1
RVC
lyiCT^RlALMM!||UNIVLRSiTA^
^'^
OEUVRES COMPLÈTES
DE DÉMOSTHÈNE
ET
D'ESCHINE
IMPRIMERIE DABEL IANOE, RUE DE LA HARPE.
ŒUVRES
COMPLÈTES
DE DÉMOSTHÈNE
ET DESCHINE,
EN GREC ET EN FRANÇAIS.
Traduction de l'abbé AUGER,
De l'Académie des Inscriptions et Belles -Lettres de Paris.
NOUVELLE ÉDITION, REVUE ET CORRIGÉE
par J. PLANCHE,
PbOFBSSEUB DR RHETOBIQUR AU COLLÈGE ROYAL DR BOURBON;
Ornée d'un portrait de Démosthène gravé d'après l'antique
par M MÉcou.
^V>\,V\X\\V\\^AA/VVV^AAAAAAA^Av\\*>AAA\VVVVVVVVV\VVVVVVVVVVVV»'VV>
Ti ot y îi uvt9v roi! 3-jyp/ow cuctixôtïlt !
( Plin. II. Ep. 3. )
Que serait-ce donc , si vous l'aviez entendu lui-même !
vvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvv
TOME TROISIÈME.
PARIS,
^ VERDIERE, Libraire, quai des Augustins , n.» a5.
hbz l C AREZ, THOMINE et FORTIC, Libraires ,
C rue St.-André-des-Arts, n.° 59.
— =>»$««-*_
ANNÉE l820.
.
7,
n.
Î//3
<c
3^7
♦ V A
1
^
$»*> ŒUVRES
DE DÉMOSTHÈNE.
X.vwwvwwvwwvx'vv» v\\v\\v»v\»\\\vuvv\v\\vm\v\\v/vvwvw\vwvw\wv\vv\\>vn\v> v>\\\<
SOMMAIRE
DE LA HARANGUE
SCR
LE TRAITÉ D'ALEXANDRE.
Jè n'ai vu nulle part daDs l'histoire d'Alexandre, qu'il soit
fait mention d'un traité de ce prince avec les Grecs. Il est
constant, néanmoins, par ce discours, que ce traité existait.
Je ne pourrai donner que des conjectures sur le tems où le
traité a été conclu et le discours prononcé. La bataille de
Chéronée avait rendu Philippe maître de la Grèce; il avait
été nommé généralissime des Grecs contre les Perses :
mais, lorsqu'il mourut, sa nouvelle domination était en-
core mal affermie. Le jeune Alexandre monta sur le trône
de Macédoine. Il n'était assuré ni des Barbares, ni des
Grecs, ni de ses propres sujets. Il les concilia tous par la
crainte on par la douceur , pa,r la force ou par les caresses ,
par son courage ou par sa prudence. Il fit assembler aux
Thermopyles le conseil des Amphictyons, etsefit confir-
mer, par la voix générale , le titre de chef de la Grèce ,
qu'on avait donné à son père. Il ne se contenta point de
cela; il fit convoquer à Corinthe une grande assemblée ,
où se rendirent tous les députés de la Grèce. Je pense
T. m. l
2 SOMMAIRE.
que ce fui clans celle dernière assemblée , où il engagea
les peuples à le nommer généralissime des Grecs contre
les Perses, que fut conclu le trailé dont il esl ici question.
Ce traité renfermait, sans doute , un grand nombre d'ar-
ticles; entre autres, que les villes grecques seraient libres
et indépendantes ; qu'on ne pourrait pas y faire d'inno-
vation, y rétablir les tyrans, y rappeler les exilés; que la
mer serait libre; qu'on ne pourrait saisir et emmener les
vaisseaux d'aucune des villes confédérées , etc. Avant
qu'Alexandre partît pour l'Asie , il y eut encore quelques
mouvemens dans la Grèce, qui l'obligèrent vraisembla-
blement à prendre des partis qui n'étaient pas tout- à -fait
conformes aux dispositions du traité. Après son départ , il
est probable que les Macédoniens firent quelques entrepri-
ses et se portèrent a quelques démarches un peu irréguliè-
res. La Grèce voulant profiter de l'éloignement du prince ,
remua de nouveau pour secouer le joug.
Ce fut probablement dans cette circonstance que l'orateur
d'Athènes prononça son discours pour engager les Athé-
niens à prendre les armes contre les Macédoniens, à les
poursuivre comme infracteurs des traités , et violateurs des
sermens. Quoique ce discours se trouve dans les œuvres de
Démosthène , tous les critiques s'accordent à dire qu'il
n'est pas de Démosthène. Je suis très-fort de leur avis. Je
n'y trouve point cette véhémence et cette rapidité de style ,
cette netteté, cette clarté lumineuse , cette profondeur dans
les idées, qui caractérisent Démosthène.
L'auteur du discours, quel qu'il soit , y reproche aux
Macédoniens et à leur prince plusieurs infractions du traité :
il fait, en quelques endroits, des sorties conlre les ministre-
SOMMAIRE. 5
partisans de la Macédoine, et après avoir tâché d'animer
les Athéniens contre les uns et les autres, il conclut en
disant que s'ils l'ordonnent , il proposera en forme de
poursuivre les infracteurs les armes à la main.
Je suis bien aise d'avertir que je n'ai point trouvé dans
l'histoire la confirmation des faits particuliers qui sont
cités dans ce discours, et qui sans doute étaient trop peu
importans pour qu'elle s'en occupât.
nEPi ton npos
AAESANAPON 2TN0HKf2N AOrOS.
ASION £wo$it)(ji<r§du , a avcîjpes 'aG^vcuo/ , cQodpcL
rœv Toïç ôpx,o/s ?cct< Tetîk cuvGwccus <ftcLx,eA£uo|xgvû>v
îfJLfJLtVUV , 6<7Iêp CtUTO *7tl'7Cli<ï\JLlWl 7T0/0U<nV' OlOfJiCLl
yccp ouogv outgj tois oVi/xo^pctTouftevo^ izpiwirj , û>s
7repf to <<rov x,oc< to otjcot/ov (T7rouooiÇeiv. Aet Tojyuv
tous àjccv g^r ccuto 7ra,pccx,a,AouvT<xs, [jlv\ tcù (jlvj Xoycù
xcLTOL^œfjLivovç gvc%Ag?v , wclvtol & ^tcÏAAov 7rpoCT-
re/y, ctAA' , vwo[aeivclvtcl$ vuv< Toy g^gTcto-^ov , i? x,cu
ToAûITTOV 'XilSofJLiVOVÇ U/JKXS ï)(tiV TT€pt CtUTOJV , îj 7TûL-
poc^ûjpyio-ctvrots , éqtTf VujxÊouAgugfv tous rdxAa-repoi
rttpi TCùV (ftjCOUflV OL'&oQcUVQfJLtVQVÇ , If*, >} g'îCOVTSS OL$l-
XGVfjLtvoi otve^o"3e , x,cf,i ccuto tovto j£etp«(V9g toT
cl&jcouvti , >j *7rpogAo/^gyo/ 7iepi srAgj(7Toi> *z*ro/e7o-8a/ to
ducotiov, <x,vgyx,A)iT0S Tpos isrctvT&s p^pijlrfle Ta eru/x-
cpgpovT* , /JiipcgT/ /LtgAAovrgf. *E£ ctuTav & rœv (rv\3y\-
x-ojv xgu tcûv cpxûjv o-^O'Zîroii/JLgvoiS, Tûjy *z«rgpi t>is
HARANGUE
SUR LE TRAITÉ D'ALEXANDRE.
Athéniens , les orateurs qui nous exhortent à gar-
der les sermens et les traités , méritent qu'on les
écoute, s'ils sont persuadés eux-mêmes de ce qu'ils
disent ; car rien , selon moi , ne convient plus aux
états démocratiques , que le zèle pour ce qui est
juste et honnête. Que doivent donc faire ceux qui
vous pressent d'être fidèles à vos engagemens ? il
faut que, sans vous fatiguer dé beaux principes
eu spéculation , qu'ils contredisent dans la pra-
tique , ils nous permettent d'examiner à présent
leurs discours, afin d'obtenir plus de confiance
par la suite; ou que, du moins, ils laissent parler
ceux qui s'expliquent avec plus de vérité sur la
foi des sermens. Par là, vous souffrirez tranquille-
ment l'injustice, par complaisance pour celui qui
en est l'auteur; ou, résolus de préférer à tout, le
parti de l'équité , vous vous occuperez aussi de
votre intérêt [1], et cela, au plus tôt, sans vous atti-
rer de reproche. Pour peu qu'on réfléchisse sur
les dispositions du traité qui assure la paix gêné-
6 HARANGUE SUR LE TRAITE D ALEXANDRE.
raie, on voit d'abord quels sont ceux qui l'ont
enfreint, et qui ont violé les sermens. Je vais vous
instruire, sans me permettre, dans une affaire
aussi importante , des détails superflus.
Si on vous demandait, Athéniens, qu'est-ce
qui vous indignerait davantage? c'est, diriez-vous,
dans le cas où il resterait des descendans de Pisis-
trate [2], qu'on vous fît violence, et qu'on vous
obligeât de consentir à leur rétablissement. Vous
prendriez les armes , vous vous exposeriez à tout
plutôt que de les recevoir; ou, si vous consentiez
à ce qu'ils fussent rétablis, vous seriez plus misé-
rables que des esclaves achetés à prix d'argent ,
puisque personne ne tue son esclave de gaîté de
cœur, et qu'on voit des tyrans faire mourir
des citoyens sans aucune forme, outrager leurs
femmes et leurs enfans. Mais Alexandre qui, au
mépris des sermens et du traité commun, a réta-
bli les tyrans de Messène, les enfans de Philiade,
s'est-il embarrassé de la justice? N'a-t-il pas suivi
son caractère tyrannique, sans nul respect pour
vous et pour les conventions communes ? Vous
donc qui seriez indignés qu'on vous fît ces vio-
lences, vous qui réclameriez les sermens, vous de-
vez en réclamer l'observation lorsqu'il s'agit des
autres, et ne point regarder d'un œil indifférent
le mépris qu'on en fait dans les villes étrangères.
nEPi T«N nr. aaes. stnq. aot. 7
MtvYiç upwtë , e£e<rTJV tr^eiv n'Ai, T/ves £t<rtv 01 7rapGt-
/Se&Dcccw. '£2$ & ^ep< fieycLXœv , (rvnoficûÇ A&c£û».
Et Ai tlç tpcûTvio-cM vllclç , 0 ccvopss AU^yotio/ , e^cTI
11VI CLV LLCLAKTT OLyclVCLKTy)(TcLlTî , îl7t0lT Cty, O/jUCU ,
7Ttf,VT€$ , £1 T/S CLVCiyKcL^Ol <£v, il JfffCW XCtTO, TOV yt>V<
^p0V0V0rngt(7/(TTpo£,T/Jbt/ , 3Cfltt £/' T/£ e/3lX{^€T0 JCCtTot-
yuv clutovç ôevpi, clp&clctcvjtclç av ullclç tcl owacl
Il cul CL KlvduVQV VW0Lli7vcLl , CUTI TOU TTcLpcLÙi^iad-CLl ,
y\ 7nio-$îvxcLÇ ye ùovKîvetv cuti rm dpyvpœwTûûV tlcli
tovovto) liclWqv , ooro rov llu oitlitw ovdus au ixœv
» / \ %\ / » I » \
OLZ?0)tTZlVilZ, TOVÇ ai TVpcLnOVflUOVÇ CLX.plTG)$ iŒTlV
opoTy ct3roÀÀt>f/.evou£ cllccl tccli vQpifoLtwvç 11$ tcclÏ-
ÙCLÇ 7LCLI yWCLlKCLS. ïlcLOCL TOVÇ OpKOVÇ TOIVUV, TLCLI TcLÇ
<Ti»v3»xct$ tcls ev tm jcotvf s/p>iv^ yiypcL\j.\JLVicLÇ 9 AÀe-
£<xvc?pos £js Meovuvîiv KcLTcLycLym rovç $i\i*dou
WctldcLÇ, TvpcLVVQUÇ OVTcLÇ , dp ifyOVTKTi TOV dlKCLlOV,
dw' ovx, l%pv\<TcLTo tûù olvtou yd-ei rZ Ti»p<*vvfx,ûT,
PpcL'Xy (QpQVTKTcLÇ V[XCCV 7LCLI T>JS KOIVK OflOAoyiCLÇ j
ou Ai &/vdv , il Liu ris v(x£ç tolvtcl fèidfoiTo , lccl-
Aiar dycucvK.TwcLi' il ^ iTipoùSi *7Tov yiyon TCcLpa.
\ tl \ \ r ~ ~ 9 > « •*•
•TCL»? ôp&OUS TOVÇ TTpOS U//.OC? TOL»TO , '/TpCGûlS U/XcX?
ÉJ^stv , x.cc< opKQVÇ lit] (ÇvAcl^clv&cli j xct/ n'a7» ft^y
8 IIEfl TflN nP. AAE2. STNQ. AOl\
àaxiXevea-^GLi tivolç ivTctvSi tfJL/JLîvztv toTç opx.oiç ,
T0/£ à^ CLVTQVS OUTÛ> 'Xipï<oO»TCùÇ CLVYIpy\M<Tl , X,CCT*-
XttTjTîlV TOLVZW TW Î^OVŒICLV J AAA* OL% 0<OV Tg
tolv3-' our^s ep^s/y , ectv /3ouA>î<r-3-g tû* &?ta.iût> %p>i~
ffBcLi* jccu y<xp éri •z2rpoo-yeypoC7iTotf ev tous (7t>v3yi-
x.<x.is, TroAe^ioy êîvcu Toy ejceTva, âvnp AAt^cufyos ,
To/oi/yroc , oL-sraLct toiç ty\$ g<p»y>is xo<vû>vol>o"< , stcu
\ i > ~ \ / Q > » » \
TYjV 'XfCpCW OLUTOV , JCCU (TTpCLTZViGVcLl iW OLUTOV
a-aravra^. Ototoyy ectv <7r&to)fxgy ta avyx,ti (J.tvct , vro-
1 > i
Xe/JLlCt) %pYIŒOfJLîd-CL Tût) TLCLTolycLyOVTl.
AAAoc yap s/sro/sv ay 0/ TupocvyjÇoyTg? ovto/,oti,
7TptV TCLÇ G-VVd-VIKCLÇ ygVgcrBoU , ZTVpcLWOVV MzCTCTyWlCCV
01 $lAl<Z$QU 'WdLiÙiÇ* àio x,ct< jcotTccyg/v tov AAg£#v-
oboy cu>Tot;£. AÀÀct jcctTuyeAcccrTos o Aoyos tous
/xgy gx, Agcrêou Tup&vvous , o'<ov g? 'Avt/g-ok tcoli *Epg-
(701/ , g&b&AgTv , ÛÙS cldlXVIfJLCLTOÇ OVTOÇ TOV TloAlTiV[XcL-
\ \ ^ f « / . , -\
T0£ , TQUÇ WpO TCûV OfXoAoyiûùV TVÇCLVJY\<TCUTCLÇ ' 6V Oi
Mtcro-wy pyidw oiutQoli dtctQtpîiv , ty\s clvtyis <3W%g-
pg*ct£ usr&pp^ouo-ijs. hmirct xdi twiToLTTtm o-uy3wc>j
gf^-US gV <*p%? , gAgl»3-gpOU$ gtVCtf JCCtt OLVTOVOfJLQVÇ TOUS
EAAwclç, Aikclicûç. riû)$ ovv oJ^ vTartpciTQWov viyei-
(7VCLI fAM TM CWàWLM TC CLVTOVOfJLQVS iîv&l, KCLl eAg'J-
IIARANGUE SLR LE TRAITÉ ^ALEXANDRE. 9
Vous ne devez pas souffrir qu'on vous exhorte iei
à y être fidèles, tandis qu'on accorde une pareille
licence à ceux qui les ont violés d'une manière si
éclatante. Non, il n'est pas possible que vous agis-
siez de la sorte, si vous êtes amis de la justice.
Le traité porte que quiconque fera ce qu'a fait
Alexandre, sera regardé comme ennemi par tous
les confédérés , et que , prenant les armes , ils en-
treront tous dans son pays. Si donc nous gardons
les conventions, nous traiterons en ennemi le
prince qui a rétabli les tyrans.
Mais, diront peut-être les partisans de la tyran-
nie, les enfans de Philiade dominaient dans Mes-
sène avant la conclusion du traité ; et c'est la rai-
son qui a déterminé Alexandre à les rétablir. Dé-
fense ridicule ! comme si , après que les tyrans
Lesbiens, qui dominaient avant les traités dans
les villes d'Antisse et d'Erèse [3] , en ont été chas-
sés, et que la tyrannie a été proscrite, on devait
la souffrir dans Messènc où elle a les mêmes iiir
convenions. D'ailleurs, on a mis à la tête du traité,
que les Grecs seront libres et indépendans. Or ,
après une telle clause , pourrait-on raisonnable-
ment se persuader qu'un prince, qui réduit des
lO HARANGUE SUR LE TRAITE D ALEXANDRE.
Grecs en servitude , n'enfreint pas les conventions
communes? Si donc, je le répète, nous gardons
les sermens eties traités , si nous observons la jus-
tice , comme on nous y exhorte , il faut nécessai-
rement prendre les armes , et marcher contre les
infracteurs avec ceux qui veulent nous seconder.
Ou bien, pensez-vous que l'occasion est quelque-
fois suffisante pour nous faire suivre notre intérêt
aux dépens de la justice; et, à présent que l'occa-
sion, l'intérêt et la justice concourent, atlendrez-
vous une autre circonstance pour recouvrer votre
liberté et celle des autres Grecs ?
