vel castaneis. — 


Caulis 1-2-pedalis. Flores læte rosei. — Floret malo, A" 


Cette belle espèce se distingue au premier abord de PO. ale 


pecuroides L. par ses feuilles toutes trifoliolées. Elle croit dans 


les páturages fertiles de l'Algérie centrale et orientale :elle est 


surtout fort commune à Alger et à Bône. 


38. Lotus filicaulis. DR. 


Perennis, humilis, glaberrimus, caulibus filiformibus, hu- 


mifusis vel adscendentibus; foliorum foliolis stipulisque obo- 
vato-cuneatis, superiorum bracteæque ternatæ oblongis, acu- 
tis; pedunculis capillaribus, longissimis, unifloris, folium qua- 


druplum et quintuplum longis; calycis dentibus subæqualis 


bus, subulatis, tubum æquantibus; corollæ calycem duplum 


longs alis oblique obovatis carináque angulo recto gibbi. 


vexillum subæquantibus; stylo edentulo; leguminibus caly- 
cemquintuplum longis, erectis, teretibus, styli basi persistente, 


curvulá, hinc sulcatá, mucronatis, 15-95-spermis; seminibus ` 


reniformi-ovoideis, lævissimis, atris. — Flores lutei, carinä 
ochroleucá. — Floret aprili. : ge 
Haps. Les lieux sablonneux maritimes à Oran et les côteaux 


calcaires à Mascara, M. le docteur Delestre l'a également trouvé 


à Mostaganem. 

39. Lotus drepanocarpus. DR. 

Perennis, multicaulis, humifusas, adpresse puberulus; 
foliorum foliolis obovato-cuneatis , superiorum bracteæque 
ternatæ oblongo-lanceolatis, stipulis ovatis acutis; pedanculis 
folium duplum vel triplum longis, 3-7-floris ; dentibus caly- 


cinis tubo brevioribus, inæqualibus, inferiore lineari , duos 


laterales brevissimos ovatos, ipsosque duos superiores medio- 
cres et subulatos superante ; corollæ calycem fere duplum lor: 


gæ alis carináque obtusissime gibbá vexillum subequantibus: ` 


stylo edentulo; ovulis50 et ultra ; leguminibus elongatis 1! 
circulum vel semi-circulum arcuatis (suturà seminiferà exte- 
riore). compressis, minute tuberculatis, stylo persistente recto- 


439 
que terminatis, intus membranaceo-septatis; seminibus ellip- 
ticis, compressiusculis, atris. 

Cette espéce se rencontre communément à Bóne, autour de 
la ville, sur tous les cóteaux calcaires et granitiques, ainsi que 
sur les falaises rupestres de la baie des Caroubiers et du Fort. 
Génois, Nous ne l'avons pas retrouvée ailleurs. 


Exploration scientifique de l'Algérie ; partie botanique. 
-4° ; Paris, imprim. royale; chez Gide et comp*, rue des Petits- 

Augustins ( Livrais. 4, 2, 3, 4 et 5). 

La partie de ce bel ouvrage relative aux Phycées ou aux Al- 
gues étant maintenant complète, nous allons en entretenir les 
lecteurs de la Revoz, et essayer de résumer les nombreux et 
importants matériaux qu'elle renferme. 

Le beau groupe des Phycées ou Algues marines et d'eau 
douce a été traité en entier par M. Montagne avec le talent et 
le soin qui distinguent ses nombreux travaux descriptifs. 
M. Bory-Saint-Vincent s'était d'abord chargé de cette lourde 
tâche; mais en proie à la cruelle maladie qui vient de l'enle- 
ver à la science, il sentit bientót que le fardeau était au-des- 
sus de ses forces, Il lui eût été difficile de confier ce travail, 
que sa santé ne lui permettait pas d'exécuter lui-même, à un 
"ryptogamiste plus exercé ou plus operispciemg que notre 
savant collaborateur. 

Aujourd'hui que des observations physiologiques d'un baut 
intérét, dues principalement à MM. J. Decaisne et Thuret, ont 
remis en question la solidité des bases sur lesquelles reposent 
les diverses classifications des Algues, il était difficile d'accor-. 
der une confiance absolue à aucune de ces classifications. 
Néanmoins M. Montagne a pensé que, tout en tenant compte 

€ ce qu'on a fait j jusquà ce jour à cet gard, il était pru- 
dent de sen rapporter encore à la division générale fondée 
Sur la couleur, ce caractère si peu important dans des fa- 
milles de rang plus élevé, paraissant ici se rattacher de ma- 


- 


une bonne figure. — Enfin, relativement aux dénominations 


440 


nière assez intime à la structure générale des Algues et à leur ` 


A 


fructification. — Quant aux genres et aux espèces, il arewt - 
leurs caractères et les a modifiés ou retouchés d’après les S 
observations faites par lui et par les phycologistes contem- 
porains. Il n'a compris dans leur synonymie que les noms ) 
adoptés dans les Flores ou Nereis méditerranéennes et dans le 

Species d'Agardh. Toutes les fois qu'une citation a été faiteen — 
dehors de ce cadre, elle a été motivée par le désir d'indiqu 


génériques et spécifiques, M. Montagne a pris toujours pour : 
règle le droit de priorité, et par là il s'est trouvé conduit à g 
reprendre plusieurs noms génériques ou spécifiques que les 
auteurs modernes avaient négligés sans motif suffisant à ses 
yeux. — Voici du reste l'indication des genres et espèces con 
pris dans ce grand travail avec les caractères des oof ` 
tés qui n’ont pas été décrites dans d’autres publications ané — 
riéures et quelques observations explicatives. SE E 
Fam. 1. PHYCOIDÉES Spreng. (Phycées Endl.; Fucoidées ` 
J. Ag.; Haplosporées J. Dne.). ET 
Tribu 4. CYSTOSIRÉES Endlic. var dit 
Genre I. Sancassum Ag. emend. — La Méditerranée re" ` 
ferme fort peu de Sargasses, et pourtant, dit M. Montagne, 
leur détermination est un travail difficile, la plupart de leurs 
caractères offrant beaucoup de variabilité et d'inconstanc^ 
Espèce 1. S. salicifolium Montag. non Bory. Se basant 


des échantillons signés de Lamouroux dans l'herbier de Bory 


et sur l'interprétation d’une figure, l'auteur a cru P" 
restituer le nom de S. salicifolium au S. Hornschuchii Ag. PV | 
suite de ce changement, le $. salicifolium Bory et J. Apr 
devenu le Bru 

2. S. Boryanum Montag.(pl. I, fig. 3), espèce d'ailleurs H" 
variable dans laquelle ont été distinguées quatre formes "s 
riétés : A. var. longifolium ; B. amygdalinum ; G. Ge 
D. holocarpum. — 3. S. linifolium Ag, ^. S. megalophr 
Montag. ( pl. 4, fig. 1-2 ). 


AM | 
ada: IW. Cxsro: tA. Ag. emend. us 
5. C. sedoides Ag. ( Fucus sedoides Desf. Atl.). La description 


donnée par M. Montagne porte surtout sur la fructification 


dont les caractéres lui paraissent confirmer la légitimité de 
cette espèce. 

` 6. C. ericoides Ag. — 7. C. amentacea Bory. (pl. 2, fig. 1-2). 
— 8. C. selaginoides a. — Ces trois dernières espèces, dis- 
tinguées autrefois par Bory, ont été maintenues par l'auteur, 
bien qu'il convienne que des transitions les rattachent l'une 
à l'autre et rendent souvent leur détermination fort difficile. 
— 9. C. erinita Duby (pl.3). — 10. C. Montagnei J- Ag. 
(pl. 4, fig. 9). — 11. C. opuntioides Bory (pl. 5, fig. 4). Cette 
espèce rare et remarquable, et propre au littoral de l'Algérie 
(Alger, Cherchell), est bien distincte de ses congénères. — 
12. € concatenata Ae, ( pl. 6.). — 43. C. Hoppii Ag. — 44. 
C. discors Ag. — 45. C. barbata Ag. (C. microcarpa Kütz ex 
Specim. Boveanis ). — 16. C. abrotanifolia Ag. (pl. 7). — 
17. C. fimbriata Bory; espèce trés-voisine de la précédente de 
laquelle M. Montagne éprouve E l'hésitation à la laisser sé- 
parée. 

Tribu 2. FUCÉES Menegh. 

Genre III. Fucus Grev. 

48. F. vesiculosus Lin. On ne trouve sur la côte de l'Algérie 
que cette seule espéce représentée par sa var. Monocystus Ag ; 


encore parait-elle y avoir été apportée par les courants, car 


il n'est pas constaté qu'on l'ait observée fixée aux ‘rochers de 
la cóte, 
Tribu 3. LAMINARIÉES Bory. : 
Genre IV. Laminaria Lamx. 
15. t£. reniformis Lamx ( L. Dee ) (pl. 8). — 20. L. 
elliptica Ag. (pl.9). — 94. L. debilis Ag. 
c; Tribu A. SPOROCHNÉES Grev. 
Gen. V. Sronocuwvs Ag. emend. Avant de connaitre le 
mémoire de M. Zanardini sur son genre Nereia (Giorn. botan. 
ital. ; 2 an., pag. 41-48. — Rev. botan; Ze an., pag. 43), 


5 


Ai 
M. Montagne avait fait passer le Desmarestia filiformisJ, Ag, 
dans le genre Sporochnus. ll a reconnu son erreur et il la con- 
fesse dans les observations générales qui terminent son tra- 
vail, après en avoir expliqué les causes. 

92. S.Agardhü Montag. ( Desmarestia filiformis J. Ag. je 
93. S. Cabreræ Ag. — 24. S. Gaertnera Ag. - 

Tribu 5. DICTYOTÉES Grev. 

Gen. VI. Dicryopreris Lamx ( Haliseris Targ. ). Ce nom 
générique, antérieur de dix ans à celui de M. Targioni, a été 
repris par M. Montagne. 

25. D. polygodioides Lamx. 

Gen. VII. Dicryora Lamx. ; 

26. D, spiralis Montag. D. fronde membranaceà a basi spi- 
raliter tortá lineari dichotomá margine ramentaceá , segmea- 
tis zequalibus integerrimis, supremis longissimis rotundato- 
obtusis. — Fruct.: spore et fila articulata in soros minutos 
seorsim aggregata et in utramque frondis paginam longitror-. 
sum effusa. — Hab. : à la pointe Pescade près d'Alger, à La 
Calle. Cette espéce tient à la fois du D. dichotoma et du D.Fas- 
ciola. Elle n'est peut-être , de l'aveu de Faune qu'une 
forme ou variété de la première. 

27. D. dichotoma Lamx. — 98. D. implexa Lamx. — 29. 
D. Fasciola Lamx. — 30. D. atomaria Grev. 

Gen. VII. Zonaria Ag. emend. 

34. Z. Tournefortii Montag. (Fucus Tourer laur 
Zonaria flava Ag. ). 

Gen. IX. Papina Adans. 

32. P. Pavonia Lamx. — 33. P. (?) collaris Grev. 

Gen. X. Cnonpa Lamx, 

34. C. lomentaria Lyngb. 

Gen. XI. Asperococcus Lamx. 

35. À. sinuosus Bory. 

Gen. XII. HypnocLATHRUS Bory. 

36. H. cancellatus Bory. 

Gen, XHI. CUTLERIA Grévy. 


NL o 


4^3 

37. C. adspersa De Not. E 

Tribu 6. CHORDARIÉES J. Ag. i 

Gen. XIV. MEsoGLÆA Ag. 

38. M. mediterranea J. Ag. 

Tribu 7. SPHACELARIÉES J. Ag. 

Gen. XV. SPHACELARIA Lyngb. 

39. S. scoparia Lyngb, 

40. S. compacta Bory, in schedulá ( Tab. 5, fig. 2). S. fusco- 
nigrescens, radice frondibusque vage ramosis basi stuposis,. 
ramis circumscriptione obovatis compactis fuscis tomentoso- 
spongiosis basi radicellas et undique (nec distiche) ramulos 
breves spinulosos emittentibus, supremis longe sphacelatis, 
articulis diametro duplo brevioribus multistriatis. Præter sic 
dictas sphacellas terminales congestasque, ad basim ramo- 
rum inveniuntur spinelle quarum ultimus articulus in sporà 
fuscá globulosà mutatus est, An fructus verus? — Cette es- 
pèce, nommée par Bory et décrite par M. Montagne, n'a pas 
été rencontrée en fruit. 

M. S. filicina Ag: — 42. S. cirrhosa Ag. — 43. S. Bertiana 
De Not. : 

Gen. XVI. CLADOSTEPHUS Ag. 

44, C. verticillatus Ag. 

Tribu 8. BATRACHOSPERMÉES Dne. 

Gen, XVII. Barnacnospenmum Roth. 

A5. B. moniliforme Roth. — 46, B. atrum Harv. 
Gen. XVIII. Liacona. Lamx. 

47. L. distenta Lamx. — 48. L. viscida = 
Tribu 9, ECTOCARPÉES Ag. 

Gen, XIX. Ecrocareus Lyngb. 

49. E. siliculosus Lyngb. — 50. E. rpm Ag. 
Tribu 10. ACTINOCLADÉES Dne. 

Gen. XX, DasvcrApus Ag. 

91. D, clavæformis Ag. 

Gen. XXI. AscorgawNioN Kütz. 

32. 4. intricatum Kütz. 


AAA 
Tribu 14. SPONGODIÉES Lama. 
Gen. XXII. Copruu Stackh. i d 
53. C. lomentosum Stackh.— 54. C. elongatum Ag. (Tab. 13, 
Pm 


fig. 4). : i 
55. C. filiforme Montag. (Tab. 10, fig. 2) C. fronde tereti ` 
gracillimà regulariter dichotomá fastigiatá. Fructu..... Reje- 


tée sur la côte de l'Algérie. Cette espèce, proposée avec {doute - 
; par l'auteur d'aprés un seul échantillon, lui parait différer de 
toutes les formes connues du C. tomentosum par sa gracilité et 
surtout parce que la dichotomie de sa fronde ne commence 
que vers le milieu de sa hauteur. | Á i 

56. C.adhærens Ag. — 51. C. Bursa Ag. 

"Gen. XXIII. Frapgttaria Lam. n 

58. F. Desfontainii Lamx. pe 

Tribu 42. VAUCHÉRIÉES Dne. | 

Gen. XXIV. Bryopsis Lamx. e ^ 

59. B. muscosa Lamx. — 60. B. Balbisiana Lamx. — 6. B. 
tenuissima Mor. et De Not. kw 

Gen. XXV. VALONIA Ginanni. 

62. V. utricularis Ag. 

Gen. XXVI. Vaucneria DC. 

63. P. dichotoma Lyngb. L'article relatif à cette plante 
renferme une note intéressante de M. Durieu relativement z 


S 


l'éruption spontanée des sporidies de cette espèce. À peu de dis- 
tanceà l'est d'Oran, la plaineest coupée par un ravin peu pro” z 
fond, connu sous le nom de Ravin blanc. Les flaques d'eau T 
moneuse qui en occupent le fond, d'espace à autre, sont à 
pissées à leur fond par une couche épaisse de cette plante 
dont la superficie ne tarde pas à se trouver à découvert us 
été par suite de l'évaporation de l'eau. Les filaments de la 
plante se redressent alors en petites masses compactes , COM 
primées en forme de crêtes et disposées en lignes sinueus® 
presque parallèles, C’est à ce moment que les sporidies sonf 
lancées verticalement de l'extrémité renflée des filaments, A 
quels se terminent au sommet des crêtes où ils viennent -— 


A 


u45 
verger, Cette émission des sporidies peut être déterminée par 
une excitation provenant du choc ou de la simple approche ` 


d'un corps étranger. Si Pon touche légèrement du bout du 


doigt un point de la surface de cette masse, au moment du 


` contact et dans un rayon de quelques pouces autour du point 


touché, les sporidies sont lancées instantanément à une hau- 
teur de 9-3. décimètres. L'explosion est accompagnée d'une 


sorte de crépitation distinctement perçue par l'oreille. Il suffit 


e 


D 


même de passer lentement la main à une faibledistance au-des- 
sus des crêtes pour que l'explosion ait Jieu aussitôt. Le phéno- 
méne ne se montre que le: matin, par un temps chaud et 
calme. Il ne se manifeste plus après 40 heures du matin, 
quelques moyens qu'on emploie pour l'exciter. 

64. E. Dillwinii Ag. — 65. V. sessilis DC. — 66. V. cæspi- 
tosa DC. — 67. V. ornithocephala Ag. 

Fam. II. FLORIDÉES Lamx. 

Tribu 43. DELESSÉRIÉES J. Ag. 

Gen. XXVIII. DELESSERIA Lamx det 

68. D. Hypoglossum Lamx. 

Gen. XXVII. AGLaopuyzzum Montag. 

69. 4 ocellatum Montag. ( Delesseria ocellata Lamx.). — 70. 
A. laceratum Montag. 

Gen. XXIX, PLocamium Lamx. 

74. P. coccineum Lyngb. 

Tribu 4 . RHIZOPHYLLINÉES Montag. Cette tribu a été 
établie pour deux nouveaux genres, l'un de M. Kützing (Hla- 
zophyllis), 'autre de MM. Bory et Montagne ( Fauchea), que 
leur structure exclut des Algues cryptonémées, quoique leur 
fructification soit analogue à celle de ces dernières. 

' Gen. XXX, RmzopnytLIs Kütz. Le type de ces genres est 
l'Algue que M. Montagne a décrite (Crypt. Algér.; Ann. sc. 
nat., nov. et déc. 1838) sous le nom de Delesseria alata var. 
dentata, que, plus tard, M. Meneghini a publiée sous le nom 
de W ormskioldia. Squamarie, et M. J, Agardh sous celui de 
Rhodymenia perreptans. M. Montagne a découvert la fructifi- 


446 
cation remarquable de cette Algue, et il a reconnu qu'elle 
légitime l'établissement du genre de M. Kützing. 
12. R. dentata Montag. (Tab. 15, fig. 2). : ji 
Gen. XXXI. Favcnpa Montag. et Bory (Sphærocci spec. 
C. Ag.; Chondri spec. Grev.) Frons gelatinoso-cartilaginea, 
plana, linearis, dichotoma, verrucis repens. Structura Ploca- 
rie, Fruxtus duplex : 1° Conceptacula in processibus margi- 
nalibus intra pericarpium filis anastomosantibus constans 
glomerulum sporarum includentia. Spore congeste , in filis 
articulatis moniliformibus , ut videtur, oriundz, ovoideæ, 
perisporio proprio vestitæ; 2° Tetrasporæ in diversis indivi- 
duis inter fila articulata , tenuissima , in soros lineares con- 
fluentes longitudinales medio paginæ pronæ insidentes aggre- 
gate, óblongæ, maxime, tandem cruciatim quadridivisæ. 
Alga rubra , linearis, conchylias adrepens , maris incola! — 
Ce genre est fondé sur le Fucus furcatus Esper ( Chondrus ` 
repens Grev.) dont M. Montagne a observé le premier la fruc- ; 
tification tetrasporique. Celle-ci diffère assez de toutes les ` | 
autres fructifications némathécioides pour justifier l'établisse — 
ment du nouveau groupe générique. un | 
73. F. repens Montag. et Bory (Tab. 46, fig. 4). Mêmes ca 
ractéres que le genre. — Hab.: Tanger; cótes de la Galice 
près de la Corogne; Cadix ; Alger; Nice. E 
Tribu 45. PLOCARIÉES Montag. 

Gen XXI. RnopyMzNIA Grev. 
74. R. bifida Grev. — 75. R. Palmetta Grev. — 76. R.m- 
ecensis Montag. ( Halymenia nicæensis Lamx ex Duby)— |. 
71. R. jubata Grev. op e 
Gen. XXXIII. Procama N. ab E. — L'auteur a fait passer 
des Hypnea dans les Plocaria, les H. confervoides et armat! 

J. Ag. ;il y a aussi ramené le Gigartina conferta Schous?- 
qu'il avait déjà décrit et figuré dans les Otia Hispanica Es 
M. Webb, 2* pent. S 
78. P.confervoides Montag. (Hypnea confervoides J. Ag^— | 
19. P. compressa Endl, — 80. P. armata Montag. (pem 


447 
. armata }. Àg. je — 81, P. conferta ve. pa con - 
ferta. Schousb. Ms.). 

82. P. divergens Montag. (Sphærococcus divergens iem. P 
fronde cartilagineà tereti-compressà filiformi a basi ramosis- 
simå, ramis primariis dichotomis secundariisque subdisti- 
chis divaricatis ramulosis, ramulis divergentibus apice bi- 
multifidis. — Fruct. : conceptacula conferta , lateralia, sessi- 
lia, hemisphærica , acuminato-mamillata, intus sporas ovoi- 
deo-gigartoideas foventia. Tetraspore..... Cetté plante, dont 
quelques exemplaires ont. été rejetés sur la côte, à Alger, pa- 
rait, selon l’auteur, différer du Sphærococous divergens Ag. 

83. P. heteroclada Montag. (Tab. 46, fig. 4). P. fronde car- 


tilageneà planá ipae ns segmentis linearibus patenti- 


il a : K J 


erectis 
apice ovoidea fructigera opibus, tetrasporis oblongis in 


com pressa 


strato corticali ramentorum nidulantibus cruciatim quadridi- 
visis. — Alger; Cherchel. 
Gen. XXXIV. Hypnea Lamx. 
84. H. musciformis Lamx. 
Tribu 46. RHODOMÉLÉES J. Ag. 
Gen. XXXV. RyrieuLEA Ag. reform. 
85. R. complanaia A, — 86. R. tinctoria Ag. — 87. R. pi- 
nastroides Ag. | 
Gen. XXXVI. VorusiLarta Lamx ( Diciyomenia Grev. ). 
M. Montagne adopte, avec Gaillon, Bory et Duby, le nom de 
Volubilaria Lamx. qui est antérieur de 6 ans à celui de Gre- 
ville, et qui d'ailleurs exprime très-bien lhabitus général de 
ces plantes. 
88. E. mediterranea Lamx. 
Gen. XXXVII. DicxeNEA Ag. 
89. D. simplex Ag. 
, Gen. XXXVHE. Arsipiuu Ag. 
90. A. corallinum Ag. 
Gen. XXXIX. PorxsirnoxiA Grev. 
91. P. fruticulosa Spreng. — 92. P. pennata Zanard. — 


448 

93. P. flexella J. Ag. — 94. P. flocculosa Endl. — 95. P. elon- 
gata Spreng. —96. P. vestita J. Ag.? —97. P. secunda Mo 
— 98. P. rigens Zanard. 

Gen. XL. Dasra Ag. 

99. D. plana Ag. — 100. D. Baillowiana Montag. E 
D. arbuscula Ag. 

402. D. sanguinea Montag. (Tab. 45, fg. 5). — D. fronde 


sanguineá continuà tereti filiformi crebre dichotomá ramosá, ` 


ramis spiraliter alternis: patentibus undique ramellos dicho- 
tomos articulatos emittentibus, articulis diametro 2- -plo-4-plo 
longioribus ; fructu..... Prés d'Alger. — Cette espéce est voi- 
sine, par sa couleur, du D. villosa Harv. , par sa pes 
du D. punicea Meneg. 

Tribu 47. LOMENTARIÉES Endl. 

Genr. XLI. LOMËNTARIA Lyngb. 


103. L. Kaliformis Gaill. — 404. — L. articulata Lyngb 


— 105. L. parvula Zanard. —- 406. L. mediterranea Endl — 
407. L. torulosa Kütz. 

Gen. XLII. LauRENCIA Lai: emend. 

107. L pinnatifida Lamx. — 408. L. obtusa Lamx. — 408. 
L. gelatinosa Lamx. — 440. L. cyanosperma Lamx. — m: L. 
papillosa. Grev. — 442, L. dasyphylla Grev. 

143. L. fastigiata Montag. L. frondibus subgelatinosis tere- 
tibus parce ramosis, ramis vagis fastigiatis ramulos þrevissi- 
mos apice incrassato pertusos emittentibus, — Alger. — pé 
chantillon unique sur lequel repose cette espèce est en si 
mauvais état que M. Montagne se propose seulement, dit-il, 
en lui donnant un nom, d’éveiller l'attention des obser- 
vateurs. 

Gen. XLIII. BoNNEMAISONNIA Ag. 

14. B. asparagoides Ag. 

Tribu 48. CRYPTONÉMÉES J. Ag.— Sous tribu {re Cocco- 
CARPÉES. 

Gen. XLIV. CanysymenrA J: Ag. À 

145. C. uvaria J. Ag. — 116. C. pinnulata. J. Ag. 


449 

417. C. radicans Montag. €. fronde roseå gelatinosá tereti 
tenerrimá tubulosá ramosissimá, ramis primariis suboppositis 
secundariisque alternis ramulosis erecto-patentibus basi api- 
ceque attenuatis radicantibus. Fruct. : Tetrasporæ purpureæ, 
globosæ, ramis ramulisque immersæ, confertæ , ocellatæ, 
triangule quadridivisæ.— R. à Alger. — Cette espèce est, dit 
Pauteur, comme ambiguë entre les Chrysyménies et les Lo- 
mentaires; néanmoins labsence de toute cloison, de tout 
étranglement dans la fronde lui donnent plus de droits à en- 
trer dans le premier de ces genres. La C. firma J. Ag. est la 
seule Algue qui se rapproche un peu de cette espèce. 

Gen. XLV. GicanTINA Lamx. 

418. G. pistillata Lamx. — 119. G. acicularis Lamx. 

Gen. XLVI. GnaTELOUP/A Ag. 

120. G. filicina Ag. — 124. G. verruculosa Grev. 

122. G. fimbriata Montag. (Tab. 15, fig. 3). G. cœspitosa, 
fronde gelatinoso-cartilagineå planá dilatato-cuneatà apice 
irregulariter multifidå, segmentis plerumque acutis. — Alger. 

Gen. XLVII. Sexnococcus Ag. reform. 

123. S. coronopifolius Ag. 

Gen. XLVHI. Gerinium Lamx. 

424. G. corneum Lamx. ( Tab. 16, fig. 6 ). M. Montagne a 
donné une figure analytique de la fructification conceptacu- 
laire si remarquable et si rare de cette Algue. Il l'avait déjà 
décrite le premier dans The annals and Magaz. of nat. hist.; 
t. XIV, je 1844, et dans la cryptogamie du voy. de la Bo- 
niie, 

125. G. pectinatum Montag. (Tab. 10, fig. 4). Dans ses Cryp- 
togames algériennes ( Ann. sc. ndt., 2 sér., t. X), l'auteur avait 
distingué spécifiquement sous le nom de Ge lidium pectinatum 
la variété du G. corneum, que M. Agardh nommait pritoides, 
et dont Schousboe avait fait son genre Teledema Ms. Un bon 
Caractère tiré du mode de séparation des spores du fruit té- 
trasporique a confirmé cette distinction qui n'avait été d'a- 
bord fondée que sur l'habitus. Ainsi, dans le G. corneum, le 

29 


450 
tétraspore se divise triangulairement, tandis qu'il se divise 
crucialement dans le G. pectinatum. 

Gen. XLIX. CRYPTONEMIA J. Ag. 

126. C. lactuca J. Ag. 

Sous-tribu 2€ GasTÉROCARPÉES Grev. 

Gen. L. Ginannia Montag. 

427. G furcellata Montag. 

Gen. LI. CALLYMENI AJ. Ag. 

198. C. Requienii J. Ag. (Tab. 10, fig. 4). — 129. C. renifor- 
mis J. Ag. i i 

Gen. LII. Hazymenia Àg. reform, d 

130. H. Floresia Ag. — 134. H. cystophora Montag. — 132. 
H. Monnardiana Montag. ( Tab. 44, fig. 2). — 133. H.eyelo- 
colpa Montag. (Tab. 44, fig. 4). e 

Sous-tribu 3° SPonGiocaRPéEs Grev. 

Gen. LIII. Chondrus Lamx. reform. 

434. C. dubius Montag. C'est la variété » dubius du Sphe- 
rococcus crispus Ag. élevée au rang d'espèce d’après LE 
différence de structure de son fruit conceptaculaire. Les 
individus sur lesquels l'espéce a été établie ont le port du 
C. norvegicus, et M. Montagne pense qu'ils pourraient bien 
n'étre que les pieds à conceptacles de cette dernière espèce. 

135. C. norvegicus Lamx.— 436. (?) C. pusillus Montag. ` 

Gen. LIV. Gymnogongrus Mart. 

137. G. Griffithsiæ Mart. 

Gen. LV. Phyllophora Grev. Si le Fucus Heredia Clem. ap- 
partient bien au genre Phyllophora Grev. , ainsi que le vent 
M. J. Agardh, les deux fructifications de ce genre sont désor- 
mais bien connues et nous en trouvons une analyse i ; 
dans la pl. 16. La fructification conceptaculaire avait été dé 
crite par M. Greville; mais l'autre était entièrement inconnue. 
Or, comme dans le genre Gymnogongrus, ce sont les filaments 
rayonnants des némathécies dont les endochromes se mét 
morphosent en tétraspores, ainsi que M. Montagne m 
fait voir le premier dans le Gymnogongrus Griffithsi® - 


4514 
Canaries; il résulte delà quele genre Phyllophora ne diffère- 
rait plus essentiellement des Chondrus que par les foliola; pro- 
lifères de ses deux sortes de fruits. 

438. P. nervosa Grev. — 139. P. heredia J. Ag. (pl. 146, ` 
fig. 5). i 

Gen. LVI. Peyssonelia Dne. M. Montagne nous apprend 
que, depuis la publication des Algues de l'Algérie, il a dé- 
couvert dans ce genre un nouveau mode de reproduction. 
Des némathécies, au lieu de contenir des tétraspores , comme 
dans le fruit déjà connu, renferment, entre leurs filaments 
rayonnants très atténués, d'autres filaments dans lesendochro- 
mes desquels se forment des spores qui, devenues libres, se 
montrent munies d'un. périspore apparent. 

140. P. squamaria Dne. 

Sous-tribu 4° NÉMASTOMÉES J. Ag. 

Gen. LVII. Iridea Bory. 

144. I. Marginata Endl. (Tab. 40, fig, 3). 

142. I. Montagnei Bory. (Tab. 19). I. fronde coriaceo-mem- 
branaceà brevistipitatá, stipite in laminam polymorpham 
obovato-lanceolatam basi obliquá inœqualiter cuneatam corda- 
tamve margine undalstam i in vivo — exsic- 
catione sordide purpureo expla- 
natá, Fruct. : conceptacula (favellidia) in filis corticalibus ni- 
dulantia, pericarpio celluloso sporas oblongas foventia. — 
Cette espéce est, dit M. Montagne, un véritable Protée. Elle 
est voisine de PI. cordata Bory ; mais elle en diffère évidem- 
ment, selon l'auteur, par sa moindre épaisseur et par les pa- 
pules que forment ses favellidies, lesquelles d'ailleurs n'ont 
pas en diamétre le quart de celles de la plante du Cap. 

Gen. LVIII. Olivia Montag. Frons cæspitosa, filiformis, ra- 
mosissima, intricata, spinulis divergentibus brevissimis acutis 
sæpe secundis armata, Structura singularis, Glæopeltidi En- 
docladiæque J. Ag. subsimilis, tamen, ut videtur, diversa : fi- 
luin centrale cylindricum, pro ratione crassiusculum, articu- 
latum, articulis diametro (2125 millim.) plus duplo longiori- 


i 452 
bus, endochroma fuscellum utroque tine incrassatum inclu- 
dentibus, spiraliter aut subverticillatim e medio articulo ra- 
mos dichotomos moniliformi-constrictos divergenti-horisons 
tales et ad peripheriam spectantes emittens, Color dilute 
` fuscus, exsiccatione nigrescens, Fructus: Tetrasporæ in strato 
frondis corticali nidulantes, oblongæ, horizontaliter posite, 
tandem zonatim quadridivisæ.—(Hypneæ spec. Montag.olim, 
—Gelidü spec J. Ag.—Sphærococci spec. C. Ag.— Caulacan- 
thus Kütz.)?— Ce genre est dédié à Olivi, l'auteur de la Zoo 
logia adriatica. Bertoloni, en avait autrefois proposé un sous 
ce méme nom qui ne pouvait étre conservé, puisqu'il se rap- 
portait à l'4cetabularia Lamx. qui avait pour lui la priorité. 
. M. Montagne craint que son nouveau genre, ayant pour type 
le Fucus ustulatus Mert. ms., ne soit le méme que le Caula- 
canthus Kütz. ; mais il fait observer que M. Kützing dit les té- 
traspores de son Caulacanthus quadrigéminés , tandis qu'ils 
sont quadrijugués dans l'Olivia. 
143. O. ustulata Montag.(Tab. 16, fig. 3). (Gelidium ustulatum 
J. Ag.) 
Sous-tribu 5° GroEocLap&ss J. Ag. 
Gen. LIX. Nemalion Duby. 
144. N. lubricum Duby. 
Tribu 19. CORALLINÉES Dne. 
Gen. LX. Corallina Tourn. 
445. C. officinalis Lin. 
446. C. Deshayesii Montag. C. fronde pallidá basi ee 


dein trichotomo-pinnatá corymboso-expansá, articulis infe- 
EE A : L 1 T ?1 SEL 1 te diame- 


tro sesqui-quadruplo longioribus, ramulorum antennæfor- 
mium cylindricis subulatis longissimis. Fructus. . -. Hab. In 
rupibus apud Alger delecta a cl. meer gn 

Gen. LXI. Jania Lamx. 

147. J. rubens Lamx. — 448. J. longifurca Zanard. — 49. 
J. corniculata Lamx. — 450. J. adherens Lamx.— 494. J. vir : 


gata Montag. (Corallina virgata Zanard). 


A53 

Gen. LXH. Amphiroa Lamx. 

159. 4. fragilissima Lamx. — 153. 4. cmi siii Za- 
nard. 

154. A, polyzona Montajj.— A. cinereo-vinosa, fronde a basi 
tereti repetito-dichotomá, ramis virgatis adscendentibus lon- 
gissimis fastigiatisque iterum crebre dichotomis, segmentis 
compressis erecto-patentibus , supremis complanato-dilatatis 
densissime zonatis, articulis inferioribus diametro sesqui-su- 
perioribus triplo-quadruplo longioribus. Fret, : concepta- 
cula per frondem sparsa, quam in priori minus densa, haem:s- 
phærico-depressa, apice poro pertusa, sporas py riformes aut 
ellipticas zonatim quadridivisas intus foventia. — Hab. apud 
Alger delecta a cl. Deshayes. 

Gen. LXII. Melobesia Lamx. 

155. M. membranacea Lamx. — 156. M. pustulata Lamx. 

157. M. grandiuscula Montag. M. pallide purpurea, fronde 
planiusculà, orbicula i, crassà fragilissimà undulato-repandà 
medio tantum affix4, verrucis vix conspicuis poro pertusis. 
Fruct.: conceptacula frondi immersa, magna ; sporas oblon- 
gas tandem zonatim quadridivisas foventia, — Hab. : Alger. 

Tribu 20. CÉRAMIÉES J. Ag. 

Gen. LXIV. Microcladia Grev. 

158. M. glandulosa Grev. 

Gen, LXV. Centroceras Kütz. 

159. C. clavulatum, Montag. 

Gen. LXVI. Spyridia Marv. 

160. S. Berkeleyana Mona: (Tab. 15, fig. 6). S. fronde pri- 
marià deorsum. continuá, sursum articulatà tessellato-striatà 
corymbose decomposito- -ramosissimâ, rancllis monosipho- 
niis ad apicem mucronatum hyalino-uncinatis; tetrasporis ad 
basin ramellorum lateralibus. Hab. : Prope Alger lecta a cl. 
Roussel et Monnard, prope Philippeville a Bory. — Cette 
belle espece se distingue par sa grandeur, par Pélégance de 
son port, et de plus ses différences d'avec les espéces voisines 
Sétendent, selon l'auteur, jusqu'aux derniers ramules. Les en- 


454 
dochromes extrêmes de ceux-ci sont en effet munis de cellules 
pellucides, recourbées en forme de crochets. 

Gen. LXVII. Griffithsia Ag. 

161. G. secundiflora J. Ag. — 162. G. Schousbei Montag. — 
163. G. opuntioides J. Ag. 

164. G. Duriæi Montag. G. fronde ceespitosá tenui roseo-coc- 
cineá dichotomá fastigiatà apicibus inæqualiter furcellatis 
acutis, segmentis patenti-erectis, articulis cylindraceis dia- 
metro duplo-quadruplo longioribus, geniculis zqualibus; 
fructu..... Hab.: in Gelidio corneo parasitantem invenit d. 
Durieu. 

165. G. (Halurus) equisetifolia Ag. 

Gen. LXVIII. Ceramium Adans. phg 

166. C. rubrum Ag. — 167. C. diaphanum Ag. (Ro). 
168. C. ciliatum Ducluz. 

Gen. LXIX. Callithamnion Lyngb. 

169. C. granulatum Ag. (Tab, 4, fig. 1). — 170. C. Plumula 
Lyngb. — 471. C. secundatum Ag. 

Famille III. ZOOSPERMÉES- J. Ag. (Alg. 2005 porées et 
synsnorées Dne.). 

Tribu 21. ULVACÉES Ag. reform. 

Gen. LXX. Porphyra Ag. 

172. P. laciniata Ag. 

173. P. Boryana Montag. (Tab. 43, fig. 2). P. cæspitosa, 
fronde minutá angustissimá planá lineari-lanceolatá spiraliter 
tortå purpureo-roseá hexagono-cellulosá, granulis quadratis. 
Hab.: in Gelidio cornco parasitantem ad littora algeriensia 
cl. Bory, Deshayes, imprimis loco dieto Fort des Anglais lege- 
runt. — Cette Algue, de la plus grande délicatesse, couvre 
d'un duvet rose des individus de Gelidium. corneum. : 
ques phycologistes seront probablement tentés de la classer 
parmi les Bangia ; mais elle n'est pas cylindrique, et M. Mor 
tagne dit entendre le genre Porphyra comme M. Külzing-- 

Gen. LXXI. Ulva Lin. 

474. U. latissima Lin. — 475. U. lactuca. Lin. — 176. 


455 
U. (Phycoseris) rigida Ag. — 177. U. ( Phycoseri$) fasciata 
Delile (Tab. 14, fig. 4, 2). 

Gen. LXXII. Enteromorpha Link. 

178. E. Bertolonii Montag. — 179. E. compressa Grev. — 
180. E. ramulosa Hook. 

Gen. LXXIII. Compsopogon Montag. Frons tubulosa (cærules- 
cens),ramosissima, septata, septis tenerrimis evanidis, articula. 
to-subconstricta, pluribus cellularum stratis composita, inte- 
rioribus majoribus hyalinis, periphericis transversim oblongis 
monogonimicis ; fructu.....— Ce nouveau genre a pour type le 
Conferva cerulea Balbis! Ag. syst., plante découverte par 
Bertero à Porto-Ricco , qui se retrouve dans les eaux douces et 
courantes de l'Algérie. M. Montagne en signale une 2° espèce 
de Madras sous le nom de C. Hookeri Montag.; de plus, 
M. Kützing lui écrivait dernièrement, nous a-t-il dit, qu'une 
3e espèce avait été recueillie au Mexique, et que probablement 
le Sphærococcus violascens Ag. (Conferva Bory in litt.) doit étre 
rapportée encore à ce genre. 

Gen. LXXIV. Tetraspora Desv. 

181. T. lubrica Ag. 

Gen. LXXV. Phyllactidium Kütz. 

182. P. arundinaceum Montag. P.orbiculare, rufum, ambitu 
repandum, e cellulis e centro radiantibus parallelogrammis 
dichotomis duplo-triplove longioribus enucleatis formatum. 
— Hab. : culmis arundinaceis adnatum in paludosis lacüs 
El-Hout, prope la Callea cl. Durieu inventum. 

Gen. LXXVI, Bangia Lyngb. 

183. B. fusco-purpurea Lyngb. 

Tribu 22. LEMANIÉES Dne. 

Gen. LXXVII. Lemania Bory. 

184. L. Fluviatilis Ag. 

Tribu 23. HALIMÉDÉES Dne. 

Gen. LXXVIII. Anadyomene. Lamx, 

185. A. Stellata Ag. 

Gen. LXIX, Halimeda Lamx. 


456 

186. H. Tuna Lamx. 

Tribu 24. ACETABULARIÉES Zanard 

Gen. LXXX. Ac tabularia Lamx. 

487. À. mediterranea Lamx. 

Tribu 25. CAULERPÉES Grev. Montag. 

Gen. LXXXI. Caulerpa Lamx, 

488. C. prol fera Lamx. 

Tribu 26. CONFERVÉES Ag. 

Gen. LXXXII. Draparnaldia Bory. 

189. D. plumosa Ag. 

Gen. LXXXIII. Ædogonium Link. 

190. Æ. vesica^um Link. 

Gen. LXXXIV. Conferva Ag. (Lin.) emend. 

194. C. antennina Bory. — 192 C. tortuosa Dillw — 

193. €. chlorotica Montag. C. pallide viridis, filis membra- 
naceis simplicibus laxissime intricatis flexuosis longissimis ` 
1/5 millim. crassis, articulis quoad longitudinem variantibus, 
aliis diametro brevioribus, aliis eodem subduplo longioribus, 
geniculis leniter constrictis pellucidis, — Hab. : in oris Alge- 
rientibus haud infrequens (Bory). 

194. C. verrucosa Ag. — (98 C. diffusa Roili. — 196. 
C- Huichinsie Dillw. — 497. C. pellucida Huds: = 198. C. 
‘prolifera Roth. — 499. €. glomerata Lin,— 200. C. lete-virens 
Dillw, — 201. C. Ægagropila Lin. | CH 

202. C. lepidula Montag. (Tab 15, fig. 4). C. obscure viridis, 
filis maxime intricatis tenuissimis ramosissimis, ramis virgas 
erectis linearibus alternatim ramulosis, ramulis intra ramellos 
erectos subsecundos agentibus, articulis cylindricis, inferiori- 
bus duplo-triplove — superioribus sesqui-longioribus — 
Hab. : in portu Alger a cl. Deshayes lecta. 

203. C. crispata Roth. — 204, C. capillaris Lin. — 205. 
C. fracta Fl. dan. — 206. C. nigricans Both, — 207. C. mam- 
miformis Montag. ( Vaucheria mammiformis Balb. F L. lyon). 

Gen. LXXXV. Bulbochæte Ag. " 

208. B. setigera Ag. 


457 

Tribu 27. ZYGNÉMÉES Duby. 

Gen. LXXXVI. Thwaitesia Montag. 

209. T. Duriæi Montag. (Tab. 15, fig. 1). 

Gen. LXXXVII. Zygnema Ag. 

210.Z. nitidum Ag. — 941. Z. deciminum. Ag. — 212. Z 
elongatum Ag. 

Gen. LXXXVIII. Zygogonium Kütz. 

213. Z. ericetorum Kütz. 

Tribu 28, HYDRODICTYÉES Dne. 

Gen. LXXXIX. Hydrodictyon Roth. 

214, H utriculatum Roth. 

Tribu ?9. OSCILLARIÉES Bory. 

Gen. XC. Hassalia’ Berk. 

245. H. byssoidea Berk. 

Gen. XCI. Lyngbya Ag. 

216. L. mauritanica Montag. L. cespite lubrico obscure 
brunneo, filis simplicibus longissimis crassissimis crispis exsic- 
catione olivaceo-griseis, endochromate diametro tubi interio- 
ris septuplo breviore, tubo exteriore laxo hyalino. — Hab. : 
Philippeville, Stora. 

217. L. muralis Ag. 

Gen. XCII. Oscillaria Bosc. 

