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Full text of "Les mollusques d'eau douce du Canada"

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Régions zoogéographiques de répartition des Mollusques 
d’eau douce au Canada 



1 La région de la côte Atlantique 

2 La région des lacs Érié et Ste-Claire 

3 La région des Grands lacs et du Saint- 
Laurent 

4 La région des rivières Rouge et Assini- 
boine 


5 La région des Prairies 

6 La région de la côte du Pacifique 

7 Le refugium béringien 

8 La région subarctique 

9 La région arctique 







Les Mollusques d’eau douce du Canada 



Lampsile ventrue (. Lampsilis ventricosa) femelle qui étire et secoue 
son manteau de manière à imiter un vairon blessé. Cette 
simulation attire les poissons-hôtes et augmente ainsi les chances 
des larves (glochidiums) de s’y accrocher après leur éjection. La 
plupart des larves de Mulettes d’eau douce doivent demeurer 
accrochées à des espèces bien précises de poissons-hôtes afin 
d’atteindre l’état adulte. Photographie: John H. Welsh^ Boothbay 
(Maine) 


Les Mollusques d’eau douce 
du Canada 

Arthur H. Clarke 

Traduit en français par Aurèle La Rocque 


Musée national des sciences naturelles 
Musées nationaux du Canada 


© Musées nationaux du Canada 1981 

Musée national des sciences naturelles 
Musées nationaux du Canada 
Ottawa, Canada K1A 0M8 

N" de catalogue NM95-17/5F 

Coordination: Viviane Appleton 
Révision: Louise L. Trahan 
Production: Donald Matheson 
James MacLeod 

Conception graphique: Eiko Emori 
Composition: The Runge Press Ltd. 
Impression: D. W. Friesen & Sons Ltd. 


Imprimé au Canada 
ISBN 0-660-00023-7 
English édition 

The Freshwater Molluscs of Canada 
ISBN 0-660-00022-9 


Table des matières 


Remerciements 7 
Introduction 9 

Pourquoi collectionner les coquillages? 9 
La récolte des coquillages d’eau douce 10 
L’arrangement de la récolte 1 5 
Les noms scientifiques 16 
La classification des Mollusques 17 
La répartition géographique au Canada 20 
Les Mollusques, indices de pollution 23 

Les Mollusques d’eau douce 27 

Clé des familles de Mollusques d’eau douce 
canadiens 29 

Classe-Gastropoda (Gastéropodes) 31 

Sous-classe-Prosobranchia (Prosobranches) 33 

Ordre-Mesogastropoda 33 
I Superfamille-Viviparacea 33 
F amille-V iviparidae (Viviparidés) 33 
II Superfamille-Valvatacea 41 

F amille-V alvatidae (Valvatidés) 41 

III Superfamille-Rissoacea 55 

F amille-Hydrobiidae ( Hydrobiidés ) 55 

Famille - T runcatellidae ( T runcatellidés ) 73 

F amille-Bithyniidae (Bithyniidés) 11 

IV Superfamille-Cerithiacea 81 

F amille-Pleurocendae ( Pleur océridés ) 81 

Sous-classe-Pulmonata (Pulmonés) 89 
Ordre-Basommatophora 89 
V Superfamille-Acroloxacea 89 

F dmille-Acroloxidae (Acroloxidés) /Patelles 
primitives d'eau douce 89 
VI Superfamille-Lymnaeacea 93 
F amille-Laneidae (Lancidés) 93 
F amille-Lymnaeidae (Lymnéidés) 97 


VII Superfamille-Physacea 151 

F amille-Physidae ( Physidés ) 151 

VIII Superfamille-Planorbacea 175 

F amille-Planorbidae (Planorbidés) 175 
F amille-Ancylidae (Ancylidés)jV raies patelles d ’ 
douce 219 

Planches en couleur 229 

Classe-Pelecypoda (Pélécypodes) 245 
Ordre-Eulamellibranchia 247 
IX Superfamille-Unionacea/Mulettes 247 
F ami l ie-M argaritiferidae (Ma rga ri tiféridé s) I 
Mulettes perlières 247 
F amille-U nionidae ( Unionidês ) 253 

Sous-famille-Ambleminae 254 
Sous-famille-Anodontinae 272 
Sous-famille~Lampsilinae 312 
X Superfamille-Sphaeriacea 357 

F amille-Corbiculidae (Corbiculidés) /Petites 
corbeilles 357 

F amille-Sphaeriidae (Sphaeriidés) 361 
Sous-famille-Sphaeriinae 362 
Sous-famille-Pisidiinae 386 

Lexique 433 

Bibliographie sélective 438 


Index des noms scientifiques et communs 441 


Remerciements 


Je tiens à remercier Arthur R. Clarke, feu Louise R. Clarke, 
feu Françoise Dehenne, F. Wayne Grimm, Brian T. Kidd, 
Judith J. McDonald et feu D. G. S. Wright de l’aide qu’ils 
ont apportée aux travaux sur le terrain; Walter MacKay 
Drycott, feu le R. F. H. B. Herrington et plusieurs autres 
collègues qui m’ont fourni de précieux spécimens, ainsi que 
Muriel F. I. Smith et Jane M. Topping de leur aide au 
laboratoire, G. L. Mackie m’a fourni de précieux conseils 
pour la section des Sphaeriidae. 

Je remercie aussi Aurèle La Rocque qui, par sa 
connaissance approfondie des Mollusques et de la langue 
française a produit la belle traduction française de ce livre, 

Aleta Karstad Schueler est l’auteur des planches en 
couleurs sauf celles des figures 110, 128, 129, 131, 134-138, 
140, 142 et 143 qui sont l’oeuvre de Valérie Fulford et de 
la figure 139 qui a été faite par Jacques Blais. L’Institut 
canadien de conservation des Musées nationaux du Canada 
s’est chargé de la photographie des Pisidium en utilisant 
un microscope électronique à balayage; le Musée national 
des sciences naturelles a fourni les photographies des 
Unionacea et de Corbicula; A. M. Frias-Martins est l’auteur 
de toutes les autres. 

Je remercie enfin le Musée national des sciences 
naturelles et le Laboratoire de recherches arctiques de 
Pêches et Océans Canada qui ont subventionné mon travail. 


7 


Introduction 


Pourquoi collectionner les coquillages? 

Les Canadiens ont la chance de posséder en abondance de 
belles forêts, des lacs, des rivières et des fleuves. Des milliers 
d’entre eux les recherchent pour profiter de l’air pur, de la 
paix et du délassement nécessaires à leur santé physique et 
mentale. 

Comme c’est aussi le cas pour la musique et les beaux-arts, 
mieux on connaît la nature et mieux on l’apprécie. Les 
guides d’identification des arbres, des fleurs, des champi- 
gnons, des mammifères, des oiseaux, des poissons et des 
insectes connaissent une vogue méritée. Les coquillages 
marins, d’eau douce et terrestres provoquent aussi l’intérêt du 
public. En fait, ceux qui désirent collectionner des objets 
d’histoire naturelle trouvent souvent que les Mollusques se 
prêtent bien à cette activité et qu’ils forment une collection 
attrayante. 

On collectionne les coquillages pour plusieurs raisons. Ils 
sont beaux, mystérieux, faciles à prendre, et leur récolte est 
amusante. On les trouve aisément et, à la différence des 
plantes et des autres animaux, ils exigent beaucoup moins de 
connaissances ou de moyens de conservation spéciaux. Leur 
récolte constitue un exercice sain et aussi un passe-temps 
intéressant dans des régions que l’on connaît peu ou pas. Les 
coquillages font d’excellents souvenirs car ils représentent 
pour plusieurs l’essence même d’une faune exotique. 

La récolte des coquillages suscite souvent la camaraderie 
entre collectionneurs. Elle peut aussi conduire à l’adhésion à 
des sociétés malacologiques régionales, nationales ou inter- 
nationales. Il y a des collectionneurs enthousiastes dans le 
monde entier, et plusieurs d’entre eux désirent échanger les 
coquillages exotiques de leur contrée pour les espèces 
abondantes de la nôtre qui paraissent tout aussi exotiques à 
leurs yeux. 

À mesure que sa connaissance augmente, le collectionneur 
se rend compte que l’observation des Mollusques vivants est 
d’un intérêt envoûtant. Ainsi se font plusieurs contributions 
originales et importantes à la science. Plusieurs Mollusques 
sont fort beaux et colorés; certains peuvent monter et 


descendre dans l’eau apparemment à volonté, d’autres ont des 
chairs qui ressemblent à un vairon blessé essayant de se 
dégager (voir le frontispice) et tous ont des modes 
d’alimentation et de reproduction intéressants. Plusieurs 
données importantes sur la plupart de nos espèces les plus 
communes restent encore à découvrir. Par exemple, à quelle 
époque de l’année se reproduisent-elles en différentes 
régions? Que mangent-elles? Quels sont leurs principaux 
prédateurs et quelles sont leurs aires de distribution? Il est 
même encore possible de découvrir de nouvelles espèces 
entièrement inconnues de la science. 

L’intérêt d’un collectionneur pourrait d’abord être suscité 
par les coquillages marins. Plus tard, les espèces d’eau douce 
et terrestres pourraient être ajoutées à sa collection, surtout 
s’il s’agit de quelqu’un habitant loin de la mer. Plusieurs 
collectionneurs décident ensuite de se limiter aux espèces 
d’eau douce ou terrestres. Les manuels de base traitant de 
l’identification des coquillages marins sont nombreux, mais 
ceux du même genre traitant des Mollusques extra-marins 
sont très rares et aucune publication n’existe concernant tous 
ceux du Canada. 

Le présent ouvrage a pour sujet les Mollusques d’eau 
douce du Canada. Il tente de décrire et d’illustrer toutes les 
espèces qui habitent ce pays, de présenter des explications et 
des descriptions servant à leur identification et de donner 
des renseignements sur leur distribution, leur écologie et 
leurs relations avec l’être humain. 

La récolte des coquillages d’eau douce 
Les Mollusques d’eau douce abondent et sont en général 
faciles à récolter. Cependant, le collectionneur obtiendra de 
meilleurs résultats s’il apprend à reconnaître un gîte 
prometteur. 

Les parties herbeuses et non polluées des lacs, des étangs 
et des cours d’eau à débit lent favorisent généralement la 
prolifération d’Escargots d’eau douce (classe des Gastéropo- 
des), qui vivent sur les plantes submergées, sur les pierres 
et sur le fond, depuis le littoral jusqu’à une profondeur assez 
considérable. Les Mulettes (famille des Unionidae) se 
trouvent surtout dans les rivières et les lacs, partiellement 
enfouies dans le fond à une profondeur variant entre 30 cm et 
2 m d’eau. La plus grande diversité d’espèces se trouve dans 


10 


les parties des rivières à débit plutôt rapide, dont l’eau est 
dure, c’est-à-dire présentant une concentration moyenne ou 
élevée de carbonate de calcium en solution, telles les rivières 
du sud de l’Ontario et du sud du Manitoba. Les Sphaeries 
et les Pisidies (famille des Sphaeriidae) sont plus abondantes 
dans la vase et le sable fin du fond des lacs. Elles 
s’enfouissent un peu au-dessous du fond, de quelques 
centimètres à plusieurs mètres d’eau de profondeur. 

Il y a plusieurs exceptions majeures à ces règles générales. 
Les étangs temporaires vernaux abritent souvent une 
abondante population d’Escargots, surtout YAplexa 
hypnorum et le Gyraulus circumstriatus dans l’Est et la 
Planorbula campestris et la Stagnicola caperata dans l’Ouest. 
Les petits étangs alimentés par les sources dans l’Ouest 
peuvent héberger la S. montanensis. Les rivages rocheux 
battus par les vagues des grands lacs peuvent abriter la rare 
Patelle A croloxus coloradensis sur la surface inférieure des 
galets. Les étangs du muskeg arctique pullulent souvent de la 
Physa jennessi jennessi et de la S. arctica. Les estuaires 
saumâtres peuvent loger de riches colonies de Mollusques 
d’eau douce dans l’eau très peu profonde au-dessus du niveau 
de la nappe inférieure d’eau salée. L’eau profonde des grands 
lacs peut héberger la F os s aria decampi et des espèces de 
Valvata et dePisidium. Les ruisseaux rocailleux de l’extrême 
Est peuvent receler la Mulette per libre Ma rga ritife ra 
margaritifera> et ceux de l’extrême Ouest sa congénère la 
M.falcata. 

Les Mollusques d’eau douce peuvent être récoltés à la 
main et mis en poche. Cependant, il s’agit dans la plupart des 
cas d’un procédé lent et les spécimens en poche sont 
susceptibles d’y être écrasés. Donc, sans être essentiel, un 
certain équipement de base est utile. 

L’équipement usuel pour la récolte des Mollusques d’eau 
douce comprend: 

1 ) des bottes cuissardes imperméables ou, par temps chaud, 
des espadrilles et un maillot de bain 

2) un filet de pêche pour balayer les plantes aquatiques et 
racler le fond 

3) une boîte ou un seau à fond de verre pour observer le fond 
(surtout pour la récolte des Mulettes) 

4) une provision de bocaux et de fioles à bouchon étanche 


il 


5) de l’éthanol à 80% ou de l’isopropanol à 70% (70% d’alcool 
à friction additionné de 30% d’eau) pour conserver les 
captures 

6) des sacs de toile se fermant à l’aide d’un lacet ou d’un 
ruban de toile pour contenir les Mulettes 

7) des étiquettes temporaires en plastique ou en papier 
résistant, soit du papier mi-chiffon 

8) un carnet de notes 

9) des crayons ou une plume et de l’encre indélébile 

10) des pincettes 

11) un plat pour trier les petits spécimens 

12) des cartes détaillées de la région à explorer. 

Il est aussi utile d’avoir du nembutal ou du phenoxetol 
propylène pour relâcher et étendre les spécimens, 10% de 
formaline neutralisée au borax pour préserver temporaire- 
ment les spécimens (mais non pour les conserver définitive- 
ment), un câble et une petite drague pour la récolte en eau 
profonde, une barque à rames, un moteur hors-bord, des 
avirons, un gilet de sauvetage et, pour travailler sous l’eau, un 
masque de plongée, des palmes, un tuba et un scaphandre 
autonome. 

Le procédé de récolte le plus courant est le suivant: le 
collectionneur marche dans l’eau peu profonde d’une rivière 
qu’il remonte lentement, scrutant le fond à l’aide du seau à 
fond de verre. Une journée ensoleillée est idéale pour la 
visibilité et plus le niveau de l’eau est bas, meilleure elle est. 
En remontant le cours d’eau, le collectionneur constate que 
la vase remuée coule derrière lui, sans troubler l’eau devant 
lui. Les Mulettes partiellement enfouies sont faciles à voir; 
celles qui le sont entièrement ressortent comme des rayures 
blanches sur le fond. Ces rayures sont les rebords du manteau 
que l’on aperçoit à travers les valves légèrement béantes. Le 
seau à fond de verre, qui devrait être attaché à la ceinture, sert 
de réceptacle commode pour les Mulettes. 

Une fois la récolte des Mulettes terminée, on place les 
spécimens dans les sacs de toile; on peut alors mettre le seau 
à fond de verre de côté. On se sert ensuite du filet de pêche 
à long manche pour récolter, du fond de la rivière, les 
Escargots accrochés aux plantes et les divers petits Mollus- 
ques. On examine aussi soigneusement les cailloux à la 
recherche d’Escargots et on les remet en place dans leur 
position originale. Afin d’empêcher l’extinction des espèces. 


le collectionneur sérieux doit, le plus possible, rétablir 
l’habitat dans son état original. Les spécimens vivants 
doivent être mis dans des bocaux contenant suffisamment 
d’eau pour les garder vivants. Il faut au moins trente minutes 
pour examiner une bonne région avec soin. Cependant, 
certains collectionneurs passent de quatre à six heures au 
même endroit pour s’assurer d’avoir trouvé les espèces rares 
aussi bien que les espèces plus communes. 

Si les Escargots et les Sphaeries doivent être gardés 
vivants, il faut les placer dans de l’eau fraîche d’un volume au 
moins dix fois supérieur aux spécimens eux-mêmes et dans 
un bocal assez grand pour fournir un volume d’air à demi 
aussi grand. Les Mulettes vivront encore au moins une 
journée si elles sont placées dans un sac de toile déposé à 
l’ombre et humecté toutes les deux ou trois heures. Elles ne 
doivent pas être entassées dans un seau d’eau car elles 
épuiseraient vite l’oxygène dissous et mourraient. 

Si l’on veut que les spécimens soient de quelque intérêt et 
qu’ils aient une valeur scientifique, il faut prendre des notes 
exactes. Les données essentielles comprennent: 

1 ) le nom du cours d’eau où les spécimens ont été trouvés 

2) la distance et la direction à partir du centre de la ville ou du 
village le plus près 

J) la province ou l’état et le pays 

4) la date 

5) le nom du collectionneur. 

Les données accessoires sont: 

î) la profondeur de l’eau du lieu de récolte 

2) la nature du fond (vase, sable ou galets, par exemple) 

3) la nature et la densité de la végétation 

4) l’étendue (largeur ou superficie approximative) du cours 
d’eau 

5) la vitesse approximative du courant 

6) la température de l’eau 

7) toute autre observation pertinente. 

Il est bon de numéroter les sites de récolte, ou stations, 
consécutivement en série continue. Le numéro de station et 
les données principales sont ordinairement inscrits sur 
l’étiquette temporaire placée dans le récipient avec les 
spécimens. Les bocaux contenant des Escargots vivants 
devraient porter le numéro de la station sur le couvercle, car 
les Escargots peuvent manger l’étiquette. Le même numéro 


13 


et toutes les données, essentielles et accessoires, sont 
enregistrés dans un carnet de notes. Au cours d’un voyage 
assez long, des doubles au carbone des notes devraient être 
postés à domicile, car la perte d’un carnet de notes peut ruiner 
une expédition. 

Plusieurs collectionneurs voudront extraire et jeter les 
parties molles de leurs spécimens peu après la récolte, avant 
que les animaux ne meurent et ne commencent à se 
décomposer. On nettoie habituellement les Mulettes et les 
Sphaeries en les faisant bouillir, ce qui fait ouvrir les valves; 
le corps ferme et cuit du Bivalve s’enlève alors facilement. 

Les parties molles des gros Escargots peuvent aussi être 
détachées par ébullition, puis retirées de la coquille au moyen 
d’une épingle pliée en forme de crochet. Les petits Escargots 
et les Pisidies peuvent être étalés sur un plat ou un journal 
et simplement séchés. Il est bon de les tremper dans un 
liquide préservatif avant de les sécher, mais cette opération 
n’est pas nécessaire s’ils sont séchés en plein air et s’ils ne 
sont ni trop nombreux, ni trop gros. 

Certains collectionneurs seraient peut-être heureux 
d’apprendre que les Mulettes des eaux non polluées sont 
comestibles. On peut les cuire à la vapeur, les rôtir, les frire, 
ou en faire un potage. Le lecteur devrait en faire l’expérience. 
Si l’eau est potable, les Mulettes sont propres à la 
consommation. 

Il importe d’ajouter ici un mot au sujet de la conservation: 
certaines de nos espèces d’eau douce sont, ou seront bientôt, 
très rares à cause de la détérioration de leur habitat, de 
l’expansion des villes, de la pollution, ou encore d’une récolte 
abusive. Certaines Mulettes, par exemple la Simpsoniconcha 
ambigua et des espèces deDysnomia , sont dangereusement 
menacées. Les collectionneurs sont instamment priés de 
penser à la conservation et de ne récolter que le nombre de 
spécimens vivants dont ils ont besoin et de ne jamais récolter 
tous les représentants d’une même espèce à un endroit 
donné. La récolte de spécimens vivants n’est pas toujours 
indispensable, car les coquilles font souvent d’excellents 
échantillons de collections. Les spécimens rejetés sur les 
rivages et les coquillages laissés vides par les rats musqués 
sont souvent en très bonne condition. 

Pour de plus amples renseignements, on peut consulter 
How to Collect and Study Shells , publié par l’ American 


14 


Malacological Union et vendu au prix de $2.50 (devises 
américaines); on peut en obtenir un exemplaire en écrivant 
au Department of Malacology, Academy of Natural Sciences 
of Philadelphia, 19 th and the Parkway, Philadelphia, Pa. 
19103, USA. Moyennant $1.50 (devises américaines), on 
peut également se procurer, en s’adressant aux mêmes 
sources, une publication fort utile intitulée «Papers on Rare 
and Endangered Mollusks of North America», parue origi- 
nalement dans la revue scientifique Malacologia 
(vol. 10, n° 1,1970). 

L’arrangement de la récolte 

Une fois nettoyés ou conservés, tous les spécimens d’une 
station donnée doivent être placés dans des bocaux ou des 
boîtes par ordre d’espèces, de sorte que chacune d’entre elles 
ait son récipient particulier. Une étiquette portant le numéro 
de la station et le nom de l’espèce ou de la sous-espèce doit 
accompagner chaque lot qui est ensuite catalogué comme 
suit: 

1 ) un numéro de catalogue est assigné et inscrit à l’encre de 
Chine sur la coquille même ou sur une petite étiquette qui est 
placée avec les coquilles à l’intérieur de chaque récipient 
fermé 

2) le même numéro de catalogue est inscrit sur une plus 
grande étiquette ainsi que le nom de l’espèce ou de la sous- 
espèce, celui de l’auteur, toutes les données essentielles et, si 
l’espace le permet, les données accessoires; on dépose ensuite 
l’étiquette dans les boîtes peu profondes décrites ci-dessous 

3) les mêmes informations sont inscrites dans un grand livre 
(le catalogue). 

De cette façon, les données associées à chaque lot sont 
protégées contre toute perte, et la valeur permanente de la 
collection est assurée. 

Les musées se servent de cabinets étanches à la poussière, 
munis de grands tiroirs de bois, pour aménager les 
collections de Mollusques. Des boîtes de carton peu 
profondes, de grandeurs multiples (5x3 cm, 5 x 2 cm de 
profondeur, 5x7x2 cm, 10x7x2 cm, etc.) sont placées 
dans les tiroirs et on groupe ensemble tous les lots d’une 
même espèce en rangées horizontales ou verticales. Les 
espèces sont disposées avec les autres du même genre, tous 
les genres de la même famille sont groupés ensemble, et ainsi 


15 


de suite. Toutes sont rangées par ordre systématique ou 
phylogénétique, c’est-à-dire par l’ordre présumé de leur 
évolution, des groupes les plus primitifs aux plus évolués. 

Les tiroirs sont aussi étiquetés pour indiquer les genres ou 
les espèces qu’ils contiennent. Dans ce livre, la disposition 
des espèces respecte l’ordre proposé par Taylor et Sohl (1962) 
et par Moore (1969). 

En pratique, plusieurs collectionneurs doivent se servir 
d’une variété de pots et de boîtes. Des boîtes en fer-blanc sont 
excellentes pour conserver les petits coquillages et peuvent 
être rangées dans des boîtes à chaussures sur des tablettes. 
Plusieurs sortes de récipients peuvent convenir, mais il va 
sans dire que runiformité rehausse l’apparence d’une 
collection. 

Les noms scientifiques 

La systématique, ou taxonomie, est la science qui tente de 
reconstruire l’action de révolution. Au moyen de la 
classification et de l’usage des noms, elle cherche à montrer 
les relations évolutives des animaux et des plantes. 

On divise généralement les êtres vivants en deux groupes 
principaux: le règne animal et le règne végétal. Les 
divisions majeures du règne animal s’appellent embranche- 
ments (Chordés, Arthropodes, Mollusques, par exemple). 
Les embranchements se divisent ensuite en classes, les 
classes en ordres, les ordres en familles, les familles en 
genres, les genres en espèces, et parfois les espèces en sous- 
espèces. Il arrive aussi que, pour préciser certaines relations, 
il faille employer d’autres catégories, par exemple la sous- 
classe entre la classe et l’ordre ou le sous-genre entre le 
genre et l’espèce. 

Une espèce comprend tous les individus théoriquement 
capables de s’accoupler pour produire des individus 
semblables. Certaines espèces ont des noms communs, mais 
ces derniers présentent le désavantage d’être souvent 
inintelligibles pour les gens vivant ailleurs ou parlant une 
autre langue. Le nom scientifique d’un animal est compris 
dans le monde entier et il est nettement préférable à la 
variété équivoque des noms communs locaux. 

Le nom scientifique d’une espèce comprend le nom du 
genre, dont la lettre initiale est majuscule, le nom du sous- 
genre, s’il y a lieu, entre parenthèses avec une lettre initiale 


16 


majuscule également, et le nom spécifique, sans majuscule. 
Il est aussi d'usage d’inclure le nom de l’auteur qui a le 
premier décrit et nommé l’animal et la date de publication. 
Le présent ouvrage se conforme aussi à la pratique usuelle 
dans le fait que, si le nom spécifique d’un animal est placé 
dans un genre autre que celui qui a été proposé à l’origine, 
le nom de Fauteur original et la date sont placés entre paren- 
thèses. Par exemple, Stagnicola ( Hinkleyia ) montanensis 
(Baker, 1913). Cette espèce fut décrite et nommée pour la 
première fois par F.C. Baker en 1913. Cependant, Baker 
l’appela Galba montanensis . 

Une sous-espèce est une colonie, ou un groupe de 
colonies, sensiblement différente des autres colonies de 
cette espèce, mais qui peut être virtuellement croisée avec 
elles. Les sous-espèces de la même espèce occupent aussi 
des aires distinctes. Si leurs aires se chevauchent, on peut 
s’attendre à de nombreux croisements dans cette zone. Le 
nom d’une sous-espèce comprend le nom complet de 
l’espèce, suivi de celui de la sous-espèce. Les mêmes règles 
gouvernent les noms d’auteurs, les dates et l’usage des 
parenthèses. Prenons comme exemple Stagnicola 
( Stagnicola ) catascopium preblei (Dali, 1905): cette espèce 
fut décrite par W.H. Dali en 1905 comme l’espèce Lymnaea 
preblei. 

Le lecteur intéressé trouvera de plus amples renseigne- 
ments sur la procédure à suivre en classification et sur la 
formation des noms scientifiques dans Ross (1974), Mayr 
(1969), et dans le périodique scientifique Systematic 
Zoology. 

La classification des Mollusques 

Les Escargots, les Limaces, les Moules, les Peignes, les 
Huîtres, les Dentales, les Calmars et les Poulpes sont tous 
des Mollusques. Les traits que ces animaux ont en commun 
constituent une bonne description d’un Mollusque. 

L’embranchement des Mollusques peut aussi être défini 
comme celui qui comprend tous les invertébrés à corps mou, 
non segmenté, possédant un pied musculeux pour creuser 
ou ramper et un manteau — enveloppe de tissu qui sécrète, 
chez la plupart des espèces, une coquille calcaire. À 
l’exception majeure des Pélécypodes (Bivalves), la plupart des 
Mollusques ont aussi une tête munie de tentacules, d’yeux, 


d’une bouche et d’une radula, organe râpeux à la paroi 
inférieure de la bouche. 

On reconnaît habituellement sept classes de Mollusques 
vivants: les Monoplacophores, les Polyplacophores, les 
Aplacophores, les Scaphopodes, les Pélécypodes, les 
Gastéropodes et les Céphalopodes. Seules les deux plus 
grandes classes, les Pélécypodes et les Gastéropodes, vivent 
en eau douce et seuls les Gastéropodes sont terrestres. 
Cependant, toutes les classes vivent dans la mer. La plupart 
des traités de biologie générale donnent des renseignements 
généraux sur les classes de Mollusques. Pour en savoir plus 
long sur les groupes marins, on peut consulter Abbott (1974) 
ou Bousfïeld (1960) et Pilsbry (1939-1948) ou Burch (1962) 
pour les Gastéropodes terrestres. 

Les Gastéropodes d’eau douce canadiens appartiennent à 
deux sous-classes: les Prosobranches (aussi appelés Strepto- 
neures) et les Pulmonés (qui, avec les Opisthobranches, sont 
aussi appelés Euthyneures). La plupart des Prosobranches 
possèdent un opercule qui ferme l’ouverture de la coquille; 
ils respirent au moyen de branchies et sont unisexués. Les 
Pulmonés n’ont pas d’opercule; ils respirent au moyen d’un 
sac pulmonaire ou poumon et sont hermaphrodites. Le 
Canada a des représentants de quatre superfamilles de 
Prosobranches d’eau douce (divisées en six familles) et de 
quatre superfamilles de Pulmonés (comprenant aussi six 
familles). 

La plupart des systèmes de classification ne subdivisent 
pas la classe des Pélécypodes en sous-classes, mais seulement 
en cinq ordres environ. Tous les Bivalves d’eau douce 
canadiens appartiennent à l’ordre des Eulamellibranches. Ce 
groupe est caractérisé par: 

1) une charnière pourvue de quelques dents de forme et de 
dimension diverses 

2) deux gros muscles adducteurs d’à peu près la même taille, 
l’un antérieur et l’autre postérieur 

3) un manteau partiellement fermé, à siphons bien 
développés 

4) des branchies en forme de feuilles dans la cavité palléale. 

Deux superfamilles sont représentées au Canada: les 

Sphaeriacea et les Unionacea. 

Les principales caractéristiques externes et internes des 
Escargots prosobranches et pulmonés ainsi que des 


18 


Eulamellibranches bivalves sont illustrées sur les pages de 
garde. 

Les Escargots ont plusieurs traits particuliers mais leur 
organe d'alimentation, la radula, est l’un des plus intéres- 
sants. C'est une membrane coriace, allongée et mobile à 
l'intérieur de la bouche, qui porte elle-même plusieurs 
rangées transversales semblables de dents minuscules et 
aiguës. La radula est appuyée sur la nourriture et agitée dans 
un mouvement de va-et-vient. Ce mouvement râpe la 
nourriture en petites particules et les porte à la bouche. 

Les scientifiques ont démontré que le nombre et la forme 
des dents radulaires de chaque rangée transversale jouent 
un rôle en classification. Par exemple, tous les Escargots 
prosobranches canadiens ont typiquement 7 dents sur chaque 
rangée transversale, ce qu’on représente par la formule 
2- 1 - 1 - 1 - 2, c’est-à-dire que chaque rangée a, suivant cet 
ordre, 2 dents marginales, une latérale, une centrale, une 
autre latérale, et 2 autres marginales. La forme des dents et le 
nombre de denticules de chacune varient d’une famille à 
l’autre, mais sont généralement semblables à l’intérieur d’une 
famille et très semblables au sein d’un genre. De même, les 
Pulmonés sont caractérisés par des dents radulaires en 
rangées comprenant une dent centrale distincte et, de chaque 
côté de celle-ci, plusieurs dents latérales et marginales, qu’il 
n’est pas toujours possible de reconnaître comme telles. 
Chaque famille de Pulmonés a une radula très particulière. 
Pour de plus amples détails sur les radulas, on doit consulter 
le livre fascinant de Solem (1974). 

Un autre trait unique des Mollusques est la larve ou 
glochidium des Mulettes. Ces animaux gardent leurs petits 
dans des parties modifiées de leurs branchies durant des 
périodes plus ou moins longues. Les jeunes Mulettes, les 
glochidiums, sont expulsées par le parent lorsque les taches 
photosensibles du manteau sont stimulées, par exemple par 
l’ombre d’un poisson qui passe. Les Mulettes du genre 
Lampsilis et leurs proches possèdent même un manteau à 
structure spéciale, apparemment destiné à attirer les pois- 
sons. Les glochidiums de chaque espèce de Mulette, sauf 
quelques exceptions, doivent s’accrocher aux branchies ou 
aux nageoires d’un poisson d’une ou de quelques espèces afin 
de continuer à se développer. La plupart des glochidiums 
n’y parviennent jamais; ceux qui y réussissent restent 


19 


attachés pour quelques semaines et se métamorphosent en 
très petites Mulettes. Dès lors, elles tombent au fond où elles 
adoptent la vie normale d’une Mulette, c’est-à-dire qu’elles 
rampent sur le fond en siphonnant l’eau nécessaire à leur 
respiration et le phytoplancton, source de leur alimentation et 
de leur croissance. 


La répartition géographique au Canada 

Chaque région canadienne possède ses propres espèces de 
Mollusques d’eau douce. Par exemple, la partie sud de 
l’Ontario qui comprend les lacs Érié et Ste-Claire ainsi que 
les cours d’eau qui s’y déversent recèlent douze espèces de 
Mulettes et une espèce de Pisidie qui n’habitent nulle part 
ailleurs au Canada. Elle constitue ce qu’on appelle une 
région zoogéographique. Il y en a plusieurs au Canada (voir 
les pages de garde). 

Les régions les mieux définies, soit celles où plusieurs 
espèces ont des aires de distribution semblables, sont la 
région des lacs Érié et Ste-Claire, celle de la rivière Rouge et 
de la rivière Assiniboine, et de façon moins précise, la région 
de la côte du Pacifique. Les frontières des autres régions ne 
sont pas aussi bien définies. La connaissance générale des 
régions zoogéographiques du Canada est néanmoins très 
utile à un collectionneur. 

Plusieurs facteurs intéressants expliquent la répartition des 
espèces canadiennes et les limites des régions zoogéographi- 
ques actuelles. Ces raisons découlent de l’histoire glaciaire 
et postglaciaire du pays, de son climat, de sa géologie, de sa 
géographie et de la biologie des espèces elles-mêmes. Pour 
obtenir plus de renseignements que ci-dessous, consulter 
Clarke (1973). 

Pendant quatre périodes différentes du pléistocène, qui a 
commencé il y a environ un million d’années pour se 
terminer il y a cinq mille ans, presque tout le Canada était 
recouvert par les glaciers. Pour les Mollusques d’eau douce, 
les plus importantes régions épargnées par la glaciation 
furent une partie du Territoire du Yukon et de l’Alaska, 
appelée refugium béringien, et les régions au sud des 
glaciers, dont la plupart font partie des États-Unis. A 
l’intérieur des régions occupées par les glaciers, tous les 
Mollusques d’eau douce furent exterminés, mais chaque fois 


20 


que les glaciers se retirèrent les Mollusques réenvahirent 
les régions auparavant couvertes de glace. 

Plusieurs espèces, surtout la plupart des Mulettes et tous 
les gros Escargots prosobranches (Viviparidae et Pleuroce- 
ridae), ont besoin de cours d’eau ininterrompus pour leur 
migration. Les glochidiums des Mulettes peuvent être portés 
très loin par le poisson-hôte auquel ils sont accrochés. La 
répartition actuelle des Mulettes et des grands Escargots 
operculés est donc principalement le résultat de la jonction 
des cours d’eau postglaciaires, par exemple les voies 
d’écoulement des eaux produites par la fonte des glaces. Ces 
espèces sont fort utiles pour la délimitation des régions 
zoogéographiques. Par contre, la plupart des petits Escargots 
et quantité de petits Bivalves (Sphaeriidae) ont probablement 
été disséminés parce qu’ils étaient enfouis dans les plumes 
d’oiseaux aquatiques ou dans la boue qui incrustait leurs 
pattes. Les Sphaeries peuvent aussi être transportées fixées 
aux pattes de gros insectes aquatiques ailés. Ainsi, la 
répartition actuelle des petits Mollusques a tendance à 
dépasser les limites zoogéographiques et celles des bassins 
d’écoulement. 

Les régions zoogéographiques fondées sur la présence de 
Mollusques d’eau douce au Canada sont les suivantes: 

1) La région de la côte Atlantique 

Celle-ci a été peuplée par des Mollusques d’eau douce 
venus surtout de la plaine de la côte Atlantique au sud. 
Les espèces et sous-espèces caractéristiques sont les 
Lyogyrus granum , Margaritifera margaritifera y Anodonta 
cataracta cataracta,A. implicata et Lampsilis ochracea. 

2) La région des lacs Erié et Ste-Claire 

Le riche bassin du centre-sud de l’Ontario a été peuplé 
par des espèces venues du système de l’Ohio- 
Mississippi lorsque les eaux provenant de la fonte des 
glaciers de cette région coulaient vers le sud. Elle possède 
douze espèces d’Unionidae qui ne se trouvent pas ailleurs 
au Canada, y compris les Quadrula pustulosa , Cyclonaias 
tuberculata y Pleurobema coccineum , Ptychobranchus 
fasciolaris et Obliquaria reflexa. Certaines de ces espèces 
se rencontrent aussi dans la région des Grands lacs et 
du Saint-Laurent. 


21 


3) La région des Grands lacs et du Saint-Laurent 

La faune malacologique de cette région provient à la fois 
de la plaine de la côte Atlantique et du bassin intérieur 
américain. Ses espèces caractéristiques sont les Valvata 
perdepressa,Pleurocera acuta, Goniobasis livescens , 

Acella haldemani et Alasmidonta marginata. 

4) La région des rivières Rouge et Assiniboine 

Ce riche territoire a été peuplé par des espèces arrivant de 
la partie supérieure du fleuve Mississippi au moyen des 
eaux de fonte glaciaires et peut-être aussi par le biais de 
nouveaux confluents. Ses espèces caractéristiques, dont 
plusieurs se trouvent dans les régions 2 et 3 mais tirent 
leur origine d’une autre source, comprennent les 
Cincinnatia cincinnatiensis ,Amblema plicata, Fusconaia 
flava , Quadrula quadrula et Proptera alata. Certaines des 
espèces sont parvenues jusqu’à la région 5. 

5) La région des Prairies 

Cette grande région du sud du Manitoba, de la 
Saskatchewan et de l’Alberta a été peuplée par des 
espèces venues du bassin intérieur américain. Ses 
espèces et sous-espèces caractéristiques sont les Ba- 
kerilymnaea bulimoides , Stagnicola caperata,Promenetus 
exacuous megas ,Planorbula campestris ctHelisoma 
trivolvis subcrenatum. 

6) La région de la côte du Pacifique 

Cette région comprend presque toute la Colombie- 
Britannique et elle fut peuplée par des espèces venues de 
la région de la côte du Pacifique aux États-Unis. Ses 
espèces caractéristiques sont les Fossaria truncatula , 
Physa columbiana,Margaritiferafalcata , Gonidea an- 
gulata etAnodonta nuttalliana. Puisque certaines de ces 
espèces ne se trouvent que dans le bassin du fleuve 
Columbia, ce périmètre peut être appelé une sous-région 
distincte. 

7) Le refugium béringien 

Au Canada, cette région ne comprend que le système du 
fleuve Yukon dans le territoire du même nom et le nord 
de la Colombie-Britannique, ainsi que quelques petits 
réseaux de rivières dans le secteur nord-ouest des 
Territoires du Nord-Ouest. Elle fut un refuge durant la 
période glaciaire pour plusieurs espèces dont la plupart se 
sont répandues au-delà de ses limites. Ses espèces les 


22 


plus caractéristiques sont lesLymnaea atkaensis, Stagni- 
cola kennicotti etAnodonta beringiana. 

8) La région subarctique 

Cette région constitue la plus grande zone faunique du 
Canada; elle s’étend au sud de la limite des arbres depuis 
le Labrador jusqu’à l’embouchure du fleuve Mackenzie. 
Elle coïncide en grande partie avec la région botanique de 
la forêt boréale et elle fut peuplée surtout à partir des 
régions adjacentes au sud. Ses espèces et sous-espèces 
caractéristiques sont les Stagnicola catascopium preblei, 
Anodonta grandis simpsoniana , Sphaerium nitidum et 
Pisidium convenues. 

9) La région arctique 

Elle s’étend au nord de la limite des arbres jusqu’à la 
partie sud de l’archipel arctique et sa faune provient 
probablement en majeure partie du refugium béringien. 

Il n’y a aucun Mollusque d’eau douce plus au nord. Ses 
espèces et sous-espèces caractéristiques sont les Valvata 
sincera helicoidea, Stagnicola arctica et Physa jennessi 
jennessi. 

Ainsi, le collectionneur qui voyage d’une région zoo géo- 
graphique à une autre rencontre des espèces différentes. 
Cependant, la faune malacologique ne change pas entière- 
ment, car la plupart des espèces se trouvent dans plus d’une 
région zoogéographique. Par exemple, la Mulette commune 
Elliptio complanata habite les régions 1 , 3 été?; on trouve 
l’Escargot pulmoné Stagnicola elodes partout sauf dans la 
région arctique et la Pisidie ubiquiste Pisidium casertanum se 
trouve dans toutes les régions. 

Les Mollusques, indices de pollution 

Les colonies de Mollusques sont affectées par les trois sortes 
de pollution aquatique: thermale, inorganique et organique. 

La pollution thermale se produit quand l’eau de la rivière 
sert au refroidissement industriel. Ce phénomène peut 
réchauffer l’eau suffisamment pour tuer les Mollusques, soit 
directement, soit en affectant leur cycle de reproduction. 
Cependant, si le réchauffement est mineur, la population des 
Mollusques peut même augmenter. 

La pollution inorganique est surtout d’origine industrielle. 
Elle peut empoisonner l’eau au point d’éliminer tous les 
Mollusques. Cependant, la pollution inorganique qui 


23 


n’affecte que certaines espèces sans tuer les autres est difficile 
à constater biologiquement; on ne connaît aucune limite de 
tolérance précise pour aucune espèce de Mollusque d’eau 
douce exposée à des substances polluantes inorganiques 
particulières. Les Mulettes vivent plusieurs années et 
ajoutent chaque hiver un anneau de croissance plus ou 
moins distinct à leur coquille. L’analyse chimique de la 
coquille peut indiquer s’il y a eu pollution de l’eau par des 
substances radio-actives ou par des métaux lourds, et quand. 

La pollution organique est habituellement causée par les 
eaux d’égout et les insecticides. L’analyse chimique des 
chairs de Mollusques peut indiquer la pollution récente par 
insecticides. Dans les eaux naturelles, les eaux d’égout sont 
d’abord attaquées par les bactéries qui utilisent l’oxygène. 
Parce que ces bactéries se multiplient rapidement en 
présence des eaux d’égout, tout l’oxygène dissous dans l’eau 
peut être épuisé. Néanmoins, à mesure que l’eau d’égout 
se dégrade et si aucune autre eau d’égout n’est ajoutée, une 
rivière ainsi polluée se réoxygène en aval et l’eau redevient 
saine. 

Dans les eaux contenant peu d’oxygène, les Escargots 
pulmonés qui montent à la surface afin de respirer l’air ont 
un avantage sur les autres Mollusques qui doivent extraire 
l’oxygène de l’eau au moyen de leurs branchies. Les 
Mollusques à branchies sont donc les premiers tués par les 
basses teneurs en oxygène. Quelques Mollusques à bran- 
chies, par exemple les Amblema plicata,Anodonta cataracta 
cataracia,A. grandis grandis , Sphaerium transver sum, S. 
striatinum et Campeloma decision, semblent s’accommoder 
mieux des basses teneurs en oxygène. Cependant, les 
Pulmonés sont beaucoup plus tolérants. 

La faible diversité, surtout la présence d’une espèce unique 
(ordinairement du genre Phys a), indique souvent la pollution 
organique. En effet, les Physes peuvent être surabondantes 
dans des eaux légèrement polluées car les espèces de 
poissons qui s’en nourrissent normalement ne peuvent 
tolérer un environnement pollué. Règle générale, la présence 
de communautés de Mollusques d’eau douce hautement 
diversifiées constitue un indice certain d’eau saine. 

On ne trouve pas de Mulettes dans une eau fortement 
polluée. Le fait qu’on ne les retrouve pas dans des eaux 
légèrement polluées peut être dû à l’absence de leurs 


24 


poissons-hôtes, ceux-ci étant plus vulnérables à la faible 
teneur en oxygène que les Mulettes. La présence de bancs de 
Mulettes nombreux indique une eau propre, ce qui ne 
signifie pas potable, en partie parce que les Mulettes elles- 
mêmes filtrent et purifient l’eau. Une grande diversité de 
Mulettes indique aussi la présence d’une variété intéressante 
d’espèces de poissons et est l’indice d’une bonne pêche. 

L’excellent volume édité par Hart et Fuller (1974) relate de 
façon détaillée les relations entre les Mollusques et la 
pollution aquatique. 


25 


Les Mollusques d’eau douce 


La section suivante comprend des illustrations, des cartes de 
répartition géographique, des descriptions et des remarques 
sur la répartition, l’écologie et la biologie des espèces et sous- 
espèces de Mollusques d’eau douce habitant le Canada. 
Quelques-uns d’entre eux qui n’y ont pas encore été signalés, 
mais qui s’y trouveront probablement bientôt à la suite de 
migrations, sont également inclus. 

Plusieurs espèces, surtout les Mulettes qui servent à 
la confection de boutons de nacre, ont un nom anglais 
déterminé depuis longtemps mais très peu d’entre elles 
possèdent un nom français. En ce qui les concerne, on a 
proposé des noms qui non seulement traduisent le nom 
scientifique mais qui, autant que possible, indiquent aussi la 
morphologie, l’écologie ou la répartition des espèces. 

On trouve la définition des termes techniques employés 
dans la clé des familles et dans le texte sur les pages de garde 
et au Lexique. 

La clé qui suit est destinée à faciliter ridentifïcation des 
Mollusques inconnus en conduisant le collectionneur 
directement aux familles auxquelles ils appartiennent. À 
mesure que l’on se familiarise avec les Mollusques d’eau 
douce, on identifie plus facilement les familles et l’on se 
passe de la clé. Au cours du processus d’identification, l’étape 
suivante consiste à comparer les illustrations des espèces 
d’une famille et à examiner les cartes de répartition. Enfin, en 
lisant le texte de la description et de l’habitat, le collection- 
neur devrait pouvoir préciser l’espèce à laquelle un spécimen 
appartient. 

Les spécimens illustrés dans les planches en noir et blanc 
accompagnant chacune des descriptions de l’ouvrage pro- 
viennent de la collection du Musée national des sciences 
naturelles à Ottawa. Cette collection est le résultat d’efforts 
déployés depuis nombre d’années au Canada et dans le nord 
des Etats-Unis. La légende de chaque planche indique soit 
les dimensions véritables des spécimens, soit leurs dimen- 
sions proportionnelles. Pour les planches 1 à 90, les légendes 
donnent la dimension la plus grande de tous les spécimens 
illustrés, mais pour les planches 91 à 144, les dimensions 


27 


données sont celles de la plus grande des deux paires décrites* 
Les Pisidies illustrées dans les planches 160 à 179 ont été 
photographiées à Taide d’un microscope électronique à 
balayage, et seules les dimensions agrandies sont données* 

Les planches en couleur sont des reproductions 
d’aquarelles spécialement réalisées aux fins de cet ouvrage à 
partir de spécimens véritables. Les spécimens sont classés 
par ordre taxonomique sur les planches; ils sont identifiés par 
leur désignation scientifique de même que par le code 
attribué à l’espèce ou à la sous-espèce dans le texte. On donne 
des renseignements sur les lieux de capture des spécimens 
dans les descriptions des planches en noir et blanc 
correspondant à chaque espèce. Les spécimens sont repro- 
duits aux deux tiers de leurs dimensions véritables à 
l’exception du n° 136 qui est représenté grandeur nature. 

Il est utile de se rappeler que les premières espèces 
récoltées sont les plus abondantes de la région. Par exemple, 
parmi les Mulettes de l’Est canadien, YEUiptio complanata 
domine; dans les Prairies, la Lampsilis radiata siliquoidea est 
la plus commune tandis qu’en Colombie-Britannique ce sont 
les Anodonta kennerlyi ciMarga ritifera f aie ata . Chez les 
Lymnaeidae, la première espèce rencontrée est le plus 
souvent la Stagnicola elodes et chez les Sphaeriidae 
( Pisidium ), probablement le Pisidium casertanum . 

Il importe aussi de se rappeler que les Escargots terrestres 
vivants se trouvent parfois en eau peu profonde et que leurs 
coquilles vides se trouvent communément parmi les détritus 
de plage. Si un Escargot «d’eau douce» canadien ne se trouve 
pas dans ce livre, il s’agit probablement d’un Escargot 
terrestre. Il est possible d’identifier les Escargots terrestres 
grâce à l’ouvrage de Pilsbry (1939-1948) ou à celui de Burch 
(1962). Dans certaines parties du Canada, par exemple la 
région d’Ottawa et le voisinage de la baie d’Hudson, les 
Mollusques marins datant du pléistocène se trouvent aussi 
parmi les détritus de plage. En certains endroits, tel l’estuaire 
du Saint-Laurent, certains Mollusques marins qui tolèrent 
l’eau non salée vivent aussi tout près des espèces véritable- 
ment d’eau douce. Les Mollusques marins peuvent être 
identifiés au moyen des travaux d’Abbott (1974) ou de 
Bousfield (1964). 

Les poissons-hôtes des Mulettes, pour autant qu’ils sont 
connus, sont signalés sous leur nom commun d’après 
McAllister et Crossman (1973) et Legendre (1954). 


Clé des familles de Mollusques 
d’eau douce canadiens 


1 Coquille double, c’est-à-dire composée de deux moitiés 
ou valves 

Coquille simple, c’est-à-dire spirale ou en forme de 
calotte 

2 Coquille petite, longue de 25 mm ou moins (sauf jusqu’à 
50 mm chez la Corbicula); dents de la charnière 
pseudocardinales petites ou moyennes; dents latérales 
devant et derrière les dents pseudocardinales 
Coquille de plus de 25 mm de longueur pour la plupart 
des spécimens; charnière munie de dents disposées 
autrement que ci-dessus 

3 Coquille de moins de 25 mm de longueur; dents de la 
charnière lisses 

Coquille jusqu’à 50 mm de longueur; dents latérales 
finement dentelées 

4 Coquille petite, en forme de calotte, sans dents de la 
charnière; sommet bien accusé, éloigné du bord 
Coquille spirale et non en forme de calotte 

5 Coquille de plus de 8 mm de longueur; bassin du fleuve 
Columbia seulement 

Coquille longue de 8 mm ou moins 

6 Sommet pointu, aigu et situé en arrière et à gauche du 
centre; rare 

Sommet obtus, situé en arrière du centre mais en ligne 
avec ce dernier ou à sa droite; commune 

7 Escargot vivant muni d’un opercule 
Escargot vivant sans opercule 


*Les familles de Mulenes (superfamille des Unionacea) 
ne peuvent être identifiées au moyen des seuls caractères 
de la coquille; il est donc impossible de construire une 
clé pour les identifier. 


Pélécypodes (Mulettes, 
Sphaeries et autres 
Bivalves) 2 
Gastéropodes 
(Escargots) 4 

3 


Superfamille UNIONACEA* 
(3 familles) (p. 247) 


Famille SPHAERIIDAE 
(p. 361) 

Famille CORBICULIDAE 
(p. 357) 

(Patelles d’eau douce) 5 

7 

Famille LANCIDAE 
(P- 93) 

6 

Famille ACROLOXIDAE 
(P- 89) 

Famille ANCYLIDAE 
(p. 219) 

8 

13 


29 


8 Coquille de taille moyenne à grande (plus de 12 mm 
de hauteur), opercule corné 

Coquille haute de moins de 12 mm ou munie d’un 
opercule calcaire 

9 Largeur de plus de la moitié de la hauteur 
Largeur de moins de la moitié de la hauteur 

10 Coquille haute de plus de 9 mm; opercule calcaire; est 
du Canada 

Coquille haute de moins de 9 mm ou munie d’un 
opercule corné 

1 1 Coquille plus large que haute, avec ou sans carènes 
spirales; ouverture presque circulaire; opercule multi- 
spiré 

Coquille plus haute que large, sans fortes carènes 
spirales; ouverture ovalaire; opercule paucispiré 

12 Coquille petite, atteignant 5,5 mm de longueur, grêle 
(largeur divisée par la hauteur : environ 0,55-0,60); 
jusqu’à 7 tours de spire, ouverture ovalaire, entourée 
d’un bourrelet distinct; amphibie; sud-est du Canada 
seulement 

Coquille relativement plus large ou à moins de 
7 tours de spire ou sans bourrelet distinct autour de 
l’ouverture. Entièrement aquatique. Très répandue 

13 Coquille discoïde ou à spire très peu élevée au-dessus 
du dernier tour; coquille plus large que haute 

Spire beaucoup plus haute que le dernier tour; largeur 
de la coquille moindre que la hauteur 

14 Coquille dextre 
Coquille senestre 


9 

10 


Famille Viviparidae 
<p. 33) 

Famille PLEUROCERIDAE 

tP 81 ) 

Famille BITHYNIIDAE 
(P- 77) 

11 


Famille VALVATIDAE 

(p. 41) 

12 


Famille TRUNCATELLIDAE 

(P- 73) 


Famille HYDROBIIDAE 
(P- 55) 


Famille PLANORBIDAE 

(p. 175) 

14 


Famille LYMNAEIDAE 
(p. 97) 

Famille PHYSIDAE 

(P- 151) 


30 


Classe — Gastropoda (Gastéropodes) 


Sous-classe - Prosobranchia 
(Prosobranches) 

Ordre - Mesogastropoda 
(Mésogastéropodes) 


I Superfamille - Yiviparacea (Viviparacés) 


FAMILLE - VIVIPARIDAE (Viviparidés) 


Coquilles grandes, dextres, à spire haute, ombilic fermé ou 
légèrement ouvert, un peu dilatées et presque toutes lisses. 
Opercule grand, corné, comportant très peu de tours 
(paucispiré). Tentacules longs et grêles, dont le droit est plus 
court que le gauche pour former l’étui du pénis chez le mâle. 
Radula normalement pourvue de 7 dents simples ou 
denticulées sur chaque rangée. Dent centrale grande et large. 
Certaines espèces sont hermaphrodites et d'autres uni- 
sexuées. Toutes sont ovipares, c’est-à-dire que les oeufs 
éclosent à l’intérieur du corps de l’adulte et que les jeunes y 
restent assez longtemps avant d’en sortir. La famille est 
cosmopolite. 


33 


1 

Campeloma decisum (Say, 1816 ) 
Campélome brun 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 42 mm de 
hauteur, à spire assez élevée 
(L/H 0,56-0,69), épaisse et massive, ayant 
jusqu’à 7 tours convexes. Les premiers 
tours se corrodent sauf chez les spécimens 
qui habitaient une eau riche en calcaire. 
Tours de spire arrondis, étroitement mé- 
plans, à sutures profondes. Angle de spire de 
45° à 50° environ. Ouverture auriforme, à 
mi-hauteur de la coquille environ; intérieur 
blanc ou blanc bleuâtre. Ombilic nul. 
Épiderme terne à luisant, jaunâtre à brun 
verdâtre, bourrelets de croissance collabraux 
brun foncé. Sculpture de lignes spirales 
fines et collabrales. Opercule brun, plutôt 
mince mais solide, concave, auriforme, 
muni d’un nucléus situé près du bord 
interne et à stries de croissance concentri- 
ques et nombreuses. 

Cette espèce de grande taille et commune 
ne ressemble à aucune autre. Campeloma 
integrum (Say, 1821), qui habite les eaux 
alcalines riches en calcaire, semble être de 
la même espèce. Elle se distingue par ses 
premiers tours intègres. (Cette condition 
semble normale chez les Escargots prove- 
nant d’habitats où l’eau est dure.) 

RÉPARTITION 

Se trouve de la Nouvelle-Écosse au Mani- 
toba, et vers le sud sur la plaine de la côte 
AÜantique jusqu’aux États atlantiques du 
Sud. Ses bornes précises au sud sont 
inconnues. 


ÉCOLOGIE 

Habite les lacs, les canaux et les cours d’eau 
à débit lent sur fonds vaseux ou de vase et 
de sable mêlés, sous lesquels ils 
s’enfouissent juste au-dessous de la surface. 
Souvent abondante dans les lieux enrichis 
ou eutrophiques. L’espèce est parthénogé- 
nétique; il n’y a pas de mâles du moins dans 
les colonies du Nord. Les jeunes restent 
dans l’utérus jusqu’à ce qu’ils aient atteint 
3 tours de spire. Les jeunes senestres sont 
assez nombreux avant de naître, mais très 
peu d’entre eux atteignent l’âge mûr, La 
formule de sa radula est ordinairement 
2 - 1 - 1 - 1 - 2 . 


34 




1 

Campeloma decisum 

a: Rivière Chukuni près de Red Lake (Ont.); 30,6 mm. 
b: Rivière des Outaouais près d'Ottawa (Ont.); 

5,8 mm (jeune). 

c,d: Lac Meach près de Hull (Que.); c 26 mm, 
d 31,1 mm. 


35 


2 

Viviparus georgianus 
(Lea, 1834) 

Vivipare géorgienne 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant une hauteur de 
35 mm, subglobuleuse (L/H 0,77-0,83), 
mince mais forte. Premier tour assez grand, 
obtus et corrodé. Tours de spire au nombre 
de 4 ou 5, fortement convexes, méplans 
et séparés par des sutures profondes. Angle 
de spire de 50° à 65°. Ouverture ovalaire 
auriforme, environ à moitié aussi haute que 
la coquille; lèvre interne partiellement ou 
entièrement réfléchie sur l’ombilic qu’elle 
ferme en partie ou tout à fait. Épiderme 
jaunâtre pâle à brun verdâtre, d’épaisseur 
moyenne, fortement adhérent, souvent lui- 
sant et comportant 3 ou 4 bandes spirales 
distinctes de couleur rougeâtre foncé. Stries 
de croissance fines et grossières. Opercule 
mince, corné, avec un nucléus subcentral et 
des stries de croissance concentriques. 

Facile à identifier par sa grosseur, sa 
forme globuleuse et ses bandes spirales 
rougeâtres saillantes. L’espèce a souvent été 
désignée comme V. contectoides (Binney, 
1865). 

RÉPARTITION 

En colonies discontinues (espèce intro- 
duite) dans certaines parties du réseau des 
Grands lacs et du Saint-Laurent au Canada 
(rivière Grand au sud-ouest de l’Ontario, 
bassin de la rivière des Outaouais, du 
Richelieu et du bas Saint-Laurent) et aux 
États-Unis jusqu’en Floride et en Arkansas. 
Certaines colonies du Nord peuvent être 
d’ascendance européenne (espèce intro- 
duite) V\ viviparus (Linnaeus, 1758), prati- 
quement indiscernables des colonies sep- 
tentrionales du V. georgianus en Amérique 
du Nord. 


ÉCOLOGIE 

Habite les lacs et les rivières à débit lent, 
surtout sur des fonds vaseux et souvent 
parmi les plantes. En certains endroits 
favorables, elle est très abondante. Les 
jeunes sont retenus dans l’utérus jusqu’à la 
formation de 3 tours de spire. 


36 




2 

Vtviparus georgianus 

a: Lac Opinicon, Rideau Lakes (Ont.); 25,5 mm. 
b: Lac Bobs, Rideau Lakes (Ont.); 35 mm. 


37 


3 

Cipangopaludina chinensis 
(Gray, 1834) 

Vivipare orientale 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 63 mm de 
hauteur, renflée (L/H 0,74-0,82), glo- 
buleuse et assez épaisse. Tour embryon- 
naire petit, aplati, brun foncé, souvent 
corrodé. Environ 7 tours de spire, légère- 
ment convexes, un peu méplans et à sutures 
saillantes. Spire à côtés convexes, angle 
de spire d’environ 60° à 70°. Ouverture 
ovalaire, auriforme, plus large en bas, 
environ à demi aussi haute que la coquille et 
blanc bleuâtre au-dedans. Lèvre interne 
réfléchie et recouvrant presque tout 
Tombilic. Épiderme épais, variant de verdâ- 
tre à brun rougeâtre, presque toujours lisse 
et luisant sur les tours supérieurs de la spire 
mais rugueux à cause des forts bourrelets 
de croissance sur le dernier tour. Sculpture 
de stries collabrales et de bourrelets de 
croissance et, sur plusieurs spécimens, de 
malléations légères. Les spécimens jeunes 
sont fortement carénés à la périphérie du 
dernier tour. 

C’est le plus grand Escargot d’eau douce 
du Canada et on le reconnaît à sa taille 
relativement gigantesque et à son épiderme 
brunâtre, sans bandes spirales saillantes. 

Le Vîviparus japonicus (von Martens, 1860) 
et V. malleatus (Reeve, 1 863) sont synony- 
mes. Comparer au V. georgianus (Lea). 


RÉPARTITION 

Espèce asiatique introduite en certains 
endroits du Canada: un étang dans le bas 
Sackville en Nouvelle-Écosse; un marais 
sur l’île Perrot près de Montréal; la rivière 
Rideau à Ottawa; un réservoir à St-Thomas 
en Ontario; en Colombie-Britannique, à 
Harrison Mills dans un lac de Fîle Salt- 
spring ainsi qu’à Victoria. Elle se trouve 
probablement ailleurs aussi. Il y en a 
plusieurs colonies aux États-Unis. 

ÉCOLOGIE 

Espèce typique des étangs vaseux et des 
lacs, baies, marécages, canaux et rivières à 
débit lent. Comme chez les autres espèces 
de la famille, les oeufs éclosent dans l’utérus 
et les jeunes y restent assez longtemps. 


38 




3 

Cipangopaludina chinensis 

a: Lac Érié, Sandusky (Ohio); 56,2 mm (coquillage 
vidé). 

b: Un marécage près de Klamath Falls (Oregon); 
47,6 mm. 

c; Un étang dans le bas Sackville (N.-É.); 6,6 mm 
(jeune). 


39 


Il Superfamille - Valvatacea 
(Valvatacés) 


FAMILLE VALVATIDAE (Valvatidés) 


Coquilles petites, dextres, à spire assez haute ou déprimée, à 
large ombilic, tours de spire arrondis et lisses, stries 
collabrales (c’est-à-dire parallèles aux positions précédentes 
de l’ouverture de la coquille pendant sa croissance), ou 
portant des cordons spiraux. Opercule corné, à plusieurs 
tours (multispiré). Tentacules longs et grêles. Branchie 
externe en forme de plume. Radula à 7 dents fortement 
denticulées sur chaque rangée (formule 3-1-3). Hermaphro- 
dites. Les capsules d’oeufs sont sphériques et contiennent 
de 1 à 60 oeufs. Les embryons sont verts durant leur 
croissance, La famille est représentée en Amérique du Nord, 
en Europe, en Asie et en Afrique. 


41 


4 

Valvata perdepressa 
Walker, 1906 
Valvée déprimée 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 3 mm de 
hauteur et 6 mm de largeur mais variable 
(L/H 1,8-2, 3), planorboïde ou aplatie en 
dessus et décurrente en dessous, plutôt 
solide, de 3 1/2 tours, à surface luisante et 
lisse ou à stries faibles. Spire aplatie, au 
même niveau que le dernier tour ou un peu 
plus élevée. Tour embryonnaire finement 
ponctulé et, ainsi qu'un ou deux des tours 
suivants, presque toujours rougeâtre, brun 
rougeâtre ou brun. Sutures profondes. 

Tours de spire plats en dessus et arrondis en 
dessous. Ouverture presque ronde sauf le 
bord supérieur légèrement aplati en haut et 
touchant légèrement au tour précédent. 
Ombilic large et laissant bien voir les deux 
tiers intérieurs de tous les tours de spire. 

Plus aplatie que toutes les autres Valvée s, 
elle possède un ombilic plus large. Si les 
premiers tours rougeâtres sont visibles, 
l'espèce est facile à reconnaître. Comparer à 
la V. sincera helicoidea. 

RÉPARTITION 

Du lac Michigan au lac Ontario, et le bassin 
du lac Ontario dans la partie nord de l’État 
de New York. 

ÉCOLOGIE 

Se trouve seulement parmi les détritus de 
plage sur les bords de lacs grands ou 
moyens. Les détails de son écologie et de 
son histoire naturelle sont inconnus. 


42 




4 

Vaîvata perdepressa 

a,b,c: Rondeau Harbour, Lac Érié (Ont.); 5,6 mm. 
d,e,f: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
5,6 mm. 


43 


5 

Valvata piscinalis 
(Müller, 1774) 

Valvée piscinale 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 5 mm de 
hauteur et 5 mm de largeur mais variable 
(L/H 0,80-1,20), plutôt solide, jusqu’à 
5 tours de spire convexes, à fines stries 
collabrales et quelquefois des stries spirales 
partiellement obscurcies. Spire conique, à 
sommet obtus, sutures profondes, tours 
arrondis. Ouverture circulaire, sauf là où 
elle est collée à Tavant-dernier tour, sa 
hauteur à environ la moitié ou les deux tiers 
de la hauteur de la coquille. Lèvre interne 
légèrement réfléchie sur l’ombilic profond 
et étroit. Épiderme mince, brun jaunâtre 
ou verdâtre, luisant. Opercule circulaire, 
multispiré. 

Se distingue de la V. sincera sincera par sa 
plus grande taille, sa spire relativement 
plus haute et son ombilic plus étroit. 

RÉPARTITION 

Espèce eurasienne introduite en Amérique 
du Nord. Signalée pour la première fois 
au Canada à Toronto en 1913, elle s’est 
depuis répandue dans tout le lac Ontario et 
de là jusqu’au lac Érié, au haut Saint- 
Laurent et à quelques-uns de ses affluents. 

ÉCOLOGIE 

Habite les lacs et les rivières lentes en 
Amérique du Nord comme en Europe. Les 
groupes d’oeufs sont déposés sur diverses 
espèces de plantes aquatiques et contien- 
nent respectivement de 4 à 60 oeufs. Les 
petits éclosent en dedans de 15 à 30 jours. 


44 




5 

Valvaia piscinalis 

a: Baie de Quinte, Lac Ontario (Ont.); 5,3 mm. 
b: Lac Ontario près de Hamiiton (Ont.); 5,2 mm. 


45 


6 

Valvata sincera sincera 
Say, 1824 
Valvée striée 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 3,2 mm de 
hauteur et 5 mm de largeur (L/H 1,3- 1,9), 
assez solide, à 4 tours arrondis et à stries 
collabrales largement espacées. Spire mo- 
dérément élevée. Tour embryonnaire pla- 
norboïde et finement strié. La surface 
calcaire des tours suivants porte des stries 
collabrales assez largement espacées 
(8 ou moins par millimètre). Ouverture 
circulaire touchant au tour précédent mais 
sans être aplatie par lui. Ombilic circulaire, 
de grandeur moyenne et profond. Épiderme 
de brun pâle à brun, portant quelquefois, 
lorsque les spécimens sont frais, des lamel- 
les collabrales minces en forme de lame 
qui surmontent les stries collabrales de la 
coquille sous-jacente. Sutures bien mar- 
quées et saillantes. Opercule corné, cir- 
culaire, multispiré, pourvu d’environ 
6 tours. 