Je passe à un autre article du traité. Il est mar-
qué que ceux qui détruiront la forme d'adminis-
tration qui se trouvait établie dans chaque ville
lorsqu'on a prêté les sermens pour la paix, seront
regardés comme ennemis par tous les peuples
confédérés. Or , vous n'ignorez pas > sans doute ,
que les Achéens, habitans du Péloponèse, vivaient
sous les lois de la démocratie. Le roi de Macé-
doine s'est permis de détruire dans Pellène (a) le
gouvernement démocratique; il a chassé le plus
grand nombre des citoyens, livré leurs possessions
à des esclaves , et donné à la ville pour tyran un
(a) Pellène était une ville d'Achaïe.
riEri TfiN nr. aaez. zyn©. Aor. u
d-èpovs , tov J\' gts (fotAgjctv ctyovTct /«->? qug^cli tcl-
vclvtiol Tous Koivoiïç QfjLoAoyicLiç âicLnrewpaL^ùLi -, Oo-
xouv otvctyjtaToy gVnv >if/.7v, ûj ctvojogs Aftava/oj, st'zzrgp
TD<£ OpJCO/S JtGtt TCCt^ (TUV5->13CO£.^ g|Ut./ZgVOl>/Xgy, JCCU TO, 01-
5ccj.ecc TtroiYia-otMV g(p d vfJLoïç tcolçclkclKqvgi , tlclSûl-
Wîç CtpZl ÙWGV , AcL^OVai TdL QW\cL, GTpcLTÎVèO-BcLl
Iwi TQVÇ ,7CcL^CL^tÇ3y\-)tOXCLÇ , jULSTCt T0V j3otlAofJtgV<i>V.
'H vo^^grg , roy /^ev jtcupov t«roT' ta-^veiv , x,cu
ctWu tou o\x,cc<ou To vvfjLtyzpov Tpo/rleiv • vuvi J^' où,
«/ > » » \ \ ./ </ i < » \ i
OT g<S TcCVTO TO OÏJtCC/OV Ct^Ct JtOU 0 JCCt/pOS , JCOU TO
av[X(Qepov cvvdedpaLfjLVDLZV j &AAoy ctpct tjvo, %povov
ctva^gygÎTg tÏs /<hûts iAzvQtpioLÇ cL[icL tcoli ty\ç tcùv &A-
A«v 'EAÀwycyy otvT/Aaêgo-Geu ;
±171 CtAAo Oi QIKCLIQV tfâQfJLOLl , TûûV TLOLTcL TcLÇ (7UV-
•3-nxot^* go"T< yotp ygyp ot/Jt/j(.gvov , ga,y T/vgs t&s ^roA/-
/ \ , r / il t/ \ f/
Tgta,^ , t<x$ -arap gjc<x<rroj£ ouous ots tous op&ous
701*5 fiTepj T»$ eipjJV)î5 OùfJLVVGCLV , XCtTotAtKT0<n , WOAi-
t .. * ~ ~ ~ > / / xr< ' f û
/.x<ous givcu 7rao-i to*s t>j£ stpwyç (jLZTi^ovgi. 2,x,g-vf/cto"Uâ
<^ , 0 avopgs 'A9>îvot7ot, ot< 'Ap^ot/ot /-tgv, oe* g'v FlgAo-
'Xomivci), eAijttox,potTotîvTo, toJtûjv J^' t'y IlgAA»yJi vuv
x.ccTctAgA'Jx,g tov f^îî/jt.ov o Mct&goav, gVSûtA^y tûjv tto-
AfTftTy T3L>$ 7T\il(TT0VÇ ' Tct ^ Éît€iVâ>V T0?S QlMTCUS
îa nEPi tan np. AÀE£. 2TN0. Aor.
&c%»&e, XcupcovoL &, tov wcL\oLt<rry\v, Tucavvov £yx,cL-
TecrT»<7gy. rHfJM$ tk ry\$ ^lpy)m jtxexg^OjLtgv , ty\ç rrrpo-
(TTcLTTOUGYjS 7T0\îfJLl0VS YiyUaQcU TOVÇ TGtUTO, ZtTpcLT-
rovras* Ejc (3Vî tovtcùv y TToripov 7re/9û)/^e9ot rois koi-
vo7s Wf>o<n:cLy[j.cL<7t , wotefjuoiç aurais %pû>u„£vo< , >j
(ZdtAvpiVGtlclt IIS OU (pCLVKCCV TÛUT0V TOV ^/O"8o(p0f OUV-
Tûtjy arupa, tou Mccxe&vos , T0y jcctd-' Jju.û?v îtrerrAou-
T>j>tcTû>v 5 ou yctp o>? AeAwe ye ctvrovs ovoev tgv-
rm ' ctAA' ees rovS* vÇ>piœs yjjtouowy , ao-re , dopu-
(popou^eve/ tois tou Tupctyvou o-TpctTotêrgdofS , «v p^y
toÎs srctpccÊcêflto-pvoiS opx,ois î{J.(univ vfiïv (ftcotsAeu-
< \ > I y I il t l
OVTCLI, CÙS KCLl TAÇ ITClOpMCLS OLVTOKfOLTOpOÇ OVXOS gJUl-
vou, tous J^ Idiovs vfJL&ç vofxovs cùcLyx.oL^ovai Aus/v ?
TOUS fJLÎV KtKpifJLiVQVS W TOIÇ ÙlXCLGTV\pl(HÇ GLQlîVTèÇ ,
grepo, & 7ia./^3rÀ>i3? to/oluta Hicl^o^oi wctpcLvo-
fxgtv, Jtu&oTûJS' ts<s ycio t«rcTpoC3coo-/y gctuTous e<s
TCLVXVTICL roiS TVI l&CLrplàl 0"U/*(f>epOU<7tV , OU5C ZVl (U-
Ae/v vo/xay, ouj^' opxcùr rois £' ovo[ia,(nv aLurw jjlo-
> i i \ i
vois ùLwo^pœ/jLîioi y waLpaLxpovovrcLi rovs -nroLpîpyccs
wrcLvSoi , otAA ou}t t^izoLarix-as , g;txA>io-*ot.(^vToc<; ,
\ 1y \ I t I » *l /\ i
KXl VGfAtt^OVXCLÇ 1W 'KCLpcLVZlKOL )J(n/)£lcLV OUJC îO~îGVCLi
^ror cLiriav ra.paLyj\s cLrowov, KeAeu© cF èycsyt ,
HARANGUE SUR LE TRAITE D'ALEXANDRE. l3
Chéron, maître d'escrime. Nous qui sommes com-
pris dans le traité de paix, selon lequel on doit
regarder comme ennemi quiconque agira de la
sorte, suivrons-nous les conventions communes,
et traiterons-nous les Macédoniens en ennemis?
ou quelqu'un de ces hommes, qui sont à la solde
d'Alexandre , et qui se sont enrichis à votre pré-
judice 3 aura-t-il le front de s'y opposer ? Ils s'a-
perçoivent eux-mêmes des excès du monarque ;
mais, fiers de son amitié, escortés, pour ainsi dire,
de ses troupes, ils vous exhortent à garder les
sermens qu'il viole, comme si ce prince disposait
du parjure en maître absolu. Ils vous forcent
d'annuler vos lois, en vous forçant d'absoudre
des hommes que les tribunaux ont condamnés ,
et en vous portant, malgré vous, à mille autres
démarches illégitimes. Au reste, cela ne doit pas
surprendre. Des gens qui se sont vendus contre
les intérêts de la patrie , ne peuvent respecter ni
les lois ni les sermens; ils se contentent d'en citer
les noms avec lesquels ils en imposent aux ci-
toyens, qui ne s'assemblent ici que pour amuser
leur loisir, et non pour juger les affaires, sans
penser que les plus violens orages succéderont
bientôt au calme trompeur dans lequel ils s'en-
dorment. Je demande moi-même, comme je l'ai
l4 HARANGUE SUR LE TRAITE J) ALEXANDRE.
dit en commençant, qu'on se rende à l'avis de
ceux qui disent qu'il faut garder les conventions
communes ; à moins qu'ils ne s'imaginent que de
dire qu'il faut être fidèle aux sermens, ce n'est point
dire que personne ne doit être lésé ; ou qu'ils ne
croient que personne n'est lésé, quand on détruit
les républiques, et qu'on y rétablit la tyrannie.
Mais voici quelque chose de plus choquant en-
core. Le traité ordonne à ceux qui doivent s'as-
sembler pour veiller aux intérêts communs, d'em-
pêcher qu'il n'y ait des innovations funestes dans
les villes confédérées, que les citoyens ne soient
mis à mort ou exilés contre les lois de ces villes .
que les biens ne soient confisqués, les terres par-
tagées , les dettes éteintes , les esclaves affranchis :
et, au mépris du traité, ceux mêmes qui devraient
empêcher ces violences, en secondent les auteurs.
Mais ne méritent-ils pas de périr , eux qui cau-
sent de pareils maux dans les villes des maux re-
gardés comme d'une telle conséquence , qu'on
les a chargés tous en commun d'en garantir les
peuples.
Ecoutez encore une autre infraction du traité.
11 est dit que les exilés ne pourront prendre les
armes, ni partir d'aucune des villes confédérées
IlEri TftN IIP. AAEH ZÏN0. AOr. i5
jcflt^ofTrep gy &p%jji wpouwov , •jrs/^go'.von tovtois
TQIÇ QaLCTKOVŒl tfgïv 2V TO,/£ J^O/VCC!* 0(JLO\oyicLlÇ IfA-
/UL€V6/V • 6/ /UL» €X6iV0 VO/JUÇoiNT/V , OTCtV ^gy AgyûJO-JV
û>s e[ï[j.vJiTeov tqiç opLoiÇy ov Agygiy autous to piogy
*dix,u<r$oLi , ovùtva. J^ oiovTOLi ûLt<rSvi<n<rQcu Tt/pavvi*»
A» y ctvTt Aj/JLoîtpotTtav jcetS-jerrctytgvûw, jtotf TayaroA/-
Tiiœv xotrotÀuojttgyûjy.
To (T gr/ jcalaycAotoTOTspoV e<r]/ yap ev toTé <rtiv9vi-
jcous g7i/figÀ£Ï<r9ou tous GvvtdzivovlcLÇ 39 TOUS gV/ T?
xotyy (puÀotjcw Tg/cty^évou? , C7ra$ gy x&iç Koivœvoua-auç
TioMai ryç etpyivïis [XYiyiywvIcu bcuaioi ^(pvycn wclçcl
TOVÇ KilfAiVOVÇ ToUÇ TtoXlGl V0[AQVÇ y (JLY\àt J£p>îjXaT0V
dv\/u,Ev<mç , pi& y>î$ cuiolÙclvijloi , ^»& %pgaTy aiziro)LO-
7ict/, jUDi^g (^oi>Àû)y a-argAguô-gpao-g/s g-art vtœTtpKrjjM*
0/ & TOffODTOl» &0U(n T0t/Tû)V T< *û>Au£/y , ûJffTg KOLl
(TuyiLcLT:oL<nLivoL?ov<Ttv " oùs tzrûk ov TCpocmiai dwoAcc-
Mv&i , 01 Tyi\t7LOLVTaLÇ (rvpLtyopOLÇ '7ra.pcL<nLivau£pv<Tii
gy Tcc/ç 7ioÀg<ny , as , a/a, to [Xîyzd-oç , clvtoiç, to-
gqvtoiç ovvi , ^» Trgpiopay gVgrct^ay 5
Et/ J^ gxgpov <îgi£û) to AgAtotos raV o-t>y3•/1îcas•
» \ I y ~ I
gaTi yap yîypcLfjLfjLivoy , g?c rav TroAsay tût/ x,o/yû>-
vov<r5v ty\ç gtp>iv>ts £1» t^Uvan QvycLàcLS opfJwccLVTaLÇ
W5 nEri tan np. aaes. syn©. Aor.
owXol îWKp'ipuv zwi stoM^cù ^dî/xia, ?ro\îi rœv /mg-
tt^OVVM TY\Ç itpYim * gi ai /JL>J, 'tTLŒWOvdoV g/Vfltl TW
?roAtv , g£ us ctv oppî<r0<nv. Outû) Totvyy potosa?£ Tôt
osrAct x,sx,<v>txgv o MctxgcStov, ©<tt ovfo xotTg3£To ttû?-
7T0T6, CtAA eTt X,Ctt VUV tyjùl Tgpigp^gTGU X-CtS* OCTOV
VVVOLTCLI' TOaGVTCô Ùî VUV ^ttetAAoV ÎJ '/TpOTSpOV , Offû) gX,
^poo-Tcty^totTo? ctAAous Tg gVepû>3/, 59 rov 7Tctt$oTp/€»v
s/£ 2ix.uavet jcct-TJiyctysv. Oux,ouy , u du wti^tcr^cLi
Totîk xoivcliç oiioAoyicLiÇy KOLScLurip ovrot (ÇcL<riv9 gx-
CTTOy^Ot YlfftV U(TIV CLXJZCLI CLl W0\îlÇ CLt TCLVTct ilcLWt-
'7rpoty/ttgvcu. EÎ (mv otîv ^g7 g7r*xpu7r7g<r9âLi tcÎAjiKî, ovùiv
&7 Agygtv, or/ gio~evcu Mctx.gdbvix.otr gt $ oux, olviclo-iv
ci xocd-' vfjLûov tûù Mctxsâbvt JîznjpgTcu *7rpo<n:aLT%vTzç
7ipctTTg/V Tût g'v Tous x,o/vet?s o/AOÀcyjctt? , mi<r&Z £tgV
cuJToï$Jnudy\ toc &x.cuot Agyouo-/ , x}, x,et9ot7T£p xgAgug*
0 opxos, îKCGrovdovç clvtovç *7row<rcuTtç , fZovAtva-œ-
fA&cL 'Xoùs àiî ^pwSeu to7s âîa-wori-naç xett ctc-gA-
yas diotx.gijttgyo<$ , x.cu oW TgAous rot /Jtgv gV/êou-
AgUOUCrt , Tût & TctpctTTOUO"/ , X-Gt/ X,OtTotygAû>07 TV\$
xgivhé g/p»v>te. A/ct t/ yctp ou <p»<rou<m sutoi (feiv Tetu.3-
curas g%giv j u t>i» ittgv ojutoAoy/otv tjjv xctTot tus
ÏIARANdE SUR LE TRAITE I) ALEXANDRE. 17
pour attaquer une ville confédérée; et, s'ils le font,
que la ville dont ils seront partis, sera exclue du
traité [4]. Le roi de Macédoine, sans nul égard,
ne cesse de faire porter ses armes indifférem-
ment partout; les Macédoniens, toujours armés,
vont dans tous les endroits où ils peuvent aller,
et aujourd'hui plus que jamais, puisque, de leur
propre autorité, ils ont rétabli des tyrans dans plu-
sieurs villes, et nommément Pédotriba [5] dans Si-
cyone. Si donc, suivant les discours de quelques-
uns, il faut observer les conventions communes,
regardons comme exclues du traité les villes qui
l'ont enfreint dans cet article. Oui; s'il faut taire
la vérité, évitons de dire que ce sont des villes Ma-
cédoniennes : mais si les créatures du roi de Macé-
doine, qui le servent à votre préjudice, ne cessent
de réclamer l'exécution du traité, rendons-nous
à ce qu'ils disent, puisqu'ils ne disent rien que de
juste ; et , selon ce que prescrit le serment , ex-
cluons du traité les Macédoniens, et prenons des
mesures pour réprimer des hommes qui affichent
une insolence despotique, des hommes que nous
voyons perpétuellement intriguer contre les uns ,
agir contre les autres , se jouer partout de la
paix générale. Qu'est-ce que nos traîtres peuvent
nous opposer? Veulent-ils que des articles, peu
favorables aux intérêts de notre ville, aient une
s. in. 2
\8 'harangue sur ïe traité d'alexandre.
exécution que n'auront pas des articles stipulés
en sa faveur? y aurait-il de la justice ? Confirme-
ront-ils toujours ce qui, dans les sermens, est
pour les ennemis et contre Athènes? Ne croiront-
ils jamais devoir cesser d'attaquer les clauses qui
sont pour vous et contre eux , et qui ne sont pas
moins justes qu'elles vous sont utiles ?
Mais afin de vous montrer encore plus claire-
ment que les Grecs, loin de vous reprocher d'avoir
enfreint quelque article du traité, vous sauront
gré d'avoir été les seuls qui ayez fait connaître les
infracteurs, je choisirai dans le grand nombre
d'articles que le traité renferme, et j'en parcour-
rai quelques-uns.
Une des clauses porte que les confédérés auront
la mer libre , que personne n'arrêtera et n'emmè-
nera leurs vaisseaux, et que quiconque le fera,
sera regardé comme ennemi par tous les confédé-
rés. Or , c'est une chose visible, et personne
n'ignore que les Macédoniens l'ont fait. Par un
excès de leur violence, ils ont enlevé et transporté
à Ténédos tous les vaisseaux partis du Pont , et ,
cherchant de mauvais prétextes pour ne pas les
rendre, ils ne les ont rendus que lorsque vous
eûtes arrêté qu'on équiperait cent navires, que les
IIEPI TQN nP. AAE5. 2TN0. Aor. I9
- , ov <riry%Gùp7\<rov<riv ; ipa, yi foxii diitcuov tglvtol
yiyntjQcu ; x.civ /jlîv ti jT ttjsos ïSvé^Opay jcctrdt tïi
woMaç ev tg?s opx,o<s , tovto jmgy lo-yjupov du woiyi-
<xot;cr/V goj.y og tj u^gTgpsv >f JcotT gx.givû>v ot4a«x xcLi ot-
TLOLiOV XOLt <JV[J.q)îf,0V , 7TpCÇ TOVTO 06 OÏCt/JLO^O^gyOtlS
»V / a ji r, \~ < I
0VOZ7r0TZ WCLV(JCL(TVaLt OlYl<TOVla.t àav tOLUTOVÇ •
Iva. Jv uoy\Tî èTi crctcpco-Tgpov , or/ ouosjs v[iiv gy-
KCL\î<Ttl TÏOTi ZCôV 'EWwcùv , CCÇ GtpCC ^rapgbîfrg Tl
y ~ r • I , \ \ I t/y
Tœv jcoivw OjUoAoy^evTûw, ûtAAa. jtcu %ap/y eçot/<nv ,
or/ ^tovsi g'^Agy^&Tg tovç tclvtol ^oiovvtolç , [xixpct
t-&tof>cL[j.ov[j.cLi 'rttzi cLvzm y ToAÀay ovnay.
