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Full text of "Flore des serres et des jardins de l'Europe ?ou descriptions et figures des plantes les plus rares et les plus meI?ritantes, nouvellement introduites sur le continent ou en Angleterre ..."

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FLORE 


DES 


SERRES ET DES JARDINS DE L'EUROPE. 


E s 
SERRES ET DES JARDINS DE L'EUROPE, 


DESCRIPTIONS ET FIGURES DES PLANTES LES PLUS RARES ET LES 
PLUS MÉRI ITANTES, 


NOUVELLEMENT INTRODUITES SUR LE CONTINENT OU EN ANGLETERRE, 
ET 
SOIT INEDITES, SOIT EXTRAITES DES MEILLEURS RECUEILS DE BOTANIQUE ET D HORTICULTURE 


TELS QUE LES 
BOTANICAL poterai BOTANICAL REGISTER , HOOKER'S ICONES PLANTARUM, seggio PLANTARUM 
RUM HORTI BEROLINENSIS, PAXTON’S MAGAZINE OF BOTANY 


a 
OVUVRAGR ORNE DA VIONALTZS 
REPRESENTANT LE PORT DES PLANTES, DES SITES DE LEURS CONTREES NATALES, 
ET CONTENANT LEUR HISTOIRE, LEUR ÉTYMOLOGIE GÉNÉRIQUE ET SPÉCIFIQUE, LEUR APPLICATION À LA MÉDECINE ET 
L'ÉCONOMIE DOMESTIQUE OU INDUSTRIELLE, LEUR CULTURE RAISONNÉE, ETC., ETC. 

RÉDIGÉ PAR MESSIEURS (1) : 
Ap. o ART (). 34, membre de l'Institut, 2% G. M 

e botanique au Muséum d’hist. natur. de Pari ris. Ap. 


a 
IL , profess. de botan. et directeur du Jardin : 
botanique d’Amsterdam. 19. H 
ACHILLE RICHARD, D.M.P. membre de l'institut ; 

J. DECAISNE 3%, membre de l'Institut, gra tog 
au Muséum d'histoire naturelle de 


et profess. de botan. à la Faculté de Médec. de Paris. 
Paris DE VRIESE, profess. de bot. à T Meroe et kom 
Cn. LEMAIRE, ancien prof. d'humanités de PUniv. de du Jardin bot. de Leyde. 
France, ex-rédact. en chef de I’Hort. univ. S + don erb. | L. VAN 
gén. de l'Amat., 2e série , ete, 


TE, anc. rédact. de ein i 
ane. direct. du Jard. bot. de Bruxelles, ete. L. 


MISSOURI Hie ver æternum ! 
BOTANICA Arboribus sua forma redit, sua gs campis 
GARD! ornatuque solum versicolore n 


TOME TROISIÈME. /3) 


| PO see — 


AQ 


GAND, 


Chez LOUIS VAN HOUTTE, Horticulteur, Editeur. 


1847. 


Le dépôt exigé par la loi a été fait. 


Gand, 1 Mars 1845. 


PTE LÀ c 


A 


CARRIZO COOL 


9, 


/ 


lre LIV. 


JANVIER 1847. 


183-184. 


CARYOCAR NUCIFERUN, 


CARYOCAR PORTE-NOIX. 


; , : 
Erym. xæpvoy, noix (car.... 


9). 


[Caryocaracex] (1). — Polyandria-Tetra-Hexagynia. 


CHARACT GENER.— Calycis nnt 5-6- 
pP laciniis aequalibus imbric Corolla 
petala 5-8 c calycis murs alterna = multo majora 
+ ABELS æstivatio onvolutiva. Stamina plu- 
rima disco h ypogyno pro ominulo inserta erm 
filiform ie basi inter se coalitis et petalis s subadhæ 
ibus ; an is introrsis bilocula sut wig? in- 
sertis longitudinaliter €— tibus. Ov m libe- 
ocular pasta in loculis réels 
erta sem eon micropyla su- 
pera. Styli 46 tétanie s filiform s,stigmat tibus 
minute capitatis. Nuces 46 v. abortu aset ds com- 
,epicar 


hranaceo 


pio li ignoso debia cla 
vatis rigidis stuposo v. AR Semina in locu 

lis solitaria reee testa tenui subfungosa Mn 
profunde 


ra, caudiculus ia antes per radi- 
culæ te bes. receptus sirio: - 
d u nimas srt invicem applicitas see 
Arbores prio tropicæ, ramis oppositis articu- 
um is, foliis oppositis petiolatis polmotim rif 
> foli olis brevissime petiolatis coriaceis 
is serratis, petiolis i articulatis EE A 
floribus terminalibus racemosis basi et infra apicem 
articulatis, embryone amygdalino eduli. 

* 


Caryocar L. bea 247. DC. Prodr. bó mr Campess. in 
St-Hi. Fl. bras, 1. 522. Meisn. Gen. PI. Rhizobolus 
ui 11. 93. vini in Ann, Mus. V. 394, gipo An- 


un. po Camara Discors, 
a. PEKEA Ave eco iù nas t. 238-9. Folia 5-foliolata. 
Laux. Illustr. t. 486. (Gents. t. 98.) 


b. SOUARI im l.c. IT. 599, t. 240. Folia trifoli 
ic. t. 361-2. Hook. € “aa t. 2727-8, St-Hi, Fl. bras. 
t. 77 bis. Godi Le 


Eau. Gen. PI. 5642, 
CHARACT. SPECIEI et SYNON. — C. foliis terna- 
m foliolis elliptico- -lanceolatis obscure serratis gla- 
bri purpureis , antheris oblongis, 


dep maxima. Hook. 
Caryocar nuciferum L. Mant. 247. Win. Spec. 
PI. II. 1143. Pers. o II. 84. Spr. m II. 627. 
DC. Prodr. I. 599 Bot. Mag. t. ws 2728. 
A rta ira ¿903 £298: FT 
tuberculosus "aei in eum Cycl. 
Pokea tuberculosa Avez. Guian. 597. t. 239. fruc- 
tu s 
p: data guianensis Crus Exot. 27. f. 1. fruet. 
solo. nent et Prux. Phyt. t. 323. fig 4. 
Pekea, Smari, Souwarrow, Souwarra, 
oix os beurre , etc 


` Certes, quand des plantes, douées d'un 
aussi incontestable mérite que celle dont il 
s'agit, réunissant l’élégance du port, la 
beauté des fleurs, les qualités du fruit, tom- 
bent dans l'oubli, pour ainsi dire, en raison 
de l'époque déjà éloignée où elles ont été 
publiées, elles peuvent être éditées de nou- 
veau et rappelées avec honneur au souvenir 
oublieux des anthophiles. 
C'est cette considération qui nous engage 
à reproduire ici la belle figure du végétal 
-n question, publiée par M. Hooker; et 
par cette raison surtout, qu'il est enfin in- 
troduit dans les cultures; circonstance heu- 
reuse qui n'existait pas lors de la publica- 
tion du savant auteur anglais. 
Nous ne savons rien de l'histoire de ce 


bel arbre. M. Hooker nous apprend seule- 
ment qu'il est originaire de l'Amérique 
du Sud, et principalement des distriets 
d'Essequibo et de Berbice, d'oà M. C. S. 
Parker Jui en a communiqué des échan- 
tillons des feuilles et du fruit. Aublet, qui 
Pa fait connaître sous le nom de Pekea, 
dit que les indigénes caraibes de la Guiane 
lui donnent le nom de Cata-Youba, et qu'il 
croit dans les foréts d'Arouva et de Caux. 
La fleur, ci reproduite, a été peinte par 
M. Guilding, d'aprés un individu introduit 
et cultivé dans l'ile de S'-Vincent. 

Le fruit de ce Caryocar était connu de- 
puis longtemps sous le nom de Souari ou 

uwarrouw, ou de Noix de beurre. Il est 
de la grosseur d'une téte humaine, presque 


(1) Genere Rhizobolo non admisso, nomen familie diversum 
OM. HI. 


ex alio adhibito rite erat applieandum. 


<> 


sphérique , d'un brun rougeátre à la matu- 
rité et agréablement moucheté de lignes 
d’une teinte plus foncée. La chair en est 
épaisse, jaune, d’un goût astringent, et ren- 
ferme trois ou quatre grosses noix arron- 
dies-réniformes , comprimées , presque ai- 
guës aux bords et tronquées-sillonnées du 
côté qui les fixe au péricarpe. Celui-ci est 
très dur, d’un beau brun et couvert de 
petites tubérosités. Les noix sont unilocu- 
laires et contiennent chacune une amande, 
dépourvue d’albumen, fixée à la partie tron- 
quée, et offrant à peu près la méme forme 
que l'enveloppe, d'un blane d'ivoire à Pin- 
térieur, charnue, d'une saveur douce, mais 
un peu huileuse (d'où le nom de Noix de 
beurre) et d'une odeur trés agréable. 

C'est, dans son pays natal, un trés grand 
arbre, à branches opposées, du moins les 
inférieures; à écorce lisse, grisâtre ou pour- 
prée. Les rameaux sont verts et portent des 
feuilles opposées, pétiolées, ternées, ren- 
fermées pendant l'extréme jeunesse dans 
deux stipules lancéolées, concaves, cadu- 
ques. Les folioles sont largement laneéolées 
ou elliptiques, atténuées à la base, acumi- 
nées au sommet, de 4, 6 ou 8 pouces de 
long, entièrement glabres sur les deux fa- 
ces et obsolétement dentées aux bords. 

L'inflorescence est un eorymbe composé 
de deux à huit fleurs. Chaque pédicelle est 
long, épais, pourpré, glabre et s'élargit au 
sommet. Le calyce, de deux pouces de lar- 
geur est fendu jusqu'à sa base en einq am- 
ples lobes ovés ou arrondis, obtus, épais , 
d'un brun pourpré, concaves. La corolle est 
composée de cing trés grands pétales ellip- 
tiques, coneaves d'un brun pourpré foncé, 
passant au rouge pále aux extrémités, 


qui se couvrent l'une l'autre (par imbri- 
cation dans l'alabastre); d'un jaune pâle - 
rayé de rouge pourpre en dedans. Les éta- 
mines , extrêmement nombreuses et hypo- 
gynes, sont réunies à la base en seul corps, 
plus élevé en dedans qu'en dehors et qui se 
divise en un nombre infini (sic in textu) 
de fascicules de filaments unis eux-mémes 
dans presque la moitié de leur longueur et 
se séparant enfin en seize ou vingt filaments 
distinets, gréles, inégaux , jaunátres, ter- 
minés ehaeun par une anthére oblongue, 
courbe , biloculaire, s’ouvrant longitudina- 
lement, et renfermant un pollen sphérique. 
Selon M. Guilding, le nombre de ces éta- 
mines dépasse quatre mille neuf cents! 
L'ovaire est gros, ové, tri-quadriloculaire, 
et se termine par 3 ou 4 styles filiformes, 
aussi longs à peu près que les étamines, 
d'un vert jaunátre à la base et pourpré en- 
suite. Les stigmates en sont simples , aigus. 
Le fruit est décrit ci-dessus. 

M. Parker, de qui M. Hooker tient une 
partie des détails que nous venons de re- 
tracer sommairement, ajoute ce qui suit : 
« Dans sa contrée natale je n’ai jamais re- 
cueilli le Souari nut qu'une fois, et pendant 
une excursion exécutée en háte au sommet 
des montagnes bleues, sur la rive gauche de 
l'Essequibo. Quand nous eümes atteint la 
cime de cette chaine, élevée peut-étre de 
6 ou 800 pieds au-dessus du niveau de la 
mer, je trouvai sur le sol des noix dont l'en- 
veloppe était déjà gátée. Les arbres qui les 
produisaient étaient trés élevés, trés droits, 
sans branches jusqu'à une hauteur de 70 ou 
80 pieds, et semblables à d'immenses co- 
lonnes. » 

Cn. L. 


CULTURE. 


Arbre dans sa patrie, cette plante, chez 
nous en serre chaude, ne formera guére 
qu'un grand arbrisseau, dont le beau port 
et surtout les splendides fleurs en feront un 
des plus riches ornements. On le tiendra 
dans des vases bien drainés, rempli d'un 
sol riche et souvent mouillé, surtout pen- 
dant la belle saison. On ne le laissera se 


ramifier, qu'à quatre pieds environ de hau- 
teur, et on le 


rir plus volon i 
boutures avec facilité 
eoutumée, 


et à la manière ac- 


L. VH. 


0, ( Don . 


(ec 


y 
# 
(^ 


COCA ETA 227027? ar 
f 


Y 
i 


A 


lre LIV. 


PL. HI. 


JANVIER 1847. 


JACARANDA MIMOSÆFOLTA. 


JACARANDE À FEUILLES DE MIMOSE. 


Érvw. Altération du nom brésilien de l'une des espèces. 


Bignoniaceæ $ Bignonieæ-Tecomeæ, — Didynamia-Angiospermia. 


niusculis contrario 
na As membranacea cincta (1). 
a calida 


7 > h , dentibus 
par obsolet 


eros Juss. Gen et B. Pl. æquin. I, 
et K. Nov. Čen. I. ca Pkt pis PI. 4115. Matsa. 
300 . Bot. Reg, t. 63 


eich. Fl. exot. t x 
Pers. ryw 1516. Kordelosiris AnnupA? ex an. 
Voy. Bras. ed. gall. II. 508. Bignoniæ spec, Caress. Car. I. 
t. 42. AunteT. dui t. eu 625. Fl. flum. V 
a. MONOLOBOS : antherz abortu alterius loculi dimidiate 
1-locularis ; filam. sterile apice clavatu vr fanne rginatum, 
— Folia abrupte pinnata, pinnis impari-pinna 


(Bot. Mag, t. 2327. Bot . 631. HB. et B. Le 
1.18. & 17. Aubl, Guian, }. p "nilike et Copaia Paxt, 
Mag. of Bot 

Espucu. l. c. 

b. DILOBOS : antherz complete seu biloculares , loculis valde 

aA min Mgr sterile ut supra. — Folia imparipinnata 
aut bipin 
(FI. Sem: v. t. 45. Paxt. Mag. of Bot...) 

c.? surge ocn Cal. amp partitus. Cor. infund. 
stam, 4. fertilia , antheris Vias, put dimidio 
= bari quintum sterile, 

ice v. 3-fidum 


a basi pica m gra m 
ik tad tum d — OA Caps. elliptica. 
Fol. peser impari-pin 

(parenthesibus exceptis.) 


CHARACT. ro Sinni siria sa) pinnatis mul- 
tijugis, pinnis multiju impari, foliolis oblon- 
mpari-lan - 


go-ovalib us mucroniltis pubescent im 
ceolatis, panicula terminali laxa, corollis extus se- 
riceis (DC. l. c. 


Jacaranda mimosifolia D. Dox. Bot. Reg. t. 631. 
(1832) Excl. syn. Paxr. Mag. 1. c. 


— ovalifolia R. Br. Bot. Mag. t. 2327. 
(1822). 


Placée au milieu d'un groupe de végé- 
taux divers, au-dessus desquels elle éléve 
pittoresquement ses longs panaches aériens, 
` dont la délicatesse n'a d'analogue que parmi 
les fougéres, cette plante frappe tout d'abord 
le spectateur d'admiration par l'aspect véri- 
tablement ornemental qu'elle produit. Ses 
feuilles, en effet, longues souvent de plus 
de 18 pouces, composées de 12 à 24 pennes 
opposées, dont chacune est formée de 16 
à 28 folioles également opposées avec im- 
paire, sont d'une légéreté, d'une ténuité 
telle que le plus imperceptible mouvement 
de l'air, la brise la plus fugitive , les agitent 


et les font onduler de la facon la plus agréa- 
ble; joignez enfin à ce port essentiellement 
élégant, d’amples panicules terminales com- 
posées de grandes et nombreuses fleurs d’un 
beau bleu lilaciné, et chacun conviendra que 
la plante qui nous occupe mérite incontes- 
tablement une place dans toute collection 
de choix. 

On peut facilement, d’après ce qui pré- 
cède, se figurer l’admirable spectacle que 
présenterait un individu de cette espèce, 
planté en pleine terre dans un conserva- 
toire ou jardin d'hiver. Combien le char- 
mant Mimosa julibrissin, si justement 


(1) Radicula septo angustissimo centripeta (monente Fenzi. Denkschr. 
J: tomentosa semina inferiora superioribus incumbunt. Arrn, DC. 


ginate. — Ex 


Reg. a 264.), cotelydones plane orbiculares emar- 


recherché des amateurs pour la légèreté de 
son feuillage (et ses délicieuses fleurs) est 
loin sous ce rapport de la plante en ques- 
tion ! 

Elle forme dans son pays natal, le Brésil, 
un arbre peu élevé, et pouvant atteindre 
dans nos serres dix ou douze pieds de hau- 
teur, L'écorce en est grisátre et couverte de 
petites aspérités. Le tronc et les branches 
(celles-ci en petit nombre) portent des cica- 
trices renflées, que laissent en tombant les 
anciennes feuilles. Celles-ci dont nous avons 
ci-dessus donné les dimensions et la confor- 
mation, se composent d'une myriade de fo- 
lioles trapézoides-ovales, oblongues, aigués 
ou légérement mueronées, trés-finement 
pubescentes, presque sessiles, dont l'impaire 
ovale est plus grande que les autres. La 


panicule est ample, làche, multiflore, nue, 
pyramidale. Les pédicelles sont pluriflores 
inférieurement et subuniflores vers le som- 
met. Les pédicellules en sont extrémement 
courts. Le calyce est fort petit, cyathiforme, 
quinquédenté; la corolle, nutante, pubes- 
cente, arquée en dessous, est trés-grande, 
anguleuse-plissée, gibbeuse à la base en 
dessus, rétrécie ensuite, dilatée peu à peu 
vers le sommet, et là, s'épanouissant en un 
limbe bilabié, dont les lobes presque égaux, 
ovés-arrondis, subaigus au sommet; les 
deux lobes supérieurs sont largement ma- 
eulés de blane vers l'entrée de la gorge. Le 
style atteint Porifice de la corolle et est 
couvert de poils blanes au sommet et au 
milieu. (JVec v. spec. ex. viv.) 
Cn. L. 


CULTURE. 


Plantée un peu largement et dans un 
riche compost, la plante, qui est figurée 
ci-contre, fera merveille et fleurira facile- 
ment. Pendant tout le temps de sa végéta- 
tion, on lui prodiguera la nourriture et 
les arrosements. Il serait désirable de la 
confier á la pleine terre, autant que cela 
serait possible; car c’est lá surtout qu’elle 
acquerrait toute la beauté dont elle est 
susceptible. Une des premiéres conditions de 
sa santé, c'est, outre un bon sol et de l’eau 
en abondance, c’est, dis-je, de la faire 
jouir librement de la plus grande quantité 


d'air et de lumière possible, afin de l'empé- 
cher de s'emporter et de s'étioler. Aussi 
recommanderai-j une température douce 
et humide, de fréquents seringuages, pour 
en éloigner les insectes qui l'attaquent trés 
volontiers. 

On la multiplie aisément de boutures, 
faites à la maniére aceoutumée , sur couche 
chaude. Un aura soin dans ce cas de couper 
en partie les feuilles dans le sens de leur 
longueur. 

L. VH. 


| 
3 


fe 4 ade ? > 30 


utt 


Ire LIV. 


PL, IV. 


JANVIER 1847. 


186, 


CYPRIPEDIUM IRAPEANUM, 


SABOT DE VÉNUS D'IRAPEO. 


Érw. Kvrpis , 1005, Cypris, surnom de Vénus, de I’ ol; de sposa dun à où elle était particu- 


lièrement honorée; m ódiov 


sorte de chaussure. On 


ent Linné aurait dú écrire 


Cypridopodium , ou au moins, en latinisant le mot, li ee (gén.-dis) res (gén.-dis). 


Orchidaceæ § Cypripedieæ. — Gynandria-Diandria. 


CHARACT. GENER. — Pe rigonii patentis fo- 
liola gius lateralia uninervia labello supposita 


liber nter se connata d onforme 5-ner- 
ve, interior ora gr Labellum maximum in- 
flatum calceifo 


a bre 

apice a, lobis M subtus ”antheriferis 
intermedio sterili Pira a Antheræ lo- 
culis discretis a Po ulticeo ‘ape - 
nulosum, stigmate dltoideo gynostematis faciem 
infra antheras occupanti. Capsula rar 
p parietalibus tribus. Semina irika sc 
bifor 

Herl æ (c enar v. acaules) in s cod 
nes temperatis et frigidiusculis C: n Ame- 
rica (tropica S union nonnihil freq Mors) , ra- 
dicibus fibrosis, caulibus foliosis , floribus magnis 

eciosis. 

CypripediumL. Gen. 1015. Sais. in Linn, Trans. 1.1.2. 


3. E. B. t, 1. Axpn. Bot. Rep. t. 538. Bot. pr t. 192, 216. 324. 
911, 2938. 3024. 3412. 4234. Bot. Reg. t. 788. 1534. 1666. Re- 
porté Lil, t. 19. Lixpi. co t. 32. Hoox. Ex. Fl. t. 34. 35. 
et Br. Fl, gard. t 40, II. 1. Criosanthes Rar. 

ourn. Plys: LXXIX. det presen Becx. [1. ?] sec. Linn. 
Va ngd. 183. 


un 
S 4 
n 


Exouicu. Gen. PI. 1618 
(Parenth. exceptis). 


CHARACT. SPECIEI: Caule folioso piloso multi- 
floro, foliis ovatis acuminatis apice. sta- 
mine sterili ovato acuminato s 
talisque oblongis æqualibus bi asi bar 
apice bipartito labello abovato ore constricto brevio- 
ribus. Livni. 


es aurea — La Liave et Lex. Orch, 
. IL 10. Li. et Spec. Orch. 528. Bot. 
Reg t. 58. 1846 


Des sabots de Vénus! en vérité ce nom 
seul piquerait la curiosité du plus indiffé- 
rent, si la beauté des plantes auxquelles on 
a donné vulgairement ce nom burlesque 
(voyez-vous la déesse de la beauté, le type 
idéal des formes féminines en sabots, comme 
une maritorne!) ne venait en même temps 
commander l'admiration, Mais avant de 
porter une appellation toute payenne et 
tant soit peu érotique, ces orchidées, ou 
plutôt cette orchidée (on n'en connaissait 
qu'une espèce alors, C. calceolus), avait recu 
de Dodoens le nom de Sabot de Marie (Cal- 
ceolus Marie). Le nom de la Vierge ne plut 
pas, à ce qu'il semble, à l'imagination de 
Linné, et les Sabots de Vénus remplacérent 
les Sabots de Marie. 

Tout le monde connait l'espéce type du 
genre (C. calceolus), jolie petite plante 
qu'on rencontre dans les prés et les bois, 
sur les montagnes, dans les Alpes, les Pyré- 

" 


nées, en Suisse, en France, et qui va méme 
jusque dans le Nord braver les froids de la 
Laponie et de la Sibérie. Dans nos serres on 
admire avec raison les C. insigne, venustum, 
purpuratum, barbatum, etc.; mais plusieurs 
autres espéces restent encore à introduire, 
et trois surtout, pour la prompte importa- 
tion desquelles, on ne saurait faire trop de 
vœux, les C. Lindleyanum, caudatum et 
palmifolium, croissant dans les contrées 
chaudes de l'Amérique, et dont les fleurs 
sont en grappes; tandis que dans les autres, 
les fleurs ne sont, comme on sait, que soli- 
taires ou rarement géminées. 

M. Lindley, en donnant le premier de cette 
plante une figure que nous reproduisons 
ci-contre, avertit que celle figure ne rend, 
malgré son exactitude, qu'une trés médiocre 
justice à cette noble espèce (does scanty jus- 
tice to this noble species). Ce savant en pos- 
séde dans son herbier un échantillon, ré- 


-£983- 


colté aux environs de la ville d'Irapeo (unde 
nomen), au Mexique, ayant deux fleurs 
ouvertes à la fois et deux fois plus grandes 
que celles de la plante qui a fleuri dans le 
jardin de la Société d'Horticulture de Lon- 
dres et a servi de modéle pour la figure en 
question. La plante desséchée portait deux 
autres fleurs prêtes à s'épanouir. Cet exposé 
suffit pour donner aux lecteurs une juste 
idée du haut point ornemental auquel peut 
parvenir ce Cypripedium, lorsqu'on sauralui 
appliquer une culture normale. Il est déjà 
introduit dans quelques collections du con- 
tinent, et l'établissement Van Houtte, en 
particulier, en a recu directement de beaux 
individus du Mexique. Selon Lexarca, les 
Méchoaeaniens lui donnent le nom de fleur 
de Pélican (flor del Pelicano); en raison, 
sans doute, dela forme du labelle, renflé en 
une sorte de sac et qu'ils comparent à la 
vaste poche placée sous le bec de cet oiseau. 

Abstraction faite du volume et du nom- 


bre des fleurs, le nouveau Sabot de Vénus — 
rappelle assez bien le C. pubescens, de PA- . 
mérique du Nord. 

Toute la plante est poilue. La tige en est 
flexueuse, articulée et porte des feuilles - 
ovées-lancéolées , engainantes à la base, at- 
ténuées ou faiblement acuminées au som- 
met, veinées-striées, d'un vert pale, Les 
fleurs, d'un beau jaune d'or et couvertes 
de poils épars, sont trés amples et, disposées 
au sommet du scape, où elles sortent de 
l'aisselle de bractées foliacées, semblables 
aux feuilles caulinaires; les segments en 
sont égaux, oblongs ; conformes. Le labelle, 
beaucoup plus grand que les segments, est — 
extrémement renflé au sommet, fortement 
resserré à la base, et maculé de pourpre à — 
l'intérieur, L'étamine stérile, qui est subtri- 
lobée-hastée, pendante, recouvre le gynos- 
téme. Celui-ci est trés court et terminé par 
un stigmate subbilabié, quadrilobé , papil- 
leux. 

Cu. L. 


Explieation des Figures. 


Fig. Appareil staminal et gynostéme (en a, l'étamine stérile). 


CULTURE. 


On tiendra en été cette plante sous chás- 
sis ombré, et en hiver dans une bonne serre 
tempérée, sur une tablette bien éclairée, où 
on la laissera dans un état de repos com- 
plet. Pendant toute sa période végétative, 
c'est-à-dire, pendant la belle saison, on lui 
donnera d'assez fréquents arrosements ; 
qu'on diminuera et qu'on cessera tout-à-fait 


au fur et à mesure que les tiges faneront. Le 
sol, dans lequel on la plantera, sera une 
terre normale franche, mélangée de sable, | 
pour la rendre plus meuble, et d'un peu 
d'engrais. On se gardera de la planter en 
terre de bruyère, dans laquelle elle ne 
profiterait pas. 
L. VH. 


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Mf MONG CO nuvo lacio. Sub 


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a ee a a QN Y MN re 


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| 
: 


Ire LIV. PL. 


NS JANVIER 1847. 


187. 


HYDRANGEA INVOLUCRATA, van. FL. PLENO. 


HORTENSIA à involucre, var. à fleurs doubles. 


Erm. vdwp [duros 72], eau; dyysiov [3] > vase. Allusion à la forme en coupe des Fleurs 
stériles 


Saxifragaceæ $ Hydrangeæ. — Oct-Dec-andria-Digynia. 


CHARACT. GENER. — Flores omnes fertiles y. 
marginales steriles. Sterilibus: Calyx mem- 
branaceus venosus explanatus 4-5-partitus ; Corol- 
le et MEE, tego Fertili a 8: ca- 
lycis tubo cum connato costato, limbo 
supero pinto: "Loreti æ petala (ride annuli 
epigyni margini inserta sessilia — estivatione -— 
vata. Stamina 8- 10 cum petalis inserta; filam 
iformibus , aiit hari bitóodlatibus Had 
dinaliter dehiscentibus. Ovarium inferum bilocu- 


natis multiovulatis. Styli 2 
bterm rmina libus introrsum laterali. 
lisque coronata, 


ense carnosi orthotropus; cotyledo- 
nibus brevissimis obtusis, radicula cylindrica 
in t 
Fructices in America boreali, Nepalia et eager: 
indi het foliis oppositis petiolatis oratis v. oblon- 
gis integerrimis v. sepius oies aut lh 


floribus corymbosis albis v. roseis, vette 
plerumque sterilibus radiantibus color 

Hydrangea L. Gen. 557. Juss. Gen. K 
Laux. t. 307, Gartner. I. 150. t. 30, Smrn. ie. pict. I, t. 12. 


in N. A. N. C. XIV. 686. DC. Prodr. si 13. — à 
137. (100) Hortensia Juss. Gen. 24. Peautia Comm. 
a: Lour. Fl. coch. 127. Zucc. in Sie: FL. jap. g t. ay 


Enpuicn. Gen. Pl. 4668. 

CHARACT. SPECIEI. WH. tota hirta, foliis late 
ovatis acutis argute setaceo-serrulatis , cym is termi- 
nalibus ante anthesin alabastro inclusis e bracteis 
-8 decussatis primis Er tomentosis denique 
deciduis facto , floribus difformibus , radiantibus ste- 
tilibus 8-10 plerumque — laciniis late ova- 
tis obtusis, fertilibus digynis 
—Á— lilacinis, roseis v. flavescentibus, 

fiam plenis 


e 


$ 
Hydrangea eint Sres. in Nov. Act. Leop. 

carol. XIV. 2. p. 691. 
Zucc. in Suez. Fl. jap. I. 118. t. 63 et 64. 


En général , toutes les espéces de ce beau 
genre sont les bienvenues dans nos parter- 
res, où leur beau port, leurs fleurs bifor- 
mes et d’un coloris agréable, font un fort bel 
effet. Chacun connaît Phortensia (H. hor- 
tensia Sw.), l'espèce la plus anciennement 
introduite en Europe et toujours si orne- 
mentale. Quelques mots de son histoire ne 
seront pas iei déplacés. 

Longtemps ce magnifique arbrisseau ne 
nous a été connu que par les tentures et 
les écrans venus de la Chine et du Japon, 
contrées où il eroit spontanément. Kemp- 
er, le premier, en fit mention dans ses 
Amnibiitates exoticæ; mais Commerson eut 
la gloire d'en envoyer en Europe des échan- 
tillons dessèchés, sous le nom d'Horten- 


sta (1). Commerson mourut , comme onsait, 
en 1775; ce fait et ectte date sont exacts, et 
détruisent cette étymologie du genre Hor- 
tensia, dans laquelle quelques auteurs du 
commencement du XIX" siéeleont voulu voir 
la Reine Hortense, sceur de l'empereur Napo- 
léon. L'arbuste fut pour la première fois in- 
troduit vivant dans le Jardin de Kew, en 
1790, d’où Cels, célèbre botaniste-horticul- 
teur d'alors, s'en procura bientót de jeunes 


(1) Ce voyageur en fit encore un autre rt dis- 
tinct, qu'il dédia sous ” nom de Peautia (P. 
stina; à l'état n s fleurs de olie pris sont 
leues) à Mme esie son amie, femme du célè- 
hre horloger de ce nom. Le mot igi , étant 
le plus ancien , dut avoir la priorité 


= è 


—€983- 


individus qu’il répandit dans le commerce 
français. Toutefois en raison d’une culture 
irrationnelle, Parbuste ne produisit d’abord 
que de fleurs chétives et en petit nombre; 
mais cultivé enfin en terre de bruyère, 
et abondamment mouillé pendant sa période 
végétative, il devint bientôt cet admirable 
ornement qu'on connait. Ce fait démontre 
surabondamment qu'il ne faut jamais juger 
une plante, dès la première ou la seconde 
année de son introduction; mais en essayer, 
la culture de diverses manières, pour pou- 
voir en parler sainement. 

Plusieurs espèces du même genre ont été 
depuis également introduites, fort agréa- 
bles aussi; mais dont aucune, en raison de 
l'énorme volume des corymbes de la pre- 
mière et de leur agréable coloris, n'a pu 
la faire oublier, ou plutôt la détrôner, au 
moins sous le point de vue horticole; car, 
dans ces nouvelles plantes, il n'y a guère 
qu'un petit nombre de fleurs, extérieures 
au corymbe, qui par leur stérilité acquièrent 
cette grandeur qu'on remarque dans toutes 
celles de lancienne. Celle-ci doit-elle sa 
monstruosité si charmante à une longue 
culture dans les jardins chinois et japonais? 
Nous sommes tenté de le croire, et il n’est 
pas improbable qu'il en arrive tout autant 
à ses congénères, sous l'influence de la méme 
cause. 

La belle espèce en question vient appuyer 
cette conjecture. Chez elle les fleurs stériles 
des bords du corymbe sont bien doubles, 
d’un riche coloris rose, et rappellent assez 
bien les charmantes Roses dites Pompons. 
Selon M. Siebold, qui paraît cependant 
n'en être pas Pintroducteur à l'état vivant , 
elle croit sur les montagnes les plus hautes 
des iles de Nippon et de Sikok , où elle fleu- 
rit pendant les mois de juillet et d'août. On 
la eultive fréquemment dans les jardins de 
ees contrées; et c'est là sans doute que se 
sont montrées les fleurs doubles en ques- 
tion. Elle ne s'éléve guére qu'à un métre 
et forme un beau buisson étalé, L'illustre 
voyageur au Japon nous apprend qu'on 


y en distingue quatre varités : l'une à 
fleurs lilas, l'autre à fleurs carnées, la 
troisième à fleurs jaunâtres, la quatrième à 
fleurs roses; c'est de cette derniére dont il 
s'agit. 

Ses feuilles sont opposées , arrondies à la 
base ou subcordiformes, largement ovées- 
euspidées , scabriuscules en raison de poils 
blancs, couchés ; longues de 4-5 pouces, 
sur 25-4 de large, et bordées de denti- 
cules serrées, sétacées-mueronées. Les pé- 
tioles, longs eux-mémes de deux pouces, 
sont semi-cylindriques , canaliculés en des- _ 
sus, renflés à la base et forment ainsi une 
sorte d'anneau autour de la tige. Stipules 
nulles. Les cymes florales sont trés amples, 
étalées, renfermées avant l'anthése dans 
un involuere ou alabastre globuleux formé 
de 6 ou 8 écailles décussées-imbriquées, 
suborbiculaires, blanchátres - tomenteuses 
en dehors et promptement caduques. Le 
pédoneule est rigide, dressé, subtétragone, 
bibractéé au milieu, légèrement tomenteux, | 
ainsi que toutes les divisions corymbaires 
et les calyces. Las fleurs stériles, au nombre 
de deux ordinairement sur chaque rayon 
du corymbe, sont portées par de longs 
pédicelles raides et dressés. Leur calyce est 
profondément quadriparti, à divisions ellip- 
tiques ou arrondies, velues en dehors et 
colorées , comme nous l'avons dit , selon les 
différentes variétés. Chez celle en question, 
ces fleurs sont presque pleines. Les fleurs fer- 
tiles sont nombreuses, dépourvues de brac- _ 
tées et portées par des pédicelles raides et | 
inégaux. Le calyce adné à l'ovaire est persis- | 
tant, suburcéolé, à 4 ou 5 dents deltoides. . 
La corolle est formée de 4 ou 5 pétales on- 
guiculés , oblongs, obtus , glabres. Les éta- 1 
mines, au nombre de 8 ou 10 , ont des fila- 
ments filiformes, glabres, qui alternent | 
avec les pétales ou leur sont opposés, et | 
sont terminés par des anthéres quadrilo- | 
culaires presqu’arrondies, basifixes, échan- | 
crées aux deux extrémités. L'ovaire , totale- 
ment immergé, est subglobuleux, incomplè- 
tement biloculaire, multiovulé. Les sty- 


ARI a e a A a rE 


+9 


les sont subconiques, glabres, arqués et 
ne dépassent pas lle calyce; ils se ter- 
minent par un stigmate oblong, décur- 


Explication 


rent, unisillonné. La capsule n'est pas 
connue. 
Cu. L. 


Ex Auct. supra cit. 


des Figures. 


. Une fleur fertile. Fig. 2. La même sans étamines. Fig. 3. Une étamine coupée transversa- 


Fig. 
lement. Fig. 4. L'ovaire coupé idem. 


CULTURE. 


La culture générale des Hydrangéas n'of- 
fre, sans doute, aucune difficulté; mais elle 
demande quelques soins spéciaux que je 
vais indiquer sommairement. Ils peuvent , 
grâce à ces soins, |braver impunément tou- 
tes les rigueurs de nos climats , puisque la 
plupart de ces plantes croissent sous des 
latitudes semblables aux nôtres et à des 
hauteurs souvent très considérables au- 
dessus de la mer. 

Il faut les planter en terre de bruyère 
pure, non passée au crible. La plate-bande, 
ou massif, sera placée au nord, dans une 
situation bien aérée, mais minm à 
l'abri du soleil depuis 9-10 du matin jus- 
qu'à 4-5 du soir en été. Le sol, d’une épais- 
seur d’un pied et demi au (us sera en 
dessous bien drainé, c'est-à-dire , exhaussé 


sur un lit épais de pierrailles et de gravats, 
afin d'éviter en hiver la stagnation des lon- 
gues pluies. Pendant toute la belle saison , 
et tant que durera leur végétation on leur 
prodiguera les arrosements. 

Multiplication aussi facile que rapide par 
le bouturage des jeunes rameaux, opéré à 
chaud ou à froi 

La belle variété à fleurs doubles, dont il 
est surtout question dans l'article qui pré- 
céde, ne saurait se distinguer du type, 
quand elle n'est pas en fleurs; aussi dans 
mon établissement , ott je crois les posséder 
toutes deux, je ne pourrais sciemment expé- 
dier l'une ou l'autre; je les adresse done 
aux amateurs par couples, afin de doubler 
leur chance. 

L. VH. 


Tow. nr. 


4 


A Ll tet Pe 


Ch. SN 


Es 
LEC? 


tt tit P 


—————————— n 


\re LIV. 


PL. VI. 


JANVIER 1847. 


188. — 


HILLIA PRASIANTHA, 


HILLIE è fleurs vertes. 


Érvw. Sir Joux Hur, botaniste anglais. 


Cinchonaceæ $ Gardenieæ (Linot. Veg. Kingd.). — Hexandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — ae basi src itg 
2-4-phyllo cinctus, tubo obovato cum ovario con- 
nato, limbi superi 2-4-partiti laciniis fi c 
acutis jeriji laos: Corolla 


cem sessi- 


a 
cide-bivalvis. ban n placentis septum mar- 
Toe "urina “adicendentim eee com- 
pressiuscu esta laxa apic dam penicilli- 
formem bent basi attenuata, para centrali. 
b xi album minis desta carnosi orthotro- 
¿de oni tis plano - convexis , 


s terminalis so- 
nvoluc , corollis lon- 
gissimis, capsulis folliculiformibus. 


Hillia Jaco. Am. 96. t. 66. L. Gen. 444. Laxx. t. 257. 
Swartz Observ. t. 5. f. 1. Fl. Ind. occ. t. 2. Gants. Fr, II. 
nå t. 297. Juss. . 388. A. Rica. Mém. Soc, hist. 
ideale. IV. 350, Ferreria Ya in 
Romx. Script. 98. | t; 

Enpuca. Gen. Pl, 3277. 

ae CT. S ieu H. Epiphyta , arbuscula , 

dicantibus, stipulis gemmaceis cito caducis , 

foliis oppositis is htp olatis acuminatis petiola- 
ssis penninerviis nitidis, flo ribus solita tariis sub- 
scielibus Lite. ca 


stylo vix æquali, stigmate bilobo , bre cing baccata 
subteres elongata, seminibus pappifer 

Hillia prasiantha Nos. sub. tab. præs. 

Solandra "uoa prn a Horr. Lounox Hort. brit. 
71. G. Don. Gen. Syst. hort. et bot. IV. 476. Sweer. 
Hort. brit. ed. 2. r^ 

Hillia longiflora Hort. non Swartz. 


Cette plante, fort remarquable ¿ à divers ti- 
tres, est, à ce qu’il parait, depuis longtemps 
introduite dans les collections en Europe ; 
où cependant elle est fort rare. Sweet (I. c.) 
lui "dns les Indes occidentales pour patrie 
et assi 24, comme l'époque de son 
Introduction. Loudon l. c.) la fait venir de 
ria et dit qu’elle a été introduite en 1820. 

voit, par cette dissidence, qu'il n'est 
guère possible d'établir d’une manière pré- 
cise les faits qui concernent son histoire. 

Nous avons eu occasion de la voir fleurir 

à diverses reprises cette année , dans le jar- 

in Van Ho utte, et nous 


lia 
par ceux de ses fleurs et de ses fruits. Nous 
croyons pouvoir, avec certitude, la rappor- 
ter au genre Hillia de Jacquin, comme on 
en peut juger par la phrase diagnostique que 


nous ayons donnée dne ainsi que par la 
description suivante; et la regarde 

nouvelle dans ce genre , dont aucune espéce 
ne nous a paru identique avec elle, si ce 


tendal (Linn. 1829. 201.), H. brasi 
dont le din epe di Fe se contente 
de ris, laciniis 
als Lo SE, ols, he ovalia acu- 
minata. Cor. tubus 5-polt. Toutefois, dans 
notre aee à = feuilles sont nettemen t 
ovées-lan , et non ovales, les lacinies 
cines  Tinéaires-aigués et non obtuses. 
Notre Hillie parait étre un arbrisseau peu 
élevé, mais robuste, s'attachant aux arbres 
r des racines caulinaires. Il est entière- 


ment glabre. Ses rameaux sont verts, cy- 
e E. courts et portent des feuilles 
opposé istantes nf ni v acu- 


aided, nn, d'un vert luisant. Les 
vures en sont pennées, sehr eg oblique- 


— 


t hé saillantes af] 


renflés en dessous, ordi miens, 
en dessus. Les stipules ovées-lancéolées i 
très obtuses, veinées-striées , carènées dor- 
salement, sont appliquées et forment une 
sorte de gemme foliaire entre les - deux 
dernières feuilles, au sommet des rameaux. 
es tombent aussitòt que la foliation com- 
mence, et laissent après elles une cicatrice 
annulaire, qui ne tarde pas à disparaître. 
Les fleurs sont terminales, solitaires, très 
brièvement pédoneulées, un peu visqueuses, 
dun vert tendre, luisant en dehors, 
bleuátre ag sur les segments internes, 


couverts orescence céreuse Ass “ 
l'ensemble de » fleur est vraiment élé 
pédoncule sort d'un involucre diphylle 


semblable en tout aux stipules que nous 
avons signalées, et aussi promptement ca- 
duques qu’elles. Le calyce, très pag ové, 
emen conné avec l'ovaire, se décou 

mmet en six segments linéaires-aigus, 

dés densis , présentant, sous la loupe, 
es nombreuses granules glandulaires : sous 
Pépiderme. Le tube alow ag , inséré à 
la base des lacinies du ca est cylin- 
or , étroit, obsoltement costé, long 
d'environ 3 pon s. Vers le milieu il se di- 
late à-e 2e et devient campanulé, 
fortement costé-anguleux et se réfléchit au 
sommet en six segments lancéolés, arron- 
dis-obtus , révolutés. Les étamines, au nom- 
bre de six, sont insérées, à l'entrée du tube 
contracté et n'atteignent pas en longueur 


Porifice du périanthe; les filaments en sont 
dilatés, courbes, ese capt apis: vers 
la partie inférieure tube; les anthères 
sagittiformes; pollen ibis pile, Le style 
est bisulqué-spiral, atténué au qepe à 
stigmate renflé, bilobé, d’un bleu 


Loyaire , coupé transversalement, présenté $ 
dans son épaisseur corticale deux sortes del i 


vaisseaux creux, tels que ceux qu’a signa 


M. Hooker dans la Gardenia a | È 


culaire, et sur ses deux placentaires s’atta- 


chent de nombreux ovules. Il lui succède — 
une très longue capsule baccienne, follicu- 

liforme, couronnée par les lacinies du ea- | 
lyce légèrement accru. Ce fruit, que eV i 
eq 
maturité, dans le jardin Van Houtte, est | 
long de plus de 4 pouces, comprimé, suban- - 


avons eu occasion d'examiner à l'é 


guleux latéralement, et contient un grand 
nombre de graines, atténuées à la base, 


presque planes, comme chagrinées, et cou- M 
ronnées au Rome de nombreuses sétules M 
ieroscope, rap- - 


barbellées , vues au m 


unt tout-h-fa fait celles des Synanthér rées. 
éd 


neule, outre les stipules dont M 


wins avons parlé et qui forment l'involuere, 


est encore pourvu de deux trés petites brac- 1 
tées charnues, subtrigones, qui persistent — 


plus longtemps. Les fleurs exha 
odeur douce, trés légére 


lent une 


Explication des Figures. 


Fig. |. Le style. + în L'ovaire coupé horizontalement. Fig. 3. Vaisseaux de l'ovaire. Fig. 4. Une 


des lacinies du calyce 


. 5. Une graine mire. Fig. 


6. Fragment d'une des sétules du fruit. Fig. 7. | 


Les stipules gemmaires. os gross.) Fig. 8. Le fruit réduit aux deux tiers. 


CULTURE, 


peu «ba humi ua a moyen de seringuages 

e. fréquents; on l'ombragera davantage; 
était possible de l'adosser à quelque 

e dans la serre chaude, de ceux, par 


exemple, sur lesquels on fixe des Orchidées i 
ux et trouverait - 
la, pour ainsi caso la station qu'elle aime 


la plante n’en serait que mie 


dans son pays 


3 
Je tiens cette plante de l'établissemont de - 


M. Jacob-Makoy 
Lo Yu. 


FIORE SIOE EVE aR SPIN E ANA I 


E 


i 7 PECK AA A sittisen Arg Mook 


( Aguero stuuatuo > LIRE PATATA 
í 


ort Lith < pret. in Harto Van Houkbesno. 


a Ei 


A A A pee ee E et A e cu dd EE 


Ire LIV. PL. VII et VIII. 


JANVIER 1847. 


189, 


STENOCARPUS CUNNINGHAM, 


(AGNOSTUS SINUATUS.) 


STENOCARPE DE CUNNINGHAM. 


Ém. reves, étroit; xeprros y fruit. 


Proteaceæ (Folliculares) $ Grevilleæ. — Tetrandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — Perigonium irregulare 
tetraphyllum, foliolis secundis (v. rin 


genti- 

bilabiat tis). Stamina 4 apicibus concavis fo- 

n lorum perig nii immer landula h a 
nica semiannularis. bp. pagan uni- 


locu are m altiovtlad Stylus filiformis deci- 
Stigma obi oibicalato= dilatatum pla 
vinculum. e — unilocularis polysper- 
alam arachnoideam producta 


mr rh ms a, 


Fructices glaberrimi in Nova amore — 
et in ee Caledonia «indigeni, foliis 
gerrimis (v. sinuato-pinnatifidis) glandulis cua 
nets kipini, istabiólila axillaribus v. termin 


libus (v. caulinis) pedunculatis exinvolucratis , 
floribus ochroleucis (v. purpurascentibus). 
— Gen. PI, 21 
nth. dsbeplis.). 
Stenoe 
Prodr. eat p. si as 371 ix en rar: 
t. 26, thrii e "Ari RST. Charnes. 
A. F. ws Illustr. t. 55. f Cybele "Ee ^ e 
Prat, 123 
CHARACT. SPECIEI : S. foliis amplis obovat — 
ceolatis integris sinuatis pinnatifidisy e, umbellis co 
positis (caulinis) , floribus sericeo- delia E ka 
Stenocarpus Cunninghami Hoox. Bot Mag t. 4263. 
Agnostus sinuatus Aut. Cunn. Loup. Hort. brit. 580 
(nomine solo) et Horror. 


L'introduction de cette plante sur le continent 
est toute récente, et déjà plus d'un amateur, sé- 
duit par le ghiliükoià et le pittoresque de son port, 
se sont avec raison empressés, sans en connaitre 
les fleurs, d'en doter leurs collections. poten hui 
leur ignorance cesse, en présence la belle 
planche ci-contre; ils s'applaudiront sans et de 
leur emple adi et tous ceux LAE ne - perte pas 


à se la procurer à leat tour. Ceci dit, nous fits 
serons parler M. Hooker, 4 qui nous des cem la 
planche ci-contre et la notice qui su 

« C'est en 1828, époque déjà La que le 
— Allan Cunningham découvrit cette plante 

r les bords de la rivière Brisbane, à la baie de 
ii. en compagnie d’autres intéressantes nou- 
veautés, qu'il décrivit dans le ler vol. du Botanical 
Miscellany, telles que les Grevillea robusta , Lui 
zanthozyla , Castanospermum australe, Gyroste- 
mon attenuatus, Acrostichum grande, etc., etc... 
Ne l'ayant débat pas rencontrée en fleurs, il se 
contenta seulement dans son journal (1) de dire 


(1) Le journal de son voyage, 
doute, à en juger d’après l'observation de M. Hooker, qui 
dit tenir ces renseignements de M. Howard! 


non encore publié, sans 


que » c’est un arbre grêle, d’un port ë, 
à gi feuilles vernissées , lobées ou peraan — 
ns r ni fruit; No 193. « S'il en eût vu les 
fleurs si p ment dis 
labriformes, et couvertes d'une éclatante pubes- 
cence écarlate-orangée, soyeuse, il l'eüt certes 
rangée parmi les plus lüipoiltotés additions à la 
Flore de FAnn alie 
individus te avaient été envoyés en 
Pea et cultivés avec beaucoup de soin par 
M. Smith (c’est d’eux que sont sortis tous les pieds 
que n possede); mais, bien qu'ils eussent 
i une ato de 16 pieds, cet horticulteur n'a- 
vait pas eu lesplaisir d'en voir les fleurs. Néanmoins il 
B . | 4 “21, 


mille des Protéacées. Cette pensée fut confirmée par 
ré fruits Are de graines) que je reçus 
843, de M. Bidwill, qui les recueillit dans la 
même sra fraits d’après lesquels M. R. Brown 
déclara que la plante appartenait au genre Steno- 
carpus. Je suis redevable de plusieurs beaux échan- 
tillons en fleurs, que je reçus, en août 1846, à la 
bienveillance de MM. Weeks et Day, et provenant 
de la serre sen gie - "— pate So- 
ciety, King's Roa Ma- 
Lim attaché á eet établissement, que la florai- 


LF 


son est considérée comme due à cette circon- 
stance (1) que la plante a été bien des fois rabattue 
dans le but de la multiplier (2). M. Smith fait re- 
marquer qu’elle végète avec vigueur et n'est pas 
sujette, comme beaucoup de Protéacées à périr 
tout-à-coup 

« Plante formant un petit arbre de 16 pieds et 
plus de hauteur, à tronc élancé, ramifié et portant 
au sommet des branches un ample feuillage toujours 

luisant. Feuilles alternes, obovées-lancéo- 

"itum, pétiolées, entiéres ou sinuées , lobées 
et D prepa, d’un à deux pieds de 
lo ur; à segments oblongs, obtus, glabres et 
pie Fleurs en aa "re pédoncu- 
lées, latérales sur les vieux quelquefois 
CUN Ombelles (dans Vindivida décrit) con- 
sistant en cinq rayons (Ombellules), dont quatre 
verticillés, horizontaux (par rapport à l'axe); le 
5° central et vertical, cylindrique, couvert d'un 
duvet doré, décidu et articulé sur le pédoncule 
(main rhachis) principal; à extrêmité courbée vers 
le bas et dont l'extrême sommet se dilate 
un Fe plat et sint des bords duquel 
sortent treize ou quatorze en mieten ou a 
dicelles de l'ombellu el 
d'une roue, et avec la plus Eu dedu i us 
se courbant un peu vers le haut et portant chacun 
une seule fleur tomenteuse, s'étalant presque tout- 
à-fait Lorizontalement ; et toutes sur le méme plan. 


le, rayonna 


(1) La grande ae et le brillant soleil que nous avons 
eus cette année ont aussi, sans doute , contribué à la floraison 
y ANE Cunningham; - effet, »— qie osp 


t qu'il a fleuri dans le Jardin 
illa d ‘ine re å que dans celui de Birmingham 
q... a gd Leer vd on Dans - échantillon er 


r 


une ombelle. rie de l’auteur x 
(2) Nous € ici quelques lignes m" ne seraient que 
l'exaete reproduction de notre préambule, Cu. L. 
(3) Dans les individus q e nous avons sous Ye yeux, et dont 
représentons une feuille ci-contre, ces segments sont plu- 
i Cu. L, 


» 


Explication des Figures. 
Fig. 1. Alabastre. Fig. 2. Fleur ouverte (fig. gross.). Fig. 3. Follicules (gr. n.). 


CULTURE. 


de 
. On pourra plus tard 
" 


ne téte. On en idi le feuil- 
lage net au moyen de fréquents seringuages, Cette 


Avant l'expansion , le périanthe est claviforme, brun i 


(tawny) ou d’un vert doré (sic); la partie extérieure 
et inférieure n ma ou massue, 


TY 


verdátre. sépales | 


d 
Tne clerus est tres-curicux et igouts bou 
à la beauté de la fleur, lorsqu'ils sont tous — 


Leur couleur interne est d'un 


la 4 
très-brillant Selde orangé, ainsi que celle du M 
pistil; et les sommets dilatés en massue (ou sub- M 


spathulés) des sépales, — ainsi, que les larges 
stigmates seulemen n jaune d’or. En premier 
lieu les trois segments Liens de chaque fleur, 


sont défléchis et pendent en cercle autour de l'axe: 


disposition qui à distance les ferait prendre pour les 
rayons de quelque splendide Composée. Et en méme 
temps que les pistils, brusquement arqués au mis — 
en 


lieu (géniculés), se dressent en l'air, que leurs - 

tipes se tiennent droits, leur disposition totale en 
un cercle du plus iis coloris , 
ronne sur l'ombelle 
ronne, les quatrièmes sépales, qui se séparent les 


derniers du stigmate, forment ainsi collectivement | 


une seconde couronne a: Bientôt ils se flétris- 
sent et tombent; ma 


pente de quelque belle corbeille. Leur moitié in- 


férieure est verticale; la moitié supérieure s'incline 
emière | 


en dehors presque horizontalement. La prem 
est formée par les stipes qui portent à la base une 


ongue écaille adnée d’une couleur de sang foncé. | 


L’arcuation ou géniculation du pistil a lieu sur 
l'ovaire qui est petit, soyeux et contient plusienits 


t un disqu 
latéralement dilaté, d’un jaune d’or. Le fruit est 
une capsule folliculaire presque cylindrique, aussi 
sse que le petit doigt, apiculée, ligneuse, d'un 
bean chocolat , s’ouvrant longitudinalement par un 
ôtés. D’après quelques vestiges des graines, il 
parait qu'elles sont ailées. » 
Ca. b. 


plante était déja certainement, par ses amples di 
belles feuilles Beeren dp des plus beaux orm?” 
0s et la connaissance qu ut 
l'on a na 
ajoutera beaucoup encore à 
sentait. C'est. Min une plante obligatoire E 
toute collection de choix 

L. VE: 


nica jaune — 


forme une cou- . 
e. Dans l'intérieur de cette cou- … 


s les brillants pistils sub- | 
sistent encore, comme le squelette ou la char- 


E 


fe 7 om SNC P i y Mate PP? Le A 


Her 


Ire LIV. 


PL. 


IX. 


JANVIER 1847. 


CYPRIPEDIUM BARBATUN. 


190. 


SABOT DE VÉNUS à fleurs barbues. 


Érvw. Voyez ci-dessus. Pl. IV. (No 186.) 


Orchidaceæ § Cypripedieæ. — Gynandria-Diandria. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 


CHARACT. SPECIEI : C. ($ acaulia :) acaule, fo- 
liis coriaceis acutis canaliculatis maculatis, scapo 
pubescente, sepalo dorsali cuspidato obtuso ciliato 
margine revoluto, petalis lineari-oblongis subundu- 


latis fimbriatis margine superiore verrucoso, sta- 

mine sterili lunato pubescente. Lixo. 
Cypripedium barbatum Lupi. Bot 
110. 1841. 


hort. Bogor. 48. 


La plante dont il s’agit ici est originaire 
de l'Inde, où Cuming la trouva sur le mont 
Ophir, dans le détroit de Malacca. Blume , 
auparavant l'avait signalée dans l'ile de 
Java. Elle est trés voisine des C. venustum 
et purpuratum. En l'absence des fleurs, on 
pourrait méme presque la confondre avec 
cette derniére, en raison de la ressemblance 
de leur feuillage. 

es feuilles en sont toutes radicales, dis- 
tiques, oblongues , aiguës, canaliculées , à 
bords inférieurs resserrés et embrassants ; 
elles sont agréablement veinées-réticulées 
de vert plus sombre que le fond. Le scape 
est pubescent , uniflore, plus long que les 
feuilles, d'un pourpre foncé, et terminé par 
une bractée ovée, cucullée, verte, beau- 
coup plus courte que l'ovaire. La fleur est 

grande, dressée, étalée. Le segment 
Supérieur en est dressé, très large, arrondi 


à la base, subaigu au sommet, cilié, à bords 
réfléchis. Le fond en est blanc, agréable- 
ment ligné de vert et de pourpre, presque 
jusqu’au sommet. Les deux latéraux (péta- 
les) sont linéaires-oblongs, très étalés, por- 
teurs au bord supérieur de petites verrues 
poilues, d’un pourpre noirâtre. La couleur 
de ces deux segments est en dedans d’un 
riche violet, mélangé de vert à la base; en 
dehors ces deux teintes se remplacent mu- 
tuellement. Le labelle est très grand, pen- 
dant, glabre, d’un violet pourpré, passant 
au roux; il affecte la forme qui a fait don- 
ner au genre le nom qu'il porte ; l'ouverture 
en est évasée, à bords légèrement déjetés. 
Le gynostème et les anthères sont d’une 
conformation telle, que les figures ci-contre 
la rendront mieux que toutes les périphra- 
ses possibles. 
Ca. L. 


CULTURE. 


Les cypripédes exotiques se cultivent 
Comme les Orchidées terrestres , C'est à-dire 
en pots, dans un terreau de bruyére, entre- 
mélé de détritus de bois et de mousses. Ils 
Peuvent au besoin se contenter de la serre 

quelle on les place dans un 


froide, dans la 
endroit chaud, mais ombragé. Dans la serre 


chaude, on les tient dans les coins les plus 
froids et les plus aérés. On en entretient la 
terre légèrement humide, en évitant de les 
seringuer ; car dans ce cas, l'eau en station- 
nant dans le cœur, causerait la pourriture 
des jeunes feuilles et par conséquent celle des 
futures fleurs. Quand on en lavera les feuil- 


-€993- 


les, soin qu'il faut renouveler souvent, on | rait pu s’y glisser. La multiplication en est 
aura la précaution de renverser la plante | facile par la séparation des pieds, qu'on 
pour la faire égoutter, et on soufflera méme | traite aussitót comme plantes-méres. 

entre les feuilles pour chasser l'eau qui au- , 


——— 


———————— 


Sunt. 


COPECO FETE. 


Lo 


\ 


eu. JANVIER 1847. 


191. 


GARDENIA DEVONIANA, 


GARDÉNIE DU DUC DE DEVONSHIRE. 


Érm. V. ci-dessus. T. II. Janvier 1846. Pl. I-II. 


Cinchonacee  Cinchoneæ-Gardenieæ. — Pentandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. ir pt 

CHARACT. SPECIEI : nermis, foliis oppositis 
papyraceis petiolatis touts oblo ongis a acuminatis , 
junioribus cé faul M oni Lora ven xil- 
lis subtus tomentosis, ecto tariki ‘acli 
rio, ovario yn ine 1 Prts linearibus patulis 


ad basin usque divisis, corolla longissima, tubo gra 
cili, fauce campan nuls ta, lobis 5 obtusis sert ant 
oblique emarginatis. Lint. 

Gardenia Devoniana Lini. Gardener's Chronicle , 
1846. Oct. 3. p. 663. Bot. Reg. t. 63 (1846). 


"Y 


«Cette glorieuse plante est originaire de 


— Sierra-Leone, d’où M. Whitfield en a im- 


porté des individus vivants. Elle est peut- 
être la plus belle de sa noble race; et nous 
en avons la conscience, elle est digne du 
nom que nous avons risqué de lui conférer. 
Quelque belle que soit la Gardénie de Lord 
. Derby (G. Stanleyana), elle est aussi loin 
de celle dont il s'agit, qu'un Comté l'est d'un 
Duché. » C'est ainsi que s'exprime M. Lind- 
ley, en parlant de la plante dont il va étre 
question , bien belle certainement, mais qui 
cependant, ne fera pas oublier, selon nous, 
les G. Stanleyana, Whitfieldii, et quelques 
autres, non moins élégantes, et qui méri- 
tent, à tous égards, de faire les honneurs 
de nos serres chaudes. 

Il est bien regrettable que le savant au- 
leur anglais ne nous apprenne rien de plus, 
que ce qui précéde, au sujet de l'histoire de 
cette remarquable Cinchonacée , dont il ne 
donne non plus aueune description. Nous 
ae saurions donc rien dire de son habitus, 
m de la hauteur qu'elle atteint dans son 
pays nata 

C'est (très probablement) un arbrisseau (1) 
ld inerme, doué d'un bel et ample 

age, et voisin, par la forme et la lon- 


1 
) Ex figura phrasique e Lindleyana hec 
Summaria descriptio data 


gueur de ses fleurs, de la G. Stanleyana. 
Les feuilles en sont opposées, papyracées , 
oblongues-lancéolées, acuminées, ondulées 
aux bords, à nervures largement réticulées 
et immergées en dessus. Pendant la jeunesse 
elles sont légèrement poilues, glabres en- 
suite, et conservent seulement un peu de 
duvet en dessous dans les angles des ner- 
vules. Les stipules sont dilatées à la base, 
entières, sublinéaires. Les fleurs sont soli- 
taires, terminales, dressées; leur limbe 
évasé rappelle assez bien, par sa forme et,sa 
blancheur, les fleurs du Lilium candidum. 
Le calyce en est court, partagé jusqu’a la 
base en cing segments linéaires-lancéolés , 
étalés; il est conné avec un ovaire trés court, 

pyriforme. Le tube corolléen est allongé , 
gréle, long de près d’un pied, blanc, ou lé- 
gérement lavé de vert: il se dilate au som- 
met en un limbe campanulé, trés ample, 
d'un blane pur d'abord, passant ensuite , 

en vieillissant, en une teinte légèrement 
paillée. En dehors, dix côtes élevées, ver- 
tes, dont cinq aboutissent aux cinq sinus 
de la corolle et cinq au sommet des lobes, 
dont ils forment la nervure médiane, tran- 
chent sur la blancheur du fond. Les lobes 
de la corolle sont grands, étalés-révolutés , 
oblongs, obliquement et assez fortement 
échancrés au sommet, à bords relevés, fai- 
blement ondulés. Les étamines sont oblon- 


gues, subsessiles et fixées immédiatement à 
Porifice de l'évasement du limbe ; elles sont 
d'un jaune d'or et entourées au sommet de 
très petits points pourpres. Le style, trés 
gréle, est surmonté par un stigmate jaune, 
verdàtre, renflé , oblong, bifide , dont cha- 
que segment se termine en forme de petite 
boule (ad figuram!). Cetera desiderantur. 

Dans l'état actuel de la science, la plupart 
des genres de la famille des Cinchonacées 
(Rubiaeces), appellent une prompte et sé- 
vére révision. Ils se composent souvent, en 


effet, d'espéces entièrement disparates, ou | 


sont à peine ou point distincts entre eux. 


| 
| 
| 


Cest surtout parmi les Gardéniées, les 
Cinchonées et les Psychotriées que les 
anomalies se font remarquer. Ainsi pour ne 
parler ici que des plantes en question dans 
cet article, le genre Gardenia présente des 
espèces tout-à-fait disparates. Il n'y a, en 
effet, aucun rapport entre les Gardénies 
ue nous avons citées : G. Stanleyana, 
Whitfieldt, Sherbourniæ , Rothmanni, ete., 
et les G. florida, amena, latifolia, etc., ete. 


iQ 


Quoad nos, rationes et tempus desunt; felicior adeat! 


Ga. bi 


CULTURE. 


A l'article Gardenia Stanleyana, le lecteur trouvera les renseignements nécessaires 
pour l'intelligence complète de la culture de toutes les espèces de Gardenia. 


L. VH. 


Ltt Et Ler 


PÆRE SED SER Veget Le 


dA 


E 


) 


( Heemanthus elias L. 


ANS 7 


L. 


2° LIV. 


PL. I et II. 


FÉVRIER 1847. 


Nos 192-193. 


BRUNSVIGIA CILIARIS, 


BRUNSWIGIE A FEUILLES CILIÉES. 


Érvw. Charles, duc de Brunswick-Lunenbourg , promoteur de l'horticulture (1753). 


Amaryllidacee $ Amaryllidew. — Hexandria-Monogynia. 


_ CHARACT. GENER. —Perigonium Saat 


fandibuliforme, limbo æquali v. rregulari di 
mina 6 imo peri gonio inserta, filamentis decli- 
natis v. subercotis liberis v basi cum perigoni tubo 
connatis, antheris. versatilibus. Ov infe- 
rum trioculre Ovula. Stylus fliforenis dre 
tione staminum, stig mplici v. obso 
trilobo "c la membranen ila bed 
binatim trilobo-tri , lobis ferre v. alatis, 
ilocularis loculicido- trival is. Sem in locnlis 
pauca obionga, testa nigra sæpius tuer dés fus- 
cescente. 
Herbæ capenses , bulbo radicali globoso sepius 
scarioso-tunicato, foliis igh a d sp orae 
oblongis v. ligulatis serotinis 
"v sioe coctaneis, mabelis. piba o “pedicellis 
leis scariosis plerumque. interstinclis , spatha 
communi bivalvi. 
Svigia (Heister , Deser. Brunsv. fol. 1753. 


Switz. 
os Cye. suppl.) Ken. Hort. Kew. ed. 2 


. H. 230. Bot. Reg. 
a. IMHOFIA, Perigonii tubus brevissimus rectu us, limbi 
nim subundulate reflexæ. Filamenta e 


Jac 
erecta niente 
Am. marginale Jacq. hort. 


b. BRUNSVIGIA. Nd tubus EE limbi 

©: heiniw haud undulate eurvatæ . Fila- 
“Menta s urvata, alterna basi Hess n: ‘Stylus 
=: Sursum curvatus, stigmate obtuso trigono. Capsula 


ursum e 


y frumsvigia sers l. c. Bot. Reg. t. 192-3. 1335, 
i Mag. t. 1619, 2578. fia iom. " st Trans. 
V. 181, Amar. 2 Jaco. l. c. t. 68. 

Im (1). Perigonii tubus subin Mei ha sub- 
trigonus, limbi laciniæ haud undulatæ, apicibus reflexæ, al- 


næ minores. Stamina patentia, Stylus rectus, stigmate 
wiriy trilobo 


Buphane Hens. in Bot. Mag. n. 2578. Boophane "+ 


p 


MOCHA S; Porig. me subinf. subtrigonus, limbi 
laciniæ ui sua subpatentes apice reflexæ, alterne 
minores. Filamenta declinata apice sursum curvata. Stylus 
m apice sursum curvatus, stigmate brevissime 


trilob 


dicii Henn. 7. Ama: et Ker. in 
Bot. Reg. t. 139. tare Pes spec. sai La Vind. i. 
t. 60. Bot. Mag. 1 


Enpiicn. Gen. Plant, 1274. 
(Parenthes. "eie 
CHARACT. SPECIEI : B. bulbo « 
parvo, foliis ovato 
natis, scapo subcy lindrico , spat foliolis tribus 
oblongis, floribus plurimis (80 ) pa rvis, pedunculis 
elongatis triquetri ris, tubo vissimo, limbi lobis 
reflexis oblongis € sroviolaci staminibus 
brevissimis stellatim patentibus basi in discum con- 
natis; stylo breviore ots, Nos. (ad Fa 
donis io vov Ker. Bot. Reg. sub. t. 193, in 
nota; et Linn 53. 


1 


Lilium dm. oto; Heru. Lugd. 357. 
etc. Brern. cent. t. 39. 


Amaryl sir Yn Pl. 422. 
gutiata id. Syst Veg. edit. 13. 265. 


lia ciar: etc. Tauns. Prodr. 59. — 
. Kew. ed 


eríne et 
cor mar. laticoma et radiata Bot. Reg. 
497 et 596.) 
Coburgia ciliaris Hers Hort. Soc. Trans. IV. 181. 


,IMigine au Cap de Bonne-Espérance, 
plante singulière est fort rare dans nos 
Jardins, bien qu'introduite, dit-on, en Eu- 
a 1752. Par suite d’une culture ir- 
ae nelle, elle s'était montrée longtemps 
lle à la floraison , lorsque, selon ce que 
BB E 


nous apprend M. Lindley, elle accomplit en- 
fin cet acte important de la vie végétale, 
en 1825, chez un amateur en Angleterre. 
Ce n’est sans doute pas un des plus brillants 
enfants de cette famille, et pour l'ampleur 
et pour le riche coloris de ses fleurs; néan- 


oani liit dio Dili Qn nci dudit 


1) ) 
(1) Nee Buphane (errore typographico !) 
Tow. m. 


: Bov@orés, qui boves enecat. 


$3183. 


moins, l'étrangeté de son ensemble, ses feuil- 
les bordées d’épais cils noirs, ses nombreu- 
ses petites fleurs d’un violet sombre et lon- 
guement disposées en une assez grande om- 
belle, lui assurent une place dans toute col- 
lection de choix. Nous devons ajouter qu’en 
se conformant aux sages préceptes qui ont 
été donnés, dans ce recueil, sur la culture 
des plantes du Cap, à l’occasion de la Cum- 
mingia trimaculata (T° 4% p. 180), du Cyr- 
tanthus obliquus (T° II n° 156) et surtout 
des Sparaxis et des Ixia (II. Pl. I-II. n» de 
juillet). Il est à peu près certain qu’on ob- 
tiendra volontiers les fleurs de la plante en 
question. 

Son bulbe est ové-oblong, assez petit, 
atténué-comprimé au sommet. Ses feuilles, 
au nombre de trois ou quatre, sont ovées- 
oblongues, étalées, planes, obtuses, glabres 
sur les deux faces et bordées de cils très- 
épais, d’un brun plus ou moins noirátre. 
Le vert en est très-foncé, et en dessous vers 
la base, se remarquent quelques macules 

| pourprées. Le scape, un peu plus long que 
les feuilles (6 ou 8 pouces) et qui parait 
avant elles, est cylindrique, nu et se ter- 
mine au sommet par une ombelle hémis- 


phérique formée de 50 à 60 fleurs, sortant 
d'une spathe triphylle, dont les lacinies, 
oblongues, concaves et colorées, se réflé- 
chissent en dessous. Les pédoncules, com- 
parativement à l’exiguité des fleurs, sont 
très longs, trigones, assez robustes, d’un 
blanc verdàtre. Le tube floral soudé avec 
l'ovaire et continu avec le pédoncule (ad 
figuram) est trés-peu dilaté, ové-trigone , 
très-court et se divise bientôt en six laci- 
nies presque égales, régulières, linéaires- 
oblongues, réfléchies, d'un violet très- 
foncé et marginé de blanc. Les étamines, 
de moitié plus courtes que les lacinies, sont 
violacées, étalées en étoile, et se soudent 
vers la base en un large disque hypocraté- 
rimorphe, blanc, et comprimant étroite- 
ment la gorge du tube qui est verte. 

Le style, beaucoup plus court que les éta- 
mines, parait atténué-obtus au sommet. 
L'ovaire est renflé, triloculaire; chaque 
loge est bi ou trisperme seulement. Les 
ovules en sont ascendants et fixés par 
leur base acuminée au milieu de l’axe. 
Capsule.... 


Cir. Li 


CULTURE. 


Je me suis suffisamment étendu , à l'oc- 
casion de plusieurs plantes bulbeuses, citées 
ci-dessus, sur les moyens certains ou pro- 
bables de pati et de multiplication 
de celles du Cap, ainsi de sur les procédés 
qui pourraient les am à floraison. Il 
n’est pasinutile toutefois d indiquer ici quel- 
quelques modifications à ces notices essen- 
tiellement a applicables à à certaines espèces , 
et particulièrement à celle dont il est ques- 
tion ci-dessus. "important en horticulture 

est de parvenir à contrarier, à intervertir 
chez nous les climats naturels. Aussi est-ce 
contre cet écueil que vie 
efforts irr. 
ticulteurs. C'est ainsi que les plantes bulbeu- 
ses doivent étre considérées comme des plan- 
tes annuelles, devant accomplir chez nous 

ur évolution totale en moins d'une année, 
Il ne faut pas les laisser végéter en hiver ; 
c’est par là que -t oe avorte si con- 
stamment chez nou 


= pea à l'appui de mes assertions , un 
amateur, M. le baron de Peuthy, à à Hundel- 

A Bruxelles, qui, par exemple, tous 
les deux ans voit fleurir chez lui l'Amaryl- 
lis Josephinæ, parce qu'il la tient en pleine 
terre, à l'air libre, toute l'année, à Pexcep- 
tion de quelques mois d’hiver, pendant les- 
quels il la couvre e chassis froid. Il faut 


dant les premiéres n quelques bulbes 
ter en hiver, il faudrait 
les laisser ne rien changer 
aux errements prescrits; ils finiraient bien- 
tot par se plier aux exigences de leur nou- 
velle patrie. 
L. VH. 


EA HG, & Boupl. 


dg 


Sie fa vi 


Pa 


PA 
B 


. p PALA A 


) 


( 


Li 


ee ae ee he, ee EET e ds 


ee ee 


2e LIV. 


PL. III. 


FEVRIER 1847. 


No 194. 


BEJARIA (8£rarr4) LEDIFOLIA, 


BÉJARIE à feuilles de Ledum. 


Erw. D. Besar, botaniste espagnol. Plusieurs botanistes écrivent encore par erreur Befaria. 


Ericaceæ § Rhododendreæ. 


CHARACT. GENER. — Calyx sex-septem-fidus. 
Corollæ Le sex y. m hypogyna ste 4 
patentia. Stamina 12 v. lá hypogyna, filame 
tis filiformibus, antheris ETENN loculis apice 
poro obliquo dehisc centibus, Ov 6-7 
lare, loculis 


aris septicide Sins placentis 
columnæ centrali adnatis. Semina plu 
in America boreali australiore et in 
"im Siri: lanis cresc sie aus alternis sepe 
agi coriaceis integerrimis, floribus termina- 
libus racemosis v ge onary pets purpureis 


Exouicu. (Befaria) Gen. Pl. 4342. 


— Dodecandria-Monogynia. 


aria Moris ex Zea pu = E son — L. f. 
Rica in Mic . Vex- 
" nein t. Hirt 177. 


class. II. 258. Sc pra re 318. Juss. Gen. 159. Acunna R. 

et P. Prodr. Fl. per. . 12. Meissn. Gen. Pl. 247 (155), ete. 
CHARACT. ste: B. folis oblongis submu- 

uper margine revolutis subtu A pend D 

nervo medio glanduloso- SU. racem 
parton padri pedicellis rhachi ramal cay 
sære glanduloso-hirsutis et visco Hom». 
l.c 


Bejaria (Befaria!) ledifolia. Eonuwo. PI. æquin. 
i 


«Au milieu d’une foule de végétaux aussi 
gracieux que variés, qui couvrent les ver- 
sants froids et tempérés de la chaîne des 
Andes, les espèces du genre Bejaria se font 
Particulièrement remarquer et par Pélé- 
gance de leur port et par le splendide co- 
loris de leurs fleurs. Dans la Colombie, où 
elles se montrent le plus nombreuses , elles 
trónent sans rivales parmi les charmantes 
Plantes qui ornent les régions élevées des 
Cordillières (ou Andes) depuis le omnes 
vénézuélien jusqu’aux frontières du Péro 


et jusqu'aux. côtes de l'Océan Pacifique. ls 


zone alpine qu'elles habitent de préférence 
commence à environ 5,000 pieds au-dessus 
du niveau de la mer et finit à 9,000 de 
hauteur absolue. Je dois en excepter toute- 
fois la Bejaria glauca HB. et B., que j'ai 
rencontrée à Galipan, province de Caracas, 
4 4,000 pieds seulement, et la B. estuans 
Mur. qui à l'entrée. de Paramas, dans la 
haute Cordilière de la Nile Grenade s'élève 
jusqu'à 9,500 et 10,000 pieds de hauteur. 
La grande affinité que ce genre présente 
avec le Rhododendrum lui a valu le nom 


de Rosage des Andes, que lui applique 
avec justesse M. Alexandre de Humboldt. » 
« L'espèce dont il va être spécialement 
question surpasse ses congénères en magni- 
ficence et habite exclusivement le sommet 
de la Silla de Caracas, depuis 6,500 jus- 
qu'à 8,400 pieds d'élévation. Elle y a été dé- 
couverte au commencement de ce siécle par 
l'illustre voyageur que je viens de nommer. 
» Pendant l'ascension que nous fimes sur 
cette montagne, M. Funck et moi , en mars 
1842, nous apercúmes les premiers indivi- 
dus de cet arbrisseau, en sortant du Pé- 
jual (1), au milieu d'une admirable végé- 
tation alpine, composée de Vaccinium cara- 
casanum HB. et K., de Gaylussacia buxi- 
folia HB. et K., de Trixis neriifolia HB., de 
diverses espèces de Symplocos, de Rhachi- 
callis , et d'une foule d'autres plantes. C'est 
dans cet habitat qu'il aequiert son plus grand 
développement; il y atteint 10 ou 12 pieds 
uis dini A ied CR 
(1) On désigne par ce nom un Te de terrein 
couvert de Pejua (Gaultheria odorata H 
(Note de ES. ) 


-€963— 


de hauteur. Il se rapetisse ensuite graduelle- 

t pprochantd t,où il n’est 
plus bientôt qu’un chétif arbuste, rampant 
péniblement entre les pierres, incessam- 
ment battu par les vents et sous l'influence 
d'un climat âpre et rigoureux , qui fait sou- 
vent descendre le thermométre de Réau- 
mur à 1-2°—0, » 

Nos lecteurs trouveront sans doute au- 
tant de plaisir que nous, à la lecture de la 
notiee qui précéde et que nous extrayons 
d'une lettre de M. Linden, voyageur-bota- 
niste, dont nous avons eu tout récemment 
occasion de mentionner le zéle et le dévoue- 
mentpour enrichir la botanique et l'horticul- 
ture qui , toutes deux ,lui doivent un grand 
nombre de plantes intéressantes. Celle dont 
il s’agit est du nombre, et il a pu l'obtenir 
vivante, au moyen du semis de ses graines, 
dans le courant de l'été dernier (1846). Ce 
sera, certes, pour nos serres froides un admi- 
rable ornement, qui pourra rivaliser sans 
désavantage avec les Azalées et les Rosages 


Chez none 11 2 21: hahl 
È 


1 Lu 
et ne dépassera guére un métre. Dans son 
pays natal elle fleurit au mois de janvier. 

C’est un arbrisseau touffu (1), à rameaux 


(N Dearrint: 
* 4 


déliés, rigides, couverts, ainsi que la ner- 
vure médiane sous les feuilles (dont le reste 
est glabre) de poils divariqués, glanduleux, 
rougeátres. Les feuilles sont serrées, pe- 
tites, laneéolées-oblongues, rigides, subco- 
riaces, trés-lisses, aigués-mucronées au 
sommet, & bords roulés en dessous. Les 
fleurs, grandes, belles et d’un beau rouge 
cocciné, sont disposées en corymbes irré- 
guliers, multiflores, au sommet des ra- 
meaux. Le rhachis, les pédoncules et les 
calyces sont entièrement revêtus d’une pu- 
bescence courte, rougeátre , rude, glandu- 
leuse, très-visqueuse. Le calyce est court, 
renflé à la base, sex ou rarement septem- 
fide. Les pétales, en nombre égal aux seg- 
ments du calyce, sont lancéolés-oblongs, 
obtus, étalés. Les étamines(12, rarement 14) 
à filaments gréles, pourpres, sont aussi 
longues que les pétales, et terminées par 
des anthères biloculaires, jaunâtres, s’ou- 
vrant au sommet par deux pores obliques. 
Le style, pourpre également, est robuste, 
plus long que les étamines, arqué-ascendant 
et terminé par un stigmate capité, sex-fide. 
L’ovaire est petit, plan au sommet, 6-costé, 
sex-loculaire. Les ovules sont nombreux, 
pendants, fixés á un placentaire épais, oc- 
cupant l'angle de chaque loge. Capsule..... 
Cu. L. 


Explication des Figures. 


Fig. 1. Ovaire, style, et insertion d’une étamine. Fig. 2. Une étamine séparée. Fig. 3. Coupe horizontale 
d’un ovaire. Fig. 4. Le même coupé verticalement (fig. plus ou moins grossies). 


CULTURE. 


L'introduction de la plante dont il est 
ici question sera fort agréable aux amateurs. 

ous voudront la posséder et jouir de son 
charmant effet [au milieu de cette foule de 
délicieux arbustes qui peuplent nos serres 
froides, les Leschenaultia, les Andromeda, 
les Hovea, les Pultencea, les Erica, ete., ete. 
Il ne serait peut-étre pas impossible de la 
croiser avec les Ledum, et d'obtenir ainsi 


qu'il devienne loisible de faire ces inté- 
ressants essais, on la cultivera en terre de 


qu'on pourra en obtenir de bonnes graines, 
qui, tout en perpétuant facilement l'espece 
chez nous , pourront nous donner quelques 
belles variétés. i 
M. J. Linden possède seul jusqu'ici l'édi- 
tion de cette plante, 
L. VH. 


A Cas SE Lei FA Oe A CGuiczan. | 


fi + 
Gih. & på 


| 
| 


2° LIV. 


PE. IV. 
[— a lie a io ia alal 


FÉVRIER 1847. 


No 195, 


CLEMATIS TUBULOSA, 


CLÉMATITE A FLEURS TUBULÉES. 


Erm. V. ci-dessus. Pl. III. Déc. 1846. No 175. 


Ranunculacee $ Clematides. — Polyandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 
.CHARACT. SPECIEI: C. erecta subpubescens 
dioica (?), foliis longe petiolatis trifoliolatis , foliolis 
rhombeo-ovatis sublobatis mucronato-dentatis ve- 
nosis lateralibus i I ilateris I + int lio longe 
petiolatis, corymbis terminalibus axillaribusque sub- 
compositis, sepalis lineari-oblongis primum tubulo- 
sis demum revolutis (cœruleis) extus pubescentibus, 
staminibus uniserialibus, filamentis (sub 16) dilatatis, 
Ovariis stylisque sericeis, stigmate recurvato, Hook. 

t. Mag. t. 4269. 


velutinis , antheris filamenta glabriuscula duplo su- 
perantibus. Turczan:1. infra c. 


s tubulosa Turczan. Bull. des Nat. de Mos- 
.— — Va t Mag. l. c. 


Clemati. 
cou. XI. 148 Varr. Repert. 1. 5. Bot. Mag. 1 


Parmi ces vastes contrées situées au nord 
de la Chine, dans l'Asie centrale et orien- 
tale, contrées moins connues des Euro- 
péens que ne le sont le Brésil et le Mexique, 
en raison peut-être de l’âpreté extrême de 
leur climat, plus froid en général que l'Eu- 
rope, bien que situé sous les mêmes pa- 
rallèles ; des difficultés extrêmes et- des ob- 
stacles sans cesse renaissants qu'elles oppo- 
sent aux voyageurs, par les déserts, les 
neiges, par les rivières et les nombreux 
lacs, et surtout par l’inhospitalité de leurs 
hal itants à demi sauvages ; parmi ces con- 
trées , disons-nous , il faut ranger au pre- 
mier rang la Mongolie. Marco Paulo le 
premier, et aprés lui quelques missionnai- 
"ue gg. nous ont fourni des renseignements, 
bien incomplets malheureusement, sur les 
Productions naturelles et la constitution 
Physique de ces pays. L’ambassadeur an- 
glais en Chine, lord Macartney, en 1792, 
en Parcourut une petite partie, et il est 
"este de son expédition quelques documents 
sr Parmi les naturalistes, le russe 
bi rg à Irkoutsk, par ordre 

men *tudi 
collecter les objets Ome sta hi 
ces sauva 3 í i | 
Ses contrées, et l'allemand Alex. 


Bunge, en eompagnie de missionnaires rus- 
ses, ont fait connaitre, dans ces derniers 
temps, quelques plantes de la Mongolie; 
et ce sont à peu prés les seuls auteurs à qui 
la botanique soit redevable d'une connais- 
sance, bien superficielle encore, de la végé- 
tation de cette immense région. 

Et cependant, ees pays sont incessam- 
ment traversés par des caravanes de mar- 
chands russes, qui se sont monopolisé le 
trafic des marchandises et des denrées né- 
cessaires à ces peuples, trafic fort lucratif, 
bien que dangereux, dans la Mantchourie, 
la Mongolie, le Thibet, etc., et semblent 
interdire l'entrée de ces pays au reste de 
l'Europe. 

Cet état de choses est vraiment préjudi- 
ciable, non seulement au commerce euro- 
péen en général , mais aux progrés de l'his- 
toire naturelle en partieulier. Ainsi, en 
raison des mémes paralléles, toutes les 
plantes de ces contrées croitraient libre- 
ment chez nous, méme dans le Nord. 
Malheureusement nous n'en connaissons 
que peu , et en possédons à peine quelques 
espèces, bien qu'un grand nombre d'entre 
elles puissent passer pour ornementales. 

Puisse ce long préambule ne pas rester 


<> 


stérile et inspirer à quelque généreux ami 
de l’histoire naturelle le dévouement néces- 
saire pour entreprendre un voyage scienti- 
fique dans ces contrées! Puisse, plutôt en- 
core, un gouvernement comprendre l'utilité 
et l'intérét d'une telle mission et l'exécuter 
à ses frais! Amen! 

L'intéressante plante dont il va étre ques- 
lion est une des filles de la Mongolie. On 
en doit la découverte à Turczaninow; mais 
nous ignorons l'histoire de son introduction, 
à l'état vivant, dans nos jardins. 

La nouvelle Clématite est une plante fort 
distincte de la plupart de ses congénères, 
par son port dressé, son ample feuillage 
trifoliolé, ressemblant assez bien à celui 
d'une Actea. Elle sera recherchée avec em- 
pressement en raison de ses gracieuses 
fleurs veloutées et d'un coloris délicat. 

Nous empruntons à M. Hooker (1. c.) la 
figure ci-contre, et la description qui suit : 

« Tige dressée, peu ramifiée, subligneuse 
à la base, herbacée ensuite, striée et tein- 
tée de rouge, haute de deux pieds, Feuilles 
posées, distantes, trifoliolées, portées 
par des pétioles renflés à la base, cylindri- 
ques, canaliculés en dessus. Folioles rigi- 


des, légérement tomenteuses, rhombiques- 
ovées; les deux inférieures, ou latérales, 
inéquilatérales et portées par de courts pé- 
tiolules opposés; l'intermédiaire équilaté- 
rale et longuement pétiolulée; toutes trois 
sont lobées et dentées (chaque dent mucro- 
née), à nervures réticulées et trés-proémi- 
nentes en dessous. Fleurs disposées en co- 
rymbes axillaires et terminaux , simples ou 
composés, à pédoncules et pédicelles to- 
menteux; sépales 4, linéaires-oblongs, épais, 
assez charnus, libres, mais rapprochés, 
soyeux, d'un bleu pourpré, d'abord dres- 
sés et formant le tube, ensuite réfléchis ; 
dont la moitié inférieure, légérement ren- 
flée et tubulée seulement à la base. Envi- 
ron 16 étamines, en une simple série, à 
filaments dilatés , à anthéres linéaires, plus 
longues que la partie tubulée de la corolle. 
Pistils (fertiles?) petits, assez nombreux, 
compactement serrés. Ovaire ové, soyeux; 
style dressé, couvert de longs poils soyeux 
formant à leur extrémité une touffe de poils 
droits, en pinceau; style courbe, en mas- 


ue. » 


n 


GH. Li 


o — 


CULTURE. 


On appliquera à cette espéce les mémes 
errements que ceux que j'ai enseignés à 
l'occasion de diverses plantes de pleine 
terre et d'air libre. Elle est tout-à-fait rus- 
tique, vivace et supportera sans inconvé- 


nient nos hivers, aussi bien que notre 
C. erecta, par exemple. On la multipliera 
facilement de boutures ou d’éclats du pied, 
en automne, et mieux, au printemps. 


L. VH. 


Y 


ED ; 
EIA + S cd tls Éric. 


A RE RR 


2e LIV. PL. 


Y: FÉVRIER 1847. 


No 196. 


VERONICA SPECIOSA var. RUBRA 


VERONIQUE ÉLÉGANTE à fleurs rouges. 


Erm. V. ci-dessus, T. I. p. 103. 


Scrophulariaceæ $ Veroniceæ. — Diandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 
CHARACT. SPECIEI : V. ibi 


La Veronica speciosa, dont nous avons 
donné, dans notre premier volume, la fi- 
gure et la description , est maintenant dans 
tous les jardins, et chacun a pu apprécier 
la beauté et les mérites divers de cette 
plante; chacun a encore sous les yeux son 
port élégant, ses nombreux et denses épis 
de fleurs pourpre-violacées. Aussi jugeons- 
nous inutile de remettre sous les yeux de 
nos lecteurs la notice que nous en avons 

onnée, 

Cultivée en grand , à Tendring Hall, dans 
le comté de Suffolk (Angleterre), par 


M. J. Oates, jardinier de sir Joshua. Row- | 


anglicis fortuitu enata, floribus roseis ab illo solum- 
modo differt. 
Veronica speciosa V. rubra Hort. angl. 


ley, ele a produit par le semis la char- 
mante variété qui fait le sujet de cet arti- 
cle. Elle ne différe pas spécifiquement du 
type, mais elle fleurit encore plus facile- 
ment et plus abondamment que lui; ses 
fleurs, d'un beau rouge vif, tranchent vive- 
ment avec le pourpre violacé des fleurs de 
celui-ci. Ces deux plantes groupées ensem- 
ble sembleront deux espéces et se feront 
valoir l'une l'autre par l'agréable opposition 
de leurs couleurs. C'est en somme, une 
charmante addition à nos collections de 
serre froide. 
Cn. L. 


A e 


CULTURE. 


Le lecteur devra appliquer à cette espèce la culture prescrite pour le type (V. l. c.). 


L. VH. 


THERMOMETRES 


REAUMUR , CENTIGRADE ET FAHRENHEIT. 


Comme nous sommes souvent amenés à parler indifféremment des Thermomètres 
dits : Réaumur, centigrade et Fahrenheit, nous donnons ci-dessous, pour en faciliter 
l'intelligence à nos lecteurs, l'échelle comparative de chacun d'eux. 


) 


Thermomètre’ co mpareð 


Centigrade 
Fahrenheit 


n 


S 
à 
E 
E 
= 


AA RATE rn] 


du Sang 


fon dant e 


Mit 


LOTES 


X 4 / 
re ptt en enn NARA 2 d 
7 d "f 


> 


« 


Ê 


PL. 


VI. FÉVRIER 1847. 


No 197, 


ÆSCHYNANTHUS PULCHER, 


ÆSCHYNANTHE ELEGANT. 


Érym. cirio, je rougis (j'ai honte) avlos, fleur; allusion, 


x 


sans doute, à la vive couleur roug 


des corolles (en général) dans ce genre. 


Gesneriaceæ $ Cyrtandreæ. 


RACT. GENER. — Calyx ventricoso-tubu- 
5-fidus y. 5-partitus , 1 


.Semina nu inuta oblonga 
que setis longis paucis aut solitariis 
funiculo nullo aut capillis multo 


8 
sepius radicantes, 


DC. et Fil. Prodr. 1X. 2 
(Parenthes. excepta.) 


— Didynamia-Angiospermia. 


Æschynanthus Jack. Trans. linn. soc, XIV. 42. t. 2. Srrexc, 
Syst. II. 2236. G. Don. Gen. Syst. IV i 
Pl. jav. rar.1 


Brune in Flora 1825. 143 


re peg 


r -4 
ij A 
corom. t. 291. Quoad figuras specierum consule Bot. Mag. 


Bot. Reg. in diversis locis. 


IEI: Æ. scandens, foliis ovatis 

c erse venosis obscure dentatis , 
corymbis terminalibus bracteatis, calyce ovato cylin- 
draceo glabro basi obtuso, segmentis brevibus erectis, 
corolla calyce triplo longiore glabro. Hoox. 

Æschynanthus pulcher Arr. DC. (1) Prodr. IX. 
262. Bot. Mag. t. 4264, 1846. 

Trichosporum pulchrum Brome Bijdr. 764. Hassk. 
Cat. bogor. 153. 


cero RR Se | 


Toutes les espèces de ce charmant genre 
sont les bien venues dans les jardins, où 
leurs brillantes fleurs, leur port pittores- 
que, la facilité de leur culture, leur assu- 
rent une place distinguée. Voici comment 
M. Hooker, à qui nous empruntons la belle 

sure ci-contre, s'exprime à l'égard de 
celle dont il s'agit : 

“Nous faisions allusion à cette splen- 
dide Plante, en en faisant connaitre une 
autre également belle, PL. Lobbianus (1). 
4 été envoyée de Java à M. Veitch, 
horticulteur à Exeter, par son collecteur 
Saree espèce sera trés-incessamment figurée 

volume dela Flore en cours de publication. 


pulehra (Steun. Nom. bot, ed 2. sub 
fasciculatis axillaribus terminalibusque 
Tom. m 


(1) J£. : 
bracteatis arg a 


(sic. in L e 


M. Lobb, sous le nom que nous adoptons 
ici, et est probablement connue dans cette 
ile comme la véritable espèce appelée ainsi; 
sans cela nous eússions difficilement conjec- 
turé que ce fút la même plante, que Decan- 
dolle a rangée dans sa section : peduncu- 
lis axillaribus bifloris. Sous ce rapport en 
effet notre plante est en désaccord avec.le 
caractère de la section, dont les pédoncule 


sont dits : fasciculés, axillaires et termi- 


naux. Elle se distingue principalement de 
VÆ. Lobbianus par ses feuilles plus larges, 
son tube calycinal plus court, tout-à-fait 
glabre, et son tube corolléen beaucoup plus 
exsert. Les fleurs paraissent en juin et juil- 
let. Elle fut présentée, vers cette époque, à 


foliis lanceolatis basi rotundatis eveniis, pedunculis bifloris bi- 


A 


‘93 


l'exposition de la société d’horticulture de 
Chiswick. 

» Elle est probablement épiphyte, à ra- 
meaux gréles, opposés, à feuilles briève- 
ment pétiolées , largement ovées, épaisses, 
charnues, mais fermes, Ciobani amont 
dentées aux bords, et marquées de veines 
apparentes. TANM terminaux , sessiles, 

ractéés; bractées petites, cordées, folii- 
formes. Pédicelles courts, assez épais. Ca- 
lyce cylindrique, urcéolé ou ové, très-gla- 
bre, d'un vert jaunátre, rougeâtre supé- 
rieurement; limbe de cing dents dressées, 
obtuses, presque égales. Corolle trois ou 


quatre fois aussi longue que le calyce et 
d'un riche écarlate, dont le tube élargi et 
gibbeux en dessous, globuleux à la base, 
au dessus de laquelle il est contracté et 
très-étroit; à orifice oblique, à limbe à 
peine bilabié, dont le segment supérieur 
bifide, les trois autres entiers; tous ovés. 
Etamines un peu plus longues que la gorge 
de la corolle. Style généralement exsert, à 
stigmate pelté, oblique. Ovaire presque 
linéaire , dont la base entourée d’un anneau 
charnu. » 


Ca. L. 


Explication des Figures. 


Fig. 1. Corolle. (grd. nat.) Fig. 2. Pistil, un peu grossi. 


— > 


CULTURE. 


Cette espèce fera contraste, mélée à ses 
brillantes congénères, les Asch. ramosus, 
randiflorus, Boschianus, ete., etc., par 
son feuillage si distinct, par la couleur et 
la forme de ses fleurs. 

Pour laisser acquérir à ces diverses plan- 
tes toute la luxuriance , et par conséquent 
tout l'effet ornemental , dont elles sont sus- 
ceptibles, elles doivent étre suspendues dans 
des corbeilles, soit seules, soit en compa- 
gnie de certaines Orchidées et Broméliacées, 
dont elles augmenteront ainsi l'agrément et 
l'aspect pittoresque. On les tiendra, comme 
ces plantes, un peu humidement, au moyen 


seringages réitérés. A la saison de repos, 
c'est-à-dire, pendant nos hivers, on les 
laissera comparativement sèches et dans 
une température peu élevée. Comme elles 
sont sujettes à être attaquées par les kermès 
et les cochenilles, elles devront souvent être 
visitées et lavées au moyen d’une petite 
brosse douce et d’une éponge fine. 

La multiplication a lieu de boutures, 
coupées aux articulations et faites à la ma- 
nière accoutumée, sur couche chaude et 
sous cloche. 


L. VH. 


x 


2e LIV. 


PL. VII. 


FÉVRIER 1847. 


No 198, 


CATTLEYA GRANULOSA, 


CATILEYA à labelle granulé. 


Em. W. Carrier, membre de la Société d'Horticulture de Londres. 


Orchidaceæ  Epidendreæ, — Gynandria-Monandria. 


CHARACT. GENER. — Perigonii foliola ex- 
teriora membranacea v. carnosa patentia æqualia, 
i riora sæpius major lum cum gynos- 


a quadrilo- 
pto marginibus scia 

Pollinia 4 caudiculis s totidem 1 replicatis 

Herbæ america tropice epiph ytæ pseudobulbi- 
fere , foliis solitariis gemin isve coriaceis , floribus 
terminalibus magnis speciosis sepe e spatha magna 
erumpentibus 

Exouicu. Gen. Pl, 1380 et supp. I. 

grins Collect. t. 33. 37. Bot. Reg. t. 953. 1172. 1406. 
1859. 1919. (1838 t. 2, 1840 t. 48. 58) Mil des 148-1839. 
t. 47. Orchid. Gen. 116. Sert, Orchid. 22. H 


Exot. FI. t. 157. a Mag. t. mp ope: 3656, 3669. 
3711, 3742. 4270. Lovp. Bot. Cab. t. 337. Marr. Amen. Molde. 
1.10. Meisw. Gen. PI. ET (279) Aut Hara Mex: ape — 
Mem. Soc. h. n. Strasb. III. 10. Maelenia Duxo 

roy. Brux. 1X. c. ic. et Hortic. belge 11, 198. c. ic. y Se ps 
abortu incompl.) 


CHARACT. SPECIEI: C. caulibus (pondon 
retibus gracilibus menn foliis oblongo-la 
cceli obtusis, sepalis oblongis obtusis, petalis die 
vato-spathulatis u undulatis dbtudiinde labello cu- 
cullato tripartito, ert Få lateralibu iovatis in- 
termedia sinu lato divulsa ungue teri levi, 


lamina rotundata art ua ida Po be 
INDL. 


Cattleya granulosa Linz. Bot. Reg. t. 1. (1842). 


En vérité, si nous ne craignions de fati- 


rions plus fe My entrainer à Pirrésistible 
penchant qui nous porte à peindre ces ma- 
gnificences Wii Rouse avec cette conviction, 

cet enthou pa 
poétiquement | épris d'une nature si diverse, 
si élégante, si grandiose, si majestueuse ! 


His ego nee metas rerum nee tempora pono; 
(Vire.) 


mais la crainte d’abuser de leur patience, et 
surtout celle d’étre infiniment au-dessous 
n 


avons eu a dj plusieurs fois occa- 
sion > le dire, les Orchidées peuvent certes 
compter entre les merveilles rente les 
globe. La nature les a richement douées, 
et si elles sont: pas l'élégante es vis 
de tels ou tels végétaux , en revanche, elles 
is à l'envi les fleurs les plus singuliére- 
anisées qu'on puisse voir, un colo- 
he blement varié, des odeurs suaves et 


ment 
ris 


à nulles autres comparables. Ajoutez à cela 
un mode de station tout spécial. En général, 
elles eroissent , comme chacun sait, sur les 
ar T 

mi les 5000 espèces d’Orchidées qu'on 
SAR it aujourd'hui (et dont les deux tiers 
à 


premier rang parl'ampleur extréme de leurs 
fleurs et le délicieux aróme qu'elles exha- 
lent. ^ peu d'exception prés, ees fleurs sont 
roses; et la plante dont il s ‘agit vient appor- 
r sous ce rapport un heureux contraste 
parmi ses brillantes von ric a au milieu 
desquelles elle dominera tout d'abord par 
sa stature plus élevée. En effet, ses M 
bulbes, gréles, articulés, striés ou mêm 
(dans la vieillesse) cotelés , sea quelquefois 
hauts de deux pieds et plus. Ch 
culation est revétue 


deux ou trois feuilles oblongues-lancéo 
Ming vise coriaces , nae ob- 

s, a bords subaigus et réfléchis, d’un 
mae ges im di fleurs sont amples, soli- 
taires ou géminées, d'un vert d'olive et fine- 
ment ponetué de rouge sombre. Les divi- 
sions du périanthe sont obtuses; les ex- 


e 


-€963— 


térieures oblongues (la supérieure dres- 
sée; eux inférieures défléchies et ar- 


ndley, qui le premier nous a fait 
connaitre cette élégante espéce , lui assigne 
pour patrie le Guatimala, où l'a découverte 
M. Hartweg, qui de là l'a envoyée à la So- 
ciété d'Horticulture de Londres. L’établisse- 
ment s 
(en fleurs au moment où nous 
10 décembre 1846), provenant 


. 
, . 


écrivons, 


de la province brésilienne de Fernambouc. 
Cette double patrie dénote pour cette plante 
un vaste habitat qui, compris entre le 16° 
dégré de latitude septentrionale, et le 10* de 
latitude méridionale, entre le 95° et le 
45° degré de longitude, offre une étendue 
diamétrale de plus de 1600 lieues géogra- 
phiques ! 

Elle est encore fort rare et bien digne 
par les considérations que nous avons énon- 
cées ci-dessus, d'orner les serres des ama- 
s difficiles sur le choix de 


extrêmement agréab 

On en connaît une variété, à labelle 
jaune, piqueté de rouge (C. granulosa Rus- 
seliana LinnL.) Bot. Reg. t. 59. 1845. 


Cu. L. 


CULTURE. 


les Orchidées; dans des articles précédents ; 
il est done inutile d’en reproduire ici les 
étails. 
Chaque fois que ce mot, Le Brésu. , vient 
dans le discours frapper mon oreille ou mes 
dans un li 


C'est que la nature des Tropiques est 
si grande, si majestueuse, si inimitable! 
Quelles impressions délicieuses et profondes 
n'ai-je pas ressenties lorsque jai eu le bon- 
heur de voir, de toucher, d'admirer cette 
nature toujours jeune, toujours verte, tou- 
jours fleurie! Quoique bien des années déjà 
se soient écoulées depuis que j'ai quitté ces 
féeriques parages, cependant ils sont tou- 
jours présents à mon esprit; que dis-je, je 
vois encore ces forêts vierges, au-dessus des- 
quelles dominaient les panaches des pal- 
miers, les cimes gigantesques des Cesalpi- 
nia. des Inga, des Ficus, des Guatteria, 


mon odorat! quelle variété de formes, de 
coloris enchantaient mes yeux! Là, à chaque 
pas, à chaque instant j'étais ébloui, trans- 
porté. Quels doux, quels délicieux souve- 
nirs! Brésil! heureuse contrée , si favorisée 
des cieux! Que n'ai-j 


boisés de tes montagnes, au pied de cette 
Gavia si poétique, si calme, et si voisine ce- 
pendant de la bruyante Rio de Janeiro, où 
"Européen surpris retrouve le tumulte, les 
plaisirs et les passions du vieux continent ! 
Mais jenvarréte; car je crains bien que l'ex- 
pression de ces souvenirs, si puissants sur 
mon cœur, n'aient pas pour le lecteur tout 
l'intérêt que j'y attache. 


= 


L. VH. 


à å » ZE Rs À SE å EUS LET: RER AE 
rte ci A a a 
TMT ST RIE tn en nn 


#7 ME we Ve 


N= 


i FRE ‘ i 
illa me ar Pietra Ceres Damos Pa vired 
A 
" > Ù 


| 
| 


2e LIV. — PL. VIII, IX et X. 


= 3e LIV. (MARS) PL. I, II et IJI. 


FEVRIER-MARS 1847. 


Nos 199-200-201-202-203-204. 


VICTORIA REGIA, 


Érm. S. M. Vicroria, reine de la Grande-Bretagne. 


Nymphæaceæ $ Euryaleæ. 


CHARACT. GENER. — cie. tubus subglo- 
"em ovario adhærens ad oram in torum ra petty 
b 


- deciduo 0 Petala 
merosa copia seu S calycis inse stå; psg par 
tentissi calyce Rae interio nsim a 


gustiora abitanti rigida stamin forma, omnia basi 

in annolum v. torum mia. Sta a plur ima 

subduplici serie inserta fertilia , filamentis subu- 

T Unam sed i firm rmis basi monadelphis 
ctis, antheris introrsis infra Fitto 

in inni ciment d pol sera atis; filamentis 

interioribus subbiserialibus sterilibus basi mo- 

rium inferum bos 


uniseriatim regulariter in 
ositis pluriovulatis, o ieta- 
tibus funi calle. reticulatis affixi 


connatis. sk Ai lobe atibus maximis tot quo 
loculis gin verticis campanulati dala 
articulatim finitis Jato lancolati bacs Hire car- 


nosis erectis mediu ad ulum inflexis 
deciduis dorso tigrato. rue fre s sesso glo- 
boso-campanulat athiformis truncatus supra 


cam ee intus rostratus Plurilocularis, pos ode 
PO binge -globosa nucamentaca. 
Herba idein sana Serb placidos cisandi- 
nos Americæ australis habitans, radice perenni, 


— Polyandria-Polygynia. 


foliis giganteis natantibus part peltatis pla- 


tolis n ovariis ner- 
visque subtus insigni ni acu 
Hoor, Bot. pn sub t. 4275-4278, 

Victoria Linot. Monog. 1837. c. ic. fol. max. 
Misc. 13. Scnows. in Jonwsr. Mag. II. 440. c. ic. "aeri "X 
Musa. Gen. PI. p. 340. 

CHARACT. SPECIEI : Unica species , de qua supra 
et infra disseritur 

SYNON.: Victoria regia — Monog. Vict. 1837. 
ined. cum ic. Bot. Reg. Misc. 1838. 9. ibid. 1840. 
62. D’Oxsic. Ann. des Sc. Nat. 1840. XIII. 

EIN, ibid. 50, Bot. Mag. l. c. 

Victoria regina Gray. Mag. of Zool. and Bot, II. 

838. 440. 


Nymphea Victoria Scuomz. in litt. 
Euryale Amazonica Porre. in Frorwr’s Notiz. 
XXXV. hd Reise. II. 432. 

? Victoria Crusiana D'Oxsic . 1 c. (an mera Va- 
rietas ? foliis utrinque viridibus, sepalis extus viri- 
dibus, petalis cunctis concoloribus roseis 

Cn. L. 


» Nous avons toujours cherché à commen- 
cer chaque année de ce recueil par quelque 
plante éminemment belle ou rare; mais 
nous n'avions pas encore eu l'heureuse 
occasion de consacrer un numéro à la pu- 
blication d'un végétal d'une beauté, d'une 
rareté, et nous pouvons ajouter d'une célé- 
brité, aussi prééminentes que celui que nous 
offrons à nos abonnés : végétal digne, comme 
nous ne doutons pas qu'ils en conviennent 
avec nous, de remplir le numéro entier. 
Rarement une autre plante a excité une 
telle attention, un tel intérét dans le monde 
botanique ; ; en raison surtout du nom 
qu'elle a le privilége de porter. Qu'il nous 
Soit permis de le dire, en rappelant que le 


genre Strelitzia a été spécialement dédié à 
l'épouse de S. M. Georges III, aïeule de 
la Reine Victoria, à cause de la protection 
qu'elle accorda à la botanique, en amé- 
liorant, en embellissant les jardins royaux 
de Kew : le nom de Victoria, par les mémes 
causes, mérite encore plus de la postérité; 
car Sa Majesté, comme chacun le sait, s'est 
complue gracieusement à faire profiter le 
publie des embellissements de ces jardins, 
qu'elle a libéralement dotés dans ce seul but. 

» Il est vrai que la Victoria n'a point 
encore produit de fleurs en Angleterre; 
mais nous en possédons dans les jardins 
royaux de Kew des individus vivants, nés 
de graines apportées de la Bolivie par 


a 


M. Bridges. Ils ont jusqu'ici végété d'une 
facon satisfaisante ; mais nous craignons, 
si la plante est annuelle, qu'ils ne puis- 
sent passer l'hiver (1846-1847), ou tout au 
moins donner des fleurs parfaites, Com- 
bien la science n’éprouve-t-elle pas de dés- 
appointements et de retards ! Ce n’est que 
plus de cent ans après que Pon faisait usage 
de thé comme boisson en Angleterre que 
l'arbrisseau qui le produit y a été introduit 
vivant. Plus d'un botaniste s'était embar- 
qué pour la Chine, principalement dans le 
but de rapporter pour nos serres un indi- 
vidu de thé à l'état vivant, jusqu'à l'im- 
mense et formidable entreprise qui a eu lieu 
récemment. Dans ces temps nulle caravane 
dans le désert, nul courrier Waghorn (Vo 
Waghorn facilities), nul steamer ne venait 
en aide au Voyageur. En général, prés de 
trois ans s'écoulaient pour aller en Chine, y 
passer le temps nécessaire et en revenir. En- 
fin, Osbeck , élève de Linné, était parvenu , 
en dépit des soins jaloux avec lesquels les 
Chinois en défendaient lexportation, à se 
procurer quelques pieds de thé, lorsqu'en 
vue des cótes d'Angleterre, une tempéte 
s'éleva dans laquelle périrent les précieux 
arbustes. On adopta alors l'idée de s'en 
procurer des baies, mais ce fut sans ré- 
sultat; car la chaleur des Tropiques en 
altéra les semences oléagineuses et en em- 
pécha la germination. Un capitaine de la 
marine suédoise imagina un excellent pro- 
cédé: s'étant procuré des baies fraiches, il 
les sema à son bord et prit, souvent sur sa 
propre ration journalière, l'eau nécessaire 
au jeune plant; mais, comme son navire 
entrait dans la Manche, un malencontreux 
rat attaqua sa cargaison chérie et la dévora 
toute entière! Nous n'avons cependant pas 
de raison pour désespérer de pouvoir élever 
la Victoria regia et de la voir fleurir dans 
nos contrées. Le temps n’est pas loin encore 
depuis que nous avons entendu parler pour 
la première fois de ce splendide lis aqua- 
tique; et les facilités de communication avec 
les pays étrangers sont aujourd'hui fort 


différentes de ce qu'elles étaient du temps 
de Linné et depuis l'importation du thé. 

» Nous avons eu la bonne fortune de 
recevoir des échantillons fleuris de. cette 
plante recueillis par sir Robert Schom- 
burgk, ainsi que des fleurs sèchées et 
d'autres conservées dans l'alcool par les 
soins de M. Bridges. Ces fleurs, ainsi que 
les dessins coloriés, exécutés sur les lieux 
par sir Robert, nous mettent à même en ce 
moment d'offrir, dans les figures annexées 
à ce fascicule, les analyses les plus impor- 
tantes et les plus nécessaires pour illustrer 
le genre et l'espèce. 

» Bien que ce soit à notre pays que re- 
vienne l'honneur d'avoir donné le premier, 
en 1857, des détails complets sur les par- 
ticularités relatives à cette extraordinaire 
plante aquatique , et d'avoir clairement dé- 
fini ses distinctions génériques , néanmoins 
sa mention imprimée la plus ancienne a eu 
lieu , autant que nous sachions, en 1832 (1), 
dans un ouvrage que nous ne pouvons en 
ce moment consulter, les Froriep's Notizen 
(vol. XXXV, p. 9). Elle y est décrite comme 
une nouvelle espéce d'Euryale, sous le 
nom d'E. amazonica; que lui appliquait le 
D* Peeppig, en raison de ce que cet auteur, 
voyageur et botaniste distingué, l'avait trou- 
vée dans la riviére des Amazones de l'Amé- 
rique du Sud. Plus tard, en 1856, il y fait 
allusion, dans le 2° vol. de ses Reise in 
Chile, Peru, ete. (p. 432), en se contentant 
de dire : Dans les Igaripés, branches, sans 
désignations particulières , de la rivière des 
Amazones et cependant dignes, en raison 
de leur largeur, de rivaliser avec les rivié- 
res de deuxième grandeur en Europe, crois- 
sent plusieurs plantes aquatiques, dont les 
dimensions presque fabuleuses peuvent dé- 
fier celles de la célèbre Rafflesia de l’Inde: 
production merveilleuse, qu’elles surpassent 
par la beauté de leurs fleurs.» Puis dans une 
note, il établit que PEuryale Amazonica 


(1) Selon Guillemin (Ann. des sc. nat. t. XUL, 
p. 51). 


P 


-€863—- 


appartient à la famille des Nymphéacées, et 
ajoute : « Que ses feuilles merveilleusement 
larges sont profondément canaliculées en 
dessous et traversées par des nervures hé- 
rissées de piquants; que leur diamètre est 
de six pieds, tandis que les fleurs, d'un 
blanc de neige pur extérieurement, d'un 
rouge cocciné en dedans, mesurent en tra- 
vers 10 ou 11 pouces anglais. » « C'est, 
continue-t-il , la plus magnifique plante de 
$a tribu, et elle est loin d'étre commune. Je 
ne l'ai observée que dans un seul Igaripé , 
prés du confluent du Teffle avec l'Ama- 
zone. Les fleurs paraissent en décembre et 
janvier. On lui donne le nom de Mou- 
roura, » 

» Avant cetteépoque toutefois(1),en 1828, 
M. D'Orbigny envoya des échantillons de ce 
gigantesque Lis d’eau au Muséum d’His- 
toire naturelle de Paris. Il les avait re- 
cueillis dans la province de Corrientes, 
dans une rivière tributaire du Rio de la 
Plata. L'analogie évidente entre le feuil- 
lage de cette plante et celui de l'Euryale, 
induisit les botanistes francais à la con- 
Sidérer comme une espéce de ce genre. 
Les fleurs et les fruits desséchés qu'en avait 
envoyés M. d'Orbigny furent malheureu- 
sement négligés, et rien ne resta de ses 
échantillons qu'une feuille immense, quel- 
que peu détériorée et qui avait été pliée 
pour l'insérer en Herbier. 