Semblable à la V. s. helicoidea qui habite 
plus au nord; cependant, cette sous-espèce a 
des stries plus fines (en général 14 ou plus 
par millimètre), elle est plus grande et sa 
spire est moins élevée. 

RÉPARTITION 

De Terre-Neuve à la Colombie-Britannique 
et au Yukon, et du Maine au Minnesota. 

On trouve des intermédiaires avec V. s. 
helicoidea dans la zone de chevauchement. 
Cette zone est située sur les deux côtés des 
limites communes sur les cartes 6 et 7. 
Toutes les Valvées non carénées de la 
Colombie-Britannique et du Yukon sem- 
blent appartenir à cette espèce, nonobstant 
les citations de V. mergella Westerlund et de 
V. virens Tryon. 


ÉCOLOGIE 

Habite surtout les lacs, souvent à des 
profondeurs considérables, et ordinairement 
sur la vase parmi les plantes aquatiques. 

Se trouve parfois dans des rivières lentes et 
dans des étangs du muskeg. Sa radula est 
semblable à celle de la V. tricarinata. 


46 




6 

Vaivata sincera sincera 

a: Lac Nichicun (Que.); 4,6 mm. 

b: Un cours d’eau près de Finland (Ont.); 4,4 mm. 


47 


7 

Valvaîa sincera helicoidea 
Dali, 1905 
Valvée boréale 

DESCRIPTION 

Coquille semblable à celle de la V. sincera 
sincera sauf qu’elle est un peu plus grande 
(jusqu’à 7 mm de largeur au lieu de 5 mm) 
et que la sculpture collabrale est plus fine, 
plus serrée (14 stries ou plus par 
millimètre), et qu’elle ressemble typique- 
ment à du fil enroulé sur une bobine. Les 
lamelles de l’épiderme manquent chez cette 
sous-espèce. Certains individus ont une 
surface lisse. Plusieurs spécimens sont 
aussi plus ou moins affaissés et l’ombilic est 
relativement plus large que chez la 
V. sincera typique. 

RÉPARTITION 

Du Labrador à la Colombie-Britannique et 
l’Alaska, vers le nord jusqu’à une ligne 
joignant la baie d’Ungava à la partie sud de 
l’ile Victoria dans l’archipel arctique. Il 
s’agit surtout d’une sous-espèce arctique ou 
subarctique. 

ÉCOLOGIE 

Se trouve dans les lacs, les étangs, les 
rivières et les cours d’eau lents, dans les 
étangs du muskeg, le plus souvent parmi les 
plantes aquatiques et sur une variété de 
fonds. Vit à diverses profondeurs jusqu’à 
15 m, et se trouve souvent dans l’estomac du 
poisson blanc (Coregonus). Sa radula est 
semblable à celle des autres Valvées. 


48 




7 

Valvata sincera helicoidea 
a,b,c: Lac Ennadai (T. du N. -O.); a 5,1 mm, b et 
c 5,4 mm. 

d,ejf: Lac Owl (Man.) (56 c 24' de latitude N., 94°55' de 
longitude O.); 4,3 mm. 


49 


8 

Valvata sincera ontariensis 
Baker, 1931 
Valvée scalariforme 

DESCRIPTION 

Coquille semblable à celle de la V. sincera 
sincera sauf que le dernier tour et quelque- 
fois la moitié inférieure de l’avant-dernier 
tour sont disjoints du tour précédent. La 
partie disjointe est tellement courbée vers le 
bas et l’extérieur que, près de l’ouverture, 
l’espace entre le dernier tour et le pénul- 
tième est presque de deux fois le diamètre 
du dernier tour. Le diamètre de l’ouverture 
est aussi moindre que chez la V. sincera 
sincera. Les stries collabrales sont fortement 
soulevées et largement espacées. 

La coquille partiellement déroulée 
de cette sous-espèce est tout à fait 
caractéristique. 

RÉPARTITION 

Connue seulement de la région du lac 
Supérieur (lac de File Shakespeare) et de la 
région au nord du lac Supérieur drainée 
par les cours supérieurs des rivières 
Attaouapiskat, Albany et Severn. 

ÉCOLOGIE 

Habite les grands lacs et les parties à débit 
lent des grandes rivières à des profondeurs 
de 1 à 10 m, sur fonds vaseux parmi les 
plantes aquatiques. On ne sait rien de son 
mode de reproduction. L’animal avance 
sans entraîner la coquille puis l’attire 
brusquement en avant. 


50 




8 

Valvata sincera ont ariens ts 
a,b: Lac Klotz près de Longlac (Ont.); a 3,5 mm, 
b 4,1 mm. 

c: Un lac près de Schreiber (Ont.); 3,4 mm. 


51 


9 

Valvaîa tricarinata (Say, 1817) 
Valvée à trois carènes 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 5 mm de 
hauteur et 6 mm de largeur (L/H 1,1- 1,6), 
solide, à 4 tours, dextre, à sculpture variable 
mais possédant de façon typique 3 fortes 
carènes spirales sur le dernier tour et une 
ouverture circulaire. Tour embryonnaire 
planorboïde et à stries microscopiques. Les 
tours suivants portent presque toujours 
3 fortes carènes, une au tiers supérieur, une 
au milieu et l’autre au tiers inférieur de la 
surface du tour; cependant, sur les tours de 
la spire, les deux carènes inférieures sont 
cachées par le tour suivant. Parfois, une ou 
plusieurs carènes sont réduites à un angle 
spiral. Les tours sont aplatis entre les 
carènes. Sutures profondes. Ouverture cir- 
culaire à péristome continu. Ombilic rond, 
en forme d’entonnoir et profond. Épiderme 
brun à vert. Opercule corné, rond, multi- 
spiré, pourvu d’environ 10 tours. 

Cette espèce est très distincte et, même 
lorsque les carènes spirales font défaut, 
les angles spiraux la distinguent. 

RÉPARTITION 

Se trouve du Nouveau-Brunswick à l’est de 
la Colombie-Britannique et dans les Terri- 
toires du Nord-Ouest au sud de la limite 
des arbres. Aux États-Unis, elle est répan- 
due vers le sud jusqu’en Virginie, en Iowa et 
au Nebraska. 


ÉCOLOGIE 

Vit parmi les plantes aquatiques et seule- 
ment dans les habitats aqueux permanents, 
c’est-à-dire les lacs, les rivières, les ruis- 
seaux et les étangs du muskeg. Elle est rare 
dans les étangs. Les masses d’oeufs sont 
déposées sur les plantes aquatiques, les 
feuilles mortes des arbres caducs et les 
surfaces lisses disponibles. De 4 à 18 oeufs 
ont été comptés dans chaque masse et les 
petits naissent après 12 à 15 jours. L’animal 
est blanc ou blanc rosé et possède une 
branchie en forme de plume à gauche et une 
en forme de tige à droite. Sa radula porte 
3 dents latérales de chaque côté de la dent 
centrale et chacune comporte de nombreux 
denticules. 


52 




9 

Valvata tricarinata 

a: Rivière Seine près de Winnipeg (Man.); 4,8 mm. 
b,c: Lac Halkett, Parc national Prince-Albert (Sask.); 
b 4,8 mm, c 4,9 mm. 


53 




III Superfamille - Rissoacea 
(Rissoacés) 


FAMILLE - HYDROBIIDAE (Hydrobiidés) 


Coquilles petites, dextres, à spire élevée, avec ou sans 
ombilic, lisses ou sculptées. Opercule corné et paucispiré. 
Tentacules longs et cylindriques, branchies internes et 
pénis situé en arrière du tentacule droit. Radula à 7 dents 
sur chaque rangée (formule 2-1-1 - T 2), les dents portant 
plusieurs denticules. Unisexuées, c’est-à-dire que certains 
individus sont mâles et d’autres femelles. Oeufs ronds ou 
ovalaires, attachés individuellement aux cailloux ou aux 
plantes. La famille est cosmopolite et comprend des espèces 
marines, d’eau saumâtre et d’eau douce. 


55 


10 

Cincinnatia cincinnatiensis 
(Anthony, 1840) 

Hydrobie d’Amérique 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 6 mm de 
hauteur, assez large (L/H 0,65-0,82), glo- 
buleuse-conique, possédant jusqu’à 6 tours, 
relativement solide. Spire plutôt large mais 
à sommet aigu. Tour embryonnaire petit, 
d’abord planorboïde puis décurrent et plus 
haut que le tour suivant. Les tours suivants 
sont convexes et arrondis, un peu méplans 
sur le dessus et séparés par des sutures 
profondes. Ouverture auriforme-arrondie, 
plus étroite à la partie supérieure et à lèvre 
continue. Ombilic saillant, profond et à 
peine recouvert par la lèvre interne. Épi- 
derme brun et mince. Sculpture de bour- 
relets de croissance et de fines stries 
collabrales. Opercule mince et paucispiré. 

Cette espèce rare se reconnaît à sa spire 
pointue, son ombilic ouvert et sa taille 
relativement grande; une coquille de 4 tours 
aura plus de 4,5 mm de hauteur. Elle 
ressemble à une Campeloma decisum intè- 
gre, mais en miniature. Comparer à Bithy- 
nia tentaculata . 

RÉPARTITION 

Sud de FOntario et Pennsylvanie vers 
l’ouest jusqu’au sud de la Saskatchewan, 
jusqu’à FUtah et au Texas. 

ÉCOLOGIE 

Habite les lacs et les rivières sur fonds 
vaseux ou sableux. Vit en eau plus profonde 
que les autres Hydrobiidés. Les organes 
génitaux mâles sont distinctifs : la verge est 
bifide avec un pénis court, un lobe secon- 
daire beaucoup plus grand, et sans canal 
accessoire. 


56 




10 

Cincinnatia cincmnatiensis 
a, b: Lac Echo (Sask.); 4,9 mm. 

c: Lac Traverse, Brown’ s Valley (Minnesota); 5,9 mm. 


57 



11 

Probythinella lacustris 
(Baker, 1928) 

Probythinelle lacustre 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 5 mm de 
hauteur, modérément large (L/H 0,63-0,84), 
subcylindrique et plutôt solide; elle 
comporte environ 5 tours dont les deux 
premiers sont approximativement au même 
niveau que le troisième ou enfoncés sous 
lui. Les tours suivants sont légèrement 
convexes, augmentant leur diamètre plutôt 
lentement et formant une spire presque 
en forme de baril. Sutures profondes. 
Ouverture subovalaire, à environ 40% de la 
hauteur de la coquille et à péristome 
continu. Ombilic modérément étroit et 
profond. Épiderme mince et brunâtre. 
Sculpture composée de bourrelets de crois- 
sance, de stries collabrales fines et de faibles 
stries spirales. Opercule mince et 
paucispiré. 

Se distingue par sa spire tronquée en 
forme de baril. Comparer à YAmnicola 
limosa. 

RÉPARTITION 

Du Québec jusqu’aux Territoires du Nord- 
Ouest et en Alberta; de l’État de New York à 
Tlowa, l’Arkansas et le Kentucky. 

ÉCOLOGIE 

Se trouve dans les lacs et les étangs 
permanents, les rivières de toute grandeur, 
le plus souvent parmi les plantes aquatiques 
et sur des fonds vaseux ou sableux. Tend à 
habiter les eaux plus profondes dans la 
partie sud de son aire. L’animal est blanc; 
les dents marginales de la radula ne sont pas 
dentieulées. La verge est bilobée mais non 
bifide, le pénis est plus grand que le lobe 
secondaire et il n’y a aucun canal accessoire. 


58 



U 

Probythinella lacustris 

a: Lac Érié, Paie provincial Rondeau (Ont,); 3,6 mm. 
b: Lac Athabasca (Alb.); 3,9 mm. 


59 



12 

Marstonia decepta (Baker, 1928) 
Marstonie trompeuse 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 4,5 mm de 
hauteur, assez large (L/H 0,68-0,84), atté- 
nuée, à test très mince et à sommets hauts. 
Tour embryonnaire un peu surélevé au- 
dessus du second tour, donnant au sommet 
un aspect pointu émoussé. Environ 4 1/2 
tours, convexes et arrondis, parfois un peu 
méplans. Sutures profondes. Ouverture 
plutôt petite, ovalaire, angulaire au sommet, 
généralement à mi-hauteur de la coquille, 
avec un péristome continu. Ombilic ouvert 
mais étroit Épiderme mince et brun pâle. 
Sculpture consistant en bourrelets de crois- 
sance et en fines stries collabrales. Opercule 
mince, paucispiré, ovalaire. 

Cette petite espèce se distingue par son 
sommet élevé, son ombilic étroit et sa taille 
relative. Une Af. decepta de 4 tours a de 3,5 à 
4,5 mm de hauteur. Une Amnicola walkeri 
comportant 4 tours mesure moins de 
3 1/2 mm tandis que la Cincinnatia cincin- 
natiensis a plus de 4,5 mm de hauteur. Les 
jeunes ressemblent à la Pyrgulopsis letsoni 
(Walker, 1901), petit Hydrobiidé que l’on 
trouve quelquefois sur les plages du lac Érié 
(probablement à l’état fossile). Cependant, 
la P. letsoni se trouve à l’état vivant dans 
les États de New York et du Michigan et il 
se peut aussi qu’elle vive au Canada. 

RÉPARTITION 

Dans tout le système des Grands lacs et du 
Saint-Laurent, vers le nord jusqu’aux par- 
ties adjacentes du bassin de la baie 
d’Hudson en Ontario et vers le sud dans les 
parties voisines du bassin du Mississippi. 


ÉCOLOGIE 

Se trouve, avec V Amnicola limosa , dans les 
lacs et les étangs permanents ainsi que dans 
les cours d’eau à débit lent, parmi les plantes 
et sur les roches. Sa radula est relativement 
plus petite que chez les autres Hydrobiidés. 
La verge est large et munie d’une extrémité 
non bifide; le pénis est issu du coin droit 
et il n’y a pas de canal accessoire. Les oeufs 
sont sphériques et n’ont pas la crête 
lamellaire de ceux de VA. limosa . 


60 



12 

Marstonia decepta 

a: Lac Wabaskang (Ont.); 2,8 mm. 

b: Lac Ontario près de Consecon (Ont.); 3,3 mm. 


61 



13 

Lyogyrus granum (Say 3 1822) 
Lyogyre roux 


DESCRIPTION 

Coquille très petite, n’atteignant que 2,2 
mm de hauteur, assez large (L/H environ 
0,85-1), subglobuleuse, pourvue d’environ 
4 tours. Spire courte. Tour embryonnaire 
plat ou ne descendant que légèrement et 
tours suivants progressivement plus décur- 
rents; ceci produit un sommet légèrement 
bombé et une spire renflée sur les côtés. 
Tours de spire convexes et sutures profon- 
des. Ouverture presque circulaire et à peine 
en contact avec le tour précédent. Ombilic 
saillant, profond, de largeur moyenne ou 
moindre. Épiderme recouvert d’un dépôt 
brun rougeâtre; en enlevant ce dépôt, on 
découvre un épiderme, brunâtre à jaunâtre, 
à stries collabrales et spirales. Opercule 
brun, circulaire et multispiré comme celui 
de la Valvaîa. 

Cet Escargot minuscule est bien carac- 
térisé par sa spire renflée, son ombilic 
profond, le dépôt brun rouille et l’opercule 
multispiré. 

RÉPARTITION 

Du Nouveau-Brunswick à la Virginie sur la 
plaine côtière atlantique. Sa limite vers 
l’ouest est inconnue. 

ÉCOLOGIE 

De répartition sporadique mais en colonies 
parfois très denses. Se trouve sur les feuilles 
de diverses espèces de plantes aquatiques, 
les feuilles d’arbres mortes sur le fond, dans 
les eaux stagnantes ou lentes mais perma- 
nentes. Rien n’a été publié concernant sa 
biologie. 


62 



13 

Lyogyrus granum 

a: Ruisseau Baker près de Lincoln (N.-B.); 2,2 mm. 
b 5 c: Rivière Jemseg près de Jemseg (N.-B.); b 1,7 mm, 
c 2 mm. 


63 


14 

Amnicola limosa (Say, 1817) 
Amnicole commune 


DESCRIPTION 

Coquille petite, atteignant environ 4,5 mm 
de hauteur, relativement large 
(L/H 0,70-0,90), à 4 1/2 tours convexes, 
légèrement méplans. Spire obtuse. Tour 
embryonnaire plat, n’empiétant pas sur 
le tour suivant. Tours suivants arrondis, un 
peu méplans, à croissance lente. Sutures 
profondes. Ouverture ovale, plus étroite au 
sommet, avec une mince callosité sur la 
paroi interne. Ombilic profond et de largeur 
moyenne. Épiderme brun rougeâtre, brun 
grisâtre ou bistre. Sculpture de stries de 
croissance fines et tassées. Opercule subo- 
valaire, mince, brun jaunâtre pâle, à environ 
2 1/2 tours, à stries spirales et transversales. 

Cette espèce petite et abondante est 
caractérisée par sa forme semi-globuleuse et 
son tour embryonnaire plat mais non 
surbaissé. Comparer à VA. walkeri et à la 
Cincinna tia cincinnatiensis . 

RÉPARTITION 

De Terre-Neuve vers l’ouest, en dedans de 
la limite des arbres, jusqu’au nord du 
Manitoba et à la Saskatchewan. Aux États- 
Unis, elle est répandue jusqu’en Floride, 
au Texas et à PUtah. 

ÉCOLOGIE 

Se trouve dans toutes sortes d’habitats 
aqueux permanents non pollués où il y a des 
plantes aquatiques. La formule de sa radula 
est de 2- 1 - 1 - 1 - 2 et chaque dent est armée 
de nombreux denticules. La verge est bifide 
avec un pénis pointu, un lobe secondaire 
obtus et un canal accessoire. L’animal 
vivant est blanc ou rosé et tout à fait 
attrayant. 


64 




14 

Amnicola limosa 

a: Rivière Black, Matheson (Ont.); 5,5 mm. 
b: Lac de Montigny près de Val-d’Or (Que.); 4 mm. 


65 


15 

Amnicola walkeri Pilsbry, 1898 
Petite Amnicole 

DESCRIPTION 

Coquille très petite, atteignant environ 
2,5 mm de hauteur, relativement large 
(L/H 0,70-0,90), pourvue d’un sommet 
pointu -arrondi; environ 4 1/4 tours con- 
vexes avec un tour embryonnaire arrondi et 
légèrement élevé au-dessus du second tour. 
Les tours suivants sont fortement arrondis 
et séparés par une suture profonde. Ouver- 
ture presque ronde et attachée au sommet de 
l’avant-dernier tour sur une courte distance. 
Ombilic évident, large et profond. Sculpture 
composée de nombreuses stries collabrales 
fines et tassées. Opercule mince, pâle et 
paucispiré. 

Beaucoup plus petite que VA. limosa 
lorsque des individus ayant un même 
nombre de tours sont comparés. Le sommet 
est en pointe arrondie plutôt qu’obtus, les 
tours sont plus également convexes, 
l’ouverture se rattache à l’avant-dernier tour 
sur une distance moindre et l’ombilic est 
relativement plus large. 

RÉPARTITION 

Dans tout le bassin des Grands lacs et du 
Saint-Laurent, le bassin supérieur du Mis- 
sissippi ainsi que dans le bassin intérieur 
canadien dans les réseaux de la rivière 
Albany et de la partie supérieure du fleuve 
Nelson. 

ÉCOLOGIE 

Cette espèce minuscule et rare se trouve 
parmi les touffes denses des plantes aquati- 
ques croissant sur un fond vaseux dans des 
lacs permanents et des cours d’eau à débit 
lent. Sa radula est semblable à celle de VA. 
limosa mais a plus de denticules. La verge 
est aussi semblable à celle de VA. limosa , 
sauf que les lobes sont plus longs. 


66 




15 

Amnicola walkeri 

a: Un lac près de Geraldton (Ont.); 2,8 mm. 

b: Cranberry Lake (Ont.); 2,8 mm. 

c: Lac Kimmewin près de Drayton (Ont.); 2,2 mm. 


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16 

Somatogyrus subglobosus 
(Say, 1825) 

Somatogyre globuleux 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 9 mm de 
hauteur et relativement large 
(L/H 0,80-0,92), solide, à environ 4 tours. 
Spire courte et dernier tour ample. Tour 
embryonnaire petit, à stries spirales et 
presque plat. Tours suivants convexes, 
décurrents, à croissance rapide. Sutures 
profondes. Ouverture large, ovalaire, poin- 
tue au sommet et longue de plus de la 
moitié de la hauteur de la coquille. Lèvre 
mince. Ombilic fermé ou légèrement ou- 
vert, bordé par la lèvre interne verticale. 
Épiderme brun jaunâtre. Sculpture consti- 
tuée de bourrelets de croissance grossiers et 
de fines stries collabrales. Opercule auri- 
forme, brunâtre, paucispiré, assez épais. 

Caractérisée par sa coquille relativement 
grande et forte, sa spire courte, son dernier 
tour ample et son opercule corné. Voir la 
Cincinnatia cincinnatiensis et le Campeloma 
decisum. 

RÉPARTITION 

Bassin des Grands lacs et du Saint-Laurent 
et celui de FOhio-Mississippi en entier. 

ÉCOLOGIE 

Espèce rare des eaux assez profondes qui se 
trouve seulement dans les grands lacs et 
les grands cours tfeau, Sa radula est 
relativement grande et la dent centrale 
possède 3 denticules de base. 


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16 

Somatogyrus sübglobosus 

a: Lac Saint-Louis, île Bellevue, Comté de Vaudreuil 
(Qué.); 5,8 mm. 

b: Canal Érié, Mohawk (New York); 7 mm. 


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17 

Lithoglyphus virens (Lea, 1838) 
Lithoglyphe verdâtre 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 1 1 mm de 
hauteur, renflée (L/H 0,68-0,78), à 4 ou 5 
tours de spire, test épais et de forme variable. 
Tour embryonnaire plat au commence- 
ment, puis décurrent. Premiers tours sou- 
vent émoussés. Les tours suivants grossis- 
sent vite, sont convexes et séparés par des 
sutures profondes. Dernier tour ample, 
constituant presque toute la coquille. Ou- 
verture arrondie à la base, pointue au 
sommet, avec un péristome épais, réfléchi 
sur la région de la columelle cachant 
complètement l’ombilic ou, parfois, laissant 
une fente étroite. Épiderme brun marron à 
brun jaunâtre ou vert olive, avec ou sans 
bandes plus foncées collabrales ou spirales. 
Sculpture composée de stries de croissance 
grossières, de fines stries collabrales et de 
vagues stries spirales. Opercule mince, brun 
pâle, corné, paucispiré, muni d’environ 3 
tours et portant de fortes rides radiales et de 
fines stries spirales. 

Caractérisé par sa coquille plutôt grande 
et massive et par son opercule spiral et 
corné. Le Lithoglyphus hîndsii (Baird, 1863) 
est provisoirement considéré comme syno- 
nyme. Il faut plus de recherches pour 
confirmer son rang, mais si leL. hindsii est 
vraiment distinct, l’espèce canadienne devra 
porter ce nom. Le nom plus ancien Litho- 
glyphus est employé plutôt que celui, mieux 
connu, d eFluminicola (Taylor, 1966). 

RÉPARTITION 

Bassin du fleuve Columbia depuis les 
rivières Kootenay et Wigwam au sud de la 
Colombie-Britannique, jusqu’à l’Idaho, 
l’ouest du Wyoming, le nord de l’Utah, 
l’État de Washington et l’Oregon. Habite 
aussi la péninsule Olympique de l’État de 
Washington. 


ÉCOLOGIE 

Au nord-ouest des États-Unis, cette espèce 
vit dessus et dessous les roches ainsi que 
parmi les plantes aquatiques dans les lacs de 
grande et moyenne taille, les rivières et les 
ruisseaux. Le courant des cours d’eau 
qu’elle habite peut être rapide ou lent. 


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17 

Lithoglyphus virens 

a: Ruisseau près d’Olympia (Washington); 8,1 mm. 
b: Rivière Siuslaw (Oregon); 8,3 mm. 


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FAMILLE - TRUNCATELLIDAE 
(Truncatellidés) 


Coquilles petites, dextres, à spire élevée, plus ou moins 
cylindriques, à ombilic ouvert ou fermé, lisses ou sculptées. 
Opercule corné et paucispiré. Dioïques. Quelques espèces 
servent d’hôtes intermédiaires aux vers parasites des 
animaux à sang chaud, l’homme y compris. La famille est 
cosmopolite. Quelques espèces habitent l’eau douce, 
d’autres sont amphibies, d’autres encore se trouvent parmi 
les détritus de plages marines et enfin, d’autres sont 
exclusivement terrestres. 


73 


18 

Pomatiopsis lapidaria 
(Say 3 1817) 

Pomatiopsis lapidaire 

DESCRIPTION 

Coquille petite, atteignant environ 5,5 mm, 
grêle (L/H environ 0,55-0,60), assez solide, 
munie d’environ 7 tours légèrement arron- 
dis. Tour embryonnaire arrondi et élevé 
un peu au-dessus du tour suivant. Spire 
haute, aiguë, sous-tendant un angle 
d’environ 45°, et pourvue de côtés un peu 
renflés. Tours légèrement arrondis et sé- 
parés par de profondes sutures. Ouverture 
ovale, touchant à peine l’avant-dernier tour. 
Péristome épaissi et entourant l’ouverture. 
Épiderme brun rougeâtre à brun. Sculpture 
de stries collabrales plutôt fines mais 
saillantes et tassées. 

Cette espèce ressemble à YHydrobia 
nickliniana (Lea, 1839) sauf que chez cette 
dernière le péristome n’est pas épaissi, 
l’ouverture est plus grande et les tours plus 
convexes. De plus, l’if, nickliniana est 
aquatique et non amphibie. On doute de 
pouvoir la trouver au Canada, mais elle 
habite peut-être le sud de l’Ontario. 

RÉPARTITION 

Au Canada cette espèce n’a été signalée qu’à 
quelques endroits du sud de l’Ontario, c’est- 
à-dire la rivière Sydenham à Al vins ton, la 
rivière Thames près de Chatham et la 
rivière des Outaouais près d’Ottawa. Aux 
États-Unis, elle est largement répandue 
depuis la côte Atlantique jusqu’à la vallée 
du Mississippi, vers le sud jusqu’au Texas. 


ÉCOLOGIE 

Amphibie, elle habite le sol humide surtout 
le long des cours d’eau. Les oeufs sont 
pondus dans le sol du printemps à la fin de 
l’été. Elle peut servir d’hôte intermédiaire à 
la Schistosome orientale, Schistosoma 
japonicum. 

Une autre espèce de Pomatiopsis, la P. 
cincînnatiensis (Lea, 1840) est signalée au 
sud de l’Ontario par certains auteurs, mais 
aucun spécimen n’a encore été aperçu au 
Canada. Cette espèce relativement plus 
large que la P. lapidaria est également 
amphibie. 


74 




18 

Pomatiopsis lapidaria 

a: Rivière Sydenham près d’Alvinston (Ont.); 5,5 mm. 
b: Rivière Thames près de Chatham (Ont.); 5,2 mm. 


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FAMILLE - BITHYNIIDAE (Bithyniidés) 


Coquilles de taille petite ou moins que moyenne, dextres, 
étroites à larges, à spire haute, ombilic ouvert ou fermé, et 
lisses (dans presque tous les cas) ou sculptées. Opercule 
calcaire, paucispiré ou à stries de croissance concentriques. 
Tentacules longs, pointus et effilés. Leur radula porte 7 
dents fortement denticulées sur chaque rangée (formule 
2- 1-1 -1-2). Dioïques. Les oeufs sont pondus par groupes. 
La famille est cosmopolite. On l’appelait auparavant 
Bulimidae. Bithyniidae et Bithynia sont maintenant nomina 
conservanda. 


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19 

Bithynia tentaculata 

(Linnaeus, 1767) 

Bulime 

DESCRIPTION 

Coquille grande, atteignant 13 mm de 
longueur, assez renflée (L/H 0,57-0,68), 
conique, comportant 5 3/4 tours et un 
sommet abruptement arrondi. Tour 
embryonnaire lisse, luisant et décurrent. 
Spire allongée et effilée. Tours de spire 
légèrement convexes et séparés par des 
sutures profondes. Ouverture longue de 
moins de la moitié de la hauteur de la 
coquille, ovalaire, mais pointue au sommet. 
Péristome continu et légèrement épaissi. 
Ombilic nul. Épiderme luisant et brun pâle. 
Sculpture de bourrelets de croissance et 
de fines stries collabrales tassées. Opercule 
blanc et calcaire. 

Cette espèce commune se reconnaît à sa 
grande taille, à son opercule calcaire, et 
au fait qu’elle n’a pas d’ombilic. On la 
nomme souvent Bythinia tentaculata (L.) ou 
Bulimus tentaculatus (L.). 

RÉPARTITION 

Introduite et maintenant largement répan- 
due dans le bassin inférieur des Grands lacs 
et du Saint-Laurent ainsi qu’aux États- 
Unis vers le centre de la côte Atlantique. 
Originaire d’Europe. 

ÉCOLOGIE 

Habite l’eau peu profonde des grands lacs et 
rivières et des canaux où elle se nourrit 
d’algues filamenteuses. Très abondante 
dans les endroits où la situation lui est 
favorable. La saison de reproduction est en 
juillet et août et les capsules d’oeufs sont 
alors déposées surtout sur la coquille 
d’autres individus. 


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19 

Bithynia tentaculam 

a, b: Rivière Trent près de Trenton (Ont.); a 9,6 mm, 
b 10,1 mm. 

c: Rivière South Nation près de Plantagenet (Ont.); 
11mm. 


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IV Superfamille - Cerithiacea 
(Cérithiacés) 


FAMILLE - PLEUROCERIDAE (Pleurocéridés) 


Coquilles de taille petite à moyenne, de largeur moyenne, à 
spire élevée, test plutôt épais, sans ombilic, lisse ou 
fortement sculpté. Opercule corné et paucispiré. Tentacules 
longs, effilés, très grêles; le pied court et large. Leur radula 
porte 7 dents munies de plusieurs denticules sur chaque 
rangée (formule 2- 1-1- 1-2). Les individus sont dioïques 
mais les mâles n’ont pas de pénis. Les oeufs sont déposés 
individuellement ou par petits groupes. C’est surtout une 
famille de l’Amérique du Nord, mais elle a aussi quelques 
représentants en Asie orientale. 


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20 

Pleurocera acuta 
Rafinesque, 1831 
Pleurocère commun 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 37 mm de 
hauteur, étroite (L/H environ 0,35-0,42), 
atténuée, mais variable et plutôt épaisse 
et massive. Environ 14 tours de spire (les 
premiers d’ordinaire entièrement corrodés). 
Les premiers tours portent 2 carènes 
spirales, mais les suivants sont lisses et 
forment un cône régulier à surface plane. Le 
dernier tour est anguleux sur le bord 
externe, avec ou sans carène. Ouverture 
petite, à une distance de 25% à 30% de la 
hauteur de la coquille, la lèvre externe 
sigmoïde avec un canal large à la base. 
Ombilic nul. Épiderme noirâtre, brunâtre 
ou brun jaunâtre. En plus de celle mention- 
née ci-dessus, sculpture composée de stries 
collabrales sigmoïdes. Opercule brun rou- 
geâtre, corné, paucispiré, à 3 tours, nucléus 
excentrique et enfoncé, stries de croissance 
bien marquées et fines stries collabrales. 

Cette espèce diffère de la Goniobasis 
livescens par sa plus grande taille, sa spire à 
côtés plats et non légèrement renflés, 
l’absence de callosité sur le bord interne 
(callosité présente chez la G. livescens ), sa 
columelle tordue plutôt que lisse et son 
dernier tour angulé plutôt qu’arrondi. En 
outre, l’ouverture est relativement plus 
petite, plus anguleuse, et se prolonge 
jusqu’à un large canal situé à la base. 

RÉPARTITION 

Bassin des Grands lacs et du Saint-Laurent, 
partie supérieure du bassin de l’Ohio-Mis- 
sissippi, le canal Érié ainsi que les eaux 
adjacentes dans l’État de New York. 


ÉCOLOGIE 

Habite les eaux calmes des grands cours 
d’eau et des lacs. Il s’agit d’une espèce 
fouisseuse qui préfère les fonds de sable et 
de vase mêlés. Les oeufs sont déposés en 
masses recouvertes de sable depuis avril 
jusqu’à juin. 


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20 

Pleurocera acuta 

a,b,c: Rivière Grand, Grand Rapids (Michigan); 

a 26,7 mm, b 24,6 mm, c 27,3 mm. 
d: Lac Érié près de St, Williams (Ont.); 20,2 mm. 


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Goniobasis livescens 
(Menke, 1830) 

Goniobase commune 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 25 mm de 
hauteur, plutôt étroite (L/H environ 
0,38-0,50), plus ou moins atténuée mais de 
forme très variable et d’épaisseur moyenne. 
Spire comportant jusqu’à 10 tours plats, 
légèrement ou bien arrondis, les premiers 
tours souvent entièrement corrodés. Pre- 
miers tours à carène spirale basse mais 
distincte immédiatement au-dessus de la 
suture. Tours suivants sans carène et 
portant souvent des rides collabrales gros- 
sières. Suture bordée au bas d’une bande de 
couleur pâle. Ouverture fortement arrondie 
à la base, pointue au sommet, de 35% à 40% 
de la hauteur de la coquille, et parfois 
brunâtre à l’intérieur. Ombilic nul. Sculp- 
ture, en plus des carènes et des rides, de 
fines lignes collabrales et parfois aussi de 
quelques bandes spirales basses. Jaunâtre, 
brune ou noire. Opercule brun, corné et 
paucispiré, à 3 tours, nucléus excentrique et 
stries radiales. 

Quelquefois confondue avec la Pleuro- 
cera acuta . Voir cette espèce. 

RÉPARTITION 

Très répandue dans le bassin des Grands 
lacs et du Saint-Laurent, Habite aussi le 
canal Érié dans l’État de New York et 
quelques-unes des eaux avoisinantes. 


ÉCOLOGIE 

Habite les lacs, les rivières et les cours d’eau 
de toute grandeur, ainsi que les sources. 

Elle rampe sur les pierres dans quelques 
centimètres d’eau dans les cours d’eau 
limpides et rapides, mais aussi à plusieurs 
mètres de profondeur dans les lacs. Les 
oeufs sont déposés individuellement ou en 
petits groupes d’avril à août. 


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i 




21 

a,b: Rivière South Nation près de Plantagenet (Ont.); 
a 18,7 mm,£> 17,6 mm. 

c: Rivière Salmon, Comté de Hastings (Ont,); 17,6 mm. 


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22 

Juga plicifera (Lea, 1838) 
Juga costulée 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 35 mm de 
hauteur, étroite (L/H environ 0,28-0,35), 
atténuée mais variable, comportant environ 
15 tours (les premiers ordinairement corro- 
dés), portant respectivement eux-mêmes 
de 10 à 12 grosses costules axiales (ces 
dernières sont parfois faibles aux derniers 
tours ou limitées à leur moitié supérieure), 
ainsi que de nombreux cordons spiraux. Les 
3 ou 4 premiers tours sont très convexes et 
plus ou moins lisses. Ouverture arrondie 
à la base, fortement anguleuse au sommet, 
avec péristome sigmoïde à l’extérieur 
prolongé en un large canal sous la colu- 
melle. Épiderme noirâtre ou brun. En plus 
de celle décrite ci-dessus, sculpture de 
bourrelets de croissance épais et de fines 
stries collabrales sigmoïdes. Opercule 
ovalaire d’environ 3 tours, brun foncé mais 
plus pâle au sommet, avec un nucléus 
presque central à la partie inférieure. 

Cette espèce est la seule du genre qui 
habite l’État de Washington et donc la seule 
qui pourrait habiter le Canada. La J. silicula 
(Gould, 1847) est un synonyme. 

RÉPARTITION 

Péninsule Olympique de l’État de 
Washington, bassin du fleuve Columbia et 
autres bassins en Californie. Il existe un 
signalement douteux pour l’île Vancouver. 
Habite peut-être la Colombie-Britannique 
méridionale. 


ÉCOLOGIE 

Habite les fonds de sable vaseux des lacs 
petits et moyens et des cours d’eau lents. 
Comme 1 aPleurocera acuta , elle s’enfouit 
dans le fond. L’animal est d’un gris noirâtre 
pâle et porte des bandes transversales 
foncées sur la tête et sur les tentacules. Se 
distingue de la Pieurocera et de la Gonioba- 
sis par le caractère de l’appareil génital et 
la formation des masses d’oeufs. Voir 
Taylor (1966) et Clarke (1976). 


86 




87 



Sous-classe - Pulmonata (Pulmonés) 

Ordre - Basommatophora (Basommatophores) 


V Superfamilie — Acroloxacea 
(Acroloxacés) 


FAMILLE - ACROLOXIDAE (Acroloxidés) 
(Patelles primitives d’eau douce) 


Coquilles petites, en forme de patelle ou de calotte, minces, 
à ouverture ovalaire, sculpture radiale distincte, sommet 
aigu situé en arrière et à gauche du centre. L’animal est 
dextre tandis que celui des Lancidae et des Ancylidae est 
senestre. Leur radula possède de 10 à 15 dents marginales 
environ et de 4 à 7 dents latérales sur chaque côté de la dent 
centrale. Les capsules d’oeufs sont transparentes, gélatineu- 
ses, et contiennent un petit nombre d’oeufs. La famille est 
surtout eurasienne; il n’y en a qu’une seule espèce en 
Amérique du Nord. 


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23 

Acroloxus coloradensis 
(Henderson, 1939) 

Patelle d’eau douce pointue 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 4,6 mm de 
longueur, 2,9 mm de largeur et 1,2 mm de 
hauteur, patelliforme, à test mince, ellipti- 
que ou ovalaire, sommet proéminent et 
caractéristique. Sommet aigu, mince, en 
forme d’épine, situé derrière le centre et 
penché vers le bord gauche, à stries radiales 
jusqu’au bord de la coquille. Surfaces 
antérieure, postérieure et latérales toutes 
aplaties, où l’antérieure est légèrement 
convexe et où la postérieure est quelque peu 
concave. Bords antérieur et postérieur ar- 
rondis, les bords latéraux légèrement con- 
vexes et quelquefois convergents pos- 
térieurement. Épiderme d’épaisseur 
moyenne, brun et adhérent. Surface compo- 
sée de fines stries radiales et de fines stries 
de croissance. 

Se distingue facilement par son sommet 
pointu, en forme d’épine, penché en arrière 
et vers le bord gauche. Chez les autres 
Patelles d’eau douce, le sommet est arrondi, 
non pointu et sur la ligne médiane ou à 
droite du centre. 

RÉPARTITION 

Actuellement, l’espèce n’est connue qu’à 
très peu d’endroits dans les montagnes 
Rocheuses, à savoir en Colombie-Britanni- 
que (lac Purden près de Prince-George), 
en Alberta (Parc national Jasper), au Mon- 
tana et au Colorado; dans l’est du Canada, 
depuis l’Ontario (près de Matheson et 
d’Arkell) jusqu’au Québec (aux environs de 
Chibougamau). 


ÉCOLOGIE 

Espèce rare, typique des parties rocheuses et 
exposées des lacs oligo trophiques et méso- 
trophiques, où elle habite en eau peu 
profonde sur la surface inférieure des 
roches. Trouvée aussi sur des billes de bois 
dans un étang eutrophique près d’Arkell 
(Ontario). Les capsules d’oeufs sont jaune 
pâle et contiennent 2 ou 3 oeufs. La formule 
de sa radula est environ 7- 13- 1-13-7. 


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23 

Acroloxus coloradensis 

a,b: Lac Gabrielle dans la région de Chibougamau 
(Que,); 4,7 mm. 

c,d: Un étang au nord-est d’Arkell, Comté de Halton 
(Ont.); 4,7 mm. 


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VI 


Superfamüle - Lymnaeacea 
(Lymnéacés) 


FAMILLE - LANCIDAE (Lancidés) 


Coquilles de grosseur petite à moyenne, en forme de patelle 
ou de calotte, plutôt minces, à ouverture ovalaire, à stries 
concentriques et radiales, pourvues d’un sommet distinct et 
obtus dans la ligne médiane, près du centre ou en avant de 
celui-ci. Une empreinte musculaire en forme d’anneau est 
visible à l’intérieur. L’anatomie, la mâchoire et la radula 
ressemblent à celles des Lymnaeidae, et non à celles des 
Acroloxidae ou des Ancylidae. Les capsules d’oeufs ont la 
forme d’un saucisson; elles sont transparentes, gélatineuses 
et ne contiennent que quelques oeufs. La famille n’a qu’un 
seul genre, Lanx, comprenant trois sous-genres, Lanx, 
Fisheroia et Walkerola, Lanx n’habite que les cours d’eau de 
la région de la côte du Pacifique depuis le bassin du fleuve 
Columbia jusqu’à celui de la rivière Sacramento. 


93 


24 

Lanx ( Fisherola ) nuttalli 
(Haldeman, 1841) 

Patelle géante du fleuve 
Columbia 

DESCRIPTION 

Coquille patelliforme, atteignant environ 13 
mm de longueur, 10 mm de largeur, 6 mm 
de hauteur, à sommet saillant sur la ligne 
médiane près du bord antérieur. Sommet 
lisse. Bords antérieur et postérieur plus 
fortement arrondis que les latéraux. Pente 
antérieure droite ou concave. Pente pos- 
térieure convexe. Intérieur bleuâtre ou 
violacé au centre, blanchâtre vers les bords. 
Une empreinte musculaire subovalaire 
entoure l’intérieur de la coquille; cette 
empreinte est continue sauf un interstice 
sur le côté droit. Épiderme brun à non- 
brunâtre. Sculpture externe de bourrelets de 
croissance concentriques, de fines stries 
concentriques et de faibles stries radiales 
plus ou moins perceptibles. 

La coquille relativement grande et mas- 
sive de cette espèce la distingue de toutes les 
autres Patelles de l’Amérique du Nord. Le 
sommet antérieur et l’empreinte musculaire 
annulaire discontinue distinguent laL, 
nuttalli de toutes les autres espèces de Lanx. 

RÉPARTITION 

Le fleuve Columbia et ses tributaires dans 
le nord-ouest des États-Unis. Elle n’a pas 
encore été trouvée vivante au Canada mais 
M. Leonard Kalas a récemment signalé une 
coquille brisée dans le fleuve Columbia à 
Trail (Colombie-Britannique). 


ÉCOLOGIE 

Habite le fleuve Columbia en aval de 
Richland (Washington), sur des pierres 
couvertes de diatomées dans le lit principal 
du fleuve qui coule librement à cet endroit. 
On ne peut récolter les spécimens vivants 
que lorsque l’eau est basse en fin d’été ou en 
début d’automne. 


94 




24 

Lanx nuttalli 

a, b: Fleuve Columbia près de McNary Dam» Benton 
Co. (Washington); 12,2 mm. 
c,d: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
9,4 mm. 


95 


FAMILLE - LYMNAEIDAE (Lymnéidés) 


Coquilles de taille petite à grande, dextres, à test générale- 
ment mince, à spire haute, avec ou sans ombilic, et sans 
opercule. Tentacules courts, triangulaires, aplatis. La 
mâchoire a 3 éléments et la radula une petite dent centrale, 
quelques latérales bicuspides ou tricuspides et plusieurs 
marginales à deux ou trois cuspides, ou plus. Animal 
monoïque (organes génitaux mâles et femelles dans le 
même animal) et capable d'auto-fécondation ou 
d'accouplement avec d’autres individus. Masses d’oeufs 
gélatineuses, transparentes, incolores, en forme de saucis- 
son, contenant quelques oeufs ou plusieurs. La famille est 
cosmopolite. 


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25 

Fossaria decampi (Streng, 1896) 
Fossarie méplane boréale 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 1 1 mm de 
hauteur, 5 mm de largeur, à 6 tours méplans 
(la plupart des spécimens sont beaucoup 
plus petits), l’ouverture comprenant de 45% 
à 60% de la hauteur de la coquille, 
lymnéiforme, dextre et d’épaisseur 
moyenne. Tours embryonnaires satinés, 
bruns, formant un sommet obtus et arrondi. 
La couleur brune s’étend souvent jusqu’à 
l’avant-dernier tour et contraste avec le 
dernier tour blanchâtre. Les tours sont 
méplans, leur angulation forte ou arrondie 
et ils sont séparés par des sutures profondes. 
Ouverture étroite, brusquement arquée et 
arrondie au-dessus, aplatie sur les côtés, 
largement arrondie à la base. La lèvre 
interne est étroitement réfléchie et sa partie 
inférieure est droite. Fente ombilicale sail- 
lante et bordée par la lèvre interne. Sculp- 
ture de bourrelets de croissance et de 
nombreuses fines stries et costules colla- 
brales tassées. 

Cette petite espèce est reconnaissable à 
ses tours méplans, à son dernier tour à côtés 
aplatis, à sa lèvre interne élevée et réfléchie, 
ainsi qu’à son ouverture caractéristique, 
étroitement arquée au sommet et largement 
arrondie à la base. 

RÉPARTITION 

Bassin des Grands lacs et du Saint-Laurent 
au nord jusqu’aux plaines de la baie 
d’Hudson et au fleuve Mackenzie, puis à 
l’ouest jusqu’à la Colombie-Britannique. 

Ses limites au sud n’ont pas été précisées. 


ÉCOLOGIE 

Cette espèce des eaux froides ne se trouve 
que dans les grands lacs dans la partie sud 
de son aire et dans les lacs et les rivières plus 
au nord. Elle habite parmi les plantes 
aquatiques et sur diverses sortes de fonds. 

La formule de sa radula est de 20-1-19 
à 23-1-22. Les premières dents latérales 
sont tricuspides. 


98 




25 

Fossaria decampi 

a: Lac Halkett, Parc national Prince-Albert (Sask.); 
1 1,2 mm. 

b: Lac Edith près de Jasper (Alb.); 9,4 mm. 


99 


26 

Fossaria exigua (Lea, 1841) 
Fossarie gracieuse 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 9 mm de 
hauteur, 4 mm de largeur, comportant 
5 1/2 tours (la plupart des individus sont 
plus petits), ouverture comprenant de 45% à 
50% de la hauteur de la coquille, lymnéi- 
forme, dextre, étroite, atténuée, à test mince. 
Tours embryonnaires satinés et en forme 
de dôme. Spire allongée et sous-tendant un 
angle d’à peu près 40°. Tours de spire aussi 
hauts que larges, ou plus hauts que larges, 
méplans-arrondis. Sutures fortement dépri- 
mées. Dernier tour aplati, subcylindrique 
et comprenant près des deux tiers de la 
longueur de la coquille. Ouverture ovalaire, 
un peu évasée à la base, à lèvre externe 
mince et à lèvre interne un peu réfléchie, sa 
base presque verticale. Ombilic petit et 
étroitement ouvert, ou fermé par la lèvre 
réfléchie. Épiderme partiellement ou en- 
tièrement brun. Sculpture de fines stries 
collabrales, de bourrelets de croissance 
irréguliers et, parfois, de stries spirales 
obscures. 

Ce petit Escargot peut être identifié grâce 
à sa forme étroite et atténuée et à ses tours 
de spire hauts et méplans-arrondis. Com- 
parer aux F. modicella et F.parva. 

RÉPARTITION 

Bassin des Grands lacs et du Saint-Laurent 
vers le nord jusqu’aux plaines de la baie 
d’Hudson, vers l’ouest jusqu’au Manitoba et 
au Minnesota, vers le sud dans le système 
de l’Ohio-Mississippi jusqu’à l’Alabama, 


ÉCOLOGIE 

Elle vit parmi les plantes aquatiques dans 
les parties protégées des lacs et des étangs, 
dans les baies des rivières, les marécages 
et les étangs du muskeg subarctiques. Le 
fond est ordinairement vaseux. Des for- 
mules radulaires de 20-1-21 à 25-1-25 ont 
été signalées. 


100 




26 

Fossaria exigua 

a: Le bas lac Red (Minnesota); 7,9 mm. 
b: Rivière Attaouapiskat près d’Attawapiskat (Ont.); 
8,1 mm. 

c: Rivière Winisk près de Winisk (Ont.); 8,4 mm. 


101 


27 

F os s aria ferruginea 
(Haldeman* 1841) 

Fossarie fragile de l’Ouest 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 8 mm de 
hauteur, 4 mm de largeur, à 5 tours arrondis 
et une ouverture comprenant de 50% à 55% 
de la hauteur de la coquille, lymnéiforme, 
dextre, à test mince. Spire allongée et sous- 
tendant un angle d’environ 45°. Sutures 
profondes. Ouverture auriforme, lèvre ex- 
terne convexe et faiblement arrondie au 
sommet, lèvre interne étroite et réfléchie. 
Ombilic fermé par la lèvre interne ou ouvert 
en fente étroite. Épiderme brun jaunâtre 
ou rougeâtre et luisant. Sculpture de stries 
collabrales distinctes et de stries spirales 
faibles et irrégulières. 

Diffère de la F. truncatula en ce que les 
tours sont fortement arrondis au sommet, 
les sutures ne sont pas profondes, le test est 
très mince (celui de la/ 7 , truncatula est fort 
et solide) et l’ombilic est presque ou 
complètement fermé. 

RÉPARTITION 

Bassin de la rivière Fraser (lac Hatzic) et 
bassin du fleuve Columbia (lac Duck, près 
de Creston) en Colombie-Britannique et 
vers le sud jusqu’en Californie centrale. 

ÉCOLOGIE 

Les quelques données disponibles indi- 
quent qu’elle habite parmi les colonies 
denses de plantes aquatiques dans les lacs 
eutrophiques. Elle peut cependant habiter 
d’autres gîtes. On ne connaît rien de sa 
reproduction, de sa radula, ou de son 
anatomie. 


102 




27 

Fossaria ferruginea 

a: Lac Duck près de Creston (C.-B.); 10 mm (spire 
brisée). 

b,c: Lac Shuswap près de Salmon Arm (C.-B.); 
b 1,9 mm, c 8,2 mm. 


103 


28 

Fossaria modicella (Say, 1825) 
Fossarie modeste 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 9,5 mm de 
hauteur, 5 mm de largeur, à 5 1/2 tours et 
une ouverture comprenant 45% à 55% de la 
hauteur de la coquille, lymnéiforme, dextre, 
allongée, à test assez mince. Tours 
embryonnaires satinés et en forme de dôme 
obtus. Spire assez atténuée, son angle étant 
de 40° à 45°. Tours légèrement arrondis, 
non méplans, plus larges que hauts. Sutures 
bien marquées mais peu profondes. Ouver- 
ture subelliptique. Lèvre externe mince 
et convexe; lèvre interne légèrement épais- 
sie, étroite, un peu réfléchie ou retournée, et 
droite ou infléchie au-dessus de l’ombilic. 
Ombilic petit et ouvert. Épiderme brun pâle 
ou brun jaunâtre. Sculpture de fines stries 
et costules collabrales, de bourrelets de 
croissance espacés de façon irrégulière et 
quelquefois de nombreuses stries fines et 
spirales. 

Se distingue de la F. exigua par ses tours 
non méplans et par la hauteur relative des 
tours (hauteur moindre que la largeur chez 
la F. modicella , égale ou supérieure chez 
la F. exigua ). Diffère de la F. parva en ce 
que les tours sont plus légèrement arrondis, 
les sutures peu profondes, l’ouverture ellip- 
tique plutôt qu’arrondie et aussi en ce que 
l’ombilic n’est pas partiellement caché par 
la lèvre interne. 

RÉPARTITION 

En Amérique du Nord, au sud de la limite 
des arbres, sauf qu’elle n’a pas été signalée 
dans le sud-est des États-Unis et au 
Mexique. 


ÉCOLOGIE 

Habite les lacs, les étangs et les cours d’eau 
permanents, les étangs vernaux et les fossés. 
Se trouve aussi sur les plages sableuses ou 
vaseuses et humides. Les plantes aquati- 
ques sont normalement présentes et le fond 
le plus commun est vaseux. La formule 
de sa radula 25-1-25 a été signalée, mais il 
existe sans doute des variations. 

Pour une étude de la forme problématique 
Fossaria modicella forme rustica , voir 
Clarke (1973) et les travaux qu’on y cite. 


104 



28 

Fossaria modicella 

a: Lac Kakisa près du Grand lac des Esclaves 
(T. du N.-O.); 7,2 mm . 
b: Lac Manitoba (Man.); 7,1 mm. 



105 


29 

F ossaria parva (Lea, 1841) 
Fossarie amphibie 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 8 mm de 
hauteur, 4 mm de largeur, à 5 1/2 tours de 
spire et une ouverture comprenant de 40% à 
50% de la hauteur de la coquille, lymnéi- 
forme, dextre, d’épaisseur moyenne. Tour 
embryonnaire: 1 1/4, satiné, formant un 
sommet arrondi. Angle de spire d’environ 
45°, Tours très convexes et arrondis, à 
sutures profondes. Ouverture de grandeur 
moyenne, uniformément ovalaire où la lèvre 
interne est quelquefois échancrée et conti- 
nue. Lèvre externe mince et convexe; lèvre 
interne large et réfléchie. Ombilic bien 
défini, profond, partiellement recouvert par 
la lèvre interne. Épiderme brun jaunâtre 
ou brun. Sculpture de fines stries colla- 
brales, de bourrelets de croissance irré- 
guliers et de stries spirales obscures. 

Se distingue par ses tours convexes 
arrondis, ses sutures imprimées, son ouver- 
ture arrondie, sa lèvre interne réfléchie et 
son ombilic ouvert. Ses habitudes amphi- 
bies sont aussi caractéristiques. Comparer à 
F. modicella , Bakerilymnaea bulimoides 
forme perplexa et B. dalli. 

RÉPARTITION 

Se trouve presque partout en Amérique du 
Nord au nord du 36 e degré de latitude et 
au sud de la limite des arbres; elle est 
cependant absente sur les versants oriental 
et occidental du continent. Dans les monta- 
gnes Rocheuses, elle est répandue au sud 
jusqu’en Arizona et au Nouveau-Mexique. 


ÉCOLOGIE 

Cette espèce est amphibie. Elle habite les 
plages de vase humide, les bords des lacs et 
des rivières près du rivage, et dans les 
marécages. Se trouve aussi parmi les plantes 
aquatiques en eau peu profonde mais elle 
est plus portée qu’aucune autre Lymnée à 
quitter l’eau. On a signalé que la formule de 
sa radula peut aller de 16-1-16 jusqu’à 
24-1-24. 


106 




29 

Fossaria parva 

a: Parc de Wainwright, Wainwright (Alb.); 7,3 mm. 
b,c: Un étang près de Whitemud Creek, à l’ouest 
d’Edmonton (Alb.); b 4,4 mm, c 5 mm. 


107 


30 

Fossaria truncatula 
(Muller, 1774) 

Fossarie tronquée 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 1 1 mm de 
hauteur, 6 mm de largeur, à 5 1/2 tours 
arrondis (la plupart des individus sont plus 
petits) et une ouverture comprenant de 40% 
à 50% de la hauteur de la coquille, 
lymnéiforme, dextre, assez solide. Tour 
embryonnaire: 1 1/4, le premier très petit et 
le suivant beaucoup plus grand. Spire 
allongée et méplane; angle de spire 
d’environ 45°. Sutures très profondes. Ou- 
verture ovalaire; lèvre externe mince, con- 
vexe et brusquement arrondie en haut; lèvre 
interne réfléchie. Ombilic ouvert et partiel- 
lement recouvert par la lèvre interne large et 
réfléchie. Épiderme brun jaunâtre pâle ou 
brun grisâtre et luisant. Sculpture de fines 
stries collabrales et de fines stries spirales 
espacées inégalement. 

Les tours de spire fortement arrondis 
(méplans dans plusieurs cas), la coquille 
solide, l’ombilic profond et partiellement 
recouvert ainsi que l’aspect général sont des 
traits si distincts que cette espèce peut être 
identifiée avec confiance une fois qu’on 
l’a vue. Comparer à la F . ferruginea. 

RÉPARTITION 

Bassin du fleuve Columbia en Colombie- 
Britannique (lac Osoyoos, ruisseau près 
de Bridesville, lac Christina et lac Duck 
près de Creston), et bassin du fleuve Yukon 
dans le Territoire du Yukon et en Alaska. 
L’espèce est largement répandue en Europe 
et en Asie centrale. Signalée aussi en 
Islande et à plusieurs endroits épars en 
Afrique. 


ÉCOLOGIE 

Se trouve parmi les plantes aquatiques dans 
les lacs, étangs, cours d’eau et marécages 
permanents, habituellement sur un fond de 
vase. Cette espèce est un hôte intermédiaire 
de la F as cio la hepatica , ver parasite du foie 
du mouton. Les premières dents latérales de 
sa radula sont tricuspides. 


108 




30 

Fossaria truncatula 

a: Lac Osoyoos (C.-B.); 10 mm. 

b: Un cours d’eau près de Bridesville (C.-B.); 10,7 mm. 


109 


31 

Bakerilymnaea bulimoides 
(Lea, 1841) 

Lymnée des étangs de l’Ouest 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 1 1 mm de 
hauteur et 7 mm de largeur, munie de 
5 1/2 tours et d’une ouverture comprenant 
de 40% à 63% de la longueur de la coquille; 
lymnéiforme, dextre et de forme très varia- 
ble. La spire est soit fortement effilée et 
pincée (forme techella ), effilée mais non 
pincée (formes alberta, perplexa et vancou - 
verensis, subaiguë et légèrement renflée 
(forme bulimoides s. str.) ou large, arrondie 
et obtuse (forme cocker elli). Tour embryon- 
naire lisse, satiné, brun. Sutures profondes. 
Dernier tour renflé et dominant, surtout 
chez la forme cocker elli. Ouverture ovalaire. 
Lèvre externe portant à l’intérieur un 
bourrelet interne épais (brun rougeâtre chez 
plusieurs individus). Lèvre interne large, 
réfléchie sur l’ombilic sans le cacher. 
Épiderme brun ou brun grisâtre. Sculpture 
de fines lignes collabrales et aussi, chez 
certains individus, de fines stries spirales. 
Des rayures collabrales brun foncé et 
blanches irrégulières peuvent aussi être 
présentes. 

Cette espèce très variable est caractérisée 
surtout par la forme de sa coquille (voir 
les figures pour les formes techella , bulimoi- 
des s. str. et cocker elli) et par sa columelle 
prolongée. Les formes alberta eiperplexa , 
qui semblent être synonymes, sont sembla- 
bles à la F ossaria parua mais en diffèrent 
par leur test un peu plus épais et leur lèvre 
interne plus largement réfléchie. La forme 
géant c vancouver ensis (18 mm), du sud de 
l’île Vancouver, est intermédiaire entre les 
formes techella et bulimoides s. str. par la 
forme de la coquille et elle peut être une 
sous-espèce distincte. L’examen de la ra- 
dula peut être nécessaire pour une identifi- 
cation certaine. Les espèces d t F ossaria 


ont les premières dents latérales tricuspides 
tandis que celles de Bakerilymnaea sont 
bicuspides. 

RÉPARTITION 

Sud du Manitoba jusqu’au sud-est de la 
Colombie-Britannique et au sud de Fîle 
Vancouver, et vers le sud aux États-Unis 
dans la région à l’ouest du voisinage du 
fleuve Mississippi. 

ÉCOLOGIE 

Habite les eaux permanentes des lacs, 
étangs et cours d’eau à débit lent ainsi que 
les gîtes vernaux, fossés et étangs tem- 
poraires. Se trouve communément parmi les 
touffes denses de plantes aquatiques qui 
croissent sur un fond de vase. On a signalé 
des formules de radula allant de 20-1-19 
à 23-1-23. 


no 




31 

Bakerilymnaea bulimoides 

a: Forme cockerelli : Une mare près de Taber (Alb,); 

5.5 mm. 

b: Forme bulimoides s. sir. : Une mare près d’Aldersyde 
(Alb.); 11,4 mm. 

c: Forme techella : Une mare près de Cayley (Alb.); 

10.5 mm. 

d: Forme perplexa: Un fossé près d’Eisenhower 
Junction (Alb.); 4,7 mm. 


111 


32 

Bakerilymnaea dalli 
(Baker, 1907) 

Petite Lymnée des étangs 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 6 mm de 
hauteur et 3,3 mm de largeur, munie de 
5 tours et d’une ouverture comprenant de 
45% à 55% de la hauteur de la coquille, 
lymnéiforme et dextre. Tours convexes, 
méplans-arrondis, au nombre de 5. Tour 
embryonnaire petit, légèrement arrondi, 
brunâtre et satiné. Sutures très prononcées. 
Angle de spire d’environ 50°. Ouverture 
ovalaire et péristome continu chez plusieurs 
individus. Lèvre externe régulièrement 
arrondie. Lèvre interne réfléchie sur 
l’ombilic petit mais bien distinct. Sculpture 
de fines stries collabrales et de stries spirales 
plutôt obscures. 

Se reconnaît au grand nombre de tours 
proportionnellement à sa très petite taille, à 
ses sutures profondes et à ses tours méplans- 
arrondis. Comparer à la F. parva . 

RÉPARTITION 

Le sud de l’Ontario et l’Ohio vers l’ouest et 
le nord jusqu’aux provinces des Prairies 
et à l’est de la Colombie-Britannique; vers le 
sud jusqu’en Arizona. Sa répartition au 
sud n’est pas encore bien connue. 

ÉCOLOGIE 

Les lacs, les étangs, les petites rivières et les 
marécages conviennent à cette petite espèce 
vivant parmi les plantes aquatiques et sur 
des fonds de tout genre. Vit rarement hors 
de l’eau et diffère ainsi de la F. parva . Des 
formules de radula 22-1-21 et 21-1-21 
ont été signalées. La première dent latérale 
est bicuspide. 


112 




32 

Bakerilymnaea dalli 

a; Un ruisseau près d’Edson (Alb.); 5,4 mm. 
b: Rivière Wigwam (C.-B.); 4,7 mm. 


113 


33 

Radix auricularia 
(Linnaeus, 1758) 

Lymnée auriculaire 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 30 mm de 
hauteur, 25 mm de largeur (la plupart n’ont 
que la moitié de cette taille), à 5 tours de 
spire, lymnéiforme-renflée, dextre, à test 
mince et fragile. Spire courte, aiguë et 
pincée chez plusieurs individus. Dernier 
tour très renflé et très grand, comprenant 
plus de 90% du volume de la coquille. 
Ouverture auriforme, évasée, dilatée et 
s’étendant même au-dessus du sommet chez 
certains individus. Épiderme mince, brun 
pâle ou doré. Sculpture de stries collabrales 
tassées, de stries spirales microscopiques 
et souvent de maliéations irrégulières ou de 
bandes spirales aplaties. 

L’énorme dernier tour ainsi que la spire 
petite et en pointe aiguë de cette espèce 
de grande taille la distinguent de toutes les 
autres. Comparer à la Lymnaea stagnalis 
sanctaemariae . 

RÉPARTITION 

Espèce eurasienne introduite à plusieurs 
endroits en Amérique du Nord, surtout aux 
alentours des grandes villes mais ailleurs 
aussi. On l’a signalée dans l’ouest du 
Canada à Banff (Alberta), au lac Kootenay 
dans le bassin de la rivière Okanogane et 
au nord de Vancouver en Colombie- 
Britannique. 

ÉCOLOGIE 

Habite les lacs, les étangs et les rivières 
lentes, très souvent sur un fond vaseux. La 
formule de sa radula est environ 50-1-50; la 
première dent latérale est quadricuspide. 


114 




115 


34 

Radixperegra (Millier, 1774) 
Lymnée voyageuse 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 7 mm de 
hauteur, 5 mm de largeur, comportant 
3 1/2 tours et une ouverture occupant près 
de 75% de la hauteur de la coquille, 
lymnéif orme-obèse, dextre, à test mince. 
Tours légèrement arrondis. Tour embryon- 
naire arrondi, luisant et finement ponctulé. 
Spire courte, large, formant un angle de 
plus de 90°. Dernier tour ovalaire, domi- 
nant, à près de 90% de la longueur de la 
coquille. Ouverture ovalaire, large et lon- 
gue, à lèvre externe mince et largement 
arquée, à lèvre interne aplatie, portant une 
mince callosité qui recouvre entièrement 
l’ombilic. Épiderme brunâtre. Surface lui- 
sante et ornée de fines stries et de costules 
collabrales distinctes et de stries spirales 
obscures. 

Ressemble à la Radix auricularia mais les 
spécimens d’Amérique du Nord sont beau- 
coup moindres et leurs ouvertures sont 
moins évasées. De plus, la première dent 
latérale de la radula est tricuspide et non 
quadricuspide comme chez lai?, auri- 
cularia. Comparer aussi à la Pseudosuccinea 
columelîa. 

RÉPARTITION 

Cette espèce est commune en Eurasie et en 
Afrique du Nord. Se trouve aussi en 
Islande. En Amérique du Nord, elle n’est 
signalée qu’en quelques endroits au sud de 
Terre-Neuve. 

ÉCOLOGIE 

Habite les étangs et autres eaux lentes ou 
stagnantes. Elle est placée ici sous le genre 
Radix plutôt que Lymnaea parce qu’elle 
est très rapprochée de la R. auricularia. 


116 




34 

Radix peregra 

a, b: Un étang à Bellevue (T.-N,); a 5,2 mm, b 6 mm. 


117 


35 

Pseudosuccinea columella 
(Say, 1817) 

Lymnée auriforme américaine 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 2 1 mm de 
hauteur et 12 mm de largeur, à 4 tours dont 
le dernier est très volumineux et une 
ouverture comprenant de 65% à 75% de la 
hauteur de la coquille, succinéiforme, dex- 
tre, à test mince et fragile. Tour embryon- 
naire: 1 1/4, petit, brun foncé. Spire nette- 
ment conique, plutôt courte et étroite, à 
sutures étroites et profondes; angle de spire 
d’environ 50°. Tours suivants arrondis et 
s’accroissant rapidement. Ouverture grande, 
ovalaire, évasée à la base. Lèvre externe 
mince et largement incurvée; lèvre interne 
arquée et fortement réfléchie sur la paroi 
pariétale; ombilic en fente étroite. Dans 
certains cas, l’intérieur de la coquille vide 
est visible depuis l’ouverture jusqu’au som- 
met, ou presque. Pli de la columelle tordu 
en spirale. Épiderme brun verdâtre pâle 
à brun jaunâtre. Sculpture de stries colla- 
brales et de taches et stries spirales. 