218. O. tænioides Bory.— 219. O. papyrina Bory: 220. O. ru- 
pestris Ag. — 221.0. subfusca Vauch. — 222, O. viridis Vauch, 
-— 223. O. nigrescens Bory. 

Gen. XCIII. Rivularia Roth. 

224. R. atra Roth. — 225. R. Contarenii Zanard. 

226. R. Duriæi Montag. R. gregaria, fronde adnatá depresså 
suborbiculari aut confluentià difformi, exsiccatione atro-vi- 
ridi, filis flagellaribus simplicibus e stromate mucilagineo 
cellulis granulosis farcto exeuntibus undique irradiantibus, 
vapginá integrà laxå, annulis rotundato-quadratis submonili- 
formi-seriatis. — Hab. : Ad culmos putridos et inundatos in 
paludosis lacás El-Hout prope la Calle a cl. Durieu lecta. 

Tribu 30. NOSTOCHINÉES Ag. 


458 
Gen. XCIV. Nostoc Vauch. 

227. N. verrucosum Vauch. 

Gen. XCV. Anabæna Bory. 

298. 4. allantospora Montag A. filis tenuissimis deorsum 
19300 millim. crassis sensim incrassatis. moniliformibus in 
membranam gelatinosam viridi-cæruleam contextis articu- 
latis, articulis inferioribus minutis subangulosis supremis 
oblongis majoribus contiguis distincte granulosis. — Hab. : 
Plantas aquaticas late investiens in aquis stagnantibusin fini- 
bus agri tunetani. 

229. A. thermalis Bory. 

Gen. XCVI. Palmella Lyngb. 

230. P. cruenta Ag. 

Famille IV, DI4TOM ACÉES Ag. 

Gen. XCVII. Diatoma Kütz. 

231. D. vitreum Kütz. — 232. D. vulgare Bory. 

Gen. XCVII. Synedra Ehrenb. 

233. S. lunaris Ehrenb. — 234. S. splendens Kütz. 

Gen. XCIX. Cocconeis Ehrenb. 

235. C. mediterranea Kütz. 

Gen. C. Gomphonema Kütz. 

236. G curvatum Kütz. — 937. G. subramosum Ag. 

Gen. CI. Navicula Bory. : 

238. N. algeriensis Montag. N. elliptico-oblonga, viridis, de- 
mum hyalina, utroque margine paucistriata, striis margina- 
libus denis. Longit. pro ætate 0,03 ad 0,05 millim., latit. 0,02 ` 
ad 0,03 millim. Hab.: In fronde Plocamii coccinei  Cherchel: 

Gen. CH. Amphora Ehrenb. 

239. A. ovalis Kütz. 

Gen. CHI. Homæocladia Ag. 

240 A. Marliana Ag. 

Gen. CIV. Podosphenia Ehrenb, 

244 P. Jürgensit Kütz. ? 

Gen. CV. Rhabdonema Kütz. 

242 R.adriaticum Kütz. 


459 

Gen. CVI. Grammatophora Ehrenb. 

243. G. mexicana Ehrenb. — 244. G. egen Ehrenb. 
245. G. africana Ehrenb. 

Gen. CVII. Coscinodiscus Ehrenb. 

246. C. Argus Ehrenb. —247 C. eccentricus Ehrenb. — 248. 
C. radiatus Ehrenb. 

Gen. CVIII. Actinocyclus Ehrenb. 

249. A. biternarius Ehrenb, — 250. 4. septenarius Id — 
951. A. nonarivs Id. — 959. À. denarius Id. — 253. A unde- 
narius Id. — 254 A. duodenarius Id. — 955. 4. quindena- 
rius Id. 

Gen. CIX. Actinoptychus Ehrenb. 

256. A senarius Ehrenb. — 257. A. octonarius Id. 

Gen. CX. Amphitetras Ehrenb. 

258. A antediluviana Ehrenb 

Gen. CXI. Biddulphia Gray. 

259. B. pulchella Gray. 

Gen. CXII. Dictyocha Ehrenb. 

260. D. Speculum Ehrenb. — 261. D. aculeata Id, — 262. D. 
Fibula Id. 

La partie de la Flore de l'Algérie relative aux Phycées, dont 
nous venons de présenter le résumé, occupe jusqu’à la page 
197, c'est-à-dire presque entièrement les5 premièreslivraisons 
de ce grand ouvrage. Les Lichens commencent à la fin de la De 
livraison et doivent former au moins la matière de la sixième. 
Cette famille, peu riche en espèces dans l'Afrique francaise, 
a été traitée en commun par MM. Durieu et Montagne. 


BOTANIQUE APPLIQUÉE. 


Plamíes rares ou récemment introduites dans les cultures 
européennes. 


47. Scutellaire de Ventenat , Scutellaria Ventenatii Hook 
Botan, Mag. décemb. 1846, tab. 4271 —Labiées — S, perennis, 


A60 


A 11:4 i 


herbacea, erecta, ramosa, iu i-pubescens, pilis 
gisnidulods; ramis subteréëbus, foliis longe petiolatis crassius- 
culis cordato=ovatis obtusiusculis grosse serratis penninerviis 
subreticulatis atro-viridibus, racemis terminalibus elongatis 
subsecundis (v. subdistichis), bracteis valde deciduis angustis 
(inf. subovatis), calyce parvo, corollis elongatis (coccineis) ca- 
lyce multoties longioribus, labio superiore profunde 4-fido. 
— M. Hooker sépare cette espèce du S. incarnata avec lequelil 
croit que Ventenat l'avait confondue. Elle a été trouvée dans 
les montagnes, prés de Sainte-Martha, par M. Purdie, qui en 
a envoyé des graines en 1845. On l'a cultivée avec succès en 
orangerie; mais M. Hooker pense qu'elle passera probable 


ment en pleine terre. Elle est remarquable par sa corolle d'un 


rouge vermillon brillant, dont le tube est trés-allongé et dé- 
passe plusieurs fois le calice ; sa lévre supérieure est en voüte 
à 4lobes, tandis que Tinférieure est ovale et légére: nent si- 
nueuse. 


48. Begonie fuchsioide , Begonia fchsioides Hook. Bolan. 


Mag. févr. 1847, tab 4281. — Begoniacées. — B. subdioica, 
caule erecto ramoso glaberrimo, foliis semiovatis obliquis sub- 
falcatis acutis serratis ciliatis, paniculis in ramis terminali- 
bus floribusque pendentibus; masc. sepalis 4 in globum con- 
niventibus quorum 2 interioribus oblongis minoribus, 2 exte- 
rioribus majoribus ovatis carnosis cymbiformibus ; femin, 
petalis 5 ovatis conniventibus, ovario fructuque trialato alá 
unicà multo majore, pedicellis triquetris, — Cette jolie espèce 
a été découverte par M. Purdie sur les mouts Ocana, dans la 
Nouvelle-Grenade. Elle se multiplie facilement de boutures : 
sa croissance est rapide, son feuillage petit, mais abondant, 
elle est très-rem marquable par ses fleurs nombreuses, pendantes, 
rouges, ressemblant, au premier coup d'œil; à celles m 
Fuchsia ; les muletiers des pays où elle croit la mangent pour 
appaiser leur soif, Un pied qui a fleuri chez M. Veitch, à Exe 
ter, était en Heur depuis trois mois et portait encore de nom- 


T te 
breux boutons au moment où a été écrit l'article relatif à cet 


A61 
espéce intéressante, — La tige de cette plante est droite, haute 
de 2 ou 3 pieds, arrondie, glabre, succulente, légèrement tein- 
tée de rouge ; ses feuilles sont nombreuses, distiques, longues 
d'environ 44/2 pouce, d'un vert foncé, légèrement ciliées, sou- 
vent teintées de rouge ; ses fleurs se sont montrées le plus sou- 
vent dioiques, quelquefois monoiques. 

49. Niphée rayée de blanc, Niphea albo-lineata Hook. Botan. 
Mag. févr. 1847, tab. 4982, — Gesneriacées. — N. hirsuta, 
foliis oppositis internodiis elongatis, segmentis calycinis rotun- 
datis tuboque hispidis. — Le genre ru a été établi récem- 
ment par M. Lindley pour une plante de G ; son nom 
vient de asi, neige, à cause de la blancheur des deht de cette 
plante. La nouvelle espèce que M. Hooker rapporte à ce genre 
a été découverte par M. Purdie, dans la Nouvelle-Grenade. 


Sa racine, qui est annuelle, produit de ces sortes de tubercules 
allongés, écailleux, qu'on retrouve chez d'autres plantes de la 
méme famille, et qui servent à leur multiplication. Sa tige est 
droite, simple, pileuse, verte, herbacée, haute d'environ deux 
décimétres ; ses feuilles opposées, pétiolées, ovales, aigués, den- 
tées sur leurs bords, sont souvent rouges en dessous, d'un 
beau vert en dessus oü des lignes blanches suivent la cóte mé- 
diane et les nervures. Les pédonculesuniflores sortant en nom- 
bre des aisselles des feuilles supérieures, forment une sorte 
d'ombellesimple. Le calice des fleurs est hérissé, à tube court, 


X 


adhérent à l'ovaire, à lobes larges, arrondis ; leur corolle est 
blanche, presque rotacée, à 5 lobes presque égaux, concaves, 
arrondis, crénelés. Quoique moins brillante que beaucoup 
d'autres Gesnériacées, elle est cependant assez intéressante par 
le contraste de ses calices rouges avec ses corolles blanehes, et 
par lcslignes blanches quise détachentau milieu du vert deleur 
surface supérieure. 
50. Smithie pourpre, Smithia purpurea Hook. Botan. Mag., 
| févr. 4847, tab. 4283. — Papillonacées. — S. caule erecto ra- 
moso glabro, foliolis oblongis longe apiculatis ciliatis subtus- 
que ad costam submarginalem precipue setuloso-strigosis 


^62 

stipulis adnatis ovatis setà terminatis, racemis terminalibus 
lateralibusque, pedunculis setosis folium zequantibus, bracteis 
ovatiscalycis labiisque integris striatis ciliatis, corollà purpu- 
reá (vexillo rotundato alisquemaculá albá notatis) alis vexillo- 
que patulis basi superne unidentatis, ovario lineari pluriovu- 
lato basi cupulato. — Cette plante a été découverte à Bombay 
par M. J. S. Law, qui en a envoyé des graines au jardin de 
Kew. Les plantes qui en sont provenues ont été élevées en 
serre chaude, où elles ont fleuri en octobre dernier. Ses fleurs 
sont d'un rouge-pourpre foncé, avec l'étendard arrondi, blanc 
dans sa moitié supérieure, marqué à son côté intérieur d'une 
tache blapabe et de lignes da: méme couleur à sa A 


H SA Cui edaaxin. 


sfiora u 


Hook. Botan. Ke, , mars 4847, tab 1286. — . Lobéliacées, en 
S. suffruticosus erectus, ramosus, ramis teretibus, foliis alter- 
nis Sreviapetiolatis. ovatis acutis glanduloso-serratis glabris, 
floribus ibus foliosis,calycistubo turbinato 
angulato iun, ER longierib»a Baaergheg obtusis patenti- 
bus, corollæ pubescentis tubo elongato clavato superne ven- 
tricoso lateraliter compresso angulato ore contracto, lobis 
subæqualibus parvis lineari-obtusis conniventibus pilosis; 
staminibus subinclusis, antheris 9 inferioribus barbatis. — 
Cette belle espèce a été découverte par M. Purdie dans la Nou- 
velie-Grenade; elle est également remarquable par la gra" 
deur de ses fleurs et parla vivacité de leur couleur. Elle fleurit 
de bonne heure et pendant longtemps; il parait même qu'on 
pourra en obtenir des pieds fleuris pendant toute l'année. Les 
pieds qui ont été l'objet de l'article du Botanical Magazine o 
été tenus en serre pendant l'hiver; ils provenaient de graines 
recues de M. Purdie, et peu de mois après leur naissance; ils 
étaient déjà en fleur. M Hooker croit qu’il sera bon de tenir 
cette plant lant l'été.— Cette espèceest e. 


D 


sa tige droite, rameuse, he arrondie, s'élève à 2-3 pie? 
ses feuilles, d'abord légérement duvetées , plus tard glabres 
sont ovales, aiguës, à dents glanduleuses, Ses fleurs, naissant 


463 
à l'aisselle de feuilles trés-réduiies, sont ramassées en masses 
compactes terminales; leur corolle est d'une belle couleur écar- 
late, pubescente, longue de 2 1/2 pouces, à tube allongé, légère- 
ment courbé et renflé vers le haut, comprimé par les côtés et 
anguleux, à orifice contracté 

52. Campanule noble, Cainpanula nobilis Lindl, Journ. of 
hortic. soc., vol .1, p. 232; Botan. Reg., décembre 1846, tab. 65. 
— Campanulacées. — C. caule ramoso (sesquipedali) foliisque 
pilosis, foliis grosse biserratis utrinque viridibus radicalibus 
longe petiolatisalte cordatis ovatis caulinis sessilibus lanceola- 
tis ramis inferioribus brevioribus, floribus versus apices ramo- 
rum approximatis racemosis pendulis, calycis ciliati laciniis 
lineari-lanceolatis corollà triplo brevioribus appendicibus 
ovatis, corollà elongato-campanulatà extus glabrá intus vil- 
losá, stigmate trifido. — Cette élégante plante herbacée a été 
envoyée de Chine à la soc. d'hortic. de Londres par M. For- 
tune. Ses feuilles radicales sont profondément en cœur, d'un 
vert pâle, pourvues d'un petiole de 6 à 9 pouces de long, réu- 
nies en grosse touffe, du milieu de laquelle s'éiéve la tige à 
fleurs. Celles-cj paraissent étre les plusgrandes qu'on ait encore 
vues chez des Campanules; elles ont 3 pouc. de long sur 4 4/2 
de diamétre, Leur corolle est d'un pourpre pále, surtout en 
dedans, parsemé de taches pourpres plus foncées, chargée de 
longs poils délicats. Elle est voisine de la Campanule des jar- 
dins (C. medium), mais son stigmate est trifide. Jusqu'ici, on 
l'a cultivée en orangerie, mais M. Fortune croit qu'elle passera 
en pleine terre. Elle demande beaucoup d'eau au printemps. 
Elle se multiplie facilement par la division des racines en au- 
tomne et en hiver, et probablement aussi par graines. Elle 
réussit dans la terre et aux expositions où prospère la Campa- 
nule des jardins. 

53. Swainsonie de Grey, Swainsonia Greyana Tind]. Botan. 
Regis. décem. 1846, tab. 66. — Papillonacées, — S. suffruti- 
cosa incano-tomentosa, foliolis 5-8-jugis oblongis retusisve, 
racemis multifloris folio longioribus, calycibus lanatis bibrac- 


A64 

teatis, leguminibus glabris inflatis stipite androecio longiore. 
— Cette plante a été envoyée de la Nouvelle-Hollande par M. 
Grey. De l'aisselle de ses feuilles sortent de belles grappes de 
grandes fleurs pourpres, avec une grande tache blanche au 
centre de l'étendard ; elles se montrent en été. — On la cultive 
de méme que le Lotus Jacobea, dans un sol composé de loam 
sablonneux mêlé d'un peu de terreau bien consommé. Elle se 
multiplie facilement par boutures de jeunes pousses, au com- 
mencement de l'eté. Elle fleurit pendant l'été et l'automne, 
en orangerie. í 

54. Xiphidie géant, Xiphidium giganteum Lindl., Botan. 
Reg., décem. 4846, sans fig., à la suite dela pl. 66. — Hoemo- 
doracées. — X. foliislatissimis margine integerrimis acutis 
paniculâ racemosá contractà multiflorà brevioribus, rhachi 
alte sulcatá pubescente ramulis omnibus simplicibus secundi- 
floris, floribus albis glabris. — C’est une grande plante sem- 
blable à un Iris, dont les feuilles ont plus de deux pieds de 
long sur deux pouces et demi de large ; au moment de la flo- 
raison elle a prés de 4 pieds de haut Ses fleurs sont petites, 
blanches, en grappes unilatérales, serrées, mais peu brillantes. 

55. Acacia triste, Acacia maesta Lindl. Botan. Regis. degen: 
1846, tab. 67. — Mimosées, —A. pubescens , nigroviri 
ramulis angulato-striatis, phyllodiis adpressis sparsis þinerviis 
oblongis cum mucrone, spicis cylindricis densis phyllodia 
superantibus. — M. Bentham regarde cette plante comme une 
simple variété de D Z. verticillata; néanmoins M. Lindley croit 
trouver en elle des caractères suffisants pour en faire une 
espèce distincte. 

seht Led , Impatiens pla typetala Lindl. 

Botan. CN ., décem. 1846, tab. 68. — Balsaminées. — l: pe- 
rennis, tuberosa, glabra, foliis verticillatis oblongo-lanceola- 
tis argute serratis, petiolis eglandulosis, pedunculis unifloris 
folio brevioribus calcari filiformi falcato cequalibus, pet 
transversis o bcordatis, ovario glabro. — Cette belle Balsa- 
mine a été importée de Java par MM. Veitch, d'Exeter. Elle a 


- 


465 

été exposée pendant lété de 1846 dans les jardins de la So- 
ciété d'horticulture de Londres, Elle demande uneatmosphére 
humide et une haute température pendant l'époque de son 
développement. Elle doit, au reste, être traitée pendant ce 
temps comme les Gloxinia, Achimenes, ete. Elle fleurit pen- 
dant la plus grande partie de l'été, et elle devient alors très- 
belle par le nombre et la grandeur de ses fleurs purpurines, 
un peu violacées. On doit avoir le soin de l'abriter contre les 
vents secs qui lui sont très-nuisibles 

57. Hoya impérial, Hoya imperialis Lindl. Botan. Reg., dé- 
cem. 1846, sans fig , à la suite de la pl. 68. — Asclépiadées. — 
H. caule volubili, petiolis costáque tomentosis, foliis coriaceis 
anguste oblongis ciliatis glabris aveniis apiculatis apice re- 
curvis basi rotundatis v. leviter cordatis, pedunculis tomento- 
sis pendulis foliis brevioribus, umbellis multifloris, sepalis 
ovatis obtusis tomentosis, corollæ maximæ lobis triangulari- 
bus stellatim patulis ciliatis intus loevibus fauce tomentosà, 
coronæ stamineæ foliolis compressis bilobis lobo interiore 
acuto subdentato postico ovato obtuso. — Cette espèce est, dit 
M. Lindley, la plus belle plante grimpante qu'il soit possible 
de voir. Elle a été envoyée de Bornéo par M. Lowe, jeune, à 
M. Lowe, de Clapton. Sa tige est laineuse; ses feuilles sont 
longues de six pouces, coriaces; ses magnifiques fleurs de trois 
pouces de diamétre, et d'un tissu analogue à celui de PH. 
carnosa, forment comme un diadéme à dix rayons ; le contraste 
entrela couleur pourpre de leurs pétales et le blanc pur des 
parties de la fructification rehausse encore leur beauté. 

58. Cœlogyne à taches jaunes, Cwlogyne ochracea Lindl., 
Botan. Reg., décem. 1846, tab. 69. — Orchidées, — €. pseudo- 
bulbis oblongis apice tetragonis, foliis anguste lanceolatis obs- 
cure 5-nerviisin petiolum angustatis racemo paucifloro apice 
nutante longioribus labelli trilobi intus pubescentis lobis la- 
teralibus rotundatis intermedio ovato acuminato obtuso sinu 
denticulato integrove lamellis 2 rectiuseulis integris cis me- 
dium apicem evanescentibus lineá brevi elevatà apice denti- 

30 


466 
ferà prope basin. interjectà. -— Cette plante demande ia uin 
culture que les autres Orchidées. 

59. Azalée écailleuse, Azalea Squamata Lindl. , Journ. of the 
hortic. Soc, vol, 4, p. 152, Botan. Reg., janv. 1847, tab, 3. — 
Ericacées, — A. foliis junioribus ferrugineo-pilosis vetustis 
ovalibus acutis subcoriaceis breviter petiolatis calvis nunc basi 
angustatis, floribus 8-10-andris solitariis ante folia e squamis 
numerosis ferrugineis imbricatis pilosis erumpentibus, pe ` 
dunculo squamarum longitudine villoso, calyce obsoleto 5- 
dentato corolla breviter campanulata petalis obtusis quinto 
multo minore. — Cette espéce a été envoyée de Chine par M. 
Fortunequi l'a trouvée sur les montagnes de Hong-Kong. Avec 
le port commun à tous les 4zalea de Chine, elle se distingue 
par les particularités suivantes : elle fleurit sans feuilles, don- 
nant à l'extrémité de chaque petite pousse une grande fleur 
solitaire rosée, tachetée de rouge à son cóté supérieur, sortant 
d'une sorte de tube formé d'écailles d'un brun brillant, cequi 
luia valu son nom. Son calice est très-petit. Ses feuilles jeunes 
ressemblent assez à celles de l’4. indica, mais plus tard 
sont ovales, aigués à leurs deux extrémités, parfaitement gla- 
bres. M. Lindley pense que cette Azalée sera probablement 
rustique 

60. Erythrine de iBidwill, Erythrina Bidwillii Botan. Bei, 
févr. 4847, tab. 9 — Papillonacées. — Cette plante est une très 
belle hybride cbtenue de l'Erythrina herbacea fécondé par TE, 
Crista-Galli, dontles caractères sont intermédiaires à Ceux 
de ces espèces. Elle est trés-remarquable par elle-même € 
aussi comme appartenant à une famille où jusqu'ici Phy: 
bridation paraissait rencontrer des difficultés presque vest 
montables. 


De la Greffe herbacée; par M. J. Decaisne, (Présenté à 
l'Acad. des sc. le 4 avril 1847.) 


On. considère la greffe comme un de ces cas pari 


467 
soudure où les libers et surtout les aubiers de deux végétaux 
s'unissent ensemble de maniére à ce que l'un d'eux. qu'on 
nomme la greffe, puisse recevoir la séve de l'autre, qu'on ap- 
pelle le sujet, par l'intermédiaire du systéine vasculaire. L'ob- 
jet du mémoire de M. Decaisne est de démontrer qu'il n'en 
est pas toujours ainsi, Ce travail, qu'il annonce comme de- 
vant étre suivi de plusieurs autres, a pour sujet les greffes 
h?rbacées , c’est-à-dire cette sorte de greffe dans laquelle on 
opère à une époque où le végétal ligneux est encore dans un 
état de mollesse qui le rapproche de la plante annuelle. Cette 
greffe, qui se pratique aujourd'hui en grand dans la forét de 
Fontainebleau, est avantageuse en ce qu'elle permet d'obtenir, 
à l'aide de sujets robustes et dans un terrain ingrat, des espèces 
précieuses qui n'y trouveraient pas l'élément nécessaire à leur 
prospérité, 

Abordant un moment la question des greffes en général , 
M. Decaisne se demande si l'action du sujet sur la greffe est 
réelle. c'est-à-dire si la sève aux dépens de laquelle se nourrit 
la greffe exerce sur celle-ci une influence appréciab!s. Il exa- 
mine successivement les principaux faits qui ont été cités pour 
ou contre cette opinion, et il arrive à la conclusion suivante : 
« Je pense que l'action du sujet sur la greffe est loin d'étre 
générale. Cette opinion vers laquelle je penche, comme on le 
fait pour toute hypothése qui tend à simplifier, mais dont on 
doit se défier tant qu'elle manque de preuves suffisantes , est 
cependant confirmée par plusieurs de mes expériences ; tandis 
que l'opinion contraire est réduite à l'appui de deux Ou trois 
faits qui, peut-étre, ont besoin eux-mêmes d'examen; elle me- 
rite d'attirer l'attention des observateurs et sa vérification, si 
elle a dieu, sera l'un des pas les plus importants de la physio- 
logie des plantes ou de la culture. » 

“Le fait capital signalé par M. Decaisne est relatif à une ex- 
Périence sur des plantes grasses, Dans cette expérience, son 
but avait été, dit-il, de s'assurer si un Cactus (Epiphyllum 
truncatum) étant greffé sur un Cactus (Cereus pteranthus — bre- 


468 

vispinus) les choses se passeraient comme dans le fait du Cras- 
sula cité par Thouin, c'est-à-dire si la greffe émettrait des 
racines à l'intérieur du sujet, et si, dans ce cas, celui-ci rem- 
plirait exactement l'office dn sol. Dans son expérience, M. De- 
caisne a étété le sujet et l'a évidé au centre. Aprés avoir enlevé 
tout le corps ligneux ainsi que la partie centrale ou mé !ullaire 
du sujet, il y a implanté la greffe, qu'il avait dépouillée préala- 
blement de son parenchyme externe ou simplement de l'épi- 
derme. La greffe se trouvait ainsi enfoncée dans une sorte ` 
d'étui entièrement circonscrit par du parenchyme, san: aucun 
rapport avec le système vasculaire du sujet; elle en occupait 
la moelle, et de plus l'opération, en déterminant la nécrosedu 
tissu utriculaire dans les parties attaquées, avait formé une 

he inertequi sé it pl i létement les deux 

Lea A F t 

individus, « Le système vasculaire joue donc ici, dit l'auteur, un 
róle secondaire, si on le cons dére comme l'organe destinéà 
transmettre les liquides. Les vaisseaux ne sont nulle part, dans 
cette opération, en rapport avec ceux de la greffe... Il en ré- 
sulte donc que c'est à l'aide du tissu parenchymateux que la vie 
se maintient et que la plante s'accroit, Ces phénoménes sont, 
du reste, en harmonie avec les fonctions qu'exercent les spon- 
gioles chez lesquelles l'absorption des liquides s'opére sans 
l'intermédiaire des vaisseaux séveux..... Cependant le: deux 
végétaux ne cessent de s'accroitre; car, 4 ans aprés l'opération. 
par exemple, on distingue un épaississement à la partie supé- 
rieure du sujet. Une coupe longitudinale qui entame pat le 
milieu la greffe et le sujet, démontre alors que l'épaississement 


est déterminé par la première qui, en formant une sorte | j 
tubérosité utriculaire, a dilaté les tissus environnants et forme 
à sa limite une couche plus ou moins épaisse, d'une consistance 
et dune couleur spéciales. » D’autres greffes faites dans des 
conditions analogues (Tomate sur Bomme de terre, de” 
Courges, Tabacs, Phytolacca) ont prospéré, quoiqu'elles e" 
trouvassent nulle part en contact avec le système vasculaire: 
Les greffes de rameaux sur racines paraissent, à M. Decaisne, 


A69 


plus concluantes encore. Ainsi la Pivoine en arbre a été greffée 
` $ S 


d 
que les plantes ligneuses peuvent s'associer à des plantes 
herbacées quand elles font partie d'un genre naturel. 

« Dans les plantes herbacées ou les plantes ligneuses, l'es- 
sentiel, dit M. Decaisne, lorsqu'on les greffe, paraît de mettre 
en rapport intime par les faces du système ho:izontal le plus 
grand nombre possible d'utricu'es à l'aide desquelles la vie se 
propage dans le végétal... Une greffe est donc placée dans les 
conditions les p'us favorables quand elle présente la plus large 
surface pour recevoir les fluides transmis par le tissu utricu- 
laire, et quand ce fluide est obligé, pour ainsi dire, de dévier 
le moins possible de sa marche naturelle..... Cependant bien 
que le systéme utriculaire, par lequel l'union commence à 
s'opérer, soit, d'aprés mes expériences, l'organe le plus actif 
dans la première époque de la vie de la greffe, il ne faut point 
oublier que c'est daus'le tissu cortical que se produisent la 
plupart des principes immédiats : ainsi, au lieu d'attribuer les 
insuccés à la nature différente des vaisseaux, on est conduit à en 
reconnaitre la cause dans la diversité des sucs, et notamment 
du latex que renferme le tissu utriculaire cortical. » 

Au total, M. Decaisne déduit de ses expériences les conclu- 
sions suivantes : 

« 4° A l'égard des plantes grasses : 

» Que ces greffes peuvent vivre plusieurs années sans qu'on 
voie s'établir des rapports entre les systèmes vasculaires des 
deux individus (sujet et greffe); que les greffes absorbent leurs 
fluides nourriciers par l'intermédiaire du tissu utriculaire. 

» Que les greffes de Wem ne portent Se de 
racines à l'intérieur du sujet, 
qu'on ne peut, par conséquent, lés dénsidápor comme des vé- 
gétaux parasites proprement dits, puisque, dans ceux-ci, 
(Cuscute, Gui, Myzodendron, etc.) les systèmes vasculaires sont 
en rapport immédiat ; que, dans les Cactées, l'absorption des 
sucs par la greffe est médiate, car elle a lieu à travers une 


470 
couche de tissu utricülaire avant d'arriver aux vaisseaux. 

» 2" A l'égard des greffes herbacées entre végétaux ligneux : 

» Que les greffes sont d'une reprise d'autant plus assurée 
que le tissu utriculaire est plus abondaht et que celui de la 
moelle vient concourir au succès de l'opération ; que l'époque 
la plus favorable est celle où le tissu élémentaire, quoique ar- 
rivé à son parfait développement, se trouve cependant encore 
gorgé de sues ; qu'avant cette époque, son accroissement ou son 
expansion plus ou moins rapide s'oppose à la réussite des 
greffes 

» Que le liber ne parait point nécessaire dans l'opération de 
la greffe, si l'on en juge parle Phyrolacca et le Cactus chez les- 
quels l'écorce est dépourvue de cet organe. 

» Que les greffes les plus avantageuses sont celles qui se 
pratiqueront en mettant en contact Ja plus grande surface 
possible du tissu utriculaire ; qu'ainsi la greffe Dumont doit étre 
préférée à la greffe Palladius, qui se pratique communément 


dans nos campagnes; que le plaquage qui entame le sujet et LE 


greffe jusqu'à la moelle présente les avantages que je viens de 
signaler; qu'il en est de méme de la greffe en flûte qui se trouve 
alimentée par les rayons médullaires, surtout quand on opére 
sur de trés-jeunes sujets. 

» Que les espéces qui appartiennent à un genre naturel 
peuvent s'entre-greffer malgré leur différences physiologiques; 
qu'ainsi on voit réussir des plantes à fleurs persistantes sur des 
espèces à feuilles caduques ( Magnola fuscata sur M. purpurea, 
M. grandiflora sur M. tripetala). 

» Que les parties du système ascendant d'un végétal se 
greffent avec une facilité extrême sur les parties du système 
opposé, surtout quand elles sont charnues (Pivoine en arbre 
sur racine de Pivoine ordinaire). » 


| 
| 
| 
: 
| 
| 
Ja 
| 
j 


hH 


DEUXIÈME PARTIE, 
MÉLANGES. 
COMPTES RENDUS DES SOCIÉTÉS SAVANTES, 
Société linnéenne de Londres. 
Séance du 47 mars 1846. 

Le mémoire lu dans cette séance est un travail de M. Gol- 
ding Bird, qui a pour objet armure siliceuse de l'Equisetum 
hyemale L. et l'appareil stomatique de cette plante non décrit 
jusqu'à ce jour. On the siliceous armour of Equisetum hyemale , 
Lin., with an account of its hitherto undescribed stomatic appa- 
ratus). — L'auteur rappelle d’abord les observations de 
M. Sivright sur la lgrande quantité de silice qui existe chez 
l Equisetum hyemale, et celles đu docteur Brewster, relatives à 
l'arrangement général des masses siliceuses à la surface de cette 
plante, ainsi qu'à leur action sur la lumière polarisée. H dé- 
crit ensuite avec détails cette armure siliceuse. Les quatorze 
côtes longitudinales que présente la tige portent chacune 
deux rangées parallèles de tubercules siliceux, qui ont le lui- 
sant et l'apparence générale de grains de verre; le long des 
bords de chaque côte sont de nombreuses lignes longitudinales 
ondulées, qui garnissent entièrement l'intervalle entre les faces 
latérales des côtes et le centre des sillons adjacents; dans la 
dépression de chacun des sillons se montre une double série 
de Marques (projections) ovales, arrangées par paires, dont 
chacune présente une fente ovale à grand axe transversal. Ces 
fentes aboutissent à P ppareil st tique qui est trè complexe. 
Lorsqu'on examine par sa face intérieure. la couche super- 
ficielle de la plante, on voit que les portions correspondantes 
aux rangées de tubercules sont presque opaques, par effet de 
séries compactes de masses linéaires de matière siliceuse rom: 
binée avec des restes de la substance organisée. À égale dis- 


472 
tance de ces masses linéaires se montrent par leur face posté- 
rieure les appareils stomatiques ; chacun de ceux-ci présente 
une éminence ovale en mamelon, dont le grand axe est dirigé 
dans le sens de la longueur de la tige, et croise par conséquent 
la direction de la fissure extérieure. — Des opérations assez 
compliquées sont nécessaires pour isoler les appareils stomati- 
ques, de telle sorte qu'on puisse les observer avec soin. M. Gol- 
ding Bird les décrit comme ovales, presque plats et mesurant 
1% de pouce (anglais) dans le sens de leur grand diamètre. Ils 
consistent en un cadre siliceux composé de deux pièces épaisses 
à leur bord convexe, minces vers leur bord eoncave, retenant 
entre elles deux corps longs et plats, fendus (en apparence) en 
manière de peigne, allant en pointe du milieu vers chaque 
extrémité. Dans la plupart des cas, il existe une ouverture 
entre ces corps, tandis que d’autres fois ils sont entièrement en 
contact. Ainsi, au total, cet appareil stomatique se compose de 
4 pièces; savoir: les 2 en arc avec leurs lames, et les 2 corps - 
pectinés ; et il est placé àla base d'une éminence conique qui 
s'ouvre par une fissure transversale. Mais l'auteur n'a pu re- 
connaître comment il se trouve retenu dans sa position. | 
Séance du 94 avril. 
Il est donné lecture d'un mémoire de M. Edwin John 
Quekett sur le développement de la fécule et de la chlorophylle. 
— Selon cet observateur, dans une trés-jeuue tige de Cirewa 
lutetiana, ou dans une jeune branche de vigne, on peut obser- 
ver les grains de fécule depuis leur état parfait jusqu'à leur 
premier commencement, à laide de nombreuses coupes trans- 
versales faites en divers points. Les cellules les plus récem- 
ment formées se montrent alors remplies de mucilage €t - 
granules au point d'en étre opaques ; dans celles placées plus 
bas sur la tige ou la branche, les granules commencent à dis- 
paraître et le cytoblaste ou nucleus se montre; plus bas encore 
le cytoblaste paraît avoir perdu son caractère granuleux A 
avoir beaucoup augmenté de grandeur, et il est devenu ME 
petite cellule à nucleus distinct, en place d'un amas de gra 


473 
nules avec un plus grand au centre, Sur le contour extérieur 
de cette cellule à nucleus, des granules (variant de 40 à 20) 
font leur apparition ; ils sont d'abord trés petits et de couleur 
verte ; ils grossissent ensuite et deviennent incolores; à mesu- 
re qu'ils croissent, la cellule à nucleus est absorbée et les gra- 
nules deviennent libres. Plus tard, ces granules se multiplient 
en se divisant et pullulant; certains grains présentent en 
effet des traces de subdivision, et plusieurs sont accompagnés 
d'autres plus petits attachés à eux; généralement on trouve 
dans une cellule plus de grains de fécule qu'on ne voyait de 
petits granules se développer sur le nucleus. — On peut voir 
plusieurs de ces degrés de développement sur une tranche 
mince du tubercule de la pomme de terre. On voit ai: si que 
les cellules de la portion centrale ne renferment que peu de 
grains de fécule; à mesure qu'on approche de la circonférence, 
les grains deviennent de plus en plus petits et passent peu à 
peu à la nature de la chlorophylle. En fixant son attention sur 
les parties dans lesquelles le contenu cellulaire passe graduel- 
lement de l'état de fécule à celui de chlorophylle, on voit que 
beaucoup de cellules renferment une autre cellule à nucleus 
distinct, laquelle parait aplatie ou lenticulaire, et surle bord 
de laquelle sont disposés nombre de petits granules; dans 
d'autres, les choses sont plus avancées, les granules devenant 
peu à peu plus volumineux et la cellule à nucleus s'oblitérant, 
le dérangement qui a lieu dans la position des granules, aprés 
qu'ils se sont détachés de la cellule à nucleus, rend diffcile la 
détermination du point par lequel ils adhéraient ; mais 
M. Quekett croit qu'ils adhéraient par l'extrémité où se trouve 
le hile, Après cette période, les grains de fécule grossissent, et se 
multiplient comme l'ont déjà signalé plusieurs observateurs. 
— Ce mode de formation n'a été observé par l'auteur que 
chez les dicotylédons; les choses se passent autrement chez 
les monocotylédons. Ainsi sur une section .de la base d'une 
jeune tige de Lilium bulbiferum, le bulbe compris, à la hauteur 
d'un pouce au-dessus de cette base, les cellules sont remplies 


47^ 

uniquement de fluide, et chacune d'elles renferme un cyto- 
blaste avec son contenu de couleur laiteuse. Plus bas, les cel- 
lules se montrent plus transparentes, et renferment des gra- 
nules à contours bien définis ; plus bas encore, elles présentent 
de petits granules mêlés au liquide cellulaire, et leur cyto- 
blaste se montre transparent, vide et anguleux; enfin tout-à- 
fait à la base les granules sont à l'état parfait et le nec 
n'est plus visible. 

Il parait donc, dit M. Quekett, qu'il y a deux modes de for- 
mation de la fécule se rattachant au cytoblaste: dans l'un, le 
eytoblaste devient une cellule à nucleus et les grains de fécule 
nâissent à son extérieur ; dans l'autre, ce cytoblaste ne devient 
pas une cellule à nucleus, et il donne naissance aux n 
dans son intérieur, 

Quant à la chlorophylle, le savant anglais a vu que ses gra- 
nules tirent également leur origine d'une cellule à nucleus; 
mais il ajoute que l'origine premiere de cette substance se mêle 
tellement à la formation de la cellule, qu'il est impossible d'a 
river par la dissection à en reconnaitre les premiers mo- 
ments. ue 

Séance du 5 mäi. p 

M. T. S. Ralph communique une note sur la Structure de 
violettes se rattachant à leur fécondation. — Il croit que la fé 
condation des ovules des Violeftes tient à diverses circons- 
tances plus ou moins essentielles : 4° La position penđante des 
fleurs qui porte le stigmate plus bas que les anthères; Ze 
crétion mielleuse du pétale éperonné qui attire les insectes; 
3^ le bec qui termine le stigmate de quelques espèces, et qui 
retient le pollen; 4° la courbure remarquable du style dam 
les espèces à stigmate globuleux. 


NÉCROLOGIE. 


Le 1* avril 1847, est mort au château de Vincennes o 


A75 

il était en garnison comme officier d'artillerie, M. Mutel, bo- 
taniste distingué et auteur d'ouvrages nombreux de divers 
genres, Ses travaux sur la botanique sont, outre quelques mé- 
moires et notes sur les Orchidées, etc., une Flore du Dauphiné 
(2 vol. gr. in-12 avec planc.; Paris, 1830 ), et sa Flore fran- 
çaise destinée aux herborisations (4 vol. in-19, avec un Atlas 
format oblong ; Paris, 1834-1838), l'ouvrage général le plus 
récent que nous possédions en ce moment sur les plantes de 
France. 


FAITS DIVERS. 

Lorsque la mört a frappé M. Benjamin Delessert, à la vive 
douleur causée par cette perte à jamais déplorable est venue 
se joindre la crainte que les précieuses collections réunies à 
grands frais et avec un zéle si longtemps soutemu par cet 
homme éminent, ne fussent comme frappées du méme coup 
et ne fussent ravies à la science à laquelle elles ont été si utiles 
jusqu’à ce jour. Heureusement les pensées nobles et généreuses 
sont héréditaires dans la famille Delessert, et M. Francois 
Delessert n’a pas tardé à en donner une preuve qui l’honore. 
Institué héritier des collections botaniques, il a résolu de conti- 
nuer l'oeuvre de son illustre frère, et par une lettre écrite offi- 
ciellement à l'Académie des Sciences ainsi quau Muséum 
d'histoire naturelle, il a informé le monde savant de sa réso- 
lution á cet égard. Les Botanistes auront donc encore à leur 
disposition cette immense collection de livres et de plantes 
dont la dispersion aurait anéanti pour eux de précieux moyens. 
de travail, et sans laquelle des recherches de divers ordres de- 
viendraient si non impraticables, au moins très difficiles, 
méme dans Paris, et au milieu des ressources qu'offrent nos 
vastes établissements publics. Nous croyons devoir mettre 
Sous les yeux de nos lecteurs la lettre écrite à ce sujet par 
M. Francois; Delessert au président de l'Académie des Sciences, 
ainsi que la réponse qui lui a été faite, au nom de l'Académie; 
Par M. Flourens, secrétaire perpétuel de ce corps savant. 


476 
Lettre de M. François Delessert à M. le Président de l'Académie des 
sciences (Séance du 29 mars 1847). 

Mon frère, M. Benjamin Delessert, m'a légué ses collections 
botaniques, ses herbiers et sa bibliothéque. 

Je regarde comme un de mes premiers devoirs, envers sa 
mémoire vénérée, de continuer, autant qu'il pourra dépendre 
de moi, ses généreuses intentions envers les sciences, en facili- 
tant les recherches des savants et des amateurs qui désirent vi- 
siter ces galeries. : 

Je viens donc vous prier, monsieur le président, de vouloir 
bien, si vous le jugez convenable, annoncer à l'Académie des 
sciences que les collections de mon frére seront de nouveau 
ouvertes après la semaine de Pâques, et que M. Lasègue con- 
tinuera à donner aux savants qui désireront y travailler toutes 
les facilités qui leur ont été accordées précédemment. Il me 
sera doux de penser que cette nouvelle pourra étre agréable à 
l'Académie des Sciences, en reportant encore ses pensées sur 
la mémoire d'un de ses anciens membres, auquel elle avait 
accordé, au mois de décembre dernier, un hommage di intérét 
dont il a été bien touché. 

Mon frére, M. Gabriel Delessert, auquel notre frére a léguéses 
collections de coquilles et de minéralogie, me charge de vous 
prier, monsieur le Président, de faire en ce qui concerne € $ 
derniéres collections, dont M. le docteur Chenu reste Kat 
s uliJs- 


servateur, une communication pareille à la mienne, 
notre 


sant à toutes nos pensées pour ce qui regarde ce legs de 
frère. 
Paris, le 4° Avril 4845. 
Monsieur, 
L'Académie me charge de vous remercier de la lettre DÉI A 
quelle vous lui annoncez que les belles collections de * -— 
jamin Delessert resteront ouvertes aux savants et accessibles? 
tous les travailleurs, comme par le passé. E. 
Ellea appris cette nouvelle sans aucune surprise; - nean 
moins avec un bien vif intérét, Elle voit, avec ege? 
les soins que vous prenez, vous monsieur, et M. Gabriel De 


477 
sert, pour honorer la mémoire illustre d'un de ses membres, 
qu'elle n'oubliera jamais, et qui - fut doublement cher par 
sa science et par ses vertus. 

Veuillez agréer, monsieur, l'expression de ma haute 
considération. vh "s Signé FLourens. 

it Secrétaire perpétuel de l'Académie. 