Eo-T/ yap tou gv tcliç (TvvS-mouç , rw .SuAcrr-
TctV -TTAg^y TOU£ £tgTg%OVTOlS T»^ g/pJlVtfS , îtttJ IWOtVÛL
xoùXvuv olutovç , jL/.yjo'g jtotTctygjv "ZjrAoTov (JLYlfovOL TOU-
TûJf €aV & T/S TTctpCt TOtUTct 71 0W, ^oMfJLlOV iivdl TZÙLGl
toÏç t>k e/pw/js /xgrg^oiKTiy. OJjcoiTv , ai ctvo'pg^ 'a9>j-
vous* , J/*e7s /xgy iveipyuTTctTaL igti tqvS' vwo tôùi
Max,c#ov0v ygysvujjLÉVoV g/5 touto yap 'KcLpcviofjLicLÇ
>iAS-oy , oj(TTg ei$ Tgysobv otsravrct Ta gx, rou Ilovrow
N ~ » \ / \ > \
^rAOlOL X,OLTï)yCLy0V } 7LCLI y (TMVCàpOVfJLtVOl 'TCt^l CLVTaL ,
ou 7rpoTgpov acpgto-ctv , tzrp/v oi> u^tg/^ g-vp>t(pt cetera g
rpi/ipg^ g'xotToy TrAyjpoJv , îteci 3cct3gA?cgty gu5u^ toté ,
io nEri t^n np. aaes. syn©. Aor.
XCLl (TTpOLTïryQV tUT OLVTCLIÇ iTCf^OLTi MmaSlcL. TlaÇ
OVV GVK OLT0W0V T0<TGLVTOL fJLiV tlVcLl KOLl ZV\\rA.CLVT CL
TQL yfJLOLptyifJLlVOL iTîpOlÇ, TOVÇ «N ÎVTOLVÔ-OL (pJÀOU* CLV-
rm y yw iwlvovç cLwoTpt-Gruv, rovç 7ictpa.€cuvovTU$ ,
olA\' ifjuv <rv[i£ovAivtiv ifi/jumv toiç gvtcûç où\iyœ^
p»/Jieyo<£ ; axnjrgp tcoli tovzov vrpotrytypcL/JLiAevov 9 rois
jtxev IjçtïvcLi *7rAy\}JL[JLtA{ïv , rôïç fc {jwJ^ cLfxvnaSctt.
TlcûÇ «F QV% ijULCL T6 TrclpWOfJLOUV 63Cg7vOi 3CGLI OLVoUffOtf-
TC/t Sérotv, o? ys tVwjcoutov *7rccpg/3»o-ctv T<îy opx,û>y ,
o tzrap e\cL%urTov twoiytfïîv olvtovc cLtyeiipid-yivcti 01-
xcuœs tuv jcocTct ^clXclttcu yytixoviav; koli vuv e-r/
nr&pcLdtdoùKcLai tovtq to dix&iov 0Lveyx,\yiTa)ç vifTiv ,
oTctv /3ovA)i5û)/^év îzrparreiv ' ou yetp , on twav-
acuro ijrcLiicLptcLWteç , virrov t/ (Vttou ^©if aêeê»-
JCCW/ Tût£ XQIVCLÇ OfJLOAOyiCLÇ» AÀÀ eUTt/^OUOWV , 0T«
tVCL'Sro'XjpSvTcLl TV VfJLtïtpcL pcjL&VfJLICL , TM OtJ<fe TOV
» I » _ / / ,\ \ r/? /
UlKOLlCûV OLWO\CLVUV 71 pOCtl p OU fJLiW' 0 TLCLi V^>plŒTlX,Cû-
toltov o-ujui€e£>fx,ev , e/ o/" £tev clWoi 'EWyihs kûli
BaipCcLpOl (LwcLVTiÇ TY\V 7CpOÇ JjXClS 6%8p*V CpoÊou/JûtC ,
ourof <F oi* veosrAouToi /xovoi x,otrct(ppûyg7y i^ctcTs
tîjxav cttîrœy ctWyjcctÇoucn , ra ^gy Trei-S-ovrgs, toc
& &icL£)ofjLivoi,G>o"5rîp ev 'AÊ&tprrct/s, à MctpûjyjToc/s ,
HARANGUE SUR LE TRAITE D ALEXANDRE. 2 1
navires seraient mis aussitôt en mer, et comman-
dés par Ménesthée. Mais n'est-il pas absurde que ,
tandis que nos adversaires violent les traités en
un si grand nombre de points essentiels, leurs
partisans ici, au lieu de les détourner de leurs in-
fractions , nous conseillent de respecter ce qu'ils
méprisent , comme s'il était écrit que les uns
pourront s écarter de la justice , et que les autres
ne pourront même les réprimer? Les Macédoniens
n'ont-ils pas été aussi aveugles qu'injustes d'avoir
violé les sermens d'une façon si criante , que peu
s'en est fallu qu'ils ne fussent dépouillés , comme
ils le méritaient , de l'empire de la mer? Ils nous
ont même fourni un motif légitime de les attaquer,
quand nous voudrons, sans qu'on puisse se plain-
dre. Quoiqu'ils se soient arrêtés dans leurs excès , ils
n'en ont pas moins violé les conventions communes ;
mais, par un effet de leur bonheur plutôt que de
leur innocence , ils profitent de cette lâcheté qui
vous retient , et qui vous empêche de faire valoir
vos droits. Et ce qu'il y a de plus outrageant pour
vous, c'est que, tandis que les autres Grecs et tous
les Barbares redoutent votre inimitié , les partisans
du monarque , ces hommes nouvellement enrichis ,
vous forcent, soit par des discours trompeurs, soit
par des violences odieuses, ils vous forcent, dis-je ,
de vous mépriser vous-mêmes , comme s'ils gou-
vernaient des Àbdéritains ou des Maronites. Ils dé-
LIAR ANGLE SIR LE 'IRAI TE D ALEXAISÔRF..
priment noire puissance , relèvent celle des enne-
mis, et, en même teins . ils avouent, sans y prendre
garde, que notre république est invincible. Oui;
nous exhorter à observer les traités \is-à-\is de
ceux qui les violent , c'est reconnaître eux-mêmes
que nous pourrions punir les infracteurs, et par
conséquent vaincre nos ennemis, si nous voulions
rompre les traités par des vues d'intérêt [6]. Et
c'est avec raison qu'ils pensent de la sorte. Tant
que nous aurons seulement la liberté de la mer ,
sans qu'on puisse nous la disputer, nous pourrons
ajouter d'autres forces à celles dont nous jouissons
pour nous défendre sur terre, surtout, puisque
la fortune a réprimé l'insolence de ces hommes
qui étaient comme escortés des troupes du tyran,
puisque les uns ont succombé , et que les autres
sont sans crédit.
Voilà au sujet des vaisseaux, les infractions gra-
ves du roi de Macédoine , outre celles dont nous
avons déjà parlé.
Mais ce qui annonce , dans les Macédoniens , le
plus d'orgueil et d'arrogance, c'est ce qu'ils ont
fait dernièrement ; c'est d'avoir eu 1 audace de pé-
nétrer dans le Pirée, au mépris des conventions
mutuelles. Et ne croyez pas que l'infraction fût
légère, parce qu'il n'y avait qu'un navire; pensez
plutôt qu'ayant dessein de tenter la même entre-
nEPI T.QN IIP. AAEa. 2YN0. AOT. 2o
utTcpcL toc n^erspoc Tipay^aict noiovat, tcl de tojv g-
t*roo-Ta.Tov T>tv woAtv o/jLOAoyovvTeç g/va/ , dtcotsAeuo-
(pgpovT/ yg 'TTpogÀo/^gvjiv %pwr9d,/, jtpccTglv eu tSv tzro-
teujav pcçàœç dvvYiQe7<rcLv. Eikotccç J^ olvto urticwScL-
<nV zœs ya,p eu ity rœv kcltcl $cl\clttcu , 59 .aovav,
> f* i * i ~ \ ~
ayxa(p/o-b>îTyjT^ g/veu x,up /o/s , tg/$ ys x.ara yw ,
KpOÇ TW VTrcLp^OVay OUVCLfÂH , 6CT/ TlpO^oActS gTgpcCS
» / f / a '/. N \ I
KT^VpOTipCLÇ EVpiGVOLl cLAAœÇ Tî XOLl TrîWoLVfJLiVCCV
t \ ~ l ~ * _ / <• \
U-3T0 'ZTISTV^TflS TûùV (fopVpOpOVfjLZVM W&O TOùV TVpCLVVl-
7LVV OTpaLTOWgfîtov ' JCflU TCùV [JLIV êCpOûtp/^gVOJy , T0V
rh i%iAyiAeyfiimv ovdwoç ct^iaw qvtm.
To [Xîv otiv -zzrêpi rec tcaoicl, tcçoç to7s olaXqiç
toÏ'ç f7rpoup»ixîVQiç , o Max.£<5tov TflA/fcGVTOV 7tt*pg£>f
TO tfg L>Q>pt(7T/}C£cJT0tT0V 5C0L/ VanpOTCTDLCCTcLTOi TCCV
Max^ovav j to Trp ûwv ygygv)i/.tgvov gem * to toA/t/i-
(TA/ glO-TTÀSUO-Ot/ g/$ TOV ilîlpCLlcL 7iccpa Tct^ xo/va^
YI'JAV 7TpO$ CtUTOU^ 0-DV3»X,0tÇ. Kct/ TOVTO , ûJ OtV^pgÇ
AfeVct/Ot , OU^, 01/ [LICL ~piV\pV\Ç WJ , [Al-npOl VWOAÏi-
tctIqv, otAA' oti aVo^g/pcc iytnTo il nipio-^o/xêcL ,
24 nF.ri TfiN nr. aaes. stn©. Aor.
,i \ i * ~ > i ~z V.
ivoc /xgrct 7TA£tow»v chinois gyygv>?rc*.< touto 7TpotT-
re/v, jccu otj ovx, ecppovr/(7a.v rav x^vûjv ôoy/jL&zcàv ,
ILCid'OL'&îp OVOî TCàV TtpOUpYlfJLîVœV ÎWil ozi yg TOUTO
/% v \ \ V >2,.V' \ ~ » '
7rapccoWts vjv x^tra ^ujcpov, x,ou iBiafjioç rov a.yg^£-
0-f)ou jî/aÎs tous toiovtovç iKrwXovç , x,cucg?5gv oNiAoV
to y&p rov Tore uawMvaoLVToL tvri ~y\$ vgas, ov tou
iv$v$ [xitcl zv\ç zpinpovç vQ vjjcœv ccVo Aa>Ag yct/ ,
aUTCt(r$aLl VcLVWyyyïGOLV^CLl /J.fîtpot TIAOIOL 6V To7$ Ylfii-
I I ~ > \ ~ tl y
TlÇOlS Al[Aî(TL , TffCài OV X,OLTOl(Ç)CL\>tÇ TZQttt , OTl, <VJ-
Tt xov îi(rw\iiv, to èviïuç gy^ov tlVOLt ifAV'^aLVOû'vTQ ;
Kcu g/ Àg7TTot7rÀoia. t/7io;j.gvou/j(.gy, oA/yoy uorepov tl&i
I \ y y i ~ f/
TpiYlpilÇ y KCLI y Si TOTZpœTOr1 QAiyoLÇ , ^JJtp&J UOTgpOV
ToAActs. Ou y&p <5Vj ecr* yg efVsîv , aV 'AÔwho-/ /^gy
CLty^OVCûV OVTQV TCC'J VClV'5n]yWl[J.û)V £v\cùv , T0V TTOp'pa-
8gv xct/ ^uoA/s g/o-jco/^/^o^gyûjy, g'y & rf Moucsdbv/çt gV/-
A£A0i7I0TÛ)V , TW 39 TO?* OLAAOIÇ TO?S @0V\0fJLtmÇ èV-
TE\î<TTâlTOL KCLd-iCTTOL /JLgVM * CtAA û/oVTO Ct/Ut-CC Tg yctl/-
vryy»o~i<TQcii gvTcutëût, )cct< ^X^ponGta^cn h rœ Ai pin
to TCçoîipfAivG) , ev TctTk xoivcuV o[xoAoy!cLt$ diîipyi-
ftivov fividiv ToiouTOD g/V&^gc-ficu ' x,cu Tcturo, g'^-
o-tcu gt«r< TrAsrov ctg/ 7ro/g?v , ovtoù 7TctyTo5gy xcltol-
itrtQpovyKQTOûÇ g?cg7yo/ tjT îjroAg/ ^p<»yra/ , âid tovs
HARANGUE SUR LE TRAITE D ALEXANDRE. 2J
prise avec un plus grand nombre de bâtimens, ils
voulaient éprouver notre patience , et qu'ils n'ont
point fait plus de cas des clauses qui nous regar-
daient, que des autres articles du traité. Or, qu'ils
aient voulu s'introduire peu à peu chez nous , et
nous accoutumer insensiblement à ces actes de vio-
lence , en voici la preuve : Le capitaine qui aborda
au Pirée, et que vous auriez dû faire périr sur-le-
champ avec son navire , vous demanda la permis-
sion de fabriquer, dans vos ports, desvaisseauxpeu
considérables , et fît voir, par cette demande , que
les Macédoniens cherchaient plutôt à se saisir du
Pirée qu'à y aborder. Si nous leur avions accordé
ce qu'ils demandaient, ils n'auraient pas tardé à
construire de grands vaisseaux , peu d'abord , et
ensuite beaucoup. Ce n'est pas qu'il y ait une grande
abondance de bois de construction à Athènes, qui
en fait venir de loin et à grands frais , et qu'on en
manque en Macédoine, qui en fournit à tous ceux
qui en veulent, et à vil prix; mais ils voulaient
fabriquer et charger des vaisseaux dans le même
port, malgré les dispositions du traité commun,
par une suite de cette licence qui augmentera tous
les jours; tant ils ont pour nous un souverain mé-
pris , grâce à nos traîtres qui leur donnent des le-
26 HARANGUE SUR LE TRAITE DALEXANDRE.
çons et des conseils ! tant ils sont persuadés de
notre faiblesse incroyable , de notre insensibilité
étrange, de notre indifférence sur l'avenir, et du
peu d'attention que nous donnons au mépris que
le despote de la Grèce fait des traités ! Je vous
exhorte , Athéniens , à les suivre, ces traités; et je
puis vous assurer, par l'expérience que me donne
mon âge , que vous ferez valoir vos droits , sans vous
attirer de reproches, et que vous profiterez , sans
courir aucun risque , des occasions qui vous pres-
sent de veiller à vos intérêts.
Voici encore une clause du traité : Si nous vou-
ions , y est-il dit , participer à (a paix générale.
Qu'est-ce à dire : si nous vouions ? Oui , nous le
voulons , si nous ne sommes point forcés de rien
faire d'indigne de nous : nous ne le voulons pas ,
s'il nous faut toujours marcher honteusement à la
suite et sous les auspices des autres ; s'il nous faut
oublier les actions éclatantes par lesquelles le peu-
ple d'Athènes s'est signalé, depuis tant de siècles ,
plus que tous les peuples de la terre. Si donc vous
le permettez , Athéniens , je porterai un décret ,
d'après les dispositions du traité , pour qu'on pour-
suive les infracteurs les armes à la main.
nEPl TflN IIP. AAES- 5.TN0. AOI\ 27
éVTtvBèV ÙlÙcL(TX,CL\OVÇ TOUÇ VWCiyoplVQVTOLÇ CLVTOIÇ
et 021 TroieiV owtû) o)j xATeyvaxctct jxerot tovtûjv ctaîn-
7>iToy T/voc ryç woMœç ex,Au<nv xeu /JtoAeu,icty ,
xctt oure wpovotaLv vwîp xm fjLîWovrm uvai , ouïe
Aoy/<rjUt,ov ovfovot. Tietpety/yeerOctf, uyet Tpowov ^pviTcLi
0 Tfpctvyos Tctïs xoeveus oiio\oyioLiçy eth iyoo Ùicltcî-
tevoixoLi, où ctvô^ss 'aGuvguoi , TreiSerôcu , )tct5ot?zrep
tùiùcL^oi , jccu & îÊeêcu a><ret/<oiv cty , Js TotTs*' jjAjju a?
e%ay , ct^ct jteu ra o^jccuo) jJ^tSv Gtvey?tA>iTûtf , koli
TO~Ç XOLlpOlÇ dvqxtAtŒTOLTùL ^ïjvQoLl TOl$ ÎWl TO (TVfJL-
1 I
ÇipOV KCLti-GriiyOlXTl.
Kûli y 4$ eu Trpceryeypot'ZsrTct/ Tct?s o-uvSwwtis ,
ectv £ouA«/jt,e9* TÎfs jco/vîk etpiyyjs fUTîJQUV ro <^' e'etv
@>ov\û)uiScl , e\rnv iact xct< ToJvctvnov , i\ ipec tsroxe
In 7:ctu<roi<r5cu cttc-p^pSs trepoiç cltloAqvQouvtcls ,
CtAAct jttîfj^ dvùLfJLWŒd-WCll (J.Y\dlfjUOLÇ QlAoTlfJUCtÇ rai
e% *f%cUGTCtTOU, X,Ct* 7rÀe/(TTû)V, JCCil (jlclAigtcl wclv-
tm av3-pû)7rû?v, UjiiJy vwctp')£QV<rcûv. 'Ectv ov» x,eAsi>»re,
a ocvojpe^ Aôwctïo/ , ypct^ûJ , x,ct3-ct'7rep et/ (7i/v3>î?cct/
xeAeuoyo-f , sr$Aejme~v to<V 7rctpa,êeê>ixo<ny.
NOTES
IA HARANGUE SUR IE TRAITE D ALEXANDRE.
*.VWVW\WWW\
[i] L'orateur prétend, dans ce discours, que l'occasion est telle pour
les Athéniens , qu'en prenant le parti de la justice , ils travailleront pour
leur intérêt.
[a] Pisistrate , descendant de Codrus , dernier roi d'Athènes , se
rétablit dans la souveraineté de ses ancêtres. 11 laissa deux fils , Hipparque
et Hippias , qui lui succédèrent , mais qui furent dépouillés de la puis-
sance qu'il leur avait transmise.
[3] Antisse et Erèse , deux villes de Lesbos , une des îles de la
Grèce.
[4] Pour entendre tout cet endroit , il faut supposer qu'il y avait des
exilés dans plusieurs villes de Macédoine, et que les Macédoniens, loin
de réprimer les entreprises des exilés, se joignirent à eux pour les faire
rentrer de force dans les villes dont ils avaient été bannis.