Cette espèce de taille moyenne se distin- 
gue par sa grande ouverture ovalaire et son 
test mince. Elle ressemble à l’Escargot 
terrestre Succinea ovalis, mais en diffère par 
ses tours embryonnaires distincts et sa 
columelle tordue. Chez les animaux vivants, 
les tentacules de la P. columella sont larges 
et triangulaires et les yeux se trouvent à 
la base des tentacules; chez la 5. ovalis , les 
yeux sont au bout de longs pédoncules et les 
tentacules ne sont que de petites saillies à 
la base des pédoncules des yeux. La peau de 
la tête et du pied de la P. columella est lisse, 
tandis que celle de la S. ovalis est rugueuse 
et semble couverte d’écailles. L’anatomie 
interne est fondamentalement différente 
chez les deux espèces. 


RÉPARTITION 

Répandue depuis le sud du Manitoba et le 
bassin des Grands lacs et du Saint-Laurent 
vers le sud par toute l’Amérique du Nord 
à l’est du 100° de longitude. Vit aussi en 
Amérique centrale et en Amérique du Sud. 
Introduite dans l’ouest des États-Unis, en 
Europe, en Australie et en Afrique du Sud. 

ÉCOLOGIE 

Habite les lacs, les étangs et les cours d’eau 
lents parmi les feuilles de nénuphars et 
les roseaux ainsi que leurs plages sur des 
bouts de bois et sur la vase. La formule de sa 
radula est 35-1-35 et les dents latérales 
sont tricuspides. 


118 




35 

Pseudosuccinea columella 
a: Lac Meach près de Hull (Qué.); 8,8 mm. 
b,c: Rivière Rideau près d’Ottawa (Ont.); b 1 1,1 mm, 
c 12,7 mm . 


119 


36 

Acella haldemani 
(Binney, 1867) 

Lymnée grêle 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 25 mm de 
hauteur et 5 mm de largeur, comportant 
5 1/2 tours et une ouverture comprenant de 
39% à 42% de la longueur de la coquille; 
lymnéiforme, grêle, dextre, à test mince et 
fragile. Tour embryonnaire long et ovalaire. 
Spire très étroite et longue; angle de spire 
d’environ 20°. Tours à côtés plats, obliques, 
descendant rapidement, à sutures profondes 
inclinées à 45° par rapport à l’axe de la 
coquille. Ouverture longue et étroite, à côtés 
droits, pourvue d’une base évasée et d’un 
sommet aigu. Lèvre externe mince et arquée 
plus ou moins largement, lèvre interne 
verticale, droite, longue et presque toujours 
en contact avec la paroi interne, sans y être 
totalement appuyée. Ombilic en fente 
étroite sous la lèvre interne. Épiderme blanc 
jaunâtre à brun. Sculpture de fines stries 
et rides collabrales. 

La coquille longue et grêle, presque en 
forme d’aiguille, de cette espèce ne peut être 
confondue avec aucune autre. Elle ressem- 
ble un peu aux jeunes de la Lymnaea 
stagnai™^ mais elle est beaucoup plus étroite 
et les côtés de la spire sont presque droits 
plutôt que concaves. 

RÉPARTITION 

Bassin des Grands lacs et du Saint-Laurent 
et son voisinage dans le sud de l’Ontario 
et du Québec, le nord du Vermont, l’État de 
New York, l’Ohio, l’Illinois, le Wisconsin 
et le Minnesota. 


ÉCOLOGIE 

Rare. Habite des endroits très épars et ne s’y 
trouve que de façon sporadique. Les roseaux 
des lacs et des étangs eutrophiques dans 
une profondeur de 0,3 à 1 m sont des 
endroits où la trouver. La formule de sa 
radula est 21-1-21 elles dents latérales sont 
bicuspides. 


120 




36 

Acella haldemani 

a, b: «New York»; 20,7 mm. 

c: Baie géorgienne, Lac Huron (Ont.); 10,2 mm. 


121 


37 

Bulimnea megasoma (Say, 1824) 
Bulimnée géante 

DESCRIPTION 

Coquille dont la taille atteint environ 47 
mm de hauteur, 30 mm de largeur; elle 
comporte 6 tours et une ouverture compre- 
nant de 55% à 65% de la hauteur de la 
coquille; lymnéiforme-renflée, dextre, à test 
assez épais et solide. Tour embryonnaire: 

1 1/4, satiné, de jaunâtre à brun foncé. Spire 
plutôt courte, à côtés droits ou convexes, 
conique, à tours arrondis et sutures profon- 
des. Le dernier tour est beaucoup plus gros, 
largement arrondi, renflé sans être glo- 
buleux, et comprenant presque tout le 
volume de la coquille. Ouverture grande, 
aiguë au sommet, légèrement arrondie sur 
les côtés, assez fortement arrondie à la base, 
de brun marron à violacé à l’intérieur. Paroi 
interne aplatie, munie d’une columelle à 
cordon tordu en spirale et d’une forte 
callosité cachant l’ombilic. Épiderme lui- 
sant, brunâtre ou verdâtre avec ou sans 
rayures collabrales vert foncé, orangé, brun- 
jaune ou violet. Sculpture surtout de stries 
et de costules collabrales grossières. 

Cette espèce grande et bombée, de 
couleur frappante, se distingue de toutes les 
autres. Comparer à la Stagnicola 
catascopium. 

RÉPARTITION 

Bassin de la rivière Albany supérieure, de la 
rivière Winnipeg et du fleuve Nelson dans 
le bassin intérieur canadien, bassin des 
Grands lacs et du Saint-Laurent jusqu’au 
lac Champlain de même que les tributaires 
de la partie nord du système de l’Ohio- 
Mississippi. 


ÉCOLOGIE 

Se trouve dans les grands et petits lacs, les 
rivières lentes et les étangs de ruisseaux, sur 
les plantes aquatiques d’abondance variable 
et habituellement sur un fond vaseux. 
Formules de radula observées de 48-1-47 à 
49-1-49, Les dents latérales sont 
tricuspides. 


122 




37 

Bulimnea megasoma 

a: Rivière Marchington près de Drayton (Ont.); 45 ram. 
b: Lac Wildgoose près de Longlac (Ont.); 37,3 mm. 


123 


38 

Lymnaea stagnalis jugularis 
(Say 5 1817) 

Grande Lymnée des étangs 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 56 mm de 
hauteur, 27 mm de largeur, ayant 7 1/2 tours 
et une ouverture comprenant de 48% à 58% 
de la hauteur de la coquille, lymnéiforme, 
dextre, à test mince. Tour embryonnaire: 

1 1/2, lisse, luisant, satiné, formant un 
sommet pointu. Spire haute, étroite, à côtés 
concaves (chez plusieurs individus), for- 
mant un angle d’environ 40° mais variable, à 
tours légèrement arrondis et à sutures 
profondes. Dernier tour volumineux, renflé, 
parfois méplan, arrondi-convexe, consti- 
tuant presque tout le volume de la coquille. 
Ouverture ovale mais anguleuse au som- 
met; lèvre externe mince et fragile; lèvre 
interne à callosité mince mais proéminente. 
Columelle tordue et formant un cordon 
épais, oblique et spiral. Épiderme jaune pâle 
à bistre. Surface relativement lisse mais 
parfois malléée, à stries et bourrelets de 
croissance collabraux et à fines stries 
spirales. 

Cette espèce de grande taille à test mince 
se reconnaît à sa spire longue et étroite à 
côtés concaves et à son dernier tour renflé. 
Comparer à la L. stagnalis sanctaemariae. 

Le terme L. 5. appressa (Say, 1818) est un 
synonyme. La première description de 
jugularis par Thomas Say (1817) est identi- 
fiable, mais ce livre (Nicholson’s Encyclo- 
pedia) est rarissime. Dans des éditions 
postérieures, moins rares, la description fut 
corrigée et devint équivoque. 


RÉPARTITION 

Tout le Canada au sud de la limite des 
arbres sauf la région à l’est du nord de la 
baie James et de la baie d’Hudson et aussi 
des provinces de l’Atlantique. Aux États- 
Unis, elle habite tout le bassin des Grands 
lacs et du Saint-Laurent, le bassin du 
Mississippi supérieur dans l’Ohio et 
l’Illinois ainsi que les montagnes Rocheu- 
ses vers le sud jusqu’au Colorado. 

ÉCOLOGIE 

Habite toutes les eaux permanentes, tou- 
jours parmi les plantes aquatiques sur des 
fonds divers et souvent parmi les Massettes 
( Typha ). On a observé des formules de 
radula de37-l-36à 46-1-46; les premières 
dents latérales sont bicuspides ou 
tricuspides. 

La sous-espèce nominale wasatchensis 
Hemphill, qui habite l’ouest du Canada et 
des États-Unis, a une spire relativement 
plus longue, une ouverture plus arrondie, 
un dernier tour plus renflé que la L. s. 
jugularis. Ces traits réunis sont cependant 
trop irrégulièrement distribués pour que ces 
colonies méritent d’être reconnues en 
taxonomie. 


124 




38 

Lymnaea stagnalis jugularis 
a: Rivière Montréal près du lac Montréal (Sask.); 
50,8 mm, 

b: Rivière Rideau, Ottawa (Ont.); 61,1 mm. 
c: Un lac près de High River (Alb.); 51,5 mm. 


125 


39 

Lymnaea stagnalis sanctae- 
mariae Walker, 1892 
Grande Lymnée de Walker 

DESCRIPTION 

Coquille semblable à celle de la L. stagnalis 
jugularis mais suivant différentes propor- 
tions. L’ouverture occupe environ de 65% à 
70% de la hauteur totale de la coquille, 
tandis que chez laL. s. jugularis la 
proportion est inférieure à 60% dans pres- 
que tous les cas. De plus, l’ouverture est très 
large et évasée, le dernier tour est volumi- 
neux et presque globuleux. La spire est 
courte, moins pointue, n’a qu’environ 4 
tours, tandis que celle de la L. s. jugularis a 
de 5 à 6 tours. En outre, la dernière partie du 
dernier tour chez laL. s. sanctaemariae est 
souvent malléée ou irrégulière d’une façon 
ou d’une autre. 

RÉPARTITION 

Bassin du lac Supérieur et parties adjacen- 
tes des bassins du lac Huron, de la rivière 
Winnipeg et de la rivière Wisconsin. Des 
spécimens intermédiaires entre celle-ci et la 
L. s. jugularis habitent les parties adjacentes 
des bassins des rivières Nipigon, Attaoua- 
piskat, Severn, Hayes et du fleuve Nelson 
au Canada. 

ÉCOLOGIE 

Elle est caractéristique des lacs grands et 
moyens. Se trouve souvent sur les grosses 
pierres battues par les vagues, mais aussi 
dans des endroits mieux protégés. Les 
masses d’oeufs sont réputées plus épaisses 
et plus solides que celles de laL. s. jugularis. 
Sa radula, cependant, est semblable à celle 
de cette dernière. 


126 




39 

Lymnaea stagnalis sanctaemariae 
a: Lac Knee (Man.); 51,7 mm. 
b: Lac Sandbar près d’Ignace (Ont.); 48,2 mm. 
c: Lac Ozhiski (Ont.); 39,8 mm. 


127 


40 

Lymnaea aîkaensis Dali, 1885 
Lymnée d’Alaska 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 42 mm de 
hauteur, 30 mm de largeur, ayant 6 tours et 
une ouverture dont la hauteur occupe 
environ de 50% à 65% de celle de la 
coquille, lymnéiforme, dextre, à test plutôt 
mince, assez fragile, mais variable en tous 
points. Tour embryonnaire: 1 1/2 à 2, 
rugueux, luisant, formant un sommet 
pointu. Spire courte ou longue, assez large à 
étroite, formant un angle de 30° à 60°, 
scalariforme, les tours méplans et fortement 
convexes. Sutures étroites et profondes. 
Dernier tour grand, irrégulier, malléé, et 
souvent méplan. Ouverture grande et auri- 
forme, la lèvre externe mince et convexe, 
la lèvre interne verticale, continue et réflé- 
chie. Ombilic assez large, profond, les 
premiers tours visibles sauf lorsque la lèvre 
interne réfléchie le cache en partie. Épi- 
derme de couleur paille ou brun jaunâtre. 
Sculpture de fines stries collabrales, de 
bourrelets de croissance brun foncé, de 
stries et de bandes spirales et de malléations 
irrégulières. 

Diffère remarquablement de toutes les 
autres espèces de son aire excepté la 
Stagnïcola catascopium , qui se rapproche de 
son aire en Colombie-Britannique. Cette 
dernière espèce a des tours légèrement 
arrondis, des sutures bien marquées mais ni 
étroites ni profondes, et, presque toujours, 
une spire plus basse. La radula et l’anatomie 
des deux espèces sont aussi différentes. 


RÉPARTITION 

Lacs de l’Alaska (y compris les îles Alou- 
tiennes), du Yukon et des Territoires du 
Nord-Ouest vers l’est jusqu’à la baie Darn- 
ley (vers 69° 50' de latitude N., 122° de 
longitude E.), et le nord de la Colombie- 
Britannique dans le bassin du fleuve Mac- 
kenzie (rivières de la Paix et Liard) et peut- 
être dans le bassin de la rivière Yukon. Cette 
espèce a survécu au refugium béringien. 

ÉCOLOGIE 

Habite le nord de la Colombie-Britannique 
dans les lacs limpides, froids et oligotrophi- 
ques sur les pierres et parmi les rares plantes 
submergées à des profondeurs de 0,3 à 5 
m. Sa radula porte des dents latérales 
bicuspides et tricuspides, dont la formule 
générale est 41- 1-39 et 43-1-41. 


128 



b 



40 

Lymnaea atkaensis 

a, b: Lac près de Paulatuk (T. du N.-O.) (69°24' de 
latitude N., 124°33' de longitude O.); a 30,1 mm, 
b 35,4 mm. 


129 


41 

Stagnicola (Hinkleyia) caperata 
(Say, 1829) 

Stagnicole carénée 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 16 mm de 
hauteur, 7 mm de largeur, comportant 
6 1/2 tours et une ouverture qui occupe de 
45% à 60% de la hauteur de la coquille 
lymnéiforme et dextre. Tour embryonnaire: 
1 1/3, brun à brun rougeâtre, satiné et 
formant un sommet pointu. Spire conoïde, à 
côtés plats ou convexes, formant un angle 
d’environ 60°, les tours légèrement arrondis. 
Sutures profondes. Dernier tour renflé. 
Ouverture ovale; lèvre externe mince et 
étayée d’un bourrelet souvent violet; lèvre 
interne large et recouvrant l’ombilic. Fente 
ombilicale partiellement ou complètement 
ouverte. Épiderme variable, brun jaunâtre à 
noirâtre, fortement collé au test. L’épiderme 
de la plupart des spécimens intègres (grossi 
25 ou 50 fois au microscope) porte des 
carènes spirales minces, lamelliformes, 
dressées, fines et basses, au-dessus des stries 
spirales gravées dans le test sous-jacent. 

Se distingue par les carènes uniques 
microscopiques, spirales et lamelliformes de 
son épiderme. Comparer à la S. montanensis 
et à la S. elodes. 

RÉPARTITION 

C’est typiquement une espèce des Prairies. 
On a confirmé sa présence du sud du 
Manitoba au sud et au centre de l’Alberta 
jusqu’au Nevada et à FUtah aux États-Unis. 
Elle a aussi été signalée dans l’est du 
Canada et aux États-Unis, et même au 
Yukon, en Alaska et en Californie, bien que 
ces derniers signalements soient probable- 
ment erronés. 


ÉCOLOGIE 

Se trouve surtout dans les habitats aqueux 
temporaires (fossés, étangs peu profonds, 
étangs vernaux) ou en marge des habitats 
aqueux permanents inondés au printemps. 
Se trouve aussi rarement dans les grands 
lacs, rivières et marais permanents. Les 
formules de la radula varient de 28- 1 -28 à 
35-1-32, Les dents latérales sont 
bicuspides. 


130 




41 

Stagnicola cape rata 

a: Un fossé près de Cayley (Alb.); 10 mm. 
b: Un ruisseau près de Carstairs (Alb.); 1 1 mm. 


131 


42 

Sîagnicola (Hinkleyia) 
montanensis (Baker, 1913) 
Stagnicole des fontaines de 
montagne 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 15 mm de 
hauteur, 7 mm de largeur, à 6 1/2 tours et 
une ouverture comprenant de 38% à 50% de 
la hauteur de la coquille, lymnéiforme, 
dextre, avec un test d’épaisseur moyenne. 
Tour embryonnaire: environ 1 1/3, de brun 
à brun rougeâtre, formant un sommet obtus. 
Angle de spire d’environ 60°; côtés de la 
spire droits ou renflés. Ouverture relative- 
ment petite et ovale-allongée; lèvre externe 
arquée, lèvre interne plutôt droite, oblique, 
formant quelquefois un angle là où elle 
recouvre le tour précédent. Lèvre interne 
largement réfléchie, subtriangulaire, expo- 
sant un ombilic petit et distinct. Épiderme 
brunâtre et luisant. Grossie 25 fois au 
microscope, la sculpture semble être com- 
posée de nombreuses rangées spirales com- 
portant elles-mêmes de minuscules crois- 
sants (sur la plupart des spécimens) dont les 
pointes sont dirigées à l’opposé de 
l’ouverture, et de nombreuses stries colla- 
brales espacées irrégulièrement. 

Ressemble à la S . caperata mais en diffère 
surtout par sa sculpture microscopique. 

Les deux espèces sont à comparer. 

RÉPARTITION 

Signalée dans les montagnes Rocheuses 
depuis le sud-ouest de l’Alberta jusqu’au 
Nevada et à l’Utah. Se trouve peut-être aussi 
en Colombie-Britannique. 


ÉCOLOGIE 

Caractéristique des ruisseaux d’eau limpide 
et froide de montagne et des petits étangs 
alimentés par les fontaines. On l’a aussi 
trouvée dans un fossé au bord d’un chemin. 
On a observé une formule de radula de 
28-1-32. 


132 



133 


43 

Stagnicola ( Stagnicola ) arcîica 
(Lea, 1864) 

Stagnicole du muskeg 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 22 mm de 
hauteur, 1 1 mm de largeur, comportant 
6 1/2 tours et une ouverture de 45% à 58% 
de la longueur de la coquille, lymnéiforme, 
dextre, variable en toutes ses caractéristi- 
ques, mais normalement à test d’épaisseur 
moyenne et à columelle fortement dévelop- 
pée. Tour embryonnaire: environ 1 1/2, 
arrondi, luisant, de jaunâtre à brun rougeâ- 
tre. Spire de moyenne longueur formant 
un angle d’environ 50°, à sutures profondes 
et à tours convexes plus larges que hauts. 
Dernier tour convexe mais non renflé. 
Ouverture subovale, brun violacé à 
l’intérieur (chez plusieurs individus). Lèvre 
externe convexe, avec ou sans bourrelet 
interne; lèvre interne large, épaisse et 
réfléchie sur l’ombilic qu’elle recouvre 
souvent. Bord de la columelle épais et tordu, 
moyen ou nul. Épiderme variable, brun 
pâle à noirâtre. Sculpture variable et compo- 
sée de stries collabrales et de cordons, 
bandes ou malléations spiraux. 

Ressemble à la Stagnicola elodes ubi- 
quiste mais elle est plus petite; elle a un 
dernier tour proportionnellement plus grand 
et une columelle beaucoup plus épaisse. 

RÉPARTITION 

Cette espèce arctique ou subarctique se 
trouve au nord du Canada depuis le 
Labrador jusqu’au Yukon et en Alaska. 


ÉCOLOGIE 

Habite les lacs, les étangs, les rivières, les 
ruisseaux, les fossés et les étangs du 
muskeg, parmi des plantes abondantes sur 
des fonds divers. On a signalé des formules 
de radula de 29-1-27 à 31-1-30; les dents 
latérales sont bicuspides. La Stagnicola 
yukonensis Baker est un synonyme. 


134 




43 

Siagmcoîa arcîica 

a: Rivière Moose, Moose Factory (Ont.); 15,5 mm. 
b: Baie Hannah, Baie James (Ont.); 15,7 mm. 


135 


44 

Stagnicola ( Stagnicola ) 
catascopium catascopium 
(Say, 1817) 

Stagnicole robuste des lacs 

DESCRIPTION 

Les colonies particulières de cette espèce 
peuvent être très différentes les unes des 
autres. Chez certaines d’entre elles, la 
coquille peut atteindre 33 mm de hauteur et 
23 mm de largeur, tandis que chez d’autres, 
elle n’en fait que la moitié. Les adultes ont 
de 5 à 6 tours et la longueur de l’ouverture 
se situe entre 50% et 70% de celle de la 
coquille. La columelle est soit tordue, soit 
droite, l’ombilic ouvert, le test sculpté en 
profondeur. Les tours sont arrondis ou 
presque globuleux même, méplans ou non, 
la spire basse à pyramidale. L’ouverture 
est ovale à presque quadrangulaire, grande 
ou très grande, plus ou moins évasée. Le 
bourrelet derrière la lèvre externe est quel- 
quefois brun. La lèvre interne est large et 
partiellement ou complètement réfléchie 
sur l’ombilic. La sculpture est forte à faible; 
elle peut comprendre des stries, bandes 
plates ou cordons spiraux, des stries de 
croissance collabrales, des bourrelets blancs 
ou toute combinaison de ces 
caractéristiques. 

La coquille typique est plutôt grande et 
robuste, à spire basse, ouverture large, tours 
renflés, sutures profondes et lèvre interne 
épaissie. Les seules sous-espèces connues 
distinctement sont celles qui vivent en 
colonies multiples et contiguës et qui 
peuvent se distinguer par plus d’un trait; 
telles sont les 5. catascopium nasoni et les 
c.preblei qui sont décrites subséquemment. 


RÉPARTITION 

S. catascopium catascopium occupe toute 
l’Amérique du Nord au-dessous de la limite 
des arbres et les États-Unis vers le sud 
jusqu’au 40° de latitude N. À l’intérieur de 
ces bornes, le seul territoire d’où elle est 
absente est le nord de la Colombie-Britanni- 
que, le Yukon et l’Alaska, c’est-à-dire l’aire 
de la Stagnicola atkaensis. 

ÉCOLOGIE 

Habite surtout les grands lacs et les grandes 
rivières, mais elle se trouve aussi dans des 
habitats aqueux plus petits. Son habitat 
le plus fréquent est sur les pierres exposées 
aux vagues et aux courants. Les formules de 
la radula vont de 31-1=30 à 35-1-35. Les 
dents latérales sont bicuspides. 


136 




44 

Stagnicola catascopium catascopium 
a: Rivière Winisk (Ont.); 18,7 mm. 
b: Lac Mistassin (Ont.); 15 mm. 
c: Fleuve Saint-Laurent (Qué.); 13,7 mm. 


137 


45 

Stagnicola ( Stagnicola ) cata - 
scopium nasoni (Baker, 1906) 
Petite Stagnicole lacustre 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 12 mm de 
hauteur, 8 mm de largeur, comportant 
4 tours et une ouverture comprenant de 60% 
à 75% de la hauteur de la coquille, 
largement lymnéiforme, ventrue, solide, à 
ouverture évasée et à péristome épanoui. 
Tour embryonnaire: environ 11/3, brun 
foncé, satiné. Tours arrondis mais non 
renflés. Spire large mais pointue et à sutures 
profondes. Dernier tour subglobuleux et 
dominant. Ouverture ovale, évasée, blanche 
ou brunâtre à l’intérieur; lèvre externe aiguë 
mais épaissie au-dedans; lèvre interne large, 
épaissie, et réfléchie. Ombilic recouvert 
par la lèvre interne. Épiderme brun jaunâtre 
ou brun violacé. Sculpture de stries spirales 
et de fines crêtes collabrales tassées. 

Se distingue de la 5. c. catascopium par sa 
taille particulièrement petite, son aspect 
robuste et son ouverture large et épanouie. 

RÉPARTITION 

Les Grands lacs, depuis le lac Supérieur 
jusqu’à Fouest du lac Ontario; lac Geneva 
(Wisconsin); bassin de la rivière à la Pluie et 
le lac des Bois. 

ÉCOLOGIE 

Au lac des Bois, elle habite sur les pierres de 
schiste noir à la surface de l’eau ou juste 
en dessous. Ici les coquilles foncées sont 
bien camouflées et ressemblent à des bulles 
d’air. Les masses d’oeufs ont de 5 à 6 mm 
de longueur, sont en forme de croissant 
et contiennent de 8 à 20 oeufs jaune pâle. 
Ces Escargots se meuvent rapidement, c’est- 
à-dire aussi vite que la Physa gyrina. 


138 




45 

Sîagnicola catascopium nasoni 

a: Lac Nipigon (Ont.); 15,4 mm. 

b: Baie Batchaouana, Lac Supérieur (Ont.); 13,6 mm. 


139 


46 

Stagnicola ( Sîagnicola ) cata- 
scopium preblei (Dali, 1905) 
Stagnicole des lacs subarctiques 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 42 mm de 
hauteur, 28 mm de largeur, à presque 7 
tours de spire renflés et une ouverture 
comprenant de 55% à 65% de la hauteur de 
la coquille, largement lymnéiforme, dextre, 
de forme variable. Tour embryonnaire: 
environ 11/2, plutôt grand, formant un 
sommet aigu. Spire courte mais aiguë, à 
sutures profondes ou sillonnées, à tours 
renflés et méplans. Ouverture grande, ovale 
ou subquadrangulaire; lèvre externe mince 
et irrégulièrement arquée, avec ou sans 
un bourrelet interne brun rougeâtre; lèvre 
interne large, collée au dernier tour en haut 
et réfléchie sur l’ombilic à la base, mais 
sans le cacher. Ombilic ouvert et profond. 
Épiderme brun pâle. Sculpture grossière de 
bandes et cordons spiraux, de stries et 
cordons collabraux et de malléations 
irrégulières. 

Se distingue de la S. catascopium s. str. 
par sa coquille plus grande, son ombilic 
entièrement ouvert plutôt que fermé ou 
partiellement ouvert, ses tours plus unifor- 
mément méplans et son ouverture relative- 
ment plus petite. 

RÉPARTITION 

Nord de la Saskatchewan et du Manitoba 
dans les bassins de la rivière Hayes, des 
fleuves Nelson et Churchill. 

ÉCOLOGIE 

Connue seulement des lacs subarctiques 
grands et oligotrophiques. Un spécimen 
avait une formule de radula de 39-1-39 
ainsi que des dents latérales bicuspides. Les 
détails de son écologie font défaut. 


140 




46 

Stagnicola catascopium preblei 
a,b,c: Lac Limestone au nord-est du Manitoba; 
a 37,6 mm, b 33,5 mm, c 40 mm. 


141 


47 

Sîagnicola (Stagnicola) e Iodes 
(Say, 1821) 

Stagnicole commune 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 32 mm de 
hauteur, 14 mm de largeur, comportant 7 
tours et une ouverture de 45% à 55% de 
la hauteur de la coquille, lymnéiforme, 
dextre, de forme variable et allongée. Tours 
embryonnaires arrondis, luisants, finement 
ponctulés. Spire plutôt longue, formant 
habituellement un angle d’environ 45° mais 
variable, les tours arrondis, les sutures 
profondes. Dernier tour convexe, un peu 
renflé, constituant environ les deux tiers de 
la longueur de la coquille. Ouverture 
subovale plus ou moins évasée; lèvre 
externe mince, avec ou sans bourrelet 
interne, portant une bande violet brunâtre à 
Fintérieur; lèvre interne large munie d’une 
callosité proéminente. Pli de la columelle 
saillant, solide et spiral. Ombilic étroite- 
ment ouvert ou fermé. Épiderme brun 
jaunâtre à brun noirâtre. Sculpture compo- 
sée de nombreuses stries collabrales et 
spirales, de quelques bourrelets de crois- 
sance et, parfois, de bandes ou malléations 
ou encore les deux à la fois. 

C’est la plus abondante espèce du genre. 
Certaines colonies se rapprochent en ap- 
parence de la 5. proxima ou de la 5. reflexa. 
Voir ces deux espèces . 

RÉPARTITION 

Habite tout le Canada au sud de la limite 
des arbres et s’étend au sud aux États-Unis 
environ jusqu’au 38° de latitude N. Dans les 
montagnes Rocheuses, elle est répandue 
plus au sud encore, c’est-à-dire jusqu’au 33° 
de latitude N. environ. 


ÉCOLOGIE 

Ubiquiste. Se trouve dans toutes sortes 
d’habitats aqueux. Abondante surtout parmi 
les plantes aquatiques touffues et sur des 
fonds vaseux. On a signalé des formules de 
radula de 27-1-26 à 34- 1-33. 

Tout dernièrement encore, on appelait 
cette espèce Stagnicola (ou Lymnaea) palus- 
tris (Muller). 


142 




47 

Stagnicola elodes 

a; Un étang à Quamichan, île Vancouver (C.-B.); 
23,2 mm. 

b: Un étang à Rivière False, Baie d’Ungava (Que.); 
20,9 mm. 


48 

Stagnicola (Stagnicola) 
kennicotti Baker, 1933 
Stagnicole de l’Arctique 
occidental 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 2 1 mm de 
hauteur et 10 mm de largeur, comportant 
7 tours et une ouverture d’une hauteur 
d’environ 35% à 45% de celle de la coquille, 
lymnéiforme, dextre et solide. Tour 
embryonnaire: 1 1/2 à 2, satiné et formant 
un sommet en dôme. Angle de spire 
d’environ 45°; spire plutôt longue, à côtés 
droits et à tours arrondis. Sutures contrac- 
tées, profondes et parfois gravées en creux. 
Ouverture ronde-ovale; lèvre externe mince, 
convexe, sans bourrelet interne; lèvre in- 
terne aplatie, large, réfléchie sur l’ombilic et 
arquée ou anguleuse. Ombilic en fente 
étroite et petite. Épiderme brun pâle. Sculp- 
ture de stries collabrales irrégulières, de 
cordons spiraux bas et de minuscules 
croissants en rangées spirales entre les 
cordons. 

Apparentée à la S. arctica mais en diffère 
par son ouverture plus petite (hauteur moins 
de 45 % de la hauteur de la coquille), sa spire 
plus longue et l’absence du pli columellaire. 

RÉPARTITION 

Se trouve dans les Territoires du Nord- 
Ouest sur la côte arctique continentale du 
Canada et dans son voisinage depuis le 
goulet de Bathurst jusqu’à la baie Liverpool 
et la partie sud de l’île Victoria. 

ÉCOLOGIE 

Espèce arctique qui habite les lacs grands et 
petits, les étangs, et les cours d’eau. La 
formule de la radula varie de 29- 1 -29 à 
33-1-32. Les dents latérales sont 
bicuspides. 


144 




48 

Stagnicola kennicotti 

a: Un ruisseau à Bernard Harbour (T, du N. -O.); 6 mm 
(paratype). 

b,c: Un lac près de Bathurst Inlet (T. du N. -O.); 
b 12,9 mm, c 13,6 mm. 


145 


49 

Stagnicola ( Stagnicola ) proxima 
(Lea, 1856) 

Stagnicole des Rocheuses 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 22 mm de 
hauteur, 1 1 mm de largeur, comportant 
6 1/2 tours et une ouverture de 45% à 55% 
de la hauteur de la coquille, lymnéiforme et 
dextre. Tour embryonnaire: 1 1/2 à 2, 
arrondi, brun et satiné. Spire très aiguë, 
pyramidale, pincée chez plusieurs spéci- 
mens et formant un angle de 30° à 45° 
environ. Tours légèrement arrondis, sutures 
marquées ou gravées. Dernier tour grand, 
bien arrondi à ventru. Ouverture de taille 
moyenne, ovale et souvent à lèvre continue; 
lèvre externe mince et convexe; lèvre 
interne large, réfléchie sur l’ombilic, arquée 
ou droite, typiquement sans pli columel- 
laire. Ombilic étroit mais presque toujours 
distinct. Épiderme brun pâle à noir. Sculp- 
ture de stries collabrales et de bourrelets 
de croissance grossiers ainsi que de stries 
spirales moins distinctes. 

Ressemble à la 5. elodes mais s’en 
distingue par son dernier tour plus ventru, 
son ouverture plus arrondie, sa spire plus 
aiguë et pincée ainsi que par ses tours de 
croissance plus rapides. Toutefois, les deux 
espèces sont voisines et pourraient bien 
être de simples sous-espèces distinctes. 

RÉPARTITION 

Dans les montagnes Rocheuses depuis la 
Colombie-Britannique et l’Alberta jusqu’au 
sud de la Californie. 


ÉCOLOGIE 

Espèce de montagne. Elle habite les lacs, les 
étangs, les cours d’eau et les fossés de route; 
elle vit sur une variété de fonds. La formule 
de sa radula est de 31-1-30 à 36-1-35 et 
les dents latérales sont bicuspides. Le nom 
sous-spécifique rowelli ne semble pas 
acceptable. 


146 




49 

5 tagnicola proxima 

a: Lac Maligne, Parc national Jasper (Alb.); 9,7 mm. 
b: Un étang à Banff (Alb.); 15,2 mm. 
c: Un étang à Banff (Alb.); 1 1,2 mm. 


147 


50 

Stagnicola ( Stagnicola ) reflexa 
(Say, 1821 ) 

Stagnicole rayée 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 35 mm de 
hauteur, 12 mm de largeur, comportant 7 
tours et une ouverture de 44% à 50% 
environ de la hauteur de la coquille (chez la 
plupart des spécimens), lymnéiforme, dex- 
tre, grêle et à côtés droits. Tour embryon- 
naire: environ 1 1/2, turriculé et satiné. 

Spire longue, à côtés légèrement convexes 
et formant un angle de 25° à 30° environ. 
Sutures profondes. Les deux ou trois 
derniers tours très allongés. Ouverture 
longue; lèvre externe aiguë et mince mais 
épaissie par un bourrelet interne brunâtre 
ou rougeâtre; lèvre interne étroite et réflé- 
chie sur l’ombilic qu’elle recouvre complè- 
tement ou en ne laissant qu’une petite fente. 
Columeile oblique et pourvue d’un pli spiral 
chez le spécimen adulte. Surface brun pâle 
à foncé, avec (typiquement) ou sans zébrures 
alternantes foncées et pâles, des cordons 
collabraux nombreux et des sillons spiraux. 

Elle ressemble à la S 1 . elodes mais s’en 
distingue par sa forme plus étroite, ses 
derniers tours plus allongés et chez plu- 
sieurs colonies par ses zébrures foncées et 
pâles. 


ECOLOGIE 

Habite parmi les plantes aquatiques dans 
plusieurs sortes d’habitats aqueux perma- 
nents ou temporaires, c’est-à-dire les lacs, 
les étangs, les endroits protégés des cours 
d’eau, des marécages et des fossés. Le fond 
le plus commun est vaseux. La radula porte 
environ 40 dents latérales et des dents 
marginales de chaque côté de la dent 
centrale. 

La Stagnicola reflexa est considérée par 
certains auteurs comme une variante mor- 
phologique de la S. elodes (Say). 


RÉPARTITION 

Par endroits clairsemés dans la partie sud et 
sud-ouest du bassin intérieur canadien, 
d’un bout à l’autre du bassin des Grands 
lacs et du Saint-Laurent ainsi que dans le 
bassin supérieur de l’ Ohio-Mississippi vers 
le sud jusqu’à environ le 37° de latitude N. 


148 




50 

Stagnicola reflexa 

a: Lac Supérieur près de Grand-Métis (Que.); 34,5 mm. 
b: Un étang près du Lac Starr, Parc provincial 
Whiteshell (Man.); 23 mm. 
c: Chippawa, Comté de Welland (Ont.); 19,7 mm. 


149 


VII Superfamille - Physacea 
(Physacées) 


FAMILLE - PHYSIDAE (Physidés) 


Coquilles petites ou de taille moyenne, senestres (enroulées 
vers la gauche), à test généralement mince, à spire élevée, 
avec ou sans ombilic et sans opercule. Tentacules grêles et 
cylindriques, pied étroit. Le manteau des Physes possède 
de nombreuses extensions en forme de doigts qui s’étendent 
de l’ouverture sur chaque côté de la coquille. La mâchoire 
est simple et la radula porte des dents disposées en rangées 
en forme de V, De chaque côté de la dent centrale 
multicuspide, il y a plusieurs dents latérales et marginales 
multicuspides. Elles sont monoïques, ce qui permet 
l’accouplement ou l’autofécondation. Masses d’oeufs gélati- 
neuses, transparentes, blanchâtres et en forme de croissant. 
La famille est cosmopolite. 


151 


51 

Physa gyrina gyrina Say, 1821 
Physe commune 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 24 mm de 
hauteur, 16 mm de largeur, comportant 
5 1/2 tours (elles sont presque toujours plus 
petites) et une ouverture de 60% à 80% de 
la hauteur de la coquille; senestre, de forme 
variable; test mince ou un peu épaissi et 
plus ou moins transparent. Spire aiguë, de 
longueur moyenne. Tour embryonnaire 
petit, arrondi, finement ponctulé, ordinaire- 
ment rouge à brun rougeâtre. Tours légère- 
ment arrondis et librement enroulés, c’est-à- 
dire chevauchant sur le tour précédent 
seulement jusqu’à une ligne, à sa péri- 
phérie, ou au-dessous de celle-ci. Sutures 
profondes et bordées au-dessous par une 
bande étroite et pâle. Dernier tour grand et 
bien arrondi mais peu renflé. Ouverture 
en forme de boucle, plus grande et arrondie 
à la base, pointue au sommet, légèrement 
arrondie aussi sur les côtés. Lèvre externe 
de mince à un peu épaissie, bordée d’une 
bande collabrale intérieure proéminente, 
rouge ou rougeâtre. Columelle oblique, 
mince ou un peu épaissie, portant une 
mince callosité sur la paroi interne. Ombilic 
étroit ou nul. Épiderme brun jaunâtre pâle 
à brun grisâtre, à surface terne. Sculpture de 
stries de croissance fortes et nombreuses; 
certains spécimens ont un ou plusieurs 
bourrelets internes visibles de l’extérieur 
telles des bandes collabrales blanchâtres et, 
dans presque toutes les colonies, des stries 
spirales croisant les lignes de croissance. 

Elle est bien caractérisée par son sommet 
petit, aigu et rougeâtre, ses tours renflés et 
sa coquille de taille moyenne et plutôt 
mince. Au Canada, ses parents les plus 
proches sont les P. heterostropha et P. 
johnsoni; voir ces deux espèces. La P. vinosa 


Gould, 1847, du lac Supérieur semble être 
une variante écologique à test épais de la 
P. gyrina. 

RÉPARTITION 

Du Québec au sud de la limite des arbres 
jusqu’au nord-ouest des Territoires du 
Nord-Ouest, l’Alaska et la Colombie-Britan- 
nique; vers le sud, jusqu’au golfe du 
Mexique et à la Californie en passant par les 
États du centre et de l’ouest des États-Unis. 

ÉCOLOGIE 

Espèce abondante se trouvant dans presque 
tous les habitats aqueux permanents ainsi 
que dans les étangs et marécages tem- 
poraires. Souvent abondante dans les eaux 
légèrement polluées de sorte que si on la 
trouve seule en abondance, elle constitue un 
indice de pollution organique. Les oeufs 
sont pondus surtout au printemps. L’animal 
se meut assez rapidement. 


152 




51 

Phys a gyrtna gyrina 

a: Rivière Montréal près du lac Montréal (Sask.); 

18,7 mm. 

b: Un étang près de Nevis (Alb.); 19,7 mm. 

c: Lac de Montigny près de Val -d’ Or (Qué.); 1 1,7 mm. 

d: Lac Macamic près de La Sarre (Que.); 13 mm. 


153 


52 

Physa gyrina latchfordi 
(Baker, 1928) 

Physe de la Gatineau 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 26 mm de 
hauteur, 20 mm de largeur, comportant 
6 1/2 tours et une ouverture de 74% à 82% 
environ de la hauteur de la coquille, 
senestre, de forme variable, à test un peu 
épaissi, translucide et méplan. Spire obtuse, 
courte et à côtés concaves. Tour embryon- 
naire petit, rougeâtre, formant un sommet 
pointu. Tours légèrement arrondis et sé- 
parés par des sutures peu profondes. Der- 
nier tour fortement méplan-arrondi, plat en 
dessus, légèrement arrondi en dessous. 
Ouverture ovalaire-quadrangulaire, un peu 
plus large du bas que du haut. Lèvre externe 
mince et fragile, Columelle verticale, un 
peu épaissie, droite ou un peu arquée. 
Ombilic nul. Épiderme brun jaunâtre à 
brun, à surface luisante. Sculpture de fines 
stries et bourrelets collabraux et de rangées 
spirales de points plus fins. 

Se distingue par sa coquille grande, large 
et fortement méplane. Il existe des individus 
intermédiaires avec la P. gyrina, voir cette 
sous-espèce. 

RÉPARTITION 

Habite le lac Meach (localité type) et le lac 
Pink dans le bassin de la rivière Gatineau 
dans l'ouest du Québec. Aux lacs Lapêche 
et Philippe du même bassin, on trouve des 
individus intermédiaires avec la P. gyrina. 


ÉCOLOGIE 

Vit sur les fonds graveleux parmi les 
endroits exposés aux vagues des grands lacs. 
Sa radula est semblable à celle de la P. 
gyrina sauf que la dent centrale semble avoir 
environ 2 denticules supplémentaires. On 
ne connaît rien d’autre de sa biologie et 
de son anatomie. 


154 




52 

Physa gyrina latchfordi 

a, b: Lac Meach près de Hull (Qué.);n 22 mm, 
b 22,2 mm (topotypes). 


155 


53 

Physa heterostropha (Say, 1816) 
Physe commune de l’Est 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 2 1 mm de 
hauteur, 18 mm de largeur, comportant 6 
tours (parfois beaucoup moindres) et une 
ouverture de 67% à 82% environ de la 
hauteur de la coquille; senestre, de forme 
variable, à test mince ou légèrement épaissi, 
translucide ou opaque. Spire obtuse et 
courte. Sommet décollé chez la plupart des 
spécimens mais lorsqu’il est visible le tour 
embryonnaire est petit, arrondi, finement 
ponctulé et presque toujours rouge ou brun 
rougeâtre. Tours de spire arrondis ou 
méplans et étroitement enroulés, c’est-à-dire 
chevauchant le tour précédent jusqu’au- 
dessus de la périphérie de ce tour. Sutures 
profondes et bordées au bas d’une bande 
pâle étroite. Dernier tour grand et bien 
arrondi, méplan-arrondi chez plusieurs spé- 
cimens. Ouverture en forme de boucle, large 
à la base, pointue au sommet, les côtés 
arrondis et plus encore à la base. Lèvre 
externe mince à légèrement épaissie, bordée 
au-dedans d’une bande collabrale saillante 
rouge ou rougeâtre. Columelle un peu 
oblique, de mince à légèrement épaissie, 
recouverte d’une grande callosité sur la 
paroi interne. Ombilic nul. Épiderme brun 
jaunâtre pâle à brun grisâtre, à surface 
luisante. Sculpture de nombreuses stries de 
croissance grossières et quelquefois de stries 
spirales tassées croisant les stries de 
croissance. 

Semblable à la P. gyrina et en effet les 
deux noms désignent peut-être une même 
espèce. La P. heterostropha typique diffère 
de la P. gyrina du fait qu’elle est plus 
étroitement enroulée, qu’elle a une spire 
plus basse, un dernier tour un peu méplan, 
des stries spirales plus faibles ou absentes et 
un épiderme luisant. 


RÉPARTITION 

On la trouve dans les provinces de 
l’Atlantique au Canada, vers le sud au 
moins jusqu’au New Jersey et en Pennsyl- 
vanie et peut-être encore plus au sud. Ses 
rapports taxonomiques sont à éclaircir. 

ÉCOLOGIE 

Très commune. Comme la P. gyrina cette 
espèce habite ordinairement sur les plantes 
aquatiques dans toutes sortes d’habitats 
aqueux permanents ou temporaires. 


156 




53 

Phys a heterostropha 

a, b: Ruisseau Caribou, Aroostook Co. (Maine); 
a 13,6 mm, b 12,1mm. 


157 


54 

Physa integra Haldeman, 1841 
Physe robuste des lacs 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 1 5 mm de 
hauteur, 9 mm de largeur, comportant 5 
tours (la plupart des spécimens sont plus 
petits) et une ouverture comprenant de 57% 
à 73% environ de la hauteur de la coquille, 
senestre, de forme variable, visiblement 
épaissie et opaque. Spire aiguë et plutôt 
courte. Tour embryonnaire petit, arrondi, 
finement ponctulé et brun. Tours légère- 
ment arrondis et librement enroulés, cha- 
cun d’eux chevauchant le tour précédent 
jusqu’à la périphérie de ce dernier ou plus 
bas encore. Sutures profondes. Dernier tour 
grand, bien arrondi, un peu méplan chez 
certains individus. Ouverture auriforme, 
aiguë au sommet, légèrement arrondie sur 
les côtés, fortement arrondie à la base. Lèvre 
externe épaissie à l’intérieur par une callo- 
sité blanche et épaisse (bien visible de 
l’extérieur) bordée à l’intérieur d’une bande 
collabrale brunâtre. Plusieurs bandes blan- 
châtres représentant des stades de crois- 
sance antérieurs sont parfois visibles à 
travers la coquille. Columelle épaissie et 
réfléchie sur la région ombilicale ou for- 
mant un prolongement large et plat. Om- 
bilic nul. Épiderme brun jaunâtre à blanc, à 
surface terne ou un peu luisante. Sculpture 
de bourrelets de croissance grossiers, de 
bandes collabrales blanchâtres et parfois de 
fines stries spirales. 

La coquille de la P. integra est plus 
épaisse et plus massive que celle des autres 
espèces; elle porte des bandes collabrales 
blanches et une lèvre interne épaisse et 
aplatie. 

RÉPARTITION 

D’un bout à l’autre du bassin des Grands 
lacs et du Saint-Laurent ainsi que dans 
celui de l’Ohio-Mississippi. 


ÉCOLOGIE 

Habite les eaux assez peu profondes des lacs 
(mais plus profondément que la P. gyrina ) 
à des endroits exposés ou protégés, sur des 
fonds d’argile, de sable ou de pierre. 
L’appareil génital mâle est caractéristique 
(voir Te, 1975). La formule de la radula 
est d’environ 130-1-130. 


158 




54 

Phys a integra 

a: Fleuve Saint-Laurent, Cornwali (Ont.); 11,6 mm. 
b: Mohawk (New York); 14,3 mm. 


159 


55 

Phys a jennessi jennessi 
Dali, 1919 

Physe émoussée arctique 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 9 mm de 
hauteur, 5 mm de largeur, à 5 tours (elle est 
presque toujours plus petite), ouverture 
comprenant de 60% à 75% de la hauteur de 
la coquille, senestre, à test mince et 
transparent. Spire aiguë et courte, à sommet 
arrondi. Tour embryonnaire grand, arrondi, 
de la même couleur que les tours suivants. 
Tours légèrement arrondis, les premiers 
chevauchant le précédent jusqu’au-dessus 
de la périphérie, les suivants se chevauchant 
jusqu’à la périphérie. Tours ni difformes, 
ni étirés. Sutures légèrement marquées, 
bordées au-dessous par une bande étroite et 
pâle. Dernier tour saillant, agrandi avec 
disproportion, méplan-arrondi en dessus, 
aplati sur les côtés, bien arrondi à la base, 
constituant environ 5/6 à 7/8 de la longueur 
de la coquille. Ouverture auriforme, grande 
et arrondie à la base, aiguë au sommet, 
légèrement arrondie sur les côtés. Lèvre 
externe mince avec ou sans bande brune 
collabrale à l’intérieur de l’ouverture. Il 
arrive que des arrêts de croissance précé- 
dents soient marqués par de larges rayures 
collabrales blanches. Paroi interne recou- 
verte par une callosité assez grande et 
saillante mais mince. Ombilic nul. Épi- 
derme luisant, brun jaunâtre pâle à brun 
grisâtre. Sculpture principalement consti- 
tuée de stries collabrales et de bourrelets 
de croissance accusés. 

Diffère de la P. j. skinneri surtout parce 
que son avant-dernier tour ou celui-ci et 
le tour précédent ne sont pas fortement 
étirés vers le haut, tandis que chez la P. j. 
skinneri ce dernier trait est prononcé. La 
callosité pariétale de la P. j. jennessi est aussi 
plus épaisse et plus évidente. 


RÉPARTITION 

Signalée dans les environs immédiats de la 
baie d’Hudson et de la baie James et partout 
entre la baie d’Hudson et le nord du 
Territoire du Yukon. Se trouve probable- 
ment aussi en Alaska. 

ÉCOLOGIE 

Espèce arctique habitant les petits lacs, les 
étangs, les mares dans les bois, les étangs du 
muskeg, les petites mares sur le dessus des 
grosses pierres plates ainsi que les cours 
d’eau lents. Des plantes aquatiques peu- 
plent certains gîtes mais sont absentes de 
certains autres; les fonds sont pierreux ou 
vaseux. On n’a pas étudié sa reproduction. 
La radula est semblable à celle de la P.j, 
skinneri. 


160 




55 

Pkysa jennessi jennessi 

a,b: Un ruisseau à Bernard Harbour (T. du N.-O.); 

a 8 mm, b 7 mm (paratypes). 
c: Une mare à Churchill (Man.); 8,4 mm. 


161 


56 

Physajennessi atheami 

Clarke, 1973 

Physe émoussée albinos 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 7 mm de 
hauteur, 5 mm de largeur, à 4 tours, 
ouverture comprenant de 71% à 94% de la 
hauteur de la coquille, senestre, de forme 
variable, subglobuleuse, à test mince et 
transparent. Tour embryonnaire grand, ar- 
rondi, d’environ 0,7 mm de largeur, élevé 
bien au-dessus du deuxième tour et de la 
même couleur que les tours suivants. Spire 
courte, d’environ 1/6 de la longueur de la 
coquille, aiguë à légèrement obtuse; les 
trois premiers tours croissent également, 
sont légèrement arrondis et séparés par des 
sutures profondes. Sutures bordées en bas 
par une étroite bande pâle. Dernier tour 
volumineux, renflé, saillant, méplan-arrondi 
au-dessus, aplati au milieu, ce qui donne à 
la coquille un aspect difforme caractéristi- 
que. Ouverture grande, pendante, pointue 
au sommet, aplatie sur le côté et largement 
arrondie à la base. Columelle sigmoïde 
(en forme de large S) à callosité pariétale 
étroite au sommet, plus large à la base. 
Ombilic nul ou en fente minuscule. Épi- 
derme blanc jaunâtre pâle et luisant. Sculp- 
ture consistant en fines stries et rides 
collabrales tassées et parfois en un seul 
bourrelet de croissance blanchâtre et étroit 
au dernier tour. Il y a aussi parfois de 
minuscules stries spirales qui croisent et 
interrompent les rides collabrales. 

Elle diffère des P. j. jennessi et P. j. 
skinneri par son dernier tour plus large et 
plus volumineux ainsi que par la couleur 
blanchâtre de la coquille et de l’animal. Elle 
se distingue aussi de la P.j. skinneri par sa 
spire plus courte et plus régulière de même 
qu’en ayant des projections digitiformes 
du manteau plus petites et moins 
nombreuses. 


RÉPARTITION 

Petits lacs de la région Banff- Jasper dans les 
Rocheuses de l’ouest de l’Alberta et dans 
le bassin supérieur de la rivière Athabasca 
en aval de Jasper. 

ÉCOLOGIE 

Signalée seulement dans des lacs petits ou 
de grandeur moyenne et dans des étangs 
marécageux, sur des fonds pierreux ou 
graveleux. Chez tous les spécimens, 
l’animal est entièrement blanchâtre ou 
presque, La radula des individus de 6,5 mm 
de longueur a environ 1,5 mm de longueur, 
de 67 à 75 rangées de dents dont chacune 
porte de 230 à 330 dents. 


162 



163 


57 

Physa jennessi skinneri 
Taylor, 1953 

Physe émoussée des Prairies 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 12 mm de 
hauteur, 6,5 mm de largeur, à 5 1/3 tours (la 
plupart des spécimens sont un peu plus 
petits) et une ouverture comprenant de 61% 
à 78% de la hauteur de la coquille, senestre, 
à test mince et translucide. Tour embryon- 
naire grand, arrondi, finement ponctulé 
et brun. Spire arrondie, d’aspect insolite; 
elle semble étrangement pincée et étirée 
vers le sommet, l’avant-dernier tour, le tour 
qui le précède ou tous les deux, sont 
fortement atténués, c’est-à-dire que les tours 
suivants ne chevauchent pas autant sur 
eux que ne le font les tours plus hauts; ils 
sont par conséquent plus exposés. Dernier 
tour saillant, agrandi de façon dispropor- 
tionnée, méplan au-dessus, aplati sur les 
côtés, plutôt fortement arrondi à la base et 
constituant environ 5/16 de la longueur 
de la coquille. Ouverture auriforme plus 
grande à la base. Lèvre externe largement 
arquée sur le côté et distinctement arquée 
au centre lorsqu’elle est vue du côté 
extérieur. Sutures faiblement marquées. 
Paroi interne recouverte par une mince 
callosité. Ombilic nul. Épiderme brun jau- 
nâtre pâle à brun grisâtre, à surface assez 
luisante. Sculpture de stries collabrales et 
spirales et de bourrelets de croissance bien 
marqués. 

Le grand tour embryonnaire, le sommet 
émoussé et le dernier tour aplati distinguent 
la P. jennessi jennessi et ses sous-espèces 
du complexe/ 3 . gyrina-P. heterostropha. Le 
fait que l’avant-dernier tour ou le premier 
tour qui le précède soit élevé distingue la P . 
j. skinneri de la P. j. jennessi arctique à 
laquelle elle devrait être comparée. 


RÉPARTITION 

Le sud du Canada et le nord des États-Unis 
depuis l’Ontario vers le nord-ouest jusqu’au 
Grand lac des Esclaves, vers l’ouest 
jusqu’en Colombie-Britannique et au sud 
jusqu’à l’Utah, 

ÉCOLOGIE 

Habite les lacs, les étangs, les marécages et 
les cours d’eau lents de toutes tailles. Elle 
vit dans des gîtes permanents ou vernaux et 
préfère les fonds vaseux parmi les plantes 
aquatiques touffues ou modérément abon- 
dantes. Signalée à des profondeurs de moins 
d’un mètre jusqu’à presque 5 m. La radula 
d’un spécimen de 1 1,3 mm de hauteur a 
2,2 mm de longueur et porte 71 rangées de 
dents dont chacune porte environ 230 dents. 


164 




57 

Phys a jennessi skinneri 
a: Un lac près de BanÉf (Alb.); 8,4 mm. 
b: Lac Dease, au nord de la Colombie-Britannique; 
9,7 mm. 

c: Un lac près de Calgary (Alb.); 8,1 mm. 

d: Lac Lydia près de Longlac (Ont.); 3,7 mm (jeune). 


165 


58 

Physa johnsoni Clench 5 1926 
Physe des fontaines de Banff 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 9 mm de 
hauteur et 5 mm de largeur, à 4,8 tours (la 
plupart des spécimens sont plus petits) et 
une ouverture comprenant de 63% à 72% de 
la hauteur de la coquille, senestre, de forme 
variable, globuleuse, presque opaque, à 
test mince. Spire courte et aiguë. Tour 
embryonnaire petit, arrondi, brun rougeâtre 
foncé. Tours légèrement arrondis et libre- 
ment enroulés, chacun d’eux chevauchant 
un peu sur le tour précédent jusqu’à la 
périphérie ou un peu plus bas. Sutures bien 
marquées et bordées au bas par une bande 
étroite pâle. Dernier tour saillant, bien 
arrondi, méplan-arrondi. Ouverture auri- 
forme, plus large à la base de même 
qu’arrondie et évasée, pointue au sommet, 
les côtés légèrement arrondis. Lèvre externe 
mince et sans bande interne foncée. Colu- 
melle oblique, un peu épaissie, ne se 
terminant pas brusquement mais se prolon- 
geant jusqu’à la lèvre externe. Callosité 
pariétale très mince et petite. Ombilic nul. 
Épiderme luisant, brun jaunâtre pâle à brun 
rougeâtre. Sculpture de nombreuses stries 
collabrales et, chez les spécimens corrodés, 
de bandes blanches irrégulières collabrales 
et spirales. 

Diffère de la P. gyrina par sa petite taille, 
l’absence de fines stries spirales sur les 
spécimens intacts, ses stries spirales blan- 
ches sur les spécimens usés et son aspect 
général. Tout à fait distincte de la P.j. 
skinneri par les caractéristiques du tour 
embryonnaire de la spire et du dernier tour. 

RÉPARTITION 

Connue seulement en plusieurs endroits au 
Parc national Banff (Alberta). 


ÉCOLOGIE 

Habite les sources thermales à 33° C et les 
sources froides. Les fonds sont pierreux 
ou graveleux, couverts d’algues et de mous- 
ses. Les radulas de deux spécimens ayant 
7,6 et 6,2 mm de hauteur avaient toutes 
deux 1,7 mm de longueur* elles possédaient 
respectivement 61 et 60 rangées de dents, 
avec 210 et 205 dents sur chaque rangée 
complète. 


166 




167 


59-64 

Autres espèces de Physes de 
l’Ouest canadien 

Six autres espèces de Physa ont récemment 
été identifiées lors de récoltes en Colombie- 
Britannique par M. George Te (University 
of Michigan) qui prépare une révision 
détaillée des Physidae. Ces espèces sont 
surtout différenciées et groupées d’après les 
traits anatomiques, mais ceux de la coquille 
peuvent aussi être utilisés. 

59. Physa columbiana Hemphill, 1890 
(Physe du fleuve Columbia), de taille 
moyenne, atteignant 15 mm de hauteur et 
8 mm de largeur, mince à assez épaisse, 

à callosité pariétale bien marquée, tours 
légèrement arrondis, surface luisante. Ré- 
partition restreinte au bassin du fleuve 
Columbia. Sa verge ressemble à celle de 
deux autres espèces nominales de l’Ouest, 
les P. hordacea Lea et P. lordi Baird. 

60. Physa concolor Haldeman, 1843 
(Physe de Haldeman), typiquement petite, 
de 7 mm de hauteur, 4,5 mm de largeur, 

à 4 1/2 tours, test mince, spire allongée, 
tours arrondis et surface luisante. Récoltée 
près de Creston en Colombie-Britannique et 
dans les États de Washington et d’Oregon. 
Semblable à la P. integra Haldeman par 
les caractéristiques de la coquille et 
l’anatomie de la verge. 

61. Physa hordacea Lea, 1864 (Physe de 
l’île Vancouver), petite, haute d’environ 

8 mm, large de 4,5 mm, à 4 1/4 tours, 
subcylindrique, pourvue d’un grand tour 
embryonnaire, à sommet émoussé, tours 
légèrement arrondis, ouverture plutôt 
étroite, surface luisante. Placée douteuse- 
ment dans le genre Aplexa par des auteurs 
auparavant. Possède quelques digitations 
columellaires du manteau correspondant au 
genre Physa plutôt qu’ Aplexa. Elle n’est 
connue que de l’île Vancouver. 

168 


62. Physa lordi Baird, 1863 (Physe géante 
de l’Ouest), grande, 26 mm de hauteur, 19 
mm de largeur, à test mince, renflée-arron- 
die, à spire basse mais pointue et à côtés 
concaves, dernier tour non méplan, ouver- 
ture large, un peu plus à la base qu’au 
sommet. Ressemble à la P. gyrina latchfordi 
sauf que cette sous-espèce a un test plutôt 
épais et des tours fortement méplans. Se 
trouve dans le nord de la Colombie-Britan- 
nique (bassin de la rivière de la Paix) vers 
le sud jusqu’au centre-ouest des États-Unis. 
La P. virginea Gould est provisoirement 
considérée comme synonyme. 



59 

Physa coîumbiana 

Lac Christina près de Grand Forks (C.-B.); 6,6 mm. 

60 

Physa concoîor 

Lac Moses, Gram Co. (Washington); 8,2 mm. 

61 

Physa hordacea 

Lac Long, Nanaimo (C.-B,); 5,8 mm. 

62 

Physa lordi 

a: lordi typique: Lac Vaseux près d’Okanagan Falls 
(C.-B.); 1 1,9 mm. 

b: Forme virginea : Lac Anderson, Jefferson Co. 
(Washington); 18,4 mm. 


169 


63. Physa nuttalli Lea, 1864 (Physe de 
Nuttall), de taille moyenne, 1 2 mm de 
hauteur, 7 mm de largeur, à 4 1/2 tours, test 
plutôt mince, tour embryonnaire grand, 
spire effilée de taille moyenne, tours légère- 
ment arrondis, ouverture large à la base et 
étroite au sommet, épaisse callosité parié- 
tale, avec ou sans bande brunâtre à 
l’intérieur de la lèvre externe. Habite les 
étangs et fossés depuis le sud de la 
Colombie-Britannique (près du fleuve 
Columbia) jusqu’en Californie. Les verges 
des P. nuttalli et P. propinqua sont sembla- 
bles. 

64 . Physa prop inqua T ryon, 1865 (Physe 
lacustre de l’Ouest), plutôt grande, 19 mm 
de hauteur, 13 mm de largeur, à 5 1/2 tours, 
test mince, spire effilée de moyenne gran- 
deur, tours légèrement arrondis, bourrelets 
de croissance bien marqués, callosité parié- 
tale étroite et mince, ouverture de largeur 
moyenne plus large à la base et bande brune 
à l’intérieur de la lèvre externe. C’est surtout 
une espèce lacustre. Signalée sur l’île 
Vancouver et dans tout le centre et le sud de 
la Colombie-Britannique vers le sud 
jusqu’en Californie. 


170 



63 

Physa nuttaili 

a,b: Un étang près de Randle, Lewis Co. (Washington); 
a 10,6 mm, b 10,4 mm. 

64 

Physa propinqtta 

Le haut lac Klamath (Oregon); 1 1,3 mm. 


171 


65 

Aplexa hypnorum 
(Linnaeus, 1758) 

Physe des mousses 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 18 mm de 
hauteur, 7,5 mm de largeur, à 7 tours et une 
ouverture comprenant de 50% à 60% de la 
hauteur de la coquille, senestre, allongée, 
mince et transparente. Tour embryonnaire 
arrondi, finement ponctulé, de couleur 
ambre. Tours suivants légèrement arrondis 
et relativement hauts, chacun d'eux chevau- 
chant le précédent jusqu’à la périphérie de 
ce dernier. Spire allongée et constituant 
plus du tiers de la longueur de la coquille. 
Sutures profondes et bordées au bas d’une 
bande blanche étroite. Dernier tour légère- 
ment arrondi et subcylindrique. Ouverture 
pointue au sommet, arrondie sur les côtés, 
légèrement arrondie à la base. Lèvre externe 
mince, légèrement arrondie, à peine épaissie 
à l’intérieur. Columelle oblique, étroite, 
un peu tordue, la paroi interne recouverte 
d’une mince callosité. Ombilic nul. Épi- 
derme poli, mince, brunâtre (d’apparence 
noirâtre quand la coquille contient l’animal) 
et souvent à reflets verdâtres. Sculpture de 
fines stries de croissance et parfois, surtout 
dans les gîtes arctiques, de fines stries 
spirales. 

La forme longue, étroite et senestre, la 
surface polie et noirâtre (quand l’animal y 
vit) et le manque de digitations du manteau 
sont des caractéristiques servant sans aucun 
doute à l’identification de cette espèce. 

RÉPARTITION 

De la Nouvelle-Angleterre au district de 
Columbia; vers le nord jusqu’au golfe St- 
Laurent et la baie James et à travers la zone 
subarctique jusqu’aux îles Victoria et Banks 
et l’Alaska arctique; vers l’ouest, jusqu’à la 
chaîne des Cascades. On la trouve aussi 
en Europe et en Asie du Nord. 


ÉCOLOGIE 

Habite surtout les étangs vernaux, c’est-à- 
dire les habitats aqueux asséchés durant une 
partie de l’année. Souvent très abondante 
au printemps dans les étangs temporaires et 
peu profonds. Habite aussi, mais rarement, 
les rivières et les grands lacs permanents. La 
plupart de ces gîtes ont des plantes touffues 
et un fond vaseux. Les adultes ont environ 
350 dents sur chaque rangée complète de la 
radula. Aplexa se distingue de Phys a par 
l’absence des projections digitiformes du 
bord du manteau. 


172 




65 

Aplexa hypnorum 

a,b: Rivière Gatineau, Pointe-Gatineau (Qué.); 
a 16mm,è 15 mm. 

c: Un étang près de Rocky Mountain House (Alb.); 
1 1 mm. 


173 




Vin Superfamille - Planorbacea 
(Planorbacés) 


FAMILLE-PLANORBIDAE (Planorbidés) 


Coquilles de grandeur petite à moyenne, dextres ou 
senestres, à enroulement généralement plan et à spire très 
basse chez quelques-unes, ombilic présent, opercule absent. 
Tentacules longs, minces et cylindriques. Un organe 
respiratoire accessoire, la pseudo-branchie, tient lieu de 
branchie lorsque Pair atmosphérique fait défaut. Mâchoire 
en 3 ou plusieurs segments et radula dont les dents sont 
disposées en rangées presque horizontales. Environ 10 à 40 
dents latérales tricuspides ou multicuspides et des dents 
marginales se trouvent de chaque côté de la dent centrale 
qui porte 2, 3, ou 4 denticules. Monoïques et capables 
d'accouplement réciproque ou d'autofécondation. Masses 
d’oeufs gélatineuses, transparentes, incolores, en forme de 
saucisson, contenant de nombreux oeufs jaunes. La famille 
est cosmopolite et certaines espèces tropicales servent 
d’hôte intermédiaire aux parasites du sang des Mammifères, 
y inclus l’homme. 


175 


66 

Gyraulus circumstriatus 
(Tryon, 1866 ) 

Gyraule déprimé 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 5 mm de 
largeur , 1,5 mm de hauteur, à 4 tours 
planispiraux, dextres, semi-transparents et 
laissant voir l’animal. Tous les tours sont 
visibles vus de dessus ou d’en dessous et, 
sauf l’inclinaison vers le bas de l’ouverture 
(prosocline) et la sculpture collabrale, les 
deux aspects sont très semblables. Tours 
arrondis sur les côtés, croissance lente et 
plus grand diamètre près du centre. Ouver- 
ture ovale, à lèvre externe mince, à callosité 
pariétale nulle. Épiderme brun pâle ou 
blanchâtre, lisse et luisant. Sculpture com- 
posée de fines stries spirales (dans la plupart 
des cas, surtout à la base), de stries 
collabrales et de lignes de croissance. 