» En 1855, la notice suivante, d'aprés 
laquelle M. D'Orbigny parait considérer sa 
plante, comme distincte de la nôtre, pa- 
rut dans son ouvrage intitulé : Voyage 
dans l'Amérique méridionale : « Je conti- 
linuai de descendre le Parana (2), et le 
5 Mars, arrivant á sa jonction avec une 
petite riviére nommée San José , qui forme 
Un large étang avant de tomber dans le 
Parana, je trouvai l'une des plus belles 


(1) Selon M. Guillemin, 1. c. 

(2) N'ayant pas à notre disposition l'ouvrage 
français, force nous est de traduire la traduction 
qu'a faite de ce ‘passage M. Hooker lui-même, Rep. 


fleurs que puisse produire l'Amérique. La 
plante me parait appartenir à la famille des 
Nymphéacées, et est certainement très- 
voisine du Nuphar, mais avec des dimen- 
sions gigantesques. Les habitants de la 
Guiane lui donnent le nom d'/rupe, qu'ils 
dérivent de la forme de ses feuilles, res- 
semblant à ces larges plats en usage dans 
ce pays ou aux couvercles de leurs grands 
paniers ronds. Un espace, de plus d'un 
mille en tout sens, est couvert de ces larges 
feuilles flottantes , dont chacune a ses bords 
relevés de deux pouces de hauteur. Elles 
sont lisses en dessus et rayées en dessous 
d'innombrables compartiments réguliers, 
formés par des nervures saillantes, épaisses, 


| creuses et remplies d'air, à l'aide duquel elles 


se soutiennent sur l'eau. Les pétioles, les 
pédoneules et les nervures foliaires sont 
également celluleux et couverts de longs 
piquants. Au milieu de ces feuilles étalées, 
s'élévent d'amples fleurs, de plus d'un pied 
de diamètre, blanches, roses ou pourpres , 
toujours doubles et répandant une déli- 
cieuse odeur. Le fruit qui leur succéde est 
sphérique; et quand il est mir, il est aussi 
volumineux que la moitié de la téte et rem- 
pli de graines farineuses, qui font donner 
à la plante le nom de Mais del Agua, (Mais 
d'eau) parce que les Espagnols les recueillent 
pour les manger róties. Je ne pouvais me 
lasser d'admirer ce colosse du régne végétal 
et je ne continuai qu'à regret mon voyage le 
méme soir vers Corrientes, aprés en avoir 
cueilli des échantillons de fleurs, de fruits 
et de graines. » 

» Nous nous sommes assez étendus sur 
les premiers découvreurs de cette magni- 
fique hydrophyte (1) et sur les premié- 
res notices qu'on en posséde; nous aurons 


(1) Pour ne pas toujours répéter la désignation 
anglaise , Lis d'eau (Lily water), nous emploierons 
quelquefois le mot Hydrophyte, par antithése à Epi- 
phyte. On sait qu'Hydrophyte n'est plus dans la 
science synonyme d'4/gue, ce qui nous permet de 
nous en emparer pour désigner une plante aquatique 
en général. Rép. 


203 


occasion de revenir á M. d'Orbigny, mais 
en méme temps, il est juste de mentionner 
ici que sir Robert Schomburgk la décou- 
vrit, de son cóté, dans la Guiane anglaise, 
dans le voyage qu’il fesait pour le compte 
de la Société royale de Géographie de Lon- 
dres avec l'aide du gouvernement de S. M., 
et dont Pobjet était d’examiner les produc- 
tions naturelles de cette partie des posses- 
sions anglaises. Il raconte ainsi sa décou- 
verte dans une lettre adressée à la dite So- 
ciété Géographique (1) : 

« Ce fut le premier janvier 1857, tan- 
dis que nous luttions contre les difficultés 
que nous opposait la nature sous différentes 
formes pour arrêter notre navigation sur 
la Berbice (lat. 4° 50 n. ; long. 52° w. Méri- 
dien de Greenwich!) que nous atteignimes 
un endroit où la rivière forme un large et 
tranquille bassin. Un objet placé à l'extré- 
mité méridionale de cette espèce de lac at- 
tira mon attention, sans que je pusse me 
faire une idée de ce que ce pouvait être ; 
mais animant mes rameurs par l'espoir 
d'une récompense , nous fümes bientôt prés 
de l'objet qui exeitait ma curiosité , et je 
pus contempler une véritable merveille. 
Toutes mes infortunes furent oubliées ; 
j'étais botaniste et je me trouvais récom- 
pensé! Il y avait là des feuilles gigantes- 
ques, étalées, flottantes, de cing ou six 
pieds de diamétre, à larges bords, d'un 
vert brillant en dessus et d'un cramoisi vif 
en dessous; puis en rapport avec ce mer- 
veilleux feuillage, je vis de luxuriantes 
fleurs, formées chacune de nombreux pé- 
tales, passant par des teintes alternes du 

lane pur au rose et au rouge. L'onde tran- 
quille était couverte de ces fleurs, et tout 
en allant de l'une à l'autre, je trouvais tou- 
jours quelque chose de nouveau à admirer, 
Les pédoneules ont un pouce d'épaisseur 


vmm E E EINER NE 

(1) Une notice semblable, mais plus courte, con- 
tenue dans une lettre qu'il nous a adressée, a été 
publiée avec nos observations dans les Annals of 
natural Society (1838. p. 65) 


prés du calyce et sont hérissés de piquants 
élastiques, de trois quarts de pouces de 
longueur. Le calyce, tétraphylle, mesure 
épanoui un pied de diamétre; mais il dispa- 
rait sous une corolle composée d'une cen- 
taine de pétales. Cette belle fleur, au mo- 
ment ou elle s'ouvre, est blanche avee du 
rouge au centre; cette derniére teinte gagne 
avec l’âge et par la suite toute la fleur de- 
vient rose. Comme pour ajouter au charme 
que présente ce noble Lis d'eau, il répand 
une douce odeur. Ainsi que cela a lieu dans 
les autres plantes de la méme famille, les 
pétales et les étamines passent graduelle- 
ment l'une en l'autre, et il est facile d'ob- 
server nombre de folioles pétaloides con- 
servant encore des vestiges d'anthére. Les 
graines sont nombreuses et nidulantes dans 
une substance spongieuse, 

« En remontant la riviére, nous rencon- 
trámes souvent cette plante, et plus nous 
avancions, plus les individus en devenaient 
gigantesques ; une feuille que nous mesu- 
rámes avait six pieds einq pouces de dia- 
métre; le bord einq pouces et demi de haut, 
et les fleurs un pied un quart de diamétre. 
Une sorte d’insecte (Trichius, sp.?) infeste 


ces dernières et leur cause un grand dom- 


mage, en en détruisant quelquefois toute la 
partie interne du disque. Nous comptámes 
souvent de vingt à trente de ces petits ani- 
maux dans une seule fleur. » 

» Cette narration, d'un intérét puissant, 
devint le fond d'une histoire plus détaillée 
de la plante, qu’accompagna une splendide 
figure, dans un mémoire in-folio séparé que 
publia en 1857 le D" Lindley. On n'en tira 
que vingt-cinq épreuves et pour des desti- 
nations particulières ; mais bientôt aprés, 
ce savant inséra la même relation avec des 
additions importantes dans les Miscella- 
neous Notices du Botanical Register, dont 
de nombreux extraits parurent dans une 
foule d'écrits et de journaux. Néanmoins, le 
savant botaniste dut déclarer que les échan- 
tillons que possédait la Société géographi- 
que, et d'aprés lesquels, avec l'aide des des- 


pee x 
ex rdi 


4)» i : 
Yteloita egia | 


e a X 


+ 3 e a 


peux de Victoria regia, donné par M. Lind- 
ley. Je m’empressai de réclamer la priorité 
de découverte du genre, et fis insérer un 
article dans ÜEcho du Monde savant, ren- 
voyant à ce que j'avais imprimé en 1855. 
Néanmoins, ma réclamation ayant éveillé 

‘attention des Anglais, et sachant que de 
fortes promesses ont été faites par eux pour 
obtenir encore de devancer la France dans 
la détermination de la seconde espèce, je 
n'ai pas voulu tarder plus longtemps à la 
faire connaitre; et, craignant que les im- 
portantes occupations de M. Brongniart ne 

‘empéchassent de la publier promplement, 
Jai cru devoir lui donner un nom, laissant 
à faire à mon savant collaborateur la des- 
criplion détaillée des caractères botaniques. 

« L'espèce du genre Victoria que j'ai ren- 
contrée à Corrientes et que je nommerai 
Victoria Cruziana, en la dédiant au géné- 
ral Santa Cruz, auquel je dois en grande 
partie la réussite de mon voyage en Bolivie, 
diffère de la V. regia par ses feuilles vertes 
des deux côtés, et non pas vertes en des- 
sus et rouges en dessous; par ses sépales 
verts et non pas rouges, par Povaire large, 
d'une teinte verdâtre, tandis qu'il est plus 
étroit et jaune rougeátre dans l'autre; enfin 
par sa fleur uniformément rose ou blanche, 
tandis qu'elle est violette au milieu et blan- 
che autour dans la V. regia. » 

» Ainsi, en concluant son intéressant ré- 
cit, M. D'Orbigny définit sa seconde espéce 
de Victoria, et lui impose le nom que nous 
venons de dire; mais comme la seule diffé- 
rence qu'il signale repose dans la couleur du 
dessous des feuilles et de celle des fleurs (1) 
nous pensons pouvoir, sans violenter la na- 
ture, ni manquer d'égards envers M. D'Or- 
bigny, considérer la V. Cruziana comme 
une simple variété de la V. regia, si méme 


Victoria me Linnz. foliis.... subtus purpu- 
reis, sepalis ex eee ciate exteriori- 
bus virgineis , Ft oseis 

Victoria Crusiana Dos. foliis .. utrinque conco- 
loribus, sepalis extus viridibus, petalis cunctis con- 
coloribus roseis.... Rén. 


xl 


elle mérite d'en être ainsi distinguée, On ne 
peut en effet examiner les plantes aquatiques 
de nos contrées, ou celles des pays étrangers, 
sans remarquer que les parties en contact 
avec le fluide sont sujettes à devenir pour- 
pres, sans qu'aucune cause excite en appa- 
rence un tel changement. 

» Il ne nous reste plus, pour compléter 
l'historique de cette plante, qu'à dire que 
les échantillons, d'aprés lesquels les analyses 
ci-jointes ont été faites, proviennent exclu- 
sivement de M. Bridges. Lors du retour 
de son voyage à travers la Bolivie, voyage 
dont nous avons cité quelques particularités 
dans notre London Journal of Botany 
(IV. 571), M. Bridges découvrit en abon- 
dance la Victoria regia et en apporta en 
Angleterre, en 1846, des graines semées 
dans une argile humide, des feuilles dessé- 
chées et des fleurs conservées dans l'esprit 
de vin. Il est à regretter qu'il ne s'y soit pas 
trouvé des eapsules müres (celle ci-jointe a 
été figurée d'aprés les dessins de M. Schom- 
burgk), et que la plupart des graines fussent 
gâtées; sur vingt-deux en effet que nous 
avions achetées, deux seulement levérent , 
et le reste en était dans un tel état que nous 
ne pümes ni les examiner, ni les décrire. 

» Nous déplorons vivement que la grave 
maladie de M. Bridges, le mette entièrement 
hors d'état de nous donner quelques détails 
sur sa découverte, ainsi que sur la localité 
préeise ou il l'a faite (1). Nous avons toujours 
pensé qu'elle avait eu lieu dans quelque par- 
tie de la République Bolivienne, et peut-étre 
aux mêmes lieux où la trouvèrent d'abord 


(1) La santé de M. Bridges s'étant heureusement 
améliorée, lui a permis de nous communiquer le 
renseignements qui suivent; mais comme ils ne 
nous sont parvenus qu'apres = — notre travail 

était achevé et préparé pour l'impression, nous 
sommes obligé de les joindre ici sous forme de note. 
mon séjour dans la ville indienne de 

Santa Anna (province de Moxos, République Boli- 
vienne), pendant les mois de juin et de juillet 1845, 
je fis chaque jour quelque partie de chasse dans le 
voisinage. Pendant l'une d'elles, j'eus la bonne for- 


de la berge cette magnifique plante et que, 
enthousiasmé par cette découverte, il avait 
failli se précipiter dans les eaux pour se 
la procurer. Il entretint ensuite, durant 
plus d'un mois et avec la même exaltation, 
toutes les personnes de sa connaissance, de 
cette superbe espèce dont la possession lui 
causait la plus vive joie. 

« Je pus dessècher les feuilles, les fruits 
et les fleurs, en placer dans l'alcool, et dès la 
fin de1827, j j 'eus lé plaisir da d’a dresser le Wut, 


avec 


logiques, au Muséum d'Histoire naturelle. 
« Cinq ans aprés, percaurant le centre 
du continent américain, j'arrivai au milieu 
des sauvages Guarayos, et, parmi cette 
tribu des Guaranis ou des Caribes, si re- 
marquable par ses vertus patriarchales, je 
rencontrai le père Lacueva, missionnaire 
espagnol, bon et instruit, qui tentait de les 
convertir au christianisme, Pour le voya- 
geur, depuis une année toujours avec des 
indigènes, c'est une véritable joie que de 
trouver un être qui puisse converser avec 
lui et le comprendre. J'éprouvai done un 
bonheur réel à m'entretenir avec ce vieil- 
lard vénérable qui, depuis trente ans au 
moins, n'avait cessé de vivre au milieu des 
sauvages. Dans une de ces conversations qui 
me rappelaient des jouissances longtemps 
inconnues pour moi, il me cita un trait dont 
l'intérêt me frappa vivement. Envoyé par 
l'Espagne pour étudier les productions vé- 
gétales du Pérou, le fameux botaniste 
Haenke, dont malheureusement les tra- 
vaux sont perdus, se trouvait avec lui en 
pirogue sur le Rio Mamoré, un des plus 
grands affluents des soa , lorsqu'ils 
découvrirent , dans un marais du rivage, 
une plante si belle et si extraordinaire que, 
transporté d'admiration , Haenke , en la 
voyant, se précipita à à genoux, Adressans A 
l'auteur d’ 
mages de reconnaissance que lui dictaient 
son étonnement et sa profonde émotion. Il 
s'arrêta en ces lieux, y campa même et s'en 
éloigna avec beaucoup de peine. 


« Quelques mois après ma rencontre avec 
le père Lacueva , parcourant les nombreux 
cours d'eau de la province de Moxos , seules 
routes offertes aux voyageurs, je remontais 
du Rio de Madeiras vers les sources du 
Mamoré, lorsque, entre les confluents des 
Rios Apéré et Tijamouchi, ayant toujours 
présente à la pensée la conversation du 
bon missionnaire, j'aperçus enfin, sur la 
rive occidentale, dans un immense lac d’eau 
stagnante, communiquant avec la rivière, 
j'apereus, dis-je, la plante si extraordinaire 
découverte par Haenke, et qu'à la deserip- 
tion j'avais reconnu comme devant appar- 
tenir au même genre que le Maïs del Aqua 
de Corrientes. Heureux de voir ces lieux 
témoins de l’exaltation du botaniste alle- 
mand, je ressentis une joie d’autant plus 
vive de rencontrer ce géant végétal, qu'il 
me fut facile de ‘reconnaitre au-dessous des 
feuilles et aux sépales pourprés, que l'espéce 
que j'avais sous les yeux différait spécifique- 
ment de la premiére. A l'exemple d'Haenke, 
je campai en ces lieux, ou je fis une ample 
récolte de feuilles et de fleurs ; mais, exposé 
tour-à-tour au soleil brülant de ces plaines 
inondées de la zone torride et aux pluies 
torrentielles que j'essuyai avant mon ar- 
rivée dans un endroit habité, je ne pus 
conserver cette seconde espéce et fus ainsi 
privé de la rapporter en Europe. 

« De retour en France, en 1854, je par- 
lai de mes belles plantes à M. Ad. Bron- 
gniart, et lui communiquai mes dessins. 
Déjà il avait reconnu, sur mes échantillons 
conservés au Muséum, que c'était une forme 
nouvelle, qu'il se proposait de décrire dans 
la partie botanique de mon voyage, dont la 
publication commencaen janvier 1855. Dans 
le courant de cette méme année, j'ai indi- 

ué sommairement, dans ma relation histo- 
rique (p. 289), ma découverte de l'espéce de 
Corrientes, sans lui imposer de nom bota- 
nique. Aussi ai-je éprouvé depuis une véri- 
table peine, lorsque, en 1857, je vis pré- 
senter, à l’Académie des Sciences, ma plante 

e la province de Moxos, sous le nom pom- 


n ICA BA th un it niu wal a S Ro WR SUM PP tt 


-€963- 


« S'il est dans le régne animal des espéces 
qui, relativement à nous, commandent l'ad- 
miration par leur énorme volume; si nous 
admirons également le port imposant des 
Géants de la Végétation, nous restons aussi 
souvent en extase, lorsque dans les genres 
à nous connus, nous trouvons de ces espé- 
ces dont les grandes proportions viennent 
dépasser toutes nos prévisions. C'est effec- 
tivement ce que ressent le voyageur au 
milieu de ces pérégrinations lointaines , 
chaque fois que sa vue est frappée d'une de 
ces belles productions de la nature. Je ci- 
terai à cette occasion non seulement mes 
impressions personnelles, mais encore celles 
éprouvées par MM. Bonpland et Haenke, 
qui se sentirent surpris d'une émotion pro- 
fonde, en apercevant les deux espéces du 
genre Victoria, sujet de cette note. 

« Depuis huit mois déjà , à la frontiére 
du Paraguay, je parcourais en tous sens la 
province de Corrientes , lorsqu'au commen- 
cement de 4827, descendant le Parana pour 
en relever le cours , je me trouvai, dans une 
fréle pirogue, sur cette majestueuse riviére, 
dont les eaux, à trois cents lieues de la 
Plata, ont eneore prés d'une lieue de large. 
Tout y est grandiose, tout y est imposant; 
et seul avec deux Indiens guaranis, je me 
livrais en silence à l'admiration que m'in- 
spiraient ces sites si beaux et si sauvages. 
Pourtant , sans doute injuste envers cette 
superbe nature, j'aurais désiré mieux en- 
core, tant cette énorme masse d'eau me 
semblait réclamer une végétation qui püt 
rivaliser avec elle, et je la cherchais en 
vain! 

« Bientôt au lieu nommé Arroyo de San 
José, les immenses marais de la eôte méri- 
dionale vinrent augmenter l'étendue des 
eaux, et toujours attentif, je commencai à 
découvrir au loin une surface verte et flot- 
tante. Questionnant mes Guaranis, je sus 


n^i! a donné 


voir int 3 pee } oa | Le 
ANVUIVAOIUI 


dans les Annales (1. c ) sur sa découverte. 


d'eux que nous approchions de la plante 
qu'ils appellent Yrupe (de y eau, et de rupe, 
grand plat ou couverte de panier; tra- 
duction littérale , plat d'eau), et un instant 
aprés je découvrais enfin cette riche végé- 
tation dont les rapports grandioses venaient 
surpasser mes espérances, en m'offrant un 
ensemble de la plus parfaite harmonie. 

« De la famille des Nymphéacées, je con- 
naissais notre Nénuphar dont tout le monde 
apprécie la taille. Ici je le voyais remplacé 
par une étendue d'un quart de lieue, cou- 
verte de feuilles arrondies, larges d'un 
métre et demi à deux métres, à pourtour 
relevé perpendiculairement sur cing ou six 
centimétres de hauteur. Le tout formait 
une vaste plaine flottante oü brillaient de 
loin en loin de magnifiques fleurs, larges 
de trente à trente-cinq centimètres, de 
couleur blanche ou rosée, dont le parfum 
délicieux embaumait lair. En un instant 
ma pirogue fut remplie des feuilles, des 
fleurs, des fruits de l'objet de mon admi- 
ration. Chaque feuille, lisse en dessus, est 
pourvue en dessous d'une multitude de 
grosses nervures saillantes , ramifiées et 
remplies à l'intérieur de l'air qui les sou- 
tient à la surface des eaux, quoique suffi- 
sant chacune pour charger un homme. La 
partie inférieure des feuilles, ainsi que la 
tige des fleurs et le fruit, sont couverts 
de longues épines. Le fruit, de 44 centi- 
métres de diamétre, à sa maturité, est rem- 
pli de graines noires, arrondies, dont l'in- 
térieur est blane et trés farineux. 

« Arrivé à Corrientes , je m'empressai de 
dessiner cette belle plante et de la montrer 
aux habitants, qui m'apprirent que la 
graine, comestible estimé, se mange rótie 
comme celle du mais: analogie qui lui a 
fait donner par les Espagnols le nom de 
Mais del Agua (Mais d'eau). Je sus aussi 
d'un ami intime de M. Bonpland, que ce 
célèbre compagnon de voyage de l'illustre 
M. de Humboldt, s'étant par hasard trouvé, 
huit ans avant cette époque, prés de la pe- 
tite rivière nommée Rio Chuelo, avait aperçu 


-€263- 


sins coloriés de Schomburgk, avaient été 
établis ses caractéres génériques et spécifi- 
ques, étaient dans un état de trés-grande 
détérioration, due & la maniére dont ils 
avaient été emballés, « Ils étaient néan- 
moins, dit-il, botaniquement examinables ; 
et il le prouva par la précision de sa des- 
cription caractéristique, par la rectitude des 
conclusions qu'il formula, et par lesquelles 
il établit : que le genre Victoria est en effet 
génériquement tout-à-fait distinct de PEu- 
ryale, auquel, la similitude du port, un 
ovaire infére, la nature épineuse de ses 
feuilles, de ses pétioles, de ses pédoncules 
et de ses ovaires, le font ressembler si com- 
plétement, que Pæppig et Guillemin, com- 
me il a été dit plus haut, sipain pas 
hésité à le réunir à ce dernier. 

» Il est de fait, en outre, en tant que 
cela concernait le public,qwå l'exception des 
personnes versées dans la science de la bo- 
tanique , il était fort difficile de pouvoir 
consulter une figure, et bien moins encore 
un échantillon de cette merveilleuse pro- 
duction. On en connaissait une seule (figure), 
conservée dans le portefeuille de la Société 
botanique de Londres, où nous croyons 
qu'a été déposé le dd original fait par 
Sir R. Schomburgk, avec une lettre adressée 
à ce corps et publiée par M. Gray, dans le 
22° volume du Magazine of Zoology and 
Botany (Edinburgh, 1858, p. 440); plus, 
les vingt-cinq épreuves des belles planches 
inédites du D" Lindley, mentionnées ci- 
dessus, et auxquelles nous devons ajouter 
un splendide dessin particulier de grandeur 
naturelle, placé dans le cabinet d’une serre 
tempérée, à Chiswick , ouvert plus d'une 
fois au publie, par son noble propriétaire, 
pendant la durée des fêtes de la Société 
d'Horticulture. 

» Mais en fait d’échantillons, il n'en existait 
aucun, à l'exception de ceux en mauvais état, 
dont nous avons parlé, et qui ont été remis 
au D* Lindley par la Société géographique 
de Londres, 

«Avant d'entrer dans les détails des cir- 

Tow. ni. 


constances heureuses qui nous ont mis en 
possession des échantillons à l'aide desquels 
nous avons pu figurer cette noble plante, 
il est de notre devoir de répéter ici ce que 
les botanistes francais ont écrit à son sujet. 
Lexcellente description du savant anglais 
ramena leur attention sur les échantillons 
qu'avait envoyés de Corrientes à Paris 
M. D'Orbigny. Dans le 15° volume des 
Annales des Sciences naturelles (1840), 
M. Guillemin publia ses observations sur 
les genres Euryale et Victoria, mais sans 
jeter un nouveau jour sur ce sujet; il n’en 
pouvait guère être autrement, d’après l’état 
des échantillons que possédait le Muséum 
de Paris. Cet auteur n'eüt probablement 
pas critiqué, comme il l'a fait, l'exposition 
générique exprimée par M. Lindley, s'il eüt 
connu l'artiele publié, comme nous l'avons 
dit, par cet auteur sur la Victoria regia, dans 
les Miscellaneous Notices du Botanical Re- 
gister (vol, 24, p. 9). La notice de M. Guil- 
lemin est toutefois suivie dans le méme vo- 
lume par une plus intéressante, mais popu- 
laire, relation de la Victoria, rédigée par 
M. D'Orbigny, qui réclame pour lui-même 
la priorité de la découverte, en même 
temps, que par une inadvertance assez 
singulière, il cite Haenke (qui voyageait 
vers 1801) et Bonpland, comme les pre- 
mières personnes qui auraient rencontré 
cette splendide hydrophyte. Nos lecteurs 
seront bien aises de l’entendre ici parler 
lui-méme; nous passerons seulement sous 
silence une petite expression chagrine qui 
Jui échappa, en apprenant qu’un botaniste 
étranger avait, avant lui, donné au monde 
savant une description scientifique de cette 
magnifique plante (1) : 


(1) Comme nos lecteurs pourraient attribuer 
à ces paroles de M. Hooker, un sens qu’elles ne pos- 


sèdent m nous rétablirons, en italiques, le passage 


qu'il omet. De plus, en comparant le texte de la 
doo anglaise avec le texte francais des Anna- 
les (1. c.), nous nous apercevons que l'auteur a non- 


ERR abrégé, mais qu'il a modifié les phrases 
de M. D'Orbigny. Nous croyons en conséquence de- 


5 


pere 


RA, Oe 


| 
| 
| 
| 
| 
| 


2%» 


Haenke et plus tard d'Orbigny. Si Pon ré- 
fléchit en effet que la Victoria regia a été 
découverte à la fois dans le Rio Mamoré, 
en Bolivie, et dans les Amazones; dans les 
rivières Berbice et Parana, dans le Corrien- 
tes: ces deux dernières étant séparées à 


tune, en suivant à cheval les rives boisées de l'Yacou- 
ma, l'une des rivières tributaires du Mamoré, d'arriver 
tout-à-coup devant un bel étang, ou plutôt un petit 
lac enclavé dans la forêt, où avec autant de surprise 
que de plaisir, je découvris, pour la première fois, 
la reine des hydrophytes , la Victoria regia. Là, cin- 
quante fleurs au moins s’étalaient à mes yeux, et 
Belzoni ne dut pas éprouver plus de ravissement, lors 
de ses découvertes en Égypte, que je n’en ressentis 
en jouissant d’un spectacle aussi beau que rare, et 
dent il est arrivé à peu d’Anglais d'être témoins, Je 
me fusse volontiers plongé dans le lac pour me pro- 
curer des échantillons de cette magnifique plante; 
mais sachant que ces eaux abondent en Alligators, 
je fus détourné de ce dessein par l’avis de mon 
guide et par l'expérience que j'avais acquise dans des 
endroits semblables. Je réfléchis alors aux moyen 

que j'employerais pour m'en procurer des feuilles et 
des fleurs, et je vis clairement qu'un canot m'était 
nécessaire. Je retournai donc promptement à la ville 
et communiquai ma découverte au corrégidor ou 
gouverneur, Don José Maria Zarate, en lui fesant 
connaitre ce qu'il me fallait. Il ordonna immédiate- 
ment et avec beaucoup de bienveillance au Cacique 
d'envoyer des Indiens avec une couple de beeufs 
pour trainer un canot de la rivière Yacouma jusqu'au 
lac. Aussitôt que j'appris que le canot était prêt , je 
mi rendis l'après-midi avec plusieurs Indiens pour 
Maider à rapporter le prix attendu de mes peines, 
feuilles et fleurs. Le canot étant fort petit, ne put 
embarquer que trois personnes; je me plaçai dans le 
milieu, et un Indien à chaque extrémité. Dans cette 
nis petite barque, nous voguámes à travers des 
feuilles et des fleurs superbes, et tout-en-en brisant 
Mévitablement quelques-unes, je ne choisissais que 
celles qui me plaisaient. Les feuilles étaient si énor- 
"um que je n'en pus placer que deux dansle canot, 
l'une devant et l'autre derriere moi. Leur extréme 
fragilité , méme à l'état vert , exigeait des soins pour 
les transporter; nous dümes donc faire plusieurs 
Voyages en canot pour m'en procurer le nombre que 
Je voulais. M'étant chargé de feuilles, de fleurs et de 


dre sur de long 


> ues perches, en en attachant les pé- 
tioles et les péd 


oncales avec de petites cordes. Deux 


leur embouchure par trente-cing degrés de 
longitude, nous pouvons en conclure que 
cette magnifique hydrophyte, comme la 
plupart des autres plantes aquatiques, oc- 
cupe un immense espace; et qu'elle n'est 
probablement pas rare dans les eaux tran- 


Indiens, posant sur leur épaule chaque extrémité de 
la perche, les portérent ainsi dans la ville; et ces 


g g es peines 
que je m'étais données pour me procurer ces fleurs 
et de ce qu'en je ferais, maintenant qu'elles étaient 
en ma possession. 

« Cette splendide plante a, sans doute, un habitat 
géographique fort étendu. La ville de Santa Anna 
est située entre les 130 et 14° parallèles de latitude 
sud, et je la considère comme la limite la plus méri- 
dionale de la plante, parce que je cherchai celle-ci 
en vain plus loin dans le sud , dans le département de 
Santa Cruz de la Sierra. Ne peut-on supposer avec 
raison qu'on la trouve également aussi loin dans le 
nord de l'équateur, et occupant ainsi environ 28 de- 
grés de latitude septentrionale et méridionale? Le 
docteur Weddel, botaniste de l'expédition francaise 
à travers le continent américain, m'informa qu'il 
, it tré 1 ê latitud , dans le Brésil 


klak] ES » hh 


Til Ag 


ces immenses lacs, gisant entre les rivières Mamoré , 
Béni, et les Amazones, cette partie centrale du con- 
tinent encore peu connue. Les 
bien cette hydrophyte; les Moimas, ou indigènes de 

nta Anna, lui donnent le nom de Morinqua; les 
Cayababas, leurs voisins, qui habitent la ville de la 
Exaltacion, la connaissent sous celui de Dachocho. 

es feuilles en sont orbiculaires, et varient considé- 
rablement de grandeur; les plus grandes ayant en- 
viron quatre pieds de diamètre. Elles flottent à la 
surface de Peau; leur couleur est d’un vert trés- 


Indiens connaissent 


clair, passant au jaune en vieillissant ; quelques-unes 
méme, pendant la jeunesse, ont une teinte jaunatre. 
Leurs bords, tournés en dessus, donnent à leur en- 
semble un aspect singulier et assez semblable à un 
grand plat flottant; ces bords et la face inférieure 
sont d'un brun foncé, tandis que la partie submergée 
prend souvent une teinte pourpre. Les nervures 
affectent les mêmes couleurs. Les aiguillons se di- 
rigent vers l'intérieur de la feuille, et dans quelques- 
unes ils sont a 

«La Victoria regia croît dans une eau profonde 
de 4 ou 6 pieds, et là ses feuilles et ses fleurs se 
succèdent rapidement. Chaque individu émet ra- 
rement plus de quatre ou cinq feuilles à la fois sur 
l'eau, même dans les parties du lac où ils étaient 


> 


quilles de toutes ces grandes rivières qui 
entrecoupent les immenses plaines orien- 
tales des Andes. 

» Les stations de la Victoria regia que la 
science ait enregistrées, sont done : en Bo- 
livie, le Rio Mamoré, tributaire supérieur 


de l'Amazone , où elle fut trouvée en 1801, 
par Haenke, et quelque temps après revue 
par Bonplan did; l'Igaripé, une des branches 
de l'Amazone (Peppig, en 1852); le Parana 
et le Rio Chuelo, riviéres de la province de 
Corrientes , sur la frontiére du Paraguay 


le plus ROPES et dont ils couvraient presque 
la surface, on qu'une feuille touchait l'autre. 
fro un n bel oiseau aquatique (Parra sp.?) se 
pw tout à d'une feuille à l'autre, 
ainsi qu'un grand nombre de Gobe-mouches (Mus- 
‘cicapa sp.), qui trouvaient 1a a la fois la nourri- 
ture et un gîte. Notre Victoria occupe l’eau pres- 
que exclusivement, sauf quelques autres petites 
plantes aquatiques, parmi lesquelles je remarquai 
une belle Utricularia 

« Les fleurs s'élèvent à six ou huit pouces au-des- 
sus de l'eau, et s'épanouissent le soir. Elles sont 
alors d'un blanc pur, qui se change ensuite par 
l'exposition au soleil en un très beau rose ou rouge. 
On en voit présenter à la fois toutes les nuances 

édiaires entre ces deux couleurs; les plus ré- 

centes étant d’un blanc pur, et les adalie gestes 
au moment de se plonger sous les flots pour 
leurs graines et produire de nouveaux étres a 
il sera temps. Les plus grandes que j'aie vues, me- 
suraient 10 ou 12 pouces en diamètre. 

« J'eus l'opportunité de faire l'expérience de leur 


son aise 


prêtes à s'épanouir que je destinais à être conservées 
dans l'esprit de vin; et, en revenant le soir, je fus 
surpris de les voir toutes ouvertes, et de sentir l'ex- 
cellente odeur qu'elles exhalaient : odeur que je 
comparai tout d'abord à celle de l'ananas , ensuite à 
celle du melon, puisà celle du cherimoya(1); mais ce 
n'est en vérité celle d'aucun de ces fruits; et j'en 
vins enfin à décider que c'était une odeur exquise , 
à nulle autre pareille et propre à la noble fleur qui 
la produit. 

* Le calyce et l'ovaire sont d'un vert plus foncé 
que celui des feuilles. 

«Avec l'aide des Indiens, je pus arracher hors 
de l'eau deux plantes entières , et, d’après leur ap- 
LES je jugeai que la V. regia est décidément 

vace. Chaque plante porte de vingt à trente pé- 
tioles ou pédoncules, à tout âge ou période de crois- 
sance ou de dépérissement. Ayant, à l'aide d'un cou- 
teau, dégarni un individu de tous ses appendices, le 
rhizome en ressemblait assez bien, si je puis me ser- 


(1) Anona Cherimolia Mun. Rip. 


vir d’une tell , à un tronc de Zamia et 


mesurait dix-huit dece à in pieds de longueur. 


entre chaque appendice (pédoncule ou 
stat de nombreuses racines fasciculées, 
charnues, creuses, de la grosseur d'une gr. ou 
plus grosses, et dont la cadem variait du bru 
blanc ou à peu prés. Ces fascicules de dicii se 
succèdent au fur et à mesure que de nouvelles feuil- 
les sortent du centre de l'individu ; la nature s'étant 
montrée aussi sagement prévoyante pour cette plan- 
te, qu'elle l'est dans tous ses autres ouvrages. La base 
du tronc, ou mieux la tige, placée dans une vase 
molle, parait se décomposer, en proportion du déve- 
loppement central des fleurs et des feuilles; ce qui 
empéche la plante de s'élever au-dessus de l'eau, et 
peut étre aussi le résultat de la rapidité de sa crois- 
sance. 
s ce que j'ai remarqué de la nature et des 
habitudes de cet intéressant végétal, je conclus 
qu'il ne peut et ne doit pas exister dans aucune 


x 


rivière sujette à se gonfler immensement, et dont 
des décroissements, de vingt pieds, la laisseraient è 
sec pendant plusieurs mois de l’année, surtout dans 
la saison durant laquelle il ne tombe point de pluie. 
Les lagunes étant peu susceptibles de varier dans la 
hauteur de leurs eaux, sont les endroits où il se 
développe dans toute sa grandeur et dans toute sa 
beauté. 

» La Victoria paraît se plaire dans les parties du 
lac entièrement exposées aux rayons du soleil, et j'ai 
remarqué qu’elle ne croît 4548 dans celles sur les- 
quelles les arbres jettent de l'o 

» La végétation qui entoure ^a localité de cette 

lante n'avait pas ce splendide caractere que j'eusse 
souhaité. Il manquait, pour faire du site de la Victo- 
toria dans les eaux, une vue aussi parfaite que char- 
mante de ces nobles palmiers, le moutacou et le palma 
real, qui ornent si élégamment les bords du Mamoré. 
Les arbres qui s'y trouvaient appartenaient à des gen- 
res nouveaux pour moi, et particuliers à cette partie 
plane de la contrée. k distinguai parmi les arbris- 
seaux deux espèces de Bauhinia et un beau Bigno- 
nia à fleurs pourpres, grimpant jusqu'au sommet des 
arbres. » 

Taomas Burners. 


(16 décembre 1846.) 


= 


W j : 
ricloxta CE QU Lindl 


(A fabaolie ) 


B 
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fi 
É 
v 
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I 


(D'Orbigny en 1827); le Rio Madeiras, près 
des sources du Mamoré, entre les con- 
fluents Apéré et Tijamouchi, province de 
Moxos, Bolivie (D'Orbigny, en 1832); le 

rbice, dans la Guiane anglaise (Sir 
R. Schomburgk, 1837); le Roupounouni, 
tributaire de PEssequibo, 1842 (1); le Rio 


_ (1) La même année, Sir R. H. Schomburgk eut 
le plaisir de faire voir es ses eaux naturelle ladite 
plante aux offici u It régiment de l'Inde-Occi- 
dentale, qui seri cette rivière foes enm 
militai nent M rares de Pir 
pleine flora Le Rév. Thin Youde, nous dit 
sir Robert, de dica tentatives pour en apporter 
.. des individus de l'intérieur sur la côte, mais ils n'y 
| vivaient pas au delà de plusieurs semaines. 


-€963- 


Yacouma , tributaire du Rio Mamoré, 
(Brigdes, 1844), Le Mamoré est un tribu- 
taire de l'Amazone, comme le Parana l'est 
du Rio de la Plata, et par conséquent tous 
deux jettent leurs eaux dans l'Océan At- 
lantique. Il ne parait pas que notre plante 
ait été trouvée dans aucune des riviéres qui 
se jettent dans l'Océan Pacifique , en raison 
peut-étre de la rapidité de leurs cours, 
» Nos échantillons en meilleur état nous 
mettent à méme d'ajouter quelques parti- 
cularités différentielles entre les genres 
Euryale et Victoria, à celles qui avaient été 
précédemment indiquées par le D" Lindley, 
et le tableau synoptique ci-dessous les fera 
ressortir de la manière la plus nette. 


EURYALE, 


Sépales persistants. 
Pétales 20-50, paraissant 3-4-sériés, 
: plus petits que le calyce, diminuant de 
grandeur vers le centre; mais tous libres, 
. conformes, c'est-à-dire ne changeant jamais 
de e forme et de texture. 


Étamines nombreuses, uniformes, toutes 
libres et fertiles , les internes généralement 
zm petites. Filaments filiformes , délicats, 
courts, Anthéres terminales, wales: obtu- 
, libres, en apparence non adnées avec 

| les | mee (ad fig. RoxB.). 


Ovaire ovale, « 6-8-loculaire , loges in- 
sérées irréguliérement (?), contenant cha- 
cune 6-10 graines, attachées aux cloisons 
et aux angles extérieurs des cellules; 
Roxs. » concave au sommet, dont le bord 
légérement et trés-obsolétement lobé ; con- 
| cavité représentant le stigmate, sans pro- 
cessus central. Style et stigmates non appa- 
rents, 


Baie presque ronde, boursoufflée en di- 
vers endroits et couronnée par les sépales 
tonnivents et persistants. 


VICTORIA. 


Sépales décidus, 

Pétales trés-nombreux , plurisériés , plus 
longs que le calyce, les internes graduelle- 
ment plus étroits, acuminés , devenant plus 
fermes , passant à l'état d'étamines (comme 
dans le Vymphea) et soudés avec celles-ci 
en un anneau élevé, formant la prolonga- 
tion du torus. 

Étamines unies à la base en plusieurs sé- 
ries; les parties libres, subulées, char- 
nues, fermes, portant des loges anthérales 
allongées, placées en dessous de la pointe 
acuminée, et adnées avec les filaments. Les 
plus internes soudées en un corps mona- 
delphe et stérile. 

Ovaire turbiné, profondément excavé au 
sommet et muni d’un processus central co- 
nique. A l'entour de la cavité, sont placées 
très-régulièrement 27 à 50 cellules, immer- 
gées dans une substance pulpeuse et en par- 
tie sous la cavité, dont les parois soutien- 
nent des funicules réticulés portant 10-12 
ovules; sur le bord de cette cavité, dans un 
cercle, en dedans des étamines, sont situés 
de nombreux et très-grands stigmates. 

Baie turbinée, tronquée , à bords plans, 
réguliers en dehors, avec un disque profon- 
dément creusé, une colonne centrale per- 
sistante. 


-€963- 


» Nous ne saurions établir le contraste de 
la structure des graines, mais les caractéres 
istinetifs exprimés ci-d t certai- 
nement pour prouver la justesse des vues du 
D" Lindley en établissant le genre Victoria. 
» Descr. Plante aquatique. Rhizome vi: 
vace? « gros, tubéreux, pourvu de nom- 
breuses fibres radicales filiformes , cylin- 
driques, abondant dans toute leur lon- 
gueur en cellules aériennes. Il ressemble 
au rhizome épaissi de quelque Aspidium; 
sa couleur extérieure est brune, l’interne 
blanche ; mais lorsqu'on le coupe, la sub- 
stance interne qu'il renferme passe au 
pourpre. (Schomb. n litt..) » Tige nulle. 
Pétioles longs, cylindriques, radicaux, cou- 
verts de nombreux aiguillons. « Ils pren- 
nent, lorsque l'eau est basse, une direction 
diagonale et se redressent perpendiculaire- 
ment quand elle est haute, de sorte qu'ils 
sont entiérement submergés, ainsi que les 
feuilles pendant les grandes crues. Feuilles 
(ordinairement) flottantes, d'une grandeur 
prodigieuse, de 4 à 6 1/2 pieds de diamètre 
(12 à 19 de circonférence), d’abord ovales, 
avec une étroite échancrure ou sinus à l’une 
des extrémités , plus tard presque exacte- 
ment orbiculaires , peltées , planes , mais à 
bords relevés de 2-4- ou 5 pouces de hau- 
teur; la face supérieure de cette vaste 
feuille, d'un vert foncé, est marquée de 
nombreuses réticulations formant des aréo- 
les quadrangulaires; l'inférieure, d'un pour- 
pre foncé, quelquefois verte selon D'Orbi- 
gny , est couverte d'une courte pubescence 
spongieuse, et munie de nombreuses veines 
applaties latéralement, trés-proéminentes 3 
rayonnant du point d'insertion pétiolaire et 
s'étendant jusque sur les bords relevés de 
la feuille , mais diminuant de volume et dis- 
paraissant dans l'extrême bord ; ces veines 
communiquent entre elles par des veinules 
qui les entrecroisent à angle droit; toutes 
sont plus ou moins hérissées d’aiguillons, 
de longueur variable, subulés , c'est-à-dire 
renflés à la base, aigus , cornés, trés-sem- 
blables par leur forme aux aiguillons de 
Portie (sting of a nettle), 


» Pédoneule ou scape radical plus long que 
le pétiole (et s'élevant au-dessus de la surface 
de l'eau, quand il est en fleur), cylindrique, 
aculéifère, uniflore, de volume variable, 
quelquefois d'un pouce d'épaisseur dans une 
plante fraiche. Fleur odorante, de dimen- 
sions gigantesques, en rapport avec celles 
de la feuille, pyriforme en alabastre (pl. 203 
et 204), mesurant, quand elle est épanouie 
(pl. 204 et 202) un peu plus d'un pied de dia- 
métre; ce qui donne une circonférence de 
trente-neuf pouces ; mais il est prouvé que 
dans leurs riviéres natales on en a mesurées 
qui avaient 15 pouces de diamètre, soit 
45 de circonférence. Le calyce est profon- 
dément quadrifide; le tube en est turbiné, 
d'un brun fauve, trés-épineux (un peu 
moins vers la base), adné avec l'ovaire; les 
segments en sont amples, ovales, concaves, 
décidus, un peu plus courts que les pétales 
et d'un brun pourpré. De l'intérieur, l'ori- 
fice du tube calycinal (à la base extréme 
des segments) s'étend en un torus annulaire, 
portant les pétales et les étamines. Les pé- 
tales sont trés-nombreux; les extérieurs 
étalés, plus longs que le calyce, oblongs, 
concaves, obtus, blancs; les intérieurs de- 
viennent peu à peu plus étroits, très-acu- 
minés et passent insensiblement à l’état de 
filaments, en se colorant fortement de pour- 
pre ou de rose foncé. Étamines (fertiles) 
subbisériées, larges, subulées, charnues, 
gracieusement recourbées en dessous; les 
autres dressées; loges anthérales doubles, 
linéaires, introrses, oceupant la face interne 
du filament, en dessous du sommet. En 
dedans des étamines fertiles est un autre 
cercle annulaire, portant une double série 
de filaments abortifs, qui à leur partie in- 
férieure forment voüte au-dessus des stig- 
mates, et se redressent à la supérieure. 

» Ovaire adné entiérement avec le tube 
du calyce et nécessairement turbiné comme 
lui, ayant au sommet une profonde cavité 
radiée, du centre de laquelle s'éléve une 
courte colonne pyramidale; on peut donc 
le dire hypocratérimorphe, avec une base 
épaisse, charnue, muni de ecllules aériennes, 


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ou cavités, s'étendant jusque dans le pédon- 
cule. A la partie supérieure de ce corps, 
formant, pour ainsi dire, le bord de la 
coupe : sont placées en un cercle avec la 
plus grande régularité, environ 26 à 50 cel- 
lules comprimées, dont les parois portent 
plusieurs ovules attachés à des funicules 
réticulés. Du bord interne de la cavité, pré- 
cisément sous la couronne interne que for- 
ment les étamines stériles et articulées, 
pour ainsi dire, à leur base (ou la base du 
torus), s'élève en nombre égal à celui des 
loges de l'ovaire, un cercle de stigmates, 
grands, charnus, ovés-acuminés, latérale- 
ment comprimés et comme géniculés au 
milieu; c'est-à-dire que la partie inférieure 
en est dressée, et la supérieure courbée 


horizontalement sur la cavité au sommet 
de Povaire et parallèlement avec la base des 
étamines stériles. La surface dorsale de ces 
stigmates est légérement canaliculée et stig- 
matique. 

Nous regrettons beaucoup de ne pouvoir 
rien dire du fruit d'aprés nos propres ob- 
servations; mais à en juger d'aprés la figure 
qu'en a donnée sir R. Schomburgk (PI. 205) 
c'est une grosse baie cyathiforme, tronquée, 
charnue, verte (!) aculéifère, à bords lisses; 
renfermant un grand nombre de semences 
ovales, d'un brun noirátre. 


W. Hooker. 
Bot. Mag. Janvier 1847. 


Explication des Planches et des Figures. 


PLANCHE 200. 


La plante entière dans son site naturel , extrait principalement d'une scène figurée par Sir R. Schom- 


burgk dans ses Views în British Guiana, 


PLANCHE 203-204. 


Fig. 1. Bouton de grandeur naturelle. Fig. 2. Portion de la face inférieure d’une feuille, pour 


en faire voir la remarquable nervation. Fig. 3. Section verticale de l’ovaire infére, avec 


les étamines 


stériles et fertiles, montrant le mode d’union des bases des pétales et des étamines sur le bord élevé 


ou torus, à l'orifice 
cellules de l'ovaire; on y vot 


du tube calycinal. La section est pratiqué 
it les funicules pariétaux réticulés et l’attache des ovules. La partie 


Se à travers deux des nombreuses 


inférieure de l’ovaire contient des cavités aériennes. La supérieure laisse voir la cavité radiée du som- 
met, avec la colonne centrale, ou processus, et les curieux stigmates du bord (fig. de grand. natur.). 


PLANCHE 201-202. 


Fleur de grandeur naturelle (non ouverte!) dessinée d'aprés un excellent échantillon conservé dans 


l'alcool et apporté de la Bolivie par M. 


Bridges. Derrière est une portion de feuille, que l'on su 


"ne section transverse prise de la base du pétiole, mais assez réduite, pour l'introduire toute entière 
dans la planche; elle peut donner quelque idée de la magnificence de la feuille entière. 


PLANCHE 205. 


Une étamine, légérement gross 


la colonne centrale. Fig. 


ie. Fig. 3. 
elles relativement à la cavité, 
x ovules attachés au funicule (trés grossis). Fig. 5. Stigmate (grand. 


ra 


passent graduellement en étamines. Au 
e 


Section horizontale de l'ovaire, à travers 
ité, dans laquelle on voit 


nat.) montrant sa surface stigmatique. Fig. 6. Figure au trait (grand. nat.) d'un fruit, copié d’après 


Schomburgk : 


Tox. m. 


SPIRA PRUNIFOLIA, FLoRE PLENO (sr). 


SPIRÉE DU JAPON + À FLEURS DOUBLES. 


(V. ci-dessus, T. II. No 153-154. 16e Livr.) 


Tout ce qui se rattache à une plante 
aussi importante pour l'ornement de nos 
jardins , à l'air libre, que l'est celle-ci , inté- 
ressera certainement nos lecteurs, qui tous, 
nous aimons à le penser, sont amateurs de 
belles et bonnes plantes. La circonstance 
que nous avons à mentionner iei ajoute un 
nouveau mérite à cet arbrisseau (nous de- 
vrions dire cet arbuste, tant il est délicat, 
mignard, un vrai bijou végétal, en un mot!), 
qui désormais a sa place marquée, bon gré 
malgré, dans toute collection de goüt. On a 
essayé cet hiver dans le jardin Van Houtte 
de le foreer, pour en obtenir les fleurs en 
cette saison, et la tentative a été couronnée 

u plus heureux succès. 

C'est ainsi que pendant les mois de jan- 
vier et de février, nous avons pu jouir de la 
vue, en pleine inflorescence, de plusieurs in- 
dividus de cette espéce, dont le forcage avait 
été habilement gradué, pour en prolonger 
indéfiniment la floraison. Aujourd'hui en- 
core, au moment ou nous écrivons; nous 
en avons un sous les yeux dans toute sa 
splendeur florale. 

Nous renoncons à décrire convenable- 
ment la grâce et Pélégance de ces nombreu- 
ses et mignonnes fleurs, d'un blane écla- 
tant , aussi pleines que des Roses-Ponpons, 
et sortant par 4-6 d'une touffe de petites 
feuilles verticillées. Notre figure (1. c.) ne 
peut en donner qu'une idée imparfaite; 
car il n’est permis à aucun pinceau de ren- 
dre certaines natures d'élite, telle que l'est 
celle-ci. Ces fleurs paraissent devoir se suc- 
céder pendant longtemps sur le même indi- 


vidu; car tandis que les unes sont entière- 
ment épanouies (d'un bout à l'autre des 
tiges), ou prés de l'étre, d'autres restent en- 
core en tous petits boutons, à peine percep- 
tibles au milieu des verticilles foliaires. Leur 
durée, à l'état frais, est considérable (huit, 
dix jours et plus) et cette circonstance faci- 
lite le développement du grand nombre de 
pétales qui ont remplacé complétement les 
étamines. C'est ainsi que le centre ne se 
développe que lougtemps aprés le pourtour. 

Entre les mains des fleuristes, notre Spi- 
rée deviendra une précieuse ressource pour 
les bouquets d'hiver, où rien ne saurait la 
remplacer désormais; car aucune autre n'a 
ses délicieuses petites fleurs, ni sa gracieuse 
désinvolture effilée. Ce sera bientót l'une 
des plantes les plus populaires que nous 
ayons. Ajoutons à cela, qu'à Gand, elle a 
subi, en plein air, et sans aucunement en 
souffrir, plus de 15 degrés de froid (R.) et 
qu'en ce moment encore (25 février) tous 
les individus confiés à la pleine sont cou- 
verts de bas en haut de boutons préts à 
souvrir, dés que la douceur de la tempé- 
rature le permettra. 

Les individus destinés aux souscripteurs 
inscrits pour l'aequisition de cette aimable 
plante, sont eultivés en pots et sont éga- 
lement couverts de milliers de boutons. 

L'étude de la plante à l'état vivant nous 
permettra de donner incessamment de cette 
espéce une diagnose compléte; ce que n'ont 
pu faire MM. Siebold et Zuccarini, qui la 
décrivirent d'aprés le sec. 

Cn. L. 


$ 


CA 


a 


Viol. 


COL OODLE sprite + 


H 


30 LIV. 


MARS 1817. 


SS O co Dot m JO O RO S Me A 


206. 


REEVESIA THYRSOIDEA, 


REEVÉSIE A FLEURS EN THYRSE. 


Érvu. John Reeves, zélé protecteur de l'histoire naturelle et de la botanique en particulier. 


Sterculiaceæ  Helictereæ-Recvesiæ. — Monadelphia-Polyandria. 


CHARACT. GENER. — Cal y x clavatus campanu- 
latus, limbi inæqualiter 3-5-fidi laciniis æsti a- 


posite inserta. Stigma sessile 5-lobum. Capsula 


Cest véritablement une bonne fortune 
pour nous d'avoir à présenter à nos lec- 
teurs la plante dont il s’agit : plante dont 
la beauté florale est incontestable, la con- 
servation et la culture faciles, et qui joint 
à ces mérites celui non moins grand de 
fleurir plusieurs fois dans le cours de la 
même année, | 

On en doit la connaissance å John Ree- 
Ves, Esquire, qui, pendant son séjour 
Canton, en Chine (patrie de cette plante) 
mérita bien de l'histoire naturelle. Le doc- 
leur Lindley la décrivit le premier et en fit 
© type d'un genre nouveau (1) qu'il lui 
dédia, Bien qu'introduite dans les jardins 


2 


. dès 1826 (1. c.), elle est extrêmement rare 


dans les collections; elle a donc, sous ce 
rapport, tout le mérite d'une nouveauté. 
Voici ce qu'en dit M. Hooker (1. ¢.), à qui 
nous empruntons la belle figure ci-contre : 


(1) Outre quelques dissimilitudes moins impor- 
tantes, ce genre diffère principalement de I’ Helic- 
teres, 


dont il est très-voisin, par la disposition de ses 
anthè 


res, lesquelles sont sessiles. 


lignosa obovata 5-angularis 5-locularis loculicida 
5-valvis, valvis medio septa m gi inifera ge- 
rentibus, axi centrali nullo. Semina in loculis 
gemina superposita deorsum in alam producta. 
(Arbor chinensis species unica de qua infra agitur.) 
Reevesia Liwpt. in Brand. Quat. Journ. 1827. III. 109. 
Bot. Reg. t. 1236. Scuorr. Melet. 31. Mersy. Gen. Pl. 29 (25). 
Exoucu. Gen, Pl. 5318. 


CHARACT. SPECIEI : Sunt hic supra et infra (spe- 
cie unica adhuc exstante) fusius expressi. 


Reevesia thyrsoidea Liwi. l. c. et Bot. Reg. 
t. 1236; Bot. Mag., t. 4199. 


Descr. «Chez nous cette plante n'est qu'un 
arbrisseau de 5 ou 4 pieds de hauteur; 
tandis que dans son pays natal elle de- 
vient, dit-on, un arbre. Branches arrondies, 
glabres. Feuilles alternes, largement lan- 
céolées , subcoriaces , acuminées , pétiolées, 
entiéres, penninerves; pétiole gréle, renflé 
vers le sommet. Corymbes terminaux, Pé- 
doneules et pédicelles couverts d'une pu- 
bescence étoilée. Calyce campanulé, couvert 
d'une pubescence semblable, resserré tout- 
à-coup un peu au-dessus de la base, à ori- 
fice divisé en quatre ou cing segments iné- 
gaux. Pétales 5, onguieulés, blancs, ou d'une 
nuance de créme. Anthéres rassemblées en 
tête, au sommet d'un long stipe ou torus, 
dont les cellules oblongues et s'ouvrant ver- 
ticalement. Au milieu d'elles, et supporté 
par le méme torus (gynandrophore!), est le 
pistil, consistant en un ovaire subglobu- 
leux, quinquangulaire, couvert d'une pu- 
bescence étoilée, et eouronné par un stig- 
mate sessile , lisse et obtus. » 


C L. 


m 


Expliention des Figures. 


Fig. 1. 


Calyce avec le torus et les anthéres rassemblées en téte et enserrant le pistil (gynandro- 


phore). Fig. 2 Un pétale. Fig. 3. Le pistil (fig. gross ). 


CULTURE. 


La culture à appliquer à cette belle plante 
est absolument celle que j'ai indiquée ci- 
dessus pour la culture de divers arbrisseaux 
appartenant á la serre tempérée, dans la- 
quelle il faudra la tenir dans l'endroit le 
plus chaud et le mieux éclairé. Il serait bon 
aussi, quand on ne possède pas une bonne 
serre tempérée, dans Pacception de ce mot, 
de la laisser en serre chaude, á la condition 
de l'aérer aussi souvent que possible pour 
l'empêcher de s'étioler. 


Bonne terre mélangée; arrosements mo- 
dérés. Multiplication de boutures herba- 
cées faites sous cloche et sur couche chaude. 

n Angleterre on la cultive dans la serre 
chaude, où elle fleurit, dit M. Hooker, 
abondamment et plusieurs fois par an. 


L. VH. 


— S —Ó—ÀÁÀ 


e IQ ÁMMÀ MÀ em 


3e LIV. PL. 


V. MARS 1847. 


207, 


BILLBERGIA RHODOCYANEA, 


BILLBERGIE @ fleurs versicolores. 


Érw. J. George Billberg, botaniste suédois, collaborateur de Swartz. bax d 


Bromeliaceæ § Bromelieæ, — Hexandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — Perigonii sexpartiti 
ciniæ exteriores calycinæ æ æquales ecari te 


apice hinc il 
de exterioribus multo longiores apice patente 
erecta , intus basi squamo: bicristatze rarius 
de. Stamin epigyna, filamen lifor- 
tria plerumque perigonii laciniis 


incumbentibus v. sub a f 

triloculare, o vulis plurimis e loculorum angulo cen- 

trali pendulis anatropis. Stylus filiformis, stig- 
3 petaloideis convolutis v. see 


at: aloi 1 
crispis. Bacca subglobosa trilocularis 
E nuda v. umbilicum filo gracili Bst 


che americane tropice meinte se naas 
truncos pseudoparasitice exse capiger 
foliis ligulatis linearibus us v. ensi formibus ut pluri. 
mum spinuloso-serrulatis , floribus spicatis panicu- 
latis v. racemoso- Hang spathis flor. alibus nunc 
nullis nunc parois v. amplis coloratis. 


Billbergia Tuung. et Horw, Dec. pl. bras, HI. 30. Lino 
Bot, Reg. t. 1068. 203. 344. i 1732 1181. Bot. Mag. t. 2892 
1732. 2686. pipan us 
Exot. Fl. t. 41. 


Nov. Gen. et Spee . t. 157, Busen. dan. sc. nat. 1841. 
XV. 371.) Mutsy. "E » 395 (298). 
Exoucu. Gen. PI. 1302. 
^p eis sva ns: B. foliis td A c 
basi dila mplexa ca canaliculatis margine 
perire apice aas mucronato, lepidibus 


8 
ransverse pria , sca 


vissimo operto, floribus bracteolatis ys paniculam 
ensam » capitulata multifloram dispositis, ramis 
se s brevissimis floris bracteatis , la 


ssili e 
apice pr cede albo-hyalina , bracteis brac- 
teolis calyceque roseis tomento furfuraceis. 


Bilibergia pois Nos. 


Nous ne connaissons aucune particula- 
* y 
rité de l'histoire ni de l'introduction en Eu- 


chard, Ag de botanique, á la Faculté 

decine de Paris, décrivit dans une 
note, “de manuscrite , une plante en tout 
semblable à la nôtre, à l'exception de la 
vestiture des feuilles, n à da il don- 
nait le nom de B. 


il s'agit, nci l'identité avec la plante dé- 
crite par M. Richard, est remarquable, si 


_—— 
—Ó— 


nous en jugeons d'aprés nos souvenirs et 
surtout d'aprés la description de p auteur 
nous avons sous les yeux. En effet 
comme nous l'avons dit, notre Billbergia 
ne différe absolument de la sienne, qu'en 
ce que les feuilles en sont fasciées transver- 
salement de bandes blanches irréguliéres, 
et finement striées de petites squames blan- 
ches fort peu visibles à l'œil nu; tandis que 
dans l'autre, les feuilles, selon M. Richard, 
sont lisses et d'un vert gai. Ce savant avait 


= 
[=] 


peut-être qu'une v variété de celle que nou 
décrivons iei (B. rhodocyanea, 8 levis Nos.: 
B. versicolor Acu. Rica. msc.). D'un autre 
côté, nous n'avons trouvé dans les auteurs 
aucune espéce ma nous puissions lui rap- 
sara avee certitude 


(1) Seu omnia ^d et petalorum sub pellicula celata, ut non semel apud plures congeneres vidi, et exempli gratia apud 
presentem plantan 


> 


Quoi qu'il en soit, l'agréable coloris, d'un 
beau rose, de l'inflorescence entière e no- 


une description aussi exacte que sommaire. 

Descr. Feuilles assez +. , rigides, 

dilatées-embrassantes à la , oblongues, 
. b , 


rement placées, et de largeur inégale, tantot 
rapprochées, tantót distantes. Elles Me 
d'un vert grisátre; circonstance due à ce 
couvertes de e 


longitudinales très-serrées; ce qui rend ces 
T" comme striées (1). 

aut de quinze à dix-huit pou- 
sn environ, est plus court que les feuilles, 
d'un rouge sombre, couvert d'un duvet 
blanc, épais, entrelacé, et portant de grandes 
bractées linéaires-lancéolées , appliquées , 
dentées-épineuses aux bords, d’un beau rose, 


ainsi que les fleu 
de grandes bractées semblables à 
e, mais entièrement roses. Chacune 
d’elles tin un racémule, ou épillet, ses- 
sile, composé de 5-5 fleurs alternes, ses- 
siles et pour voee hacune d'une bractéole 
rose, couverte d’un duvet blanchátre, et d 
te, dela méme forme et de la méme cou- 
leur que les bractées. Le calyce, continu 
et soudé avec l'ovaire, est fendu en trois 


Lo Cette Lote des ai celle de ^ B. zebrina 
pig fasci L.), mais elle est plus con- 
, plus num nie i pedina med marquée ; et 
d'ailleurs notre plante diffère de celle-ci e toto calo 
par son etes ce 


Explication 


lacinies presque égales, épaisses, très-ri- 
ies- o sem- 


que pétale porte à RISE de l'onglet d'as- 
sez longues et nombreuses soies hyalines, 

formant une inks de houppe. Les six éta- 
mines ont leurs filaments plans, i 
libres, d'un blanc hvalin. Trois d'en ux 
sont opposés aux pétales, placés au pé 
d'eux et couverts d'une membrane hyaline, 
très- -ténue, cohérente au sommet avec le e pé- 
tale, mais libre en ses bords, dont l'un abrite 


dans aucune espèce e 

sommet de chaque étamine n'est pas engagé 

et porte une longue anthère sagittée, dorsi- 

fixe, et contenant dans ses loges un pollen 
ja 


nro cade, rvus d'une créte biagi. 
L ovaire est trigone-arrondi, charnu, étroi- 
Bei sou lé avec le calyce et divisé en 
trois loges, à u cloisons trés-épais- 
ses, pisa eii ‘elles, Les ovules sont nom- 
breux, oblon xés par d’assez longs funi- 
cules a des kanns flabelliformes. Cap- 

SHE, oe 

Cu. L. 


(1) Cette an staminale est à peu près ana- 
logne à celle avons également ang 
dans certains Aloës (Vo ra Dict. univ. d Hist. nat. 1. 
290. a t. Aloé s. Paris. s Nous l'avons ég 


uds d ye bon n mbre d' 
cia velutina, carnea , pose re genus 


lis Nos. msc.], Porphyroma lanceolata, etc., 


des Figures. 


l. Une fleur détachée Fig. 2. Base d'un pétale. Fig. 3. Le style Fig. 4. L'ovaire coupé hori- 


Vizzini 


CULTURE. 


A l'occasion du Tillandsia dee et de l'ZEcA- 
mea fulge M ci-dess s, T. >. ril et Mai 1846), 
Capos 


ble en eer e aux y so pnt lecteur onom 


donc à ces articles tous les dos ¿ritos o déne 
bles. et qu n] peut 


dont il vient d'étre question. 


y 
Maphbite 
€ 


itoilitteti 


Lindl 5 


: 
j 
2 


A RER 


ee a EI T IER aa 


| 
| 
| 
| 
| 


3e LIV. 


PL: VL 


MARS 1847. 


DAPHNE 


PORTUNEL, 


DAPHNE DE M. FORTUNE. 


Erm. Ac» (1), nom que Théophraste et Dio 
botanistes modernes ont conservé à 
une plante des Alpes, 


Daphne Laureola). 


scoride donnaient au Laurier PEER nobilis). Les 
ante son nom latin Zaurus et appliqué le premier à 


cette pla 
dont le feuillage a quelque rapport avec le Laurier rg anciens (de la 


Daphnaceæ. — Octandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — Flore 
Pie fi RE infundiboliformis limbo 
fauce esqua . Stamina 8 tubo prope fau- 
cem iMiserietin rg inclusa. gaa ulæ bigger 
gyne nulle. Ovarii unilocularis ulu 
cum pendulum anatropum. Stylus peres wil 
vissimus, stigmate capitato. Drupa baccata 
monosperma me putamine crustaceo. Semen 
inversum. A men nullum. Embryonis ortho- 
tropi VULT Lodo ebat plano-convexis, radicula 
revi supera. 
Fructices v. arbuscule in Europa et in Asia tam 
media quam tropica a obviæ, in Australasia et in 
America tro dime x australi temperata rare , foliis 
sparsis v. oppositis , floribus arillaribus v. termina- 
libus sæpius yiii. 


s hermaphroditi. 
quadrifido , 


ExpLicn. Gen. Pl. 2092. 


. Diosc. et Veter. botan.) L. Gen. 485 excl, 
sp. du. Gen 7. Wicxstr. Diss. de Daphne ed. 2. Stock. 1820. 
á. et in Act. ^d holm. 1818. 294, Merss. Gen. Pl. 330 (242. 
x9). La Illustr. t. 290. f. 1. Scuxvxn. t. 107. Jaco. FI. 
austr. t. 126, 183. Hort. Schenbr. t. 351. Parr. Fl. ross. t. 35. 


L'un des principaux résultats de la mis- 
sion explorative que vient d'accomplir, dans 
le nord de la Chine, M. Fortune, a été de 
procurer à nos jardins un certain nombre 
de plantes réellement ornementales et sus- 
ceptibles de braver nos hivers à l'air libre. 


Sura, ic. e II. t. 34, Spicil. t. 18. Dese. in Ann. Mus. X. 
t. 20. Ti reh. t. 133, Bot. Mag. t. 313. 428, 1282. 1587. 
1875 ist?. did. Bot. Cab. t. 1348, 1927. seen Br. Fl. Gard 
t K. 


t. 200. 320. Bot. Reg. t. 822. 117 Nov, Gen. I 
50. R. Br. Prodr. 362. Brume Bijdr. 650 T zs. Fl. germ. 
fasc. VII Hoor. et Ars. Bot. Brecn 


t. 75. Mæiss. in dons Fe De enkse nr. Hi Kapura L. 

— ? Scopolia L. fil. Suppl. 60. i" Le Jacq. nec, 
Su.) Cfr. Friosolmsa. — Thymelee bea Inst. t. 366. Sco 
Curn. I. 276. Geary. Fr. I. 188. t. 39. (Vide etiam. An. 
tiones Celeb. ro et Missions ls es). 


CHARACT. SPECIEI : D. foliis ovato-oblongis ob- 
longisque br utrinque adpresse sericeis, 
floribus em exinvolucratis extus sericeo-vil- 
prt: alyci e 4- lobo, L rs oblongis obtusis 

nterioribus ttes. 

Daphne Fortunei Lowi. Journ. the Horticult. 
Soc RT Lan. fasc. II. t. I. 147. c 


Telle est celle dont nous allons entre- 
tenir nos lecteurs, chez qui toutes les 
espèces de Daphne sont certes populaires. 
Elle a été découverte par ce voyageur sur 
les collines, dans les iles Chusan, et aux 
environs de Ningpo et de Changhai , d’où il 


(1) Selon » poétes, Daphné était une fille du fleuve Pénée; fuyant un jour les poursuites amoureuses de Phebus , elle fut 
ne pla is 


changée en u 
termine ainsi: 


Mollia — tenui præcordia libr 

In frondem s, in ramos brachia pe 
Pes, modo tam ui, pigris radicibus heret ; 
Ora cacumen obit; remanet nitor unus in illa. 


epuis, le Laurier fut consacré à Apollon 
aux singer dans les combats ou dans les lutt 


Me m l'Euro 


nte qui porta son nom. Ovide raconte longuement, mais € 


ges qui aimait à s’en couronner 

s de l'aréne; les em 

ailles ou monnaies les représentent souvent ainsi; mode qu'ont imitée, dans ces derniers temps 
rope. 


très-beaux vers, cette triste catastrophe, qu'il 


Hane quoque Phoebus amat; positaque in stipite dextra, 
n 


Co mplexusque suis ramos, ut membra , 
Oscula dat ligno, refugit tamen oscula lignum, 


r. Des couronnes de laurier étaient pe x 
pereurs romains en portaient dans certaines cérémonies , 
ore, Mr 


-€963- 


l'expédia en Angleterre, en 1844. Il rapporte 
que les Chinois en font le méme usage que 
les Européens du Garou (Daphne Meze- 
reum) (1) c'est-à-dire, que malgré ses qua- 
lités délétéres , ces peuples l'emploient avec 
succès contre certaines maladies de peau, 
contre Pasthme, l'ophthalmie, etc. 

C'est un petit arbrisseau tomenteux , 
buissonnant, à feuilles opposées, et alter- 
nes, minces, décidues , ovées-oblongues ou 
oblongues, couvertes sur les deux faces de 
trés-petits poils fins et soyeux. Elles se dé- 
veloppent un peu plus tard que les fleurs. 

Celles-ci se montrèrent pour la première 
fois en Angleterre, dans le jardin de la 
Société d'Hortieulture de Londres, en jan- 
vier 1846. Elles sont d'un lilas rougeátre, 
et paraissent disposées par quatre au som- 
met des rameaux, lorsque ceux-ci com- 
mencent à peine à montrer leurs feuilles. 


(1) Le Daphne Mezereum est un succédané du 
véritable Garou, ou Daphne Gnidium. 


Elles ont plus d'un pouce de long, sont 
presque sessiles sur un pédoncule com- 
mun terminal, et couvertes comme ces 
dernières de poils fins et soyeux. Le 
tube en est cylindrique; le limbe partagé 
en quatre segments décussés, arrondis- 
oblongs, obtus, dont les deux latéraux plus 
amples ; tous légèrement ondulés-plissés au 
bord, connés à la base en une sorte de dis- 
que, au milieu duquel est Porifice étroit du 
tube. A l’intérieur de celui-ci s'insérent 
huit étamines presque sessiles, dont quatre 
près de l’orifice, et quatre vers le milieu du 
tube. L’ovaire est globuleux, lisse, unilo- 
culaire et contient un seul ovule pendant, 
attaché à la paroi interne. Il est porté par 
un court pédicule accompagné d’une petite 
glande charnue (Fig. 1), et brusquement 
terminé par un trés court style cylindrique, 
surmonté d’un stigmate capité, velu. 
Cette plante n’a point encore fructifié. 


Ca. E 


— ——— 


Explication des Figures. 


Fig. 1. Portion ouverte du tube floral pour faire voir l’insertion staminale. 


CULTURE 


En attendant que l’expérience décide, et 
cela est tout-à-fait probable, en raison sur- 
tout de la chùte annuelle de ses feuilles, si 
cette intéressante plante peut étre confide 
sans danger à la pleine terre dans nos cli- 
mats, on devra préalablement la conserver 
en hiver dans l'orangerie, et près des jours, 
parce qu’elle parait fleurir de très-bonne 
heure. On la plantera dans un mélange égal 


de terre franche et de terre! de bruyère, et 
pendant toute la belle saison, on la tiendra 
à mi-ombre et légèrement humide. 

Multiplication par greffes sur les Daphne 
Mezereum et Gnidium; ou de boutures 
herbacées, faites à froid et à l'ombre, dans 
la serre tempérée, vers les mois de mai et 
de juin. 

L. VH. 


oe 


AC ep LA 
M 


í je 
Ot pee oe Ch È: 


Hyb: ) 


3e LIV. 


PL. VIL. 


MARS 1847, 


PASSIFLORA AMABILIS (uvpniDA). 


209. 


PASSIFLORE AIMABLE. 


Erm. V. ci-dessus, T. II. Avril 1846. PI. X. 


Passifloraceæ $ Eupassifloreæ. — Monadelphia-Pentandria. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 


CHARACT. SPECIEI : P. e P. principe a P. alata 


foecundata enata; habitu et flore utriusque , colore 
patris, ligulis matris. 
Passiflora amabilis (hybrida) Nos. sub præs. tab. 


La plupart des essais qu’on avait tentés 
pour croiser diverses espèces de Passiflores 
avaient été jusqu’ici sans succès bien nota- 
bles,si on considère les résultats obtenus; et 
nous ne connaissons guère que les P. prin- 
ceps-racemosa, Loudoni, Colvillii, Lemiche- 
Ziana, et deux ou trois autres à peine, qui 
aient pu sortir du juste oubli dans lequel on 
a laissé tomber tous les autres produits ainsi 
gagnés. Ce n’est pas que les plantes de ce 
genrese montrent plus rebelles que d’autresà 
ces mariages adultérins ; mais l'insuccés doit 
surtout être attribué, soit à l'impéritie de 
l'opérateur, soit au peu de précautions qu'il 
prenait. L'hybridisation, en effet, pour réus- 
sir, implique le concours immédiat de cir- 
constances importantes; et l'inopportunité 
de l'une d'elles suffit pour faire manquer 
l'opération. Ainsi, l'heure du‘ jour, le mo- 
ment précis de l'anthése (ouverture des an- 
théres) dans l'une des deux fleurs dont on 
veut pratiquer le eroisement; en premier 
lieu, la vicinité des genres et surtout celles 
des espèces ; l’âge et le dégré d'épanouisse- 
ment du pistil dans l'autre , l'amputation de 
celui-ci ou de celles-là, les dégrés de tem- 
pérature et d'humidité de l'atmosphére, ete. 
tout doit étre calculé, tout doit concourir à 
un but unique, grand comme la nature 
elle-même, la création d'un nouvel être. 
Or, en face de la nécessité absolue de tant 
de conjonctures diverses , l'hybridisation 
peut-elle être exécutée par tout le monde 
indifféremment ? 


Tow. m. 


C'est à cette occasion qu'un jour nous 
menacions, en plaisantant, du sort de Phaé- 
ton le présomptueux et l'inhabile qui ten- 
terait cette opération presque divine, sans 
posséder la foi: c’est-à-dire, les connais- 
sances et la dextérité qu'elle exige à un si 
haut dégré. 

En présence du beau résultat dont nous 
donnons ci-contre le fidéle portrait, on ne 
sera pas tenté d'appliquer à celui qui l'a 
obtenu les épithétes ci-dessus, ni de lui 
souhaiter une chüte dans l'Eridan. M. J. Ch. 
Schlachter, horticulteur à Loos, lés-Lille, 
a prouvé, en effet, par cette création qu'il 
ne méritait pas un tel sort, et sa Passiflore, 
née de la P. princeps (mére) et de la 
P. alata (pére) (1), sera certainement 
adoptée par les amateurs, comme une des 
plus belles plantes grimpantes dont ils 
puissent orner leurs serres chaudes. 

Comme son pére (?) elle fleurit abondam- 
ment et sans cesse. À en juger d'aprés le 
rameau que nous avons examiné , la plante 
est entiérement glabre ; les rameaux, comme 
chez ce dernier, en sont quadrangulaires, 
subailés; les feuilles simples ovées-lane 
lées, trés-entiéres (?) obsolétement peltées, 
portées par des pétioles arrondis en dessous, 


(1) Nous présumons que M. Schlachter a voulu 
dire: P. alata, were; P. princeps, rine. On sait en 
] iere fructifie aisé t, tandis que la 


effet 
laa ta 3 r 3 
seconde au contraire reste presque toujours stérile 
dans nos serres. 


7 


> 


canaliculés en dessus et munis de quatre 
glandes, dont deux au milieu, et deux au 
sommet. Les stipules sont petites, ovées- 
lancéolées. Les fleurs solitaires, grandes, 
axillaires. Le coloris interne des segments 
est d’un rouge cocciné plus vif que celui de 
la P. alata, tandis que les ligules du centre 
très-nombreuses, très-longues et flexueu- 
ses, tranchent élégamment par leur teinte 


blanche et légèrement violacée au sommet 
sur le riche pourpre du fond. Odeur douce 
et agréable. 

C'est, nous le répétons avec conviction, 
Pune des plus belles et des plus importan- 
tes productions hybrides qu’on ait obtenues 
dans ces derniers temps. 


Cn. L. 


CULTURE. 


On appliquera à cette plante le même 
traitement que celui que j'ai recommandé 
à l'occasion de la P. Actinia (V. ci-dessus, 
I. c.). On la multipliera avec la plus grande 
facilité de boutures faites sur couche tiède 
et sous cloche. 


Pendant que cette note était sous presse, 
j'ai acquis de M. Schlachter l'édition en- 
tière de cette Passiflore. 


L. VH. 


nt Ds c lits me CE 


P 
Xx 
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3 
Y 


wa albo lim 


Up > 


li 


3e Liv. 


Pl. VIII: 


MARS 1847, 


ee IRR 


NIPIUEA. ALBO-LINEATA, 


NIPRÉE à feuilles veinées de blanc. 


210. 


Erru. ¡Pas (ados), neige; allusion au coloris floral sans tache (Aver. ). 


Gesneriacee $ Gesnerieæ, — Didynamia-Angiospermia. 


, CHARACT. GENER. — Calyx semisuperus æqua- 
lis 5-partitus. Corolla rotata subæqualis, laciniis 
magis connatis. 
conniventia; 4 fertilia 

subæqualia, antheris glabris ovatis, quintum ste- 
natum deforme. 


Glandule perigyne nulle. Ovarium unilocu- 
lare, placentis didymis polyspermis; stigmate 
simplice. 


_ Herba Ramonde cujusdam caulescentis facie , fo- 
liis Tugosis in verticillum approximatis , floribus 


azillaribus t loi HI H. dies [EN 
4 e "I ), be ja 


m 


INDL. 
Niphea Lipi. Bot. Reg. Mise. 172 (1841). t. 5. 1842. 
Cu. Lex, Herb. génér. de l'Amat. IV. t. 50. 2e sér. (Sub 
N. elata, Spee. nova? Nec ea ut typus Generis a Cl. Lispusro 
indicata?), Exvuien. Gen. Pl, 416711 Suppl. secund, 

CHARACT. SPECIEI: W. hirsuta foliis oppositis, 
internodiis elongatis, segmentis calycinis rotundatis 
tuboque hispidis (2) Hoox. 

Niphea albo-lineata Hook. Bot. Mag. t. 4282. 


Cette jolie petite espéce, fera un agréable 
pendant à I Achimenes argyrostigma (Voyez 
T. II. avril 4846, pl. VII), dont elle a Pha- 
bitus et le mode d'inflorescence , tandis que 
les grandes nervures blanches des feuilles, à 
bords largement lavés de rouge, feront fort 

n effet parmi ses nombreuses et élégantes 
alliées, les Gesneria, les Achimenes, les 
Gloxinia, les Alloplectus, les Besleria , les 
Columnea, les Rhytidophyllum, ete., toutes 
plantes indispensables dans une collection 
de goût. On en doit la découverte à M. Pur- 
die, zélé collecteur de plantes, dont plu- 
sieurs fois déjà nous avons entretenu nos 
lecteurs. Il la trouva sur des berges hu- 
mides, près de Laguneta, dans les monts 
Ocagna, Nouvelle Grenade. Le Jardin de 
Kew, selon ce que nous apprend M. Hoo- 
ker, son savant directeur, en recut, en 1845, 
les rhizómes , lesquels sont semblables 
ceux de l'Achimenes coccinea. Cet auteur 
la décrit ainsi : 


oe 


ESCR. « Racine fibreuse, et en réalité 


annuelle; mais produisant ces curieux tu- 


bercules écailleux allongés, dits radix squa- 
mosa, dont chaque excroissance, ou écaille, 
est capable de former une nouvelle plante. 
Tige dressée, simple, cylindrique, herba- 
cée, verte, velue, haute d’un empan ou 
plus. Feuilles opposées , ovées, aiguës, cré- 
nelées-dentées, longuement pétiolées , sou- 
vent pourpres en dessous, et en dessus d’un 
riche vert velouté, ligné de blanc le long 
des nervures principales. Entrenœuds al- 
longés , excepté au sommet, où les feuilles 
sont plus serrées. Pédoncules fasciculés, 
simples, uniflores, hispides, sortant des 
aisselles des feuilles supérieures et formant 
une sorte d'ombelle. Calyce hispide , dont 
le tube court, adné à l'ovaire, à segments 
courts, arrondis. Corolle rotacée ou pres- 
que rotacée, à tube très-court; à limbe 
formé de cing lobes blanes, concaves-arron- 
dis, crénelés, presque réguliers. Etamines 4, 
courtes, accompagnées d’une cinquième ru- 
dimentaire. » 


Gu. L. 


(1) Speciebus n 
(2) Planta de , 


une pluribus cognitis characteres hi erunt partim revisendi et mutandi. Ae 
lua agitur sub oculis non adeunte, hanc phrasem specificam evidenter imparem invitus supplere nequeo. 


Explication des Figures. 


Fig. 1. 


Corolle ouverte. Fig. 2. Calyce, dont on a retranché trois sépales pour faire voir l'ovaire 
ss.) 


et le style. Fig. 3. Ovaire coupé transversalement (fig. g 


aie AX 


CULTURE. 


Les lecteurs peuvent consulter, au sujet 
de la culture de cette espèce, les détails 
assez étendus que j'ai donnés sur celle de 
ses alliées, les Achimenes (T. I p. 79, 99.), 
les Alloplectus (T. II. Pl. V. Août. Pl. IX. 
Juillet), les Gesneria (T. II. Pl. 145. Avril. 
PI. IV.), etc.; détails qui n'ont pas besoin 
de modifications, en les adaptant au ména- 
gement de cette nouvelle Niphée. M. Hooker 


fait remarquer, qu'en changeant les épo- 
ques de la plantation de ses tubercules, on 
peut, pour ainsi dire, la faire fleurir en 
toute saison; cette observation est vraie, 
mais peut également s'appliquer à toutes 
les autres plantes tuberculigéres de cette 
intéressante famille (Gloxinia, Achimenes, 
Gesneria, etc.). 
L. VH. 


* 93 ‘ Pa 
Wetgelia LOSCA fowl 
Le 


OT id A ee a 


3° LIV. PL. 


IX. MARS 1847 


WEIGELIA ROSEA. 


WEIGELE A FLEURS ROSES. 


Erm. C. E. Weigel, Allemand, professeur de bota anique à l’Université de Greifswald, en Poméranie, 
auteur d'une Flora pomerano-rugica, et contemporain de Thunber, 


Caprifoliaceæ S Lonicereæ. 


CHARACT. GENER. — Botanici recentiores genus 
Weigeliam Tuung. Dierville Tourn. adjungendum 
runt. Nihilominus n THUNBERGIUS dl) ee 
suo stigma peltatum, ovarium superum (err 
nifesto !), loculis plaventisque Pretemnii, semen 
unicum nudum attribuerat ; t B. Tournerortius 
Dierville suo stigma cpiatum, capsam 4-locu- 
uam ws spiana olyspermam. Postea Cl. Sm- 
BOLD t ZvccanINIUS arene Diervilla pria, 
asie i stems peltatum 

coronatam , seminaque prey reds alata. Genus Ca- 
lysphyrum fans etiam onymon ea ata fuit. 
i na Cl. pe fees So oc. Hort . Lond 


divulgans Weigeliam ob capsulam crustaceam , se- 
mina exalata servandum proponit ; genus — 
Thunbergianum nobis Tide etur omnino incertum 


etenim in errorem versat ssetne suecus ots anic 
tantum, ut Lita pre in "fructu u plante suse viderit 
semen un s plantam Den est 


ic Imo apud ej 
peltatum ; in apicem agitato -bilobum 
e de > causis, mihi est desiderium, quod i botani- 


a et floris in notula sua tacuerit ; sed ad nostram 


culos adeunte , judica 


are possum, in 
rescentia, foliorum rom ae et forma , 


dire 


— Pentandria-Monogynia. 


apice nuda, seminum numero et insertione, — 

styli , stigmate capitato-bilobo , Die rville gener 

= sat = dece ees Weigeli Tum. recon- 
tituendo ! ra Die rii: spec 

RINII quent r ipi Bi mee cap- 

sd us alterum 


Bio BOLDI et i 
sulam coronatam, seminaque alat 
rationaliter grana haberi pos 

Ad opinionem rec m habendam, p etiam, be- 
nevole lector, aliens plenario 

We Hobbs € leg Stock. ca 137. > 5.. act. Ac. par, 
1708. t. 7. f. 1. L. t. Cliff. 63. t. 7. Fl. 
"y Haste t + o. Gen. Pl da 


IV. 330. Se 
Gen. Pl. 3336. et 


CHARACT. SPECIEI : W. 
8 


Zvcc. Fl. Jap 
Supp. " Mass. Pa er itia 
lis T" folio- 


rotundat rratis supra g 
sess setius VAN "E illaribus terminalibusque 1-3, ovario 
petiolo cdd longiore, calyce lett cale dir 
pubescentis tubo obconico, limbo patulo regulari, 
laciniis rotundatis , filamentis glabris. Linn. 

Weigelia rosea "bri in Journ. of Hort. Soc. of 
London I. 65. c. 


La plante qui fait le sujet de cet article est 
entiérement nouvelle et pour la science et 
pour nos jardins. Elle est regardée comme 
devant braver presque impunément nos hi- 
Vers. C'est un arbrisseau qui, par le grand 
nombre, le volume et l'agréable coloris de 
Ses fleurs, deviendra le plus riche orne- 
ment, peut-étre, de nos parterres 

La Weigelia rosea croit naturellement 
dans le nord de la Chine, où l'a découverte 


immane 5 NONA SO 


M. Fortune, et d’où ila pu l'envoyer vi- 
vante en Angleterre. On peut la regarder 
comme la plus riche trouvaille qu'il y ait 
faite. 

Elle a, dit ce voyageur, le port d’un Se- 
ringat (Philadelphus). Les anciens rameaux 
en sont blanchátres, lisses ; les jeunes, verts, 
légèrement bordés d’ailes poilues , alternant 
avec les feuilles. Celles-ci sont opposées, 
presque sessiles, elliptiques , longues de 


(1) In universitate upsaliensi Herbarii Thunbergiani possessore, specimen ejus authenticum recognoscere momenti necnon 


Magni esset, 


(2) Hic est certus lapsus calami; etenim ex figura anglica flores e contrario sunt longe pedicellati. 


a 


3 pouces sur 4 ¿ de large, dentées vers le 
haut, presque à bords lisses inférieurement, 
et poilues en dessous le long des nervures. 
Les fleurs, roses, axillaires et terminales, 
sont disposées par 3 ou 4 dans les aisselles 
foliaires ou au sommet des rameaux; pé- 
doncules courts, munis à la base de courtes 
bractées vertes, filiformes. Calyce bilabié, 
fendu en 5 segments inégaux (3 supér. 
2 infér.) lisses, d’un vert pâle. Corolle tu- 
bulée (arquée-nutante , campanulée-infun- 
dibuliforme), à 5 lobes égaux , lisses , réflé- 
chis. Étamines 5, plus courtes que la co- 


rolle et insérées sur sa paroi interne, lisses 
dans le haut, mais velues à leur point de 
jonction avec la base de la corolle. Style 1; 
stigmate capité (bilobé) un peu plus long 
que les étamines. Ovaire infére, presque 
sessile, long d’un pouce environ et ayant 
l'apparence d'une partie du pédoncule (pé- 
dicelle). Fortune in litt. » 

A cette description, bien incomplète, 
et peu exacte (sans doute V. charact. gener.) 
la planche ci-contre suppléera en partie. 


Cu. L. 


__- 


CULTURE. 


Quoique, selon bien des probabilités, 
cette plante puisse ne pas redouter nos hi- 
vers à Pair libre, néanmoins, comme elle 
fleurit dans son pays natal, dans le mois 
d'avril, cette circonstance, d'une floraison 
aussi printaniére exige des précautions; 
c'est-à-dire, qu'on doit donner à la plante 
un abri, jusqu'à ce que l'expérience ait dé- 
montré qu'elle n'a, sous ce rapport, rien 


à eraindre de nos frimas. On la rentrera 
done provisoirement à l'automne en serre 
froide. 

Bonne terre mélangée; arrosements co- 
pieux, dans la belle saison ; multiplication 
de boutures herbacées faites à froid, ou 
mieux sur couche tiéde. 


L. VH. 


LOL deo Hook 


, > 
jonta [ueh 


( 


Mec 


3e LIV. PL. 


X. MARS 1847. 


BEGONIA FUCHSIOIDES, 


BÉGONIE à fleurs de Fuchsie. 


Érvw. Micmez Bécox, intendant de la marine, promoteur de la botanique (XVIIe siècle). 


Begoniaceæ. — Moneecia-Polyandria, 


CHARACT. GENER. — Flores monoici. Masc. : 
Perigonii inci fo A io e is subrotundis 2e ex- 
terio per oribus plurima ; fila- 
mentis brevissimis liberi is ge connatis , an- 


theris 'extrorsis reg ibus, loculis linearibus 
ntinui ons margini 
adnatis "longitudinaliter débats : Pe- 


EM. 
ptero cum ovario icd lim- 
bi superi gpa gripe lobis pluriseria- 
tim vapeur Ova rum  trilocular 
Ovula aedes ont ata rum angulo idi 
bilamellatis pus culto Styli 3 bifidi, stig- 
lexuosis Y. capitatis. Capsula 


Fisica when minima striata. Embryo in axi 
albuminis carnosi ortho ure ave 

Herbæ in Asia et Am a tropica in indigene , eh 
alternis petiolatis integréé v. rend basi sæ 
cordatis inaquilateris integerrimis dentatis v. mun 
a 
deci 


eyvmie 


stipulis lateralibus membranaceis 


foribus albis roseis v. rubicundis. 
Expzicu. Gen. Pl. 3153. 
són ie L. Gen. 1156. Metsn. Gen. Pl. 336 (249). Ava. 
Guian. t. 348. 349. Lane. Ilust. t. 778. Gænrs. Fr. I. 156. t. 31. 
Jacq. ic. rar. t. 619. Davanp. in Linn. Trans. I. 155. t. ui 16. 


a Parad. t. 72, ages, Exot. bot. t. 101. Hoor. Exot..Fl. 
. Noy. 


. 17. 18. 57. 89, . Gen. VII, 176. t. 641. 644 
sits Enu INK, e 5. 10 14. 19. 25. 38 
5. Bot. Mag. t. 1473. 2723. 2793. 2846 9. 2900. 2920, 2962 
2966. 300 .8 2 


Eupe sialum Lino. Nat of Bot. Ed. 
Veget. Kingd. 318. indi et i Deua (Beg. sp 

duplici donate) (1) in ONGN. in Car E Herb. 
Génér, Amat. 2e sér. n. t. i. 46 63 


CHARACT. SPECIEI : B. subdioica, caule e 
ramoso gaberrino, ‘alls semi-ovatis obliquis "dd: 
beue acutis serratis ciliatis, paniculis in ramos ter- 

nalibus flor brem pendentibus; masc. : sepalis 4 
in in globum ane quorum 2 internis cum 
rai 2 és ovatis 
cymbifo ibus; rig De alis 5 ovatis convent, 
ovario poe Agen ala unica multo major 
pedicellis triquetris. H 


Begonia Fuchsioides Hoox. Bot. Mag, t. 4281. 


Les Bégonies, tant à l'état de nature qu'à l'état 
cultivé , sont des plantes douées d'un port éminem- 
ment pittoresque et ornemental. Leur feuillage, sou- 
vent ample, orbiculaire, ae ou pelté , presque 
toujours oblique, vernissé ou poilu, quelquefois vi- 
vement discolore, leurs innombrables fleurs, ordi- 

rosées, 


nairement blanche ‘une forme toute 
spéciale, ajoutent singulièrement à la décoration 
des serres. Dans leurs foréts d elles se plai- 
sent aux lieux couverts et mides, dans les 
anfractuosités des rochers, au pied des arbres et 
souvent même dans les grandes m pe 
tronc, lå, où une Mons he séculaire a ama 
un détritus abondant, et d’où retombent da 
avec grace leurs énormes panicules florales. 

On connaît environ cent cinquante espèces de 
Bégonies , toutes plus intéressantes les unes que les 


(1) F eum el, auctore hæc dua genera distincta habere 
Vipuli Doka (l. e e.). 


autres, et parmi lesquelles celle dont il va être 
question est l’une des plus remarquables par Vélé- 
gance de son feuillage, la beauté et le riche coloris 
double de ses nombreuses fleurs. En général, ses 
congénères croissent dans les deux Indes; aucune 

n’a encore été trouvée en pet bien dosis les iles 
de France, de Bourbon et de n renfer- 
ment quelques-unes (1). Les Houilles. par grand 

nombre ont une saveur acide, qui rappelle celle de 
notre oseille commune, et peuvent, comme celles-ci, 
étre utilisées dans les cuisines. Quelques-unes méme 


mots suffit pour donner au 
l'importance de ce genre et de l'intérêt qu’il mérite. 
C’est-aux soins de M. Purdie que l'on doit l'intro- 


i (1) Une seule a été trouvée dans l'ile d'Anjouan (Johanna). 


rationalius esset, ut habet ipse in suo præclaro opere dicto . 


<I> 


duction de cette brillante espèce en Europe. Il la 
découvrit sur les monts Ocagna, Nouvelle Grenade, 
pendant son exploration dans l'Amérique du sud, 
entreprise au compte du Jardin royal de Kew. 
M. Hooker qui, le premier, en donne (1. ¢ )la figure 
et la dasciiption fait remarquer qu’au premier as- 
pect ses fleurs pendantes ressemblent à celles d’une 
Fuchsie. D’un autre côté, sans fleurs, elle rappelle 
assez bien l'ancien Begonia fagifolia, par ses petites 
feuilles serrées, presque ovées-falciformes. M. Purdie 
rapporte que les Arrieros (Muletiers) du pays en 
mangent volontiers, pour étancher leur soif, les 
fleurs globolensos E fertiles, sans asa lesquelles 
out à l'état d'alabastre, contien Z 
ist DOS à une "A acuité: et comme elles 
paraissent à un urs d’eau son 
ordinairement à sec, elles a alors une fort 
agréable ressource sous le rapport nous venons 
d'indiquer. En notant que les individus cune dans 
les serres de Kew, commencent à fleurir au milieu 
de l'hiver arenes ), M. "Booker o. non 
sans raison, que tous, jusqu'ici, n'aient monté que 
des fleurs máles, à l'exception d'un seul pied, en 
possession d'un horticulteur — ce q. - 
d'un métre, 
déjà , et qui fleurira encore "ENS a développé 
du sommet une seule panicule de fleurs femelles. 
Une floraison aussi luxuriante et aussi durable, 
jointe à un élégant feuillage, à un port tout pitto- 
resque font, sans contredit, de cette plante un objet 
véritablement ornemental pour nos serres chaudes, 


P 


oque, ou les c 


surtout en compagnie du Begonia coccinea (belle 
plante que nous figurerons également bientôt), avec 
lequel elle rivalisera par la richesse et l'éclat du 
coloris des fleurs. Nous laissons parler maintenant 
M. Hooker, qui décrit ainsi la nouvelle Bégonie : 
Escr. « Tige dressée, cylindrique, poo rt 
glabre, légèrement lavée de rouge, hau 
à trois pieds. Fouilles —— 


subfalciformes, aigués, dentées en scie, glabres, d'un 


vert foncé (longues m un ea et b à 
bords ohsoletemen 


ned, colorées. Fleurs dioi- 
dius riche écarlate vif, 
et cin en pet pe rami- 
fiées, pendantes. Pédicelles DTS, bractées i 
edili acuminées , oppos måles : 
pales 4, presque fermés Liù da Simi t fi 
deux externes ovés, amples, cymbiformes, épais, 
et charnus , opposés; les deux internes plus petits, 
que obovés, légèrement concaves, 


Stipules ones, 
ques, rareme n 


iés, pn flexueux (velus-papilleux). Ovaire (jeune 
fruit) blanc, largement obové, triangulaire, à angles 
ailés, dont deux ailes trés-courtes , et l’une allongée, 
divergente; toutes rouges, décurrentes de manière 
à former un pédicelle triangulaire. » 

Ca. J. 


Explication des Figures. 


Fig. 1. Flew 


r måle, dont l'un des sépales internes a été enlevé (fig. gross.). Fig. 2. Fleur femelle, 
88.). 


de prea naturelle. Fig. 3. Pistil ou jeune fruit (fig, gro 


CULTURE. 


Les Bégonies. sans exiger en domesticité une 
grande somme de chaleur, ne se se alr’ nt chez nous 


? 


euble, muni d’un drainage 
suffisant. tôt qu'on s'aperçoit leur végé- 
tation, en se ralentissant, va on inue 
progressive rrosements, surtout pour les 
espèces acaules ou culeu euses, qui, lors du -— 


complet , — ana pendant tout ce temps, à 
peu È ven 


répand sans les enterrer, à la facon des graines des 
Cactées, à la es d'une Larini fortement drai- 
née, et plongée un vase rempli 


sa base dan 
eau et placé sur m Ainsi pi les graines 
lèvent en quelques j m rs. 


certain nombre d 
boe: le port, le feuillage singulier, 
esse renaissantes gén le meilleur effet parmi 


rem autres végétaux ou plutôt 
surtout , pa rmi les ade Ubi yog Orchidées et 
les ougères : gano au milieu desquelles elles 
PRE de la manière la plus luxuriante, ari 


tribuant us une nis part , avec elles, à 
"yiri de la serre 


L. VH: 


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“Ile pen thes A af] lesiana Jack 
t 


ge 


4* LIV. 


PL. I et II. 


AVRIL 1847. 


213-214. 


NEPENTHES RAFFLESIANA, 


NÉPENTHE DE RAFFLES. 


Err. nm lys, qui est sans chagrin. Homére donnait ce nom à une substance, venant d’Egypte, qui 


avait, dit-il, la propriété de dissiper la tristesse (1). Linné l'a appliqué aux espéces 
dont les urnes contiennent une eau, qui, de son temps, 


de ce genre, 
passait pour étre aphrodisiaque. 


Nepenthaceæ. — Dicecia-Monadelphia. 


CHARACT. GENER. — Flores dioici. 


u c the 
16 in capitulum subsphæricum ques — 
cen longitudinaliter dehiscente rigo- 
m maris, Ovarium liber eccL am 
auricular, Ovula plurima veptord A 
endentim gma sessile dis- 


ubgloboso. Em 
bryo in axi albuminis carnosi cylindricus ortho- 
tropus, radicula brevi infe 
ffrutices in Asia tropica e n Madagascaria 
indigeni; petiolis alternis ba nick; e vaginan- 


tories’ rn sis v. pani 
Exouicn. Gen, PI. 2167. 


Nepenthes L. Gen. 1019. Jess. wee p. 444. Garnrx. Fr. 
11.18 t. 83. A. Brone. ms . I. 42. t. 8. Ners. È 
di mn Granan, in Edinb. New. 

t. 2629, 2798. Rxicn. FI. exot. 


B 


Amramatico Fiac. Madag. f. 43. — Phyllamphora Lovn 
4. Lodd, Bot. Cabin. 1017. po D.) 


CHARACT. SPECIEI et SYNON. : N. foliis petio- 
latis, inferiorum ascidiis ventricoso-campanulatis an- 
tice late rer <a alis longe “or, su- 
periorum infundibuliform ibus n udis, omn ore 
Pile Pau pectinato- -striato oblique Suis n assur- 

e. Hoox. (infra.) 


goa Rafflesiana Jack, in Hoox. re A to 
Lt Korta. Bot. Ind. Batav. 35. Bot. Mag. 


Parmi les plantes qui captivent le plus 
l'intérêt et la curiosité, on peut citer à bon 
escient les Sarracenia, les Cephalotes, et 
surtout les Vepenthes, dont les singulières 
feuilles imitent à la lettre un vase surmonté 

€ son couvercle. C'est chez ces dernières 
plantes surtout que cette extraordinaire 
modification de la feuille atteint ses formes 
les plus développées et les plus régulières ; 
et c'est probablement dans celle dont il va 
être question que ces mêmes formes se 
montrent le plus élégantes et le plus agréa- 

lement bigarrées. 

Les Ascidies, c'est le nom que donnent 
les botanistes à ces sortes de vases foliaires 


(aexidver, petite urne) sont de véritables 
transformations du pétiole ou du limbe de 
la feuille, dont les bords se sont amplifiés, 
puis soudés. L’esprit philosophique trouve 
dans cette simple explication une solution 
satisfaisante ; mais il n’en est plus de même 
quand il s’agit d'attribuer à une cause pré- 
dominante la présence de l’eau dans ces 
curieux organes, et le mouvement de l’ap- 
pendice qui les surmonte (couvercle) : ap- 
pendice si manifeste et si complet dans les 
Nepenthes. 

Les uns ont dit que l'eau des Nepenthes 
est le produit d’une exhalaison aqueuse 
déterminée par la — de l'atmosphére ; 


(1) Nywrevees T ayorey Tt, exar twiayboy amarrar (Odyss. IV. V. 221). C'est la fameuse Héléne qui en met 


n vin qu'elle sert à 
tout en 


ses hót 


Ta i, 


Ù; et parvient ainsi à chasser leur mélancolie, Nous regrettons de n'oser citer le passage 


8 


les autres qu'elle est due à une excrétion 
propre à la plante elle-même; on a pré- 
tendu enfin qu’elle devait être attribuée 
aux pluies. Ces trois opinions qui semblent 
d'abord devoir s'exclure l'une l'autre, nous 
semblent, au contraire, parfaitement conci- 
liables, bien qu'elles soient tour-à-tour reje- 
tées par les auteurs. Ainsi 1°: pendant plu- 
sieurs journées chaudes, le calorique agis- 
sant sur un vase herbacé, cLos, peut et doit 
déterminer sur la paroi interne la filtration 
des gouttelettes de la séve par les glandules 
stomatiques dont elle est couverte; c'est lå 
une sorte de sueur végétale; une véritable 
déperdition ; 2°: une surabondance de sève, 
dans certains cas déterminés par un état 
partieulier de la température, peut faire 
affluer les sucs liquides aspirés par les spon- 
gioles radiculaires et les déverser par les 
vaisseaux spiraux dans ce vide, de préfé- 
rence à l'extérieur. 5° : L'opercule ne recou- 
vre pas tellement Porifice des ascidies dans 
ces plantes (4) (et notamment dans celle 
dont il va étre question), que l'eau pluviale 
n'y puisse pénétrer, méme en assez grande 
quantité (des ascidies ont été trouvés pres- 
que pleins). Le goüt méme, et l'odeur 
du liquide, ainsi contenu dans ces organes, 
ont été jugés fort différemment par les voya- 
geurs qui les ont dégustés; les uns lui ont 
trouvé la saveur de l'eau pure (eau de pluie 
fraiche?) d'autres une saveur sucrée ou plus 
ou moins acide, due soit à une exhalaison , 
soit à une exerétion aqueuse, propre à la 
plante; et presque toujours une odeur plus 
ou moins nauséabonde. 

« Le doeteur Turner, ayant eu l'occasion 
d'analyser l'eau contenue dans l'urne d'un 
Nepenthes du Jardin botanique d'Edim- 
bourg, urne non encore ouverte (unopened), 
remarqua qu'en bouillant, elle émettait une 
odeur de pommes cuites, provenant d'une 
petite quantité de matiére végétale, et qu'en 
refroidissant , par la simple évaporation , 


(1) Il est dressé ou peu développé dans les Sar- 
racenia. 


elle déposa de petits cristaux de superoxa- 
late de potasse (Linn. Veg. Kingd. p. 288). 

L'examen scientifique d'une question aussi 
intéressante pour la physiologie végétale, 
nous entrainerait trop loin, et ne saurait 
d'ailleurs étre complétement résolue que 
dans les pays méme ou croissent naturel- 
lement ces plantes, à la facture si origi- 
nale, et par des naturalistes compétents. 
Nous nous contenterons done de l'expli- 
cation que nous avons donnée ci-dessus, 
pour tàcher de faire concorder les opinions 
diverses émises par des botanistes, trop loin 
d'ailleurs des lieux pour juger de visu et 
de experientia. 11 nous reste, avant d'abor- 
der notre sujet, à dire un mot de l’opercule 
de ces ascidies. ' 

Le mouvement de cet opercule est éga- 
lement affirmé et nié. Il n’est point spon- 
tané, mais serait causé par le phénomène 
ordinaire du jour et de la nuit. Ainsi, 
dit-on, l’ascidie, pendant la nuit, est fermé 
par son couvercle; c'est alors qu'il sem- 
plit de liquide; pendant le jour, le couver- 
cle s'ouvre et Vascidie se vide en tout ou 
en partie, selon la plus ou moins grande 
densité du calorique atmosphérique. Que 
cette eau soit pure? le fait est douteux ou 
doit être rare, en raison des nombreux 
insectes qui y trouvent une tombe assurée 
et doivent ainsi nécessairement la corrom- 
pre. On voit par tout ce qui précède que la 
question, sous toutes ses faces n'est rien 
moins que résolue. Attendons en la solu- 
tion du temps. 

Des plantes aussi extraordinaires devaient 
attirer méme l'attention des sauvages indi- 
gènes des lieux où elles croissent. Aussi les 
connaissent-ils fort bien, et ils y attachent 
des idées superstitieuses, dont chez nous 
Rumph et Flacourt, entr’autres, se sont faits 
les conteurs. Ces écrivains nous disent que 
lorsque ces peuples désirent de la pluie, 
ils coupent les urnes des Nepenthes et en 
renversent l'eau sur le sol, persuadés qu'ils 
sont qu'il en tombera dans la journée; et 
qu'au contraire, ils se gardent bien den 


-€933- 


agir ainsi, lorsqu'ils ont lieu de crain- 
dre qu'il pleuve. Ils regardent cette méme 
eau comme un spécifique souverain pour 
faire cesser l'urination involontairc des en- 
fants, et dans ce but ils la leur versent sur 
la tête ou la leur font boire. Dans l'Inde, 
les médecins regardent la racine de ces 
plantes comme astringente, et en distillent 
une liqueur qu'ils emploient par absorption 
contre certaines fiévres, et en liniments 
contre les inflammations de la peau, les 
érysipéles, etc. Mais il est temps enfin 
d'aborder notre sujet. 

Ce que nous venons de dire ne saurait 
manquer, nous l'espérons du moins, d'ap- 
peler l'attention des amateurs sur des plan- 
les aussi éminemment intéressantes, aussi 
excentriques que le sont les Vepenthes, dont 
il est facile aujourd'hui de se procurer quel- 
ques espéces, d wn prix véritablement mé- 
diocre. Un Nepenthes est done la pièce cu- 
rieuse de toute serre d'un amateur de goüt. 
On en connait sept ou huit espéces, parmi 
lesquelles celle dont il s'agit est sans con- 
tredit, comme nous l'avons dit en commen- 
cant cet article, l'une des plus belles et par 
ses ascidies bigarrés de pourpre et par le 
riche coloris de ses fleurs; mais laissons 
. parler M. Hooker, à qui nous empruntons 
la belle planche ci-contre. 

« C'est au Dt Jack, botaniste distingué, 
si prématurément enlevé à la science, et 
dont nous avons eu le privilège de publier 
les lettres dans le Companion to the Bota- 
nical Magazine (T. 4%), qu'est due la dé- 
couverte de cette remarquable espèce de 
Nepenthes; il la trouva dans Vile de Sin- 
gapour. 

«Il raconte ainsi les circonstances de cette 
découverte dans l’une de ces lettres, si rem- 
Plies d'intérêt, qu'il adressait à sa famille, 
-à Aberdeen 

» Singapour, 20 juin 1819. » 

» Ma dernière lettre est partie d’ici par 
la voie de Penang; celle-ci vous parviendra 
par le Bengale, Il est impossible de con- 
cevoir quelque chose de plus beau que 


LI 


l'approche de Singapour, a travers l’ar- 
chipel diles qui gisent à l'extrémité des 
détroits de Malaeca. Dans des mers unies 
comme une glace, d'innombrables ilots, 
couverts de la végétation tropicale dans 
toute sa luxuriance, se chauffent aux feux 
resplendissants du ciel des Tropiques. L'ile 
S'-Jean qui forme la pointe occidentale de 
la baie de Singapour, pourrait, si elle était 
fortifiée, commander par son feu les dé- 
troits, que doit traverser tout navire qui 
se dirige vers la Chine ou vers les établis- 
sements de l'est. On ne saurait choisir un 
endroit plus convenable, une position plus 
formidable; et il est réellement étonnant 
qu'elle soit restée si longtemps sans étre 
remarquée. C'était dans le XII* siècle la 
capitale des Malais; mais ceux-ci furent 
contraints de l'abandonner, pendant les 
guerres malheureuses qu'ils soutinrent con- 
tre l'empire javanais de Majapulath, et de 
se retirer à Malacca. Quand celui-ci fut pris 
par les Portugais , ils s'établirent à Johore, 
et Singapour jusqu'aujourd'hui a été pres- 
que oublié. Je ne doute pas qu'il puisse en 
peu de temps dépasser son ancienne im- 
portance. J'arrivai assez à temps, pour 
explorer les bois, avant qu’ils tombas- 
sent sous la hache, et je fis bon nombre 
d'intéressantes découvertes, particuliére- 
ment celle de deux nouvelles et splendides 
espèces de Nepenthes (JN. Rafflesiana et 
ampullaria), qui surpassent de beaucoup 
toutes les espéces de ce genre qu'on con- 
nait en Europe. J'en ai fait deux dessins 
complets avec d'amples descriptions. Sir 
S. Raffles s'inquiète comment nous publie- 
rons nos découvertes, et il a formé le projet 
d'en tirer parti à Baneoul. Il compte, en 
envoyant ees plantes porte-cruches (pitcher- 
plant) en Angleterre, que d'aussi magni- 
fiques végétaux , publiés avec tous les avan- 
tages d'une élégante exécution, attireront 
l'attention sur la botanique sumatrienne. » 

« Beaucoup de plantes du D" Jack ont 
paru dans le Malayan Miscellany, pu- 
blié à Bancoul; mais aucun individu de 


—€383- 


Nepenthes Rafflesiana n’est parvenu vivant 
en Europe, jusqu'à ce que les Jardins 
royaux de Kew en eussent reçu plusieurs, 
grâce à Pobligeance du capitaine Béthune, 
de la marine royale, qui au retour de sa 
mission scientifique à Bornéo, en avait 
rempli une caisse à la Ward. Dans cette 
caisse, ces plantes avaient été si bien ar- 
rangées , elles furent si bien soignées pen- 
dant leur voyage à travers le continent 
indien, qu’à leur arrivée à Kew, en 1845, 
elles étaient en aussi bonne santé, que le 
jour où elles furent enlevées de leur vallée 
natale, à Singapour. Chacun sait, que la 
même année qu’écrivait ce qui précède le 
Dr Jack, à la suggestion de son ami et pa- 
tron, Sir Stamford Raffles, l'ile de Singa- 
pour fut achetée du sultan de Johore par 
la compagnie des Indes. M. Crawford en 
fut l'historien et le premier gouverneur; 
depuis cette époque, elle est devenue 
pour notre pays un établissement d'une 
haute importance , et, comme elle est trés 
fréquemment visitée par nos navires mili- 
taires et marchands, il est à souhaiter que 
ses produetions végétales nous deviennent 
bientót familiéres. Le D* Jack, avec la mo- 
destie, qui était un des traits frappants de 
son caractére, attribue le mérite de la dé- 
couverte de cette plante dans les foréts de 
Singapour, à Sir Stamford Raffles, dans le 
but probable d'en faire considérer le nom 
spécifique comme mieux approprié. Singa- 
pour, néanmoins, ne parait pas la seule 
patrie du Népenthe en question ; Korthals , 
en effet, si nous lisons correctement son 
haut hollandais, en donne Bintang, sur la 

te de Sumatra, comme une autre loca- 
lité. 

« À leur arrivée, nos plantes furent aus- 
sitót placées dans des pots proportionnés à 
leur taille, dont la base plongeait dans des 
terrines remplies d'eau, et dont la terre à 
sa surface était couverte de mousse hu- 
mide; sous l'influence de ce traitement, 
elles développérent dans l'automne de la 
méme année un bel épi de fleurs máles. 


Cet épi est ample, et tire sa beauté du riche 
coloris des nombreux périanthes et de cette 
foule d'étamines en capitules d'or qui le 
couvrent. Les cruches, ou ascidies, sont, 
non-seulement remarquables par elles-mé- 
mes et les différentes formes qu'elles affec- 
tent dans diverses parties de la plante, mais 
encore par la beauté de leur couleur et de 
leur bigarrures, par les curieuses stries qui 
bordent leur orifice allongé, stries qui se 
terminent intérieurement en denticules et 
donnent au bord interne une apparence 
élégamment pectinée. 

« Nous en possédons de beaux échan- 
tillons secs provenant de la compagnie des 
Indes, distribués par le Dr Wallich, et 
d’autres dont nous sommes redevables à 
M. Veitch, qui les a également reçus de 
Singapour, où les avait recueillis M. Lobb. 
Le D" Jack fait remarquer avec raison « que 
ce Nepenthes est le plus grand et le plus 
beau du genre, en raison de ses deux es- 
péces d'urnes, tout à la fois élégantes de 
forme et d'un brillant coloris. » Nous ne 
saurions mieux faire, selon nous, que de 
copier ici la. description qu’en a faite le 

D' Jack, dans le pays méme et sur des 
échantillons vivants; car nous ne pourrions 
offrir rien de plus correct. 

