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Full text of "Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, appliquée aux arts, à l'agriculture, à l'économie rurale et domestique, à la médecine, etc"

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__ NOUVEAU 
DICTIONNAIRE. 


D'HISTOIRE NATURELLE. 


ORC—PAS. 


Liste alphabétique des noms des Auteurs, avec l'indication 
des matières qu’ils ont traitées. 
MM. 
BIOT....ssseee Membre de l’Institut, — La Physique. 
BOSC. ......ce Memtre de l’Institut. L'Histoire des Reptiles, des Poissons, des Vers, 
des Coquilles, et la partie Botanique proprement dite. + 
CHAPTAL. ....5 Membre de P Institut. —La Chimie et son application aux Arts. 
DE BLAINVILLE, Professeur adjoint à la Faculté des Sciences de Paris, Membre de la 
Société philomaïhique, etc. (mv.) —Articles d’Anatomie comparée, 
DE BONNAR Dur Ing. enchef des Mines, Secr. du Conseil gén. etc. (v.)—Art. de Géologie. 
DESMAREST ... Professeur de Zoologie à PÉ‘cole vétérinaire d?. Alfort, Membre de la Societé 
Philomathique, etc.—Les Quadrupèdes, les Cétacés et les Animaux fossiles. 
DU TOUR. . .. ++ —L’Application de la Botanique à l'Agriculture et aux Arts. 


JTUZARD. ....,. Membre de l’Institut. —La partie Vétérinaire. Les Animaux domestiques. 
Le Chev. ne LAMARCRK, Membre de l’Institut. — Conchiliologie , Coquilles , Météorologie, 
et ‘plusieurs autres articles généraux. 
LATREILLE..;.+ Membre de l’Institut. —1/Hist. des Crustacés, des Arachnides, des Insectes. 
LEMAN.....….... Membre de la Société Philomathique, etc. Dee ME à de Minéralogie 
et de botanique. {LN.) 
LUCAS rics..... Professeur de Minéralogie, Auteur du Tableau Méthodique des Espèces 
minérales. —La Minéralogié: son application aux Arts, aux Manufact. 
OLIVIER ....... Membre de l’Institut. —Particulièrement les [Insectes coléoptères. 
PALISOT DE BEAU VOIS, Membre de l’Institut. —Divers articles de Botauique et de Phy- 
siologie végétale, 
PARMENTTER, «Membre delTnstirut. =L/Application deJ'Économie rurale et domesitque 
a l'Histoire naturelle des Animaux et des Végétaux. 
PATRIN...-.2, ce Membre associé del’Inetitt, —Ea Géologie et la Minéralogie en général. 
SONNINT,.,.,... —Partie de l’histoire des Mammifères, des Oiseaux; les diverses chasses. 
TESSIER ...... Membre de l’Institut. —L'aiticle Mouron (Économie rurale, ) 
THOUIN........ Membre de l’Institut. -K'Application de la Potanique à la culture, au 
jardinage et à |” £conomie rurale ; l'Hist. des différ. espèces de Green, 
TOLLARD a1ve... Professeur de Botanique et de lhysiologie végétale, — Des articles de 
Physiologie végétale et de grande culture. 
VIEILLOT ....., Auteur de divers ouvrages d’Opnithol.£ie. 2-V'Histoire générale et par- 
ticulière des Oiseaux . leurs mœu’s, habitudes , etc. 


VIREY. ........ Docteuren Médecine, Prof. d’Hist. Nat., Auteur de plusieurs ouvrages. 
—Les articles généranx de P'Hist, nat., particulièrement de l'Homme , 
des Animaux . de leur structure , de leur physiologie et de leurs fxcuités. 


YVART....,... Membre de l'Institut. 1 Économie rurale et domestique. 
CET OUVRAGE SE TROUVE AUSST: 


À Paris, chez C.-F.-L. Pancroucxe, Imp. et Ldit. du Dict. des Se. Méd., rue Serpente , n.° 16, 
A Angers, chez Fourter-Mames, Libraire. 

À Bruges, chez BocAërr-Dumortier, Imprimeur-libraire, 

A Pruxelles, chez LecnArcier , De Mar et Bentruot, Imprimeurs-libraires. 
À Dôle , chez Jory, Imprimeur-Libraire. 

À Gand, chez H, Dusaroin et or Busscuen, Imprimceurs-libraires, 

Æ Genève, chez Pascuouv, Imprimeur-libraire, 

À Liège , chez Desorr , Imprimeur-libraire. 

À Lille, chez Vanacrère et Lereux, Imprimeurs-libraires, 

À Lyon, chez Bonarre et Maitre, Libraires. 

# Manheim, chez Fontaine, Libraire, - 

A Marseille, chez Masverr et Mossv, Libraires, 

À Mons, chez Lr Roux, libraire. 

À Rouen, chez Fnère aîné, et RenAurT, Libraires. 

À Toulouse, chez Sénac aine, Libraire. 

À Turia, chez Pre et Rocca, Libraires, 

À Verdun ehezs BeniT eune , Libraire, 


if Mt 2 1e À 
ë. CAS A | 


NOUVEAU $. Nr, 


DICTION NAIRE 


D'HISTOIRE NATU RELLE 


APPLIQUÉE AUX ARTS, 


A l'Agriculture, à l'Économie rurale et domestique, 
à la Médecine , etc. S 


2 


PAR UNE SOCIÉTÉ DE NATURALISTES 
ET D’AGRICULTEURS. 


ra 


. Nouvelle Edition presqu'entièrement refondue et considé- 


rablement augmentée ; 


AVEC DES FIGURES TIRÉES DES TROIS RÈGNES DE LA NATURE, 


TOME XXIV. EE 


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be, 


De san WN&FIT; FPS 


4 nn en 1 : NS 
DE L'IMPRIMERIE D’ABEL LANOE , RUE DE LA HARPE , n° peu 


IG 2 1 1935 
A PARIS. 


Cnez DETERVILLE, LIBRAIRE, RUE HAUTEFEUILLE, N° 6. 


Ce 1e ù 3 m 
TON a A LU = ed 
. 


M DCCC XVIIE, 


Indication pour placer les Prancaes du Tome XXEVE 


M 5. Insectes, pag. 65. 
Ochthère manie avec sa patte antérieure. — OEdemère bleue.— OËstre du Renne. 
— Ogcode jouflu. — Omalise sutural. — Omophron bordé. — Onitis bison. — 
Onthophage taureau. — Opatre sabuleux. — Opile mou. — Ornéode hexa— 


. dactyle. — Oryctès nasicorne. — Oxybèle rayé. — Oxypore fauve. 


M 36. Quadrupèdes mammifères, pag. 182. 
Ours noir d'Amérique. — Quistiti, proprement dit. — Oryctèrope du Cap. 


M 4. Poissons, pag. 224. 

Nason licornet, — Odontognathe aiguilloné. — Ophicéphale karruwey. — Ophi- 
die barbue. — Ophisure ophis. — Ostorinque fleurie. — Oligopode vellifère. 
— Osphronème gorain. — Ostracion triangulaire. — Ostracion quatre ai 
guillons. 

- M 1: Quadrupèdes mammifères, pag. 234. 

Ogotone ( Pika ). — Ocelot ( Chat ). — Ouanderou ( Macaque). ; 

M 25. Quadrupèdes mammifères , pag. 330. 
Paca. — Palatine ( guenon ). — Pangolinàqueue. 
M xr. Plantes, pag. 421.' 

Pagapatte acide. — Palmette petite. — Papayer d'Amérique. — Pariétaire off 
cinale. 

M 34. Papillons, pag. 5rs. 


Papillon anthioca( Heliconien ). — Papillon aurore (Pieride). — Papillon ga- 


lanthis (Nymphale ). — Papillon hector. — Papillon machaon. 


M 9 Papillons, pag. 513. 
Papillon corydon ( Polyommate ), vu en dessus et en dessous. — Papillon gala 
thée { Satyre). — Papillon mégtre ( Satyre ). — Papillon morio ( Nymphale.). 


-* NOUVEAU 
DICTIONNAIRE 


w 4 


| D'HISTOIRE NATURELLE. 


ORC 


ÜDRCHESTE, Orchestes, Ulig., Oliv.; Curculio, Linn., 
Geoff., Fab.; Rhynchænus, Clairv., Latr. Genre d'insectes 
coléoptères , de la section des téiramères , famille des rhin- 
chophores, tribu des charansonites, ayant pour caractères : 
antennes insérées près du milieu d'un prolongement anté- 
rieur et en forme de irompe de la tête, coudées, de dix arti- 
cles , dont les trois derniers forment la massue ; pénultième 
article des tarses bilobé ; corps court, ovoïde , rétréci en. 
devant , avec les cuisses postérieures grosses, propres pour 
sauter. 

Nous devons l'établissement de cette coupe générique à 
M. Clairville. II lui avoit donné le nom de rhynchæœnus , dont 
F'abricius a fait ensuite une application beaucoup plus éien- 
due , en désignant de la sorte la plupart des charansons de 
Linnæus, à longuetrompe. 

Les rhynchænes de M. Clairville ne composent , dans le 
système de Fabricius, que la troisième division du genre du 
mêmenom, et qui comprend ceux qui ont la faculté de sauter. 
Yiliger ayant senti que M. Clairville avoit eu raison d’en for- 
mer un genre propre, et craignant de changer la nomencla- 
ture de Fabricius , a désigné cette coupe sous la dénomina- 
tion d’orchestes , qu'Olivier a adoptée. 

Les orchestes sont de très-petits coléoptères, qui rongent , 
selon les espèces, les feuilles de divers végétaux, et celles par- 
ticulièrementde l’aulne, du saule , du chêne , du hêtre, etc. 
C’est aussi la nourriture de leurs larves. Leur corps est dé- 
pourvu de pattes, allongé , divisé en douze anneaux, 
un peu vidé sur les çôtés, et conique postérieurement, 


XXIV. LI 


LU OR L 


Leur tête est écailleuse et armée de mächoires dures. 
Lorsqu’elles ont bien mangé, On aperçoit, à travers la peau 
de canal intestinal; il paroît alors noirâtre , et il par- 
court toute la longueur du milieu du dos. Elles minent les 
feuilles , et c’est dans leur substance même qu’elles se méta- 
morphosent. Elles s’y filent une petite coque: très-mince, 
dans laquelle elles se changent en nymphes. L’insecte parfait 
en sort un mois où cinq semaines après. Il-sauté a$sez loin ét 
avec beaucoup de promptitude. Je mentionnerai les espèces 
suivantes , qui se trouvent toutes dans les environs de Paris. 
L’ORCHESTE DE L’AULNE ; Orchestes alni, Oliv., Coleopt. , 
tom..5, n° 37; pl. 32, fig. 482. Noir ; velu; ‘élgtres d’un 
fauve jaunâtre, et marquées chacune de deux taches noires. 
L’'ORCHESTE DU CHÈVRE-FEUILLE, Orchestes loniceræ, Oliv., 
ibid. , pl. 32 , fig. 484. Il est fauve , avec une bande noire sur 
les élytres et les cuisses postérieures. 
L'ORCHESTE DU SAULE, orchestes salicis, Oliv. ibid. , pl. 32, 
fig. 490. Il est noir, avec deux bandes ondées sur les élytres. 
L'ORCHESTE DU PEUPLIER , orehestes populi, Oliv., ibid. , 
pl. 32, fig. 491. Il est noir , avec les antennes et les pieds 
d’un jaune fauve, et l’écusson blanc. (L.) 
ORCHESTIE , Orchestia, Léach. Genre de crustacés. V. 
T'ALITRE (L). 
ORCHETA. C’est le SCYLLARE. (8.) 
ORCHIDASTRON , Orchidastrum. Genre de plantes, 
établi par Micheli, pour placer l'OPHRYDE SPiRALE de Lin- 
næus, depuis placée parmi les NéorTiss. Il est par consé- 
uent le même que Le SPIRANTHE de Richard. (8.) 
ORCHIDEA. Petiver ( Gazoph., tab. 85, f. 6 ) donne 
ce nom à l’eucomis nana, WW. , plante qui étoit une espèce de 
FRITILAIRE pour Linnæus. (LN.) | 
ORCHIDEÉES, Orchideæ , Jussieu. Famille de plantes qui 
offre pour caractères : une corolle (calice, Jussieu) à cinq di- 
visions , dont quatre supérieures et une inférieure (nectaire , 
Linnæus } ordinairement plus grande et d’une structure dif- 
férente ; un ovaire inférieur , à style unique , montant, sou- 
vent adné à la base de la division supérieure , quelquefois 
très-court ou presque nul; à stigmate dilaté, pas tout-à fait 
terminal, mais, comme appliqué à la partie antérieure 
du style à une seule anthère sortant du sommet du style, 
sous Le stigmate, biloculaire , à loges distinctes,souvent même 
séparées, tantôt adnées aux deux côtés du style et sessiles, 
tantôt portées sur un filament court, bivalves, gonflées d’une 
poussière fécondante , aglutinée en une petite. masse ; une 
capsule uniloculaire , trivalve , déhiscente à sa base, relevée 
de six nervures saillantes , dant trois adnées longitudinale- 


ORC Re 


ment sur le milieu des valves et tombant avec elles , et trois 
autres situées dans les jointures des valves et persistantes: se- 
mences nombreuses , ordinairement très-fines, souvent aril- 
lées, portées sur un placenta adné longitudinaälement au mi- 
lieu de chaque valve ; embryon très-petit , situé à la base d’un 
périsperme charnu. | À he 
- Les plantes de cette famille ont une racine quelquefois 
fibreuse , mais le plus souvent tuberculeuse, simple où divi- 
sée. Leur tige est ordinairement simple , herbacée, scapi- 
forme , rarement grimpante. Les feuiNes radicales sont en- 
‘galnantes ,nerveuses, et les caulinaires altérnes, sessiles ,sou- 
vent squamiformes ;. leurs fleurs spathacées , ordinairement 
disposées en épis et rarement solitaires, naïssent au sommet 
des tiges. Elles sont en général d’un aspect agréable, et quel- 
quefois même vivément colorées. Leur structure irrégulière 
et bizarre les rend'très-réemarquables. 

Ventenat , de qui on a emprunté ces expressions , rapporte 
sept genres à cette famille, qui est la troisième de la qua- 
trième classe de son Tableau du Règne végétal , et dont les ca- 
ractères sont figurés planche 5, n.° 3 du même ouvrage. Ces 
genres sont ORCHIS, SATYRION, OPHRYS, HELLÉBORINE, 
LIMODORE , SABOT et VANILLE. | | 

Of Swartz à depuis publié une Monographie des orchidées , 
dans laquelle il modifie beaucoup les caractères de plusieurs 
dé ces genres , en établit de noûveaux ou en rappelle d’ou- 
bliés ,‘iels que Dise, Préricopion, Disrère, CorycioX, 
NÉoOTTIE, CRANICHIE, ONCIDION, AÉRIDE, DENDRORBIÉ, 
STELLIS et LÉPANTHE: si 4 Nues 

On doit à R. Brown, dans la nouvelle édition de l'Hortus 
kewensis, une réforme dans les genres de cette famille, qui a 
nécessité d’en former plusieursnouveaux qu’il appelle ACERAS, 
HABENAIRE, HERMINION , GOODYÈRE , EPIPOGION, LisTÈRe, 
CORALLORHIZE et GASTRODION. | 

Aubert-Dupetit-Thouars a fait, pendant son séjour dans 
les îles de l'Afrique orientale, un travail sur les orchidées, dont 
il a donné le prodrome dans le Bulletin des sciences, année 
1809. IL en résulte qu’en portant sur les étamines une atten- 
tion plus rigoureuse qu’on ne la fait jusqu’à présent, on peut 
établir sous trois sections , savoir : celle des satyrions , celle 
des helleborines et celle des épidendres, vingt-un genres suffisam- 
ment distincts , selon lui , de ceux établis par Swariz, par 
Loureiro , par Ruiz etPavon, etc.Cesgenres, outre ceux men- 
tionnés plushaut, sont : DRYORKIS, AMPHORKIS, SATORKIS, Cv- 
NORKIS, HABÉNORKIS, HiPPORKIS,STELLORKIS, LEProRkIs, FR- 
PORKIS,/GASTORKIS,CYANORKIS, A LISMORKIS etCORYMBORKIS. 

Enfin Richard, dans son excellent travail sur Les orchidées 


3 O R G 

d'Europe, travail que tout botaniste doit étudier s’il veut'cons 
noître à fond l’organisation de ces singulières plantes, a aug- 
menté le nombre de leurs genres, en créant ceux qu'il.a ap- 
pelés, LOROGLOSSE , ANAGAMPTIS, NIGRITELLE , CHAMOR« 
CHIS , SPIRANTHE, CÉPHALANTHÈRE et LipaRis. V.:cesmots 
et ceux S…TERNORHYNQUE, PÉLEXIE , CALYPSO, ORGCHIDASTRE 


» 


et CORALLORHIZE. | | do 
Les orchidées ont été divisées en orchidées monandres et 
en orchidées diandres. | | 
= Parmi les premières , se placent les genres HABÉNAIRE , 
NÉOTTIE, ALTENSTÉNIE, OPHRYDE et T'ussac. | 
Parmi les secondes, se rangent les genres 'TÉLIPOGON, 
TRicuocÈre, PaAcayPuyuLe, IsocuiLce, CYMBipion, BLETIE, 
ANGULOA, ONcipiow , lonopsis, CYRTOCHITUM , Oponro- 
GLOSSE, ÉPIDENDRE , VANILLE , STÉNOGLOSSE, D'ENDROBION, 
MASDEVALLIE , STELLIS , PLEUROTAALLIS, RESTRÉPIE , Ro— 
DRIGUEZIE. (8.) dir. 
ORCHIDION. Synonyme d'orchis, chez les Grecs. Y. 
ORcuIs. (LN.) ï ct 
ORCHIDOCARPE, Orchidocarpum. Genre de plantes 
établi par Michaux, Flore de l Amérique septentrionale ,. pour 
placer quelques arbustes qu’on avoit jusqu’à lui rangés parmi 
les CorossoLs. Il en diffère principalement par les fruits, qui 
sont des baies grosses , sessiles , réniformes , ordinairement 
réunies plusieurs ensemble , ou solitaires lorsque les autres 
avortent , et renfermant plusieurs semences arillées, attas 
chées par un seul rang à la suture interne. Adanson l’a ap- 
pelé ASSIMINIER , nom que lui conserve Décandolle dans son 
Syst.véz. Jussieu croit qu'il doit être réuni aux PORCELIES. | 
L'ORGHIDOGARPE BELIER à les feuilles glabres et ovales. 
C’est le ConossoL TRILOBRÉ de Linnæus. AR 
L'OrcuiDOcARPE A PETITES FLEURS a les feuilles velues et 
ovales. | | 
 L'OrcuIDOCARPE PYGMÉE a les feuilles glabresetlancéolées. 
C’est l’anona pygmea de Bartram. “ 
L'ORCHIDOCARPE À GRANDES FLEURS a les feuilles ovales , 
pubescentes , et les pétales extérieurs beaucoup plus grands. 
C’est l’anona grandiflora de Bartram. Ÿ. au mot CorossoL:(8.) 
 ORCHIS, Orchis. Genre de plantes de la gynandrie di- 
gynie et de la famille des orchidées, qui a pour caractères : 


une spathe simple, uniflore; une corolle (calice, Jussieu) pro- 


fondément divisée en six découpures, dont cinq supérieures 


égales, plus ou moins conniventes, deux desquelles sont 


intérieures et relevées en forme de casque: et trois ex- 
térieures, et Ja sixième (nectaire , Linn.) inférieure , grande, 
élargie , lobée ou simple, et terminée par un éperon ou corne 


Tv 


OR C 5 


allongée ; deux étamines, dont les filamens sont très-courts, 
silués au sommet intérieur du corps caverneux du pisu}, et 
dont les anthères sont ovales et se développent en spirale ; 
un'ovaire inférieur oblong , tors et sillonné, surmonté d’un 
slyle membraneux et concave, adné à la base de la décou- 
pure supérieure , et dont le stigmate est élargi et comprimé ; 
une capsule allongée, striée, torse , obiuse , à trois côtés , à 
trois loges , s’ouvrant par ses angles , et contenant des se- 
mences nombreuses. 

Ce genre renferme des herbes si remarquables, qu’on ne 
sait même pas si on doit les appeler vivaces ou annuelles. 
Leurs feuilles sont alternes , sessiles, à nervures longitudi- 
nales , et leurs fleurs en épis, intéressantes par leur forme, 
souvent par leur beauté , et quelquefois par leur odeur. C’est 
principalement dans le mois de mai que les orchis étalent 
tout le luxe de leur parure ; mais, en général, les espèces se 
succèdent assez régulièrement pendant tout l’été, de manière 
que lune fleurit lorsque l’autre se passe. … Une 

Des espèces de ce genre mieux observées, ont été depuis 
peu transportées dans les genres SATYRION et OPHRYSE, et 
d’autres ont servi à élablirlesnouveaux genres Disa, BARTHOS 
LINE ; BONATÉE , GYMMANDÈNE , LOROGLOSSE, ANACAMPTIS , 
NIGRITELLE, PLATANTHÈRE, CHAMORCHIS et HABÉNAIRE. 

Les racines des orchis sont , tantôt des bulbes entières, 
tantôt des bulbes divisées en plusieurs parties , tantôt même 
de simples fibres charnues. Elles ont une manière de se re- 
produire , analogue à celle qu'on remarque dans plusieurs 
plantes bulbeuses , et dans presque toutes celles de leur fa- 
mille , mais qu’on doit nôter ici, parce que c’est dans ces 
plantes qu’on l’a le plus remarquée. 

Chaque bulbe d’orchis est, an moment de la floraison, 
accompagnée de- deux autres bulbes opposées , l’une à demi- 
desséchée ‘ou pourrie, qui a servi à donner la hampe de 
Pannée précédente; Fautre très-petite, très-ferme, qui 
doit fournir la hampe de l’année suivante. Ainsi donc, la 
racine des orchis change chaque année , sans cependant 
mourir; el comme ce changement s'opère toujours de Îa 
Inême manière , on peut dire qu’elle voyage , car au bout Ce 
cent ans, les grosses espèces qui ont un pouce de diamètre, 
doivent être à neuf ou dix pieds de l'endroit oùlagraine a germé. 

Quoique les orchis fournissent une très-grande quantité de 
graines , il paroît qu’il en réussit fort peu chaque année, car 
ils semblent être toujours en même nombre dans'un can- 
ton donné. Îl est fort difficile, pour ne pas dire impossible , 
de les soumettre à la culture. Un parc en est plein, et pas 


6 3 OR C 

un seul ne veut vivre dans un jardin attenant. On n’a 
pas encore pu trouver une raison valable de cette parti- 
_cularité. 

Les orchis ne sont pas seulement agréables , ils sont encore 
utiles. Les bulbes de la plupart des espèces peuvent se man- 
ger. C’est avec elles qu’on fait le salep cette substance qui 
nous vient de l'Orient , où on en fait usage pour rétablir l’es- 
tomac des personnes affoiblies par les maladies, réparer les 
forces épuisées par l’excès des plaisirs de l’amour, etc.Olivier 
rapporte que l’on prépare pour cet objet, aux environs de 
Constantinople, les bulbes des espèces les plus communes des 
“environs de Paris, c’est-à-dire probablement des orchis 
pyramidale, mâle et bouffon, mais qu’il y a une différence telle 

entre, leurs qualités, qu'il y a du salep d’un prix double 
d’un autre. 

Pour faire ce salep, les Turcs choisissent les plus belles 
bulbes d’orchis, dans les temps que la plante commence à 
entrer en fleur. Ils en ôtent l'écorce ei les jettent dans l'eau 
froide , où elles restent quelques heures. Ensuite ils les font 
cuire dans une suffisante quantité d’eau , et les enfilent pour 
lés faire sécher à l'air. Klles deviennent demi-transparentes, 
très-dures , et ressemblent à de la gomme adragant. Elles se 
conservent autant que l’on veut dans cet état , pourvu qu'on 
les tienne dans un endroit sec. 

Le salep se réduit irès-facilement en poudre, et c’est après: 
qui asubi cette opération qu’on en met dans l’eau chaude pour 
l'usage. Cetie poudre s’y dissout , et forme un mucilage ou une 
espèce de gelée presque insipide , mais qu'on rend agréable 
avec du sucre, des aromates, et surtout du lait. {l y a peu de 

différence pour les propriétés physiques et médicinales entre le 
salep, le sagouet la fécule de pomme-de-ierre. Ce sont des 
amidons très-nourrissans , très-adoucissans ; qui répriment 
l’âcreté de la lymphe , et sont convenables dans un grand 
nombre de cas, et principalement dans la phthisie, dans les 
dyssenteries bilieuses , etc. 

L’eau dans laquelle on a fait cuire les bulbes d’orchis,dans 
la préparation du salep , évaporée , laisse un extrait d’une 
odeur agréable , qu'on peut comparer à celle du mélilot odo- 
rant; c'est celle de l’orchis même. 

Les diverses espèces d’orchissont si abondantes dans quet- 
ques cantons de l’Europe, qu'il est surprenant qu’il n'y ait 
pas encore eu de spéculateurs qui aient cherché. à en faire du 
salep. Il semble qu'il est assez facile de les ramasser et de les 
préparer, pour que des famiiles pauvres puissent y trouver 
une partie de leurs moyens de subsistance dans les années 


oo K# € 7 


de disette. On ne doit pas cependani dire que ce puisse être 
un remplacement perpétuel aux substances farineuses que la 
culture nous fournit annuellement:, puisque , comme on l’a 
déjà dit, un pied d'orchis arraché ne se reproduit pas avant. 
‘un grand nombre d’années. , 
_ On divise les orchis d’après leurs bulbes , qui sont ou en- 
tières et géminées, ou palmées ou fasciculées. Il y en à plus 
de cent espèces décrites dans les ouvrages de botanique. 
Les espèces les plus remarquables parmi ceux à bulbes, 
eniières à géminées , sont: 
L’'Oncuis BLANC, Orchis bifolia, Linn., qui a le pétale in- 
férieur lancéolé , entier, l’éperon très-long, et les pétales 
ouverts. Ï1 se trouve dans les bois et les prés couverts de 
presque toute l’Europe. Il ne faut pas le confondre avec 
l'OPHRYSE À FEUILLES OVALES, Ophrys ovata, Linn., qu’on 
appellevalgairement la double feuille. Voyez au mot OParyss. 
L'Orcuis PYRAMIDAL , dont le pétale inférieur est bicorne, 
à trois divisions entières , et dont l’éperon est très-long. Il 
se trouve très-abondamment dans les pâturages secs. 
L'Onrcuis PUANT , Orchis coriophora, Linn., qui a la lèvre 
du pétale inférieur trifide , recourbée , crénelée ; l’éperon 
court, et les pétales rapprochés par leur pointe. On le trouve 
dans les prés humides des montagnes. Il répand une forte 
odeur de punaise , qui suffit pour le faire distinguer. 
L'Oncuis BOUFFON , Orchis morio, Lion. , qui a la lèvre du 
pétale inférieur divisée en quatre parties crénelées, l’éperon 
obtus et relevé; les pétales obtus et rapprochés par leurs 
sommets. C’estune des espèces les plus communes en Europe. 
Elle vient sur les pelouses des collines sèches , et y produit. 
un fort bel effet lorsqu'elle est en fleur. 
L'Oncuis MÂLE , dont la lèvre du pétale inférieur a quatre 
lobes crénelés, l’éperon obtus, et les pétales réfléchis en: 
dehors. Il se trouve très-abondamment dans les bois et les 
prés. Le rapport apparent de ses bulbes avec les testicules 
de l’homme lui a valu une grande célébrité dans les temps. 
d'ignorance. Il suffisoit d’en manger, disoit-on, avec cer- 
taines cérémonies mystiques , pour faire rendre féconds des 
époux impatiens d’avoirdes enfans. Le vrai est, comme on l’a 
déjà vu, que cette bulbe nourrit beaucoup sans charger l’es - 
tomac , et que son usage peut, en améliorant la santé, faci- 
liter la conception , ainsi que toutes les autres opérakvns 
de notre machine. 
L'Orncuis BRULÉ, Orchis ustulata, qui a le pétale inférieur 
quadrifide et couvert de points rudes au toucher, l’éperon 


obius , et les pétales écartés, 1 croît dans les prés mon-- 
tagneux. 


_8 | OR; CG 


L'Oncnis MILITAIRE qui a la lèvre du pétale inférieurqua- 
drifide ; les découpures du milieu plus grandes, entières , 
séparées par une dent , et les bractées irès-couries. Cette 
espèce est très-commune dans les bois et les prés couverts, 
par toute l'Europe. Elle à été long-temps confondue avec 
plusiéurs autres qui en diffèrent fort peu. C’estune des belles 
espèces. | | 

L’Orcuis PANACHÉ, dont la lèvre du pétale inférieur est. 
quadrifide ; les découpures intermédiaires plus grandes , den- 
tées; les pétales relevés et l’épi très-court. Il se trouve dans 
les prairies quelquefois avec une telle abondance, qu'il les 
fait paroître rouges de loin. Ses fleurs sont ordinairement 
‘tachées de rouge; on dit ordinairement, parce que lors- 
qu'elles viennent à l’ombre , elles sont sans taches et blan- 
ches. reponse re, “res 

2.0 Parmi les orchis dont les bulbes sont palmées : ( 

. L'Orcuis À LARGES FEUILLES, dont l’éperon est conique, 
la lèvre du pétale inférieur à trois lobes , les latéraux réflé- 
chis. Il se trouve très-abondamment dans les prairies hu- 
mides. Ses feuilles sont souvent tachées de noir. 

L'OrcuIS MACULÉ, dont l’éperon est plus court que le 
germe ; la lèvre du pétale inférieur plane , et les pétales su- 
périeurs très-ouvertis. [l se trouve sur les montagnes, dans 
les prés secs. [l'a les feuillés maculées de taches brunes , 
iransverses. cs | Là 

L'Orcais opoRANT , dont l’éperon est recourbé et irès- 
court, la lèvre du pétale inférieur est à trois lobes, et les 
feuilles linéaires. T1 se trouve dans les prés humides des 
parles méridionales de la France. Il répand une odeur des 
plus suaves. | 7 | 

L'Orcuis CONOPSÉ a l’épéron sétacé , plus long que le 
germe , la lèvre du pétale inférieur trifide, et les deux pétales 
latéraux très-écartés des autres. Îlse trouve dans toute l’Eu- 
rope , sur les montagnes découvertes. | 

3.° Les orchis à bulbes fasciculées sont en petit nombre,et 
aucun ne croît en France. Parmi eux je citerai seulement 
lorchis swampine, qui a la tige feuillée , la lèvre du pé- 
tale inférieur divisée en cinq parties, les découpures fili- 
formes’, les latérales recourbées , ei l’éperon de la lon- 
gueur du germe. Il se trouve dans les marais de la Caro- 
line, Je l’ai décrit et dessiné sur le vivant. Ses fleurs ré- 

antent une odeur nauséabonde. (8.) Hd 

ORCHIS.Chezles Grecset les Latins, on donnoit ce nom 
à des plantés qui, d’après la descripüon que Dioscoride en 
donne, seroîient des éspéces d'Orcais. Elles étoient fort con- 
nues par la propriété aphrodisiaque, aliribuée à leur racine. 


ORC ; 


Dioscoride en décrit deux espèces, le cynosorchis et le serapias, 
et ses descriptions conviennent bien à des orchidées ; mais 
il est impossible de dire à quelles espèces. Il les distingue du 
satyrium , parce que celui-ci a une racine simple, bulbeuse , 
de la grosseur d'une pomme ; tandis que dans les orchis, elle 
est formée par deux bulbes comparées aux testicules des 
animaux. La racine du cynosorchis étoit bulbeuse , assez 
longue , oliviforme, formée de deux bulbes; l’une plus basse, 
pleine, charnue ; l’autre plus haute, lâche, fléirie et 
molle. On mangeoit ses bulbes bouillies et rôties. On 
disoit que la bulbe charnuefaisoit concevoir des mâles ,'et 
la bulbe flétrie , des femelles ; en outre , les femmes de la 
Thessalie, donnoient, pour exciter à l’amour , la bulbe 
charnue dans du lait de chèvre,et la bulbeflétrie pour produire 
leffet contraire. Les bulbes du serapias avoient les mêmes 
qualités. 11 est à croire que le fameux duduïm des Israélites, 
étoit aussi une racine bulbeuse d’orchidée. On sait que 
maintenant encore, en Orient , on fait usage, comme aphro- 
disiaque , du salep, qui n’est autre chose que les bulbes 
d’une espèce d'ORcCuIs. | 

IL est question des orchis dans Pline, mais cet auieur les 
confond avec les satyrium. Théophraste mentionne égale- 
ment les orchis. . 

Les botanistes, avani C. Baubin, ont rapproché les orchis , 
cynosorchis , serapias ‘et salyrium des anciens, de nos OR- 
cms d'Europe ; et ont décrit presque tous celles-ei sous 
ces noms grecs, qu'ils ont souvent latinisés. C. Bauhin, 
dans son Pinax, classe ainsi les plantes nommées Oncnis 
de son temps : | L 02 


1.9 ORCHIS LEGITIMA ou à bulbe double , qui se subdivi- 
sent ainsi qu'il suit. : | 

À. Cynosorchis (testiculus canis ). Exemple : orchis mik- 
daris , pyramidalis, Linn. à à A 

B. Cynosorchis militaris. Exemple : orchis fusca, variegaia, 
ustulata, globosa, Linn. | | ce 
C. Morio (bouffon). Exemple : orchis morio et masrula, 
Lion. Lo ph 

D. Fœtida (testiculus hircinus et tragorchis). ADR 
orchis coriophora, Linn, , et satyrium hircinum, L. (orchis, W.) 

2.9 ORCHIS SERAPIAS ( éesliculus vulpinus et odoratissimus ) , 
subdivisé en: | 

À. Serapias. Exemple : orchis bifolia, Li. ; ophrys myodes , 
apifera , arachnites , VW, ; serapéas lingua , Lion. 


20 ORD 


-B. Monorchis etiriorchis (à une ou trois ou quatre bulbes}. 
Exemple :orchis monorchis , ophrys spiralis, lwseli, L.etserapias 
repens, Linn. ( neottia, W.), | 

3.° ORCHIS PALMATA ou SATYRION ( à bulbes palmés }, 
qu'il divise en : "U 
À. Satyrium , où il rapporté des plantes inconnues. 

_B. Palmata. Exemple : orchis latifolia , conopsea, odoratis- 
sima, Sambucina, viridis et nigra, WW. (satyrium, L.). Voyez Sa- 
TYRION. 


GC. Abortiva. Exemple : Ophrys nidus-avis, Linn., orchis 
abortiva, Linn. | 

Après C. Bauhin , l’on a continué à donner le nom d’or- 
chis à des plantes de la même famille, jusqu'à Tour- 
nefort, qui conslitua un genre orchis, c'est celui que Lin- 
næus adopta en rectifiant ses caractères génériques, em 
y rapportant le limodorum de Tournefort, et en renvoyant 
quelques espèces d'orchis de cet auteur aux genres:sa{yrium 
et serapias. Mais le genre orchis de Linnæus , très-nombreux 
en espèces, et beaucoup augmenté par {és botanistes qui 
ont écrit après lui, a subi beaucoup de changemens. Ainsi, 
l’on a fait à ses dépens les genrés bartholina, R. B. ; bona- 
tea, WN.; ggmnadenia, R. B% habenaria, W.; nigritella, Rich. ; 
doroglossum , Rich.; anacamptis, Rich.; Platanthera, Kach. ; 
et l’on a renvoyé plusieurs de ses espèces dans les genres 
alismorkis , amphorkis , angorkis, cynorkis, disa, hipporks , 
dimodorum , ophrys, serapias ei satyrium. Malgré ces nombreux 
renvois , le genre orchis est toujours un dé ceux de la même 
famille qui renferment le plus d'espèces. 

Buxbaume a donné le/nom d’orchis au /achenalia or- 
chioides , Linn., et le curculigo , Gært. , ést figuré.dans l’Her- 
bier d'Amboine , sous le nom d'orchis amboënica. (LN.) 

ORCHITES. C'étoit le nom que les Latins donnoient 
à une variété d'OLIVE , à cause de sa forme testiculaire ; 
on en faisoit de l'huile. Cette sorte d'olive, citée par Virgile, 
Pline et Columelle, étoit inférieure à celle dite pausias, mais 
supérieure à celle nommée rhadios. (LN.) | 

ORCITUNICA. L'un des noms de l’'ANÉMONE , chez les 
anciens Romains. (LN.) 

ORDILION, de Nicander', médecin grec. Cette plante 
est rapportée au tordylion de Dioscoride , selon Anbuillara- 
PV. ToRDYLION. (LN.) i ’ ao: 

ORDRE, Ordo. Subdivision des classes ou des familles 
des animaux et des végétaux. V. MAMMALOGIE, ORNITHOLO- 
GiE, ÉRPÉTOLOGIE, ICHTUYOLOGIE, CONCHYLIOLOGIE, ENTo- 
MOLOGIE, BOTANIQUE et MÉTHODE NATURELLE, (8.) 


ORE 15 


. ORÉADE,, Oreus. Genre de Coquiire établi par Denys 
de Montfort, pour placer une espèce presque micros copiquez 
qu’on trouve dans la Méditerranée , et qui paroiït tenir le 
milieu entre les NAUTILES et les SPIRULES. 

Ses caractères sont : coquille libre, univalve , cloisonnée, 
en disque et contournée en spirale ; tour dela spire apparent, 
adhérent, mais non enchâssé ; ouverture ovale, fermée par 
un diaphragme bombé , mamelonné à l’extrémité extérieure 
où il est percé par un petit siphon ; cloisons unies; le re- 
tour de la spire hors de l’ouverture. (B.) 

OREADES. Nom donné par Columna à une espece 
d'Orcuis dont la fleur ressemble à là tête d’un singe (orchis 
écphrosanthos , Villars, Willd. (s.) 

… OREB,. C'est le CorBEau, eu hébreu. (s.) 

ORECCHIONE. Nom italien du VESPERTILION OREIL- 
LARD. (DESM.) L ; 

OREGA. Nom donné par Lobel à l'ORIGAN HÉRACLEO- 
TIQUE. (LN.) 

. OREGIOELLA , de Clusius. C’est le Cacao. (EN.) 

OREILLARD, Plecotus. Genre de mammifères carnas- 
siers, de la famille des cheïroptères , établi par M. Geoffroy, 
dans les Mémoires de l’Institut d'Egypte, tom. 2, p. 172. . 

Les oreillards ne diffèrent des chauve-souris proprement 
dites, ou VESPERTILIONS, que parce qu'ils ont deux molaires 
de plus à chaque mâchoire, le chanfrein plus large et mé- 
plat, et les oreilles plus grandes et réunies par la base de leur 
bord antérieur. | 

Ces différences ne nous paroissent pas suffisantes pour ad- 
mettre le genre oreillard. Nous le considérerons donc comme 
formant une division de celui des VESPERTILIONS. Voyez ce 
mot. (DESM. : 

OREILLE et SENS DE L'OUIE , Auris où auricula , et 
auditio. On ne trouve pas cet organe dans tous les animaux; 
mais ceux qui en sont pourvus n’ont de fixe que le labyrinthe. 
rempli d’une sorte de gelée entourée d’une membrane élas— 
tique, où vient s'épanouir le nerf acoustique ; toutes les au 
tres parties de l'oreille changent ou disparoissent totalement 
dans les différentes classes d'animaux. Ceite membrane qui. 
recèle la gelée , paroît donc être l'organe essentiel de louïe. 

On la trouve dans tous les animaux à deux systèmes ner- 
veux et vertébrés : les mammifères (les cétacés compris), 
les oiseaux, les reptiles et les poissons, les mollusques de La 
famille des sèches et les crustacés. Quoique beaucoup d’in- 
sectes et de mollusques paroissent ouïr, on n’a pas encore 
pu découvrir l’organe de ce sens. Scarpa soupçonne qu'une 
espèce de mucosité dans la tête de certains insectes fait chez 


d 


2 O R E 7 
eux la fonction de l’oreille , mais:on n’a que des tônjectures 
à cet égard. Lamembrane auditive du labyrinthe.ést en forme 
de bourse dans les écrevisses ét: lés sèches}: ét'renfermée 
dans un canal, ou un cartilage annulaire. Chez lesipoissons, 
les reptiles, les oiseaux-et les mammifères, ledabyrinthé est 
toujours garni de irois canaux-semi-circulaires qui aboatis= 
sent à une cavité contenant la pulpeigélatineuse, de. Cotünni, 
et en outre les osselets de l’ouïe. Quelques poissonsen'ont un ow 
deux, les autres les ont tous; ils sont suspendus:dans la gelée 
du labyrinthe , et les vibrations sonores peuvent:les ébranler 
assez pour être senlies par le nerfacoustique. Les-poissons à 
branchies fixes ont un anal qui se prolonge, de l’oréille im- 
terne jusqu’à l'extérieur de la tête , ‘où il est fermé par une 
petite membrane analogue à:la fenêtre ovale , et faisant fonc- 
tion de tympan. M. Geoffroy Saint-Hilaire a reconnu que 
les osselets particuliers de l’ouïe, comme l'enclume ; le 
marleau , l’éirier , et même le cadre dniympan, se transfor- 
moient chez les poissons en os préoperculaires pour protéger 
les branchies. Les salamandres et les grenouilles ont à peu 
près la même conformation dans leur oreille interne que les 
précédens. On irouve un cornet ou vestige de limaçon dans 
celles des serpens , des crocodiles et des lézards. Fous les’ 
oiseaux possèdent un limaçon, et en général, les animaux à 
sang chaud sonttons pourvus de trois canauxisemi-cireulaires, 
ayant chacun leur renflement , un sinus commun qu'on ap- 
pelle le vestibule, et ce canal spiral partagé dans sa longueur 
en deux rampes par un os plat et un peu membraneux à son 
bord extérieur; on le nomimne limagçon;: mais il n’est pas 
roulé en spirale conique dausles oiseaux comme chez l’hom- 
me , les quadrupèdes vivipares.et; les cétacés. Les oiseaux de 
proie nocturnes ont de plus grands canaux semi-circulaires 
que les autres espèces, et paroissent‘jauir d’une oùïe très- 
fine. Dans les mammifères, la spirale du limaçon fait deux 
tours et demi, et sa grandeur surpasse celle des canaux cir- 
culaires chez les chauve-souris, les carnivores, ‘le: chevah, 
l'éléphant , le cochon et les cétacés. Cassérius ,' ensuite Gam- 
per, ont décrit l'organe de l’ouïe des poissons dont on1gno-! 
roit la structure et même l'existence, quoique Aristote, 
Pline, Rondelet, Belon et tous les autres naturalistes sussent 
rwils entendoient. Nollet a prouvé par sa propre-expérienice, 
que l’homme aussi pouvoit entendre.sous l'eau: 27 1 
Le läbyrinthe des mammifères et des oiseaux esttoujours 
enveloppé de l'os très-dur des tempes, qu'on appelle le ro— 
cher; mais ilest plus oumoinslibre dansles diverses espèces de 
reptiles et de poissons. À l'extérieur de l'oreille, on ne’trouve 
aucune ouverture.chez les poissons osseux ; maisdaus les pois- 


+ 


ORE 13 


sons chondroptérygiens , les raies ét les squales , il y a une 
etite caisse el une membrane du tympan. Dansles oiseaux, 
jrs quadrupèdes et les reptiles, cette caisse-communique avec 
l'intérieur de la bouche par un canal appelé: trompe d Eus- 
tache. PROD TEM rater or nf Lens CG DE 
La caisse-ou le tambour communique aussi avec de grandes 
cavités prolongées dans les os du crâne chez les oiseaux ; ceci 
est même très remarquable -dans-les ‘oiseaux de proie noc- 
turnes,, qui possèdent une ouïetrès-délicate. Une des rampes 
du limaçon.est fermée.par là membrane des fenêtres ronde 
et ovale, suivant les.classes d'animaux chez lesquelles elles 
existent ; on pourroit les nommer fenétres du vestibule el du li 
maçon. Les poissons ei les salamandres sont privés de lamem- 
brane du tympan ; dans les animaux à sang rouge et froid ; 
comme les classes des reptiles et des poissons , le tympan est 
à (leur de tête ; maïs chez.les oiseaux et les mammifères, äl 
y à un méat extérieur: Entre le tympan et la fenêtre ovale 
(cèlle du vestibule est toujours fermée d'une plaque osseuse) , 
sont: disposés des: osselets, au nombre de quatre dans les 
mammifères : ce sont le:marteau , l’enclume, le lenticulaire 
et l’étrier: Les oiseaux-n’ont qu’un osselet à deux branches ; 
quelques reptiles en ontun ou deux. Le marteau et l’étrier 
ont leurs muscles particuliers ; il y en a trois au premiér et 
un au second. PEL | f NE TT 
.. Le conduit externe de l'oreille n'existe pas chez les rep- 
tiles-et les poissons : celui des oiseaux:est très-court et sans 
conque: ou pavillon extérieur : les cétacés sont aussi. privés 
de ce dernier, de même que la taupe: le zemni, des mu- 
saräignes , des veaux-marins et les pangolins. Cette conque 
qui forme le cornet. acoustique extérieur pour recueillir Les 
rayons sonores de l’air , estconique et tournée en avant chez 
les carnivores, horizontale aux putois et martes qui cherchent 
leur proie.à terre, dirigée en arrière aux lièvres, mobile en 
divers sens au cheval, aplatie à l'homme, aux singes et au hé- 
risson, etc. Cette conformation est analogue au genre de vie 
de chaque espèce. Les animaux féroces portent l'oreille rele- 
vée , les espèces domestiques la portent basse et pendanie, 
ce. qui est un signe; de foiblesse et d'asservissement. Voyez 
dans les Leçons d’ Anatomie comparée de M. Cuvier , t. 2 , lecon 
13.2, la description détaillée des oreilles dans les différens 
animaux. Chez ious les vertébrés ovipares, oiseaux, reptiles, 
poissons, il ne reste de l’os temporal que la portion inter- 
médiaire propre à contenir le labyrinthe de l'oreille. 


dat a De? Ouïe ou de l' Audition. 
L'oreille perçoit les sons par le moyen des vibrations de 


“4 ORE 
l'air. Le son ou le bruit dépend du trémoussement des molé- 
cules des corps durs et sonores. Le son se propage surtout 
par l'air, en raison directe de la densité de celui-ci, caril 
diminue beaucoup dans l'air raréfié. L'eau et les corps so- 
lides propagent aussi le son: celui-ci parcourt uniformément 
cent soixante-treize toises par seconde dans l'air calme, par 
une sorte d’ondulation sonore. Il se réfléchit lorsqu'il ren- 
contre des obsiacles:; de là viennent les échos. Le nombre 
des oscillations sonores est en rapport inverse de la gravité 
du son. Plus une corde est tendue, plus ses vibrations sont 
nombreuses ,.et plus elle rend un son aigu; la même chose 
a lieu à mesure que la corde est ou plus fine ou plus courte , 
ou d’une substance plus dure , plus élastique, car les corps 
mous ne rendent aucun son. L’échelle des sons est contenue 
entre le plus grave qui fait trente vibrations par seconde, et 
le plus aigu qui en fait 7520 ( Euler, de Musicä, p. 8), ce 
qui est en raison de 1 à 250 5. Dans une corde tendue par 
un poids d’une livre , et dans une autre corde égale tendue 
par quatre livres, les vibrations seront :: 1 : 2, ou différe- 
ront d’un octave. Deux cordes également tendues et de même 
matière , celle longue du double vibrera deux fois moins vite 
que l’autre. Il en est de même des tuyaux d'orgue. Des 
cordes égales ont des vibrations en raison inverse de leur 
diamètre : donc, une corde deux fois plus grosse don- 
nera deux fois moins d’oscillations. On peut lexprimer ainsi, 
a:B::c:0C. Le son des cloches est en: raison de leur poids 
ou le triple de leur diamètre. L'octave est à la consonnance 
:: 3:2; la quarte, :: 4 : 3; la tierce majeure ,:::5 : 4 la 
tierce mineure , ::6 : 5, etc. Une corde vibrante faitosciller 
par unisson une autre corde tendue au même ton; les autres 
cordes vibrent plus ou moins suivant leur tension. Par cette 
même commotionle bruit du canon brise les verres dés fenê: 
tres. La différence entre le bruit et le son consiste emce que les 
corps non homogènes n’éprouvent pas des vibrations uni- 
formes dans leurs molécules. Celles-ci éprouvent des‘chocs 
dissonans, tandis que les corps homogènes vibrant: à l’unis- 
son , donnent des sons harmoniques. Une modification. ad- 
mirable du son et l’un des plus grands moyens de la vie éi- 
vilisée., est celle de la voix articulée, qui se divise en voyelles 
et en consonnes, variables comme les langues humaines. 
L’étendue de l’ouïe varie suivant les animaux. Lesespèces 
nocturnes, les carnivores, l’ont en général plusfine que les 
autres animaux, parce qu’elle leur étoit plus nécessaire pour 
découvrir leur proie à de grandes distances. On augmente la 
quantité du son dans l'oreille par des cornets acoustiques 
chez les hommes, mais: les animaux: en .ont:naturellement. 


ORE 15 


‘On entend aussi par la trompe d’'Eustache; c’est pourquoi 
certaines personnes ün peu sourdes ouvrent la bouche en 
écoutant. L’obstruction de ces méats auditifs cause la surdité : 
ce qui arrive assez ordinairement et ce qu'on peut espérer 
de détruire au moyen d'injections de liquides portés dans l’o- 
retile interne , en perforant le tympan, comme l’a tenté 
avec succès M. Ttard. Mais quelquefois le tympan étant brisé, 
devient une cause d’engorgement dans l’orcille, et ainsi de 
surdité. Nous n’entendons qu’un son à la fois , quoique ayant 
deux oreilles , comme nous ne voyons qu'un objet avec deux 
yeux, parce que les deux sensations étant simultanées » se 
confondent en une seule. L’inégalité de force des deux oreilles 
produit l’ouïe fausse , et on l’obtiendroit juste en rendant 
une oreille sourde. Dans les affections nerveuses , lorsque 
le système sensitif est dans un état d'irritation, le moindre 
bruit devient excessif el insupportable. Après un bruit assour- 
dissant, les sons foibles sont inapercevables, comme une 
foiblé! lueur ne peu être vue lorsqu'on est ébloui par une 
trébvit é lumière. La vieillesse devient ordinairement sourde 
par une sorte d’épuisement de la sensibilité des nerfs auditifs, 
de même qu’on devient sourd par un fracas excessif. 

Un. objet bien digne de considération, est. Le rapport de 
nos afféctions avec les sons, et le plaisir ou la douleur qu’ils 
nous causent. En général, les sons très-aigus nous blessent ; 
ainsi, uné lame de scie qu'on lime, un bruit âcre et rèche 
déchire Poreille et agace les dents. On fait de même entrer 
des chiens et des marmottes dans une espèce de fureur par 
des Sifflemens violens. Les consonnances sont agréables à 
l'oreille, ainsi que les tons qui sont dans la proportion de « 
à 2, de 3 à 4. Mais les dissonances sont insupportables , et 
pourtant combinées en petites proportions parmi les plus 
douces consonances , elles rendent plus vif le charme de 
l'harmonie dans la musique, comme le savent les grands 
compositeurs. De même les tons heurtés et vigoureux ajoutent 
à l'expression des nuances les plus suaves des couleurs d’un 
beau tableau. Les sons vifs causent la gaîté, les sons lents ; 
la tristesse. Avec des sons forts et très-aigus, on excite La co 
lère, on relève Le courage, non-seulement dans les hommes, 
mais même dans les animaux, comme le savent ceux qui s’a- 
musent à faire battre des chiens ensemble ; car ils les excitent 
par une sorte de froissement de l’air entre les dents, comme 
en prononçant s ss s. Dans la musique, il y a des.sons ten- 
dres ou un mode chromatique , un autre rude et violent ; 
comme le bécarre, un autre grand, austère, etc. Les cris 
des affections Opèrent dans les animaux des changemens re-- 
marquables. Ainsi ile rugissement effrayant du lion fait trem- 


%6 DO R'E 


bler de crainte les plus fiers animaux, relâche le ventre et 
abat les forces. On a vu le bruit du tambour faire sortir avec 
plus de vitesse le sang d'une personne qu’on saignoit. (Zod'a- 
cus Medico-Gallicus, tom. 2, pag. 149.) IL est certain que le 
rhythme musical met comme à l'unisson les fibres des ani- 
maux vivans , de mème qu'une corde en vibration met en 
mouvement une autre corde tendue. La plupart des hommes 
se meltent au pas, lorsqu'on bat la caisse près d'eux. Les 
plus grands orateurs ne persuadent pas auiant par l’excel- 
lence des raisons que par l’accent , l'expression et le geste : 
voilà pourquoi Démosthène recommandoit tant l'actiun. Dans 
les spectacles , la voix, l’accent de l’âme, font couler les 
larmes ou percent le cœur. Quels prodiges n’a point opérés 
Ja musique ! David prend sa lyre , etcalme le farouche Saül. 
‘Amurat IV, ce barbare assassin de ses frères, fut si attendri 
par un musicien qu'il avoit condamné à mort, qu'il ne put 
retenir ses larmes, et lui donna la vie. (Voyez le prince 
Cantemir, dans son Histoire de Turquie.) Timothée savoit, 
avec sa harpe , exciter le courage et la pitié d'Alexandre-le- 
Grand. Les sauvages de l'Orénoque font une musique si lu- 

ubre avec leurs grossiers instrumens, qu'ils ne peuvent 
s'empêcher dé pleurér , et que les étrangers même n'y ré- 
sistent pas. On en dit autant de quelques chansons des 
Arabes. Des maladies ont été guéries par la musique. Mais 
pourquoi chercher si loin des exemples des effets de la mu- 
sique? Trois à quatre chansons ou airs, ont eu des effets 
prodigieux sur les Français pendant la révolution. Les mili- 
taires savent combien une musique guerrière excite La valeur 
dans un jour de combat, et ôte la crainte du péril; je l’ai 


moi-mêine éprouvé plus d’une fois. Le sens de l’ouïe a donc. 


de grands rapports avec l’âme, et influe puissamment sur 
nos organes. Je ne suis pas étonné que les anciens, si habiles 
en politique , aient regardé la musique comme un objet es- 


_sentiel aux mœurs , et en aient réglé le mode par des lois; 


mais la musique moderne a beaucoup moins d'influence sur 
nous que celle des anciens , qui étoit très-simple et irès-mé- 
lodieuse ; la nôtre , beaucoup plus compliquée, a moins d’ef- 
fet , et par conséquent est moins bonne, puisque c’est d’a- 

rès l'agrément et la profondeur des affections qu'elle est 
capable d’inspirer, qu’on doit mesurer sa bonté. Îlest cer- 
tain qu'un air simple de chanson aura plus d'action sur le 
peuple que la plus savante musique d'opéra; l'expérience 
le prouve sans réplique. De même un prédicateur rustique 
fera plus d'impression sur la multitude qu’un rhéteur bel-es- 
prit. On pleure aux prônes des curés de village, on critique 
et l’on bâille aux sermons des villes, parce que l'acçent du 


4 


À 
F OSR'E 17 
cœur est plus fort que les pensées briilantes, et que la pastion 
fait plus que l'esprit. 
L'ouïe est en rapport avec la voix, car on observe que les 
sourds de maissance sont muets; ils n’entendent pas, com— 
ment pourroient-ils apprendre à parler ? Les peupies dont la 
voix est rude , ont l’oreilie grossière et peu sensible à la mu- 
‘sique ; comme sont certains peuples du Nord. Cependant 
les Allemands sont très musiciens , jusque dans leurs moin- 
dres villages où chacun, dés le bas âge, chante à l'unisson, 
ainsi que font les lialiens. Il paroît que louïe humaine doit 
être plus parfaite que celle des quadrupèdes , à canse du lan- 
gage; car on observe que les oiseaux ont une oreille fort dé- 
licate, parce qu'ils chantent lorsqu'ils sont en amour. Les 
animaux muëts ont l'oreille peu développée et la sensibilité 
moindre. En effet, la grande finesse de l'ouïe est toujours 
accompagnée dune vive sensibilité et d'une plus grande in- 
telligence. Les sourds sont naturellement moins habiles que 
les autres , parce que nous acquérons par | oreille beaucoup 
de connoissances qu'ils ne peuvent pas recevoir facilement. La 
méthode du célèbre abbé de l'Épée et celle de Sicard, son 
successeur , remédient à ce malheur. Au reste, si le sourd 
ne peut pas entendre , il peut sentir les oscillations des corps 
sonores en les touchant. C’esi ainsi que des sourds entendent 
en saississant entre leurs dents une tige de fer ou de bois qui 
‘repose sur un piano-forte. L'ébranlement de sons se trans- 
met alors jusqu’à leur oreille interne , par la trompe d’Eus-- 
tache. Consuliez les articles Voix et SENS. (VIREY.) 
OREILLE D’ABBEÉ. C’est un des noms Mg va du 
COTYyLET , cotyledon umbilicus. (LN.) 
OREILLE-D ANE; La CONsOTDE GRANDE De ce nom 
aux environs d'Angers: (B.) 


 OREILLE D’ANE. C'est le STROMBE OREILLE DE Dean. 


R : _ (:) 
ORELB-D'ANE. On.a aussi nommé dé.cé nom une 
espèce. d HALIOTIDE, haliolis astniana. (DESM:) 
OREILLE D'ANE. Lits vulgaire d’une espèce de T ké- 
MELLE. (B.) : | 
OREILLE DE BOEUR. C’est le  buiré OREILLE DE 
BŒUF.: (B:). 

ORE 1LLE BRUNE. Paulet appelle ainsi une TRÉMELLE 
de consistance cassanie:, qu'il à figurée pl. 184: de son Traïte 
des Champignons. Elle est de couleur brune. Un: chien, dans 


le manger duquel elle: a été mêlée : n’en à pas été Hiéôm- 
modé. 


5) 
OREILLEDE GHARDO N. Nom vulgaire de l'AGaRIc 


DU PANICAUT, qui croît sur le collet desracines de celte plante. 


XXIV» À 


+8 ÿ ORE à 
et dont on voit de très-belles figures ; pl. 39 du Traité des 
Champignons de Paulet. On le mange. (8) 

OREILLE DE CHARME. Paulet donne ce nom à un 
ÂGARIC à pédicule latéral qui croît sur les vieux charmes, et 
qui ne paroît pas dangereux. Sa couleur est un roux clair ta- 
ché de jaune. Il est figuré pl. 24 du Traité des Champignons 
du médecin précité. (8.) | : Le 

OREILLE DE CHAT. Espèce de TRÉMELLE d’un blané 
sale, qui croît dans les bois des environs de Paris, et que Pau- 
let a figurée pl. 186 de son Traité des champignons. On la 
mange, quoique d'une apparence peu appetissante. (B.) 

OREILLE DU CHENE VERT. Espèce d'AGaric à 
pédicule latéral qui croît sur l’yeuse , et dont la couleur est 
d’un jaune clair, excepté le pédicule qui est rougeâtre. Paulet 
Va figurée pl. 24 de son Traité des champignons. Il paroît dan-- 
gereux. (B.) 

OREILLE DE CHEVROTAIN. Le POLYPHÈME GLANB 

orte ce nom. (£.) + 
 OREILLE DE CHIEN, Auris canina, Rumpk., 
Amb. 10, ti. 11. C’est une espèce de CADELARI , achyranthes 
prostrata, suivant Linnæus. Loureiro la rapproche de son 
cyathula geniculata. (LN.) | 

_ OREILLE DE COCHON ( GRANDE ). Espèce de TRé- 
MELLE en forme d'oreille, de consistance cassante, que 
Paulet à fait connoître, et qu’on trouve figurée pl. 185 de: 
son Traité des champignons. Sa partie supérieure est brune et 
fauve ; sa partie extérieure et son pédicule sont jaunes. On la 
mange. (B.) | > 

OREILLE DE COCHON ( PerirTe). Autre espèce de 
TRÉMELLE, inconnue avant Paulct, et qu'il a figurée pl. 184 
fle son Traité des Champignons. Elle est fauye en dehors, blan- 
che dans sa concavité. Elle ne paroît pas nuisible. (8.) 

OREILLE DE COCHON. On a aussi appêlé de ce nom 
une espèce de MouLE, Mytilus hyotis. Voy. aussi OREILLE 
DÉCHIRÉE. (DESM.) 

OREILLE DÉCHIRÉE ou OREILLE DE CO- 
CHON. C’est un STROMBE, Strombus pugilis. (DESM.) : : 

OREILLE DE DIANE. Nom vulgaire du strombus auris 
Dianæ. Voy. SYTROMBE. (DESM.) 

OREILLE DE GEANT. C’estune HazioTinE, Halios 
midwæ. (DESM.) À | 

OREILLE DE GEANT'( Orelha de gigante) des Portu- 
gais. C’est la GRANDE BARDANE. (LN.) ( | 
:"OREILLE GRANDE. Les matelots donnentce nom au 
Tuon. (8) | | 


OREILLE D'HOMME. C'est le CABARET où ASARET 
»'Europe. C’est encore le BOLET DU NOYER. (B.) 14) 

OREILLE DE JUDAS. Champignon cartilagineux ; 
même coriace, que Linnæus avoit placé parmi les TRrÉ- 
MELLES, Tremella auricula, mais que Bulliard à reconnu 
devoir appartenir au genre PEzIZE, Peziza auricula Jude. W 
croît sur le sureau. Donné à un chien, il le rend malade, 
mais ne le fait pas mourir. Îl est noir dans sa concavité, et ver- 
dâtre à l’extérieur.On donne aussi ce nom àla CHANTERELLE 
commune, qui se mange dans quelques cantons. W. ce mot. (2.) 

OREILLE DE LIEVRE. On appelle ainsi le BUPLÈVRE 
EN FAUX et le BUPLÈVRE FRUTESCENT. (B.) 

OREILLE DE LIEVRE (Orelha de lebre , en portugais). 
C’est, en Portugal, le nom du G1ITRAGE desblés, du TRÈFLE 
des champs et du PLANTAIN LUSITANIQUE. (LN.) 

OREILLE DE MALCHUS. Nom vulgaire du BoLEr 
DU NOYER, que l’on mange dans beaucoup de lieux. (B.) 

OREILLE DE MER. C’est l'HALIOTIDE. V. ce mot. (8.) 

OREILLE DE MIDAS. C'est la VOLUTE OREILLE DE 
Minas , qui a servi à Lamarck de type pour établir son genre 
AURICULE. (L.) 

OREILLE DE MIDAS. C’est aussi une HALIOTIDE. 
| | DESM. 

: OREILLE DE MIDAS (Fausse). C’est are ; 

Helix oblonga. (DESM.) | 
. OREILLE DE MURAILLES. C’est le Myosoris 
Loppula. (EN.) 
. OREILLE DE NOYER. Acaric qui croît sur le noyer, 
etquel’on mange. Sa couleurest noisette en dessus et blanche 
en dessous. Son pédicule est latéral ; tantôt il est isolé, tan- 
tôt il est groupé. Paulet l’a figuré pl. 20 et 21 de son Traité 
des. Champignons. (B.) 

OREILLE OBLONGUE VERTE. L'HaLtoripe 
OREILLE D'ÂNE a reçu ce nom. (DESM.) 

OREILLE DE L'OLIVIER. AGaric à pédicule latéral , 
qui croît sur l’olivier, et que Micheli a fait connoître. Son 
pédiculé est latéral ; sa couleur est un jaune foncé. Il est vé- 
néneux. Paulet l’a figuré pl. 24 de son Traité des Champi- 

nons. (B. TR 
- OREILLE D'ORME. Le BOLET DU NOYER porte ce nom. 

OREILLE D'OURS: C'est ainsi que les jardiniers ap- 
pellent la PRIMEVÈRE, que l’on cultive le plus habituellement 
dans les parterres, et qui charme par la variété de ses cou 
leurs. (B.) | 

OREILLE D'OURS. C’est une espèce de TRÉMELIE 


de, consistance cassante , inconnue aux botanistes avant 


… ” ORE 


Paulet, qui l’a figurée pl. 185 de son Trailé des Champignons: 
Elle est d’un brun roussâtre. Son odeur se rapproche de celie 
de la iruffe. On la mange. (8.) fe “ 
OREiLLE DE RAT. C'est l'EPERVIÈRE PILOSELLE, (B). 
OREILLE DE.SAINT-PIERRE. C'est, à Marseille , 
l'animal de la FiSsuRELLE. On l’y mange habituellement. (8.) 
OREILLE SANS TROUS. C'est l’heix haliotidea de 
Linnæus , ou le SiGARET de Lamarck. (bESsM.) 
OREILLE DE SILENE. C’est le BULIME de cenom.(8.) 
OREILLE DE SOURIS. Nom vulgaire des plantes du 
enre CÉRAISTE. (B.) NX 
OREILLE DE SOURIS. F7. Myosoris. (8.; 
OREILLE DE VENUS. C'’esil'HALIOTIDE. P’.ce mot. (B.) 
OREILLERE. C'est le nom du PERCE-OREILLE dans 
quelques endroits. (s.) 
:: OREILLES ou OREILLONS. Terme de conchyliolo- 
gie, qui désigne des parties plates, saillantes , angulaires ét 
latérales, à la charnière de plusieurs coquilles bivalves, et 
notamment de celles des PEIGNES. VW. ce mot. (besm.) - 
OREILLETTE. Nom vulgaire, auxenvirons d'Orléans, 
de l'AGARIC AURICULE, qu'ou mange habituellement. (8.) 
OREILLETTE. On donne ce nom au CABARET. (LN:) 
OREILLETTE ROUGE DES ARBRES. Nom donné 
par Paulet à la TRÉMELLE AMÉTHYSTE, qui croît sur les arbres 
morts , et qu'il a figurée pl. 186 de son Traité des Champi- 
gnons. (B.) à” 
OREILLON. On donne ce nom particulier au tragus de 
l'oreille des mammifères de la famille des chauve-souris ou 
cheïroptères. Cette partie offre des différences très-marquées 
selon les genres. T'antôt l’orallon n’est que rudimentaire ; 
tantôt il est médiocrement développé , ou bien d’une ampleur 
extraordinaire; tantôt il est intérieur ou bien extérieur à:la 
conque de l’oreille ; sa forme est quelquefois arrondie, d’au- 
tres fois lancéolée, etc. V. CHEYROPrÈRES. (DESM.) * 
_LORELBAUM. Nom particulier à l'Aztsier , en Alle- 
magne. (LN.)., Eee ds C5: 4 
ORELIA. Nom donné par Aublet à une plante déjà dé- 
crite par Allamand sous le nom de galarips, et dont Linnæus 
fit son genre allumanda. V. ci-après ORÉLIE. (EN.) & 
ORELIE, Æ/lamanda. Arbrisseau lactescent, qui pousse 
lusieurs tiges noueuses , sarmenteuses, dont les feuilles sont 
Ag Là , sessiles, glabres et vidées. en dessus, velues en 
dessous, et disposées quatre par quatre en verticilles autour 
des branches, et. doni les fleurs sont en bouquets axillaires, 
accompagnés de bractées. AR EU CL een LA 
Cet arbrisseau forme , dans la pentandrie monogynie; un 


RAMRINNERS 


OR E 21 


genre qui a pour caractères : un calice divisé en cing parties; 
une corolle infundibuliforme , très-grande , de couleur jaune, 
dont le tube est irès-long, irès-évasé , et terminé par cmg 
grands lobes un peu inégaux et contournés ; cinq étamines à 
filamens très-courts et à anthères sagittées et connivenies; un 
ovaire ovale, environné à sa base d’une membrane en forme 
d'anneau, surmonté d’un style filiforme ; et terminé par un 
stigmate en tête , étranglé dans son milieu; une capsule orbi- 
culaire, comprimée, coriace, munie de longs aiguillons, 
à deux valves et à une loge polysperme ; les semences sont 
orbiculaires, membraneuses sur léurs bords, attachées, en 
double rang , sur le bord des valves. 

:L'orélie se trouve à Cayenne. Sa-décoction est un violent 
xommtif et purgatif que l’on a employé avec succès dans la 
colique des peintres, au témoignage d Allamand. (8.) 

ORELLANA. Nom que Maregrave donne à la teinture 
que les Brasiliens font avec la plante Urueu, qui est le rocou, 
arbre dont le fruit étoit connu de Daléchamp et de Clusius. 
Le premier le nomme arnotto , et le second duburi. Commelin 
et Plukenet, et d’autres botanistes, ont appelé cet arbre 
orellana et orleana. Uconstitue le genre ruitella de’ Tournefort, 
urucu 4 Adanson , et bixa de Linnæns. J. Recou. (1N.) 

ORENGEL. Nom allemand des PaniCAUTS, Éryngrum.(LN.) 

ORENI. C'est , au Japon, la KeTMIE MaNiHor, dont le 
mucilage sert à coller le papier faitavec l'écorce demàrier:(8.) 

OREOBOLE,, Oreobolus. Plante vivace, à feuilles! vagi- 
nées , roides, étalées, à tiges petiles, ramifiées, originaire 
de la Nouvelle-Hollande, qui seule constitue, selon KR. 
Brown, un genre dans la triandrie monogynie et dans la fa- 
mille des cypéracées. Les caractères de ce genre sont'calice 
de deux valves en forme de spaihe , caduques, renférmant 
. une seule fleur, quelquefois accompagnée d’une écaille ; co- 
 rolle de six pétales persistans; trois étamines, un ovaire 
supérieur surmonté d’un style à trois stigmates ; une semence 
crustacée. (E.) 

OREOCALLE, Oreocallis. Arbrisseau du Pérou, d’abord 
placé parmi les-ÉMBOTRIONS, mais que R. Brown croit de- 
voir former seul un genre dans la tétrandrie monogynie et 
dans la famille des PROTÉES. 

‘Les caractères de ce genre sont : calice irrégulier plus ou 
moins fendu , et portant les étamines à l’extrémité de ses 
divisions ; ovaire pédicellé , polysperme , à stigmate oblique, 
dilaté, concave; follicule cylindrique ; semences ailées à leur 
extrémité. (B.) “LE O1 

OREODOXE, Oreodoxa. Genre de palmier établi par 
-Willdenow dans les Actes de la Sociélé dcadémique de Berlin, 


22 ORF 


et rappelé dans le bel ouvrage de Humboldt, Bonpland et 
Kunth , sur les plantes de l'Amérique méridionale. Ses ca- 
ractères, selon Kunth, sont : fleurs hérmaphrodiies ; calice 
double, chacun divisé en trois parties , l'extérieur plus court; 
six étamines libres; un ovaire surmonté de trois styles; un 
drupe globuleux , monosperme; les feuilles pinnées. 

Ce genre renferme trois espèces. Il se rapproche beaucoup 
du MARTINEZIE. (B.) 7 

OREOMELIA. Nom donné au frêne, à la manne. Woy. 
ORNUS. (LN.) | LC | 

OREOSELINON ( Persil de montagne , en grec). Cette 
que , citée par Dioscoride et par Pline ; et sur laquelle ils 
nt dit très ‘peu de chose, est notre cerfeuil, selon Anguil- 
lara et Césalpin. Dodonée, Clusius , Lobel ; la rapportent à 
l'athamantha oreoselinum. Fuchsius la regarde comme étant le 
persil. On a également cité le pémpinella dioica, L. Le genre 
oreoselinum de Tournefort, caractérisé par ses fruits munis 
de cinq ailes, est fondé sur l’athamantha oreôselinum , Linn. 
Cusson, et Moench après lui, le réunissent au peucedunum | 
Linn. (LN.) dE 

OREOTRAGUE (Aniilope oreotragus, Linn.).C’estl’AN- 
TILOPE KLIPPSRINGER , Ou SAUTEUR D£ ROCHERS. V. l’article 
ANTILOPE , tome 2, page 191, Sp. 19. (DESM.) | 

ORESCHNICK ei ORESCH. Noms russes du Noïse- 
TiER et de la NOïsETTE. (LN.) 

ORESTION. L’un des noms de l’HELENION chez les 
Grecs: (LN.) | 

ORE-SVIN. Nom danois du Daupuin GRAMpuSs, Del- 
phinus orca , Lacép. F. l'article DaAuPHIN. (bEsM.) | 

ORFE. F7. Cyrrin ORPHE , art. CYPRIN. (s.) 

ORFRAIE (Falco ossifragus , Lath., fig. , pl. enl. de l’'Hrst. 
nat. de Buffon, n.° 112 et 41h). | 

Les Latins donnèrent à ce grand oiseau de proie le nom 
d’ossifraga , d'où nous avons fait orfraie, parce qu’ils avoient 
observé qu’il casse avec son bec les os des animaux dont il 
fait sa proie. Quelques naiuralistes l’ont appelé grand aigle 
d2 mer, quoiqu’on le trouve aussi souvent dans l'intérieur des 
terres que sur les bords de la mer. La barbe de plumes qui 
pend sous son menton l’a fait nommer aussi aigle barbu, et 
elte dénomination est encore reçue en lialie, où l’on con- 
sioît généralement l’orfraie par les noms d’anguista barbata et 
d’aquilastro. 

À l'avantage d’une grande taille, l’orfraie joint celui d’une 
srande force, non moins utile à un être qui ne subsiste que 
par des atiaques continuelles et des déchiremens journaliers 
de proies vivantes. Elle a la puissance d’enlever les agneaux, 


” 


ORF 23 


les chevreaux et les jeunes phoques, parmi les quadrupèdes ; 
elle saisit avec une égale facilité les plus gros oiseaux d’eau. 
Son bec est assez fort pour briser les os de ces animaux , et 
son estomac assez robuste pour les recevoir sans en être en- 
dommagé, et pour les digérer. L’on a trouvé dans l'esiomac 
d'une orfrate iuée sur le grandétang de Lindre en Lorraine, 
plusieurs fragmens d'os , longs de deux pouces, avec le sabot 
et la laine d’un agneau. La gloutonnerie de l’orfraie la porte 
à avaler les matières les plus dures, et ce qui la rend encore 
plus formidable pour les animaux dont elle fait ses vietimes , 
c’est que, par une conformation particulière de ses yeux, 
aperçue par Aristote et décrite par Aldrovande , cet oiseau 
voit pendant la nuit, de même que les oiseaux, nocturnes , 
sans qué sa vue en paroisse beaucoup affoiblie à la lumière du 
jour; de sorte qu'il n’a point d'heures fixées pour sa chasse, 
et qu'il peut la prolonger et la varieflà son gré, suivant les 
circonstances. Et ce n’est pas seulement aux animaux ter- 
restres.et aux habitans ailés des airs et des eaux qu'il déclare 
la guerre ; il se jette aussi sur les poissons , et il a adresse, 
en fondant sur eux avec une extrême rapidité et un grand 
bruit, de pêcher les plus gros brochets et les plus grosses 
carpes des étangs. , 

Soit que l’orfraie se tienne le long des côtes de la mer, soit 
qu'elle habite dans l’intérieur des terres , elle fixe toujours sa 
demeure dans le voisinage des eaux abondantes en poissons ; 
c’est en effet un oiseau pêcheur encore plus que chasseur. Il 
établit son large nid sur les arbres les plus élevés; la femelle 
y pond deux œufs ronds, fort gros et d'un blanc sale, mais 
pour l’ordinaire elle n’élève qu’un petit. Aussi l’espèce de 
l’orfraie n'est-elle commune nuile part, et c’est un bienfait 
de la nature, qui n’a pas voulu que d’aussi puissans moyens. 
de destruction fussent trop mulüpliés.. Cette espèce est ré 
pandue dans presque toute l'Europe , au nord de l'Asie et de 
l'Amérique; Poiret l’a vue en Barbarie ; sa forte constitu- 
tion Jui permet de supporter de grandes chaleurs comme les 
froids les plus âpres. in 9824 ( 

Ces oiseau n’est guère moins grand quele grandaïgle ; mais. 
ses ailes sont plus courtes , et sa vue est moins perçante, d’où 
vient qu'il s'élève beaucoup moinset que son. vol est moins. 
rapide ; le. bas de ses jambes est nu; ses pieds, sont demi- 
laineux , et, comme.je l'ai dit au commencement de cet ar- 
ticle, il a un bouquet de plumes sous le menton; son plu- 
mage est gris-brun, avec des.taches d'une teinte plus. foncée 
sur les parties supérieures, et noirâtres aux inférieures; cette 
dernière nuance colore les ailes, aussi bien que le côté.ex- 
térieur des pennes de la queue; l’intérieur est d’un cendré 


24 OR & 


obscur ; la partie nue des jambes, les piedset les doigts sont 
couverts de petites écailles d’un jaune vif, et les ongles , ar- 
qués en démi-cerele, sont d’un noir brillant. La femelle a les 
teintes moins sombres que le mâle, et sous les plumes des 
jeunes , se remarque un duvet fort épais et blanchâtre. (s.) :- 
Nota. On est certain aujourd'hui que l’orfraie n'est point 
une espèce particulière, et que c’est au contraire le pygargue 
proprement dit, sous le plumage qu’il porte dans’ ses deux 
premières années. PV. ce mot. (N.) QUTTUE L 
ORGANE, ORGANISATION et ORGANISME, 
Organum et Organismus, qui viennent du mot 5 >; #0», quisigni- 
fie une machine.ou un instrument ; l'expression ORGUE vient 
encore de lamême source. Le terme d’organe est employé 
dans les sciences physiques , pour désigner un instrument 
quelconque exercant une fonction vitale dans les'diverses par- 
ües d’un corps animéf ainsi l'œil, le cœur, lé cerveau , la 
main , etc., sont des organes. Cependant, il est dans la na- 
ture un règne immense qui'est entièrement dépourvu d'or- 
ganes ; Car la pierre , le métal, le cristal , le fossilé; n’ont 
jamais d'organisation : ce sont des matières brutés ouinor- 
ganiques ; n’y à que les animaux et les végélaux qui soient 
organisés et vivans; ainsi la vie et l'organe -vont toujours en- 
semble. Point de vie sans organes, et point d'organes qui 
n’aient possédé la vie. Voilà pourquoi nous avons 4 traiter 
des CORPS ORGANISÉS et vivans à cet article, auquél nous ren- 
voyons, ainsi qu'à celui de CRÉATURES. © 4 


Tout organe est destiné à un but, ou plutôt c’est pour par- 
venir à ses fins que la naiure a créé des organes, coinme 
l’ouvrier qui prépare un instrument pour venir à bout de son 
ouvrage. L’organe est ainsi un insitrumeni de la vie ; soit vé- 
gétale , soit animale. P. Vie. D. «SH GE) he 

Il y a des êtres vivans qui semblent dépourvus de tout 
organe , comme les polypes d’eau douce (ydræ, Linn.), 
cependant ils en ont; leurs filamens ou tentaculesisont des 
organes, des bras flexibles avec lésquels il atteignent leurs 
alimens ; leur estomac ou sac digestif est un organe, et quoi- 
que léur corps semble n'être composé que d'un mutilage 
transparent , quoiqu'on n'y découvre , au microscope même, 
ni vaisseaux , ni fibres, ni nerfs, ni os, etc., cependantces 
animaux peuvent se nourrir, se reproduire, se mouvoir, à 
volonté ; ils ont donc des ôrganés ; mais leur diaphanéité les 
empêche d’êtré aperçus. ©: 2744454 ©: 10mn EN 

‘Comment irouverez-vous des organes dans la truffe, qui 
est un végétal vivant ? Sans contredit elle en a. Voyez ses 
fibres , les mailles et les nombreux canaux de son issu , les 
pores par lesquels elle pompe dans ia terre le suc qui la 


OR G 


nourrit; considérez sa peau rugueuse et les grains rougeâtres 
qui parsèment sa substance intérieure, ceux-ci sont les rudi- 
mens ;, Les graines d'autant de petites truffes qui ont été orga- 
‘ nisées par la iruffe-mère, qui reçoivent d’elle la vie, l'ali- 
ment, l’accroissement. Comment pourroit-elle se nourrir , 
s’assimiler des corpsétrangers ethétérogènes? Comment pour- 
roit-elle.se reproduire sans avoir des organes pour remplir 
toutes.ces fonctions? Îl est donc incontestable que la truffe 
comme Parbre, fe polype comme l’homme , sont organisés 
relativement au genre de vie qui leur est assigné par la na- 
ture 7. VÉGÉTAL. 4 | pa 
La pierre la mieux configurée . la matière flexible de l’a- 
miante ,. de l'asbeste , disposée er fibres parallèies , n’est pas 
organisée , car toutes ses formes n'ont pas de fonction dé- 
terminée, d'usage particulier ; cétté matière ne peut pas 
transformer en sa propre nature des corps étrangers ; elle 
n'est pas capable de. se reproduire ;. elle ne vit pas, ne se 
nourrit pas; elle n’a aucun accroissenent proprement dit , 
mais elle peut être augmentée par l’accessiou ou | agrégation 
extérieure d’une matière quelconque, suivant certaines lois de 
cristallisation ou de composition. Des nâturalistes ont donc 
eu-tort. de regarder la pierre fibreuse comme un passage , un 
échelon qui rapproche le règne minéral des corps organisés. 
L y a une barrière insurmontable qui les séparera toujours. 
La nature fait ici un saut, et lorsqu'on a dit qu’elle n°en fai- 
soit aucun , qu’elle passoit d un être à un autre par des nuan- 
ces successives et imperceptibles, cette vérité, si bien dé- 
montrée de nos jours, n'existe. que dans chacun des deux rè- 
gnes qui la partagent. Par exemple, il y a une chaîne non 
interrompue bien sensiblement depuis le premier des animaux 
jusqu’à la dernière des plantes, par où finit l'animalité et 
où commence le végétal ? IL est certain que leurs limiles se 
confondent fortsouvent. Voyez d'ailleurs ce que nous disons 
à l’article ANIMAL. Ensuite il existe une interruptionmarquée 
pour entrer de là dans le règne minéral ; mais on trouve dans 
celui-ci une autre chaîne, de gradations successives , qui ne 
sont cependant pas aussi bien prononcées que dans le règne 
des corps organisés. | fi 

Il y à dans les créatures vivantes deux genres d'organes : 
seux qui sont essentiels à toute vie , et ceux qui ne sont pas 
indispensables. Les premiers se trouvent dans tous les êtres 
annnés, Car ils servent à la nufrition et à là reproduction , seuls 
fondemens dé l'existence, puisqu il est évident que les corps 
vivans ne pourroient, ni Se consérvér, nise perpéiuêr sans 
eux. Tous les autres organes, comme le cerveau , le cœur, 
les yeux, les oreilles , le nez, les os, les muscles, etc., sont 


26 CRC 


moins essentiels, puisque beaucoup d’animaux.en sont pri-- 
vés, sans que leur vie soit intéressée. De même chez les. - 
plantes , les feuilles , les pétales, les branches, les utricu- 
les, etc., ne se trouvent pas dans une foule d'espèces. que ces. 
privations n’empêcheni nullement d’exister. Le 


… On doit remarquer encore qu’un certain ordre d’organisa- 
ionintérieure en suppose ou produit d’autres correspondans. 
Ainsi l’on peut prédire que tout animal pourvu d’un sys- 

ième de circulation à sang rouge, doit avoir un cerveau, 
cinq sens, un squelette articulé, osseux , et le corps composé. 
de deux moïttés comme accolées par le milieu. De même , 

toute respiration par des branchies ou par des poumons est 

accompagnée d'un foie ou d’autres viscères glanduleux qu’on 
n’observe nullement chez des êtres qui respirent par des tra— 
chées, comme les vrais insectes. Pareïillement, il faut un 

cœur musculeux pour envoyer le sang ou la liqueur qui en 
tent lieu, dans tous les organes pulmonaires! ou branchiaux, 
tandis que l’air des trachées étant conduit par tout le corps 

des insectes , dispense les humeurs de circuler. Ainsitoute 
plante dont la graine a plus d’un cotylédon'ou feuille sémi- 
nale , sera constaminent pourvue de couches ligneuses , con- 
ceniriques, parsemées de prolongemens médullaires ; qui 

émanent en rayons divergens d’une moelle centrale; ‘et la 

densité desa tige décroîtra à mesure qu’elle s’approchera da- 

vantage de la circonférence. Ce concours de divers appareils 

compose l’organisation proprement dite. HER 


On demandera peut-être si les fluides qui roulent dans les 
vaisseaux des corps vivans sont aussi organisés. Je suis porté 
à le croire , puisqu'ils contiennent les élémens des organes » 
et qu’ils ont une espèce de vie, comme par exemple la Hi 
queur séminale. Celle-ci est certainement vivante , organi— 
sable ; et comme elle est sécrétée de la masse du sang, il est 
très — probable que cette dernière liqueur est vivante et 
organisée aussi. [l est prouvé que celle-ci est de diverse 
nature dans les divers organes, qu’elle est capable de mala- 
dies, qu’elle diffère suivant les individus , ét contient de la 
fibrine, etc. Il en est des plantes comme des animaux, toute 
proportion gardée. | Le va de à Hetnqe + 2 

Les organes des corps vivans servent de caractères pour 
faire reconnoître leurs différences et leurs ressemblances. Les 
mêmes organes produisent toujours les mêmes effets; ceux 
qui sont analogues, ont aussi des fonctions analogues, et qui 
peuvent se suppléer réciproquement. Consultez pour tous ces 
abjets les articles CORPS ORGANISÉS, VIE , GÉNERAON, Nu- 
TRITION , ANIMAL, et VÉGÉTAL, etc. (VIREY.) 


ORGANISATION. 7. ORGANE, ci-dessus. (VIREY.) 

ORGANISATION DES VEGETAUX. Voyez, pour 
les généralités, l’article Corps ORGANISÉS, et pour l’exposi. 
tion des fonctions, l’article VÉGÉTAL. (VIREY.) | 

ORGANISME. 7. ORGANE. (VIREY.) 

ORGANISTE. Nom qu’on a imposé à un fangara d’après 
son chant. V. l’article TANGARA. (v.) 

ORGANSIN. 7. VERS-A-SOIE. (s.) 

ORGASME. Expression de physiologie employée quel- 
quefois en histoire naturelle , pour désigner l’état d’excita- 
tion ; de gonflement et d’ardeur, par exemple , des organes 
sexuels chezles animaux et même les végétaux avant la fé- 
condation. Ce ierme vient du grec 6;y4», je désire avec fu- 
reur. Ainsi toute extrême tension organique, née de désir, 
d’appétit, de colère, cause un orgasme dans les parties. 

(VIREY.) 

ORGE, Hordeum, Linn. (triandrie digrnie.) Genre de 
plantes à un seul cotylédon , de la famille des GRAMINÉES, et 
qui comprend des herbesindigènes et exotiques, dont les feuil- 
les sont alternes et engaînantes à leur base , et les fleurs dis- 
posées en épi. L’axe de l’épi est alternativement denté; sur 
chaque dent sont trois fleurs rapprochées , et formant un petit 
faisceau sessile et serré contre l'axe ; ce faisceau est garni de 
six paillettes étroites , pointues etunilatérales, disposées par 
paires à la base et au côté extérieur de chaque fleur à qui elles 
tiennent lieu de calice. La corolle( espèce de calice intérieur) 
est composée de deux valves ; l’une petite, plane , lancéolée 
et sans barbe ; l’autre ovale , angulaire , gonflée, pointue , 
plus longue que les paillettes calicinales, et se terminant en 
une longue barbe. Ces valves renferment trois étamines plus 
courtes qu’elles , et un germe supérieur et ovale surmonté de 
deux styles recourbés et velus ainsi que les stigmates. ‘La se- 
mence est oblongue , renflée , anguleuse , pointue à ses deux 
extrémités , sillonnée par une rainure longitudinale, et atta- 
chée étroitement à la corolle qui l'enveloppe. Il y a une dou- 
zaine d'espèces d’orges, dont la plus importante à connoître est 
V'ORGE COMMUNE ou tout simplement PORGE apportée de la 
Haute-Asie , où Olivier l’a encore trouvée dans l’état sau- 
vage , et aujourd’hui culiivée dans une partie de l’univers, 
surtout en Europe , en Asie et en Afrique. Sa culture ne dif- 
férant pas essentiellement de celle de l'AVOINE qu’elle rem- 
place dans les pays chauds, je renverrai à ce dernier article 
les détails qui la concernent. (b.) | 

Dans les pays à brasserie , l'orge est , après le froment , le 
grain dont on prend le plus de soin. Le terrain qui lui est des- 
uné doît être bien préparé par des labours profonds et croi- 


26 | OR G 


sés , afin que la racine puisse facilement s’enfoncer: c'est pour 
cette raison que son succès est à peu près assuré dans le sol 
où l’on a recueilli des racines potagères. Ce grain fut l'un des 
premiers alimens du genre humain ; et c’est, à ce qu’il paroît, 
par sa culture qu’on commença les défrichemens : car dès la 
plus haute antiquité , on en distinguoit plusieurs variétés. Les 
Espagnols n’oublièrent point de le porter au Nouveau- 
Monde , en échange du maïs , dont ils enrichirent l’Europe. 
Les Anglais en font aussi une consommation énorme , et ils 
ont remarqué que son produit est d'autant plus considérable, 
qu'on le sème par rangées et après une récolte de carottes. 


L’orge est de tous les grains celui qui demande le plus d’être 
coupé en parfaite maturité. Séparée de sa première enve- 
loppe, elle ressemble, pour la couleur et pour laforme, au bZe 
de mars ; la meilleure est dure, pesante , se cassant avec diff- 
culté, et présentant dans sa cassure une substance farineuse 
. compacie. 


On compte à peu près quatre variétés d’orge cultivée, qui 
ont chacune leurs sous-variétés ; mais il existe à cet égard une 
telle confusion, même dans les ouvrages qui jouissent d’une 
certaine réputalion , que je crois qu’une notice à ce Sujet ne 
peui être inutile. 

La première est l’orge ordinaire (hordeum vulgare), dont la 
sous-variété est une des moins communes parmi les sous-va- 
riétés des autres espèces qui n’ont point de double enveloppe. 


Il existe , dit-on, une auire sous-variété peu commune , 
dont les grains sont noirs et la plante bisannuelle ; mais 
si elle étoit , en effet , pourvue de cette qualité; ce seroit une 
sous-variété peu utile , à cause de la durée de sa culture. 


L’escourgéon (hordeum hexastichon ) est la véritable orge à six 

ans. Sa forme est cylindrique , et non pas carrée comme 

celle que nous cultivons ; ‘alors chaque rangée de grains est 
également éloignée de la circonférence. 

La troisième variété est l'orge à deux rangs (hordeum disti- 
chon) , fort cultivée en Angleterre. Elle sert , de préférence, 
à la préparation de l'orge mondé et perle; elle a l'écorce 
mince ; c’est l'orge à long épt des Anglais ; c’est une excellente 
variété, trouvée à bord d’un bâtiment anglais ; elle à été in- 
lroduite dans la Picardie sous le nom d’orge anglaise. 

Il y a de celle-ci la sous - variété nue , qui est très - esti- 
mable ei la plus cultivée ; c’est Le sucrion. 


La quatrième variété (hordeum zeochritum), V’orge éventail, 
le riz d'Allemagne. Son écorce esi assez épaisse ; mais elle 
est excellente pour les potages , et pour La bière. 


COR MAL 

we. 
ya, au Japon, une variété d'orge dont les épis sont 

couleur pourpre, et dont l’effet à la vue est fort agtéable. 

Il faut convenir que malgré les écrits publiés sur l'orge , 
la variété la plus propre à chaque canton, à chaque climat , à 
chaque terroir , n’est pas encore suffisamment connue. J’au- 
rois désiré suivre la chaîne des sous - variétés que présente 
cette plante, indiquer celle qui mérite le plus , par sa qualité 
et par sa production, d’être adoptée ; enfin , montrer à quel 
usage telle ou telle doit servir de préférence : mais ces expé- 
riences demanderoient à être faites en grand ; elles ne man- 
queront pas de fixer un jour l'attention de quelques agro- 
homes. 

Æn attendant ce travail important, la variété qui mérite le 
plus d’être propagée sur le sol de la France , est, suivant mon 
opinion et celle de mes collègues du Conseild’Agriculture , la 
variété nue du distichon. Elle double la meilleure récolte de 
l'orge ordinaire ; la paille en est moins dure qué l’autre, et 
les vaches la mangent avec plus d’avidité. Aucun pied ne 
donne moins de deux tiges , et la plupart trois à quatre ; sur 
chaque épi on trouve depuis soixante jusqu’à quatre-vingt-dix 
grains ; ils sont plus gros , plus allongés que ceux des autres 
espèces et variétés ordinaires. Le seul défaut qu'on pourroit 
lui reprocher , si c’en est un, c’est que la farine en est plus 
bise ; mais qu'importe pour l'orge mondé ou grué plus ou 
moins de blancheur, pourvu que le grain prenne en se gon- 
flant beaucoup de volume, absorbe une grande quantité d’eau, 
etreste entier et flexible après la cuisson ? Voilà le but auquel 
il faut atteindre. 

On: ne cultive pas seulement l’orge pour en récolter le 
grain , on la sème très-rapprochée pour la couper en vert, et 
la donner ainsi aux bestiaux ; c’estune des nourritures les plus 
saines qu'on puisse leur procurer au printemps ; elle devient 
quelquefois pour eux une espèce de rémède qui les rafraîchit 
et les dispose à supporter mieux les vives chaleurs de l’été ; 
les nourrisseurs des environs de Paris ont toujours quelques 
arpens destinés à cet emploi, et cette première verdure est 
dévorée par les vaches. ; | 

On'a vu, au mot AVOINE , les avantages sans nombre qui 
résulteroient pour les chevaux, pour l’agriculture et pour l'é- 
conomie domestique , si l’orge plus nourrissante et plus.salu- 
taire que ce grain le remplaçoit; mais les usages de Lorge 
sont encoré très-nombreux pour l’engrais des cochons et des 
volailles : indépendamment de l’emploi qu’on en fait dans 
les brasseries ; elle sert encore d’aliment sous forme de pain, 
à l’instar du rizet des gruaux ; dans le premier état, l'orge 
à la vérité n’offre pas un comestible bien agréable, malheur 


30 OR G 


au pays dont l'habitant est forcé de se nourrir d’un pareil 
pain ; 1l seroit cependant possible de parvenir à l'améliorer 
un peu , en s'écartant , au moulin et au pétrin, des manipu- 
lations usitées pour le froment et le seigle; en traitant, par 
exemple, l'orge comme les blés du Levant, c’est-à-dire, en 
la mouillant un peu avant de la convertir en farine ; autre- 
ment cette farine est presque toujours défectueuse , et ne 
donne avec l’eau qu’une boulette courte, quise sèche à l'air; 
d'où il est déjà facile de conclure que, malgré tous les soins, 
elle ne sauroit jamais fournir un pain parfaitement levé. 

On doit à Proust (Annales de Chimie etde Physique ,tom.5), 
üne excellente analyse de l’orge , suivie d'importantes consi- 
dérations sur ses emplois dans l’économie rurale et domesti- 
que , et dans la médecine. Il en résulte que la farine d’orge 
contient par quintal une livre de résine jaune ; trois livres 
de gluten ; neuf livres d’extrait gommeux et sucré ; trente- 
deux livres d’amidon ; cinquante-cinq livres d’hordeine. 

Cette hordeine, dit ce célèbre chimiste, estuue poudre 
ligneuse , jaunâtre , semblable à de la sciure de bois, qui 
n’est pas soluble dans l’eau. C’est elle qui rend le pain d’orge 
si pailleux, quelque soin qu’on apporte à tamiser la farine 
avec laquelle on le confectionne. 

Pour préparer le pan d'orge, il faut se servir en tout 
temps d’eau chaude, et faire en sorte que le levain un peu 
avancé s’y trouve dans la proportion de la moitié de la fa- 
rine employée; parvenue au pétrissage , la pâte doit être bien 
travaillée , afin d'acquérir autant de liant et de viscosité 
qu’elle est susceptible d'en prendre , et poussée à un point 
de fermentation avancé : quant à la cuisson, il faut que le 
four soit un peu moins chauffé que pour le froment , et que 
le pain y séjourne plus long-temps ; mais ce pain, fabriqué 
d’après les précautions que nous venons de recommander, | 
est plus où moins rougeâtre, à cause de la matière extractive 
qui y abonde ; sa mie n’est ni flexible , ni spongieuse, ni 
élastique; à peine conserve-t-il peu de temps après la cuisson, 
cette qualité qui appartient à toute espèce de pain frais , 
celle d’être tendre et humide au sortir du four. 

Les auteurs qui prétendent qu’on faisoit autrefois de très- 
bon pain avec la fleur de farine d’orge, que c’étoit une nour- 
rituré assez commune chez les Athéniens , et dans les autres 
états les plus riches et les plus puissans de la Grèce, ont 
confondu , sans doute , la galette avec le véritable pain ; et 
quoique ce grain soit, après le froment, celui qui contient le 
plus d’amidon , la fermentation panaire y développe une 
saveur âcre ,; et son état est tellement compacte, que le 


pain d'orge est devenu de nos jours un point de comparaison 
pour exprimer l'aliment le plus lourd et le plus grossier. 

Il n'est pas douteux que dans les cantons où l’on est ré- 
duit à se nourrir de pain d'orge, si on vouloit n'adopter que 
a variété nue à deux rangs, les défauts inhérens de ce pain 
seroient moins considérables ; cette espèce est plus difficile à 
moudre , contient plus de farine , absorbe davantage d’eau, 
et donne au pain une apparence moins défectueuse. 

Mais un pain lourd, grossier et compacte , n’est pas tou 
jours malsain dans ses effets. Les hommes vigoureux qui s’en 
nourrissent de temps immémorial , sans inconvéniens, en 
sont la preuve incontestable. À la vérité , comme la farine 
d’orge s’assimile très-bien avec celle de froment et de seigle, 
et que réunies elles fournissent plus de pain que traitées sé- 
parément , on pourroit, en associant constamment ces trois 
farines ensemble à parties égales, obtenir un pain mieux condi- 
tionné. C’est déjà ce que l’expérience a justifié; etce pain seroit 
non-seulement pour les habitans descampagnes la nourriture 
la plus substantielle et la plus économique; mais elle procu- 
reroit encore à l’ouvrier chargé de famille |, à l'homme dé- 
nué de tout secours, l’économie d’un tiers sur le prix de sa 
subsistance , et présenteroit en même temps l'avantage de 
ménager une grande quantité de blé, par un emploi plus 
considérable de seigle et d’orge. 

… Si l'orge, sous la forme de pain , ne peut, sans l’addition 
d'aucune autre farine, présenter un aliment agréable à l’œilet 
au palais, cegrain réunit, en revanche, étant traité d’une autre 
manière , des avantages sans nombre, soit en santé , soit en 
-maladie.. Qui ne connoît pas les ressources que l’on trouve 
dans l'orge monde , gruë et perlé ? À la vérité, pour l’amener 
à ces différens étais , il faut le concours de procédés dont la 
pratique est trop répandue pour n’en pas faire mention dans 
cêt article. | 

Nous ignorons si l’art de monder l'orge est généralement 
pratiqué en France ; mais ce qu’il y a de constant, c’est que 
nous tirons de l’étranger la plus grande partie de ce que nous 
en consommons. Voici cependant le moyen employé dans la 
Franche - Comté, que je tiens d’un voyageur qui a parcouru 
avec fruit ses différentes contrées. 

I] faut avoir de l'orge nue ou commune , très-sèche ; on en 
prend quarante à cinquante livres, qui soient bien passées 
au crible ; on la verse ensuite sur un plancher, et on l'as- 
perge pour l’humecter , en observant qu’elle le soit égale- 
ment. Si, pendant le travail, on s’apercevoit que le grain 
ne fût pas assez mouillé , il faudroit l’humecter de nouveau ; 


32 OR G 
cette opération faite , on verse l'orge dans la ripe, qui est 
une auge de formé circulaire dans laquelle il y a une 
meule de champ de trois pieds de diamètre sur un pied 
d'épaisseur; devant cetie meule, il y a un petit balai qui 
pousse toujours le grain dessous ; et sur le derrière se trouve 
un petit râteau pour remuer le grain. La meule est mise en 
mouvement , ou par un cheval ou par une chute d’eau. 

En Saxe on monde beaucoup d’orge ; on en prend trois à 
quatre cents livres de bien sèche, de bien netioyée, et purgée 
de tous corps étrangers; on a soin de l’humecter également ; 
après cela, on la relève en tas, et on la couvre avec dés 
toiles pendant l’espace de sept à huit heures , pour que l'hu- 
midité soit distribuée également à la surface , et qu’elle n'en- 
tre point dans le centre du grain. On verse cette orge dans la 
trémie du moulin. ; 

Les meules ont trois pieds et demi de diamètre sur un pied 
d'épaisseur. ( La qualité de la pierre est pleine etiendre , ti 
rant sur le noirâtre. ) Elles sont rayonnées , et les rayons 
sont de trois pouces entrois pouces ; elles sont piquées très- 
vif ; le rayon est d’un pouce de large » et creusé de deux à 
trois lignes. 

La meule gisante est repiquée de la même manière que la 
meule courante. Îi faut que celle-ci soit mise en équilibre, 
de manière qu'elle n’ait pas plus de poids d’un côté que de 
l'autre , et afin qu’elle tourne parfaitement bien, il faut que 
le palier sur lequel repose le fer soit élastique , ou qu'il fasse 
ressort. | R 

Les archures qui renferment les meules, sont des tôles pi- 
quées enrâpes. Îl y a trois pouces de distance de la râpe à la 
meule courante. 

On adapte deux petits balais à la diculé , afin de ramasser 
le grain qui se range dans le pourtour. La vitesse de la meule 
est de cent vingt-cinq tours par minute. 

On a soin de tenir la meule courante, élevée de manière 
qu'elle ne fasse que rouler le grain, ‘fin de lui ôter la “sf 
cule , et de casser ses deux extrémités. 

La râpe sert à enlever le reste de la pellicule , s’il yen a, 
l'orge tombe, par l'anche, dans un crible ou ventilateur, que 
Ton nomme communément tarare ; après avoir éte séparée 
de toute la pelliculle. 

. Cette opération faite , les grains doWent être entiers : s'il 
s'en trouve d’écrasés , c’est un défaut de manipulation: 

Sur cent livres d'orge ; on'en obtient à peu prés! soixante. 
à quatre-vingts. livres de mondé : le réste est en son. ?°° 

Il est aisé de juger, d’après cette courte description ; ‘que 
pour monder l'orge, il faut nécessairement se servir de meu- 


OR G 33 
les d’un diamèlre moins considérable que pour les moulins 
ordinaires, et avoir l’aitention de mouiller méthodiquement 
le grain, afin de préparer l'écorce à se détacher avec plus de 
facilité du corps farineux, auquel elle adhère fortement. 

Nous croyons que, vu la nécessité où l’on est de mouiller 
l'orge avant de l’envoyer au moulin pour la monder , on doit 
avoir la précaution, dès que l’opération est terminée , d’ex- 
poser à lair ce grain; sans quoi il né manqueroit pas de 
contracter au bout de quelques jours, dans le sac où on le ren- 
fermeroit trop tôt, une odeur desagréable et un goût de moisi. 

Parmi les divers moyens que l’art a imaginés pour dépouil- 
ler l'orge de toutes ses parties corticales, il n’y en a 
point dont le succès ait été plus complet que celui qui donne 
à ce gruau Ja forme sphérique et la surface polie d’une perle 3 
ce qui lui a fait donner son nom d’orge perle. 

es Hollandais ontété autrefois la seule nation qui prépa- 
rât l'orge mondé et perlé ;.ils les transportoient ensuite 
chez tous les peuples. Ïl paroît que cette préparation s'exécute 
aujourd’hui dans plusieurs cantons de l'Allemagne ; en voica 
le procédé. ; 

Si on veut avoir une idée de l’opération, qu’on se repré- 
sente un moulin à blé ordinaire avec ses deux meules, celle 
de dessous fixe , et celle de dessus mobile ét tournant horizon- 
talement ; il n’est pas nécessaire qu’elles soient de pierre , 
mais de bois seulement. La meule supérieure ne diffère de 
celle du blé que par des carinelures en quart de cercle , pra- 
tiquées en dessous, au nombre de six où huit, suivant la lar- 
geur de la meule; elles sont moins creusées à l’angle, et leur 
profondeur est de deux pouces à l'extrémité ; à la place du 
bois où, caisse dans laquelle la meule tourne, sont placées des 
xâpes en tôle , contre lesquelles l'orge est sans cesse poussée 
par le courant d’air qu'impriment les éannelures , et qui est 
attiré de l'ouverture centrale de la meule iusqu’aux râpes. Par 
ce mouvement centrifuge, le grain est sans cesse poussé con- 


‘ire les râpes, son écorce s’use; ensuite les angles de la partie 


farineuse sont emportés ; enfin peu à peu le grain s’arrondit. 
Pendant cette rotation soutenue, la farine et une grande par- 
tie des débris de l’écorce passent à travers les trous des râpes, 
et sont reçues dans un encaissement circulaire et en bois, 
fermant.exactement, d’où on les retire après l’opération. 
Dans d’autres moulins on se contente de placer une toile 
grossière eLépaisse tout autour des râpes, et de laisser un es- 
pace de deux pouces entre les râpes et la toile; mais cet es- 
pace est exactement fermé par-dessus. Cette toile reçoit la 
farine et la laisse tomber doucement dans Fe coffre auquel 
elle répond , lorsque le grain est censé avoir 4tquis sa forme 
XXI1Y. | ni) 


34 OR G 


rondé. On ouvre une petite porte ménagée dans les râpes: 
Cette porte correspond à un grand sac; et la farine et les 
débris de l’écorce qui restent , ainsi que l’orge perlé , sont 
entraînés dans cette ouverture par le mouvement centrifuge : 
on porte ensuite ce mélange dans différens blutoirs, qui sé- 
parent le grain, la farine et le son. Ces derniers servent à la 
nourriture des bestiaux , de la volaille, etc. : | 

Les meules qu’on emploie en Allemagne pour faire lorge 
perlé, ont trois pieds de diamètre environ; elles sont rayon- 
nées; chaque rayon a «8 lignes de large à l’extrémité de la 
meule, et vient à rien au point du centre. La distance de 
chaque rayon est de sixen six pouces à l'extrémité de la meule. 
L’intervalle de chaque rayon est repiqué irès-vif. 

: La meule courante est montée de manière à tourner très- 
rond, et le latier, qui supporte le fer, fait ressort, afin que la 
meule se soulève lorsqu'elle est surchargée de grains. 

Il faut, autant que possible, que la meule ait de 12 à 15 

pouces d'épaisseur. 
. Les archures sont en bois, et il y a des plaques de tôle, 
piquées en râpes, qui sont clouées sur elles; dans linté- 
rieur on compte environ 4 pouces de distance de la meule à 
la râpe. | 

On adapte à la meule courante deux petits balais , afin de 
faire rouler le grain qui se trouve déposé au pourtour. 

On prend environ 25 à 30 livres d’orge mondé, qu’on 
verse dans le trou de la meule, avec la précaution de boucher 
l’anche, afin qu'il ne puisse rien sortir du dessous et du 
pourtour des archures. | 

On met ensuite la meule en mouvement. Sa vitesse ‘est de 
quatre-vingt-dix à cent tours par minute. Îl faut avoir soin 
de tenir la meule levée , de sorte qu’elle ne fasse que rouler 
le grain, afin de le perler. Avec un bon moulin, cent livres. 
d'orge peuvent donner , par heure, cinquante à soixante li- 
vres d'orge perlé ; le reste est en issues. LOUE A 

Ce travail dure dix à quinze minutes , et l’homme qui con- 
duit, a soin d'examiner si l'orge est assez perlé; lorsqu'il le 
juge arrivé à son degré de perfection’, il débouche l’anche 
ou trou par où sort le grain, qu’il ramasse et passe dans un 
crible afin d’enlever la pellicule , s'il en reste ; il porte cet 
orge perlé dans un second moulin qui.a les mêmes dimen- 
sions que celui-ci, excepté que les meules sont en liége. C’est 
là que l'orge reçoit son poli. Nous ajouterons à cette des- 
cription quelques observations. RU FEES ARR 

11 n’est pas douteux que l'opération qui donne à orge les 
’ diverses formes sous lesquelles ce grain est d’un usage plus 
‘ou moins fréquent dans certains cantons, ne puisse être. 


OR G 35 


applicable aux autres semences farineuses , même aux 
légumineuses. M. Grinet m'a montré des pois et de gros- 
ses fèves mondées ainsi de leur prémière écorce ; si le 
moyen qu'il emploie n’augmente pas considérablement le 
prix de ces semences légumineuses , j'ose croire qu'il ne de- 
-vroit pas être dédaigné, puisque souvent on est forcé, pour 
ne pas renoncer à leur usage, de les réduire à l’état de purée. 

On lit dans la Feuille du commerce du 5 juin, article Lon - 
dres; qu'on vient de découvrir, en Angleterre, un procédé pour 
enlever la première pellicule du blé avant de l'envoyer au 
moulin; ce qui produit une plus grande quantité de farine et 
une économie considérable de temps , puisque deux meules 
peuvent moudre deux fois autant que trois; mais je dois re- 
vendiquer cette découverte , si c’en est une, en faveur de la 
France. Et en effet , dans le compte rendu à l’ancienne So- 
ciété d'Agriculture de Paris par Lefèvre , Desmarest, mem- 
bré de l’Institut national, qui a rendu des services importans 
aux arts, présente une notice conçue ainsi: Description des 
moulins pour perler ow monder l'orge, le froment et l'avoine , 
avec trois planches en dessin seulement ; ouvrage achevé dès 
1774. Ovide, sans contredit l’un de nos plus habiles meû- 
niers , alors directeur des moulins à feu de l’île des Cygnes, 

| annonça aussi qu'il possédoit un moyen facile et assuré de 
perler toute espèce de grains, et de leur enlever les premiè- 
res et les secondes pellicules sans leur faire perdre de leur 
forme. Le résultat de ses expériences forme le troisième des 
tableaux insérés dans l’Encyclopédie méthodique, au mot FA- 
RINE. 

À la vérité, sans examiner la découverte prétendue des 
Anglais, on ne devine pastrop son objet, niles motifs d’une 
pareille opération. Quels seroient réellement les avantages 
qui pourroient résulter de séparer les écorces du blé avant 
sa conversion en farine , puisqu'on est parvenu, à la faveur 

de la mouture économique, à ne pas laisser un atome de son 
dansles farines , eé vice versé P | 
- Quand une fois l’orge est mondé, on l'écrase grossière - 
ment au moulin; on a soin de la sasser pour en séparer ce 
qui reste de l'enveloppe , comme cela se pratique dans la 
mouture économique pour le gruau du froment , c’est-à-dire 
pour le remoulage , lequel est au gruau ce qu’est le son au 
San à, Me > ets FA 
- Sous le nom générique de gruau, on comprend assez or- 
dinairement les semences graminées, divisées grossièrement 
par les meules , et purgées plus ou moins complétement de 
leur enveloppe corticale. La manière de s’en servir aujour- 
d’hui tient encore au premier usage que l’on- fit des farineux; 


36 Di RRQ x | 
elle consiste à les délayer et à les cuire dans un véhicule ap- 
proprié, d’où résulte, toutes choses égales d’ailleurs , un po- 
iage pour le goût et pour l'aspect différent de celui qu'on ob- 
tiendroit du même grain , si au lieu de le concasser on le ré- 
duisoit à l'état de farine : cette différence dans la qualité du 
mets dont il s’agit, s'explique aisément. $ 

: On croit toujours que l’art de moudre n’opère aucune dé- 
composition dans les substances végétales qui en sont l’objet. 
Cependant, ce qui vient d’être remarqué et les observations 
que j'ai été à portée de faire sur les effets de la mouture éco- 
nomique, ne prouvent que trop que le blé en passant sous 
les meules subit à chaque fois un commencement d’altération 
qui paroît s’exerceÿ particulièrement sur le principe de la sa- 
pidité. 

Nous ne pouvons douter que cette remarque ne soit saisie 
dans la préparation de nos potages les plus estimés; la se- 
moule , qui n’est que le grain ou l’amande du froment qui a 
subiune première moulure, étant cuite avec un fluide quelcon- 
que, a plus de goût et un aspect autre que lamême semouille 
réduite à l’état de farine et préparée de la même manière ; 
mais c’est en Helvétie et en Allemagne que ces potages sont 
en faveur. On les prépare avec un fluide approprié selon les 
circonstances , les ressources locales et les facultés des con- 
sommateurs. Tantôt le lait , le bouillon ou la bière, servent 
d’excipient ; tantôt c’est l’éau simplement assaisonnée avec 
un peu de beurre ; mais. il faut pour tout une longue cuisson, 
sans quoi le comestible conserve une saveur et une odeur dé- 
sagréables de colle farineuse.On verra au mot Riz les diver- 
ses préparalions usitées pour donner à l’orge mondé et à 
l'orge perlé, la forme qu’elles peuventprendre pour remplacer 
ce grain exotique; mais un motif pressant qui doit porter à 
construire partoutides moulins propres à fabriquer en France, 
aussi parfaitement qu'en Allemagne , de l'orge mondé ,: de 
Jorge grué, à multiplier et à régler le nombre de ces machi- 
nes utiles sur la consommation de ce genre d’alimens, afin 
de le maintenir toujours de là même qualitéet au même prix, 
c’est la circofstance actuelle, où les soupes économiques qui 
ont l’orge pour base, prennent une grande faveur auprès de 
la classe la moins fortunée ; c’est, je pense , le moment de ne 
négliger aucun des moyens capables de guider et d'éclairer 
sur leur composition et leur préparation. REC à 

On sait que les végétaux farineux sont le fondémént de la 
nourriture des différens peuples de la terre, et que leur usage 
succède au régime lacté. Ce goût pour les farineux est si na— 
turel à l’homme ; il est si impérieux, que uous forçons même 


OR G 37 
les plantes vénéneuses à y satisfaire , témoin le manioc, dont 
tant de contrées de l'Amérique subsistent. | 
L'histoire apprend que la première préparation qu’on fit 
subir aux grains, fut de les moudreet de les associeravecl’eau. 
Les Romains, dont la frugalité a été si essentielle à l’enire- 
uen et au succès de leurs armées, portoient dans un petit sac 
de la farine qu’ils délayoient dans de l’eau pour s’en nourrir. 


Mais les farineux ainsi mélangés sans former de combinai- 
son, ne présentoient pas encore un aliment homogène, éco- 
nomique et agréable. Ce n’est que par le concours du feu 
qu’on parvient à identifier l’eau avec la matière nutritive , et 
à lui donner cette mollesse et cette flexibilité si nécessaires 
pour sa transformation en chyle, d’où résulte, disons le mot, 
une soupe. + 
_ Quoique nos connoïssances relatiges à la manière d’agir 
des alimens soient encore fort incomplètes, on ne sauroit 
douter que l’eau ne joue le plus grand rôle dans la fonction 
importanie de la nutrition, et que combinée intimement avec 
la matière nutritive , elle n’ajoute à ses propriétés. Ce fluide 
qui entre dans le pain quelquefois pour un tiers, y devient 
lui-même solide et alimentaire. | | 

{1 semble que cette vérité ait frappé depuis long-temps les 
meilleurs observateurs en économie ; ils ont remarqué que 
la même quantité de farine , réduite à l’état de bouillie, 
nourrissoit moins long-temps, et moins efficacement par 
conséquent que celle qui se trouvoit plus délayée; que l’eau 

_combinée et modifiée d’une certaine manière, avoit une in- 
fluence sensible, et sur la qualité, et sur les résultats de la 
nourriture. 

Mais un autre avantage de la nourriture sous forme de 
soupe, c’est de n'être bonne que dans un élat chaud; et on 
sait , d'après une suite d'expériences comparatives faites par 
des fermiers intelligens , que la subsistance solide ou liquide 
pourvue d’un certain degré de chaleur lorsqu'on l’adminisire 

aux animaux, est incontestablement plus alimentaire , plus 
salubre , et que le bénéfice résultant de cette pratique dé- 
dommage amplement des soins, du temps et des frais qu’elle 
peut occasioner. 

Aussi voyons-nous ; dans les annales de l'espèce humaine, 
l’aliment qui renferme le plus d’eau , {a soupe , appartenir à 
tous les âges , à tous les états , à ious Les banquets; elle est, 
après le laït , le premier aliment de l’enfance ; et dans tou- 

_tes les périodes de la vie , le Français surtout, ne s’en lasse 
jamais. Le soldat à l’armée , le matelot en mer, le voyageur 
en route, le laboureur au retour de sa charrue, le moisson- 


38 O BG 


neur, le vendangeur , le faucheur , le journalier, qui vont quel- 
quefois travailler ‘loin de chez eux, trouvent dans la soupe 
un aliment qu'aucun autre ne sauroit suppléer; la plupart 
d’entre eux croiroient n'être pas nourris si elle leurmanquoït. 

Pour ne pas remonter à des époques'#rop reculées, Vau- 
ban, ce guerrier philanthrope, qui n’a päs dédaigné de des- 
cendre à la considération des premiers besoins des soldats, 
nous a laissé, dans ses manuscrits , la recette d’une soupe 
économique dont il leur proposoit l’usage, préférant cet 
aliment aux farines gâtées des vivres, et à un pain souvent 
mal pétri, et plus souvent encore mal cuit. 

Nous nous abstiendrous de faire ici mention d’une foule 
de recettes de ce genre plus ou moins composées , et exécu- 
tées en France à différentes époques. Les soupes économiques 
à la farine , aux légumes , aux herbes, aux racines, occupent, 
dans nos plus ancien$ iraités d'économie domestique, une 
place distinguée; et leur composition'est réglée sur les fa 
culiés des consommateurs. :_ : 

Si nous jetons maintenant un coup d'œil rapide sur les 
élémens principaux dont ces soupes sant composées, nous 
verrons qu'ils appartiennent à des végétaux dont l'usage nous 
est très-familier; qu'ils conviennent à tous les climats , à tous 
les terrains et à tous lés aspects; que leur culture est facile, 
et leur récolte plus certaine, plus abondante que celles de la 
plupart des autres productions. | 

Éxaminant ensuite dans la classé des semences farineuses, 
auelle est celle qui doit avoir la préférence pour la prépara- 
tion des soupes économiques, nous né formerons aucun doute 
que ce ne soit l'orge ; depuis Hippocrate jusqu’à nous, ce 
grain constitue sous diverses formes le régime des malades ;. 
il est présenté dans tous les ouvrages diététiques comme un 
aliment médicamenteux. Les autres bases de cette soupe sont 
les haricots et les pois, surtout les pommes-de-terre*, dont 
Putilité est aujourd’hui si généralement reconnue : laressource 
de ces racines ne peut à la vérité se prolonger toute Pannée : 
il y a une saison entière où elles ne sauroient plus être em- 
ployées, non qu’à cette époque leur usage soit susceptible de 
nuire , mais par la raison qu’elles disparoissent de nos mar- 
chés : ce ne doit cependant pas être un motif pour interrom- 
pre la préparation des soupes, puisqu’ilest facile d’y subs- 
tituer les semences légumineuses ; il ne: s’agiroit que d’en 
doubler les proportions : anciennes comme nouvelles, «elles 
sont très-bonunes pour cetie destination. | . 

Il seroit superflu d'arrêter l'attention sur les autres subs- 
tances qui entrent dans la composition'de la soupe aux légu- 
mes : elles sont destinées à fournir l’assäisonnement ; cette 


À OR G | 3 
partie si essentielle au mécanisme et à l'effet de l’aliment, et 
qui contribue à rendre la nourriture plus savoureuse , plus 
soluble et plus appropriée à notre constitution physique; elles 
peuvent être prises dans une foule d’autres matières végétales, 
suivant la saison et les localités; ce qui fera varier la saveur 
de cette soupe sans en changer les effets, et préviendra, ainsi, 
les inconvéniens ordinaires de la fatigante uniformité. 


Si toutes les substances qui constituent les soupes écono- 
miques , et que nous avons perpétuellement sous la main, 
sont salutaires et nourrissantes lorsqu'on les prendisolément, 
elles le deviennent bien davantage par leur association et par 
une cuisson ménagée ; dans son passage à l’état de potage, 
la matière nutritive n’a subi d’autres changemens que sa com- 
binaison avec l’eau, et un plus grand développement dans 
ses propriétés alimentaires. 


. Quoiqu'il ne faille pas une grande intelligence pour ce 
genre de préparation, nous ne pouvons nous dispenser de 
faire remarquer qu’il exige cependant l’emploi de quelques 
précautions essentielles à son succès : si la soupe n’a pas 
bouilli doucement et suffisamment , si pendant sa cuisson om 
ne la rémue pas de temps en temps pour empêcher les fari- 
neux de se pelotonner et de contracter trop de chaleur au 
fond de la chaudière , si les ingrédiens qui la constituent ne 
sont pas de bonne qualité et dans Les proportions indiquées, 
cetie soupe pourroit offrir un aliment désagréable, qui ne 
dépendroit que de l’inatiention de la personne à qui l’on en 
auroit confié la préparation. l 
_ Le beurre, l'huile, le lard , le sain-doux , la graisse d’oie, 
le suif de bœuf , de mouton, la gräisse de rôti, peuvent ire 
indifféremment employés à la confection des soupes. Cette 
dernière doit avoir la préférence, parce qu'ayant éprouvé 
une sorte de torréfaction, elle jouit dans cet état d’une sapi- 
dité infiniment plus marquée qui relève la fadeur des autres 
substances maïs comme on n’est pas toujours à portée de s’en 
_ procurer suffisamment, on peut la remplacer par de la graisse 
de mouton ou de bœuf, liquéfiée et tenue sur le feu jusqu’à 
ce qu'il ne s'élève plus de famée , et que la surface commence 
à noircir; alors on la coule dans un vase de grès, et dès que 
la graisse commence à se refroidir, on y ajoute ur bouquet 
de thym et de laurier, quelques clous de girofle brisés. et un 
peu de poivre concassé. Îl ne s’agit plus que d'ajouter cette 
graisse à la soupe trois heures avant d’en faire la distribution. 
C’est à M. Bourriat, professeur adjoint au collége de phar- 
macie, dont le zèle pour tout ce qui peut être utile aux indi- 
gens est connu , que nous sommes.redevables de cette heu 


4o OR G 


reuse el économique substitution au beurre par, la graïsse 
ainsi préparée. | | | 

Mais ce n’est pas assez que les soupes aux léoumes soient 
véritablement très-nourrissantes , elles doivent encore être 
économiques. C’est sur ces deux bases que repose le succès 
des établissemens de ce genre : or, l’usage a appris que l'orge 
ne devoit entrer dans la composition de cette soupe que 
mondée , parce que dans cet état elle donne beaucoup plus 
de corps à la soupe ; pour lui faire absorber le plus d’eau 
possible , il faut en employer peu d’abord, Paugmenter in- 
sensiblement jusqu’à ce que le grain soit extrêmement renflé 
et n’offre plus qu'une bouillie de même blancheur et d’une 
consistance comparable à celle du riz très-épais. 

Si le consommateur n’aimoit pas à voir, à rencontrer sous 
la dent les semences légumineuses , on pourroit les convertir 
en farine , et préparer la soupe plus promptement et à moins 
de frais; mais pour les moudre, il faut préalablement les faire 
$échér au four , et même les torréfier PA ea , Sans quoi 
l'humidité constituante des graines s’échauffant par la rotation 
des meules , la farine passe difficilement à travers les blu- 
tcaux, dont elle graisse le tissu ; d’où résulte une purée moins 
délicate que celle préparée avec lamême graine légumineuse 
cuite, puis écrasée et passée. 1 

Disons un mot à présent des plantes ou herbes fraîches qui 
entrent dans la composition des soupes économiques. 

TL faut toujours avoir l'attention de les laver et de les éplu- 
cher avec précaution , et surtout de ne s’en approvisionner 
pendant l’été, que pour deux ou trois jours au plus. On peut, 
11 est vrai, dans l’automne , en préparer pour l'hiver, en 
les cuisant. 

C’est principalement à l’oseille, au céleri, au persil et au 
cerfeuil que cette observation doit s'appliquer. Tout le monde 
connoît la manière de préparer les herbes cuites ; on se dis- 
pensera donc d’en donner ici la recette. La seule remarque 
à faire , c'est qu'on doit les saler et épicer le plus fortement 
possible, recouvrir ensuite leur surface , d’une bonne couche 
d'huile, de graisse ou de beurre , et les tenir dans un endroit 
sec et frais. On ne court aucun risque de forcer du côté des 
épices et du sel, qui en contribuant à la conservation des 
herbes cuites, ne dispensent pas d’en ajouter encore une cer- 
daine quantité pour assaisonner la soupe. | 

C'est une grande économie de temps, d'argent et de soins , 
que d’avoir une provision d'herbes cuites dans Ja saison ; la- 
grément qu’elles donnent à la soupe, en relevant la fadeur 
de l'orge ei des pommes-de-terre , en dépend. Les aromates, 
quoique peu nutritifs, sont aussi importans, et lui com- 


oh GC 4x 


muniquent un goût qui la fait savourer avec plaisir ; ils doi- 
vent donc fixer aussi notre attention : ce n’est pas la quantité 
qu’il faut employer, leur surabondance donneroit un goût 
âcre ; il suffit d'en mettre assez pour que le consommaieur 
devine à peine l’espèce d’aromate auquel il doit la saveur 
agréable ; mais pour en conserver les avantages , il ne faut 
l'ajouter que quelques instans avant la distribution. 

Après avoir passé en revue chacune des substances qui 
constituent les soupes aux légumes , il ne nous reste plus à 
indiquer que les proportions dans lesquelles on les y fait en- 
irer , el la manière de les assortür et de les combiner entre 
elles , au point d’en former un bon tout. Les tableaux que 
nous allons présenter, serviront à prouver , d'une part, qu’on 
peut varier à volonté la saveur et la consistance des soupes; 
que de l’autre, les difficultés locales pour se procurer les 
substances y dénommées , ne sauroïent être un motif pour 
renoncer aux avantages de ce genre d’aliment. En observant 
attentivement les proportions de chacune , il est facile de les 
remplacer par d’autres substances d’un prix inférieur, telles 
que le maïs, le sarrasin , le millet dans certains cantons, au 
lieu d'orge , en les augmentant ou les diminuant , suivant la 
consistance qu’elles donnent à l’eau. 


Premier tableau pour trois cents soupes économiques. 


Eau de rivière, ou eau livy. ment. ......2 1. 
De... - >.- 990, Herbes cuiles..…. . 2. L :. 

Pommes-de-terre. . . . 80  Thym ei laurier sec, ( de 

Orge mondé. , . . .... 25 chaque). . . . . . 3 gros. 


_ Haricots, pois ou lentilles. 26  Persil. . . . .. . . . 3 onc. 


Giraisseprépanée. ‘2 (Poivre, . 7..." .. x ont. 
SELANENT ARA EETEE Bois brûlé pendant {a 
Ds cuisson, de . . 40 à 5o I. 
Céleri , les feuilles seule- 


Dès la veille au soir, on commence à cuire les pommes- 
de-terre , dans une marmite surmontée d’un fond percé, 
placée à côté de la grande qui doit contenir les soupes; une 
heure au plus suffit pour cette opération : lorsqu'elle est 
achevée , on met dans la même marmite les haricots, qui 
trempent depuis la veille dans un vaisseau de ierre, avec un 
peu d’eau froide ; à mesure qu’ils absorbent cette eau en 
cuisant , on en ajoute d’autre , avec la précaution de ne ja- 
mais les noyer; moins l’eau surnage , et mieux la cuisson 
s opère : sitôt qu'on les juge cuits, il faut en passer une par- 
te par un cylindre creux, percé de beaucoup de trous, 


£2 OR G 

pour ; à l’aide de cet instrument, en former üne purée ; le 
reste se mêle ensuite avec cette purée , sans être écrasé. On 
conserve le iout dans un vaisseau de terre ou de bois, on 
profite de la chaleur qu’a le fourneau, après avoir ‘uit les 
pommes- de-terre et les haricois , pour y mettre l’orge hu- 
mectée avec suffisanie quantité d’eau ; on ajoute un ou deux 
petits morceaux de bois, et l orge crève ainsi toute la nuit ;, 
et se laisse facilement pénétrer par l’eau ; chaque grain est 
considérablement renflé, et n'offre plus qu'un riz de la plus, 
grande blancheur. Pendant ces diverses cuissons, qui se font 
sans peine, et qui n'exigent qu'un peu de surveillance , on 
pèle les pommes- de-terre : le lendemain , au moment de les 
ajouter à la soupe, on les passe au cylindre. 


C’est le matin à six heures , qu'il faut commencer à allumer 
 lefeusous la grande marmite dans  Faquelle on a mis l excédant 
de l’eau nécessaire aux diverses cuissons quiontlieu.On délaye 
V’orge , les haricots et la pomme-de-ierre ; on coupe les lé- 
gumes verts en petits morceaux avant de les ajouter. Après 
une heure d’ébullition, on met la graisse et Le sel ; les aroma- 
tes ne doivent y être mêlés qu'une demi-heure avant de dis- 
tribuer la sonpe. 


La préparation des haricots , de l'orge et des pommes-de- 
terre , peut se faire également la veille au matin , pendant 
que la grande marmite bout. Cette préparation de la veille 
au soir, n'est bonne que pour la première fois, attendu 
qu’on ne pourroit pas distribuer à midi une soupe , dant di- 
verses substances qui ÿ entrent demandent elles-mêmes une 
préparation préliminaire qui dure une matinée , comme 
l’orge , par exemple. " 

On observera que l'orge doit être retirée de la marmite le 
soir , si on la cuit le matin. Fn préparant ainsi, la veille au 
matin , les substances qui doivent servir à la soupe du len- 
demain, il n’y a réellement que la moitié de la journée d’em- 
_ployée à la confection de trois cents soupes. Cette confection 
qui, en théorie , paroît très-compliquée , est, à la pratique > 
de facile exécution. 


Deuxième Tableau. 


‘ 


Fan ER 0 300 PME 22 


Riz.t., .. 0... 56 Farinedepos,lenulls 

Ou orge mondé. ... 30 fèves ou haricots. . . 18. 

Haricots, lenülles, fè- Ognons, carottes, choux, . 
ves ou pois entiers, poireaux, oseilleouau- 


c’est-à-dire ,-en subs- tres plantes potagères. 10- 


ORG 43 


Girofles. . : :. 2 gros. sarriette, ouau- 
Persil. .. . . . . 3 poignées.  tresplantesaro- 
Poivre. . . . .. 1 once. matiques. . . 2 gros. 


1 = AONAURENEE PER 
Graisse. ts. 
Thym, laurier , 


Et. 


liv. 1/2. Bois brûlé, de. 
Liv AVES Nr E Oo ve 


On peut mettre crane le matin , à cinq heures, dans 
la marmite, l'orge et les légumes. Après les avoir bien lavés, 
‘on y ajoute d’abord trois seaux d’eau ; on augmente ensuite 
cette quantité en proporiion de la cuisson des substances et 
de leur gonflement ; à huit heures, on y met les plantes po- 
tagères, lorsque toute l’eau est ajoutée , et à neuf, la farime 
délayée, comme il est dit par la suite. Une partie des plantes 
a dû être frite avec la graisse. On agite bien le tout pendant 
une heure d’ébullition ei sans discontinuer. Ensuite on re- 
mue de temps en temps. Les aromates et le sel se mettent 
comme il est prescrit au premier tableau ; à midi , la soupe 
doit être suffisamment cuite et bien faite, si l’ébullition a été 

soutenue. 
| Troisième Tableau. 


Fan... 390: Carottes. 2 lis 


Orge mondé. . ... 4o Persil:.,.#.1113 ones. 
Farine de haricots. . 12 Laurier et sarriette 

Idem de lentilles. .. 9 (de chaque)... x once. 
2 UE EAN ANNEES Poivre: = ut . 1/2 once. 
DR. . mon Girode 5.0 00 2 gros. 

Pomedus 0. : ..1 75 Dois in 00 CT 95.1 


Oignons. RE 


Ce procédé abrège beaucoup l'opération; il suffit , Hadise 
cas, d’avoir un fourneau avec des regisires. On lie le feu 
à cinq heures du matin ; on fait crever l’orge, en ajoutant suc- 
cessivement de l’eau à mesure qu’elle est absorbée ; ensuite 
on met les légumes coupés, puis les farines qu’on a.eu la pré- 
caution de délayer dans un vase séparé, avec l’eau de la mar- 
mite , avec le sel ou a graisse ; on ajoute les aromates , au 
temps indiqué. Îl y a ici économie de bois et de peine : ce 
procédé doit être employé dans la saison qui ne pomer plus 
la jouissance des pommes-de-terre. 


Quatrième Tableau. 


Haies Mani De a à 300 liv. Herbes cuites. . . . 4 liv. 
Farine d'orge. . .. 40 CGenons 0, ep Dr. 


44 OR G 


—— de pois .... x: AGE US tone 
—— dé lentilles. . . % Thym , laurier (de 
Graise 1. chaque ). . . . . 1/2 once. 
Se AU à En Li Poivgie. 5. .. .10louce. 
Perses Bois. . . ... 28 à 30 liv. 
Poiréaux 1e 


pb > gr ® © 


Ce procédé du quatrième tableau est le plus prompt et le 
plus facile à exécuter, et il ne s’agit que de délayer dans un 
vase séparé , les farines avec l’eau préalablement chauffée 
dans la chaudière. Le moyen est constamment lemême pour 
toutes les farines, c’est-à-dire , qu’il faut ajouter d’abord peu 
d’eau dans le vase, et l’augmenter jusqu’à ce que l’on ait une 
bouillie assez claire pour passer par un tamis de crin peu 
serré : on la mêle en cet étai à l’eau restée dans la marmite 
avec les légumes , qui , cette fois , y ont été mis les premiers. 
La soupe peut être commencée à neuf heures du malin, et 
finie à une heure après-midi. On ne donne ici ce procédé, 
que pour prouver combien il est possible de varier les soupes 
ainsi que les substances qui les constituent ; ce sont quaire 
méthodes qu’on peut nuancer à l'infini, selon les habitudes 
du pays, la saison et les facultés que l’on a de se procurer, 
au meilleur compte , telle ou telle substance plutôt que telle 
autre. 


En connoissant bien la qualité salubre et nutritive d'une 
substance quelle qu’elle soit, et le degré de consistance qu’elle 
peut donner à une certaine quantité d'eau, on pourra toujours 
faire sans tâtonnement une bonne soupe économique ; il suf- 
fira de comparer cette même substance avec celle portée sur 
les tableaux. : 

Je pense qu'il seroit avantageux de faire pratiquer en tôle 
ou eu fer blanc, une espèce de coffre d’un pied et demi de 

large environ , et de deux pieds et demi de haut, au milieu 
duquel passeroit le tuyau qui sort du fourneau. En prati- 
quant une porte à ce coffre, avec quelques étagères en fil de 

er, on dessécheroit le pain, sans qu'il en coûtât aucun soin, 
aucuns frais ; cette espèce d’étuve serviroit à entretenir chauds 
les potages où auires objets qu’on auroit intention de né pas 
laisser refroidir. L? paia desséché seroit toujours de belle 
couleur et jamais brâté ; il paroît aussi que six gros de pain 
desséché suffiroient pour cha que soupe, seize livres de pain 
suffisent pour trois cents soupes. 

Dans les grands établissem ens, dans ceux par exemple , 
qui auroient deux ou trois fou rneaux toujours en activité , om 

pourroit pratiquer une espèc e d’entresok au-dessus , dans le- 


ORG 45 


qüel passeroient tous les tuyaux de tôle dès fourneaux ; le 
coffre déjà proposé pourroit les embrasser tous, il serviroit 
d’étuve ou de poêle aux malheureux qui viendroient manger 
la soupe dans l'hiver. C’est principalement dans les grandes 
villes, et auprès des ports de mer, et des bagnes , que ces 
établissemens deviendroient d’une grande utilité ; ils ne le 
seroient pas moins auprès des ports, des rivières, surtout à 
Paris, ou beaucoup d'hommes sont employés à tirer du bois 
de l’eau : dans la saison la plus rigoureuse, un aliment très- 
chaud leur conviendroit mieux qu’à tous autres. 

Quand on est près de distribuer la soupe , il convient d’a- 
jouter à chaque ration, six gros de pain bien desséché, comme 
ci-dessus ou au four ; dans cet état, comme l’a observé le 
comte de Rumford , il prolonge le plaisir de manger ; rendant 
la mastication nécessaire , il contribue à ce que Île repas soit 
plus sain ; à midi, commence ordinairement la distribution ; 
elle dure environ deux heures. On verse dans un vase parti- 
culier , une certaine quantité de rations, et avec une mesure 
de fer blanc , onla distribue toute chaude aux consommateurs. 


Cette distribution peut se composer de deux classes d’in- 
dividus , de l’ouvrier qui voudra y participer moyennant sept 
centimes, ou du pauvre qui présentera la carte qu’il aura re- 
çue. Mais celui-ci, objecte-t-on , cédera.sa carte pour quel- 
ques centimes , et voilà des secours en argent, détournés de 
leur véritable application; mais ce sera toujours de la subsis- 
tance ajoutée à la masse des ressources, et un moyen de plus 
de faire contracter l'habitude pour un genre de nourriture 
qu’il sera utile de préparer en grand dans une saison où les 
besoins semblent se multiplier à mesure que les moyens d’y 
satisfaire diminuent. RARE 

Mais c’est moins sur la composition des soupes économi- 
ques qu’il nous paroît nécessaire d'insister, que sur la faci- 
litéetla promptitude de leur confection , et relativement aux 
avantages qu'il y a, dans certaines circonstances critiques , de 
faire subsister un grand nombre d'individus réunis dans la 
même enceinte. pi aghel si 

Et en effet, si l'établissement des soupes économiques a 
eu d’abord pour objet spécial le soulagement de la classe peu 
fortunée , l'expérience n’a pas tardé à démontrer qu’on en 
retireroit d'autres avantages aussi précieux; d’abord l’écono- 
mie du combustible, du temps et de la main-d'œuvre, un 
moyen puissant d’accréditer en France l'usage de l'orge sous 
toutes les formes, de maintenir et d'étendre même la cul- 
ture des pommes-de-terre et des semences légumineuses, et 
de diminuer par conséquent la consommation effrayante du 
pain ; enfin, ces distributions de cartes de soupes sout peut- 


86 OR G 


être le seul moyen de remédier à l'abus qu’on peut faire du 
secours en argent , le plus funeste de tous, parce qu au heu 
de soulager les besoins réels, il ne sert souvent qu’à satis- 
faire des passions , telles que la boisson des liqueurs fortes et 
les perfides espérances des jeux de hasard, ce qui contribue 
à entretenir la fainéantise, d'où naît la hendichiés ce fléau 
des états. 

Qu'on ne soit donc plus étonné si tant d'efforts se sont 
réunis pour fournir à mille personnes à la fois, à raison de 
sept centimes et demi par ration de vingt-quatre onces (ce 
prix peut diminuer ou augmenter un peu, d’après les pro- 
portions de l'abondance des légumes et de leur bon marché), 
une nourriture fondamentale , et opérer parmi les indigens 
une révolution dans l'habitude de se nourrir : des souscrip- 
tions ont été ouvertes dans.les différentes contrées de l Eu- 
rope, et ont eu un succès tel, qu’on a vaincu leur répu- 
gnance , au point que maintenant ils manifestent envers ce 
genre de secours une prédilection que les préjugés et les cri- 
tiques tenteroient vainement d’affoiblir. Pourquoi lusage 
des soupes économiques ne se répandroit-il pas parmi les 
citoyens estimables qui, vivant du produit de leur travail, 
trouveroient dans ces soupes plus de ressources qu'ils ne peu- 
vent s’en procurer avec la même somine d’ AT ÉURE ? Des trai- 
teurs populaires qui vendroient dansles lieux où il y a de grands 
rassemblemens d'ouvriers, de quoi tremper leur soupe , 
pourroient venir aux grandes marmites s’approvisionner ou 
en préparer chez eux, eten former 1hsensiblerment Je a 
de leurs cuisines. : 

Que ceux à qui il resteroit encore quelques Srévations 
sur la valeur réelle des soupes économiques , au lieu de dé- 
plorer avec un attendrissement affecté le sort des indigens 
forcés de s’en nourrir, se transportent dans les cantons les 
plus reculés des grandes cités, près des hommes qui ont à 
vaincre , et les chaleurs excessives:de la saison et la fatigue 
du jour, pour voir et goûter la soupe qu'ils préparent dans 
leur foyer; ce n’est souvent que de l’eau chaude assaisonnée 
avec un chétif morceau de lard, et dans laquelle nage un 
pain noir et compacte ; il n’y:en a pas un d’entre eux qui ne 
préférât la soupe aux légumes à un pareil potage. Rendons. 
moins indifférens les cultivateurs sur la possibilité d’obienir 
d’une petite quantité de terrain une grande quantité de sub- 
sistances : montrons-leur à tirer un meilleur parti des res— 
sources locales, et écartons de leur humble chaumière , les. 
maux dont le manque d’alimens ou leur mauvaise.-qualité sont 
presque toujours la principale cause. . 

. C'est PHROBARSMERE au zèle éclairé de Benjamin. Deles- 


ORG 4, 
sert, qu'on est redevable des plus précieux résultats à cet 
égard; son nom , lié nécessairement avec celui du comte de 
Rumford , rappellera long-temps des secours essentiels ren- 
dus à l’indigence ; c’est dans sa maison, et au sein d’une fa- 
mille vertueuse et patriarchale, que s’est formé le premier 
germe de la société des soupes économiques , réunion géné- 
reuse dont l’objet étoit de créer dans les momens les plus 
difficiles des ressources en faveur de cette classe intéressante 
que le défaut de travail et les événemens de la révolution ont 
plongée dans la plus affreuse misère. 


Tel fut l’élan de cette utile association, qu’il se commu- 
niqua rapidement à tous les ordres de l’état. J'ai vu dans des 
réduits qui n'offroient pas même de quoi se reposer un 
moment, et dont l'aspect seul eût repoussé bien loin 
nos égoïstes et dédaigneux sybarites, les membres des 
premières autorités de la France, des ex-ministres, des 
généraux, d'anciens magistrats, des hommes de lettres, 
des savans, des négocians, se disputer à qui s’occupe- 
roit le plus constamment et le plus efficacement, du prin- 
cipal aliment du pauvre, se confondre .avee. les respec- 
tables sœurs hospitalières pour aviser aux moyens de rendre 
cet aliment plus agréable et plus substantiel ; jamais la bien- 
faisance n'eut un caractère plus auguste ct plus touchant ; le 
ministre Chaptal , trop convaincu de l'insuffisance des secours 
que pouvoit accorder le gouvernement , n’oublia rien pour 
stimuler le zèle et la charité des préfets, sur le bien qu'ils 
pourroient répandre autour d’eux, en adoptant un système 
de nutrition qui décuploit le patrimoine de la misère. 


Grâces soient rendues à la vénérable Société des soupes éco- 
nomiques, devenue aujourd’hui la Société philanthropique , en- 
inultipliant les ressources alimentaires dans le désert! Avec 
d’aussi foibles moyens, elle a, pour ainsi dire, opéré le 
miracle de l'Evangile. (paRM.) Hi ra € sh 
: Quelle que soit la consommation de l’orge pour les usages 
précédens, elle se remarque à peine quand on considère 
celle qui est la suite de l'usage de la bière'dans Le nord de 
l'Europe. | ab» < | 


L 


Comme il n’a pas été parlé de cette boisson à l’article qui 
devoit lui être consacré , je vais y suppléer. 

On peut fabriquer de la bière avec toutes les graines fari-: 
neuses, et on en fait avec beaucoup de sortes, principale- 
ment avec le Riz, avec le MAïs et avec le SorGHo ou GRAND. 
Mizrer, dans les pays intertropicaux; avec le FROMENT, le 
SEIGLE et l’AVOINE en Europe ; mais c’est l'orge qui ést par-. 
tout préférée, et avec raison, parce que c’est celle qui con- 


48 OR G 


‘tient le plus de mucilage , et qui Me le plus de prin- 
cipe sucré par sa germination. D'ailleurs, l'orge réussissant 
dans les terres déjà épuisées par le froment , manquant rare- 
ment, fournissant beaucoup , est presque constantes à bas 


prix, ce qui est important , surtout depuis que les i impôts sur 
les boissons sont devenus si excessifs. 


Il y a leu de croire que les Celtes connoiïssoient la bière ; 
mais ne la fabriquant qu'en petit et pour la boire de suite, 
elle ne pouvoit être pour eux aussi importante que l’est pour 
nous celle dont nous faisons aujourd’hui usage. 


Sion employoit la simple décocton de l'orge, telle qu’elle 
est à sa séparation de l’épi, on feroit de la bière , mais elle 
seroit extrémement foible. On en obtiendroit d’un peu plus 
forte, si cette décoction provenoit dela farine de la même orge; 
mais c’est après avoir fait germer ce grain, après l'avoir fait 
dessécher et moudre , qu’on en obtient le plus. Aussi par- 
tout lui fait-on subir ; au préalable, ces deux opérations. La 
raison de ce fait, € ést que lafermentation vineuse ne s’effectue 
que dans les substances végétales pourvues de mucoso-sucré, 
et que plus ce mucoso-sucré est abondant, et plus elle est 
forte. Or, la germimation de l'orge augmente ce mucoso-su- 
cré, c’est-à-dire, transforme en sucre la portion d'AMIDON 
ou de FÉCULE qui y existe. [l suffit de mettre sous la dent un 
grain d'orge dans cet état, pour en être convaincu. 

Toutes les variétés d'orge ne sont pas également propres 
à la fabrication de la bière , le sucrion mérite la préférence ; à 
mais les brasseurs sont forcés de $e contenter de celle qu’on 
cultive dans le pays où ils sont établis. 


Pour faire gérmer l'orge , ôn la laisse après l'avoir forte- 
ment mouillée, se gonfler pendant deux où trois jours dans un 
cuvier, puis on l’étend en couche de l’épaisseur de deux pieds, 
dans une chambre , où on la retourne fréquemment avec une 

elle de bois. Pendant l'hiver on échauffe cette chambre. 
“PRE la germination est commencée ; on retourne encore 
plus fréquemment le grain. Ensuite, pour arrêter sa ger- 
mination , on le met en couche de cinq à six pouces , Sur des 
claies qu'on porte dans une étuve , ou qu’on verse dans une 
touraille, pour le faire sécher rapidement et Ge ct 
ment. 

On appelle touraille une petite pièce dontle sél est Que de 
larges dalles de pierre , ou garni de lames de cuivre ; sous 
lesquelles on fait du feu. Là l’orge est. contimiieHémmentr re. 
muée. 

La touraille est préférable àl étuve , ‘en ce qu’ on. y. brus- 
que plus facilement la dessication de l'orge; mais 1l: faut 


opérer avec attention, car l'orge grillée n’est plus propre à 
faire de la biere. 

Lorsque l’orge est bien desséchée et refroidie, onda passe 
au crible pour en séparer les ordures et les germes cassés , 
lesquels ne concourent en rien à la formation de la bièse:: 
puis on la porté au moulin pour la réduire en farine gros 
sière , appelée malte ou drèche. , 

Avec des soins, la drèche peut se conserver une année et 
plus ; mais eti général on lemploie dans lé mois. R 

Pour faire la bière, on met dans une tonne une quantité 
de drèche, proportionnée à la force qu'elle doit avoir 
et on verse dessus de l’eau bouillante, en quantité télle 
qu'on puisse facilement reïnuer le tout avec un râble. 
Après un quart d'heure de repos, on ajoute de la nouvelle 
eau et on agite de nouveau ; enfin on achève de remplir avec 
de la nouvelle eau. Deux ou trois jours après , selon la cha 
leur de la saison, l’éau de la tonne est vidée dañs une autre ;, 
ét elle est remplatée par dé l’autre; mais à un degré de 
chaleur moindre que cellé connue précédement , et on brasse. 
On laisse reposer cetle, seconde brassée moitié moins du 
temps que la première. Ps EVE 

Les deux eaux réunies, reçoivent la quantité de houblon 
négessaire., quaniilé proportionnée au temps qu'on veut con- 
server la bière, à son.degré de force, au goût des consom-- 
maïtcurs (c’est de trois à quatre livres par tonne). Cela fait 
la ligaeurest.transvasée dans une grande chaudière couverte , 
où elle doit bouillir pendant une heure ou deux à un feu mo- 
déré.;.puis elle passe dans un vaisseau appelé d’abord 41 
pient, où élle précipile ses impuretés > et où le houblon est ar- 

rêté par un filet à mailles étroites, et écoulée ensuite dans ün 
réfrigérant, TE 

La liqueur ayant perdu la plus grande partie de ça a 
leur , est conduite dans une grande cuve ; on ÿ äjouté une 
certaine quantité de levure: de. bière. Là elle fermente jus 
qu’au point qu’on désire, et quand elle est arrivéé à Le point 
onla transvide dans des tommeaux où elle éprouve une nou. - 
velle fermentation ; et on la clarifie avec de la gélatine ou 
colle forte. C’est dans. cet état que la bière’est livrée à É 
consommation: 9 | 

On met la bière en bouteilles après quelques jours de sé- 
jour dans les tonneaux; car il suffit qu’elle ait quelques com- 
* munications avéc l'air pour qu’elle s’altère et perde toute sx 
qualité. Les bouteilles de terre cuite ou grès. sont préféra- 
bles à celles de verre, comune moins cassantes, Là, elle-peut 

7 


* 


D à OR G 


se conserver bonne pendant plusieurs années, et étre en. 
voyée au loin, même dans les pays Les plus chauds. 

On tire fort peu d’alkool de la bière par la distillation. Le 
vin renime seulement le système musculaire dé l’homme ; 
non-sculement la bière produit le même effet, quoique à un 
degré inférieur, mais de plus elle nourrit... Vix. 

Je n'ai pu donner des indications rigoureuses des propor- 
tions des ingrédiens de la bière , parce que ces proportions 
varient sans fin, selon ia saison, selon la nature des ingré- 
diens , selon la force , la durée, etc., qu’on se propose de 
dounér à la liqueur. Chaque brasseur se forme à cet égard 
une pratique particulière , différente de celie de ses voisins. 

En général, plus on opère en grand, plus la bière est 
bonne et revient à bon marché. C’est de Londres, où l’on 
brasse à la fois des centaines de tonnes de bière, que sort la 
meilleure. | ; 

Plusieurs plantes résineuses et amères peuvent être subs- 
tituées au houblon dans la composition de la bière. On cite 
en Europe le MEÉNYANTHE TRIFOLIÉ, la PETITE CENTAURÉE, 
la GRANDE GENTIANE, le BUIS, etc. | | 

La drèche épuisée de mucilage et de principe sucré ést 
encore excellente pour la nourriture et l’engrais des bestiaux. 
On peut mème la faire entrer avec avantage dans lé pain des 
pauvres , lorsque les grains sont chers. Elle peut encore être 
employée sur les terres , au lieu de fumier. 

Ïl est possible de faire de la bière avec la plupart des . 
plantes qui contiennent une grande quantité de mucilage. 
Ainsi, dans les parties reculées de l'Amérique septentrionale, 
on en fabrique avec les sommités du PIN Du CANADA, Hemloc 
spruce , et en généralavec celles de tous les pins , ainsi qu'avec 
l'écorce du laurier sassafras.J’en aï bu dans le pays, et j'ai jugé 
qu on pouvoit facilement , par une préparation plus soignée , 
les rendre toutes deux fort agréables au goût. | 

Parmi les autres espèces d'orge , je n’ai à citer que l'ORGE 
pes MURS et l’ORGE DES PRÉs. La preinière croît abondam- 
ment Le long des chemins , sur les murs et autres lieux secs. 
Elle est annuelle , et sert de type au genre ZÉOCRIFON. Les 
bestiaux ne la mangent que lorsqu’elle est jeune. La détruire 
est souvent fort long et fort difficile. La seconde se trouve 
dans les prés , et fournit un fourrage excellent. Elle est éga- 
lement annuelle. Îl est fâcheux qu’elle soit aussi peu com- 
rune. (B.) 

ORGE PETITE. On donne ce nom à la CÉVADILLE. 

EE (.) 

. ORGE RIZ. C'est l'ORGE A LARGES Épis. Voyez au mot 

Orcx. (2) 


OR! br 


. ORGEAT. Liqueur composée d’une décoction d'ORGE, 
d'une émulsion d'ÂAMANDE-DOUGE et de SUCRE. 

. IL fut un temps où le sirop d'orge formoit une des parties 
importantes du commerce des limonadiers de Paris; aujour- 
d'hui sa consommation est beaucoup diminuée , probable- 
ment parce qu'on s'est aperçu que son usage CausoWÿ souvent 
des indigestions. On en trouve cependant toujours dans Îes 
cafés et chez les droguistes. 7, SiROP. (&.) 

ORGEVAO. Ün des noins de la VERVEINE, en Portu- 
gal. (LN.) | | 

ORGEHE. C'est le nom nicéen du ‘ÉRIGLE MILAN. (DESM.) 

ORGLISSE. C'est la RÉGLISSE SAUVAGE, espèce du 
genre ASTRAGALE, Ast, glyctphyilos. (ILN.) 

: ORGNE. Nom picard du CANAKD SIFFLEUR. (V.) 
. ORGUE DE MÉR.C'est le TUBIPORE MUSIQUE parmi les 
marchands. (B.) 

ORGU EILH. C’est PORVET , en Provence. (8.) 

ORGYIE , Orgyia. Genre de plantes établi par Stack- 
house , Néreide Britannique, aux dépens des VaR&cs de Lin- 
næus. Ses caractères sont : fronde simple, irès-longuc, à 
côtes , pourvue de chaque côté d’une membrane mince, ru- 
gueuse, luisante, et de folioles ovales, à l'aisselie des- 
quelles se forment les saillies séminifères. 

Ce genre renferme deux espèces, les ORGYIES ESCULENTE 
ct TÉTRAGONE, toutes deux figurées pl. 20 du grand ouvrage 
de l’auteur précité. (B.) 

ORHEU WEL. Nom allemand du MOYEN Duc. (v.) 

ORHOTA. Nom du GENSENG , en T'artarie. (B.) 

ORIACHLOE. L'un des noms que , du temps de Dios- 
coride , on donnoit, en Afrique, à l'ÉRYNGIUM. (LN.) 

ORIBA. Ce genre, fondé par Adanson , sur l’anemone 
palmata, n'a pas été adopté. (LN.) 

ORIBASE, Oribasia. Nom donné par Gmelin aux plantes 

décrites par Aublet sous celui de NONATELIE, et qui ont été 
réunies au genre PSYCHOTRE. (8.) 
. ORIBATE, Oriba'a , Lat., Oliv:; Acarus, Linn., Geoff, 
Deg., Fab. ; Gamasus, Fab.; Notaspis, Hermann.Genre d’a- 
rachnides trachéennes , famille des holètres, tribu des aca- 
rides, section des trombidites , ayant pour caractères : palpes 
sans appendices mobiles à leur extrémité ; des mandibules ; 
ces organes , ainsi que les autres de la manducation, cachés 
sous une espèce de museau; huit pattes presque égales et 
uniquement propres à marcher; corps recouvert d’une écailie 
ou d’un derme solide, en forme de carapace. 

Hermann fils, dont les observations entomolosiques et 


Fa DO RT 
relatives aux insectes aptères de Linnæus, n’ont paru que 
quelques années après sa mort, avoit jugé que les acarus co- 
lecptratus , gen ‘u/atus de Linnæus, devoient former un genre 
propre, el qu 7k nomina nolaspis. J'avois eu la même idée, 
paisque j'avois établi, antérieurement à la publication de cet 
ouvrage, cette coupe générique sous la dénomination d'ori- 
bale ré des caract. génér. des insect.). 

Ces acarides ont le corps ovoïde où arrondi , renfermé 
sous une peau plus solide que celle des autres animaux, de Fa 

éme tribu qui leur forme une sorte de bouclier ou plutôrde 
carapace is ne sont point parasites, ct on les trouve errans 
daet Là, mais avee lenteur , sur les pierres, sousles écorceset 
dans les mousses. Plusieurs espèces sont remarquables par 
leurs cuisses rentiées et en massue à. ôu ipar d’autres caractères 
des articulations de leurs pattes, ainsi-que par le nombre des 
crochets du bout des tarses qui varie, selon Les espèces, d’un 
à irois; les côtés du corps font quelquefois des saïllies en 
manière d’angies où d'ailes. La figure da bouclier et sa sur- 
fice présentent aussi des particularités, ver doivent fixer l at- 
teution de Fobservateur. G | 

ilermaun a représenté, dans son 1 Mérioire aprérolagique ? 
une douzaine d'espèces. Je renvoie à cé travail, ainst qu'à 
l'extrait GE en à doinér@hyiér , arlicie OnIBATE de l'Eu- 
cyclopédie méthodique. | 

Une des espèces des plus communes ést F'ORIBATE Te 

CULÉE, oribala geniculala ; acarus corticalis, Degéer, Sôm 

corps n’a guère quan quatl de ligne de diamètre ; ilest ovoï- 
de , arrondi postérieurement , conique en devant, branet 
parsemé de poils irès-fins; Îles pattes sont de la longueur du 
COTPS ; avec Les cuisses renflées ; À les tarses ont rois crochets 
à leur extrémité. On fa irouve sur les pierres et: sous les 
écorces des arbres. (L.) 

ORICHALCUM. Chez les anciens, on donnoit.ce nom 
à un métal réputé plus précieux que l’or , et qui, dèsle temps 
de Platon, n'étoit plus connu que de nom, On avoit aussi un 
érichaléum factice , qui paroît avoir été, sans presque aucun 
doute , notre laitet: H y à deux versions sur F étymologie du 
nom d'orichalcurm ou'aurichalcum. Par la première, il signifié - 
rait le cuivre de inontagne, en grec, et par la seconde, ilvou- 
droit dire cuivre etôr. I n'est pas difficile de deviner pourquoi 
jes anciens avoient donné ce dernier nom au laiton. Maintc- 
nant ORICHALQUE où AURICHALQUE signifie ORIPEAU: c'est 
le laiton battu ou réduit en lames, donton fait la fausse dor ure. 
Voyez LaïTON et CUIVRE. (EN.) | | vs 

OGRICHALQUE. 7. ORiCHAEeuM. (IN) 

GRICOUFCF article VADFOËR: (V). VERSO 

ORIENT. F. Est. (Par) 


t 


À: 0; CA DA 53 

ORIENT. Les joailliers se servent de ee mot pour dési- 
gner la belle couleur nacrée des perles et les briilans reficis 
des pierres précieuses. (DESM.) : Ç 

ORIENTALES. On donne ce nom aux pierres précieuses 
qui jouissent de toute la perfection dont elles sont suscepti - 
bles: et l’on appelle occidentales celles qui pèchent par la cou- 
leur.ou le défaut de dureté. El ÿ a des pierres européennes, 
süriout parmi les agates, qui par lenr perfection méritent de 
porter le nom de pierres orientales. PV. le mot OccipENTarESs. 

Lé _  (PAT.) 

ORIGAN, Marjolaine, Origanum, Einn. ( didynamie gym- 
nospermie.) C’est un genre de plantes de la famille des labiées , 
qui se rapproche des clinopodes et des fhyins, et dans lequel 
les épis de fleurs sont serrés, courts, de la forme d’un petit 
cône, quelquefois à quatre côtés, et réunis plusieurs ensem- 
ble sur.un pédoncule commun. Les fleurs sont munies de 
bractées ovoïdes , colorées, et qui se recouvrent les unes Îles. 
autres. Le calice estinégal , tantôt à cinq dents , tantôt divisé 
en deux parties; la corolle monopélale avec un tube com- 
primé plus long que le calice, et un limbe partagé en deux 
lèvres , dont la supérieure est plane et échancrée, et l'infé- 
rieure. à trois lobes à peu près égaux; elle renferme quatre 
élamines, deux longues ct deux courtes, un germe supé- 
rieur, carré, et un style mince couronné par un stigmate 
Jégèrement fourchu. Le calice tient lieu de péricarpe , et con- 
tient quatre semences nues et ovales. 

Ce genre comprend une vingtaine d'espèces, parmi les- 
quels se placent le DierAmE pe CRÈTE et les MaRJOLAISES. 
( W. ces articles. ) Nous ne ferons mention ici que de quatre 
de ces espèces, dont trois sont d'usage en. médecine ; la qua- 
trième est cultivée dans les jardinscomme plante d'ornement. 
Ce sont :. 

L'OrIGAN COMMUN ou SAUVAGE, appelé aussi le grand ori- 


-gan, la marjolaine & Angleterre, sauvage ét bâlarde , Origanum 


wulgare, Linn. Cette espèce croît en Europe ei au Canada : 


cileest commune en France , en Aliemagne, en Angleterre : 
son caractère spécifique est d’avoir ses fleurs disposées en 
épis obronds, et entourées de bractées ovales plus longues 
que les calices ; sa racine est vivace. 

+ L'odeur de l’urigan commun est pénétramie, aromatique et 
analogue à celle du #hym : sa saveur est vive et un peu Âcre. 
Cette plante passe pour être cordiale, apéritivé, détersive e & 
résolutive. On en tiré une huile essentielle, une eau distiliée : 
on en fait un sirop, une eonserve. Son huile essentielle. 
Apaise des douleurs de dents. Ses feuilles et ses fleurs réduites. 
en poudre sont céphaliqués et propres. à faire eouler les séro- 


174 OR 1 


sités par le nez. Les feuilles infusées comme du thé ; réta- 
blissent [a transpiration ; séchées au feu, et mises toutes 
chaudes dans un linge dont on couvre bien la tête , elles gué- 
rissent le torticolis et soulagent dans ie rhume de cerveau : 
on s’en sert aussi dans les demi-bains. L’origan mêlé à la 
bière, la rend plus enivrante et l'empêche de s’aigrir. Dans 
le Nord , on l’emploie dans les sauces, et on en fait souvent 
usage en guise de tabac. En Suède, les gens de la campagne 
teignent leurs laines en rouge et en pourpre avec ses soin- 
mités. Les chèvres, Îles moutons, les chevaux mangent 
cette plante; les vaches n’en veulent point. 

L'origan sauvage peut servir de décoration dans les jardins. 
Il offre qnelques variétés dans ses fleurs, et une variété à 
feuilles panachées. Il se reproduit abondamment de lui-même 
par ses semences ; on le multiplie aussi en divisantses racines 
en automne. Toutes les expositions lui conviennent ;'el il se 
plaît dans tousles sols, pourvu qu'ils ne soient pas trop hu- 
mides. dia 

Le PETIT ORIGAN ou la PETITE MARJOLAINE SAUVAGE, 
Origanum humile, Mus. , à une racine vivace , des tiges car- 
rées, inclinées vers laterre, des feuiltes oblongues, velues ct 
sessiles, et des fleurs disposées en épis aux extrémilés des 
tiges. Les vertus et les propriétés de cel origan sont les 
inêmes que celles du précédent. On le multiplie de la même 
manière. | 

L’'ORIGAN PRÉCOCE , Origanum heracleoticum, Linn., appelé 
par quelques-uns marjolaine de pot, marjolaine douce d'hiver. 
Ses epis de fleurs sont longs’, rapprochés en paquets, portés 
par des pédoncules , et garnis de bractées de la longueur des 
calices. Quoique originaire de la Grèce , il supporte l'hiver 
dans notre climat. Sa culture est la même que celle des deux 
espèces ci-dessus : on le multiplie par la division de ses ra- 
cines, qui sont vivaces. 

L'ORIGAN DE CRÈTE, Origanum crelicum , Linn. , à épis de 
fleurs longs, droits, faits en forme de prisme, et disposés en 
#rappes, ayant des bractées nombreuses deux fois pluslon- 
sues que les calices. Il vient spontanément en Crète:  : 

Linnæus raconte, dans son Voyage de Westgothie, que le 
prevôt Walbors a préparé, avec l'origan, un thé si.parfaite- 
nent semblable au #hé-bou de la Chine, pour la forme, la 
crandeur des feuilles, la couleur , l’odeur.et le goût , qu'il est 
impossible d’en remarquer la différence, si l’on nest pas 
très-grand connoisseur en thé : quand:.on y est habitué, ibest 
aussi agréable à boire que celui quinous vient desChinois.(p:) 

ORIGAN DE MARAIS (Origanum palustre, P. Ainman } 
C'est l'EUPATOIRE COMMUNE. (LN.) th és 


ORI 55 


: ORIGANIS. Dans quelques éditions de Dioscoride, ce 
mom est synonyme de MaARuM. V. ce mot.(LnN.) 

ORIGANOS et ORIGANON, des Grecs, Origanum et 
Cunila , des Latins. Ces noms désignoient diverses espèces 
de plantes chez les anciens ; et d’après les propriétés et le 
peu qu’en disent T'héophraste, Dioscoride, Pline , etc., on 
peut croire que ce sont des labiées, et très-probablement 
quelques-uns de nos fhyms et de nos origans. On a cité aussi le 
clinopode commun et le polion. On donnoit encore le nom 
d’origanon , chez les Grecs, au chrysocome, à l'eryngion et au 
geranion. 

Théophraste mentionne deux espèces d’origanos : l'un sté- 
rile , noir; l’autre blanc et fertile. D'ioscoride en a quatre ; 
savoir : l’enilis, ainsi nommé parce qu'il plaisoit aux ânes ; 
l'heracleoticum ; V'agrioriganum , eu l'origan sauvage ; et le #ra- 
£origanum , ou l’origan fétide. Pline décrit tous ces origanur? 
d'une manière très-embrouillée et sous les noms de cuurla 
et d’origanum. On reconnoît qu’il a voulu parler des mêmes 
espèces que Dioscoridé et d’autres , qui, de son temps, 
étoient placées avec les origanum. Selon lui, les meilleurs or- 
ganum se tiroït de Smyrne et de Crète. Ces plantes, jouis- 
soient des propriétés, particulières aux labiées et surtout de 
celles d’être vulnéraires, échauffantes et céphalalgiques. 

Le nom d'origanos a deux étymologies grecques différentes : 
suivant l’une , il signifie joie des montagnes ; car les plantes qui 
le recevoient croissoient sur les montagnes. Selon la seconde 
étymologie, il exprimeroit éclaircir la vue, parce que c’étoit 
l’une des propriétés atiribuées aux origanum. 

_ Le genre origanum, Linn., présente des espèces nommécs 
sybvestre , heracleoticum , onites, qui ont été considérées comme 
trois des espèces de Dioscoride ; le ‘hymus tragoriganum seroit 
la quatrième. nt. 

Les genres origanum et majorana, de Vournefort , for- 
ment le genre origanum, Linn., aux dépens duquel Moënch 
a fait son amaracus, genre non adopté. 

Le nom d'origanum a également servi pour désigner quel- 
ques plantes Jabiées autres que celles qui appartiennent au 
genre origanum , Li. (LN.) | 

ORIGERON. Synonyme grec du nom de pulsatilla, 
donné à plusieurs espèces d’anémones. (LN.) 

ORIGNAC. 7. ORIGNAL. (s.) | 

ORIGNAL ou ORIGNAUX. Ce sont les noms que l'on 
donne à l’élan dans le nord de l'Amérique. V. au moi CErr, 
Phistoire de l'ELAN. (nEsM.) 

ORIGOME. BourGEONS SÉMINIFORMES qui sorient , 
après leur développement complet , des tubercules dont les 


À 


 - ORI. 


expansions des HÉÉPATIQUES sont parsemées , et qui ‘n’ont 
aucune connexion avec les organes de la frucüfication de ces 
singulières plantes. Lorsqu'on les met en terre , ils reprodui- 
seni des individus semblables à ceux dont ils sortent. (B:). 

ORILLETTE. C'est la MÂcue dans quelques lieux. (8.) 

ORIMANTRE , Orimanthis. Genre de plantes marines , 
décrit par Rafinesque-Smaltz. Les espèces de ce genre sont 
des corps, de forme et de substance diverses , dont les fructi- 
fications affectent la figure de fleurs et de cellules éparses sur 
toute leur surperficie. Elles diffèrent des LEPTORIMES ( V. ce 
ot), parce qu’elles ont leurs fructifications poriformes, répan- 
dues sur toutes les faces de la substance. | 

M. Rafinesque pense que beaucoup d'espèces d'ULVES 
devront se rapporler à ce genre. | 

© L'ORIMANTHE VÉSICULEUSE , Orimanthrs pesiculala, à la 
forme d’une vessie gonflée, voûtée, lobée, onduleunse, groupée, 
difforme, cartilagineuse, d’un brun jaunâtre, avec les fleurs 
éparses sur toute la surface extérieure. Elle est irès-commune 
sur les coquilles. de moule de Palerme, et recoit, en Sicile, 
le nom de beretia di Turcg , où de turban de l'urc. 

L ORIMANTHE FOLIACÉE , (Orimanthis foliacea, est membra- 
neuse , foliacée, plane, lobée , onduleuse , blanchâtre ; ses 
cellules sont presque égales en dimension et répandues sur le 
côté inférieur. Elle croît sur les fueus et est attachée par un 
point. {lle a les cellukes rondes ou ovalés. A 
: y a lieu de croire que ce genre se rapporte à la famille 
des alcyonidiées de Lamouroux. (DESM.) R 

ORINE. L'un des noms de Papios chez les Grecs. Cette 
plante est peut-être l’euphorbe ou tithymale du mêmenom. 


(LN.) 
ORINOS. Nom grec de la MÉSANGE À LONGUE QUEUE. 
| -(v.) 


ORIO, ORIOL, ORIOT. C’est ainsi qu’en divers en- 
droits l’on désigne le Lori0T. J. ce mot. (v.) vs 
ORIOLUS. Nom générique que Linnæus à imposé aux 
cassiques < troupiales , carouges, baliimores et loriots; maïs qüi , 
“ans ce Dictionnaire, n’est appliqué qu'a ces derniers: (v.) 
ORION, Orium. Genre de plantes établi par Desvaux, 
pour placer la VÉSICATRE LANUGINEUSE de Poiret. [1 luidonne 
pour caractères : silicule comprimée , monosperme, orbicu- 
faire , échancrée profondément au sommet, et dentée en ses 
bords. P. pl. 25,n.° 10 de l'ouvrage de l’auteur précité, 1n- 
ütulé: Coup d'œil sur Les plantes de la famille des cruct/ères. (B.) 


4 


OR I | ÿ 
UE = 


ORIOUX. On donne ce nom au SCOMBRE MAQU 
REAU. (B.) 

ORIPEAU. 7. ORICHALCUM. GX.) 

ORISEL. Nom qu’on donne, aux îles Canaries, à une es- 
pèce de GENËT. V. ce mot. @) 

ORITES. Nom grec de la Mésance A LONGUE ne 

(y 

ORITES,, dite aussi SIDÉRITES, est, selon Pline, 
une pierre onde réfractaire au feu, Il y en avoit de trois 
sortes selon Louis Dulcis, Albert et Boëce de Boot. La 
première avoit la forme ronde; broyée et mêlée avec de 
l'huile rosat, elle guérissoit les plaies et Les morsures faites 
par les bêtes sauvages ou venimeuses. La seconde sorte étoit 
verte, marquetée de blanc ; elle préservoii de tous accidens. 
La troisième , aussi mince qu'une lame de fer, avoit la pro- 
priété d'empêcher l’enfaniement , et même de faire avorter. 
Ces pierres sont inconnues. (LN. ) 

ORITES, Orites. Genre de plantes de la tétrandrie mo- 
nogynie et dé la famille des PROTÉES , qui contient deux ar- 
brisseaux originaires de la Nouvelle Hoande: 

Les caractères de ce genre consistent: en un calice de 
quatre folioles régulières, recourbées à leur sommet, et por- 
tant les étamings dans leur milie® ; quatre. glandes entourant 
l'ovaire, qui est sessile, à deux ovales: et est surmonté d'un 
style voie : à stigmate abus verlical: en une capsule coriace 
a une seule loge , contenant des semences ailées à leur som- 
met. 

Le genre XILOMÈLE diffère à pcine de celai-ci. (B.) | 

ORITHIE, Orithia, Fab.; Cances, Herbst. Genre de 
crustacés décapodes , de la famille Le brachyures , tribu 
des nageurs, ayant pour caractères : test presque ovoïde » 
rétréci et largement tronqué en duonure : antennes extéricu- 
res plus courtes que les intermédiaires; yeux situés à l’extré- 
inité d’un pédicule assez long , grêle et cylindrique ; fosset- 
tes destinées à les recevoir, grandes, occupant la largeur an- 
térieure dutest, à l'exception da mlieu ; second article des 
pieds. mâchoires extérieurs en forme de triangle étroit, al- 
Jongé :et' pointu au bout; serres épaisses, de lôngueur 
moyenne, épineuses ; les six pieds suivans 2 ibilätoires: ceux 
de ps troisième et quatrième paire les plus longs de tous; les 
detix derniers terminés en nageoire. 

Par la forme de leur dernière paire de pieds , ces crusta- 
cés avoisinent les portunes ; mais sous d’autres considéralions , 
ils sont ” rapprochés des décapodes de la tribu des irian— 
sulaires. Es tiennent des matutes et des dorippes. Onne connoit 

ntore qu'une scie espèce, et qui est propre aux micrs de 


58 (OR 


la Chine. Fabricius lui a donné le. nom de mamillarïs ; 
Elle avoit été figurée par Herbst, Crust., pl:17, fig. 
101. Son test est long d'environ quinze lignes et a un peü 
moins en largeur. Il est iuberculé , iriépineux de chaque 
côté , avec deux taches annulaires et rougeÂtres sur ledos, et 
le chaperon ou l’espace interoculaire un peu avancé, armé 
de cinq denis. Les pinces en ont aussi quelques-unes sur leur 
tranche supérieure ; les doigts sont pointus et dentelés; les 
autres pattes ont des bandes transverses , rouges. Je n’ai vu 
que des individus mâles ; leur queue est petite, en forme de 
triangle allongé , et composée de sept articles distincts; les 
six premiers sont tranversaux et presque de la même largeur ; 
l'extrémité postérieure du second est un peudilatée en forme 
de tranche aiguë, velue, avecune dent au milieu du précédent, 
les côtés du troisième se terminent chacun par une saillie an- 
gulaire. Le dernier a la figure d’ua iriangle. La queue de ces 
crustacés a ainsi des rapports avec celle des coristes. La poi- 
trine est orbiculaire. (1..) | 

ORITINA. Genre de plante de la famille des PROTÉES, 
établi par Robert Brown, et qui rentre dans le genre orites. 

(Lx) 

ORITORIUS. Petite pierre analogue à l’Æüite, et dont 
l'intérieur remue lorsqu’om la secoue. Elle est décrite par 
Louis Dulcis, cité par Boëce de Boot, qui après avoir rap- 
porté la vertu fabuleuse de cette pierre , d'après Dulcis, s'é- 
crie : Qui est-ce qui n’admirera pas la sottise de cet rt 
En effet, cet auteur s'exprime ainsi sur cette pierre. Sa su- 
perficie extérieure est lissée, frêle ; étant liquéfiée dans lesue 
de basilic avec du sang d'Ochenis et de la tête d’Omis, ajou- 
tant de l’eau, et mise dans un verre, elle monire ses forces , 
parce quesi quelqu'un met le doigt dans cet onguent, et qu'on 
touche du bois, du métal ou des pierres irès-dures , il les 
rompt incontinent. (EN.) 
= ORIXA, Orixa. Arbrisseau du Japon, décrit et figuré par 
F'hanberg, et qui formoitun genre, depuis réuni à l’OTRÈRE. 
On croit que le Leprade Loureiro doit aussi faire partie de 
ce genre. (B.) é 

ORIZELON.C'est l'un des noms que les Grecs donnoient 
à leur CnamMÆriTys. F. ce mot. (LN.). 

ORKISZ. Nom polonais de l'ÉPEAUTRE (Triticum spella, 
Linn).(LN.)  %* RTE | 

ORKNEY-BEANS. Les Anglais connaissent sous ce 
nom diverses espèces de fruits, qu’on trouve sur les rivages. 
des îles Orkney, près de l'Écosse. Ces fruits ne sont point 
produits par des arbres de ces îles, mais ils sont rejetés par 
les courans de l'Océan et paroissent venir des côtes d'Amé- 


OR M Eq 
rique; ce qui est d'autant plus certain, que l’on a reconnu 
que plusieurs d’entre eux croissoient à là Jamaïque. On oh- 
serve de semblables transports de fruits sur les autres côtes 
du nord de l Europe. (EN.) | 

ORLENBAUM et ORLIN. Noms allemands de l’AUXE 
( Betula alnus ). (LN.) 

ORLERS. Nom donné au MANGANÈSE LITHOÏDE de la 
mine d'Orlez, près d'Ekatherinbourg, en Sibérie, employé 
par les Russes pour faire des boîtes et des iabatières. (LN.) 

ORMAER. La PaniseTTE et la DouCE-AMÈRE reçoivent 
ce nom dans la province de Gothlande , en Suède. (LN.) 


ORMEouORMEAU,ORMEDES CHAMPS,ORME 
BLANC ou VELGAIRE, U/mus campestris, Linn. Arbre de 
première grandeur , originaire du midi de l’Europe, et que 
lon cultive jusque bien avant dans le nord. Il est com- 
mun dans le voisinage des habilations, le long des grands 
chemins et dans les promenades publiques. Il étend fort au 
loin ses racines dans laterre, et s'élève à une très-grande hau- 
teur. Son tronc est droit, bien proportionné, et revêtu d’une 
écorce dure, crevassée , brune, rougeâtre , ou de couleur 
cendrée à l'extérieur, blanchâtre et souple en dedans. Son 
bois est robuste, compacte et d’une teinte jaunâtre tirant un 
peu sur le rouge. Ce bel arbre se divise en rameaux nombreux 
et étalés, présentant une cime ample , touffue et bien garnie 
de feuilles qui varient dans leur grandeur; elles sont alternes, 
simples, entières, communément rudes à leur surface , deux 
lois dentées sur leurs bords, pointues à leur sommet , arron- 
dies à leur base, ayant un des côlés plus court et plusétroit 
que Pautre. Ce dernier caractère est propre à l’orme, et 
sert à le distingner de plusieurs auires arbres qui s’en rap- 
prochent. On voit aussi sesjeuncs tiges ou. ses feuilles souvent 
chargées de grosses vessies produites par des pucerons qui 
les habitent. Ce sont de fausses galies. 

- Les fleurs de l’orme naissent avant ies feuilles. Elles sont 
groupées au sommet des rameaux et soutenues chacune par 
un três-court pédoncule. Leur couleur esi herbacée et un peu 
rougcâtre. Leur calice ( ou coroile } est formé d'une seule 
pièce, faiten cloche, et découpé sur ses bords en cinq parties 
droites, vertes en dessous, colorées intérieurementet persis- 
tantes. Ces fleurs ont cinq étamines plus longues que le ca- 
lice, et un ovaire aplati, surmonté de deux courts styles à 
stigmates velus. Le fruit est un péricarpe elliptique ,; nommé 
sainare, Comprimé, échancré, bordé d'une membrane, ren- 
fermant une semence lenticulaire , blanche ei douce au goût. 

Le genre de l’orme fait partic de la pentandrie’ digynie et 

| 


bo OR M 
de la famille des amentacées de Jussieu (de celle deson nom 
suivant quelques botanistes ). | 
L’orme est d’une fécondité merveilleuse; il vit jusqu’à cent 
cinquante ans , el peut rapporter chaque année de vingt-cinq 
à trente mille graines; ainsi, à la finde sa vie, ilen a donné qua- 
ire millions et demi, provenus d’une seule. Si on ajoute à ce 
nombre la postérité existante de chacune de cesgrainesavant 
lescent cinquante ans révolus, que. de milliards ne faudroit-il 
pas compier pour exprimer ua tel produit! © atitudo ! 
La croissance de l’orme est assez rapide ; il réussit presque 
partout, et se multiplie avec la plus grande facilité , de se- 
mences, de marcoites ou de rejetons enracinés. On peut le 
iransplanter depuis un an jusqu’à vingt ans. ‘l'outes ses par- 
Ues sont reproductives ; on a vu des arbres sortir de quelques 
copeaux qu'un charron avoit jetés sur son jardin. | 
La graine de l’orme est mûre ettombe dans le moïs de mai. 
Il fant la semer sur-le-chanip, mais sans la recouvrir. En la 
répandant sur un terrain bien meuble, et l’arrosant ersuite 
pour l’y fixer contre le vent , elle lèvera à souhait. C’est, de 
toules les semencesd’arbres, celle qui se développe le plus tôt. 
Elle lève cinq à six jours après qu’elle a touché laterre, et 
pousse une tige d’un pied de haut avant le mois de novembre. 
Une voie très-courte pour multiplier cet arbre , ést celle des 
rejelons qui sortent de ses racines , soit lorsqu'il est en pépi- 
mère , soil lorsque dans un âge avancé on le coupe exprès 
par le pied. Mais les ormeaux ainsi élevés ne sont jamais aussi 
beaux que ceux venus de brins, c'est-à-dire par le semis. 
Ce sont les semis qui ont donné naissance à un si grand 
nombre de variétés d’ormes. Les autenrs sont peu d'accord sur 
les noms de celles qu’ils décrivent ; if ne faut pas en être sur- 
pris. En semant de la graine du même arbre, on én obtient 
à larges feuilles et à petites feuilies, de tardifs et de hâtifs, à 
écorce lisse etraboteuse; dans quelques arbres,les feuilles sont 
trèés-rudes ; dans d'autres, très-glabres et luisantes. Il y'a des 
variétés qui s'élèvent plus haut queles autres. fly en a dontles 
branches s’élancent avec lafarme pyramidale, tandis qued’an- 
ires affectent la direction horizontale. Kofin ; pendant que le 
botaniste déerit , et que Île cultivateur sème, la nature se joue 
dans les accidensetles formes donvelle revêt cet arbre, et met 
en défaut la science du premier et les espérances du second. 
4t en est ainsi de toutes les plantes qui ont quitié depuis long- 
temps leur état primitif et sauvage, pour éntrer dans le do- 
maine de l’homme. Les soins divers qu’il leur rend , l'éduca- 
tion variée qu'elles reçoivent , les circonstances chaque jour 
nouvelles auxquelles elles sont soumises, les pays et les chi 
mials différens qu’on leur fait parcourir, changent à la longue 


ORM Gr 


leur port, leurs mœurs et leurs habitudes. A peine en les 
voyant reconnoît-on leur type originaire ; fa imain de l’hom- 
me l’a presque effacé; et dès ce moment ces plantes qu'il a 


conquises sont devenues en quelque sorte capricieuses et in- 
constantes comme lui. 


L’orme à aù subir ces changemens. On le cultive de temps 
immémorial en Europe : c’étoit l'arbre favori de nos aïeux. 
ls en bordoïent les grands chemins et les promenades; ils 
le plaçoient autour de leur demeure pour leur servir de point 
de vue ou d’abri, On sait que le ministre Sully ordonna d’en 
planter à la porte de toutes les églises paroïssiales séparées 
des habitations. Il existoit encore avant la révolution plu- 
sieurs de ces arbres auxquels, par reconnoissance, on avoit 
donné dans quelques endroits le nom de Rosnt. Al n'étoit pas 
rare d’en trouver dont le trone avoit quinze ou dix-huit pieds 
de circonférence , ‘et qui étoient de la plus grande hauteur. 
En Jialie, on se plaît à marier l’orme avec la vigne, c'est ce 
que les Laiins nommoient w/mus morte. La tige de l'arbre 

soutient la plante sarmenteuse, et ses rameaux sont enire- 
lacés de pampres veris chargés de fruits: 251, 510 ÿ 


ll est utile d’élaguer l’orme, surtout dans sa jeunesse. On 
Jai fait tort quand on altend , pour cette opération , que ses 
branches soient trop fortes. Mais il suffit de supprimer , à 
mesure qu ilcroît, les branches inférieures jusqu’à la hauteur 
de vingt à vingt-cinq pieds au plus. Quand on le plante Le 
faut se garder de l’étéêter, : ‘parce que son intérieur s’altére- 
roit.- La conservation de'sa tête dépend alors de celle de son 
pivot, qui est essentielle ; moins pour assurer la reprise de 
d'arbre , que pour garantir sa force et sa durée, et pour 


arrêter la PRnanee naturelle de ses racines à tracer de tous 
côtés. 


L’orme , considéré commeun arbre nom peut figu- 
rer non-seulement dans les bordures des chemins , dans les 
avenues, mais encore dans les massifs ; il peut. suppléer Fa 
charmille dans. les lieux où, elle. ne prospère pas. Comme 
il se prêle à toutes les formes, par la souplesse de ses ra- 
meaux ; il est propre à faire des quinconces, des palissades, 
des Gébiacts ou salles de verdure. On peut aussi en garnir les 
bords des prairies , ceux des élangs, et les cours desfermes:; 
son vmbrage estaussi sain pour les animaux que pour l’homme, 


Comme arbre utile, l'orme mérite ‘d’être placé après les 
remiérs arbres de’nos forêts. Son bois sert dans la marine, 
charronage et la menuiserie ; ôn en fait des cercles de cu: 
ves , des affûts, des tuyaux dé-conduite , des pompes. Fse 
GOnserve sous terre et sous Peau, fournit un très-bon craft 


62 O'ERIEM } 
fase , un bon charbon, et des cendres riches en i pôtasse. Il 
pèse sec cinquante livres dix onces quaire gros par pied cube, 

« Ce bois, dit Fénille (Memoiressur l Administration forestière, 
tom. 2 }, est dur et fort, quelquefois un peu rebours. Cepen- 
dant il se laisse travailler, même au tour; à défaut du chéne, 
du châtaignier et du sapir, on pourroit en faire de la char- 
pente. J’ai vu un appartement qui en étoit lambrissé; sa Cou- 
leur , sans êire éclatante , est d’un brun clair qui n’est point 
désagréable. | 

« Mais il n’est ni le plus.dur , nile plus fort, nile sk 18 
| élastique de nos bois indigènes , ni le plus beau des arbres 
d’avenues, ni celui dont le fanace soit le plus gai. Le chéie 
jui est préférable pour la charpente , le hétre pour la fente, 
beaucoup d’autres arbres pour, la menuiserie, puisqu'il est 
sujet à se tourmenter: le charme, plus docile au croissant, 
vaut mieux pour les salles de verdure , le charme et LesAéire 
pour le feu, et les peupliers s'élèvent et croissent beaucoup 
plus rapidement. » 


La grande quantité de mucilage que contiennent les feuil- 
les’ de l’orme , les rend très-propres pour la nourriture des 
bestiaux, et même des hommes , dans les temps de disette. 
On est dans l'usage, dans plusieurs.parties de la France , 
principalement dans les Cévennes et le Jura, de les employer 
pour cet objet, soit fraîches, soit sèches. Les cochons mêine 
en sont très-friands , surtout lorsqu' elles ont été bowllies. fi 
est une infinité de lieux où élles, pourroient, avec avantage, 
être cultivées uniquement pour. suppléer à da diselte de: four- 
rage en en formant des haies qu’on couperoit par moitié dans 
leur longueur, tous les ans > Où, à mesure du besoin au prin- 


TECEST 


Ainsi l’orme n’est oaenues aux ms arbres que par sa 
propriété de fournir le meilleuribois pour le charronage. 


De toutes les variétés de: eet arbre, la plus intéressante 
pour l'agrément , est l’orrieau à larges feuilles où de Hollande. 
On en fait de superbes avenues ; mais son bois est léger , 
médiocre , et son écorce est fongueuse. L’orme à pelites feuilles 
est propre aux palissades , et donne un bois dur et d’une 
bonne qualité. Mais le meilleur et/le plus estimé de tousles 
ormes pour le charronage , est l’orme tortillard , ainsi appelé, 
parce qneson bois est sans fil, et que les fibres en sont ex- 
irêmement serrées et entrelacées. Sa graine est beaucoup plus 
petite et plus arrondie que celles des autres ormes, et il 
est en général peu chargé. Lorsqu' on la sème, elle remd sou- 


fent des ormes tortillards ; mais c’est par rejetons , par mar- 


. ORM Vire 
cottes et par greffes, qu’on est le plus certain de l'obtenir. 
Dans certaines années ces dernières manquent toul-à-fait. Ses 
feuilles sont larges, et quand il est grand, des espèces de 
bosses entourent sa tige. 

Les caractères de la fleur et du fruit de l’orme des champs, 
décrils ci-dessus, conviennent aux autres espèces, les- 
quelles sont en petit nombre, et composent, avec celle- 
ci, un genre ; que les botanistes modernes placent, je ne 
sais pourquoi, dans la famille des ÂAMENTACÉES.Ces espèces. 
botaniques sont : 

L’'ORME PÉDONCULÉ , Ulmus pedunculata , Lam. , qui n’a été 
observé que depuis quelques années dans le jardin de l’Ar- 
senal de Paris. El a le port de l'orme des champs; mais ses 
fleurs sont soutenues par de très-longs pédoncules , et ses 
fruits sont ciliés à leur circoaférence. On trouve sur les rem- 
parts de Soissons etdans les forêts des environs de celte com- 
inune , un orme dont les fleurs offrent le même caractère. 

L'ORME FONGUEUX ou ORME LIÉGE , dont les rameaux 
sont bordés., de deux cotés opposés , d’une saillie de la con- 
sistance du liége. Il est assez commun, et lié insensiblement, 
par des fécondations hybrides, avec le/commun. 

L'ORME D'AMÉRIQUE, Üfmus armericana , Linn. Arbre 
élevé d'environ trente pieds , dont le tronc est gros, couvert 
d'une écorce rude, dont les feuilles sont inégalement dentées, 
légèrement xéluese inégales : à leur base, el portées sur de 
couris pétioles , et doni les ffeurs sont disposées le long des 
raméat Sur de”courts pédoncules. Cet orme , originaire de 
VAmérique septentrionale , est cultivé dans les jardins de 
Paris. 1! varie dans ses feuilles plus ou moins rudes, et 
Ja grandeur de ses fruits , qui sont frangés et ciliés à leurs 
bords. Troisespèces sont confondues sous ce nom ; mais elles 
sont difficiles à caractériser. 

L'ORME NAIN, Ulnus humilis , Linn. Il s'élève peu, a une: 
écorce grisâtre, des rameaux grêles , des feuilles dentées 
presque également , rétrécies et égales à leur base, de très- 
petites fleurs ramassées en petits bouquets, et des fruits dont 
la membrane a un de ses côtés plus court que l’autre. Il croit 
en Sibérie. 

L'ORME POLYGAME , Ulmus polygama , Juss. Espèce qui 
diffère beaucoup des autres par ses feuilles crénelées et égales 
à leur base , par ses fleurs polygames , et par ses fruits non 
comprimés, de forme ovoïde , ayant, aulieu d’aile membra- 
neuse , une forte nervure saillante. IL croît aussi en Sibérie. 
Son bois est blanc et très-fragile, Michaux en a fait un genre 
sous le nom de PLANÈRE. 

d'arbre qu'on appelle à Saint-Domingue orme ou buis 


64 OR M: D à 
d'orme, à cause de la ressemblance de ses feuilles avec celles 
de notre orme , esl le GUAZUMA. Voy. ce mot. (p.) d 

ORME d'AMERIQUE. C'est le Guazuma à feuilles 
d’orine. (LN.) ; RER 

- ORME GRAES. C'est l'AcTéE à épis, et l'OrcuIS à 
feuilles tachées , en Danemarek. (EN.) 

ORME PYRAMIDAL. C'est, à la Guadeloupe, FEno- 
TÉE ONDULEUSE , appelée FREZIÈRE par quelques botanistes, 
et, àla Martunique , le GUAZUMA , dont on a indiqué l'écorce 
comme propre à clarifier le vezou. (8.) 

ORME DE SAMARIE. C'est le PrELEA TRIFOHTATA. 

| (LN.) 

ORME SAUVAGE. On donne ce nom au charme à 
fruit de houblon ( Carpinus ostyra, E.) (».), | 

ORMEAU. F. ORMIER. (PESM.) 

… ORMIER. Nom donné , par Adanson, aux Haxiorines 
et à l’anupal des HA£1OTIDES. El est de la famille des DEr- 

MOBRANCHES , et a quatre tentacules. (B.) 

" -ORMIERE. C'est La REINE DES PRES, plante du. genre 

SDIREE ( spéræa ulmaria). (EN.) ph: 

ORMIN. Plante du genre des SAUGES. (8.) 

ORMINON. Voy. HoRMINUM. (1 x.) 

ORMOCARPE , Ormocarpum. Genre de plantes établi. 
par Palisot-de-Beauvois ; dans la diadelphie décandrie., et 
dans la famiüle des légumineuses, au voisinage des SAINFOINS. 
Ses caractères sont : calice à deux lèvres et à cinq dents, ac- 

compagné de deux petites bractées; corolle papiHonacée ; 
ovaire pédiculé; style mclimé ; corolle coriace , articulée , 
contenam une semence dans chacune de ses articulations. 

Ce genre renferme deux espèces ;, ce sont des arbris- 
seaux à feuilles simples , alternes:, accompagnées de stipules. 

L'une est originaire d'Oware en Afrique , et l’autre: de 
Saint-Domingue. (8.) : +: sb 

ORMOGON. C’est la RAPETTE (Asperugo. procumbens) , 
en Suède. (EN:) 

"ORMOS!IE ,. Ormosta. Genre établx par Jackson, dans 
le dixiènre volume des ‘Fransactions de la Société Linnéenne 
de Londres. Ses caractères sont: calice bilabié, ja lèvre 
smpérieure bifide, et Finférieure. trifide ; étendard: presque 
rond, émarginé ; à peine plus long que les ailes ; carène de 
deux pièces , de la longueur des aïles ? filamens libres , di-- 
jatés à leur base; style recourhbé ‘et :à deux stigmales.; 
comprimé, bivalve , à une ou trois semences. 

- Ce genre renferme trois espèces ; l'une, placée parmi les 
Rominiers , par Aublet, est originaire de la Guinée ; l’au- 
tre, faisant partie des Sopnores ; de Sxvartz, vient dans 


Dereve del 


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Vehlkere rnañnte 


. Palle anlerieure £ 


. Cedenicr'e. 0lette . 


. Veslre du ARennre.. 


; Ogcode. Jouflu. : 


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10 


PThrdeu Ji 0 D. 


Onalire sutural... un. Opde mou. 

On ophren bord, 22.0 hneodehexadaclyle 

Onilis. bro2 . 18. Orycles nas tCorre 

( 'thophage ltureau.14 .0xtbele rave : 
Opalre rabuleuxt 19. Orypore _Jauve ; 


ORN | AAA TS 


FAmérique méridionale; enfin, la troisième se trouve en 
Guinée. (8.). | 
ORMROT. C'est la BisTORTE, en Suède. (LN.) 
ORMSKALLE. C'est le CYPRIPÈDE ( Cyprip. calceolus ), 
dans la province de Gothlande , en Suède. (IN) . | 
ORNE ou ORNIER. Arbre qu'on appelle autrement 
FRÈNE À FLEURS. (B) 
ORNE et RONE. Noms du VERRAT, en Danemarck. 
TT : __ (DESM.) 
ORNÉODE , Orneodes. Genre d'insectes, de l’ordre des 
lépidoptères, famille des nocturnes , tribu des fissipennes, 
ayant pour caractères :, ailes très-divisées ; palpes inférieurs 
sensiblement plus longs que la tête, avancés ; leur second 
article très-garni d’écailles ; le derrière presque nu , relevé. 

: L’insecie qui m'a servi à établir ce genre, est le ptérophore 
à éventail de Geoffroy, plerophorus hexadactylus de F'abricius. 
Quoique ses ailes aient le caractère commun de celles des 
piérophores , je veux dire d'être fendues, et d’imiter une 
sortie de digitation plumeuse , il me semble cependant que ce 
lépidoptère s'éloigne d’eux par un corps proportionnelle- 
ment plus court et des aïîles plus larges; du moinsest-il bien 
cerlain que ses palpes sont faits autrement que ceux des 
ptérophores. Sa chenille vit dans la fleur du chevrefeuille. 
Lorsqu'elle en a dévoré.une , elle passe dans une autre. Elle 
_ se change en chrysalide dans une coque à claire-voie. Les 
chrysalides des ptérophores sont nues et suspendues vertica- 
lement, Il y a donc ici un changement dans les métamor- 
phoses, nouvelle indication de la solidité du genre. 

: Ornéode, signifie qui ressemble à un oiseau, cesinsectes ayant 
comme des plumes. L'ORNÉODE HEXADACTYLE, Orncodes 
hexadactylus , pl. M ,5, 12, de cet ouvrage, a les ailes cen- 
drées, partagées en six lanières ou six doigts , d’où vient le 
mot hexadactyle. ; 

.… On le trouve quelquefois dans les appartemens , aux vitres 
des fenêtres, en juin et en août. (L.) | 
. ORNEPHILES ou SYLVICOLES. Nom donné, par 
M, Duméril, dans sa Zoologie analytique, à une famille 
d'insectes, de l’ordre des coléoptères , section des hétéro- 
mèrés, ayant pour caractères: élytres dures, larges ; an- 
tennes. filiformes , souvent dentées ; il la compose des 
genres : helops, serropalpe ; cistèle, calope, pyrochre, horie. 


Lie) | L. 
" ORNIOS CERANIOS. L'un des noms grecs de PAnE. 
MONE. (LN.) 

ORNITHIDION , Ornithidium. Genre de plantes établi 
par Salisbury , pour placer le CYMBIDION ÉCARLATE , qui 


XXIV. 5 


66 ORN 


diffère des autres par son nectaire sessile, en capuchon , en: 
tonrant , par sa base , lacolonne des étamines ; par ses pé- 
tales rapprochés; par quatre masses de pollen obliques , et 
ostérieurement sillonnées. (8. n < 
ORNITHOCEPHALE , Ornithocephalss. Sæmmering. 
appelle ainsi un fossile très-singulier , décrit d’abord par 
Colini et ensuite par M. Cuvier , sous le nom de Préro- 
DACTYLE. (W. ce mot. ) (DESM.) | 
ORNITHOGALE, Ornithogalum. Genre de plantes 
de l’hexandrie monogynie , et de la famille des liliacées , 
qui offre pour caractères : une corolle (calice, Jussieu) de six 
pétales oblongs , droits , rapprochés jusqu’à leur milieu et 
persistans ; six étamines , dont les filamens sont alternati- 
vement élargis à leur base ; un ovaire supérieur , terminé par 
un style persistant et un stigmate obius ; une capsule pres- 
que ronde ou légèrement anguleuse , à trois loges , à trois 
valves, renfermant plusieurs semences arrondies. 
Les ornithogales sont des plantes bulbeuses, à feuilles 
ordinairement radicales ou peu nombreuses sur la tige, fort 
Jonguées et épaisses , et à fleurs disposées en épis. On en 
compte plus de cinquante espèces, dont plusieurs appar- 
üennent à l’Europe et à l’Asie orientale, mais dont le 
plus grandnombre est propre au Cap de Bonne-Espérance ; 
où. leurs bulbes servent fréquemment de nourriture aux Hot- 
tentots. Quelques-unes sont de très-belles plantes , que l’on 
cultive dans les jardins d'agrément. | 
. Parmi ces espèces, il faut remarquer comme plus com- 
munes ou plus intéressantes : eee | 
L'ORNITHOGALE JAUNE , qui à la hampe anguleuse , por: 
tant deux feuilles, et les pédoncules en ombelle simple. Elle 
se trouve dans toute l’Europe , dans les'blés ei les terrains 
secs. Elle fleurit dès le premier printemps, ne s'élève qu’à 
trois ou quatre pouces , et présente un beau bouquet de 
fleurs jaunes.On en à fait un genre. sous le nom de GAGÉE. 
L'ORNIÉHOGALE DES PYRÉNÉES, qui porteune hampé haute 
de deux à trois pieds, dont les fleurs épanouies sont écartées, 
tandis que les autres sont appliquées contre elle. Ces fleurs 
sont très-nombreuses et blanchâtres. Elle se trouve dans les 
bois montagneux de presque toute l'Europe. Ainsi , son nom 
lui convient peu. pRE ER" | 
: L'ORNITHOGALE PYRAMIDALE , qui a les fleurs nombreuses 
relevées et disposées en cône. Elle se trouve dans les parties 
méridionales de l’Europe, et se cultive dans les jardins des 
parties septentrionales, à raison de la beauté de ses bouquets 
de fleurs d’un blanc de lait : on l'y nomme l’éi de lait. Sa 
culture ne consiste qu’en des labours au printemps , et des 


RUN, 67 
binages en été. On la multiplie en divisant les groupes de 
bulbes, qui chaque année s’aug mentent par le développement 
de petites bulbes latérales. Elle produit un effet plus agréa- 
ble à l’œil lorsqu'il ÿ a trois ou quatre hampes réunies, 
que lorsqu'il y en a moins ou davantage , et les jardiniers 
se conduisent en conséquence. 

L'ORNITHOGALE ODORANTE.présente un petit nombre de 
fleurs sur sa hampe,des bractées de lalongueur du pédoncule, 
et des pétales obtus. Elle vient du Cap de Bonne-Espérance, 
et répand une odeur très-agréable. 

L'ORNITHOGALE OMBELLÉE, qui à les fleurs en corymbe , 
les pédoncules plus longs que la hampe. Elle se trouve par 
toute la France , dans les prés et sur les coteaux peu humides. 
On la cultive dans quelques jardins sous le nom de dame de 
onze heures , parce que € est à cette époque de la journée que 
ses fleurs blanches s’épanouissent. Sa culture est la même que - 
celle précédemment mentionnée ; mais elle est encore plus 
facile , attendu qu'elle ne craint pas les plus grands froids. 
Une fois introduite dans un jardin , on a bien de la peine à 
l’expulser. Elle pousse partout. Ses bulbes, ainsi que celles 
de plusieurs autres espèces, sont bonnes à manger , soit 
cuites à l’eau , soit cuites sous la cendre. 

L'ORNITHOGALE PENCHÉE , qui a les fleurs unilatérales 
peuchéés , et dont les étamines forment un godet par leur 
réunion. Elle se trouve dans les départemens méridionaux. 
C'est une des belles espèces de ce genre. 

L'ORNITHOGALE BULBIFÈRÉ, qui a la tige uniflore etfeuillée, 
les feuilles alternes, linéaires, subulées, bulbifères à leur 
| base. Elle se trouve dans les déserts de la Tartarie. Elle n’a 

u’une fleur pour donner des-graines ; mais, pour suppléer 
à cette parcimonie dé la nature , elle a obtenu d'elle la fa- 
culté de produire autant de bulbes qu'elle a de feuilles, ce 
qui la dédommage amplement. Elle forme le genre Er1os- 
PERME. L’Ornithogale triandre appartient actuellement au 
genre THYSANOTE. (B.) 

ORNITHOGALON c lait d'oiseau, en grec). Plante ainsi 
nommée par les Grecs , à cause de ses fleurs d’un blanc de 
lait, semblable à celui de la coque des œufs ou des ailes des 
poules. La descripuion de cette plante , par Dioscoride, con- 
vient très-bien à plusieurs espèces d'ORNITHOGALE ; aussi 
croit-on que ce soit l’ornithogale commun ou celui d'Arabie. 
Selon Dioscoride et Pline , l’on mangeoit l'ognon de cette 
plante cuit ou cru ; il avoit une saveur douce et suave. L’on 
mettoit la plante dans Le pain, ainsi qu’on le pratiquoit pour 
le melanthium. 


Les botanistes ont appliqué ce nom, jusqu’à Linnæus , aux 


68 à CORTEX 


plantes rangées par Linnæus dans son genre ornithrogalum ; 
et à quelques espèces de scilla; cette réunion constituoit 
Pornithogalum de Tournefort. Mais quelques-unes des espèces 
d’ornithogalum de Linnæns ou d’autres botanistes » Ont élé 
renvoyéesdanslesgenres melanthtuns scilla »Rypoxis, albuca, eic. 
ou bien ont servi à établir les genres eucomis , eriospermum , 
gagea ; stellaris , thysanotus, virdika, ete. (EN.) 

ORNITHOGLOSSE. C'est un des noms appliqués aux 
dents de re nus fossiles, ou GLOSSOPÈTRES. (DESM.) 

ORNITHOGLOSSE, Ornithoglossum. Genre établi par 
Salisburÿ, pour placer le MÉLANTHE VERT. IL offre pour 
caractères: six pétales sessiles et persistans ; six étamines ca 
_duques insérées au réceptacle ; un style cadue ; une capsule à 
trois loges polyspermes. (5.) 

ORNITHOUGLOSSON (langue d'oiseau , en grec ). On 
a donné ce nom au fruit du frêne, à cause de la forme de 
la languette dont il est couronné. (LN.) 

ORNITHOÏDES. Nom d’une sous-classe proposée par 
Blainville pour placer les CuÉLoNIENS , les SAURIENS et les 
OpPnipiens de Brongniart, Il est fondé sur ce que les ani- 
maux de cette sous- “classe sont formés d’après Le plan des 
oiseaux.(B.) 

ORNITHOLITHES. JV. OISEAUX FOSSILES. (DESM.) 

ORNITHOLOGIE. On appelle ainsi, la science qui a 
pour objet de faire connoître les OIsEAUx. ÿ. ce mot. 

Lorsque les collections étoient peu riches en objets, la 
détermination des ordres , des familles, des genres, etc., 
étoit facile , comme le dit un savant professeur , M. de 
Lamarck. Toutes les coupes qu’il importe d'établir dans la 
série des êtres étoient bien tranchées ; très- -distinguées les 
unes des autres , et faciles à circonscrire par des caractères 
qui ne laissoient pas le moindre doute. À la vue de! ces col- 
lections , on étoit dans le cas de penser que la nature avoit 
divisé les êtres par groupes bien détachés et constans , et 
que les objets qui les composoient ne devoient avoir aucun 
rapport les uns’ avec les autres, puisque ces groupes 
étoient séparés par des limites si remarquables. Il en est 
autrement aujourd” hui , surtout pour les oiseaux , depuis 
qu'un grand. nombre, ou nouvellement découverts, ou mieux 
observés, exigent que nous nous écartions de la Maniéie dont 
ils ont été classés autrefois. Tout méthodiste de bonne foi con- 
viendra néanmoins, qu l'est encôre impossible de ranger les 
oiseaux d’une Inanière systématique et sûre en même temps, 
sans que la classification prête beaucoup à l'arbitraire J 
quelque soin que l’on mette à examiner les analogues, pour 
constituer une classe quelconque ; ; Car il reste toujours dans 


DR NN. 69 


Îes objets que l’on réunit des points de division , et dans ceux 


que l’on sépare des points de rapprochement qui troublent 


l'harmonie des plus savantes combinaisons, et s'opposent à la 
perfection des méthodes ; aussi 1l n’en existe et ne peut en 
exister aucune de parfaite, tant qu'on ne connoîtra pas 
toutes Les espèces d'oiseaux qui sont répandues sur le globe ; 
alors seulement il pourra y en avoir une qui ne laissera rien 
à désirer , et ce sera la méthode naturelle , dans laquelle on 
verra disparoître tous les intervalles, et s’effacer tous les 
traits de séparation. Cependant, ne cessons de nous en oc- 
cuper, et neregardons tous nos systèmes, plus ou moins arti- 
ficiels , plus ou moins rapprochés de la nature, que comme 
un amas de matériaux, dont le choix sera de qûelque utilité 
pour l'édifice à venir de la science des méthodes. 
Si nous nous reporions aux temps anciens, ous voyons 
qu'Aristote est le premier qui aït écrit sur les oiseaux ; mais 
c’est plutôt un tableau composé de leurs mœurs, de feurs 
babiiudes , et de leur conformation extérieure relativement 
aux autres animaux. | 

Apres Aristote , Pine multiplia les observations , aug- 
menta la masse des espèces connues: mais il ne fit pas faire, 
sous les autres rapports, un pas de plus à la science. 


Les premiers naturalistes qui, lors du renouvellement des 
sciences au milieu du quinzième siècle , s’occupèrent spécia- 
lement de l’ornithologie | sont, Pierre Belon et Conrad 
Gesner ; Île premier en 1553 , et le second en 1555 , pu- 
blièrent chacun un ouvrage accompagné de figures gravées 
en bois, où les oiseaux sont distingués en familles d’après 
leurs mœurs ou le lieu de leur habitation ; ainsi, les oiseaux 
de proie forment la première classe; les oiseaux de rivage et 
les nageurs , la seconde et la iroisième ; les ofseaux qui font 
leur nid sur terre ou dans les bois, La quatrième: Ils mettent 
dans la cinquième ceux qui n’ont point de demeure fixe , et 
enfin dans la sixième et dernière ceux qui nichent dans les 
haies. 

Ces patriarches de l’ornithologie, dont le zèle et les 
connoissances méritent les plus grands éloges , ont donné les 
premières impulsions à cette science , et on leur doit des 
observations intéressantes, et des détails historiques qu’on lit 
avec intérêt, et qu’on cite avec plaisir. RE 

* L'ornithologie d'Alürovande parut en 1599; et à l'exemple 
de Belon, il a classé les oiseaux d’après les lieux qu’ils fré- 
quentent, et les alimens dont ils font usage ; 1! publia un 
grand nombre de figures et de descriptions nouvelles; mais 
c'est un ouvrage pémbie à consulter, @j qui à donné lieu àde 


jt | ORN 


fausses applications, lorsqu'on n’a pas été à portée de con 
sulter ses desseins, et qu’on s’en est rapporté à ses mauvaises 
gravures. RAT 

Schwenchfeldt a publié ; en 1603, par ordre alphabétique, 
comme l’avoit fait Gesner , l’histoire des animaux de Silésie, 
parmi lesquels sont compris les oiseaux ; on peui lui repro= 
cher d'avoir donné des descriptions trop succincies , puis- 
qu’elles ne suffisent pas toujours pour donner une notion 
précise de l’ammal. | 

Letravail de Johnston, qui parut en 1657, n’est qu’une ana- 
lyse de tout ce qu'on avoit écrit auparavant sur les oiseaux. 

Willughb@, gentilhomme anglais, très-zélé pour l’histoire 
naturelle , fit paroître, en 1678, une Ornithologie ; son Traité 
sur les oiseaux, principalement l’édition corrigée par Jean 
Rai, et publiée en 1713, attiral’atiention de tous les natu- 
ralistes. Ce savant est regardé comme le premier méthodiste 
dans le règne animal, et dans cette partie il fut le guide prin- 
cipal de Linnæus. Il classe les oiseaux d’après des caractères 
pris de leurs habitudes , de la forme dedleurs pieds, et de celle 
de leur bec. Le premier ordre comprend les grands oiseaux de 
proie diurnes ; le second , les moyens oïseaux de proie diurnes ; 
le troisième , les peïts oiseaux de proie diurnes , tels que les 
pie-grièches ; le quatrième , les petits oiseaux de proie étrangers , 
tels que les oiseaux de paradis ; le cinquième , les oëseaux de 
proie nocturnes ; le sixième , les oiseaux de nuit trréguliers, tels 
que le crapaud-volant ; le septième, les oiseaux frugivores à bec 
et ongles crochus, comme les perroquets; le huitième, les grands 
oiseaux incapables de voler, et dont le bec est peu crochu, els 
que l’autruche ; le neuvième , les oiseaux qui ont le bec gros ‘et 
droit, tels que les corbeaux , les pies, etc. ; le dixième, les 
oiseaux terrestres à bec long, qui fréquentent les eaux, comme 
les martins-pécheurs ; le onzième , les poules et autres volail- 
les; le douzième , les pigeons ; le treizième , les grives ; le 
qguatorzième ; les petits oiseaux ; le‘quinzième , les oiseaux de 
moyenne grandeur à bec gros et fort, comme le gros- bec, le 
bruant , le bouvreuil:,'eic.; le seizième , les petits oiseaux élran- 
gers , qui ont de l’affinité avec les moineaux ; le dix-septième , 
les plus petits oiseaux à gros-bec ; le dix-huitième, les oiseaux 
qui ont un tubercule ou une éminence dure à la mâchoire supé- 
rieure , comme le proyer, le verdrer , etc. ; le.dix- neuvième , 
les oiseaux agualiques à pieds. fendus , qui se tiennent sur le 
bord des eaux, comme le héron, la bécasse, le panneau, etc. ; 
le vingtième , les oisecux palmipèdes aquatiques, comme. les 
canards , les mouetles, et€. ... | É 

Cette manière de classer fes oiseaux ouvrit une nouvelle 
carrière aux naturalistes : au lieu de chercher dans leur ma- 


nière de vivre quelques méthodes de divisions, comme on 
l’avoit pratiqué jusqu'alors, on tâcha de découvrir dans leur 
conformation extérieure des caractères propres à les faire: 
connoître. 

Après un aussi bon guide , on doit être étonné que Bar- 
rère , qui publia son Orruithologie en 1741 , nous aït prouvé 
qu’il étoit possible de reculer. 

De 1734 à 1763, Frisch fit paroître son Histoire naturelle 
des oiseaux, contenant 255 planches exactes, sans élégance, 
dans lesquelles ils sont dispersés dans douze ordres prin- 
cipaux. Premier ordre , petils oiseaux à bec court et épais ; 
deuxième , petits oiseaux à bec menu ; troisième , merles et 
grwes ; quatrième , pies , coucous , huppes , perroquels ; 
cinquième , geais et pies ; sixième , corbeaux et corneilles ; 
septième , oiseaux de proie diurnes ; huitième , oïseaux de proie 
nocturnes ; neuvième , poules domestiques et sauvages ; dixième , 
pigeons domestiques ei sauvages ; onzième , oïes, canards , et 
auires oiseaux nageurs ; douzième, oiseaux qui aiment les eaux. 
el les lieux aquatiques. 