— Une lettre écrite de Toulon par AL H. Laure, le 26 fév, 
1847 (4nnal. de la soc. roy. d'hortic.; mars 1847, page 148), si- 
gnale un fait assez curieux pour que nous croyons devoir le 
reproduire. On sait que la Patate (Batatas edulis Choisy, Con- 
volvulus Batatas Lin.) fleurit rarement dans les cultures, 
méme dans les parties chaudes du globe, aux Antilles, par 
exemple. M. Michel Laure cultive cette plante dans les envi- 
rons de Toulon depuis 8 ans et il n'avait pu en obtenir 
encore une seule fleur. M. H. Laure lui-méme, dans l'espace 
de 33 ou 34 ans, n'avait vu que deux fois sur ses plantations 
quelques rares fleurs de Patates, qui n'avaient pas méme donné 
de graines. Or,en juillet 1846, M. Michel Laure a vu sa plan- 
tation de cette plante, dans laquelle se trouvaient environ 300 
pieds, se couvrir d'une si grande quantité de fleurs, « qu'on 
eüt dit un tapis bleu étendu sur elle.» Beaucoup de fleurs ont 
parfaitement réussi et M. Laure a pu recueillir près d'un 
demi-kilogramme de graine. i 

— Dans lune des dernières séances de la Société philoma- 
thique, M. Huzard a communiqué un fait curieux observé l'an 
dernier dans un de nos départements du nord. Dans l'été de 
1845, la maladie des Pommes de terre avait sévi avec une 
telle force sur un champ planté de ce végétal, que le proprié- 
taire crut devoir essayer de sauver du naufrage le peu de tu- 
bercules que le mal aurait encore épargnés. Il procéda donc à 
l'arrachage; mais reconnaissant bientôt que le mal était arrivé 
à son plus haut période et que les tubercules non gátés ne 
payeraient pas méme les frais de l'opération, il abandonna 
bientót tout ce qui restait en terre. En automne, il fit donner 
un labour ; aprés quoi il sema du Tréfle; au printemps suivant ` 


478 
de nombreuses pousses de Pommes de terre se montrèrent 
et en peu de temps elles aequirent une. vigueur telle qu'elles 
empéchaient la végétation du Trèfle. Résolu dés cet instant 
de profiter de ce qu'il devait considérer comme un heureux 
hazard, le propriétaire porta son attention sur les Pommes 
de terre et en 1846 il en obtint une récolte magnifique. —0n 
peut se poser plusieurs questions pour l'explication de ce m 
que nous nous bornons à rapporter sans chercher à le di: cute 
ni à l'expliquer. Ka 
— Nous avons annoncé, il y a quelque temps, V'aprsle 
journaux politiques, la mort de M. A. Bonpland, et nous 
avons même donné une notice sur la vie et sur les Los 
de ce célébre botaniste voyageur. L'académie des 
dont M. Bonpland était correspondant, avait partagé erreur 
répandue par les journaux et elle se disposait à procéder au 
remplacement du botaniste ami et compagnon de M. de t 


Mais des renseignements récents ont rendu : au | moin 


trés-douteuse la nouvelle de cette mort arrivée en Fra nce 
ce qu'il parait, par voie anglaise, Ce sera donc là un pa 
exemple de voyageur tué fort gratuitement et -— inno- 
cemment par les journaux, 
— On a recu des nouvelles et des paquets de jani 
M. Boivin dont nous avons annoncé, il ya quelques m nois, 


départ et le plan d'exploration scientifique. M. Boivin ett 


ce moment à Bourbon: mais malheureusement il nest g ger 
probable qu'il visite, comme il devait le faire, la côte M 


est de l'Afrique, le brick le Ducouédic, qui doit faire une nen 


En hydrographique dans ces parages, ne pouvant, à 
uil paraît, le prendre à son bord. Mais animé du 
ditis son voyage, notre botaniste se propose d'explorer 
autant qu'il le pourra les terres qui avoisinent les parages 4 dus 


ement le | 
dans lesquels il se trouve maintenant et particulièr ke 


points de Madagascar sur lesquels il pourra prendre t terre FE 
courir à une mort assurée. Nous ne doutons pas que se 
tatives à cet égard et ses explorations sur les autres, em 
Wamènént des résultats avantageux pour la science. 


ei Re o ee ne 


rurale, en remplacement de M D edet Dans la liste de 
présentation, M. Decaisne était placé en première ligne, ex 


æquo avec M. andier ; il a obtenu 43 voix, tandis que ce S 
dernier n’en a réuni que six. Grâce à cette nomination, l'Aca- 
démie compte ët ve un savant botaniste de plus, et la 
physiologie végétale se trouve ee représentée dans la 
section d'économie rurale. 


HERBIERS A VENDRE. 
(Réduction de prix. ' 
M. DURANDO à l'honneur d'annoncer à MM. les botanistes 
que M aller herboriser en Italie, en Algérie, etc., mais dé- 
e de plusi milliers deplantes de Tos- 
cane et de France qui lui restent en fonds, il va diminuer 
considérablement le prix de celles-ci, afin d'en háter l'écoule- 


ment; ce ne sera plus que 
40 francs par centurie sans choix (au lieu de 20 francs), 
— au choix (au lieu de 35 francs), 
Ce prix, ainsi réduit, ne s'applique qu'aux plantes qui se 
trouvent actuellement à Paris, Le nombre des espéces, pour 
les premières collections, peut aller de 700 à 800. 


^ 157 3 


M. Durando renonce à son comptoir ges botaniques; 


néanmoins il se chargera de faire venir les plantes au fur et à 
mesure qu'on lui en fera la demande. 

Quant à la Flora etrusca exsiccata par M. le professeur P. 
Savi, ceux qui la désirent penrront s'adresser soit al giardiniere 
dell orto botanico a Pisa, soit à M. Durando, Paris, rue 
Cuvier, 6. 

Les prix seront les mémes soit à Pise, soit à Paris, c'est-a-dire 
15 fr. la centurie sans choix et 30 fr. la centurie au choix. 


— La mort a récemment enlevé aux sciences naturelles M. le 
colonel Bory de St-Vincent. Les botanistes savent qu'il s’occu- 
pait spécialement de eryptogames, et que, parmiles plantes de 


E: EN 


SCH 


cet ordre, ce sont surtout les A les Toug qu'il 

i Ev Di , nique sera mis ei 
dans deux ou trois mois, et nous pensonsique les p 
qui cultivent principalement l'étude de ces familles 
ront gré de leur anıfoncer qu'il se compose d' 
bre de cartons-boites, de format in-folio, don - de 2 
2 de Marsiléacées, Salviniées et Lycopodiacées, 10 € 
2 d'Hépatiques, 3 de Champignons, 27 de Lichens, 33 
et 3 de Polypiers flexibles. La collection de Fougères, l 
nel en ayant publié un grand nombre, est surtout la 


qui à été récemment travaillée et publiée par M. le 
Fée. Il en est de méme des Algues, dont M. Bory s 
toute sa vie d'une facon spéciale, car son premier ! 
qui date de 1797, traite du genre Conferva de | 
egenen et fruticuleux ont gc un pec 


miné en détail les cartons de Mousses et ee: 
ne saurions guères juger, autrement que par leur à 10r 
l'intérét dont peut étre pour la science leur acqui 
pensons néanmoins que l'on trouvera là une foule 
en beaux échantillons des espèces rapportées par l 
d'Afrique, et communiquées à Bridel età Schw 
les ont décrites dans leurs ouvrages, et qu'en ou 
core une foule de nouveautés enfouies dans les ca 
deux familles. nen son herbier mis en vive x 


entassés des envois nombreux qu'il m'a pas eu. 
d'examiner. 


a 


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chter. Lips. 1840. Un f. vol. in-4°. 1300 pages. Ancien pri dek p 
. de, genera et species Palmar m descripsit 

: Hig Roy. fol Leipsic. fase. L-VIIL ont paru. 

color. 


Mittheilungen a aus den Verhandlungen der DE 

ee A ed vom Jahre 1845. gr. in-8°. Ha 

raf zu, Beitrege E a 7 Hefte mi 
449 à; 


TEILE 
+ 


a Ph. M., Herbar iuifffihedicinale. po gr. fol. Prague. !.-IV.- 

dert ont paru. 21 fr. 40 

m "i ok cryplogamiæ universalis demi gr. fol Prague. |. 
Hunder 

— Herbarium flore cryptogamicæ austriacæ der Pflanzentaus sch 
Prag. demi gr. fol. Prague. 1 31. Hundert. 

— Agrostotheca ue der Pflanzentauschanstalt in Prag. demi gr, 

dert. 


Prague. 1 Hun 

Hepaticar M Coe am studiis M der et edi curaverunt. 
C. M. Gottsche, J. B. G. Li denberg e Bu ees ab Esenbeck. 18 
1846. gr. in-8°, 4 liv unter EE - a livr | 


La See (dernière) livraison, Die encore ceite année , 
les suppléments et la qi 


table, 

Pfeiffer , À bbildung und Beschreibung blühender Cacteen. Mit 
Sn und franzæsischem Texte. Cassel, gr. in-A*. T IL. Mans Lë ^ 
et 

lamtæ Preissianæ, sive Enumeratio plantarum, quas in Andi 

cidentali et meridiona nali-occidentali annis 1838-1841 priora en 
- partim ab aliis, partim a se ipso determinatas descriptas, 

edidit. Chr. Lehmann. vol. I. 1845. gr. in-8°. 


Presi, kr. botanische Bemerkungen. Gesammelt aus den 
lungen der k. D Gesellschaft der Wissenschaften. - 
3) gr. 4°. Prague, 184^. 
hsg J.-G. Tabula analityca fungorum in epicrisi : 
PES d rer a descriptorum, ad operis usum 
913 pag. 


» NL. ii Baicalensi-Dahurica j De. ag p 
Plantarum in region ibus C et Transbaicalensibus atque. in D 
EES € Pars I. e 'jn-8*, Mosquæ, 1842-15. 


vs Dr. "G, G., ged ioiai gr. in-8°. pie Te 
LIN. 4, y. 1-5. i 
Tom. IV. 2-5 suivront plus tard. - 
Wenderoth , Flora Hassiaca oder s ystematisches Ve 
jetzt in Kurhessen und hinsichtlich der pA in den nach: 
. enthaltend die offen blübendes 


. Imp. de J.-B. Coos, rue du Foin-St-Jacques, 18. : 


RECUEIL MENSUEL ` 
Conseeré ptneipalement i Vanalpe der travaux publiés en Franee d à l'éranger 
sur la Botanique | 
dm ses applications à I'Hortienlture, L'Agrieulire , 
la Médecine, ele., 


RÉDIGÉ PAR 


P, DUCHARTRE, 


Docteur ès sciences, de la société philomathique. 


a 


3e ANNÉE. — 44e LIVRAISON. 


— MAI 4847. 


PARIS, 
A FRANCK, LIBRAIRE- EDITEUR | 
“RUE RICHELIEU , w 69: | 


DA : 


Sommaire de la Ir Livraison de la Revue Botanique 


Ir PARTIE. 
3 et eg végétale. 


uu inconu. 


ancoris: ced 


pére Qs quais da Mi ee Lántzius-Ben 
Transformation d'un Carpelle en étamine chez le Lo mid 
KLOTZSCH. 


Botanique générale et systómatique. 
Thesaurus literature botanice ; PRITZEL. . ` 
Traité de botanique; KRAssow-DrwiTZ IWITZ et LEYDE. 
Phytographie. 
Phytographia canariensis; BARKER-W Baa EI 
Flore de Palerme ; PARLATO huis ode RE 
des mes de l'Algérie; lue. . A SCC 
wes 
RE 


E 


Catalogue d 
Florule du Gers ; D. Dur Du 
Seit geriet LE E E LAMOTTE vita em 
MUR MA Q0 sth Che Cironosenium; SOTER WILLENET €t- 


Sur lndigo chinois; FORTUNE. . . . . . . 22, P 
Sur le Thé de CID; Fontos: ee E 


sik 


REVUE BOTANIQUE. 


II? ANNEE. 


PREMIERE PARTIE, 
PHYSIQUE VÉGÉTALE. 


Pnrroroutr. —Les vaisseaux laticifères, leur origine 
et leur développement. Dic Milchsaftgefæsse, ihr Urs- 
prung und ihre Entwickelung ; par un inconnu (le méme à qui l'on 
doit le mémoire sur le remplissage celluleux des vaisseaux ; voy. 
REV. BOT., 4° an., pag. 49 et 97 (Botan. Zeit., 1846, n™ 49, 50 et 
51); planc. vt et vir. 


De nombreux travaux ont été faits depuis quelques années 
sur les vaisseaux du latex ou les laticifères ; cependant leur 
histoire est loin d'avoir perdu toute obscurité, et de plus cer- 
taines de ses parties ont été à peine abordées jusqu'à ce jour. 
On ne possédait guère à cet égard que les idées un peu trop 
hypothétiques de M. C. H. Schultz et quelques phrases peu 
précises éparses dans les ouvrages de MM. Mohl, Unger s 
Meyen et Schleiden. On doit donc savoir gré à l'auteur 
anonyme du mémoire qui nous occupe d'avoir porté sérieuse- 
ment son attention sur ce point delicat et difficile et d'en avoir 
fait le sujet d'une longue suite d'observations. Son mémoire, 
riche de faits et rédigé avec méthode et clarté, est malheureu- 
sement trop étendu pour que nous puissions en donner une 
traduction complète; mais passant sur l'exposé des faits de 
détail nous allons en présenter les données les plus impor- 

31 


a 


483 

tantes, en résumant la partie historique par laquelle il 
mence et en en traduisant fidelement les résultats géné 
Ce n’est que depuis les perfectionnements importa T 
tés dans la confection des microscopes, et par suite, depu 
d'années, que les Phytotomistes ont pu diriger leurs rec 
sur le mode de formation des laticiferes. M. C. H. Sch 
le premier qui se soit occupé de ce sujet. D’après lui: « 
les plus jeunes pousses des plantes, où les phénomènes 
se produisent avec le plus d'activité, les laticiféres 
sont si peu formés qu'ils se présentent à l'œil sous l'a 
d'une matière extrémement e et flexible, ets on ne peut ` 


^e na voc 


reconnaitre l 


(Natur der lebend. D iius p- T). Dans ses écrits } D 
rieurs, cet observateur a nommé ces organes dans cet é 


forme Jeune des itunes, 
M. Fr. Unger a émis à cet égard une autre opinion 
appuyée sur une observation faite par lui sur lem 
icus b is. D’après lui (Unger Aphorismen, ' 
p. 44. Ge zg der Wiener Mus. 1840, p. 10. — E 
Unger, Grundz, p. 40), les laticifères, proviendraient 
les cylindriques appliquées dans leur longueur geren 
r l'ange et dant les parois garen seraient ok 
dé Zá EL à p D Movon (Wie 
cogo bugs 
Peng 1838, 2 vol., p. 36) qui repeióesi itc 
comme ne montrant pas de vm KA 


,et 


nus en're na ee? plus tard seulement les: ar 
naient visibles et de plus en plus épaisses. e 
dans son Anatomie des Cactées (p. 29), s'est également] 
contre l'opinion de M. Unger: « Les lacifores dans 
le plus jeune, se sont toujours montrés à moi; 


~ 


483 
‘des inéats intercellulaires élargis, dans lesquels s'organisait 
ensuite peu à peu une membrane aux dépens du suc sécrété 
qu'ils renfermaient, » Dans ses écrits plus récents il s'est ex- 
primé d'une maniere analogue, tout en représentant comme 
trés-obscure l'histoire des premiers temps de ces vaisseaux, — 
L'auteur du mémoire qui nous occupe ne connait pas sur ce 

sujet d'observations plus récentes. 

ll expose ses propres observations en divisant les plantes 
qui en ont été l'objet en catégories déterminées par la simili- 
tude des faits qu'elles lui ont fournis. Ces catégories sont les 
suivantes: 4° Apocynées et Asclépiadées, chez lesquelles les 
laticiferes se sont toujours présentés sous une forme extréme- 
ment simple; 2» Morées ; 3° Urticacées; 4° Chicoracées, Came 
ee et Lobéliacées ; 5° Papavéracées et Cucurbitacées ; 

* Sambucus nigra Lin; T Euphorbiacées; 8° Aroïdées. " 
résume ensuite ses observations de la maniére suivante : 

« Si l'on jette un coup d'ceil général sur les faits présentés par 
toutes les plantes qui ont été examinées, on arrive à des résul- 
tats généraux sur l'organogénie des vaisseaux laticifères, et sur 
leurs propriétés caractéristiques , résultats qui peuvent étre 
résumés dans les phrases suivantes : 

A. À son origine, le vaisseau laticifère est un conduit creusé 
dans le tissus cellulaire, dont les parois ne sont pas formées 
par une membrane propre, mais seulement par les cellules 
environnantes. Les membranes uae. Foe ces Geng eg font 
saillie dans la cavité d onduit. De là celui 
ressemblance complète, quant à son apparence et à sa nature, 
avec les grands méats intercellulaires de beaucoup de plantes. 

B. Ce sitiens d'abord étroit , s'élargit, et ses parois se re- 


Vétent di 1 dowviont hinntÂt appréciable aux 
points de jonction des cellules n 
SS: 1 1 
S Cet E D J PL 2 ROSE OC Md 


considérable; | 
a. Chez beaucoup de plantes il se montre comme un véri- 
table dépót ; ensuite des lignes fines de séparation et de petits 


48^ 

espaces intercellulaires deviennent visibles entre lui et les pa- 
rois des cellules, et par là le conduit intercellulaire primitif 
prend la nature de vaisseau pourvu d'une membrane propre. ` 

b. Chez d'autres plantes, au contraire, les lignes de sépara- 1 " 
tion ne deviennent pas visibles, et la jeune membrane vascu- * 
laire ne se manifeste pas autrement que par cette couche "i 
d'épaississement sur les parcis cellulaires adjacentes. s t 

D. La situation des canaux et des vaisseaux laticiféres très- 
jeunes, relativement aux autres organes élémentaires. des 


plantes, est toujours en parfait accord avec la manière d’être 
des vaisseaux adultes. i 
E. Les vaisseaux laticifères sont au nombre des Eee 
mentaires des plantes qui se forment de meilleure heur 
Aussitót que le tissu cellulaire parenchymateux de l'extrémi 
des bonrgeons Sapere à a pahonger pour produire les pl 
Iquefois méme encore plutôt 
ke vaisseau alario se MP sous sa forme de conduit inter- 
cellulaire étroit, Cette relation entre les faisceaux vasculaires et 
les laticiferes est absolument constante, soit que ces derniers 


Ka 


| ÉEREÉS; 


paraissent accompagner les faisceaux, soit qu'ils se mio 


dispersés dans le tissu parenchymateux des plantes. — 

F. Au contraire, les vaisseaux spiraux se forment plus: am. 
Leur formation suit de plus ou moins près l'allongement ^ — 
cellules des faisceaux vasculaires. Ces rapports pour. l'époque > 
de leur formation sont donc-les- mée entre eege 


les des faisceaux vasculaires qu'entre eux et les laticifères 

G. Le contenu des conduits est dans les premiers —— | 
suc incolore et transparent. 

H. L'addition postérieure et successive de we mati- 
res donne à ce'suc l'aspect trouble et la coloration qui est uid 
pre au latex. 

L La sécrétion de ces matières eee 
quelques plantes avant, chez d'autres aprés la formation € dé 
membrane du vaisseau. E 

K. Tous les laticifères, qui présentent la même marche 


j 
E 
; 
| 
1 
Ai 
E 


in rc E tee DE. 


WEN, e 


* 


^85 

organogénique, possèdent des-lors, à ydin adulte, une mem- 
brane propre, et t6 : 

L. Les cellules qui les avoisinent ne se dug en rien 
du reste du tissu cellulaire. 

M. Les laticifères dirigés dans le même sens et dont le pa- 
rois sont juxta-posées, se sont formés à des époques différentes. 

N. Quelques organes qui contiennent un suc laiteux se dis- 
fino v i jJ. ns cia A 3 En Sen 2: Lë 2 E FER 

guen q P H 
Ils t de membrane p tl parois sont formées 
par des aida qui diffèrent >i leurs propriétés des cellules 
environnantes. Dès-lors elles n'appartiennent pas à la caté- 
gorie des laticifères dans le sens propre du mot, et elles doi- 
vent en être esi » 


me m — Documents pour servir à faire 
connaître la —— posito rir de la capsule 
Adulte des Mousses,p 
zur Kenntniss des inneren Baues der cusnechsmt Moos- 
kapsel, etc.); par M. S. Lantzius-Beninga, de Goettingue nad 
Zeit.; 1847; n° 2). 
Hedwig avait See? Gagn une e capsule de Maso la prm 


1 


melle, t extérieure, l'espace 


Rent les spores, compris entre la fa sapiens et la mem- 
brane capsulaire interne. En 1844, l'auteur avait com 
cette division et ces dénominations des parties aus 
la capsule (de evolutione sporidiorum in is Muscorum ; ; 
Gottingæ ; 4844; in-4°); aujourd’hui ses observations beau- 
coup plus nombreuses lui EES d'examiner la queso 
d'une manière plus générale. 

Toutes les Mousses examinées par l'auteur lui ont montré 
beaucoup d'uniformité dans la structure des parties inférieure 
et moyenne de leur capsule; tout l'intérét se concentre donc 
dans leur partie supérieure, à partir de la limite supérieure 
du sac sporifère, laquelle, après la chute de l'opercule, forme 
l'ouverture de la capsule avec le péristome. 


486 
1o Les Mousses sans péristome renferment dans ceto que 
tion un tissu cellulaire absolument uniforme, qui ne présente | 
rien de remarquable. 
2% Parmi les Mousses à péristome simple, MM. Bru e 
Schimper ont trés-bien décrit et figuré le genre Tetraphis, dan | 
lequel la couche cellulaire la plus extérieure de l'épiderme se 
détache seule en opercule, tandis que le tissu cellulaire qui a 
persisté dans l'intérieur se fend en quatre parties SE | 
ainsi les 4 dents du péristome. : 
Il en est tout différemment pour les autres Mousses à pe 
ristome simple. On y voit, comme base fondamentale de ce- 
- lui-ci, dans le haut de la capsule, à peu prés à la hauteur de 
l'anneau ou de l'endroit où l'opercule se détache,plusou 
avant vers le centre (à la distance de 1, 2 ou 3 couches 
ekun cercle de 46, 32 cellules, gra nds prep ) 


ordinairement il se montre déjà plus fort sur la paroi de 
cellules situées vers l’intérieur de la capsule; dans les € 
de la méme couche situées un peu plus haut, il n'est plus : 
naire que tout à fait partiel et se montre également vers l 
térieur de la capsule. Cet épaississement forme le péri 
En effet,les parties épaissies des cellules superposées se 
pondent de maniére à former un cordon continu, une 
d'épaississement; lorsque chaque cellule n'a qu'une se 
ces lignes épaissies, le péristome doit compter 16 dentsssi a : 
contraire, chacune de ces grandes cellules a deux uet : 
épaissies, le péristome présentera 32 dents. Chez les- 
on vuit à la base du péristome, jusque vers la moitié RO 
hauteur, sur chaque grande cellule et dans la capsule encore — 
s un ruban épaissi plus large pepe plus baut; Geng - 
résulte la bifurcation des dents du péristom os 
A la chute de l'opercule, le tissu d See: a ; Ta: 
rieur de celui-ci se déchire, de méme Matos Ja membrane des 16 SCH 


487 

grandes cellules; il ne reste que les cordons épaissis de ces der- 
nières qui forment des colonnes EE ou les dents 
du péristome. 

Il faut encore remarquer que parfois, outre Ja membrane 
des 16 grandes cellules péristomiales, celle des cellules immé- 
diatement adjacentes vers l'intérieur s'épaissit aussi dans les 
points correspondants à l'épaississement des premieres ; il en 
résulte que chaque cordon total ou chaque dent du péristome 
est formée de deux moitiés, dont l'une extérieure, l'autre inté- 
rieure. 

3° L'organisation des ca i psules à à péristome double est entiè- 
rement analogue à celle qui vient d'étre décrite ; elle diffère 
seulement en ce que la paroi externe des 16 ou 32 grandes 
cellules péristomiales s'épaissit aussi fortement, plus forte- 
ment méme, pour l'ordinaire, que l'interne ; la membrane 
adjacente des cellules placées sur un cercle immédiatement 
plus extérieur prend aussi part à la formation de ces cordons 
d'épaississement , par exemple chez les Hypnum, Bryum, etc. 
Lorsque la capsule s'ouvre, les membranes transversales et la- 
térales des cellules péristomiales se déchirent également, et de 
là les épaississemens extérieurs et intérieurs persistent sous la 
forme des dents du péristome extérieur et intérieur. Les lignes 
longitudinales et transversales que présentent ces dents pro- 
viennent des restes et des lignes de séparation des cellules. 

Une considération importante est celle de la situation de 
la couche des cellules péristomiales relativement au sac spori- 
fère et à la membrane capsulaire externe; elle se trouve en 
effet immédiatement sur l'espace vide qui existe entre ces deux 
organes. La conséquence qui en résulte clairement, dit l'au- 
teur , c'est qu'il n'y a plus le moindre motif pour rechercher 
si le péristome a son origine dans la membrane capsulaire in- 
terne ou externe. 

Les choses sont tout autres chez les Polytrichum dans les- 
quels les dents du péristome se composent de cellules fibreu- 
ses à parois épaisses, courbées vers le hut en fer à-cheval, 


488 
structure déjà bien décrite par MM. Bruch et Schimper. Lé, 
piphragme de ces Mousses est formé de la manière suivante: 
de l'endroit oà se détache l'opercule, à partir des cellules pé- 
ristomiales et partiellement sondée avec elles, se montre une 
couche continue de cellules qui s'étend vers le centre dela 


capsule ; la paroi inférieure de ces cellules est épaissie de gra- ` 


nulations qui la rendent inégale. À près la chute de l'opercule, 
ces parois épaissies persistent en membrane continue ou en 


épiphragme en méme temps que les dents du péristome, pen- 
dant que le reste du tissu cellulaire se déchire et disparait éi 


be 


entier ou par tiellement, s 


TénarOLOGIE. — Transformation d'un Carpelle en 
étamine chez le Tofieldia calyculata Wahlbg (Unuva 
EinesCarpels in ein Staubgefæss an Tofieldia calyculata); p 
F. Klotzsch Bene Zeit.; 1856, no 52). : 
Un pied de cette plante, pris aux environs de Berlin, ) 
M. Klotzsch cultivait dans sa chambre, lui présenta, dans 
plupart de ses fleurs, en place du nombre normal, six c: Gd 
les séparés jusqu'à leur base. — En outre, dans une de 
fleurs anormales, un carpelle se distinguait des autres # 
qu'il présentait, à la place de sa portion inférieurg creuse; 


un pédicule semblable à un filet d'étamine ; du reste, sa pot- ; S 


des carpelles voisins, De plus, ce carpelle modifié diff ra 
étamines, restées toujours normales et au nombre de 6, tant 
parsa position plus intérieure, qu'en ce que son extrémité 
avait développé un stigmate papilleux. 
Une section transversale menée par la partie sapérieure de 
ce carpelle anormal, à une ligne au-dessus de sa base, mom 
à l'auteur deux cavités intérieures, l'une plus grande , renfer- 
mant des ovules attachés sur deux rangs le long de son. d 
ventral, l'autre plus petite, plus rapprochée de la ligne xti 
trale, remplie de pollen globuleux, entierement semblable: a 


A89 


" m GT et C 
celui des foire nor "males A da ligr us "P EI 


ce singulier organe saisit C geen plus qu'une 
seule cavité ovuligére. — ëng on le voit, ir à différences 
que présentaient ces fleurs n 
fleurs normales consistaient en ce que le nombre normal des 
carpelles était doublé, mais surtout en ce qu'un mn s'était 
transformé partiellement en étamine ré 
L'auteur voit dans ce dernier fait une nouvelle preuve à 
l'appui de la théorie selon laquelle la production des ovules se 
rattache aux feuilles carpellaires et non à l'axe du vépétal. 
PAPE lui, la plas grande dad als cavités KS iiw le 


arpelle anormal j e des 
bords de la feuill ellairė qui avaient donné naissance aux 
ovules; CS E petite cavité provenait de la désagrégation 
dü u parenchyme de la surface externe de cette méme feuille 
laire voisine du bord et de la formation du pollen dans 
ce € parenchy me. 


Dans sa note, M. Klotzsch exprime des idées qui s'écartent 
assez de celles de la plupart des botanistes pan que nous 
croyions devoir les reproduire ici. 

« C'est certainement à tort qu'on regarde généralement les 
feuilles comme des organes latéraux ; ; quelques botanistes vont 
méme plus loin, et ils les considérent comme des productions 
de l'axe, ce que je conteste de la manière la plus positive, quoi- 
que je ne sois pas non plus porté à voir dans l'axe, une pro- 
duction des feuilles... La tige et ses ra SE de 
tissu cellulaire, de vaisseaux et de moelle, en connexion avec 
les feuilles et les organes foliacés, n'ont qu'une indépendance 
subordonnée à ces organes; elle est, si on la suppose isolée des 
feuilles, incapable d'émettre des productions, tandis que la 
feuille, dans des circonstances favorables, arrive à un état in- 
dépendant... .-- 

» L'écorce, qui est ecc EE comme une partie de 
la tige, ne duit pasót tion de celle-ci, 
mais bien des feuilles et ide organes foliac és. Elle tire son 


490 
origine des gaines foliaires persistantes, ou des parties restan- 
tes des écailles (Schuppen), assez souvent de la portion pers s- 
tante du pétiole... » e EE 


) ES. 
BOTANIQUE GÉNÉRALE ET SYSTÉMATIQUE. 
Thesaurus litteraturæ botanicæ omnium gentium inde à 
rerum botanicarum initiis ad nostra usque tempora 15,000 opera 
recensens ; Trésor de la littérature botanique de toutes les nations, 
etc. ; par M. G.-A. Pritzel. (in-4* à 2 colon.; Leipsig, chez F.-A 
Brockhaus. 4°" fascic. de 40 feuil. ; 1847. Prix de chaque fasc.: 8 fr.) 


Nous avons déjà eu occasion d'entretenir nos lecteurs, par 
avance, dela graude bibliographie botanique entreprise par 
M. Pritzel, avec un courage digne de tous nos éloges, et pour- 
suivie par lui pendant plusieurs années avec une ardeur sou- n 
tenue et un soin consciencieux. Aujourd'hui nous avons sous : : 
les yeux le premier fascicule de ce vaste travail, et il nous est » 
facile de nous convaincre quil réalise tout ce que nous en Pe 
avions espéré. C'était pourtant une lourde tâche que celle de XM 
relever par soi-méme le nombre considérable de livres dont se : 
compose aujourd'hui la littérature botanique; il sera bk 
d'en donner une idée par ce seul fait que le nombre des écrits | 
relevés par M. Priizel s'élève à quinze mille. Pour arriver àla 
connaissance par autopsie de cette effrayante quantité dou- 
vrages, ce jeune savant a dû compulser avec soin toutes lé 
grandes bibliothèques d'Allemagne, de Genève, de F rante € 
de Belgique. Il cite particulièrement comme ayant été wee? 
nées par lui avec une attention particulière : en Allemag! 
la bibliothèque du Musée botanique de Vienne, les bi eu 
ques royales de Berlin et de Dresde, celles des empereur v 
Francois et Ferdinand , de MM. Link et Schlechtendal, cell 
des universités de Leipzig et de Goettingue; à Geneve; wer? 
bliothèque de M. de Candolle; à Paris, les bibliothèques $P% 
*iales de MM. Delessert, de Jussieu, Webb, €. nom 
celle du Muséum, la bibliothèque royale; enfin en Pana 


491 
en Hollande, la bibliothèque royale de Brut Ve qe ge 


l'Université de Leyde. — L'exécution de ce v il biblio 
graphique est d'autant plus avantageuse pour les botanistes 


que, comme on le sait, depuis la vublicatiaa d de la Bibliotheca 
banksiana, par Dryander, en 1797, et au milieu de l'accroisse- 
ment incessant de production scientifique qui a signalé les 
50 dernières années, il n'avait encore été publié que des relevés 
partie!s et propres à la littérature botanique d'un seul pays, 
comme ceux d'Adamski, pour la Pologne; de Haberle, pour 
la Hongrie; de Sternberg , pour la Bohème; de Trautvetter, 
pour la Russie; ou des travaux généraux pour le titre et le 
plan, mais giereg incomplets, comme ceux de Krüger, 
Miltitz, etc. 

Le premier fascicule du ris litteraturæ botanice, que 
nous avons sous les yeux, renferme en 10 feuilles in-4° ou 
80 pages, le relevé de 2995 ouvrages correspondant, par noms 
d'auteurs, aux quatre premières lettres de l'alphabet et au 
commencement de la cinquième. Sous cette qualification d'ou- 
vrages à part, qui seule leur donne place dans son travail, 
M. Pritzel a compris non- seulement les livres, mais encore les 
mémoires qui ont été publiés avec an titre à eux propre, ou 
qui, ayant paru dans des recueils scientifiques, ont été tirés a 
part avec addition d'un titre. Il exprime aujourd'hui l'inten- 
tion de compléter son ceuvre en publiant, plus tard, un. second 
volume, dans lequel prendrajant place & tous les mémoires, les 
notes, etc., épars dans les re et qui, comme 
on le sait, forment une portion extrémement importanie de 
la Littérature botanique moderne. Nous ne saurions trop ap- 
plaudir à cette idée dont la réalisation achèverait de faire du 
Thesauru un magnifique monument EE indispen - 
sable à tous les botanistes. 

Pour chaque ouvrage, l'auteur donne le titre exact et com- 
plet, avec l'indication de la date de publication, du format, 
du nombre des pages et des planches, et du prix, toutes les 
fois, du moins, qu'il lui a été possible de le connaitre. Lors- 


h92 

qu'il y a eu plusieurs éditions, il les a indiquées. Par 
observations accompagnent ce relevé qui a été fait, à 
petit nombre d'esceptions près, d’après l'examen du 
méme. Des signes particuliers ou des lettres désignent c 
ces livres que l’auteur a trouvés soit en Allemagne, sc 
¿nève et en France, soit ailleurs. L'absence de toute 
désignation particuliere distingue ceux, en petit nom] 
n'a pas vus et pour lesquels il a dû se borner à re 
titre tel que le dounaient d'autres ouvrages. 
- On sent que l'exécution typographique d'un ouvr 
le Thesaurus présentait de très-grandes difficultés; e 
cultés ont été surmontées avec un rare bonheur. 
L'ouvrage entier paraîtra successivement en huit 


de 10 Feuilles nees et du prix de 2 thalers ou * 


ement. on désirons bien vivement qu 'ancun de 
cles qui arré nt si souvent les grandes entreprises 
entraver ni ralentir là publication de la grande Bib 
betanique de M. Pritzel à laquell^, on le voit, nous 
n'avoir à donner que des éloges. d 


Posen et bes: chez E. 


Cet ouvrage forme la seconde partie d'un | cout 
d'histoire naturelle. Le but que se sont proposé ses 
de mettre les éléves à méme d'acquérir sans s diman téet 


. 493 
cinct d'anatomie et d'organographie végétale; après quoi, 
examinant successivement les divers organes des plantes, ils 
ont énuinéré et défini les termes divers par lesquels on désigne, 
dans le langage descriptif, leurs nombreuses modifications. 
Cette première partie occupe, avec l'introduction, les 30 pre- 
miéres pages de l'ouvrage. La seconde partie comprend. un 
tableau du systéme de Linné et une énumération des familles 
natarellen; avec une indication diagnostique. des caractères 


I 
dans la flore E Pal. Cette ween, Eed est 
seulement de 43 pages, se termine par un exemple dedétermi- 
nation d’une espèce indigène à l’aide du tableau des familles. 
La troisième partie, qui forme tout le reste de l'ouvrage, est 
consacrée à. J'énumération systématique et à la description 
des plantes indigénes les plus communes, et des espéces exoti- 


ques les plus connues. — En somme, l'ouvrage de MM. Kras- 
sow-Diwitz et Leyde réunit, sous une forme très-sucecincte et 
fort élémentaire, des notions de botanique qu'on est obligé de 
chercher d'ordinaire dans des ouvrages différents, et dès-lors 
il paraît devoir être avantageux pour les personnes qui veulent 
acquérir, sans grands efforts, une connaissance superficielle de 
la science. 


PHYTOGR APHIE. 


Phytographia canariensis; par M. Barker-Webb, t faisant 
` partie de l'Histoire naturelle des Iles Canaries, par MM. .Barker- 
Webb et Sabin-Berthelot. — Grand in-4° ; Paris. chez Manes 

rue de Vaugirard, 36 ; 1836-1847. 

L'histoire naturelle des Îles Canaries est certainement l'un 
des plus grands et des plus beaux ouvrages entrepris dans ces 
derniers temps par de simples particuiiers. 

Diverses circonstances nous ont empéché jusqu'à ce jour, 
d'entretenir nos lecteurs de ce grand et bel ouvrage, l'un des 


494 


plus remarquables à tous égar ds qui aient été publiés dans ces 


derniers temps. Nous allons réparer aujourd'hui ce reas m 


du reste, n'entraineaucun inconvénient, puisque la Phytogra: 


phia canariensis est encore en cours de publication. — 


Entrepriseen 1836 sur un plan et avec un luxe typographic 
qu'on n'est guère habitué à rencontrer dans des publicatio 
de simples particuliers, la Flore des Canaries de M. 


le tome troisième del'ouvrage général sur l'histoire naturelle 
des Canaries; mais son étendue a obligé l'auteur à diviser ce 
tome en plusieurs sections. 


us parties qmi ont paru jusqu’à ce jour, somt la SH 


220 pages, l’histoire des familles suivantes de Dicoty! " ones: 
Renonculacées, Rutacées, Zygophyllées, Géraniacées, 0 ali- 
dées, Linées, Malvacées, Byttnériacées, Hypéricinées, Fuma- 
riacées , Papavéracées, Cruciféres, Résédacées, Violari 

Cistinées, Frankéniacées Webb , Caryoph yllées, Par ny ; 
Portulacées, Tamariscinées, Crassulacées, Ficoidées et Cactees 
La pius grande partie de la deuxième section a renfermant, à s 


Webb, e. Aquifoliacies M Cé 
Ternstremiacées , Ombellifères, Araliacées, Caprif 
Rubiacées, "See Dipsacées, et, parmi les Compo 
les Astéroidées et une portion des Sénécionidées. Une pal 
la troisième section qui donne, en 28 feuilles et 224: 
l'histoire des familles Dicotylédones suivantes : ipa PI. 
cées, Ericacées, Asclépiadées, Gentianées, Convolv de 
Borraginées , Labiées, Verbénacées, Globulariées, 50 
Scrophularinées , Orobanchées, Acanthacées, Oléi 
minées, Myrsinéacées, Primulacées, Plombaginées, P 
ginées, Amarantacées, Chénopodées, Phytolaccé: , 


7-9 


495 
nées et portion des Laurinées, Enfin la dernière section, sans 
numéro, consacrée aux plantes cellulaires , . rédigée par M. C. 
Malls de, etpubliéeen entier en 26 feuill. detexte et 208 pages. 

Des planches de méme format que le texte, ont été déjà 
bliées au nombre de 467, dont 9 pour les plantes cellulaires. 
Celles-ci ont été pour la plupart gravées sur cuivre; toutes les 
autres sont gravées sur pierre; elles se distinguedt par le soin 
qui a présidé à leur exécution, et la plupart aussi par les 
nombreux détails analyfiques qui accompagnent les figures de 
ports. Une fois l'ouvrage terminé, ses planches formeront 
certainement l'un des plus beaux monnments iconographiques 
qui aient été publiés en France. Les figures originales sont 
dues au crayon de plusieurs dessinateurs bien connus des Bo- 
tanistes, parmi lesquels nous nommerons : Mrs Gay, à qui l'on 
doit la plupart des Compostes, MT Legendre (M"* Spach), 
MM Héyland , Riocreux, Chazal, Thiolat, etc. 

Nous aurions voulu eer, les caractères des genres 
nouveaux et les diagnoses des espèces nouvelles que renferme 
Ja Phytographia canariensis; nous aurions ainsi fourni aux. 
botanistes une sorte de Synopsis d'autant plus avantagenx que 
l'ouvrage lui-même dont il aurait été extrait ne peut se trou- 
ver que dans un petit nombre de bibliothèques. Mais l'espace 
nous manque pour cela, et nous sommes obligé à regret 
de nous bornerà signaler les divers genres proposés par 
M. Webb et par ses savants collaborateurs. 

Sect I. — Rutacez, — D / Sein ae sa: 
— Malvaceæ — Saviniona (Lavate - a 
( Lavatera phe:xicea V ent.). Dic! thus(Cheirantl, lis, Auct.). 
Descurainia (Sisymbrium Irio Linn., D millefolium Ait.). Pa- 
chypodium (Sisymbrium erysimoides Desf. ). Cynocardamum 
(Lepidium virginicum Linn ), — Rese:lacece , — Resedella(Reseda 
subulata Delile; R. dipetala Ait). — Frankeniaceæ Webb. . 
( (Frankeniucearum get Bs Aug: $. geg j. — nn — 


Auct | 


B d Lu 
Eonium ( f SSuss mn: nen anet ) Se ( € 


irum au- 


reum Chr. Smith). Pe trophyes (Monant! TI d Vu y^ 


A95 


Sect. IL — Rosaceæ. — Bencomia (Poterium caudatum Ait, 
et 1 nov. sp.).—Leguminosz.—.Sparlocytisus (Cytisi et Geniste 
pars Auct.), — Umbelliferæ (Fam. a cl. Parlatore elabor.), — 
Todaroa Parl. (Peucedanum aureum Soland). Ti inguarra Parlat. 
(Seseli cerviariæfolium DC.).--Compositæ (AuctiC. H. ? 
Bipont.). Pierra Webb. {Jasonia lœvigata D'A Preausia C.H. 
Schultz Bipont. P. Jocobæifolia 13.; P. canariensis Id. Mon - 
tera C. H. Schultz Bipont. M. filifolia Id. Stigmatotheca. C. 8 
Schultz ( genus maderense). Argyranthemum Webb (Chrysan- 
themum frutescens Lin. et 5 spec. nov.). Courrantia GH 
Schultz Bipont. (Matricaria courrantiana DC. Webb! Icon. 
tab. 52). Gonospermum C. H. Schultz (Gonin m Les. 
DC. et Lugoa DC.). 

Sect III. — Convolvulaceæ, — — Legendrea. L. nollaa 
Webb. Rhodorhiza (Convolvulus scoparius et C. Floridus Lin. 
f. ; C. fruticulosus Desrous. et 2 spec. nov.). Labiatæ — - Leuco- 
phis (Sideritidis Sect. Marrubiastrum Benth.) .— Poliod 
(Teucri Sect. Leucosceptrum et Teucropsis pro parte Bent 
Scrophularineæ. — Callianassa (Digitalis canari: nsis Lin: gl ` 
spec, nov.). — Polygoneæ. — Tiniaria Webb et es e E 
lygonum Convolvulus Lin. Pi 


Ae 


Sect. ultima. — PLANT. eru, Se e? "EN - 
Montag. | 


Flore de Palerme, ou description des plantes qui croissent 
spontanément dans la vallée de Palerme, Flora Palermitana ; 
descrizione delle piante che crescono spontanee nella 1 A 
Palermo; (Giorn. botan. ital. 4° année, part. 1, pag- en 
224-275 ; 2* ann., pag. 60-173). 