« Descr. Rhizome ‘eset Tige ascen- 
dante à la base, se tenant droite au moyen 
des arbres voisins, et couverte dans les 
jeunes pousses d’un duvet décidu. Feuil- 
les alternes, pétiolées; les inférieures rap- 
prochées et lancéolées; les supérieures dis- 
tantes et oblongues, lisses dans l’âge adulte; 
toutes entières, ayant leurs nervures laté- 
rales peu distinctes, et la médiane prolongée 
en un cirrhe terminé par une urne. Cirrhes 
des feuilles inférieures non tordus en Spi- 
rale, mais pendants droit de leur sommet el 
terminés en des ascidies, ou urnes, amples ; 
ventrues, brillamment colorées, bordées sur 
le côté interne de deux ailes membrana 
cées, frangées; ces urnes sont encore lége- 
rement contractées à l'orifice, qui s'ouvre 
obliquement, se prolonge beaucoup et 5° 


| 
È 
1 
3 


—€3€3- 


courbe légèrement en arrière, ou s'insére 
l'opereule ou couvercle. Cirrhes des feuilles 
supérieures tordus en un ou deux tours de 
spire au milieu et terminés par une urne 
infundibuliforme , allongée, ascendante, 
plane par devant, mais non ailée et gra- 
cieusement conformée à l'orifice comme une 
urne ou vase antique. Ces deux sortes d'as- 
cidies ont leurs bords réfléchis, élégamment 
et délicatement striés et panachés de lignes 
parallèles, pourpres, cramoisies et jaunes. 
Opercules, ou couvercles, incombants, ovés, 
membranacés, marqués de deux princi- 
pales nervures longitudinales, et cuspidés 
en arrière du gond. Racèmes d’abord ter- 
minaux, mais ensuite latéraux, en raison 
du développement de la tige au-dessus 
d’eux ; toujours opposés à une feuille; celle-ci 
diffère des autres, en ce qu'elle est sessile, 
et en ce que son cirrhe ne porte jamais 


d'urne à son extrémité, Pédicelles uniflo- 
res. FLeurs mates: Calyce profondément 
quadriparti, tomenteux extérieurement ; 
lisse, rouge et ponctué intérieurement ; seg- 
ments oblongs, obtus, réfléchis. Corolle 


tête arrondie, terminale. FLEURS FEMELLES : 
Calyce comme dans les mâles. Ovaire su- 
père, oblong, dressé, tétragone. Style nul. 
Stigmate sessile, pelté, quadrilobé. Capsule 
oblongue, un peu arquée, quadrangulaire, 
dressée, profondément sillonnée latérale- 
ment, quadriloculaire, quadrivalve; valves 
septiféres au milieu, polyspermes. Semences 
oblongues, linéaires, basifixes. » 


Ca. Li 


Explication des Figures. 


Fig. 1. Fleur mâle séparée, Fig. 2. Fruit (grand. natur.). 


— — 


CULTURE. 


Il est assez rare de voir dans nos serres les 
Vepenthes végéter avec vigueur. Ils y sont 
presque toujours chétifs, rachitiques; leurs 
urnes avortent, et souvent même l'extrémité 
de leurs feuilles périt sans avoir développé 
ces curieux organes. Ce n'est pourtant pas 
à la difficulté de leur culture que doit être 
attribué ce facheux inconvénient; mais bien 
au défaut de soins appropriés et de pré- 
cautions convenables. Je vais essayer de 
tracer le plan de conduite qu’il convient 
de suivre pour obtenir de plus heureux ré- 
sultats. 

Tout d'abord l'essentiel est de combiner, 
dans des proportions convenables, les trois 
agents de toute végétation factice , la cha- 
leur, l'humidité et l'aérification , sans le 
concours immédiat desquelles, le succés est 
impossible. Sans aérification (ou ventila- 


tion, si l'on veut) une plante suffisamment 
chauffée et humidifiée, s'allonge, s'étiole et 
n'émet que des organes avortés. L'aérifica- 
tion sans chaleur et sans humidité suffi- 
santes s'oppose à toute végétation. Il est 
inutile de continuer ce paralléle ; mais 
cherchons à le mettre en pratique. 

Une serre basse, chaude et humide, une 
serre à Orchidées, par exemple, convient 
parfaitement à la culture des Vepenthes. 

On les plante assez largement dans une 
terre franche mélée de mousse et de frag- 
ments de briques finement concassées; le 
vase doit plonger dans une terrine assez 
profonde, remplie de mousse toujours 
mouillée, afin que le fond contienne sans 
cesse une petite quantité d'eau à l'état libre. 
Il est mieux encore de se servir de dou- 
bles vases, dont l'extérieur beaucoup plus 


—€%3- 


grand dépasse un peu l'intérieur; Pinter- 
valle est rempli également de mousse sans 
cesse humidifiée. Au fur et à mesure que 
la plante grandit, comme elle ne se soutient 
qu’à l’aide de ses cirrhes, on attache au 
vase des cercles en fil de fer, ou mieux en 
baguettes très-fines, peintes en vert, que 
Yon soutient par 3 ou 4 autres baguettes 
longitudinalement placées; la distance des 
cercles entre eux et leur diamètre se pro- 
portionnent au diamètre de la plante (feuil- 
les étendues) et à la distance des nœuds 
foliaires sur la tige. D’un pied en un pied, 
par exemple, la distance des cercles paraît 
suffisante. 

La plante ainsi préparée doit étre placée 
dans l'endroit le plus chaud, le mieux om- 
bragé (artificiellement) de la serre, et là où 
puissent lui arriver la lumiére solaire ta- 
misée par des ombrages de verdure de pré- 
férence et, autant que possible, un courant 
d'air pur et chaud. Dans cette situation, en 
été, une fois par jour, deux fois et trois au 
besoin (c'est-à-dire, en proportionnant les se- 
ringages à Ia rapidité de l'évaporation), l'on 
seringuera abondamment les feuilles et la 
mousse. On diminuera peu à peu les serin- 
gages, on cessera d'humidifier la surface 
des vases et la mousse contenue, soit entre 


eux , soit dans la terrine, en méme temps 
que la belle saison décroitra; pour, en 
hiver, laisser l'appareil sinon entiérement 
sec, du moins beaucoup moins humide 
comparativement. 

La multiplication de ces plantes peut 
avoir lieu par le bouturage et par le semis. 
Toutefois elles ne fructifient que rarement 
dans nos climats, en raison d'une tem- 
pérature nécessairement factice, et, sur- 
tout, en raison de la présence obligée des 
deux sexes. Mais comme elles émettent assez 
volontiers des rameaux latéraux, par le pro- 
cédé du couchage, on enléve ainsi les jeu- 
nes jets qui, gràce aux soins ordinaires, 
deviennent bientót de beaux individus. 

On le voit, la culture des Nepenthes, 
pour réussir, appelle à un assez haut degré 
les soins et la vigilance de l'horticulteur qui, 
gráce à une surveillance assidue, à une di- 
rection habilement opportune, verra ces 
plantes prospérer entre ses mains. C’est 
ainsi, par exemple, que j'ai cultivé moi- 
méme des Nepenthes distillatoria, qui ma- 
vaient pas moins de vingt pieds de hau- 
teur, et s'énorgueillissaient de tout Péclat 
d'une végétation tropicale. 


L. VH. 


pm s 


EE M CEU veneto HOME Ens Dep EN Je SETE 


Jupaliers plal ypelal 
t { 


Lindt 


) 
a 


4e LIV. 


PL. III. 


AVRIL 1847. 


215. 


IMPATIENS PLATYPETALA. 


BALSAMINE à pétales plans. 


Érm. Impatiens, impatient. 


de l'espèce type, qui est indigène. On sait qu'à la 
lance loin ses graines, par une sane ee 


vene pa guis métaphorique fait allusion à 


Vélasticité de la capsule 
maturité, et surtout lorsqu'on y touche, elle 


Balsaminaceæ (1). — Pentandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — Calycis pentaphylli co- 
lorati foliola inæqualia, posticum maximu 
+ ARA , lateralia minora , antica minima v. ob- 

solet orolle petala 5 hypogyna parte fo- 
loli. alterna, anticum maxim suborbiculato- 
concavum, postica cum lateralibus minoribus per 


amina 5 hypo 
terna hg cent "aee crm filamentis su- 
perne coaliti ntrorsis ee 
subconnati eli dehis scent ree 
apicem subtransversim ruptis. Ovarium ncs 
oblongi-pentag onum v. . "ereiuculum 5-loculare. 
vula in locali me a v. ce euo centrali 


superposite inserta uniseria Sti sessile 

en 5- ; cin ula su e penta- 

ona v. teretiuscula superne l-inferne 5-locularis 
vi iseptiferi 


m 
solitaria inversa. Embryo 
tropi cotyledones pleas saves , radicula 
obtusa supera 
Herbæ sæpissime annue, in Asia orientali tropica 
et subtropica copiose , in C. B. S. America boreali , 


Cette charmante plante, ainsi que la qua- 
lifie avec raison M. Lindley, qui le premier 
nous Pa fait connaitre, a été importée tout 
récemment de Java, par M. Lobb, collec- 
teur, dont maintes fois nous avons dt citer 
avec louange le zèle intelligent. Présentée en 
fleurs, l'été dernier (1846), à l'exposition de 
de la Société d'Horticulture de Londres, 
elle a été gratifiée d'une médaille d'argent. 
Voisine par son port de T. latifolia de Wal- 
lich (non L.), elle en diffère par sa glabrité, 
l'absence de glandes sur les pétioles, et la 
longueur de son éperon. 


(1) Ex regula deinceps inter botanicos adhibita, hoc est nomen reliquendum esset et ex typo 


Europa et Asia bg otl arc ; folii is op- 
positis v. ternatis voga verlo) linear. 
lato-lanceolatis serratis v. dentatis rarissime omn 
bus radicalibus longe pa sapi estipulatis ; cons 
culis axillaribus solitariis v. aggregatis uni-pluri- 
floris. 


Expuien, Gen. Pl. 6060 et Suppl. I. 
Impatiens (Dodoéns 1559. ic. 659. et veter. auct. Camer. 
. Gen 


25. Scnxune t. 270. FI. emis t. 582. Bot. 
m. . hist. mat. Paris II. 


a G . H. 151, t; 113. alsamin 
a es 1V. T rs Prodr. I. 685-687. Bot. Reg. t. 8-9. 
1840. Wicnr Illust. t. 61. (R£p.) 

CHARACT. S adir. I. (§ foliis verticillatis) : pe- 
rennis seite. pes 1 verticillatis oblongo- 
lance argut petiolis pren 
Larios nnifloris folio d i calcari fili- 
formi falcato ei gai con T transversis obcor- 

datis, ovario glabro 
Impatiens val cade Luz. Bot. Reg. t. 68. 

.) 


(1846 


Selon M. Lindley, elle est vivace au 
moyen d’un rhizome tuberculeux. Dans les 
individus que nous en avons examinés avec 
soin dans le jardin Van Houtte, aucun ne 
nous a offert de tubercules radicaux , mais 
simplement des fibres radicales, d’où s'éle- 
vait une tige robuste articulée (articula- 
tions assez fortement renflées à la base), 
pourprée ou très finement ponctuée de pour- 
pre. Elle est entièrement glabre et porte 
des feuilles verticillées par trois ou par 
quatre (ou plus?), brièvement pétiolées, 
(les inférieures longuement) oblongues-lan- 


præcipuo scribere Impatien- 


tiaceæ nune debe rent; sesquipedale quidem , sed inevitabile nomen! 


<>» 


céolées, aiguës, très-glabres, bordées de 
dents aiguës et serrées, à nervure mé- 
diane et à pétioles pourpres. Les pédon- 
cules sont uniflores, axillaires, dressés, 
disposés par un ou par deux dans chaque 
aisselle foliaire, plus courts que les feuilles 
et munis, chacun à la base, de deux trés- 
petites bractées subulées, colorées. Entre 
chaque pétiole sont une ou deux glandules 
aciculaires, pourpres. Les fleurs sont gran- 
des, planes, d'un rose vif, relevé de cra- 
moisi; en alabastres, elles simulent parfai- 
tement certains casques du moyen-áge, 
pourvus de pointes menacantes. Le calyce 
est composé de 4 folioles étroites, ovales, 
aiguës, dont l'inférieure, un peu plus ample 
que les latérales et colorée, se prolonge en 
un éperon faleiforme aussi long ou pres- 
qu'aussi long que les pédoncules. La supé- 
rieure est renflée, gibbeuse, fortement ca- 
réniforme et intimement soudée avec le pé- 
tale correspondant. Les pétales au nombre 


de 3, sont obcordés, échancrés mucronés; les 
deux latéraux et intérieurs les plus étroits; 
les postérieurs sont creusés d'une fossette 
vers la base, et là finement mouchetés de 
cramoisi. Les étamines, au nombre de 5, 
d'abord intimement soudées au sommet 
entre elles et avec le style, sont trés- 
courtes, onguiculées , gibbiformes , couver- 
tes de petites tubérosités caténulaires, vi- 
sibles seulement à la loupe, puis bientót 
caduques ; l'inférieure est extrêmement 
courte, abortive; toutes d'un beau rose 
violacé , sont déhiscentes par une fente api- 
cale, et émettent un pollen d'un rose pále; 
le style, ou plutôt l'ovaire, est vert, oblong, 
arrondi-anguleux et se termine par un stig- 
mate sessile et obsolète. Il contient un petit 
nombre d’ovules ovales, superposés et fixés 
dans l’angle central des loges. Capsule.... 


Cn. L. 


CULTURE. 


La culture de cette espéce est extréme- 
ment facile. Elle se bouture avec prompti- 
tude de ramules coupés aux articulations, 
et tenus sur couche tiéde et sous cloche, 
pendant quelques jours. En outre , comme 
elle semble devoir donner des graines abon- 
dantes, l’espèce en est désormais assurée 
dans nos jardins, 

En calculant graduellement la succession 
du bouturage ou du semis des graines, on 
peut pendant toute l'année jouir de ses belles 


et brillantes fleurs. C'est ainsi que pendant 
toute l'année derniére, cet hiver, et en ce 
moment méme (avril) j'en ai encore des in- 
dividus en pleine floraison. On devra cha- 
que année préférer ainsi de jeunes et vigou- 
reuses plantes, à la conservation en serre 
chaude des vieux individus. Comme les 
espèces congénères , elle demande un riche 
sol, et des arrosements abondants pendant 
la belle saison. 
L. VH. 


Y -^ } 
[itr corðifolrnin Thu, 


Yi 


MeL c gie era meme 


4° LIV. 


PL. IV. 


AVRIL 1847. 


LILIUM CORDIFOLIUM. 


us à feuilles en cœur. 


Erru. V. ci-dessus, T. I. pag. 221. 


Liliaceæ § Tulipeæ. — Hexandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 


cato, po 
Saia sessi libus 2: sub- 
s spathaceis Verat 
nullis? petalis acutiusculis , capsule 
valvulis un Zucc. et Ses. 

L. ae Tuuns. in Linn. Trans. II. 332- 
Was: Spec. II. 64. Roem. et Scnurr. Syst. VII. 420 


ets Syn. et rive Don Fl. nepal.). Zucc. et 
reg. Fl. Jap. I. . 13. 14, Kunta. Enum. Pl. 
w Far 8. 
Lit À Sjire Kxmrr. Amœn. 870. Banks Ic. 
Kit. 
mensi cordata Taune. Fl. Jap. 143. Ganrx. 
ruct. II. 484. t. 179. £. 5 
Sayssirea 2.5. congu Trans. Linn. Soc. 
VII. ". fide Smrrn. in Rees Cyc 


On est si familier avec habitus des es- 
pèces de lis introduites dans nos cultures, 
qu'à l'aspect de celle dont il est question, 
on est porté, en l’absence de ses fleurs, à 
la prendre pour une toute autre plante, 
tant son feuillage diffère de celui de ses 
congénères, si uniformes, comme on sait, 
sous ce rapport. En présence d’une plante 
aussi remarquable par la singularité de ce 
feuillage, par l'élégance de ses fleurs, on 
peut s’étonner aussi à bon droit qu'elle n'ait 
pas encore été importée dans nos jardins; 
on peut d'autant plus s'en étonner que son 
habitat ne laisse pas que d’être étendu. 
Ainsi elle croît dans tout le Japon, à 4 ou 
600 ra de morn au-dessus de l'Océan, 
dans] foréts ombreuses et humi- 
des ; on l'a trouvée encore dans les iles Kou- 
riles. Les indigénes en mangent les bulbes. 
La description sommaire qui va suivre est ex- 
traite de celle de MM. Siebold et Zuccarini. 

Descr. Le bulbe est formé d’écailles char- 
nues, imbriquées láchement, blanchatres. 
La tige est dressée, de la grosseur du petit 
doigt, entièrement d’un violet obscur ou 
parsemée de macules de la méme teinte. 
Les feuilles sont grandes, alternes , rappro- 
chées; les plus inférieures se montrent à 
environ 6 pouces de terre; les intermédiai- 

Tow. m. 


res, plus éloignées; les supérieures sont 
distantes et quatre fois plus petites; toutes 
sont étalées, longuement pétiolées, large- 
ment adas (lobes arrondis, angle 
tronqué ou cunéiforme), aiguës, entières, 
ondulées aux bords, très-glabres sur les 
deux faces; d’un vert foncé; à veines pro- 
éminentes, réticulées, dont une circulaire, 
à laquelle aboutissent toutes les autres; le 
pétiole, long de 5 ou 4 pouces, est dilaté- 
amplexicaule, canaliculé en dessus. Les plus 
grandes feuilles ont 4-5 pouces de long, sur 
2 1-5 de large. Les fleurs, au nombre de 
2 ou 5, sont terminales, sessiles, dressées- 
étalées , munies chacune d'une bractée spa- 
thiforme , Oblongue-lancéolée, — 


e la rétréci vers la base; les segments 
en sont connivents, et seulement étalés au 
sommet; d'abord cunéiformes, ils s'allongent 
en une forme spathulée , aigué, trés-entiére, 
nervée-striée, glabre; renflés à la base, 
minces au milieu et calleux au sommet, ils 
sont dorsalement carénés, longs de 5-6 pou- 
ces, larges d'un et plus, d'un blane un peu 
obscur, et vers le milieu parsemés de petites 
macules violacées, presque confluentes; les 
intérieurs un peu plus étroits. Les filets sta- 
minaux sont inégaux, connivents à la base, 
9 


€ 


glabres, cylindriques, blancs, atténués au 
sommet; ceux qui sont opposés aux segments 
internes du périgone incombent dans une 
fente nectarifère, qui sillonne ceux-ci dansle 
tiers de leur longueur ; anthères oblongues; 
quadriloculaires (1), jaunátres, s'ouvrant 
longitudinalement par paires. Ovaire subtri- 
gone, arrondi, glabre; tri- ou incomplète- 
ment sexloculaire; ovules nombreux , bisé- 
riés, fixés à des placentaires décurrents 
dans l'angle central des cloisons. Style cy- 
lindrique, glabre, creux, un peu plus long 
que les étamines; stigmate renflé, trilobé, 
papilleux. Capsule ovée-trigone, substipitée, 
roussâtre; semences lisses, subtriangulaires 


1) M. Zuccarini, dont nous extrayons cette des- 
cription , xs positivement les anthères quadrilocu- 
aires; mnis il eat facile de voir à l'inspection de la 
figure qu'il donne d'une telle anthére dans une autre 
espèce de lys (L. callosum) ce qu'il entend par cette 
expression ; après l'émission du pollen, les lèvres de 

anthére se sont accrues et repliées ou enroulées 
(introfóchico) sur elles-mêmes. 


ou obliquement ovées, planes, ceintes d'une 
membrane ténue, blanchatre. 

Cette magnifique et singulière espèce, 
forme avec le L. giganteum Warr., dont le 
port est le méme, et qui l'emporte peut- 
être encore sur elle en beauté, une sec- 
tion dans le genre Lilium, à laquelle a été 
donnée le nom de Cardiocrinum. Peut- 
être, en raison des différences qu'elle pré- 
sente (nous ne parlons que du L. cordifo- 
lium, ne sachant rien du second) devrait- 
elle constituer un genre à part; ainsi que 
parait l'avoir proposé Salisbury sous le nom 
de Saussurea; en effet, ses feuilles cor- 
diformes, son périgone nettement tubulé, 
ses étamines comme quadriloculaires, son 
ovaire 3-6-loculaire(?) etc., semblent suffi- 
samment justifier cette distinction. Que de 
genres réputés distincts, sont loin d'être 
étayés de caractères différentiels aussi s0- 


lides ! 
Ca. Le 


= 000 


CULTURE. 


Les rapports désormais plus faciles, et 
surtout plus fréquents avec le Japon et la 
Chine, nous permettent d’espérer dans un 
avenir trés prochain , l'introduction de ce 
beau lis. C'est cette circonstance qui m'a 
engagé à prendre l'avance en le fesant figu- 
rer et décrire, afin d'engager par là les 


voyageurs à en hater l'importation. Dans 
nos collections, il ne demandera pas de 
soins de culture autres que ceux que jai 
recommandés à l’occasion de son congé- 
nère, le Lilium Brownii (V. T. I, p. 291), 
et qui lui sont entièrement applicables. 


L. VH. 


p. ) ) 
folta De: 


sattet 


eocoia 


4e LIV. PL. 


Y AVRIL 1847. 


217. 


IXORA SALICIFOLIA, 


IXORE A FEUILLES DE SAULE. 


Erm. V. ci-dessus, T. II. Juin 1846. Pl. I-II. 


Cinchonaceæ $ Psychotrieæ. — Tetrandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 


CHARACT. SPECIEI. — I. frutex strictus glaber- 
rimus, fli subsessilibus lineari- sæ atis fera 
lanceolatis acuminatissimis canaliculatis 
datos, margine su brevoluto, stipulis bar 
ci rara apice subulatis 

um terminalium trichotomis subsessilibus, pedicellis 
trifloris: calyce minimo o 5-denticulato, tubo corollae 
elongato sulcato , segmentis o c ve: i 

n ; 


subexserto inflato bilobo t illoso. 
Nos. ad viv. wo ur. 


— Foliis breviter — lineari-lanceolatis 
acuminatissimis oie orymbo bract sigue RS 
calycin orollinis lanceolatis ac tis. 
(flores ite icei. rey Seg ee so 9-10-pollic. gus 
gis, 6 lin.latis.) Biome l. i 
Irora — DC. Prodr. IV. 487 (cum phr. 
specif. cl. B 

SYNON vx. “Para salicifolia Brune. Bijdr. E 
ed. pes 951. cum hac phrasi specifica (ad si mU 
(v. su 


Sokka y gunung incolarum. 


m 


C'est à l'établissement Van Houtte que les 
collections européennes doivent l'introduc- 
tion de cette espèce, fort remarquable 
méme parmi ses congénères, par l'ampleur 
de ses corymbes floraux, le nombre, le vo- 
lume et le double coloris de ses fleurs. Elle 
est originaire de Java et elle vient de fleu- 
rir de la manière la plus luxuriante dans 
Pune des serres chaudes de ce jardin, pen- 
dant les mois de février et de mars (1847). 
Le limbe floral, au moment de son épa- 
nouissement est en dessus, d'un jaune 
nankin vif, qui passe en vieillissant au rose 
vermillonné, teinte générale et persistante 
du reste de la fleur, qui est inodore. 

Descr. L’Ixora salicifolia est un petit (?) 
arbrisseau dressé,entièrement glabre, crois- 
sant dans les lieux montagneux de Pile de 
Java. Les rameaux en sont subeylindriques, 
insérés à angles très-aigus, rougeátres pen- 
dant la jeunesse. 

Les feuilles en sont opposées, rappro- 
chées, trés-briévement pétiolées , linéaires- 
allongées, ou linéaires-lancéolées, trés-acu- 
minées , arquées-pendantes, canaliculées en 
dessus, à bords subondulés , subrévolutés , 
roügeátres pendant la jeunesse, longues de 


5 à 8 pouces (ou plus?) larges de 10-15 li- 
gnes (ou beaucoup moins!) d'un vert som- 
bre en dessus, pale en dessous; à ner- 
vure mediane subaigué en dessus. Stipules 
engainantes à la base, deltoïdes, aigués- 
subulées au sommet, d'un rouge coc- 
ciné (ainsi que les pétioles) pendant la jeu- 
nesse. Corymbes subombellés, trés-den- 
ses, amples, terminaux. Pedicelles tricho- 
tomes, extrémement courts ; munis de trés- 
petites bractées opposées (rouges ainsi que 
toute l'inflorescence) ; pédicellules à peine 
sensibles, triflores; calyce minime (long 
d'une ligne à peine), 5-denticulé. Tube corol- 
léen (long d’un pouce et demi) eylindrique- 
sillonné, grêle ; limbe quadriparti; segments 
ovales, aigus, étalés. Filaments staminaux 
tout-à-fait nuls; anthères insérées dorsale- 
ment et horizontalement (suivant la direc- 
tion des segments limbaires) un peu au des- 
sus de la gorge et alternant avec ceux-ci ; à 
connectif divariqué à la base, subulé au 
sommet (fig. I.). Style trés-gréle; stigmate 
subexsert, bilobé; lobes ovés-plans, papil- 
leux... ie.. 

Malgré les quelques dissemblances, que 
nous a offertes notre plante avec la phrase 


> 
spécifique de M. Blume, nous n'avons pas | res différences à l'état sec (?) de l'échantillon 
hésité à regarder sa plante et la nôtre | qu’il décrivait. 


comme identiques, en attribuant ces légè- Cai. 


Explication des Figures analytiques. 
Fig. 1. Anthère a différents âges. Fig. 2. Ovaire, style et stigmate. Fig. 3. Le premier coupé 
transversalement. 


I 
CULTURE. 


Le lecteur trouvera à l'article Ixora odo- | qu'elle encore, puisqu'elle croît dans les 
rata (V. ci-dessus), tous les renseignements | pays de montagnes. 
qui lui seront utiles pour la culture de 


: = à : L. VH. 
celle espéce congénére, moins délicate 


) " 
Auti tini MLAJU 
{ 


| 
| 
| 
E 


% 


4e LIV. 


PES VE. AVRIL 1847. 


ANTIRRHINUM MAJUS (YOUNGIANUM). 


GUEULE-DE-LOUP D’xouNG (var.). 


le 


Érxm. ævripøsvov Diosc. gueule de loup ou mufle de veau des modernes 


Scrophulariaceæ $ Antirrhineæ. 


C CT. GENER. — Calyx 5-partitus obli- 
quus, Corolle lypogyme + o pres- 
siusculo basi saccato intus antice biseriatim piloso, 

ominente faucem clau- 


em 

, labii superioris lobis deorsum pro- 

re ew plicati r aen a aos 
term 


is oblon- 
1 rium culare, e, plaoentis 
dissepimento adnatis multiovulatis. Stylus simplex 


ralibu 
' pes sin 
gulis poro singulo apertis. Sem ina plain mi- 
nima o Li; Pr v. rugosa 
b Europa australi + regione ro 
nea ga. nunc în Indiam et Americam bo- 


i vet su, 
oppositis v. inter- 
Melee nc penninerviis integerrimis, nunc 
palminer. is lobatisque, Parti racemosis v. axil- 
laribus solitarió 


Enpuicu. Gen. Pl. 3892. 


Antirrhinum (Diosc. et omnes veter. botan.) Tourn. 
Inst. 167. t. 75. Juss. Gen. 120. C 
t. 3-4, Bentu. Rev. I. 
Syst. IV. 514 (14 spec.). 


16. No 11. — Asarina Tovrn. l. e. 171. t. 76. — 

rag a II. 158 (non a ee Spec. L. Gagrry. 

Fr. . 53. fig. inf. Lawx. CI . fig. 1-2. Engl. 

ot. t 129, 1155. Bot A per et Hrruscc. Fl. 

roi > 51. Fiscn. et h. petrop. 2. (Linn 
. litt. p. 93.) Corra Ho i p^ ze IV. 34. (Presi 

si E ea (1). Mass. Gen. PI. mo 

a. ASARINA : capsu ula membranac , loculis sin- 


pee, 
gulis infra apicem poro s singulo 1 qa regala met is. — 
Folia — "arg" + À. 
Tourn. l. e. Cuav 
b. zero Cali FIERA v. lignescens fere 
inverse pyrif asi obliqua , loculo postie o poro unico 
antico, gemmis pions infra apicem aperto. — Fol. 
infer. opposita v. rarius ternata, super. pleraque alterna 
penninervia integerrima. 
Cnav. l. e. 81. SEI LA hs nei 
B. t. 129. 1155. Lis. et Hrrusec 


CHARACT. SPECIEI : Varietas mera ex typo 
A. majore in hortis enata. 


52. f. inf. E. 


Il n'est pas un amateur de plantes qui ne 
connaisse ou possède ces charmantes va- 
riétés, qu'ont obtenues en foule nos horti- 
culteurs, de PA , transporté 
depuis si longtemps de sa station naturelle 
dans nos jardins. 

Dans l'état de nature, cette plante, essen- 
tiellement européenne, est connu du vul- 
gaire sous les noms divers de Mufle deveau, 
de Gueule de Lion ou de Loup, de Mufleau, 
de Muflier, ete. Elle se plait dans les lieux 
secs, sur les lisiéres des bois, entre les 


pierres, sur les rochers. Elle se rapproche 


volontiers denos habitations; aussi la voit-on 
fréquemment décorer de ses fleurs de pour- 
pre les vieux bátiments, les murs des jar- 
dins, les décombres, et s'avancer ainsi jus- 
que dans le cœur de nos villes. Là, sans 
culture aucune , sans autre arrosement que 
l'eau du ciel, elle se maintient sans cesse 
vigoureuse et fleurie sur les ruines de mo- 
numents écroulés, enfin, vestiges des dis- 
cordes humaines, aprés avoir bravé des sié- 
cles; lecon vivante et sublime que donne la 
nature, ce grand étre toujours jeune et tou- 
jours renaissant, à Porgueil de l'homme. 


n Meisy. Gen. PI. additur : 


(1) I La labii eric ioris lobus 
sitim interdum deficiens ; sem. 1gos 


colata y. ru 


L 2 


medius minor sæpe concavus v. ercetus; staminis quinti rudi- 


-€883- 


Il serait parfaitement oiseux de décrire 
ici botaniquement la plante dont il s'agit , 
dont le type, et ses variétés sont si popu- 
laires dans nos jardins. Parmi ces derniéres 
brille toujours au premier rang le char- 
mant A. m. caryophylloides, prés duquel 
l'A. m. Youngianum, distingué par ses lar- 
ges bandes d'un blanc pur sur un fond 
rose vif, fera fort bon effet. Cette plante 
nous fournit en méme l'occasion de rap- 


peler aux amateurs toutes les belles variétés 
sorties du type et l'aspect véritablement 
ornemental qu'elles présentent groupées 
ensemble. 

LA. m. Youngianum, né tout récem- 
ment chez M. Young, fleuriste à Epsom, 
comté de Surrey (Angleterre), se trouve 
déjà multiplié dans quelques établissements 
du continent. 

Cu. L. 


CULTURE. 


Bien que ces sortes de plantes puissent 
être abandonnées à elles-mêmes, néan- 
moins elles recoivent volontiers les soins 
de l'homme; alors elles deviennent et plus 
vigoureuses et plus florifères. Ainsi, bien 
que toute terre leur soit bonne, elles ac- 
quièrent néanmoins, dans un sol riche, de 
plus grandes proportions; elles peuvent se 
passer d’eau : mais avec des arrosements 
abondants, leur végétation et leur florai- 


son deviennent plus luxuriantes. Telle est 
au reste l’histoire de toute plante sauvage 
introduite dans nos jardins. 

On les multiplie avec une extrême facilité 
du semis de leurs graines ou de boutures 
faites à froid, à l'ombre, dans un coin de la 
serre froide ou sous un chassis, Avec une taille 
raisonnée, ces plantes, bi- ou trisannuelles 
dans la nature, peuvent durer 5 ou 6 ans. 

L. VH. 


3 ) Pia 
Seseberraultia atcuata de ri. 


Van Hoütteano. 


ANA, 


4e LIV. 


PL. VII. 


AVRIL 1847. 


LESCHENAULTIA ARCUATA, 


LESCHENAULTIE è rameaux penchés. 


Érw. V. ci-dessus, 


4. IL PL 176. 


Goodeniaceæ. — Pentandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 
CT. SPECIEI e = — 


CHARA d 
multiramosa , ramis dud cati 


ntis liberis; buco elongatis» praia 
longiss ontorto, stigma " obliquo bilabiato, 
tdem eh bilocular 27 po ollicari seminibus 
oblongo-quadratis. pe Vies (od siccum). 


"gr sg arcuata DE Meis in Lemm. PI. Preiss. 
I. 416. Hooker in Bot. Mag 


suffruticosa ramosissima, ramis primariis 

divaricatis Reg ton e a: s sparsis filiformibus acu- 

floribus mulos issimos terminalibus , 
daljuo nist eats lacini niis i abb cutis, corolla 

vios magn laciniis. 3 latissimis pus ntibus bif- 


aT 
as 


due includentibus, tubo brevi inerte intus frs 
riceo. Hoox. Bot. Mag. t. 4265, (ad vivum.) 


C'est au docteur allemand Ludwig Preiss, 
que Pon doit la découverte de cette belle et 
singulière espèce. Il la recueillit, en décem- 

re1858, aux environs de Freemantle, crois- 
sant dans un terrain calcaire sablonneux. 
Drummond, qui accompagna Preiss, pen- 
dant quelque temps, la trouva de son côté 
dans la colonie de Swan River et en envoya 
depuis des graines en Angleterre , desquel- 
les sortirent les individus, qui servirent à 
rédiger la description et à exécuter la figure 
qu'en a données récemment le Dr Hooker 
€t que nous reproduisons ici. Ce savant dit 
qu'elle a bien l'aspeet de quelque grand 
Polygala ligneux de lAfrique australe, 
mais avec des fleurs excessivement nom- 
breuses méme sur un petit individu. Si 
nous ajoutons qu'à leur grand nombre ces 
fleurs ajoutent l'ampleur, un agréable et 
singulier coloris, nous pourrons nous dis- 
penser de tout autre éloge. 

M. W. H. de Vriese, professeur de bota- 
nique et directeur du jardin botanique de 
Leyde, qui a bien voulu nous promettre 
sa collaboration à la Flore, eut l'avantage 
de déterminer le premier cette belle plante, 


d'aprés les échantillons récoltés par Preiss. 
Nous avons reproduit ci-dessus: la phrase 
spécifique qu'en a donnée ce savant dans les 
Plante Pressiane (l. c.) et qui, bien que 
rédigée d'aprés le sec, a néanmoins toute 
la précision qu'on est en droit d'attendre 
de lui. Voici la description du D* Hooker : 

Dzscn. Plante semiligneuse, peu élevée, 
procombante, dont les branches principales 
étalées , striées, courbées en bas (d’où le 
nom spécifique); les ramules plus dressés, 
mais flexueux. Feuilles éparses, étalées, 
petites, filiformes, aigués; fleurs amples, 
terminales, solitaires, sur les nombreux 
ramules. Tube de la corolle trés court, ven- 
tru d'un côté, fendu de l'autre, velu-soyeux 
en dedans; limbe bilabié; segments cinq; 
dont trois étalés, amples , largement obcor- 
dés, bifides et mucronés, d'un jaune de 
soufre, à ailes trés-grandes; deux beaucoup 
plus petits , obovés , renfermant les éta- 
mines et le style, et d'un rouge pourpré. 
Étamines glables; style long, flexueux, 
capité et tomenteux en dessous du stig- 
mate, qui est bilabié. » 

Cu. L. 


Explication des Figures. 


Fig. l. Fleur dont on a retranché les pétales. Fig. 2 


. Sommet du tube corolléen ouvert (fig. gross ). 


> 


CULTURE. 


On peut regarder cette plante comme 
une charmante addition à nos collections de 
serre froide, où ses rameaux effilés, son 
feuillage filiforme, ses grandes et nombreu- 
ses fleurs bicolores feront le plus joli effet. 
Il faut ajouter à ces avantages, celui plus 
grand encore de fleurir au milieu de nos 
hivers. 

La culture en est extrêmement simple; 
c'est en général celle des plantes de sa ca- 
tégorie; c'est-à-dire qu'on la plante en terre 
de bruyères grossièrement passée pour ne 
pas en retirer les brindilles les plus fines 


(contenant toujours une notable quantité 
d'humus) dans des pots bien drainés. L'été, 
on peut la sortir à mi-ombre, au nord, jus- 
qu'à l'approche des froids. On Ja multipliera 
avec facilité de boutures coupées sur les 
plus jeunes rameaux, en leur laissant une 
petite portion de talon. On les tiendra sous 
cloche et sur couche tiède, à la manière 
ordinaire. L'époque la plus favorable pour 
cette opération est celle des mois de mai 
et de juin, alors que les jeunes ramules ne 
se sont point encore entièrement aowtés. 


L. VH. 


GP ~ > 1) e 
JIOOCLTELT OX o e ucl Cit Hortal 


( Hy brida) 


4e LIV. 


PI. VIII. 


AVRIL 1847. 


GLOXINIA TEUCHLERI (ayers), 


GLOXINIE DE TEUCHLER. 


Érvw. B. P. Groxm, auteur des 


Observations botaniques (1785). 


Gesneriaceæ  Gesnerieæ. Didynamia-Angiospermia. 


CHARACT, GENERIS. — Calycis tubus imo 
s, limbo 5-fido v. 5-partito. Corolla 

USE ge Via hine 
i M 


tylu i orbiculat 


Herb: v. suffru D ustrali-americane 
pleræque "iine rs oppositis — ra- 
ate Sapte , floribus lis axil- 
larib igor colma 7 pedicellatis Pisa nutan- 
libus. “DC. (in 


nia Luénrr. Stirp. Mart. Nov. Gen. HI. 
Exel. 


er. 
295, Orobanche spec. réa Stob). Perna Val 
z. apud Van 
a. - EUGLOX XN: Cal $ parolos. Corolla [et v. cæ- 
rulescens. erbæ caulescentes v. subaca 
Rabinatais p I. c. Gloxiniæ conem "Mes Ll 


Une des principales richesses de nos ser- 
res au commencement de la belle saison , 
ce sont toutes ces délicieuses variétés, ou 
hybrides de Gloxinia, dont on y admire 
les brillantes fleurs pendant un si long 
espace de temps, et chez lesquelles le bleu , 
le violet, le blanc et le rose dans leurs 
teintes les plus riches et les plus veloutées 
brillent d'un éclat inimitable. Que serait 
une serre sans ces plantes ? Groupées cà et là 
en grand nombre et en compagnie de leurs 
alliées, les Achimènes, les Gesneria , etc., 
quelle variété de formes et de coloris! Que 
de fleurs! quel splendide aspect! Aussi pour 
nos amateurs, la famille des Gesnériagées 
est-elle de toutes la plus importante et la 
précieuse en raison des nombreuses et élé- 
gantes plantes qu'elle leur fournit , et dont 
l'énumération iei serait trop longue. 


Tow. m. 


e. SINNINGIA : Cd id Gk v. basi 


3. 4. Martynia mr 
13. G. trichotom 
«HE Hon. 


Bot. Mag. t. 1937. ape SM 
apes 


t. 1556, Bot. Reg. t. 213. 


b. HEMILOBA : Calyx tubulosus teres nec angulatus 5-fidus, 


— Herbæ "meme ya et io radicalibus 
Hemiloba 
— aut imo 
alatus 5-fidus. — Herbæ caulescentes erecta, foliis oppo- 
qe petiolatis crenatis 
M 


= 


Sin : iin: se. nat. VI. 292. t. 12. Bot. 
Reg. t 997, 1112. 1134. (Mix. Del. qon p. 4. Ex Dos. 
Gen. Syst. IV, 649.) [Divis. Generis hæ sunt A. Decaspor- 
Lu; synonymia partim ex illo partim ex aliis.) 


C . SPECIEI : G. caule rnoso 
elongato : foliis o oppositis petiolatis prole oblon- 
gisve bullatis crenatis velutino hirsutis , 
reris axillaribus folio aber a dives oribus | -floris, 
5-partiti lobis ovalis acutis, cor. lobis subæqua- 
ibus intermedio cordato- ovato. Lo. . Reg. 
1127. Cab. B. t. 1556 


Glosinia conici Lm» 
er precedent et G. speciosa 


Lopp. var. rose ea a adulterio orta 
Gloxinia Teuchleri on. (A PEPA et Neumann, 


Revue horticole, 15 sr 1846, c. ic 


C'est surtout de la G. speciosa que ce sont 
issues la plupart des variétés dont nous par- 
lons; fécondée ensuite avec la G .caulescens, 
elle a produit aussi par ce mariage adultérin 
quelques individus remarquables par leur 
stature plus robuste , des fleurs plus gran- 
des: traits qu'ils tenaient évidemment de 
leur ai 

Ce n'est 
ensuite avec la belle G. sp. rubra, qu 'ont été 
tentés les procédés d'hybridisation en usage. 
Ils paraissent avoir complétement avorté 
entre les Sinningia proprement dits (1), et 


t d e ,et 


(1) Nous devons toutefois mentionner ici que, se- 
lon les horticulteurs anglais, leur G. cerina est pro- 
venu de la Gi. spec. rubra , originaire, comme on 
sait , des environs de Rio de Janeiro, croisée avec la 
Sinningia guttata. 


10 


cette importante circonstance semblerait in- 
diquer que ce sous-genre pourrait étre ra- 
tionnellement séparé du Gloxinia auxquels 
la plupart des auteurs le réunissent. Il 
serait curieux de tacher de la croiser avec 
la belle Gloxinia maculata Laérir. (Mar- 
tynia perennis L.). Si Pexpérience réussis- 
sait, il en résulterait une vigoureuse pro- 
géniture, doublement intéressante et pour 
le feuillage et pour la forme des fleurs. 

Il serait entièrement oiseux de donner ici 
une description botanique, soit de la G. cau- 
lescens, soit de la G. speciosa, belles espè- 
ces qui existent maintenant en nombre dans 
toutes les serres. Nous nous contenterons 
donc de dire quelques mots de la magnifi- 
que plante hybride dont nous donnons ci- 
contre la figure. Son histoire nous est peu 
connue, et nous n’en pouvons certifier que 
ce qui suit. 


Elle a été obtenue, dit-on , dans ces der- 
niers temps en Bohême, d’une fécondation 
artificielle entre les G. caulescens et rubra; 
et paraît avoir été mise dans le commerce 
par M. Joscht, de Tetschen. Son port est le 
même que celui de la G. caulescens, mais 
son feuillage paraît plutôt appartenir à la 
G. speciosa. Les fleurs, aussi grandes que 
celles de la première, adit agréablement pa- 
nachées de bleu sur un fond rose ou rouge, 
soit par de larges bandes parallèles ou in- 
terrompues, soit par des macules plus ou 
moins grandes ou régulièrement disposées. 
Un coloris aussi diversifié captivera certes 
l'attention des Anthophiles, à qui l'hybri- 
disation n'a encore présenté rien de tel 
en fait de Gloxinia. 


Cn. L. 


CULTURE. 


Le lecteur peut consulter les notes horti- 
culturales que j'ai écrites à diverses reprises 
au sujet de diverses plantes alliées, telles que 
des Achimènes, des Gesneria, des Gloxi- 


nia, etc, (t. I et II) et en appliquer la teneur 
en toute sûreté, à la plante dont il s’agit, 
dont la culture est absolument la même. 


L. VH. 


| 
| 
| 


i 


i DD i 
Giflandsia Bulbosa Keok 
Va 


picta 


——M—— 


4e LIV. 


PL. IX. 


AVRIL 1847. 


221. 


TILLANDSIA BULBOSA var. piera, 


TILLANDSIE BULBEUSE , Var. à fleurs bigarrées. 


Érm. V. ci-dessus , T. 


Bromeliaceæ $ Tillandsieæ. 


CHARACT, GENER. — V. ibidem. 


CHARACT. ee et SYNON. : T. fol 
paucis) e basi latissima circa bu Ibum rise longe 
pene rigidis coriaceis tereti-convolutis, superio- 
s basi angus iio (in £ coloratis), spica ramosa 
tere bracteis ovatis distichis (sæpe coloratis), 


is (sub- 


IL. Mai, 


1846. Pl. IV. 
— Hexandria-Monogynia. 


petalis acuminatis pur pureis brevioribus , eo 
exsertis, filamentis infra apicem dilatatis. Hoo 
ke e nee Hook. in Exot. Fl. t. 173. 
; major, foliis persan bracteis- 
que danses ote Tab. hic annexa!). 


Au premier aspect, la plante dont il s’agit 
n’est rien moins qu’attrayante, et n’a guére 
pour se recommander aux amateurs que sa 
singulière conformation, dont l'effet, quand 
elle est fixée sur le trone arborescent d’une 
des plantes de la serre, ou suspendu, sur 
écorce, en compagnie de quelque Orchidée , 
dont elle simule le port, a quelque chose 
d'original et de curieux; mais qu'elle se 
dispose à fleurir! Alors ses feuilles, longue- 
ment subulées , affectent la teinte du corail 
qu'elles surpassent en éclat, et au sommet, 
de l’aisselle de grandes bractées d'un coloris 
aussi vif, sortent de longues fleurs, d'un 
beau violet, que dépassent des filaments sta- 
minaux d'un violet plus riche encore. Quél 
changement! l’humble plante en peu de 
lemps a revétu une des plus splendides 
livrées végétales qu'on. puisse voir, Or, un 
simple coup-d’eil, jeté sur la planche ci- 
contre, apprendra aussitót si notre langage 
est exagéré. 

L'espèce type a été découverte , selon ce 
que nous apprend M. Hooker, par feu le 
baron de Shack, qui la trouva dans l'ile de 
la Trinité; et la belle variété dont il s'agit 
a été recueillie à la fois à la Jamaique, par 
M. Purdie, voyageur pour le Jardin de 
Kew, et au Guatimala , par M. Warscewitz, 
voyageur pour l'établissement Van Houtte; 
elle vient de fleurir également dans ces 


, 
$ SRA 


deux jardins, pendant l'hiver 1846-1847. 
M. Hooker dit qu'aprés la floraison les 
feuilles, d'abord si brillamment colorées, 
prennent ensuite une teinte verte conforme 
à celle du reste de la plante; c’est un fait 
que nous n’avons pas encore été à même de 
vérifier chez les individus que nous avons 
examinés. 

En général, plus que toutes les autres 
Broméliacées, les Tillandsiæ affectent des 
formes étranges et souvent tellement dis- 
semblables entre elles, que Pon est tenté, 
au premier examen de les regarder comme 
appartenant à des genres différents. Beau- 
coup d'espèces ont des inflorescences véri- 
tablement splendides, telle que celle-ci, 
par exemple; toutes sont remarquables, 
soit par leurs formes, soit par leurs fleurs, 
ordinairement inodores? Nous n’en con- 
naissons qu'une espèce, dont les fleurs ex- 
halent une odeur exquise, la T. suaveolens 
Nos. (V. Fiore, T. I. l. c. in nota), qui 
parait malheureusement perdue pour nos 
jardins. Voici la description que donne 
M. Hooker, de la plante, objet de cet ar- 
ticle. 

» Descr. Plantes fasciculées, par deux 
ou plus à la base, quelquefois croissant dans 
deux directions opposées, et, comme celle 
représentée ci-contre, s'attachant aux bran- 
ches des arbres par des racines fibreuses, 


2 ZIY, 
fav, Vat, pe | 


-€963- 


gréles, pennées. Tige simple, feuillée à la 

se, et immédiatement renflée-bulbiforme. 
Feuilles subulées, coriaces, rigides, ondu- 
lées, un peu contournées en spirale, lon- 
gues d'un empan et plus, cylindriques, en 
raison des bords singuliérement réfléchis 
en dedans ou presque convolutés, nues d'un 
vert sombre ; les bases des inférieures 
remarquablement dilatées en squames très 
larges, engainant le bulbe, d'un vert pale, 
ponctué, avec le bord rouge; les supérieu- 
res graduellement plus petites et presque 
bractéiformes, richement teintes d'écarlate 


et de jaune. Epi racémeux, à rameaux com- 
primés, couvert de bractées distiques, écar- 
lates, imbriquées, cachant entièrement les 
boutons à fleurs. Fleurs longuement sail- 
lantes hors des bractées. Calyce formé de 
trois sépales verts, convolutés. Corolle de 
trois pétales linéaires-lancéolés, pourpres, 
acuminés , deux fois aussi longs que le ca- 
lyce. Etamines et style exserts. Filaments 
dilatés au-dessous du sommet. Stigmates 5, 
cunéiformes, frangés au bord. » 


Cu. L 


A 


CULTURE. 


Aux articles Æchmea fulgens, Tillandsia | dont il vient d’être question, et qu'on devra 


splendens, le lecteur trouvera des notions 
générales sur la culture des Broméliacées ; 
notions essentiellement applicables à celle 


toujours tenir suspendue sur écorce, à Pin- 
star d'une Orchidée, 
L, VH. 


Y 
IOHANA Ch. L 
í 


yiia Neal 
i 


Mite 


4e LIV. 


AVRIL 1847. 


ANGURIA MAKOYANA, 


ANGURIE DE MAKOY. 


Érxm. Altération d'éyyos (ss), vase; forme des fleurs. 


Cucurbitaceæ 


s bitidus ; sti- 


$ Cucurbitex. 


. M. 51. t. 169, 170. — 
Bep. II, 197. Hoox. et Arn 


Enpicn. Nov. Gen. et Sp. e 

Neck. Elem. 384. (Warr. 

Bsecu. Voy. 292.) 
Exotica. Gen. PI. 5128. 


HARACT. SPECIEI : Tota hirsuta , 
8 


C A 
caule elongato scandente suba 


cirrhis sim- 
plies folio brevioribus; pe sa duplo qu 


laribus, masculis elongatis racemosis , dde 
uniflori. 

Anguria L. Gen. Siu Juss. = X Jaco. ed. Fas 
t. 155. Lag. t. 747. Kunta in H B. Nov. Gen. et Spec, 
H. 121. DC. Prodr. po st. Mies. 126 (91). Pa et 


A 
den se sessili-congestis y calyce carnodissimo miniato 


hirsuto 4-5- -phy llo, „segmentis subul 


emina nis Á. spinulose 
et capitate Parr. et Expr. 1. c 
Anguria Makoyana Nos. 


SYNONYMIA. Momordica palmata Horrur. 


Nous devons la communication de cette 
nouvelle et intéressante espèce à l'obligeance 
de M. Jacob-Makoy, horticulteur à Liége, 
qui nous en a envoyé un rameau fleuri en 
janvier dernier (1847). Il en avait recu 
récemment lui-même les graines du Gua- 

timala, 

Elle mérite, d'attirer l'attention des ama- 
teurs, qui peuvent en placer un individu 
dans leur serre chaude, où ses larges feuil- 
les, ombrageant suffisamment les vitres, 
procureront aux autres plantes un abri tu- 
télaire, en même temps que ses nombreux 
capitules de fleurs, d’un vermillon-orangé 
vif, y acquerront un effet ornemental. Il 


geux d’en placer un ou deux dans les serres 
à forcer les arbres fruitiers ou les ananas. 
La, dans un milieu aussi chaud qu’humide, 
elle fera tout particulièrement merveille par 
la luxuriance de sa végétation. 

Descr. Toutes les parties, les fleurs elles- 
mêmes dans l'individu male (nous ne con- 
1898008 point la TUI: son couvertes de 


, cellu- 


I 
leux, blancs. Les tiges en sont vigoureuses, 
très longues, anguleuses inférieurement, 
cylindriques -sillonnées vers l'extrémité , et 
marquées, ainsi que les pétioles et les pé- 
doncules, de petites lignes blanches, éle- 
vées. Cirrhes simples, oppositifoliés. Pé- 


sera dans le méme but également ayanta- 


tioles robustes, cylindriques, de moitié 


(1) Characteribus partim revisendis his adderem : Masc. 

calyce connata 

Sic enim res se haben 
ib 


junioribus. 


apud 


+ ealycis 
a, segmentis erectis (tubo nullo); staminum filamentis 
plantam nostram Generi Anguriæ certe spectantem, ramo florifero quamvis juniore, floribus imo 


bo 4-5-partito; corolla cum 


tubo ovarium mentiente; lim 
alycis dorsifixis. 


nullis; antheris obcordatis parieti inflate ca 


<> 


moins longs que les pédoncules. Feuilles 
arrondies (dans leur circonscription) tri- 
lobées, profondément échancrées à la base, 
dont le sinus, formé par les trois nervures 
principales, est creusé à angle aigu; et 
les deux parties latérales prolongées en 
lobes arrondis, auriculiformes; lobes supé- 
rieurs latéraux, ovés-lancéolés , brièvement 
acuminés, très aigus, le médian plus ample; 
nervures saillantes sur les deux faces, et 
principalement en dessous; nervules rami- 
fiées, enfoncées de manière à rendre la sur- 
face supérieure des feuilles comme bullée. 
Leur bord, très obsolètement sinueux ou 
denté, est muni de petits aiguillons , comme 
cornés , dus aux pointes terminales saillan- 
tes des nervules tertiaires. Pédoncules cylin- 
driques, robustes, axillaires, moins longs 
que les feuilles. Fleurs nombreuses, presque 
complétement sessiles, assez grandes, d'un 
beau minium orangé, serrées et disposées 
en un trés court épi capituliforme. Calyce 
ové-ventru, trés charnu , légérement con- 


tracté à la gorge, fendu au sommet en 


Explication 


Fig. 1. Coupe verticale d’une fleur mile. Fig. 


4-5 lacinies linéaires-allongées , acuminées , 
charnues , subdressées. Corolle trés étroi- 
tement connée avec le calyce, découpée au 
sommet en 4-5 lacinies épaisses, dressées, 
linéaires, obtuses, papilleuses en dehors, 
jaunes, plus courtes que les segments caly- 
cinaux. Étamines 2, ou plutôt anthères 
ovées-cordiformes (filamente entièrement 
nuls), insérées dorsalement à la paroi in- 
terne de la cavité renflée de la fleur, bilo- 
culaires et déhiscentes M QE 
Cette plante est trés voisine de PA. 
nulosa Porpp. et EnpL. l. c., mais alle en 
diffère suffisamment par ses pédoncules 
beaucoup plus courts, ses fleurs sessiles, 
ses anthères ovées-cordiformes, à filaments 
nuls, etc. Elle se Fapproche bosireonf aussi 
e PA. capitata des mêmes, mais ses tiges 
la ne sont point triquétres ; elle est 
couverte de poils, et non glabre, etc. Nous 
regrettons de ne pouvoir rien dire de Pin- 
dividu femelle, qui peut-étre n’a pas encore 
été introduit. 


Cu. L. 


des Figures. 


2. Une anthère (fig. gross.). 


CULTURE. 


Les Cucurbitacées, appartenant à très peu 
d'exceptions près, aux pays tropicaux, exi- 
gent chez nous, pendant leur première jeu- 
nesse surtout, une grande somme de cha- 
leur et d'humidité. On leur applique done 
avec avantage le mode de culture dont on 
fait usage pour les melons. C'est-à-dire, que 
lon en séme les graines sur couche chaude ; 
sous châssis ou sous cloche, pour les repi- 
quer en place, dés la 4° ou la 5° feuille. Soit 
qu'on les éléve ensuite à l'air libre (dans les 
contrées où cela est possible), ou qu'on les 
tienne en serre, elles exigent un sol riche 
et profond, parfaitement meuble, et d'abon- 


dants arrosements. En serre, on en visitera . 
souvent le feuillage , pour en chasser les in- 
sectes qui aiment à s'y abriter; mais on ne 
les seringuera que rarement et toujours 
sous eondition d'une prompte évaporation. 
La multiplication en est faite par le semis 
et méme par le bouturage. Ce dernier mode 
est souvent le seul praticable, lorsque, 
comme dans la plante en question, on ne 
posséde que l'un des deux sexes. Celle en 
question , en raison de sa floraison tardive; 
parait devoir rester toujours en serre (au 
moins dans le nord) 


L.. VH. 


o ) - $) 
Columnea pilosa Chil. 
La 


Columnea 


aureo - ru 


+ 


“p " 
ens Jook 


5° LIV. PL. 


E MAI 1847. 


COLUMNEA PILOSA, 


COLUMNEE POILUE. 


Erym. Fastus Corona (1), italien, botaniste obscur du XVIe siècle. 


Gesneriaceæ § Gesnerieæ-Besleræ. — Didynamia-Angiospermia. 


CHARACT. GENER. 
Corolla tubulosa rooliuieule bei postice gibba 
superiore erecto i i 


antheris connexis, „postici rudimento 
oo l- 5 circa basin ovarii, „Bacca | I-locula- 


o 
ad 4 


Frutices Americani flexiles t tes 
Folia "ten xia revi- -petiolata ae EL e ser- 
rata hir pubescentia. Arg e peices 
solitarti dvi efto Corolla cocci: 

DC. Prodr. VH. 541. 


Columnea Pium. Gen. . 28. 1. 49. 39. SLoax. 
Jam. I. t. 100. L. Gen. 792. ro Gen. E kde Ill. t. 524. 
Cay. ic, IV. 62. t. 391. Jaco. Hort, Vind . t. 48. Marr 
nov. Gen, 111, 56. t. 226. f. 2. ExpLicm. Gen. 4157. MrisN 
Gen. 304 (213 Poerr. et Expuicu. Nov. Gen. Chil. I 

t ig Enum. 


t. 206, etc. Bsnror. Fl. Guatim. 26. Manr. e 
—S ond. t. 29. Bot, Reg. 
t 805, Bot. Mag: t. 3081, rer BORGER in Ce: L. Herb. gen. 


paia Rox». V. Bexrn. Scroph.) — 


amat. 2e ser, III, t 
Achi £, Jam. 271. (Excl. spec.) 


imenis Spee. p. 


CHARACT. iiri C. fruticosa erecta subsim- 
plex tota aureo-sericea , foliis oppositis gr soi 
iind. oig obovato o l 
culato serr: i vid inzequilzetera hin 
v 


tubulosa calyce du uplo aeq compresso- 

abeo dafs paululum ventricosa basi inflata curvata 
que, limbi parum sv laciniis 5 ain erecto- 
incurvis. Hook. 1. i 

Columnea ud Nos. T potius Collandra pilosa 
V. in nota sequente) (2). 

SYNO ; Am aureo-nitens Hoox. Bot. 
Mag. t. 4294. 

Gesneria et Columnea pilosa Hort. belg. 


Le facies tout particulier de cette Gesné- 
riacée, les longs poils dorés qui la couvrent 
e toutes parts, l'ampleur et la disparité 
me de son feuillage, en font un objet 
véritablement digne de figurer dans nos 
co 
Nous ne savons rien de Phistoire de cette 
plante. Nous nous rappelons seulement 
l'avoir vue, dès 1844, à la fois dans plu- 
sieurs jardins belges, "et regrettons de ne 


quons jamais que par ignorance. Le 
svi directeur des Jardins royaux botani- 


ques de Kew, qui, de son còté, vient tout 
récemment de la décrire et e la figurer (I e.) 
sous le nom de Columnea aureo-nitens, ne 
cite non plus à son sujet aucune particula- 
rité historique et se contente de dire que 
les échantillons qu'il en pida en herbier, 
sont originaires de la Colombie, et que l'in- 
dividu du Jardin de Kew, d'apré rés lequel a 
été exécutée la figure qu il donne, provient 
e MM. Henderson, de Pine-Apple-Place. 
Nous ne connaissons les spa de cette 
curieuse Gesnériacée que par la figure que 
nous venons de citer. Il est facile de voir, en 
examinant les caractères analytiques qu’en 
exprime M. Hooker, et que nous repro- 


(1) uc est la traduction latine altérée de Colonna eec De nos jours les botanistes comprennent qu'en l'hon- 
nt ] 


neur e des personnes à qui ils dédient des genres, il est mieu 
dé r qe noms en les latinisant; aussi aujo 

(2) Corzanpra : Rings superi laciniis 

imbo 5- gulari fler ecuryo ; stamina 4 inclusa basi in 

us; docu nullo ; 


urd'hui aurait-on pd tout simpleme 
5 appressis is , corolla tubulosa — qa gibbosa antice an subven- 


, pour en rappeler su e souvenir, de n’en point 


annulum postice ta recta didyn 


e fiss antheris per 
rio firm ovato libero glandulis 5 nas gra ^at a ge posticis. 
labiat 


d 
ovatis latis bifidis; placentis bilobatis saliva; stylus în clusus, stigmate bi 


Species unica, de se 
Collandra pi ioin 


Tom. m. 


supra agitur (nomen generienm ex xo, ferruminatio ; dep, stamen). 


-€983— 


duisons fidélement sur la planche ci-contre, 
qu'elle n'appartient, non seulement point au 
codi esneria , mais non davantage, selon 
ous, au gen fon hassel , tels qu’ils sont 
dalia ASE styre; En effet, elle s’éloi- 
gne tout d’abord, du premier, par son ovaire 
supère, et du second, par le limbe régulier 
de sa sa corolle , ses étamines soudées en tube 
à la base , et "l'absence de la cinquiéme éta- 
iet rudimentaire. Ces deux derniers ca- 
ractéres , et surtout la disposition tubulaire 
des étamin soia (que nous 
é 


nouveau genre que nous proposons ici, sous 
le nom de Collandra 

Si nous eussions eu en nature devant 
les yeux en écrivant cet article, les fleurs 
de la plante en question, et obtenu ainsi la 
confirmation de ce qu ‘indiquent les analyses 
de la planche anglaise, nous n’eussions pas 
hésité à changer, en tête de notre texte, le 
nom générique qui lui a été donné. Nous 

avons cru devoir toutefois, en le conservant 
rétablir à e 


ui par son pps à doit 
avoir la priorité p" est d'ai 

ment caractéristique. Voici Ta traduction 
exacte a la description de M. Hook 

« Descripr. Notre plus grand individu 
est haut d'us pied et demi, suffrutiqueux , 
mais succulent, dressé, ou à peu prés, à 
peine ramifié , d'une teinte générale dorée, 


due à de nombreux poils soyeux d'un jaune 
d'or, dg dans les jeunes pous- 
ses. Feui s opposées , et de deux sortes; 
dans chaque n dag est ovée-oblongue, 
acuminée, denté cie, profo ndém ent 
penninerve Du ere proéminentes en 
dessous) , à 
côtés 


l'autre est décurrent sur la base du pétiole), 
longue de 4 à 6 pouces ou plus, et briève- 
ment pétiolée ; l'opposée trés petite (longue 
à pe d’un pouce) sessile, ovée, acumi- 
née, à base semblablement inégale. Fleurs 
axillaires, fasciculées, dirigées vers la par- 
tie courbe de la a plante (towards the back of 
the plant; V. la figure), brièvement pédon- 
culées, bractéées, Bractées lancéolées-laci- 
niées. Cal e a sépales lancéolés, 
ués, laciniés, ue les brac- 
tées. Corolle tubulée, lég érement courbée , 
d'un brillant jaune d'or (en raison de poils 
de cette teinte) à base gibbeuse en dessus, 
un peu ventrue au milieu (en dessous); à 
orifice oblique; limbe de ci 


globuleuses, connées. Ovaire ové, poilu, 
agné de cinq glandes, dont deux 
dorsales , grandes, bifides; les 5 autres pe- 
tites, claviformes. Style plus court que le 
tube. Stigmate bilabié. » 


Explication des Figures. 


dont on a étalé le calyce. Fig. 2. Corps staminal. Fig. 3. Style, ovaire et glandes. 
2 


Fi Fleur, 
Fig. 4. inis transversale de l'ovaire. (Fig, gross 


CULTURE. 


Cette curieuse 
sémen 


plante, pour réussir et 
fleurir ai S nde 


l. VI. Janvier 
fitim buen (T. II. p. 178) 
le lecteur trouvera des renseignemen nts de 
culture enile, applicables à cette es- 
pece. Comme ces autres plantes, elle craint 
et aime á la fois l'humidité, pendant son 
époque de végétation, et veut rester pres- 
que à sec —— son fare On la ms 
done en 


compost, mélangé de fragments de briques 
concassées et de morceaux de bois pourris. 
Comme elle fleurit en automne et de bonne 
heure encore au er c'est pendant 
notre été qu'on l'obligera dre son 
époque de repos. Multiplication facile de 
jeunes boutures coupées aux arti —— 
ou méme de graines, qu'elle donn " 
blement sans trop de difficultés. C'est une 
plante de serre chaude humide, lors de la 
végétation ; et de serre froide et aérée, mais 
ombragée, pendant le repos. 


L VH. 


3 
RS 


sinuatum 


AD 
Cletodendtran 


A 


Ovari 


5° LIV. 


PL. II. 


MAI 1847. 


CLERODENDRUM SINUATUM, 


CLÉRODENDRE @ feuilles sinuées. 


Érw. xAgpos, sort; d'évdher, arbre; arbre du 


sort : 


allusion, dit-on, aux qualités contraires des 


diverses espèces de ce genre et de leur effet salutaire ou funeste dans l’économie animale. 


Verbenaceæ $ Lantanee?. 


CHARACT, GENER. — Calyx campanulatus quin- 
quefidus v. quinquedentatus. Corolle hypogynæ 
tubo cylindraceo ee Mine Be quinque- 
partiti laciniis æqualibus a 4 summo co- 
rollæ tubo liens ume: dne ey Y mall 
um quadrilocula es loculis 
St erus filiformis, stigmate bifido acuto. dt 
bacc ere ia valje aai y. sæpius a 
e 'cincta , nire s distinctis uniloculari cet 
Semina in loculis solitaria. Embryonis exalbumi- 
nosi i ra dicula infer 
Arbores , v. Frutices X toti rarius scandentes), 
De tropicos ‘vete sæ, in America parce 
scentes, folii Snake villini indivisis v. 
lobatis , petiolorum m basi eo y corymbis ter- 
minalibus et axillaribus trichotom 


secunda. 
uniovulatis. 


NDLICH. Gå Pl. 3708 
(Parenth. excepta.) 
e (v. Clerodendron) L. fon - GÆRTN. 
LE 57. Pauss, Beauv. Fl. Ow. t. 32. 62. R. Ba. 


Une espéce nouvelle de Clerodendrum ne 
saurait manquer d'attirer l'attention des 
botanistes et des amateurs, surtout, lors- 
que, comme celle dont il s’agit, elle possède 
à un haut dégré la beauté et l'élégance flo- 
rales: qualités seulement compétentes pour 
plaire aux seconds. Elle est une des nom- 
breuses acquisitions dues au zèle et à Pac- 
tivité de M. Whitfield, qui la découvrit 
dans le district de Sierra-Leone, sur la cóte 
occidentale d'Afrique, cette immense con- 
trée, à très-peu près inconnue encore aux 
Européens. 

« C'est,» dit M. Hooker, à qui nous em- 
pruntons ces détails et la figure ci-contre 
(I. e.), « une de ces plantes auxquelles un 
dessin ne saurait faire justice, et dont le 
charme dépend de l'éléganee de la plante 


(1) 


Didynamia-Angiospermia. 


Prodr. 510. Bot. Mag. et Bot eae 
Pl. as. 
M 


in numer. mg Wa. 
rar. t. 215. Flisar L, Gen. 788. excl. R- 
t 


AVI . 
— Torre . Neue Entdeck. Il. 
sec. Vial et ARNOTT, Jardine Journ. of nat. sc. 1. 130 
CT SPECIEI : C. pubescens, ramis copio- 
sis gracilibus, Ergo dipicoorat acuminatis si- 
nuatis angulatisve basi cordatis, cymis multi- 
fetis apart y “cales roses basi bibracteati 


dins anis: , corollae hypocraterimorphæ (a albæ) 

tubo gracili calycem triplo excedente, limbo 5-lobo, 
lacime ovalibus, pas. styloque longissime 
exsertis. Hoo 


Clerodendrum (1) sinuatum Hoor. Bot. Mag. 
t. 4255. 


entiére, fleurissant de trés bonne heure, 
se chargeant de nombreux capitules multi- 
flores à l'extrémité de chaque branche, et 
dont les fleurs, du blanc le plus pur et le 
plus tendre, exhalent une odeur trés suave. 
Elle mérite une place dans toutes les collec- 
tions de serre chaude. » 

Desc. C'est un arbrisseau peu élevé, pres- 
que tout à fait tomenteux et trés ramifié. Les 
rameaux en sont obtusément tétragones , 
et verts pendant la premiére jeunesse. Les 
feuilles opposées, pétiolées (les inférieures 
très longuement), ovées, ou ovées-oblon- 
gues, aiguës, penninerves (nervures réu- 
nies par des nervules transverses), à base 
souvent cordiformes et 4 bords sinués-den- 
tés ou anguleux. Les fleurs forment des 


capitules corymbeux, solitaires, terminaux, 


LL LL iii 1 


L'emploi de la désinence purement gréque, on, n'est pas logique en latin; il vaut done mieux s'en abstenir. 


—€983— 


portés par un court pédoncule commun et 
formés de trés nombreuses fleurs serrées j 
trés brièvement pédicellées. Le ealyce est 
petit, tomenteux, muni à la base de deux 
trés petites bractées linéaires-subulées; le 
tube en est cylindrique; les segments del- 
toides-allongés, aussi longs que le tube et 
presque étalés. La corolle est hypocratéri- 
morphe , glabre, à tube gréle, cylindrique, 


trois fois aussi long que le calyce; à limbe 
découpé en cinq lacinies oblongues , arron- 
dies au sommet et étalées. Les étamines sont 
trés longuement exsertes, à filaments trés 
gréles et à anthéres trés petites, Le style, 
presque aussi grêle et aussi long qu’eux, se 
termine en un stigmate bifide, et surmonte 
un ovaire subglobuleux et glabre. 


Ca. L. 


Explication des Figures. 


Fig. 1. Une fleur entière. Fig. 2. Ovaire et style. 


CULTURE. 


Le lecteur trouvera aux articles précé- 
dents : Aphelandra aurantiaca, Franciscea 
acuminata, Gardenia Sherbourniæ, Ixora 
odorata, Luculia Pinceana, Oxyanthus 
versicolor, ete., tous les renseignements né- 
cessaires et applicables à la plante dont il 
sagit. Je l'informerai seulement ici, d'une 


manière sommaire, qu'elle veut la serre 


chaude, un sol riche en détritus végétaux, 
T mi sa à 1 A 


e viva 


= 


chaleur et de l'humidité pendant sa période 
végétative, Multiplication, comme à l'ordi- 
naire, de boutures herbacées et du semis de 
ses graines, si l'on a le bonheur d'en ob- 
enir. 


L. VH. 


CUEFTCAX 


0 


OLA albo -Å 
\ 


( 


) 
et} Ct 


5e LIV. 


PL. Iii, 


MAI 1847. 


12 
to 
a 


BEGONIA ALBO-COCCINEA, 


BÉGONIE à fleurs blanches et pourpres. 


Érvw. V. ci-dessus, T. III. PI. 212 


Begoniaceæ. — Moneecia-Polyandria. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 
E Men SPECIEI : B. Acaulis, foliis oblique 


carnosis sublobato-sinuatis glaberrimis longitudine 
petiolorum; petiolis appresso-hirsutis; sepalis 2 ex- 


terioribus rotundatis (extus coccineis) reliquis mino- 
ribus obovatis som dk voe turbinato trialato , alis 
latis subaequalibus 
Begonia albo-coccinea Hook. Bot. Mag. t. 4172. 
— — Paxron’s Mag. of Bot. n° CLV (1846) cum. ic. 


La Begonia albo-coccinea est originaire 
de l'Inde orientale. M. Hooker, qui, le pre- 
mier, la décrivit et la figura, nous apprend 
que le Jardin royal botanique de Kew, qu'il 
dirige, est redevable des individus qui y sont 
cultivés aux graines envoyées de Z'Inde par 
M.Strachan, de Twickenham, comté de 
Surrey. 


N 


NN S 
Yj (TAAL LULÙ 
LUN HWA 

| N 


Elle est acaule, ou plutôt douée d'un 
caudex rampant et progressif, semblable à 
celui des B. hydrocotylifolia, heracleifolia, 
octopetala, etc. Des pétioles, de cing et six 
pouces et plus, d’un rouge vif, couverts 
de poils épars et munis à la base de larges 
stipules membranacées, portent des feuilles 
entièrement glabres, obliquement orbicu- 


~€36>- 


laires-ovées, peltées, épaisses et même un 
peu charnues, subcoriaces, obtuses ou à 
peine aiguës ; à bords légérement réfléchis 
en dessous, sinués ou inégalement sublobés. 
Le diamètre de ces feuilles équivaut à la lon- 
gueur du pétiole. Les pédoncules sont basi- 
laires et s'élèvent à un pied, un pied et demi 
de hauteur; ils sont pourpres aussi, cylindri- 
ques et se divisent au sommet en une am- 
ple panicule lâche, dont chaque division 
est bractéée à la base. Comme c’est le cas le 
plus ordinaire, les fleurs mâles se compo- 


sent de quatre sépales inégaux, dont les 
deux extérieurs sont amples, presque orbi- 
culaires, pourpres-coccinés en-dehors, d’un 
blanc rosé en dedans ; les deux intérieurs 
étroits, obovés, blancs ou rosés. Les fleurs 
femelles sont semblablement composées, et 
portent quelquefois un sépale de plus. Les 
étamines et les styles, d'un jaune d'or, ne 
différent en rien de ceux des autres espéces. 
Les angles du fruit sont presque égaux. 


CH. T. 


CULTURE. 


Le lecteur trouvera, à l’occasion d'une renseignements entièrement applicables à 
belle congénère, dont il a été question ré- | celle dont il s’agit ici. 


cemment (T. III. Pl, 212), des renseigne- 
ments sur la culture générale des Bégonies : 


L. VH. 


Ao — Nem 


T. ? ; 
Mendiobiun foi MOSLUM Roxb. 
Le 


5e LIV. 


PL. IV. 


DENDROBIUM FORMOSUM. 


DENDROBION ELEGANT. 


" Li n che . 7 . 
Erm. devd poy, arbre; Gig, je vis; qui vit sur les arbres. 


Orchidaceæ § Malaxeæ-Dendrobiæ — Gynandria-Monygynia. 


CHARACT. GENER. — Perigonii membranacei 
foliola exteriora erecta v. Sont, lateralia 
e Mee cum pede gynostematis e eere 

teriora conformia exteriore postico major 
minora. Lie itin cum pede gynostematis atin 
latum y. connatum sessile indivisum y. trilobum 
pius md Gynostemla semiteres basi 
longe productum. Anthera bilocularis. Polli- 
nia 4 je pues collateralia. 

Herba indice epiphyte caulescentes v. aere i 
repente pser idobulbiforo, foliis planis sæpius venosis 
floribus euer fontientaa is v. racemosis an 
lis speciost 

Exouen. Gen. Pl. 1369. 

Dendrobium ei wz. Nov. Act. Ups. VI. 82. t. 5. f. hs 
R. >: gr m Db. "puer uk dors. Ex. si t. 10. 
Hoo Bot. Reg. t. 548. 1290. 1291. tale 
— es; en. pu nti 1865 (4686 +. 65. 1839 (t. 20 

. 64). ee Ic. t. 99. Roxie Him. t . 2. Linn. Sert. 
t. 3. 18. Mess. Gen. Pl. 370 pA Bot. Ns. 1. 2906, 3418. 
3643. Warr. Pl. as. rar. t. 29. 3 195. 196. A. Rucn. Fl. 


= 


MAI 1847. 
226. 
Nov. Zel. t. 26. T Astr. t. 5. 9. cr ad pup t. 41, Fer 
nm Gen. t vi Moret. in . Soc Nat. Straab. 
MI. S.A. Mob nn. Sc. nat. pm Xv. fo t. 8. etc. ete. 


~ 


yv- vm Bot. de sep in locis.) — Onychium BLuwe Bijdr. 
323. f. 10. Pedilonum Br. Op. cit. 36. Desmotrichum 
Brume Op. cit. CY Sa; 
Gastridium BL. op. 

518, Keren Lo in enm ass. teste Linz. Bontia Perry. 
T 


RACT. SPECIEI : D. Caulibus ae PR 

dull s pilosis, iem distichis ovatis apice obliqr 
ginatis obtusis, racemo bre vi terminali ni 5-floro ro, 
bracteis brevibus ovatis (floribus maximis), sepalis 
s basi longe productis, pe- 
talis duplo iius acutis, labello obovato dilatato 
Les m basi columnæ in calcar obtusum con- 

pis 


Dendrobium formosum. Roxs. Fl. Ind. III. 485. 
Wall. Cat. 1998. . in Watt. Pl. as. rar. P 34. 
t. 39. Paxr. Mag. of Bot. April. 1839. c 


ei a rr ETE 


Dans cette plante, C'est moins l'étrangeté 
des formes, qui attirera l'attention de Pama- 
teur, que le nombre, l'ampleur, le coloris 
délicat et l'odeur suave de ses fleurs: qua- 
druple caractère qu'elle possède à un haut 
dégré et qui la laisse, comme le fait remar- 
quer avec raison M. Lindley, parmi les Epi- 
phytes à fleurs blanches de l'Inde, sa patrie, 
à peu prés sans rivales, à l’exception de la 
superbe Phalænopsis amabilis. Elle est en- 
core fort rare dans les collections; aussi 
est-ce une bonne fortune pour nous d'avoir 
à annoncer à nos lecteurs l'arrivée toute 
récente dans le Jardin Van Hourre de beaux 
exemplaires de cette plante , lesquels, mal- 
heureusement pour l'avantage de notre des- 
cription, ne sont pas en fleurs au moment 
oú nous écrivons. 

Son habitat parait extrêmement étendu. 
Le Dr Roxburgh, qui l'a le premier décou- 
verte et l’a aussi fait connaître le premier, 


dit qu’elle croît sur les arbres dans les fo- 
rêts du Silhet, dans les Monts Garrow, où 
elle fleurit en avril et mai. Le Dr Wallich 
Pa ensuite recueillie dans les montagnes du 
Népaul (et du Silhet), près de Moulmein , 
dans PArtaban, dans le Tavoy, sur la côte 
de Tenasserim, en fleurs et en fruits tout 
à Ja fois dans la saison sèche ou pluvieuse. 
M. Griffith, l'a trouvée aussi sur les arbres, 
près de Moulmein. Elle ne paraît pas ce- 
pendant avoir été observée encore dans les 
nombreuses îles de l'Archipel indien. Selon 
M. Wallich, elle s'étale en larges touffes sur 
les arbres et même sur les rochers. 

Descr. (1) Tiges cylindriques, allongées , 
assez robustes, annelées (cicatrisées annu- 
lairement par les vestiges des anciennes 


(1) Descriptio quidem manca, ex figura et phrasi 
specifica solummodo deprompta, planta viva nec 
sicca sub oculos in flores adeunte, 


<a> 


feuilles) sillonnées-costées, brunâtres pen- 
dant la vieillesse, et légèrement poilues, pen- 
dantes. Feuilles distiques , ovées, obtuses, 
obliquement échancrées au sommet. Fleurs 
très amples, d'un blanc pur, relevé sur le 
labelle d'une macule longitudinale orangée, 
plus ou moins fondue; elles sont disposées 
par 4 ou 5 en une grappe assez courte, 
terminale, nutante. Pédicelles (longs d'en- 
viron 2 pouces), pourvus chacun à la base 
d'une trés courte bractée-ovée. Segments 


extérieurs du périgone oblongs, aigus, la- 
téraux, prolongés en sac à la base; les inté- 
ricurs deux fois plus larges, aigus ; tous 
connivents, délicatement veinés (veines ana- 
stomosées). Labelle obové, dilaté, étalé en 
éventail, rétus et conné avec la base du 
gynostéme en un éperon court, large et 
obtus, qu'il forme concurremment avec les 
segments latéraux externes. Gynostéme 
court, arqué..... 
Ca. L. 


CULTURE. 


Cette Orchidée, l'une des plus magnifi- 
ques, dont on puisse orner une serre, se 
cultive avec une extrême facilité, et de la 
même manière que ses congénères. En rai- 
son de son habitus particulier (tiges pen- 
dantes), on la fixera, en compagnie d’autres 
Orchidées, de Broméliacées, de Fougè- 
res, ete., sur un tronc d'arbre un peu élevé, 
au moyen de fils de plomb ; en maintenant 
de la même manière un peu de mousse 
autour du rhizome, dont on entretiendra 


la fraicheur, pendant la saison de végéta- 
tion, au moyen de fréquents seringages. 
Pendant toute cette période, elle exige 
beaucoup de chaleur et d'humidité; mais 
comme toutes les autres Orchidées tropi- 
cales, lorsque sa végétation est accomplie, 
elle veut un repos à peu près complet, au 
moyen d’un abaissement assez considérable 
de température et d'humidité. 


L, VH. 


5e LIV. PL. 


A MAI 1847. 


te 
t2 
NI 


DISTEGANTHUS BASI-LATERALIS, 


DISTEGANTHE è inflorescence basi-latérale. 


D # ` e y al . x . D 
Eryn. Norsyos, à deux étages; @vécs, fleur; allusion à la disposition de la corolle au-dessus du 


réceptacle dans ce genre. Cette dénomination est, on le voit de reste, 


métaphorique. 


une catachrése toute 


Bromeliacex $ Billbergieæ. Hexandria-Monogynia. 


CH ARACT. GENERIS. rigonii IN 
n 


1 e s in Cole elongat 

ovario continuum trigono - rotu na 

rassæ apice libere applicate; interiores discrete 

in tubu omnino liberum basi spiraliter 
um ad apicem petaloid ER A 

ad latera tubi calycini in Pea qu 


opposita, tria cum se ali 
crassis plan is s 


ubulatim involutis apice liberis; antheris subsa- 
gittati vix mes basi spiraliter tortus 
t angustior trigonus sursum dilatat 


tibu Sak: divisis papillosis "perite: d sonvolutis 
usi inferum crassissimum car 


Si notre mémoire n’est pas en défaut, l’in- 
troduction de cette intéressante plante est 
due à M. Mélinon, qui Paurait envoyée vi- 
vante de Cayenne au Muséum d’histoire 
naturelle de Paris. L’ayant vue fleurir, à di- 
verses reprises , l'année dernière (1846), et 
notamment en novembre, dans l’établisse- 
ment Van Houtte, nous pümes l'étudier à 
loisir et nous assurer par l'analyse qu'elle 
n'appartenait à aucun des genres de Bro- 
méliacées jusqu'ici déterminés, par sa co- 
rolle suspendue sur une saillie interne du 
tube calycinal et laissant une cavité, ou 
chambre, entre elle et le réceptacle propre- 
ment dit; et par ses étamines enveloppées 
dans des plis des lacinies d'icelles, etc.; en- 
fin par son mode d'inflorescence, consistant 
en nombreux épis ovés-globuleux , briève- 
ment stipités et sortant horizontalement de 
la base d'un trés court caudex. 

Tout l'ensemble de cette plante est véri- 
tablement ornemental. Ses feuilles étalées 


en rosace, d'une forme toute particulière, 
Li L 


Tow. m. 


= arctissime 7 a connatum et — 
m trilocular n quovis loc se ie 
fanioulis crassis in ro io m bicru 
parum infra verticem parieti affixis ho lidia à dE 
pendentia Ba cca sapsularis, m" accrescente 
e toto marcescente c 
"He rba para gem indico ‘wml, asc ages ne 
oe laterali-basilaris , = to-glo- 
bulosis pluribus ^e eviter wit is, ape 
cil imbricatis orbiculatis ; pr lutea. 
Species unica de qua infra disseritur. 
Disteganthus basi drill Nos. sub tab, pra- 
senti. 


Pitcairnia v. Billbergia spathulata v. spathu- 
le folia? Hort. par. 


et revétues d'un épais duvet furfuracé, 
pourpre, rosé, ou blanchatre; ses gros et 
nombreux épis d'un rouge carminé, délica- 
tement piquetés de points blancs et portant 
des fleurs d’un jaune tendre, font un fort 
bel effet, dans une corbeille, ou dans une 
écalle de coco suspendue au sommet de la 
serre. 

Descr. Plante acaule (ou à caudex très 
court) émettant de nombreux stolons laté- 
raux trés longuement stipités, et couverts 
de nombreuses squames , ou feuilles rudi- 
mentaires, imbriquées, spirales, appliquées, 
très courtes, brunes. Feuilles nombreuses, 
très étalées, spirales-alternes, imbriquées, 
dilatées-amplexicaules à la base, contractées 
en un large pétiole canaliculé, dilatées en- 
suite de nouveau en un ample limbe cordi- 
forme ou ové-lancéolé, caréné en dessous, 
très finement strié-nervé en dessus, atté- 
nué au sommet, horizontal ou même re- 
courbé, pendant à l'extrémité, d'un vert 
tendre ou jaunâtre en dessus, couvert en 

42 


m m 


dessous comme nous l'avons dit plus haut, 
à bords (ainsi que les pétioles) dentés (dents 
oncinées, dirigées en haut). 

Seapes courts, horizontaux, basilaires, 
simples, assez nombreux , terminés par un 
épis gros, capité, jlóbulods; formé de 
squames épaisses, convexes, trés serrées, 
imbriquées, amples, ovées-arrondies, coc- 
cinées, bordées de dents fines (dont une 
terminale plus longue) et couvertes de petits 
points enfoncés, épars, blancs (poils soyeux, 
appliqués, disposés en une étoile irrégu- 
liére), presque glabres et finement striées 
en dedans. Fleurs solitaires dans l'aisselle de 
chaque squame, et trés briévement pédi- 
cellée, nue à la base (ébractéée). Tube ca- 
lycinal (long de plus d'un pouce) subtri- 
gone, revêtu d'un court duvet furfuracé, 
blanc-rosé; formé de trois segments apicu- 
lés, appliqués, imbriqués, libres au sommet, 
charnus, soudés ensuite en un tube continu 
avec l'ovaire dont il est indistinct, et tri- 
gone-arrondi, canaliculé sur chaque face. 
Corolle entiérement libre, formée de trois 
segments libres, connivents, nus à la base, 
involutés en un tube tordu légèrement en 
spirale à sa base, qui est insérée, sans adhé- 
rence appréciable, sur une saillie latérale du 
tube calycinal, de manière à laisser entre 
elle et l'ovaire une cavité assez grande, 
traversée seulement par le style. Ce tube 


est mince, hyalin, et se dilate au sommet, 
qui est exsert, en trois lobes ovés, subétalés, 
épais, d’un jaune tendre. 

Filaments staminaux 6 ; dont trois oppo- 
sés aux segments de la corolle, et trois 
alternes; tous plans, épais, enveloppés 
comme dans un fourreau par un pli prati- 
qué dans les segments de la corolle; di- 
latés et libres au sommet et portant des 
anthères dorsifixes à deux loges parallèles, 
élargies à la base. Pollen irrégulièrement 
globuleux, lisse, d’un jaune très pâle. 
Ovaire infère, très charnu, très étroite- 
ment conné avec le calyce, trigone-ar- 
rondi, triloculaire. Ovules, 2-5-4, ovés- 
arrondis , fixés horizontalement par des fu- 
nicules courts, soudés en un trophosperme 
pariétal , bilobé, fixé un peu au-dessous du 
sommet de l'angle de chaque loge. 

Capsule baccacée, oblongue , résultant de 
lovaire et du calyce accru, et couronnée 
par le limbe corolléen marcescent, le style 
et les étamines, dont les vestiges persistent... 

Nous avons déjà constaté dans diverses 
plantes, le mode d'insertion staminale que 
nous relatons plus haut. Nous l'avons ob- 
servée notamment dans diverses autres 
Broméliacées (Billbergia rhodocyanea Nos.) 
dans des Liliacées (Aloë) et des Acanthacées 
(Ruellia, Solenostylis Non. msc.). 

Cu. L. 


Explication des Figures. 


Fig. 1. Une fleur isolée. Fig. 2. Oyaire et tube calycinal, coupés reo ns pour faire voir Pin- 


tale de Vovaire. Fig. 5. Portion supérieure d’une feuille, réduite au 1/6. 


CULTURE. 


L'habitus singulier de cette plante, le du- 
vet diversement coloré qui en couvre le 
feuilles, sa singulière et brillante inflores- 
cence, en font un objet bien digne de figurer 
dans une serre chaude, parmi ses congéné- 
res, avec lesquelles elle offrira le plus cu- 
rieux contraste, et parmi les res , les 
Æschynanthus, etc. Tenue en une cor- 


un 


tés , et qu'on aura remplie, sans les fouler, 
de fr ragments de tourbe et de détritus végé- 
taux (brindil les de bois pourri, mous- 
ses, etc), elle fera merveille et fleurira 
chaque Se à diverses reprises. 

s la possession de cette intéres- 
sante slanted à Pobligeance de eumann, 
chef des serres du Jardin des. Plantes de 
Paris 


beille à jour, ou tout as ed je 
la cultive moi-méme, da e écalle de 
coco, dont on aura coupé les de extrémi- 


L. Vil. 


p 
Shaphislemma 


) ) 
i pulcbe El nu Hall 


1 


5e LIV. 


PE: VI. 


MAI 1847. 


RHAPHISTEMMA PULCHELLUM, 


RHAPHISTEME ELEGANT. 


` 
Erw, papis [à es] , aiguille ; ir couronne (1); allusion à la forme aciculaire des ligules 
e Vandrozone externe. 


Asclepiadaceæ $ Asclepiadeæ-Haplostemmæ. — Pentandria-Digynia. 


CHARACT. GENER. — Calyx alte 5-fidus. Co- 
rolla campanulata, limbo 5- por: Gynostegium 
Corona dam a (2) 5-phylla 
foliolis gynostegium duplo dde ot exsertis 
eel tubum m ssbaequantibus ligulatis etur chen 
apice inflexis. Ant the re mbra ana ter rmin 


ER 


ron pen ndulæ. Stigma vicis bit obscure 
onum medio umbilicatum. Folliculi sæpius 
Dios solitarii subventriccsi. Semina comosa 


Frutices indici v. moluccani volubiles glabri; 
f mand J dio s 52 landulifera 


a 
(siccitate fuscescentia); flores majusculi albidi co- 
rymbosi (Decaisne). 


En général, les nombreuses Asclépiada- 
cées, connues et introduites jusqu'ici, ne 
nous ont point accoutumés à l'ampleur de 
leurs fleurs. On ne connaît guère que les 
Stephanotis, les Schubertia, les Calotropis, 
les Arauja (Physianthus), les Cryptostegia, 
les Stapelia, les Hoodia et quelques autres 
(nous allions oublier la magnifique Hoya im- 
perialis), qui sous ce rapport, fassent excep- 
tion à cette règle commune. Hatons-nous 
de dire, que si les plantes de cette famille 
n'offrent pas toujours un grand volume flo- 
ral, en revanche, la disposition, la con- 
struction singulière, le vif coloris, et sou- 
vent l’arome exquis de ces fleurs, en font 
des objets fort désirables pour Pornement 
de nos serres. Citons seulement à l'appui de 
cette assertion la Roulinia versicolor Non., 
le Centrostemma Lindleyanum DECAISNE , 
(Cyrtoceras reflexum Hort.) presque tous 


(1) Scribendum esset, ad qoe Rhaphidostemma. 
(2) Vitanda paraphrasi, in scientia semper 


inutili etiamque non semel negotiosa, jamjam pro 
» est corona staminea Auctorum ; 


prium Androzonam proposuimus. Androzona simplex, aut exter? 


est a Auct. 
(3) Eadem ratione, pollinia scripsimus. 


iis temma Watt, Pl. as. ra . Wicur et Ans. 
Contrib. 54. Expuice. dé. Pl. 347 Mai God; p (Rha- 
n /) 268 (175). wn in à Prodr. VIH. 5 
CT. SPECIEI : R. volubile , foliis dui 
labris s supra pe- 


rana ue 
toen glanduliferis , corollæ laciniis ovatis obtusis 
rectis, coronæ 8 stamineæ foliolis e gyorg ae Sert 
bu 


superanti 
à 


de Taname Wau. 1. c. t. 163. 
Paxr. Mag. of Bot. no CLVIII (I uy 

SYNON UNIT pulchella Roxz. Fl. ind. II. 54. 

Pergularia? campanulata Herb. Hamr. sec. 

IGHT. 


les Hoya et les Asclepias, les Ceropegia, 
les Gonolobus , les Boucerosia, les Caral- 
luma, etc., ete., toutes plantes gracieuses 
à divers titres 

La plante), qui fait Pobjet de cet article, 
joint, elle, à l'ampleur de ses fleurs, un co- 
loris variable, une odeur agréable, une tige 
grimpante, un large feuillage, une crois- 
sance rapide et vigoureuse. On ne sait rien 
de l'histoire de son introduction à l'état 
vivant en Europe, et M. Paxton, qui en 
donne tout récemment une figure (I. c.) 
nous apprend seulement qu elle vient de 
fleurir en Angleterre, en octobre dernier. 
Son histoire botanique est mieux connue. 
Elle a été découverte dans l’Indoustan , 


(1)Planta hae in flores sub oculos nec sicca nec 
vivente adeunte, descriptionem botanicam invitus 


prætereo. 


staminea corona ro- 
Androzona interna gem ui Ailis 


-€963- 


par le docteur Wallich, directeur du Jardin 
botanique de Caleutta, et le premier il en 
donna la figure et la description dans son 
magnifique ouvrage, intitulé : Plante asia- 
tice rariores (1. c.). Elle croit notamment 
dans le Silhet, le Pégou; aux environs de 
Rangoun, de Tavoy, ete. 


Desc. C’ os un pum Vies Yolubile, 


robust te, 
cordées-ovées-acuminées, très na lon- 
guement pétiolées, veinées-réticulées, d’un 
pourpré-obscur pendant la jeunesse, d’un 
vert foncé ensuite. Le pétiole est cylin- 
drique, glandulifére en dessus, à son 
point d’insertion avec le limbe foliaire. Les 
fleurs sont grandes, tubulées-anguleuses, 
campanulées, odorantes, disposées en grand 
nombre en corymbes nutants, longuement 
pdc Lia intrapétiolaires?), 
D'abord d'un blanc de créme, elles devien- 


nent ensuite d'un jaune citrin trés pale; les 
cing lobes du limbe, sont trés amples, 
oblongs-aigus , ou obtus, révolutés oblique- 
ment au sommet; au milieu une strie rose 
longitudinale; à chaque sinus une autre 
transversale et de la même couleur relèvent 
agréablement la paleur du coloris. Chaque 
pédicelle, renflé au sommet, se termine par 
un court calyce quinquédenté. L'androzone 
est double et ne dépasse pas (?) Porifice du 
tube de la corolle; l’externe est pentaphylle, 
à lacinies bifides et ligulées. Cette disposi- 
tion de la corolle, que nous décrivons d’après 
la figure ci-jointe, ne correspond pas à celle 
qu'exprime la phrase spécifique ci-dessus; 
phrase rédigée probablement d'aprés le sec. 
Reliqua desiderantur; precedentia etiam et 
incompleta). 


— 


Cn. L 


CULTURE 


Les détails de culture dans lesquels je 
suis entré, à l’occasion de la Schubertia 
auricoma (V. ci-dessus, t. IL. pl. 170) peu- 
vent s'appliquer entièrement à la plante en 
question. Celle-ci, néanmoins, parait être 
encore d'une végétation plus vigoureuse; 
le feuillage en est plus ample; les fleurs 
plus grandes, plus nombreuses, plus belles ; 
et leur double coloris ajoute singulièrement 
à leur bel effet. On la plantera done dans 
un riche compost, en la faisant filer dans 
la serre chaude, le long des chevrons, dans 


un endroit chaud et vivement éclairé. Si 
Pon peut Py mettre en pleine terre, elle 
n'en deviendra que plus vigoureuse et plus 
amplement florifére. On la seringuera abon- 
damment pendant tout le temps de sa pé- 
riode végétative, tant pour la faire pros- 
pérer dans un milieu chaud et humide, que 
pour en entretenir le feuillage net et exempt 
des acarus, des cochenilles et autres pestes 
semblables. Multiplication de boutures, cou 
pées avec talon lors des jeunes pousses. 

L. VH. 


th 


OTN odoialtsoima 


i 


) 
Gone 


mae 


^en 


5e LIV. 


PL. VII. 


GONGORA ODORATISSIMA, 


coxcon à fleurs très odorantes. 


Erym. V. ci-dessus, T. I. p. 207. 


Orchidaceæ $ Maxillaride (1). — Gynandria-Monandria. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 

CHARACT. SPECIEI: G. Sepalis lateralibus late 
ovato-obliqui inatis ‘supremo lanceolato , om- 
nibus margine revolutis dorso carinatis supra papil- 
loso-tomentosis ; hypochilio dorso plano ventre acuto 
fisso, lateribus compressis, basi extus rostratis, cor- 


Le genre Gongora se compose jusqu'ici 
d'un petit nombre d'espéces (10 ou 12), plus 
distinctes entre elles, à proprement parler, 
par la diversité extréme du coloris floral 
que par des formes vraiment caractéristi- 
ques : eneore sous le rapport du coloris des 
fleurs, celles que l'on considére comme es- 
pèces, varient-elles elles-mêmes d'une ma- 
niére extrémement remarquable. Aussi la 
distinetion botanique de ces plantes est-elle 
plus spécieuse que scientifique (1). 

Celle dont nous allons entretenir nos lec- 
teurs nous parait comporter en elle-méme 
un peu plus de différences caractéristiques 
que ses congénères, en méme temps que la 
grandeur de ses fleurs et leur coloris tout 
nouveau l'en distinguent tout d'abord. Nous 
en devons l'obligeante communication à 
M. Jacob-Makoy, de Liége, en la possession 
duquel est le bel individu, dont nous don- 
nons ci-contre une exacte figure. Nous ne 
connaissons rien de son histoire , si ce n'est 
que cet honorable horticulteur l'a recue 
tout récemment de la Guayra. Ses fleurs 
sont trés nombreuses, paraissent durer plus 


(1) Nous nous proposons de revenir plus tard sur 
ce sujet et d'appuyer notre assertion de preuves 
suffisantes. 


(1 


Lismey's Vegetable Kingdom, p. 82. 


nubus anticis latis incurvis, posticis filiformibus por- 


n 
rectis; epichilio ovato acuminato valde lateraliter 


OIN pI CSS 


Gongora odoratissima Nos. 


longtemps que celles de ses congénères et 
exhalent un arôme aussi puissant que suave. 

Descr. L Jobulb t lec fenillessont 
absolument les mémes que dans les autres 
espèces; peut-être ceux-là sont-ils un peu 
plus distinctement ancipités , et celles-ci un 
peu plus petites (elliptiques, aiguës , seule- 
ment trinervées). Le scape, pendant, est long 
de plus d’un pied et se termine par un ra- 
cème (candélabriforme renversé) multiflore 
presque aussi long. Les fleurs, plus grandes 
que celles de ses congénères, sont alternes, 
quelquefois opposées , rapprochées, portées 
par de longs pédicelles arqués, munis chacun 
à la base d’une bractée lancéolée, appliquée; 
et lá, légèrement renflés, distinctement arti- 
culés sur le rhachis. Sépales latéraux large- 
ment ovés-obliques, soudés-opposés , acumi- 
nés, carénés dorsalement (5-nervés; nervure 
médiane caréniforme) d’un riche pourpre 
vineux, à bords révolutés; le supérieur lan- 
céolé, souvent à moitié réfléchi en arrière ; 
tous trois couverts en dessus (ad lentem) 
d'un duvet très court, papilliforme, auquel 
ces trois sépales doivent leur couleur. Les 
deux sépales sont épais, généralement con- 
formes à ceux des autres espèces (linéaires, 
contournés en une spirale apicilaire très 
aiguë); d'un brun pâle, obsolètement pi- 


-£963- 


queté d'une teinte plus foncée. Leur bord, 
décurrent le long du gynostéme, s'arréte 
avant d'atteindre l'insertion des sépales la- 
téraux. Celui-ci est subtrigone, renflé ca- 
pité au sommet, agréablement fascié de 
pourpre 

Le «belle, articulé avec le gynostéme par 
un faible onglet jaune , offre des différences 
assez notables avec celui des autres Gongo- 
res. L'hypochilie en est d'un jaune d'or, re- 
levé et fascié d'un pourpre brun en dedans. 
Il est plat en dessous, comprimé-aigu longi- 
tudinalement , fendu en dessus. Les cornes 
de la base sont larges , involutées; celle du 


sommet, trés finement filiformes , se prolon- 
aes en arriére en une sorte de rostre assez 
épais. L’épichilie est soudé au premier par 
un onglet qui, plié brusquement à angle 
aigu, se prolonge en arrière en un tuber- 
cule plan en dessus, fortement renflé-sub- 
bilobé au sommet; en dessus, il avance 
entre les deux lèvres rapprochées (de Pépi- 
chilie) est alors latéralement comprimé et 
se termine en un mucron court. Le limbe 
proprement dit, est ové-lancéolé, trés acu- 
miné (pungent), d'un brun pourpré. 


Cu. 4 


Explication des Figures. 


Fig. 1. Le labelle vu de profil. Fig. 
garde). 


2. Le même vu de face en arrière (figures renversées par mé- 


CULTURE. 


Rien de particulier à recommander pour 
la culture de cette belle espèce, à laquelle 
on donnera les mêmes soins que ceux que 
j'ai décrits déjà dans ce recueil, à l'occasion 


de plusieurs autres Orchidées, et notam- 

ment au sujet d’une de ses congénères, la 

Gongora leucochila (Y. Y. p. 207). 
L 


Z uee 


Lilium callosum 


| 
| 


5e LIV. 


PI. VII. MAI 1847. 


LILIUM CALLOSUM. 


Lis & braciées calleuses. 


Erm. V. Te Ier, page 221. 


Liliaceæ $ Tulipeæ. — Hexandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 

CHARACT. ppm L. J Manracon : caule stricto 
“a Pr foliis numerosis gramineis linearibus acutis 
nervosis rei inferioribus elongatis, racemo te 
, floribus nutantibus, singulis brac- 
teis 2 lira apice calloso- ego pena 
munitis , sepalis linearibus revolutis. Zuc 


Cette singulière et délicate espèce de Lis, 
nous a été signalée pour la première fois 
par Kempfer (l. e.), plus tard par Thun- 
berg. M. Siebold, dans son voyage au Ja- 
pon, la retrouva également dans les parties 
montagneuses de cet empire, ou elle se 
plait sur les déclivités, à 500-2000 pieds 
au-dessus du niveau de l'Océan. Là, dans 
les terrains volcaniques, on la trouve en 
abondance, parmi des Smilax , des Lespe- 
dezia, des Véroniques, ete., et parmi des 
Graminées alpinicoles, appartenant surtout 
aux genres Eranthus ‘et Anthistiria. Elle y 
fleurit au mois de juillet. 

On la trouve encore dans les iles Lou- 
chou (1). Comme sa belle congénère, le 
L. cordifolium, elle ne saurait tarder 4 
venir i nos collections. 

Descr. Bulbe...,. Tige ferme, dressée, 
glabre, Remo haute de 2 ou 5 pieds, 
simple; de la grosseur d'une plume d'oie. 
Feuilles alternes rapprochées, sessiles, 
linéaires-aiguës (graminéennes), dressées, 
marquées de 5 à 5 nervures parallèles; les 
inférieures longues de 6-7 pouces, lårges 
de 2 ou 3 lignes, et décroissant peu å peu 


(1) Ces se au meme ue 36, SPES anm y 
la plus 


ee de bien dei matières dans les Tro 
(Lewehen , Liqueo, Licou-Kiou, Loo-choo, etc.). 


Lilium callosum Zucc. in Sirs. Fl. Jap. fasc. IX. 
6. t. ál. 


oo 


Noe nud Santan, vulgo Fime Juri Kxwrrrn, 
V. 871. 


vei pomponium Tnux». Fl. Jap. 134. (Excl. syn.) 


de longueur vers le sommet, dépourvues 
de bulbilles dans leur aisselle, d'un vert 
gai. Fleurs nutantes, au nombre de 6-10, 
en grappe terminale, simple. Chaque pé- 
dicelle bibractéé, nutant; mais redressé 
pendant la maturation du fruit; bractées 
inégales (l'une toujours du double plus pe- 
| tite), sessiles, linéaires , trés entiéres , lon- 
gues d'un pouce (environ), renflées-calleu- 
ses, arrondies et trés finement papilleuses 
au sommet. Pétales révolutés, linéaires, 
acutiuscules , trés entiers, longs d'un pouce, - 
d'un minium vif, parsemé de points d'une 
teinte plus foncée; les 5 extérieurs un peu 
plus étroits ; nervure médiane, en caréne à 
la base, ereusée-canaliculée en dedans. 
Etamines subulées, filiformes, glabres, éga- 
les ; anthéres linéaires, obtuses et échan- 
crées, quadriloculaires en avant (1), d'un 
brun violacé; pollen jaune. Ovaire sexan- 
gulaire, triloculaire , à angles arrondis, 
glabres; ovules nombreux, bisériés. Style 
subtrigone-arrondi, tubuleux, plus court 
que les étamines; stigmate capité-subtri- 
lobé, épais, papilleux (lobes défléchis-ap- 


pliqués). 


Cu. L 


one t i re 


V. la note jointe au texte du Lilium cordifo- 
| lium (ci-dessus, pl. 216 


> 
CULTURE. 
Mémes recommandations pour la culture de cette espèce, que celles que j'ai données, 


à l'occasion du Lilium Brownii (Tele page 257). 
L; VB. 


“D " 
Stenfieya ICANO end Lind 
t J 


octal) 


Pad 


( Dipleraranthus ? scandens J 


ben tiie 


multifloris. Calyx 5-partit 
laris bilabiata , laciniis subæqualibus. Stamin 


mis, Stigma parvum bilobum obtusum æquale. 
Capsula clavata stipitata apice tantum seminifera. | 


5e LIV. PL. IX. MAI 1847. 


231. 


MENFREYA SCANDENS, 


HENFREYE grimpante. 


Erm. Arthur Henfrey, Esq. Membre de la Société Linnéenne de Londres, s'occupant avec zèle 
de l'anatomie végétale. 


Acanthacee  Ruelliæ-Dipteracanthæ. — Didynamia-Angiospermia. 


CHARACT. GENER. — Scandens, racemis nudis | Semina (immatura) circularia immarginata levia.... 
us. Corolla infundibu- Unica species... 

Henfreya scandens Lr. Bot. Reg. sub. t. 23. 

47 (folio verso). 

SYNONYM. Dipteracanthus scandens Honr. 


a4 
antheris basi aristatis. Ovarii loculis disper- 18 


Voici, certes, une plante fort remarqua- , Nous ne saurions toutefois donner de cette 
ble à plus d'un titre, aux yeux des ama- | belle espèce une description exacte et cor- 
teurs. Un port grimpant, circonstance uni- | recte, n’ayant sous les yeux que le dessin en 
que dans sa tribu, un beau feuillage, ferme | question, de jeunes individus non fleuris, 
et vigoureux, un corymbe composé de nom- | vivants dans le Jardin Van Houtte, et la 
breuses et grandes fleurs blanches, rele- diagnose générique sommaire dont nous ve- 
vées de rose, la leur recommandent élo- | nons de parler. Aussitôt que l'illustre au- 
quemment tout d'abord. Présentée en fleurs, | teur du Vegetable Kingdom aura complété 
il y a quelques jours seulement, à l'une des | son travail, nous nous empresserons d'ajou- 
expositions de la société d'horticulture de | ter au nôtre, dans les Miscellanées de la 
Londres, sous le nom de Dipteracanthus | Flore(2) ce qui lui manquera infailliblement 
scandens , elle y emporta, d’emblée, la mé- | en cette occurrence. 
daille de Knight. | Descr. L'Henfreya scandens, dont la pa- 

Communiquée à M. Lindley, secrétaire de trie nous est encore inconnue, parait être 
cette société, ce savant lui trouva des carac- | un arbrisseau vigoureux, à longs rameaux 
téres essentiels qui lui parurent devoir mo- | sarmenteux (grimpants), arrondis-anguleux, 
tiver la création d'un nouveau genre, dont pourprés-noirâtres pendant la jeunesse. Les 
il se contente de donner une très courte | pétioles en sont très courts, canaliculés en 
diagnose dans le dernier N° de son Botani- | dessus, connés et formant un anneau ren- 
cal Register (Avril 1847), en promettant de | flé autour de la tige; ils sont colorés comme 
compléter plus tard les détails qui le con- les jeunes tiges et munis de poils eourts en 
cernent et d'en donner la figure. A EE UU ME ad 

Ayant eu l'occasion de pouvoir consulter | plantes des recueils anglais, dont elle commente et 
un beau dessin, fait d'aprés nature, sur la- | complète les textes, elle publie et figure aussi bon 
dite plante en fleurs, dessin que nous joi- | nombre de plantes nouvelles et entièrement inédi- 
gnons ci-contre, nous nous estimons heu- tes; que dans gli ses m sont pase 
reux de devancer les recueils anglais et d'en oe pas ind qnin nin. aget 
faire jouir, dés aujourd'hui, nos lecteurs (1). quM Lo da NE 

. (2) Nous nous proposons de donner F 
nement sous ce nom, dans la Fron, des notes bota- 
niques et horticulturales sur les plantes les plus 
intéressantes qui viendront à notre connaissance. 

15 


(1) Nous n'avons pas besoin de rappeler que, bien 
que la Fons répète mensuellement les plus belles 


Tom. m. 


> 


dessous. Les feuilles sont obovées-lancéo- 
lées, acuminées, coriaces , fermes , épaisses, 
très glabres et luisantes en dessus, légère- 
ment atténuées à la base; à limbe décurrent, 
dont les bords entiers ou crénelés-sinuolés. 
Les nervures en sont parallèles; les nervules 
anastomosées-réticulées (sans atteindre le 
bord de la feuille), légèrement velues, sail- 
lantes en dessous, et là d’un vert plus foncé 
que le fond (ad. natur. viv.). 

Les corymbes sont ou terminaux ou la- 
téraux-axillaires. Les ramifications en sont 
poilues, courtes; les fleurs fasciculées , briè- 
vement pédicellées. Bractées et bractéoles 
conformes, ciliées. Calyce arrondi, cupuli- 
forme , fendu jusque près de la base en cinq 
longues lacinies linéaires, ciliées, rougeá- 
tres au sommet, appliquées. Tube corol- 
léen renflé à la base, resserré ensuite, 
10-costé, légèrement poilu , d’un blanc lavé 


de rouge, largement dilaté peu à peu vers 
le sommet, qui sépanouit en un ample 
limbe bilabié; lobes cordiformes-ovés , 
obtus; ceux de la lévre supérieure dres- 
sés, plus petits; les trois autres étalés ; le 
médian plus grand, défléchi. Anthéres sa- 
gittiformes, incluses, violettes; style blanc, 
arqué, plus court que les filaments stami- 
naux, bilobé au sommet (lobes courts, ob- 
tus, égaux) (ad figuram). 

M. Lindley dit que cette plante doit for- 
mer non seulement un genre nouveau, 
mais trés distinct, et que la forme de son 
stigmate sépare décidément des genres 
Dipteracanthus et Strobilanthes , avec les- 
quels, sous d’autres rapports, il offre beau- 
coup d'affinités. De plus amples détails con- 
firmeront sans doute cette assertion. 


CHE 


CULTURE. 


La nature ferme et rigide des tiges et 
des feuilles de cette plante, indiquent, que 
lors de sa végétation, elle a besoin d’étre 
excitée pour l’accomplir heureusement. On 
la tiendra done, à cette époque, dans un 
endroit chaud de la serre, pour amener ce 
résultat, sans lequel d'ailleurs sa brillante 
floraison serait impossible, On la plantera 
dans un sol riche en humus, dont on entre- 
tiendra l'humidité par des arrosements mo- 
dérés, par cette raison surtout que la nature 
coriace de la plante ne doit lui permettre 
qu’une faible absorption, et que trop d’eau 
la tuerait infailliblement. De fréquents bas- 


sinages sur les feuilles en tiendront le feuil- 
lage net et à l'abri des insectes. S'il est 
possible de la planter en pleine terre , dans 
la serre chaude, en ly fesant grimper le 
long des piliers et des chevrons, elle y fera 
meilleur effet, y végétera et y fleurira avec 
plus de luxuriance qu’en pot. Le boutu- 
rage, par les raisons que je viens de de- 
duire, demandera aussi plus de surveil- 
lance qu’à l'ordinaire. On le pratiquera sur 
couche chaude et sous cloche, en ayant 
grand soin d’éloigner toute humidité sta- 


gnante 
L. VH. 


) s : 
Senlolemon matr lid Lindl 


5e LIV. PL. 


X. MAI 1847. 


PENTSTEMON MIMATUS, 


PENTSTEMON à fleurs vermillon. 


Érym. V. ci-dessus, T. I. p. 145. 


Scrophulariaceæ-Antirrhinideæ $ Cheloneæ. — Didynamia-Angiospermia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 

CHARACT. SPECIEI : P. $ Cepocosmus Benta. (1) 
Suffrutescens, glaucus minutissime pubescens, foliis 
ovatis brevissime petiolatis basi rotundatis, radica- 


libus in petiolum angustatis, racemo laxo secundo 


Le genre Pentstemon, tel que l'a aujour- 
d'hui eonstitué le savant Bentham (l. c.), se 
compose d'environ une soixantaine d'es- 
pèces, toutes plus remarquables les unes 
que les autres, par l'élégance de leur port, 
le nombre, le volume et le riche coloris de 
leurs fleurs. Aussi sont-elles l'un des orne- 
ments les plus recherchés de nos parterres, 
ou elles brillent pendant plusieurs mois de 
lannée. Qui d'entre les amateurs ne con- 
naît et ne possède les P. Cobæa, gentia- 
noides, Murrayanus, atropurpureus, spe- 
ciosus, campanulatus, digitatus, pubescens , 
venustus, argutus, etc. 