Il en est demême de Klein (Jac-Théod.), qui fit paroître en 
1750, son histoire des oiseaux, qu'il a divisés en familles. Tout 
s’y trouve pêle-mêle; l’aigfe, le colibri, Le cog et la grive, appar- 
tiennent à la même famille , parce que ces oiseaux ont 
quatre doigts à chaque pied , trois devant , un derrière. 

En 1752, Moehring donna au public une méthode; mais 
les caractères qu’il a établis d’après les descriptions des au- 
teurs qu'il a consultés, ne méritent pas une grande confiance. 


La science des oiseaux étoit arrivée à ce point, lorsque 
Linnæus parut. Ce puissant génie , destiné à influer d’une ma- 
nière si marquée sur toutes les parties de l’histoire naturelle, 
préluda, en 1735, à une réforme dans l’ornithologie, réforme. 
qu'il fixa, en 1740, par la publication de son Sÿystema Na- 
turæ ; et qu’aidé des travaux de ses prédécesseurs et des re- 

cherches de ses nombreux disciples, il perfectionna succes- 
siverment. Les oiseaux sont divisés en six ordres dans la dou- 
zième édition de son Sÿstema Naturcæ. 


1.9 OISEAUX DE PROIE, Accipitres. Bec un peu courbé en en 
bas ; mandibule supérieure dilatée de chaque côté, ou armée 
d’une dent ; pieds courts , robustes ; doigts verruqueux sous 
les jointures ; ongles arqués et très-pointus. 


2.9 Pres, Picæ. Bec convexe'ou arrondi en dessus, aminci 
en tranchant sur sa partie inférieure ; pieds courts, robustes , 
à doigts lisses. | 

3.9 QIES, Anseres, Bec lisse, couvert d’un épiderme épaissi 


72 "’ORN 


à sa pointe ; pieds propres à nager, à doigts palmés ou réunis 
par une membrane. ( 


4. Ecnasses , Gralle. Bec presque cylindrique ; pieds 
propres à passer à gué ; jambes demi-nues. 


5.0 GALLINAÉÉS , Gallinæ. Bec convexe , à mandibule su-. 
périeure voûtée sur l’inférieure ; pieds propres à la course ; 
doigts rudes en dessous. 


6.0 PAssEREAUX, Passeres. Bec en cône, acuminé ; pieds 
propres à sauter, grêles , à doigts séparés. | 
Genres du premier ordre. — V AUTOUR, Vultur. Bec crochu , tête 

dégarnie de plumes. FAUCON Falco. Bec crochu , et cou- 
vert d'une membrane à sa base. CHOUETTE , Strix. Bec 
crochu , recouvert à sa base de plumes dirigées en avant. 
Pie-GRIÈCHE , Lanius. Bec presque droit , échancré. 


Genres du second ordre. — CoxiBrt, Trochilus. Bec courbé, 
filiforme , tubuleux à sa pointe. GRIMPEREAU , Cerihia. 
Bec courbé , acuminé. Huppe, Upupa. Bec courbé , un 
peu obtus. PIQUE-BŒur, Buphaga. Bec droit, quadran- 
gulaire. SITTELLE , Sitta. Bec droit , terminé en forme de 
coin. LoriorT, Oriolus. Bec drait, conique, très-pointu. 
Router, Coracias. Bec en coùteau; courbé à sa pointe. 
MaiNATE, Gracula. Bec en couteau , égal, à base chauve. 
CorBEAU , Corvus. Bec en couteau, plumes du capisirur? 
tournées en devant. PARADIS , Paradisea. Bec un peu en 
couteau, couvert de plumes veloutées à sa base. Toucan, 
Rhamphastos. Bec crénelé ; langue en forme de plume. 
Couroucou, Trogon. Bec crénelé, crochu à sa pointe. 
PERROQUET , Psittacus. Base du bec couverte d’une mem- 
brane; langue charnue. Ant, Crotophaga. Bec ridé, à 
bords Res Pic, Picus. Bec anguleux; langue en 
forme de lombric. TorcoL, Yunx. Bec lisse; langue en 
forme de lombric. Coucou, Cuculus. Bec lisse , narines 
bordées. BaRBU, Bucco. Bec lisse, échancré, crochu. 
Cazao, Buceros. Bec crénelé; front osseux. MaRTIN-PÉ - 
CHEUR , Alcedo. Bec droit et trigone. GUËPIER , Merops. 
Bec courbé, un peu comprimé. Topier , Todus. Bec 
subulé , aplati et droit. , 


Genres du troisième ordre. — CANARD , Anas. Bec onguiculé, 
garni de dentelures membraneuses. HARLE , Mergus. Bec 
onguiculé , à dentelures subulées. PAILLE EN QUEUE, 
Phaëlon. Bec en couteau , dentelé. ANHINGA, Plotus. Bec 
subulé , dentelé. BEC EN CISEAUX, Rhyncops. Mandibule 
supérieure du bec plus courte que l’inférieure. ALBATROS, 


OR N 73 


Diomedea. Mandibule inférieure du bec tronquée. ALQUE, 
Alca. Bec sillonné transversalement sur les côtés. PÉ- 
TREL, Procellaria. Bec portant des narines en forme 
de tuyaux cylindriques et couchés ; PÉLICAN, Pelecanus. 
Bec entouré d’une face nue. MOCETTE , Lans Bec 
renflé en dessous vers sa pointe. HIRONDELLE DE MER, 
Sterna. Bec subulé, un peu comprimé à la pointe. GRt- 
BE, Colymbus. Bec subulé, un peu comprimé sur les 
côtés. 


Genres du quatrième ordre. — PHŒNICOPTÈRE, Phæœnicopterus. 
Bec comme rompu, dentelé ; pieds palmés. SPATULE, 
Platalea. Bec aplati et en forme de spatule. KAMiIcHr, 
Palamedea. Bec crochu et pointu. Jarieu, Mycteria. Bec 

un, peu tourné en haut, à mandibule inférieure plus 

épaisse. TANTALE, antalus. Bec arqué ; poche sous la 
gorge. HÉRON, Ardea. Bec droit, pointu. AVOCETTE, 
Recurvirostra. Le subulé, aplati, recourbé en en haut. BE- 
CASSE , Scolopax. Bec droit, presque rond et un peu 
obtus. VANNEAU, Tringa. Bec presque rond, obtus, doigt 
postérieur à peine appuyé sur la terre. FouLQUE , Fulica. 
Front chauve près de la base du bec. JaAcANA, Parra. 
Des caroncules mobiles au front près de la base du bec. 
RaLE, Rallus. Bec un peu caréné; corps aplati par les 
côtés. "AGAMI, Psophia. Bec un peu voûté : narines ovales. 
SAVACOU, Cancroma. Bec ventru. HUÎTRIER, Hœma- 
topus. Bec un peu comprimé, en coin à son sommet. 
PLUVIER, Chadrius. Bec presque rond, obtus. 


Genres du cinquième ordre. — OUTARDE, Otis. Bec un peu 
voûté ; langue échancrée. AUTRUCHE , Strutluio. Bec co- 
nique ; ailes impropres pour voler. DRONTE, Didus. Bec 
rétréci dans son milieu, ridé ; face nue. PAON, Pavo. Bec 
nu; aigretite de plume sur le sommet de la tête. Dixpow, 
Meleagris. Face nue, verruqueuse, caronculée. Hocco,. 
Crax. Base du bec couverte d’une membrane. FaisaN, 
Phasianus. Joues nues, lisses; tarses du mâle éperonnés. 
PEiNTADE, Meleagris. Deux CSOnCTes © à la base des man- 
dibules. TÉTRAS, "Tébrao. Sourcils nus , mamelonnés. 


Genres du sixième ordre. —GRos-BEC, Loxia. Becovale, conique. 
PINsON, Fringilla. Bec conique, pointu. BRUANT, Emberiza. 
Bec un peu conique, la mandibule inférieure plus large que 
la supérieure et à bords rentrans. ENGOULEVENT, Capri- 
mulgus. Bec courbé, aplati, cilié ; narines jubuleuses. 
HiRONDELLE , Hirundo. Ne courbé , aplati MANakiIN, 


74 ON 

Pipra. Bec courbé , subulé. GRIvVE , Turdus. Bec échan- 
cré, subulé , comprimé à sa base. COTINGA , Ampelis. 
Bec échancré , subulé , aplati à sa base. T'ANGARA , Ta 
nagra. Bec échancré , subulé, un peu conique à sa base. 
GOBE-MOUCHE , Muscicapa. Bec échancré , subulé , cilié à 
sa base. MÉsANGE, Parus. Bec subulé ; langue ironquée; 
plumes de la base du bec tournée; en devant. MoTaciLre, 
Motacilla. Bec subulé, langue incisée ; ongle du doigt pos- 
térieur médiocre. ALOUETTE, Alauda. Bec subulé; langue 
bifide, ongle du doigt postérieur allongé. ETOURNEAU , 
Sturnus. Bec subulé , aplati et bordé à sa pointe. PIGEON, 
Columba. Bec un peu voûté ; narines renflées à membrane 
oblitérée. 


Dans la treizième édition du Systema Naturæ , publiée par 
Jo.-Frid. Gmelin, en 1788, se trouvent plusieurs groupes 
nouveaux ; tels sont dans l’ordre picæ le genre GLaucorts. 
Bec courbé, voûté; langue ciliée. Dans l’ordre anseres, le genre 
APTENODYTA. Bec droit , étroit, sillonné sur les côtés. 


Dans l’ordre grall , les genres VacivaLis. Bec épais , un 
peu convexe ; mandibule supérieure entourée à la base d’un 
fourreau corné. — GLAREOLA. Bec court, droit , crochu à sa 
pointe ; narines linéaires , obliques — Scopus , bec épais, 
comprimé latéralement ; narines linéaires , obliques.—Cor- 
RIRA. Bec droit , étroit. 


Dañs l’ordre gallinæ , le genre PÉNÉLOPE. Tête emplumée, 
bec glabre. 

Dans l’ordre passeres , les genres Corrus. Bec épais, con- 
vexe en dessus , réiréci en dessous. — PHyTotTomaA. Bec co- 
nique , droit, dentelé. | 


Non-seulement Linnæus a mérité la reconnoissance des 
naturalistes qui s’occupeni de l’étude des oiseaux, par l’éta- 
blissement de ces genres , mais encore par la création de ter- 
mes propres à rendre leur description plus sûre, plus uni- 
forme , et de noms triviaux latins , faciles à retenir. Ensuite 
Forster, dans son Enchiridion, a étendu cette dernière partie 
du travail du naturaliste suédois, et a fait une Terminologie 
ornithologique plus complète. Depuis quelques années , Illiger 
l’a encore augmentée ; et c’est dans ces trois termimologies 
qué nous avons puisé l’exirait publié ci-après. Pay. TERMES 
D’ORNITHOLOGIE , page 137. 


Brisson, dont les descriptions, quoique trop minutieuses, 
n’en sont pas moins utiles, publia, en 1760, une méthode qui 
coûtient 26 ordres et 113 genres. Les oiseaux compris dansles 
quatorze premiers ordres, ont les jambes couvertes de plames 


ORN 75 
talon , et les douze premiers renferment ceux qui ont quatre 


doigts , trois devant, un derrière , tous dénués de mem- 
branes et séparés environ jusqu’à leur origine. 


PREMIER ORDRE. — Bec droit ; bout de la mandibule su- 
-périeure un peu courbé et renflé ; narines à demi-couvertes 
d'une membrane épaisse et molle. Genre : PIGEON 


DEUXIÈME oRDRE. — Bec en cône courbé, et à tête or- 
née ou dénuée de membranes charnues. Genres : DINDON, 
CoQ , PEINTADE , GÉLINOTE , PERDRIx , F'AISAN. 


TROISIÈME ORDRE. — Bec court, crochu , couvert, à sa 
base , d’une peau nue ou de plumes tournées en devant. 
Genres : Evervier , Aicre, VauTour , HiBou , CuaAT- 
Huaxr. | 


QUATRIÈME ORDRE. — Bec en cône allongé , couvert, 
à sa base, de plumes tournées en devant , ou tournées en 
arrière. Genres : CoRAGIAS , CORBEAU , PIE ,GEAI , CASSE- 
NOIX, ROLLIER, 'T'ROUPIALE , OISEAUX DE PARADIS, 


CINQUIÈME oRDRE. — Bec droit , à bords de sa mandibule 
supérieure échancrés vers le bout; convexe en dessus, ou 
comprimé horizontalement à sa base, et presque triangu- 
laire. Genres’: PIE-GRIÈCHE, GRIVE, COTINGA , GOBE-MOUCHE. 


SIXIÈME ORDRE. — Bec droit, entier, convexe en dessus; 
presque quadrangulaire et anguleux en dessous, un peu plus 
large qu'épais et obtus à sa pointe. Genres : PIQUEBŒUF, 
ETOURNEAU. SE 

SEPTIÈME ORDRE. — Bec menu , et un peu courbé en 
arc. Génres : Hupre , PROMÉROPS. 


HUITIÈME ORDRE. — Bec très-petit, comprimé horizon- 
talement à sa base, et crochu à son bout; l’ouverture du 
bec plus large que la tête. Genres TETTE-CHÈVRE , HIRON- 
DELLE. 

NEUVIÈME ORDRE. — Bec droit en cône raccourci, droit 
ei crochu vers le bout , ou à mandibules croisées et crochues. 
Genres : TANGARA , CHARDONNERET , MOINEAU , GROS-BEC, 
Bnruanr, Corrou , BoUVREUIL , BEC-CROISÉ. 


: DIXIÈME oRDRE. — Bec en alène ; narines découvertes 
on couvertes par les plumes de la base du bec. Genres : 
ALOUETTE, BEC-FIGUE, MÉSANGE. 


 ONZIÈME ORDRE. — Bec en forme de coin. Genre : Tor- 
CHEPOT. : 


. DouziÈmME ORDRE. — Bec effilé, courbé en arc ou droit, 
Genres : GRIMPEREAU , CoLIBRI, OISEAU-MOUCHE, 


36 ORN 


T'REIZIÈME ORDRE. — Deux doigts devant , deux derrière; 
bec droit, ou un peu courbé en en bas, ou crochu. Genres : 
Torcor, Pre » JACAMAR , BarBu, Coucou, PRIE 
Bour-DE- PETUN, PERROQUET, Toucan. 


rue ORDRE. — Trois doigts devant et un. F8 
rière ; celui du milieu des trois antérieurs, éiroitement 
uni au doigt extérieur jusqu ’a la troisième articulation CE 
au doigt intérieur jusqu’à la première ; bec ou comprimé par 
Les côtés vers le bout, ou dentelé comme une scie, et cour- 
bé en enbas, ou arqué , ou droit , gros et pointu, ou aplati 
horizontalement et obtus, ou courbé en arc et pointu , ou 
gros et en forme de faux. Genres : COQ-DE-ROCKHE, Mana- 
KIN , Momor , MaARTIN-PÈCHEUR , TODIER , GUÈPIER , 
CALAO. 


Tous les ordres suivans renferment les oiseaux qui oni 
le bas de la jambe dénué de plumes ; et les quinzième , sei- 
zième et dix- septième , les doigts dénués de membranes. 


QUINZIÈME ORDRE. — Ailes petites à proportion de la gros- 
seur du corps, et point propres pour le vol; deux ou trois 
doigts devant et point dernière ; si ce n’est chez le dronte 
qui aun doigt postérieur, Genres: AUTRUCHE, Touyou, 
Casoar, DRONTE. 


Se ORDRE. — Ailes assez grandes, DER au vol ; 
trois doigts devant et point derrière. Genres : OUTARDE , 
Ecnasse, Huîrrier , PLuvier. 


Dix-SEPTIÈME ORDRE. —Ailes assez grandes, propres pour 
le vol; quatre doigts , trois devant et un derrière. Genres: 
V'ANNEAU , JACANA, CoULON-CHAUD , PERDRIX-DE-MER , 
RALE, Bécasseau, BARGE, Courts, SPATULE ; CIGOGNE , 
HÉroN, OMBRETTE, CUILLIER , OszAU ROYAL ,  CARIAMA : 
Kamicar, POULE SULTANE. 


Les huit ordres suivans renferment les oiseaux qui ont les 
doigis garnis de membranes. 


Dix-HUITIÈME ORDRE. — Trois doigts devant et un derrière, 
garnis , dans toute leur longueur, de membranes fendues, 
simples ou festonnées. Genres : PouLE D'EAU ; PHALAROPE , 
FouLQUE. jt48 

Dix-NEUVIÈME ORDRE. Lhgthe doigts, dont les trois 
antérieurs sont joints ensemble par des membranes demi- 
fendues ; le postérieur séparé ; le bec droit et pointu. Genre : 
GRÈBE. 

ViNGTIÈME ORDRE. — Jambes cachées dans l’abdomen; 


ORN 
trois doigts devant ; joints ensemble par des membranes en- 


tiéres , et point derrière. Genres: GUILLEMOT, MACAREUX, 
Pixçouin. 


VINGT-UNI1ÈME ORDRE. be cachées dans l’abdomen ; 
quatre doigts, dont les trois antérieurs sont joints ensemble 

ar des membranes entières, et le postérieur séparé. Genres: 
\ ANCHOT, GORFOU ; PLONGEON. 


VINGT-DEUXIÈME ORDRE. — Jambes hors de l’abdomen , 
avancées vers Le milieu du corps et courtes ; trois doigts 
devant, joints ensemble par des membranes entières; point 
de doigts derrière. Genre : ALBATROS. 


ViNGT-TROISIÈME ORDRE. — J Has hors de l'abdomen, 
plus courtes que le corps ; quatre doigts , dont les trois anté- 
rieurs sont réunis par des membranes entières ; bec sans 
dentelures. Genres : PÉTREL , STERCORAIRE ;, GOÉLAND , Hi- 
RONDELLE-DE-MER, BEC-EN-CISEAUX. 


VINGT-QUATRIÈME ORDRE. — Jambes hors de l’abdo- 
men, plus courtes que lé corps , à quatre doigts, dont les 
trois antérieurs sont réunis par des membranes entières , et 

le postérieur eo ; bec dentelé. Genres : Die Or , 
CANARD. KA AUtes Ed 


ViNGT-CINQUIÈME ORDRE. — Jambes hors de labdo- 
men, plus courtes que le corps ; quatre doigts , tous joints 
ensemble par des membranes. Genres : ANHINGA, PAILLE-EN- 
cuL , Fou, CoRMORAN, PÉLICAN. 


ViINGT-SIXIÈME ORDRE, — Jambes hors de l’abdomen, 
plus longues que.le corps; quatre doigts, dont les trois an- 
térieurs: sont joints ensemble par des membranes entières, 
et le postérieur séparé. Genres FLAMANT, AVOCETTE , Cov- 
REUR. | 


TR les Elementa hits pbs en 1774 par J. Ch. 
Schæffer , les oiseaux sont divisés en deux familles, subdivi- 
sées par ordres et genres. La nomenclature et les caractères 
des familles et ne. ordres sont tirés des pieds et des 
doigts. à 


| Première famille, NÜDIPÈDES. bas des er dénué 


de plumes. 


Le : Onoré— FissipènEs. Deux doigts fériqus Genre : AU: 
‘TRUCHE. 


Ale ORDRE — Fissipèbes. Trois doigts fendus. EU 


78 ORN 


Rue ; Casoar ,; OUTARDE , PLUVIER ; Hoirer ; 
ECHASSE. 


A 


IIIe ORDRE— FissipèDes. Quatre doigts fendus. Tous les 
GRALLÆ de Linnæus. 


IVe ORDRE. — PinnatipÈDes. Les quatre doigts bordés 


de membranes , et fendus. Genres: GALLINULE, FouL- 
QUE ; PHALAROPE , GRÈBE. 


Ve ORDRE.—P ALMIPÈDES à trois doigts. Genres : GUILLEMOT, 
Pincouin , MACAREUX , ALBATROSs. 


VIe ORDRE. — PALMIPÈDES à quatre doigts , et à pouce 
libre. Genres : les ANSÈRES TÉTRADACTYLES , de Lin- 


næus , qui n'ont que les doigts antérieurs réunis dans 
une seule membrane. 


VILe ORDRE. — PALMIPÈDES à quatre doigis engagés 
dans une seule membrane. Genres : Fou , ANHINGA , 
PAILLE-EN-QUEUE , Cormoran , PÉrIcAN. 


Deuxième Zrvile ; PLUMIPÈDES. — Jambes couvertes de 


plumes jusqu'aux ÉrouR 


Ler ORDRE. — FiSSivÈpes NISODACTYLES. Ets L PiczÆ de 
Linnæus , à deux, doigts devant, deux derrière. 


ILe ORDRE. — FissiPÈDES ADUNCIROSTRES. Doigts fendus ; 
trois devant, un derrière; bee crochu. Genres: VAuTouUR, 


AIGLE, EPERVIER, H1BOU , CHAT-HUANT. À 


IILe ORDRE. FiIssIPÈDES CONICO-INCURVIROSTRES!  Doigts 
comme les précédens ; bec conique, un peu crochu: 
Genres: Dixon , Coa, PELHADE » FAISAN, ar 
LaGoOPÈDE. il D #0) 


IV. ORDRE. — FissIPÈDEs CONIGO-TÉNUIROSTRES- Doigts 
ibid. ; bec conique. Genres ;: Bouvreuiz , Coroù , 
Moineau : GROS-REC, CHARDONNERET, BRUANT, Tan 
GARA, BEc- CROISÉ. 


he ; pre à conique : | allatieie FPE: : huh ; 
ÉTOURNEAU, COTINGA , GRIVE ;  Pr- GRIÈCHE, 


VEe OnnRe — FissiPèpes CONICO-SUBULIROSTRES. Doigts 
thid.; bec conique, subulé. Genres : ALOUETTE, BEC- 
FIGUE , MÉSANGE , ENGOULEVENT, HIRONDELLE.., ; . : 


Vile ORDRE. — FiSsIPÈDES CUNÉIROSTRES. Doigts ibid. ; 
bec cunéiforme. Genre : TORCHEPOT. 


OR 79 


VIILe OnDre. — FIsSIPÈDES FILIROSTRES. Doigts ibid. ; ; bec 
filiforme. Genre : OISEAU-MOUCHE. 


IX. ORDRE. — FiIssIPÈDES FALCIROSTRES. Doigts 1bid. ; bec 
arqué. Genres : Huppe , PROMÉROPS , GRIMPEREAU. 


X.e OnprE. — ANOMALIPÈDES. Le doigt intermédiaire uni 
avec l'extérieur par trois phalanges , et avec l’intérieur 
par une seule phalange. Genres : CoQ-DE-ROCHE , Ma- 


NAKIN , TODIER , MaARTIN-PÉCHEUR , GUÈPIER , Mo- 
MOT , CAr.AO. 


Méthode de J.- Ant. Scopoli, extraite de son Introductio ad his- 
toriam naturalem, 1777. Les oiseaux y sont divisés en deux 
grandes farnilles , dont les caractères sont tires des écailles des 
tarses , et chacune est composée d'ordres et de genres. 


Première) famille. — RÉTIPÈDES. Peau des jambes divisée par 


petites écailles polygones. 


1." Ordre. PLONGEURS.— Genres : GorFou > PinGouIx, Man- 
CHOT ,, GRÈBE. 


2.° Ordre. PA LMIPÈDES,. _ DER Güiiréiiar >» AIQUE , 
BEC-EN-CISEAUX, AYOCETTE , ANHINGA, ONOCROTALE , 
PÉLIcAN, Fou, PAILLE- -EN-QUEUE, HARLE, CANARD, 
FLAMANT ; SpaT ULE, PÉrrez, MOouETTE. 


3: Ordre. LONGIPÈDE composé de deux sections. 


Première section. — Tous les doigts , ou deux seulement, unis à leur 
base. 


Genres : GLARÉOLE , Pruvier, Huîrrier, HE 
HÉRON, KamicHr, CaRIAMA, TANTALE, COURLIS. 


_ Deuxième section. — Tous les doigts libres. 


Genres: Bécasse, Rare, Fouique , Jacawa, SAVACOU ; 
AGAMI, OUTARDE , AUTRUCHE. 


4.° Ordre. GALLINACÉS. — Genres : DRONTE, PAON, DiInDow , 
Hocco , FAISAN , PEINTADE, Piceon, Perprix, TÉTRAS. 


, 5€ Ordre. RAPACES. — Genres : HEAUETAS , + tan Vau- 
TOUR, CaLao, Toucan.. 


6.e Ordre. Psrrraces. — Genres : An, PERROQUET. 
Deuxième famille. — SCUTIPÉDES. Devant des jambes couvert 


de segmens ou d’anneaux inégaux et aboutissant de chaque côté 
dans un sillon longitudinal. 


Première section. — GRIMPEURS. 
1.1 Ordre. NÉGLIGÉS. — Genres : Couroucou , BEc-CROISÉ , 


80 Due N 
xRIMPEREAU, JACAMAR, Coucou, Torcoz, Pie, Sir- 
TELLE , BARBU. ÿ 


Deuxieme section. — PROMENEURS à narines couvertes. 


Genres : Huppe , MANAKIN, MÉSANGE, CORBEAU, PIE- 
GRIÈCHE , COTINGA. 


Troësieme section. — PROMENEURS à narines ouvertes. 


Genres‘: ROLLIER , MAINATE , OISEAUX DE PARADIS, 
GuËPIER, LORIOT, TROUPIALE, ALcyoN, Topier, 
CoLtsRi. 


2. Ordre. CaANTEURS. 


Pr emfére section. — OISEAUX À BEC MINCE. 


Genres : FAUVETTE ,; GOBE-MOUCHE, GRIVE ; ETour- 
NEAU , HOCHEQUEUE , ALOUETTE. 


_!: Deuxreme.section. — OISEAUX-A GROS BEC. 
Genres : BRUANT, GROS-BEC , PinsoN , T'AncarA:, Corrou. 


3.e Ordre. BRÉVIPÈDES. — Genres: MaARTINET , .ENGOULE- 
VENT, HIRONDELLE. 


Latham est, après Brisson!, l’un des'ornithologistés-métho- 
distes qu’on doit distinguer : ila,en »781, publiéen anglais 
un Synopsis, suivi de deux Supplémens, dont l’un en 1787, et 
l’autre en 1801 , le tout avec des figures de plusieurs espèces 
nouvelles d'oiseaux; de plus il a fait paroître, en 1790, un 
Systema ,' àvec'un Supplément en 1801, qui remplissent com- 
plétemeñt leur objet. % TR A 

Ce méthodiste a fait des améliorationsimportantes au Sysema 
de Linnæus. Il a établi trois ordres de plus; celui dés: Pierons, 
celui des AUTRUCHES et celui des PINNATIPÈDES, et vingtitrois 
genres, dont plusieurs avoient déjà élé indiqués par Brisson 
et autres; savoir : callæas, scythrops, galbula, musophaga, m0- 
motus, colius , phytoloma , syloia, penelope , tinamus, perdix , 
rhea , casuarius , scopus, numenius , vaginalis , gallinula , gla- 
reola, phalaropus, podiceps , corrira , uria, aptenodytes. 


Classification des oiseaux par l'abbé Bonnaterre , publiée en 1790 
dans l'Encyclopédie méthodique. I/s y sont divisés en douze 
classes d'après la structure des pieds, et en cent douze genres 
d'après le bec et diverses autres parties. | 


a, CLasse. Deux ou trois doigts libres et dirigés en avant; 
point derrière. — Genres : AUTRUCHE, CASOAR , Fur- 
NIX, OUTARDE, PLUVIER, CHASSE, HUITRIER. 


ORN B4 


2.0 CLASSE. Trois doigts par devant, réunis par une mem- 
brane et point par derrière. — Genres: ALBATROS ; Pix- 
GOUIN, MACAREUX ; GUILLEMOT. 


3. CLASSE. Quatre doigts , trois devant , un derrière, tous 
engagés par une rnembrarie, — Genres : PAILLE-EN- 
QUEUE , ANHINGA ; PÉLICAN, 


4e CLasse. Doigis sbid., tous bordés par une membrane. 
— Genres : GRÈBE , PHALAROPE, FOULQUE, Oiseau 
DU SOLEIL. 


B.e Crasse. Doigts cbid. , les antérieurs réunis par une mem- 
brane, le postérieur libre. — Genres: Mancnor, PLox- 
GEON, PETREL ; GOÉLAND , HIRONDELLE-DE-MER , BEC- 
EN-CISEAUX , HARLE, OIE, CANARD, FLAMMANT, 
CoUREUR, AVOCETTE. 


6. Crasse. Doigts 1bid., les antérieurs plus ou moins réunis 
à la base par une petite membrane lâche, le posté- 
rieur libre, — Genres : DRONTE , DINDON , PENELOPE, 
Hocco, Paow, FAISAN, PEINTADE , GELINOTTE , PER- 
DRIX, CAILLE ,; TINAMOU , PIGEoN. 


#.e Crasse. Doigts #bid., l'intermédiaire joint à l’exiérieur 
par une membrane jusqu’à la troisième articulation, et 
à l’intérieur jusqu’ à la première , le postérieur libre. — 
Genres : MANAKIN , CoQ DE ROCHE , T'ODIER, GUËPIER, 
MARTIN-PÊCHEUR ; MoMoT, CaALAo. 


8.2 Casse. Doigts ibid. , celui du milieu joint à l’extérieur 
jusqu’à la première articulation , le postérieur libre. — 
© Genres : ALOUETTE , LAVANDIÈRE, SYLVIE, MÉSANGE, 

HIRONDELLE ,; ÉNGOULEVENT , OISEAU - MOUCHE, 
Hupre , GRIMPEREAU , EtouRNEAU, GRIVE, Lorior, 
Pig-GRIÈCHE ; COTINGA, TANGARA, GOBE-MOUCKE , 
Coziou , RoLLIER , MAINATE, CORBEAU , PHYTOTOME, 
Gzaucoris, PIQUE-BŒUF, OISEAU DE PARADIS, Si- 
TELLE, EMBERIZE , PINSON ;, GROS-BEC. 


9. CLasse. Doigtsibid., dépourvus à peu près de membranes; 
bas de la jambe nu, — Genres : Touxou , SPATULE, 
JABIRU , SAVACOU , BEC-OUVERT, BEC-EN-FOURREAU , 
OMmBRETTE, ROULOUL, PALAMÈDE , AGAMI, PERDRIX 
DE MER, POULE-SULTANE, JACANA, RALE, VANNEAU, 
Héron , Isis, CoURLIS, SCOLOPACE, 


10. CLasse. Doiïgts ibid., dépourvus à peu près de mem- 
_ branes; bas de la jambe garni de plumes. — Genres : 


Vaurour , FAUCON. 


XXIV. G 


. 82 OR N 


11.2 CLasse. Doigts ibid. ; l'extérieur peut se tourner en ar- 
rière , et faire la fonction de second doigt postérieur. 
— Genres : DUC, MUSOPHAGE. 


12.2 CLasse, Deux doigts libres par devant et deux par.der- 
rière. — Genres : VorcoL, JAcaAmaAR ; Coucou, 
Ant, Couroucou, PERROQUET, BarBu, Scvrrors, 
Toucan. 


M. Cuvier a publié, en 1798, des tableaux élémentaires 
des animaux ; mais comme celui qui concerne les oiseaux est 
refondu et augmenté dans le Règne animal distribué d’après 
son organisation, et publié au commencement de 1817, ce 
sera dans cet ouvrage que nous puiserons l'analyse de fa par- 
tie ornithologique. Ce savant a conservé tous les ordres du 
Systema Naturæ de Linnæus , à l'exception de celui des pécæ, 
ainsi qu'il l’avoit déjà fait dans son tableau élémentaire, et 
l’a remplacé par son ordre des Grimpeurs pour les oiseaux qui 
ont deux doigts devant, deux derrière, et il a classé les autres 
dans celui des Passereaux. | 

Les oiseaux sont divisés par ordres, familles, genres, sous- 
genres et sections, . Fan 


1." ORDRE. — OISEAUX DE PROIE, Accipitres. — Bec 
crochu, à pointe aiguë ét recourbée vers le bas ; narines 
percées dans une membrane qui revêt toute la base de 
ce bec; pieds armés d’onples vigoureux ; celui du pouce 
et celui du doigt interne les plus forts. 


Première Famille. O1$EAUX DE PROIE DIURNES. Yeux dirigés 
.sur le côté ; trois doigts devant, un derrière sans plu- 
mes ; les deux externes presque toujours réunis à leur 
base par une courie membrane. — Genres. VAUTOUR ; 
GRIFFON, FAUCON , subdivisé en deux grandes sec- 

‘tions, dont la première contient les Faucons, propre- 

‘ ment dits, vulgairement Oiseaux de proie nobles ; la 
seconde se compose des Oiseaux de proie appelés igno- 
bles, et est divisée ainsiqu’il suit : en Æigles proprement 
dits, Aigles-pécheurs, Balbusards, Harpiés où Aigles- 
pécheurs à ailes courtes; Aigles - autours |  Cymindis, 
Autours , Milans, Bondrées, Buses, Busards, Messagers 
ou Secrétaires. 

Deuxième Famille. O1SEAUX DE PROIE NOCTURNES. Tête 
grosse ; yeux dirigés en avant; doigt externe dirigé à 
volonté en avant ou en arrière. — Genre STRIX, divisé 
d’après les aigrettes, la grandeur des oreilles, l’étendue 


Lee) 


OR_N 8 


du cercle de plumes qui entoure les yeux, etc., en 
Hibous , Chouettes, Efrayes, Chat-huans, Ducs, Che-- 
véches , Scops. Fu 


b.t ORDRE. =-PASSEREAÀ UX.— Première Division des Passe 
_reaux.— Doigt externe réunt à l'interne seulemént par 
urie où par deux phalanges. 


Première Familie. Dextirosthes. Bec échancré anx côtés 
de la pointe. — Genres : PIE-GRIÈGRE ,-eomposé 44« 
sous-genres iegrièches, proprement dites ; Langrayens, 
Cassivans , Bécardes , Choucaris, Bethyles ; 'ANGARA, sub - 
divisé en tangaras proprement dits, fang. Euphones, ang. 
Gros-hées, tang. Loriots el tang. Cardinaux; G03E-moucu:, 
divisé en Tyrans, Moucherolles, Vangas ,  Gobe-mouctes 
proprement dits. Gymnoréphales, Céphaloptères; Corive À 
‘divisé en cotingas proprement @tts ; Echenilleurs , Ja 
seurs, Procnias et Gymnodères; DRONGO, MErLE , Cio- 
CaRD, Lorior, FourmiLitr, Cincte, Pairenex, 
ManTin, LÿYre, ManakxiN, dont les vogs de roche for- 
ment un groupe particulier ; BEC-FIN divisé en Tra- 
quels, Rubielles ; Fauvetles, Rottelels où Figuiers, Troglo- 
dytes, Hochequeues , Bergeroneltes et Farlouses. : 

Deuxième Famille. — FissiROSTRES. Bec court, large ; 
aplat , horizontalement , légèrement crochu, sans 
échancrure, et fenäu très-profondément.— Genres : H1- 
RONDELLE divisé en Hirondelles proprement dites et en 


Martinéls, ENGOULEVENT , PODARGE. 


Troisième Famille. = Coxirosrres. Bec fôrt, plas ou 
moins conique etsans échancrure.— Genres: ALOUETTE : 
MÉsanGE divisé en mésanges proprement dités, Mons 
taches et Remi, BREANT; MoINEAU subdivisé en Tüsse- 
rins, Muineaux proprement dits, Pinçons, Linottes et 
Chardonnerets, Veuves, Gros-becs, ! ityÿlus, Bouvreuils: Bxc- 
GROISÉ ; DunBec; Coriou; GLraucore ; Piouegœur : 
CassiQue; subdivisé en cassiques proprement dits, Do 
piales , Curouges ; ÉTOURNEAU; SITTELLE ; COR2EAU di- 
visé en lies, Geai, et Cassenoix ; ROLLIER divisé en 
Rolliers proprement dits, Rolles ; Maïnates ; et Qistaux 
DE PARADIS. 

Quatrième Famille. — TENUIROSTRES. Bec grêle, allongé 
plus Gu moins arqué dans $a totalité , sans échan 
crure.—Genres : HUPPE divisé en Craves, Iuppes pro- 
prement dites, Promerops, Épimagues ; GRIMPEREAU j 
davisé en Grimpereaus vrais, Picucules, Æcheleites 5 Su 


84 ORN 


criers, Dicées, Héorotaires, et Souimangas ; Couirri dont 
les oïseaux-mouches font un sous-genre. 


Deuxième division des PASSEREAUX. — Doigi externe pres- 
que aussi long que celui du milieu , auquel il est uni 
jusqu’à l’avani-dernière articulation.Une seule famille, 
SyNDACTYLES. — Genres : GUËPIER ; Motrmor ; Mar- 
TIN-PÊCHEUR , dont les ceyx ou martins-pécheurs à trois 
doigts , font une sous-division ; Topier ; CALAo. 


3e Orne. — GRIMPEURS. Doigt externe, dirigé en ar- 
rière comme le pouce. — Genres : FacaAmaR , Pic, 
dont les Picoïdes font une sous-division ; Torcozr; Cou- 
cou divisé en vrais Coucous, Couas, Coucals, Courols, 
Indicateurs et Barbacous; Marcona; ScyTarors; BARBU 
divisé en trois sous-genres sous les noms de Barbicans, 
Barbus proprement dits, et Tamatias; Couroucou ; Ant; 
Toucan , composé des Toucans proprement dits, et des 
Aracaris; PERROQUET, subdivisé en Aras, Perruches-aras, 
Perruches à queue en flèche, Perruches à queue élargie par le 
bout, Ferruches ordinaires, Cacaloës; Perroquets propre- 
ment dits, Perroquets à trompeet Perruches ingambes. 


Les Touracos et les musophages n’ont point de place bien 
déterminée dans le Règne animal. M. Cuvier les trouve bien 
plus analogues aux gallinacés ei nommément au genre hocco 
qu'aux grimpeurs parmi lesquels on les place communément. 


4... ORDRE. — GALLINACÉS. Doigts antérieurs réunis à 
leur base par une courte membrane, et dentelés le long 
de leur bord ; bec supérieur voûté ; narines percées dans 
un large espace membraneux de la base du bec, recou- 
vertes par une écaille cartilagineuse ; ailes courtes. — 
Genres : PAoN; DINDON; ALECTOR divisé en Hoccos, l'au- 
zis, Guans, Parraquas et Hoazins : F AISAN, subdivisé en 
Cogs, Faisans proprement dits, Houppifères, Lophophores, 
Cryptonix; PEINTADE ; TÉTRAS, composé de sous-genres 

/ sous les dénominations de Cogs de bruyère, Gangas , 'er- 
drix , Cailles et Colins ; T'RIDACTYLE, divisé en Turnix et 
Syrrhaptes ; TinamMou; PIGEON, divisé en Columbi-galii- 
nes , Colombes ou Pigeons ordinaires et Colombars.. 


5.e ORDRE. — ÉCHASSIERS. Bas des jambes nu. 


Première Fumille.—BRÉVIPENNES. Ailes impropres au vol ; 
pouce nul. — Genres : AUTRUCHE ; CAsOAR. 


Deuxième Famille. — PRESSIROSTRES. Genres: OUTARDE, 
PLUVIER , divisé en deux sous-genres, Œdicnèmes et 


ORN 85 


Pluviers proprement dits; VANNEAU ; HuiTRIER ; 
CourE-vire ; CARIAMA. | 


Troisième Famille. — CuLTiRoSTREs. Bec gros, long et 
fort , le plus souvent tranchant et pointu. 


ire Tribu. — GRUES dont l’Agami est en tête, et en- 
suite les Numidiques , Courlans et Caurales. 


2€ Tribu. — Genres: SAYACOU ; HÉRON. 


32 Tribu.— Genres : CIGOGNE ; JABIRU; OMBRETTE ; BEC- 
OUVERT ; T'ANTALE; SPATULE. : 

Quatrième Famille. — LONGIROSTRES. Bec grêle , long et 
foible. Cette famille est subdivisée en genres et sous- 
genres, d’après les différentes nuances dans la forme du 
bec. Genres : BÉCASSE , divisé ainsi qu’il suit, en Ibis, 
Courlis, Corlieux , Falcinelles, Bécasses proprement dites, 
Rhynchées, Barges, Maubêches, Alouettes de mer, Com- 
battans , Sanderlings , Phalaropes, Tournepierres, Che- 
valiers , Lobipèdes | Echasses ; AVOGETTE. 


Cinquième Famille. — MacropAcTyLes.Doigts fort longs , 
sans membrane à leur base ; bec plus ou moins com- 
primé par les côtés ; corps aplati ; ailes médiocres ou 
courtes. Cette famille est divisée en deux tribus , se- 
lon que les ailes sont armées ou non. Genres : JA- 
CANA, KAMICHI, RALES, FOULQUE, subdivisé en Poules 
d’eau, Talèves ou Poules-sulianes , Foulques, propre- 
ment dites. L'ordre des échassiers est terminé par les 
genres GIAROLE et FLAMMANT. 

6.e ORDRE. — PALMIPEDES. Pieds implantés à l’arrière 
du corps ; tarses couverts , comprimés et palmés entre 
les doigts. 

Première Famille. — PLONGEURS ou BRACHYPTÈRES. Jambes 
implantées plus en arrière que dans tous les autres oi- 
seaux.— Genres : PLONGEON, subdivisé en Grèbes, Plon- 
geons proprement dits, Guillemots , Cephus, d’après les 
différences des pieds; PINGOUIN, subdivisé en deux sous- 
genres, et les Macareux, les Pingouins proprement dits ; 
MancHoT, divisé en trois sous-genres , d’après le 
bec, savoir : les Manchats proprement dits , les Gorfous 
et les Sphénisques. 


Deuxième Famille. — LONGIPENNES ou GRANDS VOILIERS, 
Bec sans dentelures , crochu au bout , dans les pre- 
miers genres et simplement pointu dans les autres ; 
ailes très-longues ; pouce libre ou nul. — Genres : PÉ- 
TREL, divisé en Pétrels, proprement dis Puffinss 


86  ORN 

F élécanvides , Trions ; MLBATROS ; GOÉLAND dont les 
Steicoraires sont une dis HiRONDELLE DE MER ; 
COUPEUR D'Eau ou BEC-EN-CISEAUX. 

Troisième Famille. — ‘VoripaLMEs. Pouce réuni avec les 
autres doigts dans une seule membrane. — Genres : PÉ- 
LICAN, subdivisé en / élicans proprement dits, Cormo- 
ans, Frégates et Fous ; ANHINGA: PAILLE-EN- QUEUE. 


Quatrième Famille. — LAMELtIROSTRES. Bec épais , revêtu 
«d’une peau molle, à bords garnis de lames ou de pe- 
tites dents ; langue large , charnue , dentelée sur ses 
bords ; aile médiocres en longueur. Cette famille est 
composée du genre HARLE el du genre CANARD, di- 
visé en trois sous-geures, les Cygnes, les Oies et Ber- 
nacheset les Canards proprenent dits, sOus-divisés eux- 
por en Macreuses, d'après la largeur et le renfle- 
meutide leur bec; en Garrus , leur bec étant court et 
pius étroiten avant; Éiders, ayant le bec plus allongé 
que Îles Garrots', et rerenidah plus haut sur le front ; 
en Aülouins,, dont le bec est large et plat ; en Sophie 
très- remarquables par leur bec long, dont la mandi- 
bule supérieure , ployée parfañement en demi-cylin- 
dre, est élargie au bout, ;.en Tadornes, qui ontle bec 
irès-aplali vers le boutet relevé.en busse saillante à sa 
base; en Canards spécialement dits et en Sarcelles. 
M. de Jacépède, däns une méthode ee en 1799; di- 
vise les oiseaux ainsi qu'il suit : 


PREMIÈRE SOUS-CLASSE. — Bus, de.la jambe garni de plu- 
TnES ; point de doi gts entièr emenl réunis par une large men:Ürane. 
PREMIERE DIVISION. — Doigts gros et forts, deux devant, 
.deux derrière. — GRIMPEURS. Mae 
PREMIRRE SOUS DIVISION. — Doigts g onos €t forts. 2 OISEAUX 
5 GRIMPEURS. Fe Tail 
1.*t Ordre. PE PER SER àbec crochu. Genres : ARA, PERROQUET. 
— 2, Ordres A bec deutelé Genres : Toucan, Couroucou, Tou- 
RACO, MNIUSOPHAGE.; +:13.e Ordre. À bec échancré. Geure: BarBu. 
+ 4% Ordre. À bec droit iet comprimé: Genres : Jacamar, Pic.— 
5.2 Orare. À bectrès-court. Genre : Torcoz. — 6. Orure. À bee 
arqué. Genres : Coucou, ANL. RE 


DEUXIÈME PAADse — Trois doigts: VAE un à doigt ou 
PE point dérrrere."* 
PREMIÈRE sous. DIVISION. — Ongles forts et irés-erdehus. 


Ordre, Qisraux DE PROIE. + bec crochu. Genres : VAUTOUR, 
ivre AIGLE, AUTOUR, ÉPERVIEA, Buse, Muiran, Faucon, 
CHOUETTE. 


OR N 87 


SECONDE SOUS-DIVISION. — Ongles peu crochus; doigts extérieurs 
libres, ou unis seulement le long de la première phalange, — Pas- 
SEREAUX. 

8. Ordre. PasseEREAUX à bec dentelé. Genre : PHYTOTOME. — 
9° Ordre. À bec échancré. Genres : PIE-GnRiÈCcHE, TYRAN , GorE- 
Moucne, MoucnERoLLe, MERLE, FourMiLier, LorioT, CoTinca, 
TANGARA. — 10. Ordre. À bec droit et conique. Genres : GACIQUE, 
TROUPIALE, CAROUGE, Érourneau, Gnros-BEc, Bouvreuiz, Moi- 
NEAU, BauaAnT. -— 11.2 Ordre. À bec droit et comprimé. Genres : 
GRacuLe, CorBEAU, RoLLiER, PaRapDis, SITELLE , Picoïpe, Pi- 
QUE-BoEur. — 12.e Ordre. À bec droit et menu. Genres : MÉSANGE, 
ALOUETTE, Bec-Fin, MoTacilze. — 13. Ordre. À bec très-court. 
Genres : HIRONDELLE, ENGOULEVENT. — 14€ Ordre. À bec arqué,. 
Genres : GLaucoPpe, HuPrE, GRIMPEREAU, CoLiBRI. — 35.€ Orére. 
À bec renflé. Genre : Ois£au-Moucue. 


TROISIÈME sOUS-DIVISION. — Doigts extérieurs unis dans presque 
toute leur longueur. 


16.° Ordre. PLaATyPODES à bec denteié. Genres : Carao, Momor. 
+ 17.2 Ordre. À bec droit et comprimé. Genres : ALCYON, CEvx. 
— 18.e Ordre. À bec droit et déprimé. Genre : TopIER. — 19 € O7a 
dre. À bec droit et menu. Genre : MANAKIN. — 20.° Ogre. À bec 
arqué. Genre : GUËPIER. 
QUATRIÈME sous-D1yisioN. — Doigts de devant réunis à leur base 

par une membrane. 

21.€ Ordre. GALLINACÉES à bec renflé. Genres : PIGEoN, Térras, 
Penonix, Tinamou, TRIDACTYLE , PAON , FaisaN, PEINTADE, Din 
DON, Hocco, PENELOPE, GUuan. | 


SECONDE SOUS-CLASSE. — Bas de la jambe dénué de plu- 


mes, ou plusieurs doigts réunis par une large membrane. 
, Ê 


PREMIERE DIVISION.—Trois doigts devant; un doigt ou point 


de doigt derrière. 


PRDMIÈRE SOUS-pIVISION. — Doigts de devant entièrement réunis 
par une membrane. — O1sSEAUXx D'EAU. 


22.° Ordre. Oiseaux D’Eau à bec crochu. Genres: ALBATROs, PÉ- 
LÉGANOIDE, P&TRE:.— 23.e Ordre. À bec dentelé, Genres: CANARD, 
Hanñce, PRION. — 24e Ordre. À bec droit et comprimé. Genres : 
BEC-EN-CISEAUX, PLONGEON , GRÈSE, GUILLEMOT, ALQUE, Pix- 
GOUIN, MANCHOT. — 25. Ordre. À bec droit et menu. Genre : 
STERNE. — 26€ Ordre. À bec droit et arqué. Genre : AVOCETTE, 
27.2 Ordre. À bec renflé. Genre: Mauve. 


RU Li 

ù A | 
A0) | 
% 


3% 
6 


88 ORN 
| 
DEuxiËÈME sous-pivision. — Quatre doigts réunis par une large 
membrane. — O1SEAUX D'EAU LATIRÈMES. 


28. Ordre. OxsEAux D'EAU à bec crochu. Genres : FRÉGATE, 
Cormoran. — 20.° Ordre. À bec dentelé. Genres : Fou, PHAËTON, 
ANHINGA. — 30.€ Ordre. À bec droit et déprimé. Genre : PÉLICAN. 


TKoisiÈME sous-pivision. — Trois doigts devant, un doigt ou point 
derrière. 


3r.e Ordre, O1S£AUX DE RIVAGE à bec crochu. Genres: MESSAGER, 
KamicH1, GLARÉOLE. — 32. Ogre. À bec droit et conique. Gen- 
res : AGAMI, VAGINAL. — 33.e Ordre. À bec droit ét comprimé. 
Genres: GRuE, Cicocne, HÉRoN, Bec-OuverrT, RALE, OMBRETTE, 
HuiTrien. — 34. Ordre. À bec droit et déprimé. Genres : SAVAGOU, 
SPATULE. — 35.e Ordre. À bec droit et menu. Genre : BECASS5. — 
36. Ordre. À bec arqué. Genres : Jaginu, Isis, Courzis, ECHASSEZ. 
— 37.® Ordre. À bec renflé Genres: HyDRoGALLINE, Fo LQUE, 
JACANA, VANNEAU, PHALAROPE, PLUYIER, OUTARDE. 


DEUXIÈME DIVISION. — Deux, trois ou quatre doigts très- 
forts. 
PREMIÈRE SUS -DIVISIN. — Doigis non réunis à leur base par 
une membrane.— O1sEAUX COUREURS. 


38. Ordre. OisEAux coureurs à bec droit et déprimé. Genres : 


AUTRUCHE, Touyxou. — 39.° Ordre. À bec arqué. Genre : Casoan. 
— 40.€ et dernier Ordre. À bec renflé; Genre : DRONTE. 


M. Constant Duméril a publié, en 1806, une Zoologie 
analytique , avec des tableaux synoptiques ; les oiseaux y sont 
classés de la manière dont il va être question : 

PREMIER ORDRE. — Les RAPACES : un seul doigt en arrière, 
ceux de devant entièrement libres ; bec et ongles crochus. — Pre- 
mière famille. Les Nupicozres: le bas du cou garni de plumes frisées 
en manière de palatine, le haut couvert d’un duvet; bec droit 
d’abord , crochu à la pointe. Genres : VauTouR, SARCORAMPHE. — 
Deuxième famille. Les Prumicorzes : yeux latéraux, cou et tête 
garnis de plumes ; la base du bec offrant une saillie charnue , colo- 
rée, appelée cire. Genres: GRIFFON, RusE, Autour, Faucon, MEs- 
SAGER, AIGLE. — 7rorsième famille. Les NocTURNES : yeux dirigés 
en avant, très-grands ; bec court, croehu, recouvert à la base et sur 
les narimes par des soies roides. Genres : SuRNIE, Duc, CHOUETTE. 

« DEUXIÈME onDRE. — Les PASSEREAUX : un seul doigt der- 
rière ; les deux externes de devant réunis ; les tarses médiocres en 
hauteur, — Première famille. Les CRÉNIROSTRES : une ou deux échan- 
crures au plus sur la pointe du bec. Genres: Pi8-GRIÈCHE, M#nie, 


\ 
\ 


ORN 89 
Gosr-Moucnx, CoTincA, Tancara. — Deuxieme famille. Les 
DENTIROSTRES : bec échancré à trois dentelures au moins. Genres : 
Cazao, MomoT, PHYToTomE, — Tyoisieme famille. Les PLÉNI- 
8 STRES : bec allongé, droit, non échanré, solide et fort. Genres: 
MAINATE, PARADISIER, ROLLER CorBEAU , PIE. — Quatrième fa- 
mille. Les  osruec: bec conique , un peu courbé , solide et non 
échancré. Genres: CaciquE, TRouPIALE, GLAUCOPE, PIQUE- -BoEUr, 
ÉTOuRNEAU, Moineau, BruanT, Coriou, LoxiE, Brc—CRoïsé. 
— Ciandiène famille. Les AE : bec court, foible, flexi- 
ble, non échancré, à base étroite, arrondie. Genres: MANAKIN, 
MÉsance, Bec-Fix, ALOUETTE. — Sirième famille. Les PLANIROS- 
TRES : Le court, PE non échancré, large et plat à la base. Gen: 
res : es MARBTINET, ENGOULEVENT. — Seplieme famille. 
Les ji CR nel bec long, étroit, sans échancrure, souvent 
flexible. Genres: SITELLE, Gaimpereau, CoLisri, ORTHORINQUE, 
HurrE, GUËPIER, ALCYON. 


Troisième onpre. — Les GRIMPEURS : pattes à deux doigts 
en avant, deux en arrière. — Premiere famille. Les CUNÉIROSTRES : 


bec SE étroit à sa base, en forme de coin, et non dentelé. Gen- 
res : Coucou, Jacamar, Ant, Toncoz, Pic. — Deuxième famille. 
Les LÉvirosTres : bec gros à la base , léger, souvent dentelé. Gen- 


res : Bansu, Touraco, Couroucou, Musopnace, Toucan, PE8- 
ROQUET, CACT ÈS, Ara. 


QuArRIÈME onDRE. — Les GALLIN ACÉS : les doigts antérieurs réunis 
à la base par une courte membrane. — Première famille. Les Goromeiss : 
ailes propres au vol; bec droit à la base, narines couvertes d’une peau 
molle, Genre : Piceon. — Deuxième famille. Les Azsorripes : ailes pro- 
pres au vol; bec conique ; fort, un peu courbé; la mandibule supérieure 
voûtée. Genres : Paon , Dinrow, Hocco, Guan, Peinrane, Faïsan, TÉTRAS, 
Qurarne. — Troisième famille. Les Brévirennes : ailesimpropres au vol: 


corps pesant ; jambes nues au-dessus du talon. Genres : Dronte, Touxovu, 
Aurrucge , Casoa. 


Cmquième onDre. — Les ÉCHASSIERS : tarses très-longs, dénués de 
plumes jusqu’à la jambe; doigts externes réunis à la base. — Premaëre 
famille. Les Pressirosrres : bec pointu, étroit, comprimé, surtout vers 
la pointe, et plus haut que large. Genres : Garuinoze, Fourque, Jacana ; 
Race, Hurrrier.— Deuxième famille. Les Cuzrriosrres : bec long , droit, 
conique , fort et tranchant. Genres: Héron, Cicoenr, Gaue, Jaginu, Bec- 
OUVERT, Tanrase. — Troisième famille. Les Larimosrres : bec mousse, 
obtus, déprimé, très-large. Genres : Savacou, SPATULE, PHEÉNICOPTÈRE. — 
Quatrième famille. Les Ténurrosrres : bec mou, grêle, obtus, cylindri- 
que ou arrondi. Genres : Avocerre, Vanneau, Pruvixs , Couruis , Bécasss. 


Sixième onore. — Les PALMIPÈDES : doigts réunis par de larges 
membranes ; tarses peu élevés. — Première famille. Les SERRIROSTRES : 
les trois re antérieurs cachés dans la nageoire ; ailes longues; bec den- 
telé. Genres : Frammanr, Cana, Hanre, — Deuxième famille. Les 


L 


db ORN 


Pixniënes : les quatre doigts réunis dans une même mémbrañe, Genres : 
Pécican, Cormoran, Frécare, Fou , PHAËTON, ANHiNGA. — T'roisième 
_ famille. Les LonciPENNES : trois doigts réunis dans une membrane; ailes 
très-longues ; bec non dentelé. Genres : Avocerre, Ruincors, STERNE, 
Mauve, ArBarros, PÉtREz. — Quatrième famille. Les BRÉVIPENNES : 
pouce libre ou nul; bec non dentelé ; ailes très-courtes ; pattes articulées 
tout-à-fait en arrière du corps. Genres : Gnèse, Guizcemor, Aique, Pin- 
&UUIN , Mancuor. 


\, 


M. Savigny doit faire paroître , sous peu , la suite d’un 
système particulier pour les oiseaux de l'Egypte et de la 
Syrie, faisant partie du grand ouvrage de la commission 
d'Égypte. Nous n’en connoissons encore que le premier 
ordre, publié en 1810, celui des OISEAUX DE PROIE, qui 
y sont divisés en trois familles et dix-sept genres. 


La première famille, les VauTouRs, Vultures, se com- 
pose des genres : Gvrs, AEcyrius, NEOPHRON, PHENE. 


La deuxième famille, les EPERVIERS, Accipitres , est divi- 
sée en deux sections. La première , sous le nom d’AETI, 
comprend les genres : AQuiL£a, HarræTus, Mirvus, Cir- 
CUS , DÆDALION , PaNDION, ELanus. La seconde , HIERA- 
CES ; genre : F'ALCO. 


La troisième famille , les CuouETTEs, Ululæ, renferme 
les genres : Nocrua, Scops , Asio, SYRNIUM, STRIX. 


MM. Meyer et Wolf ont publié , en 1810, une Ornitho- 


logie allemande , sous le titre de Taschenbuch der deutschen 
V’ogelkunde , avec des figures en couleur de la tête et du pied, 
pour chaque genre. Cet ouvrage, dans lequel on trouve des 
observations neuves , irès-intéressantes , et que nous nous 
sommes empressés d'insérer dans ce Dictionnaire , présente 
les oiseaux d'Allemagne dans neuf ordres et soixante-qua- 
iorze genres, dont nous allons donner l'analyse : 


Onpre I. — ACCIPITFRES , Accipitres. Genres : Vautour , GYPAËTE, 
Aicce , Faucon, CuouerTe, Pie-Griècne. — Les Favcons sont divisés en 
ciagq familles, dont la première se compose des Miraws ; la deuxième, des 
Buses et des Bonprées ; la troisième, des Busanps et des Sous-Buses ; la 
quatrième , des Aurovrs et des ÉpPenviens ; la cinquième, des Faucons pro- 
prement dits, des CRESSERELLES, dés Hosereaux et des KmÉérircons. — Les 
Cuouzrres sont dispersées dans trois familles; savoir : les Hisous, les 
Cnousrres proprement dites, et les Cuousrrrs-Érerviers. 


Onore II. — CORACES, Coraces. Deux familles, d’après la conforma- 
tion des pieds. Genres de la première : Conseau, Rozziwr, Lonior. Genxes 
de la seconde : Coucou, Hurrs, 


ON gt 


Onore III. — PICS, Piei. Genres : Pic, Toncor, Sirrrice, Grimrr- 
REAU, Guèpier, ManrTin-PÉCHEUR. 


OnrprEe IV. — DATES, Oscines, — Il se compose de trois 
sous-ordres. 


1. Sous-Ordre. — Les oiseaux de la nature du M due à bec fort, 
conique, obtus ou pointu, droit, arrondi, entier. Genres : Loxie, Frin- 
ere, Bruanr. — Les Loxies se divisent en trois familles, d’après quel- 
ques disparités dans la forme du bec. Dans la première, sont les Brc-Cror- 
Sés; dans la deuxième, le Gsos-Bec, le Dur-Bec, le Vernier et le Cini; 
dans la troisième, le Bouvreuiz. — Les Fninaizces sont dispersées dans 
quatre familles ; savoir : pour la première, les Pinsons et les Morneaux ; 
pour la seconde, les Linorres ; pour la troisième , les CHarponnerers , les 
Tasis, les Sizerins , les Venrurons; pour la quatrième, le Grann-Mox- 
TAIN. 


, 
2.e Sous-Ordre, — Les genres : Grive, Jaseur, Cincce, Érounneau. 


3.e Sous-Ordre. — Les genres : Gosr-Moucue, Hocuequeur , Fauverte. 
Ce dernier genre est divisé en quatre familles. Dans la première , se trou- 
vent les espèces qui ont le bec d’égale force dans toute sa longueur ; tels 
sont les Rossienozs et les Févr proprement dites ; dans la the 
les Fauvertes DE Rossaux, dont le sommet de la tête est aplati et bas, 
dont les ailes sont courtes et un peu arquées ; dans la troisième , les espè- 
ces qui ont le bec moins large à la base, arrondi en forme de cylindre et 
fort pointu ; tels sont le Roucs-Gorcs, la Gorcs-Bzeue , les RossiGnozs px 
MURAILLE €t la Fauverre ps naiss; enfin, dans la quatrième, les oiseaux 
des bocages, à corps plus petit et à pieds plus longs à proportion que les 
précédens ; tels sont les Pouicors , le Rorrzcer et le Troccopyre. — Vien- 
nent ensuite les genres : Morrsux, où se trouvent le T'raquet et le Tarier; 
Accewror , la Fauvette des Alpes: Piri, Avougrre, MésAnce, 


Onore V. — CHÉLIDONS , Chedidones. Genres : Hinonperce, Manrt 


N£T, ENGOULEVENT. 


[ 
Onore VI. — COLOMBES, Colombæ. Genre : Picrox. 
Onore VII. — GALLINES, Gallinæ. Genres : Faisan, Térras, Prn- 


DRIX) OUTARDE. 


Orore VIII. — GRALLES , Graltæ. Deux divisions, d’après le nom- 
bre des doigts. Genres de la première : Huirrier, Écuasse, Pruvier, San- 
DERLING, Coure-Vire. Genres de la seconde : Sraruze, Héron, Cicocwe, 
Grue, Tanraze, Couris, Bécasse, Toranus ( Chevaliers et Barges) ; 
Trinca, Vanneau, GLaréorr , Rare, Cuex ( Rale de genêt ); Gascinuis 
( Marouette et foule d'eau ); Avocerte, PuaLarors, 


Ospre IX. — NAGEURS , Natantes. À 


1.er Sous-Ordre..— 1.7 Section. Pieds à quatre doigts lobés. Genres : 
Fourque, Grès. — 2.e Section. Pieds trois doitgs entièrement palmés 
et sans pouce. Genre : Arque. — 5. Section. Pieds à quatre doigts, dont 
trois palmés , et un derrière libre. Genres : PLoxcson, Srernx , Mourrre, 
STERCORAIRE, PÉTREL. 


e Sous-Ordre. — 1.1 Section. Bec en forme de pelle, couvert d’un 


a ORN 


épiderme membraneux ; dentelé en lame sur les Last , onguiculé à la 
pointe. Genres: Cyene et Canarv. Les canards sont d’abord divisés d’après 
le pouce lisse ou pinné, et subdivisés d’après la couleur ou l'absence du 
miroir des aïles. — 2.° Section. Bec demi-cylindrique, couvert en dessus 
d’une membrane ceriace , à pointe en forme de croc, garni sur les bords 
dé dents fortes et coniques. Genres : Oir, Hanze. 


3.° Sous-Ordre. — Tous les quatre doigts réunis dans une seule mem- 
brane. Genres : Péricax, Conmozax, Fou. 


M. Illiger a publié , à Berlin, en 181:, le Prodromus d’un 
nouveau système des oiseaux. Il les divise en sept ordres, 
quarante-une familles et cent-quaranté-sept genres. 


Onvone I. — OISEAUX GRIMPEURS , Scansores. Deux doigts devant, 
deux derrière; quelquefois deux doigts devant, un derrière. 


1.re Famille, — Psirracins, Psittacini. Bec épais, robuste, un peu 


court, convexe, couvert d’une cire à la base. — Genres : PERROQUET, 
PEzOPORE. 


2. Famille. — Denrerés, Serrati. Bec épais, mince, glabre à la base, 
crochu, à bords dentelés ou en scie. — Genres : Toucan , PrÈROGLOSSE , 
Poconias, Conyrnaix, Couroucou, Musornace. 


3.e Famille. — Amrmsorr ( Oiseaux à doigt versatile). Bec courbé en 
arc, nu à la base, à bords très-entiers, —Genres : Am, Scyrarors, Barsu, 
Covcou , Cenrropus / T'oulou). 


4.< Famille. — Sacirrimneuis ( Oiseaux à langue jaculatoire). Bec 
droit, pointu , à bords très-entiers. — Genres : Toncoc, Pic. 


5.e Famille. — Synnacryzes. Bec allongé , presque droit, tétragone , 


pointu; doigts antérieurs réunis presque jusqu’à leur extrémité. — Genre : 
JACAMAR. 


Onvar II. — OISEAUX MARCHEURS, Ambulaiores. Pieds propres 


à la marche ; bec un peu tétragone , acuminé. 


6.e Famille. — Ancurirosrres, Angulirostres. Bec médiocre ou allongé, 
acuminé, ‘un peu tétragone ; pieds quelquefois à trois doigts, deux de- 
vant, un derrière. — Genres : Manrin-Pêcaeur, Guêries. 


7. Famille. — Susrensr ( Oiseaux qui se tiennent stationnaïires en 
l’air ). Bec allongé, grêle ; pieds courts, foibles, la première rémige la 
plus longue; les autres diminuant graduellement de longueur. — Gen- 
re : Couisri. 


8.e Famille. — Tenurnosrexs, T'enuirostres. Bec allongé ou médiocre, 
grêle, courbé ; pieds médiocres; les premières rémiges les plus courtes. 
Genres : NecrariniA, Ticuonrome , Hvwpps. 

0.° Famille. — GnimPeneaux, Pygarrieht. Bec médiocre, délié, un 
peu comprimé, à bords entiers; rectrices roïdes, acuminées; pieds mé- 
diocres. — Genres : GrimPereau, Picucuzs. (Dendrocolaptes.) 


10. ° Famille. — Grecann ( Oiseæu qui se plaisent en troupes ). Bec 


ORN 93 


médiocre , droit, acuminé, pointu , à dos droit ou en cône allongé, ou 
comprimé , et, chez quelques-uns , terminé en cône égal. — Genres : 
Xenors, Srrrezce, Pique-Borvr, TrourrALE , CASSIQUE, ÉTOURNEAU. 


u1.< Famille, — Cnaxreurs, Canori. — Bec médiocre ou un peu court, 
droit, échancré près de la pointe, rarement dentelé. — Genres : Griva 
ou Murre, Cixcre, Accenron (de Pégot ou {a Fauvette des Alpes }, Mora- 
«ice, Go8se-Moucse_ Fourier, Pir-Griècne, SPARACTE, Toner, Manarin. 


12.° Famille. — Passerins, Passerini. Bec court, grossi, conique, 
croisé chez quelques-uns, à bords entiers, quelquefois échancré près de 
la pointe, très-rarement dentelé en scie. — Genres : Mésancx, AsoueTre, 


Bruant, Tançara, Frieirze, Brc-Cnroisé, Conou, GLaucorr, Pay- 
TOTOME. 


13.e Famille. — Denrinosrres, Dentirostres. Bec médiocre ou allongé 
en couteau, à bords dentelés. — Genres : Momor ( Prionites ), Cazao. 


14. ° Famille. —Conacxs, Coraces, Bec médiocre, un peu épais, robuste, 
en couteau, à bords très-entiers , ou échancrés vers la pointe. — Genres : 
Consxau, Rorzier, Pamapis, CÉPHALOPTÈRE , MAINATE. 


15.° Famille. — Suricari ( Oiseaux à plumage soyeux ). Bec un peu 
éourt, déprimé à sa base, à dos plus ou moins caréné , à pointe de la man- 
dibule supérieure fléchie. — Genres : Corine, Proenias. 


16. ° Famille. — Hranres ( Oiseaux qui engouffrent les insectes en va- 
tant ). Bec court, déprimé, à base très-dilatée, comprimé vers le bout 


et courbé à la pointe de sa partie supérieure ; bouche ample; pieds courts, 
foibles. — Genres : HironDezze, MARTINET, ENGOULEVENT. 


Onpxe III. — OISEAUX DE PROIE, Rapiatores. Bec couvert d’une 
aire à la base, médiocre, un peu épais, crochu, comprimé ; narines larges, 


quelquefois couvertes de plumes; pieds robustes; ongles en forme de 
faux, allongés, forts, très-pointus. 


17.° Famille. — Oisxaux Nocrurnes, Nocturni. Bec comprimé, cro- 
chu, couvert à sa base de plumes tournées en devant; yeux dirigés en 
avant ; pieds laigeux; doigt externe versatile. — Genre : Cnouerrs. 


18.° Famille. — AccrrirRs, Aocipitrini. Bec comprimé, crochu, 
couvert d’une cire à sa base; yeux latéraux ; tête parfaitement emplumée. 
— Genres : Faucox, GYPAÈTE > SECRÉTAIRE. 


19. ° Famille. — Vaurourixs, Vulturini. Bec couvert d’une cire à sa 
base , à mandibule supérieure crochue ; tête et cou garnis d’un poil dur 
et rare, souvent caronculés ; tarse plus court que le doigt intermédiaire. 
—Genres : Vaurour, Puriricareur. Le premier se compose de tousles Vau+ 
+ours de l’ancien continent , et le second , de ceux de l'Amérique. 


Onnre IV. — OISEAUX SARCLEURS, Rasores. Bec médiocre ; 
toûté, souvent garni d’une cire à la base ; à dos le plus souvent convexe, 
et rarement caréné, en forme de bosse, ou bec grand et traversé dans le 


milieu par des rides ; pieds désires > Ou à trois doigts sans pos- 
térieur. 


0, Famille. — Garrinacés, Gadlinacei. Bec un peu court, souver 


D. 0 ORN 


porte-cire , à mandibule supérieure fléchie, ou totalement où seulement 
vers la pointe, voüûtée ; à dos rarement gibbeux. — Genres : Prinrané , 
Dinoox, Pénécore , Hocco, Hoazin, Paon, Faïsan, Coo, Mènure ; TÉTRaS; 
Perprix. l 


o1.° Famille: — Ésorucarss, Æ fpolticati. (Oiseaux sans doigt A à 
bec médiocre; presque grêle , droit, un peu comprimé sur les étés , 
pointe de sa partie supérieure , en voûte où comprimée; trois doigts des 
vant, point derrière. — Genres : OrryGis ( Les Cailles à trois doigis ), 
Syrruartes ( T'etrao paradoxus 1 


22.2 Famille. — Cocommns , Cotumbini. Bec droit ; médiocre , pres- 
que grèle, un peu comprimé ; mandibule supérieure garnie en-dessus 
d’une membrane molle; comprimée, à pointe voûtée et “RéoRie GERS à 
Prcerox. 


25. Famille. — Tivamous, Crypturi. Bec médibcre, dtoit, déprimé 
horizontalement , à pointe arrondie et obtuse; mandibule supérieure cou- 
Verte d’une cire à sa base, à dos large, distinct depuis Ja cire jusqu’à la 
pointe qu est fléchie ; bords de l’inférieure distinets depuis l'angle du men- 
ton jusqu’à la pointe. — Genre : Tinamou, divisé en deux tribus. 


24.e Famille. — Ixerres, Inepti. Bec grand; mandibule supérieure 
ridée iransversalément sur le milieu ét erochue à la pointe; quatre doigts 
fendus. — Genre : DroNTE, 


Orne V. — OISEAUX COUREURS ; Cursores: Bec médiocre où 
long; bas de la jambe nu ; pieds tridactyles ou didactyles. | 

25.° Famille: — Gä#axs, Proceri. Bec médiocre, un peu épais , obtus ; 
ailes sans pennes; pieds di ou tridactyles, à doigts fendus: — Genres : 
Casoar , Aurrucre, Raka (le Nandu ); 

26e Famille. — Coureurs DES Gmamrs, Campestres. Bec médiocre ; 
droit, un peu voûté ; ailes propres au.vol, pieds à trois doigts, fendus. 
Genre : OuTARDE. 

27e Famille. — Coureurs Des RivAGES, Litiorales. Bec de forme variée ; 
ailés propres au vol : pieds tridactyles ; réunis à leur base , rarement tota: 
lement fendus, ou un peu propres à la course, et à pouce bâtard. — Genre : 


Piuviek, dans lequel Illiger a placé le Tringa-vanellus, varius , SAN- 


DÉRLING , ÉcHasse, Houirriek , COURE-VITE , ris 


Ouvre VI. —: ÉCHASSIERS ; Grallatores. But de forme fariée; bas 
des jambes dénué de plumes ; quatre doigts, trois devant ou FRANS ou pal- 
més, ou lobés 5/4 derrière. 

28. Famille. — Excatnés, F'aginati.— Bec garni à la base de sa par- 
tie supérieure d’une gaîne cornée, libre par devant; pouce très-court ; 
pointu. — Genre : Cnionis. | 

e Famille: —— Avscroribes, ÆAlectoridesi Bec plus court que la 
tête ; à mandibule supérieure convexe, fléchie et un peu voûtée. — Gen- 


s : Gzaréoce, CÉRéOPSE, CariaMaA ; Kamicti, Ontavaria{Chaussz), Acamr. 


50. Famille. — Téromens, Uerodii. Bec plus long que la tête ou 
tn peu épais, droit, acurminé en cône , ou bäillant , ou épais et large. — 


ORN 95 


Genres : Gaur, Cicocwe , Héron, Caurare(Eurypyga), OmBreTTE, Sa- 
VACOU, ANASTOME. 


31. Famille. — Farcxerzes, Falcati. Bec allongé , épais à la base, 
arqué, obtus et arrondi à la pointe ; pieds allongés ; doigt postérieur 
moitié plus court que l’intermédiaire.— Genres : Tanraui, mis. 


32e Famille. — TLaiwmicozss, Limicolæ. Bec plus long que la tête chez 
la plupart, grêle, un peu arrondi , où droit, ou arqué; pieds à doigt pos- 
térieur grêle , court ou élevé de terre, ou n’y portant que sur le bout. — 
Genres : Courus , Bécasse , Ereunète , TRiNGA , TOURNE-PIERRE. 


_ 


35,e Famille. — Macropacryzes, Macrodactyti. Bec médiocre ou al- 
longé, droit, comprimé, acuminé en cône à son extrémité ; pointu; pieds 
à doigts allongés et fendus. — Genres : Jacana, Rare, CRex. 

34.° Faniille. — Losrrènes, Lobipedes. Bec médiocre, épais, droit, 
rarement fléchi à sa pointe ; pieds médiocres ou courts, à doigts lobés, — 
Genres : Fouique, GRège-Fouique (podoa), Puararors. 


35.e Famille. —HycrOBATES. FooarRe Bec variant selon les genres: 


pieds allongés; la partie nue de la jambe plus longue que les doigts, 


qui sont plus ou moins palmés. Genres : Coureur , Avocarre, SPATULE , 
VPHÉNICOPTÈRE. 


Onore VIL.— OISEAUX NAGEURS, Natatores. Bec variant suivant 
les genres; pieds dénués de plumes sur le bas de la jambe, courts, posés 
plus ou moins à l’arrière du corps; tous les doigts entièrement palmés ; 
ou seulement les trois antérieurs, ou fendus ou palmés. 


136.° Famille. — Loncrrenxes, Longipennes. Bec médiocre , compri- 
mé, droit, continu chez la plupart , rarement composé; narines à ou- 
verture sans bordure ; ailes allongées; pieds à l'équilibre du corps, pal- 
més, tétradactyles, à pouce libre, simple , quelquefois raccourci et mutilé. 
=Genres : Rayncnors ou Bec-EN-Ciseaux, Srerne ou Hirondezce DE Mer 
MoverTe , STERCORAIRE. ( Lestris). 


57.e Famille. — Tusinares ( Oiseaux à narines tubulées ). Bec com- 
posé, c’est-à-dire, bords du dos de la mandibule supérieure et pointe 
de l’inférieure distincts vers le bout ; narines tubulées , souvent jumelles : 
ailes allongées ; pieds palmés, tridactyles , souvent avec un ongle au lieu 
de pouce. — Genres : PÉrrez, Haraprome ( Procellaria urinatrix PP 
Pacuyrrice (les Procellaria vittata et cæruwlea). ALBATRos. 


38.° Famille. — Lamerrirosrres, Lametlosodentati (Oiseaux dont de beé 
a des dents en forme de lames). Bec médiocre, droit, un peu épais , cou 
vert d’un épiderme , à bords dentés en lame ou dentelés en scie ; picds 
à l'arrière du coxps chez les canards , presqu’à l'équilibre chez les oies et 
les harles, courts , palmés, tétradactyles, à pouce distinct, — Genres: 
CanarD ; O1, Hanre, 


| 


39.° Famille. — Srécanoronss, S teganopodes. Bec médiocre ou allongé: 
ailes un peu longues; pieds courts , à l’équilibre du corps, tétradactyles: 
tous les doigts réunis dans une seule membrane. — Genres +: Pérican, 
Cormoran ou Frécare {Hatieas), Fou(Dysporus), Pnaéron, Anxminea. 


4oce Fonitle. — Prooroves, Pygopodes. Bec médiocre , eontinu, çom- 


gi QAR N 
primé chez la plupart, pointu, à bords très-entièrs ; pieds à l'arrière dü 
corps, tétradactÿles, à trois doigts palmés, ou palmés et fendus ; pouce 
libre. — Genres: Give, Proncson (Eudytes), Guixxemor, Macareux, 
(Mormon) , Arque. 

41. Famille. — Mancnors, impennes. Bec en couteau : ailes en forme 
de nageoires, sans pennes; pieds à l'arrière du corps, plantigrades , té- 
tradactyles, rarement tridactyles, palmés. — Genre : APTÉNODYTE. 


En 18:15, M. C. J. Temminek a publié, en Hollande, un 
Manuel d'Ornithologie, où Tableau systématique des oiseaux d’ Eu- 
rope, classés dans treize ordres el quatre-vingt-trois genres. Comme 
toutes ces divisions, à l'exception de deux , sont les mêmes, 
sauf quelques changemens dans la nomenclature , que celles 
dont il a été question ci-dessus dans l'exposé des méthodes 
de Linnæus, de Latham , de Meyer et d’ Illiger, je me bor- 
nerai, afin d'éviter des répétitions inutiles, auxindications des 
auteurs qui les premiers ont formé ces groupes. R 


- Ses RAPAGES (1.°" ordre) sont d’après les accipitres de 
Wolf et Meyer, excepté son genre catharte , dénomination 
dure et mal sonnante, comme beaucoup d’autres que cet Hol- 
landais a tâché d'introduire dans no're langue , qui paroîtne 
pas lui être familière. Ses CorAcEs(2.° ordre)se trouvent aussi 
dans les mêmes auteurs; mais il en a retiré la huppe pour en 
faire un grimpeur. C'esi chez les mêmes méthodistes quil a pris 
ses CHANTEURS(3.° ordre); — ses CHÉLIDONS (7.° ordre}; — ses 
PAssEREAUX ( 4€ ordre) sont tirés de la famille passerint 
d’Illiger; — et ses Azcyons ( 6.° ordre ) des angukrostres du 
même auteur; — ses GRIMPEURS (5.€ ordre) ne différent des 
grimpeurs du 1.% tableau élémentaire de M. Cuvier, qu’en 
ce qu'il leur a joini les grémpereaux , la sittelle ,| et en ouire la 
huppe, qu’on sera peul-être surpris d'y voir figurer; mais, 
comme cet académicien nous ditque « ce quele grimpereau et 
le tachidrome (le grimpereaude muraille) font sur les arbres et 
le long des murailles, la Auppe le fait à terre , c’est, en 
courant sur le niveau du terrain , dans les prés et les autres 
lieux humides , que la huppe déterre les larves et les insectes 
qui s'y engendrent» ; qui peut, d’après cette habitude, se 
refuser à regarder cet oiseau comme un vrai grimpeur ? — 
ses PiGeons ( 8° ordre) sont les columbæ de Latham ; — 
Ses GALLINACÉS ( g.° ordre ) sont les ga/linæ de Linnæus ,: 
dont la méthode est défectueuse , dit-il, ailleurs (x), et 
peu conforme aux voies de la nature ; mais il en a retran- 


(1) Introduction de l'Histoire des Pigeons, page 5 de l'édition 
in-$.0 Ad ie OU À | 


D] 


LE 


ORN " 


ché l’outarde; — ses GRALLES ( 11.ordre ) sont les grallatores 


d’Illiger , à l'exception des foulques et des phalaropes, qu’à 
l’exemple de Latham il place avec les grèbes dans son, 
( 12:° ordre) ; mais ayant rejeté le nom de pinnatipèdes , im- 
posé à cette division par le méthodiste anglais , 11 l’a rem- 
placé par celui de pinnatipèdes, dénomination dont on atiend 
étymologie ; — Ses CourEURSs (10.° ordre) sont les cursores 
d’Illiger , et ils sont divisés, ainsi que l’a fait cet ornitholo- 
giste , en campestres et littorales, où comme T'emminck [és 
appelle, campestres et riverains. — Enfin, ses PaLmirèves 
(13. ordre )sont encore ceux de Latham ; mais il en a reüré 
l’avoceite et le flammant, quoiqu'ils aient les pieds palmés. 

Plusieurs des ordres de ce manuel se composent de divi- 
sions , dont deux sont indiquées ci-dessus à l’art. des coureurs ; 
quant aux autres, presque toutes sont des familles de Meyer : 
et de Wolf. En effet, on yretrouve, dans l'ordre des RAPA- 
cEs, celle des faucons et celle des chouettes; dans l’ordre 
des CHANTEURS, celles des syhia; dans-celui des PASSEREAUX, 
les familles des loxiu et des fringilla de ces auteurs, qu'il a 
réunies sous cetle dernière dénomination, ainsi que l’a fait 
Illiger. 

Si on parcourt les quatre-vingt-trois genres de ce tableau 
systématique , on voit qu’à l’exception de deux , dont il sera 
fait mention ci-après , tous ceux qui ne sont pas dans le 
Systema Naturæ de Linnæus , et dans l’Index de Latham, 
se trouvent dans Bechstein , Meyer, Leisler, Illiger et 
Savigny. On remarque parmi les genres des rapaces celui du 
vautour de Norwëze, sous la dénomination de catharte , que 
TL'emminck aprise dans le Prodromus d’Iiliger, pour l'appliquer 
à cet oiseau; mais ce savant prussien ne la lui a point impo- 
sée, il le range au contraire dans son genre autour, eises 
cathartes sont des vautours de l'Amérique. Au reste, le vautour 
de Norwège ou de Malte, classé dans un genre particulier , n’é- 
toit pas une nouveauté pour cet Hollandais; puisqu'il cite dans: 
la synonymie le genre neophron, constitué par M. Savigny 
pour le même oiseau. Îl me seroit facile d'indiquer encore 
beaucoup d’autres changemens aussi inutiles, tant parmi les 
genres, que parmi les espèces de ce Manuel; mais sans cela où 
auroit-il placé les nombreux mihi, qui accoinpagnent même 
des groupes déjà établis sous les mêmes dénominations ? Je 
citerai entre autres le genre LoRioT, oriolus, qui est dans 
Meyer , et celui de la BERGERONNETTE, motacilla , qu’a fondé 
Latham. | 

Les seules divisions génériques de sa composition , sont 
celle du ganga et celle du pâtre, pour le merle rose:telle est la 
compilation que l’auteur donne pour le fruit de ses travaux, 

CKIV: 7 


et comme un modèle que ious les ornithologistes présens. ct 

à venir doivent adopter. N’esi-ce pas rappeler la fable du 

Geai ? 

Analyse de la méthode d'après laquelle les oiseaux sont classes dans 
ce Dictionnaire. 


Le Systema Naturæ de Linnæus, l'Orniihologie de Brisson, 
les Observations intéressantes de Buffon, le Synopsis et l’In- 
dex de Latham, le Règne Animal de M. Cuvier , la Division 
des oiseaux par M. de Lacépède, les Traités d’ornithologie de 
de MM. Levaillant, Bechstein, Leisler, Wolfet Meyer , 
le Prodromus d’Illiger, les T'angaras, etc. de M. Desmarest, le 
Système des oiseaux de l'Egypte et de la Syrie, par M. Sa- 
vigny, qui, à mon grand regret, n’a encore publié que l’ordre 
des oiseaux de proie; enfin, l'Histoire des oiseaux du Paraguay 
de don Félix de Azara , sont les ouvrages où j'ai puisé pour 
établir et rectifier ma Méthode. Quoique cette analyse soit 
très-succinctie, elle pourra, à ce que j'espère, mettre le lecteur 
sur la voie; du moins-elle lui présentera une utilité réelle en 
lui servant de guide pour rapprocher les articles dispersés 
par l’ordre alphabétique ; articles qu'il voudra bien consul- 
ter pour prendre connoissance des sections qui ne sont pas si- 
gnalées ici, et surtout du développement de tous les caractè- 
res essentiels et accessoires, sans lequel il pourroit résulier 
des méprises , puisque des signes qui sont insuffisans par eux- 
mêmes, lorsqu'on les prend'isolément, empruntent toute leur 
force de leur réunion. Il me paroît encore nécessaire, d’après 
le même motif, de redire ici qu'il faut rapporter les aitri- 
buts des ordres, des tribus et des familles, à leurs subdivisions 
respectives quant à ceux qui les regardent particulièrement , 
ne les ayant pas indiqués ci-après dans ces subdivisions, afin 
d'éviter des répétitions toujours très-fastidieuses lorsque les 
groupes sont aussi rapprochés que dans cette analyse. 

_ On trouvera peut-être que les caractères génériques sont 
trop multipliés; mais leur nombre m’a paru nécessaire, et si 


je me suis trompé, ce sera avec l’immortel Buffon, puisqu'il 


nous dit : « Jamais on ne déterminera un être parun seul carac- 
ière; ilfaut au moins en réunir plusieurs, car plus les caractè- 
res sont nombreux, moins la méthode aura d'imperfectüons.» 


) 
\ 


Il résulte naturellement de cette multiplicité d’atiribuis, | 


pour chaque division , un plus grand nombre de groupes par- 
diculiers , attendu que les oiseaux , dont chacun est composé, 
devant en réunir tous les signes, doivent se trouver en moindre 
quantité que si, pour les classer, je n’avois donné de la valeur 
qu’à un ou deux caractères, ainsi que l’ont fait des métho- 
distes. D'après cetie vérité, il ne faut pas s'étonner que j'en 


OR N üd 


| aiè proposé beaucoup plus que tous ceux qui m'ont dévancé 
dans cette carrière. Au reste, comme chaque genre nouveau 
possède souvent plusieurs attributs qui lui sont communs avet 
celui qui le précède et celui qui le suit , on peut, si on le juge 
à propos , le réunir à l’un ou à l’autre , selon qu’il s'en rap- 
proche davantage , en supprimant toutefois son nom géné- 
rique, pour en faire une section, signalée par les atiributs qui 
‘le distinguent particulièrement. 


De toutes les grandes divisions qui composent ma classi- 
fication , les tribus sont les seules que je mesuis permis de 
proposer. En effet, dans plusieurs des méthodes modernes, 
les oiseaux sont divisés par ordres, familles et genres. Si j’ai 
établi ces tribus , ce n’est point dans l'intention d'innover, 
mais uniquement pour faciliter la recherche d’un oiseau quel- 
conque , dont on connoît l’ordre, et par-là éviter la peine 
de parcourir cet ordre en entier. Au reste , ceux qui les trou- 
verônt superflues ainsi que mes familles établies d’après le 
même bul , peuvent n y avoir aucun égard, sans que cela dé- 
range nullemént les genres, qui alors seront comme dans Lin: 
næus et Latham , sans intermédiaires entre eux et les ordres, 
Ceux-ci sont aunombre de cinq; c’est seulement en ce point, 
et en établissant destribus et des familles, que je me suis écarté 
du Systema Naturæ, qui est composé de six : j'ai conservé tous 
les genres de Linnœus de même. que ceux de Latham; mais j'ai 
cru pouvoir en distraire des oiseaux qui m'y ont paru dépla- 
cés, ainsi que l'ont fait, pour d’autres, des méthodistes mo- 
dernes, avec lesquels ils ont constitué plusieurs genres 
nouveaux, que j'ai insérés dans cette Analyse. J’ai donc sup- 
primé, comme l’avoit fait M. Cuvier , l'ordre Picæ, avec cette 
différence que je l’ai fon du en entier dans celui de mes Sy/- 
bains (les Passeres de Linnæus), tandis que ce savant n’a réuni 
avec ses Passeres, que les Picæ à trois doigts devant et un der- 
rière, et a constitué avec les autres un ordre particulier, sous 
la dénomination de Grimpeurs ; différence qui, quand même 
j’eusse connu alors sestables élémentaires, affoibliroit peut- 
être le reproche que cet iïlustre naturaliste m’a fait dans sog 
Règne animal , d’avoir oublié de le citer comme le premier 
qui ait supprimé cet ordre. Au reste, ses Grimpeurs com- 
posent la première tribu de mes Sybains, sous le nom 
de Zygodactyles. ou 


Onpre L OISEAUX ACCIPITRES, Accipitres, Einn. 22 
Bec robuste, couvert d’une cire à sa base, crochu 
vers Le bout: pieds très-musculeux; jañibes totalement 
couvertes dé plumes; quatre doigts, trois devant un der- 
rière, verruqueux en-dessous; les extérieurs le plus sou, 


500 O R N 


vent réunis à leur origine par une petite membrane: le 
postérieur articulé sur le même plan que les antérieurs 
portant à terre sur toute sa longueur; ongles forts, ré- 
tractiles, arqués , ou aigus ou émoussés. * 


Première tribu. — ACCIPITRES DIURNES , Diurni. — 


Yeux dirigés sur les côtés. 


1.7 Famille. — VAUTOURINS , Vulturini, Iliger. — 
Bec recourbé seulement vers le bout ; yeux à fleur de tête ; 
tête ou gorge plus ou moins dénuée de plumes; jabotsaillant; 
ailes longues. 


Genre: VauTOUR, Vultur, Linn. Bec allongé ou gros ou 


grêle ; cire simple et nue ; ongles presque émoussés. 2 sec 


tions. 


ZoPiLoTE, Gypagus ( y0o, vultur ; &yos, dux) ; Vullur, Lina. 
Mandibule supérieure du bec à bords dilatés ; tête et cou 
glabres; narines caronculées , situées à l'origine de la 
cire; ongles obtus, le postérieur Le plus court. 


GALLINAZE ,  Caiharista ( xabapiCo, purgo ); Vulltur, 
Linn. Bec un peu grêle, allongé, à bords droits ; na- 
rines simples, percées à jour, situées sur la partie anté- 
rieure du bec; tête et cou ridés où mamelonnés , un peu 
poilus. 

IRIBIN, Daptrius ( Farrpos, vorax ). Mandibule infé- 
rieure du bec anguleuse en dessous, échancrée vers le bout, 
obtuse ; jabot et gorge glabres chez les adultes; cire velue; tar- 
ses grêles. 


RancancA, Jbycter (iSixryp, vociferator); Falco, Lath. 


Mandibule inférieure du bec, entière et un peu pointue ; 


cire et joues nues. 


CaracaRa, Polyborus ( roAv6ëpos,  mullivorus ); Falco , 
Lino. Bec retréci en dessus , cire large , poilue ; face nue : 
jabot laineux ; ongle postérieur le plus fort de tous. 


2.2 Famille. — GYPAETES, Gypaëti. Mandibule inférieure 


du bec garnie en dessous et sur ses côlés d’un faisceau de 
plumes roides et allongées ; ailes longues. : 


PHène, Phene, Savigny; Falco, Gw. Bec droit, renflé sur 
son crochet, garni à sa base de soies dirigées en avant et ca- 
chant la cire et les narines. 


3e Famille. — ACCIPITRINS, Accipirini , Uliger. T'ête 


et cou parfaitement emplumés ; cire et narines découvertes. 


ORN ox 


À. Ailes longues: doigts extérieurs ou totalement libres ou unis à 
leur base par une membrane. 


AIGLE, Aguila, Brisson; Falco, Linn. Bec droit à sa base, 
anguleux en dessus; narines elliptiques; tarses vêtus jusqu'aux 
doigts ; les extérieurs unis à leur base par une membrane. 


PycarGuE, Haliuëtus , Savigny ; Falco, Linn. Bec droit à sa 
base; convexe en dessus ; tarses à demi vêtus et à demi écus- 


sonnés sur la partie nue; doigts totalement séparés; l’externe 
versalile. 


BALBUZARD , Pandion, Savig.; Falco, Linn. Tarses nus, 
réticulés ; ongles à peu près égaux, l'intermédiaire arrondi 
de toutes paris ; doigts comme le précédent. 

‘ CIRCAÈTE, Circaëtus ( xipuos, circus; aëtos, aquila ); 
Falco, Linn. Bec droit à sa base ; tarses allongés, assez 
robustes ; doigts médiocres, les extérieurs unis à leur base 
par une membrane ; ongles presque égaux, un peu courts. 

BusarD, Circus, Lacépède ; Falco , Linn. Bec un peu an- 
guleux en dessus ; tarses allongés et déliés ; doigts extérieurs 
unis à leur base par une membrane ; ongles très-acérés. 


Bose, Buteo , Briss.; Falco, Linn. Bec presque droit; tarses 
courts, un peu épais, nus ou vêtus jusqu'aux doigts ; les doigts 
extérieurs unis à leur base par une membrane; /orum poilu ou 
couvert de plumes serrées. 3 sections. 

MiLan, Mious, Lacépède; Fate, Linn. Bec incliné 
dès sa base ; cire nue ; tarses courts, minces; doigis exté- 

_rieurs unis à leur origine par une membrane; queue fourchue 
ou étagée. 

. ÆLANOÏDE, Eanoïdes. ( txuvoc; milous; eidos, forma ). Bec 
inchné dès sa base ; cire velue; tarses courts; doigts. 
totalement séparés ; queue plus ou moins fourchue. 

Nota. Les Mélans de la Caroline et du Paraguay doivent être. 
reürés du genre, Milan, et faire une section de celui - ex 
Ceite réunion nv’à forcé de changer, les noms génériques 
qui, pour ce groupe, étoient auparavant COURYER , Éanus. 

ICTINIE, Ictinia; Falco, Laih. Bec court, droit à sa base, 
à dos rétréci, échancré vers le bout de sa-partie supérieure; 
tarses courts ei grêles ; doigts extérieurs unis à leur base par 
une membrane ; rectrices à peu près égales. 


FaucoN, Falco, Linn. Bec denté vers le bout de sa partie 
supérieure , échancré à la pointe de l’inférieure ; narines tu- 
berculées dans leur milieu ; doigts extérieurs unis à leur base. 
par une membrane. 2 sections. 


O8 O R N 

Nota. Les Gerfauts qui composent la 2.° section , différent 
des espèces de la première en ce qu’ils n’ont point d’échan- 
crure prononcée à l’exirémité de la mandibule inférieure, et 
que la supérieure a ses bords munis d’un feston. T0 


B.\ Ailes courtes ou moyennes ; doigts extérieurs unis à leur base 


par une membrane. 


Macacua, Herpetotheres ( tpmerds | reptilis; Bypiw, venor ) ; 
Æalco , Lath. Bec arrondi en dessous, échancré:en forme de 
cœur sur la pointe de sa mandibule inférieure ; narines orbi- 
culaires, tuberculées dans leur milieu; tarses et doigts courts; 
ongles aigus. KA ee RAR PA ER 


HaARPiE, Harpyia; Falco , Laïh. Bec grand, presque droit; 
narines ovales et transversales ; tarses nus , très-épais , un 
peu allongés ; ongles longs , très-forts ettrès-aigus.. 

"SPIZAÈTE , Spicaëlus ( omitia,. accipiler ; aërès, .aquila ); 
Falco, Lath. Bec grand, presque droit; narines elliptiques ; 
tarses allongés, un peu grêles, nus ou totalement vêtus; doigts 
foibles. 2 sections. DR ES ER 

ASTURINE, Asturina ; Falco, Lath. Bec presque droit,gränd, 
à bords dilatés en forme de dent vers le-bout de sa partie su- 
périeure ; narines lunulées ; iarses couris et un peu grêles ; 
ongles longs et irès-aigus. ge LS 

ÉPERVIER, Sparvius; Falco, Linn. Bec incliné dès sa base ; 
narines un peu ovales ; tarses allongés, plus ou moins grêles. 
2 séclions. 3 


Deuxième Tribu. -— ACCIPITRES NOCTURNES , Noc- 


turni. — Yeux dirigés en avant. 


4e Famille. — AGOLIENS , Ægoli (aiyonss, ulula ). 
Région ophthalmique garnie de plumes disposées. en 
rayons. | | 

CuouertE , Strix , Linn. Bec couvert de plumes sétacées, 
‘dirigées en avant, et cachant les narines ; tarses le plus sou- 
vent totalement vêtus ; doigt externe versatile ; ongles très- 
rétractiles , aigus ; tête simple ou garnie de deux aigrettés. 
2 sections. 


OnDrE IL. OISEAUX SYLVAINS, Sybicolæ ; Picæ et Pas- 
seres, Linn. Pieds courts ou moyens ; jambes parfaite- 
ment emplumées, quelquefois nues au-dessus du ta- 
lon (x); doigts 2-2, 3-1, irès-rarement 2-1 ; les ex- 
ternes le plus souvent soudés, au moins à leur base; le 


(x) Mertin-pécheurs, Guépiers, Grallarie. 


O R N 103 
postérieur articulé au bas du tarse , sur le même plan 


que les autres ; ongles grêles, courbés, pointus, ra- 
rement obtus. 


Première Tribu. — ZYGODACTYLES , Zygoductyli (Evyos, 
Jugum; d'dxrunos , digitus). — Deux doigts devant ; deux ou 
irès-rarement un seul derrière (1). 


1er (5e) Famille. —PSITTACINS , Psittacin , Ulig. Bec 
incliné dès sa base, et garni d’une membrane à son origine , 
crochu vers le bout de sa partie supérieure , entier ou cré- 
nelé sur la pointe de l’inférieure ; tarses réticulés. 


PERROQUET , Psittacus, Linn. Bec entier , garni intérieu- 
_rement, vers le bout de sa partie supérieure , d’un rebord 
iransversal ; queue de diverses formes. 


ARA , Macrocercus ( panpôxepuos , prœlongam caudam ha- 
bens): Psittacus, Linn. Bec irès-comprimé latéralement ; 
mandibule inférieure crénelée transversalement sur sa pointe, 
et retroussée vers son bout; les tempes ou seulement les joues 
nues ; queue très-longue et étagée. 


KRAKATOËS, Cacatua , Briss.; Psittacus , Linn. Bec convexe 
dessus et dessous ; mandibule supérieure à bords très-angu- 
eux, quelquefois dentée vers le milieu ; l’inférieure reirous- 
sée vers son bout , profondément échancrée sur le milieu de 
son extrémité. dont chaque bord se termine souvent en pointe 
aigüe ; joues nues ou emplumées ; queue à pennes égales. 

2.2 (6€) Famille. — MACROGLOSSES , Macroglosst 
( maxpos, longa ; yAürcu, lingua) ; langue irès-longue , lom— 
briciforme. 

Pic, Picus, Linn. Bec polyèdre, terminé en forme de coin ; 
quatre ou seulement trois doigts ; les antérieurs réunis à leur 
base ; langue garnie, vers son exirémité, d’aiguillons cornés 
et dirigés en arrière. 2 sections. 

Torcoz, Funx, Linn. Bec longicône , arrondi en dessus, 
acuminé ; quatre doigis, les antérieurs réunis à leur base ; 
langue sans aiguillons. 


3. (7.2) Famille. — AUREÉOLES, Aureok. Pieds grêles 
et très-courts ; quatre ou seulement trois doigts, les antérieurs 
réunis jusqu’au-delà de leur milieu. 

JACAMAR, Galbula, Briss. ; Alcedo, Linn. Bec long, un peu 
grêle , tétragone , pointe. 2 sections. 


4. (8°) Famille. —PTEROGLOSSES, Pteroglossi (xrepov, 


penna ; yAüora, lingua ). Bec grand, cellulaire; langue 


_ (1) Le doigt postérieur, qui manque; est ie pouce; alors l'exté- 
rieur est toujours en arrière. 


104 ORN 


en forme de plume ; doigts antérieurs réunis jusqu’au-delà 
de leur milieu. 

Toucan , Ramphastos, Linn. Bec épais à sa base, à bords 
crénelés ; les bouts des mandibules courbés en en bas. 2 sec- 
tions. 


, 5.2 (9°) Famille. — BARBUS, Barbati. Bec garni de soies 


à sa base ; doigt externe postérieur , versatile. 


Couroucou, Trogon, Linn. Bec dentelé sur ses bords, 
crochu à la pointe de sa partie supérieure; tarses demi-vêtus. 


BARBICAN, Pogonia ( rwyuyias, barbatus ). Bec bidenté sur 
chaque bord , sillonné longitudinalement sur sa partie supé- 
rieure , et transversalement sur l’inférieure. 


BarBU, Bucco, Linn. Bec lisse, avec une seule dent sur 
chaque bord, vers le milieu de sa partie supérieure , chez les 
uns; édenté et crénelé sur sa pointe , chez les autres; crochu 
vers son bout, chez tous. 0 CE 


CABÉZON , Cupito ; Bucco, Linn. Bec entier, conico-con- 
vexe , incliné vers son bout. 


Moxase , Monasa; Bucco, Lath. Bec entier; les deux man- 
dibules fléchies en arc. 

Matkoua , Phænicophaus (@omxopae ), purpureus aspectu). / 
Bec long, épais à sa base, arrondi, arqué , atiénué à sa 
pointe ; orbites mamelonnées. : 


6e (10.°) Famille. — IMBERBES , Imberbi. Bec glabre à 
sa base , arqué ou seulement crochu à sa pointe. 

T'acco, Saurothera ( raÿpos , lacertus : Eypéw, venor); cucu- 
lus, Lath. Bec long , à mandibule supérieure dentelée sur 
ses bords et courbée vers son bout ; orbites nues. 


SCYTHROPS, Scythrops, Lath. Bec long, entier, crochu à sa 
pointe ; mandibule supérieure sillonnée ; orbites nues. 

Vouroupriou , Leptosornus ; Cuculus , Lath. Bec long , un 
peu trigone , rétréci en dessus, échancré et crochu à sa pointe. 

Couzicou, Coccyzus ; Cuculus, Lath. Bec enter , fléchi en 
arc ;tarses plus allongés que le doigt le plus long; ailes courtes 
ei arrondies. 

Coucou, Cuculus, Linn. Bec ibid. Farses pas plus longs et 
souvent plus courts que le doigt le plus long ; ailes longues, 
pointues. ; 

INDiICATEUR , Indicator ; Cuculus , Lath. Bec plus court que 
la tête, entier , peu arqué , dilaté à sa base, un peu rétréct : 
vers son bout , et retroussé à la pointe de sa partie inférieure. 


OR N 105 

Tovrou , Corydonyx ( xopudos, alauda, ôvvë, unguis ) ; Cu- 

culus, Lath. Bec caréné en dessus , arqué des on milieu à sa 
pointe ; ongle du pouce allongé, presque droit, subulé. 


ANt , Crotophaga, Linn. Bec ou lisse ou ridé, arqué , ca- 
réné en dessus, à bords anguleux, /orum glabre. 2 sections. 


7. (xx) Famille. —FRUGIVORES, Frugivori. Bec plus 
court que la tête ; dentelé; doigts antérieurs unis à leur base 
par une membrane ; l’externe dirigé plus souvent en devant 
qu’en arrière. 

MusoPHAGE , Musophaga, Laïh. Bec glabre à sa base, très- 
comprimé vers son bout, incliné à sa pointe; mandibule 
supérieure quelquefois prolongée sur lé front. 2 secuons. 


TourAco , Opæihus (éraiSoe, cujus oculi colore igneo ardent); 
Cuculus, Linn. Bec emplumé à sa base , un peu fléchi 
en arc, dentelé de son milieu à sa pointe. 


Deuxième Tribu. — ANISODACTYLES ( änvos, inœqua- 
lis , daxrunos, digitus ), Anisodactyli.—D oigts 3-x , irès-rare- 
ment 2-1 (1); l’externe toujours dirigé en avant ; le pouce, 
quelquefois versatile. 

8.2 (12.2) Famille. — GRANIVORES , Granivori. Bec 
brévicône, ou épais, ou grêle, quelquefois croisé, très-rare- 
ment dentelé. 

PHYTOTOME , Phytotora, Daudin. Bec épais, droit , fine- 
ment dentelé; quatre ou seulementtrois doigts. 2 sections. 


Couiou , Cokus, Linn. Bec épais convexe en dessus, un 
peu aplati en dessous, courbé, fléchi à la pointe de sa partie 
supérieure ; doigts totalement séparés; pouce versatle et ar- 
ticulé sur le côté interne du tarse. 


BEC-CROISÉ ou Knixis , Loxia, Briss. , Linn. Mandibules 
croisées et crochues en sens inverse. 


Dur-B8Ec, Sirobilophaga ( otpi&ioc , pinea nux , Qéyw, edo ); 
Loxia , Linn. Bec épais, entier, convexe dessus et dessous , 
courbé vers le bout de sa partie supérieure, et obius à la 
poinie de l’inférieure. 

BouvREUIL, Pyrrhula, Briss.; Loxia, Linn. Bec épais, 
convexe dessus et dessous, arrondi ou comprimé latéralement ; 
mandibule supérieure fléchie à sa pointe , quelquefois créne- 
lée sur chaque bord vers son milieu. 5 sections. 


GrRos-BEC, Coccothraustes, Briss.; Loxia, Linn. Bec robuste, 
bombé; origine de la mandibule supérieure au niveau du 


ES 


(1) Le doigt qui manque aux tridactyles est le doigt externe 


W' 
+, 


106 à TO RR UN ; 

front, chez les uns; plus élevée que cette partie, chez les au- 
tres; communément à bords lisses, quelquefois ciselé près 
du capistrum, rarement muni sur chaque bord, vers sa base, 


d'une dent aiguë , ou d’un angle saillant vers son milieu. 


4. sections. à 


FRINGILLE, Fringilla, Linn. Bec moins épais que la tête, à 
bords droits et entiers; à pointe, ou grêle et aigüe, ou courte 
et pointue, ou un peu obtuse; mandibule supérieure couvrant 
les bords de l’inférieure , droite, rarement inclinée vers le 
bout, à palais creux et strié longitudinalement. 6 sections. 
SIZERIN, Linaria; Fringilla , Linn. Bec très-court , droit, à 
pointe grêle et aiguë ; mandibule supérieure à bords biden- 
tés vers son origine. | 


PASSERINE , Passerina; Emberiza , Linn. Bec entier , droit, 
rétréci vers son bout, à palais aplati et lisse, à bords infé- 
rieurs fléchis en dedans, et à ouverture dirigée obliquement 
en en bas; ongle postérieur quelquefois droit et subulé. 2 
sections. 


BRUANT, Emberiza, Linn. Mandibule supérieure garnie in- 
térieurement d’un tubercule osseux , plus ou moins saïllant ; 
7e FILS r ° 
l'inférieure à bords fléchis en dedans. 


a, ( 13€) Famille. — AEGITALES, Ægithali ( aiyilæAos, 
parus ). Bec court , couvert de plumes à sa base ou de soies 
seulement sur ses angles ; à pointe épaisse ou grêle, quel- 
quefois échancrée. | | 

MÉSANGE , Parus, Linn. Bec garni à sa base de petites 
plumes dirigées en avant, entier , quelquefois ovale, à pointe 
rarement très-aiguë et très-grêle. 3 sections. 


TYRANNEAU, Tyrannulus ; Motacilla, Linn. ; Sybia , Lath. 
Bec très-court, un peu robuste, entier, incliné à sa pointe; les 
quatre premières rémiges à peu près égales, et les plus 
longues de toutes. 


PARDALOTE, Pardalotus ( rapdanos, nom grec d’un oiseau 
inconnu ); Pipra, Lath. Bec irès-court , à base dilatée sur 
ses bords , entier et à pointe épaisse ; mandibule supérieure 
un peu arquée. | 

Maxnakin, Pipra, Linn. Bec trigone à sa base, comprimé 
latéralement , échancré à la pointe de sa partie supérieure; 
doigts extérieurs réunis jusqu’au-delà de leur milieu. 


10. (14.©) Famille. — PERICALLES , Pericalles (mepixax - 
Ads, perpulcher ). Bec conico-convexe , échancré ; courbé ou 
seulement incliné à sa pointe. 


ON. 107 


PuiBALURE , Phibalura ( oi6uos, ans: oùp& , cauda ). — 
# \e P 
Bec très-court, robuste; mandibule supérieure | un peu at- 
quée et échancrée, queue grêle et fourchue. 


_VIRÉON, Vireo; Muscicapa , Lath. Bec court, un peu com- 
primé par ‘les côtés , courbé vers le bout; mandibule infé- 
rieure à bords rétrécis , retroussée à sa pointe; la supérieure 
échancrée vers son extrémité, 


 NÉmosié, Nemosia; Tanagra, Lath. Bec un peu grêle, in- 
cliné vers le bout, pointu ; mandibule supérieure couvrant 
les bords de l’inférieure, échancrée à sa pointe. 


TANGARA, Tanagra , Linn. Bec un peu irigone à sabase, 
à bords courbés en dedans, rétréci et incliné vers le bout; 
mandibule supérieure échancrée. 


Hagra, de Azara, Saltutor; Tanagra, Linn. Bec épais à sa 
base, robusle , un peu comprimé latéralement ; mandibule 
supérieure échancrée , un peu arquée, couvrant les bords 
et la pointe de l inférieure. 


ÂRREMON, Arremon (àÿéjua. tacitus ); Tangara , Lath. Bec 
à bords courbés en dedans, fléchi et échancré à la pointe de 
sa partie supérieure ; première rémige plus courte que la 
septième. * 


Touir ;: Pipillo ; Enbétr: Lath. Bec épais àsa base, ro- 


buste, à "bords fléchis en dedans, mandibule supérieure 
échancrée vers sa pointe ; ailes courtes. 


JacaPA, Ramphocelus , Desmarest; Tanagra, Laih. Bec ro- 
buste , incliné et échancré à la pointe de sa partie supérieure; 
côtés de l'inférieure dilatés iransversalement et prolongésjus- 
_qu'au-dessous des yeux. 


Pyranca, Pyranga ; Tanagra, Lath. Bec robuste, un peu 
dilaté à sa base , convexe dessus et dessous; mandibule su- 
périeure couvrant les bords de linférieure , entaillée vers le 
bout, munie , sur chaque bord et vers le niliea, d’une fausse 
dent obtuse. 


TACHYPHONE , Tachyphonus ( ray6@ovos, celeriter cantans ); 
tanagra » Lath. Bec longicône, assez robuste, un peu com- 
primé latéralement, droit ou incliné à sa pointe; mandibule 
supérieure échancrée vers son extrémité. 


ur (15.9) Famille. — TISSÉRANDS, Textores. Bec à 
base nue et formant un angle aigu ou arrondi dans les plumes 
du front , robuste, longicône , pointu, entier ou échancré. 


À Bec pointu et formant un angle aigu dans les plumes du front. 


LorioT , Oriolus, Linn. Bec un peu déprimé à sa base, 


108 ORN 


comprimé laïéralement , échancré et Re Ce le bout de 
sa partie supérieure ; extrémité de l’infériéure retroussée , 
entaillée et aiguë, S NU 

TissERIN, Ploceus, Cuvier. Bec un peu comprimé par ses 
côtés, entier, presque droit, aigu, quelquefois un peu 
bombé ; mandibule inférieure à bords fléchis en dedans. 

ICTÉRIE, Icteria; Muscicapa, Lath. Bec entier , un peu ar- 
qué ; les deux mandibules à bords fléchis en dedans; bouche 
ciliée. ‘ | 

CarOUGE, Pendulinus : Oriotus, Linn. Bec un peu grêle, 
arrondi, entier, un peu fléchi en arc, à bords inclinés en 
dedans, à pointe aigüe ou un pen épaisse. 


BALTIMORE, Yphantes ( igävrne, textor ); Oriolus, Linn. Bec 
droit, polyèdre, entier , un peu grêle, effilé, aigu. 
_ TROUPIALE, Agelaius ( éyshaïos, gregarius ); Oriolus, Linn. 
Bec épais à sa base ; droit, entier, quelquefois un peu con- 
cave près du capistrum , à bords droits, à pointe aigüe, ou 
obiuse et déprimée. 


B. Bec entier et formant un angle arrondi dans les plumes du front. 


CassiQuE, Cassicus, Lacépède ; Oriolus, Linn. Bec long, 
droit, aigu; mandibule gibbeuse près du capistrum. 


12.2 (16.2) Famille. — LEIMONITES , Leimonites (xeu0- 
vitns, pratensis). Bec droit, entier, à pointe obtuse, un peu 
aplatie ou renflée.. 


STOURNELLE , Sturneila: Sturnus, Lath. Bec obtus, et dilaté 
à sa pointe: mandibule supérieure formant un angle arrondi 
dans les plumes du front; doigt postérieur plus fort et plus 
long que l’externe. 


Nota. Je joins à cette division, comme section, le genre 
amblyramphus de M. Léach, puisqu'il a le bec déprimé et 
obtus à sa pointe. 


C. Bec obius, enter et formant un angle aigu dans les plumes du front. 
ÉTOURNEAU , S/urnus, Linn. Bec entier un peu déprimé, à : 
poinie obiuse et un peu aplatie ; mandibule supérieure for- 
mant un aupgle très-étroit dans les plumes du front; doigts 
postérieur et externe égaux. 
Piquerœur, Buphaga, Linn. Bec droit,entier, presque qua- 
drangulaire, à pointe renflée de toutes parts et obtuse. 


13. (17) Famille. CARONCULES, Carunculati. Tête 


ou mandibule inférieure caronculée. 
GraucoPe, Callæas, Lath. Bec voûté, entier , courbé vers. 


Je bout: mandibule inférieure garnie de deux caroncules 


ORN su 


pendantes. ; | 


CrÉADION, Creadion; Slurnus et Merops, Lath. Bec fléchi 
en arc, à pointe , ou étroite ou un peu déprimée ; mandibule 
inférieure ou tête caronculée. 2 seclions. 


MaivaTE, Graculus, Linn. Bec un peu arqué, échancré 
et courbé vers le bout de saparlie supérieure, comprimé par 
les côtés de l'inférieure ; tête caronculée. 


Nota. Ce genre n’est composé, dans cette méthode , que 
du mainate proprement dit. 


24. (18.9) Famille —MANUCODIATES, Paradisei, Bec 
emplumé à sa base, échancré ou foiblement entaillé vers le 
bout , fléchi à sa pointe ; plumes hypocondriales ou cervi- 
cales, longues et.de diverses formes chezles mâles. 


SIFILET , Parotia; Paradisea, Linn. Bec garni de plumes 
courtes jusqu'au delà de son milieu , grêle, comprimé par 
les côtés, échancré et fléchi à la pointe de sa partie supé- 
rieure ; plumes de la queue courtes. 

Lopuorine , Lophoñina; Paradisea, Linn. Bec grêle, cou- 
vert de plumes allongées et un peu relevées jusqu'au-delà de 
son milieu, très-comprimé par les côtés, échancré et fléchi 
à la pointe de sa partie supérieure ; ailes courtes ; la pre- 
mière rémige large et en forme de sabre. 

Manucone, Cicinnurus ; Paradisea, Linn. Bec grêle, garni 
à sa base de petites plumes dirigées en avant, convexe en 
dessus , fléchi et foiblement entaillé vers le bout de sa partie 
supérieure ; langue terminée en pinceau; ailes allongées. 


SAMALIE , Paradisea , Linn. Bec robuste , droit , garni à 
sa base de petites plumes veloutées, comprimé latéralement, 
très-foiblement entaillé vers le bout de sa partie supérieure, 
pointu ; tarses robustes. 


a6 (19) Famille. — CORACES, Coraces, Daudin. Bec 


en couteau, robuste, ou entier ou échancré; pouce épais. 


CorBEau , Corvus, Linn. Bec le plus souvent couvert à sa 
base de plûmes sétacées dirigées en avant, épais, convexe en 
dessus, comprimé latéralement, droit ou un peu fléchi un arc; 
entier chez les uns, échancré chez les autres, à la pointe de 
sa partie supérieure ; queue égale ‘ou foiblement arrondie. 


Pre, Pica, Briss.; Corous, Linn. Bec le plus souvent garni 
à sa base de plumes dirigées en avant , droit, ou mandibule 


supérieure un peu arquéce et quelquefois échancrée vers le 
bout ; queue très-longue, étagée. 


” 


V4 
mt 


*10 | ORN 


GEAI, Garrulus , Briss.; Corvus, Linn. Bec couvert à ea 
bäse de plumes dirigées en avant, médiocre, droit, courbé 
brusquement à la pointe de sa partie supérieure; queue égale 
ou simplement arrondie. 


Coracras, Coracias, Briss.; Corvus , Linn. Bec garni à sa 
base de plumes dirigées en avant, entier, un peu grêle, 
arrondi, arqué ei pointu. | 


CaoquarD, Pyrrhocorax ; Corus, Linn. Bec gatni à sa base 
de plumes dirigées en avant, un peugrêle, médiocre ; man- 
dibule supérieure un peu arquée et à échancrure peu sen« 
sible vers le bout. 


Cassenoix, Nucifraga, Briss.; Corus, Linn. Bec entier, 
-un peu dilaté et presque mousse à sa pointe; mandibule supé- 
rieure plus longue que l’inférieure. 

TEmiA, Crypsirina ( xpôrre, occullo; fi, naris); Corous, Laïh. 
Bec médiocre, couvert à sa base de petites plumes veloutées, 
et cachant les narines , convexe en dessus , fléchi et entaillé 
vers le bout de sa partie supérieure ; queue très-longue et 

»* étagée. ” ET 


ASTRAPIE , Astrapia ; Paradisea , Laih. Bec glabre à sa 
base, étroit en dessus, pointu, droit, entaillé et fléchi vers 
le bout de sa partie supérieure ; queue très-longue , très- 
étagée. 

QUISCALE , Quiscalus ; Graculus, Lath. Bec glabre et com- 
primé latéralement à sa base, droit , entier, à bords anpgu- 
leux et fléchis en dedans , incliné vers le bout. 


CassicaN , Cracticus ; Paradisea et Corvus, Lath. Bec for- 
mant à sa base un angle arrondi dans les plumes du front, ro- 
buste, allongé, fléchi à sa pointe; les deuxmandibules échan- 
crées vers le bout. 


ROLLIER , Galgulus, Briss.; Coracias, Linn. Bec nu à sa 
base , plus haut que large, entier, crochu vers le bout de sa 
partie supérieure ; narines obliques, linéaires. 


16.-(20.°) Famille. — BACCIVORES, Bacciwori. Bec très- 
fendu , dilaté à sa base , un peu caréné en dessus , entier ou 
échancré. 

RoLrE, Eurystomus ( e5pusouoc, latum os habens); Corarias , 
Linn. Bec glabre et plus large que haut à sa base, moyen, 
entier; mandibule supérieure un peu arquée et courbée à sa 
pointe ; narines linéaires et obliques ; bouche très-fendüe. 


CoRAGINE, Coracina : Corwus, Linn. Bec à base glabre chez 
les ans, couverte de plumes ou de soies chez les autres, épais. 


ORN  Lut 
et courbé à sa pointe ; mandibule supérieure entière ou 
échancrée vers le bout; bouche très-fendue. Z sections. 

PrauHaU, Querulau; Muscicapa, Linn. Bec couvert, à sa 
base, de plumes sétacées, très-déprimé , un peu trigone; 
mandibule supérieure échancrée et crochue vers Le bout; l’in- 
férieure convexe en dessous, retroussée et très-aiguë à sa 
pointe ; bouche très-fendue. 


CorinGA, Ampelis, Linn. Bec médiocre, glabre et presque 
trigone à sa base ; mandibule supérieure carénée , rétrécie, 
échancrée et courbée vers le bout; l’inférieure un peu aplatie 
en dessous, aiguë et retroussée à sa pointe; bouche ample. 
2 sections. | 

Nota. Le grand Cotinga, que j'ai classé dans cette division, 
ayant le bec garni à sa base de plumes dirigées en avant, 
doit faire partie de la précédente. 


JASEUR, Bombycilla, Briss.; Ampelis, Linn. Bec glabre, un 
peu déprimé et trigone à sa base, mandibule supérieure 
échancrée et fléchie vers le bout; l’inférieure comprimée la- 
téralement, entaillée , retroussée et aiguë à sa pointe ; plu- 
sieurs pennes secondaires terminées par une petite palette 
ovale et rouge , chez les adultes. 


TERSINE, Tersina. Bec court, irès-déprimé à sa base, ca- 
réné en dessus, à bords fléchis en dedans ; mandibule su- 
périeure inclinée et échancrée vers le bout; l’inférieure plate 
en dessous, aiguë et retroussée à sa pointe; bouche trés- 
fendue. | 


‘ag. (21.9) Famille. — CHELIDONS, Chelidones, Meyer. 
Bec pett, très-fendu, déprimé à sa base, le plus souvent 
échancré à sa pointe ; ailes très [longues ; pieds courts. | 

HiRONDELLE , Hirundo, Linn. Bec glabre et presque trian- 
gulaire à sa base , étroit vers le bout; mandibule inférieure. 
à. pointe droite ; 10 ou 12 rectrices. 2 sections. 

MaRTINET, Cypselus, Gesner Rzaczynsk ; Hirundo, Linn. 
Bec glabre et presque triangulaire à sa base , étroit vers le 
bout; mandibule inférieure retroussée à sa pointe; pouce di- 
rigé en avant ; ongles très-aigus et très-crochus. 

ENGOULEVENT , Caprimulgus, Linn. Bec garni de soies et 
très-déprimé à sa base ; mandibule supérieure crochue vers 
le bout; l’inférieure retroussée à sa pointe ; doigts antérieurs 
réunis à leur origine par une petite membrane; pouce grêle, 
articulé sur le côté interne du tarse et versatile; ongle inter 
médiaire le plus souvent pectiné. 

IBuau , Nycuibius (ruxrisios, noctu victum quærens ) ; Canris 
mulgus, Linn. Bec déprimé et garni de soïes à sa base, 


212 O R N ÿ 
rétréci à son extrémité mandibule supérieure munie vers son 
origine d'une dent obtnse, et crochue à sa pointe; l’inférieure 
plus large, à bords renversés en dehors ; doigts antérieurs 
réunis à leur base par une petite membrane; pouce épaté, 
fixé en arrière ; ongle intermédiaire sans dentelures. 

PODARGE, Podargus, Cuvier, Bec entouré de soïes dirigées 
en avant jusqu’à son extrémité , très-fendu , très-déprimé , 
robuste , arqué ; mandibule supérieure à arête fort pronon- 
cée et à pointe crochue ; l’inférieure plus courte et un peu 
inclinée én en-bas à son extrémité ; doigts totalement sépa- 
rés ; pouce fixé en arrière. 


18€ ( 222. ) Famille. MYIOTHERES , Myiotheres, 
(uvia, musca ; Bypaw , DenoOr.. ) Bec, ou aplati dessus et 
dessous, droit et obtus, ou dilaté au moins à sa base 
et courbé vers le bout , entier ou échancré. 


Topier , Todus, Linn. Bec droit, aplati dessus et des- 
sous , entier et obtus à sa pointe; bouche ciliée : doigts exté- 
rieurs réunis jusqu’au-delà de leur milieu chez les uns , seu- 
lement à leur base chez les autres. 2 sections. 

CoNoPOPHAGE, Conopophaga (xava4, culex; qéyu , edo); 
Pipra, Laih. Bec nu à sabase , droit, déprimé sur toute sa 
longueur ; un peu caréné en dessus, échancré et courbé vers 
le bout de sa partie supérieure ; queue très-courte ; tar- 
ses élevés. 

PLATYRAYNQUE, Platyrÿnchos , Desm.; Todus et Muscicapa, 


Lath. Bec garni de soies dirigées en avant , et au moins deux 


fois plus large que haut à sa base, un peu caréné en dessus, 
crochu et le plus souvent échancré à la pointe de sa partie 
supérieure. 

RAMPHOCÈNE, Ramphoccænus (jauos, rostrum , #æwos, novus). 
Bec très-long , droit, déprimé sur ses bords depuis sa base 
jusqu’à son milieu, ensuite comprimé sur les cotés , étroit 
etirès-grêle ; mandibule supérieure crochue et légèrement 
entaillée vers le bout , à dos distinct et arrondi; l’inférieure 
un peu plus courte et très-aignë. 

Prrays, Pühys ; Pipra, Lath. Bec plus large que haut à sa 
base , à bords déprimés , anguleux en dessus , échancré et 
courbé à sa pointe; tarses élevés ; doigts extérieurs soudés 
jusqu’à la deuxiè me phalange ; ailes arrondies et courtes. 


_ GALLITE, Alectrurus ( éAlkrop , gallus ; cëpx , cauda). Bec 
glabre et déprimé à sa base, conico-convexe ; mandibule 


supérieure crochue à sa pointe; l’inférieure droite; queue 


comprimée sur les côtés, susceptible de rester relevée. 


ORN 3:53 


Nota. Ce genre n’est établi que d’après la description et la 
figure du ga/lito ( petit coq) de M. de Azara. 

EcneniuLeur, Levaillant ; Campephaga ( xauün,- eruca ; 
Qäya , edo ); Muscicapa, Laih. Bec court, un peu fléchi en 
drc, échancré et courbé à la pointe de sa partie supérieure ; 
bouche ample et ciliée ; doigts extérieurs réunis ; au moins 
à leur base. 

MoucHEROLLE ou (oBE-MOUCHE , Muscicapa. Linn. Bec 
déprimé, un peu trigoue et garni de soies à sa base, subulé; 
mandibule supérieure échancrée et courbée vers le bout ; 
l’inférieure à pointe droite. | 
_ Tyran, Tyrannus , Lacépède ; Muscicapa et Lanius, Lion 
Bec robuste, garni dé soies à sa base , déprimé sur toute sa 
longueur ; mandibule supérieure échancrée et crochue vers 
le bout ; l’'inférieure retroussée et aiguë à sa pointe. 

BécardE, Tüyra; Lanius, Linn. Bec glabre à sa base, 
gros , cohvexe dessus et dessous, droit , un peu déprimé , 
mandibule supérieure échancrée et un peu courbée vers lé 
bout ; l’inférieure aiguë , entaillée et retroussée à 8a pointe. 


19 ( 23€) Famille. COLLURIONS , Colluriones, 

ec convexe et comprimé par les côtés ; la mandibule su- 
périeüre courbée ou crochue, échañerée ou dentée vers le 
bout , L'infirieure aiguë et retroussée à sa pointe. 


Pre-GriÈècee ou CoLLURIE , Lanius, Linn. Bec robuste , 
garni de soies sur les angles ; convexe en dessus; mandibule 
supérieure dentée et crochue vers le bout; ailes à penne 
bâtarde. (1). 

FALCONELLE, Falcunculus ; Lanius , Lath. Bec court , ro- 
buste , très-comprimé sur les côiés ; mandibule supérieure 
un peu fléchie en arc , dentée et crochue vers le bout ; la 
première rémige la plus longue de toutes ; point de peane 
bâtarde. | É 
_ SPARACTE , Sparactes. (.cmapautys, lacerator. ) Bec très- 
fort, garni de soies à sa base, convexe en dessus ; man- 
dibule supérieure dentée et crochue à sa pointe ; l’inférieuré 
déprimée. ARE 

Nota.Cette division n’est établie que d'après la description 
et la figure du Bec-de-fer, publiées par M. Levaillant. . ; 


(x) Cette penne est implantée à l'extrémité de la phalange du long 
doigt et immédiatement au-dessous de la premiere rémige. Elle a 14 
roideur et la texture des rémiges primaires et elle reste toujours dans 
un état de repos , lorsque l'aile se déploie an éventail. 


XXIV. 8 


tr ORN | 
LANION , Lanio; Tanagra, Linn. Bec robuste , caréné en 


dessus, rétréci vers le bout ; mandibule supérieure dentée 
sur chaque bord , vers son milieu , et crochue à sa pointe. 


_ BATARA , de Azara, Thamnophilus; (rauvos, frutex ; qratu, 
gaudeo ); Lanius, Linn+ Bec très-droit depuis sa base jus- 
qu’à son crochet , garni de soies sur ses coins , robuste , un 
peu renflé en-dessous chez les uns, grêle et nullement ren- 
flé chez les auires ; mandibule supérieure échancrée ou den- 
iée versle bout ; ailes courtes et arrondies. 


PiLLURION , Cissopis ( xirox, pica; &Ÿ , vulius) ; Lanius, 
Lath. Bec gros , renflé dessus et dessous , un peu comprimé 
latéralement vers le bout, échancré et courbé à la pointe de 
sa partie supérieure ; bouche ciliée. 


DRroNGo , Düicrurus ( dixpous, furcalus ; oùp&, cauda ); 
Lanius, Linn. Bec garni de soies à sa base , robuste , un peu 
arqué, caréné en dessus, échancré et. crochu vers le bout 
de sa partie supérieure ; queue fourchue, 


BaAGADAIS, Prionops, ( plus, serra; &Ÿ, oculus). Bec 
emplumé à sa base, très- droit jusqu'à son crochet; fort 
comprimé latéralement, échancré et crochu vers le bout de 
sa partie supérieure ; paupières garnies de plumes disposées 
en forme de dentelures. | 


GonoLEK, Laniarius ; Lanius, Linn. Bec nu à sa base ,un 
peu grêle , droit, échancré, et courbé a la pointe de sa 
partie supérieure ; angles de la bouche ciliés. 


LANGRATEN, Artamus ; Lanius, Linn. Bec glabre à sa base, 
arrondi, très-lisse , longicône , un peu comprimé latérale- 
ment vers sa pointe; mandibule supérieure un peu arquée , 
échancrée vers le bout ; ailes longues , sans penne bâtarde. 


20.° (24.°) Famille. CHANTEURS , Canori. Bec com- 
primé latéralement , convexe en dessus, ou fléchi en arc 
ou droit, et seulement courbé à sa pointe ; le plus souvent 
échancré , très-rarement dentelé sur ses bords ; l’ongle pos- 
térieur quelquefois plus long que le pouce. Ph 

MERLe ou GRIVE, Turdus, Linn. Bec aussi large que haut, 
cilié sur ses angles, comprimé latéralement vers sa-pointe ; 
mandibule supérieure courbée et plus ou moins échancrée 
vers le bout ; l’inférieure à pointe droite. 


EscLave, Dulus; Tanagra, Linn. Bec nu à sa base, un peu 
robuste ; mandibule supérieure fléchie en arc ; échancrée 
vers le bout ; l'inférieure à pointe droite. 


SPHÉCOTHÈRE , Sphecoteres (ep°, vespa; Oypéw, venor ). 


ORN : 11 

Bet épais, droit et glabre à sa base, robuste, fléchi à la 
pointe de sa partie supérieure ; orbites nues. 

MARTIN, Acridotheres (axpis, locustella ; Bspaw, penor ) ; = 

Gracula et Turdus, Lath. Bec un peu déprimé, droit jusqu'a la 

courbure de sa pointe Ver quelquefois échancré vers le bout 


de sa partie supérieure ; tête, en partie , ou seulement les 
orbites dénuées de plumes. 


MaANoRiINE , Manorina (uavds, rarus; ji, nasus). Bec court , 
couvert sur les côtés de plumes dirigées en avant, très- étroites, 
entier ; narines longues, larges et finissant en pointe. 


GRALLINE, Grallina. Bec grêle, droit, un peu arrondi ; 
courbé et échancré vers le bout de sa partie supérieure ; ; tar- 


_ses allongés ; l’ongle postérieur robuste et très-crochu. 


AGUASSIÈRE, Âlydrobata ( Jwp, aqua; Raw, gradior) : 
T'urdus, Lath. Bec emplumé et arrondi à sa base, droit, 
finement dentelé sur ses bords, fléchi à sa pointe ; genoux 
nus, ailes et queue courtes. 


_ Brève, Pitta ; Corvus, Linn. Bec robuste, épais à sa base, 
droit , pointu, échancré vers le bout de sa partie BSTeUEe £ 
_ailes allongées ; ; queue courte. 


GRALLARIE, Grallaria; Turdus, Linn. Bec droit, caréné en 
dessus , échancré ei courbé à la pointe de sa partie supé- 
rieure ; jambes à demi nues ; queue très-courte ; ailes arron- 
dies et courtes. 


Fourmicier où MYRMOTHÈRE, Myrmothera ( môpres , 
formica; Bapéw, venor ). Bec presque rond, si ce n’est à 
sa base; mandibule supérieure échancrée et crochue vers le 
bout ; l'inférieure retroussée et entaillée à sa pointe ; queue 
courte. 


Pécor, Accentior, Meyer; Motacilla, Linn. ; Sybia, Lath. 
Bec plus large que haut à sa base, droit, à bordsrecourbés en 
dedans , échancré et un peu incliné à la pointe de sa partie 
‘supérieure. 

MorTeux, Ænanthe, Willughby ; Motacilla, Lion ; Sybia, 
Lath. Bec plus large que haut à sa base, très-fendu, à bords 
droits ; mandibule supérieure un peu be » échancrée et 
courbée seulement à sa pointe. 


ALOUETTE , Alauda , Lian. Bec cylindrique , plus où 
moins épais , garni à sa base de petiies plumes couchées en 
avant , entier, droit ou arqué ; ongle posiérieur subuie , à 
peu près droit, souvent plus long que le pouce ; deux pen-— 
nes secondaires des ailes allongées et échancrées en forme 
de cœur. 3 seçtions. 


116 ORN : 


Pret, Anthus, Jonst., Meyer ; 4/auda, Linn. Bec gläbre à 
sa base , grêle , à bords fléchis en dedans , vers son milieu, 
échancré à la pointe de sa partie supérieure ; ongle posté- 
rieur , le plus souvent à peu près droit, subulé et plus long 
que le pouce; deux pennes secondaires allongées et entières. 
2 sections. 

HocnEeQUuEUE, Motacilla, Linn. Bec grêle, cylindrique , 
droit, entaillé vers le bout de sa partie supérieure ; ongle 

ostérieur courbé , quelquefois droit , et pas plus long que 
te pouce; une penne secondaire , très-prolongée et entière. 

MÉRON, Malurus ( pans, lener; oùoæ, cauda); Sybia, 
Lath. Bec très-tin, droit , entier, court, cilié sur les angles ; 
queue longue et grêle; ailes très-courtes. 


FAuUvEITE , Sybia, Lath.; Motacilla, Linn. Bec grêle, 
subulé , souvent aussi large que haut à sa base , toujours 
étroit vers le bout , quelquefois un peu arqué ; mandibule 
supérieure à pointe entière onu échancrée , le plus souvent 
inclinée. 2 sections. 


RoirELeT , Regulus; Motacilla, Lian. ; Sybia, Lath. Bec 
très-grêle , court, droit, finement entaillé vers le bout de 
sa partie supérieure ; narines couvertes par deux petites plu- 
mes décomposées et dirigées en avant. 


TROGLODYTE , Troglodytes, Gesner ; Motacilla, Linn. ; 
Sybia, Laih. Bec grêle , entier, droit ou un peu arqué; ailes 
éourtes et arrondies ; queue susceptible de rester relevée. 
2 sections. 


ose ( 25. ) Famille. GRIMPEREAUX , Anerpontes , 
( àvepr>, sursùm repto ). Bec entier, ordinairement grêle ; 
droit ou arqué , très-aigu ou terminé en-forme de coin. 


A. Doigts extérieurs inégaux; pouce grêle plus long que le doigt 
interne. 


* Pennes caudales entières, 


TuryoTHoRE , Thryothorus, ( Gpior, juncus; Gopéo, sal 
tator) ; Motacilla, Liun. ; Sybia, Lath. Bec allongé, cylin- 
drique , arqué , délié; ailes courtes et arrondies ; queue sus— 
ceptible de rester relevée. | 

MxioriLLe, Mniotilla ( prior, muscus ; rinae , vello ); Motu- 
cilla, Linn. ; Sybia , Lath. Bec court, grêle , comprimé par 
les côtés, presque droit, pointu; langue longue, aiguë et 
cornée à sa pointe. | 

SiTrine, Neops (tas, noous ; à, vultus ). Bec grêle, 
comprimé sur les côtés et pointu; mandibule inférieure 


ORN Lx 


courbéeenen bas vers son milieu, ensuite retroussée et à bords 
recouverts par la mandibule supérieure; doigts extérieurs 
unis jusqu’au-delà de leur milieu. . 

SITTELLE , S#la, Linn. Bec ou glabre , ou couvert à sa 
base de petites plumes dirigées en avant, droit, terminé 
en forme de coin. 2 sections. 


Dicée, Dicœum, Cuvier ; Certhia, Laih. Bec déprimé à 
sa base, arqué, plus long que la tête, aigu. 

Piccuion, Petrodroma (xérpz, rupis; dpoua:; cursitans);Certhia, 
Linn. Bec long ou eourt, triangulaire et déprimé à sa base, 
grêle , fléchi en arc, aigu ; ailes longues. 


**X Pennes de la queue aïguës. 


GRIMPEREAU , Certhia, Linn. Bec médiocre , un peu tri- 
gone , comprimé par les côtés, grêle , fléchi en arc , aigu; 
ailes courtes ; pennes de la queue roïdes , un peu arquées. 

SYNALLAXE , Synallaxis. Bec grêle , entier, pointu ; man- 
dibule supérieure un peu arquée, l’inférieure droite; narines 
couvertes de plumes à leur base ; ailes courtes, arrondies. 


B. Doigts extérieurs égaux; pouce le plus court de tous ; pennes 
caudales aiguës. 


Picucure, Dendrocopus ( dSërdyoxômos, arborem rostro tun- 
dens) ; Oriolus , Gracula, Lath., Gm. Bec longou médiocre , 
comprimé sur les côtés, un peu robuste, plus ou moins 
fléchi en arc , pointu ; pennes caudales roiïdes. 


22€ (26.2) Famille. — ANTHOMYZES, Anthomyzi (är- 
Bos, flos; uuëæ, sugo ). Bec grêle, droit ou arqué, quelque- 
fois dentelé , très-aigu ou tubulé à sa pointe ; langue exten- 
sible , fibreuse ; pouce grêle , plus court que le doigt interne. 


GuiT-GuiT, Cæreba, Marcgrave ; Certhia, Linn. Bec un 
peu épais à sa base, ensuite trigone, arqué , aigu , fine- 
_ ment entaillé à la pointe de sa partie supérieure ; langue ci- 
liée à son extrémité. 


SouI-ManGA, Cinnyris, Cuvier ; Certhia , Linn. Bec arqué, 
rarement droit, grêle, un peu trigone , très-aigu, entier ou 
finement dentelé sur ses bords; langue divisée en deux filets, 
de son milieu à sa pointe; pieds médiocres, glabres. 2 
sections. 


Cozisrt, Trochilus, Linn. Bec emplumé à sa base, plus 
long que la tête, entier, droit ou arqué, rarement dentelé 
sur ses bords, tubulé à son extrémité; langue divisée en deux 
filets. de son milieu à sa pointe; ailes très-longues, étroites ; 


118 FAURE ORBN a RE 


les premières rémiges en forme de sabre; pieds très-courts, 
plus ou moins emplumés. 3 sections. 
_EÉoROTAIRE, Melithreptus ( eibpenroc, melle nutritus) ; 
Certhia, Lath. Bec arrondi à sa base , entier, arqué, acuminé, 
plus ou moins long ; langue divisée en deux filets de son mi- 


lieu à sa pointe , ou seulement ciliée à son extrémité. 2 sec- 
tions. 


238.° (27€) Famille. — EPOPSIDES, Epopsides. Bec plus 
court ou plus long que la tête , glabre à sa base, plus ou 
moins arqué ; langue médiocre ou courte , entière ou ciliée 
à sa pointe. 


FOURNIER, Furnarius ; Merops, Lath. Bec aussi épais que 
large , comprimé latéralement, entier , pointu ; ailes foibles. 


PococHion ; Philemon; Merops, Lath. Bec médiocre ou 
long, arqué , poiniu, échancré vers le bout de sa partie su- 
périeure ; langue terminée en pinceau; côtés de latête quel- 
quefois dénués de plumes. 2 sections. 


Puopur ou Hupre, Upupa, Linn. Bec plus long que la 
tête , trigone à sa base, entier ; presque émoussé ; langue 
très-courle , triquètre, entière ; dix rectrices. 


Promerops, Falcinellus ; Upupa , Linn. Bec plus long que 
la sête, trigone à sa base, entier , comprimé latéralement, 
arqué , acuminé; langue courte et pointue ; douze recirices. 


24.€ (28€) Famille. — PELMATODES, Pelmatodes 
(rëue, planta pedis ). Bec plus long que la tête, droit 
ou arqué ; bas des jambes dénué de plumes ; pieds courts ; 
doigts extérieurs réunis jusqu’au-delà de leur milieu. 

GUËPIER , Merôps, Linn. Bec épais à sa base , presque 
tétragone, entier, un peu fléchi en arc , aigu. 


ATARTIN-PÊCHEUR ou ALCYON , Alcedo, Linn. Bec épais à 
sa base, comprimé latéralement, anguleux, droit ou in- 
cliné à sa pointe, rarement échancré , à bords finement 
dentelés vers le bout ; quaire ou seulement trois doigts. 2 sec- 
tions. 

25.° (29.2) Famille. —ANTRIADES, Antriades ( àvrpras, 
in antris degens ). Bec médiocre, un peu voûté ; doigts exté- 
rieurs soudés jusqu’au-delà de leur milieu. 


RüPicoLE , Rupicola, Briss.; Pipra, Linn. Bec robuste, 
comprimé vers le bout, échancré et crochu à la pointe de 
sa partie supérieure ; pouce épaté, allongé. | 


26. (30.°) Famille. — PRIONOTES, Prionoti ( piorwros ; 


« 


ORN 119. 


serratus ). Bec plus long que la tête, dentelé ou crénelé ; 
doigts extérieurs joints jusqu’au delà de leur milieu. 


Momor , Baryphonus ( Bapügovos, cui vo est gravis ); 
Ramphastos, Linn.; Momotus , Briss. Bec épais, convexe en 
dessus ; mandibules à bords dentelés , courbées en en bas 
à leur extrémité. 


CaLao, Buceros, Linn. Bec très-gros, grand, cellu- 
laire, le plus souvent casqué, arqué en faux, à bords cré- 
nelés inégalement, quelquefois entiers. 2 sections. 


27.2 (31.2) Famille. — PORTE-LYRES , Lyniferi. Bec 
droit , conico-convexe , garni à sa base de plumes sétacées 
dirigées en avant; ongles obtus. 


MENURE, Menura, Lath. Bec un peu grêle, médiocre, 
entier , incliné à la pointe de sa partie supérieure ; ongles 
convexes en dessus, longs et obius ; queuetrès-longue et large. 


28. (32.2) Famille. — DYSODES, Dysodes ( duoadÿs, 
fœtidws). Bec robuste , en partie dentelé , comprimé latéra- 
lement ; pieds courts; doigts totalement séparés ; ongles al- 
longés, étroits, aigus. 

SASA, Sasa, Sonnini ; Phasianus, Gm., Lath. Bec garni 
à sa base de soies divergentes , épais , à bords dentelés vers 
son origine, ensuite tranchans; mandibule supérieure fléchie 
vers le bout ; l’inférieure retroussée à sa pointe ; doigt inter- 
médiaire plus long que le tarse. 


‘29. ( 33.° Famille. — COLOMBINS , Columbini, Uliger. 
Bec garni à sa base d’une membrane cartilagineuse et gon- 
flée , crochu ou seulement incliné à sa poinie ; doigts anté- 


rieurs séparés ou unis àleur origine par unetrès-petite mem- 
brane. 


PiGEeoN, Columba, Linn. Bec un peu robuste , caréné en 
dessus, crochu et renflé dessus et dessous, à sa pointe , chez 
lesuns, grêle, flexible , incliné, vers le bout, chez les autres ; 


ailes des uns longues et pointues ; des autres, médiocres et 
arrondies, 3 sections. 


Goura, Lophyrus ( aëqupos , crista insignis); Columba, Linne 
Bec grêle, un peu gibbeux vers le bout; mandibule supé- 
rieure sillonnée longitudinalement sur les côtés, inclinée vers 
sa pointe ; narines situées dans une rainure.. 


30.€ (34.2) Famille. — ALECTRIDES , Æ#ectrides (axëxrop, 
gallus ; äd0<, forma ). Bec un peu voûté ; gorge nue et ca- 
ronculée , ou seulement les joues glabres ; doigts antérieurs 


Y30 ORN 


réunis à leur base par une membrane; le postérieur articulé 
au niveau des autres. | 
Yacou , Penelope, Linn. Bec nu à sa base , médiocre , en- 
tier; tarses plus longs que le doigt intermédiaire ; ongles 
courbés , forts et pointus ; douze rectrices. je 


OnprE IL GALLINACÉS , Gallinacei : Gallinæ, Linn. 
Pieds courts ou médiocres ; jambes totalement em- 
plumées; tarses nus ou vêtus; doigts calleux en dessous; 
quatre chez les uns, trois devant, Le plus souvent réunis 
à leur base par une membrane, un derrière articulé, 
plus haut sur le tarse que les antérieurs; trois doigts 
chez les autres, le postérieur nul ; bec yoûté, plus ou 
moins courbé à sa pointe. 


1. (35.°) Famille. — NUDIPÉDES, Nudipedes. Bec gla- 


bre ou couvert d’une membrane à sa base ; tarses dénués de 


plumes dans la plus grande parte de leur longueur ; quaire 
ou seulement trois doigts. 


A. Quatre doigts. 


* Les antérieurs réunis à leur origine par une membrane. 


HOCCO, Crax, Linn. Bec à base entourée d’une mem- 
brane quelquefois gibbeuse ou tuberculée , épais, comprimé 
par les côtés, courbé vers le bout; /orum nu ; douzerectrices. 
2 sections. | 


Dinxnox, Meleagris, Linn. Bec couvert d'une membrane à 
sa base; caroncule fronjale conique et extensible ; tête et cou 
mamelonnés; dix-huit rectrices susceptibles de se relever; 
tarses éperonnés chez les mâles. 


Paon, Pavo, Linn. Bec glabre à sa base ; joues en partie 
nues ; queue composée de dix-huit pennes, ses couvertures su- 
périeures plus longues que les pennes , susceptibles de se re- 
lever; tarses épcronnés chez les mâles. 

EpERONNIER, Diplectron:; Pavo, Linn. Bec emplumé à sa 
base ; orbiles et joues nues; queue composée de seize pennes 
longues , non susceptibles de se relever. 

ARGUS, Argus; Phasianus , Linn. Bec glabre à sa base; 
face nue ; douze rertrices, longues, larges et étagées chez les 
mâles : point d’éperons. | 

FaisaN, Phasianus, Linn. Bec nu à sa base; orbites 
mamelonnées ; dix-huit rectrices longues et étagées ; tarses 
du mâle éperonnés. 

Coo, Gallus, Briss. ; Phasianus, Linn. Bec nu à sa base; 
tête surmontée d’une crête charnue ou d’un faisceau de plu- 
mes; douze ou quatorze rectrices, susceplibles de se tenir re- 


«4 


LS 


ORN yar 


: Jevées verticalement chez la plupart; iarses éperonnés chez 
les mâles et quelquefois chez les femelles. 
-MoxauL , Monaulus; Phasianus, Liaih. Bec nu à sa base, 
irès- bol: vers le bout ; orbites caronculées : : douze rectri- 
ces courtes, inclinées; tarses du mâle éperonnés. 


PEINTADE, Numida, Linn. Bec couvert à sa base d’une 
membrane verruqueuse; tête casquée ou huppée; queue com- 


posée au plus de dix-huit pennes, courtes, inclinées ; point 
d'éperon. 


RouLour, Liponix ( Ace, deficio, twë, unguis). Bec gla- 
bre à sa base : orbites et lorum nus : ; pouce sans ongle ; de 
courte, inclinée ; point d'éperon. 


_Tocro , Odontophorus (odoyropépos, dentifer) ; : Perdix , Lath. 
Re glabre à sa base, robuste, très comprimé par les côtés, 
bidenté sur chaque bord et vers le bout de sa partie supé- 
rieure ; queue courte, inclinée; point d’éperon. 

PenDrix » Perdix, Lath. Bec glabre à sa base , épais ou 
grêle, tiers tête avec une place nue sur les côtés, ou par- 
faitement emplumée : ; douze rectrices au moins, dix-huit au 
plus , toutes courtes et inclinées; tarses du Halle éperonnés 
chez les uns, sans éperons chez 1e autres. 


** Les quatre doigts totalement libres. 


TinAmMoU, Cryptura ( xpurros , Occultus; oùeæ, cauda ); 
Tinamus , Lath. Bec nu à sa base , grêle , droit , un peu dé- 


primé, fléchi et obius à sa pointe ; talons nus ; queue courte 
ou nulle. 2 sections. 


B. Trois doigts devant, totalement séparés ; pouce nul. 


Turnix, Turnix , Bonnaierre ; Perdx, Lath. Bec grêle , 
nu ou emplumé à sa base ; dix rectrices très-courtes. 2 sec- 
tions. 


F 2.2 (36. e) Famille — PLUMIPÈDES, Plumipedes. Bec em- 
re à sa base ; tarses couverts de plumes en ioui ou en 
très-grande partie ; quatre ou trois doigts nus ou vêtus. 


À. Quatre doigts, trois devant, un derrière ; les antérieurs réunis 
a leur base par une membraue. 


* Doigis nus. 


TérTras, Tetrao, Linn.Sourcils verruqueux; queue arrondie, 
quelquefois fourchue, rarement très-étagée, composée de 
seize ou dix-huit pennes; ailes arrondies. 3 sections: 

GANGA , Œnas ; Tetrao . Linn. Ailes étroites, pointues : 
seize rectrices , les intermédiaires les plus longues de toutes 
et ordinairement subulées ; pouce élevé de terre. 


122 pe OR N 
** Doigts emplumés. ar + 
LaGoPèDE , Lagopus ; Tetrao, Linn. Sourcils verruceux : 
pouce articulé sur le côté interne du tarse, très-court, etne 
portant à terre que sur son extrémité ; ongles larges, un peu 
aplatis et obtus ; ailes arrondies. | A 


-B. Trois doigts devant , réunis presque jusqu'aux ongles ; pouce nul. 


… HÉTÉROGCLITE, Heteroclitus; Tetrao, Lath. Bec un peugrêle, 
sillonné en dessus, incliné à la pointe de sa partie supé- 
rieure ; ongles aplatis; ailes allongées; rectrices intermé- 
diaires subulées et les plus longues de toutes. 


ORDRE IV. ECHASSIERS, Grallatores : Gallinæ et Gralle, 
Linn, Pieds médiocres ou longs ; bas des jambes nu, 
quelquefois emplumé (x); tarses nus, doigts fendus ou 
palmés, quelquefoisbordés, 2-0, 3-0, 3-1; pouce ar- 

 tüculé sur le tarse», plus haut ou sur le même planque 
‘les doigts antérieurs ; bec de formes diverses. 


Première tribu. — DI-TRIDACTYLES, Di- Tridactyli.— 


Deux ou trois doigts devant, point derrière. 


1.(37.e) Famille. — MÉGISTHANES, Megisthanes. Deux 
ou trois doigts antérieurs ; ailes nulles pour le vol. 


A. Deux doigts. 


AUTRUCHE , Struthio, Linn. Bec déprimé, à pointe on- 
.guiculée et obtuse; têie chauve ; doigt externe sans ongle. . 


B. Trois doigts. 


NanDou, Rhea, Lath. Bec garni à sa base d’une mem- 
brane oblitérée , déprimé ; mandibule supérieure carénée, 
onguiculée et arrondie à sa pointe; tête parfaitement em- 
plumée. 

Casoar, Casuarius, Laïh. Bec à dos caréné, arrondi et 
fléchi à sa pointe; mandibule supérieure à bords déprimés, 
entaillés vers le bout ; tête casquée ; deux fanons sur le de- 
vant du cou; ongle du doigt intérieur du double plus long 
que les autres , un peu arrondi, acuminé. 


Emou, Dromains (Spouaïos , velox ) ; Casuarius , Lath. Bec 
à bords très-déprimés, arrondi à sa pointe ; mandibule su— 
périeure un peu carénée ; gorge nue; point de casque ni de 
fanons; ongles à peu près égaux et obtus. 


(r) Cher les Bécasses, le Secrétaire et le PBlongios d'Europe. 


ORN À 123 


ae (8. e) Famille. PEDIONO MES, Pedionomi (nadia! cam- 


pus ; Hope , pascor ). Bec droit, un peu voûté ; les trois 
doigts réunis à leur base par une membrane. 


 OUTARDE, Otis, Linn. Bec médiocre , comprimé latéra- 
lement , courbé vers le bout; pinceau de poils roides sur le 
haut de la poitrine du mâle dans Pâge avancé. 


3.° (39.°) Famille. — AGIALITES Cæiyianirus ltoralis ). 
Bec médiocre ou long, obtus chez lesuns , pointu chez d’au- 
tres , quelquefois terminé en forme de coin; deux doigts au 


moins, réunis à leur base par une Re ou tousles trois 
totalement séparés. 


OEbICNÈME, Œdicnemus , Rélous Charadrius , Don Bec 
long , garni d'une membrane depuis son origine jusqu’à son 


milieu , très-fendu ; doigts antérieurs réunis à leur base par 
une membrane. 


Écnasse, Himantopus , Briss. Bec long, grêle , arrondi, 
un peu fléchi dans le milieu, pointu ; tarses très-longs, flexi- 
bles ; doigts antérieurs unis à leur base par une membrane. 


HUITRIER, Hœmatopus, Linn. Bec droit , allongé, terminé 
en forme de coin; doigts bordés d’une callosité; les extérieurs 
unis à leur base par une membrane. 


ÉROLIE , Œrolia. Bec long, arrondi à sa base, sillonné en 


dessus , fléchi en arc, obtus; doigts extérieurs unis à leur 
base par une membrane. 


CoUREvITE , Tachydromus ( rayvdpouoe, qui velociter currtê) ; 
Cursorius , Lath. Bec médiocre , arrondi, courbé vers le bout; 
doigts totalement séparés, les latéraux très-courts. 


PLUVIAN, Pluvianus; Charadrius, Lath. Bec épais à sa base, 
comprimé vers le milieu, pointu ; ; mandibule supérieure ar- 
. quée ; doigts grêles , les extérieurs réunis à leur base parune 

membrane. 

SANDERLING , Cakdris , Briss. ; Charadrius, Linn. PL mé- 
diocre , droit, à pointe lisse , dilatée etun peu obtuse: doigts 
totalement séparés. 

Pcuovier , Charadrius, Linn. Bec médiocre, droit, arrondi, 
un peu renflé et obtus à sa pointe; doigts extérieurs unis à 


leur basé par une membrane; ailes simples ou éperonnées. 
2 sections. 


Deuxième tribu. —YETRADACTYLES, Tetrudactyli.— Trois 


doigts devant, un derrière. 


4.2 (4o.°) Famille. = HÉLONOMES , Helonomi (Eos, pa- 


va ORN 


dus ; véuonar, pastor). Bec droit ou arqué , presque cylindri- 
que, dilaté ou arrondi à sa pointe ; pouce articulé plus haut 
que les doigts antérieurs ; jambes emplumées jusqu’au ta- 
lon seulement chez les becasses. : 


« 


A. Pouce élevé de terre. 


VANNEAU, Vanellus, Briss.; Tringa et varra, Linn. Bec du 
Pluvier ( Voyez ci-dessus ); ailes simples ou éperonnées. 2 
sections. 

- B. Pouce portant à terre sur le bout. 


TOURNE-PIERRE, Arenaria, Briss.; Tringa, Linn. Bec mé- 
diocre , un peu fléchi vers le milieu de sa partie supérieure, 


et retroussé vers le bout de l’inférieure , pointu ; doigts tota- 
lement séparés. 


TRINGA , Tringa, Linn. Bec presque rond, grêle, sillonné 
en dessus, droit ou un peu fléchi en arc , à pointe dilatée et 
lisse; doigts communément séparés dès leur base. 2 sections. 


CHEVALIER, Totanus, Briss. Bec médiocre ou long , pres- 
que cylindrique , sillonné en dessus, lisse et courhé à la 
pointe de sa partie supérieure ; l’inférieure quelquefois un 
peu retroussée à son éxtrémité ; trois doigts, ou seulement 
deux, réunis à leur base par une membrane. 


STEGANOPE, Sleganopus ( creyavenve , planipes). Bec très- 
foible, droit, effilé; tarses très - aplatis par les côtés; 
doigts antérieurs bordés dans toute leur longueur et réunis à 
Jeur base par une mandibule. : 


Nota. Ce genre n’est constitué que d’après la description 
que M. de Azara donne de la seule espèce qui le compose. 


RavxonéE , Rynchæa , Cuvier; Scolopax , Linn. Bec long, 
sillonné en dessus, un peu renflé, lisse et courbé vers son 
bout ; ailes courtes, nn peu concaves; doigis extérieurs unis 
a leur base par une membrane. 

Nota.Ce groupe est décrit dans ce Dictionnaire et dans l’a- 
nalyse de mon Ornithologie élémentaire, sous la dénomina- 
tion de CoRLITE , Rosiratula ; maïs celles imposées par 
M. Cuvier m’ayant paru préférables, je les ai adoptées ici. 
. Bécassine, Srolopax, Linn. Bec long, arrondi, sillonné 
en dessus, à pointe dilatée , obtuse , ridée chez l'oiseau 
mort ; doigts extérieurs réunis à leur base par unegrès-pelite 
membrane, mais nulle chez l'oiseau empaillé ou desséché. 


Bécasse, Rusticula, Gesner ; Scolopax , Linn. Bec long , 
droit, sillonné , à pointe arrondie , ridée latéralement chez 


L. 


ORN 125 


l'oiseau mort ; mandibule sapérieure munie d'un bourrelet 
interne à son extrémité ; l’inférieure tronquée et creusée à 


sa pointe; jambes totalement emplumées ; doigts entièrement 
séparés. | | 


BARGE, Limicula ; Scolopax , Linn. Bec épais à son ori- 
gine, très-long, arrondi, sillonné, un peu retroussé, à pointe 
lisse et obtuse; doigts extérieurs unis à leur base par une mem- 
brane. 


CAURALE, Helias; Ardea , Linn. Bec long, presque rond, 
un peu épais, droit, pointu ; mandibule supérieure sillon- 
née sur ses côtés, fléchie vers son bout ; lorum emplumé ; 
doigts extérieurs unis à leur base par une membrane. 


. Courts, Numenius, Briss. ; Scolopax , Linn. Bec très- 
long, silonné en dessus , courbé en arc, lisse et dilaté à sa 
pointe ; doigts antérieurs réunis à leur base par une mem- 
brane; /orum emplumé. 


5.e ( 41. ) Famille. FALCIROSTRES , Falcirostres. Bec 
plus long que la tête, épais à son origine , courbé en for- 
me de faux ; face nue; doigts antérieurs réunis à leur base 
par une membrane ; le postérieur portant à terre sur toute 
sa longueur. | 

Isis , Ibis, Savigny ; Tantalus, Linn. Bec presque tétra- 
gone à sa base , entier, sillonné cn dessus, à pointe lisse, 
arrondie et obtuse ; lorum glabre. 


TANTALE, Tantalus, Linn. Bec très-long , à base aussi 
large que la tête, lisse et courbé vers son bout ; mandibule 
supérieure échancrée vers sa pointe ; tête et cou quelquefois 
totalement glabres. | 


6e (42.2) Famille. LATIROSTRES , Latirostres. Bec plus 
lon que la tête, déprimé , large, caréné ou plat en dessus ; 


doigis antérieurs réunis à leur base par une membrane;pouce 
portant à terre sur toute sa longueur. 


SAVACOU , Cancroma , Linn. Bec ovale, sillonné et caréné 
en dessus ; crochu à la pointe de sa partie supérieure; l’infé- 
rieure membraneuse dans son milieu et à pointe très-aiguë. 


7€ (43.°) Famille. HERODIONS , Herodiones. Bec long , 
épais, quelquefois entier , plus long que la tête, rarement 
entr'onvert, droit ou fléchi à sa pointe ; jamhes totalement 
emplumées , seulement , chez le Blongios d'Europe. 


OmBrETTE , Scopus , Linn. Bec irès-comprimé par les 
“éôtés , caréné , sillonné latéralement, courbé à La pointe de 


à 


126 ORN 
sa partie supérieure ; doigts antérieurs réunis à leur base par 
une membrane. | | | f 
ANASTOME ou BEc-OUVERT, Anaslomus , Bonnai. ; Ardea , 
Linn. Bec comprimé latéralement, bâillant vers son milieu , 
dentelé ou seulement échancré vers la pointe de sa partie 
supérieure ; doigts extérieurs unis à leur base par une mem- 
brane ; ongle intermédiaire dilaté et entier. 


Courzirt, Aramus; Ardea, Linn. Bec comprimé la- 
téralement , sillonné , courbé vers son bout, presque angu- 
leux en dessous ; doigts totalement séparés ; ongle intermé- 
diaire dilaté et entier. 


HÉRON, Ardea, Linn. Bec robuste , très-fendu, sillonné 
en dessus , droit ou un peu courbé vers son bout, acuminé , 
finement denielé sur ses bords chez plusieurs, ordinaire- 
ment échancré vers sa pointe; doigts exlérieurs unis à leur 
base par une membrane ; orum glabre ; pouce articulé sar le 
côté interne et uni au doigt intérieur, seulement à son origine; 
ongle intermédiaire dilaté et pectiné sur son bord interne ; 
bas des jambes emplumé chez Le B/ongios d'Europe. 2 sections. 


Cicocxe, Gconia, Briss.; Ardea, Linn. Bec robuste, droit, 
entier , pointu et à sillon nasal très-court; ongle interimé- 
diaire à bords entiers; lorum emplumé; doigts antérieurs 
unis à leur base par une membrane. 

Jagtru , Mycteria, Linn. Bec robuste, pointu; mandi- 
bule supériexre trigone , droite ; l’inférieure plus épaisse et 
un peuretroussée; tête et cou plus ou moins dénués de plumes; 
doigts comme la cigogne. 


êe. (442) Famille. AEROPHONES, Aerophoni. ( &spoPwyocy 
alta et elatä vuce aerem replens. ) Bec épais , droit, comprimé 
latéralement , convexe, pointu ; tête quelquefois caronculée ; 
doigts extérieurs unis à leur base par une membrane, l’interne 
libre ; le postérieur ne portant à terre que sur son bout. 


GRUE, Grus , Briss. ; Ardea, Liun. Bec très-long , sillonné 
sur les côtés de sa partie supérieure, entier, ou demi-dente- 
lé sur ses bords ; tête chauve , ou emplumée et caronculée. 3 
sections. | ÿ 

ANTHROPOÏDE, Anthropoïides; Ardra, Linn. Bec à peine 
plus long que la tête , enuer, sillonné en dessus ; têle tota- 
lement emplumée ou glabre seulement sur les tempes. 


9°.(45.°) Famille. COLEORA MPEHES, Coleoramphi(xoncës, 


pagina ; péugos, rostrum), Bec couvert à sa base d'un 


fourreau corné ; doigts extérieurs unis à leur origine par une 
membrane; le postérieur élevé de terre. j 

: Crionis , Chionis , Forster; Vagtnalis, Laith. Bec conico- 
convexe , plus long que la tête , robuste, courbé à sa pointe ; 
tête nue , mamelonnée chez les adultes seuls. 


10.° (46.°) Famille. UNCIROSTRES , Uncirostres. Bec ro- 
buste, très-rarement plusiong que la tête, courbé ou crochu à 
sa pointe ; jambes emplumées chez le secrétaire seul ; les trois 
doigts antérieurs ou seulement les deux extérieurs réunis à 
leur base par une membrane ; pouce élevé de terre oun’y 
portant que sur son bout. 


À. Doigts antérieurs réunis à leur base par une membrane. 


CariAMA , Cariama , Briss. ; Palamedea , Lath. Bec plus 
long que la tête, garni à sa base d’un faisceau de plumes 
longues, crochu à la pointe de sa partie supérieure ; pouce 
élevé de terre. 


SECRÉTAIRE, ophiotheres ; ( ëqs , serpens ; Oypéw , venor ) ; 
Falco, Gun. ; Vultur, Lath. Bec garni d’une membrane céri- 
forme et droit à sa base , crochu à la pointe de sa partie su- 
périeure ; /orum glabre ; pouce portant à terre sur son bout. 


Kamicui , Palamedea , Linn. Bec emplumé à sa base £ 
mandibule supérieure un peu voûtée et crochue à sa pointe ; 
corne frontale cylindrique et pointue ; ailes armées de deux 
éperons ; pouce portant à terre sur son bout. 


B. Les deux doigts extérieurs réunis à leur base par une membrane : 
l’inierne libre. 

CHAVARIA , opistholophus { ëm1381000s , occiput cristatum) ; 
Parra , Lath. Bec emplumé à sa base, un peu voûté, 
courbé à sa pointe; tête simple; /orum nu; ailes éperon- 
nées; pouce portant à terre sur le bout; ongles iniermé- 
diaire et postérieur à peu près droits. 

Nota. Cette division n’est composée que d’après la des- 
cription de la seule espèce qu’elle renferme. 

CéRÉopsis, Cereopsis, Lath. Bec convexe en dessus , fléchi 
à sa pointe ; cire ridée et couvrant la tête; poace élevé de 
terre. 

GLARÉOLE ou PERDRIX-DE-MER, G/areola, Linn. Bec très 
fendu , presque voûté , un peu comprimé latéralement vers 
son extrémité; crochu à sa pointe ; pouce portant à terre 
sur son bout; queue fourchue ou entière. 2 sections. 


11. (47) Famille. HYLEBATES , Hylebates ( ixibérns , 
per syloas gradiens ). 


PEN N 
126 ORN | 
Bec un peu voûté, droit, pointu; doigts antérieurs réunis À 
leur base ; pouce ne portant à terre que sur son bout, 


AGAMt, Psophia, Linn. Bec plus court que latête, pres- 
que conique , fléchi à sa pointe ; ailes arrondies. 


12.2 (48°) Famille. MACRONYCHES, Macronyches 
( haxpos , longus ; ôwvË, unguis ). Bec médiocre, un peu 
renflé vers sa pointe; doigts totalement séparés ; ongles 
longs , presque droits, aigus ; ailes courtes ; pouce articulé 
presque au niveau des doigts antérieurs. 


JacaNA, Parra , Linn. Bec glabre ou caronculé à sa base, 
droit, comprimé latéralement. 2 sections, 


13. ( 49°) Famille. MACRODACTYLES , Macrodartyli 
( pœxpos, longus ; dœuruaost, digiütus). Bec un peu épais à 
sa base , droit ou incliné à sa pointe; doigts longs , lisses où 
bordés ; le postérieur articulé presque au niveau des autres. 


RÂwE , Rullus, Linn. Bec plus ou moins long que la 
tête , sillonné sur sa partie supérieure , droit, quelquefois un 
peu arqué , comprimé latéralement vers son extrémité ; 
doigts lisses , totalement séparés ; front emplumé. 


PorPhYRION , Porphyrion, Briss. ; Fulica, Linn.; Gallinula, 
Lauh. Bec plus court que la tête, conique , comprimé laté- 
ralement, un peu renflé vers son extrémité; front chauÿe ; 
doigts lisses , totalemeut séparés. 


GALLINULE , Gallinula, Briss., Lath. ; Fulica, Linn. 
Bec droit, épais à sa base, un peu renflé en dessous vers son 
extrémité ; front chauve ; doigts antérieurs bordés d’une 
membrané entière et étroite. 


14.2 (502) Famille. — PINNATIPEÉDES , Pinnatipedes, 
Laih. Bec médiocre, entier , incliné à sa pointe ; doigts 
antérieurs totalement séparés , lobés sur leurs bords ; pouce 
portant à terre sur son bout, pinné ou lisse. 


FouiqueE , Fulica, Linn. Bec épais à sa base, droit, 
conico-convexe , un peu renflé en dessous vers son extré- 
mité ; front chauve ; pouce pinné. 


CryMopuire, Crymophilus ( xpouos, glacies; qiAtw, gau- 

deo); Tringa, Linn.; Phalaropus, Lath. Bec un peu tri- 

one à sa base , sillonné en dessous , à pointe dilatée , ar- 
rondie et fléchie; pouce lisse. : 


PuHaLAROPE, Phalaropus, Briss. Bec droit, arrondi, grêle, 
pointu et sillonné en dessus, un peu incliné vers le bou ; 
pouce lisse. 


Be (5r.e) Famille. — PALMIPÉDES, Palmipédes. Bec 
te long'que la tête , où grêle et entier , ou épais et den- 


telé en lames ; doigts antérieurs réunis par une > membrane 
échancrée dans son milieu. 


AVOCETTE , Recurvirostra, Linn. Bec be : «entier > Un 
peu aplaii en ‘dessus , grêle , flexible , retroussé et aigu: 


PHÉNIGOPTÈRE , Phæœnicopterus. Bec épais , . cellulaire ;: 
mandibule supérieure à dos aplati , courbée et comme 
brisée vers son milieu, fléchie vers le bout ; l'inférieure 


ovale, dentelée- en Vs à Sections. 


Onre V. NAGEURS, Nafatores, Illig. Pieds courts; po- 
sés à l'équilibre ou vers l’arrière du corps ; bas des 
jambes totalement ‘emplumé ( 1 )3 doigts palmés , 
quelquefois lobés ; 3-0, 3-1, Vas ongles. compri- 
més par les côtés ou aplatis. Bec de forme variée. 


Première Tribu. — TÉLÉOPODES, Teleopodes ( Ftagioss 
integer ; n3< , pes ) ). Quatre. doigts ;. “les: antérieurs garnis 
d'une membrane entière ou fesionnée ; Le pouce dirigé en 
avant, et réuni avec les autres. doigts dans une seule mem- 
brane, ou tourné en arrière et libre. 


ae (52.: ): Famille. —.  SYNDACTYLES, Sri, - 
( oùv,,, simul; Séxrunos igilus ). Bas des iaribes nu ou 
emplumé ; les quatre doiets. engagés dans une séule mem- 
brane ; bec bius long que la tête , et de forme variée: 
A. Jambes entièrement vêtues. 


FRÉGATE, Tachypètes (ragvserhe, celeriter volans) ; Pelecanus, 
Linn. Bec robuste, entier, suturé en dessus, très- fendu ; 
mandibules fort -crochues à leur pointe ; gorge expansible ; 
orbite glabre ; membrane des doigts très-échancrée dans son 
milieu. 


Cormoran, Hdorerts Pelecanus > Linn. Bec robuste, 
un peu comprimélatéralement , entier , sillonné en dessus : 5 
mandibule supérieure crochue vers le bout, aiguë ; l’infé- 
rieure un peu courbée à son extrémité , obtuse ; ; gorge dila- 
table ; face en partie nue. 


. B. Bas des jambes dénué de plumes. 


Pécican, Pelecanus , Linn. Bec farge et aplati en dessus, à 
bords entiers, quelquefois dentelés ; mandibüle ‘supériéure 
sillonnée , à pointe onguiculée et crochue ; l’inférieure flexi- 
ble, membraneuse dans son. milieu ;. Borge expansible ; face 

nue. 


V 


(1) Exceptions : Cormorans, Frégafes, apférodrtes. 
XIV. 9 


130 ORN 

Fou, Sula , Briss.; Pelecanus , Linn.: Bec un peu com- 
primé par les côtés, putair en dessus, finement .dentelé : 
sur ses bords; mandibule supérieure suturée ,. fléchie à sa 
pointe ; gorge ‘dilatable : face nue. 

PHaÉËToN où PAILLE-EN-QUEUE, Phaëlon, rat Bec ee 
comprimé latéralement, droit, dentelé sur ses bords, ‘incliné 
vers lé boùt, pointu. 

AN&INGA ,  Plotus , Linn: Bec droit, un peu ENAHA Me ? 
aigu!, dentelé obliquement s sur ses bords ; face ‘et gorge nues. 


sers 


2.€ (53. ) Famille. — PLONGEURS,,  Urinainres. Bec 
presque cylindrique. subulé . énter.;: jambes dewi-nues ; 
trois doigts devant, un. derrière ; : les antérieurs garnis d’une 
rhéniftané entièré ou découpée ; - ‘pouce libre. Li 
HÉLIONE, Héliornis , ; Bonnat. ; Plotus Lath. ‘Bec à bords 
iranchan$ , ‘un, peu” ‘ingliné ‘yers sa pointe , aigu; pieds à 
V équilibre du Corps ; tarses un peu arrondis; doigis antérieurs 
unis dans üné partie de Jeur Longueur par une palme , et 
ensuite séparés ‘et  bordés d’uñé membrane découpée chez 
les uns, Ou totalement: séparés et lobés chez les autrës. 
'GRÈSE, Podiceps, Laïl. ; Colymbus , Lion. Bec plus long 
que la tête , un peu comprimé pär ses côlés , ou presque. 
cylindrique, droit, ou crochu à sa pointe ; pieds à l'arrière du 
corps ; tarses très-comprimés:: Jätéralement ; pouce pinné; ; 
ongles aplatis ; queue nulle.2 sections. | 
PLow&EoN , Colymbus', Linn. Bec plus Jong que laiète ; 
cylindrique, drait, pointu ; piéds à l'arrière du corps ; pouce 
inné , joint par sa ‘base au doigt interne par. une RE mem- 
Er -ongles falculaires. Et: M 


3e (BA. ) Famille. _DERMORHYNQUES, Dai 
Ç Rise, cutis ; pryxos, rostrum). Bec couvert d’un “épider- 
me, dentelé en scie ou en lames , onguiculé à sa poin- 
te ; bas des jambes! nu; trois doigts devant , un derrière ; 
les antérieurs: engagés dans une membrane Nu le + 
térieur. lisse ou pinné. | 

HarLÆ, Mergus, Linn. Bec ‘un peu déprimé à sa Te , 
ensuite cylindrique » dentelé en scie sur ses bords , crochu à 
la pointe de sa partie supérieure; pieds hors l équilibre du 
COrPS. . 

OUE, Anser, Briss.; Anas, Linn. He plus haut que dues àsa 
base, quelquefois renflé près du front, rétréci. vers: son (ex- 
trémité, dentelé en lames coniques et pointues sur ses bords ; 
pieds presque à l’équilibre du corps; ailes simples ou armées; 
cou allongé. 2 sections. 


CyexE, Œgnns, Briss. Bec plus haut que large à sa base, 


Ou BN.- 135 


ensuite d'égale largeur , quelquefois tuberculé, dentelé en 
lames transverses sur ses bords : pieds un peu à l'arrière du 
corps ; dorum nu; cou très-allongé. 

CanarD, Anas , Linn. Bec plus large que haut à sa base, 
quelquefois gibBeux , dentelé en lames iransverses sur ses 
bords ; lorum emplumé ; pieds un peu à l'arrière du corps ; 

cou médiocre. 


4. (55.2) Famille. — PÉLAGIENS , Pelugü. Bec entier, 
comprimé par les côtés, quelquefois en forme de lame, 
droit ou courbé ; jambes à demi-nues ; trois doigts devant, 
palmés ; un postérieur libre ; ailes longues. 

STERCORAIRE , Stercorarius, Briss. ; Larus , Linn. Bec cou- 
vert à sa base d'une membrane prolongée jusqu'aux narines ; 
mandibule supérieure crochue , l’inférieure arrondie à sa 
pointe. à 

MouETTE , Larus , Linn. Bec nu à sa base , comprimé la- 
iéralement ; mandibule supérieure crochue à sa pointe, l’in- 
férieure anguleuse en dessous; pouce quelquefois sans ongles. 

STERNE ou HiIRONDELLE DE MER , Sterna, Linn. Bec un peu 
comprimé latéralement , subulé, droit ou courbé à sa pointe. 
2 sections. | 

Rayncaops ou BEC-EN-CISEAUX , Rhynchops, Linn. Bec 
droit , comprimé en forme de lame, tronqué à sa pointe; 
mandibule supérieure plus courte que l’inférieure. 


Deuxième Tribu. — ATÉLÉOPODES, Aieleopodes ( &rirxe , 
imperfectus ; mo5s, pes ). — Trois doigts dirigés en avant 
et réunis dans une seule membrane ; pouce nul. 


5.e(56.) Famille. — SIPHORHINS , Siphorhini ( ciQur, 

tubus; jw, naris). Bec composé , sillonné en dessus , entier, 
crochu à sa pointe; narines tubulées, souvent jumelles ; pieds 
presque à l'équilibre du corps ; jambes demi-nues ; quelqueiois 
un ongle au lieu de pouce. 
_ Pérrez, Procellaria, Linn. Bec un peu comprimé latéra- 
lement , ou déprimé à sa base ; les deux mandibules erochues 
et pointues chez les uns ; la supérieure seule crochue » Et 
l'inférieure droite et tronquée chez les autres ; narines dis- 
tinctes ou jumelles et cachées dans un tube émoussé , couché 
sur le dos du bec; un ou point d’ongle postérieur. 4 scc- 
“ons. On les divise sous les noms de pétrel, puffin , peleca- 
noïde , prion. 


ALBATROS , Diomedea , Linn. Bec très-long , épais , droit ‘ 
crochu vérs le bout de sa partie supérieure , ei tronqué à la 
pointe de l’inférieure ; narines tubulées. | 

ru 


N 


132 ORN 
6.e (57.°) Famille. — BRACHYPTÈRES , Brachypteri. 


Pieds à l'arrière du corps ; jambes demi-nucs ; ailes courtes ; 
bec de diverses formes. 


GuILLEMOT , Uria , Lath. ; Colymbus .-Lifin. Bec allongé , 
emplumé à sa base, comprimé latéralement , subulé, droit, 
échancré vers le bout des deux mandibules , pointu; narines 
linéaires. . , 

MErRGULE , Mergulus, Ray, Willughby; ca, Linn. Bec 
‘ plus court que la tête , emplumé à sa base, un peu déprimé, 
épais, courbé à sa pointe; mandibules échancrées vers le 
bout ; narines.rondes, 

MAcaREUx,, Fratereulu , Briss. Bec aussi large que la face, 
et garni d’une peau plissée à sa base, comprimé par les 
côtés , sillonné iransversalement , aussi haut que long chez 
l'adulte , crochu à la pointe de ‘sa partie supérieure ; narines 
. linéaires à peine visibles. 

ALQUE ou PinçouiN , 4lca , Linn. Bec plus court que la 
tête , comprimé latéralement , conico-convexe , sillonné le 
plus souvent en travers, courbé à la pointe de sa partie supé- 
rieure , l’inférieure renflée à sa base ; narines oblongues, 
situées vers le milieu du bec. se 

PANOPE , Chenalopex , Moehr.; 4lca, Lath. Bec robuste, 
plus long que la tête, très-comprimé latéralement, beaucoup 
plus haut que large , siilonné transversalement sur les côtés 
et vers le bout ; mandibule supérieure munie à sa base d’un 
sillon profond, recourbée à sa pointe; l’inférieure avec un 
angle très-prononcé en dessous et vers le bout ; ailes très- 
courtes, impropres au vol; la première rémige la plus lon- 
gue de toutes. ‘1 
Troisième Tribu. — PTILOPTERES, Pélopteri. (rio, 

pinna, mrepoë , ala ). Aüles en forme de nageoires et sans 

pennes ; quatre doigts dirigés en avant , trois palmés ; 
ouce isolé. gs ù 

7. (58°) Famille. — MANCHOTS, Spheniscé , Briss. 
Bec comprimé latéralement et crochu à sa pointe » Ou pres- 
que cylindrique etincliné seulement vers son extrémité; pieds 
à l'arrière du corps; tarses en très -grande partie couverts 
de plumes ; pouce court, joint par sa base au doigt interne. 

Gorrou, Catarrhactes , Briss.; Aptenodytes, Linn. Bec 
droit à sa base , un peu comprimé par les côtés, sillonné 
obliquement; mandibule supérieure crochue , l’inférieure 
arrondie ou tronquée à sa pointe. ; 

APTÉNODYTE , Aptenodyies, Linn. Bec allongé, droit , su- 


ORN | 133 


bulé , grêle, cylindrique , pointu , incliné vers le bout de sa 
partie supérieure. 


BIBLIOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE. 


Outre les historiens et méthodistes dont il vient d’être ques- 
ton , beaucoup d'auteurs et voyageurs naturalistes ont publié 
des ouvrages particuliers sur les oiseaux ; tels sont: 

1648. L'Histoire des oiseaux du Brésil, par Marcgrave, 
(en latin). Les descriptions sont quelquefois trop succinctes, 
ce quijette dans l'embarras celui qui les consulte ; embarras 

d'autant plus grand , que souvent les figures ne ressemblent 
point aux oiseaux qui sont décrits. 

1651. L'Histoire des oiseaux du, Mexique ( en latin}, par 
Hernandez ou Fernandez, sous les noms du pays, et trop 
imparfaitement décrits, pour pouvoir détérminer les genres, 
et le plus souvent les espèces. 


1084. L'Histoire d'une quarantaine d'oiseaux ( en italien}, 
par Olina. 

1726. Marsilli a publié en latin l'Histoire des oiseaux du Da- 
nube. Ses descriptions sont très-succincies, et les figures sou- 
vent fort imparfaites. 

1728. Les oiseaux de la Jamaïque, par Sloane, avec des 
planches généralement mauvaises ei des descriptions assez 
exactes. . 

1731 et ann. suiv. Les oiseaux en couleur, d'Albin , avec des 
descriptions d’après Willughby, souvent mal appliquées, et 
des portraits mal coloriés. 

173: et ann. suiv. Les oiseaux de la Caroline, de laV'irginie,etc., 
par Catesby, avec des figures en couleur qui ont quelquefois 
iduit en erreur les naturalistes, quand ils en ont fait l’appli- 
cation; ce qui a donné lieu à des doubles emplois , lorsqu'on 
les à comparés à l'oiseau en nature. 

_*734 et ann. suiv. Locupletissimi rerum nalural'um thesaurt , 

de Séba , dans lequel des oiseaux sont fort mal décrits, et 
les figures souvent inexactes. 
* 1745 et ann. suiv. L’Historre naturelle des oiseaux rares , etc., 
par Edwards. Les descriptions sont assez exactes, et les 
figures sont enluminées avec des couleurs quéiquefois trop 
vives et plus belles qué dans la nature. S 

1743. Histoire naturelle et civile de la Jamaïque ( en anglais), 
par Patrice Brown. 

1767 et ann. suiv. Palfas, grand naturaliste, a publié di- 
vers ouvrages sur les oiseaux , et en a décrit, dans son Voyage 
en Russie et en Sibérie, un graud nombre, avec des obser- 
vations intéressantes sur leurs habitudes, leur passage, leur 
arrivée et leur départ de ces contrées ; plusieurs sont figurés 
dans son Voyage et dansles Mémoires de l’Académie de Pé- 
tersbourg. 


134 OPRN 


3767. L'Histoire naturelle éclaircie dans une de ses principales 
parties ( Vornithologie }, par Salerne. C’est une iraduction 
du Synopsis avium de Raï, avec figures. 

1768 à 1774. S. Th. Gmelin , naturaliste voyageur, nous 
a fait connoître un certain nombre d’oiseaux de la Russie et 
&e la Sibérie , dont plusieurs sont figurés dans les Mémoires 
de l'Académie de Pétersbourg. + | 

1770 à 1783. Histoire naturelle des oiseaux par Buffon, qui, 
à la faveur d’unstyle éloquent et enchanteur, a su faire valoir 
les moindres qualités des oiseaux : c’est surtout sur les oï- 
sceaux de basse-cour, sur ceux qui servent le plus habituel- 
lement au plaisir de la chasse, ou qui sont remarquables par 
leur force, leur grandeur ouleurs mœurs, que ce grand écrivain 
s’est exercé avec le plus de succès. Il s’étoit associé de savans 
collaborateurs pour compléter son Ornithologie; tels sont 
Gueneau de Montbeillard, Baubenton le jeune , Bexon, etc. 

C’est au second de ces collaborateurs que le public doit 
la précieuse collection appelée Oiseaux enluminés de Buffon , 
qûi contient environ mille espèces , exactement gravées et 
coloriées. Îl est bien à désirer que l’on donne une suite à 
cette collection, suite d'autant plus précieuse et intéressante, 
qu’elle mettra ces planches enluminées au niveau de nos con-" 
uoissances actuelles. 

1770 et ann. suiv. L'Histoire dés oiseaux des Pays-Bas ( en 
hollandais ), par Noseman et le graveur Chrétien Sepp, 
avec des figures en couleur , assez fidèles. 

1774 à 17977. Storria naturale di Sardagna par Ceiti, qu’on à 
traduite en français. Les descriptions des oiseaux sont souvent 
irop succinctes pour les bien déterminer. 

1776. Voyage à la Nowelle-Guinée , par Sonnerat , avec des 
figures d'oiseaux quelquefois inexactes. dé 

17706. New illustrations of Zoology , par Pierre Brown, 
avec des figures enluminées assez médiocres. 

1776 ei ann. suiv. Pennant , naturaliste estimé et très-la- 
borieux, a publié: 5°. la Britisch Zoology , in-fol., avec des* 
tisgures enluminées; 2°., en 1784, l’Arctic Zoology, en 2 vol. 
in-40.; et, en 1792, une nouvelle édition en 3 vol. ; 3.2 
J'Indian Zoology , avec figures en couleurs , dont il n'a paru 
qu’un cabier. | 

1782. Voyage aux Indes orientales et à la Chine, par Sonne- 
rat , avec des planches d'oiseaux inconnus juqu'alors. pour la ! 
olupart. 

1784. Matériaux pour l'histoire des oiseaux (en allemand), 
par J.F. Jacquin, où se trouvent quelques figures d'oiseaux 
rares. | 

1786. Aoïum rariarum et minus cognitarum icones el descrpl. , 
par Merrein, quatre cahiers 2-4.° 


ORN à LE 


1786 et ann. suiv. Museum carlsonianum , par Sparrman » 
avec des figures en couleurs qui donnent une idée satisfaisante 
des.oiseaux ; mais l’on y trouve quelques variétés données 
pour des espèces, et quelques oiseaux présentés commie 
nouveaux , quoique déjà décrits. 

1789. Essai sur l'histoire naturelle du Chili ( enitalien}), par 
Molina, et traduit en français par Gruvel. Ouvrage dans le- 
quel les descriptions sont trop succinctes pour les appliquer 
avec certitude de ne point se tromper. 

178get ann. suiv. Naturalisis Miscellany, in -8.°, par Shaw 
( Georges ), continué jusqu’à présent par M. Léach. 

17y0. Voyage en Abyssinie et aux sources du Nil (en anglais), 
par Bruce , et traduit en français. On y trouve la descrip- 
tion et les figures de quelques oiseaux de ces contrées. 

1790. Fauna Groenlandica ; par Othon Fabricius. Ouvrage 
irès-recherché pour l'exactitude des descriptions et la partie 
historique des oiseaux. 

1790. Journal of a voyage to new South walles , par White 
(traduit en français ), avec de belles figures d’oiseaux 
nouvellement F5 ER 

. 1999 à 18001. Les oiseaux dé la Grande Bretagne ( en anglais 
et en français), par Lewin , avec figures coloriées des oi- 
seaux et de leurs œufs, assez exactes. 

et ann: suiv. Nowvelle édition de l'Histoire naturelle de 
Buffon, par Sonnini. On y trouve de nombreux supplémens 
aux oiseaux mentionnés par ce célèbre écrivain, et de plus 
; les descriptions de la plupart des espèces découvertes j jus- 
qu’à la fin de cetie édition. Û 

1799 et ann. suiv. Levaillant , voyageur célèbre et orni- 
thologiste itrès-profond , a publié divers ouvrages très-esti- 
més , avec des figures en couleur , dont la plupart sont d’a- 
près les dessins de Bärraband et de Prêtre, peintres enhis- 
toire naturelle des plus habiles. Savoir : en 1799 et ann. 
suiv. , l'Histoire des oiseaux d'Afrique ; en 18ox , celles des per- 
roquets et d'oiseaux nouveaux et rares de l’ Amérique et des Indes ; 
en 1806, celles des oiseaux de Paradis , des Rolliers, des Tou- 
cans et des Barbus ; en 1807 et jusqu’à présent, l'Histoire des 
Promerops , des roms, des Guépiers , etc. 

1800. Generul Zoology , in- -8.° , par Shaw ( Georges), et 
continué par M. J.S, Stephens , qui, en 1817, a publié Fa 
deuxième parte da dixième volume , contenant la suite des 
oiseaux et; soixante-deux planches. , 

1800. Traité élémentaire et complet d’ PME EUR gie » par Dos. 
din. {f n’a paru que deux volumes. Cet ouvrage, jugé un peu 
trop sévèrement, est resté incomplet par la mort de l'au- 
teur. 

1801 et ann. suiv. Histoire naturelle de Pense cn alle- 


136 ORN 


mand ); par Bechstein, avec quelques figures d'oiseaux ; 
assez Mauvaises, mais avec des descriptions très-intéressan- 
tes. Îl a paru une nouvelle édition avec des changemens'et 
des corrections. À 

1802. Histoire des oiseaux dorés ou à reflets métalliques , avec 
des figures. en.couleur ; par Audebert, et continuée par 
L. P. Vieillot. :: | 

1802 à 1805. Apuntamientos, etc. , ou Précis pour l'histoire 
naturelle des oiseaux du Paraguay et de Rio de la Plata , par don 
Felix de Azara, traduit en français par Sonnini. Ouvrage 
irès-intéressant et très-instructif, dont j'ai extrait , pour la 
nouvelle édition de ce Dictionnaire, tout ce qui concerne 
les oiseaux de ces contrées. }. a EE 

1805 et ann. suiv. Histoire naturelle des plus beaux oïseaux 
chanteurs de la Zone Torride, et celle des oiseaux de V Améri- 
que-Septentrionale , avec des figures en couleurs , par L. P. 
Vieillot. Cet ouvrage est resté incomplet. 

1805. Histoire naturelle des Tangaras, des Manakins et des 
Todiers | par Anselme Gaétan Desmarest, avec desfigures en 
couleurs par M.lle de Courcelles. Cet ouvrage, précieux sous 
tous les rapports, exige une continuation pour le compléter, 
vu qu'on possède présentement un certain nombre de ces 
oiseaux nouvellement découverts. | 

180... etann. suiv. Landa Waservogel, etc., ou les Oiseaux du 
nord del’ Allemagne et des provinces adjacentes , par Naumann, 
avec figures en couleur et en noir, dont il avoit paru, en 18r2, 
21 cahiers. Ouvrage souvent cité par MM. Meyer et Wolf. 

1806. Tableau élémentatred’ornithologie , par Girardin , avec 
un atlas in-folio. q 

1808 et ann. suiv. American Ornithology ( en anglais }, par 
Wilson , avec des figures coloriées. Ouvrage qui doit attirer 
l'attention des ornithologistes pourles descriptions'et la par- 
tie historique des oiseaux des Etats-Unis , parmi lesquels 
il se trouve un certain nombre d'espèces inconnues jus- 
qu’alors. 

1610. Taschenbush, etc., où Description de tous les oiseaux de 
l'Allemagne , par Meyer et Wolf, avec des têtes et des pieds 
gravés en couleur pour chaque genre ; qui donnent une idée 
complète des caractères. Cet ouvrage, comme l’a remarqué 
ME. Cuvier (Règ. anim.), est plein de très-bonnes observations 
et m'aété, dans la nouvelle édition de ce dictronnaire:, de la 
plus grande utilité pour les oiseaux d'Europe. Si l’on en croit 
‘l'emminek , ce n’est qu'un essai; mais il auroit pu ajouter 
qae sans cet essai prétendu , son Manuel d'ornithologie n’au- 
roit pas vu le jour. | 

181r. Catalogue des oiseaux du Piémont , par Bonelk. C’est 


OR N 137 
d’après ce catalogue que j'ai indiqué dans le dictionnaire les 
noms que les oiseaux portent dans ce royaume. 

1813. Histoire des Pigeons , par J. C. Temminck. Il a paru 
auparavant une édition in-folio, avec des planches en cou- 
leur: par Mlle de Courcelles, présentement Me Knip. 

ans cet ouvrage, toute la nomenclature française est boule- 
versée , quoique l’auteur ne cesse de répéter dans tous ses 
écrits : « Qu'il est préférable de conserver, à une espèce telle, 
l’ancienne dénomination qui la fait reconnoître de tout le 
monde, la composition de ces noms füt-elle même barbare. » 

On doit penser, d'aprés ce qu’il a fait pour les pigeons et 
ailleurs, que la faculté de changer les noms, est un privilége 
réservé pour lui seul; car il ne manque pas d’injurier celui 
qui se permet de le faire pour quelques genres ou quelques 
espèces. Ce Hollandais a publié une histoire des gallinacés , 
dans la même année ; et en 1815, le Munuel dont il a été ques- 
tion ci-dessus, et dont il annonce une seconde édition, dans 
laquelle il sera peut-être de meilleure foi que dans la pre- 
mière. : ; 

TERMES D'ORNITHOLOGIE. 


Pour pouvoir s’entendre, les ornithologistes sont convenus 
de préciser les différentes parties des oiseaux, de manière 
qu’en les indiquant par leur nom , on pôt s’en former une 
idée distincte. La connoissance de la nomenclature qu'ils 
emploient est indispensable à ceux qui veulent lire leurs ou- 
vrages avec fruit, et encore plus à ceux qui veulent décrire 
de nouvelles espèces ; ainsi ils considèrent dans l'oiseau: 
1.0 la TÊTE; 2.0 le Coù ; 3.0 le Tronc; 4.0 les AILES ; 5.0 la 
QUEUE ; 6.0 les Preps. 


1.9 Parties de la TÊTE. Bonnet, occiput, sommet, sinciput , front, 
anthies , mastax ,@apistrum, joues , tempes , oreilles, région parotique ; 
yeux, région ophthalmique, orbites, sourcils, lorum , face, menton, bec, 
tanque, fvuppe, moustaches, caroncutes , fanons et cornes. 

Le Bonver, Pileus. On entend, par Ce mot, toute la superficie de 
la tête , depuis la base du bec jusqu’à la nuque. 

L'Occreur Occiput. C’est la partie postérieure du crâne , depuis le 
sommet jusqu’à la nuque. 

Le Somuer, Vertex. On nomme ainsi la partie supérieure du crâne, 
entre les oreilles. 

Le Sixctrur, Sinciput. C’est a partie antérieure du crâne, depuis la 
base du bec jusqu’au milieu du vertex. * 

Le Front, Frons. C’est la région du sinciput , depuis le bec jusqu’au 
vertex. Il est ou emplumé, ou cfiauve , ou caroncuté , ou cornu. 

Les Anratss , Anthiæ. Sont les. deux cornes du front emplumé qui 
s’avancent vers les narines. Chaque anthie est située sur chaque côté, entre 
Pangle frontal , à la base de la mandibule supérieure qui touche à la bouche. 

Le Masrax, Mastax. Illiger donne ce nom à ia partie latérale du sin 


ciput, contiguë à la base de la mandibule supérieure , or par des 
plumes ou des couleurs. 


Le CAPISTRUM, Capistrum. C’est le bord de la tête, entourant [a base 
du bec. 


Les Jours, Genæ. Ce sont les côtés de l4 tête, entre . base du 7. té‘ 
front .et l'œil. 


.. 


+ 


Les Tewres, Tempora. Région el entre lPœit, de vertex et’ 


PF oreille. , 


Les Onerrres, Aures. Cès sont des ouvertures situées vers la partie! 
postérieure de la tête, sans oreillons ù quelquefois couvertes d’une valve 
cutanée (chez les chouettes) , ordinairement ET de plumes décom- 
posées. 


La RéGion Parorique, Æegio parotica.. Où MERE ainsi le tour de 
J'oreille. 


Les Yeux, Oculi, sont latéralement chez tous les autres oïseaux , diri- 
gés en face Te les chouettes) , garnis de paupières mobiles, ciliées, sous 
Jesquelles est une membrane clignotante ; ; ils sont concaves , saillèns ; plats. 

L'Iris , Iris, est la partie colorée qui entoure la bi 


La RÉGION OPHTHALMIQUE , Regio ophthalmica, est le cercle qui entoure 
l'œil; elle est nue, tubereutée , emplumése , ridée, élevée. 


L’oRBiTE, Orbita, est le cercle intérieur de la partie de la région 
ophthalmique, la plus proche de l'œil. 


SOURCIL, Supercilium. On donne ce nom au trait rue qui 
est au-dessus de chaque œil; ik est glabre, emplumé, caronculé , mame- 
donné. 

Le Loruu, Zorum, est une ligne emplumée qui s'étend de la base 
latérale du bec j jusqu’à l’ocil. 

La Face, Facies, réunit les régions ophthalmiques , les joues, les 
tempes ; souvent ou y comprend le front, le vertex et le menton. he 

Le Menron , Mentum. On appelle ainsi la région inférieure , située 
entre les branches de la mandibule inférieure et la gorge. 

Le Bec, Rostrum. Nom de la partic la plus avancée de la tête; il ren- 
ferme la langue, est de matière cornée, rarement couverte d’un épiderme, 
et varie dans sa forme. 

Parties du bec. — Les mandibules Module Dénomination de 

:ses deux divisions : la supérieure semble être le prolongement du crâne; 
l'inférieure, qu’on appelle aussi mâchoire (mazxilia), est jointe à la supé— 
rieure par une articulation. 


Le D 
Ea cire, Cera, est une peau ou membrane, colorée chez la plupart 
. e. e = c LR Ca é] 
des oiseaux , qui couvre plus ou moins la base dela mandibule supérieure. 


Le dos ou la cime, Dorsum aut culmen, est la partie la plus élevée et - 
le milieu longitudinal de la none) supérieure, depuis la base j jusqu’à la 
jointe. 

Le palais, Palatum. C’est la face inférieure de la mandibule DRE" 
r'cure , formant en haut le côté creux de la bouche. 


l'angle frontal, 4 ngulus frontalis: On désigne ainsi l'angle que le dos 
Ge Ja ad iBUle supérieure forme dans le front. 

Le bord, Margo, est la partie latérale externe tranchante. 

Le bec : relient à sa longueur, cest {rès long (au moins du doubie 


7 


(un > 4 
plus Jorg que la tête ); affongé ; (plus long que ls tête); médiocre (à peu 


# 


ORN | 139 


près de la longueur de la tête); court (plus court que la tête); érés-court 
(plus court que la moitié de la tête). Relativement à sa direction, ilest 
droit, tendu, arqué, courbé , comme rompu, retroussé, incliné, crochu, 
croisé. Si on consulte sa forme, on voit qu'il est épais, gréle, plat, en 
couteau , tubulé , cylindrique, filiforme, anguleux , polyèdre, triquëtre, 
quadrangulaire , conique , comprimé , déprimé , sillonné, cannelé, ridé, 
suturé, gibbeux, cellulaire, subulé, voté, lisse, composé ; que sa partie 
supérieure est à la base quelquefois couverte d’une cire, que les deux 
mandibules ont leurs bords tranchans , échancrés , dentés , dentelés. cré- 
 melés, entaillés, lameltés, entiers , anguleux; que leur pointe estobtuse, 
aiguë, acuminée , crochue , tronquée , cunéiforme , tubulée, onguiculée, 
dilatée, comprimée Matéralement, arrondie, en disque, plate, rene 
flexible. 

La cire, Cera , selon sa figure, est nue, mamelonnée, caronculés 
gibbeuse , poilue à emplumée. 

Les narines, Nares, relativement à leur position, sont situées à da 
base du bec, dans le milieu, sur la cime, sur les côtés, vers Le bout; rela- 
tivement à leur forme: elles se présentent ovales , orbicudaires , oblongues, 
linéaires, triangutaires , tubuleuses , glabres, planes, ouvertes , per- 
forées , coniques , sailtantes, c ylindriques , obliques , oblitérées , lunu- 
dées , elliptiques , voûtées , concaves , bordées , jumelles , épatées, à demi- 
couvertes, tuberculées dans le nilicn. 

La Lancue, Lingua : suivant sa longueur, on dit qu’elle est fongue 
si elle a plus de longueur que le bec ; médiocre, si elle atteint le bout , 
courte, si elle est plus ou moins éloignée de sa pointe. 

-Relativement à sa figure : elle est cylindrique, tombriciforme, lancéolée 
triangulaire , fitiforme ; tubuleuse, plate , plumeuse , large (aussi large 
que le bec), dentelée ; relativement à sa pointe, elle est acérée , cilice, 
en forme de pinoeans , bifide, trifide, échancrée, tronquée, aiguë, aou- 
minéc. 


La Hurre, Crista, se compose des plumes allongées du bonnet. Elle 
est frontale, occipitale , verticale, auriculuire, recourbée, fléchie, droite 
roulée, comprimée, fascicutée, gtobuleuse, bifide, oblongue , double , 
simple, pliable. 

La Movusracne, Mystax. €? est une réunion de plumes ou de poils 
roides, qui partent des mâchoires ; elles sont ordinairement simples ou en 
forme de soie. . 

Les Canroncuzes, Caruncuiæ. Ornemens charnus, glabres, mous 
de la tête, du front, du vertex , de la nuque , du cou, des sourcils, de 
la gorge, du menton. Elles sont comprimées par les côtés, rétractiles, 
pendantes, tâches, spongieuses: déchiquetées, divisées en deux parties, etc. 

Les Fanxows, Palearia. On appelle ainsi deux caroncules situées sur 
les côtés ou à la base de la mandibule inférieure. 

Les Corwes, Cornua, sont les éperons de la tête. 

2.° Le COU est long, court , un peu dressé, rond , et se compose de 
la, Nuque, Nucha, qui est la partie supérieure annexée à la tête; du 
Cmicxon, cerviæ, qui comprend l’espace entre la ouque et le haut du 
dos; de la Gorce qui est la partie du dessous attachée à la tête : et l’on ap- 
pelle jugulum ( devant du cou) celle qui sépare la gorgé de la poitrine. 


+40 ORN 1 


Le JaroŸ ZJngluvies, est saillant, nü, laineux, mu ou presque nul. 

Le Sac, Sacculus. On désigne ainsi une bourse extensible, pendante 
sous la gorge; 

3.° Le TRONC , Trunous, est ovale; ses parties sont : le dos (le dessus 
du troné, entre le cou et le croupion ); les épauzes { la partie antérieure 
appuyée sur l’aile, entre les os du bras et l’extrémité du coude }; la POITRINE 
(ce qui couvre en dessous le sternum); les arsseczes (les côtés de la poitrine 
sous la base des ailes) ; les FLancs (les côtés postérieurs de la poitrine et du 
ventre); l’ABDOMEN (la partie molle, située entre la pointe du sternum et 
l'anus) ; le crissum (l'extrémité de la partie supérieure du corps, depuis les 
cuisses jusqu’à la queue); le crouprroN, il est sessile, en forme de cœur, a deux 
glandes courtes , opposées l’une à Paire. renflé, percé en dessus d'un 
pore rempli d’huile, et entouré par les pennes caudales. 

4. Les ATLES , 4læ, se composent de tectrices , de rémiges , | d’une 
aile bâtarde et de scapulaires. 

L’aile propre au vol a des rémiges allongées , épaisses, € et à tige forte et 
roide. L’aile impropre au vot est garnie de pennes ou de plumes lâches , 
égales et courtes. | 

L’aile en forme de nageoire est comprimée latéralement, privée de 
pennes, seulement vêtue de plumules en forme d’écailles pressées. On ap- 
pelle médiocre l'aile qui, dans son repos , s’étend à peine au-delà du mi- 
lieu de la queue ( qui, selon Illiger, en couvre seulement l’origine ) ; 
courte, si elle ne dépasse pas la base de la queue ; trés-courte, quand 
elle atteint tout au plus les côtés du croupion ; allongée, ou tongue, ou 
trés-longue ; lorsqu'elle atteint ou dépasse l'extrémité de la queue; et 
suivant Illiger, si elle est de la longueur ou plus longue que le corps , 
pris depuis le front jusqu’à la naïssance de la queue. Relativement à leur 
forme, les ailes sont pointues, arrondies , larges, étroites , un peu plates, 
roncaves ; enfin, celles qu’on appelle dentelces en scie, ont les bords des 
barbes dentelés et recourbés vers la pointe. 

Les Tacrrices, Tectrices ( vulgairement couvertures des ailes). On 
les distingue par les épithètes de petites, de moyennes, grandes, supérieu- 
res et inférieures. Les petites couvertures supérieures garnissent le haut de 
l'aile; les moyennes tiennent le milieu entre celles:eï et les grandes , qui 
sont immédiatement sur les rémiges ; les couvertures inférieures occupent 
le dessous de l’aile. 

Les Remices, Remiges, sont des pennes ou plumesallongées, fortes 
et roides. On les divise en prémaires , secondaires, tertiaires ; les pri- 
maires sont les externes, souvent aunombre de dix; les secondaires tien- 
nent le milieu, au nombre de 10 à 18, et les tertiaires sont les internes , au 
nombre de 3 à 5 ; la plupart des ornithologistes rangent ces dernières 
pennes parmi. les secondaires. On appelle penne bâtarde, une petite plume 
roide qui se trouve immédiatement au-dessous de la première rémige, à 
lPextrémité du long doigt. 

L'AILE BATARDE, gitula e se compose de quatre ou cinq petites p£n- 
nes roides , situées à la base extérieure dés rémiges primaires. 

Les SCAPULAIRES , Scapuiares, sont des plumes attachées au bras, au- 
dessus de la base de l'aile, et qui se cachent entrele corpsétl’aileenrepos. (1) 

Le Mimoin, Speculum , est une marque colorée , brillante, placée 

ER CL PC Mn, PER NP ER PER ER RER 

(+) Ue appelle SNTEREGOPURALRE ÿ usrscspularinn , la région autérieure du dos entre le 

ailes, 


ORN ‘# UE 


sur l'aile, à la superficie des tectrices supérieures, rarement de la teinte 
des 1 rémiges, tres-visible EE Paile est: pliée; ainsi qu’on la voit sur les 
ailes des canards. 


5.° La QUEUE, Cauda, est composée de tectrices et de rectrices dont 
. Le nombre varie ; elle part du croupion, et se PRE sous re formes 
et longueurs. 

Les Tecrrices, Tectrices. On les nomme supérieures et inférieures; 
elles couvrent en dessus et en dessous l’origine des rectrices. 

Les Recrrices, Rectrices, sont des pennes plus ou moins fortes, 
souvent disposées 1, 2, 3, 4,5, 6—6,5,4, 3, 2,1; quelquefois au nom- 
bre de 8, 10, 14, 18 ; rarement plus. Elles sont transversales, quand 
leur surface est parallèle au dés; obliques lorsque leur pavillon forme un 
angle aigu avec le dessus du dos; verticales , lorsqu'elles présentent un angle 
avecl a même partie, La queue est allongée, lonque;très-lonque, lorsqu’elle 
« plus de longueur que le pied ; médiocre, si elle est de sa longueur ; courte, 
trés-courte, si elle est un peu plus petite; nufle, lorsqu’elle n’a pas de 
rectrices. Relativement à sa forme et à sa direction, on la dit écartée les 
rectrices étant de chaque côté courbées en dehors ; #ifurquée, les rectrices 
extérieures étant beaucoup plus longues que les intérieures égales entre 
elles; échancrée, les rectrices externes étant plus longues que les intérieur: 
res, graduées entre elles, de sorte que la queue épanouie présente à la 
pointe une excavation en forme d’arc détendu ; égale, entière, les rectri- 
ces étant d’égale longueur, de manière qu’elles forment , à la pointe, une 
ligne droite ; arrondie, lorsque les rectrices internes sont un peu plus lon- 
gues que les externes ; tapés . si les rectrices latérales sont graduellement 
plus courtes que les deux intermédiaires ; comprimée, quand les rectrices 
sont obliques ou verticales, les internes dirigées en haut , les externes en 
en bas, de manière que la queue prend la forue d’une carène renversée , 
et creuseen dessous; navioulaire , si les rectrices intérieures se dirigent en 
en bas, et les latérales sont posées plus haut, de sorte que la queue prend 
la formé d’une carène ouverte en dessus; énbn la queue est ascendante 
quand elle se tourne obliquement en en haut. 

6.° Les PIEDS, Pedes. Les parties des pieds sont les ouisses, les jambes , 
les tarses ; les doigts et les ongles. 

La Cuisse, Femur, est l’article de la base du pied ; elle est charnue ; 
emplumée, posée à l'équilibre du corps ou à l’arrière et cachée dans Pabdo- 
men. he 

LaJ AMBR, T'ibia (femur vulgo) , estle deuxième article du pied, lequel 
soutient la cuisse et se termine au talon; elle est ou entièrement charnue 
ou seulement vers sa base, totalement couverte de plumes ou en partie nue. 

Le Tarow, Suffrago( genus vulgô). « On nomme ainsi la jointure de la 
jambe et du tarse ; il est ou nu ou à démt, ou entièrement emptume. 

Le Tanse, T'arsus; ( Tibia vulgô ), troisième article du pied, immé- 
diatement après la jambe, . et terminé par des-doigts; il est maigre, ar- 
rondi, comprimé latéralement, caréné, couvert d'écailles, quelquefois de 
plumes ,- jamais de chair ; rarement éperonné. 

Le Ponivu est l'extrémité du tarse à laquelle les doigts sont attachés. 

Le Povanraaum est la jointure du Podiumavec le tarse. 
Les Ecunxe, Squamæ, forment Flenveloppe du tarse; elles sont 


GB 


scutifoñmes, annulaines, saillantes, ana hexagoncs , raboteusess 
arrondies , pentagones , trigones. si 


1/2 : 


Le Bracecer. Armilla. On désigne ainsi un anneau de dite (quel- 
quefois double ou triple ) situé proche et au-dessus du talon. 

Les Doiers, Digili, sont verruqueux oucalleux, ou plats en dessous, 
glabres quelquefois, velus rarement, pectinés, lobés, lisses où bordés d’une 
petite membrane ; leur nombre est de 2,3, 4, disposés 3-1, 2-2 52“1,4-0, 
3-0, 2-0; les. antérieurs sont ou engagés dans une membrane entière et 
prolongée jusqu’aux ongles, ou à demi-palmés, ou seulement les deux ex- 
térieurs sontunis à leur base par une membrane; quelquefois ils sont totale- 
ment séparés ; le plus souvent trois ou deux, plus ou moins réunis. On 
dit qu’un doigt est allongé, s’il est un peu plus court que le tarse d’un 
pied médiocre; très-long , lorsqu'il est d’une longueur égale ou supérieure 
à celle du tarse d’un pied médiocre ou allongé ; court, s’il est moitié plus 
court que le taise d’un pied médiocre ; mutilé, s'il manque d’ongle. 
On appelle versatilele doigt externe lorsqu'il peut se porter tantôt enavant 
tantôt en arrière. Le pouce ( doigt postérieur ) , est le plus souvent solitaire 
et rarement dirigé en avant; on le dit couché, quand il pose à terre sur tou- 
tes ses phalanges; alors il est articulé sur le iarse au niveau des autres; 
appuyé, s’il ne touche au sol que par le bout ou sur son ongle ; ilest aiors 
à demi-fléchi et attaché au tarse plus haut que les doigts antérieurs; éloigné, 
lorsqu'il ne porte à terre d'aucune manière : il est alors immobile et toujours 
étendu contre le tarse. 

Les PHarances sont en nombre qui croît à chaque doigt, en commen- 
gant par le pouce qui en a deux et finissant par le doigt externe quiena cinq. 

Les Onczes , Ungues, sont, relativement à leur forme, droits, cro- 
chus , plats , comprimés latéralement, convexes, tubu dés , aigus, obtus, 
tordés, pectinés. 


Illiger divise les Piens de cette manière. 11 nomme palmati (pat- 


més ), les pieds tétradactyles ou tridactyles, à doigts antérieurs réunis 
dans une membrane jusqu'a leur extrémité, et à pouce distinct ou nul (les 
phénicoptéres , les avocettes , les oies, les canards ; les he les man- 
 chots, etc. ). 

Semi-Palmati, les P. palmés, dont la bee n 'outre-passe pas 
le milieu des doigts ( les spatules). 

Steqani, les P. palmés, dont les quatre doigts sont engagés jusqu’aux 

ongles dansla même membrane (les pélicans, les fous, les anhingas, etc.). 

Fissi-Palmati, les P. qui ont des doigts à large bordure, laquelle 
s'étend à la base d’un doigt à l’autre, et dont les ongles sont en forme de 
lame sur les bords (les grébes ). 

Lobati, ‘les P. à doigts dont la bordure est large et découpée par 
lobes ( les phalaropes , les foulques , les fiéliornes, les grèbes). 

Fissi , les P. à doigts distincts, ni étroitement joints, ni unis par une 
membrane ( les bécasses, les colious , la plupart des éringas, les Drnss, 
les rales , les porphyrions, etc. ). 