(5) Quelques commentateurs entendent par le mot de inufvrçiÇ** t un
maître d'écriture.
[6] Ici le raisonnement de l'orateur est difficile à saisir. J'ai ajouté
quelque chose au texte pour l'éclaircir. Il veut dire, je crois, que les
partisans de la Macédoine n'exhortent si fort les Athéniens à observer les
traités que violent les Macédoniens, que parce qu'ils craignent pour
ceux-ci, si Athènes prenait les armes contre eux.
►—►-•>*$*<•-«—«
RÉFLEXIONS PRÉLIMINAIRES
LES EXORDES DE DEMOSTHENE.
«vwwvwwvwvwww*
Je n'ai jamais vu ni entendu citer les exordes de Démos-
thène que je publie aujourd'hui dans notre langue. Bien
des personnes font peu de cas de cette production de notre
orateur, que je regarde comme précieuse, comme un mo-
nument qui prouve combien il était laborieux et occupé
des affaires de l'état. Je ne pense pas , comme quelques-
uns , qu'il lésait composés uniquement pour se fournir d'a-
vance une espèce demagasind'exordes , dans lequel il devait
prendre ceux qui lui conviendraient , suivant les occasions.
Il avait trop de génie et trop de bon sens pour ne pas faire
ses exordes exprès , quand il avait à parler, et pour adapter
aux discours qu'il devait prononcer des débuts faits à loisir
et avant le tems.
Je vais exposer mes idées et mes conjectures sur ce qui
a pu donner sujet à Démosthène de composer ces exordes,
qui sont tous certainement de lui. Il était fort occupé des
affaires publiques, et nous savons qu'il avait pour principe
de parler le moins qu'il pouvait , sans être préparé. Ceux
qui sont exercés à faire des discours, savent que le début
souvent est ce qui coûte le plus. Il y a donc toute apparence
que lorsque Démosthène prévoyait qu'il serait dans le cas
de parler sur quelque affaire, et que le tems ne lui permet-
trait pas de composer le discours , il composait toujours
l'exorde , afin de savoir par où débuter. Car il ne faut pas
5o KÉ1LEXI0>S
croire qu'il n'ait parlé à Athènes que dans les circonstances
pour lesquelles il nous a laissé des harangues : il a parié
sans doute dans beaucoup d'autres occasions.
Mais, dira-i-on , nous retrouvons dans ses discours plu-
sieurs des exordes de ce recueil, ce qui semble prouver
qu'il les avait pris pour les y adapter. Je crois plutôt qu'il les
avait faits séparément selon les affaires qui se présentaient,
se trouvant pressé par les circonstances, ets'imaginant qu'il
n'aurait pas le tems de composer les discours; mais que,
les affaires ayant été remises comme il pouvait arriver, il
avait fait les discours , et avait pris les exordes en les lais-
sant écrits à part, et en les transportant dans les discours
avec des changemens, ou sans changemens, selon qu'il le
trouvait convenable.
Quoi qu'il en soit de ces conjectures, j'ai traduit ces
exordes qui roulent presque tous sur des objets politiques ,
et qui par conséquent trouvent naturellement leur place
après les harangues politiques. Ils m'ont coûté beaucoup à
traduire. Ce sont des pièces isolées qui ne tiennent à rien ,
et où il faut deviner, quand le sens ne se présente pas aussi-
tôt. D'ailleurs, les débuts de toute harangue sont ordinai-
rement froids et tranquilles , les phrases en sont communé-
ment fort longues : le traducteur n'est pas animé et échauffé
par la suite des choses , et par la chaleur de la diction.
Mais je serai dédommagé de mes peines par le plaisir de
publier tout ce qui nous reste de Démosthène, de faire
connaître son amour pour le bien public , son zèle infatiga-
ble,son application constante et assidue aux affaires. Comme
dans les exordes on se concilie l'attention des auditeurs ,
qu'on cherche à dissiper leurs préventions , et à écarter
tous les obstacles qui pourraient les empêcher de recevoir
favorablement ce qu'on va leur dire , on peut étudier, dans
ceux-ci, le caractère des Athéniens ; on verra qu'ils étaient
légers, frivoles, inconstans, mais qu'ils avaient toute la
PRELIMINAIRES. 3|
subtilité d'esprit et toute la grandeur d'âme dont un peuple
est susceptible. Je n'ai pas discuté les faits contenus dans
chaque exorde, ni recherché à quelle occasion chacun a été
composé ; on sent que ces discussions et ces recherches
auraient été inutiles et impossibles. Je n'ai formé qu'un
exorde dans quelques endroits où l'édition de Volfius en
offre deux ou même trois ; ils sont réunis en un seul dans
d'autres éditions, et ils m'ont paru devoir l'être.
*\VX^\\\\\VVVV^\V\^\\^'V\\\VVVVVV\\VVVVVVVVVVVVV\VVVVVVVV'V/VV\'V\VV^\\\\VV\\V\VVV\V'\%'V\'»'V'*>
AHMOS0ENOT2
nPOOIMÏA AHMHrOPIKA.
IIPOOIMION IIPfiTON.
I (J.IV Wipi 7LCLIV0V TlVOÇ ^pCtyLLCLTOÇ 7tpûVTl-
Sero , ù aïvùpzç AfcivctToi , Àeye/v , èWi<r')(a)V dv
Iùùç ol wAucTToi. tœv tia&oTm ym\Lva cLWityywJto ,
» \ v / / «. a/ < / ->\ ^
e* fjiîv v)f>£<rM ri [loi rcov pmvrm , no-up^ictv ctv uyov
u ae £t>? , tôt clv y.cn clvtoç etzre/papjv ol yiywtntœ
Xtyîir iwudy ^ vwip m uroAAcuus e/pjjjcûunv ov-
toi wyortpov , Tttpi toitûjv vun oxo^giTs, yjyovLtcti ,
3CCU 'TTpOJTOS OCV0t(7Ta$, tlTLOZUÇ CtV /LtêTCt TOVTGVÇ O0~
jcetv Atytiv. ht lkîv ovv nyi kclAcûç tol ^pcLyfxcLTcL ,
ovdiv iy €&f <rvLiÇ>ûvAivur twuiïv\ eK, CùS CLWCLVTIÇ
cpscr', g%e* àwKoAicLV , «s ex towutûjv , *7tEipcL<rofjLcn
ffVfJiCovAiVtlV £ XCCLTIŒTOL tlVCLl VOfJLlfyù, TïpCùTOV fAîV
ovv vllôLç gjcetvo eyva&evct/ oeT, coç ovâîv 9 m tzvoitFiz
hsri ZQV TroteLtElV QVTtÇ , TOU AoITZQU 7IpC£XTgGV ÎG-TIV ,
«.ÀÀa *7tcuxcL TotvocvT/ûc. E/ y&p îkuvûl q>a,v\oL wt-
t«ro/>i3ce tol wp&yLi&TcL , tgivcivtjcc g/x,os féiXricà noiy-
V\1\\VVV\\VVV\VVVVV\VVVVVVVVVVVVVV\V\A/»A<VVVVVVVVV\V^^
EXORDES
DE DÉMOSTHÈNE.
PREMIER EXORDE. *
Oi vous aviez. Athéniens, à délibérer sur quelque
matière nouvelle, j'aurais laissé parler vos ora-
teurs, et si leur avis m'avait paru le meilleur,
j'aurais gardé le silence; sinon, j'aurais essayé moi-
même de vous proposer le mien. Mais comme je
vois que, malgré tout ce qu'ils vous ont déjà dit,
vous revenez sur les mêmes objets, je pense que,
même en parlant avant eux, je puis être censé
parler après eux. Si nos affaires étaient bonnes,
il serait superflu de délibérer encore; mais puis-
qu'elles sont dans le mauvais état où vous les voyez,
je vais essayer de vous donner le conseil que je
regarde comme le meilleur dans la circonstance.
D'abord, soyez persuadés qu'il vous faut faire
la guerre tout autrement que vous ne l'avez faite
jusqu'ici, et suivre un plan tout opposé. Car, si
une conduite vicieuse a ruiné nos affaires, il est
probable qu'une conduite différente les rétablira.
* Cet exorde est, à peu de changemens près, celui de la première
Philippique ; la fin se trouve dans le cours de cette même haraugue.
On verra par soi-même, sans qu'il soit besoin que j'en avertisse, qu'il
en est d'autres encore répétés dans les discours politiques qui nous sont
restés de Démosthène.
. m. 3
54 EXORDES.
Ensuite, bien convaincus que les grandes espé-
rances et les beaux discours dont on vous amuse,
vous ont perdus absolument, croyez que l'orateur
vraiment utile n'est pas celui qui n'exige rien de
vous, ou presque rien, mais plutôt celui qui, peu
jaloux de vous flatter, vous donne les avis conve-
nables, les avis qui pourront effacer notre honte
et réparer nos pertes. En effet, si, vous cacher
une vérité désagréable, dans la crainte de vous
choquer , c'était l'anéantir , il ne faudrait vous
parler que pour vous plaire ; mais si c'est réelle-
ment vous perdre que de vous flatter mal- à -pro-
pos, ne serait-il pas honteux de vous faire tou-
jours illusion , et de n'entreprendre qu'à la der-
nière extrémité ce que vous auriez dû faire de
vous-mêmes , il y a déjà long-temps î
ii.
J'ai des idées toutes différentes , ô Athéniens î
lorsque j'entends le nom que vous donnez au
gouvernement, et lorsque je vois la manière dont
quelques-uns de vous se comportent à l'égard de
ses défenseurs. Vous nommez le gouvernement
démocratie , comme vous savez tous , et j'en vois
i
npooiMM. 35
(TOLl. EWitTOL VQ{J.l<TTiW, 01?% , 0$ CU U/JAV V fiy$w ^
/x/jtpct TtpoŒxcLTTy , Totrrov ipâas Agys/y • opetrg yctp ,
0$ gx, ?œv to/ol/t^v IXwièœv xcli \oym m tcS»
7rpoeA>iAySe ixQ%Qvipict$ tcl wctpovTOL' aAA', ôs cb, to
p£&peÇg<73ou n&peis, à &7, x.ct< A' aîy ^clvcoli^ol
ct/o-p^Ky»v o(pA/o-x.ctyovT«^ ^ (yfjLiovfjLWoi, xctvTOL Agyw.
Kai yap û)$ <xA»3û!V , et fxev , ocra <xv ra Aoya Tts
fsrgpGT, Ausrîïo-ou ^i>j j8ouAo//.gyos , xott to, crpay-
{J.OLTOL vTïifÇiWtxcLi y ùu TCpoç ydowj dYi/xyyopîTv ' il
S^ v\ rœv Xoycùv ^apiç , eu v\ yir\ wpo(ry\)LOV<rci , epycô
fyifjucL yiyvîzoLi y ot/c^poy i<m $gyax<Çg*y Iclutovç ,
KCLl (J.iTcL T7\Ç l<iyjLTV\S OLVcLyMÇ ^pOL^OU TCLVXA }
et TrccAct* go-gAovTccs TrpowM vroitiv.
B'. •
Ou%t rotuTct yjyvûxncejv , a ctytfygs AÔîivctTo/ ,
/ / »? / ~ „ t y}
WcLpMTZCLXcLl (JLQl , QTcU TO , Tg T7\Ç TtOAnUcLÇ 0yOjU.CC
f ~ > / W \ I «\ 4i
yttav ctxouo-û) , x,ctt orav roy rporcov , ov -TTpoo-cpgpoy-
Tctl TiVg£ VflCûV TOÎ$ trSTgp TCLVTM AgyoUCT/y , ta».
-t- \ \ \ f % ' r/ *'
T>jv fxgy yctp TroAtTgiocv, <wtio)tpa.Tictv , ao-Tiep ctsrctv-
T€£ \<TTl , OVOttOC^gTg' TOy & TctVCtVT<C6 TûtUTïl AgyOV-
36 nrooiMU.
icni ivlovç V\8lQi OLKOVOVTCLÇ QpCû* 0 X.0CI ScLV^CL^œ
t/s non i *7rpoq><t<nç. Uortpov crpoTjta Aeye<v tccut
clvtovs oltad-t ; ctAA' ol rm oAjyctp%i0V , vwtp
œv ovzoï teyovai , Kvpioi xcti nteia a-tam /ictA-
Aov âv ùoitv. 'AAAa Ht\r\cù tûlvt tuoii râiv irepcev
Jm/An'cpccTg $ jSgATtav apec J^tTv oA/yctp%ict &j-
fJLOKp&xUç (pCUVSTGU. *AAA' CttÎTOVS g^VCU RîXTIQVÇ
yyiïaSt; xcu ils àv Jç J^ûTv %p»aT0S vofJLifyiro ti-
XOTCCÇ , WCLVTICL TV KCLSiVTaHTVi *7Co\lTtlCL AjjUlîiyopûW ;
OUXOUV AOiWOV eLfJLOLpTcLVtlV V[x£,Ç , OTctV OUT0S g%ttTê
T)iv *yvû>/ut.>jv. Touro TQivvv cpyAarrso-Ge £t>i TTtfo-p/gjy ,
advtyiç *A9)îV(xTot , o7iû)$ /*» nort rolç tiFiQouAtvovci
Actêw o&o-gTg' tiret rort clktByktîgQz Y\p.eLpTY\xQTtç ,
îjy/jcct ouj^' oYfotïy J/xTv TrAgov tarent .
To fjitv ovv , a ûcvope^ Avwcliqi , /jw 7iocvj- as ocy
^gîs (ZovAotfJLtâcL t^tiv y firirt ncLp* clvtoTç J^Tv ,
(Mrs Trac clvtoÎs <rv(JLHcC)(piç , joïws oJ&y gVr/ 3at>-
/jicLffroy* 'XoaAgov yap ro %n$ tw)(yl$ cLuzofjLcLTQv
XfCtTSf *. KCLl 7T0AAct/ *7rp0(p0t(rg/$ T0l> fJLÏf TCOLVraL
\ I p \ » . / «?• \ J
3cctTct yva^y avfjLiocuvuv , ay£p07ioj£ ouo"/ to og
EXORDES. jj
quelques-uns écouter avec plus de satisfaction
ceux qui , dans leurs discours , attaquent la démo-
cratie. Quel pourrait donc être le motif d'une
pareille conduite? Pensez-vous que ces orateurs
parlent sans intérêt? Mais les fauteurs de l'oligar-
chie , pour lesquels ils parlent, paieraient plus
chèrement encore leur silence [i]. Vous persua-
dez-vous que ce qu'ils disent , est préférable à tout
le reste ? L'oligarchie vous paraît donc préférable
à la démocratie ? Croyez-vous que ce sont d'hon-
nêtes citoyens? Mais pouvez-vous regarder comme
citoyen honnête celui qui, dans ses harangues,
attaque le gouvernement établi ? Il ne vous reste
donc, puisque vous êtes si peu raisonnables, qu'à
vous livrer volontairement à l'erreur. Mais prenez
garde de vous exposer à être un jour opprimés
par ceux de vos ministres qui auraient de mau-
vais desseins, et de ne vous apercevoir de votre
méprise que quand il n'en sera plus temps.
ni.
Que toutes les affaires, ô Athéniens, ne réussis-
sent pas comme nous voudrions , ni chez nous ,
ni chez nos alliés, cela n'a rien, peut-être, qui
doive surprendre. La plupart des événemens sont
régis par le caprice de la fortune; il est mille rai-
sons qui empêchent que tout ne succède aux
mortels suivant leurs désirs. Mais que le peuple
58 EXORDES.
n'ait aucune autorité, et que ses ennemis domi-
nent , cest-là ce qui doit surprendre , ce qui doit
effrayer tous les gens sensés. Tel est le début du
discours que vous allez entendre.
IV.
Je crois, Athéniens, que, dans l'objet actuel de
votre délibération , vous préféreriez à tous les tré-
sors du monde l'avantage d'être éclairés sur les
vrais intérêts de la république. Vous devez donc
écouter volontiers ceux qui se disposent à vous
donner des conseils. Car, outre que vous pouvez
profiter des avis sages qu'a médités un orateur
avant de paraître à la tribune, vous êtes encore
assez heureux pour qu'il vienne, sur-le-champ, à
quelques - uns de vos ministres , des réflexions
utiles; et la réunion de ces lumières vous met en
état de choisir le meilleur parti.
v.
Puisque vous êtes libres , Athéniens , de choi-
sir dans ce qu'on vous propose, vous devez écou-
ter tout. Il arrive souvent que le même homme
ITPOOIM1A. 3g
p.ïiÔ'9 0T10VV /JiîTOL\GLflCainiV TOV ^jULOV , Ct\\OL TOUS
cLVTl'&pcLT'ZQVTaLÇ mpilMCLl , TOVTQ X,0U ■3-aUjXcKTTOV ,
I cLviïpiÇ A%vciïoi y jccu (poÊepov toi$ iù (fpovov<riv, m
Kai lyu jtp/vûj. fH \kvi ojy i^yy\ kmtqç gVnv ahr*
/ttot Tot> Aoyou.
A m woWœv, où ctvcîjses *A5)}Vouo< , p^pn^ocTav, e/
<pctvepov yivoiro to (juWov aVVOKTilV Ttipt m vuvi
Tuy^otveTg (TKQwovvTeç , oi^ût/ sr&vTefcS J/«ta? gAg-
cr9ae/OTg toivkv tov$ ovtccç g%gf, 'XpocrviKîi tSt\oncL$
CLKOVUV V[l£$ OLVTOVÏ T^V fZovAofAWûOV (TVfJL&OUtevUV. Ou
\ l >! / » / f/ «*• »
yap /jlovov, u ri %pwifjLov ZGMtifJLîvoç y\ku tjs, tovt
G6V OLX,OV<TCLVTi$ AotÊo/Tg* CtAAcf, 3COCJ TAS VfJLlTlÇCLÇ TU-
'Xyç vwoAaLfjLÇ>oLw sroAAct T<îv &oy*ntfy ex, rov ^ccpa,-
p^pîî/jLot g\<o/s esrgA£gîy iv siTcéTy' «crr g£ clwolvtcûv
pat&ctv t»v TotTo-u/jicpgpovro^ J/jl7v cùpian yevecrOcu.