L'espéce, qui fait le sujet de cet article, 
vient aussi ajouter aux richesses florales du 
genre, l'élégance toute particulière de son 
port et le splendide vermillon de ses fleurs, 
délicatement bigarrées à l'entrée du tube. 
Elle parait originaire du nord du Mexique; 
du moins, Frédéric Scheer, qui en a envoyé 
des graines à la Société royale d’Horticul- 
ture de Londres, les avait-il recues de là 
lui-méme. C'est tout ce qu'on sait, à ce qu'il 
parait, de son histoire, et tout ce que nous 
en apprend M. Lindley, qui vient d'en don- 
ner tout récemment la figure et une phrase 
spécifique dans le Botanical Register. 


Se Confer pro characteribus Penstemonis generis revisis novam hujus el. auctoris Serophulari 
sam. 


t. X inclu 


Pentstemon miniatus Linni. Bot. Reg. t. 14(1847). 


Descr. (2) C'est une petite plante suffru- 
tescente à la base, glauque, couverte dans 
toutes ses parties d'une trés courte pubes- 
cence; à feuilles ovées-lancéolées, aigués; 
les radicales plus larges, rétrécies à la base 
en pétiole; les supérieures presque sessiles, 
formant un anneau par la soudure de leurs 
pétioles autour des tiges. Fleurs disposées 
en grappes unilatérales, pauciflores, laches; 
à pédoncules biflores; calyce court, arrondi, 
découpé en cing lacinies acuminées, im- 
marginées. Corolle claviforme, rétrécie ala 
base et dilatée peu à peu vers le sommet, 
couverte de poils glanduleux, épars; à limbe 
ringent; les deux lobes supérieurs dressés , 
plus petits; les trois inférieurs subtriangu- 
laires, étalés, ciliés, d'un rouge pale en 
dedans, doublement bordés à l'entrée de la 
gorge de blane et de cramoisi; celle-ci 
blanche et lignée de pourpre. Anthéres 
glabres, à loges étalées-opposées... (reliqua 
desiderantur). 

Cu. L. 


A 


(2) Ad figuram et ex phrasi cl. auctoris specifica 
solummodo deprompta! 


jacearum ordinationem in DC. 


> 


CULTURE. 


Comme toutes celles de ses congénères, 
qui sont un peu ligneuses à la base et ne 
peuvent, par conséquent, supporter impu- 
nément les outrages de nos hivers, l'espèce 
en question devra être, aux approches des 
froids, relevée de la pleine terre, où elle 
aura été plantée, à l'air libre, pendant 
toute la belle saison, pour être abritée pen- 
dant la mauvaise dans l'orangerie, ou dans 


tout autre endroit à l’abri des gelées (sous 
un chassis froid, par exemple). Elle aime 
un sol meuble et assez riche en humus, et 
des arrosements abondants pendant tout 
l'été. On la multipliera aisément par la sé- 
paration, au printemps, de ses tiges , ou en 
été, de jeunes boutures, coupées aux arti- 
culations, et faites à froid, sous cloche. 
L. VH. 


Vaynardi 


m , i 3 ; 
loro - Spectosissinittò 
La 


eue grandi 
Y 


ort 


o 


6e LIV. 


PL..I et IT. 


JUIN 1847. 


233-234. 


CEREUS GRANDIFLORO-SPECIOSISSIMUS MAYNARDI. 


CIERGE DE MAYNARD. 


, . . E nt. 
` Érm. Cereus (ænpos), cierge; allusion aux tiges ordinairement dressées et raides des espèces 
e ce genre. 


Cactaceæ § Phyllariocotyledoneæ. — Icosandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. (1).—Segmentis peria 
thii spiraliter pluriseriatis, externis eee dad 

miformibus, sensim in tubum cr rassis sim 
nus elon nga atum 


volventibus in c 

dibuliformemve expansis. Stamina numero 
par um petalis, partie: in timus 

omita par e lil an et ple- 
raque) cor fcit secus tubum pena dejecta 

ntis gracillimis ; 

antheris Measure benii Ovari um breve 

e 


to cum tubo us staminibus 
hoster ado super matibus 9-12 
gea no pina Lon Bacca (ova- 
ccreto) carnosa, apice nuda truncata; semina 
ste reniformia numerosissima, testa multi- 
foraminata , hilo À ino obliquo; cotyledo- 
ex. 


Arbores scentes, seu eem suffrutices 
vestutate lignosi ere pas robustissimi ramosi, seu 
"rin dita mbentes jar pura et seu costati, 

trigoni areolato-tomentosi et aculeati , 


On peut s'étonner à bon droit, en remar- 
quant les Cereus (et les Cactées en général) 
briller par leur absence presque constante 
parmi nos colleetions modernes de plantes 
vivantes. Et cependant que manque-t-il à 
ces plantes, pour devenir l'un des orne- 
ments, et nous ne craindrons pas de le 
dire, l'un des principaux ornements de nos 
serres? En effet, leurs formes étranges, ro- 
bustes et dressées, armées de piquants, 
contrasteraient pittoresquement avec les 
tiges feuillées des autres végétaux de la 
serre froide, dont elles rompraient ainsi la 
monotone similitude. Tandis que sur les 


ylli seu (in spec. procumb. ) apice fo liu- 
ceo- squamig floribus mazimis speciosissimis ino- 
dor à ollorte ‘lateralib bus ad noctem primum expan- 
dentibus ephemeris v. subdiuturnis. Nos. Msc. 


Cereus C. Baunis. Pinax. et plur. veter. Bot.—L. 
ps. 173. 


DC tae i si 

cum ic, 2e Mém. 21. e, ic. Prodr. III. 

463. SPRENG. da. Veg. II. 495 (sub ni Ewpticn. Gen. PI. 

28 (92, Oa ya 
28 


ag. € 
Iconogr. Cact. fase. Lai. C. 
Branz. Succ. Herm. Par. Dill. a. ete., ete 


: C. varietas — artifi- 
ciose € Cereo re sissimo polline C. grandiflori 
fecundato, ut dicitur, in horto quodam anglico 
nata. 


Cereus meN Maynardi Nos. 
SYNONYM. Cereus a. Maynardi! Paxt. 
Mag. of e n° CLX. e 


murs, et autour des piliers, serpenteraient 
ou grimperaient, comme de longs et gréles 
serpents, les espèces rampantes; et soit sur 
les murs, soit du milieu des touffes d’autres 
végétaux feuillés, les amples et riches fleurs 
des Cactées viendraient commander l'admi- 
ration par leurs belles formes, leur bril- 
lant coloris, et souvent charmer en méme 
temps l'odorat par leurs suaves senteurs. 
Bon nombre d’entre elles, peuvent aussi 
se plaire en serre chaude, surtout les es- 
pèces rampantes et celles à tiges plates et 
articulées. Mais souhaitons que ce peu de 
mots réhabilite parmi les amateurs le gout 


doe a eee 


1) Occasione data, in hoe opere mox Cactacearum gener 


firmioribus superstantium distinctius possem sicut et lia m. 


Tow. m. 


revisemus , generum n 


umero rationaliter reducendo, characteribus 


14 


—€263- 


de plantes, dont la culture, certes, n'aurait 
dû sous aucun rapport, être délaissée. 

La plante, qui nous inspire ce court 
préambule et fait le sujet de cet article, 
est bien propre à corroborer nos justes in- 
sinuations et à réveiller le zêle endormi des 
anthophiles. M. Paxton, en nous en don- 
nant tout récemment la figure, nous ap- 
prend, qu'elle a été gagnée en Angleterre, 
en fécondant un Cereus speciosissimus par 
le pollen d’un Cereus grandiflorus, et que cet 
heureux résultat a été obtenu par M. Henry 
Kenny, jardinier de M. le vicomte MAYNARD, 
auquel cette belle variété est dédiée pour 
wappeler son goût vif et éclairé pour les 
plantes. 

Une description purement botanique de 
cette hybride, serait parfaitement inoppor- 
tune. La figure ci-contre parlera suffisam- 


ment d’elle-méme au lecteur ; et nous ferons 
seulement remarquer, que cette progéniture 
adultérine a conservé à peu près la tige et 
les formes florales de sa mère; tandis que son 
père en a modifié le volume et le coloris, qui 
varie du rouge vif au plus brillant cramoisi. 
Le port en est plus grêle et moins rigide 
que dans le C. speciosissimus, mais comme 
les fleurs de celui-ci, celles de la nouvelle 
variété durent pendant trois jours environ. 
Leur diamètre est de 9 à 10 pouces, et elles 
en ont de7 à 9 en longueur. Elle fleurit avec 
autant d'abondance et de facilité que son 
père; enfin par ses tiges, ses épines et ses 
fleurs, elle est éminemment distincte de 
toutes les variétés qui ont été gagnées jus- 
qu'ici. 


Cn. L. 


a Ge 


CULTURE. 


On cultivera cette variété, comme le Ce- 
reus speciosissimus, lui-même; c’est-à-dire, 
qu'on la plantera étroitement dans une terre 
assez riche en humus et surtout bien drai- 
née. On la palissera en éventail, en en pin- 
cant les jeunes pousses, à 2 ou 5 pieds de 
hauteur, pour les forcer à fleurir mieux et 
plutót. En été, on l'exposera en plein soleil, 
dans le jana au pied d’un mur au idi, 
en Py mouillant abondamment. Aux appro- 


ches de l'hiver, on la rentrera, en serre 
froide, prés des jours, en Py laissant à peu 
prés sans eau. Multiplication facile de boutu- 
res, dont on laissera sécher la plaie pendant 
3 ou 4 jours à l'ombre et au sec, avant de 
les planter. On peut les faire à chaud ou à 
froid, à volonté; les ombrager et les cou- 
vrir d'une cloche, háteraient encore leur 
radification. 
L. VH. 


— 


y. . op > 
JHagnora Chamber 
£ 


} 
AA | rut sims 
C 


( Bignonia æquinoctialis Hot. ne um: ) 


6° LIV. 


PL. II. 


JUIN 1847. 


BIGNONIA CHAMBERLAY NEL 


BIGNONE DE CHAMBERLAYNE. 


Érw. Abbé Biexox, bibliothécaire de Louis XIV, mort en 1743. 


Bignoniaceæ $ Bignonieæ. 


CHARACT. ent — Calyx margine 5-dentatus 
rarius integer a “br eb E lobus. Corolla 
bilabiata aut subæqualis 5-fida. mina 4 fertilia 
didynama, | quinto ser Auth ere. se dere 


valvis vix convexis planisve, "—— 2 n. s pa- 
rallelo. Semina ad quodque septi latus unise- 
riata (1) nine alata, ik pero a. 

Caules n a franchi arboresve erecti nunc 
fru Seuls rg folia fere ubique SET 
petiolata sed cæterum valde varia. DC. 1. infra 


Bigno nst. 164, ex part . 759. Juss. 


ep. t. 43. Bot. Mag. t 
9. 965. 1301. Smits. E Bot. 
Ex 19. Bot. Cab. t. 1025. a dra PI. as. rar. t. 95. 96. 


Didynamia-Angiospermia. 


183, Ne "n ae t. 160. 213. ue Men: Fi. fl. IY. t. 15. 
E 36. 


22. V.t.1 16. 17. 20. 21 . 27. 31, — 34. 
38. 41. jas * A . Cuan, in Linn do ed es seq. (Exel. sp. 
No 9, 34, v. Arrabidæa; T 15. v. Cybi stax; No 19. v. Anemo- 
pægnia; No 20. 22. — 24, v. pa sil No v 
d "n Tabebuia; et forte plur. al 

. 516. — Stenolobium Don. l. c. Temnocydia , Alsocydia et 
Mes cydia Mart. msc. — Orozylum Vent.? ex Kunta, Journ. 

Phys. 


447. (confer Calosanthes) LXXXVII. (pro maxima parte 
ex Merss. Gen. PI. 299. ( 
CHARACT. SPECIEI: B. pu pu ramis 
pipes tot nunc conjugati interme- 
ifido, nunc trifolati, ‘foliolis prets 
ov pra nitidis, racemis axillaribus 
Qn: puri. peice (MAPS en 
cupuliformi truncato m pe to, corolla in 
fu {ernie rere 

Bignonia PRE SP 

DC. Prodr. IX. 155. Pax rM M 

febr. c. ic. Dox, Syst. of Bot. an 

SYNONYM. Bignonia adii Vaur.? et 
Horr. non L. 


Bot. pid 5 2148. 
. 1847. 


siede a A A III, SE SEE 


Les Bignones, en général, sont rarement 
cultivées dans les jardins. Cette indifférence 
pour des plantes, aussi éminemment pit- 
toresques, à fleurs si grandes et si belles, 
provient d’un préjugé assez fortement en- 
raciné dans l'esprit des amateurs et qui leur 
fait croire que ces plantes ne fleurissent 
jamais dans nos serres. Une telle idée n'est 
plus de notre temps, et la floraison fré- 
quente désormais des Bignonia venusta, 
picta, capreolata, Cherere, Chica, jasmini- 
folia, ete., en fait suffisamment justice. 
Hátons-nous de dire que l'absenee de leurs 
fleurs, dans les anciennes collections , te- 
nait nécessairement aux procédés erronés 
de culture qu'on appliquait aux individus 
qu'on en possédait. 


(1) Variant species modo quo semi ina invicem tecta sunt. 
in B. Porteriana et cymosa superiu 


teres prebet. — Genus manifeste ie. Air 


In 
nferiori ; in qum ét ignota sunt. Eds linearis plus min 


Les Bignones, plus robustes générale- 
ment que les Passiflores et les Aristoloches , 
sont extrémement propres à la décoration 
des serres, par leurs longs et vigoureux 
rameaux, leur ample et solide feuillage, 
leurs nombreuses et grandes fleurs, sou- 
vent d'un coloris riche et varié, souvent 
encore odorantes. 

Celle dont il s'agit, cultivée convenable- 
ment, est franchement et abondamment 
florifére. On la confond dans les jardins 
avec la B. equinoctialis L., qui en diffère 
surtout par des fleurs d'un rouge pâle, 
un calyce cupuliforme , nettement tron- 
qué, etc. 

Descr. La plante est glabre dans toutes 
ses parties; les tiges en sont cylindriques. 


. cuprea et B. tec moide inferius semen superiori incumbit ; 
us elongatus charac- 


-&863- 


Les feuilles en sont tantót bifoliolées , avec 
un cirrhe intermédiaire, bifide au sommet ; 
tantót trifoliolées ; à folioles ovées-acumi- 
nées, brièvement pétiolulées, luisantes en 
dessus. Pétioles canaliculés en dessus, et 
portant au sommet un rang de verrues 
glandulaires. Les fleurs trés grandes, d'un 
beau jaune, sont disposées en grappes 
axillaires, et au nombre de 6 ou 8. Le ca- 
lyce en est cupuliforme, obsolétement 
quinquédenté au sommet. La corolle, con- 
tractée légérement au-dessus de sa base, 


puis arquée, peu à peu dilatée-ventrue vers 
le sommet, est infundibuliforme, longue de 
plus de trois pouces, légèrement costée. Le 
limbe en est légèrement subbilabié; les trois 
lobes inférieurs plus amples ; tous arrondis, 
étalés. Styles et étamines inclus. 

On attribue la découverte et Pintroduc- 
tion de cette plante, à M. Chamberlayne, 
consul-général d'Angleterre au Brésil, qui 
l'aurait recueillie, lui-méme, dans les foréts 
de cette vaste contrée, 

Cu. L. 


CULTURE. 


En descendant les hauteurs escarpées 
de la Serra da Mantiqueira, mes regards, 
errant au loin dans un paysage fortement 
accidenté, entrecoupé de vallées et de col- 
lines, étaient invinciblement attirés par 
des arbres élevés, croissant cá et lå dans les 
Brejos (1), et dont les cimes touffues étin- 
celaient d’or, comme des sortes de démes 
couverts de ce métal, et tranchaient vive- 
ment sur Pépaisse et sombre verdure des 


graminées qui tapissaient la prairie. Du’ 


point élevé où je me trouvais, je ne pouvais 
me rendre compte de l’objet qui m’éblouis- 
sait ainsi, lorsque parvenu plus près, je 
reconnus la Bignonia Chamberlaynei, enla- 
cant et étouffant presque sous ses robustes 
replis le tronc de ces arbres, dont elle enve- 
loppait entièrement la cime, en la couvrant 
d’un immense réseau de fleurs dorées. 

Cest done de visu que je puis recom- 
mander particulièrement aux amateurs la 
culture de cette Bignone : 

En général, peu de plantes grimpantes 
sont aussi utiles en raison de leur épais et 
solide feuillage pour ombrager les serres, 
que les diverses espèces de Bignonia, en 
même temps qu’elles les ornent de leurs 
grandes et brillantes fleurs. Mais pour leur 
permettre de développer tout leur luxe fo- 
liaire et floral, il faut autant que possible 


(1) Lieux bas et humides, 


les planter en pleine terre dans un coin, et 
les faire filer le long du toit ou des che- 
vrons de la serre. Dans cette occurrence 
on les laissera se gouverner elles-mêmes 
en liberté, sauf le palissage de leurs bran- 
ches. Tenues en pots, elles demandent 
assez d'espace, un sol riche et assez fré- 
quemment renouvelé ou enrichi de temps 
en temps d'engrais liquides. Leur boutu- 
rage, en raison de la nature ligneuse des 
tiges , demande quelque attention; on choi- 
sira dans ce but des rameaux demi-aoûtés, 
dont on retranchera le sommet herbacé, 
aprés les avoir coupés dans l'artieulation 
méme. Si l'on a affaire à quelque espéce à 
amples feuilles, celles-ci seront coupées par 
la moitié. Les boutures seront, autant que 
possible, plaeées isolément dans de petits 
godets remplis de sable pur, sur couche 
chaude et sous cloche. 

De fréquents arrosements et de nombreux 
seringages, pendant l'été, pour en tenir 
le feuillage propre et en éloigner les insec- 
tes, qui se plaisent à y nicher, sont encore 
de nécessité absolue pour le bien-être de 
ces plantes dans nos serres. Outre les es- 
pèces qui ont été citées ci-dessus, je puis 
recommander encore aux amateurs, les 
B. alliacea, lactiflora, grandifolia, unguis, 
littoralis, laurifolia , latifolia, ete. 

L. VH. 


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6e LIV. 


PL. IV. 


JUIN 1847. 


ÆSCHYNANTHUS MINIATUS, 


ÆSCHYNANTHE à fleurs vermillon. 


Érvm. V. ci-dessus T. III. No 197. 


Gesneriacex $ Cyrtandree-Didymocarpee (Linpr. Veget. Kingd. 672. 


CHARACT, GENER. — V. ibidem 

CHARACT. SPECIEI : Æ. "usi d S: coria- 
ceis ovalibus ane acutis integerrimis , pedun 
lis axillaribus 3-floris, ca lyce patu x eynthiform mi 
brevi obsolete lobato PAR circumscisso, corolle to- 
mentosze labio superiore bilobo , inferiore tim Du 
tripartito, lobis obtusis. Lixpr 


Æschynanthus miniatus Lino. Bot. Reg. t. 61 
(1846). 

— radicans Watt. Cat. Herb. Ind. n° 798 (nec 
Jack). 

Trichosporum radicans Brune, Bijdr. 764. 


Parmi le grand nombre de remarquables 
plantes, dues aux infatigables et intelligen- 
tes explorations de M. ans l'ile de 
Java, on doit surtout remarquer les belles 
espèces Y Eschynanthus qu'il a fait parve- 
nir à l'état vivant en Europe, et dont l'une 
a été déjà figurée dans ce recueil. 

L'espèce, dont il s’agit, est encore une de 
ses conquêtes, et non certes la moins inté- 
ressante. Elle se fait tout d’abord remar- 
quer par le grand nombre et le vif coloris 
de ses fleurs, dont la forme la distingue 
tout d'abord de ses congénères. Comme 
celles-ci, elle se plait sur le tronc des ar- 
bres, dans les interstices de Pécorce des- 
quels ses racines puisent une humidité qui 
suffit à son développement. 

Descr. Ses tiges sont ramifiées, pour- 
prées et portent des feuilles ovales, trés 
entières, très brièvement pétiolées , aiguës 
aux deux extrémités (ou subovées), épais- 


ses, coriaces, d'un vert foncé, plus pâle 
en dessous. Les fleurs sont disposées par 
trois (et par quatre, selon la figure) 
sur de très courts pédoncules axillaires, 
lavés de pourpre, ainsi que les pédicelles, 
également très courts. Le calyce, d'une 
forme particulière, est étalé en une sorte 
de coupe, à cing lobes arrondis, bordés de 
pourpre. La corolle est tomenteuse ; con- 
tractée d’abord à la base, elle se dilate vers 
le sommet, qui se développe en deux lèvres 
inégales, dont la supérieure est dressée, bi- 
lobée; l'inférieure à trois lobes égaux, étalés; 
tous ces lobes obtus. Les anthéres sont rap- 
proehées au sommet par paires, sous la 
voüte de la lévre supérieure de la corolle. 
Le style est trés épais, plus court, que les 
étamines et se termine par un stigmate 
plan, orbiculaire, creusé au milieu. 


Cu. L. 


CULTURE. 


On donnera absolument à cette espèce 


et notamment à l'occasion de PÆschynan- 


les mêmes soins que ceux que j'ai recom- | thus pulcher (V. ci-dessus , N^ 197). 


mandés pour la eulture de ses congénéres, 


L. VH. 


MISCELLANEES. 


+ 1. TROPZOLUM RHOMBOIDEUM Cu.L. 


(TROPÆOLACEÆ.) 


Au premier aspect, on confondrait cu: 
lement cette nouvelle espéce avec le T. 
chyceras Hoor., et par le port et par le de 
loris floral, si I’ on ne l'en distinguait ensuite 
par son calyce cam anulé, plus ample, à 5 
côtes aiguës et à segments rhomboides, ete. 

e a été récemment envoyée du Chili au 
Jardin Van Hourre en tubercules, confon- 
dus avec ceux des T. brachyceras, azu- 
reum, etc. 

Elle nous semble encore voisine des 
T. tenellum, leptophyllum et elegans de 
Do n t. I. 747); ^s e en diffère 


de plus de 
6 pieds de long, ou des globes de différentes 


sortes et d'une rare élégance. L'un des T. 
azureum nous avait d'abord offert des fleurs 
élégamment panachées de blanc, dont la 
nuance tranchait agréablement sur le bleu 

iolacé du fond. Mais en vieillissant, les 
tiges. (annuelles , comme on sait) n'ont ‘plus 
porté que des fleurs ordinaires. Nous igno- 
rons donc si cette panachure se remontrera 
Pan prochain. 

Voici la diagnose du T. rhomboideum : 


berculo perenne volubile gracile, foliis 5-fo- 
o 


tricoso dein contracto obtuso calyce quante ; 
petalis brevibus pe Ne exsertis equus 
parum extus reflexis luteis, basi rubro fasciat 


Cn. Li 


+ 2. DISTEMMA (1) CARINATUM (Cu. L. Hort. Vanh. fasc. IL. + 11). 


(PASSIFLORACEX. ) 


Cette espèce, remarquable surtout par 
ses amples fleurs et sa vigoureuse végéta- 
tion, a très abondamment fructifié Pan 
dernier (grâce toutefois à une fécondation 
artificielle !). Son fruit est une baie oblon- 


por vyer- 
n goût aci- 


dule, agréable. Amélioré par le culture, ce 
ruit, nous n’en doutons pas, pourra figurer 


= 


1) Disemma Lans, et Aver, 


manderait que de Peau et y serait encore 
pis par le bel ombrage qu'il y pro- 
duir 

ak phrasi specif.: Bacca oblongo - rotundata 
rma viridi verrucis rotundis scabra, pulpa alba eduli 
farcta, ovi gallini magnitudine 


3 En 


Cu. L. 


ict 


In 


S uod 
Horto Van Houtteano. 


Si eaS 


ht sé a ri 


| 

E 

È 
È 
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RI 
i 


o JUIN 1847. 


237. 


BRASSAVOLA DIGBYANA, 


BRASSAVOLE DE DIGBY. 


Erm. Awronto Musa Brassavora (ou Brasavola), médecin et botaniste italien, né à Ferrare, en 1500. 


Orchidaceæ $ Epidendreæ-Læliadæ. — Gynandria-Monandria. 


CHARACT. GENER. — Perigonii foliola sub- 


DI libera d yar et interiora con- 
a. Labe integru 


llu cullat m gynos wit 
s ^n vens. Gynostema c 

mate inf ic cfr PA 
ato. An a éocularis, septis marginatis, 1 
culis lio Pollinia 8 subæqualia, "ali mi- 
spit interm 


sanie marginat 


ixtis. 
— America tropice epiphyte caulescentes 


"i ice mono-v. oligophy a foliis. cylindricis (v. 
planis) carnosis supra sulca is apice subulatis , flo- 

ribus ferminalibus magnis ‘eu (characteribus 
revisendis). 


Brassavola (v. potius Brasavola?) R. Br. Hort. Kew. V. 


clav um, tig- 
clinandrio ponies, iriden- 


216. Hoor. Bot. Mag. t. 2878. 3098. 1378 (3229. 3722. rier 
3782). Linot. Bot. Reg. t. 1461. 1914, (1839, t. 5. 1840. t. 39. 4 
1839. 14, 67. 1840. g Coy Orchid, 114, mae 
. Gen. et Spec. t. 104. Epidendri sp. L. et 
Jaco. Combi spec. Swartz. er, in Mem, Soc. hist, nat. 
Strasb. II, 9. Mrisx. Gen. PI. 
gp NDLICH, me . Pl, 1378, 
(Purenthesibus exceptis.) 
CHARACT. SPECIEI et SYNON. : B. foliis ovalibus 
planis carnosis glaucis , labello chow ome cor- 
dato subtrilobo, margine in crines soluto 
maximo aucto , dente M. proha 
incumbente. Liz 
Brasavola Digli Lrwor. B. R. t. 52 (1846). 


La grandeur insolite de ses fleurs, la 
forme étrange de son labelle (labelle véri- 
tablement delphyoide!), font de cette espèce 
un objet réellement curieux et bien digne 
de fixer l'attention des amateurs sur cette 
étrange production de la nature, qui, con- 
nue de nos anciens botanistes, leur eût 
certainement inspiré quelque appellation 
fort significative et bien autrement crue 
que le mot que nous francisons ci-dessus 
entre parenthése. 

ll n’est, au reste, désormais, aucun de 
nos lecteurs qui ne se soit familiarisé avec 
les formes excentriques des Orchidées, et 
ne leur accorde tout l'intérêt que méritent 
leurs abondantes fleurs , au coloris si varié, 
aux odeurs si exquises et si particulières. Ils 
Savent aussi maintenant combien la culture 
en est aisée et peu dispendieuse; et sous ce 
dernier rapport, il n’y a plus d’objections 
ni de préjugés possibles à alléguer contre la 
collection et le traitement de ces charman- 
tes plantes, qui renferment en elles-mêmes 

es beautés que les amateurs ne trouvent 
qu'éparses ailleurs. 

L'orehidologue , par excellence , M. Lind- 


ley, dit en parlant de l'espéce dont il s'agit 
ici particuliérement, et dont le premier il a 
donné la figure. « Cette trés singuliére plante 
a été introduite de Honduras par Mistriss 
Mac-Donald..... Ses énormes (huge) fleurs, 
d'un blanc jaunátre, exhalent une odeur 
aussi suave que celles de l'Aerides odora- 
tum; et les plus grandes mesurent trois ou 
quatre pouces en diamétre. » 

Le savant auteur anglais, tout en ran- 
geant cette plante dans le genre Brassavola, 
émet cependant quelque doute sur Poppor- 
tunité de cette réunion, bien qu'elle ait, 
dit-il, tout "habitus de la B. glauca; « mais 
le clinandre est chez elle dépourvu de tout 
appendice au bord; il est profondément ex- 
cavé et protégé en arriére par une longue 
dent subulée qui se courbe sur l'anthére 
(fig. 1); le stigmate a trois fossettes linéai- 
res, qui toutes s'ouvrent en un seul conduit 
se viti » 

L'élégante frange qui en borde le labelle se 
remarque également dans plusieurs autres 
Brassavola, et notamment chez les B. cu- 
cullata, cuspidata, venosa, ete., mais là, 
elle est souvent réduite à de simples den- 


LEF 


ticules. Chez elle, l'ovaire, courbé en forme 
de cou (neck) est singulièrement cuniculé 
et long de plus de 4 pouces. Les pseudo- 
bulbes paraissent fusiformes, annelés , ren- 
flés aux articulations , atténués, sillonnés. 
Ils sont terminés par une feuille solitaire , 
sessile, lancéolée, subobtuse. Les jeunes 
pousses , ainsi que le scape, qui est uniflore, 


sont enveloppées de longues squames engai- 
nantes , striées, blanchatres ou rosées (1). 


CH, L 


(1) Florentis plantæ adhuc ignarus auctoreque 
docto anglicano de cæteris tacente , ampliora inscri- 


bere invitus hic neque 


CULTURE. 


On appliquera à cette remarquable plante 
le même traitement de culture que celui 
que j'ai recommandé, en traitant de celle 


de la Cattleya granulosa (V. ci-dessus, li- 
vraison de février, fig. 19 
L. VH. 


MISCELLANÉES. 


+ 3. ONCIDIUM SALTATOR Cr. L. 


(orcamacex.) 


Il vient de fleurir dans le Jardin Van 
HovrrE une espè 


é et porte tstdralanen! 
deux appendices angus (dents prolongées 
du clinandre) et placé S 


curieusement conformé, et 
dont la partie basilaire fait l'effet d'une sorte 
de cotte retroussée, ajoute encore à l'illu- 
sion 

Ces fleu irs, d'un jaune sulfurin et pone- 
tuées de pourpre sur le labelle, sont dis- 


posées en une courte grappe, qui sort de 
Paisselle de feuilles oblongues, épaisses, dun 
vert cendré, très finement pointillé de pour- 
pre obs scur. 

Nous la caractérisons ainsi : 


O. ebulbe, ies MAS acutis crassis, 
Messe TO s exter. æqualibus ovatis 
SE maj i did ntalibus oblongis 
ont labelli ms Nelle pes plicato-re- 
volutis erectis, mediano anguste unguiculato (ungue 
revoluto-plicato 0) lato-cuneiformi re a cato; callis 

isci 4: 2 posticis — bilobwatis, 1 mediano 
minimo; l antico majo eium #08 gie cli. 
nandrii I ateraliter brachiatim deflexo-arcuatis (modo 
saltatoris a gynostematique crasso apicibus 
suis denuo adna 
Cu. L. 


pri 


) a 
pocita scabrida Ch L 
t ( 


( Hypocyrta glabra Motul ) 


6e LIV. PL. 


VI: JUIN 1847. 


238. 


HYPOCYRTA SCABRIDA, 


HYPOCYRTE à feuilles rudes. 


Få LU d 
Er. v7oxvpros, un peu courbé, bossu. 


Gesneriaceæ § Gesnerieæ. Didynamia-Angiospermia. 


CHARACT. GENER. — Calyx 
æqualis. Corolla hypo b 
postice gibbo antice superne (infern 2) Véddeióodó 
de een in utriculum ads ae mbo 5-lobo 

entato æquali. Stamina mme inserta 
å Mia inclusa cum rado nto quinti, anth e- 
paria cohæren tibus bilocolaribus ovatis. 


liber vai opp 


varium liberum an 
tice glandula stipatum uniloculare; pla centis 
ilobi lurima så funiculos 
e bilobo. 
acca unilocularis, ger ‘tai oet 
Se emina plurima óblon a. Em 
albuminis carnosi areae: , eot $i she us 
brevissimis obtusis, radicula ambilico pink e 

entrifuga. 

“‘Fraticuli vs ii hd v. hirsuti procum- 
bentes et radicantes v. rarius erecti sparsim ramosi, 
foliis oppositis rire Voli sæpe ruben tibus, 
floribus axillaribus spero: pag v. pesta SA qui coccineis 
albis ochroleucis v is (v. tis). 

a, CODONANTHE Maar. ]. e. t. 220. 221. Corolle tubus sub- 


E 
m. 


Cest aux fructueuses explorations de 
M. Claussen dans plusieurs provinces du 
Brésil qwest due la découverte et lintro- 
duction à létat vivant dans nos jardins, de 
cette espèce d’Hypocyrte , plus jolie et tout 
aussi florifére que sa devanciére dans nos 
cultures, PH. strigillosa, dont elle est assez 
voisine, mais dont elle diffère suffisamment 
et par ses feuilles et par ses fleurs. L’éta- 
blissement Van Houtte la tient de M. Ga- 
leotti, qui l'avait acquise de M. Claussen. La 
figure annexée ci-contre et la description 
qui suit ont été faites d'aprés les individus 
cultivés dans l'établissement Van Houtte. 

Descr.Elle parait plus petite, mais plus ro- 
buste que l'espéce à laquelle nous la compa- 
rions tout à l'heure ; ses tiges sont dressées, 
fermes , pubérules, d'un rougeátre obscur, 
peu (ou point?) radicantes. Les feuilles en 
sont serrées, petites, épaisses, ovales, briève- 

Tow. ur. 


nr ct antice parum ventricosus, limbo latiusculo 


b. ONCOG ASTRA Misr. Le. 4. "= Cor. tubus antice gib- 
boso-ventricosus , 


Expuicn. Ge 


ril et box "Nor. «Sp. chil. po; 3. t. 202, Merss. Gen. 
dg - (214). Lisio spec. Fl. flum. VI. t. 66.-67. 75. 


RUNS . SPECIEI : H. ($ priya À cale 
erecto rigido puberulo , foliis confertis parvi 
bus crassis, rigidis, bre viter petiolatis d x e 
recurvato supra ee infra glabris e a rst 
punctulatis, floribus villosis grosse ventricosis vivide 
miniatis , ore valde contracto quinquelobo parvo 
luteo 


Hypocyrta scabrida Non. 
SYNONYM. Hypocyrta glabra Horr. 
? Orobanche serpens Vaux. Fl. flum. VI. t. 67. 


ment pétiolées, à pointe aigué et recourbée, 
à bords subréfléchis, entiers, ou plutót trés 
obsolétement sinueux ; elles sont encore 
hérissées en dessus de poils courts, épars, 
assez rudes; d'un vert pále en dessous et 
criblées de petits points glanduleux, en- 
foncés. Les nervures de la face supérieure 
sont absolument obsolètes ; sur Pinférieure, 
elles se détachent en vert foncé sur le fond; 
elles sont obliquement arquées, subparal- 
léles. Les fleurs, dont la gibbosité est plus 
prononcée que dans VH. strigillosa, sont 
pubérules, d'un rouge de minium trés vif, 
et d'un bel effet. Les pédoncules en sont 
axillaires , solitaires, uniflores, plus longs 
que les pétioles. Le calyce est assez ample, 
à peine pubérule, profondément fendu en 
cinq laeinies presque égales, dont les 5 su- 
périeures, un peu plus petites, sont presque 
conniventes. La corolle, également et fine- 
15 


-£963—- 


ment pubérule , est étroitement contractée 
à la base, fortement renflée en dessous et 
de nouveau contractée au sommet, où le 
limbe, qui semble l'ouverture d'une sorte 
Woutre, est d’un jaune obsolète, et partagé 
en cing petits lobes arrondis. Les filaments 
staminaux sont dilatés-plans à la base, 


enroulés-tors au sommet ; l'ovaire est velu, 
surmonté d'un style robuste, velu seule- 
ment à la base; à stigmate oblique, bilobé- 
ringent. Glandule large, bilobée, accompa- 
gnée de l'étamine rudimentaire plus courte 
qu'elle. 

Cn. L. 


Explication des Figures. 


Fig. 1. Ovaire et style: a, glandule; 5, étamine rudimentaire. 


CULTURE. 


L'espèce, dont il est question, ne ram- 
pant pas, comme la plupart de ses congé- 
nères, et ayant au contraire des tiges raides 
et dressées, doit être simplement cultivée en 
pots, à la facon des Gesneria. Il en est de 
méme de PH. strigillosa. Élevées de cette 
facon, ces deux plantes forment de beaux 
buissons droits et touffus, qui se couvrent 
d'une myriade de fleurs. 

Mais si l'on veut que les Vematanthus, 
les Drymonia, et quelques Hypocyrta et 
Alloplectus, produisent dans nos serres tout 
l'effet ornemental dont ils sont suscepti- 
bles, il faut imiter leur station naturelle. 
Ainsi , dans leur pays natal, elles croissent 
le plus souvent sur le trone des arbres, dans 
les enfourchures des branches, à la manière 


des Orchidées. C'est donc appuyées sur des 
écorees, et suspendues en corbeilles, ou 
fichées dans des anfractuosités de roches 
artificielles, qu'elles doivent être cultivées 
chez nous. C’est aussi la manière qui me 
réussit le mieux, et que m'avait dés long- 
temps indiquée la Nature, lors de mes péré- 
grinations dans les districts montagneux du 
Brésil. Ainsi, par exemple, entre les pierres 
de roche qui garnissent les extrémités de 
mes serres à Orchidées, toutes ces plantes 
acquièrent une végétation luxuriante et 
déploient une floraison trés abondante. 
Multiplication facile de boutures. 


L. VH. 


MISCELLANÉES. 


AAA 


+ 4. ONCIDIUM BAUERI Lio. v. filipetalum Cn. L. 


(oRcHIDACEÆ.) 


Tout le monde connait l'élégance extrême 
de POncidium Baueri, dont le scape floral, 
haut de 5 ou 6 pieds, et plus, divisé en nom- 
breux rameaux, se eouvre d'une multitude 

€ fleurs assez grandes, d'un jaune d'or, 
agréablement striées et mouchetées de brun 


Nous en avons observé ce printemps dans 
le Jardin Van Hourte, un bel individu dont 
la plupart des sépales et pétales, et souvent 


méme le labelle, étaient dans chaque fleur 
brusquement atténués, presque dés la base, 
en une pointe allongée, filiforme; ce carac- 
tére en fait une variété d'un effet fort cu- 

ieux et qui, en compagnie de son type, or- 
nera gracieusement les serres à Orchi es ; 
s'il se soutient, comme il y a lieu de les- 
pérer. 


Cu. L. 


6c LIV. PL. 


VII JUIN 1847. 


239. 


AZALEA (1) worca EXQUISITA, 


(RHODODENDRUM INDICUM var. EXQUISITUM.) 


AZALÉE CHARMANTE. 


Erm. #CeAtos, aride; station dans des endroits arides. 


Ericaceæ $ Rhododendreæ. — Decandria (Pentandria) Monogynia. 


CHARACT. GENER. — V. T. I, page 45. 
CHARACT. SPECIEI: Azale@ indice mera varie- 

tas, corollis roseo-kermesinis , maculatis , s 
intus fimbriatim albo marginato. 


Azalea (Rhod. $ Tsutsusi) exquisita Hort. Pres 
et Paxr. Mag. of Bot. n° CXXXV, april 1845, fi 


La Fiore regarde comme son premier 
devoir envers les amateurs de ne publier 
que des plantes hautement ornementales, 
nouvelles, autant que possible, et souvent 
méme encore inédites. Sous ce dernier rap- 
port, elle rappelle qu'elle continue d'ouvrir 
ses colonnes à toute plante vraiment mé- 
ritante, qui lui serait communiquée dans le 
but d’en publier la figure et la description. 

La Fiore n'avait point encore eu occasion 
de figurer quelqu’une de ces brillantes Aza- 
lées de l'Inde, qui ornent si splendidement 
nos serres froides, avant que le doux zéphir 
n'ait e son souffle tiède, dissipé les frimats 


ndnunante rhovelure 
db af 


i 
Ce vétement nouveau de la nature entiére, 
Cette aimable couleur dans sa beauté première, 
Réjouit à la fois et repose mes yeux 
Que fatigue au printemps l'éclat brillant des cieux. 
Sr-Laus., le Printemps. 


Aujourd’hui elle vient remplir double- 
ment cette lacune en publiant les dessins 
d'après nature, de deux variétés peu ré- 
pandues encore dans les jardins et d’un 
mérite incontestable. 


La première (2), cette charmante variété, 
ainsi que la nomme avec raison M. Paxton, 
qui en figure une seule fleur, (figure mé- 
diocrement exacte et qui répond peu a sa 
beauté réelle), a été obtenue en Angleterre, 
par feu M. Smith, de Norbiton, qui en a 
cédé la propriété à MM. Knight et Perry, 
horticulteurs à Chelsea. Ses fleurs, très am- 
ples, sont d'un beau rose, relevé de quel- 
ques stries ou lames inégales, d’une teinte 
semblable, mais encore plus riche, et d'une 
ample macule cramoisie ponctuée d'une eou- 
leur plus foncée; le bord du limbe est on- 
dulé, et largement, irrégulièrement bordé 
de blanc pur, découpé comme une frange. 

Elle s'élève droit et forme un beau buis- 
son touffu, à rameaux assez — 
velus, trés florifères. Ses feuilles, trés b 
vement pétiolées, elliptiques et rl 
sur les deux faces de poils courts, n'ont 
rien de la rudesse qu’on remarque dans 
celles de plusieurs autres variétés. Les 
fleurs, disposées par trois ou par quatre, 
ar a Al. cus acute ale 

(2) Voir ci-aprés la seconde. 


TP A EE 


(1) Suivant en cela la majorité des — erac ab s - — génériquement, et 


lées de serre) des fleuristes au grand genre Rhod 


5 à 9 ou 10, Nous notero 


décidu: caractères qui n’empéchent pas u 


re 
pa ue PA zalea me quete de pleine terre des Pin, et 
qu'il n'en différe que par le no 

roisement avee de 


comme t l'Azalea (Aza- 
mines, qui varient de 

de quelques au- 
mbre fixe fa étamines et un pren 
les espèces toutes les autres sections des v Rhodo- 


ne diffère que par le n 


dendrum ; croisement par lequel la progéniture dda participe des caractéres qui leur sont piliers pini. 


LF 


maturité : circonstance, qui dépend entièrement 
de la température qu'on a appliquée pendant 
l'hiver, soit froide, soit chaude, et qui a nécessaire- 
ment ayancé ou salami la végétation. Les plantes 
greffées seront placées en serre ou sous chassis, 
ce qui est préférable, et sous cloche sur une cou- 
che un peu chaude, où on les laissera étouffées 
MES la PERI) MESE des parties rapprochées; 
on onner de l’air, que lors- 
qu’on les verra pu en pleine végétation. 


Les sujets qu'on emploie pour recevoir les greffes 
de variétés plus ais hate sont, de préférence a 
d'autres variétés , l’Azal ica phenicea ou des 
sauyageons a sw Pade quelconques, et a 
leur défaut le Rhododendrum pinion. Voici en 
quelques mots la description des greffes 
J'ai à peine besoin de dire que le pa^ ci oii 


à qe dont on se sert doit étre parfaitement net. 


et aiguisé 

Greffe à eval. La greffe est évidée à sa base 
en un angle aigu prolongé; le sujet, dont on tran- 
che la téte, recoit ce méme angle en sens opposé, 
c’est-à-dire à angle aigu sortant. 

Greffe en fente. La greffe est amincie des deux 
cótés en un angle aigu, ou lamelle prolongée, le 
sujet, dont on coupe la téte, est simplement entaillé 
verticalement (avec carne et très légèrement) 
ci recevoir la lamelle de ffe. 

Greffe en placage. On entaille Fertisalement et 
carrément la greffe et le sujet, 
coivent des encoches égales, pod E janik un 
rapprochement complet. C'est celle que Pon doit 
préférer. 

Greffe par copulation. On coupe Vextrémité du 

n sens; celle de la greffe, 
de l’autre, bien également " de manière à ce 
que les dents parties se recouvrent parfaitement 
pen l'autre 

lo oli On pratique sur le sujet une 
sieur jar plus ou moins profonde avec une 
encoche enfoncée; on lui coupe une partie de la 
tête, afin de faire porter la sève dans la greffe. 
Celle-ci et AK sk à ^ 4 D I rJ 1: 
mais en lui laissant l'encoche saillante de manière à 
ce que les deux 


ies puissent s'appliquer bien 
étroitement l'une sur l’autre. Ce mode est peu en 
usage en raison de son incommodité; car il exige que 
les deux plantes restent Sinti placées l’une 


ès 
laquelle on les sépare définitivement en esi. 
tout-à-fait le sujet. 

Tels sont en peu de mots les différents modes de 
propager les Azalées par le greffage. J’ ajouterai, que 
le sujet peut étre plus gros sans inconvénient, et 


c’est le cas le plus ordinaire; que les diverses en- 
tailles doivent étre faites avec un soin minutieux, 
d’une manière nette, sans éraillures , à surfaces bien 
égales pour dia s'appliquent exactement les 
unes sur xs autres, et que le bois et le liber des 
deux parties, enfin, soient en contact parfait 


§ 2. Bouturage. 
Avant que la végétation ne soit complètement 
terminée , c’est-à-dire, vers la fin dej 


les extrémités encore herbacées des Azalées, sur 
de 3 pouces environ , extrémités bien 


uin, on coupe 


une longueur 
portantes et bien garnies de leurs feuilles, pour en 

tures. On aura préalablement préparé 
des terrines garnies au fond de gros gravier et rem- 
plies par dessus de terre de bruyère sablonneuse 
finement tamisée. On tranche net la base de cha- 
que bouture dans un nœud foliaire, et on plante 
en quinconce, en les enfonçant au moyen d’un petit 
plantoir, sur une longueur de ¿ pouces environ; on 
presse légèrement la terre à Ventour d'elle avec le 
bout du doigt , pour l'affermir. 

Ainsi plantées, on en place la terrine sur une cou- 
che tiède, en serre tempérée, ou mieux sous chassis 
chaud, en la recouvrant d'une cloche. Je me sers 
avec avantage , pour le bouturage de mes Azalées , 
de petites caisses en bois de 2 pieds de long, sur] 
de large et 5 pouces de profondeur (6 en comptant 
la planche du fond) percées de trous, pour laisser 
écouler l'eau. J'en fais garnir le fond de 2 de PARE 
d’épaisseur de cailloutis pour drainage, et recouvrir 
de 2 pouces de terre de bruyère bien tamisée. Je 
plante alors mes boutures et je recouvre le tout 
de lames de vitres. Ce mode, que j'ai lieu de croire 
né dans mon établissement, me semble préférable 
à Venclochage , en raison de ce que les gouttelettes 
d’eau, résultat de la perspiration des plantes, se 
fixant sur Ja vître, en retombent perpendiculaire= 

ent , entraînées ise leur propre poids, mouillent 
visits t la terr ns y parvenir, comme SOUS 
la bein en a qui bientôt décomposent la 
terre en une sorte de boue. Il suffit d’essuyer les 
feuilles des vitres une fois par jour, le matin, sur- 
tout, e éviter d’ailleurs l'excès ne pro- 
duit par la chute de ces gouttes d’ea 
riis d Aussitót que les un 
ue lon — aux pem de 


faire des boutures 


es se sont bien 


repiquage. Chaque bouture alors ih plantée sépa- 
‘ment dans un petit godet, en bonne 
bruyére simplement passée. On les replace encore 
sur couche tiede , sous chassis vitré de préférence 
aux cloches, jusqu'à ce qu'elles se soient un peu 
plus niic on commence alors à les accou- 


~ 
O, 


— 


—€263- 


` ` 


tumer peu à peu à Pair per et bientôt on 
les rempote dans des pots un peu plus grands; on 
leur — n me en "abondance - * ou 8 mois 


anres 
Apruo vn IU 


§ 3. Marcottage et Couchage. 


44 


dois point non p 
de —— qui sid fort connus, di oh: 
mais dont on fait peu d’usage pour propager les 
Azalées. Toutefois, comme il peut être agréable à 
un amateur de les employer. Voici comment il doit 
s’y prendre : 

Marcottage. On élève à la hauteur des rameaux que 
Yon veut marcottat, fe peut pott; fendus d'un cóté 
se faciliter l’int ); on en 

e la fente avec une petite lame de verre, tail- 
i. ke hoc; on remplit les vases de terre de bis. 
et on les fixe solidement , au moyen de tuteurs aux- 
quels on les attache avec du fil de fer. Au préalable, 
onaura enlevé au rameau un petit anneau d'écorce, 
vers la partie la plus inférieure, un peu au-dessus 
du point , où il pénètre dans le godet 

On opére ainsi, soit en plein air, soit dans la serre 
froide, en ayant soin de tenir la terre des pots légè- 
rement humide. Trois mois suffisent ordinairement 
pour l'enracinement des marcottes. 

Couchag nte en pleine terre, sous chassis 

ragé, 0 me découvert, a Pair libre, les 
Azalées, en en inclinant la tige vers le sol. On en 
ploie, ra s b secousse, pour ne 
pas les rompre, les nids à DES presque aigus. 
Alors, à la partie qu’on doit en terre, on 
peste une double petite je d lil puis 
verticale, qui lui permet de plier. On la fixe en terre, 
au moyen d’un petit tuteur fourchu, et on a soin de 
couvrir le sol d’un léger lit d 8 
tenir une douce humidité. 

Ce mode est un peu plus expéditif que le précé- 
dent. 


e. On plan 


pour y entre- 
LE s 


§ 4. Multiplication par semis. 


Au commencement de l’automne, les graines des 

Azalées ont acquis toute - maturité. ~ eh re- 
ueille pour t 
mieux) en janvier ou février. 

On remplit de petites terrines n drai- 
nées) de terre de bruyère passée au tamis fin, et 
légèrement — a 2 — on — à la volée 
les grain 


ment qu’en les es à peine par dessus de 
quelques pincées de sable fin. Ainsi disposées, les 
terrines, couvertes d'une vitre pour y entretenir une 
légère et constante humidité, sont placées sur une 


couche tiède, sous chassis, ou tout simplement 
s une serre froide ou tempio le plus près des 
pr possible et à Po: 
es graines lèvent cla Aussitót que le 
jeune plant a développé , une ou deux strie (outre 
ses cotylédons), on le repique, dans d’autres terri- 
nes, en laissant entre chaque pied, assez pére 
pour leur permettre de se développer sans gêne. 
On leur donne alors un peu de chaleur, pour hâter 
È fortifier leurs pousses. Puis, lorsqu’ils ont atteint 
u 5 pouces de hauteur, on les repique isolément 
"in des pots proportionnés à leur taille. On les laisse 
encore quelque tem chaleur, en leur donnant 
de l'air, peu à peu, pour ne pas les y exposer ensuite 
trop brusquement , et bientót on les traite absolu- 
ment en plantes mères. 


FÉCONDATION ARTIFICIELLE (OU HYBRIDISATION). 


Par le bouturage, le greffage, et les deux der- 
niers procédés de multiplication que je viens de 
écrire, on propage purement et simplement les 
variétés es espèces qu'on possède. Mais alors 
cette belle spécialité resterait stationnaire, et bien- 
tôt sa monotonie rebuterait l'amateur le sin zélé, 
si deux autres procédés ne venaient apporter par 
leurs immenses résultats, un nouvel et puissant ali- 
ment au gout que lon se sent naturellement pour 
d’aussi belles plantes. 
Ce , le semis et surtout la fécondation m 
cielle, go aussi Aybride. J'ai déjà décrit le premier 
je dois dire quelques mots du second. 
La fécondation artificielle ou hybride ne doit 
Rotor procedo de nano nune (en pino bien 


progéniture intermédiaire, ou simpa diamétra» 
lement opposée. Elle demande donc de la 

cité, du calcul, une connaissance assez sia 
du sujet pour ne pas échouer, c’est-à-dire pour ne 
pas obtenir des variétés insignifiantes, inférieures à 
leur pére et mére. Ainsi on croisera volontiers les 
variétés à fleurs blanches, par exemple, avec celles 
à fleurs rouges; des panachées avec des unico- 
lores, etc. 

sait que la fécondation artificielle consiste 
dans l'application du pollen de telle variété sur le 
pistil de telle autre. Il faut choisir l'instant précis 
de l'ouverture des anthéres; couper alors la fleur 
entiere, ou seulement les anthéres d'icelle, et venir 
en frotter légèrement le sommet du pistil (stigmate) 
de celle qu'on a coupée, de maniere qu'elle soit par- 
faitement barbouillée de poussiére anthérale. Avant 
cette opération, une autre préparatoire a dû avoir 


> 


lieu. Elle consiste, au moment de l'épanouissement de 
la fleur qui doit étre fécondée, à en retrancher les 
étamines, avant l’ouverture des anthères. On concoit 
que cela la fécondation artificielle projetée 
échouerait , ou ne serait qu'imparfaite, en raison du 
mélange des pollen. 


C’est en ans ainsi les Azalées de l'Inde 
e elles, ou avec les Rhododen- 
de rum, qu'on voee à gagner les belles variétés qui 
font l'admiration de tous et l'ornement principal des 
serres froides au printemps. 


di NIE 


MISCELLANÉES. 


+ 5. LANTANA MULTICOLOR Cu. L. 


(VERBENACEÆ.) 


Cette espèce s'est rencontrée dans un 
sem V de en recues du Mexique par 
me. A pins Elle se 
ses congénères 


à se répandre dans les jardins, 
` 
où on la connait sous les noms de Lan- 


tana sp. mexici; L. sp. A N TS L. à 
très Arie pta ^ . Sp. nov., etc. En 
voici la dia 
L. Suffrutex inermis bere totus mp Ie, basi 
inflato-tuberculat mis tetr ee s fac iebus sul- 
catis; nd distantibus amplis or 
nat 0-8 cabris i 


gori intus ilies lobis subrotundatis; stigmate la- 
coso. 


| 6. THUNBERGIA? FASTUOSA. 


l 

Lema 
4a 1 et ample 
ment pas prés des ama- 
teurs. Minis gin elle se répand 
ans le commerce, et que les horticulteurs 
dans leurs catalogues omettent le point de 
doute dont nous avons toujours fuit suivre le 


de PHortus VanHoutteanus, il p" 
de notre devoir de rappeler que, bien qu'elle 
ait le port d'un Thunbergia, elle peut étre 


tout autre chose, et que cela est méme 
désormais pour nous certain. Or, comme 
nous espérons trés prochainement étre à 

méme de savoir à 


ous avos encore faire observer que 
jamais dans ses catalogues, l'Établissemene 
VAN Hol rre n’a omis de placer ledit point 
de dou 


Cu. L. 


M 
= 
S 
pas 
pai 
> 
~ 
— 
E 
— 
- 
-= 
e 
* 
+ 
Q 
* 
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pres 
^ 
pen 
~ 
— 
pai 
= 
Su 


) 
2 


Grant! 


denn. de 


dt à 


6° LIV. 


PI. VII. 


. JUIN 1847. 


ERANTHEMUM COCCINEUM, 


ERANTREME d fleurs pourpres. 


Érrw. fæp, le printemps; evéeseov, fleur. 


Acanthaceæ $ Echmatacantheæ-Justicieæ. — Diandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — Calyx 5-fidus LER 
Corolla hypogyna hypocraterimorpha s Fui 
guenti sq gracili longo, 1 B pir 
tito subæquali. Sta a 2, fertilia Jero fauci 
i ris exert bilocularibus , loculis 

oa at inclu usa. Ov sa m 

s. Stylus simplex, stig- 

ula mee uiculata Malle te- 

idu loculicido bivalvis, valvis medio septi- 
feris. Semina discoidea — subten sa, 

aei v. frutices gerontogei, tropici et subtro- 

p fa în ti in go, foliis oppositis , 

Bins ; ense v. i: bracteatis v. axillari- 
one. hanes bin 

Eranthemum (L. Fl. Zeyl. 15. Gen. Pl. ym Juss. ia PI. 
110.) R. Br. Prodr. 476. Ners in Watt. Pl. as. rar. 


sen @ spec. L. ver. (NEE L Lin tene gale 

Roem. et Scnutt. Syst. I. 173. Mantissa I. 150. Dierr. Syn. I 

70. = tic n c. L. Vanr, etc. Jaco. Am. 2. t. 2. f. 1. Roxa. 

Corom. t. 177. Par. Beauv. Fl. Ow. t. 50. Bot. Reg. t. 879. 

1494 M ins. Gen. PI. 297 (205).) 

a. cote MUM: Spice "mue pes subfoliaceis , — 
sp. I id. oc Tdi spes c. Vani. I. Bot. M pot o, 


Ruelliæ spec. Vent. Cels. t. 46. dae Bot. Rep. t. 


Nous devons à l'obligeance de M. Jacob- 
Makoy, de Liége, la communication de cette 
espèce d' Eranthéme, et c'est d’après l'échan- 
tillon en fleurs, qu'il nous en a tout récem- 
ment envoyé, que nous avons pu la déter- 
miner, en la restituant à son genre propre, 
en donner la figure ci-contre et la descrip- 
lion qui va suivre. 

Cette plante parait ne pas étre trés récem- 
ment introduite dans nos cultures, où elle 
est encore assez peu répandue; toutefois 


sur son histoire et nous ignorons jusqu'à sa 

patrie, Nous savons seulement qu'elle a été 

envoyée d'Angleterre en Belgique sous le 

nom d'Aphelandra species nova, et de Paris 

sous celui de Salpingantha coccinea, plante 

avec laquelle elle n'a certes rien de com- 
Tow. m. 


PL S faseuli laxi, bracteis parvi is 
subulatis. — Spee. in n Asia, Africa et Nov. Holl. tropic, et 

subtrop. crescent, Justic. spec. Warr. op. cit, t. 21. t. 92. 
Bot. Reg. t. 867. 


Dod Nn Hi n "nur 


— Frutices antillani spinosi, 
— Gen. PI. 4087. 
arenth. cont) 
CHARACT. SPECIEI : E. frutex, ramis cylind 
[sete tomentosis, foliis vix ' petiolatis rat 
latis utrinque atten nuatis subv illosis; racemo multi- 
floro si tetragono sesquipedali, floribus ter- 
natis brevi ei fasciculis oppositis, brac- 
tea bracteolisque subulatis minimis; staminibus 4; 
sterilibus 2 son minoribus apice dilatato-peta- 
loideis; stylo brevi; rome. attenuato simplici; 
ovari ico , lovulis biovulatis 
ranthemum coccineum he? E 
SYNONYMIA. Aphelandra longi-racemosa Hort. 
Aphelandra longiscapa Hort. 
Salpingantha coccinea Horror. Panis. 
Justicia longi-racemosa Hort. 


mun (1). Mais ce que nous pouvons affirmer, 
c'est qu'elle peut contribuer avantageuse- 
ment à l'ornement des serres par le nombre 
et le coloris cocciné des fleurs en tubes qui 
garnissent, drues et serrées, les longues 
grappes terminales de ses rameaux. 

Descr. C'est un arbrisseau robuste, à 
branches cylindriques , glabres, couvertes 
pendant la première jeunesse d’une courte 
villosité bientôt décidue, mais qui persiste 
sur les racemes. Les feuilles sont très brié- 
vement pétiolées (les supérieures du moins), 
opposées, amples, lancéolées, acuminées, 
atténuées á la base (limbe décurrent) en- 
tiéres, ou à peines sinuolées , à veines sub- 


pu Consultez pour cette plante, la Fronz, T. I. 
p. 197 
16 


-£963- 


parallèles (veinules réticulées) élevées et 
briévement velues; la médiane trés forte- 
ment saillante en dessous. 

Racéme terminal, allongé, subtétragone, 
brièvement velu, long d'un à deux pieds. 
Fleurs ternées, trés courtement pédicellées, 
en fascicules décussés-opposés ; d'un minium 
cocciné vif, et longues d'un pouce et demi. 
Bractée commune courte, subamplexicaule, 
dilatée à la base, puis subulée; bractéoles 
plus courtes, conformes; pédicelles rou- 
geàtres; braetées et bractéoles grisátres, 
pubescentes, Calyce arrondi, 5-denté, trés 
petit. Corolle glabre, sillonnée , contractée 

la base, puis au 1/5 de sa longueur dila- 
tée-arquée, subbilabiée; lévre supérieure 
bifide, dressée, à lobules oblongs-arrondis; 
lobes latéraux de l'inférieure horizontaux; 
le médian défléchi; tous trois oblongs- 
aigus; limbe trés finement cilié aux bords, 
rugueux en dedans, et, là, présentant, sous 
la loupe, des cellules irréguliérement arron- 


dies, élevées, remplies d'une chromule cra- 
moisie, et interrompues-parsemées de glan- 
dules hyalines, rondes. Étamines 4, connées 
avec le tube à l'endroit où il se contracte, 
libres au sommet et se confondant avec lui 
à la base; deux d'entre elles fertiles, subex- 
sertes, à filaments blanes; à anthéres oblon- 
gues, paralléles-adnées , longitudinalement 
déhiscentes; dont le pollen, lisse, ovale, 
blanchátre; deux ananthéres, dépassant à 
peine la partie contractée du tube, et ter- 
minées par une petite expansion foliiforme, 
ovale, ciliée, rose. Ovaire comprimé-coni- 
que, continu avec le disque qui est renflé, 
épais; à deux loges dispermes; style rose, 
trés finement poilu (ad lentem), un peu plus 
long que les étamines stériles, gréle, arqué 
au sommet et terminé par un stigmate at- 
ténué, obsolétement et inégalement bifide. 
(Fructum maturum non adhuc vidi). 


Cu. L. 


Explication des Figures. 


Fig. 
Fig. 4. 


1. Insertion staminale. Fig. 2. Une étamine ananthère. Fig. 3. L’ovaire coupé verticalement. 
Cellules et glandes du limbe (fig. plus ou moins grossies). 


CULTURE. 


La culture de cet Eranthéme n’implique 
aucune difficulté; elle est la méme que celles 
de toutes les autres Acanthacées de nos ser- 
res, les Aphelandra, les Justicia, les Ruellia, 
les Strobilanthes , ete. Ces plantes exigent 
peu de chaleur, mais un bon sol et de fré- 
quents arrosements pendant leur saison de 
végétation. On les multiplie avec une ex- 
tréme facilité de jeunes boutures, coupées 

ti lati et qui fi i t 
tement, selon les procédés accoutumés. On 
peut également les propager de graines, 
qu'elles donnent assez volontiers. 

Ce sont en général des arbrisseaux à 
rameaux divariqués, qui, si on les laisse 
à eux-mêmes, prennent une forme disgra- 
cieuse. Il est done bon de leur appliquer 
une taille sagement conduite, pour leur 


donner une apparence plus agréable. On 
est d’ailleurs bien récompensé de ces soins 
par l'abondance des fleurs que produisent 
toutes les plantes de cette famille: fleurs 
qui se montrent à diverses reprises dans la 
même année. Ainsi, par exemple, après 
chaque floraison, il est bon de les rabattre 
légèrement; ce qui les empêche de s'em- 
porter, les tient plus basses , plus trapues et 
les fait fleurir plus abondamment. Un der- 
nier soin qu'il faut avoir, et ce n’est pas le 
moins important, est la propreté du feuil- 
age, lequel est fréquemment (et de préfé- 
rence aux autres végétaux) attaqué par les 
cochenilles et les kermés. On se débarras- 
sera de ces hôtes incommodes, par des la- 
vages répétés. L VH. 


m. S 
i ) ; 
Et opæol tii albiflo tr Ch L 


lih & pict. in Horto Vans 


6e LIV. 


PL. IX. 


JUIN 1847. 


TROPHOLUM ALDIFLORUM. 


CAPUCINE à fleurs blanches. 


Érrw. V. ci-dessus, T. II. Janvier 1846, PI. 3. 


Tropæolaceæ. — Octandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 


CHARACT. SPECIEI : T. glabrum, rhizomate tu- 
berculoso lignoso perenne, caulibus gracillimis elon- 
gatis wins ves "foliis anis glaucis 3-5-digitat 
T Mos tis infer nel fissis; petiolo ad 
nculis solita ariis longissimis; calycis 
tubo ya angu sides segmentis lat oideis; calcare 
gracili recto longiore; ; petalis bno albidis plicatis 


undulatis, infer. longe 2D unguieulatis , 
fundo aureo purpureo lineato et punctato. 


Prope accedit, forma et magnitudine florum , ad 
T. polyphyllum + speciosum Porrr. et Enne. (Nov. 

Gen, et Sp. esa . 97.) sicut et ‘ed T. edule, 
sed abunde d 


iffer 
Tropæolum end Nos. 
T. Popelar v. Popelari Horr. 


Une Capucine à grandes fleurs blanches! 
C'est là une de ces nouveautés destinées à 
faire sensation dans le monde horticole. En 
effet, un coloris aussi neuf, aussi insolite 
dans les plantes de ce genre mérite tout 
autant d'attirer lattention des amateurs, 
que le bleu des corolles du joli T. azurewm. 
L'Établissement VAN HovrrE, a recu divers 
individus de cette Capucine (originaire, sans 
doute, du Pérou ou du Chili, comme toutes 


ses congénéres), provenant du Jardin bota- . 


nique de Bruxelles, avec l'étiquette de 
T. Popelar ou Popelari; nom vernacu- 
laire ou dédicatoire (?) qui nous a semblé 
ne devoir pas lui étre conservé, pour lui en 
de préférence un autre qui dé- 
lerminát plus convenablement l'espéce et 
en spécifiát le caractère le plus saillant, son 
coloris aussi extraordinaire qu'inattendu. 
telle plante, en effet, n'est-elle pas ap- 
pelée à jouir d'une certaine renommée dans 
Nos jardins, et un mt autre nom la recom- 
manderait-il amateurs? 
Nous en doutons. 

Nous sommes heureux de donner ci-con- 
tre de cette intéressante espéce, une belle 
figure exécutée d’après les individus vivants 
qui ont fleuri ce printemps dans les serres 
du Jardin Van Hourte et faite par les ar- 


tistes des vastes ateliers qui dépendent de 
cet établissement. 

Elle nous paraît bien suflisamment dis- 
tincte de toutes les espèces connues jusqu'ici 
de ce genre, et par la forme de ses feuilles 
et la couleur de ses fleurs, dont le coloris 
insolite mérite de faire tout autant de bruit 
qu'en a fait dans le principe celui du 
T. azureum. 

Ses petites feuilles, 5-5-foliolées , glau- 
ques et presque sessiles, ses grandes fleurs, 
d'abord rosées en s'épanouissant, puis blan- 
ches, finement plissées, d'un beau jaune d'or 
au fond, et là ponetuées et striées de pour- 
pre, la distinguent non seulement tout 
d'abord de ses congénéres, mais encore la 
recommandent nn au choix 
des amateurs de bonnes plantes 

Dzscnirr. Rhizome intesi. > 
de la grosseur d’un œuf de poule (et plus?), 
couvert d'une écorce épaisse et se détachant 

ar squames irrégulières. Tiges gréles, cy- 
lindriques , filiformes , allongées , glauques 
au sommet , à peine famifión, rougeátres ou 
ponctuées très finement de pourpre, à la 
base, et lá, vétues de es trés peti 
lesquelles passent bientôt à l'é l'état de feuilles). 
Pétioles très courts, plans, canaliculés en 
dessus. Feuilles petites , glauques ; les infé- 


— 


> 


rieures 5-séquées-digitées (non peltatisé- 
quées); à segments postérieurs souvent bi- 
fides; les feuilles supérieures seulement 
3-séquées ; segments ovales-oblongs, à peine 
aigus , arqués-convexes. 

Pédoncules grêles, longs de trois pouces. 
Fleurs grandes, solitaires, axillaires; tube 
calycinal court, quinquanguleux-aigu ; épe- 
ron gréle, droit, plus long que lui ; segments 
calycinaux amples , deltoides, aigus, d'un 
vert cendré-glauque, très pâle (ainsi que le 
tube), légèrement veiné de rougeâtre. Pé- 
tales égaux, alternant avec les lobes du 
calyce; les deux supérieurs assez larges à 
la base et lå connés avec le tube calycinal; 
les trois autres longuement et très étroite- 
ment onguiculés (onglet canaliculé); limbe 


subitement élargi, obové-spathulé, délica- 
tement plissé, échancré au sommet, à bords 
ondulés, entiers ou très obsolètement la- 
cérés (style et étamines, rien de particulier). 
Cette Capucine est assez voisine des T. po- 
lyphyllum et speciosum Porpp. et ExpL. 
(I. e.). Elle diffère surtout de la première 
par sa glabrité, la petitesse relative de ses 
feuilles, la forme et la couleur différentes 
e ses pétales , et l'absence de stipules, etc., 
de la seconde, par le nombre et la forme des 
segments foliaires, la grandeur et le coloris 
des fleurs, la structure du style; elle est 
encore trés voisine du T. edule, dont on la 
distingue aisément et de même par la di- 
versité du feuillage et du coloris floral. 
Cu. L. 


À 
ik rt zu pa 7 5 
tue qi ~ GARS 
NU NS Gs AU id O jones 


CULTURE, 


La culture de cette remarquable espéce 
ne différe en rien de celle que j’ai décrite 
à l’occasion du T. azureum (Voyez ci-des- 
sus, T. II. Mai 1846, pl. VII), et les ama- 
teurs peuvent la lui appliquer en toute 


sûreté. Au moment où j'écris (25 avril), elle’ 


est en pleine floraison ; et ses grandes fleurs 
rosées ou blanches, font un heureux con- 
traste avec le pourpre, le jaune et le bleu 
violacé de ses congénères, les T. tricolor, 
azureum, brachyceras, edule, polyphyllum, 


éte., en fleurs en méme temps qu'elle. On la 
forme en élégantes guirlandes , en boules 
sphériques, en ovales, en lozanges, ete.; 
au moyen de fils de métal, appuyés sur uD 
piveau commun et dont la disposition donne 
à la plante un aspect très gracieux. 

Mes lecteurs adopteront peut-être avec 
moi la forme que j'emploie de préférence, 
et dont la vignette ci-dessus leur donne le 


modèle. 
L. VH. 


? i n 
Qi “atea indica 


7 " . 
sltiata por ‘ 


Hal Uia cM 


Ge LIV. 


JUIN 1847. 


242. 


AZALEA (pica) STRIATA FORMOSISSIMA, 


(RHODODENDRUM INDICUM STRIATUM FORMOSISSIMUM. ) 


AZALÉE DE L'INDE à fleurs très élégamment striées. 


Érw. Voyez ci-dessus, No 239. 


Ericaceæ § Rhododendree. — Decandria (Pentandria)-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — V. T. I. pag. 45. 


CHARACT. SPECIEI : Azalew indice (Rhododendri 
indici) mera varietas, corolla nivea fasciis striis 


punctisque roseo-kermesinis picta, non semel eodem 
colore exacte semi-partita. 

Azalea (Rhod. ( Tsutsusi) striata formosisssima 
Horror. GANDAV 


Cette variété a été obtenue, dans ces der- 
niéres années, par M. Van Geersdaele, ama- 
teur à Gand, à qui l'on devait déjà les A. ind. 
Duc de Brabant, Prince Camille de Ro- 
han, ete. Il serait oiseux d'en donner une 
description purement botanique; c'est un ar- 
brisseau vigoureux, à rameaux élancés, cou- 
verts de longs poils, drus, mais non hispides, 
et d'un roux foncé. Ses feuilles, d'un vert 
tendre, sont exactement ovales-elliptiques, 
presque sessiles, couvertes de poils fauves, 
soyeux et couchés ; au sommet des rameaux, 
une touffe de feuilles plus petites forment un 
verticille d’où sortent trois ou quatre fleurs, 
trés amples, d'un blanc pur, interrompu 
par des bandes plus ou moins larges d'un 
rose vif, tirant sur le carmin pur, et par 
des stries ou de rares points de la méme 
teinte. Quelquefois aussi, la corolle est com- 
plétement mi-partie amarante et blanche 
(et c'est ce qui a précisément lieu dans l'in- 
dividu qui, devant nos yeux en ce mo- 
ment, sert de sujet pour la rédaction de 
cette notice). A la partie supérieure de la 
Sorge est une macule, presque indistincte, 
d'un vert très pâle, obsolétement ponctué, 
de plus foncé. Les 5 étamines sont légère- 
ment saillantes ; le style est plus long qu’el- 
les. Le calyce, inégalement fendu, est revêtu 
de longs poils soyeux. 


On sait combien toutes les fleurs pana- 


chées sont sujettes, non seulement chaque 
année, mais sur elles-mêmes et dans la 
méme année, à varier les taches qui les 
décorent; mais encore à en étre plus ou 
moins complétement privées. Les formes 
mémes subissent quelquefois cette désolante 
inconstance. C'est ainsi que par une culture 
subséquente, on n'a plus revu cette char- 
mante frange denticulée qui fesait l'orne- 
ment des fleurs de l'Azalea indica fimbriata. 
- L'élégante variété en question n'échappe 
pas non plus entiérement à cette loi d'une 
nature fantasque; elle semble toutefois se 
montrer un peu plus constante que ses sœurs 
en panachures ; du moins si nous en jugeons 
par trois ou quatre années d'observations 
réguliéres. La remarque que nous fesons 
au sujet de plantes à fleurs ou méme à 
feuilles panachées , est le fruit, non seule- 
ment de notre expérience propre, mais en- 
core de celle de tous les praticiens; et nous 
ne la consignons iei que pour mettre en 
garde un amateur de prononcer a priori 
sur une plante panachée, avant que d'en 
posséder, pendant deux ou trois ans, au 
moins, un individu normal, vigoureux, 
bien cultivé. C'est seulement alors qu'il 
pourra émettre un jugement exact et défi- 
nitif sur la plante qu'on lui a livrée. 


Ca. L. 


a 


CULTURE. 


Voyez la note qui accompagne Y Azalea indica exquisita, ci-dessus. 


L. VH. 


MISCELLANEES. 


+ 7. JUSTICIA GHIESBREGTIANA Cn. L. 


(AcANTHACEZ.) 


Catt tel 


Mexique die het a à qui elle a été 
dédiée; et c’est ue nous nous 
m- 


mission en cette contrée, qu’elle commence 
à se répandre dans les collections. Elle pa- 
rait bien distincte de ses congénéres, et se 
fait remarquer par son beau feuillage verni, 
ses amples panicules de longues fleurs d’un 
pourpre cocciné vif. En voici la description : 


J. frutex ramosissimus glaber, ramis nodoso-in- 
flatis subtetragonis, 4 lineis subele evatis; — dis- 
tantibus petiolatis ss dur Mera tis arcu 
rvatis subcrenulatis e. brevi 
icelli flore uno ses- 


sili; corolla glabra trigona bilabiata, basi 3 squamis 


sericeo-pilosis adnatis stipata; lobo superiore bifido 
arcane puesto: venoso) loculis antherarum i inque: 
libus 
maté” ga mo SLANK glabro 

Apu en att pe ad articulationes 
atroru ales mbo folio basi decurrente late 
undulato Matte di itenterque crenulato, margine 
subreplicato nitido intense viridi subtus pallido 
peurs elevatis glandulosis sparso, nervis arcuatis 

subparallelis ; svago lac RAP ES od pe 
lineari-subulatis tylo gracillim «mer fre: 
pora  exguipolica do, ultra, sursu otun- 
dat angulosa bilabiata, fn abi e 
libus d iore subtriangulari obtuso brevissime bi - 
fido lateraliter cuatis di 
infer. iris; ansi ingr Alen ge beret; de basi 
ad mediu rollæ tis et gres 
deinde liberis E xni sioni sula corolla oblon- 
gis, ovario conico in discuta obsolete lobatum Pate ya 
loculis biovulatis V. spec. viv.). 
Cu. L. 


+ 8. CANTUA BICOLOR Cx. L. 


(roremoniAcEE.) 


Parmi les plantes récemment importées 
de la —€—— par M. Bridges, nous en 
re s quelques-unes, horticulturale- 
ment cosa fort intéressantes et qu’a bien 
voulu nous communiquer M. Galeotti, qui 
s’en est rendu acquéreur, 

L'un d'elles (1), celle dont il s'agit, ap- 


outre, un joli petit feuillage myrtiforme > 

ense et d'un vert pâle, un “port peu élevé, 
ajoutent singulièrement à l'élégance de la 
onm entiére, M. Galeotti a réussi à en 


(1) Nous nous occuperons plus tard des autres. 


élever de dices individus de graines. En 
voiei la diagno 


* 3.5 í 4 corolla), 


C. fi 
is 
(r ramalis pod npe ramis cinereo-virens; - 


so (ad lentem puber ulo) lobis brevibus xc 
deis; > corolla pesti Tongiate (bipollic.) infundibul 
foemi-4ubulosx, lobis imbricatis patulis ro tundati 
emarginati mucronulatis ; staminibu 


Cu. b. 


—€263- 


+ 9. PILOCEREUS CHRYSOMALLUS Cu. L. 


(cacrAcEx.) 


On a recu dans ces derniers temps du 
Mexique, une espéce fort intéressante et 
fort distinete du genre Pilocereus, que 
"quelques hortieulteurs ont nommée Cactus 
militaris, en raison de ce que son sommet 
(cephalium) présente assez bien la forme et 

i de certaines coiffures militaires 
(Kolback). 

M. Galeotti, qui s'occupe avec autant de 
zèle que de succés de la collection des plan- 
‘tes de la famille des Cactacées, ayant bien 

ulu nous communiquer le fragment ter- 
minal desséché d'un individu de l’espèce en 
question,nous avons pu la déterminer ainsi: 

P. ramosus (?) erectus robustissimus; angulis 
12-15 (v. amplius) validis; fasciculis valde approxi- 
matis, tomento albido brevissimo persistente; acu- 
leis 20-25) p e E di 1 to 4° Teh 
griseis inæqualibus (plus minusve pollicaribus) inter- 
nis paulo robustioribus, 


Cephalium (verum!) subpedale rotundatum obtu- 
um cau terminans et undique obvol 
unilaterale et hæmisphericum ut in P. seni 
issi sa fulva brevissima formatum , acu 
-aureis divaricatis gracillimis criniformi- 
rigidis pollicaribus et ultra undiq pert t adeo 
innumerabilibus, adeo intertextis ut nil tomenti ad- 
spiciatur. 

Florum siccatorum vestigia solummodo vidi nec 
agnoscenda. Semina repperi reniformia nitida nigra 
levia, et in nonnullis ovariis plane desiccatis larvas 
cujusdam insecti observavi. 


A l'état vivant, cette plante, par son 
bonnet d'or, sur lequel se détachent ses 


fleurs vivement colorées, doit présenter un 
aspect vraiment ornemental. nom 
spécifique rappelle la couleur et la forme 


Cu. L. 


| 10. GARDENIA STANLEYANA Hoox. 
(V. ci-dessus, T. II. Janv. 1846. Pl, I-II.) 


Un individu, qui vient de fleurir ici (Jar- 
din Van Hourre), a porté plus de vingt 
fleurs, aussi longues, aussi grandes, 
moins, que celles que l'on voit dans notre 
figure (I. e.), mais bien plus vivement colo- 
rées, Ainsi, le vert, que montrent les corol- 
les en naissant, disparait promptement pour 
passer au blane si agréablement moucheté 
de violet. Celui-ci, dans nos fleurs, occu- 


& 
x 


VE. e ee ee ns à EM LETT E 


pait une plus grande place que dans ces 
derniéres, et quelques-unes d’entre elles 
étaient méme entiérement mi-parties blan- 
ches et violettes. 

L'individu dont nous parlons wa pas 
encore un mètre de hauteur; mais son élé- 
gante cime feuillée, en mesure bien 2 et 1/2 
en diamètre. 

Cu. L. 


+ 11. GARDENIA WHITFIELDII Liyo. 


Nous avons parlé de cette nouvelle plante, 


en décrivant la précédente, à laquelle elle 
parait ne pas lui céder en beauté. Ses fleurs 
longues d'au moins 5 pouces, sur 3 de dia- 
Metre à la gorge, sont couvertes d'une 
bourre épaisse, dont l'effet ne doit pas 


manquer d'étre aussi pittoresque qu'orne- 
mental. Nous verrons bien : car les indi- 
vidus que nous examinons ici ne sauraient 
tarder à fleurir. 


Cn. L, 


-€983—- 


+ 12. ANDROCENTRUM (1) MULTIFLORUM Cu. L. 


(axprocentrum, Nov. Gen. Acanthac. § Ruell.) 


M. Galeotti, de Bruxelles , ancien voya- 
r son zéle 


g séjour au Mexi aieri nous a 

réc nte communiqué un échantillon des- 

er d'une plante qu'il a recue de cette 
trée. 

e est une Acanthacée , “ange re- 
marquable par le grand nombre de ses 
amples fleurs orangées, campanulées , dis- 

n une ample pa pese trichoto. 
nches et les ux son 
adrangulaires , couverts é ibidem 
isátre, parsemé de verrues; i len dre 


dant son long 


autour de ige 
M. Galeotti a TI à en élever por 
individus de graines. C'est sans contredi 
Tune des plus belles plantes de la famille. 
Elle nous a paru devoir constituer le type 
d’un genre nouveau que nous caractérisons 
ainsi : 


Androcentrum : Calycis inæqualis laciniis 5, trise- 


1 mpe. om, 2 bai angustioribus. Co- 


riatis; 
ro a 4- E longior, limbi dilatati lobis 


eris oblo! 
gin. ona prete ARIES basi sjoni setiformi 
s. Ovarium biloculare disco 5-lobo insertum, 
loculis ovaie Sif pres ipsia incurvo 
bifido. Capsula..... 

An ircenrum multiflorum (species unica), fru- 
tex? ramis tetragonis articulatis mireia lso 
foliis ellipticis utrinque acutis , limbo decurrente, 
supra pilis adpressis br evibus opertis, intra "tbi, 


petite sorge foliata; r 
parvulæ su te pilis via imis densissime con- 
gutinati pen tæ numerosissimæ fer v confluentes] 
flor umero angulis 


vision nu 

in été 08 cs og gens breviter pedicellati. 
c ppt di OE dodi 10 ini 
lycis segmentis crasso-co 
alano (foliolis à n rta pe vestituque con- 
mibus sed carinatis), pajus corolla extus grosse 
venosa glabra intus em barbata; filamen 
subarcuata.. (V. spec 2) 

enus Aphrag mice Ness necnon proximum, sed sat 
distinctum 


Ca. L. 


(1) “nD, étamine; XEYTPOY, aiguillon. 


yettt ma Mall 


) E ; D 
audita pull 


1 


, 
y 


o 


7e LIV. PL. I et I. JUILLET 1847 


243-244. 


THIBAUDIA PULCHERRIMA, 


THIBAUDIE TRÈS BELLE. 


Érym Dédicace. 


Vacciniaceæ $ Vaccinie®, 


uloso 


Pini GENERIS. — , Calyx semi- eeu 
,lim 


tito, partitionibus dentiformibus erecti mid enti- 
us. te rolla ON PRES 5- dentata carnosa. 
fil 


Stamina 10; is = evil vw ec cem is li- 
neari ibus glabris ris nunc o libe lphis; an- 
theris elongatis hilocularitine gn "libel medio 
adnatis saperne liberis Robe: id est: loculi pene 
segregati in tubulos elon gati, rima longitu 
dinali dehiscentes. Discus MN ron del 
solete 5-dentatus 5-gon subglobosa 


ea truncata calycis NT Le o carnoso coriaceo 
a 5-locularis, loculis polyspermis. 


Practices; caules or que ramosissimi. 
æ florifere axillares terminales svare e bracteis 
Sante coriaceis subrot tundis erg tis texte, 


lata petiolis sepe contortis ol de in ntegerrima 
in cue votada ata e v. serrata. Flores racemosi v. 
s celli 


és prie hissing, emme squame bracteæ 
acemi calyces corollæ et bacce pere rubicundi co- 
- Bacca sapore grate acido don 
Fer. Duwar. in DC. Prodr. "db 560. 


« Une plante m'a rarement fait éprouver 
plus de surprise et de plaisir que l'aspect 
de l'échantillon en fleurs de Ja Thibaudia 
dont il s'agit, que m'ont obligeamment 
communiquée les chefs de l'établissement 
d’horticulture d'Exeter. Qu'on se représente 
une branche, de 4 j pieds de long, divisée 
seulement au sommet en 4 ou 6 courts ra- 
meaux feuillés; à feuilles persistantes, lon- 
gues de 6-8 pouces, émettant dans la lon- 
Sueur et unilatéralement sur le vieux bois 
de nombreux fascicules ou ombelles rap- 
prochées, sessiles, penchées, composées 
chacune de 12 à 20 fleurs, dans tout état 
de développement, depuis le bouton nais- 
Sant, écarlate (ainsi que le pédicelle) et pa- 
naché de vert pâle, brillant; jusqu'à la co- 
rolle entièrement épanouie, et alors d'un 
Pouce de long, étroitement campanulée , 

OM. mi 


— Decandria-Monogynia. 


Thibaudia Pay. Msc. (ex herb. algeria ex Kostn in 
H tB S 


er € aH 

Ceratostemma Juss. genera vix inter se et ab illo distincta?) 
(Rén.) 

CHARACT. SPECIEI : 7. aretini) ramis vetus- 

tis elongatis sparse verrucosis floriferis, junioribus 

Lerma la; palace an gái a ed. li lato- — 

latis utri inq minatis subse oribus nume- 


rmi corolla varie igit tubo proteste, 
ms nulato pues to 

iis acuminatis re tenti-reflexis, staminibus styloque 
mate Hoo! 

Thibaudia pares di Wai. msc. Hoox. Bot. 
Mag. t. 4303. 


c 

Bo 
es 

© 


d'un rouge ochracé, veiné et bigarré (à peu 
près comme la fleur de la Fritillaria Melea- 
gris) de lignes d’un rouge plus foncé et plus 
brillant. La structure interne de la fleur est 
également fort curieuse; les étamines for- 
ment une colonne serrée (androzone) autour 
du style, et les tubes anthéraux en sont 
très allongés, comme le démontrent la figure 
ci-jointe et ma description. 

» Cette plante est originaire du Nord de 
l'Inde, et le D" Wallich, à qui j'en montrai 
les fleurs et les feuilles, la reconnut comme 
une espéce croissant dans le district de Kha- 
siya (1) et à laquelle il avait donné le nom 
de T. pulcherrima : nom qu'elle mérite à 


(1) Probablement KAoseea, selon une autre or- 
thographe. — 
17 


-£983- 


tous égards. Elle est bien distincte de toute 
autre Thibaudie indienne décrite jusqu'ici. 

» Descripr. C'est un arbrisseau assez élevé, 
à branches allongées, vigoureuses, portant 
surtout des feuilles à l'extrémité des ra- 
meaux, c’est-à-dire, que les feuilles (infé- 
rieures) tombent au fur et à mesure que 
ceux-ci s'allongent; branches glabres, ainsi 
que toutes les autres parties de la plante, 
et d'un brun pâle. Sur les plus jeunes sont 
de petites squames subulées (qu'on ne sau- 
rait regarder comme des stipules) (1), qui, 
en tombant, laissent des cicatrices tubercu- 
lées, apparentes sur les vieilles branches. 
Feuilles alternes , rassemblées à l'extrémité 
des rameaux, largement lancéolées, presque 
sessiles, subcoriaces, penninerves, acumi- 
nées, subdentées vers le sommet, ou méme 
du milieu à la base; longues de 6-8 pouces, 
d'un vert foncé, pale en dessous et là plus 
manifestement veinées-réticulées. Les fleurs 
paraissent sur le vieux bois (ou sur celui ágé 
de 2 ans au moins), dans l'aisselle des feuil- 
les tombées, et sont disposées en faisceaux, 
ou ombelles unilatérales , sessiles , pendan- 


(1) Folia abortiva (Rép.) 


tes. Pédicelles rouges, renflés au sommet. 
Ovaire turbiné, articulé sur le pédicelle. 
Tube calycinal calycinal court, ové-lancéolé, 
appliqué (1). Corolle, à l’état d'alabastre, 
presque fusiforme, à 5 angles profonds; 
épanouie, son tube, trois fois aussi long 
que le calyce, est cylindrico-campanulé, 
pentagone; à limbe découpé en cing seg- 
ments assez courts, acuminés, réfléchis. 
Elle est d’un rouge pâle (tournant quelque- 
fois au vert jaunâtre), et élégamment mar- 
quée, en long et en travers, de lignes d’un 
rouge plus décidé, Étamines 10, subexser- 
tes. Filament courts, larges, ciliés; anthères 
très longues, subulées, tomenteuses, cour- 
bées à la base; chaque cellule allongée en 
un tube très gréle et portant dorsalement 
vers le milieu un éperon réfléchi. Ovaire 
charnu, à dix petites cellules, à sommet ou 
disque plat. Style plus long que le tube co- 
rolléen, un peu plus que les étamines, et 
légèrement épaissi supérieurement. Stig- 
mate obtus. » 
Hooker, l. €. 
Ca. L 


(1) Partie du tube calycinal, libre, trés courte, á 
5 segments deltoides appliqués. 


Explication des Figures. 
. Une fleur séparée. Fig. 2. Étamines et pistil. Fig. 3. Deux étamines séparées. Fig. 4. Pistil. 


Fig. * pron transverse de l’ovaire. 


— 


CULTURE (l). 


Adossée à l'un des murs d'une serre à Ca- 
mellias, dans une plate-bande formée de 


¿quents arrosements pendant l'épo- 
gue de la végétation), dans un endroit ou des 

erm é touche souvent presque 
point de congélation, cette plante réussit 
parfaitement bien et fait chaque année de 
pous 


décembre, pour s'épanouir successivement 


(S. T.) 


et pendant longtemps de bonne heure en 
avril. » 

On pest done, d’après ces renseignements 

runte au Botanical Baga 

acqui- 


que 
consilaner cette la nt comme un 


vatoire, elle en sera l'un des principaux 
ornements, par le grand nombre et l'élégant 
coloris varié de ses fleurs. Multiplication de 
boutures encore herbacées,faites sur cout 
tiéde et sous cloche. 

Li VE 


(1) Désormais pour indiquer d'un coup d'œil le mode général de culture, je ferai 


S. T. (serre tempérée), S. CH. (serre chaude), PL. T 


T. (pleine terre à Pair libre), OR. erat et CH. F, (chassis 


précéder chaque article des in 


rar 


{ 


E. 
dIouneneo paletto 


7e LIV. 


PL. HL 


JUILLET 1847. 


t2 
da 
" 


ACHIMENES PATENS, 


ACHIMENE ÉTALÉE. 


Érm. V. ci-dessus, T. I. p. 79. 


Gesneriaceæ § Gesnerieæ. 


CHARACT. GENER, — V. ibi 

CHARACT. erant ro E sibereeto pros 
AF petiolatis oppos æqualibus ovatis 

cutis serratis supra hispidilis, "pedicellis is donc 
istics calycis pubescentis limbi laciniis tubo co 


— Didynamia-Angiopermia. 
rolla pei corolla limbo amplo o. (cre- 
ame tubo hinc in calcar conicum producto, 


Achimenes patens Bentu. Pl. Hartweg. n ane 
(p. 47). Linor. Journ. of Hortic. Soc. I. 233. 


Lors de sa premiére exploration au Mexi- 
que (1857...), M. Hartweg découvrit cette 
Achiméne dans les endroits ombragés, entre 
Zitacuaro et la Hacienda de Laureless, au 
Mexique; mais ce n'est qu'en 1845, lors de 
son retour dans les mémes contrées, qu'il 
l'envoya vivante en Angleterre. Elle est voi- 
sine des A. grandiflora et longiflora. On la 
distingue facilement de toutes deux par les 
erénelures de la corolle, la projection en 
arriére, et fort remarquable, de l'éperon hors 
du calyce, enfin par un coloris pourpré- 
violet trés foncé, dont la richesse et le ve- 
louté ne sauraient étre rendus par le pinceau 
de l'artiste. Nous venons de la voir fleurir 
dans l'Établissement Van Houtte, et nous 
€n avons pu ainsi admirer le vif coloris. 
Elle se rapproche surtout de la seconde par 
son port et son feuillage. La belle nuance 


dont nous parlons, occupe toute la surface 

du limbe de la corolle, mais palit blanchâtre 

en dessous, pour reparaitre presque aussi 

vive sur le tube. Cette opposition de cou- 

leurs est d'un superbe effet. Le diamétre 

de la corolle est d'un pouce et demi en- 
n 


< 
=$ 


En signalant les principales différences 
qui distinguent cette belle et nouvelle espéce 
des deux congénéres dont elle est le plus voi- 
sine, nous en avons dit assez pour nous dis- 
penser d’en donner ici la description. Disons 
seulement que par son coloris si richement 
prononcé, elle fera un heureux effet au 
milieu de ses congénéres, dont les fleurs, 
bien que grandes et belles aussi, sont loin 
de posséder d’aussi splendides teintes, 


Cu. E 


CULTURE. 


On donnera à cette espèce les mêmes soins 
que ceux que j'ai spécialement recomman- 
dés, à l'occasion des Achimenes multiflora 
(T. I. p. 79), picta, (T. I. p. 99), argyros- 
ligma, des Gloxinia gesnerioides (T. II. fé- 


(S. CH. et S. T.) 


vrier 1846), pallidiflora (T. 11. juill. 1846), 
ete., qui toutes dans nos serres doivent étre 
traitées de la méme maniére. 


L. VU 


MISCELLANEES. 


+ 13. ARUNDINARIA FALCATA..... 


(AGROSTACER. ) 


Un bambou vivace, qui atteint trente ou 
quarante pieds d’élévation, qui croit sur les 
crêtes de l'Himalaya, à 8 ou 10,000 pieds 
de hauteur, lå où la neige, pendant l'hiver, 
forme des lits de 10 pieds d'épaisseur, telle 
est l'insigne et ébouriffante nouveauté qu'on 
nous annonce, et qu'un voyageur vient de 
rapporter de l'Inde! En effet, tout le monde 
sait que les bambous ne croissent que dans 
les régions les plus chaudes du globe. Celui 
dont il s'agit, serait done une graminée gi- 

tesque, du port de notre bel Arundo 
donax, cet ornement obligé de nos jardins, 
qu'il surpasserait de toutes manières, en 


(PL. T.) 


ornant d'une facon aussi grandiose que pit- 
toresque les bords des ruisseaux et des pié- 
ces d'eau, sans avoir, comme ce dernier, 
l'inconvénient de ne pas résister dans le 
Nord aux gelées un peu intenses (10-12 
— 0 R.). i 
Nous en avons sous les yeux (dans PEta- 
blissement Van Houtte) de jeunes individus, 
qui bientôt nous permettront de prononcer 
à coup sur sur le mérite de cette plante et 
sur ses affinités génériques et spécifiques. 


Cn. L. 


y 14. GLOXINIA TEUCHLERI (nvnnipa). 
(V. ci-dessus, Fronz, Pl. VIII. no 220, Avril 1847.) 


(GESNERIACEÆ.) 


(S. CH. et S. T,) 


ces paroles du Christ : Hommes de peu de 
00, voyez et croyez ! - 
On n’a pas cru non plus à la Capucine 
bleue, on ne croit pas encore à la Capucine 
blanche. Maintenant on sera obligé d’y croire 
de visu et de tactu! (V. Fiore, T. II. Mai 


+ 15. VERONICA SPECIOSA. 


+ 16. 
+ 17. 


(SCROPHULARIACEÆ. ) 


Ces trois plantes sont un exemple frap- 
pant de ce que peuvent devenir en pleine 
terre et à Pair libre des végétaux qui, pou- 
vant supporter sans encombre les intempé- 
ries de nos climats, sont néanmoins culti- 
vées en pots pour étre abrités dans les ser- 
res. Nous en avons, en ce moment (5 juillet), 
sous les yeux de superbes touffes ou buissons 
couverts de boutons prêts à s’entrouvrir chez 


1846. VII. T. III. n° 241.) 
Cu. L. 
— RUBRA. 
LINDLEYANA. 
(S. T. et PL. T.) 


` 

les deux premières, et qui commencent a sé 
montrer chez la dernière. La vigueur des 
rameaux, le coloris du feuillage, le nom- 
bre et le volume des boutons, tout se mon- 
tre d'une facon bien autrement ornemen- 
tale que chez les mêmes cultivées en pols 
pour la serre. L VH. 


loo K 


1 
ff 


Si >). 
to A obbia Mild 


part: 


> , 
el 
{ 


í 


( 


7e LIV. 


PE IV. 


JUILLET 1847. 


246. 


ÆSCHYNANTHUS LOBBIANUS. 


ÆSCHYNANTHE DE LOBB, 


Erm. Voyez ci-dessus Te III. Pl. 198. 


Gesneriaceæ $ Cyrtandreæ. 


CHARAT. GENER. — V. ibiden 

HARACT. SPRCIEI. Æs. ASIA foliis el- 
Siptisis carnosis aveniis integerrimis v. obscur ure ser- 
l 


tis g aucis, , Ca yce 


i cylindraceo- -subcampanulato dense nigro- -to- 


— Didynamia-Angiospermia. 


mentoso , segmentis brevibus acutis mt co- 
rolla calyce vix duplo longiore pubescente. Hoox. 

Es nda: Lobbianus (Hort. Veitch.) Hook. 
Bot. Mag. t. 4260 


Cette espèce, ainsi qu’en justifie la belle et 
exacte figure ci-contre, est l'une des plus bril- 
lantes et des plus splendides du genre. Elle 
croit dans l'ile de Java, où l'a découverte le 
courageux et infatigable collecteur de plan- 
tes, M. Lobb, à qui Pon en doit en même temps 
Plotroduetion toute récente en Europe. Elle 
fleurit dans nos serres pendant la belle sai- 
son. Voici comment la décrit M. Hooker : 

« Arbuste ramifié, rampant, d'une con- 
sistance charnue. Tige et rameaux cylindri- 
ques, glabres, d'un pourpre foncé. Feuilles 
opposées, charnues, mais trés fermes, pres- 
que cartilagineuses , étalées , on rt $ 
glauques, brièvement pétiolées, à bords gé- 
néralement pourpres, entiers ou légèrement 
dentés, obtuses à la base, subaigués au som- 
met, obsolétement veinées, et portant une 
ligne creuse au milieu. Corymbes terminaux, 
braetéés, Pédicelles courts, pourpres, to- 
menteux ; CE cordées, membranacées, 
entières, à peu près aussi longues que les 
pédicelles et d'un rouge foncé. Calyce am- 


ple, cylindracé, mais un peu dilaté et comme 
campanulé supérieurement; 4 limbe divisé 
en cing segments courts, étalés, subaigus; 
tout ce calyce est rouge-foncé, luisant et 
couvert dun duvet épais et noirátre. Co- 
rolle, environ deux fois aussi longue que 
le calyce, courbe, entièrement tomenteuse 
et d'un riche PRE tube fortement con- 
tracté au-dessus de la base, qui est ovée- 
bulbiforme; limbe oblique, formé de quatre 
n ás dressés.étalés 5 


o 7 2% 1 o 7 
dont le supérieur seul est bifide. A la gorge 
de la corolle se montrent quatre doubles ` 
lignes radiées, pales, dont deux sur chaque 
segment et accompagnées de macules som- 
bres. Etamines et pistil atteignant le sommet 
du lobe supérieur de la corolle. Glande pé- 
rigyne, disposée en une coupe charnue, 
quinquélobée. Ovaire cylindracé, tomen- 
teux. Style aussi épais que l'ovaire; stigmate 
formé d'un disque oblong, transversal, et 
également tomenteux. » 


tr. L. 


Explication des Figures. 


Fig. l. Une corolle de grandeur naturelle. Fig. 


2. Pistil et disque périgyne (fig. gross.). 


CULTURE. 


le lecteur veut bien consulter la notice 
culture que j'ai donnée à l’occasion de 
ye ynanthus pulcher (Te III. n° 198) 
il se trouvera suffisamment renseigné sur 


(S. CIL) 


la maniére de conserver et de multiplier 
toutes les plantes de ce genre. 


L. VH. 


MISCELLANEES. 


+ 18. FUCHSIA ACINIFOLIA SCHEIDW: 


(ONAGRARIACER. ) 


Joli petit arbrisseau , Lib om récem- 
ment du Mexique, et fleurissant en ce mo- 
ment dans les serres de M. Galeotti. Té écorce 
en est grisåtre, les rameaux hispides, alter- 
nes ou opposés; les feuilles opposées, pé- 
tiolées, ovées-aigués, ciliées, dentées un 
peu au-dessus du milieu, un peu poilues. 
Les fleurs sont axillaires, à calyce cylindri- 
que, rouge , à pétales roses, blancs à la base 


(S. T.) 


(feuilles, 5 lignes de ocu fleurs 4-5 
lignes). En voici la diagnose 


F. ramis hirtellis , foliis : Lerner ovatis 
ütrinque acutis antice dentatis margine ciliatis supra 
€—— sobras glabris, res axillaribus flore 
duplo longioribus, ST infundibuliformis lobis 

ovatis iù petalis emarginatis, genita libus 
india sis. Flores rosei. 

ScHEIDW. 


+ 19. NOUVEAU GUANO. 


Fa alguna | anglais, qui se publie à Paris 
(le Galignani's Messenger), raconte qu'un 
cultivateur de cette nation, établi à la Ja- 


moyen d'u 

d'y Luni. 
Ayant remarqué que parmi les innombra- 
. bles et énormes Cheiroptéres (chauves- 
souris), qui habitent cette ile, une foule 
dentre elles semblaient résider de préfé- 
rence dans certains rochers du rivage, il 
fit élargir la fente de l’un d’eux, par laquelle 


de 250 pieds environ de longueur, sur 20 
de large et 50 de hauteur. Des milliers de 
ces animaux y nichaient, suspendues par 
les crochets de leurs ailes aux aspérités de 


‘une épaisseur de 
dont ce cultivateur évalue la contenance 
totale à environ 600 tonnes, soit 1,200, 
kil. et qu’il affirme être d'aussi bonne qua- 
lité que celle qu'on retire d'Ichaboe. 


elles entraient et sortaient en ‘grand n om- Cn. L. 
bre, et pénétra bientôt dans une caverne 
+ 20 POTENTILLA VERNA L. 
(nosacEx.) (pL. P.) 


Cette petite plante eroit naturellement 


Elle est beaucoup trop négligée dans n 


dans les montagnes de l'Europe, et est assez | jardins , où elle formerait de jolies et solides 


rare dans les pays de plaines. Elle reste 
trés-basse et forme de jolies touffes par ses 
tiges nombreuses , pr 


ses, jaunes, maculées de fauve au centre. | 


bordures bien vivaces, hope au ere 
temps et durant une grande par e de la 
belle saison. En Angleterre, depuis ; quelque 
temps déjà, on l'emploie dans ce ut. 


la b 


owe JUILLET 1847. 


247. 


CAMPANULA NOBILIS, 


CAMPANULE NOBLE. 


Erm. Campanula (diminutif de campana), clochette; forme des fleurs dans les espèces de ce genre. 


Campanulaceæ $ Campanulee. — Pentandria-Monogynia. 


CHARACT GENER. — Calycis sn ovoideo v. 
o cum ovario so mbo supero 
ciniis margin RE x v. in sui 
entes MAE Corolla 
iin tabe inserta plus fejre campanulata apice 
quinqueloba v. quinquefida. 
rolla i inserta, f ilamentis bas si te membranaceis 
m inferum 3-vel 


3 


et > As in axi albuminis carnosi ortho- 
tropus, coty doni ee brevissimis, radicula 


en y / 


ifusæ prat is et lucubus miro neces foliis 
radicalibus E majori ribus 
lis et sn tor 


y variis , en 
bes ratis is spe majusculis sirain v. in eadem 
specie interdum candidis 


Exoucu. Gen, PI. 3085. 

Ca ca ae = Fucus (1) 1555. PIN Pr M peo 
Ray. Meth, Pl. 82. Tovax piaga Gen, 
. Juss. Gen. e G Ta Most. 
213. Prodr. 


364), etc. — Mydyoy et ue Diosc. M 

Pus. sec, nat, Lib. XXIII. . Vil. XXVII. po Uva 
Spec. Trac. Hist. 926. C ae spec, Corn. D 

164. Rapi spec. Ruri. 458. Trachelii spee. Lob. Hist. T 

non J. Baun. Hist. cum. ic. — Crus. Hist. cum. icxMarrn. 

co um. ic, Tape ic. Mo Hist. cum. ic. Daricn 


1512, Bot. Mag. . 659. 811. 9 


1973. 2019. 2492, oe Bot. Reg. t. 237. 241. 620. 1768. — 


(1) « Quum nobis non esr yá nomine veteribus appellata sit hee herba, qu illam campanula 
minare » LE a Historia 


» qui campanam plane referu 
vorum!) MDLY, p. 184, Ev 


È, EON. 


= p Bes s. 1545. (Cn 


App IV. 37. XI. litt. ot s XII. litt. + Prest. Symb. pri 
. nat. 2e sé 125, to ox. Fl. bor. am 

eg b 125. eis Illust. PA 254. t. 62. Lf 1. Rec. q 

exot. t. 178, Ejusd. ic. erit. fig. + de 178.-180 222 

. 499. P 00-703. 


344. 345. 354. 355. 499. 500. 632, 700-703 
811. 1238. Ejusd. Fl. exot. t. 155. Lenes. Fl . 238. Fl. 
Sprene. S . Gen. 788. p. 725. Kocu. -— Fl È > etc. 
(ide infra de gam Generis) R OEM. et 
a. MEDIUM C. Is es, Sinus calyce paar hl: reflexis 


obtecti du: 3-5-locularis, ae basi semper 
Mi 
Mediu me 109. Marianthemum Scunanx 


t Ins 
Hort. Nome Ragioni Preis FI. par. II. 526. Jaco. I. e 
obse . t. 37. Sista. Fl, Gree. t. 208-213, Wasser. et Krr. 
PL uis E t. 64, 258. hag e atl. t, 51. Ann. Mus. X 
13-17. Lamur. Pl. syr. 
Vent. Hort. Cels, t. 18. ed Je. Rep 
t. 26. etc. ete. a æn cit. — Viola marina, v. mariana, v. me- 
ms vet. 
b. EUCODON Aur. DC. ls cs. Sinus calycis non obtecti. Cap- 
sula 3-locu 


sE 


e : s c. Jaco. Fl. aust. l. c. Ic, rar. 334. Hort, 
03-207. Wazpsr et Kır. ar e. 136. 263. 


—Roueels Duxorr. Comm. bot. 14 
Erinia Nourer. Nouv. ann. sc. nat. IX. 120. Depierrea 
Scauecut, me II. 374. 
nonymia ista partim 
eandollio , ibe ex investig. nostris deprompta, 


incompleta. 
LE 


ex Endlicherio, Meisnerio, Alp. De- 
et tamen adhuc 
: = | 


Cn. L. 

HARACT. SPECIEI : C. caule esie i" actu ipe 

aati foliisque pilosis, foliis grosse trinque 
ira NP longe petiolatis “de ‘cordatis 


ine foribus versus d ramorum appro 
matis racemosis ciliati laciniis i 
neari-ancecati senile ale a appen 
ovatis, corolla elongato - campanulata ct 
Stack ia tus villosa, stigmate trifido. Lino. l. infra 
Campanula nobilis Lim. Journ. of hort. soc. L 
232. Bot. Reg. t. 65. 1846. 


m florum t€ > 


Stirpium mentarti insignes, etc, (Ludgd. 


+2 


Tout ce qui intéresse la décoration flo- 
rale de nos jardins à Pair libre, ne saurait 
être indifférent aux Amateurs. Aussi la 
plante dont nous allons les entretenir ct 
dont le port élégant, la beauté des fleurs 
lui a mérité, de la part de M. Lindley, l'épi- 
thète de Noste, sera-t-elle la bien venue 
pour eux tous, qui s'empresseront à l'envi 
d’en décorer leurs parterres. Elle est origi- 
naire de la Chine et est due aux intelligen- 
tes et zélées explorations de M. Fortune, 
dont plusieurs fois déjà nous avons l'occa- 
sion de citer l'actif dévouement. Selon ce 
voyageur, les Chinois du Nord en font 
grand cas; ils lui donnent le nom de Tat- 
tchoung-oua (fleur rouge en forme de clo- 
che), et on la voit orner les jardins des 
Mandarins de Chousan et Changai. 

Par son port, la grandeur et la forme de 
ses fleurs, elle rappéle bien notre Campa- 
nula medium, mais l'emporte de beaucoup 
sur elle sous ce dernier rapport. Elle est 
vivace, paraît s'élever à trois pieds de hau- 
teur, comme celle-ci, et forme une ou plu- 
sieurs tiges ramifiées de la base en larges 
touffes. Les feuilles radicales sont ovées, 
profondément cordiformes à la base, d'un 
vert pâle, et portées par des pétioles de 6 à 
9 pouces de long. Les caulinaires lancéo- 
lées, bordées par le limbe décurrent et por- 
tées par de courts pétioles. Toutes sont 
couvertes de poils, ainsi que les tiges. Les 
dents, dont elles sont bordées, sont en cré- 
nelures assez denses chez les inférieures, 
inégales et distantes chez les supérieures. 
Les fleurs, d’un rouge légèrement vineux 


(corolle) et piqueté de rouge plus foncé, 
sont grandes, pendantes, rapprochées, dis- 
posées en grappes pauciflores, au sommet 
des branches, et marquées de cinq cótes 
blanchatres, assez élevées. Comme dans la 
C. medium son calyce, assez développé, 
est muni d'appendices réfléchis; les lacinies 
en sont lincaires-lancéolées , ciliées; le tube 
de la corolle, allongé-campanulé, glabre en 
dehors, couverts de longs poils en dedans, 
se découpe au sommet en cinq lobes ovés- 
aigus, ciliés. Elle a près de 5 pouces de long 
sur 1 1/2 de diamètre. Le stigmate en est 
trifide : circonstance, qui, selon M. Lind- 
ley, la rapproche aussi des Campanula 
sarmatica et punctata. 

Chez les beaux individus que nous avons 
vus en fleurs pendant les mois de juin et 
de juillet, dans le Jardin Van Houtte, les 
fleurs étaient vivement colorés de violet 
pourpré, sans taches, et surtout sans côtes; 
c'est-à-dire, qu'au fur et à mesure que la 
corolle se développe, les 5 côtes qui en mar- 
quent le tube pendant sa jeunesse, s'obli- 
térent plus tard et se confondent avec lui. 
Le limbe était bordé de blane en dehors; 
à l'extérieur, la corolle est couverte de vei- 
nes très denses, anastomosées, qui en ren- 
debtada sit un peu rugueuse. Ce vif 
coloris, un port plus élevé et un feuillage 
plus ample sont, au reste, le résultat d'une 
culture normale, en bon sol et à l'air libre; 
tandis que la plante que avons décrite plus 
haut avait été cultivée en serre. 


Cu. L. 


CULTURE. 


` À en juger par le parallèle élevé sous le- 
quel croît cette espèce, elle peut sans in- 
convénient supporter nos hivers à lair 
libre. On Py plantera donc en un sol géné- 

reux, en lui rodiguant les arrosements 
pendant la belle saison. On la multipliera fa- 
cilement, soit par le semis de ses graines, 


(P. T) 


soit en en éclatant le pied en automne 0" 
au printemps. 

Le coloris des fleurs dans la planche ci- 
contre a été imité d’aprés des plantes culti- 
vées au Levant. Les individus exposés €? 
plein soleil portent des fleurs d'une teinte 
moins foncée. 

L. VH. 


b. ; 
Achimenceo PUN Ch L 
( 


7e LIV. 


PL. VI. 


JUILLET 1847. 


ACHIMENES IGNESCENS, 


ACHIMENE à fleurs couleur feu. 


Érym. V. Te Ier 


Gesneriaceæ  Gesnerieæ. 


CHARACT. GENER. — V. Paus 

CHARACT. SPECIEI : A. caule basi procumbente , 

dein erecto atropurpureo ae villoso, foliis oppo- 

sitis, rarius — Abe wae th lanceolatis, M subi- 

na em pit; ia acumi- 
osse ede Pt pilosa; ps o pla 

mins: sesquipoll. (v. vix ampl. ); Pedicelli 


Cette jolie et distincte espèce d'Achime- 
nes a été introduite tout récemment (en 
1846) du Guatimala en Europe, par les 
soins du chef de l'établissement Van HoutTE, 
ou elle vient de fleurir en juin dernier. Elle 
se fait remarquer, parmi ses congénéres , 
par son long tube floral droit (qui rappéle 
celui des Gesneria), d’un beau jaune d'or 
en dedans; son limbe court, rotacé , d'un 
rouge de feu vif, et son style exsert. Ces 
divers caractéres, communs à plusieurs es- 
péces déjà introduites et encore inédites, 
ainsi qu'à. plusieurs autres connues seule- 
ment des botanistes, constitueront plus tard 
dans cet intéressant genre, une excellente 
section en opposition avec une autre que 
caractériseront un tube arqué, ou méme 
sigmoide, un limbe trés dilaté, oblique, une 
gorge étroite, des organes sexuels entiére- 
ment inclus, ete. 

Descr. Rhizome squameux-bulbifére ; 
tiges ascendantes, cylindriques, d’un pour- 
pre noirâtre, et hérissées de poils assez 
rares, horizontaux, blanes, inégaux. Feuil- 
les opposées, rarement ternées , lancéolées, 
tienne atténuées ou cunéiformes 


p. /9. 

Didynamia-Angiospermia. 

longioribus Pp fere glabris com calycibus ; 
tubo corollæ v gibboso glaberrimo rubicundo 


pla limbi quo vis Ser agit iniati lobis rotun- 
ylo exserto, stigmatis bifidi lobis cucul- 


= 
i 
Pg 


Achimenes ignescens Nos. in pres. tab. 


à la base, brièvement acuminées, recour- 
bées, poilues, bordées de grandes dents; 
d'un blanc verdátre en dessous, avec des 
poils épars, placé seulement sur les nervu- 
les (longues de 4-5 pouces, larges de 5). 
Pétioles poilus, rougeátres, plans-canalicu- 
lés en dessus, longs d'un pouce et demi. 
Pédicelles plus longs, axillaires, presqu’en- 
tièrement glabres, ainsi que les calyces. 
Ceux-ci courts, turbinés, profondément 
divisés en cinq segments linéaires-aigus , 
subciliés, verts. Corolle à peine gibbeuse en 
dessus à la base, très glabre, tubulée, 
presque droite, ou légèrement convexe dor- 
salement, d’un rouge orangé; limbe étalé , 
à segments arrondis, égaux, imbriqués , 
trés finement sinuolés-denticulés au bord. 
Etamines subdidynames, á filaments dres- 
sés, flexueux, dilatés á la base; la 5° rudi- 
mentaire trés courte, oblongue-acuminée; 
anthères ovées. Anneau périgynique petit, 
obsolétement 5-lobé; style ascendant , trés 
exsert ; stigmate bilobé, lobes ovés, blanes; 
creux en dedans et finement papilleux. 