Se distingue par sa spire plane et semi- 
transparente ainsi que par ses tours à 
croissance lente et (typiquement) ses stries 
spirales. Comparer au G. parvus , 

RÉPARTITION 

De l’Ile-du -Prince-Édouard jusqu’à la 
Nouvelle-Angleterre, vers l’ouest dans le 
bassin des Grands lacs et du Saint-Laurent, 
vers le nord-ouest jusqu’au nord de l’Alberta 
et de la Colombie-Britannique et vers le 
sud dans les montagnes Rocheuses jusqu’au 
Nouveau-Mexique. 

ÉCOLOGIE 

Caractéristique des petits gîtes vernaux tels 
les étangs des bois, les marécages, les fossés 
de route, les étangs des prairies et les cours 
d’eau temporaires. Ordinairement sur des 
fonds vaseux parmi les plantes touffues. On 
a signalé des formules de radula de 
14-1-13 à 16-1-16. 


176 




66 

Gyraulus circumstriatus 

a,b,c: Un étang près de North Portai (Sask.); 3*7 mm. 
djed: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
3,1 mm. 


177 


67 

Gyraulus deflectus (Say 3 1824) 
Gyraule difforme 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 8 mm de 
largeur, 3 mm de hauteur, à 4 1/2 tours de 
croissance lente, planorboïde, dextre, très 
variable de forme et de sculpture, avec un ou 
plusieurs des traits suivants: épiderme his- 
pide, carène périphérique, malléations de la 
surface. Chez les individus dépourvus de 
cette sculpture superficielle, le bord ex- 
térieur du dernier tour est en dessous de la 
ligne médiane. Tours du sommet submer- 
gés. Ouverture subovale, angulaire au som- 
met, évasée vers le bord extérieur chez les 
spécimens à carène et inclinée vers le bas. 
Lèvre interne à callosité mince. Il arrive 
souvent que le dernier tour soit aussi 
infléchi vers le bas près de l’ouverture. 
Ombilic large, profond, laissant voir tous les 
tours. Épiderme brun pâle à brun foncé, en 
général hirsute, c’est-à-dire couvert de 
prolongements qui ressemblent à des poils 
disposés en rangées spirales parallèles aux 
sutures. Les spécimens glabres portent 
des stries spirales. 

Cette petite espèce peut se distinguer des 
autres Gyraulus par sa taille (c’est la plus 
grande espèce du genre, surtout à l’est des 
montagnes Rocheuses), sa surface carénée, 
malléée ou hispide (ou, si ces traits font 
défaut, par la position plutôt basse de son 
bord extérieur) et par le contraste apparent 
de ses surfaces supérieure et inférieure. 
Comparer aux autres espèces de Gyraulus. 

RÉPARTITION 

Habite toute la terre ferme du Canada au 
nord jusqu’à l’Arctique central, tout 
l’Alaska, et vers le sud, aux États-Unis, 
jusqu’en Virginie et au Nebraska. 


ÉCOLOGIE 

Habite toutes sortes d’habitats aqueux per- 
manents et eutrophiques, en général sur 
un fond vaseux, sur les plantes mais aussi 
quelquefois sur le fond. Les masses d’oeufs 
sont petites, gélatineuses et contiennent 
souvent de 2 à 5 oeufs. On a signalé des 
formules de radula de 15-1-15 à 19-1-18. 
Ces Escargots se meuvent assez rapidement. 


178 




67 

Gyraulus deflectus 

a,b,c: Étang Neddy Harbour, Bonne Bay (T.-N.); 4 mm. 
d,e,f: Lac Ennadai (T. du N.-O.); 6,3 mm. 
g,h,i: Lac Long, Longiac (Ont.); 5,5 mm. 


179 


68 

Gyraulus parvus (Say, 1817) 
Gyraule modeste 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 5 mm de 
largeur, 2 mm de hauteur, à 4 tours, dextre, 
déprimée mais pas tout à fait plane, les tours 
arrondis, à croissance rapide. Dernier tour 
arrondi, sa périphérie près du centre. Spire 
aplatie, ses deux premiers tours déprimés. 
Ouverture prosocline, ovale, dans le même 
plan que le dernier tour ou un peu plus bas, 
à lèvre externe mince et arrondie et callosité 
pariétale mince. Ombilic large, peu profond, 
laissant voir tous les tours. Épiderme lisse 
et luisant, brun pâle à brun foncé, et non 
hispide. Sculpture assez faible composée 
seulement de fines stries et bourrelets de 
croissance collabraux. 

Cette espèce de petite taille se distingue 
surtout par l’absence de traits qui la 
placeraient sous d’autres espèces, par exem- 
ple le G. circumstriatus ou le G. deflectus. 
Elle n’est ni enroulée sur le même plan, ni 
semi-transparente, et les côtés supérieur 
et inférieur sont d’aspect nettement dif- 
férent. Elle n’a pas de carène, de malléations 
ou de poils sur Fépiderme et son bord tout 
à fait extérieur se trouve près du centre du 
dernier tour. 

RÉPARTITION 

Habite tout le Canada et les États-Unis au 
sud de la limite des arbres. Aussi signalée à 
Cuba et (douteusement) en Eurasie 
septentrionale. 

ÉCOLOGIE 

Cette espèce abondante vit sur les plantes 
aquatiques submergées dans toutes sortes 
d’habitats aqueux permanents ou tem- 
poraires, le plus souvent sur des fonds 
vaseux. Formules de radula de 13-1-13 à 
17-1-17. * 


180 



68 

Gyraulus parvus 

a,b,c: Rivière de la Paix près de la pointe Providence 
(Alb.); 4,1 mm. 

d,e,f: Lac Herbert près de Lac-Louise (Alb.); 4,7 mm. 


mm 


181 


69 

Gyraulus vermicularis 
(Gould, 1847) 

Gyraule occidental 

DESCRIPTION 

Coquille planorboïde et dextre atteignant 
environ 7 mm de largeur, 2,5 mm de 
hauteur, comportant environ 4 tours pres- 
que cylindriques, et de croissance lente. 
L’extrême bord extérieur du dernier tour est 
sur la ligne médiane. Premiers tours dépri- 
més. Près de l’ouverture, le dernier tour 
est infléchi vers le bas. Ouverture elliptique 
et fortement inclinée vers le bas; lèvre 
interne portant une mince callosité. Om- 
bilic large, peu profond et laissant voir tous 
les tours. Épiderme lisse et brun pâle. 
Sculpture composée de minces fils et 
cordons spiraux, de fines stries collabrales 
tassées et de quelques bourrelets de crois- 
sance irrégulièrement espacés. 

Ressemble au G. deflectus y mais en diffère 
par ses tours plus cylindriques et l’absence 
de malléations profondes, de carène péri- 
phérique et d’épiderme hispide. Les surfa- 
ces supérieure et inférieure se ressemblent 
plus que chez le G. deflectus. 

RÉPARTITION 

Habite les bassins de la côte du Pacifique^ 
depuis l’Alaska jusqu’à la Californie. 

ÉCOLOGIE 

Vit en diverses sortes de gîtes eutrophiques 
permanents et temporaires (lacs, étangs, 
marécages, fossés, rivières et ruisseaux). Se 
trouve le plus souvent sur les plantes 
aquatiques. On n’a rien publié concernant 
son anatomie ou son cycle vital. 


182 




69 

Gyraulus vermiculans 

a,b,c: Lac Columbia supérieur (C.-B.); 6 } 9 mm. 
d,e,f: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
7 mm. 


183 


70 

Armiger crista (Linnaeus, 1758) 
Planorbe nautiliforme 


DESCRIPTION 

Coquille minuscule, atteignant environ 
3 mm de largeur, 1 mm de hauteur, à 
2 1/2 tours, dextre, à test mince, déprimée, à 
lèvre continue et comportant presque tou- 
jours plusieurs crêtes lamelliformes saillan- 
tes et triangulaires. Crêtes élevées, surtout 
à l’angle de chaque tour, inclinées vers 
l’avant, parallèles aux stries de croissance, et 
au nombre de 12 à 18 sur le dernier tour. 
Spire déprimée et sutures profondes. Le 
diamètre des tours augmente rapidement; 
ils sont aplatis en dessus, arrondis en 
dessous, fortement arrondis à l’extrême bord 
extérieur, situé à l’angle des tours. Ombilic 
large, profond, laissant voir tous les tours. 
Épiderme brun pâle. Chez les spécimens 
fossiles, l’épiderme est absent et la surface 
de la coquille ne laisse voir que des saillies 
nodulaires. Sculpture, outre les crêtes, 
composée de stries spirales très fines. 
L’enroulement est libre et les tours sont 
partiellement dégagés chez certains 
individus. 

Cette minuscule espèce se reconnaît 
facilement à ses crêtes saillantes, à sa forme 
caractéristique et à la lèvre qui entoure 
l’ouverture. 

RÉPARTITION 

Holarctique. Signalée dans des endroits 
parsemés au Canada depuis le sud de 
l’Ontario jusqu’à l’Alberta et aux Territoires 
du Nord-Ouest et aux États-Unis, depuis 
le Maine jusqu’ au Minnesota et à l’Alaska. 
Habite aussi l’Europe, l’Asie septentrionale 
et l’Afrique du Nord. 


ÉCOLOGIE 

Habite les touffes denses de plantes dans les 
étangs eutrophiques et les cours d’eau à 
débit lent. Les masses d’oeufs ont environ 
1,5 mm de diamètre et contiennent de 3 
à 6 oeufs, La radula peut avoir une formule 
de 11-1-11 à 16-1-16. 


184 




70 

Armiger cris ta 

a,b,c: Rivière Rideau, Ottawa (Ont.); 1,5 mm. 
d,e,f: Lac Manitoba (Man.); 1,8 mm. 
g,h,i: Lac Marean, au nord-est du Lac Little Quill 
(Sask.); 1,9 mm. 


185 


71 

Promenetus exacuous exacuous 
(Say, 1821) 

Proménète caréné 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant 7 mm de largeur (la 
plupart des spécimens n’ont que 6 mm de 
largeur ou moins), 2 mm de hauteur, 
comportant près de 4 tours, planorboïde, 
biconvexe, dextre, le bord extérieur extrême 
du dernier tour au centre et fortement 
caréné. La carène est presque toujours 
aiguë, mais elle est quelquefois arrondie. 
Les tours croissent rapidement, sont large- 
ment convexes en dessus et en dessous, 
angulaires sur le bord extérieur et plus 
larges que hauts. Spire basse, convexe ou 
aplatie. Base de F ouverture fortement incli- 
née vers l’intérieur, presque triangulaire 
ou ovale et évasée au bord extérieur. Lèvre 
externe mince à légèrement épaissie et lèvre 
interne à callosité mince. Ombilic plutôt 
étroit, ouvert jusqu’au sommet et laissant 
voir tous les tours . Épiderme brun pâle 
à brun foncé. Sculpture collabrale compo- 
sée de fils tassés et de bourrelets de 
croissance largement espacés. 

Se distingue facilement des autres espè- 
ces par sa forme biconvexe, aplatie, sa forte 
carène périphérique, son ouverture large 
et fortement prosocline et ses tours à 
croissance rapide. Comparer au P. e. megas. 

RÉPARTITION 

Partout au Canada au sud de la limite des 
arbres sauf à Terre-Neuve, au Labrador 
et dans le Québec subarctique. Habite aussi 
l’Alaska et d’autres parties des États-Unis 
à l’est des montagnes Rocheuses, mais ses 
limites précises sont inconnues. Dans les 
Prairies de l’Ouest canadien, il est remplacé 
presque partout par le P. e. megas. 


ÉCOLOGIE 

C’est une espèce commune qui habite les 
lacs grands et petits, les étangs, les cours 
d’eau de diverses grandeurs, les fossés de 
route et les marécages en eau permanente 
ou temporaire. Les plantes submergées sont 
toujours présentes et le fond habituel est 
vaseux. On a signalé des formules de radula 
allant de 16-1-16 à 18-1-18. 


186 




71 

Promenetus exacuous exacuous 

a,b,c: Un étang à Moose Factory (Ont.); 4,6 mm. 

d,e,f: Un étang à Waterloo (Qué.); 3,9 mm. 


187 


72 

Promenetus exacuous megas 
(Dali, 1905) 

Proménète géant 

DESCRIPTION 

Ressemble au P. e. exacuous, mais sa 
coquille est plus grande (de 6 à 9 mm de 
largeur), plus massive et elle possède une 
carène périphérique plus forte et pincée. 
Chez les individus vivants ou conservés 
dans l’alcool, l’épiderme est prolongé plus 
loin que la carène en une lamelle aiguë. 

La sculpture spirale du P. e, megas est aussi 
plus évidente et souvent la périphérie est 
basse, ce qui produit une surface supérieure 
en forme de dôme et une surface inférieure 
presque plane. Le trait le plus caractéristi- 
que est cependant sa grande taille. 

RÉPARTITION 

Sous-espèce typique des Prairies de l’Ouest. 
Se trouve depuis l’est du Manitoba jusqu’à 
la Colombie-Britannique et dans les régions 
adjacentes des États-Unis. Ses limites au 
sud sont indéterminées. 

ÉCOLOGIE 

Se trouve dans les lacs, les étangs, les cours 
d’eau de diverses largeurs, les fossés de 
route et les marécages. Elle abonde surtout 
parmi les plantes touffues sur fond vaseux. 
La formule de la radula d’un spécimen de 
l’Alberta de 5,6 mm de largeur est 17-1-17. 


188 




72 

Promenetus exactions megas 

a,b,c: Rivière Leith près de Whitelaw (Alb.); 8,2 mm. 
d,e,f: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
7 mm. 


189 


73 

Promenetus umbilicatellus 
(Cockerell, 1887) 

Proménète ombiliqué 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 5 mm de 
largeur, 2 mm de hauteur, à 4 tours, 
planorbiforme, déprimée et dextre. Spire 
aplatie ou ayant les deux premiers tours un 
peu déprimés. Tours croissant assez rapide- 
ment et régulièrement, mais un peu évasés 
près de l’ouverture. Sutures profondes. Base 
du dernier tour légèrement arrondie. Ouver- 
ture prosocline et convexe-arrondie sauf 
sur la paroi interne où elle est brusquement 
concave et possède une mince callosité. 
Ombilic saillant, large, profond et décou- 
vrant tous les tours. Sculpture de fines stries 
collabrales et spirales. 

Se distingue par sa petite taille, ses tours 
arrondis et son ombilic saillant et profond. 
Comparer à la P lanorbula campestris. 

RÉPARTITION 

Espèce de l’Ouest, récoltée dans les Prairies 
depuis le sud du Manitoba jusqu’ au centre 
de l’Alberta et le sud de la Colombie- 
Britannique. Aux États-Unis, elle occupe le 
bassin intérieur américain vers le sud 
jusqu’au Nouveau-Mexique. 

ÉCOLOGIE 

Plutôt rare. On la trouve dans les étangs et 
les marais vernaux ainsi que sur les bords 
des cours d’eau intermittents inondés au 
printemps. Des formules de radula 17-1-17 
et 18-1-18 ont été observées. 


190 




73 

Promenetus umbilicateîlus 
a,lx,c: Un lac près de Galahad (Alb.); 4 mm. 
d,e,f: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
5,6 mm. 


191 


74 

Menetus cooperi Baker, 1945 
Ménète de la Colombie- 
Britannique 

DESCRIPTION 

Coquille petite, atteignant environ 8 mm de 
largeur, 3 mm de hauteur, comportant 4 
tours, dextre, aplatie au sommet, convexe à 
la base, à carène au bord supérieur du 
dernier tour. Premiers tours un peu dépri- 
més. Tours à croissance rapide, séparés par 
des sutures peu profondes. Dernier tour 
méplan, anguleux ou à carène supérieure 
qui, suivant différentes colonies, peut être 
ou peu développée ou saillante. Ouverture 
prosocline, plus large que haute, à lèvre 
mince et callosité sur la paroi interne. 
Ombilic large, bordé par une forme an- 
gulaire arrondie et laissant voir tous les 
tours. Épiderme brun pâle à brun foncé, 
terne ou légèrement luisant. Sculpture de 
stries collabrales fines et tassées. 

Ressemble au Promenetus exacuous , bien 
que chez ce dernier la carène soit au milieu 
du tour ou plus basse, non supérieure. 
Plusieurs sous-espèces deAf. cooperi et 
d’autres «espèces» apparentées ont été décri- 
tes, mais elles restent à évaluer. Les 
spécimens de l’Alberta sont fortement caré- 
nés, tandis que ceux de la région côtière 
de la Colombie-Britannique ont une carène 
arrondie, 

RÉPARTITION 

Depuis le nord de la Californie jusqu’au sud 
de l’Alaska et vers l’est jusqu’au centre de 
l’Alberta. Dans la partie nord de son aire, 
elle est restreinte aux endroits près de la 
côte. 

ÉCOLOGIE 

Habite parmi les plantes submergées dans 
les eaux éphémères des lacs, des étangs 
et les parties lentes des cours d’eau. La 
formule de la radula est d’environ 201-20. 


192 




74 

Menetus cooperi 

a,b,c: Lac Whitney près de Lindbergh (Alb,); 5,6 mm. 
d,e,f: Lac Karluk (Alaska); 
d 5,9 mm; e 4,9 mm;/ 4,1 mm. 


193 


75 

Planorbula armigera 
(Say, 1821) 

Planorbule dentée commune 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 8 mm de 
largeur, 3 mm de hauteur, à 5 tours, 
planorbiforme, dextre et ayant presque 
toujours un groupe de 6 saillies en forme de 
dents à l’intérieur de l’ouverture. Spire 
concave. Tours arrondis ou obscurément 
carénés en dessus et en dessous et à 
croissance lente. Dernière partie du dernier 
tour évasée et brusquement infléchie vers 
le bas. Ouverture ovalaire et inclinée en 
arrière vers la base. Denticules situés dans 
l’ouverture à environ un quart de tour en 
arrière et visibles de l’ouverture et à travers 
la paroi du tour dans les coquilles nettoyées. 
Il y a rarement un second groupe de 6 
denticules en arrière du premier. Épiderme 
brun pâle à noirâtre. Ombilic large, profond, 
en forme d’entonnoir et laissant voir tous 
les tours. Sculpture de fines stries de 
croissance et de stries spirales 
microscopiques . 

On identifie facilement cette espèce de 
taille moyenne (plus grande que la plupart 
des Gyraulus et des Promenetus mais plus 
petite que les Helisomd) grâce à la présence 
d’au moins un groupe de 6 denticules bien 
développés loin à l’intérieur de l’ouverture. 
Dans le cas de l’espèce occidentale Planor- 
bula campestris , seuls les jeunes spécimens 
portent des denticules et chaque groupe 
est composé de 5 saillies; l’adulte de cette 
espèce est aussi beaucoup plus grand. 


RÉPARTITION 

Au Canada, cette espèce se trouve depuis le 
Nouveau-Brunswick jusqu’au sud-est de 
l’Ontario, puis jusqu’au nord-ouest au voisi- 
nage de la baie James à l’ouest et au sud de 
la limite des arbres jusqu’à la partie nord- 
centre du bassin du fleuve Mackenzie. Se 
trouve aussi dans les Prairies et vers le sud 
dans les États-Unis de l’est et du centre 
jusqu’en Géorgie et en Louisiane. La 
P. jenksii (Carpenter, 1871) est un syno- 
nyme. 

ÉCOLOGIE 

Habite parmi les plantes aquatiques dans la 
plupart des habitats aqueux permanents, 
surtout dans les eaux stagnantes, où les 
touffes de plantes sont abondantes. Le fond 
est habituellement vaseux. Elle abonde 
surtout dans le muskeg subarctique, mais 
elle est plutôt rare ailleurs. La formule de la 
radula va de 18- 1 - 1 8 à 24- 1 -24. L’animal 
est noirâtre et très actif. 


194 




75 

Planorbula armigera 

a,b,c: Lac Severn, Nord ontarien; 6,3 mm. 
d,e,f: Lac Kenogamisis près de Geraldton (Ont); 

4,7 mm (denticules visibles à travers les parois de la 
coquille). 


195 


76 

Planorbula campestris 
(Dawson, 1875) 

Planorbule dentée des Prairies 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 12 mm de 
largeur, 4 mm de hauteur, à 6 tours, 
planorboïde, dextre; la plupart des jeunes 
ont de 1 à 4 groupes de 5 denticules disposés 
l’un derrière l’autre à l’intérieur de 
l’ouverture. Spire plane ou concave au 
centre. Tours arrondis, sans carène, à 
croissance lente. Dernière partie du dernier 
tour très légèrement évasée, dans le même 
plan ou un peu plus bas que l’avant-dernier 
tour. Ouverture ovale, concave à la lèvre 
interne. Denticules visibles à travers le test 
et présents chez presque tous les jeunes 
de moins de 4,5 mm de diamètre et chez 
quelques-uns ayant jusqu’à 9 mm de diamè- 
tre. Chez les adultes, les denticules sont 
absents. Ombilic large, profond, en forme 
d’entonnoir, laissant voir tous les tours. 
Épiderme brun pâle à brun foncé. Sculpture 
de fines stries collabrales tassées et de forts 
cordons spiraux qui ensemble donnent une 
texture satinée à la surface. 

Les jeunes spécimens ressemblent au 
Promenetus umbilicatellus sauf que leurs 
premiers tours sont beaucoup plus foncés 
que le dernier, contrairement au P. wnbili- 
catellus; les tours croissent plus lentement 
et, chez plusieurs spécimens, les denticules 
sont visibles à travers le test. Les adultes 
diffèrent de ceux de la Planorbula armigera 
par leur plus grande taille maximale, leur 
dernier tour non fortement incliné vers 
le bas, et par le fait que si les denticules sont 
présents, ils en comptent 5 plutôt que 6 
par groupe. 


RÉPARTITION 

Habite surtout les Prairies de l’Ouest mais 
aussi l’ile Vancouver et le sud-ouest du 
Yukon, Répandue au sud aux États-Unis 
jusqu’en Utah et au Nouveau-Mexique. 

ÉCOLOGIE 

Espèce caractéristique des étangs vernaux, 
des marécages et du trop-plein des habitats 
aqueux permanents inondés au printemps. 
Les plantes aquatiques y sont d’ordinaire 
touffues et le fond est vaseux. La radula 
d’un spécimen de la Saskatchewan de 
7,6 mm de largeur avait 23 dents de chaque 
côté de la dent centrale. 


196 




76 

Planorbula campes tris 

a,b,c: Un étang à Lintlaw (Sask.); 1 1,3 mm. 

d,e,f: Un étang près d’Elk Point (Alb.); 1 1,3 mm. 


197 


77 

Helisoma ( Helisoma ) anceps 
anceps (Menke, 1830) 

Hélisome à deux carènes 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 20 mm de 
largeur, 12 mm de hauteur, à 4 1/2 tours (la 
plupart des spécimens sont beaucoup plus 
petits), planorbiforme, dextre, assez solide et 
ayant presque toujours une forte carène 
supérieure sur le dernier tour ainsi qu’une 
autre autour de l’ombilic. Spire plus ou 
moins déprimée, mais la plupart du temps 
fortement enfoncée. Ouverture auriforme, 
évasée sur les bords, un peu épaissie, une 
bande rougeâtre à l’intérieur et une callosité 
sur la paroi interne. Carènes (lorsqu’elles 
sont présentes) arrondies, tranchantes ou en 
cordon; la carène supérieure située près 
du centre ou du bord supérieur du tour. 
Ombilic profond et plutôt étroit. Épiderme 
brun pâle à brun noirâtre. Stries spirales 
sur plusieurs spécimens. Stries collabrales 
fines et tassées. 

Se distingue par son enroulement dextre, 
sa taille moyenne et, presque toujours, sa 
carène saillante sur les surfaces supérieure 
et inférieure. Pour l’identification des sous- 
espèces, comparer à VH. anceps royalense. 

RÉPARTITION 

Se trouve partout au Canada au sud de la 
limite des arbres. Vers le sud jusqu’en 
Géorgie et le nord-ouest du Mexique, mais 
la répartition de ses sous-espèces aux États- 
Unis n’a pas encore été précisée. Introduite 
en Italie. 


ÉCOLOGIE 

Habite les lacs, les étangs, les rivières et les 
ruisseaux parmi les plantes aquatiques et 
sur des fonds variés. Absente des habitats 
aqueux temporaires. La radula de deux 
spécimens d’environ 10 mm de diamètre 
porte de 22 à 24 dents de chaque côté de la 
dent centrale; les dents sont plus nombreu- 
ses chez les spécimens plus grands. 
L’animal est orienté de façon senestre et la 
coquille est par conséquent appelée ultra- 
dextre. 


198 




77 

Helisoma anceps anceps 

a,b,c: Lac Meach près de Hull (Que.); 20,4 mm. 
d,e,f: Rivière Montréal près du lac Montréal (Sask.); 
13,8 mm. 


199 


78 

Helisoma ( Helisoma ) anceps 
royalense (Walker, 1909) 
Hélisome du lac Supérieur 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 17 mm de 
largeur, 10 mm de hauteur, à 4 1/2 tours, 
planorbiforme, dextre, à test assez solide, 
avec une forte carène au bord supérieur du 
dernier tour et une autre autour de Fombilic. 
Spire plane ou légèrement déprimée. Ouver- 
ture auriforme, renflée au bord, bordée à 
l’extérieur d’une bande brun foncé et 
portant une callosité sur la paroi interne. 
Carène supérieure aiguë ou arrondie, for- 
mant un angle saillant. Dernier tour à côtés 
aplatis vers la base et tous les tours aplatis 
sur la surface supérieure. Ombilic profond 
et large. Épiderme brun pâle. Sculpture 
colla braie typiquement grossière et, chez 
plusieurs spécimens, on peut apercevoir un 
ou plusieurs bourrelets de croissance. 

Diffère de VH. a. anceps par sa forte 
carène supérieure sur le bord extérieur du 
dernier tour, les surfaces supérieure et 
inférieure des côtés plus planes, l’ombilic 
plus large et, dans presque tous les cas, par 
sa sculpture collabrale plus grossière. 

RÉPARTITION 

Habite le lac Supérieur, la baie Géorgienne 
et leurs bassins ainsi que les parties 
adjacentes des bassins des rivières Albany, 
Attaouapiskat et Winnipeg dans le nord- 
ouest de l’Ontario. En dehors de cette 
région, quelques autres colonies, comme 
celles du bassin de la rivière Gatineau au 
Québec, ressemblent à cette sous-espèce, 
mais leur aire principale est celle qui a été 
définie ci-dessus. 


ÉCOLOGIE 

Sous-espèce distincte. Récoltée seulement 
dans les lacs ou les grandes rivières, 
principalement sur un fond sableux ou 
pierreux parmi les plantes modérément 
denses ou denses. Sa radula est semblable à 
celle de VH. a. anceps . 


200 



201 


79 

Helisoma (Planorbella) 
campanulatum campanulatum 
(Say, 1821) 

Hélisome clochette 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 15 mm de 
largeur, 6 mm de hauteur, jusqu’à 7 tours, 
planorbiforme, senestre et de forme variable. 
Spire plane. Tours plus ou moins aplatis. 
Premiers tours tous visibles sur le dessus et 
légèrement déprimés. Surface supérieure 
du pénultième tour plus basse ou au même 
niveau que le dernier tour, ou élevée un 
peu au-dessus de ce dernier. La surface 
inférieure ne montre généralement que les 
deux derniers tours. Ouverture à profil en 
forme de cloche, abruptement évasée, auri- 
forme et inverse en coupe transversale, 
tournée légèrement vers le haut, une callo- 
sité sur la paroi interne. Ombilic étroit et 
profond, atteignant le sommet de la co- 
quille. Épiderme brunâtre. Sculpture spirale 
obscure ou très fine. Sculpture collabrale 
de fils tassés et grossiers. L’enroulement est 
souvent irrégulier. 

La taille moyenne, l’enroulement senes- 
tre, les tours comprimés, le sommet aplati et 
l’ouverture en forme de cloche distinguent 
VH. campanulatum de toutes les autres 
espèces canadiennes. Comparer avec 
VH. campanulatum collimi. 

RÉPARTITION 

Au Canada, répandue depuis Terre-Neuve 
jusqu’au sud du Québec et vers l’ouest 
jusqu’au centre de la Saskatchewan. Deux 
signalements anciens pour le bas du fleuve 
Fraser en Colombie-Britannique sont pro- 
bablement erronés. Aux États-Unis, on 
la trouve du Maine au Massachusetts, à 
l’Illinois et au Minnesota. 


ÉCOLOGIE 

Commune. Habite les lacs et les étangs de 
toute taille ainsi que les parties lentes et 
les baies des rivières, parmi les plantes 
aquatiques sur fonds de tout genre. La 
formule de sa radula varie de 20-1-20 à 
23-1-23. L’animal vivant est brun rougeâtre 
ou noirâtre et il se déplace très lentement. 


202 




79 

Helisoma campanulatum campanulatum 
a,b,e: Baie Constance, Rivière des Outaouais près 
d’Ottawa (Ont.); 13,2 mm. 

d,e/: Lac Gauvreau près de Masham (Que); 16,8 mm. 


203 


80 

Helisoma (Planorbella ) cam- 
panulatum collinsi Baker, 1939 
Hélisome à spire basse 

DESCRIPTION 

Semblable à VH. c. campanülatum sauf que 
la spire est bien saillante. Les colonies 
d’individus parmi lesquels les premiers 
tours dépassent le niveau supérieur du 
dernier tour en moyenne de 10% ou plus de 
la hauteur du dernier tour sont classifiées 
H. c. collinsi. 

RÉPARTITION 

Lac Supérieur, son bassin et la partie 
supérieure du réseau des rivières Albany, 
Winnipeg et Severn. Une forme apparentée, 
VH. multivolvis (Case), habite près du lac 
Supérieur dans le nord du Michigan et n’est 
probablement qu’une forme extrême de 
VH. c. collinsi. 

ÉCOLOGIE 

Habite les lacs et les rivières de taille 
moyenne, sur fonds de sable ou de sable et 
gravier mêlés; plantes présentes mais 
d’abondance variable. La formule de la 
radula d’un spécimen large de 12 mm était 
22 - 1 - 21 . 


204 




80 

Helisoma campanulatum collinst 
a,b,c: Lac Wabaskang près de Vermilion Bay (Ont.); 
14 mm. 

d,e,f: À l’issue du lac Spint-Nord, Nord ontarien; 
12,9 mm. 


205 


81 

Helisoma (Pierosoma ) corpu- 
lentum corpulentum (Say, 1824) 
Hélisome ventru 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant 32 mm de largeur, 

16 mm de hauteur, à 4 1/2 tours, planor- 
bo'ide, senestre, carénée au sommet et à la 
base du bord extérieur de chaque tour. 
Surface supérieure plane au centre ou un 
peu concave sauf au dernier tour qui est plus 
haut que les tours antérieurs. Carène 
supérieure tranchante et formant un angle 
droit (90°) au bord supérieur des premiers 
tours mais s’arrondissant et se rapprochant 
du centre sur le dernier tour des spécimens 
adultes. Carène ombilicale formant un 
angle aigu au bord inférieur des premiers 
tours, mais s’arrondissant aussi et se rappro- 
chant du centre sur le dernier tour. Dernier 
tour aplati et quelquefois tourné vers le 
haut près de l’ouverture. Ouverture large, 
évasée, plus haute que large et surplombant 
le dernier tour en haut, ou en bas et en haut. 
Ombilic large, profond, se prolongeant 
Jusqu’au sommet. Épiderme brun pâle à 
brun foncé. Sculpture de costules colla- 
brales saillantes, tassées et fortement éle- 
vées et de stries collabrales et spirales 
microscopiques. 

Se distingue par sa forme grande et haute, 
ses carènes tranchantes sur les bords ex- 
térieurs, ses tours à côtés aplatis et sa 
sculpture grossière. Comparer à 
VH. c. whiteavesiyH. pilsbryi infracarinatum 
et H. îrivolvis trivolvis. 

RÉPARTITION 

Région au nord-ouest et à l’ouest du lac 
Supérieur dans les parties supérieures des 
bassins des rivières Winnipeg, Albany et 
Severn ainsi que dans la partie supérieure 
du bassin du Mississippi au nord du 
Minnesota. 


ÉCOLOGIE 

Habite les lacs grands et petits, les rivières, 
et souvent aussi des habitats à découvert. 
Les plantes y sont rares ou abondantes et les 
fonds variés. On a signalé diverses formules 
de radula depuis 27-1-26 à 45-1-45. 


206 




81 

Heîisoma corpuîentum corpulentum 
a,b,c : Lac Seul, Nord-Ouest omarien; 25,8 mm. 
d,e,f: Lac la Croix, District de Rainy River (Ont.); 
23,6 mm. 


207 


82 

Helisoma (Pierosoma) corpu- 
lentum whiteavesi Baker, 1932 
Hélisome ventru de Whiteaves 

DESCRIPTION 

Semblable à VH. c. corpulentum sauf qu’il 
est relativement plus haut (l’holotype a 
24 mm de diamètre et 19 mm de hauteur), la 
surface supérieure est plus plane et les tours 
sont plus fortement enroulés. L’ouverture 
grande et auriforme donne à la coquille 
l’aspect d’une Physa. 

RÉPARTITION 

Connue seulement du lac des Mille-Lacs (la 
localité type) et du lac Greenwater, tous les 
deux au nord-ouest du lac Supérieur dans le 
bassin de la rivière Winnipeg dans le nord- 
ouest de l’Ontario. 

ÉCOLOGIE 

Cette sous-espèce problématique et rare 
semble vivre dans les endroits non protégés 
des lacs. Une formule de radula de 36-1-36 
à 42" 1 -42 a été signalée. 

Une autre sous-espèce, H. c. vermilio- 
nense Baker, 1929, est signalée depuis le 
bassin de la rivière à la Pluie jusqu’au nord 
du Minnesota et pourrait être trouvée au 
Canada. Clarke (1973) donne des détails 
supplémentaires sur ces deux sous-espèces. 


208 



s 



I 

m i 





82 

Helisoma corpulentum whiteavesi 
a,b,c: Lac Greenwater, à l’ouest du lac Supérieur, 
District de Thunder Bay (Ont.); 23,5 mm. 

Helisoma corpulentum vermilionense 
d,e,f: Lac Vermilion, St. Louis Co. (Minnesota); 
12,2 mm (jeune, paratype). 


209 


83 

Helisoma ( Pierosoma ) pilsbryi 
infracarinatum Baker, 1932 
Grand Hélisome caréné 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant 32 mm de largeur, 

18 mm de hauteur, à 4 3/4 tours, planorbi- 
forme, senestre, à carène tranchante ou 
arrondie en dessus et en dessous. Ces 
carènes sont plus ou moins centrales, mais 
chacune d’elles peut être arrondie et peu 
apparente sur le dernier tour. Dernier tour 
chevauchant l’avant-dernier; le côté su- 
périeur de la coquille est souvent uniformé- 
ment concave en forme de bol. Dernier 
tour arrondi sur son côté externe mais la 
partie du bord la plus extérieure est dessous 
le centre. Ouverture ovale-auriforme, plus 
haute que large, évasée. Ombilic large, 
laissant voir de 2 à 3 tours. Épiderme 
jaunâtre à brunâtre. Sculpture collabrale 
composée de fines costules (de 2 à 4 par 
millimètre) et parfois d’un ou plusieurs 
bourrelets de croissance. 

Diffère de VH. trivolvis par sa carène 
basale et sa hauteur axiale plus grandes. Il 
se distingue du groupe de VH. corpulentum 
par sa spire en forme de bol (non plane), 
ses carènes plus ou moins centrales (non 
pas près du bord extérieur des tours) et par 
les côtés du dernier tour plus fortement 
convexes. 

RÉPARTITION 

Dans la forêt boréale depuis le sud-ouest du 
Québec au centre-est de l’Alberta (Lac La 
Biche) et plus au sud dans la rivière Rideau 
et le fleuve Saint-Laurent; dans la baie 
Géorgienne et aussi en Saskatchewan dans 
le bassin de la rivière Qu’Appelle. 


ÉCOLOGIE 

Habite généralement les lacs, les étangs ou 
les baies calmes des cours d’eau, parmi les 
plantes et sur des fonds divers. La formule 
de la radula va de 30- 1-30 à 37- 1 -37 
environ. 


210 




83 

Helisoma pilsbryi infracarînatum 
a 3 b,c: Des rapides sur la rivière Basswood, à l’ouest du 
lac Supérieur (Ont,); 23 mm (paratype), 
dje,f: À l’issue du lac Knee, Nord manitobain; 28 mm. 


211 


84 

Helisoma ( Pierosoma ) trivolvis 
trivolvis (Say, 1816) 

Hélisome commun de l’Est 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 32 mm de 
largeur, 16 mm de hauteur, à 5 tours, 
planorbiforme et senestre. Tours plus ou 
moins carénés au centre et arrondis au- 
dessus, en dessous et sur le côté extérieur. 
Large dépression du sommet, de profondeur 
moyenne et laissant voir tous les tours. 
Région ombilicale profonde et laissant voir 
de 3 à 3 1/2 tours. Ouverture évasée, dilatée 
au bord, ovalaire-auriforme, sa largeur égale 
à sa hauteur ou plus grande, une mince 
callosité sur la paroi interne et presque 
toujours une bande brun rougeâtre ou 
violacée à F intérieur de l'ouverture. Ombilic 
large et profond. Épiderme brun jaunâtre à 
brun. Sculpmre moyenne composée de 
costules collabrales (de 2 à 4 environ par 
millimètre), de bourrelets de croissance 
irrégulièrement espacés; plusieurs spéci- 
mens comportent une carène spirale su- 
périeure plus ou moins évidente. 

Cette espèce est la plus abondante des 
grands Hélisome s de THst. La carène 
supérieure, presque centrale, le distingue du 
groupe de YH. corpulentum dont la carène 
est au bord supérieur. L’absence de carène 
inférieure le distingue de YH . pilsbryi 
infracarinatum qui possède une carène 
inférieure bien accusée. Sa hauteur axiale 
assez forte (plus de 12 mm) le distingue 
de YH. trivolvis subcrenatum de l’Ouest et 
des autres espèces du genre. Comparer à 
YH. t. binneyi. 


RÉPARTITION 

Au Canada, répandu partout dans la région 
des forêts boréales et décidues depuis l’est 
du Québec et la Nouvelle-Écosse jusqu’au 
sud-est du Manitoba et une petite partie 
au centre de la Saskatchewan. Se trouve 
aussi partout au nord-est des États-Unis et 
plus au sud où il rencontre d’autres sous- 
espèces dont les aires de distribution n’ont 
pas encore été précisées. 

ÉCOLOGIE 

Caractéristique des lacs, des étangs et des 
cours d’eau lents et permanents où les 
plantes sont abondantes. Le fond est en 
général vaseux. Les radulas de spécimens 
de l’Ontario à diamètre de 25 mm ont de 3 1 
à 34 dents environ sur chaque côté de la 
dent centrale. 


212 




84 

Helisoma trivolvis trivolvis 

a,b,c: Rivière Montréal près du lac Montréal (Sask,); 
26,8 mm. 

d,e,f: Un lac sur la rivière Verte (N.-B.); 23,7 mm. 


213 


85 

Helisoma ( Pierosoma ) trivolvis 
binneyi (Tryon, 1867) 

Hélisome robuste de Binney 

DESCRIPTION 

Ressemble à VH. t. trivoivis sauf que /) il est 
relativement plus haut, c’est-à-dire que dans 
un échantillon de colonies la proportion 
de la hauteur au diamètre, sans compter la 
lèvre, dépasse 0,57, tandis que chez VH. t . 
trivolvis elle dépasse rarement 0,52; 2) une 
carène plus ou moins définie est située sur 
la base des tours, ce qui n’est pas le cas de 
VH. t. trivolvis \ 3) le dernier tour est plus 
évasé, ce qui rend le sommet et l’ombilic 
plus profondément enfoncés; et 4) 
l’ouverture est plus largement évasée en 
dessus et en dessous. 

RÉPARTITION 

Surtout sur le versant Pacifique, du sud de 
la Colombie-Britannique à la Californie, 
mais aussi dans quelques lacs de l’ouest de 
l’Alberta. Dans le lac Wabamun (Alberta), il 
se confond graduellement avec 
VH. t . subcrenatum. Des colonies intermé- 
diaires entre VH. t. binneyi et VH. t. 
subcrenatum correspondant au «H. binneyi 
randolphi » Baker, 1945, et au H. colum- 
biense» Baker, 1945, se trouvent aussi en 
Colombie-Britannique. Ici, le nom H. t . 
binneyi n’est employé que pour la forme 
extrême décrite ci-dessus. Il vaut mieux 
placer les colonies intermédiaires sous VH. 
trivolvis Say, sans nom de sous-espèce. 

ÉCOLOGIE 

Se trouve dans les lacs eutrophiques à 
plantes abondantes. On ne possède aucune 
donnée concernant son écologie et son 
anatomie propres. 


214 




85 

Helisoma trivolvis binneyi 
a,b,c: Lac Dragon près de Quesnel (C.-B.)î 20,5 mm. 
d,e,f: Extrémité est du lac Sylvan (Alb.); 22,7 mm. 


215 


86 

Helisoma ( Pierosoma ) trivolvis 
subcrenatum (Carpenter, 1856) 
Hélisome commun des Prairies 

DESCRIPTION 

Semblable à VH. trivolvis sauf que sa 
hauteur ne dépasse pas 10 mm, tandis que 
celle du H. t. trivolvis adulte a presque 
toujours plus de 10 mm et dépasse presque 
toujours 12 mm; de plus, chez VH. t. 
subcrenatum l’enroulement est plus libre et 
les sutures plus profondes. Quelques colo- 
nies ont aussi des rayures spirales pâles 
et un enroulement irrégulier. Les deux 
sous-espèces occupent des régions zoogéo- 
graphiques distinctes. 

RÉPARTITION 

L’ouest de l’Amérique du Nord, depuis la 
Californie et l’Utah jusqu’au Yukon et au 
Manitoba. 

ÉCOLOGIE 

Habite presque tous les habitats aqueux 
permanents ayant des plantes enracinées. 

La vase constitue le fond le plus fréquent. 
Des spécimens de l’Alberta larges d’environ 
20 mm ont une radula de 28 à 30 dents de 
chaque côté de la dent centrale. 


216 




86 

Helisoma trivofois subcrenatum 
a,b,c: Loch Haven, Parc provincial Cypress Hills 
(Sask.); 20,8 mm. 

d,e,f: Troisième lac Vermilion, à l’ouest de Banff (Alb.); 
26,8 mm. 


217 


FAMILLE - ANCYLIDAE (Ancylidés) 
(Vraies Patelles d’eau douce) 


Coquilles petites ou de grandeur moyenne, non spirales, en 
forme de cône large et bas, en général à test mince, 
ouverture arrondie ou ovalaire, sculpture radiale et concen- 
trique, sommet émoussé situé soit au centre, soit en arrière 
du centre et sur la ligne médiane ou à sa droite. L’anatomie 
de l’animal est senestre, à pseudobranchie (faux poumon) 
sur le côté gauche. La radula a de 8 à 37 dents latérales 
bicuspides ou multicuspides et des dents marginales sur 
chaque côté de la dent centrale bicuspide ou quadricuspide. 
Les masses d’œufs sont petites, ovalaires, gélatineuses, 
transparentes et contiennent quelques œufs blanchâtres. La 
famille est cosmopolite. 


87 

Laevapex fuscus 
(C. B. Adams, 1841) 

Patelle des nénuphars foncée 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 8 mm de 
longueur, 5 mm de largeur, 3 mm de 
hauteur (la plupart des spécimens sont 
beaucoup plus petits), en forme de cône 
large, à test mince, plus ou moins elliptique 
à la base et plutôt bas. Sommet élevé, 
fortement arrondi, situé à droite de la ligne 
médiane et en arrière du centre, sans stries 
radiales microscopiques. Pente antérieure 
un peu convexe, pente postérieure concave, 
pentes latérales plus ou moins droites. 
Ouverture elliptique ou à côtés légèrement 
aplatis et convergents à l’arrière. Stries de 
croissance concentriques très fines. Stries 
radiales visibles aussi sur les côtés de 
certains spécimens en bas du sommet. 
Épiderme mince, fortement collé et brun 
pâle. 

Se distingue d tFerrissia par son sommet 
lisse plutôt que radialement strié et par les 
traits de l’animal, visibles à travers la 
coquille, c’est-à-dire la présence d’une 
bande foncée transversale au milieu du 
manteau et celle de points d’attache de 
l’épithélium entre les cicatrices musculaires 
antérieures de droite. Tous ces traits sont 
bien visibles sur des spécimens soigneuse- 
ment nettoyés et dont l’épiderme a été 
enlevé en les trempant dans une solution 
faible d’eau de javel. 

RÉPARTITION 

Depuis le sud de l’Ontario et du Québec 
jusqu’au Massachusetts, vers le sud 
jusqu’en Floride et en Louisiane, vers 
l’ouest jusqu’en Oklahoma, au Kansas et en 
Iowa. Aussi dans la partie supérieure du 
bassin de la rivière Albany au nord-ouest de 
l’Ontario. 


ÉCOLOGIE 

Habite les habitats aqueux permanents où la 
végétation est abondante, dessous les feuil- 
les de nénuphars ou autres plantes émer- 
gées. La radula est semblable à celle des 
espèces deFerrissia mais l’appareil génital 
est distinct, c’est-à-dire que le pénis est 
grand et sans flagellum; chez la Ferrissia, le 
pénis, lorsqu’il est présent, est petit et 
possède un flagellum en forme de massue. 


220 



87 

Laevapex fuscus 

a,b: Rivière Sydenham, Canton de Loughborough 
(Ont.); 4,9 mm. 

c,d: Rivière Carp, Carp (Ont.); 4,7 mm. 


221 


88 

F errissia fragilis (Tryon, 1863) 
Patelle lacustre ovale 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 5,5 mm de 
longueur, 3,2 mm de largeur et 1,6 mm de 
hauteur (la plupart des spécimens sont 
beaucoup plus petits), en forme de cône 
large, à test mince, subovalaire, plus large 
en avant qu’en arrière, basse et de forme très 
variable. Sommet élevé, arrondi, situé sur 
la ligne médiane ou un peu à sa droite, 
derrière le centre, sculpté de nombreuses 
stries radiales très fines qui ne sont visibles 
qu’à la suite d’un agrandissement de 50 x , 
Pente antérieure convexe, pente postérieure 
concave, pentes latérales droites. Bords 
latéraux convergeant vers l’arrière chez 
plusieurs spécimens, ce qui donne au bord 
postérieur un aspect plus fortement incurvé 
qu’au bord antérieur. Épiderme très mince, 
fortement adhérent, brun pâle. Stries de 
croissance concentriques très fines, sculp- 
ture radiale obscure. 

Se distingue par sa petite taille (moins de 
4 mm de longueur dans la plupart des cas), 
son test mince, ses côtés plutôt droits qui, de 
façon typique, convergent vers l’arrière chez 
les spécimens de l’Ouest canadien, et sa 
prédilection pour les habitats aqueux stag- 
nants. Consulter l’étude de Basch (1963) sur 
la variation de cette Patelle, 

RÉPARTITION 

Commune au sud-ouest de la Colombie- 
Britannique et dans le sud de l’Ontario et du 
Québec. Très répandue aux États-Unis. 


ÉCOLOGIE 

Habite surtout les lacs, les étangs et les 
fossés. Se trouve souvent sur les tiges de 
quenouilles, ou massettes, ( Typha ) près de 
leur base. Habite aussi les cours d’eau lents. 
La radula ressemble à celle des autres 
espèces de F errissia. Une forme possédant 
un septum semblable à celui du genre marin 
Crepidula se trouve en certains endroits 
des États-Unis. 

Basch (1963) estime que la forme trouvée 
en Colombie-Britannique et en Orégon 
est distincte; il l’a appelée forme isabellae. 
Elle est plus grande que la F. fragilis 
typique et se rapproche de la F . parallela par 
l’aspect de sa coquille. 


222 




88 

Ferrissia fragilis 

a,b: Lac Cowichan, île Vancouver (C -B.); 4,9 ram. 
c,d: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
5,4 mm. 


223 


89 

Ferrissia parallela 
(Haldeman, 1841) 

Patelle lacustre à côtés plats 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 7,6 mm de 
longueur, 3,2 mm de largeur et 2,7 mm de 
hauteur, patelliforme, à test mince, longue, 
étroite, les côtés de l’ouverture droits et 
parallèles ou convergeant un peu vers 
l’avant. Sommet élevé, obtus, situé sur la 
ligne médiane un peu derrière le centre 
et couvert de très fines stries radiales, 
visibles avec un grossissement de 50 x et 
présentes surtout chez les individus jeunes. 
Surfaces latérales gauche et droite aplaties, 
la postérieure un peu concave, l’antérieure 
un peu convexe. Ouverture longue, ovalaire, 
à lèvre dans le même plan ou un peu en 
forme de selle, c’est-à-dire concave aux 
bouts et convexe sur les côtés. Épiderme 
très mince, fortement adhérent, brun jaunâ- 
tre. Stries de croissance en général fines 
et bien marquées. Stries radiales obscures 
sur le corps de la coquille, mais présentes 
sur presque toute sa surface. 

Facile à distinguer par sa coquille longue 
et étroite, ses côtés plus ou moins parallèles 
et son habitat. 

RÉPARTITION 

Se trouve au sud du Canada depuis Terre- 
Neuve et rîle-du-Prince-Édouard jusqu’au 
sud du Manitoba. Elle a été signalée, d’après 
Basch (1963), dans toute la partie nord des 
États-Unis. 


ÉCOLOGIE 

Habite les lacs, les marais et les rivières à 
débit lent parmi les plantes aquatiques 
touffues ou modérément touffues. Se trouve 
souvent sur la tige des quenouilles, ou 
massettes ( Typha ), et des joncs (Scirpus) ou 
sur la surface inférieure des feuilles de 
nénuphars. Masses d’œufs blanches dont la 
plupart contiennent de 1 à 3 œufs. La dent 
centrale de la radula porte 2 grands denti- 
cules au centre et 2 petits denticules 
marginaux; les dents latérales et marginales 
sont multicuspides. 


224 



- m 



89 

Ferrissia parallela 

a, b: Lac Klotz près de Longlac (Ont.); 4,6 mm. 
c,d: Rivière Carp près de Carp (Ont.); 5,1 mm. 
e,f: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
6 mm. 


225 


90 

Ferrissia rivularis (Say, 1817) 
Patelle des ruisseaux 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 7 mm de 
longueur, 4 mm de largeur, 3 mm de 
hauteur, patelliforme, à test mince ou 
visiblement épaissi, ovalaire, à spire haute 
ou basse et de forme variable. Sommet 
élevé, arrondi, situé sur la ligne médiane, ou 
un peu à droite de celle-ci, en arrière du 
centre et couverte de fines stries radiales. 
Les stries sont mieux conservées chez les 
jeunes et visibles avec un grossissement de 
50 X. Pente antérieure convexe, postérieure 
concave, latérales plus ou moins droites. 
Ouverture ovalaire avec tous les bords 
convexes et dans la même surface plane. 
Épiderme mince, fortement adhérent, brun 
pâle. Stries de croissance en général fines 
et irrégulières, sculpture radiale obscure et 
surtout antérieure. 

Se distingue par sa coquille ovalaire, 
souvent épaissie, sa taille relativement 
grande et son habitat. 

RÉPARTITION 

À l’est du Canada, depuis le Nouveau- 
Brunswick jusqu’à la Saskatchewan. Aux 
États-Unis, au moins depuis le Maine 
jusqu’au Dakota du Nord, et de la Caroline 
du Nord jusqu’au Wyoming. 

ÉCOLOGIE 

Vit attachée aux pierres et aux coquilles de 
Mulettes dans les rivières et les ruisseaux ou 
sur les pierres dans des endroits exposés 
des lacs. La formule de la radula va de 
19-1-19 à 21-L21 et les denticules sont 
identiques à ceux de la F. parallela. 


226 


<»■ 




90 

Femssia rivularis 

a,b: Une rivière près de Carp (Ont); 4,8 mm. 

c,d: Rivière Whitesand près de Sheho (Sask.); 2,8 mm. 


227 



229 



94 Ambîema plicata 


230 



231 




99 Elliptio complanata 


101 Pleur obema coccineum 


100 Elliptio dilatata 


102 Alasmidonta viridis 


232 



104 Alasmidonta marginata 



106 Alasmidonta varicosa 


233 



107 Lasmigona complanata 



108 Lasmigona compressa 


234 



109 Lasmigona costata 



111 Anodontoid.es/enissacianus 


235 





112 Anodonta beringiana 


113 Anodonta caiaracia caiaracta 


114 An odonta cota racla fr agi lis 


236 



237 




238 






120b Anodonta nuttalliana 


121 Strophitus undulatus 


122 Ptychobranchus fasciolaris 


124 Truncilla donaciformü 


123 Obliquaria reflexa 




239 



240 



131 Actinonaias carinata 


241 



242 




137 Lampsilis radiata radiata 


138 Lampsilis radiata siliquoidea 


135 Lampsilis fasciola 


136 L ampsilis oc h racea 


243 




141 Viliosa iris 




142 Dysnomia torulosa rangiana 9 143 Dysnomia triquetra 9 


244 


Classe - Pelecypoda (Pélécypodes) 


Ordre - Eulamelübranchia 
(Eulamellibranches) 


IX Superfamille - Unionacea 
(Unionacés) 

Mulettes 


FAMILLE - MARGARITIFERIDAE 
(Margaritiféridés) 

(Mulettes perlières) 


Coquilles grandes, bivalves, d’épaisseur moyenne, à nacre 
perlée, dents pseudo-cardinales bien développées, dents 
latérales peu développées ou absentes. Les 4 branchies 
servent toutes de marsupium (chambres de développe- 
ment des glochidiums), mais la microstructure marsu- 
piale est moins complexe et présumée plus primitive que 
chez les Amblemidae et les Unionidae. Glochidiums sans 
crochets, mais possédant de petites dents irrégulières sur 
le bord ventral des valves. Le manteau est ouvert à 
l’arrière et les ouvertures siphonoïdes ne sont pas 
séparées. La famille n’habite que l’Amérique du Nord et 
l’Eurasie. 


247 


91 

Margaritifera margaritifera 
(Linnaeus 5 1758) 

Mulette perlière de l’Est 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant 150 mm de longueur, 

65 mm de hauteur, 40 mm de largeur, à test 
épais de 10 mm au centre de la partie 
antérieure; longue-ovalaire, à bord inférieur 
droit ou concave. Mises à part des stries 
concentriques rapprochées, la surface est 
presque lisse. Épiderme brun chez les 
jeunes, noir chez les adultes et à sommets 
excoriés. Nacre blanche ou blanchâtre, 
parfois lavée de rose ou de violet. Sculpture 
ombonale composée de quelques bourrelets 
grossiers parallèles aux stries de croissance. 
Dents de la charnière incomplètes ; dents 
pseudo-cardinales droites et striées, une 
dans la valve droite et deux dans la gauche; 
dents latérales peu développées ou absentes. 
Empreintes musculaires dans la cavité 
ombonale visibles que partiellement d’en 
bas. Les sexes sont séparés. 

La forme longue et un peu arquée, 
répiderme noir, les dents pseudo-cardinales 
fortes et les dents latérales obscures servent 
à reconnaître facilement cette espèce. 

RÉPARTITION 

Cours d’eau du versant Atlantique de 
l’Amérique du Nord depuis Goose Bay au 
Labrador jusqu’à la rivière Little Schuylkill 
en Pennsylvanie. Se trouve aussi en Eurasie 
depuis le nord de l’Espagne et la Scandina- 
vie vers l’est dans tout l’U.R.S.S. jusqu’au 
Japon. Très abondante à Terre-Neuve et en 
Nouvelle-Écosse; cependant, elle ne forme 
jamais un pavé presque continu sur le fond 
des cours d’eau comme le fait quelquefois 
l’espèce occidentale M.falcata. 


ÉCOLOGIE 

Cours d’eau petits et moyens. Se trouve 
souvent sur les bancs de sable en eau peu 
profonde et dans les étangs sous des 
branches surplombantes. La saison de re- 
production dure de juin à août. Les glochi- 
diums sont ovalaires ou presque circulaires 
et munis d’un rebord étroit replié vers 
l’intérieur sur le bord ventral de chaque 
valve; ils sont très petits (0,06 mm de 
longueur à 0,07 mm de hauteur). Les 
poissons-hôtes en Europe sont la truite 
brune et le vairon Phoxinus phoxinus. En 
Amérique du Nord, l’omble des fontaines 
ou truite mouchetée aussi bien que la truite 
brune introduite peuvent servir d’hôte. En 
Europe, certains individus vivent au moins 
1 16 ans. En Amérique du Nord, elle semble 
n’habiter que les eaux douces, c’est-à-dire 
là où la teneur en calcaire est faible. 


248 




91 

Margaritifera margaritifera 
a,b,c,d: Ruisseau Burnt Berry près de Springdale 
(T.-N.);a etd 114,3 mm. 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 229 provient de la rivière Parrsboro près de 
Parrsboro (N.-É.). (x 2/3). 


249 


92 

Margaritifera falcata 
(Gould, 1850) 

Mulette perlière de l’Ouest 

DESCRIPTION 

Semblable à la Af. margaritifera , mais plus 
petite (longueur maximale 125 mm), à nacre 
pourprée plutôt que blanche ou blanchâtre; 
la dent pseudo-cardinale antérieure est 
relativement plus petite dans la valve 
gauche et les impressions musculaires de la 
cavité ombonale sont entièrement visibles 
d'en bas. Hermaphrodite; chez la 
Af. margaritifera les sexes sont séparés. 

RÉPARTITION 

Cours d’eau du versant Pacifique depuis la 
Californie et le Nouveau-Mexique jusqu’au 
sud de l’intérieur de la Colombie- 
Britannique, et plus au nord près de la côte 
jusqu’à l’île Revillagigedo au sud de 
l’Alaska. Habite aussi le bassin supérieur du 
Missouri au Montana. En certains endroits 
favorables de la Colombie-Britannique, 
ces Mulettes peuvent abonder au point de 
paver tout le fond d’un cours d’eau. 

ÉCOLOGIE 

Habite les ruisseaux rapides de plus 
d’environ 4,5 m de largeur, sur des fonds de 
sable ou de gravier. Contrairement à la 
Af. margaritifera , vit dans les eaux dures 
aussi bien que dans les eaux douces. La 
période de gestation dure de la mi-mai 
jusque vers la fin juin; l’espèce est herma- 
phrodite. Les glochidiums n’ont pas été 
décrits. Les poissons-hôtes sont le saumon 
chinook, la truite arc-en-ciel, la truite brune, 
l’omble des fontaines, le naseux moucheté, 
le méné rose et le meunier des montagnes. 
Le plus grand âge signalé pour la Af. falcata 
est environ 67 ans, mais il existe probable- 
ment des individus plus vieux. 


250 




92 

Margaritifera falcata 

a,b,c,d: Rivière Koksilah près de Duncan, île 
Vancouver (C -B.); a et d 101,6 mm. 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 229 provient du même endroit. (X 2/3). 


251 



FAMILLE - UNIONIDAE (Unionidés) 


Coquilles petites à grandes, bivalves, minces et fragiles à 
épaisses et lourdes, à nacre perlée, dents de la charnière 
pseudo-cardinales et latérales présentes ou absentes. Les 
quatre branchies ou une seule paire sont marsupiales, et 
leur microstructure est plus complexe que chez les 
Margaritiféridés. Glochidiums avec ou sans crochets. Le 
manteau est soudé en arrière par le diaphragme, formant 
ainsi des ouvertures siphonoïdes séparées. Cette famille est 
cosmopolite, mais se trouve surtout en Europe, en Asie et en 
Amérique du Nord. 

Pendant plusieurs années, les Unionidés d'Amérique du 
Nord ont été groupés en trois sous-familles: celles des 
Ambleminae (ou Elliptioninae), caractérisée surtout par des 
dents de la charnière pesantes, 4 branchies marsupiales, 
des glochidiums sans crochets, et une courte saison de 
reproduction; celle des Anodontinae, à dents de la charnière 
incomplètes ou absentes, branchies extérieures seules 
marsupiales, glochidiums à crochets, et courte saison de 
reproduction; et celle des Lampsilinae à dents de la 
charnière bien développées, la partie postérieure des 
branchies extérieures seules marsupiales, glochidiums sans 
crochets, et une longue saison de reproduction. Cette 
classification est en cours de révision par plusieurs 
chercheurs (voir e.g. Heard et Guckert, 1970) mais jusqu’à 
maintenant sans conclusion. Dans cet ouvrage, les subdivi- 
sions traditionnelles ont donc été retenues. 


253 


SOUS-FAMILLE - AMBLEMINAE 
(Ambléminés) 


93 

Gonidea angulata (Lea, 1839) 
Gonidée des Rocheuses 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant 125 mm de longueur, 

65 mm de hauteur, 40 mm de largeur, à test 
jusqu’à 5 mm d’épaisseur à la moitié 
antérieure; d’aspect variable mais typique- 
ment plutôt mince, de forme trapézoïdale, le 
bord postérieur obliquement aplati et plutôt 
large, une crête postérieure saillante et 
accusée depuis le sommet jusqu’à l’angle 
postéro-basal du bord de chaque valve. 
Surface à sculpture radiale obscure sur la 
pente postérieure et des anneaux de crois- 
sance bien accusés. Épiderme brun jaunâtre 
à brun noirâtre, sans rayons, lisse sur le 
disque et rugueux sur la pente postérieure. 
Nacre blanche ou couleur saumon au 
centre, mais bleu pâle à la partie postérieure 
et près du bord. Sculpture des sommets 
composée d’environ 8 bourrelets concentri- 
ques assez grossiers, droits au centre, arqués 
aux deux bouts. Dents de la charnière 
irrégulières et peu développées; dents 
pseudo-cardinales comprimées, basses, 
renflées sur les côtés, une dans la valve 
droite et une ou aucune dans la valve 
gauche; dents latérales absentes. 

RÉPARTITION 

Bassin du fleuve Columbia au sud de la 
Colombie-Britannique (rivières Okanogane 
et Kootenay) et vers le sud dans le bassin 
du Pacifique jusqu’au sud de la Californie. 


ÉCOLOGIE 

Dans le lac Vaseux près d’Oliver en 
Colombie-Britannique, de grands spéci- 
mens vivent dans le sable vaseux dans 0,6 à 
0,9 m d’eau sur le bord interne d’un lit de 
Potamogeton (plante aquatique). Ailleurs, 
elle vit dans les rivières et les lacs sur des 
fonds divers. Quatre spécimens récoltés le 
6 août 1972 au lac Vaseux ne portaient pas 
de glochidiums. Rien n’a encore été publié 
sur sa reproduction, ses glochidiums ou 
son poisson-hôte. 


254 




93 

Gonidea angulaia 

ajb,c,d: Lac Vaseux près d'Oliver (C.-B.); 
a et d 123,8 ram. 

Le spécimen dont l'illustration en couleur apparaît à la 
page 230 provient du même endroit. (X 2/3), 


255 


94 

Amblema plicata (Say^ 1817) 
Amblème à trois côtes 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 150 mm de 
longueur, 105 mm de hauteur, 65 mm de 
largeur, à test de 15 mm d’épaisseur à la mi- 
longueur antérieure; ovalaire, plus ou 
moins tronquée à l’arrière, à sculpture 
saillante* Coquille généralement à 3 ou 4 
côtes fortes, arrondies, diagonales, centrales 
et plus ou moins parallèles dirigées vers le 
bord postéro-ventral. Certains individus 
âgés n’ont pas de côtes. La surface porte 
aussi quelques plis courts sur la pente 
postérieure, perpendiculaires aux stries de 
croissance, et des rides concentriques irré- 
gulières sur toute la coquille. Épiderme 
brun à noirâtre et sans rayons. Nacre 
blanche et irisée à l’arrière. Sommets élevés 
au-dessus de la charnière, situés près de 
l’extrémité antérieure, modérément renflés, 
fortement creusés. Sculpture des sommets 
composée d’environ 5 bourrelets à boucle 
unique; les premiers sont plus ouverts vers 
l’avant. Dents de la charnière massives et 
très fortes; dents pseudo-cardinales épaisses 
et pesantes, subtriangulaires, droites, pro- 
fondément striées, 2 ou 3 dans la valve 
droite et 2 dans la valve gauche; dents 
latérales de longueur moyenne, droites ou 
légèrement arquées, 1 dans la valve droite et 
2 dans la valve gauche. 

C’est la coquille la plus lourde et la plus 
massive de tous les Mollusques du Canada. 
On la reconnaît facilement à sa grande 
taille, son épaisseur remarquable et ses 
larges côtes diagonales. 


RÉPARTITION 

Bassin de la rivière Rouge et du lac 
Winnipeg, celui des Grands lacs et du 
Saint-Laurent depuis les lacs Michigan et 
Huron jusqu’au lac Érié (dans les lacs eux- 
mêmes et leurs tributaires) ainsi que dans 
tout le système Ohio-Mississippi. 

ÉCOLOGIE 

Commune dans le sud-ouest de l’Ontario et 
le sud du Manitoba. Espèce typique des 
rivières qui vit à la surface ou enfouie dans 
des fonds divers. Des individus nains 
habitent le lac Érié. La reproduction est à 
court terme; les glochidiums se développent 
de mai jusqu’à juillet. Ces derniers sont 
ovalaires, sans crochets; ils ont environ 
0,21 mm de longueur et 0,23 mm de hau- 
teur. Leurs poissons-hôtes sont nombreux. 


256 




94 

Amblema plicata 

a, d: Rivière Grande près de Dunnville (Ont ); 

123,8 mm. 

b, c: Baie Sud, île Pelée, Lac Érié (Ont.). 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 230 provient du ruisseau McGregor, Chatham 
(Ont.), (x 2/3). 


257 


95 

Fusconaia flava 
(Rafînesque, 1820) 

Fusconaia jaune 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant 100 mm de longueur, 

70 mm de hauteur, test à 8 mm d’épaisseur à 
la moitié antérieure; presque triangulaire, 
en pointe arrondie à la région postéro- 
basale, le bord ventral droit ou légèrement 
concave vers l’arrière, crête postérieure bien 
marquée. Épiderme peu luisant, brun chez 
les jeunes, noir brunâtre chez les adultes 
et sans rayons ou à rayons obscurs sur la 
pente postérieure seulement. Nacre blan- 
châtre ou teintée couleur saumon. Sommets 
antérieurs au centre mais chez la plupart 
des spécimens éloignés du bord antérieur. 
Sculpture des sommets assez fine et compo- 
sée de 3 à 5 petits bourrelets plus ou moins 
concentriques visibles surtout sur la crête 
postérieure. Dents pseudo-cardinales assez 
fortes, à sillons radiaux, 1 dent dans la valve 
droite et 2 dans la gauche; dents latérales 
fortes, de longueur moyenne, droites ou 
légèrement courbées, 1 ou 2 dans la valve 
droite et 2 dans la gauche. 