En 1839, M. Parlatore avait commencé la publication: 
Flore de Palerme, sa patrie; mais diverses circo 


Payant obligé d'interrompre cet important travail -— 


497 . 

quelques années, ses idées se sont modifiées à cet égard , et il 
a reconnu dans le plan adopté d'abord par lui des inconvé. 
nients qui l'ont déterminé à en discontinuer l'exécution. ` 

C'est ainsi qu'il a été conduit à donner au monde sivatifje 
grand travail dont nous allons nous occuper, qui diffère du 
premier sous plusieurs rapports. Renoncant au.systeme lin- 
néen précédemment adopté par lui, et qui semble ne plus 
concorder avec l'état actuel et les exigences de la science, 
M. Parlatore a rédigé sa nouvelle Flore de Palerme, d’après 
l'ordre des familles naturelles, et il a commencé par les Mo- - 
nocotylédons pour passer ensuite aux Dicotylédons et pour 
finir par les Cryptogames et les Agames ` d'un autre côté, il a 
donné plus d'étendue aux descriptions des espéces et aux 
caractéristiques des genres; ila joint à l'histoire de chaque 
genre la description du port propre aux espéces qui le compo- 
sent, en s'appuyant surtout à cet égard sur les especes sici- 
liennes ; enfin, il a tracé pour chaque espèce le tableau de sa 
distribution géographique. La surface du paysà laquelle s'ap- 
pliquait son premier travail était assez restreinte; dans le 
nouveau, il l'a étendue à toute la vallée de Palerme, de ma- 
nière à comprendre dans les limites de sa Flore une grande 
portion de la plage septentrionale de la Sicile, de l'ile de 
Partinico à Céfalü, les montagnes d'Altavilla, de S, Calogero, 
de Basumbra, les forêts de Ficuzza et surtout les riches mon- 
ragnes de Madonie (les anciennes Nébrodes), qui représentent 
pour la Sicile, à certaines 5. différences pris, les. Alpes et les 
Apennins. 

Malgré les nombreux inconvénients que présente la publi- 
cation d'un long ouvrage dans un recueil périodique , incon- 
' vénients dont les pe frappaats "— de le diiit outre 


mesure, et d'en prolonger[ 

M. Parlatore s'est décidé à publier sa ndtivélle Flore de TS 
dans le Giornale botanicoitaliano qu'il dirige et rédige avec zèle 
et talent depuis trois ans. Jusqu'à ce jour il a publié l'histoire 
des Graminées et des Cypéracées, et cette seule portion n'oc- 


4 


498 
cupe pas moins de 403 pages du journal, Nous désirons vive- 
ment que rien ne vienue entraver l'exécution de ce grand 
travail, quoique, à vrai dire, la grande échelle d'après la: 
quelle il est concu, et la lenteur qu'améne forcément son mode 
de publication, ne permettent d'en voir la fin que dae unc 
avenir très-éloigné. 

-La marche adoptée par M. Parlatore consiste à pue: Ge 
chacune des espèces dont il fait l’histoire : 1: une diagnose; 
9: une synonymie étendue; 3° l'habitat et l'époque de la: 
-floraison ; 4° la distribution géographique en général; 5° une 
grande description pour les espéces nouvelles et obscures ou 
litigieuses; 6° des observations généralement assez dévelop- 
pées. La diagnose et la description sont seules en latae ;le 
reste de l'ouvrage est écrit en italien. 

` Nous allons présenter ici le relevé des nouveautés Wes 
et ec rd Gs ee la Flore de Palerme, en in" : 
téristiques géneriques. = — 

E GRAMINÉFS n 

4. Agrostis Candollei Parlat, (4. stolonifera DC $ D Le Gi 
non Lin.) ps 

2. AwriNORIA Gen. nov. (Poe spec. DG FL fr; An : 
Spec. Desv.) — Spiculæ bifloræ, floribus hermaphrt is, al- R 
tero sessili , altero pedicellato. Valve calycin (1) 2, ole 
quales, ovatæ, carinatæ, membranaceæ, muticæ, 
giores. Valvæ corollinæ 2, hyalino-membranace#, mutice, 
longitudine æquales, apice truncatæ , inferior lata, apice sub- 
triloba, nuda, superior linearis, bicarinata. Stamina : Ar 
theræ lineares, Ovarium glabram. Stigmata sessilia, plumosa, 
paleis tecta; — 
s'en 


soin d es 


subterminalia. Caryopsis ovoideo-triquetra, 
Plantes annuelles, aquatiques, à chaume grêle, rameuxy 

(1) Nous regrettons qu'en rejetant je système linnéen. dans -—À 
Flore de Palerme, M. Parlatore n'ait pas en méme temps a m 
la description des fleurs des Graminées , le langage du botaniste $ wirt 
qui ne semble guère admissible dans l'état actuel de nos €or 
organegraphiques. - 


499 
racinant à la base, à feuilles planes et linéaire:, à panicule 
rameuse , éparse, à épillets petits, vert-purpurin, pédicellés et 
mutiques. 

A. insularis Parlat. (Aira agrostoidea Guss. Prod. Fl. Sic. ; 
Bertol.; Parlat. Fl. panorm.1,p. 102.) — 4. a Parlat. 
FES agrostoidea DC.; Airopsis Candollei Desv.) 

3. Avena Heldreichii Parlat. — Espéce du | Taygéte, co commu- 
niquée à l'auteur par M. Heldreich. 

4. Melica nebrodensis Parlat. (Melica Gent Guss., gen 
Fl. Sic. 4, p. 444, pro parte). 

5. Fulpia panormitana, Parlat. 

6. F. linneana Parlat. ( Slipa membranacea, Linn.! Sp. pl., 
446 ex ejus herbario). - 

T E. attenuata Parlat. (Festuca sicula, Moris! pl. exsicc. 

8. Lolium siculum Parlat. (Lolium multiflorum Guss. Syn, 
Fl, sic., 1, p- 58, excl. synon.) 

IL. CYPÉRACÉES. 

9. Cyperus neglectus Parlat. (C. Mad ACEN Fe 
panorm. 4, p. 61, non Rottb. nec Guss.) 

10. Gates Parlat. Gen. nov. (Scheni spec. Dez we. 
Schrad., Guss., etc.; Cyperi spec. Glox.,  Kuuth, Nees ab 
Esenb.) — Squamae 6-7, subdistiche imbricatæ, 1-2 inferiores 
majores, vacuæ, superiores 5-6 me bou ds 
tislongissimisdilatatis, persist i 
appendiculà punctiformi, obtusá, fusil; dide Tongissimias, 
anceps, apice trifidus, deciduus. Achenium compresso-trigo- 
num, hinc planiusculum , illinc convexo-obtusangulum, - 
nudum. Spicule fasciculato-congeste , fasciculis basi involu- 
eratis, involucro in fasciculis inferioribus diphyllo, foliolo infe- 
riore bag foliis conformi, superiore brevissimo, squameæ- 
formi, in miei — Piae sensim ad squamam 
redacto. 

G.-mucronata Parlat. (SchϾnus mucronatus Linn. ; Cyperus 
ægyptiacus Glox,, Kunth Enum.) 


599 
it. Isolepsis panormitana Parlat, (Scirpus holoschwnus var, 
y, Parlat: , Fl. pan. 4, p. 66), 


Flore de l'Algérie, ou Catalogue des plantes indigènes du royaume 
d'Alger, accompagné des descriptions de quelques espèces nouvelles 
ou peu connues; par M. G. Munby, colon d'Alger. (Ín-8* de 420 pag. : 
avec 6 planc. ; chez V. Masson, place de l'École-de-Médecine, 1: 
Prix marqué : 4 francs). à 


Ce travail intéressant est le fruit des recherches assidues 


faites par M. Munby dans l'Afgérie, depuis 1839, époque à la- - 


quelle il y a fixé son séjour, jusqu'à la fin de 4846. Il a pour 
base la Flora atlantica, dont les indications ont méme servi 
à l'auteur, pour les parties non explorées par lui- méme, àcom- 
pléter le vaste tableau qu'il s'était proposé de tracer. Malgré sa 
forme de simple catalogue, il parait rédigé avec assez de soin 
P que Ge Lee? Si il Donn: à N: EE botanique 
portance réelle. 

Les parties de l'Algérie explorées par M. Manb a sont 3" 
provinces d'Alger et d'Oran; dans chacune d'elles les points 
qui ont été particuliérement l'objet de ses herborisations sont: 
pour la première, les pentes de l'Atlas, Blidah, Médéah et Ko- 
léah; pour la seconde, Mascara, Ténez, Mostaganem et Ar- 
zew. Les provinces de l'est étant restées en dehors de ses re- 
cherches, il a dû s'en rapporter pour elles à l'ouvrage de 
Desfontaines. De plus, il a pu citer quelques espéces rares et 
intéressantes recueillies dans le désert d'Angad, en 1843, 
pendant l'expédition du colonel Géry, par M. Fée, chirurgien 
militaire qui était attaché à la colonne expéditionnaire. 
= Le nombre des espèces énumérées dans le catalogue de 
M. Munby s'éléve à 1800 environ ` sur ce nombre, 30 genres 
et200 espèces n'avaient pas été indiqués par Desfontaines; 
leur nom est accompagné d'une * qui permet de les distin- 
puer 3isément dans la liste générale. Parmi elles, 14 sont 


D 


561 
données et décrites comme entièrement nouvelles ; nous en 
reproduirons la description, — Six planches, dessinées au trait 
par la sœur de l'auteur et litographiées représentent: Ja 4re, le 
Clenium elegans Kunth, graminée d'une rare élégance, citée 
avec doute comme trouvée dans le désert d'Angad; la Ze, un 
Cynosurus signalé comme nouveau par l'auteur sous le nom de 
C. Crista- Galli, qui parait ressembler beaucoup à notre C, cri- 
status; la 32, un Phlomis nommé par M. Munby Mauritanica, 
qui semble bien analogue, sinon identique au P. biloba 
Desf. ; la 4°, sous le nom de Thymus striatus Vahl, reproduit 
une plante qui nous a été signalée comme uue des nombreu- 
ses formes d'un Thym , auquel M. de Noe, dans son travail sur 
les Labiées de l'Algérie, destiné à la grande publication de 
M. Durieu, donne le nom de T. multiformis; la 5°, sous le 
4 4nthyllis bidentata Muuby, reproduit une espèce intéressante 
dans laquelle on a cru reconnaitre le Genista cephalantha 
Spach ; enfin, la Ge est la medicago corrugata Durieu. Ee 
BOT,, Are an., p. 365.) 

. L'ouvrage commence par une introduction de hui pages, 
dans laquelle l'auteur donne à grands trait it desdi 
verses cultures usitées dans Algérie s soit de quelques points de 
la végétation spontanée propre à cette belle contrée; nous re- 
grettons qu'il n'ait pas cru devoir donner plus de développe- 
ments à ce tableau plein d'intérêt. Quant au corps « de l'ou- 
vrage ou au catalogue lui-même, il est disposé d'apri rés le MS 
tème de Linné; le nom latin des plantes y est accompagné de 
lVindieation des localités, le plus souvent de l'époque de la 
floraison, quelquefois d'observations et rarement de diagno- 
ses. M. Munby avait d'abord songé à joindre au nom spécifi- 
fique de chaque plante celui que lui donnent les Arabes ; mais 
ila dà renoncer à ce projet, excepté pour quelques espéces, 
à cause des difficultés sans nombre que présentait son exécu- 
tion, 

Au total, le travail de M. Munby nous parait avoir un inté- 
rêt réel, même au moment où le monde savant est sur le 


502 
point de posséder la grande publication de ` M. Durieu. 

Voici maintenant le relevé et les descriptions des espèces si- ` 
gualées comme nouvelles dans l'ouvrage qui nous occupe, 
ainsi que la reproduction des remarques qui accompagnent 
chacune d'elles. 

4. Galium brunneum Munby. Catal., p. 46. — G. caule pro- 
strato, quadrangulari, geniculato,' geniculis incrassatis; foliis 
senis , brevibus, reflexis, oblongis, apice mucronatis , glabris ; 
paniculis lateralibus terminalibusque, di-trichotomis, pedicel- 
lis capillaribus ; corollis acutis ; fructu glabro didymo. 

Tiges faibles, glabres, souvent velues à la partie supérieure; 
fleurs brunes ; verticilles très-rapprochés. Se trouve sur les ro- 
chers de Santa-Cruz, à Oran. 

2. Boucerosia Munbyana Dne. in litt. ( ssepe Gusso- 
neana Mikan, Dne. ex parte). Catal., p. 25.— Asclepiadeæ. — 
B. ramis Se Ge? faliis ovatis acutis planis; floribus 

iculati imorum, laciniis li- 


nearibus ; folicuks Leer apice inflexis. ` 

Fleurs brunes, fétides, 5-10 ensemble. Fleurit en ge ni. 
Le fruit mürit au printemps. Sur les rochers de Santa-Cruz, 
et très-abondant sur les rochers qui dominent la mer, entre 
Mers-el-Kebir er le cap Falcon, Oran. Les Arabes et les chè- 
vres mangent les jeunes pousses. ; eh 
3. Cistus sericeus Munby Catal., p. 53. — C. caule fruticoso 
exstipulato; floribus terminalibus fasciculato-umbellatis, um- 
bellis 6-floris involucratis; involucris ovatis acutis sericeis 
deciduis ; foliis oblongis linearibus glabris sessilibus margine 
revolutis, rameis oppositis distantibus, ramis floriferis elon- 
gatis, diphyllis; pedunculis ealycibusque dense sericeis. 

Fleurs blanches. Voisin du C. Clusii; mais il en diffère par 
«ce que les branches qui portent les fleurs sont, chez lui, beau- 
coup plus allongées, ainsi que par les poils soyeux longs et ` 
blancs qui couvrent ses pédoncules et ses calices. Sur les falai- 
ses à l'est de la vilie d'Oran. Fleurit en mai. 

4. Phlomis mauritanica Munby Catal., p. 60; "E ntn — 


503 
P. perennis, caule simplici ; foliis rugosis subtus tomentosis, 
ovali-oblongis, infimis mediisque basi cordatis floralibus ova- 
tis; verticillis 6-floris; bracteis laxis subulatis ; calycibus cam- 
panulatis tomentoso-lanatis; dentibus rëselt a npe 
subulatis muticis. 

Caules erecti, pedales et ultra, TOM villosi, Folia radi- 
calia longe petiolata, basi cordata, seniora utrinque "oss 
margine crenata, juniora cum petiolis floccoso-lanata, su 
riora sessilia lanceolata, floralia ovata, acuta. Verticilli dis- 
tincti 6-flori. Bracteæ pauc&&; lanatæ, calyce breviores. Caly- 
ces lanati, subsessiles, fauce camipanulatà ; corolla lutea. 

Voisin du P. armeniaca W., mais il en diffère par les calices 
qui ne sont pas rétrécis à leur ouverture par les feuilles flo- 
rales qui sont ovales, et pas plus longues que les fleurs. — Sur 
les collines arides de Sidi-Chami, pres d'Oran ; à Chaiba, prés 
de Koléah. Fleurit en juin. 

^5. Melissa candidissima Munby Catal., p. 61. — M. suffru- 
ticosa ; ramis ascendentibus floccoso-pulverulentis cum foliis 
CRT ; foliis ovatis grosse dentatis, in petiolum decur- 
rentibus utrinque dense floccosis ; floribus cymosis, cymis tri- 
chotomis paucifloris nudis; calycibus pedunculatis striatis læ- 
vibus, corollæ tubo brevioribus ; bracteis pue ovatis ; corol- 
. lis calyce quadruplo longioribus. 

` Toute la plante est trés-aromatique ; fleurs: SML. pour- 
pres, en aoüt et septembre. Sur le plateau. du Diese -Santo, 
à Oran. Les Arabes porte s dont 
linfusion est usitée chez eux comme tonique. Voisin du 


M. cretica. 

6. Genista tte du, 
ticoso, ramoso; ramis spinosis, spinis validis te 
foliis Daia oblongis sericeis; floribus racemosis, legu- 
minibus subquadratis villosis, inflatis, dispermis, apice sursum 
porrecto, 

. — Fleurs jaunes. Sur la montagne de Santa-Cruz, à Oran. 

_ Avril, 


Pre 74. Sage caule A 
rminalibus; 


504 

7. Ononis spicata Muuby. Catal., p. 76. — O. foliis ternatis 
duplicato-serratis, foliolis ellipticis, medio majore petiotulato, 
stipulis oblongis, grosse dentatis ; floribus spicatis, spicis folio- 
sis; bracteis latis membranaceis, apice trifoliatis; calycibus 
corollà brevioribus, legumen æquantibus. 

Racine annuelle; fleurs pourpres, sessiles; tiges un peu ve- 
lues, 1-2 pieds de haut; feuilles lisses; corolle deux fois plus 
longue que le calice ; ce dernier a les divisions linéaires, velues; 


légumes velus à leur extrémité. 

Dans les prairies naturelles, sur le bord des marais, aux 
environs de la Maison-Carrée. Fleurit en mai et juin. 

8. Anthyllis ? bibentata Munby Catal., p. 76. pl. V.— A. caule 
fruticoso ; ramis dichotomis , divaricatis, profunde striatis. 
basi et apice bimucronatis; junioribus villosis inermibus; foliis 
lanceolatis sessilibus villosis ; floribus capitatis involucratis, 
involucris lanceolatis acuminatis villosis; calycibus oblon- 
gis 5- dentatis, dentibus sequalibus | setaceis ; xi bracteis setaceis 
villosis ; ; germine villoso ; stylo recurvo subulato. 

Arbrisseau haut de 2 pieds, à fleurs jaunes; le bas de la 
plante est dépourvu de feuilles. Les calices ne sont pas gon- 
flés comme dans quelques Anthyllis. Sur la montagne de San- 
ta-Cruz, à Oran. Fleurit en avril. 

9. Lathyrus luteus Munby Gatal., pag. 78 (an. L. annuus?) 
— L. pedunculis multifloris, folium æquantibus ; cirrhis ra- 
mosis, 2-4 phyllis; foliolis ensiformibus, nervosis; petiolis 
cauleque alatis; stipulis semi-sagittatis linearibus; legumine 
glabro, oblongo, compresso. 

Fleurs jaunes, 4 sur chaque pédoncule; pédicelles filifor- 
mes plus longs que le calice. Très voisin du L. Sylvestris; mais 
ses fleurs Jaunes et ses stipules filiformes en font une espèce 
bien distincte. — Dans les haies au bord des chemins maures, 
à Mustapha supérieur. Fleurit en avril. 

10. Hippocrepis minor Munby Catal., pag. 80.--H. radice 
annuá; pedunculis 4-floris, folio multo longioribus ; siliquis 


505 
subrectis, J-9-spcrinis, apice attenuatis; foliolis obovatis apice 
emarginatis. 

. Plante de 3-6 pouces de haut ; légumes 1-25 sur chaque pé- 
doncule; ; les autres fleurs avortent.— Sur les cóteaux abruptes 
de la rive droite de l'Oued-el-Kebir, Blidah. Fleurit en mars, 
avril. 

M. Orchis sagittata Munby Catal., p. 100. — O. spicå 
densá ; sepalis albidis conniventibus ; labello trifido lobis late- 
ralibus brevibus, ovatis, acutis, medio duplo longiore, spathu- 
- lato, apice truncato, in medio breviter mucronato ; calcare 
brevissimo. 

Fleurs d'un blanc sale, en épi court, ramassé; pétales linéai- 
res, de la méme longueur que les sépales auxquels ils sont at- 
tachés; bractée plus courte que l'ovaire auquel elle est ap- 
pliquée. 

Sur les coteaux de la Montagne du Djebel-Santo, entre 
De et Oran. Fleurit en avril. 


Horule du département du Gers et des contrées Se 
sines, ou moyen facile d'arriver à la connaissance des plantes qui 
croissent spontanément dans les départements du Gers, du Lot-et- 
"aronne, du Tarn-et-Garonne (partie non montagneuse), et de la * 
Haute-Garonne (partie sous-pyrénéenne); par M. l'abbé D. Dupuy, 
prof. Ze, e au petit séminaire d'Auch. (12-32 it 


Ge B od chez Brun, place royale.) 


po rf 


Le petit livre dont nous venons de reproduire textuellement 
le titre tout entier, a été destiné à répandre quelques connais- 
. fances s botaniques dans l’un de nos départements où l’ étude des 

Sciences n’a pas été jusqu’à ce jour très-florissante; il a eu en- 

“ore pour destination principale de servir comme moyen 
Commode et facilement portatif de détermination à desélèves 
pour leurs herborisations. Malheureusement son auteur, 
homme de mérite bien connu de nous xd ses connaissances 


506 
étendues en histoire naturelle, semble s'être un peu laissé aller 
à des idées difficilement admissibles dans l'état actuel de la 
science; la réalisation de ces idées l'a conduit à rédiger son 
travail sur un plan beaucoup trop restreint et de manière à 
lui.enlever une grande partie de son utilité scientifique, tout 
en lui conservant, ik est vrai, une certaine commodité 
locale; il est vrai que des circonstances matérielles ne lui per- 
mettaient peut-étre pas de donner à sa Florule une plus grande 
étendue. En effet, ce travail a été publié dans un annuaire 
de département et tiré ensuite à part, de maniére à former le 
petit volume qui nous occupe. Or, on sait que les annuaires 
de départements réunissent, dans un cadre restreint, un grand 
nombre de matières diverses, dont chacune se trouve nécessai- 
rement réduite à n'occuper qu'un espace très-borné. Pour ce 
rm M. ne a DEE? toute — e oi il. 
T 


Kë 


+i 


: ; s bg dies a o 

pM ui ont été fes jusqu'à joins le dé- 
partement du Gers. Pour amener SS détermination de ses 
plantes, il a joint au nom simple et sans synonymes de clia- 
cune d'elles quelques mots destinés à la faire reconnaitre. « J'ai 


tâché, dit-il, de prendre, comme caractères distinctifs, non 
toujours les $n rigoureux, mais les plus faciles parmi ceux 
que l'on peut regarder comme assez constants pour qu’ on ne 
s'y trompe que bien rarement.» La pratique seule peut mon- 
trer s’il a complètement réussi, — Au reste, si l'espace ne nous 
manquait, nous aurions à présenter ici quelques réflexions au 
sujet de cette manière de voir si répandue encore parmi les 
botanistes, surtout de nos départements, selon laquelle la 
clarté ne s'acquiert qu'au prix de l'exactitude, et qui condamne 
les ouvrages destinés à la propagation des connaissances ` 
scientifiques, à décrire approximativement de simples appa- 
venccs sans s'inquiéter de la nature méme des choses. C'est là, 
mous osons le dire, une erreur funeste à la science et qui a trop 
longtemps entravé là marche de la botanique pour quon ne 
pus pas chercher à en faire justice. Mais ce sujet nous en- 


007 

trainerait beaucoup: trop loin. Nous sommes d'ailleurs con- 
vaincu que M. Dupuy est trop éclairé pour partager une er- 
reur si déplorable, et nous a ons en og pee son pute 
que, tout en chercl st , il 
Ta rarement achetée au prix de Hactitisile, 

. En somme, la florure du Gers, ete., malgré sa concision exa- 
gérée et les conséquences qu'elle a nécessairément amenées, - 
présente encore de l'intérét comme représentant, pour la géo- 


graphie botanique de la France, un département encore privé 
douvrage spécial. 


HUGE! 


a Note sur les Helianthemum Fumana et procumbens Dunal; 


par M. Lamotte, de SOAT ETE 


- La plupart des. botanistes ler ensemble les Helian- 
themum fumana etprocumbens Dunal. Cependant, si l'on exa- 
mine avec attention la description que M. Dunal a donnée de 
ia deux plantes d dans le Prodromus I. ht 315 * ie est, facile Ge 


S carac térise parfaite obf rm. find par la Se suivante 
Pedunculis solitariis, unifloris, raro ramealibus sepius suboppo- 
itifoliis terminalibusve folio longioribus, et VH. p ocumbens 


x par celle-ci : : pedunculis subaxillaribus , folio brevioribus. Mal- 


; ge cette d ifférence, les auteurs modernes considerent ces deux 


antes. les uns , e étant.id s ement les mémes, les 


autres, comme variétés. — 


En 1815, mon ami, M. Salle, e eut figa de me remet- 
tre deux échantillons de PH. procumbens, quil avait récoltés 


E avec M. Dunal au Pic-Saint-Loup, prés Montpellier ; je com- 


parai attentivement cette plante avec VH. fumana des coteaux 


de laLimagne, des env. de Paris et de plusieurs autres locali- 
tés, et comme je n'y trouvai aucune différence sensible, je pen- 


sai, avec la majeure partie des botanistes, que l'A. procumbens 
Din, était une simple forme accidentelle de PH. fumana. 
En juiliet 1846, M. edd moi, herborisant dans le dé T 


508 

tement du Gard, nous avons récolté, sur lescoteaux rocailleux 
du calcaire Jurassique, prés Saint-Ambroix, un Helianthemum 
voisin, mais bien distinct de VH. fumana de la France centrale 
et auquel la description de TH. fumana du Prodrome se rap- 
porte entièrement, ainsi que la Figure de Desfontaines, Fl. Au. 
t. 105, citée par Dunal. J'ai comparé ensuite l' Helianthemum de 
la Limagne et des env. de Paris à la description de PH. pro- 
cumbens, et je mesuis convaincu qu'il y avait identité parfaite, 

U devient donc évident pour moi que l'Helianthemum des 
coteaux calcaires et argileux de la France centrale est PH. pro- 
cumbens Dun., et que TH. fumana. Mill. est une plante rare, 
appartenant à la région méridionale. 

Je vais maintenant décrire ces deux plantes, indiquer leurs 
sy re et leurs caractères différentiels. 
: themum fumana. tsi diet. — mein prod 1.p.274. 

Kë? Bot. Gal1,p: "60: + s 
LE 740?D d Ki? p. M4, t. 108. 
Tige son Fute Ee 
dressés; feuilles alternes, linéaires, mucronées, Be s sellis 
bords de cils raides, un peu roulées en dedans, les inférieures - 
plus courtes que celles du milieu qui vont ensuite en diminuant de 
> Jusqu'au sommet du rameau; pédoncule solitaire, 

er opposé ou presque opposé « la feuille et deux à trois 
fois plus long qu “+. 9 à 3 sur chaque rameau , le dernier ter- 
minal, capsule moins grosse que celle de PH. procumbens. — 

Feuilles jeunes, rameaux et pédoncules couverts de pieis 
glandes; quelques poils dressés épars sur les pédoncules e » 
rameaux, 

Je ne puis rien dire sur la synonymie de Linné, pes pas 
les ouvrages nécessaires pour faire des recherches à cet égard. 

Helianthemum procumbens Dun. prod. À. p.275. Duby. Bot. 
Gal. 4, p. 60. 

H. Fumana. Lois, Fl. Gal. 4. p. 382. Koch. Syn. Fl. Germ. 
et Hel. Ed. 2, 1, p. 86. Coss. et Germ. Fl. de Paris. 4, p- 108. 
Boreau, EL du cent., p. 80 et auct. 


509 


Tige sousfrutescente, étalée; rameaux nibo idi dressés ; 
feuilles alternes, linéaires, mucronées, légèrement cilices sur 
les bords, et roulées en dedans, lesinférieures plus courtes, celles 
tlu milieude la méme longueur que celles du sommet des rameaux ; 

pédoncules solitaires, uniflores, subaxillaües égalant la feuille 
mp couris qu'elle, deux à quatre sur chaque rameau, Je 
non terminal. 

Jeunes rameaux , feuilles et pédoncules couverts de petits 
poils blancs crispés. 


; des Trèfles de la section Aries ; ; par 
MM. Soyer-Willemet et Godron (Mém. de la Soc. roy. des Sc., 
leu, et Arts de Nancy; 1856; tiré à part en broch. in-8°, de 35 
Pg; Nancy, 1847). 


5 
Le 
Bar: 


Le but que se sont proposé les deux auteurs de ce mémoire 
H de débrouiller la synonymie aujourd'h ui trés confuse des 
e te, ou de la section 


10; emium Ser.inDC, Prodr. Bags, ils MEHR attachésen 
remier lieu à retrouver les idées de Linné sur les espèces fon- 
en tales, en quelque sorte, de cette section, idées qui leur 
paraisse ont avoir été altérées d’abord par Smith, malgré Ia 
i acilité que devait avoir ce célèbre botaniste à en faire une 
p ation exacte, au moyen de l'herbier de Linné dont il 
étai it possesseur, — La discussion à laquelle ils se livrent à cet 
égard les conduit aux résultats suivants. 

Let rifolium filiforme Lin., que les Lagere modernes 
sidérent, les uns comme identique au T. minus Smith, les 
autres comme étant le T. micranthum Viv., leur paraît être, 
` Sans aucun doute, cette dernière espèce, plante rare en Suède 

bs Commune seulement dans Ia région méditerranéenne. — 
Cesta avec le T. procumbens Lin., que ce T. minus Smith leur 
Parait identique. — Dès-lors, le T. procumbens de Pollich, 
së Villars, de Smith, de Schreber et de tous les botanistes mo- 

dernes, | moins Savi, n'est pas l'espèce désignée sous ce nom par 


^ 


; 510 
Liuné, et les deux auteurs regardent comme facile à prouver 
qu'elle n'est autre chose que le T. agrarium Lin., non Schreb. 
Le T. agrarium de Schreber et des botanistes modernes, plante 


peu commune et sans doute i inconnue à Linné, n n'est autre que 
le T. aureum Pollich. 

La quatrième espèce uini Ke de l'examen de MM. 
Soyer-Willemet et Godron est le T. spadiceum Lin.. Ils regar- 
dent comme infiniment probable, sinon certain, que la plante 
à laquelle Linné a donné ce nom, la seule même qu’il ait pu 
décrire dans sa Flora suecica est l'espèce à laquelle les auteurs 
actuels, moins Desvaux, conservent ce même nom. 

La discussion est beaucoup moins délicate et aussi beaucoup 


plus succincte relativement aux espèces découvertes et décrites ` 
depuis Linné, Elle porte à 


à 


peu-prés uniquement sur le T. 
speciosum, Ce nom a été re à quatre plantes différentes : 


KSE Zeen Ett MË La t£ p 
p , : Créte par ; par 
MM Ra; Pal! h "EE EE CS à ` 
jory e une plante oponèse, dont M. 
mi ie x de e 3 xz Durs his ARCET M EU A CERN E sr c 
H S 1 ( - TT un 5 par M. Boissier 
eg à une aut que M. Gusso 


mée T. Boissieri ; enfin, pet MM : Margot et Cer (F lore de 
Zanthe 1. à une plante que M. Boissier a reconnue pour le T. 
patens Schreb.. Le vrai T. specio um Willd. n'est autre chose 
que le T. Gussoni Tineo. 


La seconde partie du travail qui nous occupe E 


synonymie étendue et la description des espèces qui compo- 

sent aujourd'hui parmi les Frèfles la section Chronosemium. 

Nous allons reproduire ces descriptionset les points princi- 

paux de la synonymie. 
Triroztum Lin. 


Trib. Caronosemium DC. Prod. II, p. 204. 


§ I. Vexillum complicatuin dorso carinato; ale porrectæ. . 


4. T. filiforme Lin, — T. mieranthum Viv. Fl. lyb. 45 ; DC. 
Prod.; Tenore; Koch — T. capilliforme Delile, in Tenor. Syll. 
— T. controversum Jan. — Amarenus filiformis Presl. — 


Chrysaspis filiforme Desv. 


* 


544 


Flores 2-6, minimi, in capitulis parvis laxe aggregati, mox 
reflexi edicpellis tenuissimis tuboque calycino longioribus 
demissi ; pedunculus communis capillaris, flexuosus , folium 
æquans vel superans. Calycis dentes inzequales; bean 
angusti, pilum unicum alterumve apice gerentes; superioribus 
duplo longiores. Corolla flava, demum pallescens, vexillo læ- 
vi. Legumen stylo sextuplo longius; thecaphorum autem 
legumine duplo brevius. Folia omnia alterna, foliolis parvis, 
obovato-cuneatis, apice emarginatis dentatisque; foliolo in- 
termedio semper sessili ; stipulis oblongis acutis, basi æqua- 
libus, nec rotundato - dilatatis, petiolum superantibus vel 
æquantibus, Caules numerosi, filiformes, decumbentes, sæpe 
ramosi. Radix gracilis, ramosa, — Planta annua, congeneri- 
bus valde gracilior. 

—. Hab. In pratis siccis, presertim Europæ Mediterraneæ. 

-.2. T. procumbens Lin.; Poll; Vill.; Drot, Savi, etc. — T. 
minus Sm ; Hook. — T. dubium Abbot. —T. filiforme Schreb.; 
Pers ; DC. Prod.; Wahlb.; Duby; Gaud.; Koch ; Doell. ete. 
Flores 3-45; majores ac in precedentes d in snpitulia depres: 

sis aggregati, mox reflexi; e pedicellis revi 
ha demissi ; pedunculus communis literis, jileti, folio 


ior. Calycis dentes valde inæquales ; inferiores lineares, 
apice pilosæ, superioribus triplo longiores. Corolla flava, de- 
mum pallide. Papeete. vexillo lo yiuscnla, Legumeus mag 


2 utem l 


Folia omnia Kata, foliolis Aborto anh. apice emargi- 
lis dentatisq ue ; foliolo intermedio petiolulato, vel tantum in 
peciminibus macrioribus sessili; stipulis ovatis acutis, basi 
rotundato-dilatatis, petiolo brevioribus, Caules graciles, pros- 
trati, vel inter herbas ascendentes. Radix ramosa. — Planta 
annua, 

-.. Hab. In pratis, arvis, etc. Europe presertim Sade et sep- 
tentrionalis, 

3. T. Sebastiani Savi. 


Flores 10-45, in capitulis depressis laxe aggregati, mox re- 


212 

tlexi, e pedicellis tenuibus tuboque calveino duplo longioribus 
demissi; pedunculus communis filiformis, folio longior. Ca- 
lycis dentes subæquales, omnes apice pilosæ. Corolla pallide 
flava, demum albescens, vexillo læviusculo, Legumen stylo et 
thecaphoro duplo longius. Folia omnia alterna, foliolis oblon - 
go-rhomboideis obtusis, sinuato-crenatis ; foliolo intermedio 
semper sessili ; stipulis lineari-lanceolatis, basi æqualibus, nec 
rotundato-dilatatis. Caulis firmus, rectus, ramosus , ramis 
patentissimis, — Planta annua. 

Hab. Circa Romam. 

§ II. Vexillum postice compressum, antice — ale 
patentes. 

4. T. agrarium Lin.; Gouan; Scop.; Poll.; Vill.; Savi - T. 
procumbens Sm.; Willd.; Sibth, et Sm.F/. græc. Piod.; St. Am.: 
Bory et Chaub.; Duby ; Moris; Koch ; Doell; Boreau’; Godron ; 
DC. — T. noi Seu yLois-; Mérat; — 


41UIv5 1 Volg 34 E di MAUI CUI 


PURSE UN: *5 ei ere Se Me. oup AN ee c e Le 


péduscufas communis etitetis, adpréise i 


lium æquans vel folio longior. Calycis dentes valde erudi 
inferiores lineari-subulatæ, superioribus triplo longiores, api- 
ce pilum unicum vel alterum gerentes. Corolla flava, demum 

fuscescens, vexillo eximie striato. Legumen stylo quadruplo, 

stipite duplo longius. Folia omnia alterna, foliolis glabris, 

obovato-cuneatis obtusis, vel emarginatis, nervosis, dentatis ;. 
intermedio plerumque petiolulate ; stipulis semiovatis acutis, 

basi oes eeschte? ciliatis, petiolo brevioribus Caules 

erecti villosi, flexuosi, ramosi ; ramis 

patentissimis. Radix ipler gracilis. — Planta annua. 

a Majus Koch Syn., 9* éd. 494. Pedunculus communis fo- 
lium æquans; capitula plerumque majora. — T. campestre 
Schreb.; Pers.; DC. Fl. fr.; Spreng ; Host; etc. — T. erectum 
Poir. Dict. — T. agrarium Gmel. — Chry:aspis pr 
Desv.. 


p. Minus Koch l-c. Pedunculus communis folio longior. — 


513 ' 
T. procumbens Schreb.; DC, EL fr.; Pers.; -; Spreng. ; Host. etc, 
— T. pseudoprocumbens Gmel.. — | Chrysaspis min 
Me. 


Hab, In agris, per totam Europam, nec non — "y 
tentrionalem, vulgaris. 

BT. aureum Poll.; Vill.; Sebast. et Maur, — T. agrarium 
Willd.; DC.; Schreb.; Pers.; Lois ; Duby; Gaud.; Koch; Bo- 
reau; Godron etc. — T. strepens Crantz. — T. — 
Gmel. — Chrysaspis Candollii Desv. 

Flores numerosi, in capitulis demum ovoideis dense con- 
gesti reflexique, e pedicellis tubo calycino brevioribus demis- 
si; pedunculus communis strictus, adpresse villosus, patulus, 
folium æquans. Calycis dentes inæquales ; inferiores lineares, 
apice pilam uniéum vel alterum gerentes, superioribus longio- 
res. Corolla flava, demum fuscescens, vexillo eximie striato. 
Legumen stipitem æquans, stylo paulo brevius. Folia omnia 
alterna, foliolis glaberrimis, oblongo-rhomboideis, retusis vel 

emarginatis, nervosis, dentatis; intermedio ba? esch ; 
MPaliélineari-lanccolatis, basi aikida nec dil 
datis, Caulis strictus, firmus, adpresse pu gege? tus 
musve ramosus; ramis —Á Radix ramosa. — Planta 
annua. 


nb. In ep, montanis, per totam fere Europam, at KE 
te rario: 

v T. ass res Spreng.; Koch; Boreau s Delstre. — 
T. aureum Thuil].; Savi, non Poll. — T. 7 ense DC.; Duby; 
Nerat; ; Guepin, etc. — T. agrarium Poir.; Bast.; St.-Am. — 
be Lois; — T: Chrysanthum Gaud. — T. brutium 
"E T. speciosum Margot et Reuter. — — agra- 
rium Desv, 

Flores numerosi, in capitulis laxiusculis demum globosis 
*gGregati reflexique, e pedicellis tubum calycinum vix æquan- 

s demissi ; pedunculus communis filiformis, adpresse pi- 
* lesus, patulus, folium longe superans. Calycis dentes valde 
inæquales ; inferiores lineares, apice — — vel alte- 


514 

rum gerentes, superioribus duplo longiores. Corolla vivide 
aurea, demum pallide fuscescens, vexillo obovato, integro, 
striato. Legumen stipite styloque longius. Folia omnia al- 
terna, foliolis oblongo-cuneatis, emarginatis, serratis ; foliolo 
intermedio sessili vel petiolulato (scepe in uno eodemque spe- 
cimine); stipulis. ovatis acutis, externe ‘dentatiset basi dilatatà 
auriculatis. Caules elongati, graciles, flexuosi, erecti vel as- 
cendentes, sepe simplices. Radix gracilis. — Planta. annua. 

Hab. In pratis humidis Europe, presertim australis et ocei- 
dentalis. 

7. T. aurantiacum Boiss. et Uic — T. speciosum Bory et 
Chaub., non Willd. 

Flores numerosi, in capitulis sale demum istius 
aggregati reflexique, e pedicellis tubo calycino dimidio brevio- 
ribus demissi ; pedunculus communis filiformis, pilis adpres- 
sis vestitus, pris folium longe superans. Calycis dentes 
valde i equales ; 3 inferiores lineares acutæ, inter se e æquales, 


2 b ad sas itæ. | nb da a triplove 
SR TRE SES ` Se Me E See RT Es + 


SS M E i Ee 


longiores. Corolla 
apice undulato et bint Legumen stylo dimidia $e SpA 
triplo brevius. Folia omnia alterna, foliolis glabriusculis; 
inferioribus obovato-cordatis ; superioribus obovato-cuneatis 
retusis; omnibus acute dentatis; foliolo intermedio breviter 
petiolulato ; stipulis lanceolatis, breviter acuminatis, basi dila- 
tatá non auriculatis. Caules graciles, erecti diffusive, flexuosi, 
adpresse pilosi. — Planta annua. 

Hab. In montibus Laconiæ et Argolidis. i 

8. T. mesogitanum Boiss. Diagn. pl. or. fasc. 2, p. 34! — di 
procumbens B pauciflorum Griseb, Spicileg. fl. rum. et byth: 
4, p. 36. 

Differt a proximo T. aurantiaco: capitulis globosis ; fori- 
bus dimidio minoribus ; dentibus calycinis 3 inferioribus in- 
ter se inæqualibus, glabris; corollà aureå, magis ecalyce 
productå; vexillo apice non undulato, subdenticulato. 

Hab, In montibus Mesogis supra Tralles, 


D 


545 
9. T. Boissieri Guss. — T. speciosum Boiss.; Griseb., non 
Willd. — T. pseudospeciosum Sprunner Pl, exsic. ez Atticä. ` 
Flores numerosi, in capitulis demum ovoideis aggregati re- 
flexique, e pedicellis tubum calycinum æquantibus demissi ;: 
pedunculus communis strictus, leviter sulcatus, patenter vil- 
losus, patulus, folio longior. Calycis dentes valde inæquales ; 
inferiores near Ange op st unicum ge- 


ochra 
VLLIEN 


rentes, 
leuca, deem fuscescens, vexillum abauen, argute denticu- 
latum. Legumen stylum æquans, stipite depla brevind Polis 
omnia alterna, foliolis villosis ciliatisque, ovatis, apice rotun- 
datis, obtuse dentatis; folio intermedio petiolulato; stipulis 
integris, angustis, lanceolatis breviter acuminatis, basi equali 
non auriculatis, Caulis erertus vel ascendens, ramosus, pili? 
tenuissimis horizontaliterque patentibus vestitus. Radix gra- 
cilis, apice ramosa. — Planta annua. 

Hab. In rupestribus calidis Argolidis, Atticæ, Macedonis, 
insula Tassos, etc. 
A T. speciosum Willd.; Bassa ; Poir.; Spreng. 5 Gus; non 
Bory et Chaub., nec Boiss., nec Marg. et Reut. — Segen e 
Tin. Pug. pl. sic. A1; Savi; Boiss; Griseb. — "5 

Bigrecicum elegantissimum magno flore Tournef. Cor. 29. 

numerosi, in capitulis magnis, laxiusculis, demum 

ovoideis aggregati reflexique, e pedicellis tubum calycinum 
*quantibus demissi; pedunculus communis teres, adpresse 
vestitus, patulus, folio longior. Calycis dentes valde inæqua- 
les; inferiores lineari-lanceolatæ, apice villosæ, superioribus 
triplo: longiores. Corolla violacea, demum fuscescens; vexil- 
lum orbiculare, argute denticulatum, Legumen stylum et : 
stipitem æquans. Folia omnia alterna, foliolis glahriusculis, 
obovatis emarginatis, vel superioribus obovato-cuneatis retu- 
"e sinuato-dentatis; foliolo intermedio petiolulato ; stipulis 
Antegris vel dentatis, semiovatis, breviter acuminatis, ciliatis ,. 
basi dilatatä auriculatis. Caulis erectus, ramosus, pilis adpres- . 
sis vestitus, Radix gracilis — Planta annua. 


516 

Hab. In pratis et campis humidis Sicilize, Cretæ, Attice, Ma- 
cedoniæ, Thraciæ, etc. 

§ HI. Vexillum a basi dorso compressum, antice cochlea- 
tum; ale porreetæ. 

M. T.spadiceumLin.; Schreb.; Pers.; Poir.; DC.; Duby; Savi; 
Gaud.; Koch , etc . — T. litigiosum Desv. — T. decipiens Hor- 
nem.; T. montanum Lin. Sp. 1 ed. (non 2 ed.). 