Cu. L. 


CULTURE. 


ecteur trouvera aux articles Achi- 


846) tous les renseignements désirables 


Tom. m. 


(S. CH. et S. T.) 
pour la culture d 'on doit affecter à ces 


tes de plantes 
€ L. VH. 


18 


MISCELLANÉES. 


1 


+ 21. CULTURE DES PLANTES DANS LA MOUSSE. 


« Les mousses sine jemploie å cet usage 


sont diverses espèces d'Hypnum, tels que 
les H. Schreberi, ler puru m, etc. 
Je les recueille dan n se ven au Led des 


buissons, en ayan n de 

méme temps les pétiolos et les feuilles en 

décomposition qui s’y trouvent mélangés. 

y 4 ve na une Mesi du terreau 
itué P 


e terre franche, et dans 
préférable à cette dernière. Si les plantes 
requièrent de l’engrais, je le leur donne à 
I t mesure que 
ipis , leur masse 

se resserre, et je remplis ni pots jusqu’au 
bord de nouveaux a mais 
racines en 0 a partie inféricure, j je 
presse alors les ajouter à cette e partie. 

es plantes que je eultive ainsi sont assez 
Macon set Je eiterai entr'aut les C 
indica et patens, Calla seni œthio- 
pica, Agapanthus um ydrangea 
hortensis, news prostrata, Justicia ner- 
vosa, Gorteri poet, des Pelargonium, 
des binira s 

« Diverses plantes prospèrent mieux et 
latine plutòt 


2-3 
[77 


mousse, en 
effet, retient l'humidité Sa longtemps et 
plus uniformément t que la terre. Les vases 
des plantes d'ornement que Pon doit placer 
dans les appartements, présentent , quan 

ils sont remplis de mousse, le grand avan- 


tage d'être transportés facilement, sans dé- 
poser aucune ordure sur les meubles ou 
les ses dn ce qui a lieu a pots 
pleins de terre. En cas d'expédition de 
plantes, ie qui ont été cultivées dans 
e la mousse, voyagent pr 
détachent aisément des pots, S ra- 
cines se sont si bien mêlées | aux mousses, 
qu'elles ne peuvent en être séparées, comm 
elle le seraient de la terre Sapp ). Outre 
cette sauvegarde en voyage, les mousses 
sont si légéres, que les ballots sont col- 
portés avec bien plus de facilit 
« J'ai réussi à y bouturer bon ‘nombre de 
meme, telles que : Aucuba japonica, Hi- 
biscus rosa-sinensis, Buddlea globosa, "ete, 


que ce procédé devrait étre généralement 
employé pour la sine eee par bou- 
tures. Beaucoup de in tes bulbeuses réus- 
siraient dans de la sse, je n'en puis 
douter. J' y ai essayé da crocus jaunes, el 
Jai trouvé qu'ils y réussissaient parfaitement 
et y fleurissaient avec plus de facilité. 
n'ai point encore obtenu de succès 
avec les Jacinthes; mais des variétés du 
purge polyantius telles ita les Grand 
Pri nega el ajor bows issent 
ien eo and on a mis un ousse 
ansleurs pots. Quelques dala de Glayeuls 
du Cap y prospérent. » 


E ELS 


STREET, 
Hortic. Soc. Transact. 


Jajouterai à ce qui précède, qu'on à 
des exemples de Jacinthes qui ont supé- 
rieurement végété et fleuri dans de la mous- 
se; on doit avoir seulement la précaution 
de placer un petit fragment de pot sur le 
trou du fond des vases. 

L. VH. 


e 
O 


aidera mallefera Hor 


7e LIV. 


PL. VII. 


JUILLET 1847. 


249. 


GARDENIA MALLEIFERA, 


GARDÉNIE PORTE-MASSUE, 


Érw. V. ci-dessus, T. II. janvier 1846. PI. 


Cinchonaceæ $ Gardenieæ. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 


ECIEI: G. foliis Lgs er 
io atte- 


is tubo pes ubes- 
centi superne libero pentagono , ag tere onge subu- 
latis erectis flexuosis, corolla (albae v. ochroleucæ) 


I-II. 
— Pentandria-Monogynia. 


extus FEED RES SE tubo elongato gracili, 
fauce ampliat Sia campanulato, limbi magni, 
laciniis ovato- talado! is patentibus, antheris inclusis, 
stylo superne flexuoso exserto, stigmate maximo mal- 
leiformi. Hook. 


Gardenia malleifera Hook. Bot. Mag. t. 4307. 


«La première fois que j'ai eu connaissance de 
cette belle plante, aux grandes et odorantes fleurs 
(à odeur presque semblable à celle de la primevère), 
au singulier stigmate en forme de battant de cloche 
si grand et si lourd qu'il penche sur le côté inférieur 
de la fleur, ce fut grâce aux échantillons secs que 
m'en envoya Mis Turner, fille du gouverneur (alors) 
de Sierra Leone. Je l'avais longtemps regardée 
comme identique avec celle recueillie es Heudelot 
(n° 809), dans la Sénégambie, mais à feuilles un peu 
plus larges, plus minces et vertes. En 3, M. Whit- 

eld, m'en d de son cóté, des échantillons 
desséchés qu'il avait apportés de la Sierra Leone, et 
a méme année, il en enrichit les serres de Knowsley 
d'individus vivants. Notre plante, autant que je 
sache, est le premier pied qui ait fleuri en Angle- 
terre; elle provient de la même source et nous sai- 
sissons très volontiers cette occasion de mettre en 
lumiére une autre belle espèce d'un groupe de Ru- 
biacées particulier à l'Afrique occidentale (tropi- 
Cale). Les Gardénies de cette contrée 
nues et mal déterminées. En décrivant M magnifique 
ms Stanleyana (V. ci-dessus, Fronz, T. II. janv. 1846, 

1. I-II), nous avons regretté de ne pouvoir Mala 
si oui ou non, elle sn identique avec la Rothman- 


onna, 


d » €t il s’assura qu'elle avait fait it 
u petit blé de plantes recueillies par. M. Loc- 
uei » Pendant le voyage de Tuckey, dans le Congo. 
ne autre belle espèce de Randia a été donnée par 


X. Salisbury, set; le re londinensis (t. 93), 
sous le ngiflora Sauss. (non Lamk); 
c'est la m gior d’Aiton (Hort. Kew 
ed. 2. I. 368, non R. et P.); la R. macrantha DC. 
et +9 G. ere ; . et Scuutr. Encore n'était- 
nnue , istis S que d'aprés la Mt dent 
dans le Paradisus 
ment dans le Botanical Register (184 6. t. 63) une 
Gardenia , recueillie par M. Whitfield (1), introduite 
également par Lord Derby, et dédiée à l'un des plus 
nobles protecteurs de la botanique, Sa Gráce le Duc 
de n vous La = q est "- ^ cette 
C. Sta 


tan- 
leyana (v. È c.) et dont les conclusions sont toutes 
en faveur de la première, est une affaire de gout 
t le public est juge. Quoi qu'il en soit, nous 
rte déclarer que, selon nous, la Ga did De- 
toniana est identique avec le Randia longiflora 
Sauss., dont un individu, haut de six pieds existait, 
en 1808, dans la collection de M. Hibbert, et avec 
la Randia Bowieana, que l’on a vue à Kew, avant 
1815, et qui, en ce moment encore (avril 1847) est 
en pleine floraison. Le nom spécifique, le plus an- 
cien, doit donc être restitué à cette espèce. 
» Au sujet de la présente plante, averti par les 
erreurs que nous signalons, j'ai recherché avec le 
sn grand soin, si “ siet "E — meum 


ES vs rapporté. En effet , il semble presque impossible 
que le descripteur de cette espèce n'ait dirigé son 
attention sur le stigmate (c'est ainsi que j'appelle 
toute l'extrémité supérieure renflée du style), dont 
l'aspect est plutôt celui d'un organe malade que la 
délicate extrémité ordinaire d'un pistil. Je ferai re- 


(1) Gardenia Devoniana Lispi. I. €. 


-£363- 


marquer encore, que je possède un échantillon en 
fruit d'une Gardénie , provenant de la Société d'Hor- 
ticulture de Londres, recueillie par M. G. Dox, à 
Sierra Leone, laquelle est probablement la méme 

figure dans l'édition du Miller's Gardeners 


je 


t 

longues, larges, es, acuminées , entières, 
membraneuses, pétiolées; fleurs terminales , solitai- 
res, viam: Pe Y ec. arrondi, lisse; on nous 
excusera vol conclure à son sujet, comme 


nous le fesons, en voyant M. Don la séparer des Eu- 
cliniæ du Randia (parmi lesquelles il place les espè- 
ces à longues fleurs de Sierra Leone), pour la placer 
rmi les Gardenia, en fesant observer mes que 
c'est peut-étre une pad de Pomatium 
» Descr. Arbrisseau de re a six pie oùs de hau- 
teur, souvent prolifére- mk (proliferously bran- 
ched) dans les aisselles foliaires. Feuilles opposées ou 
ternées, obovées-lancéolées, glabres, coriaces-mem- 
branacées, tout å fait entiéres , mm briève- 
ment acuminées au sommet nuées à la n 
un court et assez large pétiole itus. ridé transversa- 
lement; elles sont longues de 6 à 9 ces, d'un 
vert foncé en dessus, plus pale en pie Stipules 
persistantes, petites, triangulaires, acuminées, ri- 
gides, —— Fleurs solitaires terminales, ou sur 
un Er mifère, ou sur de trè 
6 Uranitids; ierit dentro la paire supérieure 
ia pétioles et portant quelquefois deux ou méme 
trois feuilles, précisément au-dessous du calyce. Ca- 
yce assez ample, remarquable, couvert d'un duvet 
rude; tube allongé, 5-angulaire, et dont la moitié 
inférieure est adnée à l'ovaire, la supérieure libre et 
embrassant la de la corolle; segments allongés 
(quelquefois d'un pouce de long), subulés, flexueux , 


Explication 


Fig. 1. Une anthère légèrement grossie. Fig. 2. 


rigides, dressés, plus longs que le tube. Alabastre 
(bouton) claviforme; dans cet état les segments de 
la corolle se recouvrent l’un l’autre latéralement. 
Corolle longue d’un empan (6-7 pouces) d’un blanc 
a ou d'un blanc de crême (1), tournant avec l’âge 

u brun tan; elle est en dehors, couverte d’un 
ni duvet laineux; le tube, de 4 pouces de long, 
de la grosseur d'une plume d'oie, est courbe, mince, 
se dilate tout à coup au sommet en une bouche lar- 
gement campanulée; le limbe est formé de cinq 
grands segments ovés-arrondis, légèrement ondulés, 
étalés. Cette bouche campanulée contient cinq an- 
théres meni linéaires, aigués à chaque ia 
alternant a 8 


sant le tube, remarquablement dilaté , au-delà de la 
bouche en un stigmate en forme de massue ou plutót 
de battant de cloche, de deux pouces et demi de 
long sur un demi de diamètre; dans sa partie la plus 
épaisse, blanc, il est solide, charnu, rayé longitudina- 
lement à l'extrémité supérieure par l'impression des 
anthéres, qui s'appliquaient sur lui dans l'alabastre. 
urface stigmatique, réelle, est toutefois, sur 
2 partie renflée, et se distingue par une fente 
e de chaque côté du sommet: fente entourée 
re une substance glutineuse, jaune, de la consistance 
de la cire (voyez la figure 
W. Hooker, l. €. 
(Cu. L.) 


bonté Le pana Bowisana (Gardenia eae EM 

le Botanical Magazine avec des fleurs 
est due au voyage qu'a fait 

échantillon de Kew à Glasgow. Toutes ces Gardénies à grandes 

rs de Sierra Leone varient promptement d'un blane pur, ou 

hl A 5 H hom : t en séchant 


a 


E 


elles deviennent généralement noires. 


(Note de l'auteur.) 


des Figures. 


Pistil, de grandeur naturelle. 


CULTURE. 


On peut consulter, pour la culture de cette remar- 
quable espèce , les détails que j'ai donnés pour celle 
de sa me eng la G. Stanleyana(V. ci-dessus, 
Frore, T. II. janvier 1846); détails qui peuvent en- 
emit s’y appliquer. Je rappellerai néanmoins 
qu'en général les Gardénies , pour bien fleurir, veu- 


(S. CH.) 


lent de la chaleur, de l'humidité, un sol riche en 

détritus végétaux et animaux. Celle dont il s'agit, 

comme nous Vapprend le Dt W. Hooker, forme un 

assez grand arbrisseau; mais bien cultivé dans nos 

serres, il fleurit à 2 ou 3 pieds seulement de hauteur. 
L. VE 


eiuf 


na 


4a na o. 
Calecolaites Y Van Moulle 


ELA a ic o eL à OT DÉS ee a aR pee met 


Pl, VIII. 


JUILLET 1847. 


250. 


CALCEOLAIRES, 


(CALGEOLARUE VARIETATES.) 


Érym. Calceolus, soulier; forme de la corolle. 


Scrophulariaceæ § Antirrhinideæ-Calceolariæ (1). 


CHARACT. GENER. — Calyx basi ovario brevis- 
sime mm 4-partitus , laciniis æstivatione valva- 
tis. Co subperigynæ tubus subnullus, limbo 
concavo ir lobis pen concavis v. calce ifor- 

mibus, superiore minore inferiore em vulgo 
cdita ione pd margines 
eralia a prope basim c 
o posti tium rulli 
xt Senay v. - dimidiatis 
Stylus simplex xad non incrassatus minute stig- 
m i Eon simt deer 


Semina oliena sæpi 
v. frutices Ann mena à v. 


erbæ suffru 
Nooo. pe foliis s oppositis aut verticillatis v 
rissime alternis, pedunculis azillaribus OT 


busve cymoso-multifloris v. rarius umifloris , corollis 
flavis albis v. purpurascentibus. 
Bentu, in DC. Prodr. X. 204. 
Calceolaria Feu. Obse 


¿8.1 12. L. Ge k 

Juss. tape E pe lane, st t. 15. 6 . 
t. 62. R. e r. t. 19-31. Cav. Ic. t. 442-452. HB. et K. 
48. zos. 


2915. 3036. 

3214. 3255. ‘Bot. Reg. t. 723. 744. 790. 1083. 1214, 1215. 1313. 

na dì -— oni oe me: bee a 1621. 1628. Le 
H acy Il R 


at å È : "Be ech, 39. Bentu. Pl. Ha e. 
47. no 356. G. Don. Gu. fn IV. 602, (79 sp.). Exvrieu. 
Gen. PI. 3882. Meisw. Gen. PI. x: E . Bestu. DC. Prodr. 
l. e. (114 sp) — Jovellana R. 5e, 512. Be i 


: CHARACT, SPECIEI ; C. mero varietates ex plu- 


tis b tis, colore , forma, maculis, mag- 
oh rente florum mirum in modum divers is. 


Quand , en 1843, nous publiâmes, le Aa une 
planche de Calcéolaires, sur des dessins communi- 
qués par M. Van Houtte, et faits apres les individus 
qu'il en cultivait alors, nous eümes foi à la véracité 
de l'horticulteur, à sa bonne fortune , ainsi qu'à celle 
de ces jolies plantes. Le temps, bien au-delà méme 
de notre espoir, a justifié notre confiance, et , mal- 
gré d'injustes et obstinées dénégations, nombre de 
St-Thomas horticoles, posèrent enfin le doigt sur 
nos Calێolaires et crurent! Nos jardins fr 
dés-lors une mine nouvelle de jouissances incessan 
tes et toujours variées. 

L'invention (qu'on nous pardonne cette dernière 
expression) des Calcéolaires et leur culture sont 
nées , il fant rendre justice à qui de droit, 
terre; mais ce n'est 


ngle- 
guére que dans Pallien 
ourTE qu'elles ont atteint depuis ce degré de 
splendeur qui les fait tant rechercher aujourd’hui, 
et c’est au chef de cette maison qu'en revient tout 
l'honneur, Le premier, il sut apprécier les deux ou 
trois humbles espèces qui = servirent de fonde- 
ment pour élever ce genre à l'immense hauteu 
où nous le voyons, et qui en est probablement Pa- 


pogée. Il n’est guère probable, en effet, que l’on 


col 
tastiques, plus tranchants sur le fond, que ce que 
présentent à nos lecteurs les figures ci-contre, faites 
sous nos yeux dans l'établissement précité, et dont 
nous FE garantir hardiment l’exactitude ico- 
nographi 
Si l'on compare ces figures, avec celles d'autres 


lioration ne s'est jamais ralentie. Ce ne sont plus ces 
SOTA anguleuses, carrées ou oblongues, échan- 

es, qu'épanouissaient les Calcéolaires, au coloris 
gin ou moins pále et lavé, aux macules indécises 
et tourmentées; aujourd'hui, une forme réguliére- 
ment orbiculaire, sans crénelures (ou à crénelures 
à peine appréciables!), un coloris décidé, vif, élé- 
gant, des macules ou dessins vivement accidentés, 
tranchant par une riche teinte plus foncée, sur le 
fond : telles sont sommairement les qualités qui dis_ 


(1) Tribus 


ad hoece unum genus includendum corolle forma ab aliis tam alienum , à nob 


is jamjam, in Hortic, univ. et 


Herb. génér, Amat. (1843) proposita, ab Cl. Bentham quoque hodie (in DC. Prodr. X. 204), adhibita 


> 


tinguent les Calcéolaires actuelles de leurs devan- 
cières; et pourquoi, ne pas le dire, puisque cela 
est vrai, qui distinguent encore en ce moment les 
propi Van Hovrre de la plupart de celles qui 
ont, au moment où nous écrivons, dans le com- 
e. Ces corolles olaa véritable passe 
dbrgbridisation sont deven t conven 
d'appeler en horticulture em Pere, et ces per- 
fections sont dues, à peu prés sans réserve , à l'éta- 
blissement Van Hourre, qui, par des soins persévé- 
rants, des calculs ingénieux, à su le$ amener à ce 
point, et assumer toujours la supériorité en ce genre 
Au reste, ceci est de l'histoire , et le plus incrédule, 
verra, touchera et croira. 


une description botanique de ces plantes; descrip- 
tion qui serait d'ailleurs parfaitement oiseuse; nous 
n'en ferons pas davantage l'éloge, dont se charg 
d'ailleurs la belle et fort exacte planche, annexée 
ci-contre. Nous tent nd 
aux amateurs, que trop souvent la médiocrété du 
mérite floral des individus qu'il voyait cà et là, 
urner de la culture de ces gracieuses 
nter aux bonnes sources pour s'en 
procurer des graines, nous nous contenterons, di- 
sons-nous, de lui sé antes culture 
facile , et quelles aimables jouissances il peut id 
plantes, t la floraison peut orne son 
jardin pendant près de trois mois consécutifs. 


aurait pu détou 
plantes, de remon 


On n'attend pas de nous, en cette occurrence , Ca. L 
CULTURE. (S. T. ou CH. F.) 


Si la culture des Calcéolaires Mir toute Vat 
du de Ke teur, en revanche, rai 
, brillante et de Majus pins le 
lement de ses peines, et indetta 
bien qu'il leur applique tous ses soins. 

Bien que les belles variétés que nous cultivons 
dans nos jardins puissent étre regardées comme vi- 
vaces, si Pon veut les faire fleurir abondamment et 
d'une facon luxuriante, il ne faut pas les traiter 
comme telles. Il faut semer chaque année, en août, 
en petites terrines bien drainées, à l'ombre, sous 
chassis ou en serre froide près des jours, sans cou- 
vrir les graines; empoter ensuite le jeune plant sépa- 
rément et lui faire passer l’hiver sur une tablette de 
la serre froide, bien aérée et bien exposée à toute 
la lumière solaire. Au premier printemps, on rem- 
pote, deux fois au moins, avant la floraison, afin que 
les jeunes plantes acquièrent une grande vigueur 
(elles sont assez E des) et puissent fournir de 
plus abondantes fleurs. Ce qu’elles redoutent le plus 
pendant l'hiver, c ria Phumidité qu'il en faut éloi- 
gner par une abondante admission d'air, sous les 
chassis ou dans la serre, chaque fois que le temps 
7 rime Ie rs saison, on se ner 


mais au printemps , après le ler rempotage, on arro- 
sera abondamment, en calcalant néanmoins la quan- 
tité d’eau à FRE d’après la santé et les besoins 
des plantes. 

floraison a lieu ordinairement aux mois de mai 
et de juin. Vers cette époque, on place les Calcéo- 
laires à l'air libre; on les ombre au moyen d’une toile 
à grandes maille, ou d'un treillis léger ; à l'abri d'une 
haie vivante, ou méme en les laissant dans leur coffre 
ou dans la serre froide qu'on a dépanneautée. On 
mouille, on seringue même, avec quelque abon- 


dance , et bientôt une admirable et luxuriante flo- 
raison vient récompenser la persévérance du culti- 
vateur. Je renonce à décrire le spectacle qu'offre en 
ce moment (10 juin) mes collections de Calcéolaires. 
Ce sont des myriades de fleurs de toute teinte, des 
bigarures plus étranges les unes que les autres, et 
plante ci-contre, qui n’offre que des fleurs 
isolées , quelque fidèle qu'elle soit, ne peut donner 
qu'une très faible idée. 

Au déclin de la floraison, pour faciliter à la fois 
et hâter la maturité des graines, les Calcéolaires 
sont exposées à Vair libre, sans abri contre le soleil, 
dans un espace bien aéré, derrière quelque haie 
qui les abrite seulement des grands vents. On sur- 
veille avec vigilance la maturité des capsules, et om 
se håte de les cueillir avant qu'elles Se va 
et laissent écha eurs semences, dogt I 
tréme ténuité ne permettrait pas de les retrouver 
sur le sol. On sème ensuite, comme je l'ai dit, et 
l'on peut jeter les anciennes plantes au dépotage; 
car dés la seconde année, elles seraient déformées » 
et quelques soins qu’on p donnát, la floraison n "en 
serait que maigre et effilé 

Si l’on veut avoir de belles variétés, et Mies ses 
jouissances, il faut user pour cela du procédé de Phy- 
bridisation et féconder soi-même ses plantes: opéra- 
tion ole e qui erige Lowe p se de la 


a organes 


dont la 


iode de ces pestes Toutefois il peut se dispenser 
de retrancher les étamines , mais il fécondera autant 
que possible, avant Vouvertars de celles-ci, les gee 
qu'il veut rendre fertiles de préférence, avec le po” 
len de variétés d'élite. Sa sagacité assortira les cou- 
leurs, les formes, etc. 

L, VII. 


a I ? ) y 
Y å 
My pha ¿cubida 


7° LIV. 


PL. IX. 


JUILLET 1847. 


251, 


MPHÆA RUBIDA, 


NIPHÉE RUBESCENTE. 


Érym. V. ci-dessus, Te III, pl. 210. 


Gesneriaceæ $ Gesnerieæ. — Didynamia-Angiospermia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 


RACT. deg N. Tota SE ig 
sa, ramulis brevissimis, foliis c 
i subcordato- -auric culatis dentatis 
epn pilis aria floribus numerosissimis lon 

sime pedunculatis "Faren rn onam ru en 


trilobatis eee oe sicut et corolla nives fundo 
luteo, filam staminum 2 infer. tortis; stylo 
multo loigis ref deflexo. Nos 


Niphea rubida Horr. anc1.? et Nos. sub. tab. 
ræs. 


A la jolie petite espèce de Viphea que 
nous avons fait connaître tout récemment 
d’après M. Hooker, et que recommande 
Pagréable bigarrure de son feuillage, nous 
en ajoutons une nouvelle qui sera jusqu'ici 
la troisième du genre, et dont les fleurs, 
extrémement nombreuses, plus grandes, 
plus belles que celles de cette dernière, 
portées sur de trés-longs pédoncules, dont 
la disposition ajoute singulièrement à l'élé- 
gance de toute la plante, sont d'un blanc 
de neige, à fond d’un jaune d’or, ainsi que 
les étamines et le style. Ses feuilles, amples 
pour la stature de la plante, sont couvertes 
en dessous, ainsi que les tiges, les pétioles, 
les pédoncules et le calyce, de longs poils 
d'un rouge cocciné, d'un fort bel effet. Tout 
l'ensemble de la plante en fait un objet 
tout à fait digne de l'attention des ama- 
teurs, Ses fleurs, en raison de la disposi- 
tion dichotoméaire des fascicules, se succé- 
dent pendant un long laps de temps. 

Nous ne connaissons, à notre grand re- 
sret, aucune des particularités historiques 
qui s’y rattachent. Nous savons seulement 
qu'elle a été envoyée d'Angleterre, en 1846, 
dans quelques jardins belges. En ce mo- 
ment (15 mai 1847) elle est en pleine flo- 
raison dans le Jardin Van Hourre, Elle est 
probablement originaire des mêmes locali- 
tés que les deux espèces déjà connues , et 


tient pour la taille, à peu près le milieu, 
entre la Viphea oblonga et la N. albo- 
lineata. Ses fleurs sont presque aussi gran- 
des que celles de la premiére de ces deux 
espèces. 


Descr. Tige sueculente, subdressée, pro- 
lifére á la base, hérissée, comme nous 
l'avons dit, ainsi que les pétioles, le des- 
sous des feuilles, les pédoncules et les ca- 
lyces, de longs poils inégaux, droits, d’un 
rouge assez vif; ramules axillaires très 
courts et immédiatement florifères, Feuilles 
ovées-lancéolées, cordiformes-auriculées et 
inégales à la base, subrévolutées, bordées 
d'assez grandes dente subobtuses; dan vert 
jaunàtre en dessus; veinées d’un vert plus 
foncé, purpurescent (veines immergées) et 
couvertes de poils très denses, subulés, 

lanchâtres; en dessous, elles sont pour- 
prées,. surtout le long des nervures, les- 
quelles sont saillantes et hérissés des mêmes _ 
longs poils déja décrits. Pétioles robustes, 
eylindracés, finement canaliculés en dessus, 
et de moitié aussi longs que le limbe de la 
feuille (5-6 pouces en tout; feuilles infér.) 


Fleurs subnutantes, axillaires et subter- 
minales, fasciculées et disposées sur de trés 
courts ramules subdichotomes; pédoncules 
aussi longs ou plus longs que les feuilles , 
dressés, gréles, hérissés de poils, sembla- 


ai 


bles à ceux des tiges et des pétioles, mais 
moins longs et moins nombreux. 

Calyce extrémement court, entouré d'un 
bouquet de poils pourpres trés denses, et 
fendu presque jusqu'à la base en cinq laci- 
nies inégales (les 3 supér. plus petites) , 
obovées-arrondies , trilobulées au sommet; 
eorolle étalée, 5-lobée; lobe médian infér. 
plus grand; tube à peu prés nul. Étami- 
nes 5, la supérieure rudimentaire; fila- 
ments très glabres, robustes ; les deux infér. 
se tordant sur eux-mémes et se placant 


alors au-dessus des 2 supérieurs; tous con- 
nivents au sommet ; anthéres grosses, sub- 
arrondies, biloculaires, rapprochées par 
paires, à bourses inégales en dedans, intror- 
ses, dorsifixes (point d'insertion renflé). 
Tout l’ensemble staminal d'un jaune d'or 
vif. Style beaucoup plus long que les éta- 
mines, arqué, défléchi, légèrement pubes- 
cent; stigmate simple, capité-globuleux. 
Ovaire conique, pubescent, vert. Capsule... 


Cie lo 


CULTURE. 


(S. CH. et S. T.) 


Le lecteur peut, au sujet de la culture de cette plante, consulter ce que jai dit à 


l'égard des Niphea oblonga et albo-lineata. 


L. VH. 


MISCELLANEES. 


a 


+ 22. ABEILLES. 


(avis mettirica L.) 


amis avaient surpris accouplés. Ce fait ré- 
sout enfin la question si longtemps con- 
_ troversée parmi les entomologistes, au sujet 
du mode de fécondation des reines dans les 
ruches. Celle dont il s’agit était d’une cou- 
leur très pâle et n'avait pas l'abdomen al- 
longé qui caractérise les vieilles reines. 

Les abeilles appartiennent essentielle- 
ment à l'économie horticole. Dans un jar- 
din, leur présence anime la scéne; leur gai 
: bourdonnement, leur vol rapide et désor- 


donné, leur pillage sur les fleurs, leur ren- 
trée à la ruche, quand elles sont suffisam- 
ment chargées de butin qu'elles y déposent 
promptement pour retourner picorer en- 
core, tout intéresse en ces petits animaux , 
sans parler du profit qu’on en peut tirer et 
de leur miel et de leur cire. i 

Nous nous proposons dans une série d ar- . 
ticles qui se succéderont rapidement d'écrire 
l'histoire naturelle des abeilles, et d'indiquer 
les meilleurs procédés pour les conserver, 
les multiplier, enfin en tirer le plus grand 
profit possible. 

Cn. L. 


+ 23. PHLOX STANDARD OF PERFECTION (VH.). Fleurs bicolores miparties blanches 
et bleues (de Cobalt), de la plus belle forme, et disposées en pyramides magni- 
fiques. 


T4  — 
+ 25. Li 


a o o 


TALLEYRAND (VH.). Coloris très variable; fleurs de toutes nuances, 


GOETHE (VH.). Fond blanc pur, flammé de lilas cendré. 
REINE LOUISE (VII). Fond blanc pur, régulièrement et nettement rubann" 


d'un rose cendré très délicat. 


blan- 


ches, roses, striées, flammées, lignées, etc., belle forme ; très curieux. 


Quatre variétés nées de graines dans l'Établissement Van Moutte. 


Sp ) i 
¿ida ch coke LATO. Garda 


d 


3 
Od 


7e LIV. PL. 


X. i JUILLET 1847. 


ww 
e 
: 


PREPUSA HOOKERIANA, 


Erim, Tpérovra (pixar), remarquable. 


Gentianaceæ-Gentianeæ $ Chironiæ. — Hexandria-Monogynia, 


CHARACT. GENER. — Calyx laxe campanulatus 
6-dentatus v. breviter 6-fidus, tubo exala to, v. ali s 


datis v. triangularibus. Corolla infundibuliformis 

nuda decidua, fat 

ee 6-partito 
serta, fil 


he 

riti 0v nulo basilari desti- 
tutum subuniloculare, ovulis idet parum intro- 
flexo hor earn insertis. Stylus pi À ser 
ate bilamellato. Capsula is sep- 
‘ope en centarum semillas, “placen ntis 
res ast valvarum insertis. Semina in placentis 
imm 


Frutices ve] Herbæ perennes brasilienses, cymis 
rehus. floribus speciosis flavescentibus, ca- 


1 


olle tubum subæquante, genitalibus 


; i 
subinclusis. Grises, in DC. Prodr. IX. 80. 
usa Manr. Nov. Gen. et Spec. II. 120. t. 190. Mrisx. 
GAL PL erg (109). pre "nd. PI. 3554. apod fs et 
Sp. 206. e PI. 226. Bot. Mag. t. 3909. 
frite SPE zo I: ,. nin herbaceo purpu- 
rascente vetita pa —— -lanceolatis ob- 
tusiusculis a onfe gs linis paucis 
basi subcon gua racem ora -flora, pedi- 
A Piin "nga apio cernuis, cage 6: den- 
mpanulato amplo gulari 
breue dentibus abbreviatis longitudine latioribus 
apiculatis, co corolla tubo incluso campanulato, limbo 
pallide ochroleuco et 6- fido, "lobis rs api- 
culatis. in DC. 
Prepusa orina AN in Bot. Mag. t. 3909. 


« C'est l'une des nombreuses nouveautés 
qui ont récompensé M. Gardner de ses in- 
fatigables recherches, pendant les cinq an- 
nées qu'il a passées en voyage dans le Bré- 
sil. Il a eu la bonne fortune d'en apporter 
en Angleterre des individus vivants, qui 
ont été distribués aux jardins botaniques de 
Kew et de Glasgow, ainsi qu’à d’autres éta- 
blissements. Notre figure cependant a été 
exécutée au Brésil, par miss E. Durham, 
Waprés nature, et nous donnons plus bas 
la propre description de M. Gardner, éga- 
lement faite alors d’après le vivant. 

» Cette belle espèce de Prepusa habite, 
dit-il, le sommet des montagnes des Orgues, 
à une élévation de 6800 pieds, environ, 
au-dessus du niveau de la mer; elle croit en 
Srosses touffes dans des endroits irem 
humides, et fleurît en mars et avril. C'est 
la troisiéme espéce du genre, découverte 
jusqu'ici (4) et l'une des nombreuses trou- 
vailles, résultat d'une course de cinq ou six 


(!) Les autres sont : P. montana Mart. et P, con- 
nata Gar 


ie HI, 


jours sur le sommet des montagnes des Or- 
gues, dans le mois de mars (1841). Je la 
dédie, avec plaisir, à mon bon ami et pa- 
tron sir W. J. Hooker, comme la plus du- 
rable marque de souvenir que je puisse lui 
offrir pour la pensée première qu'il a eue de 
mon voyage au Brésil, Passistance libérale 
qu'il a donnée pour me mettre à méme de 
l'entreprendre, et pour son incessante bien 
veillance, pendant mon absence, à diriger 
mon attention sur les localités et sur les 
objets, dont l’exploration pouvait le mieux 
faire progresser la science, à laquelle nous 
sommes tous deux si profondément dévoués. 
» Descr. Racine vivace. Tige herbacée, 

ed à un pied et demi de hauteur. 
Feuilles radicales opposées, linéaires, spa- 
thulées, apiculées, un peu charnues, uni- 
nerves, d'environ 5 pouces de bue. sur 
sur près d’un pouce et demi de large. Tige 
florale, d'un pourpre rosé, ayant deux ou 
trois paires de feuilles caulinaires, lesquel- 
les sont petites, linéaires, légèrement con- 
nées à la base. Fleurs amples, globuleuses, 
en général au nom de trois à cing, et sor- 

19 


g 


+95 


tant des aisselles des deux paires supérieu- 
res des feuilles caulinaires. Calyce grand, 
très renflé, membranacé, hexangulaire (an- 
gles très proéminents à la base), sex-denté, 
et d’une teinte plus pale que la tige (dents 
apiculées). Corolle incluse, à l'exception du 
limbe; les deux tiers supérieurs de son tube 
urcéolés; l'inférieur trés contracté; le tout 
d'un pourpre pale; limbe étalé, sex-lobé, 
d'un blane jaunátre; lobes obovés, apicu- 
lés. Étamines 6, s'élevant du fond de la 
partie utriculiforme de la corolle; filaments 


filiformes ; anthéres versatiles , oblongues , 
biloeulaires; pollen jaunátre. Ovaire placé 
sur un eourt gynophore , cylindrique , uni- 
loculaire, multiovulé. Graines attachées à 
quatre placentaires pariétaux , résultant 
des bords rentrants des deux carpelles qui 
constituent l'ovaire, et placés à droite et à 
gauche, selon l'axe de l'inflorescence. Style 
filiforme; stigmate bilamellé. » 
GARDNER, l. €. 
(Ca. L.) 


Explication des Figures. 


Fig. 1. Corolle. Fig. 2. Une étamine. Fig. 3. Pistil. 


CULTURE. 


Cette plante, aux fleurs d’une facture si 
originale, et d’un si riche coloris, fleurs 
qu'il ne m'a pas été donné de voir, lors de 
mon excursion dans les Montagnes des Or- 
gues, mérite toute l'attention, tout l'inté- 
rét des amateurs. On lui affectera, dans une 
bonne serre tempérée, une place bien 
éclairée et bien aérée en méme temps, ou 
mieux encore sous chassis, qu'on couvrira 
pendant les nuits fraiches, On la plantera 
dans une terre mélangée , en un vase bien 
drainé, plus large que profond, afin de 
permettre aux tiges de s'étaler facilement. 


(8.1. —$. QE] 


On étendra sur la terre un léger lit de 
mousse, qu'on tiendra légérement humide, 
pour entretenir toujours une douce frai- 
ceur au pied de la plante. En hiver, on la 
rentrera sur une tablette de la serre chaude, 
où on l'arrosera à peine, et pendant lequel 
elle devra jouir de toute la lumiére, de 
tout l'air dont on pourra disposer en cette 
aison. 

Multiplication par graines, ou de jeunes 
rejetons coupés comme bouture. 

L. VH. 


un 


MISCELLANÉES. 


+ 27. LILAS DE LIBERT., (suc vorcans Lmenti ) 


M. -Jacob Makoy, vient d'acquérir une 
variété de Lilas fort distincte de toutes 
celles qu'on a De enues jusqu'ici de cet 
arbrisseau, et ommandent des thyr- 
ses de 40 à 45 tentiméires de hauteur, gar- 
nis de fleurs trés denses, trés réguliére- 
ment et élégamment disposées, d'un beau 
bleu lilacé, à reflet ardoisé, d'un effet ma- 


gnifique. Le bois en est tortueux , mais 10 
uste, peu élevé et garni d'un ample et 
beau feuillage. 
nouveau gain a été obtenu par M. Li- 

bert, de Thiers-à-Liége, à qui il est dédié 
par l'acquéreur. 
Cu. L. 


€ 


| 28. GREFFAGE DU POIRIER SUR AUBEPINE. 


(mESPILUS OXYACANTHA GÆR TN.) 


. Baltet-Petit, habile pépiniériste a 
Troyes (Aube), écrit dans les Annales de 
re et X toy 2 
« On sait que Pon greffe ordinairement 
epre sur sauvageon, sur franc et sur 
coignassier. On sait aussi qu’il faut au poi- 
rier, grelt. sur sauvageon ou 
terre T oe mais surtout pro- 
fonde et fraiche; et à celui greffé sur coi- 
gnassier une an plus pre moins pro- 
onde, mais également fraiche, et à l'expo- 
sition du ond ou du couchant, Il s'en suit 
que quand on ne posséde pas ces oe 
il faut ir: à élever des poiri 
» En me rappelant avoir mange desi: 
lents fruits provenant de poiriers greffés 
mon père sur l'Aubépine, j'ai a 
fois répété cette sorte de greffe pou r planter 
en terrains secs et crayeux et j'ai eu lieu d'en 
être satisfait, pourvu que la greffe en écus- 
n à œil dormant fût appliquée près de 


elles à fruits d'été forment d'énormes 


u sur franc, une- 


bourrelets autour de la greffe et durent 
eu. 


» En général, on doit élever en espalier 
ou en pyramid greffées sur 


haute tige, parfaitement venus et produi- 

sant d'excellente fruits. Je voudrais pouvoir 

en tirer l'induction que les espèces, dont les 

poires ont la chair cassante, sont pr incipa- 
ut e 


vent étre destinés à l'espalier ou à la pyra 


ide. 

» Sans doute, ce n'est qu'à la derniére 
extrémité qu'il faut avoir recours à la greffe 
sur aubépine pour le poirier; mais il ne 
faut pas la dédaigner dans les localités où le 
franc et le coignassier ne résistent pas. Cette 
greffe donne d'ailleurs des résultats beau- 
coup plus satisfesants que celles sur sorbier 
ou cormier, dont j'ai pu essais qui ont 
mal réussi ou qui ont donné des fruits dif- 
formes et chancreux. » 


(L. VH.) 


+ 29. EAUX SAVONNEUSES EMPLOYEES COMME ENGRAIS. 


M. eat, Li rre dogronomie ie 
à Bruxelles, et no ollaborateur 


, que ut il ya s, re- 

commandait dans rs belge d'em- 

ployer les eaux de lessive savonneuse pour 

arroser les rosiers Ile-Bou rbon ; «ear, nous 
‘ri 


ces eaux ont la propriété de détruire les 
pucerons, lorsque toutefois la plante ne se 
trouve pas da 


exceptées, se nato bien d’être arrosées 
avee des eaux de lessive. 
(L. VH.) 


x A LA MÉMOIRE DE 
W  wuwan aangaar, 


DOYEN DE MANCHESTER. 


NOTICE NÉCROLOGIQUE, 


Le doyen de Manchester est mort le 28 mai dernier. 
C'est une perte douloureuse pour l’horticulture anglaise; 
une perte qui sera sensible également à Vhorticulture de 
+ tous les pays: car William Herbert, par ses écrits, ses leçons 
N 


et son expérience, avait fait faire un grand pas a cet art. 
Nul plus que lui ne scruta plus profondément les secrets de 
Vhybridisation, cette pame toute moderne, créatrice 
de nouveaux étres, et n'en fit mieux connaitre mes Sa 
vie entière, aidée d'u n jugement exquis, Pis loyée ainsi 
A da amélioration de diverses races de plantes, * d résultat 
æde ses recherches må heureusement conservé au 

le, dans deux s, publiés sous Pi titre : 
parmi les csi et que nous nous 
proposons de traduire successivement dans ce recueil, en fa- 
veur des aumento qui ne manqueront y d'y peer? des con- 


Herbert naquit en 1778; il tait le cinquième enfant du 
mte Carnavon. Dès l’âge de 17 ans, et encore sur les bancs 
k Vécole, a Bol; il publiait diverses poésies grèques et 
latines estimées (Muse etonenses), dont il donna, dans ces 
derniers dui , une nouvelle édition. En 1804 , il publia son 
Miscellaneous Poetry , dans lequel il passe en revue les poé- 
sies norses et scandinaves, avec une tps aussi fine 
qu'éclairée, et qui le mit bien au-dessus s devanciers 
en ce genre. Des traductions de LN d. da Portugais ; 
im compo dp en dts en PM, en espagnol, 
en méme 


temps qu'il écrivait une foule d'articles sema quida dans 
les ouvrages périodiques. 

W. Herbert, ne sacrifiait pas seulement aux muses; 
n'était pas wird linguiste et littérateur distingué, 
était naturaliste, horticulteur et peintre. Il s'adonna, pen- ` 


dant sa jeunesse, A l'ornithologie, que servirent fructueuse- == 


ment son adresse à tirer et ses excellentes et infatigables jam- 
bes. Il peignait ensuite avec quelque talent les oiseaux qu'il 
s'était ainsi pm les décrivait scientifiquement et en 
onnait l’hist rs. Ses connaissances botaniques 


étaient étendues et se révèlent suffisamment, quand on feuil- 
lète les Botanical Magazine et Register, où il traita avec 
brama des ipe em, pon lesquelles il élucida 


un gen , 
i ub ses y RER mam ouvrage incomplet , sans doute, 
mais où brillent la science et l'érudition de l’auteur. Jl le fit 


suivre immédiatament d'un traité sur l’Aybridisation, ouvrage 
plus remarquable encore par ses appréciations savantes et 
l'impulsion. immense qu'il donna à ce procédé, aujourd'hui 


si répandu parmi le monde horticole. 

Il ne négligeait point cependant les Muses. Son poéme 
d'Attila en 12 d parut en 1838. En 1842, devenu doyen 
de 


Manchester, il donna une réimpression en 2 volumes de 
tout ce qu'il wd écrit d'étranger aux sciences, à € 
de.son dernier poëme: En 1846 , au retour de son voyage s 
le continent , il publi ia un nouveau poéme, le Chrétien. Cost 
à cette époque encore, que, déposant la houlette avec la- 
quelle il avait arraché des plantes en Suisse et en Grèce, 
il lui consacrait une virole d'honneur avec cette inscription 
envers latins, que nous rapportons (1), pour donner à la fois 
un aperçu de la manière de faire de l'auteur, et pour prouver 

i en méme wp jen dos: un Page ead ss T n'avait rien 
i i. perdu facultés 
1) Le apie te Herbert, bie nie d’un tempérament sec ah 
bilieux, est mort sito , le 28 mai dernier, à 
69 ans, SER encore de verve et de facultés. Il mettait la 
dernière main aux Zridacee, dont il voulait faire le pendant 
de ses pia ; il achevait de mettre en ordre les 
nombreuses Orchidées terrestres, qu’il avait rapportées, et 
attendait l'artiste qui devait les figurer; mais 


Fata manent omnes, metam properamus ad unam, 
mni s Mors vocat atras suas. 

Desinat Mig erben confidere rebus, 

+ Omnibus obscuras injicit illa. manus. 


(1) Voyez, au recto, ti-contre : Trullæ horlensis inscriptio. 


(1) TRULLÆ HORTENSIS INSCRIPTIO. 


Fida comes, frondentis herum per devia campi, 
emora, et tardas vere secuta nives 


Anon, e 

can eta Ming feracia POS 
Viscera sub domini docta secare man 

adi “i montesque ini 
Tradere foecundi pulchra tributa sinus, 

Qua pineta n igrant, qua saxa horrentia as la ido 
Ausa peregrinas bi i adire vias; 

Vidi, ut Tergestes salebroso in vertice ‘pollens 
Exultat flatus vi borealis hyems; 

Effodi Helvetiæ delectas Alpibus herbas, 
Quas Corcyra tenet, quas habet usta Same. 

Quam vellem Pindum superasse atque arce verenda 
Parnassi aerios eripuisse crocos! 

a audaci Jovis incunabula ferro, 

taque Minoi dente notata bovis 

Miis. ubi Creta caput glaciale sub tuta tollens 

Ridet Apollineum non temerata jubar! 


Invasi sylvarum a 


per ce ferre pedem! 

Aut, vetus Herculeas ubi sacra a ripas, 
Alphei glaucum rite subire nemus! 

Sed Parcæ vetuere, et functa labore RS 
Argenti cis bin cincta decore caput. 


Gutrerm. Henpenr, 1849. 


INSCRIPTION D'UNE HOULETTE DE JARDIN. 


Jai, compagne fidèle, suivi mon maitre par 
les ni détournés des vertes campagnes, à 
avais ms foréts , " alors méme que les neiges 


J'ai visité 2 promon- 
toire fameux par le dantis de Sapho, et gravi les 
blanches roches de la mer Adriatique. p appris , 
s la aitre, à couper les gazons 
odorants, à fouiller le sein fécond de la terre ver- 
Fes jai pénétré sous le couvert des forêts; 
i forcé les montagnes à livrer les charmants tri- 
pa de leurs fertiles entrailles; j'ai osé parcourir en 
hóte habitué ces ins étrangers, que les Pins 
noircissent de leur ombre, que hérissent des roches 
levées. J'ai vu sur le sommet rocheux du Tergeste , 
le souffle hivernal de Borée déployer toute sa puis- 
sance glaciale; j'ai arraché les simples pos 
des Alpes helvétiennes, celles de Corcyre et 
mos, aux terres brülées. Que j'aurais voulu gravir le 
Pinde, et Medien au sommet vénérable du Parnasse 
ses aériens Crocus; et, après avoir fouillé de mon 
fer audacieux le sol, qui fut le berceau de Jupiter, 
les prairies que paissait le Minotaure, me reposer, là 
où la Crète, élevant son front glacé et vierge, sourit 
aux premiers rayons de l'astre du jour! Que j'aurais 
voulu fouler aux pieds les sommets du Taygète, dres- 
sant vers le ciel ses cinq mammelles gonflées, et 
me dans Vasyle de ses Nymphes ; errer religieu - 
ans les bois verdoyants des rives de P'Al- 
phée, près l'antique Olympie, qu'immortalisa Her- 
cute! Mais le destin s’y opposa, et maintenant, dégagée 
de tous soins, je me repose, la tête ceinte d’une 
pibe Facet, prix de mes travaux. 


sement d 


(Cu. L) 


Qu’il me soit permis aussi de consacrer ici quelques lignes 

à la mémoire de l'homme de bien, qui s'appela W. H t; 

de cet homme qui , pendant bien des années , malgré la diffé- 

rence de nos âges, m’honora d’une amitié constante; et dans 
A À E Bey pe A LS LE) S DR | A | 144 | 1.2 


Ly DI rr Tr 3 
me donna d'utiles et sages conseils dont je dus faire mon 
profit. Avec quel désintéressement , avec quel abandon de 
cœur, il me communiquait les plantes nouvelles qu'il gagnait 

semis, ou celles qu'il recevait de diverses parties du 

monde ; surtout les plantes bulbeuses, qu’il sut si bien illus- 

| trer, et auxquelles nous avions voué tous deux un si grand 
amour, amour que seul maintenant je ressentirai! 

Quand j’eus le bonheur de le posséder pendant quelques 

jours à Gand, à son retour de Grèce, quand nous parcourions 

| ensemble mes serres, où il se plaisait avec un plaisir d’enfant 

| à reconnaître les plantes qu'il 


| municative gaîté, de ses vives et spirituelles saillies, bien que 
je m’apercusse déjà de la décroissance de ses forces physi- 
ques, je ne croyais pas le perdre sitôt ; j'espérais bien encore 
aller le féter à Spofforth : le destin en a disposé autrement. 
Paix à ta cendre, Herbert ! Que les hommes, juges de ton 
mérite et de ton caractère, te regrettent , t'apprécient et te 
louent; moi je le fais en moi-méme et ne t'oublierai jamais , 
heureux de consacrer à ta mémoire , dans ce livre, ces pages 
ornées des fleurs dont tu aimas à embellir ta vie! 


L. VH. 


mnt 


J : b 
VU enelet Vtt. ext gigantea 
¢ & 


( Puya Altersleinit vai gigantea Hook.) 


CALI 


eu 


Off lath de pict an Horto Van Houtteano. 


Sd aR e 


E NEST SUR ET 


PL. I et II. 


AOUT 1847. 


253-254. 


PITCAIRNIA ALTENSTEINII var. GiGANTEA. 


PITCAIRNIE D'ALTENSTEIN, Var. gigantesque. 


Érrw. V. ci-dessus Te II. No 162. PI. X. (Oct. 1846.) 


Bromeliaceæ $ Piteairniee. — Hexandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 
id SPECIEI : if ibidem 


; sa på nsteinii, var. gigantea, 5-6-peda- 
lis, rolls, Li triplo pinta (ex Hook). | 


| Puya Altensteinii, var. gigantea, Hoox. Bot. 
Mag. t. 4309, 


A l’occasion de cette magnifique plante, 
M. Hooker reconnait implicitement l'erreur 
qu'on lui avait fait commettre, quand on lui 
envoya, sous le nom de Pitcairnia undula- 
tifolia (c'est undulata qu'il faut lire: plante 
quil ne connait pas encore à ce qu'il pa- 
rait), la Puya Altensteinii de KLorscu: er- 
reur que nous avons signalée dans le feuil- 
let substitué à notre N° 162 (1. c.) aprés 
lavoir nous-méme adoptée, subissant en 
cela l'autorité d'un tel maitre. Mais, comme 
nous l'avons dit, ces deux plantes n'ont rien 
de commun que le genre; la premiére , fort 
belle plante aussi, que nous avons vue de- 
puis fleurir plusieurs fois dans le jardin 
Van Houtte (ce qui nous a fourni l’occasion 
de rectifier l'erreur signalée ci-dessus), ap- 
partient aux Prrcamnia à fleurs pédicellées, 
distantes, libres et parvibractéées; la seconde 
aux Prrcamwia à fleurs agglomérées, sessi- 
les, latibractéées. Ces deux sections sont fort 
naturelles , et nous les proposons à l'auteur 
qui un jour révisera cette charmante fa- 
mille des Broméliacées, l'une de celles qui 
appélent le plus un examen sérieux et sé- 
Vére, pour dissiper les ténébres et la con- 
fusion qui y régnent. 

M. Hooker, en premier lieu, rapportait 
avec raison sa plante (Pitcairnia undulati- 


(1) La Pitcairnia undulata Hoar. a été introduite , 


à ce qu'il parait, du Mexique en ae au jardin | 


botanique de Bruxelles, par M. Ghiesbre 
Tow. m. 


folia) au genre Pitcairnia. A l'occasion de 
la variété, sujet de cet article, il adopte 
ensuite, en en déduire la cause, l'opinion 
de M. Klotsch, qui en fait un Puya (1); 
mais ne ce genre, le principal caractère 
est d'avoir le périgone et l'ovaire libres 
(ExpLicH); tandis que dans le Pitcairnia, 
ces deux organes sont semi-infères : c'est- 
à-dire, que les segments externes (calyce) 
sont connés à la base avee l'ovaire; et que 
les internes (corolle), sont insérés sur iceux 
au-dessus de la partie médiane de l'ovaire. 
Au reste, ce double caractére varie chez 
les Broméliacées, ou se confond tellement 
l'un en l'autre, qu'il n'a pas une grande 
valeur pour la distinction des gentes. Lais- 
sant ces difficultés à résoudre, à un autre 
mieux en position de le faire que nous, 
nous revenons à notre sujet. 

« Au printemps de cette année, dit M. Hoo- 
ker, MM. Lucombe, Pince et C°., d'Exe- 
ter, ont óffert au jardin de Kew, une 
plante dont la splendeur m'a étonné. Sa 
taille était si gigantesque, ses feuilles si 
amples, son épi floral si massif et couvert 
de tant d'innombrables bractées d'une riche 
teinte, que tous ceux qui la virent, ainsi 
que moi, nous ne pümes la reconnaitre pour 


(2) Les auteurs systématiques ont injustement 
préféré à ce nom (de Molina) celui de Pourretia R. 
et P. ,créé cependant douze ans plus tard; M. Klotsch, 
avec raison lui a rendu la priorité. 


20 


-€963— 


la Pitcairnia undulatifolia du Botanical 
Magazine ou la Puya Altensteinii des bo- 
tanistes prussiens (1). Néanmoins une com- 
paraison sévére, me prouva qu'elles sont 
identiques. » 

M. Hooker, en disant que la plante en 
question atteint six pieds de hauteur, avec 
des feuilles trois fois plus grandes que le 
scape , en attribue l'état gigantesque à Pex- 
cellente culture qu'on lui a appliquée. «Il 
n'y a pas de doute, dit-il, qu'en donnant 
à cette plante (le type) en abondance, de la 
chaleur, de la lumiére , de l'humidité et de 
la nourriture, elle ne végéte avec la méme 


(1) M. H 1 bind 2:271 3.25 2 4: A i 44 
plante à MM. Link, Klotsch et Otto, rédacteurs des 
Icones; c'est une erreur; M. Klotsch seul a signé 


de son nom la description qu'il a faite. 


perfection. » Il s'en référe pour la descrip- 
tion à celle qu'il a donnée sous le nom de 
Pitcairnia undulatifolia. Nous renverrons 
done aussi, comme lesavant auteur anglais, 
le lecteur à notre notice descriptive (l. e.); 
la belle figure ci-contre suppléant éloquem- 
ment à notre silence à son sujet, en lui 
fesant observer que, malgré l'autorité qui 
doit suivre un nom tel que celui de M. Hoo- 
ker, nous doutons un peu de l'identité 
réelle des deux plantes; et que, quelque 
rationnelle et suivie que ce soit une eul- 
ture, il est bien difficile, selon nous, quelle 
fasse d'une plante, qui atteint ordinairement 
un pied et demi ou deux pieds de hauteur, 
un individu haut de six ; ce serait là un vé- 
ritable miracle horticole ! 
Cu. L. 


—— — 


CULTURE. 


Pour les Broméliacées, comme pour les 
Orchidées, les Aroidées et les Fougères, la 
chaleur, la lumière, l'humidité, précédées et 
suivies d’un repos complet, doivent être sa- 
vamment combinées, si l'on veut obtenir des 
plantes vigoureuses et bien floriféres. C'est 
dans l'observation plus ou moins bien cal- 
culée de ces grands agents de la végétation 


(S. CH.) 


toujours cherché dans toutes mes notices à 
éclairer, à ce sujet, l'esprit de mes lecteurs, 
encore noviees dans cet art, et j'espére y 
avoir quelquefois réussi. Je les renvoie pour 
quelques détails applicables à la plante dont 
il vient d’être question , à l'article Æchmea 
fulgens (t. IL, avril 1846). 


à L. VH. 
que réside le secret d'une saine culture. J'ai 
MISCELLANÉES. 
| 31. GROUPES DE RHODODENDRUM. (P. T) 


De larges masses de Rosages sont ce qui 
convient le mieux pour former une ligne 
de séparation entre un jardin fleuriste et un 
pare; en ee qu'on peut les admettre , sans 
qu'ils obstruent la vue de la surface agréa- 
ble et variée du premier. Leurs divers colo- 
ris,lors de leur saison florale, en feront des 
objets attrayants et d'un grand intérét ; 

L 2 


ment, sous tous les rapports, préférables 

nds arbrisseaux communs, trop 
généralement employés dans le méme but. 
L. VH. 


z 


i , )- 7 e ) i 
e oupcinebuum lorgiot [um th Z 
t 4 n 


8e LIV. 


PL. 


TIL. AOUT 1847. 


SISYRINCHIUM LONGISTYLUM. 


BERMUDIENNE d long pistil. 


Érm. V. Te II. Pl. IV. Sept. 1846 (No 146). 


Iridaceæ $ Colletostemoneæ. — Triandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 


CHARA SPECIEI : S. ($ Androsolen :) sc 
subsimplici "trium subn nudo ; spathis bivalvi- 
bus 3-5-floris, corolla subbilabiata , petalis unguicu 

to -spa tundatis 


allá 
urvis; filamentis in longum tubum villosum con- 


s; antheris circulatim apice connexis; stylo fis- 
bp in tubo libero vix exserto ; sti igmate fimbria 
tim stellato; ovario elongato trigono; ovulis sotit. 
libus. — Habitu cujusdam parve Iri 


ar age ng longistylum Nos. in Horr. Van 
fasc. I PIL et IL PL VA. fig. 1. 2. 3.(1845.nov.) 


Au premier aspect, on prendrait cette 
plante pour quelque petite espéce d'Iris, en 
raison de la disposition imbriquée-distique 
de ses feuilles; disposition qui la fait ressem- 
bler assez bien aussi à un petit glayeul et à 
la Witsenia corymbosa, quand celle-ci est 
jeune. On en doit l'introduction au chef de 
l'établissement Van HovrrE, qui l'a reçue 
directement du Chili, en 1845. Elle y fleu- 
rit facilement cinque année, et promet E 
son joli port, ses gracieuses fleurs d'or 
étoile pourpre, et sa re un D al 
de plus pour nos parterr 

Descr. Rhizome Éliceus fasciculé , vi- 
vace; feuilles distiques, engainantes à à la 
base, ensiformes, acuminées, veinées-cos- 
tées, d'un vert glaucescent. Scape 2-5-fois 
plus élevé que les feuilles, presque simple, 
articulé, portant à chaque articulation 
(1-2-5) une feuille courte, engainante, sem- 
blable à celles de la base; articles subcylin- 
driques (ou plutôt finement anguleux-striés). 
Spathe 3-5-flore, bivalve, herbacée, ovée; 
valves concaves, comprimées, à bords mem- 
branacés, hyalins. Fleurs grandes, hypo- 
eratérimorphes, subbilabiées, penchées, 


Explication 


Fig. 1. Gynandrophore. Fig. : 


brièvement pédicellées, bractéées. Segments 
onguiculés, obovés-spathulés, réfléchis, ai- 
gus-mucronulés au sommet , connés à l'ex- 
tréme base et insérés à la partie inférieure 
de l'androphore; les trois supérieurs un peu 
plus petits; le 5* défléchi; tous d'un jaune 
d'or, et portant à la base une petite macule 
d'un pourpre vif. Ovaire trigone-allongé , 

entiérement caché dans Ja spathe, ddr 
laire, multi-ovulé, ovules bisériés. Étami- 
nes soudées en un long tube cylindrique, 
charnu, renflé au milieu, couvert de pa- 
pilles; anthéres conniventes en un cercle 
au sommet du style, lequel est fistuleux , 
libre dans le tube et terminé par un stig- 
mate à peine exsert, formé de papilles den- 
ses, étalées en étoile, et laissant au milieu 
d'elles une ouverture libre. Capsule pyra- 
midale, trigone-arrondie, déhiscente par 
les sutures proéminentes sur le dos des có- 
tes. Graines brunes, subtrigones, gibbeu- 
ses dorsalement, finement sillonnées, et 
criblées entre les côtes de points enfoncés. 


Cn. L. 


| 


des Figures. 


2. Stigmate. Fig. 3. Coupe horizontale de l'ovaire. 


m n 


CULTURE. 


Cette petite plante a passé l'hiver dernier 
en plein air, sans encombre, dans mon éta- 
blissement. Il est done probable qu'elle 
pourra supporter nos frimas, sans en souf- 
frir, surtout si Yon a soin de la protéger 
contre l'humidité stagnante, au moyen d'un 
drainage souterrain et d'une légére cou- 
verture, pour disperser les eaux pluviales 
en hiver. Il sera prudent, en attendant 


(S. F. et P. T.) 


décidé la question, d'en rentrer un pied 
en orangerie. On en pourra faire de jolies 
bordures, peu élevées, de l'effet le plus 
gai, en raison de ses nombreuses et assez 
grandes fleurs d'or, relevées de pourpre. 
Multiplication facile par la séparation 
des pieds, et par le semis de ses graines 
qu'elle donne facilement chez nous. 


i L. VH. 
que l'expérience de plusieurs années ait 
MISCELLANÉES. 
# 32. PHYLLOCACTUS GRANDIS Cu. L. (S. CH.) 


(cacrAcEx ) 


Depuis plusieurs années, il fleurit au jar- 

din botanique de Gand , sous les soins éclai- 
rés de M. DONKELAER, une espèce de Cactée 

originaire de Cuba , qui a atteint en ce mo- 
ment plus de dix pieds de hauteur et vient 
de donner (juillet 1847) dix-huit fleurs à la 
fois. Elle appartient à l'ancienne section des 
cierges ailés; sa tige principale est cylindri- 
que, trés rai e; ses rameaux, ‘un à trois 


. Ces fleurs ressem- 


se cero à celle des Cereus grandiflorus 
n cepe mais elles sont Ouen E ae 
plus petites. Le tube long de huit pouces 
au moins , blanc , parsemé de rares et peti- 
tes squames , est rem arquablement coudé 
(pli en deux) ; toutes les fleurs présentant 
ingulier car aractère, il est probable qu'il 
al pus rent à l'espéc e. Les squames du tube 
et celles qui Torni les premiers rangs de 
la corolle sont extrémement étroites (linéai- 
res) et lavées de rose; la corolle proprement 
dite, longue à peu près de quatre pouces , 
sur autant de diamètre, épanouie, est cam- 
panulée, composée de deux ou trois rangs de 


larges pétales € finement mucronés- 
sétifères au som en. r en est assez 
forte, mais peu agréabl 

Ce sera une très belle addition à nos 
collections de Cactées. En voici la loce 


P. Caule elato cylindrico longissimo, ramis 
oi planis e crenatis; floribus maximis "ibis 
porn 


riatis pe patate dt numerosissimis biformi , 


ore, 
us 17, longis stellatim recurvato-expansis, 
odore non grato 


. Ovarium oe ongum viride ang la“ 
ie rrim -ns numerosissimis parieti per 1% 
amis maxime 


cem; interiora pollicem 
lamenta iae a alba, partim p in inferi 
tubi gran De gradatim axime 
apice c 
faucem in ann sa 
latim patula inclusa; antheris mi 
bus (de basi ovarii ad setas corollæ undec. p 
fauce tubi ad setas eas 4 poll.). 

Cu. L. 


pat e^ 


‘Bie ) i ) 
(f) E pl aden La os - CUI peol $4 A Hortul 


PL. IV. 


AOUT 1847. 


256. 


DIPLADENIA ROSA-CAMPESTRIS, 


DIPLADENIE ROSE DES CHAMPS. 


Érm. V. ci-dessus Te I, p. 167. 


Apocynaceæ  Echiteæ. — Pentandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. V. 


CHARACT. SPECIEI : D. Rhizomate ne pe 
lignoso, caulibus erectis pubescenti-velutin 

et tota planta (ege: cor ), ee edalibus foliis 
. subsessilibus exacte ovalibus , apic acuto 
breviss imo, dense paralleli inerviis ipsins no nervo 
crassissimo , floribus impliesiuis pallide roseis d fau- 
cem macula lata stellata intensiore notatis intus 


ibidem. 


:8 
e 


luteis, calycis tubo fere nullo , laciniis subulato-elon- 


gatis, corolla tubo | E angusta stato 273 dilatato-infun- 
dibuliformi crlindric venato sosquipollioari pe 
ultra), extus glabro Leb inferne v , lob 


plissimis alique rotundatis minds pestem ‘am 
catis medio brevi apiculatis 
Dipladenia Vaart Nos. 
SYNONYM. Echites rosa-campestris Hoxtut? 


C’est à la fois une douce et vive jouissance 
pour un auteur, tant soit peu épris de la 
science qu'il professe, que d'avoir à s'oc- 
cuper d'une aussi noble plante que celle 
qui fait le sujet de cet article et à laquelle 
le nom gracieux et poétique de Rose des 
champs a été appliqué avec autant de vérité 
que de justesse. Rien de plus beau, de plus 
élégamment coloré que les larges fleurs de 
cette espéce, dont les amples pétales, d'un 
rose tendre, s'étalent et se recourbent en 
dessous, que décore au centre une grande 
macule d'un rose vif et qui se détache en 
étoile sur le fond. Ajoutez à cela un assez 
ample feuillage finement velouté, élégam- 
ment rayé de veines serrées et perallies 
des tiges hautes seulement d'un pied à un 
pied et demi, terminées par un épi multi- 
flore, et vous pouvez vous faire une idée 
de cette magnifique plante 

Descript. Rhizome tuberculeux, ligneux, 

écorce grisâtre, squameuse. Tiges fine- 
ment pubescentes-veloutées die que les 
les feuilles, les pétioles et les pédicelles), 
cylindriques , dressées, abondamment lac- 
tescentes, Feuilles oppbéles, distantes, sub- 
sessiles, exactement ovales, à pointe courte, 
aiguë, recourbée; à veines serrées, parallè- 
les-arquées; la inddiane très proéminente en 
dessous (de 3 pouces de long, et de 2 de large). 


Fleurs nombreuses, opposées-décussées, dis- 
tantes, en un épi allongé. Pédicelles tors sur 
eux-mêmes, cylindriques, longs d’un pouce, 
munis à la base d’une bractée linéaire-subu- 
lée, cinq fois plus courte. Tube calycinal 
= ou à peu près nul; lacinies linéaires- 

ongées, pires tia: appliquées. Tube 
à la corolle (long d’un pouce et demi, et 


. plus) enni resserré à la base, dans le 


tiers de la longueur inférieure; puis dilaté- 
infundibuliforme, très glabre, distincte- 
ment veiné; lobes obliques-arrondis, ondu- 
lés, obsolétement apiculés, étalés, repliés 
en dessous, onguiculés-imbriqués, aussi 
longs que le tube. Etamines, ou mieux 
anthères, linéaires, apiculées, sessiles, bifi- 
des à la base, étroitement conniventes entre 
elles et adhérant fortement, en dessous 
au stigmate au moyen d’un suc visqueux. 
Elles sont insérées au fond de l'entonnoir 
et précisément au-dessus du point où le 
tube de la corolle se contracte et qu'elles 
ferment; au dessous d'elles, ledit tube est 
couvert de poils fins, serrés, diminuant de 
nombre et de longueur vers la base. Ovaire 
didyme , allongé en un style plus court que 
les étamines, à stigmate umbraculiforme, 
anguleux , quinquéfide à la base, et auquel 
adhèrent, comme nous l’avons dit, par un suc 
visqueux, les anthères, qui s'appliquent sur 


=> 


lui dans les sinus rentrants des angles. 
Glandes ovairiennes 2, obsolètement trilo- 
bées, jaunâtres. Ovules nombreux... Folli- 


ules 
Cette plante est très voisine de la D. illus- 


tris A. DC. ; elle en diffère par des feuilles 
exactement ovales et non oblongues, entié- 
rement poilues-veloutées sur les deux faces, 
et non surtout en dessous; etc. 

Cu. L. 


Explication des Figures. 


FIG. 1. Style et ovaire. Fig. 


2. Coupe horizontale de l'ovaire. 


CULTURE. 


(S. CH.) 


Ces apocynacées, à racines tuberculées, | ser que l'extérieur; l'eau pénétrant par fil- 
provenank des cum pagaes élevées de lAmé- tration dans le second suffit, sauf l'époque 


temps de leurs grandes et brillantes fleurs, 
sont chez nous (en Europe) d’une conser- 
vation assez difficile. Le point le plus essen- 
tiel est d’en éloigner toute humidité en hi- 
ver, et de leur procurer en cette saison 
la plus grande somme possible de lumière, 
sinon de chaleur. Pour cela, on devra les 
placer sur une tablette, bien sèche et bien 
éclairée de la serre chaude, où on les lais- 
sera à peu près sans eau. Je me trouve bien 
de les cultiver en double pots, remplis de 
terre tous deux, et dont je ne fais arro- 


des chaleurs, à l'alimentation des racines. 
Pendant l'été, au moment de la floraison, 
qui a lieu ordinairement en juin, on re- 
légue les plantes dans une bonne serre tem- 
pérée, où elles jouissent de plus d'air et 
de lumiére que dans la serre chaude. 
Multiplication par la section des jeunes 
rejetons, coupés sur le tubercule, à leur 
point méme d'insertion, et plantés isolément 
dans de trés petits godets remplis de sable 
pur, sur couche chaude et sous cloche. 
L. VH. 


+ 33. ECHINOCACTUS EXSCULPTUS Orro. (— PACHYCENTRUS LENM., 
— GAYXANUS Ap. Bronc. — THRINCOGONUS Cu. L.) 


+ 34. ECHINOCACTUS HYBOCENTRUS Len. (— CENTETERIUS Honr. 
(s. F.) 


L'établissement Van Houtte vient de re- 


non Lemm.) s, F 
en est de fort pt per la gros 
seur de leur es, qu telle que 


e conservation. Ils varient en diamètre de 
6 à 10 pouces et en hauteur de 6 pouces à 
un pied. On en distingue plusieurs variétés 
intéressantes, Dans la seconde surtout, il 


tenté de les regarder com 
une espèce distincte. Toutes ont déjà po 
fleurs. 

Cu. L. 


“0 É ) 
t h{ IFP OCA i la Leucool ONLA Hook 
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8e LIV. PL. 


V. AOUT 1847, 


257. 


HYPOCYRTA LEUCOSTOMA. 


HYPOCYRTE & limbe blanc. 


Érrm. V. ci-dessus Te III. Ne 238. Pl. VI Juin 1847. 


Gesneriaceæ $ Gesnerieæ. — Didynamia-Angiospermia. 


CHARACT. GENER. V. ibidem. 


SPECTEI : ecta tota pubescenti- 
tomentosa, poi herbaceo obtuse tetragono , — 


gosi is cre alia. gele axillaribus we 
tis petiolum subæquantibus, floribus nutantibus , 


corollæ subvillosæ are secrete na com- 
presso antice sursu signiter ve oso dorso basi 
gibboso, ore contracto, limbi albi. laciniis rotundatis 
subaequalibus. Hoo 


Hypocyrta leucostoma Hoox. Bot. Mag. t. 4310. 


« Cette Gesnériacée a été envoyée de la 


Nouvelle-Grenade, par M. Purdie, et je ne 


pense pas commettre une erreur en la rap- 
portant à l'Hypocyrta Manr. C'est la pre- 
miére de ce genre trouvée hors du Brésil. 


Quoi qu'il en soit, on peut regarder les 


genres de cette famille, comme n'étant pas 
encore établis d'une d'une maniére satis- 
fesante et compléte. 

«Descr. Plante haute d'un pied environ, 
dressée, obtusément tétragone, entièrement 
couverte de poils nombreux, courts, lai- 
neux, mais assez rigides. Feuilles opposées, 
oblongues ou subovées-lancéolées, acumi- 
nées, crénelées-dentées, penninerves; ner- 
vures réunies au moyen de veinules trés 
denses et entrelacées, de maniére à donner 


à la surface l'apparence rugueuse des feuil- 


les de l'Ortie. Pétioles comprimés latérale- 
ment, de prés d'un pouce de long. Pédoncules 
axillaires, dressés, simples, velus, aggrégés, 


‘aussi longs à peu prés que les pétioles, et 


portant chaeun une fleur solitaire, penchée. 

Calyce de 5 sépales presque égaux, oblongs, 
aigus. Corolle de 2 de pouce de long; à tube 
légèrement velu , comprimé latéralement , 
fortement ventru en dessous, près du limbe, 
gi x en dessus à la base, et d’un orangé 
brunátre (tawny): la gibbosité de la base 


varie de forme dans nos individus et se dis- 
pose quelquefois en un éperon; mais dans 
celui dont il s'agit particulièrement, au 
côté opposé est un appendice pétaloide, lori- 
forme. Etamines 4 incluses, didynames, 
accompagnées d’une cinquiéme rudimen- 
taire, très petite. Ovaire ové, velu-soyeux, 
entouré à la base d’un disque annulaire. 
Style inelus, articulé sur l’ovaire; stigmate 
infundibuliforme, oblique. » 
Hooker. 


Nous nous sommes contenté de donner 
purement et simplement le texte méme du 
savant directeur du Jardin royal botanique 

e Kew; mais nous devons faire observer 
que la plante qu’il décrit appartient au sous- 
genre Codonanthe Mart., en raison de son 
tube peu ventru et de son limbe développé, 
5-lobé. Les espèces à tube fortement ven- 
tru en dessous, à limbe petit et contracté 
en forme d’outre, forment le sous-genre 
Oncogastra Mart. Du reste, comme le fait 
observer l’auteur, tous les genres de cette 
belle famille appellent une révision sévère 
et plus méthodique. 


j Cu. L. 


Explication des Figures. 


Fig. 1. Une fleur séparée, Fig. 2, Corolle ouverte. Fig. 3. Pistil. Fig. 4. Ovaire coupé transversalement. 


-€983— 


CULTURE. 


(S. F. et S. CIL) 


En raison de ses tiges dressées, et non | scabrida, dont l'habitus est le méme (v. ci- 
rampantes et radicantes, l'Hypocyrta leu- | dessus, n° 258). 


costoma recevra les mémes soins que ceux 
que j'ai recommandés à l’occasion de IJ. 


L. VH. 


MISCELLANÉES. 


i 35. DOUBLE RÉCOLTE DE MELONS. 


Le procédé d'obtenir une seconde récolte 
e boutures coupées 


. Voici com 
arrison, ancien jardi- 
nier à Wortley Hall, qui l'a pratiqué avec 


succés : 

Lorsque la premiére récolte de fruits est 
presque consommée, je coupe des boutures 
sur les vieux pieds. Celles que je choisis 
sont les extrémités des pousses qui ont 
porté les plus petits fruits. Je les tranche 
au second joint au-dessous de la téte, et en 
óte les deux feuilles inférieures; chaque bou- 
ture alors est préparée pour la plantation. 
Je les mets par deux, chacune trés prés du 
bord, dansd t i lis d'uneterre 


CIIL 


un peu riche en humus et légèrement pres- 
sée autour de chaque bouture. Après les avoir 
arrosées, jen place les pots sous un petit 

e à un seul chåssis, sur une couche 
chaude préparée à Pavance, pour lui per- 
mettre de jeter son premier feu. Cette cou- 
che est alors couverte de 8 o 


concentrer 


la vapeur, qui est très nécessaire pour 


uatre ou cing heures. Je 
veille aussi à ce que la chaleur ne soit pas 
assez intense sous les pots pour bruler les 
boutures. En u aine de tem i 


tôt aux pousses qu'elles développent 


La première récolte étant épuisée, j'en- 


lève la terre dans laquelle elle a eu lieu, et 
je la remplace par de la nouvelle, sur une 
profondeur d’un pied. La couche a été préa- 
lablement remaniée avec du fumier neuf. 
Environ dix jours aprés la plantation des 
boutures, elles sont 4 mettre en 


rétes à re en 
place. Tout étant préparé ainsi que je l'ai 


sissent rapidement, et trois semaines aprés 
la replantation de la couche, je cueille en 
abondance de beaux fruits, dont quelques- 


récolte, : 
Un avantage considérable résulte de ce 


qui 

les tiges se 
que , lorsqu'il tombe de l'eau sur ces fentes, 
les pied 


viens de décrire. 
HARRISON. 


h 


[| 


' 150 
Wicentia speclabilto 
t 


y H 3 
( Mretlytia apectabilto Lindl ) 
t 


PL. VI. 


AOUT 1847. 


258. 


DICENTRA SPECTABILIS, 


DICENTRE ÉLÉGANT. 


n , ‘ 1 4 
Eri. ds, deux fois; xevrpoy , éperon. 


Fumariacee $ Fumaricæ. 


CHARACT. GENER. — sed panj fe rire 
lateralibus deciduis. Corolla peta ibera dec 
dua, lateralia interiora plana, ticum et pom s 
basi gibba v. be ma producta. Stamina 6 hypo- 
gyna in s duas peli antico et postico 
oppositas sprint filamentis liberis 
hes s superne At nen inferne extus 

cariform obsoleto aucta, ant ris 

Seal mia vela rin 

niloc ulare , ‘ovals s juxta placentas sath 

silite pluribus amphitropis. Stylus terminalis 

persistens, stigmat e bilobo. — sili 

sa, stylo persistente nt 
FR pe 


biloculari, 


Tei treli Americana et Sibiricæ, radicibus 
osis v. oliis "ape radicalibus v. 
et. petiolatis multifidis , oribus is 
racemosis albis v. pur perit 
Dicentra i nip Um E 46. (?) ExpLicn. 
s ss c. Meisn. il alle e. Vi. Veg. Kingd. 436. 
tra [a 22] De. Syst. II. 107. Prod. 1. 125. 
de ias. 


= 


DIVISIO GENERIS. 


a. EUCAPNOS Bonis: Cor. pet: exter. "- pen Stam. basi 


medii processu 


— Low obsoleto, Sem. t si 


Sire eit in Linn. vin. 468. Merss. l. c. o Capiro 
ag in Roem. I. è rie sp. L. Annr. Bot. Rep. t. 395. 


— Diadelphia-Hexandria. 


Bot. Mag. t. nea Bot. Reg. t. 50. (Deréss. Ie. sel, 11, t. 9. f. 6. 


b. prenda . Cor. pet. exter. basi in calcar longum 
producta. Stam. libera in phalanges approximata, filam. 
medii processu basilari postico calcariformi 1 
lescentes, e hypogæo “x carnosis tecto, racemis 
simplicibu 

laria Rar. wae ef Medic. Rep. 11, Hex. V. 350 et 
in Dess. Joum. bot. P Lp: 158. Diclytra Boncx. Le. om 


eos de t. Bieucullata Mincu. - se sad, Pur, 1733. 280. t. sa. 
Fum prie JM. t. 1127, 
e. MACROS dos YLE in quu Introd. 
Herba nul scandens habi 
et racemos preme A 3-floros D. 
, flore et fructa a Dicentra 
aise (Conf. Rovze, Himal. p- 68.) 
Enpuica, Gen. Pl. 4836. 


edit. II, 439. 


nomen palo ra Boras. el nonnullis in Dielytram 
nente Cl. Ber ce (Linn. V. a 
nec vero YAuTpoY, n r significet, 
liquet , Dicentra nec aliter, ee esse. i Gen. PI. (10). 

CHARACT. SPEC D. (1) Calcaribus Sørine 
pe belie hebrea, caule folioso 

orum tis obovato-cuneatis incisis. — sie es 
purpurei eerta alu DC. 1. c 

Dicentra speciabilis 


didus ir ARE spectabilis DC. 
1. 
A spectabilis L. Aman. VII. 457. t. 7. 


Dielytra spectabilis Linz. Journ. Hort. Soc. II. 
e. ie, 


* Cette plante est, sans comparaison pos- 
sible, la plus belle de toute la famille des Fu- 
mariacées, Elle ne parait pas avoir été intro- 

uite vivante en Europe, avant que M. For- 
tune, qui la trouva dans les jardins chinois, 
leut rapportée de son voyage. En bonne 
santé, la plante s'éléve à 1 4 pied de haut, 
et iliis 5 ou 4 racémes de belles fleurs; 


V E tr ni 


chaque racéme a 4 ou 6 pouces de long. Les 
fleurs ont un pouce de longueur sur 5/4 de 
large; avec 2 pétales sacciformes d'un rose 
élicat; les autres sont projetés en dehors, 
Lane vec un point pourpre, (Lino. 
Journ. Hort. Soc. 1, 233.) » 
» Les botanistes européens Pont d'abord 
connue par un échantillon envoyé par le 


(1) 
Pd, 


Specificam phrasim Decandollianam hic inscribo, quamvis 
vivam i; ignoseen ns, illorum silentium supplere queo. Rip. 


Tom. ni. 


multo brevior sit; de ea quoque tacet CI. Lindleyus ; nec ego, 


21 


3 


Russo-Sibérien De Karamyschew, qui, étu- 
diant à Upsal, le communiqua à Linné. 
Depuis, la plante a fleuri pour la pre- 
mière fois, en Angleterre, dans le jardin 
de la société d’horticulture, à Chiswick, 
ou a été exécutée la figure ci-contre. 

» C'est l’une de ces plantes dont les Man- 
darins chinois sont si passionnés, qu'ils 
la eultivent avec une extréme vanité dans 
leurs petits jardins féériques. » Je la trou- 
vai, dans le jardin de la Grotte (ile de Chu- 
san), croissant parmi les roches artificielles, 
prés du beau Weigela rosea, figuré dans ce 
recueil (v. ci-dessus, T. III. n° 211). Son nom 
chinois est Hong-pak-Moutan Wha, ou 
fleur de Moutan rouge et blanche.» Les 
botanistes chinois ne tirent pas les carac- 
tères de leurs genres, d’après les fleurs, 
comme nous le fesons, mais bien d’après 
*habitus des plantes. Dans celle dont il 
s'agit les feuilles sont assez semblables à 
celle de la Pivoine Moutan; les fleurs sont 
rouges et blanches; de lá l'appellation chi- 
noise, 

« En Chine la Dicentra (ou Dielytra 
comme on voudra) spectabilis s'élève à un 
ou deux pieds de hauteur et produit de 
belles grappes de belles fleurs roses, bien 
représentées dans la figure ci-contre. Elle 
est certainement la plus belle et du genre 
et de la famille. 

» La nié est encore trop rare pour la 


risquer à Pair libre, et on n'a point de 
preuves qu’elle puisse supporter nos hivers 
sans abri. Je pense toutefois qu'elle sera 
sans doute tout aussi rustique qu'aucune 
autre de sa race. Je ne l'ai jamais rencon- 
trée dans les parties méridionales de la 
Chine, et d'aprés l'autorité ci-dessus citée, 
elle parait s'avancer jusque sur les fron- 
tiéres de la Sibérie. Comme plante propre 
à orner les appartements, elle est extré- 
mement gracieuse et reste longtemps en 
fleurs. J'en ai conservé un pied sur ma 
table à Chusan, pendant trois semaines, 
aprés l'avoir arret dans le jardin ; elle 
se maintint fraiche et belle tout ce temps. 
» Elle ressemble assez bien à notre an- 
cien Dielytra (Dicentra) formosa, si com- 
mune dans tous les jardins fleuristes. Les 
tiges périssent en automne, et les racines 
restent à l'état dormant jusqu'au printemps 
suivant, où la plante reparait hors du sol 
et fleurit en mai et en juin. Les Chinois 
la multiplient promptement en en divisant 
es racines, au printemps, avant que la 
plante commence à végéter. En Europe , on 
la multipliera aisément de la méme ma- 
niére, ainsi qu'en en bouturant les jeunes 
rameaux , pendant l'été. Tout sol lui est 
bon, et elle se plaira dans les endroits 
abrités des grands vents. » 
Fortune. 
(Journ. of Hort. soc. II. 178 c. ic.) 
(Cn. L.) 


CULTURE. 


Cette plante est une jolie acquisition pour 
nos parterres à Pair libre, où elle ne peut 
tarder à se montrer aussi rustique que ses 
congénères. En attendant que l'expérience 
en décide, il est prudent d'en rentrer un 


(S. F. ou CH. F. ou ?P. T.) 


pied en serre froide ou sous chassis. L'ar- 
ticle de M. Fortune me dispense d'entrer 
dans d’autres détails de culture. 


L. VH. 


tulis seliacio È 
| í € y cc 1 


o 
Lonos 


8e LIV. 


PL. VII. 


AOUT 1847, 


259. 


CONOSTYLIS SETIGERA, 


CONOSTYLE à longues soies. 


Erm. xavos, cône; orvais (és), petite colonne; en botanique, pistil; allusion à la forme de 
cet organe dans les plantes de ce genre. 


Hæmodoraceæ  Conostylideæ. — Hexandria-Monogynia. 


HARACT. GENER. — Perigonium coloratum 
extus piloso-lanatum, tubo cum ovario conna o, 
limbi superi subcampanulati sexfidi laciniis erectis 
persistentibus. Stamina 6 imis perigonii laciniis 
inserta; filamentis brevissimis; antherarum 
loculis connectivo antice adnatis Ovarium infe- 
mi-inferum) triloculare; ovulis in placen- 


rum (v : 

tas (trophospermia) subglobosas e loculorum an ulo 

centrali tas conico-dilatatus 
t sula stylo c: 


cavus; stigmate simplice. avo 
tripartibili coronata trilocularis apice loculicide-tri- 
valvis, valvis a columna centrali trophospermia 
gerente solutis. 

Herba in Nova- Hollandia Australi indigene ; 
radicibus fasciculato-fibrosis ; caule Àypogao ramoso 
rarissi mergente; foliis in apice ramorum sub- 
terraneorum distichis ideo radicalibus aversis equi- 


tantibus. semi-vaginantibus ensiformibus; floribus 
scapum sepius simplicem terminantibus capita tis 
corymbosis v. subspicatis. 

Exvticn. Gen. Pl. 1258, et 
PI. Preiss. II. fase. 1, 16. 


Conostylis R. Br. Prodr. 300. Bot. Mag. t. 2989. Acn, 
Rics. Sert. Astrol. 80. t. 29 Enpricu. Nov. Stirp. Decad. I. 
19. 20, et Is cs. HenprnT. Amar. 66. Lixpz. Swan River, No 202- 
207 Meisx. Gen. Pl. 306 (299). 


8, perigonii 
aspero-villosi Jaciniis tubo paullo 
i . Br. 


r 
brevioribus , staminibus biseriatis (1). R 


ConostylissetigeraR. Br Prodr. Fl. Nov.-Holl. 1. c. 


Les Conostyles, dont on connait aujour- 
d'hui au-delà de trente espéces, sont en 
général de jolies petites plantes herbacées, 
formant d'épais gazons, à la maniére des 
Graminées, avee lesquelles, en l'absence des 
fleurs, on peut aisément les confondre, et 
croissant exclusivement dans la Nouvelle- 
Hollande méridionale, où elles se plaisent 

ans les plaines sablonneuses, dans des en- 
droits légérement humides ou ombragés, le 
long des rivières ou sur sur la lisière des 
foréts. Leur aspeet est agréable, leur ver- 
dure perpétuelle, leurs fleurs petites, mais 
nombreuses et jolies, quoique d'un coloris 
påle. L'espèce dont nous donnons ci-contre 
la figure, d'aprés de jolis individus que nous 
avons remarqués en fleurs dans le jardin 
Van Houtte, peut donner une juste idée des 
autres, 

La C. setigera a été découverte par Pil- 
lustre botaniste R. Brown, dans la Nouvelle- 
Hollande, et décrite par lui dans le Pro- 


e I (edi 


drome qu'il a publié sur la Flore de cette 
grande ile. En 1855, le baron Hügel la 
trouva de son cóté et la rapporta vivante 
en Europe. 

Dzscn. Elle se distingue facilement de ses 
congénéres, par des tiges courtes , entiére- 
ment feuillées à la base , articulées, subradi- 
cantes, groupées en touffes; par de petites 
feuilles distiques, semi-engainantes-imbri- 
quées , rougeátres à la base (à bords mem- 
branacés, trés ténus), planes, trés étroite- 
ment linéaires, arquées-recourbées avec 
gráce, glabres sur les deux faces, mais ci- 
liées de long poils blanes, distants, solitaires 
ou géminés, d'un effet fort élégant. Elles. 
sont parcourues par deux ou trois stries 
enfoncées (veines immergées), et trés fine- 
ment ponctuées. Le scape, plus court que les 
feuilles, est dressé, couvert d'un court et 
épais duvet laineux, blanc, et porte deux ou 
trois bractées, dont l'inférieure trés longue, 
lancéolée-linéaire, trés acuminée, à bords 


(1) 


In individuo observato , uniseriatis! Río, 


ténus-membranacés; les deux supérieures 
conformes , beaucoup plus courtes. Les 
fleurs d’un jaune tendre en dehors, blan- 
châtres au sommet et en dedans, forment 
un capitule terminal, serré. Chaque pédi- 
celle, extrêmement court, porte à sa base 
une bractéole filiforme , scarieuse. Le pé- 
rianthe est découpé en six lacinies subbi- 
sériées, épaisses, étroitement lancéolées , 


Les trois plus internes un peu pus courtes, 

Etamines très courtes, unisériées, à filaments 
plans, dilatés, d'un jaune d'or. Anthéres 
petites, oblongues, dorsifixes, concolores.. 
Style glabre, trigone-aigu et renflé à la 
base, puis bientót filiforme, à stigmate sim- 
plement capité. Ovules très peu nombreux, 
appendus à des placentaires pétasiformes. 

(Voyez l’espèce qui suit. 


couvertes sur les deux faces de poils soyeux, Cu. L. 
denses, concolores, plus courts en dedans. 
Explication des Figures. 
Fig. 1. Appareil sexuel de la C. setigera, coupé verticalement. Fig. 2. Style de la C. juncea. 
Fig. 3. dé coupé verticalement. 
CULTURE. (S. F.) 


On peut faire de jolies bordures toujours 
vertes et longtemps émaillées des fleurs de 
la Conostylis dont traite cet article, ainsi 
que de la suivante (v. ci-aprés Miscellanées), 
plantées ainsi dans la serre froide ou dans 
le conservatoire. On les tient ordinairement 


l'air libre, dans un endroit bien aéré et om- 
bragé du jardin, en les y tenant constam- 
ment un peu humides 

Multiplication facile par la séparation des 
nombreux rejetons de leurs touffes, ou par 
le semis de leurs graines. 


en pots, dans une terre de bruyéres sablon- L. VH. 
neuse. Pendant la belle saison , on les sort à 
MISCELLANÉES. 
+ 36. CONOSTYLIS JUNCEA ExpL. (s. F) 


Cette jolie espéce a été découverte et ap- 
portée en Europe par le baron Hügel, qui 
À recueillit sur les bords de la rivière des 


es. 

Elle est remarquable par ses petites feuil- 

les Tea subulées à la base, puis jonci- 

formes, striées, obsolétement canaliculées 

en dessus. Scape beaucoup plus court, velu- 

hispide, presqu'entiérement envelo oppé 
ne 


de Oe poils 
rikar blanes, presque suite; à seg- 
ments épais, «bor carènés en ‘dehors, 


arrondi, très g 
glabre, dilaté, conique-trigone à la base, 
formant, comme dans Pespéce précédente, 


corps avec l'ovaire qu'il recouvre, 
, 4 . . , 


inate coi, lo et terminé par un stig- 


latéralement. ’ Ovules x: nombreux, grou- 
és sur d'épais placenta i 
NE la diagnose qu ye a n a donnée M. End- 


a tereti-filiformibus lævibus scapo je 
pie multo longioribus, corymbo — ie 


diam — sd staminibus uniseriati 
ostylis juncea Emprica. Nov. Stir irp. 
No 22. 


Cu. D. 


a 


Witter 


m 


T 
Aebimenco cupiea Cac” Hook 
« 


PL 


a VIII. 


AOUT 1847. 


260. 


ACHIMENES CUPREATA, 


ACHIMÈNE à feuilles cuivrées. 


Érrm. V. ci-dessus Te Ier, p. 79. 


Gesneriaceæ $ Gesneriee. — Didynamia-Angiospermia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 

CHARACT. SPEC repens stolonifera undi. 
que pube scenti-hirta , foli ellipticis petiolatis ser- 
ratis reticulat 


ribu 
laxi profunde 5-partiti , laciniis subspathulatis i inæ- 


pei. corolla tubo re subduplo m 
intus, maculato ore fimbriato, limbi 
laciniis rotundat tis plas ciliato-dentatis , plate 
8 Pr t ovario hirsuto hinc basi uni-glan- 
dulos 


Achimenes cupreata Hoox. Bot. Mag. t. 4312. 


Grâce aux explorations zélées de divers 
voyageurs, le beau genre Achimenes voit 
chaque jour augmenter dans nos serres ses 
représentants. A l'égard du nouveau qui 
fait le sujet de cette notice. M. Hooker s’ex- 
prime ainsi : 

« Nouvelle et très intéressante espèce, 
remarquable par la couleur cuivrée foncée 
de la face supérieure de ses feuilles assez 
amples, elliptiques (assez semblables par 
leur teinte à celles des hétres à feuilles cui- 
vrées), d’un rose pourpré en dessous, à 
fleurs d’un riche écarlate dont le limbe est 
élégamment denté et cilié. Elle a été dé- 
couverte par M. Purdie, sur des berges hu- 
mides, près de Sona dans la Nouvelle-Gre- 
nade. Des graines qu'il en envoya, en sep- 
tembre 1845, au jardin royal, naquirent 
des individus qui fleurirent en avril 1847... 
Ses brillantes fleurs font un joli effet au 
milieu de ses feuilles d'une teinte cuivrée 
sombre. 

» Descr. Rhizome formé de nombreuses 
articulations, à tiges de longueur variable, 
rampantes, ramifiées, stoloniféres, émettant 
de nombreuses racines de leurs rameaux 
procombants. Les principaux sont dressés , 
hauts de quelques pouces , et ce sont ceux 


fer 


Explication 


Fig. 1. Calyce et pistil. Fig. 2. Corolle ouverte. 


qui portent les feuilles les plus amples et les 
fleurs. Feuilles velues (couvertes en outre 
d'un court et épais duvet, ainsi que presque 
toutes les parties de la plante), elliptiques- 
obtuses, réticulées-veinées, ridées, 

tées, d’une teinte foncée cuivrée, assez lui- 
sante en dessus , d'un rose pourpré en des- 
sous. Pédoncules dressés, solitaires, axil- 
laires, uniflores, plus longs que les pétio- 
les. Fleurs presque horizontales. Calyce 
néanmoins dressé, divisé jusqu'à la base 
en einq lobes làches, spathulés , dont l'un 
plus petit que les autres, plus étalé, et 
comme repoussé en arriére par la gibbosité 
de la base de la corolle. Celle-ci hypocra- 
térimorphe, d'un riche écarlate, à tube 
velu, deux fois aussi long que le calyce, 
jaune, moucheté de rouge en dedans; gorge 
frangée; limbe oblique, à cinq segments 
arrondis , dentés-ciliés , étalés. Etamines 4, 

didynames ; filaments soudés à la base; an- 
théres combinées. Ovaire velu, avec une 
large glande jaune , correspondant à l'épe- 
ron de la corolle. Style inclus; stigmate ca- 
pité, perforé obliquement. » 


Hooker. 
(Ca. L) 


des Figures. 


Fig. 3. Ovaire et glande. Fig. 4. Section d'icelui. 


-€983- 


CULTURE. 


La culture de cette nouvelle et fort re- 

marquable espèce ne présente d’autre diffé- 
rence avec celle de ses diverses congénères, 
publiées dans ce recueil, qu'en ce qu'elle 
doit être plantée dans de petites irine, 
pour permettre à ses tiges allongées, r 


(S. CH. et S. F.) 


à leur aise. Des terrines de huit à dix pou- 
ces de diamètre, vs drainées au fond ve 
de gros gravier, ou des tessons de pot 

de briques citadel feront fort bien Daf. 
faire. 


pantes , de s'y étaler et de s'y enraciner ini L. VH. 
MISCELLANÉES. 
| 37. CAMPYLOBOTRIS DISCOLOR Ch. L. (S. CH.) 


(xov. GEN. CINCHONACEARUM. ) 


M. Galeotti a présenté aux derniéres em 
positions diverses de Belgi que, une pet 
plante (trés jeune encore), qui s'est fait bh 
remarquer par l'extréme élégance de son 
feuillage et sa singuliére inflorescence. Au 
premier aspect, on la prendrait assez 
| voir eal pour une Gesnériacée, ou une 

canthacée ; eur que démontre bientót 
un examen un peu approfondi. 

A l'exception dis feuilles, elle est d'un 
rouge foncé, légéremen nt poilue seulement à 
la base des j jeunes pousses, des > pétioles zs we 
pédone cules. 
sées, luisantes, et à la foisd'un vert Mendes c ou 
oncé et d'un rouge noirátre, à reflets cha- 
toyants, et rayées de veines régulièrement 
opposées, blanches en dessus, rougeátres 
en dessous. Les fleurs , Portées par des pé- 
doneules axillaires , opposés , plus courts 
que les feuilles, sont disposées en de courtes 
grappes unilatérales, roulées en crosse, Elles 


un (com Mme 2 , un 
fruit re cle baccien, ete. 


Calycis tubo carnoso a ré arcte cum ovario 
connato, angulis apic 
subulatos desnentibus Coro le g 
" nets Fin mme verticem ovarii sub- 
em s 4 oblongis crassis pa- 
tentim stellato. "Stamina i to been adnatis ad 
apicem vix lib x fauce exsertis lineari- 
elongatis sabes ilocribu Pr (apice 
vix d in m eo arctissime 
co um ir Josue multiovulatis; placent 
Stylus gucis in apicem pex: tum 
onge DIO xserto, 


orici us. 


o 

margine ciliat E ones niis tus? — Infloresce 
pedunculata asili secunda spiraliter apice Meis 
d circ 


pes observata unica adhuc tenerrima 
cfatescens? 1 ramosa. Caule de 2 sa p pu- 
bescente, casu peti iolorum cicatrisato. Petiolis ro- 
basi E centim. long.) pube scott supra appla- 
natis, subtus unité. margine tenuissime alato 
a circa caulem — mbranaceum 
efformante. Foliis amplis (maxima plantw observ. 
14 centim. in soon sine bettas 7i in latis.) approxi- 
matis alter» ve oppositis o obovatis apice vix acu 


basi ripis glabris E rarissimis ad marginem 
pr gs solum adst oppose subco- 
| 


Li ca 


subtus pro entibus; in 
"de foliacei raie 8; facie infera pallida glaberrima 
ad lentem venulisque 


parvis, 12-15 in rac 


Lobis corollæ 
m ter- 


bractea minima fimbriata suffultis. 
n carinatis; carina in acumen deflexum 


pes inflorescentiam totam adsunt rarissimi pili 


brevissimi — albi ou rubelli articulati. 
(Calyx 4 mill. bon. sicut et corollae tubus, lobis 
ejusdem 8.9 ) 


Cu. L. 


TE E 


a 
S 
= 
x 
3 

M 
+ 

po 
das 
de 
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^ 


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) i 
bra VICI 


Foray 
( 


— 


c 
e 


. IX. AOUT 1847. 


FORSYTHIA VIRIDISSIMA. 


FORSYTHE d feuilles très vertes. 


Erm. Dédicace.... 


Oleaceæ. — Diandria-Monogynia. 


CHARACT. Sors — Calyx brevissime campa- 
nulatus quadripartitus deciduus. : orolla hypogy- 
na subcampanu or adripartita -A hj rior 
lobis æstivatione contortis. St “i 
rollæ tubo ins serta in nclus 18a. Ovarium pa peineta 

c entis medio disse- 

im pendula. 
capitato-bilobo. Cap- 

ula compre: heh ds sublignosa corticata bi- 
Dones loculio ido-bivalvis, valvis planiusculis 
he Le Semina in loculis pauca pendula 

mpre sta RER bie Mine! in alam "re 
tm. inde i in marginem Em 
bryo in otyle- 
death us Frems s idisule bret dés su- 
pera. 


ri bl lip st 


anonatisa 


Exouica. Gen, PI. 3356. 


Frutices Chinenses in Japonum hortis passim 


culti , ramis oppositis, gemmis perulatis foliiferis à 
flor iferis rod foliis oppo. 

nis simplicibus serratis integ 
tisectis , Did ni ocibus e qua 
riis luteis. Lipi. sub t. 39 (1847 


Forsythia Vani. Enum. I. 39 


to 
vis gemma solita- 


Bunce. Enum, Pl. Chin. 
»' t. 


bo . Zvcc. in p. I. 11. t. 3. (Ann. des Sc. 

nat. (1836) VI. 79. Expuicu s c. Meisn. Gen, PI. 256 (166). 
— Syringe sp. suspensa) Tuuxs. Fl. Jap. 

PECI ramis erectis tetragonis, 


e liis ra oblongis et oblongo-lanceolatis jog 
iolatis v - em serratis dimidia inferiore in 
eee a, "orla ante folia breviter pedicellati | se 
minatis cern uis, per subrotundis convexis ovarii 
longitudine. Lii. 1 
Forsythia viridissima Lipi. in Journ. of Hort. 
Soc. L.. 6b. 1. €: 


« Jusqu'à la publication de l'espéce dont 
il s'agit, dit M. Lindley, une seule de ce 
genre était connue des botanistes. 

« Cette espéce unique, la Forsythia sus- 
pensa Vau, est-il dit dans le Journal of 
Hort. Soc. (1. c.), était regardée comme un 
lilas par Thunberg, qui, bien qu'il en aper- 
cüt les affinités naturelles , ne fut pas heu- 
reux dans sa détermination générique. En 
effet, quoique les feuilles de sa plante soient 
souvent pennées, les fleurs néanmoins en 
croissent par paires dans l'aisselle des feuil- 

es tombées, au lieu de former des pani- 
cules terminales. Il est décrit comme un trés 
bel arbrisseau , se couvrant au printemps 
de fleurs d'un jaune foncé, et s'élevant de 
huit à douze pieds de hauteur. Selon 
MM. Siebold et Zuccarini, qui l'ont figuré, 
il en existe deux variétés, l'une à bran- 
ches nutantes, et l'autre à branches dres- 
sées. Toutes deux, dit-on, ont été tirées 
de la Chine par les Japonais, qui les plan- 
tent parmi les Péchers, les Abricotiers , les 


Camellias qui fleurissent à la méme époque. 
On rapporte que la F. suspensa a été intro- 
duite vivante, en Hollande, en 1855. » 
(V. Stes. et Zucc. Fl. jap. I. 14.) 

« L'espéce découverte par M. Fortune 
(celle dont il s'agit), est trés distincte de 
celle qui fait le type du genre. Ses feuilles 
ne paraissent pas devoir jamais étre pen- 
nées, et au lieu d'avoir une forme ovée, 
elles sont nettement oblongues ou oblon- 
gues-lancéolées. Les branches sont tétra- 
gones au lieu d'étre cylindriques et sont 
parfaitement dressées. Le calyce est plus 
court et plus membranacé; les fleurs plus 
petites. C'est, sans doute, une plante trés 
différente et l'on peut s'attendre à ce qu'elle 
soit trés recherchée, dés que les individus, 
que notre jardin en posséde, seront assez 
vieux pour fleurir. A cette époque les bran- 
ches se chargeront de fleurs jaunes, aussi 
grandes que celles du Chimonanthus gran- 
diflorus. 

« Elle forme un buisson compacte, à feuil- 


> 


les opposées, oblongues, dentées vers le 
sommet et d'un vert sombre, sans aucune 
dentelure au-delà du milieu. Ces feuilles 
émettent une légère odeur balsamique, et 
sont très belles, lisses, bien que sans lustre, 
et d’une riche teinte foncée. La plante est 
parfaitement rustique et très ornementale. » 

« M. Fortune la décrit « comme un ar- 
brisseau à feuilles caduques, très élégamment 
dentées au bord , et d’un vert sombre. Elle 
s'élève à huit ou dix pieds dans le nord de 
la Chine, perd ses feuilles en automne, reste 
dans un état de torpeur, comme les arbris- 
seaux à feuilles caduques de l'Europe; mais 
est remarquable par le nombre et l'ample 
volume des boutons à fleurs qui se sont 
produits sur les jeunes tiges l'été d'aupara- 


vant. Ces boutons, au printemps et de bonne 
heure, se développent graduellement et pré- 
sentent une profusion de fleurs d'un jaune 
brillant sur tout l'arbrisseau, qui devient 
alors hautement ornemental. » 

« II la découvrit d'abord dans un jardin 
avec la Weigelia rosea (v. ci-dessus Flore, 
N° 911. mars 1847) et ensuite dans la pro- 
vince de Chekiang; et il dit qu'elle est méme 
plus belle à l'état naturel parmi les haies, 
que lorsqu'elle est cultivée dans les jardins 
des Mandarins. 

« La figure ci-contre a été exécutée en 
mars dernier dans le jardin de la Société 
d'Horticulture. » 

LINDLEY. 
Ca. L.) 


Explication des Figures. 


Fig. 1. Tube de la corolle ouverte. Fig. 2. Section verticale de l'ovaire. 


CULTURE. 


Cette remarquable plante est destinée à 
orner nos parterres à Pair libre, où elle dé- 
veloppera ses fleurs, dès les premiers jours 
du printemps, en même temps que s'épa- 
nouiront celles des Chimonanthus fragrans, 
Calycanthus floridus, Pyrus japonica, ete., 
parmi lesquelles leur coloris d’un jaune d’or 


(P. T.) 


contrastera fort agréablement au milieu 
d’une foule d’autres arbustes ou arbrisseaux 
d'ornement à feuilles persistantes ou cadu- 
ques. On la multiplie facilement de bou- 
tures ou de rejetons, traités à froid. 

L. YH. 


MISCELLANÉES. 


+ 38. ROSA HARRISONII. 


Un individu de ce beau rosier, planté 
dans le conservatoire du comte de Radnor, 
á Coleshill House, dans le Berkshire, vient 
de donner en perfection plus de trois cent 
cinquante fleurs à la fois. C’est un églantier 
qui a été soumis à une légère chaleur, et 
dont les fleurs, en cette occurence , parais- 
sent plus belles qu’elles ne le sont ordinai- 
rement à Pair libre. Voici comment il a été 


traité : Après sa floraison , les branches - 
été partiellement rabattues; le pied ees 
en pleine terre, à l'air libre, dans un TIC id 


L. VH. 


EER E T ewer re 


7 3 è } Ji 
lotro meria Gxembaultu. ce) 


8e LIV. PL. 


X. AOUT 1847. 


ALSTROEMERIA ERREMBAULTI, (nverma,) 


ALSTROEMÈRE D'ERREMBAULT. 


Erym. V. ci-dessus, Te Ier, p. 231. 


Amaryllidaceæ $ Alstræmerieæ. — Hexandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 


CHARACT. SPECIEI : A. hybrida, ex A. pelegrina 
et A. tricolore fozcundatione adulterina officiose 
operata in hort. Belgic. enata ; habitus prioris , color 


. 


posterioris, 


Alstremeria Errembaulti Horr. 


— psitlacina, var. Errembouldti (hy- 
rida) Hoox. Bot. Mag. t. 3944. — W. Herzerr. 
in litt, 


On a ignoré longtemps l’histoire de la 
remarquable plante dont il s'agit. Les uns 
l'ont regardée erronnément comme une es- 
péce distinete; les autres comme une hy- 
bride adultérin (et ceux-ci avaient raison !), 
à laquelle ils attribuaient divers parents, 
fort innocents du cas. Nous sommes heureux 
de pouvoir ici, grace à l'obligeance de notre 
collaborateur M. Van Hourte, rectifier les 
faits qui la concernent. L'A. Errembaulti 
a été gagnée de graines récoltées sur une 
A. pelegrina , fécondée artificiellement par 
PA. pulchra (tricolor), par M. EnnrwpAvLT- 
Duuesniz , de Tournay (Belgique). 


Feu Herbert, si regrettable, pensait 
qu'elle était née, en Allemagne, des A. psit- 
tacina et pulchra ou Hookeriana; on voit 
que le célébre hybridisateur était prés de 
la vérité, conduit lå seulement par sa per- 
Spicacité et les connaissances profondes qu'il 
avait acquises dans ces mariages mysté- 
rieux. 


Notre Alstræmère est une belle et vigou- 
reuse plante, s'élevant à un ou deux pieds 
de hauteur, sur une tige robuste, bien 
feuillée et terminée par une ombelle rami- 

ée, composée de quinze à vingt fleurs, 

disposées par trois sur des pédoncules com- 

muns. Ces fleurs de la grandeur de celles 

de PA. elegrina, sont dun beau rose, 

régulièrement et élégamment mouchetées 
Tow. ni. 


decramoisi foncé, à pointes robustes, aiguës, 
teintées de vert. Les trois segments exté- 
rieurs, lun dressé, supérieur, les deux 
autres latéraux et horizontaux, sont spa- 
thulés, bilobés au sommet; un grand pli 
au centre sépare les deux lobes et se ter- 
mine par un mucron. Des trois intérieurs, 
deux sont placés sous l'externe supérieur, 
qui forme ainsi une sorte de voute, et le 
troisième est défléchi; tous trois sont étroits, 
presque conformes et colorés comme les 
externes, Les anthères, en apparence par- 
faites, sont indéhiscentes et ne contiennent 
point de pollen. Le style est terminé par un 
stigmate à trois rayons filiformes. L’ovaire 
triloculaire contient dans chaque cellule 
des ovules bisériés, qui ne parviennent ja- 
mais à l'état de graines, 

On voit que c'est lá une véritable hybride, 
dont la reproduction ne saurait avoir lieu 
par le semis. 

(On nous reprochera peut-étre de don- 
ner à nos abonnés une vieille plante. A ce 
reproche, nous répondrons que /a Flore 
est destinée à étre avec le temps une véri- 
table ENCYCLOPÉDIE VÉGÉTALE; qu'elle doit 
done reproduire de temps à autre les belles 
et bonnes plantes, qui, introduites depuis 
plus ou moins de temps dans les jardins , 
sont restées en possession de la faveur des 
amateurs , ou sont devenues rares dans les 
collections , ou en sont méme tout-à-fait dis- 


99 


£5) es 


parues; enfin qu’elle sera toujours, en 
même temps, la première à décrire et à fi- 
gurer toutes les nouveautés mérilantes qui 
viendront à sa connaissance; et que dans ce 


but, elle ouvrira avec empressement ses 
colonnes, à toute personne qui possèderait 
une bonne plante inédite.) 


Cu. L 


I 


CULTURE. 


À Particle Alstræmères (1. c.) le lecteur 
trouvera tous les détails nécessaires pour la 
conservation et la multiplication de la plante 
dont il est question. Je rappelerai ici som- 
mairement qu’elle demande, en hiver, la 
protection d’un chassis froid , un sol meu- 
ble et riche, des arrosements abondants, 


(CH. F.) 


pendant la belle saison; et qu'elle ne peut 
se multiplier que par la division de ses rhi- 
zomes, opérée après la fanaison des tiges, 
parce qu’elle ne donne point de graines fer- 
tiles. 

L. VH. 


| 


MISCELLANEES. 


+ 39. CULTURE DE LA CANNEBERGE. 


(oxxcoccus PALUSTRIS PERS., vaccinium OXYCOCCUS IL.) 


(vACCINIACER.) 


La Canneberge croit dans les marécages, 
et feu sir Joseph Banks, dit un journal an- 
glais, la cultivait avec succés dans un étang 

essèché. Mais voici un procédé de culture 
bien différent et qui semble mériter toute 
e: 

« En avril, je remplis une demi douzaine 
de petites caisses de dix-huit pouces carrés 
de longueur et de quatre pouces de profon- 
deur, de terre de bruyère, et j'y plantai, 
“un pouce de distance , des boutures de Can- 
neberges, de 1 pouce à 1 ¿de long. Je les pla- 
cai sur ma couche à melons, où elles furent 
fréquemment arrosées. Elles s'enracinérent 
promptement, développèrent de vigoureu- 
ses pousses, et en juin suivant elles étaient 
bonnes à mettre en place. 

« M'étant procuré, d'une colline sèche 


= 


plate-bande de cent cinquante pieds de long 
sur quatre de large. Dans le but de don- 
ner aux plantes la place nécessaire pour 
étaler leurs racines à leur aise, je fis creu- 
ser au centre, sur une largeur de dix-huit 

uces et une profondeur de deux pieds, 
dans toute la longueur de la plate-bande, 


e 
développèrent 

ui, as l'hiver, gagnèrent les bords de 
la plate-bande. 

Vers la fin de l'année suivante , la plate- 
bande fut couverte de Canneberges ; €t les 
stolons de la première année produisirent 
un grand nombre de rameaux dresses, fer- 
tiles, sur lesquels, l'année suivante, Je cueillis 

MEE. SA sel 27 Manta fruits, bien 
une grande q ^ 
supérieurs pour la saveur à tous ceux and 
portés que j'eusse jamais goùtés. Dans l'au- 
j'eus la satisfac- - 
tion de voir la planche entière si complète- 
ment oc 


pouvait raremen 
a à ; une 
se glisser, et offraient de toutes parts un 


> 


peuvent étre aisément propagées et en quel- 
que quantité qu’on le désire; car, bien que 


ses où j'en avais bouturées, resta exposé 
en plein air pendant trois étés et autant d'hi- 
vers; et, bien qu'on ne leur donnát aucun 
soin, et que leur terre n'excédát pas quatre 
pouces de profondeur, ni la chaleur des étés , 
ni le froid des hivers ne purent les endom- 
mager, et elles produisirent de trés beaux 
fruits. Ce fait prouve qu'elles sont rustiques 
et qu'une situation exposée ne sera nu 
ment préjudiciable à leur santé. J'ai remar- 
qué encore que leurs baies sont peu suscep- 
ceptibles d'étre gátées, lorsqu'elles restent 
oubliées sur les arbrisseaux ; car en exami- 
nant une plate-bande en avril, je m'apercus 
que parmi un nombre considérable de fruits 
qui n'avaient pas été récoltés en automne, 
beaucoup étaient encore en état parfait sur 
les branches. 


S'enracineraient, d'autres plates-bandes peu- 
Quatre à 


‘avec elles; car il est désirable de n'en point 
rejeter l'humidité, 
«Les bruyéres eommunales et les ter- 


calati 


premier travail de plantation suffit , excepté 
dans les endroits où les lièvres et les lapins 


t une partie. Le terreau de bruyère 
est le seul sol dans lequel elle prospère; et 
on ne peut attendre une récolte de ses 
excellents fruits que dans des situations où 
elle puisse jouir entièrement des influences 
de Pair et du soleil. » 
R. HALLETT. 