Quelquefois confondue avec l’espèce 
moins commune Pleurobema coccineum , 
avec laquelle il est intéressant de la 
comparer. 

RÉPARTITION 

Au Canada, elle habite seulement les lacs 
Huron, Ste-Claire ainsi que les tributaires 
du lac Érié en Ontario et ceux du système de 
la rivière Rouge et du fleuve Nelson au 
Manitoba. Aux États-Unis, elle habite les 
mêmes bassins mais elle est aussi très 
répandue dans le système du fleuve Missis- 
sippi et de la rivière Missouri, 


ÉCOLOGIE 

Elle est relativement commune dans son 
aire et toujours accompagnée de plusieurs 
autres espèces de Mulettes. Habite surtout 
les rivières de moyenne ou grande taille 
mais aussi les grands lacs, comme le lac 
Érié. Vit sur fonds de vase ou de sable parmi 
des plantes clairsemées ou assez denses. 

Les glochidiums sont ovalaires, sans cro- 
chets, ont environ 0,15 mm de hauteur et de 
largeur. Les femelles sont gravides au 
printemps et en été, les quatre branchies 
sont marsupiales et les poissons-hôtes sont 
le crapet arlequin, la marigane blanche et 
la marigane noire. 


258 




95 

Fusconaia flava 

a, d: Rivière Sydenham près de Strathroy (Ont.); 

92,1 mm. 

b, c: Rondeau Harbour, Lac Érié (Ont.). 

Le spécimen dont l'illustration en couleur apparaît à la 
page 231 provient du ruisseau Big près de Port 
Rowan (Ont,). (X 2/3). 


259 



96 

Quadrilla quadrilla 
(Rafinesque, 1820) 

Mulette feuille d’érable 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant 125 mm de longueur, 
100 mm de hauteur, 50 mm de largeur; 
le test a 8 mm d’épaisseur à la moitié 
antérieure; plus ou moins carrée, arrondie à 
l’avant, un peu tronquée à l’arrière, chaque 
valve portant deux bandes de nodules 
rayonnant des sommets, une centrale et 
l’autre sur la crête postérieure. Épiderme 
brun jaunâtre ou brun, à bandes radiales 
vertes mal définies chez certains spécimens. 
Anneaux de croissance annuelle bien défi- 
nis. Nacre blanche. Sculpture des sommets 
composée de minuscules nodules. Dents 
de la charnière fortes: les pseudo-cardinales 
droites, coniques, striées; 1 dent principale 
(avec une petite en avant et l’autre en 
arrière) dans la valve droite et 2 dans la valve 
gauche; dents latérales droites, 1 ou 2 dans 
la valve droite et 2 dans la gauche. 

Ressemble à la Q. pustulosa sauf que les 
nodules ne forment que deux bandes ra- 
diales, tandis que chez la Q. pustulosa elles 
sont disséminées sur presque toute la 
surface de la coquille. La Q. quadrula est 
aussi plus carrée et moins ovale que la 
Q. pustulosa . 

RÉPARTITION 

Sud de l’Ontario dans le bassin des lacs Érié 
et Ste-Claire et au Manitoba dans le bassin 
de la rivière Rouge. Aux États-Unis, elle 
habite les deux mêmes bassins ainsi que 
ceux de TOhio-Mississippi. 


ÉCOLOGIE 

Habite les rivières de taille moyenne ou 
grande à courant lent ou modéré. Se plaît 
sur les fonds de vase ou de sable, parmi les 
plantes clairsemées ou denses. En général, 
plus rare que les autres Mulettes dans les 
colonies composées de plusieurs espèces. 
Les femelles adultes sont gravides tard au 
printemps et en été. Les glochidiums sont 
ovalaires, sans crochets, ont environ 
0,08 mm de long et de large. Le poisson- 
hôte est la barbue à tête plate. 


260 




96 

Quadrula quadrula 

a,b,c,d: Rivière Grande près de Byng (Ont.); a et 
d 84,1 mm. 

Le spécimen dont l'illustration en couleur apparaît à la 
page 231 provient de la même rivière près de 
Dunnville (Ont.). (X 2/3). 


261 


97 

Quadrula pustulosa (Lea, 1831) 
Mulette pustulée 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant 100 mm de longueur, 

85 mm de hauteur, 65 mm de largeur ; le test 
a 8 mm d’épaisseur à la moitié antérieure; 
ovale-quadrangulaire, arrondie à l’avant, 
tronquée à l’arrière; sculpture de tubercules 
allongés, parallèles aux stries de croissance, 
et situés surtout sur la partie centrale de 
chaque valve. Si les tubercules sont nom- 
breux, ils peuvent aussi envahir la pente 
postérieure. Épiderme brun jaunâtre à brun 
marron chez les adultes et jaunâtre à rayons 
verdâtres chez les jeunes. Les anneaux de 
croissance annuelle sont bien marqués chez 
les individus canadiens. Nacre blanche. 
Sommets saillants portant, lorsqu’ils sont 
intacts, 3 ou 4 bourrelets grossiers. Dents de 
la charnière pesantes; dents pseudo- 
cardinales droites, triangulaires et striées, 1 
grande dent dans la valve droite (précédée 
et suivie d’une petite dent) et 2 dans la valve 
gauche; latérales courtes et un peu cour- 
bées, 1 ou 2 dans la valve droite et 2 dans la 
gauche. 

Semblable à la Q . quadrula mais plus 
ovalaire, à nodules plutôt répandus que 
concentrés, et relativement plus lourde. 

RÉPARTITION 

Bassins des lacs Érié et Ste-CIaire au sud- 
ouest de l’Ontario et aux États-Unis. Habite 
aussi les bassins du lac Michigan et de 
l’Ohio-Mississippi. 


ÉCOLOGIE 

Peu commune au sud-ouest de l’Ontario. 
Habite les rivières de diverses largeurs, sur 
des fonds de gravier, de sable ou de vase. 

Les femelles sont gravides depuis la mi-mai 
jusque vers la fin août. Les glochidiums 
sont en forme de bourse, sans épines et ont 
0,23 mm de longueur et 0,30 mm de 
hauteur. Les poissons-hôtes sont la barbue 
de rivière, l’esturgeon à museau court, la 
barbotte noire, la barbotte brune, la barbue à 
tête plate et la marigane blanche. 


262 




97 

Quadrula pusmlosa 

a, d: Rivière Grande, Port Maitland (Ont.); 66,7 mm. 

b, c: Baie Sud, île Pelée, Lac Érié (Ont.). 

Le spécimen dont l'illustration en couleur apparaît à la 
page 231 provient du lac Érié à la hauteur de Pile 
Pelée (Ont.), (x 2/3). 


263 



98 

Cyclonaias tuberculaîa 
(Rafïnesque, 1820) 

Mulette ronde verruqueuse 

DESCRIPTION 

Coquille d’environ 100 mm de longueur, 
100 mm de hauteur, 50 mm de largeur; 
le test a 8 mm d’épaisseur à la partie antéro- 
cen traie; le contour de la coquille est 
circulaire mais les régions dorsale et ven- 
trale sont légèrement aplaties, comprimées 
et portent des nodules petits ou moyens 
épars sur les surfaces postérieure et centrale 
ou plus restreintes. Nodules arrondis ou 
allongés, perpendiculaires aux stries de 
croissance. Épiderme brun ou noirâtre, à 
rayons obscurs brunâtres ou verdâtres et des 
bourrelets de croissance annuelle bien 
marqués. Nacre pourpre. Sommets à menus 
bourrelets en zigzag. Dents de la charnière 
pesantes et fortes; les pseudo-cardinales 
massives et striées, 1 dans la valve droite, 
précédée et suivie d’une petite dent et 2 dans 
la valve gauche; dents latérales de longueur 
moyenne, presque droites, 1 dans la valve 
droite et 2 dans la gauche. Cavité des 
sommets étroite et profonde. 

La forme circulaire et comprimée, la 
surface noduleuse, les dents pseudo-cardi- 
nales et la nacre pourpre distinguent aisé- 
ment cette espèce de toutes les autres. 

RÉPARTITION 

Lac Érié et rivière Sydenham au sud de 
l’Ontario. Aux États-Unis, elle habite les 
lacs Ste-Claire, Érié et Michigan et leurs 
tributaires ainsi que le bassin de FOhio- 
Mississippi. 


ÉCOLOGIE 

Espèce plutôt rare au Canada. Habite 
les rivières de diverses grandeurs. Vit sur les 
fonds de gravier ou de vase. Des femelles 
gravides ont été récoltées aux États-Unis 
depuis la fin mai jusqu’à la mi-août. On a 
signalé des glochidiums de 0,27 mm de 
longueur et 0,35 mm de hauteur, à charnière 
courte et bord antérieur arrondi, sans 
épines. Le poisson-hôte est inconnu. 


264 




98 

Cycionaias tuberculata 

a, d: Rivière Huron, Ann Arbor (Michigan); 79,4 mm. 

b, c: Baie Sud, île Pelée, Lac Érié (Ont.). 

Le spécimen dont Fillustration en couleur apparaît à la 
page 231 provient de la rivière Huron (Michigan), 

(x 2/3). 


265 



99 

EUiptio complanaîa 
(Lightfoot, 1786) 

Elliptio maigre de l’Est 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 125 mm de 
longueur, 65 mm de hauteur, 40 mm 
de largeur, à test épais de 6 mm à la moitié 
antérieure; de forme extraordinairement 
variable, mais d’épaisseur typiquement 
moyenne, comprimée, un peu trapézoïdale 
ou elliptique, tronquée obliquement à 
l’arrière, à crête postérieure arrondie. Sculp- 
ture nulle sauf des bourrelets aux sommets 
et des stries de croissance. Épiderme brunâ- 
tre ou noirâtre et sans rayons sauf chez 
certains jeunes et chez les adultes des fonds 
sableux. Bourrelets de croissance annuelle 
bien marqués. Nacre pourpre, parfois rosée 
ou blanchâtre. Sommets portant des bour- 
relets concentriques en forme de U. Dents 
de la charnière bien développées; dents 
pseudo-cardinales comprimées et coniques, 

1 dans la valve droite (quelquefois il y a 
aussi une petite dent accessoire en avant de 
la grande) et 2 dans la gauche; dents 
latérales étroites, de longueur moyenne et 
presque droites, 1 dans la valve droite et 

2 dans la gauche. Impressions musculaires 
peu profondes. 

Se distingue habituellement de VE. dila- 
tata par sa forme comprimée et trapézoïdale, 
son bord postérieur obliquement aplati, 
ses sommets éloignés du bord antérieur et 
souvent aussi par son test plus mince. Les 
spécimens les plus renflés sont plus larges 
près de la pente postérieure, tandis que chez 
VE. dilatata ils sont plus larges à la partie 
antérieure, plus régulièrement amenuisés 
vers l’arrière et leurs sommets rapprochés de 
l’extrémité antérieure. ILaLigumia nasuta, 
à nacre également pourpre, se distingue 


par sa forme plus étroite, ses dents de la 
charnière plus grêles et son bord postérieur 
à pointe centrale. 

RÉPARTITION 

Bassin de la baie James et du Saint-Laurent 
sauf le lac Huron au sud de la baie 
Géorgienne, le lac Michigan, et presque 
tout le lac Érié; au sud jusqu’en Géorgie 
dans le bassin de l’Atlantique, 

ÉCOLOGIE 

Rare dans le bassin de la baie James, mais 
abondante ailleurs. Habite les eaux peu 
profondes des lacs, rivières et cours d’eau de 
taille moyenne permanents. Vit sur les 
fonds de gravier, de sable, d’argile ou de 
vase. Femelles gravides vers la fin du 
printemps et au début de l’été. Les glochi- 
diums ont environ 0,20 mm de long, sont 
subovales et sans crochets. La perchaude est 
son seul poisson-hôte connu. 


266 




99 

EUiptio complanata 

a, d: Rivière des Outaouais près de Pembroke (Ont.); 
77^8 mm. 

b, c: Lac Poucette près de Fort Elgin (N -B.). 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 232 provient de la rivière des Outaouais près 
de Pembroke (Ont.), (x 2/3). 


267 



100 

EUiptio dilatata 
(Rafinesque, 1820) 

Elliptio doigt-de-dame 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant 125 mm de longueur, 

65 mm de hauteur, 45 mm de largeur, à test 
de 12 mm d'épaisseur à la moitié antérieure; 
de forme variable mais en général longue- 
ovalaire, plutôt épaisse et forte, légèrement 
renflée. Surface sans sculpture sauf celle 
des sommets et les stries de croissance. 
Quelquefois ces dernières ne sont pas 
parallèles mais beaucoup plus espacées à 
l'arrière, ce qui donne à la coquille un 
aspect difforme. Épiderme brun jaunâtre à 
brun, à rayons verdâtres indistincts chez 
plusieurs spécimens, et à bourrelets de 
croissance foncés chez les spécimens cana- 
diens. Nacre pourpre en général mais 
blanche ou rose pâle chez quelques spéci- 
mens. Sculpture des sommets consistant en 
4 ou 5 bourrelets plutôt lourds et courbés. 
Dents de la charnière épaisses et fortes: 
les pseudo-cardinales coniques et striées, 1 
dans la valve droite (plus une petite dent 
en avant et une en arrière) et 2 dans la valve 
gauche; dents latérales de longueur 
moyenne et presque droites, 1 ou 2 dans la 
valve droite et 2 dans la gauche. Impres- 
sions musculaires assez profondément in- 
crustées. 

Se confond quelquefois avec VE. compla- 
nata. Comparer avec cette espèce. 

RÉPARTITION 

Commune dans les Grands lacs et leurs 
tributaires depuis le lac Michigan jusqu’au 
lac Érié; assez rare dans le lac Ontario et 
le fleuve Saint-Laurent. Largement répan- 
due dans les bassins de l’Ohio-Mississippi 
et du golfe du Mexique. 


ÉCOLOGIE 

Souvent abondante. Habite les rivières et les 
lacs de diverses tailles, sur des fonds divers. 
L’espèce est hermaphrodite et la saison 
de reproduction dure depuis mai jusqu’à 
août. Les glochidiums sont ovalaires sauf 
que la charnière est droite; ils ont 0,20 mm 
de longueur et 0,22 mm de hauteur. Les 
poissons-hôtes sont l’alose à gésier, la 
barbue à tête plate, la marigane blanche, la 
marigane noire et la perchaude. 


268 




100 

Elliptio dilatata 

a, d: Rivière Grande, Cayuga (Ont.); 85,7 mm. 

b, c: Baie Sud, île Pelée, Lac Érié (Ont.). 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 232 provient de la rivière Grande près de Montrose 
ouest. Comté de Waterloo (Ont.), (x 2/3). 


269 


101 

Pleurobema coccineum 
(Conrad, 1836) 

Pleurobème écarlate 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant 90 mm de longueur, 

65 mm de hauteur, 40 mm de largeur; test 
de 8 mm d’épaisseur à la moitié antérieure; 
plus ou moins ovale, plus fortement arron- 
die à l’arrière qu’à l’avant sans être pointue, 
bord ventral entièrement convexe; crête 
postérieure obscure et presque toujours 
arrondie. Épiderme luisant, brun jaunâtre à 
brun mais noirâtre chez les individus très 
vieux, sans rayons ou à rayons obscurs sur la 
pente postérieure seulement. Nacre blanche 
ou rosée. Sommets presque toujours près 
du bord antérieur. Sculpture des sommets 
grossière, irrégulière, visible surtout sur 
la crête postérieure. Dents pseudo-cardi- 
nales fortes, à stries et sillons radiaux 
profonds, 1 grosse dent dans la valve droite 
(plus une autre petite dent en avant et une 
autre en arrière) et 2 dans la gauche; dents 
latérales fortes et droites ou légèrement 
arquées, 1 dans la valve droite et 2 dans la 
gauche. 

Ressemble à l’espèce plus abondante 
Fusconaia flava à laquelle elle doit être 
comparée. 

RÉPARTITION 

Au Canada, cette espèce se trouve seule- 
ment dans le lac Érié et les tributaires des 
lacs Érié et Ste-Claire au sud-ouest de 
l’Ontario. Plus au sud, elle habite presque 
tout le bassin Mississippi-Missouri. 


ÉCOLOGIE 

Rare au Canada. Habite les rivières moyen- 
nes et grandes ainsi que le lac Érié. Vit sur 
la vase et le sable où les plantes sont rares 
ou absentes. Toutes les rivières qu’elle 
habite ont un courant modéré. Gravide tard 
au printemps et au début de l’été. Les 
glochidiums sont subovales, sans crochets 
et ont environ 0,15 mm de hauteur et de 
largeur. Seulement les branchies externes 
sont marsupiales. Le poisson-hôte est in- 
connu. 


270 




101 

Pleurobema coccineum 

a, d: Baie Sud, île Pelée, Lac Érié (Ont.); 63,5 mm. 

b, c: Rondeau Harbour, Lac Érié (Ont.). 

Le spécimen dont rillustration en couleur apparaît à la 
page 232 provient de Rondeau Harbour, Lac Érié 
près de Shrewsbury (Ont.), (x 2/3). 


271 


SOUS-FAMILLE - ANODONTINAE 
(Anodontes) 


102 

Alasmidonta viridis 
(Rafînesque, 1820) 

Alasmidonte des ruisseaux 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant 50 mm de longueur 
(moins la plupart du temps), 30 mm de 
hauteur, 18 mm de largeur; test jusqu’à 
2 mm d’épaisseur; de forme plus ou moins 
rhomboïde, assez mince, un peu renflée, 
surtout sur la crête postérieure arrondie. 
Surface lisse sauf les stries de croissance et 
la sculpture ombonale. Épiderme terne, 
brun jaunâtre à verdâtre, souvent couvert de 
rayons verdâtres obscurs. Nacre blanche 
ou blanc bleuâtre, irisée à l’arrière. Sculp- 
ture des sommets composée de 6 à 8 
bourrelets concentriques légèrement et 
inégalement arqués au centre et formant un 
angle sur la pente postérieure. Dents de la 
charnière assez petites: dents pseudo-cardi- 
nales hautes, triangulaires, 1 dans la valve 
droite et 1 bifurquée dans la gauche 
(quelquefois aussi une dent plus petite peut 
être située en avant de la dent principale); 
dents latérales irrégulièrement développées, 
1 ou 2 dans la valve droite et 2 dans la 
gauche, mais ces dernières peuvent être 
réduites ou presque milles. 

On a d’abord connu A. viridis sous la 
dénomination A. calceola (Lea, 1830), 

RÉPARTITION 

Au Canada, elle ne se trouve que dans le sud 
de l’Ontario dans les bassins des lacs 
Huron, Ste-Claire et Érié, Aux États-Unis, 
elle habite également les bassins moyens 
des Grands lacs et celui du Mississippi 
depuis le bassin de l’Ohio jusqu’à celui de la 
rivière Tennessee. 


ÉCOLOGIE 

Habite surtout les petits cours d’eau dans la 
partie supérieure d’un bassin, mais se trouve 
aussi dans les rivières de plus grande taille 
et les lacs. Le fond est ordinairement de 
sable ou de gravier, mais quelquefois de 
vase. Sa reproduction est à long terme, mais 
les détails manquent. Glochidiums sub- 
triangulaires, à crochet ventral sur chaque 
valve, mesurant environ 0,30 mm de lon- 
gueur et 0,26 mm de hauteur. Ses poissons- 
hôtes sont le raseux-de- terre du Centre et 
le chabot tacheté. 


272 




102 

Alasmidonta viridis 

a, d: Ruisseau Irvine près de Dracon (Ont.). 

b, c: Bras ouest de la rivière Grande, Ayr (Ont.); 

35,5 mm. 

Le spécimen dont l'illustration en couleur apparaît à la 
page 232 provient du ruisseau Smith, Poole (Ont.). 

(x 2/3). 


273 


103 

Alasmidonta heterodon 
(Lea, 1830) 

Alasmidonte naine 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 45 mm de 
longueur, 25 mm de hauteur, 16 mm de 
largeur; test de 1 mm d’épaisseur environ à 
la moitié antérieure; plus ou moins ovalaire 
ou trapézoïdale, à pointe postéro-basale 
arrondie, mince sans être très fragile, à crête 
postérieure arrondie, modérément renflée. 
Femelles plus renflées à l’arrière que les 
mâles. Sculpture nulle mises à part les stries 
de croissance et la sculpture des sommets. 
Épiderme brun ou brun jaunâtre, à rayons 
verdâtres chez les spécimens jeunes ou de 
couleur pâle. Nacre bleuâtre ou blanc 
argenté, irisée à l’arrière. Sculpture des 
sommets composée de 4 bourrelets courbés, 
formant un angle sur la pente postérieure. 
Dents de la charnière petites mais distinc- 
tes: les pseudo-cardinales comprimées, 1 ou 
2 dans la valve droite, 2 dans la gauche; 
dents latérales légèrement courbées et inver- 
sées, c’est-à-dire presque toujours 2 dans la 
valve droite et 1 dans la gauche. 

Sa petite taille, sa pointe arrondie au bord 
postéro-basal et les dents latérales inversées, 
contribuent à identifier facilement cette 
espèce. 

RÉPARTITION 

Répartie de façon discontinue dans le bassin 
de l’Atlantique depuis la rivière Petitcodiac 
au Nouveau-Brunswick (sa seule colonie 
canadienne), à la rivière Neuse en Caroline 
du Nord. Commune dans la rivière Petitco- 
diac et dans certaines parties du bassin du 
fleuve Connecticut, mais assez rare ailleurs. 


ÉCOLOGIE 

Caractéristique des cours d’eau de taille 
moyenne à courant lent ou modéré. Vit sur 
des fonds de vase, de sable ou, rarement, 
de gravier. Se reproduit à long terme; on a 
signalé des spécimens gravides en février et 
avril. Glochidiums presque triangulaires, 
possédant des crochets, longs d’environ 0,30 
mm et hauts de 0,25 mm. Le poisson-hôte 
est inconnu. 


274 




103 

Alasmidonta heterodon 
a,b,c,d: Rivière Ashuelot près de Keene 
(New Hampshire); b et c 39,9 mm. 

Le spécimen dont rillustration en couleur apparaît à la 
page 233 provient de la rivière North près de Salisbury 
(N.-B.). (X 2/3). 


275 


104 

Alasmidonta marginata 
Say, 1819 

Alasmidonte rugueuse 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 90 mm de 
longueur, 50 mm de hauteur, 35 mm de 
largeur; test de 2,5 mm d’épaisseur environ 
à la moitié antérieure; presque trapézoïdale 
de forme, plutôt mince; crête postérieure 
saillante, renflée, fortement arrondie, pente 
postérieure concave. La sculpture de cette 
dernière est constituée de forts cordons 
et sillons perpendiculaires aux stries de 
croissance. Épiderme jaunâtre, verdâtre, 
brunâtre ou noirâtre, plus pâle sur la pente 
postérieure et à rayons saillants chez la 
plupart des spécimens. Nacre blanc bleuâ- 
tre, quelquefois à taches décolorées grisâtres 
ou verdâtres ou teintées saumon pâle. 
Sculpture des sommets comptant de 5 à 6 
bourrelets grossiers à double boucle. Dents 
de la charnière caractéristiques: dents 
pseudo-cardinales comprimées en direction 
do rso- ventrale, bien développées, 1 dans 
chaque valve; saillie lamelliforme interden- 
tale dans la valve gauche; dents latérales 
nulles. 

La crête postérieure renflée, les dents de 
la charnière uniques, la pente postérieure 
sculptée et la forme plus ou moins trapézoï- 
dale la distinguent de toutes les autres 
espèces sauf l’A. varicosa de la région de la 
côte Atlantique. Chez Y A. varicosa, la crête 
postérieure est faiblement (non fortement) 
arrondie, l’épiderme de certains spécimens 
est plus pâle à l’avant qu’à l’arrière (non 
l’inverse), la coquille ne dépasse pas 75 mm 
de longueur et n’est pas brusquement 
tronquée à l’arrière. 


RÉPARTITION 

Bassin des Grands lacs et du Saint-Laurent 
depuis le lac Huron jusqu’à la rivière des 
Outaouais et aux environs de Cornwall 
en Ontario. Bassin de 1’Ohio-Mississippi et 
du fleuve Susquehanna aux États-Unis. 

ÉCOLOGIE 

Habite les cours d’eau. Se plaît surtout dans 
les rapides petits et grands, sur fond 
graveleux ou pierreux. Hermaphrodite. Des 
spécimens gravides ont été observés en 
juillet; sa reproduction est probablement à 
long terme. Les glochidiums portent des 
crochets et mesurent environ 0,34 mm de 
longueur et 0,37 mm de hauteur. Les 
poissons-hôtes sont le meunier noir, le 
meunier à tête carrée, le moxostome à 
cochon, le crapet de roche et la perche 
coronaire. 


276 




104 

Alasmidonta marginata 

a, d: Rivière Nottawasaga près d’Alliston (Ont.); 

78,6 mm. 

b, c: Rivière Thames, Chatham (Ont.). 

Le spécimen dont l'illustration en couleur apparaît à la 
page 233 provient de la rivière Sydenham près de 
Shetland (Ont.), (x 2/3). 


277 


105 

Alasmidonta undulaîa 
(Say, 1817) 

Alasmidonte à fortes dents 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant 75 mm de longueur, 

45 mm de hauteur, 35 mm de largeur; test 
d’environ 6 mm d’épaisseur à la moitié 
antérieure; triangulaire-ovale, renflée au 
centre, à crête antérieure épaisse et crête 
postérieure basse. Surface lisse sauf les 
stries de croissance et la forte sculpture des 
sommets. Épiderme jaunâtre, verdâtre, brun 
rougeâtre ou noir, à rayons verdâtres ou 
noirâtres obscurcis sur les vieux spécimens 
noircis. Nacre blanchâtre à l’avant, bleuâtre 
à l’arrière, ou modifiée couleur saumon 
ou rose. Sculpture des sommets très pronon- 
cée, composée d’environ 5 bourrelets cour- 
bes, saillants, à boucle simple et couvrant 
presque tout le disque (environ 10 mm de la 
pointe des sommets). Dents de la charnière 
incomplètes: les pseudo-cardinales sont 
fortes et profondément sillonnées, 1 dans la 
valve droite, 2 dans la gauche (la postérieure 
plus grande); saillie interdentale dans la 
valve gauche bien définie chez plusieurs 
spécimens; dents latérales rudimentaires ou 
milles. Les dents pseudo-cardinales sont 
étayées au-dessous par un fort bourrelet 
situé en arrière de l’empreinte du muscle 
adducteur antérieur. 

La forme triangulaire, la taille moyenne, 
la partie antérieure épaissie, les dents de 
la charnière caractéristiques et la forte 
sculpture des sommets distinguent cette 
espèce de toutes les autres. 

RÉPARTITION 

Bassin Atlantique depuis la Nouvelle- 
Écosse et le fleuve Saint-Laurent et ses 
tributaires vers le sud jusqu’en Floride. 


ÉCOLOGIE 

Habite les cours d’eau et les lacs. Se trouve 
surtout sur fonds de sable ou de gravier. 
Atteint sa taille maximale dans les déver- 
soirs des lacs, tout près de ces derniers. 
Reproduction de la mi-juillet jusqu’à la mi- 
juin suivante. Les glochidiums sont armés 
de forts crochets et ont environ 0,34 mm 
de longueur et 0,36 mm de hauteur. Le 
poisson-hôte est inconnu. 


278 




105 

Alasmidorua undulata 

a,b,c,d: Fleuve Saint-Laurent près de Québec (Que.); 
a et d 73 mm. 

Le spécimen dont l'illustration en couleur apparaît à la 
page 233 provient du fleuve Saint-Laurent près de 
Montréal (Qué.). (x 2/3), 


279 


106 

Alasmidonta varicosa 
(Lamarck, 1819) 

Alasmidonte renflée 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 70 mm de 
longueur, 40 mm de hauteur, 30 mm de 
largeur; test d’environ 2 mm d’épaisseur à la 
moitié antérieure; elliptique à trapézoïdale, 
mais le bord ventral est aplati et le bord 
dorso-postérieur tronqué, plutôt mince, 
montrant une crête postérieure renflée et 
arrondie ainsi qu’une pente postérieure 
concave. Surface lisse ou légèrement sculp- 
tée sur la pente postéro-supérieure par de 
courts sillons et crêtes perpendiculaires aux 
stries de croissance. Épiderme jaunâtre, 
verdâtre, brunâtre ou noirâtre et presque 
toujours abondamment rayé. Nacre blanc 
bleuâtre à taches vert olive ou rosées. 
Sculpture des sommets grossière et compo- 
sée de quelques gros bourrelets à boucle 
simple ou double, rarement conservés. 
Dents de la charnière peu accusées: pseudo- 
cardinales faibles, aplaties, 1 dans la valve 
droite et 1, plus petite, dans la gauche; 
saillie interdentale gauche faible ou nulle; 
dents latérales nulles. 

Les traits qui distinguent cette espèce de 
sa proche parente 171. marginata sont 
énumérés sous cette dernière. La crête 
postérieure renflée et l’absence complète 
des dents latérales la distinguent facilement 
des autres espèces auxquelles elle ressemble 
un peu, c’est-à-dire les Lasmigona compressa 
et L. costata. 

RÉPARTITION 

Bassin de la côte Atlantique depuis la 
Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick 
jusqu’à la Caroline du Nord. 


ÉCOLOGIE 

Habite surtout les rapides grands ou petits, 
sur fonds pierreux ou graveleux, et les bancs 
de sable en eau peu profonde, c’est-à-dire 
des gîtes semblables à ceux de 171. margi- 
nata. Elle est plus abondante dans les petites 
rivières et les ruisseaux, tandis que 
171. marginata préfère les cours d’eau plus 
grands. La reproduction dure depuis août 
jusqu’au mois de mai suivant et les glochi- 
diums sont semblables à ceux de 
171. marginata. Le poisson-hôte est in- 
connu. 


280 




106 

Alasmidonta varicosa 

a,b,c,d: Rivière Wallace près de Pugwash (N.-É.); a et d 
SI, 2 mm. 

Le spécimen dont l'illustration en couleur apparaît à la 
page 233 provient du ruisseau Molunkus, Macwahoc, 
Aroostook Co. (Maine), (x 2/3). 


281 



107 

Lasmigona complanata 
(Barnes, 1823) 

Lasmigone blanche 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant 190 mm de longueur, 
125 mm de hauteur, 65 mm de largeur; test 
épais de 10 mm à la moitié antérieure; 
trapézoïdale-arrondie chez les jeunes mais 
devenant ovale chez les adultes, tronquée en 
diagonale à l’arrière, le test plutôt fort à 
l’avant, mais mince et fragile à l’arrière. Les 
spécimens jeunes et ceux qui ne sont pas 
rendus à maturité ont une haute projection 
dorsale («l’aile») arborant des bourrelets ra- 
diaux chez certains spécimens du Sud. Les 
spécimens canadiens n’ont qu’une sculp- 
ture ombonale et des bourrelets de crois- 
sance. Épiderme brun indistinctement rayé 
chez les jeunes, brun noirâtre et sans rayons 
chez les adultes. Nacre blanche teintée de 
blanc bleuâtre à l’arrière. Sculpture des 
sommets forte, composée d’environ 8 bour- 
relets irréguliers ou interrompus, à 2 bou- 
cles, parfois noduleux. Dents de la char- 
nière caractéristiques: les pseudo-cardinales 
sont grosses, épaisses, variables et irré- 
gulières, 1 dans la valve droite (quelquefois 
aussi une ou deux dents plus petites sur 
chaque côté de la grande dent) et 2 dans la 
gauche; saillie interdentale basse ou nulle; 
dents latérales obscures ou nulles. 

Se reconnaît facilement à sa coquille 
ovale et comprimée, son aile saillante, ses 
dents pseudo-cardinales fortes et sa nacre 
blanche. 

RÉPARTITION 

Bassin du lac Winnipeg et du fleuve Nelson 
depuis 1* Alberta jusqu’à l’ouest de l’Ontario; 
les Grands lacs moyens et le bassin du 
Saint-Laurent dans les tributaires des lacs 
Michigan et Ste-Claire et le lac Érié; tout le 
bassin de l’Ohio-Mississippi; bassin du 
fleuve Alabama. 


ÉCOLOGIE 

Habite les cours d’eau de diverses largeurs 
de plus de 7,5 m environ, toujours sur fonds 
de sable ou de vase. La reproduction dure 
depuis au moins août jusqu’à mai. Les 
glochidiums sont subtriangulaires, à cro- 
chets, de 0,28 à 0,34 mm de longueur et 
de 0,30 à 0,34 mm de hauteur. Les poissons- 
hôtes sont la carpe, le crapet vert, l’achigan 
à grande bouche et la marigane blanche. 


282 




107 

Lasmigona complanala 

a, d: Ruisseau McGregor, Chatham (Ont.); 127 mm. 

b, c: Rivière Minnedosa près de Minnedosa (Man.). 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 234 provient de la rivière Seine près de Winnipeg 
(Man.), (x 2/3). 


283 


108 

Lasmigona compressa 
(Lea, 1829) 

Lasmigone des ruisseaux 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 115 mm de 
longueur, 55 mm de hauteur, 40 mm de 
largeur; test de 4 mm d’épaisseur à la moitié 
antérieure; trapézoïdale ou ovale-rhomboï- 
dale, l’aile dorsale basse ou moyenne chez 
les jeunes; coquille comprimée et plutôt 
mince mais non fragile. Rarement, la pente 
postéro-supérieure porte quelques faibles 
sillons radiaux mais en général la surface 
est lisse mises à part la sculpture des 
sommets et les stries de croissance. Épi- 
derme brun jaunâtre, verdâtre ou brun 
noirâtre, à plusieurs rayons obscurs chez la 
plupart des spécimens. Nacre blanc argenté 
ou bleuâtre et parfois jaune pâle ou saumon 
près des cavités ombonales. Sculpture des 
sommets forte, composée d’environ 8 bour- 
relets concentriques variables, irréguliers 
et interrompus. Dents de la charnière 
caractéristiques: les pseudo-cardinales sont 
fortes, étroites, dirigées vers l’avant, en 
général 1 dans la valve droite et 2 dans la 
gauche; forte saillie interdentale dans la 
valve gauche; dents latérales longues et 
étroites, 1 dans la valve droite et 2 dans la 
gauche chez la plupart des spécimens, mais 
faibles près des sommets ou presque nulle s 
chez certains individus. 

Bien caractérisée par sa forme, sa couleur, 
la sculpture des sommets, les dents de la 
charnière et surtout par sa forte saillie 
interdentale. 


RÉPARTITION 

Bassin de la baie d’Hudson depuis la 
Saskatchewan jusqu’à l’Ontario; bassin des 
Grands lacs et du Saint-Laurent depuis le 
Minnesota jusqu’au Québec et au Vermont; 
bassin du fleuve Hudson dans l’État de 
New York; partie supérieure du bassin de 
l’Ohio-Mississippi vers le sud jusqu’à 
l’ouest de la Virginie et jusqu’au Nebraska. 

ÉCOLOGIE 

Habite surtout les grands cours d’eau, mais 
aussi les plus petits ruisseaux larges de 2 m 
ou moins. Rare dans les lacs. Vit sur des 
fonds de gravier, de sable ou de vase. La 
reproduction dure depuis août jusqu’à juin 
de l’année suivante. Généralement herma- 
phrodite, Glochidiums triangulaires arron- 
dis, à crochets, ayant de 0,34 mm de 
longueur à 0,28 mm de hauteur. Le poisson- 
hôte est inconnu. 


284 




108 

Lasmigona compressa 

a, d: Un ruisseau près de Leggatt (Ont.); 78,6 mm. 

b, c: Rivière Turtlelake, Edam (Sask.). 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 234 provient de la rivière Red Deer près d’Hudson 
Bay (Sask.). (x 2/3). 


285 



109 

Lasmigona costata 
(Rafinesque, 1820) 

Lasmigone cannelée 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 150 mm de 
longueur, 75 mm de hauteur, 50 mm de 
largeur; test de 6 mm d’épaisseur à la moitié 
antérieure; trapézoïdal e-ovale, sans aile 
postérieure à tous les stades de croissance, 
modérément renflée, bien épaisse et forte, 
fortement sculptée. La pente postérieure de 
la coquille porte jusqu’à 20 bourrelets forts 
et radiaux; le disque est à croissance 
irrégulière et les sommets sont sculptés. 
Épiderme jaunâtre, verdâtre, ou brunâtre, à 
rayons étroits verdâtres ou brunâtres irré- 
gulièrement distribués et devenant pour la 
plupart obscurs chez les spécimens adultes. 
Nacre blanche ou blanc bleuâtre, teintée 
de jaune ou de rose au centre. Sculpture des 
sommets composée d’environ 4 bourrelets 
concentriques forts et à deux boucles. Dents 
de la charnière bien développées: les 
pseudo-cardinales sont fortes, en forme de 
massue ou lamelliformes, 1 dans la valve 
droite et 2 plus petites dans la gauche; 
saillie interdentale forte et proéminente 
dans la valve gauche; dents latérales rudi- 
mentaires ou nulles. 

Sa grande taille, sa forme caractéristique 
et la forte sculpture de la pente postérieure 
rendent la plupart des individus faciles à 
reconnaître. Les petits spécimens à sculp- 
ture réduite de certaines colonies peuvent 
ressembler à la L. compressa, mais ils s’en 
distinguent par les particularités des dents 
de la charnière, la sculpture des sommets et 
la structure interne, c’est-à-dire la propor- 
tion relative des mâles aux femelles. 


RÉPARTITION 

Bassin de la baie d’Hudson dans les 
systèmes de la rivière Rouge et de la rivière 
Winnipeg; bassin des Grands lacs et du 
Saint-Laurent depuis la partie sud du lac 
Huron et ses tributaires jusqu’à la rivière 
des Outaouais et au lac Champlain; tout le 
bassin de la rivière Ohio et du fleuve 
Mississippi. 

ÉCOLOGIE 

Habite les canaux, les cours d’eau et les 
lacs. Vit sur des fonds de gravier, de sable ou 
de vase. Comme tous les Unionidés, elle 
devient extraordinairement grande et 
épaisse à mesure que l’eau devient plus 
dure. La reproduction a lieu depuis le début 
d’août jusqu’à la mi-mai. Les sexes sont 
séparés. Les glochidiums sont triangulaires 
et mesurent environ 0,36 mm de longueur 
et 0,38 mm de hauteur. La carpe est un de 
ses poissons-hôtes. 


286 




109 

Lasmigona costata 

a, d: Rivière Grande près de Doon (Ont.); 109,5 mm. 

b, c: Ruisseau Baker près de la rivière Niagara, non loin 
de Fort-Érié (Ont.). 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 235 provient du fleuve Saint-Laurent près de 
Cornwall (Ont.). (X 2/3). 


287 


110 

Simpsoniconcha ambigua 
(Say, 1825) 

Mulette du Necturus 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 42 mm de 
longueur, 20 mm de hauteur, 16 mm de 
largeur; test de presque 3 mm d’épaisseur à 
la moitié antérieure; elliptique-allongée, 
fortement arrondie aux deux bouts mais à 
bords ventral et dorsal plus ou moins droits. 
Épiderme brunâtre et sans rayons. Nacre 
blanchâtre ou teintée de jaune pâle ou de 
pourpre pâle, surtout près des cavités 
ombonales. Sculpture des sommets compo- 
sée de 4 ou 5 bourrelets parallèles en forme 
de V dont les sommets sont dirigés vers 
le bout des sommets. Sommets forts, étroits, 
inclinés en avant, situés à environ un quart 
de la longueur entre l’avant et l’arrière. 
Dents de la charnière incomplètes et irré- 
gulières; 1 pseudo-cardinale dans chaque 
valve; dents latérales rudimentaires ou 
nulles. 

Cette espèce de petite taille et rare 
ressemble à la Carunculina parua, mais s’en 
distingue par ses dents de la charnière 
incomplètes et la sculpture distincte de ses 
sommets. Voir aussi VAlasmidonta hetero- 
don et la Villosa f abolis . 

RÉPARTITION 

Bassin du lac Ste-Claire (une prise dans la 
rivière Sydenham) au sud de FOntario; 
bassins des Grands lacs du centre aux États- 
Unis ainsi que de l’Ohio-Mississippi depuis 
le Michigan à l’Iowa et vers le sud jusqu’en 
Arkansas et au Tennessee. 


ÉCOLOGIE 

Habite surtout sous les pierres plates dans 
les rivières, mais aussi sur la vase ou le 
gravier. L’hôte des glochidiums est un 
amphibie, le Necturus maculé (Necturus 
maculosus). Cette Mulette est la seule dont 
le glochidium vit sa période larvaire dans un 
hôte autre qu’un poisson. 


288 




110 

Simpsoniconcha ambigua 

a,b,c,d: Rivière Troublesome au-dessus de Lost Creek 
(Kentucky); a et d 33,3 mm. 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 235 provient du même endroit, (x 2/3). 


289 



111 

Anodontoides ferussacianus 
(Lea, 1834) 

Anodontoïde cylindrique 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant 95 mm de longueur, 

40 mm de hauteur et de largeur; test de 
1,5 mm d’épaisseur à la moitié antérieure; 
elliptique, très renflée, plutôt fragile, à 
sculpture ombonale oblique distinctive. 
Coquille lisse sauf les stries concentriques, 
les faibles bourrelets de croissance et la 
sculpture des sommets. Épiderme verdâtre 
ou brunâtre, à larges bandes concentriques 
foncées; rayons étroits, nombreux, répan- 
dus, saillants ou obscurs, verts ou bruns, 
dont 2 ou 3 plus larges et foncés sur la crête 
postérieure basse et arrondie et la pente 
postérieure. Nacre blanc bleuâtre, légère- 
ment irisée, teintée blanc crème dans la 
cavité ombonale de certains spécimens. 
Sculpture des sommets unique, fine, com- 
posée de plusieurs cordons courbés qui 
ne sont pas parallèles aux stries de crois- 
sance, mais qui suivent un arc épanoui vers 
l’avant. On trouve aussi plusieurs fines 
crêtes radiales en arrière des cordons cour- 
bés. Dents de la charnière nulles sauf un 
étroit renflement du bord de la coquille en 
avant des sommets. 

Se reconnaît à sa taille moyenne, sa 
coquille mince, renflée et subcylindrique et 
surtout à ses sommets dont la sculpture 
est fine, oblique et subconcentrique. 

RÉPARTITION 

Bassins de la baie James et de la baie 
d’Hudson, depuis le centre de l’Ontario 
jusqu’au sud-est de la Saskatchewan; bassin 
des Grands lacs et du Saint-Laurent depuis 
le lac Ontario jusqu’aux environs de Mont- 
réal; bassin de F Ohio-Mississippi vers le 
sud jusqu’au Colorado et au Tennessee. 


ÉCOLOGIE 

Habite surtout les cours d’eau lents sur 
fonds de vase, mais on la trouve aussi dans 
les lacs et quelquefois sur le sable. La 
période de reproduction dure depuis août 
jusqu’à mai. Les glochidiums sont subtrian- 
gulaires, à crochets, et mesurent environ 
0,32 mm de longueur et de hauteur. Ses 
poissons-hôtes sont le chabot du Nord et la 
lamproie de mer. 


290 




111 

Anodontoid.es ferussaciamts 

a, d: Ruisseau Baker près de la rivière Niagara, non loin 
de Fort-Érié (Ont.); 69,9 mm. 

b, c: Rivière Grande, Riverview (Ont.). 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 235 provient de la rivière Souris près de Souris 
(Man.), (x 2/3), 


291 


112 

Anodonta beringiana 
Middendorff, 1851 
Anodonte du Yukon 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant 150 mm de longueur, 

75 mm de hauteur, 55 mm de largeur; test 
d’environ 3 mm d’épaisseur à la moitié 
antérieure; elliptique, largement arrondie à 
F avant, plus étroitement arrondie à l’arrière, 
sans aile dorsale et modérément mince mais 
relativement forte. Surface rugueuse à cause 
des stries de croissance, mais luisante au 
centre. Épiderme vert olive chez les jeunes 
mais de brun foncé à presque noir chez les 
spécimens vieux. Nacre variant de gris 
plomb à bleu terne. Sommets renflés et 
élevés au-dessus de la charnière. Sculpture 
des sommets composée de quelques bour- 
relets plutôt droits, irréguliers, parallèles à 
la charnière. Dents de la charnière milles. 

Très semblable aux spécimens très 
grands de VA. kennerlyi mais distincte par sa 
coquille plus grande, son épiderme foncé, 
ses sommets renflés qui s’élèvent nettement 
au-dessus de la charnière et la couleur de 
sa nacre. Elle est répandue plus au nord que 
VA. kennerlyi . 

RÉPARTITION 

Bassin de la rivière Yukon dans le Terri- 
toire du Yukon et en Alaska, dans d’autres 
bassins en Alaska ainsi qu’au Kamtchatka 
en U.R.S.S. 

ÉCOLOGIE 

Habite les rivières et les lacs de son aire 
géographique. On a relevé que les glochi- 
diums sont très petits (0,296 mm de hauteur 
et de largeur). Ses poissons-hôtes sont le 
saumon nerka, le saumon chinook et 
l’épinoche à trois épines. 


292 




112 

Anodonta beringiana 

a, b: Rivière Old Crow près d’Old Crow (T. du Yukon); 
133,4 mm. 

Le spécimen dont l'illustration en couleur apparaît à la 
page 236 provient d’un lac de la vallée Porcupine près 
de Fort Yukon (T. du Yukon). (x 2/3). 


293 


113 

Anodonta cataracta cataracta 
Say, 1817 
Anodonte de l’Est 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant 150 mm de longueur 
75 mm de hauteur, 65 mm de largeur; test 
épais de 1,5 mm à la moitié antérieure; 
elliptique, arrondie-pointue à l’arrière, ren- 
flée, mince, fragile, à sommets renflés élevés 
au-dessus de la charnière. Surface lisse 
sauf les faibles rides concentriques et les 
bourrelets de croissance. Épiderme luisant, 
vert gazon ou teinté de jaune ou de brun, 
ou encore complètement brun; de nom- 
breux rayons verts recouvrent souvent le 
disque et la partie centrale et quelques 
rayons verts et larges sont situés sur la crête 
et la pente postérieures. Nacre argentée 
ou blanche, teintée de bleu et de jaune, 
irisée. Sculpture des sommets composée 
d’environ 6 à 8 bourrelets concentriques et 
courbes, la plupart à 2 boucles, sans 
nodules. Dents de la charnière nulles. 

Ressemble à TA. c.fragilis , bien que les 
sommets de cette dernière sous-espèce 
portent de 8 à 12 bourrelets à boucle unique 
et que son épiderme ne soit jamais vert (ce 
qui est presque toujours le cas chez 
VA. c . cataracta). Voir aussi VA. grandis 
grandis et VA. g. simpsoniana. 

RÉPARTITION 

Bassin du bas Saint-Laurent et dans les 
provinces Maritimes; vers le sud dans le 
bassin de l’Adantique jusqu’au bassin du 
golfe du Mexique. À la limite nord de son 
aire, elle se mêle à VA. c.fragilis et au 
milieu du bassin du Saint-Laurent à 
VA. grandis grandis. 


ÉCOLOGIE 

Habite les étangs, les lacs et les cours d’eau 
de diverses largeurs, jusqu’aux petits ruis- 
seaux. Elle est plus abondante sur la vase, 
où elle est d’un vert brillant, mais se trouve 
aussi sur le sable et, moins fréquemment, 
sur le gravier. La saison de reproduction 
dure depuis juillet jusqu’à avril ou mai 
suivant. Les glochidiums sont plus ou 
moins triangulaires, ont des crochets et 
mesurent 0,36 mm de longueur et 0,37 mm 
de hauteur. Les poissons-hôtes connus 
sont le crapet-soleil et la carpe. 


294 




113 

Anodonta cataracta cataracta 

a, d: Lac Emerald, North Dorset (Vermont); 101,6 mm. 

b, c: Lac Edward, Paroisse Demnark (N.-B.). 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 236 provient d’un fossé près de Québec (Que.). 

(x 2/3). 


295 


114 

Anodonta cataracta fragilis 
Lamarck, 1819 
Anodonte de Terre-Neuve 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 90 mm de 
longueur, 45 mm de hauteur, 25 mm de 
largeur; test épais de 1,5 mm à la moitié 
antérieure; elliptique, allongée, pointue- 
arrondie à l’arrière sur la ligne médiane ou 
un peu en bas; bord ventral arrondi ou 
presque droit; aplatie dorso-postérieurement 
en diagonale, typiquement mince et fragile. 
Surface à fines rides concentriques et à 
forts bourrelets de croissance. Épiderme 
luisant ou terne, jaune paille à brun et 
pourvu, chez quelques spécimens pâles, de 
rayons verts obscurs, étroits sur le disque 
et la région centrale ainsi que de quelques 
rayons verts, larges et obscurs, sur la crête et 
la pente postérieures. Nacre argentée, blan- 
che ou bleuâtre, presque toujours teintée 
au centre de taches jaunâtres. Sculpture des 
sommets composée d’environ 8 à 12 bour- 
relets fins, irréguliers, concentriques, à 
boucle unique, qui sont répandus sur 
environ 8 mm à partir de l’extrémité des 
sommets. Dents de la charnière nulles. 

Se reconnaît surtout à la sculpture des 
sommets, à l’absence de vert sur l’épiderme 
et à sa petite taille. Comparer à 
VA. c. cataracta et à VA. kennerlyi. 

RÉPARTITION 

Les spécimens typiques se trouvent surtout 
à Terre-Neuve, mais on trouve fréquem- 
ment des individus à traits intermédiaires 
entre VA. c. fragilis et VA. c. cataracta au 
nord de la Nouvelle-Écosse, au Nouveau- 
Brunswick et dans l’est du Québec. Ces 
spécimens sont considérés comme intermé- 
diaires et s’appellent simplement A nodonta 
cataracta ou, plus précisément,^. c. ca- 
taracta x A. c. fragilis ou inversement, la 
forme dominante étant citée la première. 


ÉCOLOGIE 

Habite les eaux permanentes (étangs, lacs, 
cours d’eau de diverses tailles) comme 
VA. c . cataracta. Vit surtout dans la vase 
mais aussi dans le sable et, moins fréquem- 
ment, dans le gravier. Sa reproduction est 
sans doute à long terme mais on ne sait rien 
de sa durée, des glochidiums et des pois- 
sons-hôtes. 


296 




114 

Anodonta cataracia fragilis 

a, d: Wells Gully, Whitbourne (T. -N.); 69,9 mm. 

b, c: Lac Poucette près de Port Elgin (N.-B.). 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 236 provient du même endroit que a etd. (X 2/3). 


297 


115 

Anodonta grandis grandis 
Say, 1829 

Anodonte commune 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 160 mm de 
longueur, 100 mm de hauteur, 75 mm de 
largeur; test épais de 4 mm à la moitié 
antérieure et de 8 mm près de la ligne 
palléale antérieure. Coquille de forme très 
variable mais typiquement ovalaire, renflée, 
mince et fragile. Surface lisse et luisante, 
mais rugueuse à cause des rides concentri- 
ques faibles et des bourrelets de croissance. 
Épiderme brun jaunâtre, verdâtre, brun 
verdâtre ou noirâtre et, chez plusieurs 
spécimens, à rayons verts assez grands mais 
mal définis et à bandes concentriques plus 
pâles ou plus foncées. Nacre blanche ou 
blanc bleuâtre, rarement rosée. Sommets 
hauts et renflés, bien élevés au-dessus de la 
charnière et situés à environ 30% de la 
distance de Pavant à l'arrière. Sculpture des 
sommets variable mais ordinairement com- 
posée de bourrelets forts, à deux boucles, 
à sommets élevés et formant deux rangées 
radiales de tubercules. Dents de la charnière 
milles. 

Cette description s'applique aux 
A. g. grandis typiques. La plupart des spéci- 
mens du bassin du bas Saint-Laurent sont 
beaucoup plus petits (environ 75 mm de 
longueur) et relativement plus allongés; ils 
ont un épiderme foncé et rugueux et les 
nodules de la sculpture des sommets sont 
mal développés. L’A. g, grandis typique 
est caractérisée par sa forme ovale et renflée 
ainsi que par les bourrelets du sommet 
noduleux et à double boucle. 


RÉPARTITION 

Bassin intérieur canadien depuis le centre 
de l’Ontario jusqu’au centre de l’Alberta; 
bassin des Grands lacs et du Saint-Laurent 
vers l’est jusqu’à près de Montréal; bassin 
entier de l’Ohio-Mississippi; bassin du golfe 
du Mexique en Louisiane et au Texas. 

ÉCOLOGIE 

Habite les étangs permanents, les lacs et les 
rivières de toutes tailles. Se trouve sur toutes 
sortes de fonds mais abonde surtout sur la 
vase. La reproduction a été observée depuis 
le commencement d’août jusqu’à avril ou 
mai suivant. Certains individus sont dioï- 
ques et d’autres monoïques. Les glochi- 
diums sont triangulaires-ovalaires, armés 
d’épines et mesurent de 0,31 à 0,36 mm 
de longueur et de 0,28 à 0,33 mm de 
hauteur. Plusieurs espèces de poissons lui 
servent d’hôtes (voir Fuller in Hart et Fuller 
1974). 


298 




115 

Anodonta grandis grandis 

a, d: Rivière Gatineau près de Kazabazua (Que.); 

120 3 7 mm. 

b, c: Lac Érié, Pointe-Pelée (Ont.). 

Le spécimen dont Fillustration en couleur apparaît à la 
page 237 provient de la rivière Grande près d’Onondaga 
(Ont.), (x 2/3). 


299 


116 

Anodonta grandis simpsoniana 
Lea, 1861 
Anodonte du Nord 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 125 mm de 
longueur, 55 mm de hauteur, 45 mm de 
largeur; test épais de 2 mm à la moitié 
antérieure; forme variable mais générale- 
ment elliptique, en pointe arrondie à 
l’arrière, modérément renflée, mince et 
plutôt fragile. Surface rugueuse à fines rides 
concentriques et à bourrelets de croissance 
saillants. Épiderme brun chez la plupart 
des spécimens, verdâtre ou jaunâtre chez 
d’autres, à rayons verdâtres obscurs et à 
bandes plus foncées ou plus pâles ou à 
bandes seulement chez d’autres encore. 
Nacre argentée, blanche ou bleuâtre, teintée 
ou non de couleur saumon ou de jaune 
près de la cavité des sommets. Sommets bas 
mais élevés au-dessus de la charnière et 
situés à environ 25% de la distance entre 
l’avant et l’arrière. Sculpture des sommets 
composée de 4 à 6 bourrelets courbes à une 
ou deux boucles sans nodules. Dents de 
la charnière nulles. 

Se distingue de VA. g. grandis surtout par 
la sculpture des sommets qui n’ont en 
général qu’une boucle et aucun nodule. Les 
sommets sont situés plus en avant et la 
coquille est relativement plus allongée et 
comprimée que celle de VA. g. grandis. Des 
individus intermédiaires de ces deux sous- 
espèces existent dans la zone commune 
de leur aire respective. 

RÉPARTITION 

Bassin intérieur canadien dans la région de 
la forêt boréale depuis le nord du Québec 
jusqu’au centre de F Alberta et vers le nord- 
ouest jusqu’à l’embouchure du fleuve 
Mackenzie. 


ÉCOLOGIE 

Habite les étangs permanents, les lacs et les 
cours d’eau de plus de 9 m de largeur, sur 
toutes sortes de fonds. Des spécimens 
gravides portant des glochidiums ont été 
récoltés du 22 juillet au 24 août, mais la 
durée de la période gravide est inconnue. 
Les glochidiums sont triangulaires- 
ovalaires, armés de crochets et mesurent 
environ 0,36 mm de longueur et 0,35 mm de 
hauteur. Le poisson-hôte est inconnu. 


300 




116 

Anodonta grandis simpsoniana 

a, d: Lac St-Joseph près de Rat Rapids (Ont.); 101,6 mm. 

b, c: Lac Caché près de Chibougamau (Qué.) (49°50' 
de latitude N., 74°24' de longitude O.). 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 237 provient du lac Wilson, au sud de Nellie 
Lake (Ont.), (x 2/3). 


301 


117 

Anodonta imbecilis Say, 1829 
Anodonte papyracée 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 90 mm de 
longueur, 50 mm de hauteur, 40 mm de 
largeur; test épais de 1 mm à la moitié 
antérieure; elliptique, assez renflée; pointe 
postérieure à mi-hauteur, légèrement ailée 
et fragile. Surface lisse sauf les stries 
concentriques très fines, les bourrelets de 
croissance et la sculpture des sommets. 
Épiderme vert à brun verdâtre, luisant, 
laissant voir de nombreux rayons verts 
étroits sur le disque et quelques larges 
rayons saillants verts ou bruns sur la crête et 
la pente postérieures. Nacre blanc bleuâtre, 
argentée, irisée à l’arrière. Sommets plats 
et sans projections au-dessus de la char- 
nière. Sculpture des sommets composée 
d’environ 6 bourrelets bas, irréguliers et 
concentriques dont les premiers sont aigus 
et interrompus au centre, les derniers à deux 
boucles indistinctes. Dents de la charnière 
nulles. 

Les sommets plats, non soulevés, la 
coquille verdâtre et fragile ainsi que la 
sculpture caractéristique des sommets dis- 
tinguent cette espèce de toutes les autres 
Anodontes du Canada et du nord des États- 
Unis. 

RÉPARTITION 

Bassins des lacs Érié et Ste-Claire au sud de 
l’Ontario (rivières Grande et Sydenham) 
et les parties adjacentes des États-Unis; 
bassin de l’Ohio-Mississippi en général; 
bassin du golfe du Mexique depuis le 
système de la rivière Ochlocknee à l’ouest 
de la Floride jusqu’au bassin du Rio 
Grande; bassin de la côte de l’Atlantique 
depuis celui de la rivière Altamaha en 
Géorgie jusqu’à celui de la rivière 
Gunpowder au Maryland. 


ÉCOLOGIE 

Habite les fonds de vase sableuse des 
rivières lentes, des canaux et des lacs; rare 
sur fonds de gravier. Hermaphrodite; repro- 
duction à long terme dont la période gravide 
occupe différentes parties de l’été chez 
divers individus. Glochidiums presque 
triangulaires, à crochets, mesurant environ 
0,23 mm de longueur et de hauteur. Les 
poissons-hôtes sont le mulet du Nord et le 
crapet vert. 


302 





117 

Anodonta imbecilis 

a,b,c,d: Canal de l’Ohio, Columbus (Ohio); 
a et d 69,9 mm. 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 238 provient d’une bélandre du canal Érié près 
de Macedon (New York), (x 2/3). 


303 


118 

Anodonta implicata Say, 1829 
Anodonte du gasparot 


DESCRIPTION 

Les spécimens canadiens atteignent en- 
viron 125 mm de longueur, 65 mm de 
hauteur, 40 mm de largeur; test épais de 
3,2 mm environ à la moitié antérieure et 
près du bord antéro-ventral au-dessous de la 
ligne palléale. Les spécimens vivant plus 
au sud peuvent être de 20% plus grands 
et leur test de 5 mm d’épaisseur. Coquille 
elliptique allongée, épaissie à l’avant, plus 
mince à l’arrière, renflée chez les femelles et 
plus comprimée chez les mâles; la crête 
postérieure est bien définie et double chez la 
plupart des spécimens. Surface marquée 
de bourrelets de croissance concentriques 
saillants et presque toujours fortement 
excoriés à l’avant et près des sommets. 
Épiderme épais, jaunâtre, brunâtre ou noirâ- 
tre, à rayons obscurs chez certains spéci- 
mens jeunes. Nacre ordinairement saumon 
ou rosée ou, plus rarement, blanche ou 
bleuâtre. Sommets renflés et un peu élevés. 
Sculpture des sommets composée d’environ 
8 bourrelets concentriques à double boucle. 
Dents de la charnière nulles. 

Les adultes sont bien caractérisés par 
l’épaississement antéro-ventral au-dessous 
de la ligne palléale, leur grande taille, 
l’épiderme foncé, sans rayons, et la nacre 
saumon ou rosée. 

RÉPARTITION 

Plaine de la côte de l’Atlantique depuis le 
cap Breton en Nouvelle-Écosse et l’est du 
Québec vers le sud jusqu’au bassin du 
Potomac au Maryland. 


ÉCOLOGIE 

Restreint aux cours d’eau et aux lacs que 
peut atteindre son poisson-hôte anadrome, 
le gasparot. Vit surtout sur le sable et le 
gravier, rarement dans la vase; les plus 
grands individus ont été signalés dans des 
cours d’eau à courant assez rapide. Les 
détails de la saison de reproduction sont 
inconnus mais elle dure probablement 
depuis août ou septembre jusqu’à juin. Les 
glochidiums sont plutôt grands, à peu près 
triangulaires, armés de crochets au bout 
de chaque valve. Le poisson-hôte est le 
gasparot, poisson d’eau salée qui remonte 
les rivières au printemps pour frayer. Cer- 
tains poissons typiquement d’eau douce 
(catostome noir, bar-perche, crapet-soleil) 
ont aussi été cités comme hôtes mais la 
répartition géographique de VA. implicata 
permet d’en douter. Le gasparot vit aussi 
dans certaines parties des Grands lacs d’où 
il ne peut se rendre à la mer, mais 
VA. implicata ne s’y trouve pas. 


304 




118 

Anodonta tmplicata 

a, d: Lac Darlings, Lakeside (N.-B.). 

b, c: Bras du ruisseau Denny près de Moores Mills 
(N.-B.); 92,1 mm. 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 238 provient d’un étang de Great Herring près 
de Buzzard’s Bay (Massachusetts), (x 2/3). 


305 


119 

Anodonta kennerlyi Lea, 1860 
Anodonte de FOuest 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 120 mm de 
longueur, 65 mm de hauteur, 40 mm de 
largeur (mais généralement beaucoup plus 
petite); test épais de 1,5 mm environ à la 
moitié antérieure et de 3 mm à la ligne 
palléale antéro-ventrale; elliptique, à pointe 
émoussée en arrière, sans aile dorsale et 
relativement mince et fragile. Surface ru- 
gueuse à cause des stries de croissance, 
mais luisante chez plusieurs spécimens. 
Épiderme jaunâtre, brun jaunâtre ou brun, 
parfois teinté de vert et marqué de bourrelets 
de croissance saillants. Nacre blanchâtre 
ou blanc bleuâtre, parfois teintée saumon au 
centre. Sommets aplatis et à peine élevés 
au-dessus de la charnière. Sculpture des 
sommets composée d'environ 1 5 bourrelets 
concentriques irréguliers s'étendant jusqu’à 
10 mm de l’extrémité des sommets. Dents 
de la charnière nulles. 

Sa forme elliptique et l’absence d’aile 
dorsale différencient cette espèce de la seule 
autre Anodonte de la Colombie-Britan- 
nique, c’est-à-dire VA. nuttalliana. Elle 
ressemble à FA. beringiana mais elle est 
plus petite que cette dernière et son 
épiderme est plus pâle. Comparer aussi à 
VA. cataracta fragilis. 


RÉPARTITION 

En Colombie-Britannique, abondante sur 
l’île Vancouver et sur les autres îles côtières 
(y compris les îles Reine-Charlotte) et sur 
la terre ferme depuis le fleuve Columbia 
jusqu’aux bassins du fleuve Fraser et de la 
rivière Skeena. Elle a aussi franchi la ligne 
de partage des eaux et habite quelques lacs 
alpestres dans les parties supérieures des 
bassins du nord de la Saskatchewan et de la 
rivière Athabasca en Alberta. Vers le sud, 
l’espèce se trouve dans le bassin du Pacifi- 
que jusqu’en Oregon, 

ÉCOLOGIE 

Souvent abondante. Habite les fonds vaseux 
ou sableux des rivières et des lacs. Se 
reproduit probablement à long terme, com- 
mençant au début d’août. Les glochidiums 
sont triangulaires et à charnière droite, une 
épine à l’extrémité ventrale de chaque valve; 
ils ont environ 0,30 mm de longueur et de 
hauteur. Le poisson-hôte est inconnu. 


306 




119 

Anodonta kennerlyi 

a,d: Lac Aberdeen, Aberdeen (Washington); 93,7 mm. 
bjC: Ruisseau Still, îles Reine-Charlotte (C.-B.). 

Le spécimen dont rülustration en couleur apparaît à la 
page 238 provient du lac Horse, à l’est de 100 Mile 
Hou se, District de Lillooet (C.-B.). (x 2/3), 


307 


120 

Anodonta nuttalliana Lea* 1839 
Anodonte ailée 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 110 mm de 
longueur, 75 mm de hauteur, 45 mm de 
largeur ; test épais de 3 mm à la moitié 
antérieure; de forme très variable mais 
ordinairement ovalaire-trapézoïdale, renflée 
au centre, le bord postérieur obliquement 
aplati, la charnière surmontée d’une aile 
plus ou moins saillante. Certains individus 
sont relativement comprimés, chez d’autres 
l’aile dorsale est peu considérable. Surface 
rugueuse à cause des stries de croissance. 
Épiderme vert jaunâtre, brun jaunâtre ou 
brun, marqué de forts bourrelets de crois- 
sance brun foncé chez quelques colonies. 
Nacre blanche ou bleuâtre. Sommets aplatis 
et très peu élevés au-dessus de la charnière, 
ou pas du tout. Sculpture des sommets 
composée de bourrelets concentriques, pou- 
vant aller jusqu’à 20 ou plus, assez forts, à 
boucle irrégulière simple ou double se 
prolongeant à environ 10 mm de l’extrémité 
des sommets. Dents de la charnière nulles, 

La forme ovalaire et ailée de VA. nuttal- 
liana la distingue des deux autres espèces 
d’Anodonte du versant Pacifique au Ca- 
nada, soit VA. kennerlyi et VA. beringiana. 
Ces dernières ont une forme elliptique et 
n’ont pas d’aile dorsale. Les nombreux 
bourrelets des sommets caractérisent VA. 
kennerlyi et VA. nuttalliana et les différen- 
cient de toutes les autres espèces canadien- 
nes sauf TA. cataracta fragilis des provinces 
Maritimes. 