Flores numerosi, iu capitulis demum ovato-cylindraceis 
dense congesti, post anthesim reflexi, e pedicellis tubo caly- 
cino valde brevioribus demissi; pedunculus communis graci- 
lis, erectus, pilis adpressis vestitus, folio subæqualis vel paulo 
longior. Calycis dentes valde inzquales; inferiores lineares, 
versus apicem eximie villosæ, inferioribus quadruplo longio- 
res. Sos, En vivide asd demum saturate spadicea ; 


Legumen stylo duplo, 
RE hrs e? longius. Folia 2 superiora opposita, omnia 
foliolis obovatis oblongisve,retusis vel emarginatis, 


deattufatis EE EE ; petiolo communi sæpe 
versus apicem marginato; stipulis lanceolatis, acutis, integris 
vel dentatis, basi angustioribus; superioribus vix dilatatis. 
Caules T: graciles, subsimplices. — Radix tenuis annua. 
Hab. In pratis turfosis subalpinarum regionum et Alpium , 
presertim in Europá septentrionali. 

12, T. badum Schreb.; Pers.; Poir.; DC. F£ fr, V. p. 561 
et Prod.; Savi; Spreng.; Lois.; Duby ; Gaud.: Koch., etc. — 
T. spadiceum Vill; DC. Fl. fr. 4 p. 535. — T. (— 
badium Lapeyr. 

Flores numerosi, in capitulis majoribus demum tie 
bosis dense congesti, post anthesim reflexi, e pedicellis tubum 
calycinum subæquantibus demissi; pedunculus communis 
validus, erectus, adpresse villosus, folio subæqualis vel paulo 
longior. Calycis dentes valde inæquales; inferiores lineares 
versus apicem pilis quibusdam munitæ, inferioribus duplo 
longiores. Corolla primum aurea, demum spadicea; vexillum 
striatum, apice emarginatum. Legumen, stylo duplo, stipite 


517 
quadruplo longius. Folia 2 superiora opposita, omnia petio- 
lata, foliolis mg Ze gp i. "— WEE Aë 
tatis ; foliolo 1 Lnpari lansar ola Pa SE 
tis, basi par superióribns dilatatis, ovatis, acumi- 
natis. Caules firmi, erecti vel ascendentes, subsimplices. — 
Radix perennis, multiceps. 


Hab. In pratis alpinis Europæ mediæ et eo nec non 
in Caucaso. 


Sur le Biarum Haenseleri, nouvelle plante de la famille des Aroi- 
des; par M. Moritz Wilikomm. (Botan. Zeit. ;1847,n* 4 ; plan. 41). 


` Cette plante avait été recueillie, en 4839, par Haenseler , 
dans les environs de Malaga, à Carratraca; elle avait été nom- 
mée par lui, Arum Carratracense, dans son herbier et dans sa 
Florula Carratracensis, restée inédite. M. Prolongo,de Malaga, 
en San trouvé dans les restes de l'herbier de Haenseler qua- 
| atillons, dont un bien complet et bien conservé, et 
deux avec les feuilles et le tubercule, M. Willkomma cru y re- 
connaitre une nouvelle eus de Biarum qu'il nomme et 
caractérise de la manière suivan 

 Bisrum Haenseleri Willk, B. foliis lanceolatis obtusis, spathà 
superne erectà obtusá, spadice longissimo filiformi iti 
superante nutante, 

Differt a B. tenuifolio Schott : foliis exacte lanceolatis. mec 
lineari-lanceolatis, spathà ectá reflexo-nutante, 
spadice nutante nec p emnes B. gramineum Schott a nostrá 
specie foliis et spathà superne incurvatà distinctum est. Ab 
ambis genitalibus rudimentariis solum infra stamina sitis dis- 
"inguitur, 

. Tuber globoso-angulatum, fibrillis albidis e vertice nascen- 
fibus obvallatum. Scapus solitatius. à ads poll. longus, tener, 
: us, basi in eet, Spa tha 4 ad 
+ pol. longa, EE obtusa, Con exacte inbulose, nervosa, 
limbo p'ana, PA Spadix filiformis . teres, atropur- 


518 
pureus, Stamina numerosa, conferta , antheris flavis 2-loc.» 
loculis oppositis rimis dehiscentibus. Genitalia rudimentaria 
subulata, atropurpurea, Ovaria ovata, stylo brevissimo , stig- 
mate emarginato. Baccas seminaque observare non licuit. 
Folia serotina, primo spiraliter convoluta, demum expansa, 
lanceolata, coriacea, obtusa, margine crenulata, multinervia, 
Jonge petiolata, petiolis basi membranaceá dilatatis vaginan- 
tibus. 


Sur un nouveau genre d'iridées (Ueber eine neue Gattung 

der Irideen ); par M. C. H. Siemssen (Botan. Zeit.; 1846, n° M). 

`- Owcocxcrus (de Zare, x)215;) Perigonium superum, corolli- 

num, persistens, tubo elongato, limbi 6-part. laciniis exterio- 

ribus: recurvatis, Minoris, subtus et ad marginem superiorem 

RÀ in p ina 10 m tou n prera ne velutinis; 
- 


mis s basi inserta ; ` filamenta Salakan? i) 
basifixæ. Ovarium mirun; oblongum, SEIL nuat 

trigonum, 3-loc. Ovula plurima, in loculorum angulo Sr ` 
biseriata horizontalia, anatropa. Stylus triqueter, versus basin 


cum queni eio iot x pm 3, petaloideo-dilatata, 
li At à bilabiata, 


supra carinata, subtus 
staminibus opposita. Capsula SÉ ee oblonga, ufrinque atte- 
nuata, perigonio persistente coronata trigona , 3-loc., longitudi- 
naliter loculicido-dehiscens, dis-epimenti angulis usque ad apicem 
connatis. Semina plurima, horizontalia, obova/a, fuscoatra, 
carunculá wnbilicali, niveá, annulatá instructa. Baden axilis, 
cylindricus, albumine carnoso multo brevior. : de 

Herbæ Caucasicæ, perennes, rhizomate repente, crasso, car- 
noso, foliis conduplicatis, arcuatim-recurvatis, equitantibus , 
caule simplici brevioribus; foribus speciosis , tenni nibus 
b oodd spathis bivalvibus, 1-floris. 

bees e picis Siems. C paradoxa sa: — 2. 0. ibe- 


519 


ricus Siems. (Eriadbenisa Steven) — 3. O. acutilobus Siems. Ger 
ucutiioba C. A. Meyer), 


tæ Preissianæ sive enumeratio plantarum quas in Austra- 
lasià occidentali et meridionali-occidentali annis 4838-4841 collegit 
L Preiss., partim ab aliis partim a se ipso determinatas descrip- 
tas illustratas edidit Chr. Lehmann. Hamburg, in-8* (3* article). 
Mxoronisfrs ( décrites par M. Bartling ) — Myoporum 
gracile; 2386, 1350. M. brevifolium , 2335, 2382. Stenochilus 
albicans ; 2303. S. subcanescens; 2318. — VERBENACÉES (par 
M. Bartling). Chloanthes coccinea; 2339. — Lapiées (par 
M. Bartling). — Hemiandra juniperina; 2308. H. longifolia ; 
2305. H.? incana; 2316 Colobandra Gen. nov. — C. robusta ; 
3313. C. mellis; 2310. C. canescens; 2314. C. platyphylla ; 
3319. C. subvillosa; 2341. C.? lanata; 2315. Hemigenia par- 
viflora; 2321. H. argentea; 2327. H. barbata; 2320. Anisan- 
dra Gen. nov. A. glabra; 2328. Westringia serpyllifolia : 
2312. W. capitata; 2334. Microcorys selaginoides; 2339. — 
GesriANÉES (par M. Nees d'Esenbeck ). — — Villarsia capitata ; 
1956. LocawiracÉEs (par id.). — Logania bracteolata ; 1249. 
E hispidula; 4243. L. hyssopoides; 1242. — Rupiacées (par 
M. Bartling). — Opercularia multicaulis; 2432. O. purpurea; 
9430. — Sryripées (par M. Sonder). — Stylidium affine; 
3291. S. plantagineum ; 2298. S. rupestre; 2262. S. Lehman- 
nianum ; 2261. S. bellidifolium; 2259. S. lineatum. S. robus- 
tum; 2235, S. marginatum; 2232. S. pruinosum, 2236. S. 
tenne; 2263. S. radicans; 2299, 2300. S. uniflorum ; 2253. S. 
pulchellum ; 2242. S. petiolare; 2244. S. obstusatum. S. emar- 
ginatum, S. mucronifolium; 2256. S. pubigerum; 2278. S. 
streptocarpum; 2273. S. divaricatum; 2274. S. brachyphyl- 
lum; 2239, 2248. S. rhynchocarpum. S. rigidulum. S. cicatri- 
tosum ; 2988. S. Lindleyanum; 2245. Coleostylis Gen, nov. — 
c. umbellata, C. Preissii; 2249, 2250. Leuwenhookia dubia ; 
2252, L'orsteropsis Gen. nov, E. Pressii; 438,— LOBELIACEES 


520 

( par M. de Vriese). — Lobelia Lehmanni; 1426. L. longepe- 
dunculata; 1459. L. adscendens; 1452 b, L. erecta; 1447. L. 
uncinata; 4443. L, stricta; 1496. L. elegans; 1434, 1436. L. 
macrocarpa; 1453. L. ciliata; 4433. L. rhombifolia; 1439. L, 
amplexicaulis; 4443 b. L. ophiocephala; 1446. L. monan- 
thus; 4432. L. longiscapa; 4435. L. saxicola; 4498. Vlamin- 
gia Gen. nov. — V. australasiaca; 1449. Goopeniacées (par 
M. de Vriese). Dampiera repanda; 4518. D. azurea; 1475. D 
eriophora ; 1500. D. trigona; 1471. D. erecta; 1487. D. tria- 
lata; 4444. D. Lindleyi; 4574. D. epiphylloidea; 1494. D. 
subverticillata ; 4510. D. Preissii; 1481. D. diversifolia; 4469. 
D. prostrata; 1504. D.? inundata; 4523. Scævola geniculata; 
1503. S. rufa; 4513. S. lyratifolia; 1485. S. Candollei; 1497. 
S. prostrata; 1490. S. repens; 1519. S. fastigiata; 1491. S. 
trinervis; 4479, S. Flaccida; 1521. S panieulata; 1516. holo- 
sericea; 1478. ER ee 4514. S. pterosperma ; 1501, 1499. S 

einwardti; 4454, ` S. tenera; M42. S. sphærocarpa; 
1512. s. dre 4473. S. gena cens; (Lg. S humifusa; 
1480. S. depressa; 1502. S. Benthamem 4510. S. macrodonta; 
4508. S. umbellata ? 4435 a, 1450. S. pusilla; 4470. Goodenia 
squarrosa; 4467. G. junciformis; 4522. G. geniculata ; 4456. 
G. pygmæa 1492. Euthale pilosella; 4438. E.? filiformis; 
1889. Leschenaultia pallescens; 1460, 1464. L. tenuifolia; 
1260 ex parte, 1461 L. parviflora; 1462. L. arcuata 1465. — 


BOTANIQUE APPLIQUEE. 


Sur le Tein-Ching ou Indigo chinois ; par M. Fortune (Journ. of 
the hortic. soci. — The ann. and. Magaz. of natur. Hist.; fév. 
1847; pag. 139). 


..'«* Lorsque je me trouvais dans le nord de la Chine, dit 
M. Fortune, mon attention se porta sur une plante cultivée en 
grand par les habitants pour la —' ante bleue qu elle 


521 

donne. Dans les provinces méridionales, on cultive et prépare 
une grande quantité de l'indigo des Indigofera, en outre des 
quantités considérables qu'on en importe de Manille et des 
détroits. Mais danslenord,on ne rencontre jamais d'Indigofera, 
à cause, Je suppose, du froid des hivers, et ces plantes sont 
remplacées par l’Isatis indigotica, ou le Tein-Ching, comme 
l'appellent les Chinois. Je trouvai cette espéce dans le district 
du coton-nankin, à quelques milles à l'ouest de Shanghae, où 
on la regarde comme une plante de grande impätance, et où 
elle couvre une grande étendue de pays. On la cultive en 
rangs espacés de quelques pouces, et de loin ses cultures res- 
semblent à un champ de jeunes navets ou de jeunes choux. 
En juin 1844, au moment où je me tronvais dans le pays, les 
plantes ét étaient hautes de 6 pouces à un pied, et les naturels 
les regardant comme à l'état parfait, s’occupaient activement 
à les couper pour les préparer..... » La préparation avait lieu 
dans nombre de cuves arrondies, dans lesquelles on faisait 
macérer les feuilles en + couvrant je eau; apa un certain 
espace de temps le li 

où M. Fortane croit! qu'o "on le GON de chaux, La couleur 
de ce liquide est d'abord , dit l'observateur anglais , une sorte 
de bleu verdátre , mais Jorsqu'il a été agité avec soin, et qu'il 
est resté exposé à l'air, sa teinte se fonce et ressemble. beau- 

coup à celle de l'indigo du commerce. M. Zen suppose 
qu'on l'épaissit postérieurement par éva is il n'a 
aucune donnée positive à cet égard. —« La plante a une tige 
sous-frutescente, pruineuse. Ses feuilles radicales sont ovales, 
lancéolées, longuement pétiolées, trés-aigués, légérement den- 
tées, et un peu charnues; celles du haut de la tige, prés c des 
fleurs, sont linéaires. La tige est décombante, longue d'un 
pied et demi, divisée à ses extrémités en plusieurs grappes 
penchées, longues d'environ 6 pouces; latéralement elle porte 
cà et là de petites touffes de feuilles semblables aux radicales. 

Les fleurs sont petites, jaunes. Les silicules noires, entièrement 
lisses, longues de 6 lignes sur-2 dans leur plus grande largeur, 


522 ; 
oblongues, obtuses à chaque extrémité, un peu resserrées au- 
dessous du milieu, avec un bord mince et une seule ligne 
médiane. » 


Sur le Thé de Chine. 


On a souvent agité la question de savoir si le Thé vert et 
le Thénoir proviennent de deux plantes différentes , le premier 
du Thea virið , le dernier du Thea Bohea, ou si l'un et l'autre 
ne doivent leur différence qu'à des modes différents de pré- 
paration. Pendant ses voyages en Chine, M. Fortune a fait à 
ce sujet des observations multipliées dont voici les résultats. 
D'aprés lui, la plus grande partie des Thés verts et noirs qui 
nous viennent de Chine provient du Thea viridis. En divers 
Les M province. de Mo V'espéce cultivée était le Thea 

prove du nord, particuliè- 
dans la province de € e il wa pas vu un seul 
pied de c cette e epit, si commune autour de Canton. 'Toutes 
les cultures près de Ning-Po, dans l'archipel de Chusan, etc., 
se composaient de Thea viridis. Le voyageur anglais a retrouvé 
cette méme espèce à deux cents milles plus au nord-ouest, dans- 
la province de Kiang Nan. Dansla province de Fo-K ien, cette 
méme espéce se montrait encore seule dans les champs de 
Thé, sans mélange d'un seul pied de Thea Bohea. Or, comme 
à l'époque de son voyage. dans ces contrées, les Chinois . 
étaient occupés à la préparation du thé noir, il lui fut facile 
de reconnaitre, par l'examen qu'il fit des feuilles employées - 
pour cela, qu'elles appartenaient toutes au Thea viridis. Pour 
preuve de ce fait, il a rapporté des échantillons secs et méme 
un pied vivant de cette plante prise dans ces lieux. La con- 
clusion générale déduite par M. Fortune de ses observations 
est que les Thés noirs ou verts fournis au commerce par les 
provinces septentrionales de la Chine, et ce sont les parties 
du Céleste Empire les plus productives sous ce rapport 


523 | 
proviennent également d'une méme espèce ou variété, le 
Thea viridis, vulgairement nommé Thé vert, et que, d'un autre 
cóté, les Thés, tant verts que noirs, qu'on prépare en grande 
quantité dans les environs de Canton, sont fournis également 
par le Thea Boheca ou Thé noir. Il en résulte donc, au total, 
qu'une méme espéce donne des Thés verts ou noirs, suivant 
le mode de préparation employé. 

Les Thés verts préparés en Chine pour l'exportation su- 
bissent une coloration artificielle que ne reCoivent jamais 
ceux destinés à être consommés sur place. A Canton, la ma- 
tière colorante consiste en bleu de Prusse et plâtre. Dans les 
provinces du nord, M. Fortune regarde comme vraisem- 
blable qu'on fait usage des mêmes matières, quoique néan- 
moins il so't porté à penser qu'on emploie aussi le bleu fourni 
par le Tein-Ching ou Late indigotica 


De: Ti PARTIE. 
MÉLANGES. 


VARIÉTÉS. 
Conservation des objets d'histoire naturelle. 


mie des 


M. J. Maissiat a présenté récemment à Pacad 
Sciences une note : Sur un moyen de fermer: exactement les 
vases destinés aux collections d'histoire naturelle, etc. — Glau- 
es Beamer ápstont, 4 et GË ont fait de sérieuses 


tles vases à large 


z m 
:Gtifice, 1 d - Hi atinn dec objets d'histoire 
naturelle dane la ipaa maisà eet cer égard lenrs efforts ont été 
à peu i car ils n’ont amené de bons résultats qu 'au 


prix. de dépauces. considérables. See avait fini par con- 
lure qu'un bon moyen serait de fermer les vases des collections 


524 
avec des bouchons de verre rodés x l'émeri, comme sont fer- 
més les flacons. Daubenton avait TS de même. cà Maissiat 


a exposé dans sa 


D 
Daubenton ; seulement il en a rendu l'exécution facile et peu 
coüteuse, et de plus il a transporté la fermeture à l'émeri du 
goulot du vase sur le bord de son orifice. — La mise en prati- 
que de son procédé consiste à faire tourner sur son axe de fi- 
gure l'un des deux objets, soit le vase, soit son obturateur, et 
à présenter l'autre en position de fermer, en interposant de 
l'émeri. Par là les deux s'usant réciproquement, le contact de- 
vient continu et trés-exact. — Pour maintenir l'obturateur 
adhérent en place, et pour fermer la fissure annulaire de jonc- 
— M. Maissiat propose un mastic composé essentiellement 
e caoutchouc dissous et en partie combiné avec la chaux. 

Pour la préparation de ce mastic, on fond 2 parties de caout- 
chouc à l'aide ide ur; on remue et l’on règle le feu de 

e qu'il ne se dégage jamais. = fumée; on ajoute 
par portions 1 on 2 parties dee) délitée et tamisée, Une 
partie de minium ajoutée avant la chaux rend le mastic sus- 
ceptible d'une dessiccation superficielle dans l'espace d'une 
année. Pour appliquer ce mastic, on le malaxe au préalable, 
et puis on applique à froid avec un couteau. 


+ 


NÉCROLOGIE. 


Le 8 décembre 1846 est mort à Dublin, à l’âge de 74 ans, 
M. William Allman, D. M., aispiatieeur de botanique à 
université de la méme ville (Trinity college). C'est en 1809 
qu'il fut chargé des fonctions de professeur qu'il a remplies 
pendant un long espace de temps. Les plus connus de ses écrits 
sont les deux suivants: Syllabus of botanical lectures and de- 
monstrations lo be given before the University of Dublin. petis, 
1817 in-8». — Analysis, per differentias constantes viginti, in- 
choata , generum. plantarum phanerostemonum , que in Bri 


525 
tannüs, Galliá et Helvetiä, ultraque hos fines, sponte sud crescunt. 
London 1828; in-4* de 44 pages, avec une introduétion expli- 
cative. — Ce dernier ouvrage n'est autre chose qu'un essai de 
méthode analytique par grands tableaux synoptiques , avec 
` une nomenclature entièrement propre à l'auteur. ` 
` — Le 26 juillet 1846, est mort à Wadi-Beni-Jabor, en Arabie, 
le révér. Thomas Brockman, voyageur de la société royale 
géographique de Londres. Ses collections botaniques et géo- 
logiques ont été sauvées. 
— Le D' J. WP. Hübener est mort à Hambourg , au mois 
de février dernier. 

— Le célébre bryologiste Philippe Bruch est mort à Deux- 
Ponts dans la Bavière rhénane, le 11 février dernier, a Pâge 
de 66 ans. Peu de temps avant sa mort, il travaillait encore 

` au grand et classique ouvrage qu'il publiait avec M. Schimper, 
la Bryologia Europea. 
. — Dans les premiers jours du mois de février dernier , est 
mort à Nizza, Mirza Labat Khan, médecin du Shah de Perse , 
né à Agde (Hérault), en 1803, dont le véritable nom était 
Léon Labat: Outre plusieurs ouvrages et brochures de méde- 
cine, Labat avait écrit un ouvrage de physiol gi étale qui 
porte le titre suivant#de l'irritabilité des plantes, de l'apalogie 
qu'elle présente avec la sensibilité organique des animaux , et 
du róle important qu'elle joue dans les diverses maladies. 
tissus végétaux (in-8° de 188 pag.; avec une planche lithog. ; 
1834, chez Germer-Baillère} ` ge 


V égé taie uv 


Li 
FAITS DIVERS. 


D’après le Botanische Zeitung du 9 avril dernier, * P 
Koch d'Erlangen, vient de s'associer le prof. Bischof d Heidel- 
berg pour continuer et terminer avec son concours la sad 
velle édition du Deutschlands Flora de Roehling quil avait 


commencée avec le concours de M. Mertens, 


526 

— Le 10 septembre prochain est le terme de rigueur pour 
Peto des mémoires relatifs à la question suivante, quia été 
proposée comme sujet de concours par l'académie des sciences . 
de Bruxelles: 

« Exposer et discuter les travaux et les nouvelles vues des 
physiologistes et des chimistes sur les engrais et sur la faculté 
d'assimilation dans les végétaux. Indiquer en méme temps ce 
que l'on pourrait faire pour augmenter la richesse de nos pro- 
duits agricoles. » 

Une médaille d'or dela valeur de 600 fr. sera accordée à 
l'auteur du meilleur travail présenté sur cette question. 


+ 


— En ce moment, la co tte d i th fai voyage 


d'exploration autour du monde. Les naturalistes de cette ex- 
pédition ont déjà fait deux envois considérables d'objets appar- 
tenant à l'histoire naturelle et à l'ethnographie. Le dernier de 
ces envois a été expédié de Batavia, et ne comprend pas moins 
da 30.3 Meier ou paquets. Etsi 
ie 9e des a tiii. ilit: avoir lien cette 
Mes à ^ pendant le mois de septembre. . i 

— La 45€ session du congrès scientifique de France, dott 
avoir lieu cette année à Tours; à partir du Jet septembre. 


Nous avons sous les yeux les diverses qué&tions proposées pour 
chacune des sections de cette réunion de savants. Parmi celles 
qui se rapportent à la première section, ou aux sciences na- 
turelles, nous remarquons les suivantes: 

9. Est-il avantageux pour l'étude de la botanique Tada 
le nouveau système de classificatiof proposé par M. Broa- 
gniart? - 

10. Comparer la valeur des faits qui militent en faveur des 
divers systémes sur l'accroissement des végétaux. 

44. La connaissance des deux forces vitales nommées par 
Dutrochet endosmose et exosmose, est-elle susceptible de rece- 
voir une application dans la pratique de l'art horticole? 

12. Dresser pour le département d'Indre et Loire, ou mieux 
pour un bassin na'urel qui comprendraitle toutou bien paitie 


527. 
de plusieurs départements, un catalogue raisouné des plantes 
dont les espèces ou les genres leur ppm exclusive- 
ment. 

13. Peut-on déterminer la nature des lenticelles ? 

14. Est.il possible PEER la structure du fruit des Gre- 
nadiers? 

15. L'Ombilicaire d'Europe habite-t-elle exclusivement les 
roches dépourvues de chaux? 

16. Une histoire naturelle de la France qui ferait connaitre 
à l'agriculture, au commerce et à l'industrie les richesses du 
sol étant un ouvrage éminemment utile et honorable pour le 
pays , indiquer les moyens d'atteindre ce but. 

19. Quel est l’état des sciences naturelles , et spécialement 
de l'entomologie et de la botanique en 4847? 

20. L'esprit de classification en histoire naturelle ne l'em- 
porte-t-il pas trop maintenant sur l'esprit d'observation? 

— On sait que le jardin botanique de Kew a été ouvert au 
E: public de tout rang depuis peu d'années, dans toutes ses par- 
ties et sans la moindre restriction, Cetté mesure qui aurait 
paru devoir étre funeste à cet établissement, a produit, au 
contraire , des résultats avantageux. L'affluence des visiteurs 
Dent da année en année plus considérable, et néanmoins les 
collections n'en souffrent pas du tout, ou seulement d'une 
manière insignifiante. Voici à cet égard les chiffres contenus 
dans une note de M. Hooker, directeur du jardin, qui a été 
Ete récemment au parlement. ; 


n 1841, le nombre des > visiteurs a été de 9,174. 


1849, Ge 11.400. 
1843, — i 13,492. 
si 2o ik 
1843 — 149. 
ges 16,573 
1846, — 5919. 


Ainsi ce nombre a quintuplé dan: l'espace de cinq ans, 


528 


Aujourd'hui le succes de cette ex périence a donné la pensée de 
la continuer sur une échelle plus étendue. Ainsi l'on a décidé 


l'établissement dans le jardin d'un musée dans lequel on expo- ` 


sera aux yeux du public des collections de fruits secs et conser- 
vés dans l'esprit de vin, de graines, de bois, etc. , en un mot 
de tous les produits du régne végétal qui peuvent avoir de 
l'intérêt, Le local est déjà trouvé, et son appropriation ne 
tardera pas à se faire. 

En rapportant cette nouvelle dans le Gardeners Chronicle, 
M. Lindley conseille de ne pas s'arréter dans cette voie d'amé- 
lioration et de progres, et de former à Kew une bibliothèque, 
un herbier, etc., en un mot, d'y réunir tous les moyens de 
travail qui existent dans l'un des départements du British Mu- 
seum, mais qui, dit-il, y sont comme ORE et ne — 
que des services fort restreints. 


== erte oed sciences, “belles: lettres et arts de 


T von 4 MIS au CO Eloro da M Benjamin 
FAE ee SE A MS E ` tabs 
Delessert, I sa vie et ses travaux. U £da:la A 


de la valeur dE siX cenis PK dus à E age À de 
M. Mathieu Bonafous, sera décernée à l'auteur dn mémoire 
que l'académie aura jugé le meilleur. — ; Les mémoires devront 
étre adressés, avant le 16 novembre 1847, è à M. Grandperret, 
secrétaire , ou à tout autre membre de l'académie. Un billet 
cacheté pce ` le nom de l'auteur et l'épigraphe du mé 
moire. — Le prix sera délivré dans la séance publique du 


91 décembre suivant. 


— Un moment ila été question à l'académie des M c 


d'une expédition scientifique qui, prenant pour centre l'ar- 
chipel des Sandwich, aurait rayonné vers les diverses parties 
de l'Amérique occidentale ; mais faute d'avoir obtenu l'appro- 
bation ministérielle, ce projet, qui pouvait étre si profitoble 
aux sciences, a dà étre abandonné, 


PARIS — IMP. DE J.-8. GROS, RDE DU FOIN-:4INT-JACQUES, 18. 


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— Gottsche, J. B. G. node et C. G. Nees ab Esenbeck, "PR ` 
ene A livraisons sur nep a dues 


(derni re) livraison, qu i paraltra encore cette année , contiendra A 
p—— pfeiffer , Abbildung und Beschreibung blü atender Cacteen, Mit — T 
| und franzæsischem Tex a imde 

e r. 
Pilanie Preissianæ, sive Enumeratio plantarum, quas in Ate oc- 
cidentali et m eridiona li-occidentali annis 1838-1841 collegit Lud. Preiss, 
Dr., partim ab aliis, partim a se ipso determinatas, descriptas, illustratas, 

edidit. Chr, Lehmann. vol. I. 1845. gr. in-8°. ord. 16 fr. 
= pen 2A fr. 


Presl, K. B., botanische Bemerkungen. Gesammelt aus den Abhand- 
lungen der k. bœhm. Gesellschaft der Wissenschaften. (V. Folge, 
Band 3) gr. 4°. Prague, 1841. 6 fr. 75 c 

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Turc wW, Nicol., Flora Baicalensi-Dahurica, seu Descriptio 

f Plantarum in regionibus TE Pipra atque in 


in Dahuria 
ue ere La L gr.i Pent 1842-45. 12 fr. 
e F., Grundzüge der butte eyo Za ysiologie de 

Ed geen Holzschnitten.) gr. 8°. Vienne. 6 tr. 
i Cep G., Repertorium Ps in-8*. Li 
TES y. " i ef 10 c. E 

om. IV. 25. se plus tard. 
Weni h , Flora Hassiaca oder systematisches (a Verschil aller bis 
jetzt in Kurhessen und (hinsichtlich der dateien in den nechst an- , 


tu s w. 


TOSS; 
beobachteten. n lm enthaltend rag p blühenden . "e 4 


Cassel. gr. in-8* 


Imp de J-B. Gaos, rue du Foia-St-Jacques, 18, 


REVUE 


b — 
RECUEIL MENSUEL 
Consacré principalement à l'analyse des travaux publiés en Franee et à l'étranger 


sur la Botanique 
el sur ses applications à l'Horticulture, l'Agriculture , 
la Médecine, ete 


RÉDIGÉ FAR 


= P, DUCHARTRE, 


Docteur ès sciences, de la société philomatliique. 


Sommaire de la 12° Livraison de la Revue Botanique. 


Physique végétale. 

Quelques observations sur la structure des geg METTENIUS. . . 5:9 
Conjugation dans les Diatomacées: T. 3 535 

dex ch dg vivantes de modis got évaporation i. suc c cellulaire; 

7 Ge 

geed dn racines du Them: Auger MITTEN. Ninsirquéb i à ce 
jet; KUNZE: . - ue wo 0 
ssa Rn EE "i Dacus. ee s o pe MEE 
citra de Dictamnus Fraxinella ; A. CHATIN . 516 
"acce Rares D abi DR; P. kee? . 547 
e; SCHULTZ; . >- -~ ee 553 


Botanique générale et systématique. e 


Sur la nouvelle famille des Cackigeperméen PLA NOMEA > : -e M 
Aperçu de b gique; A. HENFREY. - : 


t 
"3 


H 
L 
` gr 


quelques espèces nou ou critiques 
Diagnoses plantarum Gm ee ns 6 et 7; BOISSIER 
Enumeratio et d ëch species. q. in terris mezicanis. Sept Rad 


ScuxscnrENDAL- 


. REVUE BOTANIQUE. 


Ir ANNEE. 


PREMIÈRE PARTIE, 
PHYSIQUE VÉGÉTALE. 


_ PHYTOTOMIE. — Quelques observations sur la structure des 
Bignones ; Einige Beobachtungen über den Bau der Bignonien ; 
. par M. G. Mettenius(Linnæa, vol. XIX*, 5° cah. ; 1847 , p. 567-582). 


— L'auteur de ce mémoire a fait les recherches dont il expose 
les résultats dans la pensée que les observations de MM. de 
ieu et Schleiden sur les tiges anomales 1es Lianes dicoty- 
lédones, bien qu'ayant jeté beaucoup de jour sur l'organisation 
et le mode d'accroissement des Bignones, ont laissé néan- 
moins à cet égard quelques points à éclaircir, L'espéce qu'il a 
aminée est le Bignonia Lindleyana KI., dont il a eu à sa 


ition un pied ier ebe au jui de Berlin. 


— La structure des jeunes pousse 1e concorde, 
dit-il, pour les points tasida avec celle di branches des 
autres dicotylédones du méme âge; le cylindre ligneux fermé 
après un certain temps (cette espèce ne présente pas de cou- 
es annuelles ) est traversé par des rayons médullaires. La 
seule particularité digne de remarque qu'on y observe- est 
offerte par la couche de liber. Celle-ci se distingue par quatre 

faisceaux libériens extrémement gros, éloignés l'un de l'autre 
ET ple droit, et qui, par leur situation au milieu des cellules 


plus qdemes du parenchyine cortical , produisent les an- 
34 


530 

gles longitudinaux de la tige. Les autres faisceaux de cette 
couche libérienne sont placés plus profondément dans la cou- 
che de parenchytne cortical; ils sont de grosseurs. trés-diver- 
ses, toujours beaucoup plus petits que les quatre précédents, 
et reconnaissables seulement en partie sur la tige par des an- 
gles longitudinaux. La couche de cambium entoure circulai- 
rement le corps ligneux, et elle est séparée de la couche du 
liber par quelques assises de parenchyme cortical. 
Dans ün entre-nœud un peu plus avancé, on voit que le 
corps ligneux, aux quatre endroits qui correspondent aux 
quatre gros faisceaux de liber, présente de petits enfonce- 
ments, et que l'espace entre cette portion du corps ligneux et 
la couche de parenchyme cortical est occupé par une plus 
grande quantité de cellules du cambium qui passeut insensi- 
blement aux cellules ligneuses. — Sur un entre-nœud plus 
sé, on observe que le corps ligneus , aux quatre points déjà 
indiqués,est demeuré, comparativement au reste de sa circon- 
férence, encore plus en retard ; qu'au contraire, à ces mémes 
places, s'est développée une couche libérienne qui se trouve 
de niveau avec la zone de cambium de la portion du corps 
ligneux plus développée qui est placée à côté. — Dans un 
entre-noeud encore plus avancé, on voit que, sur le reste 
de la circonférence du corps ligneux , s'est formée une couche 
de liber qui maintenant, réunie aux formations partielles de 
- méme nature déjà antérieurement existantes, forme un cercle 
entier; que de plus, derrière ces dernières, s'est développée 
une couche libérienne partielle, qui se trouve en contact, laté- 
ralement avec les portions saillantes du corps ligneux, en 
dehors, avec les portions de liber de première formation ; et 
qui, en dedans, est réunie au cambium de la partie du corps 
ligneux restéeen arriére par quelques assises de cellules paren- 
chymateuses à parois extrêmement délicates, transparentes, 

-un peu allongées. - 
Les résultats de ces recherches, résumés en peu de mots, 
d que, sur quatre points déterminés, le corps ligneux se 


291 

développe moins que dans le reste de sa circonférence; que 
cette inégalité d'accroissement devient en lui de plus en plus 
marquée ; que, d'un autre côté, là où la formation de bois est 
la plus faible, celle de l'écorce, caractérisée par des couches 
alternatives de liber et de parenchyme, se montre plus con- 
sidérable; en un mot, que, dans les points dont il est question, 
la couche de cambium se distingue par une plus grande acti- 
vité dans sa portion extérieure où elle forme de l'écorce , 
tandis que, dans le reste de son étendue, c'est dans sa portion 
interne par laquelle elle produit du bois que sa végétation est 
la plus forte. — Dans les points où le développement du corps 
ligneux est resté en arrière, de manière à déterminer à sa pé- 
riphérie quatre enfoncements longitudinaux , et où , au con- 
traire, une production plus forte d'écorce a donné quatre 
saillies internes qui remplissent le vide creusé dans le bois, 
deux fentes latérales vides séparent chacun des quatre avan- 
cements corticaux d'avec le bois adjacent. M. Mettenius 
che à reconnaitre d’où proviennent ces fentes; il en ex- 
a l'origine, paree que, à mesure que l'écorce se déve- 
loppe sur ces quatre parties saillantes, à sa ihid: interne, 
elle repousse nécessairement en dehors toute sa portion for- 
og antérieutgment; ; 4 croit äm ce refoulement de dedans 
la séparation de l'écorce 
et du he: leurs Kate Ldédtis de contact, Cette sépara- 
tion se prononce dés l'instani où sur les quatre points dont 
.. À est question la production de bois commence à se ralentir 
t où celle d'écoree commence, au contraire, à devenir plus 
active. Des recherches de l'auteur sur la Bignone, objet de 
son mémoire , ainsi que sur une tige sèche d'une autre espèce 
v indéterminée , il Ste: que la fente qui règne entre les 
quatr de l'écorce etle bois adjacent se 
modifie or losen: pendant toute la durée de l'accrois- 
Sement de la plante, puisqu'elle est limitée, intérieurement 
par la ligne où s'arrête le bois dans ses parties enfoncées, ex- 
térieurement par l'union avec lécorce des cellules du cam- 


MEC ME MEL EC Ee e, Ris. ira MSI ar 


532 
bium sur les parties saillantes du corps ligneux ; que, de plus, 
la longueur de cette fenté dépend uniquement de l'excés de 
développement des portions saillantes du corps ligneux sur 
ses parties enfoncées. 

L'auteur rapporte ensuite les recherches faites par M. A. de 
Jussieu sur le Bignonia capreolata. A propos de l'observation 
faite par ce savant botaniste, que, dans la tige de cette plante, 
des parcelles du bois s'isolent de la masse ligneuse et se 
montrent ensuite au milieu méme de l'écorce, entourées de 
liber, il décrit l'organisation remarquable que lui a pré 
sentée le Colotretus heterophyllus, var. scandens. 

Dans cette plante, le bois qui entouré la moelle a une struc- 
ture entiérement normale, tandis que celui de l'extérieur, qne 
ente une organisation de 


, 


distingue à l'eeil sa couleur brune, p 
tout point différente. Ces deux portions du corps ligneux sont 
séparées l'une de l'autre par une ou plusieurs couches de cel- 
lules parenchymateuses; les rayons médullaires de la pre- 
mière se continuent dans la seconde, et dans celle-ci , ils sont 
réunis entre eux par des zones transversales de cellules ] paren- 
chymateuses, d’où résulte un réseau parenchymateux dont les 


mailles sont remplies par des cellules ligneuses et des vais- 
seaux. Ces cellules ligneuses se distinguent, parce qu'elles ne 
sont pas régulièrement disposées en séries, que leur forme 
varie, que la cavité de la plupart d'entre elles a disparu com- 
plétement par suite de l'é épaississement de leurs parois, et 
qu’elles ressemblent tout à fait aux cellules du liber pour la 
longueur, l'élasticité et la disposition. Quant à celles de la 
portion interne du corps ligneux, elles sont placées régulière- 
ment en séries, leur cavité est large, et elles ont tous les carac- 
tères de cellules parenchymateuses. Les vaisseaux de la portion 
| ligneuse externe sont tous ponctués, et, lorsqu'ils sont grou- 
p ils se montrent entourés par quelques assises de paren- 
- Les cellules des rayons médullaires, dans Tune et 
partie du bois, sont brunes, tandis que dans les zones 
, on n'observe cette coloration que chez “celles 


k 


3 
1 
` 
7 


533 


dont la forme rappelle les cellules des rayons; les autres sont, 


dans ces mêmes zones, beaucoup plus allongées et transpa- 
rentes. Les rayons médullaires se prolongent jusqu’à l'écorce 
dans laquelle les cellules libériennes se montrent dispersées et 
réunies en faisceaux. — « ll me semble, dit M. Mettenius, 
qu'on ne doit pas conclure de ces faits, ainsi que M. de Jussieu 
se montre disposé à le faire, qu'ici l'écorce divise le corps 
ligneux en mailles, et que dès lors les nouveaux faisceaux vas- 
eulaires naissent séparés des anciens par quelques couches 
d'écorce ; mais qu'on peut expliquer ces formations en admet- 
tant que, pour l'accroissement du corps ligneux , les cellules 
du cambium donnent alternativement des cellules ligneuses et 
le parenchyme des zones transversales, de méme que, dans sa 
partie extérieure , le cambium doune alternativement des cel- 
lules libériennes et parenchymateuses. » 

-A ces faits, le savant allemand rattache quelques observa- 
tions sur les corps ligneux périphériques des Calycanthées et 
des Sapindacées. M. de Mirbel a découvert (Ann. des Sc. nat., 
1898, tom. XIV) l'existence de ces corps ligneux périphériques 
dans une vieille tige de Calycanthus floridus, et plus tard il en 
a reconnu l'existence dans toute la famille des Cal ycanthées. 
M. A. de Jussieu a étudié ensuite avec plus de soin cette orga- 
nisation, etil a reconnu au centre de chaque corps ligneux pé- 
riphérique, tant chez les Calycanthus que chez les Sapindacées 
ulables. ` 
l'année, chez 


grimpantes, l'existence de vaisseaux spiraux déro 
- Sur des coupes transversales de branches de 


. le Calycanthus floridus, où trouve quatre forts faisceaux de 


liber dans la couche parenchymateuse de l'écorce, tandis que, 
périphérie, le liber n'est représenté que 
trés- petits faisceaux. Au cóté interne de 
x se trouve un tissu remarquable par 


sur tout le reste de la 
parun petit nombre de 
ces quatre gros faisceau | 
le faible diamètre de ses cellules. Si l'on mene une'coupe longi- 
tudinale par le milieu de ces faisceaux et par le centre de la 
tige, on reconnait immédiatement au cóté interne des fais, 
ceaux quelques vaisseaux spiraux déroulables , auxquels se 


534 : 
juxtaposent , plus vers l'intérieur, des vaisseaux ponctués, en- 
trémélés de cellules ligneuses, mis en contact avec la couche 
parenchy mateuse de l'écorce par une couche mince de cam- 
bium et séparés par celle-ci d'avec la couche de cambium du 
corps ligneux central. Si l'on mène la coupe dans la méme 
direction par divers points du faisceau libérien, on reconnait 
que les vaisseaux spiraux en occupent une assez grande por- 
tion, et qu'ils sont réunis par des cellules allongées délicates, 
tant au faisceau lui-même qu'entre elles. Dans une branche de 
cinq añs, la plus vieille que l'auteur ait pu examiner, les vais- 
seaüx spiraux occupaient une position tout à fait semblable 
rélativernent au faisceau libérien; du côté du cent:e,l'accrois- 
sement de cé corps ligneux périphérique n'avait eu lieu que 
d'une manière à peine appréciable, tandis qu'il s'était élevé 
du simple au double sur ses côtés. En méme temps le corps 
ligneux central avait considérablement grossi, et la formation 
du liber avait cessé dès la pe d 

On voit, dit l'auteur, que, chez les Calycanthus, des vai 
spiraux se montrent à certains points de l'écorce, ë et Lqu eum 
d'eux se développe un corps ligneux, mais d'un scul côté seu: 
lement, un développement semblable ne pouvant avoir lieu 
de l'autre côté à cause de la présence d'un faisceau de liber ; 
que, de plus, ici les vaisseaux spiraux n'entourent pas la 
moelle, mais sont entourés de cellules allongées semblables à 
celles qui se trouvent le plus souvent autour des vaisseaux de 
l'étui médullaire dans la portion la plus interne du enti 
ligneux. 

Parmi les Sapindacées, le Serjania paniculata présente ses 
trois corps ligneux périphériques entourés par les couches cor- 
ticales externes et par une couche libérienne du corps ligneux 
central. Dans cette enveloppe commune on peut reconnaître 
nettement les couches libériennes qui appartiennent à chacun. 


Aiéentre des corps ligneux périphériques ón trouve quelques - 
cellules a 


| allongées avec contenu brun, autour de quelques 
 Spiraux; au centre du corps ligneux central, on 


D 


535 
trouve ces mémes parties disposées autour d'une véritable 
moelle. M. de Jussieu a démontré qu'ici les vaisseaux spiraux 
du corps ligneux périphérique partaient des vaisseaux de 
létui médullaire du corps ligneux central au-dessous de l'ori- 
gine d'une branche. 