Colligati, les P. à jambes demi-nues, dont ds doigts sont sé- 
parés, ou dont les trois antérieurs sont joints à à leur base par une mem- 
brane courte, qui s’avance à peine au-delà de la première na, à L Jes 
éyhasses , les huitricrs, cte.). 


. OXR N 143 

+, .@mi-Colliçati, les P. dont, le doigt intermédiaire est joint à 
externe par une membrane et totalement séparé de l’interne ( Je chio- 
nis » les gtaréotes, les grues, les courtis, etc. ). , 
 Bicolligali, les P. dont les doigts antérieurs sont réünis à la base 
par une ‘membrane ( Îcs cigognes, les ombreties , les tantales, les ibis )E 
Vadantes, les P. propres à passer à gué, ont les jambes dénuées 
de plumes sur leur partie inférieure, à deux, trois ét quatre doigts (les 
Disceaux de rivage, les casoars , les rt les outardes , étés} 


Cussorii, les P. propres à° la” course , à jämbés demi-nues , à deux 
ou trois d6igts antérieurs confondus ou réunis à la base par une:membrane 
et sans ‘pouce C lés me les sn ie Apt les y 
eic. }e LM: à € mr LD " Pass, \ “ “x PES 21 


Gradarii, les P. propres à la marche, dbitèlles jambes sont couvertes 


de chair et ‘it plumes jusqu’au talon ( vulgairement re gr, (les ri 
nacés pr | ga 


Insidéntes, les P. propres à s’asseoir, à jambes des précédens, 
tétradactyles , fendus,. à trois. doigts antérieurs réunis à leur base par une 
fnembrane courte , qui s'étend jusqu’à la première articulation (les en- 
Cie ; les oiseaux de proie diurnes ). 


Gressorii,, P. gradarii , fendus, à quatre doigts, trois devant , un 
derrière, les deux extérieurs réunis depuis leur base jusqu’au-delà du mi- 
lieu, sans aucune membrane intermédiaire ( les martin- HAE les 
mandkins + quelques todicrs , les oataos , les momots ). 

‘ Anrébulatorit, P. gradarii, fendus, à quatre doigts, un derrière , trois 
devant, dont les extérieurs sont joints seulement à la base de la pre- 
mière ‘phalkinge les corbeaux, les pies, les pions . ri » les 
fauvcties:, etc). | ; 
© Adh4mantes ; P. propres à s’accrocher, gradarii, à quatre doigts 
totalement séparés, tous les quatre dirigés en avant , ou un en arrière un 
peu plus court que, les autres, et versatile ( les colious, les martinels y 
quelques engoutevents). 

Scansorit, P. ‘propres à grimper ,. gradarii, à quatre Hu FAN 
deux devant, deux derrière, le postérieur externe quelquefois versatile 
( les perroquels , les pics, les torcots, les barbus, les coucous, etc. }e 

Æquilibres, P. à l'équilibre du corps; ils sont posés au milieu de. 
l'abdomen, de sorte que le corps de l’oiseau debout est presque horizon- 
tal (les bec-en-ciseaux, les hirondelles de mer, les moueites ; les pé- 
dicans , etc. ). 


Aversi, compedes , P. à l'arrière du corps: ils sont engagés vers 
Janus, de manière que le corps de l’oiseau debout est totalement droit 
{ les plongeons, les grébes, les alques, les manchots, etc. ). 

Congrui, P. adaptés à la. masse du corps ( les forcots, les coucous, 
les barbus , les pics , etc. }. 

Plantigradi, P. dont la plante entière jusqu ‘au talon sert ces 
à l’oiseau. Les martinets, des engoulevents. 

Debiles, P. grêle relativement à la masse du corps (les jacamars, 
les colibris, les oiseaux mouches, les hirondelles, les martincts, es 
engoulevents, etc. ). 


LE 


a44 O R,N 
Robusti, P. épais relativement à la masse du coips ( les oiseau x de 
proie ). | 
Braëcati,P. à jambes dont les plumes sont AT À et pendantes. 
Hirsuti, Pennati, Lanati, P. coaverts lg aux ongles de plumes 
composées ou simples , le plus souvent lâches. 
Semi-Hirsuti, Semi-Lanati, P. sans de plier jusqu’au milieu du 
tarse, ou jusqu’au podarthrum. rhin un he ne fe 
-Epollicati, P. à deux ou trois doigts à , sans pouce. 2 RTE 
Les Pixps selon le même auteur, sont courts quand ils ont moins. que, 
la moitié de la longueur du tronc; médiocres, s'ilssont un peu plus longs 
que la moitié de cette longueur ; a{ongés , longs , très-longs ; +1 
sont égaux au tronc ou plus longs. 
Nota. — Si l’on désire connoître un plus grand Labs de termes, on, 
les trouvera dans l'Enchiridion de de et dans le Prodromus d’Illiger. 


(v.). 
ORNITHOMYIE, | One Lat.; Hippobosca ; Linn., 


Fab. Genre d'insectes de l’ ordre des diptères, famille des pu- 
pipares, tribu des coriaces, et qui ne diffère essentiellement du 
genre hzppobosque, dont, il est un démembrement, que par 
les antennes en forme de lames avancées et velues. : 

Je forme ce genre des Aippobosques des auteurs , qui vivent 
sur les oiseaux , d’où vient le mot d’ornithomyie (. mauches 
d'oiseaux ). Ces insectes diffèrent des hippobosques propre- 
ment dits par leurs antennes, qui ne consistent pas en, un 
tubercule globuleux, inséré dans une fossette, ‘mais: en un 
avancement .vélu, saillani, pracé à la hase du support du 
bec où de la:trompe. : 

La tête des ôrnithomytes est logée et fixée dans une -échime 
crure du corselet; le corselet est presqne earré et porte’ deux 
ailes ; comme celui dés hippobosques. Les pattes antérieures 
semblent'prenäre naissance de dessous la tête ; les crochets 
des tarses paroissent être tridentés. 

On irouve ces insectes sur quelques oiseaux , particulière. 
ment sur les hirondelles, dans leurs nids. Les uns ont de petits 
yeux lisses, les autres en sont dépourvus. Les ailes présentent 
aussi quelques différences ; tantôt elles sont assez grandes et 
obtuses ou arrondies à leur exirémité ; tantôt elles sont plus 
petites , terminées en pointe, mais toujours avec la forme des 

récédentes ou triangulaires. Enfin, comme dans l’ornithomyte 
de l’hirondelle , elles sont quelquefois étroites et terminées en 
une pointe assez longue , le docteur Léach, dans une ex- 
cellente monographie de nos diptères coriaces, ou des hip- 
pobosques de Linnæus , a fait usage de ces considérations 
pour établir de nouveaux genres. Les ornithomyies qui sont 
dépourvues d’yeux lisses, et dont les ailes sontiriangulaires, 


ORN 145 
obtuses , forment le genre oxypterum ; leurs antennes sont 
d’ailleurs en forme de dents. Les espèces qui ent des veux 
lisses, avec les aies très - étroites et finissant en pointe, 
composent celui de senrpteryx. Celles enfin qui , ‘avec des 
yeux lisses, ont les ailes triangulaires, assez grandes et 
obtuses, conservent le nom générique d’ornithomyia. 

Je nommerai l'espèce la plus commune (hippobesra avicu- 
laria Linn., Fab), ORNITHOMYE VERTE , Ornithomyia pisidis, 
Cet insecte est de la grandeur de la mouche domestique. Ïl est 
d’un vert obseur, plus clair sur les pattes ; les yeux sont d’un 
brun rougeâtre, et grands. Sur le derrière de la tête est une 
émineñce noire , écailleuse , et ayant trois petits yeux lis- 
ses; ce qui ne se voit pas dans l'A/ppolosque des chevaux. Le 
dessus du corselet est brun ; les ailes sont vitrées; grandes, 

ovales , une fois plus longues que le corps , se croisent dans 
le repos, et ont de grosses nervures noires. Les crochets des 
tarses sont ‘accompagnés chacun de deux appendices , 
courts et arrondis au bout, et d’une pelote ovale et 1no- 
bile. Cet insecte s'accroche ‘ainsi fortement aux plumes et à 
la peau des oiseaux. nf | 

Îl est d'une grande vivacité , court fort vite, souvent ce 
côté , comme les crabes, et s'envole facilement, JE suce le 
sang des oiseaux. (L.) F £ 

ORNITHOMYZES ou RICINS. Nom sous lequel 
M. Duménil désigne , dans sa Zoologie analytique , une 
famille d'insectes aptères , composée du genre ricin de 
Degéer. Elle correspond à celle de mon ordre des parasites 
que jai nommée : mandibulés. V. PARASITES et RICIN. (1.) 

ORNITHOPE, Ornithopus. Genre de plantes de la dia- 
delphæ décandrie et de la famille des légumineuses, qui 
offre pour caractères : un calice tubuleux , per&istant, à cinq 
dénts presque égales ; une coroile papilionacée à étendard 
entier, à ailes droites et ovales, et à carène irès-petile et com- 
primée : dix étamines , dont neuf réunies à leur base ; un 
ovaire supérieur linéaire, oblong , à style sétacé et montant, 
et à stigmate simple ; un légume subulé , grêle , arqué , arti- 
culé, contenant une semence arrondie dans chacune de ses 
articulations. | 

Ce genre, aux dépens duquel Desvaux a formé les genres 
ARTKOLOBION et MYRIADÈNE, renferme de petites plantes an- 
nuelles à feuilles alternes, ailées avec impaire , et à fleurs 
disposées en tête.On en compte huit à dix espèces, dont trois 
sont indigènes à la France , mais qui ne présentent rien de 
remarquable, 

L'une, l'ORNITHOPE DÉLICAT, Ornithopus perpusillus , a les 
feuilles pinnées , et les légumes recourbés en dedans. il se 


XXIV, 1 


146 ORN 


irouve dans tous les terrains sablonneux et couverts . et a 
dans sa pelitesse une élégance qui le fait voir avec plaisir. 

_ L'autre , V'ORNITHOPE COMPRIMÉ , a les feuilles pinnées , 
les légunes recourbés en dehors, comprimés, rugueux , et 
les bractées pinnées. IL se trouve dans les parties méridio- 
nales de l’Europe. | 

La troisième , l'ORNITHOPE TRIFOLIÉ , Ornithopus scor- 
pioïdes » porte son caractère dans sôn nom. Il se trouve avec 
lc précédent. Ses feuilles écrasées et appliquées sur la peau 
y excitent une foible irritation. (B.) 55 4 

ORNITHOPODE. Plante du genre Lorier. (8.) 

ORNITHGPODION ( Pied d'oiseau, en grec. ) Plante 
citée par Dioscoride, dont les fruits crochus ressembloient aux 
doigts des pieds d’un petit oiseau. Ses qualités étoient ana- 
 logues à celles du wcia. Cette plante reste inconnue, à 
moins que ce ne soit l’ornihopus perpusillus, L. C. Bauhin 
rénnit sous ce nom, à cétte plante, une autre du même genre, 
( Or. compressus, Linn. ), et l’astragallus sesameus, L.:; on 
l'a aussi donné au coronilla varia. Dans toutes ces plantes le 
légume peut représenter un doigt d'oiseau, Le genre ornitho- 
pus, L., est l’ornithopodium , Tourn. ; on a fait à ses dépens 
les genres artrolobiumn et myriadenus. (LN.) 

ORNITHOPUS.F.ORNITHoPE el ORNITHOPODION. (LN.) 

ORNITHORHYNQUE, Ornithorhynchus. Blumenbach, 
Lacép., Cuv., Dumér., Geoff., Illig. ; Platypus, Shaw. 
Genre d'animaux rangés dans la classe des mammifères et 
dans l’ordre des ÉDENTÉS , famille des MonorRÈèMes. 

Ces animaux, les plus singuliers peut-être que l’on con- 
noisse, semblent destinés à former le passage des vertébrés 
vivipares aux vertébrés ovipares. Îls ont à la fois des points 
d'organisation qui les rapprochent des mammifères, des oi- 
seaux et des reptiles. | 

Ils appartiennent à la Nouvelle Hollande, et sont surtout 
communs dans les eaux douces des environs de la colcnie an- 
glaise du port Jackson. On les observa pour la première fois , 
il y a une vingtaine d'années environ. M. Banks, qui en 

ossédoit plusieurs apportés par Hunter, en envoya un à 

lumenbach, qui le décrivit et le figura dans son Manuel 
d'hislotre naturelle sous le nom d’orrithrorhynchus paradoæus. 
Depuis ce temps, le nom d’ornithorhynque est resté à ces 
animaux; ét Shaw est le seul qui( dans son livre intitulé : 
General zoology) V'ait changé en celui de platypus. | 

Péron et Lesueur, lors de leur séjour au port Jackson, 
recueillirent plusieurs ornithorhynques, et les adressèrent au 
Muséum: d'histoire naturelle ; maisseulementäl'état de peaux 
bourrées et de squelette, Getie collection:renferme de 'très- 


O'R'N 1/5 
‘petites portions des viscères abdominaux de ces animaux, 
et particulièrement les .organes de la femelle, dars un mau- 
vais état de conservation. 

Ce que l’on connoissoit sur l’organisation des ornithorhyn- 

ques , portoit:à les faire regarder comme pouvant appartenir 
à l’une ou à l’autre des trois premières classes d'animaux 
vertébrés. Le manque d'observations sur les parties essen- 
tielles, autorisoit en quelque sprte à les ranger ( du moins 
provisoirement ) dans celle des reptiles ; c’est aussi ce qu'a 
fait M. Duméril. Mais M. de Blainville, dans une ihèse 
soutenue devant la faculté des sciences de Paris, en 1812, 
a prouvé, qu’à l'exemple des naturalistes, qui les premiers 
avoient admis les ornithorhynques dans les méthodes, il con- 
venait plutôt de les placer avec les mammifères , bien qu’ils 
n’eussent point de mamelles apparentes, qu'avec les oiseaux 
et les repules , qui cependant ont d'assez nombreux points de 
rapporis avec eux. nr à 

M. Geoffroy, le premier , avoit proposé d’étabhr une fa- 
mille particulière formée des ornithorhynques et des échid- 
nés, sous le nom de MonorRÈMEs ( V. ce mot). Cette fa- 
mille à depuis été adoptée par les zoologistes, et quelque- 
fois sous la qualification d'ordre. M. de Blainville , dans son 
Prodrome d'une nouvelle distribution méthodique des animaux , 
range ces animaux dans sa sous-classe des mammifères didel- 
phes, et les considère comme anomaux; les échidnés pour 
fouir , les ornithorhynques pour nager. Il paroît penser qu’ils 
pourroient être distraits de la classe de mammifères pour en 
former une particulière. 

Avant lui, Illiger en avoit composé son ordre et sa fa- 
mille des reptantia, où ii fait entrer sous le nom de pomphrac- 
tus, la tortue écailleuse (estudo squamata, GmeL) , qui n’est 
bien réellement qu’une tortue mal figurée par Bontius. 

Les caractères communs à l’échidné et à l’ornithorhynque 4 
consistent notamment dans la ressemblance des organes de 
la génération, qui ont beaucoup de rapports avec ceux des 
animaux: marsupiaux; dans l’absence iotale des mamelles, 
du moins chez tous les individus observés jusqu’à ce jour ; 
dans l’absence de véritables dents enchâssées ; dans la pré- 
sence d’un ongle surnuméraire , mobile et creux au.talon des 
mâles ; dans l’existence d’un cloaque , etc. 

La forme des pattes, propres à fouir dans les échidnés , et 
destinées à Ja natation dans les ornithorhynques ; les épi- 
nes nombreuses qui recouvrent le corps des premiers tandis 
que celui des derniers est revêtu d’un poil court et serré ; 
la forme de la queue grosse, aplatie et assez développée 
dans les ornithoruynques ; tandis que cette partie mançuz 


«8 ORN 
presque totalement dans les échidnés; enfin la différence du. 
museau en bec de canard dans les uns et en forme de tuyère 
de souflet dans les autres:tels sont les caractères qui ont servi 
à distinguer ces deux genres. 
Le corps des ornithorhynques est bas sur jambes, allongé, 

cylindrique, mais cependant un peu moins épais près de la ré- 
_gion des épaules que vers celle du basin. Il se termine posté- 
rieurement par une queue ayssi large que lui, et d'un quart 
de sa longueur , laqueïle est fort épaisse , aplatie et de forme 
ovale comme la queue du castor ; mais elle est, ainsi que le 
corps, tout à fait couverte de poils courts et grossiers, tra— 
versés par d’autres poils plusrares, plus longs, et aplatisà leur 
extrémilé. La tête est peu séparée du corps, par un cou fort 
court; elle est petite, sans oreilles externes ; les yeux, qui 
sont très-petits , sont placés sur les côtés et un peu supérieu- 
rement: mais ce qui est surtout remarquable, c’estle bec qui 
saille fort en avant et qui a une ressemblance frappante avec 
celui des canards. Il est d’une substance cornée nue, et il 
_a vers sa racine un rebord de cette même substance; sa 
forme est plate, large et arrondie à son extrémité. Ses bords 
cartilagineux portent de petites dents, qu’on a appelées mo - 
laires à cause de leur position vers le fond de la bouche, 
mais qui ne sont pas implantées dans des alvéoles, comme 
les dents des mammifères ordinaires: elles sont simplement 
attachées sur les gencives, au nombre de quatre à chaque 
mâchoire, c’est-à-dire deux de chaque côté ; leur siructure 
présente des fibres accolées verticalement les unes aux autres, 
et leur coaronne est plate ; la langue est courie et garnie de 
papilles, et de deux petites pointes cornées ; Les narines sont 
ovales , situées en dessus du bec, à peu de distance de son 
extrémité, et fort rapprochées l’une de l’autre; la mâchoire 
inférieure, qui est plus courte et plus étroite que la supé- 
rieure , est munie , comme elle, à sa base, d’une sorte de 
collerette membraneuse ; ses bords ont dess tries trans- 
versales, et son extrémité est légèrement échancrée; la 
bouche est pourvue d’abajoues. Les quatre pattes sont 
courtes; les postérieures dirigées en arrière sont fort éloi- 
gnées des LS 3e qui sont placées latéralément, de façon 
quele ventre touche àterre. Elles sontioutesterminées par cinq 
doigts. Les doigts des pattes de devant sont minces, presque 
égaux, écartés, munis d'ongles longs, étroits et aplatis; ils sont 
garnis en dessous d’une large membrane qui les dépasse, et qui 
n’est autre que la paume de la main excessivement dilatée ; 
cette membrane est assez unie sur ses bords, et n'offre ni 
dentelures ni lobes. Les pieds de derrière ont les doigts 
réunis jusqu’aux ongles, tous dans la même direction, les ongles 


| ORN 149 
plus arqués , et l’on remarque à leurbase des demi-palmures, 
comme on en observe entre les doigts de quelques espèces de 
quadrupèdes aquatiques. Dans les mâles seulement, il y a 
au côté intéfne du métatarse de ses pieds, un fort ergot coni- 
que, pointu, qui n’appartient pas à un sixième doigt comme 
on l’a cru, mais qui est atiaché sur la peau. Cet ongle est 
creux , et percé d’un trou très-fin vers sa pointe ; il renferme 
danssonintérieur et à sa base une vésicule quise remplit d’une 
liqueur particulière, qui, introduite dans la plaie faite par 
cet ongle, envenime la blessure et rend laguérison difficile(x). 
Les organes de la génération ne sont point apparens au de- 
hors, et leur issue aboutit à un cloaque commun, pour la 
sortie des excrémens et des urines , ainsi que cela s’observe 
dans beaucoup de rongeurs et d’édentés. Les mamelles ne 
sont pas visibles, soit que l’on n'ait pas employé les moyens 
convenables pour les chercher , soit qu’elles ne se dévelop- 
pent qu’au temps de la gestation, soit même qu’elles n’exis- 
tent jamais; ce qui pourroit être , si, comme le dit M. de 
Blainville, les petits restoient assez de temps dans l'utérus 
de leur mère pour n’avoir pas besein d’être allaités après leur 
sortie, ce qui seroit assez bien en rapport avec la facilité avec 
laquelle chacun de ces utérus communique dans le vagin. 
Les caractères anatomiques les plus saillans des orni- 
thorhynques sont les suivans : tête petite ; cavité du crâne. 
_assez spacieuse; os maxiilaires singulièrement prolongés en 
avant en une longue apophyse spatuliforme, destinée à sou- 
tenir le bec corné ; quarante-neuf vertèbres en tout , savoir: 
sept cervicales , dix-sept dorsales , deux lombaires , deux sa- 
crées et vingt-une caudales, dont les. huit premières sont sur- 
tout des apophyses transverses très-aliongées ; première pièce. 
du siernum ayant de chaque côté une sorte d’apophyse trans- 
verse; dix-sept côtes, dont onze fausses ou asternales ; clavi- 
cules très-minees; omoplate ayant son corps en forme de 
serpe , et munie d’une grosse apophyse ou appendice faisant 
évidemment partie de cet os, qui descend se joindre au ster- 
num ; bassin pourvu , comme dans tous les animaux à bour- 
ses, d’ôs. dits. marsupiaux, assez longs , iriangulaires, arti- 
culés par leur base. avec le pubis, se portant en avant, 
et divergeant en dehors ; une épiglotte au larynx ; le cœur a; 


(1) Cet ongle surnuméraire avoit été d’abord considéré comme 
un attribut des mâles, comparabie aux éperons de certains oiseaux 
gallinacés. On avoitaussi pensé qu’il pouvoit servir à l’accouplements 
mais ce n’est que dans les derniers temps que l’on a reconnu son vé- 
ritable usage. C’est à M. de Blainville que l’on doit Le peu que l’on. 
sall.sur sa structure. 


250 OR N 


comme celui des mammifères, deux oreillettes et deux ven— 


iricules ; les poumons sont grands, ailongés, libres ; le droit à 
trois lobes, suivant M. Home, et à quatre, selon M. Cu- 
vier; le diaphragme est très-grand; l’estomac'est très -petit 
et ne sauroit mieux être comparé qu’à une sorte de! poche 
élargie vers son fond , appliquée sur le côté gauche de l’œso- 
plage, qui semble ensuite se continuer dans le duodénum ; 
l'intestin présente une multitude de lames saillantes et paral- 
lèles ; le cæœcum est petit ; la rate est plus grande que l’esto- 
mac, rectangulaire et formée de deux lobes allongés : le foie 
est grand , composé de quatre lobes et un lobule ; la vésicule 
du fiel est grande et allongée ; les vaisseaux hépatiques sont 
irès-courtis; les reins globuleux; la vessie est forrgrande , 
irès-mince , pyriformne , etc. Les organes de lagénération sont 
surtout remarquables dans ces animaux. Les testicules sont 
renfermés dans le ventre , près des reins ; le canal de l’urè- 
ère ne suit point la longueur de la verge, mais aboutit à Pa- 
aus , ainsi que dans les oiseaux. Le gland du pénis est double 
ctterminé par des épines percées , et il paroît que la semence 
sort par les irous de ces épines. Là femelle a l’orifice du va- 
gin placé dans l’ouverture de l’anus ; au fond du vagin sont 
f’orifice de l’urètre et les deux trompes qui peuvent être con- 
sidérées comme deux matrices. C’est cette structure’, ana- 
iogue à celle des squales et des reptiles ovovivipares , ainsi 


que l’absence de mamelles , qui ont fait penser à M. Home 


que l’ornithorhynque étoit un animal ovipare. 
Onn'aencoretrouvé les ornithofhynques que dans lesrivières 
qui avoisinent le port Jackson, et notamment celle qui a recu 
le uom de Nepear', sur la côte orientale de la Nouvelle-Hol- 
lande, par les 33 ei 34° de latitude méridionale et les 148 et 
49° de longitude orientale. Les Anglais, qui ont passé, en 
2815, les montagnes bleues, situées en demi-cercle autour de 
1a colonie, les ont rencontrés en abondance dans la rivière de 
Campbell ei dans celle de Macquarie, mais de plus forte 
aille que ceux du Nepean. | 
Ces animaux sortent rarement de l’eau, où 1ls nagent avec 
“me extrême facilité. Lorsqu'ils sont à terre, ils rampert plu- 
tôiqu'ils ne marchent, ce qui est nécessité par la brièveté 
de leurs membres et la longueur de leur corps: On ne sait 
rien de positif sur leur genre de nourriture ; mais la singulière 
ressemblance qui existe entre leur museau et le bec des ca- 
nards, porte à penser qu'ils vivent, comme ces oiseaux, de 
vers ou d'insectes aquatiques . qu'ils trouvent dans la vase des 
“éiangs et des rivières qu'ils habitent. | 
On en a distingué deux espèces; mais l’une d’elles n’est 
peut-être qu'une variété d'âge de Pautre. 


OR N 15€ 


Première Espèce —ORNITHORHYNQUE ROUX (Ornihorkynchus 
rufus ), Péron et Lesueur, Voyage aux Terres Australes, 
atlas , pl. 34 , fig. 2, 7 et 8. — Blumenbach, Manuel &’hist. 
nat., tom. 1 , pag. 165, pl. 14. — Home, Transact. phiios. 
1802. — Platypus anatinus, Shaw. Gen. zoolog., t. part. pl. 
V. pl. À. 25 de ce Dictionnaire. ‘ 


Cet animal est long d’un pied deux pouces, depuis l’ex- 
trémité du bec jusqu’au bout de la queue. Celle-ci a cinq 
pouces de long sur deux de largeur. La tête entière a un peu 
plus de quatre pouces, sur quoi le bec fait à peu près la moi- 
té. Tout le corps est couvert d'un poil court, fort serré et 
lisse. Ce poil est de deux sortes: l’un, appliqué contre la 
peau, est le moins long et Le plus fin ; sa couleur est le gris 
ardoisé clair,; l’autre perce le premier et est seul apparent au 
dehors ; il est très-mince et gris à sa base, et aplati en spa- 
tule à sa pointe , qui est d’un brun fauve très-luisant. Le des- 
sous du corps est blanc argenté, ainsi qu'une petite tache en 
avant de chaque œil. 


Seconde Espèce. — ORNITHORHYNQUE BRUN ( Ornithorhyn- 
chus fuscus), Péron et Lesueur. — A{/as du Voyage aux terres 
Australes, pag. 34, fig. x , 5 et 6. 


Cette espèce, si elle doit être conservée, ne diffère de 
l’autre qu’en ce que son pail est d’un brun noirâtre , aplait 
et crépu , au lieu d’être roussâtre, menu et lisse. (DESM.) 


ORNITIHORHYNQUE EPINEUX (Ornithorhyncus his- 
trix ), Home. C’est l'Ecaibxé. P. ce mot. (DESM.) 

ORNITHOSPERME. Sous-genre proposé par Rafines- 
que, Florule de la Louisiane, pour placer la QUAMOCLITE AvI- 
CULAIRE, (B.) 

. ORNITHOTHYPOLITE. Empreinte d'oiseaux. F. 
OïSEAUX FOSSILES. (DESM.) 

ORNITHROPHE, Ornitrophe. Genre de plantes de l’oc- 
tandrie monogynie et de la famille des saponacées, qui 
offre pour caractères : un calice divisé en quatre parties ; 
une coroile de quatre pétales ; huit étamines ; un ovaire su- 
périeur , didyme , surmonté d’un style à stigmate bifide ; un 
drupe pyriforme , petit , dont ie noyau est osseux et monos- 
perme. 

Ce genre renferme huit espèces d’arbres à feuilles ternées 
et à {leurs disposées en grappes axillaires , dont trois sont 
des Indes, et trois de l'Amérique. Deux de ces espèces, 
dontun des ovaires est sujet à avorier, avoient été placées par 
Linnæus parmi les Sumacs , et Les trois d'Amérique avoient 


152 ORO 


été établies en titre de genre particulier par Swartz, succes- 
sivement sous les noms d'ALOPUYLLE et de Scumibétir. Un 
autre avoit été de plus établi par Forster, sous le nom d’Apo- 


RÉTIQUE ; de sorte que, selon quelques botanisies , ce genre 
doit être supprimé. (B.) 


ORNO, ORNELLO. Ces noms sont ceux du FRÈNE A 
LA MANNE Lames ornus ; L.), en Lialie. (LN.) 


ORNOBALLO. Nom qu'on donne, en Espagne, à l'As- 
CLÉPIADE NOIRE , asclepius nigra , Linn. (LN.) - 


ORNOS. C'est, en grec moderne , le Ficuier MÂLE , 
c’est-à-dire , dont le fruit n’est pas pulpeux. (8.) 

ORNOS ou ORNUS. Théophraste donne ce nom à un 
arbre qui est, dit-og, l'espèce de frêne qui produit la manne. 
Selon Columelle, l’ornus de Virgile est une espèce de frêne 
sauvage qui croissoit dans les lieux montueux. Pline’ rapporte 
qu au-delà du P6 (relativement à Rome), on se servoit de 
l'ornus pour échalasser la vigne. Belon et Daléchamp, parmi 
les modernes , sont les premiers qui aient donné le nom d’or- 
nus au, frène de ce nom, appelé aussi oreomelia (frêne de 
montagne en grec ). Ruellius, Dodonée, Gesner, ont pris 
pour l’ornus le sorbier des oiseaux (surbus aucuparia). Vra- 
gus et Lonicerus ont cru que c’étoit le charnie ( carpinus 
betulus ). D’autres auteurs ont cité le hêtre ou même le frêne 
ordinaire. 11 paroît que le frêne à feuilles de lentisqne a été 
donné aussi pour tel. Mainienant le nom d’ornus est resté 
au frêne à la manne, connu depuis long-temps en Calabre 
et en Sicile, sous L nom d’orno. Tournefort et Michel 
ont fait de cette plante ( fraxinus ornus , Linn. ), un genre 
ornus | caraclérisé par la présence. d'une corolle et de quaire 
pétales, et par ses {leurs hermaphrodites. Linnæus et Adan- 
son ne l’ont pas adopté, il nous semble avec raison. Moench, 


Cavanilles et Persoon l'ont rétabli, F7. FRÈNE. (x 
ORNUS. 7. ORNos. (LN.) 


- OROBANCHE , Orobanche. Genre de plantes parasites 


“Fa racines des auires plantes , de la didynamie angiosper- 


mue et de la famille des orobanchoïdes , qui offre pour ca- 


raeglères : un calice tubuleux, à deux ou cinq divisions, co- 
loré , persistant, et accompagné de trois bractées ( quelque- 
fois il manque ) ; une corolle tubuleuse ; bilabiée , à tube 
veniru, à lèvre supérieure concave et échancrée , et à lè- 
vre inférieure réfléchie , trifide et inégale ; quatre étamines, 
dont deux plus longues , placées sous la lèvre supérieure ; un 
ovaire oblong, ayant à sa base une glande ovale, et à son 
sommet un style terminé par deux stigmates à deux. lobes ; : 


= 


-ORO “153 


une capsule à une loge , à deux valves et à un grand nombre 
de semences. : 
Ce genre renferme des herbes presque charnues , rous- 
sâtres, à racine tubéreuse, à tiges simples ou rameuses , 
‘garnies , au lieu de feuilles , d'écailles membraneuses, sou 
vent imbriquées , et à fleurs disposées en épis terminaux. 
On en compte une trentaine d'espèces, qu'on sépare en deux 
divisions, à raison de celles de la corolle , et parmi les- 
quelles il en est deux dont Desfontaines à cru devoir faire 
un genre particulier, sous le nom de PHÉLYPÉE; dans son ex- 
cellente Flore atlantique. 
11 faut distinguer dans les orobanches à corolle quadrifide : 
L'OROBANCHE MAJEURE, qui a la tige simple, pubescente, 
le calice divisé en deux parties , les découpures bifides, et 
les étamines plus courtes que la corolle. C’est l’orobanche 
elatior , figurée tab. 17 du 4.°vol. des Transactions de la Société 
Linnéenne de Londres. Elle s'élève de deux à trois pieds, et 
esi rare. 
L'ORORANCHE COMMUNE, qui a la tige simple pubescente, 
le calice divisé en deux parties, et chaque partie trilobée. 
Elle se trouve très-communément par toute l’Europe , dans 
les prés secs, sur le bord des chemins, dans les bois taillis. 
Elle à été généralement confondue avec la précédente , 
quoi qu’elle ne s'élève qu’à six ou huit pouces , et qu’elle ait 
des caractères particuliers. C’est cette espèce que l’on em- 
ploie quelquefois en médecine : on la dit propre, prise en 
poudre, à guérir les coliques venteuses.Un dicton deberger fe- 
roit croire qu'elle met en rut les taureaux qui en mangent ; 
mais ce fait a besoin de confirmation. 
L’OROBANCHE FÉTIDE, qui a la tige simple, pubescente, le 
calice divisé en deux parties mucronées, et l’épi accompagné 
de longues bractées, Elle a été découverte par Poiretet Des- 
fontaines sur les côtes de Barbarie. Elle répand une odeur 
spermatique très-fétide. 
: L'OROBANCHE D'AMÉRIQUE, qui a la tige simple, imbri- 

quée d’écailles, la corolle recourbée , et les étamines sail- 
lantes. Elle se trouve dans la Caroline, sur. les racines 
des arbres, où elle forme de grosses touffes, ainsi que je 
l'ai fréquemment observé. Chaque tige est de la grosseur et 
de la longueur du doigt. . ï 

L'OROSANCHE DE VIRGINIE, qui a la tige rameuse et la 
corolle à quatre divisions. Elle se trouve en Virginie eten 
Caroline, où elle passe, d’après ce que j'en ai appris , pour 
être un bon remède contre les cancers au sein. 


Parmi les orobanches dont la corolle est à cinq divisions , il faut 
remarquer : 


x54 ORO. 

L’OROBANCRE RAMEUSE, qui a la tige rameuse , les brac- 
tées tiernées , le calice court et profondément divisé en 
quatre parties. Cette espèce se trouve parmi les chanvres, 
. Les tabacs, etc. On a vu des propriétaires être obligés d’in- 
“ 4errompre la culture de leurs chanvres pendant plusieurs 
années avant de pouvoir la détruire. Elle suce la substance 
des pieds sur lesquels elle s'établit, ei les fait périr avant 
la floraison. | 41 

Palisoi-de-Beauvois a observé qu’un SCLÉRGTION vit aux 
dépens des racines de cette orobanche. | R 

L'OROBANCHE LISSE, qui a la tige simple, sans poils, les 
stipules ternées, et le calice souveni à cinq divisions. Elle se 
trouve dans les terrains secs et stériles. C’est l’orobanche 
bleue de plusieurs auteurs. | 

L'OROBANCHE DES TEINTURIERS , qui a la tige simple, im- 
briquée d’écailles, le calice à cinq divisions, et les bractées 
latérales. Elle croît en Arabie et en Barbarie , où elle a été 
observée par Forskaël , Poiret et Desfontiaines. On s’en sert 
dans le pays pour donner aux laines une couleur jaune obs- 
cure. C’est la PRÉLIPÉE JAUNE, figurée table 146 de la Flore 
atlantique. (R.) | 

OROBANCHE. Ceite plante, selon Dioscoride et Pline, 
croissoil dans les lieux où l’on cultive les pois et autres lé- 
gumes de même espèce qu’elle faisoit périr. C’est ce qu’ex- 
prime, en grec, son noin d’orobanche ( étrangle-urobe). Elle 
avoit une tige épaisse , grasse , rouge, velue sans feuilles ; sa 
fleur étoit blanchâtre ou d'un jaune paille ;sa racine, d’après 
Pline , devoit être tuberculiforme , puisqu'il dit que de la 
forme de cette racine l’orobanche étoit appelé cyromorion. L'on 
mangeoil l’orobanche cuite ou crue, en puise d’asperges. 

Théophraste ne paroît pas avoir donné le nom d’orobanche 
à la méme plante que Dioscoride , puisque son vrobanche 
étouffoit les herbes en s’entortllant autour d'elles. 

Pline nomme cette plante, liv.18, c. 27. Mais dans son 
Hv.22, c. 25, c’est de l’orobanche de D'ioscoride qu'il s’agit. 

Ïl en résulle : 1.° que l’on a regardé, gt avec beaucoup de 
raison , l'orobanche de Dioscoride, Galien, Oribase, AEgi- 
net , AElius, commé une espèce d’orobanche. On cite aussi 
l’ophrys nidus avis ; 2.° que l’oboranche de Théophraste a été 
rapportée à la cuscute ou liseron des champs, au polygonum 
convoloulus ; ei à la gesse aphaca. 

Le nom d’orobanche est devenu ensuite celui non - seule- 
ment dés OROBANCHES, mais aussi de celui des plantes qui 
ontle même port, ou lemême aspect, savoir : les ophrys corallo- 
rhiza , nidus avis, eic., les lathraea, les monotropa , Vobolaria , 
le ozzia alpina , etc. Le genre orobanche de Tournefort a été 


F 


+ 


CR O 155 
adopté par Linnæus , qui y avoit rappôrié des espèces dont 
on à fait ensuite les genres œginetia et phelipæa. Le genre 
orobanche est le type d’une nouvelle famille de plantes, les 
orobanchoïdes de Ventenat. (LN.) 

OROBANCHIE, Orobanchia. Genre de plantes établi 
par Vandeli dans la didynamie angiospermie , et dans la fa- 
mille des scrophulaires. Ce genre ne diffère des BARTSIES 
que par son fruit qui est une capsule uniloculaire , à deux 
valves , contenant des semences petites et nombreuses. Il 
renferme deux plantes vivaces , originaires du Brésil. (8.) 

OROBANCHOÏDES. Ce genre est le même que le 
monotropa , Lino. PV. MoxorTropes. (8.) 

OROBANCHOIDES. Famille de plantes, qui présente 
pour caractères : un calice persistant, à quatre ou à sept divi- 
sions, quelquefois nul , et suppléé par des bractées ; une co- 
rolle ordinairement labiée ; des étamines didynames ; un 
Ovaire simplé , à style unique , à stigmate simple ou bifide ; 
une capsule uniloculaire, bivalve, polysperme ; des placen- 
tas adhérens au milieu des valves; un périsperme charnu, 
dur, presque corné ; un embryon irès-petit , excentrique. 

Les plantes de cette famille qui, aureste , n’est pas adoptée 
par tous les botanistes , sont souvent parasites des racines des 
arbres. Elles sont remarquables par leur tige ordinairement 
herbacée, presque succulente ou charnue , simple ou ra- 
meuse, garnie d’écailles plus ou moins serrées, qui semblent 
tenir lieu de feuilles ; leurs fleurs rarement solitaires, plus 
souvent disposées en épis, sont munies de bractées. 

Ventenat, de qui on a emprunté cesexpressions , rapporte 
quatre genres à cette famille, qui est la seconde de la huitième 
classe de son Tableau du Règne végétal , et dont les caractères 
sont figurés pl. 8, n.° 3 du même ouvrage. Ces genres sont : 
HYOBANCHE ,; OBOLAIRE , OROBANCHE et CLANDESTINE. W, 
ces mots. (B.) 

OROBAX et OROBILION. Deux noms que les Grecs 
donnoïent au PæœowrA. PV. ce mot. (IN.) 

OROBE , Orobus. Genre de plantes de la diadelphie dé- 
candrie, et de la famille des légumineuses, dont les carac- 
tères consistent : en un calice tubuleux, à cinq dents, doni les 
deux supérieures sont plus courtes et plus profondes ; une co- 
rolle papilionacée, composée d’un étendard en cœur réfléchi 
surles côtés, de deux ailes oblongues et conniventes , et d’une 
carène montante et aiguë, divisée en deux à sa base, dix étami- 
nes, dont neuf réunies àleur base ; un ovaire supérieur cylin- 
drique ou comprimé, surmonté d’un style filiforme, courbé et 
terminé par un stigmate pubescent; up légume oblong, cylin- 
drique , terminé par le style qui persiste , qui s’ouvre en deux 


256 Uno 


valves , etcontient dans une seule loge plusieurs semences ar- 
rondies. 

Ce genre renferme des plantes vivaces , la plupart indi- 
gènes à l’Europe, dont les feuilles sont alternes, bijugnées ou 
ailées sans impaire , à stipules dentées à leur base , et à fleurs 
. disposées en épis axillaires et terminaux. On en compte une 
vingtaine d'espèces , dont Les plus communes sont : ; 

L'OROBE DES PYRÉNÉES, dont la tige est rameuse, droite 
les feuilles bijuguées , lancéolées, nervées, et dont les stipules 
sont presque épineuses. On la trouve dans les Pyrénées et 
dans les autres montagnes des parties méridionales de* la 
France. En 

Cette plante et deux autres, également très - belles et 
propres aux mêmes montagnes, ont été figurées par M. Picot- 
la-Peyrouse dans le premier volume des Mémoires du Mu- 
séum d'histoire naturelle de Paris. À 

L'OROBE NOIRE , qui a la tige rameuse, droite , les feuilles 
quadrijuguées ou sexjuguées, et Les folioles ovales-oblongues. 
Elle se trouve danslesforêis. On l’a appelée noire, parce qu'elle 
prend toujours cette couleur en se desséchant. 

L'OROBE JAUNE, qui a les feuilles pinnées, les folioles 
ovales -oblongues, lesstipules arrondies et demi-sagittées, 
dentées, la tige simple. Elle se trouve sur les montagnes 
des parties méridionales de FEurope. 

L'OROBE PRINTANIÈRE, qui a les feuilles pinnées, les fo- 
lioles ovales , les stipules à demi-sagittées , très-entières , et 
la tige simple. Elle vient en Ltalie. Ses fleurs sont purpurines 
et assez agréables à la vue. Gette plante fleurit une des pre- 
mières dans le climat de Paris, et cela fait qu’on la cultive 
dans quelques jardins d'agrément. 

L'OroBE TUBÉREUSE a les feuilles pinnées, les folioles pres- 
que cylindriques , les stipules à demi-sagittées et entières, et 


la tige peu rameuse. Elle se trouve dans les bois argileux, 


dans les prés couverts. Sa racine est tubéreuse, ou mieux, 
formée par des fibriiles qui, de distance en distance, se gon- 
flent, forment des nodosités qui donnent naissance à d’autres 
fibrilles latérales, de manière qu’un seul pied fournit ordi- 
naïrement sept à huit ganglions gros comme des noisettes, 
dont la chair, cuite dans l’eau , est assez agréable et très- 


nourrissante. J’en ai fréquemment mangé, pendant la di- 


sette, dans ma retraite de la forêt de Montmorency, oùelle 
est assez commune, La tige ne sort jamais directement d’un 


de ces ganglions, mais d’une fibrille latérale: enconséquence, 


_ilest assez difficile de récolter en totalité ceux des pieds que 
l’on a en vue. Cette plante vient assez bien dans les jardins, et 
ses ganglions y acquièfent plus de grosseur ; mais, malgré 


——. 


OR O 157 

æela, on ne doit pas la regarder comme pouvant devenir 

importante pour l’homme sous le rapport de la nour- 
riture. | 

L'Oroze pes BoIs a les tiges couchées , hérissées et ra- 
meuses. Elle croît dans plusieurs parties montueuses et boi- 
sées de la France. 

On cultive dans quelques cantons , sous le nom d’orobe ou 
pois de pigeon, la lentille ers. Voyez au mot LENTILLE. (8.) 

OROBE-BATARD. C'est la même plante que l'Ers , 
ervum ervilta. (LN.) 

OROBITES. Concrétions calcaires, globuleuses , de la 
grosseur d'une semence d’orobe ou pois de pigeon. Voy. Am- 
MITES , CONCRÉTIONS et OOLITES. (PAT.) É 

OROBOS ou OROBON des Grecs (Orobus et ervum des 
Latins). Selon Dioscoride, c’est une petite plante à feuilles 
petites et étroites, et dont les graines étoient contenues dans 
des siliques. L’on faisoit, avec ses graines, que T'héophraste 
compare pour leur forme ronde à celles du poivre , une fa- 
rine employée seulement en médecine , comme émolhiente, 
diurétique. La farine de l’orobos mangée, appesantissoit la 
vue et troubloit les fonctions de l'estomac. Les anciens dis- 
tinguoient plusieurs orobos, l’un cultivé , l’autre sauvage. 

-Le premier se subdivisoit en orobos blanc et orobos roux, se- 
lon la couleur de la graine. Galien indique deux autres oro- 
Los, l'un à graine pâle et l’autre de Crète et à graines petites. 
Les deux premiers répondoient à l’ervum des Latins, et dans 
Pline se trouvent réunis au picia. . is 

D’après l’étymologie du nom d’orobos (nourriture de 
bœuf) , on doit croire que ces plantes croissoient dans les 
champs avec assez d’abondance pour être recherchées des 
bœufs. Plusieurs plantes légumineuses paroissent être ces an- 
ciens orobos , et notamment l’Ers (Eroum ervilia) donnée par 
presque tous les auteurs pour l'Orogos de Dioscoride. C’est à 
cette plante et à ses variétés que C. Bauhin conserve le nom 
d'orobus. Clusius est lepremier qui, sous le nom d’orobus. 
pannonicus, ait réuni presque toutes les espèceseuropécnnesdu. 
genre actuel orobus, lesquelles sont les orobus sybestris de C. Bau- 
hin. Tragus et Brunsfelsius croyoient revoir les anciens oro- 
bus dans le picia sativa ou la VESCE et ses variétés , et dans 
Le wicia sepium. : 

Le nom d’orobus a été donné à plusieurs espèces de 
Zlathyrus | de vicia , d’'ervum , de galega, à l'abrus, etc. 

Le genre orobus , établi par Tournefort et adopté par Lin- 
næus , n’a pas encore éprouvé le sort qu'éprouvent à présent 
presque tous les genres de plantes , celui d'en voir faire àses 
dépens. Cependant l’on doit faire observer que Tournefort 


158 OR O 


y avoit rapporté labrus, dont Linnæus fit une espèce de gy: 


cine avant d'en faire un genre distinct. (LN.) 
O-RO-CAY. Il paroît qu’en Cochinchine c'est le nom 
du Houx (ilex aguijolium ). (EN) 
. ORONCE, Orontium. Genre de plantes de l’hexandrie 
monogynie , et de la famille des aroïdes , qui offre pour ca- 
ractères : une spadix cylindrique, portant, dans des enfonce- 
mens isolés, un grand nombre de fleurs, ayant chacune une 
corolle de six pétales persistans ; six étamines très-courtes ; 
‘un ovaire arrondi, comprimé , sans style, et à stigmate bi- 
fide. Le fruit est une follicule mince, enfoncée , dans la 
spadix, et ne contenant qu’une seule semence ronde et fon- 
gueuse. 

Ce genre renferme deux plantes à feuilles radicales, et à 
hampes nues portant la spadix à leur extrémité. | 

L'une , PORONCE AQUATIQUE, a les feuilles ovales-oblon- 
gues , et l’épi mince et long. Elle se trouve dans l'Amérique 
septentrionale, dans les eaux tourbeuses, et fleurit au premier 
printemps. J’ai observé que ses graines germoient dans leur 
follicule, et ne tomboiïent dans l’eau que lorsque la radicule 
avoit deux ou trois lignes de long. 

L'autre , l'ORoNGE nu JAPON, a les feuilles ensitormes, 
veinées , et l’épi ovale. Elle se trouve au Japon, et paroît 
ne pas différer de la plante qui a servi de type au genre Tu- 
PISTRE. (B.) 

ORONGE. Nom vulgaire d’une espèce d'AGARIC qui 
croît dans le Midi de l’Europe , et qui se mange. Paulet re- 
garde ce champignon comme le type d’une famille dans la- 
quelle il place tous les Acarics bulbeux à leur base. 

Voici les espèces qu’il réunit à cette famille : 

L'ORONGE FRANCHE ou ORONGE JAUNE D'ŒUF, qui est 
celle dont il vient d’être parlé comme si excellente. Elle est 
-figurée pl. 134 de son Traité des champignons. 

_ L’OronceciGuE et ses variétés.C’est l’AGARIC BULBEUX de 

Bulliard et de beaucoup d’autres bgtanistes , le fameux fun- 
.gus phalloïdes annulatus sordidè virescens et patulus de Vaillant, 
un des plus dangereux des champignons qui croissent en 
France , parce qu’il ressemble un peu au champignon de 
couche, et. qu’il a son odeur. V. sa figure, pl. 155 et 156 de 
l'ouvrage précité. | 

L'ORONGE CIGUE VERTE ét l’'ORONGE CIGUE BLANCHE sont 
regardées par quelques botanistes comme des variétés de la 
précédente , et par d’autres comme des espèces. Elles sont 
constamment plus petites, mais non moins dangereuses. 

L'ORONGE COQUEMELLE. Elle est presque blanche, bonne 
ia manger, 2} 1° | id 


OR OC 159 

L'Oronce TANKÉE. Elle est d’un brun- rougeâtre et fort 
délétère. | 

 L'ORONGE CROIX DE Maure, dont le chapeau se divise en 
cinq ou six lobes. Elle est fort dangereuse. 

L'ORONGE cuULEUVRE. Son chapeau est brun et son Se 
_dicule ponctué de la même couleur. Elle n’est pas nuisible. 

L'ORONGE GERCÉE , dont le chapeau.est en dessus d’un 
roux jaunâtre, et gris en dessous ; L'OORONGE CIRE JAUNE, 
dont le chapeau est en-dessus d'un jaune de gomme-gutte et 
rougeâtre en dessous ; PORONGE SATINÉÉ qui est partout 
grise, et offre des stries sur le bord supérieur de son chapeau; 
l'ORONGE DES VIGNES , qui ést d’un brun pâle ; sont inno- 
centes. On’ en voit les figures pl. 150 de l'ouvrage ci-dessus. 


L'ORONGE SUCRÉÉ , dont le chapeau est aplati et. jaunâ- 
tre; et l'ORONGE SERPENT, dont le chapeau est conique. et 
hoirâtre, sont au cofiträité fôri dangereuses. 

Les figures de ces quâtre espèces se voient pl 151 de ot 
vrage précmé 1!" 

L'ORONGE PAUGIÈRE 8st jaünâtre » avec des taches d peau 
brunâtre. Efle atteint un demi- -pied de diamètre eLautant d’é- 
lévation. On la trouvé dan$ les bois : au nord de Paris. Elle se 
rapproéhe beaucoup de’ 14 fausse orgnge. x et est aussi Ange 
reusetqu'élles 25 2151 £ 19 RU 

L'ORONGE FAUSSE ORONGE, Agaricus. MUSGArEUS 3 Lion. Dee 
le chapeau en dessus d’ün rouge aurore taché de jauneet de 
blanc, et ën dessous | gris, Ælle est extrêmement commune 
par io uté H France » €t ‘extrêmement délétère.. Sa ressem- 
blance avec la vraie orongé, surtoüt dans sa jeunesse , cause 
annuellement de nombreux accidens. Beaucoup d'auteurs 
l'ont figuréé , et en dérnier lieu Paulet, pl. 157. 

L'ORONGE DORÉE ou PERLÉE RATE Le à la pré- 
cédente , mais sa “couleur est plus jaune‘et elle est plus pe- 
tite. On la voit figurée pl. 158, de l'ouvrage | pause Elle 
n'est pas nuisible, * 3% 

L'ORONGE VISQUEUSE Ou GRIVELÉ nel es a le chapeau 
gris brun , tacheté de gris rongeâire en dessus. Le dessone et 
le pédicule sont.d’un gris cendré. Sa saveur est un peu sucrée, 
et son odeur nauséeuse. Elle cause des vomissemens violens;, 
mais rarement la mort. Paulet l’a figurée pl. 159. 

L'ORONGE VITREUSE est d'un gris rougeâire en dessus ; 
avec des taches blanchâires irrégulières. Elle est cendrée en 
dessous , avec le pied très-rougeätre. C'est l'agaricus pustulatus 


de Scopoli. Paulet l’a figurée pl. 161. PL n’est pas bonne, 
mais n'est pas mortelle, 


60 )10RO 


L'ORONGE FERLÉE (ést d’un jaune bran, avec de petites 
iaches anguleuses semblables à des perles. On la trouve aux 
environs de Paris , dans les bois. Sa figure se voit pl, 160 de 
l’ouvrage ci-dessus. 

L'ORONGE POMME DE PIN est toute grise. La surface supé- 
rieure de son chapeau est parsemée de saillies anguleuses 
analogues à celles des cônes da pin. 

L'ORoNGE A FACETTES DE DIAMANS est de même couleur 
que la précédente , mais plus petite, et ses saillies sont plus 
arrondies et plus pointues. 

L'ORONGE A POINTES DE RÂPE, ou la PETITE RÂPE 5 ‘alle 
chapeau d’un fauve clair, hérissé. de pointes en dessus. En 
dessous , elle est grise , ainsi que le pied. 

L'OrRoNcE A POINTES DE TROIS QUARTS, ou la PALETTE A 
DARDS, est éntièrement grise, avec la surface supérieure 
couverte de pointes triangulaires. (8.) 

ORONTIUM. Plante citée par Cables et plus ancien-— 
nement par Archigène , et ainsi nommée. » dit-on, du mot 
aurantium , parce qw’elle se rapporte à un Murcter qui en à 
conservé le nom (antirrhinum orontium ). ., 

Plusieurs autres espèces de MIUFLIER ont été Aéexites sous 
le nom d’orontium. M. Persoon én à fait un genre sous Je 
même nom. 

Dans le même ouvrage de M. Persoon Cle SRE planta- 
rum), on retrouve aussi le genre orontium, Linn., qui. est 
totalement différent , et auquel , dans ce cas, l’on auroitpu 
rendre le nom d’amidena , que jui donnoit Adanson. Voyez 
ORoNCE et MurLigr. (EN) 

OROP. Nom que les Hottentots donnent au GONOLEK- 
BACBAKIRI. (V.) 

OROPESA. Espèce de SAUGE (saloia œthiopis , Con. +; 
‘en Espagne. (LN.) 

:OROSPIZA. Nom du PINSON D'ARDENNES, Fo Belon. 


C’est l'orospize d'Arisiote, selon Mir ; L'orospises des 
Grecs. (v.) 


OROSPIZES. P. Onospiza. (s) 

OROSTACHYS. Genre de plantes indiqué dans le Ca- 
£alogue de r812, du jardin des plantes du comte Alexis de 
Razoumoffsky à à Gorenki, mais dont les caractères ne sont 
pas encore publiés. On y rapporte le cotyledon malacophyllum 
de Pallas , et le crassula spinosa , indiqué sous le nom de O. 


chlore Ce genre cite intermédiaire entre le colyledon « et 
le sedum. (LN.) Ç 


 OROYENDOLA. Nom espagnol du Lorror. () 


OR P +6: 
OROZO , Mus furunculus ; Linn. Petit quadrupède ron- 

Beur , qui se trouve en Sibérie , et qui a été décrit par Mes- 
sersehmid et Pallas. 11 appartient au geñre des HAMS$STERS. 
V’. ce mot. (DESM.) 

OROZUZ. Nom de la RÉGLISSE, en ESPAGXE. (LN.) 

ORPAILLEURS. On donne ce nom à ceux qui s’occu= 
pent au lavage des sables aurifères de quelques-unes de nos 
rivières. Cette dénomination vient des paillettes d’or dont 
ils font la récherche. (Paï.) 

ORPHANUS. F. OrPHEsIUs. (EN.) aa 

ORPHE. Poisson du genre SPARE. C’est aussile nom d’un 
äutre poisson du genre CYPRIN. (8.) 

ORPHÉLE. C’est sous ce nom qe , à l’article BaoBag, 
on a indiqué le genre que Loureiro a nommé OPHÈLE. V. ce 
inot. (LN.) ( - 

ORPHELINE, Concha pupillarts. Nom que lés conchÿlio- 
Zogistes donnoïent à plusieurs coquilles bivalves; c’est particu- 
lièrement celui de deux VÉNUS. (8.):- D den 

ORPHESIUS. Cest selon Boëce de Boot, une variété 
inférieure d’opale, ou même une fausse opale. Elle est d’une 
couleur vineuse blanchâtre et laiteuse. De telles opales , dit-il, 
se trouvent en Hongrie Il paroît que l’erphanus d’Albert-les 
Grand est la même pierre, ou l’opale dans toute sa pureté ; 
car il Ini attribue une haute valeur. (LN.) ; | 

ORPHIE ( Belone). Nom d’une espèce d'Esoce assez 
commune dans nos mers, que Cuvier regarde comme le type 
d’un $ous-genre qui a pour caractères : un long museau fer- 
mé par les intermaxillaires ; les mâchoires garnies de petites 
dents; une rangée de grosses écailles carénées de chaque 
côté du corps, qui est très-allongé. 

L'ORPHIE BELONE est figurée pl. D 24 de ce Dictionnaire. 


| B. 

ORPHITEBEOCA et ORPHITO. Noms que les ER 
tiens donnoientäla plante dite gwnguefolium ou pentaphyllum. 
F.. ces mots. (LN.) 

ORPHRYDES. V. FLEUR A MOUCHES. (LN.) 

ORPIMENT et ORPIN MINÉRAL. Noms qui déri- 
vent du latin aurum pigmentum, furd d’or. Ïl à été donné à 
V'ORPIMENT , parce que ce minéral sert dans la peinture. 
C'est l'ARSENIC SULFURÉ JAUNE. Ÿ. cet article. (£N.) 

ORPIN, Sedum. Genre de plantes de la décandrie pen- 
tagynie et de la famille des succulentes, qui offre pour carac- 
tères : un calice à cinq divisions aiguës et persistantes; une co- 
rolle de cinq pétales lancéolés , planes et ouverts; dix étami- 
nes; cinq ovaires surmontés d’un style court à stigmate ob- 


XXIV: ; 1I 


162 OR P 


tus ; cinq écailles nectarifères ; cinq capsules à plusieurs se- 
mences. Ce genre, auquel Decandoile réunit la RAoD1OLE, 
renferme des plantes dont les feuilles sont alternes , épais— 
ses et charnues, tantôt planes, tantôt cylindriques , et 
dont les {leurs sont disposées en corymbes terminaux ou 
axillaires. On en compte plus de cinquante espèces , la 
plupart appartenant à l’Europe , et dont on peut voir la plus 
grande partie supérieurement figurée dans l’ouvrage de Re- 
douté , sur les Plantes grasses. 

Parmi les espèces à feuilles planes , il faut principalement 
remarquer : 

L'OrpIN REPRISE , Sedum telephium, qui a les feuilles den- 
telées , le corymbe feuillé , et la tige droite. Il est vivace , et 
s'élève à un ou deux pieds. C’est une assez belle plante , que 
Von trouve par toute l'Europe, daps les lieux argileux, pier- 
reux et couverts. Elle fournit plusieurs variétés. On fait usage 
de ses racines et de ses feuilles. Elles sont vulnéraires , con- 
solidantes , adoucissent les douleurs hémorroïdales , et dé- - 
tergent les ulcères. Elles entrent dans la composition de l’eau 
d’arquebusade. 7 : 

L'OnpPIN A FEUILLES RONDES, Sedum anacampseros , a°les 
feuilles cunéiformes , très-entières, et la tige couchée. Il se 
irouve dans les parties méridionales de l’Europe , parmi les 
rochers. Il partage les propriétés du précédent, dont il dif- 
fére fort peu. | 

L’'OrriN ÉTOILÉ, qui a les feuilles anguleuses , les fleurs 
latérales , sessiles et solitaires. Il se trouve dans les parties 
méridionales de l'Europe, et est annuel. ds 
= L'ORPIN PANICULÉ , Sedum cepæa, a la tige rameuse et les 
fleurs paniculées. On le trouve dans la France méridionale, 
aux lieux couverts. Il est annuel. | 

Parmi les espèces à feuilles cylindriques , les plus com- 
munes sont : 

"L'OrpiN RÉFLÉCHI, dont les feuilles sont subulées, éparses, 
et Les inférieures recourbées, Il est vivace ‘et commun dans 
les bonnes expositions, sur les rochers et les murs. Ses fleurs 
sont jaunes. ; 

". L'ORPIN A FLEURS BLANCHES, qui a les feuillessoblongues, 
obtuses; sessiles , écartées, et la panicule rameuse. IL est 
vivace et se trouve très-abondamment par tonte l’Europe. 
On le connoît sous le nom de frique-madame et de pelite jou- 
barbe. On en met souvent dans les salades , et on lui attribue 
les mêmes vertus qu’à la JouBARBE. F. ce mot. A 

L'OnpPiIN BRULANT , Sedum acre, a les feuilles presque ova- 
les , bossues , sessiles, droites , et sa panicule est à trois di- 
visions. Il est extrêmement commun sur les vieux toits, les 


ORS 163 
Li 
vieux murs, dans les terrains sablonneux et arides. Ses fleurs : 
sont jaunes ; ses feuilles ont une saveur âcre et brûlante, et 
sont employées pour déterger les gencives ulcérées et scor- 
butiques, pour résoudre les tumeurs scrophuleuses et les lou- 
pes naissantes , pour guérir les cancers , les charbons , et. 
même la gangrène commencante. Prises intérieurement, elles. 
font vomir. On connoît cette planté sous le nom de vermieu-. 
laire brûlante, de pain d'oiseau, de poivre de murailles | eic. 
C’est l’ifecebra de Lémery. 

L'Orrnx VELU a les tiges droites , les feuilles un deu com- 
primées et les feuilles légèrement velues. On le trouve dans. 
les lieux un peu humides des montagnes, et autour des mares 
de Fontainebleau. Ses fleurs sont bleues. (8.) . Hixes 

ORPIN-MINÉRAL. P. ORPIMENT. (EN.) vonbinil 

ORPIN ROSE; J. au mot RnoDiorE. (8.) ! 

ORQUE. Cétacé du sous genre des MaARSOUINS. .  l'ar- 
ücle Daupain. (s.). 

ORRACH. 7. oRACH. (LN.) id 

ORRAGROES. - C'est le MÉLAMPYRE DES PRÉS ) R 
Suède. (LN.) 

ORRE. Nom lapon de l'EcureuIz. (DESM.) 

ORSEILLE. Dans le commerce , on donne ce nom à! 
une pâte molle, d’un rouge violet, qui sert à la teinture de 
petit teint. On en distingue deux espèces : l’une , l’orserlle de 
lerre où d'Auvergne, est faite avec le LICHEN PARELLE ou-PE- 
RELLE ; l’autre , l’orseille d'herbe ou orseille des Canaries, V'est 
avec le LICHEN ROCGELLE. On peui fabriquer l’orseille avecbeau- 
coup d'espèces de Zchens; maïs la teinture quelle fournit 
est de la plus mauvaise qualité, et on ne s’en sert presque 
plus, atiendu que l'art se perfectionne, et qu’on peut 
obtenir, par. des FAOY RUE plus solides, la nuance qu’elle 
donne. . 

Quelques auteurs, et en dernier lieu Bory-Saint- Vincent, 
dans son Essai sur A îles Fortunées Canaries, ont voulu prou- 
ver que ce lichen fournissoit la pourpre des anciens , et que 
c'éloit pour se conserver exclusivement le commerce des 
étoffes teintes en cette couleur , que les Phéniciens disoient 
qu'ils La iroient d’un coquillage. Cette opinion ne peut se 
soutenir lorsqu'on lit ce que les anciens ont dit de la pourpre, 
surtout Pline, qui décrit très en détail les procédés em-! 
ployés pour la faire , et quand on considère la nuance et se 
mauvaise qualité de la couleur fournie par l’orseille. F. 
mot POURPRE. jar 

Le LICHEN ORSEILLE sert aujourd'hui de type à un genre 
appelé ROGCELLE. (8.) 

ORSO. Nom italien de l'OURS BRUN. DESM.) 


164 ORT 
 ORSODACNE, Orsodacne , Latr., Oliv.: Crioceris, Geoff 


Fab. Genre d'insectes, de l’ordre des coléoptères , section 
des tetramères, famille des eupodes. it 
Ces insectes sont du nombre de ceux qui , tels que les sa- 
gres, les donacies et les criocères, paroissent lier la famille des 
coléoptèreslongicornes aveccelle des cycliques.Les orsodacnes 
ont la languetie profondément échancrée et les mandibules 
terminées en pointe simple , ou par une seule dent, caractè- 
res qui rapprochent ces coléoptères des sagres, et les distin- 
guent des donacies et des criocères. Mais ils s’éloignent des sagres 
par leurs antennes, dont les articles sont presque tous en 
forme de cône renversé ; et par le dernier artiele des palpes 
maxillaires, qui est plus grand que les précédens, presque cy- 
dindrique et ironqué. Le port des orsodacnes est d’ailleurs 
très-analogue à celui descriocères : cependant leurs yeux n’ont 
point d'échancrure et la tête n’est pas aussi distincte posté- 
rieurement du corselet. Ces insectes habitent les feuilles des 
arbres; mais leurs métamorphoses sontinconnues. L'espèce la 
lus commune, et quise trouve au printempssurles cerisiers, 
ke pruniers et l’aubépine, est celle que j’ai nommée CHLoro- 
TIQUE , chlorotiea, e’est le crioceris cerasi de F'abricius. Elle est 
Jongue d’environ deux lignes et demie, d’un fauve pâle en 
dessus, noirâtre en dessous, avec les élytres jaunâtres , fine- 
ment pointillées , et l'extrémité postérieure de la tête noire; 
les pattes sont pâles. V. Olivier, Coléopt., tom. 6, n°. g4 bis, 
et son article ORSODAGNE de l'Encyclopédie méthodique. (L.) 
ORSOLLE. F. ORSEILLE. (DESM.) | 
ORTALIDA. C’est, dans Merrem, le nom générique du 
PARRAQUA. (v.) sé 
ORTAMP ELOS. Variété de vigne dans Pline. (LN.) 
ORTEGIE , Ortegia. Genre de plantes de la iriandrie mo- 
nogynie, et de la famille des caryophyllées, qui offre pour 
caractères : un calice de cinq divisions ovales, membraneuses 
sur leurs bords, et persistantes ; point de corolle ; trois éta- 
mines, dont les filamens sont courts, et les anthères linéaires 
et comprimées ;. un ovaire supérieur à trois côtés surmonté 
d’un style filiforme à stigmate simple ; une capsule unilocu- 
laire, polysperme , s'ouvrant par son sommet en trois valves. 
Ce genre renferme deux plantes à feuilles opposées, stipu- 
lacées, à fleurs axillaires ou terminales. at 
L'une , l'ORTÉGIE D'EsPAGxE, a les fleurs presque verticil- 
lées , et la tige simple. | bb Aie 
L'autre, l'ORTÉGIE d'ITALIE, Ortegia dichotoma, ales fleurs 
solitaires et axillairés, la tige dichotome et le stigmate triple. 
Ces deux plantes sont vivaces et ne présentent rien de remar- 
‘quable. (8) ; 


CRT 165 


 ORTEGIA. Ce genre de caryophyllées , établi par Læfling 
et adopté par Linnæus., est le mosina d'Adanson. (Ex.) 

ORTEIL DE MER. C'est l’ALcYON LORE de Lamouroux, 
l’alcyonium digitatum de Gmelin et l’alcyonium exos de Spix et 
de Lamarck. (DESM.) | ; 

ORTHITE. M. Berzelius donne ce nom à une substance 
minérale d'un brun noirâtre, qui se présente en longs pris- 
mes divergens dans une roche feldspathique laminaire rose, 
aVec albite et autrés substances, à Finbo, én Finlan de. Les 
principes de l’orthie , d'après M. Berzelius, sont : 


PR Le He one dons ed 10 0 303892 
Li ns LHC CO TARN CPE AP EEE . 14,89 
LEE USe APP PAPIERS ère «400 
Cerium protoxydé . . .... Lt ar 17,29. 
DT DIDIONNUE: - .. . |. . . : A Pret 
Manganèse protoxydé. . . . . ..... 1,36. 
dd dl ul La 9400 
PEL de ae ét éme die ie 8,70 
ne uns ua 7 $ ; 2,40. 

100,00. 


D’aprèscetté analysé, on a lieu de croire que l’orfhiteestune 
espèce particulière ; et non par un nadelzéolithe ( W. MÉso- 
TYPE) coloré par lé cérium et le fer protoxydé; mais comme 
on n’en a pas eñcoré publié de description, on ne sauroit rien 
affirmer à cet égard ; l’on sait que dans la même roche se ren- 
contrent là gadolinité et le cerium oxydé ytirifère. (LN.) 

ORTHOCÉRACÉES. Famille de coquilles établie par 
M. de Blainville ( Dict. des Sc. nat.), et qui se rapporte à 
celle des ORTROCÉRÉES de M. de Lamarck. 

_ Selon M. de Blainville, le caractère de cetté famille est 
ainsi rédigé : coquilles vraies , univalves , syméiriques, con- 
caves, polythalames ou à plusieurs loges , droites ou presque 
droites. 

Aux genres que M. de Lamarck place dans sa famille des 
orthocéracées | M. de Blainville joint , mais avec doute, céux 
des baculites et des iurrilites. (DESM.) 

ORTHOCERAS, Orthoceras. Plante de la Nouvelle-Hol- 
Jande, à racine bulbeuse , à hampe courte , roide, et à fleurs 
peu nombreuses , qui seule ; selon KR. Brown, constitue un 
genre dans lagynandrie diandrie et dans la famille des Or- 
GHIDÉES , fort voisim des Diunis. 

Les caractères de ce genre sont : corolle eù masque, Île 


166 ; ORT 


casque ovale; les trois pétales extérieurs linéaires, droits; les 
deux intérieurs très-courts , connivens sous le casque ; Virt- 
férieur en forme de lèvre trifide, point éperonné ; une an- 


thère parallèle au stigmate, accompagnée de chaque côté 
d’un lobe latéral. (8.) 


ORTHOCÉRATITES. Coquilles fossiles, du genre On- 
THOCÈRE. On donne ce nom aux cornes D An fossiles , 
qui sont droites et non tournées en spirale. P. Soldani a 
figuré, dans sa T estacéographie, plus de soixante espèces mi- 
croscopiques, ou au moins fort petites, qui se font presque 
toutes remarquer par la singularité de Leur forme. (B.) 


ORTHOCERE , Orthocerus, Lat,, Oliv.; Sarrotrium, Wli- 


ger Fab., Lam. ; ae Linn. ; Tenebrio\ , Degéer. Genre. 


d'insectes, de l'ordre des coléopières , section des hétéro- 
mères, famille des mélastomes ; tribu des iénébrionites. 

La seule espèce connue, et qu’on avoit placée dans divers 
genres, tientévidemment, par ses habitudes, des opatreset par 
sa forme allongée, ainsi qu’à raison des parties de sa bouche, 
des ténébrions ; mais ses antennes ont des caractères particu- 
liers qui’distinguent ce genre; non-seulement des précédens, 
maisencore des autres de la même famille; elles sont courtes, 
avancées, grosses, de dix articles, dont les six dermiers 
forment une sorte de massue en fuseau, perfoliée et velue , 
semblable à un petit balai; de là le nom de sarrotrium , qu'A- 
liger a donné à ce genre. 

L'ORTHOCÈRE HIRTICORNE, Orthocerus hirticornis f Aires 

mutica, Linn. : Syst. natur. ); est long de près de deux 
lignes, d’un noir obscur; la tête est enfoncée ; le corse- 
let est carré, inégal, avec une dépression longitudinale sur 
le dos; les élytres ont chacune quatre sillons, dans chaçun- 
desquels sont deux rangées de points enfoncés : les stries ou 
arêtes sont un peu crénelées ; les pattes sont courtes, avec 
les jambes presque cylindriques , et terminées par des épe- 
rons très-petits. Cet insecte est ailé, 

On letrouve auprintemps, dans les lieux secs et arides » Ct 
dans les sablonnières. Fl mar chelentement, etlorsqu'ilse tient 
tranquille on a de [a peine à le distinguer » Soit parce que 
sa couleur est la même que celle du sol où ilse tient , soit 
à raisori de sa petitesse:.(L.) 

ORTHOCERE, Orthocera. Genre de testacés de la classe 
des UNIVALVES, qui présente pour caractères : coquille 
‘droite, arquée , un péu’ conique, divisée intérieurement en 
logés distinctes , formées par des cloisons transverses , sim- 
ples , perforées par'un tube soit central, soit latéral. 

e genre a été établi par Lamarck. Les espèces qui le 
composent faisoient partie des NAUTILEs de Linnæus , quoi- 
. qu'elles-n’aient de commun avec ces derniers que les cloi- 


UN AOUT ie 167 
sons et le siphon. Il renferme un grand nombre d’espèces 
fossiles , connues des oryeiographes sous le nom d’orthoce- 
ralles, qu'on ne peut pas apprendre à connoître , en détail, 
dans leurs ouvrages , faute de descriptions suffisantes. 

On ne sait rien des orthocères marines; maiselles sont en gé- 
néral si petites, qu'il n’est pas étonnant qu’on n’y ait pas fait 
attention dans un temps où on mettoit peu d'importance à 
connoître les habitans des coquilles. On en connoîtune dou- 
zZaine d'espèces dont les plus saillantes sont: A 

L'ORTHOCÈRE CHAPELET , qui est presque conique, arti— 
culé, recourbé en spirale à son-extrémité , dont les articus 
laiions sont globuleuses et progressivement décroissantes. Il 
se trouve dans la mer Rouge , et est fréquemment fossile en 
France. ( 

L'ORTHOCÈRE OBLIQUE est articulé , très-peu courbe , et 
ses articulations sont striées obliquement. Il habite La Mé- 
diterranée. V. pl. G. 30, où il est figuré. 

, L'ORTHOCÈRE RAPHANOÏDE est articulé, et a les artical2- 
Uans gonflées avec quatre stries élevées, et le siphon pres- 
que latéral et oblique. Il se trouve dans la Méditerranée. 


L'ORTrHOCÈRE FASCIÉ à les articulations striées, des étran- 
glemens unis, et le siphon central. Il se trouve dans la Médi- 
terranée. te 

L'ORTHOCÈRE LÉGUME est.comprimé, articulé, a les arti- 
culations marginées, et le siphon latéral. Il se irouve dans 
la Méditerranée. (B.) 

OHTHOCÉRÉES. Famille de coquilles formée par 
M. de Lamarck, et présentant pour caractères, d’êire uni- 
valves, multiloculaires, droites ou presque droites, jamais en. 
spirale. : | 
. L’analogie rapproche ces coquilles de celles des mollusques 
céphalopodes. On ne les a jamais renconirées qu’à l’état 
fossile. ae 

Elles composent les genres BÉLEMNITE, OrTuocère, Nc- 
DOSAIRE et HIPPURITE. (DESM.) Tu 

ORTHOCHILE, Orthochile, Latr., Oliv. Genre d'insectes 
de l’ordre des diptères, famille des tanystomes, tribu des 
‘ dolichopodes. 

J'ai établi ce genre sur une petite espèce de diptère des 
environs de Paris, ressemblant aux dolichopes par les an- 
tennes et la forme générale du corps, mais dont la trompe est 
conique et avancée, en manière de bec, avec deux palpes fi- 
liformes, de sa longueur , et couchés sur elle ; les antennes 
sont irès-courtes, de trois articles, dont les deux derniers 
se réunissent pour former une petite tête presque globu- 


leuse , avec une soie simple et longue ; elle est insérée sur le: 
dos du deruier, 


168 | ORT 


L'ORTHOGCHILE BLEUET , Orthochile nigro-cæruleus, n'a guère 
plus de deux lignes de long; son corps est d’un bleu foncé, 
avec une teinte violette. Les antennes et les paties sont noi- 
res ; les ailes sont hyalines et sans taches. Fe AR : 

M. de Basoches m’a envoyé äu département du Calvados 
un diptère qui paroît devoir former un autre genre à côté de 
celui-ci. (B.) 

ORTHOCLADE, Orthoclada, Genre de graminées établi 
par Palisot-de-Beauvois; ilse rapproche des PANIcs ét des CAN- 
CHES. Ses caractères sont : panicule composée de verticilles, 

droits, roides, florifères à leur extrémité ; balle calicinale de 
deux valves, et renfermant irois à quatre fleurs à écailles 
obtuses. (B.) ( | 

ORTHOGYON. L'un des noms grecs de la BELLADONE 

( atropa belladona ). (LN.) sa 


: ORTHOPOGON, Orthopogon. Genre établi par Brown. 


dans la famille des graminées, mais qui ne diffère pas suffi 
samment des OPLISMÈNES des SÉTAIRES et des EcHINOCLOA de 
Palisot-de-Beauvois, pour être conservé. (B.) 
ORTHOPTERES, Orihoptera., Oliv. Emquième ordre de. 
la classe des insectes, dansla méthode d'Olivier, le sixième. de 
Ja nôtre, et qui a pour caractères : deux ailes recouvertes par 
des élyires ; bouche composée d’organes propres à la: masti- 
cation; élytres coriaces ; souvent chargées de nervures ou 
_ réticulées; ailes pliées ou plissées dans leur longueur , et 
quelquefois en outre transversalement ( des yeux lisses dans 
le plus grand nombre; antennes ayant ordinairement plus 
de onze articles }, | Cu 
Linnæus avoit d’abord pressenti la disunction de cette 
grande coupe ; car, quoiqu il eût rangé avec les coléoptères 
les insectes qui la composent, c’est néanmoins par eux qu'il 
terminoit cet ordre ; ses déux derniers genres, ceux, de 
blalta et de gryllus étoient principalement distingués des: au- 
tres du même ordre, par des élyires membraneuses, Les 
forficules , autre genre d'orthoptères, précédoientimmédiate-, 
ment ceux-ci. En prenant cette méthode pour base de la 
sienne , Geoffroy disiribua un peu autrement ces coupes gé— 
nériques , ei sa série est moins naturelle que celle du matu- 
raliste suédois ; car les meloës y séparent les forficules des blat- 
Les; et les thirps, que celui-ci plaçoit, avec raison, avéc les hé- 
miptères, sont, dans la méthode*de Geoffroy, intermédiai- 


res entre les blattes et les grillons. Linnæus qui, pour distinguer 


ses ordres, faisoit alors concourir les organes de la mandu- 
cation avec ceux du vol, n’employa plus ensuite, dans les 
caractères essentiels , que:ces dernières parties, et réunit les 
orthoptères aux hémiptères. Degéer, tome troisième de ses 


O'RAT 169 


Mémoires sur les insectes, imprimé en 1773, opéra à cet 
égard unc réforme nécessaire. Les mantes, les sauterelles, les 
criquets, les grillons, les blattes et les perce-oreilles ou forficules , 
.… furent l’objet d’un ordre particulier ou de sa sixième classe, 
qu'il caractérisa ainsi : étuis coriaces ou demi-écailleux, ali- 
formes; deux ailes membraneuses; bouche à dents. « Les 
insectes, dit-il( ibid. , pag. 399 ; Mém. 9° ), qui feront le 
sujet de ce mémoire et des suivans, peuvent être nommés 
dermaptères ( dermaptera ), du mot grec derma , qui veut dire 
cuir, parce que leurs étuis, qui couvrent les ailes > SOnt co- 
riaces ou membraneux, » Il remarque, un peu plus bas, que 
par leurs métamorphoses ces insectes appartiennent tous à 
la seconde classe de la méthode des insectes de Swammer- 
dam. | 

On voit donc, par ces passages, que Degéer avoit établi 
Je premier cet ordre , et qu’il lui avoit donné un nom, celui 
de dermapières. 

Fabricius, dans son système d’entomologie, qui fut pu- 
blié en 1756, désigna le même ordre sous la dénomination 
d’ulonates (ulonata), et le caractérisa de la manière sui- 
vante : mâchoire recouverte d’une galette ( galea) obtuse. 
Olivier ( Encycl. méth., Insectes, iom. x ), qui, dans l’établis- 
sement des premières coupes. de sa méthode, donfia la prio- 
rité aux caractères tirés des ailes , observa que celles de ces 
mêmes insectes sont pliées longitudinalement , et, d’après 
cette considération , nomma le même ordre, orthoptères , ailes 
droites. Je crois qu’il eût été plus juste de conserver la dé- 
nomination que Degéer lui avoit imposée. Le Réaumur sué- 
dois associoit les forficules aux insectes de cette coupe, et 
ce sentiment éloit très-bien fondé ; mais dans la méthode 
d'Olivier, ce genre termine les coléoptères et se trouve ainsi 
irès-éloigné des orthopières ; il est évident qu’il fait le pas- 
sage de l’un à l'autre, ce genre, après avoir formé une section 
{Latr., Gener. crust et insect.), ensuite une famille forficulaires 
(Latr.), labidoures ( Duméril ) , a fini par être le sujet d’un 
orûre particulier, que M. Kirby a nommé dermapières , et 
que M. Léach a adopté. 

Si les orthoptères ont, par la nature de leurs élyires, 
quelques rapports avec les hémiptères, ils s’en éloignent par 
bien d’autres, et notamment par celui de leur bouche, com- 
posée , ainsi.que celle des coléoptères , de deux lèvres, de 
deux mandibules, d'autant de mâchoires et de palpes. Ces 
insectes tiennent aussi, par quelques poinis , aux névrop- 
tères. Leur corps est généralement allongé , de consistance 
moins ferme que celui des coléoptères, et même souvent 
mou ou charau ; aussi quelques peuples d'Afrique, que les 


170 O RIT 


anciens nommèrent pour cette raison acridophages , y trou 
vent un aliment. Ces insectes sont, de tous ceux de nos 
collections, ceux qui sont les plus exposés à être dévorés par 
les dermestes, les anthrènes , les ptines et autres animaux des- 
tructeurs de la même classe. Leur tête ést grosse et verticale, 
et offre, dans le plus grand nombre , deux ou trois petits 
yeux lisses, mais doni la position varie. Les yeux ordinaires ou 
à réseau, sont grands etoccupent souventune grande partie des 
côtés de la tête. Dansla plupart,les antennes sont insérées entre 
les yeux, filiformes ou sétacées , simples et composées de 
pue articles, dont le nombre est plus ou moins considéra- 
le. Le labre est fixé au chaperon par une suture distincte, mo- 
bile, ioujours extérieur,demi-coriace, un peu voûté, presque 
demi-circulaire, et arrondi en devant; il s’avance surlesman- 
dibules. Les mandibules sont écailleuses, triangulaires, cour- 
tes, épaisses, avec le côté extérieur arqué, et l’intérieur armé 
de plusieurs dentelures inégales. M. Marcel de Serres, dans 
un Mémoire sur les organes de la mastication des orthopières , à ob- 
servé que les dentielures sont en rapport avec la manière de 
se nourrir de ces insectes, et leur trouve de l’änalogie avec 
les dents des mammifères. D'après cette idée, il distingue 
les dentelures \des mandibules des orthoptères en incisives, 
laniaires où canines , et molaires. Celles-ci sontles plus gran- 
des, et chaque mandibule n’en offre jamais qu’une, et qui 
est située à sa base ; son usage est de broyer les alimens déjà 
coupés par les dentelures précédentes. Ces trois sortes de 
dents n’existent pas toujours simultanément , et c’est par leur 
présence ou leur absence et leurs modifications de forme, 
qu'on peut reconnoître la nature des matières alimentaires 
de ces insectes. Ainsi les mantes et les empuses qui sont essen- 
tiellement carnassières , n’ont que des dents laniaires ; elles 
sont plus longues et plus aiguës que dans les autres orthop- 
ières, el recourbées à leur extrémité , en manière de te- 
nailles, à branches croisées. Les espèces uniquement her- 
bivores n’ont que des incisives et des molaires ; celles-ci sont 
plus larges que dans les omaivores. ie 
… Selon la natüre des végétaux servant de nourriture à cesin- 
sectes, les deux molaires sont plus ou moins concaves demême 
que les incisives sont plus ou moins aiguës. Les omnivores 
ont des laniaires et des molaires; mais les premières sont 
moins longues et moins recourbées, et les secondes sont plus 
petites et plus étroites. 11 nous a paru que les mandibules de 
ces insectes sontde grandeurinégale; lagauche est ordinaire- 
mentplus dentelée, «et le côtéinterne de la droite plus irrégu- 
Ber. Plusieurs coléoptères carnassiers présententun exem- 


ORT 174 
ple presque semblable. Là, comme ici, lorsque ces orga- 
nes sont croisés ou irès-rapprochés l’un de l’autre, leurs den- 
telures se joignent, ainsi que le font les dents des autres ani- 
maux. Les mâchoires des orthoptères ont une grande ressem- 
blance avec celles des coléoptères carnassiers ; leur portion 
supérieure est cornée, et forme une sorte de dent conique, 
grande et munie de deux ou trois dentelures ; le palpe interne 
des mâchoires des coléoptères est transformé en une pièce 
membraneuse , inarticulée, soit presque cylindrique , soit 
triangulaire et dilatée , mais qui, voûtée en dessous , recou- 
vre toujours l’extrémité de la mâchoire. Tel est sans doute le 
motif qui a déterminé Fabricius à nommer cette pièce galea , 
casque, expression censurée un peu à tort par Olivier, qui 
l’a rendue dans notre langue par le nom de galette, qu'on 
pourroit iout aussi bien blâmer. La languette est presque 
membraneuse , allongée , élargie et un peu arrondie à son 
extrémité ; elle est divisée en deux ou quatre lanières. Le 
menton est coriace , en forme de carré transversal , et un peu 
plus étroit au sommet. Une pièce charnue, longitudinale, ca- 
rénée en dessus, plus large à sa base, un peu resserrée avant 
son extrémité antérieure, arrondie et un peu échancrée en 
ce point, occupe le palais ou l’intérieur de la bouche, et 
forme une espèce de langue immobile. Les palpes sont au 
nombre de quatre , filiformes dans les uns , un peu plus gros 
au bout dans les autres; ils se terminent alors par un article 
ayant la figure d’un cône renversé , rempli intérieurement 
d'une substance irès-molle , vésiculeuse, susceptible de tu- 
méfaction et de contraction ,et paroissant en partie au dehors. 

Les palpes maxillairés sont composés de cinq articles, dont 
les deux premiers, en commençant par la base, sont irès- 
courts ; les labiaux n’en ont que trois. Olivier avoitsoupçonné 
que ces organes pourroient être, chez les insectes qui en sont 
pourvus , le siége de l’odorat. M. Marcel de Serres partage 
cette opinion, du moins quant aux orthoptères , et a publié 
à cet égard un mémoire très-intéressant par les faits analo- 
miques qu’il présente. 11 a vu deux nerfs, qu'il eroit pouvoir 
nommer olfactifs , parcourir l’intérieur des palpes , et se ré- 
pandre sur la membrane vésiculeuse qui termine leur dernier 
article. L'un est fourni par la cinquième paire qui part des 
faces inférieures du cerveau, et l'autre par la première paire 
des faces latérales et supérieures du premier ganglion situé 
dans la tête. Entre ces deux nerfs est, suivant le même ob- 
servateur, une trachée qui, avant que d'arriver à la membrane 
vésiculeuse , commence par: former une poche pneumatique; 
celte poche se développe entièrement lorsqu'elle à pénétré 


172 ORT 

dans l’intérieur du palpe; elle jette denombreusesramifications 
qui se répandent et se distribuent dans la cavité de cet or- 
gane. Cette opinion sur le siége de l’odorat , fût-elle bien 
fondée relativement aux orthoptères, il resteroit encore à dé- 
couvrir quel est le foyer des mêmes sensations, soit dans 
d’autres insectes dont les palpes sont très-petits ou d’une 
forme’irès-différente , soit dans ceux qui sont privés de ces 
parties. J’ai de la peine à croire que la nature n’ait pas éta- 
bli à cet égard un système unique et général. Des expérien- 
ces auroient pu fortifier ce sentiment , et M. Marcel de Serres 
n’en cite aucune. Je ne dirai donc pas, avec Olivier, que ce 
fait est à peu près démaniré. SE 

Le tronc des orthoptères est composé, comme à l’ordi- 
naire , de trois segmens , dont l’antérieur est le plus souvent 
beaucoup plus grand, le seul qui soit découvert, ainsi que 
celui des coléoptères, appelé de même corselet, et prolongé, 
dans la plupart, à son bord postérieur , en manière d’angle 
ou de pointe : ce prolongement , quelquefois très-étendu , 
remplace l’écusson. La forme de ce segment est très:variée, 
et remarquable dans plusieurs par une arête dorsale , qui s’é- 
lève même dans quelques-uns en manière de crête. Il donne 
naissance aux deux pattes antérieures ; les deux autres seg- 
mens sont très-courts , le plus souvent réunis, et portent les 
autres pattes, ainsi que les élytres et les aïles. 

Les quatre pattes postérieures sont plus écartées entre 
elles, à leur origine , ou plus rapprochées des côtés de lar- 
rière-poitrine, que dans les coléoptères. Cette partie infé- 
rieure du corps comparée à la même de ces derniers, présente 
aussi quelques différences , et son union avec le corselet est 
généralement plus intime ou plus fixe. Les élÿtres, dans le 
plus grand nombre , sont coriaces, mimees , flexibles , demi- 
transparentes, vues à la lumière, et chargées de nervures : ce 
sont en quelque sorte des ailes de névroptères renforcées et 
colorées ; leur extrémité postérieure est plus mince ét plus 
diaphane dans plusieurs. Élles ne sont pas toujours horizon- 
tales avec la suture droite, ainsi qu’on le remarque dans les 
coléoptères ; mais elles s’inclinent dans beaucoup, en ma- 
nière de toit écrasé, et lorsqu'elles sont couchées horizonta- 
lement sur le corps, leurs bords internes se croisént très-sou- 
vent. Les ailes sont bien plus larges que les élÿtres, membra- 
reuses , très-réticulées , et plissées longitudinalement en ma- 
nière d’éventail, ou quelquefois simplement doublées. Celles 
des forficules. sont pliées transversalement , ainsi que celles 
des coléoptères, avec une partie plissée en rayons ou en fa- 
çon d’éventail. Quelques femelles et même quelquefois les: 
deux sexes sont privés de ces trganes. Quelquefois encore 


ORT 193 


les élyires des mâles sont très-courtes ou rudimentaires. Les 
ailes de plusieurs offrent souvent une teinte agréable , soit 
rouge ou bleue, soit jaunâtre ou verdâtre ; leur bord exté- 
rieur , lorsqu'elles ne sont pas entièrement recouvertes par 
les élytres , est plus épais, et d’une consistance presque ana- 
logue à celle de ces dernières parties. Dans plusieurs mâles, 
une portion du bord interne de leurs élytres ressemble à du 
talc ou du parchemin, et présente de grosses nervures irrégu- 
lières. Le frottement réciproque de ces parties produit une 
stridulation monotone , enlrecoupée , qu'on à nommée chant, 
ainsi que celle qui, dans d’autres espèces du même ordre, 
est excitée par les cuisses postérieures agissant en manière 
d’archet sur les élytres. L’abdomen est sessile , allongé, tan- 
tôt ovale , tantôt cylindrique ou conique , et formé de huit à 
neuf anneaux extérieurs. On distingue aisément sur les côtés 
les stigmates ou lés bouches des trachées. Il est souvent ter- 
miné par deux ou quatre appendices saillans. Celui d’un grand 
nombre de femelles est pourvu d'une tarière plus ou moins 
longue , en forme de sabre , de coutelas ou de stylet, compo- 
sée de deux pièce: appliquées l’une contre l’autre, et qui 
leur sert à enfonce* leurs œufs dans la terre. Les pattes sont 
généralement plus robustes et plus longues que celles des 
autres insectes ; les deux dernières, dans les espèces qui sau- 
tent, ont les cnisses très-grandes , pourvues intérieurement 
de muscles très-puissans , diversement striées ou sculptées à 
leur surface extérieure , et formant avec la jambe, qui est 
aussi fort longue, un angle plus ou moins aigu; ces jambes, 
quelquefois même les autres, sont hérissées de piquans ou d’é- 
pines, disposées parséries longitudinales. Le nombre des arti- 
cles des tarses varie selon les genres; mais il y est constam- 
ment identique; cet ordre n’offre point, comme celui des co- 
léoptères , d'espèces hétéromères. Le dessous de ces articles 
est le plus souvent charnuougarni de pelotes membraneuses, 
le pénultième, au moins , est bifide, et le dernier se termine 
par deux forts crochets entre lesquels on observe fréquem- 
ment un petit corps charnu, ou une autre pelote. Les man- 
tes ei les empuses ont les deux pattes antérieures si longues, 
que pour pouvoir marcher elles sont obligées de les relever, 
en les rapprochant l’une de l’autre, ce qui leur a fait donner 
en Provence le nom de préga-diou, parce qu’en cette posi- 
tion elles semblent être en oraison. Cet allongement et leur 
forme tiennent à une habitude particulière que nous avons 
exposée à l’article mante. 
Les courtilières outaupes-grillons, qui creusentla terre, ont les 
attes antérieures très-dilatées, fort comprimées, vertieales ; 
eurs hanches sont très-comprimées; leurs jambes sont trian- 


174, OFRETE 


gulaires , fortement dentées en dessus ; et les deux premiers 
arücles de leurs tarses sont en forme de dents. Les tridactyles 
ont les jambes fort larges, velues , sans épines , et les pos- 
térieures terminées par cinq pièces , dont deux plus courtes , 
munies d’une petite dent, à leur extrémité ; ces pièces r rem- 
placeni le tarse. 
elles sont. les particularités les plus remarquables , tirées 
de la configuration extérieure des orthoptères. À Pintérieur , 
ces insectes présentent une manière d’être très-singulière : 
leur canal alimentaire est fort étendu , et laisse voir plusieurs 
renflemens que l’on a regardés comme autant d’estomacs. 
Voyez. ce que j'ai dit à ce sujet, au mot INSECTES. 

La plupartdes orthoptères ne se nourrissentque de substan- 
ces végétales , et ces matières étant moins propres à l’anima- 
lisation que les substances déjà animalisées, il s'ensuit que ces 
insectes mangent beaucoup plus, proportion gardée , que 
ceux des autres ordres, qui se nourrissent d'insectes , 
de charognes ou d’autres substances corrompues. Les orthop- 
tèressont herbivores, donc, detous les insectes ceux qui man- 
gent le plus , et leur voracité est extrême. Des champs, des 
pays entiers, sont dépouillés de leur verdure et en moins de 
deux ou trois jours, par ces nuées de criquels , qu’on appelle 
vulgairement saulerelles , qui s Ÿ abatient tout à coup, ei qui , 
après avoir désolé les campagnes, ne tardent pas à mourir 
de faim. Leur destruction même est un fléau non moins ter- 
rible que celui dontils sont la cause de leur vivant ; en se pu- 
tréfiant , ils remplissent l’air de miasmes putrides, qui font ÿ 
pour ainsi dire, succéder la peste à la famine. 

Les orthopières pullulent beaucoup ; leurs œufs, souvent 
très-nombreux , sont ordinairement grands et d’une forme 
allongée; mais il ne faut pas les confondre avec la capsule qui 
les renferme, ainsi qu’on l’avoit fait relativement aux blaites. 

La larve de ces insectes ne diffère de l’état parfait que par 
l'absence totale des ailes , et la nymphe ne se distingue de la 
larve que par la présence des moignons des ailes; elle est 
agile et se nourrit des mêmes substances. C’est vers la fin de 
l’été et en automne que ces insectes sont plus abondans dans 
nos climats; ce n’est guère aussi qu à celte époque qu "on les 
‘trouve en état parfait. 

Olivier, dans son exposition des genres de ses ordres , a, 
comme Degéer, pris ses caractères principaux de la forme 
des antennes et du nombre des articles des tarses : ni l’un, ni 
l’autre, n’ont fait d’ailleurs aucune division dans cet ordre: 
J'ai commencé le premier, en employant un plus grand 
nombre de considérations, à le couper en petits groupes ; et 
Von irouvera , à la Gn de ces articles, l'indication de ma mé- 


GR T 179 


thode actuelle. M. Duméril ( Zoo!. anel. divise cet ordre 
en quaire familles : les labidoures , les blatles, \es anomides , 
et les gryllaïdes. Elles correspondent aux genres : forficula, 
blatta , mantis et gryllus de Linnæus. Nr 

Le cinquième volume des Mémoires de l'Académie impé- 
riale des sciences de St-Pétersbourg, imprimé en 1815,nous 
offre un travail général du célèbre Thunberg, sur Les insectes 
de cet ordre. À l'exemple de Linnæus, il les place avec les 
hémipières, mais il en fait une division particulière : les ma- 
cheliers ( maxillosa ), ou pourvus de mâchoires. o 

Les premières subdivisions sont établies sur la forme des 
antennes, et de la manière suivante. 


* Antennes terminées en bouton ( capitalæ. ) 
Le genre Gomphocerus. 
** Antennes filiformes. 
Les genres - Acridium , Gryllus, Pneumora. 
#*** ‘Antennes linéaires, déprimées. 
Les genres : Pymateus > Dictyophorus , Pamphegus. 
_**#* Antennes en forme d'épée, trigones. 
Le genre Truxalis. 
#4 *#btt Antennes sétacées, 


Les genres: Acheta , Conocephalus , Locusta, Pieropus, Phil- 
&phora, Mantis, Mantispa, Gongylus, Phasma , Blaita. 


_ Les autres caractères employés par Thunberg, pour si- 
gnaler ces genres , sont tirés des différentes parties du corps, 
celles de la bouche et les tarses exceptés. Cette méthode : 
n’est ni savante ni naturelle. Son auteur, dont je respecte 
d’ailleurs les travaux, semble avoir voulu se reporter autemps 
où vivoit Linnæus, son maître, l’imiter servilement, et ne 
tenir presque aucun compte de ce qui avoit élé fait depuis 
dans cette partie de la science : il ne voit que lui et Fabri- 
cius, et presque tous les autres travaux lui sont étrangers. 
Ce savant nous fait d’ailleurs connoître plusieurs espèces 
jusqu'alors inédites. | 
Suivant la méthode que j'ai AA dans le troisième vo- 
lume du Règne animal, par M. Cuvier, et que je suis ici, 
je divise l’ordre des orthoptères en deux grandes familles. 
Daks la première, celle des COUREURS, cursoria , tous les 
pieds sont uniquement propres à la course ; Les élytres et les 
ailes sont toujours horizontales. Dans la seconde, celle des 


176 ORT 

SAUTEURS , sallatoria | les pieds postérieurs sont propres 
pour le saut; les élytres et les ailes sont le plus souvent en 
toit ; les mâles sont chanteurs ou produisent une stridulation. 
La première famille est composée des tribus suivantes : for- 
Jiculaires , blaltaires , spectres et mantides ; la seconde en con- 
tient trois: les gryllones, les acridiens et les locustaires. V, ces 
mots. | 

… ORTHOPYXIS, Ortñopyxis. Genre établi aux dépens des 
MNiEs de Linnæus, par Palisot de Beauvois. L'ARRHÉNO»- 
TÈRE de Ventenat doit lui être réuni. Il se rapproche des 
BARTRAMIES. [là une urne droite, dépourvue de toute subs- 
tance charnue intérieure, à ouverture non oblique, et àtube 
toujours droit. (B.) 

ORTHOSE. Nom proposé par M. Haüy pour désigner 
le FELDSPATH. (LN.) 

ORTHOSIE , Orthosia, Ochsenheimer. Nouveau genre 
de lépidoptères, formé de plusieurs espèces de NocTUELLES, 
V.. ce mot. (DEsM.) ÿ 

ORTHOSTACHYS. Genre établi par R. Brown, mais 

ui ne diffère pas assez des HÉLIOTROPES pour en être séparé. 

ORTHOSTEMON, Orthostemon. Plante de la Nouvelle- 
Hollande, qui, selon KR. Brown, constitue seule un genre ia- 
termédiaire entre les CANSCORES et les ERYTRÉESs. Ses carac- 
tères sont : calice tubuleux à quatre dents; corolle à limbe 
court, divisé en quatre parties; cinq étamines égales , sail- 
lantes , à anthères s’ouvrant {ongitudinalement et se con= 
tournant après la fécondation ; un ovaire surmonté de deux 
styles à stigmate globuleux. (8.) | 

ORTHOTRIC, Orthotricum. Genre établi parmi les 
mousses , aux dépens du BrY, par Hedwig. 

Ses caractères consistent en une urne droite, ovale, à tube 
court, droit, quelquefois un peu plus long que l’urné ; un 
opercule conique aigu; un péristome double à huit à seize 
denislancéolées; à huit à seize cils soyeux; point deperichéte. 

Ce genre renferme plus de vingt espèces, parmi lesquelles 
la plus commune est le BRY STRIÉ , qu’on trouve sur le tronc 
des arbres. (B.) 

ORTHRAGUS. Rafinesque-Smaliz établit sous ce nom 
un genre de poissons qui renferme la mele ou {étrodon mola 
de Linnæus. Avant lui, ce genre avoit été institué par Schüei- 
der, sous le nom d’ortogoriseus, et par Shaw, sous celui de 
cephalus. (DESM.) 

ORTIE, Urtica , Linn. ( monoëcte tétrandrie .) Genre de 
plantes de la famille des uwrticées, qui comprend des herbes 
indigènes et exotiques. à feuilles munies de stipules, et à 
fieurs unisexuelles dépourvues de corolle, communément 
réunies , mâles et femelles, sur le même individu, disposées 


ORT 77 
en grappe ou en chaton le long d’un réceptacle commun. 
Les fleurs mâles ont un calice formé de quatre folioles rondes 
et concaves; quatre étamines , dont les filets sont courbés 
avant la floraison, et les anthères à deux Îoges ; au centre 
de la fleur est une espèce de glande faite en forme de vase. 
Les fleurs femelles ont un calice à deux valves, un seul ovaire., 
point de style, un stigmate velu. Le fruit consiste en une se- 
meuce ordinairement recouverte par le calice. Dans quelques 
espèces, ce fruit est une baie. 

Les ordies se rapprochent beaucoup des PARIÉTAIRES et des 
Procris. Elles sont connues de tout le monde; il n’est per- 

sonne qui n’en ait été piqué. Non-seulement on évile de tou- 

cher ces plantes, mais on les méprise , et on les regarde en 
_ général comme de mauvaises herbes qui ne sont bonnes qu'à 
arracher. Cependant plusieurs espèces, surtout celles qui 
croissent auprès de nous, peuvent être appliquées à divers 
usages économiques. Ces orties si dédaignées , sont alimen- 
taires pour l’homme et les animaux; elles fournissent une 
. très-bonne litière à ceux-ci; et , travaillées comme le chan- 
vre, elles donnent un fil qui peut soutenir la comparaison 
avec celui qu’on retire de cette dernière plante. Ainsi, en 
 négligeant de les cultiver , ou de les recueillir au moins, nous 
nous monirons, pour ainsi dire, ingrats envers la nature, 
qui semble n’avoir fait croître abondamment ces herbes au- 
iour de nos habitations que pour nous inviter à en tirer parti... 
Leurs poils piquans nous rebutent; mais l’épine que porte la 
rose nous empêche-t-elle de la cueillir ? 

- Les botanistes comptent plus de cent espèces d’orties de 
tous les pays. On les partage ordinairement en deux sections, 
à raison de la disposition de leurs feuilles, qui sont opposées 
ou alternes. 

La plupartdes orlies sont garaies de poils très-fins, roides, 
articulés, pointus > qui, touchant ou pénétrant la peau, y 
causent aussitôt une inflammation et une chaleur vive , sem- 
blable à celle qu'on resseniiroit si la partie avoit été tou— 
chée par le feu. En examinant ces poils au mICrOSCOPE, on 
voit qu'ils sont autant de tuyaux excrétoires d'une humeur 
âcre et mordicante, renfermée dans une vessie qui est à la 
base de chacun d'eux. C’est cetie humeur qui cause la dou- 
leur qu’on éprouve. Dès que les orties ont été desséchées par 
Le soleil, elles ne piquent plus. 

Dans la première section , qui comprend les orties à feuilles 

opposées, on distingue : 

L'ORTIE DIVIQUE > OULA GRANDE ORTIE PIQUANTE, Ur- 
tca dioïca , Linn. , qui est vivace et qui vient partout, dans les 


XXIV. 1 2 


178 CRUE 


champs, dans les jardins , sur le bord des chemins et des fos- 
sés. Elle a une tige quadrangulaire, haute de deux ou trois 
pieds, divisée en rameaux opposés; des feuilles en cœur , 
dentées et aiguës, et des stipules très-petites. Ses fleurs, qui 
sont mâles sur un individu, ct femelles sur un autre, naissent 
en grappes axillaires, longues, pendantes, et souvent réunies 
deux à deux. 

Les cultivateurs peuvent tirer un parti irès- avai de 
cette plante. D'abord ses graines et ses feuilles hachées con- 
viennent beaucoup aux dindonneaux dans leur premier âge. 
Les jeunes pousses sont extrêmement du goût des vaches ; ; 
Phomme même, dans quelques pays , les mange cuiles en 
guise d’épinards ou dans les potages, ei les tiges fleuries peuvent 
être employées à leur faire de la litière, qui devient un ex- 
cellent famier. Plus tard, ces mêmes tiges donnent par le 
rouissage une filasse qui approche beaucoup de celle du chan- 
vre, et qu'on peut lui substituer dans les pauvres ménages. 
Ajoutez à cela qu'elles viennent dans les plus mauvais ter- 
rains, qu'elles se développent de très-bonne heure au prin- 
temps , et qu'on peut les couper trois ou quatre fois par an 
sans inconvénient, 

. L'ORTIE BRULANTYE , Urtica urens, Linn., plante annuelle, 
commune partout, dans les lieux cultivés, le long des murs, 
dans les décombres , etc. Elle s'élève moins que la précé- 
dente, a des feuilles plus profondément dentées et à dents 
moins larges; ces feuilles sont ovales-lancéolées, plus ou 
moins arrondies au sommet, et supportées par des pétioles 
à peu près aussi longs qu "elles. Les fleurs sont mâles et fe- 
melles sur le même pied, et disposées en grappes épaisses et 
presque sessiles. Ses feuilles hachées se donnent plus sou- 
vent aux dindonneaux que celles de l'espèce précédente. 

L'ORTIE PILULIFÈRE, Urtica pilulifera, Linn., vulgairement 
orlie romaine. Une racine fibreuse et jaunâtre qui périt chaque 

‘année ; une tige herbacée de couléur purpurine ; des feuilles 
en cœur, profondément dentées en scie, terminées en pointe 
aiguë, et ayant de longs pétioles ; les fleurs mâles et Les fe- 
melles sortant des aisselles des feuilles aux mêmes nœuds sur 
chaque côté de la tige; les mâles venant au-dessus des fe- 
melles , sur des pédoncules longs et minces en chatons fort 
serrés ; les femelles portées sur de plus courts pédoncules ; 
et rassemblées en têtes globulaires ; des semences lisses et 
luisantes imitant celles du lin : tels sont les caractères spéci- 
fiques de cette ortie, qui croît spontanément dans les pro- 
vinces méridionales de la France, et qui est garnie de ar 
piquans , comme les précédentes. 

L ORTIE À FEUILLES DE CHANVRE, Uriica cannabina, Linn. ; : 


originaire de Sibérie ou de Tartarie , à racine vivace, à tiges 
carrées, ayant quatre à cinq pieds de hauteur; à feuilles. 
oblongues profondément découpées et dentelées, et assez 
semblables à celles du chanvre; à fleurs axillaires, formant 
de longs chatons cylindriques , les femelles placées au haut 
des branches , les mâles plus bas. Toutes les parties de cette 
plante sont aussi munies de poils rares et piquans. On peut 
la cultiver avantageusement pour en obtenir de la filasse. 


L'OrTiE DE CEvLan, Urtica alienala , Mur. Cette espèce 
est toujours verte. Elle à les fleurs femelles mêlées avec les 
mâles. Elle paroît, dit Murray, tenir le milieu entre les orties 
et les pariétaires ; elle convient aux orties par ses fleurs mâ- 
les, aux pariétaires par ses fleurs femelles et ses fruits ; elle 
croît à l’île de Ceylan. Sa tige est très-basse, roide et cylin- 
drique. Ses rameaux sont diffus et pendans, ses feuilles 
ovales et très-entières, rudes, principalement sur les bords, 
et accompagnées de chaque côté de doubles stipules. On 
peut la regarder comme le type du genre BOEHMÈRE. 

Dans la section renfermant les orties à feuilles alternes, je 
ne citerai que les deux suivantes : 


L'ORTIE A FEUILLES BLANCHES, Ürüca nivea, très-belle 
espèce qui croît dans les Indes et à la Chine , remarquable 
par sa grandeur de trois à quatre pieds, par ses feuilles, dont 
la surface inférieure est d’un blanc de neige. Elle est très- 
propre à concourir, dans le Midi de la France, à l’orne- 
ment des jardins paysagers. J’ai vu de la filasse retirée de ses 
tiges, qui égaloit celle que fournit le chanvre. Une espèce fort 
voisine , si elle n’est pas la même , l'ORTIE TENACE, est, de 
temps immémorial, employée, à Ceylan, pour faire des 
cordes et des toiles à voiles, queles Anglais regardent comme 
supérieures, sous le rapport de la force et de la durée, à 
celles faites avec le chanvre de Russie. 


L'OnRtIE BACCIFÈRE, Urtica baccifera, Linn. Arbrisseau de 
V Amérique , dont toutes les parties sont recouvertes d’aiguil- 
lons; les feuilles grandes et arrondies , les fleurs réunies en 
grappes courtes et sessiles le long des tiges, et les fruits au- 
tant de baies échancrées à leur sommet. 

Quatorze espèces nouvelles de ce genre sont figurées dans 
le superbe ouvrage de MM. Humboldt, Bonpland et Kunth, 
sur les plantes de l'Amérique méridionale. (n.) 

ORTIE BLANCHE. 7. Lamier. (8) : 

ORTIE-CHANVRE. C'est le GALÉOPSIS TETRAHIT. (LN.) 

ORTIE-EPINEUSE. C’est la même plante. (LN.) 

ORTIE CORALLINE. C'est le MADRÉPORE MURIQUÉ. 

R | (8) 


86 ORT 


ORTIE A CRAPAUD. PV. ÉPrAIRE ANNUELLE et ÉPIAIRE. 
DES BOIS. (LN.) | 

ORTIE ERRANTE, C’est PORTIE DE MER. (8B.) 

ORTIE GRIMPANTE,. C’est la TRAGIE VOLUBLE. (LN.) 

ORTIE DE MER. On appelle de ce nom les méduses , 
les physalides, les velelles, et autres animaux de la classe des 
RapraiREs de Lamarck, qui, lorsqu'on les prend à la main, 
font éprouver une sensation brûlante, analogue à celle que 
produisent les orties. Par analogie, on appelle de même les 
actimies, qui ont quelques rapports avec les méduses, quoi- 
qu'elles n’occasionent pas lesmême effet. Poy. à l’article 
MTÉDUSE (B) 

ORTIE MORTE. On appelle vulgairement ainsi le La- 
MIER BLANC, parce qu'il ressemble à une ortie et ne pique 
cependant pas. (B.) | h | 

ORTIE MORTE BATARDE. C'est la MERCURIALE 
ANNUELLE. (LN.) ; 

ORTIE MORTE DES BOIS. C’est l’'ÉPrAIRE DES BOIS 
{ stachys sylvatica, Linn.). (EN.). 

ORTIE MORTE PUANTE. C'est la GALÉOPE DEs 
CHAMPS (B.) à 

ORTIE DES NEGRES. C'est la DALÉCHAMPE GRIM- 
PANTE ( D. ssundens , L.). (EN) 

ORTIE ROUGE. La GALÉOPE DES CHAMPS, porte ce 
nom aux environs d'Angers. (B.) 

ORTO. Vieux nom français de la PorRÉE. (IN)  , 

ORTOHULA. Autant que l’on en peut juger par une 
description incomplète donnée par Fernandez (Hist. anim. 
nov. Hisp. p. 6, cap. 16,) l’ortohula du Mexique est une des 
nombreuses variétés de Mouffettes si répandues depuis le Pa. 
raguay jusque dans le centre des Etats-Unis. (DES) 

ORTOLAN. Tous les oiseaux décrits sous ce nom dans 
l: première édition de ce Dictionnaire, sont dans celle-ci 
dispersés dans les deux genres BRUANT et PASSERINE. Ainsi 
donc l’on trouvera sous le premier de ces noms les ORTOLANS 
proprement dits, DU Car DE BONNE ESPÉRANCE, DE LA CHINE , | 
1:E2 LORRAINE ou de PASSAGE , PASSEREAU , DE ROSEAUX , A 
VENTRE JAUNE; et sous le second, les ORTOLANS dits de la CA- 
ROLINE ou AGRIPENNE, J ACOBIN , de la LOUISIANE, DE NEIGE, 
DE RIZ. 

L'ORTOLAN A COLLIER. W ,. PASSERINE DE ROSEAUX. 

L'ORTOLAN DES ANTILLES. V. ‘FOURTERELLE COCOTZIN, 
à Particle PIGEON. | 

L/ORTOLAN DE LA LOUISIANE, de Buffon, est la Passe- 
BINE AGRIPENNE, sous son plumage d'hiver. [V.) 


OR :T 18v 


ORTHORHYNCUS. Nom que M. Lacépède a donné, 
comme générique, aux OISEAUX-MOUCHES Ou COLIBRIS à 
bec droit. (v.) 

ORTO VIN. Nom allemand de la MANTIENNE ( V’iburnum 
lantana , Linn.). (LN.) g 

ORTYGIS. C’est, dans le Prodromus d Illiger, le nom gé- 


uérique des Cailles à trois dorgts. (V.) 


ORTYGODE. Dans l'analyse de mon Diahobice élé- 
mentaire , j'ai consacré ce nom au genre qui se compose 
des caulles à trois doigts, parce que j'ignorois alors que Bonna- 
ierre ( Encyclapédie méthodique ) avoit appliqué aux mêmes 
oiseaux celui de {urnix , que je m’empresse d' adopter , pour 
ne pas multiplier inutilement les dénominations génériques. 
PF. TurnNIx. (v.) 

ORTYGOMETRA. Nom grec du RALE DE GENET. (v.) 

ORTYON. C’esi, en grecmoderne, le nom de Ha CxiLLE. 

ORTYX. Nom grec de la CAILLE. (v.) 

ORUBICA. Nom d'une espèce de VERVEINE ( Verbena. 
orubica , Linn. ). (LN.) 

ORUBU. 7. GALBINAZE URUBU. (V.) 

ORUK. Nom kalmouk de l'AMANDIER. (LN.) 

ORUSCO. C’est le FRAGON, en Espagne. (LN.) 

ORUSS. C'est le R1Z , Oryza sativa, L., chez les Dar- 
Fourains, peuples d'Afrique. (EN.) 

ORVALA. Nom donné autrefois à quelques espèces de 
SAUGES, et notamment à la SCLARÉE ou TOUTE-BONNE. Lin- 
næus s’en est servi pour désigner le genre papia de Micheli, 
qu’il avoit d’abord adopié, et que depuis il à réuni aux /&- 
miers. M. Decandolle a rétabli ce genre dans sa Florefrançaise, 
sous la considération que l’orifice de la corolle est bordé, de 
chaque côté , d’un appendice à trois lobes; que la lèvre infé- 
rieure est denielée au sommet; que les. anthères soniglabres. 

AN) 

ORVALE DES PRÈS. C'est la SAUGE DES PRÉS. (B.) 

ORVALÉ. Ce nom est cité par Clusius comme étant 
donné , à Malaga, au physalis somnifera. (LN.) 

ORVENY-FU. Nom de l'AUNÉE ( énula helenium ), en: 
Hongrie. (LN.) 

ORVERT. Voyez la section des oiseaux-mouches , au mot 
Coriset. (v.) 

ORVET ou ORVERT. Espèce D’ANGUIS. (B.) 

ORYC TÈRES eu FOUISSEURS. Nom donné, par 


102 ORT | 

M. Duméril ( Zoo!. anal. ), à une famille d'insectes ; de 
l’ordre des hyménoptères , et qu’il caractérise ainsi : abdo- 
men pédiculé ; lèvre inférieure de la longueur des mandi- 
bules; antennes non brisées , de quatorze à‘dix-sept articles. 

Elle comprend les genres : äiphie , larre, pompile | sphege. 
Voyez FOUISSEURS. (L.) 

ORYCTERIENS ou TATOUS. Famille de mammi- 
fères édentés , que nous avons établie dans notre Classif. des 
mammifères , insérée dans le vingt-quairième volume de la 
première édition de cet ouvrage. 

La tête allongée ; la bouche assez ouverte et non en tube, 
comme celle des fournfiliers ; des mâchelières seulement, à 
couronne plate ; la peau ou couverte de boucliers osseux , 
ou épaisse , et revêtue de poils rares ; les oreilles longues ; 
les ongles propres à fouiller la terre , etc. : tels sont les 
caractères de cette famille, qui ne comprend que les deux 
seuls genres T'ATOU et ORYCTÉROPE. W. ces mots. (DESM.) 

ORYCTEROPE, Orycteropus , Geoffr., Lacép., Cuv., 
Tllig.; Myrmecophaga, Pallas. Genre de mammifères de l’ordre 
des édentés et de la tribu de ces animaux, qui ont le muséau 
pointu, etla bouche garnie de dents molaires. 

C’est particulièrement des tatous qu'ils se rapprochent ; 
mais ils en diffèrent notablement par leur corps non cuirassé , 
par la structure de leurs dents molaires, la longueur de leur 
langue, etc. On ne sauroit non plus les confondre avec les 
fourmiliers qui ont la bouche iotalement dépourvue de dents, 
les ongles tranchans, etc. | 

Les molaires, au nombre de cinq ou six, à chaque côté 
de l’une et l’autre mâchoire, sont d’une nature toute parti- 
culière. Elles sont cylindriques et à couronne plate; leur subs- 
stance se compose d’une infinité de petits tuhes accolés les 
uns aux autres, comme ceux qu'on remarque dans l’inté- 
rieur des tiges de jonc. Leur langue est. extensible; la tête est 
aïlongée ; les oreilles sont longues et pointues ; la queue est 
assez longue et térétile ; le corps couvert d’une peau épaisse 
garsemée de poils rares ; les parties de la génération sont à 
quelque distance de l’arius; les pieds de devant sont à quatre 
doigts , et les poslérieurs à’cinq, tous armés d’onglespiats, 
proprés à fouir. (DESM). | 


Espèce unique. — ORYCTÈROPE DU Car, Orycteropuscapensis, 
Geoffr. ; Cuv., Ilig. — Myrmecophaga capensis , Pallas. — 
Coco DE TERRE, Buffon. Supp. tom. 6, pl. 3x. Voy. pl. M. 
36 de ce Dictionnaire, 7 ©": 

“Au premier aspect, cet animal présente quelque ressem- 
blance avec le cochon; ilen a la physionomie; sa tête est 


ee 
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]Meuruer A. 1 Perron 77 
1. Os nor d' Amerique. 2. Cult , proprement at à 
3. Orycler'ope dt Cap. 
t / 


à tl 
RAA A 


4 


Of RTY 183 


‘également allongée, terminée par un boutoir, dans lequet 


sont les ouvertures des narines , et surmoniée par de longues 
oreilles ; ses yeux , assez grands, sont beaucoup plus prèsdes: 
oreilles que du museau ; la forme du corps ne s'éloigne pas 
beaucoup de celle du cochon ; mais le reste est bien différent ; 
la queue surpasse le tiers de la longueur de tout le corps ;. 
elle est fort grosse dès son origine , et va en diminuant jus- 
qu’à sonextrémité ; les jambes sont irès-grosses; 1l y à quaire 
doigts aux pieds de devant, et cinq à ceux de derrière , tous. 
armés d'ongles forts , longs et larges , arrondis à leur exiré- 
mité , ei un peu recourbés; ceux des pieds postérieurs sont les 
plus longs ; les poils de la tête, du corps et de la queue , sont 
très-courts, et tellement couchés ei appliqués sur la peau, 
qu'ils semblent y être collés; leur couleur est un gris sale; 
ils sont roussâtres aux flancs et au ventre ; ceux des jambes. 
sont iout-à-fait noirs. 

La taille de l’oryctérope est à peu près celle du fourmilier 
damanorr ; sa langue est fort longue , mince et plate, mais 
plus large que celle des fourmiliers ; elle a jusqu’à seize pouces 
de long, et elle est enduite d’une matière visqueuse ; l’ani- 
mal l’enfonce dans les fourmilières ,; et en reure les fourmis 
qui s’y attachent. Kolbe a décrit la manière dont ce quadru- 
pède s’y prend pour se procurer les insectes qui composent 
sa subsistance : « Lorsqu'il a faim , il va chercher une four-- 
milière; dès qu’il a fait cette bonne trouvaille, il regarde 
iout autour de lui, pour voir si tout est tranquille, et s'il n’y 
a point de danger ; il ne mange jamais sans avoir pris cette 
précaution; alors il se couche, et plaçant son groin-toui près. 
de la fourmilière, il tire la langue tant qu’il peut ; Les fourmis. 
montent dessus en foule, et dès qu’elle en est bien couverte 
il la retire , et les gobe toutes; ce jeu recommence plusieurs. 
fois, et jusqu’à ce qu'il soit rassasié. » ( Description du Cap de- 
Bonne-Esperance , vol. 3, p. 43.) Il attaque aussi les retraites. 


_ souterraines des fermès, dont il brise les voûtes avec ses 


grands ongles ; il s’en sert aussi pour se creuser ua terrier ; ik: 
y travaille avec beaucoup de vivacité et de promptitude; et: 
s’il a seulemeni la tête et les pieds de devant dans laterre, ik 
s'y cramponne iellement, au rapport de Kolbe, que l’homme:- 
le plus robugte ne sauroit Pen arracher. 

Les voyageurs ne sont pas d'accord au sujet de fa chair 
de l’oryctèrope, comme aliment. Suivant Kolbe , les Euro- 
péens et les Hotientots vont souvent à la chasse des cochons 
de terre, qu'il est très-facile de tuer, car il ne faut que leur 
appliquer un léger coup. de bâton sur la tête ; 1l ajoute que 
c’est un gibier très-sain et de fort bon goût. Levaillant assure 
qu'il est très-difficile de se procurer de ces animaux, parce 


184 é | ON 


qu'ils ne sortent de leur terrier que pendant la nuit. « Les 
cochons de terre, continue Levaillant , passent parmi les Hot- 
tentois et les Colons pour un manger délicieux, auquel rien 
ne peut se comparer. Les Kaminouquois les nommentgoup; ils 
m'en avoient apporté un, et me tenoient le même langage. 
Je voulus en goûter quand on l’eut tué ; mais je lui trouvai 
un fumet si musqué , un goût de fourmi si détestable, qu'il 
me fallut rejeter le morceau que j'avois à la bouche. » 
( Second Voyage de Levaillant , tom. 2.) Enfin un troisième 
voyageur dans les mêmes contrées , Degrandpré, auteur mo- 
derne d'un Voyage dans la partie méridionale de l Afrique , parle 
du cochon de terre |, comme d’un animal très-commun dans la 
colonie du Cap de Bonne-Espérance , et dont on sale les 
quartiers de derrière , qui passent alors pour de bons jam- 
bons. (Tom.1r, pag. 103). Îlest difficile, quand on a goûté 
du amanoïr en Amérique , de s’altendre à un meilleur mets 
en mangeant un quadrupède qui ne se nourrit également et 
exclusivement que de fourmis. L’odeur de ces insectes peut 
paroître agréable aux Hottentots, qui les mangent eux-mêmes 
avec délices lorsqu'ils en rencontrent; mais je doute que cette 
saveur soit supportable pour un palais européen. (s). 

ORYCTES, Oryctes, Iliger. Genre d'insectes, de l’ordre 
des coléoptères , section des pentamères, famille des la- 
- mellicornes , tribu des scarabéïides , le même que celui 
auquel j'avois déjà conservé ( Préc. des caract. génér. des insect.) 
le nom de scarabée, ei que F'abricius a depuis désigné sous 
celui de geotrupe. 11 se compose de la première. division des 
scarabées d'Olivier. F4 

Quoique le scarabée nasicorne de Linnæus nous offre la 
physionomie générale et les caractères essentiels des grands 
scarabées exotiques , tels que lhercule , l’'actéon , etc!; 1l n’est 
pas moins constant qu'ilen diffère par ses mâchoires , plutôt 
coriaces que cornées à leur extrémité, dépourvues de dents 
et simplement velues. Il en est de même de celles des scara- 
bées silenus, rhinoceres , boas , tarandus, eic. : C’est à ces es- 
pèces que j'ai restreint le genre oryctès. Le côté extérieur 
de leurs mandibules n’est point d’ailleurs ‘sinué ou denté, 
ainsi que l’est celui de nos scarabées proprement dits: Les 
mâles ont toujours une corne recourbée sur la Hête, 
et le corselet tronqué ou creusé en devant. L'espèce la 
plus commune er Europe, l'O. nusicorne ; et que desrauteurs 
désignent sous le nomide moine; vit dans le tan à demi-pourri 
du chêne, et dans les couches des jardins:où ce tan-est em- 
| ployé. Après l’accouplement, qui‘alieu en juin oujuillet , 
la femelle s’y enfonce, afin d'y déposer ses œufs, Ils: sont 


OUR | 185 


oblonss , de la grosseur d’un grain de chènevis et d’un jaune 
clair. La larve éclôt au bout de cinq à six semaines ; elle est 
d’un jaune sale , mêlé de gris, avec la tête d’un rouge vif, 
parsemé de petits points. Par sa forme et son attitude , elle 
ressemble d’ailleurs à celle des autres scarabéïdes. On croit 
que ce n’est qu’au bout de quatre à cinq ans qu'elle parvient 
à toute sa grosseur , et qu'elle passe à l’état de nymphe. Elle 
se construit alors une coque ovale, allongée ettrès-lisse à l’in- 
térieur. La nymphe y demeure un temps plus ou moins long, 
constamment couchée sur le dos. Devenu insecte parfait, 
l'animal, pour donner le temps à ses parties de se raffermir, 
ne quitte sa retraite qu’au bout d'environ un mois. 
Swammerdam , Roësel, etc., nous ont donné, sur cette 
espèce, plusieurs observations anatomiques curieuses ; j'en ai 
exposé , à l’article INSECTES , les plus importantes, 
ORYCTÈS NASICORNE, orycles nasicornts ; scarabœus nasicornts, 
Linn. , Oliv. Il est long d'environ quinze lignes, d’un brun 
marron luisant, plus clair en dessous. Le mâle, pl. M, 5, 13, 
de cet ouvrage, à la tête armée d’une corne simple , relevée 
et recourbée ; le corselct un peu raboteux latéralement , 
coupé et lisse en devant , avec sa partie postérieure élevée 
et tridentée au milieu ; les élytres lisses , avec une sirie près 
. de la suture. Dans la femelle , la corne est très-petite, et le 
corselet est légèrement coupé antérieurement. (1.) 
ORYCTOGNOSIE. Synonyme de MINÉRALOGIE. 
Science qui s'occupe de la description des espèces miné- 
rales. La géognosie ou géologie fait connoître leurs gisemens. 
(LN.) 
ORYCTOGRAPHIE. C’est la science des FossiLes. 
Avant qu’on eût acquis une suffisante idée de toutes les 
parües de l'Histoire naturelle ; qu’on sût apprécier l'impor- 
tance des +apports qui existent entre elles , on a dû les étu- 
dier isolément. De là l’oryciographie , sur laquelle se sont 
exercés Langius , Bourget, Guettard, Knorr, Scheuchzer , 
Burtin, Schlotteim, etc. 
- Aujourd’hui , que lon est convaincu de la nécessité de 
comparer sans cesse cé qui fui avec ce qui est, celie science 
s’est fondue dans les différentes parties de la zoologie; ainsi, 
les mammalogistes, étudient les ossemens des quadrupèdes ; 
des ichtyologistes, les poissons; les conchyliologistes ,les co- 
quilles ; les botanistes, les plantes fossiles ; et les géologistes, 
rofitant de leurs observations, les coordonnent pour fixer 
HS époques relatives de la formation des différentes couches 
de la terre, etc., etc. À 
+ article que je traite en ce moment n’a donc plus lim- 


2 


186 OR UT 


portance qu’il auroit eue au milieu du dernier siècle , et je 
dois me borner à renvoyer aux mois FossiLE, GÉOLOGIE, 
PÉTRIFICATION , ANIMAUX PERDUS, elc., ceux qui désirent 
acquérir quelques notions des travaux généraux qui l'ont eu 
pour objet, et à un très-grand nombre d'articles particuliers, 
ceux qui voudront connoître les espèces fossiles dont les 
divers rédacteurs de ces articles ont eu soin de faire 
mention toutes les fois que cela leur a paru nécessaire. 


C'est faute d’avoir acquis , au préalable , la connois- 
sance des animaux vivans ; faute d’avoir étudié la géologie et 
la minéralogie sous le point dé vue convenable, que les 
oryctographes ont été si peu utiles aux progrès de la science 
qu'ils cultivoient. En effet, n’éiant guidés par aucun prin- 
cipe général , ils ont dû se contenter de décrire et de figurer 
ce qu'ils avoient sous les yeux : et combien de fois se sont-ils 
trompés ? Citerai-je l’homme pétrifié de Scheuchzer, qui 
s’est trouvé être une SALAMANDRE ? Voyez au mot ANTHRO- 
POLITHE. 


Il n’est pas probable qu’on publie à l'avenir Roryctogra- 
phie de tel ou tel pays , comme on l’a fait pour les environs 
de Bruxelles , les environs de Turin, etc. (8). 


ORYCTOLOGIE. Science qui traite de tous les mi- 


néraux et de tous les fossiles en général. (LN.) 


ORYGIE, Orygia. Genre de plantes établi par Forskaël, 
ei qui a été réuni aux T'ALINS. (8.) 


ORYSSUS, Oryssus , Latr. , Fab., Klüg. , Jurin., Olir. 
éxenre d'insectes , de l’ordre des hyménoptères , section des 
iérébrans , famille des porte-scies, tribu des urocérates, 
ayant pour caractères : abdomen sessile ; antennes fil- 
formes, courtes, insérées à la base extérieure des mandi- 
bules, de onze articles dans les mâles , de dix dans les fe- 
melles, et dont le neuvième allongé, etle dixième plus menu, 
ironqué ; mandibules cornées, courtes, sans dents ; quatre 
palpes ; les maxillaires beaucoup plus longs , presque séta- 
cés , de cinq articles ; les labiaux de trois , dont le dernier 
plus gros , ovalaire ; mâchoires terminées par un lobe mem- 
braneux et arrondi ; languette courte, membraneuse, entière 
et arrondie à son extrémité ; cellule radiale , unique et in- 
complète; cellules cubitales deux , dont la première recevant 
seule une nervure récurrente ; femelle ayant une tarière 
capillaire , irès-longue et roulée dans l’intérieur de labdo- 
men; ses tarses antérieurs à trois articles. 

ORYSSE est un mot grec qui signifie Je creuse. Ges insectes 
sont très-voisins des urocères, par la figure de plusieurs de 


À OUR Y ; 187 
leurs organes masticatoires, et'en ce qu'ils placent également 
leurs œufs dans les bois à la faveur d’une tarière en forme de 
filet. On ne les confondra donc pas avec les Zenthrédines, qui 
ont de l’affinité avec eux, mais dont les mandibules, la lèvre 
inférieure et la tarière sont faites autrement. Les orysses ont 
la tête arrondie, plus large que le corselet,comprimée, avec 
le front plan ; le corselet arrondi en devant , au lieu qw’il est 
-tronqué dans les urocères ; l'abdomen cylindrique, mais point 
terminé en pointe avancée, comme dans les précédens , ren- 
fermant dans les femelles une tarière fort longue , très- 
mince , capillaire, semblable à celle des cmips femelles, 
et se roulant sur elle-même. La tarière des uwrocères est sail- 
Jante et accompagnée d’un filet de chaque côté, qui, réunis, 
Jui forment une gaîne. 


L'ORISSE COURONNÉ , Oryssus coronatus, Fab., Coqueb., 
Tlust. icon, insect., dec. x. , tab. 5, fig. 7, À, B , le mâle; 
ibid. CG, la femelle , a de sept à huit lignes de longueur ; il 
est noir ; le dessus de quelques articles inférieurs des an- 
tennes et le tour des yeux sont blancs; le sommet de la tête 
est couronné de quelques pointes ; le corselet est raboteux, 
avec un point blanc devant les ailes , dans les femelles ; les 
ailes supérieures ont du noir près de leur extrémité ; l’abdo- 
men est d'un fauve terne , avec la base noire; l’anus a un 
point blanc dans quelques individus ; les pattes sont blan- 
ches , avec les cuisses noires. 


Scopoli avoit observé le premier cet insecte ; il l'appelle 
sphex abietina. Je V’ai trouvé aux environs de Brive-la-Gail- 
larde , auprintemps , dans un petit bois de charmes :il cou- 
roit avec vitesse sur leurs ironcs. Je n’ai pris pendant long- 
temps que des mâles , les femelles n’ayant paru que tard. 

L’Orvsse chauve-souris , de Fabricius , n’est qu’une variété 
produite par la différence des sexes. 

ORYSSE UNICOLOR , Oryssus unicolor. Lair. ( Encycl. méth.) 
De moitié plus petit que le précédent; tout noir, avec un 
peu de blanc sur une partie des antennes et des pattes. Aux 
environs de Paris. (L.) | 


. ORYTHIE , Oryéhia. Genre établi par Péron aux dépens 
des MÉDUSES. Ses caractères sont : corps orbiculaire, trans- 
parent , ayant un pédoncule , avec ou sans bras , sous l’om- 
brelle ; point de tentacules ; bouche unique , inférieure et 
centrale. 


Lamarck réunit à ce genre ceux que Péron a appelés FA- 
VONIE, ÉVAGORE et MÉÈLHITÉE; au moyen de quoi il est 
composé de sept espèces , figurées pl. 3 du Voyage de Péron 


188 | ONE 


et Lesueur. L'une d'elles l’avoit déjà été par Forskaël, pl. 33 
B de son Voyage en Arabie. (B.) 

ORYX. Le quadrupède que la plupart des écrivains de 
l'antiquité ont désigné par le nom grec oryx, ne sauroït être 
rapporté avec précision à aucune espèce d’'ANTILOPE, quoi- 
qu'il paroisse certain qu'il appartient à leur genre. Sonnini 
a cru le reconnoître dans l’antilope coësdoës ou condoma; mais 
il convient que tous les passages des livres anciens , oùil est 
question de l’oryx , ne s'appliquent pas également bien au 
condoma ; celui de Pline , par exemple, qui donne aux oryges 
un poil à contre-sens tourné vers la tête, ei dans le ventre 
des vessies pleines d’eau, qui sont d’une grande ressource 
pour les voleurs Gétules , au milieu des déserts arides et dé- 
nués d’eau. ( Hist. nat., kb. 8, cap. 53, «t1hb 10, cap. 73.) 

Quant à l’oryx à une seule corne, dont les mêmes auteurs 
ont fait mention , il doit être rangé au nombre des fables 
que les voyageurs de la Grèce ont souvent rapportées de 
leurs excursions en Afrique. PV. à ce sujet le mot LICORNE. 

D'un autre côté , oryx d’AÆlien paroît se rapporter par- 
faitement au pasan de Buffon. V. ANTILOPE ORYX. 

M. de Blainville a formé, sous ce nom , un sous-genre, 
lequel renferme, outre l’oryx d'AËlien , le Zeucoryx de Pallas, 
l’antilope bleue et Pantilope chevaline. V. ANTILOPE. (DESM.) 

ORYZA et ORYSON. Noms que les Grecs donnoient 
au Riz. Cette graminée, originaire de l'Inde, est mentionnée 
par Théophraste, Dioscoride et Pline. Il paroît que ses 
noms dérivent de ceux queles Arabes lui donnoient. Au reste, 
1} paroît que le riz étoit bien moins, ou à peine en usage en 
“urope , dans ces temps anciens. 

En Egypte, sa culture remonte au-delà des califes.. 
Beaucoup d’auieurs pensent que l’hordeum galaticum , de Co- 
Jumelle , n’est autre chose que le riz. V. Ruiz. 

Sous le nom d’oryza , on a décrit plusieurs graminées, 
entre autres , l’hordeum zeocriton , et les leersia (LN.) 

ORYZOPSIS, Oryzopsis.Genre de plantes de la iriandrie 
digynie , et de la famille des graminées, établi par Michaux 
dans sa Flore de l Amérique septentrionale. K offre pour carac- 
tères: une balle calicinale uniflore , et composée de deux 
valves presque égales, ovales, légèrement carinées et striées 
par des nervures; une balle florale de deuxvalves, entourées 
à leur base d’un anneau velu ; extérieure ovoïde , terminée 
par une barbe ; l’intérieure plus étroite et mutique; deux 
appendices linéaires ; trois étamines; un ovaire oblong , 
surmonté de deux styles velus. ; 

Ce genre, qui est figuré pl. 9 de l’ouvrage précité, ne ren- 
ferme qu’ane espèce. C’est une plante à chaume presque nu, 


OS 18q 


haute d'environ un pied; à feuilles roides, droites, même 
piquantes , et rudes au toucher ; à fleurs disposées en pani- 
cule peu garnie, qui se irouve sur les montagnes du Ca- 
nada, et qui a beaucoup, de l'aspect du r1z. (8.) 

ORZAGA et OSAGRA. Noms qui , sur les eôtes d'Es- 
pagne, désignentle POURPIERDEMER (atriplex halimus,Linn.). 


CN.) 
ORZEL. Nom polonais de FAIGLE. (v.) 
ORZESZKI. Nom polonais de la FiLiPENDULE , plante 
du genre spiræa. (LN.) 
ORZO. Nom italien de l'ORGE. (IN.) 

: OS, Os et ossa. Les corps vivans ont deux sortes de solides 
dans leur composition ; chez les arbres , c’est le bois et l’au- 
Lier, qui est plus tendre ; parmi les animaux, c’est l'os et la 
chair. De petites espèces d'animaux , de même que les plus 
foibles plantes , n’ont guère qu’une sorte de substance solide, 
parce que leur masse peu considérable , et leur mouvement 
organique peu rapide , ne nécessitent pas une grande résis- 
tance dans les points d'appui. Ainsi, les lichens , les champi- 
gnons, les mousses , et autres petites plantes, peuvent être 
considérés comme analogues , dans leur cellulosité, aux»ers, 
aux polypes , et à quelques insectes et mollusques pulpeux du 
règne animal ; en effet, ces êtres n’ont qu’une espèce d’or- 
ganes solides , et le genre de vitalité qui leur est propre se 
rapproche chez eux par des points communs de similitude. 

Dans les espèces d'antinaux plus composés , les solides 
charnus sont appuyés sur des corps plus durs et plus résis- 
tans. Les insecies ont extérieurement en forme de cuirasse 
et d’armure complète avec des cuissaris, des brassards, une 
enveloppe cornée qui remplace les os; les crustacés sont 
pourvus d'un têt osseux; les moilusques sont entourés , 
-pour la plupart, de coquilles crétacées; les poissons cartila- 
-gineux ont un squeletie à moitié ossifié, et enfin les autres 
poissons , les reptiles , les oiseaux, les cétacés et les quadrv- 
pèdes ontseuls an vrai squelette osseux interne d’une dureté 
assez considérable. ( W. l’article SQUELETTE. ) Celui-ci seul 
constitue Le véritable os, car la corne des insectes est d'une 
toute autre nature; le têt des crustacés est une eroûte de 
phosphate el de carbonate de chaux, qui tombe chaque an- 
née. La coquille des mollusques univalves, ou bivaives, ox 
multivalves, n’est qu'une simple transsudation feuilletée de 
carbonate calcaire , ou craie réunie par une matière gluti- 
neuse , et diversement colorée selon les espèces. 

Il n’y a point de véritable os dans les animaux privés de 
squelette articulé. L'os de la sèche n’est qu'une masse lamel- 
leuse de carbonate de chaux, et d’une substance gélaïneuse 


‘ 


+90 | OS 

qui en lie les diverses sauces ; sa manière de se former et 
de s’accroître diffère de celle des os des animaux à sang 
rouge ; c’estune sorte de coquille interne, formée par cou- 
ches superposées. Les branches desçcoraux, des Lhophytes, des 
cératophytes, s'accroissent par juxta-position. Les coques des 
oursins et des éloiles de mer semblent être produites par une 
sécrétion particulière ou transsudation des membranes mu- 
queuses de l’animal; ainsi, nul exemple de véritable ossifi- 
cation chez eux, comme dans les seuls animaux à sang rouge 
Voyez. CoQUILLES et MADRÉPORES. 

L’os est formé de deux substances distinctes, indépendam- 
ment du sang, de la moelle , des membranes, qu'il contient. 
L'une de ces matières est la gelée animale ou gélatine qui en 
fait la base et le premier rudiment ; l’autre est la substance 
terreuse, quiestune sorte de selcomposé d'acide phosphorique 
et de chaux. Aujourd’hui on extrait facilement la gélatine des 
os, en plongeant ceux-ci dans l’acide muriatique qui s'em- 
pare de la chaux ; l’acide phosphorique et le phosphate 
acide de chaux se dissolvent et se séparent au moyen de la- 
vages à grandes eaux; l’on obtient alors la gélatine pure et 
capable de servir d’aliment; tel est le procédé de M. Darcet. 

La matière gélatineuse est formée la première dans l’em- 
bryon, de sorte qu'à cette époque une simple organisation 
muqueuse et demi- cartilagineuse est la première trame de 
l'ossification , ou pour mieux dire lélément de l'os ; aussi, 

eut- on facilement couper les os d’un fœtus. À mesure 
que l'animal croît ou se nourrit, le sel terreux ou phosphate 
calcaire vient se déposer dans les mailles de cette gélatine, 
s’y arranger par fibres qui partent d’un oude plusieurs centres 
communs pour chaque os, et qui s'étendent peu à peu dans 
toutes ses dimensions. Les points d’ossification commencent 
surtout vers les iêtés ou les lieux d’articulation. Le phos- 
phate de chaux se dépose en fibres denses et serrées à la sur— 
face de l’os ; elles sont divergentes dans les os plats , et pa- 
rallèles dans les os longs. Ordinairement la nature organise 
plus promptement les os des parties qui doivent servir les pre- 
mières ; ainsi, dès la naissance, les os de l’oreille des ani- 
maux et de l’homme sont déjà parfaits , tandis que les auires : 
os sont encore dans un état cartilagineux. Ainsi, les têtes 
articulaires des os se durcissent avant les autres portions. La 
seule gélatine est vivante et organisée dans l'os , car le phos- 
phate calcaire est un sel de nature terreuse qui n’est pas ca- 
pable de recevoir la vie. 

Le tissu des os diffère dans les diverses classes ; il est fin dans 
l’homme, plus grossier dans les quadrupèdes , lâche et rude 
dans les cétacés, mince , ferme et élastique dans les oiseaux, 


OS tot 


homogène dans les reptiles. Les animaux marins ; comme les 
phoques , les célacés, les tortues, n’ont aucune cavité médul- 
laire dans leurs os, tandis que les cavités des os des oiseaux 
sont grandes, sans moelles; mais elles recèlent de Pair 
ce quiallége le poids de ces animaux destinés à fendre les airs. 


Plus lesanimaux vieillissent, plusleurs os acquièrent de so- 
lidité par l'abondance du phosphate calcaire qui s’y accumule 
sans cesse ; lorsqu'ils sont parvenus à ce point extrême de 
dureté et de rigidité , ils ne sont plus capables de s’accroître 
et des’étendre. Au contraire, ils deviennent cassans chezles 
vieillards, tandis qu'ils sont d’autant plus mous et plus carti- 
lagineux , que l’individu est plus jeune. Alors ils plient et cè- 
dent plus aisément ; de là vient qu'ils peuvent se déformer 
ou dévier, comme dans lerachitisme. Les poissons chondro. 
ptérygiens, les raies, squales , esturgeons , cycloptères, etc. , sem- 
blent ainsi toujours dans leur jeunesse, car leurs os sont tou- 
jours carlilagineux; aussi ces animaux prennent-ils de l’ac- 
croissement pendant presque toute leur vie. Plus l’ossification 
s'opère lentement dans un animal, plus l’accroissement et la 
vie seront longs, puisqu'il est nécessaire que les organes d’un 
individu devenus trop rigides , se détruisent et perdent la 
vie. Les phénomènes de la formation, de l’accroissement et 
de la mort du bois de cerf, représentent exactement ceux 
qui se passent dans le corps des animaux , car ce bois est un 
véritable os ; il en a toutes les qualités ; il vit et meurt de la 
même manière. 


Foutefoisles os du squelette intérieur possèdent une vie spé- 
ciale , et reçoivent des nerfs, comme des vaisseaux sanguins ; 
ils sont susceptibles, en plusieurs maladies , d’un état inflam- 
matoire ; dans leurs fractures , ils repoussent des bourgeons 
charnus , et une sorte de transsudation, pour souder, pour 
réparer les portions détruites, ou réunir les séparées ; ils 
sontrongés parfois de caries, comme les chairs par des ulcè- 
res ; il y a des nécroses ou portions d’os morts , et qui ont 
besoin d’être expulsées par l’art'ou la nature, à la suite des 
grandes fractures et comminutions d'os. 


On sait que la garance mêlée aux alimens , communique 
une couleur rouge aux os ; et par ce moyen, on a reconnu 
qu’ils prenoieni leur accroissement par couches ; il paroît que 
la membrane du périosie qui les entoure est pour eux ce que 
l'écorce est au bois, et qu’elle sécrète le phosphate calcaire. 

Les os ontaussi des maladies qui leur sont propres. Ainsi, 
l'ossification est lésée chez les rachitiques , et aussi à la suite 
de maladies vénériennes , produisant des tumeurs gom- 
meuses , des tophus , des nodosités. La gouite produit aussi 


2 OS 


des déformations aux articulations. Le phosphate calcaire 
peut être dévié , et causer des ankyloses. 


C’est communément la sécrétion urinaire qui débarrasse 
le superflu du phosphate calcaire des animaux; de là vient 
aussi qu'il se forme des concrétions rénales ou vésicales de 
ce sel. Ll'existe dans le lait, et l’on a pensé que l'allaitement 
éloit le moyen dont se sert la nature pour ie ce l’ossifica- 
tion des jeunes mammifères. 


Dans la vieillesse, les sutures des os se soudent ets’umissent 
comme dans les vertèbres, le coronal, ou l’os du front, Pocci- 
pital, etc. Ainsi, l’animal jeune a un plus grand nombre d’os 
que dans sa vieillesse. L'intérieur des os est communément 
spongieux , et remphi de moelle Voy. MOoELLE. 


Plusieurs parties tendineuses et cartilagineuses du corps 
peuvent recevoir du phosphate calcaire dans leur tissu , et 
s'ossifier dans la vicillesse de l'animal , comme la crosse de 
l'aorte, d’où vient le prétendu os du cœur. De même les 
tendons des pattes des oiseaux, et ceux des doigts chez les 
vieil! ards, s’ossifient; delà naissent les os surnuméraires nom- 
més sésamoïdes, à cause de leur forme analogue aux graines 
de sésame, D’autres parties ne s’ossifient pas compléte- 
ment, comme les cartilages des côtes et du larynx. V. le mot 
SQUELETTE, 

Nous traitons de la manière de préparer kes os pour l'usage 
des arts, à l’article de l'IVOIRE. (VIREY.) 

OS. Nom hollandais du bœuf. Celui du taureau est ster. 

(DESM.) 


OS-LE ONIS (gueule-de-lion). Non donné, par Cesalpin, 
à plusieurs espèces de MUFLIERS je cg majus, orontium 
arvense ; L.). (EN.) 


OS DE SÈCHE. P. au mot SÈcnE. (8.) : 
OS DE SÈCHES FOSSILES.Ontrouve, dans Etdines 


couches calcaires , et notamment dans celles du calcaire à 
‘cérithes , des pétrifications d’une forme assez bizarre. C’est 
une sorte d'éperon légèrement recourbé , assez ép 
court, et garni, de chaque côté, d'une sorte d’ aile, qui paroit 
n'être que le restant d'une partie plus considér4bleWM Cu - 
vier a trouvé entre ces corps et la partie des os de sèches qui 
se iérmine en crochet, une analogie assez complète pour ne 
-pas hésiter à les regarder comme provenant aussi de grandes 
sèches qui vivoient avec les coquillages pétrifiés , au milieu 
desquels on les-irouve. Il ne seroit resté de ces os de sèches, 
que la partie la plus épaisse et la plus résistante. (DESM.) : 


O SC 193 
OSAFRON. L'un des noms hébreux de F'Hvssore. . 
1 Line), 
OSANE. Nomspécifique , donné d’abord par Me 
froy à l’ANTI LOPE CHEVALINE , antilope equina. (DESM.). 

OSAT. Nom russe du CHARDON hémorroïdal. ( serratula 
arvensis ; Linn. ). (LN.) | | cb 

OSBECK, Oséeckia. Genre de plantes de l’octandrie mo- 
nogynie, et de la famille des mélastomées, dont les carac- 
tères sont : d’avoir un calice divisé en quatre parties, avec au- 
tant d’écailles intermédiaires ciliées , ou divisé simplement 
en cinq parties ; une corolle de quatre à cinq pétales ; huit 
à dix étamines à anthères terminées par une pointe longue, 
filiforme et recourbée ; un ovaire, supérieur ovale, couronné 
de soies roides , entre lesquelles s'élève un style à stigmate 
simple; une capsule ovoïde, hérissée, recouverte par le calice, 
divisée en quaire à cinq loges , s’ouvrant au sommet en autant 
de parties , et contenant un grand nombre de petites semences 
insérées sur un placenta adné à l'axe du fruit. Ce genre, fort 
voisin des QUADRETTES , renferme deux plantes vivaces, qui 
ont les tiges tétragones , les feuilles opposées, entières, et 
les fleurs termimales , sessiles, entourées de quatre bractées 
plus longues qu’elles. fi | 

L'un , l'OsBECk DE LA CHINE , a les feuilles sessiles et le 
calice gläbre ; l’autre , l'Ospecx DE CEYLAN, a les feuilles 
pétiolées et le calice hispide. (8.) | La 

OSBECK. Nom d’une espèce de SPARE. (DESM.) 

OSCABIORN. Nom islandais , d’où est, dérivé celui 
d’OscaBrio. Il doit son origine à la fable et à la supersti- 
tion. Selon Hannas Thorlevius , ilest composé de deux mots, 
biorn | oursin, et oskar ; génitif d’oosk, vœu ou souhait. L'a- 
nimal a été ainsi nommé , parce que , selon l’idée populaire, 
quiconque peut avaler une pierre qui est cachée dans son 
corps , obtient facilement l’accomplissement de tous ses 
souhaits. (DESM.) 

OSCABRION , Ghiton. Genre de testacés de la classe des 
MuLTIVALVES , qui offre pour caractères : une coquille ellip- 
tique , composée de plusieurs valves transverses, imbriquées 
“et réunies à leurs extrémités par un ligament. circulaire. 

Les oscabrions sont aux testacés ce que les Tarous sont aux 
quadrupèdes, et les CLOPORTES aux insectes, c’est-à-dire, 
qu'ils sont organisés de manière à pouvoir se mettre en boule 
en se repliant sur eux-mêmes. pe 

Les coquilles de ce genre, qui constitue aujourd’hui une 
classe intermédiaire entre les MorLusquEes et les CRUSTACÉS , 
classe que Blainville a appelée des POLYPLAXIPHORES, sont 
généralement ovales , composées par six, sept ou plus sou- 


{ 


XXIV. 13 


vent huit valves en recouvrement , ét attachées sur un figas 
ment un peu plus large qu’elles. La forme de ces valves varie 
selon les espèces ; mais la première est constamment la plus 
petite, et la dernière la plus grande. Les intermédiaires sont 
généralement plus larges que longues; toutes sont d’une subs- 
tance aussi voisine de la corne que du test des autres coquilles, 
et extrêmement solide. à 

Le ligament forme intérieurement deux saillies ou côtes 
rapprochées, presque parallèles, qui se réunissent avant d’at- 
temdre les extrémités. C’est à ces côtes qu'est attaché le corps 
de l'animal , qui est de même forme , mais un peu plus petit 
que son têt. Cet animal est aplati en dessous , et fait voir à 
sa pariie antérieure un trou rond , qui est la bouche , puis un 
espace ovale fort allongé , de couleur différente du fond, qui 
indique l’abdomen ; ensuite un autre trou , qui est l'anus. Les 
parties latérales du corps ne tiennent pas à la coquille. On 
peut voir, pl. 3 de l’ouvrage de Poli sur les testacés des mers 
des Deux-Siciles, une anatomie complète et parfaitement 
bien faite de cet animal. Il en résulte que ce n’est pas une Do- 
RIS, comme l’avoit cru Linnæus , mais qu’il appartient à un 
genre nouveau que ce savant italien a appelé LOPHYRE (1). 

Les oscabrions s’attachent aux rochers, aux vaisseaux et 
même fréquemment aux poissons et aux autres testacés. Ils 
peuvent changer de place à volonté, mais il ne paroît pas qu’ils 
usent souvent de cette faculté. Lorsqu'ils sont séparés par 
violence des corps sur lesquels ils étoient fixés , ils se replient 
sur eux-mêmes, se forment en boule, ne présentent plus à 
leur ennemi qu’une coquille invulnérable , à une petite partie 
latérale du ligament près , presque aussi impénétrable. 

J’ai observé sur les côtes de l'Amérique, que lorsque les 
oscabrions ont été ainsi séparés par violence des corps sur 
lesquels ils étoient fixés, ils sont long-temps à reprendre leur 
position naturelle. Les plus expéditifs ne se sont déroulés 
qu’au bout de deux jours ; et plusieurs, mais que je pouvois 
supposer avoir été blessés , sont restés sept à huit jours dans 
cet état. ; 

Lamarck a Ôté les oscabrions du nombre des coquillages, 
pour les placer parmi les mollusques nus. On ne peut se dissi- 
muler, en effet, que les valves, dans ce genre, sontenchässés 
dans un muscle qui forme réellement Le corps de l’animal , ce 
qui ne se voit dans aucun autre genre ; que le test de ces valves 
est d’une substance intermédiaire entre le calcaire et le gluten 
animal, comme il à été observé précédemment. … . 

On ne fait nulle part usage des oscabrions , qui se trouvent 
rarement en abondance dans le même lieu , mais.cependant 


Ti) Voyez OSCARE. ? 


on peut les manger. On enconnoît une quarantaine d'espèces , 

‘dont les plus connues ou les plus saillantes sont : | 
L'OscaBxiON À POINTE, qui a huit valvesstriées, et le corp 
épineux. Il se trouve dans les mers d'Asie. 

L OScABRION OURSINÉ, qui a huit valves onguiculées dans 
leur milieu, légèrement granuleuses en leurs bords, et le liga- 
ment couvert d épines obtuses, blanchâtres et articulées. Gn 
ignore son climat natal. IL est figuré pl. G 30. 

L'OsCABRION ÉCAILLEUX, qui a huit valves et Le corps écail- 
leux. Il se irouve dans la Méditerranée et dans les mers d’A- 
mérique. 

L'OscABRION PONCTUÉ, qui a huit valves unies, et le corps 
avec des points enfoncés. Îlse trouve dans toutesles mers. 

L'OscABRION ROUGE , qui a huit valves en arc, un peu 
striées , et le corps rouge. Îl se trouve dans la mer du Nord. 

L'OscABRION CENDRÉ', qui a huit valves unies, carinées, le 
corps rougeâtre , et le bord légèrement cilié. Il se trouve 
dans la mer du Nord. 

L'OsCABRION MAGELLANIQUE, qui a huit valves épaisses , 
convexes , d’un brun noir; des fascies noirâtres au milieu du 
dos, et des stries latérales jaunâtres. 

L’'OscABRION GÉANT, qui a huit valves épaisses, convexes , 
blanches , la première crénelée, la dernière dentée , et les 
intermédiaires émarginées. C’est la plus grande espèce du 

enre. Il se trouve au Cap de Bonne-Espérance. 

L'OSsCABRION CLOPORTE, qui-a huit valves convexes, 
noires, avec chacune une tache jaune dans son milieu. Il se 
trouve dans les mers d'Europe. Il est à peine plus gros que 
l'insecte dont il'porte Le nom. (8.) 

OSCANE, Oscana. Genre de testacés de la classe des 
UnIvALVES, qui offre pour caractères: une coquille univalve, 
ovale , coriace , presque transparente ,-sans spire. 

Ce nouveau genre, que j'ai découvert , se rapproche des 
Patelles, par la forme de sa coquille, et des OscABRIONS, par 
Ja forme de l’animal. Il ne contient qu'une espèce , dont le 
test est d’une nature analogue à celui des CRUSTACÉS , c’est- 
à-dire, qu'il est coriace , demi-transparent, de couleur 
pâle, de forme ovale-allongée , de la longueur d’une ligne 
et demie. | 

L'animal qui se trouve sous cette coquille est ovale , con- 
exe , avec un sillon sur son dos, d’où partent vingt-cinq à 
vinot-six côtes arrondies , courtes, obtuses, qui se prolongent 
au-delà de l'abdomen. En dessous, il est presque plat , et 
laisse voir très-distinctement sa bouche et son anus à égale 
distance des deux extrémités. L’intestin se manifeste par une 
ligne obscure , ayant un point brun à chacune de ses extré- 


$ 


196 O SC 


mités. Vers la région de Ia bouche, se montrent , de temps 
en temps, des tentacules rétractiles, au nombre de trois 
seulement de chaque côté. Il est probable que ces tentacules 
servent à le fixer. 

Cet animal est si délicat, qu’on ne peut le toucher sans le 
blesser , et le blesser sans détruire complétement son orga- 
nisation. Il est sorti en ma présence, du corps de plusieurs 
individus, une grande quantité de grains blancs qui, observés 
à la loupe , m'ont fait voir des petits , couverts de leur co- 
quille. Aïnsi il est vivipare. 

L'oscane se trouve sur les crevettes qui vivent dans la 
haute mer. Il est toujours solitaire et attaché sur le côté du 
corselet. Il est figuré pl. 27 de mon Hist. nat. des Coquilles , 
faisant suite au Buffon, édition de Deterville , et pl. G 30 
de ce Dictionnaire, 

On pourroit peut-être le placer dans la classe des vers, 
avec autant de fondement que dans celle des testacés. (8.) 

OSCILLAIRE, Oscillaria. Genre de plantes cryptogames, 
de la famille des CONFERYES , d’abord observé par Adanson, 
ensuite par Saussure ét autres , et en dernier lieu par Vau- 
cher. 

Ce genre présente pour caractères : des filets simples , cy- 
lindriques, cloisonnés , réunis par leur base, et floittans sur 
l’eau ou fixés sur les corps qui s’ytrouvent. Le genre ARTHRO- 
DIE de Rafinesque s’en rapproche beaucoup. 

Les espèces qui appartiennent à ce genre ont été confon- 
dues par les botanistes avec les CONFERVES et les TRÉMELLES. 
Elles en différent en ce qu’elles sont toujours simples, et 
qu’elles jouissent d’un mouvement oscillatoire qui semble les 
rapprocher des animaux. sue | 

Elles doivent donc , dans l’état actuel de la science , for- 
mer le premier genre de la série des végétaux, puisque ce 
genre a encore plus que les autres genres de la famille des 

conferves , des rapports d’animalité avec les polypes, der- 
nière famille des animaux. 

En effet, les oscillaires, que Vaucher appelle abusivement 
oscillatoires dans son excellent travail sur les conferves, res- 
semblent , lorsqu'elles sont en masses, à une pièce de velours 
vert. Les unes couvrent des espaces considérables dans les 
lieux humides ; les autres vivent dans l’eau , soit fixées sur des 
corps qui y sont contenus, soit flottantes à la surface. Leurs 
filets sont généralement très-courts , et toujours, dans leur 
vieillesse , engagés par leur base au milieu d’un corps mucila- 

_gineux ; semblable aux trémelles, mais qui n’est autre chose 
que les anciens filets privés de leurs bourgeons séminifères , 
qui se sont affaissés et pour ainsi dire feutrés. 


0 $C us 
Chacun de ces filets, examiné au microscope, présente un 
cylindre membraneux, transparent , quelquefois plus atténué 
à son sommet , et que Vaucher a mal à propos appelé la tête. 
Ce cylindre est, dans toute sa longueur, partagé par une im- 
mense quantité d’anneaux, et renferme une matière verte. 
_ Ce qui rend les oscillaires si. remarquables , c'est, comme 
on l’a déjà dit , la faculié de. se mouvoir dont jouit chacun 
des filets qui les composent. Ils oscillent continuellement de 
droïte à gauche et de gauche à droite , de manière que les 
‘angles sous lesquels ils se coupent varient sans cesse de gran- 
deur. Quelquefois un filet s’ayance parallèlement à un autre 
qu'il dépasse ; quelquefois certains filets vont dans un sens, 
tandis que d’autres vont dans un autre. Souvent une pariie 
des filets est stationnaire , tandis que l’autre se meut; et ces 
mouvemens ne s’exécutent pas seulement sur des plans hori- 
zontaux, mais dans tous les sens. Il n’y arien de si bizarre que 
la marche du même filet, et de si irrégulier que sa vitesse et 
son repos, sur lequel , quoi qu’en disent Adanson et Saus- 
sure , le froid et le chaud ne semblent pas influer, : 
Cependant il tend de préférence vers la lumière, ainsi que 
Saussure et Vaucher s’en sont assurés par plusieurs expérien- 
ces; maïs il ne se meut pas moins dans l'obscurité comme au 
soleil. | 
Vaucher à cherché à s’assurer s’il y avoit un mouvement 
dans les anneaux; mais il n’a pu y en apercevoir aucun. Ce- 
pendant on n'a pas moyen de concevoir Le mouvement oscil- 


latoire, autrement que par la dilatation et la contraction al- 
ternative du côté de ces anneaux. 


Ce mouvement presque perpétuel des oscillaires , mouve- 
ment qu’on a aussi observé quelquefois dans les trémelles. 
dans les conferves, surtout dans la conferve gelatiieuse( V. M 
moÿre sur les Conferves et les Byssus, par Bory-Saini-Vincent}; 
a paru à quelques naturalistes une preuve évidente de leur 
animalisalion ,, si on peut employer ce terme. Mais si l'on 
considère les mouvemens oscillatoires des étamines de beau- 
coup de plantes , et des feuilles de quelques-unes , telles que 
celles du SAINFOIN GIRANT ( V. ce mot, et ceux PLANTE et 
IRRITABILITÉ ), on sera déterminé à croire qu’il peut être 
purement mécanique. L’expliquer ne seroit pas facile dans 
l’état actuel de nos connoissances en physiologie végétale; 
mais on ne doit pas désespérer d'y parvenir un jour. On ne 
peut pas dire que cesoitun simplemouvementthermométrique, 
puisqu'elles sont également vibrantes au chaud et au froid , et 
que celles qui vivent dans l’eau sont aussi sensibles que celles 
qui habitent sur la terre , ainsi que l’ont constaté Adanson, 


298 | OS'C 


Saussure et Vaucher. Il suffit, au reste, de se mettre ici en 
garde contre l’enthousiasme de ces esprits ardens qui saisis- 
sent un fait ét le contournent au gré de leurs systèmes ou de 
leurs passions , sans s’embarrasser des circonsiances qui l’ac- 
compagnent. 

La reproduction des oscillaires rentre dans celle des con- 
ferves , des trémelles , des ulves et auires genres voisins , c’est- 
à-dire, qu’elle se fait comme celle des PoLypEs, par sépa- 
ration de partie ou dispersion de bourgeons séminiformes 
existans dans lintérieur de leurs filets. 

Vaucher a vu la matière verte d’une de leurs espèces, se 
partager dans le tubemême en plusieurs parties, qui sortoient 
successivement et donnoient naissance à de nouveaux pieds. 
Souvent des tubes conservent encore plusieurs de ces parties 
iong-temps après que les autres sont sorties. Dans quelques 
éspèces , le tube même se rompt aux points de séparation. 

Girod-Chantrans annonce que la reproduction d’une autre 
oscillaire , celle de la pl. 47 de son ouvrage sur les conferves , 
a lieu par la sortie , à travers son tube , d’une poussière gra- 
nulée qui se développe bientôt et produit de nouveaux pieds. 

L’accroissement des oscillaires se fait avec une grande ra- 
pidité, lorsque la saison est favorable ; aussi, elles dispa- 
roissent avec la plus grande facilité. Il est probable que leurs 
bourgeons peuvent se conserver long-temps en état de dessic- 
cation sans perdre leur faculté végétative; car celles qui vivent 
dans l’eau, et celles qui vivent dans les lieux humides sont 
exposées fréquemment à en éprouver la suspension. … 

Ainsi, ce genre prouve hien , comme celui de l’'Hvpro- 
DYCTION , que la’ plupart des espèces de la famille des con- 
fervoïdes n’ont pas de véritables semences, mais des bour- 
ns séminiformes qui se développent par simple extension 
> substance. Il paroît qu'il n’y a que le genre VAUCHERIE 
qui fournisse des anomalies à cet égard. 

Vaucher cite douze espèces d’oscillaires , dont les plus com- 
munes paroissent être : re 

L'OscILLAIRE PRINCIPALE , qui est formée par des filamens 
verts, en anneaux, dont le diamètre est cinq fois plus considé- 
rable que leur distance; son extrémité antérieure est effilée, la 
postérieure terminée par deux appendices. Elle flotte en gros 
flocons sur la surface des eaux. C’est la plus grande observée 
par Vaucher , et cependant elle n’a que quatre à cinq lignes 
de long , ét son diamètre n’est que la moitié de celui d’un 
cheveu. ‘re 

L'OscILLAIRE MAJBURE est verte ; son diamètre est cinq 
fois plus grand que la distance des anneaux; ses deux extré— 


mités sonteffilées. Elle se trouve dans les bains chauds d’Aix, 
elle à été découverte par Saussure , et observée par lui. Elle 
diffère peu de la précédente ; mais son habitation dans une 
eau de 33 à 37 degrés de chaleur , la rend très-remarquable. 
_ L’OsciczaiRe D'ADANSON est verte; ses filamens ont un 
diamètre égal à la distance de ses anneaux , et ses extrémités 
sont cffilées. Elle couvre les pierres , et souvent le sol des pe- 
tils ruisseaux et des fôntaines. C’est celle qui a été observée 
la première par Adanson. 

L’OSGILLAIRE PARIÉTINE est verte; ses filamens ont leur 
diamètre presque aussi large que la distance de ses anneaux ; 
son extrémité est terminée par un globule. Elle se trouve, en 
automne et en hiver, sur la terre, les pierres et le bois , et ÿ 
forme dés taches plus ou moins étendues : sesmouvemens sont 
peu sensibles. Elle se dessèche en été. 

L'OsciLLAIRE LISSE a les filanens noirâtres , à articulations 
snsensibles , et ses extrémités sont pointues. On la trouve 
principalement dans le bassin des fontaines, où elle forme 
des plaques minces d’une consistance assez semblable à celle 
du castor , ou mieux d’un chapeau nou collé. 

L'OSsciLrAIRE EN FOURREAU a ses filamens noirâtres , ren- 
fermés dans un fourreau membraneux ; et leurs extrémités 
sont libres et tronquéés. Ælle se trouve, dans les ternps hu- 
mides, sur la terré et les pierres ; dans le voisinage des mai- 
sons ; son fourreau formée dés lignes serpentantes , d’où sor- 
tent les filämens dont lé'mouvement est facile à observer. 
Cette espèce fait le passage de ce genre avec les TRÉMELLES. 
PV: ce mot et le mot Nosroc,. 

: C’est encore dans cé genre qu’il faut placer la matière verte 
dés physiciens , matière qui a donné lieu , il y a quelques an- 
nées ; a un grand nombre d’expériences.(V. aux mots MATIÈRE 
VERTE et CONFERVE. ) Priestley d’abord , ensuite Sennebier 
et Inghen-Houz, ont fait voir que cette matière naissoit spon- 
tanément dans les vases de verre pleins d’eau, qu'on tenoit 
pendant quelques jours exposés au soleil , et qu’elle fournis- 
soit constamment pendant le jour de l'oxygène ;, mais plus ou 
moins abondamment, selon que la saison étoit plus chaude et 
ja lumière plus vive. | 

Peer Inghen-Houz regardoient cette matière comme 
intermédiaire entre les végétaux et les animaux , comme un 
mucilage sui generis ; mais ra n’a pas hésité à la placer 
parmi les Conrerves. En effet, elle est composée évidem- 
ment, même d’après les descriptions de ces physiciens, de 
filamens simples, verts , remplis de grains disposés en forme 
de chapelets, qui s’écrasent aisément. Lorsqu on la touche, 
elle semble n'être qu'un mucilage, parce que ses filamens 


200 | O:S:G' ; 4 


sont si petits, et.si! nombreux , qu’ils paroissent ne former 
qu’une seule masse... : A Mic a 
, Ona beaucoup disserté sur la reproduciion de cette ma- 
üère ; on l’a fréquemment citée pour'appuyer le système des 
générations spontanées : mais il est de fait, et j’en.ai acquis 
personnellement la preuve , .qu’elle-zenaîft comme lés autres 
oscillaires , comme.les, conferves et.les,polypes, par bour- 
geons séminiformes ;!isi infiniment petit ,. que la plus forte 
lentille du microscope peut à peine.les.faire voir..Les bour+ 
geons flottent-toujours :abondamment dans toutes les.eaux, 
vestent plusieurs années désséchés sans inconvénient; ; peu- 
vent être emportés par des vems , et fournir partout des, élé- 
inens de reproduction. el re il ds PS 'édiois 

:ÂLest à regretier que Vaucher n’ait pas porté sur cette es- 
pèce, qu'il ne fait que citer, le.coup d'œil observateur dont il 
étoit doué ; -probablement que la petitesse de ses filets ne Jui à 
pas permis d'y trouvér des caractères propres à la distinguer 
des autres. (B.) :,5:,:, dot toalinomoledenien 
: OSCINE,:Oscinis; Latr., Fab., Fall; Tephritis, Scato- 
phaga, Fab. Genre d insectes de ordre des diptères ,. fa- 
mille des athéricères.; tribu des muscides, ayant pour carac- 
ières : :corps.êt pattes peu allongés;..balanciers. décou- 
verts ; ailes -grandés, couchées l’une sur. l'autre, ou peu écar- 
liées; trompe: membraneuse , bilabiée , rétractile,, portant 
deux palpes «presque filiformes-; tête presque irrangulaire,, 
plane en dessüs; avancée à la partie supérieure du front ; 
qui est nu ét mémbraneux ; «antennes en-palette comprimée 5 
beaucoup plus courtes que la tête:,-insérées, au ;sommet, du 
front, écartées ; avancées, un peu.inclinées , ‘de irois, articles : 
le second et le troisième presque.de la même longueur ; celui: 
cipresque ovoïde ou presque orbiculaire.,. arrondi au bout 
avec une soie simple sur le dos. nn Cavsirarols gi - 

Malgré les efforts de plusieurs naturalistes pour simplifier 
le genre muscade Linnæus eten faciliter l'étude, nous sommes 
encore loin d'avoir, sur cet objet ;un travail satisfaisant, et 
pose-espérer que les personnes qui connoissent et savent ap- 
précier les difficuliés, excuseront mes vacillations à cet égard. 
(PJ. Particle OscinE de l’Encyclop. méthod,) , 

Le genre oscine,est composé de petits insectes qui, par 
leur port et leur organisation générale , ont une grande affi- 
nité avec les mouches proprement dites. Leur corps est cepen- 
dant un peu plus allongé, et peu velu ; leur.tête est moins ar- 
rondie et plus avancée ; leurs cuillerons sont irès-petits, et 
leurs ailes sont en recouvrement le long de leurs bords in- 
ternes. Ces diptères ressemblent encore plus aux scatophages 
de Fabricius et aux {éfanacères de M. Duméril ; mais ils s’en 


RTC Dé 


éloignent par quelques caractères particuliers, et surtout à 
raison de leurs antennes. Lis se plaisent sur les arbres et sur les 
fleurs de divers végétaux. Les larves de quelques espèces sont 
très-nuisibles par les pertes qu'elles font essuyer à lagricul- 
ture; car elles attaquent les substances qui fournissent à nos 
premiers besoins , telles que les plantes céréales. Suivant Lin- 
næus , la mouche rit, que l’on place maintenant avec les os- 
cines , détruit, en Suède , le dixième du produit de l'orge , et 
le dommage qu’elle occasione. est évalué à 100,000 ducais 
d’or, MAUR a bn + LE NS 
I. Tout.le dessus de la tête. paroissant être de la méme consistance 
- el coriace (les Orrrres , Latr., première édit. de cetouvrage, 
et Hist. nat. des crust.'et des insectes). + | 
OSCINE ÉLÉGANTE , Oscints elegans; Scatophaga ruficeps P F'ab. 

Corps long de quatre lignes, noir, luisant, aveé des lignes 
longitudinales sur le corselet , et des bandes iransverses sur 
l'abdomen , cendrées ; yeux noirs, bordés de blanc ; six taches 
noires sur chaque aile ; pattes d’un brun roussâtre, avec quel- 
ques iparties plus obscures. Aux environs de Paris, au prin- 
temps ; sur le tronc des chênes. 

! OScINE NÉBULEUSE , Oscinis nebulosa ; Otites porcus, Lat., 
(Nouv. Dict. d'Hist, nat., tom. 24 , tabl. méthod.) ‘un peu 
plus petite que la précédente, cendrée , avec les pattes rous- 
sâtres et la côte des ailes variée de noirâtre ét de blanchâtre; 
extrémité antérièure et supérieure de la tête arrondie. Aux 
environs dé Paris. ” sr bete | NI 
11. Le sommet seul de la tête parvissant étre coriace ou écailleux , 
et.en forme de triangle. (Les Osanes, Latr. Hist. nat. des 


M 


crusl..et des insectes ). , 

OSCINERAYÉE, Oscinis Uneata, Fab. ; Musca saliatrix , Lann. : 
Musca lineata, Schellemb., Dipt. , tab. 4, fig. s. Corps long de 
deux lignes, presque entièrement jaunâtre ; corselet rayé de 
noir ; base supérieure des anneaux de l’abdomen noirâtre. 

Nota. Le dernier article des antennes est beaucoup plus 
grand que le précédent et presque orbiculaire , avec une soie 
menue et noirâtre. Cette espèce paroît donc s'éloigner des 
oscines et devoir être rapportée an genre chlorops de M. Mei- 
gen. Elle est très-commune aux environs de Paris, sur les 
fleurs , celles du buis particulièrement. 

L’oscine que Fabricius nomme pumilionis , est très-voisine 
de cette espèce. Elle est noire, avec la tête , l’écusson , et 
des lignes sur le corselet , jaunes. Sa larve est jaunâtre, avec 
la tête noire. Elle attaque, à ce qu’il paroît, Le seigle. 

OSsciNE STRIÉE, Oscinis strigula ; Tephritis strigule , Fab. ; 
Coqueb. [ust. icon, insect, dec. 3 , tab, 24, fig. 6 ; de la taille 


802 O S E + : 

de la précédente , mélangée de blanc jaunâtre et de noirâtre ; 
corselet noirâtre, rayé de jaunâire; dessus de l'abdomen noi- 
râtre , avec Le bord postérieur des anneaux blanchâtre ; soie 
des antennes épaisse et blanchâtre. Dans les bois , aux envi- 
rons de Paris. (L.) TRES 

OSEILLE, Acetosa ,Tourn.; Rumex , Linn. (hexandrie tri- 
gyrie.) On ne voit pas irop pourquoi Linnæus a réuni dans 
son genre RUMEx les oselles et les patiences de Tournefort , 
dont ce dernier botaniste avoit fait deux genres , lun sous le 
nom d'acelosa , qui comprenoit les oseilles ; l’autre sous celui 
de lapathum , qui renfermoïit les-patiences. Ges deux sortes de 
plantes ont, à la vérité , beaucoup de ressemblance appa- 
renle, et même des propriétés à peu près analogues; mais 
elles offrent des caractères qui semblent devoir les séparer. 
Les oseilles sont tantôt hermaphrodites , tantôt dioïques on 
monoïques, et les patiences ont toutes leurs fleurs herma- 
phrodites. Dans les premières , les segmens du calice ne sont 
jamais glanduleux, tandis qu'ils le sont dans beaucoup de pa- 
tiences. Les oseilles ont une saveur fortement acide, parce 
que le principe qui constitue l'acidité y est fortement déve- 
loppé ; quoique ce principe existe dans les patiences, il s’y 
trouve toujours plus ou moins masqué, soit par le mucilage , 
soit par le squelette nerveux du végétal. Ainsi, je crois devoir 
rétablir les deux genres de Tournefort. Je renvoie donc au 
mot PATIENCE, la description des espèces qui portent ce nom. 
Je ne fais mention dans cet article qne des_oseilles propre- 
ment dites. 

Elles composent un genre de la famille des polygonées à 
fleurs incomplètes , et qui a pour caractères : un calice à six 
divisions profondes, trois intérieures plus grandes et rappro- 
chées ; point de corolle ; six étamines , avec des filets capil- 
laires; un ovaire triangulaire, surmonté de trois styles à stig- 
mates découpés; et pour fruit une semence à trois côtés, 
contenue dans les folioles intérieures et persistantes du ca- 
lice , qui ont pris la même forme, 

Ce genre renferme dix espèces , dont deux seulement sont 
cultivées dans nos jardins comme plantes poiagères, ce sont: 

L'OSsEILLE ORDINAIRE, l'OSEILLE LONGUE ou l'OSEILLE DES 
PRÉS , Rumex acelosa, Linn., à racine fibreuse , longue , jau- 
pâtre, amère et acerbe; à tige cannelée , branchue, haute 
d’un pied et demi ou de deux pieds; à feuilles alternes, am- 
plexicaules, oblongues , pointues , en fer de flèche , avec des 
oreillettes renversées en arrière ; à fleurs dioïques et pen- 
dantes , terminales ou axillaires. : 

On trouve cette plante dans les prés et les forêts , et on la 
eullive dans les jardins pour Presge de la table : elle est vr- 


OSE 203 


vace ,et se multiplie de graines qu’on sème au printemps 
par sillôns ou à la volée. On en distingue plusieurs variétés, 
dont une est préférable; c’est l’oseille vierge, qui ne pousse 
point de tige et dont les feuilles sont très-larges. On la mul- 
tiplie par le déchirement des vieux pieds, en hiver. L’oseille 
demande une ierre meuble et bien préparée. On en fait ordi- 
nairement des bordures qui subsistent dix ou douze ans, si 
on a soin de regarnir les places vides. Il vaut mieux la re- 
nouveler tous les six ans. Quand on la cueille , il faut chaque 
fois en couper les feuilles très-près du collet de la racine. 
Pour en avoir l'hiver, on transplante , en novembre , avec 
leur motte , des pieds bien enracinés , et dès que les froids 
surviennent , on les couvre avec des paillassons. 

Cette plante réunit plusieurs propriétés, soit alimentaires, 
soit médicinales ou relatives aux arts. Ses feuilles cuites ont 
une saveur acide , agréable et saine; elles sont rafraîchis- 
santes ; mêlées avec Les viandes , elles en rendent la digestion 
plus facile. Dans le scorbut , l’oseille est très-précieuse, et 
on doit alors en nourrir les malades. On retire du suc d’o- 
seille un sel acide , analogue à la crème de tarire. Sa racine 
sèche donne à l’eau bouillante une belle couleur rouge, et on 
se sert de ses feuilles pour préparer à la teinture rouge le lin, 
le chanvre ei les toiles. Tous les bestiaux mangent l’oseille, 

Labillardière nous apprend que l’oseille, cultivée dans l’île 
de Chypre , perd sa saveur acide au bout de deux ans ; aussi 
faut-il , lorsqu'on en veut avoir, semer tous les ans de la 
graine tirée de France. 

La PETITE OSEILLE ou l'OSsEILLE SAUVAGE , Rumerx aceto- 
sella, Linn. Elle croît dans les lieux cultivés et sablonneux, a 
un goût acide et les mêmes propriétés que la précédente. Ses 
fleurs sont dioïques, etses feuilles lancéolées, en hallebarde, 
ou avec des oreilleites aiguës et recourbées. Elle offre plu- 
sieurs variétés. Sa tige n’a quelquefois que deux ou trois 
pouces , d’autres fois un pied ; eile est grêle, droite ou cou- 
chée, a les épis plus ou moins serrés, les feuilles plus ou 
moins larges. C’est la plus acide de toutes les oseilles. 

L'OSEILLE MULTIFIDE OU DES BREBIS, Rumex mulüifidus , 
Linn. , à fleurs dioïques , à feuilles et oreillettes hastées. Elle 
vient dans les bois sablonneux, fleurit en juin , etest mangée 
des brebis. : - 

L'OsEILLE DES ÂLPES, Rumex alpinus, Linn. , a les feuilles 
en cœur , obiuses , ridées , et de la grandeur de celles de la 
rhubarbe. Cette espèce a des fleurs polygames et monoïques. 
Les fleurs hermaphrodites sont stériles, et les fleurs mâles 
situées au-dessus des femelles.On la trouve sur les montagnes 
du Dauphiné et de Suisse. Sa racine est rampante. 


204 | OSI 


L'OSsEILLE TUBÉREUSE , Rumex tuberosus, Linn. Elle vient 
en lialie, a une racine charnue à iubercules , une tige droite 
et simple, des feuilles lancéolées en fer de flèche, à oreillettes 
ouvertes , et des fleurs dioïques. 


L'OsEILLE RONDE ou FRANCHE , Rumex scutatus, Linn. Sa 
racine est menue et rampante; ses tiges sont moins longues ; 
plus minces que celles de l’oseille des prés ; elle a des fleurs 
hérmaphrodites , et des feuilles en fer de flèche , arrondies en 
Cœur et amplexicaules. Elle est vivace , a Les mêmes propriétés 
que l’oseille des prés, el.est cultivée comme celle-ci dans quel- 
ques Jardins pour l’usage de la cuisine. Elle surabonde sur les 
rochers des montagnes du midi et du centre de la France. 

L'OSEILLE A FEUILLES DE COCULÉARIA , Rumex digynus , 
Linn. Elle diffère de la précédente en ce que sa fleur n’a que 
deaxpistils. Sa saveur est plus douce, Ses feuilles sont rondes, 
blanchâtres, etimitent celles du cochléaria: On la trouve dans 
Les montagnes du Bugey et dans les Alpes. Voyez le mot Pa- 
TIENCE. (D.) 

 OSEILLE DES BOIS DE LA GUYAN E. Voyez au 
mot BEGOXE. (8.) 
.OSEILLE DE BREBIS. On appelle ainsi l'OsEILLE 
MULTIFIDE. (B.) 
+ OSEILLE DE BUCHERON. L'OxaLiDE OSEILLE 
porte ce nom dans l'Est de la France. (8.) 

:. OSEILLE DE CERE. C'est, au Canada , le rhexia ali- 
phanus. Voyez au mot RHEXIE. (B.) | 

- OSEILLE DE GUINEE. On appelle ainsi, dans nos 
colonies , la KETMIE ACIDE. Elle varie en blanc et en rouge. 


(B.) 
OSEILLE DU MALABAR. Espèce de BEGONE(Begonia 
rmalabarica ) , nommée au Malabar {siera narinam-pulli. (LN.) 


:OSEILLE DE SAINT DOMINGUE. C’est l'OxALipE 
FRUTESCENTE. F. ce mot. (8.) 
OSEILLE A TROIS FEUILLES. 7. OxaLide. (8.) 
OSERAIE. Lieu planté de jeunes OSsiERs. (8.) 
OSEL. Nom russe de lV'ANE. Dans la même langue , 
lAnesse est appelée osliza. (DESM.) "RAC 
OSERDO. Un des noms de la LUZERNE. (8.}) 
OSERE. Nom russe de P'ESTURGEON. (8.) 
: O’SFOUR. 7. Qorrom. (LN\.) 
OSFRAGUE. C’est l'ORFRAYE. (5.) | 
OSFRAYE. C’est l'ancien nom de PORFRAYE. (s.) 
OSIER. Nom commun à plusieurs espèces d’arbustes da 


OSM 205 


genre des saules, dont les jennes rameaux sont très-flexibles 
et servent à plusieurs usages économiques. Voyez aux mots 
SAULE et OsyRis. {B.) 

OSIER BLEU. On appelle ainsi le SAULE A FEUILLES 
OPPOSÉES , salix helix, Linn., dans le Jura. Il ne faut pas 
le confondre avec l’osier violet , salix acutifolia, Willd., qui est 
originaire de la Sibérie. (8) 

OSIER FLEURI. C’est l'EPILOBE ANTONIN. (B.) 

OSIKA et OSICZYNA. Noms polonais et prussien du 
PEUPLIER NoïR ( populus nigra, L. ).(LN.) 

OSILIN. Nom donné, par Adanson, à une coquille du 
genre des Touries. C'est le trochus tessellatus de Gmelin. 

| (B.) 

OSINOWIECK.On donne ce nom, en Sibérie, aux 
champignons qui deviennent bleus lorsqu'on les entame. F. 
au mot BOLET. (B.) 

OSJIROI. Nom qu’on donne , au Japon , au Lis A FEUIL3 
LES EN CŒUR (Zum cordifolium, L.). (LN.) | 

OSKAMPIE, Oskampia. Genre établi par Moench, pour 
placer le GRÉMIL ORIENTAL. Îl n’a pas été adopté. (8.) 

OSMANTHE , Osmanthus. Nom donné, par Loureiro , 
à ungenre qu'il a formé avec l’OLIVIER À FLEURS ODORANTES. 
V'. aux mots OLIVIER et OLEA. (B.) | 

OSMAS. L'un des noms de l’Oxosma ( W. ce mot} chez 
les Grecs. (LN.) 

OSMERE , Osmerus. Genre de poissons établi par Artédi 
et rappelé par Lacépède , pour quelques espèces de SAL- 
MONES qui ont pour caractères : bouche à l'extrémité du 
museau; tête comprimée ; écailles facilement visibles ; deux 
nageoires dorsales, la seconde adipeuse et dénuée de rayons; 
la première plus éloignée de la tête que les venirales; plus 
de quatre rayons à la membrane des branchies, des dents 
fortes aux mâchoires. 

- Ce genre renferme six espèces, dont font partie l'OsMÈERE 
ÉPERLAN et l’'OSMÈRE SAURE, qu’on trouve dans la mer et 
les lacs d'Europe. (Voyez au mot EPERLAN), et l'OSMÈRE 
PUANT, que l’on appelle aussi #lanchet, salmo fœtens, Linn., 
que j'ai trouvé avoir douze rayons aux nageoires dorsales et 
anales. Il se trouve dans la mer de la Caroline, d'où je l'ai 
rapporté. On ne le mange point, à raison de sa mauvaise 
odeur. Il atteint plus d’un pied. (8). 

OSMIE , Osmia, Panz.; Apis, Linn., Kirby; Anthophora, 
Fab.; Trachusa, Jurin.; Hoplitis, Amblys, Klüg. Genre d’in- 
sectes, de l’ordre des hyménoptères, section des porte- 
aiguillons, famille des mellifères , tribu des apiaires, ayant 


206 OSM 


pour caracières : premicr article des tarses posiérieurs très- 
grand , comprimé, garni de duvet au cêté interne ; mâchoires 
et lèvre longues , formant , réunies, une fausse trompe {léchie 
en dessous ; languette longue et linéaire ; labre en carré long 
et perpendiculaire ; abdomen des femelles presque ovoïde, 
convexe en dessus, garni en dessous d’une brosse soyeuse et 
poliinifère ; mandibules très-fortes et triangulaires dans les 
individus du même sexe; quatre palpes, dont les maxillaires 
très-peiits, presque coniques, dé quatre articles ; les labiaux 
semblables à des soies écailleuses , à quatre articles, dont les 
deux premiers très-grands , et les deux du bout très-petits : le 
troisième inséré près de l'extrémité latérale et extérieure du 
second (antennes filiformes ou à peine plus grosses vers leur 
extrémité, presque coudées , plus courtes que le corselet, 
dans les femelles; une cellule radiale et allongée; deux cellules 
cubitales, dont la seconde reçoit les deux nervures récur- 
rentes ). 

Les osmies sont des apiaires solitaires, et auxquelles il faut 
rapporter celles que Réaumur à désignées sous le nom 
d'abeilles tapissières, et une partie de ses abeilles maçonnes. 
Elles ont une grande affinité avec celles qu’il appelle coupeuses 
de feuilles, ewavec celles qui forment le genre anthidie de Fa- 
bricius, ou les abeilles cardeuses de ma première distribution 
méthodique des apiaires. En un mot, ces insectes , dans un 
ordre naturel, font essentiellement partie de ce groupe d’a- 
piaires, qui se distinguent de toutes les autres par la longueur 
et la figure parallélogrammique de leur labre, et à raison de la 
brosse soyeuse qui couvre le dessous de l’abdomen de leurs 
femelles. Cette division se partage aujourd’hui en plusieurs 
genres ; mais celui d’osmie, que M. Kirby et moi avions déjà 
distingué comme section du genre apis de Linnæus , est le seul 
dont les palpes maxillaires aient quatre articles. 

Fabricius a confondu ces hyménoptères avec ses antho- 
phores ou nos mégachites; mais, outre que ces dernières apiaires 
n’ont que deux articles aux palpes maxillaires, leur abdomen 
est triangulaire et déprimé ; de sorte que l’animal peut rele- 
ver cetie partie, diriger en avant son aiguillon, ei piquer 
par-dessus son corps la main,imprudente qui l’a saisi. 

Le corps des osmies est généralement oblong, plus étroit 
dans les mâles que dans les femelles , velu ou pubescent , et 
pointillé. Leur tête est verticale, arrondie, épaisse, mais 
plus petite dans les mâles ; les yeux sont ovales ou elliptiques ; 
les petits yeux lisses sont rapprochés en triangle sur le vertex; 
les antennes sont insérées, entre les yeux, vers le milieu de 
la face antérieure, filiformes ou à peine et insensiblement 
plus grosses vers leur extrémité, coudées au second article; 


et leur longueur ne dépasse pas ordinairement celle de la 
tête et de la partie du corselet qui esi en avant des ailes ; 
celles des he de quelques espèces sont plus allongées et 
paroissènt comme noueuses ; le chaperon des individus du 
même sexe offre souvent une touffe de poils plus ciairs, 
blancs ou grisâires ; le labre est crustacé, tombe perpendi- 
culairement entre les mandibules, recouvre et garantit la 
fausse trompe; les mandibules sont cornées , grandes, avan- 
cées , triangulaires, raboteuses ou striées, et souvent pubes- 
centes en dessus, terminées par un fort crochet, croisées à 
cette extrémité, et plus ou moins dentées ou tranchantes au 
côté interne ; celles des mâles sont plus petites, plus étroites 
et moins dentées ; le corselet est presque globulaire, un peu 
plus long que large, et tronqué aux deux bouts ; l’abdomen 
a la forme d’un ovoïde tronqué et excavé en dessus, à sa base; 
il est convexe en dessus , plane en dessous, et plus ou moins 
courbé à son extrémité postérieure ; le ventre des femelles 
est tout garni en dessous de poils épais , soyeux, droits, mais 
inclinés en arrière , disposés par rangées transverses, eë 
composant une sorte de brosse que linsecte passe et repasse 
sur les étamines des fleurs, afin d'enlever ainsi leur pollen. 
Les mêmes individus ont, dans cette partie du corps, un 
aiguillon caché, fort et rétractile. L’abdomen des mâles est 
tantôt plus court et presque globuleux, tantôt plus allongé et 
courbé en dessous ; le dernier anneau, et quelquefois même 
précédent, ont des dentelures ou des sinuosités à leur bord 
postérieur, dont l'observation est irès-utile ou même né-— 
cessaire pour la distinction des espèces. Par les ailes, les 
osmies ressemblent aux megachiles, aux anthidies, aux da- 
sypodes , à plusieurs eucères et à quelques autres apiaires; 
aussi M. Jurine ne forme-t-il qu’un seul genre de ces insectes, 
celui de trachuse. Les mâles des osmies , comparés avec ceux 
des mégachiles, ne présentent pas, dans la forme de leurs 
pattes antérieures, ces différences remarquables que l’on 
observe , à cet égard, dans ce dernier genre. Je renvoie, 
pour d’autres détails, à mon article OsMie de l'Encyclopédie 
méthodique ; maïs je reproduirai ici ce que j'y ai dit des mœurs 
de ces insectes. 

Réaumur, Degéer, M. Spinola,, etc., ont recueilli quel- 
ques traits de l’histoire des osmies, que mes recherches 
ont, en partie, éclaircis ou constatés. Le premier, après nous 
avoir fait connoître les mœurs de cette espèce d’apiaire ma- 
çonne, que Fabricius place mal à propos avec les æy/ocopes 
ne.) parle de quelques autres espèces de la même 
famille et pareillement maçonnes. Le mortier que font celles- 
si n'est pas aussi bon que celui de la précédente; çe n’est 


205 0 S M 


qu’une terre fine , dont les grains sont liés ensemble par le 
moyen d’une liqueur. Il seroit inutile de donner à ce mortier 
lus de solidité, parce que ces insectes savent construire leurs 
cellules dans des lieux où elles ne sont pas exposées à' être 
détrempées par la pluie. Ils cherchent des pierres qui aient 
des cavités assez profondes et assez spacieuses pour servir 
d'habitation à une seule de leurs larves ; ils recouvrent de 
terre les parois de cette cavité, la remplissent en parte, et 
n’y laissent de vide que l’espace nécessaire pour contenir'les 
provisions destinées à la nourriture et à l’accroissement de 
la larve qui doit éclore de l’œnf déposé auprès d’ellé. Afin 
de raccourcir la durée de leurs travaux, ces osmies choisissent 
les cavités qui ne sont pas trop grandes , et dont les ouver- 
tures n’ont guère plus de diamètre que celui qu'il leur faut 
pour qu’elles puissent passer. Si les ouvertures ne sont point 
justes , elles les rétrécissent en attachant de la terre à leur 
bord intérieur, et laissant au milieu un trou bien circulaire 
et proportionné à la grosseur de leur corps. La pâtée que 
Réaumur tira de quelques-unes de ces cellules avoit la con- 
sistance de la bouillie. Le miel qui servoit à délayer la pous- 
sière des étamines dont cette bouillie étoit composée, avoit 
un goût fort agréable. Après avoir pourvu aux besoins de sa 
postérité, l’imsecte ferme l’entrée de la cellule avec de la 
terre préparée à cet effet. J’ai moi-même suivi quelquefois 
les travaux de cette espèce, que j'ai nommée çcoraue. Une 
autre espèce mentionnée encore par Réaumur, la &icorne, 
fait dans le vieux bois des ouvrages semblables à ceux que la 
précédente exécute dans la pierre. Ne redoutant point la 
présence de l’homme, et comme privée, elle nidifié dans les 
ortes , les châssis des fenêtres , lorsqu'elle ÿ trouvé des ca- 
vités propres à devenir le berceau de ses petits. L’individu 
observé par ce grand naturaliste , avoit profité d’un irou qui 
traversoit un des battans des portes de sa cuisine. Les mou- 
vemens des gens qui alloient et venoient continuellement ne 
l'épouvantoient point. Elle n'interrompoit point ses travaux, 
quoiqu’on s’arrêtât pour les voir. Que le battant fût ouvert 
ou fermé, elle ne continuoit pas moins son ouvrage, entrant 
dans son trou et en sortant plusieurs fois à chaque heure du 
jour : elle enduisit de terre les parois de cette cavité; et après 
ÿ avoir fait sa ponte , elle scella les deux bouts de Phabitation 
de ses petits avec la même matière. Réaumur ayaïñt attendu 
trois semaines, ou plus, avant de déranger l’intérieur du 


nid, le trouva vide. | 

Les femelles de ces deux osmies, et celles de quelques 
autres, nous offrent une singularité digne d'attention ; leur 
tête a ,'en avant, deux saillies , en forme de côrnes, qui 


O S M 209 


ne sont que des prolongemens « des côt a cette partie; une 
autre espèce (tricornis) en a même unë& de plus. L’intervalle 
qui les sépare est plus ou moins enfoncé, plus où moins 
étendu, et ordimairement uni et luisant; c’est une espèce 
d'auge; car on y trouve,souvent des parcelles de terre ou dé 
mortier. H est possible que ces cornes, par le mouvertent de 
la tête, puissent, sibesoin est, servir à agrandir les cavitég: 
où ces imsectes nidifient ; ét à en arrôndir les parois ou le 
centre. Les mandibules peuvent encore faire ce de 
truelles. : 

Degéer a exposé histoire de l’osmie Hleudtre. U remdréuie; 
plusieurs années de suite, dans les inégalités d’un mur bâti 
de grosses pierres de granite, des plaques ovales, relevées er 
bosse , et ayant la couleur de largile sèche. En les examinant 
de près, il s’aperçut qu’elles étoient composées dé terre ét 
de grains de sable mêlés ensemble , et formant une masse 
assez solide, mais qu'on les détachoit facilement avee LL 
pointe d’un couteau, et qu elles tomboïent én poussière; 
pour peu qu'on les touchât trop rudement. Cés massésisônt 
les nids de cette osmie ; nommée par Deépéer pelite abeitte 
maçonne bronzee. En avant ouvert une au mois de mai , il vit 
dans son imtérieur deux ou trois eellules , remplies chatune 
d’une coque ovale: de soie, d’un blanc sale , et qui renfer- 
moit un de ces insectes plein de vie , et qui n’eût pas tardé'à 
quitter sa loge. Ces nids avoient été construits l’année pré 
cédente. Le même observateur en trouva: un autre fait: de 
la même matière , dans'une couche épaisse d’argile , mêlée 
de chaux; dont on a coutume , dans le Pays , d'enduire les 
parois ce maisons de bois. Ce nid renfermoit , dans’une 
grande cavité intérieure, une larve sans pattes , d’un ‘blanc 
jaunâire , ayant le corps gros et court, la tête écailleuse ; 
arrondie et armée de deux petites dents , à extrémités brunes; 
le derrière de cette larve étoit gros , PRAERe TS et marqué dû 
petit trait brun et transversal. Deséer soupçonne que c'étoit 
l'ouverture de l'anus. La larve passa tout l'hiver sous cétte 
forme, et ne se transforma en nyÿmphe qu’au commence - 
ment du mois de juin de l’année suivanié.  : 

La nymphe étoit entièrement d’un blane de laît ; son ecbps 
étoit court, gros, dodu , avec l'abdomen un peu ‘eourbé en 
dessous. Le dessus dw corselet offroit quaire petites éminen- 
ces coniques. Les aritennes et les pattes étoient arrangées ré- 
gulièrement sous le dessous du corps , de même que dansla 
plupart des nymphes. Les fourreaux des ailes étoient placés 
sur les côtés , au-dessus des pattes intermédiaires . La trompe 
s'étendoit entre les pattes, jusqu’au bout du ventre , et sa 
pointe étoit un peusrejetée sur Le côté. Quatre pièces plus 


ART. A 


210 OSM 


courtes, formant une espèce d’étui, étoient placées à l’origine 
de cet organe. :. do y 

J'ai trouvé assez souvent les nids de cette osmie dans les 
terrains coupés à pic de Meudon, de Monimartre, aux en- 
virons de Paris, et j’en ai retiré l’insecte parfait. 

Une autre osmie, que je crois être celle que je nomme bico- 
lore, Æhoisit, pour faire son nid, des coquilles vides d’hélice, et 
en maçonne l’intérieur. C’est un fait qui m’avoit été commu- 
niqué par feu Daudin. . \ 

T'elles sont les particularités les plus intéressantes de lhis- 
toire des osmies maçonnes , généralement distinctes des au- 
tres ,-en.ce qu'elles sont fournies de poils plus nombreux, 
et ordinairement de couleur fauve , ou d’un roux ardent. 

J'ai surpris fréquemment l’osmie à ventre fauve , dans des 
trous, de vieux-arbres ; mais j'ignore de quelle manière ellé 
y construit l'habitation de sa postérité ; je. présume cependant 
qu’elle y emploie des morceaux de feuilles , ayant vu cetin- 
secte couper celles de l’alcée rose. a) 

: . Une espèce des plus curieuses, par la nature des matériaux 
dont.elle fait usage pour remplir les devoirs de la maternité, 
est celle que Réaumur à nommée abeille tapissière , ei qui est 
notre osmie du pavot. Cette espèce avoit échappé, jusqu'à moi, 


aux recherches des naturalistes antérieurs, et commeRéau- 


mur ne l’avoit point décrite, on né pouvoit lui assigner une 
place certaine. Olivier en avoit fait une andrène. Il auroit pu 
néanmoins présumer par analogie, qu'elle étoit très-woisine 
des akeilles coupeuses de feuilles ; et::surtout de celle; que‘l’on a 
désignée sous le nom de centuncularis.- Ayant enfin retrouvé 
cette-espèce dans les environs de Paris , et vérifié de imes pro: 
pres.yeux les belles, observations de,Réaumur, j'ai pubhé 
sur cet insecte un Mémoire particuher. | NÉE 
Il creuse d’abord dans la terre un..trou perpendiculaire , 
profond de quelques pouces , cylindrique à son entrée; plus 
évasé au fond, et.ressemblant à une espèce de bouteille. Des 
portions. en demi-ovale de pétales de:fleurs de coquelicot, 
que l'animal coupe et transporte avec ses mandibules, sont 
ensuite employées à tapisser les paroïs de cette cavité , et à 
prévenir l’éboulement. Pour faire entrer ces pièces, il les 
plie en deux, puis il les développe et les étend le plus uni- 
ment possible. La tapisserie déborde souvent de quelques li- 
gnes l’ouverture du trou, et forme tout autour un ruban 
couleur de feu , et qui avertit l'œil attentif de l’observateur. 
Cette tenture revêtant toute la surface intérieure du terrier , 
en prend naturellement la forme, et ressemble à une bou- 
teille dont l'extrémité inférieure de la panse est arrondie. 
On peut retirer le nid du trou, sans qu'il perde sa forme. 


OS M 2ii 
Après avoir mis au fond une pâtée composée de pollen et 
d’un peu de miel, l’insecte y pond un œuf, et ferme l’enirée 
de son nid, en refoulant l'extrémité supérieure de la tapisse- 
rie. Si le trou est assez profond , il élève un second nid au 
dessus du premier. Un peu de terre ferme et cache l’en- 
trée de l'habitation. Le nid , dans cet état, a la figure d’un 
dé à coudre et fermé. Si les fleurs de coquelicot sont rares, 
dans le local que l’osmie a choisi, ou si elle se trouve irop 
pressée , elle emploie, du moins en partie , es pétales des 
fleurs de navette. me 

Leur couleur étant très-différente de celle des fleurs de co- 
quelicot , il est évident que l’animal, dans cette circonstance, 
agit plus en vertu de son instinct que d’après l'impression 
que font sur sa vue les objets extérieurs. Cette espèce d’os- 
mie‘estirès-commufe aux environs de Paris, dans les champs 
et les terrains où abonde le coquelicot. Des larves de bou- 
cliers, de dermestes , s'introduisent quelquefois dans son nid, 
et détruisent ses espérances. Un fait remarquable , et qui dé- 
pose comme tant. d’autres en faveur de cette sage providence 
qui veille à la conservation des êtres , c’est que les nymphes 
de cet insecte n’éclosent qu’à l’époque de la floraison de 
cette plante. : 

Uné espèce de chêne du midi de la France et de l'Italie 
a souvent ses rameaux chargés de galles fongueuses, presque 
sphériques et couronnées de tubercules. Un cinips , autre in- 
secte de l’ordre des hyménoptères, y passe son enfance. A- 
t-il quitté sa demeure , l’osmie des galles s’en empare comme 
étant au premier occupant , et en fait le domicile de sa pos- 
térité. L’habitation primitive du cinips n'étant pas assez spa- 
cieuse, cette osmie l’agrandit considérablement et en polit 
l'intérieur. Le local préparé, elle y fait son nid, consistant 
en plusieurs petites cellules presque cylindriques, placées 
confusément , et dont chacune renferme un œuf. Le nombre 
de ces cellules estordinairement de douze à quinze ; quelque- 
fois, mäis rarement, il est porté à vingt-quatre. Des brins 
de feuilles de chêne , agglutinés au moyen d’une matière rési- 
neuse, en forment les parois intérieures C’est à M. Maxi- 
milien Spinola que nous sommes redevables de ces inté- 
ressantes observations. * 

Considérées relativement à leurs habitudes , les osmies 
nous présentent ainsi deux principaux modes d'industrie, ou 
plutôt d’instinct particulier ; les unes sont des maçonnes, 
les autres sont des coupeuses de feuilles ou de pétales. Il est 
nécessaire à celles-ci , ainsi qu'aux mégachiles , que la végé- 
tation soit bien développée , puisqu’elles n’emploient dans 
Ja construction de leurs nids que des portions de feuilles 


212 O0, SM: 


ou de pétales ; aussi ne paroissent-elles que vers la fin du 
printemps ou en été; mais les premières ou les osmies ma- 
we ne dérobant aux fleurs que leur miel et leur pollen, 

a terre qu'elles mettent en œuvre pour bâtir la maison qui 
renfermera leur progéniture étant toujours à leur disposition, 
elles n’ont pas besoin que la nature ait étalé de nouveau toute 
sa richesse ; elles peuvent se contenter des premières fleurs 
du printemps, saison de l’année d’ailleurs plus favorable, par 
son humidité, à leurs travaux. À peine les arbres fruitiers de 
nos jardins ont-ils ouvert leurs boutons à fleurs, qu'elles 
viennent s'offrir à nos regards en cherchant alors comme 
nous les lieux abrités et exposés aux rayons du soleil. Les 
larves et les nymphes des osmies sont exposées, ainsi que 
celles de plusieurs autres insectes , aux attaques des ichneu- 
mons et de quelques hyménoptères de lamême famille , éga- 
lement parasites dans leur premier âge. L’osmie à ventre 
fauve, arrivée à son état parfait , est quelquefois toute cou- 
verte d’un nombre prodigieux d’acarus. 


L Chaperon des Femelles cornu. 


OSMIE TRIGORNE, Osmiatrirornis, Latr.; Anthophora tϾnensis, 
Fab. La femelle à le corps long de près de six lignes, d'un 
noir bleuâtre, avec l'extrémité postérieure du corselet et l’ab- 
domen hérissés de poils roux. Son chaperon est armé de trois 
cornes, une de chaque côté, et la troisième au milieu; celle- 
ci est formée par ie prolongement d'une carène. Le mâle 
est plus petit, semblable pour les couleurs à l’autre sexe, 
sans cornes sur le chaperan, mais garni, principalement au- 
dessus des mandibules, de poils blancs. 


Dans les départemens les plus méridionaux de la France. 
OSMIE CORNUE, Osmia cornuta, Lair., Réaum., Mém. In- 
sect. , tom. 6, pag. 86, tab, 8, fig. x1, La femelle. est longue 
d'environ sept lignes, noire , irès-velue , avec l’abdomen 
bronzé , tout couvert de poils roux; le chaperon est relevé 
au bord antérieur , et offre deux cornes arquées, pointues, 
sunples , et situées une de chaque côté. . 
Le mâle a les. antennes presque aussi longues que la tête 
etle corselet. Le devant de la tête et la première ‘paire de 
pattes ont des poils blancs. Elle ressemble d’ailleurs, pour 
les couleurs , à la femelle. . 
Cette espèce paroît dès les premiers jours du,priniemps ; 
et fait son nid dans les murs, Elle est commune, aux environs 
de Paris, dans tout le midi de la France et en Halie. 
OSMIE BICORNE, Osmra bicornis, Latr.; Apis rufa ; Linn. , 
le mâle; Apis bicornis ejusd, , la femelle ; Vilk ; Enlom, , 
tom, &, tab. 8, fig. 28, le mâle ; y. 23, la femelle. Elle 


CSA 213 


est un peu plus petite que la précédente, et moins velue. Le 
corps est noir, avec le corselet couvert de poils d’un gris jau- 
nâtre, et l'abdomen hérissé de poils fauves, plus obscurs pos- 
térieurement ; le chaperon de la femelle a deux cornes iron- 
quées obliquement et extérieurement à leur extrémité , 
presque unidentées. Son bord extérieur n’est pas relevé ; il 
a, de chaque côté , une échancrure ; Son milieu ési un peu 
avancé etterminé par deux ou trois dentelures. Les poils qui 
garnissent le devant de la tête du mâle, né sont pas aussi* 
blancs que ceux que cette partie offre das l'individu du même 
sexe de l'espèce précédente. Il en diffèré d’ailleurs par les 
poils d’un gris jaunâtre du corselet, et en ce qüe ceux du bout 
de l’abdomen sont noirs ou plus obscurs. 

L'osmie Licorne fait son nid dans les trons des vieux arbres, 
des poutres, des planches , etc. ; elle enduit l’intérieur de 
ces cavités de mortier, et les ferme avec là même matière, 
après y avoir fait sa ponte. Cette espèce est commune dans 
toute l'Europe , aux mois de mai et de juin. On la trouve 
sur les fleurs, dans les jardins et dans les bois; elle voltige 
souvent autour des fenêtres. Elle est Le type du genre amblys 
de M. Klüe. | 

L'osmie fronticurne de Panzer n’est peut-être qu’une variété 
de cette espèce , à cornes plus petites , plus droites, presque 
triangulaires , avec leur côté antérieur un peu concave ou 
échancré. 


IT. Chaperon sans curnes dans les deux sexes. 


OSMTE BICOLORE, Osrmnia bicolor, Lair.; Apis fusca, Panz., 
Faun. Insect. Germ., fasc. 46, tab. x1, la femelle ; éjusd., 
Apis hœmatoda , ibid. , fasc. 81, tab. 20 , le mâle; Anthophora 
Jusca, Fab. , la femelle; Apis Ficolor, Kirby , la femelle, La 
femelle a environ cinq lignes et demie de long; elle ést très- 
noire , velue ; avec les poils de l'abdomen et des tarses roux; 
les tarses postérieurs et l'extrémité des autres sont fauves. 
: Onlairouve, mais rarement, au printemps, dans les bois. 

OSMIE BLEUÂTRE , Osmia cœrulescens , Liair. ; Apis œnea , 
Linn. ; lé mâle ; ejusd. , Apis cœrulescens, la femelle ; Añtho- 
phora œnea, Vab. , le mâle ; ejusd. Andrena cœrulescéns , là fe- 
melle ; Abeille maçonne, dont la femelle est d'un bleu violet , à 
poils cendrés, et le mâle, d'un vert bronzé luisant , à poils roux , 
Degéer , Mém., tom. 2; pag. 951, tab. 38 , fig. 23, la fe- 
melle ; tab. 32, fig. 3 , le mâle. La femelle à quatre lignes 
de loug ; elle est d'un bleu foncé ou violet , avec des poils 
blanchâtres ; Le dessus de l'abdomen est presque nu, avec des 
raies blanches, en partie interrompues : la brosse du ven- 
tre est noire et épaisse. Le mâle est d’un vert bronzé foncé 


Î 


214 GO SM 

et luisant, avec les poils de la tête et du corselet d’un gris 
jaunâtre ; se autres tirent sur le blanc ; l’abdomen est pres- 
Ch elobuleux > plus nu et plus luisant ; le bord postérieur 
de l’avani-dernier anneau est arrondi et entier; lPanus est 
armé de trois épines assez longues , droites, parallèles , 
écartées , et presque égales. 

Cette espèce est commune dans toutel Europe, et se trouve 
même en Barbarie. Elle fait son nid avec de la terre et des 

grains de sable, dans des cavités , aux angles des murs. Elle 
s'établit encore dans des terrains argileux ou crétacés, cou- 
pés à pic ou peu inclinés. 

OSMIE DES GALLES, Osmia gallarum, Spin. , Lair. Elle est 
un peu plus petite que la précédente, à laquelle elle res- 
semble beaucoup pour la forme et la couleur ; mais la brosse 
&u ventre est blanche. L’abdomen du mâle est encore termi- 
né par trois pointes , mais dont les deux latérales sont pes 
larges et obtuses. F. les généralités. 

OSMIE À VENTRE FAUVE, Osmia fulviventris, Lair.; Apis 
fuloi ventris, Panz., Faun. Insect. Germ. , fase. 56 , tab. :8, la 
femelle; ejusd. Andrena œnea, ib. , 1ab. up le mâle: Apis leia- 
Ce Pie Kirby. La femelle est longue de cinq lignes , noire, pu- 
bescente , avec le dessus de abdomen presque nu, d’un noir 
bleuâtre , et la brosse du ventre roussâtre ; ses mandibules 
sont un peu élevées à leur base ; le bord antérieur du chape- 
ron est un peu concave , avec son milieu presque unidenté. 
Le mâle est d'un vert foncé ou bronzé, luisant , un peu doré 
dans quelques individus , couvert de poils d’un } jaune roussà- 
ire , plus rares sur l abdomen plus épais sur la tête. L’ab- 
domen est presque globuleux ; À le bord postérieur de son avant- 
dernier segment est tronqué obliquement de chaque côté, et 
échancré au milieu ; le dernier anneau est bidenté. 

Elle est nue enété aux environs de Paris, sur les 
fleurs composées particulièrement. F. les générakiés. 

OSMTE Du PaAvOr , Osmia papaveris , Latr. ; Apis papaveris, 
Coqueb., [Musi. 55 Insect., dec. 3, tab. 21 , fig. 4, la fe- 
imelle ; Men papaverts , is, dun Insect. nr: y fasc. 
105, ta. 17, le mâle ; ab. 16, la femelle. L’individu de ce 
dernier sexe a un peu plus de quatre lignes de long. Son corps 
est noir ’ avec les poils du ventre et du corselet jaunâtres 
ou roussâtres ; les autres, la brosse du ventre et le bord pos- 
térieur et supérieur de ses anneaux, sont gris. Les côtés du 
sixième segment de l'abdomen du mâle sont échancrés et uni- 
dentés ; le dernier est fourchu. 