Membre de la Soc. roy. d'hort. de Londres 


Au sujet de l'article qui précède, il est 
utile de faire observer qu'à l'Oxycoccus pa- 
ustris de notre Europe, on devra, pour 
ce genre de culture, préférer TO. macro- 
carpus de l'Amérique septentrionale, dont 
les fruits sont beaucoup plus gros,et, dit-on, 
meilleurs. 

L. VH. 


T 40. AMARYLLIS SARNIENSIS (NERINE SARNIENSIS). 


(AMARYLLIDACER. ) 


et nous trouvons que le sujet a été parfai- 
tement traité par feu T, A. Knight, Esq. 


i 


| qui fut le cultivateur le plus zélé et 


le plus 
expérimenté en tout ce qui regarde l'hor- 
ticulture. M. Knight rapporte ainsi ses ex- 
périences au sujet de ladite plante. 

« Je regarderais cette communication 
comme à peine digne d’être connue, si je 
n'étais complètement persuadé que le mode 
de culture peut s'appliquer, à toutes les 
autres plantes bulbeuses (sauf celles qui 
croissent dans l'eau) qui ne fleurissent pas 
aisément, et sans beaucoup de variation , 
sous ce rapport, pour quelque espéce que ce 


> 


soit. — toutefois en ce moment me 
renferm 
porte 
faites sur le lis de uernsey, ainsi que les 
conelusions À J ai tirées de leurs résultats; 
et mon récit sera, je pense, fort simple et 
= inteligible, si je me borne aux traite- 
nts que j'ai appliqués à un seul bulbe, 
dino le cours des Re saisons. 

» Un bulbe de Lis de Guernsey, qui 
m'avait fleuri en 1822, fut lied, aussitôt 
que ses fleurs furent fanées, en serre 
chaude, dans une température élevée et 
une atmosphère nan a fut planté dans 
un trés riche compos abondamment 
arrosé ayec une eau qui ia de l’engrais 
en dissolution. Dan rien; le 
pale, qui était placé dane} la bache 
erre à toit curvil 


é € emps. L'eau 
ensuite e ui fut plus donnée qu’en sente 
quantités €— réduites 
u le pot dans lequel il était 

e. Àu commencement 
d'aoüt (1825), la plante refleurit avec vi- 
gueur et produisit ciens rejetons. Ceux- 
ci, à l'exception e et la 
plante, traitée idein e l'année 
précédente, fleurit denouveau en n aout 4834. 
Dans l'automne de cette année, je fut en- 
core replacée en serre chaude, soumise au 
méme traitement et à la fin de l'é été suivant, 


les deux bulbes fleurirent avec plus de luxu-: 
riance qu'à inaire; l'une des hampes 
porta dix-huit grandes fleurs et l'autre dix-: 
neuf. L'un d'eux, exposé au soleil et à la: 
lumiére pendant le jour et couvert d'une. 
cloche pendant la nuit, fleurit au com- 
mencement d’aout. J'espérais , par ce mode 
de traitement, obtenir des graines, mais 
l'expérience ne réussit pas. Les fleurs du 
second bulbe, parurent à la fin d'aoüt; il 
fut alors placé dans la méme situation, en 
serre chaude, qu'il avait occupé l'hiver pré- 
cédent; et par ce eng j'obtins trois de 
nes en apparence par 

A pen s les pi qui precedente 
je comprends que J'aie réussi, á faire fleu 
rir successivemen nt 


lage vivant reste attaché au bulbe. » 
Trans. of Hort. Soc. 


+ 41. NOUVELLE PLANTE 


Les embarras auxquels ont remy lieu le 
manque des récoltes ont engagé M. le baron 
de Fólkersam, à Papenhoff (Courlande) , a 
attirer l'attention générale des Russes habi- 
tantle Kamschatka et la Sibérie septentrio- 
nale sur plusieurs végétaux propres à ces 
pays, qui pourraient servir de nourriture 
à l'homme. Le plus important sous ce rap- 

rt nous semble étre la Ssarana (Lilium 
je atro-rubente) (1). La racine, ou plutót 
e bulbe, se réduit en un gruau agréable au 


goüt. 

Ce bulbe est de la grosseur de celui de 
l'ail commun. En juillet, cette plante couvre 
le sol de ses fleurs, en si grand nombre 


AHA rias le Lilium Camschatcense Pp 
sis Bot. Mag. t. 1216) ou le Lilium sp 
labile "x pet aem l'un et l’autre Rép 


LEGUMIERE EN RUSSIE. 


qu'on n'y voit guére d'autres plantes. En 
automne, les femmes Kamschadales et Co- 


souris is (3), les fo 
réduisent ht è en gruau, t elles se 
servent pour différentes préparations Le 
pud (40 livres) de gruau est payé sur les 
lieux de 4 à 6 roubles (de 18, 55° à 97: 55°). 
Mélé à diverses baies dont le pays abonde, 
ce gruau est consi éré, comme étant 
délicat au gout, et si nourrissant qu'il peut 
remplacer le pain. La saveur en est légére- 
ment acidule. 

SCHEIDW. 


(2) C'est la souris que les naturalistes appellent 


Mus œconomus 


-€863- 


+ 42. MIKANIA FASTUOSA Nos. 


MIKANIA FRAGRANS TEN. 


(asTERACEA. ) 


_ Dans un des derniers numéros de la FLoRE 
(juin 1847. Misc. + 6), en fesant observer 
que le Thunbergia? fastuosa devait étre une 
4 + 4 1 4 PA JP. 41 9 A J:; 


une phrase spécifique, 
dans le 19° numéro d'il Lucifero (10° ann. 
1847). Le botaniste italien vante l'odeur 
exquise de ses fleurs: odeur qu'il compare 
à l'aróme de la vanille. M. Lindley se tait 
toutefois sur le parfum qu'elles exhalent et 
dit que ces fleurs sont petites, blanches et 
réunies en capitules. 

On voit par lá que, si la plante perd par 
le fait de sa floraison le prestige que lui 
pretait la supposition toujours énoncée avec 
doute d'un genre différent, elle gagne par 
ce fait, d'un côté, une odeur suave: ce qui, 
pour se la procurer ou la maintenir dans 
les collections, est un attrait spécial; mais 
de l'autre, qu'elle conserve en méme temps 
tous les avantages que nous lui avons attri- 
bués avec juste raison : une vigueur extra- 
ordinaire, un ample feuillage, une teinte 
générale pourprée, un port superbe: ob- 
Jets qui font de ce végétal l'une des plus 
Pittoresques et des plus grandioses plantes 
grimpantes connues. 

M. Tenore en donne la phrase spécifique 
Suivante, qui, sauf la description des fleurs, 
est à peu de chose prés la méme que la 
notre (v. l. c.): 
ramis junioribus fistulosis purpureis vi- 


_ Volubilis, 
ridi-punctatis; foliis oppositis petiolatis cordato- 


ovatis planis, 5-nerviis glaberrimis apice oblique 

acuminatis, margi bsolet to-glandul 

dentatis, junioribus subpuberulis, petiolis retroflexis 

ramulos circum ambientibus. 
1 


È ae ^ | £.12 n 

gestos in capitula pedicellata paniculatim disposita 
gerentibus ; capitulis sub 20-floris ; involucri brac- 
teola prope basim instructi, squamis 4 puberulis 
obtusis; flosculis albis, stylis longe exsertis, pappo 
piloso uniseriali scabrido ; acheniis angulatis setulis 
caducis ad angulos obsitis.— Odor florum fragrantis- 
simus Vanille aromatic. Tex. 


Privé de vérifier la double assertion de 
MM. Lindley et Tenore (qui ont raison, 
nous n'en doutons nullement, en rapportant 
notre plante au genre Mikania), puisque 
nous n'avons point encore eu occasion de 
la voir fleurir, nous pensons toutefois , qu'il 


, 


et ce nom spécifique nous le rétablissons iei , 
d'autant mieux, d'un autre cóté, que la plu- 
art, des autres Mikania, si ce ne son 
tous , sont également fragrantes! Rappelons 
pour justifier le dit nom, en faveur duquel 
nous réclamons, que les pousses de la dite 
Mikania, atteignent en une seule année plus 

dix mètres de longueur; que ses feuilles 
n'ont pas moins de 18 à 22 cent. de diamé- 
tre, etc. (1), luxuriance que ses congénères, 
aujourd'hui connues, sont loin de posséder. 


Cn. L. 

A l'égard de la floraison de cette plante, 
dans les jardins de Londres et de Naples, 
et de sa stérilité prolongée dans mon éta- 
blissement, le fait n'a rien qui doive éton- 
ner. Tout le monde sait que chez les végé- 


fois encore cette régle n'a point eu d'excep- 


tion 
L. VH. 


1) M. Tenore donne pour dimensions aux feuilles 
de sa plantes 3-4 es de longueur sur 2 de large: 
cela n'est exact que dans de trés jeunes plantes. 


<283- 


+ 43. DESTRUCTION DES INSECTES QUI ATTAQUENT LES CAMEL- 
LIAS ET LES RHODODENDRUM. 


Les pucerons envahissent souvent les 
jeunes pousses des Camellias, pratiquent 

ar leur succion incessante, une foule de 
petits trous dans les feuilles non encore dé- 
veloppées et les déforment , si on ne se hâte 
d'en débarrasser celles-ci. On y parvient sans 


d'autant plus regrettable que les feuilles en 


sont persistantes. Tout ce mal est causé par 
une chenille, qui vient là, non-seulement 
se nourrir, mais y former son cocon et sy 
changer en chrysalide. 

Souvent aussi, nouveau coucou, une es- 
pèce d’araignée arrive, dévore la chenille, 
s'empare du nid, s'y enroule encore plus 
étroitement, tisse un épais canevas et 
pond, Moins redoutable toutefois à l'arbris- 
seau que la chenille qui les dépèce peu à peu, 
l'araignée en fait crisper et déformer à ja- 
mais les feuilles, lé défigure, si une main 
adroite et légère ne vient la saisir dans sa 
retraite et l'écraser. 

Il est donc indispensable de visiter sou- 
vent les Camellias et les Rhododendrum, 
le matin surtout , pour faire une chasse ac- 
tive à deux hôtes aussi hostiles. 


L. VH, 


+ 44. SCIODAPHYLLUM sp.? (ARALIACEA). 


(S. CIL) 


(aratia cuatimatensis Horr.) 


Nous avons remarqué derniérement chez 
Van Geert, horticulteur, à Gand, 


roit, robuste, ses grandes et belles feuilles 


(Planta adhuc junior). Trunco inermi robusto li- 


gnescente ramoso petiolorum casu cicatricato , ra- 
mulis junioribus apice, si t juniores petioli, 
pube furfuracea brevi caduca opertis. Petiolis alter- 


in utramque 
vulis reticulatis) intense viridibus læ 
nitidis non semel apice attenuato-mucronu 
latera 1-2-sublobatis. 


Cu. L. 


+ 45. BERBERIS PARVIFLORA Lino. 


(p.°T.) 


(senseninacez ) 


Arbrisseau toujours vert, dont on ne con- 
nait point la patrie; mais qu’on soupconne 
être l'Amérique du sud, en raison de sa 
ressemblance avec la Berberis virgata, de 
ces régions. Ses feuilles, d'un pouce et demi 


environ de longueur, sur à de pouce de 
; un vert 
ques en dessus, d'un 
seulement vers 
e sommet 3 ou 5 dents épineuses. Les pap 
ressemblent à celles de la Berberis dulcis 


em. 


-€363—- 


forment de petites grappes aussi longues ou 
plus longues que les feuilles, — 
sont trés petites pour le genre. 
C 


n effet, 
en compagnie de l'espéce suivante. 
x 2 ndley le caractérise ainsi: 

reiflora : érès foliis an- 


gia bora versus m 3-5-lob 
spinosis "osi glaucescentibus s qu tus 
ridibus s paucifloris foliis pau sp 


longioribus, foribus parvis vitellinis. Linn... 
Hort. Soc. Journ. II. 243. 


Cn. L. 


T 46. BERBERIS HYPOLEUA Lind. 
(BERBERIDACER. ) (PL. T. ou OR ) 


uvent bordées de pourpre, d’un 
vert foncé en "di blanches en 
dessous. Fleurs assez grandes, 
d'un jaune tendre et en grap- 
pes aussi longues que les 
feuilles. 


C’est comme le précé- 
dent, un ornement de 


Pentortiller de paille 
tressée, pour l'empêcher 
n so Il 


rit également en mai. 


3 


M. Lindley en donne la courte -diagnose 
suivante : 
B. hypoleuca, sempervirens, foliis coriaceis latis 


RT, i o 


+ 47. ACHIMENES PATENS et A. LIEBMANNI. 


(GESNERIACEZ.) 


On confond souvent ces deux plantes, 
bien qu'elles n’aient rien de commun que 
le genre. En effet, en les examinant, on fait 
le paralléle suivant : 


ACH. PATENS. ACH. LIEBMANNI. 

s, à peine| Tiges robustes, pres- 
pe ramifiées, très | que simples, hérissées de 
florife longs poils. 

Feuilles s petites, pla-| Feuilles ae con- 


nes, vertes (poils RAR vexes, Dons 
rares, couchés), blancha- | pres e 
tres en dessous. de 


E 
e LI 


Ld rissées 
poll sibl denses, 
sur les S 
Éperon tréssaillant pro- Éper wog ou “plutôt 
longé en arrière; tuhe flo- subtriangu- 
ral lisse, ou el- | laire, applati : caractère 
qu 


très ui; 

quel- | lai 

très rares poils en — distinctif de Ves- 
pèc 


3 


8. 
Telles sont, au “e aspect, les prin- 
cipales différences que l'on observe entre 


ae 1*.4 " . UE MRI È Fat * 
tus albis racemis foliis brevioribus. 
Cu, E. 
(S. CH. et S. T.) 


les deux plantes. On pourrait pousser plus 
loin la comparaison. 

Ainsi encore, PA. Liebmanni a les fleurs 
plus g e et d’un coloris un peu plus 


"une variété de PA. 
qu'il en soit, ici ni les 
sensibles. VA. grandiflora a les feuilles plus 
planes, plus petites, plus épaisses; les poils 
en sont plus rares, plus nettement subulés. 

s neryures en sont plus distinctes, plus 

robustes, à intervalles plus relevés. Les lo 
calycinaux sont plus larges, récurves, et 
non linéaires-allongés, étalés. les 
fleurs sont semblables, mais moins vivement 
colorées que chez YA. Liebmannt. 
Cm. L 


+ 48. ALSTREMERES DU CHILI. 


Bien que cette aimable culture ne soit 
pas née dans l'Établissement Van House, 
néanmoins elle y a été dirigée sur une telle 
échelle, qu'on peut la re arder désormais 
comme une spécialité qui lui appartienne. 

Cette année, ces plantes, contrariées par 
la température humide et froide qui a ré- 


mises un peu avec le beau temps du mois 
de juillet, la floraison en a été magnifique 


(CH. F.) 


et dure encore dans toute sa fraicheur au 
moment où nous parlons (25 ji Le A 
loris en est surtout d’une intensité rem 
quable et d’une diversité ie d 

On sait que les Alstroeméres peuven nt étre 
presque regardées comme tout à fait rusti- 
ques; elles se contentent, en e quid ul hiver 
de l'abri d'un chassis froid et ne € 
que la persistance de l'humidité icon cette 
ai 


Ca. L. 


9e LIV. 


PL. I et II. 


SEPT. 1847. 


263-264. 


VIBURNUM MACROCEPHALUN, 


vionxE (Boule-de-neige) A GROS CAPITULES. 


Erm. On trouve ce nom cité par divers auteurs latins, entr’autres par Virgile et par Pline 


un arbrisseau à rameaux flexibles (1). Quelques 


, qui le donnaient 


étymologistes le font dériver de Fiere, attacher (avec 
de Posier). Cette opinion n’est guère admissible e (2). 


Caprifoliaceæ (sec. Cl. Linn. 1. infra c.). — Pentandria-Trigynia. 


CHARACT. GENER. — 


stubo ovato cum 


yle obtus radicula umbilico 
proxima il 

x: tices erecti in regionibus de ciii hemis- 
pi iiir alis, in America et India mont copio- 
sius ped inter tropicos Asie et Americe n rari ; dU 
oppositis petiolatis serratis cisis nte- 
gerrinis plerumque Sube tibus v. villosis er 


dum rena fée cymis terminalibus, floribus albis ». 
subro 

Emprica. Gen. Pl. 3340, | mutatis). 
Linz. Bot. Reg. sub. 43 (184 


D 
Bot. Beech. 190. Hook " bo An. 1, po^ ten N. 
Prodr. Fl. pen. 1. isn. Gen. pl. 155. any Onai 
Viburnum et Tinus PT nas be Vib. et Opul. Moencn, 
Meth. 505 


CHARACT. SPECIEI. — V. ($ Opulus DC.) ramis 
Lese foliis subter pod ere stellatim furfu- 
ceo-pubesc ovatis planis obtusis den 
ticulatis scabriusculis, c ymis agant snbi 

maximis subpyramidatis. un Li 
rnum macrocephalum ta; 
Hort. los. II. part. 3. Loc. Bot. Reg 


in Journ. of 
i Hu 


Qui ne connait, dans nos bosquets, qui 
n'a rencontré dana les bois ce bel arbris- 
seau, les décorant au printemps de ses nom- 
breuses boules de neige, si élégantes, si 
recherchées pour la composition des gros 
bouquets d’apparat? 

La Boule-de-neige, connue encore, mais 
moins communément sous le nom de Rose 
de Gueldre (parce que, dit-on, c'est dans la 
Province de ce nom qu'on l'a observée pour 
la premiére fois) est donc depuis bien long- 

mps populaire dans nos jardins; mais 
hélas! le poète Mantouan Pa dit : 

Fortuna fugacior undis: 

Voici que de l'extrémité de l'Asie, nous 

arrive une autre Boule-de-neige, dont les 


boules sont bien autrement grosses et belles, 
sans cesser d'étre aussi de neige, et dont 
l'ampleur et le nombre vont éclipser celles 
de l’ancienne. On en doit la découverte et 
l'importation à l'état vivant en Europe, à 
M. Fortune, voyageur-botaniste en Chine, 
dont plusieurs fois déjà nous avons cité 
avec éloge le zéle et le dévouement à la Rei 
herbarie. Il la trouva cultivée dans les jar- 
dins à Chusan et à Changai; et dans l'un 
d'eux il en a remarqué un individu de 
20 pieds de hauteur au moins. Il est pro- 
bable que chez nous, la taille de cette 
espéce sera beaucoup moins élevée. Elle 
fleurit chaque année dans le mois de mai. 
Selon le méme voyageur, les riches du nord 


(1) Verum hee tantum alias inter -— extulit urbes, 
a C 


— lenta solent inter Vibur 
tnd Non plus que celle de Jea > qui, dans so 
aptum. Le Viburnum da anciens est sans Da notre V. I 


tresse, encore de nos jours, d 


Tom. m. 


es paniers et des corbeilles. 


Ety nai con, propose 


upressi. Vino. Eel. I. v.25. 


¡Cuw, (rurro 


e) 3 Pe ky er illud ad cæ- 
vulgairement mantiane ; 


antana , c les rameaux duquel 


si 
oo 


> 


de la Chine la cultivent également, et c’est 
de lá probablement qu'elle a été introduite 
dansles provinces méridionales de l'Empire. 


Personne n'ignore que l'ampleur des co- 
rolles du V. opulus, est dà à l'avortement 
des parties sexuelles, comme cela a lieu dans 
l'Hortensia des Jardins. La nouvelle plante 
se éomporte absolument de la méme ma- 

sm oF 
nière, et ses fleurs ne conservent à l'état 
normal aucun des organes reproducteurs. 


Descr. C'est un arbrisseau, dont les tiges 
et les rameaux sont couverts de poils rudes, | 


furfuracés, étoilés. Ses feuilles sont cadu- 
ques, exactement ovées, trés obtuses, briève- 
ment pétiolées , légèrement dentées , planes, 
longues d'environ 5 pouces. Les fleurs, de 
plus d'un pouce de diamètre et d’un blanc 
de neige, sont réunies en cymes composées , 
subpyramidales , dont le diamètre n'est pas 
moindre de 8 pouces (1). Cub 


(1) Nous renvoyons aux peach du Dr Wight 
place qu’il doit 


sur le genre Viburnum, et sur la 
rs. r dans la série végétale Le lecteur gods = 
nsulter dans le Bot. LL si que 


fiori in Dr Lindley sur Z même E 


CULTURE. 


Cet arbrisseau, par le volume, le nombre 
de sesboules de neige, et son beau port, est, je 
le présume, destiné à un succès de longue 
vogue dans nos jardins, où il bravera proba- 
blement avec impunité nos intempéries at- 
mosphériques. Il fleurit à la hauteur de quel- 
ques pouces, greffé sur lui-même ou plutôt 
sur celui de nos contrées, le V. opulus, et 


(PL. T.) 


l'Hortensia. Mais il est beaucoup moins dif- 
ficile que ce dernier sur le choix du terrain; 
la terre ordinaire de jardin, meuble et lé- 
gére, lui suffit. C'est bien certainement 
l'une des plus belles acquisitions qu'aient 
faites encore nos jardins en fait d'arbris- 
seaux de pleine terre à l'air libre. 


tenu en pot, absolument à la maniére de giis 
MISCELLANÉES. 
+ 49. CALYSTEGIA PUBESCENS Lixo. 
(coNvOLVULACER). (PL. T. — €. (1) 


a figure de cette plante , donnée, il y a 
Pri. lemps dans la Flore (V. t. II, 
pl. 172) et empruntée à un recueil ADEM 
est loin de donner aux amateurs une véri 
table idée du luxe floral qu'elle peut déve- 
lopper par une culture convenable. 

L'ayant tenue dés-lors, en pleine terre, et 
à Pair libre, en = soin seulement d’en 
protéger | n hiver par une 
légère ie cuis ae feuilles sèches, je Pai 


tôt entièrement garnies de leurs feuilles en 
fer de flèche. Elles fleurirent splendide- 
ment tout l'été et sont encore couvertes en 
ce moment (15 septembre) d’une multitude 
fleurs, bien supérieures par le volume 
et l'intensité du coloris à ce s nous mon- 
tre la figure anglaise. On sait que ces fleurs 
sont bien doubles, ou plutôt pleines, d'un 
beau rose, et que par leur forme elles res- 
semblent bien à quelques grosses roses irré- 
guliéres, qui seraient par r hasard fixées sur la 
tige d'un convolvulus. L'expérience prouve 
qu'elle est désormais pour nos parterres une 
excellente acquisition. 


en 
o 


ches d’arbres que j'avais disposées près L. VH. 
d'elle, en forme de haie, et les eurent bien- 
(1) J'ajouterai désormais, quand je le croirai utile, aux initiales PL. T. gum terre à l'air libre) la lettre € qui indiquera 


qu'il est à propos de couvrir la Pn d'un peu de paille ou de feuilles séches 


È Strocbant ad nst viv dei 


9e LIV. PL. III et IV. SEPT. 1847. 
265-266. 
NELUMBIUM (speciosum) CASPICUM, 
NÉLUMBO DE LA MER CASPIENNE. 
Eryu. Nelumbo, nom ceylanais de l'espèce type. 
Nelumbiaceæ. — Polyadelphia-Polygynia. 

CHARACT. GENER. Calyx 4-5-phyllus , Nelumbium pee I bot. 205.) Juss. Gen. 68. Lax 
foliolis imo toro laetis. liberis deciduis. Torus | Hust. Gen. t. 463 t. Kew, ed. 2. 111. 332. Bot. "i a 
carnosus obconicus ovaria includens. Corolla æ pe- 90: 16-7 VA in = Mus. VII. 210. f. 27, Par. 
tala plurima imo tor so seriatim inserta oblonga | ibid. XIII. 359. t. 29. f. 42-46. Correa, ibid. XIV. 74. 1. 8 
patentia. Stamina ien mo tor Ephesi -seriatim | Ricn. ibid. 249. 1. 9. f. . syst. H 
peta libera, C meat filiformibus s sup anthe- Prodr. I. 113 Meisx. Gen. PI. 6 (8). Wienr. Ilust. t. 9. Ne- 
ras n appendicula produc umbo Tourn. Inst. 261. Apanson, Fam 76. Gaertn. Fruct 

I t Mins. in Ann. Mus. XIII. 465, t. 34 I. 448 


nt is bi- 
locu lib, loculis Tinsrbus inti longitudinaliter 
dehisce s. Ov 


u 
alveolis emergentes liberæ. Semen inversum exal- 

inosum. Embryo crassus dura pericarpium 
pane, 

æ aquis Asiæ calidioris så SES et 
dde Pte se vegetantes, Nymphæarum facie, 
rhizomate c eee wc petiolis pedunca lisque 
culato-aspe ris, foliorum /a- 
, o peltata biai ata pennin "ring 
rima glabra , floribus amplis albis roseis v. flavis 
seminibus eduli ¿bus 


Hi 
* 
Y 


. Deut. Fl. Egypt. t, 
M . 1. 372). Ca tina, Rutene Malab. H. t. 31. 
Taratti ins. Amb, G. t. 73.) 


e 
= 
.B 


Expuicu, Gen. PI. 5026 
(Parenth. SEURT 
meg fat SPECIEI : Unica speciei varietas £. 
aspic ibus luteolo-albidis , apice roseis, p 
tali ra Mpa minoribus apice laceris viridi 
culatis. Nos. 
Nelumbium — v? caspicum. DC. syst. 
veg. II. 45. Pro 14. 
Nelumbium res Fiscu. in litt. Limpr. Bot. 
Reg. t. 14 (1844). 


Au moment où nous écrivons ces lignes 
(25 juin) nous jouissons, dans le Jardin Van 
Houtte, d’un spectacle dont il est rarement 
donné à un amateur d’être témoin, le spec- 
tacle d’une splendide floraison de divers 
Nélumbos dans tout le luxe de leur végéta- 
tion tropicale, 15 ou 20 fleurs épanouies 
à la fois ou prêtes à s'ouvrir, exhalent en 
ce moment au loin leur suave et puissant 
arome; tandis qu’un grand nombre d'autres 
Sapprétent à à prolonger longtemps encore 
ce magnifique aspect. Ces splendides fleurs, 
de 8 ou 10 pouces de diamètre , tranchent 
vivement, par leur coloris d’une blancheur 
éclatante « ou Jégérement butyreuse, avec le 
Vert foncé, à reflets pruineux des feuilles 


Re d en ort de ‘coupe; d'un peti à un 
piede 


= 
1 


onde et portées par des pétioles, à peine 
plus courts que le pédoncule, s'élevant 


tous à deux ou trois pieds hors de l'eau. 
Joignez à cela des fleurs des Vymphea cæ- 
rulea, rubra, advena, ete., des Aponoge- 
tum distachyum et juncifolium, des Thalia 
dealbata , Limnocharis Humboldtii, Pon- 
tederia azurea, etc.; et vous pourrez vous 
faire une idée du spectacle qui enchante 
nos yeux, des suaves senteurs qui par- 
fument nos nerfs olfactiques ! Ami lecteur, 
je vous en souhaite autant, et ke ponte? 
à peu de frais vous procurer les mêmes jouis- 
sances. 

Decandolle a émis l'opinion que toutes les 
espèces de Nélumbos qui croissent dans les 
diverses parties de l'Asie, proviennent toutes 
d'un type commun, le Velumbium specio- 
sum, dont nous parlerons tout à l'heure; 
et cette opinion a été presque généralement 
adoptée. M. Lindley, en donnant de son côté 
une figure de l'espéce dont il va être ques- 


-€963- 


tion, fait observer qu'il est difficile de croire 
qu'un Nélumbo à fleurs rouge foncé (et à 
pétales trés pointus (V. Bot. Mag., t. 3916) 
puisse étre le méme que celui dont il s'agit, 
dont les fleurs sont blanches et les pétales 
obtus. La patrie de ce dernier, viendrait 
en outre, selon lui, confirmer leur sépara- 
tion en espèces distinctes. Il n'est guère pré- 
sumable , en effet , au premier abord , qu'un 
Nelumbium qui croît, par exemple, dans le 
Gange et ses affluents, puisse en méme temps 
prospérer à l'embouchure du Volga, prés 
d'Astrakan, dans une rivière nommé Tschul- 
pan, parmi des roseaux et mêlée aux Nym- 
phea, aux Trapa, ete.; or, telle est la lo- 
calité qu'assignent à notre plante MM. Fis- 
cher et Steven, à qui on en doit la connais- 
sance. On sait que le Volga se jette dans la 
mer Caspienne, vers le 46° dégré de lati- 
tude boréale; tandis que l'embouchure du 
Gange, dans le golfe du Bengale, est placée 
au 22*, prés du Tropique du Cancer. Mais 
si l'on considére, non seulement, que toutes 
les eaux ont une communication commune , 
souterraine ou transmarine, qu'elles con- 
servent une température beaucoup plus 
uniforme que les différentes terres, en rai- 
son de leur niveau plus constant et de leur 
composition spécifique; mais encore, que 
par ces raisons, une foule de plantes aqua- 
tiques croissent «indifféremment dans les 
deux hémisphéres : que sous les Tropi- 
ques mémes, on retrouve nos Typha, nos 
Carex, nos Alisma, notre Vallisneria spi- 
ralis, etc.; que des Velumbium à fleurs 
blanches (et le nótre trés probablement) 
eroissent dans les mémes lieux que l'es- 
péce à fleurs rouges (Wight), on sera dis- 
posé à adopter l'opinion, la plus généra- 
lement accréditée, qu'une seule espèce de 
Nelumbium est propre au continent asia- 
tique (1). Les différences, extrémement lé- 
gères, qu'on remarque entre les prétendues 
espèces, comme la couleur des fleurs, la 


R (1) M. Ach. Richard, notre savant collaborateur, 
émet le méme sentiment (Dict. class. d'Hist. nat. 
XI. 495.). 


forme obtuse ou pointue des pétales, le 
nombre des ovules, l'appendice anthéral , 
tiennent nécessairement à l'extréme diver- 
sité des localités de cette vaste région. 

M. Hooker va méme plus loin, et nous 
adoptons entiérement sa maniére de voir: 
il dit (Bot. Mag., l. e.) n'avoir remarqué 
aucune différence appréciable entre le 
N. speciosum de l'Inde, dont il donne (1. e.) 
une trés belle figure, et le N. luteum, qu'il 
représente également (Bot. Mag., t. 2753); 
et cette opinion, émanant d’une telle auto- 
rité, vient corroborer ce que nous disons 
plus haut. On remarquera encore que les 
fleurs du Nelumbium speciosum varient du 
rouge le plus foncé, au rose très pâle, et de 
cette teinte au blanc plus ou moins pur, 
c’est-à-dire, au jaunátre; or, telle est pré- 
cisément la teinte du JV. luteum, et à un 
certain point, celle de la plante qui va nous 
occuper. 

Quelques mots sur l'histoire du Nelumbo 
ne seront pas ici déplacés. 

Le Nélumbo a été connu des Anciens, 
qui lui vouaient une vénération particu- 
lière. Chez les Égyptiens, on en sculptait 
ou on en peignait la fleur sur les parois des 
temples, et on le mettait aux mains des 
grands personnages. Hérodote le mentionne 
sous le nom de Lis ou de Rose du Nil; 
Théophraste et Athénée, sous celui de Fève 
d'Egypte; par cette raison, sans doute , 
qu'on en mangeait dès lors les semences. 
Les Grecs en comparaient le fruit, non sans 
justesse, à un guépier; et, circonstance 
remarquable, cette plante, célébrée po 
tous les auteurs de ces temps reculés, citee 
par eux comme croissant dans le Nil, e a 
entièrement disparu depuis lors, si Pon sen 
rapporte aux voyageurs modernes, et no- 
tamment à MM. Delille et Savigny, qU! 
firent partie, en qualité de savants , de la 
mémorable expédition française en Egy pte; 
sous les ordres de Napoléon 
Bonaparte). Aussi, : 
sculptures et les peintures des Anciens ; 
cette splendide plante 


eo AI sn st 


<> 


connue aux modernes, si elle n'eút été re- 
trouvée dans l’Asie, où son habitat, comme 
on a pu le voir par notre dissertation, pa- 
rait extrémement étendu. 

Nous ne donnerons ici une descrip- 
tion botanique, ni du type, ni de la variété 
qui fait le sujet de cet article; n’admettant 
avec la majorité des botanistes qu’une seule 
espèce , les caractères génériques que nous 
avons rapportés ci-dessus, s'appliquent né- 
cessairement et à cette espèce et aux varié- 
tés qui en sont signalées. Nous décrirons 
donc sommairement la plante en question. 

Nous avons esquissé à grands traits l'effet 
qu'elle produit sous l'influenee d'une cul- 
ture normale. Nous avons dit le volume de 
ses fleurs et de ses feuilles. Les pédoncules 
et les pétioles en sont hérissés de petites 
gibbosités rudes au toucher. Les pétales sont 
subquadrisériés , amples, concaves (eymbi- 
formes), pointus ou arrondis-obtus. En 
naissant, ils sont jaunâtres et passent bien- 
tôt à un beau blanc de crème, sont bordés 
et ornés au sommet d’une belle macule rose. 
Ceux du milieu, unisériés, sont étroits, 
oblongs, lacérés-frangés au sommet et là 
teints de vert clair. Les étamines, pluri- 
sériées, sont d’un beau jaune-orangé, en 
partie étalées, en parties recourbées sur le 


CULTURE. 


Des plantes d’un port aussi pittoresque, 
aux immenses feuilles en boucliers, dres- 
sées au-dessus des eaux et d'un vert de mer 
à reflets chatoyants, aux très grandes fleurs 
roses, blanches, ou rosées, dont les parfums 
infiniment suaves, embaument au loin l'at- 
mosphère, méritent bien, sous tous les 
rapports, qu'on leur donne quelques soins, 
Surtout quand ces soins ne sont rien moins 
que difficiles et dispendieux. Or, on peut 
cultiver ces splendides végétaux, même sous 
le 50° dégré de latitude boréale, et même en- 
“ore au-delà, en plein jardin, Voici le mode 


torus (réceptacle) et terminée par une ligule 
blanche. Le torus , d'un jaune d'or, est ob- 
conique, plan en dessus et là ereusé de 
8 à 50 alvéoles, contenant autant d'organes 
femelles, composés d'un ovaire ovoide et 
surmonté d'un stigmate petit et peltiforme. 
Lors de la maturité, ces organes, adhérents 
pendant la jeunesse au fond des ovaires, s'en 
détachent ensuite et deviennent autant de 
semences libres, apiculées par un léger ves- 
tige du stigmate. 

Dans toute l'Inde, t ces grai j 
róties ou bouillies, au dessert; et on leur 
trouve un gout agréable , semblable à celui 
de nos noisettes. Dans la Chine, au Japon 
et dans l'Inde encore, les pauvres gens en 
mangent aussi les rhizómes qui sont épais, 
charnus, rampants et progressifs comme 
ceux des Vymphea. 

Les Indous, chez qui ces plantes sont 
en aussi grande vénération qu'elles l'étaient 
chez les Égyptiens, savent retirer de leurs 
pétioles et de leurs pédoncules une sorte de 
filasse, dont ils préparent des méches pour 
les lampes de leurs pagodes , lors des gran- 
des cérémonies religieuses, si fréquentes 
chez ces peuples. 


CH. L. 


(CH. F. et S. CIL) 


de culture que je leur applique (1); et les 
nombreux visiteurs qui, cet été, se sont 
pressés dans mon établissement pour ad- 
mirer ces plantes et respirer le délicieux 
arome de leurs fleurs, peuvent témoigner 
de la luxuriance végétative qu'elles ont dé- 
ployée sous son influence. 

Dans le courant d'avril, je fais construire 
une ou plusieurs caisses en bois de sapin, 
de 5 à 6 pieds de largeur, sur une longueur 


(1) J'ai déjà indiqué sommairement ce mode dans 
mon Catalogue pour 1847-1848. 


9 


proportionnée au nombre de Melumbium 
que je veux cultiver, en leur donnant une 
profondeur de deux pieds environ. Je fais 
doubler mes caisses en zinc, et j'en couvre 
le fond, sur une épaisseur de 8 ou 10 pouces 
d'une vase, non corrompue, que je fais tirer 
des fossés remplis d'une eau limpide, et dans 
lesquels aucunes matières animales, aucu- 
nes eaux ménagères n'ont pu être mélan- 
gées. J'y enfonce alors les rhizomes de mes 
Nelumbium (gros tronçons rampants) à 
trois pieds de distance, et plus encore, si la 
place n’est pas restreinte, les uns des autres, 
selon leur volume et l'espace présumé qu'ils 
oceuperont en développant leurs feuilles 
et leurs fleurs. Cela fait, je remplis d'eau 
mes bassins jusqu'au bord. Cette eau doit 
étre pure et limpide, provenir de pluie 
ou de riviére, autant que possible. Elle doit 
étre fréquemment renouvelée pour rester 
dansson premier état et n'engendrer aueune 
pourriture. Pour moi, je la renouvelle deux 
fois, au moins, par semaine, grace à deux 
robinets, dont l'un laisse évacuer l’ancienne 
eau, et l’autre amène la nouvelle, tirée des 
réservoirs qui font partie du systéme géné- 
ral d'arrosements en usage dans mes jar- 
dins. Il importe, en versant l'eau, de ne 
point la laisser tomber de maniére à trou- 
bler la vase; et pour cela le robinet d'em- 
plissage doit se trouver au niveau de celle- 
ci; on l'ouvrira à demi d'abord et tout à fait 
lorsqu'elle sera couverte déjà de 2 ou 5 pou- 
ces d'eau. 

Dans les jardins, dont la petitesse exclut 
nécessairement une vaste répartition des ar- 
rosements par tuyaux souterrains, un large 
entonnoir sera fixé à l'un des coins du bas- 
sin et communiquera avec le fond par un 
tube. C'est par lá qu'on y introduira l'eau. 
Une plaque de zinc sera fixée dans l'angle, 
dont elle occupera toute la hauteur; et les 
nombreux petits trous, dont elle sera per- 
cée , permettront une évacuation et une in- 
troduction aussi promptes que faciles de 
l'eau, et rempliront parfaitement le but 
qu'on se propose, celui de n'en point trou- 


bler la limpidité. Il ne sera pas oiseux 
d'y élever des poissons (Dorades) qui, en 
contribuant à entretenir la netteté de l'eau, 
ajouteront grandement à l'effet général. 

D'avril en juin, des chassis vitrés seront 
placés sur les bassins, de maniére à inter- 
cepter l'air extérieur chaque fois que la tem- 
pérature externe ne dépassera pas 104-0 R. 
A ce dégré, on entr'ouvrira les chassis pour 
renouveler l'air intérieur; et il en sera ainsi 
chaque fois que le soleil donnera en plein 
sur eux. 

Si le printemps était tardif et que la 
température restát froide, rien n'empéche- 
rait d'entourer le bassin d'un réchaud de 
fumier de cheval, dont la chaleur active- 
rait la végétation des rhizómes et háteraient 
avantageusement le développement des feuil- 
les et des fleurs. On le retirerait dés que 
le temps serait devenu beau et sür. 

Sous l'influence d'un pareil traitement, 
mes JVelumbium commencent à fleurir dés 
la fin de juin et me donnent des fleurs jus- 
qu'en septembre. Mais à la premiére époque; 
j'allais omettre de dire que j'enlève les chassis 
de dessus les bassins, dés que la douceur 
de la température le permet et que les froids 
ne sont plus à craindre. Dès lors, mes 
plantes restent exposées en plein aux ar- 
deurs solaires, à toutes les influences at- 
mosphériques de nos climats. Aussi la colo- 
ration des feuilles et des fleurs, leur VE 
gueur et leur ampleur relatives sont-elles 
prodigieuses. i 

Vers la mi-septembre, la végétation; 
déjà ralentie, démontre quelle va cesser. Je 
renouvelle alors l'eau des bassins 
fréquemment , et peu à peu j'en diminue Ja 
quantité, suivant en cela la fanaison des 
feuilles et la décroissance de la température 
externe. Au commencement d'octobre; l'eau 
est fort basse, et Pon ne voit plus guere au 
dessus d'elle que quelques rares pétioles ou 
pédoneules à demi desséchés. Toute addi- 
tion nouvelle d'eau cesse; je vide les bas- 
sins; j'enlève les rhizómes que je me e 
tente de nettoyer grosso modo, en en T° 


> 


tranchant, à l’aide d’une serpette, les pous- 
ses ou les racines gâtées ; je les mets dans 
des baquets remplis de la même vase (vase 
que je laisse à peu près dessècher pen- 
dant tout l’hiver) et que je place dans quel- 
que coin perdu d’une serre chaude, jusqu’au 
printemps , où je recommence exactement 
de la même manière le mode de traitement 
que je viens de décrire et qui me réussit 
parfaitement. 

n peut également cultiver les Velum- 
bium en serre chaude ; mais alors, le bassin 
dans lequel on les élevera doit être placé 
de manière à bien recevoir la lumière so- 
laire; il devra avoir des dimensions caleu- 


rhizôme, soit un mètre carré au moins, sur 
70 à 75 cent. de profondeur. Dans ce cas, 
mêmes recommandations que ci-dessus, 
pour le renouvellement fréquent, la qualité 
et la netteté des eaux qu’on admettra. 


La multiplication des Velumbium peut 
avoir lieu et par le semis de leurs graines, 
et par la division des rameaux du rhizôme. 
Dans le nord de l'Europe, l'obtention des 
graines est fort rare; la division des rhi- 
zómes ne souffre aucune difficulté; on la 
pratiquera au printemps, avant la planta- 
tion, selon le mode que j'ai indiqué. 


L. VH. 
lées sur le développement annuel d’un seul 
MISCELLANÉES. 
+ 50. PHARUS VITTATUS Cu. L. 
(AGROSTACEÆ graminacee acct.) f. ORYZEÆ. (S. CH.) 


Il a été introduit directement, l'an der- 
nier, du Venezuela, dans le Jardin Van Hout- 
te, par les soins du chef de cet établissement, 
une petite graminée, dont le port et surtout 
le feuillage élégant panaché, promet- 
te nos exis une plante d'ornement , 
surtout ayec élégance les 


breux 
grands, d'un beau blanc de thes tlre à de 
DRE. som mbre 


8 pouces 
coni T ou 6 feuilles 
rue sovdesluneolées ou rhomboides , 
d'un y re ou plutót d'un pourpre 
verdätre Siibbre, winterrompent élégam- 


pe | 
ment de longues børstet longitudinales, | 


serrées et blanches. Une nervation réticulée 
et la nature des racines, indiquent que cette 
plante habite des endroits humides et maré- 


da 
humides de l'établissement ci-dessus nommé, 
Elle nous a semblé devoir appartenir au 
enre Pharus, auquel elle s'adjoint comme 
espèce nouvelle, et nous l'avons caractérisée 
ai 


P. prete: —€— aquaticus totus eod 
pureus, folii o-lanceolatis v. rhomboideis ac 
minatis fenestratim reti tes venoso -striatis albo 
es vittatis coriaceis , petiolo brevi plano membra- 

ceo torso (ita ut facies folii supera fiat infera); 
panico var ramosissima tota sabia , pedunculo 
terete o longissim or sitios hexandris 


minimis eo eh i fam. elitti, jin 
saria nana pubescente glumis triplo 
long 

Cette jolie graminée sera incessamment 
figurée dans la Fone, et nous en donnerons 
alors une description ‘plus complete. 


Cn. L. 


-£9893— 


+ 51. CULTURE DES LANTANAS A L'AIR LIBRE. 


(VERBENACEZ. ) 


Longtemps ces charmants arbrisseaux ont 
été tenus en serre trés-chaude, où ils étaient 
loin de produire tout l'effet ornemental dont 
ils sont susceptibles. Cultivés plus tard, et 
avec raison, dans la serre tempérée , leurs 
ombelles florales se sont montrées plus am- 


la floraison. On sait quel parti plusieurs 
horticulteurs ont su tirer de ces plantes, 
en les formant, sur une tige de 10 ou 

ouces de hauteur, en boule, hérissée de 
toutes parts de nombreux capitules de 
fleurs. Ainsi ménagées, ces plantes acquiè- 
rent un aspect d'un charme inexprimable. 


— 
bo 


Mais il est un autre mode, qui, selon moi, 
leur fait encore acquérir une forme plus 
ornementale et surtout plus pittoresque, 
c’est de les livrer à la pleine terre, à Pair 
libre et en bon sol; et c’est ce que je pra- 
tique depuis plusieurs années. Mes plantes 
alors, gracieusement élancées et formées en 
pyramides, se couvrent littéralement du bas 
en haut d'innombrables ombelles de fleurs 


du coloris le plus vif, et si agréablement 
changeant, comme chacun sait. 

Je les plante en place, vers la mi-mai, 
dès que la douceur de la température pro- 


plantes dans des pots un peu étroits, en en 
retranchant toutes les racines exubérantes; 
j'arrose légèrement et je les place dans une 

onne serre tempérée, dans un endroit sec 
et vivement éclairé, où je les laisse jusqu'au 
moment de recommencer. Je dois faire re- 
marquer, que ce mode permettant aux Lan- 
tanas un accroissement rapide, une plante 

e 3 ou 4 ans commence à se déformer, 
malgré les soins qu’on lui donne, et prend 
un aspect peu gracieux. Il est done avanta- 
geux de n’employer ainsi que des plantes 
faites de boutures , et renouvelées tous les 
trois ou quatre ans au plus. 

L. VH. 


Qu 


RIP CR c 


+ 52. CULTURE DE LA 


On sait que la vigne s'étend dans le nord 
de l'Europe jusque vers le 55° dégré de lati- 
tude boréale ; mais qu'à commencer du 50°, 
elle murit difficilement ses fruits à l'air 


re. 
Pour les obtenir, je me suis avisé d'un 
moyen simple et facile, à la porté 


Je tiens mes plants de vigne (plants de 
bonne qualité) conduits en cordons, à la 
hauteur de 4 ou 5 pieds au-dessus de 
terre, soit en contre-espalier au midi, soit 
à ados de mur au midi, au levant ou au 
couchant. La sève de la vigne se met en 
mouvement dans ces climats vers le mi- 


coincidence que je mets à profit. Pour 


VIGNE DANS LE NORD. 


avec les volets 
en guise de paillassons, 
res contre la gelée, et de 


trés aigu, mes panneaux, 
sans frais et sans débours, 


que ceux, pa 
exemple, qwon récolte dans la France cen- 
trale. 

Pour rendre encore ce mode plus prompt 
et plus efficace dans ses effets, on pe 
Pon en a à sa disposition, Tai 
en fumier de cheval derriere 
mettre au pied des ceps, ete. 


les ados, en 


p. vH. 


ð IPECLOSLLA Hook 
ay 


MA 


ja ntf 
[i 


+ ) 
Machi 


ge LIV. 


PE.-V. 


SEPT. 1847. 


267. 


ÆSCHYNANTHUS SPECIOSUS, 


ÆSCHYNANTHE ÉLÉGANT. 


Eryn. V. 


ci-dessus, 


Te III. PI. 198. 


Gesneriaceæ § Cyrtandreæ. — Didynamia-Angiospermia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 


CHARACT. SPECIEI : Æ. ramis junioribus subte- 
tragonis, foliis oppositis v. ternatis supremis (flori- 
e ges Pr carnosis obsolete 
serrati oribus nalibus numerosis 
fsciculatis REN s, peduncu mug erectis unifloris, 

calycis 5-partiti Tach lineari-subulatis erectis 


La découverte et l'introduction de cette 
espéce est encore due au courage et au 
zéle de M. Lobb, qui la trouva attachée 
au trone des arbres, dans les foréts, 
prés de Bantam, sur le mont Asaphan, 
dans l’île de Java. M. Hooker qui le pre- 
mier en donne la figure et la description, 
déclare, qu'à son avis, elle était la plus 
charmante parmi un grand nombre de bel- 
les plantes présentées à l'exposition de mai 
dernier dans Regent's Park. Elle est en 
outre, jusqu'ici, la plus belle espéce du 
genre; mais le savant auteur promet d'en 

rer prochainement une autre (Æsch. 
longiflorus BLUME) qui rivalisera avec elle, si 
méme elle ne l'emporte, par le volume et 
la vivacité du coloris de ses fleurs. 

Pour nous, ne connaissant I’ Asch. lon- 
giflorus de Blume, que par la phrase 
spécifique qu'en a donnée cet auteur (la- 
quelle, par parenthèse, s'appliquerait fort 
bien à la plante en question, comme le fait 
remarquer aussi M. Hooker, si les mots 

acuminatissima ne paraissaient plus 
volontiers s'adapter à l'espéce qu'il se pro- 
pose de figurer), nous ne saurions infir- 
mer ou aflirmer cette assertion; mais tout 
en convenant que l'espèce présente est su- 
perbe, en raison de son ample feuillage, de 
ses grandes fleurs à tube d’un jaune d’or 

Tom. ui. 


spare corolla tubo longissimo clavato superne 
curvato dorso convexo subtus concavo-cana gp 

ore lien o 4-lobo , lobis patentibus rotundatis, 
periore bifido, filamentis styloque exsertis. Yoox K. 
l. inf. c. 


Æschynanthus speciosus Hook. Bot. Mag. t. 4320. 


et à limbe vermillon, nous ne pouvons 
oublier que les Æsch. pulcher, miniatus, 
Lobbianus, etc., ne sont pas moins dignes 
d'intérét, pour la beauté et le vif coloris 
(plus riche peut-étre encore) de leurs fleurs. 
C'est lå au reste une affaire de gout dont le 
publie amateur est le juge supréme. M. Hoo- 
ker décrit ainsi la nouvelle plante : 

Descr. « Tiges ligneuses à la base et s'éle- 
vant à deux pieds de hauteur, selon 
M. Lobb; elles sont au sommet, ainsi que 
les jeunes branches, subtétragones et her- 
bacées. Feuilles opposées ou ternées , ordi- 
nairement presque sessiles; celles du dessous 
des fleurs (verticillées) au nombre de 4, 6 
ou 8, toutes ovées-lancéolées , acuminées , 
obscurément dentées aux bords et d'une 
consistance trés charnue. Fleurs amples, 
belles, brillantes, légèrement pubescentes, 
disposées en fascicules terminaux, compo- 
sés de 6, 10 et méme 20 fleurs. Pédicelles 
dressés, courts, uniflores. Calyce fendu jus- 
qu'à la base en cinq segments profonds, 
dressés, presque subulés. Corolle orangé 
foncé, écarlate à l'extrémité , de 2 ou 3 pou- 
ces de longueur; tube claviforme, recourbé 

à l'extrémité, et là convexe dorsalement , 
concave ou canaliculé en dessous (glandu- 
leux en dedans); à orifice oblique, quadri- 
lobé ; à lobes étalés, arrondis , le supérieur 

24 


-£963- 


bifide ; chaque lobe portant une ligne noire, 
lunulée, et formant une sorte de limite 


sur une glande, ou coupe charnue; stigmate 
creusé transversalement. » 


entre l'orangé et le rouge du limbe. Etami- (Cu. L.) 
nes et style exserts. Ovaire linéaire, inséré 
Explication des Figures. 
Fig. 1. Pistil (fig. gr.). 
CULTURE. (S. CH.) 


Le lecteur trouvera ci-dessus, à l’occa- 
sion des Æsch. pulcher, Lobbianus, etc. , 
tous les renseignements qui lui sont néces- 
saires pour la culture de ces aimables plan- 


tes : renseignements qui s'appliquent entiè- 
rement à celle dont il s’agit ici. 


L. VH. 


MISCELLANÉES. 


M 


+ 53. GESNERIA SCHOMBURGKIANA Kunti et Boucné. ? 
[GESNERIA SCHOMBURGKII HORTUL.| 
[G. CARUNCULATA CH. 
(aima 


Il a fleuri l'année derniére et cet été, dans 
le Jardin Van Houtte, une fort remarquable 
espéce de Gesneria, bo in d'Allemagne 
sous le nom chomburgkii, et qui 
probablement, est la G. Schomburgkiana de 
MM. Kunth et Bou ché. 

Ces Messieurs donnérent, de cette der- 
nière, dans la Linnea no 501. 1844), une 
diagnose rédigée sur des individus vivants , 
nés, dans le Jardin royal de Berlin, de 
graines envoyées par le zélé voyageur-bo- 
taniste Schomburgk, qui les avaient re- 
cueillies dans la Guiane anglaise. Nous répé. | 
tons ci-dessous cette diagnose, en fesant ob- 
server que la plante du Jardin Van Houtte, 
que la similitude des noms nous fait rap- 
porter avec doute à celle es deux savants 
Allemands, différe de la leur par un carac- 
tére principal, celui Livi des processus 
poilus, en forme de caroncules, placés soli- 
tairement à la base de chacun des sinus des 


et qui, certes, ne leur eùt pas échappé, 


s'ils eussent eu devant les yeux la méme 
plante que celle dont il s’agit. Comme nous 
nous proposons de figurer incessamment 
cette Gesnérie dans la FLORE, nous revien- 
drons nécessairement à cette occasion sur 
son compte, et d'iei lå peut-être tout doute 
sur l'identité ou sur la séparation obligée 
des deux plantes sera dissipé. Voici, en at- 
tendant la phrase diagnostique des ‘auteurs 
; is 

Subtili ter villosula; caule erecto herbaceo te- 
ig A oppositis petiolatis oblongis acutiusculis 
basi uneato- -angustatis grosse ( crenatis; floribus s 


pee calyc cibus subinflatis quinquetidis la à 
ciniis triangularibus acuto-glanduliferis ; orollis u- 
bulos ari ss subtilissime hirtellis » (occi) 
superne prz orso glanduloso - iem 
tuberculis migrescenibu; lobis sa pa ine 


tila Lin E 
qu RE a limboque maculato. 


Cu. L. 


LA 
+ 
” 
+ 
- 
~ 
m 
<i 
pe 
- 

e 
- 


GP 


oF és 


9e LIV. PL. 


VI. SEPTEMBRE 1847, 


208. 


GLOXINLE SPECIOSÆ vanzeza res 


VARIÉTÉS DIVERSES DE GLOXINIE. 


No |. G. Prince Camtre de Ronan. 
2. G. Teichleri (1). 
3. G. comtesse Léoroznxe Taux. 


No 4. G. comtesse Inza Tuus. 
5. G. comtesse Canonme Tuus. 


Erw. V. ci-dessus, t. II. février 1846. Pl. 3. 


Gesneriacee. —  Didynamia- Angiospermia. 


CHARACT. GENERIS. — V. ibidem. 
CHARACT. SPECIEI : 


Gloxiniæ speciose varietates pluræ foecundatione artificiosa in hortis enata. 


Si la fécondation artificielle, comme 
moyen de varier et de multiplier à l'infini 
nos jouissanees horticoles, n'était univer- 
sellement admise désormais et prisée à sa 
juste valeur, c’est surtout dans l'améliora- 
tion du genre Gloxinia qu'on devrait re- 
connaitre les avantages qu'elle procure 
celui qui posséde l'adresse et la perspicacité 
nécessaires pour l'employer. Un simple 
cour-d’ceil jeté sur les figures ci-contre en 
dira plus que des paroles pour justifier 
notre assertion. Ces figures, selon ce que 
noi I t p 1 ; Josch ) 
jardinier en chef de M. le comte de Thun 
Bohéme), ont été serupuleusement faites 
d’après la nature et choisies entre un plus 
grand nombre de variétés non moins mé- 
ritantes et qui ne laissaient que l'embarras 
du choix. 

Quelque étranger que l'on soit à l'art de 
cultiver les plantes , quelque indifférent que 
l'on soit à l'attrait enchanteur qu'elles pré- 
sentent, aux aimables jouissances qu'elles 
procurent aux initiés, personne ne pourra 
s'empêcher de dire charmantes les fleurs 


for 


A 


dont nous offrons ici une reproduction que 
(sur la foi de notre mandataire) nous eroyons 
exacte , surtout quand on sait que ces fleurs 
sont nombreuses et se succédent longtemps 
sur le méme individu. 

Le chef du jardin Van Houtte, sans cesse 
à l'affut de tout ce qui peut en horticulture 
contribuer le mieux à la décoration des Jar- 
dins et des serres, s'est empressé d'acqué- 
rir la propriété entière des numéros 1-5-4-5 
figurés ci-contre; et de quelques autres 
encore, non moins belles, comme nous 
lavons dit, mais pour leiqualiés l'espace 
manquait. Celle du N° 2 lui appartient 
presque en entier; et comme il l'avait fait 
figurer (v. ci-dessus, t. III, avril 1847, 
pl. VIII), d’aprés un dessin envoyé par 
l'obtenteur (M. Teichler) de cette admirable 
variété ou hybride, il a voulu, pour étre 
eneore plus fidéle à la nature, la faire pein- 
dre de nouveau, d'aprés le bel individu qui 
a fleuri cette année dans ses serres, et qui, 
envoyé à l'une des derniéres expositions de 
cette année, à Bruxelles, a été couronné à 
l'unanimité par le jury. 


(1) Écrit improprement jusqu'alors Teuchleri. 


-€983— 


C'est aux habiles jardiniers cités ci-dessus | tes les serres et dont une description serait 
que revient l'honneur de l'obtention de ces | ici sans objet. 


belles variétés , qui décoreront bientót tou- 


Ca. E: 


CULTURE. 


A l’occasion de diverses espèces ou va- 
riétés de Gloxinias déjà décrites et figurées 
dans ce recueil (et notamment t. II), le 
lecteur trouvera tous les renseignements 


(S. F. ou CH. F. ou ?P.) 


nécessaires pour les élever, les conserver 
et les multiplier avec toute chance de suc- 


L. VH. 


MISCELLANÉES. 


AVIS AUX AMATEURS au sujet des variétés de GLoxinia figurées 
ci-contre. 


Dans le nombre de Gloxinia que j'ai 
acquis pour des Gloxinia Teichleri (et non 
hleri), plusieurs m'ont donné des 


n seul m'en a offert de bien panachées de 
bleu et de rouge; c'est celui que j'ai fait figu- 
rer ci-contre et qui, j'en suis lis persuadé, se 
reproduira eonstant dans ses panachures. 
Aussitót que je me suis apercu de ce résultat 
négatif. j ai eessé d'en expédier aux amateurs 
qui m'en avaient fait la demande; et trois 
individus seulement en ont été livrés qui ne 


seront portés en compte, que $i ils se mon- 
trent réellement panachés. Jattendrai done 
a ce edet. la réponse des personnes qui les 
ont r recu 
nore si les autres acquéreurs du reste 
de l'édition du dit Gloxinia auront € été 


individo, sans l'avoir vu fleu 
Il en sera de méme des pars variétés ; 
représentées aussi dans la sa pert 
Je n’en livrerai au commerce, aucun pi 
avant de m’étre également assuré de leur 
ité. 


ident L vi. 


+ 54. GLYCINE SINENSIS, FLORE ALBO. 


Qui ne connait, qui n'a admiré les nom- 
breuses, les grosses grappes de fleurs ere 
wi la Ande ar Sinensis (et mieux Wisteri 

nensis); qni n'en a aspiré avec volupté le je 
délicieux parfum? Eh bien ! M. Fortune en 

a découvert en Chine et en a rapporté une 


variété à fleurs blanches! N’est-ce Len pe 
véritable bonne fortune pour nos Jar ci 
Nous reviendrons, certes, sur un tel sujet. 


Cu. L. 


, > i 
tolemon Œoidont Hook 
14 


əd 
fen 


\ 
€ 


tT Hor 


ge LIV. 


VE. 


SEPT. 1847. 


269. 


PENTSTEMON GORDON, 


PENTSTEMON DE GORDON. 


Érym. V. ci-dessus, Te Ier, p. 145, 


Scrophulariaceæ § Cheloneæ. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 

CHARACT. SPECIEI : P. elatus viridis, foliis radi- 
calibus obongrspthuti petiolatis , caulinis lato- 
spuria sessilib mplex icaulibus integerri- 

8, pedunculis spen pen chattes paniculam spi- 
su feos formantibus, sepalis parvis ovatis 


— Didynamia-Angiospermia. 
a canons sr ok margine membranaceis, coroll 
ruleæ superne ampliato, limbi bilabiati lobis 


pins ra ubere filamentoque sterili hirsutis. 
Hoox. 


Pentstemon Gordoni Hook. Bot. Mag. t. 4319. 


Il n’est pas un parterre qui ne contienne 
plusieurs espèces de Pentstemon. Elles en 
sont l’un des plus élégants ornements, en 
raison de leurs longues panicules ou de 
leurs amples thyrses de fleurs toujours 
grandes, d'un coloris tantôt vif, tantôt dé- 
licat , mais toujours d'un aspect riant et ré- 
créatif. 

La nouvelle espèce dont il est question, 
croît dans l'Amérique du nord, où M. Gor- 
don l'a trouvée dans la vallée du Platte-Ri- 
ver, sur le versant oriental des Montagnes 
Rocheuses, d’où il en expédia des graines en 
Angleterre. Il en avait préalablement en- 
voyé à M. Hooker des échantillons secs , 
recueillis dans la même localité; et ce savant 
botaniste, en avait déjà reçu également de 
M. Geyer, qui l'avait découverte sur les 
collines schisteuses qui se trouvent prés de 
la jonction des Horse and Laramie Rivers. 

M. Hooker dit qu'elle est trés-voisine du 
P. speciosus, qui habite exclusivement le 
territoire de l'Orégon, à l'ouest des Mon- 
tagnes Rocheuses; mais que celui-ci en dif- 
fère par des feuilles beaucoup plus étroites, 
une panicule moins feuillée , des fleurs plus 
vivement colorées, un calyce plus ample, 


et surtout par des étamines glabres. M. Hoo- 
ker décrit ainsi le Pentstemon nouveau : 

Escr. « Plante glabre, variant pour la 
taille de 8-10 pouces à un pied, un pied et 
demi, sous l'influence de la culture. Tige 
dressée, herbacée, cylindrique, teinte de 
de pourpre. Feuilles radicales spathulées, 
entières ; les caulinaires largement lancéo- 
lées, a, subamplexicaules, également 
entiéres, acuminées; les supérieures pas- 
sant graduellement à l’état de bractées. Des 
aisselles foliaires de la moitié supérieure de 
la plante, ou plus haut encore, sortent des 
pédoncules multiflores, formant par leur réu- 
nion une panicule allongée et feuillée. Fleurs 
grandes, belles, d'un beau bleu d'amé- 
thyste. Calyce trés-petit, en proportion du 
volume des fleurs, à segments ovés , sub- 
aristés-acuminés. Tube de la corolle rel 
dibuliforme , ventru en-dessus ; à limbe bi- 
labié, dont la lèvre supérieure fendue en 
deux lobes courts et dressés; l’inférieure 
en trois lobes profonds, dont le médian le 
plus petit et le plus réfléchi. Étamine stérile 
barbue au sommet. » 

Cu. L. 


Explication des Figures. 


Fig. 1. Une feuille radicale. Fig. 2 
Fig. 4, Pistil (fig. gros 8.). 


. Portion de la tige et feuilles inférieures (gr. n.). Fig. 3. Étamines. 


> 


CULTURE. 


En général, les Pentstemons, quoique 
réussissant bien à l’air libre , dans nos jar- 
dins, pendant toute la belle saison, et plan- 
tés dans un sol, meuble et riche en humus, 
demandent en hiver une protection contre 
nos longues pluies glaciales, sinon contre 
nos gelées, en raison de la nature sémi- 
ligneuse de leur souche radicale. On se 
trouvera done bien de les relever à l'au- 


(OR.-CH. F.) 


tomne pour les conserver en orangerie, ou 
sous chassis froids, en en rabattant les tiges. 
On les multiplie facilement par le séparage 
des pieds , opéré au printemps, au moment 
du renouvellement de la végétation, et 
méme de boutures. Ils donnent rarement 
des graines. 
L. VH. 


MISCELLANÉES. 


+ 55. NOUVELLES ROSES DE LA CHINE. 


(lo ROSE JAUNE. 29 ROSE A 5 COULEURS.) 


C'est à M. Fortune (1) qu'on doit encore 
l'introduetion de ces deux fort lr mas 
nouveautés, qu'il a rapportées de la Chine. 
Voici en quels termes il Pepis à leur 
sujet : 

« Les — des Mandarins, quoique 

tits, étaient extrémement gais, particu- 
hårene pares t les pes mois de 

ée; et ce qui m'importait surtout, 
c'est qu'is renfermaient bon nombre 
de mie cdi aussi belles qu'inté- 
ressantes. En entrant dans l'un de ces jar- 
dins, par une kallas matinée de mai, je fus 
frappé de la masse de fleurs jaunes qui ta- 
paien entièrement une grande partie de 
ur. Cej jaune n'avait rien d'ordinaire, mais 
pra À une teinte de jaune de buffle, 


BU Nous avons maintes fois cité et nous citerons 
ainsi qu eM Lobb; 


et nous avons dit le zéle et les éminentes qualité 
qui les aa NM deux 


ésormais pou 
plus — ous dirons ee ne des 
M. For ces noms suffiront pour rap- 


ne, ma Lo bb: 
peler au ogni le mérite de ceux qui les portent, 


qui donnait aux Duk un apen: particulier 
vivement, 


re. 
» Je trouvai can inni à cette eum 
se une autre rose que les Chino: 


d on 
mE Cu. b. 


outes ces couleurs, paraissant se bor 
a lerouge et le blanc, ne justifieraient m 
l'appellation e Rose & 5 couleurs. RåD. 


9e LIV. 


PL. VIII. 


SEPT. 


LILIUM LONGIFLORUM, 


LIS A LONGUES FLEURS. 


Erm. V. ci-dessus, Te ler, p. 221. 


Liliaceae $ Tulipeæ. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 


RACT. SPECIEI : L. foliis sparsis lanceolatis, 
corollis tubulato-campanulatis , caule glabro. Tauns. 


— Caule humili glaberrimo cylindrico, foliis sparsis 
subconfertis ovato-lan pare sessilibus subcarnosis , 
€ floribus 1-3 (aut 

rito tirano limbi 
, exter. an- 


er. lat 
undat oia: prom mentis 
c; iate tr rilobato minutissime cll. odore. 
gra 0» Nog 


Hexandria-Monogynia. 


Lilium longiflorum Tauxs. Act. soc. Linn. II. 333 
+ 

pp. Bot. Cab. t 

Don. Prodr. Fl. Nep. 52. Kunta. Enum. PI. IV. 26 


SYNON. — Lilium candidum Tuure. Fl. jap 133. 
(fide auct.) 


Lilium longiflorum, 8. suaveolens, uniflorum. 
Bot. Reg. t. 560. 


Hemerocallis alba quorundam. 
Biakko vulgo Juri, Kxwrr. Ameen. exot. 870. 


On confond aisément au premier coup- 
d'œil cette espèce avec le L. eximium; mais 
un examen un peu attentif fait bientót dis- 
tinguer les différences qui les séparent 
comme espèces. 

Le L. longiflorum est plus petit encore 
que le L. eximium; ses feuilles sont plus 
larges, plus épaisses, plus distantes, plus 
fortement carènées en dessous. Son tube 
floral, presque dressé et non horizontal, 
comme dans celui-ci, est beaucoup plus 
court; il n'a que 9 centimètres de longueur, 
tandis que celui de l'eximium en a 41. Il en 
est de méme du limbe, qui chez ce dernier 
à 8 centim. de long; tandis que chez le 
premier, il n'en a que 7; mesures prises 
dans les deux plantes , de l'extrémité infé- 
férieure du tube au point de connexion des 
segments du limbe, et de ce point au sommet 
d'iceux. Enfin, pour pousser encore le pa- 
ralléle plus loin, les segments du L. longi- 
florum sont presque charnus; ceux du 
L. eximium, assez minces; les étamines de 
celui-ci sont manifestement inégales; celles 
de celui-là presque égales ou même éga- 


les, ete., etc. Le L. longiflorum, brave im- 
punément nos hivers; le L. eximium gèle 
facilement, s’il n’a la protection d’un chassis. 

En consultant les auteurs systématiques, 
nous n'avons trouvé au sujet de cette plante 
que des phrases spécifiques d'une briéveté 
et d'une insignifiance complètes. Nous avons 
done dü en donner une calquée sur les 
nombreux individus, en fleurs à la fois 
dans le Jardin Van Houtte, en les compa- 
rant surtout avec les L. eximium, également 
en fleurs en méme temps dans ce jardin. 

Nous ne donnerons pas iei du premier 
une description botanique. Nous avons fait 
ressortir ci-dessus les différences qui carac- 
térisent les deux espéces, et nous les com- 
pléterons en décrivant plus bas le Z. exi- 
mium. 

Le lis en question, croit naturellement au 
Japon. Thunberg l'a trouvé notamment aux 
environs de Nangasaki et de Miako. Son 
introduction dans nos jardins est d'une date 


déjà ancienne. 
Cn. L. 


9 


CULTURE. 


On peut abandonner sans crainte ce lis à 
Yair libre, ct le planter en un sol riche et 
bien meuble. Il ne craint pas les gelées, quand 
on l'enfonce, un peu profondément, c'est- 
à-dire, à 7 ou 8 pouces. Cultivé en touffes , 


ses trés grandes fleurs d'un blanc éblouis- 


(P. T) 


sant, trancheront vivement sur le vert foncé 
de son feuillage, en méme temps que leur 
suave odeur, parfumeront l'air au loin. 
Multiplication facile par Ia séparation des 
cayeux. 
L. VH. 


MISCELLANÉES. 


+ 56. MALADIE DU CHÉNE. 


Cu. L. 


BO DUC US ee T es 


t 57. CENTAUREA AMERICANA Nott. 
[PLECTOCEPHALUS AMERICANUS D. DON. | 


(ASTERACER È CYNAREÆ.) 


L'épithéte superbe, appliquée à cette 
plante, ne serait nullement exagérée, quand 
on considère l'ampleur et le charmant co- 
loris de ses capitules. Or, ces capitules n’ont 
pas moins de 42 centim. de diamètre; ce 
coloris est d’un rose tendre, sur lequel tran- 
che vivement la couleur noire des fleurons 
du centre. 

Une particularité très remarquable 
a été offerte par les fleurs i : 


nous 


tréme irritabilité qu'elles manifestent lors- 
qu'on les touche. Elles s'agitent alors avee 
vivacité, en sens divers et se replient bien- 
tót vers le centre, en se recouvrant les unes | 
les autres. | 


C’est une plante annuelle, originaire ye 
l'Amérique du nord, et qui mérite; à jus x 
titre, une des principales places dans le par 


terre, où elle s'élève à un mètre environ de 


hauteur, en se ramifiant au-dessus di 
base. Ses rameaux sont dresses , UNI apr 
du méme point, 


lés et partent presque tous 
eii Coi vert me ne sorte d’ombelle autour 
fleurs respirent 
n’est point désagréable, bien 
nous n’en dirons pees de ini 
Ye Pont donnant 
la FLORE- 


qu'assez forte; 
ici, parce que nous 
la décrire complétement, en 

prochainement une figure dans 


Cm. b 


(o: ¡ + i 
A ich a L 3 p CCLOOA De Cand 
t 


~ np. : 
(Dons doi [fra Sperova Blume ) 
| e A 


OFF Hih & piel in Horlo Van Houtteano 


9e LIV. 


PL. IX et X. 


SEPT. 1847. 


271-272. 


LIEBIGIA SPECIOSA. 


LIEBIGIE ÉLÉGANTE. 


Érvw. Th. Liebig, célèbre chimiste suédois. 


Gesneriaceæ $ Cyrtandreæ-Didymocarpidæ. — Didynamia-Angiospermia. 


CHARACT. GENER. — Calyx tubulosus 4-5-fidus, 
lobis nasa Lea Co roll a infundibuliformis 


Sta a 4inclusa quorum? antherifera ; antheris 
ones cohærentibus, loculis insertione æqua- 


libus (parallelis, sec. Bu.). sti igma latum subbila- 
mellatum m (labiis sa ualibus, sec. eumd.) Capsula 
licitar 16 elongata pseu at és RER ; 


septi contrarii lobis in marginem revolutum 
ris. Semina minuta pendula in os arundo 
im 


es javanici seu moluccani erecti aut € 
0 


ym tem basi membra- 
naceo-alatis distinctissimum). 


DC. et fil. Prodr. IX. 259. 


inife- - 


fil. E €. 
Bydr. 762, lan ne non e (1825). 


fibi? Exouicu, Gen, Pl. suppl. 
— Trom euo Bi. 
Livni. Veg. K ingd. 


, CHARACT, SPECIEI : i caule erecto , foliis T 


dt dentatis s supra ubes- 
centi bus, pe edunculis contenti bitidis " interdum 
s 


tubo inferne (superne!) sa adn 


sulphurea ; filamentis 4 apice villos 8. DC. e t fil. Le 


Liebigia speciosa DC. et fil. 1. c. Hoox. Bot. a 
4315. 


Tromsdorffia speciosa Brume. l. c. 


La famille des Gesnériacées voit sans 
cesse augmenter le nombre de ses membres 
dans nos collections, où ils sont toujours 
les bienvenus ; c’est qu ii les Achimenes, 
les Gloxinia, idi Gesneria, les Didymocar- 
pus, les Alloplectus , he Rhytidophyl- 
lum, ete., etc. sont tous plus élégants, 
plus beaux les uns que les autres; que leur 
culture, leur conservation et leur multi- 
‘lication sont faciles; que leurs nombreuses 
fleurs, au coloris si brillant et si vif, déco- 
rent admirablement les serres, où elles sont 
indispensables (le mot n'est pas trop fort!). 

es botanistes connaissaient depuis assez 
longtemps la belle espéee qui fait le sujet 
de cet article, par le moyen de l'auteur de 
la Rumphia et de la Flora Jave, M. Blume, 
qui la découvrit dans l'ile de Java et la pu- 
blia en 1826 dans ses Bijdragen tot de Flora 
van Nederl.-Ind. (1. c.), sous le nom de 
Tromsdorffia speciosa : nom dont l'appel- 
lation générique ne pouvait subsister, puis- 
que une année auparavant Martius l'avait 
appliquée à un autre genre de plantes. 

Tox. m. 


C'est à M. Thos. Lobb, que revient l'hon- 
neur de son introduction (toute récente) 
à l'état vivant en Europe. Le beau port 
dressé de cette plante, son ample feuil- 
lage , ses nombreuses et assez grandes fleurs 
faseieulées dans chaque aisselle foliaire, et 
mi-parties blanches et violettes, lui con- 
querront tout d'abord l'intérét des amateurs. 

M. Hooker nous en donne la courte et 
bonne description suivante : 

« Tige herbacée, d'un pied et demi à deux 
pieds de hauteur , cylindrique, couverte d'un duvet 
rude et hispide. Feuilles amples, opposées, inégales 
(en surface) étalées, idoler, A surtou 
dessus, de poils rigides; la forme en est à la fois ovée 
et elliptique, acuminée, dentée, penninerve et réti- 
culée. Pédoncules axillaires, de beaucoup plus 
courts que les feuilles, fourchus ou dichotomes; les 
supérieurs p pium paniculés ou co ; les pé- 
dicelles bractéés. Fleurs nutantes. die tables, 

eng a atténné à la base; à limbe fendu en 
cing dents es, presque dui Corolle tubu- 
leuse, a = pt oblique, formé de cinq lobes 
presqu'égaux; d'un jaune blanchâtre pâle et relevé 
n dessus d'une macule violette près de la base. 
Filaments staminaux 4, (avec un cinquième rudi- 


a 


25 


> 


mentaire), dont deux abortifs, terminés chacun 
par une touffe de poils écartés; les plus longs fertiles 
et portant aussi t bouquet de poils, au des- 
sous des anthères. Ovaire allongé-cylindrique , s'éle- 


vant d'un anneau charnu. Stigmate obsolétement 
bilobé, déprimé au centre (Hoox). » 


Ca. L. 


CULTURE. 


Cette plante se plait dans une serre 
chaude près des jours. On la plantera un 
peu largement dans un compost riche en 
humus, et qu'on tiendra légèrement hu- 
mide, pendant tout le temps de sa végé- 
tation. On la multipliera sans difficulté de 
boutures, coupées aux articulations, et 
faites à la manière accoutumée, sous cloche 


et sur couche chaude. On pourra également 
la propager en en plantant à part les jeunes 
rejetons qu’elle produit du pied et qu'on 
devra traiter d’abord comme boutures. Un 
individu bien cultivé fleurit abondamment 
chez nous, pendant les mois de janvier, de 
février et de mars. 
L. VH. 


MISCELLANÉES. 


— 


+ 58. STANHOPEA INSIGNIS, var. LeucoemiLa Cu. L. 


te, nous avons du distin- 
. .4 . 
guer tout particulièrement la belle variété 
que nous annoncons. 
ous les amateurs d'Orchidées savent 


la variété que nous annoncons, ce labelle, 
d'un violet d'un beau violet intense, de la 


haut dégré cette plante qu’on la prendmi*» 
au premier aspect, et à distance, pour un 
toute autre espece. 

Ca. L. 


Encepbala:1 vd b 


‘e 


| 59. ENCEPHALARTOS BRACHYPHYLLUS (Mas). 


ENCÉPHALARTE A PETITES FEUILLES. (Mále.) 


= 2 , y T 
Erm. &yxePwros, cerveau; «4p705, pain. 


Cycadaceæ. — Dioecia-Polyandria. 


CHARACT. GENER. (1)— Mas: strobilus : squamæ 
apice angustato incrassatoque rhomboideo-peltatæ , 


fertissime obtectæ. Fam. Strobilus : squamis a 
ui" incrassatoque rhomboideo-peltatis , bios 
ie , floribus inversis. Fructus: Drupa monos- 


ieee sepe 3-5 pedales Africa australis , ma- 
crobie, caudicibus junioribus sepe bulbosis, ence- 
phali formam et structuram quoda m modo slant 
bus, adultis sero x arse s et plures pedes long 
bord arbi remque 
inde et lon gi Album 
cephalartos J. G. C. Leuwanx, anes PI. nov. VI. 3. 
it spec. De pl. Cyc. præsertim Africæ australis. patita 


1834. Mig. Monogr. Cyc. 39. PI. I. MI. Zaurz spec. Linn. fil. et 
ct. 

CIEI: E. caudice glabro , rhachi 

interiore (id 


oi cid (id est superiore) rarius lanatis, aut plane 
glabris mucronatis. 


Tydschrift voor Nat. Gesch. en Phys. IV. 4 VI. 
1837. Doubletten eh des Hamb årg ean 
836. p. 97 osa van Roven in Herb. 

sec. Mique, Monogr, Cycad. p. 49. 1842. Ubi et 


reliqua que jn synon. pertinent vide adnotata. 


La plante, dont nous offrons ci-contre la 
figure, se distingue à la premiére vue de 
toutes ses congénéres, essentiellement pro- 
pres, comme on sait, à l'Afrique australe , 
par son port et surtout par les folioles de 
ses frondes , lesquelles, contournées à leur 
base, sont d'une forme et d'une teinte verte 
toute particuliéres. Le nombre des frondes 
qui couronne le stipe, varie de 10 à 16, 
Le chaton ou cône mâle, le seul que nous 
ayons eu l’occasion d'observer, était long 
de 45 cent. sur 5 de diam. La masse en 
était ferme, ligneuse; de vert d'abord il 
passa au brun. Les organes máles, unilocu- 
laires, étaient disposés sans ordre sur la 
face anthérifére (inférieure) des écailles du 
cône, Les pinnules des frondes sont longues 
de 5 centim.; on en compte environ 50 pai- 
res par fronde. 

Cette espéce, au reste, est voisine de celles 
du méme genre, dont les pinnules sont 
entiéres; mais elle s'en distingue par la 
forme et m direction de ces mémes pinnules, 
Comme nous l'avons fait remarquer, il y a 


wed AI 


quelques années, lorsque nous la propo- 
sámes comme nouvelle. (V. Nov. spec. 
Cycad. Africe Austr. quas descrips. et fig. 
illustr. W. H. De VRIESE. Tijdsch. voor Nat. 
Gesch. IV. 409. 1857.) 

Voici en quels termes nous nous expri- 
mions alors à ce sujet : 

« Frondes apice et basi parumper decrescentes, 
diversimode ue TIA — in pun 


Rhachis digitum crassa, sub teres > vel AN ex 
strato constans attack, duriore et compage inte- 
riore medullari, succo mucilaginoso in aere coa 
uus a Rhachis facies superior, id est, que 
m spectat, obtegitur lanugine ad basin densa, 
cinereo-grisea, adpressa, versus apicem vero minus 
ensa, arachnoidea aut floccosa. Facies ejusdem in- 
ferior ad basin et insertionem pinnarum parumper 
lanata est, sursum pilosiuscula aut tomentosa, tan- 
dem glabra, per totam longitudinem tenuissime 


a 


striata. 
Pennæ conniventes, nr 0,05 metri partes 
equa asin rhachis decrescen- 


ntes, 
tes. Periti bis dashi continuæ, primum oppositæ, 
tum ex torsione rhachis alternantes, approximatæ. 
Sunt autem pinnæ basi sua ita torsæ ut superficies 


iii OO 


(1 AME x 
(1) Charact, abbreviatis! ad ampliora, lector benevole, adi: Creapee, A. MicveL, in Linnea. Band I, 676 (1843), et seq. 
Cu. L. 


> 


me partim accumbat dorso sequentis, partim 
ctet; versio facit ut dorsa penna- 
rum atriusque da pe sibi opponantur. Omnia 
foliola sunt lanceolata, du: n 
striata, pleraque ad basin lanata aut arachn 
nonnulla hic illic ciliata , sein glabra, 
integerrima, basi et apice angustata; apex est obli- 
quus, inaequalis, mucronulatus , mucrone in pleris- 


que sphacelato. 

C'est à notre respectable compatriote 
M. SWELLEN GREBEL, doyen du chapitre 
d'Utrecht , que nous sommes redevables de 
la plante en question. Il la découvrit pen- 
dant son voyage en Cafrerie, en 1776, et 
la eultiva dans ses serres, à son retour, 
jusqu'en 1802. Elle a fleuri plusieurs fois 
depuis et a remporté le premier prix à la 
fête bi-séculaire de l'Université de cette 
ville, sous le nom de Zamia cycadifolia. 
J'eus dés lors l’occasion de remarquer qu'elle 
n'avait rien de commun avec cette espéce, 
et je la regardai comme nouvelle, en lui 
donnant le nom d'Encephalartos strepsip- 


teras, que je dus ensuite changer en celui 
qu'elle portait au jardin botanique de Ham- 
bourg (E. brachyphyllus), dont j'eus con- 
naissance, grace à la bienveillante commu- 
nication de son savant directeur, M. Leh- 
mann, qui voulut bien me confier les up 
cadées de son herbier pour m'aider à la 
déterminer. La méme espéce existe chez 
MM.Loddiges, à Hackney, prés de Londres, 
ou je la vis en 1842. 

Il est presque oiseux de faire observer 
combien il importerait à la science, de dé- 
terminer rigoureusement les genres et les 
espéces de cette famille, d'aprés leurs fleurs 
et leurs fruits; ee n'est qu'ainsi qu'on 
pourra dissiper lobseurité qui enveloppe 
encore cette partie de la botanique; et ce 
que ne saurait faire convenablement la dis- 
tribution géographique et le caractère émi- 
nemment variable des feuilles de ces plantes. 


Dr Vn. 


Explication des Figures. 


Fig. 1. La virale réduite au 1/3. Fig. 2. Portion de pues vue latéralement, de gr. nat. Fig. 3. 
La m e en-dessus. Fig. 4. me du rhachis. Fig. 5. Celui-ci grossi légèrement pour en faire voir 
la sinit: f. 6. Cóne mále. Fig. 7. Coupe du dit, vu par-dessous les squames. Fig. 8. Le méme, 
vu par-dessus. Fig. 9. Anthéres. 


^ 


Oss. La floraison du cóne de la plante | offrir de différences sensibles avec celui des 
décrite, ayant eu lieu plusieurs mois déjà | espéces congénéres. (Consulter à ce sujet, 
avant mon examen, je n'ai pu en examiner | MiqueL, 1. c. et nos observations sur lE. 
le pollen, qui, probablement ne doit point Fima ) 


x , ý Jue 
Sx OLA i TIE | fit Hook 
i € 


t Biorangeoforntto Morlul ) 
i i ‘ 


10° LIV. PL. I et IL OCT. 1847. 
273-274. 
IXORA GRIFFITH. 
IXORE DE GRIFFITH. 
Erm. V. ci-dessus, T. II. Juin, 1846; PI. I-II, 
LI 


Cinchonaceæ $ Psychotrieæ. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 
ACT. 


acuminatis; cyma amp composita ; 


calyce 
parvo brevi obtuse SD. corolla tubo 


elon- 


Tetrandria-Monogynia. 


gato gracili, limbi lobis rotundatis obtusissimis pa- 
tentibus; antheris lineari-subulatis horizontali-paten- 
SE stylo paulo exserto, stigmatis ramis brevis- 
simis. Hoo 
Ixora Griffithii Hoox. Herb. et Bot. Mag. t. 4325. 
—  hydrangææformis Horr. (H. Low. in Catal.) 


Un port dressé, bien ramifié, éminem- 
ment pittoresque, un ample feuillage, at- 
teignant souvent au-delà de 30 centim. de 
longueur, de larges cymes compactes for- 
mées d'une multitude de fleurs à long tube 
rouge, à limbe arrondi, d’abord d'un jaune 
orangé, puis rouge : tels sont les carac- 
tères qui distinguent tout d'abord la belle 
espèce dont il s’agit. 

On en doit la découverte à M. Griffith, 
qui en avait recueilli des échantillons secs 
dans le Merghi, province du royaume de 
Siam. Plus tard, M. Low, fils dé Thor- 
ticulteur anglais de ce nom, la retrouva 
aux environs de Singapour, d’où il lintro- 
duisit vivante en Europe, Présentée à l'expo- 
sition d’horticulture qui eut lieu à Londres 
en juillet dernier, elle y a remporté le pre- 
mier prix, comme la plus belle plante ré- 
cemment importée. C'est en outre égale- 
ment l’une des plus remarquables du genre 
par les causes que nous avons énoncées. 

Descripr, Arbrisseau dressé, ramifié , 


allongés, d’un rouge brun. Feuilles oppo- 
posées, distantes, très-amples (20 à 30-33 
cent. de long, sur 7-9-10 de large), ovées- 
oblongues, acuminées au sommet, légère- 
ment cunéiformes à la base, qui se termine 
en un court pétiole sitial robuste, ca- 
naliculé en dessus; nervures latérales sub- 
parallèles , légèrement saillantes en dessous 
et réunies par des nervures réticulées. Sti- 
pules intrapétiolaires, trés-courtes, dilatées 
á la base et brusquement acuminées. Cymes 
très larges, terminales, presque planes en 
dessus, formées de cymules di- ou tri-cho- 
tomes, serrées, á divisions colorées comme 


les tiges et dont les deux premiéres sont 


sous-tendues par deux bractées foliacées. 
Calyce très court, de 4 dents obtuses. Tube 
floral allongé, gréle, incurve, cylindrique; 
limbe étalé, formé de 4 lobes oe sub- 
concaves, Anthéres sessiles, subsagittées, 
insérées horizontalement à l'entrée de la 
gorge et opposées aux sinus. Style exsert, 
renflé, bilobé au sommet... 


entiérement glabre; rameaux cylindriques, Cu. L. 
CULTURE. (S. CH.) 


_ À l'article Ixora odorata (T. IL. juin 1846) 
‘ai exposé avec quelques détails la culture 
E aux plantes de ee genre, qui 
qui font un des principaux ornements de 


Tow. iu. 


de nos serres chaudes, ou elles fleurissent 
plusieurs fois dans l'année. 


L. VH. 
26 


273-277 4b 


—€283- 


MISCELLANÉES. 


+ 60. CULTURE DU LISIANTHUS RUSSELIANUS. 


M. James Cuthill, publia dernièrement 
sur la culture de cette plante une notice 
dont la Semen si nous l’espérons, 
agréable à à nos lecteu 

« L'époque la plus favorable pour semer 
ss Saper du Lisianthus Russellianus est le 

is de mars. En raison de la petitesse a 
ms qui leur semis demande un su 
croit de soin; car si on les vi à la ma- 
niére ordinaire, sur un sol trop i meuble, les 
premiers perum les entraineront : de 
là un non-succè 

» Préparez le nai suivant : une moitié 
de terre franche; l’autre moitié composée de 
terreau de feuilles , de terre de bruyère, 

marécages el d'un peu de sable. 
ou de la terrine 


Mouillez le sable pour en durcir la surface; 
semez alors et répandez sur les graines un 
peu de sable sec; p , couvrez le tout 
Tune idi Sout ou dune _ Il 
faut ensuite vitre Te e vase á une tem- 
pérature de 70-80 dégrés Farm. (15 à 18° 
Réaumur), en plaçant par dessous une ter- 

rine qu’on ne laissera jamais sans eau; ce 
qui évitera d’arroser par dessus. 

» En trois semaines ou un mois, les jeu- 
nes plantes se seront montrées, Trois autres 
semaines après, plantez-les séparément dans 
des pots proportionnés á leur force, et que 
vous remplirez du compost indiqué, en les 
drainant convenablement. Enfoncez-les alors 
dans une couche à melons; après quoi vous 
pourrez les arroser ig sur la téte et dans la 
terrine. A l'automne, si les jeunes pieds ont 
été toujours tems à une onne chaleur, elles 
auront déjà 


placée dessous. Aux approches de l'hiver, 
pas une goutte d'eau ne doit tomber sur les 


feuilles. C'est surtout au collet de la plante 
que la terre doit étre tenue séche, si on 
“x a conserver. Lendroit qui convient le 
mieux à ce ee est un coffre à un 
seul ds. chauffé par 


arrière, afin qu'au 
s’y concentrer et etotiie sur les plantes. 
L'endroit qui lui convient assez encore est le 
coin le plus froid d'une serre chaude, et 
très près des vitres. Je Tai aussi bien con- 
servé dans les parties les pioò chaudes de 
la serre tempérée; dans chacun de ces cas, 
je ne lui donnais que que Jus assez d'eau 
pour l'empêcher de fane 
» Pendant un hiver des, dl faut l'arroser 
tous les quinze jours ; si l'hiver est humide, 
une fois par mois. Vers la fin de février, 
placez vos plantes sur la couche à melons, à 
une chaleur de 70 à 75 dégrés Faun. (16-18? 
, et dés qu'elles recommencent à 


ue le petes 
s'avance, il est pour ainsi dire impossible 
de leur donner trop de chaleur et d'humi- 
dité. Elles sont avides d’engrais liquides. Il 
est inutile d’essayer pour “avoir eaux 
individus de les tenir à une chaleur moin- 
dre de 70 à 80 dégrés. J'en ai fait pousser 
ainsi de 5 pouces en 7 jours. En les sortant 
des bâches, 
pas les exposer au soleil pendant quelques 
Jours, et dene pas non 
brusquement d’une atmosphère très chaude 
pour les placer dans un endroit sec et t froid. » 
» En suivant le traitement que je viens 
d'indiquer, vos Lisianthus entreront en 
fleurs vers de milieu de juillet et continue- 
ront de fleurir pendant deux ou trois = 
d'un appartement, d'un conservatoire 0U 


d'une serre tempérée. » 
J (Rép.) 


n] ) 
E OA HTOO0TO cocutenta Lindl 


10° LIV. PE 


II. OCT. 1847. 


CAMASSIA ESCULENTA, 


CAMASSIE COMESTIBLE. 


Érvw. Altération latine de l'appellation vernaculaire de la plante (Quamass ou Camass). 


Liliaceæ $ Scilleæ (Linot. Veg. Kingd.). — Hexandria-Monogynia. 


blon 
medio aflixæ , pre ag secundum longitu 
iscent ium liberum haee rii pnt 
tril cd ovula i in loculis circiter 7, bise- 
riata bail a tropa. Stylus filiformis declinatus 
cam dine dits subclavatus P ). St E o tricus- 
pidatum (ob solete tridentatum L.; p i onu mt, ;) 


Es : 


ecurve apsu 
(L. membranacea E bromine que ( e 

trilocularis Jovulichto- Mais Semina in locu 

6 subrotunda; testa nigra itida a; daga et da 

Corrugatæ E deve ewy species exstat de qua in- 

fra disseriti 


~ Camassia Lixo, Bot. Reg. sub. t. 
5. Meisn. Gen. Pl. 400 


1486. Hoox, Fl. bo». 


in Ann. Lyc. of Mes Yorck. 
. * et 1066/2) (2). 


121. Sec, Expricn. Gen. 


HARACT. SPECIEI : z sunt supra infraque spe- 
ciei adhuc unicæ expre 
Camassia pure eg pé; Bot. Reg. t. 1486. 
Hoox. Fl. bor 
Fissa Edom Punsu. Fl. bor. am. I. 226. 
esculentum Nutr. I. 219. ex parte, 
nec Pacem (fide Hoox.} 
Anthericum CRAS Serene Syst. II 84. (Excl. 
Nurr. et Sims). 
Scilla Sama A, flore albo ; B, flore purpureo- 
cæruleo , Hoo Mag bet. et t. 2774. (nec 
Fraser, nec ed Bot. > arg t 


Bien qu’introduite depuis longtemps deja 
(1827?) dans nos cultures, cette jolie lilia- 
cée y est néanmoins fort rare. Elle croit 
spontanément dans l'Amérique du Nord, 
où elle paraît occuper un habitat assez 
étendu. On Pa trouvée dans le Kentucky, 
la Louisiane, sur les bords de l'Huron , de 
l'Ohio, audio des lacs Erié, dans les né 

€s Montagnes Rocheuses, al. Ses grandes 
et belles fleurs d'un bleu pourpré, bien éta- 
lées et formant une grappe terminale mul- 
tiflore, sa rusticité doivent lui concilier la 
faveur de tous les amateurs de belles plantes. 

Descr. Toute la plante est entièrement 
glabre. Son bulbe, ové, tuniqué, atteint 
Un diamètre d'un à deux pouces. Ses feuilles 
Sont linéaires, canaliculées , légèrement 
Striées, nervées, au nombre de 5-6, dres- 


sées-étalées, flexueuses, hautes d’environ 
un pied, d’un beau vert, quelquefois un 
peu glaucescent. Le scape (hampe) est sim- 
ple, qpradirigue, nu, dressé, haut d’un pied 
et demi à 5 pieds. le fleurs sont pedicel- 
lées, solitaires, subdressées; chaque pé- 
dicelle est muni à sa base d'une bractée 
subulée, membranacée, plus courte que 
lui et marcescente. Le périanthe est formé 
de 6 segments, dont 5-étalés, ascendants, su- 
bégaux, linéaires-lancéolés, aigus, 5-striés ; 
le 6e défléchi. Les filaments staminaux 
sont égaux, plus courts que les pétales et 
insérés à leur base. Les anthères sont 
grandes, oblongues, jaunâtres, dorsifixes , 
et légèrement échancrées à chaque extré- 
mité. Le style est décliné, plus long que 
les étamines et se termine en un stigmate 


[1 IL + Lixpiey. 


ui 


— P. Puasn. — E. Expiiener 
a. A et Bania Cyani E PIRA angustifoliam Micn. esse putant. ete, Coxren Eorumd. Syst, Veg. 


275> 
trifide. L'ovaire arondi-triquétre contient 
9-6 ovules. 

Le coloris de cette plante est sujet à va- 
rier non-seulement d'intensité, mais du 
bleu cendré au bleu violacé, et méme au 


> 


blane pur. Dans son pays natal, les indi- 
génes en mangent les bulbes. (D’où le nom 
spécifique). 

Cu. L. 


CULTURE. 


Cette liliacée en raison des parallèles éle- 
vés, sous lesquels elle croit, peut braver 
sans doute nos hivers à l’air libre; mais il 
arrive souvent que l’humidité trop long- 
temps persistante dans nos climats pendant 
cette saison, en .fait pourrir les bulbes, si 
Yon n’a pas eu la précaution d’en drainer 


(PI. T. ou CH. F. 


suffisamment le sous-sol, et d'en couvrir 
la place de feuilles séches, pour en éloigner 
les eaux pluviales. Dans cette occurrence, 
il sera peut-étre préférable de la tenir sous 
chassis froid , qu'on enléve dés les premiers 
jours du printemps. Ae 


MISCELLANÉES. 


+ 61. ACONITUM AUTUMNALE Linpr. (1). 


(RANUNCULACER. ) 


Cette intéressante espéce , fleurissant trés 
tardivement et pour ainsi dire à l'entrée de 
nos hivers, est pour nos jardins une acqui- 
sition extrémement précieuse; elle y bra- 
vera impunément nos frimas à l'air libre. 


dans l'ile de Chusan; il la trouva également 
à l'état de eulture dans les jardins de 
h 


Ningpo, au nord de la Chine. 


atteint trois pieds de hauteur et se couronne 
d'épis de fleurs blanches etlilas, qui par 
le développement rétrograde, qui semble 

mmun à tous les aconits, deviennent de vé- 
ritables panicules. Ces fleurs ont une odeur 
grave et peu agréable ; elles présentent 


une grande tendance à développer des pé- 
tales subulés en addition à ceux naturelle- 
ment oneinés qu'elles possédent. M. Lindley 
a compté jusqu'à sept pétales ainsi confor- 
més dans une seule fleur, et l'un d'eux avait 
jusqu'à un pouce de long. L'anomalie di en 
fleurs, leur tardif épanouissement et teu 
coloris insolite, justifient l'éloge que nous 
fesons de cette plante. eee 
L'espéce en question est trés gp oe 
PA. japonicum, dont elle parait di i 


point exactement conique, mais ae vs 
et arrondi; par ses filaments ayant de larg 


(1) A. § Cammarum : pubescens, foliis palmati 
galea compressa rotundata sensim acumi cue 
DL. 


ata, 
ductis; ovariis 3 villosis, Lix 


Journ. of Hort. Soc, 11. 77 


sis circinatis, filamentis 


Ag t. 
ailes, étalées de chaque cote en un den 
(Ex. Cl. Lips. Not. l. c.). 
Cn. L. 
See :ea simplici stricta, 
ifidis, laciniis pinnatifidis; lobis subfoliatis acutissimis; spica anti e 
ullis obtusi is utrinque in alam latam acum! 


«DI i 
2 ilium SPICCLONL EL Thunb var. ii 
€ : 


È J i) 3 D , 
( Aun lancifolium Pur cubi ) 
t 


10e LIV. 


PL. IV et V. 


OCT. 1847. 


276-277 


LILIUM SPECIOSUM wan. ruson) 


Lis ELEGANT, à fleurs rouges. 


Érm. V. Te 
Liliaceæ § Tulipeæ. — 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 


ui CIEI. — erecto superne 
eremi ra s foliis quu aree pes v. 
subsessilibus veli v oblon cuminatis integerri- 
mis basi rotundatis , summis "in cipis] floribus cer- 


s, petalis r evolutis intus qn versus ory illosis , 
papilla Malo dentatis. Zucc. 1. infra c 


Lilium a Tauns. in Le Trans II. 332. 


Wu. Spec et Somurr. Syst 

406. Morr a sur un M da à Japon broch. de 4 

p. et 2 pl. col. Gand 1833 vit. Arch. II. 270. 
. t. 2000. 


et in °° "n I. 20. "i ic. - Dol. Reg 
vans CAISNE, Ann. des iv nat. nov. 1834. Zucc 
EL Jap. 31.t. Fn 3. Ca. L. in Herb. gén. 
de Vrat IV. sér. 10 c. ic. D. ver Mém. 
esp. du genre Lis, Acad. mii Belg. 1847. 
SYNON. Lilium — pn KÆMPrER 
Amen. 871, Banks Ic. Kump 


Ier, p. 221. 
Hexandria-Monogynia. 


Lilium pte Taone. Pl. Jap. 134. non L. 

Lilium Broussartii Morr. Mém. Acad. d de 
Brux. et | Hortic. Do fév. 1834. c. ic. Encycl. 
Genre Lilium c 

Lilium imeiflim Hort Belg. (non Taone. Nec. 
Hort. Bouche 

Adsunt e s Mie natali «mm n3 in hortis nostrati- 

bus cultæ tres distinctæ v s, quarum exstant 
Montes Moria subrritates oi plane momenti : 


MA 
LAS Li 


foi Zucc. ML. ims es E 
2o Lilium sede flore L5 e Tametome Luce 
ezinium Hor c. Kunta l. e.) [eujus regionis? 
nec. L. eximium apis: RECENT. T. auc n fasciculo 
s operis ae imo]. L. ecionut , "albi tflorum 
K. Bot Mag. t. 3785.) L. Broussartii Monn. 
lium førerens flore roseo-punctato — L. 


L. 


30 Li 
punctatum. Hort 


Kæmpfer, qui le premier découvrit ce lis 
dans le Japon, sa patrie, lui avait imposé 
le nom de versicolor, en raison sans doute 
des trois belles variétés qu’il a produites et 
qui sont cultivées de temps immémorial 
dans les jardins de cette contrée. Thunberg, 
Plus tard, qui Py découvrit de son côté, lui 
donna le nom spécifique de speciosum qui a 
prévalu, injustement peut-être, dans la no- 
menclature systématique et qu'il mérite à 
tant d’égards; car il est sans contredit l'un 
des plus beaux du genre. 

On est redevable de son introduction à 
l'état vivant, en Europe, à M. Siebold, mé- 
decin de l'ambassade hollandaise, qui le 
rapporta à son retour, en 4850, en com- 
Pagnie d'un grand nombre d'autres plantes 
également intéressantes, ettout particuliére- 
ment d'autres espèces de lis, dont il enri- 
chit nos jardins. Avant cette époque, on ne 
le connaissait que par la description incom- 
Plète de Thunberg, et par la figure de 


Kæmpfer éditée par l'illustre et généreux 


DI 
D 


nks. 

Selon Kempfer, le L. versicolor (specio- 
sum!) croit spontanément dans la Corée, 
d’où les Japonais l’auraient tiré pour en 
orner leurs jardins. Cette assertion semble 
confirmée par Thunberg, qui dit ne l'avoir 
observé au Japon qu'à l'état de culture, et 
par M. Siebold, qui, de son côté, ne l'a 
trouvé que dans les jardins. Quoiqu'il en 
soit, il fleurit pour la premiére fois en Eu- 
rope, dans l'été de 1852, au jardin botani- 
que de Gand, dont le jardinier en chef était 
à cette époque M. Mussche ; celui ci, dit-on, 
faute de pouvoir lui aftribuer son véritable 
nom botanique , lui aurait donné, dés lors, 
celui de L. lancifolium, sous lequel il est 
surtout connu dans le monde horticole. Il 
fleurit la méme année dans les beaux jardins 
d'un amateur trés-distingué , de la méme 
ville, M. Aug. Mechelinck. Selon M. Sie- 
bold, les Japonais, d'aprés une antique tra- 


276-277 
dition, attribue à un célèbre héros, Tame- 
TOME , Pintroduction chez eux de la variété 
à fleurs blanches , qu'il aurait trouvée dans 
les iles Liukiu. 

La nature a été extrémement prodigue de 
ses dons envers cette espéce. Elle lui a 
donné un port et un feuillage superbes; 
des fleurs dont l'ampleur, le riche ou pur 
coloris, l'odeur puissante et infiniment 
suave ne laissent rien à désirer. Un indi- 
vidu adulte et convenablement cultivé , 
donne jusqu'à 40 fleurs (et plus) à la fois! 
Son bulbe atteint prés d'un pied de circon- 
férence. On en connait trois charmantes 
variétés, qui par le semis de leurs graines 
ont elles-mémes fourni quelques sous-varié- 
tés plus ou moins intéressantes (1). 

1* Le Lilium speciosum. (lancifolium) 
rubrum, qu'on s'accorde à regarder comme 
le type; 

2^ Le L. sp. album, et 3° le L. sp. punc- 
tatum, qui tient, par son coloris blanc, ponc- 
tué de rouge, un juste milieu entre les deux 
autres, dont la première est à fleurs toutes 
rouges, et la seconde à fleurs toutes blanches. 

Parmi les sous variétés principales obte- 
nues de ces trois variétés-types, nous cite- 
rons, pour les avoir observées dans l'éta- 
blissement Van HourrE, le L. sp. roseum 
marmoratum; le L. sp. rubrum marmo- 
ratum, que distinguent suffisamment de 
larges stries et des macules blanches: sous 
variétés, qu'on peut regarder désormais 
comme constantes , puisqu'elles n'ont aucu- 
nement varié depuis deux ans. Une 5° que 
nous ne devons point omettre, bien que 
nous ne l'ayons pas vue encore, a été ga- 
gnée cette année par M. Delache, de 
St-Omet ; elle est remarquable , nous a-t-il 


(1) Nous avons joui délicieusement, à la fois par la 
vue et l'odorat, du spectacl ifi t 


offert cette année plus de 2000 individus variés de 
ces Lis, en fleurs à la fois dans le jardin Van Houtte. 
C'est là un de ces spectacles qu'il faut voir et qui 
ne peuvent se décrire! 


2 


dit, par des macules brunes sur un fond 
blanc (L. sp. album brunneo maculatum). 

D’après la déclaration que nous avons faite 
derniérement dans la Flore: déclaration, par 
laquelle nous exposions qu'un des soins 
principaux de ce recueil devait étre de re- 
produire de temps en temps, les bonnes et 
anciennes plantes, tout en s’occupant sur- 
tout des nouvelles, on ne nous imputera 
pas à erime, nous l'espérons du moins de 
rajeunir ici une plante qui n'est d'ailleurs 
point encore bien vieille dans nos cultures, 
où elle doit, où elle mérite de devenir tout 
aussi commune et tout aussi populaire que 
notre vieux lis blanc (L. candidum L.), avec 
lequel elle rivalise incontestablement par 
tous les points que nous avons signalés. 

Comme le type est désormais bien connu 
et des botanistes et des horticulteurs, nous 
nous contenterons d’en donner, pour la 
forme, une bréve description : 

Tige dressée-cylindrique, ferme , glabre, 
ramifiée au sommet; feuilles épaisses , gla- 
bres, ovales-oblongues, acuminées, forte- 
ment ÿ-nervées, plissées, arrondies-atté- 
nuées à la base en un court pétiole; les 
supérieures sessiles, plus étroites, canali- 
culéés, et portant souvent dans leur aisselle 
des bulbilles rudimentaires, couverts de 
squames velues et ciliées. Ces feuilles at- 
teignent quelquefois , selon la vigueur des 
plantes, 18 à 22 centim. de longueur. Fleurs 
(au nombre de 1 à 4 et à 6, au sommet de 
chaque division raméale) très amples , pen- 
chées, à segments révolutés (étendus, ils 
mesureraient au moins 50 cent. de diam.); 
dont les trois extérieurs plus étroits, cou- 
verts de papilles moins nombreuses; les 
trois intérieurs très larges (à la base) et 
couverts de papilles denticulées-frangees au 
sommet, divergentes, et affectant quelque- 
fois même par leurs dimensions, une appa- 
rence pétaloide; d’autant plus sugar 
et plus grandes qu’elles approchent plus H8 
centre, et sécrétant un liquide sucré: Ces 
segments sont tous ovales-lancéolés , acum" 
nés (révolutés); ondulés aux bords, et oreu- 


~€563- 


sés au centre d’un canal verdâtre (nervure 
médiane), occupant en dessus au-delà du 
tiers de chaque segment, et se prolongeant 
en dessous en un côte très proéminente. 
Étamines insérées à la gorge d'un tube 
court, subulées, blanches à la base et ver- 
dissant (ainsi que le style), au sommet; 
anthères oblongues , médifixes, versatiles ; 
pollen orangé. Style claviforme, flexueux , 


276-277« 
plus long que les étamines, à stigmate ca- 
pité , subtrilobé. Ovaire hexagone-arrondi , 
vert, court, caché par les papilles et attei- 
gnant à peine l'orifice du tube, Capsule 
(conforme) longue de deux pouces environ, 
et renfermant un grand nombre de semen- 
ces plates et légèrement ailées. 


Cn. Ix 


CULTURE. 


L'expérience a sans doute prouvé que ce 
lis pouvait supporter nos hivers en pleine 
terre, à Pair libre; mais ce mode présente 
de graves inconvénients qu'il convient de 
signaler. Tout d’abord, comme il entre de 
fort bonne heure en végétation, au prin- 
temps, les gelées tardives en attaquent 
quelquefois les jeunes tiges ; ensuite, comme 
il fleurit assez tard, ses graines n'ont 
jamais le temps de murir. Pour obvier à 
ces désagréments, il est bon de le tenir 
dans de grands pots, plus longs que lar- 
865, bien drainés et remplis d'un riche com- 
post. On le conserve, pendant l'hiver, sous 
un chassis froid, en le protégeant seulement 
contre la gelée; ou mieux , pour le préser- 
ver de toute humidité (qui lui est mortelle) 
sur une tablette dans la serre froide,ou dans 
l'orangerie), où on le laisse sans eau. Au 
défaut de chassis et de serre, on peut méme 
le placer dans un appartement, devant une 
fenétre ou sur des meubles, et l'y laisser 
également sans eau. 

Dés le mois de février, les bulbes 
se mettent en mouvement; on les dé- 
barrasse alors de leur vieille terre, et on 
les plante dans un riche compost formé , 
comme on sait, de terre franche, de terre 
de bruyère, de terreau de fumier et de 
feuilles bien consommé ; le tout mélangé 
Par parties égales, auxquelles il n’est pas 
Inutile d'ajouter au printemps un peu 
d'engrais mélé à l'eau , quand les pousses 
ont environ 


6 pouces de hauteur; on les | 


(S. F.) 


mouille légèrement, et dès-lors on devra 
leur donner de Pair aussi fréquemment que 
la température le permettra. Au commen- 
cement de juin, on peut les sortir en plein 
air, pour en durcir les tiges; et les rentrer 
au moment de la floraison, dans une bonne 
serre tempérée, où ils accompliront toute 
leur évolution florale et pourront murir 
leurs graines, avant l'arrivée de l'hiver. On 
devra, dans ce but, si l'automne était trop 
humide ou trop froid, les placer pour quel- 
que temps en serre chaude. 

La multiplication en est facile, et par les 
bulbilles que produisent ses tiges, et par 
ses graines , et par la séparation des jeunes 
bulbes; enfin par le bouturage méme des 
écailles de ceux-ci , qu'on plante par la base 
dans de petites terrines, sous chassis froids. 
Quelques praticiens, dans le but d'en faire 
plus promptement grossir les bulbilles cau- 
linaires, en couchent sur le sol les tiges, 
avant la fanaison totale, les couvrent de 4 ou 
5 cent. de terre, qu'ils tiennent légèrement 
humide. J dois p ttred nan 
der la fécondation artificielle pour en obtenir 
les graines avec plus de certitude ; car sans 
cela bien souvent elles resteraient stériles. 

On a cherché fréquemment à féconder 
le L. speciosum avec d'autres espéces de 
lis, et notamment avec le tigrinum, le su- 
perbum, ete., qui fleurissent à la méme é 
que; mais jusqu'ici ces mariages adultérins 
ont complètement échoué. 


L. VH. 


276-277" 


-€983- 


MISCELLANÉES. 


+ 62. NOTICE SUR LA WEIGELIA ROSEA Lin. (1). 


(CAPRIFOLIACEA). 


Les documents qui suivent, saldi de la 
notice méme publiée par M. e dans 
le Journal of the horticultural Society of 
nee: complèteront, en Te que baat 

e qu s avons écrit no êm 
histoire. de cette belle et nement 
plante. 

Le premier individu que vit M. Fortune, 
se trouva être dans le jardin d’un mandarin 
de l'ile de Chusan. L’arbrisseau était e 
moment chargé (ceci à la ignia de ses belles 
fleurs Posen rose brillan 
ts des dale foliaires et du 


a- 


Gr otto), a 
dont il était le principal ornement. Tous les 
officiers, en cantonnement à Tinghaï, qui 
visitèrent ce jardin, admirérent la plante 
en question, qui, d'un autre côté, était 
aussi la plante favorite du vieux proprié- 
€ à qui appartenait la résidence. Elle 

est, en effet, une des plus belles plantes du 
eta de la Chine, et le zélé voyageur n’eut 
pas de cesse qu'il en em envoyé des indi- 
vidus vivants en Euro 

Comme tous les jardins des mandarins 
du nord de la Chine sont exigus et ne peu- 
vent contenir qu’un petit nombre de plan- 
tes, celles-ci sont toujours choisies serupu- 
leusement Lai les plus belles. On peut, 

effet, en juger suffisamment par les 
diverses. o _VAzalées, de Roses A d 
i ete., dont 

avons déjà entretenu nos lecteurs; sita. 
seaux qui tous rendent es jardins extré- 
mement agréables, stat —€— le prin- 
temps et les premiers mois de P'é 

La Weigelia rosea est inconnue qe les 


HE 


p 


provinces méridionales de la Chine; et cette 
circonstance ait présumer qu'elle sera rus- 
tique, ou à peu prés dans nos cultures. Dans 
le cas contraire, ce sera pour nos serres 
froides l'un de leurs principaux orne- 
ments, et elle y rivalisera avec les Azalées 
et les Came Ilias. 
Comme M. Fortune ne l'a jamais ren- 
soirée) à | l'état sauvage sur les collines des 
environs de Chusan, il suppose qu'elle a été 
introduite du Japon en Chine. Dans la con- 
trée où il la remarqua, le thermomètre 
argas souvent plusieurs dégrés sous zéro 
(Faur.) et elle est couverte de neige, sans 
paraitre en souffrir. Son port ressemble 
assez bien à celui de notre seringat; elle 
perd ses feuilles en hiver et fleurit en avril 
et en mai. On peut la multiplier avec la 
rande facilité de boutures, coupées 
pendant le Aaea et l'été, et elle ne sé 
> sur le choix du 


lui faire produire t 
ornemental dont die. est susceptible (1). 
Cu. L. 


que soulevait 


Quant à la question apis’ 7 
se mibi M. Lindle n de la notice 
dont nous dp nons ci-dessns l'extrait, la juge ainsi: 
« Une occasion favorable m’a -— a La ede sE 
parer des pre ntillons frais de Weig de por 
villa. Le résultat de cette a ic me soo E 


Tous deuk sont remarquables parmi les T 
r leur ovaire uniloculaire, divisé en quatre i 
loges d'une pair re de doubles s ee quan pn 
pas à leur axe (v. fig. 2), on li 
une remarquable 

dan s le Wei- 


der 


E 
c 
E 
— 


d ALS Hs 
y SE å 
corolle est irréguliére et gibbe e d'un © ; 
ba n =. e MM que e chez E "eigen me » 
uliere , gaux à 1 cei ) 
(nobis PR est ci sub judice s Miri 
A 


(1) Voir ci-dessus, T. IT. Pl. IX. Mars 1847. la figure et la description de cette plante (Consulter auss 


latine en tête de Particle). 


i la dissertation 


L 


"sy ) y 
Vibuinum plicatum [une 
t 


10e LIV. 