« Laissant de cóté l'opinion entièrement insoutenable que 
les corps ligneux périphériques appartiennent à des branches 
soudées extérieurement à la tige centrale, on ne peut encore 
attribuer la moindre valeur à la manière de voir selon laquelle 
les corps ligneux extérieurs seraient des branches s'élevant 
sous l'écorce; puisque, chez les Calycanthus, chaque feuille 
recoit ses vaisseaux de la tige et de deux des masses li- 
gneuses périphériques. Quoiqu'on puisse regarder ces corps 
ligneux périphériques comme constituant une particularité 
encore inexpliquée, il est du moins constaté que leur déve- 
loppement concorde, pour les points principaux, avec ce- 
lui de la tige des dicotylédons en général, puisqu'il part 
d'un lieu où se trouvent des vaisseaux spiraux deroulables, 
Soit que ceux-ci se rattachent, sur des points déterminés, 
aux vaisseaux de l'étui médullaire de la tige centrale , 
soit qu'ils aient une autre origine, comme chez les Calycan- 
Ges » 


— VÉGÉTALE. Sur la conjugation chez les Diatoma- 
|. es; On Conjugation inthe Diatomaceæ; par M. G. H, K, Thwaites 
(The Annals and Magaz. of natural History.; juill. 1847, p. 9. 
M. Thwaites écrit aux rédacteurs des Annals and Maga- 
aine of natural History pour leur annoncer la déconverte quil 
à faite récemment de Y'Eunotia turgida , espèce de la famille 
des Diatomacées, en état de conjugation; découverte « impor- 
tante, dit-il, comme prouvant qu'il existe une relation d'affi- 
nité,aussi bien que d'analogie, entre les Diatomaceées, les Des- 
midiées et les Conjuguées, etcomme devant aider à résoudre la 
question de savoir si les premieres d'entre ces plantes appar- 
tiennent au régne animal ou végetal. » 


536 

L'Eunolia turgida n'est pas rare dans les fossés, où elle se 
montre généralement attachée par sa surface concave aux 
filaments de diverses Algues d’eau douce. La conjugation 
consiste chez elle, ainsi que chez les espéces de la famille des 
Desmidiées, dans l'union de l'endochrome de deux frondes 
voisines; cet endochrome ainsi mélé développe autour de lui 
une membrane propre, et se convertit de la sorte en sporange. 
Dans les premiers moments du phénomène, les portions con- 
juguées de l'Eunotia ont leurs surfaces concaves presque en 
contact; on voit alors que de chacune de ces surfaces s'élèvent 
deux protubérances qui vont rencontrer les protubérances cor- 
respondantes du frustule opposé; ces protubérances indiquent 
les futurs canaux de communication par lesquels doit se faire 
l'union de l'endochrome des deux frustules, ainsi que le lieu 
où se fera, plus tard, le développement du double sporange, 
ou plutót des deux sporanges. Les deux frustules conjugués 
vus de face à ce méme moment, se montrent divisés chacun 
longitudinalement en deux moitiés qui, quoique un peu sépa- 
rées, sont encore rattachées par une membrane trés-délicate, 
qui ne tarde cependant pas à disparaitre. 

L'endochrome mélé se présente d'abord avec l'apparence de 
deux masses irrégulières entre les frustules conjugués; mais 
bientót ces masses se recouvrent chacune d'une membrane cy- 
lindrique lisse (les jeunes sporanges); peuà peu elles croissent 
en longueur en conservant à peu prés la forme cylindrique, 
et, à leur maturité, elles se marquent à leur surface de stries 
transversales. Tout autour s'est développée, pendant ce temps. 
` une grande quantité de mucus qui rattache les frustules vides 
aux sporanges. 

. En terminant sa lettre, M. Thwaites dit qu'il a observé une 
apparence de conjugation chez nne pia de Gomphonema 
voisine du G. dichotomum. 

` Dans une note supplémentaire, postérieure d’un mois à la 
précédente, l'auteur annonce qu'il a trouvé depuis peu les spo- 
pre dont il vient d’être question, ainsi 


d 


537 
que ceux du G. minutissimum Ag., et duCocconema lanceolatum. 
Ehrb. Dans ces trois espèces, chaque paire conjuguée de frus- 
tules donne naissance à deux sporanges presque cylindriques, 
un peu fusiformes , striés transversalement , dirigés parallèle- 
ment aux frustules vides et non transversalement par rapport 
à eux, ainsi que cela a lieu chez l Eunotia turgida. 

Autour de chaque paire conjuguée de frustules se développe 
d'abord une grande quantité de mucilage dense et consistant, 
ou de gélatine, laquelle disparaît ensuite graduellement à me- 
sure que les sporanges mürissent, La présence de ce mucus 
fournit le meilleur moyen pour découvrir l'état de conjugation 
de. Gompkonema et Cocconema, qui probablement échappe- 


rait, sans cela, à l'observation, à cause de la grande ressem- 


blance de leurs sporanges avec les frustules, particuliérement 
avec ceux de Cocconema; cette ressemblance est si frappante 
chez le Cocconema lanceolatum, que la principale différence 
apparente entre les sporanges et les frustules de cette espèce 
funesta. H * A ^ 


Taa JEU. 
EF FE | 


^v 


Sur la faculté qu'ont les plantes vivantes de modérer 
Tévaporation du suc cellulaire; Ueber das Vermægen der leben- 
den Pfanze die Verdunstung des Zellsaftes zu beschraenken; 

- par M. Hugo Mohl (Botan. Zeit., n^ 19, 7 mai 1847) 


De nombreuses expériences ont prouvé que les plantes vi- 
vantes, exposées à la lumière, méme diffuse, émettent dans 
l'air une plus grande quantité de vapeur d'eau qu'à l'obscu- 
rité, Nous ignorons la cause intime de ce phénomène, c'est-à- 
dire les changements produits par la lumière dans la plante, 
dont la conséquence est cet accroissement de transpira- 
tion (4), Ce fait a fait penser, avec toute raison, selon 


(1) « Qu'une semblable exalation aqueuse ait lieu également chez les 
plantes submergées, dans lesquelles elle doit se faire, non pas SOUS forme 


538 | 
M. Mobl, que la transpiration végétale tient à deux causes: 
1° aux lois physiques générales de l'évaporation, dans un mi- 
lieu non saturé ; 2? à un phénomène encore inconnu dans son 
essence intime, mais dépendant de l'activité du végétal vivant. 
ll semble être admis généralement que cette seconde cause 
. amène une déjection aqueuse plus abondante que celle qu'an- 
raient produite les seules conditions FRS: 

M. H. Mohl pense que cett voir est tradic 


tion avec plusieurs faits, particulièrement avec celui qui fait 
l'objet de sa note, à savoir, que les plantes qui, comme celles 


x 


à ognon, les Sedum, etc., résistent le plus à la dessiccation, 
se dessèchent très-vite desqu'elles ont été tuées par l'immer- 
sion dans l'eau bouillante, par les poisons, par la gelée, etc. 
Il en résulte indubitablement que les plantes mortes se des- 
` séchent plus vite qu'elles ne le faisaient pendant leur vie, bien 
que chez elles il n'y ait plus accroissement de transpiration 
sous l'action de la lumiere, et que la perte d'eau ne ee en 
elles que par une évaporation purement physique. — 
L'auteur ne se rappelant pas qu'il ait été publié de ee: 
ches à cet égard a cru devoir faire connaitre les résultats qu il 
a obtenus lui-même. Pour ses expériences il a choisi des 
plantes de serre chaude à feuilles épaisses, afin d'obtenir des 
chiffres plus frappants. Il les a tuées en les exposant à Pair 
libre, pendant vingt quatre heures, à un froid qui a varié entre 
— 3* et — 9° R. Après cela, il les a tenues pendant 45 jours 
dans une piéce chauffée et il à comparé jour par jour leur 


de vapeur. mais sous celle de gouttes liquides, c'est ce que 
pas qu'on ait cherché à reconraitre par des observations positives ; ce- 
pendant ce fait me parait trés-vraisemblable; autrement on ne pourrait 
s'expliquer comment les plantes aquatiques peuvent amonceler dans leur 
tissu des substances qui n'existent dans l'eau qu'en trés-faible quantité, 
ainsi que le font, par exemple, les plantes marines pour les combinaisons 
d'iode, si l'on n'admettait qu'avec le temps ces végétaux absorbent unc 
grande quantité d'eau qu'elles rejettent ensuite en conservant dans leur 
x tissu Re — qui s'y trouvent dissou 


s 


eg "7 QC 


539 
perte de poids avec celle que subissaient des échantillons des 
mêmes espèces coupés vivants, semblables autant que possible, 
et placés à côté de ceux qui avaient péri par la gelée. Voici les 
résultats qu'il a obtenus, rapportés a: poids primitif de la 
plante compte pour 100, et présentés seulement de cinq en 
cinq jours. 
Plantes vivantes. 

1é5ejour. 6*105j. 11*15*j. 1e 15 j. 

Polypo:ium crässif lium, feuille. — 35,9 47 7,4 60,3 


| Ficus elastica, fenille. `... LA 74 343. 5298 
Vanilla planifolia, feuille.. . . . 4,9 411,5 16,4 32,8 
Sanseviera guineensis, feuille. . . 9,27 25 45 6,7 
Epiphyllum truncatum, nn c 19 L9 9T "AS 
Stapelià hirsuta, tige. . . . . . ET 5s “V9 "157 


En moyeone. o... $5. 8,6. 928,4 
Plantes gelées. 


Polypodium crassifolium. . . . 30,8 18,9 8,9 63 
€ Bieus elastica... xs 9-000985 9,3 A29: 068,6 
Vanilla planifolia. >. . . . : 19,1 44,5 10,9 44,5 
anseviera guineensis.. . . : . 8,3 6,6 5,8 20,7 
Epiphyllum truncatum. . . . . 146,5 9,9 12,2 386 
Stapelia hisita. . . . . Së 19,5 3* 31,4 


~- 


En moyenne, . 20,1 13,7 9,7 43,5 


* 
+ ZU EE nrûe 


BÉ o“ 

le 45* jour, et des-lors elles n'ont pas été poussées plus loin. Le 
résültat évident qui en découle est qu'une plante morte perd 
Plus d'eau qu'une vivante, ct que sa perte est d'autant plus 
considérable que ses feuilles sont plus épaisses. « Si l'on ne 
demande, dit M. H. Mohl, quelle est la force qui modère ainsi 
l'évaporation chez les plantes en vie, j'avouerai franchement 


Tm oa Mohl pense qu'il dojt y avoir dans ses notes une erreur dans 
‘€ chiffre évidemment disparate avec les autres. 


540 


que je ne puis répondre à cette question.» Ce fait pourrait 
être expliqué de deux manières, ou bien il faudrait admettre 
que la mort des plantes produit dans leurs parties solides, dans 
les membranes cellulaires, une altération qui les rend moins 


épaisses, plus perméables à l'eau, soit liquide, soit en vapeur, 
que dans l'état de vie; ou bien il faudrait dire qu'il s'opère 
dans le contenu des cellules de la plante morte des change- 
ments qui détruisent la force avec laquelle elles retenaient 
Lean pendant la vie. Nos connaissances actueiles ne permet- 
tent pas de décider si les faits se passent de l'une ou de l'autre 
manière, on de toutes les deux à la fois. Néanmoins l’auteur 
ne regarde pas comme entièrement invraisemblable l'opinion 
selon laquelle la membrane des organes élémentaires subirait 
une modification, puisque la plante morte perd la rigidité de 
ses. organes qui paraissait inhérente à sa vie, Ce qui le 
porte encore plus à admettre cette explication, c'est qu'il croit 
avoir reconnu que la perte de cette rigidité de la membrane 
cellulaire rend celle-ci plus perméable aux substances étrau- 
gères, comme l'iode. Il pourrait aussi se faire, d’après lui, que 
dans la plante morte l'utricule primordiale se détachát fré- 
quemment des parois cellulaires et que par-là le suc cellulaire 
se trouvát en contact immédiat avec la membrane des cellules. 
Mais il croit qu'il est encore impossible de se prononcer ni 


pour l'une ni pour l'autre de ces suppositions. 


Sur le parasitisme des racines du Thesium linophyllum; On 
the Economy of the Roots of Thesium linophyllum ; par M. Wil- 
liam Mitten (The London Journal of Botany, mars 1847, pag. 146- 
148, planc. 1v ; Trad. dans les Annal. des Sc. natur., fevr. 1847, 
pag. 127, planc. vi11).— Remarques de M. Kunze. 


— ke mode de végétation du Thesium linophyllum parait wa- 
Voir pas été remarqué jusqu'à ce jour. En effet, rien dans l'as 
pect général de la plante ne porte à soupconner en elle un pa- 


544 


rasitisme qui, de plus, ne peut être reconnu. qu'en usant de 


grandes précautions. La fragilité de ses propres racines et leur 
entrelacement aux racines des plantes qui forment le gazon 
des collines crayeuses, rendent trés-difficile d'en isoler un 
pied parfaitement intact, et obligent à mettre dans cette opé- 
ration une grande patience. La racine du Thesium descend 


d'abord d'environ un pouce dans le sol, aprés quoi elle se 


subdivise plusieurs fois, et ses ramifications s'étendent à plu- 
sieurs pouces de distance dans tous les sens. Sa couleur est 
presque blanche, et par-là elle .contraste fortement avec la 
teinte brune de l'épiderme des racines EES elle s'at- 
tache, 

Dans le point qui est en contact avec la racine à laquelle 
elle doit s'attacher, la racine du Thesium développe un tuber- 
cule hémisphérique qui se fixe fortement, et dont le centre 
émet un prolongement en forme de langue (spongiole) qui 
pénètre jusqu’au cœur de la racine aux dépens de laquelle la 


plante doit se nourrir, et dans le tissu de laquelle il produit 


souvent des dérangements très-marqués. Après avoir produit 


_ce premier tubercule, la racine se prolonge, de manière que 


le tubercule paraît ensuite qs produit latéralement, et elle 
continue à donner de méme, à des intervalles variables, de 


nouveaux tubercules qui s'attachent, tantót à la méme racine, 


tantót à des racines voisines. 
- Lorsqu'une racine de Thesium se fixe à d e grosses racines, 


elle ne donne pour l'ordinaire qu'un ou deux tubercules, mais 


généralement assez volumineux; les plus gros qu'ait vus 
M. Mitten avaient environ 1/8 de pouce de diametre; mais ces 


; tubercules sont très-petits quand la plante se fixe à des Gra- 


minées et à d’autres petites espèces, et dans ce cas ils sont 


souvent rapprochés et forment comme un petit chapelet. 


M. Mitten a reconnu due le Thesium parait étre, comme la 


/ Cuscute, indiffé ent aux plantes sur lesquelles il 


se fixe ; il pense même par seul individu s'attache en même 
temps à plusteurs plantes différentes, Il l'a trouvé parasite 


542 
sur des racines d’Anthyllis vulneraria, Lotus corniculatus, Dau- 
cus Carotta, Thymus Serpillum, Scabiosa succisa, Carex glauca 
et diverse Graminées, 
L'auteur anglais a examiné les échantillons de T'hesium pu- 
bliés dans la Flora exsiccata de — et ES a recoun 


que lesracines des Thesium alpinum Lin., T. 
T. rostratum Koch, et T. ere Lin. de eette colisa 
ont la même organisation que celles de la plante qu'il a étu- 
diée vivante. Les rapports intimes qui existent entre les 
espèces européennes de ce geure, le portent à croire que toutes 
ont le même mode de parasitisme. Il est cependant probable, 
dit-il, qu’on viendra à reconnaître que certaines de ces espèces 
se bornent à croître en société avec certaines plantes, ou bien 
qu'elles ont une préférence marquée pont ane plante en oc? 
ticulier. 

"L'auteur annonce, en terminant sa note, qu’il continue ses 
observations et qu'il espère pouvoir ajouter encore quelque 
chose à l'histoire du Thesium ainsi qu'à celle de la Cuscute. 


Dans le n* 24 du Botanische Zeitung de cette année a mai 
1847), M. Kunze, après avoir rapporté presque textuellement 
la note de M. Mitten, ajoute les observations suivantes (voy. 
Ueber eine bisher unbeachtete Eigenthümlickeit der Wurzeln von 
Thesium und einiger anderen Santalaceen. loc. cit.). 

4. Malgré des tentatives multipliées, je n'ai jamais pu réus- 
' sir à faire germer un Thcs um dans un jardin, et je ne me 
appelle pas avoir vu vivante dans un jardin botanique quel- 
conque une seule espèce de ce genre. Je ne sais trop que pen- 
ser de ee que dit Sweet, Hort. brit ed. Don p.594, relativement à 

7 espéces, dont 6 d'Europe et une du Cap, ainsi qu'au Lepto- 

meria et au Comandra, qui seraient cultivés en Angleterre. 

Aueune de ces plantes ne parait avoir été figurée à l'état cul- 

tivé dans Fun See des nombreux écrits anglais relatifs 
eue. 


Has "— remarqué en récoltant des T'hésium, que: leurs 


543 
pieds tiennent si fortement au sol qu'on ne peut guère les en- 
lever sans endommager leurs racines. Cela n'a pas lieu seule- 
ment chez les espèces qui croissent parmi le gazon; j'ai reconnu 
la méme particularité chez le T. divaricatum qui croissait, à 
Génes et à Nice, dans un lieu dépourvu de végétation, ou, tout 
au plus, en société avec des Euphorbes. 

3. Dans ma collection je trouve des tubercules radicaux sem- 
blables à ceux qu'a décrits M. Mitten chez le Thesiunalpinum 
(récemment découvert à trois lieues de Leipzig), le T. interme- 
dium Schrad., et évidemment chezle T. rostratum Koch.—Parmi 
les espéces européennes pourvues de ces tubercules radicaux,il 
faut nommer encore, outre le Thesium divaricatum Jan., cité 
plus haut, le T. pratense Ehrh. et le T. humifusum D C. Parmi 
les espèces étrangères à l'Europe, il faut joindre, d’après mes 
observations, à la liste le T. repens Ledeb., de Sibérie, et deux 
espèces du Cap: T. salsoloïdes Rchb. et T. debile Spr. 

4. On doit joindre aussi à la liste d’autres genres de Santa- 
lacées ou voisins de cette famille. Ainsi je trouve dans mon 

_herbier une organisation de racines Maii ied chez les trois 
plantes suivantes : 
B. Quinchamalium chilense Mol 

b. Fusanus crassifolius Br. et 

e. Pseudanthus pimeleoides Sieb. 

Le Fusanus compressus Lin., espèce- Fréqneninied cultivée, 
à un port très-différent d'avec b. 

8. Au sujet de l’Arjoona Cav., on trouve dans Endlicher Gen. 
p. 325, n° 2071 : fruticulus chilensis; radice palari fusiformi, 
fibris tuberculiferis. Mes échantillons de cette plante venus de 
de Poeppig et Cuming sont sans racine. 

6. On retrouve le port de plusieurs parasites chez les genres 
suivants de Santalacées : Choretrum, Leptomeria, Exocarpus. 
De plus le Myoschilos R. et P. me parait aussi avoir quelque 
chose de loranthacé dans ses organes de végétation. L'Osyris 
semble avoir tout autant de rapports avec la manière d'être 
des parasites. 


544 


Sur le parasitisme des Rhinanthacées ; par M. J. Decaisne. (Note 
lue à l'Académie des sciences, le 12 juillet 1847.) 


. M. Mitten en publiant récemment l'observation d'une 
ms parasite sur racines, et munie néanmoins de feuilles 
vertes, est venu modifier le caractère absolu de la loi posée 
par De Candolle, relativement aux deux groupes de parasites. 
Je crois, pouvoir donner au fait constaté par M. Mitten, une 
extension qui ne sera pas sans intérêt. 

» La remarque isolée de M. Mitten me rappela immédia- 
tement un fait que j'avais observé depuis longtemps. Je veux 
parler de l'impossibilité de cultiver les plantes du groupe des 
vraies Rhinanthacées. 

» Voulant introduire le Melampyrum arvense comme 
plante d'ornement dans les parterres, j'en fis à diverses repri- 
ses de nombreux semis que je voyais dépérir tous, peu de jours 
apres leur germination, sans pouvoir me rendre compte de 
cet insuccés 

» Les Pédicu!aires, les Euphraises, etc., sont duni le méme 
cas. 

».... En présence de semblables faits, je me suis demandé 
si les Rhinanthacées rebelles à la culture, ne se trouvaient pas 
dans la catégorie des plantes parasites; 

»..... L'observation que j'ai Phonneur de soumettre à TA: 
démie, répond à cette question: Les Alectorolophes, le Me- 

A ne les Odontites sont, en réalité, des plantes parasites 
qui se fixent aux racines des Graminées, des arbustes ou 
méme des arbres par de nombreux sucoirs. Les sucoirsou ven- 
touses sont disposés sur les radicelles ramifiées du Melampy- 
-rum, comme ceux qu'on observe sur les filaments de la Cus- 
cute, et les radicelles parasites se juxtaposent étroitement aux 
-jeunes racines des plantes qui les alimentent; le point. de con- 
_ *act est indiqué par ane ampoule. 
*: ai M: Duchartre, ees un mémoire présenté à  V'Acadé- 


ké 


BAS 
mie, a fait connaitre chez une plante parasite, la Clandestine, 
une structure ligneuse spéciale dont le caractère le plus sail- 
lant est l'absence de rayons médullaires, M. Ad. Brongniart, 
de son cóté, en vous rendant compte de ce fait, a voulu s'as- 
surer s'il se retrouvait chez quelques autres plantes de la 
classe à laquelle appartient la Clandestine; il l'a reconnu, en 
effet, dans le Melampyrum. Toutefois, en constatant dans ces 
végétaux une structure anomale, MM. Brongniart et Duchartre 
ne l'ont pas rattachée au fait du parasitisme, et n'y ont "vu 
qu'un rapport de famille. Cependant cette organisation spé- 
ciale me semble offrir une étroite connexion avec le parasi- 
tisme, si j'en juge par l'uniformité de structure et la coloration 
noire que nous offrent les tiges des Pedicularis, Castilleja, 
Cymbaria, Bartsia, Buchnera, qui toutes, comme je m'en suis 
assuré, sont dépourvues de rayons médullaires. J’ajouterai que 
ces caractéres m'ont paru se rencontrer, sans exception, dans 
un groupe de plantes que personne, jusqu'à ce jour, n'a soup- 
connées de parasitisme; je veux parler des Drosera (Ros-solis, 
Drosophyllum), qui noircissent, manquent de rayons médul- 
laires et sont rebelles à la culture comme les Rhinanthacées. 

» Il nous reste maintenant à trouver le rapport de causalité 
de ces caractères de structure avec le parasitisme Quant à la 
coloration spéciale des sucs noircissants que renferment ces 
végétaux mme c'est une étude qui appartient à la 
Chimie. 

» En résumé, l'observation que j'ai l'honneur de présenter 

* à l'Académie sur le Melampyrum, les Odontites et les Alec/oro- 
lophus explique nettement l'impossibilité de cultiver ces 
plantes qui ne trouveräient point dans le sol artificiel de nos 
Jardins les racines des autres végétaux aux dépens desquels 
elles vivent; elle rend compte aussi, ce me semble, de l'obser- 
Vation des cultivateurs qui accusent les Rhinanthacées 
d'exercer une action nuisible sur les foins et sur les céréales.» 


35 


546 


TÉRATOLOGIE. — Avortement et retour des Appendices floraux à 
la forme foliacée chezle Dictamnus Fraxinella ; par M. Ad. Chatin, 


Ki 


d” ès sciences. 


b 


Par suite de circonstances difficiles à apprécier, toutes les 
fleurs d'un individu, appartenant au Dictamnus Fraxnella, ont 
. déviéde leur forme et de leur structure habituelles pour revêtir 

celles propres aux feuilles, Les verticilles de la plupa rt des 
fléurs ne sont ni multipliés ni ne et le nombre de leurs 
éléments est resté quinaire, 

Les 5 sépales, tous parfaitement égaux, sont divisés Jusqu'à 
leur base, qui est notablement rétrécie ; leur longeur moyenne 
est de 6 millimètres. 

La corolle est formée par 5 feuilles égales, vertes,sub-pinna- 
tinerves, pliées en-dessus le long de la nervure médiane, et 


trois fois plus longues que les sépales; leur oestivation est 
quinconciale, la feuille la pn interne étant en méme temps ` 


la supérieure. . 
bes étamines, au nombre de 10 dans le plus grand Bt 
des fleurs, ont les filets et les anthéres verts. Cinq d'entre elles, 


placées sar un plan un peu plus intérieur, et opposées aux 


pétales, sont plus courtes que les autres, moins avancées en 
maturation, et quelquefois dépourvues de pollen : l'inverse ne 
s’est pas présenté à moi. Dans un certain nombre de fleurs, 
les étamines, rudimentaires et stériles, étaient réduites au verti- 
cille oppositisépale ; elles avaient complétement avorté chez 
des thyrses tout entiers. S 

Le Gynécée se présente sous deux états fort deg 

Dans les fleurs à 40 étamines, il est représenté par 5 feuilles 
vertes, étalées, distinctes, et longues de 6 à 8 millimètres ; le 
limbe (ovaire?), qui.est curvinerve, est porté par un court pé- 
tiole (partie du thécaphore) et terminé par un mucron (style?) 
Les 5 pétioles des feuilles carpellaires se prolongent par leur 


LI 


bue soudée en un support commun (partie inférieure du thé- 


547 
caphore), gréle et long de 2 millimètres environ: l'on ne voit 
aucune trace de placenta ni d'ovules. 

Dans les fleurs dépourvues d’étamines et dans celles qui n'en 
ont que 5, le pistil, qui se rapproche de sa structure normale, 
est formé par 5 petites feuilles soudées entre elles latéralement, 
et dont les bords sont rapprochés 2 à 2 dans les sinus d'un 
prisme pentagone, cannelé et axile (colonne placentaire ?), 
portant sur chacun de ses angles deux lignes verticales de 
tubercules (ovules réduits au nucelle?;. 

Les explications auxquelles peut se préter "EC que 
précède découlent d'elles-mêmes; aussi n’appelerai-je Patten- - 
tion que sur un point : l’ordre de développement relatif et d’a- 
vortement des étamines. Il me parait avoir là un lien propre 
à rattacher la fleur de la Fraxinelle o e la Rue aux fleurs des 
Diosmées pentandres, des Zanthoxylées et des Simaroubées 


unisexuées. 


Note sur une rm de Narcissus (Qr tu- 
tre. 


* e 21 février 1842, M. Durieu de Fano onneuve Rencontre 

` dans les environs d'Oran deux monstruosités florales chez un 

Narcisse, qu'il nommait alors N arcissus tubæformis DR., et qui 

devient son Corbularia tubæformis, aujourd'hui qu'il regarde 

| comme devant être conservé en qualité de genre distinct le 

groupe des Corbularia d'Haworth, Il nota sur le frais les prin- 

cipaux détails d'organisation qui distinguaient l'une ct l'autre 

de ces monstruosités, et il recueillit pour les dessécher les deux 

plantes qui les lui avaient offertes Ce sont ces matériaux qu'il 

a bien voulu me communiquer, avec son obligeance.accoutu- 

mée,et. dans lesquels je vais puiser le sujet de la présente note. 

E "une des deux fleurs monstrueuses, recueillies par M. Du- 

. rieu, rentre dans une catégorie de faits tératologiques dont on 
. . possede un grand nombre d’ exemples; aussi me bornerai-je à 

l'indiquer. Elle consiste uniquement dans une de ces superfé- 


E 


548 

tations qui tendent à rendre biflore une plante normalement 
uniflore; elle montre en effet, avec une spathe monophylle 
normale, un périanthe divisé jusqu'à sa base en deux moitiés 
à peu pres égales et symétriques, en forme de deux demi-cor- 
nets, etse regardant par leur ouverture longitudinale ou par 
leur section. Dans chacune de ces moitiés, le périanthe et la 
couronne ont conservé la forme et les relations normales; seu- 
lement, le nombre des parties du premier a subi, d'un cóté, 
une diminution de nombre qui les a réduites à cinq. A l'inté- 
rieur de cette fleur se trouvent onze étamines normales. 

La seconde monstruosité observée et recueillie par M. Du- 
rieu me parait avoir beaucoup plus d'intérêt sous divers rap- 
ports, Elle appartient à un ordre de faits très-rarement observé 
encore, dont je ne coriffais méme aucune description détaillée, 
à une transformation en étamine d'un périanthe de monocoty- 
lédone, transformation qui s'est méme opérée ici dans des 
circonstances. trés-remarquables. - 

On sait que chez les Narcisses dela. section des Corbularia, 
ou, si l'on veut, dans le genre Corbulana Haw., DR, le déve- 
loppement des divisions du périanthe est en raison inverse de 
celui du tube floral et dela couronne qui continue et termine 
ce dernier. Les choses en sont à ce point que les divisions du 
périanthe se trouvent à leur base espacées entre elles de ma- 
nière à ne plus manifester la préfloraison ordinaire des Narcis- 
ses. Dans la fleur monstrueuse, recueillie pár M. Durieu, trois 
de ces divisions du périanthe sont restées dans leur état normal 
et avec les proportions qui leur sont naturelles, c’est-à-dire , 
étroites et presque linéaires, de longueur à peu pue égale à 
celle de la couronne; les trois autres, au contraire , ‘se sont 
raccoureies et un péu rétrécies; mais de plus, et c'est dd 
point principal de l'observation, elles ont revêtu la 
staminale. Ghacude: des divisions restées normales est : par 
rue dans sa longueur partroi lièles, une médiane 
et deux latérales, [espace qui Jani de diaa au bard 
même est purement celluleux et à peu près de largeur égale à 


549 
celui qui règne de ces mêmes nervures latérales jusqu’à Ja 
médiane. Dans chacune des trois Poma Ee les trois 
_ nervures existent encore ; t sensible- 


ment plus rapprochées de la médiane et un peu rer entre 
elles, les deux des côtés s'étant affaiblies, tanilis que, au con- 
traire, celle du milieu est devenue comparativement plus mar- 
quée; la portion oceupéé par ces nervures forme le connectif 
de ces étamines monstrueuses, et il a gagné en épaisseur de 
maniere appréciable. C'est dans la portion qui s'étend des ner- 
. vures latéralés jusqu'au deux bords que s'est opérée essentiel- 
lement la modification staminale, ou, en d'autres termes, que 
se sont formées les loges de l'anthére. Pour cela, l'espace situé 
entre les nervures marginales et le bord s'est élargi; son tissu 
a gagné en épaisseur, et en méme temps il s'est divisé en deux 
. lames correspondantes à s-s faces supérieure et inférieure; la 
cavité qui est résultée de la séparation de ces lames s'ouvre dans 
toute la longueur de l’étamine monstrueuse par une fente 
marginale, qui répond au bord même de la division du pé- 
rianthe normal. Deet la lame inférieure où externe s'in- 
chi 


ie peu à son A peu 


ment en une , convexité dirigée vers le centre de la fleur, et en 
méme temps restant un'peu plus étroite que la première, il. en 
résulte que l’anthère ainsi formée commence à être visiblement 
introrse. Au reste, comme je n'ai pu étudier cette fleur quà 
l'état sec et entièrement développée, j'ignore si primitive- - 
ment il a existé dans cet organe staminal de formation 
monstrueuse une division splus ou moins prononcée de 
chacune des deux cavités polisiye en deux logettes. Je ne 
crois pas cependant qu'il en ait été ainsi, la coupe transversale 
ne montrant aucun reste de cloison.— Le pollen qui était resté 
attaché aux parois de ces trois anthéres supplémentaires est 
entièrement normal; sa forme est ovoide, à un seul sillon, 
comme chez la plupart des monocotylédones. Malgré cette 
Pense de pollen, qui parait avoir été abondante, les trois 


550 
divisions modifiées du périanthe ont conservé une forme pé- 
. nérale assez analogue à celle des divisions restées normales. 
Elles sont allongées, linéaires, un peu rétrécies de la base au 
sommet, et chacune d'elles représente une anthére sessile, lon- 
gue et mince, de dimensions beaucoup plus considérables que 
celles des anthéres normales. Leur partie supérieure s'est un 
peu irréguliérement contournée, et elle s'est infléchie vers le 
centre de la fleur. — J'ai reconnu que les trois portions du pé- 
rianthe modifiées sont opposées aux trois ‘loges de l'ovaire, 
c'est-à-dire, que ce sont les trois extérieures. 

Cette transformation curieuse du verticille externe du pé- 
rianthe en organes polliniféres ou en anthères a étéaccompa- 
gnée d'une modification profonde de la couronne; son large 
tube s'est divisé en trois portions par trois fentes profondes 
qui descendent jusqu'au nivean et au devant du point d'origine 
des trois divisions modifiées. Les trois grandes lames cunéifor- 
mes qui en résultent sont donc opposées aux troisdivisions du 
périanthe restées normales. De plus, dans le bas des fentes, 
leurs deux bords se dilatent en une sorte d'aile externe qui va 

se rattacher, en dehors, à la base de la division adjacente du 
périanthe qui est restée normale. Il en résulte que chacune 
de ces trois divisions se continue en quelque sorte par les deux 
cótés de sa base avec les deux bords du grand lobe de la cou- 

ronne auquel elle est opposée. S e 

Le reste dela fleur que je viens de décrire ne présente rien 
de particulier, ni dans ses six étamines, restées entiérement 
normales de forme et de dimensions, ni dans son pistil. 

Jetons maintenant un coup-d*eeil sur les conséquences qui 
découlent de l'observation ci-dessus. 

On a cherché à expliquer l'organisation florale des Narcis- 
ses en attribuant l'existence de leur couronne à des multipli- 
cations, ou à des dédoublements. M. Aug. St.-Hilaire (Morphol. 
pag. 806-808) a fait observer Tis dant B cas oü cette cou- 
ronne se montre, non pas denti 10: 


ke, comme elle l'est par exemple chez F apir qui nous 0c- 


^n. 


* 


551 : 
cupe, n mais bien divisée régulièrement en six “lobes, ces lobes 
3 des avec les parties du périanthe; ils sont donc, dit-il, 
résultat d'une multiplication, car ledédoublement amène 
FREE tandis quê la multiplication amène l'alternance. 


La couronne des Narcisses, ajoute-t-il, est done composée, - 


. comme l'envelcppe florale qui la précède, de deux verticilles, 


dont l'un alterne avec le verticille intérieur de cette même 
enveloppe, tandis que l'autre alterne avec le premier. » Mais, 
comme l'a fait observer M. Cagnat (Ann. des sc. natur., juin 
1845, pag. *353- -356), s'il en était ainsi, les six lobes de cette 
couronne seraient, non pas alternes, mais opposés au pé- 
rianthe. En effet, les trois lobes provenant dela multiplication 
du verticille externe du, périanthe alterneraient avec celui-ci, 
et, par suite, seraient opposés aux trois divisions infernes du 
périanthe ; par Ja même raison, les trois lobes formés par mul- 
rt du verticille interne seraient alternes avec celui-ci 
€t, par suite, opposés aux trois divisions externes du périanthe. 
M. Cagnat a donc pensé que la couronne des Narcisses pro- 
vient, non d'une eg earen, mais comme celle des Silene, 
etc., d'un déd. ublement des 6 parties du. périanthe. 
Seulement, il croit que chacun de ses 6 lobes résulte de la sou- 
dure de deux demi-lobes adja i 


t à des parties 
des deux verticilles du nnde A À appui de cette opinion 
il cite lé fait d’un Narcisse dont la fleur n “avait que le verticille 
ternaire intérieur avec une,couronne à trois lobes. La fleur 
monstrueuse que je viens de décrire pourrait étre analogue 
à ce dernier fait, puisque sa couronne a été divisée en #rois 
lobes, dès l'instant où le verticill the a changé 
de nature; mais ces trois lobes sont opposés et non alternes 
aux trois fivisions internes du périanthe; et, dès lors, leur 


situation et leurs relations avec ces divisions viennent plutót 
contredire qu'appuyer la manière de voir de M. Caghat. La 
nature et l'origine de la couronne semblent donc rester tout 


aussi hypothétiques qu'auparavant. 


Je ferai remarquer en passant ce fait curieux que la trans- 


552 

formation staminale s'est opérée, non dans les organes les 
plus rapprochés de l'androcée, mais au contraire dans ceux 
qui occupent la position la plus extérieure dans le plan nor 
de la fleur. è 

La monstruosité décrite plus haut me parait surtout impor- 
tante comme pouvant contribuer à éclairer le passage de l'état 
foliacé à l'état staminal; en d'autres termes, comme pouvant 
faciliter la solution de la question si controversée de l'origine 
des étamines. Je ne rapporterai pas ici les diverses opinions 
émises à cet égard ; on les trouvera trés- bien exposées dans le 
beau mémoite de M. Hugo Mohl, sur la transformation des 
anthéres en carpelles ( Beobacht, ueber. die Umwandlung, etc. 
Vermisch. Schrift., pag. 28-44). Celle de ces opinions qui con- 
siste à volr dans l'étamine un organe de nature axile portant. 
deux feuilles repliées en. théques ou loges d’anthère, et qui a 
petet PIE MM. Agardh et Endlicher, est évidemment 
n avec le. fait d'un périanthe . devenant étamine. 
Celle: qui a A os soutenue frincipalement par De Candolle, En- 
gelmann, selon laquelle l'étamine serait une feuille dont les 
deux cótés se rouleraient en cornet jusqu'à reporter leur bord 
en contact avec la côte médiane (connectif), et à le souder avec 
celle-ci, ne me parait pas non plus applicable le moins du 
monde au fait que j'ai décrit ; mais, quant à la troisième, celle 
de Cassini, de M. Roeper, de M. H. Mohl lui-méme, elle me 
paraitrecevoir une confirmation puissante de l'observation 
tératologique qu'on vient de lire. Cetteobservation nous mon- 
tre en effet toute la portion de la feuille périanthique que tra- 
versent les nervures, persister en gagnant seulement en épais- 
seur de manière à former le connectif ; nous y voyons la por- 
tion marginale et uniquement celluleuse de ce méme organe 
prendre seule la forme et la nature de loges polliniferes, et, 
pour cela, séparer ses deux surfaces en deux lames, qui ne sont 
autre chose que les valves de la nouvelle anthére. D'un autre 
cóté, nous voyons la ligne de déhiscence de ces loges répondre 
à la ligne marginale ; mais en différents pants de ces étamines 


` 


553 
anormales, nous remarquons que l'inégalité des deux valves 
d'anthére ainsi formées. se prononçant tantôt plus, tantôt 
moins, établit une série de transitions successives, jusqu'au 
terme extréme dans lequel la ligne de déhiscence des loges 
devient manifestement interne et caractérise, dés lors, une'an- 
there introrse, A la vérité, nous n'avons là qu'un cas trés-sim- 
ple et une anthére à deux loges non subdivisées en logettes, du 
moins, sans traces de cette subdivision, à l'époque où la fleur 
était arrivée. Mais en rapprochant ce fait des observations que 
jai faites dans d'autres circonstances sur l'organogénie des 
anthéres en général, je crois que la formation de la cloison des 
loges doit étre rapportée, non au bord de la feuille staminale, 
mais à un simple processus celluleux du fond de leur cavité; 
que, par suite, la suture des MA répond au bord de la 


1 


feuille; que sa position [ l'intérieur 


ou vers l'extésieur de la fleur, Paule uniquement du plus ou 
moins de développement des deux lames formées par les deux 
surfaces foliaires dissociées, enfin quil n'est guere possible 
eet ki une méme surface foliaire la formation des 


etude c cu uin d 


Nouveau système de Morphologie des plantes, etc.; Neues Sys- 
tem der Morphologie der Planzen nach den organischen Bildun- 
gsgesetzen als Grundlage eines Wissenschaftlichen. Studiums der 

- Botanik besonders auf Universitæten und Schulen ; par M. Carl 
Heinr. Schultz Schultzeinstein. 1 in-8° de 246 pag., avec 1 grande 
planche; Berlin, 1847, chez Aug. Hirschwald. 


Dans cet ouvrage, l'auteur développe, en les complétant, ses 
idées sur la morphologie végétale qu'il a déja fait connaitre, 
au moins en partie, dans ses publications antérieures. On sent 
aisément que l'analyse de son nouveau livre nous entrainerait 


. dans des développements et des discussions qui sont entière- 


ment incompatibles avec notre publication et pour lesquels 


554 
d'ailleurs nous manquerions absolument d'espace. Nous nous 
bornerons donc à renvoyer nos lecteurs à l'ouvrage lui-méme. 


BOTANIQUE GÉNÉRALE ET SYSTÉMATIQUE. 


Sur la nouvelle famille des Cochlospermées ; par M. J, E. 
Planchon. (The Lond. Journ.-of Botany): juin 1847, p. 294-311. 


Les deux genres pour lesquels M. Planchon propose la nou- 
velle famille des Cochlospermées, ont été placés de manières : 
très-diverses par les botanistes et toujours séparés l'un de 
. l'autre par un grand intervalle, L'espéce indienne du premier, 
le Cochlospermum , était pour Linné un Bombax (Bombax Gos- 
sypium Lin.), et elle resta dans ce genre jusqu'à ce que 
M. Kunth en fit un genre à part dont il indiqua la place par- 
mi les Ternstroemiacées (Malvaceæ, Büttneriac., Tiliac, pag. 6). 
C'est encore dans la famille des Ternstroemiacées que De Can- 
dollea placéles Cochlospermum, dans une section qui réunit 
le Laplacea, Ventenatia et Cochlospermum (Prod.1, p. 527). Plus 
tard, M. Lindley a mis ce genre dans les Cistacées, parmi les- 
quelles M. Planchon fait remarquer que rien ne justifi sa 
place, Quant au seul genre qui puisse, selon l'auteur, étre 
réuni au Cochlospermum , V Amoreuxia , il a été placé par De 
Candolle à la suite des Rosacées, parmi les Genera affinia.- 
Schlechtendal en a fait plus tard son genre Euryanthe, qui fait 
double emploi, et qu'il a eu l'heureuse idée, dit M. Planchon, 
de placer entre les Geranium et les Malvacées. M. Meisner lui 
a d'abord consefvé cette place; mais plus tard, il a suivi 
M. Endlicher et l'a rangé, comme ce dernier botaniste, à la 
suite des Ternstroemiacées: d’où il résulte que dans le Genera 
de Meisner, comme dans celui d'Endlicher, les deus genres 
dont il s'agit, malgré leur affinité, sont placés aux deux extré- 
mités de la famille des Ternstroemiacées, à laquelle ils sont 
étrangers. Voici les caractères de la nouvelle famille proposée 

par M. Planchon pour ces deux genres, 


555 
. COCHLOSPERMEÆ. — gen. Ternstremiacearum, v. Ro- 
sacearum, v. Geranüs affinia Auct., 

Flores hermaphroditi, 5-petali, symetrici, v. rarius stami- 
num inæquali evolutione asymetrici. Calycis cestivatio quin- 
cunciatim imbricativa; petalorum fugacium convolutiva. 
Stamina hypogyna, indefinita, filamenta filiformia apice 
acutata, basi interdum inter se subconnexa. Antheræ basifixæ, 
lineares, plus minus incurvæ, 2-4 Joculares, poris 2 apicalibus, 


scepius in umum confluentibus, v. rimulis? anticis, subapicali- 
bus aperte. Ovarium 3-5-loculare, septis versus medium in- 
completis, margine utroque placentiferis, rarius ad axim 
ovarii inter se connexis; weier: in gé interno ovuliferis. 


LE 


Ovula indefinita, funiculis 
stylussimplex filiformis, i incurvus, fistulosusyoreminuto i- 


€. gili 


culato apertus. Capsula locu e 3-5-valvis, 
papyraceo, in laminas totidem epicarpii valvis desse 
sepius rupto. Semina reniformia, laná bombyceinà tecta, 
v. calva. Embryo in albumine carnoso, semini conformis, 
incurvus, worse e ing. sibi invicem incum- 
e 


s v. SE imo doe Pee vebierhunds 
pérennantes, per regiones tropicas totius orbis numero spe- 
cierum parcissimo disperse. Folia alterna, palmatifida v. par- 
tita, rarius digitata. Stipulæ laterales, longe lineares, v. minu- 
tæ, caducæ. Racemi terminales, axillares, v. gemmæ foliatæ 
axillaris evolutione oppositifolii, interdum furcato-geminati, 
. v. flexuose subdivisi, rarius regulariter secundiflori; florum 
evolutione indefinitá. Pedicelli basi articulati. Flores speciosi, 
flavi, -sæpius præcoces. Radix, caules, imo semina immatura 
succo (gummi-resinoso?) colorem luteum præbente scatentes. 
Petala cryptis, materie oleoso-resinosá repletis  punc!ato- 
literata. - 
Gen. I. AmoreuxrA. Moc. et Sesse. 4. 4. Schiedeana Planc.- 
sola spec. certe nota, Mexicana et Novo-Granatensis. — 2. A. 
Mexicana Moc. et Sesse. Mexicana. forsan forma præcedentis 


depauperata. 


| 556 

Gen. ÍI. Gochlospermum Kunth. 