J'ai donné l’histoire de cette espèce dans les préliminaires 
de cet article. 


OSMITE, Dites Genre de plantes de la syngénésie 


OO" S'A 215 


polygamie frustranée, et de la famille des CORYMBIFÈRES , 
qui offre pour caractères:un calice commun, renflé, imbriqué 
de folioles souvent scarieuses, et dont quelques-unes sont élar- 
gies à leur sommet ; un réceptacle commun, garni de pail- 
lettes, et renfermant dans son disque , des fleurons herma- 
phrodites, tubuleux et quinquéfides, et danssa circonférence, 
des demi-fleurons femelles stériles, ayant leur languette irès- 
entière; plusieurs semences oblongues , surmontées chacune 
d’uffé aigrette composée de paillettes courtes et d’un simple 
rebord. 

Ce genre renferme cinq à six arbustes à feuilles alternes 
et simples , et à fleurs terminales, tous du Cap de Bonne- 
Espérance, ou autres contrées de l'Afrique, et tous exhalant 
une forte odeur de camphre. Aucun d’eux n’est cultivé dans 
nos jardins. Thunberg à fait, à leurs dépens, le genre La- 
PEYROUSIE et Cassini, le genre Osmiropsis. (B.) 


OSMITOPSIS , Osmitopsis. Genre établi par H. Cassini, 
aux dépens des Osmires. Il offre pour caractères : calice 
commun composé de irois rangs d’écailles ovales, les exté- 
rieures plus grandes ; fleurs radiées à demi-fleurons ligulés, 
infertiles , à fleurons androgynes; réceptacle convexe, couvert 
de longues écailles; semences munies d’un bourrelet sur- 
monté d’un grand nectaire.(B). 

OSMIUM. On n’a pas encore pu obtenir ce métal à 
l’état de régule, etil n’est connu que par ses autres pro- 
priétés physiques. L’osmium se trouve dansle platine brut com- 
biné à l’rridium. Voyez à l'article EriptuM , où cet alliage na- 
turel se trouve décrit. L’osmium chauffé avec le courant de 
l'air, se volatilise sous forme de fumée blanchâire ‘et pi- 
quante , en répandant une odeur très-forte, analogue à celle 
de l'acide muriatique oxygéné. C’est de cette propriété qu'il 
tire son nom , dérivé d’un mot grec qui signifie odeur. Calciné 
avec du nitre en poids égal au sien , dans une petite cornue, 
il donne lieu à un sublimé blanc également odorant. Ce su- 
blimé est très-caustique , très-fusible et susceptible de faire 
brûler les charbons incandescens à la manière de la potasse 
nitratée. Il est soluble dans l’eau , et la dissolution, d’abord 
incolore et odorante , devient'bleue par l’infusion dela noix 
de galle. Le zinc , l'alcool , l’éther , en séparent des flocons 
noirâtres. Si on la soumet à la distillation , même après 
lavoir mêlée avec un acide, l’on obtient une liqueur qui 
jouit encore des mêmes propriétés. WP, PLATINE. (LN.) 


OSMODIUM > de Rafinesque Schmaliz. C’est le même 
senre que l’onosmodium de Michaux. PV. ONosMone. (Ex.) 


#16 OSM À 
OSMONDAIRE, Osmurdaria. Genre de plantes établi 


aux dépens de VARECSs de Linnæus, par Lamouroux. Ses ca- 
ractères sont : fructifications très-petites ,; oblongues, pédicel- 
lées , situées au sommet des feuilles; feuilles entièrement 
couvertes de petits mamelons pédiceliés et épineux. 

Ce genre ne contient qu'une espèce originaire des mers de 
ia Nouvelle-Hollande, et qui est figurée pl. 7 de l’Essai sur 


des Thalassiophytes du naturaliste précité. (8.) 


OSMONDE , Osmunda. Genre de plantes, jadis Pia 
famille des FOUGÈRES, aujourd’hui de celle des SCHISMATO- 
PTÉRIDES, dontles caractères sont : d’avoir lafructification dis- 
poséesur unépirameux, et composée de folliculesunilatérales, 
nucs, presque globuleuses , transversalement bivalves , et 
polyspermes. Ce genre a été divisé d'abord par Michaux, en- 
suite par Swartz, en trois autres : BOTRYPE ou BOTRYCHE, 
MouRiIE et ANEMIE. Plusieurs de sesanciennes espèces, d’a- 
bord mal observées, ont été placées parmi les ACROSTIQUES 
et les TODÉES , genres voisins, de sorte qu’il ne contient plus 
aujourd'huique sept à huit plantes, parmi lesquelles je cite- 
rai seulemeni : 

L'OSMONDE COMMUNE, Osmunda regalis, dont les feuilles 
sont bipinnées. On la trouve en Europe et en Caroline, dans 
lesbois marécageux. Elle n’est pointrare auxenvironsde Paris. 
On l'appelle vulgairement fougère fleurie. Elle forme de très- 
grosses touffes de deux à trois pieds de haut, d'un aspect très- 
agréable. Sa racine passe pour vulnéraire et détersive ; on 
l’emploie dans les coliques, les maladies de foie et surtout le 
rachitisme. Elle fournit une excellente litière pour les bes- 
aux, et beaucoup de potasse , lorsqu'on la coupe immédia- 
tement aprés sa floraison, et qu'après l’avoir laissée à demi- 
sécher, on la brûle lentement dans une fosse profonde. 

L'OSMONDE CLAVTONIENNE, qui a les feuilles pinnées, les 
pinnules pinnatifides. Elle se trouve daus les lieux humides 
et ombragés de la Virginie et de la Caroline, où je l'ai ob- 
servée. | 

L’'OsMoNnE pu MARYLAND, Osmunda cinnanomea, qui a les 
feuilles pinñées , les pinnules pinnatfides, la tige hérissée et 
les grappes composées et opposées. On la irouve dans l’Amé- 
rique septentrionale , aux lieux humides et ombragés. Je l’ai 
fréquemment trouvée en Caroline, (2.) 

OSMOS. L'un des noms du Mébion, chez les Grecs. 
V. MÉpioN. (LN.) 

OSMUNDA. Plante mentionnée par les Latins, à la- 
quelle ils attribuoient de grandes vertus vulnéraires. Lobel 
croit que c’est noire (}SMONDE COMMUNE ( osmunda regalis ) , 


OS P FE 


et Tragus, que c’est la VESCE DES BUISSONS ( wicia dumeto- 
rum). V. OSMONDE. (EN) ; 

OSMYLE, Osmylus, Latr. Genre d'insectes de l’ordre des 
névropières , famille des planipennes, tribu des héméro- 
bins. L’hémerobe tucheté (maculatus) de Fabricius, quoique 
semblable aux espèces de ce genre par l’ensemble de ses rap— 
ports, présente néanmoins un caractère particulier et essen- 
tiel, celui d’avoir irois petits yeux lisses. Telle est la consi- 
dération la plus importante , d’après laquelle je me suis dé- 
cidé à former avec cette espèce un genre propre ; mais il fau- 
droit changer sa dénomination, car il paroît que les Grecs 
désiganoient sous celle d’osmylia un mollusque céphalopode de 
la Méditerranée. | | 

L'OSMYLE TACHETÉ, Osmylus maculatus (Hemerobius fuloi- 
cephalus), Vill., Entom., 1om. 2 , tab. 7, fig. 7, est une fois 
plus grand que l’hémeérobe perle , noirâtre , avec la tête et les 
pattes rougeâtres ; les ailes sont grandes et velues ; les supé- 
rieures et la côte des inférieures sont tachetées de noir. 

On le trouve dans les lieux aquatiques. Il ne faut pas le 
confondre avec l’hemerobe aquatique de Geoffroy. P. Sraris. 

(L.) 

OSO MELERO, Ours à miel. Les missionnaires espa- 
gnols , dans l'Amérique méridionale , donnent ce nom au 
KINKAJOU POTO. (DESM.) 

OSORIA. Nom polonais du BALBUZARD, (V.) | 

OSPHYA.: Genre d'insectes établi par Iliger, qui se rap- 
porte à celui appelé Nôraüs. F. ce mot. (DESM.) 

OSPHRONEME , Osphronemus. Genre de poissons éta- 
bli par Commerson dans la division des THORACIQUES, et 
adopté par Lacépède. Soncaractère consiste: à avoir cinq ou 
six rayons à chaque nagcoire thoraciné ; le premier aïguil- 
lonné et le second terminé par un très-long filament. 

Ce genre renferme deux espèces : 

L'OSPHRONÈME GORAMY, qui a la partie postérieure du 
dos très-élevée ; la ligne latérale droite ; la nageoire de la 
queue arrondie. ( V. pl. M. 4, où il est figuré. ) El habite les 
eaux douces de la Chine, et il a été naturalisé à l’Ile-de- 
France, où Commerson l’a observé, décrit et dessiné. Il 
parvient à cinq à six pieds de long , ét fourmit un nouvel ali- 
ment, aussi copieux qu'agréable, aux habitans de cetie colonie. 

Le corps de l’osparonème est très-comprimé et très-haut ; 
son ventre ét la partie postérieure du dos sont carénés; cette 
dernière partie est de plus échancrée. De larges écailles cou- 
vrent tout le corps. La mâchoire supérieure est extensible, 
et l'infériéure plus avancée; toutes deux sont garnies d’une 
double rangée de dents; Les orifices des narines sont doubles, 


£1è DS 

chaque opercule des ouïes est formé de deux lames, dont 
l’une est excavée, et la seconde saille en pointe. On voit dans 
l’intérieur de sa bouche , au-dessus des branchies , un os la- 
byrinthiforme qu’on peut comparer à l'os éthmoïde, et qui 
ést placé dans une cavité particulière. Cet os est très-remar- 
quable ; et son usage a paru à Commerson irès-digne d’être 
recherché. On aperçoit de plus une callosité au palais. La 
langue est très-enfoncée. La nageoïire du dos commence loin 
de la nuque , et s'élève graduellemeñnt jusque près de la cau- 
dale, où elle s’arrondit. Le filet du second rayon des tho- 
racines se prolonge jusqu'à l’exirémité de la nageoire de la 
queue. L’anus est voisin de la gorge, et sa nageoire est fort 
semblable à la dorsale , mais plus étendue , ce qui est di- 
gne d’attention. La caudale est arrondie, 

Ce poisson est brun, avec des teintes rougeâtres sur les 
nageoires et sur le dos. Ses écailles latérales et inférieures 
sont argentées et bordées de brun. D RUE 

Lacepède forme des vœux pour qu’on cherche à introduire 
ce poisson dans nos rivières, et tout ami des hommes doit 
se joindre à Jui. (B.) 

OSPREY, Nom anglais du BALBUZARD. (V.) 

OSSA. Le voyageur La Hontan dit que c’est le nom 
d'un Didelphe au Mississipi. L'espèce dont il parle est 
peut-être le D'IDELPHE À OREILLES BICOLORES. (DESM.) 

. OSSEA. Lonicerus a donné ce nom au CORNOUILLER 
SANGUIN ( cornus sangurnea, Li). (LN.) 

OSSELET ( Physig. véget. ), Pyrena. Nom donné par les 
anciens botanistes et par Gæriner , à toute enveloppe extré- 
menent dure et comme osseuse ou ligneuse , dans laquelle les 
semences de quelques plantes sont renfermées. (&.) 


OSSELETS D'OURSINS. Ce nom est donné à diffé- 
rentes pièces provenantes des tests d’oursins fossiles, et d’é- 
toiles de mer. Ces pièces ont différentes formes selon les 
parties auxquelles elles appartenoïent. Elles sont abondan- 
tes dans le ealcaire du Jura, où on les voit le plus souvent 
changées en chaux carbonatée laminaire, et isolées les unes 
des autres. (DESM.) PE 


_ OSSEMENS PETRIFIES. 7. Fossires. (DEsM.) 
OSSEN-O0O0G. Erxleben rapporie ce nom, cité par 
Houttuyn, à la BALEINE JUBARTE ( Balœna boops). (DESM.) 
OSSEN ou ASEN. Nom hébreu da moyen duc. (V.) 
OSSEUX. ( POISSONS ). Sous-classe dans la méthode 
ichthyologique.de M. Lacépède , renfermant tous les pois- 
sons dont le squelette à une certaine solidité, et qui le plus 


OST hé 


. Souventont des écailles imbriquées , des côtes , desdenisen- : 
châssées, etc. ; caractères qui sont presque tous en opposition 
avec ce qui existe chez les poissons cartilagineux qui forment 
la première sous-classe. (DESM.) 

: OSSIFRAGA-LACTEA. Rumphius figure sous ce nom 
une espèce d'euphorbe des Îndes, appelée vulgairement Dis- 
CIPLINE. ( Euph, tiru-kali, Li). (1N.) 

OSSIFRAGE. Nom latin de l'ORFRAIE. (s.) 

OSSIFRAGE . Poisson da genre des LaBREs. (8B.) 

OSSIFRAGUM. Nom spécifique d'une espèce d’anthé- 
ricum à laquelle on attribue en Suède la propriété de briser 
ou de dissoudre les os des bestiaux qui en mangent. V. ANTHE- 
RICUM et NARTHECIUM. (LN.) 

OSSIFRAGUE.Nom vulgaire du PYGARGUEORFRAIE.(V.) : 

OSSO , l'Ours; OSSA, l'Ourse, en Espagne. (DESM.) 

OSSO-HORMIGU ER O. Gumilla donne cette dénomi- 
uation espagnole , qui signifie ours fourmilier , à notre 
FOURMILIER TAMANDUA. (DESM.) 

. OSSOKOR. Nom du PEUPLIER NOIR ( populus nigra , L.), 
en Russie. (LN.) 

OSSON. C’est ainsi qu'en Guinée les Nègres appellent 
PEÉLÉPHANT. (5.) 

OSS WER. Nom hongrois du MULET. (DESM.) 

OSTAPHYS. F. STAPHYSAGRIA. (LN.) | 

OSTARDE. Nom de l'OuTarDE en vieux français. Al- 
bin l’a appliqué , ainsi que ceux d’outarde et de bitarde, à 
l'OEDICNÈME, communément appelé COURLIS DE TERRE. (s.) 

OSTARDEAU.C'est, dans Belon, l'OEDICNÈME. (v.) : 

OSTEITES. F7. OSTÉOCOLLE. (DESM.) 

OSTEOCARPON. C’est le nom que Plukenet a donné 
à des plantes qui depuis sont devenues les types du gen- 
re osteospermum ; Lainn. V. OSTÉOSPERME. (LN.) 

. OSTEOCOLLE. Nom donné auirefois à des concré- 
tions calcaires ou marneuses qui ont une forme cylindri- 

que, et auxquelles on attribuoit différentes vertus, entre au- 
ires celle de consolider les os fracturés; mais ce n’étoit 
qu’une propriété chimérique imaginée par la charlatanerie. 

V. CONCRÉTIONS. (PAT.) 

OSTEOCOLLON. Daléchamp donne ce nom à l’'U- 
VETTE ( Ephedra distachia) , et J. Camerarius à une espèce 
d'OEILLET. (LN.) 

. OSTEODERMES. Famille de poissons établie par Du- 
méril et dont les caractères sont: Poissons cartilagineux ; à 
opercules et à membranes, des branchies sans nageoires ven- 
irales , et à peau couverte d’une cuirasse ou de grains osseux. 
Les genres OsTRacION , T'ÉTraopox,D10DON, SYNGNATRE, 
Qvoïpe et SPRÉROÏDE , entrent dans cette famille. (8.) 


220 | OST 


OSTEOLITHES. Voyez FossiLes et OssEMENS PÉTRI- 
FIÉS. (PAT.) 

OSTEOPHILE , Osteophilus. Genre d'insectes, voisin des 
Pooures, établi par M. Rafinesque, qui lui a donné pour 
caractères : tête arrondie ; corps oboval , obtus, mutique, 
sans articulations ; antennes claviformes ; six jambes égales. 
L'OSTÉOPHILE BLANCHE est la seule espèce que contienne 
ce genre. (L.) 

OSTEOSPERME , @sicospermum. Genre de plantes 
de la syngénésie polygamie nécessaire et de la famille des 
rore qui a pour caractères : un calice simple ou po- 
lyphylle sur une double rangée; les folioles petites , subulées 
et presque égales ; un réceptacle nu, supportant dans son 
disque un grand nombre de fleurons tubuleux à cinq dents, 
hermaphrodites, stériles , et à sa circonférence huit à dix de- 
mi-fleurons à languette linéaire , tridentée , femelles ferti- 
les ; semences nues, osseuses, arrondies, quelquefois recou- 
vertes d'une enveloppe charnue. 

Ce genre renferme des plantes à tiges souvent ligneuses , 
à feuilles alternes et à fleurs terminales, solitaires ou dis- 
posées en corymbe. On en connoît une trentaine d'espèces, 
toutes naturelles au Cap de Bonne-Espérance , et dont la 
plus remarquable est l'OSTÉOSPERME PORTE-COLLIER ; ses 
feuilles sont légèrement ovales, dentées, pétiolées , décur- 
rentes. Il est cultivé au Jardin des plantes de Paris. Ses 
semences , après avoir été percées, servent pour faire des 
colliers, des chapelets, etc. (8. 

OSTEOSPERMU M. C’est ainsi que Linnæus nomme 
le genre OsrÉocaRPoN de Plukenet, F. OSTÉOSPERME. (LN.) 

OSTEOSTOMES. Famille de poissons établie par Du- 
méril parmi les osseux à branchies complètes, Ses caractè- 
res sont : nageoires inférieures sous-pectorales ; corps épais, 
comprimé; mâchoires tout-à-fait osseuses. 

Les genres qui se rangent sous cétté famille sont : Leïo- 
GNATHE , SCARE et OSTORAYNQUE. (5.) 

OSTEOZOAIRES. Nom proposé par M. de Blain- 
ville pour remplacer celui de VERTEBRÉS , donné aux.-ant- 
maux des quaire premières classes, c’est-ä-dire , eebx qui 
‘ont un véritable squelette interne. (BESM:) 

OSTERBLUME. Les ANÉMONES pülsatille et des prés, et 
la PRIMEVÈREprintanière,reçoiventcenomen Allem: (EN.) 

OSTERBLUMCHEN. C'est la PAQUERETIE ( Bellis 
perennis ) ; et: Allemagne: (EN) j 

OSTERDIKEA d'Adanson: PV. OosfERDERIE. (EN.) 

OSTERITIUM. Tragus donne ce nom à l’Astrantia 
major, qui est son osterilitim montanum, et à l’ægopodium podu- 
graria, qui est son osferiium sylvestre. (LN.) 


OST 221 


OSTERKRAUT et OSTERKERZE. Noms allemands 
du BOUILLON-BLANC ( Verbascum thapsus, Linn.). (1N.) 

OSTERLILIE. Nom allemand d’une espèce de NaAR- 
CISSE ( Narcissus pseudo narcissus, Linn. ). (LN.) 

OSTERLUZEY. C'est un des noms de l'ARISTOLOCRE, 
en Allemagne. (LN.) | 

OSTERVEIGELAR. En Allemagne on donne ce nom 
à la VioETTE tricolore ou PETITE-PENSÉE. (LN.) 

OSTHALE. Synonyme de phœnix, dans Dioscoride. F. 
PHŒNIX. (LN.) 

OSTHANES. Nom grec qui désignoit l'ANÉMOXNE. (LN.) 

OSTHANES-TIHESA. Synonyme d’AsaRON chez les 
Grecs. (LN.) 

OSTIA. Ce genre d'Adanson est fondé sur le Lan/ana 
africana, Linn. Il a été adopté, mais sous le nom de SPrEL- 
MANNIA. WP. CAMARA et SPIELMANKNE. (LN.) 

OSTIOLE. Ouverture, ordinairement peu visible, 
par laquelle Îes bourgeons séminiformes de quelques VA- 
RECS sortent, à l'époque de leur maturité , des réceptacles 
dans lesquels ils étoient contenus. F7. FRürT. (8.) 

OSTLINDE. Nom allemand du ‘FILLEUL DES Bois, 
( Tilia europæa sybvestris ). (LN.) 

OSTOCOLLOS. Ce nom a été donné autrefois à lO- 
PUNTIA. (LN.) 

OSTOKRZEW. Nom polonais du Houx. Cet arbre est 
appelé OsrroKkRor par les Russes. (LN-) 

OSTOME , Ostoma. Nom donné par BLaicharting au 
genre d'insectes coléoptères que Fabricius appelle Nrri- 
DULE , aiidula. V. ce mot. (1.) 

OSTORHYNQUE, Ostorhynchus. Genre de poissons 

éiabli par Commerson, et publié par Lacépède, dans la di- 
vision des THORAGIQUES. Il présente pour caractères : des 
mâchoires osseuses très-avancées , et tenant lieu de véri- 
tables dents; deux nageoires dorsales. 
_ Ce genre ne renfermé qu'une espèce, que Lacépède a 
appelée l’OSTORHYNQUE FLEUBIEU, et qui ne diffère 
des SCARES que parce qu'elle a deux nageoires dorsales. 
Elle a la mâchoire inférieure un peu plus avancée que la 
supérieure ; les yeux gros ; la tête dénuée d’écailles; huit 
rayons aiguillonnés à la première dorsale ; la caudale très- 
grande et en croissant ; la couleur obscure, avec une bande 
transversale plus vive et plus brillante vers la queue. 

Ce poisson se trouve dans la grande mer équinoxiale. (B.) 

OSTORMENY-FA. Nom de la Viorne ( Viburnum. 
lantana ), en Hongrie. (N.) ; 

OSTRACARIUS. Nom latin donné aux animaux qui vi- 
vent dans les coquilles des genres HuiTRE et Pricne. Àls ont 


222 OST 


un manteau à bords frangés qui recouvre les ne dis= 
posées par lames , la bouche entourée de quatre petits. feuil- 
lets membraneux. Leurs petits naissent tout formés , Et avec 
leurs valves. (DESM.) 


: OSTRACÉES. M. de Lamarck établit sous ce nom un 
groupe ou une famille de coquilles bivalves irrégulières mo- 
nomyaires , Ou à une seule : impression musculaire subcen- 
trale , à hgament non marginal, intérieur ou demi intérieur, 
quelquefois inconnu. 


Les ostracées à ligament connu , ou osiracées franches , sont 
les GRYPHÉES, les HUÎTRES, les VULSELLES . les PLAGUNES, 
les ANOMIES et les EPHIPPILES. 

Les osiracées à ligament inconnu , ou ostracées anomales 5 
sont : les CALCÉOLES, les Rapio1i1TESs et les CRANIES. 


M. de Blainville (Dict. des Sc. nat., art. conchyliologie } 
adopte cette famille , et la caractérise ainsi: coquilles bi- 
valves libres, à valves closes, à ligament céphalique , et 
à valves inéquilatérales. 

M. Cuvier donne aussi le nom d’Ostracés à la première fa- 
mille de ses acéphales testucés dans sa methode fondée sur les 
caractères des animaux mollusques. Il la caractérise ainsi: 
manteau ouvert et sans iubes ni ouvertures particulières ; : 
pied nul, ou très-petit; coquille le plus souvent fixée aux 
rochers, par sa propre ce ro je ou par des fils ou autres 
corps plongés sous l’eau, 

Les Ostracés à un seul muscle sont les AcARDEs, les 
Hoirres , les GRYPHÉES, les PEIGNES , les Limës, les 
HouLETTES, les AxomiEs, les PLACUNES, les SPONDILES, 
les PricATULES, les MaRTEAUX , les + EPL et les 
PERNES. 

Les Ostracées a deux muscles sont : les RU les CRé- 
NATULES , les JAMBONEAUX , les ARCHES,, les PETONGLES, les 
NUCULES et les TRIGONIES. (DESM.) | 

OSTRACHODES. Lair., V.'OSTRACODES. (L.) : 


OSTRACIAS et OSTRACITES. Pierres des. anciens, 
classées par Pline au rang des pierres précieuses : il y en 
avoit de fort dures , couleur d’un têt de terre, et d'autres 
plus tendres, assez semblables à l’agate; mais cell -ci en 
différoit par un poli un peu gras. La première. ostracias 
étoit si dure, que ses fragmens servaient à tailler jet à graver 
les autres pierres précieuses ; s l’ostracites devoit son nom à 
ce qu’elle ressembloit entièrement à une écaille d’huître , 
( ostracon , en grec). Pline nous apprend aussi qu’on donnoit 
encore le nom d’ostracites à une pierre faite comme un éclat 
d'un pot cassé; dont on se servoit en guise de pierre ponce 


G:S T 223 
pour lisser et polir la peau. Prise en breuvage , dit-il, elle 
étanche toute espèce de flux de sang; enduite et appliquée 
avec du miel , elle guérit toutes sortes d’ulcères , et est fort 
propre à calmer les douleurs des mamelles.. | 

Ces diverses pierres qui devoient leur nom à leur forme 
en écailles, paroissent avoir été des coquillages bivalves pé- 
trifiés , les osiracites de la plupart des oryciographes. (LN.) 

OSTRACINS ou BITESTACES. M. Duméril nomme 
ainsi une famille de crustacés, composée de ceux de notre 
ordre des branchiopodes ou des entomostracés de Müller, 
qui ont les yeux sessiles, et le corps protégé par deux valves 
calcaires on cornées en forme de coquille. Elle comprend les 
genres : daphnie, cypris , cythérée et lyncée , et correspond en- 
tièrement à cette division des entomostracés que j’avois ap- 

elée ‘ostracodes. F”. ce mot. (L.) | 

OSTRACION, Ostracion.Genre de poissons de la division. 
des BRANCHIOSTÈGES, dont les caractères consistent : à être 
privés de nageoires ventrales; à avoir le corps dans une enve- 
loppe osseuse , et des dents incisives à chaque mâchoire. 

Les espèces de ce genre se font remarquer par leur sin- 
gulière conformation. Elles sont réellement renfermées dans 
une enveloppe osseuse , percée seulement à leur bouche , à 
leurs yeux, à leur anus et à leurs nageoires ; ce qui les a fait 
généralement appeler porssons coffres par les matelots. Cetie 
arme défensive des ostracions est analogue par ses effets aux 
cuirasses des tatous, à la carapace des tortues, au test des 
crustacés ; mais elle est de nature différente : c’est une vérita- 
ble écaille , ou mieux elle est composée d’un grand nombre 
d’écailles polygones , soudées intimement par leurs côtés. 
Lacépède, cependant , pense qu’elle est osseuse; mais il 
suffit de l’examiner avec attention, de la comparer avec les 
écailles de quelques autres poissons , remarquables par 
l'épaisseur .et la dureté de ces parties , telles que celles de 
V'EsocE CAYMAN, pour être convaincu qu'il se trompe. Du 
reste , l'enveloppe des osfracions n’en a pas moins la dureté 
des os, et sa composition n’en diffère que par la proportion. 
C’est toujours du calcaire uni à la gélatine; mais la première 

de ces substances n’y entre qu’en très-petite quantité, tandis, 
qu’elle prédomine dans les os proprement dits. 

L’enveloppe des ostracions est donc, comme on l’a déjà dit, 
formée d’écailles ordinairement hexagones, réunies par leurs 
bords ; saillantes dans leur milieu , et rayonnées de tubercules 
de diverses grosseurs , selon les espèces. Elle a beaucoup 
d’analogie avec celle des BALISTES , genre fort voisin des 
ostracions sous un grand nombre de rapports, Sa forme va- 
rie ; elle représente tantôt untrièdre , tantôt un tétraèdre , 
tantôt un pentaèdre. Plusieurs espèces sont armées en dessus 


u 


ra | OST 


et en dessous d’épines redoutables, qui ont servi à Lacépède 
pour les diviser en sections propres à en faciliter la recherche. 
La bouche des ostracions est petite et armée de. dix à douze 
denis serrées, étroites, et en outre assez semblables aux inci- 
sives de quelques quadrupèdes. Les yéux sont grands, saillans, 
placés latéralement vers le sommet dé latête. L'ouverture des 
narines est située sur leur bord antérieur. Celle des branchies 
esttrès-allongée,eteouverte d'un opércule entouré d’une mem- 
brane flottante dans sa partie antérieure. Les nageoires jugu- 
laires sont fixées à une membrane qui tient immédiatement 
à cette dernière, mais qni en est bien distincte. Les nageoires 
dorsales et añales sont en général petites, arrondies et situées 
fort en arrière. La caudale qui varie le plus dans sa forme et 
dans ses dimensions , est placée à l’exirémité d’une queue 
membraneuse qui lui permet de décrire un arc assez élendu 
dans ses mouvemens. | rt eue | 
Ces poissons vivent de crustacés et de coquillages , dont ils 
brisent facilement l'enveloppe avec leurs dents. Leur natation 
doit être lente, mais ils ont été forniés avec des moyens de 
défense passive qui leur rend la fuité moins nécessaire. Onne 
les trouve que dans kes mers sitüées entre les tropiques. Ils 
sont assez comununs dans les cabinets, parce que leur conser- 
vation est extrêmement facile, qu’il suffit de les vider, par une 
fente au ventre , et de les laisser sécher à l'air. pr 
Lacépède mentionne quiuze espèces d’ostracions, qu'il 
divise en quatre sections. Fe À. È 
1.0 Les ostracions qui n’ont d’aiguillons ni au-dessus des 
yeux, ni au-dessous de la queue. | 
L'OSTRACION TRIANGULAIRE , qui a le corps triangulaire 
et garni de tubercules saïllans sur des plaques bombées. 
V. pl: M. #, où il est figuré. On le trouve dans les mers. de 
l'Inde et de l'Amérique , où il parvient à un pied et demi de. 
long. Sa chair est salubre et d’un goût exquis; aussi le recher- 
che-t-on. sur les tables des richés , et se vend-il toujours fort 
cher. Celui qui est figuré dans Lacépède , vol. 1, pl 20 , est 
différent de célui de Bloch que je possède. On pourroit 
l’appelerilé tacheté , à raison du grand nombre de petites ta- 
ches rondes dont il est parsemé. Il est connu sous le non de 
coffre lisse. OT ass, 


Sa forme représente un trièdre curviligne dont le côté du 
ventre est plus étroit. Sa couleur est brune avec. de petites 
taches blanches. Ses nageoires sont jaunes. n: 

L’'OSTRACION MAILLÉ a le corps triangulaire etgarni de 
tubercules peu sensibles, dont la disposition imite un ou- 
vrage à mailles. Il est figuré dans Bloch, pl: 13r, et dans le 
Buffon de Deterville, vol. 8 , pag. 26. On le pêche dans les 
mers d'Amérique , où Plumier l’a observé. Il se rapproche 


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OST 225 


du précédent , maïs ses côtés sont plus étroits , son dos n’est 
pas si arqué et ses angles plus émoussés, 

 L'OSsTRACION POINTILLÉ a le corps quadrangulaire , de 
petiis points rayonnans et de petites taches blanches sur tout 
Je corps. Il est figuré dans Lacépède , vol. 1 , pl. 21. Com- 
merson l’a observé, décrit et dessiné dans la mer des Indes. 
On ne lui voit point de poiygones sur le corps. 

L'OSTrRACION QUATRE TUBERCULES, Ostracion tuberculatus 
Lion., ale corps quadrangulaire , et quatre grands tuber- 
cules disposés en carré sur le dos. On le trouve dans l'Inde. 

L'OSTRACION MUSEAU ALLONGÉ, Ostrurion nasus , Bloch, 
a le corps quad: augulaire et le museau allongé. Il esi figuré 
dans Bloch , pl. 138, dans Lacépède, vol. 5, pl.2r , et 
dans le Buffon de Deterville, vol. 8, page 44. On le pêche 
dans la Méditerranée, à l'embouchure du Nil. 

L'OSTRACION DEUX TUBERCULES a le corps quadrangu— 
laire, et deux tubercules, l’un au-dessus et l’autre au dessous 
de l'ouverture de la bouche. Il a été observé par Commerson 
dans la grande mer équatoriale. | 

L'OSTRACION MOUCHETÉ , Ostracion cubicus, Linn., à le 
corps quadraugulaire ; un grand nombre de taches noires, 
chargées chacune d’un point blanc ou bleuâtre. IL est plus 
connu sous le nom de coffre tigre. A] habite la mer des Indes. 
Sa chair est exquise. On le nourrit dans des viviers d'eau 
salée, où il devient familier jusqu’à prendre sa nourriture 
. dans la main. 

L'OsTracion 80ssu a le corps quadrangulaire et le dos 
relevé en bosse. Il est figuré dans Jonston, tab. 25. On le 
pêche sur les côtes d Afrique. 

2.0 Les ostracions qui ont des aiguillons auprès des yeux et 
non au dessous de la queue , où se trouve seul. 

L'OSTRACION TROIS AIGUILLONS, qui a le corps triangulaire ; 
un aiguillon sur le dos et auprès de chaque œil. On le voit 
dans la mer des Indes. F 
__ 3.0 Les ostracions qui ont des aiguillons au-dessous de !a 
queue , et non auprès des yeux. 

L'OsTRAGION TRIGONE a le corps triangulaire, deux ai- 
guillons cannelés au - dessous de la queue : des tubercules 
saillans sur des plaques bombées ; quatorze rayons à la na 
geoire du dos. Il est connu sous le nom de coffre a perles. On 
le pêche dans la mer des Indes. Sa chair est dure et de mau- 
vais goût. Lorsqu'on veut le prendre , il fait éntendre un 
bruit, une espèce de grognemeni, qui l'a fait appeler cochon 
de mer. 

L'OSTRACION DOUBLE AIGUILLON, Osfrac'on bicaudalis , 
Linn. , a Le corps triangulaire ; deux aiguillons sil'onaés au- 

MAIN: 19 


226 OST 


dessous de la queue ; des tubercules peu élevés; dix rayons à 
la nageoire du dos. C’est Le coffre deux piquans. On le voit 
dans lesmers de l'Inde. H parvient à la longueur d’un pied ct 
demi , et vitcomme les auires de petits coquillages et de crus- 
tacés. Il se rapproche beaucoup du précédent. Sa robe est 
tachetée de noir. | 
“4.2 Les ostracions qui ont des aiguillons auprès des yeux et 
au-dessous de la queue. 
L'OSTRACION QUATRE AIGUILLONS , Ostracion quadricurnis , 
a le corps triangulaire, deux aiguillons auprès des yeux, ct 
deux autres sous la queue, . pl. M 4 où il est figuré. C'est 
le coffre à quatre cornes. On le pêche dans la mer des Indes, 
où il ne parvient qu’à huit à dix pouces de long. Il est si bien 
défendu, qu'il n’y a que le loup marin qui ose Pattaquer ; 
encore en est-il La victime lorsqu'il ne le réduit pas en bouillie 
entre ses dents, parce que ses piquans lui percent les en- 
trailles. Sa chair est dure et difficile à digérer. On peut tirer 
une grande quantité d'huile de son foie. 
L'OSTRACION LISTER a le corps triangulaire, et un grand 
aiguillon sut la partie supérieure de la queue’ qui est hors du 


test. Il est figuré dans Lacépède , vol. 1, pl. 468. On ignore 
son pays malal. Il à été mal à propos confondu avec le irois- 
aiguillons. 


L'OSTRACION QUADRANGULAIRE à le corps quadrangu- 
laire ; deux aiguillons auprès des yeux ; et deux autres sous 
la queue. Il habite la mer des fndes. Sa chair est dure. La 
position de ses cornes antérieures la fait appeler taureau 
marin. La nageoire de sa queue est très - longue , tronquée 
net et tachetée de noir. 

L'OSTRACION DROMADAIRE , Ostracion turritus , Linn. , a le 
corps quadrangulaire, et une bosse garnie d’un aiguillon sur 
le dos. Il est plus connu sous le nom de chameau marin. A 
habite la mer Rouge et celle des Indes. Sa chair est dure, 
mais son foie extrêmement gras. (B) 

OSTRACITE,. F. OsrRaciaset OSTRÉITE. (LN.) 

OSTRACITE de Braitenbourg. V. CRANIE. (LN.) 

OSTRACODES , Ostracodes, Latr. Tribu des crustacés 
branchiopodes , famille des lophyropes , ayant pour carac- 
tères : tous. les pieds uniquement natatoires et branchiaux, 
au nombre de seize au plus, et jamais foliacés; un test bivalve 
en fonne de coquille, s'ouvrant et se fermant à la volonté de 
l'animal, et enveloppant dans ce dernier cas son corps. C’est 
ce que l’on voit dans les genres : cythérée , cypris, lyncée et 
daphnie , de Müller. La plupart de ces crustacés sont très- 
petits, vagabonds , et paroissent avoir une bouche composée 
de mandibules et de mâchoires. ls habitent , par myriades, 


OST u, 
les eaux douces et dormantes. Quelques-uns semblent n'avoir 
que six pieds ; : leurs antennes leur servent aussi à la locomo- 
tion. J'avois d’abord formé avec ces animaux un ordre : et 
ensuite une famille. . les genres rapportés ci-dessus. @) 

OSTRACOMORPHITES. 7. Osrracire (nesm.):2 

OSTRALEGA et OSTRALEGUS. C'est: PHuiraien 
dans les ouvrages d’ornithologie écrits en latin: (s.) 

OSTREA. Nom latin des "Huiraes. (DESM:) 6: Le 5 

OSTREÏTE. On a donné ce nom aux Je me fossiles du 
genre des HUÎTRES , et autres voisins. (B.): 

OSTREOPECTINITE. On'a douné ée nom aux co- 
quilles pétrifiées , du genre des PEIGNES. W. ce not. :(LN.) 

OSTRICEL. Nom anglais de PAUTRUCRE. (V): 

OSTRO WIDZ et RYZ. Nom polonais du LYNXx. (DES. ) 

OSTROZKA. Nom du PIED D'ALOUETTE : SAUVAGE 
( Delphinium consolida ) , en Pologne. (En. ) i 

OSTRUTHIUM. Lonicerus paroît être le premier qui 
ait décrit sous ce nom l’IMPÉRATOIRE Prépas strailiéans ; 
Linn.}). (EN). 

OSTRUZINA. L'un des noms du GROSELLETER CRites 
rubrum ) , en Bohème. (LN.) 

OSTRYA et OSTRYS, des dt etides Lai: Cet ar 
bre, selon Théophraste, resseanblait : à l’oxya (le hêtre); il'en 
avoit l'écorce. Ses feuilles plus oblongues que celies du poi- 
rier étoient marquées en dessous denomibreuses fibres du côtes 
épaisses ; partant d’une côte dorsale moyenne et longitudi- 
nale; l'extrémité des feuilles se terminoït en une pointe lon- 
gue ét rétrécie ; leur contour étoit légèrement denté , et l’es- 
pace huibnite rugueux; le fruit étoit petit ,  hordéi- 
forme, oblong et jaune. Les racines de cet arbre étoient pro- 
fondes. Pline compare lPostrya au fraxinus, pour les rameaux 
et l'écorce , et du reste s'accorde avec Théophraste. Val. 
Cordus , Clusius , Gesner , etc: , rapportent cette plante'à 
notre CHARME. D'autres botanistes l'ont regardée comme le 
charme à fruit de houblon, et ce char me en a conservé le nom 
d’ostrya (carpinus ostrya, Linn ).ILest possible que ce soit l’une 
de ces plantes, mais non pas le sorbier des oiseaux t Surbus 
aucuparia ), comme lé soupçonnoit Lobel. :: 

C. Bauhin 4 placé sous le nôm d'ostrya les deùx espèces de 
charmes d’Eutope, citées ci-déssus. Micheli avoit fait du seul 
‘charme à fruit de houblon, un genre ostrya (ce MOL ), 
que Linnæus avoit réuni au carpinus, mais qué Scopoli, 
Willdenow, Persoon, etc., ont rétabli. V. CnaRMe. 

OSTRYDION, Oy dr, Nom donné, par M. Desvaux, 
aü genre appelé MOGnaNtE par Jaumes Saint-Hilaire (8.) 

OSTRZYKA. Nom polonais du GRATERON. (LN.) 


228 : OST 


OSYRIDIS-DIADEMA. L'un des noms que les Grecs 
donnoient à l'Harimus. F. ce mot. (LN.) A 


OSYRIS, des Latins. « Ceite plante , dit Pline, produit 
de petites branches brunes , souples et menues, lesquelles 
sont garnies de feuilles brunes comme le lin , et portent une 
graine d'abord noire , puis rouge. Les dames s’en servent en 
guise de vergettes pour nettoyer leurs habillemens. La décoc- 
tion de sa racine, prise en breuvage, guérit de la jaunisse. 
Les racines de cette herbe , avant la maturité de la graine, 
servent à resserrer le ventre ; pour cet usage , on les coupe 
en rouelles, qu’on fait sécher au soleil. Si l’on cueille les ra- 
cines après la maturité des graines, on les administre cuites 
dans du bouillon ou bien pilées dans de l’eau de pluie , pour 
guérir les catharres et les affections du ventre ». Les Latins 
nommoient cette plante Znaria. Selon C. Bauhin, ce seroit le 
RouvET ( osyris alba, L.) qu'il distingue de l’osyrés des Grecs. 
Celui-ci est, selon Dioscoride, une plante noire à branches 
flexibles , difficiles à rompre , garnies de quatre , cinq ou six 
feuilles, comme le lin, noires d’abord, puis fort rouges. Ce 
second _. seroit, d’après C. Bauhin , d'accord avec An- 
guillara, Dodonée , ete. , le BELVÉDÈRE ( chenopodium Scopa- 
ria), et Bauhin fait observer à ce sujet que , de son temps, 
‘en Grèce, on appeloit encore cette plante osyris. Un grand 
nombre de botanistes, parmi lesquels sont : Matthiole, Éuch- 
sius, Val. Cordus, Lobel , rapportent l’osyris à la Linwaire 
COMMUNE (antirrhinum linaria , Léo ). Mais il est plus pro- 
bable que c’étoit le BELVÉDÈRE. Le nom d’osyris a été 
appliqué par ces botanistes à diverses espèces de LINAIRES, 
au BELVÉDÈRE, À LA CHEVELURE D'OR (chrysocoma linosyris), 
et au Rouvert. Linnæus fit avec cette dernière plante son 
genre Osyris ( V. ce mot), auquel Thunberg à rapporté 
une espèce, dont on a fait depuis le genre helwingia: Gmelin, 
l’auteur du Voyage en Sibérie, y rapportoit aussi le nitrariaæ 
Sehoberie , et Scopoli l’hppophaë rhamnoides, Linn. 1: 


Il est à présumer que notre mot OsIER est dérivé d'osyris , 
ce mot signifiant en grec souple et pliant sans se casser. (LN.) 


 OSYRIS , Osyris. Genre de plantes de la dioécie trian- 
drie, qui a pour caractères : un calice monophylle à trois di- 
visions ovales pointues; point de corolle; dans les fleurs 
mâles , trois étamines insérées à la base des divisions du ca- 
lice; dans les fleurs femelles, un ovaire inférieur, conique, 
chargé d’un style à stigmate trifide; une baie globuleuse, 
uniloculaire, ombiliquée , renfermant un noyau arrondi et 
monosperme. on 


Ce genre renferme deux arhrisseaux rameux , à feuilles al- 


O T H 224 
ternes et à fleurs disposées en grappes au Sommet des ra- 
Mmeaux ou sur les feuilles. 

L'un, l'Osyris BLANC, vulgairement le Rowet, a les feuilles 
linéaires. On le trouve dans les parties méridionales de l’Eu- 
rope, sur les montagnes sèches. Il s’élève à un et deux pieds. 
Ses petites fleurs blanches répandent une odeur irès-suave ;, 
et ses fruits rouges ont une saveur repoussante , ainsi que je 
m'en suis assuré en Espagne. 

: L'autre, l'Osyris pu JaArow, a les feuilles ovales et flo- 
rifères.. {1 croît dans le Japon, où l’on mange ses jeunes 
feuilles. Willdenow en fi un genre sous le nom d'HELwIN- 
GIE, quoiqu'il n’en connût pas la fructification femelle. (B.) 

OSYRITE, des anciens Egyptiens. Cette plante seroit 
une espèce de MurLiER ( antirrhinum ), selon Adanson. Il 
paroît que c’étoit aussi le marmaritis ( V. ce mot) dont Pline 
a parlé. (LN. 

O-TAM-SIN. Nom chinois d’une espèce d'INDIGOTIER 
(indigofera rotundifolia, Lour.). Cette plante croît naturelle- 
ment aux environs de Canton. (IN.) 

OTAPULI, des Malabares. V. DARAMBO. (LN.) | 

OTARDE. C'est ainsi que les anatomistes de l’académie 
des sciences écrivoieut le nom de l'OUTARDE, dans les Me- 
moïres pour servir à l’histoire des animaux. (S.) ; 

OTARIE de Péron. V. l’art. Pnoques. (DESM.) 

OTHERE, Ofhera. Arbrisseau du Japon, à feuilles al- 
ternes , pétiolées , ovales, obtuses , coriaces, glabresset en- 
üères, et à fleurs blanches et axillaires, portées en petit nom- 
bre sur des pédoncules couris, qui forme un genre dans la 
tétrandrie monogynie , dont les caractères offrent : un calice 
moñophylle , persistant, à quatre découpures ovales; quatre 
pétales blancs, planes et ovales ; quatre étamines à anthères 
didymes ; un ovaire surmonté d’un stigmate sessile ; fruits 
capsulaires. 
= Depuis, on a réuni à cegenre l'OrIxA, qui vient du même 
pays, et qui est figuré , ainsi que lui, dans les Icones planta- 
rum japonicarum de Thunberg. 

Loureiro a établi sous le nom de LEPTA, un genre qui ne 
diffère de celui-ci que parce que son fruit est une baie à qua- 
tre loges monospermes. (8. : 

‘OTHERMENNIG et OTTERMENNIG. 7. OpEr- 
MENNIG. (LN.) | 

* OTHEROCERNE , Ofherocernus. Genre de plantes pro- 
bablement établi par R. Brown, et dans lequel se place 
l'arbre d'Afrique qui fournit la gomme K1wo. (8.) : 

OTHONNA ou OTHONNE. Plante mentionnée par les 
anciens , qui croissoit en Syrie. Selon Pline ; elle ressem- 


230 y | OT 


bloit à la roquette et portoit des feuilles toutes trouées, d'où 
elle tiroit son nom, et des fleurs analogues à celles du safran. 

Son suc entroit dans la composition des remèdes pour les 

yeux : il passoit pour dessiccatif etréfrigérant, Dioscoride rap- 

porte que l’on appeloit ofhonna, tantôt le suc de la chéli- 

doine, du glaucion ou du pavot; tantôt une mixtion de di-- 

verses plantes, dans le nombre desquelles se trouvoit le pa- 
vot; tantôt le suc d'une plante qui croissoit dans cette partie 

de Arabie qui avoisine l'Egypte, ei il en donne une des- 

çriplion qui prouve que c’est de La même plante de Pline 

qu'il à voulu parler. Le suc de cette plante avoit aussi les 

mêmes propriétés et usages. Les modernes n’ont pu rappor- 

ter cette plante à celles connues, car on ne peut la regarder 
ni la rapprocher de nos œillets d'Inde (zagéles), comme 

fait C. Bauhin, Lobel, etc. Ces plantes étant originaires 
d'Amérique , ne furent connues en Europe que du temps 
de Charles-Quint. Adanson, qui étoit du même sentiment, 

crut devoir pour cela changer le nom d'uthonna, que Linnæus 
avoit donné à un genre de la famille des corymbifères , en 
celui d’aristotela. 

Quant au genre o/honna , L. , confondu avec le jacobea par. 
Tournefort,, il a été adopté par les botanistes, et se trouve 
décrit dans ce Dictionnaire à l’article OTHONNE. Quelques- 
unes des espèces qu’on y rapportoit , font partie maintenant 
du genre CINÉRAIRE. (LN.) 

OTHONNA. Pierre dont Pline et Dioscoride font men- 
tion. Êlle étoit fort petite et de couleur de bronze; il se peut 
que ce soit de la pyrite ou fer sulfuré. On la tiroit d'Egypte.(Ln.) 

OTHONNE, Orfhonna. Genre de plantes de la syngéné- 
sie polygamie nécessaire , et de la famille des corymbifèges, 
qui présente pour caractères : un calice simple, monophylle, 
divisé en huit ou en un plus grand nombre de parties ; un ré— 
ceptacle veluetchargé de fleurs hermaphrodites et stériles dans 
son disque , creusé de fossettes et garni de demi-fleurons fe- 
melles fertiles, à languette lancéolée, tridentée et réllé- 
chie à sa circonférence; plusieurs semences oblongues , pres- 
que nues ou chargées d'une’aigrette simple et sessile. 

Ce genre rassemble une quarantaine de plantes , dont plu- 
sieurs- sont frutescentes, dont les. feuilles sont simples ou 
ailées, etles fleurs ordinairement solitaires et portées sur de 
longs pédoncules terminaux. 

On les divise en ofhonnes à feurlles simples et en othonnes & 

Jeuilles composées. FA 

Parmi les premières, il faut remarquer : 

L'OTHONNE A FEUILLES DE GIROFLIER, qui à les feuilles 
lancéolées , entières’, trinerves , la tige un peu frutescente et 


OT | 3 


rampante. Elle vient du Cap de Bonne-Espérance. Comme 
elle conserve ses belles feuilles glauques pendant l’hiver , et 
qu'elle ne craint pas les gelées, on l’emploie souvent dans 
la décoration des bosqueis de cette saison. On la multiplie 
de semences et de marcottes. Elle n’est pas délicate sur la 
nature du terrain. st | 

L'OTrHONNE BULBEUSE , qui a les feuilles oblongues, pé- 
üolées, nues, la tige herbacée, et le pédoncule uniflore et 
très-long. Sa racine est tubéreuse et orbiculaire. Elle fournit 
plusieurs variétés. On la trouveau Cap de Bonne-Espérance. 

Parmi les secondes, il faut distinguer : 

L'OTHONNE PECTINÉE, qui a les feuilles pinnatifides, et les 
découpures linéaires et parallèles. Elle vient au Cap de Bonne- 
Espérance. Ses fleurs exhalent une odeur fétide. 

L'O'rnoNNE À FEUILLES D'AURONE, qui a les feuilles mul- 
üfides, les pinnules linéaires , et les nœuds de la tige velus, 
C’est un arbuste de deux à trois pieds, qui croît au Cap de 
Bonne-Espérance. 

 L'OTHONNE TRIFURQUÉE, qui a les feuilles trifides , pinna- 
tifides, les pinnules linéaires , les pédoncules rassemblés 
en bouquets et latéraux. Elle se trouve au Cap de Bonne- 
Espérance. (8.) 4 

OTHRYS, Othrys. Arbuste de Madagascar, à feuilles al- 
ternes , trifoliées, ne paroissant qu'après les fleurs qui sont 
disposéesenthyrse àl’extrémité des rameaux;lequel,selon Au- 
bert - Dupetit - Thouars, forme un genre dans la dodécan- 
drie monogynie et dans la famille des câpriers. 

Les caractères de ce genre sont : calice plane de quatre 
folioles ; coroile de quatre pétales onguiculés, insérés sur 
un disque ; douze étamines attachées au même disque ; un 
ovaire pédicellé ; une baie cylindrique , recourbée au som- 
met ; des semences éparses et réniformes. (B.) 

OTILIENKRAUT.C'estle Pre DD'ALOUETTE DESCHAMPS, 
en Allemagne. (LN.) 

OTION, Ofion. Genre établi par Léach parmi les mol= 
lusques cirrhipèdes. Il a été appelé CONCHODEKME par Olfers, 
AURITELLE par Blainville, et BRANTA par Ocken. Ses carac- 
ières sonL : corps en massue, surmonté de deux cornes cylin- 
driques. [lrenferme deux espèces, dont l’une porté le nom de 
Blainville, et\'autre celle de Cuvier. Onlestrouve dansla mer.(B.) 

OTIOPHORES, Onophori. J'ai désigné ainsi, dans mon 
Genera crust. et insect., une famille d'insectes de l’ordre des 
coléoptères , section des pentamères , composée des genres: 
dryops , macronyche et gyrin. Dans le premier et le dernier , un 
des articles inférieurs des antennes est dilaté extérieurement, 
et présente l'apparence d'une sorte d'oreille; de là l’origine 


232 OT O 


du nom d'otiophores, porte-oreilles, que j’avois imposé à cette 
famille, Tous ces insectes ont les antennes en massue , irès- 
courtes et susceptibles d’être cachées ou de se loger sous les 
yeux. Îls soni tous aquatiques ou habitans des rivages. Les 
gy'ins composent aujourd'hui, dans ma Méthode, la tribu 
des lourniquets , faiile des carnassiers : les deux autres genres 
appartiennent à la tribu des mucrodactyles, famille des clavi- 


cornes. (1.) 

OTIOSTRON. L'un des noms de la MÉLisse , chez les 
Grecs, selon Adanson.(£.) | 

OTIS. Nom grec et latin de l'OUTARDE. (s.) 

OTITE, Oftes, Latr. Genre d'insectes de l’ordre de 
diptères , famille des athéricères, tribu des muscides , formé 
sur une espèce que Panzer a représentée sous le nom de 
musca formosa (Faun. insect. Germ., fasc. 5g , tab. 21), et 
sur quelques autres diptères analogues. J’ai réuni ensuite ce 
genre à celui d'oscine. Voy. cet article. (L.) 

OTITES. Tabernæmontanus a donné ce nom à une es- 
pèce de CUCUBALE (Cuc. olites), dont depuis Adanson a 
fait un genre caractérisé ainsi : calice tubulé , à cinq divi- 
sions ; cinq pétales entiers ; dix étamines ; capsule à trois 
loges et six crénelures ; fleurs en corymbes axillaires et op- 
posées ; feuilles opposées. Les fleurs sont quelquefois dioïques, 
mais par avortement de l’un des deux organes sexuels. Ce 
genre n’a pas été adopté. (LN.) 

OTOBA. Les naturels de la petite ville de Mariquita ; 
dans la Nouvelle-Grenade , donnent ce nom à une espèce 
de MUSCADIER qui croît dans les forêts de ce royaume. Les 
Américains font, avec le macis des muscades que cet arbre 
produit en abondance , une pommade propre à guérir la 
gale et d’autres affecüons cutanées. Les effets de cette pom- 
made sont d'autant plus prompis, qu’elle est plus fraîche. (LN.) 


OTOLICNUS 9 d’wronuxyos 9 auriculis magnis. Illiger pre- 
pose ce nom pour remplacer celui de GALAGO donné par 
M. Geoffroy à un petit genre de mammifères de l’ordre des 
quadrumanes, et de la famille’ des makis ou lémuriens. 

(DESM.) 

OTOLITHE, Otolithes. Genre de poissons établi par 
Cuvier, aux dépens des Jones de Bloch. Il offre pour carac- 
tères: la seconde nageoire plus longue,les dentelures des préo- 
percules à peine sensibles ; le museau non renflé; les dents 
de la première rangée plus fortes , deux très-longues à la mâ- 
choire supérieure. 

_ Les JOHNES ROUGE et ROYAL servent de type à ce genre. 


(&.) 


1, 
ra 


OUT T 233 
OTOO. C'est, à Taïti, le nom d’un HÉRON. (s.) 

 OTOS. Nom grec du Moyen-puc, selon Belon.(v.) 
OTRIK et CHAGOCH. Noms de la VIGNE, en Ar- 
ménie (EN) | ; 
OTSCHKIHYL.N om du FRAMBOISIER, au Kamtschatka. 

; | CL.) 
OTSCHKIL. Les Buchariens désignent par ce nom le 

CHÈVREFEUILLE À FRUITS BLEUS , Lonicera cœrulea , L. (LN.) 


‘ 

OTTA-HA. Les babitans des îles de la Société appellent 
ainsi l’oiseau frégate. (s.) 

OT-TAU. Nom donné, en Cochinchine, à un PIMENT 
( Capsicum baccatum , L.). Ot-thon-tlai est celui du PImMENT 
ANNUEL ( Capsicum annuum , L. ); CAY-0T, celui d’une troi- 
sième espèce ( Capsicum frutescens ), qui est le lat-tsiao des 
Chinois. Toutes ces espèces sont cultivées en Chine et en 
Cochinchine, et employées aux mêmes usages qu’en Europe. 

(LN.) 

OTTAY. « L’ottay, dit Sagard-Théodat, est grand comme 
un petit lapin ; il a le poil très-noir et si doux , poli et beau, 
qu'il semble de la panne. Les Canadiens font grand cas de 
ces peaux , desquelles ils font des robes ».( Voyage au pays des 
Hurons , pag. 318.). Buffon a jugé que cet offay des Hurons 
est le même animal que la marte vison, et d’Azara partage 
cette opinion. (s.) 


OTTE , OTTEN et OTTER. Diversnoms vulgaires al- 
lemands de l'AUNE, (LN.) | 


OTTEL AMBEL. Nom malabare d’une plante aqua- 
Uque qui constitue le genre Damasonium de Schreiber et 
Willdenow , appelé ottelia par Persoon , et qui n’est auire 
que le stratiotes alismoïde. (LN.) s 


OTTELIE , Otelia. Genre de plantes de l’hexandrie mo- 
nogynie, etde la famille des hydrocharidées, lequel renferme 
deux espèces de plantes aquatiques vivaces, l’une de l'Inde et 
l’autre de la Nouvelle - Hollande , qui avoient été placées 
parmi les FLUTEAUX, ou mieux les DAMASONES. 


Les caractères de ce genre sont, selon Richard qui les a 
développés dans les Mémoires de l'Institut , année 18r1 : 
fleurs hermaphrodites : pédicules radicaux, axillaires ; spathe 
tubuleuse, ailée ; corolle à six divisions , dont trois intérieures 
plus grandes et pétaliformes , attachées à des tubercules ; six 
élamines : ovaire inférieur , surmonté de six stigmates ligulés 
et glanduleux; un péricarpe charnu, presque à six loges , ren- 
fermant, dans une pulpe gélatineuse , un grand nombre de 
petites graines oblongues, (B.) 


234 O U À 


OTTER. En hollandais , c’est la LOUTRE vuLGAIRE. En 
Allemagne , on donne aussi ce nom et celui de fschotter à ce 
quadrupède. (DESM.) 

OTTERLING. Nom donné par Storr à une pierre sili= 
ceuse contenant de l’amphibole. (LN.) 

OTTERNLAUCH. F7. OBERHARNISCH. (LN.) 

OTTERW URZ. C'est la BisToRTE , Po/ygonum bistorta, 
Linn. , en Allemagne. (LN.) 

OT'TICH. L'un des noms de l'HiÈèBre, en Allemagne. 

. LN. 

OTUS.C'est, en latin formé du grec, le nom aie Les 
anatomistes de l’Académie des sciences ont cherché en vain 
à prouver que lotus des anciens étoit le même oiseau que la 
demoiselle de Numidie. C’est le nom spécifique du moyen-duc 
dans Linnæus, et celui d’une division des oiseaux de proie 
nocturnes dans le Règne animalde M. Cuvier. (v.) 

OTYLIA. L'un des noms du MÉLILOT commun , en Po- 
logne. (EN.) 

OÙ. Les Tartares désignent sous ce nom la CIGUE AQUA- 
TIQUE.(B.) 

OUACAPOU. Arbre de la Guyane. On ignore ui 
genre il appartient. (8.) ee 

OUAICARI. C'est, suivant Barrère, le nom du Brapy- 
PE Aï, chezles naturels de la Guyane française. (s) 

OUAILLE. Arbre de Cayenne, qui sert beaucoup dans 
les constructions des maisons et des bateaux. On en distin- 
gue de rouge et de blanc. C’est peut-être le même que 
J'OUAYE. (8.) 

OUAKA. L'un des noms donnés au LAURIER AVOCATIER, 
selon Adanson. (LN.) 

OUALOFES et ZALOFES. Les Nègres du Sénégal don- 
nent ces noms à l’ANTILOPE GUIB. (S.) 

: OUALOUMERGOU. Espèce de MépiciNIER. (8.) 

QUANDEROU ( Simia Silenus, Linn. ). Espèce de singe 
de l’ancien continent et du genre des Macaques (F. ce mot.), 
caractérisé principalement par son museau fortallongé comme 
celui des animaux du même genre; par sa face brune , sa 
queue moyenne terminée par un flocon de poils assez longs, 
et surtout par la vaste crinière qui entoure sa face. Cet ani- 
mal est figuré pl. NE. r , n.° 3 de ce Dictionnaire (bESM.) 

OUANGUE. Nom que les Nègres de Cayenne donnent 
au SÉSAME d'ORIENT , qui y a été transporié. (B.) 

QUANTOU. 7. Pic ouanTOu. (v.) 4 

OUAPE C’est le Vouapa d'Aublet, c'est-à-dire , un Ma- 
CROLOBE. (B.) | 


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1. Ogobre (fika). 2, Ocelot (Chat). 8 Ouanderow { Macaqgte), 


' . QU D 235 


OUARAN. Nom du Monitor , Lacerta monitor, Linn., 
dans la Haute Egypte. (8.) A 

OUARI. On donne ce nom au fruit de l'ICAQUIER, au 
Sénégal. (B.) | 

OUÙUARINE, Simia Beelzebuth, Linn.; Stentorfuscus, Geoffr. 
Singe de l'Amérique méridionale, du genre des ALOUATESs, 
et dont l’espèce est décrite dans cet ouvrage sous le non 
d'ALOUATE GUARIBA. (DESM.) 

OUARIRI. Nom du FOURMILIER TAMANOIR , à la 
Guyane. (DEsM.) 

OUAROUCHL. Il paroît que c’est une espèce d’IcIQUIER 
V. ce mot, et celui ARBRE À SUIF. (B.) 

OUASPOUS. Grand phoque des côtes de l Amérique sep- 
tentrionale , qui, selon le P. Chrétien Leclerq, est aussi 
grand et aussi gros qu'un cheval et qu'un bœuf. ( Foyage en 
Gaspésie , pag. 490.) Voy. l’article du PHOQUE. (s.) 

OÙ ASSACOU. C’est le conant d'Aublet , c’est-à-dire, 
un PHYLLANTHE. V. ce dernier mat. (B.) 

OUASSE. C’est la PIE, en vienx français. (s.) 

OUATIER. 7. Ovarre. (s.) 

OUATIRIOUAOU. Nom que porte le FouriLter 
chez les naturels de la Guyanc française , selon Barrère. (s.) 

OUATTE. On donne ce nom à F'APOCYN DE SYRIE, dont 
les semences sont entourées d’un coton propre à divers 
usages. (B.) 

OUAYCHO. C'est, dans Jean de Laët,le Toucan À 
GORGE JAUNE. (5.) 

OUAYE. Nom de l'APÉIBA. (B.) 

OUBLIE. Coguille du genre BULLE, (B.) 

OUBOU ei MONBEN. Noms caraïbes du Monin 
FRANC. (LN.) 

OUBOUERI. Nom caraïbe de l'AcAJOU À MEUBLES. 
V. CEDRELA.(LN.) 

OUBRA. Nom vulgaire du HOBEREAU , aux environs de 
Niort. (v.) 

OUBRON. Cest le CHARME à fruit de houblon, Carpinus 
ostrya, L. (EN. 

OUCHEMOULE. Plante dont Heister a fait un genre 
rappelé par Adanson, mais qui est encore inconnu. (LN.) 

UUCLE. Arbuste grimpant de l'Aude , dont on se sert 
pour faire des cercles. Valmont de Bomare soupçonne que 
c'estune PIsSONE. (8. 

OUDEDONIS. Selon Adanson, c’est un des noms du 
SYDÉRITIS de Dioscoride. (LK.) 

OUDRE , DORQUE ou OURQUE. Voyez Dau- 
PHIN. (DESM.) 


236 O ‘UT 


OUEDNEH ( oreille). Nom arabe du KALANCHOÉ d'E- 
gypie , Kalanchoë œgyptiaca, Déc. , plante grasse. (LN.) 

OUEDNEH-CHEYTANY , Auricula diabolica. C’est le 
nom arabe d’une espèce de STRATIOTE ( stratiotes alismoïdes , 
L.,) dont M. Persoon à fait son genre oftelia. Cette plante 
croît dans les rizières, eu Egypte. (LN.) 

OUEDNEH-ROUMY (oreille-grecque). Nom arabe d’une 
espèce d’achit (cissus rotundifolius, Vahl}), qui constituoit 


le genre sælanthus de Forskaël. (LN.) 

OUE. On appeloitainsianciennementl'OrE en France. (s.) 

OUELI-ILA ou bien WELI-ILA. Nom malabare du 
CALADIUM nymphæifoltum , Vent. , figuré dans Rheëède 
(Mal. x1, tab. 22 ). (LN.) 

OUELIOS. La Brebis, en Languedoc. (DESM.) 

OUEST. C’est l’un des quatre poinis cardinaux dumonde, 
celui où le soleil se couche dans le temps des équinoxes. (PAT.) 

OUETTE, 7. CoTinGa OUETTE. (v.) 

OUIAKOU ( Oiseau de l'esprit}. Nom que les Nadéos- 
sis, peuplade des environs du Mississipi, donnent à un oiseau 
pour lequel ils ont la plus grande vénération. Sa. taille est 
celle d’une htrondelle. La couleur de son plumage est brune , et 
relevée autour du cou par un vert éclatant ; sa queue a quaire 
ou six plumes irois fois aussi longues que son corps, à reflets 
verts et pourprés. Carvar, qui décrit cet oiseau ( Voyage dans 
l'Amérique septentrioncle ) , ajoute que c'est une espèce d’oi- 
seau de paradis, qu'il n’a jamais vu dans les colonies euro- 
péennes , mais que les Nadéossis en avoient pris plusieurs , 
quand il étoit dans leur pays, et qu'ils les traïtoient comme 
s'ils étoient d’un rang supérieur à tout le reste de la race em- 
plumée. J’ai peine à croire qu’un oïseau , tel que le dépeint 
ce voyageur, existe réellement sans s'être trouvé dans les 
nombreuses collections qu'on à reçues et qu’on reçoit encore 
de toutes les parties des Etats-Unis, etnotamment de la Loui- 
siane. De plus, Wilson n’en fait aucune mention dans | 4- 
merican orntthology. (N.) 

OUICOU. Éau-de-vie de PATATES, anciennement fa- 
briquée par les Caraïbes. (8.) ù 

OUIE, Auditus. C’est la sensation des sons et des bruits 
que nous apercevons au moyen de l'OREILLE , organe à l’ar- 
ticle duquel nous décrivons tout ce qui a rapport à ce 
sens. (VIREY.) ; | 

OUIES. Chez les poissons, l’on donne ce nom à la fente 
de chaque côté de la tête, qui communique avec les bran- 
chies ou les crganes respiratoires aquatiques de ces animaux ;. 
cest pourquoi le peuple s’imagine que les poissons enten- 


: OUI 
dent_par-lh ; mais nous avons décrit ailleurs leur CRE 
V. cet article ei celui de Porsson. 

Quant aux organes respiratoires et à l’organisation propre 
des feuillets branchiaux des poissons , il en est traité à l’ar- 


ticle BRANCHIES, ainsi que de celles des mollusques , des 
crustacés. 


237 


LLE. 


Les os des opercules qui recouvrent ces branchies dans 
les poissons, viennent, suivant M. Geoffroy Saint-Hilaire, 
des os internes de l’oreiile, comme l’enclume, l'étrier, le 
marteau , le lenticulaire, transformés, ainsi que nous l’expo- 
sons à l’article OPERCULE. (VIREY.) 

Le nom d’ouïes est quelquefois, mais trés-improprement, 
pris pour le synonyme de branchies, qui désignent les organes 
respiratoires propres aux POISSONS , aux CRUSTACÉS et aux 
MOLLUSQUES ACÉPHALES. (B.) | 

OUILLARD. Nom picard de la MAUBÊCHE. (V) 

OUIRA-OUASSOU-PIRAVERA (grand mangeur de 
poissons }). PV. PiraAvera, à l’article des OISEAUX DE PROIE, 
et l’article ITARPIE. (V.) 

OUISTIT I, Jacchus et Midas, Geoffr.; Saguinus, Cuv., 
Dum., Lacéped.; Hapale, Wlig.; Simia , Linn. Genre de marn- 
mifères de l'ordre des quadrumanes et de la famille des sin- 
ges, correspondant à la division des ARCTOPITHÈQUES de 
M. Geoffroy. Il ne renferme que des singes de l'Amérique 
méridionale , remarquables par leur petite taille, etle plus 
souvent par les belles couleurs de leur pelage. Ces singes ont, 
pour la plupart, des caractères propres aux espèces dunouveau 
continent , tels que ceux pris des narines écartées ; de la 
queue longue et non prenante; des fesses velues , etc. ; mais 
its en différent essentiellement en ce que , comme les singes 
de l’ancien monde, ils n’ont que cinq dents molaires à cha- 
cun des côtés des deux mâchoires. Ils s’éloignent en général 
de tous les singes connus, par l’organisation de leurs mains et 
de leurs pieds, dont tous les doigts ont à peu près la même 
direction, ne sont point opposables entre eux , ni au pouce, 

et dont l'extrémité est armé d’un ongle crochue. 

Tous les ouistitis ont le museau court; le nezsaillant : Fan- 
gle facial de soixante degrés ; la face assez grande et plané, 
ce qui est dà à de fortes crêtes surcilières qui semblent relever 
le crâne vers le front ,bien qu'il fuie plus encore dans ces sin- 
ges que dans tous les autres. [ls ont tous également la queue 
plus longue que le corps, couverte de poils, et non prenante. 

«On ne connoissoit, du temps de Buffon ; que cinq espèces 
de ce genre ; mais depuis les voyages de MM. de Humboldt et 
Hoffmannsege , et l'occupation du Portugal par les armées 


238 GUI 


françaises, le nombre s’en est fort augmenté dans notre Mu- 
séum, où l’on en compte maintenant treize. Ilest vrai que plu- 
sieurs de ces espèces ont été établies sur l’examen d’un seul 
ou de deux individus, ce qui laisse encore quelque doute sur 
leur existence réelle dans la nature , attendu que les indivi- 
dus décrits n’offrent peut-être que des variétés qui leurs sont 
particulières. 

Ces animaux ont à peine la taille de l’écureuil. Ils sont 
assez doux, et leurs habitudes naturelles sont fort semblables 
à celles des autres singes américains. On Les apprivoise faci- 
lement. 

M. Geoffroy les partage en deux genres qu’il nomme Ouis- 
TITI, Jacchus, et TAMARIN, Midas; mais nous ne croyons pas 
que les différences qui servent à séparer ces deux coupes, 
soient assez importantes pour les faire considérer comme de 
vrais genres; nous les regardons seulement comme suffisantes 
pour former parmi les OuismTis deux sous-genres assez bien 
tranchés. ; 

PREMIER SOUS-GENRE. — OUIS TITIS, Jacchus , Geoftr. 
Caractères : Quatre incisives supérieures; les intermédiai- 

res plus larges ; les latérales isolées de chaque côté ; 
— Quatre incisives inférieures, allongées, étroites, ver< 
ticales ; les latérales plus longues. — Les deux canines 
supérieures coniques, et de grandeur moyenne; les 
deux inférieures très-petites; — Front peu apparent. 


Première Espèce. — OUISTITI VULGAIRE , Jacchus vulgaris , 
Geoffr. , Ann. du Mus. , 1om. 19, pag. 119, sp. &. ; — Simia 
Jacchus, Linn., Gmel.; — Schreber , Saugthiere , tab. 33 ; 
— Audebert, Hist. Nat. des singes et des makis. Titi, d'Azara, 
Hist. Nat. des quadr. du Paraguay , pl. M. 36 de ce Dicüon- 
naire. 


C’est Pespèce de ce genre la plus anciennement connue, 
et c’est la plus répandue dans l'Amérique méridionale, où 
elle habite principalement le Brésil. Elle est particulièrement 
caractérisée par son pelage cendré, sa croupe et sa queue an- 
nelées de gris-brun et de cendré (le nombre des bandes de 
la croupe est de dix ou onze, et celui des anneaux de la 
queue, de quinze à dix-sept); par une tache blanche au mi- 
lieu du front, et par les deux grandes touffes de poils blan— 
châtres , qui sont situées au devant et derrière chaque oreille. 
Le dessous du corps est d’un gris plus clair que le dos ,: et 
un peu jaunâtre. : 44 

Il en existe une variété assez communément apportée en 
France, dont:le pelage est roux, et dont La croupe et la queue 
sont annelées de roux et de cendré. 


OUI 239 


Ce singe s’apprivoise facilement, et ses manières sont plei- 
nes de gentillesses. Edwards prétend qu'il se reproduit aisé- 
ment en Portugal; de sorte qu’on pourroit l’acclimater dans 
les contrées méridionales de l’Europe. La femelle ne met bas 
qu'un petit, qui s'attache constamment à elle dès sa naissance, 
et ne la quitte que lorsqu'il est en état de vivre seul. 

L'Ouistiti doit son nom à la voix qu’il prononce lorsqu'il 
crie. Il marche toujours à quatre pattes. On prétend qu'il 
meurt souvent de chagrin lorsqu'il est en doinesticité, et 
qu’il est fort amoureux de sa liberté; aussi vit-if peu en Eu: 
rope , surtout dans les contrées froides , et pendant l'hiver. 


Seconde Espèce, — QUISTITI PINCEAU , Jucchus penricillatus , 
Geoffr. , Ann. du Mus. , tom. 19, pag. 119 , n.° 2. 


/ 


Cette espèce, qui n’a pas encore été décrite par les natu + 
ralistes, fait partie de la collection du Muséum d'Histoire 
Naturelle de Paris. Selon M. Geoffroy, son pelage est cen- 
dré ; sa croupe et sa queue sont annelées de brun et de cen- 
dré ; une tache blanche est au front comme dans l'espèce pré- 
cédente; mais en avant de chaque oreilie on remarque un pin- 
ceau de poils noirs et très-longs. Les autres parties de la tête 
et Le hausse-coi sont noirs. 

Les bandes brunes transversales de la croupe nous ont 
paru au nombre de douze ou treize environ ; les épaules et 
le devant du cou, que M. Geoffroy nomme le hausse-col, 
ainsi que le dessus de la tête , nous ont semblé plutôt bruns 
que noirs. La queue a quatorze ou quinze anneaux bruns, a!- 
ternant avec autant d'anneaux cendrés. Les pattes sont d’un 
gris-brun. fx 

Cette espèce, sur laquelle nous ne possédons pas d’autres 
renseignemens , se trouve au Brésil. 


Troisième Espèce. —:; QUISTITI A TÊTE BLANCHE, Jacchus 
leucocephalus , Geoffr., Ann. du Mus. , tom. 19, pag. 119, 
sp. 3. À 


C'est encore une des espèces de la Collection du Muséum. 
Elle est de la taille des deux précédentes , mais elle en dif- 
fère par les couleurs de son pelage. Le corps est d’un brun 
fauve ou roussâtre ; la tête et la gorge sont d’un blanc jauni- 
tre ; le hausse-col est noirâtre ; la queue offre des anneaux 
tres-peu distincts, bruns et cendrés , et sa pointe est grise; 
les oreilles sont ornées, en avant et en arrière , d’une touffe 
de très-longs pois noirs ; les pattes sont brunâtres, etc. 


Quatrième Espèce. — OUISTITI ORENLLARD, Jacchus auritus ; 
Geoffr., Ann. du Mus., tom. 1q, pag. 119 , sp. 4. 


2/0 O ÙÜ T 


Cette espèce est une des plus belles du genre. Son pelage 
est noir, avec des poils brun-fauves mêlés aux autres, par 
places, sur le dos et sur la face externe des membres ; sa 
queue est marquée d’une quinzaine d’anneaux gris-cendrés , 
et d'autant d’un brun noirâtre ; le sommet de la tête est cou- 
vert d’une touffe de poils jaunâtres ; le museau, y compris le 
tour des yeux , est blanchâtre ; les oreilles ont à leur partie 
interne une assez forte touffe de longs poils blancs. 

Ce singe est désigné dans la Collection du Muséum , mais 
avec doute, comme étant du Brésil. 


Cinquième Espèce. — OUISTITI CAMAIL, Jacchus humerali- 
fer, Geoffr., Ann. du Mus., tom. 15 , pag. 120, sp. 5. 


Le pelage de celui-ci est d’un brun -châtain; sa queue est 
mince, noire, avec des anneaux gris-cendrés , peu marqués et 
fort écartés entre eux ; les épaules, la poitrine, la gorge, la 
partie supérieure des bras , la touffe de longs poils des oreilles, 
sont d’un blanc sale ; la tête brune, etc. 

On ne sait rien de positif sur le lieu d'habitation de cette 
espèce qui fait partie de la Collection publique du Muséum. 
Il est probable qu elle se trouve au Brésil. | 


Sixième Espèce. — OUSTITI MELANURE , Jacchus melanurus; 
Geoffr., Ann. du Mus., tom. 19 , pag. 120. Sp. 6. | 


Celui-ci a le pelage brun sur le dos, plus foncé vers la 
croupe et sur la tête , plus clair sous la gorge et le ventre où 
ceite couleur passe au fauve ; Les pattes de devant sont brunes 
sur l’avant-bras, plus foncées à la main ; la partie postérieure 
des cuisses est fauve , et les pieds sont d’un brun plus foncé 
qu'aucune autre partie du corps, à l'exception de la queue 
qui est d’un noir légèrement teint de brun. 

Cette jolie espèce fait aussi partie de la collection. du Mu- 
séum , et est présumée venir du Brésil. | 


Septième Espèce —OvisriTrmMico, Jacchusargentatus, Geoff., 
Ann. du°Mus. . icm. 19, pag 120 , sp. 7.—Le Mico, Buf- 
fon , tome 15, fig. 18. — Sémia argentatu, Linn., Gmel. — 
Schreber, Saugthiere, tab. 36 —Mico, Audebert, fam. 6, sect. 
œ, fig. 2, 1h FAR 


Ce petit singe que la Condamine a fait connoître dans son 
Voyage sur la rivière des Amazunes , pag. 165 , se trouve au Para, 
mais il est fort rare. Son poil est d'une couleur blonde. très- 
belle et si lustrée qu'on le croiroit argenté ; le poil de la queue 
tire sur la couleur brune foncée , et il est bien lustré aussi : 
mais ce qui est trés-singulier , c’est qüe’ses joues , son müu— 
seau, ses oreilles, ses mains, et la plante de ses pieds qui sont 


OUI 2/1 


nus, ont une couleur vive et foncée de vermillon. Sa queue est 


plus longue du double que son corps, qui n’a que sept à huit 


pouces de longueur; ses ongles sont fort allongés ; il marche 
à quatre pieds. Le seul individu de cette espèce , rapporté par 
la Condamine , a fait partie de la collection du Muséum. 


SECOND SOUS-GENRE. — T'AMARINS, Midas, Gvoffroy. 
Caractères : Quatre incisives: supérieures contiguës, les 
intermédiaires plus larges ; — quatre incisives infé- 
rieures également courtes, proclives, conliguës ei for- 

mées en bec de flûte; — deux canines à chaque mâ- 
choire, toutes coniques, fortes, et se dirigeant de de- 

dans en dehors; — front très-apparent par la saillie 

en avant des bords supérieurs de l'orbite. 


Huilième Espèce. — OUISTITI TAMARIN, Jacchus midas, Nob. 
— TAMARIN AUX MAINS ROUSSES , Midas rufimanus, Geoff. ; 
Ann. du Mus. , tom. 19, pag. 121 ,n.° 5.—TamaRiN, Buffon, 
tom. 15, fol. 13. — Simia midas, Linn., Gmel. — Schre- 
ber, Saugthiere, tab. 37. — Tamarin, Audebert, fam. 6, sect. 
2, fig. 5. Voyez planche P. 30 de ce Dictionnaire. 


Ce singe et les deux suivants ont le corps un peu plus 
allongé que ceux du premier sous-genre : un grand front 
et des oreilles amples et nues , dépourvues de ces pinceaux 
qui caractérisent les ouistitis , contribuent surtout à leur don- 
ner une physionomie particulière. 

Le tamarin n’est guère plus gros qu’un écureuil, mais aussi 
vif, aussi gai, aussi amusant que lui. Ses oreilles sont car- 
rées et larges ; sa lèvre supérieure est fendue ; son poil est 
noir , varié de petites taches grises sur la croupe ; ses mains 


. jusqu’au poignet et ses pieds jusqu’au talon , sont d’un jaune 


roux ; sa queue est assez mince, fort longue!et toute noire. 
Cet animal est très-familier , s’apprivoise aisément ; mais le 
froid de nos climats lui est contraire, et le fait souvent périr. 
Ses yeux sont châtains ; son poil est un peu hérissé, mais doux 
au toucher. Il marche à quatre pattes. Sa taille est de sept à 
huit pouces, sans compter la queue. 

 Plusrares que les sapajous, lestamarins, setiennent dans les 
bois de haute-futaie , les terrains élevés et reculés des habita- 
tions , tandis que les sapajous préfèrent un sol bas et humide, 
suivant l'observation de M. Delaborde. Les tamarins sont 
assez hardis et ne s’enfuient pas devant l’homme ; les femelles 
ne mettent bas qu’un petit. Ces animaux demeurent presque 
toujours sur les arbres , en troupes assez nombreuses; leur cri 
est un sifflement aigu ; ils sont colériques et fort vifs, cepen- 
dant faciles à apprivoiser. Ils aiment chercher les puces et 
sauter sur Jes épaules des hommes, sans leur faire de mal. 


XXIV. 16 


£a OUI 


Leurs manières sont pleines de gentillesses ; leur chair n’est 
pas recherchée des sauvages; elle a un mauvais goût. 

L'espèce du tamarin se rencontre particulièrement dans 
les forêts de la Guyane et au Maragnon, où elle porte le nom 
de Tamary. Elle est fort commune dans les collections. 


Neuvième Espèce.—OUISTITI NÈGRE, Jacchus ursulus, Nob.— 

_ TAMARIN NÈGRE , Geoffr. Ann. du Mus. , tom. 19 , pag. 121 

sp. 2. — Saguinus ursulus , Hoffmannsege X, pag. 102.— T'A- 

MARIN NÈGRE , Duff. , suppl. , tom. VII, pl. 32. — Audebert, 
Hist. nat. des Singes et des Makis , fam. 6, sect. 2 , fig. 6. 


Cette espèce, que Buffon ne considéroit que comme une 
simple variété du tamarin proprement dit ou tamarin aux 
mains rousses, n’en diffère qu’en ce que les pieds et les mains 
sont d’un noir foncé comme tout le reste du corps,et que le dos 
est ondulé de roux vif, au lieu d’être varié de gris. Selon Buf- 
fon, cet animal auroit la face noire , tandis que le premier 
l’auroit blanche. Nous ne pouvons tien décider sur l’exacti- 
tude de ce caractère, d'après les peaux bourrées que nous 
possédons , et sur lesquelles les couleurs naturelles de la face 
ont totalement disparu. | 

Cette espèce est du Para. Elle n’est pas très-rare. 


Dixième Espèce. — OuiSTITI LABIÉ, Jacchus labiatus, Nob. : 
TAMARIN LABIÉ, Midas labiatus, Geoffr., Ann. du Mus., tom. 
19 ; pag. 125 ; SP. 3. | 

Ce singe, qui fait partie de la collection du Muséum d’his- 
toire naturelle, a le dessus du corps d’un brun noirâtre, ainsi 
que la face extérieure des membres ; la tête, la queue et l’ex- 
trémité des quatre pattes noires; le ventre et la parlie interne 
des membres, d’un roux ferrugineux, etc. Son caractère le 
plus apparent consiste en ce que son nez et le bord de ses 
Icvres sout recouverts de poils courts et serrés, d’un assez 
beau blanc. 

Sa patrie est inconnue. On le croit du Brésil. 


Onzième Espèce.—OwisxiTI LÉONCITO, Jacchus leoninus,Nob. 
— TAMARIN LÉONCITO , Midas leoninus, Geoffr., Ann. du 
Mus., tom. 19, pag. 121, sp. 4. — LÉONCITO DE Mocoa, 
Humboldt, Recueil d'observations zoologiques , pag. 14, pl. 5. 


Cet ouistiti, dont la connoissance est due à M. de Hum- 
boldt, n’a que sept à huit pouces de longueur; son pelage est 
brun olivâtre ; sa tête et son cou supportent une longue cri- 
uiècre de la même couleur; sa face est noire , avec une tache 
d'un blanc bleuâtre sur la bouche et les narines ; ses orcilles 
-sont grandes, poilues , triangulaires, distantes, avec le bord 


CDI 243 


supérieur replié ; son dos est marqué de petites taches et de 
lignes légères d’un blanc jaunâtre ; sa queue, de la longueur 
du corps, est noirâtre en dessus et brune en dessous, re- 
courbée et floconneuse à son extrémité ; les mains et les 
pieds sont noirs, les plantes nues , et les pouces éloignés des 
autres doigts ; les ongles sont recourbés, aigus et noirs aux 
pieds de devant , et, au contraire, aplatis à ceux de der- 
rière. 

Les singes de cette espèce sont très-rares , même dans leur 
pays natal. Îls habitent les plaines qui bordent la partie orien- 
tale des Cordilières , les rives fertiles du Putumayo et du 
 Caqueta, et ne montent jamais jusqu'aux régions tempérées. 
Leurs mouvemens sont très-rapides; ils sont très-irascibles , 
et font entendre une sorte de sifflement analogue au chant 
des petits oiseaux. 


Douzième Espèce.— OUISTITI MARIKINA, Jacchus Rosalie , 
Nob. — TAMARIN MARIKINA , Midas Rosalia, Geoffr., Ann. 
du Mus., tom. 19, pag. sat, sp. 5. — ManikiNA, Buff., 
tom. 15, pl. 16.— Sémia Rosalia, Linn. , Gmel.— Schreber, 
Saugthiere, tab. 35.— Audebert, Hist. nat. des singes et des 
makis, fam. 6, sect. 2, fig. 3. 


Cette espèce estcaractérisée par la couleur rousse dorée de 
son pelage , et par la longue crinière qui environne sa tête. 
Une variélé de la Guyane, observée seulement par M Geof- 
froy, a la queue nuancée de roux et de noirâtre, tandis que 
les autres Marikinas, ceux qui ont été décrits par les auteurs 
que ndÿsvenons de citer , sont du Brésil, et ont leur pelage 
d'un roux éclatant, avec la queue d’une même couleur. 

On nomme vulgairement cet animal petit singe-lion, à 
cause de sa crimière. Il a d’ailleurs tous les caractères des ta- 
marins. Un poil long, reluisant et touffu , de couleur blan- 
che jaunâtre , couvre tout le corps. Autour du cou est une 
crinière de longs poils droits, d'un fauve doré. Au bout de 
la queue est un petit flocon de poil. Cet animal marche à 
quatre pattes; sa taille est d'environ huit ou neuf poures de 
longueur. Sa face est couverte d’un duvet; son nez est large 
etaplati;, son museau court; ses oreilles sont grandes, mais 
‘cachées dans sa crinière; sa queue est plus longue que son 
corps. Ses pattes sont fort longues. 

Onitrouve dans cet animal l’agilité, les habitudes, les affec- 
tions des’autres petits singes du même genre. Il supporte assez 
bien la température de notre pays. 


Treizième Espèce. — OUISTITI PINCHE , Jacchus Œdipus , 
Nobh,— TaMaARIN PINCHE, Midas Œdipus, Geoff., Ann. du 


or OUL 


Mus., tom. 19, pag. 122 , sp. 6. — Pincue , Buff., tom. 15, 
pl. 17. — Simia Œdipus, Linn., Gmel. — Schreber, Saeug- 
thiere, tab. 34, d’après Edwards. — PINCE, Audebert , 
Fist. nat. des singes et des makis, fam. 6, sect. 2, fig. 2. — Tin 
de Carthagène , Humboldt , Recueil d'observations zoologiques , 
pag. 325. 

Le pinche a le pelage lustré, d’un brun fauve, quelque- 
fois moucheté de taches fauves en dessus , blanc en dessous ; 
l’origine de sa queue est d’un roux vif ; elle est deux fois plus 
longue que le corps , qui a neuf pouces environ; ses deux 
premiers tiers sont roux, et le dernier est noir. On remarque 
surtout à cet animal un toupet de longs poils lisses et blancs 
au sommet et aux côtés de la tête , comme une grecque ou 
coiffure en ailes de pigeon, ce qui tranche fortement avec la 
peau noirâtre ettannée de son visage ; elle est aussi couverte 
d’unléger duvetgris. Îl y a quelques poils roides et blancs au- 
tour de la bouche, près des oreilles et sur le menton; la 
mâchoire inférieure est très -large; l'oreille grande ei arron- 
die. Cet animal s’apprivoise difficilement, car il est fort dé- 
licat, et la froidure de nos pays le fait bientôt périr. Son cri 
ressemble au sifflement des chauve-souris. 

M. de Humboldt , dans son Recueil d'observations zoolo- 
giques, nous a donné quelques détails sur l’histoire natu- 
relle du pinche, qu'il décrit sous le nom de titi de Cartha- 
gène, que ce singe porte à l’embouchure du Rio-Sinà , à 
Turbaco , au Darien, ainsi qu'à Carthagène. Ce voyageur 
ne l’a rencontré ñi dans les forêts de l'Orénoque , qu'ilpar- 
courut en 1800 , ni dans le Mexique; et il n'ose af eier que 
le pinche n’habite pas les provinces de Guatimala et de Ni- 
caragna. | 

« Le titi de Carthagène , dit-il, est un petit animal très- 
méchant et très-atrabilaire. Il est difficile à apprivoiser ; mais 
une fois accoutumé à l'esclavage, il vit long-temps dans son 
pays natal. Il est moins délicat que le titi de l'Orénoque (le 
SaGOUIN SAÏMIRI ) , et on ne réussit qu'avec peine à le trans- 
porter vivant en Éurope. L'ancien voyageur Jean de Léry 
fait observer avec raison, dans son style plein de naïveté, que 
« Ce marmot, qui n’est pas plus grand qu’un Escuriau, et 
qui a le muffle comme celui d’un lion , et fier de même, en- 
dure difficilement le branlement d’un navire sur la mer , et 
qu'il est en outre si glorieux, que pour peu de fâcherie qu’on 
Jui fasse , ilse laisse mourir de dépit. » (DESM.) # 

OULEMARY. C'est la même chose que CouRIMaARI. (B.) 

OULENTIA ( pour ofentia, sans doute). L’un des noms 
dei ARMOISE , chez les Romains. (LN.) 

OULIERA. Nom que les Caraïbes donnoiïent au Raist- 


OT'R . 245 
NIER UVIFÈRE ( Coccoloba uvifera , L. ), qu’on nomme main- 
tenant dans les colonies, mangle rouge et Pen pie d'Amé- 
rique. (LN. 

OULIOU. Nom de Polivier, en doc (LN.) 

OULOUC. Nom du GRAND- DUC , à Turin. (v.) 

OULOUI. Nom caraïbe de l'ACAJOU, selon Adanson.(Lx.) 

OULUDIA. Nom oriental sous lequel Daléchamp décrit 
une espèce de TULIPE. (LN.) 

OUMATE. Synonyme d'URÈNE. (8.) 

OUMBRINO. C'est le nom que porte, à Nice, la Peé- 
SÈQUE OMBRE. (DESM.) 

OUMEGAL. Synonyme d'ORONGE. (8.) 

OUMO. C'est l'ORME , en Languedoc. (EN.) 

OUNITE. Racine d'un arbrisseau qui croît dans les ma- 
rais de Madagascar, et dont on fait usage pour teimdre en 
rouge. J’ignore à quel genre se rapporte cet arbrisseau. (8.) 

OUOLOF-AGDEUM.. Selon Adanson, on donne ce 
nom, au Sénégal , à une espèce de F'AGARIER( fagara zantha- 
plaies SEE }. GX.) 

OUONG-THAONG. Nom donné, en Cochinchine, à un 
bambou dont les entre-nœuds , très- longs et étroits, forment 
des tuyaux de pipes élégans. Loureiro , Sans assurer que ce 
soit une espèce particulière , le nomme urundo tabacaria. On 
le retrouve aux îles Moluques. Il paroîtroit, d’après ce qu’en 
dit Rumphius , que les épillets sont verticillés. (EN.) 
 OUPADA. Nom du Cocuevis , à Turin. (v.) 

OUPAN- OUPAN- SAPI. No malais de la Cvyxo- 
GLOSSE. (B.) 

OUPAS. Re d'Upas. (8.) 

OUPAU-OUPAU. L’AIGREMOINE porte ce nom à 
Java. (2.) 

OUPO-CY-TSÉ. Espèce de galle, analogue par sa forme 
à celle des pucerons de l’orme , qui nous vient de La Chine, 
et qui remplace la Norx-DE-GALLE dans ses usages écono-- 
miques et médicinaux. Duhalde en parle. (8.) 

OURAGAN. On désigne ordinairement par cette céno- 
mination, un vent violent et étendu, qui s’élevant tout à 
coup , devient assez fort pour causer de grands ravages. On 
en a vu qui déracinoient des arbres, renversoient des maisons. 
Les ouragans sont surtout fréquens et redoutables sur les 
hautes montagnes , et les voyageurs sont quelquefois obligés 
de se jeter par terre et de s’y cramponner, pour n'être pas 
emportés dans les précipices. (B107T.) 

On distingue plusieurs sortes d’ouragans , le: prester , Veene= 
plie ; l'exhydriæ , le typho ou vertex. 


‘246 OUR 


Le prester est un vent impétueux qui lance des éclairs. Des. 
observations exactes, quoique très-peu fréquentes , ne lais- 
sent aucun doute sur son existence. 

L’ecnephie estun vent violeni qui paroîût s’élancer d’unnuage, 
et qui accompagne presque toujours le prester. 

L’ecnephie se fait fréquemment sentir dans la mer d’Ethio- 
pie, principalement vers le Cap de Bonne-Espérance ; les 
marins le connoissent sous le nom de travados. 

L’exhydriæ est un vent qui sort avec violence d’un nuage, 
et qui est accompagné d’une pluie abondante. 

Le typho ou vertex est un vent impétueux qui tourne avec 
rapidité en toutes sortes de sens ; il souffle fréquemment de 
haut en bas. Les Turcs le connoissent sous le nom d’olphant, 
et les Indiens, sous le nom d’orancan. Les mers orientales, 
et particulièrement celles qui sont situées au voisinage de 
Siam et de la Chine’, sont fréquemment le théâtre de cette 

espèce de vent, ce qui augmente, dans ces endroits, les dan- 
gers de la navigation. 

Des détails intéressans tirés du premier volume de l’His- 
toire générale et particulière , nous font paru mériter de trouver 
ici leur place. 

« Les premiers navigateurs qui ont approché du Cap de 
« Bonne-Espérance ignoroient les effets de ces nuages funes- 
« tes, qui semblent se former tranquillement, et qui, tout 
« d’un coup , lancent la tempête. Près de la côte de Guinée, 
« 11 se fait quelquefois trois ou quatre de ces orages en un 
« jour ; ils sont causés et annoncés par de petits nuages noirs ; 
« le reste du ciel est ordinairement fort serein, et la mer 
« tranquille ; c’est principalement aux mois d'avril , de mai 
« et de juin, qu’on éprouve ces tempêtes sur la mer de 
« Guinée. 02 7, 

« Il y a d’autres espèces de tempêtes que l’on appelle pro- 
« prement des ouragans , qui sont encore plus violentes que 
« celles-ci, et dans lesquelles les vents semblent venir de tous. 
« côtés. pet 4 

« Lorsque les vents contraires arrivent à la fois dans le 
.« même endroit comme à un centre , ils produisent les tour- 
« billons; mais lorsque les vents trouvent en opposition d’au- 
« ires vents qui contre-balancent de loin leur action, alors. 
« ils tournent autour d’un grand espace , dans lequel il règne 
« un calme perpétuel. Ces endroïis de la mer sont marqués. 
« sur les globes de Sénèse, aussi bien que les directions des. 
« différens vents qui règnent ordinairement dans toutes les. 
« mers. » (LIB.) 

OURAI. Nom donné, au Sénégal, à la PRUNE ICA- 
QUE ( Chrysobalanus icaco, L,). (LN.) 


3 


| OUR la 
OURANA. Barrère rapporte que c’est te nom du Paca 
parmi les naturels de la Guyane. (s.) 

OURAPTERIX. Genre d'insectes de l’ordre des lépi- 
doptères, établi par M. Léach, et qui comprend des phalè- 
nes de Fabricius, ayant pour caractères : antennes séiacées 
et simples dans les deux sexes ; palpes cylindriques, à poils 
courts : dernier article plus court que le précédent; ailes éten- 
dues ; les supérieures triangulaires ; les inférieures prolon- 
gées en forme de queue tronquée ; chenilles nues, arpen- 
teuses , à dix pattes. 

Ce genre comprend les phalènes : politata, sambucaria, etc. 
de Fabricius. Ilrépond à notre division 111, 3 de ce dernier 
genre ( Gener. crusl. et inséct. , 10m. 4, pag. 227.) (L.) 

OURARI. Plante vénéneuse des Indes orientales, dont 
1a plante nommée Turara est l’antidote. Ni l’une ni l’autre ne 
sont connues des botanistes. (LN.) 

“OURATE, Ouratea. Très-grand arbre à feuilles alternes , 
ovales, oblongues , ‘terminées en pointe, à court pétiole, ac- 
compagné de deux stipules , à fleurs jaunes disposées en co- 
. rymbes terminaux, qui forme un genre dans la décandrie 
monogynie et dans la famille des pédiculaires. | 

Ce genre offre pour caractères : un calice de cinq folioles 
ovales , aiguës; une corolle de cinq pétales presque ronds ; 
dix étamines, dont les anthères sont réunies en tube; un 
ovaire à cinq angles , surmonté d’un long style, terminé par 
cinq stigmates. Le fruit n’est pas connu. | 

L’ourate se trouve dans les forêts de la Guyane , et répand, 
lorsqu'il est en fleurs, une odeur qui approche de celle de la 
giroflée, (8.) A 

OURAX. Nom athénien du COQ DE BRUYÈRE. (vV.) 

OURDE. C'est la SOUDE FRUTESGENTE, à l'embouchure 
du Rhône. (8.) 

OURDON. Nom qu’on donne à des feuilles qu’on irouve. 
fréquemment mêlées avec celles du séné. Delisle nous a ap- 
pris que c’étoient celles d’une espèce de CYNANQUE. (5.) 

OUÙUREGAO et OUREGAOS. Noms de l'ORIGAN, en: 
portugais. (LN.) 

OUREGON. Nom spécifique d’un CANANG. (8.) 

OURET. Nom que l’on donne , au Sénégal, et selon: 
Adanson, à une espèce de CADELARI ( Achyranthes lanata) , 
dont il a fait un genre par la considération : que ses feuilles. 
sont alternes ; que son calice a six divisions; et qu’il a eux 
stigmates. Ce genre est le même que l’Alernanthera de fors- 
kal d’abord supprimé, puis rétabli par R. Brown. (IN.) 

OURH-HAN ou OER-HAHN. Nom allemand du Coo: 
DE BRUYÈRE ; il vient, selon Frisch, de ur, our, urus, qui 


sa 


248 OUR 
veut dire sauvage; ainsi aner-hahn signifie un oiseau qui se tient 
dans les lieux sauvages et de ‘difficile accès ; ce sont là, en 
effet, les retraites de choix pour Le coq de bruyères, ou le Té- 
TRAS. (S.) 
OURI. Nom du Boxpuc, au Sénégal, selon Adanson. 
LN. 

OURICO-CACHEIRO. Nom donné au ce Re 
les Portugais établis en Amérique. Voyez CoENDou. (DESM.) : 

OURIEU ou OURIEUL. Noms du LorioT dans des can- 
tons du Piémont. (+. 

OURIGOURAP , c’est-à-dire, en langage namaquois , 
CoRBEAU BLANC, espèce de autour d'Afrique, décrite par 
Levaillant, et qui a de nombreux rapports avec le autour 
d'Egypte , si ce n’est pas la même. Voy. l’article des Vau- 
TOURS. (5.) 

OURILE. Nom du CormoRAN au Kamischatka. W. ce 
mot. (v. 

OURISIÉ, Ourisia. Plante vivace du détroit de Magellan, 
d'abord piacée parmi les GALANES, et de laquelle on à ensuite 
formé un genre dans la didynamie angiospermie ; et dans la 
famille des personnées, genre dont les caractères sont : calice 
à cinq lobes i inégaux; corolle campanulée , à gorge très-ou- 
verte et à limbe à cinq lobes presque égaux ; capsule à deux 
valves et deux loges polyspermes. Üne autre plante des îles 
de Chiloë et le DicaRoME de Cavanilles se rapportent à ce 

enre. (B. 

COURISSA. Nom appliqué aux O1SEAUX-MOUCHES. (v.) 

OURITE. Nom que les Nègres de l’île de la Réunion 
donnent au POULPE ( sepia octopus,. Linn.). (B.) 

OURIZO. Nom portugais du HÉRISSON D'EUROPE. (DESM.) 

OURLON où HOURLON. Noms du HANNETON, en 
Picardie et dans l’Artois. (s.) 

OUROPEZO. C’est, en Portugal, le nom d’une espèce 
d’'ANTHÉRIC (ani. Rlonfalium L.), (LN.) 

OUROPEZO BASTARDO est celui d’une SAUGE( sa/- 
oia œthiopis, Linn. ). (LN.) 

OUROUA. C'est Purubu chez les naturels de la Guyane 
française. P.-GALLINAZE UKUBU. (s.) 

OUROUCOUAIS. Nom que les Couroucous portent à 
ta Guyane. V. ce mot. (V.) ‘ 

OUROU-COUCOU. Hipou encore peu connu, dont 
parle Stedman dans son Voyage à Surinam et à la Guyane. (v.) 

GUROUPARE. Genre établi par Aublet. C’est une véri- 
jable NAUCLÉE.(B.) 

OUROUTARAN. PF. UrüTaranaA. (s.) 


OUR | 249 


OURO VANG. Nom d’un merle de Madagascar. V. l'ar- 
ücle MERLE. (v.) 

OURQUE. 7 ORQUE. (DESM.) 

OURS , Ursus, Linn., Schreb. , Lacép., Cuv., Geoff., 
Illiger; Orochilus, Ilig. Genre de mammifères carnassiers, 
de la famille des carnivores , et de la tribu des plantigrades. 

Ce genre, qui renferme d’assez gros animaux, est ainsi 
caractérisé. Six incisives à chaque mâchoire, dont l’exté- 
rieure de chaque côté diffère des quatre intermédiaires ; à 
la mâchoire supérieure , ces dents extérieures sont plus fortes 
et plus pointues ; à l’inférieure , elles sont larges , assez poin- 
tues, avec un lobe latéral bien séparé à leur base ex- 
terne. Deux canines en haut et en bas, fortes, coniques. Sept 
molaires au plus et quatre au moins (1) de chaque côté à 
chaque mâchoire , dont trois vraies. Les fausses molaires 
sont petites, obtuses , espacées entre elles. Les vraies sont 
fort larges , à couronne totalement iuberculeuse. Le corps 
de ces animaux est trapu,*et couvert d’une fourrure épaisse 
qui déguise ses formes. La tête est assez grosse , avec le 
nez plus ou moins prolongé et mobile ; les oreilles sont mé- 
diocrement grandes , et peu pointues ; la langue est lisse ; 
la queue courte; les mamelles sont au nombre de six, qua- 
tre pectorales et deux ventrales. Les pieds sont tous penta- 
dactyles et armés d'ongles irès-forts, très-courbés et destinés 
à creuser la terre ; la plante des postérieurs est calleuse, 
plus ou moins grande, selon les espèces, et appuie en entier 
sur le sol. On ne irouve point de poches ou de follicules près 
de l’anus, comme on en observe dans Les blaireaux. Les ours 
ont cela de commun avec les carnassiers insecüvores, qu'ils 
manquent de cœcum. | “ 

Les ours ont une démarche lente. Leur nourriture consiste 
principalement en racines, en fruits et en herbes, et généra- 
lement ce n’est que lorsqu'ils sont pressés par la faim qu’ils se 
jettent sur les animaux et sur l’homme. [ls vivent sur les hauies 
montagnes , ou dans les contrées les plus rapprochées des 
pôles, soit dans l’ancien, soit dans le nouveau continent. 
L'Amérique méridionale et la Nouvelle-Hollande n’en ont 
aucune espèce , et l’on n’a encore que des notions fort im- 
parfaites sur des ours que l’on dit exister au centre et au 
midi de l’Afrique. | 

Les ours, selon leurs espèces, passent l'hiver, presque 
engourdis , dans les cavernes où ils ont établi leur domi- 


f b. 
(1) Ce qui varie suivant l’âge; les fausses molaires n’ayant pas 
eucore paru dans les tres-jcunes individus, et étant tombées dans les 
irés-vieux. 


250 OŒUUUR 


cie, ou plongés dans la plus profonde léthargie , au milieu 
des glaces, où ils font leur séjour habituel. Comme tous les 
animaux dormeurs , ils prennent de l’embonpoint enété, ct 
vivent aux dépens de leur graisse pendant le temps de leur 
hybernation ; aussi sont-ils d’une maigreur extrême au prin- 
temps, au moment de leur réveil. Hal 
Sous le nom d’ursus, Linnæus comprenoitnon-seulementles 


Ours proprement dits, mais encore les BLaiïREAUX, les Ra— 


TONS, les CoarTis, les KINKAJOUS, les GLOUTONS, eic. Le genre 
. des ours, tel qu’il doit être restreint maintenant, se compose 
de cinq espèces vivantes, bien connues: savoir : Pours brun, 
l'ours blanc maritime, l’ours gris et l’ours noir d'Arhérique, 
auxquels il faut joindre une petite espèce qui habite l'Inde, 
et qui à été d’abord rapportée au genre des BRADYPES , et 
ensuite distinguée par Illiger, comme devant former un genre 
particulier , sous le nom de prochilus. 

Outre ces espèces , il paroît qu’il en existe encore d’autres. 
dans l'Amérique Septentrionale, et aux Indes; et même ik 
y a lieu de croire que nousen possédons une seconde en 
Europe. " td EN 

Les ossemens fossiles d'ours abondent dans plusieurs ca- 
vernes de l’Allemagne ; ils appartiennent à deux ou irois 
espèces inconnues, et ils se trouvent mêlés avec des débris de - 
grands carnassiers du genre des chats et de ceux des hyèncs 
et des chiens. Voyez ci-après l’article OURS FOSSILES. 


Première Espèce. — Ours BRUN D'EUROPE, Ursus arctos, 
Linn. , Erxleb., etc.—l’'Ours, Buffon, tom. VIII, pl. b1, 
Cuv.— Ménageriè nationale, fascicule. 4. de: 


Les caractères propres à celte espèce consistent dans la 
forme du front , qui présente une saillie convexe au-dessus 
des yeux ; dans celle du museau, qui diminue d’une manière 
brusque, et dans la longueur de la plante du pied de derrière, 
qui est intermédiaire à celle de l’ours blanc de mer ,set 
a celle de l’ours noir d'Amérique. à 

Les variétés de cette espèce sont assez nombreuses, et 
quelques-unes ont même été considérées comme pouvant 
former des espèces particulières. Les plus remarquables sont 
l'ours noir d'Europe, auquel M. Cuvier a remarqué un front 
plat et un pelage laineux et noirâtre, et l’ours des Indes, 
dont le pelage est noirâtre , avec une tache blanche sur Îa 
poitrine. ue " 

Les auteurs, et notamment Raczinski, Klein , Blumen- 
bach, Wormius , Gmelin et Pennant, distinguent deux 
variétés principales de couleurs , la noire et la rousse; mais 
ils ne sont pas d'accord sur les dimensions relatives de ces. 


# 


GER 253 


variétés et sur leurs mœurs : les uns assurent que c’est l’ours 
noir qui est le plus grand et le plus féroce ; les autres disent 
que c’est le roux qui atteint la plus forte taille , et que sa 
nourriture consiste en animaux, tandis que selon eux le 
noir ne vivroit que de végétaux. Une petite variété d'ours 
a été nommée ours de fourmis, par Pontoppidam. Un ours 
très-petit, à pelage taché de blanchâtre, a été décrit par quel- 
ques naturalistes, et notamment par Klein et Blumensach. 


Quant à la variété noire , dont parle Buffon, ilest cer- 
tain que tout ce qu'il en dit se rapporte à l'espèce de lours 
noir d'Amérique. 


\ 


, Gadd parle d’un ours à collier, que M. Cuvier prouve 
n'être qu’un jeune ours brun. 


Pallas et Sonnini Dent que tous ces ours appartiennent 
_à la même espèce , et que les variétés qu'ils offrent ne pro- 
viennent que de la différence d'âge. 


On doit considérer comme variétés individuelles les ours 
dorés , dont les couleurs du pelage ne se perpétuent pas par 
la génération ; et c’est peut-être dans la même cathégorie 

u’il conviendroit de ranger l’ours blanc , figuré par Buffon, 
tom. VIIT, pl. 32 , et qu’il ne faut pas confondre avec l’ours 
blanc de mer. Répandue dans les climats les plus rigoureux 
de l’Europe et de l'Asie, cette variété se mêle avec les races 
brune et noire ; il naît de ce mélange des individus dont le 
pelage est varié de blanc et de brun ou de noir. Cette race 
intermédiaire d’ours pies, qui se fond bientôt dans l’une de 
celles dont elle est issue, se nomme, en allemand, s#/berbcær. 


Toutes ces races offrent encorenon-seulement entre elles, 
mais aussi entre les individus qui les composent , des dispa- 
rités dans la taille et la force ; elles dépendent sans doute 


des localités, ainsi que du genre et de l’abondance de fa 
nourriture. 


Il étoit indispensable de faire précéder la description et 
l’histoire de lours , par le précis rapide qu’on vient de lire. 
Ce sont des données certaines , des bases fixes, sanslesquelles 
il eût été impossible de s'entendre. Nous passons mainte- 
nant aux détails et aux faits que nous présente l'espèce de 
l'ours de notre continent, celle de l'ours commun, qui se 
compose , comme ou vient de le voir , de plusieurs races, 
qui n'ont pas encore été observées avec assez de soin, pour 

_qu'on puisse décider si réellement elles appartiennent ou si 
elles n’appartiennent pas à une même espèce. 


La taille des ours varie comme la teinte de leur poil; la 
\ongueur du corps est, pour l’ordinaire , de cinq pieds à cinq 


* 


252  COPONTURS 

pieds et demi(x). Le long poil, ferme et hérissé, dont il est 
couvert , et qui n’a pas moins que trois à quatre pouces, le 
fait paroîtreinforme et laid. Ces dehors grossiers, qu'accom- 


-pagne un naturel sombre et dur, ont fait servir l’ours de 


terme de comparaison : l’homme qui, à des formes épaisses 
et lourdes , joint un abord dur et revêche , un caractère 
bourru, se peint par l'expression proverbiale , c’est un ours 
mal léche. 

Cependant, sous l'enveloppe épaisse et brute de l’ours, Fon 
peut distinguer les différens traits de sa conformation exté- 
rieure. L'on voit que sa tête est allongée, et qu’elle a des rap- 
ports avec celle du loup; que son museau se relève un peu par 
le bout: qu’une scissure traverse le bord extérieur desnarines; 
que ses yeux petits et placés obliquelitent , sont munis, selon 
quelquesauteurs, d’une membrane clignotante, quin’estcepen- 
dant pas plusgrande que celle des mammifères ordinaires ; quét 
ses oreilles sont courtes et arrondies ; que son cou est peu ap- 
parent ; que son garrot paroît relevé, et sa croupe ravalée ; 
que ses jambes ont autant de force que d'épaisseur ; que ses 
pieds sont divisés en cinq doigts fort courts et serrés l'un 
contre l'autre, parmi lesquels le pouce est le plus mince; 
que ses pieds antérieurs se tournent un peu en dedans ; que 
Fa plante de tous est grande ; que la queue a peu de lon- 
gueur , et paroît coupée , etc. Entre les longs poils du corps, 
il se trouve une sorte de duvet qui n’a que deux pouces de. 
longueur. Cette épaisse fourrure est d’une ieinte presque 
uniforme sur tout l’animal ; les yeux sont cendrés , et ils se 
colorent , dit-on, en bleu lorsque l’animal est irrité. 

À l’intérieur; l'estomac est fort petit, si on en compare la 
capacité avec le volume du corps: il ressemble beaucoup à 
l'estomac du chien. Il n’y a point de cœcum ; les intestins 
sont très-étroits ; le foie approche beaucoup de celui du 
chien; la vésicule du fiel est fort grosse etirrégulière. Si la 
langue n’avoit pas plusieurs glandes à sa partie postérieure , 
elle ne différeroit pas de celle du chien#tRédi à découvert 
des hydatides dansles reins d’un ours mâle et dans les ovaires 
d’une femelle. 

Les lieux les plus solitaires ,4es forêts les plus sombres, les 
montagnes les plus escarpées, sont la demeure habituelle de 


(x) M. Cuvier ( Méragerie du Muséum) donne les dimensions prin- 


_cipales d’un ours dont la longueur totale étoit de quatre pieds deux 


pouces. La hauteur du train de devant étoit de deux pieds cinq pou- 
ces et derni de longueur; le pied de devant avoit huit pouces de long, 
et celui de derrière neuf pouces et demi, à compter du poignet et du 
talon jusqu’au bout des ongles.” 


OUR a53 


V'ours. 11 se retire dans les cavernes des rochers ou dans le 


creux des grands arbres. Il y vit seul, comme un ours, et n’en 
sort pas pendant une partie de l'hiver , quoiqu'il n’y ait pas 
amassé de provisions. La neige qui tombe , condensée par la 
respiration de l’animal , bouche l'entrée de cet antre, et il 
re reste qu’une petite ouveriure par où l’air extérieur com- 
munique au-dedans. L’ours n’est point engourdi durant ce 
repos d'hiver , mais il ne se donne presque aucun mouve- 
ment ; l'abondance de la graisse qu’il prend en automne lui 
fait supporter cette longue abstinence , et l'épaisseur de sa 
peau , la fermeté et la longueur de son poil, empêchent qu'il 
ne perde beaucoup par la transpiration. Ce temps de retraite 
absolue , l'ours le passe en grande partie à dormir ; aussi, 
dans quelques contrées du Nord, le peuple croit-il qu'au 
commencement de la saison froide , les ours mangent d’une 
hetbe qui les endori d'un sommeil profond , et les rend in- 
sensibles pendant plusieurs mois de l'hiver. Quand ils ne 
dorment pas, ils lèchent continuellement leurs pattes, et 
surtout la plante des pieds de devant. | 

On n’est pas d'accord sur la durée de la retraite absolue de 
l’ours, dans laquelle 11 ne fait que dormir et sucer ses pieds. 
Aristote a dit que cet animal sortoit de sa tanière au bout 
d'environ quarante jours; cela peut être exact pour le climat 
de la Grèce , mais il est probable que ce temps d’une inertie 
presque complète, est plus long dans lespaysseptentrionaux, 
relativement à l’intensité et à la persévérance du froid. Dans 
les contrées quiressentent toute la rigueur des frimas, l’ours 
se recèle en novembre et ne se remontre qu’au dégel. 

Avant d’entrer dans leur solitude d'hiver, les oursse livrent 
à la propagation de leur espèce ; ils se recherchent en au- 
tomne , et pour l’ordinaire à la fin d’octobre ; les mâles se 
batient souvent avec fureur, excités par les feux de l’amour 


_et de la jalousie. La femelle ressent vivement les premiers, 


et même avec plus de violence que les mâles , pour lesquels 
sa possession estun sujet de rude discorde. Le couple formé, 


ces animaux paroissent pressés de désirs très-ardens; dressés 


debout , ils s'embrassent avec iransport en s’enlaçant de leurs 
pattes de devant, à la manière des hommes. Pendant l’accou- 
plement , qui a lieu comme dans les autres quadrupèdes , le 
mâle à des mouvemens fort prompts, mais interrompus à 
plusieurs reprises; il semble chercher à prolonger ses jouis- 
sances et à leur donner plus de vivacité. 

Dès que la femelle est pleine , elle se sépare de son mâle, 
et va choisir ou se former une tanière isolée , où elle met bas, 
à l'abri de la férocité du mâle, qui, dit-on , dévoreroit sa 
progéniture. La gestation est de cent douze jours, et Ja portée 


| 


254 OUR 


varie, suivant l’âge des femelles , depuis un jusqu'à cinq 
petits; les jeunes et les vieilles n’en produisent ordinairement 
qu'un seul. En naissant, les oursons ne sont point informes, 
comme les anciens l’avoient avancé ; ils n’ont rien de désa- 
gréable , et leur figure, qui est même assez jolie, ne ressemble 
point à celle qu’ils prennent dans la suite. Leur couleur est 
fauve , avec du blanc autour du cou ; leurs yeux restent fer- 
més pendant quatre semaines. Leur croissance estirès-rapide; 
si à leur naissance ils n’ont pas plus de huit pouces de lon- 
gueur , trois mois après ils en ont déjà quatorze à quinze; ils 
sont alors d’une figure presque ronde , et le museau paroît 
être fort pointu , de façon qu’on ne les reconnoît plus; ensuite 
ils deviennent fluets ; pendant qu'ils sont adultes le blanc 
s’efface peu à peu, et de fauves ils deviennent bruns. La mère 
a un soin extrême de ses petits ; elle leur prépare un lit 
d'herbes et de mousse au fond de sa caverne, et elle les allaîte 
jusqu'au printemps , saison où elle les conduit avec elle. Si 
on l’atiaque accompagnée de sa jeune famille, elle se défend’ 
avec courage , s’élance sur les assaillans , les poursuit et les 
met à mort, sielle ne succombe pas elle-même dans cette 
lutte , que la tendresse maternelle rend terrible ; mais avant 
de s’y engager, cette mère prévoyante force ses enfans à 
monter sur quelque arbre, où elle les croit en sûreté. 

La manière dont les ours se baitent se rapproche de celle 
des hommes. On les voit se lever avec beaucoup d’agilité sur 
les pieds de derrière , lutter avec ceux de devant, frapper des 
poings , et chercher à entourer et serrer leur adversaire , afin 
de l’étouffer ; ce sont là leurs grands moyens d’aitaque et de 
défense , et ils ne font presque jamais usage de leurs dents. 
Rarement dangereux pour les hommes qui ne les attaquent 
pas , ils s’irritent de la provocation , ils deviennent furieux, 
et s’ils se sentent blessés , la rage les transporte. On prétend 
qu'ils introduisent'dans leurs plaies des espèces de tentes faites 
de mousse ou d'herbes. Les chasseurs de presque tous les 
pays assurent aussi que les ours amassent du gazon et des 
pierres, qu'ils lancent avec beaucoup de force et de dextérité, 
quand , pressés par les chasseurs et excédés, ils s’approchent 
le dos contre un rocher ou un arbre. 

Lorsque ces animaux ne sont point émus par la colère , les 
désirs de l’amour ou les besoins , ils sont lents et paresseux; 
il faut même qu'ils éprouvent ces émotions à un haut degré, 
puisqu'elles ont la puissance d’imprimer des mouvemens pré- 
cipités à des corps pesans, massifs, et qui ont peu de jeu dans 
les articulations. La bonté des sens seconde à merveille une 
vivacité acquise par l'effet des passions ; l'ours a l’odorat ex- 
cellent , l'ouïe très-fine et le toucher délicat; mais sa vue est 


OUR 4e 


foible A idé de ses pieds antérieurs, qui font l’office des mains, 
* il monte facilement au haut des arbres, et il nage avec aisance. 
Quand il est tranquille, sa démarche est lourde et lenie; c’est 
vraisemblablement à causede cette sorte de gravité, résultat 
de la masseet du poids, que les Vakouis , peuples de la Sibé- 
rie , attribuent à l’ours une sagesse plus qu'humaine. T'out 
accusé, chez quelques tribus de cette nation , est obligé de 
mordre la tête d’un ours , et s’il est coupable, ils croient que 
l'animal nemanque pas de le dévorer. ( Voyage du commodore 
Billings , traduct. franc., tom. 1 , pag. 228.) 

La voix de l’ours est une espèce de grognement , un gros 
murmure, souvent mêlé d'un frémissement de dents , sur- 
tout lorsqu'on lirrite. Il aime à tremper dans l’eau , comme 
pour les laver , les morceaux qu’il veut manger , et il enterre 
le superflu pour le retrouver au besoin. En buvant il mord 
l’eau. L'on ne voitjamais de poux sur sa peau. La durée or- 
dinaire de sa vie est de vingt à ving-cinq ans. 

Au commencement de cet article, il a déjà été questionde 

Ma nourriture des ours; elle est mixte chez presque tous, c’est- 
à-dire qu’elle se compose également de végétaux et d’ani- 
maux. Catenan plusieurs paroissent se nourrir exclusive- 
ment de diverses parties des plantes , tandis que d’autres se 
vouent à un carnage habituel. Selon la remarque de Blu-- 
menbach, cet animal se nourriroit de matières végétales dans 
sa jeunesse, et ne commenceroit à devenir carnassier qu’a- 
près avoir atteint l’âge de trois ans. D'ailleurs, les localités 
etd’autres circonstances opèrent cette diversité dansles goûts, 
et de habitude de les exercer , naît la nécessité irrésistible 
de les satisfaire. C’est ainsi que les loups , une fois accou- 
tumés à prendre leurs horribles repas sur les champs de 
morts que la guerre multiplie , ne peuvent plus se passer de 
chair humaine , et se répandent dans les paisibles campa- 
gnes pour assouvir leur formidable appéüt, lorsque les 
hommes, mille fois plus habiles et plus exércés à la des- 
truction que les animaux les plus féroces, cessent de s’entre- 
égorger Q). 

Les fruits sauvages , les baies , les racines, composent la 


(1) Il nous paroît néanmoins que les ours ont un fonds de naturel 
carnassier ; et ce qui nous porte à éineltre cette opinion, c’est un fait 
arrivé à la ménagerie du Jardin des Piautes. Un ours pris jeune et nourri 
depuis fort long-temps de pain seulement, se jeia sur un soldat qui 
étoit descendu pendant la nuit dans son enclos, et le mit à mort. Ll est 
vrai qu'il ne le dévora pas, mais il suça le sang qui sortoit des plaies 
qu'il avoit faites à cel homme, et ce ne fut qu'avec beaucoup de 
peine qu’on parvint à l’éloigner du cadavre. 


256 OUR 


subsistance des ours qui ne vivent pas habituellement de 
proie. Îls font de grands dégâts dans les forêts de châtaigniers, 
dont ils aiment beaucoup les fruits , ainsi que les sorbes, les 
groseilles , les framboises , etc. Le miel est pour eux un mets 
très-friand , et en le mangeant avidement , ils avalent aussi 
les abeilles , et causent un tort considérable aux habitans des 
pays où l’on élève, en pleine liberté , un grand nombre de 
ces insectes , trop négligés parmi nous. En Lithuanie, par 
exemple , il est peu de forêts où l’on ne voie une infinité de 
ruches, qui sont tout simplement des espèces dé loges pra- 
tiquées dans le creux des arbres. Pour garantir ces ruches des 
insultes des ours, on établit autour de l’arbre une petite 
enceinte de piquets , ou bien l’on couvre le trou par lequel 
entrent les abeilles, de branches d’arbres épineux, qui les 
mettent à l'abri de leurs ennemis, sans empêcher leurs allées 
et venues. * / 

Les ours savent aussi prendreles poissons dans les rivières, 
les étangs et sur les rivages de la mer; ils ne dédaignent pas 
même les fourmis , dont l’odeur pénétrante leur plaît'appa- 

remment. Wormius a fait, mal à propos,une espècedistincte 
de l’oursmange-fourmis; c’est, dit-il, le plus petit de tous, et 
qui ne laisse pas d’être nuisible ; il se nourrit de fourmis, et 
se plaît à renverser les fourmilières ; son nom, en Norwége, 
est myrebiorn. (Mus. Worm. , pag. 318.) 

Des ours en grand nombre ne s’attachent qu’à surprendre 
et saisir des animaux ; ils descendent des montagnes et en- 
lèvent l'innocente brebis qui paît l'herbe des vallées; des 
bêtes fauves , telles que les élans , en sont souvent dévorées; 
l’on en a vü attaquer des chevaux, leur faire de larges bles- 
sures et les tuer. D’autres font leur pâture des cadavres et 
des voiries. En 1,89, le général hongrois de Hatten , voya- 
geant de Lugos dans le Bannat en Méhadie , pour y faire la 
revue des troupes , rencontra dans les montagnes des bandes 
de gros chiens gt d'ours, qui rendoient ce passage irès-péril- 
leux. Ces animaux s’y étoient établis depuis un an, parce 
qu'ils y itrouvoient en abondance des cadavres qui n’avoient 
été ni enlevés ni enterrés. Ces ours, d’une degoûtæie vora- 
cité, se jettent sur tout ce qu’ils rencontrent. Oléarius raconte 
( Voyage en Moscovie, etc., pag. 86 ) , qu'à Ermes en Livonie, 
un ours , d’une grandeur extraordinaire, sortit de la forêt et 
entra dans le village. Ayant trouvé une caque de harengs 
exposée en vente à la porte d’un marchand , il en mangea 
une bonne quantité ; il s’introduisit ensuite dans une écurie , 
où#il blessa plusieurs chevaux , ainsi que des paysans qui 
étoient accourus. Après avoir rôdé assez long-temps dans la 
maison , il but tant de bière nouvelle dans une euve de 


brasseur, qu'il s’enivra de telle sorte , que voulant regagner 
le bois, il chanceloit et tomboïit à chaque instant ; ce qui 
donna aux paysans la facilité de le suivre et de l’assommer. 
Enfin, quoique généralement parlant les ours n’attaquent 
point l'homme , sans néanmoins le craindre, ni le fuir, ni 
même se détourner pour éviter sa rencontre, il existe de ces 
* animaux , habitués au carnage , qui sont irès-redoutables, et 
qui s’élancent sur les chasseurs , les voyageurs et les gardiens 
des troupeaux. C’est principalement dans le Nord que se 
trouvent de ces animaux féroces , qui dévorent de jour et de 
nuit tout ce qui se présente à leur portée, entrent dans les 
éiables, et même quelquefois dans les maisons pour en saisir 
et déchirer les habitans. Les Islandais, dit Horrebows(Nouo. 
descript. de l'Islande, tom. 1 , pag. 142), savent fort bien se 
sousiraire à la poursuite d’un ours ; ils lui jettent quelque 
chose pour l’amuser , et communément c’estun gant à l’en- 
vers ; l'ours court à ce gant , le retourne et manie tous les 
doïgis ; ce qui dure assez long-temps , cet animal n'étant pas 
fort adroit à cet exercice. Dans cetintervalle, les habitans se 
dérobent à sa vue par une prompte fuite. Mais lorsque l'ours 
est pressé par la faim , il s'arrête peu à ce qu’on luijeite, et il 
rejoint bientôt l’Islandais , qu’il dévore en peu de temps. 
Un fait irès-singulier, et dont on ne peut guère douter, 
puisqu'il est aitesté par plusieurs voyageurs instruits , c’est 
que ces ours du Nord enlèvent quelquefois des femmes et des 
enfans , qu'ils retiennent dans leur caverne , sans leur faire 
aucun mal. Oléarius, que j'ai déjà cité, dit qu’en Livonie 
un ours garda une femme quinze jours entiers dans son fort. 
L'enfant sauvage qui fut trouvé, du temps de la reime Louise- 
Marie , dans les forêts de la Pologne, au milieu d’une bande 
d'ours , avoit été, dit-on, nourri par une ourse. On assura 
au P. Avril que de parcils événemens étoient assez ordinai- 
res en Lithuanie, et que l’on trouvoit quelquefois des enfans 
sains et saufs dans la tanière des ours, quoiqu’ils eussent été 
enlevés depuis plusieurs jours par ces animaux. ( Voyages en 
divers Etats d'Europe et d'Asie, pag. 285.) Jean Struys fait 
les mêmes récits ( Voyages en Moscovie , tom. 1, pag. 208 et 
309 ), qui sont confirmés par une autorité respectable, celle 
du célèbre Pallas. Suivant les observations de ce naturaliste, 
les ours sont très-communs sur la haute montagne d'Ossi- 
nova en Sibérie , enlëvent fréquemment les femmes et les 
enfans qui vont y cueillir les framboises, mais ils ne leur 
font aucun mal. ( Voyages en Russie et au nord de la Russie, 
tom. 3, 2n-4.° de la Traduction française , pag. 260.) A quel 
dessein les ours font-ils ces enlèvemens? c’est ce que per- 
, Sonne ne nous dit, et ce qui néanmoins auroit été , ce me 


X XIV. 17 


258 OUR 


semble , assez facile à apprendre , si, comme on l’assure , 
dés femmes passent souvent plusieurs jours dans la demeure 
sauvage de ces étranges ravisseurs. e 

Au reste, les ours paroissent avoir une sorte d’affection 
innée pour les enfans. L’anecdote suivante, consignée dans 
l’Essai sur la ville de Nancy , par l'abbé Lyonnais, en est la 
preuve. Elle ÿ est rapportée à peu près en ces termes : 

« Depuis René 11, les ducs de Lorraine entretenoient 
constamment un ours, en reconnoissance des servicës que le 
canton de Berne, qui portoit cet animal dans ses armoiries , 
lui avoit rendus , en engageant les cantons suisses à lui four- 
nir des secours contre le duc de Bourgogne. Sous le règne de 
Léopold, un petit Savoyard, mourant de froid dans l’hiver 
de 1709, s’avisa d'entrer dans la loge de l’ours du duc. Masco, 
c’est le nom que l’on avoit donné à l’animal, loin de mal- 
iraiter celui qui venoit se confier à sa générosité, le prit entre 
ses jambes et le serra contre sa poitrine pour le réchauffer. 
Le lendemain matin il laissa partir le Savoyard , qui, après 
avoir couru la ville pendant toute la journée , retourna chez 
son nouvel hôte, et y fut reçu avec la même affection; l’en- 
fant n’eut plus d'autre retraite , et Masco lui réservoit tou- 
jours une portion de ses repas. Un jour , ayant recu sa nour- 
riture plus tard qu'à l’ordinaire,son gardien fut très-surpris de 
le irouver couché, les yeux étincelans, et marquant, par 
son air furieux, qu'il craignoit qu’on ne lui enlevât un dépôt 
précieux ; il tenoit en effet entre ses pattes le Savoyard, qui 
dormoit d’un profond sommeil, et que l'ours ne voulut pas 
déranger pour satisfaire son appétit. Toute la cour de Léopold, 
ainsi que les habitans de Nancy, ont été témoins de ce trait 
de la bonté du naturel d’un ours; et il seroit devenu pour le 
Savoyard un moyen de fortune , si une mort prématurée ne 
l’eût enlevé peu de temps après. » | 

Si l’on prend l’ours dans sa jeunesse, on peut le dresser à 
divers exercices , le conduire en laisse comme un chien, le 
faire danser, gesticuler , mettre enfin sa patience à tous les 
genres d'épreuves. Des hommes promènent de ces animaux 
dans les villes de l’Europe pour gägner de l'argent. C’est 
principalement dans le Tyrol et en Lithuanie, que se trou- 
vent le plus grand nombre de ces instituteurs d’ourss il y a 
dans cette dernière contrée un bourg nommé Samoureun, où 
existe une espèce d'académie destinée à donner aux ours des 
Icçons de danse grossière (x). Ces animaux , quand ils ont de 


— CT 


qe ee es ee CRE RE QUE PP EE 


(1) Un ours de la ménagerie, qui a reçu le nom de Wz:in, est 
connu de tout Paris, par lhabitude qu’il a prise de monter sur un 
grand arbre, à la vue d'un gâteau où de toute autre friandise qu’on lui 


ROUE 239 


l'âge , ne s’apprivoisent ni se contraignent, et l’on doit éviter 
de frapper ceux qui sont privés , sur le bout dû nez, et de 
les toucher aux parties de la génération. 
Nous n'avons d'ours en France que sur les hautes monta- 
gnes des frontieres, les Alpes etles Pyrénées. Les bruns ou 
fauves y sont moins rares que les noirâtres, communément 
âppelés ours noirs. Il n’y en a point en Angleterre. Les monts 
de l'Helvétie en nourrissent; il ÿ en a sur les Apennins, dans 
les antiques forêis de l’Hyrcanie ; le mont Olympe, ausom- 
met duquel limagination vive et brillante des Grecs avoit 
placé l'assemblée des dieux, n’est plus que le séjour des ours, 
et de quelques moines les plus ignorans de la terre. Il en est 
de même du Pélion et de l’'Ossa, voisins de Olympe; et 
la délicieuse mais étroite vallée de Tempé est souvent foulée 
par l’ours grossier , qui vient y chercher quelque proie ou se 
désaltérer et se baigner dans Le ruisseau que les anciens déco- 
roient du nom pompeux de fleuve Penée. Les chaînes des mon- 
tagnes de la Grande-Grèce , celles de lAsie-Mineure, de 
la Perse , de la Chine, du Japon, du royaume de Siam, etc., 
l'énorme mont Atlas en Barbarie, offrent à une multitude 
d’ours des demeures sombres, à l’ombre de leurs forêts aussi 
anciennes que le monde, et dans les grottes naturelles de leurs’ 
rochers déchirés par la main puissante du temps. C’est des 
montagnes de l'Atlas que les Egyptiens de Papremis, ville 
située sur les confins du désert de Libye , tiroient les ours 
qu’ils honoroïent d’un culte particulier ; car il n’y a point de 
ces animaux en Egypte , pays nu, découvert et brûlant; ceux 
que l’on y nourrissoit y étoient amenés du dehors. C’estde 
ces derniers qu’il faut entendre ce que les historiens de l’an- 
tiquité ont dit des ours d'Egypte. Pline avoit déjà remarqué 
qu'il n’y en a point de sauvages dans cette contrée, et mes 
observations, ainsi que les informations que j'ai prises sur 
les lieux, confirment pleinement cette opinion (rx). Quant aux 
animaux que des voyageurs moins anciens ont pris en Egypte 
pour des ours, lon sait que ce sont les hyènes qui y sont com- 
munes. Îl paroît presque certain que l’espèce de l’ours man- 
que dans le reste de Afrique , quoique plusieurs voyageurs 
aient assuré en avoir vu en Barbarie et au Congo. 
El Et 
donne lorsqu'il en est descendu. Cet ours nn été d’abord trompé 
dans son attente par des enfans, n’a plus le moindre égard à leurs 
iuvitations ; maïs au contraire il obéit asses facilement aux personnes 
dont.l'’âge lui inspire de la confiance; et surtoutil ne manque jamais 
de suivre les ordres d’un homme qui tire un petit bénéfice de son 
association avec lui, et qui, par cette raison, se garderoit bien 
de le tromper. 
| {x} Cette partie del'article Ours est de feu Sonxini. 


\ 


260 O UE 


Mais les ours sont surtout très-multipliés dans les répions 
froides et Boréales de notre eontinent, partout où il se trouve 
des déserts escarpés ou couverts, depuis l'Allemagne jusqu’à 
la mer Glaciale; et ces animaux passent même de la terre 
ferme dans les îles, soit à la nage, soit sur des glaçons, comme 
cela arrive assez souvent en Islande, où l’on voit aborder 
des ours portés sur de gros morceaux de glace. Les habitañs 
ont grand soin de ne pas les laisser établir dans leur île’, et 
dès qu'ils aperçoivent sur la neige les traces de quelques-uns 
de ces nouveaux débarqués, ils se mettent à leur poursuite ;, 
et ne la quittent pas qu'ils ne se soient défaits de ces hôtes 
malfaisans: Une grande quantité d'ours s’offrit sur les côtes 
de la T'artarie Chinoise , à la vue des navigateurs français dè 
l’équipage de La Pérouse. Îls rencontrèrent aussi, dans un 
coin de l’île Ségalien , une espèce de cirque planté de quinze 
ou vingt piquels, surmontés chacun d’une tête d’ours; les os- 
semens de ces animaux étoient épars ‘aux environs. Comme 
les insulaires n’ont pas l’usage des armes à feu, qu'ils com- 
battent les ourscorps à corps, et que leurs flèches ne peuvent 
que les blesser, ce cirque parut être destiné à conserverla mé- 
moire de leurs exploits ; et les vingt têtes d’ours exposées aux 
yeux devoient retracer les victoires qu’ils avoient remportées 
depuis dix ans , à en juger par l’état de décomposition dans 
lequel se trouvoit le plus grand nombre. ( Voyage de La Pe- 
rouse). Le Kamischaika, le Groënland ont des ours dont les 
peaux sont fort estimées. Billings en a vu se promener sur 
les bords mêmes de la mer Glaciale. 

Sous la peau épaisse de ce quadrupède est une couche de 
graisse , une sorte de lard qui recouvre sa chair. Celle d’un 
vieil ours est un mauvais manger. Il n’a de bon que les pieds. 
Les Chinois estiment fort les pieds d’ours bien apprêtés. 
L’ourson a la chair assez délicate. On tire d'un seul ours quel- 
quefois plus de cent vingt pots d'huile ou de graisse fondue. 
Les T'artaresmangent cetté graisse crue , mêlée avec dü miel, 
commeun mets très-friand. Celle que donnent les ours de 
Canada passe pour la meilleure. Voyez ci-après l’article de 
P'Ours NOIR D'AMÉRIQUE. | FOR AE AE 
De toutes les fourrures grossières, celle de Pours a le plus 
de prix. Elle entre dans le commerce des pays septentrio- 
naux; au nordde la Russie , chaque peau vaut ordimairement 
un rouble. Elle sert de lit à plusieurs peuplades du Nord. 

La chasse de l'ours est donc très-utile , lorsqu'on la fait 
avec quelque succès, et elle procure d’assez grands béné- 
fices à ceux qui s’y livrent. Nous allons présenter succincie- 
ment les diverses manières de la faire. , 

Chasse de l'ours commun.—L'on ne chasse pas l'ours à cor et 


} 


LL LE 261: 


à cri, comme les bêtes fauves, les loups, lesrenards, etc.Cepen- 
dant, cette chasse s’est pratiquée auirefois, du moins en Espa- 
gne, au temps d’Alphonse X.E, roi de Castille, quinous a laissé 
un traité de vénerie. Iarrivoit quelquefois qu’un ours,suivi par 
des chiens courans , se faisoit chasser pendant cinq jours en- 
tiers; mais comme il faut chercher l’ours dans les lieux 65 
carpés, cette manière de le chasser n’est guère praticable , 
et on l’a totalement abandonnée. ro 4 

Une manière plus sûre de le tuer , est de faire des battues 
dans les forêts où il se tient. Dans quelqués endroits on s'y 
fait accompagner par de gros mâtins dressés à celte chasse. 

On le lance aussi avec des chiens, devant lesquels il üent 
rarement ; mais il est lent à se lever, et donne quelquefois 
le temps aux chiens les plus hardis de lui sauter sur le corps, 
non sans risque pour eux: Les Norwégiens ne se servent que 
de bassets, qui se glissent sous le ventre de l'animal , et le 
saisissent par les parties de fa génération. 

La chasse de Pours la plus ordinaire, est Paffät. I est bon 
d'y être deux, placés à peu de distance l’un de l’autre, et 
d’être armés d’un fusil double , parce qu’on parvient rare- 
ment à le tuer d’un seul coup , à cause de l’épaisseur de sa 
fourrure. Lorsqu’après un ou plusieurs coups, l’ours n’est 
que blessé; lé chasseur à l'affût doit se garder de bougér de 
sa place , autrement l'animal se jetteroit sur lui ; au lieu qu’il 
est, dit-on, sans exemple qu'un ours soit revenu sur un 
homme qui reste immobile. : | 

Un coup de sifflet étonne, arrête l’ours , et le fait dresser 
sur ses pieds de derrière ; c’est le moment de l’ajuster sous 
le ventre où le poil est moins serré et la peau moins épaisse, 

- Plusieurs peuples du Nord n’attaquent les ours qu'à coups 
de flèches , ét ne les combattent qu'avec des lances. 

Les K amtschadales font la guerre aux oùrs avec beaucoup 
de couräge: Le chasseur porte une espèce dé carabine à 
crosse très-mince , une lance ou un épieu, et son couteau. 
T'outés ses provisions se bornent à quelques poissons séchés, 
Ainsi muni et équipé, dit M. Lesseps , il pénètre dans l’é- 
paisseur des bois et dans tous les endroits qui peuvent servir 
de repaire à l'ours. C’est, pour l'ordinaire , à travers les 
broussailles et parmi les joncs, au bord des lacs ou des ri- 
vières, qu'il se porte et attend son ennemi avec constance 
et intrépidité : s’il le faut , il restera ainsi en embuscade une 
semaine entière, jusqu’à ce que l’ours vienne à paroître. Dès 
qu’il le voit à sa portée, il pose en terre une fourche en bois 
qui tient à son fusil : à l’aide de cette fourche, le coup d’œil 
acquiert plus de justesse et la main plus d’assurance. IL est 
rare qu'avec une balle même assez petite , il ne touche pas 


262 OUR 


l'animal, soit à la tête, soit dans la partie des épaules, son en: 
droï sensible; mais il faut qu’il recharge dansla même minute, 
car si l’ours n’est pas renversé du premier coup, il devient. 
furieux, et accourt aussitôt pour se jeter sur le chasseur, qui 
n’a pas toujours le temps de lui tirer un second coup. Alors 
le Kamischadale à recours à sa lance, dont il s’arme à la 
hâte pour se défendre contre l’ours qui l’attaque à son tour. 
Sa vie est en danger s’il ne porte à l'animal un coup mortel. 
Souvent il arrive que, dans ces combats , l’homme n’est pas 
ioujours vainqueur; cela n'empêche pas les habitans de ces 
contrées de s’y exposer journellement. . 

Ils tendent aussi des piéges pour prendre les ours. Ils pla- 
cent un appât sous une trappe très-pesante , suspendue en 
Vair; l’ours , bientôt attiré, vient pour dévorer la proie , et 
en ébranlant le foible support qui soutient la trappe , il se 
trouve pris et écrasé. ; | 

Mais de toutes les manières de prendre les ours , la moins 
dangereuse sans doute est celle que rapporte Regnard dans 
ses Voyages, et qui consiste à les enivrer en jetant de leau- 
de-vie sur le miel , qu’ils aiment beaucoup, et qu’ils cher- 
chent dans les troncs d’arbres. 

En Russie, selon Billings , la chasse des ours à lieu 
depuis le mois de mai jusqu’à la fin de septembre. 


Seconde Espèce. — OURS NoïR D’AMÉRIQUE, Ursus ameri- 
canus, Pallas, Spic. Zoolog. 14; Cuv., Mén. du Mus., 
in-8.°, tome 2, pag. 143. Voy. pl. M 36 de ce Dictionnaire. 


C’est une espèce propre au Nouveau-Monde , qui ne sau- 
roit être confondue avec celle de notre ours brun, dont elle 
diffère par de nombreux caractères , et notamment #.° par 
la forme de latête, le front étant moins bombé au-dessus 
du nez et presque en ligne droite avec ce même nez, et les 
oreilles étant plus grandes et plus écartées ; 2.0 par la briè- 
veté de la paumede leurs mains et dela plante de leurs pieds, 
varties plus développées dans l’oursbrun , mais surtout dans 
Fours blanc ou polaire ; 3.° par le poil , qui est d’unbeau 
noir, très-doux au toucher , quoique droit et assez long , au 
lieu ‘d’être brun, laineux et rude, comme celui de l'ours 
brun, ou très-long , blanc et également rude ainsi que l’est 
celui de l'ours blanc. 

Ceux de ces animaux que nous avons vus en Europe pa- 
soissoient à peu près aussi grands que nosours bruns. Tous 
avoient, et c’est un caractère de l'espèce , les côtés du mu- 
seau marqués de fauve. On a vu aussi une tache de la même 
couleur sur le dessus de l'œil de quelques individus, et du blanc 
eu du fauve sur la poitrine ou à la gorge de quelques autres, 


OUR | pi 
ce qui les avoit fait distinguer sous le nom d'ours gulaire, 
comme appartenant à une espèce particulière. Il ÿ en a aussi 
d'entièrement ferrugineux ou bruns ( ranging bear), etlon 
dit ceux-ci irès-féroces. 

Onretrouve dans l’espèce américaine de l’ours noir les mé- 
mes nuances d’appétits, que l’on observe dans l'espèce de l’an- 
cien continent. On en distingue aussi plusieursraces dont les 
principales sont désignées sous le nom d’ours à grandes jambes 
et d’ours à jambes courtes. Plusieurs de ces animaux paroiïssent se 
contenter de fruits sauvages, tandis que d’autres vivent de proie: 
Ils sont irès-friands d’oranges, de raisins ; de prunes, de 
groseilles , de framboises, de plaquemines, de maïs, de 
pommes-de-terre, et selon Bartram ( Voyage duns les parties 
sud de l Amérique septentrionale ) , ils ont le même goût pour 
le miel que les ours d'Europe , etils aiment aussi beaucoup 
le lait. On assure qu'ils pêchent avec une sorte d'adresse les 
harengs, qui au printemps remontent dans les criques et les 
ruisseaux de la côte. Lorsqu'ils en renconirent , ainsi que du 
miel , ils se laisseroient plutôt tuer que de lâcher prise. ils 
acquièrent beaucoup de graisse enmangeant les glands non 
amers du chêne vert ; mais plusieurs dévorent aussi les veaux, 
les porcs, les moutons. Cependant, ajoute Bariram, on ne 
m'a jamais cité une circonstance bien positive où ils aient 
altaqué des hommes. Ce sont des animaux très-forts ; lors- 
qu'ils sont gras, ils pèsent jusqu’à cinq à six cents livres , et 
ils ont jusqu’à sept pieds de longueur. 

L'ours noir habite les contrées les plus au nord, dans l’Amé- 
rique septentrionale et même les hautes montagnes de cetie 
partie du monde jusqu’à l’isthme de Panama, sur lesquelles il 
éprouve la même température qu'au nord. De vastessolitudes, 
des forêtstrès-fourrées, lui offrent, dans cette portion duglobe, 
des asiles quiconviennent à sonhumeur sombre et à sa multipli- 
cation. Aussi, y est-il fort commun en plusieurs lieux. 
Dans la partie basse des Carolines, au rapport de M. Bosc, 
il s’est réfugié dans les marais les plus impénétrables, cr 
dans les iles noyées des rivières, d’où ils sort rarement ie 
Jour, et où il vit, au printemps, d'œufs d'oiseaux, de jeunes 
oiseaux , de jeunes quadrupèdes, etc.; en automne de toutes 
sortes de fruits, principalement de ceux des Nyss4; et pen- 
dant toute l’année, comme les fruits des ÊRABLES ÉRIOCARPE, 
de CAROLINE et ROUGE, mûrissent en mai, c’est-à-dire les 
premiers , il les recherche beaucoup, et il est certains pieds 
connus sur lesquels on en a iué plusieurs tous les ans. D. 
roît que l’ours noir se trouve aussi dans les îles Aléoutiennes, _ 
au Kamtschatka, aux îles Kouriles et peut-être jusqu’au Ja 
pon. Ce n’est pas ordinairement daps les cavernes que les fe- 


264 OU 
melles se retirent pour mettre bas leurs petits; elles préfèrent 
les creux des vieux cyprès morts sur pied, et comme elles 
montent très-aisément sur les arbres, elles s’établissent ra- 
rement, de même que les mâles pendant leur retraite d'hiver, 
à rez de terre, et on les trouve quelquefois nichées à trente 
ou quarante pieds de hauteur. dt 

Les petits oursons de cette espèce n’ont point le collier qui 
distingue les jeunes ours bruns; et à ce sujet il est bon de no- 
ter que Pennant parle de peaux d'ours provenant des envi- 
rons de la baie d'Hudson, qui ont un collier marqué comme 
celles de nos jeunes ours bruns, ce qui imdique que cette 
espèce habite aussi dans cette contrée avec l’ours noir. Ce 
fait ne présente rien de surprenant : puisque les ours noirs 
ont pu passer sur l’ancien contineni, il n’a pas été impos- 
sible aux ours bruns de se rendre dans lé nouveau. 

Du reste, l’ours noir a les mêmes habitudes que l'ours com- 
mun; il nage avec autant de facilité, et traverse d’assez longs 
espaces de mer pour gagner des îles. C’est l’objet favori des 
chasses des Américains du Nord, et le gibier qu'ils recher- 
chent le plus. Sa chair n’est guère meilleure que celle de notre 
ours; mais elle devient souventune ressource importante pour 
les voyageurs qui traversent les immenses déseris de ces con- 
trées. Elle leur paroît alors un aliment très-délicat et un ré- 
gal qui flaite leur palais avec autant de sensualité que s'ils 
mangeoient les mets les plus exquis dans des situations plus 
heureuses. Des Européens allant à la traite chez des nations 
sauvages et éloignées , ont plus d’une fois été obligés, dans 
leur dénôment, d’arracher le poil des peaux d'ours qui 
leur servoient de lit, et d’en faire rôur le cuir, auquel ils ont 
trouvé le même goût qu’au cochon. j | 

Les peaux crues d’ours noirs servent de vêtemens aux sau— 
vages ; elles sont aussi pour eux un objet de commerce et d’é- 
change , au moyen duquel ils se procurent plusieurs articles 
de nécessité ou d'agrément. Le Canada seul, au rapport 
de Mackensie a produit par échanges aux Anglais, en 
1798, deux mille cent peaux d'ours. L'on tire encore de 
ces animaux une quantité considérable d'huile ou de graisse. 
Le Page du Praiz décrit ainsi la manière de la préparer : «On 
met d’abord la chair et la graisse cuire ensemble dans une 
chaudière ; la graisse se sépare ; ensuite on la purifie en jé- 
tant , lorsqu'elle est fondue et très-chaude, du sel en bonne 

uantité et de l’eau par aspersion :al se fait une détonnetion 
et il s’en élève une fumée épaisse qui emporte avec elle la 
mauvaise odeur de la graisse; la fumée étant passée, et la 

raisse étant encore plus que tiède, on la verse dans unpot 
où on la laisse reposer huit ou dix jours. Au bout de ce temps 


OUR 265 


on voit nager dessus une huile claire, qu’on enlève avec une 
cuiller; cette huile est aussi bonne que la meilleure huile 
d'olive, et sert aux mêmes usages. Au-dessous on trouve un 
saindoux aussi blanc, maïs un peu plus mou que le saindoux 
du porc ; il sert aux besoins de la cuisine, et il ne lui reste 
aucun goût désagréable, ni aucune mauvaise odeur. » C’est 
un article de traite des sauvages avec les Européens, qui l'em- 
ploient aux. mêmes usages que le beurre ; l’on en apporte en 
France. La graisse d’ours qui vient du Canada passe pour 
être de meilleure qualité; elle doit être nouvellement fondue, 
plutôt grisâtre que blanche , de moyenne consistance , d’une 
odeur forte et assez mauvaise. Celle qui est trop blanche est 
sophistiquée et mêlée de suif. On se sert de cette graisse 
comme de topique pour les hernies, les rhumatismes, la 
goutte, les humeurs froides , etc. Elle entre dans plusieurs 
compositions galéniques. On en compose aussiune pommade, 
à laquelle on attribue la propriété de conserver et même de 
faire croître les cheveux. | US | | 
Chasse de l'ours noir d'Amérique. L’ardeur des naturels de 
la plupart des contrées septentrionales de l'Amérique, pour 
la chasse de l’ours noir, est portée à l’excès depuis que les 
Européens leur ont inspiré des goûts qui leur étoient étran- 
gers, et suivant l’expression du voyageur Bartram, en parlant 
des Floridiens, « depuis que nous avons charmé leurs yeux 
et corrompu leurs désirs par le spectacle de nos frivolités ». 
A la Louisiane et au Canada, on prend les ours en mettant 
le feu à leurs maisons, qui ne sont , comme on l’adit, que 
le creux d’un arbre dont lecœur est pourri. Si c’est une mère 
avec ses pelits, elle descend la première ; on la tue avant 
qu’elle soit à terre. Les petits descendent ensuite , et on les 
prend en leur passant une corde au cou. 
Les Espagnols du Mississipiguettent l'ours près de sa re- 
traite. Dès qu’il y est entré, le:chasseur , armé d’un fusil et 
d'une lance à feu , monte, à l’aide de crocs , sur larbre voi- 
sin, jette la lance enflammée dans la tanière ; et lorsque : 
l'ours effrayé en descend ; il le tire à la tête ou aux épaules. 
Aux Etats-Unis, on ne iue guère les ours qu’en hiver , 
soit en suivant leurs traces sur la neige , soit en traquant les 
bois. " | 
On trouve dans quelques recueils des détails sur la chasse 
des ours.au Pérou; mais onn’a encore aucun renseignement 
positif sur l'existence de ces.animaux dans Amérique méri- 
dionale.Ainsi que le remarque MACuvier , d’Azara n’en fait 
aucune mention dans son Hist. desquadrup. du Paraguay, ni Mo- 
| lina dans Histoire naturelle du Chili, et dans les nombreux en- 
vois des peaux d'animaux qui se font de la Guyane au Mu- 


266 OUR 


séum d'histoire naturelle. Celle de l’ours noir ne s’est jamaïs 
trouvée. . ti 


Troisième Espèce. — Ours Gris, Ursus griseus, Nob. — 
Lewis et Clarck, Expedit. an Missouri, vol. x. — Clintou, 
Mém. de la Soc. Lütter. et philos. de New- Forck. 


Cette espèce est encore imparfaitement connue ; mais les 
voyageurs s'accordent généralement à la séparer de celle de: 
l'ours noir. Elle est d’une taillé beaucoup plus considérable 
son ventre est plus mince ; sa tête plus grande et plus longue, 
et elle paroît habiter de préférence les montagnes descontrées 
méridionales de l'Amérique septentrionale, tandis que l’autre 
espèce semble surtout propre aux provinces situées le plus aw 
Nord. L’oursgris paroît être d’un naturel beaucoup plus féroce 
que l’ours noir. Il est si fori qu'il vient facilement à bout d’un 
bison; car c’est dans les mêmes cantons que ces deux animaux 
habitent. Il n’a pas moins de huit pieds de longueur, et son 
poids dépasse cinq cents livres (1). Son pelage est d’un gris 
qui varie en intensité selon les individus, et qui passe au bru- 
nâtre oumême au blanc presque pur.Ses ongles sont fortlongs. 
et très-acérés, et ont donné lieu de erowe à M. Clinton 
que les seules pattes qui ont été trouvées de l'animal nommé 
Megalonyx, par Jefferson, pourroient avoir appartenu à cette: 
espèce, attendu que ces mêmes pattes ne sont point à l’état 
de véritables fossiles, et qu’on ne cennoît aucun quadrupède 
vivant dans l'Amérique septentrionale, qui soit muni d’une 
pareille armure. 

C’est dans les contrées qu’arrosent le Missouri et la Rivière 
Jaune , que se rencontre principalement cette espèce. On lui 
atiribue aussi l'habitude de pêcher les poissons qui remon-— 
tent dans ces rivières, et de dévaster les plantations de maïs, 
de pire , de pommes-de-terre , etc. | 

Nous’ nous abstiendrons d’entrer dans de plus grands détails 
sur cette espèce, craignant de lui rapporter des faits qui n'ap- 

artiennent réellement qu’à celle de l'ours noir. Nous nous 
contenterons de dire qu’elle est plus rare maintenant qu'à l’é- 
poque de l’établissement des Européens dans l'Amérique 
septentrionale, que sa chair est aussi estimée que celle de les- 
pèce noire , et que sa fourrure est employée pouéfaire des, 
manchons, des casquettes d'hommes , etc. 

Les Indiens ne l’atiaquent que lorsqu'ils sont au moins sept 
ou huit réunis ; et lorsqu'ils en entreprennent la ehasse , ils 


(x) Des chasseurs ont assuré qu'il existe de ces ours qui n'ont pas 
moins de quatorze pieds de longueur; et M. de Blainvillea vu un pied, 
qui, par ses dimensions, devoit avoir appartenu à un individu au moins 
de cette taille. | | 


OUR 267 


se livrent à toutes les cérémonies superstitieuses qu’ils em- 
ploient en cas de guerre avec une nation voisine. 


Quatrième Espèce. —OURS BLANC DE MER, Ursus maritimus, 
Lino. ; Buff., suppl. t. 3 , pl. 34; Cuvier, Ménag. du Mus, , 
in-12 , p. 68. V. pl. M. 6 de ce Dictionnaire. 

Il n’y a pas fort long-temps que les naturalistes ont cessé 
de confondre cet animal avec l'ours blanc terrestre, race 
dans l’espèce de l’ours commun. L’ours blanc de mer diffère 
de l’ours terrestre, par la tête plus allongée , le crâne plus 
aplati, le museau plus épais , le nez plus grand, les narines 
plus ouvertes etsans rides, la bouche moins fendue , le cou 
plus long, les oreilles beaucoup plus courtes , et le poil plus 
long et moins rude. Les proportiohs des pieds présentent en- 
core quelques différences; ceux de derrière égaleni le sixième 
de la longueur du corps; tandis que dans l’ours brun ils n’en 
sont que le dixième. Sa fourrure est laineuse, peu touffue,d'un 
blanc argenté, lésèrement teintée de jaune, et le bout de son 
nez noir , de même que ses ongles et ses paupières. Ses lèvres 
tirent sur le violet, et l’intérieur de sa bouche est d’un violet 
pâle. 
Cet animal , qui habite les régions voisines du pôle arcli- 
que, acquiert, généralement parlant, une taille plus grande 
que l’ours commun , et quelquefois la grosseur d’un bœuf. Il 
passe pour être plus féroce à la suite des hivers rigoureux ; 
il attaque les hommes , pour lesquels sa rencontre est dan- 
gereuse. Dans d’autres temps, il est assez craimtif. Il ne quitte 
point les rivages de la mer ; il plonge aussi bien qu’il nage, 
et comme sa voracité est fort grande , 1l se jette sur tout ce 
qu'il rencontre; il dévore également les phoques, les oiseaux 
: d’eau, les cadavres des hommes et des cétacés ; il attaque, 
dit-on, les morses, ou vaches marines, et est fert adroit à la 
pêche des poissons. Cependant, il peut supporter un long 
jeûne, lorsque la chasse et la pêche ne lui procurent aucune 
proie. Il voyage beaucoup, passe dans les îles voisines du 
continent , et souvent navigue sur des glaçons flottans. Dans 
ces courses fréquentes que le besoin commande, les fe- 
melles portent leurs petits sur le dos; elles n’en font or- 
dinairement qu’un. C’est au mois de mars, après six ou sept 
mois de gestation , qu’elles mettent bas dans des fosses pro- 
fondes sous la neige , où elles se sont retirées depuis le mois 
de septembre ; et où elles ont séjourné dans un état complet 
de léthargie. Les mâles se retirent dans des lieux séparés de 
ceux que les femelles habitent. 

La voix de cet ours marin ressemble à l’aboiement d’un 
chien enrcué, Sa chair est mangeable , et on lui a trouvéun 
goût approchant de celle du mouton; mais sa graisse sent for- 


268 - OUR 


tement le poisson. Sa peau donne une fourrure grossière, mais 
aussi bonne que celle de l’ours terrestre. Billing dit qu’elle 
a le même prix d’un rouble en Sibérie. Son foie est considéré 
en Sibérie comme pouvant fournir des remèdes conire les 
maladies vénériennes et l’angine; tandis que des matelois 
hollandais qui ont séjourné forcément dans les Henx habités 
par les ours blancs, et qui ont fait usage de leur foie ont assuré 
en avoir été fort incommodés. FRS | 

Plusieurs animaux de cette espèce ont été nourris à la 
Ménagerie du jardin des plantes, à Paris ; il avoient tous un 
mouvement régulier et presque continuel de la tête et du 
cou, de bas en haut, et de haut en bas, qu’on ne remarque 
pas dans dans les autres ours. Ils souffroient beaucoup de 
la chaleur, et lon étoit obligé de leur jeter des seaux d’eau 
sur le corps à chaque instant du jour , pour les rafraîchir. 

Chasse de l'ours blanc. — D’après ce qui vient d’être dit de 
cet ours très-fort et très-féroce , il est aisé de concevoir que la 
chasse qu’on lui fait n’est pas sans péril. Les habitans des con- 
tirées boréales où vit cet animal, se servent de canots assez 
légers pour être portés sur les épaules. Armés de fusils ou de 
lances et de flèches , ils vont , à l’aide de leurs canots, l’atta- 
quer sur les glaces. Si la victoire ne leur reste pas , et si 
lours se jette à la mer, les chasseurs reméttent leurs canots 
à l’eau, et le poursuivent à travers mille dangers. D’autres 
fois ils l’attendent sur le rivage, et le percent de leurs armes. 

Des Européens vont à la chasse de l'ours blanc de mer avec 
un chien bien bien dressé, qui cherche à le saisir par derrière. 
L’ours s’assied pour le recevoir, et tourne sur lui-même avec 
une vitesse étonnante pour faire face de tous côtés. C’est la 
le moment de le tirer ; mais si le chien se laisse atteindre, 
il est sûrement tué ou estropié , et alors l’ours s’élance sur 
le chasseur. \ 


Cinquième Espèce. — Ours À GRANDES LÈVRES , Ursus la- 
biatus, B., Bull. soc. phil., 1817.— Bradypus ursinus, Shaw , 
Gen. z0ol. pl. 47; ursiform Sloth , Penn. — PARESSEUx OURS, 
J. de phys., 1792, pl: 1. —Prochilus, [lig. — Melursus; Mev. 


Pendant long-temps, on a été indécis sur la véritable 
place de ce quadrupède, et plusieurs pensoiént que ce 
n’étoit qu'un ours édenté, Illiger, néanmoins, en avoit fait 
un genre voisin de celui des Bradypes, sous le nom de pro- 
chilus, et nous avions suivi cet auteur , en ne faisant du pro- 
chilus . qu'un sous genre parmi les BRADYPEs. V. ce mot. 

M. de Blainville a vu, depuis peu, à Londres le crâne 
de l'individu décrit par les auteurs sous les différens noms, 
que nous venons de rapporter, et il s’est convaincu, 


OUR 269 
que c'était bien réellement celui d’un ours, dont les incisives 
avoient été arrachées. Les lèvres étoient remarquables par 
leur longueur et leur épaisseur. Le poil étoit noir , passant 
dans quelques endroits au brun; le museau en avant les veux 
étoit d'un blanc sale. Il y avoit à l’angle inférieur de chaque 
œil, une tache blanche ; et sur ia poitrine une autre tache de 
la mênie couleur en forme de V, 

Cet ours vit dans les pays montagneux de l’Inde choisit les 
lieux herbeux et voisins des bois, se retire dans les cavernes 
et creuse la terre avec ses griffes. Il paroît que sa nourriture 
favorite consiste en fourmis blanches, et qu’il y joint des 
fruits d’un palmier ( Borassus flabelliformis) , du riz et du miel. 
Il va par couples auxquels se joignent un ou dèux petits, qui 
montent sur le dos de leur mère lorsqu'ils sont en danger. 
Dans quelques endroits on assure qu'ils attaquent les hom- 
mes, mais seulement après avoir été poursuivis. 

11e | ( DESM. et s. ) 

OURS D’AMERIQUE. 7. Ours Norr. (s) 

OURS BLANC. Race dans l’espèce de l’Ours BRUN 
( ursus arctos). ( V. ce mot )On ne la irouve que dansles pays 
septentrionaux de l’ancien continent. On ne doit pas la con- 
fondre avec l’Ours blanc de mer. (s.) 

OURS CRABIER. 7. RATON CRABIER. (s.) 

OURS DORE. Celui qui a la teinte fauve de la tête et 
du corps plus claire et en même temps plus vive. C’est une 
variété individuelle dans l’espèce de l’Oùrs BRUN. (5). 

OURS FAUVE. Variété de l'Ours BRUN. ”. ce mot.(s.) 

OURS FOSSILES. Plusieurs parties de l’Allemagne, et 
notamment le Hartz, la Franconie et la Hongrie, renfer- 
ment des cavernes naturelles plus ou moins vastes, plus où 
moins garnies de stalactites d’albâtre , et qui sont célèbres 
depuis long-temps à cause des nombreux ossemens qu’elles 
renferment , et qu’on a tantôt aitribués à l'espèce humaine , 
tantôt à l'espèce fabuleuse de la Licorne. | 

Ces cavernes gisent presque partout dans des massifs stra- 
tifiés de calcaire coquillier assez ancien , et'qui est de la na- 
ture dé celui qui compose la chaîne du Jura. Ce calcaire ca- 
ractérisé parles coquilles d'espèces maintenant perdues, qu'il 
renferme, l’est encore par son aspect , qui offre presque tou- 
jours des escarpemens perpendiculaires, et par les cavités na- 
turelles qu’il recèle dans ses couches , et desquelles sortesit 
communément des sources considérables. b 

Les cavernes à ossemens de l’Allemagne ont leur intérieur 
le plus souvent divisé en grandes salles séparées les unes des 
autres par des passages très-étroits et si bas , qu'il est difficilè 
de’croire-que les animaux dont y rencontre les débris; aient 
pu y pénétrer d'eux-mêmes, à moins d'imaginer que ces pas- 


270 5 OUR dt 
sages ne se soient rétrécis depuis le temps où le dépôt deces 
débris a eu lieu , par l'effet de l’infiliration des eaux chargées 
de matières calcaires, qui y auroient déposé des couches d’al- 
bâtre. F 
Parmi les cavernes du Hartz, la plus anciennement célè- 
bre est celle de Bauman, située dansle pays de Blakenbourg, 
qui appartient au duc de Brunswick, au sud de la ville de ee 
nom, à l’est d'Elbingerode et au nord du village de Rube- 
land. Une seconde, dite la Caverne de la Licorne , est assez voi- 
sine de la première, au pied du château de Scharzfelds, dans 
la partie de l'électorat d'Hanovre qui se nomme le duché 
de Grubenhagen , et à pen près sur la dernière pente méri- 
dionale du Hartiz. Quelques autres encore appartiennent à la 
chaîne du Hartz, notamment celles de Hartzbourg, sous le 
château de ce nom; celle d'Uffirungen , dans le comté de 
Solberg; celle appelée Trou duvoleur, au même voisinage, etc. 
Parmi celles de la Hongrie , on remarque les cavernes qui 
sont situées dans le comté de Lipiow, sur la pente méridio- 
nale des monts Crapacks, et qu’on connoît dans le pays, sous 
le nom de Grottes des Dragons. 
= Mais les cavernes les plus riches en ossemens, sont celles 
de Franconie, qui ont été décrites par Esper. Une grande 
artie d’entre elles est située dans le petit bailliage de Strei- 
one , dépendant du pays de Bareuth, mais enclavé dans ce- 
lui de Bamberg. La principale de toutes est celle de Gaylen- 
reuth, sur la rive gauche du ruisseau appelé Visent, au nord- 
nord-ouest du village dont elle tire son nom. Elle est divi- 
sée en six grottes séparées par des étranglemens. On observe 
en outre , dans le même canton , la caverne de Belle-Roche, 
qui contient sept grottes continues ; celle de Roche-Fontaine 
(Bronnenstein), celle du Nobberg, celle du Wizer-loch, celle : 
de Wunder-Hæbhle ; enfin celle de Klaustein, et à quelque 
distance celles de Mokas, Rabensteins , Kirch-Ahorn, Ze- 
wig, Hohen-Mir-Schfeld. 
ÏL y a aussi quelques cavernes en Westphalie. 
Dans toutes ces cavernes, les os sont détachés, épars, en 
partie brisés, mais jamais roulés, un peu plus légers et moins 
solides que des os récens , contenant encore beaucoup degé- 
latine , et nullement pétrifiés. Ils sont enveloppés par: une 
terre endurcie , mais encore facile à briser , contenant aussi 
des parties animales quelquefois, noirâtres ,, et imprégnée 
d’albâtre. Les os sont souvent soudésentre eux, ou leurs cavi- 
tés sont remplies par cette matière incrustante. 
Le nombre de ces débris est irès-considérable dans-.quel- 
ques-unes des cavernes que nous yenons de nommer;-et 
notamment dans celle de Gaylenreuth.ils sontépars:et mêlés, 


Li À 


OUR 271 


et appartiennent , ainsi que M. Cuvier l’a reconnu, à de 
grandes espèces carnassières qui n'existent plus, notamment 
à des chats de La taille de la panthère, à une hyène, à 
‘deux chiens ete.; mais les trois quarts et davantage appartien- 
nent à des ours. Aucune espèce d'animaux herbivores ni ma- 
rinsne $ y rencontre. 10 
Le bon état de conservation de ces os et l’humus qui les 
entoure , prouvent qu’ils n’ont point été roulés par la mer, 
ou entraînés par des inondations- — L'absence de ces mêmes 
os dans la roche, qui forme les parois des cavernes , indique 
assez que ces cavernes ne sont pas le résultat d’une disso- 
lution de cette roche, qui auroit respecté Les ossemens qu’elle 
contenoit. — Il ne reste plus qu'une supposition probable > 
c’est que ces animaux habitoient ces demeures, et qu’ils y 
mouroient paisiblement-Mais ce qui est difficile à concevoir, 
c’est cette réunion d'espèces inconnues , ou dont les analogues 
les plus rapprochés vivent dans des contrées très-éloignées 
de celles où l’on trouve leurs débris, et sous des climats si. 
différens. he, 
Beaucoup d'auteurs ont écrit sur ces ossemens que le vul- 
gaire supposoit de licorne; ce qui fait qu’on leur a prêté des 
propriétés merveilleuses , et qu’on les a employés pendant 
long-temps en pharmacie. M. Cuvier (Ann. du Mus.) donne un 
exposé succinctdes travaux de J.Paterson, Hayn,Henry Voll- 
gnad, Mylius, Leibnitz (protogea), Bruckmann, Kundmann, 
Walch, Esper, Fuchs, Camper, Rosenmuller, Hunter et 
Blumenbach, en s’attachänt à faire conuoître leur opinion 
sur l'identité ou la différence des ours des cavernes avec les 
espèces d'ours vivans, et notamment le brun et le polaire. 
Hunter , par exemple, dit, mais assez vaguement , que les 
diverses têtes d'ours des cavernes diffèrent autant entre 
elles, qu'elles diffèrent de celles de l’ours polaire , et que tou- 
tes ces dissemblances ne surpassent point celles que l’âge peut 
produire dans les animaux carnassiers. Blumenbach , au con- 
irâtre, en distingue bien nettement deux espèces , l’une qu’il 
nomme ursus spelœus, et la seconde , ursus arctoïdœus : et il les 
considère toutes deux comme différentes de l’ours blanc po- 
laire et de l'ours brun ( Ursus arctos ), quoique cependant la 
dernière se rapproche de celle-cisous divers rapports. M. Cu- 
vier, après avoir exposé Les moyens qu’il a eus à sa disposition 
pour décider la question , se livre d’abord à l’examen des 
caractères des espèces vivantes qu’il borne à trois bien cer- 
taines, quoiqu'il fasse connoître que parmi les ours d’'Eu- 
- rope, il existe une variété noire, ou plutôt noirâtre, qui ayant 
la partie frontale fort aplatie etmême concave , tandis qu’elle 
ést bombée dans l’ours brun proprement dit, pourroit bien 
être considérée comme une espèce différente, Ensuite il 


is OUR 


compare les squelettes des fossiles à ceux des espèces vivan- 
tes, et il résulte de cette comparaison que les crânes et quel- 
 ques-uns des grands os, les humérus et les fémurs par 
exemple , diffèrent assez entre eux pour que l’on doive croire 
qu'ils ont appartenu à deux espèces différentes , savoir : 

1.0 L'Ours DES CAVERNES, Ürsus spelœus, Blum. C’étoit le 
plus commun; sa taille avoit au moins un cinquième de plus 
que celle des plus grands ours vivans connus(1).Son‘caractière 
principal consistoit dans la forte élévation de son front au- 
dessus de la racine du nez, et dans la présence de deux bos- 
ses convexes sur ce front , ainsi que dans la grande saillie et 
le prompt rapprochement des crêtes temporales, ce qui ren- 
doit la crête sagitiale d’autant plus longue. ( Les ours noirs 
d'Europe et d'Amérique s’en rapprochent sous cette dernière 
considération ; maïs ils n’ont point les bosses du front ; et 
l'ours polaire, qui en manque également , a les crêtes du 
crâne beauceup moins prononcées. ) 

2.0 OURS A FRONT PLAT, Ursus arctoïdœus, Blum. Cette es- 
pèce étoit, comme la première , plus grande que toutes les 
espèces vivantes. Elle avoit particulièrement de la ressem- 
blance avec l’ours noir d'Amérique ; mais elle étoit d’un tiers 
plus volumineuse, son museau étoit plus allongé à proportion 
et avoit moins d’élévation verticale. | 

L'une et autre de ces espèces sont d’ailleurs caractérisées 
par le manque de la petite dent ou fausse molaire que l’on 
trouve dans les ours vivans derrière les canines. 

Ce qui tend encore à établir que ces ours sont de deux es- 
pèces, c’est qu’on a trouvé de grands os, tels que des humé- 
rus et des cubitus, qui , différant notablement entre eux, ne 
pourroïent pas être rapportés à une seule. 

Un humérus qui n’a pu appartenir qu'à un ours, et trouvé 
dans la même caverne, a un trou particulier qu’on ne re- 
marque point dans les humérus dés deux espèces que nous 
venons de citer, ce qui a engagé M. Golfüss à le considérer 
comme ayant appartenu à une troisième. (DESM.) 

OURS FOURMILIER, des Espagnols du Paraguay. 
C'est le FAMANOIR , espèce de Fourmitier. Leur petit Ours 
fourmilier est letamandua,autre espèce du même genre. (DESM.) 

OURS ROUGE. Variéié de l'OURS BRüN. | 

OURS ROUX. C'est aussi une variéié de l'OURS BRUN. ($.) 

. OURS TERRESTRE. Aux bords de la Caspiènne, on 
appelle ainsi le CAMPAGNOL ZOCOR. (DESar.) 

OURS MANGEURS DE FOURMIS. Race d'ours que 
Wormius dit exister en Norwège. V. Ours BRUN. Quelques 


(x) Les grands ours gris d'Amérique exceptés. 


OUR 273 


auteurs ont aussi donné cette dénomination, en latin ursus 
formicarius , au FourMiLierR TAMANOIR. , ce mot. (s.) 

OURS MARIN. F. OURS BLANC DE MER. (s.) 

OURS MARIN ( Phoca ursina , Linn.}), espèce de Pno- 
QUE, par conséquent animal fort différent de l'ours blanc de 
mer , auquel on à également attribué la dénomination d’ours 
marin. V. l’article PHOQUE. (s.) 

OURS DE LA MER GLACIALE. Le même que Ours 
BLANC DE MER. V. cet article (s.) 

OURS A MIEL, Oso melero , des Missionnaires de la 
Nouvelle Grenade et du Rionegro. C’est le KinkaJou poro. 

OURS NOIR. Le vrai ours noir est particulier au nouveau 
monde. L’on donne aussi ce nom à une race de notre conti- 
nent, plutôt noirâtre que noire, dans l’espèce de l’ours com- 
mun. V. Ours P'AMÉRIQUE. (s.) 

OURS RATON. 7. RATON et AGONARAPOPE. (s.) 

OURSAGNE. Nom de la FÉTUQUE VARIABLE , dans les 
Pyrénées. (8.) 

OURSE. La femelle dans l'espèce de l'Ovrs.(s.) 

OURSE. Les astronomes ont donné ce nom à deux cons- 
tellations septentrionales. Pour les distinguer, on appelle l’une 
la grande ourse, ei l’autre la petite ourse. 7 | 

La grande ourse est située au voisinage du pôle nord, et de- 
meure constamment au-dessus de notre horizon , c’est-à-dire 
qu’elle ne se couche jamais à notre égard. | 

La grande ourse est aussi connue sous le nom de grand char- 
riot. C’est une des quarante-huit constellations formées par 
Ptolémée. 

La petite ourse esi la constellation boréale la plus voisine du 
pôle nord, et qui dans nos contrées septentrionales demeure 
toujours sur notre horizon. 

On appelle queue de la petite ourse, la dernière étoile de se- 
conde grandeur qui se trouve tout près du pôle, et qu’on con- 
noît généralement sous le nom d'étoile polaire. 

. La petite ourse est aussi appelée le petit charriot. C’est une des 
quarante-huit constellations formées par Ptolémée. (L18.) 

OURSIN, Echinus. Genre de vers échinodermes , dont les 
caractères sont : d’avoir un corps orbiculaire , couvert d’une 
croûte osseuse, garnie d'épines mobiles et de plusieurs rangs 
longitudinaux de pores , par où sortent des tentacules ; une 
bouche toujours inférieure, ou centrale, ou excentrique , ou 
marginale. | - 

Ce genre, très-naturel, est fort voisin des ASTÉRIES, par la 
conformation et les mœurs des espèces qui le composent. H 
a été connu des anciens, sous les noms d’eschinos , d’echinome- 
tra, de spatagus; etil l'est actuellement, sur les côtes de France, 


XXLY. 1 8 


274 ŒU'R 


sous ceux de hérisson , de châtaigne de mer et d’oursin. Ce der- 
nier a prévalu parmi les savans. 

Une croûte calcaire qu’on appelle test , mais dans laquelle 
il entre plus de matière animale que dans les coquilles, re- 
couvre les oursins. Aussi, cette croûte, quoique épaisse , 
fléchit-elle souvent sous le doigt. Elle a beaucoup de rapports 
avec l'enveloppe des crustacés , et on verra bientôt que ces 
animaux en ont aussi quelques-autres avec ceux de cette 
famille, 

Bruguière a fait une classe pour les Oursins et les ASTÉRIES 
( Voyez à l’article VERS ÉCHINODERMES); Cuvier les a réu- 
nis aux ZOOPHYTES , avec quelques autres mollusques de Lin- 
næus ; Lamarck les à placés dans un ordre particulier. Ils 
avoient été rangés par Aristote, Pline et autres anciens natu- 
ralistes , parmi les coquilles mulüivalves. Klein , qui en a fait 
une monographie très-digne d’estime , et Muller, qui con- 
noissoit si bien les animaux invertébrés, ont imité ces der- 
niers. : 

En effet , l'enveloppe des oursins est composée d’un irès- 
grand nombre de pièces ; on en a compté neuf cent cinquante 
sur un seul individu, probablement de l'OuRsiN ESCULENT. Ces 
pièces sont réunies les unès conire les autres, par juxta-posi- 
tion et par apophyse simple. Leur forme, leur grandeur et 
leur nombre varient dans chaque espèce’, et dans la même 
espèce , il y en a de différentes formes et grandeurs, selon 
le lieu où elles sont placées ; mais ces pièces sont toujours 
régulières , semblables et également disposées dans les places 
correspondantes. Dans l’'OURSIN MILITAIRE, par exemple, les 
lignes de juxta-position sont droites , et le milieu de l’épais- 
seur du test est chargé alternativement de chaque côté, de tu- 
bercules et de points enfoncés qui entrent les uns dans les 
autres. Les pièces principales sont des hexagones allongés et 
réguliers , et les secondaires des pentagones irréguliers, très- 
petits. 
La forme des oursins, jointe à l’espèce de leurs sutures 
et à la nature de leur test, présente beaucoup de rapports 
avec la tête de l’homme. On dit la nature du test, parce qu’en 
effet ce test ne croît pas par juxta-position de molécules cal- 
caires, comme dansies coquilles , ni par un renouvellement, 
comme dans les crustacés, mais par intus-susception, comme 
dans les os des animaux. Il est des oursins presque coniques, 
d’autres irès-aplatis. La plupart ont le bord entier : quel- 
ques-uns l’ont divisé ou digité d’un côté. Leur surface esi or- 
dinairement très-rugueuse ; mais il en est cependant qui l'ont 
unie. Des espèces , parmi les aplatis, sont perforées par de 
larges trous , ordinairement ovales ou aillongés, réguliers ou 


OUR 295 


irréguliers, qui varient en nombre eñtre deux et six, et qui; 
Sans doute , donnent passage à des organes qui ne nous sont 
pas connus. Il en est qui ont au sommet de petits trous qui 
doivent aussi avoir un usage particulier. Tous sont percés, 
tantôt depuis le sommet jusqu’à la bouche , tantôt dans une 
partie seulement de cette longueur ;, de plusieurs rangées de 
trous qui servent au passage des tentacules de l’animal qui 
V’habite. Ces rangées sont ordinairement accolées deux par 
deux, quelquefois trois par trois, rarement plus. Leur réunion 
porte le nom d’amibulacre , parce qu’on l’a comparée à une 
allée disposée pour être plantée d'arbres. Il y a ordinaire- 
ment cinq ou dix de ces ambulacres sur les oursins, rarement 
moins ou plus. Tantôt ils sont solitaires, tantôt ils sont acco- 
_lés deux à deux. Ils ont produit un compte de trois mille huit 
cent quarante trous dans l’oursin esculent, qui en a dix. Ils sont 
bien moins nombreux dans d’autres espèces. 

_ Les oursins sont , en outre , plus ou moins chargés de tu- 
bercules arrondis , placés sur des mamelons qui servent 
d’emboîtement à des épines mobiles, dont on parlera ci-après. 
Ces tubercules forment desrangées divergentes d’inégale lon- 
gueur et disposées par masse , c'est-à-dire, qu'il y a entre 
une certaine quantité de ces rangées , des espaces vides. Ces 
rangées marchent assez ordinairement comme les ambula- 
cres, qu’elles accompagnent toujours : elles sont doubles, 
lorsqu'ils sont doubles; triples , lorsqu'ils sontiriples, etc. On 
a compté quatre mille cinq cents tubercules sur l’oursin es- 
culent. 

Les pointes ou les épines des oursins sont placées sur ces 
tubercules; les grands en portent de grandes; les petits, de 
petites ; elles y sont articulées par le moyen d’une membrane 
qui recouvre le tout, mais dont on ne voit pas facilement la 
communication avec le corps de l’animal. Ces épines varient 
en forme , en grandeur et en nombre , selon les espèces ; 
elles ont toutes à leur base un tubercule légèrement excavé, 
de manière qu’elles peuvent prendre toutes les positions entre 
la perpendiculaire et l'horizontale , et ce avec la plus grande 
facilité , et sans se gêner réciproquement. Elles servent à la 
marche et à la défense de l'animal. Comme elles ne tiennent 
que par une membrane à la coquille, elles tombent très-fa- 
cilement après la mort de l'animal , et il est très-rare de les 
trouver aux oursins que l’on apporte des pays éloignés , pour 
les collections d'histoire naturelle. Les naturalistes ont été 
forcés, en conséquence , de ne les employer que secondai- 
rement dans leurs descriptions, quoiqu'elles dussent, par leur 
importance , être mises au premier rang. C’est pourquoi on 
ne Les trouvera que très-rarement mentionnées dans le 


l 


276 OU R' È 
développement des espèces. Une autre considération les a en: 
core plus autorisés à en agir ainsi; c’est que Le nombre des 
espèces fossiles d’oursins est aussi et même peut-être plus 
considérable que celui des espèces marines, et que, comme 
elles n’ont jamais leurs épmes ;, on auroit été privé de les dé- 
crire si on avoit voulu faire entrer ces épines dansl’exposé des 
caractères spécifiques. 

La coquille des oursins a toujours deux grandes ouvertures, 
une pour la bouche , et l’autre pour l'anus. La première gst 
constamment en dessous ; mais la seconde est tantôt en des- 
sus , tantôt sur les côtés, tantôt en dessous. Cette diversité 
de position de l’anus à fourni à tous les naturalistes métho- 
diques , les moyens de subdiviser le genre, et à Lamarck et 
autres, ceux d’en faire onze genres distincts, savoir : OURSIN, 
ScuTELLE, CLYPÉASTRE, FIBULAIRE, ECHINONÉE, GaLé- 
RITE, ANANCHITE ,; SPATANGUE , CASSIDULE, NUCLÉOLITE et 
CipaRiTE. Voy. ces différens mots. : | 

L'ouverture de la bouche des oursins ; ainsi que celle de 
leur anus , varient aussi beaucoup dans leur forme. Toutes 
deux sont fermées, soit par les organes de la mastication, 
soit par des écailles operculaires , dont les différences ne 
sont pas encore bien connués, mais qui cependant peuvent 
plus ou moins se rapporter à la description suivante : 

La bouche de l’oursin miliaire est composée de dix denis 
presque triangulaires, qui sont réunies deux par deux, et dont 
le dos est courbe et fort large ; le côté inférieur est fendu en 
dents de peigne très - serrées; et est prolongé en dehors ; 
entre chaque réunion de dents se voit une autre dent linéaire, 
courbe, plus longue et plus solide qu’elles; cette dent est re- 
tenue par l'élargissement du dos des deux autres , et ne peut 
s'écarter plus qu’elles ; mais il n’y a pas d'obstacles de rap- 
prochement entre elles. On peut les Annee dents canines. Ée 
sont elles qui sont destinées à portier les premiers coups, à 
tuer et écraser les animaux , que les dents à peigne sont char- 

ées de mâcher ensuite. Il y en a une à chaque paire de denis, 
et par conséquent €inq en tout. Ces organes, privés de la 
chair ou des muscles qui les font mouvoir , ressemblent assez 
à la carcasse d’unelanterne àlaquelle Aristote les a comparés. 
On ne peuticidécrireen détail la forme des mâchoires princi- 
pales, des os accessoires, et encore moins des muscles qui 
font moavoir tout cet appareil, lequel est engrené sur des 
apophyses très-saillantes qu'on voit accolées deux par deux 
dans Fintéfieur au bas des ambulacres. , 
L’anus , dans lé même oursin, est positivement opposé à la 
bouche , c’est-à-dire vertical; il est fermé par quatre écailles 


À OÙUR 277 

triangulaires , fortifiées én dehors par quelques épmes extré- 
_mement courtes et différentes des auires. 

L'intérieur des oursins est presque complétement rempli 
par cinq ovaires allongés, contenant des millions d'œufs, et 
par un long intestin , tantt renflé , tantôt étranglé, qui va 
en se contournant sur lui-même de la bouche à l’anus. Le 
reste ne contient que des membranes ou des muscles membra- 
neux difficiles à caractériser; aussi l’animal de l’oursin, con- 
sidéré anatomiquement , est-il imparfaitement connu. 

Réaumur , dans les Mémoires de l Académie des Sciences , an- 
née 1712, a donné un Mémoire sur les oursins, d'ans lequelil 
fait connoître les vrais organes de leur mouvement. IL en ré- 
sulte que les oursins emploient leurs épines pour marcher, 
soit sur le côté plat, comme cela est le plus ordinaire , soitenr 
roulant sur les côtés, ou même sur le dos. Comme ces épines 
sont susceptibles , ainsi qu'on l’a dit, de s’incliner de tous. 
côtés, beaucoup peuvent servir en même temps , et touies 
agissent, les unes comme pieds qui portent le corps en avant, 
les autres comme poinis d'appui qui s’opposent à son retour. 
IL en résulte encore que les ieniacuics servent uniquement à 
fixer les oursins aux corps solides. G 

Ces tentacules, dont il n’a encore été parlé qu’en passant, 
sont des filets charnus qui sortent du corps de l’animal par les 
trous des ambulacres , et y rentrent au gré de l’animal. Leur 
longueur, dans leur plus grande extension , est toujours plus 
considérable que celle des épinces ; elles possèdent éminem- 
ment , à leur extrémité, la faculté de faire à volonté l’office 
de ventouse, c’est-à-dire, de s'appliquer par la succion .aux 
corps solides , de mettre , pour ainsi dire, l'animal à l'ancre. 
Ces tentacules , comme on peui le voir dans les oursins vi- 
vans et dans ceux dont les ambulacres sont à découvert, sont: 
beaucoup plus nombreux aux environs de la bouche qu’ail- 
leurs , parce que la position horizontale est la plus naturelle- 
à ces animaux , el que c’est celle où ils s'arrêtent le plus sou 
vent. [ls fixent l’oursin âvec tant de force sur les rochers, que, 
lorsqu'on veut l'enlever , on les casse plutôt que de les faire: 
lâcher prise. gel « 

Les oursins sont ovipares ; ei jettentleur frai auprintemps; 
mais on n’est pas encore instruit du mode de leur génération: 
On pourroit soupconner, par analogie , que ce mode se rap- 
proche de celui des crustacés. Ils vivent de tous les animaux: 
marins qu'ils peuvent saisir ; mais c’est principalement sur 
de jeunes coquillages et sur de petits crustacés qu’ils fondent 
leur stbsistance. Comme ces derniers sont ordinairement 
itrès-alertes dans leurs mouvemens, il devient difficile aux 
oursins. de Les prendre ; mais lorsqu'une fois un de-çes ani. 


278 OUR 


maux s’est laissé atteindre par un ou deux des tentacules de 


leur ennemi , il est bientôt saisi par un grand nombre d’au- 
tres , et sur-le-champ il est conduit vers la bouche, dont l’ap- 
pareil se développe, et le réduit en bouillie. J’ai vu une fois 
cette manœuvre sur les côtes d'Espagne , et elle a été si 
prompte , qu’à peine ai-je pu en saisir la principale circons- 
tance. | 

On trouve des oursins dans toutes les mers. On en ren- 
contre plusieurs espèces sur les côtes de France. Ils se tien- 
nent pendant l'été tout-à- -fait sur la côte, et souvént même 
dans les lieux qui sont dans le cas d’être mis à sec à la marée 
descendante ; mais pendant l’hiver ils rentrent dans le fond 
des eaux, et on n’en voit presque plus. Une seule espèce sert 
a la nourriture de l’homme, c’est l’oursin esculent. On le 
mange positivement comme on mange les œufs frais , avec 
des mouillettes, après lavoir fait cuire et l’avoir cerné en 
dessous avec des ciseaux. On est dégoûté d’abord de ce mets + 
qui ressemble à du pus, et qui a le goût des écrevisses ; inmais 
on s’y accoutume bientôt. Il donne ordinairement un petit 
cours de ventre à ceux qui n’en ont pas l’habitude. 

J'ai déjà dit qu’on tronvoit des oursins fossiles , et même 
en grande quantité. C’est principalement dans les roches cal- 
caires secondaires ou dans les argiles primitives, dans les 
mêmes cantons que les BÉLEMNITES et les AMMONITES, qu’il 
faut les chercher. On en trouve aussi dans les craies, au milieu 
des terrains à couches. Ordinairement il n’y a que le moule 
intérieur, mais quelquefois la coquillesemble conservée, quoi- 
que détruite, paree qu'il s’est formé , par infiltration, ou, 
selon Pairin, par recomposition de molécules calcaires , une 
autre coquille , qui diffère de la première en ce que sa cas- 
sure offre des fragmens rhomboïdaux. Il est extrêmement 
rare d’en irouver avec leurs pointes : on en a cependant des 
exemples. Ces pétrificauons sont plus souvent siliceuses que 
calcaires , et celles qu sont restées calcaires fournissent la 
preuve du concours de la matière animale dans la formation 
de la silice ; car on voit fréquemment une fusée de pierre à 
fusil sortir de leur bouche, et s'étendre plus ou moins loin. 
On n'en trouve que rarement, et même que de petites, 
dans les terrains analogues à ceux de Grignon et de Cour- 
tagnon. 

Les pointes pétrifiées d'outil ont joui autrefois d’une 
grande réputation, comme amulettes. Aujourd’hui, on les ra- 
masse à peine; car à mesure que la science se perfectionne, 
on recherche peu ce qui n’apprend rien ; et une partie déta- 
chée d’un animal inconnu ne peut pas signifier grand chose. 
On en voit beaucoup de figurées dans les ouvrages des arye- 


OUR 15e 


tographes , et dans Klein. Quelques-unes ont été appelées 
pierres judaïques. On a prétendu que les BÉLEMNITES étoient 
aussi des pointes d’oursin; mais c’est une erreur. 

Les oursins , tant marins que pétrifiés , ont fait la matière 
d’une monographie de Klein, comme on l’a déjà observé; 
monographie qui a été tellement augmentée par Leske, dans 
une nouvelle édition, qu’on peut la regarder comme un ou- 
vrage nouveau. Ces auteurs divisent et subdivisent les espèces 
en tant de manières , que plusieurs sections ne sont composées 
que d’une ou deux espèces. C’est certainement un abus, mais 
que Linnœus semble avoir consacré en l’adoptant. L'ouvrage 
de Klein n’en estpas moius fondamental , et la grande quan 
tité d'espèces qu’il a figurées le rendra toujours indispensable 
à ceux qui voudront étudier ce genre. 

On compte plus de cent espèces d’oursins figurés ou dé- 
crits , dont la moitié est fossile. On se demande, sans doute, 
pourquoi une si grande proportion de fossiles dans ce genre ? 
Cette question a été examinée ; mais comme la réponse n’est 
fondée que sur des hypothèses , je dois me dispenser de l’a- 
nalyser 1ic1, il faut attendre de nouveaux faits. 

ra espèces les plus saillantes ou les plus communes parmi 
les oursins , son : 

Dans la division à anus supérieur et vertical : 

L'OURSIN ESCULENT , qui est hémisphérique , globuleux ; 
qui a dix ambulacres, les rayons à tubercules peu prononcés, 
et les épines blanches et violettes. Lamarck le fait servir de 
iype à son genre oursin proprement dit. V. sa figure pl. G 25. 

L'OuRSsIN MILITAIRE est hémisphérique, aplati; a dix am- 
bulacres ; ses rayons ont deux rangs de tubercules ; ses épines 
sant striées, blanches, violettes ou verdâtres. Il se trouve 
dans les mers de l'Inde. Sa figure se voit dans Rumphius, 
tab. 13 B. C. Il se rapproche beaucoup du précédent , mais 
est cinq à six fois plus gros. 

L'OuRsIN MELON DE MER est conique , marbré ét fascié 
_de rouge et de jaune. On le trouve dans la Méditerranée. 
Gualtiéri l’a figuré sous le nom d’echinometra, pl. 107 EF. 
C’est une des plus belles espèces connues. Il se mange 
comme les précédentes. 

Il en est de même de l'OURSIN SABDIQUE. 

L'Ovrsin vorc-ÉpIC, Echinus cydaris, Linn. , est légère 
ment aplati , a les ambulacres sinueux, Îles épines très-lon- 
gues et striées.On le pêche dans la Méditerranée.Gualtiéri l’a 
fisuré pl. 108 D.C’est le type du genre CipaRITE de Leske et 
de Lamarck. 

L'OURSIN DES ROCHERS , qui est hémisphérique , aplati, à 
les pores des ambulacres en arcs obliques à la base, et 


286. OPU'R" 


droits au sommet ; les épinés brunes à la base , et violettes à 
la pointe. Il se trouve dans la Méditerranée et la mer des 
Indes. : | 
: L'OursiN IMPÉRIAL est légèrement aplati; a les ambu- 
lacres ondés , pourpres ; les grandes épines légèrement ven- 
trues , striées et annelées de blanc à leur sommet. On le 
trouve dans la Méditerranée. Dargenville l’a figuré pl. 25- 
H entre dans le genre CrpariTE dé Lamarck. | 
. L’Oursix DIADÈME est hémisphérique , aplati; à cinq am- 
bulacres tortueux ei linéaires ; les rayons alternes à deuxrangs 
de gros tubercules. Ilse trouve dans l'Océan. Lamarck le fait 
servir de 1ÿpe à sa seconde division des CIDARITES. 
L'OURSIN PORTE-CHAUME , Echinus calamarius , Pallas ; est 
épineux et sétifère. Ses épinés sont très-longues , fistuleuses, 
siriées transversalement et fasciées dé blanc et de verti-brun. 
On le irouve dans la mér des Indes. Pallas l’a figuré dans 


ses Mélanges de Zoologie, tab. >, n.° 4-8. Il entre dans le 


genre CIDARITE. 

L’'OunsiN RAYONNÉ est orbiculaire , très-large, très-apläti; 
a les ambulacres saïllans. Il vient des mers de l'inde. Séba 
Va figuré tab. 14, nt 1-2. Il fait partie du genre CiDARITE. 

L'OuRsIN Noir est hémisphérique, ovale, aplati; à les 
épines ironquéés , irès-courtes, obtuses ; celles du bord en 
massue comprimée. Il se trouve dans la mer des Indes. 

L’'OURSIN CORÔNAL est hémisphérique , orbiculaire : à dix 
rayons de iubercules alternativement grands et petits; des 
mamelons épars ; les ambulacres plats, se réunissant par 
paires. Îl se trouve fréquemment fossile en Europe. 

Dans la division à anus en dessous. 

L'OURSIN VULGAIRE, quiestorbiculaire , à dix ambulacres, 
dont deax toujours plus rapprochés que les auirés. V. sa fig. 
pl. G 25. Il se trouve très -fréquemmént fossile en Europe. 
El sert de type au genre (rALÉRITE de Lamarck.- nr 

L'OUÙRSIN ROSACÉ est aplati, ovale, presque rond ; a cinq 
ambulacres ovales, ponétiés sur toute leur surface. II se 
trouve dans la mer des Indes, et dans celle d'Amérique. Il 
sert de type à la prennière section du génre CLYPÉASTRE de 
Lamarck. Re pal 

L'Oursin ÉLEVÉ e$t présque conique ; a les ambulatres 
allongés , le bord épais , arrondi. On le trouve en Italie dans 
l’état fossile. Sa forme extrêmement bombée au centre et 
aplatie sur Les bords le rend fortremarquable. Il fait partie du 
genre CLYPÉASTRE de Liainarck. : ( à 

L'OvrsiN CYCLOSTOME est ovale , oblong , couvert de gra- 
nulations , avec cinq trous en dessus , ét {à bouche ronde. 
Rumphius l’a figuré pl. 14 D. On le trouve dans la mér des 


OUR 285 
Indes. Leske et Lamarck l'ont fait servir de type au genre 
ECHINONÉE. 

L'OursiN CONIQUE , Conulus albo galerus, Leske, est co- 
niqne ; ; ales ambulacres au nombre de dix, accompagnés 
de séries de tubercules irès-petits et percés; l'anus presque 
marginal. Il est irès-commun en France dans les craies. La- 
marck le place parmi ses GALÉRITES. 


L'OunsiN PENTAPORE a le bord sinueux ; les ambulacres 
émarginés à leur extrémité ; l’anus et la bouche très- -rappro— 
chés, et est percé d'outre en outre par de grands trous. 
Voy. sa figure pl. G: 25. Il sert de iype au genre SCUTELLE 
de Lamarck, et au genre EcuinoDisQuE de Leske. 


L'Oursin DENTÉ, Echinus dentatus , Leske , est aplati avec 
le bord postérieur denié. On le trouve dans la mer des 
Indes, Rumphius La figuré pl. 4, n° 1. Il entre dans le genre 
SCUTELLE de Lamarck. 


L'OURSINX DOUBLE ENTAILLE est en cœur, orbiculaire , 
comprimé ; la partic la plus large entaïllée des deux côtés 
Rumphius l’a figuré pl. 14 F. Il vit dans la mer des Indes. 
Lamarck le place parmi ses SCUTELLES. 


L'Oursix À pix DOIGTS est antérieurement orbiculaire . 
avec quatre trous oblongs très-petits, et dix dentelures très- 
profondes au bord opposé. On ignore sa patrie. 


_ L'OursiN CRANIOLAIRE estantérieurement globuleux, pos: 
térieurement à cinq angles saillans; le tour elliptique ; la 
base un peu plus étroite ; les côtés sillonnés ; les ambulacres 
saillans ; le sommet excentrique. Ï] se trouve dans la mer des 
Indes , et fréquemment. fossile en Europe. Lu 

Dans la division à anus latéral , avec des tentacules € en pin- 
ceaux autour de la bouche. 


L'OURSIN ÉCUSSON est presque. carré , convexe , plus large 
du côté. de l’anus, avec cinq ambulaëres compleis. On le 
trouve seulement dans l’état fossile, C’est l’echinobrissus de 
Breymus, l'echinites de Langius , le spatagus depressus de 
Leske , tab. 3r, fig. #-2. Lamarck l’a fait servir de type à son 
genre Nuczéorire. 

L'OUuRSIN PLACENTA est presque conique ; ja | dl rayons de 
tubercules alternativement grands et petits ; cinq ambulacres 
aplatis; ouverts à leur pointe. Il se trouve ni les mers de 
l Europe méridionale. 

_ L'OURSIN cŒUR DE SERPENT est convexe ; a les ambulacres 
creux, avec quatre fangs de pores à cing rayons de tüber- 
ecules. 1 se trouve fossile en Eurdpe. 


262 QUUR 


L'OURsSIN LACUNEUX est ovale, bossu, et a cinq ambu- 
lacres aplatis. Il se trouve dans presque touiesles mers. 

L'OURSIN ELLIPTIQUE , Echinus ananchites, Linn., est 
: oblong en cœur, presque conique avec la base plate ; il à dix 
ambulacres et dix rayons à tubercules; la bouche ronde , en- 
tourée d’un rebord ; l'anus ovale, émarginé inférieurement. 
Lamarck l’a fait servir de type à son genre ANANC&ITE. Il se 
trouve fréquemment fossile en Europe. 

. L'OvuRSIN EN CŒUR est en cœur conique, a les ambu- 
lacres en faisceaux à quatre rangs de pores. Il est fréquent 
dans l’état fossile en France et ailleurs; vu en dessous, il pré- 
sente exactement la forme d’un cœur. 

L’Ovursin OVALE est ovale, écailleux ; a les feuillets hexa- 
gones ; le sommet nu; l’anus presque ovale. J. sa fig. pl. G 
25. On le trouve fossile en Europe. Il appartient au genre 
ANANCHITE de Lamarck. ( 

L'OursiN APLATI est presque également aplati des deux 
‘côtés ; a dix ambulactes et autant de rayons à tubercules, 
dont deux sont placés dans un enfoncement. Il se trouve fré- 
quemment fossile en Europe. 

L'OURSIN SPATANGUE est ovale , bossu, et a quatre ambu- 
lacres enfoncés et sillonnés. V. safig. pl.G. 25. Lamarck le fait 
servir de type à son genre SPATANGUE. C’est l’echinospatagus 
de Gualtiéri , tab. 108. Il se trouve dans toutes les mers. 

L'OuRSIN PLASTRON est très-grand, a quatre ambulacres, 
dont les intervalles sont granulés , la saillie de la bouche bi- 
fide. Gualtiéri l’a figuré pl. 1og B.B. Il vit dans la Méditer- 
ranée. On l’a souvent confondu avec le précédent, dont il 
diffère cependant beaucoup. C’est au genre SPATANGUE de 
Lamarck qu’il se rapporte. : | 

L'OursiN A GOUTTIÈRE est oblong , en cœur, saillant à sa 
base postérieure ; il a cinq ambulacres, l’antérieur plus pro- 
fonde. Il est originaire de la mer des Indes. Rumphius l’a 
figuré pl. 14, n.° 2. Lamarck l’a placé dans son genre Spa- 
TANGUE. de pou 

L’'OuRSIN cŒUR D’ANGUILLE est en cœur , convexe, a Cinq 
ambulacres pourvus de quatre rangs de pores qui se prolon- 
gent au-delà. Il se trouve assez souvent en état fossile dans 
les craies de la Champagne. V. SPATANGUE. | 

L'OursIN DES CARAÏBES est ovale, convexe ; a le sommet 
excentrique , percé de quatre trous ; cinq ambulacres allon- 
gés, dont deux se courbent et embrassent l'anus. Voy. sa fig. 
pl. G. 25. Il se trouve dans les mers d'Amérique , et sert de 
type au genre CassiDuLE de Lamarck. 


O'UÙU R 283 


* L'Oursin PIERRE DE CANCRE est obtus , ovale , convexe ; a 
le sommet excentrique , percé de quatre trous ; cinq ambu- 
lacres ovales , lancéolés, à extrémités écartées et à deux rangs 
de pores; il se trouve fossile en Europe. Il entre dans le 
genre CassipuLe de Lamarck. | 

L'Oursin pEs ROCHERS ( Échinus saxatilis) sert de base aux 
superbes travaux de M. Frederich-Tiedemann, professeur de 
zoologie en l’Université d'Heidelberg, qui a remporté le 
prix proposé par la première classe de l’Instiiut sur l’anato- 
mie des mollusques. (R.) 

OURSIN. On donne ce nom, dans quelques relations de 
voyages , au PHOQUE LION DE MER du pôle arctique. (8.) 

OURSINS FOSSILES. 7. Oursin et EcuixiTes.(PAT.) 
 OURSINE, Arctopus. Plante du Cap de Bonne-Espé- 
rance , à racine irès-grosse, noueuse , rampanie, à tige 
droite, très-simple, épaisse, raboteuse , nue , terminée par 
huit ou dix feuilles assez grandes , disposées en faisceau très- 
ouvert. Ces feuilles sont pétiolées , larges, planes, épaisses, 
nerveuses, très-profondément sinuées, presque laciniées et 
garnies en leurs bords de spinules sétacées, très-nombreu- 
ses, qui les font paroîire comme frangées ou ciliées. Leur 
surface supérieure est hérissée d’épines jaunâtres très-aiguës, 
piquantes , fasciculées en étoile, insérées vers l’angle de cha- 
que échancrure. Les pétioles sont larges, scabres, engaïînés 
à leur base. Les fleurs naissent du centre de ces feuilles, et 
sont disposées en ombelles qui diffèrent beaucoup, selon les 
individus. Dans certains pieds, elles sont toutes mâles, et 
dans d’autres elles sont hermaphrodites. Les unes.et les autres 
sont pourvues d’involucres et d’involucelles, à cinq folioles 
dans les premières, et monophylles, à quatre divisions gran- 
des et épineuses dans les secondes. 

Cette plante forme un genre dans la polygamie dioécie. Il 
a pour caractères: un calice très-petit, à cinq divisions ; cinq 
pétales oblongs ; cinq étamines; et dans les pieds herma- 
phrodites un ovaire inférieur subulé, hispide , surmonté de 
deux styles courts, réfléchis , persistans , terminés chacun par 
un stigmate simple ; deux semences acuminées, hispides, 
accolées l’une à l’autre , renfermées quatre par quatre dans 
VPinvolucre qui persiste, et dont les divisions se sont rappro- 
chées. (8B.) | 

OURSININS, Vicq-D’azyr. Nous avons adopté cette fa- 
mille de mammifères dans le T'ableuu méthodique du 24.° vol. 
de la première édition de ce Dictionnaire. 

Elle répond assez exactement au genre des OURS (ursus), de 
Linnæus, et comprend ceux qui sont maintenant appelés 
Qurs, BLAIREAU, RaToN, Coari et Kinkagou. Tous les 


284 UT 


animaux qui y sont renfermés ont six incisives à chaque mä- 
choire , des canines fortes, des molaires plus ou moins tu- 
berculeuses, surtout les dernières; le corps assez trapu; cinq 
doigts armés d'ongles acérés, à chaque patte , et la plante du 
pied de derrière en entier appuyée sur le sol. (DESM.) 

OURSON. C’est le petit de l'Ours. (s.) 

OURSON. Singe d'Amérique. Voy. ALOUATTE OURSON. 

OURTIGO ou OURTIGUE. Nom de l'ORTIE dans le 
midi de la France. (8.) | RAR 

OURTOULAN. Nom provençal de P'ORTOLAN. (v.) 

OUSLE. Nom de l'EMÉRILLON A CULOTTES ROUSSES , Fal- 
co rufipes, dans le Piémont. (v.) | 

OUTAMARIS-ILE. Nom indien d’une espèce d'Eu- 
PHORBE dont le suc est âcre , maïs non corrosif. (B.) 

OUTAPASEU. Nom duquel , par altération, on a fait 
Ouraseu. V. ce mot. (v.) 

OUTARDE, Otis. Lath. Genre de l’ordre des oiseaux 
Echassiers , de la tribu des Di-tridacityles , et de la famille des 
Pédionomes. V. ces mots. Caractères : Bec médiocre , un peu 
conique, comprimé latéralement, courbé vefs le bout; man- 
dibule supérieure , convexe , un peu voûtée , plus longueque 
V'inférieure et couvrant ses bords ; narines ovales , grandes, 
ouvertes , situées vers le milieu du bec; langue cartilâgineuse 
en dedans , charnue en dehors, frangée vers le bout, à poin- 
te dure , aiguë ; bas de la jambe dénué de plumes ; trois 
doigts dirigés en avant, réunis à leur base parune membrane; 
pouce nul ; ongles courts , convexes et d’une médiocre lon- 
Sueur ; la première rémige courte, les deuxième et troisième 
les plus longues de touies. " | 

Linnæus et Latham ont classé les Outardés dans l’ordre des 
Gallinaces dont elles ont le corps massif. Illiger les com- 
prend dans son ordre des Cursores avec les autruches, les ca- 
soars , les pluviers, les huîtriers et divers autres oïseaux 
de rivage tridactyles. M. Cuvièr , Règne animal ; en fait des 
Echassiers d’après la nudité du bas de leurs jambes , la hau- 
teur de leurs tarses et leur anatomie; nous nous sommes 
comportés de même, tant pour les Outardes que pour les 
Œdicnèmes et les autres oiseaux cités ci-dessus. AE 

On voit des Outardes en Europe , en Afrique et en Asie ; 
mais non pas en Amérique; les oiseaux auxquels on a donné 
ce nom dans le nord du nouveau contment sont des oies, et 
celui dont parle Molina ne peut appartenir à ce genre ,puis- 
qu'il a quatre doigts , quoique Laïham en aït fait un Ofs. F.. 
Prouquen.Les Outardes ne se plaisent que dans les plames 
sablonneuses et rocaifleuses. Ellesnichent à terre, et leurs pe- 


OUT 285 


tits quittent le nid, courent et mangent seuls dès leur nais-— 
sance. Un * indique les espèces douteuses. 
= * OUTARDE proprement dite, OU GRANDE OUTARDE , Os 
tarda, Lath., pl. M. 18, fig. x de ce dictionnaire. C’est l’otis 
des Grecs et non l’otos ou lotus des Latins , qui est le hibou. 
Plusieurs auteurs, pour n'avoir pas fait cette distinction, se 
sont trompés au sujet de l’outarde , à laquelle ils ontattribué 
des particularités qui n’appartiennent qu'aux oiseaux de nuit 
Pline nous dit que les Espagnols de son temps l’appeloient 
avis tarda , à cause de sa lenteur, et lès Espagnols de nos jours 
ont conservé ce nom, mais un peu défiguré, dans celui d’abu- 
arda. Une quantité d’autres appellations ont été appliquées, 
souvent par erreur , à l’outarde, en différens temps et endif- 
férens lieux, d’où sont résultées -de fréquentes méprises et 
la confusion dans lanomenclature , aussi bien que dans l’his= 
toire de cette espèce. 
De tous les oiseaux de nos climats, l’outarde est le plus 
grand. Le sexe , l’âge et d’autres circonstances, produisent 
des différences individuelles dans la grandeur et la grosseur. 
En prenant un terme moyen, l’on peut fixer la longueur or- 
dinaire du mâle à environ trois pieds , du bout du bec à celui 
de la queue ; l’envergure a près de sept pieds, et le poids to- 
tal, vingt livres. L’on a vu de ces mâles qui pesoient vingt- 
cinq, trente et jusqu’à trente-six livres. Les dunensions des 
femelles sont d’un tiers moins fortes que celles du mâle ; et 
leur poids n'excède pas vingt livres ; il est ordinairement de 
dix à quinze. Il y a aussi de grandes différences entre les in- 
dividus du même sexe ; des mâles, quoiqu’adultes, ne pèsent 
que dix livres, et des femelles huit, ce qui provient du plus ou 
moins d'âge, et ce qui prouve que ces oiseaux sont plusieurs 
années à parvenir à leur entier accroissement. On pourroit 
vérifier cette assertion, en élevant des jeunes, si on n’éprou- 
voit pas des difficultés presque insurmontables quand on 
veut en faire l'essai, puisqu’avec les plus grands soins on 
. ne parvient guère à les conserver vivans au-delà de deux ou 
trois mois. fs 
Les mâles commeles femelles ont les doigts fort courts; les 
ongles courts, convexes en dessus et par-dessous , en sorte 
qu'en les coupant perpendiculairement à leur axe, la coupe. 
en seroit à peu près circulaire ; les ailes longues , proportion- 
nellement au volume du corps ; vingt-six pennes à l’aile, se— 
lon Brisson , trente-deux ou trente-trois selon Edwards, qui 
a compté sans doute celles de l'aile bâtarde ; les barbes ex: 
térieures des troisième, quatrième , cinquieme et sixième pen- 
nesse raccourcissent tout à coup,et ces pennes sont conséquem-. 
ment plus étroites à l'endroit où elles sortent de dessous leurs 


286 OUT 


couvertures ; vingt pennes à la queue ; sous les pieds, en ar- 
rière, un tubercule calleux qui tient lieu de talon ; la poi- 
trine grosse et ronde ; enfin, un duvet couleur de rose à la 
naissance des plumes. De longues plumes effilées, à barbes 
longues et désunies, d’un cendré clair , forment de chaque 
côté du demi-bec inférieur, des espèces de moustaches 
ou une barbe tombante sous le menton , longue de près de 
trois pouces ; elles manquent à la femelle. Sur les côtés du 
cou, il y a deux places nues de couleurviolette, qui paroissent 
fort garnies de plumes lorsque le cou n’est pas très-étendu. Le 
tour des yeux est d’un blanc roussâtre; un cendré clair colore la 
tête, la gorge et le cou ; le plumage est en dessus varié de 
noir et de roux, disposés en ondes et par taches , en dessous 
d’un blanc foiblement lavé de fauve. Les premières pennes 
des ailes sont noirâtres, les autres ont plus ou moins de blanc; 
la queue , roussâtre en dessus et blanchâtre en dessous , est 
traversée par des bandes noirâtres et terminée de gris-blanc; 
l'iris de l'œil est orangé, et le bec d’un gris-brun ; de irès- 
petites écailles cendrées couvrent le bas des jambes et les 
pieds; les ongles sont gris. Tel est le mâle sous son pluma- 
ge d’hiver ; mais , comme il mue une seconde fois au prin- 
temps , sa livrée d'été présente des différences. Il est alors 
d’un beau roux sur la tête, le cou et la poitrine ; les bandes 
noires et rousses des parties supérieures , sont d’une nuance 
vive d’un grand éclat; enfin lorsqu'il est dans un âge avancé , il 
porie, sur la poitrine comme le dindon, un bouquet de crins, 
longs de trois à quatre pouces. C’est de quoi on n’avoit point 
fait mention jusqu’à présent; mais cela n’en est pas moins vrai, 
puisque M. de Riocourt, à qui nous en devons la connoissance, 
possède dans sa collection un individu ainsi conformé. Ce 
fait nous a encore été certifié par d’autres naturalistes. La fe- 
melle a la gorge et les côtés de la tête de couleur brune, etle 
dessus de la tête et du cou varié comme le dos. 