PLS Vi, 


OCT. 1847. 


VIBURNUM PLICATUM. 


VIORNE A FEUILLES PLISSEES. 


Érvw. V. ci-dessus, T. III. Sept. 1847. Pl. I-II. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 


MARGE: eet V. foliis e basi rotundata 
vatis v. puse ere gr a argute 
Das i venoso-co et plicatis superne 
glabris subtus tolmentasis, RS radiantibus, in 


Caprifoliaceæ — Pentandria-Monogynia. 


planta culta omnibus ee A gr et in cymam 
globosam congestis. Linni. 
V. plicatum Tuone. in de Tra 
et Zucc. Fl. Jap. I. 
1847). 


ans IL. 322. Sims. 
81. f. 38. Lpr. Bot. Reg. t. 51. 


Encore une des conquétes horticoles de 
M. Fortune dans le nord de la Chine, et 
une agréable addition pour l'ornement des 
bosquets de nos jardins! Ce zélé collecteur 
rapporte que les riches de ce pays font 
grand cas de cet arbrisseau , et le cultivent à 
l'envi dans leurs jardins, où il atteint 8 ou 
10 pieds de hauteur. Il y fleurit en abon- 
dance et, porte des capitules floraux , d'une 
blancheur de neige, dont le volume et la 
forme rappélent ceux de notre Boule-de- 
neige (Viburnum Opulus), dont il est fort 
voisin. 

On en doit la connaissance primitive à 
Thunberg, qui le découvrit au Japon. 
M. Siebold, qui Py trouva également, dit 
que c'est l'une des plus belles plantes qu'on 
y eultive. Là , les habitants du pays lui don- 
nent le nom di Satsuma Temari, qui in- 
dique sa patrie réelle, le Satsuma, province 
la plus méridionale du Kiu-Siu (Kiusia), 
par le 51 dégré de latitude nord (méridien 


de Greenwich), où il semble avoir été im- 
porté de la Chine. Toutefois, si la plante 
dont parle M. Siebold, est bien la méme, 
elle ne s'y éléve, dit-il, qu'à 4 ou 6 pieds de 
hauteur. 

Une description botanique de cette plante 
serait ici à peu prés inutile. On n'en connait 
d'ailleurs que l'individu à fleurs stériles, 
qui se distingue facilement à ses grandes 
feuilles arrondies, cuspidées au sommet, 
bordées de dents aigués, relevées de cótes 
élevées et formées par l'enfoncement de ner- 
vures presque paralléles, glabres en-dessus 
et tomenteuses en-dessous. Les fleurs, d'un 
blane de neige, lors de l'épanouissement, 
forment de grosses boules, de la forme et 
du volume de celles de nos Boules-de- 
neige. 

Ce bel arbrisseau sera bientót dans tous 
les jardins. 

Cn. L. 


CULTURE. 


Comme le Viburnum macrocephalum , 
“omme notre Boule-de-neige même, cet 
arbrisseau ma rien à craindre des frimas 
du nord, et est indifférent sur la qualité 
u terrain , pourvu que celui-ci ne soit pas 
Tom. m. 


(PL. T.) 


humide. On le multipliera facilement de 
boutures faites à froid, et par l'éclat des 
jeunes rejetons de la base. 

L. VH. 


27 


278b 


+2 


MISCELLANÉES. 


+ 63. HELIANTHUS ORGYALIS DC. (1). 


H. angustifolius L. non Mica. Coreopsis Mir. 


(ASTERACER). 


n nom spé 


sans y toucher; et sa grandeur moyenne 
est de 6 à 8 pieds. Ses tiges sont assez 
gréles, mais dressées, fermes, à rameaux 
mais très courts, florifères, et 


gues de 10 à 12 pouces, sessiles , arquées- 
retombantes, d'un vert sombre. Les fleurs 
(capitules) sont petites, mais nombreuses, 


cost 


réunies en corymbes 5-7-flores, à disque 
d'un pourpre noir à rayons d'un jaune vif. 
Rien n'égale l'éléganee de ces longues 
feuilles, serrées, retombant tout autour des 
tiges, et sur le vert sombre desquelles tran- 
chent le vif coloris des fleurs. On a peine 
à comprendre que cette espéce ne soit pas 
plus répandue dans les jardins, où elle est à 
peine connue, bien que la date de son in- 
troduction remont moins au temps de 
Miller. Elle croît naturellement dans l'Amé- 
iq nord, patrie des grandes espéces 
d' Helianthus, et où elle a été observée prin- 
cipalement dans la Virginie et l'Arkansas. 


Cn. L. 


+ 64. VINCA MAJOR L. var. FOLIIS AUREO-RETICULATIS. 


(APOCINACER.) 


L'établissement Van Houtte vient d'acqué- 
rir une variété de la grande Pervenche de 
nos forêts (Vinca major L.) à feuilles pana- 
chées de jaune. Les Anglais la proclament 
comme la rivale sous ce rapport de l’Anæc- 
tochilus setaceus; mais la comparaison est 
inexacte en ce sens, que si la variété en 
question n'a pas les reflets veloutés des feuil- 
les de cette plante, en revanche toutes ses 
veines, toutes ses veinules sont d'un jaune 
tellement éclatant (ceci est à la lettre!), 
qu'on dirait d'un fin réseau d'or posé sur 
une feuille d’un vert sombre, C’est, on peut 
le dire sans craindre d'être taxé d’exagéra- 


tion, la plus belle plante panachée acciden- 
tellement qu'on puisse voir. Nous laissons 

effet qu'elle produira 
] toute 
l'année de ses nombreux réseaux d'or et de 


par excés de vigueur, sans dout 
sol trop riche, cette magnifique panachure , 
s'altére en partie ou disparait S s 
quelques branches, tandis qu'elle persis? 
sur les autres. 

Cu. L. 


ALII 


(1) H. (** Perennes, disco-atropurpureo. — Dis 
linearibus planis subdenticulatis vix subscabridis 


tato. DC. Prodr 


comela Ravin. Neogen. 1825. 3.) Caule elato levi, foliis z 
: SI l-nerviis, capitulis 5-7-eorymbosis longe pedunculatis , inv 
linearibus acuminatis éiliolatis , receptatuli paleis linéaribus subeunéatis integris apice subeiliatis, achænio gla 


alternis sessilibus 
olueri squ : 
bro 2-3-4-9 


3-4-aris- 


Jlbuuala 


10e LIV. 


PE VIL 


OCT. 1847. 


CAMELLIA (saponica) MINIATA, 


CAMELLIA À fleurs vermillon. 


Erm V. ci-dessus, T. II. Juin 1846. PI IL. 


Ternstræmiaceæ $ Camelliese. — Monadelphia-Polyandria. 


CHARACT. GENER. — V. ibiden 


CHARACT. SPECIEI: Typi communis, C. Japo- 


nice varietas ex varietatibus in horto anglico enata. 
Camellia miniata H, Low. in Catal. 


Ce qui soutient la popularité du Camellia 
parmi les amateurs, c'est surtout l'époque à 
la fois tardive et précoce à laquelle il fleurit, 
qui est encore l'hiver et n'est pas tout à fait 
le printemps. A cet avantage incontestable, 
joignez le volume, l'éclatant coloris de ses 
fleurs, et son immense vogue sera justifiée. 

La variété, figurée ci-contre, vient s'ajou- 
ler au nombre des plus remarquables de ce 
beau genre, par la parfaite régularité et le 
double coloris de ses fleurs. Elle a été ga- 
gnée en Angleterre (et sera mise dans le 
commerce, par M= Hugh, Low et C», 
de Clapton), de graines recueillies sur un 
C. myrtifolia, fécondé , dit-on, par un Ca- 
mellia anglais, le Lady Hume's Blush. Une 
particularité remarquable dans l'histoire de 
cette plante, c’est que, dit M. Paxton, le 
C. myrtifolia, sa mère, produisait des fleurs 
mal conformées depuis quelques années, et 
que le père, placé tout auprès d'elle, le 
C. Lady Hume’s Blush, était faible, mala- 
dif, et ne produisait que des fleurs très 
imparfaites et très irrégulières. 


Quoi qu’il en soit, le nouveau Camellia, 
tout en ressemblant à sa mère, lorsque les 
fleurs de celles-ci sont dans leur état nor- 
mal, est encore assez semblable à son père, 
lorsqu'il est parfaitement épanoui. Son bou- 
quet central est en effet, d’un blanc reflété 
de rose pendant la première partie de la sai- 
son, et le reste de la fleur est du plus beau 
cramoisi ; tandis que plus tard au printemps 
les 5 ou quatre premiers rangs de chacune 
d’elles deviennent d'un blanc rosé, et le cen- 
tre cramoisi; et même, nombre de ses fleurs 
ont leurs pétales disposés en séries hexa- 
gonales , comme dans le dernier. 

C’est, sous le rapport de la constance, du 
coloris et de la perfection des fleurs, de 
leur facile épanouissement, l'un des meil- 
leurs Camellias connus. 1l fleurit abondam- 
ment; le port en est régulier, le feuillage 
moyen et d'un vert foncé. Il sera bientôt 
dans toutes les collections. 


Ce. E 


CULTURE. 


(S. F.) 


Le lecteur trouvera à l'occasion du Camellia Grande Duchesse d'Etrurie (T. M. 
Juin 4846. PI. III) un article général sur la culture des Camellias. 


L. VH. 


279 


-€863— 


MISCELLANÉES. 


+ 65. PITTOSPORUM GLABRATUM Lixpr. (4). 


(errrosroracex). 


Si les Pittosporum jusqu'ici introduits 
dans nos serres, ne brillent pas par le vo 
lume et le brillant coloris de leurs Mure, 
du moins le nombre de ces fleurs , leur du- 
rée et la suave odeur qu elles exhalent com: 
pensent à un haut dégré cet inconvénient 
et les font rechercher, avec raison, des 
amateur rs, 

L'espèce que nous annoncons possède émi- 
nemment toutes les ue que nous ve- 
nons de louer. Elle a été découverte, par 
M. Fortune, sur le ona des montagnes 
de Hong-Kong, où elle forme un arbris- 
seau inno ribein de bonne heure au 
printemps. 
es feuillage est persistant, convexe , 


, 


subverruqueux, d'un vert foncé, aussi lui- 


sant que sil était verni, un peu glauque 


étant de serre pode; m 
apparence, il y a 
pourra pee nos hivers à 
long d'un mur. Elle ferait merveille dans 
un conservatore, cultivée en terre de 
bru 

Cu. L. 


+ 66. FRAISIER BEE HIVE (RUCHE D'ABEILLES) D'ABERDEEN. 


Tout en occupant ses lecteurs de Di 
ornementales, et de tout c ce qui y a rapport, 
la FLorE prétend bien aussi ne point passer 
sous silence les fruits nouveaux dont la 
bonté lui sera démontrée : FLore ne doit- 
elle pas être escortée de sa sœur Pomone? 

Un nouveau fraisier, le Bee hive, d'Aber- 
ca vient d’être tout récemment obtenu 

n Angleterre, qui surpasse, dit-on, par 
e e ies de son produit, tous ceux con- 
nus, rapportant autant à lui seul que vingt 
autres. Chaque pied développe 50 à 120 
bouquets de fruits, dont la réunion en téte 
imite une ruche d'abeil Iles, et murissant 
tant Fens emble, qu'on peut cueillir 
des bouquets de 12 à 30 fraises mures à la 


gu gek e n deux est dee et mesure 
; ils mr d'un 


interne est la m 
prétent á faire pa dies conserves. 


(Réo.) 


(1) P. foliis subverticillatis obovatis convexis acutis nitidissimis quasi vernice obductis integerrimis subtus glaucis , 
rn. 
uciflora, sepalis ovatis acutis ciliatis, corolla cylindraeza angusta pluries brevioribus. Linn. jour 


terminali sessili pau 
Soc. 1. 23. 


umbella 
of Hort. 


bec 
= 
= 
= 


a 


pul 


t 


‘Meusci 


Dionea 


| 
| 


10¢ LIV. 


PL. VIII. 


OCT. 1847. 


280. 


DIONAA MUSCIPULA, 


DIONÉE GOBE-MOUCHE. 


Erm, rawy, Dione, Dionea, Dioné, nymphe de l'Océan; fut la mère de Vénus, dite aussi Dionée (1). 


Droseraceæ. — Decandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. Calyx quinquepartitus 

æqualis. Corollæ petala 5 he gs ‘ee oblongo-ob- 
cordata patentia demum inv mina l0- 
hypogyna bag indt pre solitarie, pera o 
gem oppos ita; filame al 
form ibus die is extrorsis bilocular ibus i imm 
bilibus, loculis Liste longi tudinaliter dibiscintibus. 

varium sessile unilocu 

i ubglobosa pluri 


basilari subglobosa plurima anat us sim- 
plex crassiusculus, stigmatibus briatis arcte 
conniventibus. Ca la membranacea unilocularis 
rregulariter rupta, placenta basilari subglobosa ; 
en luri lacente se 1e ide 
pyriform yo in ba 


rmia, testa crustacea nitida. Em 

albuminis farinacei semiimme 

nimus conicus, radicula umbilicum attingente. 
Herba b Dik ricana perennis glaberrima , 

foliis omnibus radicalibus rosulato-patentibus , pe- 


tiolo dilatato spathula to-obcordato penninero 
lamina mg Me suborbiculata pts 
nervi vernatione complicata 


plici apice corymboso multifloro , floribus majuscu- 
lis albis. 


Dionea Ellis in wd Act. upsal. 1. 98. L. Mant. 151. 
d Ilust. vat t. 362. Bot. Mag. t 
785. DC. Prodr. de <a în . Ie. exot. t. 340. St Hi. in Mém. 
Mus. XI. 61. Mriss. Gen. PI. 22. (19) Torr. et A. Gray. Fl: 
of N. Am. I. 147. 

Esouicu. Gen. Pl. 5037. 


CHARACT. SPECIEL : Unica speciei, sunt supra 
infraque expressi 
Dionea dein Friis l. c. t. 8. et omn. Auct. 


La a grande et pe Ebert de Tirritabi- 


mots, d'irritabilité, d'exeitabilité, de sensi- 


lité ¿oétal 
végétale, 
a occupé les esprits les plus éminents en bo- 
tanique, sans avoir été encore complètement 
et rationnellement résolue. C’est qu’en effet 
čest une des choses le plus digne d'occuper 
le philosophe avide d’arracher à la nature 
jalouse ses secrets les plus cachés. En sera- 
til de cette chose, comme de tant d’autres, 
plus importantes encore, pour la pénétra- 
tion desquelles cette ars Nature nous 
dit par la bouche d'Horace : 
Arcanum neque tu scrutaberis ullius unquam! 
Un article de l'espèce de celui-ci ne sau- 
rait nous permettre d'effleurer méme un 


sujet si ardu. Nous n’examinerons pas 
davantage à quel dégré ces trois grands 


ilité, p tre synonymes. Nous 
nous contenterons de constater que chez 
les plantes, le mouvement non seulement est 
automatique, c'est-à-dire, exécuté sponta- 
nément et sans excitation externe (Desmo- 
dium gyrans); mais encore latent, et se ré- 
vélant seulement par le contact d’objets 
extérieurs (Mimose plures). Or, nier une 
sorte de sensibilité dans les végétaux, c'est 
nier ces divers mouvements. 

Chez la plante qui nous occupe, l'irrita- 
bilité ou l'excitabilité, comme l'on voudra, 
existe à un haut degré. Ainsi, le lobe qui 
termine la feuille se compose de deux par- 
ties hémisphériques, réunies au centre par 
une forte nervure carénée-aigué en dehors, 
couvertes en dedans de glandules légérement 


che, 
Mt; cette explication n'est guère plausible. 


(1) Quelques auteurs disent que ce nom a été donné à la plante dont il s'agit, parce qu'elle saisit les insectes qui l'appro- 


280p 
saillantes et souvent terminées par un poil 
blanc (1). Il est en outre bordé de longs et 
robustes cils aculéiformes , très régulière- 
ment disposés, dont la base fait corps avec 
le parenchyme même des lobules, et qui s’en- 
trecroisent très-étroitement lors de la fer- 
meture de ces derniers, La liqueur sucrée 
que sécrètent les glandes indiquées attirent 
des insectes, qui se trouvent tout-à-coup 
prisonniers par le rapprochement rapide, 
instantané, hermétique, qu’exécutent les 
deux lobules, dont l’excitabilité est tout-à- 
coup mise en jeu par cette cause étrangère , 
et subsistera aussi long-temps que cette 
dernière continuera d’agir. En effet, aussi- 
tôt que l'insecte cesse de s'agiter , les lobes 
se r’ouvrent et reprennent leur position ho- 
rizontale accoutumée; mais il arrive fré- 
quemment que cette réouverture n’a lieu 
qu'après la mort de l'insecte, qui a vaine- 
ment usé ses efforts pour recouvrer sa li- 
berté; car plus il s’agitait, plus il resserrait 
les liens qui le retenaient captif. 
C'est done, comme on le voit, une plante 
hautement intéressante que cette espéce, la 
CAR SERI Sn LE 


1) Ce sont ces poils qui ont fait dire à quelques 
auteurs que ce lobe est couvert d’épines, et 
le rappro i 


-€9883—- 


seule du genre. Ajoutons qu'outre le phé- 
noméne d'irritabilité qu'elle présente, elle 
offre aux amateurs un port singulier , une 
petite stature, de grandes et belles fleurs 
blanches, dont l'attrait seul lui assignerait 
une place dans nos collections. 

Elle est originaire de l'Amérique du nord, 
et croit dans les endroits humides et maré- 
cageux de la Caroline, où elle est assez rare. 
Ses feuilles sont toutes radicales, étalées 
sur le sol en rosace. Elles sont sessiles, 
ou, si l'on veut, à pétiole bordé de chaque 
cóté d'un large limbe oblong, atténué à la 
base, échancré au sommet, où la nervure 
médiane un instant isolée, se borde de nou- 
veau de deux lobes hémisphériques, échan- 
erés-tronqués aux deux extrémités (v. ci- 
dessus). Ces feuilles sont un peu charnues; 
la partie (ou lobe) inférieure en est légère- 
ment ondulée-crénelée, Du centre de ces 
feuilles s'éléve une hampe nue, haute d'en- 
viron 6 ou 8 pouces, et terminée par un 
corymbe 5-7-flore. Chaque pédicelle est 
bractéolé, uniflore. Les segments calyci- 
naux sont oblongs-linéaires , aigus. Les pé- 
tales ovales-oblongs, obtus, concaves, bien 
étalés et marqués de 5-7 stries longitudi- 
nales. Les étamines sont subulées, tres- 
courtes, La capsule est subglobuleuse. 

Cu. L. 


CULTURE. 


La culture et la conservation de cette 
plante ne sont point précisément difficiles , 
comme on l'a dit; mais elles exigent quel- 
ques précautions indispensables, à l'aide 
desquelles elle prospérera et fleurira abon- 
damment chez nous. On la plantera tout 
d'abord dans une terre tourbeuse, entre- 
mélée de mousses vivantes, autant que 
possible; le fond du vase, bien que drainé, 
sera placé dans une soucoupe, à demi rem- 
plie d'une eau entretenue toujours pure et 
limpide. On couvrira le tout d'une cloche 16- 
gérement exhaussée d'un côté, pour laisser 
pénétrer l'air librement, Il faudra observer 


(CH. F.) 


attentivement ces prescriptions pendant 
toute l'année. ge 
En été, on conservera l'appareil ainsi 
disposé, dans un endroit du jardin, à" 
nord, où l'air et la lumière puissent facile- 
ment circuler. En hiver, on le rentrera 
sous chassis, ou en serre tempérée , en l'om- 
brageant légérement contre les rayons du 
soleil. A l'aide de ces soins, la plante donne 
quelquefois de bonnes graines, qu! permet- 
tent de la multiplier. On en sépare encore» 
dans ee but, les rejetons qu'elle développe 
assez souvent de sa base, et qu'on traite 
i aites. 
aussitôt comme plantes fi ivi 


g~ 7 s 
Oropæolum opectootunt— Endl & Poepp 
t Le 


10e LIV. 


TROPÆOLUM | SPECIOSUM. 


CAPUCINE ÉLÉGANTE. 


Érvw. V. ci-dessus, T. II. Janvier 1846. Pl. III. 


Tropæolaceæ. — Octandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 


ECIEI : T. volubile , foliis subpelta- 

foliolis o blon ngo-obovatis obtusis 

revi-petiolatis, s, subtus caule stipulisque 3-6-partitis 

pilosiusculis ; ‘peli ilis folio triplo longioribus ; e 
talis cordatis bilobis stipitatis calycem longe ca 


ratum superantibus, superioribus nr minoribus 
obcordatis cuneato-attenuatis. Hoox. ad viv. 


Tropeolum speciosum Exbrica. et Porre. Gen. et 
Sp. Pl Chil. et Per. I. 22. t. 35. Varr. Rep. I. 466. 
Hoox. Bot. Mag E 432 


On ne connaissait de cette charmante es- 
.  espéce que la description et la figure qu'en 
ont données les auteurs de la Flore du Chili 
et du Pérou (V . supra, l. c.), jusqu'à ce qu'elle 
eüt été importée vivante par l'un des plus 
zélés et des plus intrépides voyageurs-bota- 
nistes connus, M. Lobb , qui la trouva dans 
l'ile de Chiloé. Ce parallèle si avancé fait 
espérer que, non-seulement, elle pourra 
être cultivée à l'air libre en été, dans nos 
jardins; mais méme peut-être, selon M. Hoo- 
ker, qu'elle y bravera les intempéries de 
nos hivers (en Angleterre!). Poeppig l'avait 
découverte dans les forêts vierges du Chili 
méridional, dans la vallée de Quillay-Leuvu, 
(sic!) près Plaines. dans les basses Andes. 
Par la délicatesse de ses tiges et de son feuil- 
lage, l'ampleur et le vif coloris de ses fleurs, 
elle peut être comparée sans désavantage à 
ce que le eee -— elle appartient, nous 
offre de plus 
M. Hooker la décrit ainsi : « Tige grêle 
herbacée ; grimpante, ramifiée, longue de 


plusieurs pieds. Feuilles alternes, sub- 
peltées, portées par de courts pétioles 
flexueux, et fendues jusqu’à la base en 6 fo- 
lioles obovées-oblongues , trés obtuses, ver- 
tes, dont les plus jeunes teintes de rouge. 
Stipules petites , divisées , comme les feuilles 
en 5-6 segments étroits, presque linéaires. 
Pédoncules uniflores , axillaires, solitaires , 
flexueux, presque Stellan rouges, 2 
ou 5 fois aussi longs que les pétioles et les 
feuilles. Calyce formé de 5 segments pro- 
fonds, ovés- -acuminés, dont les 3 supérieurs 
prolongés en arriére en un long et gros 
éperon atténué, courbé. Pétales 5, plus 
longs que les segments calycinaux; les 2 
supérieurs petits, obcordés-cunéiformes, 
atténués; les 5 inférieurs plus de deux fois 
aussi grands, cordés, bilobés, se terminant 
à la base en un long ct grêle onglet; tous 
richement peints de vermillon, passant au 


jaunátre à l'onglet. Etamines 8.... » 


Ca. L. 


Explication des Figures. 


Fig. 1. Une fleur dont on a retranché les pétales (fig. gross.). 


CULTURE. 


Le lecteur trouvera, en consultant les 
notices des Tropæolum déjà décrits dans ce 
recueil, tous les renseignements qui con- 
cernent leur culture. Il agira prudem- 
ment en traitant l'espèce nouvelle comme 


0 


(S. T.) 
plante de serre froide; car jusqu’ici , malgré 
la latitude avancée sous laquelle croissent 
1 11 t Onsénéres.anenn 
e ? 


n dall 
u Ly 


| n’a supporté nos hivers á Pair libre. 


L. NH; 


MISCELLANÉES. 


+ 67. CULTURE ET MULTIPLICATION DE L'ANÉMONE DU JAPON. 


(ANEMONE JAPONICA) (1). 


(Extrait d’une notice de M. George Gordon, Jardinier en chef 


du département des Pla 


ntes Ornémentalés du jardin de la 
8). 


Société Royale d’Horticulture de Londre 


Dans les premiers temps de l’introduction 
de cette plante, on l'avait regardée comme 
D chez nous à la serre froide ; - 

is l'expérience a décidé qu'en toutes cir- 
constances elle était ee rustique. 
C'est en outre l'une des plantes vivaces le 
plus dibitabies rale la décoration autom- 
nale de nos jardins, ou elle fleurit avec 
profusion du milieu d’aoùt à la fin d'oc- 
tobre. Elle peut rivaliser avee le Chrysa 
théme de la Chine à fleu , par 
ses fleurs semi-doubles , d’un rose pourpré, 
dont chacune a près de 5 pouces de dia- 
mètre, et par sa taille qui atteint 2 pieds, 
et plus, de hauteur. Elle se plaît dans pres- 


pes aprés l'achévement de la végétation. 
n peut aussi la propa ger pe section de 
racines, en les traitant ain 
Au printemps, avant dé p vieux s 
prise ie à icis enlevez-les; otez-e 
terre des r cines, en les secouant ou 
en eta lavant ; bønder ensuite. ces racines 
vermiculiformes en fragments longs d'un 
pouce å un pouce et demi. Vousaurez préala- 
blement eu soin de préparer des terrines ou 
des pots bien drainés que vous aurez remplis 
de compost (tel que celui que nous recom- 
mandons en général). Placez ces pots ou 


terrines sous un chassis, ou il y ait une 
chaleur douce et un peu d'humidité; là “Tes 
racines se mettront bientôt a végéter, et 
dés le commencement de mai, elles seront 
bonnes à être plantées séparément; mais 
laissez-les encore sous le même chassis, pour 
leur permettre de se refaire du dérange- 
ment que l'empotage leur fait éprouver. 
Aussitót que les jeunes plantes se seront 
bien rétablies, vous pouvez les sortir dans 
un endroit o ombragé, où elles continueront 
de végéter rapidement; et à la fin de juin, 


être mises en place, à l'air libre, pour fleu- 
rir en automne. On fera attention, soit 
qu’on -qu’on les garde en pota soit qu'on 
les plante en pleine terre, de ne choisir 
que les plus fortes plantes ; et que pou 
réussir, il est essentiel de leur donner un 
riche sol et beaucoup d'arrosements. 

n avait dessein 
orangerie ou en conservatoire, pour en 
corer ces serres en d e , on les uis 


. rait de la maniére su 
À la fin 


de juin kie vos plus fortes 
plantes , et plantez les par six, à à égales 


; : les 
cez les plantes à à mi-ombre; gouvernez 


ers 
| comme des chrysanthémes, et enfin , ve 


(1) Voyez ei-dessus (T. II, févr. 1846. Pl. 1), l'histoire, la figure et la description de cette plante 


lanémone du Japon, 

chaque année comme un chrysanthéme. 
Destinés au parterre , les vieux pieds se- 

ront éclatés vers la fin de e mars, en touffes 


trois ans; sans quoi les touffes ne dire atem 
peraient plus que des tiges faibles, dont les 
fleurs seraient petites et peu abon dantes. 


r yen o 

telles variétés. Pourquoi ne tenterait-on 
pas de la croiser avec Anemone vitifolia, 
aux pe feuilles et aux fleurs blanches; ou 


mata 
een et ainsi de bell es hy- 
brides 


ce but, toutes les plantes en per 
tion Meri étre cultivées en po 


281* 
ménagées = sorte à les faire fleurir en 
méme tem PA. Japonica, i. 
à-dire vers A mi-aoüt. Celle-ci murit se 
graines vers le commencement de de 
vembre. 


n récoltant ces graines wed elles sont 
múres, il faut avoir e les cueillir 
que parfaitement séches, et de les garder 
dans un endroit à l'abri de toute humidité, 
jusqu'en mars suivant: époque à laquelle on 
les semera en pots 0 


sous un chassis froid. Les jeunes plantes de 
graines ne fleurissent généralement que la 
seconde année. On les traitera ensuite 
oo les Mog aging mais on ne les 
laissera jamai n hiver, car le 
D: Siebold, dit de e A plantes, dans sa Flora 


tagnes. » Elles sont très sensible à la sè- 
cheresse. 


Rép. 


+ 68. CAISSES A LA WARD. 


M. Ward , dans Pune des séances de la Bri- 


, 


méthode d'élever des plantes dans des cais- 
ses closes et vitrées. Il déclare qu'il a ob- 
tenu ainsi les plus heureux succés en trans- 
portant en Europe les plantes des climats 
tropicaux, et que, chaque fois qu'elle n'a 
pas eu de résultats heureux , l’insuccès doit 
en être attribué à l'ignorance ou au défaut 
e gra de ceux qui étaient préposés à leur 
€. Dans plusieurs cas, les caisses. avaient 


P croitre, ou elles n'ont rss eu 
assez d'eau. Toutefois, et, à moins que 
d'être placées autant que possible d dans leur 


(1) Toile AA 


Tom. m. 


sida naturelle, les plantes s'y so 
ssi bi ien ouvres que, polie part Le 


tages qu re ces sortes de caisses aux 

ens peu aisés des grandes villes qui ont le 
gout des objets d'histoire sile. Il lut i la 
dite séance Tintéressante | lettre d'un artisan 


anc ra 


caiss es, ilse procura les plus agréables res- 
sources de délassement à à ses travaux jour- 
mé 


e 
mais en 
luxuriante peuvent y 

ue les plantes marines (algues) ont ES vêtre 
cultivées dans une eau salée artificielle. 
Daubeny, à son tour, cite les résultats 
de ses nombreuses _expérien ces sur la crois- 
sance des plantes, 4 Oxford, dans des caisses 
vitrées et closes. Il a trouvé que dans ces 


28 


2814 


Un membre de la société recommande 
l'emploi de ces caisses pour l'importation de 
la Victoria regia (v. Fiore, févr. et mars 
1847; PI. 200-5). 


(Rép.) 


CAS, AN Ge AN Mi nei eri, Li 


+ 69. VEGETATION ARBORESCENTE DE L'ESPAGNE. 


Le capitaine Widdrington , dans la même 
séance, donne un aperçu des forêts natu- 
relles de la Péninsule ibérique, et des espé- 
ces qui les composent dans toute l'étendue 
de ce royaume; il traite particulièrement du 
chène, du chátaigner, du frène, de Porme, 
du pin, et d’autres essences. Les di- 


dans lesquelles les productions naturelles se 
4 4 aL 4 EZ Le frène, 
dont il y existe deux espèces, est décrit spé- 
cialement par l’auteur, ainsi que le Noyer, 
dont selon lui, les limites respectives sont 
plus circonserites qu’on ne le suppose géné- 
ralement. 

Il s'étend moins sur les pins que sur les 
autres genres, ayant déjà dans d’autres 


b 
z 
e 
ya 
Bes 
D 
© 
un 
un 


et examinées , et formant la base de sa no- 
tice, sont les Pyrénées espagnoles, la Sierra 


Morena, la Serrania de Ronda, les Sierra 
Nevada et de Guadelupe, 


la Galice, etc., les royaumes de Valence et 
et d'Aragon, les Sierra de Segura et de 
Cuenca, ete. 

(Rép.) 


10¢ LIV. PL. 


COURTE EXCURSION DANS LES MONTAGNES DES ORGUES 
ET DANS LES FORETS VIERGES AU BRESIL. 


Une forét vierge! sur quelle imagination 
lente ou active, riche ou médiocre, ce mot 
magique n’exerce-t-il pas son empire, alors 
méme qu'on l'entend prononcer pour la 
première fois? Une forêt vierge, c’est l’ex- 
pression résumée de tout ce que la nature 
comporte de grandiose et de majestueux, 
d'élégant et de gracieux, de terrible et de 
sombre. Ce sont des montagnes immenses, 
des rochers abruptes, des cascades, des 
torrents, des fleuves, des ruisseaux, des 
milliers d'arbres, souvent antédiluviens, de 
mille essences diverses, aux troncs énor- 
mes, aux cimes gigantesques; des pal- 
miers, colonnettes élancées, balançant leur 
panache terminal dans les nues; des fou- 
gères arborescentes, aux trones palmi- 
formes que termine un vaste réseau de 
dentelles aériennes végétales , ondulant gra- 
cieusement à la moindre brise qui accourt 
du large ou qui descend de la montagne ; 
des lianes innombrables, serpents végé- 
taux, enlaçant étroitement le trone des 
arbres, gagnant leur sommet, et de lå re- 
tombant en girandoles, en faisceaux, en 
bouquets de mille fleurs diverses , aux cou- 
leurs éclatantes, aux suaves parfums. Là, 

aque tronc d'arbre abrite et nourrit une 
république hétéroclite de plantes étrange- 
ment différentes entre elles, d'aspect et de 
formes, pendant en festons ou en guirlandes, 
groupées ou solitaires, qui les bigarrent de 
verdure en toute nuance, les couvrent de 
fleurs aux factures insolites, aux senteurs 
inouies, Là, sous ces voûtes éternelles et 
sombres, quelques rares rayons de soleil 

Itrant à travers l'épaisse chevelure des 
arbres, viennent en filets d'or se jouer trem- 
lottants sur le sol, ou détacher vivement 
dans la pénombre quifque orchidée, quelque 
broméliacée parasite. LA régne ordinaire- 
ment un silence profond , qu'interrompent 


seulement par intervalles le bruissement du 
feuillage agité par le vent, le bruit mono- 
tone et lointain d’une cascade. Rarement 
dans ces vastes solitudes le bourdonnement 
d'un de ces insectes aux élytres métalliques, 
vient frapper l'oreille du voyageur hasar- 
deux ou égaré; rarement un oiseau, de 
ces oiseaux des tropiques, peints de ces eou- 
leurs si éclatantes, effleure d'une aile ti- 
mide les vertes crêtes de la forêt. 

Cependant, d’une course brusque , sac- 
cadée , traverse instantanément ces pro- 
fondes solitudes quelque tapir aux lour- 
des formes; le cri strident, aigu d'une 
sorte de cigale vient lettre vos tempes 
d'une facon douloureuse; du fond de ces 

aques marécageuses s'éléve, comme la 

basse-taille stentorienne d'un chantre de 
cathédrale, la voix d'une grosse espèce de 
grenouille; tandis que d'autres, par leurs 
rauques croassements , imitent parfaite- 
ment le bruit du maillet d'un tonnelier 
cerclant à triples coups ses tonneaux; et 
qu'au sein de la clairière voisine, un espèce 
d'oiseau vocalise des gammes descendantes 
en la mineur. Ailleurs , c'est le forgeron qui 
frappe sur l'enclume et le serrurier qui lime: 
bruits divers émis par le Ferrador (1). Ici 
du sein de ces décombres végétaux, am amassés 
par les ans sur le sol, luit l'eeil cuivreux et 
fascinateur de quelque énorme serpent repu 
et engourdi, qu'éveillent ces interruptions 
insolites, Oh! comme il fait froid sous cette 
ténébreuse verdure! On a peur; on a peur 
de soi-même! C'est qu'en effet, on est si: 
petit en face d'une si grande nature! Aussi , 
de toutes parts, quelle grandeur et quelle 
majesté. 

Tel a été le spectacle auquel j'ai assisté, 


(1) Ou Araponga (Casmarynchos nudicollis des 


ornithologistes). 


282^ 
et telles ont été mes impressions, quand 
pour la première fois j'ai pénétré sous le 
couvert d’une de ces foréts vierges, si nom- 
breuses sur le sol brésilien, d’une de ces 
forêts, où l'homme européen n'a jamais 
aru ou n'a encore porté qu'un pas furtif 


et timide; et telles elles sont encore aujour- - 


d'hui que dix années se sont écoulées depuis 
le moment où il me fut donné de parcourir 
ces lieux si généreusement doués par le 
soleil. 

Mais ces foréts ne sont pas toujours aussi 
sombres , aussi épaisses, aussi ténébreuses 
que je viens de les dépeindre; elles ne sont 
pas toujours composées de ces arbres aux 
trones énormes et gigantesques, dont les 
vastes cimes pressées interceptent presque 
toute lumiére au-dessous d’elles, si serrés 
entre eux que le passage est souvent infran- 
chissable. Plus loin sur des espaces immen- 
ses, les arbres sont plus sveltes et plus dis- 
tants; la lumière, l'éblouissante lumière des 
tropiques se joue entre eux par torrents, 
les vivifie de ses feux resplendissants et 
multicolores. C'est là qu'on peut admirer à 
son aise la luxuriance et la beauté de la 
végétation des contrées chaudes; là des my- 
riades de plantes diverses, arbres, arbris- 
seaux, arbustes, palmiers, fougères arbo- 
rescentes ou herbacées, végétaux humbles 
ou élevés de toute espèce, de toute forme, 
croissent péle-méle et se font valoir l’un l’au- 
tre; la, comme dans nos forêts du nord, un 
arbre ne remplit pas de ses propres enfants 
des espaces de terrein tout entier ; tous se 
touchent, mais sont divers; leurs trones ne 
sont pas nus ou bariolés de quelque humble 
mousse , de quelque imperceptible lichen ; 
ils sont couverts, et souvent du haut en bas, 
de mille plantes diverses aux formes étran- 
ges, aux fleurs brillantes, dont les parfums 
embaument lair au loin; ce sont des Or- 
chidées, des Aroides, des Broméliacées, des 
Fougères, des Lycopodes , des Gesnériacées, 
des Loranthes, des Pipéracées, des Bégo- 
nies, ete., ete. 

Dans ces forêts, l'arbre qu'a marqué la 


-€963- 


faux du temps ou qu'un accident a fait 
tomber avant son heure, ne succombe pas, 
comme chez nous, sous l'effet d'une pour- 
riture vulgaire, Son trone incliné est bien- 
tót envahi par une foule de plantes dont les 
racines aériennes l'enserrent et le pressent 
de toutes parts. Leur enchevétrement 
forme autour de lui un épais et solide four- 
reau qui, par son réseau cent fois mul- 
tiple, oppose un obstacle presque insurmon- 
table à une prompte décomposition atmos- . 
phérique. Ainsi vétu, l'arbre subsiste encore 
bien des années, et semble entier alors qu'à 
lintérieur de son vétement d'emprunt, il 
n'est plus qu'une poussiére friable que ba- 


-layeraient les vents. 


La, en un mot, la vie est. multiple, im- 
mense , énergique; elle se produit sous les 
formes les plus variées, les plus inouies. Une 
foule d’oiseaux de toute taille, au plumage de 
toutes couleurs , crient, glapissent , sifflent, 
roucoulent, hurlent, chantent méme, qui 
tapis sous la feuillée , qui voletant de bran- 
ches en branches, qui sautillant sur le sol, 
qui poursuivant des myriades d’insectes dont 
les ailes et le corselet resplendissent d'or, 
d'argent et d'azur, ou des reflets les plus 
éclatants du prisme; dont les tons pálissent 
le rubis, la topaze et l'émeraude. Tout-á- 
coup un bruit sec, celui d'une branche 
qwon brise, vous fait lever la téte : ce sont 
des Toucans, au riche plumage, qui, per- 
chés sur les arbres, brisent de leur énorme 
et solide bec des fruits aux dures enve- 
loppes. 

Pendant ce temps, des hordes de singes, 
ces caricatures de la race humaine, à la robe 
variée, grimacent, hurlent, piaillent; leur 
grincement de dents, imitent le cliquetis ou 
le froissement du fer; souvent leurs cris 
semblent le bruit du vent, tout-à-coup im- 
pétueux, puis se ralentissant peu à peu 
Macaros barbados); dautres s'élancent . 
d'un arbre à l'autre, à des distances sou" 
vent prodigieuses, s'y suspendent par une 

main, par la queue méme, en continuant 
de grignoter le fruit de leurs rapines; puis 


nm, 


(L. VH. 
(La suite au he No.) 


ie 


—€263- 2820 


tout-à-coup à la moindre alarme en un elin 
d'œil disparaissent dans la profondeur des 
forêts. Sur les troncs renversés, sur leurs 
branches courent avec la rapidité d’une flè- 
che les iguanes, rappelant par. leurs for- 
mes et leur agilité extrême les lézards 
de nos contrées. Là le soir se fait, sans 
transition, sans crépuscule, et alors des 
milliers de lucioles, de noctiluques, traver- 
sent les airs assombris qu'ils sillonnent 
comme des météores, pour s'éteindre et se 
rallumer encore. 

Mais si le calme de ces foréts est grand, 
souvent aussi il est perfide; malheur au pied 
imprudent qui vient heurter certain tron- 
con de branche, étendu de son long sur 
le chemin; la branche se redresse, mord 
en sifllant; et bientôt un poison mortel par- 
court les veines du blessé qui meurt, s’il n’est 
immédiatement secouru. Cette prétendue 
branche , c’est le Sucurucu, serpent long à 
peine d’un mètre. Ici, du sein de ces épaisses 
broussailles retentit un bruit semblable à des 
grelots ou à des cailloux agités par une peau 
tendue (comme fait ce jouet des enfants au 
premier âge); prenez garde, c’est le Casca- 
vel serpent à sonnette, dont la morsure 
est mortelle en peu d’heures. Ce sont encore 
la Cobra de duas cabecas (serpent à deux 
têtes), la Cobra fria (serpent froid), le Jara- 
racassu, etc, ; espèces funestes à l’homme. 
Ailleurs, aux bords des eaux, grimpé sur 
un arbre dont il enlace les rameaux pen- 
chés sur Ponde, ou roulé sur lui-même 
en décuple cercle, dont le centre est sa 
large tête, une espèce de boa, au corps 
énorme, attend patiemment sa proie, qui, 
confiante dans le calme de la forêt , viendra 
se désaltérer, La victime, bientôt envelop- 
pée des longs et flexibles replis du serpent, 
Pressée, écrasée, ne sera bientôt plus qu'une 
Masse inerte qu'engloutira lentement le 
Vaste gosier dilatable de son perfide ennemi. 
Et si le hasard vous amène dans ces lieux, 
Yous pouvez entendre de loin le eraque- 
Ment des os brisés sous les efforts du puis- 
“ant reptile, Dans ce fleuve, aux eaux tran- 

Tom. m. 


quilles et profondes , aux rives bordées de 
grands arbres, dont les branches s'étendent 
en ares pittoresques au-dessus d'elles, d'où 
s'élève une foule de plantes aquatiques, 
aux élégantes fleurs (des Caladium, des 
Pontederia, des Heliconia , etc.), veille le 
hideux Jacaré (caiman) á la longue gueule, 
aux dents acérées, á la peau sur laquelle re- 
bondit la balle; il guette, tapi sous les 
hautes herbes, le cerf, le tapir, agouti au 
moins, qui confiant dans la sérénité de 
londe, dans le silence de la forêt, viendra y 
étancher sa soif, 

Là, je le répète, la vie est multiple, im- 
mense, énergique; elle se produit sous les 
formes les plus plus variées, les plus éela- 
tantes, les plus inouies. Quelle variété! 
quelle animation! tout vit, tout s'agite, 
tout brille de vigueur, de santé, de coloris; 
la, enfin, la nature est toujours vieille et 
toujours jeune, toujours mourante et tou- 
jours instantanément renaissante d'elle- 
même. Là, l’homme seul est petit, chétif; 
aussi, sous l'influence de si grandes choses, 
en présence d'une nature si majestueuse , 
se prosterne-t-il humilié sur le sol pour 
rendre des aetions de graces au créateur 
de tant de merveilles. 

Mais je me laisse emporter par mon en- 
thousiasme et déborder par mes souvenirs, 
oubliant que ceux de mes lecteurs, qui 
n'ont pu étre témoins de toutes ces choses, 
doivent rester impassibles en me lisant et 
wouver fort long mon exorde. Rappelé 
tout-à-coup par cette réflexion des champs 
fleuris de l'imagination , arraché à ces sou- 
venances , palpitantes encore et impérissa- 
bles dans mon cœur, je reviens à des faits plus 
positifs, qu'accompagnera toujours, malgré 
moi, quelque réminiscence de cette grande 
nature; et je chercherai en termes courts et 
clairs à immiscer ceux qui voudront bien 
me lire à la connaissance des merveilles si 
justement vantées par tous ceux qui ont eu 
le bonheur de les admirer. 

La montagne, ou mieux, les montagnes 
des Orgues (en portugais serra dos Orgaos) 

29 


2824 

qui, elles seules, renferment toutes les mer- 
veilles que Pai tâché d’esquisser, d'une 
facon, malheureusement pour moi, bien 
au-dessous d’une si noble tâche, sont ainsi 
nommées de la forme des pics qui les com- 
posent, et qui, superposés les uns aux 
autres, en immenses aiguilles, leur don- 
nent, vus à une grande distance, quelque 
vague ressemblance avee les tuyaux d’un 
buffet d'orgues. Elles s'élèvent à environ 
vingt lieues de Rio de Janeiro, capitale du 
Brésil, et font partie d'une immense chaîne 
se rattachant par de nombreuses ramifi- 
cations aux montagnes centrales qui traver- 
sent du nord au sud ce grand continent. 
Leurs crêtes les plus élevées atteignent plus 
de 7000 pieds au-dessus du niveau de la 
mer, et sont visibles, malgré la distance, 
grâce à l'extrême sérénité de l'atmosphère, 
de Rio méme, dans l'horizon duquel elles 
se confondent avec l'azur du ciel. 

Bercé, pour ainsi dire, dès mon enfance, 
par les récits que fesaient les voyageurs de 
ces admirables montagnes, enthousiasmé 
plus tard à la vue des magnifiques végétaux 

ue Pon en introduisait sans cesse et qui 

captivaient ma jeune admiration, je me 
promis bien in petto de visiter à mon tour 
ces lieux enchantés et de saisir pour cela 
une occasion favorable. Elle se présenta 
enfin , et je partis. 

Le récit de mon voyage, l'énonciation 
des causes qui le déterminèrent, mon séjour 
à Rio, etc., toutes ces choses n’offriraient 
qu'un médiocre intérêt; aussi les passerai-je 
sous silence, pour ne m'occuper que de 
décrire succinctement et pour ainsi dire 
à vol d’oiseau la partie de ces montagnes, 
placée dans le voisinage de la ville et étudiée 
principalement sous le rapport de ses pro- 
ductions végétales. 

Probablement cette notice n'eüt jamais 
vu le jour, si la narration de son voyage, 
que vient de publier tout récemment 
M. Gardner, n'eüt tout-à-coup ravivé mes 
souvenirs de la facon la plus énergique. 
J'ai parcouru les mémes lieux que lui, et 


a 


suivi à peu près le même itinéraire. Aussi 
ai-je vu à peu près les mêmes choses que 
ce voyageur. De là sans doute quelques ré- 
miniscences qui m’échapperont de ce qu'il 
raconte et de ce qu'il a éprouvé; on me 
pardonnera , je l'espère aussi, de me servir 
quelquefois de ses propres souvenirs, d'em- 
prunter même quelques fragments de son 
récit relatifs seulement à la végétation de 
ces contrées. 

La baie de Rio de Janeiro est peut-être 
la plus belle du monde, en même temps 
qu'elle en est l'une des plus vastes. Elle a 
la forme d’un triangle irrégulier, dont la 
pointe se dixige vers le nord, et reçoit une 
foule de rivières, qui prennent leur source 
dans les montagnes voisines. Une multitude 
Wiles et d'ilots, couverts de bois ver- 
doyants, en parsèment gaiment Ja surface. 
On distingue surtout parmi elles Pilha do 

overnador, la plus grande d’entre elles, 
Vilha da Paqueta, si pittoresque, Vile Vil- 
legagnon et celle das Cobras, qui rappè- 
lent tant de souvenirs historiques. Bercé 
doucement sur ces vagues si pures, le voya- 
geur admire de loin la végétation des col- 
lines granitiques qui entourent la baie et la 
ceignent des tons vigoureux de leur vigou- 
reuse verdure; sur sa tête, l'éclat et la séré- 
nité d'un ciel éblouissant de lumière; de 
tous cótés Pun des plus beaux panoramas 
qu'il soit donné à l'homme d'admirer. 

La ville est bátie sur le bord occidental 
et prés de l'entrée de la passe (à une demie 
lieue environ), Parmi les montagnes qui 
l'avoisinent le plus prés, est à gauche 
le Corcovado, couvert d'une épaisse foret, 
aux teintes les plus riches et que je Vo!" 
lus d’abord visiter, pour me faire une 
idée de la végétation de ces contrées. > 
s'élève à 2,300 pieds au-dessus de la mer; 
et de son sommet on embrasse å la fois la 
ville et sa vaste baie, qui sont à vos pieds, 
et à Phorizon, Pimmensité de Pocéan 5 
la chaine des montagnes des Orgues. De- 
crire ce spectacle, comme il m'apparut " 
un soleil levant, est au-dessus de mon $4 


-£993- . 


voir. Le point le plus commode pour fran- 
chir le Corcovado, est le nord-ouest , et l'on 
peut y arriver par là méme à son sommet, 
fort commodément à cheval. Les plus grands 
arbres qui y croissent sont surtout des Pal- 
miers , des Mélastomes, des Bignones , des 
Vochysiées, des Casses, des Bauhiniées, 
des Lauriers, des Myrtes, des Euphorbia- 
cées (Croton), des Fougères en arbres, etc.; 
à Pabri desquels croissent une foule d'autres 
plantes plus humbles, des Heliconia, des 
Dorstenia, des Phrynium , des Justicia, 
des Ruellia, des Tournefortia, ete. Dans 
les fentes des rochers se montrent des Or- 
chidées, des Gesnériacées, etc.; dans les 
clairiéres de grandes Graminées. Vers le 
sommet, les formes végétales sont plus 
humbles; les Croton y abondent, ainsi 
qu'une petite espèce de Bambou. 

Je voulus également faire une excursion 
dans les montagnes de Tijuca. J'escaladai 
done la Gavia, connue des marins sous le 
nom de Voile de hune, en raison de sa 
forme carrée , ou de Nez de lord Hood. 
Son sommet est un plateau, situé à 2000 
pieds au-dessus de la mer, à laquelle il pré- 
sente une face presque perpendiculaire. C'est 
la que je vis pour la première fois, dans 
tout son luxe floral, la Gloxinia speciosa, 
tapissant au loin le sol de ses grandes et 
belles fleurs violettes. Dans les broussailles 
grimpait une jolie petite Capucine à fleurs 
jaunes, que je sus plus tard être le Tropæo- 
lum orthoceras. Sur le côté qui fesait face 
à la mer, de larges espaces resplendissaient 
des grandes et des brillantes fleurs de plu- 
sieurs Cattleya, qu'à mon vif dépit je fus 
obligé d'admirer de loin, ne pouvant en 
approcher sous peine de me précipiter et 
de me briser sur les rochers, à plusieurs 
centaines de pieds au-dessous de cet endroit. 
Combien je regrettai de ne m'étre pas as- 
suré de l'aide d'un négre; je me fusse avec 
empressement (comme je l'ai fait maintes 
fois plus tard) suspendu au-dessus de l'abime 
à l'extrémité d'une corde, pour aller cueil- 
lir l'objet de ma convoitise. La belle cas- 


282* 
cade de Tijuea dut aussi recevoir de moi 
une courte visite. C'est un large ruisseau, 
d'une limpidité cristalline, tombant succes- 
sivement de cent pieds de hauteur sur deux 
masses de rochers légèrement inelinées, et 
formant bientôt au-dessous un assez grand 
lac. 

Vis-à-vis la Gavia se trouve un autre pic 
que je ne pus m’abstenir de visiter égale- 
ment, le Pedra-bonita. Je traversai, sans 
m'y arrêter, diverses plantations de ca- 
féyers, malgré le beau spectacle que présen- 
taient ces arbrisseaux , alors en pleines 
fleurs, dont la blancheur fesait à distance 
l'effet d'une abondante neige étendue sur 
le paysage. La route que je suivais était bor- 
dée d'orangers sauvages (1), dont l'ombrage 
ne m'était pas moins agréable que leurs 
fruits, un peu aigres, dont j'étanchais ma 
soif. Dans ces belles vallées, un grand ar- 
brisseau, haut de vingt pieds environ sur un 
tronc de 8 pouces de diamètre (Bæhmeria 
arborescens Garpn.), assez semblable à quel- 
que grande ortie, était commun le long d'un 
ruisseau, bordé aussi de quelques Ingas et 
d'une belle Myrtacée (Calyptranthes aro- 
matica S'-HiL.), qui pourrait devenir une 
succédanée du giroflier. 

Bientót au loin, de grands arbres aux 
larges tétes, aux branches placées à angles 
droits, aux trones dont la blancheur tran- 
chait vivement avec les objets environnants, 
aux immenses feuilles lobées, dont le re- 
vers argenté fesait l'effet d'énormes fleurs 
blanches, agitées par le vent, attirérent 
vivement mon attention; et je reconnus 
bien vite les Cecropia palmata et 
La, avait existé une vaste forét primitive, 
qui, maintenant défrichée, s’est vue rem- 
placée par ces Cecropia, des Solanées arbo- 
rescentes, des Croton, des Vernonia, cte. 
Sur des trones énormes, encore couchés sur 


(1) Cet arbre, Laranja da Terra, des portugais , 
n'est pas indigène au Brésil, comme on sait ; 
il y est désormais extrémement commun ipei 
spontanément. 


282f 

le sol, j'admirai une foule d’Orchidées, 
d’Aroidées , de Pipéracées, etc. Nombre de 
Mélastomacées, de Myrtacées, des Compo- 
sées, des Papilionacées, ete., étaient encore 
debout. Arrivé enfin au sommet, je pus 
admirer à mon aise une véritable forêt de 
Vellosia candida, qui, se détachant en noir 
sur le bleu de l'horizon, semblaient autant 
de squelettes agitant leurs grands bras; sur 
leurs branches dénudées et couronnées seu- 
lement de feuilles au sommet, croissait un 
bel Epidendrum à fleurs roses, et entre eux 
des Echites sarmenteuses (1), à grandes 
fleurs violettes ou blanches et 4 odeur trés 
suave. Je retrouvai encore là, croissant 
aux bords des précipices, vers Pest, les 
brillants Cattleya, que j'avais admirés au- 
paravant sur la Gavia, dans des situations 
semblables. Hélas! j'ai appris plus tard que 
les vandales colons avaient détruit par le 
feu toute cette brillante végétation , et que 
toute la belle forêt, qui ceignait, comme d’un 
diadéme, le sommet de la montagne, avait 
été converti en charbons. 

C’est encore ainsi que dans une excursion 
rapide, au Jurujuba, de l’autre côté de 
la baie, attiré par des masses de . fleurs 
du plus beau rose, qui me semblaient 
de loin conronner les arbres et les arbris- 
seaux, je vis de près que ces millions de 
fleurs (le mot n’est pas outré) appartenaient 
au splendide Bougainvillea spectabilis. Ail- 
leurs, et de la méme facon , c'étaient les 
fleurs pareillement innombrables du Bigno- 
nia venusta, tombant en longs festons 
Jusque sur le sol. Sur les flanes de la mon- 
tagne et non loin de sa base, des touffes 
énormes de Taquarassu, le plus grand 
bambou du Brésil, hautes de 50 à 80 pieds 
et plus, décrivent leurs ares majestueux et 
pittoresques. 

Mais ces montagnes, ces iles, cette baie, 
tout cela pour moi n'était qu'une sorte de 
préface, de vestibule pour ainsi dire, qui 
devait me conduire aux richesses bien au- 


(1) Echites atroviolacea, crassinoda , etc 


| 
| 
| 


93 


trement supérieures des montagnes plus 
grandioses, bien plus richement douées, les 
montagnes des Orgues ; aussi quelque attrait 
que m'offrissent ces lieux, je m'arrachai à 
leurs séductions et retournai en hate à Rio. 

Avant d'entrer plusavant dans mon sujet, 
une courte exposition de la maniére de 
s'équiper.et de voyager dans ces contrées, 
ne sera pas inutile, d'autant mieux que je 
ne sache pas qu'aucun voyageur ait daigné 
entrer dans ces détails, futiles peut-étre 
sous un certain point de vue, mais cepen- 
dant d'une importance extréme pour la vie 
et la süreté de celui que la nécessité ou 
l'amour de la science conduit dans les foréts. 
Pour moi, voici comment je m'y pris : 

A Rio, je louai, pour une faible somme, 
un négre jeune et fort pour me servir, 
et me procurai un chien, de la race des 
chiens de berger; voilà quel était mon per- 
sonnel animé. Quant aux bagages, ils con- 
sistaient en un hamac et une couverture 
de cuir, en filets à insectes, en quelques 
boites pour les contenir ; voilà pour le cam- 
pement et le travail; quant à la nourri- 
ture, point d'une haute importance! jem- 
portai un rouleau de carne secca, ou viande 
séchée, préparée à Buenos Ayres, et ayant 
pour l'aspeet quelque ressemblanee avec 
de l'amadou épais (17. 

Je joignis à cela un excellent fusil à deux 
coups, un court et large sabre, une psec 
de pistolets, de la poudre , du petit plomb, 
des balles en quantité suffisante; une pa. 
quantité de cachaca , sorte d’eau-de-vie de 
sucre, d’une gout assez peu agréable, 
mais dont on fait grande usage dans les 


; t 
(1) Qu'il me soit permis de faire observer en ues 

à ce sujet, qu'il est à désirer qu'on choisisse un tou 
4 : E t la dns des nègres, pour 


à k | 
charrier sae viandes des navires qui les Me 
sur le port et de là dans les magasins des marchan ui 
Ces viandes, ainsi portées pendant wee set peri 
marche , sous l'influence du soleil tropical, sam 
sueur qui déc 


lisent en se trempant de la : ig 
wà destination 0n 


épaules des nègres: sueur qd 
prend nul soin d'essuyer ou de laver. 


Q. Y 7 i 
Silium CXAVIVAAUNL Court. 


lle LIV. 


PLE 


NOV. 1847. 


283-284. 


LILIUM EXIMIUM. 


LIS REMARQUABLE. 


Erm. V. ci-dessus, T. Jer p. 221. 


Liliacee  Tulipeæ, — Hexandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. V. ibidem. 


sprang 


apice 


libus; s “pe trilobato minutissime  papilloso ; 

n gine ; Nos 

et Courrix. Mag. d'hor- 
tic. 300 (non L eximium ei udis Hoxr.!) quod est 

z kopiet As uns.) D. Spar, genre Lis. Mém. Acad. 

1847. 

" Lilium a Horruz, quorund. non _— 

— japonicum Horruz. quorund. non Tav 

lugo Y Liukiu Sis. 


>! 


Ce beau lis parait avoir été ignoré des 
auteurs systématiques; M. Kunta l'a omis 
dans son Enumeratio Plantarum, et les ca- 
talogues de Sweet et de Loudon sont éga- 
lement muets à son égard. Comme le Z. 
longiflorum , dont il est extrémement voi- 
sin, il croit au Japon, et c'est à M. Siebold 
bon est redevable de son introduction 
dans nos jardins. Il le rapporta en 1830 
des iles Liu-Kiu. 

Nous avons établi, en traitant ci-dessus 
du L. longiflorum, un parallèle pour faire 
ressortir les différences qui existent entre 
ces deux espéces, que l'on confond aisément 
au premier coup d’ceil, comme nous l'avons 
dit. Nous décrivons ici sommairement le 
L. eximium pour compléter notre œuvre. 


Descripr. Bulbe de la grosseur du poing. 
Tige (d'un à trois pieds de hauteur) cylindri- 
que, très-glabre, dressée, entièr 
te. Feuilles rapprochées, éparses, très gla- 
bres, luisantes (ainsi que dans les deux espè- 

ces), étroitement lancéolées, subacuminées, 

érement courbes , épaisses, 5-7 veinées, 
d’un vert foncé; x totns des veines 7-8, 
costés, serrés (plans et distants, et 5-4 seu- 
lement dans le Z. longiflorum). Fleurs très 
longues et très amples, blanches, horizon- 
es, d’un arôme suave. Tube infundibuli- 


t ver- 


forme, long de 14 centim. , costé-sillonné par 


Tom. m. 


la décurrence des nervures médianes des 
segments; limbe campaniforme, à segments 
profonds (longs de 8 cent. jusqu’a leur point 
de connexion en tube), assez minces, on- 
dulés, révolutés ; les extérieurs plus étroits, 
subcanaliculés, aigus et calleux au sommet 
(sic in duabus spec.); les intérieurs larges, 
bicostés-sillonnés au milieu, obtus-arrondis 
au sommet, où la nervure médiane (in dua- 
bus spec.) forme , en dessous , un très court 
mucron. Dans le L.longiflorum, les côtes 
ou sillons du milieu des segments sont ob- 
solétes; ceux de l'intérieur sont également 
mucronés ; tous dans les deux espèces sont 
finement papilleux au sommet. Filaments 
staminaux gréles, i inégaux , peu à peu dila- 
tés, plans du sommet à la base, plus larges 
(mais semblables à ceux du £. longiflorum) 
blanchâtres (verdátres dans le L. longifl.) ; 
anthéres courtes, oblongues. Style robuste, 
is long que les étamines, verdátre comme 
elles et terminé par un stigmate renflé, 
trilobé, verdátre, couvert de trés courtes 
papilles , et disposé en trois coussinets dis- 
tinets du sommet du style (sic in duab.). 
Ovaire subtrigone-arrondi, sexcosté (plus 
long que celui de l'espéce comparée); ovules 
nombreux, bisériés. Capsule.... 


283-284) 


CULTURE. 


Cette espèce, dans le nord de l'Europe, 
demande l'abri d'un coffre pendant l'hiver, 
et l'éloignement de toute humidité. Dés les 
premiers jours du printemps, on enléve les 
châssis, où on la tient en pot ou en pleine 
terre, pour l'exposer à toutes les influences 
atmosphériques, qui la fortifient et la font 


-£803- 


(CH. F.) 


fleurir avec plus de vigueur que si on la 
conservait alors dans la serre froide cou- 
verte. Du reste, terre riche et légére. Mul- 
tiplieation de graines, ou mieux par la sépa- 
ration des cayeux. 

L. VH. 


MISCELLANÉES. 


+ 70. CULTURE DU POINSETTIA PULCHERRIMA. 


a quelque dix ans que cette plante a été in- 
troduite du Mexique, sa patrie, dans nos collections, 
ou elle n'est pas aussi répandue qu'elle mérite, faute 
sans doute de lui appliquer une culture qui lui fasse 


pros font Pede nana mes elle cat oe 
n 


ses longs rameaux sarmenteux. trop s t dépouil 

lés de feuilles, ses fleurs étriquées (1) ne prodici 
rien moins qu’un agréable aspect. On sait que sa flo- 
raison a lieu en hiver ou au qu = au commence- 
men ig barakp et 
ble tt 


si favora- 


, vaut 
bien la peine de chercher les moyens de lui con- 
server son beau feuillage et de lui faire produire 
d'une facon luxuriantes ses collerettes florales, d'un 
rouge si éblouissant. 

Cette plante se plait, pendant l'hiver, en serre 
chaude, dans l'endroit le plus sec, le plus chaud et 
surtout le mieux exposé à la lumière. Soumise à une 
température froide et humide, ses feuilles jaunissent 
et tombent. On s'en procure de beaux pieds , en les 


(1) On comprend de reste qu'ici j'entends, miissen 
ment parlant, par fleurs, la brillante collerette sig actées ids ou 
sortent i became fleurs, fort insignifian 
sa iine es Euphorbiacées , famille å “laquelle 
bio cette plan 


(s. CH.) 


plantant par trois dans un pot, et en les obligeantà 
ne point s'emporter; dans ce but on les rabat de 
manière à les faire ramifier latéralement. Alors tenus 
très chaudement, bien éclairés, dans un endroit sec, 
ils fleuriront de très bonne heure; chaque sommet 
de branche produira une collerette de 12 à 15 cent. 
au moins de diamètre. Je renouvelle mes pieds tous 
les deux ans, au moyen du bouturage. Une plante 
plus vieille se ides trop, - par cette raison 
demande trop de soins et de temps pour affecter 
un aspect agréable à Væil. Aussitôt que les fleurs 
sont passées, on rabat les plantes presque contre 
terre; on les soumet ensuite à une température éle- 
vée et humide, pour les faire végéter et produire 
des scions, qu'on bouturera et qu'on préparera pour 
la saison prochaine , e que je -— de le décrire. 
Les boutures dini t très pro t racines 
dans du terreau de feuilles a gs sable blanc, 
et les Na faites, dans un compost un peu plus 
généreux. 
Ainsi ménagée, la Poinsettia pulcherrima, pat 
ample feuillage d’un vert velouté, ses amples 
prin florales de l'écarlate le plus vif, dédom- 
mage bien l'horticulteur des quelques soins qu'il lui 


aura appliquées. im 


Ile LIV. 


PL. HL 


NOV. 1847. 


285. 


CHIRITA WALKERIE, 


CHIRITE DE Mme Walker. 


Errw. V. T. Ier p. 


135. 


Gesneriaceæ § Cyrtandreæ-Didymocarpidæ. — Didynamia-Angiospermia. 


CHARACT. GENER. V. ibiden 
ACT. SPECIEI. Ca : jalasa ramo 
ramis teretibus villoso-tomento osis; foliis tocadas 
verticillatis petiolatis. ovato-lanceolatis basi. acutis 


pubescenti-tomentosis ; pedunculis axillaribus soli- 


tariis folio brevioribus 3-4-floris ; lobis fura + 


deines Hoox. 1. infra c. 
a Walkerie Garon. in Mem. on Didymo- 
sine "of Ceylon, p. 26. Hoox. Bot. Mag. t. 4327. 


C'est à une Dame, M™ la Générale Wal- 
ker, que les botanistes sont redevables de 
la connaissance de cette remarquable plante, 
qu'elle découvrit en 1850, dans l'ile de 
Ceylan ; mais il était réservé à M. Gardner, 
habile directeur du jardin botanique de 
Péradénia dans le méme ile, de Pintro- 
duire en Europe, où il en envoya, en 1845, 
des graines, desquelles sortirent, en 1846, 
les individus qui servirent de dieci à la 
figure ci-contre et à la description qu’en 
donne M. Hooker et que nous citons ci-des- 
Sous. Le port dressé de cette plante, son 
beau feuillage d'un vert gai, ses fleurs 
richement colorées, nombreuses et se sue- 
cédant longtemps , promettent une aimable 
addition à nos plantes de serre chaude. 
Hatons-nous d'ajouter qu'elle est en fleurs 
pendant presque toute l'année. 

«Descripr. Tige suffrutiqueuse, mais suc- 
culente , robuste, ramifiée, pubescente, 
Surtout sur les jeunes pousses et les ra- 
Meaux , lesquels sont herbacés. Feuilles ver- 
ticillées-ternées, molles et tomenteuses sur 
les deux faces, ovées-lancéolées , acumi- 


sées, penninerves, aigués à la base, et 
bordées de denticules granduleuses. Pé- 
tioles épais, succulents, longs d'un pouce 
environ. Pédoncules axillaires, solitaires, 
gréles, portant deux ou trois fleurs pen- 
chées, plus courtes que les feuilles. Calyce 
de moitié aussi long que la corolle, pu- 
bescent ou tomenteux, dont le tube presque 
cylindrique, à lacinies dressées, linéaires- 
subulées, aussi longues que le tube. Corolle 
deux fois aussi longue que le calyce, infun- 
dibuliforme campanulée; dont le tube pu- 
bescent, pâle; le limbe étalé, bilabié, 
onduleux, d’un pourpre foncé; la lèvre 
supérieure bi, l'inférieure tri-lobée, à lobes 
subarrondis ; à Porifice est en bas une ligne 
d’un jaune foncé. Étamines 5, dont deux 
parfaites, à anthères lobées, cohérentes; 
deux autres petites, imparfaites, à an- 
thères abortives, velues; la 5° rudimen- 
taire. Ovaire linéaire, inséré sur une glande 
ou torus, cupuliforme. Style velu, à stigmate 
oblique. Jeune fruit étroit, siliqueux, 
courbe, long de 4 ou 5 pouces. » 


Cn. L. 


Explication des Figures. 


Calyce et € Fig. 2. Base de la corolle, vue du dedans. Fig. 3. Pistil et cupule 


e (Fig. gross 


CULTURE. 


€ 


(S. CH.) 


Rien de particulier à citer ici pour la | seignements qui lui seront nécessaires pour 
culture de cette nouvelle espèce. Aux arti- | l'éléve de celle-ci. 


cles Chirita sinensis (T. I°") et zeylanica 


L. VH. 
(T. II), le lecteur trouvera tous les ren- 
MISCELLANEES. 
+ 71. GILIA ELONGATA Srevp. (1). (PL. " 


(G. elongata Sreun. Nom. Bot. Secu 
Bot 


ot. Reg. sub 


nd. Bentu. in DC. Prodr. 
t. 1622. Lmpr. Journ. Hort. Soc. II. 311. 


IX. 311. — Jem elongata Bentu. in 
ic.) 


(POLEMONIACEÆ. ) 


Intéressante petite plante annuelle, découverte 
dans le principe par Douglas dans la Nouvelle-Cali- 
eut et retrouvée din tard prés de Monterey par 
rtweg, qui en envoya des graines à la Société 
d'Horticulture de qu en mai 1847. Elle y fleurit 
la méme année en ao 
Elle s'éléve à 6 ou 8; pouces, au plus (?) de hau- 
teur, est ramifiée et couverte d'un duvet cotonneux. 
Les feuilles, cotonneuses également à la base , vertes 
ensuite et presque lisses vers le sommet , sont tri- 
es; chaque segment en est allongé et filiforme 
comme une épine. Chaque rameau se termine par 
un fascicule de feuilles plus petites que les cauli- 


raté ras dm imus ue capitales; à anthères sail- 
rotacée (etc $ 


La Gilia elongata est trés prohiptement: forifire; 


aussi en la semant = diverses pe pu ne 


EGE uv JULIA 
M. ot dans le Journal of horticultural So- 
ciety, la décrit et la figure sous le nom de Hugelia 
elongata Benta. ; mais nous devons faire observer que 
le nom générique ne peut subsister, puisque M. Ben- 
tham lui-méme l'a réunie au genre Gilia R. et E 
adoptant en cela l'opinion de Steudel (1. c.). D'ail- 
leurs le véritable genre Hugelia appartient à une 
tout autre famille. A i 
excellent ouvrage, intitulé : 
avait lui-méme adopté cette nomenclature; ce n'est 
donc ici de sa part qu'une sorte de lapsus calami. 
ioides § v: Generis 
lie te Enn. Ge d Epa | $ ure 
us adoptatum! Hugelia iu Synon. 
Didiscus De Apiacez). 
Cn. L. 


(V. ci-après la figure noire.) 


nai a enm 


BY v t Collomioides : Ramis e 

lineari-subulatis rigidis albo 

es gs c rantibus (cor 
l. e. Prodr. 


-tomentosis ; 


ris v 
longatis divaricatis v. pymes tomentosis ; ps wks VE dir integ 
s lanatis t 


+ Seg" 
xserto 
corymbos ubo bre ae : 


pitulis dense 
. tubo 4 lin. longo; Peri vix tubo brevior di Lola ia ovula pauca. 


he AN 


IX Ad. Brong 


fofi 
e 


LLFHITCE CEASA 


Co [ 


me === 


- 


11e LIV. Pl. 


NOV. 1847. 


COLUMNEA CRASSIFOLIA, 


COLUMNÉE à feuilles épaisses. 


Erm, V. ci-dessus, T. III. Mai 1847. (223). 


Gesneriaceæ $ Gesnerieæ-Besleriæ, — Didynamia-Angiospermia. 


CHARACT. GENER. V. pas. 
ualibus lan 


integerrimis c superne diego Prodr 
bus, infra oboe pallidis s; floribus aribus 
litariis brevissime pedun nculatis riga re til 
subæquant > us ; corolla extus villosa , labio superi 
truncato-emarginato, UM herbs et m teris 
ovatis Mtidinecahs bre 

Columnea iion Ap. hes, Hort, Paris. et 


. Herb. Gén. Amat, 2 sér. t. V. c. ic. et 
in ta Hortic. univ. ia ic. Hoor. Bot. Mag. 
t. 4330. cum hac. phr. spec 

— Caule suffruticoso carn 
tato radica sn: vare pedi petiolatis erectis lineari- 
lanceolatis acuminatis ca ubintegerrimis ~~ 
atroviridibus glabris nitidis subtus flavo- -rufesc 


ly "m 


glabri lobis lanceolatis acuminatis erectis subinte- 
gerrimis ; corollis magnis coccineis hirsutissimis. 


Un fait fort regrettable, dans l'intérêt 
des progrés de la botanique, et que nous 
devons signaler, c'est l'ignorance compléte 
des savants anglais à l'égard des détermi- 
nations de plantes qui ont lieu sur le con- 
tinent et particulièrement en France : faute 
par eux de connaitre et de consulter les 
Ouvrages dans lesquels ces plantes sont 
publiées. Or, nous avons eu déjà maintes 
pe occasion de mentionner ces singuliers 


C'est à M. Ad. Brongniart que l’on doit 
la description premiére de cette plante: 
description qu'il rédigea pour 'Herbier gé- 
néral de l'Amateur (2° série), et qu'il ac- 
compagna de la figure de la plante et d’ana- 
lyses que nous reproduisons ci-contre (fig. 3 
€ 4). Ce savant botaniste en ignorait 
l'histoire et présumait que le Muséum na- 

tional d'histoire naturelle (de Paris) l'avait 
reçue de Caracas, d'où l'aurait envoyée 
M. Linden : bien qu'elle eüt été indiquée 
Comme envoyée du Mexique, contrée dans 
les herbiers de laquelle il ne l'avait point 
jusque là trouvée. 

Elle est l'une des plus remarquables Ges- 
nériacées , par son port dressé, ses feuilles 


étroites et épaisses, ses longues et grandes 
fleurs velues, du plus riche écarlate. C'est 
à ce dernier titre surtout qu’elle mérite 
une place distinguée dans les collections. 
Voici la description de M. Brongniart, que 
nous nous dispenserons de traduire, la belle 
figure ci-contre , parlant d’ailleurs assez élo- 
quemment d’elle-même à ceux de nos lec- 
teurs à qui la langue botanique vulgaire 
ne serait pas familière (Le lecteur curieux 
peut également consulter celle qu'en a 
donné M. Hooker [1. c. 
Cm. L 


Descripr. Caulis strictus parum ramosus 
cylindricus carnosus transverse rugosus 
pubescens. Folia opposita equalia vel subæ- 
qualia, petiolo brevi 3-lineis longo, limbo 
crasso lineari-lanceolato basi abrupte con- 
tracto apice attenuato acuto margine inte- 
gerrimo subrevoluto ; nervis lateralibus pri- 
mariis parvis valde obliquis; pagina su 
riore levissima atro-viridi, inferiore pallida 
leete virenti precipue ad nervos purpu- 
rascentes puberula. Flores axillares solitarii 
brevissime pedunculati magni foliis tamen 
breviores. Calyx angulosus, laciniis subæ- 


286^ 
qualibus lanceolato-subulatis remote denta- 
tis pubescentibus. Corolla tubo elongato sub- 
cylindrico basi superne gibboso externe 
longe villoso , fauce ampla obliqua, limbo 
bilabiato; labio superiore subplano qua- 
drato-rotundato emarginato; inferiore tri- 
lobo, lobo medio lanceolato obtuso, latera- 
libus obliquis triangularibus obtusis paulo 
longiore. Stamina 4 didynama; antheris 
connexis exsertis medium labii superioris; 


ala 


filamentis ad basim utroque latere inter se 
geminatis confluentibus usque ad basim a 
corolla liberis. Discus glandula unica parva 
postica ovato-conica. Ovarium ovatum vil- 
losum uniloculare, placentis parietalibus 
multiovulatis. Stylus gracilis antheras paulo 
superans; stigma transversale compressum 
integerrimum sulco medio notatum. 


Ap. Bnowc. 


Explication des Figures. 


Fig. 1. Ovaire et style. Fig. 2. L'ovaire vu en arriére, pour montrer dans ce sens la glande ovai- 
3 . 


rienne. Fig. 3. 


oupe verticale d’une fleur. Fig. 4. St 


mate. (Ces deux derniéres sont de M. Bron- 


1G 
gniart et empruntées à la planche de l'Herbier général de l'Amateur. 1. c.) 


CULTURE. 


(S. CH.) 


On donnera à cette espéce les mémes soins que ceux que j'ai recommandés à l'oc- 
casion de de sa congénére, la Columnea pilosa (V. ci-dessus, T. III). 


MISCELLANÉES. 


-m 


1 72. SILENE SCHAFTA Ge. 


(PL. T.) 


(CARYOPHYLLACER .) 


S. G. Gmelin a fait connaitre dans le temps (Bull. 


97) une gra- 


étalés, garnis de petites feuilles obovées-oblongues, 
et se terminent par 4 ou 5 des fl 


g d'un rouge 
vif. C’est une plante entièrement rustique, qui ne 
craindra pas nos hivers et dont on pourra faire de 
Jolies bordures ou orner des rochers artifiels, On en 


lit la phrase spécifique suivante dans le Repertorium 
de Walpers (I. 276). 


E - * . CA . 
cauli; caulibus herbaceis assurgentibus qux c d 
1-2-floris (4-5 in planta culta !) foliis parvis Page i 
oblongis acutis; floribus erectis; calycis fruc 


glaberrimis; capsulæ oblongæ rtr punit ue 
thecapodium subæquantis denticulis revolutis; 
minibus echinatis. y 
Silene Schafta S. G. G 
Warr. l. c. et Bot. Reg. t. 2 
hort. Soc. I. 69. c. ic. 


MELIN ; HonmexAckER l o. 
O. 1846. Lii. Journ. 


Ca. L. 


(F. ci-après la figure noire.) 


laedat cu Ll 


r. 
Aali purno 


( Vaitla teo ) 


ict Ne ptt n DA 


11e LIV. 


NOV. 1847. 


287. 


ANTIRRHINUM MAJUS, van. prvers) 


VARIÉTÉS DIVERSES DE GUEULE-DE-LOUP. 


Érm. V. ci-dessus, Te III. Avril 1847. (218.) 


Scrophulariaceæ $ Antirrhineæ, — Didynamia-Angiospermia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 


CHARACT. SPECIEI : Varietates ex coloribus et maculis e typo A. majore diverse ia hortis enatæ. 


yy q LM A E A ÓN et ne 


Dans un article précédent (1. €.) , nous 
avons parlé de la station et de l'habitat na- 
turel de la Gueule-de-Loup ; nous en avons 
rapporté les noms vulgaires, et dit qu'elle 
suivait, pour ainsi dire, les pas de l'homme 
jusque dans les villes, où elle se plait sur 
les vieux murs , dans les interstices que le 
temps ouvre entre les pierres des anciens 
monuments, ete. Son introduction dans 
nos parterres est certainement inconnue; 
elle doit étre aussi ancienne que la civilisa- 
tion européenne; et on pourrait dire qu'elle 
sest introduite d'elle-même dans nos jar- 
dins, où du reste elle est toujours la bien 
venue. 

Avant que l'hortieulture ne semparát de 
cette plante pour lui faire produire ces 
charmantes variétés que nous admirons au- 
jourd’hui à l'envi, la nature elle-méme avait 
Pris soin de varier les teintes et la disposi- 
tion du double coloris de PA. majus dans 
les lieux mêmes où il croit spontanément. 
L'homme, ensuite, émerveillé à l'aspect 
des couleurs variées, si fraîches, si vives ou 
si tendres qui en décorent les corolles ; 
imita la nature et la perfectionna par son 
art. Bientôt il sut, par une culture savam- 
Ment appropriée, en obtenir des produits 
Plus beaux, plus variés, où l'élégance du 
mélange des couleurs le dispute à la frai- 
cheur et à l'éclat des teintes. 

C'est ainsi que nous possédons des Antir- 


rhinum majus dont le fond jaune, blanc ou | 


pourpre, ou mélangé de deux ou de ces trois 
couleurs, dans divers tons plus ou moins 
vifs, sont en outre fasciés, rubannés, striés, 
piquetés, mouchetés, sablés , maculés, ete. 
de pourpre plus ou moins foncé; ces fascies, 
ces rubans, ces stries, ces piquetures, ces 
mouchetures, ces sablures, etc., varient en 
outre à l'infini par leurs dimensions éten- 
dues ou microscopiques, et par leurs dis- 
positions variées. Une collection de Gueules- 
de-Loup, ainsi diversifiées, devient une 
véritable richesse pour un parterre , å Por- 
nement duquel elles concourent longtemps 
par la succession indéfinie de leurs fleurs si 
élégamment bariolées. 

Nous avons joui délicieusement cette an- 
née, dans le Jardin Van Houtte, d’une collec- 
tion de ce genre, occupant une plate-bande 
de plus de cent pieds de long, où les in- 
dividus, tous différents les uns des autres 
par des nuances vivement heurtées ou ten- 
dres, par des tons délicats ou chauds, se 
disputaient l'attention des visiteurs. Nous 
avions, pour notre compte, commencé à 
noter et à décrire celles de ces plantes qui 
nous semblaient les plus belles; mais le 
choix nous offrit bientôt des difficultés tel- 
les que nous dûmes renoncer à notre tra- 
vail. Aussi avons-nous sur la masse élu à 
peu près au hasard les variétés figurées 
fidèlement ci-contre, et dont trois prove- 
naient de la maison Vilmorin, à Paris (les 
N° 1, 2, 5); la 4° gagnée par M. Rodigas ; 


287b 


-€263- 


la 5°, envoyée tout récemment à l'établis- | commander avec instance aux amateurs, 
sement Van Houtte, par M. S. Gwilliams, | certain que nous sommes qu'ils y trouve- 


| 


de Dalston. C'est là un genre de culture 
que nous pouvons consciencieusement re- 


ront des plaisirs aussi variés qu'incessants. 


Ca. E. 


Explication des Figures. 


est PA. m. bi 


+ Jenny Lind. : fond blanc, rubanné et sablé rouge. (Virwoum, No 2.) 
. Cérito: fond jaune, sablé et largement rubanné de rouge et de blanc. (Vizmorix, No 4.) 
Alboni : jaune et blanc, rubanné et sablé rouge vif. (Vizmonix, No 6 
color, muni de longues cornes (V. Hort. Vanh. t. 5. fig. M. 
Cette intéressante variété est trés constante). 
+ Prima Donna, variété d'Angleterre : fond rougeâtre sablé de pourpre. 


CULTURE. 


(PL. T.) 


Voyez la note de culture de l'A. majus Youngianum (Te III. Avril 4847. N° 218). 


L. VH. 


MISCELLANÉES. 


T 73. BERBERIS (5 mamonia) FORTUNEI Lino. (1). 


(BERBERIDACER). 


C'est la seconde espèce à feuilles pennées que 
nous ait fourni le nord-est de l'Asie. M. Fortune la 
découvrit, cultivée en pépinière dans les jardins du 
Nord d Chine, près de Changaï, et cette cir- 
constance lui fait penser avec raison, qu’elle pourra 
braver à l'air libre les hivers de nos climats, Selon 
ce voyageur, les chinois lui donnent les noms de 
Tche-wang-tchok, qui signifient bambou jaune et 
bleu ; à cause de ses feuilles d’une teinte glauque et 
de ses fleurs jaunes. On voit par cette appellation 
que les botanistes chinois ne sont pas forts sur les 
déterminations génériques ; car un Berberis n’a rien 
de commun avec un bambou, qu'une ressemblance 
bien rague de tige. 


C'est un bel arbrisseau, s'élevant en buisson 
touffu de 2 à 4 pieds de hauteur; à feuilles 3-4-ju- 
es avec impaire. Les folioles en sont étroitement 
lancéolées, persistantes, longues de 4 pouces et 
bordées de quelques dents aiguës. Les fleurs en sont 
assez petites, disposées en nombreux épis nit 
formant une panicule terminale. Il n’est pas difficile 
sur le choix du terrein, et sera éminemment propre 
à décorer le devant des bosquets et les rochers 
artificiels. Il fleurit en automne , dans son pays natal. 

On le multiplie promptement de boutures. 

Ca. L. 


(Y. ci-après la figure noire.) 


oh > dpi i serratis acu- 
(1) B. glaberrima atroviridis , foliis pinnatis 3-4-jugis eum impari, foliolis lineari-lanceolatis distanter spinoso- pet 


tissimis, racemo pan 
hort. Soc. I. 231. et 300 


y: s i LINDL. 
iculato foliis multo breviore, ramis lateralibus patulis densifloris (Fortune). Berberis Fortunt Li 
He, 


73 
Nr S Wene Schafta Gmel. NTE Cyptipedium Cowl Lindl. 
: € i i ; 
> F4 Pinyneospermaun Jasmin OLOeo Lindt: + Gilia elongata Steud. 
| N°73 Berberio Fortunei” Lindt 
m i 


Off, ith & pick sn Horto Van Howtinamo. < 


79 
| loi tte Blume 


I 
: 


) É 
Ie M1 
( 3 


parli 


Zach 
( 


ut 


11e LIV. 


PL. VI. 


NOV. 1847. 


288. 


ASCHYNANTHUS LONGIFLORUS, 


HINANTHE @ longues fleurs. 


Erm. V. ci-dessus, 


T. HI. PI. 198. 


Gesneriaceæ $ Cyrtandreæ. — Didynamia-Angiospermia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 


CHARACT. SPECIEI : ramis a subteretibus, 
se + gs lato-lanceolatis acuminatissimis inte- 
fl s erectis numerosis terminalibus 
pedunculis unifloris ; alycis 5-partiti 
laciniis "incertauitituti erectis apprese coro Mene 
tubo longissimo clavato supern vato 
convexo subtus canaliculato, ore dico ¿lata 


4-lobo, lobis rotundatis erectis, el MS fila- 
mentis longe styloque minus exs 

ZEschynanthus longiflorus Bis; i in DC. Pr dr. IX. 
262 (fol. oppos. oblong. lanceol. aut. ova o-obl. 
acuminatiss. integerr. subevenisglabris; flor. rata 
termin.) Hoox. Bot. Mag. 4328. 

Lysionotus boules Brume Bijdr. p. 766. 


rr a E mere uni ii DOORN SE 


La généralité (nous allions dire la totalité) 
des espèces du genre Æschynanthus nous 
offre des plantes doublement intéressantes 
aux yeux des amateurs, et par le pittoresque 
de leur port (elles se suspendent aux arbres 
et en retombent en festons chargés de 
fleurs), et par le nombre et par le volume, 
et enfin par le riche coloris de leurs fleurs. 
L'espèce en question brille sous ce quadru- 
ple rapport au premier rang parmi ses con- 
génères ; et nous la regardons méme comme 
la plus belle de celles qui ont été jusqu'ici 
introduites dans nos serres, en raison de la 
grandeur et de la riche teinte cramoisie de 
ses fleurs pittoresquement redressées. 


a- 


La découverte originaire en est due 
M. Blume, qui la trouva dans les forêts des 
montagnes de l'ile de Java, dans la province 
de Bantam. Récemment l'infatigable Thomas 
Lobb l'introduisit vivante de la même con- 
trée en Angleterre, où elle fleurit pour la 
première fois en août dernier. M. Hooker, 
qui en publia tout récemment une belle 


figure, en donne la description suivante : 


« Tige procombante, ou retombant des 
branches des arbres, et, dit-on, radicantes, 
cylindriques, ou à peu près, vertes pendant 
la jeunesse. Feuilles opposées , largement 
lancéolées, très acuminées, épaisses et char- 
nues, entières, penninerves. Fleurs termi- 
a ; fhscielées ou subombellées, placées 
(en général) à l'extrémité d'un rameau pen- 
dant, et se redressant en haut, au nombre 
de 8-10, ou plus probablement , à chaque 
fascicule, Pédoncules courts, uniflores. Ca- 
lyce découpé presque jusqu'à la base en cinq 
dents linéaires subulées, dressées. Corolle, 
ressemblant beaucoup à celle de l'Æsch. 
speciosus (V. ci-dessus, III, sept. 1847), 
mais en entier d'un pourpre foncé ou puce; 
l'intérieur de la gorge jaune; celle-ci est 
contractée et entourée d'une bande noire; 
les lobes en sont dressés; le supérieur bifide. 
Étamines à filaments trés exserts et cohé- 
rents par paires au moyen de leurs anthé- 
res oblongues. Style beaucoup plus court 
que les étamines, et à peine exsert. » 

Cn. L. 


— — 


CUL T U R E. 


(S. CH.) 


Aux articles Esch. pulcher, miniatus et Lobbianus (ci-dessus T. III. Pl. 198. 256. 246), 
le lecteur trouvera toutes les données nécessaires pour l'intelligence compléte de la 


culture de ces aimables plantes. 


Tow. nr. 


L. VH. 
51 


288) 


-€963- 


MISCELLANÉES. 


+ 74. RHYNCOSPERMUM (Ecurres) JASMINOIDES Lino1. 


(S. F.) 


(APOCYNACE®. ) 


Dans ces dernières années, le voyageur-botaniste 
qui a le plus contribué à augmenter les ressources 
ornementales de nos jardins, ressources d'autant 
plus précieuses qu'en gem on s les confier à à 
l'air libre dans nos cultur t 


tune, déjà plus d'une foi cité avec éloges dans ce 
recueil. La plante dont il va être question est encore 
un des résultats de ses infatigables pérégrinations en 
Chine, où il la trouva aux environs de Changai 

C'est un arbrisseau élancé, grimpant, laiteux, dont 
les branches émettent des racines aériennes, chaque 
fois qu'elles rencontrent une surface humide. Se 
fleurs sont blanches, exhalent une odeur délicieuse 
et forment de petits corymbes irréguliers, portés par 
des vns SUR beaucoup plus longs que les feuilles. 

dley, qui le premier Va fait connaître et en 
ie une petite figure (1. infra c.), en omet la 
phrase spécifique, mais la décrit ainsi : 

« Arbrisseau grêle, grimpant, toujours vert, etc. 
(voyez ce qui précéde); jeunes rameaux légérement 
— feuilles opposées, ovales, entièrement 

avec de petites glandes squamiformes 
en dass de ite FU Calyce formé de 5 sépales 
étroits, lisses, convexes, réfléchis, beaucoup plus 
courts que le tube de la corolle, et muni en dedans, 


à son extrémité inférieure , d'un anneau glandulaire, 
denté, entourantla base de celle-ci. Corolle hypo- 
qon m et d'un blanc pur, à tube contracté 

ieu, à limbe étalé, dont les 5 divisions sont 
fas t a et obliquement contour- 
nées. Anthéres 5, sagittées, insérées à l'orifice du 
tube et séparées par 5 lignes élevées, velues Ovaire 
consistant en 2 carpelles séparés, et entouré par 
5 écailles oblongues, échancrées, hypogynes, vertes, 


quelquefois soudées par leurs bodies 
. M. Lindle 


ajoute: «La structure de cette plante 
n'est pas précisément celle qu'attribue au Rhyncos- 
permum M. Alp. De Candolle; car les écailles en 
effet ne sont pas exactement soudées en une coupe 
sous l'ovaire. Toutefois elles le sont en partie, et 
comme la plante (en fleurs seulement) ne présente 
point d'autres différences appréciables, 


elle peut 
étre rapportée à ce genre. Par son port, elle ressem- 
ble — à un s nosma; mais les lobes de sa 


ent pas en pointe, et son nectaire ou 
stigmate ne répond pas non plus à celui qui distin- 
gue ce genre. » 
Cn. L. 
Ex Journ. of Hort. Soc. I, 


(V. ci-aprés la figure noire.) 


+ 75. CULTURE DU TROPÆOLUM LOBBIANUM. 


On n'a peut-être pas encore apprécié cette espèce 
au point de vue des services qu'elle peut rendre en 
hiver, non seulement pour l'ornement de nos serres, 
où elle donne alors ses belles et singulières fleurs en 
profusion ; mais nin, comme — —— de 
plus, soit en en mélan 
soit e isposant pour en orner la surface. A ces 
mérites incontestables, joignez une culture toute 
facile, et dirigée dans le double but que je viens 
di dique. 


Au milieu de l'été dernier, une bonture fut coupée 
sur un vieux pied qui décorait le treillage d'une 
Varandah, et plantée aussitôt sous un châssis froid, 


(S. F.) 


où elle s’enracina promptement. Rempotée plusieurs 
fois, selon ses besoins, elle couvrit en peu de temps 
un treillis d'environ 4 pieds de hauteur. Elle fut 
placée alors dans une serre froide où elle commença, 
dès les premiers jours de décembre, à fleurir abon- 
damment. Sa floraison continua ainsi pendant quatre 
mois et ne contribua pas peu à l'ornement de la 
serre pendant la mauvaise saison, en même temps 
qu’elle fournissait de temps en temps aux agréments 
de la table, On ne saurait donc trop recommander ce 
mode de traitement aux amateurs, qui en recueille- 
ront ainsi et plaisir et profit. 
L. VH. 


603 woi | hia chi tpa El | ha Lindl 
( & 


( Daphne papyrifera Sieh ) 


ET IRE RETTE TE 


E 


PL. VIL | 


NOV. 1847. 


EDGWORTHIA CHRYSANTHA, 


EDGWORTHIE à fleurs jaunes. 


Erm. P. M. Epeworta, voyageur-botaniste dans l'Inde, et Marie Enewortn, promotrice de la 
botanique et auteur de divers édite estimés. 


Thymelaceæ, — Octandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. s hermaphroditi. 
Calyx subinf.: ndibuliformis Re coriaceus de- 
ciduus, extus iceo- ntosus intus coloratus 
glaber, limbo 4-fido i "n a Daphnes. 
Ova inet setis seri erectis a 
dense comosum. Stylus term ninalis, ovario triplo 


ubes CR 

t undique Aoi Dipilicine end 
Rescue, 
Frutices, Piia sparsis , capitulis axillaribus et 
terminalibus solitariis globosi multifloris ; 
edunculis apice turbinato incrassato , involucri 
uniserialis i pae a dg deciduis , receptaculo 
parvo. Mus infra 


ta (1) Meisy. in Regensb. peo 1H. 280. t 
et Gen. PI. po (242. 368). [non C. A. r (2) ut scribit a, 
Lisorex, in Bot. Reg. sub i. 48 (1 re Edqworthia (sine e). 


= 


Nec Pps (in Mag. of Nat. Hist. X. 362), quae est genus 
Myrsinacearum et Reptonie DC. Synonymon (confer Enpuien. 
Gen. PI. 4230], et Suppl. IH : be 
CHARACT. SPECIEI : E. foliorum ud pae 
sime Epit; calycis tubo clavato sericeo villos 
(Phrasis specif. multo nimis incollo: 
anti invitus, planta ibicuto , ampliare nequeo). 


Edgeworthia papyrifera Zuccar. Fl. Jap. sect. alt. 
098. 


= 


Edgworthia creme Lo. Journ. of Hort. Soc. 
I. 140. Bot Reg. t. 48 (1847). (Nomine Zuccarmr 
et SIEBOLDI specifico mutato, contra legem prioritatis 
jure adhibendam!). 

Daphne poppiera So. in Act. Batav. XII. 24. 
Hassk. Cat. Hort. b 


À l'exception de ce qu'on est convenu 
(avec droit et raison, hátons-nous de le 
proclamer!) de reg sonder comme le plus bel 
objet de la eréation et la plus belle moitié 
du genre humain, les fleurs sont, à leur 
tour, les objets JE plus gracieux diu la 
Providence ait doté notre globe. Aussi sont- 
elles de la part de tous les peuples civilisés, 
et des sauvages eux-mêmes, l'objet dan 
culte constant, d'une prédilection avouée. 
Chez les Chinois. aussi célébres, par leur 
antique civilisation , que par leur obstina- 
tion à n’en pas ecules les limites, à ne rien 
adopter qui Paméliore, mais qui viendrait 
de l'étranger, l'amour et la culture des fleurs 
Sont poussés sans doute à un haut dégré, 
Mais accompagnés souvent de pratiques 

izarres, excentriques, comme le sont, au 


reste, leurs mœurs, leurs coutumes, leurs 
habillements, leurs maisons, etc., ete., qui 
restent exactement les mêmes, sans la moin- 
dre variation , depuis des milliers d’années. 
C’est ainsi que chez ces peuples, on vous 
offrira des ormes, des hêtres, bien vieux 
déjà, mais qui tiendraient dans votre main; 
des forêts entières, qui tiendraient dans 
votre salon. Ils déforment, ils torturent les 
végétaux, les grands arbres eux-mémes, en 
les prenant ab ovo, pour les approprier à leur 
gout dépravé , leur faire virt un aspoti 
insolite , bizarre, hideux, 
de leurs temples, comme les gorgones, les 
hydres et les bétes fantastiques de toutes 
sortes, dont ils hérissent les corniches de 
leurs habitations, dont ils ornent les tapis- 
series et les tentures de leur intérieur. 


. Stamina 8 biserialia. Ovula solitaria. Stigma elongatum su- 


(1) Hoe nomen enni cum e (Edgeworthia) à Meisner “vaga fuit. 
(2) Edgworthia : o perigyne, 1 hypogyna emarginat 
bulatum. Nu; fi fibro setup enini C. A. Meyer, sec. om E? 


(8) Edgeworthia thins: Daphne Gardneri Warr., vix nisi dn stipitato hispido differt! Enoucn. (l. e. Suppl. I1. 2092). 


289 

Le joli arbuste, qui fait le sujet de cet 
article, ne pouvait échapper a leur barbare 
usage. Ils en contournent les rameaux en 
forme de boutonniéres, comme en témoigne 
la figure ci-contre, copiée d’aprés un dessin 
chinois, dans le but, dit-on, de le faire 
fleurir (mais est-ce bien là leur seul but?). 
M. Lindley (1. c.) fait observer que cette mé- 
thode a étésuivie avec succès en Angleterre, 
dans le jardin de la Société royale d’Horti- 
culture, où cette plante vient de fleurir en 
mai dernier. On en doit l'importation à 
M. Fortune, qui la trouva dans les jardins 
de l'ile de Chusan, d'ou il Penvoya, en 1845, 
en Europe, où elle fleurit pour la première 
fois, comme nous venons de le dire, en1847, 
dans une serre tempérée de la Société royale 
d'Horticulture de Londres. La découverte 
originaire en est attribuée à M. Siebold, 
qui Payait observée au Japon. 

Cet arbuste est voisin de lEdgworthia 
(Daphne) Gardneri, plante du Népaul, dont 
il diffère principalement par des fleurs plus 
longues et plus gréles, des capitules plus 
amples, et une pubescence beaucoup plus 


LRF 


soyeuse sur le côté externe des fleurs 
LinpL.). Le bois en est mou; il produit de 
sa base des rameaux élancés, portant des 
feuilles seulement au sommet. Celles-ci sont 
oblongues-lancéolées , pétiolées, d'un vert 
foncé et couvertes d’une pubescence telle- 
ment soyeuse et dense, qu'on ne peut la 
distinguer à l'œil nu. Les fleurs forment 
des capitules axillaires, brièvement pédon- 
culés, très denses et multiflores. Ces fleurs 
sont d'un jaune d'or, très agréablement 
odorantes, entièrement couvertes en dehors 
d’une pubescence soyeuse. Le limbe en est 
à quatre lobes ovés, légèrement apiculés 
(ad figuram! obtus, selon le texte). Les 
étamines sont bisériées; quatre insérées à 
la gorge et conniventes au sommet; les 
quatre autres un peu au-dessus du milieu 
du tube; les filaments en sont très courts. 
L’ovaire est faiblement stipité (velu!), unilo- 
culaire, et se termine par un style flexueux, 
velu jusqu’au tiers environ de sa longueur, 
et couvert ensuite de papilles extrêmement 
ténues (ad figuram !). 


- 


Cab, 


CULTURE. 


Cet arbuste réussira très probablement à 
Pair libre dans nos jardins, où on pourra, 
comme nos Daphne, le cultiver en terre de 
bruyère légère. On le greffera avec succès, 
sans doute, sur le Daphne Mezereum; sans 
négliger au besoin de le multiplier de bou- 
tures, coupées en jeunes pousses. Si le goût 
de son propriétaire Py invite, les rameaux 


(S. F.) 


en pourront être contournés, comme on le 
voit sur la figure ci-jointe, bien que je ne 
pense pas que l'emploi de cette méthode soit 
indispensable pour le faire fleurir. Cultivéen 
pot et tenu en serre froide, en hiver, il exi- 
gera un excellent drainage et des arrose- 
ments très modérés pendant cette saison: 
L. VH. 


Q CU Labill 


ollicul 


f 


E 


} 
a lotus 


eph 


? 
Ce 


Ile LIV. 


PL. VIII. 


NOV. 1847, 


290. 


CEPHALOTUS FOLLICULARIS, 


CEPHALOTE à feuilles en cornet. 


Erm. *¢Qadrwres', qui a une tête. 


Cephalotaceæ (v. $ of Ranunculaceæ) Linot. Veget. Kingd. 428. — 
Dodecandria-Hexagynia. 


RE GENER. — Calyx coloratus press 
sexfidus æqualis extus pubesc ovato- 
a 


mina 12 tubi 

calycini margini inserta ejusdem laciniis Mn 

- sex iisdem alterna paulo longiora precociora; fila- 

mentis subulatis rats 5 anther ris 
subrotundo-di idymis, loculis oppos 

oso fungoso Pet dark sinat lotiituditaliter 

descents soe varia ximata in re home 

planum circa "fascio ulum nia 


“Host dorso rotu ndata v tre trunca 
i lum unicum m (v. raris bye 

rectum anatropum. Styli terminal es sù 
tiuscul iem simplicibus. Achæni 5 
ranacea calyce aucto stami inibusque rt ro 
pote | prope basim. D arem basi _ persisten nte e 


NER decidua e membrane duplici exteriore pilis 

defle exis se barbata stylo rostrata, et interiore 
tenui qua rs intus nici conflata. Semen 
ficum (rarissi ime Les er: basi cavitatis rampa 


juxta basim insertum; t es sta beni le 
rhaphe laterali tenui et chalaza apicali insignita, 


ndopleura tenui separabili. Embryo in basi 
albuminis Romane eee SER Serie 
ledo s pla vexis, 


Sire rdi tereti bid seminis s atingonto in infer 

Herba Pre ndice t caule 
abbreviato hypogæo; foliis in apice caulis co onfert 
pse idol ce bas “petiolatis estipulatis ellipticis 
integerrimis enero FRR he glabris v. parce 
pilosis, petiolo pra a i basi parum dilatato ; 
ascidiis D intermixtis peliolati s dependentibus 
ore a operculato instructis; pedunculo scapi- 
fihi cimplicsimo end bracteis paucis vor 
remotis instructo; a ter — ve com ses , Spi- 
culis pr res alla tis 4- 5 fori is spicu larum pe- 
dicellos subtendentibus sit naris floribus 
subcorymbosis parvis albis ebracteatis. 

Enpuica. Gen. Pl. 4628. 


Ug edat sogna FL nov. Holl. . Br. 
n Flind. Voy. If. 601, t. 4, Edinb. eg x me. 314. 
Es. in Bot. i t. 3118. 3119. Merss. Gen. Pl. 105 (74). 
RA d Unica speciei sunt supra 
infraque ind: 
dut eed follientari Lasur. Nov. Holl. Plant. 
E nu n. Gen. Rem. 68. t. 4. Bot. 
Mag. t. 


Voiei encore une de ces plantes en T€ 
session de fixer l'admiration des perso 
mémes que leur goüt ou leurs habitudes 
portent le moins à l'étude des productions 
naturelles! Jetez en effet un seul instant 


VA 


minez comme la re a singuliére ae 
façonné ses petites feuilles: ne diriez-v 
Point en miniature ces petites belote 
que nos ménagères placent devant le foyer 
. Pour y préparer la savoureuse liqueur, qui 
doit, après le repas, faciliter la digestion 
| et épanouir gaiment les fibres du cerveau? 
“est bien cela, en effet; en voici la panse 
rebondie, le col court, ‘et le couverele lui- 
my qui s'ouvre et se ferme à volonté ; 
"ien n'y manque, non, pas méme la li- 


queur; voyez plutót vous-méme en levant 
le couvercle ! 
ais háto Spena de quitter ce ton de 


gracieuse et coquette, com 
l'admiration et le respect; et tla plaisanterie, 
en face de ses œuvres, nous semble presque 
un sacrilége. 

C'est à notre compatriote Labillardiére 
que l'on doit la eonnaissance de e sin- 
guliére plante (1). Il la trouva croissant 
dans des endroits marécageux, au lieu 


(1) Voyez pour quelques détails complémentaires 
notre article Nepenthes Rafflesiana (ci-dessus , III, 
213-214). 


290b 


dit terre de Van-Leuwin, à l'extrémité 
sud-ouest de la Nouvelle-Hollande. Il en 


Georges, et en donna de son côté une bonne 
figure et une description telle qu’on devait 
Yattendre d’un botaniste aussi consommé, 
Elle me ci son pays natal, vers la fin 
de déce i de son importation 
premiére v parait é 825: époque à la- 
quelle le capitaine anglais King, en rap- 
porta des individus vivants au. jardin 


ew. 
Descripr. Racine vivace, subfusiforme , 
produisant deux ou trois très courtes tiges, 
portant à leur base une touffe de feuilles 
toutes radicales; les unes elliptiques, lan- 
céolées, péti iolées, entières , pourprées, SE 
es autres, en 
d’un opercule et 


È 
E 
si 
È 
n 
© 
3 
+ 
© 
= 
a 
“n 
e 
c 
bare 
© 
E 
e 
E 
e 
a 
en 
e 
E 
a 
i 


cés est pourpre et contient, comme ceux 
des Nepenthes et des Sarracenia, un liquide 
plus ou moins abondant, dans lequel vien- 


—€263- 


nent se noyer une foule d'insectes. Leur 
orifice est aei hippocrépique; le bord 
en est formé d'une foule de e petits bourre- 
lets VERIOR e crétés et serrés les uns 
contre les autres, d'une belle couleur pour- 
pre ou violette. Ceux de ces bourrelets qui 
sont placés vis-à-vis des crétes longitudi- 
nales du lim e lurne sont plus gros 
ue les autres, qui y ont en diminuant de 
grosseur en allant vers le point oü s'insére 
l'opercule. Celui-ei est plan-convexe, vert 
et légèrement velu en dehors, pourpré en 
dedans, et Vids de heu e rami- 
fiées ; le bord en e et costé comme 
ceux de certaines coquilles bivalves (Cord 
Pétoncles). En naissant, il est toujours 
ermé, et ne s'ouvre qu' au fur et à mesure 
em l'aseidie se développe 
Le scape est terminal et s élève à 1 ou 
1 pied et 1/2 de hauteur. Il est velu, cylin- 
drique 1-2-bractéé, et porte une grappe 
simple ou composée. Le périgone est petit, 
blanchâtre, velu , d segments 
ovés, légérement renflés au sommet, placés 
sur un disque épais, couvert de fines pa- 
pilles. Les étamines, au nombre de 12, sont 
ées 


, 


alternes , -— 


biloculaires, et en partie cachées par un 
large connectif globuleux. Les pistils, au 
nombre de 5, sont disposés en cercle autour 
d'une touffe de poils; leur stigmate est 
obtus. (V. pour le reste les CHARACT. GENER.) 


Cu. L. 


Explication des Figures. 


Fig. 1. Une fleur détachée. Fig. 2 


face. Fig. 5. La méme vue par le dos. Fig. 6 


Fig. 7. Un ovule séparé. 


. La méme vue en dessus. 
tranché une partie du périanthe et ió — pour montrer les ovaires. Fig. 
Fi . Un ovaire détaché et ouvert, pour faire voir l'ovule. 


La méme, dont on à re- 


Fig. 3. 
4. Une étamine de 


CULTURE. 


La conservation, dans nos serres, de cette 
rare et intéressante plante n’est point diffi- 
cile, sans doute, mais elle requiert impé- 
rieusement des soins éclairés et de tous les 
instants. Aussi, en les lui donnant, en est-on 
bientôt grandement récompensé par sa 
belle et vigoureuse végétation, qui produit 


d'un intérêt si puissant aux yeux de tous 


(s. CH.) 


les amis des plantes. Sa culture me ro 
très bien, en la traitant absolument a a 
facon des Nepenthes et surtout de MEN, i 
ig selaceus (V. T. UL 1. e. j 
fév , aux détails de cune desquels 
je renvoie "le lecteur, qui peu suir 
avec confiance toutes les Mare 


L. VH. 


) CILE + Di 
e Jo CE bei La) ilictfol LOU... Forst 
C 


o Yan .nguiteart 


lle LIV. 


PL. IX. 


NOV. 1847. 


BERBERIS ILICIFOLIA, 


ÉPINE-VINETTE à feuilles d'yeuse. 


Ervm. V. ci-dessus, T. Ier p. 307. 


Berberidaceæ. — Hexandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. V. ibidem. 

CHARACT. SPECIEI. B. erecta, spinis tripartitis, 
foliis obovatis acutis coriaceis grosse pinoso-serratis, 
racemis foli i is, pedicellis 

s, floribus majusculis globosis 
aurantiacis, baccis late ovatis lageniformibus. Hoox. 
L infra c. 


SYNON. Berberis ilicifolia Forst. Comm. IX. 28- 
L. f. suppl. 210. Wir». Spec. Pl. IL 228, DC. 
Prodr. I. 107. Serene. Syst. Veget. II. 119. Hoox. 
fil. Fl. antarct. II. 230. t. 86. 


Berberis lagenaria Pom. Dict. Encycl. VIII. 619. 


« De cette rare et belle épine-vinette, 
qui n'était connue jusqu'ici que de ces har- 
dis navigateurs, qui ont visité les côtes de 
la Terre-de-Feu, au-delà des détroits de 
Magellan, des specimen yivants ont été 
apportés par les officiers de l'expédition au 
pôle austral, sous les ordres du capitaine 
Ross, dans le jardin royal de Kew, en com- 
Pagnie d’autres trésors de la végétation de 
ces terres antarctiques. Toutefois, ces plan- 
tes souffrirent tellement pendant leur pé- 
rilleux voyage, qu’une seule , heureusement 
Encore, put survivre, qui pendant le mois 

€ mars dernier, développa ses grandes 
fleurs d’un orangé vif, lesquelles, jointes 
au feuillage luisant d’une yeuse, engagèrent 
le docteur Hooker à la considérer avec rai- 
Son comme la plus belle espèce connue du 
genre. Le bois en est d’un jaune pile, et 
fournit un sue de couleur gomme-gutte, Les 
baies sont d'un bleu d'acier foncé et remar- 
quables par leur forme en gourde... » 


« Descript. On la décrit comme formant 
dans son pays natal un buisson étalé, d’en- 
viron huit pieds de hauteur. Le jeune bois 
est d’un brun jaune; les tiges angulaires; 
les épines triparties, dont chaque segment 
subulé, étalé, souvent courbe. Feuilles 
obovées , pétiolées, aiguës, coriaces, d'un 
vert foncé, brillant, surtout en dessus, 
plus pale en dessous; à bords munis de 
grandes dents distantes et terminées par 
un piquant distinct. Grappes axillaires, 
subcorymbeuses. Pédicelles allongés, gréles. 
Fleurs globuleuses; calyce, ainsi que la 
corolle, d’un beau jaune d’or foncé ou 
orangé. Anthéres s'ouvrant par deux valves 
latérales. Ovaire subglobuleux, se termi- 
nant en un style que surmonte un stigmate 
pelté, déprimé au centre. La forme du 
pistil tout entier est celle d’une gourde. » 


(Hook. 1. c.). 


Explication des Figures. 


Fig. 1. Un pétale et son étamine. Fig. 2. Pistil. 


o 


CULTURE. 


Des terres situées sous le 55° dégré de 
latitude australe, sans cesse désolées par 
CS tempêtes, les frimas et les glaces, de 


(PL. T.) 


sombres et interminables brouillards , telle 


néanmoins est la patrie de cette plante, 
dont la beauté et l’élégance florale font 


291» 
un contraste si heurté, si frappant avec 
les sites inhospitaliers de sa terre natale. 
Ces circonstances font penser, non sans 


-LEF 


* 


à son égard les mémes soins que j'ai dé- 
taillés déjà, en traitant de la culture de 
plusieurs de ses congénéres (Berberis (Ma- 


raison, qu’elle pourra braver également | honia) nervosa et trifoliata. 1. c.). 
nos hivers, bien moins rudes et moins 
tourmentés que ceux de la Terre-de-Feu. L. VH. 
Du reste, je recommanderai, en attendant, 
MISCELLANÉES. 
+ 76 FRAMBOISIER DE TOUS LES MOIS. (PL. T.) 


On remarque depuis vem temps déjà, dans les 
pépinières , une variété de Framboisier , dit : de tous 
mois, et qui mérite d'étre signalé à ceux de nos 
lecteurs qui ne la connaitraient pas, et pour le nom- 
bre, la qualité et la longue succession de ses fruits, 
ont la saveur ne le céde en rien à celle des fruits 
des autres variétés. Ainsi, en ce moment (15 novem- 
bre), nous en avons sous les yeux une grappe, com- 


posée de plus de sents fruits, parfaitement mûrs 
On sait que dès le mois d’août , les variétés ordinaires 
cessent de ui que leur bois sèche et meu 
bientôt jusqu’au pied. Quant à celle dont il est ques- 
tion; au moment où nous écrivons, son bois est en- 
core vert, ses feuilles fraîches et ses rameaux sont 
encore chargés de fruits 

Cz. L. 


+ 77. CYPRIPEDIUM LOWI Lin. (1). 


(S. CIL) 


Orchidaceæ $ Cypripedieæ. — Gynandria-Monandria. 