Subgenus I. Eucochlospermum. — 4. €. Gossypium DC. — 
Sp. Indica. —2. C. Froseri Planc. — In insulà Melville secus 
oram boreali-occidentalem Novæ-Hollandiæ. 3. C. tinctorium 
A. Rich. et Perrot. - In sabulosissylvaticis regni Cayor(Afri.). 
— 4. C. Insigne À. St. Hil., Cambes ,et A. Juss.— Brasiliensis. 
— 5. C. H biscoides H. B. K. — Ex Americá intertropicà — 6. 
C. Planchoni J. D. Hook. Mss. — ad flumen niger. — 

Subgenus IL Diporandra. — 7. C. Orinocense Steud. — ad 
ripam Orinoci — 8. C. arkeri. Planc. — In Guyaná SS 
— 9. C. paviæfolium Planc. — In Surinamo. 


Aperçu de botani i Outlines of 
structural and physiological Bois par M. ieme Henfrey. 
4 grand in-48 de zime- et 48 planc. ; Londres, 4847, chez John 
van Voorst. ` ` 
Ce petit ali de botanique est. rédigé sur un bon plan et 
d’après des vues | hiques qui nous paraissent de nature 
à lui donner de l'intérêt. L'auteur a fait marcher de front 
Phistoire anatomique, physiologique et quelquefois philoso- 
phique de chaque organe ou de chaque ordre d'organes. Aprés 
une courte introduction, dans laquelle il fait sentir la diffi- 
culté qu'on éprouve pour caractériser nettement les deux 
règnes animal et végétal, il donne un aperçu de la composition 
chimique des végétaux ; il passe ensuite à leur structure anato- 
mique qu'il expose succinctement, mais néanmoins en jetant 
successivement un coup-d’œil sur les points principaux dont se , 
compose aujourd'hui cette partie de la science; après quoi d 
expose en quelques pages ce qu'on pourrait nommer la phy- 
siologie tissulaire, c’est-à-dire les phénomènes physiologiques 
dont les, cellules ont le siége. Il expose l'histoire des divers of- 
ganes de végétation, axe et appendices; et, après avoir consacré 
un chapitre au sujet si important de la ramification, A com- 
ee l'étude de cette portion de la plante par le tableau des 
nenes een es dont elle est le siége, € "est-a-dire 


* 


557 

de l'absorption, de la circulation, de la respiration avec l'assi- 
milation, de la sécrétion. — Quant aux organes de la repro- 
duction, l'auteur les étudie successivement dans les végétaux 
acotylédonés et cotylédonés; après quoi il donne, sous le titre 
de Physiologie générale, un aperçu des phénomènes relatifs à 
la production des fleurs et des fruits, et quelques notions sur 
les couleurs végétales, sur la production de lumière et sur les 
mouvements des plantes. On sent aisément que ces nombreux 
objets ont'dà être traités fort succinctement , à cause du peu 
d'étendue de l'ouvrage; négnmoins la concision du style a 
permis à l'auteur de réanir dans son livre un assez grand 
nombre de faits. — Ce petit livre est divisé en 40 chapitres et 
463 alinéas. Il est accompagne de 18 planches du méme for- 
mat, dessinées sur pierre, à la plume, par lauteur et dans 
non été réunis beaucoup de figures copiées surtout 

dans les ouvrages de MM. Saint-Hilaire, de Jussieu, Lemaout, 
Schleiden, etc., mais mallieureusement trés-petites et où, d'ail- 
leurs, on reconpalt SCH tech la main timide d'un dessi- 


nateur enc Se de dessin. 
T PTTOGRAPNIE. 
Flore dc Karuei-Caronme, ou MIA des amem vas- 
culaires qui croissent sp é rM 


Lagrèze-Fossat. 1 in-8° de 526 pages ; Montauban, 847. 9 fr.) 


C'est avec une vive satisfaction qué nous voyons paraitre 
de nouveaux travaux sur les plantes de France, surtout lors- 
que ces travaux portent le cachet d'un soin consciencieux et 
d'une exactitude rigoureuse. Or tel nous parait être : zelui de 
M. Lagrèze-Fossat, dont nous avions eu déjà occasion, il y a 
quelques mois, d'annoncer la publication comme prochaine, 
et qui vient en effet d'étre livré tout récemment à la publicité. 
Douze années ont été consacrées par ce botaniste à recueillir 
les plantes de son département, à les étudier sérieusement, et 


558 

tout-nous prouve que ce long espace de tem ps a été parfaite- 
ment employé par lui ; il nous semble en effet, en parcourant 
la Flore de Tarn-et-Garonne, qu'elle satisfait aux exigences 
de la science autant que puisse le faire un ouvrage écrit tout 
entier avec les seules ressources bibliographiques et les seuls 
termes de comparaison qu'offrent aujourd'hui nos villes de 
' province. 

Dans l'introduction de son livre, M. Lagrèze-Fossat donne 
un tableau succinét de la constitution géognostique et de la 
géographie botanique du département de Tarn-et-Garonne. 

La Flore de M. Lagreze est rédigée d'aprés la méthode na- 
turelle et conformément à la série linéaire de De Candolle. 
Aussi y voyons-nous conservée encore la division des Phaué- 
rogames en Exogènes et. Endogenes, tant est puissante l'auto- 
rité d'un grand nom! Des tableaux synoptiques conduisent 
successivement des classes aux sous-classes; de celles-ci aux 
familles; des familles aux genres.’ Les caractères et les des- 
criptions sont "PH. francais. A ch 
teur donne : Io les noms latin et francais, le plus sou vci sans 
synonymie ni citation de figures, conséquence forcée dece 
que l'ouvrage a été écrit en entier avec de faibles ressources 
bibliographiques; 2 une description assez étendue, dans la- 
quelle les caracteres diagnostiques sont imprimés en italiques; 
3° L'époque de la floraison, la station et les localités. Parfois 
des observation: sont jointes à l'histoire des espèces. Deux 
chapitres supplémentaires renferment des additions et correc- 
tions. Un troisième présente les diagnoses des plantes vascu- 
laires qui ont été observées dans les départements limitrophes 
de celui du Tarn-et-Garonne, et qui devront étre recherchées 
dans ce dernier En parcourant cette liste, nous remarquons 
entre autres especes l'Aster Amellus ind iqué, d’après St-Aman 
sur les collines calcaires du Lot-et-Garonne ; or nous pouvons 
signaler positivement à l'auteur l'existence de cette plante dans 
son propre département ; en effet, nous l'avons trouvée crois- 
sant assez abondamment sur les collines calcaires que suit la 


559 
route de Fumel à Agen, dans la partie qui appartient au 
Tarn-et-Garonne, en deca de Tournon. 

Nous relèverons en passant l Amsinckia angustifolia Doha. 
plante du Chili, signalée par l’auteur comme trouvée à Moie- 
sac et naturalisée de graines importées probablement avec ‘le 
Madia sativa. Nous signalerons aussi l'absence du Cnicus bene- 
dictus dans la localité où lavait indiquée Gatereau, probable- 
ment par une erreur qu'explique très-bien sa fácheuse habi- 
tude de ne jamais écrire de localité sur ses étiquettes. ; 

‘Sur la couverture de sa Flore, M. Lagrèze annonce qu'il 
publiera prochainement un travail intitulé: Seminum et fruc- 
tuum seminiformium in ditione Tarnis et Garumna collectorum 


phytographia. 


Flore de Bavière avec les contrées voisines, Hesse, Thuringe, 
Bohéme, Autriche et Tyrol, ainsi que tout le Wurtemberg et Bade ; 
Die flora von Bayern , etc.; par M. Adalbert Schnizlein. 1 grand 

‘in-18 de 373 pages; Erlangen. 1847, chez Carl He 


pes $ qii ne posséde pas de Flore ee au niveau de la 
science du jour. Ce n'est autre chose qu’un Synopsis analyti- 
que dans lequel, il est vrai, les caractères des dichotomies sont 
généralement assez élendus pour remplacer des diagnoses, Au 
reste, aucune indication de localités, aucune synonymie n'ac- 
compagne le nom des espéces, de telle sorte que ce travail 
doit étre considéré seulement comme une sorte d'introduction 
à une Flore plus complète et telle qu'elle doit être aujourd'hui 
pour répondre aux exigences de la science. 

Le nombre des espéces comprises dans le synopsis de 
M. Schinzlein s'élève à 2263, qui se distribuent de la manière 
suivante : plantes bavaroises, 1783, subdivisées comme il suit : 
espèces appartenant proprement à la Bavière orientale, 465; 
espèces propres à la Bavière rhénane, 77; espèces communes 


KN 


560 
aux deux, 1241. — Plantes des contrées voisines, 118; plantes 
formant l'objet des cultures, 132; plantes de jardin, 250. 
Au commencement de son ouvrage, l'auteur donne une clé 
des genres d’après le système de Linné; 


Obse rvations : sur plusieurs plantes nouvelles, rares ou critiques 
de la France ; par M. Alexis Jordan ; 5* et 6* ffigments (lus à la so- 
ciété linéenne de Lyon, les 8 février et 12 avril 1847). 


Nous venons de recevoir, il y a trés peu de jours, les 5° et 6° 
fragments des Observations, etc., de M. Jordan. Dans l'impossi- 
bilité totale, faute d'espace, de rendre un compte détaillé de ces ` 
deux nouvelles parties du grand travail entrepris par ce zélé 
botaniste sur les genres difficiles ou critiques de la Flore fran- 
caise, nous allons indiquer succinctement à nos lecteurs les 
espèces nouvelles qu ERREUR 

5° FraGmenT. — Les is ont été étudiés avec 
soin par M. Jordan qui ; provisoirement, en fait connaître 
quelques espèces nouvelles, se proposant d’en compléter plus 
tard l’histoire et de traiter les questions de méthode et ‘de sy- 
nonymie qui s'y rattachent. Voici l'indication de ces espèces : 
4. Thalictrum præcox Jord.; Hautes-Alpes.— 2.T. eminens Jord.; 

Lyon. — 3. T. expansum Jord.; Lyon, Tournon. -- 4. T. ele- 
gans Jord.; Lyon, Tournon. — 5. T. calcareum Jord:; ; Alpes et 
- Pyrénées. — 6. T. paradoxum Jord.; Lyon. — T T. Jordani 
F. Schultz; Lyon. — 8. T. Timeroyi Jord.; Lyon, — 9. T. niti- 
dulum Jord.; Lyon. — 10. T. spurium Timeroy. — Genre Ly- 
neng — 1. L. Salzmanni Jord., planc. II, B. (L. tribracteatum 
Salzm. in Prod. HI; Montpellier, Jonquières (Gard). — Genre 
Centaurea. — À C. lugdunensis Jord., planc. 3, À ; Lyon.— 
- 9. €. semidecurrens Jord., planc. IL, B; Gap et Sisteron. — 
- 8.€. leucophea Jord.; Dauphiné, Posen — k, C. poly 
 Jord.; Provence méridionale. — 5. C. rigidula Jord.; planc. IV, 
RES Avignon. — 6. C. Hanrii Jord., planc. IV, B; Sainte-Beaume 


Lë 


e Vai. — — Genre Soscnus. — 4. $. glaucescens Jord., plane; ; 


561 

roches maritimes , iles d'Hyères, Porquerolle, Ste-Marguerite. 
6° Fragment. — Genre RawuNcuLus, — 1, ft. calthæfolius 
Jord: ( Ficaria grandiflora Robert, Cat. d. Toulon); Toulon, 
Hyéres, Nice. — 2. R. chærophylloides Jord.; Hyères. — 3. R. 
albicans Jord.; Nimes. — 4. R. Friesanus Jord. (R. sylvaticus 
Fries, R.acris var. Auct.); pays montagneux. — 5, R. Boreanus 
Jord, (R. acris var. ~. Boreau); ouest de la France. — Genre 
Iess. — 4. I. Candolleana Jord.; mont. du Dauphiné et Pro- 
vence, mont Ventoux. — 2. I. Attica Jord.; mont Hymette 
(Attique). — 3. I. polita Jord.; Montpezat ( Ardèche). — 4. I. 
Timeroyi Jord.; Crémieu (Isère). — 5. I. collina Jord.; mont. du 
Bugey. — 6. I. Boppardensis Jord. (1. intermedia Koch Syn. 
ed. 2 (en partie), non Guersent); de Boppart (Prusse rhénane). 

— 7, I. petrea Jord , planc. 4, fig. A e 


Notes sur quelques espèces nouvelles ou critiques; par E. Cosson 
Annal. des Sc. natur., 3* sér.; avr. 1847, p. 205-213, planc. xi, 
EE 


1. Erodium Manesco 


— Planta perennis, 
den- 


iie destituto ; oblongis vel orao Ee, 
pinnatilobis. Pedonénti 3-8-flori, rarius 4-2-flori. Involucri 
bractex latiusculæ, herbaceæ, coalitæ. Flores magni, speciosi. 
Sepala'abrupte in mucronem longum terminata. Petala SA 
duplo longi pev i rib filamenta a edentula. 

In pascuis Py iliorum, circa Geteu prope Lar- 
huns in valle Ossau a cl. Manescaut anno 4844 inventum, ibi- 
que abunde crescens, sed in spatio exiguo (ex cl. de Forestier) 
Etiam in monte Binet prope St. Christau in valle Aspe. 

L'Erodium Manescavi diffère de toutes les autres espèces du 
genre Erodium à feuilles une seule fois pinnatiséquées et à 
rachis nu entre les segments, par les feuilles toutes radicales, 

à egments dont les lobes ne — E la ee leur 

icaux pluriflores , les ractées 
. largeur, par les pédoncules : radi p s 


562 
de l'involucre herbacées, la grandeur des fleurs, et par les 
sépales terminées par un long mucron. — Cette espèce, par 
les pédoncules radicaux, se rapproche de l'Erodium romanum 
Willd., et de la variété præcox de VE. cicutarium L'Hérit.; mais 
elle s’en distingue par la forme des feuilles, la grandeur des 
fleurs , les bractées herbacées, et par les sépales brusquement 
terminés par un long mucron. —- Par les feuilles, elle pré- 
sente quelque affinité avec VE. moschatum Willd. ; mais les 
caracteres déjà indiqués pour les fleurs, et les étamines ferti- 
les à élargissement du filet entier l'éloignent de cette derniere 
plante. > | 

2. Cirsium eriophorum Scop.» var. involucratum Coss. — Folia 
supra spinulis subæqualibus setiformibus strigosa; caulina 
non decurrentia, pinnatipartita, segmentis lateralibus fere ad 
basim bipartitis in 2 lacinias lineari-lanceolatas integerrimas; 
suprema ad basim cujusque capituli in involucrum foliaceum 
capitulum plus minusve superans coacervata. Involucri foliola 
a basi lanceolatà linearia, media sub spinulà terminali spa- 
thulato-dilatata. — 

Cette variété rer qui, en raison Me tiivolaere de 
feuilles dout chaque capitule est entouré, présente un port si 
différent de celui du Cirsium eriophorum type, avait d'abord été 
décrite par M. Cosson comme espèce nouvelle, sous le nom de 
C. Trainense dans une note communiquée à M. Gussone, et 
destinée a étre insérée dans un appendice au Synopsis Flora 
Sicule. Mais, depuis cette époque, l'exameu d'une plante 
recueillie dans les Pyrénées orientales par M. Petit, qui se 
trouve dans l'herbier de M. Maille, a démontré à Pauteur que, 
bien que si distincte au premier abord du C. eriophorum, cette 
forme nouvelle ne saurait en être séparée spécifiquement; en 

“effet, les segmerits des feuilles qui, dans les échantillons re- 

cueillis en Sicile, différaient beaucoup par leur étroitesse de 
3 ‘ceux | du C. ériophorum, préséritent la plus grande analogie avec 
x de cette espèce dans les échantillons recüeillis dans les 
ues vu Le présence d' un involucre foliacé entourant 


563 

chaque capitule rapproche beaucoup, continue M. Cosson, le 
C. eriophorum var. involucratum du C. odontolepis (Boiss., voyage 
bot. en Espag., M, 362, 1, tab. 110), avec lequel ila pu étre com- 
paré dans l'herbier de M. B. Delessert, et dont il ne diffère 
guère que par les folioles de l'inyolucre à épine moins forte, 
à appendice moins denticulé, et par les épines de la face supé 
rieure des feuilles gréles, presque égales entre elles et rappro- 
chées, tandis que, dans le C. odontolepis , elles sont plus robus- 
tes, inégales et assez espacées. 

3. Hieracium Virga-aurea Coss. (tab. ga — Caulis foliatus, 
pilis omnibus eglandulosis. Folia radicalia ovato-oblonga, 
acuta, viridia, tempore florescentiæ persistentia, caulinis multo 
majora. Capitula paniculato-racemosa. Involucrum eglandu- 
losum, parce pube adpressá canescente conspersüm, cylindra- , 
ceum, foliolis adpressis intimis obtusiusculis. 

In Apennino Etrusco, ad limites regionis Castaneæ, in um- 
brosis vel herbosis prope monasterium Vallombrosa dictum 
x abunde crescens! In saxosis editis Apennini Pistoriensis (Savi). 

Il tient, ER ainsi Ga le milien. enire la section mg 

; e de 


l : SS Së H. pas 

La note de M. Cosson $e termine par une étude compara- 
tiveet une description des Amaranthus retroflexi's Lin. et chlo- 
rostachys Willd. (Hist. Amar. 34, tab. X, fig. 19). Cette partie 
de son travail est destinée à faire reconnaitre plus facilement 
cette dernière espèce à laquelle il associe comme synonymes 
l Amaranthus patulus Bertol., ainsi que Y "ma anthus décrit 
comme nouveau sous le nom d'incurvatus dans le Prospectus 
d'une Flore de France publié par MM. Grenier et Godron , et 
découvert aux environs de Lyon par MM. Jordan et Timeroy. 
Tl résulte de cette comparaison que T Amaranthus chlorost .chys 
Willd. se distingue de VA. retroflexus Lin. par les feuilles d'un 
vert gai, les Pte florales CUAN re courtes, les 
| fleurs plus petites osées en e omé SEH spiciformes gréles, 

| 1 


pee» disp 


étalés lors de la floraison, le glomé ermi lordinairement 


564 
beaucoup plus long que les latéraux, les sépales acuminés, et 
par la capsule qui dépasse le calice. 


Diagnoses plantarum orientalium novarum ; 

tore E. Boissier, n° 6 et T Leipsig, chez B. Herman, 1845 et TA 

in-8°. 

M. Boissier continue la publication de ses diagnoses de 
plantes orientales nouvelles , travail important, qui avance 
considérablement nos connaissances ser la flore de ces. vastes 
et riches contrées où ont été recueillis déjà les matériaux de 
plusieurs collections précieuses et qui, néanmoins, promettent 
encore une riche moisson à de nouveaux explorateurs. Les 
cahiers es et Yu que nous avons recus dépnis peu, forment 

ses aux Graminées 


inclusivement. Dans gene de relever seulement ici, 
faute g’ espace, les noms des espèces, en si grand nombre, que 
font connaître ces deux livraisons, nous nous bornerons à re- 
produire, suivant nôtre usage, les caractères des enr pov- 
veaux qui y sont établis. 
1. Hy»&nicorsis Boiss. Diagn., n° VI, pag. 25. — Franke- 
_niaceæ. — Calyx tubo ovato-cylindrico sulcato 6-angulari inter 
angulos membranaceo ; limbo brevissimo patulo 5 8-dentatc 
dentibus triangularibus. Petala 6-7 lineari-lanceolata, limbus 
obtusus calyce longior patulus i in unguem sensim attenuatus, 
ungues inter se conniventes liberi. Stamina 20-24 hypogyna 
filamentis basi dilatatis usque ad me 'ium inter se in tubum 
irregulariter fissum subcoalitis aut potius conniventibus, imá 
basi et parte dimidià superiori liberis filiformibus. Antheræ 
biloculares extrorsæ medio affixæ usque ad medium bipartite. 
- Ovarium sessile 4-loc.. Styli 4 fere totá longitudine in 1 fili- 
formem coaliti, apice tantum liberi. ncs: minute capitata. 
e -Gapsulaovata 4-gona 1-loc. 4-valvis( € j ysperma, 
alalis. parte feno, Rue da Heba gege 
is babitu H 


tr dichotome cymosä. - 


ew 


565 


ly n1 H 


enus a Frankeniá 
EE multiplicatis, sis o inter se sutbicoalitis 
distinctissimum. 

Hypericopsis Persica Boiss. (Frankenia Persica | Boiss. in 
Kotschy pl. Pers. exs., n° 642). 

9. PrERocmTE. Boiss. Diagn., n° VI, pag. 76. — Compo- 
sitae corymbiferæ. — capitulum multiflorum vel homogamum 
floribus omnibus tubulosis hermaphroditis vel heterogamum 
floribus radii paueis ligulatis 3-dent. femineis, disci tubulosis 
hermaphroditis 5-dent. Receptaculum nudum areolatum 
punctatum. Inivolucri squamæ linezres pauciseriales. Antheræ 
caudatæ caudis setaceis brevibus. Stigmatis rami erecti con- 
tigui. Achænium cylindricum teres striatum. Pappus biserialis, 
serie exteriori See ees crenulatá vel E OS 


n.dilatatisc 
a 


di1dtidt 


D 
cé. + 


utroque margine scabridis jithnosisve rt ins 10-20 con- 
stanti, —Suffrutices Arabiciet Persici australes facieChrysocomæ 


et Pulicarie. 


Ge p ie: ir 3 di i du i non 
| setaceis ernecomplan: todiltarisutroque mar 
ginesubplumosis. F ncœuria affini liffertp setis 


SE 
isb Set ee concretis. 

P. Glutinosa. Boiss. SES) n° 4728. — P. Aucheri, Boiss. 
Aucher; no 4744. — P. mucronifolia. Boiss. Aucher, n° 4730. 
sh glaucescens. Boiss. Aucher, n° 4734. 

3. GranrTra. Boiss. Diagn., n° VE, pag. 79. — Composite 
Corymbiferæ.- Capitulum heterogamum radiatum, ligulis 
uniserialibus neutris floribus disci 5-dent hermaphroditis. 
Involueri squamæ biseriales subfoliose lato-lineares. Recep- 
taculum alveolatum alveolorum dissepimentis elevatis mem- 
branaceis. Antheræ breviter caudatæ caudis integris. Styli 
rami elongati teretes. Achænia subteretia costata hirtula apice 
subattenuata, Pappus biserialis seriebus paucisetis exteriori 
paleolis angustis brevissimis, interiori setis scabris caducis 
constanti. — Herbae perennes Persica caulibus crassiusculis, 


366 
foliis carnosulis apice dentatis facie Othonnæ aut Inule 
crithmoëdis. 

G. Aucheri. Boiss. Aucher, n° 4713..-G. Arachnoidea Boiss. 
Kotschy, n° 169. — Genus novum Pulicariæ et Iphionæ affine 
sed distinctissimum habitu formáque involucri, receptaculi 
areolis profun lis, pappi serie exteriori sabpaleaceá. 

&. Mvoronpow Boiss. Diagn., n° VI, pag. 107.-—CGomposita. 
— Capitulum homogamum æqualiflorum. Involucri ovati 


poses Ce coriaceæ in appenduedi triangularem basi 
aCaArosa m E 


valde spinosam productæ, 
Receptaculum E E subuudáds areolis vix margine squa- 
mellosis. Corolla 5-fida in limbuni sensim ampliata. Starni- 
num filamenta brevissime papillosa. Antherarum appendices 
obtusæ, caudæ brevissima lacera. Stigmata inclusa ad medium 
diues aut rpad ipfe nes HR idea xd 


+ 1 SZ 


tés SERES ruguloso-ecrobicüláta areolà basilari. 
Pappi caduci pauciserialis set: pilosæ albidæ basi subdila- 
tate in annulumque concretæ exteriores paulo breviores. — 
Suffruticuli Alpium Persiæ incolæ humilliini dense cæspitost 
` vel spinosi capitulis pen: 
Genus Ca inctissimu Ono, 


a quo preter habitum omnino alienam rétéptaculo areolato 
uec favoso, achænii areolá basilari pappi setis læviusculis ait- 
therarum appendice non subulatá egregie differt, collocan- 
dum. A Centaurearun tribu, quibus habitu capitulorum prima 
facie appropinquari posset, pappo piloso arinulato deciduo, 
réceptaculo nudo, etc, longe distat. 
— M. Persicum Boiss. Kotschy, n° 109. — M. Aucheri Boiss. 
Aucher, no 3188. 

5. /Ecoponpo. Boiss. Diagn., n° VI, pag. 142. —Compositæ. 
pm — Capitulum homogämum multi-et æqualiflérum. Involucri 
ji Rene imbricatæ subcoriaceæ lanceolata acuminat® 
nescentes, Receptaculum | planum fimbrillis achæniis 
bus Eege obsitum. Corolla 3-fidæ tubo in limbum 


* 


567 
sensim ampliato. Filamenta glabra, antheræ appendice obtu- 
siusculà caudis longis setaceis glabris. Stigmata ad apicem 
usque concreta, Achænium tetragono-cylindricum subcurvu- 
lum basi attenuatum transverse annulato-scrobiculatum areolá 


basilari. Pappi fugacis setze multiseriales corollas æquantes 
plane plumosæ nivem ab extimis ad interiores paululum 
elongate basi in discum cum eis deciduum concretze.—- Herba 
Persica biennis acaulis facie Berardiæ vel Onopordi acaulis. 

Geaus ab Onopordo receptaculo non alveolato. corollá non 
ad basin limbi inflatá antherarum appendice non subulatà, a 
Berardiá, cui habitu quoque consentit, receptaculo non alveo- 
lato, setis pappi nec spiralibus nec pilosis nec persistentibus, 
achænio omnino diverso, etc., distinctissimum, melius prope 
Jurineas propter pappum basi in umbonem concretum seta- 
rumque naturam collocandum. 

4E. berardioides Boiss. Kotschy, n° 853; Aucher, n° 4821. 

6. PmxopapPus. Boiss. Diagn , n» Vl, pag. 122. Amberboæ 
sect. Va, ex parte DC. Centa 
T. DG. P ellus. 


lucii squamae amplae adpressæ productæ in appendicem. sca- 
riosam duram rotundatam vel triangulatam margine varie 
pectinato-ciliatàm apice inermem vel spinosam. Receptacu- 
lum fimbrilliferum. Flores flavi, radii pauci steriles vix discum 
æquantes, ceteri hermaphroditi limbo basi ventricoso. Fila- 
menta brevia papillosa. Antherie ecaudatæ appendice corne. 
Stvli rami concreti. Achænia subpentagona compressa bilo 
laterali antico. Pappus constans setis subfiliformibus sca- 
briusculis multiseriatis seriebus distinctis ab externis ad inti- 
mas se:sim elongatis. — Herbæ perennes Orientales capitulis 
magnis facie Leuzeæ. fiue 

P. Szovitsii Boiss. (A berboa phæopappa, DC ).—P. spectabilis 
Boiss. (Amberboa spectabilis, DC.). — P. leuzeoides Boiss. ( To- 
- manthea Aucheri, DC.). — P. maerocephalus Boiss. (Centaurea 


568 
macrocephala , Muss.). — F. .carthamoides Boiss, (Amberboa 
cai thamoides, DC.). 

7. AcawTHOLIMON. Boiss. Diagn., n° VH, pag. 69. —Statices 
subgenus #rmeriastrum Jaub. et Spach — Plumbagineæ. E 
Calyx infundibuliformis tubo angusto 5-costato sensim in 
limbum semipatulum scariosum 5-nervem breviter 5-lobum 
longitudinaliter multiplicatum margine erosum dilatato. Pe- 
tala 5 hypogyna imá basi tantum inter se cohærentia obovata 
in unguem longe attenuata Filamenta 5 filiformia planius- 
cula superne angustata petalis opposita eisque paulo supra 
basin inserta. Antheræ introrsæ o!longæ basi 2-fidæ medio 
dorso filamento affixæ. Ovarium cylindrico-lineare in stylos - 


DI 


attenuatum. Styli 5 setacei glaberrimi staminibus breviores 
imá basi inter se cohærentes. Stigmata capitato-depressa dis- 
coideo-peltata stylorum apicis flexione subverticalia. Utriculus 


membranaceus lineari-oblongus acute pentagonus calyce in- 
ds TE ye e d ue. 


a basi utriculi orto pendulum.— Suffrutices montani velalpini 
orientales erinaceo-dumosi caulibus foliis vetustis dense 
horridis. | 

Sect. 4. Armeriopsis. — A. bracteatum Boiss. (Statice brac-. 
teata de Girard). 

Sect. 2. Staticopsis. — A. roseum Boiss. ` (Statice pungens 
Jaub. et Spach.; St. erinacea Jaub. et Spach.). 4. viscidulum 
Boiss. Aucher, n° 9509. — A. tomentellum Boiss. Kotschy, 
n° 670. — A. androsaceum Boiss. (St. pauciflora, Jaub. et 
Spach; 5t. androsacea Jaub. et Spach ; St. Echinus, var. p b. ). 
— A. Tournefortii Boiss. (St. Tournefortii Jaub. et Spach). — 
4. Koischyi Boiss, (St. Kotschyi Jaub- et Spach). — A. mela- 
nanthum Boiss, Kotschy, n° 594. — 4. Hohenackeri Boiss. (St. 
Hohenackeri Jaub. et Spach. — A. glumaceum Boiss. (St. 
|» glumacea Jaub. et Spach). — A. genistoides Boiss. (St. genis- 
| us Jaub. et Spach). —4. festucaceum Boiss. (St: festucacea 
SS et Spach). — A. oliganthum Boiss. — 4. lepturoides 
Miigeroide Jaub, et Spach).— 4. tenuiflorum Boiss. 


569 

À. caryophyllaceum Boiss. — A. Phrygium Boiss, — 4. 
Pinardi Boiss. — Æ. acerosum Boiss. — (St. acerosa Willd. 
ex Jaub. et Spach). — 4. Olivieri Boiss. (St. Olivieri Jaub. et 
Spach). — 4. Assyriacum Boiss. — A. ferox Boiss. (St. ferox 
Jaub. et Spach). — 4. Scorpius Boiss. ($1. Scorpius Jaub. et 
Spach). — 4. tragacanthinum Boiss. (St. tragacnthina Jaub. 
et Spach). — 4. leucacanthum Boiss. (St. leucacantha Jaub. 
- et Spach). 


Enumeratio et descriptiones generum novorum specie- 
rumque plantarum in terris mexicanis crescentium quas Ruhlandus, 
coloniensis, de Berghes et d* Aschenborn collegerunt. Auctoribus 
GG Nees ab Esenbeck et Seb. Schauer. (Linnæa vol. xix, cah. vi, 
1847, pag. 681-735. 


Genera nova, 
4: Deng A seu S. Schauer, — Liliaceæ subordo Agapan- 
thez.— Perianthium pem hy pocraterimerphanei nee 
lare, marc - 


Bremer, tubo | longioribus u uninerviis apice s 
loso-incrassatis. Stamina 6, biseriatim inserta, diadelpha, 
scilicet ternis basi cohærentibus; filamenta tubo-adnata, bre- 
vissima quin subnulla; antherz biloculares, introrsz, lineari- 
oblongæ, dorso basifixæ, Ovarium ovato-pyramidatum, tri- 
gastrum, triloculare. Ovula plurima. Stylus ovario continuus, 
rectus, longus, sulcatus, apice incrassatus ; stigma trigonum, 
dilatatum. Capsula a basi usque ad medium cum perianthii 
tubo connata, triquetra, trilocularis, polysperma. — Genus 
Millæ Cav, proximum et inter hanc et EE Poepp. col- 
 locandum. — D. graminifolium S. Schauer. ; 
2. SENKENBERGIA S. Schauer (nec Fl. Wetter.) — Nycta- 
 Binéæ, — Involucrum nullum. Perigonium coloratum, in- 
fundibuliforme, tubi basi ventricosá herbaceá persistente, 
limbo plicato 5-dentato márcescente demumque deciduo. 


570 
Stamina 5, hypogyna, libera, unilateralia, adscendentia, ex- 
serta. Ovarium uniloculare Stylus filiformis, exsertus; stigma 
capitatum. Achænium intra perigonii tubum induratum, 
subclavatum. Semen...— Flores laxe racemosi, brevipedicellati, 
bracteá caducá sustensi, — Genus Salpiantho H. B. K. affine, 
sed distinctissimum. — S. unnulata S. Schauer. 

3. ASCHENBORNIA S. Schauer. — Composite Éupatoriaceæ. 
— Capitulum homogamum, multiflorum. Involucrum cylin- 
draceo-subhemisphæricum, polyphyllum, imbricatum. Re- 
ceptaculum subconicum, paleaceum, paleis membranaceis 
tubum coroll: æquantibus. Sa faux ech ent DER 
Antheræ appendice I i tå termina tæ 


exsertæ. Stylus cylindraceus, ramis RS longis A 
obtusis, papillis stigmaticis ante medios ramos desinentibus. 
Achænia subtetragona, basi subattenuata leviter curvata, 
areolá sublaterali exiguá. Pappus sessilis confertus e paleis 
membranaceis circiter 45, liberis, contiguis, obtusis, subpec- 
tinato-fimbriatis, erectis. Genus inter Agerateas soli Cælestinæ 
sect. I Isocarphoidi (D C. C. Prod. V. 107) affine, pappo singu- 


lari imprimis diversum, — A. heteropoda S. Schauer. 


Dicotvl tore D. F. L. de Schlech- 
peterem vol. xiX, ch. Vi, — p- ETA 


Gate nova. 

4. Inmiscura Schlecht. — Asclepiadeæ. — Calyx 5-partitus , 
partitionibus ad basin altero latere glandulá interne notatis. 
Corolla campanulata, 5-loba, lobis dein patentibus; 2997" 
mule minute rotundatæ ad basin sinuum acutorum, strigis 
abhinc fundum versus decurrentibus. Corolla praterea. nulla. 
Gynostegium breve, tubum corolla æquans ejusque basi in- 
sertum. Stamina membraná terminali albidà membranaceá 
z stigmati incumbenti instructa, antherz loculis parvis. Mass 
per Em tis subeompressae claviformes pendule. Stigma obtuse 
e san: staminum appendices superans. Fructus.. pre 


574 
volubilis mexicanus, molliter lutescenti-villosus, foliis petio- 
latis majoribus subcordato-ovatis; inflorescentiá axillari et 
terminali multiflorá sessili, primum pluries di-et trichotoma , 
dein subumbellata. — I. floribunda Schlecht. 

2. TersacayeoN Schlecht. — Composite, — Frutex mexica- 
nus, ramis subtetragónis ge ppposns cum stipulå rotun- 
datà interjecta. €: o l y p heterogama, flori- 

j broditis. radii li - inei 


A d c 
vq cereis | à 1 4 LP a vM i La 


bus di isci 


Lë 
Receptacu- 


lum oncle. Ces? oblongis, flores non SE 
persistentibus fructus haud includentibus. Achænium tetra- 
gonum squamulis lanceolatis aeutis ciliatis erectis ad angulos 
instructum. — T. manicatum Schlecht. — « Quo in loco po- 
nendum sit hoc genus inter compositas dubius bæreo. Hele- 
nieis forsan associandum esset, inter quas vero hzc foliorum 
dispositio stipalarumque presentia aliena; ad Heliantheas 
quoque duci posset, sed cuinam eorum divisioni erit affe- 
rendum ? » 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Observations sur quelques 
plantes rares découvertes aux environs de Cherbourg; par 
M. Aug. Le Jolis (Annal. des Sc.natur. , 3° sér., avril V IA pag. 244- 
284, planc. xiii . 

Nous croyons devoir emprunter au mémoire de M. Le Jolis 
les documents intéressants qu'il renferme relativement aux 
plantes les plus remarquables des environs de Cherbourg. 

Le sol de l'arrondissement de Cherbourg repose presque ex- 
clusivement sur des terrains primitifs (roches granitoïdes, gres 
intermédiaires, stéaschistes, etc.); le terrain calcaire ne s'y 
rencontre que sur un point tres restreint de la limite sud-ouest. 
Par suite, les plantes des sols calcaires y manquent entiere- 
ment, ou n'y sont représentées que par un petit nombre d'es- 
péces rares, répandues principalement dans les sables mariti- 
mes, « où le sol composé de détritus de coquilles et de roches 


: 572 ; 
de natures différentes, peut également convenir aux plantes de 
divers terrains. » 
Le climat de bre haic maritime, participe 
] t. Latempérature 
‘moyenne simuelle est de Biet. SÉ? de l'hiver, de Ze 7 ; celle 


de l'été 16° 5. Ceclimat est -— d'une grande partie du littoral 
qui, de Cherbourg, s'étend jusqu'à acis Mecca de la Loire; 
le Myrte, le Laurier, le Figuier rési assez doux. 
Le voisinage de la mer, i'éloignement des montagnes ou des 


plateaux, ont déterminé la propagation d'un certain nombre 
de végétaux qui préfèrent une atmosphére humide à un air sec. 

M. Le Jolis cite comme plantes abondantes aux environs de 
Cherbourg et rares dans le reste de la France, les espéces sui- 
vantes : 

“Scrophularia “Scorodonia Lin. ; . Sibthorpia europea Lin.; 
ee sylvestris Lin. : Thlaspi bitoria DC.; Trifolivm 

Lin.: T striatum Lin. ; Ænanthe crocata Lin. ; 
wW om om hederacea Rchb:; distin viscosa Lin. 5 Erica 


ciliaris Lin. ; Androsemum officinale All. ; Corydalis claviculata 


Pers.; Erodium moschatum L'Hérit.; Senebiera pinnatifida DC.; 
 biligularis DC.; C. binervis Smith. etc., etc. 

Les plantes suivantes sont plus rares aux environs de Cher- 
bourg : Hymenophyllum Tumbridgense Smith; Anchusa sem- 
pervirens Lin.; Matthiola sinuata R. Brown; Trigonella orni- 
thopodioides DC. ; Smvrnium olusatrum Lin.; Sison amomum 
Lin.; Stellaria glauca With.; Cochlearia anglica Lin.; Hellebo- 
rus viridis Lin. ; Gnaphalium undulatum Lin.; Lolium arvense 
With.; Myrica Gale Lin. 

- Le Sedum anglicum Huds. et l'Umbilicus PES DC. 
couvrent tous les rochers et les murs. Le Cyperus longus Lin. 
— les prés maritimes et y devient d'une force et d'une 
peu commune, Les clótures des champs sur la cóte du 
Rozel et celle de St. Vaast sont couvertes de forts buissons de 


une p rai "e recouverte par Ja metà chaque marée sur la plage 


D 


ZA 
située entre le fort de la Hougue et St.-Vaast; la côte opposée 
est bordée de haies de Chenopodium fruticosum All., et de 
Tamarix anglica Webb. Le Cochlearia danica Lin. est très 
commun sur tout le littoral nord, non seuleraent dans les lieux 


humides, mais aussi dans les sables maritimes et sur les murs 


sablonneux; dans ces deux derniers cas, i! croit par gazons trés 


serrés, hauts à peine de 3 ou 4 centimètres, et il fleurit dès le 


commencement de février. Il forme alors une variété locale, 
constante et trés curieuse, que M. Le Jolis nomme C. d. precox. 
Les hautes falaises qui bordent la côte occidentale de Par- 
rondissement de Cherbourg produisent, entres autres plantes: 
Asplenium marinum Lin.; A. lanceolatum Smith ; Cynosurus 
echinatus Lin.; Ixia Bulbocodium Lin.; Statice occidentalis 
Lloyd.; Inula crithmoides Lin.; Daucus hispidus Desf. ; Lavatera 
arborea Lin.; Erodium maritimum Smith: ; Raphanus maritimus 
Smith; Silene uniflora Ott.; Spergula subul .ta Swartz. — Enfin, 
outre les. espèces communes à tous les sables maritimes de la 
France, le littoral présente encore : Lagurus ovatus Lin.; Pha- 
laris minor Retz ] FRERE 0 


Lam.; Linan avenaria DS none Paralias Lu E. us 
Lin.; E. portlandica DC. ; Diotis candidissima Desf.; Galium 
geng Bréb.; LEUR maritimum Sinai Kante tetran- 


h; L 


um Wahlbg.; Fran- 
hdi levis rs: p maritima Hà. adenariurit peploides 
 Rafin. 

Les environs de Cherbourg sont aussi fort riches en C Crypto- 
games Parmi les plus remarquables d'entre elles l'auteur cite 
les suivantes. Mousses: Grimmia maritima Tourn.; Pterigynan- 
drum Smithit Sw. ; Zygodon Brebissonii Bruch et Schimp. 
Z. viridissimus Bruch et Schimp.; Hypnum undulatum Lin. 

"T REGENS —— polyphyllum Schw. ; 

Ces à Hd. , eti; 


ws w. 


Hedw.; e P 


Tus Y). Ca e GE e ut D Se 
Parmi les Lick S S. Achar. ; d Dufourii Delise ; 


574 
S. glomulifera Del. ; S. limbata Acb.; Pannaria rubiginosa Del.; 
P. myriocarpa Del. ; P. conoplea Del.; Parmelia Aquila Ach, 
P. panniformis Ach. ; P. Despreauxi Del. ; P. velutina Ach, 
P. levigata Ach. P. om Ach.; P. sinuosa Ach.; P. speciosa 
Ach.; P. Clementiana Ach.; P. dines Ach.; Borrera flavicans 
Ach.; B. leucomelas Ach.; Ramalina scopulorum Ach Roccella ` 
SE: Ach.; Usnea ceratina Ach.; Stereocaulon condyloideum 
Ach.; S. nanum Ach. ; Verrucaria maura Ach.; V. hydrela 
Ach., etc. 

Parmi les Hépatiques, l'auteur cite Je Lunularia vulgaris 
Mich., comme ayant été découvert en fructification , pres de 
Cherbourg, par M. G. Thuret, en septembre 1846. 

Entin, quant aux Algues, les côtes de l'arrondissement de 
Cherbourg , hérissées de rochers granitiques , produisent, dit 
l'auteur, les espèces les plus rares et les plus intéressantes qu 'il 
së propose d’énumérer dans un autre travail. 