Parmi les synonymes, il faut citer 
VA. wahlamatensis Lea, 1839 et VA. orego- 
nensis Lea, 1839. À plusieurs endroits, VA. 
nuttalliana se trouve avec VA. kennerlyi Lea, 
mais aucun intermédiaire n’a été signalé. 
Les deux espèces sont donc parfaitement 
distinctes. 


RÉPARTITION 

Bassins des fleuves Fraser et Columbia au 
sud de la Colombie-Britannique et vers 
le sud jusqu’en Californie. Elle est absente 
de l’île Vancouver. 

ÉCOLOGIE 

Habite les cours d’eau et les lacs sur fonds 
de vase ou de sable. Les plus grands 
spécimens canadiens connus proviennent 
des lacs Vaseux et Osoyoos, tous les deux 
des lacs de la rivière Okanogane, tributaire 
du fleuve Columbia. On possède peu 
d’informations au sujet de sa saison de 
reproduction; cependant, des spécimens 
gravides portant des larves imparfaites ont 
été signalés en octobre. Les glochidiums et 
le poisson-hôte sont inconnus. 


308 




120 

Anodonta nunalliana 

a, d: Lac Osoyoos, Osoyoos (C.-B.); 1 14,3 mm. 

b, c; Lac Okanagane près de Vemon (C.-B.). 

Les spécimens en couleur dont l’illustration apparaît 
aux pages 238 et 239 sont de: a) Lac Box, au sud de 
Nakusp (C.-B.); b) Lac Vaseux au nord d’Oliver (C.-B.), 

<x 2/3). 


309 


121 

Strophitus undulatus (Say, 1817) 
Strophite ondulé 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 100 mm de 
longueur, 55 mm de hauteur, 45 mm de 
largeur; test épais de 3 mm à la moitié 
antérieure; forme elliptique à trapézoïdale, 
un peu comprimée à modérément renflée, 
d’épaisseur moyenne. Surface rugueuse due 
aux rides et aux bourrelets de croissance. 
Épiderme brun noirâtre chez les adultes, 
plus pâle près des sommets, brun jaunâtre 
ou verdâtre, les jeunes ornés de rayons verts. 
Nacre blanche ou blanc bleuâtre, teintée 
de jaune ou de saumon près des cavités des 
sommets et portant une étroite bande vert 
olive ou brun verdâtre au bord de la 
coquille. Sculpture des sommets composée 
de 4 ou 5 bourrelets concentriques grossiers 
presque parallèles aux stries de croissance. 
Dents de la charnière rudimentaires: cha- 
que valve porte une saillie de la charnière 
juste en avant des sommets; elle constitue 
un vestige de dent pseudo-cardinale; plus 
rarement, les dents pseudo-cardinales sont 
petites mais nettement visibles alors que 
les dents latérales sont milles. 

L’épiderme foncé, les vestiges de dents 
pseudo-cardinales et la nacre caractéristique 
distinguent facilement cette espèce. C’est 
à YAnodontoides ferussacianus qu’elle res- 
semble le plus, mais cette dernière est de 
couleur plus pâle, son test est plus mince et 
la sculpture de ses sommets est nettement 
oblique. 


RÉPARTITION 

Bassin intérieur canadien dans le système 
de la rivière Rouge et du fleuve Nelson 
depuis l’ouest de l’Ontario jusqu’à l’est de la 
Saskatchewan; partout dans le bassin des 
Grands lacs et du Saint-Laurent; bassin de 
l’Ohio- Mississippi depuis le Minnesota 
jusqu’au Texas et depuis la Pennsylvanie 
jusqu’au Tennessee; bassin de la côte de 
l’Atlantique depuis la Nouvelle-Écosse 
jusqu’en Caroline du Sud, 

ÉCOLOGIE 

Habite surtout les fleuves, les rivières et les 
ruisseaux, mais se trouve parfois dans les 
lacs. Vit sur toutes sortes de fonds mais les 
plus beaux spécimens proviennent des 
fonds de sable, surtout aux issues de lacs. 

La saison de reproduction dure de juillet à 
avril ou mai. Les glochidiums sont sub- 
triangulaires, armés de crochets; ceux d’une 
colonie mesuraient 0,36 mm de longueur 
et 0,30 mm de hauteur; ceux d’une autre, 
0,46 mm de longueur et 0,36 mm de 
hauteur. On a rapporté que les glochidiums 
peuvent compléter leur développement 
sans parasitisme sur un poisson. Cependant, 
on a signalé la métamorphose réussie sur 
les poissons, en particulier l’achigan à 
grande bouche et le mulet à cornes. 


310 




121 

Strophitus undulatus 

a, d: Un ruisseau près de Leggatt (Ont.); 63,5 mm. 

b, c: Lac Winnipeg près de l’île Elk (Man,), 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 239 provient de la rivière Assiniboine près 
d’Amsterdam (Sask.). (x 2/3). 


311 


SOUS-FAMILLE LAMPSILINAE 
(Lampsilinés) 


122 

Ptychobranchus fasciolaris 
(Rafinesque, 1820) 
Ptychobranche réniforme 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 100 mm de 
longueur, 65 mm de hauteur et 30 mm de 
largeur; test épais de 6 mm à la moitié 
antérieure; elliptique mais droite au bord 
ventral, l’extrémité ventrale postérieure plus 
ou moins prolongée chez les vieux indivi- 
dus, comprimée, épaisse et solide. Surface 
lisse mis à part les bourrelets de croissance 
et la pente postérieure rugueuse. Épiderme 
jaunâtre, brun jaunâtre ou brun, portant, 
chez plusieurs spécimens, de larges rayons 
verdâtres interrompus et répartis sur toute la 
surface. Ces rayons sont composés de 
groupes de rayons très fins qui, avec les 
interruptions, forment des lignes de taches 
presque carrées. Nacre blanche ou bleuâtre, 
mais rosée chez les jeunes. La sculpture 
des sommets est restreinte aux extrémités de 
ceux-ci et consiste en bourrelets courts et 
brisés, mal définis, formant des nodules 
doubles et bas. Dents de la charnière 
épaisses et fortes: les pseudo-cardinales sont 
trapues et de taille moyenne, 1 (ou 2) dans 
la valve droite et 2 dans la gauche; dents 
latérales épaisses, inclinées vers le bord 
postéro-ventral, presque pendantes â leur 
extrémité, 1 dans la valve droite et 2 dans la 
gauche. Les dents latérales gauches conver- 
gent vers les sommets. La coquille des 
femelles est marquée à l’intérieur par un fort 
sillon oblique qui va en diagonale de la 
cavité ombonale jusqu’au centre de la 
coquille à l’extrémité postéro-ventrale. Ce 
sillon correspond au marsupium. 

Se distingue d’habitude par ses rayons 
verts interrompus, sa forme elliptique et 
comprimée et les dents épaisses de la 
charnière. Les spécimens sans rayons res- 
semblent à YEUipîio dilatata mais cette 


espèce a souvent une nacre pourpre et des 
dents latérales moins massives et non 
pendantes à leur extrémité. 

RÉPARTITION 

Au Canada, elle est signalée seulement au 
sud de l’Ontario, depuis la partie occiden- 
tale du lac Ontario, le lac Érié et les 
tributaires des lacs Ste-Claire et Érié. Aux 
États-Unis, elle habite les mêmes bassins 
ainsi que celui de l’Ohio-Mississippi. 

ÉCOLOGIE 

Assez rare au Canada. Habite surtout les 
cours d’eau à courant suffisant pour pro- 
duire un fond sableux ou graveleux. Habite 
aussi les lacs sur fonds de sable. Sa saison 
de reproduction dure depuis le début d’août 
jusqu’à la fin juin. Les glochidiums sont 
petits, en forme de bourse, sans crochets et 
plus hauts que longs. Le poisson-hôte est 
inconnu. 


312 






122 

Ptychobranchus fasciolaris 

a, d: Rivière Grande, York (Ont.); 85,7 mm. 

b, c: Rivière Thames, Windsor (Ont.). 

Le spécimen dont l’ illustration en couleur apparaît à la 
page 239 provient de la rivière Sydenham près de 
Sheüand (Ont.). <x 2/3). 


313 


123 

Obliquaria reflexa 
Rafinesque, 1820 
Obliquaire à trois cornes 

DESCRIPTION 

Les spécimens canadiens atteignent 53 mm 
de longueur, 40 mm de hauteur, 30 mm 
de largeur; test épais de 6,5 mm à la moitié 
antérieure. Plus au sud, ils peuvent attein- 
dre près de 75 mm de longueur et le test, 

10 mm d’épaisseur à la moitié antérieure. 
Coquille trapézoïdale-ovalaire, petite, 
épaisse, portant de 2 à 5 grands nodules sur 
chaque valve. Nodules saillants sur la ligne 
radiale médiane et en positions alternantes 
sur chaque valve. Crête postérieure bien 
définie et pente postérieure portant de 
nombreux plis et de petits tubercules. 
Épiderme jaunâtre, brun jaunâtre, brun 
verdâtre ou brun et arborant souvent un 
large rayon verdâtre sur la ligne médiane de 
chaque valve des spécimens pâles ou encore 
de nombreux rayons très étroits, quelquefois 
fragmentés en taches, et distribués partout, 
ou les deux à la fois. Nacre blanche, irisée à 
l’arrière, quelquefois teintée de rose ou de 
bleu. Sculpture des sommets fine, restreinte 
aux extrémités des sommets, composée de 
quelques bourrelets courts, courbes et obli- 
ques. Dents de la charnière épaisses et 
fortes: dents pseudo-cardinales trapues, 
hautes, profondément striées, 1 ou 2 dans la 
valve droite et 2 dans la gauche; dents 
latérales de moyenne longueur, bien dé- 
veloppées, 1 dans la valve droite et 2 dans la 
gauche . 

Cette espèce est unique du fait qu’elle 
possède à la fois une petite taille et des 
nodules rares, mais forts et alignés sur le 
rayon central de chaque valve. 


RÉPARTITION 

Lac Érié et ses tributaires au Canada et aux 
États-Unis, lac Michigan et ses tributaires; 
tout le bassin de TOhio-Mississippi et celui 
du Coosa-Alabama dans le bassin du golfe 
du Mexique. 

ÉCOLOGIE 

Habite surtout les grandes rivières et les 
lacs. On l’a signalé sur des fonds de gravier, 
de sable et de vase. La saison de reproduc- 
tion a été décrite à court et à long terme, 
et des spécimens gravides ont été signalés 
tard au printemps et à l’été. Les glochi- 
diums sont semi-circulaires, sans crochets, 
mesurent environ 0,22 mm de longueur 
et de hauteur. Le poisson-hôte est inconnu. 


314 




123 

Obliquaria reflexa 

a, d: Baie Sud, île Pelée, Lac Érié (Ont.); 57,2 mm. 

b, c: Rivière St. Croix, Hudson (Wisconsin). 

Le spécimen dont l'illustration en couleur apparaît à la 
page 239 provient du même endroit que a eid, (x 2/3). 


315 


124 

T runcilla donaciformis 
(Lea-, 1828) 

Troncille pied-de-faon 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 38 mm de 
longueur, 25 mm de hauteur, 19 mm de 
largeur; test épais de 2,5 mm à la moitié 
antérieure; ovalaire, en pointe émoussée au 
milieu du bord postérieur et plutôt mince 
mais forte. Surface lisse mis à part une crête 
postérieure haute et arrondie, de fines stries 
concentriques et des bourrelets de crois- 
sance. Épiderme brun jaunâtre à brun, 
arborant souvent de nombreux rayons de 
grandeur moyenne qui sont quelquefois 
brisés et joints pour former des bandes 
concentriques irrégulières en zigzag. Nacre 
blanche, irisée, quelquefois teintée de bleu 
ou de jaune pâle. Sculpture des sommets 
composée d’un maximum d’environ 8 fins 
bourrelets concentriques droits ou à faible 
boucle double. Dents de la charnière 
comprimées, étroites et bien développées: 
dents pseudo-cardinales tranchantes et bien 
hautes, 1 dans la valve droite et 2 dans la 
gauche (la dent postérieure est juste au- 
dessous du sommet); dents latérales étroites, 
assez longues, 1 dans la valve droite et 2 
dans la gauche. Les valves mal fermées sont 
béantes à l’arrière. 

Ressemble à la T. truncata mais en diffère 
par sa taille plus petite, son bord postérieur 
en pointe centrale et sa crête postérieure 
arrondie. Il lui manque aussi la troncature 
postérieure en diagonale de la T. truncata. 


RÉPARTITION 

Au Canada, on ne la trouve que dans le lac 
Érié et dans la rivière Grande au sud de 
l’Ontario. Aux États-Unis, elle habite les 
bassins des lacs Érié et Michigan, presque 
tout le bassin de l’Ohio-Mississippi et 
quelques parties du bassin du golfe du 
Mexique. Ses limites au sud sont incertai- 
nes car elle ressemble à une autre espèce, la 
T. macrodon (Lea), habitant cette région. 

ÉCOLOGIE 

Habite surtout les rivières dans toute son 
aire. Vit sur des fonds sableux ou vaseux. Sa 
saison de reproduction est mal connue, 
mais des spécimens gravides ont été si- 
gnalés depuis la fin du printemps jusqu’à la 
fin de l’été. Les glochidiums sont très petits, 
semi-circulaires, sans crochets et mesurent 
environ 0,06 mm de longueur et de hauteur. 
Le poisson-hôte ordinaire est le malachigan 
mais le doré noir a aussi servi. 


316 




124 

T runcilla donaciformis 

a, d: Rivière Muskingum près de Lowell (Ohio); 

49,2 mm. 

b, c: Baie Sud, île Pelée, Lac Érié (Ont.). 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 239 provient du même endroit que a et d. (X 2/3). 


317 


125 

Truncilla truncata 
Rafinesque, 1820 
Troncille doigt-de-cerf 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 70 mm de 
longueur, 50 mm de hauteur, 35 mm de 
largeur; test épais de 4 mm à la moitié 
antérieure; plutôt triangulaire ou trapézoï- 
dale-ovalaire, tronquée obliquement à 
l’arrière bien que l’extrémité postérieure soit 
en pointe émoussée et, près du bord 
inférieur, modérément épaisse et forte. 
Surface lisse mis à part la crête postérieure 
fortement arrondie ou carénée, les rides 
concentriques irrégulières et les bourrelets 
de croissance bien marqués. Épiderme brun 
jaunâtre, verdâtre ou brun et presque tou- 
jours à rayons verdâtres de taille moyenne 
couvrant toute la coquille. Les rayons sont 
souvent interrompus et forment une série de 
taches, ou se joignent pour former alors 
un beau dessin en zigzag. Nacre blanche, 
irisée, parfois teintée de bleuâtre ou, plus 
rarement, de jaunâtre. Sculpture des som- 
mets fine, composée de 6 à 8 bourrelets 
ondulés, à double boucle, limités aux 
extrémités des sommets. Dents de la char- 
nière bien développées et comprimées: 
dents pseudo-cardinales tranchantes, 
striées, hautes, 1 ou 2 dans la valve droite et 
2 dans la gauche, dont la postérieure est 
située sous le sommet; dents latérales 
tranchantes et de longueur moyenne, 1 dans 
la valve droite et 2 dans la gauche. 

Bien caractérisée par sa forme plus ou 
moins triangulaire, sa forte crête pos- 
térieure, sa pente postérieure tronquée et 
aplatie, le bord postérieur tronqué en 
diagonale et sa coloration extraordinaire. 
Comparer à la T . donaciformis. 


RÉPARTITION 

Au sud de l’Ontario dans les bassins des lacs 
Érié et Ste-Claire, dans les bassins du centre 
des Grands lacs aux États-Unis, dans tout 
le bassin de l’Ohio-Mississippi ainsi que 
dans quelques parties du bassin occidental 
du golfe du Mexique. 

ÉCOLOGIE 

Espèce se trouvant surtout dans les rivières, 
comme la T. donaciformis. Habite sur fonds 
de gravier, de sable et de vase. Reproduction 
à long terme; des spécimens gravides ont 
été récoltés depuis mai jusqu’à août. Les 
glochidiums sont très petits, semi- 
circulaires et mesurent environ 0,07 mm de 
longueur et 0,08 mm de hauteur. Les 
poissons-hôtes sont le malachigan et le doré 
noir. 


318 




125 

Truncilla truncata 

a, d: Ruisseau Black près de Wilkesport (Ont.); 44,5 mm, 

b, c: Rivière Grand près de Pottawattomee Bayou 
(Michigan). 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 240 provient de la rivière Grande près de 
Dunnville (Ont.), (x 2/3). 


319 


126 

Proptera alata (Say, 1817) 
Fend-talon rose 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 1 50 mm de 
longueur, 100 mm de hauteur, 55 mm de 
largeur; test épais de 12 mm à la moitié 
antérieure. Cependant, la plupart des adul- 
tes ont près de 125 mm de longueur et un 
test de 6 mm d’épaisseur. Coquille ovalaire- 
trapézoïdale, à aile dorsale saillante et 
triangulaire, à bord postérieur arrondi ou 
aplati en diagonale, plutôt comprimée chez 
plusieurs spécimens, d’épaisseur et de soli- 
dité moyennes, surtout à l’avant. Aile 
dorsale mieux développée chez les sous- 
adultes. Surface sculptée de rides concentri- 
ques et de bourrelets de croissance, à crête 
postérieure simple ou double près de la 
charnière. Épiderme brun verdâtre à brun 
chez les spécimens jeunes, brun ou noirâtre 
chez les adultes, avec ou sans rayons mal 
définis. Nacre pourpre (en général) à rose et 
irisée. Sculpture des sommets composée 
de 4 ou 5 bourrelets courts, bas, à simple ou 
double boucle près des extrémités des 
sommets. Dents de la charnière bien dé- 
veloppées: pseudo-cardinales coniques, 
striées, de taille moyenne, 1 ou 2 dans la 
valve droite et 2 dans la gauche; dents 
latérales hautes, allongées, courbes, 1 dans 
la valve droite et 2 dans la gauche. Les 
femelles sont un peu plus renflées que les 
mâles, mais la différence est minime. 

Se distingue facilement par sa grande 
taille, son aile postérieure saillante, son 
épiderme foncé, ses dents de la charnière 
fortes et complètes et sa nacre pourpre. Les 
autres grandes espèces ailées, Lasmigona 
complanata et Leptodeafragilis, en diffèrent 
en ce que la première a une nacre blanche 
et aucune dent latérale (ou bien elles sont 
rudimentaires) et que la seconde a un 


épiderme jaunâtre, les dents de la charnière 
faibles, la nacre rosée plutôt que pourpre 
et une coquille fragile. 

RÉPARTITION 

Au Canada, dans les bassins de la rivière 
Rouge et de la rivière Winnipeg du bassin 
intérieur canadien et dans celui du 
Saint-Laurent depuis le lac Ste-Claire et ses 
tributaires jusqu’au lac Champlain et aux 
alentours de Montréal. Aux États-Unis, 
en plus du bassin des Grands lacs et du 
Saint-Laurent (sauf le lac Supérieur), elle 
habite tout le bassin de l’Ohio-Mississippi 
et le bassin du golfe du Mexique depuis 
FAlabama jusqu’au Texas. 

ÉCOLOGIE 

Habite les grands cours d’eau, les lacs et les 
canaux, surtout sur fond de vase. Sa 
reproduction est à long terme (août à 
juillet). Les glochidiums sont peu ordi- 
naires; ils ont la forme d’une tête de hache, à 
deux épines sur chaque valve, et mesurent 
environ 0,22 mm de longueur et 0,40 mm de 
hauteur. Le seul poisson-hôte connu est le 
malachigan. 


320 




126 

Proptera alata 

a, d: Rivière Grande, Dunnville (Ont.); 139,7 mm. 

b, c: Rondeau Harbour, Lac Érié (Ont.). 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 240 provient de Rondeau Harbour, Lac Érié, 
près de Shrewsbury (Ont.), (x 2/3). 


321 


127 

Carunculina parva 
(Barnes, 1823) 

Caronculine naine 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 30 mm de 
longueur, 1 8 mm de hauteur, 1 5 mm de 
largeur; test épais de 1,5 mm à la moitié 
antérieure; elliptique et modérément renflée 
chez les mâles, ovalaire et plus renflée chez 
les femelles, régulièrement arrondie à 
Tanière et mince mais forte. Surface lisse 
sauf la sculpture des sommets et la crête 
postérieure basse et près de la charnière. 
Épiderme ridé par les stries de croissance, sa 
texture semblable à celle du drap, brun ou 
noir brunâtre, sans rayons. Nacre irisée 
et blanc argenté ou bleuâtre. Sculpture des 
sommets prononcée, composée d’environ 6 
bourrelets courbes, obliques et irréguliers. 
Dents de la charnière comprimées mais 
complètement développées: dents pseudo- 
cardinales coniques, droites, striées, 1 (quel- 
quefois fendue) dans la valve droite et 2 
dans la gauche; dents latérales presque 
droites, 1 dans la valve droite et 2 dans la 
gauche. 

Sa petite taille, sa forme elliptique à 
ovalaire, arrondie à Tanière, la texture de 
Tépiderme sans rayons, la sculpture oblique 
des sommets et les dents de la charnière 
bien développées distinguent cette espèce de 
toutes les autres. Comparer à VAlasmidonta 
heterodon, laSimpsoniconcha ambigua et 
la Villosa fabalis . 

RÉPARTITION 

Bassin des Grands lacs et du Saint-Laurent 
dans les tributaires du lac Érié au Canada 
et aux États-Unis; tout le bassin de 
l’Ohio -Mississippi et la région du fleuve 
Apalachicola dans le bassin du golfe du 
Mexique. 


ÉCOLOGIE 

Habite surtout les fonds de vase dans les 
cours d’eau lents et les canaux. Sa reproduc- 
tion est probablement à long terme; des 
individus gravides ont été signalés seule- 
ment tard au printemps et en été. On sait 
que certaines colonies ne comprennent que 
des individus à branchies de structure 
femelle mais que chez d’autres, les deux 
sexes sont représentés. Les glochidiums 
sont à peu près elliptiques, sans crochets et 
mesurent environ 0,18 mm de longueur 
et 0,20 mm de hauteur. Les poissons-hôtes 
sont le crapet vert, la perche coronaire, le 
crapet-soleil, le crapet arlequin et la mari- 
gane blanche. 

Les femelles de toutes les espèces de 
Carunculina ont une caroncule (saillie 
épaisse en forme de massue) sur le bord 
postéro-ventral du manteau. 


322 




127 

Carunculina parva 

a, d: Rivière Ouachita, Arkadelphia (Arkansas); 

b, c: Sait Fork, Rivière Vermillion, Homer Park 
(Illinois); 31,6 mm. 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 240 provient du ruisseau McGregor, Chatham 
(Ont.), (x 2/3). 


323 


128 

Obovaria olivaria 
(Rafïnesque, 1820) 

Obovarie olivâtre 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 55 mm de 
longueur, 40 mm de hauteur, 25 mm de 
largeur; test épais de 5 mm à la moitié 
antérieure. Coquille ovalaire, épaisse et 
forte. Certains spécimens du Sud ont plus 
de 75 mm de longueur et une épaisseur 
de presque S mm. Surface lisse et sans 
sculpture sauf des stries concentriques fines 
et tassées près du bord et des bourrelets de 
croissance. Épiderme vert olive ou modifié 
de jaune ou de brun, recouvert de rayons 
verts dont la plupart sont étroits. Les rayons, 
lorsqu’ils sont visibles, sont plus distincts 
sur la partie centrale de chaque valve. Nacre 
blanc argenté ou légèrement bleuâtre. Som- 
mets à l’extrémité antérieure ou près d’elle, 
renflés et élevés, incurvés, penchés en avant, 
presque toujours fortement excoriés. Sculp- 
ture des sommets rudimentaire et composée 
de 4 ou 5 bourrelets faibles et sinueux au 
centre. Dents de la charnière plutôt épaisses 
et fortes : dents pseudo-cardinales épaisses 
et trapues ou légèrement allongées et 
parallèles aux dents latérales, 1 dans la valve 
droite et 2 dans la gauche; dents latérales 
assez longues, épaisses, un peu courbes, 1 
ou 2 dans la valve droite et 2 dans la gauche. 

Se reconnaît facilement à sa forme 
ovalaire, régulièrement arrondie sans 
angles, ses sommets renflés et antérieurs, sa 
couleur vert olive et ses dents relativement 
épaisses. Comparer à 1*0. subrotunda. 


RÉPARTITION 

Les spécimens canadiens disponibles pro- 
viennent tous du Saint-Laurent et de deux 
de ses tributaires, la rivière des Outaouais et 
la rivière St-François. Aux États-Unis, elle a 
été signalée à quelques endroits épars dans 
les bassins des lacs Ontario, Érié et Huron 
ainsi qu’à plusieurs endroits dans tout le 
bassin de FOhio-Mississippi. 

ÉCOLOGIE 

Habite surtout les grands cours d’eau sur 
fond de sable à des profondeurs moyennes 
ou plutôt grandes. Sa reproduction est à 
long terme et la période gravide dure depuis 
août jusqu’au mois de juin suivant. Les 
glochidiums sont ovalaires, sans crochets et 
mesurent environ 0,19 mm de longueur et 
0,22 mm de hauteur. Le malachigan et 
l’esturgeon à museau plat sont ses poissons- 
hôtes. 


324 




128 

Obovaria olivaria 

a, d: Fleuve Saint-Laurent près de Montmorency (Qué.); 
54 mm. 

b, c: Rivière des Outaouais près d’Ottawa (Ont.), 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 240 provient de la rivière des Outaouais à 
MacLarens Landing (Ont.), (x 2/3). 


325 



129 

Obovaria subrotunda 
(Rafinesque, 1820) 

Obovarie ronde 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 65 mm de 
longueur, 50 mm de hauteur, 40 mm de 
largeur; test épais de 6,3 mm à la moitié 
antérieure. La plupart des spécimens sont 
plus petits et ont environ 40 mm de 
longueur et un test de 4 mm d’épaisseur. 
Coquille circulaire à triangulaire-arrondie, 
épaisse et forte. Surface lisse, sauf les 
bourrelets de croissance saillants. Épiderme 
brun jaunâtre, brun verdâtre ou brun et 
sans rayons. Nacre blanc argenté ou teintée 
légèrement de bleu pâle ou de rose pâle. 
Sommets modérément renflés, incurvés, 
situés au centre ou un peu en avant. 
Sculpture des sommets fine et composée 
d’environ 6 bourrelets courts et presque 
droits. Dents de la charnière plutôt épaisses 
et fortes : dents pseudo-cardinales droites 
et coniques, 3 dans la valve droite (la dent 
centrale grande, les autres petites) et 2 dans 
la gauche; dents latérales plutôt courtes, 
épaisses et presque droites, 1 dans la valve 
droite et 2 dans la gauche. 

Sa forme circulaire, sa surface lisse et 
sans rayons, sa taille moyenne ou petite, ses 
sommets situés au centre de la coquille 
épaisse et sa nacre blanche distinguent 
facilement cette espèce. Elle diffère de 
l’O, olivaria par sa forme, la position 
respective des sommets et sa coloration. 

RÉPARTITION 

Lacs Érié et Ste-Claire et leurs bassins au 
Canada et aux États-Unis ainsi que partout 
dans le bassin de l’Ohio-Mississippi. 


ÉCOLOGIE 

Espèce typique des rivières vivant sur fond 
de sable. Habite aussi les lacs Érié et 
Ste-Claire. Sa reproduction est à long 
terme; sa période gravide dure d’environ 
septembre jusqu’à juin. Les glochidiums 
sont ovalaires, à charnière presque droite, 
sans crochets et mesurent environ 0,20 mm 
de longueur et 0,23 mm de hauteur. Le 
poisson-hôte est inconnu. 


326 




129 

Obovaria subrotunda 

a, d: Rivière Sydenham près de Strathroy (Ont.); 

58,7 mm, 

b, c: Rivière Sydenham près d’Alvinston (Ont.). 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 241 provient de Baie Sud, Ile Pelée, Lac Érié 
(Ont), (x 2/3). 


327 


130 

Leptodea fragilis 
(Rafînesque, 1820) 

Leptodée fragile 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 150 mm de 
longueur, 90 mm de hauteur, 45 mm de 
largeur; test épais de 3 mm à la moitié 
antérieure; ovalaire-trapézoïdale, mince et 
fragile, comprimée, avec une aile dorsale 
triangulaire saillante, haute chez les jeunes, 
basse chez les adultes. Surface lisse mis à 
part les rides concentriques basses, les 
bourrelets de croissance et la crête pos- 
térieure basse située près de la charnière. 
Épiderme jaune pâle à brun jaunâtre, à 
bandes concentriques foncées et à rayons 
verts, étroits et mal définis chez certains 
spécimens. Nacre blanc argenté et irisée ou 
rosée chez certains spécimens, surtout près 
de la charnière. Sculpture des sommets 
fine, complètement visible seulement sur de 
très jeunes spécimens et composée de 4 ou 
5 bourrelets à double boucle noduleux à 
la partie inférieure des boucles, formant 
ainsi deux rangées radiales de nodules. 
Dents de la charnière étroites: dents pseudo- 
cardinales minces, faibles, 1 (parfois rudi- 
mentaire) dans la valve droite et 2, 1, ou 
un vestige dans la gauche; dents latérales 
longues, minces, hautes, 1 dans la valve 
droite, 2 moins hautes dans la gauche. 

Se distingue par son aile dorsale, son test 
mince et fragile, sa grande taille, son 
épiderme jaunâtre, sa nacre blanchâtre et 
ses dents étroites. Comparer à la Proptera 
alata et à la Lasmigona complanata. 


RÉPARTITION 

Tout le bassin des Grands lacs et du 
Saint-Laurent au Canada et aux États-Unis, 
depuis le lac Michigan et ses tributaires 
jusqu'au début des marées dans le 
Saint-Laurent près de Québec; bassin de 
TOhio-Mississippi; bassin occidental du 
golfe du Mexique. 

ÉCOLOGIE 

Habite les cours d’eau de diverses largeurs, 
les lacs et les canaux, sur des fonds de vase, 
de sable ou de gravier. Sa reproduction est à 
long terme, sa période gravide allant du 
mois d’août au mois de juillet. Les glochi- 
diums sont ovalaires, très petits et mesurent 
environ 0,08 mm de longueur et 0,09 mm 
de hauteur. Le poisson-hôte est le 
malachigan. 


328 




130 

Leptodea fragilis 

a, d: Rivière Grande, Byng (Ont.); 133,4 mm. 

b, c : Lac Érié à la hauteur de Pointe Pelée (Ont.), 

Le spécimen dont l'illustration en couleur apparaît à la 
page 241 provient de la rivière Grande près de Cayuga 
(Ont.), (x 2/3). 


329 


131 

Actinonaias carinata 
(Barnes, 1823) 

Mulette carénée 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 150 mm de 
longueur, 80 mm de hauteur, 65 mm de 
largeur; test épais de 10 mm à la moitié 
antérieure de la coquille sous la ligne 
palléale; ovalaire ou ovalaire-elliptique, 
épaisse et forte, légèrement renflée mais 
quelque peu aplatie au centre. Surface sans 
sculpture sauf les rides et les stries de 
croissance concentriques. Épiderme jaunâ- 
tre, verdâtre ou brunâtre, à larges rayons 
chez plusieurs spécimens, surtout chez les 
jeunes. Nacre blanche, très rarement rosée, 
ordinairement couverte de très petits tuber- 
cules et bordée d’une bande étroite verdâtre 
ou brunâtre. Sommets comprimés, non 
renflés, très peu élevés au-dessus de la 
charnière; cavité ombonale étroitement 
creusée. Sculpture des sommets peu accu- 
sée et composée de quelques bourrelets 
concentriques étroits à simple ou double 
boucle. Dents de la charnière bien dévelop- 
pées et épaisses chez les adultes: dents 
pseudo-cardinales subtriangulaires, hautes, 
1 ou 2 dans la valve droite et 2 dans la 
gauche; dents latérales longues et prolon- 
gées en crête presque jusqu’aux sommets, 

1 dans la valve droite et 2 dans la gauche. 
Dimorphisme sexuel non apparent. 

Se distingue facilement de toutes les 
autres espèces, sauf les mâles de l’espèce 
Lampsilis ventricosa. Se distingue de ces 
derniers par ses sommets très peu élevés au- 
dessus du ligament, ses cavités ombonales 
étroitement creusées, sa coquille épaissie au 
centre et aplatie, la surface de sa nacre qui 
semble presque plate ou légèrement con- 
vexe sous la cavité ombonale, et le dimor- 
phisme sexuel non apparent. 


RÉPARTITION 

Se trouve dans les tributaires de tous les 
Grands lacs sauf le lac Supérieur, mais elle 
est ordinairement rare. Abonde dans tout 
le bassin de l’OhioMississippi. 

ÉCOLOGIE 

Rare au Canada. Elle habite les rivières, 
surtout sur fonds de gravier ou de sable. Sa 
reproduction est à long terme; la période 
gravide dure depuis août jusqu’à mai. Les 
glochidiums sont plus ou moins elliptiques, 
sans crochets et mesurent environ 0,22 mm 
de longueur et 0,25 mm de hauteur. 
Plusieurs espèces de poissons lui servent 
d’hôte. 


330 




131 

Actinonaias carinata 

a, d: Rivière Sydenham près de Shetland (Ont.); 

133,4 mm. 

b, c: Rivière Thames, Chatham (Ont.). 

Le spécimen dont rillustration en couleur apparaît à la 
page 241 provient du même endroit que a et d. (x 2/3). 


331 


132 

Ligumia nasuta (Say, 1817) 
Ligumie pointue 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 100 mm de 
longueur, 45 mm de hauteur, 25 mm de 
largeur; test épais de 3,5 mm à la moitié 
antérieure; longue-elliptique, pointue au 
centre du bord postérieur, plutôt compri- 
mée, mince mais forte. Surface à rides 
concentriques et à stries de croissance 
nettement visibles. Crête postérieure bien 
accusée, anguleuse près des sommets, ar- 
rondie à l’arrière et se terminant en pointe 
postérieure. Épiderme vert olive, brun, ou 
noirâtre, parfois à rayons étroits. Nacre 
pourpre, saumon ou blanc argenté avec ou 
sans teinte jaunâtre à l’intérieur. Sommets 
pointus, comprimés, peu élevés au-dessus 
de la charnière. Sculpture des sommets 
composée d’environ 8 bourrelets minces, 
concentriques, à double boucle. Dents de la 
charnière grêles : dents pseudo-cardinales 
petites, droites, comprimées, 1 ou 2 dans 
chaque valve; dents latérales étroites, lon- 
gues, 1 dans la valve droite et 2 dans la 
gauche. Les coquilles des femelles sont plus 
renflées que celles des mâles derrière le 
bord inférieur. 

Espèce bien caractérisée par sa coquille 
étroite de taille moyenne, sa pointe pos- 
térieure, l’absence de rayons saillants et, 
lorsqu’elle est présente, sa nacre pourpre. 

La nacre pourpre est la plus commune chez 
les colonies du bassin de l’Atlantique mais 
elle est rare chez celles du bassin des 
Grands lacs. 


RÉPARTITION 

Au Canada, cette espèce ne se trouve que 
dans les lacs Ontario, Érié et Ste-Claire 
ainsi que leurs bassins. Aux États-Unis, elle 
habite ces mêmes lacs et leurs bassins 
depuis le Michigan jusqu’à l’État de 
New York, mais aussi plus à l’est jusqu’au 
bassin de l’Atlantique dans le Massachu- 
setts, et vers le sud dans le bassin de 
l’Atlantique jusqu’au fleuve James en Virgi- 
nie. 

ÉCOLOGIE 

Habite les endroits protégés des lacs, dans 
les eaux lentes des rivières et dans les 
canaux, sur la vase ou le sable. Reproduc- 
tion d’août à juin. Les glochidiums sont 
subovalaires, à charnière ondulée et ils 
mesurent environ 0,25 mm de longueur et 
0,29 mm de hauteur. Le poisson-hôte est 
inconnu. 


332 




132 

Ligumia nasuta 

a, d: Baie de Quinte, Lac Ontario (Ont.); 87,3 mm 
(femelle). 

b, c: Ruisseau Big près de Port Rowan (Ont.) (mâle). 

Le spécimen femelle dont l’illustration en couleur 
apparaît à la page 242 provient d’un étang de 
Winnekonnet près de Norton, Bristol Co. 
(Massachusetts). (x 2/3). 


333 


133 

Ligumia recta (Lamarck, 1819) 
Ligumie noire 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 175 mm de 
longueur, 75 mm de hauteur, 45 mm de 
largeur (chez les mâles); test épais de 8 mm 
à la moitié antérieure. Les femelles sont 
proportionnellement plus larges, surtout à 
l’arrière. Coquille elliptique allongée, en 
pointe arrondie à Tarnère chez les mâles, 
régulièrement arrondie à l’arrière chez les 
femelles, épaisse et forte. Surface lisse, mis 
à part les rides concentriques et les bour- 
relets de croissance. Épiderme vert foncé, 
brun foncé ou presque noir, à rayons plus 
foncés, obscurs chez les adultes. Nacre 
blanc argenté sur toute sa surface ou 
partiellement ou entièrement pourpre ou 
rose. Sculpture des sommets faible, ob- 
solète, composée de 3 à 5 bourrelets 
indistincts à double boucle disparaissant sur 
la pente postérieure. Dents de la charnière 
bien accusées et fortes: dents pseudo-cardi- 
nales coniques, hautes, striées, 1 ou 2 dans 
la valve droite et 2 dans la gauche; dents 
latérales hautes, 1 dans la valve droite et 2 
dans la gauche. 

Se reconnaît facilement à sa grande taille, 
sa forme en fer de lance, ses dents bien 
accusées et sa couleur presque noire. 
Comparer à laL. nasuta. 

RÉPARTITION 

Bassin de la baie d’Hudson dans le système 
de la rivière Rouge et de la rivière Winnipeg 
ainsi que dans le lac Winnipeg; bassin des 
Grands lacs et du Saint-Laurent, sauf le 
lac Supérieur, et plusieurs de leurs tribu- 
taires vers l’est jusqu’à la rivière des 
Outaouais, au lac Champlain et au fleuve 
Saint-Laurent près de Montréal; partout 
dans le bassin de l’Ohio-Mississippi ainsi 
que dans le bassin du fleuve Alabama. 


ÉCOLOGIE 

Habite surtout les grands cours d’eau mais 
aussi les canaux et les grands lacs, en 
général sur des fonds de sable ou de gravier; 
on la trouve parfois aussi sur la vase. Sa 
reproduction est à long terme; chez plu- 
sieurs individus, la période gravide chevau- 
che et dure depuis juin, juillet et août 
jusqu’à l’été suivant. Les glochidiums sont 
en forme de bourse, ovalaires et mesurent 
environ 0,23 mm de longueur et 0,27 mm de 
hauteur. Les poissons-hôtes sont l’anguille 
d’Amérique, le crapet arlequin, l’achigan 
à grande bouche et la marigane blanche. 


334 




133 

Ligumia recta 

a, d: Rivière des Outaouais, Pointe-aux- Anglais (Que.); 

120,7 mm (mâle). 

b, c: Même provenance (femelle). 

Le spécimen femelle dont l’illustration en couleur 
apparaît à la page 242 provient de la rivière Sydenham 
près de Shetland (Ont.), (x 2/3). 


335 


134 

Lampsilis cariosa (Say, 1817) 
Lampsile jaune 

DESCRIPTION 

Le plus grand spécimen canadien a 100 mm 
de longueur, 70 mm de hauteur, 45 mm de 
largeur; test épais de 4 mm à la moitié 
antérieure de la coquille. Plus au sud, elle 
peut atteindre 140 mm de longueur et avoir 
une coquille relativement épaisse. Coquille 
régulièrement ovalaire chez les mâles, 
ovalaire mais plus haute à l’arrière qu’à 
l’avant chez les femelles, assez épaisse et 
forte, légèrement renflée. Surface lisse sauf 
les bourrelets de croissance concentriques. 
Épiderme en général jaune orange brillant, 
plus rarement brun jaunâtre ou brun rou- 
geâtre, sans rayons ou à rayons étroits sur la 
pente postérieure seulement ou près d’elle. 
Nacre généralement blanche, parfois teintée 
de rose ou d’orange dans les cavités 
ombonales ou à l’arrière. Sommets assez 
renflés et dépassant la charnière, les cavités 
ombonales bien creusées. Sculpture des 
sommets presque toujours effacée par 
l’excoriation, mais composée de 5 ou 6 
bourrelets assez grossiers, arqués, à boucle 
simple ou double. Dents de la charnière 
complètes et bien accusées ; dents pseudo- 
cardinales hautes, plus ou moins coniques, 
légèrement comprimées sans être lamel- 
laires et penchées vers l’avant, 2 dans 
chaque valve; interdentum épais et assez 
massif; dents latérales hautes, de longueur 
moyenne, droites ou un peu arquées, 1 dans 
la valve droite et 2 dans la gauche. 

Cette espèce ressemble à laL. ventricosa, 
mais elle est généralement plus petite; son 
épiderme est jaunâtre plutôt que brunâtre; si 
les rayons sont présents, ils sont étroits et 
limités au voisinage de la pente postérieure. 
Comparer aussi à laL. ochracea. 


RÉPARTITION 

Bassin de l’Atlantique depuis la rivière 
Sydney à File du Cap-Breton en Nouvelle- 
Écosse jusqu’au bassin de la rivière 
Ogeechee en Géorgie. 

ÉCOLOGIE 

C’est surtout une espèce des rivières. Elle 
habite les endroits à courant rapide en eau 
peu profonde ou dans de petits rapides et 
surtout sur des fonds de sable. Elle habite 
parfois les étangs. Sa reproduction est à long 
terme, à durée inconnue. On a signalé des 
individus hermaphrodites. Les glochidiums 
sont presque elliptiques, à charnière droite, 
sans crochets; ils mesurent environ 
0,22 mm de longueur et 0,28 mm de 
hauteur. Le poisson-hôte est inconnu. 


336 




134 

Lampsitis cari osa 

a, d: Rivière Sydney près de Sydney (N.-É.); 88,9 mm 
(mâle). 

b, c: Rivière Merrimac, Haverhill, Essex Co. 
(Massachusetts) (femelle). 

Le spécimen femelle dont l'illustration en couleur 
apparaît à la page 242 provient du même endroit que 
frète, (x 2/3). 


337 


135 

Lampsilis fasciola 
Rafïnesque, 1820 
Lampsile fasciolée 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 95 mm de 
longueur, 65 mm de hauteur, 45 mm de 
largeur; test épais de 7,5 mm à la moitié 
antérieure; ovalaire un peu carrée (mâles) 
ou ovalaire (femelles), épaisse et forte, assez 
renflée, fortement rayée. Surface lisse sauf 
les rides et bourrelets de croissance concen- 
triques. Crête postérieure indistincte. Épi- 
derme jaunâtre, jaune verdâtre ou brun 
jaunâtre et couvert de rayons ondulés, 
tassés, interrompus, étroits et larges. Plu- 
sieurs rayons larges sont composés de 
rayons très étroits fortement tassés. Nacre 
blanche ou blanc bleuâtre. Sommets hauts, 
cavité ombonale assez creuse. Sculpture 
des sommets plutôt fine et composée 
d’environ 6 bourrelets concentriques large- 
ment arqués, sinueux ou brisés au centre. 
Dents de la charnière bien accusées et assez 
épaisses: dents pseudo-cardinales trapues 
ou subconiques, hautes, striées, 2 dans la 
valve droite (l’ antérieure est petite) et 2 dans 
la gauche; dents latérales assez courtes, 
fortes, un peu arquées, 1 dans la valve droite 
et 2 dans la gauche. 

Ressemble un peu à laL. ventricosa mais 
elle est plus petite, relativement plus épaisse 
et plus régulièrement ovalaire. Elle en 
diffère surtout par la nature de ses rayons 
qui sont étroits et individuels ou étroits 
et coalescents en rayons larges, toujours 
sinueux et souvent interrompus. Chez la 
L. ventricosa , les rayons ne sont pas sinueux 
et ne sont que rarement interrompus. 

RÉPARTITION 

Bassin des Grands lacs dans les tributaires 
des lacs Michigan, Huron, Ste-Claire et 
Érié; bassin de TOhio-Mississippi vers le 
sud jusqu’au bassin de la rivière Tennessee. 


ÉCOLOGIE 

Peu commune au Canada. Habite les 
rivières, surtout dans les petits rapides, sur 
fonds de gravier ou de sable. Sa reproduc- 
tion est à long terme; elle dure depuis le 
début d’août jusqu’aux mois de juillet et 
août suivants. Les glochidiums sont en 
forme de bourse, sans épines; ils mesurent 
environ 0,24 mm de longueur et 0,29 mm de 
hauteur. Le poisson-hôte est inconnu. 


338 




135 

Lampsilis fasciola 

a, d: Rivière Grande, Montrose ouest (Ont.); 68,3 mm 
(femelle). 

b, c: Rivière Raisin, Frontière de Jackson- Washtenaw 
Co. (Michigan) (mâle). 

Le spécimen dont l'illustration en couleur apparaît à la 
page 243 provient de la rivière Huron près de 
Manchester, Washtenaw Co. (Michigan), (x 2/3). 


339 


136 

Lampsilis ochracea (Say, 1817) 
Lampsile fragile 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 80 mm de 
longueur, 55 mm de hauteur, 40 mm de 
largeur; test épais de 4 mm à la moitié 
antéro-ventrale de la coquille. La plupart 
des spécimens sont un peu plus petits. 
Coquille ovalaire chez les deux sexes (les 
mâles relativement plus longs et à pointe 
postérieure émoussée, les femelles à pointe 
postérieure arrondie, renflée au centre, 
plutôt mince, assez fragile. Surface à rides 
concentriques basses et bourrelets de crois- 
sance saillants. Épiderme brunâtre à nuan- 
ces verdâtres, rougeâtres ou jaunâtres, sans 
rayons ou à rayons verdâtres, étroits, un 
peu obscurs sur toute la coquille. Nacre en 
général blanche mais aussi blanc bleuâtre 
ou teintée de rose ou de saumon. Sommets 
assez renflés et dépassant la charnière; 
cavités ombonales creuses. Sculpture des 
sommets composée d’environ 6 bourrelets 
de taille moyenne, arqués, concentriques, à 
boucle unique. Dents de la charnière 
complètes mais fortement comprimées et 
étroites : dents pseudo-cardinales hautes, 
comprimées, lamelliformes et dirigées vers 
l’avant, 2 dans chaque valve ou rarement 
3 dans la valve gauche; interdentum mince 
et comprimé; dents latérales minces, un 
peu arquées, 1 dans la valve droite et 2 dans 
la gauche. 

Elle ressemble à certains spécimens de la 
L. cariosa , mais elle est typiquement plus 
petite et plus délicate, à rayons absents ou 
sur toute la coquille, à dents pseudo- 
cardinales lamelliformes, à interdentum 
étroit et comprimé. La L. cariosa possède 
des rayons seulement près de la pente 
postérieure, des dents pseudo-cardinales 
comprimées mais non lamelliformes, et un 
interdentum épais et fort. Elle ressemble 
aussi à certains spécimens de la L. radiata 


radiata , mais chez cette sous-espèce le 
dimorphisme sexuel n’est pas évident et les 
dents pseudo-cardinales ne sont pas lamelli- 
formes. 

RÉPARTITION 

Plaine de la côte de l’Atlantique depuis le 
cap Breton en Nouvelle-Écosse jusqu’à 
la rivière Savannah en Géorgie. 

ÉCOLOGIE 

Contrairement à laL. cariosa , elle habite 
surtout les eaux calmes, c’est-à-dire les 
étangs, les canaux, et les parties de rivières à 
courant lent et se pose alors sur des fonds 
de vase ou de sable. On la trouve seulement 
près des côtes marines. Sa reproduction 
est à long terme, mais les bornes de sa 
période gravide et les détails au sujet de ses 
glochidiums sont inconnus. Son poisson- 
hôte est également inconnu, mais son 
habitat laisse croire qu’il s’agit d’un poisson 
anadrome, peut-être le gasparot. 


340 




136 

Lampsilis ochracea 

a,d: Bras occidental de la rivière Aulac près de Sackville 
(N .-B.); 71,4 mm (mâle). 
bjC: Même provenance (femelle). 

Le spécimen dont rillustration en couleur apparaît à la 
page 243 provient de la rivière Sydney près de Sydney 
(N.-É.). (x 1). 


341 


137 

Lampsilis radiata radiata 
(Gmelin, 1792) 

Lampsile rayée 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 105 mm de 
longueur, 65 mm de hauteur, 40 mm de 
largeur; test épais de 6 mm à la moitié 
antérieure; ovalaire-elliptique, non renflée, 
sans dimorphisme sexuel prononcé et 
d’épaisseur et de force moyennes; couverte, 
surtout chez les jeunes, de nombreux rayons 
dont la plupart sont larges. Coquille à crête 
postérieure arrondie mais mal définie; bour- 
relets de croissance bien accusés et fines 
stries concentriques. Épiderme brun jaunâ- 
tre, brun ou noirâtre, presque toujours à 
rayons; cependant, ces rayons sont obscurs 
chez les individus âgés et noircis. Nacre 
blanche à blanc bleuâtre ou rosée. Sommets 
bas et dépassant à peine la charnière; cavités 
ombonales peu profondes. Sculpture des 
sommets excoriée chez la plupart des 
spécimens, mais composée, chez les très 
jeunes spécimens, d’environ 6 bourrelets 
concentriques, ouverts, à double boucle. 
Dents de la charnière de taille moyenne et 
bien accusées: dents pseudo-cardinales 
droites, pyramidales, striées, 2 ou 3 dans la 
valve droite et 2 dans la gauche; dents 
latérales droites ou un peu arquées, 1 dans 
la valve droite, 2 dans la gauche. 

La forme ovalaire, la taille moyenne, les 
rayons largement répandus chez les jeunes, 
la dentition complète et la nacre générale- 
ment blanche distinguent cette espèce de 
toutes les autres dans le bassin de 
FAtlantique. Dans celui du Saint-Laurent, 
il y a des intermédiaires avec la 
L. r. siliquoidea (Barnes) à laquelle on doit 
la comparer. 


RÉPARTITION 

Bassin du bas Saint-Laurent et vers le sud 
dans le bassin Atlantique jusqu’au système 
de la rivière Pee Dee en Caroline du Sud. 

ÉCOLOGIE 

Espèce commune habitant les rivières et les 
lacs de toutes tailles, surtout sur des fonds 
de gravier et de sable, quelquefois aussi 
sur la vase. Sa reproduction à long terme 
commence vers le mois d’août et se termine 
au mois d’août suivant. Les glochidiums 
sont ovalaires, sans crochets; ils mesurent 
environ 0,23 mm de longueur et 0,28 mm de 
hauteur. Le poisson-hôte est inconnu. 


342 




137 

Lampsilis radiata radiata 

a, d: Lac Champlain, Sand Bar State Park près de 
Burlington (V ermont) ; 88,9 mm (mâle). 

b, c: Même provenance (femelle). 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 243 provient du lac Darlings près de Lakeside, 
Comté de King (N -B.), (x 2/3). 


343 



138 

Lampsilis radiata siliquoidea 
(Barnes, 1823) 

Lampsile solide 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 140 mm de 
longueur, 70 mm de hauteur, 55 mm de 
largeur; test jusqu’à 12 mm d’épaisseur à la 
partie antéro-ventrale, près de la ligne 
palléale. Cependant, la plupart des spéci- 
mens sont beaucoup plus petits. Coquille 
elliptique, au bord ventral postérieur renflé 
chez les femelles seulement, épaisse, forte et 
ventrue. Surface rugueuse à cause des rides 
et des stries de croissance concentriques. 
Épiderme jaunâtre, verdâtre, ou brunâtre, 
luisant, presque toujours couvert de rayons 
grands, étroits et bien définis. Nacre blan- 
che ou blanc bleuâtre, irisée à l’arrière. 
Sommets bas et très peu élevés au-dessus de 
la charnière; cavités ombonales peu profon- 
des. Sculpture des sommets plutôt grossière 
et composée de nombreux bourrelets con- 
centriques un peu sinueux ou interrompus 
au centre. Dents de la charnière bien 
accusées et assez fortes: dents pseudo- 
cardinales de taille moyenne, droites, 
striées, comprimées, dirigées vers l’avant, 2 
dans chaque valve; dents latérales étroites, 
saillantes, droites ou légèrement arquées, 

1 dans la valve droite et 2 dans la gauche. 

Elle est très proche de la L. r. radiata 
mais s’en distingue par les traits suivants: 
son dimorphisme sexuel prononcé, son 
épiderme luisant, brun jaunâtre à brun, ses 
nombreux rayons étroits; la L. r. radiata 
n’a qu’un dimorphisme sexuel faible ou nul, 
son épiderme a la texture du drap, brun 
foncé ou noirâtre, à rayons larges et 
nombreux. Lai, r. siliquoidea atteint aussi 
une plus grande taille que laL. r. radiata 
et n’a pas la nacre rose fréquente chez 
certaines colonies de L. r. radiata. Cepen- 
dant, dans les bassins du lac Ontario et du 


fleuve Saint-Laurent, il existe des colonies 
intermédiaires qu’il convient de nommer 
L. radiata ( sensu lato). 

RÉPARTITION 

Bassin intérieur canadien depuis le Québec 
jusqu’à l’Alberta, le bassin du fleuve 
Mackenzie vers le nord jusqu’à près du 
Grand lac des Esclaves, bassin des Grands 
lacs depuis le lac Supérieur jusqu’au lac 
Érié et ses tributaires (voir ci-dessus au sujet 
de la mention des intermédiaires) et le 
bassin supérieur de l’Ohio-Mississippi de- 
puis l’État de New York jusqu’au Minne- 
sota et l’Arkansas, 

ÉCOLOGIE 

Abonde dans les cours d’eau et les lacs de 
toutes tailles, sur des fonds de toutes sortes 
(argile, vase, sable, gravier). Vit souvent près 
du bord des rivières entre 5 et 8 cm d’eau. 

Sa reproduction est à long terme et elle 
est gravide du début d’août jusqu’à la mi- 
juillet de l’année suivante. Les glochidiums 
sont en forme de bourse, sans crochets; ils 
mesurent de 0,24 à 0,26 mm de longueur et 
de 0,26 à 0,30 mm de hauteur. Les poissons- 
hôtes sont la marigane noire, le crapet 
arlequin, l’achigan à grande bouche, le 
crapet de roche, le doré noir, l’achigan à 
petite bouche, le bar blanc, la marigane 
blanche, la perchaude et le doré jaune. 


344 




138 

Lampsilis radiata siîiquoidea 

a, d: Rivière Assiniboine, Winnipeg (Man.); 69,9 mm 
(mâle). 

b, c: Embouchure de la rivière au Foin, Hay River 
(T. du N.-O.) (femelle). 

Le spécimen dont l’illustration en couleur apparaît à la 
page 243 provient du ruisseau Fiat, au sud-est de 
Blenheim (Ont.), (x 2/3). 


345 


139 

Lampsilis ventricosa 
(Barnes, 1823) 
Lampsile ventrue 


DESCRIPTION 

Les vieux spécimens peuvent atteindre 
environ 155 mm de longueur, 100 mm de 
hauteur et 75 mm de largeur; test épais de 
13 mm à la partie antéro-ventrale de la 
coquille sous l’impression palléale, La 
plupart des spécimens sont beaucoup plus 
petits. Coquille ovalaire à elliptique, plus 
haute au centre chez les mâles et à rarrière 
chez les femelles, massive et forte chez les 
vieux spécimens vivant en eau dure, renflée, 
le centre extérieur régulièrement convexe. 
Surface sans sculpture bien qu’elle soit 
rugueuse à cause des rides et des stries de 
croissance concentriques. Épiderme jaunâ- 
tre à brun olive et typiquement à rayons 
vert foncé étroits ou larges et couvrant toute 
la surface. Les rayons peuvent être rares 
ou absents, surtout chez les vieux spéci- 
mens. Nacre blanche ou blanc bleuâtre. 
Sommets renflés et élevés bien au-dessus de 
la charnière; cavités ombonales profondé- 
ment creusées. Sculpture des sommets 
grossière et composée de 5 ou 6 bourrelets 
concentriques, à double boucle faible, les 2 
ou 3 derniers saillants. Dents de la char- 
nière bien accusées, épaisses et assez fortes: 
dents pseudo-cardinales saillantes, élevées, 
coniques, comprimées et penchées vers 
l’avant, 2 dans chaque valve; dents latérales 
fortes, de longueur moyenne, n’atteignant 
pas le voisinage des sommets, 1 dans la 
valve droite et 2 dans la gauche. Dimor- 
phisme sexuel bien accusé. 

Nettement distincte de toutes les autres 
espèces sauf VActinonaias carinata. Com- 
parer à cette dernière. 


RÉPARTITION 

Bassins de la rivière Winnipeg, de la rivière 
Rouge et du fleuve Nelson au centre du 
Canada; tout le bassin des Grands lacs et du 
fleuve Saint-Laurent (à l’exception de la 
majeure partie du lac Supérieur); tout le 
bassin de l’Ohio-Mississippi; introduite 
dans le bassin du fleuve Potomac. 

ÉCOLOGIE 

Habite surtout les rivières et les fleuves 
mais parfois aussi les lacs sur des fonds de 
tout genre. Sa reproduction est à long terme, 
sa période gravide dure depuis la fin juillet 
presque jusqu’au début du mois de juillet 
suivant. Les glochidiums sont ovalaires, à 
charnière presque droite; ils mesurent en- 
viron 0,25 mm de longueur et 0,30 mm 
de hauteur. Le bord postérieur du manteau 
de la femelle dépasse le bord de la coquille 
et ressemble à un poisson (voir le frontis- 
pice). Les poissons-hôtes des glochidiums 
sont le crapet arlequin, l’achigan à grande 
bouche, l’achigan à petite bouche, la mari- 
gane blanche, la perchaude et le doré jaune. 

Des recherches récentes effectuées par 
l’Ohio State University Muséum of Zoology 
ont démontré que lesL. ventricosa et 
L . ovata (Say, 1817) sont des espèces 
biologiquement distinctes. La Mulette ca- 
nadienne autrefois appelée L. ovata ventri- 
cosa devient donc L. ventricosa. 


346 




139 

Lampsiiis ventricosa 

a, d: Rivière des Outaouais, Oka (Que.); 87,3 mm (mâle). 

b, c: Même provenance (femelle). 

Le spécimen femelle dont l’illustration en couleur 
apparaît à la page 244 provient de la rivière Sydenham 
au nord-est de Shetland (Ont.), (x 2/3). 


347 


140 

Villosa f abolis (Lea, 1831) 
Villeuse haricot 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant 38 mm de longueur, 

19 mm de hauteur, 13 mm de largeur; test 
épais de 2,5 mm à la moitié antérieure; 
subelliptique, très petite et solide. Femelles 
en général plus renflées et plus largement 
arrondies à l’arrière que les mâles. Surface à 
stries et rides concentriques faibles; bour- 
relets de croissance foncés. Épiderme nor- 
malement vert pâle ou foncé, recouvert de 
rayons verts plus foncés. Rayons larges 
ou étroits, sinueux, nettement visibles sauf 
chez les vieux spécimens noircis. Nacre 
blanc argenté et irisée. Sommets étroits, 
dépassant un peu la charnière, peu pro- 
fonds. Sculpture des sommets fine et 
composée d’environ 5 bourrelets tassés et à 
double boucle. Dents de la charnière 
relativement massives: dents pseudo- 
cardinales droites, pyramidales, striées plus 
ou moins fortement, 1 dans la valve droite 
et 2 dans la gauche; interdentum épais; 
dents latérales courtes, hautes, droites ou un 
peu arquées, à stries diagonales, 1 dans la 
valve droite et 2 dans la gauche. 

Se distingue facilement par sa petite 
taille, sa forme elliptique, ses rayons tassés 
et ses fortes dents. L’autre espèce de même 
taille, la Carunculina parva, est plus renflée, 
plus arrondie à rarrière, sans rayons et ses 
dents sont étroites. Comparer aussi à 
VAlasmidonta heterodon. 

RÉPARTITION 

Au Canada, elle n’est connue que de la 
rivière Sydenham (bassin du lac Ste-Claire) 
au sud-ouest de l’Ontario. Aux États-Unis, 
elle habite le lac Érié, les tributaires du 
lac Michigan et le bassin de 
l’Ohio-Mississippi depuis le bassin de la 
rivière Allegheny jusqu’à celui de la rivière 
Tennessee. 


ÉCOLOGIE 

C’est une espèce rare qui habite les rapides 
des petites rivières parmi les racines des 
plantes aquatiques. Les limites de sa saison 
de reproduction sont inconnues mais des 
spécimens gravides ont été signalés en mai. 
Elle a vraisemblablement une reproduction 
à long terme. Les glochidiums sont arrondis 
mais leur charnière est droite et ils ont 
environ 0,17 mm de longueur et 0,20 mm de 
hauteur. Le poisson-hôte est inconnu. 


348 




140 

Villosaf abolis 

a, d: «Ohio»; 34,9 mm. 

b, c: Fourche orientale de la rivière Little Miami près de 
Williamsburg (Ohio). 

On identifie le spécimen dont rillustration en couleur 
apparaît à la page 244 comme venant d’«Ohio». (X 2/3). 


349 


141 

Villosa iris (Lea, 1830) 
Villeuse irisée 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 7 5 mm de 
longueur, 45 mm de hauteur, 30 mm de 
largeur; test épais de 4 mm à la partie 
antérieure. La plupart des spécimens sont 
plus petits et relativement plus étroits. 
Coquille elliptique allongée, un peu pointue 
à l'arrière et plutôt petite. Surface lisse sauf 
les rides concentriques basses, de fines 
stries concentriques et des bourrelets de 
croissance bien accusés. Épiderme jaunâtre, 
vert pâle, ou brun (chez les vieux spéci- 
mens), entièrement recouvert de rayons vert 
foncé étroits ou larges, quelquefois absents 
à l'arrière et à lignes et bandes concentri- 
ques pâles qui interrompent les rayons sur 
plusieurs spécimens. Chez les individus 
vieux et bruns, les rayons sont quelquefois 
obscurcis. Nacre blanc argenté et irisée. 
Sommets très près du bord antérieur, étroits 
et peu élevés au-dessus de la charnière; 
cavités ombonales peu profondes. Sculpture 
des sommets distincte, de 4 à 6 bourrelets 
de taille moyenne, le premier subconcentri- 
que et les suivants à double boucle ou 
irréguliers et noduleux. Dents de la char- 
nière de taille moyenne, bien accusées et 
complètes; pseudo-cardinales hautes, un 
peu comprimées, coniques, striées, 1 dent 
majeure dans la valve droite et 2 dans la 
gauche; dents latérales plutôt longues et 
étroites, 1 dans la valve droite et 2 dans la 
gauche. 

Se reconnaît à sa taille plutôt petite, sa 
forme étroite et ses rayons saillants, larges et 
interrompus. Comparer à la V.fabalis. 


RÉPARTITION 

Bassin des Grands lacs dans les lacs 
Michigan, Huron, Ste-Claire, Érié, Ontario 
et leurs tributaires; bassin de 
l’Ohio-Mississippi vers le sud jusqu’au 
bassin de la rivière Tennessee 
inclusivement. 

ÉCOLOGIE 

Habite les lacs, rivières et ruisseaux de taille 
moyenne à courant assez rapide, sur fonds 
de sable et de gravier. Hermaphrodite. Les 
limites de sa reproduction à long terme sont 
inconnues. Les glochidiums sont semi- 
elliptiques, grands, à courte charnière, et 
mesurent environ 0,23 mm de longueur et 
0,29 mm de hauteur. Le poisson-hôte reste à 
découvrir. 


350 




141 

Villosa iris 

a,b,c 3 d: Ruisseau Fairchild près de Cainsville (Ont.); 
a et d 61,9 mm. 

Le spécimen dont l’ illustration en couleur apparaît à la 
page 244 provient du Lac Érié près de Rondeau Park 
(Ont.), (x 2/3). 


351 


142 

Dysnomia torulosa rangiana 
(Lea, 1839) 

Dysnomie ventrue jaune 

DESCRIPTION 

La coquille d’un mâle adulte a 45 mm de 
longueur* 35 mm de hauteur, 21 mm de 
largeur; test épais de 4 mm à la moitié 
antérieure. Coquille ovalaire, mais bian- 
gulée à l’arrière et à bord ventral postérieur 
échancré; modérément renflée, à crête ra- 
diale arrondie au centre, à crête postérieure 
arrondie, un sillon peu profond entre les 
deux crêtes et la hauteur maximale située 
près du centre. La coquille d’une femelle 
adulte mesure presque 50 mm de longueur, 
35 mm de hauteur, 24 mm de largeur et le 
test a 4 mm d’épaisseur à la moitié 
antérieure de la coquille. Cette dernière est 
ovalaire-quadrangulaire, largement et ron- 
dement renflée, à test mince dans la région 
postéro-basale, sans crêtes radiales; la hau- 
teur maximale est située près du tiers 
postérieur de la coquille. Chez les deux 
sexes l’épiderme est jaunâtre ou olive 
verdâtre, parsemé de rayons tassés, ininter- 
rompus, larges ou étroits, vert foncé et de 
bourrelets de croissance foncés. Chez plu- 
sieurs femelles, les rayons sont absents sur 
le renflement postérieur. Nacre blanche 
à l’avant, blanc bleuâtre à l’arrière et irisée. 
La coquille des femelles manque de nacre 
sur une bande large de 6 mm au bord du 
renflement postérieur où le test est mince. 
Les sommets sont dressés au-dessus de 
la charnière et modérément creusés. Sculp- 
ture des sommets fine et composée de 
quelques bourrelets légèrement arqués et à 
boucle unique. Dents de la charnière de 
taille moyenne et bien développées: dents 
pseudo-cardinales coniques, fortement 
striées, 2 dans la valve droite (l’antérieure 
est petite) et 2 dans la gauche; dents 
latérales de longueur moyenne, hautes, 


droites, lamelliformes, 1 dans la valve droite 
et 2 dans la gauche. 