"Eûttiv , « ctytfpgs 'ASwvciîoi , dntauov , cWei&f «V
vfiïviaTii iAtcrd-aa tûTv p»3gyTû)y o, ri cty #ouA»<r.3-g ,
ot7rayTû)V cutouffctr juu yotp TroAAccx.^ avfUocLim tov
4© nrooiMiA.
olvtov ct'y^pûJTrov rovro /xtv yw \iyuv opSœç > erepov Si
t/. 'Ex /xev ovv rov BopvCtiv t&% ccv oW%gpcty<xyTg£
TroAAûTy p^pcnjuiûjy ct7ro<7Tgp>i9gi>ir£ ' ex, & rov (xixa.
3C0(7/JLûU JCOU C/y>JS cUCGt/0*C« , 7LCU TûL 5tetAûî£ g^OVTtf,
cL-arcWTO, WQiY\<rtTt , jteîv <&jt>7 ris 7retpotAnpgfv , ^01-
p&Ag/^gTg. 'Eya> p.iv ovv ovr tiœScL jucaxpoAoygîv ,
ovt ctv , n tov ctAAov €<ûï-3-6iv %povov, vuv ccv ep£p>j<7ci|x>iy
T0UT6) , OtAÀ* , d (TU^gpglV Jjx?v VOjUtÇû), xclvtcl,
OùÇ CU SvVûùfJLCLl , StdL (èp&'XyTcLTCOV ipiï TTpOS VfJLCLÇ.
I
-- X
€Opœ [ii y ycLf, cà cLvdpiç 'A9>ivctîoj , 71 otvi cltzcl<ti npo-
O»A0V OV , OVS Tê CtV CLKOVGYlli AOyoVÇ WitoÇ , Xj 7TpO£ 0U£
OUX, OlKilCOÇ iyili OV jXlJV CtAAct TO ftgV Agyg/V fit T /
OliTàLl ^CL^UG^CLI y T0V 7tCtpCtX.pOU(rct<78flCI TJ jSouAo^g-
vaw g/veu vojjli^cù* ro <K v<$io~TcLo-§cLiy 7npi m Tti'sniTtiv
iOLV%V 0-U/JL<pep6/V T? TToAg/, 7LCLV ^OpuÊ^Jvct/, X.OLV c&Ao
t/ ^ouA^o-S' u/Ag?$ J,2ro/Jigygiv,guyoi' 39 ùikoliov ttoAitou
Tot/T*ox,p/vû>. BouAo/^ojv J^ iv'J/Jictk, g/ 39 ^(Jg A' ev r5y
aAAojy , A gjtgryo i/TrG^gTycu tous Myovç d[x$oTiçw y
/
EXORDES. \ l
raisonne mal sur un objet et bien sur un autre ;
de sorte que, par un tumulte déplacé et par un
dégoût précipité , vous vous priveriez vous-mêmes
de plus d'un avis utile : au ljeu qu'en écoutant
patiemment et en silence, vous ferez toujours une
chose convenable, et vous abandonnerez l'ora-
teur , s'il vous paraît déraisonner. Pour moi,
je n'ai pas coutume de m'étendre en longs dis-
cours; mais, quand c'aurait été jusqu'ici mon
usage, je ne le ferais pas aujourd'hui. Je vais vous
dire, le plus brièvement qu'il me sera possible, ce
que je pense devoir vous être avantageux.
vi.
Quoique personne ne puisse ignorer, Athé-
niens, quels sont les discours qui vous plaisent
et ceux qui vous choquent , toutefois je pense qu'il
est d'un fourbe et d'un flatteur <de n'ouvrir la
bouche que pour vous flatter. Mais, quand on
croit avoir trouvé un conseil utile, y tenir forte-
ment, quoiqu'on vous voie disposés à troubler
l'orateur, ou à lui savoir mauvais gré de sa fran-
chise, c'est, selon moi, la marque d'un bon pa-
triote et d'un citoyen zélé. Je voudrais que vous
écoutassiez également tous ceux qui vous parlent,
4^ EXORDES.
afin du moins que , si quelqu'un vous parais-
sait parler mieux que vous ne pensez dans votre
fougue , vous profitassiez de ses avis ; ou que , si ,
manquant de génie , il ne pouvait expliquer ses
idées , il ne pût s'en prendre qu'à lui-même , et
non à votre refus de l'entendre. De plus, il ne se-
rait point pour vous aussi désagréable d'écouter
un orateur qui déraisonne, qu'il vous est nuisible
de fermer la bouche à celui qui a de bonnes
choses à vous dire. Pour bien juger de tout ce
qu'on vous propose, il faut commencer par vous
imaginer ne pas tout savoir, avant qu'on vous
instruise , surtout l'expérience vous ayant appris
qu'on est souvent forcé de changer d'opinion. Si
vous êtes disposés aujourd'hui comme je le dé-
sire, je me flatte qu'en peu de mots, je vous pa-
raîtrai, et contredire avec raison vos sentimens, et
vous donner les meilleurs conseils.
VII.
Quoique tous vos ministres aient déjà débité
bien des discours, je ne vois pas, Athéniens, que
vous soyez plus en état de trouver le parti conve-
nable, qu'avant la tenue de l'assemblée. La cause
en est la même , je crois , que celle du dépéris-
sement de nos affaires. Les orateurs, au lieu de
vous conseiller pour la circonstance, se chargent
mutuellement de reproches et d'invectives. Us
npooiMiA. , ;
! /, ectv fMv op3oTgpov (pctvîf t/s Àeyav , œv v^iis œo/jw-
xoltî, p£pîi<r€(r9e tout*»* ocv <K a7roAgf<p3)? xai fx»
(?fV>lTCtl ^^Ot^Ot/, A* CLVTOV, CtAAct XIJJ &; U/ActS OUX, g3g-
AovW CLKOVilV, TOVTQ 7TS7TOv9gVCC/ ^03Cl!r 6T/ <N OUfîfe 71 Ot-
0oeT' ctv cm As oviîv TOfoutov, et' koWcl tivoç A>tpouvTos
cûcouoWIs, >i e/ -coTy AovJav tj Agygiy g%ov1a t/voc unrm
•iLCùXvŒCLlTî. *H f*«V OWV <*p%>7 TOtT doXlfJLCL?clV Ôpd-Cù$
ot^rayT g<rrt £i>iagy o/so-^a/ TtpoTgpov yiyyû>oxg*v, wpiv
jLtct3-ery , olWcùs xg jtcti o-uyg/oVrcw TroAActfc/s »ô*>î
toAAous /AeTgyv0JcoTa$, ctv To/yuy uttg/s rau3' urcap-
^»re vuv 7rtwu<r[Aîvoi , oîticu ^ttsTot j8pap£g0y Aoyo>v 39
ùivtoç clv ri Aèyuv utlotcùs ctoçe/v , x.<x< u4my rot
/3gAri<7Tct (pouvecôct/ Agyojy.
z.
noAAoTy, <à ctycfygs AOwcuo/ , Aoyojy ùpn[itmv Ttttpct,
rravrav Toi <ru^£g£ouAgux,oTojy, oudtey Jjttctk yuy opS oy-
t<*s gyyuTgpa toi/, ti ^pccx/rgoy , gup>io-tfGC/, » -7rp<y
«4$ T»y e&xAwi&y ctyctêïyct/. Ait/ov <îè toutou t*û-
to , osrgp , ojttoti , tou jlcuccûs ep^e/v t<x oAot" ov yocp
7rctpottyou<r/y u/t?y uVgp tojv 7TctpoyTû»y 0/ AgyoyTgs*
ctAA* gocutojv x,a.T»yopouc7< , xot/ Ao/dbpouyToti , 0;$ tigy
44 nPOOlMÏA.
ttaiv cLiTioi , xotjcûjy ccjcoue/y , iv , ay îztot apa, îi$
iymcL x,o$t<rTûûvlcu , /**&? yyov/jLîvot jcotevov cu,ot>g/v,
aÀÀ t/^rgp «y ^py/o-Os 'XoWguliç , npcLorzpot dixcL-
aroit tlou jcpiTeu ytyvjîo-Se tûTv ^e^rpcty^gyûjy cturo**.
Tw /xgy ovv oLiricLVy à1 b tclvtùl 7ro/ou<nv , ktcùç ccvoji-
tgv (tKpi&œç fyinîv i\y\ iv g'v to TrapovTt' oit & J^/v
0U^< (7U/l4>gpgJ , &ct TOUTO ZWlTlfJLGù* lyCû <K OUTg X,<X-
II >N \ */ « / ~
T>tyop>i<rûJ TyfjLEpov ouàzvoç , oure vwoo"Xyi<ro[AdU toiou-
tov ovfov , o ^tîi t*rctpot^pîT^ct twièîi^cù , ot^' oàûjs
tû?V ctJray tovtoiç ouJev ^oiyia-cù' i\\' ci QîXtkttcl
fiiv roïç irpcLynaLcri , <ru/JtÇgpovTct & to7s |8ot/Àguo-
jULgyo/s J/wv yiyov[xcLi , Totu5 , as àv (hivœfJLOLi , cîVot
#p*%i>raTY»y g<Vav , x-acTccêîj 0-0/4 ce/.
H
O/ ^gy gîtra/voîTvTgs, a ivâpts 'aQyivclÏoi , tous crpo-
yoycus J]may , Àoyov e/VeTv /xoi àoKovai TrpocupiïtrQcLi
i * \ ii » i ■ a
K.£%ûtp<(T^gyoV , 01/ fJLW GV/XQèpOVTOL yi ÏKUVOIS y ov$
> I? ~> \ \ I » _
ty>toùfjLicL(ov<riy ttoiW mpi y&p TrpoLyfjLOLTûùv tyyj-i-
povneç \eyîiv, m ovS^' àv g*s ot^<aj$ gjpixwwù &/v&ito
Ta Aoya, cu/Vo{ ^tèy tou &/vcco-9cu Àgyg/y c^o^oty g'x/pg-
l.XORDES. 4^
vous accoutument, selon moi, à écouter, sans ac-
cusation en forme , tout le mal qu'ils vous font ,
afin que, s'ils viennent à être cités en justice, vous
alors ne croyant rien entendre de nouveau, et ne
voyant que les délits qui vous ont souvent animés
contre eux , vous soyez des juges de leur conduite
plus indulgens. Il y aurait peut-être de la folie à
examiner, en ce jour, quelle est la vraie raison d'un
procédé que je ne blâme que parce qu'il vous est
nuisible. Je n'accuserai donc aujourd'hui personne,
je n'annoncerai rien que je ne puisse prouver sur-
le-champ ; et, en général, je n'imiterai pas les
autres orateurs. Après avoir exposé le plus briè-
vement qu'il me sera possible ce qui me semble
le mieux pour les affaires , et le plus utile pour
vous, je descendrai de la tribune.
vin.
Ne parler que pour louer vos ancêtres , ô Athé-
niens ! c'est choisir, il est vrai, des sujets agréa-
bles, mais ne pas entendre les intérêts de la gloire
de ces grands hommes. Oui , sans doute ; si en-
treprendre de louer leurs actions , qui sont au-
dessus de tout éloge , c'est un moyen de faire ad-
mirer son talent pour la parole ; c'est aussi affai-
46 EXORDES.
blir chez nous l'idée que nous avions conçue de
ces héros. Le temps seul , à mon avis , peut célé-
brer dignement nos ancêtres , puisque , tout éloi-
gnés qu'ils sont de nous , leurs exploits n'ont pu
être encore surpassés.
Pour moi, je vais essayer de vous mettre sous
les yeux les meilleures dispositions que pourrait
faire la république. Car enfin , quand tous les mi-
nistres qui montent à cette tribune brilleraient
par leur éloquence , leurs discours ne rétabliront
pas vos affaires. Mais si un seul orateur, quel qu'il
soit, peut nous donner un avis utile et qui vous
détermine, s'il peut vous montrer d'où il faut tirer
les secours, de quelle nature, de quelle étendue
ils doivent être pour opérer le bien de l'état ,
l'alarme présente ne tardera pas à se dissiper. Je
vous satisferai sur cet objet, si j'en suis capable,
après vous avoir fait part de quelques-unes de
mes réflexions sur le roi de Perse.
IX.
Je crois, Athéniens, que les orateurs qui parlent
ou pour Mégalopolis ou pour Lacédémone, s'abu-
sent également. On vient chez eux en députation ,
et ils s'accablent mutuellement de reproches et
d'injures, comme s'ils étaient envoyés par l'une
ou l'autre de ces deux villes. Les députés, sans
nPooiMiA. 47
fovr<x<, w y îxîtym ctpg-mv i\clttùù tî* uTTg/A»^-
jitevtfS TTapct to/s ctxououo"/ (pamo-ôct/ Trotownv g'ya
& T>T$ ^gy «csivtfv ctpgTÎs /xgy/<7Toy g^rct/yov yîyovucii
Toy %poyov, o u* noWov ysyevujjievou , jtxg/Q^ ray tW
ex,s<v0v wp&p^S-evTflv otî&ve* ctAAo/ TTctpct^g^ctcGott
(Jg(^y>iVToti ' auTo^ & tfEipoLŒOfJLoLi Toy Tpotzrov g/sr^y,
Oy Cty /AO* (3b>U|Tg (JLCLMgTcL ÙWOLgQoLI TTcLfHMrMVaL-
ffstc-Octi. Koti yocp outûjs g'^gr e/ ^tev >î/Ag7s «.sretvTgs
ot Agyovigs ag/yoi <pctvgj>i/xgv , ouogy ay Tct u(agrgpoc gi»
oT^' or/ jSgAnoy o-%o<>î * e/ de Tc&pgAd-ûJV oVneroûy
duvct/To o , r/ d/d&£cc/, Jtot/ KtiGcLi nç 7iotpûWx.eu)j ,
x,ct* Trocnj, jcccj •sro.jgv Trop/o-ogtc-ct , %p>i0"<juo$ gcrott
rî 7ioA£t , ttccs o Tapav AgAuTotf QoCoç • gya> &
TOUTO, CCV cCpCt OÎO^ Tg à, WZipOLŒOfJLCtl HOIYKTOU , £UX,pct
TipogiTTav vfjiïv dç tyj* y m fins mpi tcùv crpos Bol-
(7i Mol.
e'.
A/«i(poT£po< ^o/ dox,ou<ny a^tetpTcivs/v, a avdpgs Aflu-
vcuoi , jccu oj to^Îs Apx,a<n , X.CU ot TOI* AcLMdcu/xovioiç
i . »/ \ > > < / */ »
<TVVilplW,OTi$ ûHTWip ycLp CL(Ç tKCLTipCCV »K0VTt$ , 0Llp£
J/xav oyTgs , Tipos où? aifJL(ÇQTipQt 7ipso-£guoyTct/, x.ct-
Tyjyopouin x,cti dj<x£<xAAoti<jjv ciAAtfAous. *Hy <$e touto
48 nrooiMîA.
fjLtv tm a(piy/xevû)v tpyor ro ùt koivoûs uVep rm r^cty-
/jloltcûv Aeyg/v , jcoct tol fliXtiGtoi uVgp vpw ckowîiv
olvîv <piAovgt>Uûi$ , tcov €v(We <TVfxÇ>ovAtvttv dfyovv-
rm. Nuy <K gyays, l\, tiç olvtcùv a<peAo/ro to yi-
yvao-jtgcrGotf, tloli to rf <Ça>w Aeygjy gltiikktti , 7ioA*
Aot>^ àv oîojuicu tovç j^gv 'ApjtctoW, tous (Je Acmcûwols
ccutûjv eîya/ , vo[JLt<roLi. 'Eyo? J^' oTdfet /uv as %tf.Ag7iov
to tol QîXtkttcl Agygjv ecrrr <T\jvzfy\nctTy\iJLivM yap
VfJLûûV , X,CU TCùV fJLiV ZOLUTl , T0V Ùt TcLUTl fèov\0[XtVM ,
«av tol [mtol^v riç lyyj.i<fj Aeygiv, tloli ravd- JfxeTk
/am Tgp^siv>?T£ iLtc£,3-e?v , %ctp/grr<2j ^gy oJ(Jgrgpo/$ ,
<ftflt£e£À)fo-gTûU & 7ipos c£/x<poTgpour ou />t»v c&AA1 cu-
pyiCrO/JLÙLl [XOLAAOV OLVTOÇ , GW CtpOL TOUTO 7ÏCL3a) y OO&gfV
<f>ÀU0tpg?V , Jf «TTCtp' i fliATKTTOl VQfJLlfcû Tw" ?roA£/ ,
•yrpogo-Seu T/cny u^cTs l^oiwoLTyfa-oLi. Ta ^gv ouv aÀAct
uorepoy, g'av u/juv jSouAojUgvo/s y , Ag£a>' g?c & Toi o^o-
Aoyou/uigyay uW clvïm dp^ofxcu, à tl^oltigtol vo[u(a
&(fctCT3tttV.
I'.
OuVi TctuTa y/yvacrjcav g'y/o/s ray e/pwcorav ctvt-
GTV0LOL, Cû <Lvdpî$ 'A8>îVût7o/. Ou /JL»V OUtîg TOUTOUS, CU~
EX OR DE P. 4 9
doute , peuvent se permettre le ton d'animosité ;
mais des miuistres d'Athènes doivent s'interdire
tout esprit de parti , et examiner tranquillement
ce qu'il y aurait de mieux à faire dans la circons-
tance. Toutefois , s'ils n'avaient pas été connus par
leur accent et par leur figure, on aurait pu les
prendre , les uns pour des Arcadiens , les autres
pour des Lacédémoniens. Je sens qu'il est difficile
de vous donner un bon conseil. Prévenus comme
vous l'êtes , et partagés de sentimens , si l'orateur
s'attache à un juste milieu, et que vous fermiez
l'oreille à ses discours , il ne sera goûté d'aucun
des deux partis , et déplaira à tout le monde. Mais
quand je devrais être mal reçu de vous , et vous
paraître déraisonnable , je ne veux point vous lais-
ser tromper, et vous priver du seul avis qui me
semble le meilleur.
J'examinerai , par la suite , les autres raisons , si
l'on veut bien m'entendre : je commence par un
principe que personne ne conteste, et qu'il est
essentiel d'établir d'abord.