La langue est charnue en dehors; au dedans elle à unepartie 
cartilagineuse qui l’attache à l’os hyoïde, comme dans la plu- 
part des oiseaux ; ses côtéssont hérissés de pointes d’une subs- 
tance moyenne entre la membrane et le cartilage ; elle est, 
en outre , dure et pointue par le bout. 11 y a dans le palais et 
la partie inférieure du bec de petites glandes qui s'ouvrent 
dans la cavité du bec par plusieurs pores fort sensibles ; et 
Pallas dit, qu'il se présente sous la langue un petit trou qui 
sert d'ouverture à une bourse aqueuse de la grosseur d’un œuf 
d’oie ; l’'œsophage est garni de glandes régulièrement arran- 
gées ; le gésier est fort dur; il ÿ a deux cœcum, un très-grand 
foie et une vésicule de fiel. 

Quoique les ailes de l’outarde soient peu proportionnées 


au poids de son corps, elles peuvent cependant l’élever et la 
soutenir quelque temps en l'air; mais cet oiseau ne peut 
prendre sa volée qu'avec beaucoup de peine , et après avoir 
parcouru un certain espace les ailes étendues. Aussi ne se plaît- 
1l que dans les plaines découvertes, spacieuses et sèches. Sa 
course est très-rapide , et il fournit de longues traites sans 
s'arrêter, à ce que dit Montbeillard. Cette assertion est con- 
tredite par de nouvelles observations que nous devonsencore, 
ainsi que beaucoup d’autres sur le même sujet, au judicieux 
et excellent ornithologiste cité ci-dessus. Selon lui, l’outarde 
aucontraire ala démarche lourde et pesante, d’où lui est venu 
le nom d’avis tarda ; mais elle vole très-bien, qualité que lui 
refuse le collaborateur de Buffon, quoiqu’elle soit réelle. 
Elle peut faire etelle entreprend de longs voyages, ne trouvant 
dans sa pesanteur pas plus d'obstacles que les marouettes, et 
que les cailles, dont le poids, lors de leur départ, excède, rela- 
‘ üvement à la longueur des ailes , celui de cette outarde , et 
qui cependant se transportent à l’automne, des contrées sep- 
tentrionales de l’Europe jusqu’au sein de l'Afrique. En effet, 
si l’outarde ne jouissoit pas de cet attribut, comment passe- 
roit elle, comme elle le fait, dans ses émigrations périodi- 
ques, du continent en Angleterre , dont la distance la moins 
éloignée est de septdieues ? Cet oiseau ne sc perche pas, et 
fuit le voisinage des eaux. C’est un animal très-craintif, très- 
défiant , et que l’on approche fort difficilement. Les campa- 
gnes maigres et pierreuses sont celles qu’il préfère; il senour- 
rit d'herbes et de grains , mange aussi des vers , et, suivant 
quelques-uns , des grenouilles , des crapauds et de petits lé- 
zards. Dans les temps de neige ; l’écorce des arbres lui tient 
lieu de toute autre nourriture Îl avale de petites pierres com- 
me les autres gallinacés , et des pièces de métal, comme 
l’autruche. 

Les outardes s’apparient au printemps ; le mâle témoigne 
ses désirs en piaffant autour de sa femelle , et en faisant une 
sorte de roue avec sa queue. L’accouplement semble être un 

travail pénible pour le mâle, car immédiatement après il 
est tellement fatigué , qu’il ne peut reprendre son vol ; alors 
on s’en rend aisément maître , et ce n’est que dans ce mo- 
ment que les chiens peuvent le forcer; et souvent, au lieu de 
fuir , il se couche à l'approche de son ennemi. Cet oiseau est 
tellement silencieux que personne ne dit connoître sa voix ; 
il ne crie même pas lorsqu'il est blessé. 

La femelle pond vers le mois de mai, deux œufs de la gros- 
seur de ceux du dindon, mais plus allongés , et tachés 
de brun rougeâtre sur un fond olive chargé de jaune. Elle 
choisit ordinairement les champs de seigle Les plus fourrés, 


288 OUT TT 


pour y faire sa ponte; elle ne construit point de nid , et elle 
se contente de creuser un trou en terre. L’incubation dure 
trente jours.Les petits quittent le nid, marchent et cherchent 
leur nourriture dés qu’ils sont éclos. Ils ressemblent telle- 
ment dans leur premier âge à ceux du grand pluvier (1OE- 
DICNÈME) , qui habite aussi les mêmes lieux, qu'on pour- 
roit les confondre , si l’on ne faisoit attention à la dis- 
proportion des pieds et à la différence du bec; car les uns 
et les autres sont couverts d’un duvet blanc ; mais l’accroisse- 
ment des outardeaux. est beaucoup plus prompt, et leur plu- 
mage se forme plus tôt. “ 

On voit communément ces oiseaux en petits groupes. De 
loin on les prendroït pour des troupeaux de veaux. ls pas- 
sent, dit-on , régulièrement en France au printemps et à 
l’automne. Mauduyt croit qu'ils n’y sont pas de passage , et 
qu’ils y restent pendant toute l’année, parce qu'il en a vu de 
jeunes, pris en été dans les plaines de Chante En effet, 
ils y nichent. Toutes les fois que l’hiver est rigeureux et la ter- 
re couverte de neïge, on apporte au marché de Paris desou- 
tardes , qui viennent toutes de la Champagne ou de la Pi- 
cardie. Le canton où l’on en trouve le plas , est la partie de 
la Champagne que l’on nomme Pouilleuse , surtout depuis 
Fère-Champenoise jusqu’à Sainte-Menehould ; quelques- 
unes y font leur ponte. Ces oiseaux se montrent aussi en 
Lorraine , dans le Poitou , dans la plaine de la Crau aux en- 
virons d'Arles , dans le Trentin, près d'Avignon, entre le 
T'or et Saint-Saturnin , etc., etc. Lorsque leshivers sont irès- 
froids et les neiges abondantes, les outardes qui ne voient 
plus que des plaines uniformes qu’il leur faut parcourir pour 
trouver de quoi subsister, se répandent presque partout, à 
l'exception des contrées couvertes de forêts moniagneuses 
ou aquatiques. 

Les outardes arrivent en Champagne , dans les environs de 
Châlons, vers les premiers jours de décembre , et y-restent 
ordinairement jusqu’au mois de mars. Elles se tiennent d’a- 
bord daus les lieux de leur arrivée, quand elles n’y sont pas 
inquiétées et qu'elles ÿ trouvent la mourriture qui leur con- 
vient ; mais lorsque le froid devient trop rigoureux ou que la 
neige couvre totalement les campagnes , elles s’en éloignent. 
pour chercher une température plus douce. C’est alors 
qu’elles se rendent dans nos contrées méridionales. Naturel- 
lement très-sauvages, elles se tiennent de préférence dans 
les endroits écartés de toute habitation , et ne s’approchent 
des villages que lorsque la forte neige les prive totalement 
de leur nourriture, qui alors consiste principalement dans les 
feuilles et la graine du chou, dans le seigle et le froment 


en herbes ; aussi s’éñ sért-ôn pour les préndre au piége, ces 
alimiens étant pour elles un mets recherché. Les outardes 
- restent en familles jusqu’à l'hiver; alors elles se réunissent et 
forment des troupes nombreuses, composées de quarante à 
deux tents individus; plus elles sont âgées, plus elles mon= 
trent de défiance, et toutes agissént avec tant de précaution; 
qu'il est très-difficile de les surprendre et de les approcher, 
Rarement elles prennent leur vol du côté où le chasseur sé 
poste ; si elles s’aperçoivent qu’il cherche à les tourner , 
elles n’indiquent aucune apparence d'inquiétude tant qu’el- 
les lé voient, et elles ne prennent leur vol qu'àu moment où 
il disparoît à leurs yeux. Elles se tiennent toujours dans un 
lieu assez élevé, afin de pouvoir découvrir toute la plaine; et 
Si leur ennemi échappe à leur vue, soit en se cachant, 
ou bien encore en se courbant ei en marchant presque à 
rei-de-terre, pour les approcher de plus près, elles cher- 
chent aussitôt, d'un air inquiet, un endroit d'où elles puis- 
sent le découvrir. Ün cheval, une voiture , ne sont pas iou= 
jours des moyens sûrs pour les approcher à portée de fusii, 
surtout à présent qu’elles ont été chassées pendant la révo- 
Jution par les cultivateurs, à l’aide de leurs chevaux et de leurs 
charrettes. Il en est presque toujours de même , si on veui 
les forcer avec un chien , à moins qu’elles ne soient jeunes 
ou blessées ; car quoiqu’elles paroissent s’envoler difficile 
ment , quand rien n’exige un départ précipité , elles partent 
aussitôt qu’elles l’aperçoivent à une certaine distance. Sa 
présence, même dans le lointain, les inquiète. Le chien n’est 
ütile que lorsque la terre est couverte de verglas, parce qu’a- 
lors on peut presque les saisir à la main, ou les tuer à coups 
de bâton, ne pouvant üi courir, ni prendre leur aplomb 
afin de s'élever en Pair. Extrait du mémoire communiqué par 
AM. le Comte de Riocourt. 

Les pays de l'Europé au nord de la France , sont la vraie 
pairie des outardes ; elles sont moins nombreuses au midi. 
Des navigateurs anglais ont assuré qu’elles se retrouvoient 
“en grandè quantité au nord du nouveau continent, vers le 
soixante-quairième degré de latitude; mais c’est üne erreur. 
Des oiseaux auxquels on donne ce nom à la Nouvelle-Ecosse 
et au Canada, sont l’oie à cravatte (Anas canadensis), qui n’est 
connue des chasseurs que sous la dénomination de l’outarde; 
c’est un fait dont un de nous s’est assuré lorsqu'il étoit dans 
ces contrées. Le mâle porte en Mongolie le nom de Sekhal- 
lon, à cause de ses Iüngues plumes en ferme de barbe. 

C’est ün très-bon gibier : 14 chair des jeunès , un peu gar- 
dée , est surtout excellente ; les cuisses sont préférées par les 

XXIV. it) 


ADHÉ OUT 


gourmets. On se sert des pennes pour écrire ; comme de 
celles d’oie et de cygne. | | 

Prise jeune-, l’outarde s’apprivoise aisément et de ( 
à vivre avec les volailles. On lui donne, dans le premierfâge, 
de la mie de pain de seigle, déirempée avec des jannes d'œufs 
dans de l’eau et du vin; quand elle devient plus forte , sa 
nourriture se prépare avec de pelits morceaux de pain desei- 
gle et de foie de bœuf, mêlés ensemble. La grosseur de l’ou- 
tarde et la bonté de sa chair ont fait désirer que l’on püt par- 
venir à l'élever en domesticité , et il seroit intéressant d’en 
faire la tentative. L’humeur farouche de cet oiseau sera pro- 
bablement un grand obstacle à cette espèce de civilisation, 
et son peu de fécondité empêchera que l’économie domesti- 
que n'en retire de grands produits. Il paroît même certain 
que les outardes refusent de pondre en captivité ; ons’en est 
assuré en Crimée , où on a réussi à élever de jeunes outar- 
des , qui s’apprivoisent très-facilement , mais ne font jamais 
d'œufs. W. les Nouveaux Voyages de Pallas dans les gouverne- 
mens méridionaux de l’empire de Russie, iom. 2 ,in 4°, 
de la traduction française , pag. 406. ° 

Chasse. — On chasse l’outarde à l'oiseau de proie. 

Les levriers et les chiens courans peuvent quelquefois la 
forcer dans de grandes plaines , surtout quand elle est sur- 
prise au point du jour par un brouillard épais qui l’empêche 
de faire usage de ses ailes mouillées. En Crimée , où cet oi- 
seau vit en troupes, principalement pendant l'hiver , on le 
prend souvent à la main ou à l’aide de chiens, lorsque des 
morceaux de glace s’attachent à ses ailes, ce qui arrive sou- 
vent dans les temps de neige et de verglas : on le porte ainsi 
vivant au marché. ( Pallas, à l'endroit précédemment cités): 

IL est nécessaire d'employer la ruse pour approcher un oi- 
seau aussi défiant à la portée du fusil. Lés moyens ordinaires 
sont : 1.0 la vache artificielle. ( Voyez la chasse de l'étourneau. ) 
2.° La charrelie iraînée par un seul cheval, autour de laquelle 
on accroche des gerbes de paille qui cachent deux hommes, 
dont l’un conduit la charrette, et l’autre est armé d’un Jusil. 
On avance à bon vent, et l’on se dirige obliquement jusqu’à 
ce que le chasseur puisse tirer les outardes. 3.° La hutte ambu- 
dante, c'est-à-dire la représentation d’un buisson d’environ 
six pieds de haut, exécutée par l'assemblage de branches d’ar- 
bres attachées à trois cercles et trois montans. Un chasseur 
placé dans cette hutte , la transporte où 1l veut parle moyen 
des cercles ; un jour ménagé sur le devant, sert pour le con- 
duire et pour découvrir le gibier. Arrivé à portée , il pose 
doucement la hutte et se met en devoir de ürer. 4° L’afüt. 
Dans les endroits que fréquentent les ouardes , le chasseur 


OU. TV  s9# 


creuse un trou en terre; il le recouvre de branchages, de plan- 

ies, de gazons, à travers lesquels il laisse de petits jours pour 
voir le gibier et passer Île. fusil. En temps de neige , on re- 
couvre le tout d’un drap blanc ou même de neige, et, tapi 
dans cette hutte , le chasseur attend patiemment que les ou- 
tardes s’approchent assez près pour les tirer. 5.° Aux filets. 

L'OurARDE D'AFRIQUE. PV. OUTARDE KORHAAN. 

. L'Ourarpe D’ARABIE. C’est sous cette dénomination que 
Brisson a décrit l'OuTARDE LOrONG. W. ci-après. 

L'OUTARDE BLANCHE. Prodigieusement grosse et entière- 
ment blanche : tel est Le portrait que nous a laissé le cheva- 
lier Jauna, d’une vutarde que l’on prend , dit-il, quelquefois 
dans l’île de Chypre , et dont la chair estirès-délicate. ( Hist. 
génér. de Chypre, de Jérusalem, etc., tom. 1, in-4°. p. 6q.) 

L'OuùTaRDE BLEUÂTRE. Nouvelle espèce d’outarde , obser- 
vée par Levaillant en Cafrerie. ( Premier Voyage dans l’inte- 
rieur de l'Afrique , om. 2, in-8°° , p. 226.) M. Barrow la dé- 
signe aussi comme l’un des oiseaux qu’il rencontra près des 
forêts de la Kaka ou Kaka-Berg en Cafrerie. ( Voyage dans 
la partie méridionale de l Afrique, trad. franç., tom. 2, p. 153.) 
Une teinte bleuâtre s'étend devant le cou , sur la poitrine et 
le ventre ; tout Le dessus du corps est roussâtre, pointillé et 
rayé de noirâtre. Cet oiseau est plus gros que la petite outarde 
ou çcanepetière d'Europe , et son cri imite assez bien celui du 
crapaud. 

L'OUTARDE CANEPETIÈRE ( Os tetrax, Lath., fig.) ; pl. enl. 
de l'Histoire nat. de Buffon , n.° 25 et 10. Quelque ressem-- 
blance de vol avec celui du canard, et son habitation de choix 
parmi Les pierres, a valu à cette espèce d outarde la dénomi- 
nation de canepelière , canepetrau ou canepetrolte. Elle est beau - 
coup moins grande que l’outarde proprement dite , ei n’excède 
pas la grosseur du faisar. Sa longueur est d'environ un pied 
et demi, son vol de plus de 18 pouces, etsa queue de qua- 
tre pouces; les ailes, pliées, s'étendent un peu au-delà des 
trois quarts de la longueur de la queue. Une calotte noire : 

rayée de roussâtre , couvre sa tête. Cette dernière couleur, 
parsemée de traits noirâtres, est celle des tempes et de la 
gorge. Au-dessous de la gorge un demi-collier blanc , dont 
les pointes remontent , en s’amincissant, jusque derrière la 
tête , est accompagné en dessous d’une bande transversale 
blanche, qui a elle-même au-dessous d’elle , vers la poitrin, 
une autre bande noire ; il y a quelques taches roussâtres an 
. dessous du collier, et le reste du cou est noir. Le dessus du 
corps est agréablement varié de zigzags noirs, fauves, rous- 
sâtres et blancs ; tout le dessous est blanc. Vingt-sept pennes 
composent l'aile, qui est variée de blanc et de noir; la queue 


Lise 
& 


292 | OUT 

en a dix-huit, dont Îes quatre du milieu sont fauves , les au 
ires blanches, avec des bandes noirâtres. Le bec, les pieds 
et les ongles sont gris. Belon a peint d’un seul mot le plumage 
de. cet oiseau : « Qui voudra, dit-il, avoir la perspective 
d'une canepelière, s'imagine voir une caille beaucoup rnadréé 
(iachetée.) » { Hist. nat. des Ois.) La femelle n’a pas le dou- 
ble collier ; le dessus de sa tête et son cou sont mélangés de 
noir et de roussâtre , et les taches du dessus de son corps plns 
grandes que celles du mâle ; sa poitrine est d’un blanc teinté. 
de roux. Le mâle lui ressemble pendant l'hiver et prend la 
livrée décrite ci-dessus, après une seconde mue qui a lieu 
au printemps. - 

La petite outarde se plaît dans les‘prairies ; aussi porte-t-elle 
en lialie le nom de gallina pratajuola , c’est-à-dire poule des 
prés. Elle fréquente aussi les champs ensemencés d'avoine, et 
elle se nourrit d'herbes , de grains et d'insectes. Le mois de 
mai est le temps de l’accouplement; un mâle suffit à plusieurs 
femelles ; illes appelle par un'cri particulier de désir , brout 
ou proul, qu’il répète surtout la nuit, et qui s'entend de irès- 
loin; la place du rendez-vous est battue comme l’aire d’une 
grange. La ponte est de trois ou quatre œufs d’un vert luisant, 
et lorsque les petits sont éclos, la mère les conduit comme 
la poule conduit ses poussins. 

Ces oiseaux ne sont ni moins farouches ni moins défians 
que les grandes outardes. Au temps de Belon , nos ancûtres 
disoient fuire de la canepetière, lorsqu'ils vouloient signaler 
les personnes rusées et soupconneuses. Du plus loin que les 
petites oufardes aperçoivent quelqu'un, elles s’éloignent 
d'un vol roide et bas à quelque distance, puis elles se mettens 
à courir avecune extrême rapidité. On les voit assez commu 
nément en quelques endroits de la France , comme en Nor- 
mandie et.sur-tout en Beauce et en Berry, entre Bourges 
et Châteauroux ; mais elles n’y sont que de passage , et éllés 
vont seules ou deux à deux, excepté à l’époque de leur dé- 
part, où eiles s’assemblent. Dans les pays où elles sont sé- 
dentaires, elles se tiennent l'hiver en compagnies quelquefois 
de quinze. En France, elles arrivent en avril et partent en 
automne. Elles sont irès-rares en Angieterre. M. Pallas les a 
rencontrées fréquemment en petites troupes dans les plames 
du midi de la Russie, chez les Cosaques du Jaïk et jusque 
dans les déserts de la Fartarie. On les voit aussi en Espagne, 
en ltalie , particulièrement dans la campagne de Rome, en 

Grèce , dans l'Asie mineure , en Sardaigne où elles passent 
toute l’année. La chair de la petite outarde est noire et passe 
pour meilleure encore que celle de la grande espèce; aussi 
est-ce un gibier très-recherché, et pour se le procurer , om 


“& 


OUT as 293 
met en usage les mêmes ruses que l’on emploie à la chasse de 
la grande outarde. On peut encore prendre les mâles de la 
petite espèce en les attirant avec une femelle empaillée , dont 
on imite le cri. 

L'Ovranpe pu Cuir. PV. OUTARDE PIOUQUEN. ï 

L'Ourarpe CuurGE, que l’on appelle aussi owfarde 
moyenne des Indes ( Otis bengalensis, Lath. ), fig. pl. 250, tom. 
x des Glanures d'Hist. naturelle, par Edwards , a près de deux 
pieds de longueur totale, et vingt pouces dé haut ; des plu- 
mes longues et étroites lui couvrent le dessus de la tête ,. la 
gorge et le cou : elles sont noires, ainsi que celles des cuisses 
et des parties inférieures du corps; les joues sont d'un marron 
clair; le dessus du corps est d’un brun lusiré, parsemé de 
taches noires, et cette même teinte s'étend, avec ces taches, 
sur la poitrine, où elle forme une large bande transversale, 
Les couvertures supérieures des ailes sont blanches , el leurs 
pennesvariées de blanc, de noir et de cendré; celles de la 
queue ont des raies et des points noirs sur un fond brun; 
Viris de l’œil est de couleur de noisette; le bec et les pieds 
sont blanchâires , et les ongles noirs. 

La femelle présente dans son plumage des rapports avec 
celle de notre outarde proprement dite. Sa couleur générale 
est d’un cendré pâle , ondé d’une nuance plus foncée et de 
noirâtre; la tête, le cou ei le ventre sont d’une teinte uniforme. 
Latham soupçonnne que l’Outarde Korhaan (Otis afra) est un 
individu de cette même espèce, qui diffère en ce qu'il a les 
oreilles blanches. Cette espèce, qui porte au Bengale le 
nom de churge, se trouve dans différentes contrées des Indes 
orientales, où sa chair est un mets très-estimé. 

L'OUTARDE À GORGE BLANCHE Os indica, Lath.; fig. tab. 
33 des Uustrations de Miller. Cette espèce a la grandeur 
du grand pluvier , la tête noire, la gorge blanche , des ondes 
blanches et noires sur le fond brun du dessus du corps; la 
- queue noirâtre ; le tour des yeux noir; une strie de cette cou- 
leur sur chaque côté de la tête; Les parties inférieures jaunä- 
tres , et leurs côtés blancs; les pieds d’un brun clair. On la 
trouve dans l'Inde, suivant Miller. R 

L'OuTARDE HouBarÀ, Otis houbara, Laïh. , Shaw’s Tra- 
vel., p. 252, pl. oppos., fig. 1. Une belle huppe renversée et 
tombanie en arrière , une fraise non moins belle, formée de 
Jongues plumes qui naïssent du cou, se relèvent et s’enflent, 
font de cette espèce un oiseau très-remarquable. Sa grosseur. 
est celle d'un chapon; le bee est noirâtre, long de près d’un 
pouce et demi et un peu aplati; le dessus du corps d’une cou-. 
leur jaunâtre, avec de petites taches brunes; les longues. 
plumes du cou sont blanchâtres et striées de noir; les gran 


204 QUULT 
des plumes des ailes noires et marquées de blanc près du mi- 
lieu ; le front et les côtés de la tête, d’un cendré roux et poin- 
Ullés de brun; les plumes de la hnppe blanches; l’occiput 
et le haut du cou blanchâires et variés de brun et de cendré; 
la poitrine et le dessous du corps d’un blanc pur ; la queue est 
jaunâtre avec trois larges bandes, transversales noirâtres ; 
les pieds sont verdâires. | 
L’Agami d Afrique, dont on voit la figure dans le Voyage de 
Jacq., pag. 24, n.° 18, pl. 9, et que Sonnini a jugé avec 
raison ne pas être un véritable agami , me semble appartenir 
à cette espèce. V. ÂAGAMI D'AFRIQUE. VON EAN 
On trouve cette outarde huppée et fraisée en Barbarie, sur 
les confins du désert. Elle vit comme les our de nos pays, 
et n’a pas moins de ruse et de défiance. On la trouve encore 
en Numidie, vers les confins du désert , où elle se nourrit 
d'insectes et de jeunes pousses de plantes. | 
NL. le professeur Desfontaines a apporté, à Paris, un indi- 
vidu vivani de cette espèce, que l’on a nourri dans laménage- 
rie du Jardin des Plantes; il a été peint par feu Maréchal , 
ariiste célèbre, plus regretté encore de ceux qui l’ont connu, 
pour sa candeur, ses vertus et son amabilité , que pour ses 
talens et son esprit orné. ; | 
L'OUTARDE HUPPÉE D'AFRIQUE. V. OUTARDE LonoNG. 
L'OurarDE DE L'ÎLE DE LUÇON (fig. pl. 49 du Voyage à la 
Nouvelle-Guinée, par Sonnerat, pl. 84). M. Latham l’a jugée 
de la même espèce que l’outarde huppee d'Afrique. Elle porte 
en effet une huppe de même forme que celle du Lhong ; mais 
cetie huppe est noire dans le haut, et grise avec des bandes 
noires dans le bas; d’ailleurs le plumage est gris clair, et 
rayé de noir sur la tête, le cou et la poitrine, brun sur le 
dos , les ailes et la queue , et blanc sous le ventre; les plu- 
mes qui recouvrent le pli de l'aile sont blanches, terminées 
de gris ; le bec est d’un noir lavé. T'ant de dissemblances ne 
permettent pas à Sonnini de partager l’opinion de M. La- 
iham , et lui font regarder POutarde de Luçon etle Lohong, 
comme deux espèces distinctes et séparées. Aux Philippines, 
l’outarde observée par Sonnerat.porie le nom de Paon sauvage. 
L OUTARDE KORHAAN, Ouis afra, Laih. , pl. 69 du Sywop- 
sis de cet auteur. Le nom que nous avons conservé à cette es- 
pèce , ést celui qu’elle porte dans différentes contrées du 
Cap de Bonne-Espérance. Les Hollandais , selon Kolbe et 
Sparrmann, appellent le mâle Knor-cocx,et la femelle KNOR- 
HAN. Voy. ce derniér mot où Sonnini a rapporté le passage 
dé is oibe , au sujet de et oiseau (passage que Brisson a mal 
à propos appliqué à la peintade). La longueur totale de cette 
outarde d'Afrique esi de vingt pouces ; sa queue, COMPOSÉE de 


OUT “aa 
quatorze pennes, est légèrement arrondie et longue d’environ 
* cinq pouces ; le bec jaune , avec sa pointe noire ; le sommet 
de la tête d’un brunnoirâtre, irrégulièrement barré de blanc, 
äVec une ligne de cette couleur sur chaque côté ; une large 
tache blanche sur les oreilles ; le reste de la tête , le cou et 
_ tout le dessous du corps sont noirâtres ; un demi-collier blanc 
se fait remarquer sur le cou ; toutes les parties supérieures , 
une grande partie des ailes et La queue ont des stries irrégu- 
lières rousses, sur un fond d'un brun noirâtre ; le bord de 
Vaile et ses pennes sont noirs ; une large bande blanche loc- 
-cupe dans presque toute sa longueur ; les pennes secondaires 

ont plus de longueur que les primaires ; la jambe porte une 
espèce de bracelet blanc ; les pieds sont jaunes et les ongles 
noirs. La femelle a la tête et le cou noirs, avec des lignes 
plus fines ; la poitrine et le ventre comme le mâle ; mais elle 
est privée de la tache blanche des oreilles , et du demi-collier 
blanc. Latham remarque que c’est à tort que Buffon donne le 
nom de huppe aux plumes blanches des oreilles , et que dans 
l’individu décrit par Linnæus, la couleur de la tête et des 
parties supérieures est cendrée , et qu'il n’esi point men- 
tion des stries, ce qui pourroit faire croire que c’est un autre 
oiseau ; cependant c'est le même. 

L'Ovurarpë LouonG, Otis arabs , Lath. , fig. (pl. x2 d'E4- 
wards}). Les Arabes lui donnent le nom de /ohong. Elle 
égale en grosseur la grande outarde; mais elle a Le bec, le cou 
et les pieds plus longs , et les doigts plus éourits ; sur sa tête 
est une huppe pointue, couchée en arrière et noire , qui, vue 
d’un peu loin,paroît être des oreillesun peu dirigées en arrière; 
le bec couleur de corne ; l'iris d’un brun foncé ; le front 
blanchâtre ; une tache noire sur chaque côté de la tête, qui 
s'étend jusqu’à la huppe ; le reste de la tête , le cou et le des- 
sus du corps, d'une couleur marron brillante , mélangée 
de noir comme la bécasse ; la gorge et le devant du cou d'un 
-cendré bleu , et traversé par des lignes brunes; la poiirine 
ct le dessous du corps, blancs ; les pennes secondaires ta- 
chetées de noir et de blanc, les primaires noires; les deux 
pennes intermédiaires de la queue, blanchâtres, les autres 
blanches , avec des bandes noires transversales ; les pieds 
d’un brun pâle ; les plumes du cou longues , très-épaisses, 
et d’une foible consistance. | 

Mauduyt (Encyclopédie méthodique ) a confondu cette es- 
pèce avec l’outarde d'Afrique, dont elle diffère > Ainsi qu'on 
peut le voir à l’article de l'OuraARDE KoRnaan. 

On irouve l'outarde huppée d'Afrique ou lelohong , non- 
seulement en Afrique, maisencore dans les contrées de l'Asie 
qui avoisineni cette partie du monde, Elle s’approche des ha: 


296 WU Lie l 
bitations dans l’intérieur de la colonie du Cap de Bonne- 
Espérance, et M. Barrow pense qu’on l’éleveroit aisément 
gn domesticité. Sa chair est exquise, et son fumet très-agréa 
ble. C’est vraisemblablement l’espèce que dans la même cof- 
trée on nomme paon sauvage. FRE 
L'OUTARDE MOYENNE DES INDES. F. OUTARDE CAURGE, 
L'OUTARDE ŒDICNÈME. V. OEDicNÈME D'EUROPE. 
L'OUTARDE À OREILLES. V. OUTARDE PASSARAGE. “. 
L'OUTARDE PASSARAGE, Ofis auriia , Lath., est de la taille 
de l’outarde canepetière, Elle a le bec long, grêle, brun 
et blanc; la tête , le cou, la poitrine et le ventre noirs ; une- 
grande tache blanche sur l'oreille ; une bande blanche entre 
le cou et le dos ; le dessus du corps , les ailes et la queue 
noirs et variés de petites lignes de cette couleur, et entourées 
de brun ; les grandes couvertures des ailes blanches ; quatre 
paires de plames étroites , de différente longueur et terminées 
én fer de lance, sont sur chaque côté de l’occiput ; la paire 
Ja plus [ongue a quatre pouces, et les plus courtes s'élèvent 
rarement; les pieds sont robustes et d’un jaune pâle ; kes 
doigts divisés à leur origine; dix-sept pouces de longueur 
totale. Cet oiseau habite l’Inde , où il porte le nom de plu- 
vicr passarage. Îl à , comme le remarque Latham , de grands 
rapports avec l’outarde-korhaan ; mais il est d’une taille plus 
petite ,et il en diffère encore par les longues plumes capillai- 
res de ses oreilles, ce qui l’a décidé à le présenter comme une 
espèce distincte. Bindividu que l’on croit être la femelle, aplus 
de dix-huit pouces de long, le plumage de l’outarde cane- 
pelière, mais plus joli. Les Indiens l’appellent oor«/, et les 
Anglais, flercher. {l est très-recherché ; mais quoique assez 
commun, on le prend rarement, attendu qu'il est très-défant. 
La chair de sa poitrine est en partie blanche et en parüe 
brune , et d’un goût très-délicat. ; 
- La Perire OurTanpe. V. OUTARDE CANEPETIÈRE, 
La PeriTE OUTARDE GUPPÉE D'AFRIQUE. W. OUTaARDE 
HOUBARA et OUTARDERHAAD. 
L'OUTARDE PIOUQUEN, Ofés chilensis, Lath., ne peut appar- 
tenir à ce genie, puisqu'elle a quatre doigts ; trois devant, 
un derrière. C’est encore un de ces oiseaux qu’on connoît 
irès-imparfaitement , et dont les descriptions trop succincies 
ne permettent pas de les classer convenablement ; c’est pour- 
quoi nous l'avons isolée. Ÿ. PiouQuEn. 1 
©: L'OUTARDE RHAAD, Otis rhaad, Laih., Shaw’s, Travel., 
pag. 255, pl. oppos. fig. 2. Dans le langage des Barbaresques, 
le nom rhaad signifie tonnerre, et ces peuples l’ont donné à, 
des outardes de leur pays, parce qu’il exprime le grand bruit 
que foni ces oiseauxens'élevant de terre. Le voyageur anglais, | 


+ 


OU V 297 


Shaw est le premier qui a décrit les rhaads; earil yen a 
deux, l’un qui est de la taille da Aoubaru , à tête noire , à 
huppe d'un bleu foncé, sur l’occiput ; à plumage fauve , ta- 
cheté de brun sur le dessus du corps et sur les ailes; à ven- 
ire blanc, à queue brune et rayée transversalement de noir; 
à bec et pieds robustes. L’autre est de la taille d’une poule 
commune et sans huppe; son plumage est marqué comme 
celui de la précédente ; Temminck le place dans la syno- 
nymie de l’outarde houbara , d'après les rapports que présen- 
tent leurs couleurs , si ce n’est celle de la huppe. (s. et v.) 

OUTARDE. Dénomination impropre, que les naviga- 
teurs français de l’expédition de M. de Bougainville ont don- 

née à deux espèces d'oies , l'OIE ANTARCTIQUE et VOIE Des 

ÎLES MALOUINEs. PV. ces mots. (s.) 

OUTARDE NAINE, Tarda nana. Klein a désigné ainsi 
la petite outarde ou canepetière. (s.) 

OUTARD EAU. Petit de l'OUTARDE. (s.) 

OUTASEU. F7. PAssERINE OUTASEU. (V.) 

OUTAY. Genre de plantes établi par Aublet, et adopté 
par Lamarck, mais que Schreber et Willdenow ont réuni 
avec le VOUAPE du même auteur. (B.) 


OUTIAS. 7. Urras. (s.) 
OUTIMOUTA. Nom que les naturels dela Guyane don- 


ment à une plante sarmenteuse dont Aublet à fait son bau- 
hinia outimata, quiselon Lamarck et Willdenow, n’est qu’une 
variété du bauhinia guianensis du même Aublet. (EN.) 

OUTIN. On donne quelquefois ce nom à l'ESOGEsPET. (B.) 

OUTOM-CHU. Lecomte (Mémoire sur la Chine) pré- 
tend qu’en Chine on donne ce nom au s{erculia plalanifolia. 
Le père du Halde écrit Ou-THoNc-cav. 7. ToNG-CHu.(EN.) 

OUTREMER , Fringilla ultrèmarina , Lath. Cet oïseau 
d’'Abyssinie est le même que le MoiNEAU comBa-sou. F. ce 
mot à l’article fringille, section D, p. 18g. (v.) 

OUTREMER. On donne ce nom au lapis lazuli, quand 
- on Pa préparé pour la peinture. P. LAZULITE. (EN) 

:OUVIER. Nom du VANNEAU SUISSE , en Picardie 

V, ce mot. (v.) 

OUVENA. Nom du Prpl DES BUISSONS, dans un canton 
du Piémont. (v.) | 

OUVIRANDRA, Hydrogeton. Genre de plantes établi par 
Jussieu dans l’hexandrie monogynie , et dans la famille des. 
FLuviaces. Il offre pour caractères : un calice coloré, à six 
divisions profondes ; point de corolle ; six étamines à filets 
dilatés à leur base ; trois ovaires; trois styles ; trois stigmatés ; 


298 OU Y 


trois follicules chacun à une loge , S'ouvrant en dedans , et 
contenant deux graines fixées à la base. 

Ce genre se rapproche des Poramors et ne contient qu’une 
espèce , qui croît dans Les eaux à Madagascar, et qui est des 
plus remarquables. D'une racine tubéreuse et bonne à man- 
ger, sortent des pétioles qui portent des feuilles elliptiques , 
d’un à deux pieds, forruées par des nervures de même forme, 
liées entre elles par d’autres nervures transverses , de sorte 
qu'elles sont percées àjour, et représentent un filet à mailles 
trapézoïdes. Les fleurs sont très-petites, entassées sur quel- 
ques épis au sommet d'une hainpe renflée à sa te 
moyenne. (B.) 

OUÙUYRA-OUASSOU, ce aui signifie dans la oh du 
Brésil, grand oiseau de proie. Celui-ci est en effet d’une gran- 
deur considérable » puisqu elle est double dé celle du grand 
aigle. Si l’on ne savoit que le condor est un vautour, l'on ne 
pores s'empêcher de le considérer, avec Buffon, comme 
e même oiseau que l'oùyra-ouassou , sur le genre duquel: on 
ne peut se méprendre, la description et la figure qu’on en 
trouve dans un manuscrit portugais fait au Para, ne permet- 
taui point de le raéconnoïre pour un aigle. 

Une espèce de huppe en forme de casque couvre la iête 
de ce très-grand oiseau, que les Portugais du Brésil connois- 
sent sous là dénomination d'oiseau de proie royal. Ses pieds 
sont nus, écailleux et rougeâtres , et ses ongles noirs ei cro- 
chus égalent en longueur le doigt mdex de l'homme. Ses ailes 
ont tant de force et d’étendue, qu il s'en sert pour tuer dans 
les airs les oiseaux qu’il poursuit , avant de les saisir avec 
ses griffes. Son corps se termine par une large ctlongue queue. 
Une teinte brune, variée de noirâtre et de blanc nuancé de 
jaune , est répandue sur les parties supérieures du plumage : ; 
les inférieures sont blanches. 

Les habitudes naturelles de l’ouyra-ouassou nue mêmes 
que celles du grand aigle, et sa force est telle, qu’il met en 
-un instant en pièces le plus gros mouton. Îl fait sa pâture or- 
dinaire des chevreuils et Abe autres animaux des forêts, mais 


il a un appétit dé préférence pour des singes. Ilerploie à la 


construction de son aire les os des animaux qu'il a dévorés, 
et qu’il mêle à des branches sèches, le tout solidement atta- 
ché avec dgslianes. La ns ie des œufs blanes tachés 
de brun roussätre. 

Cette espèce est nombreuse sur les: né de l’Amazone ; 5 
les Bus font des sifflets avec ses ongles , et ils: prêtent à 
ses. différentes parties des vertus merveilleuses dans plu- 
sieurs maladies, Sur des esprits simples et foibles, l'impres- 


sion de ce qui est grand et terrible , enfante toujours des idées 
chimériques. (s. 

OVAIRE. Lieu où se forment les Olurs. F. cet article où 
nous traitons de l’organisation des ovaires. (VIREY.) 

OVAIRE. C’est le nom que l'on donne à l'embryon du fruit, 
ou c’est le fruit même avant la fécondation. Après la fécon- 
dation , l’owarre perd ce nom, et s'appelle simplement fruit, 
si la plante est angiosperme ; semence ou graine, si la plante 
est gymnosperme. (D.) 

OVALE. Poisson du genre CENTRONOME. (8.) 


 OUVAPAVI DES CATARACTES. Singe d'Améri- 
que, décrit par M. de Humboldt, et qui appartient au genre 
des SAPAJOUS. (DESM.) 


OVA-PISCIUM. Rumphius donne ce nom à la Lar- 
MILLE. (LN.) 


OVARIA. Nom donné par Gesner à la BALSAMITE DES 
JARDINS ( Tanacetum balsamita, Linn. ). (EN.) 

-  OVEJA. Nom espagnol de la BREBIS. (DESM.) 
OVELHA. La BRreBis , en portugais. (DESM.) 
OVELLE, On donne 2 NE ce nom au CYPRIN 

ABLE. (B.) 

OVEOLITES, Oveoles, Fossile de Grignon , qui res- 
semble à un petit œuf qui est uniloculaire et perforé aux deux 
bouts. Lamarck en avoit fait un genre parmi les coquilles 
univalves , mais Daudin à remarqué que c’étoit un véritable 
polypier ; en conséquence , il l’a placé parmi les ALVÉO- 
LITES. {B.) 

OVERGNE. Un des noms picards du VANNEAU 
HUPPÉ. (V.) 

OVIBOS, Ovbos, Blainville; Bos, lin Penn., Cuüv., 
Illig. , etc. Genre de mammifères de l’ordre des ruminans, 
dont l’établissement a élé proposé par M. de Blainville, dans 
. le nouveau Bulletin de la Société philomathique. 

La seule espèce comprise dans ce genre étoit connue sous 
le nom de buffle ou de bison musque du Canada (bos moschatus, 
Linn.). Par sa grande taille et par ses formes générales, elle 
se rapproche beaucoup des autres bœufs, et particulièrement 
du buffle par la convexité de son crâne et la direction de ses 
cornes. Mais elle a un caractère très-remarquable, qui con- 
siste dans le manque total de muffle , son nez étant couvert 
d’un poil fin jusqu'aux lèvres , comme cela existe dans les 
moutons. 

_ C’est cette singulière conformation qui a porté M. de 

Blainville a séparer cet animal des autres bœufs , et à lui 

‘donner le nom d’ovibos, qui rappelle: à la fois les traits de 


sou O VI 


ressemblanee qu’il offre avec les bœufs et avec les mou- 
tons, 


Espèce unique. — Ovisos MUSQUÉ , Ovibos moschatus, BI. 
— Bison MusQquÉ pu Cana, Buff., Suppl., tem. vi, pl. 3. 
— Bos moschatus , Gmel. — Schreber , Suugthiere, tab. 32. — 
Pennant, Nord du globe, tom. 2, pl. pag. 269. — Musk-ox 


des Américains. 


Nous ne saurions donner une description plus complète 
de cet animal, que celle que M. de Blainville a insérée dans 
le nouveau Bulletin de la Société philomathique, du mois de 
juin 1810. à NE ; : 

Un mâle de cette espèce, conservé dans la collection de 
M. Bullock , à Londres, est de la taille à peu près d’une gé- 
nisse de deux ans ; il a en général plus de ressemblance avec 
un gros mouton qu'avec un bœuf; le corps est allongé ainsi 
que la tête; le front irès-élevé est orné d’une sorte de cri- 
wière de longs poils divergens d’un centre commun et cou- 
vrant la racine des cornes. Celles-ci, toutes noires , lisses, 
élargies et se touchant à leur base, se courbent d’abord en 
avant et un péu en bas, en s’appliquantsur les côtés de la tête, 
puis se relèvent brusquement en haut et en arrière ; Îles 
oreilles sont courtes, très-reculées et toutes couvertes de 
poils doux et épais ; les yeux très-petits, trés-distans entre 
eux , fort éloignés du bout du museau, sont compris dans le 
premier arc formé par les cornes; le nez où chanfrein est 
irès-allongé, busqué comme dans un belier ; les narines, la- 
térales et petites, sont plus rapprochées entre elles que dans 
Ye bœuf, mais moirs que dans le belier ; il n’y a aucune trace 
de muffle , c’esi-à-dire , de partie nue à l'extrémité du mu- 
seau ; en sorte que par cette disposition cet animal se rap- 
proche encore plus des moutons que des bœufs; la bouche 
est aussi fort petite et les lèvres peu épaisses, la supérieure 
n'offrant pas le silion qu’on voit à celle du belier ; les mem- 
bres sont forts et courts ; les ongles ou sabots, plus grands 
aux pieds de devant qu’à ceux de derrière, sont d’un brun 
foncé et convergent Fun vers l’autre ; Fa queue fort courte est 
entièrement cachée par les poils de fa eroupe ; le cou, le 
tronc et l’origine des membres sont couverts de poils de deux 
sortes, une bourre ou laine fort épaisse et tongue, et des 
soies très-fines qui la traversent. Sur les extrémités , depuis 
Ja moitié de Pavant-bras en avant et le commencement de 
fa jambe en arrière , les poils , proprement dits, sont courts. 
et très-serrés contre la peau ; dans tout le reste du corps 
ils sont fort tongs, comme laineux, et surtout sur le cou, où 
ils descendent jusqu'aux poignets ; ils sont également assez 


Mae OV I 30t 
longs sous la ganache ; quant à la face, gls sont d’autant pins 
courts, qu'ils s’approchent davantage de l'extrémité du mu- 
seau , qui en est entièrement couvert. 

_ La couleur générale est d’un brun roussätre, en quelques 
endroits presque noire , excepté le tour des narines , la lèvre 
supérieure et l'extrémité de l’inférieure, qui sont blancs. 

La description du bœuf müusqué donnée par ie père Char- 
levoix dans son Histoire de la nouvelle France, et celle que 
l’on trouve dans l’ouvragé de Pennant intitulé / Nord du 
globe, s'accordent généralement avec celle que nous venons 
de rapporter, mais sont moins complètes. 

Les ovibos que Buffon rapportoit à l’espèce du bison d’A- 
mérique , en sont éminemment différens, par la forme du 
crâne qui est assez aplatie entre les cornes dans les bisons, 
tandis que cette même partie est très-bombée dans les ovi- 
_bos, et par le manque de muffle dans ces derniers animaux, 
tandis que Les premiers en sont pourvus. De plus , les bisons 
ont une large crinière qu’on neretrouve point chez les ovibos. 

L'espèce de ceux-ci est fort nombreuse entre le 66.e degré 
et le 73.° de lat. septentrionale, et les premiers que l’on ren- 
contre en se portant vers le nord des Etats-Unis , sont entre 
la rivière Churchill et celle des Veaux-Marins, sur le côté 
occidental de la baie d'Hudson. Ils vont, dit Pennant, par 
iroupes de vingt ou trente, et se plaisent surtout sur les mon 
tagnes de roches stériles “et fréquentent rarement les parties 
“boisées du pays. Légers à [a course, ils grimpent sur les ro- 
chers. Leur chair a un goût fort de musc. Les Indiens les 
chassent ét les tirent pour en manger la chair malgré son 
odeur désagréable, et en avoir la peau, qui, par sa chaleur, 
fait d'excellentes couvertures. Les Esquimaux du nord-ouest 
de la baie d'Hudson se font, avec la queue des bœufs mus- 
qués , un bonnet de la plus hideuse apparence : les poils. 
tombent autour de leur tête et leur couvrent le visage; mais 
elle leur sertutilement ; en lés garantissant des mosquites ou 
cousins ; qui sont très-communs dans ces contrées. 

On a découvert quelques crânes de cette espèce dans les 
plaines de mousse qui avoisinent l'embouchure de lOby en 
Sibérie. Pennant et M. Cuvier présument qu'ils ÿ ont été 

ortés par les glaces: (DESM.) . 

OVICAMELUS.Dénominationlatine, parlaquelle Marc- 
grave a désigné le Paco ou Lama. F. ce dernier mot. (s.) 

OVIDUCTE oùOVIDUCTUS. Foy. à la suite de l’ar- 
_ ticle Our, où il est aussi traité de l'ovaire et de l’oviduc- 
tus. (VIREY.) NAT RR à 

OVIEDA. Ce genre, établi parJ.Burmann, est consacré 
à là mémoire de Louis Oviedo, médecin espagnol qui vivoit 
vers la fin du quinzième siècle, et qui est auteur de plusieurs 


HA OVU 


ouvrages dont un , inhitulé : Indiæ occidentalis Biol generalis, 
fui traduit en français par Duret. Adanson nomme ce genre 
V'aldia, mais il paroît, d’après Jussieu , qu'on doit le réunir 
au genre SIPHONANTHE , lequel ne diffère pas suffisamment 
lui-même des CLÉRODENDRES. (EN) : 


OVILLA. Nom donné, par Adanson, au genre JASIONE 
de Lianæus. (EN.) 

OVIPARES. F. à la suite de Varhué OEcur. CEE) 

OVIS. Nom latin du Mouron. (s.) . 

OVIVORE. CouLEUvVRE d'Amérique, qui vit d'œufs. (8.) 

OVOIÏDE, Ovoïdes. Genre de poisson , élabli aux dépens. 
des Diopons , dont ii diffère par l'absence des M no im- 

aires. (B.) 

OVOVIVIPARES. Onnomréts ainsi les animauxovipares, 
chez lesquels les œufs éclosent dans le ventre des femellés. La 
vipère ; par exemple, est un reptile ovovivipare. (DÉSM.) 

OVULE , Ovula. Genre de iestacés de la classe des Uni- 
VALVES, qui offre pour caractères : une coquille D Bombée, 19 
plus ou moins allongée aux extrémités, à bords roulés en 


dedans , et à ouverture longitudinale, non dentée sur le Bar d 
gauche. 


Les ooules faisoient , dans les ouvrages FA Lana  . 
du genre des bulles. Bruguiéres avoil indiqué leur séparation, 
et Lamarek l’a effectuée. Ce nouveau genre diffère.effeciive- 
ment des BULLES par le recourbément de la lèvre à l’intérieur; 
il a de très-grands rapporis avec celui des PORCELAINES, tant 
par la gene et la contexture de la coquille , que par lana-— 
ture de lanimal; on peut même dire, qu'il n’en diffère :que 
pari Pailongement des deux extrémités, et que cet allongement. 


considérable dans une See: est présque nul dans une 
auire. ; 


rois NTRSTEL 


: L'espèce plus connue de ce genre est 'OvULE ŒUEF ; qui est 
ovale, obtusément prolongée des deux côtés ; et) dent-:la 
lèvre droite est dentée. Elle se trouve 'dansla merdes Indes. 


Elle est presque toujours blanche e et luisante. F pl: rroroln 
elle esi figurée. 


à crée 
4 1794 


Lamarck décrit dans le x6.me ob des trait du Muséum 
de Paris, douze espèces de ce poune encore existantes ; et 
deux espèces fossiles. (B.) : 

OVULE. C’est la partie qui, doué l'Ovame:'à dés es, 


doit, après la fécondation, comtenir la graine ou les TOM 
V. ces mots et celui FRuIT. (B.) 


OVULE. Quelques botanistes ont donné ce nom aux c corps 
reproducteurs des CHAMPIGNONS , des Conrenves, des Va- 
RECs et autres plantes dans lesquelles on n’aperçoit ri étaz 


HO 
mines m pistil. Ce sont nos BOURGEONS SÉMINIFORMES , Les 
Bisémences de Necker. (8.) fie 

OVULE GIBBEUSE, Bulla gibbosa, Linn. Coquille 
placée par Denys de Montfort dans le genre qu'il nomme : 
UiTIME , et qui est en efiet le dernier de sa Gonchydiologie $ys= 
térnalique. (DESM. | 

OVULE VERRUQUEUSE , Bulla verrucosa | Linns 
Coquille qui sert de type au genre CALPURNE, calpurnus, de 
Denys de Montfort. (DEsm.) “Va 
 OWATIRIVAU. Seion Erxleben, les habitans de la 
Guyane donnent ce noin au FOURMILIER DIDACTYLE. (DESM.) 

OWCA et OWIECZKA. Noms polonais des BRE- 
BIS. (DESM.) ‘ 

OWWEN. Nom russe du Mouton; Owza est celui de la 
BREBIS. (DESM.) 

OWES. Nom russe de l'orge ; ce grain est nominé oœiès 
en Pologne , owes en Îilyrie, wowès en Bohème. (LN.) 

OWL. Nom anglais du HiBou et des CHouBiTEs. (v.) 

OWLS CROWS. Nom vulgaire anglais du GNAPHALE 
DES BOIS ( Gnaphalium syloaticum, Li. ). (LN.) 

O WZA. PV. OWEN. (bESM.) 

OX. Nom anglais du BŒUF. (DESM.) és 

OXALIDE, Oxalis. Genre de plantes de la décandrie pen- 
tagynie, et de la famille des géranoïdes , qui présente pour 
caractères: un calice divisé en cing parties, et es une 
corolle hypogyne, régulière ; formée de cinq pétales ongui— 
culés, à onglets courts, réunis par le côté ; dix étamines 
hypogynes à filamens réunis à leur base, alternativement 
. plus courts; un ovaire supérieur, à cinq angles, chargé de 

cinq styles, à stigmates simples et obtus; une capsule penia- 
gone , akcinq loges, à cinq valves , s’ouvrant longitudinale- 
ment par les angles, avec élasticité, et contenant une ou plu: 
sieurs semences comprimées , arillées , et marquées de stries 
transversales; arille charnu, s’ouvrant avec élasticité au som- 
met, se roulant sur lui-même, et lançant au loin la semence: 
périsperme cartilagineux ; embryon droit ; cotylédons folia- 
_cés, elliptiques; radicule supérieure. ; | 

Ce genre a été successivement l'objet: des travaux mono 
graphiques de Thunberg et de Jacquin. Il renferme des her- 
bes ordinairement vivaces ou rarement annuelles, dont plu- 
sieurs ont la racine tubéreuse. Les unes ont une tige, d'au- 
tres une hampe. Celles qui ont une tige ont les feuilles alter- 
nes , ternées , excepté dans une espèce où elles sont simples, 
et dans une autre où elles sont ailées. Danstoutes, ces feuilles 
sont portées sur de longs pétioles plus ou moins diiatés à 
leur base, et sont constamment roulées en spirales avant 
leur développement, 


304 OX A 

La disposition des fleurs varie également : tantôt elles sont 
solitaires sur des pédoncules communs accompaguüés de brac- 
tées, tantôt, et c'est surtout dans les caulescentes, elles sont 
réunies en ombelle sur un pédoncule commun, ou engrappe; 
et ehcore accompaprnées de bractées. Leur couleur est le plus 
souvent Jaune, mais il en est de rouges, de violettes, de 
blanches et de variées. À 3 

Toutes les espèces de ce genre sont évidemment sensibles 
à l’action de la lumière , et son influence sur le jeu de leurs 
organes se manifeste par des monvemiens qu’il est très-facile 
d'observer. En effet, leurs folioles se ferment le soir, et 
s'inclinent sur leurs pétioles communs. Les corollés se con- 
tournent sur leur axe comme avant là floraison, toute la 
plante semble être dans un état de sommeil et de repos. Mais, 
au retour de la lumière , on voit les oxalides s’étendre’et sé 
déployer , leur corolle s'épanouir de nouveau pour se refer- 
ner ensuite , etc. 

Les mouvemens qu’on remarqué dans les oxalides ne se 
bornent pas, pour quelques espèces, à ceux qui viennent 
d'être mentionnés. Îl en est, comme l’oxalide sensilive ; qui 
ont la faculté de se contracter , de resserrer toutes leurs par 
ties au simple attouchement , ainsi que l’acacie sensitive. 
Voyez le mot SENSITIVE. ”+ 

Les feuilles des oxalides ont en général une saveur acide 
très-marquée, qui est due à,un acide particulier qu’elles con- 
tiennent toujours plus ou moins abondamment, et auquel 
on a donné le nom d'acide oxalique. Get acide est le même 
que celui qu’on trouve dans l’oseille ; maisil est ici plus abon- 
dant et plus facile à extraire. C'estlurqu’on vend dans le com- 
merce sous le-nom de se/ d'oseille. 

Le sel d'oseille, ou mieux l’oxalate de potasse ; se à plu- 
sieurs usages dans lamédecine et les arts. On l’emploïe prim- 
cipalement à ôter les taches d'encre ou de rouille sur les 
étoffes de fil et de coton. Il est l’objet d’un commerce assez 
important pour quelques cantons des montagnes de l'Ale- 
magne et de la Suisse. Pour l'obtenir, on coupe les feuilles 
de l’'OXALIDE OSEILLE, Oxalis acetosella, Linn., à l’époque de 
la floraison; plustôt et plus tard, il donne moins de sel; on les 
pile dans un mortier de bois avec un pilon de même matière, 
on les exprime dans un linge peu serré, et on abandonne à 
l’évaporaiion naturelle , dans des baquets de bois, la liqueur 
acide qui en résulte. Au bout de-deux ou trois jours , plus ou 
moins , suivant la chaleur de l'atmosphère , on commence à 
ramasser les cristaux qui se sont formés sur les parois du ba- 
quet , et on continue à en récolter pendant quelque temps ; 
ensuite on met dans la liqueur une poignée de potasse puri- 


= 


O X A 305 
fiée , plus ou moins selon la quantité de liqueurs ét de cris- 
taux déjà précipités, qui détermine une nouvelle formation de 
cristaux. Cent livres de feuilles fraîches, dans une bonne an- 
née , et bien traitées, peuvent fournir cinq à six livres de sel 
marchand; mais souvent elles en fournissent beaucoup moins, 
ce qui tient ce sel à un taux toujours élevé. ; 

Plusieurs autres espèces peuvent fournir plus facilement 
une plus grande quantité d'oxalate. Thunberg rapporte que 
l’'oxalide comprimée est de ce nombre. IL seroit sans doute 
avantageux d'en cultiver quelques-unes. L’oxatide corniculée , 
qui vientsi bien dans le ciimat de Paris, qui touffe tant, 
pourroit être l’objet d’une spéculation de ce genre. 

On trouve deux espèces d’oxalides en Europe, cinq ou six 
en Âsic , eiune douzaine en Amérique ; tout le resie vient au 
Cap de Bonne-Espérance, et ce reste monte à près de cent. 
Pour reconnoître uue espèce parmi ce grand nombre, on les 
a divisées en huit sections, tirées soit du nombre des folioles 
des feuilles ; soit de la disposition des tiges et des fleurs. 

La première division comprend Îles oxalides qui ont les 
feuilles simples ; elle renferme trois espèces, dont la plus an- 
ciennement connue est : 

L'OxaLIDE MONOPHYLLE , qui est sans tiges ; dont lahampe 
est uniflore , les feuilles elliptiques , obtuses , et les filamens 

glabres. Elle se trouve au Cap de Bonne-Espérance. 

La seconde division comprend les espèces qui ont deux fo- 
lioles à chaque petiole. Parmiles quatre espèces qui s’y trou- 
‘vent , on peut citer: 

L'OXALIDE ASININE , qui a la hampe unillore, les folioles 
lancéolées , cartilagineuses et dentelées en leurs bords , et le 
pétiole ailé. Sa corolle est jaune et irès-grande. 

La troisième division est formée des oxalides qui ont les 
feuilles ternées , la tige nulle et les hampes uniflores. Parmi 
elles il faut principalement distinguer: 

L'OXALIDE OSEILLE, Oxalis acetosella , qui a les folioles 
presque en cœur et velues. On la trouve dans toute l’Europe 
septentrionale, dans les bois à l'exposition du nord, et prin- 
cipalement dans les montagnes de Suisse et d'Allemagne. 
Elle est vulgairement connue sous le nom d’alleluia , de pain 
à coucou , d'oseille à trois feuilles ; d’oseille de bächeron , etc. Sa 
racine est rampanie , fibreuse , articulée et écailleuse ; ses 
fleurs sont blanches , veinées de violet lorsqu'elles sont ex- 
posées au soleil. C’est d’elle qu’on tire le sel d’oseille ou 
oxalate de potasse. Ses feuilles se mangent commé l'oseille, 

et sont beaucoup plus agréables ; mais comme leur acidité 
est plus considérable et qu'elle a une action puissante sur les” 
dents , il convient de ne la manger qu’unie à de la laïtwe 


XXIV. 29 


306 O X A 


de la poirée et autres plantes insipides. On en prépare dans | 


ies apothicaireries un sirop et des conserves très-utiles dans 
les maladies inflammatoires et putrides , dans tous Les cas où 
il s’agit de rafraîchir. 

L'OXALIDE NAGEANTE , qui a les feuillés presque en cœur 
et glauques. Elle vient dans les rivières au Cap de Bonne- 
Espérance , et ses feuilles nagent à la surface de l’eau. 

L'OXALIDE COMPRIMÉE a les feuilles légèrement en cœur, 
ciliées , et le pétiole comprimé. Ellle se trouve au Cap de 
Bonne-Espérance, etest employée par Les habitans pour faire 
du sel d’oseille qu’elle fournit en plus grande quantité que 
l’oxalide oseille. | | 

L’'OxALIDE POURPRE a les folioles presque rondes et ciliées, 
et les fleurs grandes et pourpres ; elle fournit plusieurs va- 
riétés. Elle vient du Cap, et se cultive dans les jardins de 
- Paris. LE 

La quatrième division renferme les oxalides dont les feuilles 


sont ternées , et la hampe mulüflore , et il faut y distinguer : 


: L'OXALIDE VICLETTE, qui a la hampe bifide , ombellifére; 
les fleurs penchées ; les feuilles glabres et le style plus court 
que les étamines. Elle se trouve dans la Caroline , où je l’ai 
observée. Ses fleurs sont violeties, odorantes ; ses racines 
tubéreuses et bonnes à manger. C’est dans les lieux secs et 
ombragés qu'elle se plañt particulièrement ; elle y forme des 
gazons fort agréables. 

L'OXxALIDE PENCHÉE a la hampe multiflore et ombellifère , 
les fleurs penchées, les folioles bilobées, et le style plus court 
que les étamines. Elle vient du Cap de Bonne-Espérance , 
et se cultive dans les jardins de Paris. | 
_ La cinquième division renferme les oxa/ides qui ont une 
tige nue inférieurement, dont les feuilles sont ternées , et les 
pédoncules uniflores; il faut y remarquer : 

L’OXALIDE VERSICOLORE , qui a les pédoncules plus longs 
que les feuilles ; les folioles linéaires , émarginées et biponc- 
tnées à leur pointe; le style plus long que les étaminés. Elle 
croît au Cap de Doutie Hopériate , etse cultive dans les jar- 
dins de Paris. Ses corolles sont blanches et bordées extériéu- 
rement de rouge ; elles produisent un très-brillant effet. On 
la multiplie par séparation de ses bulbes. 

La sixième division renferme les oxalides caulescentes à liges 
feuillées, à feuilles ternées et à pédoncules uniflores. On y 
remarque : | 

L'OXALIDE HÉRISSÉE, qui a la tige rameuse ; les feuilles 
presque sessiles; les folioles linéaires, cunéiformes; la corolle 
campanulée, et le style plus long que les étamines. Elle croît 
au Cap de Bonne-Espérance. et se cultive dans les jardins à 


O X A 307 
raison de ses jolies fleurs blanches, pourpres ou violettes, qui 
doublent quelquefois. 4 

: L'OxALIDE RAMPANTE, qui a la tige rameuse , couchée , 
radicante ; les pédoncules souvent biflores , et de la longueur 
des pétioles; les folioles presque en cœur, et le style plus 
court que les étamines. Elle se trouve dans les endroits hu- 
mides , au Cap de Bonne-Espérance et dans l'Inde. 

L’OxaLIDE INCARNATE , qui à la tige droite , rameuse et 
glabre ; les pédoncules uniflores, de la longueur des pétio- 
les , les folioles presque en cœur , glabres , et le style de la 
longueur des étamines. Elle vient au Cap de Bonne-Espé- 
rance et est cultivée dans les jardins de Paris, Elle porte des 
bulbes dans les aisselles des feuilles , et ses folioles sont cha- 
ioyantes , en vert et en rouge violet très-éclatant. CR 
La septième division est formée par Les oxalides caulescentes, 
dont les feuilles sont ternées , et les pédoncules multiflores. 
On y remarque: iv et sl ec dinor rs 
L’'OxALIDE CORNICULÉE, dont la tige est penchée et radis 
cante ; Les pédoncules plus courts que les pétioles; les folioles 
presque en cœur , et le style plus long que les'étamines. Elle 
se trouve dans les parties méridionales de l’Europe et est 
annuelle. Elle touffe beaucoup , et est cultivée dans quelques 
jardins pour l’usage de la cuisine, et peut l’être en grand pour 
en tirer de l’oxalate de potasse. Elle est annuelle, Lamarck re- 
garde l'otals stricta de Linnæus comme une simple variété , 
et en effet, elle.en diffère fort peu; mais cette dernière est 
vivace , et vient d'Amérique , où je l’ai observée en grande 
quantité: Amants À hédéanie l'eui: 
L'OXxALIDE TUBÉREUSE , qui à la tige rameuse ; les folioles 
ovales , et la racine tubéreuse. Elle croît dans le Chili, où 
Molina dit qu'on mange communément ses racines cuites, et 
qu’elles ont une saveur aigrelette fort agréable. : - : 

L'OxALIDE À GRAPPES, Owalis rosea, Jacq., qui à les pédon- 
cules beaucoup plus longs que les feuilles, bifides et rameux; 
les folioles presque en cœur et sessiles. Elle croît au Chili 
* dans les lieux humides. Elle est rafraîchissante, et elle sert, 

mêlée avec d’autres plantes, à teindre en différemes cou- 
leurs. L he | is 
L'OXALIDE FRUTESCENTE , Oxalis plumert, qui a la tige 
frutescente ; lés pédoncules à quatre fleurs, de la longueur 
des pétioles ; les folioles ovales , et l'intermédiaire longue 
ment pétiolée. Elle se trouve à la Martinique, où elle est 
connue sous le nom d’oseille des bois, et où on en fait usage 
comme aliment. 


La huijième division çontient les owalides dont les feuilles 


308 OX A 


sont digitées. Elle renferme six De dont la plus con- 
nue esi : 

L'OXALIDE SAUNE, qui à une e hampe uhiflore , de la lon- 
gueur des feuilles ; tés folioles linéaires, EUR UT aignës, 
et le style plus court que les étamines. Elle se trouve au Cap 
de Bonne-Espérance. 

Enfin, la huitième division PIERRE une seule espèce , 
qui à les feuilles pinnées ; c’est : 

L'OxALINE SENSITIVE , qui a une e hampe en ombelé 7 el 
qui vient aux Indes. Cette plante, qui semble s'éloigner un 

eu, par son port; de ses congénères ; présente une irritabi- 
Été | bien plus manifeste; ses feuilles et ses fleurs se conirac— 
tent avec précipitation au moindre attouchement. Aussi 
a-t-elle été long-tempsun objet desuperstition pour les Indiens, 
qui, ne pouvant pas expliquer ce phénomène, lui attribuoient 
les propriétés les plus merveilleuses. Leurs prêtres ignorans 
et fourbes la faisoient servir aux enchantemnens , et l’em- 
ployoient jour combattre les maladies les plus terribles. De 
nosjours; les habitans des Meluques en font encore usage dans 
l'asthme et la phthisie pulmonaire ; ils se servent de sa dé- 
coction, à laquelle ils ajoutent:un peu de miel, pour en 
corriger l'amertume. Ceux de la côte de Malabar regardent 
le suc de sa racine comme uu Les FAUNE contre la me 

Ôre des scorpions. ( B.) 

OXALIS:.( D'un mot grec qui: signifie acide ) Plante des 
anciens rangée avee les /apathon, par Pline et par Dioscoride, 
Le premier de ces auteurs dit que c’est le Zapathum sauvage 
queles Latins appellent rumex et lapathum cantherinum.Elle a, 
dit-il, les feuilles du lapathium cultivé ,; mais plus pointues et 
blanches comme celles du beta candida ( Pornee) ; sa racine 
est petite. Getteherbe étoit d'usage pour guérir les scrophulés, 
Dioscoride range l'oxalis ou oxalida , appelé par quelques 
personnes. anaxarida , avec ses, lapathon. Selon lui,,-ka üge 
de cette plante n’est pas très- haute; elle. porle, des feuilles 
semblables à celles du plantain; les graines naissent à l'extré- 
mité de. cette. tige et de ses rameaux ; elles sont rouges A 
pointue et d’une, saveur aigre. L ’oxalis avoit les mêmes 
propriétés que les autres lapathon , telles que d’être résoluti- 
ve, mondifante , laxative , etc. On la mangeoit cuite. 

Presque tous les botanistes s'accordent à regarder notre 
Oseite, (rumex acelosa », Linn. ), comme l'ancien oxalis. 
C'est même de ce dernier. nom, COrrOMpU ; QU'A pris NAÏS— 
sance celui d’° oseille. On s'en est servi ainsi que de celui d’a- 
celosa, qui n’est que sa traduction latine, pour désigner un 
assez grand nombre d'espèces d’oseille ;.mais T'ournefort le 
fit oublier en adoptant celui d’acetsa. Linnæus le rendit à la 


GX Y 50g 
botanique, en l’appliquant à un genre irès-naturel , fort 
nombreux en espèces ; dont une, la plus commune ( oxaës 
acelosellu) a la saveur aigrelette des oseilles. Tournefori qui 
avoit établi ce genre , le nommoit oxys. Il est décrit plus haut 
. à l’article Oxauibe. D'après M. de Jussieu, ce genre doit 

être Ôté de la famille desgéraniées , pour être placé dans celle 
des diosmées. RER 

Le Talinum anacampseros, Willd., jouit d’une saveur acide 
qui l’avoil fait regarder comme une oseille (ovalis ). par J. 
Burmann. PV. Oseinre , LapaTHON et RUMEX. (LN.) 

 OXBAER. C'est le nom d’un NÉFLIER ( Mespilus coloncas- 
der) en Suède. (LN.) s” 

X-BIRD. C’est, dans lé voyage en Barbarié , etc. , dé 

Shaw , l'OIsEAU-BOEUFr. Ÿ. ce mot. (v.) l 

OXÉE, Oùiæa. Genre d'’insecte, de l’ordre des hymé- 
nopières , section des porte-aiguillons, famillé des mellife- 
res , tribu des apiaires , établi par M. Klüg sur une espèce 
qui se trouvé au Brésil, mais que nous n'avons point vue, 
Iliger la réunit d'abord aux centris, donna à la Halte lé 
nom de chlorogastre , éeélui: d’aguiline au mâle, et forma 
ensuile avéc cet insecte un genre propre, qu'il appela dasy- 
glose (langue velue ). Le docteur Klüg en à publié, dans 
les Mémoires des Curieux de la nature de Berlin, les ca- 
ractèrés, et l’a désigné sous la dénomination d’oxæa, qu'Oli- 
Vier et moi avons adopléé. Cé genre me paroît être très-voi- 
sin de ceux des meléles ei des etcères ; mais il en est distingué 
par l'absence totale des palpes maxillaires. Voyez Particle 
OXÉE de l'Encyclopédie méthodique. (4) | 

OXEL, OXELTRAED , OXELBAR. Nom suédois de 
VALISIER ( Cratwgus Aria). (LN.) 

OXELBAUM. 7. ORELBAUM. (LN.) 

OXEOIE ( Œx! de bœuf, en danois). C’est le Trollius 
ruropæus. EL. (UN) TL no 
OXICEDRE. Arbre du genre des GENÉVRIERS. (B.) 

OXIDATION,. 7. OXYDATION. (LN.) 

OXIDES. F7. OxYDEs. (EN.) 

OXIGENATION. 7. OxYGÈNE. (LN.) 

OXIGENE. 7. OxXYGENE. (LN.) 
.. OXYA et OXYNE des Grecs. C’est le HÊTRE. Voyez 
PFaGUSs: (EDS Le | 

OXYACANTHA des Grecs (Spina-acuta et spina des 
Latins ). Dioscoride compare cet arbre au poirier sauvage; 
mais il ajoute qu'ilest plus petit et beaucoup plus épineux ; 
qu'il porte des fruits semblables à ceux du myrte, roux, fra- 
giles et contenant un noyau; et que ses racines sont très— 
nombreusès et profondes. Ses fruits sont astringens, un 


\ 


310 GX Y 


peu incisifs et roboratifs. Cette plante est-elle notre aubépine 


ou le buisson ardent (inespilus oxyacantha ou pyracantha, Linn.), 
ou l’épine vinette, comme on l’a imprimé. Matthiole, Belon, 
Rauwolfus , sont pour l’aubépine ; Anguillara, C. Bau- 
hin, pour le buisson ardent; Hermolaüs et Ruel pour lépine- 
vinette. D’auires auteurs rapportent l’oxyacanthade Dioscoride 
à l'aubépine, ei l’oxyacantha ou oxyacanthus de Gakien , à l’é- 
pine-vinetle. 

\ Le nom d’'Oxyacantha est resté à l’'AUBÉPINE, et a été donné 
ensuite à quelques espèces du même genre ou qui lui res- 
sembloient par le port ou parles épines ; dans le nombre de 
ces dernières se trouve l’oxyacantha javarica(Rumph., Amb., 
tab. 19, f. 3), qui est un arbrisseau épineux des -Indes orien- 
tales et de la Chine , où l’on en fait des haies. Cet arbrisseau 
est le Co-Tsu des Chinois, et constitue le genre PHOBEROS 
( P. chinensis ) de Loureiro. Le Mail-Anschi des Malabares 
est encoreun autre arbrisseau épineux comparé à l’oxyacantha. 
V. MESspiLos et AUBÉPINE. (LN.) 


OXYANTHE, Oxyanthus. Arbuste de Sierra-Léone, 
qui, suivant Décandolle, tome g des Annales du Muséum, 
forme un genre dans la pentandrie monogynie et dans la fa- 
inille des rubiacées. Il offre pourearactères : un calice à cinq 
dents aiguës ; une corolle à tube très-long et à cinq divisions 
aiguës ; cinq étamines sessiles; un ovaire inférieur à style 
simple ; un fruit biloculaire et polysperme. (8.) 

OXYARCEUTIS. Nom qui, engrec , signifie GENÉVRIER 
AIGU. L'arbre qui porte ce nom est appelé , par Dodonée, 
Belon, Clusius, maintenant oxycedrus, nom par lequel Fhéo- 
phraste et Galien ont désigné cette même plante selon ces 
auteurs et C. Bauhin. Parmiles cèdres qui croissent en Sy- 
rie, Pline en distingue ur qui est dur, piquant, épineux, 
fort rameux et garmi de nœuds qui le rendent désagréable. à 
manier, €’est son oxycedrus. Quelques botanistes le regar- 
dent comme étant le Juniperus phæœnicea, L. (EN.) 

OXYBAPHE, Oxybaphus. Nom donné par Lhéritier à 
un genre de plantes qu’il a établi sur la NYCTAGE VISQUEUSE 
de Cavanilles. En effet, cette plante a un calice campanulé 
à cinq divisions; une corolle infundibuliforme ; trois ou qua- 
tre étamines ; un ovaire supér ieur surmonté d’un style sim- 
ple ; une noix à cinq côtés et monosperme , entourée du ca- 
lice qui persiste. | COLE 

Ce genre, actuellement composé de dix espèces, toutes 
du Pérou, a été aussi appelé VITTMANNE et CALYMENIE, 
ou CALYXHYMENIE. (B.) " aa 

OXYBEÈLE, Oxyéelus, Latr., Fab., Jur., Oliv.Genre d’in- 


+ 


ŒX Y 3ur 


sectes , de l’ordre des hyménoptères, section des porte-aiguil- 
lons , famille des fouisseurs , tribu des nyssoniens. 


Par la forme générale de leur corps et leurs habitudes , 
ces insectes sont très-rapprochés des /arres, des astates , et 
surtout des palares ou gonis de M. Jurine; sous quelques 
autres rapports, ceux de la réticulation des ailes spéciale- 

ment , ils avoisinent encore les crabons de Fabricius. Maïs ils 
offrent un caractère qui, quoique d’une valeur très-secon- 
daire , les fait aisément distinguer de ces hyménoptères et des 
autres de la même famille : leur écusson est armé d’une épine, 
placée sousune ou deux lames ou petits appendices, en forme 
de dents; ces parties sont avancées et de figures plus ou moins 
diversifiées. ; 


Les oxybèles sont de petits insectes dont le corps est court 
et varié de noir et de jaune. Leurs antennes sont insérées près 
de la bouche , guère plus longues que la tête, presque fili- 
formes , roulées en spirale , coudées, avec le second article 
beaucoup plus court que le troisième. La tête est beaucoup plus 
Jarge que longue, comprimée antérieurement , avec les yeux 
assez grands , ovales , latéraux, écartés , entiers , et trois pe- 
tits yeux lisses , disposés en triangle sur le vertex, Le chaperon 
est transversal , ordinairement couvert d’un duvet soyeux, 
wrgenté, avec une carène dans son milieu. Les mandibules 
sont étroites, allongées, arquées , pointues , croisées, sillon- 
nées extérieurement et sans dentelures notables au côté in- 
terne. Les palpes sont courts et filiformes ; la languette est 
membraneuse , allongée , évasée et échancrée au bout , avec 
deux divisions latérales et irès-petites ; elle ressemble à celle 
des larres et des philanthes. Le corselet est court, épaisetpres- 
que globuleux. J’ai parlé plus haut des appendices en forme de 
pointes avancées que l’on remarque à l’écusson ou à la partie 
antérieure et dorsale dumétathorax; ces pointessont ordinaire- 
ment au nombre de trois et disposées en triangle; l'inférieure 
est plus longue, en forme d'épine et canaliculée en dessus ; 
les deux latérales ressemblent à de petites écailles scarieuses. 
Les ailes supérieures offrent une eellule radiale , allongée , 
accompagnée d’un petit appendice, et une cellule cubitale 
très-grande qui reçoit une nervure récurrente ; l’autre ner- 
vure manque. M. Jurine dit que l’on voit souvent le com- 
mencement d’une seconde cellule. L’abdomen est court, 
ovoïdo-conique, et tronqué en devant, à sa base; les pieds 
sont courts, mais robustes, avec les jambes épaisses, dentées 
où épineuses extérieurement ; les tarses sont terminés par une 
grande pelote. 


Ces insectessont d’une grande vivacité. On les trouve surles 


5x2 ON KE FT 


fleurs et à terre, dans les lieux sablonneux , exposés au soleil, 
Les femelles font des trous, dans lesquels elles déposent 
leurs œufs, après y avoir enseveli des cadavres de petits dip- 
tères, de muscides particulièrement , qui doivent servir de 
nourriture à leurs pelits. | 


OXYBÈLE REDOUTABLE, Oxybelus uniglumis, Latr., Fab, 
Oliv.; Panz. 2, Faun. insect., Germ., fasc. 64, tab. x4. Il est 
noir, sans taches sur le corselet; l’écusson a deux petites lames 
jaunes et une épine noire , obtuse, creusée en gouttière à sa 
partie supérieure ; l'abdomen est lisse, avec deux petites ta- 
ches d’un jaune blanc sur chaqne anneau, ou sur les premiers 
seulement ; les pattes sont fauves , avec les cuisses noires. 


OXYBÈLE RAYÉ , Orybelus lineatus, Latr., Fab., Oliv.; 
pl. M, 5, 14 de cet ouvrage. Il est long de près de quatre li- 
gnes et demie , noir , avec.deux lignes sur le milieu du cor- 
selet, deux plus courtes près des ailes , quelques autres petites 
taches sur la même portion du corps, et cinq bandes trans- 
verses et la plupart interrompues sur l'abdomen, jaunes ; 
l’écusson a une lame large , échancrée , de cette couleur , et 
nne épine noire , tronquée à son extrémité ; les pattes sont 
fauves , avec le dessous des cuisses , jaune. 

Cette espèce esttrès-rare aux environs de Paris. M. de Ser- 
ville, qui fait une étude particulière des insectes de ce pays, 
n'y a pris qu'un seul individu de cet oxybèle, et a eu amitié 
de me le donner. l 

L'espèce décrite par Olivier sous le nom de lancifère , ei 
qui est la plus grande de celles qui sont connues , a été dé- 
couverte en Espagne par mon ami Léon Dufour, méde- 
cin, et l’un de nos plus habiles botanisies. Elle est noire, 
avec deux taches d'un jaune clair et latérales sur les quatre 

remiers anneaux de l’abdomen ; les pattes sont entièrement 
fauves ; l’écusson a une lame jaune et échancrée, et au-des- 
sous une épine assez longue , noire et un peu courbée. (1.) 


OXYCARPE, Oxycarpus. Grand arbre à feuilles opposées, 
pétiolées, ovales-oblongues ,irès-entières,glabres, luisantes, 
à fleurs blanches , réunies trois ou quatre ensemble, et ses- 
siles sur l’écorce, selon Loureiro , faisant partie des Man- 
GOUSTANS, mais qui doit former un genre dans la polygamie 
monoécie , et dans la famille des GUTTIFÈRES. 

Ce genre offre pour caracières : un calice à tube court, di- 
visé en quatre parties ; une corolle monopétale, campanulée, 
charnue, divisée en quatre lobes ovales ; un grand nombre 
d'étamines réunies en plusieurs faisceaux; un ovaire supérieur 
à six stigmates sessiles, mulüfides et recourbés ; une baïe ar- 
rondie à six loges monospermes. 


OX Y +: 38 
Les fleurs mâles ne différent des hermaphrodites que par 
: l'avortement du germe. 
L’oxycarpe croît dans la Cochinchine. Ses baies sont grosses 
‘ comme une moyenne pomme , d'un rouge jaunâtre et acides. 
On les mange communément. Ce genre a été appelé Brix- 
DONÉE par Dupetit-Thouars. (8.) 

OXYCÉPHAS, Oxycephas. Genre de poissons osseux, 
jugulaires, à opercule complet , établi par Rafinesque 
Smaltz, et ainsi caractérisé : R 

Corps conique , comprimé , recouvert d’écailles dures et 
presque cuirassé de plaques; tête cataphractée , pointue ; 
deux nageoires dorsales , dont la dernière est, ainsi que l'a- 
nale correspondante , réunie à la caudale. 

Ce genre forme , dans la division où il est placé , un groupe 

particulier, différant de tous les autres par la forme de la na- 
geoire caudale, par la situation de la nageoire ventrale, etpar 
le manque derayons isolés auprès des pectorales ; ces carac- 
ières éloïgnent surtout les oxycéphas des poissons de |a fa- 
mille des'TRIGLES avec lesquels ils semblent avoir beaucoup 
de ressemblances par leurs formes et leur structure. | 

L'OxYCÉPHAS SCABREUX , Oxycephas scaber , a les écailles 
épineuses , deux barbillons sous la mâchoire inférieure; les 
nageoires jugulaires à cinq rayons; la queue échancrée. Ce 
poisson est trés-rare en Sicile ; les pêcheurs le connoïssent à 
peine; ils lui donnent le nom de pizzone à cause de sa tête poin- 
iue, mais ils l’estiment peu, parce qu’il est presque sans chair, 
et tout recouvert d'écailles dures, épineuses. Sa couleur est 
un brun fauve uniforme ; ses yeux sont grands , ovales ; sa li- 
gne latérale droite ; ses nageoires dorsale et anale sont pla- 
cées dans un espace plat, garni des deux côtés d’épines plus 
longues que celles du corps. (DESM.) 

OXYCERE , Oxycera , Hlig. , Meig. , Latr. , Oliv. ; Stra- 
tiomys, Fab. Genre d'insectes, de l’ordre des diptères, famille 
des notacanthes, tribu des stratiomydes, distingué des autres 
genres de cette dernière division par' les caracières suivans : 
antennes plus courtes que la tête ou à peine de sa longueur, 
de trois articles, dontle premier presque cylindrique , le se- 
cond obconique ou en forme de coupe , et le troisième en fu- 
seau , divisé transversalement en quatre anneaux, terminé 
par un stylet en forme de soie ét simple ; écusson armé de 
dents. ‘en 

Les oxycères ne diffèrent des sfratiomes proprement dils 
que par la forme de leurs antennes. Leur port et leurs habi- 
tudes sont les mêmes. On les trouve sur les feuilles et sur les 
fleurs des plantes et des arbrisseaux qui viennent dans les 
lieux marécageux. 


v 


314 OX Y 

Les espèces les plus communes en Europe sont : | 

L'OXxYCcÈRE HYPOLÉON, Oxycera hypoleon , Meig. , Dipt ; 
tom. 1, tab. 8, fig. 3. Son corps est long de trois lignes, noir, 
avec la tête , et des taches sur le corselet et sur les côtés du 
dessus de l'abdomen , jaunes ; les deux épines de l’écusson 
sont de cette couleur. PL | 

L'OxYCcÈRE À TROIS RAIES , Oxyceratrilineata, Meie., ibid., 
tab. 8 , fig. 2. Elle est un peu plus petite que la précédente, 
verte , avec trois lignes longitudinales sur le corselet et quatre 
bandes transverses sur le dessus de l’abdomen , noires; les 
deux épines de l’écusson sont jaunes. Voy. Olivier, article 
OxvcèrE de |’ Encyclopédie méthodique. (1.) ù 

OXYCERE, Oxyceros. Genre de plantes établi par Eou- 
reiro dans sa Flore de la Cochinchine ; et qui ne diffère pas du 
RANDIE. (8.) 

OXYCOCCON et OXYCOCCOS. Noms donnés par 
V. Cordus à la CANNEBERGE, Vacciniumozxycoccos ; Li. Tour- 
nefort en avoit fait un genre qui a été réuni, par Linnæus, 
avec les AIRELLES , mais qu'Adanson, puis Moench, Aïton, 
Michaux, Persoon, etc., ontrétabli. PV. OxYCOQUE. (LN.) 

OXYCOQUE, Oxycoccus. Genre de plante , autrement 
appelé ScaozLÈRE. Son iype est l’AIRELLE A TIGES RAM- 
PANTES. (B.) Fi 

OXYDATION ou OXYGENATION. C’est la combi- 
naison de l'oxygène avec quelque autre substance. V, Oxybes 
et OXYGÈNE. (PAT.) 

OXYDES. On comprend sous cette dénomination iou- 
tes les combinaisons binaires où entre l'oxygène, et qui ne 
jouissent poini de l’acidité" Un même corps simple peut sou- 
vent s'unir en plusieurs proportions avec l'oxygène , et don- 
ner ainsi naissance à un égal nombre de composés différens 
par leurs propriétés. On les distingue les uns des autres en 
f@sant précéder le nom de l’oxyde des mots : proto, deuto , 
trilo, tetro , etc., qui veulent dire premier , second, troisiè- 
me , quatrième ; prenant pour le preïnier , celui qui ren- 
ferme le moins d'oxygène. Ainsi l’on dit protoxyde, deu- 
toxyde de manganèse, etc. On se sert aussi du terme de pe- 
roxyde , pour désigner l’oxyde le plus oxygéné. 

Lorsqu'un même corps peut former plusieurs oxydes , les 
quantités d’oxygèhe combinées dans ces divers oxydes avec le 
même poids de ce corps, sont toujours dans des rapports sim- 
ples. Ces rapports sont exprimés par quelques-uns des ter— 
mes de la série 1, 2,3,4, 6. Il est cependant quelques 
oxydes qui font exception à cette loi ; mais l'exception n'est 
qu'apparente; on doit alors les considérer comme des com- 
hinaisons de deux oxydes plus simples, et l'expérience con- 


OX Y 315 


firme toujours cette explication. C’est ce qui arrive, par 
exemple , pour le deutoxÿde de fer, qui seroit avec le per- 
oxyde, comme 8 est à 9 , et qui est réellement formé de pro— 
toxyde et de peroxyde, lesquels sont dans le rapport de 2 à 34 

Les corps combustibles non métalliques ne fournissent 
qu’un petit nombre d’oxydes. Les métaux, au contraire , en 
forment plus de soixante. Ceux-ci sont désignés par le nom 
. d’oxydes métalliques. La plupart des métaux peuvent s’oxyder 
par l'absorption directe du gaz oxygène, à une température 
plus ou moins élevée. 

En exceptant les métaux des alealis , il n’est peut-être au- 
cune substance métallique qui puisse absorber l'oxygène ga- 
Zeux , à la température ordinaire. Si le fer, par exemple , se 
rouille ou s’oxyde si promptement à l'air, céla tient à la va- 
peur d’eau qui existe toujours dans l'atmosphère , et qui, en 
se précipitant, retient de l’oxygène en dissolution, et, par 
conséquent , dans un état plus favorable à la combinaison. 

Il ya des métaux, tels que l'or, le platine, l'argent, qui 
n’absorbent jamais l’oxygène à l’état gazeux , et qu’on ne 
parvient à oxyder qu’en leur présentant l’oxygène déjà con- 
densé par une autre combinaison : les oxydes de ces métaux 
ne se montrent jamais libres dans la nature. 

Plusieurs oxydes se décomposent par l’action de la cha- 
leur , tels sont ceux de mercure , d’or, d'argent ; mais ; le 
plus grand nombre résiste à la plus haute température ; quel- 
quefois ils sont seulement ramenés par la calcination à un 
degré inférieur d’oxydation. 

On voit qu'il existe une énorme différence entre les subs- 
tances métalliques, relativement à l'intensité de leur affinité 
pour l'oxygène. Dans quelques-unes, cette affinité est si 
grande, que jusqu'a présent leurs oxydes n’ont pu être ré- 
duits , et ce n’est que par analogie qu'ils sont admis aurang . 
des oxydes. Ainsi , les substances terreuses de l’ancienne no- 
menclature , comme l’alumime , la silice, etc., n’ont point 
encore été décomposées, quoique leurs métaux figurent sous 
lès noms d'aluminium et de silicium dans le catalogue des 
corps simples. | 

Les alcalis proprement dits, c’est-à-dire , la potasse , la 
soude, la litine, la chaux, la baryte et la strontiane, que l’on 
regardoit encore , il y à quelques années, comme des corps 
sunples, sont, après les terres , les oxydes les plus difficiles 
à réduire ; toutefois , on est parvenu à extraire les métaux de 
quatre d’entre eux , savoir : de la potasse , de la soude , de 
la litine et dela baryte. Ce beau résultat, dà à M. Davy, a 
fait faire à la science des progrès immenses. Enfin, ious les 
autres oxydes peuvent être réduits par le contact du charbon 


3:16. O he be \ 4) 


à une température plus oumoins élevée. C’est ordinairement 
ce moyen qui est employé dans les arts, pour extraire les 
métaux dont les oxydes existent dans la nature. 
La plupart des oxydes jouissent de la propriété de se 
combiner avec les acides , et d’en neutraliser les propriétés. 
Les composés qui en résultent se nomment sels. C'est pour 
-ccla que l’on donne encore aux oxydes métalliques le nom 
de bases salifiables , ou alcalines. On désigne plus particu- 


lièrement par le nom d’alcalis, les oxydes solubles dans 
l’eau. 


_ L’alcalinité, c’est-à-dire ; la propriété de saturer plus ou 
moins parfaitement les acides, dépend en même temps et 
de la nature du métal et de la proportion d'oxygène conte- 
nue dans l’oxyde. Pour le même métal, elle est en général 
d'autant plus forte, que l’oxyde contient moins d'oxygène. 
Quant à la quantité du même acide que peut prendre chaque 
oxyde pour former un sel neutre, elle est exactement pro- 
portionnelle à la quantité d'oxygène contenue dans l’oxyde , 
et tout-à-fait indépendante de la nature du métal. : 

Les oxydes métalliques forment de même avec l’eau des 
combinaisons très-remarquables, dont plusieurs existent dans 
la nature. On les nomme hydrates. Ceux de potasse, de sou- 
de, de baryte et de strontiane , sont indécomposables par 
l’action de la chaleur ; tous les autres abandonneni la tota- 
lité de l’eau qu’ils contiennent , à une température plus ou 
moins élevée. Les hydrates sont des combinaisons à propor- 
tions fixes. Une même base en fournit quelquefois plusieurs 
espèces différentes par leurs proportions. Il y a toujours un 
rapport assez simple entre la quantité d'oxygène de l'oxyde, 
et celle de l'oxygène de l’eau combinée. | 

Les usages des oxydes sont très-multipliés et très-impor- 
tans. La silice, en se combinant, à une température très- 
élevée , avec plusieurs autres oxydes , forme les différentes 
espèces de verres. Le verre ordinaire résulte de la combi- 
naison de la silice avec la potasse et la soude; en yrajoutant 
l’oxyde de plomb, on obtient le cristal ou flint-glass. Un 
grand nombre donnent une couleur particulière aux compo- 
sés vitreux dans lesquels ils entrent , et ce sont ces contbinai- 
sons qui constituent les couleurs de la porcelaine et les 
émaux. On les emploie aussi fréquemment dans la peinture 
ordinaire. 

La nature présente elle-même des combinaisons d’oxydes 
métalliques. Les pierres gemmes ne sont , pour la plupart, 
que des composés de deux, trois ou quâtre de ces subs- 
tances. V. MÉTAUx et OXYGÈNE. (DL.) 


OX Y 317 

OXYGÉNE (x). Un descorps simples de la chimie moder- 
ne, et l'un des plus remarquables par l'énergie de ses affini- 
tés) par le grand nombre de combinaisons qu'il concourt à 
former;,et par Le rôle important qu il joue dans les opérations 
de la nature. Quand il est libre de toute combinaison, c’est 
un fluide élastique permanent, invisible , inodore, ÉnsoBubIe 
dans l’eau, d une pesanteur spécifique exprimée par 1,10359, 
l'air atmosphérique étant pris pour unité. À la température 
de la glace fondante , et à la pression de o," 76, un litre 
de ce gaz pèse 1 8ram- 209. Les propriétés qui servent à le 
distinguer de tous les autres fluides élastiques, sont d'entre- 
tenir la combustion des substances organiques et de la ren- 
dre même beaucoup plus vive que celle qui a lieu dans l'air 
atmosphérique , et dé se convertir en éau sans aucun résidu ; 
en absorbant un volumé double d'hydrogène. 

On se procure l’oxygène en calcinant, dans des appareils 
convenables, plusieurs oxydes métalliques naturels , tels que 
l’oxyde noir de manganèse , ou certains sels, comme le chlo- 
rate de pôtasse , qui en contiennent une grande quantité , et 
qui le laissent dégager à une température plus ou moins 
élevée. 

LI faitenviron le citiquiètne du yolüme de l’atmosphère, où 
il est seulement mélangé avec le gaz azote, qui en forme 
presque entièrement les quatre autrés cinquièmes l'acide 
carbonique n’y entrant jamais pour plus d'un demi-millième); 
et coimné l'azote , à l’état de gaz, est uné substance presque 
inerte , l’air aimosphérique produit en général les mêmes 
effets que l’oxygène pur , à l'intensité près. 

Le phénomène connu vulgairement sous le nom de com- 
bustion , n’est qne l'acte même de la combinaison de l’oxy- 
gène avec une autre substance. C’est à Lavoisier qu ’appar- 
üént la gloire d’avoir établi le premier, par des expériences 
décisives, ce principe général, qui à eu Sur Loue La science une 
si puissante influence. 

La chaleur'et la lumière qui accompagnent ordinairement 
Faecombustion, ne pouvoient échapper à l'observation la plus 
inattentive ; mais, pour en connoître les produits matériels, 
il auroit fallu employer des appareils souvent assez compli- 
qués ; iln’est donc pas étonnant que, pour expliquer cette ac- 
üon chimique, on ait imaginé tant de théories fausses et bi- 
zarres , el que l'on ait pris pour la partie éssentielle du phé- 


(1ÿ Gzygene ou Oxigène. Onse lertindiffér eme ent de ces deux mots, 
bieu que le premier soit plus conforme à l’étymologie que le second. 
hi signifie eu grec engendré par l'acide, maïs il se prend dans la: chi- 


tuik moderne pour le genéralaur de l' acid ; d'éfie oxus, acide, ct 
de ia, géénomur, naître. 


8 OX Y 


nomène quelques-unes de ses circonstances accidentelles. 
En effet, plusieurs chimistes étrangers ne veulent encore dé 
signer par le terme de combustion, que la combinaison de 
l'oxygène accompagnée d’un dégagement de chaleur et de 
lumière , et réservent le nom d’oxydation aux combinaisons 
de l’oxygène qui s’accomplissent sans dégagement de cha- 
leur et de lumière. Cette distinction, qui n’est point admise 
en France, est d'autant moins fondée en raison, que le même 
corps peut, dans des circonstances différentes, offrir Les appa- 
rences les plus diverses. 5 \ 

Ainsi, le mot de combustion doit s’entendre de la com- 
binaison de l’oxygène avec un corps quelconque. Selon la 
nature des substances , et suivant quelques circonstances ac- 
cessoires , cette combinaison est accompagnée d’un dégage- 
ment plus ou moins remarquable de chaleur et de lumière , 
ou bien elle se fait sans élévation sensible de température , 
et sans lumiére appréciable.On a encore donné à l'oxygène 
le nom de corps. comburent; celui de combustible à tous 
ceux qui peuvent se combiner avec lui; enfin , celui de corps 
brûlés 2ux composés qui proviennent de cette action. 

Tous Les corps simples connus jusqu’à présent peuvent se 
conimer avec l'oxygène, quand on le leur présente dans 
des circonstances convenables. ® 7e 

Parmi les composés qui en résultent , il en est un assez 
grand nombre qui jouissent de l’acidité. Cette proprieté dé- 
pend évidemment de la proportion d'oxygène qui entre dans 
Île composé , puisque le même élément peut , avec des quan- 
tités différentes de ce principe ; former des composés neu- 
ires ou acides ; mais elle dépend aussi de la nature du corps 
avec lequel l'oxygène est combiné , et peut-être de l’arran- 
gement des molécules ; car, une même proportion d'oxygène 
ne rend point acides toutes les substances simples. Les corps 
qui deviennent acides en se combinant avec une certaine 
dose d'oxygène , sont : le bore , le carbone , le phosphore, 
l'azote, le soufre , le sélénium, l’iode , le chlore , l’arsenic, 
le chrôme, le schéelin, le molybdène, , le colombium. 
Tous les auires ne forment que des oxydes. ( W. cemot.) 

Lavoisier ayant constaté l'existence de l'oxygène dans le 
plus grand nombre des acidés connus de son temps, il géné- 
ralisa trop promptement ce résultat, en regardant ce corps 
comme un élément nécessaire de tout acide. C’est même là 
l’idée qu'exprime le mot oxygène. On à reconnu depuis qu'il 
y à des acides très-puissans dans lesquels cette substance 
n'entre point ; et il est probable que les acides| organiques 
qui en contiennent, ne lui doivent point leur acidité. 
La présence du gaz oxygène libre est une condition indis- 


gx TT % 31g 


pensable pour le développement de la fermentation alcoo- 
lique ou vineuse, de La fermentation acide et de la fermenta- 
tion putride. Une substance organique quelconque ,même la 
plus disposée à se décomposer , peut être conservée indé- 
finir,nt lorsqu'on la préserve de l'influence de l’oxygène. 
Enfin, la germination pour les végétaux, et la respiration 
pour les animaux, ne sauroient s’accomplir sans l'absorption 
d’une certaine quantité d'oxygène. 15 

Tous les phénomènes dont il vient d’être question , font 
passer l’oxygène libre à l’état de combinaison, et tendent , 
par conséquent, à en diminuer la proportion dans l’atmo- 
sphère. Mais, la décomposition quelesfeuilles des plantes font 
éprouver ‘à l'acide carbonique, qui est un des résultats les 
plus ordinaires de l’absorption de l'oxygène à la surface de 
fa terre , établit une sorte de compensation, dont l'effet est 
de maintenir une composition constante dans l'atmosphère: 
(DL.) 

OXYLAPATHUM. « Il y a, dit Pline, une autre espèce 
de lapathum, que les Grecs appellent oxy/apathon, et les 
Latins /apathum acutum. Cette herbe ressemble beaucoup plus 
que l’oxalis (voyez ce mot) au lapathum ‘cultivé, et a ses 
feuilles plus pointues et plus rouges ; “elle croît ordinaire- 
ment dans les marais. » Dioscoride lui attribue des feuilles 
dures et terminées en pointe. Selon Fuchsius , Dodonée , 
Matthiole , C. Bauhin, etc., cette plante seroit notre PAa- 
RELLE (rumex acutus ,1 Linn. ). 

Daléchamp à nommé oxylapathum aquatique , le potamot 
à feuilles dentées en scie ( potamogeton serratum , L. ). On 
a aussi appelé La bette vulgaire , oxylapathum sauvage. (LN.) 

OXYLOBION, Oxylobium. Arbrisseau à feuilles oppo- 
sées, ovales, aiguës , cordiformes , à fleurs rouges, réunies 
deux ou trois ensemble, à l'extrémité des rameaux qui seul , 
selon Andrews , Botanist Repository , constitue un genre dans 
la décandrie monogynie , et dans la famille des légumi- 
neuses. 
… Les caractères de ce genre sont: calice à cinq divisions ; 
corolle papilionacée ; style subulé à stigmate obtus ; légume 
ovale, aigu, comprimé à son extrémité et polysperme. (B.) 

OXYMALVA. C'est l'OsEILLE DE GUINÉE ( hibiscus sab- 
dariffa , Linn.}), appelé au Mexique Quauh - xocotl | selon 
Hernandès. (LN.) 

OXYMYRSINE ( Myrie aigu, en grec ) , et MYRTACAN- 
THA. On donnoit ces noms, chez les Grecs, au FRAGON. F. 
Ruscus. Il paroît qu’ils désignèrent aussi le MYRTE SAUVAGE, 


k | CN) 
OXYOÏDES ( Garc. angl., 1730 , p. 379, t. a ). Cest 


320 œ X 


l'oxalis sensitiva , Linn., qui, d’après l'esprit botanique qui rë 
gne actuellement, devroit faire un genre nouveau, attendü que 
cette ‘plante diffère des autres espèces: par les styles plus 
courts que les filamens des étamines les plus intérieures ; par 
lesstigmates marginés; par ses feuilles ailées ; par sa vertu sen- 
sitive ; et parce qu’elle est étrangère au Cap de Bonne- 
Espérance ,; Où se trouvent_presque toutes les 120 espèces 
qui composent le genre oxulis. (LN.) 

OXYON. Nom que les Egyptiens donnoient au CLyME- 
NON. W. ce mot. (EN) 1 

OXYOPE, Oxvyopes, Latr. ; Sphasus |, Walck. (Genre 
d’arachnides, de l’ordre des pulmonaires , famille des fileu- 
ses , tribu des citigradés ; ayant pour caractères: première 
paire de pattes la plus longue; ‘la troisième la plus courte; 
les deux autres presque égales; mâchoires allongées, droites, 
presque de la même largeur, arrondies à leur extrémité 
supérieure ; lèvre en carré long , un peu dilatée et arrondie 
au sommet ; yeux au nombre de huit, disposés deux par 
deux , sur quatre lignes transverses, et représentant , réunis, 
une sorte de triangle , dont la base est ärquée et occupe le 
devant du corselet, ‘et dont la pointe est tronquée ; ceux de 
la seconde ligne , oufceux de la troisième plus gros. 

Ces aranéïdes paroissent faire le passage des araignées crabes 
de plusieurs naturalistes , à celles qu'ils ont désignées sous le 
nom d'araignées loups. Elles semblent'iiêine , sous plusieurs 
rapports, plus voisines des premières. Leur corps est oblonp, 
üun peu soyeux, avec le corselet en forme d’ovoïde étroit et 
tronqué en devant, et l'abdomen ovoïdo-conique ; les pattes : 
sont longues , fines, et munies de quelques épines. Ces 
animaux, dont on ne connoît qu'un petit nombre d espèces , 
sont communs aux deux conlinens, mais néanmoins plus 
propres aux pays chauds. Nos espèces indigènes ne se trou 
vent que dans les départemens méridionaux. Le seul individu 
que j’y ai pris (oxyope Ligarré), étoït placé à l'extrémité des- 
séchée de la plante nommée carline , et au-dessus du cocon 
renfermant ses œufs: Ce cocon est blanc, erbiculaire et 
aplati. Selon M. Bosc, lo. fossane , espèce de la Caroline, 
court après sa proie , et se renférme dans des feuilles qu’elle 
rapproche, afin d’y faire sa ponte. s : 

OxYOPE BIGARRÉ, Oxyopes variegatus, Lair. ; Sphasus hete- 
rophthalmus, WW alck, Hist. des aran., fasc. 3, tab. 8. Son corps 
est long d'environ quatre lignes ,; d’un gris mélangé de roux 
et de noirâtre ; les pattes sont roussâtres, avec des taches 
noires et les piquans allongés. dés 

L'OxYOPE RAYÉ , Oxyopes lineatus , que j'ai représenté, 
tab. 5 , fig. 5, de mon Genera, estun peu plus petite, avec le’ 


0 X Ÿ SE 
torselet d'un jaunâtre roux ; ét marqué de trois lignes noir: 
tres et longitudinales. L’abdomen est d’un brun foncé, avec 
une ligne roussâtre et bifide en devant , le long du milieu du 
dos ; les pattes sont roussâtres. 

L’'OxYOPE INDIEN , Oxyopes indicüs, est long de six lignes, 
d’un roussâtre pâle , avec de petits points noirs sur les côtés 
du corselet et sur les pattes ; les yeux de la troisième ligne 
sont les plus grands de tous , et les deux postérieurs sont lés 
plus petits. 

… Il se trouve au Bengale, d’où il a été envoyé au Muséum, 
par Macé. (1). 

OXYPETALUM. Genre de plantes de la famille dès 
asclépiadées , établi par R. Brown. Ses caractères sont : 
corolle à iube court et ventru , à limbe à découpures en 
languettes pointues ; couronne staminifère à cinq foïiolés 
simples , presque rondes, charnues ; cinq anthères terminées 
par une membrane ; masses pollénifères linéairés; pendantes, 
fixées par le côté courbe d’un processus qui se redresse 
ensuite ; stigmate pointu, allongé , bipartite ; follicule..…… 

Ce genre , très-voisin de loxystelma ( V. OXYSTELME } et 
du diplolepis , comprend un seul arbrisseau grimpant , à 
feuilles cordiformes , opposées ; à fleurs odorantes , disper- 
sées en ombelles interpétiolaires. Il croît aux environs de 
Rio-Janeiro.(LN.) 

 OXYPETRE. Ce nom a été donné, par quelques natu- 
ralistes , à des pierres alumineuses, comme celles de la Toffa, 
près de Civita-Vecchia. Le mot oxypètre signifie pierre acide ; 
mais les pierres alumineuses sont acerbes et non pas acides, 
attendu qu’elles ne contiennent point d’acidesulfurique libre. 


V. ATUN. (PAT.) 


» 


OXYPHERIE , Oxypheria. Genre de plantes qui ne dif- 

fère pas de l'HUMÉE et de la CALOMÉRIE. Voyez ce dernier 
mot. (B.) mn vtt , 
: OXYPHYLLUM etOXYTRIPHYLLON. Noms donnés 
par les Grecs à des espèces de TrIFOLIUM ou TripayLLoN. 
V. ce mot. Pline se contente dé dire que l’oxytriphyllon des 
Grecs est un trèfle à feuilles. aiguës. Ge :n’est:pas la même 
acception que quelques botanistes , et notamment Tragus , 
ont donnée à ce nom'en V’appliquant à la SURELLE , oxalis 
acetosella,. dont le goût est acide.et la feuille ternée. Lobel et 
Clusius , etc., regardent l'oxytriphyllon des anciens comme 
notre LOTIER VELU ( Lotus hursutus, Linn. ). (LN.) 

OXYPHOENIX, Nom donné au TAMARIN ( famarindus 
indicust). (LN:) 


XXLV: SE 


322 OX Y 
OXYPORE , Oxyporus , Fab,, Oliv., Latr., Grav. ; 
Siaphylinus, Linn., Geoff., Deg. Genre d'insectes, de l’ordre 
des coléoptères , section des pentamères , famille. des fissila- 
bres , distingué des autres de la même famille aux caractères 
suivans : labre échancré ; antennes guère plus longues que 
la tête, insérées à. la base extérieure des mandibules, les cinq 
ou six derniers articles formant une massue allongée et perfo- 
liée ; mandibules grandes, arquées, simples ; palpes maxil- 
Jaires filiformes; le dernier article des labiaux grand.et lunulé. 


Les entomologistes avoient confondu ce genre d’insectes 
avec celui des staphylins , parce qu’ils n’avoient considéré 
que, les antennes et la forme du corps. Fabricius , en 
établissant ses caractères génériques sur les parties de la 
bouche , a dû nécessairemeet séparer les oxypores des staphy- 
lins; en-effet, les premiers ont les mandibules simples , et le 
dernier article des palpes labiaux large, en forme de croissant, 
tandis que, les derniers ont les mandibules dentées «et les 
palpes fiiformes; cependant Fabricius à réuni à ce genre 
des espèces qui me lui convenoient pas . et dont M. Graven- 
horst à formé deux genres nouveaux sous les noms de Ta- 
CHYPORE et de TACHYNE. W. ces mots. tu 

Les oxypores sont d'assez petits insectes dont lé corps est 
proportionnellement moins allongé que celui de la plupart 
des autres brachélytres, et glabre; la tête estgrande, dirigée 
en avant ; les antennes sont moniliformes.et très-courtes. Le 
corselet de ces insectes est légèrement rebordé, arrondi pos- 
térieurement. Lesélytressontdures,irès-courtes, et couvrent à 
peine le tiers de l'abdomen ; elles cachent deux ailes mem- 
braneusesrepliées. Les pattes sont de longueur moyenne avec 
les jambes garnies de poils ; les tarses sont composés de cinq 
articles, dont le dernier.et ensuite le second plus longs, et 
les autres fort courts. 


Les habitudes des oxypores diffèrent un peu de celles des 
slaphylins ; quoique la forme du corps soit à peu près sem- 
blable, Au lieu de fréquenter les fumiers , les ordures et les 
charognes, comme les derniers, les oxypores habitent les aga- 
rics et les bolets'; c’est là que la larve vit et prend son ac- 
croissement; c’est là qu’on trouve J’insecte parfait, en troupe 
plus ou moins nombreuse ; c’est là encore que les sexes se 
réunissent. Les ‘oxyÿpores forment un genre composé d’une 
dizaine d'espèces. La seule qu’on ait encore observée en 
France, est l'OXYPORE FAUVE, oxÿporus rufus, pl. M, 5, 15, 
de cet ouvrage. Îl est long de trois à quatre Hignes, fauve, 
avec la tête, les élytres, leur base exceptée , l'extrémité de 


art 323 
l'abdomen ,: la poitrine.et:la ‘base des cuisses noires. Voyez 
pour les autres espèces la monographie des coléoptères 
-microptères de M.:Gravenhorst, et l'article Oxypore de 
l'Encyclopédie méthodique. (1.) Ur 

OXYPTÈRE, Oxypterus. Genre de cétacés établi par Raf- 
nesque-Smaltz et placé à côté de celui des Daupains. La seule 
espèce qu'il comprend diffère de tous les cétacés connus, 
parce qu'elle est pourvue de deux nageoires dorsales. (DbEsM.) 

OXYPTERNOS. Nom donné par les Grecs à une des 
- espèces de joncs( Srhænos ) mentionnées par Dioscoride. (LN.) 

OXYRHYNCHUS. L'un des noms anciens des BÉ- 
LEMNITES. (DESM.) je | 

OXYRHYNQUE. Nom spécifique de deux poissons , 
d’une RAIE ei d'un SALMONE. W. ces mots. 

_ Les commentateurs se sont long-temps disputés pour sa- 
voir ce que c’étoit que l’oxyrhynque des anciens, que ces der- 
niers regardoient comme le meilleur poisson du Nil. E. 
Geoffroy, qui a passé plus d’une année en Egypte ,.les a mis 
d'accord ; :il s'est assnré que ce ne pouvoit être ni l’ésoce-bro- 
chet, comme l'ont dit quelques antiquaires, ni l’ésoce bellone, 
ni un es/urgeon, ni un gade, tous poissons inconnus au Nil; 
mais qué c’étoit le MORMYRE KAUNUME. V. ce mot , et l’ar- 
ticle KASCHONE. (R.) ; 

OXYRHYNQUE, Oxyrhynchi. J'avois désigné ainsi une 
famille de.crustacés décapodes, à queue courte, et dont le 
test.est plus. long que large; souvent il se rétrécit et se ter- 
mine.en, pointe à sa partie antérieure. Telle «est l’origine du 
nom (.nez-poiniu) que j’avois donné à cette famille. Elle 
comprenoit iles genres : Doripre, Micryre, LEucosie, 
CorysTe..LiTHone, Masa, MacrorE, ORITHYIE, Ma- 
TUTE et RANINE. Ceux,dont le test présente en devant une 
sorte de museau, composent ; dans la méthode que je suis 
ici , la. sous-famille des macroures friangulaires ; les autres sont 
dispersés dans les autres,sous-familles desfmacroures. 

La famille descrustacés oxyrhynques ou mucronés de M. Du- 
méril:(Zool. analyt.) ,:est établie sur les mêmes principes ; 
mais.elle offre quatre genres de moins, savoir : ceux de Mic- 
tyre ,:Goryste, Lithode et Macrope. (1.) 

OXYS$S. Selon Pline, cêtte herbe n’a que trois feuilles ; 
elle est utile aux personnes atteintes.de hernies qui en man- 
gent. Quelques botanistes anciens ont cru reconnoîre éetie 
plante dans notre, SUBELLE (oxa/is acetosella ), et lui ont 
donné.le nom d'axys , ainsi qu’à plusieurs autres espèces äu 
même genre. Ce genre est l’oays.de Tourpefort.et d'Adan- 


son. Linnæus le nomme OxaLts. PV. ce mot et OxaLiIDÉ, 
à | EN) 

OXYSCHOENUS. Espèce de JoNcmentionnée par Dios- 

coride, et rapportée, par C. Bauhin , au Jonc A1GU (Juncus 


acutus ; L.); d’autres auteurs l’oni rapprochée du Juncus effu- 
sus, et même du Scirpes triqueter. (LN.) 


OXYSTELME , Oxystelma. Planie pubescente , voluble, 
à feuilles opposées, à fleurs en‘ombelle, fort voisine de l'As- 
CLÉPIADE ESCULENTE , qui, seule , selon KR. Brown, consti- 
tue un genre dans la pentandrie monogynie et dans la famille | 
des apocinées. | | 

Les caractères- de ce genre sont : corolle en roue , à tubé 
court; couronne des étamines pédiculée, à cinq divisions ai- 

uës; anthères terminées parune membrane, à masse de pol- 
en comprimée et pendante; follicules unies; semences 
ehevelues. (8) 

OXYSTOME, Oxystoma. M, Duméril, dans sa Zoolo- 
ge analytique , avoit, le premier, proposé de faire , sous ce 
nom, un genre d'insectes coléoptères renfermant les petites 
espèces d’attelabe , ayant le corps en forme d’une poire 
dont la‘trompe seroit la queue. È PE | 

Ce genre , qui renferme les aftelabes de la vesce, patie- 
jaunes et printanier, a été aussi établi par Herbst} sous le 
nom d'APION. V. ce mot. (DESM.) ÿ 

OXYTELE, Oxytelus, Grav., Latr., Panz., Oliv.; Sza- 
phylinus, Linn.; Geoff., Fab., Payk. Genre d’insectes, de 
f’ordre des coléoptères, section des pentamères , famille 
des trachélytres, section des'aplatis, distingué des autres 
de la même famille par les caractères suivans :.tête forte , 
dégagée , distinguée du corselet par un col; labre entier ; 
antennes inséréés.au-devant des yeux , sous un rebord, cour- 
tes, coudées ; grossissant vers l’extrémité et un peu perfo- 
liées ; mandibules fortes ; palpes courts, terminés en alène; 
quatre articles distincts aux maxillaires ; jambes antérieures 
épineuses au cÔtË extérieur , rétrécies en pointe ou échan- 
crées à leur extrémité; leurs tarses se repliant le long de ce 
côté , à cinq articles, dont les deux premiers très-petits, et 
dont le-dernier fort long; corps presque linéaire ; déprimé ; 
corselet presque demi-circulaire > QU En carré, arrondi pos- 
térieurement, :: : 4 | d. 

Les oxytèles sont de très-petits coléoptères, qui parois- 
sent avoir les habitudes des autres brachélyires, mais qui 
forment néanmoins un genre très-distinct. Les espèces dont 
il se composé maintenant présentent quelques différences 
dans les mandibules ,; les antennes, etc:; de sorte que, selon 


GX. Ÿ 325 
la reniarque d'Olivier, ce groupe est alors susceptible d’être 
simplifié ; et c’est ce qui vient d’être fait par M. Léach , dans 
une nouvelle monographie des coléoptères-de cette famille, 
qui n’a pas encore été publiée , mais dont il m'a communi- 
qué les idées fondamentales. Beaucoup d’oxytèles se trouvent 
plus . particulièrement dans les ifientes: d'animaux et les ex- 
crémens humains. Quelques autres aiment les lieux humides 
ou aquatiques ; d’autres se tiennent sous Ja mousse , les pier- 
res, etc. Les mâles d'un petit nombre sont remarquables 
par deux avancemens, en forme de cornes, qu'ils ont en 
avant de la tête. Il en est même parmi eux qui ont une pointe 
forte et avancée sur le corselet, On observe des différences 
sexuelles analogues dans les s'agones de M. Kirby , genre que 
j'avois d’abord réuni au précédent , mais qui, d’après l'étude 
particulière que j'en ai faite dans la collection de M. Léach, 
me paroît aujourd’hui très-distinct.( Voyez SIAGONE. }) 

Les oxytèles d'Europe les plus connus ou les plus intéres- 
sans, sont : 

L'OxYTêLE JAYET, Onytelus piceus , Pauz. , Faun. insect. 
Germ., fasc. 27, tab. 123 Slaphylinus piceus, Fab. Long de 
près de deux lignes; noir ; corselet pointillé, avec trois sil- 
Tons sf” et un enfoncement de chaque côté; élytres 
pointillées , noires ou brunes ; pattes d’un brun pâle. 

L'OXYTÈLE CORNC ,  Oxytelus cornutus s. Grav., Oliv. De 
la grandeur du précédént noit ; deux épines diguës et avan- 
cées au-devant de la tête ; une ligne enfoncée au milieu du 
corselet'; élytres AOTTALES , avec le disque d’un brun rous- 
sâtre. 

L'Oxytèle trilobe d'Olivier y est probablement la femelle 
de cette espèce. La tête n° a point de cornes; elte est d’ailleurs 
semblable. re 

L'OxXYTÈLE TRICORNE Oxytelus tricornis Grav., Oliv. 
Long de trois lignes ; ! sinoir; deux cornes courtes, obtuses, 
avancées sur la tête , au-dessus de l'insertion des antennes, 
dans'le mâle ; deux simples tubercules, à la même place, 
dans la femelle ; corselet presque en cœur, avec une ligne 
enfoncée dans son milieu: celui du mâle est armé d’une 
pointe dirigée en avant et presque aussi longue que la iête; 
élyires d’un rouge-brun ; avec tous les bards ou leur majeure 
partie noirs ; pattes brins: 

L’'OXxYTÈLE FOURCHU , Oxytelus ‘furcatus , d'Olivier, est une 
espèce très-voisine de la précédente, et présentant les mêmes 
différences sexuelles; mais la corne du corselet est bifide àson 
extrémité antérieure, et les élyires sont noires , ainsi que le 
corps. F. Gravenhorst , et Olivier, article OXYTÈLE (Encyct. 
Méth.). (.) e 


326 GX T 


OXYTONON. L'un desmoms du Pavor chezles anciens 
Grecs. (LN.) 

OXY TROPIS, Oxytropis. Genre de plantes établipar Dé- 
candolle, pour placer plusieurs espèces des genres Paaca et 
ASTR A GA LE. Il offre pour caractères : une carène se transfor- 
mant supérieurement en pointe ; un légume biloculaire ou 
presque biloculaire, par suite de la rentrée de la' suture supé- 
rieure. | 

Ce genre renferme trenté-irois espèces. L’ASTRAGALE 
DES MONTAGNES peut lui être donnéé pour type. V. ce mot. (8.) 

OXYURE , Oxyurus. Genre de poissons osseux, âpodes, 
à opercule complète, établi par Rafinesque - Smaliz, et 
rapproché, par ce naturaliste, des LEPTOCÉPHALES de M. de 
Laicépède. Les Oxyures ont en effet, commé cés poissons, 
deux seules nageoires, une dorsale et une anale opposées ; 
Hs ont les ouverturés dès branchiés latérales et la queue lon- 
gué, nue et irès-aiguë. | 

 L'OxXYURE VERMIFORME est presque cylindrique ; sou mu- 
seau est obtus et sa couleur tire sur le fauve. Son nom vul- 
gaire, en Sicile, est Pesce Verme, qui lui convient d’autant plus 
qu’il a la forme d’un ver qui auroït la onu à très— 
pointue , e{tiois à quaire pouces de longueur. (DESM*) 
… OXYURE , Oxyurus. Genre de vers intestins , établr par 
R :dolphi aux dépens des ASCARIDES el des TRICHOCÉPHALES; 
ses caractères sont : corps allongé, cylindrique, atiénué et 
suvulé postérieurement ; bouche orbiculaire, nue ettermi- 
nale. 

Ce genre renferme deux espèces: l’une esi. l'ASCARIDE 
VERMICULAIRE ,, qui est quelquefois très - abondante dans.les 
intestins des enfans et qui les tourmente au point de:les faire 
maigrir ; l’autre habite les intestins des chevaux. (8.) 

OXYURES, Oxyuri, Latr. Nom que j'avôis donné xune 
division d'insectes hyménoptères, de la famille des procto- 
trupiens, et que j'applique maintenant à une .tribucorres- 
pondante à cette famille, et qui.a pour caractères : ailes in- 
fériéures sans nervures; femelles ayant une tarière fili- 
forme cachée dans l'intérieur de l'abdomen, ou extérieure ; 
mais formée par an. prolongement terminal de eeite partie 
du corps ; antennes filiformes dans les mâles , et même dans 
plusieurs femelles , de dix à quinze articles, 

Je partage ainsi cette tribu: 


L Antennes insérées au milieu de la face antérieure de la tête. 
Les genres HéLore , ProerTotRurE , CinèTE , BÉLYTE , 
DiAPRIE. 


“ 


OZE 327 


Il. Antennes insérées près de la bouche ( toujours coudées). 
A. Segment antérieur du tronc court et transversal. 
* Antennes filiformes dans les deux sexes. 
Les genres ANTÉON , CÉRAPHRON. 
** Antennes des femelles plus grosses à leur: extrémité... 
Les genres : PLATYGASTRE , CRÉAS, LÉLION; SPARASSION 
LR Segment antérieur du tronc allongé. 
Les genres : : DRYINE , BÉTHYLE. V. Purivoress. (Due 


OXYVI. 7. Oxxox.(Ln.) 


OYAT. C’est le ROSEAU DES SABLES, aux environs de 
Boulogne. (8.) 

OYE. 7. Or. (s.) 

OYECH. Nom russe et illyrien de la Noix: (EN.) 

OYN. 7. ONuKka. (IN.) 

OYON. Nom du SoRBier (Sorbus) , dans : Dioscoride. 

Lx.) 

OYOT-CHUNCHUM: Nom javan d’une plante fru- 
téscenteMucroissant à Java sur les arbres : Noronha en avoit 
fait an enr sous le nom de Trigula; mais il est très-proba- 
ble que ve une CLÉMATITE(LN.) 


OZABAR. Nom de la SARRIETTE ( Satureia hortensis, L.) 
en Pologne. (LN.) 


OZEILLE. 7. OsEILLE. (LN.) 

OZEE et OZELEN: Noms du NoisETIER et de la Nor- 
SETTE en Basse-Bretagne. (LN:) 

OZÈNE, Ozwæna. Nom donné par les anciens à un animal 
marin , répandant une mauvaise odeur , qui paroît être de la 


classe des mollusques , etqu’Olivier applique à à un genre d'in- 


sectes AA an dé la famille des carnassiers > tribu des 
carabiques l'est établi sur une seule espèce, qui se trouve 


à Cayenne; elle a le port ‘des fénébrionites , maïs par le nom- 


bre des articles des tarses et les organes de la manduca- 
tion, elle appartient à la famille désignée ci - dessus. Ses 
antennes ont une forme particulière et qui distingue ce 

genre de tous les autres de la même division ; elles sont de 
la longueur de la moitié du corps ; les quatre premiers arti- 
cles sont serrés et cylindriques ; les suivans sont monilifor- 
mes ; le dernier est plus gros et comprimé à son extrémité. 
L'OZÈRE DENTIPÈDE, Ozœna dentipes, a le corps long de dix li- 
gnes, d’un noir luisant, tirant un peu surlebrun; la tête plane, 
inégale et ponctuée ; le corselet marqué d’une ligne enfoncée 
et poinlillée, et les élytres régulièrement striés ; les jambes 


328 P A A 


“antérieures ont une un etune petite dent au côté in- 
terne ; les tarses sont courts et cylindriques ; les palpes ex- 
térieurs sont courts , avec le de rnier article un peu plus gros 
et tronqué ; les mandibules sont fortes, anguleuses et un peu 
dentées à leur base. 

Ce genre m’a paru avoisiner ceux de Scarite et de Morin. 
Il appartient ( Cuvier, Règne am-mal, tom. 3 , pag. 187) à 
ma cinquième division des Carabiques. V. l’article OZÈNE, 
de l'Encyclopédie méthodique. (1.) 

OZERNI-KINJA. La NiceLe des ee ( Nigella ar- 
vensis, Linn }, porte ce nom en Bolième , et celui d’Ozarnu- 
cha-Ziele en Pologne. (EN.) 

OZIMOM. 7. OcyMon. (EN) 

OZINISCAN.7.TROUPIALE ARC ÆN QUEUE. É | 

OZOENITIS et OZENITIS. P. INardus indica ; à l’aru- 
cle NaRDus. (LN.) 

OZOLE, Ozolus, Latr., Dumér. (Genre de crustacés. Y. 
ARGULE. (L.) 

OZONE , Ozonium. Genre. de plamtes de la classe des 
anandres, deuxième ordre ou section, proposé par M. Linck, 
et ayant pour caracières : un tallus cor nposé d’amas en flo- 
cons rameux, couchés; non cloisonnés; , les d'ermiers plus 
minces et cloisonnés. On ne connoît paisencore pati&tement 
les autres marques caractéristiques de «e genre. ,(PB.) | 

:OZOPHYLLUM. Nom sous lequel! Schreber Willde- 
now , Persoon, etc., ont adopté le genre TicorEA d’Aublet, 

(LN.) 

OZOTHAMNE, Ozofhamnus. Arbris seau de la Nouvelle- 
Hollande et îles voisines, qui, selon R. Brown, forme dans 
la syngénésie polygamie fustranée et da ns la famille des, co- 
rymbifères , un genre fort voisin des C4 LÉAS. Ses caractères 
sont : calice commun imbriqué d’écaillles scarieuses et co- 
lorées ; réceptacle glabre; fleurons femelles peu nombreux; 
anthères pourvues de deux soies à leur b ase; stigmate obtus 
et hérissé ; aigrette sessile, velue, persi:itante. (8), 


OZYMUM et OZYMOÏDE. ÿ. Ocy ‘MON et OCYMOÏDE, 
1 ) 


PAAFUEL. Nom hollandais du PAON. (v.): 

PAAPENHOUT et PAAPENMUT S$S. Noms: hollan- 
dais du F'USAEN. (LN.) 

PAAPENKRUID et PAARDEBLOE M. N oms hollan- 
dais du. PissENLET ( Leontodum taraxacum ). XLN 


si): 
PAAPENREE. Nom hollandais des M:,5SEXTES ( _.. 
(EN 


PIX IC 329 
. PAAPENKULLEKENS. Nom hoilandais du Gouer 
commun ( Arum maculatum ). (LN.) 

PAARD ou PAERDT. Dans la Belgique, on donne ce 
nom à l’espèce entière du cheval. (DESM.) 

PAARDEBLOEM. C’est le nom que porte le Pissencir 
{ Leontodum taraxacum ), en Hollande. (IN.) 

PAARDIK. Nom hollandais de la PATIENCE AQUATIQUE 
( Rurmex aguaticus ). (LN.) 

PAASLELIE. Nom hollandais du Faux-NARCISSE (Nar- 
CISSuS Pseudonarcissus ). (EN) 

PABO DE MONTE. (Dindon de montagne }. Les Es- 
pagnols du Mexique donnent ce nom au Hocco MITUro- 
. RANGA. C’est aussi le nom de l’Yacou ( Facuhu ), vers la 
rivière de la Plata. P. ce mot. (v.) 

PABSTBAUM et PABSTWEIDE. Noms allemands 
de la MANTIENNE ( Viburnum lantana. L. ), et du MERISIER 
À GRAPPE (-Prunus padus , Li. ). (LN.) 

. PABST WEIDE. F. PABSTBAUM. (LN.) 

PABU. Nom de la MORGELINE CAisine media), en Perse, 

selon Gmelin et Pallas. (LN.) 

LUM ( des plantes). V. ARBRE. (TOL.) 

PA LUM-CER VI. Nom donné autrefois au Paxais 
ÉLN) Le, 

V. MaRoLY. (v.) 

PA CA, Gœlogenus, Fréd. Cuv. — Cœlogenys, Hlig. — 
Cavia , Lions , Geoffr. Genre de mammifères de l’ordre des 
rongeurs et de la division de ces animaux qui renferme ceux 
dont les membres antérieurs sont dépourvus de clavicules. 

Ce genre a été séparé de celui des Cavia de Linnæus par 
M. Frédéric Cuvier , parce que les animaux qu’il renferme of- 
frent des caractères différens dans la forme des denis mo- 
laires ;, et dans le nombre des doigts de leurs pieds. 

Les pacas ont deux fortes denis incisives à chaque mâ- 
. choire; les supérieures étant aplaties en devant , et tron- 
quées obliquement en biseau; les inférieures étant légèrement 
comprimées latéralement , et arrondies sur Jeur face anté- 
rieure. Comme tous les vrais rongeurs, ils n ’ont point de ca- 
nines, et un espace. vide ou barre, sépare les incisives des 

molaires; celles-ci sont aunombre de huit à chaque mâchoire, 
_ et assez semblables, à celles des agoutis ,; c’est-à-dire , com- 
posées de rubans émailleux qui formentdivers replis dans leur 
intérieur, et qui:sont apparens sur la couronne qui est 
aplatie. Le corps de ces animaux est, en général, assez-sem- 
blable, pour ses formes, à celui des cochons d'inde, mais 
d'une taille considérable, puisqu'elle dépasse celle d’un fort 


30 P A C 


cochon de lait. La tête est grosse, le museau épais , la livre. 
supérieure fendue; les joues pourvues d’espèces'de fausses aba- 
joues sans usage, formées par un repli de lapeau, ayantson is- 
sue extérieure et dirigée par embas; lesarcädes 2ygomatiques 
sont très-saiMantes, et c’est sous elles que sont situées ces ca- 
vités buccales (1); les oreilles sont médiocres, ovales:, etc. 
Les pieds sont tous à cinq.doigts, armés d'ongles robustés ; le 
pouce antérieur est notablement plus court que. les auires 
doigts ; et il en est de même du pouce et du doigt externe du 
pied, de derrière ; la queue est à peine apparente; les ma- 
melles sont au nombre de quatre , savoir : deux pectorales, 


la mâchoire d'en haut, et extérieurement dans c 
mâchoire d’en bas. | de 

Les pacas , ainsi que les autres quadrupèdes queéénous ve- 
nons de nommer , habitent les lieux humides'et ombragés de 
VPAmérique méridionale , et sont tout -à- fait herbivores. 
M. Geoffroy en distingue deux espèces; mais M. Frédéric 
Euvier n’en reconnoît qu'une. (DESM.) 


Espèce unique. — Paca TACHETÉ, Cœlogenus paca ; Fnéd. 
Cuv., Dict. des Sc. nat., tom. VI, pag. 20. — Cuvia pacas 
Linn. — Le Paca, Buff., tom. x, pl. 43, et suppl. Hs, 
pl. 35. — Schreéber , Sueugthiere, tab. 73. —W, pi. M, 25. de 
ce Dictionnaire. : 

C’est, après le cabiai et l’hydromys coypour, le plus gros 
rongeur connu de l'Amérique méridionale. On le nomme au 
Brésil paca, qui se prononce pag; au Paragäay , pag par 
quelques peuplades de la Guyane, ourana; par d'autres , 
pakiri; par les colons de Cayenne, pak; par ceux de Suri- 
nam, Âèvre uguatique. 1 est commiun dans tous ces pays, à 
l'exception du Paraguay , où, selon d'Azara, 1l est fort 
rare. | 

Lorsqu'il à pris tout son accroissement, ce quadrupède 
. (ah Le hoide cælogenus donné à ce genre, est tiré de ‘existence 


de ces poches des joues. Il est formé de ms, creux, et de yes 
| Joue. | 


_ Deseve del, 72 Lardieu Jeu. 


"A Paca , 2, Palatine. [ Guenon.) 71 Pangolin 


PAC 33x 


est de la grosseur d’un cochon de lait (1), avec lequel il a 
encore: quelque ressemblance par 4 forme du corps. Sa tête 
est font. convexe ; ses yeuxsontgros, saillans, obliques , et 
de couleur brunâtre; ses oreilles, plissées:en forme de fraise , 
et couvertes d'un duvet presque insensible, sont arrondies en 
ovale el: peu longues; le bout de son nez est large, presque 
noir, divisé en deux comme celui du hèvre , et ses narimes 
sont fort grandes. L'animal a beaucoup de: force’ et d'adresse 
dans: cette partie ; il s’en sert comme le cochon pour fouiller 
la terre et soulever les obstacles qu'il rencontre. La mâchoire 
inférieure! est plus courte que la supérieure , laquelle est ar- 
quée en dehors et renflée au-dessous de l’œil ; de chaque côté 
de cette mâchoire est un pli longitudinal, dans lequel se 
trouvé Fouverture de ka poche buccale dont on a parlé ci- 
dessus y 1b ÿ a: des moustaches très-roides, et composées de 
scies: noires et d’autres blanches. Indépendamment des 
moustaches ; l’on voit au-dessous et un peu au-delà de l'angle 
postérieur de’ Pœil , un bouquet de poils presque aussi longs 
qu'elles; les jambes sont courtes, grosses et arrondies ; les 
doigts: sont un peu réunis par la peau à leur base ; le tarse 
est calleux en dessous, et le train de derrière plus élevé que 
See. 7h ; on aperçoit à peine la queue. Deux mamel- 
les sontrplacées près des parties de la génération, et deux 
autres: sûr la poitrine, au-dessous des aisselles ; les testicules 
ne sè voient point, et la verge paroît peu ; elle est courte , 
avedcdes:crochets au gland, comme danses Acouris. Voyez 
ce mot. | 

Un poil'court et rade revêt ke paca ; ilest le plus souvent 
brun foncé , mais quelquefois fauve sur le corps (2), etblare 
en dessous; mais des: bandes blanchâtres s’étendent le long 
des côtés du corps. Ces bandes-sont plus ou moins nombreu- 
ses (3), plus. ou moins interrompues ; quelquefois elles sont 
accompagnées de taches ;d'autres fois ellesme paroiïssent plus 
elles-mêmes que des mouchetures oblongues: Ces légères 


= 


ee mms 
“ty 


- (x) Son, corps a vingt-un pouces de longueur; et sa tête en a dix. 

(2) Cette seule différence dans la couleur du fond du pelage a fait éta- 
bliruñesecondeespèce par M. Geoffroy:rmaisayantcherché vainement 
d’auires caractères importans dans les individus de la collection du 
Muséum , qui: portent le nom de paca fuure , nous mous sommes dé- 
terminéàne pas encore admettre cetle espèce. 

(3) Elles sont ordinairement an nombre de cinq de chaque côté, 
dont, la première, formée de taches blanches, séparéesne se voit que 
Sur la éroupe ; la seconde, là troisième et la quatrième s'étendent sur 
touté la loônguéur de l'animal, depüis lPépaule jusqu’à là croupe, et 
la cinquième est peu distincte de là couleur blanche du ventre. 


332. PA SC) 
diversités, qui tiennent à l’âge ou au sexe , ne‘suffisént pas 
sans doute pour établir des différentes espèces ; et je ne sais 
trop ce qu'a voulu dire le médecin Laborde, en rapportant 
dans ses Mémoires manuscrits, cités par Buffon , que l’on 
connoissoit à Cayenne deux ou trois espèces de pacas qui ne 
se méloient point ensemble. Quoique, pendant les quatre 
années de mon séjour à notre Guyane, j'aie passé la plus 
grande partie de ma vie à voyager et à chasser dans l’inté— 
rieur des terres ; je n’ai jamais vu les différens pacas annon- 
cés par Laborde , et je suis persuadé qu’ils n'existent pas. 
C’est dans les forêts basses et humides , et près des eaux, 
que le paca établit sa demeure. Il se creuse un terrier comme 
le lapin, mais beaucoup moins profond, en sorte’ qu’en 
marchant sur ses galeries, souvent le pied y enfonceet le fait 
partir. Îl pratique trois issues , dont il recouvre Pouverture 
avec des feuilles sèches et des rameaux. Pour le prendre en 
vie , on bouche deux de ces issues , et:on fouille la troisième ; 
mais lorsqu'on est prêt à le saisir, il se défendsavec-achar- 
nement , et cherche à mordre. Cet: animal se :tent:souvent 
assis, et se lave: la tête et les moustaches avecses deux pattes 
de devant , qu’il lèche et humecte de sa salive à chaque fois. 
IL.s’en sert:aussi pour se gratter le corps ; de mêmérque des 
pattes de derrière. Quoique de grosse corpulenceyilmeilaisse 
pas de courir avec assez de légèreté, et de fairé des:sauts: 
assez vifs, Il nage et plonge très-bien. Son cri ressemble au 
grognement d’un petit cochon. Les fruits et différentes!plan- 
tes composent sa nourriture , et c’est la nuit qu'il va la cher- 
cher. Il ne sort guère de son terrier pendant le jour, de même 
que tous les animaux habitués à vivre dans des cavités sou- 
terraines , où leur vue s’affoiblit au point de ne pouvoir plus 
supporter le grand jour. Les plantations de cannés à'‘sucre 
se ressentent souvent de ses visites: nocturnes." La fémelle 
porte au commencement de la saison des pluies; ‘et l'on as- 
sure qu'elle ne produit qu’un seul petit, qui, ajoute-t-on , 
ne la quitte qu'après s’être accouplé avec elle. Ces animaux 
sont très-propres ; on ne trouve jamais d’ordures dans leur 
demeure , ils vont lés faire au-déhors : ee sont! des'crottins 
fort allongés. berne 50 i9e889 0 (c) 
Le paca est doux et s’apprivoise fort aisément. Buffon à 
fait nourrir dans sa maison un de ces animaux qu'il avoit 
reçu vivant, et l’on peut voir les observations qu'il a publiées, 
sur la manière de vivre de ce paca , dans, le tome X de ses 
OEuvres. " "+"? id on he ane fou M 
La chair du paca est très-appétissante et dé bongoût; mais 
comme elle est chargée de beaucoup de graisse, on en est 
bientôt rassasié. Pour préparer cet animal, on. l’'échaude. 


- 


PA; CG 333 
comme un cochon de lait. Sa peau n ’a aucune valeur comme 
fourrure ; son épaisseur pourroit peut-être la rendre propre 
à divers usages. M. Frédéric Cuvier pense qu’il seroit possi- 
ble d'introduire cet animal dans nos établissemens ruraux, 
et qu'il seroit une irès-bonne acquisition pour l’éconcmie 
domestique. (s.) 

PACACAPA. F7. CorTinGA Pacapac. (v.) 

PACAGE. 7. PATURAGE. (D.) 

PACAIS ou PACAYS. Nom employé au Pérou pour 
désigner l’ACACIA A FRUIT SUCRÉ. (B.) 

PACAL. Arbre d'Amérique, semblable à l'ORME, men- 
tionné par Monardès, et qui nous est inconnu. (LN.) 

PACANIER. Espèce. de Noyer dont le fruit est petit, 
mais très-bon. (8.) 

PACAPACA. F. CoTInca PACAPAC. (v.) 

PACASCAS. Moscouade qu’on retire de la séve des 
PaLmiers, dans les Philippines. (8.) 

:PACAS où PACASSE. À Congo , c’est l’ANTILOPE Cou- 
DOUS. PV. ce mot. (DESM.) 

PACASSA. C’est probablement le nom du 'buffte à Congo. 
V. aussi Empacassa. (DESM.) 

PACAYS. 7. Pacais. (s.) 

PACHEE. Nom que les Indiens dondedié à l'ÉMERAUDE 
ORIENTALE , qui est un corindon vitreux d’une belle couleur 
verte, mais jamais semblable à celle de lavéritable émeraude. 
_P. CorINDox. (IN) 

PACHIRIER , Carolinea. Genre de plantes de la mona- 
delphie polyandrie et de la famille des malvacées , qui a pour 
caractères : un calice campanulé, tronqué, entouré de cinq 
corps glanduleux, très-légèrement échancré; cinq pétales 
très-longs, ensiformes, concaves, presque droits, réfléchis 
à leur sommet, insérés à la base du calice épais et caduc; 
des étamines très-nombreuses, réunies en godet à leur base, 
et se divisant ensuite en quinze faisceaux ; un ovaire supérieur 
ovale , conique ; sillonné, chargé d'un style filiforme ter- 
miné par cinq stigmates ; une capsule très- -grande, coriace , 
ovale, sillonnée , uniloculaire, s’ouvrant du sommet à la 
base en plusieurs vaives, et renfermant des semences an- 
guleuses. 

Ce genre réunit deux, Achdesnl feuilles alternes, digi- 
tées , munies de stipules , et à fleurs axillaires et solitaires, 
remarquables par leur béanté ét leur Fe Ils ont été 
figurés aussi par Aublet et Cavanilles. 

Le premier, le PACHIRIER À CINQ FEUILLES, Carolinea 
princeps , a les feuilles de cinq lobes et les folioles ovales-lan - 
céolées, C'est un arbre du plus bel aspect lorsqu'il est couvert 


334 Pac 


de ses fleurs longues de plus d’un pied, velontées et jaunà- 
tres. Ses fruits ressemblent à ceux du CACAOMIER, et portent 
le nom de cacao sawvage à Cayenne. On en mange les se- 
mences cuites sous la braise. st | 
Le second, le PACHIRIER À SEPT FEUILLES, a été placé 
parmiles FRomaGers. Il ne cède guère en beauté au précé- 
dent. Il a été figuré par Cavanilles. (8.) FN es 
PACHK. Nom arménien dela: RABIOULE ( Brassica rapa , 
Linn.). (LN.) : 
_ PACHYDERMES, Parhydermr, :Cuv.; Belluæ, Ann: 
Muliungula ei solidungula, Alig. Mammifères du sixième .or- 
dre, dans la méthode suivie dans cet ouvrage, celle du Règne 
animal, de M. Cuvier. . 
Les mammifères se divisent naturellement en plusieurs 
groupes principaux, d'après l’organisation des parties qui 
servent au mouvement. Les uns, tels que l'homme et les sin- 
ges, ont la faculté de saisir avec une seulemain , en opposant 
le pouce , quiest séparé, à tous les autres doigts , et peuvent 
ainsi former la pince et saisir les objeisdes plus délicats; de 
dessus de chacun de leurs doigts est armé d'umongle plat et 
sans force , qui ne sert qu'à donner un.peu plus de fermeté 
à l’extrémité de ces doigts. D’autres mammifères, et c’est le 
plus grand nombre, ont les doigis presque réunis en un seul 
paquet, et n’ont pas par conséquent la faculté de les oppo- 
ser lesuns aux autres. Les ongles sont fortsetcrochusdans ceux 
qui se nourrissent exclusivement de chair , et ils sont plus ou 
moins obtus ,mais non moins forts dans ceux quivivent de snbs- 
tances végétales. Îlest enfin desanimaux quiontles extréiniiés 
des doigts enveloppées par une substance cornée , plus .ou 
moins épaisse, que l’on nomme Sabot. Ceux-cinese servent 
oint du. tout de leurs extrémités pour porter la nourriture à 
a bouche , ainsi que peuvent le faire d'une seule:mmain, ou 
plutôt à l’aide d’un seul membre, les ‘hommes et:les singes, 
ou à l’aide des deux extrémités amtérieures à la fois, ainsi 
que le font les espèces de carnassiers .et de ‘rongeurs qui 
sont pourvus de clavicules; ils ne peuvent, au contraire, se 
‘procurer leurs alimens (qui consistent nécessairement en 
substances végétales), qu'en les prenantimmédiatementavec 
la bouche , ce qui détermine le plus souvent une ‘longueur 
telle dans le cou, que l'animal peut couper Fherbe :à ses 
pieds sans être obligé de se coucher, ou l'existence d'unenou- 
velle espèce de main, telle que la trompe de léléphant, à 
l'aide de laquelle il peut ramasser les objets, qui :convien- 
nent à sa subsistance. 
Ces animaux ont reçule nom de mammifères ongules :onsà 
sabots. Parmi eux se présente d’abord un groupe bren ‘ca - 


} 


t 


\à PAC 335 


tacténisé, celui des ruminans. Ce sont, de tons les quadru- 
pèdes, ceux qui sont Le plus éminemment constitués pour 
vivre de substances végétales. Leur système dentaire est ap- 
proprié à ce genre de nourriture , et leur estomac est divisé 
en plusieurs poches, qui sont autant d’estomacs séparés et 
qui diffèrent entre eux par la nature, l'épaisseur et la forme 
des replis intérieurs de leurs parois. Chez eux la digestion se 
fait en deux temps, ce qui constitue l’acte de la rumination. 

Mais ilest encore des animaux ongulés, quinerumineni pas 
<tquiparcela sont intermédiaires aux onguiculés herbivores et 
aux ongulésruminans; ces animauxsont les pachydermes. Réu- 
nis d’abord en un seul ordre par Linnæus, sous Le nom de Bel- 
duæ, ils avoient depuis été partagés en pachydermes et en 
solipèdes, et on plaçoit entre ces deux divisions l’ordre en- 
tier des ruminans ou pecora. NL. Cuvier', dans son dernier 
ouvrage ( le Règne animal , distribué selon son organisation ), a 
senti la nécessité de revenir à la division proposée par Lin- 
næus , et a compris de nouveau sous le nom général de pa- 
chydermes, ious les belluæ de ce célèbre naturaliste. 

Il les subdivise en trois familles , savoir : 

Les PACHYPERMES PROBOSCIDIENS, ou à trompe et à défenses, 
qui ontitous cinq doigts complets; dont les incisives et les 
canines manquent, mais dont les os incisifs sont munis de 
deux grandes défenses qui sortent de la bouche et pren- 
nentsouvent un accroissement très- considérable; lecou court 
et le nez prodigieusement allongé et mobile , formant une 
trompe propre à saisir Les alimens et à les porter à labouche. 

e seul genre des ÉLÉPAANS, parmi les maminifères vivans, 
appartient à cette famille ; mais il faut encore y joindre le 
genre MASTODONTE, foriné d'animaux fossiles, très-analo- 
gues aux éléphansipar tontes les parties de leur squelette, si 
ce n'est par la forme de leurs dents molaires. KR 

Les PACHYDERMES ordinaires qui ont quatre, trois ou deux 
doigis à leurs pieds. M Cuvier a fait à leur sujet la remarque 
très-importante que ceux chez lesquels Les doists sont en nom- 
bre pair , et qui ont.par conséquent le pied en quelque sorte 
fourchu, se rapprochent à plusieurségards des ruminans par 
le squelette et par da complication de l'estomac. Les genres 
äe cette famille sont ceux, 1.° des IPPOPOTAMES ; 2.° des 
Cocos , en y comprenant ceux des Pécaris et des Pæas- 

, COCHÆRES ; 3: des Ruinocéeros ; 4:° des ‘T'aApirs ; 5° des 
Damaws, parmiles animaux vivans ; 6.° ceux-des ANoPr.0- 
PHERIUMS ; et 7.° des PArEOoTaERIUMS parmi les fossiles. 

Les PACHYDERMES SOLIPÈDES qui n'ont qu'un seul doigt 
apparent et un seul sabot à chaque pied , quoiqu'ils portent 
sous la peau, de chaque côté de leur métatarse et de ieur 


336 P:A°C 


métacarpe, des stÿlets qui représentent deux doigts latéraux 
Cette famille ne comprend que le seul genre CHEVAL. 

L'ordre des pachydermes renferme les plus gros animaux 
terrestres connus, et aussi de très-singuliers dans leurs 
formes ; l'éléphant, avec sa longue trompe et ses fortes dé- 
fenses; l’hippopoiame , dont le corps est si difforme et la 
bouche garnie de dents si anomales par leur figure ét leur 
distribution; les rhinocéros, dont le front est armé d’une où 
deux cornes formées de poils agglutinés; le daman, sisembla- 
ble aux quadrupèdes rongeurs par son extérieur, mais si voi“ 
sin des rhinocéros par son organisation interne ; letapir , qui 
a quatre doigts aux pieds de devant et trois seulement à ceux 
de derrière, et dont le nez prolongé en trompe, a quelque 
rapport avec celui de l'éléphant ; les anoploiheriums (dont 
on ne connoît que des débris) , formant le passage des rumi- 
nans aux pachydermes; et le genre des palæotheriums (égale- 
ment perdus), formant Le passage des tapirs aux rhinocéros. 
Le genre des.cochons est le seul qui renferme des animaux 
propres à notre pays; et si, par l'habitude que nous avons de 
les voir, leurs iraits nous paroissent moins remarquables 
que ceux des mammifères que nous venons de citer , parmi 
les espèces étrangères qui s’en rapprochent le plus, nous 
trouvons souvent une conformation très-bizarre. Ainsi, ce 
n’est que dans le pécari qu’on observe une glande sur 
les lombes , ayant une issue au dehors pour la sortie de 
la matière fétide qu’elle distille continuellement ; ce n’est 
aussi que dans le babyroussa que nous trouvons des canines 
diversement allongées et recourbées pour former quatre es- 
pèces de cornes, sortant de la bouche pour orner le front ; 
enfin , le seul phascochære nous présente cette large tête, 
munie de défenses qui sortent latéralement de la bouche, et 
ces énormes verrues nues et de couleur de sang qui cachent 
presque entièrement ses yeux. 

Tous ces pachydermes sont dépourvus des formes élégan- 
teset sveltes qui font admirer les cerfs , les antilopes et quel- 
ques autres quadrupèdes dans l’ordre des ruminans. Leur tête 
est en général grosse, leur corps trapu et bassur jambes; leur 
peau souvent nue, et comme fendillée où couverte de poils 
grossiers, est presque loujours si épaisse, qu’elle ne laïsse de- 
viner aucune forme musculaire; c’est même cette épais- 
seur extrême des iégumens , qui a valu à ces animauxle nom, 
qu’ils portent. Leurs doigts soni enveloppés par la peau jus- 
qu’à la racine des ongles, et ces parties seulement sont ap- 
parentes au dehors. . sd 

Le cheval fait seul exception à ce que nous venons de dire 
des formes générales des pachydermes; Les belles proporuons 


P À C 335 
du corps de cet animal sont: an contraire, depuis un temps 
immémorial, un objet d’admiration pour l'homme. Ses mœurs 
et ses habitudes naturelles offrent aussi des différences sensi- 
bles avec celles des animaux du même ordre. Il est originaire 
des pays élevés et des climats secs; tous ses sens , et notam- 
ment ceux de la vue, de l’ouïe et de l’odorat, sont fort 
développés ; le toucher sur toute la surface de son corps est 
assez parfait ; enfin , il est doué d’un instinct et 4’une intelli- 
gence qu'on ne sauroit comparer qu à ceux des chiens. 

Le plus grand nombre des pachydermes, au contraire, ha- 
bitent des contrées bràlanies de la zone torride, et préfèrent 
les lieux marécageux où is peuvent se vautrer, aux endroits 
découverts et exposés à la forte ardeur du soleil: ils ne quit- 
tent guère le voisinage des rivières ou des fleuves, et quel- 
ques-uns s’y tiennentcontinuellement plongés, afin d’humec- 
ter leur peau épaisse et de la rendre plus souple ; ils sont 
pour la plupart pourvus d’une graisse abondante, de nature 
légèrement huileuse , et que l’on nomme /ard dans le cochon; ; 
leurs sensations ne sont pas très-vives , si l’on en excepte la 
faculté d’odorer qu’ils possèdent à un degré éminent ; le tou- 
cher ne réside chezguk que dans un bien petit nombre de 
parlies, leur corps entier étant recouvert d’un cuir très-épais. 
A l'exception de l'éléphant, ces animaux n'ont rien de re- 
marquable dans lPimstinct; leur naturel est féroce , et quoi- 
qu'ils: ne vivent que de végétaux, ils attaquent et écrasent tous 
les êtres qui les inquiètent ; certains pachydermes ( les co- 
chons) ne dédaignent pas toujours les substances animales. 

L’éléphant, en effet, est le plus remarquable des animaux 
pachydermes » Sous le rapport intellectuel; mais cette supé- 
riorité ne paroît pas due, ainsi qu'on l’a dit et répété de- 
puis long-temps, au volume de son cerveau; car il la, 
proportionnellement à la masse de son corps, plus petit que 
celui du bœuf, animal d’un naturel assez stupide. Il paroît le 
devoir principalement à l'alliance des sens de l’odorat et du 
toucher, qui résidant éminemment dans sa trompe et agis- 
santtoujours concuremment, lui donnent des idées bien plus 
nettes des objets qu’il examine, que si ces sens agissoient sé- 
parément. 

Comme tous les animaux herbivores, les pachÿdermes ont 
les dents molaires essentiellement conformées pour iriturer 
les substances végétales dont ils se nourrissent :-elles sont le 
plus souvent composées de rubans émailleux, affectant dif- 
férentes formes sur la couronne qui est toujours plate ; tantôt 
ces rubans présentent des bandes parallèles, d’autres fois des 
cercles ou bien des losanges; quelquefois ce sont de doubles 
croissans, ou des collines transverses, ou des figures plus ou 


HE, | 22 


338 P AG 


moins compliquées et difficiles à décrire.Ces dents n’ont pas; 
le plus souvent, de racines proprement dites. Ordinairement 
elles poussent perpendiculairement du fond du bord alvéo- 
lairé , comme cela à lieu dans tous les autres animaux ; 
mais dans quelques espèces, elles se développent au fond des 
mâchoires et sont poussées en avantet obliquement j jusqu’ à ce 
qu’elles soient tout-à-fait usées. Cette manière de croître est 
surtout celle des dents composées de lames iransverses , qui 
sont elles-mêmes autant de dents particulières, mais accolées 
les unes aux autres et parallèlement , par une substance cé- 
menteuse , telles que celles des éléphans. Les défenses, qui 
sont tantôt des canines, tantôt des incisives, selon les gen- 
res, sont d’une Sub nee très-serrée , qui à reçu le nom d’i- 
ooire. Leur structure diffère aussi dt les animaux ; ainsi, 
dans l’éléphant, on y voit de nombreuses couches d'émail cir- 
culaires , aboutissant toutes au centre de la défense et croi- 
sées entre-elles de manière à former, sur la tranche iransver- 
sale de cette défense, comme une sorte de réseau; l’ivoire de 
l'hippopotame est au contraire si serré, qu'il paroît formé 
d’une matière homogène. 

Comme dans ivus les quadrupèdes hérbivores, les intestins 
des pachydermes sont irès-longs, leur cœur est très-deve< 
loppé et leur estomac irès-ample ; et ce dernier est divisé en 
plus ou-moins dé poches par des étranglemens qui ; dans 
quelques espèces , comme le tapir et le pécari, semblent 
former plusieurs estomacs particuliers , se rapprochant un 
peu de ceux des ruminans mais qui ont tous leurs parois 
d’une même structure , c’est-à-dire membraneuse. 

Les femelles des plus gros pachydermes ne font qu’un petit 
à la fois , et la durée de la gestation est plus longue chez elles 
que chez celles des autres espèces de mammiféres. Les fe- 
melles des espèces moyennes, au contraire, en font un plus 
grand nombre, surtout lorsqu'elles sont en domesticité. 

L'ordre des pachydermes renferme dans le cheval , Pâne, 
l'éléphant et le cochon » quatre quadrupèdes des plus utiles 
à l’homme, soit en lui servant à dompier les autres animaux; 
soit en l’aidant dans ses travaux agricoles; soit en l’accompa= 
gnant à la guerre et combalitant avec lui; soit enfin en lui 
procurant une nourriture abondante ou des matières propres 
à être employées dans ses aris. (DESM.) 

PACHYDERMES ( Organisation ). En ne comprenant plus sous 
ce nom que les animaux ongulogrades (1) qui ont les exiré- 
mités terminées par moins de cinq doigts, plus d’un doigt 
apparent et ceux qui ne sont pas ruminans, c’est-à-dire, en en 


(1) Voyez à l’article Mammalogie, Ya méthode de M. de Blainville. 
Voyez aussi l'article Mamrmrfere (Organisation). 


»- 


PKAC 339 
retranchänt les éléphans , les solipèdes ou chevaux ét les ru- 
minans , il en résulte un groupe assez naturel qui se sépare 
en deux sections , d’après le système des doigts qui peut être 
pair ou impair. | | 

Dans ce groupe qui contient en général des animaux d'une 
grande taille et presque jamais de peute, les modifications 
principales consistént essentiellement dars un moiñsgrand dé- 
veloppement proportionnel des facultésintellectuéllesou dans 
plus de brutalité, et par conséquent dans une combinaison des 
organes des sens et de ceux de la locomotion qui pât se trouver 
en rapport. | | 

Ainsi, én général, la forme du corps est lourde et massive, 
informe , plutôt renflée latéralement que comprimée, ar- 
quée en dessus et supportée par des membres courts ; peu di- 
visés. Le cou est également court, portant une tête lourde : 
la queue devient presque rudimentaire et peu mobile. 

La peanqui recouvre ce corps, esi dons uñ très-crandnombré 
de cas, extrèémement épaisse, d’un tissu dense et serré , sur 
iout sur Le dos , et dans toutes les parties les plus exposées 
aux atlaqües extérieures, couverte de poils grossiers d’une 
seule sorié , peu nombreux, formant ce qu'on nonime des 
soies ; d’où L'on doit conclure que ces animaux ont un sens du 
toucher extrêmement obtus. On ne trouve plus de ces modifi- 
cations de poils comme nous eti avons vu dansies groupes plus 
élevés; ainsi plus de bourre, plus de moustaches ouvitrissæ, etc. 

Sans être mobile dans toutes ses parties, cetle peau peut, 
jusqu’à un certain point, êlre mue en iolalité par des mus- 
cles peaussiers assez puissans. 

Dans les organes des sens spéciaux , 6n trouve que le plus 
intellectuel, celui de la vision, est fort peu développé; aussi 
ces animaux ont-ils tous des yeux trës-petits, tont-à-fait laté- 
raux , Contenus dans un orbite toujours incomplet , et pour- 
vus d’un muscle suspenseur très-puissant. 

… L'appareil interne ét externe de l'audition ést, au contrai- 
re , toujours très-développé. L'os du rocher presque libre on 
flotiant entre la vertébre représentée par l’occipital et celle 
formée par le sphénoïde postérieur , ést cependant généra- 
lement assez peht:; la caisse du tympan médiocre communi- 
que avec l'air extérieur par une grande trompe d’'Eustache, et 
par un canal auditif externe fort iong, à l'extrémité duquel 
s'ajoute une conque auditive en forme de cornet, très-orande , 
très-mobile par la grande force et la subdivision tranchée 
de ses muscles; en général, on trouve que la partie de 
Vappareil, qui paroît servir à pertevoir le bruit, est irés- 
développée au contraire de celle qui juge des sons. La posi- 
Uon de toute cette oreille et de la conque est irès-recuice et 


340 PAC | 
très-élevée , ce qui , avec la pettesse et la position des yeux; 
ne contribue pas peu à donner à ces animaux une physiono- 
mic brutale toute particulière. A 
Cette espèce de physionomie est encore rendue plus ani- 
male parle grand développement de l'appareil olfactif, de celui + 
de la mastication, etparconséquent du goût. Tous cesanimaux 
paroissent avoir un odorat irès-fin; en effet, outre la gran- 
deur de la cavité nasale déterminée par le grand prolonge- 
ment des mâchoires, on trouve dans son intérieur, que lamem: 
brane piiuitaire a dû être encore beaucoup plus étendue par 
la grandeur et la multiplication des cornets ethmoïdaux et 
maxillaires, parla profondeur des sinus et surtout de ceux du 
front qui vont quelquefois se prolonger jusques entre les deux 
tables de Poccipital, comme dans le cochon. PE 

Si l’on peut juger de la finesse du sens du goût par l’éten- 
due de lamembrane qui revêt la langue, on doit être porté à 
croire qu’elle est aussi assez grande ; et, en effet, aucune es- 

èce n’a de papilles cornées; elles sont, au contraire , très- 
molles, et la surface de l’organe toujours irès-humide par lui- 
même. Il est en outre très-flexible, 

L'ensemble de l'appareil de la locomotion indique évi- 
demment une marche pesante , presque entièrement quadru- 
pède, l'impossibilité de quitter le sol , de pouvoir se tenir même 
momentanément sur les extrémités postérieures, et par con- 
séquent de se servir des antérieures à autre chose qu'à la sus- 
tentation quadrupède. F8 Gr : 

En effet, la colonne vertébrale offre toutes ses parties mo- 
biles les plus courtes, les moins développées , au contraire, 
des immobiles : ainsi la tête très-grosse, très-lourde, par le 
grand développement des appendices de mastieation , est ar- 
ticulée tout-à-fait à l'extrémité de son diamètre longitudinal , 
et par conséquent dans la direction du tronc; la portion tho- 
racique, partie également à peu près immobile de la colonne 
vertébrale , est très-étendue. Au contraire , le cou, les lom- 
bes, la queue même, sont fort courts et très-peu mobiles. 
Les apophyses iransverses des deux dernières vertèbres lom- 
baires offrentmême un caractère fort singulier, du moins dans. 
les espèces à sysième de doigt impair; c’est qu’elles s’ariiculent 
entre elles d'avant en arrière, et avecle premier os sacré. 
La forme , la position de la tête et sa pesanteur ont nécessité 
un puissant ligament cervical, et par conséquent des apo- 
physes épineuses très-élevées ; et quoique les muscles de cette 
colonne vertébrale soient encore assez épais , il est aussi de 
fait que ceux des Iombes,extenseurs ou fléchisseurs, directs ou 

latéraux, ceux du dos proprement dit ou du thorax, et même 
ceux de la régionantérieure du cou, doivent être assez peu dé- 


PA C 324 
veloppés el divisés ;: au contraire, Îes extenseurs du cou ct 
surtout ceux de La tête , comme le digasirique , le grand com- 
plexus » les grand et petit droits de la tête sont irès-foris et 
{rès-épais. 

Si nous venons maintenant à considérer les appendices 
simples , nous trouverons , comme nous avons déjà eu l'ecca- 
sion de le faire observer, que les deux premières paires ou 
+ mâchoires sont extrêmement allongées, très-fortes, ce qui 

a déterminé une très-grande cavité nasale etune cavité buc- 
me proportionnelle. Devant produire des efforts assez con- 
sidérables , la supérieure , qui en reçoit l'effet, s’archoute 
solidement sur les parties laiérales de la tête, au moyen d’a- 
pophyses ptérygoïdes, et surtout d’une arcade zygomalique , 
très-puissantes, et l'inférieure qui les produit à sa branche 
horizontale large ». épaisse , et sa branche verticale, quoique 
moins haute, terminée par un condyle épais, solide,ei,par une 
apophyse coronoïde assez haute, ce qui indique des inus- 
cles élévaieurs assez épais : ils le sont cependant moims que 
des ptérygoïdiens ; aussi l’angle de la mâchoire est-il souvent 
fort élargi. 

La grande étendue de la Langue a nécessité un os hyoïde 
irès-développé, et en effet , sa pièce médiane est fort large, 
fort épaisse , et ses branches ou cornes vont s’articuler sur les 
parties latérales de Poccipital; d’où l’on doit conclure que tous 
les muscles qui de ces différentes parties vont à la langue elle- 
même ou au pharynx, ou même au reste du sternum, doi- 
vent être proportionnels. 

Les côtes sont ordinairement nombreuses dans ce groupe , 
puisque nous avons dit que les vertèbres dorsales le sont elles- 
mêmes; c’est, en effet, dans ces animaux qu’on en trouve 
ie plus ; elles : sont longues, fortes, épaisses. 

Le sternum proprement dit, aux appendices duquelles côtes 
antérieures se réunissent, est formé de pièces médianes assez 
fortes , comprimées latéralement , ét dont l’antérieure se pro- 
longe souvent en un appendice assez considérable ; la pos- 
térieure est petite. 

Les muscles intercostaux assez puissans au thorax, le sont 
beaucoup davantage à l'abdomen. En effet ,1es muscles abdo- 
minaux , devant soutenir des viscères fort pesans , ont dû 
avoir un développement proportionnel à à cet effet : le muscle 
grand-droit est par la même raison fort épais , fort large, et 
se prolonge presque jusqu’à la partie antérieure de la poi- 
irine. 

Les membres ou appendices complexes sont , en général, 
fort courts ; épais , et les pièces qui les composent disposées 
les unes au bout des autres de manière à former des espèces 


P'ANC 


de colonnes, quoique moins cependant que dans les rurni- 
mans, et surtout que dans les solipèdes qui offrent cette dis- 
position à son summum; et parce qu’engénéral ils sont courts, 
il en résulte que ces animaux sautent peu, courent assez 
mal et comme tout d’une pièce. Mais enirons dans quelques 
détails. 

Jamais il n’y a de clavicules , même rudimentaires, dans 
Pépaule de ces animaux, et l’omoplate assez peu large est 
située verticalement sans apophyse coracoïde , et même avec 
une crêle assez peu développée, ce qui indique que hors le 
muscle grand denielé qui fournit antérieurement une angu- 
laire très-considérable et le sur—épineux , tous les auires 
muscles de l'épaule sont assez foibles. 

L'’humérus est court et épais; la tubérosité externe forte et 
dépassant beaucoup la tête de l'os, ce qui tient à l'épaisseur 
du muscle surépineux. Son articulation inférieure n'offre 
qu'une seule large poulie, quelquefois avec une autre pette 
au côté externe ; mais l’une et l’autre sont entièrement oc- 
cupées par le radius qui est déjà très-fort , presque tout-à-fait 
antérieur, portant fui seul la main. Le cubitus, quoique com- 
plet eLencore assez fort , se termine supérieurement par une 
puissante apophyse olécrâne ; mais il est presque tout-à-fait 
postérieur et très-peu ou point séparé du radius, qui ne peut 
se mouvoir sur lui, de telle sorte que l’avant-bras ne se meut 
plus sur le bras que d'avant en arrière, à l’aide d’un triceps 
olécranien irès-çonsidérable, et d’un biceps proportionnelqui 
n’a plus qu'une seule tête au-dessus de la cavité glénoïde, et 
qui même se confond inférieurement avec le brachial anté— 
rieur. Les deux os de l’avant-bras n’étant plus mobiles lun sur 
l’autre , n’offrent aucune trace du carré pronateur, et Île 
rond pronateur presque entièrement dans la direction de Pa- 
vant-bras et descendant fort bas, ne mérite plus son nom : 
aussi, la main est-elle dans une pronation forcée pour servir 
constamment à la marche quadrupède. 

La main, presque entièrement sémblable au pied , n’est 
jamais formée de plus de quatre doigts complets ou rudimen- 
taires, et jamais de moins de trois. : 

Le carpe est court, composé d'os qui se touchent par 
des surfaces planes, et dont le pisiforme simule une sorte de 
petit calcanéum ; aussi ses mouvemens ont été presque bor- 
nés à l’extension et à la flexion; le çubital postérieur étant 
assez épais , forme une sorte de petit mollet, qui est l'an- 
tiagoniste du radial externe développé proportionellement. 

Le métacarpe est également assez court, situé verlicale- 
men} , formé de trois ou quatre os, suivant le nombre des 
doigis, très-serrés les uns contre les autres, et tendant 


3/92 


we 


PAC 343 


quelquefois à former uné sorte de canon, comme dans les 
cochons. 

Enfin les doigts qui terminent la main, sont composés de 
phalanges courtes, s’articulant en gynglyme serré, disposées 
également verticalement , et dont la dernière ou onguéale, 
plus ou moins élargie et de forme un peu variable, suivant 


le genre, est enveloppée par un ongle en forme de sabot, 


sur lequel l’animal appuie ainsi que sur une sorte de bour- 
relet plus ou moins saillant, qui occupe l’endroii de Particu- 
lation de la troisième phalange, avec la dernière où se 
trouvent toujours deux os sésamoïdes. 

De cette disposition genérale des os, on conçoit que les 
museles extenseurs et fléchisseurs , longs ou courts, sont assez 
considérables, et que les adducteurs ou abducteurs sont 
presque entièrement nuls. 

Mais si les membres antérieurs sont convertis en espèces 
de pieds ou de colonnes qui soutiennent la partie antérieure 
du tronc, les postérieurs ont presque la même disposition et 
les mêmes fonctions; aussisont-ils beaucoup moins des orga- 


nes d’impulsion , qu’ils ne le sont dans certains ruminans et 


surtout dans les chevaux. 

La ceinture osseuse postérieure, ou bassin, est. solide 
ment arliculée avec ke sacrum et entre ses deux parties, à la 
symphyse du pubis; los des iles est souvent assez large et 


dans des directions un peu différentes, Le fémur est courtet 
épais ; sa tête hémisphérique portée sur un eou court est pres-. 


que dans la direction du corps de l'os : outre les deux trochan- 
ters dont l’externe esitsouvent fort considérable, il existe une 
crête plus ou moins saillante, au point d'insertion du.grand 


fessier, qu'ondésigne sous le nom de troisième irochanter, mais 


seulement dans les espèces à système de doigts impair. L’extré- 
mité inférieure du fémur est pourvue d’une fort large poulie. 

Les muscles de l'articulation de la cuisse sont assez épais, 
mais n'offrent rien de bien particulier ; ceux de la cuisse pro- 
prement dite, sont irès — puissans, surtout le droit anté- 
rieur et les deux vastes dans le tendon terminal desquels 
se développe une rotule étroite et fort épaisse. Le biceps de 
la cuisse et le grêle interne sont aussi fort larges, ets’insèrent 
fort bas à la jambe. Celle-ci, ordinairement médiocre, est 


composée de deux os, mais dont l’externe ou péroné tend de: 


plus en plus à devenir rudimentaire. Les muscles du mollet 
qui ne paroissent pas à l'extérieur, parce que les fléchisseurs 
de la jambe les cachent, sont cependantassez forts; il en est 
de même du tübial antérieur, leur antagoniste. Quant au 
pied, on peut dire:d’une manière générale, qu'avec la eom- 
position ordinaire ; 1l est presque semblable à la main , avec 


e 


344 P 4 Ô . 


cette différence que le métatarse cependant est ordinaire- 
ment plus élevé que le métacarpe, et que le nombre des même 
doigts est quelquefois moindre : c'est d’après les membres 
postérieurs qu’il faut juger le sysième pair ou impair des 
doigts d’un animal ongule. + 

Vous les animaux ongulogrades et par conséquent pachy- 
dermes, étant essentiellement herbivores ou frugivores , 
on doit s'attendre que l’appareil digestif sera très-développé. 
En effet, un assez grand nombre ont recu de la nature une 
certaine modification dans le nez, soit pour en faire une 
pete trompe , comme dans le tapir, ou un boutoir , comme 
dans les cochons, les pécaris, où même une arme puissante, 
comme dans le rhinocéros, qui joint à cela des lèvres très- 
longues, fort mobiles et préhensiles , d’où s’en sont suivies 
dans ces différentes parties, des dispositions particulières et 
un développement plus ou moins considérable de leurs mus- 
cles. u 

La peau qui revêt les mâchoires est toujours armée d’un 
grand nombre de dents molaires, très-fortes, plus ou moins 
compliquées et susceptibles d'usure et à couronne plate , si 
ce n’est quelquefois les antérieures qui sont plus ou moins 
tranchantes, comme dans les cochons ; quelquefois il y a des 
canines, mais qui sont plus ou moins anomales, et d’autres 
fois il y a une barre ou un espace vide entre les molaires 
et les incisives, qui sont en nombre variable et rarement 
bien normales. | 
Le canal intestinal proprement dit est fort ample et fort 
long; l’estomac, sans être complexe, est tres-grand; son cul- 
de-sac gauche est irès-developpé; le foie est considérable , et 
pourvu d’une vésicule du fiel; les intestins grêles sont extré- 
ment longs et d’un calibre assez large, quoique beaucoup 
moindre que célui des gros intestins; il y à un cœcum ainsi 
qu'un colon énorme et boursoufilé, d’où la forme des excré- 
anens, et point d’amas de crypies sébacés vers l’anus. 

Dans l'appareil de la circulaüon, nous ne devons peut- 
être noter que la grandeur des pouwnons proportionnée 
à celle de la cavité thoracique et du diaphragme; ce qui 

xplique pourquoi ces animaux nagent avec tant de facilité , 
quoique leurs pieds n’offrent guère une disposition favorable 
pour ce mode de locomotion. | " 

Les organes de la circulation lymphatique, veineuse et 
artérielle, ne présentent rien de remarquable qu'unegrandeur 
proportionnelle. 


Quant. à. l’appareil de la dépuration urinaire | on pent 


dire qu'il est généralement très-développé. En ‘effet, les 


PrA CC 315 


reins sont très-grands, souvent mamelonnés , et la vessie 
est fort ample. | 

Les organes de la génération femelles offrent un utérus 
assez large dans son corps , et divisé en deux cornes souvent 
fort longues. 

Les mamellet, quelquefois extrémement nombreuses 
comme dans les cochons | l'animal qui en a le plus, à ce 
que Je crois) , ne sont qu’au nombre de deux dans les tirès- 
grandes espèces, et alors elles sont entièrement inguinales. 

Dans l’individu mâle , ‘les testicules peuvent être internes 
on externes ; le pénis est ordinairement très-développé et 
‘fixé longitudinalement dans un fourreau ou une gaîne, dans 
lequel il peut être sorti ou rentré au moyen de muscles 
appropriés ; il a en effet un muscle dorsal considérable. 
Quant à la forme du gland ou renflement qui le termine, 
elle est singulièrement différente dans chaque genre, parcè 
que chaque genre est parfaitement iranché. 

On connoît peu la forme du placenta du fœtus, la durée de 
Fa gestation et de l'allaitement; mais on sait que les petits 
naissent avec tous leurs organes des sens ouverts et ceux de 
la locomotion propres à agir presque immédiatement après 
la naissance , comme dans tous les ongulogrades. 

l nous resteroit à examiner le sysième nerveux, et Sur- 
tout celui de l’encéphale. Nous nous contenterons de dire, 
tant l organisation de ces animaux est encore peu connue, 
que la disproportion entre le diamètre de l’encephale et celui 
de la colonne vertébrale estmoindre que dans aucun groupe 
d ‘animaux vertébrés ; que chaque système nerveux est déve- 

joppépr oportionnellement avec l'organe ou la fonction au- 
quel il appartient; ce qui se voit d’une manière évidente, 
quand on étudie les nerfs de l’encéphale, Les trous par où 
ils sortent, et, en général, la forme du crâne à sa base, 
forme que produit l’organe imtérieur , et qui doit, par consé- 
quent déterminer le plus ou moins grand degré de rappro- 
chement d’un animal de espèce humaine ; ainsi , les masses 

olfactives sont énormes. Il en esi de même de celles dont 
sortent les nerfs acoustiques. Les hémisphères du cerveau 
sont proportionnellement fort petits ; mais leurs circonvolu- 
tions sont assez nombreuses , profondes, fixes , et parfaite- 
ment symétriques. Le cervelet est proportionnellement gros, 
mais, surloul dans sa partie moyenne, ou procès vermifor- 
me, qui est presque entièrement à découvert; aussi, la dure- 
anère ne forme-t-elle pas de faux du cervelet. 

Les iubercules quadrijumeaux antérieurs, ou nafes, sont 
plus grands que les postérieurs ou Fe ce qui a également 
lieu dans les autres onguiés, ei mêrne dans Les rongeurs. 


346 PAC 

Les corps striés sont très-considérables. 

Au contraire , le corps calleux et le pont de Varole sont 
assez peu développés. 

Nous ne connoissons dans ce groupe aucun genre mo- 
difié pour quelque but extraordinaire. Nous avions cru pen- 
dant quelque temps que les lamantins pourroient être des 
espèces de pachydermes modifiés pour chercher leur nourri- 
iure dans l’eau; mais de nouvelles considérations nous les 
font regarder comme anomaux du groupe des éléphans. Il n’y 
auroitdonc que l’hinpopotame qui auroit puéprouverquelques 
modifications dans ce même but ; mais il paroît qu’elles sont 
peu profondes et très-probablement bornées à quelques dispo- 
sitions particulières de l’orifice extérieur des narines , pour 
leur faciliter peut-être de plonger pendant quelque temps.(Bv.) 


PACHYGASTRE, Pachygaster, Meigen. Genre d’insec- 
tes de l’ordre des diptères: le même que celui auquel j’avois 
donné le nom de Vappox. . ce mot. (L.) 

PACHYNEME , Pachynema. Genre de plantes établi par 
R. Brown, dans la décandrie irigynie , et dans la famille des 
dilléniacées, pour placer un arbrisseau de la baie de Carpen- 
tairie dont les rameaux sont aplatis, denticulés, privés de 
feuilles, et les fleurs géminées dans les excisions. Ses carac- 
tères sont : calice de cinq folioles eoncaves et persistantes; 
point de pétales ; de sept à dix étamines à filet conique et 
à anthère globuleuse ; deux ou trois ovaires à sommet aigu. 

Le fruit n’est pas connu. (B.) 

PACHYPHILLE. Reneaulme a parlé du TABAC RUSTI- 
QUE sous ce nom. (B.) 

PACHYPHYLELE, Pachyphyllum. Plante parasite du 
Pérou, à tige feuillée, à feuilles distiques, charnues, en- 
gaînantes, à épis axillaires , accompagnés de bractées, qui, 
selon Humboldt, Bonpland et Kunth, forme seule un genre 
dans la gynandrie diandrie , et dans la famille des orchidées. 

Les caractères de ce genre sont: calice de cinq folioles 
charnues, presque égales, ouvertes: labelle sans éperon, 
tuberculée dans son milieu , pistil ailé vers son sommet, et 
terminé par une anthère operculée qui contient deux masses 
de pollen. 

Voyez sa figure , pl. 17 de l'ouvrage précité. (B.) 

PACHYPTILA.Genre des oiseaux du prodromus d'Iliger, 
jequel est composé des procellaria vittata et cœrulea de Gme- 
lin. (v.) A 

PACHYSANDRE, Pachysandra. Plante vivace , à feuiltes 
radicales largement pétiolées, crénelées ‘sur le milieu de 
leur bord latéral, à fleurs portées sur des épis unilaté- 
raux, les mâles au somunet et Les femelles à la base. Seule elle 


constitue, dans la monoécie tétrandrie et dans la famille 
des euphorbes , un genre voisin des CRANTZIES. 

Les caractères de ce genre sont : calice de quatre folioles 
ovales, dont deux plus intérieures, accompagnées d’une 
écaille ; point de coroile ; dans les fleurs mâles, quatre éta- 
mines portant leur anthère sur le dos; dans les fleurs femel- 
les, un ovaire arrondi, à trois sillons, surmonté de trois 
styles recourbés, persistans, terminés par un stüigmate en 
lanière. Le fruit est une capsule globuleuse à trois loges , 
renfermant chacune deux semences. 

Cette plante, découverte par Michaux dans l'Amérique 
septentrionale , se cultive dans nos écoles de batanique, où 
elle est en fleur presque tonte l’année, mais où elle n’est 
presque jamais-fertile. On la multiplie très-facilement par le 
déchirement des vieux pisds en hiver. (8.) 

PACHYSTOME, Pachystomus, Lair., Oliv. — Rhagio, 
Empis, Panz. Genre d'insectes de l’ordre des diptères , fa- 
mille des tanysiomes, tribu des rhagionides , ayant pour ca- 
ractières : irompe courte , bilabiée , avancée, avec deux pal- 
pes de sa longueur et pareillement avancés , grands, ovoï- 
des, très-comprimés et glabres ; antennes insérées sur une 
éminence , cylindracées, grosses, un peu arquées, de la 
longüettr de la tête, de trois articles presque cylindriques, 
dont le troisième plus long, un peu aminci vers son extré- 
milé , divisé en trois anneaux et sans soie; corps allongé , 
avec les yeux arrondis et saillaus ; les ailes écartées et hori- 
zontales , et l'abdomen en forme de cône allongé, dont les 
derniers anneaux forment, dans la femelle, une sorte de 
queue tubulaire. 

J’ai établi ce genre sur une espèce que Panzer a représen- 
tée dans sa Faune d’ Allemagne, fasc. 97, tab. 19 , sous Le nom 
de Rhagio syrphoides , et qui m’a été envoyée avec la nymphe, 
du même pays, par mon ami M. Vaudouer. Il les avoit trou- 
vées sous l’écorce d'un pin. La femelle a près de huit lignes 
de long, sa larière comprise. Son corps est noir, avec des. 
raies cendrées et longitudinales sur le corselet , le milieu de 
l'abdomen et les pattes fauves, et une tache noire sur les 
ailes. La nymphe a des rapports avec celles des taons; ses 
anneaux sont ciliés transversalement ; le dernier est resserré 
près de sa base , épineux sur Les côtés, et terminé par deux 
pointes ; les antennes sont détachées ou libres , et rejetées 
latéralement. 

L’Ernpis subulata de Pan. , Ibid. , fase. 54 , tab. 23, paroît 
être congénère. Il est noir, avec les cuisses fauves, et les 
jambes et les tarses des quatre pattes antérieures jaunes. A 
se troaye en Auiriche. (L.) 


348 PAC 
PACIS. F. Passis. (DESM.) 


PACIVIRA.Nom brasilien d’une espèce de BALISIER (ca- 
na angustifolia ). (LN.) 

PACLITE , Paciites. Genre de Coquizces établi par De- 
nys-de-Montfort. Ses caractères sont: coquille libre, univalve, 
cloisonnée , droite ou arquée ; ouverture arrondie, ouverte , 
horizontale , Siphon central; sommet recourbé , percé parun 
sphinter étroit, accompagné d’une rimule latérale ;plissée ; 
cloisons unies. 

L'espèce qui sert de type à ce genre , a été trouvée par 
Desfontaines dans le désert de Zara, sur la côte d'Afrique ; 
elle a plus de deux pouces de long: une autre plus petite a été 
trouvée en Allemagne , et est figurée dans Knorr, sous le 
nom de Bélemnite à pointe recourbée, Leur contexture ne diffère 
pas de celle des BÉLEMNITES, c’est-à-dire qu’elle est spathi- 
que, maïs le genre auquel elle donne lieu est fort distinct. (B.) 


PACK-FONG. V. à l’article NicKEL. (LN.) 
PACO, ALPAQUE ou ALPACO (Camelus paco, Erxl. , 


Gmel, ; Ovis peruaria, Marcgrave). Quadrupède ruminant, du 

genre lama, et qui habite au Pérou. I y à lieu de croire qu’il 

appartient à l’espèce du LAMA proprement dit. (DEsf.) 
PACOBA. 7. PAcoERA.(Ln.) 


.PACO-CATINGA et PACOCA-TINGA.Noms brasi- 
liens d’une espèce de Cosrus (Costus spicatus , WV.). (EN.) 


PACOCERO CA. C’est, dans quelques colonies, les plan- 
tes du genre AÂLPINIE, et dans d’autres celles du genre Am- 
MOME,. (B.) | 

PACOEIRA et PACOBA, ou PACO. Divers noms bra- 
siliens des BANANIERS. Quelques auteurs pensent que la fa- 
ineuse grappe de raisin dont il. est question dans l’histoire des 
Hébreux, étoit une grappe de fruit de bananier. (LN.) 

_ PA-CO-HUEI-HIAM. Nom qu'on donne en Chine à la 
BADIANE (#icium anisatum ). (LN.) 


PACOS.F. Paco. (DEsM.) 
PACOURIER, Pacouria. Arbrisseau de la Guyane, à 


branches sarmenteuses, qui gagnent la cime des arbres et lais- 
sent ensuite tomber des rameaux garnis de feuilles opposées, 
ovales, pointues , ondées en leurs bords , glabres , fermes, 
vertes, lisses, très-entières , à fleurs jaunes, disposées par 
petits bouquets sur de longs pédoncules axillaires et rameux, 
qui font en même temps les fonctions de vrilles. 


Cet arbrisseau forme , dans la pentandrie monogynie, un 


genre qui à pour caracières: un calice monophylle partagé en 
cinq divisions pointues ; une corolle monopétale à tube court 
et à limbe divisé en cinq lobes obliques , ondulés ei égaux; 
cinq éiamines ; un ovaire supérieur obrond, surmonté d’un 
style court , tétragone , à stigmate épais, ovale, strié en spi- 
rale, posé sur un disque plane, et muni de deux pointes à 
son sommet; des baies jaunes , très-grosses, charnues, pul- 
peuses, uniloculaires , renfermant des semences dures ei an- 
guleuses. | 

Ces fruits ressemblent à des coins et ont une odeur agréa- 
ble dans leur maturité. 

T'outesles parties de cet arbrisseau contiennent un suc lai- 
teux , visqueux , fort abondant. | 

Gmelin a appelé ce genre WILLUGRBErA , et lui a réuni 
l’'AMBELANI d'Aublet. (8.) 

PACOURINE ( flaynea ). Planie haute de trois à qua 
tre pieds, garnie de feuilles alternes , pétiolées , ovales, 
oblongues, finement dentées et assez grandes; à fleurs com- 
posées, flosculeuses , blcuâtres, solitaires, sessiles, oppo- 
sées aux pétioles, qui forme un genre dans la syngénésie poly- 
gamie égale, et dans la famille des chicoracées,. 

Ce genre, que Cassini place dans sa tribu des vernoniées, 
et qu'il appelle PAcOURINOPSIDE , offre pour caractères : un 
calice commun irès-grand, imbriqué d’écailles inégales, mu- 
cronées , arrondies ; un réceptacle charnu , chargé de pail- 
lettes très-grandes et de fleurons hermaphrodites, tubuleux et 
à cinq denis. Le fruit consiste en plusieurs semences ovales, 
oblongues', couronnées d’une aigrette sessile , pileuse. 

La pacourine se trouve dans la Guyane, sur le bord des ruis- 
seaux où remonte l’eau dela mer. On mange le réceptacle de 
 $es fleurs , et même ses feuilles (B.) 

PACOURINOPSIDE, P. PAcouURINE. (B.) 

PACOVERA. PF. PACOEIRA. (LN.) 

PACQUIRES. «C’est, dit l’auteur du Dictionn. des Chasses, 
de l'Encyclopédie méthodique, le nom d’une espèce de quadru- 
ia semblables aux porcs qu’ontrouve dans l’île de T'abago. 

ls ont le lard ferme, peude poils; etsi l’on en croitlesvoya- 
geurs , ils ont le nombril sur le dos. Les habitans font usage, 
dans leurs alimens , de lachair de ces animaux. » Il paroît que 
ce cochon n'est autre chose que le PÉcaRI, dont on aura 

ris la poche du dos renfermant une liqueur odorantie, pour 
fe nombril. (DESM.) 

PACTAVARA. I paroît que c’est une NoRiINDt. (8.) 

PACTOLE, Pactolus. Genre de crustacés, de l’ordre des 
décapodes , famille des brachyures , tribu destriangulaires , 
établi par M. Léach, ettrès-voisin, par sesrapports généraux, 


350 | FA D 

du genre macropodia , du même naturalisté, îl à pour. VE 
ractères : test triangulaire , Sans épines, terminé antérieure— 
ment en un museau très long et entier ; yeux toujours saii— 
lans hors de leurs fossettes; pieds de longueur moyenne ; les 
antérieurs simples ; les .. derniers didactyles , à leur ex- 
irémité. 

On n’en connoît qu'une espèce, le PACTOLE dE Bosc; 
pactolus Bosci. Elle est représentée dansles Mélanges de z0o0- 
logie de M. Léach, pl. 68. Elle est voisine de l’inachus sagit- 
taire de F'abricius. Sa patrie est inconnue. (L.) 

PACURERO. Nom que les Espagnols donnent au CAi: 
NITO( chrysophyllum cainito, L.). (&@x.) 

PACURERO. Espèce de PIS0NE, qui croît dans la Nou- 
velle-Andalousie.(B:) 

PAD-YAO. Nom qu’on donne en Chine à uné éspéce dé 
CACTIER qui nous est inconnu. (EN.) 

PADAB. L'un des noms russes du Houx. (IN.) 

 PADA-VALAM. C'est, dans Rhéede, l'ANGUINE CUCUME: 
RINE. (B.) 

PADAVALLI Nom du MENISPERME à feuilles dur 3 
dansle Malabar. (8.) 

PADDA. F. GrosBrc. V, p. 545: (v.) 

PADDA-DABA, DucuiEerra. Noms Sardes de lä PouLe 
D'EAU. (V.) 

PADDEAER. Nom de l’ActÉs à épis, en Norège: (EN.) 

PADDEBLOEM (fleur de crapaud). Nom hollandais de 
la CAMOMILE FÉTIDE ( anthemis cotula, L.”). (LN.) 

PA-DEGGA-D EGGA. Nom que le CORMORAN DILOPHE 

porte dans la Nouvelle-Zélande. (s.) | 

PADEN et PADER GRASS. Noms énidde du CHEN 
DENT. (LN.) 

PADERE. Nom spécifique d'une COULEUVRE. (2) 

PADINE, Padina. Nom donné par Adanson, et adopté 
par Lamouroux ( Annales du Muséum), à un genre établi 
aux dépens des VarREcs de Linnæus. Îl offre pour caractères: 
fracufcation en lignes courbes; concentriques et w'ansver- 
sales. 

Ce genre , qui à abord avoit été réuni avec les Dreirotts, 
renferme dix espèces, dont urie ; le VAREC-PAON, est: fort 
commune dans nos mers; une be la PADINE INTERROM- 
PUE, originaire de la mer de Indes, est figurée pl. 11, n.% 7, 
8 etg de l'ouvrage précité. (8.) 

PADOLLE , fadollus. Genre de coquillé établi par “De 

nys-de- -Monifort, dans la famille des H ALioTIDEs. Ses carac- 
ières sont .: coquiile libre; univalve, en forme d'oreille, 
percée d’un. ou deux trous, à sommet spiré , aplati, dorsal ; 


PAD sh 


à ouverture ovale, évasée, entière, perpendiculaire ; sa lé- 
vre gauche repliée e1 tranchante ; dos offrant une gouttière 
dans le milieu et dans le sens de la spire. 

. La coquille qui sert de type à ce genre , vient des côtes 
d'Afrique et acquiert plus d’un pouce de diamètre. Elle est 
rare dans les collections. 
_ La Padolle scalaire est une très-belle espèce quiest figu- 
rée pl. 28 des Mélanges de zoologie de Léach. (8.) 
PADOTA. Lèvre supérieure de la corolle médiocre et 
fendue ; tube calicinal à cinq divisions; verticilles quinqué- 
flores. Tels sont les caractères assignés par Adanson à un 
genre qu'il fait aux dépens des marrubes , et où il ramène Île 
mnarrubium alysson. (LN.) 
PADASTRO. Nom espagnol de la menthe à feuilles ron- 
des. (LN.) | | 
PADRE. C'est le SPARE PAGRE, à Nice. (DESM.) 
PADRE-PU-MARAM. 7. Parpri. (LN.) 
PADRELLE. C'est la PATIENCE, dans le Médoc. (B}. 
* PADRETTO. Nom nicéen d’un poisson peu connu, ap< 
pelé SPaRE cassoTt par M. Kisso. (bEsM.) | 
PADRI. Nom que l’on donne, sur la côte du Malabar, à 
une espèce de BIGNONE ( Bignonia chelonoides, Linn.), que 
dans la langue iamoule on nomme PADRE-PU -MARAM. C’est 
un grand et bel arbre , à fleurs rouges , odorantes , disposées 
èn panicules à l’extrémité des rameaux. On cueille ses fleurs 

et on les plonge aussitôt dans de l’éau ; elles communiquent à 

- ce liquide une odeur agréable. On est dans l’usage d’arroser 

l’intérieur des temples avec cette eau, qui, en s’évaporant ; 

communique à l'air une fraîcheur douce qui le purifie. (LN.) 
PADUS. Théophraste se contente de dire que l'arbre 

ainsi nommé par les Grecs, se plaît beaucoup à Pombre. Da- 

léchamp a cru que c’étoit le merisier à grappe { prunus padus). 

Son sentiment est encore celui de plusieurs botanistes. Il 
nous semble qu’on ne sauroit reconnoître comme exact un 

pareil rapprochement , la phrase du naturaliste grec pouvant 
s'appliquer à beaucoup d’autres plantes. Quoi qu'il en soit, 
le nom de padus esi resté au MÉRISIER à grappes, et Miller ; 

: Linnæus inême, Moënch, etc., s'en sont servis pour désigner 
un.genre auquel ils fapportoient le MERISIER ; outre quelques 
autres espèces de prüniers à fruits en grappes el intermédiaires; 
par conséquent entre les pruniers ei les cerisiers. Les natura- 
listes divisent maintenant les genres prunus en deux, prunus et 
serasus , et n’adoptent pas le padus que Linnæus y avoit rap- 

porté aussi; mais ils le réunissent au cerasus. V.PUTIER. (LN.) 


PADY. Nom malais du RIZ. Le Papy -Taun ( Rum- 


352 PÆD 


phius, Amb.8, c 30). Le Pany ns11 esi une variété précoce ? 
le PaDy-BAGGEA est le riz de montagne, et BRASPuLA uueé, 
variété à grains glutineux. V. Lua. (1x) | 


PAEDERE, pœderus,Fab., Oliv., Latr., Grav.; Staphylinus 
Linn.,Geoff. , Deg. Genre d'insectes, de l’ordre des coléoptè- 
res, section des pentamères , famille des brachélÿtres, tribu 
des longipalpes, ayant pour caractères: élytres très-courtes; 
corps linéaire; tête dégagée, distincte du corselet par une es- 
pèce de col; corselet presque orbiculaire ou presque ovoïde; 
antennes insérées devant les yeux , grossissant insensible- 
ment, avec le troisième article très-long ; labre entier ; man- 
dibules arquées , pointues , dentées au côté interne ; palpes 
maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux, paroissant se 
terminer en une massue formée par le troisième article ; Le. 
quatrième ou dernier peu distinct. ju 


Les pœdères, les evæsthètes et les stènes sont distingués des autres 
brachélvires, par la longueur de leurs palpes maxillaires, et la 
manière dont ils se terminent, Ils ont , à cet égard , des rap- 

orts avec les lathrobies ; mais ceux-ci ont le labre échancré; 
Fe corselet en forme de carré allongé ; Les tarses antérieurs 
dilatés, et dont les quatre premiers articles courts, et presque 
de la même longueur ; dans les genres précédens, le labre.est 
entier ; le corselet est plus ou moins ovoïde ; les iarses ne 
sont point dilatés , et leurs premier et dernier articles sont 
sensiblement plus longs que les trois autres compris enire 
eux ; le quatrième est souvent bifide. 


Les pædères ont leurs antennes presque filiformes , ce 
qui les éloigne des stènes et des évæsthètes, où elles finissent 
en massue. R 


La plupart fréquentént les bords sablonneux des rivières, 
des ruisseaux et des mares ; les autres vivent sous les pierres, 
les mousses , dans les ordures, etc. : leurs habitudes sont 
d’ailleurs semblables à celles des staphylins :il doit en être 
de même de leurs métamorphoses. LL 2 OS 


Les uns ont le quatrième article des tarses bilobé , et tels 
sont : 

Le PÆDÈRE RIVERAIN, pœderusriparius, Fab., Oliv., Coleopt. 
tom. 3, genre 44, tab. 1, fig. 2. Il a trois à quatre lignes de 
long; son corps est fauve , avec la iête'et le bout de l’abdo- 
men noirs ; Les pattes sont fauves , avec les genoux noirâtres. 
Il est commun dans ioute l'Europe. À De 4 


Le PÆDÈRE RUFICOLLE, pœderus ruficollis, Fab., Oliv., ibid, 
tab. , fig. s#. L ressemble beaucoup au précédent ; maisil 
est noir, avec le corselet fauve et les élytres bleues. Cette 


PH; D | 353 
espèce se trouve plus particulièrement sur les bords des ri” 
vières. Elle est moins commune que la première. 

D’autres espèces ont tous les articles des tarses entiers , 
comme : | 

Le PÆDÈRE ORBICULAIRE , Pœderus orbiculatus, Fab. ; Oliv. 
ibid. , tab. x , fig. 7. Il est long d’une à deux lignes et demie, 
noir , avec les antennes , l'angle extérieur de l’extrémité pos- 
térieure des élytres, et les pieds plus ou moins bruns; la 
tête est grande et finement chagrinée ; le corselet est plus 
étroit que la tête, et Les élytres sont finement chagrinés, avec 
une petite carène lisse au milieu. On le trouve sous les pierres 
au premier printemps. 

Le PÆDÈRE FRAGILE, Pœæderus fragilis, Fab. Il est irès- 
vofsin du précédent , noir , avec les antennes , le corselet et 
les pattes fauves ; l'extrémité des élytres est jaunâtre. On le 
trouve aussi aux environs de Paris. (1.) pi 

. PAEDÈRE,, Pædera. Nom d’un genre de plañtes qui ne 
diffère pas de celui appelé DANAïDE. (8) 
_. PAÆDEROS. Nom que les anciens donnoient à des pier- 
res, précieuses qui réfléchissoient des rayons diversement co- 
lorés, telle que l’opale. Pline a décrit séparément l’'OpazE et 
le pœderos, ce qui donne lieu de croire que c’étoient deux 
pierres distinctes, ou du moins que le pœderos étoit l'Opate 
BLANCHE, car il le place à la tête des pierres de cette couleur: 
candidarum ( gemmarum ) dux est Pœderos, lib. 37, cap. q. 
| PAT. 

PADEROS-ANTEROS. Johnston donne HG au 
QUARZ AMÉTHYSTE. (LN.) | 
. PAÆDÉROTA. Plante citée par Pausanias, et qui peut 
avoir été la GERMANDRÉE FRUTESCENTE (£eucrium fruticans, Li). 
Chez les Grecs, ce nom et celui de pœderos, qui signifioient 
plaisir d'enfant, se donnoient à plusieurs plantes, et particuliè- 
rement au CERFEUIL et à l'ACANTHE, Linnæus s’est servi du 
mom de pæderola pour désigner un genre que Micheli et 
! Adanson nomment BONAROTA , en mémoire de Bonarota , 
un des membres de l'Académie botanique florentine, qui 
avoit contribué à la publication de l’ouvrage de Micheli, 
intitulé Nova genera plantarum. On renvoie au genre hemimeris 
deux espèces de pæderota de Linn.; mais il faut rapporter à ce 

enre le wulfenia, Jac., et le microcarpea de KR. Brown. (LN.) 

PAÆDEÉROTE, Pœderota. Genre de plantes de la dian- 
drie monogynie et de la famille des personnées, qui offre pour 
caractères : un calice monophylle, à cinq découpures pro- 
fondes, linéaires et persistantes; une corolle monopétale, tu- 
buleuse , bilabiée, à lèvre supérieure entière ou échancrée, 
gt à lèvre inférieure wiüde ; deux étamines ; Un Ovaire sUpÉ— 


XIV: 23 


e) g / 

354 LPO | 
rieur ovale , surmonté d’un style filiforme à stigmate en tête ; 
une capsule ovale-oblongue , un peu comprimée, biloculaire, 
bivalve, à valves bifides, à cloison simple, à placenta adné 
aux deux côtés de la cloison. L 

Ce genre renferme des plantes herbacées, à feuilles oppo- 
sées, à fleurs disposées en épis, axillaires ou terminales. 
On en compte quaire à cinq espèces, dont trois d'Europe ; 
savoir : | à 

La PÆDÉROTE BLEUE, Pœderota Bonarota, qui a les feuilles 
ovales et dentelées, et la lèvre supérieure de la corolle en- 
tière. Elle se trouve dans les Alpes et en Allemagne. 


La PÆDÉROTE JAUNE, Pœderota Ageria, qui a les feuilles 
ovales dentées, et la lèvre supérieure de la corolle entière. 
Elle se irouve dans les mêmes contrées. 


La PÆDÉROTE NUDICAULE, qui a les feuilles radicales ; 
oblongues , obtuses, l’épi unilatéral et la tige nue. Elle se 
trouve en Carinthie. 


Jacquin et R. Brown ont retiré deux’ espèces de ce genre 
pour former les genres WULFENIE et MICROCARPÉE. (8.) 


PAÆDNAK-MOJE. Nom du CORNOUILLER HERBACÉ 


( Cornus suecica , Linn. ), en Laponie. (LN.) 


PAELOBIE, Paælobius. MM. Schonherr et Léach don- 
nent ce nom générique au DYTIQUE D'HERMANN, dont M, La- 
treille avoit composé son genre HYGROBIE, et Fabricius celui 
qu’il appelle HYDRACHNE. (DESM.) 


PAEONIA et PAEONIUM. Ce furent, chez les Grecs et 
chez les Latins, les noms de plantes très-célébrées pour leurs 
propriétés médicinales, Homère leur donne une étymologie 

oétique : il suppose que ces plantes furent découvertes par 
e médecin Pæon, qui s’en servit pour guérir la blessure 
qu'Hercule avoit faite à Pluton. On les nommoit encore g/y- 
ciside | pentorobum , menion, hœmagogon , pæside, panticeraton , 
theodonion , orobax, orobelion ; selenion , selenogonon , aglaopho- 
ts, casta, rosa asinorum , etc. Tous ces noms rappeloient les 
propriétés médicinales et les caractères des pæonia.Dioscoride 
reconnoît deux.espèces de pæonia , savoir : le pæonia mâle, 
qui a les feuilles semblables à celles du noyer, et le pæonia 
femelle, doni la feuille est divisée comme celle du smyrnium. 
Le pæonia mâle avoit une racine blanche de la grosseur du 
doigt ; dans le pæonia femelle, la racine étoit composée, 
comme celle de l’asphodèle, de sept à huit tubérosités , de 
la grosseur des glands. . | R 

« Le Pœonia, dit Pline , pousse une tige de deux coudées 

de haut, qui est accompagnée de deux ou trois autres petites 


+ 


Ne 355 


tiges rougeâtres, et ayant l'écorce comme le laurier. Ses 
feuilles ressemblent à celles du pastel, excepté qu’elles sont 
plus petites, plus épaisses et plus rondes; elle porte dans 
certaines gousses plusieurs graines, dont les unes sont rouges 
et les autres noires. On irouve deux espèces de pæonia : on 
nomme femelle celle qui a environ six ou huit bulbes longues 
attachées à sa racine. Quant à l’autre (le pæonia mâle), elle 
est plus touffue de racine, car elle n’en à pas une seule, mais 
plusieurs qui sont blanches et profondes en terre. » 

Ces lignes sont extraites du chap. X , liv. 27 de Pline. 

: Auliv.25 , chap. 4, cet auteur s'exprime ainsi sur le pæo- 
nia : « Quant au pæœonta, dit-il , il naît à l’ombre sur les mon- 
tagnes , produisant, entre ses feuilles ; une tige ayant quatre 
doigts de long, à la cime delaquelle ily à environ £ ou b têtes 
semblables à des amandes (avec leur coque), toutes remplies 
de graines rouges et noires. » Cette dernière partie de la 
phrase de Pline convient parfaitement aux capsules de nos. 
pivoines, et ce rapprochement est d'autant plus exact, que la 
graine de la pivoine, comme celle du pœonia, a la forme 
ronde du Pois OROBE , d’où les noms grecs d’orobax et d’oro- 
belion , pentorobon et pentoboron , qu’on donnoit au pæonia. 

Au reste, presque tous les auteurs , malgré le louche 
qui règne dans la description des pæonia par Dioscoride, 
Pline , etc., s'accordent à regarder nos PIVOINES comme les 
anciens pæonia. Les propriétés que l’on reconnoissoit dans les 
pϾonia sont aussi celles de nos pivoines; ainsi nous ne les rela- 
terons pasici; à ce sujet il suffira de rappeler que Pline débite 
beaucoup de contes, qu'ilregarde lui-même comme ridicules. 

D’après les commentateurs et les botanisties, Le paonia mas 
des anciens seroit le pæœonia corallina, Retz, W., et le pæonia 

fmina, seroit le pæonia officinalis, Wilid. C. Bauhin croit que 
lémarmaritis de Damocrate est congénère du pæonta de Galien. 

Le genre pæonia actuel des botanisies à été caractérisé par 
T'ournefort; celles des espèces européennes qu’il contient, 
ont été decrites par tous les auteurs sous le nom de PÆoxra. 
PV. Pivoine. (EN.) EL 

PAERDT. 7. PAARD. (DESM.) 

PARSSIERE FOLLE. Un des noms vulgaires du FRr- 
QUET: (V.) 4 

PAERU. Nom malabare d’une espèce de dolic ( Dolichos 
catiang , Lainn.). (LN.) ? L 

PAESIDE. F. PÆoniA. (LN.) | 

PAESINO. Nom italien de la pierre calcaire ruiniforme 
qu’on trouve près de Florence. (LN.) 

- PAG ou PAGUE. 7. Paca. (s.) 

PAGACEK. F. PENIZEK, (LN.) 


< 


* Î 
356 Po | 
PAGALA. Nom du PÉLican, aux îles Philippines. (+.ÿ 

PAGAMACERA. Nom donné, en Espagne, à la Bar- 
DANE.(LN,) , 

PAGAMAT. Arbre qui a des feuilles ovales , pointues , 
très-entières et alternes; des fleurs en grappes, axillaires , 
solitaires ; des baies presque sphériques, qui contiennent un 
noyau dur et bivalve. HA 

Cet-arbre croît aux Moluques, et est rempli d’un suc vis- 

ueux , qui le rend fort pesant et le fait pourrir rapidement. 

Lest bon à brûler quand il est sec, et ses noyaux sont sus- 
ceptibles d’un beau poli. On en fait des bracelets et des col- 
Liers. (B.) À 

PAGAMIER , Pagamea. Arbrisseau à feuilles opposées, 
lancéolées , glabres , très-entières , accompagnées destipules 
acuminées , vaginales et caduques; à fleurs opposées, ses- 
siles , et formant des épis simples, axillaires et terminaux. 

Cet arbrisseau forme , dans la tétrandrie digynie, un genré 
qui à pour caractères : un calice monophylle, quadrifide , 
droit, à base persistante; une corolle monopétale , urcéolée , 
à tube court et à limbe à quatre découpures obtuses, velues 
en dedans; quatre étamines ; un ovaire supérieur, arrondi, 
chargé de deux styles dont les stigmates sont aigus; une baie 
verte, presque globuleuse, rétuse, environnée à sa base par 
1e calice, tronquée, biloculaire, renfermant dans chaque loge 
un osselet concave d’un côté, biloculaire et disperme. 

Cet arbrisseau croît à Cayenne. Il a les caractères géné- 
raux des rubiacées , et cependant le germe supérieur. (B.) 

PAGANELLE. Poisson du genre gobie , qu’on pêche prin- 
cipalement dans la Méditerranée. V. au mot GOB1E: (8.) 

PAGANIGRIS. Nom donné, par les Créolesde Cayenne, 
à un EPERVIER CENDRÉ. V, ce mot. (v.) 

PAGANI ROUX.Nom par lequelles Créoles de Cayenne 
désignent l’ÉPERVIER ROUGE. (v.) LA 

PAGAPATE , Sonneratia. Grand arbre à feuilles oppo- 
sées , presque sessiles, ovales - oblongues , très-entières, à 
fleurs grandes , solitaires, rouges, qui forme un genre dans 
l’icosandrie monogynie. | 
_ Ce genre a été appelé AUBLÉTIE par Gærtner, et faisoit 
partie des PaALÉTUVIERS dans Linnæus. Il offre pour carac- 
tères : un calice coriace, partagé en six divisions aiguës ; six 
pétales très-étroits etlancéolés, attachés au calice ; un grand 
nombre d’étamines inégales , attachées de même ; un ovaire 
supérieur surmonté d’un long style, terminé par un stigmate 
en tête ; une baie à plusieurs loges , presque sphériques, ad- 
hérentes au calice, et renfermant dans une pulpe acide plu- 
sieurs semences irrégulières. 


JE AE : 38% | 

La PAGAPATE DE L'INDE croît sur le bord des eaux, dans 

. VInde ei les îles qui en dépendent. Elle est connue sous le 
nom de Olatti dans quelques lieux. Son bois est très-employé 
aux constructions navales, plutôt parce qu’il a fréquemment 

la courbure nécessaire que par sa bonté intrinsèque. Ses fon- 
gosités accidentelles peuvent remplacer le liége, après qu’on 
les a fait long-temps tremper dans l’eau. Son fruit est acide , 


a le goût du fromage , et se mange communément cru, quoi- 
qu'un peu acerbe. (B.) 
PAGARA. P. PAGRE. (DESM.) 
PAGATOWR. Nom que les naturels de la Virginie don- 
noient au Maïs. (LN.) 
PAGAYE. C’est le nom qu’on donne , à Cayenne , à un 
avotra, dont on fait des rames. V, au mot AVOIRA. (B.) 
PAGE DE LA REINE. Nom que l’on donne, en Hol- 
lande , au PAPILLON PROTÉSILAUS de Linnæus et de Fabri- 
_Cius. (L.) 
PAGEAU , ou PAGEL, ou PAGEUX, ou PAGEU. 
Noms spécifiques d’un poisson du genre SPARE. (8.) 
PAGEL. PV. PAGEAu. (8.) 
PAGEO. A Nice, c’est le nom du SPARE PAGEL. (DESM.} 
PAGESIE , Pagesia. Plante de la Louisiane , à tige foi- 
ble, quadrangulaire ; rameuse , à feuilles opposées, sessiles , 
ovales , dentelées , glabres , à {leurs en grappes, longuement 
pédonculées, fort voisine des GÉRARDES, mais qui forme 
seule , selon Rafinesque (Florule de la Louisiane), un genre 
dans la famille des bignonées. 
_ Les caractères de ce genre sont : calice à cinq divisions 
inégales ; corolle à deux lèvres , la supérieure relevée , émar- 
ginée ; l’inférieure à trois lobes; quatre étamines didyna- 
miques; un style à stigmate simple ; une capsule bivalve, bi- 
. Joculaire et polysperme. (8.) 
PAGEU ou PAGEUX. 7. PAGEAU. (B.) 
PAGO. Nomlapon du PLUVIER A COLLIER. (V.) 
_ PAGODE. Coquille du genre des SABOTS, Turbo pagodus, 
Lino. (8.) du 
PAGODITE. Nom donné par Napione à cette substance 
minérale avec laquelle les Chinois font des pagodes et des 
figures soeeques que nous nommons magots de la Chine. Elle’ 
est appelée valgairement pierre de lard. C’est le koreïte de Dela-: 
métherie , le /ardite de Peirini, l’agalmatholith de Klaproth, 
et. le talc glaphique de M. Haüy. V. ce dernier mot. (LN.) 
. PAGONATON. L'un des noms du TussiLAGo , chez les 
Grecs. V. ce mot. (£N.) : 
PAGONI Nom grec moderne du PAox. (v.} 


358 PA G | 

PAGRE, Pagrus. Espèce de poisson du genre des SPARES, 
fréquent dans la Méditerranée , que Cuvier regarde comme 
devant servir de iype à un sous-genre auquel il réunit aussi le 
spare pagel et quelques autres. Ses caractères sont : un grand 
nombre de petites dents formant brosses, dont celles du pre- 
mier rang sont plus grandes. (B.) | 

. PAGUE. C'est le nom spécifique d’un poisson. V. le mot 

SPARE. (B.) 

PAGUL. 7. le mot PAGURE. (B.) 

PAGULE. V. Pnaéron. (v.) 
 PAGURE, Pagurus, Fab., Oliv., Latr., Bosc., Léach ; 
Birgus, Léach; Cancer. Linn:; Astacus , Deg. Genre de crus- 
tacés, de l’ordre des décapodes ; famille des macroures , 
tribu des ano aux, ayant pour caractères : animaux vivant 
pour la plupart dans des coquilles univalves, vides ;tronc pres- 
que en forme d’ovoïde tronqué ou de cœur renversé, dans les 
uns , en carré long dans les autres, foiblement crustacé : son 
dos divisé par une impression transverse et arquée en deux 
portions, dont l’antérieure représentant la tête; queue, tantôt 
fort molle (1), contournée, en forme de sac vésiculeux, cylin- 
drique, avec le dessus des trois derniers anneauxplus solide; 
tantôt presque orbiculaire ou ovale, à lames ou segmens 
distincts et crustacés; point de feuillets natatoires à son extré- 
mié; ses deux appendices latéraux petits, d’mégale grandeur, 
formés d’un article commun , portant deux autres articles 
en forme de doigts, chagrinés extérieurement ou divisés , 
dans une partie de leur surface, en petites écailles très— 
nombreuses, régulières , imitant une râpe; l’un de ces doigts 
plus petit que l’autre ; antennes insérées presque sur la même 
digne , au bord antérieur et sinué du tronc; les latérales or- 
dinairement plus longues , terminées par un filet long , sétacé, 
finement articulé; un appendice en forme de longue épine, 
à l'extrémité interne du second article de leur pédoncule ; 
antennes intermédiaires composées d’un pédoncule , long , 
coudé ,de trois articles , et d’une pièce terminale divisée jus- 
qu’à sa base en deux petiis filets sétacés, pluriarticulés, et 
dont le supérieur , plus gros et très-cilié inférieurement; pé- 
dicales oculaires très-rapprochés ou contigus, au-dessus des 
antennes intermédiaires , cylindriques , avancés parallèle- 
ment, avec un appendice à leur base ; yeux situés à leur ex- 
irémité; les six pieds antérieurs beaucoup plus grands que 
les autres, contigus ou très-rapprochés à leur naissance; les 
deux premiers en pinee, ordinairement inégaux , rapprochés 
‘et avancés au-dessous de la bouche ; les quatre suivans ter- 


(1) Quelques espècesont en dessus une ourdéux plaques crustacées 


minés par un tarse simple et pointu ; les quatre derniers 
peüis , repliés, le plus souvent fendus à leur extrémité, ou 
terminés par une petite pince; le doigt immobile ou inférieur 
chagriné extérieurement en forme de râpe; la troisième paire 
de pattes ordinairement la plus longue de toutes ; les deux 
postérieures un peu plus grandes, dans la plupart, que les 
deux précédentes , situées à l’origine de la queue. 