Impossible à confondre avec aucune 
autre Mulette canadienne à cause de son 
dimorphisme sexuel extrême et unique et de 
sa petite taille. Les coquilles femelles sont 
renflées au bord ventral, c’est-à-dire le long 
du bord ventral postérieur, tandis que chez 
l’autre espèce canadienne deDysnomia, 
laD, triquetra, elles sont renflées latérale- 
ment le long de la crête postérieure et 
fortement tronquées à l’arrière. 

RÉPARTITION 

Au Canada cette espèce n’est connue que de 
la rivière Sydenham (bassin du lac 
Ste-Claire) au sud-ouest de l’Ontario. Au 
XIX e siècle elle a été récoltée aussi sur le 
côté canadien du lac Érié. Aux États-Unis, 
elle a été signalée dans le lac Érié et 
quelques-uns de ses tributaires ainsi que 
dans le bassin de la rivière Ohio. Plus au 
sud elle est remplacée par d’autres sous- 
espèces deD. torulosa. Comme la plupart 
des autres espèces et sous-espèces de Dysno- 
mia, certaines colonies de cette Mulette 
très rare ont été décimées par les barrages et 
la pollution dans toute son aire géographi- 
que. 

ÉCOLOGIE 

Rare. Habite surtout les petits rapides bien 
oxygénés des rivières, sur fonds pierreux 
ou sableux. Sa reproduction est à long 
terme; sa période gravide dure probable- 
ment depuis la fin de l’été jusqu’au prin- 
temps suivant. Les glochidiums sont semi- 
circulaires, à charnière droite, sans crochets. 
Le poisson-hôte est inconnu. 


352 




142 

Dysnomia torulosa rangiana 

a, d: Rivière Scioto (Ohio); 47,6 mm (femelle), 

b, c: Même provenance (mâle). 

Le spécimen femelle dont l’illustration en couleur 
apparaît à la page 244 provient du ruisseau Bîg Darby 
(Ohio), (x 2/3). 


353 


143 

Dysnomia triquetra 
(Rafmesque, 1820) 

Dysnomie tricorne 

DESCRIPTION 

Un grand mâle a 55 mm de longueur, 38 
mm de hauteur, 30 mm de largeur; test épais 
de 6 mm à la moitié antérieure. Coquille 
trapézoïdale-ovalaire, renflée, à crête pos- 
térieure saillante, sa largeur maximale près 
du centre. Une femelle adulte a 38 mm de 
longueur, 22 mm de hauteur, 27 mm de 
largeur et un test épais d’environ 3 mm à la 
moitié antérieure. Coquille trapézoïdale, 
fortement renflée, à crête postérieure très 
renflée, la largeur maximale à la crête 
postérieure. Les femelles adultes sont tou- 
jours plus petites que les mâles adultes; 
de plus, chez les femelles, la crête pos- 
térieure très renflée s’étend vers le bord 
postérieur ventral causant ainsi un gonfle- 
ment de ce bord; la pente postérieure est 
plus fortement aplatie que chez le mâle; la 
crête et la pente postérieures portent toutes 
deux des costules radiales fortes et sinueu- 
ses qui se terminent en denticules au bord 
de la coquille. Chez les deux sexes 
l’épiderme est jaunâtre, brun jaunâtre ou 
vert jaunâtre et couvert de nombreux rayons 
brisés vert foncé sauf que les rayons sont 
plus étroits et partiellement obscurs sur la 
pente postérieure. Les rayons sont souvent 
interrompus par des taches pâles en forme 
de chevrons. Chez les vieux spécimens les 
rayons disparaissent près du bord ventral. 
Nacre blanchâtre. Sommets élevés au-des- 
sus de la charnière, profondément creusés 
et, chez les adultes, aplatis au bout par 
frottement mutuel. Sculpture des sommets 
composée de 3 ou 4 bourrelets obscurs à 
double boucle mal accusée. Dents de la 
charnière hautes et comprimées: pseudo- 
cardinales tranchantes, inclinées vers 
l’avant, déchiquetées, 2 dans chaque valve; 
dents latérales courtes, striées, lamellifor- 


mes, 1 dans la valve droite et 2 dans la 
gauche. Cette espèce ne ressemble à aucune 
autre au Canada. Comparer à la TrunciUa 
truncata et à VAlasmidonta marginata. 

RÉPARTITION 

Bassin des Grands lacs dans le lac Érié et 
les tributaires des lacs Huron, Ste-Claire et 
Érié. Bassin de rOhio-Mississippi vers le 
sud jusque dans le nord de l’Alabama. 

ÉCOLOGIE 

Caractéristique des petits rapides des ri- 
vières et des ruisseaux, tout comme ses 
congénères. Habite les fonds pierreux ou 
sableux dans lesquels elle s’enfouit profon- 
dément. Sa reproduction est à long terme 
et la période gravide dure de septembre 
jusqu’à mai. Les glochidiums sont petits, 
sans crochets et presque circulaires sauf la 
charnière qui est droite. Le poisson-hôte est 
inconnu. 


354 




143 

Dysnomxa triquetra 

a, d: Rivière Thames, Chatham (Ont.); 49,2 mm (mâle). 

b, c: Même provenance (femelle). 

Le spécimen femelle dont l’illustration en couleur 
apparaît à la page 244 provient de la rivière Green à 
Mumfordville, Han Co. (Kentucky), (x 2/3). 


355 


X Superfamille - Sphaeriacea 
(Sphaeriacés) 


FAMILLE - CORBICULIDAE (Corbiculidés) 
(Petites Corbeilles) 


Coquilles de taille moyenne ou grande, bivalves, la plupart 
assez épaisses, ovalaires et à stries concentriques. Épiderme 
jaune, vert ou brun. Dents de la charnière fortes: 3 pseudo- 
cardinales divergentes, dents latérales longues, ordinaire- 
ment striées, devant et derrière les pseudo-cardinales. Pied 
grand. La plupart des espèces ont des larves pélagiques. 

La famille est endémique en Amérique du Nord et du Sud, 
en Afrique et en Asie; elle habite les eaux douces et 
saumâtres. 


357 


144 

Corbicula fluminea 
(Müller, 1774) 

Petite Corbeille d’Asie 

DESCRIPTION 

(de spécimens de l’État de Washington) 
Coquille atteignant environ 50 mm de 
longueur, 50 mm de hauteur 
(H/L 0,84-0,91), assez renflée 
(H/L 0,56-0,67), plus ou moins triangulaire 
mais variable, typiquement à test assez 
épais. Sommets hauts et près du centre de la 
charnière. Bord dorsal interne en forme de 
V ouvert, bords antérieur et postérieur 
arrondis, bord ventral long et largement 
arqué. Dents latérales longues, fortes, fine- 
ment striées, situées devant et derrière les 
sommets, 1 ou 2 dans chaque valve. 
Ligament derrière les sommets, épais, fort et 
externe. Bourrelets concentriques bas mais 
saillants, grossiers (entre 5 et 10 par 
centimètre au centre de la coquille), parfois 
irréguliers. Épiderme épais, décidu, brun 
jaunâtre à brun noirâtre, terne à luisant. La 
coquille très jeune porte environ 3 bandes 
radiales proéminentes pourpre brunâtre près 
des crochets. Nacre blanche, pourpre, ou 
blanche et pourpre par taches. 

Elle ne ressemble à aucune autre espèce 
de l’Amérique du Nord. Les individus non 
mûrs se distinguent des Sphaeries par leur 
coquille plus épaisse, leurs bourrelets con- 
centriques grossiers, leur forme presque 
triangulaire et les fines stries des dents de la 
charnière; les individus très jeunes sont 
aussi caractérisés par des bandes radiales 
d’un pourpre indécis. 

Les populations nord-américaines 
de cette espèce sont aussi connues comme 
C. manilensis (Philippi, 1844) et comme 
C. îeana (Prime, 1864). 


RÉPARTITION 

Introduite dans le bassin du fleuve Colum- 
bia dans l’État de Washington il y a environ 
40 ans, elle s’est répandue depuis vers le 
sud et vers l’est dans presque tous les États 
du sud et du centre des États-Unis. Elle 
n’a pas remonté la Columbia jusqu’au 
Canada, elle n’a pas été trouvée vivante 
ailleurs au sud de la Colombie-Britannique, 
ni dans les Grands lacs, mais il est probable 
qu’elle envahira prochainement le sud du 
Canada et elle n’a pas encore été signalée 
dans les Grands lacs. Il est possible qu’elle 
envahira bientôt la Colombie-Britannique 
par la péninsule Olympique de l’État de 
Washington, la rivière Rouge par le Missis- 
sippi supérieur ou encore les Grands lacs 
par rOhio-Mississippi supérieur également. 

ÉCOLOGIE 

Pullule parfois en nombre incroyable. Ha- 
bite les lacs, les cours d’eau et les canaux. 
Préfère surtout les fonds de vase et de sable 
mêlés. Elle est monoïque et probablement 
capable d’autofécondation. Contrairement à 
tous les autres Mollusques d’eau douce de 
l’Amérique du Nord, ses larves sont des 
véligères planctoniques; sa dispersion ra- 
pide en est donc grandement facilitée. 


358 



144 

Corbicula fluminea 

a, d: Fleuve Columbia près du barrage John Day 
(Washington); 30,2 mm. 

b, c: Fleuve Columbia près de Carson (Washington). 


359 


FAMILLE - SPHAERIIDAE (Sphaeriidés) 


Coquilles petites ou presque moyennes, bivalves, à test 
mince ou un peu épaissi, ovalaires, à stries concentriques. 
Epiderme jaunâtre ou brunâtre. Dents de la charnière 
petites: 2 pseudo-cardinales très petites dans la valve gauche 
et 1 dans la droite; dents latérales non striées devant et 
derrière les pseudo-cardinales, un seul groupe dans la valve 
gauche et un groupe double dans la droite. Pied lin- 
guiforme. Les larves se développent dans la cavité du 
manteau dont elles sont expulsées comme jeunes rampants. 
La famille est cosmopolite en eau douce. Deux sous- 
familles sont reconnues: les Sphaeriinae (Sphaeries) et les 
Pisidiinae (Pisidies). 


361 


SOUS-FAMILLE - SPHAERIINAE 
(Sphaeriinés) (Sphaeries) 


145 

Sphaerium ( Sphaerium ) 
comeum (Linnaeus, 1758) 
Sphaerie européenne 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 9 mm de 
longueur, assez haute (H/L 0,80-0,88), 
modérément renflée (E/L 0,52-0,62), 
ovalaire et à test mince. Sommets larges, 
très bas, situés au centre de la charnière. 
Bord dorsal régulièrement arqué et de 
moyenne longueur, bord ventral plus long et 
plus droit, bord antérieur arrondi, bord 
postérieur arrondi ou presque droit. Plan 
cardinal long, étroit, régulièrement arqué; 
dents de la charnière comprimées. Surface 
de la coquille couverte de stries concentri- 
ques également espacées, plus fines près des 
sommets mais obsolètes sur ceux-ci. Épi- 
derme brunâtre et luisant. 

Ressemble au 5. nitidum, mais cette 
espèce est plus petite, sa charnière est plus 
courte, les stries concentriques sont nette- 
ment visibles sur les sommets. Comparer 
aussi aux 5*. occidentale et 5. rhomboideum. 

RÉPARTITION 

Espèce originaire d’Europe et d’Asie mais 
introduite dans le bassin du fleuve 
Saint- Laurent. Habite maintenant les lacs 
Érié et Ontario, la rivière des Outaouais, 
le fleuve Saint-Laurent, le lac Champlain et 
plusieurs autres cours d’eau de cette région. 

ÉCOLOGIE 

En Amérique du Nord, elle habite les lacs 
grands et moyens ainsi que les parties à 
courant lent des cours d’eau grands et 
moyens. En Europe, elle habite divers gîtes 
en eau permanente. Chaque individu adulte 
porte de 2 à 20 petits suivant la taille et la 
maturité de l’adulte. 


362 




145 

Sphaerium comeum 

a,b,c,d: Lac Ontario près de Bath (Ont.); 7,1 mm. 
ejfjgjh: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
6,7 mm. 


363 


146 

Sphaerium (Sphaerium) fatale 
(Prime, 1851) 

Sphaerie des rivières 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 12 mm de 
longueur, plutôt haute (H/L 0,80-0,84), 
comprimée (H/L 0,47-0,52), subovalaire, à 
test d’épaisseur moyenne. Sommets très bas, 
étroits, situés en avant du centre. Bord 
dorsal plutôt long, fortement arrondi, un 
peu arqué en avant des sommets; bord 
ventral de même longueur et moins forte- 
ment arqué; bord antérieur légèrement 
arqué en haut et plus fortement en bas; bord 
postérieur fortement arqué en haut et moins 
au centre. Plan cardinal long, presque 
autant que la coquille, étroit et arqué en 
avant des sommets; dents latérales courtes, 
distinctes, distales. Surface lisse à fines 
stries concentriques sur les sommets, mais 
inégale et à stries grossières irrégulièrement 
espacées plus bas sur la coquille. Épiderme 
terne ou un peu luisant, jaunâtre, brun 
jaunâtre ou brun. 

Ressemble au S. patella de la côte du 
Pacifique et devrait lui être comparé. Cer- 
tains spécimens ressemblent au S. striati- 
num , mais ce dernier est plus renflé, a une 
surface plus lisse et de fortes stries concen- 
triques sur les sommets. 

RÉPARTITION 

Depuis le sud de l’Ontario vers le sud 
jusqu’en Géorgie et en Alabama, vers 
l’ouest jusqu’au Michigan. 

ÉCOLOGIE 

C’est une espèce de rivières et de ruisseaux 
non signalée dans les lacs. Elle habite les 
fonds de gravier, de sable graveleux et dans 
les fentes d’un fond de pierre calcaire. Son 
histoire naturelle n’a pas été étudiée. 


364 




146 

Sphaerium fatale 

a,b,Cjd: Ruisseau Millhaven près d’Odessa (Ont.); 
ll s 5 mm. 

e,f,g,h: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
10 mm. 


365 


147 

Sphaerium ( Sphaerium ) 
nitidum Clessin, 1876 
Sphaerie arctique-alpine 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 6 mm de 
longueur, relativement haute 
(H/L 0,80-1,05), de légèrement comprimée 
à très renflée (E/L 0,58-1), d’ovalaire à 
presque circulaire, à test mince, sommets 
bas, presque centraux. Bord dorsal arrondi 
et assez court, bord ventral plus ouvertement 
arrondi et beaucoup plus long, bord an- 
térieur arrondi, bord postérieur également 
arrondi mais rejoignant le bord ventral en 
angle arrondi. Plan cardinal court et très 
étroit; dents latérales toutes distales, les 
dents cardinales grêles. Surface de la 
coquille couverte de fines stries concentri- 
ques de même taille et ayant le même 
espacement sur les sommets. Plusieurs 
spécimens portent aussi des bourrelets bien 
accusés. Épiderme luisant et brun jaunâtre 
pâle. 

Ressemble au S. occidentale , mais chez 
cette espèce aucune dent latérale n’est 
distale, l’intérieur de chaque valve a une 
crête radiale et son gîte est tout à fait 
différent. Comparer aussi au 5. comeum. 

RÉPARTITION 

Labrador et Ungava vers le nord-ouest 
jusqu’à l’île Victoria et l’Alaska, vers le sud 
jusqu’au bassin du Saint-Laurent; dans 
les lacs de l’Ouest vers le sud jusqu’en Utah. 
Habite aussi tout le nord de l’Eurasie. 

ÉCOLOGIE 

Espèce arctique-alpine qui se plaît dans 
l’eau froide. Habite les lacs grands et petits 
et les rivières de diverses largeurs. Vit sur 
des fonds divers. On a trouvé jusqu’à 
6 petits, de diverses grandeurs, chez des 
spécimens adultes. Cette espèce est un des 
aliments préférés des poissons arctiques. 


366 




147 

Sphaerium nitidum 

a,b,c,d: Baie Pigeon, Lac Supérieur, frontière É.-U.- 
Canada; 6,4 mm. 

e,f,g,h: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
5,1 mm, 


367 


148 

Sphaerium ( Sphaerium ) patella 
(Gould, 1850) 

Sphaerie des Rocheuses 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 15 mm de 
longueur, assez haute (H/L 0,72-0,82), 
comprimée à renflée (E/L 0,47-0,62), plus 
ou moins ovalaire, à test d’épaisseur 
moyenne. Sommets bas et un peu an- 
térieurs. Bord dorsal arqué et plutôt long, 
bord ventral plus ouvertement arqué et plus 
long; bords antérieur et postérieur oblique- 
ment aplatis en haut et arrondis en bas. 

Plan cardinal long et arqué un peu irré- 
gulièrement; dents latérales courtes, fortes, 
situées aux extrémités du plan cardinal. 
Stries concentriques très fines sur les 
sommets et un peu plus fortes sur le corps 
de la coquille. Épiderme luisant, jaunâtre à 
brunâtre, à bandes concentriques brun 
foncé ou verdâtres sur plusieurs spécimens. 

Semblable au S.fabale de l’Est, mais 
cette dernière espèce est plus petite, terne 
plutôt que luisante et porte des stries plutôt 
fortes sur le corps de la coquille. 

RÉPARTITION 

Depuis le sud de la Colombie-Britannique 
jusqu’à l’Idaho et dans les cours d’eau du 
versant du Pacifique dans le nord de la 
Californie. 

ÉCOLOGIE 

Lacs, marais, rivières et ruisseaux. On ne 
connaît rien de ses fonds préférés. Son 
histoire naturelle est inconnue. 


368 




148 

Sphaerium patella 

a,b,c,d: Lac Abbotsford, Abbotsford (C.-B.); 12 mm, 
e,f,g,h: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
9,7 mm. 


369 


149 

Sphaerium ( Sphaerium) 
rhomboideum (Say, 1822) 
Sphaerie carrée 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 14 mm de 
longueur, assez haute (H/L environ 
0,78-0,88), modérément renflée 
(E/L 0,48-0,62), de forme plus ou moins 
rhomboidale, à test mince mais assez fort. 
Sommets bas, larges et centraux. Bord 
dorsal arqué, bord ventral aplati; bord 
antérieur arqué obliquement, faiblement en 
haut et arrondi en bas; bord postérieur 
obliquement tronqué. Plan cardinal long, 
étroit, irrégulièrement arqué. Stries concen- 
triques très fines et régulières sur les 
sommets, fines sur le corps de la coquille. 
Épiderme luisant et brun marron, ayant 
ordinairement une bande concentrique plus 
pâle au bord et parfois une ou plusieurs 
bandes pâles antérieures. 

Se reconnaît à sa forme plus ou moins 
rhomboidale, ses stries fines, ses sommets 
bas, son épiderme luisant et foncé à bandes 
pâles. Comparer aux 5. comeum,S. nitidum 
et S. occidentale. 

RÉPARTITION 

Du Nouveau-Brunswick à la Colombie- 
Britannique et du Maine jusqu’à la Pennsyl- 
vanie etTIdaho. 

ÉCOLOGIE 

Habite les lacs, les étangs et les cours d’eau. 
Se plaît dans des lieux calmes, parmi les 
plantes aquatiques et de préférence sur des 
fonds vaseux. Les adultes portent ordinaire- 
ment de 2 à 1 1 petits de tailles variées. 


370 




149 

Sphaerium rhomboideum 
a,b,c,d: Ruisseau Selby, Selby (Ont.); 1 1,2 mm. 
e,f,g,h: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
9,1 mm. 


371 


150 

Sphaerium ( Sphaerium ) simile 
(Say, 1816) 

Sphaerie géante 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 25 mm 
de longueur, modérément haute 
(H/L 0,72-0,80) et renflée (E/L 0,50-0,58), 
oval aire-allongée, à test plutôt mince ou 
assez épais et fort. Sommets bas et subcen- 
traux. Bords dorsal et ventral régulièrement 
arqués; bords antérieur et postérieur aplatis 
obliquement en haut, en pointe arrondie 
au-dessous du centre. Plan cardinal étroit; 
dents latérales comprimées et tranchantes. 
Surface couverte de stries concentriques 
épaisses, plutôt grossières et également 
espacées (moins de 8 par millimètre au 
centre de la coquille, mais plus espacées 
près des sommets). Épiderme brun ou 
jaunâtre, à bandes concentriques plus fon- 
cées et plus pâles. Intérieur bleuâtre et 
saumon près des cavités ombonales, 

La forte taille de la coquille, les stries 
concentriques également espacées distin- 
guent cette espèce de toutes les autres. 

RÉPARTITION 

Dans toute la partie sud du Canada, surtout 
dans la forêt boréale, et vers le sud jusqu’en 
Virginie, en Iowa et au Wyoming. 

ÉCOLOGIE 

Espèce commune qui habite toutes sortes 
d’habitats aqueux permanents parmi les 
plantes aquatiques sur fonds vaseux ou 
sableux. On a trouvé des petits de tailles 
variées chez la plupart des spécimens 
adultes. La longévité maximale de cette 
espèce est d’environ 8 ans. 


372 




150 

Sphaerium simile 

a,b,c,d: Lac Wabaskang, Vermilion Bay (Ont.); 

14,6 mm. 

e,f: Un autre spécimen provenant du même endroit, 
mais dont les dents de la charnière sont inversées; 
14,8 mm. 


373 


151 

Sphaerium ( Sphaerium ) 
striatinum (Lamarck, 1818) 
Sphaerie striée 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 14 mm 
de longueur, relativement haute 
(H/L 0,78-0,92), assez renflée 
(E/L 0,54-0,70), plus ou moins ovalaire et 
plutôt épaisse et solide. Sommets bas à 
modérément hauts, un peu en avant du 
centre. Bords dorsal et ventral régulière- 
ment arqués; bords antérieur et postérieur 
plus fortement arqués ou aplatis oblique- 
ment au-dessus du centre. Plan cardinal 
assez long, d’épaisseur moyenne, irré- 
gulièrement arqué; dents latérales saillan- 
tes, Surface de la coquille à stries concentri- 
ques irrégulièrement espacées et soit fortes 
ou faibles sur différentes parties de la 
coquille. Épiderme jaunâtre à brunâtre, à 
bandes concentriques plus foncées et plus 
pâles chez plusieurs spécimens. Intérieur 
bleuâtre à blanchâtre. 

Se reconnaît à sa taille moyenne, sa 
coquille lourde et plutôt renflée et ses stries 
concentriques caractéristiques irrégulière- 
ment espacées; ces dernières sont fortes 
ou faibles chez un même individu mais non 
plus faibles sur les sommets. Deux autres 
formes du S. striatinum sont reconnues, soit 
•S". s. acuminatum et S. s. emarginatum. Pour 
de plus amples détails, consulter Herrington 
(1962) ou Clarke (1973). 

RÉPARTITION 

Se trouve depuis le Nouveau- Brunswick 
jusqu’au nord de l’Ontario et au fleuve 
Mackenzie, partout aux États-Unis et vers le 
sud, au moins jusqu’au Mexique. 


ÉCOLOGIE 

Espèce commune qui vit surtout dans les 
rivières et les ruisseaux, mais se trouve 
également dans les grands lacs et rarement 
dans les petits lacs. Elle n’habite pas les 
marais, l’eau stagnante, ou les habitats 
aqueux temporaires. Quelques petits de 
diverses tailles sont portés par la plupart des 
adultes. 


374 




151 

Sphaerium striatinum 

a,b,c,d: Rivière Black supérieure, Pefferlaw (Ont,); 
12,3 mm. 

e,f: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
13 mm. 


375 


152 

Sphaerium ( Herringtonium ) 
occidentale (Prime, 1853) 
Sphaerie de Herrington 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 7 mm de 
longueur, relativement haute 
(H/L 0,78-0,88), modérément renflée 
(E/L 0,45-0,60), régulièrement ovalaire, à 
test mince. Sommets au centre de la 
charnière, arrondis et hauts. Bord dorsal 
arrondi et de moyenne longueur; bord 
ventral plus long et plus ouvertement arqué; 
bord antérieur assez fortement arrondi sur- 
tout juste au-dessous du centre; bord pos- 
térieur plus ouvertement arrondi. Plan 
cardinal très long, étroit, à denticules 
latéraux tranchants situés au centre ou à 
peu près. Surface à fines stries concentri- 
ques basses, plus fines sur le sommet et tout 
près de ce dernier, À l’intérieur de chaque 
valve une crête basse mais distincte relie la 
cavité ombonale au centre du bord ventral. 
Épiderme brun jaunâtre pâle à brun, terne à 
faiblement luisant. Les adultes portent aussi 
des bourrelets de croissance bien prononcés. 

Ressemble un peu au S. comeum , bien 
que chez ce dernier les sommets soient à 
peine élevés au-dessus du bord dorsal et non 
distinctement. La crête médiane interne 
de chaque valve ne se trouve que chez le 
5. occidentale. Comparer aussi aux 5. niti- 
dum et S. partumeium. 

RÉPARTITION 

Se trouve sporadiquement depuis Terre- 
Neuve et le Nouveau-Brunswick jusqu’à la 
Colombie-Britannique dans les régions à 
sous-sol calcaire. Elle est répandue vers 
le sud jusqu’en Géorgie, en Utah et au 
Colorado. 


ÉCOLOGIE 

Se confine aux gîtes asséchés durant un 
certain temps chaque année. Les endroits 
typiques sont les fossés, les marécages et les 
petits étangs peu profonds, mais se trouve 
aussi parmi les feuilles mortes humides. 
C’est l’espèce la plus amphibie de tous les 
Mollusques bivalves d’Amérique du Nord. 
Les adultes ne portent que quelques petits 
(de 2 à 5 environ) qui sont tous de la même 
taille. 


376 




152 

Sphaerium occidentale 
a,b,c: Un étang à Woodstock (Ont.); 7,1 mm. 
d,e/: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
6,6 mm. 


377 


153 

Sphaerium ( Musculium ) 
lacustre (Müller, 1774) 

Sphaerie lacustre 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 14 mm 
de longueur, relativement haute 
(H/L 0,80-0,97), assez renflée 
(E/L 0,56-0,67), trapézoïdale à rhomboïdale 
et à test mince. Sommets saillants, dépas- 
sant le bord dorsal, normalement calyculés, 
situés en avant du centre. Bords dorsal et 
ventral largement arqués; bord antérieur 
arrondi en haut et un peu plus fortement en 
bas; bord postérieur arrondi à l’horizontale 
en haut, fortement arrondi au bas, et plus 
long que le bord antérieur. Plan cardinal 
plutôt long, très étroit et parfois même 
presque absent, de sorte que les dents 
latérales semblent attachées à la paroi de la 
coquille. Dents latérales grêles mais distinc- 
tes. Surface plutôt luisante et couverte de 
stries inégales et concentriques fines ou très 
fines, et aussi de fines stries radiales chez 
certains spécimens. Épiderme brun jaunâtre 
à brun. 

Outre la forme typique, deux formes du 
5'. lacustre sont reconnues. La forme ryck- 
holti (Normand, 1844) a des sommets plus 
hauts et un bord dorsal plus court de même 
que plus arrondi, La forme jayense (Prime, 
1851) a un bord dorsal plus droit et des 
bords antérieur et postérieur plus tronqués. 
Voir Herrington (1962) à ce sujet. 

Cette espèce ressemble au S. partumeium, 
mais ce dernier a des stries concentriques 
plus fines et plus également espacées, un 
bord antérieur plus arrondi et une surface 
plus luisante. Comparer aussi au 5. securis. 


RÉPARTITION 

Très répandue au Canada au sud de la 
limite des arbres, partout aux États-Unis 
(sauf le Sud-Ouest) et vers le sud jusqu’en 
Amérique du Sud. Signalée aussi en 
Europe, en Australie et aux îles Hawaï. 

ÉCOLOGIE 

Habite les lacs, les étangs, les rivières et les 
ruisseaux permanents de toutes tailles, sur 
fonds de vase mais aussi quelquefois sur 
fonds de sable. Les fossés de chemin 
peuvent aussi l’héberger. Quelques petits 
seulement ou encore plusieurs (de 1 à 28) 
ont été trouvés dans des spécimens cana- 
diens; chez un seul adulte il peut y avoir des 
petits tous de la même taille ou de deux 
tailles différentes. 


378 




153 

Sphaerium lacustre 

a,b,c,d: Lac Mocassin, Canton de Denbigh (Ont.); 
8,3 mm (forme typique). 

e,f,g,h: Forme ryckholti : Un étang près de Turner 
Valley (Alb.); e et/ 7,5 mm,£ et h 6,7 mm. 


379 


154 

Sphaerium ( Musculium ) 
partumeium (Say, 1822) 
Sphaerie des marais 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 7 mm de 
longueur chez les spécimens canadiens 
mais jusqu’à 13 mm chez d’autres vivant 
plus au sud; relativement haute 
(H/L 0,84-0,88), assez renflée 
(E/L 0,55-0,64), quadrangulaire-ovalaire, à 
test mince. Sommets bas, plus ou moins 
centraux, souvent calyculés. Bord dorsal 
presque droit et assez long; bord ventral un 
peu plus long que le bord dorsal et bien 
arqué; bord antérieur arrondi; bord pos- 
térieur tronqué et un peu arrondi, presque 
perpendiculaire au bord dorsal qu’il rejoint 
en un angle défini mais arrondi et rejoi- 
gnant aussi le bord ventral en une courbe 
assez accusée. Plan cardinal long, très étroit 
et parfois à dents latérales semblant surgir 
de la paroi de la coquille. Dents latérales 
étroites mais distinctes. Stries concentri- 
ques fines et régulièrement espacées. Épi- 
derme luisant, lisse, brun grisâtre à brun 
jaunâtre. 

Cette espèce peut ressembler au 
5. securis , mais celui-ci est un peu plus 
petit; il porte des stries plus fortes et son 
bord antéro-ventral est arqué plus haut, ce 
qui produit un bord antérieur très court. 
Comparer aussi aux S. lacustre et S. 
occidentale, 

RÉPARTITION 

Du Nouveau-Brunswick à la Saskatchewan, 
au sud-ouest de la Colombie-Britannique 
et partout aux États-Unis sauf à l’extrême 
sud-ouest. 


ÉCOLOGIE 

Espèce commune. Habite les lacs grands et 
petits, les étangs, les marécages, les étangs 
vernaux et les cours d’eau lents de toutes 
tailles. Son fond préféré est la vase. Quel- 
ques petits ou plusieurs (de 2 à 30), tous 
de quelque taille distincte, sont portés par 
chaque adulte. 


380 




154 

Sphaerium par ru me mm 

а, b,c,d: Un étang à Sainte-Anne-de-Bellevue (Qué.); 

б, 7 mm, 

e,f,g,h: Un marécage dans le canton Asphodel (Ont.); 
5,4 mm. 


381 


155 

Sphaerium (Musculium) securis 
(Prime, 1851) 

Sphaerie des étangs 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 6 mm 
de longueur, relativement haute 
(H/L 0,83-0,92), assez renflée 
(E/L 0,54-0,62), quadrangulaire-ovalaire, à 
test mince. Sommets plus ou moins près 
du centre de la charnière, un peu renflés, 
souvent calyculés. Bord dorsal plutôt long et 
légèrement à modérément arqué; bord ven- 
tral un peu plus long, en courbe arrondie, 
haute vers l’avant, causant un rapetissement 
accusé du bord antérieur arqué; bord pos- 
térieur tronqué-arrondi, beaucoup plus long 
que le bord antérieur et formant un angle 
droit avec le bord dorsal. Plan cardinal long 
(presque toute la longueur de la coquille), 
arqué irrégulièrement, très étroit, portant 
des dents grêles mais distinctes. Stries 
concentriques assez grossières à modéré- 
ment fines et espacées également. Épiderme 
terne à luisant, brun jaunâtre à brun et 
souvent enduit d’un dépôt brun rouille. 

RÉPARTITION 

De Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse à la 
Colombie-Britannique et la partie sud-ouest 
des Territoires du Nord-Ouest. D’un bout 
à l’autre des États-Unis sauf les États du 
Sud-Ouest aride. 

ÉCOLOGIE 

Habite les lacs, les étangs, les rivières et les 
ruisseaux de toutes tailles, dans les habitats 
aqueux permanents ou temporaires. Pres- 
que partout où elle habite, le fond est vaseux 
et les plantes abondantes. Quelques petits 
(jusqu’à trois tailles distinctes) se trouvent 
dans la plupart des spécimens adultes. 


382 




155 

Sphaerium securis 

a,b,Cjd: Un étang temporaire à Carp (Ont.); 7,5 mm. 
e,f,g,h: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
6,4 mm. 


383 


156 

Sphaerium (Musculium) 
transversum (Say, 1829) 
Sphaerie longue 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 1 5 mm 
de longueur, relativement basse 
(H/L 0,66-0,77), modérément renflée 
(E/L 0,47-0,52), ovalaire-allongée, à test 
mince. Sommets étroits, hauts, parfois 
calyculés, antérieurs. Bord dorsal long et un 
peu arqué; bord ventral plus long et à courbe 
ouverte; bords antérieur et postérieur à 
courbe aplatie ou obliquement tronquée en 
haut, fortement arrondie en bas et dessinant 
souvent un angle avec les bords dorsal ou 
ventral ou les deux à la fois. Plan cardinal 
long, étroit, un peu arqué, infléchi derrière 
les dents cardinales; dents latérales compri- 
mées et courtes. Stries concentriques très 
fines sur les sommets et modérément fines 
et un peu irrégulières sur le corps de la 
coquille. Épiderme jaunâtre à brun jaunâtre. 

La forme allongée de cette espèce la rend 
très facile à reconnaître. Comparer au S. 
partumeium. 

RÉPARTITION 

Du Québec jusqu’à la partie sud-ouest des 
Territoires du Nord-Ouest et en Colombie- 
Britannique, vers le sud jusqu’en Floride, 
au Texas et au Mexique. Absente des 
provinces de l’Atlantique, de la Nouvelle- 
Angleterre et de presque tout l’extrême 
ouest des États-Unis. Introduite en 
Angleterre. 

ÉCOLOGIE 

Habite les lacs, les marais et les rivières de 
grande ou moyenne taille. Vit surtout sur la 
vase mais quelquefois aussi sur le sable. 
Quelques petits ou plusieurs (de 5 à 34) 
ayant jusqu’à quatre tailles distinctes ont été 
observés chez les individus adultes 
canadiens. 


384 




156 

Sphaerium transversum 

a,b,c,d: Lac Winnipeg près de Gimli (Man.); 9>3 mm. 
e,f,g,h: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
9,8 mm. 


385 


SOUS-FAMILLE - PISIDIINAE 
(Pisidiinés) (Pisidies) 


157 

Pisidium (Pisidium ) amnicum 
(Müller, 1774) 

Grande Pisidie européenne 

DESCRIPTION 

Coquille très grande pour le genre, attei- 
gnant presque 10 mm de longueur, relative- 
ment basse (H/L 0,74-0,81), comprimée 
(E/L 0,50-0,60), plus ou moins elliptique et 
assez massive. Sommets bas, non renflés, 
situés environ au tiers de la distance de 
Tarrière à l’avant. Bord dorsal arqué et 
rejoignant les bords antérieur et postérieur 
sans angle; bord antérieur long, un peu 
arqué en haut, arrondi au centre; bord 
ventral long, régulièrement convexe, pas- 
sant insensiblement au bord postérieur; 
bord postérieur arqué ou subtronqué. Dents 
cardinales plus près des dents latérales 
antérieures que postérieures. Charnière de 
longueur moyenne et plutôt massive. Stries 
grossières et bien espacées (moins de 10 
par millimètre) et ne devenant pas obsolètes 
près des sommets. Épiderme brun jaunâtre 
et luisant. 

Se distingue facilement par sa grande 
taille, sa forme, ses stries grossières qui 
continuent sur les sommets et la position 
relative des dents cardinales. Comparer aux 
P. adamsi,P. dubium et P. idahoense. 

RÉPARTITION 

Introduite d’Europe, où elle est très répan- 
due, en Amérique du Nord. Habite mainte- 
nant dans presque tout le bassin des Grands 
lacs et du Saint- Laurent et le bassin du 
fleuve Delaware. Se trouve aussi en Afrique 
du Nord. 


ÉCOLOGIE 

En Amérique du Nord, cette espèce n’habite 
que les grands lacs et les grands cours d’eau. 
En Europe, on la trouve aussi dans les petits 
cours d’eau et les canaux. Elle vit sur des 
fonds variant depuis la vase au sable et au 
gravier. On sait très peu de sa biologie. 


386 




157 

Pisidium ammcum 

a 3 bjCjd: Baie de Quinte^ Lac Ontario près 
d'Adolphustown (Ont.); 6,7 mm. 
e,f,g,h: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
63 mm. 


387 


158 

Pisidium ( Pisidium ) dubium 

(Say, 1816) 

Pisidie géante de l’Est 

DESCRIPTION 

Coquille très grande pour le genre Pisidium, 
atteignant environ 9 mm de longueur, 
relativement haute (H/L 0,80-0,90), mo- 
dérément renflée (E/L 0,55-0,63), à peu près 
ovalaire et massive. Sommets larges, sail- 
lants, relativement bas, situés au tiers de la 
distance de Pavant à l’arrière, parfois ru- 
gueux ou aplatis. Bord dorsal arqué, surtout 
à l’arrière; bord antérieur arqué et vertical 
en haut, puis fortement arrondi, se prolon- 
geant enfin dans le bord ventral convexe 
et long; bord postérieur tronqué et vertical. 
Charnière large et longue. Dents cardinales 
un peu plus près des dents latérales pos- 
térieures qu’antérieures. Surface à stries 
grossières, concentriques, largement espa- 
cées (de 10 à 12 environ par millimètre), 
mais disparaissant à la partie supérieure de 
la coquille. Épiderme brun jaunâtre ou brun 
rougeâtre, terne ou un peu luisant. 

D’après Herrington (1962), les détails sur 
les dents de la charnière sont les suivants: 
latérales plutôt courtes, à peine plus que des 
denticules émoussés; latérales de la valve 
droite divisées par une fosse profonde qui 
reçoit les denticules de la valve gauche; 
denticules de l’Al et PI sur le côté distal du 
centre, de PA2 sur le côté distal du centre 
ou distales, de la P2 distales; cardinales 
centrales ou même un peu près des denti- 
cules postérieurs (condition absente chez 
toute autre espèce). Les cardinales sont 
extraordinaires; celles de la valve gauche 
ressemblent fortement à celles de la valve 
droite; les extrémités internes des C2 et C4 
et l’extrémité postérieure de la C3 atteignent 
toutes le bord intérieur du plan cardinal et 
le centre de la C3 atteint ou presque le bord 
extérieur du plan cardinal. La C4 est 


d’ordinaire en forme de coin arqué. Consul- 
ter Herrington (1962) pour de plus amples 
détails. 

Ressemble au P. amnicum auquel il doit 
être comparé. Voir aussi les P. adamsi et 
P. idahoense . La forme des dents varie un 
peu, par exemple la C2 peut être en forme 
d’U renversé ou solide et s’éloigner de la C4, 

RÉPARTITION 

Au Canada, cette espèce n’est connue que 
du sud de l’Ontario dans les lacs Ste-Claire 
et Ontario et dans le bassin du Saint- 
Laurent. Aux États-Unis, on la trouve du 
Vermont au Michigan et vers le sud 
jusqu’en Floride et en Alabama, 

ÉCOLOGIE 

Habite les rivières et les lacs de diverses 
tailles. Vit sur les fonds vaseux ou sableux. 
Les détails de sa biologie sont inconnus. 


388 




158 

Pisidium dubium 

a,b,c,d: Rivière Ouse près de McLean (Ont.); 8,6 mm. 
e,f: Un autre spécimen provenant du même endroit; 
6,9 mm. 


389 


159 

Pisidium ( Pisidium ) idahoense 

Roper, 1890 

Pisidie géante du Nord 

DESCRIPTION 

Coquille de très grande taille, atteignant 
jusqu’à environ 12 mm de longueur, relati- 
vement haute (H/L 0,82-0,92), de compri- 
mée à modérément renflée (E/L 0,47-0,68), 
presque ovalaire, de forme variable et 
massive. Sommets un peu hauts et renflés, 
situés environ au tiers de la distance de 
l’arrière à l’avant. Bord dorsal court et 
arrondi; bord antérieur arrondi et droit en 
haut, en pointe arrondie en bas; bords 
ventral et postérieur largement arrondis. 
Plan cardinal modérément massif et long. 
Surface couverte de stries fines (15 ou plus 
par millimètre). Épiderme jaunâtre ou brun 
jaunâtre et luisant. 

D’après Herrington (1962), les détails sur 
les dents de la charnière sont les suivants: 
latérales courtes chez les spécimens de 
grande taille; denticules plutôt émoussés au 
sommet; ceux de l’Al sur le côté distal du 
centre ou distaux, de la PI distaux, de J’A2 
proximaux ou sur le côté proximal du 
centre, de la P2 centraux; cardinales un peu 
plus près des denticules antérieurs; la C2 
très courte et arquée ou formant un D 
renversé; la C4 beaucoup plus longue, 
droite ou très légèrement courbée et pen- 
chée vers le denticule de la P2 ou un peu en 
dedans; la C3 plutôt longue et fortement 
courbée, à peu près parallèle au plan 
cardinal, souvent beaucoup plus mince au 
centre qu’aux extrémités, bout postérieur un 
peu plus agrandi que l’antérieur. 

Cette espèce est reconnaissable à sa 
grande taille, ses stries fines, son épiderme 
luisant. C’est le seul grand Pisidium se 
trouvant dans les Territoires du Nord-Ouest 
et à l’ouest de la Saskatchewan. 


RÉPARTITION 

Se trouve depuis les Grands lacs vers le 
nord-ouest jusqu’à la côte de l’océan Arcti- 
que (partie occidentale des Territoires du 
Nord-Ouest et Alaska), vers le sud dans les 
Rocheuses jusqu’en Californie, et en colo- 
nies discontinues dans l’île-du-Prince- 
Édouard. Présente aussi en Suède. 

ÉCOLOGIE 

Habite le plus souvent des lacs froids 
arctiques-alpins, mais vit aussi dans de 
petits lacs relativement chauds de la partie 
sud de son aire. Son gîte ordinaire est un 
fond de sable parmi les plantes aquatiques. 
On ne sait rien de son histoire naturelle. 


390 




159 

Pisidium idahoense 

a,b,Cjd: Baie McVicar, Grand lac de l’Ours 
(T. du N.-O.); 7>1 nun. 
e,fjgjh: Baie Conjuror, Grand lac de l’Ours 
(T. du N.-O.); 6 } Z mm. 


391 


160 

Pisidium (Cyclocalyx) adamsi 
Prime, 1852 
Pisidie d’Adams 

DESCRIPTION 

Coquille grande., atteignant environ 7 mm 
de longueur, bien haute (H/L 0,77-0,89), 
renflée (E/L 0,56-0,70), ovalaire- 
triangulaire, assez massive. Sommets larges 
et amples, aplatis près de leur extrémité 
(se voit plus facilement sur les spécimens 
jeunes). Bord dorsal long, souvent arqué, 
rejoignant le bord antérieur dans un angle; 
bord antérieur long, arqué, droit en haut, 
en pointe arrondie en bas; bord ventral long 
et légèrement arqué; bord postérieur tron- 
qué et vertical. Plan cardinal massif, long et 
arqué. Surface sculptée de stries concentri- 
ques plutôt fines, tassées (plus de 15 par 
millimètre) et de bourrelets de croissance 
saillants. Épiderme brun jaunâtre, un peu 
luisant, mais plus terne que chez la plupart 
des autres espèces. 

D’après Herrington (1962), les détails sur 
les dents de la charnière sont les suivants: 
latérales fortes et à forts denticules, larges 
en dessus. Denticules de F Al du côté distal 
du centre; denticules de la PI distaux, de 
FA2 proximaux, de la P2 du côté distal du 
centre; les cardinales sont centrales ou du 
côté antérieur du centre; la C3 longue, 
fortement arquée, son bout postérieur un 
peu agrandi; la C4 est aussi longue que 
la C2 ou plus longue que cette dernière, 
mais près du denticule de la P2 ou juste en 
dedans de celui-ci; la C2 est de longueur 
variable, très arquée ou pliée. 

Cette espèce se reconnaît à sa grande 
taille, ses sommets aplatis, ses stries relati- 
vement fines, sa forme subtriangulaire et 
son épiderme modérément luisant. Com- 
parer aux autres grandes espèces de Pisi- 
dium, c’est-à-dire les P. amnicum , P. dubium 
et P. idahoense. 


RÉPARTITION 

Habite tout le sud du Canada depuis la 
Nouvelle-Écosse jusqu’au nord de l’Ontario 
et la Saskatchewan et vers le sud aux États- 
Unis jusqu’en Alabama et au Colorado. 

ÉCOLOGIE 

Habite les lacs, les étangs, les rivières et les 
ruisseaux qui ont au moins 8 m de largeur. 
Vit surtout sur les fonds vaseux. On a 
signalé des adultes portant de 10 à 66 petits. 


392 




160 

Fisidium adamsi 

a: Rivière Saint-Jean, Fredericton (N.-B.) (x 11). 
b,c: Un autre spécimen provenant du même endroit 
(X 11). 


393 


161 

Pisidium (Cyclocalyx) 
casertanum (Poli, 1795) 

Pisidie de Poli 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 5 mm de 
longueur, relativement haute (H/L environ 
0,82-0,90), modérément renflée (E/L en- 
viron 0,59-0,77), subovalaire, très variable 
de forme et test d’épaisseur moyenne. 
Sommets arrondis, un peu hauts, situés 
presque au centre ou un peu en arrière du 
centre. Bords dorsal et ventral légèrement 
arqués; bord antérieur modérément long et 
arrondi; bord postérieur tronqué. Plan cardi- 
nal faisant plus des trois quarts de la 
longueur de la coquille, denticules des dents 
latérales assez tranchants. Surface de la 
coquille finement striée. Épiderme de mo- 
dérément terne à un peu luisant. 

D’après Herrington (1962), les détails sur 
les dents de la charnière sont les suivants: 
denticules de l’Al du côté distal du centre, 
de T A2 proximaux ou du côté proximal 
du centre, de la P2 du côté distal du centre; 
les PI et P3 courtes, leurs denticules 
distaux, cardinales près des denticules an- 
térieurs; la C3 un peu arquée et légèrement 
agrandie à son bout postérieur, la C2 
ordinairement en forme de D renversé, la 
C4 mince et plus ou moins arquée, inclinée 
vers l’intérieur de la coquille. 

Ressemble au P . ferrugineum , mais chez 
cette espèce le denticule de l’A2 a des bords 
latéraux presque verticaux au lieu de forte- 
ment inclinés mais non verticaux. Com- 
parer aussi aux autres espèces du sous-genre 
Cyclocalyx. 

RÉPARTITION 

Dans tout le Canada sauf l’Arctique. C’est 
le Mollusque d’eau douce le plus répandu 
dans le monde entier; il habite toute 
l’Amérique du Nord et du Sud, l’Eurasie, 
l’Afrique et l’Australie. 


ÉCOLOGIE 

Le Pisidium le plus abondant au Canada. 
Habite les lacs, les étangs, les rivières, les 
petits ruisseaux, les fossés, les marais et 
même les gîtes vernaux. L’adulte a une 
portée de 1 à 40 petits et plus. Les individus 
d’une colonie étudiée dans le Michigan 
vivaient un an. 


394 




161 

Pisidium casertamtm 

a,b,c,d: Lac Villebon près de Louvicourt (Qué.) 
(a,b,c x ll;d x 14). 


395 


162 

Pisidium ( Cyclocalyx ) 
compressum Prime, 1852 
Pisidie à sommet strié 

DESCRIPTION 

Coquille de taille moyenne, atteignant 
environ 5,5 mm de longueur, relativement 
haute (H/L 0,85-0,97), renflée 
(E/L 0,65-0,75), plus ou moins triangulaire 
et solide. Sommets étroits, saillants, presque 
toujours aplatis et situés près de l’arrière, 
chacun d’entre eux portant typiquement une 
crête concentrique saillante. Bord dorsal 
court et arrondi; bord antérieur un peu 
allongé, légèrement arqué en haut, à pointe 
arrondie en bas; bord ventral long et 
régulièrement arrondi; bord postérieur tron- 
qué et plus ou moins vertical. Charnière 
longue, massive et courbée. Surface à fines 
stries concentriques (15 ou plus par milli- 
mètre). Épiderme brun jaunâtre pâle, parfois 
à bande concentrique plus foncée; de terne 
à un peu luisant. 

D’après Herrington (1962), les détails de 
la charnière sont les suivants: latérales 
plutôt courtes, incorporées au plan cardinal; 
l’A3 et la P3 ont tendance à s’incurver 
autour de la fosse du sillon, les denticules 
émoussés au sommet; denticules de T Al 
distaux, de la PI, A2 et P2 centraux ou sur 
le côté distal du centre; cardinales centrales; 
la C3 courte, fortement arquée, son bout 
postérieur de beaucoup le plus grand; la C2 
courte et trapue en forme de D renversé; 
la C4 plutôt courte (mais quelquefois bien 
longue), un peu arquée, inclinée vers le 
denticule de la P2; il y a un espace 
considérable entre l’extrémité postérieure de 
la C2 et de la C4. 

Se reconnaît à sa taille moyenne, ses 
sommets étroits et hauts, dont chacun porte 
en général une crête saillante, et à sa 
charnière longue de plus des trois quarts de 
la longueur de la coquille. Comparer aux 
P. henslowanum et P. supinum. 


RÉPARTITION 

Très répandue au Canada et en Alaska au 
sud de la limite des arbres. Se trouve d’un 
bout à l’autre des États-Unis jusqu’au 
Mexique. 

ÉCOLOGIE 

Habite les lacs, les étangs, les rivières et les 
ruisseaux permanents, sur des fonds divers. 
Ordinairement, elle vit parmi les plantes 
aquatiques en eau peu profonde. Les adultes 
portent chaque année jusqu’à 42 petits. 


396 




162 

Pisidium compressum 

a,b,c,d: Ruisseau Baxter près de Millbrook (Ont.) 
(a x ll;b,c,d x 14). 


397 


163 

Pisidium ( Cyclocalyx ) 
equilaterale Prime, 1852 
Pisidie ronde 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant presque 4 mm de 
longueur, relativement haute 
(H/L 0,86-0,97) et renflée (E/L 0,60-0,80), 
de presque circulaire à ovalaire, à test épais. 
Les sommets sont grands, renflés et situés 
près du centre. Bord dorsal long et plutôt 
fortement arrondi; bord ventral de longueur 
moyenne et un peu moins arrondi; les bords 
antérieur et postérieur encore plus forte- 
ment arrondis; tous les bords réunis dessi- 
nent une ellipse presque circulaire. Char- 
nière faisant beaucoup plus que les trois 
quarts de la longueur de la coquille et plan 
cardinal massif. Surface luisante et couverte 
de stries assez fines (environ 30 par 
millimètre). 

Diaprés Herrington (1962), les détails des 
dents de la charnière sont les suivants: 
latérales massives, plutôt courtes, les denti- 
cules émoussés au sommet; denticules de 
l’Al distaux, de la PI sur le côté distal du 
centre ou centraux, de l’A2 distaux ou du 
côté distal du centre, de la P2 centraux, 
les cardinales centrales, la C3 abruptement 
arquée, son extrémité antérieure plutôt 
grêle, la C2 de taille variable, la C4 presque 
droite, inclinée vers le denticule de la P2; 
l’espace entre la C2 et la C4 est une fente 
dirigée vers le denticule de la P2. Lorsqu’on 
examine une seule valve de l’intérieur, 

[cette espèce] a un contour plus circulaire 
que celui de tous nos autres Pisidium. 

Se distingue par sa petite taille, ses 
sommets amples, larges et situés presque au 
centre, sa charnière longue et massive, son 
épiderme luisant ainsi que son bord cir- 
culaire-elliptique. 


RÉPARTITION 

Depuis le Nouveau-Brunswick jusqu’au 
voisinage de la partie est du lac Supérieur et 
vers le sud jusqu’en Virginie, en Pennsylva- 
nie et dans rillinois, 

ÉCOLOGIE 

Plutôt rare au Canada, Elle vit dans les 
ruisseaux, les rivières et les lacs, surtout sur 
des fonds sableux parmi les plantes aquati- 
ques. Jusqu’à ce jour, on ne l’a trouvée que 
dans les gîtes à sous-sol de roches ignées. 
Son anatomie et son mode de reproduction 
sont inconnus. 


398 




163 

Pisidium equilaterale 

a,b,c: Ruisseau Baker près de Lincoln (N.-B.) (a x 16; 
& etc x 14). 


399 


164 

Pisidium (Cyclocalyx) fallax 
Sterki, 1890 
Pisidie des rivières 

DESCRIPTION 

Coquille petite, atteignant environ 3,5 mm 
de longueur, modérément haute 
(H/L 0,80-0,90), plutôt comprimée 
(E/L 0,50-0,62), subovalaire et à test 
d’épaisseur moyenne. Sommets un peu en 
arrière du centre, parfois aplatis au bout 
et à crête basse. Bord dorsal arqué; bord 
antérieur légèrement arqué en haut et plutôt 
fortement convexe au centre; bord ventral 
arqué et prolongé insensiblement dans le 
bord postérieur qui est légèrement arrondi 
ou rondement tronqué. Charnière large 
et longue. Le denticule antérieur latéral de 
la valve gauche est abrupt et un peu tordu de 
droite à gauche vers l’intérieur de la 
coquille. Surface à stries concentriques 
plutôt grossières (de 20 à 30 par millimètre). 
Épiderme brun jaunâtre et terne. 

D’après Herrington (1962), les dents de la 
charnière sont comme suit: latérales pas 
très longues; la plupart des denticules bas et 
pas bien tranchants; denticules de l’Al 
centraux ou sur le côté proximal du centre, 
habituellement inclinés au-dedans (le plan 
cardinal est très élargi en cet endroit); 
denticules de la PI centraux, de la P2 
centraux ou sur le côté proximal du centre, 
de l’A2 centraux ou sur le côté proximal 
du centre, non au centre du plan cardinal 
mais bien en dedans, ce qui lui donne 
l’apparence d’une torsion de sorte qu’il n’est 
pas parallèle au bord de la coquille ni en 
travers de celle-ci, mais incliné un peu en 
dedans. Ceci rend compte de la grande 
largeur de l’Al. L’Al et l’A3 non parallèles 
mais un peu en forme de V. Les cardinales 
sont subcentrales jusqu’aux denticules an- 
térieurs; la C2 est en forme de D renversé; la 
C4 est droite ou un peu arquée et inclinée 
un peu en dedans des denticules de la P2; la 


C3 est en général courte, très arquée et 
inclinée en travers du plan cardinal mais 
elle varie beaucoup. 

On reconnaît cette espèce à sa forme 
subovalaire, à son épiderme terne et à la 
dent latérale gauche de la charnière qui est 
caractéristique. 

RÉPARTITION 

Signalée à plusieurs endroits de la moitié 
sud du Canada depuis le Québec jusqu’à 
l’Alberta et dans la partie ouest des Terri- 
toires du Nord-Ouest. Aux États-Unis, on la 
trouve dans les États du nord depuis le 
Maine et le New Jersey jusqu’à l’État de 
Washington et en Alabama. 

ÉCOLOGIE 

Assez rare. Elle habite les rivières, les étangs 
et les endroits exposés des lacs. Son fond 
préféré est de sable ou de gravier. Les petits 
naissent au printemps et, comme chez 
toutes les autres espèces de Cyclocalyx , les 
individus vivent environ un an. 


400 




164 

Pisidium fallax 

a: Baie de Quinte, Lac Ontario près d’Adolphustown 
(Ont.) (x 11). 

b,c: L’anse Millhaven près d’Odessa (Ont) (x 14). 


401 


165 

Pisidium ( Cyclocalyx ) 
ferrugineum Prime, 1852 
Pisidie rouillée 

DESCRIPTION 

Coquille petite, atteignant environ 3 mm de 
longueur, à hauteur et renflement variables 
(H/L 0,55-0,94, E/L 0,63-0,90), d’ovalaire à 
subovalaire et à test mince. Sommets 
presque au centre et en forme de tubercule 
ou bas et larges. Bords dorsal et ventral 
également arrondis; bord antérieur variable 
(souvent en pointe arrondie centrale); bord 
postérieur arrondi ou subtronqué. Plan 
cardinal étroit et mince. Denticules latéraux 
de la valve gauche fortement élevés et 
pointus. Stries grossières à fines, épiderme 
luisant mais souvent couvert d’un dépôt 
rougeâtre. 

D’après Herrington (1962), les dents de la 
charnière sont comme suit: latérales cour- 
tes, à denticules plutôt pointus; quelquefois 
les latérales internes de la valve droite sont 
arquées vers l’extérieur à leurs extrémités 
externes; les denticules de l’Al centraux ou 
du côté distal du centre, de F A2 centraux 
ou du côté proximal du centre, de la P2 
assez distaux (les denticules de l’A2 et P2 
sont courts et hauts et à bouts presque 
verticaux); cardinales droites ou légèrement 
arquées, très petites et près des denticules 
antérieurs, surtout chez les spécimens à 
bord dorsal court; la C2 et la C4 sont à peu 
près parallèles, mais non du plan cardinal 
car l’espace qui les sépare le plus souvent 
traverse le plan cardinal en diagonale. 

Cette espèce très variable se distingue 
surtout par ses dents antérieures et pos- 
térieures gauches qui portent des denticules 
fort hauts et tranchants. Typiquement, le 
denticule de l’A2 a des bords latéraux 
presque verticaux qui ne sont pas en pente 
comme chez le P. caserîanum. La position 
des dents cardinales près des denticules 
antérieurs (ni centraux, ni subcentraux) sert 


aussi à la différencier des autres espèces 
communes, telles que les P. compressum, 

P. nitidum et P. variabile. Comparer aussi 
au P. rotundatum. 

RÉPARTITION 

D’un bout à l’autre du Canada et en Alaska 
au sud d’une ligne tirée depuis la péninsule 
d’Ungava jusqu’au sud de File Victoria et 
vers le sud aux États-Unis jusqu’au 
New Jersey, en Utah et dans l’État de 
Washington. 

ÉCOLOGIE 

Habite les lacs, les étangs, les rivières et les 
ruisseaux. Se trouve ordinairement parmi 
les plantes aquatiques sur fonds sableux ou 
vaseux. Son anatomie et son histoire na- 
turelle sont peu connues. 


402 




403 


166 

Pisidium (Cyclocalyx) 
henslowanum (Sheppard, 1825) 
Pisidie de Henslow 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 4 mm de 
lnnoiipn-j relativement haute 
(H/L 0,80-0,90), un peu comprimée 
(E/L 0,45-0,60), triangulaire-ovalaire, à test 
mince, le bord antérieur en pointe arrondie 
près du bord ventral et presque toujours à 
crête saillante subconcentrique sur chaque 
sommet. Bord dorsal court et arqué, rejoi- 
gnant le bord postérieur en angle arrondi; 
bord postérieur tronqué et légèrement ar- 
qué; bord ventral en arc ouvert; bord 
antérieur en pointe arrondie en bas et en arc 
ouvert en haut. Plan cardinal faisant moins 
des trois quarts de la longueur de la 
coquille, légèrement arqué et incliné en 
arrière. Surface de la coquille terne à un peu 
luisante et couverte de stries concentriques 
plutôt grossières. 

D’après Herrington (1962), les dents de la 
charnière sont comme suit: latérales pres- 
que toutes courtes; denticule de PA1 central 
à un peu distal de la PI ou du côté distal 
du centre, de F A2 proximal et de la P2 
distal; cardinales près des denticules an- 
térieurs; la C3 fortement arquée, plus grosse 
à l’extrémité postérieure et atteignant pres- 
que le bord intérieur du plan cardinal; la 
C4 commence bien au-dessus de la C2, 
traverse en angle le plan cardinal mais n’est 
pas aussi infléchie que chez ca$ertanum\ 
la C2 un peu comme chez casertanum , son 
extrémité postérieure fortement arquée 
et son extrémité antérieure commençant en 
arrière du bord intérieur du plan cardinal. 

Cette espèce est bien caractérisée chez 
presque tous les spécimens par la crête 
subconcentrique sur chaque sommet. En 
ceci, elle ressemble au P. compressum plus 
abondant et plus répandu, mais chez cette 


espèce le plan cardinal fait plus que les trois 
quarts de la longueur de la coquille. La 
coquille est proportionnellement beaucoup 
plus haute, et l’extrémité antérieure n’est 
ni allongée ni pointue à la base. Comparer 
aussi aux P. lilljeborgi forme crisîatum et 
P. subtruncatum. 

RÉPARTITION 

Espèce introduite, probablement d’Europe, 
et maintenant très répandue dans la partie 
inférieure du bassin des Grands lacs et du 
Saint-Laurent. Se trouve aussi en Eurasie et 
en Islande. 

ÉCOLOGIE 

En Amérique du Nord, elle habite surtout 
les lacs et les cours d’eau de grande taille. 

En Europe, on la trouve aussi dans les 
rivières et les canaux non pollués. Des 
adultes portant de 1 à 7 petits ont été 
signalés en Suède. 


404 




166 

Pisidium henslowanum 

a: Lac Ontario près de Collins Bay (Ont.) (x 16). 
b,c,d: Baie Prince-Édouard, Lac Ontario (Ont.) (b x 22; 
c et d x 19). 

e,f,g,h: Lac Ontario près de Collins Bay (Ont.) (x 11). 


405 


167 

Pisidium (Cyclocalyx) lilljeborgi 
Clessin, 1886 
Pisidie de Lilljeborg 


DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 4 mm de 
longueur, proportionnellement haute 
(H/L 0,82-0,94), modérément renflée 
(E/L 0,59-0,73), triangulaire-ovalaire, à test 
plutôt mince. Sommets saillants, hauts, 
amples et situés en arrière du centre. Bord 
dorsal court, en arrière du centre, ouverte- 
ment arqué et rejoignant les bords antérieur 
et postérieur en angles; bord postérieur 
arrondi-tronqué et vertical; bord antérieur 
allongé et assez fortement arrondi; bord 
ventral long et arqué. Plan cardinal faisant 
moins des trois quarts de la longueur de 
la coquille et plutôt massif. Surface à stries 
concentriques fines à grossières; épiderme 
un peu terne à modérément luisant. 

D’après Herrington (1962), les détails des 
dents de la charnière sont les suivants: 
latérales Al, A2 et P2 modérément longues 
(Al et A3 formant un V); denticule de l’Al 
proximal ou sur le côté proximal du centre, 
ou central (un peu émoussé au sommet), 
de l’A2 proximal (haut et tranchant au 
sommet), de la P2 distal (haut, à pente plutôt 
escarpée, tranchant au sommet); cardinales 
près des denticules antérieurs; la C3 plutôt 
longue, ordinairement arquée, son extré- 
mité antérieure parallèle au plan cardinal, 
son extrémité postérieure très agrandie; 
la C2 courte et large; la C4 étroite, deux fois 
ou davantage plus longue que la C2 [mais 
quelquefois seulement égale à la C2] ... et 
prolongée. . , en diagonale le long du plan 
cardinal. 

Certains spécimens ont des crêtes sur les 
sommets et peuvent être plus courts que 
la forme typique. Ceux-ci se nomment 
P. I. form ecristatum Sterki, 1928. 

Diffère du/ 3 , casertanum en ce que le 
bord antérieur rejoint le bord dorsal dans un 


angle et que les sommets sont moins hauts 
et plus saillants. Comparer aussi au 
P. subtruncatum. 

RÉPARTITION 

Partout au Canada jusqu’à la partie sud de 
l’île Bafifin et la partie sud de l’île Victoria; 
partout en Alaska, en Nouvelle- Angleterre 
et la rangée des États du nord des États- 
Unis, vers le sud dans les montagnes 
Rocheuses jusqu’au Colorado, à l’Utah et 
en Californie. Se trouve aussi en Islande et 
dans le nord de l’Europe. 

ÉCOLOGIE 

Espèce commune. Habite tous les habitats 
aqueux permanents, surtout les lacs. Vit sur 
fonds d’argile, de vase, de sable ou de 
gravier. Les spécimens adultes portant des 
petits n’ont été signalés qu’en été; la portée 
de chaque adulte peut compter jusqu’à 13 
petits. 

REMARQUE 

Une autre espèce de Pisidium (P. zvaîdeni 
Kuiper, 1975), très proche du P. lilljeborgi , 
a été récemment signalée au Canada arcti- 
que. Elle diffère censément de ce dernier par 
son bord dorsal et son plan cardinal plus 
longs, par ses dents cardinales plus courtes 
dans la valve gauche, ainsi que par d’autres 
traits. Voir Kuiper (1975) pour de plus 
amples détails. 


406 




167 

Pisidium lilljeborgi 

a: Lac Otter près de Shawville (Que.) (x 14). 
b 3 c: Lac Saint-Simon, Comté de Rimouski (Qué.) 
(x 11). 


407 


168 

Pisidium ( Cyclocalyx ) milium 

Held, 1836 

Pisidie grain de millet 

DESCRIPTION 

Coquille petite, atteignant jusqu’à 3 mm de 
longueur, assez haute (H/L 0,62-0,88), 
très renflée (E/L 0,60-0,95), de forme 
variable mais plus ou moins triangulaire et 
aplatie au bord ventral (vue postérieure). 
Sommets renflés, saillants, situés assez loin 
en arrière. Bords dorsal et ventral légère- 
ment arqués; bord postérieur tronqué; bord 
antérieur long, en pente en haut, en pointe 
arrondie en bas. Plan cardinal étroit et 
faisant moins des trois quarts de la longueur 
de la coquille. Surface à stries concentri- 
ques plutôt fines et quelques bourrelets de 
croissance saillants. Épiderme mince, lui- 
sant, brun jaunâtre pâle. 

D’après Herrington (1962), les dents de la 
charnière sont comme suit: latérales plutôt 
courtes; denticules assez tranchants au 
sommet; denticules de la valve gauche en 
forme de cure-dent, de FAI et A2 centraux 
ou du côté distal du centre; cardinales assez 
près des denticules antérieurs, mais varia- 
bles, quelquefois subcentrales; la C3 légère- 
ment arquée et de largeur uniforme; la C2 
et la C4 presque de la même épaisseur et 
presque parallèles; la C4 commence bien 
au-dessus de la C2, est légèrement arquée 
ou droite (la C2 est la plus courte des deux). 

Sa petite taille, sa forme presque trian- 
gulaire, son renflement prononcé et le bord 
ventral plat mais tronqué formé par les deux 
valves fermées (vues d’une extrémité) sont 
autant de caractéristiques servant à 
l’identification de cette espèce. Elle ressem- 
ble au P. nitidum, mais cette espèce est plus 
haute, son bord ventral est plus fortement 
arqué et les denticules antérieurs sont plus 
distaux et moins tranchants. 