Je prends la parole , ô Athéniens ! et je pense
bien autrement que quelques-uns de ceux qui ont
t. m. 4
5û EX0RDES.
déjà parlé. Je ne les accuserai pas toutefois de vous
avoir donné des conseils nuisibles , avec de mau-
vaises intentions. Mais , uniquement occupés de
leurs discours , la plupart négligent d'examiner les
choses; et /s'ils ont trouvé un certain nombre
d'objets qui puissent vous plaire , ils paraissent
avec confiance à la tribune. Ils ont tort : attentifs
à étudier la politique des états , ils devraient plutôt
considérer que, vu la diversité des circonstances,
tous les peuples se sont portés , dans un long espace
de tems , à plusieurs démarches , dont quelques-
unes se contredisent; et que, si on ne parle que
des dernières , on fait , sans y prendre garde , la
chose la plus facile : on se trompe soi-même. Il
paraît que les ministres , qui suivent le plan que
j'attaque , s'imaginent qu'ils retireront une gloire
suffisante de ce qu'ils pourront vous dire, s'ils ont
la réputation d'hommes éloquens. Pour moi, je
suis persuadé que celui qui entreprend de conseiller
la république , doit chercher plutôt à lui faire
adopter des projets utiles, qu'à plaire sur-le-champ
par son éloquence. Lorsqu'on se distingue par le
talent de la parole , il faut ajouter les effets aux
discours , afin que les discours ne procurent pas
seulement un plaisir passager, mais un avantage
durable.
npoorMU. 5t>
TiCLffOflOLl KOLKlCt ïcLVàLniOL T0l$ @>î\Ti<TT0lÇ etpwcg'veU*
fitAA' QTl '7T0AA0/, TOI» TU npcLyfJLOLTOl KplVEtV ûî/XgA>{-
(Tcu/Tèç , tous Aoyous o"jco7rg?v , ov$ g'poCa-zy , eû»3-cwi y
Jto£y TovTois.' cL<pd-ows ivTv%oo<riv , iroifias <ftj/x>iyô-
p£<v vopifyvŒiv , owt op&ûîs g'yv0x,org$ , oJ& Aoy/Ço-
/Agvo/ TTctp* icLvroîs on , woWœv npoL^œv h tcoXKS
yjovoù TCaLai f7n-srpcLy[iîva)v , jccti A et tous îtcupovç
gy/û>v uVgyotVTtav clvtclis , <£v , tus TipoTîpcLÇ T/s
uVgpÊcuvûW, Ta? v<JTîpcLÇ teyy , A»(rg/ ro poTcToy
t«v gpyajy tïqicûv y otJroy ejj**îsrctTû!y. O/ ^egy ouv ow-
tû) ^pû)jUt,£Vot ra (ru^Êot/Àeweiv , (5bx,ouin 4ao< T»y
owro tov p3-gvTû>y toiT (foyotcrOct/ Agygtv <Sb£onr y/-
yvofjLWW olvtqiç, IX.CLVW (ftKo'zi/iiGLV viyiïaQcLi ' lyœ &
V0[Xl(ùù %p>1VOt/ TOVT^ TTûAg/ TCgp* -&pcLy(JLCLTM v&iyjn*
pOUVTOL (TVfJL&QVteVîM , jUtuAAoV , 07tt»£ Tfit (Jb^ûtVTût
CTKVOtO-g/ , CT5C07rgry ,») Q7la$ o! WCtfOL^ÇffJLOL \oyot %OL~
pty g^ou<ri. AeT yap to7$ eVt t2v Aoyœv €u<Sbjcj/*oû!n
cru^(pgpoyTo$ Tjyos gpyou Trp&fyv tfpoawcLi , '/vet /x»i
jCfy /*oyoy , aAA* cegt ta pji^evTot &&À05 Ip^f.
nPOOlMlA.
IA'
El fiey lywxcLT y 0 avfyss 'A§y\vol7qi , ri (lî\xi-
CTQV OV TVyyjLVU WpOL^CLl 7l6.pt TM 'XCLpQVTOOV, CtULCtp'-
T71[XaL TO (TUtlCovAiVElV *7rpOTl$lVCLl " cl yap OLVZOt y
KplV àLKQVO-CLl , d0Kl[AOLOctt (TVfJi^ipclV , Tl <fel ICLVTcl
clkovovtcls iicltyw ho%\zï<rQaLi ; t! èi (nLO'KtÏTt XCLl
j8ouAst;eo-9e , as e'x rm p>i3»o-o^ev0V doxifJLCLcraLi $eov ,
oJx, opSiïe iyix to x,û>Auejv tous /3ouAo/*eyci>s Aeye/v.
Fïetpo, ftev yctp TûTy oAas <t?«r©o~Tef £?<x9e , ex tgu touto
foieTvju' ri %py\(ri[XGv eVreS-u^vTctr tous J^' , ctcpgy-
Tct£ et Ttiyj£&you<nv lyvaxoits , a>v J^tok etF/8t;^e7v
oiovrct/, TocCTa.'7ro/eTre<7i>jU,êowAei>£/y.,E(7T/ & d/uLaLp-
raLnii /mev jSot/Ao/xevav to cuvctyotyxct^eiv roy toc-
piovr* y ci j3ovAeo\$e , Aeye/V (èovAivo/jLiwv <fe , ctxou-
gûlvtols à yiyvaxntu , crxosreîv , xcty -n xocAos \*xy ,
}£pijlj8cu. Aeyû) <?e TctuTct , ovx ticurta rois v[uv
<xpe(rxou<n /xeAAûjy 7tctpot<vgtV ccAA* exe/vo uÙoùç , on ,
iv ^tev ^ 3e\vi<7v\Tt tûjv a.VTiAeyovT0v dxovaaLi , *£*-
«7roLTÏff9flt/ <p>j<rouo~jv Jjttctk' ctv <K cwtouo-avres /*>j *?rg/-
«rSîÎTg, e'j^AuAsy/xgvo* Trctpcc^p^ ecovTeu ra %e<p#
rcapcwFouyTf*.
EXORDES.
XI.
Si vous savez, Athéniens, ce qu'il y a de mieux
à faire dans la circons "ance , vous avez tort de
mettre la chose en délibération. Qu'est-il besoin ,
en effet, de vous fatiguer de paroles inutiles, et de
vous donner des avis que vous approuvez avant que
de les avoir entendus? Si vous délibérez comme
devant vous décider d'après ce' qu'on vous dira,
c'est mal fait d'empêcher de parler ceux qui en ont
envie; c'est vous priver entièrement des bonnes
idées qui sont venues aux uns, et faire que les
autres, abandonnant leurs propres réflexions , vous
conseillent d'après ce qu'ils croient conforme à vos
désirs.Or, c'est vouloir commettre des fautes, que
de forcer un orateur de dire ce qui vous plaît.
Quand nous délibérons , nous devons écouter ,
peser ce qu'on nous dit, et profiter de ce qu'on
nous dit de bon. Si je parle de la sorte, ce n'est pas
que j'aie dessein de contrarier vos goûts; mais je
sais que, si vous refusez d'entendre ceux qui par-
lent contre vos intérêts , ils diront que vous avez
été trompés ; au lieu que, si vous les écoutez sans
vous rendre à ce qu'ils disent, ils seront convaincus
sur-le-champ de vous avoir donné des avis nui-
sibles.
5/| EXORDES.
XII.
Vous le sentez , je crois Athéniens, ce n'est pas
pour juger les coupables, mais pour délibérer sur
les affaires actuelles , que vous vous assemblez
aujourd'hui. L'orateur doit donc suspendre toute
accusation, et se réserver à attaquer dans ses dis-
cours certaines personnes, lorsqu'il les citera en
justice. Il s'agit maintenant de vous exposer les
avis qu'on a pu trouver. Accuser c'est blâmer le
passé. On délibère sur le présent ou sur l'avenir.
Ce n'est pas ici le tems de se permettre des plaintes
et des invectives, mais de donner des conseils. Je
tâcherai donc de ne pas tomber dans la faute que
je reproche aux autres , et de vous conseiller ce
qu'il y a, selon moi, de mieux à faire dans la
circonstance.
XIII.
Aucun de vous, Athéniens, ne niera, je pense,
qu'il ne soit d'un mauvais patriote et d'un homme
mal intentionné , de haïr ou d'aimer tel ou tel de
vos ministres , au point de ne pas s'embarrasser,
des intérêts de l'état , et de ne suivre , dans les
harangues qu'on vous débite, que les mouvemens
rrpooiMiA.
ib'.
OiopcLi TravroLÇ J/xis, œ ct'yo^s 'Afcivctïof , yiym-
(TTLilV OTl QV X,pJVOUyTg$ V\MZt 07)/£gpoy Otî&Vût ToTy
a<ftx,ouvT0V, aAAo, /2ouAsuo-o/xgyoi 7rgp< ToTy <7rotpovTû)y.
Age To<yuv tocs ^gy x.d/r>iyopicts ?*rpog<7(k/ tfaLvaLÇ ,
jcgu ror' ev tî4u.7v Agyg<v , jcccS' otou 7rg?êrg/)tgy gjtot-
<ttos gctu-roy , oTctv Tiva Tcpivûùfiw. Et oî tiç ri %pn-
ai/jiov i\ <7u/x(pgpov eivetv 'é%o'> touto vuv £woQGun<rôœ.
To fjiiv yctp TLOLTnyopuv ■> Ta? tois irewpctyiwiQts ey-
x,ctAouvTa>y go-Tf to & avfjiÇ>ov\îvîiVyf7rîpi rm *7rotpov-
Tûjy ^ ysv»<ro,ugyû>y ^porid-trxi. Oujcoûy ou Ao/dop/cts,
OuJg (JLîfJL^tGùS 0 'TTOLpûùV XOLipOÇ , ûtAAflt (TU^êouA)^ Si-
va/ jtxoi doxzï. Aïo mipcurop.cLi ixiv <puAx£cto,9cu , o
TOUTOtS IwiZlfJiSy \LY\ naStlV CLVTOS* CVlxÇ>OV\iU(TCLl
</g a xpcLTicToL yo/xtf a TTgpi T0V 7TctpoyTû)y.
ir'.
Ou&v* ctyTgiTgTy , aï ctvcî'pgs 'aOjivcwo* > vofuty ,
«V ou x,ctx.ou 'ttoAjtou xot/ (pûtuAou t»v ywfJLW cty-
ojpos gcrny , outû» riva ^«ceiy » (p/Astv tû>v ezart rx
XOIVOL 7rpQ<riQVTC0)l , 0(7Tg T5U T^ TToAg/ #gATl(7T0U ^)f-
&y <ppovn£sjv , aAAct to, ^te'v TCptt impzt&v , T<t àe
56 HPOOIMIA.
7ipos <p/Àove<x,iûiy dvifivryopiiv ci notovo-iv ev/ot rœv dtvpi
TtaLpiovrcùv* Lyœ oe tqvtoiç /jiêv tocoutov ctv tiwoiya ,
ot< juo/ <îbx,oiy<rcv ou<K , et tj mwoiwt&Œi tqiovtqv ,
(jLtyi<rTcL y/LLcLf>T»xwcLi , «tAA or/ <?>îÀGi><nv ou^-aroT
ou& ?rctt>oua-9ou Trccpeerxêuaco-^gyor u^Tv & 'KclçclivS ,
fJLïl, Trpoï'tfJLWOVÇ VfJLOLÇ ÛLVTOVÇ , OC&VOV TOUTO VO^/^E/V ,
^tx>jv , orccv vfuv dojnji , 7TctpCt TOUT0V Xc&WJ , <L\\cL
XCLl TOVTQVS , OCOV i<TTlV év J/JlÎv , 5Cû)Àf£/V , >CCU Ct'J-
tous , ao-srgp trarep 7roÀga>s 7rpo<nix,et jSotiÀguo/xevous ,
(7Toy (rx,o£re7<r(!cu , IvQufAovfjLtvovç on oviïtiç , ouj^'
ot/ttoc ^ruvr^ 0/ tfoXiTtvo/xivoi , TûTy yo/xav, ecp' oîs
dovvcu.
I(T0S €*3TCCp9oVOV efcV Tiff/V, 2 CU/tytS *A0îjVOtTo# , dù^îltV
UVûLl , ti' TCéP ÛJV làlQTYiÇ $ TûTy TToAAcîv J^ûTy gî$ , €Tg-
pûjy (7u^G6ÊouÀ£u^orû)V , o!v jccu t£ ttolAoli koXiti J-
eo-ôoti 9 jccu T<a Tictp u/xTy (îb^ctv Ip^etv , npoî^owi ,
tzrapHÀ-S-ûjy €£*c«ro; otj ou fioy&y dura <3b%&o<ny oJjc op-
3û>s Àgyg/v . ctÀÀ ot/J^' gyyus e/vet/ tou tu &oyrcc
EXORDES. 57
de la haine ou les sentimens de l'amitié. C'est ce
que font plusieurs de ceux qui montent à cette tri-
bune. Je me contente de leur dire qu'ils ne me
paraissent pas commettre une faute énorme, en
faisant quelquefois ce que je leur reproche, et que
le plus grand mal est qu'ils se montrent disposés
à agir toujours de même. Vous , Athéniens , je
vous conseille de ne pas vous oublier, et, sans
vous contenter de les punir, quand vous le jugerez
à propos, opposez-vous à eux de toutes vos forces,
sacrifiant à l'intérêt commun toute faveur particu-
lière, comme cela doit^être, lorsqu'on délibère sur
la république. Faites réflexion que nul ministre,
que tous les ministres ensemble ne peuvent être
assez punis de détruire les lois qui vous gouvernent.
XIV.
Quelques-uns de vous, Athéniens, trouveront
peut-être présomptueux un particulier, un homme
du peuple, qui, parlant après des citoyens distin-
gués par leur ancienneté dans le ministère, et par
le crédit dont ils jouissent auprès de vous, s'avance ,
et dit qu'ils lui paraissent ne rien proposer de ce
qu'il faut , et même être fort éloignés de saisir le
58 EXORDES.
vrai point des affaires. Quoi qu'il en soit , je crois
mes avis tellement supérieurs aux leurs, que je ne
craindrai pas de dire que leurs discours ne méri-
tent aucune attention, et que vous ferez sagement
d'examiner les conseils sans regarder celui qui les
donne. Non, il ne faut pas que vous accordiez votre
bienveillance à quelques-uns seulement, comme un
droit de famille, mais à tous ceux des orateurs qui
vous proposent les meilleurs avis.
xv.
Je voudrais [2] , Athéniens, que vous donnas-
siez la plus grande attention à mes discours ; l'ob-
jet sur lequel vous délibérez est important. Il est
une chose qui m'étonne : avant qu'une assemblée
commence,lorsqu'on rencontre quelqu'un de vous,
on est tout prêt à montrer ce qui peut rétablir les
affaires; et aussi, lorsque l'assemblée est levée,
on est également en état de s'expliquer sur la dé-
termination qu'on doit prendre. Mais, lorsque vous
êtes tous réunis, et qu'il s'agit d'examiner l'objet
de la délibération, on ne vous dit rien moins que
ce qui est essentiel. Est-ce que chacun de vous peut
trouver par lui-même de bons avis , ou exposer
ceux qu'un autre a trouvés , et que cependant il
ne plaira pas , s'il le dit à la tribune ? ou chacun
nrooiMiA. 09
yiyiœcryLîtv, Ov liw ctAA' tyœyi qvtcû c^pofyac oîojxcu
/jloTaAov J/juv o-ujuupgpovToc epe/v TouTay , û)<rre oJx,
0X^(70 'XCLVTCL, CL Tvy*)(cUQV(IlV ilftyKQZiÇ , CCÇlCt /*>!-
(îgyo? 6?Vcti CpJKTcC/. No/JuÇû) & 59 J/40C£ Ôp5& CtV TlOig/y,
fi ,u>i Toy Àgyoyrcc , aAA.cc toc o-ujxêouAguo^gycc o-jco-
tioits. Asé yocp , cù ay^pg^ A8»vciÎoj , T^y *27up u/xâ>y
guvo/ocv /jlvj Tia/y, ûxrTTgp ex yevous, ccAAct tois roc
fèiAriGTOL oui \zyov<rtv, trzzrccpp^sjv.
ie'.
Bov\oilim ày vfuxs, œ avâpiç A6>iycuo/, 7rpocgp£ov-
Tocs , oc /uigAAû) Aeyc/y 3 clxqv<toli xoli yctp gor/v ou
/x/jcpcc. £.70 3clv[xcl(6û ti d)i ftOTg , 7ipty /xev g*s tw
exjcA>io-/ocy ccvclSivgu , ira tjs ccv vtiœv ivTiQQi, ovroç
W7ropœç tiwzïv e^g/, à ay dv toc 7rctpovTct ^rpccy-
fjiocrcc jSgATia ygyotTo* jcgu ttocA/v clvtikgl $>j ^ccAct,
gocv ccarg A.j>rrg , ofjioiœç îkokttqç if si hcl agovrot* gy og
tùù •zzrgpt Toi/Tay olo-gtiiv ovtzç y Jtoct o-uyg/Agy^gyoi ,
tpciitcl ^ctctAAoy >j tolvtcl teyovrœv tivm d^overs.
Apoc yg, û) ocyopg^ Awiva/c/, yvaycu jctgy g en y gx,oi<7T<i>
Tôt &oy3-' tî^Sy , xeu tx Tay ccAAay g*Vg?y Iwigtol-
TCLI y 7CQ10CV J^ CCl>T0£ iKOL<TT0$ QV ^CCpUCTCU j ?CCU lÙlCÇ
60 nrooiMiA.
fxey , œ$ ctpct olvtoç troifjLoç rct HiXtigtcl Tipairruv
do%càv>'Xoîç dlWoiç inriTifjt,<Z9 x,om7 cK tv\<x&iïT<ti
tcl toi&vTcL -v[/»(pt(^g(78cc( , m m ey Toi Ag/Toupye7v tj
tov x,a,5wtoyT0y a-zêrotvTgs ecrso-flg; Ei fJLzvTowv ym-
ogyot x,cupov o<e<73e v\çuv y os ei<rû> t^ g«pû>yei<z,s cKffçs-
Tût/ TcLVT7j$ y )LCL\Cà$ OLV f)(0l TOVTQV TQV Tf>07ÏOV didL-
» O \ I r ~ y l l
ytrf a oî tcl npoLyfJLctTct opoLzt tyyvTîpco ippoo-aL-
yovTGL , dit <nLQ7ru<r$<x>i ottcùç jm» 'ar\y\(xiov civtois
fjLcf)Q]a-^ y cl «7roppffl9ev e^ecm <ptiÀct£ct(r9ou , xcli tov$
yuv 7igpiocp3gvrcc$ , e<pn$oéuevous icTêpov e%»Te , ojs ctv
«7Tct(7^>jTe.
ir.