-Le reste du travail de M. Le Jolis a pour objet les Im especes 
suivantes, dont les deux premières . gent Foie: iunt. pss : 
sion étendue et d'une descrip iption. 4 ; 
(figurée à la suite du mémoire, planc. XII. -— 2 Digitalis 
purpurascens Both. - 3 Phalaris minor Retz. — 4. Senebiera 
DC. — 5. Zannichellia pedunculata Reich. — 
6. Gnaphalium undulatum Lin. — 7. Arenaria macrorhiza Re- 
quien. — 8. Statice occidentalis Lloyd. — 9. Ranunculus Pe- 
tiveri Koch. — 10. Sagina maritima Smith. — S. stricía Fries. 
 L'Erythrœa diffasa, observée d'abord aux Acores, n'avait été 
signalée jusqu'à ce jour en Europe qu'aux environs de Morlaix, 
par M. Woods. Cette indication n'a même pas été reproduite 
"ipee fore ue de M. Mutel. M. Le Jolis n'avait d'abord 
-rencontré cette plante aux environs de Cherbourg que dans an 
` endroi x e EPIS OUI UR TP ontreen juillet 
CES nies oraties d TY beau rose NH Plus tard, ila 
és, ou sur ou carte n pe Geh it pst r petites 
i TÜNMF:- La culture ne modifie en rien cette 


575 

espèce qui ne ressemble point à ses congénères européennes, 
Quant au Digitalis purpurascens Roth, l'auteur n'en a ren- 
contré qu'un seul SEU Il examine si l'on doit ep 
cette plante comme une hybri Ile et il 


montre portéà 
partager à cet égard Hénin affirmative de Henslow ( Transact. 
of the Cambridge phil. Soc., vol. IV,1831), quoique, sur les deux 
espèces desquelles elle serait issue, les Digitalis purpurea et lutea 
Lin., celle-ci n'existe pas aux environs de Cherbourg à l'état 
spontané, et que M. Le Jolis ue Py ait pas méme vue cultivée, 


Sur la végétation de l'archipel talapagos, comparée à celle de 
quelques autres îles tropicales et du continent ; par M. Hooker. 


79 Dans ce mémoire communiqué à la société linnéenne de 
Londres, le 15 décembre 1846, l'auteur expose les déductions 
que lu i ournit, sous le rapport de la géographie botanique, 


son MR des plantes — DH Li EE znika lu 
par lui à; à 


la flôre d i Parai 

être doubles; les « sont particulières ou nou- 
- velles ont pour la am de l'affinité avec des plantes des 
parties plus froide: de l'Amérique ou des iles tropicales, tandis 

que celles qui ne leur sont pas particulières sont les mémes 

que celles qui abondent principalement dans les régions plus 

` chaudes et plus humides, comme les lles des Indes Occiden- 

tales et les côtes du golfe du Mexique; dun autrecôté, plu- 

sieurs espèces, et ce.sont les plus remarquables, sont confinées 

. dans un simple ilot du groupe, ou sont.représentées dans les 

. autres ilots par des congénères analogues, mais trés-distinctes 

spécifiquement. 

L'auteur 


3 i x à kb menioi le usus w exposé de la cU 
"on géographique:des Hes Galapagos, et de quelques-uns des 


faits principaux du elimatet du sol de l'archipel entier ; ces 


576 
détails sont tirés du journal de voyage de M. Darwin et de 
quelques autres voyageurs, ainsi que des notes inédites de 
feu T. Edmonstone. Aprés cela, il énumere les naturalistes qui 
ont exploré ces iles, savoir: MM. Cuming , David Douglas, 
Scouler, Macrae, Darwin, Du-Petit-Thouars et Edmonstone. 
Le nombre total des espéces de plantes recueillies par ces di- 
vers voyageurs s'éléve à 244, parmi lesquelles 202 phanéro- 
games et 28 Fougères. Toutes, à l'exception peut-être de 17, 
qui se trouvent dans l'Ile Charles, la seule habitée, sont véri- 
tablement indigénes; mais il est probable que ce n'est là 
qu'une approximation de leur nombre réel. Dans tous les cas, 
la flore de ces iles est extrémement pauvre, si on la compare 
à celle d'autres iles intertropicales détendue égale ou même 
moindre ; les îles du Cap vert, par exemple, quiontété explorées 
tout au plus avec le méme soin, ont fourni plus de 30) espèces 
avec un sol tout aussi stérile; et les groupes des Sandwich, de 
la Société sont it beaucoup plus riches, quoique beaucoup plus 


M. Hooker examine ensüité la flore-des. Die p 
trois points de vue différents; d'abord, quant aux proportions 
de chacune des trois principales familles naturelles, par rap- 
portà toute la flore, et quant à ses relations avec la flore du 

‘continent voisin et des autres iles placées dans des circons- 
tances un peu analogues. En second lieu, il considére la flore 
des Galapagos comme pouvant se diviser en deux types: 


, celui des Indes Occidentales (en y comprenant Panama), 


auquel appartiennent presque tout:s celles de leurs espéces 
qui sont comnunes à d'autres contrées et quelques espèces 
doutenses ; et celui du Mexique et de l'Amérique tempérée, 
ou celui dans leque! rentrent la grande majorité des espéces 
particuliéres à ces îles. En troisième lieu, il fait connaitre le 
caractere le plus singulier que présente la végétation de ce 
: Mer savoir que ses divers ilots sont peuplés pour la plu- 

epim différentes, dont le plus grand nombre cepen- 
sente. par des espèces voisines, dans un ou plu- 


Eo Med ortis 
Wo wA c. cA 
X x 


d 


577 
sieurs des autres ilots. Sous chacun de ces trois räpports, 
M. Hooker entre dans de minutieux détails statistiques, qu'ac- 
compagnent des recherches étendues et des com paraisons 
faites avec soin. (The annals and mag. of nat. Hist.; mai 4847, 
pag. 344). 
Cybèle britannique; Cybele britannica ; or british plants, 
and their geographical relations ; par M. Hewett Cottrell Watson 
LU" partie; 4 in-8° de 472 pages; Londres, 1847). 


Cet ouvrage est, à notre connaissance, le travail de géogrà- 
phie botanique locale le plus étendu qui ait été publié jusqu'à 


. ce jour. Il est uniquement destiné à faire connaitre la distri- 


bution des plantes sur le sol de la Grande-Bretagne. Voici 
quelques détails sur le plan d’après lequel il est écrit, et sur 


. la marche que son auteur a suivie. 


Le sol de la Grande-Bretagne est considéré successivement 


par M. Watson quant à sa division superficielle et à ses zones 


d'altitude. Sous le premier rapport, il est 


| pags en E pro- 
don 


tion Kee Voici la liste de ces piökitices rangées du 
sud au nord, et des comtés que renferme chacune d'elles : 


4. Peninsula. — Cornwall, Devon, Somerset. ga 

x Channel. — Dorset, Wilts, Ile de Wight, Hants, Sussex. 

3 mes. — Kent, "e Berks, Oxford, Bucks, Middle- 
sex, Herts, gen 

4. Ouse. — Suffolk , Norfolk, Cambridge, Belford, Hun- 
tingdon, Northampton. 

9. Severn. — Gloucester, Worcester, Warwick, Stafford , 
Salop, Hereford, Monmouth. 

6. South Wales (Galles mérid.\, s Dlepargan, Caermar- 
then, Pembroke, Cardigan, don, Radnor. 

7. North Wales (Galles septent.). — Montgomery, Merio- 


EN Caernarvon, Denbigh, Flint, Anglesea. 


37 


578 


8. Trent. — Leicester, Rutland, Lincoln, Notts, Derby. 
9. Mersey. — Cheshire, Lancashire. 
40. Humber. — York. 

41. Tyne. — Durham, Northumberland. 

12. Lakes. — Westmoreland, Cumberland (Ile de Man). 

13. Fest Lowlands (Lowlands occid.). — Dumfries, Kir- 
kcudbright, Wigton, Ayr, Lanark, Renfrew, 

44. East Lowlands (Lowlands orien.).—Berwick, Réxburgh, 
Peebles, Selkirk, Haddington, Edinburg, Linlithgow. 

, 15. East Highlands (Highlands orien.). — Fife, Kinross, 
Clackmann, Stirling, Perth, Forfar, Kincardine, Aberdeen, 
Banff, Moray. : : 

16. West Highlands ( Highlands occid, ). — Dumbarton, 
Argyle, Inverness, en partie, Iles adjacentes. 

47. North Highlands (Highlands septent.). — Ross et Cro- 
marty, Sutherland, Caithness. ` 
_ 48. Ies du ned. — = Hebridene Orkney, S Shetland. 
— Ces divisio i aires et t guère que d 
groupes de comtés; néanmoins Seu "e Ser ere: 
naturelles que ne seraient celles par comtés. 

Considéré au point de vue de l'altitude, le sol de la Grande- 
Bretagne est divisé, par M. Watson, en deux régions, arctique 
et agraire, subdivisées à leur tour chacune en trois sections. 
Voici le tableau de ces divisions, avec l'indication de l'espéce 
que l'auteur regarde comme Gerbe pour chacune 
d'elles. 


IL. Région arctique (arctic region). 
6. Zone arctique p e (super-arctic). — Salir tris 
| -_cea, sans Call: 
5. — arctique moyenne moe cs — Calluna vul- 
garis, sans Erica. 


4. — arctique inférieure ( infer-arctic zone ). — Erica 
ES: eg Pter; 


579 
I. Région agraire (agrarian region). 
3. Zone agraire supérieure (super-agrarian aes — Pteris 
aquilina, sans Rhamnus. 


9, — i (mid-agrarian zone). — Rhamnus 
Š ahireti sans Clematis. 
4. — agraire inférieure (infer-agrarian zone), — Clema- 
tis, Rubia, Cyperus longus. 
Le point le plus élevé de la anderen ne: ne dépasse pas 
4,300 ou 4,400 pieds anglais. . 


Une i autre, considération important, adoptée par l’auteur 
À H 


e la g e la Grande Bretagne, 
est celle de la E Ges types de distribution. Mad l'indi- 

cation de ces types ` 
1. Type britannique, renfermant les espèces qui se trouvent 
dans toutes ou presque toutes les 18 provinces. C'est le plus 
nombreux; l'auteur croit qu'il renferme les 2/5 de la Flore. 
(Alnus glutinosa, Betula alba, vend Avellana, Salix Capræa, 
ce Tor ses Senecio 


2. Type anglais, composé des espèces qui Ste surtout 
en Angleterre, particulièrement dans ses comtés méridionaux 
(Rhamnus catharticus, Ulex nanus, Tamus, Bryonia, Hottonia, 
Chlora perfoliata, Ranunculus parviflorus, Hordeum pratense 

- Alopecurus agrestis, Cetherach officinarum, etc.). 
3. Type écossais, composé des plantes à tendance septentrio- 
. nale, les unes limitées à l'Écosse, les autres y prédominant 
Deere nigrum, Rubus saxatilis, Trollius europœus, Gera- 
nium sylvaticum, Trientalis, Habenaria albida, Ligusticum sco- 
ticum, Lithospermum maritimum. 
` 4. Type des highlands . C’est la flore boréal : à son degré le plus 
prononcé (Salix herbacea, Silene acaulis, Saxifraga stellaris, 
Oxyria reniformis, Thalictrum alpinum, Luzula spicata, Juncus 


triglumis, Rubus Chamæmorus, Epilobium alsinifolium, Draba 
incana, Dryas octopetala et Alchemilla alpina). 

5. Type germanique, caractérisé par une tendance vers le 
côté oriental de la Grande-Bretagne (Frankenia levis, Ane- 
mone Pulsatilla, Reseda lutea, Silene noctiflora, S. conica, Bu- 
plevrum tenuissimum, Pulicaria vulgaris, EC pedunculata, 
Aceras anthropophora, etc.). 

6. Type atlantique, caractérisé par une tendance contraire, 
c'est-à-dire vers les comtés de l'ouest et du sud-ouest (Sinapis 
monensis, Mathiola sinuata, Raphanus maritimus, Sedum An- 
glicum, Cotyledon Umbilicus, Bartsia viscosa, Pinguicula lusi- 
tanica, Euphorbia Peplis, E. portlandica, Scirpus Savii). 

7. Type local ou douteux. Disséminé dans la Grande-Bre- 
tagne, formé des espèces limitées à un seul éomté ou du moins 
à un petit nombre de comtés. 

L'auteur fait remarquer que ces types passent insensible- 
ment l'un dans l'autre, et T pe ils constituent des 
divisions ra dite but re qu'absolue. - 

C'est conformément à ces idées et E: ces principes généraux 
que l'auteur expose la géographie de chaque espèce. Il indique 
d'abord, en 10 lignes distinctes et dans l'ordre suivant, les 
diverses particularités qui précisent et expriment la distribu- 
tion géographique de chacune d'elles : 4° L'aire est désignée 
par les chiffres des provinces où la plante a été observée; des 
astériques tiennent lieu des provinces où elles manquent. Les 
chiffres des provinces où la spontanéité de la plante n'est pas 
trés-positive sont écrits entre parenthèses courbes; ceux des 
provinces oü leur existence est douteuse, quoique ayant été 
indiquée, se trouvent entre des crochets ou des parenthèses 
carrées; 2° limite méridionale; 3° limite septentrionale; 4° es- 
timation approximative du nombre de provinces et de comtés 
où la plante a été See 5° latitude. et DE 6° région; 

EZE Ze 


ké niv 1 Tak ne 
MeL. geb c 


Wes 


moyennes annuelles er entre erg elle eit 


581 


comprise; 40° indications de stations et de localités formant 
un alinéa plus ou moins étendu. 

Le premier volume de l'ouvrage de M. Watson, le seul qui 
ait encore paru, renferme l’histoire tu de 503 es- 
pèces ; l'ouvrage entier se composera de quatre volumes, dont 
les trois premiers comprendront l'histoire géographique des 
1400 ou 1500 espéces phapérogames dela Grande-Bretagne ; 
dont le quatrième sera consacré à des vues générales basées 
sur les faits de détail compris dans les trois premiers volumes 
de l'ouvrage. On voit tout ce que peut avoir d'iutérét pour la 
sciencæle vaste travail dont nous avons essayé de faire con- 
naitre le plan. 


Note additionnelle relative au parasitisme des Rhinanthacées 
s (Voy. page 544). - 
Depuis la présentation à l'institut SS sa notice, relative au 


— des Rhimanthacéss M.D caeu occasion Rr 3- 


chez plusieurs une structure de 
autres végétaux: c’est à-dire la pres des rayons mé- 
dullaires. 


tige analogue à celle des 


= Tee 


TABLE GENERALE 


PAR ORDRE DES MATIÈRES 


de la 2° année de la REVUE BOTANIQUE. 


j pages 
Aus PRÉLIMINAIRE 1 
PREMIÈRE PARTIE, 
PHYSIQUE VEGETALE. 
PHYTOTOMIE. 
Sur scd seed Seen des cristaux dans certains organes "Mes 
plantes, J. Que 
Chartes sur la | membrane cellulaire des plantes, TnwaiT 146 
Découverte de vaisseaux spiraux ponctués dans Geng ee DCH 195 
Sur le iere des cellules végétales, ARTHUR HEN 331 
et développement des vaisseaux laticifères, Té. Sek, uteur 
eier i 
pour servir à faire connaitre ja us intérieure de la 
ns me Maw: ee 485 
Structure des Bigroi S 529 
ur 
Sur lH ypoyithys ied iit: Scop., P. Ducar 5 
Sur les sécrétions résincuses des Bouleaux, KarL "Ree 18 
Sur les bourgeons du “Arr sagittæ folia, Jul. MUENTER. 20 
Ovules de Lee S, PLANCHON. 21 
emarques sur ri dia de l'amidon, KARL MUELLER, 97 
Observations sur l'inflorescence du Tilleul, m fils. 52 
Re d'oxalate de chaux du Pilocereus senilis, Lucas D'Ann- n 
Remarques sur quelques points de la structure des Cucurbitacées , ni 
Srocks 
La position du fruit est indépendante de celle du verticille antérieur 
dans t. RAUSE. 
ition du t fruit dépend de celle du verticille d'organes floraux qui 
pos pe org gu. 203 : 
[o sea Wr Deeg structure florale des Fumariacées et des Crucifères, wë 


G. Krause. 


Essai sur les folioles carpiques ou Carpidies dans les plantes Angios- E 


permes, KinsCHLEGER. 
Note sur les vrilles du Tamus communis, MACAIRE, - 


PHYLLOTAXIE. 
Disposition géoméirique de: parties foliacées des Palmiers, ManTiUs. 
= MORPHOLOGIE. 
ouveau système de morphologie, C-H. Scnuurr. 


583 


TÉRATOLOGIE. 

Nouvelles observations sur la prolification des fleurs terminales de la 
itale pourprée, VROLIK. 157 

De dei tie — > cordops placentaires dans la famille des Légumi- 
uses, 5 

Transfor mation E un carpelle en étamine chez le Tofieldia calyculata, 
OTZSCH. 488 

Avortement et retour à la gia foliacée des appendices floraux chez 

e Dictamnus Fraxinella BATIN, 546 
Monstrnosité de Narcissus vibes émis DR., P. DUCHARTRE. 547 

PHYSIOLOGIE. 

r la fécondation chez le Cucumis sativus, HERMANN SCHACHT 23 
Sor l'origine de l'embryon séminal des p "y ps ER 98 
Dune du gaz prose, Taole sur la végétation , VoceL, fils. 104 

ven u suc ei l’intérieur des cellules, Huco v. Mont, 155 

Sur la fécondation e Orch : ` " $89 
éné Om o 

Que l'autoplastie des pubis de Sapin, GOEPPEBT. 401 

onjugation chez les ao” G.- -K. THWAITES, 555 

Sar la fhe. qu'ont les pla ntes l'évaporation du 
e, HuGo v ders 537 
u Thesinm Tinophyllu m, NV. Mir d 
Parasitismo des Thesium et de ep des: ars Kee KUNZE. 
Parasitisme des sthinamtliacéós, de 544 et 581 
ORGANOGÉNIE. . 


ne sur T ea uar as de la Ke des Malvacées, P. DUGHARTRE. 106 
l'ovule e Ku un Ga Goen, ae 


BOTANIQUE GÉNÉRALE ET SYSTÉMATIQUE. 


OUVRAGES GÉNÉRAUX ET ÉLÉMENTAIRES. 


1 RUE a eeng e 2 fre i 28 
Duration er familles de “plantes d Allemagne, HERMANN beem 295 
Principes de l'anatomie et de la physiol plantes, F. Unger. 295 


Types de chaque famille e et des principaus genres croissant spontané- 
ten France, 


- 
[4 
& 
iB: 
E 
PERS 


"eege? litteraluræ boh, PhiTZEL. 

Traité de ee jr r les gymnases et les écoles secondaires, Krás- 
e et L 

Apercu de botadiqüe age et physiologique, ARTHUR HENFREY. — 556 


TAXONOMIE . 
Tabule ge KUETZING. 178 


mycologiques et classification ge Champignons. Lé- 
TE Ai 


: 584 ` 


er Geo critiques io k Sniegs comme base d'un arrange- 


éthodique des Silene, Govno áli 
Sur ik Wind famille des ee ; PLANCHON. 554 
PHYTOGRAPHIE. * 
MONOGRAPHIES. 
Monographie des genres Pentaraphia et Duchartrea, J. D&ciisNE. 365 


FLORES ET CATALOGUES. 


Flora Baicalensi-Dahurica, TuRCZANINO 116 
Exploration scientifique de l'Algérie, Boi de Suiv r- Viscevr et Dunieu 

DE MAISONNEUVE. 69 
Flore des environs de Hambourg, J.- VV.-P. Hues 173 
Histoire physique et politique du Chili. (Botanique ic RK Gas 226 
y ER d'Allemagne en figu m d’après nature avec descriptions, F " 
Flore j jurassienne, Bas ; 316 
Flore de la Loire-Infér ricas. James Lrovp. 547 


ee "descriptive et analytique des environs de Paris, Cosson et 


AIN 549 
Catalogne raisonné des plantes vasculaires de la Marne, LawsrnTYE. 556 
Cou vex sur la végétation des arrondi ssements de Lisieux et i 

Pool l'Evéque, Duraxp-Duquesvay. , 24 
Phylographia canariensis, Banker- Weee. : : 493 
Flore de Pa ; 495 
Flore de l'A! 00 
Florul le du departement du Cote, D. Do» ME Se 505. 
cos de Tarn-et-Garonne, Kitten, 557 

e de Bavière, SCANIZLE ap 


DESCRIPTIONS ISOLÉES ET COLLECTANÉES. 


Sur plusieurs plantes nouvelles, rares ou critiques de la France, 
ALEXIS JOR dn ee ` 5i- EEN 
Sur les Palsatilies d'; 

Vei ii pratiques et die ege "étude du genre Rubus, Kat- $5 

Suri le CA concolor «t le I floribundis, LEY 


Srgina et nouvelle espèce de Bromus “allemagne, 1 F. BeneKeN. 41 
Iustration du Desmarestia  filiformi S, ZAN - 
Musri 2 Deghen enses, = Gray et SULLIVA x 

eaux genres et és : P ntes de l'Orégon et du nord dela 

fornie, To oan et Fo a 
Noïice sur le re TAN Noe: 15 
= le Dechen, C. MowTAGNE et PLU 122 
Garckea e? m Novumgem 15.4 KARL MUE à i ie 
urs dù rin royal de Na les, Cie, g pr 
Desription = : hiné, F. SCHULZ i" 

"aech P 
: me. un nouveau genre de Get dn Mexique An. Broxenranr. 180 
deu pis genres de Graminées, SrEU Weg 
Observations sur les espèces du gen ar te ges environs de Paris, — 


x les sur les Cuseu cutes, GEORGES ENGELMANN. NS 
ër E ee du Nord, Auexis Bang, 256 


585 


Cirsium Br RE i Baa 258 
Description d'une nouvelle espèce d'Araucaria, P. Sarvi. 240 
( + zë disiineir des C ircea Intetiana et alpina 241 
Su variété du A que inflota, Geonce LAWSON- 243 
1 vote. ci le | Trichom manes $ 248 
Quelques remarques sur Heli borus vi iridis, etc., D e Grp 3 
Nole sur quelques cryptogames j eut en Chine, C. MONTAGNE- 245 


description d'un nouveau genre de Solanacées T sickle era ^, OTTO 


248 
Plante diede er Lenya 311-367-519 
Revue des espèces de Fu word us France, Le 558 
Sur le Nosto coduls de la Chine, C. MoxraG : 363 
Diagnoses de six espèces nouvelles du genre : Hernia aria, JACQUES GAY. $10 
Diagnoses de deux espèces nouvelies du genre Polycarpon, Jaco. Gar. 372 
Note sur une nouvelle espèce de Sasifrage, Bart 373 
Notes critiques sur les Polygala de France, et quelques espèces 
voi 


isines GRENI A1? 
Note sur deux Spe: gr SH BOREA 421 
Espèces nouvelles de l'Algérie (2, , Durieu pe MAISONNEUVE. 424 
Exploration scientifique de | "Algérie je botanique ; Phycées), 
ONTAGNE. 


Note sur les Helianthemum Fum^na et procumbens Dunal,LaworTE. 507 
ES Trèfles de la section Chronosemium, SOYER- -WiLLExET et 


Sur le dicum H aenseleri , oa KONM. 517 
Sur ùn nouveau genre d’iridées, Srem 518 
Notes sur quelques espèces dotvehes on Jéfitiques; E. Cosso , 361 


iagnoses plantarum orientalium novarum, E. BOISSIER 
Es e descriptiones generum et specierum in terris mexicanis 


- 510 
"ke Pim BOTANIQUE. 
Sur la végétation des environs de Lisbonne, TREVELYAN 56 
d étation pe alentours de VVeltevreden et de le Batavia, JuscuunN. 55 
étation des régions antartigues, DALTON m 
Der ex E SC environs de Sarrebourg (Meurthe) d’une plante pro- 
salifères, D.-A. Goprox. 218 
Giors Ki ta ee quelques plantes rares, découvertes aux environs de 
Cherbourg, Auc. OLIS. 571 
Végétation de l'archipel Galapagos, Hooker 575 
Cybele britannique ,HEWETT- COTT8ŁLL-V ATSON. 51 
ag APPLIQUÉE. 
MUSS d " les calin opéennes. —60-154-185 
250-313-459 
Sur la multiplication du Rixea azurea. Cu. Mo 5 
Sur les Lachena'ia, Se ein aid sur le L. Bereit. Cn. Monnen. 61 
Sur des Anands dits Montserrais, Neuma 68 
Sur ce d d'A EC Jic ACQUES + 69 
multiplication du Passiflora Bonapartea, Baranie 70 
Rusticité de Doc america 71 
Vita!ité des arbustes. 12 
Sur racées, SEIGEL et HavvnoLp. 186 


Rhode 
Sur l'Anacardium occidentale, W. HAMILTON. 257 


586 


Culture du Riz dans les terres salées. 258 
ee universel de matière médicale et de thérapeutique géné- 
rale, MÉRAT. 261 


Expériences concernant la e des engrais, Le 520 ct 374 
Sur la greffe herbacée, J. Decas: ` App 
Sur le Tein-Ching ou indigo chinois, FORTUNE. 520 
Sur le Thé de Chine, FosTUNE. 522 


DEUXIÈME PARTIE, 


SOCIÉTÉS SAVANTES, 


— des sciences de Paris. — Comptes rendus des uy bota- 
ues. 


-158-262- Lye fs 
16° Ger n de "association ae pour les p rogne de sciences. 
Académie des sciences de Bruxelles. Séance du 7 nov. 18 
Sociétéphitomathique de Paris. Séan nce du 14 nov. 1846. 271 
Société linnéenne de Londre: 327-371 

VARIÉTÉS. 
Expériences sur la multiplication des Mucédinées. , 85 
Conservation des objets d'histoire naturelle, Meng, 523 
i Re VOYAGES BOTANIQUES. 
Durant gert m 489 
m De Castelnau. id. 
— Car! Heller. id, 
— Leickhardt. E 
== Linden. 215-551 — 
NÉCROLOGIE. 
J: m Wilbrand. S oc ie 
Sieur ! s 189 
Hoppe, Edmonstone. 981 
Notice sur Blanco, D" ivan. 
: 333 
2 
Dutrochet. Pi 
Mutel. 


Allman. 

Brockman, Hübener. Bruch, Labat. ag 
Notice sur M. A. Bonpland. áo 
n 


TABLE DES 


MATIÈRES 


PAR NOMS D'AUTEURS - 


AMICI A -B. » E. la condation des 


46. 
e de vaisseaux spi- 
vue po einer dits l'Anthrecite- 
9. 


Bai, Note sur une nouvelle espèce 
de Saxirrage. 373. 

BATAILLE Sùr un nouveau procédé de 

multiplication du Passiflora Bona- 


BENEKEN, Sur tes Sagina et nouvelle 
espèce de Bromus d' Allemagne. 41. 
Boissier (E.), Diagnoses plantarum 


orientalium no ovarum, 564. 


ue des espéces de Fuma- | 


ria de France, 358. 
ec DI deux es d'A!si- 
; ser en SH pèces 


de Saint-Vincent et C 
SCH plorati - 


—— Cirsium Brunn 
BronGNIART AD, Note sur un nouveau 
genrede Cycadées du Mexique. 180. 
BRUNNER mind ni ne sur l'in- 
ce du Tilleul. 152. 
CBATIN eres E ben et retour à 
la forme foli 


om E 7 oper quelque: pt 
ces nou en critiques. 561. 

ain, Flore descriptive 

r% aualstique des environs de Paris. 


eeng (J.) — du genre 
Pentaraphia €t Duchartrea. 365. 

— — Sur la greffe e 66. 

siens des Rhinanthacées. 


nues (B.), Icones selectæ planta- 
rum, 28. 

Drrrweirer, Trai — 440. 

DucuanTre E + GR l'Hypopithys 


sur l'organo énie 
cii ouh ur Marte 06 


- Observations sur l'organogénie 


© flor ale FA ure pbyllées. 213. 
—:- Mons Narcissus tu- 
bæform - DR. b4T7. 


„Duruy (D. 1, SE du département 


ver DE MAISONNEUVE, Espère: 
cc de l'Algérie. (2e suite). "124. 
), remarques sur 
scutes. 254. 
Sur le Tein-Chirg ou Fn- 
digo c M s. 920. 
thé de Chine. 522. 
Cs ati. Sur l'origine de l'em- 
bryon séminal des phanérogames98. 
Gax(Jacques)Diagnoses de six especes 
nouxeliesdu Herniaria. . 310. 


Ghili. Botanique). 226. 
(A2) De le xistence aux e 


DRON 
rons de Sarrebourg Meurthe) 
d'une plante propre aux terra 
saliferes. 248. 
— De l’origine des condong placen- 
-aia dans la famille des Légumi- 


-— Obsers ations n sur lin- 


o ce des S 

Gore, ‘Sur EE des :ou- 

es de Sap 

en (siet Zeen Musci alle- 
ghanienses. 

Genres, Notes c riti iques sur les Po- 
lygala dé France, et quelques espe- 
ces voisines. 417. 

Gairrirm WirLiAN, Sur le dévelo 
ment del'ovule chez les Avicennia. 


HAMILTON (W.), Sur Y Anacardium 
Occidenta 


le. 257. 
HENFREY WE er / le développe- 
Ng ie égétales. 538. 
nique structurale 
"et pirridogique 


388 
ANM: Illustration des familles ques, et classifications des Cham- 
de plantes d'Allemagne. 225 pignons. 541. 
ER , Vége ation de l'archipel T Sur le Rubus SS el le 


lapagos. 575. Rubus floribundus. 3 
ios (Dalton) , Sur la "on Lioxp me Ps de la Loire-In- 
8 régions sulereüiqa ues. 127. férieure. 


Hide lee des environs de Ham- ner GER Lè règne végétal. 111, 


Jacque doa un pied d’ Aracacha a.69. Bis -i D'AnwsTADT, Sur le: concré- 
Jose (Alex) Sur plusieurs plantes tions d'oxalate de chaux du Piloce- 

nouvelles , rares ou cri iques de| rues senilis 

Fico: 31, 174, 301, 566 Macame, Note sur les vrilles du Ta- 
JunGnuux , Sur la végétation des mus communis. 3 

alentours de Weltevréden et de Mantids, Sor He di disposit ion CENA" 

avia. 57. fen, parties foliacées des 

KarTrNBACR, Observation: pratiques 292. 

ue avis e l'étude du genre Ru- Mens, Notice sur le genre Thrincio. 


Saz Essai sur les folioles | — — PES vations sur les espèces du 
Cirpiques ou carpidies dan: les etx Venice des environs de 
plantes angiosp . 989. Par 

Krorzsen, Transformat ion d'en car- | —— Die naire universel de ma- 
pelle en étamine chez le Tofieldia tiè iem dicat et de thérapeutique 
calyculata. 488. générale. 


Koca, Sur les Pulsatilles d'Allemagne. METTENT US, Stu des Bignones. 
29. 


KRASSOW- DiWwrrz ET Leÿpe, Traitéde Ms (VV. .) Parasitisme du Thesium 
botanique pour les gymnases setles| lir 
s econdaires. 492, 


Mons gon auco Sur le mouvement du 
suc dans l'intérieur des cellules. 


Parier de celle = eg 

térieur dans la fleur. 200. —— Sur la facilité qu'on enr 
—— Remarques sur w stracture vn vivantes de modérer | eme, 

rale des Fumariacées et des Cruci du suc M erer 584, 
fères. IowrAGNE (C.) Notes sur r quelques 
KURLMANN, Expérienc ces concernant |  Cryptogames recueillie 
engrais. 320, 574. 

Soen, Traité de botanique. 408. = Sur le N ostoc edule dela Chine. 
Kosze, Parasilisme des Thesium ei| 363. 

de quelques amires Santalacées, | —— Er apii n scientifique de l'Al- 

512. ; 


Kurse, ruse ed 178. | MƏSTAGNE (C. e BrnkrLEY, Sur le 
vere 


ore de Tarn-et- ysanothecium. 122. 
Gar eta eer, : ULLER (Kart), Sur les sécrétion. ré- 
Eseri, Catalogue raisonné = *ineuses de Bouleau ux. 18. 
ei plantes es vascu — Herd RE sur la formation.de 
es Helianthemum ENEE 
E Dunal. 507 — Gan Muscorum. novum ge- 
mc Bremen, Documents x E 
à faire connaitre la structure | —— zs Suk E organogénie des Lycopa- 
cd de la capsule adulte jo uar 
De geesde Money, Flore de r Beete 300. d 
LAWSON (Georges), Sur une HUN Munten (Jul.) . Sur les bourg * 
e: Ph du — Se Sagittaria Her ms » 
AM, d 


See Syri » | NEES Am ESENBECK ET Scnaukn, Ent- 
io et ; ion 


x Ang. beer dicente specie 
que: plan râres découy Si crescentium. 
virons de Cherbourg. 5 MÀ: Sur des Ananas dits Mont- 
"are: 


= 


X 


389 


Dos Flore de Palerme. 
PLANCH x, Sur les ovules de ie 
Käsch séid 
— Sur la nouvelle famille des Co- 


bague famiile et des 
spon- 


J.), Sur 1 pmo Wé ré- 


gulier des cristaux certains or- 
ganes des plantes 
Rosper, La position du uit dépend 


de celle du verticille d' Bee: flo- 
raux qui précède. 205. 

Sau y1 (P. J, {Description d üne nouvelle 
d'Araucaria. 240. 

ou (Hermsnu),: Sur la féconda- 
tion chez le Curumis sativus 

SC ae Plane Leiboldiang. 

510. 


EHE: PI ore de Bavière. 55 9.- 
joa 


er 
Scuurrz (C. iD. woa système de 


Ser ET Henno, Sur les Rhodo- 


SENDTNER (Otto) » IM em d'un 
ees -nouveau u genre de Sol 


m. 509. 
deque Sur deux nouveaux genres 
de Graminées. 182. 


Srocks, Remarques sur quelques 
peint: dela eee des Cucurbi- 


STU 43; ore d'Allemagne en 
figures d' Miro nature ayec descrip- 
< 299 


WE Nouveaux nr du jardin 
royal de N.ples. 1 
—— Note sur a aépérition végétale. 


Taw AITES, Observations sur la mem- 
brane d E des plantes. 446. 

—— jogation chez les Diatoma- 
cées. 


TORREY ET Freno onr, Nouveaux gen- 


cipes s del aine e de 
la Da Ce ogie i plantes 
VoceL (fils), Influe 


Digitale pourprée. 157. 

Warsow (Hewett- pe Cybèle 
br etm 

Wess (Barker) 


ZANARDINI, Illustration du Desma- 
restia filiformis. 43. 


TABLE DES 


DES GENRES ET 


FAMILLES 


DES ESPÈCES 


Dont la description ou la diagnose se trouve dans la REVUE BOTA. 


NIQUE, 2° 


Acacia mæsta Lindl. 464. 
CANTBOLIMON e o 
ACRÆLYTRUN Steu 
Ægiphila grandiora "Hook. 61. 
GOPORD 
Æschipanifius Lobbianus Hook. 515. 
— miniatus Lind 
Icher DC. 3 


guloa ri Lindl, 183 
Anthyllis? z Weg Munby. 504. 


NTINOR: 498. 
E caria Ri Geen? Sas 245. — 
ee SE ] rr. et Frém. 52. 


inns emeng Lindl. 131. 
— squamata Lindl. 466 
Begonia til D Book: 
Biarum Haenseleri ne Ce 
Bóücérosia Mon byan E 0. 
Brasa ola Ze Mee Lindi. 351. 
Brassica eg um DR. 4 

— torulos DR. "434 

aria Dh. zer 
Bnoccn Mauri. 124. 
Bromus ratio nus Beneken. 42. 
BuLNESIA 229. 
Emwee Klot zech, 314. 
nobilis Liodl. 463. 
SOEN Ten. LP 


Catleya Lemo nime Lindl. 136. 
Cedronella pallida Lindl. 63 
Centaurea Fontanesii 
— fragilis E 429. 
— infestans . 430. 
mous atlanticum DR. 437. 
g. 181. 


année. 


ies sericeus Munby. 


rva chlorotica Montag. 456. 


na ontag. 45 


aria monophylla DR. 425. 
Far Mozzetli. 431. 
Epilinum VVeihe. 232. 


Mise 


"en ANGIUM Scha 
ege: EA Dne 

Epacris dubia Li 

Erica grote P. 86. 

Eri a japonica melitensis. 132. 
Erodium Nan cavi Cosson. 561. 


Een e CL Gay. 321. 
Favcaea Montag. 
Fissidens exiguus. P ullis. pete 

— minutulus Sulliv. 48. 
i i Paxt. 256. 
Frullania caroliniana mis 


ler. 
Ga rdenia Devoniana , Dag, ei 


Genista barbara Munby. 503. 


"pum der: luteus Munby 50. 
ms La: 


: Norormviax Sulliv 
Sul 


T 


Gesneria prey — 133. 

ag Zeg DAE 

- 

Grateloupia finbrists agg ved 
Griffithsia Duriei Mon 
HassENIA Turcez. 119 
Helianthenum opt Mill. 508. 
Herniaria Boissieri J. Gay. cie 
— cacbemiriana - Gay. 


ontagnei Bory. 451. 

Ft S. hleeht. 570. 

Isoetes rente A. Braun. 237. 
— flaccida Shattl. 237. 


custris Lin S 
c — rivaria Engein. 23i. 
237. 


some Steud. 182. 


ia a 

— splen ns Hook. 

Leskia per ped 41. 
18. 


fou Klotzsch. 514. 
Lotus drepanocarpus Dh. 438. 
— filicau lis DR 438. 
D Eiere re éi 


Mac 
Marchantia disjuncta Sulis. 49. 


f. 
randiuscula e "aen. 
E Boiss. 566. 

Narcissus pachybolbus DR. 425. 
Navicula algerien sis Montag. 458. 
ene Zanard, 4 


ce Hook. 461. 
iliv. E^ 
— orbicularis i 9. 
— valvata Suiv. 9o 


OLIVIA Montag, 


anche Grenieri F. Schultz, 177. 
2 art s byzantinum Strang- 


. 567. 
Phlomis mauritanica Munby. 5 
e tege arundinaceum Asoke 


Za LoPHiUM Turcz. 117 


Pinus monophyllus Torr. et Frém. 55 
Pilumna laxa Lindl. 2 
Pinros Cl. Gay. 229. 


reese unduiatitolia, 134. 
Plagioc Hiv. 
locaria divergens stan Ag. 
— het: ontag. 44 


eroe 
Pora Ten. m a 
pmi Bivonæ J. m "gie 
— succulen'um J. Gay 
babes ep ue e 
PTEROCHITON Torr be et. E. 
L E. 


. 245, 
ca mpanulatum Lindl. 


Sarcostemma 
d TE 


SE mpylos microstoma Hook. 


Smithia purpurea Hook. 461. 
Spergula Morisonii Boreau. 424. 


pentandr: + 4 
Sphacelaria pacta 
Spiridia Berkeleyana Montag. 453 
ra 


ocarpus C unninghami. R. Brown. 


16. 
| STMPHYOMYRTUS Schauer. 51? 


wainsonia Greyana Lindl. 465. 


3o 


'U8Auxosma Torr. et Frém. Tropæolam erenatiflorum ` Hook. 
TBYSANOTHECIUM Mont. et Berk. 122.1 184. ; 
Torenia concolor Lindl. 3 icd piter Jord. 176. 
TRACHYCARYON Klotzsch. nt "Uro»e p Lindenii Lindl. MG 
Trichostomum vaginaus Sulliv. 48. Gear Lind leyana pd 
Trifolium agrarium Lin. 5 Viola Meg Jord. 50 
— aurantiacum Boi iss. et Sprunn. — alpestris Jord., 508. 
51 flavescens Jord. Ibid. : 
— aureum Poll. 513. — gracilescens Jord. 506. . 
— ium Schreb. 516 — monticola Jord. 310 
Boissieri Guss. 515. — nem Jord. 505. 

— filifo Lin. 510. — Paillouxi Jord. 51 

— mesogitanum Boiss. 514, — pallescens Jord. 302. 

— p»tens Schreb. 51 — Sagoti Jord 

— pro umbens. Lin. 511. segetal d. 303, 

— Sebastiani Savi, Ibid. — vivariensis Jord. 174. 

— spadiceum Lin. 516. bidim giganteum, Lind. 464. 
— speciosum ie 515. ZuRLOA Ten 


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idici, S et adumbratio Muscorum frond. 1 Insulis Java, 
‘ Sumatra, Ce ele bes, Amboina, nec non in Japonia nuper deler 
dorum minusve cognitorum. In-4"maj.. tonne Batav. 3481540, T 


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quas in "terris lectas muniearunt Fri hal, Frival 
: Pestalozza, vel plane deir reliquerunt. Buxbaum, Forskal, Sib- 
ES  thorp, Sessini, m Brunsvigae, gr in-8° complet en 6 fasc. 32 fr. 
p Hübener W. 


: — Flora der Umgegend Mes Hamburg, stædti- 
bi uS ege "hen Adithe ils, 
die Gewæchse welche in diesem Tetke wild wachsen oder 

œkonomischen und technischen Bedarf gebaut werden. Hamburg 
1846. Gr. in-8o, pap. ord. 10 fr. 75 c. — Vélin. 549 fr..95 c. 
p Dre Th., Lehrbuch der Pflan zenkunde i in ihrer Anwendung ant 
Forstwirthschaft. 1. Abtheil. Vollstændige NO E der forsti. 
ltur-Pflanzen Deutschlands. Berlin, gr. in-4°. 40 Mate ont 
fr. 75 €. 


Kanth, Lehrbuch der Botanik. 4. Theil. Aligeme ine Botanik : 
graphie, Physiologie, Systemkunde, Iw alt Pri Ies i 


| Klier, Jac., d cd Pecan der Paeonien,. “ihre Vermehron 
fæhigung dure menbau und JR. Ta Knoliwurzeln. In-8°. 
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Don X0. naturgetreue e Abbildungen und Be- — 
chet qe tee verschigen Sehwæmme, t 
7 fr. n 


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Linnaei Systema, BC species pisart uno volumine. Vor cri- 2 
tica, adstricta, € -— sive Codex botanicus Linnæanus. ed. H. E. Ri- 
emp el Mete xn vol, in-A*: 1300 pages. Ancien prix 64 SH 18 fr. 
Martinu 1. de, genera et species Palmaru um — et 

illustr. e Ge SC fasc. L-VHI. ont paru. BR 


1068 f£. 
Mittheilu ungen aus den Verhandlungen der haturwissensehartichet 
Gesellschaft in Hamburg, vom Jahre 1845. gr. in-8". Hà f 
Mi r, Georg Graf zu, Beitrege zur Petrefakten-K ande. " Hefte p 

69 Tafeln Abbildungen. Ancien prix, 142 fr. Prix au rabais. 

— Ueber die Clymenien und Ge real Le Uebergangskalk des rete 
ei 9, Auflage. Mit 6 Abbild hin 
et Se , Herbarium médicale. demi gr. fol. Prague. !. 0 Hoi 
der dpi 21 fr. e 
SCH pom universalis. demi gr. fol Prague. 1-H. 
de 16 


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— tipten fioræ cryptogamicæ —— der — in 


rag. demi gr. fol, Prague. [.-XL Hundert. 58 fr. 75 €. 
Se tege e Pflanzentauschanstalt in "esie demi gr. fol. 
Prague, 1 Hund 5 fr. 35 c. 


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C. M. Gottsche, i P €. Gegen et C. €: Fed Ap et 
1846. zr. in-8*. 4 livraisons sur r pap- ord. la li 
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schem und pages sischér Texte. 
et col. 1 
tamtæ Preissianæ, sive Enumeratio plantarum, quas in Ausiralasia 
cidentali et meridionali-occidentali annis 1838-1841 collegit Lud. Pres, : 
— Dr. partim ab aliis, partim a se ipso determinatas, descriptas, * 
edidit. t. Chr. Lehmann. vol L 1845. gr. in-8% Pap ord. 


Presi, K. B., botanische Bemerkungen. Cemi i aus de 
dungen der k. bœhm. Gesellschaft der Wissenschaften: 
Band 3 3} gr. 4°. Pragu ie; 48AA. 


.4.-G. Tabula analityca fungorum in epicrisi seu synopsí h 
- omycetum dana f descriptorum, ad operis usum — collata, 
- Beruae, i 846. vol. in-8" de 313 pag. A -T9 
. Flora Baïcalensi-Daburiea