Les Grecs nommoïent génériquement carcinion les crus- 
tacés parasites , qui se logent dans des coquilles vides ; et les 
Latins désignoient ces mêmes animaux sous un nom syno- 
nyme , cancel. Aldrovande, Gesner , Rondelet, Swam- 
merdam , et d’autres naturalistes modernes , leur conser- 
vèrent cette dernière dénomination : c’est ce qu’auroit dû 
faire aussi Fabricius; car celle de pagurus, qu’il a donnée à ce 
genre, désignoit , chez les anciens, une espèce de crabe , ou 
du moins de crustacé brachyure. Les habitans de nos côtes 
marilimes , qui connoissent aussi l'habitude qu’ont ces crus- 
_tacés de se renfermer dans des coquilles univalves qu'ils 
trouvent vides , les appellent Bernard, Bernard l’ermite | Sol- 
dats, parce qu’ils comparent cette coquille , qui leur sert de 
demeure, à -la cellule d’un ermite, ou à la guérite d'un soldat. 
Linnæus avoit placé ces animaux dans son genre cancer ; 
mais il en formoit une division particulière qui faisoit le 
passage des brachyures aux macroures: parasiticaudé aphyllé. 
Gronovius et Degéer réunireni les. pagures aux erabes ma- 
croures de Linnæus, qu’ils distinguoient génériquement sous 
le nom d’écrevisse, astacus, Fabricius les en a détachés, 
pour en former un genre propre , dont ïl a plus particuliè- 
rement développé les caractères dans le supplément de son 
Entomologie systématique. Olivier les a encore mieux pré- 
sentés à l’article PAGURE de la partie de l'Histoire naturelle 
de l'Encyclopédie méthodique, et ya décrit plusieursespèces 
nouvelles dela collection du Muséum. | 

La nature de ce Dictionnaire nous interdit l’exposition de 
ces détails descriptifs, et de ceux que nous ont donnés, sur 
le même sujet, Swammerdam , dans son Biblia naturæ, et 
Degéer, dans ses Mémoires sur les insectes ; tom. 7, pag. 
405 , article écrevisse Bernard l’ermite. Nous avons, d’ailleurs, 
présenté , dans les caracières du genre , et d’après nos pro - 
pres observations, les traits les plus importans ei les plus. 
essentiels de l’organisation extérieure des pagures. Ces crus- 
tacés, malgré quelques différences particulières, appartien- 
nent: cependant à la famille des.macroures. Sous la considé- 

ration des organes maslicateurs et des pieds-mâchoires , ils 
ont de grands rapports avec les écrevisses. Les parues géni- 
tales du mâle sont pareillement situées à l’article xedical 


560 | PAG 


des pieds postérieurs ; la queue est allongée , et ne se loge 
point dans une fossette pectorale , les deux appendices laté- 
raux de son extrémité, représentent les appendicesen feuillets 
et natatoires, qui terminent la queue de la plupart des ma- 
croures. Suivant les observations de Degéer , relatives à 
l'espèce de pagure précité, le dernier segment de sa queue 
a , de chaque côté , deux petites lames arrondies , ou paroît 
quadrilobé. Les galathées et les porcellanes nous offrent un 
caractère analogue;ainsi que dans ces genreset ceux de scyllare 
langouste, etc. , les antennes intermédiaires des pagures , ont, 
par la forme , l'allongement et la direction de leurs pédon- 
cules , la brièveté des deux divisions qui les terminent, de la 
ressemblance avec les antennes pareillement mitoyennes des 
décapodes brachyures. Les pagures s’en rapprochent aussi, 
en ce que leurs mâles n’ont point de filets ou de fausses pattes 
sous leur queue. Il me paroît donc constant que ces crustacés, 
quoique de la famille des macroures, y occupent, à raison 
de ces affinités, un des premiers rangs , ou sont plus près des 
brachyures que les écrevisses ou autres genres analogues. 


Aristote avoit déjà dit quela coquille servant d'habitation 
au carcinion Ou au pagure , n’étoit point son ouvrage ; qu'il 
s’én étoit emparé après la mort du mollusque :qui Pavoit 
formée , et que son corps n’y.étoit point adhérent , comme 
l’est celui du dernier animal. Belon, Rondelet, et plusieurs 
autres naluralisies, avoient confirmé ces faits. Swammer- 
dam a néanmoins prétendu, contre tant d’autorités et si 
bien fondées, que le pagure naïssoit avec sa coquille, et 
qu'il avoit même la faculté de l’agrandir à mesure qu'il 
prenoit de l’accroissement. On sait positivement qu’äsa sortie 
de l’œuf , son corps est nu. ou sans coquille ; que sa forme 
ne diffère pas alors essentiellement de celle qu'iloffre dans 
l’état adulte ; enfin , qu'il est privé de ce manteau et de cet 
organe sécréteur, que la nature a accordé aux mollusques . 
pour former leurs coquilles. 


On 2 encore faussement avancé que le pagure faisoit périr 
le propriétaire naturel de la coquille où il veut s'établir; ilne 
s'empare que de celle qui est vide, et, pour que l'extrémité 
postérieure de son corps puisse s’y crampenner, il a soin 
de ne prendre que celle dont Le sommet finit*en spirale. 
C’est une fois par an, à l’époque de sa mue , que son corps 
ayant grossi, etse trouvant trop Serré dans son domicile , il 
se voit obligé d’en choisir un autre plus spacieux. À cette fin, 
ilentre successivement et à reculons dans presque toutes les 
coquilles vides qu’il rencontre ; il cherche à découvrir celle 
eù la partie postérieure dé‘sôn corps se trouverä-àson aise ; 


PAG 36% 
et, à moins que le hasard ne le favorise, il ñe peut souvent 
se loger qu'après bien des essais et des tâtonnemens. 

Dans leur jeunesse , ces crustacés s’enfoncent quelquefois 
entièrement dans leurs coquilles, et à peine aperçoit-on 
l'extrémité de leurs paties; mais , plus avancés en âge et 
ayant pris plus de volume, leurs serres et les deux ou quatre 
pattes suivantes se montrent toujours, en grande partie ; 
au-dehors. Lorsque leurs pinces sont de grandeur irès-iné-- 
gale , souvent la plus grosse ferme l’entrée de la coquille en 
manière d’opercule. La même espèce de pagure se loge dans 
des coquilles univalves de différentes espèces, etmême de dif> 
férens genres ; mais , dit Olivier , « ce qui ne nous paroît 
point avoir été assez observé , et qui mériteroit pourtant bién 
de l’être , c’est si le même individu, en quittant sa coquille, 
devenue trop petite pour lui, va constamment se loger daris 
une coquille semblable à la première ; s’il se borne à quels 

ques espèces du même genre , ou s’il prend indifféremment 
toutes celles qui se présentent, n'importe à quelle espèce 
elles appartiennent... Ne seroit-il pas possible que l'individu 
qui habite d’abord un buccin, et dans lequel son corps s’est 
en quelque sorte modelé, ne pôt ensuite se loger commos 
dément que dans un autre buccin, et qu’il se trouvât incont 
modé ou gêné , s’il vouloit se fixer dans un murex ou une 
tonne ? » Nous ne pensons pas , avec cethabile naturaliste, 
que la forme du corps du pagure s'adapte si intimement à 
celle de la cavité de sa demeure, ou qu’elle se moule sur 
elle; car, s’il en étoit ainsi, les individus de la même es= 
pèce de pagure , habitant des coquilles de diverses espèces , 
offriroient aussi des différences notables, ce qu’on n’a pas 
remarqué , et ce qui même ne peut avoir lieu, puisque le 
tronc, quoique d’une consistance moins solide que celui des 
autres crustacés , est cependant susceptible d’une certaine 
résistance, et qu'un changement dans sa forme extérieure en 
entraîneroit d’autres dans les principaux organes de la vie. 
L’embarras de ces crustacés, pour se choisir leurs retraites , 
seroit encore plus grand , et ils seroient trop exposés à périr, 
s'ils étoient obligés de se loger dans des coquilles analogues à 
celles qu’ils abandonnent. Toutes les conditions que la nature 
_paroît exiger , sont que ces coquilles soient univalves , d’une 
capacité proportionnée à celle du volume du corps du pa- 
gure ; qu’elles soient coniournées à leur extrémité , et que 
leur bouche ou ouverture s’accommode à la forme, à l’é- 
 paisseur et à l’action des serres et des pieds antérieurs de 
l'animal parasite. Il se meut et il marche au fond de la mer, 
eu sur le rivage , au moyen de ses organes de mouvement. 


362 P À G 


7 


Les pinces de ses serres sont l’arme avec laquelle il saisit 
les petits animaux marins , dont il fait sa nourriture. 

Menacé de quelque danger , ou effrayé , il se retire, le - 
plus qu'il est possible , dans l’intérieur de sa demeure , et 
ne se monire que long-temps après que la crainte du péril a - 
cessé. Saisi, il jette, dit-on, un petit cri; mais il résiste aux 
efforts que l’on fait pour le retirerde sa coquille, et on ne peut 
en venir à bout qu'après sa mort. Les instans que Les pagures 
destinent à la recherche de leur proie, ceux de leurs amours 
et du renouvellement de leurs domiciles , sont pour eux des 
temps de crise ; ils ont alors à redouter une foule d’ennemis 
qui les dévorent, et particulièrement les poissons , qui sont 
très-avides de leur chair. Ces crustacés, selon les expériences 
de Belon , fournissent même un appât excellent pour pren- 
dre les poissons qui fréquentent les rochers ou qui s’appro- 
.chent du rivage. 

Mais tous les pagures ne vivent pas dans la mer. Le Père 
Nicolson , dans son Essai sur l'Histoire naturelle de Saint- 

 Domingue , en décrit une espèce qui habite les lieux secs des 
bords de la mer et des mornes ; qui , plongée dans de l’eau, 
dans de l’eau douce même, fait tous ses efforts pour en sortir 
y périt en peu de temps, et qui se loge dans des coquilles ter- 
resires univalves. Celles-ci étant plus rares que les coquilles 
marines , l'animal ne jouit pas des mêmes avantages que les 
pagures de mer; il n’est pas toujours le maître de choisir, et 
son habitation est moins commode. Ce fait vient à l'appui 
des réflexions que j'ai présentées plus haut, à l’occasion du 
passage d'Olivier , que j'ai rapporté. 

Feu Maugé, qui a visité quelques-unes des Antilles , et 
qui y a recueilli un grand nombre d'animaux, m’a dit avoir 
vu des pagures de terre lui échapper au moment où il alloit 
les saisir, ense roulant , avec leurs coquilles, du haut des ro- 
chers ou des lieux élevés, en bas. Cette espèce est peut-être. 
identique avec celle du Père Nicolson. 

Selon M. Bosc, il y a dans lesîles de Amérique un 
très-grand pagure , qui vit habituellement sur terre , et qui 
ne va à la mer que pour y faire sa ponte, et chercher en- 
suite une nouvelle coquille, avec laquelle il revient dans 
les montagnes et dans les bois , où il demeure habituel- 

. lement. Lorsqu'on le prend, il, jette un petit cri, et tâche 
de pincer la main. Les habitans le mangent, et tirent de son 
corps une huile jaunâtre , qu'ils estiment souveraine dans la 
guérison, des rhumatismes. La coquille du même animal leur 
fournit, au moyen dn feu, une demi-cuillerée d’eau claire, 
que les habitans regardent comme un excellent remède can- 


PAG 363 


tre les pustules produites sur la peau par le suc du mance- 
nillier. 

On croit que les pagures sortent assez ordinairement de 
_ leurs coquilles, lorsqu'ils vont à la recherche de leur proie ; 
_ mais ne peuvent-ils point le faire sans employer un tel 
moyen, et leurs serres, ainsi que leurs autres pattes de devant, 
ne peuvenl-elles pas suffire à ce dessein?Il me paroît plus cer- 
tain qu'ils quittent leurs maisons au temps de leurs amours; 
autrement, il seroit impossible ou très-difficile d'expliquer , 
d’après la position des organes sexuels , la manière dont ces 
animaux s’accouplent. Les auteurs qui, tels qu'Arisiote , 
Belon, Uloa , etc. , ont dit qu’ils sortoient de leurs coquilles 
pour chercher à vivre, les avoient peut-être rencontrés 
dans cette circonstance particulière. Au rapport du dernier, 
le pagure qui a quitté momentanément sa coquille court 
‘vite, dès que quelque danger le menace , vers le lieu où il la 
laissée , y rentre promptement à reculons, tâche d’en fermer 
l’entrée à son ennemi, etse défend avec ses serres. Suivant 
lui, sa morsure produit, pendant deux jours , les mêmes 
accidens que la piqûre du scorpion; mais les pinces du pa- 
gure étant semblables à celles des autres crustacés décapodes, 
ne peuvent agir d’une manière différente, et tout doit se 
borner , de part et d’auire , à une pression plus ou moins 
forte du corps qu'il a saisi. 

Quelques auteurs ont parlé des combats que les pagures 
se livrent pour la possession d’une coquille : elle n’est pa$ 
toujours le partage du vainqueur; car, pendant la mêlée, 
un autre individu a quelquefois l’adresse de s'emparer de 
l’objet en litige. 

D’autres crustacés , qu'on place dans le même genre, 
mais peu connus, et dont quelques-uns s’en éloignent peut- 
être , n’ont pas besoin de coquilles , et ont pour retraite des 
trous de rochers, des éponges , des tuyaux de serpule; d’au- 
tres se tiennent, dit-on , dans le sable. 

Ainsi que les autres crustacés décapodes, les femelles des 
pagures portent leurs œufs sous la queue , et attachés à de 
petits filets barbus ou aux fausses pattes ; maïs il m’a paru 
que ces appendices ovifères n’occupoient qu'un des côtés de 
la queue , ou ne formoient qu’un seul rang. Si l’autre côté 
en offre , ils y sont oblitérés ou solitaires. Selon M. Risso, 
ces individus font deux ou trois pontes dans l’année , et s’ap- 
prochent sas és des bords de la mer, où sont accumulés 
les détritus des petites coquilles vides , afin que les petits 
puissent se choisir, dès qu'ils viennent de naître , un gîte 
convenable. « Après leur premier accroissement, ils s’empa- 
rent, dit-il, des columbelles, des toupies, des sabots, et 


6Z PAG 
même des bulimes d’eau douce, qui ont été entraînés dans 
la mer ; ensuite des buccins, des cérithes et des rochers. » 
Soit qu'ils se promènent sur les rochers hors de l’eau , soit 

- qu'ils se traînent dans ce fluide, leurs antennes et leurs palpes 
sont dans un mouvement perpétuel. Le même observateur 
nous apprend qu’ils vivent en société , et que lorsqu'ils s’ap- 
prochent des corps morts, ils s’entassent les uns sur les 
autres pour s’en disputer les lambeaux. Leur chair n’est d’au- 
cun usage ; les pêcheurs s’en servent quelquefois comme 
appât. Quelques espèces de l'Amérique et des Indes orien- 
iales , d’un volume plus considérable que celui des autres , 
sont cependant recherchées pour la saveur de leur chair. 
Séba dit que le pagure /arron est irès-bon à manger , et que 
ses entrailles surtout, étant bien accommodées, sont un mets 
agréable. Linnæus dit, au contraire, qu'iln’est bon à manger 
que lorsqu'on lui a enlevé ces parties. 


Suivant Rochefort, les habitans des Antilles les mangent 
quelquefois , comme on mange, dans quelques contrées de 
l’Europe , les escargots. 


Ce n’est que dans la belle saison qu’on peut observer ces 
animaux ; ils sont, pendant l'hiver, éloignés de nos côtes, 
ou ils s’y tiennent cachés. [ls sont répandus dans toutes 
les parties du globe , maïs plus particulièrement dans les 
régions équatoriales ; c’est là qu'habitent 4es plus grands 

Mndividus. 

Les descriptions de la plupart des espèces étant très-in- 
complètes , les figures qu’on en a données manquant sou- 
vent d’exactitude et n’offrant aucun détail, l’étude de ce 
genre est difficile. La forme du corselet , la manière dont il 
se termine , les différences de grandeur que l’on remarque 
dans les pédicules oculifères, dans les antennes, la considé- 
ration de leurs appendices , les caractères que nous présen- 
tent encore les serres et les autres organes de la locomo- 
tion , peuvent fournir à l’observateur des moyens distinctifs 
plus que suffisans , surtout si on fait ces observations sur des 
individus conservés dans de la liqueur. 


M. Léach a détaché des pagures l’espèce nommée /atro, 
et en à formé le genre birgus. Son opinion est d'autant plus 
fondée , que le Muséum en possède une autre espèce, 
et que ces crustacés, à raison de la consistance plus solide et 
de la forme différente de leur queue , doivent avoir des ha- 
bitudes particulières; il est à présumer qu'ils ne vivent point 
:dans des coquilles , et c’est ce qui m'a été assuré, je crois, 
“par ce naturaliste. 


ex 


PAC "863 


TL. Tronc en forme d’ovoïde tronque en devant ou de carré long ; les 
quatre pattes postérieures très-petites , presque de grandeur égale; 
les deux dernières seulement un peu plus longues ; queue très- 
molle , vésiculeuse , cylindrique , un peu plus grêle el contournée à 
son extrémile. 

-( Les Pacures, Paguri, Léach. ) 

PaGurE BERNARD, Pagurus Bernardus, Fab., Bosc., Latr., 
Oliv. ; Pagurus streblonyx , Léach., Malac. brit. , tab. 26, fig. 
104 ; Astacus Bernhardus, Deg. Sa grandeur varie beaucoup, 
selon l’âge ; les plus grands individus ont le corps long d’en- 
viron un pouce et demi ; la division antérieure dutronc presque 
carrée, tronquée à chaque extrémitélatérale ,sinuée , tridentée 
aubord antérieur; les antennes latérales presque aussi longues 
que le corps, avec l’appendice de leur second article en forme 
d’épine longue, conique, un peu plus court que le second et 
le troisième articles de leur pédoncule , garni intérieurement 
de cils spinuliformes; l’angle extérieur du second article pro- 
longé eñ pointe aiguë; les antennes intermédiaires à peine plus 
longues que le pédoncule des précédentes ; les pédicules ocu- 
laires de la longueur environ du pédoncule des antennes inter- 
médiaires, cylindrique, assez gros, avec l’appendice dé leur 
premier article en forme de petite écaille triangulaire; les six 
pattes antérieures, et particulièrement les serres, chargées de 
petits tubércules pointus, et dont plusieurs en forme d’épines ; 
les serres de grandeur inégale, et dont la droite plus grande; 
les pinces ovales, un peu déprimées, de la longueur du corpsou 
de l’article précédent; et à doigts dentelés; les carpes allongés; 
 lestarses des quatre pattessuivantes, longs, un peu arqués,com- 

rimés , avec une strie de chaque côté. Dans les mers de 

Europe et même dans les autres , selon quelques natura- 

listes. M. le chevalier Prideaux a découvert, près de Pli- 

mouth, une espèce très-voisine de la précédente , et à la- 
quelle M. Léach ( zbid. tab. ead., fig. 5 et 6), a donné le 

nom de ce naturaliste, ù 


PAGURE ANGULEUX, Pagurus angulatus, Risso , Hist. nat. 
des crust. de Nice, pl. x, fig. 8 ; Plancus, de conc. minus notis, 
append., tab. 4, À; Pagurus alatus, Fab.; Herbst. Canc., tab. 
23, fig. 8. Cette espèce ressemble beaucoup au P. Bernard, 
pour la taille , la forme du corselet , les proportions des an- 
tennes et des pattes; les pinces ont deux grandes excavations 
longitudinales, séparées par une arête , et qui se prolongeni 
respectivement sur chaque doigt; la droite est irès-grande, 
avec les excavations plus profondes et le bord extérieur dilaté 
et relevé. M. de Lalande fils, employé au Jardin du Roi, 


366 PAC 


m'a donné cette espèce, qu’il avoit trouvée dans la Méditer- 
ranée, près de Toulon, et que Plancus avoit découverté 
dans là mer Adriatique. | 

Cet auteur représente , dans le même ouvrage ( Cancellus 
maximus ), app, tab. 3, un autre pagure , le plus grand de 
nos côtes, celui que MM. Bosc et Risso désignent sous le 
nom de STRIÉ , striatus, et figuré ici pl. G , 15, 6. Il a près 
d’un demi-pied de long; ses serres et les quatre pattes sui- 
vanies ont de petites incisions transverses , nombreuses et 
ciliées, avec des tubercules épineux; les tarses sont hérissés 
de poils; les serres sont grandes et épaisses , avec les doigis 
courts et obtusément dentés au côté interne ; la serre gauche 
est un peu plus grande que l’autre. La couleur du corps est 
d’un rouge carmin , selon M. Risso ,et c’est ce que dit aussi 
Plancus ( totus coloris impense punicei ) ; le premier nous ap- 
prend cependant que cette couleur passe , par des nuances 
insensibles, au jaune pâle. Ses œufs sont pointillés de jaune. 
Il habite le murex tritonis de Linnæus. Le PAGURE INGISÉ, 
pagurus incisus d'Olivier, n’est peut-être qu’une variété de 
cette espèce. 

PAGURE PATTES-ROUGES, Pagurus erythropus. Cette espèce, 
qui se trouve sur les côtes océaniques, paroît être très- 
voisine de celle que Fabricius nomme eremita , ainsi que des 
suivantes : sclopetarius vittatus , Bosc , Oliv. ; oculatus tubu- 
laris , Risso. Son corps n’a guère plus de huit à neuf lignes 
de long ; son tronc est jaunâtre et ponctué, avec la division 
antérieure, en forme de carré long, un peu plus étroite en 
arrière, arrondie aux angles latéraux, légèrement sinuée et 
tridentée au bord antérieur : près du milieu de chacun de 
ses bords latéraux , est une impression demi-circulaire ; les 
pédicules oculaires , les antennes et les six pattes antérieures 
sont rouges, mais celte couleur est plus vive aux antennes ; 
ces parties, et surtout les pattes , sont hérissées de poils 
jaunâtres ; les pédicules.oculaires sont grêles , cylindriques, 
de la longueur du pédoncule des antennes intermédiaires, et 
un peu plus longs que celui des extérieures ; l’appendice 
spiniforme du pédoncule de celles-ci est court , velu, avec 
quatre dents aiguës au côté interne ; les serres sont égales, 
ponctuées de blanc , avec les carpes courts, ‘les pinces 
moyennes, chargées , ainsi que les doigts , de tubercules 
blancs , assez forts et coniques ; l’extrémité des doigts est 
unie et un peu creusée en cuiller ; les tarses des quatre pattes 
suivantes sont rayés longitudinalement de rouge et de blanc, 
comprimés, assez COuris , avec quelques petites épines en 
dessous; les pattes sont d’ailleurs simplement ponctuées , et 
plusieurs de leurs poils y sont réunis par faisceaux. 


| PAG . | 36? 

Le PAGURERUBANNÉ , Pagurus vitlatus de M. Bosc (pagure 
vitté, G, 15, 5 de cet ouvrage ), a lesserres presque égales 
hérissées de poils rougeâtres , marquées d’anneaux blancs et 
couvertes de tubercules un peu épineux ; les doigts n’ont pas 
de dents ; leur côté interne est voûté , avec les bords noirs et 
tranchans; les autres pattes sont rouges , avec des raies blan- 
êhes et les ongles noirs. [1 se trouve dans des buccins, sur 
les Côtes de la Caroline. 

Le PAGURE Diocène , Pagurus Diogenes, Fab., Herbst , 
Canc., iab. 22, fig. 5, a la pince gauche très- grande. , presque 
‘globuleuse, velue , et la droite irès-petite. On le trouve dans 
les mers des Indes , et même dans La Méditerranée , selon 


M. Füisso. 


IT. Tronc en forme de cœur renversé , terminé en pointe en devant ; 
la quatrième paire de pattes plus petite que les précédentes, mais 
beaucoup plus grande que la dernière, et paroïssant servir, ainsi 
que les premières, au transport de l'animal; queuepresque orbi- 
culaire, crustacée | divisée distinctement en tablettes. 


( Le genre Birqus , Birgus de M. Léach.) 

Nota. Antennes intermédiaires beaucoup plus longues 
que dans la division précédente ; la seconde paire de pattes 
. parissant surpasser en longueur la suivante. 

PAGURE LARRON, Pagurus latro, Fab., Bosc, Latr., Oliv.: 
Séba, Mus., tom. 3, tab. 21, fig. 1-2. Il est très-grand, et 
d’un rouge corallin, avec les pinces grosses , armées de for- 
tes dents; la serre ‘gauche est beancoup plus grosse que la 
droite ; les six pattes suivantes ont des taches ondées et des 
denretutes sur leurs bords; les deux dernières sont très-peti- 
tes. Il se trouve dansles mers des Indes, habite les fentes des 
rochers, doù il sort la nuit, pour gagner le rivage et y cher- 
cher sa nourriture. Olivier y rapporte le crustacé nommé 
® Boursières par Rochefort, et le Pursekrab, ou le Crabe à 
bourse de Petiver. 

PAGURE À LARGE QUEUE, Pagurus laticauda, Cuv., Règne 
animal , tom. 4, pl. 12, fig. 2 ; pl. E., 34, 2 de cet ouvrage. 
Le corps est long d'un pouce et den, rougeâtre , avec des 
pe ou de petites taches jaunâtres sur quelques parties; 
les antennes intermédiaires sont presque aussi longués que 
les latérales ; les pattes ont de petites iNCiSiONS ; Le. serres 
sont presque égales ; ; la quatrième paire de pattes est didac- 
| ri à son extrémité ; la queue est formée de cinq tablettes. 
" Sur les côtes de l Ile-de-F rance. (L.) | 
PAGURES FOSSILES. Voyez Crusracés FOSSILESS 

(DESM.) 
PAGURIENS , Paguri, Nom que j'avois donné à une 


368 Pat 
famille de crustacés, ei qui se composoit de ceux de nos déca- 
poees macroures , qui ont les deux ou quatre pieds postérieurs 
eaucoup plus petits que les autres, et dont la queue n’est 
point terminée par des feuillets formant une nageoire com- 
mune et en éventail. C’est notre tribu des crustacés anomaux, 
moins les genres PORCELLANE et GALATHÉE. (L.) 
. PA-HOA. Nom que l’on donne, à Canton , ville de la 
Chine , à un petit arbrisseau que Loureiro place dans Le genre 
GOYAYIER, F'sidium caninum. Cette plante estautant aimée des 
chiens que la valériane l’est ici par les chats. (EN) 
PA-HOA-TAN. Les Chinois nomment ainsi un sous-ar- 
brisseau grimpant. C’est le 1hela alba, Lour. (LN.) 
PA-HO-THAN. Arbrisseau sarmenteux qui croît en 
Chine. C’est l’argyreia acuta, Lour. (LN.) 
PA-HUNG. Nom qu’on donne, en Chine , à la BETTE- 
RAVE, Beta vulgaris. (LN.) 
PAIANELLL. Plante figurée par Rhéede, qui paroït être 
la BIGNONE DE L'INDE. (8.) 
PAICA. Nom vulgaire de l’ANSERINE QUINA, au Pérou. (B.) 
PAIG. Nom du Paca, au Paraguay. (s.) | 


PAIGLE et PAIGILS. Noms anglais des PRIMEVÈRES. 


(EN). 
PAIKA JULLO. Plante de la syngénésie , découverte au 
Pérou par Feuillée, et qu'Adanson ramène à son genre 
seala qui est le pectis , Linn. (LN.) F 
PAIKPIARSUK-PAKARSUK. Nom du HARLE pro- 
rément dit, dans le Groënland. (v.). | | 
. PAILLE. Les CHAUMES des céréales portent ce nom après 
leur dessiccation et l’extraction dugrain que renfermoit leur épi. 
Par un abus , on le donne quelquefois au chaume même. 
L'agriculture, l’économie domestique et les arts tirent un 


si avantageux parti de la paille, que dans quelques lieux elle 


est d’un aussi bon débit que le grain. rer 
1.9 On l’emploie pour la nourriture des. bestiaux, quoi- 
qu’elle contienne fort peu de principes nutritifs , par la con- 
sidération que l'estomac des animaux, comme celui de 
l’homme , a aussi besoin d’être lesté qu'alimenté., 
2.9 Elle est ia base de la LITIÈRE qu'on donne à ces:bes- 
tiaux, et par suite des FuMIERSs. CE oui 
3. C’est elle qui sert de liens pour la vigne, les espa- 
liers, les gerbes, et c’est avec elle qu'on couvre les chau- 
mières, qu'on construit les paillassons, les nattes , les 
brise-vents, les ruches, les chapeaux de leur nom, etc., 
qu'on rembourre les paillasses, les chaises. ; 
La qualité de la paille dépend et de l'espèce oudelavariété 
qui la fournit, etde l’année ou du terrain oùelle a été récoltée. 
| Celle récoitée dans une année pluvieuse ou dans un terrain 


PA T 36g 
humide , est inférieure à celle récoltée dans des circonstances 
contraires. k . 

Chaque sorte de paille est plus propre que d’autres à cer- 
tains usages. Par exemple , on préfère , pour la nourriture des 
bestiaux, la paille d'avoine ( non javelée), puis celle de 
_ froment, qui devient supérieure lorsqu'elle n’a pas été battue, 
le blé étant extrêmement nourrissant. Par exemple, la paille 
de seigle est bien préférable à celle du froment, pour les 
liens de toutes sortes, pour les païllassons et autres objets 
analogues, parce qu’elle est moins cassante et moins disposée 
à la pourriture ; pour les chapeaux, les chaises, etc., parce 
qu’elle est plus luisante. (Cependant les chapeaux de paille 
d'Italie, qui se vendent jusqu’à 5oo f. pièce, sont fabriqués 
 avecla paille d’une variété de froment cultivé dans un ter- 
. vain sablonneux. ) 

Un fait reconnu de tout temps, mais expliqué depuis peu, 
c'est que la paille est un des plus mauvais conducteurs de la 
chaleur ; de là vient que les maisons couvertes en chaume 
sont plus fraîches que celles couvertes en tuiles; de.là vient 
que les chapeaux de paille préservent si bien des coups de 
soleil. Je ne conçois pas pourquoi tous les cultivateurs, ei 
surtout leurs femmes et leurs filles, ne substituent pas, vu cet 
avantage , à leurs mauvais chapeaux de feutre, leurs ridicules 
bonnets de toile , des chapeaux de paille si légers, si élégans, 
si économiques, puisqu'ils peuvent tous les fabriquer eux- 
mêmes , à l’imitation de ceux des environs de Lyon. 

La paille d’orge ne peut être uülisée que comme litière, à 
raison de sa rigidité et de son peu de longueur. 

Pour avoir de la belle paille de seigle et de froment , on 
bat les gerbes sans les délier. Dans le midi de la France, 
où on dépique le grain en le faisant piétiner par des mules 
ou des bœufs , on ne peut en avoir de telle. 

La paille brisée est préférable, pour la nourriture des bes- 
tiaux, à celle qui est entière ; mais celle hachée n’exigeant 
qu'une mastication incomplète, doit être d’une digestion 
plus difficile. ” | 

De bonne paille se recannoît à sa couleur jaune clair , à 
son odeur suave , à sa saveur sucrée. 

Les céréales coupées avant leur complète maturité, en 
fournissent de meilleure , parce que le principe sucré y est 
resté en plus grande quantité. à 
- On conserve la paille, soit dans des greniers ou des gran- 
ges , soit en meules à l’air libre. L'important est qu’elle ne 
soit pas atteinte par les eaux des pluies qui altèrent sa saveur 
et sa solidité. Lorsqu'on la siratiñie avec des foins de bonne 


XXIV. 2 


370 Millie 

qualité ,» elle en prend Fées et la saveur, ce qui la fait 
manger avec plus d'appétit par les bestiaux, et doit, par- 
conséquent, engager à cette pratique les cultivateurs jaloux de 
les voir prospérer. 

Dans les pays chauds, il y a de plus ta paille de Riz, qui 
peut être assimilée , pour Le peu d’usage dont elle est, à celle 
d'orge. : 

Onpeut ranger parmi les pailles , les tiges et es Hvillel 
du Maïs, du SurGHo, du MiLLET, du BaAmsou, du Roseau, 
et même le FOIN coupé trop mûr. 

Voyez tous ces mots. (B.) | 

PAILLE DE LA MECQUE. C'est le BaRsON SCHÆ- 
NANTHE. (LN.) 


PAILLE DE LA NECTRE. Nom ‘du SCHÆNANTRE. 


B, 

PAILLE-EN-CUL. F. Paaéron. (v.) F0 

PAILLE-EN-CUL. Poisson du genre T'RICHIURE. (8.) 

PAILLE-EN - CUL BLANC. F. Perir PHAÉTON. 

PAILLE - EN =: CUL FAUVE. PF. Panaéton. 

PAILLE-RN-QUEUE. 7: Paaérox. (v.) | 

PAILLÉOLES. On donne ce nom aux petites pailleltes 
d'or qu’on 1ronve dans les sables de quelques rivières , et l’on 
appelle parlloteurs ou orpailleurs ceux qui s'occupent de lare- 
cherche de ces sables aurifères, et qui en font le Tlarage. F. 
OR. (PAT.) 

PAILLERET. 7. BRuANT proprement dit. (v) 

PAILLETTE. C’est le nom donné par Geoffroy à un 
petit insecte du genre ALMSE, Alica atricilla. Cet in- 
secte , très-abondant dans les jardins potagers, est noir en 
dessons. Sa tête est de la même couleur ; mais ses élytres, 
son corselet et la base de ses antennes et de ses pattes, à 
l'exception des cuisses postérieures, sont d’un jaune de paille. 
V. ALTISE. (0.) 

PAILLETTE. Partie de la BALLE FLORALE, dans les GRA- 
MINÉES.Ÿ. SrraGutE. C’est à Palisot de Beauvois , Essai d'une 
nouvelle agrostographie, qu'on doit cette nouvelle dénomination, 
El ÿ en a ordinaireinent deux, une inférieure qui esttoujours 
extérieure et plus grande , et'une supérieure renfermée dans 
la précédente. 

Ontire de bons caractères génériques des PAILLETTES ; 
aussi doivent- elles être toujours prises en considération spé— 
ciale. 

On appelle 4 aussi, du même nom , les lames ou écailles 
membraneuses qui, dans quelques fleurs composées, entourent 
les fleurs et les graines. PV. FLEURS, (2.) 


Li 


| PAT | 37x 

PAIN. L’aliment qui mérite réellement de porter le nom 
de pain ; présente à l'extérieur un composé de deux substan- 
ces : la première , une mie spongieuse, élastique, parsemée 
de trous plus ou moins grands, d'une forme inégale, ayant 
une légère odeur de levain; la seconde offre une éroûte sè- 
che , cassante , plus ou moins colorée et sapide ; voilà pour 
l'aspect du pain. Ses propriétés physiques sont de se ramollir 
à l'humidité; de se dessécher au contraire dans mn lieu chaud; 
de se conServer un certain temps sans se moisir ; de se gort— 
fler considérablement , trempé dans un fluide quelconque ; 
de se broyér aisément dans la bouche ; d’obéir sans peine-à 
l’action de l’esitomac et des autres viscères , pour former la 
matière la plus-pure de la nutrition. rt 

L'art de le, préparer a eu des commencemens fort gros- 
siers. Les, degrés qu'on pourroit marquer entre du froment 
entier et cru ; et de la pâte levée et cuite, sont infinis, In°y 
a pas autant:de distance du moûl au vin, que de la farine au 
pain, parce que legrain est privé de toute humidité nécessaire 
pour entrer,en fermentation ; tandis que le raisin en a plus 
qu'il ne luien faut: Une autre différence encore , c’est que le 
suc de ces baies nourrit moins qu'avant d’avoir subi là fer- 
mentation, par la raison que, dans ceite opération, la ma- 
lière muqueuse sucrée change en partie de nature et de pro- 
priélés ; au lieu d’être nutritive et relâchante , elle devient 
tonique et enivrante. C’est le contraire pour le grain dontla 
viscosité est également détruite ; mais dans son passage à la 
pauification , la substance amilacée n’a éprouvé d’autres 
changemens que ceux de la combinaison de ja cuisson, et un 
plus grand développement dans ses effets alimentaires. 

La farine mêlée simplement avec de l’eau, réunie en 
masse et exposée aussitôt au four ou sous la cendre; ne pré- 
sente ensuite qu'une galette lourde, serrée et visqueuse ; 
mais la panification la change entièrement; un pétrissage bien 
exécuté introduit dans la pâte une grande quantité d'eau et 
d’air , atténue et divise les parties constituantes , les pénètre 
jusqu'aux plus petites parcelles. Une fermentation douce et 
graduée Leur fait occuper plus de volume. Üne cuisson les 
combine au point de ne plus offrir qu'un: tout homogène, sa= 
voureux et dissoluble. 

Ce n’est que dans le huitième siècle de la république ro- 
maine que l’art defaire du pain fut apporté dela Grèce en Îtalie. 
Mes recherches pour découvrir la date où l’on à commencé 
à en faire usage , les expériences d’après lesquelles j'ai con- 
clu qu’il y avoit des farineux qu'ilfalloit consommer nécessaire- 
ment sous la forme de bouillie, en sont une preuve suffisante; 


342. PYAT 
mais il n’en est pas moins vrai que dans l’état présent des 
“choses , le pain ne nous soit d’une nécessité indispensable , 
nécessité fondée sur la nature et les produits du sol, fortifiée 
par une habitude extrêmement ancienne. D'ailleurs , rien ne 
parle mieux en faveur du pain , que de voir jusqu’à quei point 
il réunit tous les suffrages même de ceux qui y suppléent par 
des pâtes et des bouillies qu’ils auront vainement tenté de 
convertir en pain; car il est démontré que si toutes les se- 
mences farineuses , depuis le froment jusqu’au riz, pouvoient 
se prêter au mouvement de la fermentation panaire, lali- 
ment dont il s’agit seroit la nourriture de tous les climais et 
de tous les peuples. 


“ 


Je demande toujours à ceux auxquels ilest arrivé de faire la 
critique des farineux sous forme panaire, s’il existe un ali- 
ment qu’on fabrique avec autant de facilité , qui soit moins 
coûteux et plus commode, qu’un seul ouvrier puisse prépa- 
rer dans l’espace de deux heures en quantité suffisante 
pour les besoins journaliers de quatre cents personnes, qu’on 
peut porter partout , confondre avec tout, manger quand et 
où l’on veut sans courir les risques d’être incommodé. Le riz, 
dont la plupart des nations font la base de leur nourriture, 
seroit supérieur au froment s’il étoit possible d’en faire du 
pain ou du biscuit, parce que son extrème sécheresse , son 
état corné, le mettent sans frais à l’abri de toute altération, et: 
le rendent susceptible d’être transporté au loin. Mais quelle 
différence entre les deux alimens que ces grains fournissent, 
soumis à la même préparation ! 

Un Européen se propose-t-il de faire un voyage de peu de 
durée , il achète son pain , le met dans sa poche, et sa pro- 
vision ne l’incommode que par sa masse et par son poids. S'il 
se dessèche , s’il devient insipide à la longue , il ne perd nul- 
lement de ses propriétés nutritives; le voyageur consomme 
sa provision en quelque endreit que ce soit, fût-ce même dans 
un bois éloigné de toute habitation. 


Le consommateur de riz, au contraire , ne peut sub- 
sister de cette manière ; quand son grain seroit même réduit 
en farine, il est obligé de le faire cuire pour le manger et de 
l’avaler aussitôt qu’il est crevé, par la raison qu'enété, peu 
de temps.après la cuisson , il s’aigrit et acquiert une saveur 
que le palais répugne : le voilà donc forcé d’emporter avec 
lui un appareil convenable, de l’eau , du feu, et de renou- 
veler la cuisson chaque fois qu'il;se détermine ‘à prendre un 
repas. À de 
Mais le pain n’est pas seulement l'aliment le plus facile à 


PAI ss 


fabriquer, le plus commode à transporter, et le plus écono- 
mique dans son usage , il est encore le plus propre à l'estomac 
de l’homme ; il renferme les différentes parties qui consti- 
tuent essentiellement la matière alimentaire ; pendant la 
mastication , il se pénètre des sucs salivaires , nettoie les 
dents et les gencives, acquiert dans la bouche une modifica- 
tion qui le dispose à une bonne et facile digestion. Le pain, 
en un mot, est une production de l’art d'autant plus parfaite, 
qu’elle est plus homogène et plus analogue à la conformation 
de nos organes , suivant l'observation de Geoffroy, qui en a 
fait l'analyse ; suivant Buchan , qui recommande de le don- 
ner sec aux enfans, et d'en préparer quelques mets ; enfin, 
suivant Cassini de Thury, qui a remarqué en Allemagne 
que des enfans qui en avoient été nourris étoient plusrobustes 
que les autres. 

Cependant, pour que le pain réunisse toutes les qualités 
que nous venons dénoncer, il faut que les grains qu’on y 
emploie soient en bon état , qu’ils ne contiennent aucune se- 
mence pernicieuse , qu'on ne fasse pas entrer dans sa com- 
position des matières non farineuses, qui, en grossissant la 
masse, diminuent de son volume et affoiblissent ses pro- 
priétés panaires et nutritives. | 

On à beaus’appuyer sur quelques exemples, en disant que 
certains peuples préparent du pain avec des écorces d'arbres, 
et en font la base de leur nourriture; nous déclarons que s’il 
est vrai que les Lapons subsistent d’un pareil pain , il faut 
nécessairement qu'ils y ajoutent de la farine , sans laquelle 
il leur seroit impossible de panifier l'écorce des jeunes bran- 
ches de sapin et de tilleul : et peut-être n’ont-ils recours à un 
pareil aliment que dans des cas extrêmes , comme il est ar- 
rivé à quelques habitans de nos montagnes accablés de mi- 
_sère, et pressés par la faim, de faire entrer dans leur pain 

la racine de fougère desséchée et pulvérisée : s’ensuit-il que 
cette racine soit propre à la panification ? Jamais, non ja- 
mais l’homme affamé n’a été conduit vers des matières plus 
éloignées de l’objet qu’il avoit en vue , et ce seroit s'engager 
dans une immense nomenclature, que de nommer ici les 
végétaux ou leurs parties, que dans le désordre de ses facultés 
irritées par un grand besoin , il a essayés pour remplacer les 
alimens qui lui manquoient. 

On ne connoît guère d’aliment pour lequel il ne failie 
quelques précautions avant d’en faire usage. La première. 
attention que demande l’école de Salerne pour le pain, 
c’est qu'il ne soit pas mangé au sortür du four ; car dans cei 
état , il est collant, pâteux , peut occasioner des gonflemens, 
des maux d'estomac et d’autres indispositions ; rien n’est 


374 PrA 


même plus préjudiciable pour les dents que le pain chaud : 
c'est le moyen dont se servent les ouvriers pour ramoliir 
l'ivoire. On ne sauroit donc trop blâmer cette habitude de 
manger des tartines au beurre toutes brâlantes, | 

Les semences légumineuses proposées pour remplacer les 
céréales sous forme de pain, éprouvent au moulin et dans 
la boulangerie des obstacles infinis ; d’abord, quel que soit 
leur degré de sécheresse , ces semences ne peuvent passer 
sous les meules sans une dessiccation préalable au four, celle 
du soleil étant insuffisante ; on ne parvient ensuite à enlever 
le goût de verdeur qui les caractérise, que par une longue 
cuisson et à grande eau. Aussi, toutes les recettes de pain 
dans lesquelles on fait entrer de la vesce , des lentilles, des 
baricots et des pois, ne présentent-elles que des résultats 
fort mauvais, parce que l’eau nécessaire pour donner à la 
farine la consistance d’une pâte, ne peut leur ôter ce goût 
désagréable, que la fermentation développe encore davan- 
lage. 

Il n’en est pas de même des farines des autres céréales qui 
ne sont pas susceptibles d’être panifiées seules comme celles 
du Maïs et du Riz. On peut en faire entrer sans inconvé- 


nient jusqu'au-delà dela moitié dans la composition du painde 


froment, et d'un tiers oud’un quart dans celle des pains de SEi- 
GLE ; d'ORGE.et d'AVOINE. J'en dirai autant des POMMES-D&- 
TERRE , soil cuiles préalablement, soit desséchées et rédui- 
tes en poudre. 

Les Français, amateurs nés du pain, et de ieut ce qui 
en porie le caractère extérieur, veulent donner cette fornie 
à tout ce qu'ils ont sous la main. Plusieurs sont même dans 
l'opinion qu'il est le seul aliment digne de nos hommages et 
de nos soins; c’est lutter réellement contre la nature des 
choses, nous ne saurions assez le répéter, que de s’obstiner 
à soumettre les farineux indistinctement à la même prépara- 
tion ; choisissons celle qui leur convient le mieux ; tâchons, 
s’il se peut , de la perfectionner , et si nous nous détermi- 
nons à réduire sous la forme de pain les substances qui en 
sont les plus éloignées , que ce ne soit que dans les cas de di- 
setle, puisque souvent il est indispensable pour une classe 
de consammateurs, que l'aliment aïi sa figure aceoutumée ; 
mais sans cette détresse , jouissons des bienfaits de la châtai- 
gne, du riz, des semences légumineuses , des fruits pulpeux 
et desraeines charnues, apprêtés conformément à leur cons- 
üitution respective , et ne les dénaturons pas à grands frais 
pour n’en faire qu'une nourriture défeciueuse et souvent mal- 
saine. (1): : 


Dane mn 


ER mo er ee ae em 


G) M. Proust vient de prouver, par des calculs et des analyses 


LS 


PAT | 355 


be 4 

C'est assez sur ces détails historiques, passons à l’objet 

purement pratiqie.Or, comme le FROMEXT et la FARINE ont 
déjà été considérés dans l’état où ils doivent être l’un et 
l’autre pour subir le travail du grenier, du moulin et de la 
boulangerie , il ne s’agit plus que de faire connoître de quelle 
manière on doit procéder à la préparation du premier et du 
meilleur de nos alimens. Nous diviserons donc ce que nous 
avons à dire à ce sujet, en trois opérations essentielles ei gé 
nérales : 

1°. La préparation des levuins. 

2°. Le pétrissage de la pâle. 

3°. La cuisson du parn. 

Que nous soyons redevables au hasard de Ja découverte 
importante du levain qui fait prendre à la pâte un mouve- 
ment Intestin renouvelé sans cesse par la fermentation, et 
sans cesse arrêté par la cuisson , ou que nous ÿ ayons été 
amenés insensiblement par ke raisonnement et par FPobserva- 
tion, peu imporie ; c’est toujours à l’époque de cette dé- 
couverte que l’homme a pu se flatter de jouir de tous les, 
avantages que le froment est en état de lui procurer, et qu'il 
faut faire remonter la connoissance du pain levé, dont l’exis- 
tence est cependant chez quelques peuples d’une date fort 
ancienne, puisque Moïse remarque que les Égyptiens avoient 
tellement pressé Les Fsraélites de parür, qu'il ne leur avoit 
pas laissé le iemps de mettre le levain dans la pâte. Le levain 
est donc l’âme de la boulangerie ; sans son concours, la pâte 
ne boufferoit point, ni ne contracteroit celle odeur vineuse 
qui caractérise la fermentation panaire ; mais ses bons effets 
dépendent absolument de sa préparation, de Femploi qu’on 
en fait à propos, d’après la saison, la nature et l’espèce des 
farines , ke goût ou l'habitude des consommateurs. 


On sait que le principe du levain existe dans une foule 
de matières végétales et animales , maïs que, comme il se 
trouve plus enveloppé dans la farine que dans le suc sucré. 
des fruits , il faut nécessairement l’aider par une substance 
déjà en fermentation; cependant on s’est irompé en ima- 
ginant qu'il suffisoit de mélanger de l’eau chaude avec de la 
farine , et d'abandonner ainsi à l’air libre ei à une tempéra- 
ture douce la pâte qui en résulte, pour obtenir un levain par- 
fait ; ce n’est que long-temps après qu’elle acquiert tous les 


chimiques, qu'il n’y a jamais d'avantages, et qu’il y asouvenit de la per- 
te, à faire entrer la porme-de-terre dans le pain. Voyez son Mémoire 
inséré dans le tome 2, seconde série des Annales de l'Agrieullura 

française, qui s’imprime chez madame Huzard , rue de l’Eperon, à 
Paris. (Note de M. Bosc.) 


376 PAST 

caractères qui lui appartiennent , c’est-à-dire, en répétant 
jusqu’à sept et huit fois la même opération; ce qui exige quinze 
Jours au moins; aussi arrive-t-il que quand, par un événement 
quelconque , le boulanger manque d’un premier levain , il va 
en emprunter chez son voisin plutôt que d’avoir recours à des 
levains artificiels toujours préjudiciables à la qualité du pain, 
et que j'ai été fondé à dire autrefois que le levain de labou- 
langerie de l'hôtel des Invalides avoit pour date le siècle de 
Louis XIV ; mais avant de continuer l'examen du levain, 
disons un mot du lieu où il se prépare. | 

Rien n’est plus rare qu’une boulangerie commode et dis- 
posée de manière à faciliter toutes les opérations qu'on y 
exécute; la plupart du temps elle n’est ni assez éclairée , ni 
assez hermétiquement fermée ; souvent il n’y a pas d’eau à 
volonté, ni d'écoulement pratiqué pour en aettoyer le local. 

S’il s’agissoit d’une boulangerie pour le service d’un grand 
établissement , il faudroit que sa forme et sa construction 
fussent telles qu’il ne se perdît aucune chaleur pendani l'hiver, 
et qu'enété on püt y établir du froid.Or , pour opérer ce dou- 
ble effet , il conviendroit de l’élever un peu au-dessus dusol, 
de la paver et de la garnir de doubles portes ; il seroit à dé- 
sirer qu’au fond il fût possible de placer deux fours de front, 
afin que l’un suppléât l’autre, et que le service ne souffrît 
jamais d'interruption quand il s’agiroït de réparations; le 
vide que laisseroit l'intervalle des deux fours , seroit occupé 
par une chaudière destinée à chauffer l’eau pour le pétrissage, 
ce qui économiseroit beaucoup de combustible. 

Le morceau de pâte mis de côté de la dernière fournée, 
porte ordinairement le nom de levain de chef; il est composé 
de ratissures du pétrin, auxquelles on ajoute, pour le grossir 
et tempérer son action, un peu de farine et d’eau froide, 
d’où résulte unie pâte très-ferme qu’on enveloppe d’une toile, 
et qu’on met dans une corbeille au frais. 

La veille où il s’agit de cuire, on prend le levain:de chef, 
que l’on délaie le soir , le plus tard qu'il est possible, dans 
de la farine , avec l’eau chaude ou froide , suivant la saison: 
on forme du tout une pâte ferme bien travaillée , que l’on 
laisse la nuit à une des extrémités du pétrin, entourée de fa- 
rine, que l’on élève et que l’on foule , afin qu’elle ait plus 
de solidité, et qu’elle contienne mieux le levain, | 

Les proportions du levain à employer sont déterminées 
par la saison et par la nature des farines ; mais, toutes choses 
égales d’ailleurs , il doit former le tiers du total de la pâte en 
été, et la moitié pendani l'hiver , afin que la fermentation 
puisse s’opérer dans le même espace de temps. Pour cet 
effet, il n’est question que de l’exciter en hiver par l'emploi 


as 
PAT 377 


de l’eau chaude et par des couverinres , de le lempérer en 
été par des moyens entiéremeni opposés. 

Dans les pays où l’on brasse , les boulangers se servent de 

la levure , matière provenant de la bière en fermentation que 
l’on emploie sous forme sèche ou fluide, tantôt pour rem- 
plir l’office de levain naturel ou de pâte, et tantôt comme 
une puissance de plus pour accélérer les effets de ce dernier: 
mais l’action de la levure varie à iout moment ; elle se gâte 
aussi rapidement que les substances les plus animalisées ; 
un coup de tonnerre, le vent du sud, quelques exhalaisons 
fétides, suffisent pour la corrompre en chemin ; alors elle 
communique de l’aigreur, de l’ameritume et de la couleur 
au pain dans lequel elle entre comme levain :mais quelle que 
soit sa qualité, le pain est constamment moins bon; si le 
premier jour il est passable, le lendemain il est gris, s'émiette 
aisément ; et a une amertume qui se communique à tous les 
mets ; la levure ne devroit donc jamais être employée que 
pour les petits pains de fantaisie, et ne servir que dans Îles 
ateliers où il s’agit de déterminer la fermentation des fluides 
dans lesquels elle entre , et d’après toutes les expériences 
modernes que le ferment doit contenir une matière anima- 
lisée. 
+ En général un levain peut être regardé comme parfait, 
lorsqu'il a acquis le double de son volume, qu'il est bombé ; 
qu’en appuyant un peu la main à sa surface, 1l la repousse lé- 
gèrement, qu’en le versant dans le pétrin , il y conserve sa 
forme et nage sur l’eau, ei qu’en le mamiani il exhale une 
odeur vineuse agréable. 

Au reste, la perfection du levain et ses bons effets sur 
la pâte , dépendent autant du choix des matières qui le cons- 
tituent , que des règles à suivre , tant dans sa préparation 
que dans son emploi ; ii faut espérer qu’à force de rappeler 
les bons principes , l’expérience et l'exemple parviendront 
à les répandre plus généralement ; que les propriétés du le- 
vain étañt mieux connues, on renoncera aux vieilles routmes 
pour se pénétrer des vérités les plus importantes : grands 
levains nouveaux dans presque tous les temps , et pour la farine de 
presque tous les blés ; levains plus avancés dans les grands froids , 
et pour les farines tendres et humides ; jamais levains vieux et en 
petite quantité en aucune saison, et pour quelque espèce de farine que 
ce puisse étre; vérités qu'il ne faut pas se lasser de répéter 
comme les maximes fondamentales de la boulangerie, et qui 
devroient être inscrites au-dessus du pétrin. 

Le véhicule du pétrissage , c’est l’eau ; mais on a fait jouer 
à ce fluide un trop grand rôle dans la boulangerie ; des 
expériences ont démontré que le degré de chaleur qu’on lt 


358 PAI 


donne, et la quantité qu’on emploie , font tout; ainsi tontes 
sortes d'eaux, pourvu qu'elles soient potables , peuvent ser- 
vir indifféremment à la fabrication du pain; l’eau de puits, 
l'eau de rivière , l’eau de citerne , l’eau de source et l’eau dis- 
tillée n’ont présenté aucune différence dans toutes Les expé- 
riences entreprises pour établir cette vérité. | 

Dans les cantons où l’on est dans l'usage de mettre du sel 
dans le pain, on a observé que pour une fournée dex5o livres 
de farine , il en falloit douze onces ; cette quantité suffit pour 
assaisonner le pain sans masquer son goût naturel : mais le 
sel à encore une autre propriété dans la boulangerie, il peut 
“servir à donner du corps à la pâte; mais on ne doit l’employer 
que dans l’état de solution et après que le pétrissage est ter- 
ininé, c'est-à-dire, au moment du bassinage , vu qu’alors il 
augmente la consistance de la pâte ei tempère la disposition 
qu’elle a de passer trop vite à la fermentation. 

On pratique un creux dans la farine propre à contenir le 
levain qu’on a délayé avec une partie de l’eau destinée au 
pétrissage ; quand il est parfaitement délayé , on ajoute le 
restant de l’eau que l’on mêle bien exactement , de manière 
qu'il ne reste aucun grumeau , que tout soit divisé et bien 
fondu. On y ajoute ensuite le restant de la farine que l’on in- 
corpore promptement dans la masse; on la retourne sur elle- 
même jusqu’à ce qu’elle acquière la consistance nécessaire. 

Pour continuer le pétrissage, on pratique plusieurs cavités 
dans la pâte; on y verse de l’eau froide qui , ajoutée après 
coup , et confondue à force de travail, achève de diviser, de 
dissoudre et d’unir toutes les parties de la farine, et, par un 
mouvement vif et prompt, donne à la pâte plus de liant, de 
légèreté ei d'égalité. On la bat en la pressant par les bords , 
en la pliant sur elle-même , l'étendant , La coupant avec les 
deux mains fermées, et la laissant tomber avec effort. Plus 
an travaillera la pâte, plus on obtiendra de pain. L'eau qu’on 
Y ajoute après coup, loin de la rendre plus molle, lui donne 
au contraire plus de ténacité el de consistance, et plus enfin 
ie malire de la maïson économisera de farine. 

La Société d'encouragement de Paris ayant proposé un 
prix pour celui qui inventeroit une machine propre à sup- 
Pléer les bras des hommes , dans le pétrissage de la pâte, 
M. Lambert , boulanger à Paris, l’a remporté. Sa machine 
est un coffre , semblable à un pétrin ordinaire , mais plus 
petit, qu'on fail tourner , au moyen de deux tourrillons , à 
l'an desquels une maniveile est adaptée , sur un eadre con- 
venablement élevé. Le levain , la farine et l’eau se mettent 
dans ce coffre comme à l'ordinaire. On ferme la porte , et 
on tourne d'abord doucement , et ensuite plus rapidement. 


| PAI A 


Au bout d’un quart d'heure l'opération est terminée , sans 
faugue pour l’ouvrier , ei surtout sans malpropreté. 

La pâte étant faite , on la retire du péirin par portions 
pour la mettre sur une table , où elle resie en masse une 
demi-heure environ lorsqu'il fait froid ; car en été il faut la 
diviser sur-le-champ pour lui donner |! la forme et le volume 
convenables. On la iourne en rond sans trop la manier ni la 
fouler, parce que c’est dans cet étai qu’on lui donne toutes 
les autres formes. 

C’est dans un état tranquille que la fermentation de la pâte 
doit s’opérer. Si on s’avisoit de l'interrompre , de la brusquer 
ou de la ralertir , il seroït difficile ensuite de recueillir tous 
les fruits d’un bon levain et d’un pétrissage parfaitement exé- 
cuté. La pâte doit êlre assujettie et retenue dans des moules, 
afin de jui faire gagner de la hauteur plutôt que de l’étendue, 
et qu’elle puisse acquérir un gonflement capable d' augmenter 
beaucoup le volume du pain. Pour cet effet, on lamet dans des 
paniers d’osier garnis intérieurement d’une toile serrée, sau- 
poudrée de petit son. Ces paniers , préférables aux sébiles 
et plateaux usités autrefois, sont exposés à l'air libre dans 
les temps chauds , enveloppés de éouvertures , et placés près 
du four , lorsqu'il fait froid. Mais dans tous les temps la pâte 
est comme Île levain, elle demande un certain degré de cha- 
leur à l’intérieur et à l’extérieur pour fermenter lentement. 

Les signes auxquels on peut reconnofire que la pâte est 
suffisamment icvée, ne sont faciles à saisir que pour la per- 
sonne habituée à boulanger : : l'éspace que la pâte occupe 
dans le panier qui la contient ; l’état affiné de sa surface qui 
repousse le dos de la main qui la presse sans se rompre , sont 
les seuls moyens qui peuvent éclaircir sur cet objet; cepen- 
dant si, malgré l'habiieté ou l'intention de l’ouvrier, la pâte 
avoit passé, comme l’on dit, son apprét , il vaudroit mieux, 
plutôt que de l’enfourner ainsi , la raccommoder comme les 
levains, en augmentant la masse par une nouvelle quantité 
de farine et d’eau froide , et la laissant un quart d'heure fer- 
menter, toutefois en se réglant sur la capacité du four. 

La nature des farines influe toujours sur la fabrication des 
levains; aussi sont-ils plus difficiles à faire dans les années où 
les blés ne sont pas arrivés à maturité, ont été mouillés, 
germés , échauffés, etc. (x) 

Dès que la pâte a tous les caractères que nous venons 
d'indiquer , il faut la renverser des paniers sur la pelle sau- 
poudrée de son , afin que le dessous se trouve en dessus, et 
l’enfoncer prompiement. On place les pains avec adresse 


(1) Voyez à cet égard une instruction concernant la parification 
des Clés avariés, publiée par ordre du Gouvernement, eù 1817. 
( Vote de M. Bosc.) 


360 PAT. 


dans le four , les uns à côté des autres, en les touchant lé- 
gèrement , dans la crainte qu'ils ne perdent leur forme. 

Le four est le lieu où s’achève la fermentation de la pâte, 
et où s'opère la cuisson. Il est au pain ce que le moulin est à 
la farine. Si Le plus excellent froment mal moulu ne donne 
qu'une farine de médiocre qualité ; la pâte la mieux pétrie et 
levée au point où il faut, ne produit aussi qu’un pain défec- 
tueux et cher, quand cet instrument n’a pas la forme et les 
dimensions convenables. Or, comme le bois est dans beau- 
coup d’endroits la partie la plus dispendieuse de la manu- 
tention du pain, il importe de chercher à l’économiser par 
la meilleure construction du four. 


Sa grandeur varie , mais sa forme est assez constante ; elle 
ressemble ordinairement à un œuf, et l'expérience a prouvé 
jusqu’à présent que cette forme étoit la plus avantageuse et la 
plus économique pour rassembler, conserver et communi- 
quer de toutes parts à l’objet qui s’y trouve renfermé , la 
chaleur nécessaire : à l'égard des dimensions , elles sont re- 
latives à la consommation et aux espèces de pain qu’on fa- 
brique. Les boulangers de Paris qui cuisent de gros pains, 
donnent à leurs fours dix à onze pieds, et ceux qui font de 
petiis pains , neuf pieds de largeur sur dix pieds deux pouces 
de longueur. Mais le four de ménage doit avoir six pieds en- 
vironde largeur, et un pied un quart de hauteur, la bouche ou 
l'entrée doit être assez large pour laisser passer un pain de 
douze livres , ei garnie d’une porte de fonte adaptée à une 
feuillure bien juste, et fermée en dedans avec un loquet: 
mais la partie la plus éssentielle est l’âtre ; on lui donne une 
surface tant soit peu convexe depuis l’entrée jusqu’au milieu, 
en diminuant insensiblement vers les extrémités. 

Pour ne rien perdre de la chaleur du four, il faut pratiquer 
au-dessus une espèce de chambre qu’on fait égaliser et carre- 
ler en élevant les murs de six pieds de haut, et en prolon- 
geant les ouras par le moyen de tuyaux de poële. À [a faveur 
de cette précaution , on se procure à peu de frais une éiuve 
dont l'usage est de faire sécher son grain quand il est humide 
ou trop nouveau, où pour faciliter dans les grands froids. 
toutes Les opérations de la boulangerie. 


Lorsque la totalité de la pâte est enfournée , on ferme le 
four , et on l’ouvre de temps en temps pour voir comment va 
la cuisson ; les pains y demeurent le temps propôrtionné à 
leur volume et à leur espèce : c’est une heure et demie environ 
pour la pâte la plustferme , et trois quarts d’heure pour celle 
qui est la plus légère ; mais en général, quoiqu'il soit écono- 
mique de faire de gros pains, comme ils se forment et cui- 


ml 381 


sent mal, on ne doit jamais permettre qu’ils excèdeni le 
poids de douze livres. ( 

On reconnoît que le pain est cuit , lorsqu’en frappant des- 
sous du bout du doigt il résonne avec force, et qu’à la bai- 
sure, la mie légèrement pressée , repousse comme un ressort, 
Mais en Ôtant les pains du four, il faut avoir soin de Les ran- 
ger à côté les uns des autres, et ne jamais les renferiner 
qu'ils ne soient parfaitement refroiïdis. 

En rappelant ici les avantages des soupes économiques 
composées de farines et de légumes , nous observons que ce 
n’est pas seulement la consommation du pain que leur usage 
plus étendu diminueroit, il produiroitune épargne considéra- 
ble sur le combustible. La préparation de la nourriture en 
grand offre en effet des bénéfices immenses qu’on ne sau- 
roit assez faire sentir, S’il étoit possible de n’avoir qu’un four 
pour cuire le pain de tous les habitans d’une commune , et 
une seule marmite pour préparer la soupe , certes on écono- 
miseroit bien du temps et des frais de main - d'œuvre, en 
même temps qu'on obtiendroit une nourriture plus parfaite 
et au plus bas prix. 

Le pain bis ou de munition est sans contredit l'aliment le plus 
substantiel , le plus analogue à la constitution physique de 
l’homme de guerre , celui qui, sous tous les rapports de 
l’état habituel, réunit le plus de conditions pour son genre 
de vie. Mais, pour obtenir cette qualité de pain, il convient 
de ne le composer que de toutes les farines qui résultent des 
grains, après en avoir extrait une grande partie du son. 

A l’époque où la loi ordonna que le pain des troupes se- 
roit composé de trois quarts froment et un quart seigle sans 
extraction de son , elle avoit fixé en même temps la ration à 
une livre et demie par jour. Cette quantité suffiroit sans 
doute pour les besoins d’un soldat ; mais la plupart sont des 
jeunes gens qui, pour fournir à leur accroissement , résister 
aux fatigues de la guerre et aux exercices qu’ils font en temps 
de paix, ne doivent trouver dans leurs alimens aucun prin- 
cipe qui puisse en affoiblir Les effets. 

Vraisemblablement l’imperfection des moutures à d’abord 
déterminé le gouvernement à admettre le son en substance 
dans le pain des troupes ; et ce sont ensuite des vues d’éco- 
nomie qui ont maintenu cet usage ; mais des recherches 
postérieures attestent que le son non - seulement ne nourrit 
point par lui-même, mais qu’il devient encore un obstacle à 
la bonne nutrition de cet aliment ; il excite en outre l’ap- 
pétit, et passe en entier tel qu’on l’a pris ; en sorte qu’il est 
prouvé qu’une livre de pain où il n’y a point de son, sus 
tente davantage qu'une livre et un quart où il ÿ à du son. 


£8a PAT 


Îlest un moyen facile de séparer du son tout ce qu'il peut 
procurer au pain de nourrissant; ce moyen consiste à mettre . 
l: soir, la veille de La cuisson, le sôn à tremper dans l’eau, 
qui, pendant la nuit, pénètre toute l'écorce , et détache in- 
sensiblement la matière farineuse. Le tendemain matin on 
agite Le son, que l’on comprime entre Les mains pour ache- 

er la séparation de tout ce qu'il peut contenir d’alimentaire, 
el ne laisser que le squelette de l'écorce. On passe l’eau ainsi 
chargée à travers une toile claire ou un tamis de crin, et 
alors elle sera en état de servir au pétrissage de la pâte. 

Cetie méthode d'extraire par le simple lavage à l'eau la 
farine qui adhère au son , ne sauroiît êiie comparée" à celle 
qui consiste à le faire bouillir, pour en employer ensuite la 
décoction au pétrissage, méthode qu'on a présentée souvent 
comme pouvant apporter uu grand accroissement à nos sub- 
sistances. Le pain qui résulte de la première méthode a 
meilleur goût, est plus blané et mieux levé; d’ailleurs, le son 
qui a macéré dans l’eau fcoide , peut servir de nouveau étant 
mélangé avec du son gras , pour les bestiaux, qu'il faut 
remplir autant que nourrir. 

Quelqu'utile que soit l'extrait du son ainsi associé avec le 
pain, on ne le propose que däns une circonstance de cherté, 
où il est bon de ne pas perdre une livre de farine, ét dé faire 
servir tout ce qui est alimentaire à la subsistance des horn- 
mes ; car autrement , si les particuliers n’avoient point de 
basse-cours pour y faire consommer leur son , ils trouve- 
roient plus de bénéfice à le vendre , que de s’en servir en 
substance dans le pain, dont le moindre effet est d'augmenter 
la masse, et de diminuer le volume. : 

Le pain-biscuit esi une espèce de galette à demi-fermentée, 
d'un usage immémorial pour les voyages de long cours et 
pour les expéditions militaires. Originairement Îa pâte de 
biscuit subissoit une double cuisson , d’où lui est venu son 
nom ; mais à présent cette pâle n’est mise au four qu'une 
seule fois, quels que soient le pays qu’on doive parcouririet la 
durée du voyage. C’est donc mal à propos que l’on continue 
d'avancer dans des ouvrages très-modernes , que l’aliment 
dont il s’agit est cuit deux fois. Ne pourroit - on pas prévenir 
joute erreur à ce sujet, en convenant d'appeler le biscuit , 
pain de mer ( panis naulicus , panuis marilimus ) , comme on 
nomme le pain de munition , pain des troupes de terre ( panis 
militaris ) ? 

Que d'argent on épargneroit à l’état, que d'hommes on lui 
conserveroit, si le biscuit éloit partout aussi parfaitement et 
aussi économiquement préparé qu'il pourroit l'être ! Sa 
composition tient aux principes généraux de la fabrication 


PAT 383 


du pain. Les vices qui règnent dans les boulangeries de la 
plupart de nos départemens , sont les mêmes que ceux des 
éndroits où l'on fabrique le biscuit: mouture défectueuse qui 
laisse du son dans la farine et de la farine dans le son: fours 
trop hauts et mal bouchés, qui consomment beaucoup de bois 
et cuisent mal. Aucune base n'existe pour l’unilorimité de sa 
préparation ; le procédé à cet égard varie dans chaque port , 
et le résultat pèche tantôt par la nature des farines, et tantôt 
par la quantité et l’état des levains employés, et tantôt par 
les mauvaises pratiques du ressuage. 

Nous ne pouvons non plus! nous dispenser de l'avouer en 
gémissant : Le biscuit fabriqué d'après les meilleurs principes 
porte quelquefois le germe d’une détérioration prochaine , 
qui se développe même avant de lever l'ancre ; c'est du son 
que le biuteau a laissé dans [a farine, qui occasione des vi- 
des dans l'iniérieur du biscuit, et lui donne une disposition à 
moisir ; souvent c'est la malpropreté qui règne dans les en- 
droits du navire où on le met en dépôt, ou qui sont déjà 
remplis d'insectes ou de leurs œufs, que les circonstances lo- 
cales font bientôt éclore. Faut-il s'étonner si, au retour d’une 
simple croisière ou au milieu d’une traversée, le biscuit 
west plus bon qu’à jeter? Mais sans vouloir examiner ici 
toutes les pratiques usitées pour fabriquer le biscuit , il nous 
a paru utile d'en faire connoître ce qu'il y a de plus essen- 
tiel , puisqu'il s’agit de la nourriture fondamentale d’une au- 
tre classe de défenseurs de la patrie. 

On prend , par exemple , dix livres de tevain un peu plus 
avancé que pour le pain ordinaire, onle délayÿe dans l’eau, 
toujours tiède, avec un quintal de farine que l’on pétrit ; 
lorsque la pâte est au point de ne pouvoir plus être travaillée 
avec les mains, on la foule avec les pieds jusqu'à ce qu'elle 
soit parfaitément tenace et unie. Le pétrissage fini, on tra- 
vaille encore la pâte par parties; d’abord on en forme. des 
rouleaux qui, coupés en petits morceaux, repassent par la 
main dés ouvriers, ce qu'ils appellent /retter. Quandle poids 
des galettes est déterminé, ils leur donnent la forme ronde 
aplatie avec une bille, après quoi ils les distribuent sur des 
tables ou sur des planches qu'on expose au frais, afin d’évi- 
ter qu'il ne s’y établisse un mouvement de fermentation trop 
marqué. 

On a soin que le four soit moins chauffé pour la cuisson 
du biscuit que pour celle du pain ; mais aussitôt que la der- 
nière galette est faite, on commence à enfourner celle qui à 
été formée la première, en la perçant de plusieurs trous, 
au moyen d’une pointe de fer, pour favoriser son aplatisse- 
ment, et donner issue à l’évaporation. 


384 P AT 


Le séjour du biscuit au four est d’une heure environ; on 
juge que fa cuisson est complète , quand il se casse net, que 
l'intérieur est parfaitement desséché , et qu'il présente un 
état brillant, qu'on nomme viré. À mesure que l’on tire les 
galettes du four, on les arrange avec beaucoup de précau- 
tion dans des caisses, de peur qu’elles ne se brisent. On en 
renferme ordinairement un demi-quintal ou même un quinial. 
La caisse une fois remplie , on la porte dans la pièce au- 
dessus de la boulangerie, où le biseuit achève de perdré son 
humidité surabondante , et éprouve ce qu'on nomme le 
ressuage. w 

Dans la vue de perfectionner le biscuit , on a proposé de 
faire sécher du pain bien levé, de le réduire en poudre , et 
de pétrir cette poudre avec une petite quantité d’eau , pour 
en former des galettes de la consistance ordinaire , et les re- 
passer ensuite au four; mais cette proposition ridicule ne 
peut offrir que le résultat Le plus défectueux et le plus cher 
en même temps. Existe-t-il pour les marins , après le pain, 
un aliment plus sain que le biscuit composé de bonne farine, 
pétri, fermenté, et cuit conformément aux bons principes ? 

Le Pain d'épice est une espèce de pâtisserie résultant 
d’un mélange de seigle , de miel, et quelquefois de mélasse 
que l’on a pétri exactement, auquel on a ajouté des aro- 
mates , donné la consistance d’une pâte assez ferme, et 
qu’on a cuit, divisé en pains de diverses formes, dans un 
four semblable à celui du boulanger , mais élevé à une tem- 
pérature moins considérable. | 

L'invention du pain d'épice a une date fort ancienne ; il est 
même vraisemblable qu’elle a suivi presque immédiatement 
celle du pain ; qu’encouragés par le succès de l'opération qui 
avoit procuré cet excellent aliment , les hommes ont essayé 
de combiner la farine des différens grains avec toutes les 
substances qui pouvoient en rendre la saveur plus agréable, 
avec le beurre , Les œufs , le lait, le miel , etc. ; que ces ex- 
périences ont donné naissance à toutes les pâtisseries qui 
étoient en usage dans l'Asie et en Egypte, de temps immé- 
morial; à ces pains faits avec le miel ; à ces mélisases dont on 
se régaloit dans la Grèce à la fin des repas; à toutes ces 
friandises dont nos pères, au temps des croisades, ont par- 
ticulièrement rapporté les recettes, qui leur ont servi à for- 
mer les arts du pâtissier et du confiseur. 

Ces deux arts, plus susceptibles de se perfectionner que 
celui du pain-d’épicier, ont tellement multiplié dans ces der-. 
niers temps les objets dont ils chargent nos tables , qu'il. 
ne s’y trouve presque plus de place pour les différens pains 
d'épice; en sorte que si on en excepte celui d’une seule ville de 


PAST 385 
la France, ils sont presque tous réduits à ne figurer que dans 
les foires ei kes fêtes de village, pour amuser les enfans. 

Le pain d'épice qu’on remarque avec plaisir au milieu des 
bonbonneries les plus délicieuses , du dessert le plus délicat, 
de nos meilleures tables, est celui qui se fabrique à Reims... 
Ce qui lui a acquis et lui fait conserver sa réputation , c’est 
le choix qu’on fait dans cette ville des matières premières qui 
entrent dans sa composition; c’est la bonté des procédés: 
qu'on emploie pour le faire, comme on peut s’en convaincre 
dans l’excelleni mémoire qu'a fourni au rédacteur de Part 
du pain - d'épicier , décrit dans V'Encyclcpédie méthodique , 
M. Boudet, pharmacien en chef de l'armée d'Orient. Hi se- 
roït à souhaiter que tous les arts fussent décrits aÿèc la méme 
clarté et la même concision. 


- Le seigle qui sert au pain d'épice de Reims, est récohé 
dans les terres les plus maigres ; il ne fournit qu'une petite 
quanlité de farine , mais elle est sèche et mieux disposée 
qu'une autre à recevoir la dose convenable de miel. On em- 
ploie à la fabrication des différens pains d'épice trois sorties 
de miel. Le premier ne le cède guère au miel de Narbonne ; 
il à soutenu plusieurs fois à l'emploi la comparaison avec l: 
niel qui tient le premier rang parmi ceux de la France. Le 
second a une saveur à peu près semblable au premier ; mais 
il en diffère par une couleur qui tire un peu sur le jaune. Le 
troisième exhale nécessairement l'odeur de la cire; mais on 
choisit celui dans lequel cette odeur est moins remarquable. 


On a soin qu'aucun de ces muiels ne soit allongé d’eau ; ce 
liquide, ayant la propriété d’entrer en expansion, feroit sou- 
lever , crever la croûte des pains d'épice , qui par-là reste- 
roient déformés. 


Certes, ce n’est pas dans un ouvrage de ce genre qu'il 
faut s’atiendre à trouver le détail des procédés, des aris 
même les plus utiles à nos besoins réels; mais je pense 
que partout on ne doit pas laisser échapper l’occasion 
d’attaquer les préjugés qui Les environneni de toutes parts. En 
considérant que les fabricans de pain d'épice nomment fecaru 
leur premier procédé , qui consiste à faire un mélange de 
farine et de miel , à placer ce mélange sous le four ,età ne 
le cuire que quelques jours après , on pourroit croire que le 
pain d'épice subit réellement un mouvement de fermentation, 
surtout lorsqu’après la cuisson il présente dans sa cassure des 
yeux assez ressemblans à ceux qui, dans le pain de froment et 
de seigle, sont l'indice d’une bonne fermentation, et présente 
une matiere analogue au pain levé ; mais il n’en est absolu- 


Ce 


XXIV: RUES 


al. ‘. 


386 | PA 


ment rien, et voici de quelle manière M. Boudet conçoit que 
les choses se passent. 

1.0 La pâte du pain-d'épicier est improprement appelée 
levain ; elle ne contient point de ferment ; on n’y imiroduit 
ai une portion d'une ancienne pâte, ni aucune substance 
qui, éprouvant le mouvement de fermentation , puisse le 
communiquer à la masse. 

Ce n’est qu'un simple mélange de miel et de seigle. Il 
faudroit donc, pour qu'il y eût fermentation , qu’elle s’y 
établit spontanément. | 

2. Le miel et la farine sont des substances fermentesei- 
bles; mais elles ne peuvent pas fermenter comme il con- 
vient sans x secours de l’eau, agent essentiel de la fer- 
mentation du corps muqueux. 

Or, on n’en met point dans le mélange ; donc la pâte ne 

eut fermenter d'elle-même. A 

3.° Elle peut fermenter, nous dira-t-on, si ce n’est à l’aide 
de l’eau , du moins à l’aide de la fluidité que doit procurer 
au miel la chaleur qu’on fait éprouver à la pâte en l’exposant 
sous le four ; et ne voit.-on pas le miel, pendant l'été, se 
ramollir , se liquéfier et fermenter ? 

Mais la chaleur du dessous du four , en supposant qu’elle 
puisse donner à du miel pur cette fluidité qui détermineroit 
sa fermentation spontanée, quelle fluidité donne-t-elle à ce 
composé presque solide, à cette pâte de pain d'épice ? Car 
ce n’est plus du miel pur : elle ne peut, cette chaleur , que_ 
donner au miel la facilité de s’enfoncer , de se fixer davan- 
tage entre les molécules de farine. 

Quant à l’exemple qu’on peut alléguer du miel aigri par 
la chaleur de l’été, je crois que l’humidité que le miel ature 
à sa surface , et que la chaleur y élève du centre , contribue 
plus à cette altération que l’état presque fluide auquel la cha- 
leur le réduit. RORPETU 

Je crois que le miel mis à l’étuve , étant dans un air plus 
également sec, plus disposé à se charger de l’humidité qu'il 
exhale qu’à en doaner , ne fermenteroit pas plus que le si- 
rop qu'on y met pour cristalliser. | : ? 

Si le pain-d’épicier ayoit besoin de faire éprouver la fer- 
mentation à sa pâte , il seroit absolument obligé d’attendre, 
_ comme le boulanger, qu’elle ait obtenu son apprêt avant de 
la mettre au four. 

Or, le pain-d'épicier peut, aussitôt qu’il a fait son levain , le 
battre, le diviser en pains, l’enfourner sans intervalle : son 
pain d'épice sera aussi bon , pourvu toutefois qu'il ait plus 
travaillé sa pâte qu’à l’ordinaire, pour compenser l’avan- 
Lage que lui auroït procuré le sejour sous le four. 


Si la pâte éprouvoit sous le four un mouvement de fer. 
mentation depuis l'instant où on l’enferme jusqu'a l'instant : 
où on l’emploie, il s'ensyivroit qu’en la laissant quinze jours 
exposée à cette chaleur , et parçconséquent à la progression. 
du mouvement fermentatif, la pâte seroit nécessairement 
changée , exhaleroiït une deu , Offriroit une consistance, . 
donneroit après sa cuisson une saveur différente ; c’est ce 
qui n'arrive pas:une pâte qui a resté quinze jours sous le 
four, donne des pains d'épice aussi agréables que les autres. 

En voilà assez , ajoute-t-il , pour prouver que les pains- 
d’épiciers n’ont point récours à la fermentation ; le secret 

de leur art est de ne point l'emploÿyer, de mettre leur pâte ) 
en la composant avec du miel nouveau et pur , et une HU 
sèche, dans l’heureuse impuissance de fermenter, ou mfeux dans 
l'impossibilité d’être altérée , dénaturée par la fermentation. 

Privé du gaz de la fééinéntation , qui auroit si bien expli- 
qué la formation des yeux dans le pain d'épice, on peut en 
attribuer la cause à l’air introduit pendant le pétrissage el le 
battement , et enfin à la propriété connue qu a le miel de se 
boursouffler au feu. (PARM.) 

PAIN DES ANGES. C’est jé” Sondrl SUCRÉ, Holcus' 
saccharatus , Linn: (EN) 

PAIN (Atbre à). V: FaCQUIER. (9205.17 

PAIN BLANC. Nôm qu'on donne à lOier CULTIVÉ - 
dont les fleurs sont toutes stériles. (BY | 

PAIN DE BOUGIE. Nom vulgaire dure aux tuyaux de 
certaines SERPULES, qui i offrent un‘as$éz gratid nombre de cir- 
convolutions serrées les unes contre les'autres , de manière à 
former une masse semblable à un petit pain de bougie. (DESM.) 

PAIN DE CASSAVE. PV, au mot CASSAVE. (B.) 

PAIN A COUCOU. C’est l'OxALIDE OSEILLE. (B.) . 

PAIN DE CRAPAUD. C'est le FLUTEAU. (3.) 

PAIN DE DISETTE. Y. au mot OrGs. (B.) 

PAIN D’'ÉPICE. Nom vulgaire d’un coquillage du genre 
NÉRITE , Nerita albumen: (DESM.) 

PAIN  FOSSILE ou PAIN PÉTRIFIÉ. Dénominations 
triviales données, aux concrétions marneuses connues sous le 
nom de ludus Helmonti , qui ressemblent pour la forme, et 

uelquefois même par, la couleur ;, à un pain de muniion. À. 
Montmartre , près Paris, on nomme païn ou miche de qua- 
torze sous, des masses de strontiane sulfatée argilifère etter- 
reuse , qui ont la forme ronde et aplatie d'un pain. L’inié- 
rieur de ces miches est souvent à retraite comme dans les 
ludus. Voy. CONCRÉTIONS et Lupus-HeLMONTI I. (PAT.) 

PAIN DE HANNETONS, Nom trial des fruiis de 
V'ORME. (LN.) 


383 PAT 
PAIN DES HOTTENTOTS. C'est la ZAMIÉ AFRI- 
CAINE. (B.) | 


PAIN DELAPIN.On appelle ainsi il'OnomanenE # ÉLEVÉE, 
aux environs d'Angers. (8.) 

PAIN DE LIÈVRE C'est Le Gouër COMMUN , ‘Arum ma- 
eulatum , Lann. (EN) 

PAIN DE LOUP. Non vulgaire dû Piru JAUNÂTRE.(B.) 

PAEN MOLLET ou BOULE DE NEIGE. 7. VionnE- 
OBTER.. (LN.) 

PAIN D’ OISEAU: Nom vulgaire de PORPrIN BRULANT. 


B. 
PAIN PÉTRIFIÉ. V, PAIN FOSSILE. (PAT.) Ga 
PAINDE POULET. On appelle ainsi le LaMIER PUR- 
PURIN. (B.) 
PAIN DE POURCEAU. V. au mot RARE (8. y 
PAIN DE SAINT: JEAN. Le CAROUBIER porte ce nom. 
PAIN DE SINGE: C'est le BAOBAB. y: ce mot. Se s d 
PAIN DE TROUILLE, Résidu de la fabrication des 
huileside graines. (B.) . | 
PAIN DE VACHE. AGARIC de couleur fauve. partout. ju? 
mais plus foible en dessous , qui ne s'élève pas à, plus d'un 
pouce , qui croît dans les bois en automne ;'et quelles yaches 
. mangent. Paulet l’a figuré pe 42 de son Traité des > Ahar pen 
gnons. (8.). 
PAIN VIN. On donne ce nom à l'AVOINE FROMENTALE na 
Avena elatior , Linn. (8.) | 
PAINA- SCHYLLI. L'AGCANTHE À FEUILLES D'YEUSE 
porte ce"nom dans l’Inde, (8.) ©. 6€ 
PAINTED-LADY-GRASSE, Non ‘anglais de l'ArBSfr 
PANACHÉ , Phalaris arundinacea picta: (uN°) 
PAINTED:LADY-PÉASE. Nom anglais dé Pois DE 
SENTEUR , Lathyrus odoratus , L. (LN.) 
PAIOMIRIOBA. C'est, dans Marcgrave, sf, Cass 
OCCIDENTALE, Cassia fœlida. @) é 
PAIONIAetPAION ION d'Hippocrate, de Théophraste 
et de Dioscoride. V. PÆonraA. (EN.) fs 
PALPARCUA et COURADI. On rapporte ces noms au 
GREUVIER D'ORIENT , Grewia orientalis , Linn. (LN.) 
PAIS ( Vénerie ). Cest un bois : les veneurs disentun grand, : 
un petit PAïs. (s.) à 
PAISAIDÉ ou PAÉSAËDE. P. PÆsIDE. (EN.) 
FAPERS PASSERAT, PASSERÈRE. C'est, dans 
Belon , es noms du MoINEAL. (v.) 


| PAT 389 
PAISSE DE BOIS. Un des noms vulgaires du Pinson 
D'ARDENNES, (V. : A à 
PAISSE BUISSONNIEÈRE. C’est , en Anjou, la Fau- 
VETTE D'HIVER où le Movucuer. PV. l’article PÉGoT. (s.) 
PAISSE PRIVÉE ( rETITE). Dans quelques endroits de 
la France, la fauveite d'hiver ou traîne- buisson, est connuc 
sous cette dénomination, parce qu’elle semble être familière. 
V, Moucuer à l’article PÉGOT. (s) 
PAISSE DE SAULE. C'est, dans l’Anjou, le FRIQUET, 
| (v.) 

PAISSE-SOLITAIRE. Nom qui , dans Belon , est ap- 

pliqué au MERLE SOLITAIRE. (v.) 
PAISSORELLE. A Nanies, l’on nomme ainsi le Mor- 
NEAU FRANC. (S.) | 
PAITOTTE. L’un des noms de la CLAVAIRE CORALLOÏDE, 
FR (DESM.) 

. PAJANELI. Nom qu’on donne , suivant Rhéede , sur la 
côte Malabare, à une espèce de BIGNOXE, Bignonia longifolia , 
VW. Il ne faut pas la confondre avec le palega-paianell qui est 
une autre espèce du même genre ( B. indica, Linn.). (LN.) 

PAJARERA. La MorGELINE, 4/sine media , reçoit ce nom 
en Espagne. (LN. 

_ PAJARILLA. L’ANCHOLIE COMMUNE porie ce nom en 
lspagne. (LN.) | 

PAJARITO. Les Espagnols donnent ce nom à une es- 
. pèce de CapuciNE, Tropæolum peregrinum ; Linn. (LN.) 

PAJANIN et: POZAU. Noms du NERPRUN, en Finlande. 

|  (n) 

PAJITO. Nom espagnol de la CAMOMILLE PUANTE, An- 
themis cotula , L. (IN.) 

PAJU. Nom de l'ORME , en Finlande. (LN.) 

PAK. Parmi les habitans de la colonie de Cayenne , c’est 
le Paca. PV. ce mot. (s.) 

 PAKEL. Coquille du genre des Buccixs, (Burcinum pa- 
tulum ), Linn.Cetie coquille semble faire Le passage entre le 
genre des Bucans et celui des PourpsEes. (5.) 

PAK-FONG. Les Chinois donnent le nom de pak-fong à 
_ un métal sonore , et qui ressemble assez à l'argent : ce nom 
signifie cuivre blanc; le cuivre rouge ordinaire porte celui 
de Ton-fong. Engestroem a reconnu que ce cuivre blanc 
étoit composé de cuivre rouge malléable, allié à du nickel, te- 
nant un peu de cobalt, et dans la proportion de cinq à six. 

| nt 

PAKIRI Quelques peuplades de la Guyane nomment 
ainsi le Paca. (s.) Her | 


3go P À L 

PAKIS-GALAR. Nom javan de la fougère en arbre, 
suivant M. Leschenault. (EN) 

PAKKUAH et PAKKUOTHSADE. Noms hébreux de 
la CiTROUILLE et de la CoLOQUINTE. (LN.) 

PAKLENN et PAKLENOK. Noms russes de l'ERABLE 


DE T'ARTARIE. (LN.) | 

PAKOSEROKA. Nom employé par Adanson , pour 
désigner le genre amomum de Linnæus. Il est particulière 
ment celui quedes habitans donnoïent à une espèce de ce 
genre. (LN.) à 
. PAL. On appelle ainsi le SQUALE MILANDRE et le SQUALE 
ÉMISSOLE. (B.) s ARTE 
. PAL. Nom de l'AIRELLE PONCTUÉE ( »accénium vitis idæa ), 
chez les Permiens en Sibérie. (LN.) 

PAL-CHAPPACH. Nom turc de la CITROUILLE , selon 
Forskaël. (EN.) 

PAL-MODECCA. Rheëde appelle aïnsi une variété du 
LISERON PANICULÉ , convoloulus paniculatus. Le même auteur 
figure sous le nom de MopEcca, un autre liseron quine me 

aroît être qu’une variété du, précédent. (1N.) 

PAL-VALLI. Nom malabare d’une plante de la famille 
des apocinées , maïs dont le genre n’est pas déterminé. Elle 
paroît voisine des LAUROSES ( nerum ). (LN.) 

PALA. Nom vulgaire du SALMONE LAVARET. (B.) 

PALA. Ce nom , et ceux de palla , palka, palala ei palacca, 
désignent, dans l'Asie et les Indes orientales, plusieurs es- 
pèces d'arbres, parmi lesquels sont les muscadiers. Le curu- 
tu-pala des Maläbares est le tabernæmontana allternifolia, L., 
lie codaga-pala , le laurose antidyssentérique. Il y a encore 
piusieurs espèces de pala qui sont beaucoup moins connus ; 
l'un d'eux est rapporté par Adanson à son genre niota , qui 
est le ceropegia de Linnæus. Il est figuré pl. 45, vol. x, de 
Youvrage de Rhèede. 

Pala , comme nom de plantes , est fort ancien dans les 
langues orientales. On le trouve mentionné dans Pline, 
comme celui d’un des arbres les plus remarquables observés 
dans l’Inde par les troupes d’Alexandre-le-Grand, qui en 
disoient des merveilles. Pline , Hv. 53, ch. 6, le décrit im- 
médiatement après un figuier des Indes, qui paroît avoir 
£té Le figuier des pagodes. Voici comme il s'exprime : 

« Il y a encore une espèce de figuier-plus grand , lequel 
donne un fruit beancoup plus gros ; bien meilleur sans com- 
paraison, et dont les sages des Indes vivent ordinairement. 
SR feuille ressemble à une aile d'oiseau; elle a trois coudées 
de long sur deux de large. Le fruit naît de l'écorce. Ïl est si 
gros, et son jus si délicieux, que seul il suffit pour rassasier 


LS 

PA D È 
qüatre personnes. L'arbre se nomme pa/a, et son fruit artenu. 
11 abonde chez la nation des Sydres , terme de l’expédition 
d’Alexandre-le Grand. Il y a encore un autre arbre sem- 
blable à celui-ci; son fruit est plus doux, mais contraire à 
l'estomac; aussi Alexandre prévmt-il son armée de ne point 

faire usage de ce fruit. » 

Ls errent , ceux qui rapportent le pala à l'opontia, comme 
Belon, ou au grenadier , comme Dodonée , ou à un figuier , 
comme d’autres auteurs. Il nous semble que C. Bauhin a 
parlé juste, lorsqu'il a dit que le pala étoit très-probable- 
ment le BANANIER ( Musa paradisiaca , Länn. }. (EN.) 

PALACCA. C'est, aux îles Moluques, le nom d’un roi 
très-célèbre ; et depuis il fat donné à plusieurs arbres remar- 
quables par léur grandeur ou leur valeur. De ce nombre est 


C2 
Re 
<# 


lé Muscanrer. Le Caju-palacca ; Rumph. Amb., 3, tab. 125, 


est un arbre tellement gros, que lorsqu'il est abaîtu par les 


venis, il arrête le cours des rivières. Il n’est pas connu des 
botanistes. (LN.) 


PA-LAC-HOA. C’est, en Chine, le nom de l’arbrisseau 
nommé PLEUTRONIA CHINENSIS par Loureiro. (LN.) 

PALAEMON. 7. PALEmON. (1). 

PALAEMONS FOSSILES. 7. l’article CRUSTACÉS FOs- 
SILLES. (DESM.) 

PALAEOTHERIUM , Pakæotherium. M. Cuvier a donné 


cenom à un genre de mammifères fossiles , particulièrement . 


abondans dans les gypses des environs de Paris, qui appar- 
tiennent à l’ordre des PACHYDERMES, et qui sont intermédiai- 
res , par leur organisation , aux RniINOCÉROS et aux T'aApiRs. 

À l'article Anoplotherium , nous avons fait connoître quel- 


ques-uns des résultats obtenus par M. Cuvier, à la suite de ses. 


recherches sur les ossemens des environs de Paris, et notam- 
ment sur ceux qui sont enfouis dans la pierre à plâtre. Nous 
avons vu que tout tend à prouver qu'à une époque fort éloi- 


gnée , il existoit, au lieu même où nous écrivons , sur un sok 


d’origine marime, un vaste lac, dont les bords nous sont en 
grande partie inconnus maintenant, mais qui devoit , si l’on 
eu juge par les dépôts de ses eaux, s'étendre dans tout l’espace 
compris entre la Seine et l'Oise , sur une largeur de quinze 
lieues environ , et une longueur de vingt-cinq au moins. 
Les eaux de ce lac étoient douces; car toutes les couches qu’el- 
les ont déposées renferment des débris d'animaux, dont 
les analogues de genres ne se renconirent maintenant 
que dans les fleuves , les étangs ou les lacs qui n’ont point 
de communications avec la mer. Ces eaux se sont ensuite 
_ écoulées en laissant toute la masse de gypse au fond de leur 

bassin; et c’est dans ce gypse qu'abondent Îles ossemens des 


SR 


302 | PAS sw 


quadrupèdes qui vivoient sur les bords du lac., Ensuité , une 
révolution dont on ne peut fixer l’époque ni déterminer la 
marche et la durée , a recouvert encore ces dépôts d'eau 
. douce, par des débris d'animaux marins. Enfin, le tout, après 
la retraite des eaux salées, a été cretsé par Les eaux pluviales, 
de mavière à donner naissance à la vailée de la Seine ; telle 
que nous la voyons aujourd hui. 

Des portions assez peu étendues, des terrains d’eau douce 
recouverts des débris marins, ont été seules conservées. Elles 
forment, dans les environs de Päris, par exemple, ces buttes 
isolées, surtout remarquables au nord et au couchantde cette 
ville, et qui portent les noms de Ménil-Montant, Montmar- 
tre, Mont- Valérien, etc. L’horizontalité des couches qui 
composent ces diverses hauteurs : ; l’exacte correspondance 
de ces couches dansles différens lieux où on les observe; leur 
succession partout La même, ne per mettent point de douter , 
aux observateurs les moins exercés, qu’elles n’aient été dépo- 
sées dans un liquide fort tranquille , et que dans l’ origine, les 
portions qui ont résisté à la desitructionn’aient été contiguës les 
unes aux autres. Ces points élevés ne sauroient être mieux COM- 
parés qu'aux petits terires que les terrassiersnomment/émoins , 
et qui servent à établir la cubature des déblais qu'ils ont faits et 
à indiquer la nature plus ou moins solide du terrain qu'ils ont 
enlevé. Ces opérations de la naturesont sans doute bien vastes; 
nais elles sontencore loin de pouvoir être comparées à celles 
qui ont eu pour objet la formation des montagnes de second 
ordre, et à plus forte raison , des montagnes primitives. 

On sait avec quel soin M. Cuvier a rassemblé les ossemens 
rènfermés dans les gypses qui se sont déposés au fond du lac 
d’eau douce, qui maintenant forme un des points les plus éle- 
vés de nos environs. On sait aussi avec quelle sagacité il les 
a rapprochés les uns des autres ; comment ses lumières pro- 
fondes en anatomie comparée Lou dirigé dans ses savanies 
recherches; enfin, comment il est parvenu à nous donner des 
notions exactes sur une création entière d'êtres. qui n existent 
plus. 

Dans plusieurs de nos articles. et suriout dans ceux qui 
iraitenti des anoplotheriums, des didelphes, des chiens fossiles. eic., 
nous avons déjà eu l’occasion d'extraire des nombreux travaux 
de cet illustre naturaliste, les traits principaux qui pouvoient 
servir à caractériser les êtres qu'il à ainsi recréés, et pour 
nous conformer au plan général qui a été adopté dans cet 

ouvrage, nous avons été obligés de négliger les détails. Notre, 
marche sera la même dans cet article , destiné à faire con— 
noître les espèces perdues du genre palæotherium, espèces 
nombreuses , dont quelques- unes ont éié renconirées dans 


PE 393 


divers lieux de la France, mais constamment dans des ter- 
rains analogues , par l’époque de leur formation et les fossiles 
qu'ils contiennent, à celui des environs de Paris. 

Par leurs dents, les pal/æotheriums se rapprochent surtout 
des rhinocéros ; mais par l'ensemble des formes de tout leur 
squelette; ils ressemblent particulièrement aux tapirs. C’est 
ici le lieu de faire remarquer, avec M. Cuvier, que tous les 
ossemens trouvés fossiles dans nos gypses, quoique tout-à- 
fait différens de ce que nous connoissons dans la nature vi- 
vante, se rapprochent néanmoins davantsge de ceux des 

animaux de l'Amérique méridionale , que de ceux des ani- 
maux des autres parties du monde. | 

Le nombre total des dents dans les palæothertums est de 
quarante-quaire ; savoir : six incisives à chaque mâchoire ; 
quatre canines en tout, deux supérieures et deux inférieures; 
vingt-huit molaires en tout , sept de chaque côté, tant en 
haut qu’en bas, | 

Les incisives sont rangées sur une même ligne , assez sem- 
biables à celles des tapirs, c’est-à-dire en forme de coin et 
médiocrement fortes ; les canines sont coniques , peu len- 
gues, et se croisent entre elles ; elles ne devoient pas sortir de 
la bouche de l'animal. Les molaires sont séparées des cani- 
nes par un espace vide ; les supérieures ont en général leur 
couronne presque carrée; elles ont quatre racines, tandis 
que les inférieures n’en ont que deux ; les antérieures seules 
sont un peu plus étroites, à proportion, que les autres. Cha- 
cune de ces dents , à l’état de germe ou avant l’état de détri- 
tion , est ainsi formée: la {ace externe s'incline fortement en 
dedans en descendant ; elle est divisée par trois arêtes lon- 
gitudinales saillanies, en deux concavités arrondies vers la 
racine , el terminées en pointe vers la surface qui broye. Les 
asgles rentrans , qui produisent les pointes, aboutissent aux 
arêtes. Cette ligne est saillante à la face qui broye, et 
moyennant l’inclinaison et les concavités de la face externe, 
elle y forme aussi, dansle sens horizontal, une figure de dou- 
ble W. De son extrémité postérieure naît une autre ligne sail- 
Jante qui se parte vers l'angle interne postérieur de la dent, 
où elle forme une colline , puis se renfonce en se rapprochant 

de l’angle intermédiaire du double W. Une autre ligne pa- 
reille va de l'extrémité opposée de la ligne en double W, vers 
l’angle antérieur interne où elle forme une colline, mais sans 
aller au-delà. Une troisième colline tout-à-fait conique est 
tout près de celle-là. Toute la base estentourée d’uneceinture; 
voilà le germe de la dent. 

À la mâchoire inférieure , la première molaire est petite , 
comprimée et un peu tranchante. Les autres ont leur face ex- 


394 PA EL : 


térieure en forme de deux portions de cylindre. La septième 
seule a trois de ces portions, au lieu de deux. A la base est 
une ceinture saillante, ou espèce de bourrelet , sous laquelle 
est une racine pour chaque portion cylindrique. 

Lessommetsusésde ces portions cylindriques forment pré- 
cisémeni les croissans qui caractérisent les molaires inférieu- 
res de l’animal. ; 

La face interne de ces dents est à peu près la contre- 

épreuve de l’externe ; 1l y a vis-à-vis la concavité de chaque 

croissant, un creux qui se rétrécit en descendant sur cette, 
face interne, et, par conséquent, il y a de larges saillies à 
leur base, qui se rétrécissent vers le haut, où ellesdistinguent 
les croissans les uns des autres. | 

Si nous voulons suivre , avec le savant professeur, les di- 
vers changemens que la détrition produit sur la couronne de 
ce germe, nous observerons que Ge germe esttout couvert par 
l'émail (lorsqu'il n’a pas été usé) , mais que du moment où 
quelqu’une de ses saillies vient à disparoîire,"il se manifeste 
naturellement, dans les molaires supérieures, une surface de 
substance osseuse à nu , bordée de deux lignes d’émail ; et 
celte surface augmente de largeur à mesure*que la dent s’use. 
Lorsque la détrition arrive jusqu'aux bases des collines 
et des autres parties saïllantes, les différens disques ou linéa- 
mens osseux se confondent graduellement. 

Quant aux molaires inférieures , elles monirent toujours 
leurs linéamens émailleux en forme de double ou de triple 
croissant (1). | 

La forme générale de la tête des palæotheriums est à peu 
près celle du tapir. Ces animaux, dit M. Cuvier, avoient 
l'ouverture extérieure des narines oblique et itrès-longue ; elle 
étoit entourée de trois paires d'os, les intermédiaires maxil- 
laires, les maxillaires et Les naseaux; etces derniers, loin d’ar- 
river jusqu'au bout du museau, étoient très-courts et sur- 
plomboient seulement sur la partie postérieure de l’ouver- 
iure. Or, il n’y a que trois genres d'animaux qui aient trois 
paires d’os aux narines externes; ce sont les rhinocéros, les 
éléphans et les tapirs; et parmi les trois, il n’y en a que deux, 
lies éléphans et les tapirs , qui aient ces os propres du nez, 
minces et courts comme cet animal. Dans les rhinocéros , au 
contraire , les os sont aussi longs que le museau , et d’une 
épaisseur extraordinaire , à cause de la corne qu’ils doivent 
supporter. è 

De cette similitude dans la charpente osseuse, on peut à 


(1) Cette description des dents est faite sur l'espèce du pz/æofhe— 
rium medium , Va plus commune de toutes. Plusieurs espèces offrent 
quelques différences à cet égard. 


PAL 395 
bon droit en conclure une pareille dans lesparties molles qui 
s’attachoient à cette charpeñite ; et comme les éléphans et les 
tapirs ont une trompe, il n’y a guère lieu de douter que les pa- 
dœotheriums n’en aient porté une. 

Ces animaux n'étant pas très-élevés sur jambes , comme le 
tapir, il est aisé de conclure qu’ils devoientavoir, comme lui, la 
trompe assez courte ; c’est ce que M. Cuvier prouve encore 
par d’autres raisons non moins fortes. RE UN 

La saillie qni sépare la fosse orbitaire de la temporale est 

“beaucoup plus marquée dans les palwotheriums que dans les 
tapirs; l'orbite est aussi plus éloignée de l’œil et plus abaissée 
ce qui devoit donner à la physionomie de l’animal quelque 
chose de plus ignoble. L’oil ne pouvoit être grand , et tout 
porte à croire queles palæothertums ressembloient beaucoup 
au cochon par leur regard stupide. 

Le crâne est fort étroit, surtout à la hauteur des arcades 
Zygomatiques; d’où il résulte que la fosse temporale est fort 

_ profonde ; cette fosse est aussi très-étendue en hauteur; ce 

_ qui donne lieu à conclure que le muscle crotaphite étoit fort 
épais, et que ces animaux avoient beaucoup de force dans les 
mâchoires. 

La clavité glénoïde est tout-à fait plane ; elle n’a point de 
saillie pour l'articulation, comme on en voit dans l’homme, 
le cochon, les solipèdes, etc. Elle n’a pas non plus de creux 
comme il y en a dans les carnassiers ; elle ressemble , par 
cette face plane , à celle des tapirs; elle est encore bornée en 
arrière, comme celle-ci, par une lame verticale transverse, 
dont le bord externe est plus en avant et le bord interne plus 
en arrière ; aimsi l’on peut dire qu'aucun animal connu n’a 
Ja cavité glénoïde faite comme celle des pakvotheriums. 

Le trou de l’oreille est fort petit, et le canal ne s'élève 
pas comme dans le rhinocéros; par conséquent, l'oreille 
devoit être attachée fort bas. 

. La face occipitale est très-petite , plus petite encore que 
dans le tapir et le cochon. 

Par un heureux hasard , le savant professeur a eu occasion 
d'examiner le moule en marne du cerveau d’un palæotherium. 
Hest peu volumineux à proportion, aplati horizontalement ; 
ses hémisphères ne montroient pas de circanvolutions, mais 
on voyoit seulement un enfoncement longitudinal peu pro- 
fond sur chacun. Toutes les lois de l’analogie autorisent à 
conclure que cet animal étoit fort dépourvu d'intelligence. Il 
faudroit , pour que la conclusion fût anatomiquement rigou- 
reuse, connoître les formes de la base du cerveau , et surtout 
la proportion de sa largeur avec celle de la moelle allongée; 
mais celte base n’étoit pas bien conservée dans le moule. 


Le nombre de pièces formant la colonne épimière n’a pu 
être déterminé. Celui des côtes, dans une petite espèce 
( palwotherium minus ) , paroît être de quinze de chaque côté, 
tant vraies que fausses. 13 | 

Les extrémités sont médiocrement élevées. L’omoplate , 
d’une forme assez allongée et en trapèze , a une crête assez 

\saïllante ; les clavicules manquent ; aux jambes de devant, 
le cubitus et le radius sont distincts, ainsi que le wbia et le 
péroné , à celles de derrière. Les quatre pieds sont à trois 
doigts, dont celui du milieu est plus gros et plus long que les 
deux autres qui sont presque égaux entre eux. La queue est 
d’une longueur médiocre. | 12} 

T'el est le résumé succinct de plusieurs mémoires très- 
étendus de M. Cuvier, sur les palæwotheriums. Nous regrettons 
de ne pouvoir donner ici quelques exemples des discussions 
judicieuses qu’il élève pour appuyer les rapprochemens des 
divers ossemens qu’il a examinés, afin de déterminer l'espèce 
à laquelle ils ont dû appartenir. C’est surtouile mélange habi- 
tuel des débris d'anoplotheriums avec ceux des palæotheriums 
qui l’embarrassèrent Le plus long-temps, lorsqu'il s’agisssoit 
de rapporter à l’un de ces deux genres des-pieds isolés que le 
hasard présentoit plus ou moins bien conservés; maïis,-se ser- 
vant de l’analogie avec la plus grande adresse, il est parvenu 
presque constamment à reconnoître les vrais rapports des os- 
semens entre eux, et; presque toujours, de nouvelles décou- 
vertes faites par les ouvriers des carrières , en présentant des 
fragmens en place, confirmoient les rapprochemens faits 
antérieurement sur dés os isolés, par M. Cuvier. 

Le genre des palæutheriums renferme en tout onze où douze 
espèces, dont cinq ont été trouvées dans les couches du 
gypse calcaire des environs de Paris, et particulièrement dans 
les deux masses d’exploitations supérieures ; ces cinq espèces 
ne varient presque point entre elles, n1 pour les dents ni 
pour le nombre des doigts, de telle façon qu'il est presque, 
impossible de les caractériser autrement que par la taille. {l 
n'en est pas tout-à-fait de même de celles que lon a trouvées 
ailleurs ; plusieurs d’entre elles fournissent des caractères 
suffisans dans leurs formes. 

Les moyens employés par M. Cuvier pour distinguer les 
espèces qui diffèrent principalement par la Stature, lui en 
ont été fournis par l’observation de l’âge probable des indi- 
vidus qu'il a observés. Îl les jugeoit adulies, et par conséquent 
comme propres à caractériser l’espèce, lorsque leurs os longs 
étoient entiers et m’offroient pas de tracés d’épiphyses, et 
surtout lorsque la couronne de leurs denis molaires étoit 
usée. Il les considéroit comme jeunes , lorsqu'au con: 


_traire leurs molaires avoient toutes leurs saillies émailleuses 


fs 


intactes, etlorsque leurs osétoientépiphysés. Ainsi, il ne pour- 
roit regarder comme appartenant à une espèce unique, deux 
individus dont un de la taille d’un porc, auroit tous les carac- 
tères d’un adulte ; tandis que le second, grand comme un 
cheval , offriroit les indices du jeune âge. 


Première Espèce. — LE GRAND PALÆOTHERIUM , Palæoihe- 
rium magnum , Cuv. sr Ras 


Cette espèce étoit de la taille du cheval, sil’on en juge par 
la proportion de sa tête et de ses extrémités , qui sont à peu 
près les seules parties que M, Cuvier ait pu rétablir. 

« I n’est, dit-il , rien de plus aisé que de se représenter 
cet animal dans son état de vie; car il ne faut, pour cela, 
qu'imaginer un tapir grand comme uu cheval, avec quelque 
différence dans les dents et un doigt. de moins aux pieds de 
devant ; et si l’on peut s’en rapporter à lPanalogie , son poil 
étoit ras, ou même il n’en avoit guère plus que le tapir ou l’é- 
léphant. Elle a été trouvée dans legypse desenvironsde Paris. 


Seconde Espèce. — LE PALÆOTHERIUM MOYEN, Palwothe- 


rum mediim PONV NE | rs 

Celle-ei, étoit grande.comme le cochon ; elle étoit particu- 
lièrement. caractérisée, par ses extrémités plus déliées que 
celles de l’espèce suivante, qui lui ressemble par la taille. 
C’étoit encore ici en apparence un tapir, mais plus haut sur 
jambes. et à pieds plus longs cpu délicats. 

M. Cuvier n’en a réuni que les pieds de devant et de der- 
rière , un tibia et une omoplate. Li 

Elle provient également de nos carrières à plâtre. 


Troisième Espèce. — LE PALÆOTHERIUM A PIEDS ÉPAIS, 
Palwotherium crassum , Cuv. 


Sastaiure est la même que celle de la précédente ; elle dit- 
fère principalement de celle-ci par des pieds plus larges et 
plus courts. Frs ( | 

Cette espèce, selon M. Cuvier, ressembloit beaucoup plus 
au tapir que la première, puisqu'elle n’en différoit pas même 
pour la grandeur et les proportions ; et« à moins, dit-il, que 
son poil ne fût très-différent, je suis persuadé que la plupart 
des voyageurs auroient confondu ces deux animaux s’ils'eus- 
gent vécu en même-temps.». 

Il a pu examiner , de cette espèce, toute l’extrémité anté- 
rieure avec l’omoplate (en diverses pièces il est vrai }, le | 
bassin et le fémur. 


{ 
F 


Quelques fragmens de tête, qu’il possède, ne lui ont pas 


paru assez caractérisés pour pouvoir être rapportés à a cette 
espèce de préférence à la précédente. 

Le palæotherium à pieds épais a été aussi trouvé dans le 
gypse des environs de Paris. 


Quatrième Espèce. — LE PALÆOTHERIUM A PIEDS COURTS, 
Palwotherium curtum , Cuv. 


Cetie espèce n’est établie que sur l'observation d’un pied 
très-court el fort large, trouvé aussi dans nos carr à 

plâtre. « 11 y alieude croire, dit M. Cuvier , qu’elle avoit les 

jambes plus basses que l'espèce suivante (qui est la plus petite 

dn genre ) et presque aussi grosses et aussi trapues que dans 

la seconde. Ge devoit être l’extrême de la lourdeur et de la 

mauvaise grace; maïs que ce contraste ne nous étonne point: 

le piascolome ne rampe-til pas en quelque sorte au milieu 

de l4 fainilie légère des kanguroos sautillans, des sarigues grim- 
peurs et des phalangers volans ? » 


Cinquième Espèce. — LE PETIT PALÆOTHERIUM , Palwoïhe- 
rium minus , Cuv.V. pl. G. 45 de ce dictionnaire. 


Ce palæotherium a été trouvé, presque enentier, à Pantin, 

rè8 Paris, toujours dans la pierre à plâtre; on a rencontré ail- 
ed de nombres fragmens qui lui appartiennent, etnotam- 
meui la tête, le tibia, le tarse et le pied de derrière presque 
enter etune portion du pied de devant; la queue est la seule 

partie quimanque. 

Si nous pouvions le ranimer aussi aisément que nous en 
avons rassemblé les os, ditencore M: Cuvier, nous Croirions 
voir un tapir plus petit qu'un mouton , à jambes grèles et lé- 
gères ; car telle étoit, à coup sûr, sa figure. 


Sixième Espèce. — LE PALÆOTHERIUM GÉANT, Palwo- 
thertum giganteum, Cuv. 


M. Cuvier ne connoît cette espèce que par son seul astra- 
gale (l'un des os du tarse } ; mais il ne se la représente pas 
mes bien, d’après cet os ie , que s’il en avoit vu iout 

Je squelette. 

Cet os, qui ressemble bar£iltéitent à l’astragale du palæo- 
therium à pieds épais , est plus gros que celui des plus grands 
chevaux, et n’a qu’un huitième de moins que celuï du rhino- 
céro$; ce qui, en supposant à l'animal entier des pro- 
portions analogues à celles du rhinocéros , ce qui n’est point 
invraisemblable, indiqueroit qu'il avoit à peu près huit pieds 
de long , sans compter la queue, sur environ cinq pieds de 
hauteur au garrot. + 

Parmi les animaux vivans , il n’y a que le tapir et le rhi 


; nie , 

| | FE | 399 
-nocéros qui aient leurs asiragales un peu semblables à celui- 
ci, et ce dernier est tout-à-fait pareil, ainsi que nous venons 
de le dire, à l’astragale d’une espèce connue de palæotherium. 
Ainsi, on ne sauroit mettre en doute qu’il appartienne à un. 
animal du genre palæotherium , et sa grande dimension né- 
cessite l’établissement d’une espèce plus grande qu'aucune de 
celles que nous ont offert nos carrières à plâtre. 

Cet os a été trouvé à Montabusaïd, près d'Orléans, dans 
une roche calcaire, évidemment d’eau douce , ainsi que le 
prouvent les coquilles de bulimes , de limnées , et les charas 
fossiles ou gyrogonites, qu’elle renferme. 


Septième Espèce. — LE PALÆOTHERIUM TAPIROÏDE , Paleo- 
therium lapiroides , Cur. 


Cette espèce, dont la taille ne différoit guère de celle du 
bœuf, étoit particulièrement caractérisée par ses molaires in- 
férieures, qui au lieu de présenter sur leur couronne un dou- 
ble ou un triple croissant ,. comme cela est dans toutes les 
autres espèces, avoient la leur marquée de petites collines , 
presque droites et transverses , ainsi qu’on le voit sur toutes 
les molaires des tapirs; mais la forme des molaires supé-— 
rieures ne laisse pas de doute sur le genre auquel cet animal 
doit être rapporté. | 

Cette espèce , plus répandue que les autres, a offert ses | 
débris dans un, calcaire d’eau douce , d'apparence argileuse, 
irès-compacie, et recouvert, comme nos gypses, de plusieurs 
couches pleines de productions marines, aux environs de 
Buchsweiller , près de Strasbourg , et aussi dans du sable si- 
liceux agglutiné, d’Issel et de Vigonet, en Languedoc (1). 


Huitième Espèce. —Le PAiÆOTRERIUM DE BUCASWEILLER , 
d'alæotherium buxovillanum , Cuv. 


Celui-ci our dans la roche de calcaire d’eau douce 
de Buchsweiller, avec l'espèce précédente dont il diffère 
beaucoup. Il étoit à peu près de la taille du cochon: sa mâ- 
choire inférieure n’avoit que six molaires au lieu de sept, 
qu’on irouve dans les autres espèces de ce genre; mais au 
reste, ces dents étoient assez semblables aux leurs , c’est-à- 
dire en double et en triple croissant, au lieu d’avoir la cou 
ronne formée de collines transverses coinme celles du palæo- 
therium tapiroïde. Du reste, ces mêmes molaires ont aussi 


(1) Si toutefois, ainsi.que. leremarque M. Cuvier, les fragmens 
d’Issel, n’appartiennent pas, à une espèce particuliere. M. de Biain- 
ville la distingue tout-à-fait, et la considère comme devant apparte— 
nir à un genre particulier qu’il appelle Teptrotherium, et dans lequek 
il place aussi le 227, fapéroide de Buchsweiller. F. l’article Dents, 


DA 


400 | PAT k 


plus deressemhlance avecles pareilles dents desanoplotheriums | 
qu'avec celles des autres palæotheriums, parce qu'elles ont quel- 

que chose de plus bombé à leur face externe. Les canines 

sont plus grèles , plus arrondies dans leur contour et plusir- 

régulières que'celles des autres espèces de ce genre. Les mo- 

laires supérieures offrent également des différences, et ces 

différences sont en rapport avec celles qu'on remarque dans 
les dents correspondantes de la mâchoire d'en bas. 


Neuvième Espèce. — LE PALÆOTHERIUM D'ORLEANS, Pa- 
lœotherium Aurelianeñse , Cuv. 


Ce palæotherium, dont les débris ont été trouvés à Mon- 
tabusard avec l’astragale du palæo!herium géant, est à peuprès 
de la taille du précédent, c’est-à-dire de celle du cochon. Son 
caractère le plus iranché consiste dans les deux pointes qui se 
irouvent toujours à l'angle intermédiaire des croissans des 
molaires inférieures, et qui donnent à ces dents une figure 
un peu différente de celle des mêmes PEN des autres y pa- 
lœotheriums. 

Comme on n’a vuencore de cette espèce que des molaires 
seulement, onne sauroit affirmer qu’elle appartient à ce 
genre; car leb anoplotheriums les ont à peu. près de même forme. 
Ona ne pourra prendre une détermination à cet égard , ainsi 
que le remarque M. Cuvier, que lorsque l’on sera sûr que - 
ces molaires éioient accompagnées d'incisives et de canines. 

Cette moyenne espèce s'est aussi trouvée près de Mont- 
pellier, à St.-Geniés. M. Faujas a fait figurer, dans les Anna- 
des du Muséum (Çiome 14 , pl. 24 ), un fr. agment de mâchoire 
qui provenoit de ce lieu , et qui offroit quatre dents bien ca- 
ractérisées. 


Dixième Espèce. — LE PALEOrHERIUM OCGITANIQUE , 
Palwoiherium occitanicum , Cuv. 


" | 

Celui-ci présente encore le caractère de molaires infé- 
rieures à double pointe dans l’angle intermédiaire de leurs 
croissans, comme on le remarque das l’espèce précédente; : 
mais la stature de l’animal étoitmoindre , puisqu'elle ne:dé- 
passoit pas celle de la brebis. 

Des fragmens de mâchoires de cette espèce ont été trou : 
vés agglutinés dans un sablesiliceux, RE Issel, dansla mon- 
tagne oire. 


- 


Telles sont les espèces fossiles du genre palwütherium, 
bien distinguées par M. Cuvier. Îl pourroit , assure*täl, en 
ajouter encore deux autres , car il a trouvé parmifes GE st Ls- 
sel une partie d’astragale, qui anuonce un individu un peu 
supérieur au palæotherium géant > CT néanmoins aussi un peu 


\ 


AE Alu 4ox 
différent ; ct il a recu des environs de Soissons une dent m6- 
laire supérieure qui ne se rapproche entiérement d'aucune 
de celles des espèces précédentes. Son caractère consiste 
dans sa forme triangulaire et non carrée, qui lui donne beau- 
coup d’affinité avec da dernière molaire ‘supérieure des vrais 
rhinocéros; ct c’est cettefressemblance qui l'empêche d'en 
faire définitivement Ja base d’une espèce de palæotherium. 

Enfin, plusieurs fragriens de mâclioires avec des denis 
fort usées ; ont été trouvés au Boutonnet, près de Mont- 
pellier.; ils ont de l’analogie avec les mêmes parties, dans le 
palæotheriam de Buchsweiller, par les formes qu’ils pré- 
sentent et par leurs dimensions ; mais M. Cuvier n’a pt en 
affirmer l'identité ou la différence , à cause du petit nombre 
de ces fragmens et de leur imperfection. (DEsM“.) 

PALAÆOZOOLOGIE. M. de Blainville propose ce mot 
pour désigner la branche de l’histoire naturelle qui à pour 
objet l'étude des animaux fossiles. (DESM.) Fa ai 

PALAIGO. Nom languüedocien des petites SOLES. (DESM.) 

PALAIO, C'est, à Nice , le nom des jeunes SARDINES. 

Del dé doisdiuila : SOATIOIC DES 
 PALAIOPETRE ou PETROSILEX PRIMITIÉ de 
Saussuré. V. PÉTROSILEX. (LN.) 

PALAIS. Partie de la CoRoLLE dans plusieurs Freurs, 
principalement dans celles de la famille des PERSONNÉES. W, 

ce moi. (B.) . 

: PALAIS DE BOËUF où PALAIS CHAGRINÉ. 
Nom vulgaire d'une espèce de NÉRITE, Nerità ülbicilla, dont 
la lèvre est garnie de petits tubercules, qu'on a comparés 
aux papilles nerveuses de la langue d’un bœuf. (bESM.) 

PALAIS DE LIEVRE. Nom du LaïTRON coMMux. 

| B. 

 PALAELA. C’ést, aux Môlaques, le nom de plusieurs NS 
de MüScADIERS, autres que le muscadier proprement dit, qui 
est le PALA. Le M. à petits fruits (myristica microcarpa, WV id.) 
est figuré par Rumphius ( Amb. 2, tab. 5 ), sous le nom de 
paläla minima. Dansitet auteur , On trouve aussi le palala derr- 
taria et lé palala globularia (pl. 8 et 4); on les regarde comme 
déuxvariétés durhuscadier ci-dessus. Quant au palala secundu, 
Willdenow lé rapporte à son myristica sahicifolia. Loureiro pré-- 
sumoit que ce pouvoit être Farbrisseau qu'il à nommé #hysa- 
nus palala. (LN.) Le 

PALALACA. P. l’article Pic. (v.) 

PALAME. Nom que les naturels de la Floride donnent 
au SASSAFRAS ( laurus sassafras , L. ) (4N.) 


X XIV. 20 


£oz PAL 

PALAMEDEA. Nom latin que les ornithologistes moder- 
nes ont donné au KAMICHr. . ce mot. (v.) 

PALAMIDE. Poisson du génre des SCOMBRES. LA 

PALAMIDO. A Nice, le SCOMBRE BONITE porte cenom. 

(DESM.) 
PALAN. Nom de l'ORTIE ù Mordwings, en Russie. 
GA) 

PALARE , Palarus, Lai., Oliv.; Tiphia, Philanthus ; 
Fab. ; Gonius, Jur. Genre d'insectes, de l’ordre dés hymé- 
noptères, section des porte-aiguillons , famille des fouis- 
seurs , ayant pour caractères : segment antérieur du corse- 
let très-court, transversal, linéaire; pattes courtes, avec les 
jambes et les Larses garnis de cils spinuliformes : ; tête large , 
orbiculaire , avec les yeux fort grands, convergens postérieu- 
rement, ei irois petits yeux lisses, dont les deux postérieurs 
beaucoup plus petits ; ; mandibules éperonnées ou ayant une 
échancrure au côté inférieur , avec deux petites dentelures au 
côté interne ; antennes insérées près du chaperon, un peu 
plus longues seulement que la tête , presque filiformes > com- 
posées d'articles serrés, dont le troisième le plus long de 
tous ; labre peu ou point saillant ; languette bilobée; palpes 
courts, filiformes ; chaperon convexe ; abdomen conique | 
courbé, fortement excavé en devant , à sa partie supérieure ; 
une protubérance forie et tronquée sous le second anneau ; 
ailes supérieures ayant une cellule radiale et appendicée , 
et trois cellules cubitales complètes, dont la seconde pEteee 
reçoit les deux nervures récurrentes. re 

Par la coupe générale du corps ; la grandeur et la re 
de la tête, celle des yeux et leur convergence , à raison.eri- 
core de l’échancrure inférieure.des mandibules et.de la figure 
de la languette, ces hyménoptères participent des. Larres.; 
mais leurs palpes sont plus courts ; leurs anteñnes sont com- 
posées d'articles plus serrés et plus droits ; leur métathorax 
est court, ridé , avec une ligne imprimée, imitant un V ;, et 
ayant au- “dessous une dépression. les palares se rappro- 
chent, à cet égard , des mellines et des gorites ( arpactes; Jur. ); 
les anneaux de l'abdomen sont plus déprimés à leur bord 
postérieur, comme dans les cerceris, les philanthes, et le 
dessus du dernier anneau présente dans la femelle un plan en 
triangle allongé avec les bords aigus; le même segment du mâ- 
le est fourchu , avec une pointeen dessous, ou paroîttridenté. 
Les ailes supérieures , sous la considération dunombre et de 
fa disposition des cellules , ont de l'analogie avec celles des. 
cerceris ou des philanthes de M. Jurine. Les couleurs de’ ces 
insectes , qui sont un mélange de noir , de jaune ou de fauve, 
sont encore les mêmes ; en un mot, les palares forment un 


| Pr À EL où 
genre dont les caractères sont mixtes , mais dont les princi- 

 paux sont ceux des larraies. Îls sont propres aux conirées 
méridionales de l'Europe , à la Barbarie et au Levant. J'en 
ai décrit trois espèces. 

PALARE à VENTRE FAUVE, Palarus fuloi ventris. Je ne 
con:ois que le mâle. Son corps est long d'un peu pius de six 
lignes ; la tête et Le corselet sont noirs, avec destaches d'un 
fauve pâle ; l'abdomen esi d'un fauve clair, ainsi que la ma- 
jeure partie des antennes. Dans les déserts de l'Arabie. 

PALARE RUFIPEDE , Palarus rufipes ; Tiphia flavipes, Fab. ; 
Coqueb.; us. icon. Rs dec , 2, tab.15, fig. x, la femelle. EL 
est un peu plus grand que Le précédent , noir , avec la base 
dés anténnes , les épaules, le bord antérieur du tronc, l’écus- 
son, lés anneaux de l'abdomen, à l'exception de ieur buse , 
et les pattes en entier, d’un rouge fauve ; les ailes sont rou- 
geâtres. Îlse trouve en Barbarie , d'ou ila été rapporté par 
M. Desfontaines: 

PALARE FLAVIPÈDE, Palarus flavipes; Philanthus flavipes’, 
Fab. ; Gonius flavipes, (Far, ; Hymén., pl. ro, genr. 24. Îlest 
long. de ciug lignes , noir, avec le rebord du segment arité- 
rieur du tronc , le bord postérieur de l’écusson, une ligne 
au-dessous, et les anneaux de l'abdomen , leur base exceptée, 
jaunes ; les antennes noires; les pattes d’un jaune-fauve , avec 
les hanches ei une tache sur les cuisses, noires ; les ailes sont 
légèrement roussâtres. Il se trouve au midi de la France ,en 
fialie , et en Espagne où il à été observé par M. Léon Du- 
four , médecin. 

“I faut rapporter à cette espèce latiphie bigarréz (variegata) 
dé Fabricius , qu'il avoit décrite dans la collection de M. 
Banks, et qu'il dit, par erreur , habiter la Sibérie. J'ai vu 
cet insecte dans le re de la société linnéenne , dont la 
collection précédente fait maintenant partie. C. ) 

_ PALASA. Nom que les Brames dunnent à la plante que 
les Malabares nomment PLaso. W. ce mot. (LN.) 

PALATINE. On a donné ce nom à un singe quiappartient 
à l'espèce de la GUENON ptaANE. V. l’article GÜENON. (DESM.) 

PALATIUM-LEPORIS. Suivant Césalpin, on donne ce 
nom.à P'ASPERGE SAUVAGE. Îl a été ee appliqué au 
LAITRON. (EN) 

PALATSK-FU: NomduTuLaspt changer, en Bohème, 

(LN.) 

PALAVE, Palava, Plantes du Pérou qui, au nombre de 
trois, constituent un genre. dans la polyadelphie polyandrie et 
dans la famille des MizceperTuis. Ii offre pour caractères : 
un calice de cinq folicles, à bords membraneux; cinq pétales 
onguiculés, ciliés et parlant les étamines; une capsule à 


cinq loges , renfermant un grand nombre de semences à 
quatre angles. (B.) , 

PALAVIE, Palavia. Genre de plantes de la monadelphie 
polyandrie, et de la famille des malvacées , ou des tenstro- 
miées ; sélon Décandolle, quioffre pour caractères : un calicé 
simple à cinq divisions ; une corolle de cinq pétales ouverts, 
. arrondis au sommet , très-léoèrèment échancrés, réunis par 
la base et adhérens au tube des étainines; des étamines nom- 
breuses ; dont les filéts sont réunis par la base qui tient aux 
pétales ; un ôväireé supérieur, ôrbitülaire, composé de plu-, 
sieurs globules, duquel s'élève un siyle simple, mulufide 
et à stigrnates en tête ; beaucoup de capsules arrondies, mo- 
nospermes , qui nè s'ouvrent point, et sont comme amon- 
celées dans le éalice. 

Ce genre à été établi par Cavanille; il renferme deux 
plantes à feuilles simples, alternes, et munies de stipules, 
et à fleurs solitaires disposées dans les aisselles des:feuilles. 

L'une , la PALAVA À FEUILLES DE MAUVE, a la tige pen— 
chée , Les feuilles ovales; présque en éœur, à Iobes crénelés 
et glabres, el à pédoncules courts. Ellé vient du Pérou. 

L'autre , la PALAVA MUSQUÉE , a là tigé droite, les feuil- 
les ovales, presque en cœur, à lobes crénelés, velus des 
deux côtés , et les pédonculés longs. Ellé se trouve aussi au 
Pérou, et répañd une odeur musquéc fort remarquable. 
‘ l E. 

PALCHUM. Nom du SUREAU commun éñ pi as 

PALE, PALLE, PAUCHE. Noms vulgaires de La Spa- 
TULE. (V:) : ; 

PALEE. Espècé de SALMOKE. W. CORÉGONE LAVARET. 


(8. 
PALEGA-PAIANELLI. La BicNONE DE el est 
figurée sous ce nom dans Rhéede. P. PaSANALE (B.) 
PALEMON , Palæmon , Fab., Bosc., Latr., Oliv., 
Léach.; Gäncer, Linn.; Astacus , Gronov.; Squilla, Baster. 
Genre de crustacés ; de l’ordre des décapodes , famille des 
macroures , tribu des salicoques. | 
Ce genre , d’après la manière dont Fabricius l'a signalé , 
est très-naturel , et d’une distinction facile. Il se compose 
de quelques-uns de ces crustacés que lon désigne commu- 
nément en France sous les noms de chevreites | de salicoques , 
de squilles et d’autres espèces analogues ; ayant les antennes 
latérales situées plus bas que les mtermédiairés, fort lon- 
gues , sétacées , ayant à leur base une grande écaille, et les 
antennes mitoyennes plus courtes, divisées en trois filets, 
et pareillement sétacées, De tous les crustacés que cet au- 


\ 


PAL 4o3 


teur comprend dans son ordre des exochnates ou notre famille 
des macroures, les palémons et les squilles sont les seuls gen- 
res, qui aient, suivant lui , les antennes intermédiaires tri- 
fides. Le dernier offre des caractères si tranchés, qu'on ne 
peut le confondre avec le précédent. Quoique ke nombre 
des pieds terminés en pince ou par deux doigts, ne fasse 
point partie des caractères que Fabricius assigne aux palé- 
- mons, On voit cependant , d'après l'étude de la plupart des 
espèces qu'il y rapporte, que ces cruslagés ont tous les 
quatre pieds antérieurs didactyles. T'elles sont les conside- 
rations qui m'ont guidé dans la manière dont j'ai eirconscrit 
cette coupe générique ; telle a été aussi la manière dent le 
docteur Léach l’a envisagée. Olivier et M. Risso , eu s'écar- 
tant de cette marche , ont dénaturé le genre palémon. Ni 
l'un ni Pautre n’ont égard au nombre des divisions des anten- 
nes intermédiaires. Suivant le premier, ces crustacés ont les 
deux , quaire ou six pattes antérieures, en pinces. Selon le 
second, les deux premières ont seules cette forme ; et ces 
crustacés offrent en outre, comme caractères distincüfs , un 
corps couvert de plaques coriaces , avec un corselet terminé 
en devant par un rostre subulé. Aussi , ne s’étant-point formé 
d'idées netles et positives sur ce genre , ces deux naturalistes 
ont embarrassé son étude par une réumion d'espèces, essen- 
tiellement disparates. Fâchons de le ramener à sa simpli- 
cité primitive, en le signalant d’une manière précise et qui 
ne laisse aucun doute. . 
_ Les palémons appartiennent à cette sous-famille de 
crustacés décapodes et macroures , que j'ai désignée sous Le 
nom de salicoques. ( Voyez cet article. } Leurs antennes laté- 
rales, insérées plus bas que les mitoyennes, et que Fabricius 
appelle, pour cette raison , inférieures, sont plus longues 
que le corps, composées. d'un pédoncule court , de. quatre 
articles, la partie radicale comprise, et: d’une tige en: forme de 
- filet ou de soie. très-longue, fort menue elidivisée emune mul- 
titude de petites, articulations ; avec l'extrémité supérieure et 
ordinairement épineuse. du second artiele du pédoncule, est 
annexée une forte écaille presque elliptique, ciliée au sommet 
et au bord interne, avec la partieopposée à ce bord plus épaisse 
jusque prés du bout, se terminant en une pointe saillante. et 
acérée, en forme d'épine.,, et à, la, suite d’une impression: 
linéaire , et oblique , qui détermine la limite inférieure de 
cette partie renforcée ;. au côté interne de: ce même second 
article est attachée une pelite pièce. conique: qui s’unit avec 
l’article suivant, sous. lequel-elle. est placée: 
L’écaille recouvre le pédoncule et le.bas du fibet sétacé qui 
forme le reste de l'antenne. L’article radical du pédoncule à, 


L06 PAL 


vers, sa partie interne un petit tuber cule que l'on regarde 
comme l'organe extérieur de l’ouïe. Les anténnes intermé- 
diaires ou supérieures sont très-rapprochées ou presque 
contiguës, et avancées ainsi que les latérales: quoique pro- 
portionellement plus longues que celles de plusieurs autres 
salicoques, elles sont cependant plus courtes que les latérales; 
mais leur pédoncule est aussi long que le leur ; il est com- 
posé de trois articles, dont le premier, le plus grand de 
tous , est dilaté et comprimé » Où comme membraneux ex- 
térieurement , et présente à sa face supérieure, près de sa 
base , un enfoncement propre à recouvrir le dessous de l'œil 
correspondant. Le bord extérieur et dilaté de cet article a, 
du moins dans nos espèces indigènes, deux dents très-aiguës, 
dont l’une terminale. De l'extrémité du pédoncule partent 
deux filets sétacés , de la même longueur, composés d'un 
grand nombre de petits articles , dont l’un est supérieur et 
l ‘autre inférieur. Le premier , ou celui de dessus , se divise en 
deux , et dans le même sens , à peu de distance ‘de son ori- 
gine ; la branche inférieure est pareillement multiarticulée , 
mais courte , comprimée et ensiforme, avec la branche supé- 
rieure dentelée en scie , et l'Opposee marquée d'un sillon 
longitudinal. 

Comparée à celle des autres macroures, la bouche des 
palémons présente la même organisation générale. Mais les 
mandibules ont'un caractère particulier , et qui n’avoit pas’ 
échappé à Fabricius. Leur extrémité supérieure est bifide 
ou comme fourchue , son côté antérieur présente une excava- 
on assez forte et se dilate près de l’origine de cet enfonce- 
ment, pour former une petite lame comprimée , presque 
ne ,un peuarquée en dessus , dentelée au bout , se diri- 
geant vers la bouche ; et que cet auteur compare à une dent 
iucisive. On peut considérer avec lui comme une dent mo- 
laire , échancrée :angulairement à son extrémité , l’autre 
branche de la mandibuüle, on celle Qui la termine et qui est 
opposée à: la précédente. Ou rémarque quelques Tégères 
difiérences entre ces mandibules. Elles porient chacune un 
palpe court, grêle: presque sétacé ; terminé en pointé , 
triarticulé , inséré’ au - dessus de l’origme de la dent! inci- 
sive, S appliquant contre son bord supérieur , mais n ’attéi- 
gnani pas tont-à-faitson extrémité. Lés derniers pieds: “n- 
choir:s où les plus extérieurs Sont avancés et se prolongent 
jusques unipeu au-délà des pédoncules des antennes inter- 
médiaires. Es sont presque Gliformes , amincis vers leur éx= 
trémié , étroits, comprimés et velus : leur second arüele, 
le. plus grandodé tous, est concave ou échancré at Côté inté- 
rieur, et plus darge à son extrémité; le dernier esttrès- -petit, 


PA E 407 


en forme d'onglet écailleux ; le palpe flagelliforme est petit , 
membraneux, sétacé, sans articulations bien distincies, avec 
quelques soies allongées vers le bout. 

Le corps des palémons est , ainsi que celui des autres 
crustacés de la même tribu , recouvert d’un test et de pla- 
ques minces , beaucoup moins solides que les tégumens des 
autres animaux du même ordre, comprimé , arqué , comme 
bossu , allongé et rétréci en arrière. Le test se termme, de 
chaque côté, en devant, par deux dents aiguës; de la partie 
antérieure du milieu du dos s'élève une carène qui se détache 
et s’avance ensuite à la manière d’un bec compriné , en 
forme de lame d’épée , dont la tranche est perpendiculaire, 
avec une arête ou côte de chaque côté, et les bords supé- 
rieur et inférieur aigus, ordinairement dentelés en scie et 
ciliés ; les yeux sont presque globuleux , portés sur un pédi- 
cule court , assez gros , rapprochés, insérés, de chaque côté: 
à l’origine du bec, avancés et reçus , en partie , dans la 
concavité de la base du premier article du pédoncule des 
antennes intermédiaires. La queue, plus longue que le test, 
est très-comprimée , courbée en dessous, avec les extrémités 
latérales des plaques dorsales de ses premiers anneaux, celles 
du second surtout , élargies et arrondies ; les quatre feuiilets 
de la nageoire terminale sont ovales, ciliés sur leurs bords, 
minces et demi-transparens ; la côte des deux feuilleis exté- 
rieurs est cependant plus épaisse ou plus crustacée , et se 
prolonge en pointe aiguë près du sommet ; vue à la lumière, 
l'extrémité de ces mêmes feuillets extérieurs présente une 
division linéaire et arquée , qui semble les partager en deux 
portions. La pièce intermédiaire de la nageoire est étroite , 
allongée, et finit insensiblement en pointe tronquée, au bout 
de laquelle sont deux pointes mobiles; on voit près du milieu : 
de son dos quatre petites épines , disposées par paires. Les 
dix fausses pattes ou appendices natatoires quigarnissent sur 
. deux rangs le dessous de la queue, consistent chacune en deux 
lames membraneuses , étroites , allongées , ayant de chaque 
côté un rebord épais, striées transversalement , ciliées et por- 
tées sur un article commun , creux le long de. sa face posté- 
rieure , Ou presque demi-tubulaire. Les pattes sont rappro- 
chées à leur naissance , généralement longues et grêles , et 
coudées en arrière, à la jointure des quatrième ei cinquième 
articles ; les quatre antérieures sont terminées en une pince 
allongée et didactyle ; celles de la seconde paire sont les 
plus grandes de toutes, et conirastent souvent , sous ce rap- 
port, avec les autres ; les deux premières sont pliées en deux, 
da sorte que leurs pinces sont cachées entreles pieds-mâchoires 
eslérieurs, et que sotvent on ne les aperçoit pas au premie, 


Lo8 PAL 


coup d'œil. L'article qui précède médiatement la pince , est. 
simple , ou sans ces petites divisions annulaires que l’on 
observe sur cette partie dans quelques autres genres de la 
tribu des salicoques. Les six pattes postérieures sont termi- 
nées par un article conique , comprimé, au bout duquel est 
un onglet écailleux; les deux dérnières sont un peu plus 
longues; les quaire autres et celles de la paire antérieure 
sont presque de la même longueur; aucune d'elles n’offre 
d'appendice ou de division à leur base. 

Les palémons paroissent appartenir à cette division des 
crustacés décapodes que les Grécs nommoient £arts, et que 
les Latins ontrendue par le mat de squilla. Aristote distingue 
irois espèces de carides : les bassues , les cranges, et celles de 
la petite espèce. Olivier pense, avec raison, que les caractères 
assignés par ce naturaliste à la seconde espèce ou auxcranges, 
ne peuvent convenir qu'aux crustacés du genre squille de Fa-— 
bricius. La détermination des deux autres est incertaine; mais 
je soupçonne que la première espèce est le palémon sillonné 
d'Olivier, ou notre pénée caramôte , que M. Risso a placé 
mal à propos avec les a/phées ; et que la troisième se rapporte 
à ces espèces de palémons appelés vulgairement sahioques. 

Les palémons sont des crustacés marins , qui dans la belle 
saison fréquentent Les embouchures des fleuves et les parages 
voisins ; on en trouve aussi dans les marais salés et saumä- 
ires. On les pêche soit au moyen d’un filet en forme de sac, 
attaché carrément au bout d’une perche , semblable à une 
trouble, mais plus large et avec un manche plus court; soit 
avec de grands filets à mailles serrées ,qu’on jette au loin dans 
la mer, et qui en ramènent des quantités mnombrables sur le 
rivage. Ces animaux s’approchant beaucoup du rivage , il 
suffit , si on emploic le premier moyen, d'entrer dans l’eau 
jusqu’à la ceinture, d’y plonger son filet, et de le conduire 
devant soi, en regagnant la terre. F 

Olivier dit qu’on sale, dans le Levant , les grandes espèces ; 
qu'on les conserve dans de grandes corbeilles construites prin- 
cipalement de feuilles de palmier, et qu’on les envoie en 
cet état à Constantinople, à Smyrne et dans toutes lés 
villes de la Turquie, où les Grecs etles Arméniens en font 
une grande consommation pendant leur carême et leurs au- 
ives jours d’abstinence ; maïs ces espèces sont, du moins pour 
la plupart, du genre pénée. AA 

La chair des palémons est tendre ,; douce , agréable et re- 
gardée comme un aliment nourrissant et de digestion facile ; 
on en recommande l'usage aux personnes atiaquées de ma- 
rasme ou menacées de phthisie. On en prend beaucoup aux 
embouchures de la Seine , de la Loire et de la Garonne. Leur 


PAT, 409 . 


assaisonnement consiste , dit M. Bosc, à Îles mettre sur le 
feu, avec du sel et du vinaigre. On mange tout, à raison du 
peu d'épaisseur de leurtest. La chair de ces animaux se cor- 
rompt très-rapidement après leur mort, qui a lieu presque à 

leur sortie de l’eau, et l’odeur qu’elles répandent alors, est, 
ainsi que celle des autres crustacés qui sont dans le même 
état, des plus insupportables. Il faut ainsi, pour les conserver 
quelques j jours , les faire cuire de suite. Les femelles , lors- 
qu’elles sont chargées d'œufs, ce qui a lieu au printemps, sont 
plus estimées et plus délicates. On emploie aussi ces crusta— 
cés pour la pêche à la ligne , et c'est même l’unique usage 
que lon en fait dans quelques endroits, comme aux Etais- 
Unis , selon M. Bosc. 

Divers poissons en sont très-friands, et en mangent une 
quantité prodigieuse ; aussi se rendent-ils en grand nombre 
sur les côtes et aux embouchures des rivières , peu de temps 
après l'arrivée des palémons, et disparoissent-ils ensuite avec 
eux, au retour du mauvais temps. 

La nature compense la destruction de ces crustacés par 
une fécondité prodigieuse ; les femelles pondent des milliers 
d'œufs , et l espèce esi conservée. Ces petits animaux nagent 
d’ alleurs avec tant de célériié, que plusieurs d'eux échap- 
pent à la poursuite de leurs ennemis. D’ordinaire , ils se 
portent en avant, et nageni au moyen des fausses pattes en 
nageoire qu'ils ont sous la queue; mais dans le danger ils 
accélérent leurs mouvemens, varient leur direction, en al- 
lant de côté et à reculons, au moyen surtout des feuillets 
de l'extrémité dé leur queue, qui, formant l'éventail, parois- 
sent être destinés plus particulièrement à frapper l'eau en 
avant , et à porter le corps en arrière. Les deux. écailles dont 
leurs antennes extérieures sont accompagnées , leur sont en- 
core uliles dans cette circonstance. L'espèce de rostre ou de 
bec avancé et dentelé que présente leur front, est probable- 
ment pour eux une arme défensive; mais nous ne, croyons 
pas, avec Rondelet, qu’elle puisse arrêter des poissons un 
peu gros, et encore moins Îes tuer. 

M Risso a néanmoins observé que ceux de ces derniers 
animaux qui se nourrissent de ces crustacés , sont forcés de 
les faire descendre à reculons dans leur estomac, et qu'ils y 
sont toujours dans cette situation. 

La plupart des espèces de palémons que M. Bosc a trou- 
vées sur les côtes d'Espagne , dans les mers de l'Amérique et 
sur les varecs de l’ "Atlantique , lui ont paru nouvelles, De ce 
nombre est celle qû ’1l a nommée PÉLAGIQUE pelagicus Je 
dont on trouve ici, p£. G, 15, 75, Ja figure. TL la distingne anx 
caractères suivans : corselet uni; rosire court, unidenié des 


Lio | P À 
deux côtés; le premier article de la queue rès-grand , ef 


les deux derniers très-étroits et transparens. On le trouve 


dans la haute mer, sur les fucus flotians. Je n’ai point vu 
cette espèce. 


Les mers des Indes, les côtes de l’ Mmétadlé édite alé 
et des Antilles, aux points surtout où débouchent les rivières, 
servent d' Éabiaiion à deux espèces de palémons remarqua- 
bles par leur grandeur et celle de la seconde paire de leurs 


serres. Linnæus et ensuite Fabricius les avoient réunies sous 
le nom de carcinus. 


Le PALÉMON CANCRE , Palæmon carcinus, Fab., Oliv. ; 
Herbst., Canc., tab. 28 , fig. x, a le corps long de sept à 
huit pouces, et coloré en | grande partie de bleu. Lé bec s’a- 
vance beaucoup au-delà des éeailles des antennés latérales, 
se relève à son extrémité, et offre des dents nombreuses; 
savoir onze au bord supérieur , et neuf à l'opposé. Les se- 
condes serres sont un peu plus longues que le corps, égales, 
hérissées d'aspérités, avec le carpe , la pince et les doigts 
allongés ; la pince est un peu plus grosse que les autres ar- 
ücles ; les doigts sont crochus au bout, et fortement dentés à 
leur base. Il habite l'Océan Indien. : 


Le PALÉMON JAMAïÏQUOIS. Palæmon jamaïcensis, Oliv.; 
Palæmon carcinus , Léach.', Zoo! Miscell., tab. 02 ; Flerbsi., 
ibid., tab.27,fig. 2 , a les LL COTE serres proportionnellement 
plus courtes, avec de fines dentelures, et inégales au côté in- 
terne des doigts: ; la droite est plus grande que la gauche; le bec 
est presque droit, un peu plus court que les écailles lätérales, 
à trois dents en “PTE , et un trés-grand nombre de petites 
dentelures en dessus. Il habite les côtes de l'Amérique mé- 
ridionale et des Antilles. 


Nos côtes etnos marchés fournissent trois espèces du même 
genre , etque l’on désigne sous le nom collecüf de salicoques. 
M. Léach les a bien distinguées, et a déterminé. d’une ma- 
nière positive celle que Linnæus avoit appelée squilla. 

Les serres de cestrois palémonssont petites et unies; celles 
de la seconde päire sont seulement un peu plus longnes et 
un peu plus grosses; le carpe est allongé et ammei vers sa 
base ; les pinces sont presque cylindriques , avec les doigts 
égaux, grêles > allongés, connivens, et offrant le long de 
leur bord interne, de distance en distance, des dentelures 
irès-fines, égales, bee à de petites épines. 

La plus grande espèce est le PALÉMON PORTE-SCIÉ, Pale- 
mon serratus , Léach., Malac. britann. , tab. 43, fig. 1-10; 
Herbst , ibid. , tab. à7> fig. 1 ; Palæmon xiphias ? Risso, Les 
plus grands individus sont longs d'environ trois pouces, avec 


PAL br 


quelques parties du corps, le bord postérieur des anneaux 
de la queue, et ses feuillets particulièrement , d’un rouge as- 
sezvif. Le bec s’avance presque de la moitié de sa longueur, 
au-delà du pédoncule des antennes intermédiaires , et re- 
monte vers son extrémité , pourse terminer en une pointe as- 
sez longue et inégalément bidentiée à son sommet; le bord 
inférieur a communément cinq dents ; la carène supérieure 
en présente sept à huit, mais qui sont plus étroites que Îes 
précédentes et en forme d'’épines ; elles n’occupent pas toute 
la longueur de ce bord, de manière que son extrémité en est 


dépourvue. Cette espèce nourrit le crustacé parasite qui forme 
le genre BOPYRE. 


Le PALÉMON sQUILLE, Palæmon squilla, Léach., ibid. , tab. 
ead., fig. 11, 13 ; Cancer squilla, Linn. , a le même nombre 
de dents à la tranche supérieure du bec, et il se termine ausst 
de la même manière ; mais il est plus court , plus large , 
presque droït , et n’a que trois dents au bord inférieur. Dans 
le précédent, les doigts sont de la longueur de la main; mais 
ceux de cette espèce m'ont paru un peu plus courts. 


Le PALÉMON VARIABLE, Palæmon varians, Léach., tbid. , 
tab. ead., fig. 14-16 , ressemble au précédént par la grandeur 
et la direction du bec ; maïs son bord supérieur n’a que qua- 
tre à six dents ; son extrémité est entière ou peu bifide ; le 
bord inférieur n’a que deux dents, et dont les pointes sont pew 


distantes du sommet du rostre, la première de ces dents étant 
fort allongée. 


“Les secondes serres sont proportionnellementplus menues 
que celles du palemon porte-scie , ei la longueur du carpe sur- 
passe notablement celle de la pince ; il est plus court dans 
l'espèce précédente, et presque de sa longueur dans le pa- 
lemon squille. 


. Les palémons trisetaceus et microramphos de M. Risso , pa- 
roissent avoir beaucoup de rapports avec nos deux dernières 
espèces, Celle qu’ilnomme pristis appartient au genre Pax- 
DALE de M. Léach; et je soupçonne que celles qu'il appelle 
margarttaceus , lœvirhyncus, se rapportent au genre HIPPOLYTE 
du même naturaliste. | 


Le PALÉMON LOCUSTE ou le cancer pennaceus de Linnæus ; 
mentionné dans la première édition de cet ouvrage, m'est in- 
connu. Voyez, pour quelques autres crustacés placés par Oli- 
vier avéc- les palémons ; les genres indiqués à l’article SaLr- 
COQUES. (L.) EH  'aniér Mphians Su 

PALEMONS FOSSILES. Voy. CRUSTACÉS. FOSSILES. 
* à | (DESM.) 


AT PA T 


 PALENG. En Perse, c’est le tigre. Voyez au mot Car. 
‘ | (DESM.) 

PALEOLAIRE , Paleolaria. Genre de plantes établi par 
H. Cassini dans la famille des synanthérées , et dans le voi- 
sinage des ADÉNOSTYLES. Ses caractères sont : fleurs compo- 
sées de douze fleurons hermaphrodites; calice composé 
d'écailles linéaires disposées sur une seule rangée; aigrette 
de huit à dix squamules paléiformes, lancéolées, aiguës, 
membraneuses , munies d’une grosse côte médiane. 

La PALÉOLAIRE CARINÉE, seule espèce de ce genre , est 
cultivée au jardin du Muséum de Paris; mais on ignore d’où 
ses graines ont été envoyées. (B.) 

PALERA-CHUMBA. Nom de l’OrunrrA, en Espagne, 

| CEN.) 

PALES. Insecte .de l’ordre des lépidoptères, du genre 
ARGYNNE, V. ce mot. (1.) se 
. PALETTE. Nom donné à la SPATULE, d'aprèsla forme 
que présente l’extrémité de son bec. (v.) ! 

. PALETTE A DARD. Espèce d’AGanic fort dangereux, 
‘qui croît dans Les bois des environs de Paris, et que Pauiet 
a figuré Le premicr pl. 165 de son Traité des champignons. Xl 
s'élève de cinq à six pouces. Son chapeauest blanc, parsemé 
de pointes iriangulaires plus colorées ; ses lames sont recou- 
vertes de poussière blanche , et d'un voile qui disparoît en 
laissant un collet au pédicule , qui est bulbeux. (B.) 

PALETTE DE LEPREUX. C’est une coquille bivalve . 
du genre SPONDYLE , $pondylus gœderopus. (DESM.) 

PALETTE A POINTES DE TROIS QUARTS.Es- 
pèce d'ORONGE. (8.) 

PALETUVIER DES INDES, Bruguiera gymnorhiza. 
Lam. ; Rhizophora gymnorhiza , Linn. ( doderandrie monogynie). 
Arbre de la famille des caprifoliacées de Jussieu, qui se 
rapproche beaucoup du MaNGLiER, et qui croît naturellement 
aax Indes orientales, dans les lieux marécageux où il est 
souvent baïgné par les flots de la mer. Il s’élève dé dix à 
douze pieds. Sa tige est revêtue d’une écorce épaisse, 
brune et crevassée; elle est ordinairement tortueuse Et imé- 
gale; elle se divise en rameaux très-nombreux qui s’étendent 
en tous sens. Du tronc et des branches inférieures , partent 
une. multitude de. jets.cylindriqués: et flexibles quirdescendent 
jusqu’à terre, s’y plongent, y prenneni raçine, et produisent 
quelquefois de; nouveaux arbres, Ces, jets, ‘par lenrs bifurca- 
tions, et leurs enirelagemens, forment des espèces:de lacis: 
impénétrables à peu près semblables à ceux du FicuæRr Du” 
DENGALE Sd RAT PDC HAS 

Les feuilles du palétuvier sont très-entières, fermes , lisses, 


LS 


PAL 413 


vertes , d’une forme ovale, et terminées en pointe ; elles ont 
cinq à Six pouces de longueur, et sont supportées par de 
courts pétioles opposés l’un à l’autre. Leur surface inférieure 
est pâle, et marquée d’une côte moyenne asséz réïevée, d’où 
naissent des nervurés latérales et obliqués, peù sensibles ; 
elle n’esi point ponctuée comme dans lé rhïzophore. Avant 
leur dévelappement, ces feuilles sont routéés sur elles-mêmés 
dans des bourgeons cylindriques , très-allôngés, pointus , 
ayant quelque ressemblance avec ceux du figuier. je 

Les fleurs naissent sur les côtés des branches aux aissellés 
des feuilles; elles ont dix à douze lignes de diamètre ; élles 
sont d’un jaune verdâtre, solitaires, pehdänies, soutenues 
par des pédoncules épais, longs d’un pouce au plus, et ac- 
compagnées de deux bractées. Chaque fièur présente un ca- 
lice monophylle, persistant, partagé en dix ou doué segmens 
linéaires; dix à douze pétales oblongs , pliés en deux, bifides 
au sommet , velus à la base, et plus courts que les divisions 
du calice; vingt à vingt-deux étamines , dont les filets très- 
courts insérés deux à déux au bas de chaqüe pétale , et ren- 
fermés dans sa concavité, soutiennent des änthères oblon- 
gues et droites; un ovaire inférieur, arrondi , sürmonté d’un 
style triangulairé que éouronnent trois stigmaätes. 

Le fruit est une capsule ovale, uniloculaire ét monospermé 
IL présente un phénomène bien singulier : dës que [a se 
mence contenue dans la capsule est parvenue à sa parfaite 
maturité , la germination se manifeste aussitôt, et commence 
dans de fruit et sur l’arbre même. La radicule qui se déve 
loppe la preinière, rompt le sommet de cette capsule, et se 
prolonge au-dehors sous là formé d’une mas$ue comme li- 
gneuse, à peu près cylindrique, sillonnée , un peu angüleuse, 
presque obtuse ; irès-glabre , luisante , et qui acquiert de 
puis quatre!à cinq pouces jusqu'à un pied el plus de longueur. 
Dans cet état, la semence est pendante. Cette massue, par 
son poids et ses oscillations côntinuelles, parvient à la dé- 
tacher de la capsule, et tombe sur 1à terre 6ù ellé reste 
fichée par son somméët dans une posilion verticale. Lors- 
qu’elle a poussé quelques fibres, on voit biéntôt un déve- 
loppement inverse du prèmier. Les deux cotylédons déchirens 
leur enveloppe; là plunriulé où plantile s’élève et croît, nour- 
rie dans les premiers teitips par lés sucs que lui transmet la 
massue qui se trouvé dlérs convertre en urre véritable racine, 
L'humidité perpétuelle qüi règné dans les endroits où crois- 
sent les paletuviers, est très-propre à fävoriset cette singulière 
germination. En effet, les semences de ces arbres pénètrent 
aisément une terre qui est toujours plus où moins molle, 

Le bois du palétuvier des Indes est pesant, dur et rougeâtre, 


414 PF AE 


Lorsqu'il vient d’être coupé, il exhale une odeur sulfureuse 
très-marquée, qui paroît plus sensible encore dans l'écorce. 
Ce bois vert jeté au feu, brûle avec activité et répand une 
lumière irès-vive. Les Chinois en emploient l'écorce à la tein- 
jure en noir, Les fruits contiennent une espèce de moelle 
que les Indiens mangent après l'avoir fait cuire dans du vin 
de palmier ou dans du jus de poisson. 
Savigny ( Mouv. Encycl., Dict. de Botan.) a faït un genre du 
palétuvier des Fides, pour placer une espèce du genre Ruizo- 
PHORE. V. ce dernier mot. Fra | 
Les voyageurs ont donné le nom de palétwier à plusieurs 
arbres qui croissent en Amérique, et dont les genres ne sont 
pas déterminés. | SUR astra 
Préfontaine, dans la Maïson rustique de Cayenne, dit qu'il y 
‘a à la Guyane trois sortes de palétuviers; le blanc, Le rouge 
et le violet. « Il part de leurs branches une grande quaniité 
de filamens qui tombent à terre et s'y enracinent. Les Ca- 
raïbes en font des liens. Le bois de ces palétuviers n’est bon 
qu'à brûler. L’écorce du violet est employée à teindre en ceite 
couleur ou en noir. Quand on veut conserver les filets, les li- 
gnes et les autres instrumens de pêche, on les fait bouillir 
avec cetie écorce à laquelle on joint un peu de gomme d’a- 
cajou pour rendre la teinture plus durable ». (p.) 
PALETUVIER GRIS. J.au mot A VICENNE LUISANT:(EN.) 
‘PALÉTUVIER DE MONTAGNES. C'est lé. Ciu- 
SIER VEINEUX, et le VOLOMITE. (8.), d: 
_ PALÉTUVIER SAUVAGE. C'est, à Cayenne, le nom 
d’une espèce. d ACACIE , Mimosa burgoni, Aubl. (EN.) :! -. 
PALGO. Nom donné, par les Tartares Ostiaks, à une es- 
èce de RONCE, Rubus chamæmorus. (LN.) 
PALIAVANE, Puliacana. Genre établi par Vandelli, 
mais qui rentre dans celui appelé GLOXINIE, (8.) | 
PALICOUR. PJ. PaLIKkoUR. (s.)..... isiè foa 
PALICOURE , Palicourea. Genre.de plantes établi, par 
Aublet, dans sa Flore de la Guyane. 1l a été nommé.SrE- 
PHANON par Schreber, SMIRE par Jussieu, et réunr aux Psv- 
CHOTRES par Wilidenow. (B.) ni “di Le 
PALIKOUR.. Nom que les naturels de la: Guyane 
donneni aux oiseaux du genre des FOURMILIERS. (s,).. 
PALINGENESIE. Ce mot, qui signifie reproduction où 
régénération ; à Été, employé par des amateurs du mérveilleux, 
qui prétendoient qu'on pouvoit,, par des moyens chimiques, 
faire reparoïire dans leur premier état des corps organisés 
qui avoient été décomposés par le feu ou autrement; mais 
une opinion aussi cohiraire aux principes d’une saine physi- 
que , n’est admise aujourd’hui par aucun homme éclairé, 


\ 


P, A L. deu 


Je sais qu'un écrivain célèbre, le sage Bonnet, regarde , 
au moins comme probable, que la mort des animaux n’en 
traîne point la destruction de leur individu. « Quelle difficulté 
« y auroït-il , dit ce philosophe, à concevoir que le véritable 
« siége de l’âme des bêles est à peu près de méme nature que 
« celui que la suite de mes méditations m’a porté à attribuer 
« à notre âme ? Si l’on veut bien , ajoute-t-il,, admettre cette 
« supposition unique, l’on aura le fondement physique d'un 
« état futur réservé aux. animaux. Le petit Corps Orgunique ét 
« indestructible, vrai siége de l’âme , et logé, dès Le cominen- 
« cement, dans le corps grossier et destructible, conservera 
« l'animal et la personnalité de l'animal.» (Palingén. phitos. , 
part. 1.) RENTE EE ne 

On voit qu'il n’est ici question que d’une palingénésie px 
rement métaphysique, qui n'a nul rapport avec celle qui 
feroït reparoître dans son premier état la partie matérielle 
des corps organisés, après qu'ils auroient été décomposés : 
système que Bonnet étoit, certes, bien loin d'admettre. 

Quelques naturalistes modernes semblent, avoir voulu 
transporter dans le règne ininéral cetie dernière espèce dé 
palingenésie : ils ont supposé que les laves, qui ont de la 
ressemblance avec le granite, le frapp ei le porphyre, ont été 
formées par ces roches elles-mêmes, qui, après avoir éprouvé 
dans le sem de la terre une fusion complète ( puisqu'elles ont 
coulé comme un métal fondu }, ont repris ensuite une con 
texture parfaitement semblable à celle qu’elles avoient eué 
d’abord. Mais par une contradiction tout-à-fait évidente, 
ils ont en même temps souienu que les cristaux de pyroxène, 
de hornblende, de feldspath , de mica , eic., n'avoient pas reçu 
la plus légère atteinte de l’action du feu qui avait mis en 
fusion la masse totale , et que ceux qu'on y voit aujourd’hui, 
sont les mèmes qui existoiént dans les roches primitives. J'ai 
fait voir ailleurs l’invraisemblance de ces supposilions. 
LaAvE ; LEUGITE, etc. : 

La prétendue palingéuésie minérale, qui rendroit aux laves 
la*contexture des roches dont on les suppose formée 
d'autant moins admissible, que Dolomieau ainsi que t 
fithologistes Les plus éclairés, reconnoissent que la plupart 
des roches primitives sont composées des mêmes parties élé- 
mentaires , quelquefois même dans des proportions très-peu 
différentes. Le trapp, par exemple : n'es un Dole. 
qu'un granite à irès-pelits grains ; ainsi des roches de trap 
formeroient tout aussi bien des laves granitiques que des laves 
trapéennes. D’ailleurs, n’est-il pas évident qu’aussitôt que les 

arties constituantes d’une roche auroïent été désunies par 
Éérioa du feu, elles formeroient des combinaisons nou 


Voyez 


S, est 
ous les 


e 


416 PAT 

velles, suivant Îes différentes proportions dans lesquelles 
elles se trouveroient fortuitement réunies parles ballottemens 
multipliés qu’elles éprouveroient après leur fusion; ct ne 
vérroit-on pas surtout les parties similaires se réumr en 
masses plus ou moins considérables, au lieu de demeurer 
disséminées d’unc manière aussi égale qu'elles le sont dans 
les laves granitiques? + 

Ainsi donc la ressemblance parfaite qu’on observe. entre 
les laves et les roches primitives , bien loin de prouver que 
les unes proviennent de la fusion des autres, démontre aw 
contraire que les unes et les autres ont été formées de la 
même manière, c’est-à-dire par la combinaison chimique de 
divers fluides aériformes, Voyez GÉOLOGIE, LaAVEs et 
VoLcans. (PAT. ) 

En consérvant cet article de Patrin, nous sommes loin de 
partager sés opinions , bien que nous pensions avec lui que 
les laves ne sont point une reproduction d’une roche analo- 
gue à celles que nous connaissons ; c’est ce qui est prouvé 
maintenant et cé qui fut ignoré jusqu’à Dolomieu, et même 
long-téemps après la mort de Patrin. L'on sait que les laves 
sont composées de irès-pelits élémens de feldspath, de py- 
roxèné et de fer titané, accidentellement réunis à d’autres 
substances, comme le péridot, l’amphigène ou leucite, etc. 
Les expériences entreprises par M. de Drée ont démontré 
qué les rôchés peuvent être amenées, par une application par- 
ticulière dé Ja chaleur, à un état de mollesse qui établit une 
fluidité pâteuse , laquelle leur permet de changer de couleur 
sans passer à l’étât de verre, ni sans perdre la structure 
lithoïde ; bien que les autres caractères puissent être altérés. 
Dans cette opération, l’on voit qu'il n'y a pas de palipgénesie 
réelle, et éhcôte moins, une raison de croire à la forma- 
tion des roches et des laves, par la combinaison chimique 
des fluides dériformes, base d’un sysième qui séduisit tou- 
jours Patrin , et qui n’est étayé par aucun fait. (LN.) 

. PALINURE , Palinurus , Fab. Genre de CRUSTACÉS. V, 
LancousTÉ. (E) a 

PALINURES FOSSILES. F. l'article CRUSTACÉS Fos- 
SILES. (DESM:.) AS x 
- PALIPOU.C’éstune espèce d'Avorra de Cayenne,donton 
mangé les fruits, quoiqu'ils ne soient pas fort attrayans. (8.) 

PALIURE, Paliurus. Arbrisseau qui fait partie du genre 
des NERPAUXS dans les ouvrages de Linnæus, mais qui a des 
caractères trés-süffisans pour former un genre particulier. 11 
s'élève à dix où douze pieds ; sa tige esi tortueuse et très-ra- 
meuse ; ses rameaux sont fléchis en zigzag, et munis à chaque 
nœud de deux aïguillons lisses , très-piquans , inégaux, dont 


\ 


PAL Lty 


l’un est droit et l’autre courbé ; ses feuilles sont alternes, 
. pétiolées , ovales, légèrement dentées , glabres, nervées et 
un peu obliques; ses leurs sont petites et forment de petites 
grappes axillaires. 

Ce genre offre pour caractères : un calice plane , quinqué- 
fide et persistant ; cinq pétales très-ouverts, petits, concaves, 
onguiculés , insérés entre les divisions du calice ; cinq éia- 
mines ; un disque charnu, orbiculaire , couvrant le milieu de 
la fleur et environnant le pisul ; un ovaire supérieur enfoncé 
dans le disque , et chargé de trois styles courts à stigmates 
obtus ; un. drupe sec , subéreux, hémisphérique, aplati, 
comme pelté, et très-remarquable par un large rebord mem- 
braneux et strié , contenant un noyau à deux ou trois loges et . 
à deux ou trois semences. 

Le paliure croît dans les parties méridionales de l’Europe, 
et fleurit au milieu de l'été. Ses semences passent pour diuré- 
tiques ; sa racine, sa tige ei ses feuilles, pour asiringentes. El 
est très-propre à faire des haies, en ce que les bestiaux ne le 
broutent point. Il ne demande pour cela qu'à être semé et 
ensuite couché parallèlement. Il est surprenant qu'on ne l 
emploie pas plus fréquemment dans nos provinces du Midi. 

L'AUSLETIE de Loureiro a été réuni à ce genre par Jus- 
sicu. (B.) 

PALIUROS , Paliurus. C’étoit, selon Dioscoride , un ar- 
bre très-connu, épineuxet dur. Îl produisoit ane grainegrosse, 
couleur de suie; la décoction de cette graine étoit bonne contre 
la touxet la pierre , et guérissoit les morsures de serpens : 
les feuilles et les racines étoiont astringentes, etc. Théo- 
phaste et Athénée mentionnent aussi Le paliurus ; mais il pa- 
roît que ce sont deux autres plantes. Îl est néanmoins proba- 
ble qu'ils ont voulu parler d’une espèce de jujubier, par exem- 
ple, du zizyphus spina-christi, Linn. C’est l'avis de Prosper 
_ Alpin , quant au paliurus d’Athénée. Dodonée, Lobel, eic., 
croyent que le paliurus de Théophraste est noire ARGALOU , 
ou PALIURE dont on fait maintenant, avec Tournefort, 
‘un genre paliurus distinct du rhamnus et du zizyphus Linn. 
Fuellius croit que l'AZEROLIER est le paliurusde V'héophraste.- 
L'on a encore cité le Houx ( #/ex aquifolium ), le LiciEeT d’A- 
FRIQUE el quelques auires nerpruns; aussi trouve-t-on que 
ces plantes ont été anciennement décrites sous le nom de 
paliurus. V. PALIURE, AUSLETIE et RHAMNUS. (LN.) 

… PALK A. Nom brame de la MUSCADE. (EN) 

: PALLA. Nom persan du BANANIER à fruit long ( musa pa- 
_radisiaca, L.') [dérive de Patan ou de Bala, noms que, sur 
la côte Malabare , on donne à la même plante. (£LN.) 


XXIV, SN 


._ PALLA. C'est sous ce nom indien’ que Garzias décrit la 
MuscaDE. (LN.) | 

PALLADIA. Genre établi par Moench, pour placer le 
lysimachia, atropurpurea L. , qui diffère des autres espèces par 
sa corolle campanulée , obtuse , à limbe quinquéfide, et par 
ses étamines libres, plus courtes que la corolle. (LN.) 

PALLADIE , Palladia. Genre de plantes , établi par 
Gæriner sous le nom de BLAKEWELIE. Il à pour caractè-- 
res : un calice monophylle, coloré, à tube court , à limbe 
divisé en quatre parties; une corolle monopétale, infundibu- 
liforme, plissée et divisée en huit lanières ; huit étamines, 
dont les filamens sont en partie adnés au tube ; deux ovaires 
supérieurs, oblongs, appliqués contre un style simple , com-! 
primé , denté sur ses bords, et terminé par deux stigmates 
divergens ; deux capsules oblongues, un peu en massue, 
minces , coriaces , légèrement anguleuses d’un côté, pro- 
fondémeni sillonnées de l’autre , uniloculaires, s’ouvrant lon- 
gitudinalement en deux valves, qui se contournent sur elles- 
mêmes. Ces capsules contiennent ün grand nombre de petites 
semences attachées à un réceptacle spongieux , adné à la su- 
ture interne. 

Ce genre a été découvert dans la mer du Sud. Il fait le 
passage entre la famille des GENTIANÉES et celle des Apo- 
CINÉES. (B.) 

PALLADION. L'un des noms que les anciens donnoient 
à la plante nommée LÉGNToPoDiuM par Dioscoride. (LN.) 

PALLADIU M. Métal quise rencontre entrès-petits grains 
d’un gris d'acier et à structure fibreuse, dans le sable aurifère 
et platinifère de Matto-Grosso , au Brésil. 

La découverte et La connoissance des caractères du palla- 
dium sont dues au docteur Wollasion ( 1803-4 ). qi 

Le palladium natif est infusible au feu ordinaire. Pour le 
réduire, on doit l’exposer à un haut feu de forge ; cependant, 
Jorsqu’onle mêle avec du soufre, il se fond aisément , et en 
continuant à le chauffer, le soufre se dégage et il reste un 
globule de palludium malléable. 

‘Ce métal natif est toujours allié avec un peu de platine et 
d'iridium dont on le débarrasse par des procédés chimiques 
pariiculiers. Sa pesanteur spécifique est de 11,3 et 11,8, se- 
Jon Wollaston, ou de 12,148, suivant M. Lowry. 

Le palladium w’a aucune action sur le gaz oxygène ni sur 
l'air; néanmoins , il paroît qu'à l’aide d’une légère chaleur, 
il se ternit et prend une couleur bleue , phénomène qui , d’a- 
près M. Thénard, semble indiquer un commencement d'oxy- 
dation. | 


PA EL VAT) 


On lamine aisément le palladium , et le docteur Wollas- 
ion est mêine parvenu à en obtenir des feuilles très-minces, 
de plusieurs pouces carrés. 

Les alliages dans lesquels ce métal entre , sont très-peu 
nombreux. Celui de partie égale de bismuth et de paladiur 
estcassant ; celui de ce métal, même en petite quantité, et d’or, 

‘est d’un jaune pâle. Avant les travaux de M. Wollasion, on 
avoit pris le palladium pour un alliage de platine et de mer- 
cure ; mais l’on sait que le platine ne s’allie point aumercure. 

Le palladium est dissoluble dans Pacide nitrique, ct sa dis- 
solution est d’un rouge foncé; il en est précipité par le sul- 
fate de fer ; le muriate d’étain y forme un précipité noir, ct 
le prussiate de potasse, un précipité olive. En faisant évapo- 
rer cette dissolution à l’aide de la chaleur rouge et à siccité, 
on décompose ce nitrate, et même l’oxyde de palladium qui 
en fait la base. C’est un des moyens employés pour obtenir 
l’oxyde de ce métal ; les autres consistent à décomposer les 
sels de palladium, par la poiasse ou par la soude ; avec ce 
dernier alkali il forme un sel triple , soluble dans l’alcool. 

Ce métal est sans usage ; il a été reconnu par M. Cloud 
des Etats-Unis , dans deux lingots d’or apportés du Brésil. 
V. PLATINE. (LN.) | 

PALLAR et PALLARI Noms qu’on donne, au Chili, à 
une espèce de HARICOT ( phaseolus pallar , Molin. ). (LN.) 

PALLAS.iVoy. PLANÈTES. (L18.) 

PALLASIA. Nom qui rappelle celui de Pallas, célèbre 
naturaliste russe. Îl à été donné par Houttuyne au dctamnus 
capensis de Linnæus fils, dont il fit un genre qui se trouve le 
même. que le calodendron de Yhunberg, Vahl, eic. Le 
nomde pallasia a été aussi donné au genre crypsis par Scopoli, 
et a élé encore appliqué au genre plerococcus établi par Pal- 
las}, mais qui a été réuni au calligonum par Lamarck. Enfin, 
Aiton, Willdenow, nomment pallusia le genre enceliu d'A- 
danson , adopté sous ce nom par Jussieu, Cavanilles, etc. 

PALLE. PV. PaLe. (s.) 

: PALLERFOLD. Nom hongrois du TRIPozr. (LN.). 

PALLIOBRANCHES. Ordre établi par Blainville dans 
la classe des MOLLUSQUES ACÉPHALES. (8.) 

.PALLOUN. C’est le SQUALE MILANDRE à Nice, (DESM,) 

PALMA. Nom donné par les Latins au dattier et au cha- 
mϾrops huimilis , les deux seuls palmiers qui croissent en 
Europe. Les botanistes l’ont appliqué jusqu’à Linnæus, non- 
seulement à tous les palmiers qu'ils connurent, mais aussi à 
des plantes qui en ont l'aspect , teiles sont les BANANIERS et 
quelques plantes de la même famille , les Zamia, les Crous, 
le DRAGONIER (dracæna draco), etc. (EN) 


= Les 


420 P À RE 

PALMA DE BANNON. C’est le nom de l'ALATERNE, 
en Espagne. (EN.) 

PALMA-BARRIGONA. C'est, à l’île de Cuba, le nom 
d’une espèce de CocOTiER (cocos crispa , Kunth). (EN.) 

PALMA-CHRISTL. C’est le RiciN commun, en France. 

| (Lx) 

PALMA-CHRISTI Nom sous lequel les anciens bota- 
nistes ont décrit un grandnombrede plantes du genre Orenis 
de Willdenow, à cause de leurs racines bulbeuses et dont les 
bulbes aplaties ont la forme de la main. Ces espèces sont 
principalement l’orchis latifolia, et ses nombreuses variétés , 
les orchis conopsea , maculata et nigra, NVilld. (Ex.) 

. PALMA DE CORIJA. Nom vulgaire du CORYPHE DES 
TOLTS ( corypha teclorum ). Ce palmier fut observé par MM. 
Hamboldt et Bonpland, dans la vaste plaine de Caracasano 
de Cumana. Il y est aussi appelé PALMA REDONDA et PALMA 
SOMBRERO. (LN.) ni 

PALMA DE CUESCO. Nom vulgaire du CocoTiER du 
Brésil. (8.) 

PALMA FILIX. Nom sous lequel Ehrhet a figuré une 
espèce de ZAMIA.(EN.) L 

PALMA MINOR. PV. PALMITO. (EN.) 

PALMA-REAL. Pacmier qui s'élève à cinquante pieds 
de hauteur et qui se fait remarquer par sa beauté , il crott 
abondamment dans l’ile de Cuba. C’est l’ureodoxa frigida 
Kunth. (EN) . 

PALMA-SANCTA. Nom donné autrefois aux GAYAGS. 

LN. 

PALMAIRE, Palmarium. Genre de COQUILLES sl li 
Denys-de-Montfort, dans la famille des PATELLES:Ses carac- 
tères sont: coquille libre , univalve , aplatie, en bonnet 
phrygien , à sommet non spiré , placé au tiers et dans le 
milieu du test; ouverture allongée en bec, arrondie , et 
horizontale , entaillée par une fissure. 

Ce genre se rapproche des ÉMARGINULES, mais s’en dis- 
tingue suffisamment par son aplatissement et son bec longue- 
ment fendu. 

L'espèce qui lui sert de type a deux ou trois lignes de 
diamètre, et se rencontre sur les côtes de la Martinique. {8.) 

PALMAIRES. Sitorr donne ce nom à une section de 
mammifères compris dans la première cohorte de la première. 
phalange, de sa méthode de classification de ces animaux. 
Cette section ne renferme que le genre HOMME, pourvu de 
mains seulement äux extrémités supérieures. F. l'art. Maw- 
MALOGIE , tome 19°, page A9. (DESM.) 


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2, lalnele Petite 4. L'artlaire officinale , 
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5 


PAL VER: 


PALMARIA. Tabernæmontanus donne ce nom au saxi- 
fraga cotyledon , avant que cette plante ne soit montée en 
tige. (LN.) 

PALMARIUM. 7. PALMAIRES. (DESM.) 

PALMATA. Nom donné par Raï à l'orchis mascula, à 
cause de ses bulles palmées; et par Haller , et pour la même 
raison, au satyrium nigrum, Lann., qui est Van miera, Willd. 

CLN.) 

PALME DE CHRIST. Nom vulgaire ancien da satyrium 
nigrum, L. (LN.) 

PALME DE CHRIST. Le Raicix porte ce nom dans nos 
colonies d'Amérique. (8.) 

_ PALME MARINE. /. PALMIER MARIN. 3 


PALMENDISTEL. L'un des noms du Houx, en Alle- 
magne. (LN.) 

PALMERA. Nom du DaTTIER , en Espagne. (LN.) 

PALMEIRA-MACHA-BRA VA. Les Portugais de l'Inde 
donnent ce nom à un irès-beau PALMIER ( borussus flabellifer). 

(LN.) 

PALMÉRINA. Nom espagnol de la PASSERINE (asie 
réna hirsuta , L.). (LN.) 

PALMETTE , Chamwærops. Petit palmier qui ne s'élève 
Jamais au-delà de quatre à cinq pieds dans son pays natal ; 
ses racines sont un paquet de grosses fibres en partie hors de 
terre; son tronc est nu à sa base, chargé dans le reste de sa 
longueur de grandes écailles triangulaires engagées dans un 
tissu filamenteux et roussâtre , lesquelles ne sont que les 
restes des pétioles des feuilles. Le sommet de ce tronc est 
couronné par un faisceau de trente à quarante feuilles en 
éventail, dont les extérieures sont horizontales ou réfléchies, 
et les autres d’autant moins ouvertes, qu’elles sont plus près 
du bourgeon qui occupe le centre. Ces feuilles sont palmées, 
-_plissées , et divisées à leur sommet en douze ou quinze fo 
lioles étroites , carinées , pointues , nervées fongitudinale- 
ment , disposées comme les rayons d’un éventail à l’extré- 
mité d’un pétiole épais, lisse, à bords tranchans et hérissés 
d’épines obliques et écartées. 

De l’aisselle de ces pétioles ,"dont la base est fortifiée par 
un réseau de filamens bruns , sortent des spathes longues de 
sept à huit pouces, irès-comprimées , d'une seule pièce , 
chargées de poils sur les bords ; elles s’ouvrent par une de 
leurs carènes , et laissent sortir un régime épais, aplati, 
qui se divise en un grand nombre de rameaux médiocrement 
ouverts, la plupart simples, couverts dans toute leur éten- 


4992 PA UE 


due de petites fleurs jaunâtres , sessiles. Chaque panicule ne 
porte jamais qu'une sortie de fleurs qui sont toutes mâles sur 
certains pieds, et toutes hermaphrodites sur d’autres. 

Chacune de ces fleurs a un calice à irois divisions ; une 
corolle de irois pétales coriaces et infléchis au sommet; six 
à neuf étamines réunies en un godet dans les hermaphrodites; 
trois ovaires surmontés chacun d’un style persistant à stig- 
mate pointu. 

Le fruit consiste en trois petits drupes globuleux , mono- 
spermes , obscurément trigones et noirâtres. Fe k 

Ce palmier qui est figuré pl. M. ïr, et qui différe peu du 
CoryPHE, qu'on appeloit aussi PALMISTE, comme iant 
d’autres , croît naturellement en Espagne, en Barbarie , en 
Sicile, et généralement dans tout le pourtour de la Médi- 
terranée. Roland de la Platière, Poiret, Desfontaines et 
Cavanilles, ont, dans ces derniers temps, successivement 
observé ses usages. Il en résulte que l’on mange la pulpe 
de ses fruits, qui est douce et mielleuse, la fécule qui 
se trouve dans le bas de sa tige , fécule analogue à celle du 
SAGOUTIER et ses jeunes pousses, quoique très-acerbes ; que 
Von fait avec ses feuilles, des cordes, des paniers, etc. ; 
qu'enfin , onen tire en pelit les mêmes avantages que du 
Darrier. W, ce mot et les mots PALMIERS et SABAL. 

La palmette croît dans les plus mauvais terrains, et se mul- 
tiplie très-facilement. On ne le cultive pas, aussi n’est-il pas 
aussi abondant qu'il seroit bon qu'il le fût , et qu'il le seroit 
si on ne le détruisoit pas pour avoirla fécule dontil a été 
parlé, Il se conserve l'hiver dans l’orangerie sous le climat de 
Paris, et y donne des fleurs et des fruits. (8.) 

PALMIER. . Parmriers. (2.) 

PALMIER AOUARA. C'est l’AVOIRA. (B) 

PALMIER-CANNE, Cocos guineensis, Linn.F”. Cocorier 
A CANNE , vol. 7, p. 299. (EN.) 

PALMIER A ÉOCD. V. CocoTiER. (EN.) L 

PALMIER - FOUGERES ou PALMI- FOUGERES. 
Ces noms sont donnés aux espèces des genres Cycas et 
ZAMIA. (LN.) | 

PALMIER-MARIN. On a donné ce nom à une espèce 
d'ENCRINE qui, par la disposition de ses branches , a quel- 
ques rapports avec un PALMIER.(B.) 

PALMIER DE SAINT-PIERRE. Les Italiens donnent 
ce nom à la PALMETTE (chamærops humilis ). (EN.) 

PALMIER DE LA THEBAIDE. F. Doum.(in) 

PALMIER DATTIER. PV. au mot DaTrTier. (@) 

PALMIER EVENTALL. F. au mot RONDIER LS 

B. 


F 


PAL 423 
PALMIER DU JAPON. P. au mot SAGOUTIER. (8.) 
PALMIER NAIN. C'est le CORYPRE. (8.) 
PALMIER ROYAL. Nom vulgaire de la PALMETTE. Voy. 
ce mot. (B.) 
PALMIER A SAGOU. 7. au mot SAGOUTIER.(8.) 


PALMIER À SANG DE DRAGON. F. au mot Dra- 
GONIER. (B.) 


PALMIER URCE. C'est l’ArEc caGHoU. (B.) 

PALMIER VINIFERE. C'est, suivant Bomare , un 
palmier toujonrs vert , qui croît en Éthiopie, et qui fournit 
aux habitans du pays , une liqueur fort agréable , ayant, 
dit-on , le goût du vin d'Anjou. Les Ethiopiens l’obtiennent 


en perçant le tronc de l’arbre à deux pieds au - dessus de 
terre. (D.) 


PALMIERS. Famille de plantes dont la plupart croissen 
entre les tropiques, et sont d’une importance majeure pour 
les habitans de ces contrées, auxquels elles offrent la nourri- 
ture, l'habillement , le logement et plusieurs autres commodi- 
tés et utilités, presque sans aucune autre peine que celle de 
l'exploitation. Cette famille tient en conséquence un des pre- 
miers rangs parmi les productions végétales, et mérite, plus 
que beaucoup d’autres, d’exciter l'intérêt des scrutateurs de 
la nature ; mais c’est malheureusement une de celles qui ont 
été le moins observées par les voyageurs , soit à cause de la 
difficulté de trouver les plantes qu’elle renferme en même 
temps en fleurs et en fruits , soit par la hauteur des individus ,. 
qui ne permet pas d'y atteindre aisément; d’où il résulte que. 
dans toutes les collections on conserve des fruits, sans cor- 
noître les fleurs des individus auxquels ils appartiennent, ow 
des fleurs dont le fruit est inconnu. 

Les palmiers sont remarquables par la hauteur à laquelle 
ils s'élèvent, par le feuillage toujours vert dont leur cime est 
ornée, et par l'abondance de leurs fruits. Leur tige est simple. 
ei frutiqueuse. Elle est revêtue d’une écorce composée de plu- 

sieurs feuillets, formés par la base des feuilles. Le sommetest 
couronné de feuilles vivaces, rangées circulairement et par 
étages, engaînantes à leur base. Ces feuilies s’échappent d'un 
gros bourgeon qui termine la tige. 

La tige des. palmiers n’augmente pas, comme celle des au 
tres arbres, par l'addition de couches annuelles. Daubentor 
a ainsi expliqué ce phénomène. Chaque feuille du dattier, 
que ce naluraliste a pris pour exemple , est, dit-il, formée 
par un, prolongement des. filets ligneux, et de la substance 
cellulaire , qui sont dans Le tronc de l'arbre. On les voit dans 
la pétiole , eu ils sont très-apparens dans les restes de ce pé- 


424 PAL 
üole qui tiennent au ironc. L’accroissement de ce tronc est 
doac produil par les fenilles qui en sortent chaque anvée 
_Comine les filets ligneux et la substance cellulaire , dont les 
nouvelles feuilles sont un prolongement, partent toujours 
du centre , ils forcent toujours les feuilles précédentes à se 
rejeter en dehors; c’est pourquoi la substance du tronc a 
d'autant plus de compacité , qu'elle se trouve plus près de 
ne circonférence, et qu'à un certain point de densité, elle 
e peut plus céder à l'effet des parties intérieures du tronc, 
. se porter au dehors ; aussi, il paroîtroit que l'arbre par- 
venu à cé point ne grossit plus. 

Desfontaines, dans un excellent mémoire sur l’organisation 
des mouorotylédons, inséré dans le premier volume des Memoï- 
res de l'Institut, observe que la lige des paliniers n’a pas ce 
pendant Re exactement la même grosseur. Il paroîl que 
ces irrégularités arrivent toutes les fois que la plante reçoit 

uue plus grande ou une plus petite quantité de nourriture. 
Si, par exemple, on transplanté un jeune palmier d'un sol 
aride dans ya terrain fertile , les fibres de la nouvelle pousse 
prenderont un volume plus considéfable que les anciennes, 
et celui de la tige augmentera dans cette partie, tandis 
quel inférieure conservera exactement la grosseur qu'élle avoit 
auparavant. Si, par un accident tontraité, la forte de la vé- 
gétation se rallentit, les nouvelles pousses seront plus grêles 
que les anciennes. 

L'enveloppe extérieure des palmiers , ajoute ce savant ob- 
se , est fort différente de célle des autrés arbres ;'’eile 

est évidemment qu’une Expansion des fibres de la base” des 
péril es , qui, se portant à droite et à gauche, for mént au- 
tant: de réseaux dont les maillés sont plus ou moins larges, 
et diversemeut configurées dans chaque éspèce de, palmier. 
Ces réseaux sontimbriqués, c'ést-à-dire qu'ils se récouvrent 
comme les tuiles de nos toits. Ils n’adhèrent point'ensemble, 
et on peut les séparer avec la plus grande facilité. Chacun 
est coinposé de trois plansde fibres très-distinéis ; lés deux 
plans extérieurs suivent une direction transversale et paral- 
lèlz ; l'intermédiaire, que l’on peut comparer à ‘la trame 
d'une étoffe , les coupe obliquement du haut en bas. es f- 
res ne sont point entrelacées, mais seulement unies pär des - 
filamens capillaires qui vont s'attacher de l’une à F Se : 
enfin enveloppe des palmiers sé détruit avec le tenps, 
sorte qu’on ne doit pas la regarder comme une “éable 
écorcé. 

Les feuilles dés palmiers sont de deux sortes’: les unes 

essemblent à des éventails; les autres sont composées de 
plusieurs folioles placées sur un pétiole commun. Leur noim- 


P À D M: 


bre reste presque toujours le même sur chaque individu, 
parce qu'il en renaît de nouvelles à mesure que les anciennes 
se dessèchent et tombent. Les folioles sont pliées en deux 
dans toute leur longueur, appliquées contre le pétiole qui 
est redressé , et leurs nervures sont longitudinales ou parat- 
lèles à la côte du milieu, comme dans les graminées et la 
plupart des plantes monocotylédones. 

Ces feuilles sortant toujours du centre de l'arbre, doivent 
avoir sur la tige une auire disposition que dans les autres ar- 

_bres. Cette disposition , déjà observée, et depuis long-temps, 
par Rumphius, est presque la même que ceile des fougères 
avec lesquelles les palmiers ont beaucoup derapport. 

Ainsi, on peut dire que les palmiers n’ont point de vérita- 
ble tige ; que la partie à laquelle on donne cômmunément 
ce nom, et qui s'élève souvent à plus de cent pieds, mest 
qu’un prolongement du coilet des racines ; et par suite que 
les feuilles ne sont réellement que des feuilles radicales. 
Cette opinion qu’on ne peut s'empêcher de déduire des ob- 
servations de Desfoniaines , est encore confirmée par l'orga- 
nisation si simple de la prétendue tige des palmiers, qui, à 
une seule espèce près, le DOUME , ne prend jamais de bran- 
ches, se bifurque rarement, et meurt dès qu'on coupe le 
bouquet de feuilles qui la termine. 

Les fleurs des palmiers sont en général assez petites, jau- 
nâtres on verdâtres, et n’ont que peu où point d'éclat. Elles 
ne sont jamais pourvues de pédoncules partiels, mais on les 
irouve ramassées en prand nombre sur des pédoncules com- 
muns, simples et nus à leur base , plus ou moins ramifiés ou 
paniculés dans leur partie sapérieure. C’est à l’assemblage 
de ces pédoncules communs qu'à été donné le nom de ré- 
gime où spadix. Ces régimes naissent dans les aisselles des- 
feuilles. Es sont renfermés avant La floraison dans dés spathes 
membraneuses , coriates , souvent très-épaisses, monophy- 
les ou diphylles, et susceptibles de se déchirer en deux où 
plusieurs pièces. C’est ce qu'on appelle EmPonoRe à l'ile de 
Bourbon, où on les emploie à beaucoup de petits usages do- 
inesiiques, même à cuire le riz. La spathe de l'AREC A GRIN , 
qui croît dans cette Île, est couverte de poils qui la font res- 
sembler à la peau du blaireau. Outre cétte spatke universelle, 
qui n'éxiste pas dans plusieurs genres , on en reinarque quel- 
quefois de moins considérables placées sous chacune des sub- 
divisions du régime qu’elles enveloppent séparément. 

Très-peu de palmiers portent des fleurs hermaphrodites , 
et la disposilion des sexes varie de trois manières dans la 
plupart des autres ; leurs fleurssont ou dioïques ou monoïques. 

Dôns ce dernier cas, l’un et l’autre sexe sont tantôt mêlés 


#26 BA: TE 


sur le même régime , tantôt placés sur des régimes diférens. 
On remarque ordinairement dans chaque sexe les rudimens 
du sexe qui lui manque; ce qui fait soupçonner qu’en géné- 
ralles palmiers ne sont monoïques ou dioïques que par avor- 
tement. L'Avoira etle Maripasont des exemples frappansde 
ce que nous avançons. Les régimes mâles sont ordinairement 
d'un seul sexe , mais les rameaux des régimes femelles sont 
souvent terminés par des fleurs mâles. te anomalie, ou 
plutôt cette organisation extraordinaire , se retrouve daus 
plusieurs espèces du genre LAICWE de Linn., dont les épis fe- 
melles se terminent par des fleurs mâles. Il est plus rare de 
voir des épis mâles porter en même temps et inférieurement 
des fleurs femelles; mais il est digne de remarque que dans 
Jun et l’autre cas les fleurs femelles sont généralement infé- 
rieures. 

Fourcroy a donné, dans le sixième cahier des Annales du 
Muséum d'Histoire naturelle de Paris, une analyse du pollen, 
ou poussière fécondante dudattier, d'où il résulte qu’il con- 
tient une assez grande quantité d'acide malique tout formé , 
et qui peut être séparé par l’eau froide ; des phosphates de 
chaux et de magnésie , dont la plus grande partie estenlevée 
par les lavages en même temps que l’acide malique qui les 
rend dissolubles ; une matière animale qui se dissout dans 
l'eau à l’aide de l'acide, et qui, étant précipitée par l'infusion 
de noix de galle, s'annonce comme une sorte de gélatine; 
une substance pulvérulente que les corps précédens semblent 
recouvrir, qui est insoluble dans l’eau, susceptible de don- 
per de l’ammoniaque, de se convertir en un savon ammoniacal 
par la putréfaction , par les alkalis fixes , et qui, en raison de 
ses propriétés, paroît être analogue à une matière glutineuse 
ou albamineuse sèche. | é 

Ainsi çe pollen a de grands rapports de composition avec 
}es substances animales , et encore plus avec la liqueur sémi- 
pale ; fait qui avoit déjà été indiqué par l'odeur des fleurs du 
ViNETIER et du CHÂTAIGNIER, et qui peut devenir un jour 
d’une très-grande importance physiologique. V. ces deux mots, 
le mot PLANTE et le mot POLLEN. RE 
= Bory Saint-Vincent, que ses expériences sur la chaleur 
des étamines des aroïdes , déjà indiquées par M. de Lamarck, 
ont conduit à examiner les fleurs des Baquois , qui forment 
une famille très-voisine des palmiers, a aussi remarqué qu'au 
moment de la floraison , les anthères des palmiers devoient 
avoir un certain degré de chaleur supérieur à celui de lat - 
imosphère pourcela il a placé de petites parcelles de beurre de 
cacao sur les côtes de l’étamine, dont l’échauffement ayant fait 
fondrelasurface en contact, y aimprimé sa forme. On pourroit 


P À L 427 


étendre cette observation, et la répéter sur les afthères de 
toutes lesplantes. Les BALISIERS (canna) semblent aussi doués 
de la même faculté. 

Les caractères généraux de la fructification des palmiers 
peuvent être exprimés ainsi: 

. Un calice divisé en une ou trois parties persistantes; 
une corollemonopétale à trois divisions ou iripétale ordinai- 
rement plus grandes que le calice, et que Jussieu regarde 
même comme un calice imtérieur; communément six éta- 
mines insérées à la base des divisions de la corolle, à filamens 
souvent réunis à leur base, et à pollen composé de grains 
ovoïdes , jaunâtres et iramsparens ; un ovaire supérieur, Sim - 
ple , souvent triple , à une ou trois loges, dont deux avortent 
souvent; un style unique ou trois styles à stigmates simples ow 
irifides. 

Le fruit est ordinairement un drupe sec, nommé akene par 
Richard , dont l'enveloppe extérieure , qu'en appelle caire , 
estsouvent formée de fibres nombreuses très- -serrées, et cache 
un noyau ligneux, sujet à varier dans sa forme, et surtout 
dans sa grosseur , qui approche quelquefois de la tête d'un 
homme); à une ou à trois semences. Les semences sont osseu- 
ses, à embryon très-petit, situé dans une cavité pratiquée 
ou sur le dos, ou sur les côtés, ou à la base ou au sommet 
d un périsperme d’abord mou, bon à manger, prenant peu 

à peu de la consistance , devenant même dur comme de la 
corne, et contenant dans le centre une liqueur très-agréable 
à boire. 

. Ces caractères sont figurés pl. 3, n.° 4 du Tableau du règne 
vegetal, par Ventenat. 

Les genres établis parmi les palmiers sont très-nombreux 
et sous quatre divisions, tirées dusexe deleursfleurs, et qu’on 
peut subdiviser à raison de la forme de leurs feuilles; mais 
plusieurs de ces genres sont encore imparfaitement connus, 
el ne peuvent entrer dans cetie nomenclature que sousle uitre 
d’Appendix. 

1. Les palmiers à fleurs hermaphrodites : ROTANG ; LICUALE, 
Convrue. 

2. Les palmiers à fleurs polygames : PALMETTE, Rapuis et 
CÉRÉOXYLON. 

3. Les paliniers à fleurs monoïques: AREC, InDnez, Nrra, 
SAGOUTIER, BACTRIS » ARENG, Eurenre et DouME ( ce 
genre paroît appartenir aux PANDANÉES, nouvelle famille 
proposée par M. R. Brown); IRIARTÉE, GEONOME , OREO- 
DOXE , LONTARE, RAPHIE, SABAL. 

Les palmiers à Ha dioïques: D'ATTIER, AVOIRA , GERS, : 
Ronoter, Lonoïcée et Lavanier. 


428 FA E 


Les palmiers dont les sexes sont peu ou point connus : Hyo - 
PHURBE, (MAURICE, ManicaIRE, CaRaANDIER, MARTINESE , 
NUMUSARIE. 

MM. Humboldt, Kunthet Bonpland ont depuisproposé de 
nouveauxgenres; savoir, KUNTHIE, AIPHANE, ALFONSIE,JUBÉE 
et ATALÉE. M. Correaa donné, dans les Annales du Muséum, 
la description du genre MocEA , indiqué seulement par Aublet. 

Plusieurs espèces de palmiers , de ceux surtout qui crois- 
sent entre les tropiques, peuvent seules fournir tous les be- 
soins de la vie; aussi sont-ils regardés par tous les peuples 
comme un des plus grands bienfaits de la Providence. On se 
sert de presque toutes leurs parties. Les couches les-plus ex- 
térieures du tronc de certaines espèces fournissent un bois 
dont la pesanteur, la dureté et la durée sont comparables à 
celles du fer, et qui lui est en effet substitué par plusieurs 
hordes de sauvages de l'Inde etde l Amérique. Ils’en font des 
pointes de flèches , qui, étant amincies, percent sans casser, 
comme si elles étoient du fer le plus dur. Dans quelques au- 
tres, les Spathes , ces sortes de coffres qui renfermentles ré- 
gimes, acquièrent une consistance et une épaisseur telles, 
qu’elles peuvent contenir les liquides les plusténus ; et on én 
faiten divers endroits, des vases qui, soutenant assez bien la 
chaleur du feu, deviennent, jusqu’à un certain point, sus- 
cepubles de remplacer Les nôtres , et servent à peu près aux 
mêmes usages. [faut ajouter que les troncs des plus gros pal- 
miers peuvent se fendre, s’aplatir et servir de planches avec 
lesquelles on construit des maisons inaltérables auxinfluences 
de Pair et inattaquables par les insectes. On voyoit'éncore à 
Saint-Domingue des cases , maisons irès-anciénnes ; Cons- 
truites du temps des’flibustiers, avec des planches de tronc de 
chou palmisté (areca oleracea ), dont le bois étoit'aussi sain 
que Le‘premier jour qu’il avoit été employé. Enfin les feuilles 
de palmiers dans l'état naturel, servent à couvrir ces maisons, 
et transformées en nattes; en paniers, en jalousies,etc., elles 
concourent à les orner intérieurement. | 

Rhéede, dans l’'Hortus malabaricus, apprend que les feuilles 
du corypha umbraculifera peuvent mettre six hommes à Pabri 
de la pluie et du soleil: On voit une de ces feuilles (encore 
jeune), dans une des salles du Muséum d'Histoire naturélle. 

Le péricarpe fibreux d’un grand nombre d'espèces, les 
feuilles et leur pétiole dans plusieurs, le tissu filamenteux qui 
‘recouvre le tronc dans presque toutes, fournissent une sorte 
de fil ou filasse qui sert à faire des habiilemens, des filets , 

des cordes , à calfater les vaisseaux, etc., etc. 
L'Eïafs fournit de l’haile ; le céréoxylon de la cire, l’areng 
une liqueur sucrée très-abondante, etc. | 


PAL 429 
_ Ouire ces avantages principaux, on en tire encore de se- 
condaires dignes d'attention. On fait avec leurs feuilles des 
éventails, des parasols et des chapeaux; on écrit sur plu- 
sieurs, comme nous écrivons sur le papier par le moyen 
d’un stylet de métal ; on compose des fleurs artificielles avec 
la moelle de quelques-uns : on se procure avec les tiges des 
rotangs , des cannes souples et légères, et avec le fruit des 
cocos et autres , des tasses très-solides et même agréables, 
que le luxe le plas recherché ne dédaigne pas. 

Mais, c’est dans les besoins de première nécessité, c’est 
comme objet de nourriture, que les palmiers sont principale- 
ment précieux. Presqu'aucune espèce ne possède de proprié- 
tés nuisibles, et plusieurs en ont de très-bienfaisantes. Ainsi, 
on trouve dans la chair douce ctpulpeuse de quelques-uns, dans 
le périsperme des semences de plusieurs, dans le bourgeon 
terminal de la plupart, un aliment sain et savoureux, qu’on 
apprête de plusieurs manières. La liqueur qui coule duironc 
ou desspathes encore vertes, donton a retranchéuneportion, 
celle qui se trouve dans la vaste cavilé du périsperme , offre 
une boisson abondante et salutaire, dont on peut extraire, 
par l’évaporation, un sucre detrès-bonne qualité. Ces liqueurs, 
connues sous les dénomination de vin de palme dansune partie 
de l'Afrique, de bourdon à Oware et à Benin, se conver- 
tissent, en passant par divers degrés de fermentation , en un 
vin plus ou moins délicat, qui fournit par la distillation un 
alkool très-violent, ou qui se change en un vinaigre très-actif. 
11 suffit d'exprimer tantôt le péricarpe , tantôt la semence, 
souvent l’un et l’autre, de quelques espèces, pour obtenir une 
huile douce, communément assez épaisse, une sorte de 
beurre végétal, qui ne le cède pas au nôtre pour le goût. IL 
suffit de fendre le tronc de quelques autres pour trouver une 
fécule abondante qui se conserve de longues années, qui nour- 
rit beaucoup sous un petit volume, et qui est si facile à di- 
gérer, qu'en Europe même on la recommande, sous le nom 
de sagou , aux valétudinaires dont l'estomac est délabré. 

Voyez aux genres cités plus haut, et surtout aux mots Co- 
COTIER , SAGOUTIER, DATTIER, RONDIER, CEREOXYLON. 
ÂRENG , les propriétés particulières à chaque espèce, et Le 
détail des avantages dont on vient de tracer l’ensemble. 

Il ne croît naturellement en Europe que deux espèces de 
palmier, la PALMETTE, Chamærops, Linn. , et le D'ATTIER , 
Phœnix, Linn. Lorsqu'on veut cultiver les autres dans les 
serres, 1l faut les tenir perpétuellement dans une couche de 
tan. En général, elles sont très-difficiles à faire fructifier dans 
nos climats , et leurs fruits n'y sont jamais de bonne qualité; . 
c'est pourquoi elles ne se trouvent que dans quelquesjardinsde 


NC 


430 PAC 


botanique , tels que ceux de Paris, de Vienne et de Londres. 

La multiplication a presque exclusivement lieu par le semis 
de leurs graines; cependant ceux qui sont cultivés, poussent 
quelquefois des drageons , qui donnant la même variété que 
leur souche, sont préférés aux graines qui en produisent 
souvent d’inférieures. J 

En Egypte, par exemple aurapport de Delille, on multiplie 
de préférence les dattiers, à raison de la supériorité de telle 
ou telle variété, par le moyen des bourgeons qui poussent sur 
leurs racines ou sur leur tronc , et on rajeunit les vieux en les 
coupant à quelques pieds au-dessous de leur tête , en mettant 
cette tête en terre et en l’arrosant jusqu'à ce qu’elle ait pris 
racines. Ces pratiques étoient déjà connues des anciens , si 
on en juge par un passage d'Hérodote. (8.) ( 

PALMI JUNCUS. Rumphius désigne par ce nom les ro- 
tangs ( Calamus ). Ces plantes appartiennent à la famille des 
palmiers, etontleur tige flexible comme celle des jones. Rum- 
phius décrit un assez grand nombre de rotangs des Moluques , 
que Loureiro a retrouvés en Cochinchine: il est vrai qu’il com- 
prend le flagellaria indica, Linn., et l’untipathes spiralis , qui est 
un polypier. F. ROTANG. (LN.) 

PALMILLO. Nom mexicain d'un PALMIER, Corypha 
nana , Kunth, qui croît sur le sommet du mont Cuesta de los 
Pozuelos , entre Acapulco et Masatlan, à la hauteur de deux 
cent trente toises. (LN.) 

PALMIPEDES, Palmipeda. Iliger forme sous ce nom 
une famille de quadrupèdes rongeurs claviculés, et qui com- 
prend seulement les HyproMys et les Castors, dont les 
doigts sont , en effet; palmés et propres à la natation; mais, 
sous tous les autres rapports, ces animaux sont fort éloignés 
les uns des autres. Les dents des castors sont composées, et 
celles des hydromys sont à tubercules mousses comme celles - 
des rats ; la queue des premiers est aplatie , nue , en truelle ; 
celle des seconds est allongée et térétile ; les hydromys ont 
des abajoues qui manquent aux castors; les mœurs de ces 
rongeurs sont toutes différentes, etc. , etc. (DESM.) 

PALMIPEDES, Palmipedes. Dernière famille de l’ordre 
des OISEAUX ÉCHASSIERS , de la iribu des TÉTRADACTYLES. 
Caractères : pieds longs. ; tarses réticulés ; quatre doigts , trois 
devant, un derrière ; les antérieurs réunis parune membrane 
échancrée dansle milieu ; le postérieur libre , court , élevé de 
ierre , ou w’y posant que sur le bout ; becgrêle ,entieretre- 
troussé, ou robuste, épais, dentelé en lame, courbé brusque 
en bas; rectrices , douze au moins , seize au plus. Cette fa-— 
mille ne contient que deux genres, sous les noms d’Avo- 
€EITE et de PHÉNICOPTÈRE, qui, dans l'lndex de Latham, 


PéA EL 43% 


composent la première section de son ordre palmipèdes. En 
effet, ces ciseaux peuvent bien être rangés parmi les nageurs 
d’après leurs pieds palmés ; mais si l'on a égard à la longueur 
de leurs pieds, on les présentera comme des échassiers, ainsi 
que l'ont fait Linnæus , Illiger , Guvier, etc. La seconde sec- 
tion des palmipèdes du savant méthodiste anglais, contient 
tous les genres de l’ordre des nageurs, à l'exception des grèbes 
qu'il a classés dans son nom ordre pinnatipèdes. (v.) 
PALMISTE. On donne ce nom à un quadrupède du genre 
des EcuREUILS , parce qu’il habite sur les palmiers. V. Ecu- 
REUIL PALMISTE. Il est figuré pl. D. 25 de ce Dict. (bEsM.) 
PALMISTE. PV. PALMETTE. (8.) | 
PALMISTE (Ornithologie). V. l’article T'ACHYPHONE. (v.) 
PALMISTE. Nom générique et vulgaire des palmiers 


dont la cime , non développée, est mangeable. L'arbre meurt 


quand on lui ôte cette partie qu’on nomme chou. C’est l’areca 
uleracea qui fournit Le meilleur chou. Cet arbre esttrès-élevé, 
et abonde dans les forêts de la moyenne région aux Antilles, 
aux îles de France et de la Réunion; on y nomme empondres 
la spathe, qui est ligneuse , en forme de cu-vette, et ca- 
pable de contenir plusieurs pintes d’eau. Ces empondres 
servent de vases, et surtout pour faire le sel; on les rem- 
plit pour cela d’eau de mer, qu’on laisse évaporer, et 
qu'on renouvelle jusqu’à ce que l’empondre sôit rempli de 
cristaux. Les palmistes sont la nourriture habituelle des noirs 
marrons; mais bientôt ces malheureux n’auront plus cette 
ressource , car on détruit annuellement plus de ces arbres 
qu'il n’en germe. | 

L'île de la Réunion offre encore une espèce nouvelle du 
même genre, que les créoles nomment pa/miste poison. Ils 
prétendent que le chou en est vénéneux, mais cependant ils 
en mangent les fruits, dont la graine est plus grosse que dans 
espèce précédente, mais plus petite que dans l’arequier or- 
dinaire. pe graine est enveloppée d’une sorte de chair ver- 
dâtre et mucilagineuse d'un goût assez désagréable. Pour le 
chou, il n'est pas malsain, mais il est amer , ce qui peutavoir 
fait regarder son usage coinme dangereux. Le palmiste poison 
s'élève moins que l’autre ; son écorce est plusunie, ses feuilles 
plus longues , plus flexibles, et point glauques en dessous ; le 
régime très-rameux de ses {leurs est le caractère le plus tran- 
chantde cette espèce , qui ne croît que jusqu'à vingt-cinq toises 
au-dessus du niveau de la mer. (8.) | 

PALMISTE. C'est, à la Martinique, l'AREC D'AMÉRIQUE, 
Areca oleracea, Linn. (8.) 


PALMISTE AMER. C'est le CocoviEr. PV. ce mot. (8.) 


432 P A + 
PALMISTE DES BOIS. A la Guadeloupe , l’AREC OLE- 


RACÉ, porte ce nom. À Saint - Domingue, on nomme ainsi, 
dans quelques quartiers , le bactris minor plus communément 
connu sous le nom de CRocRo. (B.) 


PALMISTE EPINEUX. On donne ee nom à l'Avorra. 


B. 
PALMISTE FRANC. F. AREQUIER. (LN.) _ 
PALMISTE ROUGE. Espèce de PALMIER qui croît à 
l'île Rodrigue et à l’île de Bourbon, et dont le chou est ve- 
néneux, au rapport de Cossigni. V. PaALMIsTE. (B.) 


PALMITES et PALMITAS ou PALMA - MINOR. 
Expressions employées par Garzias, Lobel, le voyageur 
Liascott, etc. , pour désigner Les palmiers de petite stature 
au nombre desquels se trouve le chamærops humilis, L. (EN) 

PALMITO. Nom espagnol d'un PALMIER D'AMÉRIQUE , 
qui croit sur les rochers des montagnes des Andes, de 
Quindiu, entre le fleuve Azufras et Los-Galiegos, à 1000 et 
1400 toises de hauteur. Ce palmier esi l'ureodoxa frigida., 
Kunih. (LN.) 

PALMITO. La PaLmisrE , Clamærops humilis, porte ce 
nom en Espagne. (LN.) | | 

PALMIUNCUS. C’est, dans Rumpluus, les diverses es- 
pèces du genre ROTANG. Le palmiuncus læœois est la KLa- 
GELLAIRE. (B.) 