Ilgp/ fjciv T«v 7rapovTû)v , à ivdptç 'a9>ivouo/, np&y-
fjL&TûHi tv\ noMi, xcLiwzp ovx g%ovTû)y û)£ gag/, 0l>
ItClVV fAOl Soteï Tùù%.y&\îTtM ÙltLl fyxYKTcU , Tt CtV
t/s ^paçcts lôiXricù ^roiYtcruiv* oyrtva. ae %p» rpo-
srov Tpos u/^aV utcuv tïiçi clvtm , tquto 7r<x/^~
'sroÀÀîiy au(ntoÀ/<*,y gp^g/v yo^a^a , oJp£ m ov <ri»y>i-
coyTûJV oTcty t/s Àgytf ' aÀÀ outûj tïoWol tlcli
^iuSH 9 KCil ItCLVTGL /XCCÀA.0V îï Tût (&l\Tl<TT4L TOIÇ
"X pdy fleuri 9 ovm$i<riïcLi \ioi dGytiïïî cutoveiv , oùgtz
&$oï)lûl , (a>) xiï rai vuy (&î\ti<ttcl i't&ovTi , >?v to7^
!
EXORDES. 6l
blâme- 1— il en particulier les autres , comme pour
paraître disposé à faire lui-même ce qu'il y a de
mieux, et craindra-t-il en public de porter des dé-
crets qui vous engagent tous à remplir les devoirs
de citoyens? Si vous croyez qu'il ne viendra pas
un tems où vous serez forcés d'abandonner ces
voies obliques , vous n'avez pas tort de vous com-
porter de la sorte : mais si vous voyez les affaires
empirer toujours , vous devez prendre garde d'être
obligés de lutter de près contre les événemens que
vous pouvez prévenir , et de voir les peuples que
vous méprisez aujourd'hui , insulter bientôt à vos
malheurs.
XVI.
Quoique les affaires de la république ne soient
pas actuellement dans le meilleur état, il me sem-
ble, Athéniens, qu'il n'est pas absolument diffi-
cile de trouver ce qui peut les rendre bonnes. La
manière de vous en parler , est , à mon avis , ce
qu'il y a de plus embarrassant. Ce n'est pas que
vous manquiez d'intelligence pour comprendre les
discours qu'on vous adresse ; mais vous me parais-
sez si peu accoutumés à entendre ce qu'il y a de
vrai et d'utile dans les affaires , que je crains qu'un
orateur , qui vous donne de bons conseils , ne-
*>2 EXORDES.
prouve les effets de votre haine, qu'il faudrait ré-
server pour ceux qui vous trompent. Car , en gé-
rerai , c'est moins les auteurs de vos maux que
vous haïssez , que ceux qui vous en ont parlé les
derniers. Quoique j'aie observé ces inconvéniens ,
je crois néanmoins devoir négliger toute autre con-
sidération , et vous dire, dans la circonstance ac-
tuelle , ce qui me paraît le plus utile.
XVII.
Je voudrais 9 Athéniens , que vous fussiez aussi
vifs pour vos propres intérêts que vous avez cou-
tume de l'être pour ceux des autres. Mais vous sa-
vez mieux tirer les autres du péril, que vous oc-
cuper de ce qui vous regarde vous-mêmes. On dira ;
peut-être , que c'est faire le plus grand éloge d'A-
thènes de dire que, pour le bien de la justice et
sans aucune vue d'intérêt personnel , elle s'est ex-
posée volontairement à mille dangers : je suis d'ac-
cord que cette opinion qu'on a de nous est fondée ,
et je l'approuve; mais je crois qu'il est de votre
sagesse de montrer pour vos affaires toute l'atten-
tion que vous donnez à celles d'autrui, afin d'être
HPOOIMIA, 53
1£y\t:cltv\x,o<ti crporwcev dwi'X&iicvi uVapp^giy 7rotp'
ufjLM , tolvtw 0Litîvlyx,cLa$au (rvfA&j. 'OpaT yap vfxoiç
tfGWautiç , ou tous clÏtiovç riïv vtpctyfJtctrcûv [iiaovi-
ÏCLÇ , CCAAct TOUS VCTTCLTOVÇ tftpi CLVTœV ZIWOVTOLÇ Tt
TTpOÇ Vflùiç. Ou JLDIV <XAA<* , X,CU3Tgp OUT0S CtXp<êa>S
TtfUTct Aoyj^O/XgyOS , O/X0S QlfjLOLl , 'TToCyTA TCûLpUÇ
TCLWûL , Tef C CLVTCùV T0V TTctpOVTÛJV i xpctrto-Tût vo-
jm£û> Agyg*y.
IZ
'EÊouAo/jjjv iv vfJLCLS , cù acvdpîç AQwcCioiy w^rpos
TQVÇ OLAAoVÇ CLWCLVTCLS iicà^CLTî 7rpO<r(pgpgO-f)tf,J QlhcLV-
5pW7riCly TCLVTV} JCCU TlpOS VfJLtiLS ÛLVTOUÇ ^pjirflflt/,
Nuyj & ct/xeivous eore Toc rSy ctAAay cîfeiva, iwctvop-
Sovv y y\ rm vfjuv olvtqÎç (TvpLQcLivovtcûv <ppovTiÇg/v.
I(T0$ jLUV 0UV CtUTO TOUTO Tt? CtV <QY\Gm (JLtyUTTOV tUOLt-
vov cpgpg/v t*T ToAg/ , to fJwStvos tnytoi x,epoW /o\ou
*7roAAous x,Jvô\jyous u-arep ctuTou tou Ùitlcliov ir^mcrn-
ff8fltr êy® ^ tccut»v r otA^îT T>îv (îo^otv eftcu voptÇp
XOLTCL TY\Ç ~Q?\.iû)Ç 7LOLI jSouAo^CU , ^CLXilVO <K VWO-
XoLfJL&cLVûi o-<sxppovû)v ctv3pû)7r»v g'pyoy givcu , ioTjy Tpo-
yoioty t5v ccutoÏs oix.e«»v , ootjv 7repf rœv ccAAoTp!û>y ,
64 nrooiMiA.
4Ç<xiï<rV0Li , iv cl y [xy\ QiAcuSpœ'&Qt /jlovov, clWcl kcli
m'.
Ictûjs , cû avoues Aflavo/w, npoaviMi t£ fZovAo[JLevoû
ri #7rctpcuve?v J/jlTv,outûj <7rg/pcco-9oL/ Àeye<v, aç xcti
(îuv>j(7eo-9e Ûwoiluvcu ' zl dt im tout , clQîvtgl tous
olaaovç GLwavTcLÇ Aoyovç, TTgpl CCWTûJV , 0V <?&0'3re/TS ,
<TUfJLÇ>OVAîVUV , X,Ctl TCtCS* 0£ A* l&pûU)(VTûLTW. Ov
yctp hètict fjioi <3tox,eîre Àoy^v, o J& vtTv o'pctv tcl crpcty-
[LCLTCL 'KcMTCL AîAVfJLCLVfJltVcL , CtÀÀct TO> TOUS fiiV
icLvrm mytcc dyifiyryopîtv kcli vroAiTzveaQoLi , tous ^
/ ' * * / -w *, tl *>
^^0 TOUTOU OWûJJCOTûCS miÇC/LI , /XctAÀoy , 0^0$ 6U
<îo^ou<n Àgyetv , (TTCovàct^tiv , i 71 as epyov e£ ;ai Àe-
youo-< tj o-u/£<pepoy 'XçcL'xpYWiTcii, Eyœ <JX , tyct /jljj
Aad-œ ToJyccvTioy , ou <P>î/ll* &7v , olvtoç vroieùv, jccti
itrteioù Tepj TûTy ciaam Àeya>, >j Trep/ a; oliéotuv epoy,
a(peiV tolWcl tcchtcl , cl TTcLpcuw jcote ^ ittipacro-
lidi irpoç *[**£$ û'in'ïv.
10'.
Aojcsrre pto< èixaicùç , 0 dvfygs 'AÔwetTo/ , wpoal-
yeiy tov vouv , e!' t/s uVoo-^o/to v/mv tclvvcl àixccia
EXORDES. 65
regardes non-seulement comme des gens officieux,
mais comme de bons politiques.
XVIII.
Il convient peut-être. Athéniens, quand on veut
vous donner des conseils, de vous parler de façon
à pouvoir être supporté ; ou du moins , laissant
tous les autres objets , de se borner à ceux de vos
délibérations , et de les traiter le plus brièvement
qu'il est possible. Si vous ne voyez pas , même à
présent, que toutes vos affaires sont ruinées, ce
n'est pas , sans doute , faute de discours , mais
parce que les orateurs qui ont vieilli dans le minis-
tère, ne parlent et n'agissent que pour eux; ou que
les jeunes , qui ne se sont pas encore fait connaî-
tre, cherchent plutôt à se faire une réputation de
beaux parleurs, qu'à vous porter, par leurs dis-
cours , à quelque démarche utile. Mais , afin de ne
pas tomber moi-même dans cette faute , sans y
faire attention , et de ne pas m'étendre plus sur
des incidens que sur les objets qui me font mon-
ter à cette tribune , j'écarterai tout le reste , et
je vous exposerai mon avis sur les affaires pré-
sentes.
XIX.
Il me semble , Athéniens , que vous devriez
écouter celui qui s'engagerait à vous prouver que
t. m. 5
66 EXORDES.
dans la délibération présente il est question de
votre intérêt autant que de la justice. Je ne crois
pas qu'il me soit difficile de remplir cet engage-
ment, pour peu que vous ne résistiez point à la
persuasion. Qu'aucun de vous ne s'opiniâtre dans
sa façon de penser; mais, si on la contredit , qu'il
écoute jusqu'au bout avec patience; et,, s'il lui sem-
ble qu'on dit quelque chose de bon , qu'il en pro-
fite. Un avis , heureusement trouvé, appartient au-
tant à celui qui l'adopte , qu'à celui qui le donne.
Pour bien délibérer, il faut, avant tout, ne pren-
dre un parti qu'après s'être instruit des objets sur
lesquels on délibère. Car ce n'est ni dans le même
tems, ni selon la même méthode, qu'on doit con-
firmer ce qu'on approuve , et juger quel est le
meilleur parti à prendre.
x x.
Je suis monté à la tribune, ô Athéniens ! pour
délibérer avec vous , si je dois parler ou non ; et
voici ce qui m'empêche de me décider seul. Il me
semble que l'orateur qui ne veut ni se satisfaire
lui-même, ni complaire à quelques-uns , mais
parler pour vous , et vous dire ce qu'il s'est per-
suadé être le plus utile , doit nécessairement ap-
HPOOTMIA. 67
7LCLI CVLKÇîpOVZCL Ôîl^-lV OVTcL , JuTgp &) fiouAivifJLiSaL.
EyCà TOIVVV OlOfJLCJLl TQVZO 7CGlV\<TtlV 01» %CtAg7Tû>£ , CU
v'fÂîTç (ïpctyy ri p.ot 'KiKTd-vizt x&vv. M>î tfcvjS'j Js
lllCJLCTOÇ l*)(îl yVCùfJLUS VfJLCCV Tgp* Tùh TTûtpOVTÛjy , op-
3ak eywMV&i ztwiHrBœ, cl\a\ g'ccy ttccs a. tolvtol ri
fi ■■# ■ / . & / ; < ^
o-vjxbotiVM Agy2<r3cw , cntoTTgira, 7ravTût usro/xejv&s
ctxouVctr etV , ectv op3w eifijffOau tj objctf, p^p>jo"9^.
Ou yctp Jrroy J.ttergpsy ecrrott Toi ^pvjo-^gyajy to
xctTopd-ad-ey , »j rou ^rpos u/ttas uwmtoç. H liîv
ovi ctp^n TotTcx,0'7rg7v ipd-aç 1<tti , ^y /3g£oi/AgîT<r{!ctt ,
*7T^iv , eg «y dîï (îov\iv<TcL(r§cLi , oiKovacLi. Ou y&p olv-
tq$ o'jtî jccupos , ourg Tporco* , tou t ïGriKvpùXTcLi t<x
(JOKOVVTCL, fcctl TOtT O-Xg'vpflCO-So» Tt npCùTOV dûKU GVLC-
I
ÇiptlV.
k'.
Me5 u4uLfflv,aoty^pc$ AOWîot, 7r#pgA»Ai>3a,j8ouAgu-
' j-J ' n * ' a v m ; » * ■'
0-o^ucVo^, -nroTêpov %p>i //.g Agysjv, >i ^. A/o ^ owtos
TOUT CLTTOpûïîCpIVCtl, ÇpXCTÛ) TlpOÇ VfJLOLÇ. AVCty^OUOV 61 y CM
(ÀOl àoxit' TGÙ fJLTlS1 CLUTCûy LOlTiTlCTl %cLpl<T&<rQcU fôQV-
Aofxîvcà , ctAA usrgp vfjLav uwzw cl TrèWciiLiv ecturov
jt&Aio-Tct (ru/x^epg/y , xom o-uy^waiy a tlol\o)$ Agyou-
68 npooiMiA.
Giv dfjL(()QTtpoi , jcca rouvotyr/oy avTgj7rg7v ogcl [at\ dt-
X&tcL cLfyoVO-lV, El p,gV GÙV V/JIUÇ VWOfJlitVYlTi COLOVŒÙLl
tclÎIt oi/ji(foTipcL Sicl fipai')(êœy y ïroWa /3eÀ*nov iv
-argp* T«y \oi7Tm (IovXîvctclkt^î ' gi &, 7Tp iv [AdLd-iiv,
cLwoŒTOLWTe. , yêvoiT' iv eaoi , ^J^ gTgpous ctà-
x.ovvri y rtfoç ctftÇoTgpou? &gl££&\>Ïo-8&j. Touto J^
ovVi ùIkclloç ei/xi 7rad-e7v. *Eay aev où y KîXivyirt , eto/-
/*os g'/ju Agygjy ' ù dt [xn , xau <ria7t£v i%ti {loi
ka'
Kctl dlKOLlOVy Où CLVCÏpiÇ 'A§YIVOUOI y KOLl (TVfJLQlpOV VfJUV
t ~ \ \ » i \ y i •)
y\yOV[XCLl y TCLÇ fliV CUTIOLÇ X.CLI TcLÇ 7LCLTY\yOflCLÇ y OTOLV
fZovMvîo-Qxi dey , 7iapcc\e/'?r£/v • *7Tep/ rœv ^ctpovTûùv
dt Àgyg/v o, rt fZîATKTTov'tKctŒToç yyiïrcu.' Ort {jlîi
yctp r/vû)y cl'itim cvrav xctitœç vol xpctyiÂOLTo. ep^gc,
rtCU/TEÇ lwi(TTCL[JLi§dL' 1% OTQV $î Tf>07T0U /3gÀTtû> $V-
volit clv ymeScLi , tovto tov <rvjJt,Cov\tuovTo$ g'pyov
tïwiïv.'}EwuT tyceye vofii^œ jtcti xcLTyyopovç tîvoa
tcùv ctafx,ouvTû>v ^tfAg^rous , of tous gy toiovtoiç koli-
poTs g'^sTct^ovrcts Tct Tg^rpcty^gya, or' ov$i/j,iclv fa*
covtri dlwiv y clWcl tous to/o uto tj o-u^êouAevo-flt/
rxoRDEs. Cq
prouver les bonnes raisons des deux partis , et
combattre leurs prétentions peu justes. Que si
vous daignez entendre de moi, en peu de mots,
ce que je combats et ce que j'approuve, vous
délibérerez beaucoup mieux sur le reste. Mais , si
vous rejeltez mes discours avant que de les avoir
entendus , il arrivera que je serai mal voulu de
l'un et l'autre parti, sans avoir offensé aucun des
deux; et il n'est pas juste que j'essuie ce désagré-
ment. Si donc vous l'ordonnez, je suis prêt à par-
ler; sinon, je consens volontiers à me taire.
XXI.
Je crois , Athéniens , que la raison et votre in-
térêt veulent que , quand on délibère, on se borne,
sans accuser personne, à vous dire, sur les objets
qui vous rassemblent, ce qu'on juge le meilleur.
Eu effet, qu'il faille s'en prendre à quelques - uns
du mauvais état de nos affaires , nous le savons
tous; mais, les vrais moyens de les rétablir, c'est
ce que doit montrer un ministre. Ajoutons que les
accusateurs les plus à craindre pour les citoyens
qui vous nuisent, ne sont pas ceux qui recherchent
leurs actions dans un tems où ils ne peuvent être
punis; mais plutôt ceux qui vous donnent des
*JO EXORDES.
conseils propres à améliorer notre situation pré-
sente, et qui par-là vous mettent à portée de pu-
nir les coupables à loisir. Ainsi, regardant tout le
reste comme superflu , je vais vous proposer ce
qui me paraît le plus avantageux pour l'objet de
votre délibération: je vous prierai seulement, si
je rappelle quelques traits du passé , de croire que ,
sans nulle intention d'accuser qui que ce soit, je
n'ai d'autre dessein, en vous présentant les fautes
que vous avez déjà faites, que de vous empêcher
d'y retomber encore aujourd'hui.
XXII.
Si , par le passé, ne prenant aucun parti , nous
fussions demeurés aussi tranquilles que nous le
sommes à présent , je ne pense pas, Athéniens,
qu'il fût arrivé ce que nous voyons, et je crois que
pour le reste , bien des choses iraient beaucoup
mieux [5]. Mais aussi, aujourd'hui, l'insolence de
quelques-uns ne permet pas de monter à la tri-
bune , de parler jusqu'à la fin, ni même d'ouvrir la
bouche. D'où il résulte une foule d'inconvéniens
qui méritent quelque attention. Si c'est assez de
connaître le mal , sans qu'il soit nécessaire d'indi-
quer le remède, et si, dans nos discours , il faut
nous prêter à vos désirs, vous ordonnerez., comme
vous avez déjà fait , d'équiper des vaisseaux , de
s'embarquer, de contribuer; tout cela sur-le-champ;
et, dans trois ou quatre jours, si on n'entend plus
nrooiMi-A. 71
<?t;y>»3-gyTct^ , <*.$ ou IôiXticù ?cl TtcLçovra yvtoir ctv.