RÉPARTITION 

Habite le Canada depuis les provinces 
Maritimes jusqu’à la Colombie- 
Britannique; à l’ouest du Canada, jusqu’au 
nord du Grand lac des Esclaves. Se trouve 
aussi en Alaska, au nord des États-Unis, 
dans les montagnes Rocheuses jusqu’au 
Colorado et à l’Utah ainsi qu’en Europe. 

ÉCOLOGIE 

Assez rare. Vit dans les lacs, les étangs et les 
cours d’eau lents sur fonds vaseux parmi 
les plantes aquatiques. En Suède, on a 
signalé des adultes donnant naissance à des 
petits de juin à septembre. 


408 




409 



169 

Pisidium ( Cyclocalyx ) nitidum 
Jenyns, 1832 
Pisidie luisante 

DESCRIPTION 

Coquille petite, atteignant environ 3 mm 
de hauteur, relativement haute 
(H/L 0,80-0,92), modérément renflée 
(E/L 0,57-0,64), presque rhomboïdale et à 
test mince. Sommets en arrière du centre, 
larges, bas et arqués. Bord dorsal long et 
uniformément arqué; bord antérieur arqué 
et presque vertical en haut, en pointe 
arrondie en bas; bord ventral long et 
largement arqué; bord postérieur arrondi- 
tronqué et vertical ou surplombant. Surface 
à stries fines (plus de 30 par millimètre). 
Épiderme jaunâtre pâle ou brun grisâtre et 
très luisant. 

D’après Herrington (1962), les dents de la 
charnière sont comme suit: latérales de 
longueur moyenne, droites ou infléchies 
vers l’extérieur au bout distal; denticules 
plutôt saillants mais un peu émoussés au 
sommet; denticule de l’Al distal ou sur 
le côté distal du centre, des PI, P2 et A2 
plutôt distaux; cardinales subcentrales; la 
C3 légèrement arquée, de largeur uniforme 
sauf à l’extrémité postérieure et presque 
parallèle au plan cardinal; la C2 un peu plus 
massive que la C4; la C4 droite ou 
légèrement arquée, à peu près parallèle à la 
C2, l’espace entre les deux de largeur 
uniforme, droite ou un peu arquée, traver- 
sant ordinairement le plan cardinal à angle 
obtus. 

Se distingue par sa petite taille, sa 
charnière relativement longue, sa surface 
luisante et finement striée et les détails de 
ses dents. Deux formes bien accusées sont 
connues en plus de la forme typique. La 
forme contortum est plus longue, son bord 
ventral est presque droit et la région antéro- 
basale est plus pointue. La forme pauper- 
culum est plus courte, plus haute, plus 


massive, son bord dorsal est plus fortement 
arqué et ses dents cardinales situées plus 
près du centre. 

RÉPARTITION 

Largement répandue d’un bout à l’autre du 
Canada, des États-Unis, du Mexique, de 
l’Eurasie et de l’Afrique du Nord. 

ÉCOLOGIE 

Espèce commune. Elle vit dans tous les 
habitats aqueux permanents, sur divers 
fonds, le plus souvent en eau peu profonde. 
Chaque adulte porte ordinairement de 2 à 
7 petits. 


410 




169 

Pisidium nitidum 

a,b,c,h,i: nitidum typique: Pleasant Park, Cressy (Ont.) 

O a,b,c X 11; A eti x 18). 

d 3 e: Forme coniortum : Lac KIotz près de Longlac (Ont.) 

(x H)- 

f,g: Forme pauperculum : Lac Rice, Comté de Peter- 
borough (Ont.) (x 1 1). 


411 


170 

Pisidium ( Cyclocalyx ) 
rotundatum Prime., 1852 
Pisidie ventrue 

DESCRIPTION 

Coquille petite, atteignant environ 3,3 mm 
de longueur, relativement haute 
(H/L 0,80-0,92), très renflée 
(E/L 0,70-0,76), ovalaire, à test mince. 
Sommets saillants, grands, renflés, caly- 
culés chez certains spécimens et situés 
environ au tiers de la distance depuis Pavant 
jusqu’à l’arrière ou plus souvent presque 
au centre. Tous les bords sont arrondis; les 
bords antérieur et postérieur sont plus 
fortement arrondis que les bords dorsal et 
ventral. Plan cardinal court, étroit, arqué et 
en arrière du centre. Surface de stries 
moyennes à fines, régulièrement espacées. 
Épiderme brun jaunâtre et luisant. 

D’après Herrington (1962), les dents de la 
charnière sont comme suit: latérales cour- 
tes; denticules courts et hauts à bouts 
presque verticaux; denticules de l’A2 proxi- 
maux, des P2 et Al centraux ou du côté 
distal du centre; cardinales près des denti- 
cules antérieurs; la C3 est arquée mais peu 
grossie au bout postérieur; les C2 et C4 
sont courtes; la C2 est presque parallèle au 
plan cardinal, droite, quelquefois légère- 
ment arquée, ou une simple cheville; la C4 
droite ou légèrement arquée, quelquefois 
parallèle au plan cardinal, mais plus souvent 
infléchie vers le bas, et alors non parallèle 
à la C2; bout proximal du sillon postérieur 
de la valve droite fermé par un pseudo-callus 
sur le côté intérieur du bout proximal de la 
P3 et par conséquent, n’atteignant pas le 
haut du plan cardinal. 

Distinct de son proche parent, le 
P. ventricosum par la position plus centrale 
des sommets et son plan cardinal étroit 
(entre les cardinales et l’A2). Les sommets 
du P. ventricosum sont presque postérieurs 


et son plan cardinal est large entre les 
cardinales et l’A2. 

RÉPARTITION 

Très répandue au Canada au sud de la 
limite des arbres. Se trouve aussi dans la 
rangée des États du nord des États-Unis et 
dans les montagnes Rocheuses jusqu’au 
Mexique. 

ÉCOLOGIE 

Comme le P. ventricosum , habite les lacs, 
les étangs permanents, les rivières et les 
ruisseaux. Vit parmi les plantes et sur des 
fonds divers mais surtout sur la vase. On ne 
sait rien de son histoire naturelle. 


412 




170 

Pisidium rotundatum 

a: Un étang à Byron, London (Ont.) (x 23). 
b,c: Lac Keefer près de Kelowna (C.-B.) (x 19). 


413 



171 

Pisidium ( Cyclocalyx ) 
subtruncatum Malm, 1855 
Pisidie tronquée 

DESCRIPTION 

Coquille plutôt petite, atteignant presque 
4 mm de longueur, relativement haute 
(H/L 0,74-0,94), renflée (E/L 0,54-0,74), 
ovalaire, de forme variable et à test mince. 
Sommets étroits, saillants, élevés au-dessus 
de la charnière et situés loin à l’arrière. Bord 
dorsal court, arqué, en arrière du centre et 
rejoignant le bord antérieur dans un angle 
près des denticules antérieurs; bord an- 
térieur long ou court et plutôt fortement 
arrondi au centre; bord ventral long et 
légèrement arqué; bord postérieur tronqué- 
arrondi et rejoignant le bord dorsal dans 
un angle. Charnière courte et arquée; plan 
cardinal étroit. Stries également espacées, 
fines et de 30 ou plus par millimètre. 
Épiderme luisant et brun jaunâtre. 

D’après Herrington (1962), les dents de la 
charnière sont comme suit: latérales plutôt 
longues, denticules saillants; denticules 
de l’Al et A2 proximaux à centraux, de la 
PI et P2 centraux; cardinales près des 
denticules antérieurs ou subcentrales; la C2 
et la C4 à peu près parallèles, leur bout 
postérieur un peu plus près du bord 
intérieur du plan cardinal; la C3 longue et 
peu arquée; la largeur du plan cardinal et la 
taille de la coquille influencent fortement 
les cardinales. 

Ressemble à la P. walkeri , mais cette 
espèce est plus comprimée, le denticule de 
l’Al est moins proximal, les dents cardi- 
nales de la valve gauche ne sont pas 
parallèles et l’épiderme est terne. Comparer 
aussi au P. lilljeborgi. 


RÉPARTITION 

Habite 1’île-du-Prince-Édouard et tout le 
centre du Canada vers le nord jusqu’à la 
limite des arbres et un peu au-delà. Se 
trouve aussi depuis l’État de New York 
jusqu’au Montana et vers le sud dans les 
montagnes Rocheuses jusqu’en Californie 
et dans le Colorado. Habite aussi l’Europe. 

ÉCOLOGIE 

Vit dans les lacs, les étangs, les étangs du 
muskeg, les rivières et les ruisseaux, parmi 
les plantes aquatiques et sur diverses sortes 
de fonds. Deux portées de jeunes naissent 
chaque année et ils peuvent vivre plus d’un 
an. 


414 



415 


172 

Pisidium (Cyclocalyx) supinum 
Schmidt, 1850 
Pisidie bossue 

DESCRIPTION 

Coquille de taille moyenne, atteignant 
environ 4,5 mm de longueur, relativement 
haute (H/L environ 0,90), renflée 
(E/L environ 0,67), presque triangulaire, à 
test moyen ou épais. Sommets hauts et 
amples; chacun d’eux surmonté d’une crête 
plus ou moins concentrique, élevée, obli- 
que. Bord dorsal court, fortement arqué, 
rejoignant les bords antérieur et postérieur 
sans angle; bord antérieur allongé, aplati 
en haut, en pointe arrondie en bas et 
rejoignant par une courbe égale le bord 
antérieur long et arrondi; bord postérieur 
tronqué et légèrement arrondi. Dents de la 
charnière typiquement épaisses et massives. 
Surface à stries concentriques assez accu- 
sées (environ 16 à 18 par millimètre). 
Épiderme brun jaunâtre et assez terne. 

Dents de la charnière semblables à celles 
du P. henslowanum , mais plus massives et 
les dents cardinales sont plus éloignées 
des denticules antérieurs. Comparer aussi 
aux P. compressum et P. subtruncatum. 

RÉPARTITION 

Cette espèce eurasienne et islandaise fut 
signalée pour la première fois en Amérique 
du Nord près de l’extrémité orientale du 
lac Ontario vers 1959. Elle n’a pas encore 
été signalée ailleurs dans le bassin des 
Grands lacs et du Saint-Laurent. Cepen- 
dant, des spécimens vivants ont été récoltés 
récemment (1975) dans les rivières East- 
main et La Grande au nord du Québec par 
B.T. Kidd. Elle a été signalée également 
dans des dépôts du Pliocène supérieur et du 
Pléistocène inférieur en Idaho. 


ÉCOLOGIE 

Assez rare en Amérique du Nord. En 
Europe, elle est caractéristique des rivières 
et se trouve rarement dans les lacs. 


416 




417 


173 

Pisidium ( Cyclocalyx ) variabile 
Prime, 1852 
Pisidie triangulaire 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 5 mm de 
longueur, proportionnellement haute 
(H/L 0,72-0,97), modérément renflée 
(E/L 0,54-0,68), triangulaire-ovalaire, à test 
épais et de forme variable. Sommets sail- 
lants, amples, situés en arrière du centre. 
Les bords dorsal et postérieur sont arrondis 
et continus; le bord ventral long et plus 
ouvertement arqué; le bord antérieur, ar- 
rondi distalement dans un angle, rejoint le 
bord dorsal court sans angle. Plan cardinal 
faisant environ les trois quarts de la 
longueur de la coquille (ou un peu plus), 
massif et assez fortement arqué. Surface 
luisante, de stries fines à grossières (mais 
moins de 30 par millimètre). 

D’après Herrington (1962), les dents de la 
charnière sont décrites comme suit: la- 
térales plutôt courtes, incorporées au plan 
cardinal; les A3 et P3 ont tendance à 
s’incurver autour de la fosse du sillon; 
denticules à sommet émoussé; ceux de l’Al 
distaux, des PI, A2 et P2 centraux ou sur 
le côté distal du centre; cardinales centrales; 
la C3 courte, très arquée, son extrémité 
postérieure de beaucoup la plus grande; la 
C2 courte et trapue en forme de D renversé; 
la C4 assez courte, légèrement arquée et 
inclinée vers le denticule de la P2; il y a un 
espace considérable entre les extrémités 
postérieures des C2 et C4. 

Se distingue par sa coquille plutôt mas- 
sive et presque triangulaire, sa surface 
luisante et le caractère particulier des dents 
de sa charnière. 

RÉPARTITION 

Habite tout le Canada depuis le sud jusqu’à 
la région subarctique. Signalée également 
dans la plupart des États-Unis. 


ÉCOLOGIE 

Espèce commune. Vit dans presque tous les 
habitats aqueux permanents, sur des fonds 
divers (le plus fréquemment sur la vase) 
et ordinairement parmi les plantes aquati- 
ques. Les portées varient de 12 à 34 petits. 
L’anatomie de cette espèce n’a pas été 
étudiée. 


418 




419 


174 

Pisidium ( Cyclocalyx ) 
ventricosum Prime, 1851 
Pisidie globulaire 

DESCRIPTION 

Coquille petite, atteignant environ 3 mm de 
longueur, relativement haute (H/L 0,82- 1), 
très renflée (E/L 0,80-0,95), ovalaire et 
plutôt massive. Sommets grands, renflés et 
situés très en arrière sur la coquille. Bord 
dorsal régulièrement arqué et passant im- 
perceptiblement au bord antérieur; bord 
antérieur en pente, largement arqué en haut, 
en courbe arrondie au centre ou un peu en 
bas du centre; bord ventral long, régulière- 
ment arrondi, continué en courbe ininter- 
rompue dans le bord postérieur; bord 
postérieur en courbe aplatie et surplom- 
bante. Plan cardinal massif et relativement 
court, c’est-à-dire faisant moins des trois 
quarts de la longueur de la coquille. Surface 
à stries fines (plus de 30 par millimètre) et 
bourrelets de croissance souvent saillants. 
Épiderme brun jaunâtre à grisâtre et luisant. 

Les dents de la charnière sont semblables 
à celles du P. rotundatum mais plus 
massives et le plan cardinal entre les dents 
cardinales et l’A2 est relativement large, 
non étroit. 

Cette petite espèce est bien caractérisée 
par sa coquille fortement renflée et massive, 
ses sommets saillants, renflés et situés à 
l’arrière. Comparer aux P. rotundatum et 
P. milium. 

RÉPARTITION 

Habite tout le centre du Canada au sud de la 
limite des arbres et dans les endroits isolés 
de l’est du Canada. Signalée aussi au nord 
des États-Unis depuis le Maine jusqu’à 
l’État de Washington et vers le sud dans les 
montagnes Rocheuses jusqu’au Mexique. 


ÉCOLOGIE 

Habite les lacs, les étangs, les rivières et les 
ruisseaux permanents de toutes tailles. Son 
habitat typique est caractérisé par des 
plantes aquatiques sur un fond vaseux. On 
ne sait rien de son anatomie ou de sa 
reproduction. 


420 




174 

Pisidium ventricosum 

a: Ruisseau Mechaiüc Lake près d’Alma (N.-B.) (x 27). 
bjC: Lac Reindeer, Brochet (Man.) (X 19). 


421 


175 

Pisidium ( Cyclocalyx ) walkeri 
Sterki, 1895 
Pisidie de Walker 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 6 mm de 
longueur, relativement haute 
(H/L 0,80-0,90), modérément renflée 
(E/L 0,54-0,68), un peu ovalaire mais 
allongée à l’avant et à test mince. Sommets 
assez grands, situés vers Farrière. Bord 
dorsal fortement arqué et incliné vers 
Farrière; bord antérieur long, un peu arqué 
en haut et en pointe arrondie au-dessous 
du centre; bord ventral long et légèrement 
arqué; bord postérieur aplati et vertical. Plan 
cardinal faisant moins des trois quarts de 
la longueur de la coquille et pas tout à fait 
parallèle au bord dorsal. Surface terne à 
un peu luisante et comptant moins de 30 
stries par millimètre. 

D’après Herrington (1962), les dents de la 
charnière sont comme suit: latérales plutôt 
longues, denticules assez tranchants; denti- 
cules de l’Al centraux ou sur le côté distal 
du centre; de la PI distaux, de l’A2 
proximaux ou sur le côté proximal du 
centre, de la P2 centraux; cardinales sub- 
centrales; la C2 courte, fortement arquée 
(quelquefois en D renversé); la C4 beau- 
coup plus faible, courte, arquée, inclinée 
vers l’intérieur de la coquille; la C3 parallèle 
au plan cardinal, de courbure variée, son 
bout postérieur agrandi. 

La forme du P. walkeri appel éemainense 
Sterki, 1903, est plus petite et relativement 
plus courte; ses stries sont plus fines, sa 
pente antérieure plus arrondie, les dents 
cardinales gauches presque parallèles et la 
C2 plus longue. 

Se distingue du P. subtruncatum par ses 
stries plus grossières. Comparer aussi au 
P. casertanum. 


RÉPARTITION 

Le P. walkeri typique a été signalé du 
Nouveau-Brunswick jusqu’à la baie James 
et dans l’Ouest canadien vers le nord 
jusqu’aux Territoires du Nord-Ouest. Il est 
aussi largement répandu aux États-Unis 
vers le sud jusqu’en Virginie et en Arizona. 
Le P. walkeri forme mainense se trouve 
plus à l’est et il a été signalé à des endroits 
dispersés au Canada subarctique de Fest, du 
Nouveau-Brunswick jusqu’au Massachu- 
setts et dans l’Illinois. Les deux formes sont 
groupées sur la carte 175. 

ÉCOLOGIE 

Plutôt rare. Habite les lacs, les étangs, les 
rivières et les ruisseaux permanents. Vit 
surtout parmi les plantes aquatiques sur des 
fonds divers. Une seule portée de petits 
naît pendant l’année de vie de chaque 
individu. L’anatomie de cette espèce n’a pas 
encore été étudiée. 


422 






16 ; b et 


423 


176 

Pisidium (Neopisidium) 
conventus Clessin, 1877 
Pisidie arctique-alpine 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant presque 3 mm de 
longueur, de moyenne hauteur 
(H/L 0,68-0,88), plutôt comprimée 
(E/L 0,44-0,65), plus ou moins ovalaire ou 
trapézoïdale, de forme variable, à test mince 
et fragile. Sommets bas, arrondis et situés 
un peu en arrière du centre. Tous les bords 
sont incurvés et de forme variable: parfois 
les bords antérieur et postérieur sont obli- 
quement tronqués et presque parallèles; 
chez d’autres, le bord antérieur est en pointe 
arrondie au centre et le bord postérieur est 
tronqué et vertical, etc. Le plan cardinal 
est très long et étroit. Surface couverte de 
fines stries concentriques et de bourrelets de 
croissance irrégulièrement espacés. Épi- 
derme mince et jaune pâle ou blanchâtre. 

D’après Herrington (1962), les détails de 
la charnière sont les suivants: latérales 
longues et grêles; denticules de l’Al, PI et 
A2 distaux ou sur le côté distal du centre, de 
la P2 distaux; cardinales centrales ou 
subcentrales; la C2 au bout ou presque de 
l’A2, courte, près du bord interne du plan 
cardinal ou surplombant et soit presque 
parallèle au plan cardinal ou à bout pos- 
térieur un peu plus vers l’intérieur; la C4 un 
peu plus longue que la C2, plus grêle, droite 
ou légèrement incurvée, commençant au- 
dessus du centre de la C2 et parallèle à cette 
dernière, ou son bout postérieur est incliné 
un peu plus vers l’intérieur; la C3 assez 
longue, légèrement arquée, presque paral- 
lèle au plan cardinal, son bout postérieur un 
peu agrandi, et donc plus près du bord 
interne du plan cardinal. 

Se reconnaît bien à sa coquille petite, 
mince, fragile et de couleur pâle, à ses dents 


cardinales surplombantes, à sa forme subtra- 
pézoïdale (lorsqu’elle est présente) et à son 
habitat insolite. 

RÉPARTITION 

Habite la majeure partie du nord des États- 
Unis et vers le nord presque d’un bout à 
l’autre du Canada jusqu’à l’île Victoria et 
l’Alaska. Signalée aussi dans les lacs alpins 
de toute l’Eurasie et vers le nord jusqu’à 
sa côte arctique. 

ÉCOLOGIE 

C’est une espèce des eaux froides. Elle vit 
principalement à des profondeurs considéra- 
bles dans les grands lacs de la partie 
tempérée de son aire et à toute profondeur 
dans les régions subarctiques et arctiques. 
Deux portées de petits naissent chaque 
année, une en été, l’autre en hiver. 


424 




176 

Pisidium convemus 

a,b,c; Lac Crow, Comté de Frontenac (Ont.) (a et 
ex 19-, b x 27). 


425 


177 

Pisidium (Neopisidium) 
cruciatum Sterki, 1895 
Pisidie sculptée 

DESCRIPTION 

Coquille atteignant environ 2 mm de 
longueur, proportionnellement haute 
(H/L environ 0,94-0,95), fortement renflée 
(E/L environ 0,70-0,74), triangulaire, 
épaisse et massive. Sommets saillants, 
hauts, en arrière du centre. Chaque sommet 
porte un bourrelet bien accusé, en forme 
de U dont les extrémités sont dirigées vers le 
bas de la coquille et sont perpendiculaires 
aux stries de croissance. Bord dorsal court et 
arrondi; bord ventral long et légèrement 
arqué; bord antérieur en pente escarpée et 
arrondi en pointe à la base; bord postérieur 
tronqué et rejoignant le bord dorsal dans 
une courbe égale. Plan cardinal très massif 
et faisant plus que les trois quarts de la 
longueur de la coquille. Surface terne, à 
stries concentriques (environ 16 par milli- 
mètre). 

D’après Herrington (1962), les détails des 
dents de la charnière sont les suivants: 
latérales massives et courtes, presque de 
simples denticules; denticules de FAI et PI 
distaux, de FA2 centraux ou sur le côté soit 
proximal soit distal du centre, de la P2 sur le 
côté distal du centre; cardinales centrales; 
la C2 massive, ordinairement en forme de 
D; la C4 grêle, arquée et inclinée vers le 
denticule de la P2 ou un peu en dedans; la 
C3 parallèle au plan cardinal, un peu arquée 
à l’extérieur, son bout postérieur très renflé 
donnant une forte courbure à son côté 
interne; sillon ligamentaire très court et 
large, sa largeur presque égale à sa lon- 
gueur, approfondi en s’approchant de 
l’intérieur du plan cardinal, qu’il dépasse 
ensuite, ressemblant ainsi à l’espèce euro- 
péenne P. vincentianum. 


Caractérisée par sa très petite taille, sa 
forme triangulaire, sa coquille massive et les 
bourrelets de forme étrange sur ses som- 
mets. Ne ressemble à aucune autre espèce. 

RÉPARTITION 

Signalée seulement en quelques endroits 
épars en Ontario (rivière Thames) et au 
centre des États-Unis vers le sud jusqu’à 
l’Arkansas et l’Alabama. 

ÉCOLOGIE 

Très rare. Elle a la réputation de vivre sur la 
vase parmi les feuilles mortes et les plantes 
aquatiques, tellement couverte d’un dépôt 
noir ou brun qu’elle ressemble à un grain de 
terre. Sa répartition indique qu’elle ne se 
trouve que dans les habitats où l’eau est 
dure. On ne sait rien de sa reproduction ou 
de son anatomie. 


426 




177 

Pisidium cruciatum 

a, b: Ruisseau Honeoye, Rush (New York) (a x 27; 
b x 41). 

c,d: Rivière Raisin près de Norwell (Michigan) (c x 27; 
ix 11), 

e-j : Rivière Grand, Pottawattomie Bayou, Ottawa Co. 
(Michigan) (X 16). 


427 


178 

Pisidium ( Neopisidium ) insigne 
Gabb, 1868 
Pisidie minuscule 

DESCRIPTION 

Coquille très petite, atteignant environ 
2 mm de longueur, relativement haute 
(H/L 0,82-0,84), comprimée 
(E/L 0,47-0,59), elliptique, à test mince. 
Sommets bas, arrondis et près du centre de 
la coquille. Bord dorsal long et légèrement 
arqué; bord antérieur large et en pointe 
arrondie; bord ventral long et très légère- 
ment arqué; bord postérieur tronqué-ar- 
rondi. Plan cardinal étroit, long, en courbe 
ouverte. Surface à stries fines (de 25 à 30 
environ par millimètre). Épiderme brunâtre, 
souvent recouvert de matières étrangères. 

D’après Herrington (1962), les dents de la 
charnière sont comme suit: latérales lon- 
gues et grêles, leurs denticules assez tran- 
chants au sommet; denticule de l’A2 distal 
ou sur le côté distal du centre, de la P2 très 
distal (l’espace entre ce denticule et les 
cardinales semble très grand), de FAI distal 
ou sur le côté distal du centre, de la PI 
distal; cardinales de la valve droite subcen- 
trales ou plus près des denticules antérieurs; 
la C2 petite, presque droite, parallèle au 
bord interne du plan cardinal; la C4 petite, 
un peu indistincte, légèrement arquée, 
presque parallèle à la C2, son bout pos- 
térieur un peu plus près du bord interne du 
plan cardinal et un peu plus en arrière que la 
C2; C3 grêle, droite ou un peu arquée, 
souvent un peu agrandie à l’extrémité 
postérieure qui est un peu plus près de 
l’intérieur du plan cardinal. 

Caractérisée par sa très petite taille, sa 
forme allongée et basse ainsi que son bord 
antérieur large et arrondi. Comparer au 
P. conventus et au P . caserîanum jeune. 


RÉPARTITION 

Au Canada, elle a été signalée seulement à 
l’île-du-Prince-Édouard, au sud de l’Ontario 
et de la Colombie-Britannique. Se trouve 
aussi dans toute la partie nord des États- 
Unis et dans les montagnes Rocheuses 
jusqu’en Arizona et au Nouveau-Mexique. 

ÉCOLOGIE 

Habite surtout les ruisseaux lents et les 
ruisseaux de fontaines. On ne sait rien de sa 
biologie. 


428 




178 

Pisidium insigne 

a: Ruisseau Lidstone, Comté de Prince (î.-du-P.-É.) 
(x 22). 

b,c: Lac Long, Wellington (C.-B.) (x 22). 


429 


179 

Pisidium (N eopisidium) 
punctatum Sterki, 1895 
Pisidie ponctulée 

DESCRIPTION 

Coquille minuscule, atteignant environ 
1,7 mm de longueur, relativement haute 
(H/L 0,82-0,94), renflée (E/L 0,56-0,71), 
ovalaire, à test bien mince perforé de 
nombreux trous microscopiques bien visi- 
bles à un grossissement de 50x . Porte 
souvent un bourrelet transversal plus ou 
moins concentrique près du sommet. Bords 
dorsal et ventral en courbe ouverte; bord 
antérieur en pointe arrondie au centre, 
aplati en bas; bord postérieur un peu 
tronqué, arqué, rejoignant le bord dorsal en 
angle. Plan cardinal faisant plus des trois 
quarts de la longueur de la coquille. En plus 
des petits trous, la surface porte des stries 
concentriques plutôt grossières et égale- 
ment espacées. Épiderme très mince et brun 
jaunâtre pâle. 

D’après Sterki (1895), les dents de la 
charnière sont comme suit: charnière mo- 
dérément forte; dents cardinales fines, 

2 dans la valve gauche, lamelliformes, 
longitudinales, d’à peu près la même lon- 
gueur, un peu arquées, presque parallèles, la 
supérieure un peu antérieure; 1 dans la 
valve droite, longitudinale, peu arquée, 
lamelliforme, un peu épaissie à l’extrémité 
postérieure; latérales plutôt petites et min- 
ces, 1 pointue dans la valve gauche, 2 dans 
la valve droite, l’extérieure bien petite. 

Se distingue surtout par sa très petite 
taille, ses stries régulières mais plutôt 
grossières et les trous microscopiques (ou 
punctae) qui couvrent la coquille. La crête 
ombonale, lorsqu’elle est présente, est aussi 
distinctive. Proche parente du P. puncti- 
ferurn Guppy, mais cette espèce est plus 
grande, plus finement striée et ne se trouve 
qu’au sud des États-Unis. 


RÉPARTITION 

Signalée à des endroits épars du sud du 
Canada depuis l’Ontario jusqu’à la 
Colombie-Britannique et dans le nord des 
États-Unis. 

ÉCOLOGIE 

Assez rare. Habite les lacs et les parties 
lentes des rivières et des ruisseaux. Vit 
parmi les plantes aquatiques et ordinaire- 
ment sur un fond vaseux. Les adultes 
produisent deux portées de petits chaque 
année, une au printemps et une à l’automne. 


430 




179 

Pisidium punctatum 

a,b,c : Baie Athol, Lac Ontario, Comté de Prince 
Edward (Ont.) (x 27), 


431 


Lexique 


La terminologie de ce livre s’inspire des ouvrages de 
Dupuy, Fischer et Germain. On peut consulter les 
notes bibliographiques pour de plus amples détails les 
concernant. 

Anadrome 

Qualifie certains poissons remontant de la mer vers les 
fleuves. 

Angle de spire 

Angle formé au sommet de la spire d’un Gastéropode 
par le cône de la spire. 

Arquée 

Courbé en forme d’arc de cercle. 

Auiiforme 

En forme d’oreille. 

Biconvexe 

Convexe des deux côtés. 

Bifide 

Fendu partiellement, mais non entièrement, pour 
former deux parties semblables. 

Bourrelet de croissance 

Crête formée durant un stade intermédiaire de crois- 
sance alors que cette région formait le bord extérieur de 
la coquille. 

Bourrelet spiral 

Crête spirale aplatie située sur la columelle de certains 
Gastéropodes. 

Calcaire 

Contenant du carbonate de calcium ou y ressemblant; 
se dit aussi des roches composées de ce minéral. 

Callosité (n.f.) 

Prolongement épaissi de la lèvre interne ou de la région 
columellaire d’un Gastéropode. 

Calyculé,e 

Se dit des sommets des Pélécypodes portant un 
simulacre minuscule d’une seconde coquille. 

Cardinale 

Central ou supérieur, par exemple dents cardinales de la 
charnière d’un Pélécypode. 

Carène (n.f.) 

Bourrelet ou cordon spiral saillant. 


Caréné,e 

Portant une ou plusieurs carènes ou bourrelets spiraux. 
Caroncule (n.f.) 

Saillie épaisse en forme de massue. 

Charnière (n.f.) 

Epaississement du bord dorsal joignant les deux moitiés 
d’une coquille bivalve; se compose ordinairement 
d’un ligament élastique et de dents articulées, aména- 
gées dans des fosses à la valve opposée. 

Cloisonné, e 

Possédant une ou plusieurs cloisons internes de la 
coquille. 

Coalescence 

Ne formant qu’une seule pièce. 

Collab raide 

Conforme au tracé de la lèvre externe à un stade 
précédent indiqué par les stries de croissance chez un 
Gastéropode. 

Columelle (n.f.) 

Pilier central autour de l’axe d’une coquille spirale de 
Gastéropode. 

Conoïde 

En forme de cône. 

Décurrent,e 

Coulant ou adhérant vers le bas. 

Dentelé, e 

Ponant une rangée de coches ou de sillons sur le bord, 
ressemblant à une scie ou à une lime. 

Denticule (n.m.) 

Petite projection en forme de dent sur la dent de la 
radula d’un Gastéropode ou sur les dents de la charnière 
d’un Pélécypode. 

Dents (n.f.) 

Chez les Gastéropodes, éléments de la radula en forme 
de plaques repliées dont les extrémités libres sont 
pointues ou denticulées. Chez les Pélécypodes, élé- 
ments de la charnière en forme de cônes trapus ou 
grêles, ou de lamelles plus ou moins parallèles au plan 
cardinal. 


433 


Dextre 

À droite; enroulé en spirale chez un Gastéropode dont 
l’ouverture est à droite quand il est vu d’en haut; vue 
de face avec le sommet en haut, l’ouverture d’un 
Gastéropode dextre est à droite. Voir aussi son opposé, 
senestre. 

Dimorphisme (n.m.) 

Se dit des espèces ayant deux formes distinctes, surtout 
du dimorphisme sexuel par lequel les mâles et les 
femelles sont visiblement différents. 

Dioïque 

Monosexué; se dit des espèces dont les systèmes 
génitaux mâle et femelle se trouvent en des individus 
séparés. 

Disque (n.m.) 

Partie antérieure arrondie de la coquille d’un Pélécy- 
pode d’eau douce. 

Distal,e 

Éloigné du point d’origine ou d’attache. Contraire de 
proximal. 

Dorsal, e 

Du dos; chez les Pélécypodes, région du sommet et du 
ligament. 

E/L 

Épaisseur d’une coquille divisée par sa longueur. 

Endémique 

Dont les espèces croissent dans la même région. 

Épanoui, e 

Largement évasé ou en forme de patelle. 

Épiderme (n.m.) 

Couche extérieure de la coquille d’un Mollusque; elle 
est ordinairement mince et élastique et ressemble à 
du parchemin. 

Épithélium (n.m.) 

Fine membrane recouvrant une muqueuse. 

Eutrophique 

Se dit des lacs peu profonds caractérisés par une 
profusion de plantes et d’animaux et un fond vaseux à 
matière organique abondante; les teneurs en oxygène 
sont basses en eau profonde durant l’été. Un lac 
commence par être oligotrophique puis devient succes- 
sivement mésotrophique, ohgotrophique, eutrophique, 
marécage et terre ferme. 

Flagelium (mm.) 

Filament mobile servant d’organe locomoteur. 


Fond (n.m.) 

Substance sur laquelle un organisme vit ou pousse, tels 
le sol, le gravier, ou les pierres. 

Forme 

Se dit des variations ou des phases distinctes d’une 
espèce variable. 

Globuleux,se 

Renflé et se rapprochant de la forme d’une sphère. 

Glochidium (n.m.) 

Larve des Mulettes (superfamille des Unionacea). 

Gravide 

Enceinte; portant au dedans du corps des oeufs 
fécondés ou des petits non encore nés. 

H/L 

Hauteur d’une coquille divisée par sa longueur. 
Hélicône (n.m.) 

Cône enroulé en spirale; le tube épanoui à son 
extrémité distale formant la coquille de presque tous les 
Gastéropodes. 

Hermaphrodite 

Individu possédant des organes génitaux mâles et 
femelles. 

Immergé, e 

Déprimé au-dessous des tours adjacents, par exemple 
un tour embryonnaire immergé. 

Impression palléale 

Ligne imprimée à la surface interne de la coquille d’un 
Pélécypode marquant la zone où le manteau est attaché 
à la coquille. 

Imp rimé, e 

Se dit d’une strie ou d’un sillon situés en dessous de la 
surface générale adjacente et qui semblent y être gravés. 

Interdentum (n.m.) 

Chez les Pélécypodes, la région du plan cardinal entre 
les dents pseudo-cardinales et les dents latérales. 

Lamelle (n.f.) 

Plaque mince ou en forme de lame de couteau, 
latérales. Dents 

Se dit des dents de la charnière sur un ou chaque côté 
du centre. 

L/H 

Largeur d’une coquille divisée par sa hauteur. 

Lèvre (n.f.) 

La partie de la coquille qui entoure, entièrement ou 
partiellement, l’ouverture d’une coquille de Gastéro- 
pode. 


434 


Lèvre palatale 

Lèvre externe de l'ouverture d’une coquille de Gastéro- 
podes c’est-à-dire la partie de la lèvre du côté extérieur 
de l’ouverture, 

Lymnéiforme 

Forme plus ou moins semblable à celle de la Lymnée 
typique, c’est-à-dire ressemblant à la Lymnaea stagnalis. 

Malléé,e 

Se dit des régions aplaties d’une coquille qui semble 
avoir été bosselée au marteau. 

Manteau (n.m.) 

Nappe de tissu secrétant la coquille d’un Mollusque et 
collée à sa surface interne. Il enveloppe la cavité 
palléale et tous les organes internes ou la plupart d’entre 
eux. 

Marsupium (n.m.) 

Structure contenant ou entourant les petits des Mollus- 
ques avant leur naissance. 

Méplan,e 

En forme d’épaule, la surface supérieure aplatie et jointe 
à la verticale dans un angle accusé. 

Mésotrophique 

Se dit d’un lac de profondeur intermédiaire à abondance 
moyenne de plantes et d’animaux. Voir eutrophique 
et oligotrophique. 

Monoïque 

Se dit des individus chez lesquels les organes génitaux 
des deux sexes sont présents. 

Muscle adducteur 

Grand muscle fermant les valves des Pélécypodes. 

Nacre (n.f.) 

Couche interne irisée à l’intérieur de la coquille de 
certains Mollusques. 

Obsolète 

Presque effacé ou très peu marqué. 

Obtus, e 

Se dit d’un angle de plus de 90°. 

Oligotrophique 

Se dit d’un lac profond où les plantes et les animaux 
sont rares et où les fonds ne contiennent que peu de 
matière organique. La teneur en oxygène y demeure 
forte toute l’année. Voir eutrophique et mésotrophique. 

Ombilic (n.nu) 

Espace en forme de colonne creuse, s’il est présent, 
formant l’axe longitudinal d’un Gastéropode, visible de 
la base de la coquille. 


Opercule (n.m.) 

Plaque cornée ou calcaire sur le pied de la plupart des 
Gastéropodes prosobranches. Elle ferme l’ouverture de 
la coquille lorsque l’animal s’y retire. 

Ovalaire 

Se rapportant au tracé d’une coquille qui se rapproche 
d’un ovale régulier. 

Ovipare 

Les oeufs éclosent à l’intérieur du corps de l’adulte et 
les petits y restent assez longtemps avant d’en sortir. 

Pariétal, e 

Chez les Gastéropodes, se rapporte à la partie de 
l’ouverture près du tour précédent ou accolée à ce 
dernier. 

Parthénogénétique 

Capable de reproduction par développement direct sans 
fécondation des oeufs. 

Paucispiré,e 

Composé de quelques tours de spire ou d’une partie 
seulement d’un tour de spire. 

Pélagique 

Pouvant nager ou flotter longtemps dans la mer, les 
lacs, ou les cours d’eau. 

Péristome (n.m.) 

La lèvre ou le bord de l’ouverture d’un Gastéropode. 

Plan cardinal 

Le bord dorsal épaissi d’un Pélécypode portant les dents 
de la charnière quand elles sont présentes. 

Planispiré,e 

Enroulé sur un seul plan. 

Planorbiforme 

Gastéropode enroulé sur un seul plan ou ressemblant à 
l’espèce typique de la famille des Planorbidae. 

Pli (n.nu) 

Bourrelet vertical de la coquille d’un Gastéropode; se 
dit aussi des crêtes larges ornant la coquille de certains 
Mollusques. 

Ponctulé,e 

Se dit de la surface percée de trous minuscules chez 
certains Pélécypodes. 

Post-ba$al,e 

Situé à la base ou dans la région ventrale près de 
l’extrémité arrière de la coquille des Pélécypodes. 

Proportions (n.f.) 

La taille relative de l’épaisseur, de la hauteur et de la 
longueur d’une coquille s’exprime par une fraction 
décimale. Voir E/L, H/L et L/H, 


435 


Prosoc line 

Plan de l'ouverture d’un Gastéropode dont la partie 
supérieure est inclinée en direction opposée à l’axe et 
vers ce dernier à la partie inférieure. C’est le cas de 
la plupart des Gastéropodes prosobranches. 

Pseudo-branchie (n.f.) 

Organe respiratoire accessoire tenant lieu de branchie 
lorsque Pair atmosphérique fait défaut. 

Pseudo-cardinale 

Dent courte et trapue de la charnière de la plupart des 
Pélécypodes. 

Punctae 

Trous microscopiques. 

Quadr angulaire 

Plus ou moins à quatre côtés; semblable à un carré ou 
un rectangle. 

Renflé, e 

Épanoui et gonflé; ventru. 

Scalariforme 

Coquille de Gastéropode librement enroulée, de sorte 
que les tours de la spire ne touchent pas les côtés des 
tours adjacents; aussi, enroulement moins libre se 
rapprochant de cette condition. Voir la figure de la 
Valvata sincera ontariensis. 

Sculpture (n.f.) 

Chez les Mollusques, tout ornement imprimé ou élevé 
de la surface de la coquille. 

Senestre 

Gastéropode enroulé à gauche, vue du sommet de la 
coquille; vue de face, avec la spire en haut, l’ouverture 
de la coquille est à gauche. 

Sensu lato 

Au sens large (s. lat.) 

Sensu stricto 

Au sens strict (s. str.) 

Septum (n.m.) 

Cloison membraneuse délimitant deux cavités. 

Sigmoïde 

Ayant la forme de la lettre S. 

Sinueux, sinueuse 

Ayant un tracé formé de plusieurs lignes courbes. 

Sommet (mm.) 

Le petit bout de la spire, la première partie de la coquille 
d’un Gastéropode, pointue chez la plupart des espèces. 
La première partie formée d’un Pélécypode: il y en a 
un à chaque valve. 


Spire (n.f.) 

Partie supérieure de la coquille d’un Gastéropode 
enroulé en spirale. La plupart ont une forme conique et 
finissent en pointe (le sommet). Le dernier tour n’est 
pas compris dans la spire. Chez les coquilles planorbi- 
formes, la spire est souvent plane ou concave, mais 
elle se reconnaît du fait qu’elle est moins concave que 
l’ombilic qui lui est opposé à la base de la coquille. 

sp. 

Abréviation du mot espèce (singulier). 

spp. 

Abréviation du mot espèces (pluriel). 

ssp. 

Abréviation du mot sous-espèce (singulier), 
sspp. 

Abréviation du mot sous-espèces (pluriel). 

Strie (n.f.) 

Ligne imprimée ou sillon étroit. 

Subglobuleux, subglobuleuse 

Renflé, mais moins que rond ou globuleux. 

Substrat (n.m.) 

Voir fond. 

Suture (u.f.) 

Ligne ou sillon spiral au contact de deux tours de spire 
adjacents chez les Gastéropodes. 

Systématique (n.f.) 

Voir taxonomie. 

Taxonomie (n.f.) 

Science qui tente de reconstruire l’action de l’évolution. 

Temporaire 

De courte durée. S’emploie pour décrire les mares et les 
étangs qui sont asséchés durant une partie de l’année. 
Les mares vemales en sont un cas particulier. 

Tour (n.m.) 

Une seule révolution complète de la coquille d’un 
Gastéropode. Le premier tour est appelé tour embryon- 
naire; le tour au bout duquel se trouve l’ouverture se 
nomme dernier tour et le tour qui le précède est l’avant- 
dernier tour ou tour pénultième. 

Tour embryonnaire 

Le premier tour d’une coquille spirale, commençant par 
le sommet et correspondant à une partie ou au total de 
la coquille larvaire. 

T rapezoï dal,e 

En forme de quadrilatère dont deux côtés seulement 
sont parallèles. 


436 


Tronquée 

Ayant l’apparence d’avoir été coupé comme un tronc 
d’arbre. 

\&lve (n.f.) 

Une des deux moitiés de la coquille d’un Pélécypode. 

Véligëre 

Stade larvaire planctonique des Pélécypodes. 

Ventral,e 

Partie de la coquille opposée à la charnière chez les 
Pélécypodes. Chez les Gastéropodes, il s’agit du côté de 
la coquille opposé au sommet de la spire. 

Verge (n.f.) 

Chez certains Gastéropodes, organe de l’appareil génital 
mâle qui porte le pénis. 

Vemal, vemaux 

Qui se rapporte au printemps. Se dit des étangs et mares 
qui n’ont d’eau qu’au printemps; on les qualifie aussi 
de temporaires. 


437 


Bibliographie sélective 


Les personnes intéressées à se renseigner davantage 
pourront consulter les ouvrages suivants. On trouve 
dans cette bibliographie, outre les publications auxquel- 
les on fait référence au cours du texte, les travaux de 
malacologie plus importants publiés depuis 1968. Pour 
obtenir des bibliographies plus exhaustives concernant 
les Mollusques d’eau douce du Canada, on peut 
consulter Clarke (1973), La Rocque (1953) et Taylor 
(1975), ainsi que la section sur les Mollusques dans 
Zoological Record, publié annuellement depuis 1864 
par la Zoological Society of London. 

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440 


Index des noms scientifiques et communs 


Les références se rapportent à la numérotation consécu- 
tive des espèces dans le texte. Les nombres en italique 
indiquent que le taxon est brièvement exposé sous 
cette rubrique. Les noms des familles se trouvent à la 
table des matières. 

Acella haldemani 36 
Acroloxus coloradensis 23 
Actinonaias carinata 131 
acuta, Pleurocera 20 
adamsi, Pisidium 160 
Alasmidonta 
heterodon 103 
marginata 104 
undulata 105 
varicosa 106 
viridis 102 
Alasmidonte 

à fortes dents 105 
des ruisseaux 102 
naine 103 
renflée 106 
rugueuse 104 
alata, Proptera 126 

alberta, Bakerilymnaea bulimoides forme 31 
am bigua, S impsoniconcha 110 
Amblema plicata 94 
Amblème à trois côtes 94 
Amnicola 
limosa 14 
walkeri 1 5 
Amnicole 

commune 14 
Petite 15 

amnicum, Pisidium 157 
anceps, H élis orna anceps 77 
angulata , Gonidea 93 
Anodonta 

beringiana 112 
cataracta cataracia 113 
cataracta fragilis 114 
grandis grandis 115 
grandis simpsoniana 116 
imbeciîis 117 
implicata 118 
kennerlyi 119 
nuttalliana 120 

oregonensis (— Anodonta nuttalliana) 120 
wahlamatensis (= Anodonta nuttalliana ) 1 20 


Anodonte 
ailée 1 20 
commune 115 
de l’Est 113 
de l’Ouest 119 
de T erre-Neuve 1 14 
du gasparot 118 
du Nord 1 16 
duYukon 112 
papyracée 117 
Anodontoïde cylindrique 1 1 1 
Anodontoides ferussacianus 111 
Aplexa hypnorum 65 

oppressa, Lymnaea stagnalis (= Lymnaea stagnalis 
jugularis) 38 
arctica , Stagnicola 43 
Armiger crista 70 
armigera, Planorbula 7 5 
atheami, Physa jennessi 56 
atkaensis, Lymnaea 40 
auricularia, Radix 33 

Bakerilymnaea 
bulimoides 3 1 
bulimoides forme alberta 3 1 
forme bulimoides 3 1 
forme cockerelli 3 1 
forme perplexa 31 
forme techella 31 
forme vancouve rens ts 3 1 
dalli 32 

beringiana, Anodonta 1 12 
binneyi, Helisoma trivolvis 85 
Bithynia tentaculata 19 
Bulime 19 

Bulimnea megasoma 37 

Bulimnée géante 37 

bulimoides, Bakerilymnaea 31 

bulimoides, Bakerilymnaea bulimoides forme 31 

Bulimus tentaculatus (= Bithynia tentaculata) 19 

Bythinia tentaculata (= Bithynia tentaculata) 19 

calceola, A lasmidonta ( = A lasmidonta viridis) 1 02 
campanulatum, Helisoma campanulatum 79 
Campeloma 
decisum 1 
integrum 1 
Campélome brun 1 
campes tris, Planorbula 76 
caperata, Stagnicola 41 
ca rinata, A ctinonaias 131 
ca riosa, L ampsilis 1 34 
Caronculine naine 127 
Carunculina parva 127 
casertanum, Pisidium 1 6 1 
cataracta, Anodonta cataracta 113 


441 


catascopium, Stagnicola catascopium 44 

chinensis, Cipangopaludina 3 

Cincinnatia cincinnatiensis 10 

cincinnatiensis, Cincinnatia 10 

cincinnatiensis, Pomatiopsis 18 

Cipangopaludina chinensis 3 

circums criants, Gyraulus 66 

coccineum, Pleurobema 101 

cockerelli, Bakerilymnaea bulimoides forme 3 1 

collinsi, Hdisoma campanuîatum 80 

coloradensis, Acroloxus 23 

columbiana, Physa 59 

columella, Pseudosuccinea 35 

complanata, Elliptio 99 

complanata, Lasmigona 107 

compressa, Lasmigona 108 

compressum, Pisidium 162 

concolor, Physa 60 

contectoides, Viviparus (= Viviparus georgianus) 2 
contortum, Pisidium nitidum forme 169 
convenais, Pisidium 176 
cooperi, Menetus 74 
Corbeille d’Asie, Petite 144 
Corbicula 
fluminea 144 

leana (= Corbicula fluminea) 144 
manilensis (^Corbicula fluminea ) 144 

comeum, Sphaerium 145 
corpulentum, Helisoma corpulentum 81 
costa ta, Lasmigona 109 
crista, Armiger 70 

cristatum, Pisidium lilljeborgi forme 167 
cruciatum, Pisidium 177 
Cyclonaias tuberculata 98 

dalli, Bakerilymnaea 32 
decampi, F ossaria 25 
decepta, Marstonia 12 
decisum, Campeloma 1 
deflectus, Gyraulus 67 
dilatata, Elliptio 100 
donaciformis, Truncilla 124 
dubium, Pisidium 158 
Dysnomia 

torulosa rangiana 142 
triquetra 143 
Dysnomie 
tricorne 143 
ventrue jaune 142 

Elliptio 

doigt-de-dame 100 
maigre de l’Est 99 
Elliptio 

complanata 99 
dilatata 100 
elodes, Stagnicola 47 
equi latérale, Pisidium 163 
exacuous, Promenetus exacuous 71 
exigua, F ossaria 26 


fabale, Sphaerium 146 
fabalis, Villosa 140 
falcata, Margaritifera 92 
fallax, Pisidium 164 
fasciola, Lampsilis 135 
fasciolaris,Piychobranchu$ 122 
F end-talon rose 126 
Ferrissia 
fragilis 88 

fragilis forme isabellae 88 
parallela 89 
rivularis 90 
ferruginea, F ossaria 27 
ferrugineum, Pisidium 165 
férus sactanus, Anodontoides 111 
flava, Fusconaia 95 

Flumincola virens (= Lithoglyphus virens) 1 7 
fluminea, Corbicula 144 
F ossaria 

decampi 25 

exigua 26 

ferruginea 27 

modicella 28 

modicella forme rustïca 28 

parva 29 

truncatula 30 

fragilis, Anodonta cataracta 114 
fragilis, Ferrissia 88 
Fossarie 
amphibie 29 
fragile de l’Ouest 27 
gracieuse 26 
méplane boréale 25 
modeste 28 
tronquée 30 
fragilis, Leptodea 130 
Fusconaia flava 95 
Fusconaia jaune 95 
fuscus, Laevapex 87 

georgianus, Viviparus 2 
Gonidea angulata 93 
Gonidée des Rocheuses 93 
Goniobase commune 2 1 
Goniobasis livescens 21 
gra ndis, A nodonta grandis 115 
granum, Lyogyrus 13 
Gyraule 
déprimé 66 
difforme 67 
modeste 68 
occidental 69 
Gyraulus 

circums triatus 66 
deflectus 67 
parvus 68 
vermicularis 69 
gyri na, Physa gyrina 5 1 


442 


haldemani , Acella 36 
helicoidea, Valvata sincera 7 
Helisoma 
anceps anceps 77 
anceps royalense 78 
campanulatum camparmlatum 79 
campanulatum collinsi 80 
corpulentum corpulentum 81 
corpulentum vermilionense 82 
corpulentum whiteavesi 82 
multivolvis 80 
pihbryi infracarinatum 83 
trivolvis binneyi 85 
trivolvis subcrenatum 86 
trivolvis trivolvis 84 
Hélisome 
à deux carènes 77 
à spire basse 80 
caréné, Grand 83 
clochette 79 
commun de l’Est 84 
commun des Prairies 86 
du lac Supérieur 78 
robuste de Binney 85 
ventru 81 

de Whiteaves 82 
henslowanum, Pisidium 16 6 
heu rodon, A lasmidonta 1 03 
heterostropha, Phys a 53 
hindsii, Lithoglyphus 1 7 
hordacea, Physa 61 
Hydrobia nickliniana 18 
Hydrobie d’Amérique 10 
hypnorum, Aplexa 65 

idahoense, Pisidium 159 
imbecilis, Anodonta 117 
implicata, Anodonta 118 
infracarinatum, H elisoma pihbryi 8 3 
insigne, Pisidium 178 
integra, Physa 54 
integrum, Campeloma 1 
iris, Villosa 141 

isabellae, Ferrissia fragilis forme 88 

japonicus, Viviparus (= Cipangopatudina chinensis) 3 

jenksii, Planorbula (= Planorbula armigera) 75 

jennessi, Physa jennessi 55 

joknsoni, Physa 58 

Juga costuiée 22 

Juga 

plicifera 22 

silicula ( = Juga plicifera) 22 
jugularis, Lymnaea stagnalis 38 

kennerlyi, Anodonta 119 
kennicotti, Stagnicola 48 


lacustre, Sphaerium 153 
lacustris, Probythinella 1 1 
Laevapex fuscus 87 
Lampsile 
fasciolée 135 
fragile 136 
jaune 134 
rayée 137 
solide 138 
ventrue 139 
Lampsilis 
cariosa 134 
fasciola 135 
ochracea 136 
ovata 139 

ovaia ventricosa ( = Lampsilis 
ventricosa) 139 
radiata radiata 137 
radiata siliquoidea 138 
ventricosa 139 
Lanx nuttalli 24 
lapidaria, Pomatiopsis 1 8 
Lasmigona 

complanata 107 
compressa 108 
costata 109 
Lasmigone 
blanche 107 
cannelée 109 
des ruisseaux 108 
latchfordi, Physa gyrina 5 2 
leana, Corbicula ( = Corbicula fluminea ) 144 

Leptode a fragilis 130 
Leptodée fragile 130 
letsoni, Pyrgulopsis 12 
Ligumia 
nasuta 132 
recta 133 
Ligumie 
noire 133 
pointue 132 
lilljeborgi, Pisidium 167 
limosa, Amnicola 14 
Lithoglyphe verdâtre 17 
Lithoglyphus 
hindsii 1 7 
virens 17 

livescens, Goniobasïs 21 
lordi, Physa 62 
Lymnaea 

atkaensis 40 

palus tri s {= Stagnicola e Iodes) 47 
peregra {= Radix peregra) 34 
stagnalis oppressa ( = Lymnaea stagnalis 
jugularis) 38 
stagnalis jugularis 38 
stagnalis sanctaemariae 39 
stagnalis wasatckensis (= Lymnaea stagnalis 
jugularis) 38 


443 


Lymnée 
auriculaire 33 
auriforme américaine 35 
d'Alaska 40 
des étangs, Grande 38 
des étangs, Petite 32 
des étangs de l’Ouest 3 1 
de Walker, Grande 39 
grêle 36 
voyageuse 34 
Lyogyre roux 13 
Lyogyrus granum 13 

macrodon, Truncilîa 124 
mainense , Pisidium walkeri forme 175 
malleatus, Viviparus (= Cipangopaludina chinensis) 3 
manilensis, Corbtcula{~ Corbïcula fluminea) 144 
Margaritifera 
falcata 92 
ma rgaritife ra 91 
margaritifera, Margaritifera 91 
marginata, Alasmidonta KM 
Marstonia decepta 12 
Marstonie trompeuse 12 
megas, Promenetus exacuous 72 
megasoma, Bulimnea 37 
Ménète de la Colombie-Britannique 74 
Menetus cooperi 74 
mergella, Valvata 6 
milium, Pisidium 168 
modicella, Fossaria 28 
montanensis, Stagnicola 42 
Mulette 
carénée 131 
du Necturus 110 
feuille d’érable 96 
perlière 

de l'Est 91 
de l’Ouest 92 
pustulée 97 
ronde verruqueuse 98 
multivolvis, Helisoma 80 

nasoni, Stagnicola catascopium 45 
nasuta, Ligumia 132 
Necturus, Mulette du 110 
nickliniana, Hydrobia 18 
nitidu m, Pisidiu m 169 
nitidum, Sphaerium 147 
nuttalli, Lartx 24 
nuttalli, Physa 63 
nuttalliana, Anodonta 120 


Obliquaire à trois cornes 123 
Obliquaria reflexa 123 
Obovaria 

olivaria 128 
subrotunda 129 
Obovarie 
olivâtre 128 
ronde 129 

occidentale, Sphaerium 152 
ochracea, Lampsilis 136 
olivaria, Obovaria 128 
ontariensis, Valvata sincera 8 

oregonensis, Anodonta {— Anodonta nuttalliana) 120 
ovata, Lampsilis 139 

palustris, Lymnaea (= Stagnicola e Iodes) 47 
pa lus tris, S tagnicola ( = S tagnicola elodes) 4 7 
parallela, Ferri s sia 89 
partumeium, Sphaerium 1 54 
parva, Carunculina 127 
parva, Fossaria 29 
parvus, Gyraulus 68 
Patelle 
pointue 23 

des nénuphars foncée 87 
des ruisseaux 90 
géante du fleuve Columbia 24 
lacustre 
ovale 88 
à côtés plats 89 
pa tella , Spha erium 148 
pauperculum, Pisidium nitidum forme 1 69 
perdepressa, Valvata 4 
peregra, Radix 34 

perplexa, Bakerilymnaea bulimoides forme 3 1 
Physa 

columbiana 59 
concolor 60 
gyrina gyrina 5 1 
gyrina latchfordi 52 
heterostropha 53 
hordacea 61 
integra 54 
jennessi atheami 56 
jennessi jennessi 55 
jennessi skinneri 57 
johnsoni 58 
lordi 62 
nuttalli 63 
propinqua 64 
vinosa Si 
virginea 62 


444 


Physe 

commune 51 
de V Est 53 
de la Gatineau 52 
de F Ouest canadien 5 9 -64 
de Haldeman 60 
de rîle Vancouver 61 
de Nuttall 63 
du Fleuve C olumbia 5 9 
géante de F Ouest 62 
lacustre de l’Ouest 64 
des fontaines de Banff 58 
des mousses 65 
émoussée 
albinos 56 
arctique 55 
des Prairies 57 
robuste des lacs 54 
piscinalis, Valvata 5 
Pisidie 

arctique-alpine 176 
à sommet strié 162 
bossue 172 
d’Adams 160 
de Henslow 166 
de Lilljeborg 167 
de Poli 161 
de Walker 175 
des rivières 164 
européenne, Grande 157 
géante 

de l’Est 158 
du Nord 159 
globulaire 174 
grain de millet 168 
luisante 169 
minuscule 178 
ponctulée 179 
ronde 163 
rouillée 165 
sculptée 177 
triangulaire 173 
tronquée 171 
ventrue 170 


Pisidium 

adamsi 160 
amnicum 157 
casertanum 161 
compressum 162 
conventus 176 
cruciatum 177 
dubium 158 
equilaterale 163 
fallax 164 
ferrugineum 165 
henslowanum 166 
idahoense 159 
insigne 178 
lilljeborgi 167 

Hlljeborgi forme cristatum 167 
milium 168 
nitidum 169 

nitidum forme contortum 169 
nitidum forme pauperculum 169 
punctatum 179 
punctiferum 179 
rotundatum 170 
subtruncatum 171 
supinum 172 
variabile 173 
ventricosum 174 
vincentianum 177 
waldeni 167 
walkeri 175 

walkeri forme mainense 175 
Planorbe nautiliforme 70 
Planorbula 
armigera 75 
campestris 76 

jenksii (— Planorbula armigera) 75 
Planorbule dentée 
commune 75 
des Prairies 76 
Pleurobema coccineum 101 
Pleurobème écarlate 101 
Pleurocera acuta 20 
Pleurocère commun 20 
plicata, Amblema 94 
plicifera,Juga 22 
Pomatiopsis 

cincinnatiensis 18 
lapidaria 18 
Pomatiopsis lapidaire 18 
preblei , Stagnicola catascopium 46 
Probythinella lacustris 1 1 
Probythinelle lacustre 1 1 
Proménète 
caréné 71 
géant 72 
ombiliqué 73 
Promenetus 

exacuous exacuous 7 1 
exacuous megas 72 
umbilicatellus 73 


propinqua, Physa 64 
Proptera alata 126 
proxima, Stagnicola 49 
Pseudosuccinea columella 35 
Ptychobranche réniforme 122 
Ptychobranchus fasciolaris 122 
punctatum, Pisidium 179 
punctiferum, Pisidium 179 
pustulosa, Quadrula 97 
Pyrgulopsis letsoni 12 

Quadrula 
pustulosa 97 
quadrula 96 
quadrula, Quadrula 96 

radiata, Lampsilis radiata 137 
Radix 

auricularia 33 
peregra 34 

rangiana, Dysnomia torulosa 142 
recta, Ligumia 133 
reflexa, Obliquaria 123 
reflexa, Stagnicola 50 
rhomboideum, Sphaerium 149 
rivularis, Ferrissia 90 
rotundatum, Pisidium 170 

rowelli, Stagnicola proxima (= Stagnicola proxima) 49 
royalense, H élis orna anceps 78 
rustica, Fossaria modicella forme 28 

sanctaemariae, Lymnaea stagnalis 39 
securis, Sphaerium 155 
silicula,Juga ( = Juga plicifera) 22 
siliquoidea, Lampsilis radiata 138 
simile, Sphaerium 150 
simpsoniana, Anodonta grandis 116 
Simpsoniconcha ambigua 110 
sincera, Valvata sincera 6 
skinneri, Physa jennessi 57 
Somatogyre globuleux 16 
5 omatogyrus subglo bosus 1 6 
Sphaerie 

arctique-alpine 147 
carrée 149 
deHerrington 152 
des étangs 155 
des marais 154 
des rivières 146 
des Rocheuses 148 
européenne 145 
géante 150 
lacustre 153 
longue 156 
striée 151 


Sphaerium 
comeum 145 
fabale 146 
lacustre 153 
nitidum 147 
occidentale 152 
partumeium 154 
patella 148 
rhomboideum 149 
securis 155 
simile 1 50 
striatinum 151 
transversum 1 56 
Stagnicola 
arctica 43 
caperata 41 

catascopium catascopium 44 
catascopium nasoni 45 
catascopium preblei 46 
elodes 47 
kennicotti 48 
montanensis 42 

palustris (= Stagnicola elodes ) 47 
proxima 49 

proxima rowelli {— Stagnicola proxima) 49 
reflexa 50 

yukonensis (— Stagnicola arctica ) 43 
Stagnicole 
carénée 41 
commune 47 
de l’Arctique occidental 48 
des fontaines de montagne 42 
des lacs subarctiques 46 
des Rocheuses 49 
du muskeg 43 
lacustre, Petite 45 
rayée 50 

robuste des lacs 44 
striatinum, Sphaerium 151 
S tr ophite ondulé 121 
Strophitus undulatus 121 
subcrenatum, Helisoma trivolvis 86 
subglobosus, S omatogyrus 16 
subrotunda, Obovaria 129 
subtruncatum, Pisidium 171 
supinum, Pisidium 172 

techella, Bakerilymnaea bulimoides forme 3 1 
tentaculata, Bithynia 19 

tentaculata, Bythinia (= Bithynia tentaculata ) 19 

tentaculatus, Bulimus (= Bithynia tentaculata) 19 
transversum, Sphaerium 156 
tricarinata, Valvata 9 
triquetra, Dysnomia 143 
trivolvis, Helisoma trivolvis 84 
Troncille 
doigt-de-cerf 125 
pied-de-faon 124 
truncata, Truncilla 125 
truncatula, Fossaria 30 


446 


Truncilla 

donaciformis 124 
macrodon 124 
truncata 125 
tuberculata, Cyclonaias 98 

umbilicatellus, Promenetus 73 
undulata, Alasmidonta 105 
undu latus, S trophitus 121 

Valvata 
mergella 6 
perdepressa 4 
piscinalis 5 
sincera helicoidea 7 
sincera ontariensis 8 
sincera sincera 6 
tricarinata 9 
virens 6 
Wvée 

à trois carènes 9 
boréale 7 
déprimée 4 
piscinale 5 
scalariforme 8 
striée 6 

vancouverensis, Bakerilymnaea bulimoides forme 3 1 
variabile, Pisidium 173 
varicosa, Alasmidonta 106 
ventricosa, Lampsilis 139 
ventricosa , Lampsilis ovata (= Lampsilis 
ventricosa ) 139 

ventricosum, Pisidium 174 
vermicularis, Gyraulus 69 
vermilionense, Helisoma corpulentum 82 
Villeuse 

haricot 140 
irisée 141 
Villosa 
fabalis 140 
iris 141 

vincentianum, Pisidium 177 
vinosa, Phys a 51 
virens, Lithoglyphtis 17 
virens, Valvata 6 
virginea, Physa 62 
viridis, Alasmidonta 102 
Vivipare 

géorgienne 2 
orientale 3 
V iviparus 

contectoides (.= Viviparus georgianus) 2 
georgianus 2 

japonicus (= Cipangopaludina chinensis ) 3 

malleatus (= Cipangopaludina chinensis ) 3 

viviparus 2 
viviparus, Viviparus 2 


wahlamatensis, Anodonta (= Anodonta 
nuttalliana ) 120 

waldeni, Pisidium 167 
walkeri, Amnicola 1 5 
walkeri, Pisidium 175 

wasatchensis, Lymnaea stagnalis (= Lymnaea stagnalis 
jugularis ) 38 

whiteavesi, Helisoma corpulentum 82 
yukonensis, Stagnicola (= Stagnicola arctica) 43 


447 



Coquille d’une Mulette d’eau douce ( Quadrula quadrilla) 
Vue extérieure 



Sommet 


Pente postérieure 


Bord antérieur 


Disque 


Crête 

postérieure 


Pustules 


Bord ventral 


Vue intérieure 


Dents de la 
charnière latérales 


Rétracteur postérieur 
(cicatrice du muscle) 

Adducteur postérieur 
(cicatrice du muscle) 



Interdentum 


Sommet 


Bouche 


Dents pseudo-cardinales 


Rétracteur antérieur 
(cicatrice du muscle) 


Adducteur antérieur 
(cicatrice du muscle) 

Protracteur 
(cicatrice du muscle) 


Impression palléale 




Bouche 


Dessins de Charles Douglas (tirés de Clarke, 1973) 


Ligament 


Latérale postérieure (P2) 


Vue intérieure de la valve droite 


Dent cardinale (C3) 


Bouche 


Ligament 


Latérale extérieure postérieure (P3) 


Latérale extérieure 
antérieure (A3) v 


Latérale intérieure 
postérieure (PI) 


Latérale intérieure 
antérieure (Al) — 


Coquille d’une Pisidie ( Pisidium ) 
Vue intérieure de la valve gauche 


Bord 


Dents cardinales 


Latérale antérieure (A2) 
Bord