PALMO-PLANTAIRES. Storr , dans sa Méthode , ap- 
pelle ainsi les mammifères qui, tels que les singes et les ma- 
kis, ont les quatre extrémités terminées par des mains. Cette 
section appartient à la première tribu de la première phalange 
de la classe des mammifères. W. les articles MAMMALOGIE et 
PALMAIRES. (DESM:) 


PALMULA-INDICA. Nom donné par d'anciens au- 
teurs au TaMARIN , non pas que cet arbre ressemble au dat- 
tier, ce quinest pas, mais parce que son fruit, qui est une 
gousse, a quelque ressemblance avec la datte. PALmuL 1 étoit, 
chez les Latins, de même que chamæriphes chez les Grecs, le 
nom da chamærops humilis, Li. (LN.) 

PALMWEIDE. C'est un des noms allemands du SAULE 
MARSAULT. (LN.) | k 

. PALMYRE, Palmyra. Genre établi par Savigny et adopté 
par Lamarek, dans la famille des Apuropites, Ses carac- 
ières sont : point de tentacules à l’orifice de la trompe ; mà- 
choires demi-cartilagineuses ; antennes extérieures plus gran- 
des que Les autres ; deux yeux; point d'écailles dorsales. 

Cegenre ne contient qu'une espèce, la PALMYRE AURIFÈRE, 


P À L 433 

qui vit sur les côtes de l'Ile-de-France , et qui brille de l’é- 
“lat de l'or. (3.) 

PALO DE CALENDURAS. Le Quinquina porte ce 


nom au Mexique. (8.) 
PALO DEL DARDO. Le Sryrax ( S. officinaks ) recoit 


cenom en Espagne. (LN.) 

PALO-DUZ. On donne ce nom à la RÉGLISSE, en Es- 
pagne. (LN.) 

PALO DE LUZ. Nom péruvien d’une plante dont les 
tiges, quoique velues , s’enflamment par le coniact du feu et 
peuvent servir de chandelle. On ignore à quel genre. ap- 
partient cette plante, dont la propriété est sans doute exagé- 
rée. (B.) 

PALO MARIA ( Bois Marie). Nom que Îles espagnols d’A- 
mérique donnent àun CALA84 que J'acquin croit être leCALABA 
à fruits allongés ( calophyllum calaba, L.) ; mais il paroît que 
ce n’est qu'une variété du calophyllum inophyllum, Linn. (4N.) 

PALO MESTO. Le CHÊNE ÉGILOPE et l'ALATERNE rt- 

oivent ce nom en Espagne. (EN) 

PALO DE VACA. Arbre de Caracas, de la famille des 
sapotiliers, qui fournit un lait doux et fort nourrissant dont 
on fait un grand emploi dans les contrées où il croît. Ses feuii- 
les sont alternes , coriaces, mucronées, de la largueur de la 
main ; ses fleurs ne sont point connues. 

Le suc de cet arbre a une odeur balsamique et se coagule 
à l’air. Il s’alière comme les matières animales, aü bout de 
quelques jours, lorsqu’il fait chaud. (8.) 

PALOMA. Nom espagnol du PIGEON (v.) | 

PALOMBE. Nom vulgaire du PIGEON SAUVAGE, et, 
selon quelques uns , du RAMIER. (v.) 

PALOMBETTE. Synonyme de PALOMETTE. (8.) 

PALOMBINO. Les marbriers romains donnent ce nom 
à un marbre blanc, grisâtre ou jaunâtre , qui ne prend pas 
le lustre brillant du beau marbre, et qui se trouve parmi les 
débris des anciens monumens. Ce marbre esi de deux sortes : 
lune compacte, à cassure conchoïde et mate, comme dans 
le calcaire alpin, et qui prend un assez beau poli et un lustre 
de faïence ou de porcelaine ; elle offre quelquefois des lignes 
ou veines plus grises. La seconde sorte est un palombino à 
grains terreux, d’un blanc terne, avec des pointillures et de 
petités taches grises ; elle ne prend pas un aussi beau poli. 

Le palumbino ne se trouve pas en gros blocs et est moins 
estimé que la plupart des marbres antiques. La première sorte 
est peut-être le. marbre corallitique des anciens. Quant à la 


x XIV. 26 


434 PA 


; | 
seconde sorte, il est probable qu’on la tiroit de l’Apennin, où 
l’on trouve des calcaires analogues. Parmi lesblocs rejetés par 
l’ancien vésuve , on rencontre des calcaires qui, étant polis, 
ontiout-à-fait l’aspect du palombino. 

On ne doit pas confondre ce marbre avec la pietra palom - 
bina. Celle-ci est une brèche marneuse grise, avec des veines 
spathiques rougeâtres, qui, d’après l'observation de Breislack, 
abonde entre Monterone et Civita-Vecchia , et doitsonnom 
à sa couleur quiresemble à celle des pigeons sauvages. F. MaR- 
BRES. (LN.) 

PALOMET. Acaric qu’on mange dans les Landes de 
Bordeaux. (B.) | 

PALOMETTE. Espèce de MoussERON dont la peau est 
changeante comme la gorge des PiGEoNsRAMIERS (Palombes). 
Il croît dans le Béarn. (8.) 

PALOMIDA. Selon De la Roche, c’est le nom du Scom- 
BRE PELAMIDE à Iviça. (DESM.) 

PALOMIER , Gaultheria. Genre de plantes de la décan- 
drie monogynie et de la famille des bicornes , qui offre pour 
caractères : un calice campanulé , à cinq divisions; une co- 
rolle presque en grelot, à cinq découpures courtes et roulées 
en dehors; dix étäminés à filamens velus et à anthères four- 
chues à leur sommet; un ovaire déprimé , entouré de dix 
écailles alternes avec les étamines , et surmonté d’un style à 
stigmate obius ; une capsule à cinq loges , à cinq valves, en- 
tourée par le calice, qui devient coloré et bacciforme, et con- 
tient plusieurs sémencés ovoïdes , dures et anguleuses. 

Ce genre, auquel Richard à rapporté le BROSSÉ, renferme 
six arbustes à feuilles alternes, entières, et à fleurs disposées 
en grappes axillaires ou terminales. | 

L'un, le PALOMIER COUCHÉ, a latige couchée, ses feuilles 
ovales-oblongues, mucronées, dentées et ramassées au som- 
met des rameaux , ainsi que les fleurs. Il se trouve dans toute 
l'Amérique septentrionale, sur les collines ombragées.J’ai ob- 
servé dans ce pays, qu'il est toujours à moitié caché sous les 
autres plantes , et qu’il offre au premier printemps des bou- 
quets de fleurs d’une odeur irès-suave. On le cultive dans le 
jardin de Cels. 


Le second, lé PALOMIER DROIT, a les feuilles ovales , mu- 
cronées, la üge droite , et les fleurs en grappes. Il vient du 
Pérou , et se cultive dans le jardin de Cels. Ventenat en à 
donné une irès-belle figure dans sonçouvrage sur les plantes 
de ce jardin. : L'ooupiius 9 PR 

Le troisième, le PALOMIER DES ANTIPODES, a les feuilles 
presque rondes, dentées , et la tige frutescente. Il se trouve 


* 


D A TL 435 


à la Nouvelle-Zélande. Quelques botanistes le placent parmi 
les ARBOUSIERS. (B) , 

PALOMILLA. Les Espagnols appellent ainsi la Fuwe- 
TERRE. Le PALOMILLA des teinturiers est l’anchusa tincioria 
Lino. (EN.) 

PALONAT. 7. CAYMIT.(LN.) 

PALOUE, Ginnania. Genre de plantes établi par Aublet, 
et conservé par Jussieu et Lamarck, mais que Willdenosv a 
réuni aux BROWNÉES. (8.) 

PALOURDE. Il paroît que c’est la venus wirens de Lin- 
 næus. Voyez au mot VÉNUS. 


Les deux siphons de l’animal de cette espèce sont suscep- 
bles de s’écarter beaucoup , et de jeter l’eau à plus de quinze 
pieds. Son pied est fort grand. On dit sa chair inférieure en 
qualité à celle de l'HUÎTRE et de la MouLE, 

On donne aussi ce nom à une variété de COURGE qui se 
cultive aux environs d'Angers pour la nourriture des bes- 
liaux. (B.) | f 

PALPATORES. J. PALPEURS. (DESM.) 

PALPES. J. ANTENNULES. (0.) | 


PALPEURS , Palpatores, Latr. Tribu (auparavant fa: 
mille ) d'insectes, de l’ordre des coléoptères, section des 
pentamères, famille des clavicornes , ayant pour caractères : 
cinq articles à tous les tarses et tous entiers; quatre palpes ; 
les maxillaires fort longs, mais plus couris que les antennes, 
renflés vers leur extrémité ; antennes de onze articles, et dont 
les derniers plus gros; corps oblong, avec la tête et le coc- 
selet plus étroits que l'abdomen; tête distincte du corselet 
par un col ou un étranglement ; corselet presque en forme 
d’ovoïde tronqué ou presque cylindrique ; abdomen ovoïde 
ou ovalaire , embrassé par les élytres. 

Ces coléoptères sont d’une petite taille, d’une couleur 
obscure et uniforme, et ont des rapports avec les plines. Ils 
vivent à terre , cachés sous des pierres et des détritus de vé- 
gétaux. On n’en connoît qu'un petit nombre d'espèces. Les 
genres de cette tribu sont ceux qui ont recu Les noms de 
MASTIGE et de SCYDMÈNE. (L.) | 

PALPICORNES, ’ a/picornes. Famille d'insectes de l’or- 
dre des coléoptères, section des pentamères, ayant pour Ca 
ractères : Cinq articles à tous les tarses, mais dont le pre- 
mier très-petit ou presque nul dans plusieurs; quatre palpes; 
élytres recouvrant la totalité ou la majeure partie de l’abdo- 
men; antennes composées de six ou de neuf articles, plus 
courtes ou à peine plus longues que les palpes maxillaires 
insérées dans une fossette profonde , sous un avancement 


? 


436 ie PAL à 
remarquable des bords de la tête, et terminées en massué 
perfoliée ou solide; corps presque toujours ovale ou arrondi, 
souvent bombé , avec l'extrémité antérieure de la tête avan- 
cée et arrondie en manière de chaperon ; menton grand, en 
forme de bouclier, couronné par la langueite. 4 

Ces coléoptères ont ordinairement les palpes si allongés , 
qu’on les prendroit pour les antennes. T'elle est l’origine du 
nom que jai donné à eette famille. Beaucoup d’espèces sont 
aquatiques , et paroissent faire le passage des coléoptières 
clavicornes aux coléoptères lamellicornes. Je partage cette 
famille en deux tribus , les HYDROPHILIENS et les SPHÉRI- 
DIOTES. PV, ces mots. (L.) 

PALQUIN. C’est une espèce de BuDLÈGE du Pérou. 7. 
ce mot. (B.) : 

PALSTER et PALSTERNAKEL. Noms allemands du 
PANAIS, (LN.) PUS 

PALTO et PALTA. Noms espagnols du LAURIER-AVO- 
CATIER ( Laurus persea }). (LN.) | 

PALTORE, Paltoria. Arbrisseau du Pérou, à rameaux 
anguleux , dont on avüit fait un genre qui a été réuni aux 
Houx. (8.) 

PALUDAPIUM. Traduction latine du grec ELAEOSELI- 
NON , Persil de marais, nom sous lequel l’ACHE DES MARAIS, 
Apium graveolens, Linn., étoit désigné par Théophraste. 

(EN.) 

PALUMBES. Nom latin du RAMIER, que les ornitholo- 

istes modernes ont changé en celui de palumbus: (s.) 

PALUMEDDA. Le Pren-D'ALOUETTE, Delphinium con- 
solida , porte ce nom en Sicile. (LN.) 

PALUS-SANCTUM. Nom donné autrefois à une espèce 
de Gavac ( Guayacum sanctum, L.). (LN.) 

"PALUSZNICZEK. Nom polonais de la DIGITALE PouR- 
BRÉE. (LN.) 

PALYTHOE, Palythoe. Genre de PoLypiErs en plaques 
étendues, couvertes de mamelons très-rapprochés, cylindri- 
ques , d'environ un centimètre de hauteur, et ne contenant 
qu'un seul polype. Il à été établi par Lamouroux aux dé- 
pens des ALCYONS, 

Ce genre réunit deux espèces , la PALYTHOÉ ÉTOILÉE, 
dont la cellulle polypifère a l’ouverture étoilée , et la Pazy- 
THOÉ OCCELLÉE , dont le mamelon est rugueux, et dont 
l'ouverture de la cellule est radiée. | cut 

'outes deux vivent dans la mer des Antilles , et sont figu- 
zées pl. 1.'e de l'ouvrage de Sollander et Ellis. (8.) 

PA-MA. En Chine, on donne cenom aune espèce d'ORTIE 


RUN 437 


 (Uriica nivea ), qui fournit une filasse dont on fait des cordes 
de toutes espèces , et des filets d’une grande durée. PV. Cay- 
GAY. (LN.) 


 PAMBE. Poisson plat quiest fort estimé dans les Indes, 
et qu’on fait sécher ou confire dans la pulpe de tamarin pour 
les voyages de long cours. On ne peut pas, d’après les in- 
complètes descriptions des voyageurs , indiquer même le 
genre auquel appartient ce poisson. (B). 
PAMBORE, Famborus. J'ai donné ce nom à un genre 
d'insectes colécpières, de la section des pentamères , fa- 
mille des carnassiers, très-voisin des genres CYCHRE, Ca- 
RABE et CALOSOME, par la forme des antennes, celle des 
palpes extérieurs et du corps, mais qui en est très-distinct par 
plusieurs caractères. Les jambes antérieures sont terminées 
par une pointe irès-forte et deux épines ; les mandibules 
sont très- dentées ; le menton est court, transversal, large— 
ment échancré au bord supérieur, et sans aucune saillie en 
forrne de dent à son milieu. Ces insectes ressemblent d’ail- 
leurs beaucoup aux carabes proprement dits. Le corselet est 
en cœur , presque aussi long que large , et largement échan- 
cré au bord postérieur ; l'abdomen est ovale ; les ailes man- 
quent ; les élytres sont bombées et soudées. 


J’ai établi ce genre sur une espèce de la Nouvelle-fiol- 
lande qui m’a été donnée par mon ami M. Aïexandre Mac- 
Leay , et qui a été apportée du même pays par feu Péron et 
M. Lesueur. 

Cet insecte, le P. ALTERNANT, P. Alernans, a un peu plus 
d’un pouce de long ; il est noir, avec les côtés du corselet d’un 
bleu violet; les élytres d’un bronzé foncé et sillonnées ; les 
sillons sont coupés par des incisions transverses , et présen- 


tent chacun une rangée de grains élevés , ou de petits tuber- 
cules. (L.) 


PAMELLE. Nom de l’'ORGE en Picardie et dans quel- 
que autre contrée de la France. (s.) 

PAMET. C’est le donax rugosa de Linnæus. Voy. au mot 
Doxace. (8.) 

PAMIER , Pamaea. Nom donné par Aublet à un arbre 
dont il a connu que le fruit et les feuilles, mais qu’il 
croyoit appartenir au genre BapamiEr. Depuis on a acquis 
la preuve qu’il forme un genre distinct dans la décandrie 
monogynie, et dans la famille des mirobolanées , dont les 
caractères sont d’avoir : un calice à trois dents; dix étamines ; 


un drupe ovoïde , trigone , qui contient une amande bonne à 
manger. (B.) 


438 PAM 


PAMOULO. Nom languedocien de l'EsCOURGEON ou 
PAUMELLE , espèce d'ORGE ( Hordeum disuchum , L.). (EN.) 

PA-MOU-YONG. Nom chinois d’un grand arbre qui 
forme un genre particulier que Loureiro a nommé Ophisper- 
mum sinense. V. OPHISPERME. (LN.) 

PAMPA ou CHAT-PAMPA. D’Azara donne ce nom à 
un mammifère du genre des CHATS, qui ne se trouve pas au 
Paraguay, mais que Pon rencontre au sud de Buénos-Ayres, 
entre le 35. et le 36.° degré de latitude. Le pampa a vinet- 
neuf pouces de longueur, mesurée depuis Le bout du nez jus- 
qu'à l’origine de la queue ; celle-ci est longue de dix pouces; 
au train de devant, il a treize poucés de hauteur, et à celui de 
derrière quatorze pouces; sa tête est arrondie comme celle 
des chats ; ses oreilles sont courtes , sa langue âpre, etc. 

Le corps est d’un brun clair en dessus, et d’un assez beau 
blanc en dessous; la base des pattes est d’un cannelle clair; le 
poil de l’intérieur de l'oreille est blanc ; à l'extérieur , elle est 
noire à son extrémité ; les moustaches sont blanches et très- 
longues ; les lèvres sont noires; une raie très-marquée d’un 
brun cannelle sorti de l’angle extérieur de l'œil, et suit tout le 
côté de la tête au-dessous de l'oreille; une autre raie pareille 
et parallèle naît de la moustache ; le long de l’épine du dos 
il y a une raie d’un brun clair peu distincte, et sur les côtés on 
en voitquelques-unes aussi peu marquées, qui sont parallèles 
à la première ; la queue est sans anneaux ni raies, ét très- 
gonflée et touffue , principalement vers sa naissance ; tout le 
poil est très-doux, et excellent pour la fourrure -d’habits. 

Comme le chat pampa préfère, à ce qu’il paroît, les pays . 
froids et tempérés, etqu’ila le poiltrès-longsur tout son'corps 
el sur ses oreilles, avec une queue courte , on Pa regardé 
peut-être avec raison comme un /ynx, ou du moins comme 
une espèce voisine. On a assuré à d'Azara que le pampa mange 
les perdrix et les chevreuils lorsqu'ils sont petits, et même 
grands; mais il n’ajoute pas foi à cette assertion. M. Cuvier 
vense que cet animal ne diffère pas du CHAT PAJEROS. W. ce 
mot. (DESM.) ; 

PAMPALOTTE. C’est le nom nicéen d’une espèce de 
PLEURONECTE , décrite par M. Risso sous le nom de PrEu- 
RONECTE BOSCIEN. (DESM.) FA ec 

PAMPAX et BAMBAX, BOMBAX, BOMBASUM 
ou BOMBACIUM. Divers noms anciens du CoToN. (EN.) 

PAMPE et PAMPRE. Parüe herbacée, roulée sous 
forme d’un petit ruban, qui vient attachée au tuyau de la plu- 
part des grains, lorsqu'un tuyau est pendant par les racines 
et qu’il se forme en épi. Ces noms se donnent aussi aux bran- 


FAN 139 


€hes et sarmens pendans de la vigne; ornés de ses feuilles et 
de son fruit. (LN.) . | 
PAMPEL-BLUME. Le PissenziT ( Leontodon taraxa- 


éum ) reçoit ce nom en Allemagne. (EN.) 


PAMPELMOUSSE. Espèce d'ORANGER dont le fruit est 


quelquefois de la grosseur de la tête d’un homme. (8.) 


PAMPHALÉE , Pamphalea. Plante de l'Amérique mé- 
ridionale , qui seule constitue un genre dans la syngénésie 
égale, et dans la famille des composées bilabiées. Ses ca- 
racières sont : calice de sept folioles, légèrement caliculé ; 
onze fleurons presque égaux et bilabiés; aïgrette nulle. (8.) 

PAMPHILIE,Pamphilus , Latr., Oliv.; Tenthredo, Yäinn., 
Geoffr., Deg. ; Lyda, Fab., Klüg ; Cephaleia, Jur., Panz. ; 
Psen ; Schrank. Genre d'insectes, de l’ordre des hyménoptè- 
res , section des térébrans , famille des porte-scies , tribu des 
tenthrédines , ayant pour caractères : abdomen parfaitement 
Scssile; celui de la femelle ayant une iarière composée de 
deux lames dentelées en scie, et reçue dans une coulisse, 
sous l'anus ; tête grande, paroïssant, vue en dessus, presque 
carrée ; point de labre apparent ; antennes inséréés vers le 
milieu du devantde la tête ,sétacées, simples, de seize à trente 
articles ; mandibules grandes , arquées , croisées ; terminées. 
_ en une pointe forte , avec une entaille et une dent robuste, 
au côté interne ; le même côté des quatre jambes postérieures. 
garni de petites épines ; ailes supérieures ayant deux cellules 
radiales fermées, dont là première presque demi-circulaire, 
et trois cellules cubitales complètes, dont la seconde et la 
troisième reçoivent chacune une nervure récurrente. 

Les pamphilies ont leurs antennes composées de plus de 
neuf articles , ce qui les sépare des cimbex , des tenthrèdes et 
des hylotômes ; simples, ce’ qui les éloigne des lophyres, et des 
mégalodontes; sétacées, au lieu que celles des cephus grossissent 
vers leur extrémité. Les xyphidries ont bien les antennes des. 
pamphilies ; maïs leurs mandibules sont grosses, et ont plu- 
sieurs dentelures ; La forme de leur corps, celle de leur tête. 
et de leur abdomen sont différentes. 

Ces insectes ont le corps peu allongé ; la tête grande, large 
et très-obtuse en devant ; les ailes grandes, relativement au 
corps; l’abomen déprimé , et les jambes postérieures épineu- 
ses sur les côtés, de même que celles des cephus. Us forment 
un genre nombreux en espèces, mais qui sont peu répan-— 
“dues. Îl paroît qu'elles sont généralement printanières, et. 
que la durée de leur vie en état parfait est très-courte. M. Ju- 
rine les à désignés sous le nom générique de céphaleies; mais 
il leur réunit nos mégalodontes ou les terpes de Fabricius. 


440 PAM 


Nous connoissons les métamorphoses de quelques espèces 
de ce genre , par les Mémoires de Frisch, de Bergman et 
de Degéer. Leurs larves diffèrent des autres fausses chenilles 
en ce quelles n’ont point de pattes membraneuses, et que 
leur derrière est terminé par deux espèces de cornes poin- 
tues ; les trois premiers anneaux du corps portent chacun 
deux parties coniques etécailleuses, analogues aux pattes écail- 
leuses des chenilles, mais qui sont presque inutiles dans le 
mouvement ; de manière que Bergman dit que ces larves 
sont dépourvues de pattes, et que Degéer lui-même est pres- 
que tenté de ne regarder ces parties que comme des appen-— 
dicesidu corps. Ces fausses chenilles ontle corps allongé, et 
nu ; leur premier anneau à, de chaque côté ,une plaque écail- 
l:use , eten dessous, deux autres plaques, mais plus petites et 
noires. Leur tête est conformée de même que celle des autres 
fausses chenilles ; elle a deux fortes dents qui leur servent à 
ronger Les feuilles; quatre petits palpes coniques, dont lesex- 
térieurs ou les maxillaires plus grands , et une filière placée à 
l’extrémité de la lèvre inférieure. Cette tête a, en outre , deux 
petites antennes saillantes, de figure conique , terminées en 
pointe fine , de huit pièces, ce qui distingue encore ces lärves 
de celles des insectes des antres genres de la famille. Les six 
pattes ou appendices pédiformes ont la même figure ; mais 
elles ne sont que de six pièces.wLe dernier anneau du corps 
est tantôt arrondi, avec un mamelon en dessus; tantôtaplati, 
et presque semi-circulaire : sous cet anneau se voit dans la 
fausse chenille de ce genre, qui viten société sur Pabrico- 
tier, une bande écailleuse eten arc, proche de laquelle est 
l’ouveriure destinée aux excrémens. Les deux cornes que l’on 
remarque à cette extrémité du corps, sont coniques,, déliées. 
et divisées en trois parties, dont la première ou celle.du bas 
est plus longue. | | 

Les fausses chenilles qui vivent en société sur l’abricotier , 
en lient ensemble les feuilles avec de la soie blanche ; et les 
mangent; chacune d'elles se file, outre cela , une petite de- 
meure particulière , un tuyau de soie proportionné à la lgros- 
seur du corps; et tous ces tuyaux sont renfermés dans le pa- 
quet des feuilles. | | 

Ces fausses chenilles sont incapables de marcher. C’est par 
des mouvemens de contraction el l’allongement des anneaux 
du corps, qu’elles glissent en avançantetenreculant, dansleur 
tuyau de soie ; elles allongent toujours ce tuyau et y ajoutent 
de nouveaux fils de soie, lorsqu'elles veulent aller plus loin. 
Leurs pattes ne font qn’appuyer contre les fils. Mais ce qu'il 
y a encore de singulier, c’est que ces larves sont toujours pla- 
cées sur le dos, lorsqu'elles veulent changer de place ;'et glis= 


PAM AA 


ser en avant ou en arrière. Si on Ôle une de ces fausses che- 
nilles de son nid, et qu’on la mette sur une feuille ou sur une 
table , elle se pose d’abord sur le dos, puis elle tend de côté 
‘et d'autre, autour de son corps, des arcs de soie, qu’elle fixe 
contre le plan de position; elle construit ainsi une espèce 
de voûte ou d'arcade soyeuse, de la hauteur de son corps, 
composée de boucles placées de distance en distance , 
et elle glisse et avance en dessous de cette arcade , par les 
mouvemens des anneaux qui touchent aux boucles de soie. 
C’est la seule façon dont elle se transporte d’un lieu à l’au- 
ire ; les pattes ne lui servent qu'à se crampouner légèrement 
dans la soie. Degéer en a vu un individu placé sur la glace 
dan miroir pendu contre la muraille, avancer de cette ma- 
nière. 

Nos fausses chenilles forcées d'abandonner momentané- 
ment leur domicile, savent descendre à terre , suspendues à 
un fil de soie qu’elles dévident en descendant , comme le font 
un très-grand nombre de chenilles véritables , surtout les ar- 
penteuses ; maïs elles remontent d'une autre manière qu’elles. 
La fausse chenille se courbe d’abord , et applique la tête au 
miliéu du corps , pour y attacher le bout du fil de soie auquel 
elle est suspendue ; là elle s'entoure d’une ceinture et d’une 
boucle de la même matière. Son corps glisse en avant dans 
celte ceinture , de sorte qu’au lieu d’embrasser son milieu ; 
cette boucle de soie se trouve maintenant près de son der- 
_riére. Elle à soin de ne pas tirer tout-à-fait son corps hors 
de la ceinture , puisqu'elle doit en faire un point d'appui. Sa 
tête étant portée Le plus haut qu'il est possible , elle se fixe 
et fait une. manœuvre semblable à la précédente. Elle re- 
monte ainsi en glissant toujours par le mouvement vermicu- 
laire des anneaux , et se coniourne sans cesse pour filer de 
nouvelles boucles , qui sont comme autant d’échelons sépa- 
rés d’un à un par un intervalle dont la longueur égale la moi- 
tié environ de celle du corps de la fausse chenille. Ces petits 
animaux Ont une grande abondance de matière soyeuse , et 
ils en emploient une assez forte quantité, lorsqu'ils lient en- 
semble les feuilles dont ils veulent faire leur nid ; ils muent 
de la même manière que les autres fausses chenilles. La peau 
écailleuse de leur tête , et celle de quelques-uns de leurs 
premiers anneaux reçoit une fente au-dessus et donné pas- 
sage au corps. Parvenues à leur dernier terme d’aecroisse- 
ment , ces fausses chenilles s’enfoncent dans la terre, pour 
s’y transformer en nymphes. L’insecte parfait est, suivant 
Bergman, noir , avec la tête mélangée , une tache dentée et 
. des lunules jaunes , sur le dessus de l'abdomen. 

: On trouve sur le poirier une autre fausse chenille sembla 


Ve 


442 ue | Pr ANT 


ble, vivant en société, mais qui a ja peau luisante et gluante. 
Celle-ci est jaune et l’autre est verte. Lorsqu'on touche ces 
fausses chenilles du poirier , elles jettent par la bouche une 
liqueur noirâtre. Elles mangent et filent beaucoup. Lors- 
qu’elles ont dévoré les feuilles de l’endroit où elles s’étoient 
établies, elles passent dans un autre, pour y faire Les mêmes 
dégâts. Leurs autres changemens s’opèrent en terre. 

. Le iremble fournit une autre fausse chenille de ce genre, 
verie, avec la tête brune, une raie plus foncée le long du 
dos , ei des rides et des plis. Elle ne vit pas en société. Son 
nid consiste dans une feuille dont elle fait un rouleau, ta- 
pissé de soie à l’intérieur. Elle se traîne sur le ventre , en con- 
iractant et allongeant ses anneaux, sans se servirdeses pailes, 
tenant en même temps le derrière un peu élevé. Celle-ci n’ai- 
me pas , ou du moins autant , à se traîner sur le dos, Degéer 
Vayant vue glisser sur ke ventre. 


’ 


Le docteur Kliüg nous a donné , dans les Actes des Curieux 
de la nature de Berlin, une excellente Monographie dece genre, 
auquel i] conserve le nom de Lyda de Fabricius. J'ai traité ie 
même sujet avec plus détendue, à l’article PAMPHILIE du 
Dictionnaire 4’ Histoire naturelle de l'Encyclopédie métho- 
dique. On y trouvera la description de vingt-neuf espèces, 
parmi lesquelles je citerai les suivantes : | 

 PAMPHILIETÈTE-ROUGE, Pamphilius erytrocephalus ; Tenthre-- 
do erytrocephala, Linn., Panz., Faun. Insect. Germ., fase. 7, 
tab. g. Cette espèce ne se trouve que dans le Nord, et y est 
même très-rare. Son corps est d’un bleu verdâtre luisant, 
avec la tête d’un jaune d’ocre ; les ailes ont une teinte brune 
légère. | 
PAMPHILIE DU BOULEAU , Pamphilius betulæ; Tenthredo be 
tulæ , Linn.; Panz., ibid, fasc. 87 , tab. 19. Son corps.est 
d'un jaune roux, avec les yeux, le corselet et le bout de l’ab- 
domen noirs ; ses ailes supérieures ont une grande tache 
brune. l 
: PAMPHILIE DES FORÈTS, Pamphilius syloaticus ; Tenthredo sy 
vatica, Linn.; Panz., ibid. , fase. 65 , tab. 10. Elle est noire, 
avec les antennes, &eux lignes sur le derrière de la tête, une 
tache sur le corselet, jaunes ; les pattes sont d’un jaune fau- 
ve. On irouve cette espèce au printemps sur le boiside Sainte- 
Lucie , où elle dépose ses œufs. Re 
_ On peut voir dans l’ouvrage de M. Jurine sur les hymé-— 
nopières , la figure d’une autre espèce , la plus grande et la 
plus belle du genre , celle qu’il a nommée Clarkit , mais que 
Linnæus avoit décrite sous la dénomination de rehculata. 
Je suis redevable à l'amitié de M. le baron Déjean , d'une 
jolie espèce qu’il a prise auxenvirons de Vienne en Autriche, 


+, 


pe 


PA N L43 


et que M. Klüg a nommée fausta ; elle estnoire, avec la tête 


et l'abdomen , et les deux extrémités exceplées , rouges. Les 
ailes Sont noires : ; la côte et le bout des SERIES sont 
blancs. (L. 

PAMPHRACTUS. Illiger place sous cette Déov ane 
tion, dans la classe des mammifères, un animal fort incom- 
plétement décrit et figuré par Bontius sous le nom de testudo 
squamaia. 

I lui assigne pour caractères d’avoir les mâchoires garnies 
de denis aiguës ; la tête plus étroite que le cou; le museau 
prolongé, pointu; les yeux petits ; les oreilles sans conque 
externe ; le corps, ainsi que la face supérieure des quatre 
membres, recouverts d’écailles imbriquées ; le dessous nu et 
mou; la queue médiocre , écailleuse ; les pieds courts, pen- 
tadactyles ; les ongles arqués et forts. 

Il place ce genre pamphractus avec les ORNITHORHYNQUES 
etles ECHIDNÉS dans son ordre des replantia , qui correspond 
à notre famille des EDENTÉS MONOTRÈMES. P. MONOTRÈMES. 

Nous avons cherché à reconnoître si cette détermination 
présentoit quelque exactitude , et nous sommes restés dans 


Pintime conviction que la figure donnée par Bontius, de 


son testudo squamala , appartient bien réellement à une 
tortue , dont l’ espèce néanmoins est indéterminable , à cause 
du peu de correction de cette figure. 

Cet animal , au rapport de Bontius, habiteroit sur Îles 
bords des rivières de l’île de Java, oùil se creuseroit des 
ierriers ; sa chair seroit très-sapide. (DESM.) 

PAMPLEMOUSSE. F7. PAMPELMOUSSE. (s.) 

PAMPILHO. Les Portugais donnent ce nom à plusieurs 
plantes syngénèses. Le Pampirmo aQuATIco est le Buphihal- 
mum aquaticum ; Linn.; le PampiLuo mariTImo est le Buph- 


: thalmum maritimum ; et le PAMPILHO DE VALENGÇA est l’An- 


themis valentina. (LN.) 

. PAMPINELLA: Synonyme de PIMPINELLA chez les an- 
ciens. (EN) 

PAMPLINA. Nom de l'Hypécoon COUCHÉ, en cape | 
gnol. (LN.) 

PAMPLINA DE BAYAS. Les Espagnols nomment 
ainsi le CUCUBALE BACCIFÈRE. L. (LN.) | 

PAMPRE. V. PAmpe. (LN.) 


‘ PAN. Muller a donné ce nom au MACAQUE. MAGOT ( Simia 
énnus , Linn. ) (DESM.) 
PAN. P. PAoN. (s.) 


 PANA. Nom que les nègres du Sénégal donnent au Con- 
DA-PAIL, plante aquatique, (LN.) 


444 PAN | 

PANACEE. Nom de la Berce. C'est aussi la GALoPR 
DES MARAIS. (B. y ; à ‘ 

PANACÉE ANTARCTIQUE. C’est le TABAC. (EN.) 

PANACÉE BATARDE. Espèce de Laser (Laserpitium 
éhironium, Linn.). (UN) 

PANACÉE DE BAUHIN,. C'est l'Opoponax , espèce 
du genre Panars. (LN.) . 

PANACEÉEE DES FIEVRES QUARTES. Cest le 
CABARET ( Asarum europœum, Linn. ). (EN.) 

PANACEE DES LABOURS. C'est l'ORTIE PUANTE. 

| (LN.) 

PANACÉE DE MONTAGNE C'est une espèce de 
BERCE ( Heracleum panaces, Linn.). (LN.) 

PANACEHE, C’est la femelle du PAoN pour quelques- 
uns. (s.) 

PANACHE, Geoffroy a donné ce nom À un genre d’in- 
sectes, qu'il compose de deux espèces, dont l’une appar- 
üent au genre de PriILIN , et l’autre à celui de DRILE. V. 
ces mois. (0.) 

PANACHE DE MER, Les anciens naturalistes ont 
donné ce nom aux SERPULES, SABELLES , AMPHITRITES , et 
autres vers à tuyaux , qui font saillir des tentacules en forme 
de panaches. (B.) | 

PANACHE DE PERSE. C'est la FRITILLAIRE de 
Perse. (LN.) 

PANACHES , PANACHURES ou TACHES. Noms 
donnés aux rayures de différentes couleurs qui se mélent à 
la couleur principale d’une fleur ou d'une feuille, W. P£an- 
TES PANACHÉES , et ARBRE. (D.) 

PANACOCO. F7. Panococo. (8.) 

PANACOCO DE LA GUYANE ( PETIT } C’est 
V'Abrus precatorius, Linn. (LN.) 

PANAGÉE , Panagæus , Latr., Clairv., Oliv. ; Carabus , 
Linn., Geof., Fabr. Genre d'insectes, de l’ordre des co- 
léoptères, section des pentamères , famille des carnassiers , 
. tribu des carabiqnes. 

Des convenances générales de formes annoncent que ces 
insectes avoisinent les carabes proprement dits , les cychres 
et les calosomes. De part et d’autre les antennes sont filifor- 
mes ; les palpes extérieurs sont terminés par un article plus 
grand et presque triangulaire ; la languette est petile et peu 
saillante hors du menton ; les yeux sont globuleux et saillans; 
les côtés du corselet sont arrondis et l’abdomen est ovale : 
mais les panagées ont une entaille au côté interne des jam- 
bes antérieures , et Le bord supérieur de leur languette est 


DoNh, 445 


: droit ou sans saillie en forme de dent. Leur tête est propor- 
tonnellement plus petite et séparée du corselet par une es- 
pèce de nœud ou de col; leur corselet esi presque orbiculaire; 
leurs mandihules sont petites et sans dentelures. 

. Olivier en mentionne cinq espèces, qui, à l’exceplion 
d’une , sont toutes propres aux contrées orientales et méri- 
dionales de Ÿ Asie. Celle qu’il nomme 2. recourbé ( reflexus ), 
a été placée par Fabricius avec les cychres. 

: Le Da GRAND-CROIX , Panagæus crux major , Clairv. 
Entom. heb., iom. 2, pl.15; carabus crux major, F'abr. V. pl. Lithc» 
graphiée de ce Dict., ji G 43, fig. r. Son corps a de trois à 
quatre lignes de long. [l est noir, pointillé et velu, avec le cor- 
selet raboteux et orbiculaire ; les élytres chargées de stries 
ponctuéeset marquées chacune de deux grandes taches fauves; 
l’espace noir qui divise cette couleur forme, les élytres réu- 
nies, une sorie de croix. On le trouve en Europe, dans Les 
lieux humides. (L.) 

PANAIS, Pashinaca, Linn. (pentandrie digynie. ) Genre 
de plantes de la famille des ombellifères dépourvues ordi- 
nairement d’involucre et d’involucelle, Chaque fleur a : un 
calice entier, à peine visible; cinq pétales lancéolés, pres- 
que inégaux et roulés en dedans ; cinq étamines à anthères 
obrondes; un germe inférieur ; et deux stÿles réfléchis et cou- 
ronnés par des stigmates obtus. Le fruit est elliptique, com- 
primé et formé de deux semences appliquées lune contre 
l’autre, et entourées d’un petit rebord membraneux. 

Les six espèces que renferme ce genre sont des plantes à 
tige herbacée, et à feuilles alternes, le plus souvent ailées. 
Ce sont les suivantes : 

PANAIS SAUVAGE, Pastinaca sybestris. C’est une plante bis- 
annuelle , dont toutes les pariies sont légèrement velues, et 
qui croît spontanément dans les prairies, les lieux incultes, 
et le long des haies. La première année , elle pousse des 
feuilles qui s'étendent sur la terre et qui sont simplement ai- 
lées et à lobes irrégulièrement découpés. L'année suivante 
ou voit paroître des tiges de quatre à cinq pieds de hauteur, 
cannelées, velues , et garnies de feuilles ailées comme celles 
du bas, mais plus petites. Ces tiges se divisent , vers Le haut, 
en branches, terminées chacune par une ombelle de fleurs 
jaunes qui paroissent au milieu de l'été, 

Quoique les racines et Les semences de cette espèce soient 
quelquefois employées en médecine, on ne la cultive cepen- 
dant pas dans les jardins; mais on va chercher les plantes 
dans les champs pour les vendre aux droguistes. 

PANAIS CULTIVÉ, PANAIS ORDINAIRE , PASTENADE, Pasti- 
naca sativa, Linn. Plusieurs botanistes, à l’exesnple de Lin- 


416 PAN 
næus , regardent cette espèce comme une variété de la pré- . 
cédente. Miller est d’un avis contraire. La racine de celle-ci 
est beaucoup plus grosse et plus charnue ; sa tige s'élève da- 
vaniage ; elle est entièrement lisse dans toutesses parties ; ses 
feuilles sont d’un vert plus clair; ses fleurs d’un jaune moins 
foncé ; elle a enfin ses tiges cannelées plus profondément, et 
les pédoncules de ses ombelles beaucoup plus longs. Dans 
tout le reste, elle ressemble au panais des champs, et son port 
est le même. On la cultive dans les jardins comme plante 
alimentaire. Elle est bisannuelle et fleurit la seconde année 
qu’elle à été semée. 

La racine de panais est jaunâtre et faite en fuseau; elle à 
une saveur sucrée et aromatique; quoiqu’elle contienne peu 
de principes nutritifs, on emploie HEAR dans les 
cuisines. 

En Thuringe , on üre des panais une espèce de sirop dont 
les gens du pays se servent au lieu de sucre ; ils en mangent 
même sur le pain; il passe pour être un bon remède contre 
les rhumes , la pulmonie, et contre les vers auxquels les en- 
fans sont sujets. Pour faire ce sirop, on coupe les panais en 
petits morceaux; on les fait bouillir dans un chaudron, jus- 
qu’à ce qu’ils soient assez tendres pour s'écraser entire les 
doigts ; on a soin de les remuer pour qu’ils ne bräleni point; 
après cela, on les écrase pour en exprimer le suc, qu'on re- 
met bouillir avec d’auires panais coupés aussi par petits 
morceaux; on fait évaporer le jus en observant d'enlever l’é- 
cumé qui s’y forme ; la cuisson peut durer quatorze ou seize 
heures ; quand la liqueur a acquis la consistance de sirop, on 
la retire de dessus le feu; en continuant la cuisson plus long- 
temps, on obtiendra du vraï sucre. 

La panais est une bonne nourriture pour le bétail. Dans 
la disette de fourrage on le donne aux vaches , et il leur pro- 
cure de bon lait. En Bretagne, on en nourrit les cochons 
pendant tout l'hiver. 

Au nord de la France, on sème le panais au premier prin- 
temps et à là fin de l'été Dans le midi, le second semis ne 
peut avoir lieu. Ceite plante ayant une racine pivotante , 
exige une terre substantielle meuble et bien labourée. Elle 
souffre la transplantation, mais 1l vaut mieux la semer en 
place , à la volée ou par rayons. Quand les jeunés pieds com- 
mencent à s'élever, on les éclaircit, on les espace conve- 
nablement, et on les sarcle trois ou quatre fois; devenus 
forts , ils étouffent les mauvaisés herbes, et ne demandent 
plus aucun soin. 

PANAIS OPOPANAX, Pastinaca opopanax , Linn. Il croît na- 
iurellement dans les contrées méridionales de la France , en 


P AN AA 
Atalie, en Sicile et dans le Levant. Sa racine est vivace, 
jaunâtre, et de la grosseur du bras. Sa tige, haute de six 
à huit pieds , est parsemée d’écailles roussâtres , et garnie de 
feuilles ailées , décomposées, fort rudes au toucher, et d’un 
vert foncé. Elle se divise supérieurement en plusieurs ra- 
meaux ouverts, terminés , chacun , par une grande ombelle 
un peu convexe. Ces ombelles, munies d’involucres et d’in- 
volucelles, portent des fleurs d’un jaune très-vif, qui se mon- 
rent en juillet, et auxquelles succèdent des fruits lisses ; 
bordés , et moins comprimés que dans l’espèce précédente. 

Il découle de cette plante, par incision, une gomme-ré- 

sine particulière, connue sous le nom de gomme opopanax; 
on nous l’apporie de l'Orient; quoiqu’elle soit souvent rem- 
plie d'impuretés , elle est très-chère et très-recherchée, 
LE Panars À FEUILLES TRÈS-DIVISÉES , Pastinaca dissecta’, 
a les feuilles caulinaires surdécomposées, celles des rameaux 
souvent bipinnées, et les folioles imégalement dentelées. 
Il est bisannuel, et figuré pl. 78 de l'ouvrage de Ventenat, 
intitulé Plantes nouvelles du jardin de Cels. W\ croît naturelle- 
ment dans l'Asie mineure ; ses racines et ses graines, qui 
différent peu de celles du panais cultivé, sont réputées chez 
les Arabes comme propres à augmenter leurs facultés pro- 
hifiques. On les vend en conséquence dans les marchés sous 
le nom de secacul ou SECCACHUL. Foyez ce mot. (8.) | 

PANAIS EPINEUX. Nom vule. des ECHINOPHORES. (LN.) 

PANAIS SAUVAGE. Le Panaïs qui croît habituellement 
dans les champs , et la Berce, portent ce nom. (e.) 

PANAIS-MARIN. C'est le Gingidium , espèce du genre 
carotte ( Daucus ). (LN). 

PANAMBU-VALLIT. (Rhéed. Malab. 7, tab. 53.) C’est 
le uom de la flagellaire indienne ( flagellaria indica, Linn.), 
sur la côte Malabare.(Ln.) 

PANAM PALCA. Espèce de MuscaDier ( myristica 
malabarica, Linn.), ainsi nommé au Malabar. (EN.) 

PANAPANA. Nom de pays du SQUALE PANTOUFLIER. 

B, 

PANARGYRE, Panargyrum. Plante à feuilles Us 
et à fleurs en corymbe, originaire de l'Amérique méridio- 
nale, qui seule constitue un genre dans la syngénésie égale et 
dans la famille des composées bilabiées. Ses caractères sont: 
calice oblong, à demi imbriqué , à trois folioles extérieures 
et à cinq intérieures; fleurons bilabiés ; aigrette sessile , 
plumeuse ; plusieurs écailles égales à la longueur du calice. 

ci GB.) 

PANARINE, Paronychia. Genre de plantes de la pentan- 
drie monogyñie et de la famille des amaranthoïdes , qui offre 


118 PAN 
pour caractères : un calice à cinq découpures acuminées ut 
peu au-dessous du sommet, -et colorées intérieurement; point 
de corolle ; cinq étamines allernes. avec cinq squamules lis 
néaires qui leur sont interposées; un ovaire supérieur sur 
monié d’un style bifide , qu’on peut regarder comme deux 
styles, et terminé par deux stigmates; une capsule mono- 
sperme, à cinq ou sans valves, recouverte par le calice, qui 
se ferme. 

Ce genre renferme desplantes quifaisoient partie dugenre 
illécèbre de Linnæus, et dont la plus connue est celle qui lui 
a donné son nom , l’illecebrum paronÿchia , qui croît en Es-- 
pagne, où on la regarde comme astringente , et où on l’em- 

loie dans les crachemens de sang et contre les panaris. On 
l'appelle aussi vulgairement la renouée argentée. (2.) 
PANCALIER. Variété de Crow. (8.) 4. 
PANATALIO. Nom languedocien de la PARIÉTAIRE. 


(LN.) 
- PANATIETRO ou BaBaRoTo. La BLATTE DOMESTIQUE, 
en languedocien. (DESM.) s 


PANAVA. Le CRoOTON CATHARTIQUE porte ce nom. (k.) 

PAN-AU-LAU (pain de loup). Noim patois de PHELLE- 
BORE FÉTIDE ( helleb. fœtidus, L.). (EN) : 

PANAX et PANACES. Ces mois dérivent du Greé x&» 
&reoc, remedium omnibus, C. à. d., remède propre à tous maux. 
C’est ainsi que l’on désignoit, chez les Grecs et les Romains, 
des plantes remarquables par leurs nombreuses propriétés 
médicinales; aussine manquèrent-ils point de supposer que la 
connoissance de ces précieux végétaux étoit due à des dieux 
et à des rois. Il est question des panax dans Théophraste, 
qui en indique cinq ; dans Dioscoride, qui en décrit trois ; 
ei dans Pline, où l’on en retrouve cinq; en outre, le Zgus- 
licum., V. te mot, étoit aussi appelé panaces. 

Les quatre espèces de panax de T'héophraste sont : 1.0 le 
panax syriacum; 2.° le p. chironium, qui avoit les feuilles du la- 
pathon; 3.0 le p. æsculapicum à feuilles pareilles à celles du 
thapsis; 4. le p. heraclæion à feuilles grandes et amples; 5.0 le 
panax leptophyllum, remarquable par ses feuilles finemeni dé- 
coupées. : | 

Dioscoride décrit ainsi ses trois panax : 1.° Le p. herackon, 
« c’est celui dont on retre cette liqueur appelée opopanax; ïl 
croit en grande abondance en Béotie, en Phocide, contrée 
de l’Arcadie , où il est cultivé avec grand soin, à cause du 
grand profit que procure la vente de lopopanax. Il proauit 
des feuilles rudes, couchées par terre, semblables à celles 
du figuier , divisées en cing parties, dans leur pouriour ; sa 
tige est très-hante, comme celle de la férule,, environnée 


1 


PAN 449 


d'une mousse blanche et de plusieurs petites feuilles : à sa 
sommité estunetouffe comme dans l’anethum , et la fleur, qui 
de jaune devient rousse. Sa graine est odoriférante et d’une 
saveur aiguë. [Il a plusieurs racines , qui partent d’un même 
‘point et qui sont blanches, d'une forte odeur; à grosse | 
écorce et quelque peu amères au goût. Il croît aussi à Cy- 
rène en Libye et en Macédoine. 

2.0 Le panax asclepion. Sa tige est fine, haute d’une coudée, 
noueuse et garnie de feuilles semblables à celles du fenouil!, 
plus grandes cependant, plus velues et plus odorantes ; àson 
extrémité naissent des fleurs dorées, aiguës et odoriférantes. 
Sa racine est petite. Quelques personnes l’appellent origan 
sauvage et cunila , etc. 

3.0 Le panax chironion , qui naît en abondance sur le mont 
Pélion. Ses feuilles sont semblables à celles de la marjolaine, 
et ses fleurs dorées ; sa racine est fine, superficielle ei d’un 
goût aigu. (77. Dios., liv. 3, cap. 55, 56 etb7). 

Les panaces de Pline sont les suivans : 

1.0 Le panax asclepium, qui prit son nom decelui de Pa- 
nacæa , fille d'Esculape. 

2.0 L’opopanax, car Pline parle de cette plante après le 
panaces asclepium ; après l’avoir décrite, il reprend ainsi 
son discours : quant au suc qu'on retire des autres panaces , 
etc. ; ce qui prouve que l’opopanax est classé par lui au rang 
‘de ces plantes; | 

3.° Le p. heracleum , dont la connoissance étoit due à Her- 
cule , et qui étoit appelé par quelques personnes origan he- 
racléotique sauvage | parce qu’il ressembloit à l’origanum hera- 
cleoticum. Sa racine étoit sans usage. On ne doit pas le con- 
fondre avec l’heracleum , qui étoit une autre plante. | 

4.9 Le p. chironium, découvert par le centaure Chiron. Il 
avoit des feuilles semblables à celles du /apathum, plus velues 
et plus grandes; ses {leurs étoient jaunes etses racines petites. 
Cette plante croissoit dans les lieux gras, on employoit ses 
fleurs en médecine. 

5.0 Le p. centaurium ou pharnaces, ou pharnacœum, et aussi 
‘chironium par quelques auteurs , diversité de nom qui fait 
douter, ajoute Pline, si l’on doit la découverte de cette plante 
au centaure Chiron plutôt qu’au roi Pharnace. On semoit et 
on cultivoit ce panaces; il avoit les feuilles crénelées et dentées 
tout au pourtour, et plus grandes que celles des autres espèces. 
Sa racine avoit une fort bonne odeur; on la faisoit sécher à 
-Vombre , pour ensuite en aromatiser le vin. On distinguoit 
“deux sortes de pharnaces , l’un à feuilles très-légères, et l’au- 
tre à feuilles minces et subtiles. 

Les propriétés des panax, selon ce qu’en disent Dioscoride, 


XXIY. 29 


450 PAN 


Pline , Galien, eic., étoient à peu près les mêmes; Pline 
vante surtout le panaces chironium , et Dioscoride ne s'étend 
que sur les vertus du p. heraclœion , ce qui peut faire soupcon- 
ner que ces auleurs n'ont pas eu en vue les mêmes plantes. 
Les parax guérissoient ou soulageoient dans an grand nombre 
de maladies ; ils étoient réputés souverains contre Les morsu- 
resdes serpens. Ils étoient odontalgiques, ophthalmiques,em- 
ménagogues , échanffans, stomachiques, fébrifuges , utiles 
pour calmer les douleurs de la goutte, dans les fractures, 
danses descentes et les sciatiques, pour guérir les ulcères in 
vétérés , etc. 

Voilà ce que les anciens nous ont appris sur leurs panax si | 
yantés; reste à savoir de quelles plantes ils ont voulu parler. 

Le panax asclepium de Pline et de Dioscoride, ou æscula- 
picum de Théophraste, sont-ils la même plante ? C’est ce 
qu’on ne peut décider. Seroit-ce le ferula nodiflora, comme 
le dit Lobel, ou le Zaserpilium hirsutum , d’après C. Bauhin; 
cette dernière plante est le/aserp panax de Gouan, ou le {ha- 
psia asclepium, en suivant l'opinion de Columna , eic. 

Les panax chironium seroïent-ils le pastinaca opopanax, Linn. 
(Cam. Spreng.), ou le laserpitium chironiwm (Dalech., Lugd.), 
ou le senecio doria(V'abern.), ou le cistus helianthemus., Linn. 
(Matth, Camer, épit. box..), ou l'inula helenium (Anguill., Cor- 
dus, etc.); ou le bupleorum falcatum (Lonic.) , etc. ? 

Le panax ou centaurium pharnacœum de Pline est rapporté, 
par quelques auieurs, au senecio doria. 

Le panax heracleum seroil, au sentiment de presque tous 
les botanistes , l'herucleum panaces, Linn. Quelques auteurs 
ont cependant pris pour tel le laserpitium chironium ; LL. , ou 
le geranium robertianum. Er | | 

Le panax leptophy llum de Théophraste seroit le centaurium, 
appelé Zepion dans Pline, qui est rapporté au centaurium 
minus, C. B., ou à notre petite centaurée ( gendana centau- 
æium , Lann.). 

Enfin le panax syriacum peut être , selon C. Bauhin, 
de Zaserpitium chironium, Linn. 5 

Au milieu de ce conflit d'opinions nous devons dire que 
Spreñgel réuniten une seule espèce, qu'il nomme Ferula,opo- 
panax, le pastinaca opopanax , L., et le laserpitium chironium. 

Je passe sous silence plusieurs autres opinions, parce 
qu'elles ne fixeroient pas davantage les nôtres. Observons 
que c’est principalement dans la famulle des ombellifères que 
Ton rapporte les anciens PANAX, et c’est effectivement dans 
cette famille que rentrent nombre de plantes qui, parleurs 
propriétés , justifient ce rapprochement. CAES 

Les botanistes qui ont précédé Linnæus, ont continué à 
réunir sous le nom de PANAX, diverses espèces d’ombelli- 
fères; ainsi, par exemple, on a :. , 


Fr AE 45a 

Le p. sculum(Boc., x.t. 1), qui est le cachrys pastinacr , Lx. 

Le p. alpina ( Bocc.), ou l Angelica Razul!, Linn. 

Le panaces carpimuin ; Cold. Canad., ou l’aralia racemosa. 

Le panax pastinacæfolio, €. 8., ou Le chirontum. 

Le panax peregrinum, Dod., ou laserpitium chironium, Linn. 

Le p. costinum, Tab., ou pastinaca apopanex, Lann. , etc. 

Linnæus regardant le nom de panax comme sans applica- 
tion fixe , s’en servit pour désigner génér iquement d’ un genre 
très-voisin de la famille des ombellifèrés, et dans Eauel. ren- 
trent Îles ginseng , planies quijouissent des mêmes propriétés 
et de la même célébrité dont les panax jouissaient chez les 
anciens. Cegenre panax, Linn., est l’araliastrum de Vaillant, 
etle Grnsenz d'Adanson. F. GINSENG. (Là : 

PANBACH. Nom arménien du COTONNIER afaéte her- 


baceum).(EN.) 

PANCAC CIUOLO. L'un des roms italiens du GLAYEUL 
(gladiolus communis, Linn.).(Ex.) 

PANCAGA DES MALAIS. C'estl HyYDROCOTYLE d'AGe 
(hyd.asiatica), appelé à Ternate Colandini-Manoora. (N.) 

PANCA PON. L'un des noms que les Grecs dounoient 
à leur chamæleon noir, qui est une espèce de CARLINE, et peut 
être la CARLINE SANS TIGE , dont la fleur est radicale et pro 


duit un grand nombre de graines. Puncarpon signifie TOUT 
 FRUIT. (LN.) 


PANCASEOLUS de Césalpin. Cest le Tenne-noIx 
( bunium bulbocastanum, L.), selon C. Bauhin (EN.) 
PANCHRAS. Pline met cette pierre au rang des opales; 
elle est composée , dit- il, de presque. toutes les couleurs : 
d Dixe cela ce pouvait être une pierre irisée. (LN.) 
PANCIATIQUE, Panciauica, Nom donné par Piccivoli, 


au genre de plantes appelé CADIE par Forsier, et SPAËÉN- 
DoNCÉE par Desfontaines. (8.) 


PANCOVE, Pancovia. Arbre de Guinée, à feuilles al- 
ternes, ailées , sans impaire, à folioles coriaces, elliptiques, 
et à fleurs accompagnées de braciées, qui forme un genre 
dans lheptandrie monogynie. 

Ce genre a pour caractères : un calice campanulé à quatre 
divisions ; une corolle de quaire pétales onguiculés , plissés, 
dentés et creusés en cuiller; sept étamines élevées et de la 
lonoueur du calice; l'ovaire etle fruitsontencore inconnus. (8.) 

PACRACON ou PACRANON. Noms donnés par les 
anciens à la plante que Dioscoride nomme Lrapsia. P, ce 
mot, (LN.) 

PANCRATS, Pancratium. Genre de plantes de l’hexandrie 
monogynie et de la famille des narcissoïdes , qui présente 
pour caractères : une spathe monophyile s’ouvrant par le 
côté et renfermant une ou plusieurs fleurs ; une corolle mo- 


452 P'AUN 


nopétale ( calice Jussieu) infundibuliforme , à iube long, cy- 
lindrique , et à limbe double ; l’extérieur composé de six di- 
visions étroites , lancéolées , planes , ouvertes , l’intérieur 
( nectaire Linn. ) monophylle , campanulé , ayant son bord 
ordinairement partagé en douze découpures , dont six subu- 
lées ; six étamines insérées au sommet des découpures subu- 
lées de la corolle intérieure , à filamens décurrens et à an- 
thères vacillantes ; un ovaire inférieur , 6btusément trigone , 
surmonté d'un style à stigmate obtus; une capsule arrondie , 
triquètre ;trivalve , à trois loges renfermant plusieurs semen- 
ces globuleuses. 

Ce genre renferme une trentaine d'espèces à racines bul- 
beuses,tuniquées, à feuilles simples et radicales, et à fleursre- 
marquables par leurgrandeur, etsouvent parleurbonne odeur. 

Les espèces les plus intéressantes sont : 

Le PancRAIs de CEYLAN, qui a la spathe uniflore et les 
découpures extérieures de la corolle recourbées. Il croît dans 
l'Inde. Ses fleurs sont blanches et très-odorantes. … 

Le PANCRAIS MARITIME qui a la spathe multiflore, lesfeuilles 
lingulées , les découpures de la corolle planes et lancéolées, 
le limbe intérieur allongé et les étamines très-courtes. Il croît 
sur les bords de la mer Méditerranée, en France et en Es- 
pagne. Ses fleurs sont blanches et nombreuses, mais inodo- 
res. Son ognon a trois pouces de diamètre. On le cultive 
fréquemment dans les jardins , maisil n’y subsiste qu’un pe- 
tit nombre d’années. 

Le PANCRAISDE LA CAROLINE qui alaspathe multiflore; les 
feuilles linéaires ; les découpures de la corolle lancéolées, 
droites, et les étamines de la longueur du limbe intérieur, 
J’ai observé dans son pays natal, qu'il croît dans l’eau douce 
et fleurit au plus fort de l’été. 

Le PancRaAIS DES ANTILLES, Pancratium caribϾum, qui a la 
spathe multiflore , les feuilles lancéolées, les divisions de la 
corolle à peine plus longues que le tube , et le limbe intérieur 
court. Îl croît dans les Antilles, et se cultive dans les jardins 
de Paris. Ses fleurs ont une odeur très-suave qui approche 
beaucoup de celle de la vanille. Elles sont grandes, blanches, 
au nombre de sept à huit sur chaque hampe , et s’ouvrent suc- 
cessivement. 

Le PancRAIs D’ILLYRIE qui a la spathe multiflore, les feuil- 
les ensiformes, les divisions de la corolle un peu plus courtes 

ue leiube, le limbe intérieur court. Il croît dans la Turquie 
d'age et en Sicile. On le cultive dans les jardins. 

Le PANCRAIS ODORANT qui alaspathe multiflore; les feuilles 
elliptiques ; les divisions de la corolle plus longues que le 
tube. Il croît aux Barbades. Il a la corolle plus petite que celle 


DrAiN 53 


des précédens , mais il répand une odeur des plus agréables. 

Le PANCRAIS ELÉGANT , originaire de la Guyane , etle 
PANCRAIS A TIGE PENCHÉE , qui croît naturellement dans les 
Antilles, se font encore plusremarquer que les précédents à 
raison delagrandeur et de l'excellente odeur de leursfleurs. 

Quatre espèces nouvelles ont été mentionnées dans Le bel 
ouvrage de MM. de Humboldt, Bonpland et Kunth , sur les 
plantes de l'Amérique méridionale. (B.) 

PANCRATIUM. ( Toute puissance, en grec.). Plante 
mentionnée par Dioscoride, et qui devoit, sans doute, son 
nom à ses qualités ondes : cependant, elles do dt peu 
de chose si l’on en juge par ce qu’en dit cet auteur. « Le Pan- 
cration est appelé par quelques personnes petit scilla, Îl a une 
racine grosse , bulbeuse, roussâtre ou pourprée. Sa saveur est 
amère et fervente ; ses s feuilles ressemblent à celles du lirion 
(Lis), mais elles sont plus longues. Cette herbe a les mêmes 
vertus que le scilla ». V. Diosc. , Liv. 2, c. 203. On la prépa 
roit et on l’administroit à la même dose que le sci/la , mais 
dans le cas seulement où les mêmes maladies dans lesquélles 
on employoit cette dernière planie avoient moins de violence ; 
elle entroit dans la composition des trochisques qu’on donnoit 
aux hydr opiques et à ceux qui étoient tourmentés de maux 
de la rate. 

Les botanistes croient que le PRE de Dioscoride 
rentre dans les scilla de Pline et de Théophraste. Adanson 
pensant, comme Lobel, que cette plante estnotre PANcRAIsS 
MARITIME, lui rapporte l’hélion de T'héophraste. Guilandi- 
nus, Clusius C. Bauhin , le rapportent, à la variété à ognon 
“rouge de la SCILLE MARITIME Où SQUILLE ; Daléchamp , Lo- 
bei, etc., à notre PANCRAIS MARITIME ; Gesner eLautres , 
à P'HYAGINTHE VACIET. ( hyac. comosus), Césalpin, à l’Aur 
MAGIQUE, etc. Ces mêmes botanistes ont décrit sous le nom 
de pancratium quelques HYACGINTRES, divers PancrAIs, plu- 
sieurs amaryllis , eic., etc. 

Linnæus a*eonservé le nom de pancratium au genre danse 
lequel il place la plante nommée plus haut pancrais mari- 
time. Ce genre a été adopté par tous les botanistes. Salisbury 
y rapporte quelques hemerocallis. (LN.) 

PANCRE. C’est le nom que les paysans du département 
de l'Ain donnent au PErir BuToR. Ce nom lui est particu- 
lièrement appliqué sur les bords de la Saône. (v.) 

PANDACA. Arbre de la famille des apocinées , observé 
par Aubert du Petit-Thouars, dans le jardin botanique de 
l’Île-Maurice , où il est lise sous le nom de morogust. 

Cet arbre estoriginaire de Madagascar; il y est appelé, par 
les naturels, louvouror. 11 est gorgé d'un suc laiteux ; ses ra- - 
meaux sont épais el garnis de feuil les opposées, obovales, 


N 

AA PAN 

épaisses ; son fruit, qui est la seule partie de sa fructification 
que l’on connoissé , £8st composé de deux follicules baccifor- 
mes, opposées, ironquées au sommet , tricarimées en des- 
sous et arrondies en dessus. Le réceptacle est central et fon- 
gueux; les graines sont enfoncées dans la substance des fruits, 
ombiliquées et charnues. (EN.) 

PANDACAQUE. Synonyme de Berveras. (5.) 

PANDALE, Pandalus , Léach., Genre de crustacés de 
Pordre des décapodes , famille des macroures , tribu des sa- 
licoques . très-voisin du genre palémon ( V. ce mot}, mais 
qu! en diffère par les caractères suivans : antennes intermé- 
diaires terminées par deux filets: les àeux premières pattes 
terminées par un article simple ou sans pince ; celles de la 
seconde paire, les plus loûgues de toutes, didactyles à leur 
extrémité, de grandeur inégale ; le carpe ou l'article qui 
précède la pince, le cubital de ces deux serres, et l’extré- 
mité du bras de la plus grande , divisés annulairement par 
un grand nombre de petites lignes imprimées et transverses, 
Ces crustacés ressemblent d'ailleurs aux palémons par les 
autres caractères. L’extrémité antérieure du test est pareille- 
ment armée d’un bec avancé, et même quelquefois très-long. 

M. Léach, qui a établi ce genre, n’en a décrit qu'une 
seule espèce qu’il nomme ANNULICORNE , annulicornis ( Mala- 
cost. brit. , tab. 4o); elle à la forme et la grandeur du pale- 
mon porte-scie , et SOn rosire présente aussi les mêmes carac- 
ières: les antennes latérales ou les inférieures sont annelées 
de rouge. MM. Turner et Sowerby l'ont découverte sur les 
côtes d'Angleterre ; on l’a aussi observée sur celles de PE- 
cosse. . 

PANDALE NARVAL, Pandalus narval: Astacus narval , F'ab. ; 
Palæmon pristis, Risso; Herbst. , canc., tab. 38, fig. 2. Cette 
espèce est remarquable par la longueur de son rostre ou da 
son bec; elle égale presque celle des antennes intermédiaires 
ou supérieures , et les deux tiers, au moins, de celle du corps; 
il se relève vers son extrémité; ses deux bords offrent un très- 
grand nombre de petilés dents en forme d’épines ; le supé- 
rieur en a près de cinquante , et linférieur environ vingt- 
quatre. 

Elle se trouve dans l'Océan européen et dans la Méditer- 
ranée. Elle n’a été donnée par M. de Lalandefils. (£.) + 

PANDAN , Pandunus. Plante à tiges ligneuses, souples , 
flexibles, sarmenteuses , articulées, qui montent sur. le tronc 
des arbres et s’y attachent par de longs et durs filamens; 
à feuilles alternes, sessiles, linéaires , lancéolées, un peu 
fermes, terminées en pointe, longues d'un demi-pied, dont 
les bords et la nervure moyenne sont hérissés de spinules 


P'AN .. ARR 
très-foibles , presque imperceptibles. Dans leurs aisselles 
naissent des épis rouges , triangulaires, imbriqués de brac- 
tées, et terminés par une fleur à trois étamines, et uit 
pistil qui avorte. 

Cette plante croît à Amboine ; elle demande un nouvel 
observateur pour êire complétement connue. 

Il ne faut pas la confondre avec le pundanus de Linnæus , 
qui est le BaqQuois. V. ce mot. (4.) . | 

PANDANEÉES. Famille de plantes établie par R. Brown. 
Ælie a pour type le genre BAQuoIs. (B.) 

PANDARE, Pandarus, Léach. Genre de crustacés. V. 
THoE. (1. | 

PANDI-AVANACU (Rhéed. Mal. 2, p. 60 ). Nom mala- 
bare d’une espèce de RiciN ( Ricinus viridis, WW... L’ava- 
nacu ( Rhéed. 2 , tab. 32), est le R1CIN commun ou PALMA- 
CHRISTL (LKN.) 

PANDION. Nom générique du BaLBuZzARD, dans les 
oiseaux de l'Egypte et de la Syrie. (v.) 

PANDION. L'un des noms grecs de la CHÉLIDOINE. (EN.) 

PANDIONIA AVIS. Le RossiGnoz, dans les anciens 
poëtes. (s.) 

PANDIONIS ALES. Chez les poëtes, c’est la désigna- 
tion de l'HIRONDELLE. (s.) 

PANDI-PAVEL. Nommalabare, d’une espèce de Momor- 
DIQUE ( Mom. charantia , L.). A ne faut pas le confondre avec 
le PAVEL, qui est une autre espèce du même genre ( M. mu- 
ricata, W.), ces deux plantes sont figurées pl. 9 et ro dw 
huitième volume de l’Hortus malabaricus. (LN.) 

PANDORE, Pandora. Coquille régulière, inéquivalve et 
inéquilatérale , qui a deux dents cardinales oblongues, iné- 
gales et divergentes à la valve supérieure ; deux fossettes 
oblongues à l’autre valve ; un ligament intérieur et deux im- 
pressions musculaires. | 

Ceite coquille, qui sert de type à un nouveau genre intro- 
duitpar Bruguières, faisoit partie des T'ELLINES de Linnæus, 
dent elle s'éloigne évidemment , à raison de l'inégalité de ses 
valves. File est mince , demi-transparente , et nacrée en de- 
dans ; sa suture dorsale est droite, et une de ses valves 
plane. V. pl. M r2 , où elle est figurée. 

Elle se trouve dans les mers d'Europe, et principalement 
dans la Méditerranée. 

1/animal qui l’habite est une HYPOGÉE. (2.) 

PANEIS. Nom portugais du PANAIS. (LN.) 

_ PANEL,. Ce nom est donné, sur la côte Malabare, à plu- 
sieurs arbres que Rhéede a figurés. L'un est Le perim-paneë 


ÇRh. Mal. 5, t. 5 ), avec lequel Adanson a fait son genre 
kunto , et que Jussieu dit avoir du rapport avec le sebestier, 
quoique les fexilles soient opposées ; un autre, le narum- 
panel ( Rh. 2, tab. ro ), est une espèce de GANANG ( uoariæ 
zeylanica ).. Le premier est le cali-apocaro ; et le second , le 
calo - apocaro des Drames ; le panel proprement dit (2, t. 9), 
où gottinga des Malabares. Adanson en fait son genre panel, 
auquel il rapporte aussi les myrobolans, chebules, belliri- 
ques, citrins, etc., qui sont des espèces de BADAMIERS, 
c'est-à-dire, des erminalia, et par conséquent le panel en se- 
roit aussi une espèce; le {sjerou-panel( 5, t. x6), ou gualteria 
sempervirens, Decand ; Le corinti-panel(5 ,t. 14), ou g. corinti, 
Dec.; le kaïsjerou-panel (5 , t. 17 ), ou g. montana, Dec., 
enfin, le £ats jan panel (5 18), est le guatteria ant flora, 
Dec. , etc. (LN.) 

PANEROS. Pierre citée par Pline , d'après Métrodo- 


rus , qui ne disoit cependant pas ce qu’elle étoit. La Reine 


Limaris l’avoit célébrée en beaux vers adressés à Vénus , 


par lesquels elle donnoit à entendre qu’elle avoit eu des en- 
fans au moyen de ladite pierre. On la nommoit aussi pan- 
sebastos. (LN.) 


PANFROUMEN. Nom languedocien de La MACHE (wa- 


leriana locusta | Lainn.). (1N.) 

PANGATL. 7. PonGaTr. (EN.) 

PANGGOELING. Dans l'Inde méridionale , c’est le 
PANGOLIN. VW. ce mot. (DEsM.) 

PANGTI, Pangium. Arbre des Moluques. Son tronc est 
très-élevé et droit; ses feuilles sont simples, alternes, éparses, 
pétiolées, cordiformes, fort amples et à irois lobes, et quel- 
quefois entières; son fruit est un drupe de la grosseur et de 
la forme d’un œuf d’autruche ; 11 cest ridé à l'extérieur , et 
renferme, sous une chair blanchâtre et peu épaisse, plu- 
sieurs noyaux qui contiennent une amande huileuse et bonne 
à manger. (B.) 

PANGITES. Pierre dont il est parlé dans Strabon, et qui 
paroît être noire JAYET. (LN.) 

PANGOLEN. Manis, Linn., Schreb., Lacép., Cuv., 
Geoft., Dum., Illig. — Pholidotus, Brisson. Genre de mam- 
mifères de l’ordre des édentés et de la famille des édentés 
proprement dits. | Ha 

Les pangolins, par leur organisation interne, se rappro- 


chent des FOURMILIERS, (Ÿ. ce mot); mais ils diffèrent beau- 


coup de ces animaux par leurs caractères extérieurs. Îls ont 
le corps allongé, très-bas sur pattes, la tête pointue, la 
queue fori grosse à la base et plus ou moins longue ; toutes 


Pr À N 457 


les parties supérieures revêtues de fortes écailles cornées, 
iriangulaires, tranchantes et imbriquées , ce qui les fait res- 
sembler, au premier aspect, à des reptiles sauriens. 

Leur museau, assez prolongé, est terminé par une bou- 
che assez petite; leurs mâchoires n’ont de denis d’aucune 
sorte; leur langue est fort longue , ronde et susceptible d’ex- 
tension, comme celle des fourmiliers, mais à un moindre 
degré; leur tête n’est point séparée du corps par un cou dis- 
tinct; ils n’ont pont de conques auriculaires ; tous leurs pieds 
sont à cinq doigts, munis d’ ongles longs et très-robustes ; 
leurs organes génitaux sont séparés de l'anus; leur estomac 
est légèrement divisé dans Le milieu; ils manquent de cœcum. 

. La manière de vivre de ces animaux est la même que celle 
des fourmiliers, c’est-à-dire , qu’il déchirent avec leurs on- 
gles les habitations des iermès et des fourmis, pour se pro- 
curer ces insectes , dont ils font leur unique nourriture. Ils 
les engluent avec leur langue, afin de les avaler. 

Les Pangolins sont particuliers à l’ancien continent, ian- 
dis que les fourmiliers sont propres aux contrées méridio- 
nales du nouveau. 

“Première espèce. — Le PANGOLIN À QUEUE COURTE, Manis 
brachyura , Erxlcb. — Manis pentadactyla, Lainn. — Schreb., 
tab. 89. — Lacertus indicus squamosus, Bontius, Indes orient. , 
pag. 60. W. pl. M25 de cet ouvlage. — Le PANGOLIX, Buff., 
tom. x, pl. 34. — Phattagen, d'AÆElien, liv. 26, cap. ie sui- 
vant M. Cuvier. 

La longueur de ce singulier animal est de irois à quatre 
pieds environ ; sa forme est beaucoup plus racourcie que 
celle de l'espèce suivante , ce qui est dû à la brièveté de la 
queue , laquelle est un peu plus courte que le corps. Cette 
queue est convexe en dessus , plate en dessous, et munie 
sur ses bords d'écaillestranchantes et comme repliées sur elles- 
mêmes. Toutes les écailles du corps sont épaisses, iriangulai- 
res, tranchantes sur leurs bords (surtout dans les} jeunes in- 
dividus }, et ont leur pointe simple. Entre elles on voit quel- 
ques soies très-longues, mais rares ; les ongles des picds de 
devant sont plus longs que ceux des pieds de derrière, et 
ceux-ci sont presque égaux entre eux ; toute la partie infé- 
rieure de la tête et du corps, ainsi que la face interne des 
“membres à leur base, sont couvertes d’une peau nue. 

On a long-temps cru que cette espèce, ainsi que la sui 
vante , se trouvoient également en Afrique et dans l'Inde ; 
Mais M. Cuvier s'est assuré que chacune d elles avoit 
une pairie distincte. Le pangolin à longue queue est sen! 
africain , tandis que Le pangolin à queue courte appartient ex- 


458 AN 


culsivement à l'Inde et aux îles qui en dépendent. Pangeoling; 
dit-il, d’après Seba, est, à Java , le nom de cet animal ; ik 
indique la faculté qu'il à de se rouler en boule. On le nom- 
me, au Bengale, badjarkitla ou reptile de pierre; on laps 
pelle aussi carpe de terre, et des matelots hollandais l'ont 
désigné par la dénomination de diable dé Formose.. 

Cuirassé comme il l’est, le pangolin n'a rien à craindre 
des quadrupèdes les plus féroces ; en vain le tigre et les au- 
ires grands animaux du même genre, font de grands efforis 
pour le dévorer ; ils le foulent aux pieds, ils le roulént ; mais 
ils se font eux-mêmes de nombreuses blessures lorsqu'ils veu- 
lent le saisir , et ne peuvent presque jamais ni lentamer, ni 
l’écraser, ni l’étouffer en le surchargeant de tout leur poids. 

En se contractant sur lui-même , le pangolin ne prend pas 
comme le hérisson , une forine elobuleuse ; son corps se met 
en pelolon, mais sa grosse et longue queue ( qui est presque 
égale en volume au reste de l’animal) resteen dehors, eten- 
toure le corps roulé. 

Dans les jeunes pangolins , cette partie paroît moins lon- 
gue que celle des individus adultes. Les écailles de ces jeunes 
sont aussi moins grandes , plus minces, et d’une couleur plus 
päle; elles prennent une teinte brune plus forte; lorsque 
l’amimal est plus âgé leur pointe s’émousse, se détruit tout à 
fait, et elles acquièrent alors une dureté si grande, qu’elles 
résistent à la balle du mousquet. | 

Cette espèce se trouve non-seulement au Bengale et à 
«Java, mais encore à Ceylan et à l’île Formose. 


Seconde Espèce. — Le PANGOLIN À QUEUE LONGUE, WManis 
macroura , Erxleb. — Manis tetradactyla, Linn.—Schreber, 
tab. 70. — Le PHATAGIN, Buff., iom. x, pl 34. — Eacertus 
squamosus peregrinus, Clusius, Exotic., pag. 374. 


Le pangolin à longue queue est propre à l'Afrique , et no- 
tamment au Sénégal et à la Guinée , ainsi que M. Cuvier l’a 
constaté , sur le rapport d'Adanson et d’autres voyageurs. Il 
est plus petit que le précédent, et beaucoup plus mince. II 
est particulièrement caractérisé par la longueur de sa queue 
qui est du double plus considérable que celle du corps. Cette 
queue est aussi moins renflée en dessus , et plus aplatie laté- 
ralement. Les écailles dont le corps est couvert, sont plus 
courtes, plus minces, plus plates ei plus cannelées que celles 
du pangolin à queue courte , et sont armées, à leur extrémi- 
té, de trois pointes très-aiguës, qu'on ne trouve point dans 
les premières. | 

Le ventre et la poitrine , dans l’espèce du pangolin à lon- 
gne queue , sont couverts de poils roides et bruns; longle du 
pouce du pied de derrière est irès-petit. 


PA N 45q 


Cet animal est très-doux et très-inmnocent ; il ne vit que d’in- 
sectes qu'il attrape à laide de sa longue langue , ainsi que le 
font les fourmiliers ; ses jambes étant très-courtes, et ses 
pieds étant munis de cinq ongles très-longs, il court mal , et 
n'échappe aux poursuites de l’homme qu’en se cachant dans 
des trous de rochers ou dans des terriers qu’il se creuse , et 
où 11 fait des petits vivans , qu'il nourrit de son lait, ce qui 
distingue principalement cet animal des lézards, avec lesquets 
11 a beaucoup de rapports de formes. 

Les nègres l’assomment à coups de bâton, l’écorchent, 
vendent sa peau aux blancs, et mangent sa chair; on dir 
qu'elle est blanche et délicate. (nesM:) 

PANGONIAS (tous-angles , en grec). Pierre mention- 
née par Pline, pas plus longue que le doigt et différente 
du cristal par le grand nombre de ses angles. Nous pensons 
quil à voulu indiquer un prisme de quarz ou cristal de roche. 
| (LN.) 

PANGONIE, Pangonia, Lat., Fab., Oliv.; Tabanus, Linn., 
ianvglossus, Meig. Genre d'insectes, de l’ordre des diptères, fa- 
mille des tanysitomes , tribu des taoniens, ayant pour carac- 
tères :antennes à peine de la longueur de ia tête, très-rap- 
prochées, de trois articles, dont le dernier plus long, conique 
ou en forme d’alène, divisé en huit anneaux, sans avance- 
nent en manière de dent à sa base ; trompe beaucoup plus 
longue que la tête, filiforme ou sétacée , avancée , droite, 
renfermant un sucoir de quatre soies longues et presque éga- 
les; deux palpes irès-courts , filiformes, insérés près de la 
base de la trompe, de deux articles, et dont le dernier ter- 
miné en pointe ; port de la mouche domestique et des taons ; 
tête presque hémisphérique, presque entièrement occupée par 
les yeux , de la largeur et de la hauteur du corselet ; trois pe- 
tits yeux lisses; ailes grandes, écartées, horizontales, ayant 
plusieurs cellules complètes; balanciers peu découverts ; 
pattes longues, filiformes ; deux petites épines au bout des 
jambes ettrois pelotes à l'extrémité des tarses. | 

Linnæus et Fabricius avoient placé ces insectes avec les 
tuons , dont en effet ils ne diffèrent essentiellement que per 
la forme et l'allongement de la trompe et la petitesse de 
leurs palpes. Degéer et Olivier les ont réunis aux bombilles; 
iis leur ressemblent sous ce dernier rapport et par leur ma- 
nière de vivre. {ls volent avec la plus grande agilité de fleurs 
en fleurs, y enfoncent leur trompe pour y puiser les sues 
iuielleux qu’elles renferment, et ne s’y arrêtent qu'un instant. 

Ces diptères sont propres à l'Afrique et aux contrées mé- 
ridionales des autres parties du monde, On n’a pas encore 
observé leurs métamorphoses, 


260 PAN 

PANGONIE RAYÉE, Pangonia lincata. Fab.: Bombille trom- 
pette, Oliv., Encycl, Méthod. Elle a environ sept à huit lignes 
de longueur; son corps est noirâtre, avec des raies grises , 
peu marquées sur le corselet, et des bandes transverses de 
cetie couleur sur l’abdomen ; ses ailes sont lavées de brun; la 
trompe cest de la longueur du corps. 

On la trouve au Cap de Bonne-Espérance. 

PANGONIE TABANIFORME, Pangonia tabaniformis, Lat.; Bom- 
dilletabaniforme, Oliv., ibid.; Tabanus haustellatus, V'l., Exiom. 
Linn., iom. 3, tab. 10, fig. 13. Elle est de la grandeur 
de la précédente; son corps est noirâtre, avec Les anten- 
nes, les jambes et les tarses fauves; Panus d’un gris. 
roussâtre , et une rangée de taches grises, formées par un du- 
vet, sur le milieu du dessus de l'abdomen et sur les côtés ; les 
ailes sont obscures, avec la base jaunâtre; la trompe est courte. 

On la trouve aux environs de Lyon et dans d’autres con- 
trées méridionales de la France. 

PANGONIE BORDÉE, Pangonia marginata, Fab. ; Tabanus 
Paustellatus, Coqueb., [lust. Icon. Insect., dec. 3, tab. 27, fig. 4. 
Voyez la planche lithographiée, G.‘43 de ce Dictionnaire. 
Ælle ressemble beaucoup à la précédente ; mais son corps, 
ses antennes et ses pattes sont entièrement unis ; le corselet 
et les bords de l’abdomen ont un duvet fauve ; les ailes sont 
noirâtres. Elle se trouve en Barbzrie et en Espagne. 

Le BougiLe BARBU d'Olivier ( Encyci. Meih.) parott être 
irès-voisin de la pangonte lalérale de Fabricius. 

La Nouvelle-Hollande produit quelques espèces du même 
genre, mais qui, par leur trompe plus courie et plus grosse, 
sont plus rapprochées des {aons que les autres. Voyez l’article 
PANGONIE de l'Encyclopédie Méthodique. (1) 

PANGOR. Espèce de SOUCHET qui croît dans l'Inde. 

PANGUESO et PanauEso. PV. PAN-v-QuEso. (EN.) 

PANGULLING. A Java, c'est le PANGOLIN. F. ce mot. 

(DESM.) 

PANHURSO. Nom du Tucasrt, en Espagne. (EN.) 

PANIA-PANIABA. Rhéede donne ce nom au CEipa. 

| (5.) 

PANIC ou PANIS , MILLET , Panicum, Linn.(Trian- 
drie digynie. ) Genre de plantes à un seul cotylédon, de la 
famille des GRAMINÉES, qui a beaucoup de rapports avec 
les HouQuEs ou SorGHos, et dans lequel les.balles calicina- 
les sont umiflores, et les fleurs disposées soit en épi, soit en 
panicule che ou serrée, ei souvent garnies de soies. Le 
calice de chaque fleur est formé de trois balles, dont une est 
extérieure et beaucoup plus petite que les deux autres ; cel- 
es-ci sont égales, opposées, ovales et à pointe aiguë, sans 


P AN 46 
arête. Deux valves cartilagincuses et persistantes représen- 
téni la coroile, et renferment trois élamines à filets capil- 
laires et à anthères oblongues. Le germe est supérieur et 
ovoïde : il porte deux styles minces, couronnés par des stig- 
miates plumeux, ei, après sa fécondation , il se change en 
une semence arrondie; un peu plate d’un côté et adhérente 
aux valves dela corolle. Les genres ECRiNOLèNnE , Ecnixo- 
CLOË, OPLISMÈNE , PENNISET , GYMNOTRIX, PÉNICELLAIRE ; 
Cynone, ‘Tracuys, ANTHÆNANTE, DIGITAIRE, SOLAIRE, 
SETAIRE, PARACTÆNE, ANATHÈRE , Ont été établis aux dé- 
pens de celui-ci. 

Les panics , dont on connoît près de deux cents espèces , 
croissent dans des pays et dans des climats différens ; la plu- 
part sont des herbes : il y en a dont la tige est higneuse; un de 
ceux-ci, l’arborescent, est appelé bambou de haie , et se sub. 
stitue quelquefois aux usages du vrai BamBou ( F. ce mot ): 
beaucoup servent ou peuvent servir de fourrages ; quelques 
espèces sont cultivées pour leurs graines, qu’on donne aux 
oiseaux et à la volaille, et que les hommes mangent aussi 
apprêtées de différentes manières. De ce nombre sont : 

Le Panis CULTIVÉ, ou PETIT MiLLeT À ÉPt , où MILLET 
DIS OISEAUX, Panicum italicum, Linn., dont on distingue deux 
variétés : l’une à épis barbus, d’un blanc jaunâtre ou de cou- 
leur pourpre ; l’autre à épis nus. La première a une tige plus 
élevée que la seconde, des feuilles plus grandes, des épis plus 
allongés et plus gros; mais dans les deux variétés, les racines 
sont fortes et fibreuses , les tiges droites et noueuses , et les 
feuilles semblables, pour la forme , à celles du roseau , gla- 
bres , et cependant revêtues d’un duvet à l'entrée de leur 
gaine qui embrasse la iige. Les semences, qui varient de cou- 
leur, sontlisses et luisantes : les oiseaux les aiment beaucoup; 
on s’en sert communément pour engraisser la volaille; dans 
quelques pays et dans des temps de disette , on fait du pain 
avec la farine qu’elles donnent , ou on mange cette farine 
cuite dans du lait ou dans du bouillon. Cette plante est an- 
nuelle et origmaire de l’nde ; on la cultive en grand depuis 
long-temps dans quelques contrées de l’Europe , surtout en 
Italie et en Allemagne. Nous dirons tout à l'heure un mot 
de sa culture, 

Le Panic MILLET, Panicum miliaceum, Linn., est cultivé 
également en Europe, dans les champs, et on fait à peu- 
près le même emploi de sa graine, qui est petite, blanche, 
quelquefois jaune , rougeâtre, plus ou moins foncée : elle 
donne une farine peu abondante, nutritive, excellente en 
bouillie. Dans le midi de la France , et particulièrement à 
Bordeaux, on prépare ayec cette graine mondée et cuite 


46à PAN 


dans du lait, un mets fort agréable et qui ressemble assez au 
riz, ie 


| + 

Cette espèce de panic est annuelle , comme la précéden- 
te, et originaire du même pays. | 

Ces deux sortes de milleis aiment les sols légers, 
mais substantiels, et surtout point humides. Ils craignent 
heaucoup les plus petites gelées; ainsi l’époque où on les 
sème dépend du lieu, du climat et de la saison; c’est ordi- 
nairement en avril ou en mai; on doit semer fort clair et à 
la volée , bien recouvrir la semence, et éclaircir le plant un 
mois après sa levée. Quand il a pris de la force , il est à 
propos de chausser le collet de sa racine. 

Le Panic LÉGER, Panicum lœve, Lam., est cultivé dans les 
Antilles , principalement à Saint-Domingue, où on l’appelle 
herbe de Guinée, nom qui indique le pays dont cette espèce 
est originaire. Elle forme un bon fourrage : on en coupe les 
feuilles et les jeunes tiges plusieurs fois l’année, et on les 
donne aux chevaux et aux mulets , qui en sont très-friands. 
Ce panic a une racine vivace , des tiges droites, lisses et ar- 
ticulées, d’un vert gai, glabres sur les deux surfaces, et parta- 
gées par une nervure blanche; des fleurs verdâtres et sans 
_barbes, disposées en panicules terminales , lâches et allgn- 
gées. 

On cultive aussi, à Saint-Domingue, le Panic coucrÉ , 
Panicum grossarium, Linn., qui y croît naturellement, et qm, 
semé dansun terrain préparé, fournit un pâturage abondant. 

Les PaAaniIcs VERT et VERTICILLÉ, sont des mauvaises 
herbes les plus difficiles à faire disparoîire des jardins en ter- 
rain humide. Leurs graines s’attachent aux habits des hom- 
mes et aux animaux qui les touchent , et sont ainsi transpor- 
tées au loin. 

Le panicum dactylon de Linnæus est une espèce de chien- 
dent dont on fait usage en médecine. ( Voyez CHIENDENT. ) 
Quelques botanistes en ont fait un genre sous le nom de Di- 
GITAIRE cité plus haut; d’autres l’ont réuni aux PASPALES. 
Voyez ce mot. 

Les autres espèces de panics ne sont pas dans le cas d’être 
ici mentionnées, parce qu'on n’en fait aucun usage. Il suffit 
de dire qu’on les divise en panics à épis et en panics àpanicu- 
les; qu’on en connoît près de deux cents espèces décrites 
dans les auteurs , et que le nombre en sera sans doute beau- 
coup augmenté , lorsque les botanisies voyageurs s’en seront 
plus occupés qu'ils ne l'ont fait jusqu’à présent, puisque Bosc, 
dans les environs seuls de la ville de Charleston, en Ca- 
roline, ena découvert vingt-deux espèces nouvelles, qu'il 
compte publier dans l’Agrostographie Carolinienne. (p.) 


| | FAN 463 

PANICASTRELLA de Césalpin. C’est une espèce de 
Panic ( Panicum viride ? ). (EN) ù 

PANICASTRELLE, lanicastrella. Genre de plantes 
établi par Micheli , mais qui rentre dans celui appelé Racre. 

B. 

PANICAUT, Eryngium. Genre de plantes de la nr 
drie digynie et de la famille des ombellifères, qui présente 
pour caractères : des fleurs rassemblées en tête, accompagnées 
d’un involucre de plusieurs folioles roides , ordinairement 
pinnatifideset épineuses, et composées de :un calice divisé en 
cinq parties et persistant; une corolle de cinq pétales oblongs, 
courbés ; cinq étamines ; un ovaire inférieur , surmonté de 
deux styles, à stigmates en tête ; une semence ovale, oblon- 
gue , glabre ‘ou hérissée , couronnée par le calice, portée 
sur un réceptacle conique, et séparée par des paillettes lan- 
céolées et piquantes. 

Ce genre renferme des plantes annuelles, bisannuelles ou 
vivaces, dont les ombelles sont souvent irrégulières et ra- 
meuses, ét les feuilles simples ou composées, ordinairement 
épineuses. On en comple une cinquantaine d'espèces, suivant 
Delaroche qui en a publié une superbe monographie , parmi 
lesquelles les plus communes ou les plusremarquables sont : 

Le PANICAUT FÉTIDE , qui a les feuilles radicales, lancéo- 
lées, dentelées; les florales multifides , et la tige dichotome. 
Il se trouve dans l'Amérique méridionale et en Caroline, où 
je l'ai observé dans les lieux humides. Il répand une odeur 
fétide quand on l’écrase , et produit une amertume très-forte 
lorsqu'on le mâche. Sa décoction passe pour un excellent fé- 
brifuge. 

Le PANICAUT AQUATIQUE qui a les feuilles en forme d'épée, . 
dentées par des épines, leurs fleurs entières , et la tige sim- 
ple. Il vient en Virginie et en Caroline, dans les marais, sur 
le bord des rivières , dans l’eau , ainsi que je lai observé. 

Le PANICAUT MARITIME qui à les feuilles radicales presque 
rondes , plissées , épmeuses ; les têtes de fleurs pédonculées, 
et les paillettes à trois pointes. IL se trouve sur les bords de 
la mer : c'est une assez belle plante, dont les feuilles sont 
grandes et d’un blanc blewâire. 

Le PANICAUT COMMUN, Éryngium campestre, qui alesfeuilles 
radicales amplexicaules, piinées et lancéolées. On le trouve 
très-abondamment par toute l'Europe , dans les lieux incul- 
tes, sur le bord des chemins. Îl est connu sous le nom de 
panicaul , chardon roland , chardon à cent têtes. Toutes ses par- 
ties sont d'usage en médecine, et surtout sa racine qui est 
diurétique , néphrétique , propre à exciter les règles. On la 
confit ; et on la fait prendre, avec la graine, pour remédier à 


“ 


464 P AN 


limpuissance.Ëlle est au nombre des cinq petites racines apé- 
riives. Après l'hiver ; la carcasse de ce panicaut est souvent 
emportée par Les vents, et roule dans les plaines d’une ma- 
nière assez pittoresque. Son incinération, au moment de la 
floraison, fournit beaucoup de potasse, lorsqu'on l’opère len- 
tement dans un trou creusé en terre ; et il est quelquefois'si 
abondant dans certains cantons , qu'il y auroit un bénéfice 
important à ne pas le laisser perdre. 

Le PANICAUT -AMÉTHYSTE, qui a les feuilles radicales tri- 
fides , et celles de la base presque pinnées. Il se trouve en 
Espagne. Sa belle couleur de bleu clair le rend remarquable. 

Le PanicaUTdes ÂLPES, qui ales feuillesradicales en cœur; 
celles de la tige ternées et fendues, et l’involucre pinné, 
épineux et cilié. Il se trouve dans les Alpes. C’est une plante 
très-élégante par sa forme et.sa couleur bleu clair. (3.) 

PANICEA. On a décrit autrefois sous ce nom plusieurs 
espèces de PANIGUM, et quelques graminées à fleurs en épi 
mollet. (LN.) 

PANICO. Nom portugas des Panis et MiLLET. (EN.) 

PANICO d'Amérique. C’est, en Italie, le nom que l’on 
donne à la PERSICAIRE DE VIRGINIE, Pulyg. wirginicum. (LN.) 

PANICO d'Espagne. Les - Italiens nomment ainsi 
l'AMARANTHE PANICULÉ. (LN.) 

PANICULARIA d’Heister. Ce geñre de plante rentre 
dans celui des PATURINS. (LN.) | 

PANICULE, Panicula. Disposition de fleurs ou de fruits 
dont les pédoncules divisés plusieurs fois et de différentes ma- 
nières, s'élèvent inégalement. (D.) 

PANICUM. Ce nom dérive du latin panicula , panache. 
fut donné à la plante panicum , parce que ses graines , très- 
nombreuses, sont portées sur un grand nombre de rameaux 
disposés en panaches ou pompons. On veut aussi qu'il dérive 
de panis , pain , parce qu’on faisoit avec les graines du pani- 
cum un pain semblable à celui que l’on faisoit avec Le miliurn , 
mais moins nourrissant. Le panicum des Latins , celui men- 
tionné par Pline , est le meliné ou melinos etelymos des Grecs , 
cité ou décrit par Théophraste et Dioscoride. On le recon- 
noît dans notre panic commun , panicum italicum. L. Tragus 
veut que ce soit l’holcus bicolor, Linn. , espèce de sorgho. 

Les panicum de C. Bauhin sont notre panicum itahicum ei 
ses variétés, et l’holcus spicatus. Tragus nomme le Maïs, pa- 
nicum peregrinum ; celte même plante et les SoRGHos sont les 
panicum indicurn de beaucoup d'auteurs contemporains aux 
deux cités plus haut. tt 4 

Tournefort ne laisse., dans son genre panicum, que le pa- 
nicum italicum et les espèces à fleurs en épis du genre pani- 


P AN 465 
eum, Linn.; celui-ci contient en outre le milium et quelques 
due de T'ournefort. On a fait dernièrement , àses dépens, 

esgenres echinochloa, setaria, cynodon, oplis menus, hymenacline, 
penicillaria , digitaria , arundinaria , anatherum , orthochladu , ei 
quelques-unes des espèces que Linnæus et autres botanistes 
ÿ avoient rapportées , sont renvoyées aux genres paspalum , 
polypogon, penniselum , gymnotrix, axonopus, antennantia, echi- 
nolæna, trachys, eic., etc. V. PANIC. (LN.) 

PANIOS. Nom donné par les Grecs à leur conyza, et 
adopté par Adanson , pour désigner le genre ERIGERON de 
Linnæus. (LN.) 

PANIS. F. Panic. (p.) . 

PANITING - ROOT. Nom anglais du GRÉMIL DES 
CHAMPS. (LN.) 

PANITSJIKA-MARAM. Arbre du Malabar, qui paroît 
être le MANGOUSTAN. (LN.) 

PA-NIU. C’est, en Chine, le nom du Zagunea:cochin- 
chinensis de Loureiro. (LN.) 

PANIZO LA. Le PANIS DES VIGNES, Panicum viride, porte 
ce nom en Îtalie. (LN.) 

PANJA-PANJALA. Nom malabare d’une espèce de 
FROMAGER , Bombax pentandrum , Linn. (LN.) 

PANJA et PANSA ou KUSA PANJA. Divers noms 
japonais de la DANAÏDE FÉTIDE. (LN.) 

PANKAMA. Poisson de mer de la Guyane, dont la 
chair est glutineuse et fort estimée. J’ignore le nom du genre 
auquel il appartient. (8.) 

PANKE. Plante du Chili, qui sert à teindre et à tanner 
les cuirs, et qui forme un genre , selon Lamarck. D’autres 
botanistes la regardent comme congénère avec les GuNE- 
RES. (B.) | 

PANNA. Un des noms indiens du BÉTEL. (LN.) 

PANNA-KELENGU-MARA VA. Fougère du Malabar, 
qui se rapporte au POLYPODE A FEUILLES DE CHÊNE. (B.) 

PANNEAUX (Botanique). Ce sont les deux baitans ou les 
deux valves de la SILIQUE. V. ce mot. (b.) 

L:. PANNETIÈRE. Nom de la BLATTE DE CUISINE, Butte 
orientalis | Fabr. , dans quelques endroits. (DESM.) 

PANNEXTERNE. Synonyme d'Épicarpe ; c’est l’en- 
veloppe extérieure des Fruits, ce qu’on appelle vulgaire- 
ment leur ECorcE , leur PEAU. V.cesmots.(8.) ° ” 

PANNINTERNE. Membrane qui tapisse le plus sou- 
vent l'intérieur des PÉéRicanpes. C’est le SARCOCARPE de 
quelques botanistes, P, ces mots et celui de Fruïr. (8.) 


AXIV. 20 


Li 


466 PA N 
PANNES (Fauconnerie). V. PENNES. (s.) 
PANNI VALLI. P.SoLoni. (LN.) à. 
PANOCOCO. Très-grand arbre de Cayenne, dont le 

bois est très-dur, C’est l'ÉRYTHRINE À FRUITS DECOnAIL. On 

l'appelle bois de fer Le petit panococo est l’ABRUS. (8.) 
PANOE. Adanson donne ce nom au genre vateria , Linn. 


: PÉRN) 
PANOMA. P. Panava. (s.) 


PANON. Oiseau de l'Amérique méridionale , peu con- 
nu ; il a la taille d’un petit corbeau , la poitrine rouge, le bec 
cendré ; il se nourrit du fruit d’une espèce de palmier. (v.) 

PANOPE , Chenalopes, Moehring, Gen.68; Alca, Lath. 
Genre de l’ordre des oiseaux nageurs, de la tribu des Aré- 
LÉOPODES et de la famille des BRAGHYPTÈRES. V. ces mots. 
Caractères : Bec couvert à sa base de petites plumes veloutées, 
plus long que la tête , très-comprimé latéralement , beaucoup 
plus haut que large, sillonné transversalement vers le bout 
de ses deux parties ; mandibule supérieure recourbée et 
comme coupée carrément à sa pointe; l’inférieure anguleuse 
en dessous vers son extrémité et aiguë ; narines oblongues, 
cachées sous les plumes, près de l'ouverture du bec ; lan- 
gue . . . ; ailes impropres au vol, à rémiges très-cour- 
tes , la deuxième la plus longue de toutes ; trois doigts de- 
vant, entièrement palmés ; le postérieur nul; queue com- 
posée de seize pennes. 

_ Cegenre ne contient qu’une seule espèce, décrite à Particle 
ALGUE sous la dénomination de grand alque où grand pin- 
gouin. Elle a, dans la conformation de son bec, une très- 
grande analogie avec Les macareux ; maïs elle en diffère essen- 
tiellement en ce que ses ailes ne sont nuilemenÿ propresau vol, 
ce qui la rapproche des manchols, dontelle s'éloigne cependant, 
parce que ses ailes sontgarnies de véritables rémiges, quoique 
irès-courtes ; tandis que celles des inanchois n’en présentent 
as le moindre vestige. (V.) | 

PANOPE, Panope. Genre de coquilles, de la classe des 
bivalves, transverses, inégalement bäillantes aux deux bouts, 

ourvues antérieurement d’une callosité décurrente, et pos- 
térieurement d’une dent cardinale un peu comprimée et ar- 
quée , d'un ligament extérieur, de crochets légèrement protu- . 
bérans, et de deux impressions musculaires. 

Ce genre , établi par Ménard de la Groye , renferme deux 
espèces : une marine, qui est le ya glcimeris des 4uteurs , 
qu’Aldroyande a décrite etfigurée et qu’on trouve danslesmers 
d'Europe ; l’autre fossile et nouvelle , et trouvée près de Plai- 
sance, Ce sont de grandes coquilles intermédiaires entre les : 


Myes , les So£ens et les GLYCIMÈRES. Elles sont très-rareg 
dans les collections. (8.) LA FES 
_ PANOBS, Panops, Lam., Latr., Oliv. Genre d'insectes, 
de l’ordre des diptères, famille des tanysiomes, tribu des 
vésiculeux. | i d 

Nous devons la connoissance de ce genre à M. le cheva- 
lier de Lamarck, qui en a publié les caractères dans les An- 
nales du Muséum d'histoire naturelle. Ce genre appartient 
évidemment à ce petit groupe de diptères , que j'ai désigné 
sous le nom de pésiculeux , et qui se compose des acrocères , des 
hénops de M. Meigen et de mes cyrtes. Les panops ont de même 
que les cyrtes (acrocera , Fab.), une trompe longue, cylin- 
drique , étendue horizontalement sous le corps, et accom- 
pagnée, à sa base, de deux palpes saïllans, presque filiformes 
et biarticulés ; mais ils en diffèrent par leurs antennes qui 
sont cylindriques , avancées, un peu plus longues que la tête, 
de trois articles , dont les deux premiers sont courts et dont 
le dernier estlong , sans divisions apparentes. 

On en connoît deux espèces, et qui sont propres l’une et 
l’autre à la Nouvelte-Hollande , où elles ont été trouvées 
par Péron et M. Lesueur. É 

La première est le Panops de Baudin, panops Baudini, 
Lam., Ann. du Mus. hist. nat. , tom. 3, pl. 22, fig. 3. Son 
corps est long de six lignes , noir, avec les genoux et le bout 
des jambes blanchâtres ; les yeux lisses sont peu distincts ; les 
antennes sont entièrement noires, et leur dernier article est 
aminci à son extrémité. 

La seconde espèce est le PANOPS FLAVIPÈDE, panops 
flavipes, Lair.; Encyl. méthod. Elle est d’un noir bronzé, avec 
la base des’ antennes, les jambes et les tarses jaunâtres ; les 
yeux lisses sont apparens et portés sur un tubercule ; le der- 
nier article des antennes est aminci à sa base. (1.) : 

PANORPATESS Panorpatæ. Tribu, auparavant famille, 
d'insectes de l’ordre des névroptières, famille des plani- 
pennes , formée du genre panorpa de Linnæus et qui à pour 
caractères : cinq articles à tous les tarses ; antennes filifor- 
mes ou sétacées, composées d’un grand nombre de petits 
articles ; extrémité antérieure de la tête prolongée en forme 
de bec ou de trompe. 

Cette tribu comprend les genres: NÉMOPTÈRE, PANOREE , 
BirraquE et BORÉE. W. ces mots. (L.) 

PANORPE , Panorpa , Linn. , Geoff., Des. , Fab. ,etc. 
Genre d'insectes, de l’ordre des névroptères , famille des 
planipennes , tribu des panorpates. 

Sous le nom générique de panorpe, les naiuralistes 
avoient réuni des insectes qui ont bien des iraits distinctifs 


468 PHAUNT 

communs, tels que des antennes filiformes ou sétacées , simi- 
ples, et composées d’un grand nombre de petits articles ; des 
tarses à cinq articles , et l'extrémité antérieure de la tête 
prolongée en forme de museau ou de bec, mais qui, consi- 
dérés sous d’autres rapports, présentent des différenfces ma- 
jeures , et d’après lesquelles J'ai établi les genres : némoptère, 
bitlaque et borée. Gelui des panorpes a maintenant pour carac- 
ières : les deux sexes ailés ; ailes eouchées horizontalement 
sur le corps. égales , réticulées; leur réseau formé de grandes 
mailles ; antennes sétacées ; de petits yeux lisses ; quatre 
palpes ; tarses terminés par deux crochets et une pelote ; les 
trois derniers anneaux de l'abdomen du mâle en forme de 
nœuds arrondis , imitantla queue d’un scorpion , et dont le 
dernier plus gros, en pince ; l’abdomen de la femelle coni- 
que et finissant en une pointe écailleuse. 

Ces insectes , que l’on trouve sur les buissons, dans les 
bois et les lieux humides, ont été nommés par Geoffroy 
mouches-scorpiuns. Is vivent de rapine ; leurs transformations 
sont inconnues. | 

La PANORPE COMMUNE , Panorpa communis, Linn. ; pl. M, 
29, s de cet ouvrage ( la femelle ), a environssepit lignes de 
longueur ; ses antennes sont noires, avec le premier article 
d’un fauve obscur ; la tête est noire , avec le bec brun et un 
peu de jaune près du col ; le corselet est d’un brun noirâtre , 
tacheté de jaune ; les ailes sont transparentes, avec des ta- 
ches noires , plus ou moins nombreuses ; l'abdomen est noir, 
avec les trois derniers articles fauves ; les pattes sont d’un 
fauve pâle. 

La PANORPE GERMANIQUE, Panorpa germanica, Linn. ; 
est une fois plus petite que la précédente ; sa queue est 
plus pâle ; les ailes n’offrent qu'une tache obscure , située à 
leur extrémité et un point de la même couleur au bord 
extérieur. 

La PANORPE SCORPION, Panorpa scorpio , apportée de la 
Caroline par M. Bosc , est d’un noir foncé. Les ailes sont 
de cette couleur avec des taches blanches ; l'abdomen est 
d’un brun rougeâtre M. Léach l’a figurée dans ses Mélanges 
de Zoologie , pl. 94, fig 3, 4. | 

Il y areprésenté , fig. ret2,sous le nom d’affinis , une 
autre espèce de l’Amérique septentrionale , et qui avoit été 
nommée par Olivier ( Encycl. méthod.) FASCIÉE, fasciata; 
elle est d’un roussâtre obscur , avec des points et des taches 
noirâtres sur les ailes. (L.) | 


PANOUIL. Synonyme de Maïs. (5.) & 


PANOVER-TSIERAVA. C’est la MÂCRE dans l'Inde » 


PA N 469 


{ irapa natans , Linn. ) ; elle est figurée pl. 33 du second vo- 
lume de l’hortus malabaricus. (LN.) 

PANPHALÉE , Panphalea. Genre établi paf Lagasca: 
Dans sa classification, cet auteur le place parini la syngénésie 
égale et dans la famille des bilabiées. Ses caractères sont : 
calice de sept folioles égales et sur un seul rang : sept fleu- 
rons égaux, bilabiés, portés chacun sur un petit calice propre; 
point d'aigrettes ; réceptacle alvéolaire ; on n'indique pas 
les espèces de ce genre. (8.) 

PANSAPAN. Nom qu'on donne à Ceylan au bois de 
SAPAN où BRESILLET des hides (Carrie sapar, Linn.).{(Lx.) 

PAN-PORCINUS de Césaipin. C’est Le cyclamen d’'Eu- 
rope. (LN.) 2 

PANSE , Rumen. C’est le plus grand des quatre estomacs 
des RumiNans. Il sert comme de dépôt aux herbes dont ces 
animaux se nourrissent. Après les y avoir laissées quelque 
temps , ils les font remonter à la bouche par un mécarisme 
parüculier, pour les iriturer de nouveau, et ensuite les ali- 
mens passent directement dans les autrésestomacs.  . 

La panse des chaineaux à cela de particulier, qu elle est 
garnie de vésicules ou de réservoirs celiuleax , où l’eau se 
conserve long-temps pure , et sans se corrompre. W. Esro- 
MAC et RUMINATION. (DESM. 

PANSEBASTOS. F. PANEROS. (LN.) 

PANSI Nom anglais de la PENSÉE ( ÿola tricolor. ) En) 

PANTACHATES. Les agaites moucheiées comme la 
peau de Ja PANTHÈRE , sont ainsi nommées par Wallerius. 
Ce minéralogiste croyoit que ces agates sont les PANTACHA 
TES et PARDALIOS des anciens. (LN.) 

 PANTACOUSTOS et MANÉTOS. Noms du CHÈvRE- 
FEUILLE, en Languedoc. On donne le fr uit de cet arbuste à 
la volaille. (EN. 

PANTAGATON. L'an des noms grecs donnés au PuLE- 
GIUM. V. ce mot. (LN.) 

 PANTE. Plante figurée de Rumphius, et qu: fait Dalle 
des GENSENGS. (B.) 

PANTERNO. L'on donne ce nom, en Lanonedoc, à une 
espèce d'ARISTOLOCHE ( arist. rotunda , L. ). (EN.) 

PANTAGRUELION. Nom duchanvre: Le pantagruelion 
sauvage est | ÉUPATOIRE COMMUN. (IN.) 

PANTÆMER. Sous cette dénomination, les anciens Grecs 
désignoient l’HYÈNE , selon quelques auteurs, et notamment 
M. Cuvier ; et le CHacaL. , Selon d’autres. (DESM.) 

PANTHERA. Pierre des anciens , nommée aussi EVANTO, 
qui est marquée de diverses couleurs, , de façon à ressembler 
à la peau d’une panthère ; ‘on la tronvoit dans la Médie. Ces 


47o 12 À N / 
taches étoient noires , rouges, blafardes ; vertes , pour 
pres, et@@ L'on disoit que si quelqu'un regardoit le soleil 
levant à travers cette pierre, ioute la journée il vien- 
droit à bout de ce qu’il entreprendroit. Cette fable a fait 
croire à plusieurs auteurs que le nom de panthera rappe- 
loit la force ou le pouvoir de vaincre tout , qualité physi- 
que propre à la panthère. D’autres auteurs n’y voient, et avec 
raison, qu'une agate jaspée ou bréchée. (£N.) 

PANTHERE , Felis pardus. Quadrupède africain, du 
genre des CHATS. Cette espèce, qui n’est bien déterminée 
que depuis quelque iemps , est intermédiaire par sa taille, 
et pour le nombre de taches dont sarobe esl marquée, entre 
le JaGuar d'Amérique , felis unça , Linn., et le LéoparD 
d'Afrique , felis leopardus. V. Vartüicle CHAT. (DESM.) 

PANTIATIQUE , Pantiatica. Nom donné par Picecivoli 
au genre de plantes appelé GaDiE par Forster , et SPan- 
DONCÉE par Desfontaines. (B.) ee 

PANTICERATON. L'un des noms des PIVOINESs, chez 
les Grecs. J. PÆonrA. (IN.) 

PANTIERE ( chasse ). Espèce de filet à prendre les be- 
casses à leur passage ; il y à des pantières simples , et des pan- 
hères à boucleltes et contremaillées. V. l'article BÉCASSE. (v.) 

PANTINE. On donne ce nom à F'OPHRYDE HOMME, à 
raison de la forme de sa fleur. (&.) 

PANTOFFELHOLZ. Le CHÊNE-LIÉGE porte ce nom 
allemand. (En.) 

PANTOFFELN et PANTUFFELN,. Ces deux noms 
désignent la POMME-DE-TERRE en Allemagne. (LN.) 

PANTOIS ou PANTOIMENT (wfauconnerie ). Es- 
pèce d'asthme qui attaque les oïseaux de vol. Voyez'au mot 
FaucON. (S.) æ. 

PANTOPTERES. Famille de poissons apodes établie 
par Duméril , et dont les caractères sont : poissons osseux à 
‘branchies complètes, manquant de nageoires paires infé- 
rieures , et munis de tautes les impaires. | 

Les genres qui y entrent sont: MurÈNE, OPipre, 
ANARRHIQUE , ComÉPuorE , MACROGNATRE , XIPHIAS , AM- 
MODYTE , STROMATÉE et RHOMEE. (B.) l'y ME 

PANTOUFLE DE NOTRE-DAME. Nom vulgaire 
du SABOT ( cypripedium ). (B.) 

PANTOUFLIER. Poisson du genre des SQUALES.( squa- 
dus tiburo, Läinu.). À la Martinique, c’est une EuPuoR&e. (8.} 

PANTRIE., C’est l'OPHRYDE HOMME dans quelques can- 
tons. (B.) pu 

PANURGE , Panurgus, Panz.. Latr., Spin, Oliv. % 
Apis, Scop. , Kirby; Dasypode , Fab. , Iilig. Genre d'insectes 


P AN AE 


de l’ordre des hyménoptères , section des porte-aiguillons , 
famille des melliféres , tribu des apiaires. 

Par la forme générale de leur corps, celle de leurs pal- 
pes et de quelques autres parties, et par leurs habitudes, 
ces hyménoptères ont de l’affinité avec les andrènes et les 
dasypodes ; mais leur fausse-trompe , ainsi que celle des au- 
tres apiaires , se dirige d’abord en avant, ét fait ensuite un 
coude, pour se replier en dessous , sur ellé-même; carac- 
tère qui distingue ces insectes des andrenètes. Leur corps 
est velu ou pubscent; la tête est grosse ; les antennes sont 
courtes, grossissent un peu vers leur extrémité , et forment 
même , depuis leur troisième article, une sortie de fuseau 
allongé ou de massue cylindrique. Le labre est petit, taillé 
en mamière de segment de cercle , incliné et reçu dans une 
échancrure du chaperon. Les mandibules sont étroites, termi- 
nées en pointe, striées en dessus , et sans dentelures au côté 
interne, Les quatre palpes sont sétacés , menus, et presque 
semblables pour la forme et la couleur ; les maxillaires ont 
six articles , dont le second plus long ; les postérieurs en ont 
quaire , dont le premier fort allongé. La languette est li- 
néaire. Les ailes supérieures ont une cellule radiale et ap- 
pendicée , et deux cellules cubitales , prèsque égales, dont 
la seconde recoit les deux nervures réturrentes. L’abdomen 
est ovoïde, aplali, et armé d'un petit aiguillon dans les 
femelles. Les jambes et le premier article des tarses des 
pattes postérieures sont très-velus, dans les individus du 
même sexe ; cet arlicle des iarses est très-long. Les mâles de 
quelques espèces ont les cuisses ou les jambes postérieures. 
armées d’une dent. + 

Les panurges sont des apiaires solitaires qui vivent sur les 
fleurs , les semi-flosculeuses particulièrement. Ils habitent, 
en général , les pays chauds ou tempérés, et font leurs nids 
dans la terre. Leurs mœurs sont analogues à celles des da- 

sypodes. ‘ 

J'ai décrit dans l'Encyclopédie méthodique six espèces de 
ce genre, Les plus connues sont : le PANURGE LOBÉ , panurgus 
lobatus, Panz. ; Andrena lobata, ejusd. , Faun. Insect. Germ. 
asc. 82, tab. 16, le mâle; ejusd. Trachusa lobata , mas, 
ibid, fasc. 96 , tab. 18 , la femelle ; Aprs calcarata, Scop. , 
Oliv. ; Apis linnæella, Kirby, le mâle. Son corps est long d’un 
peu plus de trois lignes , très-noir , luisant , pointillé, avec 
des poils noirâtres , les antennes sont d’un fauve pâlel, avec 
les premiers articles noirs; le milieu du bord antérieur du 
labre est bidenté ; les jambes et les tarses des pattes pos- 
_térieures surtout , sont garnis de poils roussâires. Les cuisses 
. postérieures du mâle ont au milieu de leur côté interne une 


AE PAO 
dent aiguë et crochue. Les ailes sont transparentes, avec leg 
nervures el les stigmates noirâtres. 

Le PANURGE TRÈS-NOIR , Panureus ater, Pan. :; Noa. 
Trachusa atra. ibid., fasc. 96, tab. 19, le mâle; ; Apis banskiana, 


Kirby , le mâle. [ est un peu plus grand qué le précédent , 
irès-noir ; avec les antennes et les mandibules de cette cou- 


leur ; la tête est grosse ; les poils des jambes et des tarses 
sont d’un roussätre pâle ; les cuisses et les jambes des pattes 
postérieures sont simples et sans épines dans les deux sexes ; 
les derniers articles des tarses sont d’une fauve clair. Il est 
irès-rare aux environs de Paris. 

Le PANURGE DENTIPÈDE , panurgus dentipes, est très-voisin 
du précédent ; mais les pattes postérieures du mâle ont une 
dent aux hanches et les jambes arquées , avec un faisceau de 
poils. 

M Kirby par oît avoir connu la femelle, et l’avoir regardée 
conne une variété de son apis ursina. (L.)  : 

PANZEÈRE , Panzeria. Genre de plantes de la tétrandrie 
monogynie, qui a pour caractères : un calice divisé en quaire 
parties ; ; une corolle infundibuliforme , dont l'ouverture est 
fermée par les poils des étamines ; ae étamines velues ; 
un ovaire surmonté d'un siyle ; une baie à deux loges. 

Ce genre a été formé d'une plante de la Caroline à feuilles 
linéaires , que Walter avoit cru être un LyciET. Willdenow 
a donné le même nom à l’EPERU d’Aublet. (8.) 

PANZERIE , Panzeria. Genre établi par Moënch, pour 
séparer des AÂGRIPAUMES Îles espèces dont la lèvre supé- 
rieure est en voûte et l'inférieure à trois lobes, dont celui 
du milieu est échancré. Il n’a pas été adopté. (B.) 

PAN-Y-QUESO-#Nom espagnol du THLASPI CHAM- 
PÊTRE ( ‘hlaspi campestre , Li. ). pan y-quesillo , est celui du 
"FHLASPI BURSA-PASTORIS. (LN.) 

PAO DE KOBRA. Nom portugais du Bois DE COU- 
LEUVRE. (LN.) 

PAO. FOGEL. Nom suédois du PAoN. (v) 

PAO DE GALINHA. Nom d’un ver qui ronge. les ra- 
cines des cannes à sucre. V. GUIRA-PEACOJA. (B.) 

PAO-ROSADO. C'est, en Portugal, le GENÊT DES ÎLES 
CANARIES ( Genista canartensis, Liun. ). (LN.) 

PAO-SERINGA. Nom du HÈVÉ ou CAOUTCHOUC DE 


LA GUYANE. (LN.) 
PAG-TUC et LEAM. Ce sont les noms du Maïs, en 


Chine. (LN.) 

PAON, Pavo, Linn., Lath. Genre de l’ordre des oiseaux 
GALLINACÉS et de la EE des NUDIPÈLES , W. ces mots. 
Caractères : Bec nu à sa base , robuste, convexe en dessus , 


un peu épais; mandibule supérieure vodtée, plus longue que 
l’inférieure, courbée vers le bout; narines garnies d'une mem- 
brane gonflée et cartilagmeuse , situées près du capistrum et 
sur les côtés ; langue charnue entière ; joues en partie nues ; 
tarses du mâle, armés d’un éperon; quatre doigts, trois devant, 
un derrière ; les antérieurs unis à leur base par une mem- 
brane ; le postérieur ne portant à terre que sur l ongle; ailes 
concaves, arrondies ; les cinquième et sixième rémiges les 
“plus longues | de toufes : ; queue composée de dix-huit pennes 
disposées en forme de coin et susceptibles de se relever, avec 
les plumes du croupion qui sont larges , fort longues , très- 
nombreuses , et qui étant relevées , forment la roue chez les 
mâles adultes. (v.) 


Le Paox, Pavo cristatus, Lath., fig. pl. enlum. de l'Hist, 
nat. de Buffon n°4493. 


Prêt à écrire l'histoire du paon, ilme fallut songer à le pein- 
dre. La riche et élégante description qu’en a donnée Gueneau 
de Montbeillard , et qui parut assez belle pour être attribuée 
à Buflon , tout en charmant mon esprit , ne me satisfaisoit 
pas pleinement. J’y irouvois à la vérité le brillant des idées, 
l'harmonie et une sorte de magie dans les expressions ; mais 
il me sembloit que plusieurs beautés du paon n’étoient point 
exprimées dans ce tableau d’une fraîcheur exquise et d'un 
vif coloris. Je résolus d'examiner avec attention tous ces dé- 
tails de ma:nificence,etfe me rendis au Jardin des Plantes, où, 
dans un vaste enclos, des paons sont élevés au milieu d’une 
quantité d’autres oiseaux de forme et de nature étrangement 
éloignées , des oies et des canards. Ces paons sont familiers : 
ils approchent dès qu'ils voient quelqu'un se présenter à la 

rille de leur enceinte, et viennent pour ainsi dire lui deman- 
der le prix de leur complaisance à se faire voir. De petits mor- 
ceaux de pain suffisent pour les retenir près de l’observa- 
teur. Le mâle se plaît à étaler et à relever en roue les plumes 
de sa queue. Si, fatigué d’une forte contraction musculaire , 
d'une tension générale de ses nerfs , il laisse retomber dou- 
cement ces longues plumes qui paroïssent surchargées de tous 
les trésors de l'Orient , un claquement de la langue , sembla- 
ble à celui dont les cochers excitent leurs chevaux » suffit 
pour l’animer de nouveau et lui faire reprendre une attitude 
dans laqüelle il devient à lui seul le spectacle le plus pom- 
peux et le plus admirable. Un soleil brûlant des feux de la 
canicule versoit à grands flots la lumière la plus vive ; l’occa- 
sion étoit favorable , je pris la plume et me disposai à énu- 
-mérer de point en point les beautés dont l’ensemble me ravis- 


soit. Je voulus d’abord parler des couleurs du plus superbe 
1 » 


474 PA 0 
des plumages; maïs lorsque je croyois avoir saisi l’une d’elles; 
un léger mouvement de l’oiseau la remplaçoït par une autre 
non moins brillante, non moins décidée. Comment saisir ces 
reflets ondoyans, cet éclat pétillant mais fugitif de l'or et des 
Pierreries, ces riches nuances qui se multiplient et changent 
à chaque nouvelle position ? Mes yeux étoient imprégnés de 
celie variété d'effets dans le plus magnifique échanutlon de 
l’opulence de la nature ; ils en éprouvoient une sensation 
moelleuse et suave, etn’en étoient point fatigués. L’admira- 
üuon s’empara de iout mon être , je sentis ma plume s’échap- 
per de ma main; un pinceau, la palette la mieux assortie , 
en seroiïent également tombés, ei je renonçai au projet de ren- 
dre par des paroles un spectacle ravissant qui me captivoit, 
dais qui ne me permettoit plus d’être ün froid descripteur. 
Je ne puis donc mieux faire que de renvoyer nos lecteurs 
à la belle ei rapide peinture de Gueneau de Montbeillard, 
(Voyez le iome 27, page 86, de mon édition de l’Histoire Na- 
turelle de Buffon. ) Cependant comme ces sortes de tableaux, 
quelque vrais qu’ils puissent être , par cela même qu'ils sont 
déssinés à grands traits, ne conviennent point aux naturalis- 
tes parlisans des détails , j'insérerai ici la description que 
Mauduyt a eu le couragè d'écrire d’après Brisson, en dépeçant 
pour ainsi dire froidement les beautés que la nature s’est plu 
à Lépanare sur le paon , avec tant de grâce et de profusion. 
u dans son exemple, le paon estile plus beau des oiseaux; 
il réunit la grandeur, l'élégance dans les formes, l'éclat du 
plumage ; c’est principalement au paon qu’on peut appliquer 
ce qui a été dit aussi des otseaux-mouches et des colibris, qu'il 
semble que la nature ait broyé en leur faveur les pierres pré- 
cieuses pour en former des couleurs qui servissent à peindre 
leur plumage ; aussi richement paré que ces brillans volatiles, 
il les efface par sa taille , et il semble que ce soit pour lui 
que la nature ait chargé sa palette, tandis qu’elle n’emploie 
que le surabondant pour embellir les oiseaux qui partagent 

la magnificence de son vêtement, 


« 


« Le paon est de la grosseur d’un dindon de moyenne taille: 


sa longueur est de trois pieds huit pouces ; ses ailes pliées 
dépassent de cinq pouces l’origine de la queue; la tête, la 
gorge, le cou et la poitrine, sont d’un vert changeant en 
bleu et à reflets dorés; l'œil est placé entre deux bandes blan- 
ches transversales , l’une supérieure, plus longue et plus 
étroite, l’autre plus courte et plus large ; l’aigrette qui orne 


le dessus de la tête est composée de vingt-quatre plumes ;. 


leur tuyaux sont garnis dans leur longueur de barbes rares, 
très-courtes, noirâtres, etils sont couronnés par de plus lon-, 
gues barbes du même vert doré que le dessus de la tête xle 


| PA 0 475 
_ dos et le croupion sont couveris de plumes d’un vert doré à 
reflets couleur de cuivre de rosette : un cercle d’un noir de 
velours termine et borde ces plumes ; elles imitent, par leur 
positiôn , l’arrangement des écailles de poissons ; Les couver- 
tures du dessus de la queue sont très-nombreuses, fort lon- 
gues et partagées en plusieurs rangs placés au-dessus les uns 
des auires ; les plus longues de chaque rang en occupeni le 
milieu , et les latérales.vont en diminuant par degrés ; les 
plus grandes de ces plumes ont jusqu’à quaire pieds et quel- 
ques pouces ; toutes ont Ja tige blanche, garnie dans toute 
sa longueur et des deux côtés de longues barbes, désunies , 
d’un vert doré à reflets de couleur de cuivre de rosette; à l’ex- 
trémité des plumes les barbes se réunissent; elles forment'un 
épanouissement entouré des mêmesbarbes qui accompagnent 
le tuyau dans sa longueur; sur le centre de cetépanouissement 
est une tache que sa forme a fait compärer àun œil ; elle est d’un 
noir violet; elle a le moelleux du velours ; un cercle chan- 
geant en bleu et en violet l'entoure ; il est lui-même enfermé 
entre deux cercles couleur d’or , mais d’un orchangeant et à 
reflets : les plumes du dernier plan des couveriures ne sont 
point marquées des taches que je viens de décrire ; elles se 
terminent par un épanouissement d’une couleur sombre , et 
dont le bout est comme coupé carrément ; le ventre et les 
côtés sont d’un vert foncé noirâtre et mêlé de quelques 
légères nuances dorées ; les jambes d’un fauve clair; les 
couvertures du dessous de la queue et ses pennes sont 
d’un gris-brun ; elle est légèrement étagée du centre sur les 
bords ; les petites couvertures du dessus des ailes et les plu- 
mes scapulaires sont variées de fauve et de noirâtre , et d’une 
légère teinte de vert doré sur les petites couvertures seule- 
ment ; les moyennes sont d’un bleu foncé , changeanten vert 
doré , etles grandes, les plus éloignées du corps , sont rous- 
sâtres; Paile est composée de vingt-quatre pennes, dont les 
dix premières ou les dix plus extérieures, sont rousses , et les 
_ autres sont noirâtres , très-légèrement embellies de vert doré 
«du côté extérieur ; le bec esi blanchâtre , les pieds et les on- 
gles sont gris ; le mâle a un ergot à chaque pied. 
_ « La femelle est plus petite que le mâle ; elle en diffêre 
surtout en ce que les couveriures du dessus de la queue sont 
dénuées de cette belle tache en forme d'œil, ei si courtes 
qu’elles sont dépassées par les pennes de la queue ; tout son 
plumage sur le dessus du corps est d’un brun cendré ; l’ai- 
greite posée sur le sommet de la tête, est de cette même cou- 
eur avec quelques points de vert doré; la gorge est blanche; 
les plumes du cou et de la poitrine sont vertes, et celles gx 


476 PLA O0 
couvrent Îa poitrine sont, de plus, terminées de Has 


( Encyclopédie méthodique. ) (s.) 
M, Laäiham ( Gener. Synops. of birds ) parle d’une Fes 


qui ressembloit au mâle par le beauté de son plumage. Les 


paons sauvages, de même que dans l espèce du dindon, sont, 
dit-on, plus gros que ceux que l’on nourrit en domesticité. 
C’est une erreur, seion T'emminck, qui a reçu de Batavia 
un pacu sauvage, lequel « est, dit-il, ‘de la taille d’une poule 
dinde ; salongreur depuis le bot du bec; jusqu’à l'extrémité de 
la queue esi de qu'ire pieds cinq pouces; sa queue a dix-neuf 
pouces, le tarse quatre pouces sepi lignes, le bec un pouce 
Ruit lignes ; l’aigretie qui orne le dessus de sa tête s'élève de 
deux pouces; l'on voit, ajoute-1-il, par le résultat de ce mesu- 
rage, que la taille ne diffère presque pas dans les dimensions 
principales, ei aue Les _veyageurs ont eu tort d' indiquer cette 
différence comme l'unique qui se trouve entre Le paon sauvage 
et le paon dornestique. » Les dissemblances qu'il remarque 
entre ces deux oiseaux consisient dans les couleurs. 11 décrit 
ainsi le paon sauvage : « la huppe élégante et légère qui orne 
Ja tête du paun domestique esi pareille en tout dans celui-ci ; 
les couleurs brillantes de bleu éclatant à reflets de vert 
et lusirés d’or, qui décoreni la tête , le cou et la poiirine, 
ainsi que les écailles velouiées qui recouvrent le’ dos, sont 
d’une teinte plus pure; mais c’esi dans les couleurs richement 
assorties des couvefiures alaires que se remarque une des 
principales différences. Le puon sauvagé à touies les petites 
couvertures du dessus des ailes, ainsi que les plumes subalaï- 
res, d’un veri foncé et brillant ; elles sont bordées d’un vert à 
reflets d’or; les petites et les moyennes couvertures sont d’un 
bleu foncé, bordées. de vert doré; les grandes couvertures sont 
d’un noir verdâtée el métallique; toutes oni de larges bordures 
. d’un beau pourpre bronzé changeani en couleur de cuivre de 


rosette; l’aile bâtarde est brun de bisire; les dix premières 


grandes pennes des ailes sont d’un roux de rouille foncé ; les 
autres ont leurs barbes extérieures d’un beau vert à légers re- 


flets bronzés ; les barbes intérieures sont d’un bistre foncé ; _ 


le ventre, les flancs et l'abdomen sont noirâtres à reflets de 


vent doré ; les cuisses sont d’un noir grisâtre avec des teintes . 


de vert doré: ces plumes sontterminées sur le Benon par une 
bande le conleurtante, 


La paonne sauvage, que nousn’avons jamais eu accasion de 


voir en nature, ne fait qu’une couvée par an; elle pond de 


vingt-cinq à trente œufs qu'elle dépose à terre dans des lieux | 


abrités qui metient sa couvée hors de toute attaque du tigre.» 
À l’intérieur , la trachée-artère a un muscle de chaque 


# 


côté; lés anneaux des bronches qui s’étendent sous les pou- 
mons, sont divisés chacun en deux parties, dont l’une est 
large et l'autre étroite; celle-ci se prolonge-en forme de mem- 
brane , et dans le temps de l'inspiration, l'air passe par les 
interstices .des anneaux des bronches dans les cavités des 
membranes. L’estomac est recouvert d’un grand nombre de 
fibres, et au-dessus de’son orifice, dans l’'œsophage , l'on voit 
un corps glanduleux d’où suinte une humeur limpide. 11 
a déux cœcums assez amples , et doni la longueur égale celle 
des autres intestins ensemble. ( Gasp. Bartholin, Actes de Co- 
penhague. ) S du 

Il existe une grande analogie entre le paon et le dindon, 
autre gallinacé également étranger à nos climats, et qui a 
de même la puissance de se pavaner et de faire la roue en 
relevant les longues plumes de sa queue, Ces deux oiseaux 
élevés ensemble dans la basse-cour, montrent une grande 
sympathie l’un pour l’autre , et l’on prétend même qu'ilse 
{orme entre les deux espèces des ‘unions passagères , mais 
infécondes. Les anciens, au rapport de Pline; avoient re- 
marqué aussi de la sympathie entre Les paons et les pigeons ; 
mais celle-ci a moins de réalité, parce qu'elle n’est pas fon- 
dée comme l’autre sur des rapports de conformation, d’ins- 
ünct et d’habitudes. 

C’est dans l’Inde-que le paon se trouve sauvage. Les pays 
qu'il affectionne le plus, sont le mue > Barroche, Cam- 
baye, la côte du Malabar, le royaume de Siam, l'île de Java. 
Ces contrées sont aussi la patrie des pierreries et des aro— 
mates les plus précieux, le théâtre du plus grand luxe de la 
nature. 

Des Indes, les paons ont été apportésdans l’Asie-Mineure, 
puis à Samos, où ils furent jadis très-multipliés et consacrés 
à Junon. Il n’en reste plus à présént dans cette île, non plus: 
que dans les autresîles de l’Archipel. Ces oiseaux passèrent 
ensuite dans la Grèce: ils y étoient encore fort rares et d’un 
grand prix au temps de Périclès ; ils commencèrent à paroi- 
tre à Rome vers la décadence de la république, à l’époque où 
le luxe et la corruption des mœurs préparoient aux Romains 
des fers qu’ils n’ont pas quittés depuis. Pline dit qu’Horten- 
sius , le rival de Cicéron dans La carrière du barreau, homme 
magnifique dans ses dépenses, fut le premier qui fit appré- 
ter des paons à Rome, dans un repas qu’il donna au collége 
des augures. 

De proche en proche, le paon fut transporté dans nos cli- 
mais, auxquels il s’est assez accommodé Pour y multiplier. [l 
réussit aussi fort bien en Amérique , où il ne vit, comme 
Parmi nous, qu’en domesticité, 


478 PA 0 
Sa constitution robuste lui permet de subsister dans des 
climats fort opposés ; il est même capable de résister au plus 
grand froid. Les papiers publics ont fait mention, en 1776, 
d'un paon qui fut enseveli pendant plusieurs jours sous la 
neige, dans une cour de la ville de Dunkerque, sans quel’on 
sût ce qu'il étoit devenu ; on le retrouva bien vivant, mais . 
toutgelé sousungrosias de neige; on le fii dégeler doucement à 
une chaleur modérée, il prit bientôt de la nourriture, et con- 

tinua à se bien porter comme s’il ne lui fût rien arrivé. 

Malgré le peu de longueur de ses ailes et les grandes di- 
mensions de sa queue , le paon ne laisse pas de voler assez 
haut, et de fournir d'assez grands trajets. Il recherche les 
lieux les plus élevés ; on le voit se percher sur les grands ar- 
bres , sur les toitures des édifices, la cime des iours , la flè- 
che des clochers. Cet oiseau passe pour vivre vingt-cinq an- 
nées; ce n’est qu'à la seconde que le mâle se pare de l’opu- 
lente variété de couleur dent la nature l’a décoré: il n’est, 
fécond qu’à trois ans. Îl ressent irès-vivement les feux de l’a- 
mour. La femelle, dit-on, l’emporte encore sur lui à cet 
égard ; peu de temps après avoir été fécondée , elle pond de 
rois à quatre jours l’un , cinq à six œufs de la grosseur. des 
œufs de dinde , et tachés de brun sur un fond blanc. Elle ne . 
fait dans nos climats qu’une seule ponte par an, et l’incuba- 
ton dure environ trente jours. La fécondité de cette espèce 
est plus grande dans les pays qui lui sont naturels, et des 
voyageurs assurent que la ponte y est de vingt à trente œufs. 

Si Le paon se fait admirer par l'éclat et le jeu de sa magni- 
fique parure, il cesse de paroître aimable dès qu’on l’entend; 
sa voix est forte , ei son cri blesse l’oreille. Ce cri souvent ré- 
pété est un présage de pluie. 

Bien des gens redoutent le voisinage du paon, à cause de 
cette espèce de gémissement très-bruyant. L'on à comparé … 
proverbialement sa voix désagréable à celle du diable. Mais 
on l’a bientôt oubliée lorsqu'on jette les yeux sur le manteau. 
d’ange dont il est revêtu. 


Angelus est pennis, pede latro , voce gebennus. 


Et l’on est tenté de répéter ce que La Fontaine met dans 
la bouche de Junon , en s'adressant au paon: 


Est-ce à toi d’envier la voix du rossignol ? 
Toi que l’on voit porter à l’entour de ton col, 
Un arc-en-ciel nué de cent sorties de soies ; 
Qui te pavanes, qui déploies 
Une si riche queue , et qui semble à nos yeux 
La boutrque d’un lapidaire? ; 
Est-il quelque oiseau sousles cieux, 
Plus que toi capable de plaire ? 


Le cri déplaisant du paon ne laisse pas d’être de quelque 
utilité dans les campagnes. C’est un son d'alarme que l'oiseau, 
perché de nuit auprès de la maison, ne manque pas de ren- 
dre si quelqu'un approche ou rôde dans les environs. Indé-- 
pendamment de ce cri , il fait entendre souvent un bruit 
sourd , un murmure intérieur. 

Chez les Grecs et les Romains, la chair du paon fournis- 
soit un mets très-estimé; nos ancêtres en faisoient aussi le 
plus grand cas. « C’est , dit Olivier de Serres, le roi de la 
volaille terrestre , comme la primauté de l’aquatique est due 
au cygne. Le paon a deux excellentes qualités, il plaît à la 
vue et au goût. Car que pouvez vous regarder de plus agréable 
que le manteau du paon , ni quelle plus exquise chair pouvez- 
vous manger que la sienne ? » De nos jours, c’est un aliment 
peu estimé. L’on sert pourtant encore sur nos tables le jeune 
paon , qu’on appelle communément paonneau. Aussi l’éduca- 
tion des paons n’est plus guère qu'un objet de curiosité. On 
Les élève de la même manière que les DINDONSs. Voyez ce mot. 


V'arieles du Paon. 


La domesticité produit sur cette espèce plusieurs variétés 
de plumage ; autrefois, lorsqu'on en faisoit de nombreux élé- 
ves, il naissoit des paons gris, des blancs, des noirs, des verts, 
des bleus, des jaunes, des incarnats , des orangés, eic. À pré- 
sent l’on en voit encore de tout blancs, qui ne forment pas 
une race constante, comme la plupart des naturalistes l’ont 
pensé, mais qui sont des produits accidentels, puisque dansla 
même couvée d'œufs pondus par les paons ordinaires , l’onen 
a vu éclore quelques-uns de blancs. L'on prétendoit même 
anciennement que pour seprocurer despaons de cetie couleur, 
il suffisoit d’enfermer [a femelle dans un endroit, pendant 
l’incubation, où tout fâtblanchi.Aureste, ces paons blancssont 
très-beaux , et quand ils se pavanent au milieu des autres, ils 
forment un contraste très-agréable et un charmant coup d'œil. 

La paon panaché naît du mélange du paon blanc avec le 
paon ordinaire. Ces deux variétés sont aujourd’hui fort rares 
en France, parce que l’on s’y occupe peu de l’éducation et 
de la multiplication de l'espèce. | 

L'on y distinguoit autrefois ces oiseaux eri célestes et en ter- 
restres; « différant en ce seulement, que ceux-ci sont domes- 
tiques, et ceux-là presque sauvages , n’entrant que irès-rare- 
ment sous les couvertures du logis, mais demeurant continuel- 
lement en campagne , se branchant sur les arbres, quel temps 
qu'il fasse, pondans, couvans, et éclosans leurs œufs, quel- 
quefois sur les arbres, et le plus souvent par les halliers et 
buissons, que les mères choisissent àleur fantaisie, d'ou elles 


480 | PAO 

emmènent leurs petits pour les faire paître. En somme, ils 
ne tiennent du privé que la fréquentation et hantise avec l’au- 
tre poulaille , mangeans ensemble ordinairement , etc. (Oli- 
vier de Serres , Thédire d'Agriculture. ) 11 n’y a donc d'autre 
différence entre les paons célestes ei les paons terrestres de nos 
pères , qu'une domesticité plus ou moins exacte; etje ne puis 
. comprendre comment M. Salerne à pu imaginer que le paon 
céleste des anciens Francais étoit le vanneau. 

Il se trouve quelquefois dans les paons élevés er domesti- 
cité, des individus d’un blanc mat comme le papier, de vrais 
sitio. (s.) 

. PAON d'AFRIQUE. Dino impropre, donnée, 
par quelques voyageurs, à la DEMoisezce DE NOMIDIE. 
V. ANTHROPOÏDE. ($.) 

PAON BLEU. C’est une espèce de LABRE ( labrus exo- 
letus.”) (DESM.) 

PAON CELESTE. Nos ancêtres appeloient ainsi les 
paons qui vivoient autour des habitations, comme à denn- 
sauvages, mais qui néanmoins venoient prendre leur nour— 
riture dans la basse-cour avec les autres volailles. F. l'article 
du PAON. 

M. Salerne a appliqué fort mal à propos cette dénomi- 
nation au vanneau.(s.) 

PAON DE LA CHINE. Dénomination donnée à. 
l'EPERONNIER. V. ce mot. (s.) 

PAON (pemi). C’est un lépidoptère crépusculaire, du 

enre SPHINX ( sphinx ocellata ). (DESM.) 

PAON-FAISAN DE LA CHINE. Voyez ÉPERON- 
NIER (s.) 

PAON DE GUINÉE. Nom imposé à la DEMOISELLÉ 
DE NUMIDIE. W. ANTHROPOÏDE. (s.) 

PAON D'INDE. C'est un poisson du genre BANDOUIL- 
LÈRE ( chelodon pavo ). (DESM.) 

PAON DES INDES. Nom que les Espagnols donnè- 
rent au dndon, parce que cet oiseau étale sa queue comme 
le paon. F. DiNDON. (s.) , 

PAON DU JAPON. Voyez SPICIFÈRE. (s.) 

PAON DE JOUR. Insecte de l’ordre des lépidoptères … 
et du genre VANESSE. V. ce mot. (L.) | 
PAON (PETIT ) DE MALACA. C’est sous cette dé- 
nomination que M. Sonnerat, dons son Voyage aux Indes et 

à la Chine , a décrit l’EPERONNIER. Ÿ. ce mot. (s.) 

PAON DE MARAIS. C'est le COMBATTANT. V. ce 
mot à l’ari. TRINGA. (s. 

PAON MARIN. Nom donné, par quelques naturalistes,” 
à l'OispAU ROYAL, parce qu'il imite le cri du paon, et que, 


1 


P AP 48% 


comme lui , il se perche en plein air pour dormir. F. ce 
mot à l’article ANTHROPOÏDE. 

- PAON MARIN. Ver marin décrit par Godelieu dans le 
troisième volume des Mémoires présentés à l’Académie des 
sciences de Paris. Il est allongé, a deux cornes terminées 
par quelques tentacules ; sa queue à deux branches, de cha- 
cune desquelles sortent quatre plumules couleur de rose, 
qui contrastent avec la couleur verdâire de son corps. Cet 
animal a été trouvé dans les mers de l’Inde. Il forme sans 
doute un genre, mais il a besoin d’être examiné de nou- 
veau. (8. se 

PAON DE MER. Nom spécifique de plusieurs poissons , 
d’un SPARE, Perca saxatilis, Linn. ; d’un LABRE, Labrus pavo, 
d’un CORYPHÈNE et d’un CHÉTODON. (8) 

PAON DE MER. 7. ComBATTANT, à l’art. TRINGA. (s.) 

PAON DE NUIT. 7. BomByx. (1.) 

PAON DES PALETUVIERS. P. CaAuRALE. (s.) 

PAON A QUEUE COURTE. F. Oiseau ROYAL. (s.) 

PAON DES ROSES. P. CaURALE. (s.) 

PAON SAUVAGE. Dénominantion que l’on donne, aux 
Philippines, à l'espèce d'OUTARDE que M. Sonnerat a dé- 
crite sous le nom d’outarde de l’île de Luçon. 

 L'outarde huppée d'Afrique porte aussi le nom de PAoN. 
SAUVAGE au Cap de Bonne-Espérance. (s.) 

PAON SAUVAGE DES PYRENEES. Dénomination 
donnée au coq de bruyère. V. au mot TÉTRAS. (s.) 

PAON (PETIT ) SAUVAGE. 7. VANNEAU. (s.) 

PAON TERRESTRE. Cétoit, chez nos aïeux, qui 
élevoient beaucoup de paons , celui de ces oiseaux qui ne 
quittoit pas la basse-cour. PV. au mot P4oN.(s.) 

PAON DU THIB ET. 7 .Cuainquis à l’art. EPERONNIER. 

PAONCELLO , PAONCHELLO. Noms italiens dx 
VANNEAU. (v.) " 

: PAONNE. Femelle de l'espèce de paon. (s.) 

PAONNEAU. Jeune P«0N (s.) 

PAOUMOULE. Variété d'ORGE CULTIVÉE. (B.) 

PAOUNASSA. Un des noms piémontais du VANNEAU 
HUPPÉ, (B.) 

PAOURO. Nom de pays du SQUALE MILANDRE. (B.) 

PAPA-FU.Nom du CHARDON BÉNIT (centaurea benedicta), 
en Hongrie. (B.)  » 

PAPA GAIO. Nom espagnol des perroquets. (v.) ) 
* PAPA GALLO. Un des noms italiens du perroquet, 
en quoi Aldrovande s'imagine trouver une expression de la 

. dignité et de l’excellence de cet oiseau , que ses talens et 
sa beauté firent regarder comme le pape des oiseaux. (v.) 


XXLV, 3 


482 PLAUP | 

PAPA GAYO. Nom que les Espagnols donnent à l'A- 

MARANTE TRICOLORE, (LN.) 

__. PAPAGAS. En grec moderne, c’est le nom générique 
des perroquets. (s.) 

PAPA et GIRASOL. Deux noms donnés aux J ACQUIERS, 
selon C. Bauhin. (EN.) 

PAPADE LOMA ( Papa montana, Feuill. peru». 3 , 
tab. 46.) Les Péruviens, au rapportde Feuillée et de Ruiz 
et Pavon, donnent ce nom à une espèce de MOoRELLE , autre 
que la pomme-de-terre, qui est le véritable papa ou papas. 
Cette MorELtE, le papa de. loma, a cela de remarquable, que 
sa racine est.une tubérosité unique , ovale, d’où naît la tige. 
Elle ne fournit ainsi qu’une seule pomme- “de-térre dela lon- 
gueur d’un pouce. Selon Feuillée , les Indiens en faisoient 
grand usage en soupes eten ragodts. Lorsque Ruiz et Pavon 
ont été au Pérou, l’on s’en servoit seulement pour engraisser 
les cochons. Cette plante est le so/anum montanum des au- 
teurs. (LN.) 

PAPACTASSUS. Nom d’une plante observée dans les 
Indes orientales par Camelli, et que Adanson rapporte à 
son genre REMÉ. (EN). 

PA-PAI. Nom qu’on donne , en Chine , à un arbrisseau 
que Loureiro rapporte à l’anagyris fœtida de Linnæus > qui 
non-seulement eñest différent, mais aussi ne paroît pas de- 
voir être du même genre. (LN.) | ! 

PAPAICOT. Nom vulgaire d’un arbre des îles de l'Amé- 
rique , qui, pour le port ei la forme du fruit, a beaucoup de 
ressemblance avec le papayer. Il est peu connu; on ignore 
le genre auquel il appartient. (D.) 

PAPALU. Arbre figuré dans Rhéede, mais qu’on ne peut 
rapporter à son genre. Ses fruits servent à remplacer l'arec 
dans la mastication du bétel , et l'écorce passe pour arrêter 
les mouvemens de la bile; (8.) 

PAPAN. C'est, à l’île d& Lucon, le nom du Te 
MUSQUÉ. PV. ce ni (s.) 

PAPANGA ou PAPANGAY, Nom de la MOoMoRDIQUE . 
et de l’'ANGUINE. (8.) 

PAPA PIEXE,. Nom que les Portugais du Brésil ont 
imposé au MARTIN-PÊCHEUR SAGUACATIE QUACU, (v.) 

PAPARIAN, Arbre d'Amboine, figuré dans Rumphius, 
mais dont on ne connoît pas le genre. ; Ses feuilles ont une : 
odeur forte et une saveur amère. (&.) 

P APAROL.Nom que les Pravençaux donnent à une es+ 

èce de GRENADIER à fleurs doubles. (p.) | 

PAPARRAX. Nom espagnol de la STAPHISAIGRE , plante 
du genre DAUPHINELLE, (LN.) 


PAP 483 

PAPAS. Nom que les naturels du ar et du Pérou doi- 
ment à la POMME-DE-TERRE. (2.) 

PAPA'TASI. Nom du COUSIN SERPENTANT , dans les îles 
ioniennes. (8. 

: PAPAU. F. PAPAYER.(s.) 

. PAPAVER des Launs, MEcon, MEcIoN et OxyTonon;, 
des Grecs. Ce sont les PAvOTs. L'on prétend que le nom de 
Papaver vient de papa , bouillie. Il étoit devenu celui du 
pavot, parce qu’ on mettoit des graines de cette plante dans de 
la bouillie qu'on donnoit aux enfans. L’étymologie du nom 
grec rappelle une autre propriété du pavot , car meran 
dérive d'un mot qui signifieroit à ne pas donner ; en effet ceux 
qui mangeoient de cette plante ne pouvoient plus remplir 
leurs fonctions naturelles. 

Théophrasie a plusieurs sortes de mecon ; savoir : le 
mecon cultivé, le sauvage , le cornu( ceratitis ), le noir, 


l’erratique à fleurs rouges, et l’herculeum à feuilles de stru- 
thium. 


nu sens en à cinq espèces : 3 

° Le Ruæas , espèce de pavot sauvage, qui devoit 
son nom à la fugacité de ses fleurs. Ses feuilles étoient com- 
parées, par Dioscoride , à celles de l’eruca , de l’origanon , âu 
chichorium et du thymus ; mais elles sont, de il, plus longues, 
découpées et rudes. Les fleurs s’épanouissoient de bonne 
heure , étoient semblables à celles de l’anémone sauvage , 
rouges , quelquefois blanches, avec une tête ( capsule ) lon- 
guette , mais plus petite que celle de l anémone en question: 
La graine étoit rousse , la racine longue , moins grosse'que 
le petit doigt , et amère au goût , etc. 

2.0 L’Hemeros. Sous ce nom étoient comprises toutes les 
variétes des pavots cultivés. La graine de Îla variété qu’on 
semoit dansles jardins, étoit blanche. Onen mettoit dans le 
pain, et aussi dans le miel, en pace de sésame : cette variété 
s'appeloit thylacitis. 

3. L’AGRrA, quise partageoit en deux: :.° le péhyts, 
appelé aussi rio ( d’un verbe qui signifie couler), parce 
qu'il laissoit fluer un suc laiteux. Sa tête (capsule) étoit 
plate , resserrée ; et la graine noire ; 2.° une grande variété 
beaucoup plus estimée que ies autres en médecine. 

4.9 Le CÉRATITIS ou CoRKU, dont lesfeuilles étoient blan- 
ches, velues , semblables à celles du verbascum, dentelées 
au pourtour, comme celles du mecion agria, dont il avoit la 
tige. I produisoit des fleurs pâles ; le fruit étoit petit, imi- 
_ tant une petite corne , d’où il avoit reçu son nom, et pareil 
au fruit du fenu-prec. Le graine étoit noire et pelite comme 
éelle des mecion ; sa racine étoit superfcielle , rampänte ; 


484 PAP 
grosse et noire. On irouvoit cette plante dans les lieux arides 
sur les boräs de la mer. L'on croyoit que le suc , nommé 
glaucion ou glaucinion s’extrayoit de cette plante. 

5.9 L’APHRODE ou écumeux, appelé aussi heracleia, avoit 
une tige haute de douze doigts , les feuilles fort petites , et 
semblables à celles du Lanaria , ei le fruit blanc, en compa- 
raison de cetie dernière plante; sa racine étoit superficielle, 
blanche ; elle étoit écumeuse et vomitive , même à pette 
dose. 

Pline a également plusieurs espèces de papaver: 

1.0 Le papaver satioum ou culivé. T1 dit qu'il y en a trois 
sortes ; l’une à graine blanche. Trois capsules de cette va- 
riété , broyées et mangées, suffisoient pour provoquer le 
sommeil. Une seconde variété, étoit celle à graine noire , 
de laquelle s’extrayoit l’opium. Pline décrit la manière em- 
ployée pour retirer cet extrait végétal, et les caractères 
qui le distinguent du meconium, sorte d’opium inférieur , 
retiré de toutes les parties de la plante , cuites ensemble, 
Tous les papaver cultivés se distinguoient des papaver sau- 
vages par leurs capsules plus rondes. Celles des papaver sau- 
vages étant plus petites et plus longues , on les estimoit davan- 
tage pour l'emploi de la médecine. On préféroit, en outre, 
les capsules des papaver sauvages qui croissoient dans deslieux 
secs et arides. 

2.0 Le papaver silvestre ou sauvage. Pline dit qu’il y en avoit 
de beaucoup de sortes: nous venons de dire leurs carac- 
ières. 

3. Le papaver rhœas ou erraticum , mtermédiaire entre les 
papaver cultivés et les papaver sauvages. Il vient çà et là 
dans les champs. Les Grecs, dit Pline, Pappellent rhœas. 
Quelques personnes mangent les jeunes pousses du rhœas 
après les avoir assaisonnées. Cinq têtes ou capsules cuites 
dans du vin, suffisent pour provoquer le sommeil. » 

4.0 Le papaver ceratitis ou cornu, dont le fruit a la forme d’une 
petite corne. La description de Pline rappelle à peu près 
dans les mêmes termes ce que Dioscoride rapporte du mecion 
| ceratitis. On lui donnoit aussi les noms de glaucion et de pa- 
ralios. N croissoit dansles lieux maritimes et les plages salées. 
Pline le met au rang des papaver sauvages , de même que 
le suivant. 

5.0 Le P. heracleum, aphros ou spumeum. Ses feuilles ressem- 
bloient à celles du struthium ; sa racine étoit à fleur de terre, 
et sa graine chargée d’une écume particulière. On en blan- | 
chissoit le linge en été, et il paroît qu’il communiquoit à la. 
toile une blancheur sans égale. [lentroit dansia confection de | 
la composition nommée par les Grecs diacodion et arieriace.… 


PAP 485 
Pline décrit la manière de faire cette composition. La graine, 
concassée et prise dans du vin, au poids d’un acétabule, 
étoit fort bonne contre le mal caduc, et faisoit vomir. | 
6.0 Le papaver tithymalus, paralias ou mecona. Sa feuille étoit 
blanche , lisse , et la tête de la grosseur d’une fève ; on la 
cueilloit lorsque la vigne fleurissoit, on la faisoit sécher à 
l'ombre , et on l’administroit comme purgative. | 
: Ilest aisé de voir que Théophraste , Dioscoride et Pline, 
oni parlé des mêmes plantes. On trouve un plus grand ac- 
cord lorsqu'on examine les vertus et les usages que chacun 
de ces auteurs et Galien atiribuent à ces plantes; tous 
accordent la prepriété des narcotiques comme partlicu- 
lière aux papaver où mecion; que ces plantes calment la toux, 
les douleurs , appaisent les inflammations , guérissent les 
blessures ; que l’opium est fourni par l’une d’elles; que les 
graines de quelques variétés se mangent, etc. D’après ce 
que les anciens nous en ont dit, on voit que ces plantes étoient 
connues dès la plus haute antiquité ; que la culture de quel- 
ques-unes étoit assez imporiante pour avoir élé rendue res- 
pectable par la religion, et que c’est de nos pavots qu'ils 
ont parié. Les épis qui ornoient la tête de Cérès, étoient 
quelquefois entremé!és de pavots, plante spécialement con- 
sacrée à Morphée, dieu du sommeil. On voit la tête de 
pavot figurer parmi les ornemens qui caractérisent les bustes, 
et les statues des Panthées, figures qui présentoient à la fois 
les attributs de plusieurs divinités. La culture du pavot eut 
lieu en grand et aussi dans les jardins , pour l’ornement ou 
pour là médecine, Onreconnoissoit que cette culture épui- 
soit le terrain ; aussi Virgile, en parlant de la nécessité 
d’alterner les espèces de culture, dans le même champ, 
s'exprime ainsi : 
Urit enim lini campem seges: urit avenæ; 
Urunt Lethæo perfusa papavera sômno. 
GEonG. 216. I. 


Voici comme les commentatêhrs pensent que l’on doit 
rapporter les pavots des anciens à nos pavots. 

Le mecon hemeros , de Théophraste et de Dioscoride, cu 
papaver satioum de Pline , et leurs variétés , à notre pavot 
somnifère (pap. somniferum , Linn. ). HE 

e mecon agria Ou sybestris , aux variétés sauvages de la 
même plante. ion 

Le mecon rhœas ou rhoias et papaver erraticum , à notre co- 
quelicot ( papaver rhϾas , Linn. ). er 

e méton ceratitis ou le Ceratitis tout simplement, au GLAU- 
CION ( chelidonium glaucium ; Linu. ), appelé vulgairement 


486 Rrw'P 


Ppavoi corne , parce que sa fleur ; analogue à celle du pavot ; 
produit une silique longue et cornue. 

Le mecon heraclea , dit aussi keracleum ou aphrodes et 
Papaver. spumeum. Dioscoride lui attribue une racine, et 
Pline des graines écumeuses. Celui-ci ajoute qu’elle blancbit 
le linge, et l’un et l'autre la comparent au struthium ou lanaria, 
plante qui Faisoit écumer l’eau comme du savon , dont on se 
servoit pour nettoyer les draps, et qu’on croit être l’espèce de 
&psophile (gy. struthium) , employée au même usage à Naples. 

l'est possible que l’aphrodes écumât de la même façon. 
Plusieurs auteurs ont cité , pour celte plante , quelques vé- 
gélaux, qui présentent, en effet, de petits amas d’écume 
blanche, que l’on sait être produite par la piqûre de cer- 
tains insectes ( Cercopis spumarta , Fab. ). 

Au nombré.de ces végétaux, sont le BEHEN BLANC ( cucu- 
balus been), la CENTAURÉE DE SALAMANQUE ou SIŒBÉ , 
UÉUPHORBE FLUETTE ( E. exigua) ; etc. | 

Le papaver paralias , de Pline, est encore moins recon- 
noissable; c'est peut-être une espèce d'ÉUPHORBE. 

Les diverses plantes que nous venons de citer sont dé- 
crites sous le nom de papuver , dans un grand nombre d’an- 
cienis Ouvrages. : 

C. Bauhin (Pin. ) réunit sous le nom de papaver; le pavot 
somnifére , le coquelicot, le papaver cambricum , les chelidonium 
glaucium, corriculatum, hybridum et V'argemone mexicana, Linn. 
On trouve , sous le nom d’argemone , Le papaver argemone , 
ybridum et alpinum. | 

J'ournefort conserva le nom de papaver au seul genre que 
les botanistes. nomment encore ainsi , et aux dépens duquel 
on a fait le genre méconopsis ,; 11 a donné son nom à une 
petite famille de plantes. V. PAPAVÉRAGÉES, PAVOT, ARGE- 
MONE, GELAUCIUM. ( 

J. Plukenet plaçoit le cleomé pentaphylla au rang des pa- 

aver. (EN.) | : 

PAPAVERACEES , Papaveraceæ , Jussieu , Famille de 
plantes dont les caractèreStconsistent : en un calice souvent 
diphylle et caduc ; des pétales souvent au nombre de quatre; 
des étamines en nombre déterminé ou indéterminé, à an- 
thères biloculaires ; un ovaire simple, à style presque toujours 
nul, età stigmate divisé ; un fruit uniloculaire , rarement 
biloculaire, communément polysperme, à placentas Jaté- 
raux ; des semences à demi-recouvertes par une enveloppe | 
membraneuse , à périsperme charnu , à embryon droit , et 
à radicule inférieure. | 

Les plantes de cette famille sont ordinairementiherbacées 
et vivaces par leurs racines. Leur tige, presque toujours ra 


meuse , rarement simple et scapiforme, porte des feuilles 
‘alternes , simples ou composées, quelquefois terminées par 


une vrille. Leurs fleurs sont terminales , rarement solitaires, 
disposées en épis, en panicule ou en ombelle. 

Ventenat, de qui on a emprunté ces expressions , rapporte 
à cette famille , qui est la sixième de la treizième classe de 
son Tableau du Règne végétal , et dont fes caractères sont fi- 
gurés pl. 15 , n.° : du même ouvrage, huit genres sous deux 
divisions , savoir: | 

1,0 Les papavéracees qui ont leurs étimines en nombre 
indéterminé , et doni les anthères sont adnées aux fila- 
mens : SANGUINAIRE , ÂRGÉMONE , PAVOT, GLAUCIENNE , 
CHÉLIDOINE et Boccone. 

2.9 Les papavéracées qui ont leurs étamines en nombre 
déterminé : HYPÉCOON , FUMETERRE. W. ces mots. 

… Les papavéracées contiennent un sue propre diversement 
coloré , qui est ordinairement narcoiique et calmant. (8.) 

PAPAYA-MARAM. Nom malabare du pied femelle du 
PAPAYER ( carica papaya, Linn. ) : Le pied mâle est nommé 
ambapaya. (EN.) 

PAPAYER, Carica, Lainn. (@ioccie decandrie) ; Ababaye 
des Caraïbes. C’est un arbre fruitier des Deux-Indes et des 
Anülles, appartenant à la famille des cucurbitacées , et 
constituant un genre , dans lequel.les fleurs, ordinairement 
unisexuelles , naissent , mâles ou femelles , sur des pieds 
différens. Cet arbre s'élève à la hauteur de dix-huit à 
vingt pieds. Il à un port et un feuillage qui lui sont pro- 
pres; et il se fait surtout remarquer par ses fruits dont la 
grosseur et la forme approchent de celles d’un petit melon. 

Sa racine est pivotante, blanchâtre , comme spongieuse , 
d’une saveur et d’une odeur désagréables. Sa tige , d’un pied 
environ de diamètre , et dont le bois a peu de consistance , 
est revêtue d’une écorce molle ; épaisse, raboteuse et ver- 
dâtre. Elle est nue dans presque toute sa longueur, pleine et 
solide vers la base, et creuse dans sa partie supérieure. Elle 


. porte à son sommet des feuilles irès-amples, divisées en lobes. 


profonds , et irrégulièrement découpées : on aperçoit de 
petites écailles dans les points où se rencontrent les ner- 
vures. Ces feuilles sont placées alternativement , rapprochées 
les unes des autres, et souténues par de longs pétioles creux 
et verdâtres. Leurs deux surfaces présentent deux verts dif- 
férens , l’un foncé, l’autre pâle. 

Les fleurs du papayer sont blanches ei d’une odeur suave. 
Elles naissent aux aisselles des feuilles. Dans l’individu 
mâle’, elles forment des grappes longues et pendantes. Dans 


Je papayer femelle , elles sont en petit nombre, et portées 


188 PAP 


sur un pédoncule épais, presque droit et fort court. Les 
fleurs mâles n’ont presque pas de calice. Elles offrent 
une corolle monopétale en entonnoir , dont le tube est long 
et grêle, et dont le limbe est découpé en cinq parties con- 
tournées en spirale ; au sommet du tube sont insérées dix 
élamines , avec des filets alternativement inégaux, et des 
anthères oblongues et droites. Ces fleurs sont dépourvues de 
pisül ; quand elles ont répandu leur poussière fécondante , 
elles tombent et ne laissent après elles aucun fruit. Les fleurs 
femelles ont un irès-petit calice à cinq dents, et persistant ; 
une corolle formée de cinq pétales allongés, obtus , et réflé- 
chis au sommet , et un ovaire oblong portant cinq siyles 
courts, dont les stigmates sont dilatés et frangés. Cet ovaire, 
après sa fécondation , devient un gros fruit charnu, appelé 
papaye , et qui offre différentes formes. T'antôt il est angu- 
laire et aplati aux deux extrémités, tantôt il est ovale et 
rond ; quelquefois sa forme est pyramidale. Dans sa matu- 
rité il a l'écorce jaunâire. Il contient une pulpe jaune et 
sacculente , d'une saveur douce et d’une odeur aromatique. 
Ses semences noirâtres , ovoïdes et cannelées, sontenvelop- 
pées chacune dans une membrane transparente , disposées 
par rangs le long des parois d’une cavité qui occupe son 


centre. Cet arbre est figuré pl. M 1x de ce dictionnaire, sous ‘ 


le nom vulgaire de papagate acide. 

Les fruits du papayer se mangent rarement crus. On les 
prépare quelquefois au sucre ou au vinaigre , quand ils n’ont 
encore que la moitié de leur grosseur. Ses semences sont 
vermifnges. 


On peut faire des cordages avec l’écorce de papayer. Sur ! 


la côte de Malaguette en Afrique , ses feuilles s’emploient 
au lieu de savon. Son suc est regardé comme un puissant ver- 
mifuge. 

Cinq autres espèces, toutes de l'Amérique méridionale, 
se réunissent à celle-ci. (D.) 

PAPAYER SAUVAGE. C’est le PAPAYER ÉPINEUX. (8.) 

PAPAYES. Nom de l’HIRONDELLE chez les Garipons , 
peuplade de la Guyane française. (s.) 

PAPE. Nom imposé à une très-belle espèce d'oiseau de 
. l'Amérique septentrionale , dont le mâle ne porte les riches 


couleurs qui le disünguent, que lorsqu'il a subi plusieurs 


mues , et seuleinent dans le temps des amours. À toute autre 

époque il ressemble à sa femelle. Il est figuré planche M. 33 

de ce Dictionnaire. V. l’article PASSERINE. (v.) 
PAPECHIEU. Nom vulgaire du VANNEAU HUPPÉ. (v.) 
PAPEGAI. Nom imposé par Buffon, à une famille de 


perroquets du nouveau continent, qui ne différent des amazones 


PUA EE 489 


et des criks, qu’en ce qu’ils n’ont point de rouge dans les 
ailes. F. l’article PERROQUET. (v.) PE 

PAPEGAUT', C'étoit jadis le nom des perroquets, et celui 
de perroquet s’appliquoit aux perruches ; l’usagé contraire a 
prévalu. (v. Et 

PAPEGAUT (grand). C’est, dans Belon, le PERROQUET 
GRIS. (V. 

PAPEGOYEN-BEKC. Nom que les habitans de Suri- 
nam donnent à l’heliconia psitlacorum. (LN.) 

PAPERINA. Nomitalien du MouroN et de la Morce- 
LINE, (LN.) 

PAPELWEIDE. Nom allemand, commun au PEUPLIER 
COMMUN , et au SAULE BLANC (sa/x albu).:(LN.) 

PAPENBLUME. F. PAMPELBLUME. (LN.) 

PAPHIE , Paphia. Genre de coquilles introduit par La- 
marck, pour séparer du genre des VÉNUS etdes MacTREs 
de Linnæus , quelques espèces qui ne convenoient pas en- 
tièrement avec les autres. 

Les coquilles qui doivent entrer dans ce nouveau genre , 
sont toutes à peu près transverses , inéquilatérales; leurs 
valves sont closes , et La fossette de leur ligament est située 
sur les crochets entre les dents de la charnière ou près d'elle. 

L'espèce que l’an peut regarder comme type du genre des 

aphies , est la VÉNUS DIVARIQUÉE. (8.) 

PAPIA. Genre de plantes labiées établi par Micheli, sur 
une espèce de Lamium. C'est le même aussi que celui 
nommé orvala par Linnœus , et que depuis il rapporta aux 
Lamium. M. Décandolle a rétabli ce genre dans la Flore 
française. . LaMmiEer et ORVAL. (IN.) 

PAPIERBLUME. La J'acée et le XÉRANTHÈME AN- 
NUEL sont désignés par ce nom en Allemagne. (EN.) 

PAPIER BROUILLARD. C'est ainsi que les marchands 
appellent une coquille du genre CÔNE, figurée dans Dargen- 
ville, pl. 5; lettre B. (8.) 

PAPIER DE LA CHINE. Favane donne ce nom à une 
espèce de coquillage chinois du genre des OLIVES. (DESM.) 

PAPIER FOSSILE, Cuir Fossise, LIÉGE FOSSILE. 
Variétés de la même substance. V. ASBESTE. {(LN.) 

PAPIER MARBRE. Nom marchand d’une coquille 
appelée par les naturalistes,-cône amiral, et qui est figurée par 
Gualtieri, pl. 25 , lettre L. V. au mot CÔNE. (8.) 

PAPIERMERGEL des Allemands. C’est une ARGILE 
CALCARIFÈRE en feuillets très-minces. (LN.) 

PAPIER DE MONTAGNE, PV. ASBESTE. (PAT.) 

PAPIER DU NIL, On appelle ainsi , dans quelques ou- 
vrages , le SOUCHET PAPYRIER, (B.) ( 


490 P AP 


PAPIER ROULE. Nom vulgaire de la ulla lignaria de 
Linnæus, ou BurLéEe de Lamarck, dont Denys-de-Monifort. 
a formé son genre SCAPHANDRE, scaphander. (DESM.) 

, PAPIERTORF. Nom allemand d’une sorte de TOURBE, 
formée de feuillets très-minces. (LN.) . 

PAPIER TURC. C’est le conus minimus de Linn. F. le 
mot CÔXE. (8.) 

PAPILLARIS, J. Camerarius nous apprend que l’on 
donnoit ce nom à la LAMPSANE COMMUNE. (LN.) 


PAPILLON , Papilio. Genre d'insectes, de l’ordre des lé- 
pidopières, qui , dans la Méthode de Linnæus, de Geoffroy, 
de Degéer , etc., embrasse notre famille des lépidoptères 
diurnes , maïs qui ne comprend aujourd’hui que ceux de cette 
même famille ; ayant pour caractères : chrysalides nues, an- 
guleuses, fixées par la queue et par un cordon de soie, dis- 
es transversalement en manière d’anse, au-dessus de 

eurs corps, et arrêté de chaque côté sur le plan de posi- 
don; insecte parfait ayant six pattes ambulatoires et sem- 
blables dans les deux sexes ; le bord interne des ailes infé- 
rieures concave ou comme échancré ; les crochets des tarses 
simples ou sans dents ; les palpes inférieurs très-courts , at- 
tcignant à peine le chaperon , très-obtus à leur extrémité su- 
périeure , avec le troisième article ou le dernier point ou 
peu disüinct. Ce genre est presque le même que celui auquel 
Vabricius , dans son Système des glossates, a conservé la dé- 
nomination de papillon ; nous yréumissons seulement celui qu'il 
nomme zeËma; il n’est composé que d’une espèce ; propre 
à l'Afrique , et ne différant génériquement des autres qu'en 
ce que le bouton de ses antennes est proportionnellement plus 
court et presque ovoïde. En un mot , notre genre papillonne 
comprend que les espèces de celui de Linnæus avec les- 
quelles il à formé sa première division, celle des chevakers 
(eguites). Leurs chenilles, dans diverses circonstances ; et par- 
ticulièrement lorsqu’elles sont inquiétées, font sortir du dessus 
de [a partie antérieure du premier anneau de leur corps, proche 
la tête, une corne charnue, répandant souvent une odeur dé- 
sagréable , et fourchue ou divisée en deux branches à son ex- 
trémité. Ce caractère remarquable distingue ces chemilles et 
celles des parnassiens (papilio apollo , Linn,, et autres æ@nalo- 
gues ) des autres chenilles des diurnes ; mais les chrysalides 
des parnassienssont courtes, grosses , unies ét renfermées dans 
une sorte de coqué composée de feuilles, liées avecde la soie, 
tandis que celles des papillons sont coniques, offrent diverses. 
pointes ou éminences , et sont fixées , à découvert, de la ma- » 
nière exposée ci-dessus. Les femelles n’ont point à l’exirémité 


FA P 49x 


postérieure de leur abdomen une poche corné 
serve en cette partie dans les individus du m 

arnasstens. 

La plupart de mes lecteurs étant peu familiarisés avec ces 
distinctions classiques dont les besoins de la science ont né-— 
cessité l’établissement , et désignant encore sous le nom gé— 
néral et populaire de papillons , ces insectes qui composent 
notre famille des lépidoptères diurnes, je me vois contraint de 
m'écarter un peu des principes d’une méthode rigoureuse , et 
de rapprocher ici des faits qui devroient être exposés aux ar- 
ücles : diurnes , papilionides et hespérides. C’est pour ce motif 
que j'ai donné peu d’étendue au premier de ces articles , et 
aue le second ne sera presque qu’un simple renvoi. Je pré- 
viens, une fois pour toutes, que dans les généralités histo- 
riques que je vais offrir, je conserve, au mot papillon, son 
élendue primitive ou celle que lui ont donnée Linnæus, Geof- 
froy et Degéer; il est, dans ma méthode, synonyme de celui 
de diurne. Je ierminerai cet article par la descripuon de 
quelques espèces du genre, maïs en restreignant celte coupe, 
d’après les caractères exposés ci-dessus. | 

Les papillons ont le corps allongé, toujours velu ou couvert 
d’écailles ; la tête arrondie, comprimée en devant, plus 
large que longue, plus étroite que le corselet, portant deux 
antennes ordinairement plus courtes que le corps, com- 
posées d’un grand nombre d'articles peu distincts, à tige 
cylindrique et terminée par un bouton ou un renflement plus 
ou moins allongé; les deux palpes extérieurs ou les. infé- 
rieurs cylindriques ou coniques, couverts d'écailles ou très- 
velus , de trois articles, dont le dernier très-petit ou pres- 
que nul dans plusieurs; une langue filiforme , roulée en spi- 
rale et entre les palpes dans l’inaction, composée de deux 
pièces s’engrenani l’une dans l’autre, et formant un tuyau où 
passe la liqueur mielleuse des fleurs qui y monte et parvient 
jusqu’à l’œsophage , au moyen du rapprochement partiel et 
successif des parois intérieures du canal, et de la contraction 
successive de la trompe entière ; deux yeux ovales à réseau, 
grands ; le corselet ovale , de trois segmens intimement unis, 
et dont l’antérieur très-court , transversal, en forme de col- 
lier ; l'abdomen ovale-allongé ou presque cylindrique , sou- 
vent comprimé latéralement , toujours mou; quatre grandes 
ailes farineuses ou couvertes de petites écailles disposées sur 
le fond membraneux de l'aile; ces ailes sont trianguiaires 
dans les uns; oblongues ou ovales dans les autres ; l’insecte, 
lorsqu'il est en repos, les élève presque toujours dans une 
situation perpendiculaire ; leur bord postérieur, dans cenx 
qui les ont en triangle curviligne , offre souvent beaucoup d'i- 
négalités, comme des dentelures dé diverses figures , des es- 


qué l’on 0b- 


e 
ême sexe des 


492 DA P 


pèces de queues ; les ailes supérieures se couchent sur une 
bonne partie des inférieures ; celles-ci ont le côté interne soit 
concave, soit plissé longitudinalement, formant même par ses 
plis , dans quelques espèces exotiques , celles de notre genre 
papillon proprement dit, une poche irès-veloutée à l’inté- 
rieur ; l'abdomen-du mâle est profondément divisé à son ex- 
trémité postérieure en deux lobes ou valvules presque ovales, 
er forme de pinces ou de cuillers, ayant à leur face interne 
et concave un appendice écailleux et denté; au point supé- 
rieur de réunion de ces deux lobes , et dans leur entre-deux, 
esi une autre pièce de la même consistance , avancée , li- 
néaire , arrondie, et un peu courbée au bout ; le pénis ou 
l'organe sexuel proprement dit, est intérieur et renfermé 
catre deux autres parties pareillement cornées, comprimées , 
anguleuses ou un peu dentées à Icur bord supérieur, et fai- 
sant, à ce qu'il paroît, l'office de pinces ; elles occupent, avec 
le pénis, le milieu de La cavité intérieure , comprise entre les 
valvules terminaïes. Ilesitrès-essentiel de connoître les sexes 
de ces insectes, les aïles des deux sortes d'individus étant sou- 
veni différemment colorées. Les pattes sont au nombre de six ; 
les jambes n’ont souvent que deux éperons ou deux épines 
plus longues, et situées à leur extrémité; les postérieures des 
hespérides en oni encore deux autres placées vers le milieu 
du côté interne ; les tarses ont cinq articles; le dernier est 
terminé par deux crochets dont la forme varie. Les pattes 
antérieures sont, dans un très-grand nombre, inutiles pour 
l'action de marcher ; tantôt elles ressemblent essentiellement 
aux autres , mais elles sont très-pettes et cachéés; tantôt, 
quoique toujours plus courtes, elles sont mutiques, plus ap- 
parenies , beaucoup plus velues que les autres, presque re- 
pliées sur elles-mêmes, de chaque côté du cou, en manière 
de cordon ou de pendant de palatine , ce qui les a fait nom- 
mer paltes en palaline. Si les six pattes sont semblables et à 
peu près également propres au mouvement, le papillon est 
hexapode ! si les deux pattes de devant sont ou très-petites ou 
en palatine, il est tétrapode; c’est-à-dire, que linsecte a six 
pieds dans le premier cas, et quatre dans le second. 

Les papillons ont probablement été dans la classe des in- 
sectes les premiers objets qu’on ait observés, et ils ont fourni 
les premiers matériaux de l’entomologie. Est - il quelqu'un 
parmi nous qui, dans sa tendre enfance , n’ait fait un jouet , 
un amusement de ces charmans petits animaux ? Si tout ce qui 
nous présente des couleurs vives, variées et brillantes, fixe de 
préférence nosregards , le papillon, dont les ailes étalent une 
pompe de couleurs difficile à concevoir , des dessins d’une 
beauté inimitable, doit s'offrir d’abord à notre vue, Dans le 


P'A P 43 
nombre de ses productions, lanature en a-t-elle orné d’autres 
avec plus de soin ? Si l’on envisage cet animal sous les rap- 
ports de ces ornemens et de la facilité du vol, n’est-on pasten- 
té de croire que cette nature a voulu lui accorder, à cetégard, 
une sorte de suprématie sur les autres insectes? Une telle 
idée n’a sans doute pas dirigé Degéer et Olivier, dans leurs 
distributions méthodiques des insectes ; mais il n’en est pas 
moins vrai qu'ils ont mis les papillons à la tête de la classe 
des insectes. Il semble que la nature ait eu l'intention de re- 
produire ici les colibris et les oiseaux-mouches qui, par la ri- 
chesse , l’éclat ei la variété de leurs couleurs, surpassent les 
autres animaux de la classe dont ils font partie, celle des 
oiseaux. L’imitation se retrouve jusques dans les organes qui 
leur servent à prendre leur nourriture; ils sont aussi en forme 
de trompe , et pareillement destinés à pomper le suc mielleux 
des fleurs. Dans la plupart des autres insectes, les ailes n’ont 
exactementquel’étenducnécessaire à l’exécution de leursmou- 
vemens; celles quisont membraneuses,ou semblables à du tale 
sont peu etrarement colorées. Dansles insectes à étuis, ou les 
coléoptères, les teintes de ces écailles sont produites par une 
espèce de tissu muqueux et intérieur , qui fait l’office de vernis. 
Mais à l'égard des lépidoptères et des papillons surtout, la 
pature a modifié son plan. Elle s’est plu à augmenter la sur- 
face des ailes et à les façonner de mille manières différentes. 
Comme si elle s’étoit proposé de jouer ici le rôle de peintre, 
elle a donné plus d’étendue aux corps sur lesquels elle devoit 
exercer son pinceau; et pour rendre les tableaux plus agréa- 
bles , elle a même voulu en varier les formes. Elle aemployé, 
pour ces insectes, un nouveau genre de peinture, celui que 
l’on désigne sous le nom de mosaïque, Des écailles en nombre 
infini, diversement colorées , implantées sur les deux surfaces 
des ailes, disposées, par imbrication, comme les tuiles 
d’un toit, et avec une harmonie admirable , composent, par 
leur réunion, ces dessins si élégans et si diversifiés qui sur- 
prennent et charment nos regards. IL étoit inutile que les 
parties cachées ou qui sont habituellement recouvertes par 
d’autres, fussent parées ; c'est ainsi, par exemple , que dans 
 lescoléoptères , le dessous deleursélytres, lors même qu'elles 
sont irès-ornées en dessus, est ordinairement d’une teinte 
uniforme, etsouvent même obscure; mais comme dans lespa- 
pillons les ailes forment en volume la portion la plus con- 
sidérable de leur corps, et que, par leur position naturelle, 
elles présentent leurs deux surfaces, ces organes plus ou moins 
colorés de part et d’autre , peuvent nous offrir, dans l4 même 
espèce , quatre tableaux différens; quelquefois ceux des faces 
mférieures sont plus élégans etplus riches que ceux des faces 


/ 


opposées. Enfin la nature , à l'égard des papillons, 4 été si 


prodigue, en quelque sorte , de ce genre d’ornemens , que, 
conire son habitude , elle a voulu que ces anmmaux les eussent 
jusques dans leur enfance, ou sous la forme de chenilles , et 
sonvent encore sous celle de chrysalides. La fleur, sans doute, 
a le droit, par sa beauté , de recevoir aussi les premiers hom- 
mages de noire admiration , maïs sa conquête n’est point pé- 
nible ; fixée au sol qui la vit naître, elle est toujours sous 
notre main ; elle est ioujours prête à succomber sans la moin- 
dre résistance à un simple coup de ciseau ; maïs le papillon, 
en cherchant à se dérober à notre poursuite’, irrite nos désirs ;’ 
pour nous en rendre maître, il faut être quelques instans 
volage comme lui ; ei quel plaisir, quel agréable exercicé ne 
procure pas à cet enfant une chasse aussi amusante et aussi 
paisible ! Cet exercice développe ses facultés physiques, le 
forufie, Le rend plus adroït ; caril faut dés doigts délicats pour 
ne pas détruire, ou altérer du moins, la riche et éclatante 
parure du très-frêle papillon. Vous êtes frappé de Péclat du 
coloris de cette fleur; vous vous extasiez à sa vue; maïs pen- 
dant que vous l’admirez, ses charmes commencent déjà à 
s’affoiblir ; sa fraîcheur et son éclat s’éteignent; son existence 
éphémère est terminée. Il n’en est pas ainsi du papillon. Sa 
beauté lui survivra; et long-temps après sa mort, il vous 
ravira d'admiration, et fera l’ornement de ce cabinet où vous 
avez rassemblé les productions de la nature. Sorii des jeux de 
l'enfance , adolescent ou homme mûr, l'étude des insectes, 
des papillons surtout , vous sera encore utile. À tous ces faux 
plaisirs qui absorbentlavie, voussubstituerez ces jouissances 
pures et délicieuses attachées à la contemplation des œuvres 
du Créateur. L’ennui ne vous tourmentera jamais ; et com- 
nent pourroit-il vous atteindre, puisque vous conversez sans 
cesse avec la nature ? Vos momens de loisir seront agréable- 
mentremplis ; les instructions que vous acquerrez tourneront 
eusore, sous un autrerapport, à votre avantage. Vous appren- 
drez, en suivantles métamorphosesdes papillons, à connoître 
les ennemis des richesses végétales , spécialement de celles de 
vos jardins et de vos vergers. Vous détruirez ces chenilles dé- 
vastatrices ; vous éteindrez les germes de la postérité de ces 
papillons qui vous sont nuisibles dans leur premier âge. 

. Oh! combien est surprenant et digne de fixer notre atten- 
tion, ce plan que la nature à suivi en créant ces aimables ha— 
bitans de l'air ! Qui pourroit s’imaginer qu’un insecte aussi 
léger, aussi délicat , aussi brillant, aussi recherché dans Îles 
substances dont il se nourrit, doive son origine à un animal 
se traînant lourdement à terre, incapable de s’élever étant 
privé d'ailes, presque toujours de couleurs sombres ou peu 


PrA:P 495 


éclatantes , broutant les parties grossières des végétaux, un 
animal hideux, qui nous repousse auiant que le papillon nous 
plaît, une chenille en un mot? et cependani rien de plus vrai. 
« Nous ayons dit que le papillon , au sortir de sa coque, est- 
entièrement formé ; 11 n’a plus rien de son premier état ; fi- 
ure ,industrie, mœurs, tout est changé de manière à ne plus 
le reconnoître. En effet, ce n’est plus cet animal vil, pesant 
et proscrit, qui n’avoit que des inclinalions terrestres, con- 
damné au travail , réduit à ramper et à brouter avec avidité 
la nourriture la plus grossière, sujet à des maladies continuelles. 
et périodiques, n’offrant enfin à la vue qu’un extérieur hideux 
et dégoûtant ; le papillon à , au contraire, l’agilité même ; il 
ne tient plus à la terre, il semble même la dédaigner ; orné 
des plus magnifiques parures et couvert des plus belles cou- 
leurs , il ne vit plus que de miel et de rosée ; au sortir de sa. 
coque , et dès l’instant où il est suffisamment affermi, surpris 
agréablement de se voir rendu au jour, il ne s’occupe que de 
sa nouvelle existence, et semble se plaire à reconnoître les 
lieux qu’il a habités dans son enfance ; il agite ses ailes avec 
un doux frémissement ; il doit maintenant, et tout le reste de 
sa vie, soutenir l'éclat de la lumière , et la vivacité de l’air ; 
bientôt il prend l'essor, et d'un voi sinueux parcourt les 
plaines, les vergers , les prairies émaiilées de fleurs, plonge 
sa trompe dans leur calice nectarifère ; la douce liqueur dont 
il s’enivre , semble lui donner plus de gaîté, plus de feu, plus 
d’action , plus d’agilité ; heureux dans ses amours, il ne se re- 
pose que pour jouir , et il jouit sans réserve et sans contrainte ; 
ses ailes légères le transportent deplaisir en plaisir ; dès qu’il 
en a cueilli la fleur, il s’élance e@Va goûter ailleurs les dou- 
ceurs apparentes de l’inconstance et de la nouveauté. » ( Dice, 
d’hist. natur. de Valmont de Bomare, tom. X, pag. 1o1.) 

Le papillon femelle , devenu fécond par sa réunion avec un 
individu de la même espèce et d’un sexe différent, pond des 
œufs ; de ces œufs naissent des chenilles , qui après quelque 
temps de croissance, quelques changemens de peau , pren 
nentiune nouvelle forme , ou deviennent chrysalides, éiat cù 
le papillon ést emmailloité sous une peau nue, hérissée de 
pointes saïllantes , souvent parsemée de points d’or ct d’ar- 
gent, ce qui distingue ces chrysalides de celles des auires lé- 
pidoptères; tantôt ces chrysalides sont suspendues vertiicale- 
ment et fixées par l'extrémité postérieure de leurs corps , au 
moyen d'un petit monticule de soie ; tantôt elles sont atta- 
chées , en outre, par un lien de la même matière qui, en 
forme d’anse ou de boucle, les retient dans une situation ho- 
rizontale. De cette chrysalide enfin sort le papillon. Swam- 

‘ merdam parvint , le grand-duc de Toscane étant présent, à 


496 P À D: 


tirer d’une chenille, avec une dextérité vraiment incroyable, 
le papillon qu'elle renfermoit, et à développer ses membres 
si cachés et 51 imgémeusement repliés sur eux-mêmes. Avec 
quel art, quelle finesse , la trompe et les ailes sont roulées 
dans la chenille ! 


Le papillon dépose ses œufs sur les végétaux propres à 
mourrir les chenilles qui doivent en sortir ; mais il paroît 
qu'il se contente de les y agglutiner. Nous ne voyons pas ici 
des exemples de cette prévoyance.extraordimaire que nous ad- 
mirons dans quelques bombyx femelles. Les œufs despapillons 
nous offrent d’ailleurs à leur surfaceles cannelures, les lignes, 
les tubercules, disposés symétriquement , que nous décou- 
vrons dans la généralité des œufs de lépidoptères. | 


Les chenilles des papillons oni essentiellement la même 
organisation que celles desautresgenres de /epidopières : même 
conformité dans la structure générale de la tête, dans le nom- 
bre des anneaux du corps, dans celui des stigmates, dans la 
figure des pattes écailleuses et des pattes membraneuses; les 
modifications accidentelles ont ici pour sujet la forme géné- 
rale du corps et ses tégumens. Quoique nous ayons lieu d’ad- 
mirer dans lès chenilles des papillons, comme dans celles des 
autres lepidoptères, cette variété si surprenante, cettebizarrerie 
grotesque de manière d’être, qui en impose à nos yeux, il 
faut cependant convenir que le nombre de ces combinaisons 
de formes n’est pas aussi considérable que dans d’autres 
genres de cet ordre, ceux des bombyx, des noctuelles et des 
phalènes. Le nombre des LE des chenilles des papillons 
est invariablement de seize”, dont six écailleuses , terminées 
par un crochet, et placées aux anneaux antérieurs du corps, 


et dix membraneuses. ” 


Examinons rapidement les formes de plusieurs de ces che- 
nilles et celles de leurs chrysalides. 


Dans Le genre des lépidoptères diurnes , auquel je conserve 
exclusivement le nom de papillon , les espèces nommées le 
machaon et le flambée sont les seules, parmi les européennes, 
dont on ait observé les chenilles. 


On rencontre, pendant tout l'été, celle du premier sur le 
fenouil, l’aneth, la carotte, etc. ; l'œuf d’où elle est sortie étoit 
conique et jaunâtre. La chenille du second vit sur plusieurs 
arbres à noyau de nos jardins, le prunier, le pêcher, etc. Le 
corps de ces deux sortes de chenilles est nu : de l'intervalle 
qui est entre le sommet de la tête et celui del’anneau suivant, 
sortent, à la volonté de l'animal, lorsqu'il paroît effrayé ou 


lorsqu'il veutchasser son ennemi ou quelque insecte importun, 


P À P Lo7 


deux éornes molles, rouge orangé et en forme de la lettre <: 


ette particularité estpropre, ainsi que jé Pai déjà dit, aux che- 


hilles de notre genre papillot et à celles du genre Parnassen. 
Ces cornes rétractiles éxhalent üne odeur désagréable; l'on 
présume de là qu’élles sont pôur la chenille un moyen de 
étensé. L’impression qui en résulte pour le sens de l'odorat 
de l’animal agresseur, est probablement plus forte que celle 
que l'apparition de ces corñés produit sur sa vue. La chenille 
dresse alors sa tête en Pair, et présente ces cornes comme si 
c’étoit uné arme memagante. Leur position est marquée, 
dans la chenille dù miuchaon; par deux points fauves. Lorsque 
ces chenilles sont parvènues au dernier période de leur crois- 
sauce , elles se disposent à leur transformation. Le choix du 
local étant fait; elles s’y fixent, et s’accrochent fortement avec 
fes pattes dé derrière à un petit monticule de soie qu’elles ont 
filé ; leur tête est tantôt en haut ; tantôt en bas, d’auires fois 
de côté, cela est indifférent. Elles s’attachent ensuite vers le 
inilieu du éorps et en travers avec un Cordon ou une cein- 
ture de soie ;, dont elles collent les deux bouts contre l’objet 
sur lequél elles se sont établies. Ne prenant plus dé nourri- 
ture , rejetant les matières fécales renférmées dans leurs in- 


teslins , on les voit bientôt après se contracter jusqu’à ce que 


fa peau se fende vers le cou, et qu'après bien des mouve- 
mens exécutés aveé beaucoup d'adresse, cetté peau tombe 
entièrement et soit refoulée én bas; sans que la ceinture de 
soie soit cassée, mi qu'il reste des Fambeaux de cette peau 
sur l'enveloppe de la Chrysalide qui vient de naître. L 

. L'Europe ne nous offfe point d'héliconiens. Les chenilles 
des espèces exotiques connues sont: les unes, sans appen- 
dices, tout-à-fait rases , et les autres nues aveë deux épines 
sur lé cou; celles-ci sont garnies de poils, celles-là ônt surles 
côtés des pointes on excroissanees charnues. Leur forme est 
en général allongée : pour se métamorphosér en chrysalides , 
elles se suspendent pérpendiculairement ; de même que les 
chenilles des nymohales, et ñe se lient point avec une cein- 


türz, comme cela a lieu dans fe geñre précédent. Ce mode 


de transformation nous prouvé que, dans l’ordre naturel, les 
héliconiens sont plus près des rymphales que des papillons pro- 
prement dits. RS Te 
Les chenilles des danaïdes bigarrées (festioi), &e Linnæus , 
ou de nos danaïdes propres, sont en majeure partie inconnues. 
A en juger par celles de la doaïde plexippe, elles aüroient assez 
de rapports avec les chenilles des hélicomiens. 
On est plus avancé dans Fa connoïissance des métamor- 
phoses des papillons nymphales, ou nymphes de Linnæus. Le 
Catalogue systématique des lépidoptères de Vienne, celui des p&- 


XXIV. S'2 


PO. 


498 PA P 
pillons du Piémont, de Prunner, nous offrent à cet égard des 
divisions naturelles, Toutes les chrysalides de cette divi- 
sion ont leur surface anguleuse et inégale, ornée souvent de 
taches dorées ou argentées ; elles n’ont d’auire attache que 
celle de l'extrémité postérieure du corps , et sont toujours 
dans une situation perpendiculaire, Quant aux chenilles , 
leur forme varie. Nous ÿ apercevons d’abord deux divisions 
rincipales , qui paroissent s’accorder avec les coupes éta- 
blies dans la famille. Les chenilles des uns ont le corps ter- 
miné en pointe fourchue , les chenilles des autres l’ont plus 
ou moins cylindrique, sans queue fourchue ; dans les pre— 
mières, le corps est ordinairement nu ou sans épines. Leurs 
chrysalides sont terminées antérieurement par deux pointes. 
Cette division embrasse mon ancienne coupe des rymphales 
satyres, el qui compose aujourd’hui un genre portant ce der- 
nier nom. les chenilles de l’autre division, qui forme dans 
ma méthode actuelle les genres : argynne, vanesse et nymphale, 
peuvent, sous le rapport de leurs appendices tégumentaires, 
se partager ainsi : 

1.0 Les CHENILLES A FAUSSES-ÉPINES, Pseudo-spinosæ. Des 
tubercules un peu épineux ou velus , disposés en anneaux, au 
nombre de sept à neuf par chaque, les deux plusgrands etlaté- 
raux situés sur Le cou. Les chrysalides ont sur le dos des points 
élevés ; telles sont celles des argynnes de la division des damiers. 

2.0 Les CHENILLES COU-ÉPINEUX , Collo-spinosæ. Plusieurs 
lignes longitudinales ( ordinairement six) d’épines rameuses, 
dont deux très-longues sur le cou. Les chrysalides ont de pe- 
tites pointes dorées à l’occiput. Les argynnes de la division des 
nacrés. 

3. Les CHENILLES ÉPINES-AIGUES, Æcuto-spinosæ. Plu- 
sieurs rangs d’épines aiguës et rameuses; tête nue et bifide. 
Les chrysalides ont la tête fourchue, et ordinairement des 
taches dorées on argentées. Les espèces du genre vanesse. 

4.0 Les CHENILLES SPINOSULES, Subspinosæ. Quelques épines 
obtuses et rameuses sur le dos; tête presque fourchue, nue, 
Les chrysalides ont une élévation sur le dos. 

5.0 Les CHENILLES CORNUES, Cornuiæ. Deux épines à la 
tête; deux pointes à la queue. Les chrysalides ont la partie 

antérieure bifide. 

Les chenilles de ces deux dernières sections appartiennent 
à notre genre nymphale proprement dit, qui se compose 
de ces petits groupes de papillons nommés par Engra- 
melle , les sybains, les mars, etc. 

La chenille de la Æbythée du micocoulier à de grands rap- 
poris avec celles des danaïdes blanches de Linnæus, on de 
Aos piérides, et avec celles des satres. Sa chrysalide est ovale, 


P'A P £a 
:0Q 
bbtuse, presqte sans éminences et suspendue verticalement. 

Semblable, par son tentacule rétractile et en forme de 
corne, aux chenilles des papillons proprement dits ; celle du 
parnassien apollon a cependant quelque affinité avec les che- 
nilles de quelques éombyx ; elle est nue , tacheiée, et a la fa- 
culté de retirer sa tête dans le premier anneau du corps. Elle 
opère sa métamorphose d'une mañiière anomale, et que j'ai 
exposée plus haut. — 

Les chenilles du genre piéris, ou des danaîdes blanches de 
Linnæus, sont allongées en forme de fuseau, ou cylindriques, 
“ues, simplement pubescentes, avec des raies longitudina- 
les, et la tête arrondie. Nous les nommerons CHENILLES 
POS RAYÉ, dorso strialæ. 

Dans les coliades, ou danaïdes jaunes, les chenilles sont cy- 
 Tindriques, avec le dos vert ou obscur, des raies jaunâtres 
sur les côtés, et le dessous de l’abdomen plus pâle. Ce sont 
les VENTRE-PÂLE, Pallidiventres, de quelques auteurs.  — 

Les chrysalides de ces deux genres sont renflées au mi- 
lieu, pointues aux extrémités, attachées par l’extrémité 
postérieure du corps ; et vers le milieu, avec une ceinture 
ou un cordon de soie. a pe 

On a désigné les chenilles des papillons plébéiens , de Lin- 
næus, ou de nos polyommates, tels que les petits porte-queue, 
les argus, les bronzés , sous le nom de chenilles cloportes. Leur 
forme est ovale, plus ou moins déprimée. Leur peau n'offre 
qu plus qu’un court duvet. 

Les chenilles des argus ont le dos plus élevé que les autres, 
agréablement coloré, avec la tête noire; leur largeur est 
presque la même partout. Ce sont les CHENILLES ÉCUSSON - 
RENFLÉ , Gibbo-scutalæ. 

Celles des bronzés sont ovales-oblongues, comprimées sur 
les côtés, communément d’un vert pâle , avec des poils rou- 

eâtres, et la tét@d’un brun luisant , ou d’un blanc ürant sur 
FA brun. Ce sont les CHENILLES ÉCUSSON-OBLONG, Oblongo- 
scutalæ. ls ÿra 

Les chenilles des petits porte-queue ont une grande af- 
finité avec celles des bronzés ; elles sont plus rétrécies posté- 


rieurement que les autres. | 

Leurs chrysalides.ont .une forme plus ramassée que celle 
des autres lépidoptères diurnes; leur surface est arrondie , et 
n'offre pas ces inégalités que l’on observe dans les précéden- 
les; ce qui rapproche ces insectes des hespéries. Elles sont 
fixées par le milieu du corps. Celles des petits porte-queue 
sont un peu velues et planes en dessous. “à 

Les chenilles des hespéries sont des rouleuses des lépidop- 
tères diurnes. Elles sont allongées , amincies aux deux extré- 


560 P'A:P 


nités , nues, et vivent dans des rouleaux de feuilles. Leur 
chrysalide est renfermée dans une coque. | 

Le irès-grand nombre de lépidoptères des autres genres de- 
meure huit à neuf mois sous la forme de chrysalide ; mais 
les diurnes éclosent bien plus vite, et souvent toutes leurs 
métamorphoses s’opèrentdans l’espace d’environ deux mois. 
Quinze jours suffisent , que le temps est chaud, pour le 
passage de lPinsecte de Pétat de chrysalide à l’état parfait ; 
aussi plusieurs espèces donnent-elles deux générations par 
année. Les chenilles qui $e transforment en chrysalide dans, 
l’arrière-saison , passent l'hiver sous cette forme, ét Finseéte 
parfait éclôt au printemps suivant. TU net 

Quelques espèces de piérides, de coliades et de thaïs ; ow 
des diurnes , désignés sous le nom de papillons brassicaires, pa- 
roissent dès les dérniers beaux jours de l'hiver , ou dans leg 
premiers du printemps. Plusieurs de ées espèces néanmoins 
ne produisent qu une génération par anmée , les plantes prin- 
tanières dont leurs chenilles se nourrissent exelusivernent 
ayant disparu. Mais c'est au moï$ de juin et juillet que les 
lépidoptères diurnes se montrent en plus grande abondance 
dans nos chuxrats. Quelques espèces du genre de$ sa?yres sont 
plus tardives , ainsi que l'indique leur désignation: ils ne vo- 
lent que le jour , encore faut-if que Pastre qui lui préside soit 
depuis quelques lreures sur Fhorizon ; et que, par un ac- 
éroïssement de chaleur, il ait invité ces ammaux à quitter 
leurs retraites. IFen est presque dé leùr manière de voter ; 
comme de celle des ciseaux ; elle varie selon les races, et le 
naturaliste , habitué à ces sortes d'observations ; distingue 
souvent par-là les espèces auxquelles il voit parcourir les airs. 
Plus frêles que la plupart desautres insectes, ces lépidoptères 
doivent appréhender les temps pluvieux ; la gaZe de leurs ailes 
seroit bientôt froissée ou altérée; et-hors d'état de faire usage 
de ces organes, ils périroient sans avoir rempli Fe bat de la 
nature. Aussi reconnoît-on aisément à la fraîcheur du éoloris 
de leurs ailes et à leur intégrité, les individus qui ne vien- 
nent que dé naître. D'estinés à vivre du suc mielleux desfleurs, 
la saison de l'hiver, ou celle du repos de la nature , ne pour- 
roit convenir à ces msectes; ceux qui existent alors , soit sous 
la forme de chenälles et de chrysalides, soit ; mais rarement ;, 
en état parfait ; soit dans un état léthargique ; #’ont pas besoin 
d’aliment pendant ce long sommeil. Les boïs: et les forêts 
sont très-favorables à leur mukiplication , ét é’est Là qu'il faut 
les chercher; et épier, pour ainsi dire ; les premiers instans 
de leur apparition; afin de se procurer des mdividus propres # 
embellir;par leur fraîcheur, les cabinets. L'éducation de leurs 
chenilles ; ainsi que celle des chenilles des autres lépidop- 


P.A P. boz 


tères, quoique exigeant plus de soins , est plus avantageuse 
sous ce rapport, et plus profitable à la science , par les con- 
noissances qu’on acquiert des mœurs et des habitudes de ces 
_ animaux. Quelques espèces du genre des satyres se tiennent 
dans les endroits rocailleux ou pierreux 4 d’autres diurnes 
aiment le voisinage des ruisseaux ou les lieux humides. En 
général, les localités que fréquentent ces insectes sont déter- 
minées par la présence des végétaux qui doivent servir de 
nourriture à leurs races, et sur lesquels ou auprès desquels 
les femelles déposent leurs œufs. Certaines espèces n’habi- 
tent que les montagnes , et quelques-unes même ne s’y trou- 
vent qu’à une élévation considérable , parce que là seule- 
ment croissent les plantes qui alimenteront leur famille. La 
réunion des deux sexes s'opère en plein jour , et souvent le 
mâle entraîne dans les airs la compagne de ses plaisirs. Le 
premier de ces individus périt bientôt après; mais la femelle 
a une autre tâche à remplir, celle de faire sa ponte, et dès 
qu’elle est terminée et qu’elle a ainsi satisfait à tous les vœux 
de la nature, elle devient inutile pour elle , et subit la même 
destinée. ' 

Je vais rendre compte des diverses distributions méthodi- 
ques des lépidoptères diurnes ; j'exposerai ensuite celle que 
j'ai suivie dans cet ouvrage. | 
. Linnæus; dans les premières éditions de son$ys/ema nature, 
et dans la première de sa Faune suédoise , ne divisa l’ordre des 
lépidoptères qu’en deux genres: les papillons et les phalènes; 
il partagea le premier de la manière suivante : 1° quatre 
pieds ; 2.° six pieds: ailes élevées, anguleuses ; 3.0 six pieds : 
ailes élevées, arrondies ; 4.0 six pieds: ailes étendues ; 5.0 six 
pieds : ailes réfléchies. Ïl ne distinguoit pas alors les sphinx 
des phalènes:; plus tard, ou dans les dernières éditions de son 
même Systeme , le genre papillon , qu’il n’avoit jusqu'ici ca- 
ractérisé que par le renflemeni des antennes , acquit un nou- 
veau signalement, tiré de la position des ailes ; elles sont 
éievées et conniventes supérieurement ; le vol est diurne. 

Les espèces furent distribuées en six phalanges : 

a. Les CHEVALIERS ( eguites). Les ailes supérieures sont 

lus longues de l’angle postérieur à leur extrémité , que de 
cet angle à leur base, ou, ce qui est plus simple , le côté 
postérieur est plus lang que l’interne ; les antennes sont sou- 
vent filiformes. é 

Parmi ces papillons equites, ceux qui ont des taches cou- 
leur de sang à la poitrine, et dont le corps est le plus sou- 
vent noir, forment une première subdivision : les éroyens 
{troes). | 


Ceux dont la poitrine n’offre point de $aches semblables , 


5o2 À P À P 
mais qui en ont une en forme d’œil à l’angle anal , ou l’in- 
terne du bord postérieur des ailes inférieures, composent 
la seconde subdivision : celle des grecs ( achivi). 

Plusieurs des espèces qu'il range dans cette phalange , ne 
sont point, pour nous, des papillons proprement dits. 

b. Les HÉLICONIENS, helicorur. Les ailes sont étroïtes , très- 
entières, souvent nues ou sans écailles; les supérieures oules 
premières sont oblongues , et les postérieures très-courtes. 

c. Les DANAÏDES, dana. Les ailes sont très-entières. Il 
les distingue en danaïdes blanches (candidi) , et en danaïdes 
bigarrées ( festivr), selon que les ailes sont tout-à-fait ou 
presque entièrement blanches , ou de diverses couleurs. 

Les noms de plusieurs espèces de cette phalange sèm- 
bleroient annoncer que Linnæus a plutôt voulu faire allusion 
aux filles de Danaüs, qu'aux Argiens et aux Grecs en général, . 
et qu'il n’a employé le mot danai, que comme adjectif de 
papilio. 

d, Les NyYMPHALES , nymphales. Les ailes sont dentelées ; 
les uns, gemmat , ont des taches oculaires sur les ailes : ce 
sont les nymphes à yeux de plusieurs auteurs; les autres, 
phalerati , n’en ont point: ce sont les nymphes aveugles. 

e. Les PLÉBÉIENS , plebeii, La chenille a une forme courte 
ou contractée. Les ruraux ( rurales), ont des taches plus 
obscures que le fond. Les urbicoles (urbicolæ ) ont , le plus 
souvent, des taches transparentes. | 

On voit que Linnæus avoit abandonné son aneïenne mé- 
thode , du moins quant aux divisions premières , celles qui 
sont fondées sur le nombre des pieds ; quatre tetrapi, six 
hexapi. Elle étoit cependant très-naturelle et bien plus sûre 
que celle-ci. FER 

Geoffroy, Hist. abrégée des insectes, tom. 2 , pag. 32, suivit 
et perfectionna la première. Son genre papillon se compose 
de deux familles, selon que les espèces n’ont que quatre 
pieds propres pour marcher , les deux antérieurs étant re- 
pliés ; ou qu’elles en ont six, tous semblables, et dont 
l'animal se sert pareillement, soit pour marcher, soit pour 
se soutenir. Les premiers, qui ont été appelés maçons ou grim- 
peurs , sont disiribués dans trois paragraphes. Dans le pre- 
mier ; les papillons viennent de chenilles épineuses; leurs 
antennes sont terminées par un bonion presque rond; les 
paites de devant sont courtes , velues, ramassées près du 
col: les ailes sont anguleuses et souvent très-découpées à 
leurs bords. Les espèces du second paragraphe offrent les 
mêmes caractères, à cette seule différence près que les 
bords de leurs ailes sont arrondis et nullement découpés. 
Dans le troisième paragraphe, les chenilles ne sont point 


P A P ? 503 


épineuses ; les deux pattes antérieures de l’insecte parfait 
sont très-courtes, mais nullement velues. Les chrysalides 
des papillons de cette famille sont toutes posées perpendi- 
culairement et suspendues par la queue, la tête en bas. Celles 
de la seconde famille, ou des papillons à six pattes ambu- 
latoires , sont posées transversalement , et attachées par la 
queue et le milieu du corps, au moyen d’un anneau et d’une 
anse de fils; aucun de ces papillons ne vient de chenille 
épineuse , et plusieurs ont le bouton qui termine chaque an- 
tenne, allongé comme un fuseau. Cette famille est subdivisée 
de la manière suivante : les grands porte-queue , les petits porte- 
queue, les argus , les estropies ei les papillons de chou ou brassi- 
caires. Les seconde , troisième et quatrième sections em- 
brassent les papillons plébéiens de Linnæus, ceux avec lesquels 
Fabricius compose le genre hesperia de son Entomologie 
systématique. Ces améliorations de la méthode ne sont 
qu'une application des principes établis par Réaumur dans 
ses excellens mémoires sur les insectes. — Un de ses autres 
disciples , et qui écrivit après Geoffroy, Degéer, profita ha- 
bilement des lumières de l’un et de l’autre, et fit faire , par 
ses propres observations , de grands pas à la science. Il 
divise les papillons en cinq familles, dont les caractères sont 
Îles mêmes , de son propre aveu , que ceux des classes des 
papillons diurnes, établis par Réaumur. 

Famille première. — Six pattes égales ; bord inférieur ( ou 
plutôt intérieur } des ailes inférieures embrassant le dessous 
du ventre. 

Famille deuxième. — Six pattes égales ; bord inférieur des 
mêmes ailes se-recourbant pour venir embrasser et couÿrir 
le dessus du ventre. 

Famille troisième. — Six pattes égales ; ailes supérieures, 
lorsqu'elles sont redressées , n’étant jamais perpendiculaires 
au corps, mais dans une situation inclinée en arrière , par 
rapport à la ligne du corps. Ce sont les papillons estropiés , 
de Geoffroy , ou les papillons plébeiens urbicoles. 

Famille quatrième. — Quatre paites : les deux antérieures 
repliées et appliquées contre la poitrine ; elles sont comme 
fausses et terminées par des espèces de cordons semblables 
aux pendans de palatines de peau. 

Famille cinquième. — Quatre pattes : les deux antérieures 
appliquées contre la poitrine , mais d’ailleurs faites comme 
les autres, et simplement très-petites. 

Degéer , à l'égard des trois premières familles, s’est servi 
d’un caractère dont Geoffroy n’avoit point fait usage , celui 
de la direction du bord interne des ailes inférieures ; mais , 
d'autre part , il n’a pas employé , pour signaler ses coupes , 


304 (0 EAP 


un caracière important, dont le naturaliste français avoit 
tiré avantage , celui que fournit la considération des chenilles 
et des chrysalides. Sa quatrième famille se compose de genres 
de diurnes trés-différens sous ces rapporis, comme de va- 


n 


nesses , d'argynnes el de saiyres. 

Ilest évident que les plébéiens de Linnæus conduisent , 
par ceux qu'il appelle urbicoles, à la famille des lépidop- 
ières crépusculaires qu au genre sphinx de cet auieur. I} 
avoit très-bien senti ces rapports ; mais, dans les deux mé- 
thodes que nous venons d'exposer , ces papillons plébéiens 
. sont réellement déplacés ou hors de leur rang naturel. 

_ Scopoli avoit d’abord (Faune de la Carniole) divisé Îles 
espèces du genre papillon en tétrapes ( quatre pieds ) et en 
hexapes. Ce même genre , dans son Introduction d'Histoire 
naturelle , imprimée en 1777, et à une époque à laquelle la 
méthode de MM. Denis et Schiffermüller (Catal. syst. des 
lépid. de Vienne) , étoit connue , forme la troisième race ou 
peuplade ( gens) de sa tribu sixième du règne animal, celle 
de Roësel ou des lépidoptères. Il sépare des papillons pro- 
prement dits , les plébéiens ruricoles de Linnæus , et en com- 
pose les genres argyreus, argus , pterotus, battus, graphium et 
ascia. Mais je ne puis concevoir comment un naturaliste 
aussi instruit a pu les éiablir sur des caractères trés de 
l’absence et de la présence des taches des aïles , de leur dis- 
position , et de la forme des ailes inférieures ( avec une 
queue ou sans queue ). On pourroit toui au plus le pardonner 
aux naturalistes antérieurs à Aristote. ts dé | 

Fabricius , dans ses premiers ouvrages sur l’entomologie , 
ne fit aucun changement à la distribution du genre papilio de 
Linnæus ; mais dans son Entomologie systématique , il en 
_détacha les papéllons plébéiens , squs le nom d'hespérie, et aux 
autres divisions du genre papillon , en ajouta deux autres ; 
celle des parnassiens , précédant immédiatement les danaïdes 
blanches , et celle des satyres, qui vient après les danaïdes, 
et termine le genre papillon. Fun 
= Le groupe des satyres est une sorte de magasin où cet 
auteur à réuni les espèces dont il n’avoit su que faire, ou 
qu'il ne pouvoil rapporter aux coupes précédentes; il paroît, 
en le composant, avoir pris pour type la quatrième famille 
des papillons de Degéer. 