Cette espèce a été récemment importée en Europe 


par M. Low, fi 
mois de d'avril et de mai. Elle a ‘assez bien le port 
du Cypripedium insigne; mais elle porte 4 à 8 fleurs 
à la fois sur le méme scape. « Il est difficile d'imagi- 
ner quelque chose de plus beau,» dit M. Lindley, 
qui en parle ainsi, d'après un dessin fait sous les yeux 
de M. Low lui-méme. Le labelle en est d'un pourpre- 
verdâtre, et comme verni; les sépales verts avec 
une teinte pourprée près de la base; les pétales, 
d'environ trois pouces de long, sont étalés, pen- 
dants et gracieusement recourbés en dedans, étroits 
à la base, d'un jaune verdâtre , pale, mouchetés de 
points pourpres nombreux et bien marqués , bordés 


de quelques poils pourpres; leur extrémité supé- 
ge - ia = — et pps no aussi Sr 
centi 


ainsi la fleur qui a servi de hodila à M figure ci- 
contre (de grand. nat.), a été envoyée par la poste 
le 5 novembre et est encore aujourd'hui 15, dans 
toute sa fraîcheur (Linvt.). 

L 


exige impérieusement la 8 
et la culture des orchidées en pots, avec l'exhaus- 
sement et le drainage recommandés. 

Cu. L. 


(Ex. Gard. Chron. p. 766. 1847). 


x) eh foliis men haud plicatis, omnibus radicalibus ; 
entosis, imo min 

incurvis ome tomentosis , passim 

r oblongo; stamine sterili i 

munito, sicut e rone bre 


parceque 
rdato 


purpureo-margin: 
inverse co lev 


vi, re 
apicis cordati. 


nore Jevissimeque emarginato; petalis s 


caule tomentoso (intense purpureo); 
pathulatis (circiter tripollicaribus) libello e sur 
nato-setiferis preecipue- ad basim; labello plane ag a dorsaliter 
exceptis purpureo-pilosis , ad basim cornu obtuso p 


er lobos a 
(Phrasi d SAGE Lans in I ing. latin. ad litteram translata, Cn. L. 


12¢ LIV. 


PL. I et II. 


DEC. 1847. 


293-294. 


RHODODENDRUM JAVAMCUM. 


ROSAGE DE JAVA. 


Éryw. V. ci-dessus t. Ier, page 45. 


Ericaceæ § Rhododendreæ. Decandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 


CHARACT. sia d Sig genes 
subcoriaceis acutis nudis 
subtus minute a us salg gis? unculis 
glabris, eats obsoleto , desolé infundibuliformi- 


campanulata , limbi laciniis i 
ovario 5-loculari. Hook. 1. infra 
Rhododendrum Javanicum ce T, 


rar. 85. t. 29, DC. Prodr. VII. 721. fler: Aot ke. 


Dual 
. 


4336. 
Vireya Javanica Brume, Bijdr. 854. 


L'introduction d'une telle plante est une 
haute bonne-fortune pour nos jardins, et 
comme espèce distincte et comme plante 
d'ornement. Les botanistes , depuis un ecr- 
tain temps déjà, la connaissaient par la 
description qu'en avait faite M. Blume(l. ¢.), 
qui Pavait le premier découverte sur le mont 
Salak , dans l'ile de Java. M. Horsfield , en- 
suite la trouva de son côté, dans les forêts 
des montagnes voleaniques qui traversent 
cette ile , à 4,000 pieds d'élévation au-des- 
sus du niveau de la mer. M. Ad. Papeleu 
qui, en 1840, la rencontra sur le Pangha- 
ranghou et le Gédé, en envoya la même 
année à l'établissement Van Houtte des in- 
dividus qui périrent malheureusement en 
route, ainsi que des graines qui ne levé- 
rent pas. C'est enfin à M. Lobb que revient 
l'honneur de son introduction à l'état vivant 
en Europe ; honneur d'autant plus méritoire 
que l'on peut, sans eraindre d'étretaxé d'exa- 
gération, dire que c'est là une des plus belles 
et des plus importantes plantes (pour l'or- 
nement de nos jardins) que l'on ait impor- 
tées depuis longtemps. Nous avons dit 
qu'elle était une de nos plus importantes 
plantes! En effet, n’est-il pas permis de 
penser qu'une telle espéce , distinguée par 
son double et insolite coloris, par son bril- 
lant feuillage muni en-dessous de curieuses 
écailles étoilées , deviendra entre les mains 


Tom. ni. 


de nos habiles fleuristes une source féconde 
de charmantes variétés, lorsqu'ils Pauront 
croisée avec les autres rosages de l'Inde, 
avec peas de l'Asie mineure, de di ais pe 


ses apart et nombreuses fleurs d'un beau 
jaune orangé, parsemé de quelques macu- 
les pourprées, sur lequel tranche le cra- 
moisi vif de ses 10 étamines, et que relève 
une gorge rose en étoile ; ses belles et am- 
ples feuilles lustrées , d'un beau vert, etc., 
lui conquerront les suffrages des amateurs 
les plus difficiles. ue la description qu'en 
donne M. Hooker 

Dzscn. « Abrir d une grandeur mé- 
diocre , à branches étalées ; à feuilles éparses, 
subprime; oblongues-ovales ou presque 
obovées , aigués, atténuées à la base en un 
court pétiole, nues en dessus et finement 
mouchetées en dessous de trés petites écail- 
les brunes, peltées. Fleurs en fascicules com- 
posés de 10 ou 11 fleurons et plus, amples, 
belles, terminales. Pédoncules glabres, 
mais squameux, uniflores. Calyce trés petit, 
5-lobé. Corolle grande , infundibuliforme- 
campanulée ; à tube s'élargissant graduel- 
lement en un limbe 5-lobé, presque égal ; 
dont les segments largement obovés, ar- 
rondis , obtus, étalés ou un peu révolutés. 
Étamines 10, légèrement ascendantes; cinq 
d'un côté du style, et suivant la courbure 

52 


293-294. 
inférieure de la corolle; cing du còté op- 
posé. Anthères d’un violet noiràtre, bipo- 
reuses à l'extrémité, émettant un pollen 
blanc, en masses cohérentes. (Ovaire oblong, 
ifitigudiotnlsire, poilu; style robuste, en- 
touré à la base d'un disque 10-lobé , sourbé 


-£963- 


creux, renfermant, comme dans une in- 
dusie , cinq corpuscules arrondis)... (1) » 
Cu. L 
La phrase contenue entre parenthèses diffère 
ell 


(1) Ia p 
essentiellement de celle de M. Hooker. En consul- 
nt la figure anglaise et la description, le a 


au sommet et terminé par un bllgitate aine dme qu antic suc 
CULTURE. (S. T.) 


Les iles de la Sonde (Sumatra, Bornéo, Java, etc.) renferment quelques belles es- 
péces de Rhododendrum, parmi lesquelles, l'une des plus remarquables, selon les voya- 
geurs, est celle qui vient enfin d'étre introduite dans nos cultures. Bien qu'elle croisse 
à une assez grande hauteur dans les montagnes, la situation de son pays natal, prés 
de l'équateur (6° et 9° dégré de lat. sud), indique qu'elle doit être conservée chez 
at sinon en serre chaude, du moins dans une bonne serre intermédiaire entre 

l'orangerie et la serre tempérée. A cela prés, on lui donnera absolument les mêmes 
soins qu'aux autres rosages de serre froide, 

Il n'est pas sans intérét de faire ici connaitre la somme de température observée, 
le 18 février, 1840, par M. Adolphe Papeleu , au sommet même du Pangharan- 

ghou; beaucoup plus élevé que le Gédé et à quelques centaines de pieds seulement 

aedeasus de la limite où cesse de croître le Rhododendrum Javanicum. Le point 
culminant de ce mont est un Plateau de cent cinquante pieds environ de circon- 
férence et dépourvu de toute espèce de végétation. 


Son thermomètre marqua : 


A 5 heures après-midi 54° + Fanr. = 8° + RÉAUM. 
Ba iù 40 + id. = 32+ ud. 
6 — — A. + id. =35 + dd. 
5 — — 40 + id. -—5i- dd. 


On concluera facilement de ce tableau que la température de la station natu- 
relle de cette plante doit nécessairement étre encore plus élevée, et que dans nos 
serres, comme je viens de le faire entendre précédemment, elle exigera, pour pros- 
pérer, une certaine somme de chaleur et de lumière pendant nos hivers, c'est-à- 
dire, l'abri d'une bonne serre tempérée, où on devra la placer dans l'endroit le 
plus chaud et le mieux éclairé. 

Quand elle sera un peu répandue dans nos cultures, il est à présumer qu ‘on 
pourra en obtenir, par fécondation artificielle, diverses races d'une nature moins déli- 
cate. Ainsi on pourra la marier aux rosages de l'Inde, à ceux de l'Asie mineure, à 
ceux du nord de l'Amérique, de l'Asie et de l'Europe. "Elle est done destinée, comme 
on le voit, à multiplier, à prolonger fort agréablement nos jouissances horticoles. 

L. VH. 


ST Hg E 


NER 
e 
SS 


A E IT aria 


> ) s Pi de 
Scutellaria Yentenatii took 


12e LIV. 


PL. III. 


DÉC. 1847. 


295. 


SCUTELLARIA VENTENATI, 


SCUTELLAIRE DE VENTENAT. 


Érrw. V. ci-dessus, T. II. Févr. 


1846. Pl. VII. 


Lamiacew $ Seutellariez. — Didynamia-Angiospermia. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 


Ier SPECIEI : S. perennis — erecta 
sa ubique molliter tenui-pubescen 

ceri osis, ramis subtereti ii 
Gfassiuscalis 
ratis osci subretic 
mis terminalibus eugait picó cm distichis), 


bracteis valde deciduis a (inf. subovatis), vs 
lyce parvo, corollis elongatis (coccineis) calyce m 
uj longioribus, labio. superiore profunde ‘do. 


panes Ventenati Hoox. Bot. Mag. t. 4271. 
ey incarnata Vent. choix de Pl. t. 29 
(fig. supér.). 


Selon M. Hooker, Ventenat (l. c.) aurait 
confondu sous le nom de S. incarnata deux 
espéces distinctes (V. Bot. Mag., t. 4268); 
l'une desquelles est celle dont il s'agit ici, 
connue déjà des botanistes par la figure et la 
description du botaniste francais. Ces deux 
plantes, en effet, présente entre elles des 
caractères assez tranchés pour les séparer 
comme distinetes. M. Hooker, en laissant à 
l'une le nom de S. incarnata VENT., a eu 
raison de donner à l'autre , more botanico, 
le nom méme de l'auteur, S. Ventenati. 

Nous ignorons l'auteur de la découverte 
premiére de la plante en question, retrou- 
vée en 1843, dans les montagnes des en- 
virons de Santa-Martha (district du Cundi- 
namarca, Colombie) par M. Purdie, qui en 
envoya des graines au jardin de Kew, la 
méme année. Nous l'avons encore en pleine 
floraison sous les yeux , dans le jardin Van 
Houtte, au moment où nous écrivons (5 no- 
vembre) : floraison qui dure depuis prés de 
trois mois ; et nous pouvons affirmer, con- 
Scieneieusement, que c'est pour nos serres 
chaudes une plante véritablement ornemen- 
lale, en raison de ses nombreuses grappes 
lerminales de fleurs distiques, grandes, 
d’une si longue durée, et d'un rouge écarlate 
si vif, que le pinceau ne saurait en donner 


une juste idée. Nous empruntons au savant 
botaniste anglais la courte et suffisante des- 
cription qui suit : 

« Descr. Rhizome vivace. Tige dressée, 
simple ou ramifiée, quadrangulaire. Feuilles 
opposées, assez longuement pétiolées, cor- 
dées-ovées , molles et tomenteuses ( bien 
que d'une consistance un peu épaisse et 
charnue), réticulées-veinées et grossiére- 
ment dentées. Racémes terminaux, allon- 
gés. Pédicelles courts, les inférieurs oppo- 
sés , les autres alternes. Bractées décidues. 
Calyce (celui du genre) vert, tomenteux , 
dont la crête plus petite que celle de la 
S. incarnata. Corolle d'un écarlate vif, dont 
le tube très allongé, gréle vers la base et 
graduellement dilaté vers le haut (ou — 
5-lobé, le lobe médian échancré). L 
bilabié; lèvre supérieure voutée , quadri- 
lobée (finement pubescente), l'inférieure en- 
tière, ovale (échancrée au sommet). Étamines 
incluses. Ovaire placé sur un gros gynobase 
charnu (portant au sommet les quatre cor- 
puscules glanduleux [ finement poilus] pro- 
pres à cegenre, l'un des plus naturels que 
l'on connaisse). 

Cu. L. 


(Parenth. except.) 


295b 


333 


Explication des Figures. 


Fig. 


1. Corolle ouverte. Fig. 2. Calyce et pistil. Fig. 3. Gynobase. 


CULTURE. 


Pendant toute la belle saison, cette espéce 
peut rester dans la serre froide, ou même 


dehors, en bonne exposition et à mi ombre, 


pour être rentrée pendant l'hiver dans la 
serre chaude près des jours et dans l’en- 
droit le moins chaud. On la plantera dans 
le compost indiqué, bien drainé, qu’on tien- 


(PL. T.) 


dra un peu humide au moyen d’arrosements 
abondants pendant tout l'été, et peu fré- 
quents pendant l’hiver. Multiplication fa- 
cile de boutures herbacées, en été so 
cloche, avec ou sans chaleur. 


L. VH. 


MISCELLANÉES. 


_ = 


+ 78. RÉHABILITATION DE LA ROSE DITE PRÉMICES DES CHARPENNES 
(ILE-BouRBON). 


Ainsi que les hommes, les fleurs, et les roses en 
particulier, sont sujettes aux vicissitudes de la For- 
tune : cette déesse fantasque, que les anciens ont 
sì spirituellement représentée un deau sur les 
yeux et suspendue d’un pied, sur une roue pia 
au hasard. La Rose, dont il est question, ne pouvait 
se soustraire 4 cette loi commune. Vantée d’abord, 
outre mesure peut-être, par Phorticulteur qui la mit 
dans le commerce; jugée ensuite d’après les fleurs 
que développaient les faibles individus livrés aux 
stoners, e jugée MOR Arirement alara, le: sem- 


ou elle m cependant digne de figurer, ainsi que 
J'espère le dAmontrer tout-à-l'heure. Je la jugerai 
ité; je rappellerai en peu de mots et 
ses défauts et ses qualités ; et les amateurs, pouvant 
se fier à une opinion émise avec autant de sincérité 
qué de désintéressement , adopteront alors à son 
égard la résolution qui leur conviendra 
La rose Prémices des Charpennes, fon en bon 
sol, un buisson touffu, d’une croissance très vigou- 
ranches sont fermes, robustes, bien at- 
Nan à aiguillons pourpres ; son feuillage est très 
ample, serré, d'un riche vert, souvent bordé de 
pourpre “tue rameau se termine par un gro 
bouquet , composé de 15 à 20 fleurs , pleines, d'an 
coloris tout particulier, variant du rose plus ou 


moins intense au lilas tendre; et dont les gelées 
seules viennent interrompre la floraison ; enfin d'une 
odeur exquise. Telles sont ses qualités; rien de plus; 
rien de moins. 

Quant a ses défauts, on leur a reproché de n'être 
point parfaitement pleines ; de ne jamais s'ouvrir 
entièrement. 

Les individus que j'ai sous les yeux, en rédigeant 
cette note, sont tous d’une vigueur extrême: ont des 


peut-être, à cause de cette disposition diro 
et chiffonnée des pétales, que beaucoup presse 
roses (à plus grands pétales); c’est un défaut qu'elles 
partagent, au reste, avec tous les Portlands, en par” 
ticulier, et avec bien d'autres roses encore, — 
dant ne 

valent pas. Elles s "épanouissent 
facilité; du moins je n'ai jamais été témoin 
traire. 

Voici la vérité, toute la vérité au sujet de pre 
rose, prónée ou décriée tour-á-tour; et en 
d'elle, je n'hésite pas à en recommander la na 
sion à tout amateur qui jusqu'ici l'aurait repoussé 
sans connaissance de cause. 


du con- 


p vi. 


Aa It | ea IA le pl OCCLAD Asch & Meyer 
H [1 & 


12° LIV. 


PL. IV. 


DÉC. 1847. 


296. 


AQUILEGIA LEPTOCERAS, 


ANCOLIE à éperons gréles. 


Erm. V. To Jer, page 33. 


Ranunculaceæ $ Helleboreæ. — Polyandria-Trigynia. 


CHARACT. GENER. — Y. OMM. 


o is stamina ar ow 
perantibus, sepalis ellipticis stamina stylosque 


xcedentibus, cyamiis (5) glaberrimis - ims diver- 

musi semini us nitidulis. Fisca. et Mer 
Aquilegia leptoceras Fiscner et Meyer, in qua 

XII. rea 153. Limp. Sini. a Soc. IL 3 

Bot. Reg. t 64 (1847). 


L'élégante découpure du feuillage des 
Ancolies, leurs grandes fleurs richement 
colorées , la rusticité de leur culture, leur 
petite stature méme, leur ont de tout temps 
mérité l'attention des amateurs, dans les 
parterres desquels elles sont un des plus 
agréables ornements. 

L'espéce nouvelle (pour nos jardins) dont 
il s'agit, possède éminemment toutes les 
qualités que nous venons d'énumérer. Elle 
est indigène dans la Sibérie, où on la 
trouve, selon MM. Fischer et Meyer, au-delà 
du lac Baïcal. Par son feuillage et la dispo- 
sition de ses éperons, elle rappèle PA. cana- 
densis, dont elle différe surtout par des sé- 
pales dilatés plus longs que les styles et les 
étamines, des ovaires trés glabres, ete. Elle 
est encore voisine des A. sibirica et parvi- 
flora; et se distingue de la premiére par 
des éperons droits, quelquefois obliques , 
mais jamais oncinés (1), des ovaires diver- 


(1) Nous devons faire observer que dans la figure 
anglaise que nous reproduisons, les éperons, con- 
trairement à cette assertion (qui, ainsi que les com- 
Paraisons suivantes, sont empruntées aux auteurs 


gents au sommet, des lacinies foliaires plus 
étroites; de la seconde, surtout par des 
lames nectairiennes planes et non cucul- 
lées , etc. 

Par le volume et la forme de ses fleurs 
elle ressemble encore, à l'exception des épe- 
rons, à VA. vulgaris; ces fleurs sont d'un 
beau bleu violacé au sommet, à sépales 
blanehátres et lavés de vert pále, à pé- 
tales jaunátres aux pointes. 

Descr. Dans son pays natal, la plante en 
question ne dépasse pas 8 ou 9 pouces de 
hauteur. Ses tiges, ses pédoncules, ses pé- 
tioles et leurs divisions, sont d'un vert 
pourpré, et couverts de poils épars. Les 
feuilles en sont triternées; les folioles ter- 
nées, cunéiformes-arrondies au sommet, et 
là tri-plurilobées. Chaque tige porte une 
ou deux fleurs pendantes , à segments éta- 
lés, à éperons courbés au sommet et là ter- 
minés en une pointe arrondie, verte et ré- 
fléchie (ad figur.). Les sépales paraissent 
quelquefois échancrés (id.). Les styles plus 
longs que les étamines, sont moins longs 
que les sépales, mais dépassent les pétales... 
(v. sp. nec. v. nec. s.). 


ci-dessus nommés), sont courbes et nettement er 
oncinés, H. L. 
8:  — — 
CULTURE. 


L Aquilegia leptoceras peut être impu- | jardins; elle n'aura point à y souffrir des 
nément confiée à la pleine terre de nos | intempéries de nos climats et ne sy mon- 


295 


trera point non plus difficile sur le choix du tipliera facilement et d'éclats du pied et du 


terrein. Grace à sa petite taille, on pourrait 
aussi en faire de jolies bordures. On la mul- 


semis de ses graines. 
L. VH. 


MISCELLANEES. 


+ 79. CULTURE DU BRUGMANSIA SUAVEOLENS. 


Le Brugmansia suaveolens (Datura arborea) est 
sans doute un vieil habitant de nos orangeries, où 
frique 


detrompette, et leur suave odeur lui avait conquis 
tous les suffrages. A-t-il donc démérité depuis: 
a-t-il rapetissé ses "en: celles-ci ont-elles perdu 
leur arome, qu’on voie si rarement l’arbrisseau qui 
les porte dans les Saliceto où encore il se cache 
timidement? Non sans doute; et c’est toujours une 
belle et robuste plante, de la culture, de la conser- 
vation la plus aisée. 

Indiquons donc à nos lecteurs un mode de traite- 
ment qui le réhabilite à leurs yeux, et hàtons nous 
de leur dire que des individus cultivés de la manière 
qui suit, et hauts de moins de 3 pieds ont donné 
plus de trente fleurs à la fois, On peut juger par là 
de l'effet magnifique qu'il peut produire sous une 
main habile. 

De bonne heure, en février, on prend des bou- 
tures , coupées sur le rr bois, longues d’environ 
3 pouces et ayant chacu n cil. On les plante 
— — je petits qe, — d'un com- 
post léger chas 
sis chaud. Là, elles ont bientôt rempli les pots de 


leurs racines; ce dont on s’aperçoit facilement en 
voyant celles-ci saillir en dessous. On leur donne alors 
un compost plus riche et de plus grands pots; et on 
les replace sous le même châssis, pendant quelques 
semaines , en les arrosant souvent avec de l'eau da 

laquelle on aura fait dissoudre quelques engrais. 
p: are 4 EA H 1 nm 


met de la plante , pour Pobliger à donner des branches 
latérales; et on renouvelle l’opération autant d 
fois qu n est nécessaire pour les former en buisson. 
Sous le châssis chaud, où les jeunes pieds resteront 
encore quelque temps, on les seringuera, et on les 
arrosera abondamment (surtout sous les feuilles), 
ur prévenir les attaques de l'araignée rouge, 
inst à ils sont très sujets. Bientôt, et lorsque 
la hauteur des plantes ne permet pa de les laisser 
sous le châssis (qu'on aura aéré, j'ai à peine besoin 
de le dire, aussi souvent que roste), on les pla- 
cera dans la serre tempérée (ou froide); là on les 
rempotera encore , autant de fois qu’il sera néces- 
saire; on les arrosera du méme liquide; on les se- 
ringuera souvent , surtout sous les feuilles; et peu 
de mois après les avoir bouturées , on obtiendra des 
plantes fleuriesavec toute la perfection désirable. 


L. VE. 


NN d Marr a 


+ 80. ORIGINE PROBABLE DU mor WARATAH, APPLIQUE AU CAMELLIA 
DE CE NOM. 


a feuilletant dernièrement le Botanical Maga- 
» je m'arrétai sur la figure de l'Embothrium 
speciosissimum (Telopea speciosissima Bot. M 
t. 1128); et en en parcourant le texte, je 
cette plante, dans son pays natal et Nile Gali 
du sud, la Nouvelle Ho gas 
rappela aa le Camellia 
auquel la été mere donné. Examinant alors 


espèce avec la 

serait-ce pas en effet, 
lière que dériverait appellation spécifique 
appliquée à ce dernier 


de cette ressemblance singu- 
quia été 


L. VH. 


> , Ys ) È 
Wenlacbapbia CUL LS Pe 
€ 


[. 
| 
4 
; 
: 
3 


12e LW. PL. 


ro 
© 
“I 


PENTARHAPHIA CUBENSIS, 


PENTARHAPHIE DE CUBA. 


, x e , 4 
Erm. mére, cinq; Pa@#, suture, côte. 


Gesneriaceæ $ Gesnerieæ. — Didynamia-Angiospermia. 


or GENER. ws. alyx n t rite 
o cum ovari nnato supero 


5- 10-costat 
laciniis Pp subulatis , ego: apt “a Frs D 


dum constricto , limbo oblique bilabiato S-lobo , 


mann Stamina - corolla tubo vpn pem 
ile; 


post anthesim coriaceæ. Styl 
sepius superans, sti igma disais bilobum. Discus 
gpigynus annulatus, prove pedi sinuatus , dein 
multi-fariam divisus. Ovarium sa 
i calycinum superans, placentis 2 eta- 
Eo. SR 8 bipartitisque calcio valet. ovu- 
lis anatropis Capsul mi coronata infra sammo 
æg Mte bi ndi; alvis medio placenti- 

Se minima basi et sida attenuata 

teeta déllulósa tenuis; albumen parvum carno- 


Le Pentarhaphia cubensis, originaire des 
parties montagneuses et tempérées de l'ile 
de Cuba, comme l'indique son nom, nous 
3 été rapporté par M. Linden, qui l'a dé- 
eouvert dans le Pinal (1) de Nimanima, prés 
de S'-Yago. Son port ramassé, ses fleurs 
nombreuses, qui se succèdent pendant plu- 
sieurs semaines , la rendent, comme on en 
peut juger, un arbuste d'ornement, offrant 
toutes les qualités requises pour en faire 
une plante de commerce, ainsi que le disent 
les horticulteurs. 

Descr. Cette jolie espéce de Gesnériée, 
s'élève à la hauteur de 0"3 à 074. Sa tige 
est droite, rameuse, cylindrique, recou- 
verte d'une écorce cendrée à la partie infé- 
rieure , gercée longitudinalement et parse- 
mée de petites verrues; les rameaux nom- 
breux, alternes, nus, dans leur partie infé- 


(1) Pinal, en espagnol signifie un bois composé de 
pins. 


sum album. Embryo cylindraceo-oblongue in axi 
patent radicula teres, cotyledones ovate 
æ. 


Ernie ces antillani glabri resinosi ramosi, ramulis 
inferne nudis, folii s ad ramulorum apicem Da 
oribus solitariis axillaribus v 
sepius subumbellatis. pne 


iie A apes ie Bot. zog s sub t. 428. J. eee 
Anm. des us 1846. c. ic. — Conradie sp. M 
et Aver 


CHARACT. SPECIEI : P. remi epidermide tenui 
la d NS ee tit obo- 
vato- super enatis +. dentato- -crenatis 
diri ens falojn i in a petiolum | ryge) at- 
tenuatis subtus reticulatis, pedun olio ; en revio- 
ribus, calycis segmentis subulatis , jo tubulosa, 
capsula obconica 5-nervata. Dre 


Pentarhaphia Cubensis Dre 1. c. 108. 


rieure, portent eux-mêmes quelques ra- 
mules à l'aisselle des feuilles. Celles-ci, pres- 
que opposées et quelquefois rapprochées par 
trois, sont étalées, munies d’un court pé- 
tiole assez épais; leur limbe coriace est obo- 
vale, presque rhomboidal, long de 0"06 
sur les caulinaires, de 0-05 sur les raméales 
parfaitement entier dans la moitié infé- 
rieure; garni, dans tout le reste de sa lon- 
gueur, de grosses dentelures; leur surface 
supérieure est lisse, d'un vert foncé; l'infé- 
rieure, plus pâle, glauque ou rosátre, est 
réticulée; dans leur trés jeune âge, elles 
sont, ainsi que les ramules, recouvertes 
d'une pubescence rougeátre. Les fleurs, 
solitaires à l'aisselle des feuilles et portées 
sur un pédicelle cylindrique, long de 0702, 
sont glabres et d’un beau rouge vermillon. 
Le calyce, dont la base se confond avec le 
pédicelle, est de couleur ferrugineuse ou 
jaunâtre, parsemé de poils roux peu visi- 
bles; son tube est court, à cinq angles 


297b 
correspondant à un nombre égal de divi- 
sions dressées, pointues, subulées , presque 
égales. La corolle, longue de 0704, à tube 
légèrement rétréci vers la base, comprimé 
vers le milieu, se divise en cinq lobes ar- 
rondis, très légèrement denticulés, à peu 
près égaux, plus ou moins étalés et dis- 
posés de manière à former deux lèvres. Les 
étamines fertiles, au nombre de 4, adhérent 
par leur base au tube de la corolle; la 
5e avortée, est réduite à un filet légère- 
ment renflé au sommet; les 4 fertiles por- 
tent des anthères violâtres, soudées deux à 
deux. Le style, qui dépasse un peu les an- 


-$8 


è 


théres, est rouge à l'extrémité supérieure 
et jaune dans la moitié inférieure, ainsi que 
les filets staminaux ; le stigmate, un peu 
renflé, est obscurément bilobé. L’ovaire, 
soudé avec le calyce et surmonté d'un dis- 
que annulaire qui se coupe, après la chute 
de la corolle en cinq glandes opposées aux 
divisions calycinales , est couvert de poils 
courts. La capsule, dont le sommet dépasse 
le tube calycinal auquel elle reste adhérente 
dans la moitié inférieure, s'ouvre en deux 
valves. Les graines sont scobiformes. 


pe, 


AAA A 0 


Parmi les nombreux individus de cette 
espéce que nous avons vus cette année dans 
le jardin Van Houtte, où plusieurs sont 
encore en fleurs en ce moment (10 nov. 
nous en avons observé plusieurs dont les 
corolles étaient constamment et parfaite- 
ment régulières sur les mêmes pieds. C’est là 
une variété intéressante et qui mérite d’être 
notée, avec cette simple diagnose : 


P. cubensis, B corollæ limbo regularis. 


A 


Du reste , méme coloris, d'un brillant écar- 
late cramoisi, en dehors, jaune-orangé en 
dedans; et mêmes stries pourpres en dedans 
sur le limbe. Le P. cubensis commence à se 
répandre dans les collections, où son port 
singulier et ses jolies fleurs tubulées lui 
assurent une place distinguée. 


Cx, L. 


el SER Tél 


Explication des Figures (1). 


Fig. 1. Ovaire et style. 
L'étamine rudimentaire 


Fig. 2. Stigmate grossi. Fig. 3. Coupe horizontale de Povaire. Fig. 4. 


* CULTURE. 


Cette plante demande quelque surveil- 
lance dans nos cultures, où toutefois on lui 
donnera les mémes soins qu'aux autres Ges- 
nériacées , telles , par exemple, qu'aux Al- 
loplectus, aux Hypocyrla, ete. On la tien- 
dra, en général, à l'abri de l'humidité et 
prés des jours, dans un compost bien drainé. 
On ne doit point perdre de vue, que dans 


(s. CIL) 


sa patrie, elle croît sur les montagnes sè- 
ches, couvertes de pins. La multiplication 
se ré aisément par boutures, coupées aux 
articulations sur les jeunes branches, et 
faites sur couche chaude, ou par le semis 
de ses graines. 

L. VH. 


E 


orateur, 
(1) Ces analyses, médiocrement exécutées peut-être, mais exactes, sont nôtres, et non celles de notre savant collab 
t bien ES 


dont la supériorité en ce genre est bien connue des botanistes. 


Cn. 1 


P ) ) 1 
Con eolvoulus Litcoto: } 


ee eee een eg S P SS 


12e LIV. PL. 


VI. DEC. 


1847. 


298, 


CONVOLVULUS TRICOLOR (var. vrrrarus, 


BELLE-DE-JOUR à rubans. 


Erm. Convolvulus (Convolvere), désignation chez les anciens d'une plante, qui paraît être le liseron 


de nos haies (1) 


Convolvulaceæ $ Convolvuleæ. — Pentandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — Calyx 5-phyllus. Corolla 
hypogyn a, ce nan erra al Stamina 


5, imo corollz tubo inserta inclusa v. erta, fila- 
Folie basi eri pr es looulis 
biovula eptul ter per À ae e hd nullo. 


Stylus simplex, stigmatibus 2 dote lae 
cis sæpe serale Capsula bilocularis ; semin 
iu 4 erec 
erbe aut t süffratices in lago eo bees 
tolius orbis obvii volubiles , foliis 
Mw ernis scepius cordatis v. pesé she sia 
lis. 


Exotica. Gen. PI. 3803. 
(Charact. igna see, Choisy [ Convolv.in 
DC. Pro ] mutatis, divisio- 
nibs ominis, qui hodie ut genera 

admissæ sunt!) 

nvolvulus (Caron, PLINE, 2 Brunr. Herb. III. si 

Feo i, 720. Trac. Hist. 805. mo. Comm. 829, t. 
B. Ie. 619, f. 1. Don. Darecu. ete. ee Gen. 214. nec. et 


Cuoisy gn soc. Phys. Genev. VI. 383. VIII. 43. Ann. des 
Se. nat, 1834, 140, ic, et seq. DC. Prodr. l. c. Any. et Wicnr, 
Madras Si Jan. 1837. 15. Jaco. Collect. IIT. 303. R. Br. 


Prodr. 482. Excl. sp. Linnea XII. 212. Cav. Te, t. 48, Sera. Fl. 
Gree. t. E Bot. Mag. t. 1067. ete. ene Elench. PI, hisp. 
165. ete., ÁN A 


. (Exel. d Ipome 
pro hat Wess. Bot emi 
CHARACT. C. ($ orthocaulos); ca 
ascendente pedali nese foliis = Mmi obov os 
subspathulatis sessilibus. basi ciliatis, peduncu ulis 
unifloris 
Wow ovato-lanceolatis villosis acutis 3 lineas longis, 
rolla "eds em triplo superante tricolore, capsula 
sia Cnorsy 
Pa tricolor L. Hort. Cliff. 19. et recent. 
Auct. Bot. Mag. t. 27. C. versicolor Sauss. Prodr. 
in Hort. Farn 


Horrss, et Lx. n. lusit. I. 396. t. 69. 
— B. tricolor Brotero Fl. lus 168. 


Les Liserons, nom qu'on donne vulgaire- 
ment en Franceaux espéces de ce genre, qui 
y croissent spontanément, en raison de la 
ressemblance de leurs fleurs avec celles du 
lis blanc, sont une des plus belles parures de 
nos champs, des lisiéres de nos foréts , des 
haies qui bordent les propriétés rurales. Leur 
port, en général volubile, est agréable; leur 
feuillage trés diversifié; leurs fleurs toujours 
grandes et d'un coloris tendre ou éclatant, 
souvent bigarré ; et néanmoins , malgré ces 
avantages, ils sont, à trés peu d’exceptions 
près, bannis de nos jardins. Dans les cam- 
pagnes, on leur fait une guerre à mort; 
ce sont pour les paysans , et méme pour les 
jardiniers, de mauvaises herbes, des boyaux 
du diable, etc. Ils ont un tort en effet, celui 
de n'étre pas exotiques; car dans ce cas on 


(1) Convolvulus sepium L. (Calystegia sepium R. Bn. et auct, recent.) 


Tow. m. 


s'empresserait à l'envi d'en décorer les par- 
terres! Et cependant que pourrait-on ra- 
tionnellement alléguer contre le Convolvu- 
lus sepium (Calystegia des aut. mod.) , qui 
croit dans les haies, autour desquelles s’en- 
tortille ses longues tiges effilées, que cou- 
vrentde belles feuilles hastées, que décorent 
de très grandes fleurs en cloche, du blane 
le plus pur? C’est de lui que Castel a dit : 
Et le Convolvulus, éclatant en blancheur, 
Sur les buissons voisins entrelacant sa fleur, 
De ses nombreux festons apri leurs intervalles, 
Semble le nœud charma s graces végétales. 
Rapin le loue disc M I. 460 et seq.): 
At tn rumpis humum et multo te flore profundis, 
ui riguas inter crescis, Convolvule, valles, 
Dulce rudimentum meditantis Lilia quondam 
Nature, cum sese opera ad majora parabat. 


298), 
On dirait en effet des fleurs de lis, et 
pour la blancheur , la forme et le volume; 
et quel bel aspect elles offrent sur le vert 
sombre ou livide des haies! A la beauté ce 
liseron joint l'utilité. On s'en sert avanta- 
geusement en médecine. Dans nos bosquets, 
enlacé autour du trone des jeunes arbres, 
ou s’étendant parmi les buissons, il devien- 
drait, lå où il n’y a pas de fleurs, une vé- 
ritable décoration. Ajoutons qu'il est vivace 
au moyen de ses rhizòmes tuberculigères. 

Que dirons-nous de cette délicieuse pe- 
tite espèce, le Liseron des champs, que Pon 
foule dédaigneusement aux pieds (C. arven- 
sis L.), aux jolies fleurs roses ou blanches, 
ou rubannées de ces deux couleurs , qu'elle 
donne pendant toute l'année, et qui s'ou- 
vrent ou se ferment, selon que le temps est 
pluvieux ou screin! Mais un plus long 
examen de ces espéces méprisées nous en- 
trainerait trop loin; abordons donc notre 
sujet. 

Une jolie espèce est cultivée assez géné- 
ralement, et depuis bien des années, dans 
nos jardins (peut-être parce qu'elle ne croit 

s en France ni dans le nord), où elle 
forme de jolies touffes que décorent de 
grandes fleurs tricolores; c'est la belle-de- 
jour (C. tricolor). Elle croit spontanément 
en Sicile, en Italie, en Espagne, en Por- 


«> 


tugal, dans les iles ioniennes , dans le nord 
de l'Afrique. A l'état normal, la plus 
grande partie de la corolle (la supér.) est 
d'un beau bleu d'azur, blanche ensuite, 
et jaune au centre. Elle a fourni par la 
culture des fleurs toutes blanches ou pa- 
nachées de bleu et de blanc. Elle forme 
des touffes bien étalées, hautes d'un pied 
à peine, et qui se couvrent de fleurs pen- 
dant toute la belle saison. En en coupant 
les tiges , aprés la principale floraison , elles 
refleurissent bientót de nouveau et durent 
ainsi jusqu'aux gelées. Elle est annuelle. 

Il est inutile, sans doute, de donner ici 
d'une plante si connue , une description bo- 
tanique ; nous nous contenterons donc d'en 
recommander la culture aux amateurs; et 
surtout celle de la belle variété figurée 
ci-contre, que la maison Vilmorin, de 
Paris, vient de mettre dans le commerce, 
et qui se fait remarquer par les longs ru- 
bans et les stries d'un bleu violacé qui 
sillonnent la corolle dans toute sa hauteur. 
M. Bélot-Défougères, horticulteur à Mou- 
lins (Allier), nous en signale encore une 
autre, mise aussi dans le commerce par la 
maison Vilmorin; cette variété se distingue 
par son coloris d’un beau bleu foncé. 


Ga. E: 


CULTURE. 


Comme celles de toutes les plantes an- 
nuelles exotiques, on séme, dés le mois de 
mars, sur couche sourde, sous cloche ou 
sous chassis, les graines de la Belle de jour, 
pour en repiquer le jeune plant en place, 
dès que le beau temps est assuré. Comme 
elle s'élève peu et se forme en touffe, on 
peut en faire de jolies bordures, On la cul- 


(PL. T.) 


tive avec suceés en pot, pour la décoration 
des appartements. Elle veut une terre meu- 
ble et riche , des arrosements fréquents. En 
la coupant prés de terre, au mois d’aout , 
elle remonte et fleurit jusqu’aux gelées. 


L. VH. 


f} pa 


—— 
omm 


"n 


meri 


Vuidieana: Hor 


(0 


t 


Sure PL a 


12° LIV. 


PL. VII. 


DÉC. 1847. 


RUELLIA PURDIEANA, 


RUELLIE DE PURDIE. 


Érrw. V. ci-dessus, T II, Sept. 1846. Pl. V (147). 


Acanthacee $ Echmatacanthez-Ruelliee. — Didynamia-Angiospermia. 


CHARACT. GENER. V. 
rollæ tubo basi 
min 


ibidem. — Adde: Co- 
co Feiern Mem ampliato, ad 
medium peir vato apicem dilatato; 
imbi... seu inæqua alis. F ane bilabiati. Ova- 
rium, loculis-6 et 8 ovulatis. Capsula iu pluribus 
speciebus plane dissimilis. 
erbæ rel potius —; 
rica tropicali subtropicalique. 
floribus etiam solétarsbus Teen rd 
magnis.. 


et — in des 
iH 


(Charact, Gener. penitus aces speciesque multe 
in alia genera diversa posee ) Ca. L. 

: pads I. 176. IL. 311. 
i sel ha ic rar. t. 119. Lamcx. lll. 


t: 550. È Lh L. Dur. Elth. t. 248. f. 320. L. Sloan. 


Hist. t. 100. f. 2. etc., etc. Wiz». xd 2 ue 
362. HB. et K. Nov. Gen. II. 238. Cna 

Linn. V. 96. 70. 749. VII. 396. Mir Neb. 
bras. Descr. 141. Mets. Gen. PI. 294 (203). 


CHARACT. SPECIEI : R. fruticosa glabriuscula , 
ramis subteretibus, foliis ovato-acuminatis ma 
dulatis sublonge: — etn at Dart floribus 
termin (n bracteis 2 flor subaequantibus folie 
form suffultis ; pci sah ane e 5-fido laciniis 
Ere bola tubo valde elongato curv - 5-an 
vio infandibaliformi, li mbo pat aren 

otundat dulatis A era ultra 
tubos pos: Hoo 


Ruellia pS Hook. Bot. Mag t. 4298. 


Cette belle Acanthacée est voisine par le 
port et la disposition florale de la Ruellia 
glabrata Hort. Giu (?) [Ruellia lilacina 
Hook. Bot. Mag. t. 4147 (1)], dont elle se 
distingue surtout par la forme et le coloris 
de ses fleurs. M. Hooker la compare à la 
R. bracteata R. Br. de la Nouvelle-Hollande , 
dont on peut consulter la figure, dans 
l'Iconographia Generum Plantarum d'End- 
licher (t. 104), et qui en différe principa- 
lement par ses tiges et ses oe poilues , 
une corolle toute autre, € 

Le savant botaniste, Pa des jardins 
royaux de Kew, qui nous donne la figure 
et la description (traduite ci-dessous) de 
cette plante (l. c.), ne nous apprend mal- 

eureusement aucune particularité de son 

histoire. Mais si nous en jugeons par la 
dédicace spécifique, elle aurait été décou- 
verte dans l'Amérique méridionale, par 
M. Purdie, voyageur botaniste pour les- 
dits jardins, où il en aurait envoyé tout 
récemment des pu 


(1) Nec R. lilacina Lir. (Bot. eg. | pu à 1846) 


que est Eranthemum montanum Hook. . Mag 
t. 4031. 


« Descr. Plante frutiqueuse ou plutôt 
suffrutiqueuse , dressée, glabre , haute d'un 
pied à un pied et demi, à branches obtu- 
sément tétragones, presque cylindriques, 
vertes. Feuilles opposées, pétiolées , ovées- 
acuminées, penninerves, entiéres; nervu- 
les transversales se réunissant aux nervures 
principales. Fleurs terminales, manifeste- 
ment géminées , et remarquables, chacune, 
par une paire de trés-grandes bractées fo- 
liacées , beaucoup plus petites que les feuil- 
es caulinaires, mais presque aussi longues 
que les fleurs. Calyce petit, profondément 
découpé en cing segments subulés , dressés. 
Corolle d'un lilas eramoisi foncé, dont le 
tube trés-allongé, courbe, s — gra- 
duellement vers le sommet; à limbe de 
cing segments étalés, presque ri on- 
dulés. Etamines 4 didynames. Anthéres 
sagittées, blanches, légèrement saillantes 
au-dessus du tube. Ovaire oblong, bilo- 
culaire, fixé sur une base charnue. Style 
aussi long que le tube. Stigmate bifide, à 
lacinies inégales , subulées. » 

Cn. L. 


299^ 


-€i63- 


Explication des Figures. 


Fig. I. Calyce et pistil. 2. 


Anthère. 3. Ovaire. 4. (le méme coupé transversalement (fig. gross.). 


CULTURE. ; a 


On donne à cette plante les mêmes soins 
qwaux autres plantes subherbacées de serre 
chaude; c’est-à-dire, un sol mélangé et 
assez riche en humus, des arrosements un 
peu abondants pendant la période végéta- 
tive; de Pair et de la lumière autant que 
possible; une température médiocrement 
élevée. On la tiendra toujours nette et 
propre, par le bassinage et le lavage de 
ses feuilles, pour en éloigner les insectes. 
Enfin on la multipliera avec facilité de bou- 


(S. CH.) 


tures aoútées, coupées dans les articula- 
tions foliaires , et qu'on plantera à la ma- 
nière ordinaire, en ayant soin d’en ra- 
battre l'extrémité trop herbacée; on les 
tiendra sous cloche et sur couche tiède. 
Là, en en éloignant l'humidité surabon- 
bante, elles s’enracineront trés prompte- 
ment et formeront bientót de beaux et vi- 
goureux individus. 
L. VH. 


MISCELLANÉES. 


+ 81. DE LA PROTECTION DU VERGER CONTRE LES OISEAUX. 


Les déprédations de la gent ailée, et surtout des 
moineaux-francs , dans les vergers sont passées à 
Pétat de pro as Cent moyens ont été tour-à- 
tour proposés, prónés, admis et rejetés, selon 
leur plus ou moins grande effic acité; et on en est le 
plus ordinairement revenu au plus antique, celui, 

robablement qui a toujours le plus de succès, la 
suspension de loques surmontées d’un chapeau, ou 
d'un mannequin léger, virant à la moindre brise. 
Le procédé dont il va être question, est plus 
ce que ce dernier. Il consiste à suspendre, par 
une ficelle, aux arbres et aux ceps de vigne, au 
moment de la maturation des fruits, des morceaux 
de glace (avec leur tain), qui miroitent dans Pair 
en cent façons au moindre vent. Leur rapide mou- 
vement, leur brillant éclat , les objets qu'ils réflétent 


et qui semblent alors se mouvoir avec vivacité , 
effraient nos maraudeurs et les éloignent à tout 
jamais 


Dans les champs ensemencés, dans les planches 
de petits pois, de fraisiers , etc , de semblables frag- 
ments de glaces, suspendus par une ficelle, au 
bout d'un báton disposé en potence, produisent le 
méme résultat 

Usité depuis quelque temps chez nos voisins 
d'outre-Manche, ce moyen leur réussit à merveille. 
et ne tardera pas probablement à étre admis dans 
les vergers du continent, quand son utilité et son 
efficacité seront Missis C'est ce que j'ai taché 
de faire en publiant ce petit article. 

L. VH. 


we y ide 4 (i ^ 
N "i. Y > z 


? | 
A » NY 


"4 > 
Y NX y v NES 


4 SE fj 


^ ) 
A ham cetuleum Pallas. 


Off ith & pict in Horlo Van Houlteano 
i 


12e LIV. 


PL. VII. 


DEC. 1847. 


300. 


ALLIUN CÆRULEUN, 


AIL à fleurs bleues. 


Érxw. Allium, nom chez les anciens de notre Ail commun (A. s 


tivum). L'étymologie de ce mot est 


inconnue; et nous ne pouvons admettre le radical celte All (esse! brûlant) que propose De Théis. 
Qu’a eu en effet de commun dans son origine la langue latine avec le jargon des Armoricains? 


Liliaceæ $ Scilleæ. — Hexandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. — 
palus regularis persistens ; 
nata uninervia patentia v. 
interiora sæpe 


Calyx Speen 6 se- 
sepala ima basi con 
campanula ato-conniventia; 

alius forma et longitudin 


ta sæpe breviora et angustiora; anthe 

los re elliptic cæ qe oblong æ basi fr 
biloba dorso medio affixe. Ovarium liberum ses- 
sile in interdum ob septa centrum haud attin- 
a uniloculare; ovula in locu 


campylotropa (amphitropa Exoz.) ylus filifor- 
erec igma obt y. capitellatum in 
trigastr 


m tri . Capsula membranacea astra 
triearius are incompletis pre rer à loculicido- 
dio — € stylo in m 

ina in loculis 


gulo ventra b atra 
subtilissime > Sam Eu Rcs ; testa membra- 
na albu arnoso ad Embryo parum 


ea c 
Dnus  (homotropus Papi. ) hem sat OR «ig 


iE) radicula juxta hilum sita. 

Herba bulbosæ olide ; bulbus tunica fus interdum 
rhizomate horizo ntalé enatus. Scapi inferne fo- 
liati v. subnudi s olidi v. fistulosi. Folia canaliculata 
semicylindracea v. teretia, 

plana plerumqu jejum: Um 
1-2-valvi membranac marceseente cincta interdum 
bulbillifera. Flores erecti rarius penduli cum pe- 
dicellis haud articula 
” Kowrs Enum. Pl. IV. 379. 
Allium (Pur. Honar. et multi Auct — L. Fvens ; 
. ire MATTHIOLE; 
9. Juss. Gen. PI. . Hatt. Monog. Gæt- 
ng. 745. Tuv. Monog. All. Wrattisl. 1822. 4. Dos Mem. 


Wern, Soc. VI. Moxy Moexcu , Meth. 286. Menchia, 


Ais Palat. VI. 314. Saturnia Manatti Diss. 


Gen. t. 24. f, 2. (Gam 


N 
Ill. t ` 242. Sense. È. i Roe 


AE 97. Bot 
5 Si (isi, ete. ime d Pl. 400 itin Tei: Hist. ae 


jr d icone Gener. edem diagnoses adeundi sunt 
Auct. systemat. ExpLic me l. s — Roem. et Scuutr. id. 
— Kunta ré pl. 1. RA "yo ps. 


CHARACT. SPECIEI: A. (( Mollium Dox) foliis 
brevibus loratis — Spatha bivalvi; umbella 
mane multiflora, perianthii laciniis linearibus 
obtus rg uta Kesaia æquantibus. Don 


(phras. spec. multo brevior, præ specierum maximo 
numero.) 


pf esti ns Partas Itin. IL. app. 737. 
Lansert. Don bw. E 


um 
et Herb. All. 34. Lx. et oie 
Abbild. N. u. "Selt. 6 I. fasc. IV. 39. t. 20. Lim 
Bot. Reg. l. c. q spec. duæ distinct. in 


et Scavrr. VII 1118 et 1032). 
(Non All. ceruleum Watt.) 

Allium azureum Lenes. Ic. PI. Fl. ross. Alt. lust. 
t. 136. Fl. Altaic. II. 14. 
Bee gar En 

et Scurr. Syst. veg. 1 


ae — All. 1. c. et 


Les aulx domestiques , l'ail, l'oignon, le 
porreau ou poireau, ont été connus , cul- 
tivés et employés de toute antiquité. Nous 
remplirions plusieurs pages de ce recueil 
de citations hébraiques, grecques et latines, 
pour démontrer inutilement un fait bien 


connu. Les Égyptiens leur rendaient un 
culte suivi; c’est ce que Pline a soin de nous 
apprendre (1). Les Israélites, dans le dé- 

Ci e CNN 


(1) Allium cæpasque inter we jurejurando ha- 
bet et Ægyptus. Lib. XIX, 


300b 


sert, regrettaient les ognons qu’ils man- 
geaient pendant leur captivité. Mais de ces 
trois espèces, la plus employée, comme la 
plus célèbre chez les anciens, est notre Al- 
lium sativum. Les Grecs le regardaient, non 
sans raison , comme un excitant; les guer- 
riers le mangeaient dans ce but ; on le don- 
nait aux coqs de combat. L’aristocratie ro- 
maine le dédaignait; mais le peuple en 
fesait un grand usage, et surtout les sol- 
dats: ce qui fesait dire proverbialement à 
à ceux qui, partant pour l'armée, étaient 
connus pour aimer un peu leurs aises : ne 
mangez pas d’ail! On connaît cette apos- 
trophe de Vespasien à un courtisan qui, 
chargé d'odeurs, l'importunait pour en obte- 
nir le gouvernement d'une province: faime- 
rais mieux que tu sentisses l'ail (maluissem 
allium oboluisse), et il le refusa. Dans les 
cérémonies religieuses, l'ail était souvent 
employé, et les sorciéres, qui jouissaient, 
on le sait, d'un grand crédit chez les an- 
ciens, chez les Grecs surtout, en usaient 
dans leurs sortilèges. (V. Horace, PERSE, 
JUVENAL , ete., etc.) 

De nos jours, les aulx entrent dans la 
composition et l'assaisonnement d'une foule 
d'aliments, et dans quelques préparations 
pharmaceutiques. Dans le midi de l'Europe, 
en Provence surtout, l'ail est en grand usage 
et fait partie de tous les mets. Disons tout 
d'abord que dans ces pays il n'a pas cette 
| âcreté qu'il gagne dans le nord, et qui ré- 
pugne à tant de personnes. 

L'histoire compléte de ces trois Aulx, 
et les usages auxquels on les emploie, nous 
conduiraient trop loin de notre sujet, auquel 
nous nous hátons d'arriver. 

Les espéces de ce genre sont fort nom- 
breuses : on en connait prés de 180 , habi- 
+ 4 4 aA? +; 


prés, l'hémisphèreseptent 

ties tempérées duquel elles dominent. Chose 
remarquable, elles participent toutes plus 
ou moins, fleurs, feuilles et bulbes , de cette 
odeur pénétrante, connue sous le nom 
d'odeur alliacée , qui se retrouve aussi , mais 


a 
l.danslespar- 
7 Lu 


<> 


fort rarement dans quelques autres végé- 
taux. En général, elles présentent un port 
agréable, de jolies fleurs diversement co- 
lorées, et sont vivaces au moyen d’un bulbe. 
Malgré ces avantages et malgré leur grand 
nombre à l’état de nature, on en voit peu 
dans les jardins, d’où leur odeur, sans 
doute, semble les exclure , et où cependant 
beaucoup d’entre elles feraient fort bon 
effet par le grand nombreet l’agréable coloris 
de leurs fleurs. 

Au premier rang, parmi ces dernières , 
se présente celle qui fait le sujet de cet 
article. On en doit la découverte à Pallas, 
qui la trouva dans la Russie asiatique, dans 
des plaines salées, le long de la Beresofka , 
un des affluents supérieurs de l'Irtisch. 
Ledebourg plus tard la trouva dans les 
montagnes de l'Altai, prés du fort de Buch- 
tarminsk, où il observa en fleurs pendant 
les mois de mai et de juin. 

Lorsqu'elle est en fleurs, son ombelle ca- 
pitulée rappelle bien et pour la forme et 
le coloris le capitule de notre Echinops 
ritro. 

Descr. Bulbe arrondi, solitaire, rous- 
sâtre ou blanchâtre extérieurement. Feuil- 
les 2, plus courtes que le scape, subdres- 
sées, semicylindriques, striées, vertes, 
placées à peu prés au-dessous du milieu de 
scape. Gaines étroites, cylindriques, striées, 
glabres, légèrement carénées , rougeátres. 
Scape haut d'un à deux pieds, vert. Ombelle 
globuleuse, multiflore, sortant d'une spathe 
membranacée, réfléchie, bilobée, roussé- 
tre; à lobes ovés aigus, inégaux; le plus 
large souvent bifide jusqu’à la base. Pédi- 
celles cylindriques, renflés au-dessous de 
la fleur, glabres , bleuátres, et munis à la 
base de deux petites bractéoles blanchátres, 
lancéolées, membranacées. Corolle pnm 
bleue, campanulée d'abord , puis cem en 
étoile; à lacinies extérieures ovées - lan- 
céolées, concaves, plus larges et un peu 
plus longues que les intérieures ; a BET v OE 
dorsale d'un vert bleuátre ; celles-e oblon- 
gues, presque planes, à ligne dorsale plus 


"m o 


m 


obsoléte; toutes assez obtuses, entiéres, 
glabres. Étamines presque égales, dépas- 
sant ordinairement un peu les lacinies; fi- 
laments subulés , bleus , dilatés à l'extréme 
base, là connées entre elles et avec la co- 
rolle; anthéres ovées-oblongues, d'abord 
jaunes, puis en s'ouvrant d'un vert bleuá- 


300* 
tre. Ovaire arrondi, tricoque, bleuátre, 
rétus, à loges contenant chacune 2 ou 
3 ovules. Style subulé, droit, azuré ; éga- 
lant les étamines; stigmate obtus , blanchá- 
tre. 


Ca. L. 


CULTURE. 


Cette plante mérite assurément une place 
dans nos parterres, en raison du volume 
et du jolis coloris de son capitule floral. 
Elle n’a rien à redouter de nos froids, et 
prospère dans un sol meuble, composé, 
bien exposé au soleil. Elle ne craint que 
l'humidité trop longtemps stagnante. Aussi, 
dans les hivers trop pluvieux, quelques 


(PL T. ou OR.) 


amateurs soigneux la rentrent-ils sous 
châssis; ou lui donnent-ils au moins une 
couverture de feuilles sèches, pour 
éloigner les eaux. On la multiplie TA 
par le semis de ses graines ou par la sépa- 
ration des jeunes cayeux. 

L. VH. 


MISCELLANÉES. 


+ 82. DES GRAINES DU COTONNIER EMPLOYEES A ENGRAISSER 


LE BET 


Dans les ihe pe manufacturiers , comm 
l'Angleterre, par exemple, on introdui ur 
lement des masses önsidérdblos de coton à à Tétat 
brut et renfermant encore un nombre immense de 
graines qu’on jette en le peignant. 

Un éleveur anglais de bestiaux s'est avisé d'en 
donner à ses beeufs, à ses moutons, à ses porcs; et 
ven est immédiatement fort bien trouvé par les 
beaux résultats qu'il en a obtenus dans le poids et 
le volume relatifs de ces animaux, comparés à ceux 
élevés à la maniére ordinaire. 
graines de coton, selon lui, ont une saveur 
douce et agréable; dia contiennent une huile 
grasse et abondante. Leur usage conserve la liberté 


AIL. 


des intestins, rend le lard (le gras) plus blanc, et 
semble préférable à celui de tout autre genre de 
nourriture, par la quantité de matiéres nutritives 
qu'elles CAUSE] Il conseille fortement à ses 
confréres d'essayer de ce mode d'engraissage, qu'il 
affirme étre préférable à l'ancien. 

Ces graines, jetées en effet au rebut, seront d'une 
acquisition bien peu dispendieuse, et peuvent étre 
profitables au bétail. C'est ce qui m'a engagé à faire 
connaitre ce procédé à ceux des lecteurs de la Fons 
qui possèdent des bestiaux. Ce serait là, au reste, 
un changement de nourriture qui ne pourrait qu'étre 
avantageux aux animaux. 


L. VH. 


+ 83. BE LA ROSE A CINQ COULEURS. 


Je m'étais hâté, d’après l'annonce d'un journal 
anglais, de me procurer, au prix de 51. st. (125 fr.), | 
une rose chinoise que son découvreur appelait rose 


à cing couleurs; rose, au reste, dont a déjà parlé 
| la Flore (N° de septembre dernier), et qui vient de 
| fleurir le mois dernier (novembre) dans mon établis- 


3004 i 


sement. Bien que je m'y attendisse quelque peu, 
mon désappointement n’a pas laissé que d’étre assez 
grand; ainsi d'abord, ma rose s'est montrée simple, 
blanche, sans aucune strie; c'est-à-dire pour, être 
scrupuleusement exact, un des pétales m’a montré 

une strie rose, mais microscopique! 
Que ce fait soit seulement le résultat de la florai- 
son tardive et en serre de mon individu, cela est 
ible , mai semble pas probable. Aussi me 


ian DA RS A 


-€983- 


félicité-je grandement de n'en n'avoir pas voulu 
livrer aux amateurs, un seul pied, avant d'avoir 
expérimenté cette rose par moi-méme. J'attendrai 
" Psy ME pr 4: 


à l'égard 


A r 
de la rose à cing couleurs, qu’une végétation nor- 
Yair libre ait, Van prochain, démontré 


x 


male a 
définitivement ce qu'elle vaut: sans doute, pas 
grand chose! 

L. VH. 


| $4. CULTURE DU MUGUET. 


(coxvazzaria manm L.) 


De toutes les plantes que Von puisse forcer pour 
les bouquets d'hiver, la plus agréable, celle qui 
aura toujours le plus de succès, et pour ses jolies 
petites fleurs et surtout pour leur délicieuse odeur, 
c'est le Muguet. Cultivé en pots dans ce but, il ne 
réussit généralement pas bien. Voici un moyen dont 
je me suis toujours trés bien trouve : 

Sur la plate-bande, où je le cultive, je place un 
ou deux chassis de couche (selon la quantité que 
je veux en forcer) de bonne heure en octobre. Ala 
fin du mois, je pratique à l'entour de la bâche, 
une tranchée que je remplis de fumier en fermen- 
tation, jusqu’à la hauteur des châssis. Pour faire 


durer plus longtemps ce réchaud, je place dessus, des 
planches inclinées en forme de toit; ce qui le pro- 
tège et contre les pluies et contre le froid. C’est 
là toutefois un soin qui n’est pas indispensable. Au 


celui de janvier, grâce à 
beaux bouquets de Muguet , bien étoffés, d’une frai- 
cheur et d’une odeur parfaites. 

X. 


+ 85. DESTRUCTION DES RATS ET DES SOURIS. 


Il n'est pas besoin de démontrer ici combien ces 
deux espéces de Rongeurs sont funestes à nos plan- 
tations de tout genre, et en particulier aux semis 
On a conseillé divers procédés pour les détruire, 
mais dont l’efficacité n'a jamais été complète. Voici 
deux moyens dont le succés est certain : 

On fait frire dans de la graisse, dans du beurre, 
dans du jus de viande, du liége coupé en tranches 
minces qu'on répand ensuite cà et là par petits 
tas dans le jardin. Les rats et les souris les avalent 
avidement et disparaissent bientót du jardin, tués 


par cette matiére indigestible. Des boulettes de pa- 
pier gris, des morceaux d’éponges , frits de la même 
manière , produisent des effets encore plus prompts. 
Les mêmes moyens peuvent être employés égale- 
ment contre les chats et les chiens errants, dont les 
dégâts sont à craindre et dont on est ainsi prompte- 
ment débarrassé. L'emploi de ces substances est 
aussi simple que facile et n’entraîne aucun des in- 
énients et des dangers que présente l'emploi de 


l'arsenic. 
L. VH. 


ERRATA IMPORTANT. 


Au folio 78, dernière ligne de la colonne de droite, avant l'article Curture, un remaniement typo- 


graphique a fait sauter une ligne, que le lecteur est prié d 


Par le 31° dégré de latitude nord et le 1300 


e rétablir: elle était congue ainsi: 


dégré de long. orient. (méridien de Greenwich). ...- 
-siu est une grande ile, qui, ainsi que celle de Sikof, 


est placée entre la Corée et 


Nora. Le Kiu 
le Niphon (Japon) proprement dit, à Ventrée de la mer du Japon, auquel elles appartiennent. 


Sha jure coscllue crx. 


OFF. Lith & pict in Horto Van Houtteano. 


12e LIV. PL. 


IX. | DEC. 1847. 


301. 


PHAJUS ROSELLUS, 


PHAJUS 


à fleurs rosées. 


Érm. Quios, brun; couleur interne des fleurs du type (1). 


Orchidaceæ  Epidendreæ-Bletidæ. — Gynandria-Monogynia. 


CHARACT. GENER. —Perigonii foliola subæ- 
qualia pe , exteriora interioribus conformia. 
Labellum sepius cucullatum, basi gynostematis 
a caratum int v. trilobum, dis 

ellosum v. cristatum. Gynos- 


m elongatum semiteres marginatum. 
me ali octolocularis. Pollinia 8 ae 
e indice c -Hollandice seu etiam Gui 
es) epigeæ acaules v. caulescentes , foliis jach 
TM angustis !) Porre nervosis, scapis A 
floribus magnis (v. parvis). 
Expuicn. Gen. Pl. ne Suppl. 1. 
(Parenth. exe.) 


ee 
5 
s 
e 
e 


I. 529. Linot. Orchid. 126. Wart. 
8. — Pachyne Sauss. Trans Hort. Soc. I. 


Phaj us Lovr. p Apo 
Pl. as. rar. t. 158. 1 


261. Bletie sp. R. B . 1924, 2719. Fn. Bavra, 
. Pers. Brune. t. 61. — 

t 33. Sert. Or cid. t. 23. Misc. (1839). not. 

E; Mon: ca PI. 372 (279). 


Bot. Mag. t 
o 


RACT. SPECIEI : P. sepalo dorsali et internis 
conformibus adnatis os revolutis, serius vix ex- 
plicatis, lateralibus Asme ssimis reflexis; omnibus 
i pres ; labello maj 


> 
> 
a 
B" 
= 
A 
mi 
: © 
Fondi 
= 
5 
> 
R 
Bcd 
Do 
Ades 
mn 
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93 
m 
e- 
n 
e 
E 
1 
EB 
iz 
c 
TH 
e 
Sè 


.m 
illud involven vissimo rot 
i vut isi “sit 2 elevatis, lobi ciba 3 ‘lis 
breviss na papillosa; calcare elongato, 
con EON. putas rosellis: scapo gracillimo 
longo, foliis elongatis angustissime linearibus 
Phajus rosellus Nos. (in præs. tab.) 


Si cette petite plante ne présente pas 
l'ampleur florale et foliaire de ses congé- 
néres, dont le type est, on le sait de reste, 
le Limodorum Tankervilliæ, toutefois l'élé- 
gance et la délicatesse de ses fleurs, leur 
coloris tendre, enfin la ténuité entière de 
l'espèce méritent de fixer l'attention des 
amateurs de belles plantes. 

Une autre circonstance curieuse est 
son habitat naturel. L'Inde et les iles cir- 
convoisines, celle de Ceylan entr'autres, 
paraissaient la patrie exclusive des qua- 
tre ou cinq espèces que l’on connaissait, 
à l'exception du Phajus grandifolius, 
trouvé à la fois dans l'Inde et dans la Nou- 
velle-Hollande. Depuis, deux espèces ont 
été découvertes dans le Nouveau-Monde; 
l'une dans l'ile de la Trinité, le P. macu- 
latus Lino. (Bletia Woodfordii Hook. Bot. 
Mag. t. 2719); l'autre, celle dont il s'agit , 
qui croit dans la Guiane hollandaise, ou 


elle a été trouvée par un des collecteurs de 
la maison Van Houtte, M. Herman Kegel, 
qui l'envoya vivante, l’année dernière 
dans cet établissement, où elle a fleuri pour 
la premiére fois en aoüt dernier. 

Elle se distingue tout d'abord de ses con- 
généres par son port élancé, trés ténu, 
des feuilles extrémement étroites, ensifor- 
mes, hautes d'un pied environ; un scape 
moins long qu'elles, trés gréle et terminé par 
5-7 fleurs petites, mais jolies et d'un rose 
tendre, R (au labelle) de cramoisi vif. 

Descr. Tubercule petit, ové. Feuilles 5-6; 
les ie squamiformes , allongées, 
amplexicaules, dressées; les supérieures 
extrêmement étroites, linéaires, grami- 
néennes, acuminées, assez rigides. Scape 
subramifié, plus court ou à peine plus long 
que les feuilles, très grêle, cylindrique. 
Bractées squarreuses, plus courtes que les 
pédicelles, dilatées à la base, acuminées. 


— 


1) Phajus grandifolius (Limodorum Tankervilliæ). 
Tom. ni. 


301b 
Sépale dorsal connivent avec les pétales; 
tous conformes , longitudinaux , linéaires- 
lancéolés, très étroits, aigus, révolutés au 
sommet , et s'étalant un peu avec l’âge de 
la fleur. Les latéraux (sép.) très étalés, 
rétrofléchis. Labelle ample, cucullé, tri- 
lobé, prolongé en arrière en un assez long 
éperon conico-filiforme ; lobes latéraux ar- 
rondis, grands, parallèles au gynostéme , 
mais ne l'enveloppant pas; le médian très 
court arrondi, crispulé; disque muni de 
deux lignes élevées, disparaissant à la base 
du lobe médian , et là remplacées par 5 au- 
tres très petites, dont la médiane plus large, 


-€983- 


salement, plan par devant, apiculé ; anthére 
terminale, incomplétement biloculaire. Pol- 
linies deux, arrondies. 

Si les formes florales n'étaient pas exac- 
tement celles qu'affectent les autres espéces 
du genre, ce dernier caractére en éloigne- 
rait notre plante. Fesons observer toutefois, 
que malgré les diagnoses qui attribuent tel 
ou tel nombre de pollinies aux tribus et par 
suite aux genres, ce nombre ne laisse pas 
que de varier, et dans les genres et dans les 
espèces elles-mêmes. Nous aurons occasion 
très prochainement de revenir sur ce sujet. 


papilleuse. Gynostéme court, arrondi dor- Cu. L. 
CULTURE. (S. CH.) 


Cette plante se cultive en pot bien drainé 
et rempli, comme il a été maintefois expli- 
qué dans ce recueil, en traitant de la culture 
des orchidées, c’est-à-dire, de fragments de 
terre de bruyère tourbeuse , de brindilles 
de bois mort, de mousses, ete., le tout un 
peu exhaussé au dessus du pot. On la gou- 
verne absolument à la manière des Bletia 
et des autres Phajus. Ainsi, repos complet 
et sécheresse, tandis qu’elle n’est pas en vé- 


gétation; mais dés qu'elle commence à don- 
ner signe de vie (c’est alors qu'elle montre 
ses fleurs), on la rempote à neuf, on la 
mouille fréquemment, mais selon ses pro- 
grès; et on la tient très chaudement, non 
seulement jusqu’à ce que sa floraison soit 
terminée, mais jusqu'à la formation bien 
complète des nouveaux pseudobulbes. 


L. VH. 


MISCELLANÉES. 


+ 86. CONSERVATION DES ARTICHAUTS. 


On écrit aux — de Flore et de Pomone (Nu- 
méro a d'octobre 1847): 


4 bal 


i sal 
3 > È E 
moins kao. je coupe plus tôt ou plus tard 
+ + 1 424 3, 471 4 . a 4 3 


mon carré. Je laisse à la tige qui les porte autant de 


place également d'autres légumes, 
dans une couche de sable frais proportionnée au 


nombre de pieds qui me restent. Je donne a ce 

lit de sable 10 pouces (40 cent. ) d'épaisseur. J’en- 
fonce plus ou moins dans ce sable m es tiges d'ar 
tichaut, selon leur longueur, et de façon qu 'elles 
soient koi et que leurs tétes ne se touchent pas. 
J'ai conservé ainsi jusqu'à la fin de décembre, à 
la grande satisfaction de mes maîtres, des artichauts 
aussi frais et aussi bons que si on les cueillait en 
septembre, » 

a E. B. » 


i 
1 
Li 
* 


~ " ) ) y 
‘Gropwol HAIL umbel lal LLAIL Hoot 


eva 
PIIEL I 


: 


12e LIV. PL. 


E DÉC. 1847. 


302. 


TROPAOLUM UMBELLATUM, 


CAPUCINE à fleurs en ombelle. 


Erm. V. ci-dessus, T. II, janvier 1846, PI. III. 


Tropæolaceæ. — Octandria-Monandria. 


CHARACT. GENER. — V. ibidem. 
CHARAT. SPECIEI. T. glabrum scandens, foliis 
subpeltatis Pt inquelobis, floribus umbe lla- 
tis, calyce cylindraceo calcare obtuso subcurvato 


longiore, Yang spathulatis deem acutis, 3 mita 
superantibus, 2 minimis squamiformibus "Hoo 

i umbellatum ms 1. ?) Hook. Bot. 
Mag. t. 4337. 


Un aspect tout particulier, une tige grim- 
pante, fléchie en zig-zag , des fleurs tubu- 
lées, en ombelle (circonstance tout-à-fait in- 
solite jusqu’ici dans ce genre, ou elles ne 
se montrent que solitaires) et d’un jolis co- 
loris; une grande élégance enfin, distin- 
guent cette espèce et la recommandent au 
choix des amateurs. 

C’est au professeur Jameson, de Quito, 
que revient le mérite de sa découverte. 
Il Yobserva sur le Pilzhum, montagne de 
7,000 pieds d’élévation au-dessus du niveau 
de la mer, et sur laquelle elle parait croitre 
exclusivement, D'un autre côté c'est 

. Lobb, que nous en devons l'introduction 
dans nos jardins; et ce n'est pas l'une des 
moins intéressantes conquétes végétales 
qu'il ait faites dans le cours de ses nom- 
breuses pérégrinations. Il est probable, selon 
l'observation de M. Hooker, qu'il l'aura re- 
cueillie là méme où M. Jameson l'avait 
découverte. 

Voici la description que nous en donne 
le savant botaniste que nous venons de nom- 
mer (M. Hooker) : 

« Descript. Rhizome tuberculeux (selon 


oe 


K. 


M. Jameson), du poids d'un à deux kilog. 

(9-4 pounds). Tige grimpante, cylindrique, 
gréle, succulente, pourprée, zigzaguée. 

Feuilles distantes , subpeltées , cordées, pro- 
fondément 5-labées, longuement et flexueu- 
sement pétiolées ; à lobes ovés , obtus, mu- 
cronés pendant la jeunesse. Pédoncules 
axillaires, à peu prés aussi longs que les 
pétioles, portant une ombelle de cinq ou 
six fleurs (ou plus), et de petites bractées 
subulées à la base du pédoncule et des pé- 
dicelles. Calyce cylindrique, d'un rouge- 
orangé, lavé de vert aux deux extrémités, 
surtout pendant la jeunesse; à limbe droit, 

inégalement quinquélobé , ee à la 
base en un éperon obtus, courbe, plus 
court que le calyce. Pétale es seine 
inégaux, spathulés, aigus, onguiculés, 
droits (non étalés); trois d'entre eux rouges 
et un peu plus longs que le calyce; les deux 
autres orangés, trés petits, squamiformes. 
Étamines aussi longues que les pétales. 
Ovaire globuleux , trilobé. Style robuste, 
plus court que les étamines, à stigmate 
trifide. » 

Cu. L. 


$ Explication des Figures. 


y 


Fig. 1. Fleur dont on a retranché le calyce jusqu'à l'éperon. Fig. 2. Pistil. (Fig. gross.). 


3025 


CULTURE. 


En raison de l'élévation du parallèle sous 
lequel croit cette remarquable capucine, 
on pourrait penser qu’elle devrait chez nous 
braver impunément nos hivers. Il en serait 
en effet ainsi, sans la persistance de l'humi- 
dité pendant cette saison dans nos climats. 
La prudence veut done qu'on la eonserve 
pendant les froids en serre tempérée, sur 
une tablette bien aérée , bien sèche, où on 


-£923- 


(S. F.) 


la laissera à peu prés sans eau. Pendant tout 
l'été, on pourra la planter à l'air libre, et. 
en décorer des treillages, des haies, de. 
Du reste, mêmes soins et mêmes modes de 
multiplication que ceux que j'ai recomman- 
dés à l'occasion de ses congénères à rhizome 
tuberculeux. 
L. VH. 


MISCELLANÉES. 


+ 87. CAMPANULA PYRAMIDALIS L. 


(cAMPANULACER.) 


Voici encore une de ces bonnes et belles vieilles 
plantes que la mode condamne à l'oubli et qu'i 
est de notre mission de rappeler aux amateurs! Un 
seul mot justifiera notre prétention : cette Campa- 
nule croît partout et donne, sans culture, des épis 
pyramidaux , hauts de 4 à 6 pa et entièrement 
garnis de fleurs bleues ou blanc 
— Les auteurs lui assignent pour ido la Savoie, 
la Carniole , et les cótes illyriennes de la mer Adria- 
tique. Il est à remarquer néanmoins qu'elle croit, 
en outre, spontanément en Allemagne, en France, 
et qu'elle s'avance trés loin dans le Nord. Je l'ai 
observée, dans nos Flandres, poussant avec vigueur 
entre les pierres des vieux ponts, sur des murs, dans 
les interstices des margelles des puits, etc. Quel- 

es rares fleuristes savent en tirer un bon parti; 
ils la cultivent en pots, la i x. en treillage, sur 
des colonnettes en triangle ou en cercle, en éven- 
tail, etc., sur lesquels les fleurs sont vor mins abon- 

u'elles couvrent entièrement le feuillage. 

Un horticulteur anglais, M. Clarke, par une cul- 
ture -epgomie, a obtenu de cette i piis des tiges de 
1 l e hauteur, et couvertes de fleurs 
presque du haut en bas. Voici sa méthode, dont 
il a fait dernièrement part à la Société d’Horticul- 
ture de Croydon. 

« Je seme les ar de la C. pyramidalis (Chim- 
= Campanula s cheminées, en anglais vul- 

en mars, sur une couche sourde. Lorsque mes 
is plantes ont deux ou trois feuilles, je les em- 
pote, et les place en châssis clos, où je les laisse 
jusqu'à ce qu'elles aient poussé; je les endurcis peu 
peu (en leur donnant de l'air); et en mai leurs 


racines tapissent les pots. Je prépare alors un coin 
de terre riche en humus, à l'air libre et bien exposé, 
où je les plante à 18 pouces de distance les unes 
des autres. Je les laisse là jusqu'en mars suivant: 
époque à laquelle elles auront fait si bonnes pousses. 
Je les relève alors bien en motte, et je les plante 
ans de grands pots, bien drainés et remplis du com- 
post suivant : fumier de cheval bien consommé, ter- 
reau de feuilles, terre franche, le tout mêlé par par- 
ties égales et auxquelles j'ajoute un peu de sable 
blanc. Je les mets ensuite dans une bâche , que je 
tiens qns jusqu'à ce qu'elles se soient pu: 


à végéter de nouveau. Bientót elles développeront 


leurs tiges florales; et au fur et à mesure que celles-ci 
avanceront, je gles rapproche le plus prés possible 
du verre, en admettant l’air abondamment pendant 
le jour. Au fur et à mesure que le printemps avance, 
je les sèringue fréquemment, et dans l'après-midi, 
je ferme les châssis pour y concentrer une atmos- 
phère humide. Aussitôt que les tiges à fleurs attei- 
gnent une trop grande hauteur pour rester dans la 
bâche, je porte mes Campanules dans la serre tem- 
pérée ou dans le Conservatoire, dans l'endroit le 
us aéré. 

» Sous l'influence de ce traitement, mes a 
m'ont donné des tiges à fleurs hautes de 10 à 
pieds. Je ne connais pas de plantes que la han 
Lia rendre plus parfaites et qui puissent décorer 

e plus deter les appartements , les vé- 
naii. etc., — Un seul pied de cette Cam- 
panule, a ainsi pura a produit à la fois jusqu'à 


9 épis fl 


a> 


L VA: 


~€253- 


vendas (auberges). Puis plein de confiance 
dans ma force et dans le viatique dont je 
l'aecompagnais, je me mis en devoir de quit- 
ter Rio de Janeiro. 

Je m’embarquai dès 6 heures du matin, 
par le plus beau temps du monde, suivi de 
mon nègre , sur une de ces barques à voile 
si communes (une fallua), qui sillonnent 
sans cesse la baie et sont manœuvrées par 
4 ou 6 rameurs nègres et un maitre qui 
tient le gouvernail. En trois heures envi- 
ron , nous atteignimes Piedade, petite bour- 
gade, dans laquelle je me procurai deux 
mules, l'une pour me servir de monture et 
l'autre pour porter mes bagages. Quant à 
mon négre Domingo, il dut faire la route, 
cum pedibus et jambis.Je partis sur-le-champ 
de Piedade, dans le but de gagner Fréchal, 
petite ville à 5 lieues environ de distance de 
celle-ci, et où je me proposais de passer la 
nuit. Je traversai une plaine sablonneuse , 
entrecoupée cà et là de flaques d'eau, où 
croissaient des Typha et des Carex, sem- 
blables en tout à ceux d'Europe; mélés à 
des Pontederia crassipes, à des Papy- 
rus, ete., en pleine floraison. Sur les bords 
s'étalaient des touffes de Dichorisandra 
thyrsiflora. Dans les haies, de belles Apo- 
cynées, des Asclépiadées, des Convolvu- 
lacées, déployaient tout leur luxe floral; 
je remarquai surtout parmi ces arbris- 


.seaux grimpants un jasmin à odeur suave. 


La Verbena jamaicensis, le Vassoura (Sida 
carpinifolia) et une Rubiacée (la Sper- 
macoce viarum), abondent le long de la 
route. Dans les sables, des Cereus, des 
Opuntia et d’autres cactées plus humbles, 
hérissaient le sol, et par dessus toutes, do- 
minaient les hautes hampes fleuries du 
Fourcroya gigantea. 

Je suivis le bord d’une petite rivière na- 
vigable le Magé-assu , qui se jette dans la 
baie, et arrivai bientôt à Magé , petite ville 
malsaine , en raison des marécages qui l'avoi- 
sinent ; mais assez marchande, et qui fournit 
à Rio de grandes quantités de farine de 
Mandioca (Cassave; Manioc), provenant 

Tow. m. 


302° 
comme on sait de diverses espèces de Jani- 
pha (J. Manihot, ete.). De Magé à Fréchal, 
le pays s'élève un peu et se couvre de pe- 
tites collines cultivées en Manioc. 

J'arrivai dans cette dernière ville Je soir. 
Mon nègre, qui connaissait ce pays, pour 
avoir maintes fois fait le voyage de la mon- 
tagne, me conduisit au Rancho, où nous 
devions passer la nuit. Les Ranchos sont les 
seules auberges du pays, ce sont de grands 
hangards soutenus par des poteaux; l'en- 
semble en est sale, dégradé et presque 
jamais nétoyé ni réparé. C'est lå que bêtes 
et gens, au milieu de la fumée des feux 
divers qu’allument les voyageurs, et prin- 
cipalement les muletiers, pour se réchauf- 


fer (les nuits sont très froides) et faire 


cuire leurs aliments: et des odeurs de toute 
espèce, qui s'exhalent de tous les coins de 
ces misérables habitations, couchent péle- 
méle, qui sur des peaux de bœufs, qui enve- 
loppés d’une couverture de coton, qui sur 
les herbes données à paitre aux bêtes de 
somme. Heureux le voyageur pourvu d’un 
hamac! C’est un Nabab au milieu de ces 
pauvres gens. 

Ajoutez. à ce tableau, des troupeaux de 
pores errants, furetant avec leur grouin 
immonde dans tous les coins et disputant 
aux gens la nourriture qu'ils prennent; 
d'énormes chauve souris, qui logent dans 
les combles et qui, effarouchées par les lu- 
mières et le feu , traversent de leur vol lourd 
et embarrassé le Rancho, sucent la nuit le 
sang des mulets, et quelquefois, dit-on, 
celui des hommes; la vermine qui le visite 
trop souvent, et parmi laquelle il faut comp- 
ter le millepieds, le scorpion, la puce pé- 
nétrante (Bicho do pé), les mosquitos, les 
borrachudos ou chiques, les brocchos, pe- 
tit coléoptère dont la piqúre est des plus 
douloureuses , etc. Le Bicho do pé ressem- 
ble, comme on sait, á notre puce; il est plus 
petit et plus allongé, court plus vite, mais 
saute moins lestement. Il s'attaque aux pieds 
et aux mains, tout autour des ongles, s'y en- 
fonce sans qu'on le sente, y grossit, y pond. 

55 


3024 
Bientót à la dilatation de son abdomen et 
plus tard à Texclosion de sa progéniture 
surtout, on sent les vives douleurs que 
cause sa présence, qui devient intolérable 
et pourrait amener des accidents , si on ne 
le délogeait promptement. Les négres, 
fort sujets à ses attaques, à cause de leur 
insouciance naturelle et de leur malpropreté 
| invétérée, sont experts à le détruire, et vous 
en débarrassent , en un clin d'œil, sans dou- 
leur, à l'aide de la pointe d'un couteau, 
d'une épingle, etc. nd 

Le Borrachudo est une très petite 
mouche, tournant longtemps autour de 

Yendroit de votre corps ou elle veut se 
placer; vous y pique sans douleur; mais 
bientôt la succion du sang , amène une dé- 


mangeaison qui s'enflamme , laisse ensuite 


une écaille d'abord rouge, puis brune, qui 
se dessèche enfin et tombe. 

Les moustiques, les scorpions et les 
mille pieds ou scolopendres , sont trop 
connus de tout le monde, pour que je m’y 
arréte. 

Telles sont en somme les petites mi- 
séres qui attendent le voyageur dans ces 
pays: heureux, bien heureux, quand il 
peut se procurer du moins les premiéres 
nécessités de la vie! Je parlerai plus tard 
des dangers plus sérieux qu'il peut courir, 
et j'en ai déjà touché quelques mots dans le 
préambule de cette notice, en parlant des 
serpents , des caimans, etc. i 

Tout nest pas roses en ce monde là; je 
dus apprendre ce proverbe trivial à mes 
dépens. 


Comme on le pense bien, je ne pus fer- 
mer l'eil de la nuit, quoique les insectes 
en question eussent bien voulu respecter ma 
personne ; mais le bruit que fesaient les 
nègres en préparant leur repas, leurs cris, 
leurs querelles, le tapage des muletiers et 

es maitres, la fumée, les odeurs, tout 
cela me tint éveillé. 

L'hospitalité du Rancho n'est point vé- 
nale; mais presque toujours auprès de lui se 
trouve une Venda, dont le propriétaire, ven- 
dant aux voyageurs le mais (milho) pour la 


LES 


nourriture de leurs mulets et aux maitres 
des comestibles et des liqueurs fortes, sait 
fort bien se récupérer de cette non-valeur. 

La Venda diffère peu du Rancho; c’est 
comme ce dernier une sorte de grande 
salle sans plafond ; autour des murailles, sur 
des tablettes, sont entassées ou pendent aux 
solives, toutes les marchandises qu’on y 
débite. En face de la porte d’entrée , s'étale 
un long et large comptoir, servant de table 
aux allants et aux venants pour consommer 
ce qu'ils achètent , et derrière lequel se tient 
le marchand. Point de siéges, point de tables; 
chacun reste debout ou s'appuie le long 
des murailles. En dehors , le toit se prolonge 
le long de tout un côté du bâtiment, et 
forme une galerie couverte, ou Varanda; 
c’est lå qu'on respire le frais du soir, qu'on 
cause, qu'on chante, en s'aceompagnant (en 
raclant, veux-je dire) de la mandolina. 

ien que ce court récit m'éloigne un peu 
de mon sujet, je ne puis résister au désir de 
faire part au lecteur de la maniére assez 
générale dont on y traite les habitués et 
les passagers. 

C'est le soir. Une foule de muletiers , 
d'hommes de couleur, de marchands fo- 
rains, ete., se trouvent réunis, en atten- 
dant le diner ou le souper, comme on you~ 
dra; on fume, on devise, on boit la cachaca; 
cest un brouhaha étourdissant. Mais une 
vieille négresse apporte sur le comptoir un 
grand chaudron rempli de carne secca cuite, 
dont le fumet vient agréablement chatouil- 
ler les nerfs olfactifs de l'assistance. D'un 
côté du chaudron, elle place un grand plat 
rempli de piments; de l'autre, un second 
plat rempli de bouillie de mandioca, dis- 
posée en une haute pyramide. Tout étant 
prêt, un baquet rempli d'eau est présenté 
à chaque assistant, qui s'empresse de sy 
laver les mains. Ce soin pris, 0D s'ap- 
proche du comptoir, où chacun plonge la 
main dans le chaudron, en tire un morceau 
de viande, que la cuisson à rendu telle- 
ment gluante, qu'il est obligé de la diviser 
avec les deux mains, voire même avec les 
dents , et dont il rejète sans facon le sur- 


A. 


m A AAA ———— 


6 302¢ 


plus dans le vase commun; quand au mor- 
ceau qu'il conserve, il le trempe dans le 
piment et l'avale, en l’accompagnant d'une 
poignée de mandioca, qu’il se lance adroi- 
tement dans la bouche, en se gardant bien 
de Py porter avec la main : ce qui serait 
inconvenant. 

À la carne secca, on joint toujours des 
haricots noirs et du maïs 'bouillis, sans aucun 
assaisonnement. 

C'est á une demie lieue environ de Fré- 
chal, que commence l’ascension de la Mon- 
tagne, et de cette ville à la Fazenda (ferme) 
de M. March (1), située à 5,000 pieds au- 
dessus du niveau de la mer, il y a près de 
cing lieues, qu'on franchit par d'horribles 
chemins ravinés, à l'aide de mules dont le 
pied str, si on les laisse à elles-mêmes, vous 
tire sans danger. Mais si la route est mau- 
vaise, quel dédommagement autour de soi 
et sur la tête! Quel spectacle grandiose que 
celui de l'immense forêt vierge que l'on 
traverse! Ce ne sont plus ces bouquets de 
bois épars dont, voyageur novice, fraiche- 
ment arrivé, j'admirais encore hier, ébahi, 
la riche végétation. Quelle différence de ces 
restes chétifs des forêts défrichées autour 
de la capitale, avec les masses gigantesques 
végétales, qui revètent les flancs de la Mon- 
tagne des Orgues! 

Ce sont une foule de palmiers, parmi 
lesquelles je distinguai le cocotier Andaia , 
chargé de ses excellents fruits, et surmonté 


(1)M. March est un colon sro qq d’une 
des plus considérables fazendas du pays. La, il cultive 
tous les arbres fruitiers et les "ade culinaires de 

l’Europe. Ainsi les pois, les haricots, les pêches, 
les olives, les figues , les pommes, les coings, les 
poires, les ballons. les choux, les artichauts, 
les asperges, les oignons, etc., etc., se récoltent 
e les bananes, les oranges, le 
., etc. Il n'est pas un 


en même temps qu 
manioc, le café, le sucre, etc 
voyageur dans ces latitudes lointaines, qui ne con- 
naisse ce nom vénéré et n'ait recu ui bien- 
fait de celui qui le porte. Mais à l'époque de mon 
voyage, je n’eus pas le bonheur de le trouver dans 

propriété , où, du reste, je reçus une généreuse 
hospitalité de M. Ricardo, chargé de la direction 
de ses domaines pendant son absence. 


de ses panaches recourbés en plumes d’au- 
truche; le Guariroba (Cocos oleracea), le 
Palmito (Euterpe oleracea), le Bority (Mau- 
ritia vinifera), le Macauba (Acrocomia scle- 
rocarpa), ete., ete.; et des milliers d'énor- 
mes Laurus, q figuiers , de Cassia, d'Eu- 
genia, de Cecropia, de Cæsalpinia, de 
Malpighia, de Sapoucaya (Lecythis) , dont 
les fruits réunissentle gout de nos chataignes 
à celui de nos amandes; de Chorisia, aux 
grandes fleurs bigarrées , etc. Et puis des 
Bignones , des Solanées en arbres, des Mé- 
lastomacées, des Myrtes , etc. Parmi ces 
grands arbres, des multitudes d'énormes 
plantes volubiles, des Cipos, comme les 
appèlent les Brésiliens, s'élancent autour des 
trones ; ce sont des Bignonia, des Bauhinia, 
des Cissus, des Hippocratea, des Baniste- 
ria, des Heteropteris, des Passiflores, des 
Philodendcum , des Anthurium , ete., etc. 
Sur les branches, sur les troncs, des Til- 
landsia , des Billbergia, des Echmea, des 
Bromelia, des Pitcairnia, la Cabeira de 
7eilho ou Cheveux de Vieillards (Till. us- 
neoides), flottant échevelée à 20 , 50 et 
méme 40 pieds de longueur; puis des fou- 
gères de toute espèce, des Lycopodes, des 
Orchidées (Epidendrum, Brassavola , Cat- 
tleya, Stanhopea, Zygopetalon, ete. ete.) ; des 
Gesnériacées (Drymonia; Alloplectus, etc.); 
des Pipéracées, etc. Je remplirais plusieurs 
pages de cet écrit, des noms seuls des 
plantes de toute espèce, de tout genre, de 
toute famille, qui composent ces majestueu- 
ses forêts (1) et qui, pour la plupart, 

uri HA e: Be 


— 


cette foule de végétaux grimpants que je 


(1) Hélas! ces forêts, l'orgueil de l'Amérique, 
l'honneur de la science, diminuent chaque jour et 
disparaitront bientôt tout-à-fait, grâce à l'incurie, à 
l'imprévoyance des colons. Déjà des espaces immen- 

dés e iles. Ont-ils besoin d'un 

champ, ils abattent, Ince ndient une partie de 
forét , et cultivent sur ses cendres. Le terrain vierge 
rapporte d'abord d'une manière extraordinaire ; 

mais peu à peu cette abondance se ralentit , et 5 ou 
6 ans après, 7 ou 8 ans au plus, elle cesse entièrement 
pour faire place à une complète stérilité; c’est-à-dire 
à des masses d’une grande graminée qui envahit bien- 


ses sont dénu 


302! 
signale, quelques-uns attirérent surtout 
mes regards. C'était tout d’abord le Cipo 
matador (liane meurtrière), énorme figuier 
volubile, dont le trone d’abord droit et 
élevé, se divise à 12 ou 15 pieds de hau- 
teur en deux branches, qui se jettent sur 
le premier arbre à leur portée , l'enserrent 
étroitement, croissent avee lui, mais plus 
vite que lui : le pressent et l'étouffent bien- 
tôt dans leurs circonvolutions , le tuent et 
sont encore longtemps vigoureuses et de- 
d que le soutien n’est plus depuis bien 
des années. Puis le Cipo d'imbé, espéce 
d'Aroïde (Philodendrum?), dont le tronc, 
souvent de la grosseur de la cuisse, ceint le 
tronc des arbres les plus élevés, semble 
quelque prodigieux serpent, et par sa forme 
et par les larges lozanges qui, résultant de 
la chute de ses amples feuilles, bigarrent 
son épiderme, comme la robe de ces repti- 
les : tandis que de la partie moyenne et de 
la base du tronc partent de nombreuses 
racines, raides et droites comme des fils à 
plomb et descendent jusqu'à terre. C'est 
partout une magnificence , une grandeur, 
une luxuriance de végétation que peut seul 
apprécier celui qui l'a vue. Un autre figuier 
présente un aspect extrémement curieux: 
son tronc acquiert une hauteur et une 
épaisseur immenses. À 10 ou 12 pieds au- 
dessus de sa base, saillissent des lames min- 
ces , augmentant peu à peu d'ampleur, jus- 
qu'à ce qu'elles atteignent le sol, où elles 
se confondent avec les maitresses racines 
de l'arbre. A la surface de la terre, ces ex- 
pansions ont souvent 5 pieds de diamétre, 
sur quelques pouees seulement d'épaisseur. 


tót tout le terrain, le Capim tees Paese 
glutinosa), dont il ensuite imposs 

barrasser. Dans leur aveuglement ue den leur 
ignorance, au lieu de fertiliser le sol par des engrais 
à la manière européenne, ils ont recours au méme 
moyen qu'auparavant ; ils abattent ou incendient de 
nouvelles parties de foréts, pour recommencer ail- 
leurs, lorsque la nouvelle terre ne produira plus. 


A l'époque à laquelle je traversais ces 
foréts (mai), les divers Laurus étaient en 
pleine floraison, et leurs nombreuses petites 
fleurs blanches, embaumant l'air au loin, 
contrastaient agréablement avec les larges 
fleurs vivement colorées des Mélastoma- 
cées (Lasiandra fontanesiana, etc.), des 
Chorisia (C. speciosa), des Cassia, ete. 
Toutes ees masses d'arbres semblaient jon- 
chées de rose, de pourpre, d'or et d'argent, 
en raison de l'abondance des fleurs qui les 
couvraient. L'un des plus grands et des plus 
beaux arbres de ces bois, élevait son trone 
armé de forts aiguillons, sans branches au- 
cunes, à 50 ou 40 pieds de hauteur ; là une 
énorme cime presque hémisphérique , était 
couverte de milliers de grandes et belles 
fleurs roses. 

La plupart de ces grands arbres sont 
enlacés par quelque espéce particuliére de 
plante grimpante ou volubile , appartenant 
surtout aux Bignoniacées, aux Synanthé- 
rée, aux Apocynées, aux Asclépiadées, aux 
Papilionacées. Plusieurs de ces plantes 
croissent, entrelacées ensemble et pendent 
du haut des arbres, comme de gros cor- 
dages; d’autres ont la tige plate et com- 
primée , comme de véritables ceinturons 
(Bauhinia, Banisteria, etc.). Jen mesu- 
rai ainsi plusieurs qui avaient environ 
6 pouces de large, sur un à peine d'épais- 
seur. On peut regarder comme les deux 
plus belles, la Solandra grandiflora, avec 
ses grandes fleurs en trompettes; en épar- 
pillant ses sarments à travers les plus grands 
arbres de la forét, elle leur prétait ainsi 
une magnificenee qui leur était étrangère; 

et une brillante Fuchsia (F. integrifolia 
Campess. — F. affinis Esusp. — pyrifolia 
Presi. — radicans Miers) qui est fort com- 
mune, s'attache à toute espèce d'arbres, 
atteint souvent ainsi de 60 à 100 pieds de 
hauteur, et retombe de là en superbes guir- 
landes fleuries. 


(La suite prochainement.) 


FIN DU TOME TROISIÈME 


ei lettino 


BE dm at 


. Allium 


A TER Mia SUNT NOn EHI TON, Wc em 


TABLE GÉNÉRALE ALPHABÉTIQUE 


DES 


Figures, Descriptions el Miscellanées contenues dans les trois premiers volumes 


DE LA 


FLORE DES SERRES ET DES JARDINS DE L'EUROPE. 
(1845-1847.) 


PLANCHES COLORIÉES. 


A. 


Abelia floribunda. II. Janv. 1846. IV. 
Abutilon venosum. II. Mars wo he 
pæoniæflorum. II. Pl. 
Achimenes rig LE He dori 4806. yH. 
cupreata. II. Pl. 
— ignescens. III. PI, pe 
— multiflora. I. page 79. 
—  patens. III. PI. 245. 
picta. I. page 99. 
Æc hmeá fulgens. IL. Avril 1846, IX. 
a longiflorus. IIT. Pl. 288. 
Lobbianus. III. Pl. 246. 
— miniatus. III. Pl. 256. 
— pulcher. II. PI. 197. 
speciosus. III. PI. 267. 
Aerides Brookei (odoratum). I. p. 95. 
00. 


ceruleum. III. Pl. 
Alloplectus dichrous. II. Juillet 1846. IX. 
— Pinelianus. II. Août 1846. V. 
Alona coelestis. I. age 161. 
Alstreeméres du Chili. I. page 2 
Alstreemeria Errembaulti, (hybr. III. PI. 262. 
esiana. II. Pl. 182. 


acqu 
Amorphophallus cue II. 16° Liv. Pl. 161. 
Anemone japon on Février 1846. 1. 
Anguria kona (Pi 99, 
Anigosanthus amr rade II. Avril 1846. I-II. 
Aneectochilus setaceus. II. Février 1846. VI. 
Anthadenia sesamoides. Il. Avril 1846. VI. 
Antirrhinum mrs Youngianum. III. Pl. 218. 
URE Tu. PI. 287. 
Aphelandr ra iio. I. page 259. 
pees a HI. 296. 
Skinn 53 
Asystasia Soetrinnddicns. n PI. 179. 
mn (ind.) exquisita. III. Pl. 259. 
— striata formosissima. III. Pl. 242, 


b. 


Barbacenia squamata. I. page 265. 
Barkeria spectabilis. I. page 159. 


Begonia albo-coccinea. III. PI, 225 
fuchsioides III. Pl. 242. 
Dóuhs ledifolia. HI. Pl. 194, 
Berberis ilicifolia. III. Pl. 294. 
(Mahonia) nervosa. II. Juill. Asa IV. 
— — trifoliata. I. pa ge 
Bignonia Chamberlaynei. III. Pl. i 
Billbergia rhodocyanea. III. Pl. 507. 
Bouvardia aa I. page 215. 
ongiflora. II. Juin 1846. X. 
| Brassavéla Digbyana. HI. PI. 257. 
Brunsvigia ciliaris. MI. PI. 192-5. 
Buddlea Lindleyana. II. Mai 1846. IX. 
Burlingtonia rigida. I. page 11. 


Calandrinia umbellata. II. Avril 1846. V. 
Caleéolaires Van Houtte. III. Pl. 250. 
es ao ace luteus. 
in ate ion II. Mai 1846. I. 
— stus. 
Calystegia iso II. PI. 172. 
Camassia esculenta. III. Pl. 275. 
— Alexina. II. Juin. 1846. V 
;»halmer's perfecta. II. Jua 1846. V. 
— Comte de Paris. II, PI, 
— dela Reine. II. PI. 166. 
— Grande Duchesse d'Etrurie. H. Juin 
1846. III, 
— . miniata. III. Pl. 279. 
— Princesse Baciocchi. II. Juin 1846. VII. 
—  Vexillo di Flora. II. Aowt 1846. IX. 
Campanula nobilis. HT. Pl. 247. 
Caryocar nuciferum. HI. Pl. 185-4. 
Cattleya granulosa. III. Pl. 198. 
Cereus grandifl.-specioss. Maynardi. II. P1.233-4 
Ceropegia stapeliæformis. IL. Juin 1846. IV. 
Cephalotus seep nt II. Pl. 290 
Cestrum aurantiacum. I. page 189. 
Chirita sinensis. I. Hal 155. 
æn III. Pl. 285. 
. H. Avril 1846. HI. 


Clematis sinilaeifolia. H. Pl. 175. 


TABLE ALPHABÉTIQUE 


Clematis tubulosa. HI. Pl. 195. 
Clerodendrum sinuatum. III. Pl. 224. 
Columnea crassifolia. III. Pl. 286. 

— pilosa. III. Pl. 223. 


Comparettia rosea. II. Ma: uL YE 
Conostylis setigera. III. Pl. 

Convolvulus tricolor Sui III. PI. 298. 
Correa bicolor. I. page 

Cumingia trimaculata. i; jage 179: 

data. II. Mars 1846. VII. 

— miniata. Il. Janv. 1846. IX. 


gulosa. I. page 87. 
Cypripedium berbala, III. Pl. 190. 

irapeanum. III. Pl. 186. 
Cyrtanthus obliquus. II. Pl. 156. 


D. 


Daphne pore: III. PI. 

Dendrobium formosum. ii. "PL 226. 

Dicentra patpi a IH. Pl. 256. 

Dipladenia atropurpurea. I. page 167. 
— Rosa-campestris. III. Pl. 256. 
— Sr jn I. page 171. 

ceflora. II. 1846. VI. 

Dionea br III. PI. 

Diplolena Dampieri. II. fuil 4840. III. 

Disa grandiflora. H. 16° liv 160. 

Disteganthus basilateralis. II. [^ 227. 


E. 


Echinocactus ne - d 1846. VII. 
Edgworthia chrysantha. I ong 
Epacris ra i eet 
iata. II. Juin 1846. IX. 
Epidendrum phoeniceum. Il. Mat wha VII. 
ranthemum coccineum. HI. PI. 2 


Eustoma exaltatum. I. page 227. 
Evolvulus purpureo-ceruleus. Il. Mai 1846. III. 


F. 


Arta viridissima, III. PI. 264. 


minata. II. Aoû 1846. VIII. 
Fuchsia vale II. Pl. 1451-92. 
Funkia grandiflora. II. Pl. 158-9. 


G. 
Gardenia rms III. Pl. 194. 
— var. Fortuneana. II. Pl. 177. 
— see eg III. PI. 249 
— sme eh Il. Mai 1 1846, s 
ana. II, reel 1846. I-II. 
Gesneria Conduit, II. PI. 
Geroltiana. II. Avril. 1846. IV. 


Gesneria lateritia var. lutea. II. Pl. 169. 

Gladiolus gandavensis. II.' Mars 1846. I-II. 

Gloxinia e PH s. II. Février 1846. III. 
—  pallidiflora. II. Juillet 1846. VII. 


ponent leucochila. I. 
odoratissima. III. Pl. 299, 


H. 
ERAS ut) II. oe so X. 
. II. Février. 1846. IX. 


fas inis. I. a 275. 
Heemanthus ni: I. page 285. 
Hebecladus biflorus. II. Mars 1846. IV. 


. page 39. 
Hydrangea involucrata fl. pl. III. Pl. 187. 
Hypoyre sapete HI, Pl. 257. 


abrida. III. PI. 258 
I. 
Impatiens platypetala. II. Pl. 215. 
Inga pulcherrima. I. page 57. 


Iochroma tubulosum. I. page 1 
Ipomeea tyrianthina. II. orsi 1846. Vill. 
Ixora Griffithii. III. Pl. 275-4. 

— odorata. II. Juin 1846. I-II. 

— salicifolia. III. Pl. 217. 


E 
Jacaranda mimosæfolia. III. Pl. 185. 
b. 


Lelia acuminata. I. page 51. 
Leianthus lei ou II. Janv. 1846. VIII. 
ellatus. II, PI. 168. 
ladini arcuata. III. Pl. 219. 
splendens. HI. PI. 176. 
Liebigia speciosa. III. Pl. 271-2. 
Lilium Brownii. I. page 257. 
callosum. III. Pl. 250. 
— cordifolium. HI. Pl. 216 
— eximium. Ill: Pl. 2 
— longiflorum. II. Pl. 
— speciosum rubrum. mi, PI. 276-7. 


testaceum. I. page 
Lobelia a. major. ri page 195. 
Luculia Pinceana. I. page. 
Lycium fachsiobles. I. page 157. 
M. 
Manettia bicolor. IL. Janv. 1846. V. 


Methonica Leopoldi. II. Pl. 165-4. 
Mulgedium macrorhizum. II. Juillet 1846. VI. 


Rigidella ¢ orthantha. I. 


DES MATIERES. 


N. 


Napoleona imperialis. I. page 4 
Nelumbium (caspicu m) speciosum. III. PI. 


Nepenthes Rafflesiana. III. PI. 
Niphæa albo-lineata. HI. PI. 210. 
rubida. III. Pl. 251. 


O. 


Odontoglossum grande. I. page 125. 
Oncidium Insleayi. I. page 243. 
Ornithogalum aureum II. Février 1846. IV. 
Oxyanthus versicolor. II. Pl. 148. 


P. 


Passiflora CERN II. Avril 1846. X 
mabilis (hydrid.) III. PI. 209. 
Pape cubensis. III. Pl. 297 
on pe I. page 145. 
i. IH, PI. 269. 
“ee III. PI. 252. 
Petasostylis piges, I, page 289. 
Phædranassa chloracra. I. page 151. 
Phajus eig III. Pl. 50 pP 
Phalenopsis amabilis. I. p. 2 
Phyllarthron Bojerianu A A Mars 1846. VI. 
Physianthus auricomus. II. PI. 4 
Pitcairnia Altensteinii. ii PL 62. 
— gigantea. IIT. Pl. 255-4. 
Poinciana Gilliesii. I. page 501. 
Potentilla bicolor. II. Juin 1846. VIII. 
Macnabiana. II. Pl. 149. 
Prepusa Hookérftna. III. Pl. 252. 
Pterodiscus speciosus. II. Janv. 1846. VI. 


R. 


Reevesia thyrsoidea. III. Pl. 206. 

Rhaphistemma pulchellum. HI. Pl. 228. 

Rhododendrum carneum elegantiss. II. Mars 
184 E 


6.1 
— Gibsonis. I. page 109. 
— javanicum. III. PI, 295-4. 
— robustissimum fastuosum fl. 


Sm ithii aureum. ‘I. p. 45. 
Rhytidopbyllum banda. II. PI. 178. 
Ribes albidum 
UA ss IL. PI. 163. 
sanguineum fl, pl. > Dos 247. 
51. 


Rose tricolore de plaire: Il PI. 155. 
Ruellia (Roella) elegans. I. page 295. et note 
à la fin duT. I. 
— macrophylla II. 45° liv, Pl. 147. 
Purdieana III. Pl. 299. 


265-6. 
Nemophila discoidalis (var.) II. PM 1846. VII. 
3-4 


S. 


Salpingantha coccinea. I. pag 
Schomburgkia tibicinis di. "i page 271. 
Schubertia auricoma, II. Pl. 169. 
Scilla biflora purpur.-cerul. II. Août 1846. III. 
Scutellaria japonica. II. Février 1 VII. 
entenati. III. Pl. 295. 
Silene speciosa, II. Janv. 1846. VII. 
Siphocampylus coccineus. II. Mars 1846. IX. 
Sisyrinchium peeo er aie II. Pl. 146. 
— . 255 
Sophronitis E y dy I. j Tie 
ssh et Ixia. II. Juillet 1846. I-II. 

Spiræa Douglasii. II. Janv. 1846. II. 

— Lindieya na. II. Mai 1846. V. 

—  prunifolia fl. pl. II. Pl. 155-4. 
Stachytarpheta aristata. IL. Juin 1846. VI. 
Stanhopea ecornuta. II. Pl. 181. 

— graveolens. II. Aout 1846. I-II. 
Stapelia nolan. I. page 119. 

Statice Fortunei. H. Mars 1846. VIII. 


erosa. 
sur augusta. 
Symplocos coccinea. II. Juillet 1846. X. 
1- 
Tacsonia mollissima. II, Février 1846. V. 
Thibaudia peeing: III. Pl. 245-4, 
Thunbergia chrysops. I. page 27. 
e bulbosa picta. IH. Pl. 224. 
endens. II. Ma? 1846. IV. 
Torenia sales: HP 
Lie ga tary HI. Pl. 244, 
azureum. II. Mai 1846. VII. 
— califa: II. Pl. 167. 
— Lobbianum. II. Janv. 1846. III. 
— speciosum. HI. PI. 281. 
— umbellatum. III. Pl. 502. 


v. 


Vanda Roxburghii. II. Février 1846. II. 
Caronia Lindleyana. II. Février 1846, VII. 
eciosa. I. page 
— V rubra. II. Pl. 196. 
Viburnum macrocephalum, Ill. PI. 265-4. 
plica atum. II. Pl. 278 
Victoria regia III. Pl. 199-205. 


W. 


Warrea cyanea. I. p. 2 

Weigelia rosea. III. PI. "2. 
Whitfieldia lateritia. I. page 1 
Witsenia maura. II. Aodi 1646. Iv. 


TABLE ALPHABETIQUE DES MATIERES. 


nære NOIRES ET VIGNETTES. 


Begonia albo-coccinea. III. PI. 225 (tex xte). 
Notice Pere + d'Herbert. IH. aprés la PI. X. 


I 
Rh endrum yan ). ri ropæolum albiflorum. HI. + (texte). 
Lelia acuminata. I. page 55. Berberis parviflora. HI. Mis 
Aerides Brookei. I. page 94. II. Mise. 46. 
Odontoglossum grande. I. page 127 F orét vierge au Brésil. IM. PI. 
Barkeria elegans. I. page Cascade dans une Forêt vierge. III. i au fol. 282°.) 
Pentstemon crassifolius. I. page 147. Encephalartos brachyphyllus oam i) PI. X. 271-272. 
Dipladenia splendens. I. page 174. Silene schafta. III. Misc. 72 
ig ne — I LA 205. pn is Fortunei. UI. M pi a > 
ium testaceum. I. pa 4 Rhyncospermum jasminoides. Mise. 
m Insleayi. i4 p yp ipedium L vii isc. 77. faceaufol.2948. 
idendrum pheeniceum. II. Gilia elongata. II. Mise. ” 
os Leopoldi. II. Nov. 1846. Lil. Voyage en pirogue, ill, page 502°. 
MISCELLANEES. 
Androcentrum meom 7.5. I. 948d: | Gardenia Whitfieldii . . . - + + ? 2420. 
Arundinaria fale 2v. uos» 240. | Gloxinia Teichleri . UCM MN 
Abeilles o... » Q34>, | Greffage du poirier sur r aubépine. ee AN 
Amaryllis ( (Nerine). sarniensis.. . . . » 262° Groupes de Rhododen | SEM. 
imenes patens et Liebmanni. . . . » 262%. | Gesneria Schomburgkiana : » 267» 
Alstreeméres du Chili » 262b yis aged sinensis flore albo. . . . + + > 968b. 
Avis aux ctr au sujet des Gloxinias Gilia elongata. » 285b. 
guree ; » 268b Graines (des) du cotonnier employées pour 
Aconitum Seen | EES Ris) oU D engr étail » 5006. 
Berberis parviflora. . . . . . . . > 262! Helianthus orgyal Cia 278» 
— hypoleuca. i » 9628, | Justicia CR dis Bat ta NR 
— Fortunei » 987b Lantana multicolor. . . . . - + 0? 2391 
A ........ » Mas, | Lilas de Libert » 932 
Conostylis juncea. . ey 939b, | Mikania fastuosa » 262¢. 
ers: à disotor. r o » 990. | Maladie du Chéne » 270b. 
Calystegia pube E » 2635-45. | Nouveau G ; » 246. 
Centaurea americana . 2706, | Nouvelles roses de la Cbin 269» et 500^. 
Culture des plantes dans lan mousse. . . » 248b, | Notice nécrologique sur William Herbert. » 2524. 
— de la Canneberge. “| . » 999. | Nouvelle plante légumière en Russie . » 2629 
— desLantanasà Pair libre... . » 9266. | Notice sur la Weigelia rosea Rui PS 
— dela Vigne dans le nord . . . » Ibid Oncidium saltator . He a ee 
— du Lisianthus Russelianus. » 173-4b Baueri filipetali . » 958b. 
— et multiplication de l'Anemone Origine che perius u mot Waratah appli 
ponica. a WM u Camellia de ce nom . » 296b. 
cane, du Poinsettia pulcherri wq ccu Pues chrysomalius Dio vue O 
— du Tropeolum Lobbianum . . » 288b Potentill cena: E 
— du Brugmansia suaveolens . . » 296. siena Standard of perfection 
— du Muguet. . » 5004. — nets ves 
— dela Campanula pyramidalis . » B502b Tall do 
eyran ove 
— des Aza » 2896. | Phyllocactus grandis... . . - - > 29% 
Courte exeursion ee les s montagnes des i rai » 265-620. 
michel et dans les foréts E au dann Pittosporum glabra ratum » 279. 
ypripedium Lowi VIA a ee uo inda da verger contre des , 999b. 
uu à la War EE ULT. » 981». Rosa Harrison » 2615. 
Conservation rh arüchauts Cu TUUS BV 301b. Rhync sde; LCR a 
Bin dis riti i dés dócil: BN y a jasminoi es . dica pod 
A desi nsectes qui attaquent les Ca- venden g p gen di Pr 
e ehabilitation de la ET te rémices 
Li. A et les in Rhododendrum . » = des Charpenne i poe 
D Ed  — —. . m eee Liberti por 
Eaux savonneuses, employées comme e Me Sciodaphyllum sp.? dU d he si 
175 PASS exteilhis engr ais » ES. ME insignis leudochili ;: cn 
. ilene Schafta 4 gud » o 
emitur ario brachyphyllus (Mas). » LI 2. | Tropæolum dianas 5: Adcom 256". 
Fraisier os nii . 246». | Thunbergia ? designe » 29. 
Framboisier de tous les a ol EE | FREE cm , rubra, Lindleyana : å Ii 
or. IS... e 291», Végétation cos ba der mecs . » 2005: 
pu + +0. . > 242°. | Vinca major. (var.). x . » 278.