Le nombre des espèces nouvelles découvertes en Europe 
ou dans les pays étrangers, étant fort considérable , l’é- 
tude du genre papillon, quoique restreint par la séparation 
de celui des hespéries, devenoit irès-difficile , et il étoit né- 
cessaire. d’en diminuer l’étendue par la formation de plu- 
sieurs nouvellescoupes génériques. J’en avois indiqué quel- 


P À P 5o 


ques-unes dans mon His. gén. des insectes. Fabricius a établi, 
dans son dernier ouvrage , le Système des glossales, qua- 
rante genres de plus. L'exposition de leurs caracières nous 
meneroit trop loin, et nous nous bornerons à donner la 
correspondance de ces coupes avec les nôtres. 

Ce célèbre naturaliste a fondé les siennes sur les variétés 
de formes et de compositions que présentent les palpes in- 
férieurs et les antennes de ces insectes. On sait que leurs 
antennes sont composées d’un grand nombre de petits ar- 
ticles , toujours simples; qu’elles sont plus courtes que le 
corps, et qu'en général elles s’allongent progressivement 
avec lui et avec les ailes ; que dans les unes elles se terminent 
par un renflement brusque, semblable à une petite massue, 
soit en ferme de cône renversé , soit plus ou moins ovoïde, 
et qu'elles sont, dans les autres , presque filiformes, ou ne 
grossissent qu'insensiblement vers leur extrémité. Des coupes 
parfaitement maturelles, par la généralité de leurs rapports, 
offrent cependant, dans la forme de ces organes, quelques 
différences ; ce qui nous indique combien nous devons être 
réservés dans l’emploi des caractères qu’ils nous fournissent. 
C’est une des raisons qui nous ont déterminés à ne pas en- 
core adopter tous les genres établis par Fabricius dans son 
système des glossaies ou des lépidopières . ouvrage qu'il 
rédigeoit , lorsque la mort l’a enlevé à la science qu'il 
avoit illusirée , et dont Illiger, que nous avons eu le mal - 
heur de perdre peu de temps après , a denné un extrait. 
( Magas. des insect. 1807.) SP 
= Nous n’avons qu’un petit nombre d'observations sur les 
métamorphoses des diurnes exotiques, et cette pénurie de 
documens arrêtera toujours le naturaliste qui s’occupera 
d'une distribution naturelle de ces insectes. Les auteurs du 
Catalogue systématique des lépidopières des environs des 
Vienne ont tiré un parti avantageux des connoissances qu’ils 
avoient recueillies à cet égard ; mais, outre que plusieurs de 
leurs coupes , surtout parmi les nocturnes , ne sont pas 
toujours naturelles, et que leurs signalemens sont souvent 
très-vagues, combien est bornée l'application de leur mé- 
thode, si on la compare avecun système général, ou qui 
doit embrasser toutes les espèces connues ! L’analogie peut, 
sans doute, éclairer notre marche incertaine ; mais que d’es- 
pèces exotiques se refusent à cetie subordination et nous 
déroutent ! Enfin , parmi les lépidopières diurnes étrangers 
des collections les plusnombreuses etles plusriches ,il en est 
beaucoup dont les antennes ont été mutilées, souvent même 
remplacées par d’autres , qni appartiennent à des espèces 
irès-différentes. 


#06 P A p 


Il devient presque impossible, du moins dans bien des cas, 
de déterminer d’une manière certaine quelle est la place 
naturelle de ces insectes, puisque l’on n’a pointles données 
nécessaires pour la solution de ce problème. 

Il ne nous reste plus qu’à dire un mot de la méthode 
qu'ont suivie les auteurs du Catalogue systématique des lépi- 
doptères de Vienne. M. Ochsenheimer l’a étendue à toutes 
les espèces d'Europe. 

Le genre papillon de Linnæus est partagé en quinze 
familles , mais dont il faut reitrancher la dernière , parce 
qu’elle est composée d’ascalaphes de Fabricius, genre d'm-, | 
sectes de l’ordre des névroptères. Scopoli avoit déjà commis 
une erreur semblable, en plaçant une de ces espèces avec les 
papillons. Les caracières de ces coupes ont pour base la 
forme , la couleur «t les habitudes des chenilles ; leur ma- 
nière de se métamorphoser , la figure et la disposition de 
leurs chysalides; enfin linsecte parfait , considéré sous 
le rapport du nombre de ses pieds, de la position de ses 
ailes , de leur figure , de leur contour , du dessin et des cou- 
leurs de leurs surfaces. | 

Les cinq premières familles comprennent les lépido- 
pères diurnes hexapodes ou à six pieds, et répondent aux 
genres suivans de notre méthode : 

‘x. Hespérie. 

2. Parnassien. 

3.e Thaïs et Papillon. L 

4. Piéride. 

5e Coliade. at ner 

Les neuf autres familles sont composées des lépidopières 
diurnes , tétrapodes , ou à quatre pieds. 

6.e Satyre. 

7. et 8. Nymphale. 

ge Vanesse. 

10. Première division des Argynnes. 

11.2 La seconde division des Argynnes. 

12.2, 13.€ et 14.° Polyommate. 

Mettant à profit ces travaux et mes propres observations , 
jai essayé moi-même , dans mes divers ouvrages sur les in- 
sectes , de faciliter l’étude du genre PAriLLoN de Linnæus. 
Je l'avois d'abord partagé en huit genres: Nymenaze, Elézr- 
CONIEN , DANAÏDE , PAPILLON, PARNASSIEN , PIÉRIS , Po- 
LYOMMATE et HEesPÉRIE ( Now. Dirt. d'Hist. nat., tom. 24,ta- 
bleaux pag. 124 et 125). La première offroit trois coupes : 
les nymphales propres, les nymphales nacrés et les nymphales 
satyres. J'ai adopté depuis quelques-uns des nouveaux genres 
introduits par Fabricius, ceux dont les caractères m'ont 


FA À So 
paru les plus tranchés et les plus constans. La méthode que 
je vais présenter est néanmoins, je le confesse , très-im- 
parfaite. Espérons que M. Stéven , naturaliste anglais, qui 
s'occupe , depuis plusieurs années, d’un sysième général 
de cet ordre d'insectes, aplanira enfin les difficultés qui 
entravent cette partie de la science. 

Je divise l’ordre des lépidoptères en trois grandes famil- 
les, les DiurNESs, les CRÉPUSCULAIRES et les NOCTURNES, et 
qui répondent dans la même série , auxtrois genres Papilio, 
Sphinx et Phalæna de Linnæus. La première est distinguée 
des deux autres, non-seulement à raison des antennes ordi- 
nairement terminées par un renflement en forme de bouton 
ou de petite massue, mais en ce que les quatre ailes sont tou- 
jours libres ; les inférieures n’offrentpoint, vers la naissance 
. de leur bord antérieur , cette soie écailleuse , roiïde , acérée , 
ou cette espèce de frein , que l’on observe en cette partie 
des mêmes ailes des crépusculaires et des nocturnes , et qui 
se glissant dans une boucle ou dans une coulisse de la partie 
correspondante du dessous des ailes supérieures, les maintient 
dans une situation horizontale ou inclinée en manière de toit. 
Les quatre ailes des diurnes, ou quelquefois les supérieures 
seulement , sont toujours élevées perpendiculairement dans 
le repos. Ces considérations nous obligent d’exclure de cette 
famille quelques espèces qu’on y a placées et qui font partie 
des Danaïdes bigarrées, tels que les papillons Gyparissias, Icarus, 
etc. ; elles forment le genre Castnia de Fabricius , et sont eu- 
core rangées par lui avec les papillons de jour ou les diurnes. 
Cet auteur avoit détaché du genre papillon de Linnæus les 
espèces de sa division des plébéiens, et en avoit composé le 
genre Hesperia. J'ai restreint celui-ci, et sous la même déno- 
minaiion, à la seconde section du genre, celle des Urbicoles. 
Les jambes postérieures de ces derniers lépidoptères ont, 
ainsi que celles des crépusculaires et des nocturnes, deux 
paires d’épines ou d’ergots, l’une au bout et qui est ordinaire, 
l’autre près du milieu et dont on ne voit point d'exemple 
dans les autres diurnes. Ce genre des hespéries et le genre 
Uranie de Fabricius, forment une seconde et dernière iribu 
des diurnes , celle des HESsPÉRIDES. On remarque en outre 
que ces insectes, dans le repos, ont souvent les ailes infé- 
rieures presque horizontales ; que les supérieures , quoique 
relevées , sont écartées l’une de l’autre ou ne se touchent 
point ; et que l’extrémité supérieure de leurs antennes est 
toujours crochue ou très-courbée. Leurs chenilles sont tou- 
jours rases et sans épines. Leurs chrysalides sont toujours 
unies Ou sans pointes coniques et renfermées dans une toile 
légère ou dans une espèce de coque, et le plus souvent entre 


5o8 PA P 


des feuilles. Je rapporte provisoirement aux Hesperies, les 
nouveaux genres : Thymèle, Helias et Pamphila de Fabricins.. 
On peut voir, en consultant l’article HESPÉRIE de cet ouvrage, 
que cette coupe générique est susceptible de plusieursbonnes 
divisions ; maïs je n’ai pas encore-eu le temps de faire un exa- 
men particulier des espèces que chacune d'elles revendique. 


Les espèces de notre première tribu des diurnes , celle des 
PAPILLONIDES ( Papilionides ) , ont les quatre ailes élevées 
perpendiculairement et contiguës dans le repos ; leurs jam- 
bes n’ont d’autres épines que celles du bout ; l'extrémité su- 
périeure de leurs antennes est droite ou simplement un peu 
arquée. Plusieurs de leurs chenilles ont, soit des épines, soit 
des tentacules ou autres appendices sur le corps. Leurs chry- 
salides sont presque toutes nues ou à découvert , et le plus 
souvent hérissées de pointes ou d'éminences , qui les font 
paroître anguleuses ou inégales. Elles nous présentent dans 
la manière dont elles sont fixées au plan de position, deux 
divisions irès-naturelles. Les unes , toujours nues , sont uni: 
quement suspendues, au moyen d’un pelit faisceau de fils de 
soie , par leur extrémité postérieure ; elles sont dans une 
direction perpendiculaire , avec la tête en bas. Toutes ont 
une forme allongée et anguleuse, et provienneni de chenilles 
dont le corps est plus on moins cylindrique , et donnent nais- 
sance à des lépidoptères tétrapodes, ou dont les deux pieds 
aalérieurs, du moins dans les mâles, sont très-courts , re- 
pliés sur la poitrine et inutiles au mouvement ; Le limbe du 
bord interne des ailes inférieures se prolonge le plus souvent 
sous le venire , de sorte que l'abdomen se loge dans un canal 
Ou une gouttière formée ainsi par les ailes. 


Les autres chrysalides des papillonides ne sont pas seule- 
ment altachées par la queue; eiles sont , en ouire, retenues 
au moyen d'un petit cordon de fils de soie , disposé trans- 
versalement au-dessus du milieu de leurs corps, en manière 
d'anse ou de boucle , et fixé de chaque côté au plan de po- 
sition. Celles néanmoins de quelques espèces ( les parnas- 
siens } sont renfermées dans une coque ébauchée , entre des 
feuilles rapprochées et liées ensemble avec des fils de soie. 
Parmi ces chrysalides , il en est d’unies ou qui ne présentent 
point d'éminences. Plusieurs tirent leur origine de chenilles 
à forme ovale , et qu’on a désignées sous le nom de cloportes. 
La plupart de ces lépidoptères sont hexapodes , et ceux , en 
petit nombre, dont les deux premières pattes sont en pala- 
tine, ne se trouvent qu'en Amérique. Dans plusieurs, le bord 
interne des ailes inférieures est plissé et paroït concave ou 
échancré. 


P A P. | 568 


Je divise ainsi les Papillonides dont la chrysalide est uni- 
quement suspendue par son extrémité postérieure : 


I. Crochets des tarses ayant à leur base un appendice qui les 
fait paroître doubles ou profondément bifides ; palpes inférieurs 
très=rapprochés l’un de l'uutre, ou contigus en grande partie. 


À. Palpes inférieurs très- comprimés, avec la tranche antérieure 
étroite ou aiguë; celluie discoïdale et centrale des ailes infé- 
rieures fermée postérieurement. ( Chenilles ordinairement nues 
ou presque rases, terminées postérieurement en une pointe bi- 


fide.) 


_ Les Genres: MorPion ( Morpho , Amathusia , Hæltera 
Fab. }; BrassouibE et SATYRE ( Hipparchie , Fab.) 


B., Palpes inférieurs peu comprimés; la face antérieure de leurs deux 
premiers articles presque aussi large ou plus large que leurs faces 
latérales; cellule discoïdale et centirate des aïles inférieures ou- 
verte postérieërement. (GChenilles plus ou moins épineuses ou 
tubérculées. } | 

+ Palpes inférieurs très-sensiblement plus longs que la tête, formant 

une sorte de bec très-avancé. 


Les Genres : LiByTHÉE et Biscrs (Biblis, Melanïtis, Fab.) 


++ Longueur des palpes inférieurs ne surpassant point notablement 
celle de la tète. 


Les Genres : NYMPHALE (Nepts, Apatura, Paphie, Fab.}, 
VANESSE ( Vanessa, Cynihie, Fab. ), ARGYNNE ( Arsynnis, 
Melilæa , Fab.) 


ËT. Crochets des tarses simples ou sans appendice bien distinct à leur 
base ; paipes inférieurs sensiblement écartés l’ur de l'autre. 
À. Palpes inférieurs s’élevant d'une mantéère notable au-delà du cha- 
peron;leur second article beaucoup plus long que le premier. 
(Ailes supérieures et abdonren le plus souvent allongés.) 
Les Genres : CÉrnoste ; ÂCRÉE, HÉLICONIEN ( Mecha- 
nüoi, Fab. ). 

Nota. La plupart des espèces de ce dernier genre portant 
des noms de muses, et ayant ainsi une terminaison féminine, 
je changeraï le nom d’Héliconien en celui d'HÉLICONIE ( He-- 
diconia ). | 
B. Palpes inférieurs ne s’élevant point ou presque pas au-delà du 


chaperon; leur second articlé à peine une fois plus long que le 
premier. | 


Les Genres : IDEA et DaNaïoE ( Euplæa, Fab. ). 


Sot | PAP : 

Je passe maintenant aux papillonides dont les chrysalides 
sont attachées iransversalement par un lien de soie , ou bien 
renfermées dans une coque grossière , et qui, à l’exception 
d'un petitnombre, produisent des lépidoptères ayant six 
pieds ambulatoires ou hexapodes. Je formerai une première 
division des espèces dont les chenilles ont une forme plus ou 
moins cylindrique , et qui se transforment en chrysalides , 
tantôt nue$ , allongées , anguleuses, fixées par une ceinture 
de soie ; tantôt plus courtes et plus grosses et renfermées 
dans une sorte de cocon; l’insecie parfait a toujours les cro- 
chets des tarses très-apparens ; et le troisième ou dernier ar- 
ticle des palpes inférieurs , lorsqu'il est distinct, paroît aussi 
couvert d’écailles ou de cils que les articles précédens. 

Plusieurs espèces de cette division ont le bord interne des 
ailes inférieures concave ou comme échancré, et les crochets 
simples. Elles composent les genres PAPILLON ( Papilio , Ze- 
lima, Fab.), PARNASSIEN ( Doritis , Fab. ) et Tuaïs. 

Dans les autres espèces, le bord interne des mêmes ailes 
n’est point concave, €t il se prolonge sous l’abdomen pour lui 
former un canal, dans lequel il est reçu ; les crochets des 
tarses sont unidentés ou bifides. Ici viennent les genres Co- 
£rADE et PIÉRIDE ( Pontia , Fab. ). 

Notre seconde division comprendra les papillonides que 
Linnæus nomme plébéiens ruraux; leurs chenilles sont ovales, 
en forme de cloportes ou d’écusson; leurs chrysalides sont 
courtes, contractées et obtuses aux deux bouts , sans émi- 
nences remarquables. Les crochets des tarses de l’insecte par- 
fait sont très-petits et à peine saillans ; et le troisième ou 
dernier article des palpes inférieurs est presque nu , ou peu 
fourni, soit d'écailles, soit de. poils. Fäbricius à établi ici 
plusieurs nouvelles coupes génériques, telles que les suivan- 
tes : Helicopis , Lycœna, Erycina, Myrina, Thecla , Nymphi-- 
dium , Danis , Emesis. | 

D’autres espèces de cette division conservent la dénomi- 
nation générique d’{esperia. Nous nous sommes borné à 
partager les papillons plébéiens ruraux de Linnæus en deux 
genres : PoLYOMMATE et ErvycrnE. Dans le dernier, se ran: 
gent les espèces qui sont tétrapodes. 

” Voyez, pour.la connoïssance plus détaillée des genres 
énoncés , leurs: articles respecufs. 7 | 
Notre famille des diurnes est la même que celle que M. 
Duméril ( Zool. anal.) anommée GLOBULICORNES ou RAPA- 
LocÈREs. [l la compose de trois genres : Papillon, Hétérop- 
tère et Hespérie. Le second comprend les papillons pl- 
béïens urbicoles ou les estropiés de Geoffroy , et le dernier les 
plébéiens ruraux ou n0$ polyommaies ei nos érycines, 


1) 
1e 


Ÿ 


40 
D 


Descve del. 

3. Lapillon An hioca.. D Te lon balanthis. 

De apullon _Jurore 4. Papillon /leclor : 
FU Papillon Wachaon . 


P A P Sr 
: La même famille des diurnes forme , 4ans l'Histoire natu- 
_relle des animaux sans vertèbres de M. le chevalier Dela- 
marck, sa seconde section des lépidoptères, celle des Papilio-. 
nides.. 11 y établit deux divisions, qui embrassent la tribu 
que Je désigne ainsi et celle des hespérides. Sa seconde 
division renferme les genres urañie et hespérie, et l’autre les 
genres : argus, nymphale , danaide, lylithée, piéride, parnassien, 
thaîs et papillon. Les trois derniers ne diffèreni aucunement 
de ceux que j'ai désignés de la même manière. Mais il réunit 
les coliades aux piérides ; les héliconiens, les acrées et les 
idéa aux danaïdes; les vanesses , les argynnes , les biblis et 
nos nymphales aux lybithées; ses nymphalessont nos satyres; 
enfin son genre argus est un composé de polyommaies et 
d'érycines. os | 
L'Europe ne fournit que trois espèces bien distinctes de 
papillons proprement dits, et qui sont tous de la division 
des chevaliers grecs et porte-queues de Linnæus. C’est aussi à 
cette coupe que se rapportent la plupart des autres espèces 
du même genre , qui habitent l'Afrique ; et Fabricius, en 
plaçant quelques-unes d'elles avec les Chevaliers troyens , n’a 
point suivi les principes établis , à cet égard, par son maître. 
Les contrées de l'Asie et de l'Amérique situées entre les 
tropiques, sont la pairie spéciale des papillons de cette divi. 
sion , et de ceux surtout dont les ailes inférieures n’offrent 
point de prolongement en forme de queue. C’est particulié- 
rement des Moluques et des contrées plus orientales de l’Asie 
ue nous viennent les plus grandes et les plus belles espèces. 
Le domaine de ces papillons désignés sous le nom collectif 
de {royens, paroît avoir pour limites occidentales le Sind ou 
l’Indus. Quelques-uns de ceux qui sont propres à la Nou= 
velle-Hollande ont plus d’affnité avec les espèces des Molu- 
ques qu'avec celles de l'Amérique équinoxiale, Plusieurs de 
ceux que l’on irouve Gans cette partie du nouveau monde ont 
les ailes noires , sans queue , ei les inférieures sont ordi: 
nairement remarquables par destaches purpurines etplacées 
sur le disque ou près du limbe postérieur, Les autres papil- 
Jons proprement dits de l'Amérique se rapprochent des nôtres 
quant à la coupe des ailes, et quelquefois même quant aux 
couleurs et à leur disposition. LS | 
* Ce genre est composé d'environ cent cinquante espèces , 
mais dont je ne citerai que cinq. A 


A Aüles inférieures à queue. 
PAPILLON HECTOR , Papilio Hector, Linn., Fab. Nous 


donnons ici, pl. M 34, 4, la figure de ce beau papillon, 
rangé parmi les chevaliers troyens. Ses ailes sont noires; les 


512 PAP. 


supérieures ont une bande Lnchée et les inférieures ; qui 
sont termiréés en queue, ont déux lignes de points d’un beaw 
rouge vermiHon. 

Ce papillon se trouve en Asie , À la côte de Coromañdek 
ét ailleurs. 

PAPILLON GRAND Hé _QUEUE. Papilio Machaon, Linn. ; 
Fab., pl M,34, 5, de cet ouvrage ; le grand papillon à 
queue du UT, Geoff.; le grand porte- queue, Engran.; Papillons 
d'Europe. pl. XxxiV, EXX, suppl. 117, pl. vr, n°. 68. Ses 
_ailes sont jaunes ou d'in jaune-verdätre foncé dans quelques 
variétés , avec les nervures noïres ; leur bord postérieur offre 
eh dessus deux rangées parallèles de taches j jaunes lunülées ; 
à la rangée iñterne des supérieures , ées taches sont rondes 
sur un fond noir ; lés ailes supérieures ont trois rares courtes, 
noires, presque égales x la côte; les ailes inférieures sont ter- 
minées en queue étroite ; ellés ont sûr la bordure noire qui 
Jes termine immédiatement, au-dessus des taches jaunes dont 
fous avons parlé , uné rangée dé taches bleues ; là plus in- 
terne ést en forme d'œil; sa moitié inférieure est rougeâtres 
Xe dessous a moins de noir au bord postérieur ; il ressémble 
d’ailleurs au dessus. 

La chenille vit solitairement sur plusieurs plantés émbel- 
lifères , notamment lé fenouil , le persil, la carotte , la rue, 
etc. Elle est d’un beau vert ou F. un vert jaunâtre , ane, avec 
des anneaux noirs , chargés de points rouges. Elle fait sortir ; 
dans quelques circonstances, particulièrement lorsqu'elle est 
éffrayée ; de son cou en dessus, deux cornes molles ét char- 
nues , fauves , faites en Y. 

La chrÿsalide est d’un vert 6bscué , avec une bande longi- 
tudinale jaunâtré de chaque côté du do£, et une blanchätre 
au-dessous. Ce beau papillon est fort commun dans toute 
l'Europe. 

PAPILLON FLAMBÉ, Papilio podalirius, Linn., Fab. ; tte flam- 
bé, Geoff., Engr. , Papillois d Europe, pl. XXHIY ; : suppl. Il, 
pl. Yr,n. ° 6g; Voy. pl lithographiée G, 42, 1 de ce dict. Ses 
ailes Étni jaunes ; les supérieures traversées de raies noires 
de loñgueur inégale, dont celle de l’extrémité fait bordure; 
les inférieures en ont plusieurs en dessous; leur milieu en pré- 
sente deuxtrès-rapprochées et même réunies inférieurement,, 
dans lPintervallé desquelles est une ligne fauvé ; le bord pos- 
térieur de ces ailes à quelques lunules bleues sur un fond 
hoir , et à l'angle anal uñe tache rougeätre, ayant une lu- 
nule bleue , renfermée dans un demi- éee noir ; le bord 
est terminé en une queue étroite, noire ;ÿ à extrémité d’un 
blanc jaunâire. - 

La chenille est d’un jaune citron , parsemé de taches 


‘be 
b Ha 
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Fu 


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Deseve. del, 7 Lardieu Set 


z et 2. Papillon Üorydn vu cr desrès el Er. AETSORES 


Ô ù CAL 11 = ë 
re Zapilor Galithee. 4. Lapllon Megere: 4 Lapillor Mori 


| 
| 
| 
| 
| 
| 
| 
| 


| 


| 


1 | 


AM a) Liu 


fauves ei brunes, avecune bande blanchâtre le long du dos; 
elle a aussi deux cornes rétractiles. Elle se nourrit de feuiiles 
de pêcher, ; d'épine-vinette , de irèfle des près, de : prunier 
sauvagé , etc. Ÿ, | 92 tr ro cubcbge:h 
Sa. chrysalide est d’un jaunâtre un peu incarnat;marquée 
de plusieurs,taches fauves, ou brunes, et de quelques traits 
blanchätres 2" ‘use 7 cor Inatio D 1 fi 
. Ce papillon ne se trouve pas dans le nord de l’Europe ; il 
est commun dans le midi de la France. El appartient, ainsi 
que le précédent, à la division des chevaliers. grecs de Limnæus. 
PAPILLON ALEXANOR, Papilio Alexanor, Esper, Schmettert, 
tom. 2, 4ab..110, fig. 1, mas. IE essemble: beaucoup au 
précédent , soit quant au port, soit quant aux couleurs ; mais 
al forme unéiespèce très-distincte.' T1 ‘estiun peu plus grand; 
_ Îles dentelures et les échancrures des ailes inférieures’ sont 
plus fortes #1le jaune domine davantage.isur Ve dessus ‘des 
quatre ailes,et n’est point coupé surile miliéu-des supérieures 
par des nervures noires; ces mêmes ailes n’ont des deux 
côtés qu’un peu de noir à leur.base , èt offrent; imimédiate— 
nent après, une grande bande jaune transvérse., puis une 
bande noire qui se prolonge :sur les inférieures et remonte le 
long de leur bord'änterne. La tache rougéâtre et ocellée de 
l’angle anal de, ces.aïles inférieutes est plus petite et surmon- 
tée d’une tache moire, coupée dans son milieu par une lunule 
bleuâtre, La bande noire qui traverseles quatre ailes ;:à peu 
de distance du bord postérieur, est/plus prononcéé.en dessous 
que dans l'espèce précédente, et saupoudrée:dans son milieu 
d’une poussière bleuâtre , qui y forme une bande ; le dessous 
desailesinférieuresn’offre point au-dessusde cettebandénoire 
les taches säfranées que l’on y observedans l’autre.espèce: Le 
jaune du ventre esticoupé dongitudinalement par trois lignes 
‘ noires très-marquées ; enfin le bout des ‘antennes -ést' blan- 
-châtre. Cette:espèce seltrauve, mais irès-rarement,en Italie. 
M. le baron Dejean en a pris un individu dans une des îles 
qui,sont. à l'embouchure du Gataro , ét me l’a donné, ainsi 
que plusieurs autres insectes uniques de sa collection. 


IL Ailes inférieures sans queue. 


:Papicson\PRiaM, Papilio Priamus, Linn. , Fab.: Ce papil- 
lon se trouve à Amboine , et est un des plus beaüx-qui nous 
.soient-cénnus. Ses ailes supérieures sont d’un vert :soyeux 
en dessus, avec une grande tache noire qui occupe lamäjeure 
partie;,-et ne laisse qu’une bande verte autour des ‘bords ; 
le dessus des ‘inférieures est d’un vert soyeux , avec 
_ quatre taches rondes noires, et trois d’un fauve orangé sur 
ghaque :le bord postérieur est noir ; le dessous des mêmes 


XXIV. | 33 


b14 P' Æ P 


miles offre six taches noires , le fond est d’ailleurs le même : 
le dessous dessupérieures est d’un brun noirâtre, avec un grard 
espace noir à la base et près la côte, et plusieurs taches vertes 
disposées en bandes et coupées en majeure partie. 

M. Godard présume, avec fondement ; que le papilo 
panthous.de Fabricius est la femelle de cette espèce. (L.) 

PAPILLON. J. CoLiBRi NOIR ET BLEU. (V.) | 

PAPILLON. On donne ce nom à la RATE BOUCLÉE ét 

à la BLENNIE GUNELLE. (8.) 

PAPILLON ANTIOCA , pl. M, 34, fig x de cet ouvr. 
Espèce d'HÉLICONIEN. fn). 0 

PAPILLON AURORE. pl M, 34 » fig. 2 de ce Dict P. 
PiéRinE. (1). 

PAPILLON DES BLÉS. V. AuvorrÉ ; OEcornonr et 
T'EIGNE. (L.) 

PAPILLON. BOURDON: On donné : te moïh añdes 
SPHINx , à ailes transparentes, et qui sont, M le systéme 
de F'abriciees ; des Sésies: (DESM.) 

PAPILLON DU CHARDON. 7. VANESSE; {L) à! 

PAPILLON DE LA CHENILLE DU: SAULE. had ëz 
Cossus et BoOMBYX QUEUE FOURCHUE. (L.) : ! 

PAPILLON DU CHOU. 7. PréRine. GE} 

ion et EX CORYDON. En-dessus et doses sur 

lanche M, 9 de cet ouvrage. V: PoLYOMMATE: (&) : 
APILLON DE L'ÉCLÂIRE. P. ALEYRODE. [CASE 

PAPILLON DES FAUSSES TEIGNES'Ees lépidop- 
ières nocturnes qui viennent de chenilles vivant ‘dans des 
tuyaux où: galeries fixes , ou de Far, TEIGNES. Dre 
TEIGNE. (É.) 

PAPILLON FEUILLE - MORTE ou - PAPILLON 
PAQUET DE FEUILLES : SÈCHES. Woyez Bomsyx 
FEUILLE-MORTE. (L.) 

. PAPILLON GALANTHIS, pl. M; 13, fig. 3. L£ Es à 
PHALE. (L.) 

PAPILLON GALATHÉE, pl. M, 34, fig 3 decet ouvr. 
PF. SAYYRE. (L.) 

PAPILLON DE JOUR ou PAPILLON DE NUIT. 
Y. les art. LÉPIDOPTÈRES DIURNES et NOCTURNES. (L.) 

PAPILLON MÉGÈRE, pl. M, 34, fig. 4 de cet ouvr. 
V. SATYRE. (L.) 

PAPILLON DE MONTAGNA. C'est, à él . 
l'HIRONDELLE DE RIVAGE.(S.) 

PAPILLON MORIO, pl. M , 343 5. V. VANESSE. (&.) 

PAPILLON NACRE. 7. ARGYNNE. (L.) 

PAPILLON À NUMÉROS. . VanEssE NE (£.) 


P À P 515 
PAPILLON DE L’'ORME. Voyez VANESSE GRANDE- 
TORTUE. (L.) 
PAPILLON PAON. F. VANESSE PAON DE JOUR , et 
: Particle BOMBYx. (L.) . 

PAPILLON DES TEIGNES. P. Teicne. (L) 

PA PILLON À TÊTE DE MORT. Voyez Srninx 
ATROPOS. (1.) 

PAPILLONACÉES,  Papilionacæ. J’avois donné d'abord 
ce noni à une famille d'insectes dé l'ordre des névroptères, 
comprenant ceux qui n’ont pas de mandibules, dont la bou- 
che est très-molle , et dont tous lés'tarses ont cinq articles : 
cette dénomination étant déjà consacrée en botanique, à une 
famille de plantes , que l’on connoît aussi sous le nom de Ze- 
\gumineuses , .j ai substitué. à celie désignation celle de PHRy- 
GANIDES. V. PLICIPENNES:(L:). 

PAPILLONACEES. Tournefort , etaprès lui beaucoup 
de botanistes, ont donné ce nom à la famille de plantes qu’on 
appelle aujourd’hui des LÉGUMINEUSES, parce que ses fleurs 
ont une grossière ressemblance avec un papiilon qui vole. (5.) 

PAPILLONIDES , Papilionides. Famille d'insectes , de 
Vordre des lépidoptères, et comprenant les genres PAPILLON 
et HESPÉRIE. Ses caractères sont : antennes terminées en mas- 
sue ; ailes du plus grand nombre:s’élevant perpendiculaire- 
ment. Cette famille répond au genre papilio de Linnæus. (1) 

-PAPILLONS A AILES EN PLUMES. Voyez l’article 
PTÉROPHORE. (DESM.) 

PAPILLONS ESTROPIÉS. V. les mots HESPÉRIE et 
PAPILLON. (CL) 

PAPION, Papio. On appelle de ce nomdes singes de l’an- 
cien continent, aussi connus sous celui deBABOUINS. P. ceinot. 
Les espèces distinguées jusqu’à ce jour sont les suivantes : 
1.0 Le PAPION proprement dit ( Simia sphinx , Linn.); 2. le 
Papion porc (Simia porcaria) ; 3.° le PAPION DES BOIS { Simia 
syloicola, Shaw.) ; 4.° Le PAPION CHEVELU (Papio comatus,Geof.; 
et 5.0 l'Hamapryas ou T'ARTARIN (Série hamadryas, Linn.). 
 PAPIRIE, Papiria. Nom donné par Thunberg au genre 
appelé GETHYLLIS par les autres botanisies. (8.) 

PAPIRIER. 7. BROUSSONNETIE et Muuter. (8). 

PAPITS-FU. Nom de l'ANÉMONE, en Hongrie. (I.N.) 

PAPITZA et PAPPI C'est, en grec moderne , la dé- 
nomination générique des CANARDs et des SARCELLES. (sie 

PAPOILA et PAPOILEIRA. Noms portugais du Co- 
QUELICOT ( papaver rheas ). (LN.) 

PA-POL TSU. Nom chinois d’une espèce de CHALEF 
(elæagnus latifolia, Lour.). (LN.) 

PAPONGE, C'est le fruit du CONCOMBRE À ANGLES AI- 
GUS. (B.) 


516 PA /P 
PAPOU. Nom de pays du TEUTHIS HÉPATE. (8.) 


PAPOU ( MAnCHoT ), Apiencdytes papua. Voy. ApTé- 
NODXTE. (DESM.) 

PAPPEL et PAPPELN. Noms des MAUvEs, en Alle- 
magne. On nomme aussi : 1.° WVEISSE-PAPPEL et WiLpr- 
PAPPEL , la guimauve officinale ; 2.0 ESPE ou PAPPEL , les 
peupliers; 3°. PAPPELBAUM, la lavaière en arbre. (LN.) 

PAPPELKNOPFE. C'est le PEUPLIER Noir, en Alle 
magne. (LN.) 

PAPPELKRAUT. Nom allemand de la MAUVE SAUVAGE. 

PAPPELN et POPPELBLUME. Noms de la Mauve, 
en Allemagne. (LN.) 

PAPPELSTAUDE. L'un des noms allemands de la MAn- 
TIENNE ( Viburnum lantana , L.). (EN.) 

PAPPEL-STEIN. L'un des noms allemands de la MA- 
LACHITE. (LN.) R 

PAPPINGEY. Nom allemand du PERROQUET. (v.) 

PAPPI. P, Paprrza. (s.) 

PAPPOPHORE , Pappophorum. Plante gramimée , de- 
trois à quatre pieds de haut, dont les feuilles sont subulées et 
courtes, et dont la panicule est presque en épis. Elle est origi- 
naire de l'Amérique méridionale. Lamarck l’aplacée parmi les 
CANAMELLES , mais Vahl la regarde comme devant for- 
mer un genre dans la triandrie digynie. | 

Ce genre a pour caractères : une balle calicinale de deux 
valves et deux fleurs ; une balle florale de deux valves gar- 
nies d’un grand nombre d’arêtes ; trois étamines ; un ovaire 
à deux styles, et une semence renfermée dans la valve florale. 

Plusieurs autres espèces avoient été placées sous ce genre, 
mais Desvaux les en a retirées pour former celui qu’il a ap- 
pelé ENNÉAPOGON. (8) 

PAPPULES DE CRETE. C. Bauhin indique sous ce 
nom , à la suite de son OCHRus, qui est le prsum ochrus, L., 
une graine jaunâtre , brune ou noire, qu’il avoit reçue de 
Crète, et qu'il présume être une espèce analogue à lo- 
chrus. (LN.) ; 

PAP-SAITJA. Nom de la MAUVE À FEUILLES RONDES 
( maloa rotundifolia ), en Hongrie. (EN.) 

PAPULAIRE , Papularia. Genre de plantes , établi-par 
Forskaël , et dont les caractères consistent en une corolle ca- 
liciforme, à cinq divisions alternes avec les étamines; cinq 
étamines ; un ovaire supérieur surmonté d’un seul style. 

La plante qui forme ce genre croît en Arabie, et a été réu- 
nie par Vahl, aux TRIANTRÈMES. W, ce mot, (8:) 


EX A: Q 51% 
PAPYRACÉE (coquizce). On appelle ainsi toute coquille 
_quiestmince comme du papier, el en même temps demi- 

transparente. L'argonaute , V'anomie pelure d'ognon, etc., sont 
des coquilles papyracées. (B.) 

PAPYRIER, Papyria. Nom donné par Lamarck au genre 
appelé BROUSSONETIE par Lhéritier. C’est le MURIER À PA- 
PbiER de Linnæus. (&.) ; 

PAPYRUS. Nom spécifique du SOUCHET , qui croît en 
Egypte , et qui servoit aux anciens à fairé le papier. 

Cette espèce sert de type à un genre dont les caractères 
sont : épillets multiflores ; balles calicinales distiques , imbri- 
_quées , uniflores; deux écailles membraneuses , opposées , 

libres, contraires à la base ; point de soie ; fruit triangu- 
laire. Ce genre, outre cette espèce, en contient plusieurs 
autres des Indes, et deux de l'Amérique méridionale. Ces 
dernières sont mentionnées dans l’ouvrage de MM. de Hum- 

boldt, Bonpland et Kunth, sur les plantes de ce pays. (B.) 

PAQUERETTE, Bellis. Genre de plantes, de la syngé- 
nésie polygamie superflue et de la famille des corymbifères, 
qui offre pour caractères : un calice hémisphérique , simple, 
polyphylle, à folioles égales ; un réceptacle conique , tuber- 
culé , chargé, dans son disque , de fleurons hermaphrodites, 
tubulés et quinquéfides, et à sa circonférence, de demi-fleu- 
rons lancéolés, entiers , femelles fertiles; plusieurs semences 
ovales, comprimées et sans aigrettes. 

Ce genre renferme sept à huit plantes à feuilles radicales , 
entières , et à demi-fleurons blanchâtres ou purpurins , dont 
deux sont propres à l’Europe; ce sont : 

La PAQUERETTE VIVACE, qui a la tige nue. Elle se trouve 
très-abondamment par toute l’Europe, dans les prés , sur les 
pelouses, et estvulgairement connue sous le nom de petile mar- 
guerite. Elle fleurit presque pendant toute l’année , et varie 
selon le sol et l'exposition. On la recommande en infusion, 
comme diurétique, et dans le crachement purulent, en cata- 

lasme, comme astringente, pour résoudre le sang coagulé. 

Elle purge légèrement. 

Elle double aisément lorsqu'on la cultive. On en fait des 
bordures , des gazons d’un très-grand éclat, tantôt par le 
rouge foncé de ses fleurs, tantôt par leur blanc de neige, Eile 
se multiplie très-facilement de plants et de graines. 

La PAQUERETTE ANNUELLE à la tige rameuse, multiflora 
et feuillée. Elle se trouve dans les champs des parties méri- 
dionales de l’Europe. 

Labillardière a décrit quatre espèces de ce genre, pro- 
venant de la Nouvelle-Hollande , mais qui sémblent s’en 
écarter par leur port. (8.) 


br8 PAR 


PAQUEROLLE. V. BELL10N. (8.) | 

PAQUETTE, 7. PaquereTte. La GRANDE PAQUETTE 
est la REINE-MARGUERITE DES PRÉS ( chrysanthemum leucan- 
themum, L.) (EN.) FA 

PAQUIRE. Aux Antilles, c’est le nom du PÉçari. V. ce 
mot. (s.) | | Ç 

PAQUOVER des Américains. Plante mentionnée par 
Thevet, et qui n’est autre chose que le BANANIER. (LN.) 

PARACAUS. Nom que les naturels du Paraguay don- 
went aux PERROQUETS. (V.) ie 

PARACHL Nom que lés naturels du Paraguay donnent 
à POzivarez. V. l'article FRINGILLE, pag. 16 . (v.) 

PARACOCCALON ct BARYCOCCALON. Ces deux 
noms sont donnés, par les Grecs modernes, à la STRAMOINE 
MÉÊTEL ( datura metel, L.).(LN.) 

PARACTENE , Paractænum. Genre de plantes, établi 
par Palisot-de-Beauvois pour placer une GRAMINÉE de la 
Nouvelle-Hollande, fort voisine des Caamærapuis de KR. 
Brown, et que Linnæus auroit placée parmi les Panics. 

Ses caracières sont : épillets enfoncés dans des cavités de 
l'axe et comprimés; balle calicinale de deux valves obtuses, 
l'inférieure plus courte , et contenant deux fleurs , lune sté- 
rile et l’auire fertile ; la première inférieure, à valves mem- 
braneuses; la seconde à valves coriaces , épaisses et glabres; 
semence à deux cornes. (8.) de. 

PARADAKRY. Nom que les mages donnoient au Bu- 
NION. V. ce mot. (LN.) | 

PARADIS. PJ. OISEAU DE PARADIS. (s.) 

PARADIS. Variété de POMMIER fort petit, et qui sert 
principalement comme sujet pour greffer les bonnes espèces 
qu’on désire conserver naînes. V. au mot ARBRE et au mot 
POMMIER. (B. 

PARADIS DES JARDINIERS. C’est le SAULE PLEU— 
REUR. (LN.) | ". 

PARADISEA. Nom générique des OISEAUX DE PARADIS 
dans Linnæœus. (v.) | «Ar | 

PARADISIER. Nom des OISEAUX DE PARADIS dans la 
Zoologie analytique de M. Duméril. (V.) | 

PARADOXITE. Nom donné par M. Brongniart à un 
fossile décrit par Linnæus sous le nom d’Entomolithus para- 
doxus, qui a été transporté depuis, par Blumenbach, à un 
autre fossiletout-à-fait différent. PV. CALYMÈNE et CRUSTACES 
FOSSILES. juge 

Le Faradbxite à été trouvé en Scanie, dans des ‘schistes 
que M. de Buch a reconnus assez récemment être d’une for- 
mation antérieure à celle de la syenite, qui est une roche cris 


PAR 5rg 


tallisée qui ne diffère du granite que parce qu’elle contient 
un élément ( /e mica ) de moins. 

Il résulte de cette découverte que la Paradoxite, avec les 
ogygies ( V.ce moi), est Le fossile le plus anciennement enfoui 
dans les couches de la terre. 

Ce fossile appartient au groupe des TRILOBITES, c’est-à-dire 
qu'il est de forme arrondie en devant; sa partie antérièure 
pouvant être comparée à un corselet, et son corps, un peu 
réiréci postérieurement , est marqué de deux lignes enfon- 
cées, longitudinales, qui le divisent en trois parties distinctes, 
dont les latérales sont comme deux ailes. Le tout est marqué 
de quinze à seize plis transversaux, qui dans l'animal vivant 
étaient peut-être soutenus par des parties solides ou cornées. 
Lionæus avait cru remarquer des antennes à ce fossile; mais 
il est certain que, comme les autres trilobites, il en est dé- 
pourvu. | | 

J’ai vu, chez M. Defrance, un fragment de schiste de 
scanie, dont ious les feuillets renfermaient des portions de 
Paradoxites , dont les différens traits étaient marqués en pyrite 
ou fer sulfuré. (DESM.) 


PARAEPAGA. Les Indiens Payagonas, au Paraguay, 
appellent ainsi le RATON-CRABIER. (5.) 

PARAETONIUM. Cette substance portoit le nom-d’une 
ville d'Egypte, où on la trouvoit; elle se rencontroit aussi 
en Crète et à Cyrène. On laregardoit, selon Pline, comme 
une écume marine et limoneuse consolidée. Elle étoit blan- 
châtre. Les peintres en faisoient usage pour préparer leurs 
tableaux ; ils avoient la coutume de faire leur première cou- 
che de vitriol et de parætonium. Pline ajoute qu’on doit tou- 
jours faire la première couche avec cette substance, parce 
qu’elle est grasse, coulante, et , par conséquent, très-propre 
à lier et à enduire. Le paræionium pourroit bien avoir été 
une ierre magnésienne , et pas du tout un sel soluble. (LN.) 

PARAGONE. Les Italiens donnent ce nom, qui dérive 
d’un verbe qui signifie comparer , à la PIERRE DE TOUCHE ‘ 
qui est une pierre dure, noire, inattaquable aux acides, et qui 
sert à reconnoître le üitre de l’or. P. PIERRE DE Toucue. Le 
PARAGONE ANTICO ne doit son nom qu’à $a couleur noire, 
semblable à celle de la pierre de touche, et à ce qu'on ne le 
rencontre que dans les ruines des anciens monumens. C’est 
un marbre calcaire, d’un noir foncé et égal, sans taches au- 
cunes , ou du moins excessivement rares. Ce marbre est pro- 
bablement le marmor luculleum tant vanté chez les Romains, 
et qui étoit abondamment employé ; cependant, les fouilles 
‘actuelles fournissent peu de paragone antico , en sorte que ce 
marbre est cher et très-rare en gros morceaux ; on en cite 


80 PA R 

néanmoins de petites colonnes, des statues , surtout des buss 
tes et de petites figures. Nos marbres noirs modernes mis à 
côté du paragone, sont gris. V. MARBRE. (EN). : 

PARAGUA, 7. l’art, PApEGAï au mot PERROQUET. 

PARAGUE. Paragus, Lair. ;. Scæva, Mulio, Fab. ; Syr- 
phus, Panzer. Genre d'’inséctes, de l’ordre de diptères, fa- 
mille des athéricères , tribu des syrphies , distingué des au- 
ires genres de cette division par les caractèressuivans : chape- 
ron ayant-une proéminence; antennes presque de la longueur 
de la tête, séparées à leur base ; point portées sur un pédi- 
cule commun, de trois articles, dont les deux premiers courts, 
presque égaux, et dont le troisième ou la palette , plus long 
que les deux précédens réunis , cylindrico-conique , avec une 
soie simple, sans articulations distinctes , insérée un peu au 
dessous de son milieu ; ailes couchées l’une sur l’autre. 

Je rapporte à ce genre, 1.° le mulio bicolor de Fabricius, 
représenté par Coquebert , dans ses Illustrations iconogra- 
phiques des insectes, décade troisième , pl. 26, fig. 9. Son 
corps est long d'environ trois lignes, noir, avec le devant de 
la tête jaune , marqué d’une ligne noire; deux lignes blan- 
châtres et rapprochées sur le corselet ; l'abdomen déprimé, 
rouge, à l'exception de ses deux extrémités qui sont noires, 
et les pieds jaunâtres; il se trouve en France et en Barbarie; 
2.9 le scæva thymastri de Fabricius, figuré par Panzer , Faun. 
insect. Germ., fasc. 6o , tab. 12. Son corselet tire sur la cou- 
leur de bronze; son abdomen est d’un noir foncé , avec trois. 
bandes blanches , dont la seconde interrompue. Il habite 
l'Allemagne, et vit sur les fleurs. (L.) 

 PARALA. PF. l’article YAcou. (v.) 

PARALEE, Paralea. Arbre à feuilles alternes ,entières, 
ovales , lisses , fermes, bordées de poil quand elles sont jeu- 
nes , et à fleurs disposées par paquets entre de petites écail- 
les velues et roussâtres, situées aux aïsselles des feuilles. 

Cet arbre forme, dans la polyandrie monogynie et dans 
la famille des ébénacées, un genre qui a pour caractères : un 
calice monophylle à quatre dents aiguës ; une corolle mono- 
pétale, charnue , à tube court, tétragone, et à limbe à quatre 
divisions aiguës ; environ dix-huit étamines ; un ovaire supé- 
rieur, rond , sans style ni stigmate. site 

La paralée a été découverte par Aublet dans les forêts de la 
Guyane ; elle doit peut-être se fondre dans le genre des 
PLAQUEMINIERS. Son fruit n'est point connu. On emploie son 
écorce en décoction contre la fièvre. (8.) ; 

PARALEPIS, Paralepis. Genre de poisson établipar Cu- 
vier. Îl est fort rapproché des SPaynÈNEs , et regferme deux 
espèces, dont l’une auroit été placée parmi les ConÉéconss, 


LA 


PAR 5 


bax 
Ses caractères sont : mâchoire inférieure dépassant la supé- 
 rieure, formant un cône, et armée d’une rangée de dents co- 
niques , dont les deux antérieures sont plus fortes ; les na- 
geoires ventrales, ainsi que la première dorsale, beaucoup 
lus en arrière ; la seconde dorsale à peine visible. (8.) 
PARALIOS, PARALIAS et PARALION.Noms donnés 
par les anciens à l’une de leurs espèces de PAPAVER (F7. ce 
mot), et à une de leurs espèces de TITHYMALE ( V.ces mots); 
maintenant c’est le nom d’une espèce d'ÉUPHORBE. (LN.) 

PARALYSIS. Nom que les Mages donnoient à l’Apoct- 
NUM. Ila été celui du Cicura ou Cox1oN, et du DELPHINIUM. 

PARALYTICA et HERBA PARALYSIS. Nomssous 
lesquels on a décrit la PRIMEVÈRE COMMUNE et l'OREILLE 
D'OURS.(LN.) 

 PARAMECIE, Paramecium. Genre de vers polypes 
amorphes , qui a pour caractères : d’être composé d’animal- 
cules infusoires, simples, membraneux, iransparens et 
oblonegs. 

Ce genre se distingue à peine des KLoPoDEs et des Cy- 
CLIDES, leur différence n’étant fondée que sur la forme, et 
cette forme variant instantanément dans la même espèce, 
selon les positions qu’elle prend. 

Une des espèces qui le composent, la PARAMÉCIE AURÉ- 
LIE, a été l’objet des observations de plusieurs scrutateurs 
de la nature ; sa figure se trouve pl. G. 2 ; c’est sur elle 
qu’og. a remarqué le plus positivement la multiplication par 
division des animalcules infusoires. Il suffit d'examiner pen- 
dant quelques minutes une gouite d’eau dans laquelle il y a 
des paramécies, pour être témoin de ce fait. 

Cie espèce est fort large, fort facile à se procurer, et 
par-là irès-propre aux expériences. F. à l’article ANIMALCU- 
LES INFUSOIRES. 

Le mouvement des paramécies est rectiligne , vacillatoire 

et assez lent, Onles irouve dans l’eau de la mer et dans Peau 
des marais. 
_ Les espèces de paramécies connues sont au nombre de 
cinq, dont la plus commune est sans contredit la PARAMÉ- 
CIE AURÉLIE, déjà citée. Elle est comprimée, a une de ses 
extrémités aiguë, et un plilongitudinal en avant. Elle se trouve 
dans l’eau où eroît la lenticule. (8.) 

PARAMONDRA. Fossile figuré pl. 24 du 4.° vol. des Mé- 
moires de lasociétégéologique de Londres. ILse rapproche de 
P'ALCYON FIGUE par sa configuration, On le irouve dansles 
carrières de craie du nord de l'Irlande, et près de Norwick en 
Angleterre ; les plus grands échantillons ont jusqu'à deux 
pieds de long et un pied de diamèire. [ls sont constamment 
de silex d’un gris foncé, mais recouverts d'une croûte blanche. 


Bo2 PAR | 


XI} semble avoir eu une ouverture Er passant par le long 
diamètre et la largeur de cette ouverture d’un demi-pouce 
jusqu'à quatre ou cinq pouces. 

Ordinairement, l'ouverture est d'autant plus large, que 
les côtes sont plus allongées. Elle est petite et presque obli- 
térée dans celles dont la forme est plus comprimée ; toujours 
remplie de matière crayeuse, qui paroît y être entrée dans 
un état de fluidité ; l'extrémité supérieure de ce iuyause ier— 
mine ordinairement par un repli qui ressemble en quelque 
sorte à une lèvre ; l'extrémité inférieure forme un pédoneule 
obliquement tronqué , épais et solide ; ce pédoncule; paroît 
avoir été arraché de }a base sur laquelle il étoit implanté, 
qui, suivant toute apparence, n’'étoit pas la craie. 

Il n’est rien de constant dans la position de ces fossiles ; 
les uns sont couchés , d’autres placés verticalement. Ils sont 
généralement isolés. Son nom est celui qu’on lui donne en 
Irlande. M. Buckland , qui l’a fait connoître , dit que l’origine 
de ce nom lui est inconnue. (B.) 


:PARANACARE. C'estun Pacure. V.ce mot.(8.) 
PARANDRE , Parandra, Latr., Lam.; Attelabus, Dee. ; 


T'enebrio, Fab; Fc Illiger, Schonherr. Cine insectes, 
de l’ordre des coléoptères, section destétramères, famille des 
platysomes. | ! 
Degéer a placé une espèce de ce genre dans celui des atie- 
labes ; section des pentamères, ou des coléopières, dont tous 
les tarses ont cinq articles. Il lui donne le nom de #sse (le- 
vis). M. Schonherr , qui , d'aprés fliger, désigne les paran- 
dres sous le nom générique d'isocéres (isocerus ) , pense aussi 
que ces insectes appartiennent à cette section de pentamères. 
La base du dernier article de leurs tarses est en effet ren- 
flée en forme de nœud, et présente l'apparence d’un article ; 
inais il est aisé de voir que cette partie n’a point de mouve- 
ment propre , qu'elle est plus petite que les articles précé- 
dens et dépourvue de brosse. Le quatrième article, remarque 
Degéer, dans sa description de l'espèce précitée, est petit, en 
forme de grain arrondi, ce qui est singulier. Le dernier article 
des tarses des spondyles, ‘des priones, des capricornés, nous offre 
une particularité semblable, et l'on range néanmoïns ces In- 
sectes avec les tétramères, Les parandres enfin, considérés 
dans tous leurs rapports naturels, paroissent nous conduire 
des cucujes aux spondyles et autres insectes de notre famille des 
longicornes. Leur corps est allongé ; déprim'é, presque paral- 
lélipipède et presque semblable ? quant au port, à celuides 
canes. Leurs antennes sont insérées au-devant des yeux, cour- 
tes, de la même grosseur , prèsque moniliformes , compri= 


PAR 523 


mées, droites et de onze articles, dont le dernier oblong , ter- 
miné en pointe. Les yeux sont allongés et un peu échancrés. 
Le labre n’est point apparent ou à découvert. Les mandibules 
sont fortes et avancées, particulièrement dans les mâles, 
tantôt lunulées , tantôt triangulaires, avec quelques dents au 
côté interne. Les palpes au nombre de quatre, sont courts, 
filiformes, et terminés parun article ovale. Les mâchoires 
n’offrent à leur extréinité qu’un seullobe, el qui est crustacé, 
presque cylindrique, an peu plus large et arrondi au bout 
supérieur. La lèvre inférieure est entièrement crustacée , 
courte , large, avec la languette entière. Le corselet est de 
la largeur des élyires, presque carré et rebordé en tout sens. 
L’écusson est petit ettriangulaire ; l'abdomen forme un carré 
long, arrondi postérieurement. Les élytres sont rebordées et 
recouvrent les ailes. Les pattes sont robustes , un peu compri- 
mées, avec les cuisses ovales-oblongues; les jambes en forme 
de triangle renversé et allongé, terminées extérieurement 
par un angle aigu, avancé en manière de dent , et'par 
deux épines situées à l’ans'e opposé ou l’interne; le dernier 
article des tarses est fort long, rétréci vers sa base, terminé 
par deux crochets forts , simples et pointus , et présente dans 
leur intervalle un petit appendice avec deux soies, comme 
dans Les lucanes ; on voit sous les trois premiers articles une 
petite brosse ou houppe qui paroît divisée longitudinalement 
en deux; l’avant-dernier est un peu bifide; le radical est un 
peu plus long que les deux suivans. Ps 

n ne connoît point les métamorphoses de ces insectes; 
mais je ne doute point qu'ils ne vivent dans les bois ou sous 
les écorces des arbres , à la manière des cucuges et des spondy- 
les, avec lesquels ils ont, ainsi que je l’ai dit plus haut, tant 
d’affinité. Toutesles espèces connues sont d’un brun marron 
luisant , glabres, unies, et habitent pour la plupart lAmé- 
rique. Les mâles sont un peu plus.grands que les femelles, et 
ont des mandibules plus longues. . 

M. Schonherr en mentionne quatre espèces, dont deux 
ont été décrites par Fabricius, l’une sous le nom de scarites 
testaceus, et l’autre sous celui de tenebrio brunneus. | rapporte 
à la première l’atielabus glaber de Degéer. Il distingue de: 
précédenies mon parandra lœvis ; enfin le zencbrio purpurews 
d’Herbsty forme une quatrième espèce. 

La première, et que j'ai reçue du Brésil, diffère en effet de 
celle que j'ai appelée lœvis. Sa taille est plus grande; le des- 
sus de son corps est plus lisse et n’offre que de très - petits 
points ; ses mandibules sont plus longues que la tête , irès- 
arquées dans le mâle, presque lunulées dans la femelle, 
fourchues ou bidentées au bout ; celles du premier de ces 


À à 


$o4 PUA À 


sexes offrent au bord interne une dent irès-petite ; le menion 
est très-velu. Voyez la figure que Degéer a donnée de cet in- 
secte, Mém. tom. 4, pl. 15, fig. 14. L'autre espèce ou ma 
PARANDRE LISSE, parandra lwvis, qui se trouve aux Antilles, et 
dont, j'ai représenté le mâle , tom. #, tab. 9, fig. 7, de mon 
Genera, est d’un bon tiers plus courte, très-distinctement 
ponctuée, avec les mandibules moinslonguesque la tête, pres- 
que triangulaires, très-ponctuées , bideniées au côté interne 
et terminées en pointe un peu fourchue ou simple , selon les 
sexcs; le milieu de la tête offre une impression assez mar- 
quée. Le fenebrio brunneus de Fabricius n’est peut-être 
qu'une variété de cette espèce. Il habite l'Amérique septen- 
trionale. Le Zenebrio purpurascens d’Herbst, Coléopt., tab. 119, 
fig. 2, paroît constituer une espèce intermédiaire entre les 
deux précédentes, mais plus voisine cependant de la seconde 
que de la première. Je l’ai reçu du Brésil. (L.) 

PARANITES. L'un des noms anciens de l'AMÉTHYSTE. 

| - (EN) 

PARANOMUS. Salisbury donne ce nom à un genre 
fondé sur des espèces de protea, et que R. Brown appelle 
NiIVENIA. PV. NIVENIE. (LN.) 

PARANTHINE. Jetraiterai de cette substance minérale 
à l’article wernérite, nom que je lui doûne avec M. Allan, et 
parce que la plupart des nombreuses variétés de cette substance 
Vont reçü. J’y rapporie les scapolites des Allemands, leur 
wernerite et celle de d'Andrade ou arctizite de Werner ; 
le fetistein, le lythrodes , la sodaït 4’ Ekeberg , le dipyre, la 
gabbronite de Schumacher, et le bergmanite ou spreustein , sous 
Vautorité d'Haussmann. (LN.) 

PARAPAR. Sortie de graine légumineuse , noire, orbicu- 
laire , décrite par Clusius, comme étant d'Amérique, et qui 
nous est inconnue. (LN.) | 

PARAPARA. Herbe vénéneuse d'Amérique , dont l’anti- 
dote étoit la plante nommée MacarTro. Ces deux végéianx , 
cités par C. Bauhin , nous sont inconnus. (LN.) 

PARAPETALIFERE, Parapetalifera. Genre établi par 
Wendelande aux dépens des Diosma. Il offre pour ca- 
ractères : un calice de cinq folioles persistantes; une corolle 
de dix pétales inégaux, insérés au réceptacle ; un nectaire 
inséré au réceptacie ; une capsule tuberculée, à cinq loges 
et à cinq valves renfermant chacune une semencË entourée 
d’une arille élastique. Pr 

Le genre BAROSME de Willdenow n’en diffère pas, et ceux 
se Bucco et Diosma s’en rapprochent infiniment. (8.) 

ARAPHORUM. Nom de l’une des espèces d'ALUN li- 
quide , citées par Pline. (LN.) 


: : Bi AR 525 
PARAPHYSE. Poils fistuleux et cloisonnés, qui entou- 
rent les fleurs de plusieurs Mousses. (8.) 


PARASELÉNE. Météore lumineux , qui présente une 
ou plusieurs images de la lune. Il a les mêmes causes que 
les parhélies. Ÿ. ce mot. (PAT.) 


PARASITE. P. Mican ÉTOLIEN. (v.) 


PARASITES, Parasiüa, Lair. Ordre d'insectes aptères , 
composé du genre pediculus de Linnæus , et qui a pour carac- 
tères : six pieds ; point d’ailes dans les deux sexes ; animaux 
conservant toute leur vie la forme qu'ils ont à leur’naissance 
ou à leur sortie de l’œuf , suçant le sang des mammifères ou 
des oiseaux sur lesquels ils se tiennent constamment fixés .et 
se multiplient ; abdomen sans appendices articulés et-pro- 
pres à la locomotion ; point d'yeux à facelies; quatre ou 
deux yeux lisses; bouche en grande partie intérieure, et pré- 
sentant en dehors , soit un museau ou un mamelon avancé, 
renfermant un suçoir rétractile, soit deux lèvres membra- 
ueuses et rapprochées , avec deux mandibules en forme de 
crochets. 


Dans la Méthode de M. de Lamarck, les parasites for- 
ment une division de ses arachnides antennifères hexapodes. 
Ils composent dans celle de M. Léach le second ordre, 
anoplures, de sa première sous-classe des insectes, celle des 
amétobolies. X le partage en deux familles , les pédiculides ( pedi- 
‘culidea , et les nirmidés ( nirmidea) ; la première répond aû 
genre pediculus de Dégééer ,'et la seconde à celui qu’il nomme 
ricinus ; elles ‘sont établies sur les deux modifications princi- 
pales des organes de la manducation que je viens d'exposer. 
Les mêmes coupes sont imdiquées dans le tableau qui termine 
l’article ENTOMOLOGIE de ce Dictionnaire. Celle des pédicu- 
lidés est ma famille des parasites édentulés ; et celle des nir- 
midés embrasse la famülle des parasites mandibules. Ce natu- 
ralisie a formé trois genres aux dépens de celui de pediculus 
de Degéer. V. l’article Pou. Nos ricins (Voy. ce mot) sont 
pour lui.des-rirmes ( nirmus.) (1.) 

PARASITES. MM. Cuvier et Duméril ayant divisé les 
insectes aplères en deux sections , nomment g»afhaptères ceux 
qui ont des mâchoires, et parasites ceux qui ont un sucoir, 
comme les puces , les poux , les mites, etc. (0.) ( 

PARASITES (Plantes.) La véritable acception de ce 
mot se rapporte aux plantes dont les racines s’implantent dans 
Ja substance des autrés plantes, et vivent à leurs dépens. 
Ainsi le Gui, l'OROBANCHE, la CUSCUTE, etc., sont dés 
plantes parasites; maïs les ägriculteurs ont également donné 


526 PAR 


ce nom aux plantes qui croissent dans les terres cultivées, et 
qui nuisent aux objets de leurs cultures ; comme au CniEn- 
DENT , à la NIELLE , au Coquericor, etc. 

C’est sans foidement qu'on range les Licnexs et les 
Mousses parmi les parasites. (B). 

PARASOL, Voyez OMBELLE. (D). 

PARASOL BLANC. Nom d'un AGARIC éghés par 
Sterberck , tab.2, F. (B.) | 

PARASOL CHINOÏS. Nom di rent A FEUILLE DE 
PLATANE. (B.) 

PARASOL CHINOIS. Coquille. du genre PATELLE. 

. (DESM. 

PARASOL D’ ÈNÉ. L’AGaRIC see à . Batsch y 
tab. 2, fig. 4 , a été ainsi appelé en français. (8) 

PARASOL FRISÉ. Espèce d'AGARIC des environs de 
Paris, qui ne cause aucun mal aux animaux auxquels on le 
donne , et que Paulet a le premier fait connoître , et figuré 
pl. 95 2 son Traité des champignons. Le peu d’ épaisseur de 
la chair de son chapeau, qui est.couleur noisette, fait que 
ses lames saillissent au-dessus et lui es une apparence 
guillochée. (8). 

PARASOL ( Granp}). Espèce d'AGARIC fort rare aux 
environs de Paris, et que Paulet a figuré, pl. 149, de, son 
Traité des champignons. Elle s'élève à six pouces; son cha- 
peau est blanc-roux en dessus et blanc- verdâtre en dessous ; 
son pédicule est fusiforme. 

Ce champignon s’alière très -promptement et. prend une 
odeur virulente très- fétide. Il y a lieu de croire qu’il est mal- 
faisant. (B.) 

PARASOL OLIVATRE. AGARIC à (chapeau très- 
mince, de couleur obve, violâtre en dessus, brun én des- 
sous , qui croît aux environs de Paris, et qui n’est pas nuisible. 
Paulet l'a figuré pl. 98 de son Traité des champignons: (8.} 

PARASOL À QUEUE. Acaric qui s'élève à quatre ou 
cinq pouces, dont le chapeau est très-bombé , gris foncé en 
dessus, blanc en dessous ; il : ‘est ‘d’une nature’ tendre et 
aqueuse. On le trouve en automne aux environs, de Paris, 
autour des. pièces d’eau. Les animaux auxquels on le donne: 5 
n’en sont point incommodés. Paulet l’a figuré le. 97 de son 
Traité des champignons. (8.) 


PARASOL RAYÉ. C’est un À tte que Paolo a 1 
premier fait connoître, et qu'il a figuré pl. 95 de son Traité 
des champignons. il se reconnoît à. son pédicule élevé , 
dont le chapeauest formé par une peau mince , demi-trans- 
parente , SOU marron clair et en dessus couleur marrOn ;. 


PAR : b27 


foncé en dessous; ce qui. fait qu'il paroît rayé. H croît aux 
environs de Paris, dans les bois, et quoique d’une saveur dé- 
sagréable, il n’est pas nuisible aux animaux à. qui on le fait 
manger. (B.) dk NE” 
PARASOL VISQUEUX. Paulet à ainsi appelé 1m 
AGAR1C des environs de Paris, dont le pédicule est fort élevé, 
dont le chapeau est visqueux, d’un fauve gris en dessus, sans 
épaisseur , doni les lames sont décurrentes: il n’est pas nui- 
sible. On en voi la figure pl. 97 du Traité des champignons, 
du médecin précité. (B.) qi ee ( 
 PARALZT-BORS. Nom hongrois de la Nigelle des 
champs. (LN.) | | 
 PARAT. Dénomination vulgaire du  MOoINEAU-FRANC, 
en Languedoc. (s.) | fs) 
PARATONNERRE. On donne cé nom à des barres de 
fer terminées en pointe , que l’on élève sur les édifices , pour 
les préserver d’être foudroyés. On sait, par expérience ;-que 
les corps pointus, lorsqu'ils communiquent à la terre, détér- 
_minent à distance. la- décharge progressive et graduelle des 
corps élecirisés de manière à empécher l’explosion subite 
que l’on appelle éiincelle électrique! et qui les déchargeroit 
tout d’un coup. Ainsi une barre de. fer pointue, élevée sur un 
édifice et communiquant au sol par une suite continue d’au- 
tres barres, doit produire absolument le même effet sur les 
nuages élecirisés qui s’en approchent. C’est aussi ce que 
l'expérience confirme ; et:en cela consiste l’utilité des para- 
‘tonnerres. Comme leur faculté est dans la conservation de 
leur pointe, on a.-coutume de la dorer pour qu’elle’ ne se 
détruise pas en $e rouillant ; il faut aussi que la barre du pa- 
ratonnerre soit assez grosse pour offrir un libre passage à 
l’éleciricité, et même pour pouvoir recevoir et conduire 
impunément une décharge foudroyante. Un pouce carré de 
grosseur suffit pour cela : il faut encore que les diverses 
arres qui se joignent les unes aux autres pour former le 
‘conducteur et amener l’électricité jusqu'à la terre, soient 
bien soudées les unes aux autres, sans interruption. Enfin 
il faut que la dernière plonge dans l’eau d’un puits ou dans 
quelque endroit humide , pour que la déperdition de l’élec- 
tricité Soit plus facile et plus rapide. Toutefois si l’eau man- 
que , on peut y suppléer en terminant l'extrémité inférieure 
de la dernière barre par une grosse masse de plomb que j’on 
enfouit en terre, à une certaine profondeur, et qui par l’éten- 
due de son contact avec les parties environnantes, facilite la 
déperdition de l'électricité. En observant exactement ces 
précautions, chacun peut établir chez soi un excellent 
‘paraionnerre, (BIOT.). si | 


528 ARE CS 
PARAVERIS et AMBELANT. Noms que les Galibis 
donnent à l’ambelania acida. V. AMBELANIER. (LN.) | 
PARCHAT. Nom vulgaire du BLONG10s, aux environs de 
Niort. (v.) YO | 
PARCHEMIN D'ORLÉANS. Variété de PÊCHE. Voy. 
Pècuer. (LN.) av * 
PARCHITE. Nom vul gaire de la PAssrFLORE FÉTIDE À 
Cumana. (8.) jrs 
PARD , du mot latin pardus. Dénomination appliquée 


par divers écrivains , tantôt à la Panthère, tantôt au Jaguar, 
faniôt au Serval. (s.) d. 
PARD ou CHAT-PARD. V. Cnat-SERVAL. (DESM.) 
PARDALE. Synonyme grec de LEONTOPETALON. (EN.) 
PARDALIANCHES ( Etrangle- Léopard, en grec.) Théo- 
pbrasie et Dioscoride donnent ce nom à l’une des deux 


espèces d’aconitum qu'ils décrivent. Matthiole rapportoit le 
pardalianchès de Théophraste à l’arnica scorpioïdes , et le par- 


dalianchès de Dioscoride à une espèce d’ACONITE ou à la. 


PaARISETTE. Au reste, chez les anciens ; on nommoit encore 


pardalianchès, l'apocynon ; autre plante D AR vénéneuse. 


Linnæus a laissé le nom de P ARDALIANCHÈS à une espèce de 
doronic ( D. pardaltanches ) très-voisine de la précédente , la- 
quelle. y avoit été rapportée par lui. (EX.) 

PARDALION et PARDALIOS ou LEONTIOS. Por. 
PANTACHATES et LÉONTOSÈRE. (LN.) 

PARDALIS. C'est, dans Aristote, le VANNEAU PLUVIER. 


Le PARDALOTE HUPPÉ, Pardalolus cristatus, se trouve 
‘au Brésil, d’où il a été apporté par M. Delalande fils. La 
‘huppe quiôrne sa tête est rouge et près l’occiput, comme 


dass le roitelet rubis; la gorge et toutes les parties inférieuressont, 


PAR big 


d'un beau jaune, plus foncé sur le devant du cou et sur la 
poitrine ; les pieds noirs ; le bec est de cette couleur à sa base 
et à sa pointe, et couleur de corne sur le milieu et en des- 
sous; la tête, le dessus du cou et du corps d’un vert olive 
tirant au jaune ; les plumes du milieu de la tête, du front et 
de l’occiput, terminées de brun-noir; les petitescouveriuresdes 
ailes moitié blanches à l'extérieur ; les pennes-brunes et bor- 
dées de vert-olive en dehors; celles de la queue du même 
vert et très-courtes ; taille à peu près pareille à celle du par- 
dulote pointille. 

Le PARDALOTE POINTILLÉ, Pardülotus punetatus, Vieill. ; 
Pipra punctate, Laïh., pl. 115 des Nat. mise. de Shaw, sous 
le nom de speckled manakin. Cet oiseau , que l’on trouve àla 
Nouvelle-Hollande, a irois pouces de longueur totale; le 
bec noir; les pieds bruns; tout le dessus de la tête, la nuque, 
noirs et tachetés d’une teinte plus pâle ; les plumes du 
dos et des couvertures des ailes d'un jaune brunâtre, et leur 
milieu d’un brun foncé ; le bord de l’aile , ses pennes et la 
queue noirs, avec des taches blanches; tout le dessous du 
corps d'un blanc jaunâtre, avec une teinte rouge sur la poi- 
trine; la partie inférieure du dos d’un jaune terne, et le crou- 
pion rouge. 

Je crois qu’on peut rapporter à cette espèce , comme va- 
riétés d'âge ou de sexe, les individus dont il va être question: 
z.0 des deux dont Latham fait mention, l’un a seulement le 
dessus de la tête noir et tacheté de blanc; le dessus du cou 
d’un gris-bleu ; le front et le lorum jaunâtres ; chez l’autre, 
cette teinte dépasse l’œil : c’est la seule différence qui existe 
entre eux. De deux autres individus que j'ai sous les yeux, 
lun a le bec et les pieds noirs; les plumes de la tête, les ailes 
et la queue de cette couleur et mouchetées de blanc; le dos 
tacheté d’un vert jaune; les sourcils blancs; les couvertures 
supérieures de la queue, rouges ; la gorge d’un blanc-jaune ; 
les côtés du cou gris; la poitrine, le ventre et les flancs rous- 
sâtres; chez l’autre, la tête est d’un noir moins beau et mou- 
cheté de jaune; les ailes et la queue sont noirâires, avec des 
mouchetures jaunes ; la gorge est blanche ; les parties infé- 
rieures sont grises, et leurs côtés roussâtres. Un autre indi- 
vidu diffère de celui-ci en ce qu’il a la gorge et toutes les 
parties postérieures jaunâtres. Tous ces oiseaux se trouvent 
à la Nouvelle-Hollande. 

Le PARDALOTE ROUGEÂTRE, Pardalotus superciliosus, Vieill. ; 
Pipra superciliosa , Lath., se trouve à la Nouvelle-Hollande , 
et est de la taille du pardalote à téle rayée; le bec et les pieds 
sont bruns; le plumage est en-dessus d’un rougeâtre marron, 
et en-dessous d’un blanc jaunâtre; une tache blanchâtre sur « 


XX1V. 34 


530 PAR 


montée d’une ligne noirese fait remarquer au-dessus de l’œit; 
les ailes sont brunes; la queue est noire et courte; ses deux 
pennes intermédiaires sont bordées de blanc, et toutes les 
autres terminées de cette couleur. 

Le PARDALOTE A TÊTE RAYÉE, Pardalotus striatus , Vieill.; 
Pipra striata, Lath., pl. G. 4, fig. 3 de ce Dictionnaire, et 
pl. 54 du le de Lath., sous le nom de Srriped headed 
manakin. Get oiseau a quatre pouces un quart de longueur 
totale ; le bec brun; les plumes du sommet de la tête ei de la 
nuque noires, avec une strie blanche le long de leur tige ; le 
dessus du cou et le dos brunâtre, inclinant à la couleur d’o- 
live, près du croupion; une tache d’un jaune foncé entre le 
bec et l’œil; les couvertures alaires brunâtres; l’aile bâtarde 
terminée de blanc, et quelques-unes de ses couvertures ter- 
minées de jaune, ce qui forme une marque oblique sur le 
bord intérieur de l’aile, dont les pennes sont noirâtres; le 
dessous du corps est jaunâtre, de même que la gorge et.le 
devant du cou; mais cette couleur se dégrade au point de 
devenir irès-pâle sur le bas-ventre ; les couvertures infé- 
rieures de la queue sont fauves ; les pennes irès-courtes, 
noires, avec une tache blanche à l'extrémité de la plus ex- 
térieure de chaque côté, Je soupçonne que cet oiseau, qui se 
trouve à la Nouvelle-Hoilande, est une variété d’âge ou de 
sexe de l'espèce précédente. (v.) | 

PARDANTEHE, Pardanthus. Genre de plantes établi par 
Ker, sur la MoRéE DE LA Cine. Il ne diffère pas du 
BELaAMcAnDA de Mœnch, de Decandolle, de Redouté. (2.) 

PARDATH, Nom qu’on donne, au Sénégal, à une 
espèce de CROTON ( croton senegalense), selon Adanson. (LN.) 

ARDISION, Pardisum.Genre de plantes établi par Bur— 
mann parmi les radiées, mais qu’il est difficile d’appliquer.(8.) 

PARDUS. Nom latin de la PANTHÈRE, grande espèce 
de mammifère du genre CHAT. (DESM. ) 

PAREDALIO. 7. PANATALIO. (LN.) | 

PAREIRABRAVA. C'est la racine de 'ABUTUA ROUX: 
V. MÉNISPERME. (B.) | 

PAREIRE , Cissampelos. Genre de plantes de la dioécie 
monadelphie et de la famille des ménispermes , dont le ca- 
ractère consiste : dans les fleurs mâles, en un calice de 
quatre folioles pétaloïdes , ovales et ouvertes, point de 
corolle, un tube court et membraneux en tenant lieu; quatre 
étamines très-petites, réunies à leur base : dans les fleurs fe- 
melles, un tube court, membraneux, ouvert, point de calice 
ni de corolle, un ovaire presque rond, surmonté de trois styles 
à stigmates aigus ; une baie globuleuse , uniloculaire, conte- 
nant une seule semence rugueuse et légèrement comprimée. 


PAR | 531 

Ce genre renferme des plantes grimpantes ou volubles, à 
feuilles opposées et entières; à fleurs disposées en grappes 
axillaires , accompagnées de bractées semblables aux feuilles , 
mais beaucoup plus petites. | 

On en compte dix espèces, dont les deux plus importantes 
à connoître sont : 

La PAREIRE OFFICINALE, Cissampelos pareëra, qui a les 
feuilles en cœur , peltées et velues. Elle se trouve dans les 
Antilles et dans l'Amérique méridionale. Cette plante est 
célèbre dans toute l’Amérique , à raison de la puissante 
vertu sudorifique de linfusion de ses feuilles ou de ses 
racines. On emploie souvent cette infusion contre les 
morsures des serpens, contre la pierre, l'hydropisie et 
autres maladies. On dessèche sa racine pour l’envoyer en 
Europe. Poiret croit que ce sont ses fruits et non ceux du 
MÉNISPERME LACUNEUX, qui sont mis dans le commerce sous 
le nom de cogue-levant, et qui servent à empoisonner les 
loups , les rats, les poissons et les poux. 

La PAREIRE CAAPEBA a les feuilles pétiolées à leur base. 
Elle ne diffère que fort peu de la précédente , et possède les 
mêmes vertus. On la trouve au Brésil. 


La PAREIRE FAUX SMILAX est letype dugenre WEINDLANDE. 
Le genre BOTRIE de Loureiro paroît avoir de grands rap- 
ports avec celui-ci. (B.) 


PARELIE. V. PARHÉLIE. (PAT.) 


PARELLE. On appelle ainsi la PATIENCE dans quelques 
cantons; et sur les montagnes volcaniques de l’intérieur de 
la France, on donne ce nom à une espèce de Zchen, qu’on 
ramasse pour la teinture. Voyez le mot LICHEN. (8.) 


PAREMENT ( Vénerie.) C'est la chair rouge des côtes 
du cerf. . 

Ce mot s'emploie aussi en fauconnerie ; et il signifie les 
taches de diverses couleurs, dont le pennage des oiseaux de 
vol est varié. (s.) 


PAREMENT BLEU , Emberiza viridis, Lath., Cet oi- 
seau est de la taille de notre verdier. Il a le bec brun verdâtre, 
les pieds noirs, les parties supérieures vertes, les inférieures 
blanches, les plumes des ailes et de la queue bleues et à 
tiges blanches. Il n’est pas connu en nature, et on ne l’a 
décrit que d’après des peintures japonaises. Latham lui donne 
deux variétés, dont la description a pour origine des pein- 
tures chinoises, motifs suffisans pour isoler ces oiseaux et 
n’en faire mention que parce qu'ils sont décrits. L’une de 
ces variétés a la gorge et Le croupion d’un verdâtre très-pâle , 


532 PAR 


et les parties inférieures d’un blanc sale ; l’autre à la gorge 
et le bas-ventre jaunes. (v.) 


PARENCHYME. Ce terme, souvent employé, signi- 
fioit primitivement le suc contenu dans des mailles d’un 
tissu celluleux serré de plusieurs organes, tels que le foie, 
la rate, etc. Aujourd’hui le nom de parenchyme désigne ce 
tissu spongieux quel qu’il soit; ainsi l’on dit le parenchyme 
plus ou moins pulpeux d’un fruit , de la cerise, d’une 
pomme , ou celui qui compose la feuille plus ou moins 
épaisse d’un arbre , d’une racine, ou d’un organe qui ne 
contient pas de fibres bien apparentes chez les animaux, 
comme les reins, le pancréas, le foie, etc. Les poumons, 
quoique formés de très-petites vésicules ou de lobules , sont 
considérés quelquefois comme un organe parenchymateux. 
D’ordinaire , on peut extraire, par fé pression, quelques 
sucs des parenchymes, et une matière analogue aux fécules , 
comme la substance verte des herbes pilées , l’'amidon des 
pommes ou poires exprimées , de la pomme - de - terre 
râpée , etc. (VIREY.) 

PARENCHYME. Vésicules creuses, souvent hexagones, 
qui constituent la substance de toutes les parties des plantes, 
et dont l’écartement régulier forme les tubes ou canaux 
séveux , aériens, etc. Voyez PLANTE et ARBRE. (B.) 


PARENÉ. Nom vulgaire de la PATIENCE CRÉPUE, aux 
environs d'Angers. (B.) | 


PAREPOU. 7. Parrpou. (s.) | 


PARESSEUSE.Nom donné par Goëdartàaune fausse che- 
nille du rosier , fort lente, qui, lorsqu’on la touche, n’a pas 
l'air de se défendre , qui seroule sur elle-même , et nemange 
que la nuit. La coque qu'elle fait pour s'ÿ changer en nym- 
phe, est transparente et tissue comme un filet, . HyLzoroue 
DU ROSIER. (L.) 

PARESSEUSE. On donne ce nom au CUCUBALE BAGcI- 
FÈRE , et à une variété tardive de la LAITUE. (LN.) 

PARESSEUSE. On a donné ce nom à J'ACACIE GLAG- 
QUE, qui a la faculté de se fermer, comme, la sensitive, … 
lorsqu'on la touche, maïs qui produit cet effet beaucoup plus 
lentement. V. au mot ACACIE et au mot SENSITIVE. (8.) 

PARESSEUX. Goëdarti, tom. 1, pag. 23, édit. franc. , 
donne ce nom à la larve d'un insecte du genre des mouches. 
Cette larve se trouve dans les lieux d’aisance, s’y nourrit de 
matières excrémentitielles, et marche lentement. La manière 
de vivre de l’insecte parfait est la même. (L.) 


 PARESSEUX. On donne ce nom à plusieurs quadrupe- 


10 CN LES 533 


des dont les mouvemens sont très-lents ; ceux qui le portent 
principalement sont les BRADYPEs UNAU et Aï de l'Amérique 
méridionale; les autres appartiennent aux genres NYCTIcÈBE 
et Ours. PV. ces mots. (DESM.) 
PARESSEUX. (Ornith.) V. Butor. (v.) 
PARESSEUX CABRIT. Mauvaise dénomination que 


_ quelques nègres de la colonie de Cayenne donnent au Bra- 
DYPE UNau.(s. 


) | 
PARESSEUX CHIEN. Nom que les Hollandais de Su- 
rinam donnent au BRADYPE Aï. V. ce mot. (DESM). 
PARESSEUX DOS-BRULE. .BraDype Aï. (DESM.) 
PARESSEUX HONTEUX. Les Créoles de la Guyane 
française désignent par cetie dénomination le BRapyrE Aï, 


parce qu'il cache ordinairement sa tête entre ses pattes, sous 
le venire. V. BRADYPE Aï. (DESM. 


PARESSEUX-MOUTON. /. Brapyre Aï. (DEsM.) 
PARESSEUX (OURS). 7. Ours À GRANDES LÈVRES. 


(DESM.) | 

PARESSEUX PENTADACTYLE DU BENGALE. 
F. NYCTICÈBE. (DESM. 

PARETURIER. 7. ParéTuviER. (B.) 

*PAREXIL. Nom brasilien d'une espèce d'AMARAN- 
THINE ( gomphrena vermiculanis , Linn.). (LN.) ; 

PAREY et PREY. Noms hollandais du POorREAU (allium 
porrum, L.). (LN.) 

PARFUM , Odor, Odoramentum. Ce mot a deux accep- 
ions. Tantôt il exprime l’odeur aromatique, agréable, plus 
ou moins forte , plus ou moins subtile et suave , qui s’exhale 
d’une substance quelconque , particulièrement des fleurs. 
C’est dans ce sens qu’on dit le parfum de la rose, le parfum de 
l’encens. T'antôt il désigne les corps mêmes d’où s’exhalent 
les différentes odeurs qui excitent en nous une sensation de 
plaisir, On doit l'entendre en ce sens quand on parle des par- 
fums de l'Orient , et de tous les parfums simples ou compo- 
sés. Lorsqu'on dit qu’on aime l’odeur des parfums, on em- 
ploie alors le mot dont il s’agit dans sa double acception. 

À lafticle AROME, je traite de l’odeur en général , et par- 
ticulièrement de l'odeur des plantes. ( W. cet art. ) Il n’est 
question ici que de substances odoranties appelées parfums. 

Les anciens Grecs regardoient les parfums non-seule- 
ment comme un hommage qu’on devoit aux dieux, mais en- 
core comme un signe de leur présence. Les dieux , suivant la 
théologie des poëtes , ne se manifestoient jamais sans annon- 
cer leur apparition par une odeur d’ambroisie. 

À quel degré les Romains n’ont-ils pas poussé leur luxe 
dans les odeurs , soit pour l'usage des sacrifices , soit pour 


534 PAR 


donner une marque de leur respect envers les hommes cons: 
titués en dignitiés ? On s’en servoit encore aux spectacles et 
dans les bains ; les roses y étoient prodiguées, et la profu- 
sion des parfums devint si excessive dans la célébration des. 
funérailles , que l’usage en fut défendu par la loi des Douze 
Tables. 

Une telle défense n’eût jamais eu lieu chez les Orientaux, 
bien plus avides encore des parfums que les Romains. Deious 
les peuples du monde, ils sont ceux qui en ont fait dans tous 
les temps, et qui en font encore aujourd’hui le plus grand, 
usage. Cela doit être : la nature les leur a prodigués; et ils 
vivent dans un climat dont la douce température invite à la 
propreté , compagne inséparable du plaisir. 

En général, dans les pays chauds , les nerfs sont plus dé- 
licats , les sensations plus vives, et les hommes plus habituel- 
lement disposés à la volupté. L'odorat est l’organe favori des 
sens ; il est rare qu’ils ne soient pas éveillés par lui; presque 
toujours une odeur forte ei suave , en ébranlani le cerveau et 
les nerfs, produit en nous une sensation favorable à P’amour. 
Les femmes ne l’ignorent pas. C’est sans doute une des rai- 
sons pour lesquelles elles aiment tant les odeurs. Non con- 
tentes de parfumer leurs cheveux et leurs vêtemens , elles 
font usage d’élixirs et de savons odoriférans, de pâtes et 
d'eaux de senteur de toute espèce pour blanchir leurs mains 
et leurs dents, rendre leur teint plus frais, leur haleine plus 
douce , et donner à leurs lèvres le parfum et la couleur ver- 
meille de la rose. Quelquefois ces apprêts font mentir la na- 
ture , en imprimant sur les sillons de l’âge mûr un vernis de 
fraîcheur qui trompe l'œil. On jouit un moment des homma- 
ges rendus à la jeunesse; mais l’heure vient où il faut déposer 
sur sa toilette cette beauté d'emprunt ; la nuit achève de dé- 
truire l'effet de l’art ; et la rose de la veille n’est souvent le 
lendemain qu’une triste fleur presque entièrement desséchée, 
ei que le papillon du jour daigne à peine regarder. ù 

Les parfums de l’Inde et de l’Arabie ont toujours été les plus 
estimés ; ils méritent la célébrité dont ils jouissent. Cepen- 
dant ceux d'Europe, quoique moiïns renommés , ne sont pas 
moins agréables. On les compose avec tout ce qu'il y a dans 
ce pays de fleurs les plus odoriférantes et de plantes les plus 
aromatiques. Telles sont les fleurs d’orange, de rose, d’œillet, 
de jasmin, de jonguile , de tubéreuse, les feuilles et les fleurs 
de thym , de lavande, de sauge, de romarin , de marjolaine, les 
écorces de citron , les racines d'’iris, etc. Taniôt on emploie 
en nature les parties odorantes de ces plantes; on les des- 
sèche, on les mêle avec goût, et on en remplit des sachets, 
des sultans, des cassolettes qui embaument le linge ; et tous 


/ 


PUAR 535 


les corps qui en sont touchés et environnés. Tantôt on en 
fait des pots-pourris ou des pâtes, ou des pastilles de toutes 
les formes, qui, étant brûlées , parfument l’air des apparte- 
méhs. Le plus souvent on enlève aux fleurs leur huile essen- 
tielle ou arome , que l’on conserve sous les noms d’essen- 
ces et d'eaux de senteur, ou bien qu’on mêle aux poudres, 
aux pommadeset aux vinaigres de propreté qui entrent dans 
la toilette. Ainsi ce principe odorant des plantes qui, dis- 
sous dans Pair, vient frapper agréablement nos organes, et 
s'évapore aussitôt, cet esprit fugace et léger, cet arome in- 
visible et subtil des végétaux, est rendu fixe par la main 
de l’homme. Notre industrie s’en empare au moment 
où 1l alloit s'échapper du sein des corps qui le recèlent. Pour 
en jouir plus long-temps, nous l’emprisonnons dans tous les 
corps employés à notre usage. Non-seulemeni nos vins, nos 
liqueurs, nos alimens en sont parfumés, mais nos meubles, 
nos habits, les lieux oùnous demeurons etque nous fréquen- 
ions en sont pleins ; tout ce qui est sur nous, auprès ou au- 
tour de nous , exhale l'esprit des fleurs qui n’existent plus, 
et, au sein même de l'hiver, nous respirons leur parfum dé- 
licieux , comme si noùs étions encore aux plus beaux jours 
du printemps et de l’été. 

C’est principalement à l’art du distillateur que nous devons 
ces jouissances. En ceci, comme en iout, l’homme a imité 
la nature. Voyant tous les jours Les vapeurs de la terre et des 
mers s'élever dans l’atmosphère, s’y condenser, et se ré- 
soudre en rosée et en pluie, il a imaginé un appareil ou ins- 
trument , à l’aide duquel il pût opérer en petit un effet à 
peu près semblable. Cet instrument est un alambic, et l’opé- 
ration à laquelle il sert se nomme distillation. Par elle on 
sépare et on recueille, au moyen de la chaleur, les princi- 
pes fluides des corps qui sont volatils à différens degrés. On 
met ces corps dans un vase de terre ou de verre surmonté 
d’un chapiteau. Le vase est échauffé, soit au bain-marie , soit 
à un feu plus ou moins fort, selon la matière qu’on se 
propose de distiller. La chaleur en détache les parties vola- 
tiles. Dégagées des substances lourdes et terreuses qui les te- 
noient captives, ces parties s'élèvent au haut du chapiteau, 
s’y condensent par le moyen d’un réfrigérant, et tombent 
par un canal appelé serpentin , dans le vase destiné à les rece- 
voir. 

On peut diviser les parfums en parfums de l'Arabie, de 
l'Inde et de l’Europe. Les uns et Les autres sont simples ou 
composés, secs ou liquides. Les parfums simples sont ceux 
dont la nature nous fait présent dans un état tel qu’on peut 
les employer et Les conserver sans y rien changer ni ajouter, 


536 PAR 

comme lencens, les baumes, etc. Les parfums composés 
sont un mélange de plusieurs parfums simples réunis. Les 
parfums secs sont friables, et peuvent être facilement ré- 
duits en poudre, comme toutes les résines odorantes, On 
donne , en général, le nom de parfums liquides aux esprits 
et aux essences de plantes irès-odorantes. 

Les parfums solides ou secs les plus estimés , sont ceux 
de l’Arabie , qui sont l’Excexs, le T'HimIaMA ou N'ARCAPHTE, 
la Myrre, le GALBANUM, le BENyJOIN, le Srorax, le LAB- 
DANUM, le BAUME BLANC, le STYRAX LIQUIDE, la GRAINE 
D'AMBRETTE, le COsTUS ODORANT, le CALAMUS AROMATIQUE. 
Dans ce Dictionnaire on parle de chacune de ces substances 
en particülier, et à sa lettre. (B.) 

PARFUM-D'AOUT. Petite poire hâtive presque pyri- 
orme, obtuse, jaune-citron d’un côté, et rouge foncé de 
l’autre. (LN.) 

PARGASITE. Minéral d’un vert grisâtre ou bleuâtre, qui 
est en grains arrondis, à surface presque terne , rarement 
brillante , ou en cristaux assez gros dans une chaux carbona- 
tée lamellaire blanche, à petites lames, entremêlées de lamel- 
les de mica, et qui se rencontre à l’île Pargas, en Finlande. 
Le pargasite raye le verre ; il est fusible au chalumeau , et est 
d'un vert grisâtre. Sa structure est lamelleuse , et M. Haüy 
est parvenu à y reconnoître un clivage qui donne pour forme 
primitive le prisme à base rhombe de 124 d. : et de 55 d. + 
particulier à l’amphibole , d’où ce savant conclut que le par- 
gasite doit être réuni à l’amphibole. | 

Oa lit, dans les Annales de chimie de Thomson , pour le 
mois de juin , que le pargasite vient de Finlande, qu’il a été 
irouvé il y a quelques années au village de Lyby, près d'Abo. 
Sa couleur, dit l’auteur de la note, est verte ; il est translucide; 
ses cristaux sont de diverses grandeurs et n’excèdent pas un 

pouce de long; leur forme est octaèdre , avec une base rhom- 
boïdale, et offre trois clivages ; il est plus dur que la chaux 
{luatée et le verre, etse laisse rayer par le quarz. Sa pesanteur 
spécifique est de 311 ; au chalumeau , il fond en une masse 
qui présente un éclat perlé. Ses principes sont : 


Bree PTS EE RS RE 
"APagnésie, - 1. din dE MN ANR 
Chaux 54 2 0 st Se, LR ne 
Alamime 13 20 do rentes 21 OR OR 
Oxyde de fer L20 AMEN RUE LORS 
Oxyde de manganèse. . . . . ..... 1,03. 


Li A 93,19. 


7 Renbmbie, din eu 93.19. 
| Oxyde d'un métal non suffisam. étudié. 0,33. 
Acidé fluorique et eau . . . . . . . . . 3,09. 


Perte, .................. 3,39. 


100,00. 


Cette analyse et la forme octaèdre, à base rhombe, accor- 
dée au pargasite , s’éloignent de ce que l’on observe dans 
l’amphibole, et pourroientfaire croire qu'il s’agit ici d’un miné- 
raliout-à-fait nouveau;le pargasite tel que nous l’avons d’abord 
décrit, est connu depuis long-temps dans nos collections. Il y 
étoit placé très-diversement ; on l’avoit mis successivement 
avec la chaux phosphatée, lepyroxène, la sodalite, etc. Wer- 
ner en avoit fait une variété de coccolithe , c’est-à-dire du py- 
roxène granulaire , et de fait on ne pouvoit trouver une 
pierre plus ressemblante ; et cette ressemblance est plus 
complète si l’on fait attention que le pargasite se rapproche 
de certaines variétés de diopside pour la couleur et lairanspa- 
rence. Observons encore qu’on peut entendre par cristaux oc- 
taèdres des prismes à huit pans. [lse pourra très-bien que l’au- 
teur de la note insérée dansle journal de "homson aura voulu 
dire prisme à huit pans, ou prisme à six pans, à sommeis 
dièdres , auquel cas la forme du pargasite se rapprocheroit 
très-bien de celles de l’augite et de celles de la sahlite, deux va- 
riétés du pyroxène, D'un autre; côté l'exactitude de MHaüy et 
Ja confiance qu’on doit attacher à ses observations, doivent 
aussi faire placer le pargasite avec l’amphibole ; il en sera 
une variété vertgrisâtre, intermédiaire entre les variétés 
dites autrefois actinote et grammatite, et qui ont des rap- 
poris avec le pargasite ; la première, parce qu’elle se ren- 
contre quelquefois en S semblables , et la seconde parce 
qu’elle se trouve fréquemment dans les roches calcaires. Ce- 
pendant il pourroit se faire que le minéral que nous connois- 
sons sous le nom de pargasite, et qui est un amphibole pour 
M. Haüy, ne fût pas le même que celui décrit par Thomson, 
dont la description incomplète ne permet pas d'affirmer un 
pareil rapprochement. (LN.) A 

PARGINIE. Nom que les Portugais donnent à un oiseau 
que le Japonais Kaujemon trouva sur une île, en allant de 
Siam à Manille. Ses œufs sont presque aussi gros que ceux 
de poule. C’est à quoi se borne la seule indication que l’on 
ait sur cet individu. (v.) ; 

PARGNEAU. On appelle ainsi à Lyon, les petites car- 
pes qu’on ne peut manger que frites. PV. au mot Carpe. (B.) 

PARHELIE. C’est un météore lumineux, qui paroît 
quelquefois, mais rarement, dans l’atmosphère , et y forme 


538 PAR si 
la représentaiion de plusieurs soleils; il est irèt-probsil 
menti occasioné par la réflexion et la réfraction des rayons 
du soleil véritable, dans des grains de glace d’une certaine 
figure. Le parhélie le plus remarquable que l’on ait observé, 
l'a été par Hévélius et d’autres , en 1661. Il parut jusqu’à 
six images solaires. Huyghens, qui s’est beaucoup occupé des 
parhélies, a cherché à déterminer, d’après leurs apparences, 
les circonstances nécessaires à leur apparition. On peut voir 
ces détails dans mon Traité de Physique. (BIOT.) 

PARIADE. C’est l’époque à laquelle les perdrix s’appa- 
rient. L'on ne doit pas les tuer alors, si l’on veut qu’un can- 
ion soit fourni de ce gibier. V. PERDRIx. (s.) 

PARIANE, Pariana. Plante à tiges creuses , noueuses, 
à feuilles alternes , ovales, aiguës, striées, engaînées , avec 
leur collet longuement velu et oreilles, à fleurs disposées en 
épi terminal, formé par des verticilles très-serrés. 

Cette plante constitue, dans la monoécie polyandrie et dans 
la famille des graminées, un genre qui a pour caractères:une 
balle calicinale de deux valves inégales renfermant une seule 
fleur composée de deux valves inégales; les mâles ayant 
une quarantaine d’étamines, et les femelles un ovaireirian- 
gulaire, surmonté d’un style terminé par deux stigmates ve- 
fus ; une graine triangulaire, ovale, renfermée dans la halle 
florale. | ( 

La pariane se trouve à la Guyane, où elle a été observée 
par Aublet. Chaque anneau est composé de trois paquets de 
fleurs mâles et d’une seule fleur femelle. (8:) 

PARIATIKA. Nom brame de l’ARBRE TRISTE (nyctanthes 
arbor tristis, L.). Adanson en a fait celui du genre de cette 
plante. (LN.) 

PARIETAIRE , Parietaria. Genre de plantes de la poly- 
gamie monoécie, et de la famille deS uriicées, qui présente 
pour caractères : un involucre à plusieurs divisions, conte- 
nant irois à cinq fleurs, dont une femelle et les autres her- 
maphrodites , toutes ayant un calice à quatre découpures, 
et poïnt de corolle. Les hermaphrodites ont quatre étamines 
à filamens d’abord courbés, et se relevant ensuite ayec élas- 
ticité, dont les anthères sont didymes et s’ouvrentégalement 
avec élasticité; elles, et la fleur femelle , ont un ovaire supé- 
ricur à un style et à un stüigmate ; une semence recouverte par 
le calice, qui s’est allongé et fermé. 

Ce genre, fort voisin des ORTIES et des BOEHMÈRES, ren- 
ferme des plantes herbacées à feuilles alternes ou opposées, 
dépourvues de stipules dans quelques espèces; et à fleurs 
rapprochées par paquets axillaires. On en compte une ving- 
taine d'espèces, dont la plus importante à connoître est la 


L 


EVA RU 539 
PARIÉTAIRE OFFICINALE, qui a les feuilles alternes, lancéo- 
lées , ovales; les pédoncules dichotomes, et le calice diphylle. 
Elle se trouve abondamment dans ioute l’Europe , sur les 
vieux murs, le long des haies et des masures. Elle est vivace: 
V. sa figure, pl. M. xx. 

Les feuilles de cette plante sont d’un irès-grand usage en 
médecine ; elles sont apéritives, émollientes et rafraîchissan- 
tes tant à l’intérieur qu'à l'extérieur. On vanie la pariétaire 
pour les maux de reins, et on cite des exemples où elle a sus- 
pendu pendant des années entières les douleurs de la pierre. 
On en cite aussi où elle a guéri de l’hydropisie. 

Il résulte d’expériences nouvellement faites, qu’elle con- 
tient souvent du nitre en nature. 

IL est fâcheux qu’on n'utilise pas davantage cette plante, 
pour augmenter la masse des fumiers, car elle est itrès-propre 
à cet objet. (B.) 

PARIETAIRE D'ESPAGNE. Nom vulgaire de la M4- 
TRICAIRE PYRÈTHRE. (B.) 

PARIETARIA. Ce nom , qui dérive du latin paries , mu- 
raille, a été donné à la PARIÉTAIRE , parce qu’elle croît dans 
les fentes des murailles. Les Grecs etles Latins connoissoient 
cette plante sous le nom d’helxine , qui est aussi celui d’un 
autre végétal. Quelques personnes, selon Pline, la nom- 
moient encore perdicium, parce que les perdrix en sont frian- 
des ; d’auires l’appeloient parthenium, en l'honneur de la 
déesse Minerve, parce qu’elle fit connoître en songé cette 
herbe à Périclès, qui s’en servit pour guérir le jeune Splan- 
chnoptes, son favori, tombé du haut d’un iemple que ce 
prince élevoit à la déesse dans la citadelle d'Athènes. Elle 
étoit désignée aussi par les noms d’Astericum et de Sideritis , 
quoique ce ne fût pasle vrai. sideritis; heracleia , asyria, cliba- 
dion , polyonymon, amorgine, anatelamenon , amalexine , eleitis; 
eusine, canocersæa , melampelon, psychoyacos, soycotachos , herba 
muralis, tous noms que nous rappelons sur la foi de Ruel, 
de Mentzel et d'Adarson, ainsi que celui d'apap, donné par 
les Égyptiens, et de bulutulaparon par les Romains. Pline at- 
iribue au Parietaria des feuilles intermédiaires pour la res- 
semblance entre celles du plantago et celles du rnarrubium ; 
des tiges petites, touffues, légèrement rouges ; des graines 
ramassées en paquets hérissés de poils qui s’accrochent aux 
habits , d’où venoit à cette plante son nom d’helxine , dérivant 
d'un mot grec qui signifie s’agripper. Dioscoride dit les feuil- 
les de l’helxine semblables à celles de la mercuriale, si 
ce n’est qu'elles sont velues ; ce qui est parfaitement exact. 
Du reste, il s'accorde avec Pline dans la description de la 
plante et de ses propriétés. On en usoit eomme réfrigérant, 


bo PAR 


pour calmer la goutte, les douleurs d'oreilles , pour guérir les 
ulcères, les toux anciennes , les inflammations qui survier- 
nent à la suite de fracture d'os, etc. On l’employoit pour 
nettoyer le verre; de là, le nom d’urceolaris qu’on lui donnoit, 
et qui fut changé par Lobel en celui de witriola. 

Les Parietaria officinalis, Linn. ; judaïca , Linn ; punctata, 
Willd., forment très:probablement l’he/xine des Grecs, et les 
deux premières NO seulement, le partetaria de Pline. 

. Bauhin n’a placé que ces deux dernières dans le groupe 
qui porte, dans son Pinax, le nom de PariEraRIA. Ces deux 
espèces sont devenues le type du genre partetaria de Tour- 
nefort, adopté par tous les hotanistes, et qui, d’après le 
Systema vegetabilium de Roëmer, contient vingt espèces, et 
toutes n’y sont pas rapportées, de même que quelques plan- 
tes que Linnæus , Aïton, etc., y avoient placées; et qui font 
partie des genres urtica et bohëmeria. V. PARIÉTAIRE. 

L'on a donné le nom de Parietaria monspeliensium au phlo- 
mis herba-venti; et celui de partetaria sybestris aux melampyrum 
syloaticum , nemorosum et arvense. (LN.) 

PARILEI Arbre du Malabar, encore imparfaitement 
connu , dont toutes les parties sont amères et employées en 
médecine. (B.) ; 

PARILIE, Paräium. Nom donné par Gæriner au genre 
de plantes appelé NYCTANTHE par les autres botanistes. (B.) 

PARINAIRE, Perrocarya .Genre de plantes de l’heptan- 
drie monogynie et de la famille des rosacées , qui offre pour 
caractères : un calice turbiné , à cinq divisions roides et aï- 
guës ; une corolle de cinq pétales mégaux et petits, insérés 
entre les divisions du calice ; quatorze étamines insérées sur 
le calice, dont sept stériles réunies, et sept fertiles opposées; 
un ovaire supérieur, ovale, velu, surmonté d’an style à stig- 
mate obtus ; un drupe ovale , très-grand , comprimé, unile- 
culaire , à écorce épaisse , charnue , fibreuse , et à fe o$- 
seux très-tuberculeuxet à deux loges qui contiennent chacune 
une amande. 

Ce genre renferme deux espèces: l’une, le PARINAIRE À 
GROS FRUIT, petrocarya montana, a les feuilles ovales , aiguës. 
L'autre, le PARINAIRE A PETIVS FRUITS, petrocarya campestris, 
a les feuilles en cœur aigu. Ce sontdeux grands arbres à feuilles 
alternes, et à fleurs disposées en cimes terminales, qui 
croissent dans la Guyane, et dont les amandes sont douces 
et bonnes à manger. On en doit la découverte à Aublet. 

B.) 
PARINETERRAE. L'un des noms anciens de l’ANÉ- 
MONE. (LN.) ; , 
_ PARIS. Nom de plante qui viemt de celui de Pâris, file 


P'A KR YA 
de Priam, qui connut cette plante et la mit en usage. Quel- 
ques auteurs le font dériver du mot latin Par, attendu que 
la plupart des parties de cette plante soni paires; mais cette 
étymologie n’est pas à préférer, puisque les anciens bota- 
nistes déclinoient Paris, Paridis, de herbé paride. La plante 
paris ou herba paris des anciens , de Dodonée, Lonicerus, J. 
Camerare , etc., est notre PARISETTE.( V. ce mot. ) Colde- 
nius, Gronovius, et même Linnæus, ont donné le nom de 
Pâris aux TRILLIUM , plantes qui ressemblent , pour le port, 
à la Parisette. Ÿ. ce mot. (LN.). 

PARISETTE, Paris. Plante à racines vivaces , articu- 
lées et rampantes, à tige simple , garnie en son milieu de 
quatre feuilles ovales, lancéolées, larges , verticillées, gla- 
bres et terminées par une seule fleur de couleur rouge , obs- 
cure , qui forme un genre dansl'octandrie tétragynie et dans 
la famille des asparagoïdes. 

Ce genre a pour caractères : un calice divisé en quatre 
parties ; une corolle de quatre pétales très-étroits ; huit éta- 
mines, dont les anthères sont adnées au milieu des filamens; 
un ovaire supérieur ovale, sillonné, surmonté de quatre styles 
à stigmate simple; une baie noire à quatreloges oligospermes. 

Cette plante croît dans les bois humides, et fleurit en été. 
Elle à une odeur désagréable, et même puante, qui la rend 
suspecte au premier abord. On a prétendu que sa racine avoit 
les propriétés de open ; Mais il ne seroit pas prudent 
de le vérifier. On emploie%Ses feuilles et ses tiges en cata- 

lasme, comme céphaliques , résolutives et anodines dans 
ee bubons pestilentiels , et pour les vertiges. 

Les renards et les oiseaux mangentles baies de cette plante, 
qui ne manque pas d'élégance. On l’appelle vulgairement 
raisin de renard. Elle a été regardée pendantlong-temps comme 
un filtre amoureux très-puissant, et se trouve mentionnée sous 
ce rapport, dans plusieurs de nos anciens romans. (8.) 

PARISIOLE., Voyez TRiLLION. (8.) 

PARITAIRE et PARITOIRE. Vieux noms français de la 
PARIÉTAIRE. (LN.) 

PARITL Nom que l’on donne , au Malabar , à diverses 
espèces de malvacées, et notamment à des KETMIES. Ainsi 
l'on a : 1.° le pariti ou tali-parit (Rhéed. Mal. x, tab. 30), qui 
est la KETMIE TILIACÉE, hibiscus tiliaceus , Linn., nommée , 
par les Brames, cari-capusi ; 2.0 le £u-pariti ( KR. x , tab. 29), 
ou la KETMIE A FEUILLES DE PEUPLIER ( . populneus) ou le 
palli-cari-capæsi des Brames; 3.° le cudu-pariti (Rhéed, 1, 
tab.3r), ou le COTONNIER en arbre (gossypium arboreum, L.), ou 
capussi des Brames ; 4.° le hina-pariti ( Rhéed. Malab. 6, tab. 
80 à 41), ou la KETMIE CHANGEANTE, hib, mutabilis ; 5. le 


b4a PKR 


scheru pariti | Rhéed. Mal. > , tab. 16; ou la KETMIE ROSE 
DE CHINE, Aübisc. rosa- sinensis ; 6. enfin le Schem - pariti 
( Rhéed. 2, tab. 16), qui est une variété d’une espèce de 
ketmie voisine de la précédente. Toutes ces plantes sont 
cultivées dans l’Inde, pour l’ornement des jardins, et 
pour la beauté de leurs fleurs. Adanson s’est servi de ce nom 
pour désigner l’un des trois genres qu’il forme avec les hi- 
discus de PEL Ces trois genres sont : muloaviscus, Dill. ; 
hetmia, Tourn.; et pariti, Adans. Les caractères du dernier, 
sont : fleurs en corymbes axillaires et terminaux ; calice de 
dix à douze divisions; cent étamines ; cinq stigmates sphé- 
riques; capsule à dix loges réunies deux à deux, à cinq 
valves et polyspermes. Les Aibiscus populneus et tiliaceus sont 
les types de ce genre, que Scopoli a nommé parita , et 
M. Corea , thespis. (LN.) | 
PARITOIRE. Voy. PARIÉTAIRE. (LN.) 


PARIVE, Dimorpha. Grand arbre à feuilles alternes , 
ailées et stipulées à leur base ; à folioles entières , opposées 
ou alternes, sans ou avec impaire; à fleurs ramassées en 

rappes terminales ou axillaires , qui forme un genre dans 
Ê diadelphie décandrie , et dans la famille des Lécumi- 
NEUSES. 

Ce genre a pour caractères : un calice monophylle, ae- 
compagné à sa base de deux mn , et divisé, en son 
limbe , en trois ou quatre partieS#épaisses et arrondies ; une 
corolle d’un seul pétale , très-grand, rouge , roulé en cornet; 
dix étamines , dont neuf sont réunies par leur base, toutes à 
filets très-longs, et à antennes bilobées ; un ovaire arrondi 2 
comprimé , pédicellé, surmonté d'un style très-long, à 
stigmate aigu ; un légume épais , ligneux , s’ouvrant par le 
côté en deux valves, et renfermant une grosse graine, 

Le parivé se trouve à la Guyane, où il a été observé par 
Aublet, et où on emploie son bois pour faire des pilotis et 
bâtir des maisons, parce qu’il est très-solide et de longue 
durée. , 

Rudge a figuré une superbe espèce nouvelle de ce genre, 
dans le neuvième volume des Transactions de la Société 
Linnéenne de Londres , le PaRIVÉ A GRANDES FLEURS * elle 
est, comme les autres, originaire de la Guyane”Ce genre 
doit être réuni à l'OPALAT. (8.) | ! 

PARIX. Nom latin de la MÉSANGE, chez quelques écri- 
vains, (S.} | 

PARIZUOLA , PARRUZA, POLIGOLA. Noms 1ta- 
liens de la MÉSANGE, (v.) , 

PARKINSON. C'est, dans l'Histoire des Oiseaux dorés, 


PAR 543 
le nomd’un oiseau de la Nouvelle-Hollande: les Anglais l'ont 
nommé FAISAN DE MONTAGNE. P. l’article MÉNURE. (v.) 

PARKINSONE, Parkinsonia. Arbre de moyenne gran- 
deur , dont les branches sont parsemées d’épines simples ou 
tripartites, des aisselles desquelles sortent deux à cinq 
feuilles ailées, à folioles nombreuses , petites et alternes, et 
quelquefois une grappe chargée de cinq à six fleurs pédon- 
culées , médiocrement grandes et d’une odeur agréable. 

Cet arbre forme un genre dans la décandrie monogynie y 
et dans la famille des légumineuses , qui à pour caractères : 
un calice urcéolé , divisé en un limbe à cinq découpures 
profondes et caduques ; une corolle de cinq pétales ongui- 
culés , presque égaux; l’inférieur plus large ; dix étamines 
libres ; un ovaire supérieur allongé , et terminé par un stig- 
mate aigu; un légume allongé, cylindrique , acuminé, mo- 
niliforme ou gibbeux par la saillié des semences > recouvert 
de deux tuniques bivalves et polyspermes. 

Le parkinsone, qu’on appelle aussi sigaline , croît dans 
l'Amérique méridionale, C’est un arbre fort élégant , et que 
l’on conserve volontiers autour des habitations , Pour jouir de 
son aspect et de l’odeur suave de ses fleurs. (8.). 

PARKLEAVES. Nom anglais d’une espèce de Mizrr- 
PERTUIS ( hypericum androsæmum (EN) 

PARMACELLE , Parmacella. Genre de mollusques , 
très-voisin des LIMACES et encore plus des TESTACELLES. Il 
ne diffère des premières que parce que sa coquille est cai- 
caïre , et des secondes , que parce qu'elle est intérieure ct 
que le manieau n’est qu’en partie adhérent au corps. 

genre à été établi par Cuvier sur une espèce apportée, 
a Olivier, de la Mésopotamie, où elle vit àla manière des 
imaces, et il est figuré avec des détails anatonriques très-éten- 
dus, p. 29 des Annales du Muséum d'histoire naturelle. (8.) 

PARMACOLE, Parmacolus. Genre d’'Ecnineïpess, 
synonyme de SCUTELLE. (B.) 

PARMENIE, L'un des noms de 1 
( Zelleborus fœtidus , L.”), (LN.) 

PARMELIE, Parmelia. Genre de LICHEN, établi par 
Achard , et qui rentre dans les PATELLAIRES et les ARTO_ 
NIES. Une irès-belle monographie, qui l’a pour objet, accom- 
pagnée de deux planches, se trouve dans le neuviéme vo!ume 
des’ Transactions de la Societé Linnéenne de Londres. (B.) 

PARMENTIÈRE. Nom donné à la POMME-DE-TERRE, 
par M. François de Neufchâteau , et adopté par beaucoup 
d'agriculteurs. (8.) : 

PARMIRON. S 
PF, Siperris. (LN.) 


"FELLÉBORE FÉTIDE 


ynonyme de sideritis, chez les Grecs. 


544 PR R 

PARMOPHORE, Parmophorus. Nom donné, par Blain- 
ville, au genre de coquille appelé ScuTE par Denys-de- 
Montfort. (8.) 

PARNASSIA. On a donné ce nom à la PARNASSIE des 
nrarais, parce que quelques auteurs ont cru ÿ reconnoître le 

rämen-parnassi dont parle Dioscoride, qui nous est inconnu. 
Ce aaturaliste lui atiribuoit des fleurs blanches et des feuilles 
semblables à celles du lierre. On en irouvoit aussi une autre 
espèce en Cilicie, qui étoit appelée, par les habitans, 
Ânnan. Le Parnassia polynectaria , de F'orskaël , appartient au 

nre SWERTZIA. (LN.) ù 

PARNASSIE , Parnassia. Plante herbacée à feuilles ra- 
dicales cordiformes et pétiolées, à hampe monophylie en 
son milieu , et uniflore à son sommet , qui forme un genre 
dans la pentandrie tétragynie , et dans la famille des cappa- 
ridées. 

Ce genre a pour caractères : un calice persistant , di- 
visé en cinq parties; une corolle de cinq pétales hypo- 
gynes , alternes avec Îles divisions du calice ; cinq écailles 
intérieures, insérées sur les onglets des pétales , munies de 
cils glanduleux à leur sommet ( nectaires, Linn. ); cinq éta- 
mines hypogynes, alternes avec les pétales , à filamens su- 
bulés, et à anthères vacillantes; un ovaire sessile , obrond, 
à style nul, et à quatre stigmates persistans; une capsule glo- 
buleuse , à quatre sillons ; uniloculaire dans le centre, et 
quadriloculaire sur les côtés ; s’ouvrant , au sommet , en 
quatre valves, et contenantun très-grandnombre de semences 
attachées à des placentas adnés longitudinalemont sur le 
milieu des valves ; à perisperme nul , à embryon droit et à 
radicule inférieure. 

La parnassie se trouve par toute l’Europe, dans les marais, 
où elle se fait remarquer par sa grande hs blanche portée 
sur une tige haute d’un à deux pieds, qu’embrasse une seule 
feuille cordiforme. Elle est vivace, et fleurit au milieu de 
l'été. On a inutilement cherché à deviner l’usage de ces singu- 
lières écailles jaunâtres que Linnæus a appelées les nectaires, 
écailles qui frappent tous ceux qui sont initiés de la connois- 
sance des caractères des plantes. | 

J'ai rapporté de la ee une nouvelle espèce de ce 
genre , qui a les feuilles presque rondes , et les écailles mu- 
nies de trois cils non-glanduleux. Ventenat en à figuré une 
autre du même pays, Jardin de la Malmaison; et on en 
connoît une quatrième d'Egypte. (B.) x 

PARNASSIEN, Parnassius, Laih. ; Papilio, Linn. , Deg.; 
Doritis, Fab. Genre d'insectes , de l’ordre des lépidoptères , 
famille des diurnes , tribu des papillonides , ayant pour ca- 


PAR - 


ractères : aîles élevées perpendiculairement dans le repos ;, 
antennes plus grosses à leur extrémité supérieure ; six pattes 

‘ambulatoires, avec deux crochets simples au bout des tarses; 

ailes inférieures échancrées ou concaves au bord interne ; 

palpes inférieurs s'élevant sensiblement au délà du chape- 

ron , cylindrico - coniqués , à trois articles très- distincts ; 

bouton terminant les antennes court, presque ovoïde et 

droit ; uné poche cornée, creuse en forme de nacelle , ren- 

fermant les œufs , à l’extrémité de Pabdomen des femelles ; 
chenilles nues, pouvant retirer leur tête dans leur premier 

anneau du corps, et faire sortir du col un tentacule mou et 
fourchu; chrysalide arrondie, renfermée dans une coque 
grossière , composée de feuilles liées avec de la soie. 


[s 


Linnæus a rangé ces lépidoptères dans la division des hé%- 
coniens de son genre papilio. Îls appartiennent, dans la Mé- 
thode de Degéer, àsa secohde famille du même genre , celle 
qui correspond à la division des chevaliers, éguites, du natu- 
raliste précédent. Fabricius, avant que d’en former un genre 
propre, celui de dritis, les rapportoit à la section des pa- 

illons qu’il désignoit sous le nom de parnassiens, parnassii, 
Le auteurs du Catalogue systématique des lépidoptérés des 
environs de Vienne jugèreut, avec raison, que ces espèces 
devoient, sous la considération de leurs métamorphoses, 
constituer une famille particulière. Elle est la seconde de 
celles qu’ils ont établies dans le gene papilio , et fait le pas- 
sage de nos hespéries, qui composent la première famille, aux 
thaïs et aux papillons proprement dits, formant la troisième. 
Ma division des papillons parnassiens, de la première édition 
de ce Dictionnaire, comprenoit la seconde famille des papil- 
lons du Catalogue systématique des lépidoptères de Vienne, 
et les thaïs ou la divisioh a de la troisième famille, J’ai trans- 
formé ensuite cette coupe en un genre propre, que j’ài nom- 
mé parnassien. Par l’établissement de celui de thaïs, Fabri- 
cius l’a restreint, et ce changement m’a paru devoir être 
adopté. 


Les parnassiens sont des.lépidoptères propres aux monta- 
gnes ou aux pays froids de l’Europe et de l’Asie, [ls ont le 
corps épais et velu ; les antennes courtes ; les ailes grandes , 
arrondies , entières , peu fournies d’écailles et demi-transpa- 
rentes ;, comme vernissées ou plus luisantes en dessous , et 
blanches, avec des taches noires. M. Ochsenheimer en men- 
tionne trois espèces ; mais la première, celle qu’il nomme, 
avec Herbst , apollinus, et qui est le petit apollon d'Engra- 
melle, me semble devoir être rapportée au genre thaïs. 


XXIV. 35 


546 PAR 


PARNASSIEN APOLLON , Papilio apollo ; Linn. , Fab.; lApoë 
lon, Engram. , Pap. d'Europ., pl. XL VW, n.° gg. Cette espèce 
ne se irouve que dans les montagnes élevées. Ses ailes sont 
blanches , avec une légère teinte grisâtre ou jaunâtre , peu 
couvertes d’écailles. Les supérieures ont ordinairement cha- 
cune , tant en dessus qu’en dessous, cinq taches noires, dont 
quatre à la côte , et une au côté interne ; les inférieures ont 
constamment chacune sur Les deux surfaces deux yeux formés 
d’une prunelle blanche, d’un iris rouge, renfermé extérieu-. 
rement dans un cercle noir ou bleuâtre. Les mâles ont aussi 
Le plus souvent, au bord interne près de l’angle, deux petits 
yeux à prunelle rouge et à iris noir , quelquefois réunis, et à 
la place deux taches noires. Ces ailes ont en dessus et à leur 
naissance trois à quatre taches rouges, bordées de noir exté- 
rieurement. | | | 

Cette espèce varie beaucoup : l’apol/on hongrois, Engram., 
Pap. d'Europ. , pl. LxxVi, n.° 99 ter ; l’apollon de Suède (Voy. 
la figure de Degéer, Mem. ins., tom. 1, pl. 18 ,fig.12et13, 
et la description de Linnæus ) se ressemblent. Leurs taches 
noires et leurs yeux sont plus grands que dans l’apollon de 
France , celui qu Engramelle figure pl. xzvit. Get apollon hon- 
grois paroît être Le vrai papillon apollon de Linnæus. Le nôtre 
n’en est qu'une variété, et. qui n’en diffère pas essentielle- 
ment. : EU à DE SE ONE AU 

Le grand apollon de Russie, Engram., Pap. d’Europ.; pl:LxxV, 
n.° 99 bis, est plus grand que les autres. Son fond est d’un 
blanc plus pur. Ses taches noires sont plus petites ; les taches 
rouges de la base des ailes inférieures sont plus isolées. 

La chenille vit solitaire sur des orpins ou des joubarbes ; 
(sedum telephium ,sedum album), et sur des saxifrages. Elle est 
d’un noir velouté , avec une rangée de points rouges de chaque 
côté au-dessus des pattes, etune autresemblable sur le dos , : 
du moins dans celle de notre apollon. La tête est petite, et l’a- 
nimal la retire, lorsqu'il craint, dans le premier anneau. Cet 
anneau renferme , comme dans les chenilles. des papillons 
chevaliers de Linnæus , deux cornes d’un jaune rougeätre, ré-. 
tractiles. La croissance de cette chenille est lente , car elle 
dure près de trois mois. La chrysalide est d’un vert noirûtre , 
saupoudrée de blanc ou de bleuâtre ; mais elle offre ceci de 
particulier, c'est qu’elle est arrondie etrenfermée dans une es- 
pèce de coque, formée de plusieurs feuilles liées avec de la 

Le PARNASSIEN DÉLIUS, Papilio delius, Esp., Ochsenheim. ; , 
P. phæbus, Hübn., tab. rro, fig. 567, 568, mâle, res-. 
semble beaucoup au précédent; il est constamment pluspelità 


PrA'R 547 


les taches de ses aïles, les oculaires particulièrement, ont 
moins d’étendue ; les ailes supérieures ont , près de leur ex- 

trémité , un ou deux points rouges, qui manquent dans l’es- 
pèce précédente , ou qui ne se montrent, du moins, qu'à 
la surface inférieure de ces ailes. 

On le irouve dans quelques parties des Alpes , mais moins 
communément que le précédent. 

Le PARNASSIEN SEMI-APOLLON , Papilio mnemosine, Linn., 
Fab. ; le semi-apollon, Engram., Pap. d’Europ., pl. xivnr, 
n.° 100. Il est blanc, avec les nervures noires ; les ailes supé- 
rieures ont chacune deux taches noires près de la côte. 

Cette espèce est commune dans le Nord, maïs très-rare 
dans le Midi. | 

PARNASSIEN PETIT APOLLON. Voyez Taaïs. 

 PARNASSIEN DraANE. Voyez idem. 
PARNASSIEN PROSERPINE. Idem. (1.) 


PARNIDES , Parnidea. Nom donné par M. Léach à une 
famille d'insectes coléoptères, composée du genre purnus de 
Fabricius ou du genre dryops d'Olivier. L'espèce nommée 
_auriculatus, et quelques autres, composent, pour le naturaliste 

anglais, le genre Parnus. Il en forme un autre, celui de 
Daryops, avec lespèce que j'ai nommée Dumerilii. Le parnus 
acuminatus de Fabricius est le type ‘d’un auire genre établi 
en 1813, par M. Germar, sous le nom de potamophilus , et 
le même que celui que j'ai appelé Aydera dans le troisième 
volume de l'ouvrage de M. Cuvier , sur le Règne animal. 

Les parnidés de M. Léach comprennent une partie de 
notre tribu des macrodactyles. VW. ce mot.(L.) ” 


PARNOPES , Parnopes , Latr., Fab. Genre d'insectes , 
de l’ordre des hyménopières, section des térébrans , famille 
des pupivores , tribu des chrysides , distingué des autres genres 
de cette sous - famille par les caractères suivans : mâchoires 
et lèvres 1rès - longues, étroites , formant une sorte de 
trompe fléchie en dessous et dirigée en arrière , le long de 
la poitrine ; languette bifide ; palpes très-petits, de deux ar- 
ticles ; anneaux apparens ou extérieurs de l’abdomen au nom- 
bre de quatre dans lesmâles , et de trois dans les femelles : le: 
dernier le plus grand de tous dans les deux sexes (ayant une 


impression transverse de chaque côté , et irès-finement den- 
telée au bord postérieur ). 


L'’insecte sur lequel j'ai établi cette coupe, avoit été 
rangé avec les chrysis par Rossi; mais cet auteur avoit soup- 
çonné qu'il devoiten être exclu pour former un genre propre. 
Quoiqu'il présente , en effet , la physionomie générale deg 


548 PAR 

chrysis , il en diffère néanmoins par le prolongement exiraor- 
dinaire de ses mâchoires et de sa lèvre ; la petitesse de ses 
palpes et le nombre de leurs articles , ainsi que par la com- 
position de l’abdomen considérée sexuellement ; aussi Fabri- 
cius et tous les naturalistes , à l’exception de M. Jurine, ont- 
ils adopté cette nouvelle coupe générique. 4 ; 

Le parnopès incarnat, et qui est la seule espèce connue, n’ha- 
bite que les lieux chauds et sablonneux des contrées tempérées 
ou méridionales de l'Europe. On l'y trouve , soit à terre, soit 
sur les fleurs des scabieuses ou des chardons, dont il suce 
le miel, au moyen de sa Ilongue fausse-trompe. Le milieu 
de son métathorax se prolonge, ainsi que dans les stilbes et 
les lampes, en manière de pointe ou d’épine. L’écaille 
arrondie que l’on voit à l’origine des ailes est fort grande. Les 
mandibules ont une dent aiguë sous leur extrémité. T'els sont 
les caractères qui distinguent les parnopès des autres chry- 
sides. | 
J’ai découvert la manière dont l'espèce de notre pays pour- 

voit aux besoins de sa postérité, et j'ai consigné ces faits dans 
un Mémoire qui fait partie des Annales du Muséum d'His- 
toire naturelle de Paris. La fernelle fait sa ponte dans les 
trous assez profonds, que le bembex à bec (rostrata, Fab. ), fe— 
melle, creuse dans les terres légères et sablonneuses , et au 
fond desquels il empile des cadavres de syrphes, de taons, de’ 
bombilles et de divers autres diptères, destinés à servir de nour- 
riture à ses petits. Le parnopès épie l’instant où le bembex 
est éloigné du nid qu’il a préparé à sa famille : il y pénètre et 
y place ses œufs. Leslarves auxquelles ils donnent naissance , 
consomment probablement les vivres qu’elles Ytrouvent ras- 
semblés , et dévorent peut-être encore les larves du bembex. 
Celui- ci aperçoit quelquefois l’ennemi de sa postérité, fond 
alors sur lui avec impétuosité , en manifestant des signes de 
colère , le saisit et cherche à le percer de son aiguillou. Mais 
le parnopès se met en boule , à la manière des tatous on des 
hérissons , et oppose à sonravisseur un bouclier impénétrable, 
la peau qui recouvre le dessus de son corps étant fort dure. 


PARNOPÈS INCARNAT, Parnopes carnea , Latr., Fab.; Co- 
_queb., [lust. icon, insect., dec. 2, tab. 14, fig. sx. Voyez plan- 
che lithographiée G. 43 de, ce Dictionnaire. Cet insecte 4 en- 
viron six lignes de longueur ; ses antennes sont noires; sa tête 
est verte, avec un petit duvet argenté et luisant près dé la 
bouche en dessus. Le corselet est chagriné, vert, avec les an- 
les postérieurs saillans ; l’écusson est proéminent et obtus; 
Pan est d'un rouge de chair, avec le premier anneau 
vert ; Panus a quelques petites dentelures. On le irouve dans 


PAR | Ho 


les environs de Paris, dans les départemens méridionaux de 
la France , en Espagne, eu Italie, etc., sur le sable et sur 
des fleurs composées ou agrégées. Il vole de distance en dis- 
tance , à peu près comme les cicindèles. (L.) 


NUS. 7. Davops. (0.) 


[ROARE. F7. l’article FRINGILLE, tome 12, pag. 229. 
- PAROARE HUPPÉ. V’oy. tbid. pag. 235. (v.) 

PAROËETONUM. Nom que les anciens donnoient au 
salpétre de houssage , qui contient de la soude muriatée. Voyez 
POTASSE NITRATÉE. (PAT.) | 

PAROMÉE , Paromea. Genre de plantes de la famille 
des ATHÉROSPERMÉES. W. ATHÉROSPERME. (B.) 

PARONYCHIA de Dioscoride. Très-petit arbuste qui 

croissoit dans les lieux pierreux, semblable au peplis, mais 
plus petit et à feuilles plus grandes. Cette plante pilée et ap- 
pliquée sur les panaris (paronychiæ ) et sur Îles duretés qui 
viennent aux doigts, étoit un remède pour les faire disparot- 
tre. Galien s'accorde avec Dioscoride à ce sujet. La description 
brève de Dioscoride peut s’appliquer à beaucoup de plantes. 
Matthiole croyoit que ce pouvoit être la SAUVE - VIE, es- 
pèce de fougère (asplenium rectamuraria ) qu'il dit être excel- 
lente pour guérir les panaris et chasser les caleuls des reins. 
Anguillara pensoit qu'il s’agissoit du polycarpon tetraphyllon. 
D'autres auteurs ont appelé paronychia le draba verna, le saxi- 
Jraga tridactylites, des espèces d'EUPRORBES , ilecebrum, qui 
rentrent maintenant dans le genre Paronychia, des HER- 
NIAIRES, etc., mais seulement parce que ces plantes ont les 
wêmes propriétés que l’ancien paronychia; c’est dans le même 
but qu’on voit décrit sous le nom de paronychia, l'arabis 
thaliana. 

T'ournefort l’avoit réservé à un groupe de plantes, que de- 
puis, Linnæus a réuni à son #/ecebrum , et qui à été rétabli 
par Jussieu et Moench. Adanson , au contraire , sous le nom 
de paronychia, a réuni l’illecebrum de Linnæus entier, et 
l’herntaria , Tournef. et Linn. (1N.) 

PARONYCHIE, Paronychia. Genre de plantes établi 
aux dépens des ILLÉCÈBRES, sous la considération des stipules 
membraneuses de la base de ses feuilles. Ïl renferme l’ILLÉé- 
GÈBRE VERTICILLÉ et seize autres. Peu de botanistes l’ont 
adopté. (B.) 

PARONYCHIÉES. Famille de plantes , qui a pour type 
le genre PARONYCHIE. Elle fait le passage entre les GARYO- 
PHYLLÉES, les AMARANTHACÉES et les PORTULACÉES. On peut 
Jui réunir les SCLÉRANTHÉES , au rapport de M. Auguste de 
Saint-Hilaire, auquel on doit un très-bon travail sur ces fa- 
miiles. (B.) 


550 PAS 
PARONIQUE. P. ParoNvGHiE. (8.) | 
PAROPSIDE, Paropsis, Oliv. Genre d'insectes, de l'or- 


dre des coléoptères , section des téiramères , famille des cy- 
cliques, tribu des chrysomélines. 


Quelques chrysomèles de Fabricius, et quiont pourrie 
la Nouvelle-Hollande, l’île d'Amboine, m’avoient offert des 
caractères particuliers( Nouv. Dict. d'hist. nat., iom. 24, Tab. 
méth. des insect.); et sansséparerces espèces du genre oùelles 
avoient.été mises, j'en avois néanmoins formé une division 
spéciale, sous le nom de chrysomèles coccinelloïdes ( Gener. crust. 
et insegt. tom, 3, pag. 48). M. Marsham , naturaliste anglais, 
auteur d’un ouvrage sur les coléoptères de la Grande-Breia- 
gne, a saisi les mêmes différences, distingué générique- 
ment ces insectes sous la dénomination de notoclea( Act. de la 
Soc. Linn., tom. 9), et ena publié une bonne monographie,ac- 
compagnée de figures. Olivier ne connoissant point ce tra- 
vail, a donné au même genre (Co/éopt., tom. b, n.°,92) le nom 
de ParoPsine, Paropsis , qui signifie en grec , écuelle, pelt 
plat; soit par oubli, soit pour quelque auire motif, 1l n'a pas 
jugé à propos de citer mes observations à cet égard. 

Les paropsides ont généralement le corps plus rond et plus 
bombé que les chrysomèles, de sorte qu’elles ont quelque 
ressemblance avec les coccinelles. Mais elles se distinguent 
plus spécialement des premières parle dernier article de leurs 
palpes maxillaires, qui est, le plus grand de tous, et triangu- 
laire ou en forme de bache, RATS 

Olivier en:a décrit quinze espèces ; mais la dernière, celle 
qu’il nomme Jaunâtre ( Chrysomela flavicans, Kab.), et qui se 
trouve en Europe, me paroît devoir être exclue du genre. 

La PAROPSIDE d'AMBOINE, Paropsis amboënensis, Oliv., 
1.5,n.° 52, pl. x, fig. 2; Chrysomela amboinensis, Fab.,estovale, 
d’un brun fauve en dessous, avec latête et lecorselet d’un blanc 
pâle, mélangé de noirâtre , et les élytres pâles, marquées 
de points bruns enfoncés ; elles ont des points élevés jau- 
nâtres, lisses , disposés presque en: stries. Elle,se trouve à 
Amboine. | 


La PAROPSIDE RUFIPÈDE, Paropsis rufipes, Oliv., ibid. , 
pl. 1, fig. 8; Chrysomela rufipes, Fab., ala même forme; on 
corps est d’un noir bronzé, avec les rebords.du corselet, ceux 
des élytres et les pattes fauves, Elle se trouve dans les îles 
de la mer du Sud. | | 

La Chrysomèle de P Australasie &e Fabricius est du même 
genre. À 

Les mœurs et les métamorphoses de ces insectes n'ont pas 
Été observées. (1) | 


PAR 55# 
PAROPSIE, -Paropsia. Arbrisseau de Madagascar, à 


. feuilles alternes : » et à fleurs disposées en paquets dans les 
aisselles des feuilles, qui, selon Dupetit Thouars, constifue 
seulun genre dans la pentandrie monogynie, et dans une 
famille voisine des CucURBITACÉES et des. PASSIPLORÉES. 

Les caractères de ce genre sont : calice à cinq divisions ; 
cmq pétales insérés à la base du calice; cinq étamines con- 
miventes à leur base ; appendice en couronne, composé d’un 
seul rang de filets tomenteux disposés en cinq phalanges ; un 
style ; trois stigmates ; une capsule uniloculaire à à trois valves ; 
les semences arillées. 

Les habitans de Madagascar mangent la semence de cet 
arbre ; d’où le nom de PAROPSIE COMESTIBLE , que lui a im- 

posé Le botaniste précité. (8.) 

PAROT. Poisson du genre LABRE. (8) 

 PAROTE. Nom mexicain sous lequel fut introduite en 
Europe , vers 1619, V'ANSERINE du Mexique ( chenopodium 
ambrostoides ), maïntenant naturalisée en Espagne. (LN.) | 

PAROUEL. Nom de la FAUVETTE DES ALPES, sur ces 
montagnes. (vV.) 

PARONZINO. Nom italien de la MÉsANGE À LONGUE 
QUEUE. (V.) 

PARPADAGAM.Nom malabare d'une: espèced’'H EDYOTE 
(hedyot. herbacea ). Elle est figurée vol. 10, tab. 35 de l’hortus 
malabaricus. À la pl. 23 du même volume est le schanganam- 
pullu , qui éstune variété de la même plante, (LN.) . Fe 

PARPALIOU où PARPALIOL. Dans le Midi de là 
France, on désigne assez D 'noemenr par ces noms les lé- 
RE ou papillons. (pESm.) 

PARQUEI Nom qu’on donne; au Pérou, " une capote 
de CESTREAU( Gestrum pargui , Lhérit..). (LN. Ÿ. 

PARRA. Nom latin d’un oiseau inconnu, que on a ap- 
pliqué, comme générique ; aux J'ACANAS. (v.) : 

PARRA DEL: Errpeourbs Nom 2 la VIGxE VIERGE, en: 
Espagne. (EN) 

PARRAGUA. P. l'article PERROQUET. CG) si 

. PARRAKA. PV. YAcOU PARRAKA. (v.) 

PARRAKEET. Nom anglais de la PERRUcHE. (v.). 

PARRAKOUA. P. ParRAKA , article Yacou. (v.). 

PARRANG. Sous ce nom, Rumphius décrit une espèce 
de palmier, qu'il classe avec les calappa, c’est-à-dire Les Go- 
cOTIERS. Ce nom de parrang , qui signifie épée. en langue 
malaise, est donné aussi à une espèce de légumineuse,. à cause 
de la forme de ses gousses. ( Voy. Rüumph., amb, 5, tab. 4). 
Adanson rapporte ceile plante à son genre entada, qui est le: 


$5a PAR 
gigalobium de P. Brown, et où par conséquent rentre le mi- 
mosa scandens ; Linn. CENT). | | ë 
PARREIRA. Nom qu’on donne, en Portugal, à uns 
variété trés-rameuse de la ViGNE. (LN.) | 


PARRETRA-BRA VA. Nom que les Portugais donnent à 
une espèce de CissAMPELOS. V, PAREIRE. (EN) 


‘PARROT ou PEROT. Un AGxeAU, un BELIER dans le 
Languedoé. (pesm.) | 


: PARROT. Nom vulgaire du ROssIGNOL DE MURAILLE , 
dans la Basse-Normandie, et du PERROQUETenanglais. (v.) 
PARROT-COAL. Nom écossais de la HOUILLE com- 
PACTE. W. KENNEL-KOHLE. (LN.) % 


PARROT-WEED. Nom de la BOCCONE FRUTESCENTE 

( Bocconia frutescens, L.) | à la Jamaïque. (LN) : 

“PARS. Ï paroît qué l'animal dont parlent quelques voya- 
géurs sous le nom de pars, est un chat voisin du serval.« Les pars, 
dit Gemelli Carreri, sont de la grosseur d’un chat; ils servent à 
Ja chasse du cerf et des gazelles, les lâchant après ces der- 
nières ; qui ne sauroient les voir, parce que les faucons se 
mettent sur leur tête et leur cachent les yeux de leurs ailes. » 
( Voyage autour du monde, tom. 2, pag. 106. ) C’est dans la 
ménagerie d'Ispahan que Gemelli Carreri a vu ces animaux. 
V. Particie CHAT. (s) | | 

"PARSACRE. L'OENANTHE SAFRANÉE ( Œnanlhe crocata ) 
porte ce nom en Basse Bretagne. (LN.) 


PARSLEY, Nom anglais du PERSIL. (LN.) 
 PARSLEY - PIERT. Nom anglais de la PERCEPIERRE 
( aphanes arvensis, L.). (LN.) 

PARSNEP et PARSNIP. Noms des PANAIS, en an- 
glais, (B.) 

PARSONSIE,, Farsonsia. Plante à feuilles ovales-oblon- 
gues, opposées, entières , sessilés, et à fleurs axillaires, soli- 
taires , insérées alternativement de chaque côté, qui se trouve 
à la Jamaïque. % | Le. 

Cette plante a été placée parmi les SALICAIRES par Lin- 
næus; mais Jussieu l’en a séparée pour former un genre 
particulier auquel il a donné pour caractères : un calice tu- 
bulé, strié , ventru à sa base , divisé en six dents à son lim- 
be ; une corolle de six pétales onguiculés; six à neuf étamines 
très-courtes ; un ovaire supérieur à style simple et à stigmaie 
capité ; une petite capsule uniloculaire, membraneuse , re- 
couverte par le calice qui persiste , et contenant deux à six 
semences porlées sur mn placenta central (£.) 


PAR 553 
_. PARSONSIE, ?arsonsia. Genre de plantes établi par 
R. Brown, dans la pentandrie monogynie et dans la famille 
des apocinées. Il ne diffère des EcirTes que par le limbe de 
la corolle recourbé, parles anthères sagittées, dont les deux 


lobes postérieurs sont dépourvus de pollen, par un stigmaté 
dilaté. sé 


Les EcaiTES EN CORYMBE, EN ÉPI, et trois ou quatre nou- 
velles espèces originaires de la Nouvelle Hollande, consti- 
tuent ce genre , que Poiret ne croit pas suffisamment distinct 
des EcuiTes. (B.) 


PART DES ANIMAUX DOMESTIQUES. (Eronomie 
rurale.).Le mot part, auquel on substitue quelquefois celui de 
partlurition ou de délivrance , et plus rarement celui d'accouche- 
ment, à l'égard des principaux animaux domestiques, est dé- 
rivé du verbe latin pario, j'enfante. Il indique l’acte qui déter- 
mine la naissance des fœtus de ces animaux, où leur sortie de 
l'antre utérin. On peut définir ainsi son acception la plus 
“tendue : l’expulsion naturelle ou l'extraction artificielle des 
fœtus et de leurs dépendances hors de la matrice. 

Le par! peut par conséquent être ordinaire, c’est-à-dire na- 
turel, facile et à terme; ou extraordinaire, c’est-à-dire contre 
nature, laborieux , et prématuré ou retardé. 


IL est ordinaire toutes les fois qu’il a lieu à l’époque géné- 
ralement fixée par la nature ; que le fœtus se présente d’une 
manière favorable à sa sortie, et qu’il s’opère sans secours 
et par les seuls efforts de la mère. | 


Il est extraordinaire dans tous les cas contraires , qui s’é- 
cartent des règles naturelles; c’est à-dire lorsqu'il devient pé- 
nible, soit par la fausse position du fœtus , soit par son vo- 
lume , soit par la foiblesse de la mère, ou par quelque autre 
vice inhérent à l’un ou à l’autre , ou lorsqu'il est prématuré, 
ce qui constitue J’avortement ( Voyez ce mot}; ou enfin, 
quand il dépasse de’ beaucoup le terme ordinaire. 

Il convient d'observer, cependant, qu’à l'égard de ces 
deux derniers cas, il rentre dans la première classe, lors- 
qu'il s’opère sans difficulté, quelques jours avant ou quelques 
jours après l’époque la plus commune. 

Chacune des deux classes de part que nous venons de re- 
connoître , présentant des faits particuliers , et exigeant des 
attentions différentes , nous devons les examiner ici séparé- 
ment, pour qu’on distingue plus aisément leur caractère pro- 
pre, ainsi que les soins qu’elles nécessitent. 


552 PAR 
$ L Du part ordinaire, des signes qui l’annoncent et des soins 
qu'il exige. > HÉRRUL 
: L'approche du part naturel , facile et à terme , est géné- 
ralement indiquée par l’affaissement considérable du ventre, 
le rétrécissèment des flancs, Le relâchement des os du bassin, 
le gonflement et la sensibilité des mamelles , de la valve et 
du vagin , l’engorgement des membres postérieurs | Pembar- 
ras de leurs mouvemens , le suintement d'un hümeur plai- 
reuse par le vagin, et une agitation continuelle, mais qui 
n'est accompagnée d'aucun signe de iristesse. Uk 
Quelque temps avant qu’il ne s’effecire, quelque$ gouttes 
d’un lait séreux paroiïssent souvent au bout des mamelles, 
devenues rénitentes et factifères ; la femelle fente et urine 
fréquemment ; elle regarde ses flancs, s’agite de plusen plus, 
essaie de se coucher, se relève bientôt après, soupire, quel- 
quefois et paroît inquiète ; trépigne ,cherche une position 
commode; sa queue fait de fréquens mouvemens, et elle 
manifeste quelques efforts pour se débarrasser du fardeau qui 
doit être exprlsé. : ne AR 
Le fœtus, qui se trouve gêné parla forte compression qu'il 
éprouve dans lPutérus, s'agite pour rompre ses enveloppes 
et se frayer une issue ; ilseconde ainsi de-son côté les efforts 
de sa mère, en dilatant, par son poids et par.Sôn avancement, 
le col de la matrice, laquelle devenantextrêémement distendue- 
etirritée, se contracte pourexpulser le corps qu’elle renferme. 
La mère fait alors une.forte inspiration qu’elle retient ; 
les muscles du ventre se contractent en même temps que la 
matrice, et ces moüvemens font ordinaireinent crever Le sac 
membraneux qui renferme les eaux dans lesquelles, Le 
fœtus est plongé ; elles viennem lübréfier toutes les parles: 
par leur écoulement, et en faciliter la dilatation. Bientôt 
Pexirémité du museau s'aperçoit, puis la tête paroît, posée, 
sur les deux membres antérieurs; elle avance, parvient-peu à 
peu au dehors avec'eux, et, en franchissant le détroit, elle 


entraîne ainsi le reste du corps. “ He 
- Dans les espèces multipares, et dans les cas de supérféta- 
tion ou de l’existence extraordinaire de jumeaux, la déli- 
vrance est plus pénible-et plus longue généralement que dans: 
les autres cas, et les femelles restent alors ordmairement 
couchées pendant le purt, nb tnt orme 
Chez les femelles vigoureuses des principaux quadrupèdes: 
domestiques unipares, le, part se fait souvent lorsqwelles 
sont debout; c’est ce qw’expriment les mots: mettre bas, qui. 
leur sont particulièrement appliqués; elles fléchissent les. 
jarreis , et Le fœtus ne se fait aucun mal en tombant, ou plu= 


PAR 558 


tôt en glissant insensiblement, retenu en partie par les mem- 
branes qui l’enveloppent , et par le cordon ombilical qui se 
rompt alors, ou lorsqu'elles se relèvent , si elles sont cou- 
chées. Sa rupture, par la secousse qu’elle imprime , facilite 
la sortie du délivre ou arrière-faix , c’est-à-dire l'expulsion du 
placenta et de ses annexes. 

Lorsque-cette rupture ne se fait pas ainsi d'elle-même, 
les femelles mâchent quelquefois le cordon pour le déchirer; 
et quand cela n'arrive pas, on peut le couper ou le rompre 
à un décimètre environ du nombril, et le lier à son extré- 
UE ati: 4 | 

Dans ce part la nature doit tout faire , et les soins de 
l’homme sont inutiles, lorsqu'ils ne deviennent pas nuisibles. 
Ilne faut pas troubler la mère par des attentions importu- 
nes, par des médicamens au moins superflus, et surtout par 
l’emploi de substances échauffantes , comme on le fait trop 
souvent. Il suffit de lui donner une bonne litière , de l’obser- 
ver et de ne rien précipiter , en s’en rapportant entièrement 
aux fonctions naturelles. 

C’est donc bien à tort que, dans ce cas, on perce souvent. 
les membranes , dès qu’elles commencent à paroître hors de 
la vulve , et qu'après avoir: ainsi fait écoulet les eaux préma - 
turément, on cherche, même avec effort , à attirer le fœtus 
au dehors. C’est ainsi qu’au lieu d’accélérer le part , on le 
retarde fréquemment ; en voulant le précipiter avant que la 
nature y ait convenablement.et insensiblement disposé toutes 
les parties qui doivent y concourir ; el c’est ainsi éncore qu’on 
le rend quelquefois funeste. : 

Les seules opérations qu'on puisse se permettre sans in- 
convéniens , et même avec avantage , parfois en pareil cas, 
consistent, comme nous l’avons déjà indiqué en parlant de 
l'avortement , à débarrasser le rectum des excrémens qui 
peuvent s’y trouver durs et en grande quantité ; par des lave- 
mens d’eau tiède , ou en essayant de les retirer avec la main 
. bien enduite. d’un corps gras ou mucilagineux. ue 

On peut aussi se permettre, dans plusieurs cas , quelques 
frictions sèches, quelques bouchonnemens légers , sur les 
reins, la croupe et les flancs; et un exercice modéré peut 
encore avancer el faciliter la sortie du fœtus. 

Dans certaines espèces de quadrupèdes domestiques , lors- 
qu’elles ne se irouvent pas réunies en iroupeaux, on isole 
ordinairement les femelles à l'approche du part; on délie 
même celles qui sont habituellement attachées, afin qu’elles 
soient plus lires dans leurs mouvemens, ce qui peut ne leur 
être qu'avaniageux, et on a soin de leur fournir une ample 
litière , qui peut encore devenir fort utile. ‘ 


556 PUR 

Nous devons renouveler ici l’obsérvation que nous avons 
déjà eu occasion de faire pour la monte ( Voy. Accoupze- 
MENT), à l'égard de l’affluence des témoins. Elle a les mêmes 
inconvéniens pour le part; elle distrait et inquiète les fe- 
melles, qui se retirent et se cachent encore ordinairement 
pour cette opéraiion, dans l’état de nature; et il ne doit 
resier strictement à côté d’elles que le nombre de personnes 
habituées, rigoureusement nécessaire avant, pendant et 
après le part. 

D’après les mêmes indications naturelles, le Jocal qu’on 
y destine doit être plutôt sombre, tranquille etretiré, qu’ou- 
vert , bruyant et éclairé, puisqu'on remarque aussi que les fe- 
melles livrées à elles-mêmes fuient la lumière et le bruit, et 
que la plupart mettent bas dans le silence et l’ombre delanuit. 

ous verrons plus loin quelles précautions il convient de 

prendre à l’égard du délivre , lorsqu'il ne sort pas prompte- 
ment de lui-même. | 

Après le part ordinaire des quadrupèdes, la fièvre de lait, 
qui se manifeste le plus souvent dans l’espèce humaine , est 
tort rare, et les femelles n’exigent que du repos, une nour- 
riture choisie , très-saine et abondante. Dans quelques es- 
pèces, comme celles du cheval et du bœuf, de légers bou- 
chonnemens , une couverture dans les temps rigoureux , et 
de l’eau blanche dégourdie , qu’on doit remplacer, dans 
Les cas de foiblesse et de fatigue, par quelques-unes dés bois- 
sons spiritueuses que nous avons indiquées à l’article AVOR- 
TEMENT, deviennentquelquefois utiles. - . | 

Les animaux de travail, lorsqu’ils se portent bien, peuvent 
être exercés modérément sans inconvénient , peu de jours : 
après le part , surtout dans la belle saison. CREER 

Îlest des parts qui se font sans que l’homme même s’en 
aperçoive , et ce sont généralement les plus heureux, ce qui 
indique le peu de soins qu’on doit prendre dans les cas ordi- 
naires. Fréquemment aussi, le délivre , qui. dans ces cas, 
sort aisément de lui-même, est mangé par les femelles; et, 
bien que sa nature ne le rende pas une substance qu'on doive 
regarder comme très-favorable pour aliment aux herbivores, 
il n’en est jamais résulté , à noire connoissance, le moindre 
inconvénient, quoique plusieurs auteurs aient recommandé. 
de l'enlever, et qu’on ait même avancé que rien ne faisoit 
autant dépérir les vaches , lesquelles en mouroient de con- 
somption, ce que nous n'avons jamais pu remarquer sur 
aucune des nôtres, pendant un grand nombre d'années, 
quoiqu’elles le mangeassent très-souvent et parussent l'ap- 
péter. Nous ajouterons que les femelles herbivores, comme 
les carnivores , abandonnées à l’état de nature , le dévorent. 


PAR 65 
ordinairement , ce qui est une présomption favorable pour 
cet usage; et l’on a même remarqué depuis long-temps, 
d’après Aristote, liv. 9, tom.5, que la biche étoit dans ce 
cas; ce qui annonce un goût naturel, qu’il nous paroît au 
moins inutile de contrarier. ( Voyez, pour d’autres détails à 
ce sujet, l’article NOURRITURE DES ANIMAUX DOMESTIQUES. } 


& IL. Du part extraordinaire , des indices qui le font reconnotre, 
des précautions el des opérations qu'il nécessite. 


Ce part, beaucoup moins fréquent dans les diverses es 
_pèces de nos animaux domestiques , lorsqu'ils sont bien 
traités, que dans l’espèce humaine, qui est beaucoup plus 
éloignée qu'eux de l’état de nature, est, ou prématuré seu- 
lement, et il s'annonce et se traite comme nous l’avons in- 
diqué pour l'avortement ( V. ce mot); ou il dépasse beaucoup 
le terme ordinaire, et alors, souvent il s'annonce de même 
que lorsqu'il est prématuré; il est dû aux mêmes causes, 
comme Ja mort du fœtus, ou son peu de développement , ou 
la foiblesse de la mère, ou sa conformation vicieuse , ou son 
mauvais tempérament; et il exige encore les mêmes pré- 
cautions et opérations ; ou enfin il est laborieux, parce qu’il 
doit son existence soit à la débilité de la mère , souvent fé- 
condée trop jeune , ou parun mâle de trop forte taille, soit à 
son excès d'embonpoint, soit au volume extraordinaire du 
fœtus, soit à sa monstruosité, soit encore à sa position contre 
nature. | | | | 
Dans le premier de ces cas, on reconnoît la foiblesse de 
la mère lorsque la vulve étant entr'ouverte,et l'écoulement 
de sérosité ayant lieu, elle n’éprouve que delégères épreintes, 
qui indiquent que la contraction de l'utérus se fait imparfai- 
tement. À 
Lorsque la difficulté procède ainsi de la débilité de la mère, 
on doit chercher à la fortifier par les boissons prescrites pour 
l'avortement, par de l’eau blanche un peu salée, surtout 
par une rôtie au vin, étendue d’eau, par de légères frictions , 
le renouvellement del'air, un exercice modéré ; et l’on peut 
aussi faciliter la sortie du fœtus, quand elle tarde trop, par 
les moyens etavecles précautions indiquées pour l'avortement. 
La quantité de la boisson fortifiante doit toujours être re- 
lative au volume de l'espèce et à sa taille ; deux litres en- 
viron de vin commun, coupé paf moitié avec de l’eau, suf- 
_ fisent généralement pour les gros animaux comme la jument 
et la vache, et le sixième à peu près de cette quantité pour 
la brebis, la chèvre , la laie, et la chienne de forte race. 
On peut réitérer l'emploi de cette boisson, après quelque 
temps; mais il est toujours essentiel de tenir le ventre libre , 


| 


558 ORALE 


même plusieurs jours d'avance, par tous les moyens possibles, 


comme les boissons mucilagineuses et relâchantes, et les 
lavemens émolliens. 


Lorsque la difficulté procède de l'excès d'embonpoint de la 


mère , ou d’échauffement, ce qu’indiquent la forte chaleur 
des oreilles, l'accélération du pouls, le battement des flancs, 
et la sécheresse des lèvres et de la langue; les relâchans et la 
saignée deviennent souvent les moyens les plus efficaces. 
Dans le cas de volume extraordinaire du fœtus , résultat 
fréquent de l’emploi d’un mâle très-fort, surtout pour une 
jeune femelle ; lorsque les moyens déjà indiqués ne suffi- 
sent pas pour faciliter son extraction et soulager la mère , 
dont les douleurs sont ordinairement vives et fréquentes , et 
les efforts impuissans pour se délivrer; on est quelquefois 
obligé de le tirer avec force, en y employant même plu- 
sieurs hommes , des cordes ou d’autres moyens ; et quelque- 
fois aussi on est forcé d’avoir recours aux moyens chirurgi- 
caux , tels que l’usage du forceps, des crochets, des cuil- 
lers et autres instrumens , irès-rarement employés cepén- 
dant pour les animaux, moyens sur lesquels nous ne nous 
étendrons pas ici, parce qu'ils ne doivent jamais être usités 
que par les hommes de l’art qui les connoïssent bien. 
Dans le cas de monstruosité, on doit avoir recours aux 
mêmes moyens, et souvent dans ce cas, comme dans le pré- 
cédent , on est réduit à sacrifier le fœtus , en l’extrayant par 
morceaux, afin de sauver la mère. Observons cependant ici 
que dans le part laborieux , le soulèvement de la queue de la 
mère , joint à la position de ses membres antérieurs aussi en 
avant qu'il est possible, a plusieurs fois opéré une prompte 
délivrance dans plusieurs espèces d'animaux domestiques. 
- Enfin ,dans le cas de fausse position, tantôt Le fœtus ne 
présente que la tête, et il faut tâcher d'avancer, en fouillant 
avec Les précautions déjà indiquées, les extrémités antérieures 


restées en arrière, parce que les épaules s’effaçant pour ainsi 


dire lors du passage, offrent moins d’obstacles que lorsque 


la tête se présente seule, les épaules établissant alors un point 
de résistance qui peut fatiguer la mère ; tantôt la tête est 


renversée, et il faut tâcher de ramener le museau en avant ; 
tantôt une des extrémités antérieures est engagée derrière la . 


tête, et il faut encore essayer de la ramener à sa place; tan- 
tôt le cordon ombilical est passé devant l’une des jambes, et 
il faut le rompre sans entraîner le délivre ; tantôt on voitpa- 
roître les extrémités postérieures, et il suffit souvent d'aider 


un peu , lors toutefois que cela devient nécessaire; dans tous. 


les autres cas , il faut s’efforcer , soit en repoussant douce- 


ment les parties qui se présentent trop tôt, soit en atiirant. 


Li 


D'AR 559 
telles qui restent trop en arrière , de rendre la position la 
plus naturelle qu’il est possible. On peut même quelquefois 

parvenir à retourner ainsi les petits animaux mal placés. 

Tous ces efforts ne sont pas toujours couronnés du succès 
qu’on en espère , et il faut aussi quelquefois recourir à des 
moyens chirurgicaux violens. Dans iousles cas, des onctüions 
faites au vagin et à l'orifice utérin, avec une substance grasse 
ou mucilagmeuse , fraîche et douce, afin de faciliter la dila- 
tation , etdes lavemens émolliens, afin de dégager le rectum 
des excrémens qui pourroient Y être amassés, sont des auxi- 
liaires aussi utiles que faciles à employer. 

Il est des cas où le sacrifice de la mère ou du fœtus devient 

inévitable, et la nature du sacrifice doit être déterminée d’a- 
près le plus ou le moins d’ importance que l’on attache à Fun 
ou à l’anire; mais il faut éviter tout délai pour se décider 
en pareil Cas. 

Dans le part ordinaire, le délivre, qui se compose, oulre 
le placenta , le Fran et l’amnios, de l’allantoïde dans 
plusieurs espèces , suit généralement le fœtus qu’il précède 
même quelquefois, et il n’exige aucune précaution ; dans le 
part extraordinaire , il ne se détache et ne sort quelquefois 
qu'enpariie. 

Au lieu de précipiter sa séparation entière et sa sorlie ; 

comme on Île fait fréquemment, soit en fixant de grosses pier- 
res au cordon ombilical , soit en le irant avec force et se- 
cousse, ce qui occasione souvent des ruptures facheuses, ïk 
est prudent d' attendre l'effet de la nature, qui ne s’en débar- 
rasse quelquefois qu’au bout de plusieurs jours, sans incon- 
vénient. 

Dans le cas de foiblesse de la mère , une rôtie, composée 
de vin commun, mélé d’eau par bite ou de ue, de poiré 
- et de bière, dans laquelle on à émietté du pain grillé, devient 
un excellent fortifrant , Que la plupart des femelles des quadru- 
pèdes appètent, et qui les aide puissamment à se débarasser 
du délivre. On peut réitérer son emploi sans inconvénient , 
quand la foiblesse persiste ei que la délivrance complète se 
diffère. Un léger exercice dont la durée est réglée sur les for- 
ces de la femelle , le renouvellement de l'air, et quelques 
frictions légères sur les reins et sous le ventre , sont encore 
d'exceliens moyens de la fortifier, d'imprimer un mouvement 
uniforme à l’utérus, et de faciliter ainsi le détachement du 
placenia. Des lavemens émolliens peuvent aussi devenir fert 
uiile s, en débarrassant le rectum et en assouplissant par l’ab- 

. Sorption les parties environnantes trop tendues. 

._ Ona vu plusieurs fois le délivre rester sans inconvé- 
mieni jusqu'à huit et dix jours dans la matrice, après le part. 


56a PER 

Indépendamment des moyens faciles et toujours innocens 
que nous avons indiqués pour déterminer sa sortie, on doit 
se borner à faire , dans ce cas, quelques injections aromati- 
ques dans le vagin, ou à essayer de tirer doucement le cordon 
ombilical , ou enfin à ÿ suspendre un léger fardeau propor- 
tionné à sa force , comme un moyen d'empêcher qu'il ne re- 
monte dans la matrice, et d’exciter un léger point d’irrita- 
tion, qui, en rapprochant les paroïs, puisse opérer insensi- 
blement le détachement des cotylédons. Mais, nous le ré- 
pétons, il ne faut rien précipiter à cet égard; car la sor- 
tie du délivre n’est jamais dangereuse , lorsque la nature y 
procède seule , et elle devient souvent funeste , quand elle 
est le résultat de l’art. 

Il est des cas cependant où l’on doit enfin se déterminer à 
aller chercher le délivre dont on craint la putréfaction, en 
enfonçant prudemment dans la matrice les doigts allongés et 
serrés les uns contre les autres, les ongles étant touiours 
bien rognés ; et l’on doit encore , après être parvenu à dé- 
tacher ét à enlever doucement le placenta, injecter en di- 
verses reprises de l’eau tiède, aiguisée d’un peu d’eau-de- 
vie, afin de fortifier les parties relâchées. 

Tous les breuvages très-échauffans , tels que les décoc-- 
tons de rue, de sabine et autres qu’on administre souvent 
indiscrètement dans ce cas, ne doivent jamais être employés 
qu'avec la plus grande réserve et avec une sage circonspec- 
tion par les hommes de Part. 

Observons en outre que toutes les opérations, soit manuel- 
les, soit instrumentales , que peut exiger le part , ne doivent 
jamais que suppléer à l’insuffisance des efforts de la femelle; 
l'introduction de la main ou des instrumens dans le vagin, 
doit toujours avoir lieu, aussi, lors de l’intermission des 
épreintes ; et les efforts pour l’exiraction doivent encore 
coïncider avec ceux que Îa nature fait pour l’expulsion du 
fœtus , afin d'opérer une réuniou de moyens souvent fort 
utile. 

Dans les femelles d'espèces qui ne sont pas ordinairement 
multipares , il se rencontre assez souvent des jumeaux quine 
viennent quelquefois au monde qu'à des intervalles plus ou 
moins éloignés. Dans ce cas, la mère reste fréquemment 
agitée après la naissante du premier, auquel elle donne peu 
d'attention ; elle fait de nouveaux efforts, et cette indication 
de la nature doit porter à prolonger la surveillance jusqu’à 
ce que l’animal soit entièrement délivré , et à l’aider par les 
fortifians dont nous avons parlé. RU 

- Nous avons remarqué , ét d’autres observateurs l’ont fait 
comme nous , que dans nos animaux domestiques , comme 


LAURE | 55x 
dans l’espèce humaine, le fœtus mort se conserve quelque- 
fois intact dans l'utérus, et sans se décomposer , comme si 
c'éloit une excroissance, une mêle où germe non fécondé, et 
augmenté sans qu'on puisse l’en extraire pendant la vie de 
la femelle. Nous avons également observé qu’elle annonce 
même souvent, dans ce cas, un part qui n'a pas lieu, qw’elle 


engraisse quelquefois avec ce fardeau , qui la fait aussi quel- 
quefois dépérir. Lt 

De quelque nature qu’ait été le part, il exige toujours, 
pour prévenir toute suite fâcheuse, que fa femelle soit en- 
suite placée commodéinent, tenne chaudement, entretenue 
proprement etnourtie soigneusement, immédiatement après, 
un pen d’eau blanche tièle , ou quelqu’une des boissons spi- 
ritueuses indiquées , est souvent fort utile, avec le repos et 
la chaleur , surtout pour les gros animaux qui sont quelque- 
fois très-altérés : 1 faut alors des alimens , tant solides que 
liquides , bien choïsis, très-substantiels sous un petit volume ; 
et l’on doit ne‘revenir qu'insensiblement au régime ordinaire. 
Les alimens cuits sont aussi généralement: fort avantageux 
en pareil cas; mais il faut éviter toute transition brusque du 
froid au chaud et du vertausec. (Voyez ACCOUPLEMENT, AVOR- 
TÉMENT, NAISSANCE , A LAITEMENT et SEVRAGE ). (YVART:) 

PARTHENIASTRUM. Nom employé par Nissole et 
par Dillen , pour désigner les espèces du genre parthenium 
de Linnæus. PV. PARTHÉNIE. (LN.) 

PARTEHENIE, Parthenium. Genre de plantes, de la mo- 
noécie pentandrie ; et de la famille des corymbifères , qui 
présente pour caractères : un calice hémisphérique simple , 
à cinq folioles égales ; un réceptacle garni de paillettes plus 
larges à la circonférence , chargé de fleurons mâles dans 
le disque, et de cinq, demi-fleurons presque en cœur ; femelles 
fertiles, à la circonférence ; cinq semences libres et presque 
globuleuses. | | Ftin 

Ce genre renferme. trois plantes herbacées,, à feuilles al- 
ternes et à fleurs disposées en corymbes terminaux. 

La PARTHÉNIE HYSTÉROPHORE à les feuilles composées et 
multifides; elle est annuelle et croît à Saint-Domingue, où elle 
est connue sous le nom d'absinthe bâtarde, et où on l’emploie 
en infusion contre les fièvres. On la cultive dans les jardins 
de Paris. Cavanilles en a fait un genre sous le 10m d’ArGi- 
ROCHETE. ' | 

La PARTHÉNIE A FEUILLES ENTIÈRES. a les feuilles ovales, 
crénelées. Elle est annuelle, etse trouve dans la Virginie. (2.) 

PARTHENION et PARTHENIU M.Mots grecs qui si- 
gnifient virginal. Le parthénion étoit ainsi nommé, parce qu’il 
étoit d’un grand usage pour la guérison des maladies de la 


XXIV. 36 


matrice. C’est pouriféela aussi qu’on lui donne vulgairement 
le nom de MATRICAIRE, &alien, ABoinet et autres l’appellent 
amaracon, à cause que celte plante est d’un goût très-amer. 

Pline le lui donne également, ainsi que ceux d’artemisiu et 
de rmercurialis. Le parthénion, selon Dioscoride, a les feuilles 
semblabies à celles de la coriandre, mais plus fines ; des fleurs 
blanches au pourtour , et jaunes ( melint colore ) dans le mi- 
lieu; ane odeur forte, désagréable ; elle étoit amère au goût. 
Cette descripiion convient parfaitement à notre matricaire 
des jardins, ainsi que Ées vertus atiribuées au parthenion; aussi 
aucun auteur ne douic que ce ne soit la même plante, et 
Linnæus l’a-1-il donné comme nom spécifique à la matricairé 
( matricaria parthenium ) ; mais un tort que ce naturaliste a eu, 
ç'a été d'employer ce même nom de parthenium pour désigner 
ungenre de piantes exotiques. (V7. PARTTRENIASTRUM et PAR- 
THÉNIE ). Antécédemment, äil l’avoit encore donné à l’a 
frutescens, qui est une plante d'Amérique. Clu$ius décrit.sous 
ce nom l’achillea atrata, et Michéli, le chrysanthemum achil- 
deæ , L. ; | 

Le parthénion des anciens s’appeloit aussi : £.° , chez les 
Grecs, leucanthemon , anthemis , chamæmelon, chrysocallis ; 
malabathron, anlhospedynon ; 2°, chez les Romains, sols secu- 
dum , millefolium ; 3.0, cautan, chez les Etrusques; 4°, 1a- 
macth, par les Africains. D’une autre part, on nommoit éga- 
lement parthenion , les deux helxine ( le liseron des champs 
et la pariétaire), l’armoise , la mercuriale, la camo- 
mille , etc. (LN.) | | R 

PARTHÉNOPE, Parthenope, Fab. Genre de crustacés, 
de l’ordre des décapodes, famille des brachyures , tribu des 
triangulaires, ayant pour caractères : test triangulaire ‘ou 
presque rhomboïaal , rétréci , et plus ou moins terminé en 
pointe en devant ( très-inégal); second article des pieds-mäâ- 
choires exrérieurs presque carré, échancré sous l’angle su- 
périeur et interne ; l’article suivant inséré dans cette échan- 
cruré:; yeux portés sur un pédicuie court, gros , et toujours 
entièrement retirés dans ieurs fossettes; ouvertures de ces 
fossettes orbiculaires ; les deux serres antérieures très-grandes 
dans les deux sexes , dirigées jusqu’à l’origine du carpe hori- 
zontalement, et à angle droit avec la longueur du corps, cou- 
dées et repliées ensuite, dans le même sens ; bras et pinces 
très-aliongés ; pinces trièdres , avec les doigts comprimés, 
pointus , courbés brusquement ; les autres paites petites; an- 
tennes latérales très-courtes, de la longueur, au plus, des pé- 
dicules des yeux , insérés sous eux, dans une échancrure du 
bord inférieur de leurs fossettes , et de niveau avec la nais- 


À 4: A à 563 
sance des antennes intermédiaires ; leur pédoncule plus long 
ou aussi long que leur tige; le second article le plus grand 
de tous. | 

Ces crustacés, dont Aldrovande ( de Crust., lib. 2 , p. 203 
et 205 ) avoit déjà connu deux espèces, et qu’il distinguoit 
des autres brachyures, à la longueur de leurs serres et à l'é- 
paisseur de leurs bras ( #acrocheli brachiïs crassis ), avoient 
été placés par Linnæus dans son genre cancer, division des 
brachyures, ayant le dessus du corselet épineux. Fabricius, 
après l'avoir d'abord suivi en ce point , s’est déterminé, d’a- 
près un nouvel examen des animaux de ceîte classe , à for- 
mer avec ceux-ci un genre propre , auquel il a donné le nom- 
de parthenope. M. de Lamarck le réunit primitivement (Syst. 
des anim. sans vertéb. ) àscelui d'inachus du même auteur et 
sous la dénomination commune de maia ; c’est ce que fit aussi 
M.'Bosc, dans son Histoire naturelle des crustacés, et dans 
la première édition de cet Ouvrage. J’ai partagé long-temps 
moi-même cette opinion; mais dès études plüs particulières 
m'ont ramené au sentiment de É'abricius. M. de Lamarck a 
pareillement adopté , dans le cinquième volume de son His- 
toire naturelle des animaux sans vertèbres, le genre Par: 
THÉNOPÉ. 

‘Ces animaux, ainsi que ceux des genres œ/hra, eurynome et 
mührax, sont remarquables par: la grandeur presque dispro- 

‘portionnée de leurs deux pieds antérieurs ou'de leurs serres. 
Mais les œthra sont distingués des parthénopes en ce que 
les anglés postérieurs de leur test sont dilatés , 2inst que dans 
les calappes , et recouvrent les paties, à l'exception des serres, 
lorsque l’animal les contracte. Les exrynurtes oni leurs an- 
tennes latérales insérées au-devant des yeux, près de leur 
canthus interne , et au-dessus de l’origine des antennes inter- 
médiaires ; elles sont en outre plus allongées et plus grêles 
inférieurement que les antennes correspondantes des parthé- 
nopes. Les serres des femelles sont d’ailleurs petites. Enfin, 
celles des mithrax se portent en avant , comme celles des 
autres brachyures, et ne font pas un angle droit avec le corps. 
Leurs bras et leurs pinces ne sont pas aussi allongés ; les 
doigts sont creusés en cuiller à leur exirémité , et n’offrent 
point, dans leur direction , cette courbure brusque que l’on 
observe à ceux des parthénopes, particulièrement à l’infé- 
rieur, ou celui qui est immobile. Leurs antenves latérales 
sont insérées entre les yeux et à une distance assez grande de 
leurs orbites. Suivant M. Léach, la queue du male de ia par- 
thénope /ongimana de Fabricius est composée de cinq segmens 
ou tablettes; mais celle de la femelle en a sept ou deux de 
plus. Il a cru, d’après cette différence sexuelle, pouvoir 


564 PAR 


former un genre propre de cette espèce et de ses analogues, 
et il l’a désigné sous le nom de /ambrus. | 

Le genre parthénope est restreint à l'espèce appelée hor- 
rida , et dont la queue présente sept anneaux dans les deux 
sexes. Je n’ai pu vérifier ces caractères. Re à 
_ Le genre parthénope de Fabricius n’est composé que d'un 
petit nombre d'espèces. Des huit qu'il cite, il faut en reiran- 
cher trois: celle qu'il nomme fornicata appartient au genre 
æthra ; sa parthénope maja est une lithode , et sa dernière ou 
la douteuse paroît devoir se rapporter aux porcellanes. 

On ne connoût point les habitudes des parthénopes; mais 
je présume que ces crustacés se tiennent fixés aux rochers 
sous-marins , et que la grandeur de leurs serres leur donne le 
moyen de saisir leur proie sans changer de situation ou sans 
faire de grands mouvemens. Ils doivent échapper d'autant 
plus facilement à leurs ennemis, que les aspérités et les iné- 
galités de leur corps et ses couleurs les font ressembler aux 
objets sur lesquels ils sont habituellement posés. 


Ï. Longueur des serres ou des deux pattes antérieures , double, au 
plus , de celle du corps. — (PARTHÉNOPE , Léach. ). 


PARTHÉNOPE HORRIBLE , Parthenope horrida, Fab.; Léach, 
Zool. miscell., tom. 1, tab. 78. Test très-inégal , iuberculé, 
ponctué, avec des enfoncemens profonds sur le dos, le mu- 
seau obtus, et des pointes en forme d'épines, sur les côtés ; 
poitrine et dessus de la queue comme vermoulus ; serres char- 
gées de verrues'et d'élévations coniques, inégales et dentées ; 
a serre droite plus épaisse que la gauche; les autres pattes 
ayant en dessus et en dessous des pointes en forme d’épines, 

Dans les mers des Indes orientales. 


TL. Longueur des serres surpassant plus d'une fois celle du test. — 
( LAMBRES, Léacf.) 


PARTHÉNOPE GIRAFFE, Parthenope giraffa, Fab.; Herbst. , 
Crust. , tab: 19, fig. 108 , 109. Dessus du test noirâire, for- 
tement sillonné, chargé de tubercules nombreux, rougeâtres, 
déprimés , arrondis , dentelés ou divisés dans leur pouriour ; 
tous les pieds armés d’épines; celles des serres dentées ou 
+ameuses ; côté inférieur des serres parsemé de tubercules 
lisses , en forme de petits mamelons. Re “A 

Sur les côtes de Coromandel , d’où elle a été envoyée au 
Muséum par M. Leschenault. js 

PARTHÉNOPE LONGUES-PINCES , Parthenope macrocheies ; Gan- 
cer macrocheles, Herbst., ibid., 1ab. ead., fig. 107. Le crustacé 
que Linnæus ( Mus. Ludoo. Ulr.) décrit comme l'individu fe- 


melle deson cancer longimanus ; nous paroît différer spécif- 


PAPE _ 565 
quement de celui qu'il prend pour le mâle. Cette descrip- 
tion convient assez bien à l’espèce qui fait le sujet de cce 
arücle, et qui se trouve dans les mers des Indes orientales. 
Son corps est blanchâtre, maïs avec une teinte d’un roussà- 
tre-clair sur sa partie supérieure ; le côté interne des pinces 
offre, près de son extrémité , une tache de cette couleur; le test 
est un peu rhomboïdal, chargé de petits tubercules coniques et 
rougeâtres ; ceuxdes côtéssontun peupluslongset en formede 
petites épines, dont quelques-unes obtuses , mais qui sont 
toutes simples ; le museau est un peu dentelé sur ses côtés; 
le milieu du second et du troisième anneau de la queue s’é- 
lève transversalement en forme d’arête dentelée ; le milieu de 
celle du second présente une dent plus forte, avec une den- 
telure de chaque côté. Les serres sont longues, toutes cou- 
vertes en dessus de petites verrues et de tubercules pointus 
en forme d’épines, de grandeur inégale; ces épines dominent 
plus particulièrement le long des arêtes , et s'étendent même 
sur les doigts ; celles du côté antérieur des pinces sont pius 
fortes et un peu dentées. Le dessous , la face antérieure des 
bras et des carpes, et le côté postérieur des mains, sont unis, 
excepté aux angles, qui ont de petits tubercules en forme de 
dents. Le plan inférieur des mains offre dans son milieu 
deux rangées de grains élevés, dont une plus nombreuse et 
plus prononcée, Les autres pattes ont des bandes transverses 
rougeâtres ; leurs cuisses ont en dessus et en dessous une 
série de petites dents. Des mers de la Chine. 

M. Bonelli m'a donné une autre espèce de parthénope très- 
voisine de la précédente , mais dont les serres sont plus cour- 
tes, plus larges et moins épineuses. Elle se trouve, à ce qu'il 
paroît, dans la Méditerranée , et pourroit bien être la se- 
conde des deux espèces figurées par Aldrovande. 

La PARTHÉNOPE LAR, Parthenope lar de Fabricius , est dis- 
tinguée des autres espèces par ses serres tout-à-faitlisses. (L.) 

PARTICELLA. Une espèce de PATIENCE ( rumex aqua- 
ticus L. ) porte ce nom en Portugal. (LN.) 

PARTRIDGE. Nom anglais de la PERDRIX. (v.) 

PARTYKE. Nom de la SALICAIRE en Hollande. (LN.) 

PARU. Poisson du genre STROMATÉE. (B.) 

PARUÜUCKENBAUM. Nom du Fusrer, en Allemagne. 

(LN.) 

PARUS. L'un des noms de là MÉSANGE , en latin. (s.) 
PARUSSINA. Nom de la MÉsansE, dans le Piémont. 
i (N:) 

PARYA-KELANGA.(Rhéed., Malab.rz ,t. 15. ) Nom 
malabare de l'Aponogéion à un seul épi (ap. monostichyon, 


Willd. } (EN) 


566 BAS 


PAS ou DÉTROIT. Espèce de mer resserrée entre 
deux terres. VW. DÉTRoIT. (PAT.) 

PAS D'ANE. Nom vuigaire d’un LE (.) 

PAS DE CHEVAL. C'est la CacaALIE alpine, (EN.) 

PAS DE PAYSAN. C'est l’un des noms vulgaires de la 
CANCELLAIRE , voluta cancellaia , Linn. (8.) 

PAS DE PO ULAIN. Nom de l'OURSIN SPATAGUE. 

CB.) 

PASAN, Aniilope orÿx , Linn. Baffon. a ainsi appelé une 
espèce d' ocre à cornes droites, qni est l’oryx d’AËlien. Ce 
noi est faussement appliqué. Celui de puseng dont il est üré , 
est donné, par les Persans , à la chèvre sauvage , au témoï- 
gnage de K œmpfer. (DESM). 


PASCAN. Variété de la ViexE, jee le grain assez ee 
est rond et presque vert. (LN.) ? 

PASCHALEE, Paschalia. Plante vivace à tige presque sim- 
plie, à feuilles opposées, dentées, sessiles, glabres, glauques, 
les inférieures ovales, les supérieures Dpetliess à fleurs. 
jaunes, solitaires, qui, selon Ortéga, forme un genre dans. 
la syngénésie superllue et dans la famille des corymbiféres. 

Ce genre présente pour caractères : un calice imbriqué ; 
un récepiacle couvert de paillettes; des semences osseuses 
couronnées d'une aigrette dentée. | 

La PascuaLi£ croît au Chili, et est figurée pl..# des 
BDécades d'Ortéga. On la cultive dans nos jardins. Œ). 

PASCHAS. C’est, dans Aldrovarde , la PETITE SAR- 
CELLE. Voyez ce mot. (s.) 

PASCHECE. Nom de l’émeraude., en Pas (EX) 

PASCH-PU et PUSCHONELA. Nom du NoiseTiER et 
de la NoisETTE , chez les T'artares Wotjaks. (EN.) 

PASELBEERE et PASSELBEERE. En Allemagne , 
ces noms désignent le GROSEILLIER AL PIN et A'ÉPINE- 
VINETTE. (LN). 

PASHIM cet PASCHYNM. Noms que les T'étiéiles. 
Wotjaks donnent au PIN SAUVAGE: EN.) 

PASIMAQU: E,, Pasimarus. Genre d’insectes, établi par 
M. Bonelli aux dépens de celui des Scérites , et qui en détache 
quelques ‘espèces, dont le corps est praportionnellement 
plus couri, plus large , ou plus ovaie ; doni le corselet esten 
forme de cœur tronqué et très-échancré aux deux exirémités ; ; 
dont les mâchoires sout droïtes et obtuses au bout, et'qui 
oni le second article de leurs’antennes un peu plus court que 
le troisième. Tels sont les scarites depressus , marginaius de 
Fabricius, et quelques autres. Ces insectes paroissent propres 
à l'Amérique. Voyez les Observations entomologiques de. - 
M Bonelii, etle bel ouvrage de M. Palisot de Beauvois , sur 


PAS | 567 


| 
les insectes qu'il a recueillis en An ÉrSNe et en Afrique. 
(L.) 

PASINA. Adanson donne ce nom au genre HORMINUM,. 
Linn. Voyez ce mot. (EN.) 

PASIPHÉE, Pasiphæa. M. Savigny , dans ses Has 
sur les animaux sans vertèbres (part. 1, fase. x, pag. 50), 
nomme ainsi un genre de crustacés décapodes, formé avec 
l'alphée sivado de M. Risso, et qui fait le passage de notre 
iribu des salicoques à celle des schizopodes. Ainsi que dans les 
alphées et les hippolytes , les aniennes supérieures se termi- 
nent par deux filets, et les quatre pattes antérieures finissent 
en une pince didactyle; mais ces pattes et les suivantes ont 
* à l'extrémité extérieure de la hanche un appendice sétacé 
court , membraneux, plus large et formant un peu la gaîne 

à sa base , et que M. Savigny compare au cirrhe flagelli- 
forme des pieds-mâchoires ; les deux pieds-mâchoires infé-— 
rieurs, par leur forme et leur allongement, ressemblent 
beaucoup aux pieds des trois dernières paires , et selon le 
même naturaliste sont employés pareillement à la loco- 
motion; ces crustacés auroient ainsi douze pattes thoraciques. 
la observé que dans l’un des sexes , les hanches des deux 
premières serres se réunissent en manière de lèvre. ” 

Le corps des pasiphées est plus étroit, plus allongé, plus 
mou et plus comprimé que celui des autres salicoques : ; le 
tronc est rétréci en devant et n'offre point de saillie en forme 
de rosire ou de bec; les ÿeux sont insérés au milieu de son 
bord antérieur, petits et contigus ; les soies des quatre anten- 
nes sont fines et allongées ; les mandibules sont fort compri- 
mées ou minces, avec le côté interne très-denté. Jen'’ai point 
vu de palpes sur leur dos ; mais l'individu que j'ai soumis à 
mon examen, les avoit peut-êire perdus. Les quatre pre- 
mières palles sont beaucoup plus grandes que les autres, 
presque égales, avancées, mais un peu coudées , avec la 
pince et les doigts allongés ; le carpe ou l’article qui précède 
la main , est fort court, obconique et sans divisions annu- 
laires. Celui qu'on désigne sous le nom de bras, est long, 
comprimé, avec une série de dents très-fines le long de 
sa tranche inférieure. Les autres pattes sont très-menues et 
ne paroissent guère propres qu'à la natation. Les feuillets 
qui composent la nägeoire de l'extrémité de la queue sort 
allongés, mais conformés d’ ailleurs comme ceux des autres 
salicoques ; l’intermédiaire offre un sillon longitudinal et se 
termine en une pointe tronquée et dont le bord posté rieur est 
couronné d’une rangée. de spinules. À 

La PasiPpnée SiVADO , Pasiphwa sivado ; Alpheus siwado, 
Riss., His, not. des Crust. de Nice, pag. 93, pl. 3, fig. 4, la seuie 


568 PAS ., 
espèce connue, est très-abondante sur la plage de Nice, ef 
sert de nourriture à une infinité de poissons qui vivent dans 
les mêmes parages. Suivant M. Risso, son corps est long 
d'environ deux pouces et demi, d’un beau blanc nacré, trans- 
parent et bordé de rouge ; les deux premières paires de pattes 
sont rougeâtres ; la nageoire du bout de la queue est poin- 
üllée de rouge. La femelle fait sa ponte en juin etjuillet ; ses 
œuf sont conteur de nacre. (L.) 

PASITF, Pasites, J ur ; Nomada, Fab.; Biastes, Panz. Genre 
d'insectes, de l'’ürdre des hyménoptères , famille des melli- 
fères , tribu des apiaires, trés-voisin du genre des nomades , 
mais qui en diffère par les ailes supérieures, qui n’ont que 
deux cellules cubitales, et dont la seconde reçoit les deux 
nervures récurrentes , ainsi que par les palpes maxillaires , 
composés seulement de quatre articles. M. Jurine en men- 
uonne deux espèces : la première est la nomade Schott de 
Fabricius, que Panzer a figurée, Faun. insect. Germ. fasc. 53, 
lab. 6.; la seconde est celle que M. Jurine appelle maculata. 
M. Maximilien Spinosa en a décrit une troisième, ra, 
Insert. lig. ,jtom. 2, tab. 2, f.3, 7. ) Ces insectes sont rares 
en France. Leurs habitudes sont probablement les mêmes 
que celles des épéoles et des nomades. (1) 

PASOTE. Nom vulgaire de J'ANSÉRINE- QUINA, au 
Perou. (B.) 

PASOTLE. C’est, en Portugal, le CHÉNOPODE AMBROSIO, 

chenopodium ambrosioides. Linn. ). (tN.) " 

PASPALE , Paspalum. Genre de plantes de la iriandrie 
digynie et de la famille des graminées, dont les caractères 
consistent : en une balle calicinale de deux valves égales, ova- 
les ou arrondics et concaves, et en une balle florale de deux 
valves presque semblables aux précédentes et persistantes; 
trois Étamin-s à anthères vacillantes ; un ovaire supérieur 
surmonté de deux styles à stigmates plumeux ; une semence 
ovale , aplatie , renfermée dans les balles florales. 

Ce genre renferme des plantes vivaces ou annuelles, à 
fleurs disposées unilatéralement sur un axe plus ou moins 
membraneux, et dont aucune n’est propre à l’Europe , à 
moins qu'on ne veuille, comme quelques auteurs , réunir 
avec éllés les PANICS DAïTYLE et SANGUIN de Linnæus, qui 
constituent le genre BiGiTAIRE de Haller, Il se rapproche 
du SYNruɫlsMA de Walier , du REMARIE de Fluge, ainsi 
que de l’AXONOPE de Palisot-de-Beauvois. On en compte près 
decent espèces décrites dans les auteurs; mais il paroît que 
jeur nombre est beaucoup plus nombréux dans la nature, 
puisque seulement dans la Basse-Caroline j'en ai découvert 
dix espèces nouvelles. 


PAS 56g 
Parmi ces espèces, il faut distinguer : 

Le PASPALE VELU, qui a les épis alternes, Île rachis 
veluetles fleurs sur deux rangées. Il eroît au Japon, où il sert 
de fourrage. 

Le PASPALE PANICULÉ , qui a les épis paniculés et rappro- 
chés en verticille. Il croît à la Jamaïque et est annuel. C’est 
un excellent fourrage qui croît après les auires récoltes , et 
qui fournit abondamment. 

Le PASPALE STOLONIFÈRE, qui a les épis composés d’un 
grand nombre d’épillets , le rachis ondulé, la tige géniculée- 
et stolonifère à sa base. Il vient du Pérou, et a été figuré par 
inoi dans le second volume des Actes de la Société Linnéenne 
de Londres. On le voit aussi pl. M. 3 de ce Dictionnaire. C’est 
peut-être, de toutes les graminées connues, celle qui fournit 
en même temps le plus abondant et le plus excellent four- 
rage. Cette plante s'élève à deux ou trois pieds, et est vivace. 
Chacun des nœuds inférieurs de la tige prend racine sutcessi- 
vement, et donne naissance à un nouveau pied; € sorte 
qu'une seule graine , dans le courant d'une année, peut 
fournir de quoi couvrir plusieurs toises carrées de superficie. 
Ses feuilles sont larges d’un pouce, et si tendres, sisucrées, 
ainsi que les tiges, que l’homme même trouve du plaisir à les 
mâcher. On peut, sans doute , les couper trois ou quatre fois 
dans l’année , dans les parties méridionales de l Europe : on 
dit sans doute, parce qu’on n’a pas encore fait d'expérience 
à cet égard, cette plante gelant dans le climat de Paris 
avant d’avoir fourni toutes ses graines ; mais elle s'annonce 
comme si avantageuse, qu’elle devroit y être cultigée, 
niême avec cet inconvénient. On doit donc conseiller aux 
propriétaires des parties méridionales de la France, de s’oc- 
cuper sérieusement des moyéns de la cultiver en grand. Il 
paroît qu’elle aime les terrains gras ; mais elle vient égale- 
ment dans les terres arides ; seulement elle fournit un peu 
moins abondamment de fane. Que de richesses l’iniroduc- 
tion de cette plante peut atürer dans un pays où il manque de 
bestiaux par impossibilité de les nourrir ! 

Le PASPALE KORA , qui a les épis alternes, ordinairement 
conjugués , le rachis membraneux, et la tige ainsi que les 
feuilles glabres. E vient dans l’Inde, et y sert de fourrage. 

Le PASPALE MEMBRANEUX a les épis allernes, sessiles, le 
rachis membraneux, cymbiforme , et les fleurs très-velues. 
il est vivace , se trouve au Pérou, et est cultivé dans les jar- 
dins de Paris. C’est une plante très-élésante , qui forme au- 
jourd'hui le genre CÉRÉSIE. (B.) 

PASPALON et Paspalum, ou Paspalos et Paspalus. Hippo- 
crate donnoit ce nom au MiLLET, le cenchros des Grecs, le 
railéum des Latins, et le panicum miliaceum, Linn. Cet auteur 


570 P À S i 


moderne l’a donné ensuite à un genre de. graminée qh'Adan-- 
son proposoit d'appeler sabsab; mais on n’a pas tenu compte 
de ce changement de nom, Le genre Paspalum, Linn., très- 
enrichi en espèces, en compte soixante-onze dans le Sys- 
lema de M. Roœmer; il est vrai que ce naturaliste n’adopte 
pas le genre ceresia, et n’approuve pas le renvoi qu’on fait de: 
quelques espèces de paspalon dans les genres d'gttaria et cyno- 
don. VW. PASPALE. (EN.) 

PASQUETTE. JV. PAQUERETTE. (EN.) 

PASSAEA. Feuilles à trois folioles ; fleurs géminées 
axillaires, disposées en épi ; tube calicinal, court, terminé: 
par cinq longues divisions ; corolle médiocre ; étamines. mo- 
nadelphes ; légume aplati, noueux, de six à dix loges ; grai- 
nes aplaties., chagrinées. T'els sont les caractères d’un genre: 
établi par Adanson , et auquel il donne pour iype l’anonis or- 
nithopodivides, Linn. P. BUGRANE et ONoNis. (LN.) | 

PASSALE, Passalus. Genre d'insectes, de Pordre des. co- 
léoptères , section des pentamères , famille des lamellicor- 
nes, tribu des lucanides. Linnæus, Degéer, et Fabricius , 
dans ses premiers ouvrages, avoient confondu ces insectes 
avec les lucanes. Voët cependant en avoit fait un genre, qu'il 
avoit nommé en latin cupes, ei scarabées du sucre, dans noire 
langue. Olivier, quoique instruit de ce fait , ei quoique ayant 
remarqué des différences essentielles entre ces insectes, se 
laissa néanmoins entraîner par l'autorité des auires naiura- 
listes. Fabricius enfin, dans son Entomologie systématique . 
rompit cette association, et donna à la coupe générique ins- 
ütuée par l’entomologisie hollandais, le nom de passale , 
qui à été adopté. 

Les passales s’éloignent des lucanes en plusieurs points. 
leurs antennes, composées de dix articles, de même que: 
celles des coléoptères précédens , ne sont point coudées , 
mais simplement arquées et terminées par une massue pec- 
tinée, plus ou moins velue; leur labre est extérieur, crustacé: 
ei saillant entre les mandibules ; leurs mâchoires sont en- 
iièrement écailleuses et fortement dentées à leur extrémité; 
la lèvre est très-différente de celle des lucanes ; la languette 
est dure, presque carrée, enlière ou peu échañerée, et 
termine le menton, dans une échancrure large et supérieure. 
duquel elle est fixée. Les mandibules, quoique saïilantes et 
cornées, comme celles des lucanes , sont plus épaisses , tou- 
jours très-dentées, et presque semblables dans les deux sexes; 
les palpes sont presque égaux, avec le dernier article cylin- 
dracé ; le corps a'une forme parailéipipède; le dessus de la 
tête est très-inégal, et celle du.mâle présente souvent. des 
éminences plus prononcées, ou même une esnèce de corne; le 
garselct est carré, et séparé de l’abdomer par un pédicule- 


PAS | Soi 


très- apparent et dans la surface supérieure duquel l’écusson 
est noyé; les élyires tombent brusquement sur les côtés, 
pour envelopper ceux de l'abdomen; les pattes, presque sem- 
blables d’ailleurs à celles des lucanes, sont proportionnel- 
lement plus courtes, et les deux premières ne paroissent pas 
être sensiblement plus longues que les autres; dans les mâles, 
les jambes intermédiaires sont garnies de duvet. 

Les passales sont d’assez grands coléoptères, d’un noir 
uniforme et luisant, ou quelquefois d’un brun marron; ils ha- 
bitent les contrées chaudes des deux continens ; on en trouve : 
même à la Nouvelle-Hollande; mais ils sont plus abondans 
en Amérique, à Cayenne et à Surinam parüculièremeni. 

Mademoiselle de Méfian , qui a donné une figure du pas- 
sale interrompu, dit avoir trouvé sa larve dans la racine des 
baitates, plante qui croît à Surinam. Elle à aussi donné la 
figure de cette larve , qui ressemble à un gros ver par sa for- 
me: elle ale corps très-gros , la tête petite , extrémité du 
corps mince , etsix pattes écailleuses. Comme les passales 
ont beaucoup de rapports avec les lucanes, on peut croire 
que leurs larves vivent de même, subissent les mêmes méta- 
morphoses, et sont également plusieurs années avant que de 
parvenir à l’état parfait. 

On à commencé à distinguer quelques espèces, qu ’on avoit 
jusqu'ici regardées comme de simples variétés du passale in- 
terrompu; mais les caractères qu on en a donnés sont encore 
très-imparfaits , parce qu’on n’a point étudié avec assez de 
soins et de détails les formes des mandibules et les variétés 
de sculpture que présente ta partie supérieure de leur tête , 
le nombre des lames dont se compose la massue des anten- 
nes, variant de trois à six, peut aussi fournir de bons moyens 
de distinction. 

Il faudroit encore que ces observations fussent accompa- 
gnées de dessins exacts. | 

PASSALE INTERROMPU , Passalus interruptus , Fab. ; Lucane 
interrompu, Oliv., Gol., tom.:, n°1, pl. 3, #g. 5. d.Son 
corps est long d’environ … pouce et demi; la massuc des au- 
tennes est formée de trois feuilles; les mandibules, couvertes 
en majeure parie par le labre, soniierminées par trois dents; 
le bord antérieur du chaperon est échancré et bidenté ;. par 
derrière est une impression triangulaire ; : le vertex offre une 
earène longitudinale, qui se termine antéfieurement par one 
dent, avec un peut iubercule aigu, de chaque côté ; Ja rid 
qui suit le bord intérne de chaque œil finit aussi d’une ma- 
nière aiguë ; le corselet est irès-déprimé , lisse, avec un sil- 
Ion le long du milieu du dos ; une cicatrice pointllée , de 
chaque CÔTÉ , près des bords latéraux, ét des points enion- 
cés tout autour des bords, le milieu de l'antérieur.et du pos- 


572 PAS 
térieur exceptés; les élytres sont planes, avec des stries lon 
gitudinales, qui, à l'exception des plus intérieures, sont ponc- 
_ tuées; le corps est noir. Dans l'Amérique méridionale. 
Le PAassALE CORNU, fassalus cornutus , qu'Olivier avoit 
réuni au précédent, a les stries lisses ; le milieu de la tête 
armé d'une corne élevée et dont la pointe se courbe en 
en avant; les côtés du corselet ont chacun un enfoncement, 
mais ne sont point ponctués. 
On le trouve en Pensylvanie eten Caroline. Voyez, pour 
les autres espèces, Fabricius et Weber. | 
Le Synodendron digitatum du premier doit former un nou- 
veau genre , et qu'il fant placer prèssdu précédent. (L.) 
PASSAGES. F7, Cor. 
PASSAN. F. le mot APTÉRONOTE. (8. 
PASSAR. Nom langucdocien du PLEURONECTE TURBOT. 
PASSARABIA ( Passe-rage ). Les Italiens donnent ce 
nom à l’IriS À ODEUR DE @iGor ( Iris fætidissima, Linn. ). 
PASSE ou PASSERILLES. Les raisins muscats séchés 
au soleil, en France ou dans le Levant, portent ce nom 
dans le commerce. (8. 
PASSE. Nom vulgaire de la FAUVETTE D'HIVER. (v.) 
PASSE-BLEU: P. Moineau BLEU DE CAYENNE. (v.) 
PASSE-BUISSONNIERE. Voyez Moucuer , article 
PÉcoT. (vw: 
PASSE-BUSE. 7. Movucuer , article PÉGOT. (v.) 
PASSE-FLEUR. Les jardiniers appellent de ce nom 
V'AGROSTÈME CORONAIRE, la LYCHNIDE DIVIQUE et la PuL- 
SATILLE. (B.) : 
PASSE - FLEUR SAUVAGE. C'est la Lycanine 
DIOÏQUE. (LN. à He 0 
PASSE-LONGUE MUSQUEE. Sortie de raisin plus 
connue sous le nom de MuscaAT D’ÂLEXANDRIE. (LN.) 
PASSE-MUSC. 7. CuEvROTIN MUsC ou PoRTE-MUSsC 
( moschus moschiferus, Linn. ) (DESM.) 
PASSE-PIERRE. Un des noms de la Baci£ie. (8.) 
.PASSE-POMME ROUGE. Petite Pomme hâtive , glo- 
buleuse-comprimée et d’un beau rouge ; il y en a de blan- 
ches, (LN.) A 
PASSE-ROSE. Nom jardinier de l'A LGCÉE ROSE. (8.) 
PASSE-ROSE PARISIENNE. C'est PAGROSTÈME 
DES JARDINS ( Apr. coronaria, L.). (EN)  : 
PASSE SATIN. L'un des noms de la LUNAIRE annuelle, 
V. ce mot. (s. ie 
.. PASSE DE SAULE.Nom vulgaire appliqué au MoINEAG 
FRIQUET, parce qu’on le voit souvent dans les saules. W. l’art 
éle FRINGILLE, tome 12, page 196. (v.) 


PASSE SOLITAIRE. F. MERLE SOLITAIRE, (V.). 


D 573 

PASSE-SOURDE. C'est, dans le Périgord, le nom du 
Moucner. (v.) “ 

PASSE-VELOURS, Celosia. Genre de plantes de la pen- 
&andrie monogynie et de la famille des amarauthoïdes, qui a 
pour caractères : Un calice de cinq folioies , uni de deux ou 
irois petites écailles en dehors; point de corolle, a moins 
que, comme quelques botanisies, ou n’appelle le calice de ce 
nom ; cinq étamines réunies à leur base en forme de petite 
coupe hémisphérique; un ovaire supérieur, oblong, surmonté 
d’un style persistant, à sugmaie simple; le fruit est une cap- 

+ sule polysperme s’ouvrant transversalement. 

Ce genre, aux dépens duquel KR. Brown a établi son genre 
DÉFRINGIE , renferme des plantes, la plupart annuelles , à 
feuilles alternes , entières, et à fleurs disposées en panicu- 
les ou en épi terminal, et remarquables par les couleurs 
vives de leurs calices, couleurs qui subsistent long-temps sur 
pied, et qui ne s’alièrent en aucune mamière par la dessicca- 
tion. R 

‘On compte une vingtaine d'espèces de-passe-velours , 
parmi lesquelles il en est irois ouquatre quise cultivent habi- 
tuellement dans les jardins d'ornement ; ce sont : | 

Le PASSE-VELOURS CRÈTE DE COQ, qui a les feuilles ovales 
oblongues , les pédoncules cylindriques, légèrement striés, 
et les épis oblongs, et très-souvent aplatis, de manière à 
ressembler à la crête d’un coq : sa couleur varie beaucoup ; 
on en voit de pourpres , de jaunes , de blancs, de panachés, 
etc. li figure très-bien dans les jardins, où il reste en fleur 
plus de deux mois. Î vient de l'Inde, où on le cultive de 
toute ancienneté. 

Le PASSE-VELOURS ÉCARLATE, qui a les feuilles ovales, 
grêles, sans oreilles ; latigesillonnée, et les épis rapprochés 
de manière à former une crête. Îl a beaucoup de rapports 
avec le précédent, mais cependant est bien distinct; ses fleurs 

sont pourpres sans être rouges , etne varient point. Ses épis 
sont quelquefois monstrueux. Îl vient de l’Inde. | 

Le PASSE-VELOURS DE MONSON a Les feuiiles subulées, ver 
ticillées ;, la tige rameuse , Pépi compacte et cylindrique. U 
vient de l'Inde, et est encore rare en France. 

Le PAssE-VELOURS ARGENTÉ à les feuilles lancéolées, ac- 
compagnées de stipules falciformes ; les pédoncules angu= 
leux , et Les épis scarieux. [Il vient de la Chine, Ses épis sont 
d’un blanc de nacre de perle. 

Les jardiniers des environs de Paris sèment ces plantes, 
principalement les deux premières , sur couche, au commen 
cement d'avril, et les couvfent avec des cloches , Car elles 
sont extrêmement sensibles à la gelée, Lorsqu'on veut aiten+ 


, | V\ 
5x4 PLATS 


dre plus tard, on peut lessemer dans du terreau à une bonne 
exposition, et on ne pérd pas «ordinairement à adopter ce 
dernier parti. 4 
Lorsqu’elles ont deux ou trois pouces , ou sont garnies de 
quelques feuilles, on peut les transplanter à demeure si on 
ne craint plus les gelées.il est nécessaire de leur donner, après 
cette opération, un léger arrosement, et de les préserver‘ pen- 
dant un jour ou deux de la trop grande ardeur du soleil , en 
les couvrant avec une feuille de chou ou de poirée. Si on les 
a enlevées de la couche avec la motte de terre , ces soins 
sont superflus. Fu | 
On préfère, en général, de transplanter les passe-velours 
dans des pots, pourfigurer sur les gradins d’été et d'automne, 
sur les côtés des escaliers, etc. Alors ils ont besoin de fré- 
quens arrosemens , parce que leurs racines sont irès-cheve- 
lues; et leurs feuilles fort nombreuses. Avec cette attention, 
si elles sont dans une terre composée de deux tiers de terre 
franche et d'un tiers de terreau, on est certain d’avoir des 
pieds de la plus grande beauté, qui feront Le luxe du jardin 
-pendant une partie de l'été. 
Pour avoir de la graine, on réserve quelques pieds que 
l’on laisseen place un mois de plus , et à leur maturité, après 
les avoir suspendus pendant quelques jours dans un lieu 
abrité, on les secoue et on les froisse entre les mains. La 
première graine est toujours la meilleure. | 
Les passe-velours, on le répète, sont de très-belles plantes 
vues à une certaine distance , mais elles n’ont aucune odeur, 
et remplissent, étant sèches aussi bien que lorsqu’elles sont 
en vie, l’objet qui les.fait cultiver. Aussi les curieux en font- 
ils sécher quelques pieds au four, après qu'on en a retiré le 
pain, lorsqu'elles approchent de leur maturité. Il suffit, 
pendant l'hiver, de leur mettre la tige dans une eau un péu 
dégourdie, pour leur voir reprendre leur premier éclat , et 
orner une cheminée à une époque où on ne se procure que 
difficilement des agrémens de cette espèce. - 
7 Les passe-velours sont réputés astringens, propres à arrêter 
les cours de ventre et les inflammations des viscères. On en 
fait fréquemment usage dans l’Inde. 
On appelle aussi passe-velours quelques espèces d'Ama- 
RANTHES. (B.) 
PASSE VERT. 7. Particle TANGARA. (v.) 
PASSER. Nom latin du Moineau. Les étymologistes 
prétendent que ce mot vient de passus, parce qu’on rencontre 
des moineaux à chaque pas. ($:) 


. PASSERA ALPESTRA. Nom italien de la Soucis. 


PAS 575 

PASSERAGE, Lepidium. Genre de plantes de la tétrady- 
namie siliculeuse et de la famille des crucifères,quioffre pour 
caractères: un calice de quatre folioles ovales,concaves et ca- 
duques ; une corolle de quatre pétales presque égaux et ovales; 
six étamines, dont deux plus courtes, opposées ; un ovaire 
supérieur à siyie simple et à stigmate obtus; une silicule 
ovoïde , échancrée ou non échancrée , polysperme , à valves 
carinées et à cloison contraire, ae 

Ce genre a été divisé en six autres, savoir : NASTURCIE , 
TÉÉDALIE, HUTCHANSIE, CARDARIE et LoBuLarRE. Celui qui 
a conservé le nom de Passerage, à pris pour caractères: 
une silicule ovoïde, sans rebords, non échancrée, et à loge 
oligosperme , comprend des plantes annuelles ou bisan- 
nuelles , ou vivaces, la plupart indigènes à l’Europe, dont 
les feuilles sont souvent mulüfides et quelquefois entières , et 
les fleurs disposées en grappés ou en corymbes terminaux. 
On en compte une quarantaine d’espèces, dont les plus im- 
portanties sont : | 

La PASSERAGE PERFOLIÉE , qui a les feuilles de la tige mul- 
tifides et pmnées, et celles des rameaux en cœur , amplexi- 
caules et entières, Elle est annuelle, ei se trouve dans l'Eu- 
rope méridionale et dans l’Asie orientale. La singulière difté- 
rence des feuilles fait tout le mérite de cette petite plante. 

La PASSERAGE A TIGES NUES a Les tiges nues très-simples, 
les fleurs à quatre étamines , etles feuilles pinnatifides. Elle 
est annuelle, et croît dans les parties méridionales de lEu- 
rope. | 

La PASSERAGE DES ROCHERS a les feuilles pinnées, les fo- 
lioles entières , les pétales émarginés plus courts que le ca- 
lice. Elle est annuelle et se trouve sur les montagnes pier- 
reuses en France, et ailleurs. Elle fleurit dès les premiers 
jours du printemps. 

La PASSERAGE CULTIVÉE a les fleurs à quatre étamines , et 
les feuilles oblongues et multifides. Elle est annuelle,et se cul- 
tive communément dans les jardins sous le nom de cresson 
alenois, cresson des jardins, ou nasitor. On la sème sur cou- 
che en mars, et pendant les trois mois suivans tous les quinze 
jours. Pendant l’été on la sème dans les endroits ombragés : 
elle a besoin d’être fréquemment mouillée. 

Cette plante donne une agréable fourniture pour les sala- 
des; mais on peut difficilement en manger une certaine 
quantité , parce qu’elle échauffe et irrite. Elle fait éternuer 
{orsqu’on l’écrase et qu’on l'approche du nez. Elle passe pour 
détersive, diurétique, incisive, antiscorbutique, sternuta- 
toire. On dit que les semences et les feuilles mêlées avec du 


sain-doux, sont utiles contre les ulcères sordides, la teigne, 
la gale,eic. : on l’emploie aussi dans la médecine vétérinaire. 

Cette passerage fait parte du genre NASTURCIE de 
Ventenat, et fournit plusieurs variétés, dont la crépue 
est la plus remarquable; Olivier l’a trouvée sauvage en 
Perse. | RS CR 

La PASSERAGE À LARGES FEUILLES a les feuilles ovales, 
lancéolées, entières , dentelées. Elle est vivace et se trouve 
sur le bord des rivières , autour des masures, dans les lieux 
où le terrain est très-fertile; elle s'élève à deux ou trois pieds. 
C'est la passerage proprement dite ; elle est fort âcre dans 
toutes ses parties, et cependant un peu aromatique. Elle est 
un des meilleurs antiscorbutiques, sert d’assaisonnement 
aux viandes dans quelques pays, et excite puissamment l’ap- 
pétit. Son nom Jui vient sans doute de ce qu'on l’a crue pro- 
pre à guérir de la rage, maïs aujourd’hui on n’en fait plus 
aucun usage sous ce rapport. À 

La PASSERAGE POTAGÈRE a les feuilles elliptiques, oblon- 
gues, aiguës, dentelées , et les fleurs tétrandres. Elle croît 
à la Nouvelle-Zélande. Cook, dans son second voyage, 
sauva ses équipages des alteintes du scorbut , en leur en fai- 
sant manger tous les jours pendant sa relâche. Elle a un goût 
fort agréable. 70 

La PASSERAGE PISCIDIENNE a les feuilles elliptiques, oblon- 
gues, très-entières. Elle se‘trouve dans les îles de la Société, 
où , pilée, elle sert à enivrer le poisson, de manière qu’on 
peut le prendre à la main. Elle se mange cependant, et Cook 
en a fait usage comme de la précédente. 

La PASSERAGE FRUTICULEUSE a les feuilles lancéolées li- 
néaires, entières,fet la tige légèrement frutescente. Elle croît 
en Espagne. 

La PASSERAGE A FEUILLES DE GRAMINÉE a les feuilles li- 
néaires, les supérieures très-entières, la tige en panicule 

rêle. Elle est vivace, et se trouve, dans les parties méri- 
dionales de la France , le long des murs , des chemins, dans 
les lieux secs et arides. ie 

La PASSERAGE RUDERALE a les fleurs diandres et sans pé- 
tales , les feuilles radicales dentées et pinnées ; cellés des ra- 
meaux linéaires et entières. Elie est vivace , et se irouve sur 
les montagnes arides et pierreuses , sur les vieilles murailles. 

La PASSERAGE DE VIRGINIE a les fleurssouvent iriandres, 
et les feuilles pinnées et linéaires. Elle se trouve en Virginie 
et en Caroline , où je l’ai observée dans les lieux cultivés. 
Elle est annuelle, et fait partie du genre NaASTURGIE de 
Ventenat. ln 


ae ; ” 
PAS 577 
PASSERAGE ( PETITE). C'est le CRESSON DES Ma- 
| RAIS. (B. 
PASSERAGE SAUVAGE. C'est le CRESSON DES PRÉS 
( cardamine pratensis , L.') (EN.) | | 
PASSERAT. C’est le Morneaw , selon Belon. (v.) 
PASSEREAU. L'un des noms du MoiNEAU. (s.) 
PASSEREAU SAUVAGE. L'oiseau qu'on appelle 
ainsi en Provence, est, selon Buffon, une simple variété du 
FRIQUET. Guys, qui l’a faitconnoître, dit que son chant n’est 
pas le même que celui du moineau; que cet oiseau, très-fa- 
rouche , cache sa tête entre des pierres, laissant le reste du 
corps à découvert , et croit se mettre à l’abri des attaques par 
cette précaution ; qu’il se nourrit de graines à la campagne, 
et qu’il y a des années où il esttrès-rare en Provence. (v.) 
PASSEREAU DES SAVANES. C'est, à Surinam, la 
PERICHE A AILES VARIÉES , ét non l’ANACA , comme l’a cru 
le capitaine Stedmann, voyage à Surinam trad. franc. , 
tom. 2, pag. B. (s.) | | 
PASSEREAU SOLITAIRE. PF. MERLE BLEU: (v.) 
PASSEREAU. Troisième ordre des oiseaux dans le Sys- 
lea naturæ de Linnæus et dans l’Index de Latham. Cet or- 
dre est remplacé dans ce dictionnaire par celui des SYLVAINS. 
v.) 
PASSERES. Nom latin donné parles her tE aux. 
petits oiseaux insectivores et graniyores, que nous désignons 
en français par celui de PASSEREAUX. (DESM.) 
PASSERET. 7. EmÉriLLon , art. Faucon. (v.) 
PASSERITE. Espèce de Raisin sEc qu’on apporte du 
Levant. (R.) 


PASSERILLE. P. Passe, (s.) 


FIN BU VINGT-QUATRIÈME VOLE ME. 


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