. 1 \ » * t t 1 \ > » ' » /
Aicl yaip tovtovç g(f> wv^iclç kcli tfoLp tMivcov iyyi-
voit ctv JjttTv «ftjoiv A&êgîv. Tous jjlîv ovv clWovs ào-
yovç 7rcivTcLç nzptîpyovç yïyovfxcLC i £ acj wo^e*i truy-
gygyx,g/v ffîîpi m ivn (Txowwtt , Tct5ft* ziwi'.v Trg/pct-
ffOjXai , TOffOUTSV OLriGùffcLÇ fJLQWm CU CLOCL TOV fXifJLV^/JiOLl
~ / \ J t/ t ~ A
Tai ftg^rpocy^gvay, julvj KcLTYiyopi&ç fit gygjcoi nyg/cryg
Agyg<v, ctÀÀ , tvot og/çcts ce rort îi^ocpig-g, vvv awo-
Tpe-v[/W Tcti»Tct 'rrctSery.
Ei 3co£.i Toy aAAov J^poyoy, 0 cùdpts Àfttyi&edi , pi-
cfgvi <rv[J.wc\iTivo[xtvot TotraLUTM yyorxtv wv^iclv ,
oc-/\vwzp gy tw wcLpovTi , ouTe t& yuy ctv ysytuytitucL
Gvpf&wcu voisina, zœv re olWccv oîfJLcLi tcoWcl j2eA-
t/ov cev v/uiïv e%e*y. Nuv <^ uaro tv\ç èviœv aa-gA-
ygiccs, ouïs mtpêAoeiv , ourg tiwziv , oi>^ oAas Ào-
yOU TD^giV g(7T<V* 03-£V CV[A<oXlVU 7TQWCL, X.CU OtOt
esnTii&joc lo-ûjj. Ei p.gy oùv &? tolvtgl <7ruv9a.vgo-9a,/ ,
)9 /X.31 (7X.0t«rg7v O , T/ ^pîl 7T0WOC/ , JCCtl (p<X<r>Cg/y Oiût-
Tcp yuyi ^ouAecGe, «v|/)i$fg7a-Ge, ct^rgp g'x, r^v 7:ot5gÀ>î-
Ai»3-0Tûjy p^povav, 5cst5gAx.giV Tpi»ps/? , g'/xÊc^yg/y, gj'-
(Tcpgpeiy Trayrot ToctTr ti^' i , Tpiwv >î4agpay Jj ^gyis ,
7* I7POOLMIA.
eut (rioûwtôvi tol nxpoi toi y TToAgfuay , fccu a^aa-iv
7\<TW)QcM tKZlVOl , ^«A/V OVMTl 5tCt/pOV gtVctl TTpctTTÉiy
JaroA^so-S-g* otzrgp, aW* gy 'EAA>i<x3rovT0 4>/\;ar-
•zjroy YiTLOvo-eLftîv , trvnfiïi, &eu 7raA/y , *jv*x/ £*$ Motpct-
3£yot ip/>îp£/£ <*< ÀMorpi^g? crpoo-go-^ov. £2s yocp iy
^p>jo-a/ro t/s , 0 clv<3j3€s 'aOhvcîÏo/, tlclXqs ovv&ijlii
'srcLpîax.EVcta-fjiew , out^s i/^tgTs g/a-S-arg toc /3ouAei/g-
cocii J£pï<r0oM ô^eas. AgT $g @>ov\ivta$cLi \jliv î(f Yiau-
%lCL$,?troi£iv (Jfe TOL do^CLVTOL p.iT<L GWOVÏÏis 9 KCLl À0-
yi<rcL(rv<u rovd- , or/, gt /-o? jcgu rpo(p»v j>gccv>iv zzro-
pniTt y 39 crrp&Tîiyov r/vo. rou zroMfzovy vovv e^ovrct,
TirpQGTYio-io-Qs, x.ctt jutgyg/v gsrt r&y ovrco ùo^oivrm gOs-
AWTtfTg, -v}/>l(p/(7/Xct5' VfJLÏV W£plt<TTCLl , X,<XJ TtreLpOLVoL-
Aûxrgrg ^gy TTctvS' > oc-r ccv &t'ar<xv>?(7>iTg, /SeÀTio) «K
ouJ^ or/oi;v ra, 'wpcLyfXdurcL î<ttcu, jcp/vgTrg & oy <iy
liov\Y\<7d-l y OpyiG&tVTiÇ. EyCù & @>QVAo{JLCLl TW$
g^Ôpous ufiLctk cliivvo/jlwqvs ocpOSfycti -zzrporgpov , » TOVf;
?zroAJTots jcfivovTtf.^. Ot/ yap ^u/y cli/toés 3roA6£tg<y
fJLOLA\0Vy V\ ÎKUVOIÇ iO-fJLlV OtJCOt/0/. Iy Ol»V jEt)f , ro pct-
< / » / I A I if
(ttov clwcuitgùv , gar;T//<oio-<0 p.oyoy , oy rpo-arov av /zo<
obxÎTg TCLUTCt î2ro/?0"Ctf, dldcL%C07 OtvfyllÇ VfJLGûV /UL>J 5o-
fuôfo-cti , ju^ ctyctêccAgTy vofJLiaa.1 (14 jcctt p^poW
EXORDES. jp
parler des ennemis, et s'ils s'arrêtent, vous pen-
serez qu'il est inutile de se mettre en marche ;
comme il est arrivé , lorsque nous eûmes appris que
Philippe était dans l'Hellespont, et, ensuite, lors-
que des galères de pirates abordèrent à Marathon.
Vous montrez (a), en effet, lorsque vous délibérez,
la même promptitude que pour se servir des for-
ces en bon état ; au lieu que vous devriez délibérer
avec tranquillité , et exécuter avec ardeur ce que
vous avez résolu, bien persuadés que si , fermes
dans la résolution que vous en aurez une fois
prise , vous ne fournissez des vivres en quantité
suffisante, et ne mettez à la tète de vos troupes
un général intelligent , il ne vous restera que des
décrets ; vous perdrez tout ce que vous aurez dé-
pensé , et vos affaires n'en allant que plus mal,
vous citerez en jugement , dans votre mauvaise
humeur , vos propres citoyens. Pour moi , je vou-
drais qu'on ne vous vît pas poursuivre les citoyens
en justice , avant que de vous être vengés des en-
nemis , puisqu'enfin il est plus raisonnable de faire
la guerre à nos ennemis que de nous la faire à
nous-mêmes. Mais pour ne pas me borner à des
reproches , ce qui est le plus facile, je vais vous
exposer quel parti il faut prendre , vous priant
seulement de ne pas m'interrompre, et de ne pas
croire que j'apporte dans les affaires des retards et
(n) Le grec dit : Vous mettez à délibérer la même ardeur qne d'auirpt
mettraient à se servir de forces en bon état.
74 EXORDES.
des délais. Non , ce n'est pas vous donner le meil-
leur conseil que de vous proposer de marcher à
l'ennemi dès l'instant même, nos pertes passées ne
pouvant être réparées par nos forces présentes; on
doit plutôt vous montrer ce qu'il vous faudrait de
troupes» et comment vous fournirez à leur entre-
tien, jusqu'au moment où, ayant terminé la guerre
par un traité avantageux ou par une victoire com-
plète , vous vous serez mis pour toujours à l'abri
de toute insulte.
xxi ri.
Vous conviendrez tous, Athéniens, que, quand
notre ville délibère sur ce qui la concerne en par-
ticulier , elle doit avoir autant d'égard à ce qui est
utile qu'à ce qui est juste. Mais, lorsqu'il s'agit des
affaires de nos alliés ou de toute la Grèce, comme
aujourd'hui, elle doit s'occuper surtout de la jus-
tice. L'utilité suffit dans le premier cas ; dans les
autres , il faut consulter encore les règles d'une
exacte équité. Les peuples qui sont à la tête des
affaires , disposent en maîtres des entreprises :
quant à l'opinion qu'on en aura , nul n'est assez
puissant pour en pouvoir disposer; et l'on publie
sur les auteurs des actions, l'idée qu'elles en don-
nent naturellement. Il faut donc faire en sorte
nrooiMiA. ^5
iu.'&orZv, Ov yap 01 rcuyy kcli ryuipv e'^ov-
nç fiaAiGT tiç to oîov Aeyoufftv ou yap aV Tct,
y y\dv\ yîyi^yifjavaL xcùXvgcli èvm$mfi& tw v£y jScw-
yi/y/ oicLfjLirjcLi at/V^crerct/ , Tg#s ay » /7rcpiygv0^tgoa
tûw ep^s-pav , "/i ^fo\jgyTg$ GfiaAuo-<i>^g3-a roy TroAg-
//.ov ovTœ yap ouxtri ?ou Ao/t^oi» c-^o^gy ay x,ax,&£.
Kr'.
OlOfJLCLl uTCLVTûLÇ ày L/*a$ , 0 OLVÙpZÇ 'aQïIVcLIOI ,
o4aoAoyîi(rflti ot< <fe? rm wo\tv yi/acHv , oTav /xgy crgpj
ToTy iA«f tivqç tcûv clvïvÎs (2ov\ewircLi , t<rv\v 77poyotot,v
Ép/gty TOU (TV[JL(fîfOVTO$ , 0(7»V^gp TOU Ùl'ACLlOV' OTdV J^
trzrgp T<ay cvp,iJicL,)(j.xm y y\ tm kowoûv , oiov tlcu to
viivt 'TTctpoy , piQfeyo$ oî;r<i3^ , as tcv oikoliov , <ppovn-
Çeiv, 'Ev p.gy yap gjtgivo/s to AuorwÀes i&cpceï'
gV Og T0?S TOfOUTOfS TO 3tCtAoV TTfOffgTva* og~. TaTy
/*gy yap '/rp açgay , g<s ous ay wacr/ , jci»p/ot >cct-
3-/aTctvTot/ * tSs J\' J-zzrgp toktûjv &>£»$, ou&js t>jA/-
jcoutgs gc\Sr, octtis go-Toti Mpioç* a'AA* oVoiav avT*va
tol arpap^evTa g%*i oc£ay , tqj aimjy 0/ tioAAoj crgpj
' t^v Trpa^avT^v ùmyyiiAùLv. A10 dît ffKozsnrj xa<
7$ nrooiMiA.
CrpoCe^V, 07TOJ^ OlKCLIOL QdUtrtcLl, XpH /JL6V OfV OUT0?
CLWOLVTCLÇ VX}N TW ÙlcLVOlCLV TTSpf T0V CialX,CU/*eVû>V ,
•/ 4 »; / t\ \ n i \ »k
ao-arep av , et t/ ytvoiro , o //.» <rv[il6cLivi , tous ctÀ-
N »* / \ t \ *i »/ » o J
AOl>£ CLÇiaXTElt tfpoç CLVTOV iTCCLCTOÇ €^g/V iWtlOYI Qt
\ \ \ t ~ / » ;
3tcti TTeipa t>jv ctuTay yvajjuutv evctvnouvTtti tmç y (xt-
XfCL tfpOÇ TQVZOVÇ ÉiVûJV , i (Zl\Tl(T& Vflît VWohtiLfJl-
fiau/ce, tclxjt i\ày\ cvjxCovMvaa»
KA'.
Ov fJLixpav eu pot itsuuSrt , » otWpes 'AÏÏwciïot ,
ÇpfjLicLV VOfitcaij ti-Tic cLv\ày\ç do%& koli fin îrpoern-
•V, lf. \ A. ry /
jtouect tw croAg/, TTctpa to/$ tioWoiç mpr/iyvorto.
ToVTO TOIVVV OVTCû KCCXSf tyVûûKOTtÇy Ol»5C CUcOÀOuOflt
'Tcoiure tol Aoiwcl, &W vwoLywSz îkclgttoti npaLT-
'I «l - »a> -A » v _ / _ ~ v
TîlV ÎVICL , a Gl»Jx eU CLVZOl (ÇWCUTè XOLACtiÇ g%g^«
Eycc J^ otdoL (mv tov.5 , on tovç e7raLi\ovvTcLs vdtov
*/ / » / » \ >t
TpOffôej^OVTCU KOLVTtÇ Tû)V tWlTlfimTCùV OV fJLW 010-
fJLÛLl StelF, TCttJTtif TW Ql\cLvSpù)WiaLV èlûùKOûV , Myuv
TffcLp et (rvnQîptiv v/jav y\yoZyiax. 7>v fjav ovv #p%>?v îi
5tccÀ<SV iyiyvœ<ntiTi, ovfcv eoe; x,o/vw Troitïv âv làcc
I _ /\ </ \ I/o tf \ I
EXORDES. 77
qu'on les trouve conformes à la justice , dont voici
un principe : nous devons chacun nous comporter
à l'égard des peuples qui sont opprimés , comme
nous voudrions que les autres se comportassent à
notre égard , s'il nous arrivait malheureusement
quelque disgrâce pareille. Mais puisque plusieurs
contredisent les sentimens de leur propre cœur, je
les réfuterai en peu de mots, après quoi je vous
donnerai l'avis que je juge le meilleur.
xxiv.
11 me semble , Athéniens , que vous ne regar-
deriez pas comme un léger préjudice, que les peu-
ples prissent de vous une opinion désavantageuse.
Vous pensez juste , mais vous n'agissez pas en
conséquence, et vos ministres vous portent sou-
vent à faire des actions que vous n'approuveriez pas
vous-mêmes. Quoique en général on écoute plus
volontiers les louanges que les reproches, je ne
crois pas néanmoins , pour capter votre bienveil-
lance , devoir vous parler contre mes lumières et
contre vos intérêts. Je dis donc que, si vous étiez
fermes dans vos principes , vous ne feriez pas en
public ce que vous blâmez en particulier, et qu'on
ne verrait pas arriver ce que nous voyons ; c'est-
7 S EXOÏIDES.
à-dire, les démarches que chacun trouve injustes
et peu honnêtes, et qui le font s'écrier : Jusqu'où
portera-t-on les choses? Lui-même ne les approu-
verait pas, lorsqu'il est dans l'assemblée. Au reste,
je voudrais être assuré qu'il est aussi avantageux à
l'orateur de vous donner les meilleurs conseils „
qu'à vous de les recevoir ; alors je serais monté à
la tribune avçc beaucoup plus de confiance : mes
craintes , cependant, ne m'empêcheront pas.de
vous exposer librement un avis que vous trouverez
bon, à ce que j'espère, quand même vous ne le
suivriez point.
xx v.
Quand [4] un orateur ne serait pas encore monté
à la tribune pour vous entretenir de vos affaires,
il me semble, Athéniens , qu'en y montant aujour-
d'hui pour répondre aux reproches mal fondés
que les députés de Rhodes font à notre républi-
que, il me semble, dis-je , qu'il mériterait fort
d'être excusé. Dans toute autre occasion , être
vaincu par ses adversaires est moins une honte
qu'un malheur. Les bons et les mauvais succès
passés peuvent être attribués à la fortune , aux
généraux , à bien des causes. Mais, en défendant
ses droits , n'être pas capable de s'expliquer d'une
façon qui réponde à son ancienne gloire, c'est une
honte pour celui qui s'énonce mal , et un vice de
son cœur. Oui , quand ce serait devant d'autres
IIPOOIMIA. fg
XdLi , Me%5/ T0t7 TT^oêflO-gTctf TOC TîpctyjULCtTa ; (ruy-
x,flt3gfo/j.gvos <K ctJro? gx.<xcrro$ eVr/ tûTv to, to«-
ct^Tcc -zroiovvTCûV. hya> yuv qw e\oov\o[iviv clv} cùtrwep ,
on u/j.Tv avfjLtyîpu tov Ta /8gÀT/<rTct ÀgyoyToç
clkouuv , oîoct , oiÎtos dàevou <rwjo~<rw xcti tgû tcl
fZt\TiGTcL teyovri • TroWœ yctp eu ijtfrov îîwoV
vvv di cpoÊoû/JLatt /*gy, o/^s J^ et yg Krrwœ ^wra,
(ÇcuiiaScu, xcly J/Xc7s /*>î Œrc/ff3îîTc,-ot>x, oLWGTpz^o-
ficti Àgyg*v.
KE'.
E/ xat /r/j&v aÀAo t/s, 0 oLveïjps^ *A6>iva,7oc , 7ipoT£-
pov 'Tretp Ujtt/v zipnx.œ$ ew , vi»y yg Agyajy mpi m ovx,
Qf$œ$ gyxcxAoucnv ol TFpîv&ttç t!T wo\a, weepa srcty-
TCûV <U fJLOl ioTLîl àlKCLWÇ <rvyyvœ[jwç Tvyiiv. Kcci
yctp g'v olAXqis //.gy t/<tjv yittuo-Qoli tm twmian ov%
qvtccç ovgttfos, coç irv^ïifJLcL ccy <pott>j* jccu yap tw
rv)0 xxi to!$ itptffTfaûin , jcglj wqWois fLincm
rov kqlAcûç n fjiT] -arpoTgpov otyav/crcicrSaf e'y & t&T tcl.
àlKOUOL VWiÇ CLVTCàV [LV\ fVtt) Ct£fû£ T#y J'ZZrstp^OVTûW
Agygjy , atrr»s t>is ymfiïis tt\ç rœv tovto wcLd-ovrm
to ovejcSbs îvpviïrotJLîv. El /*ey oui mpo* T*u$ >jo-otv , év
8o nPooiMiA.
oiç gy/yyoyo- 0/ Aoyoi zpîpi v[x,m , ovTè tovtqvç c,v
oîfJLcLl \cL&ûùç oltTCù -vf^oWSsU , OVXi TQVÇ OXOUOVTotS
•zzroÀÀct rœv g/pi(ugyû>y eîvaccr^eo-Gctr y£îy $e olWol tî ,
0t<X0t/ , T>T? VfJLZTèpCLÇ W\Î0MX.T0V<TIV tUY^llcLÇ CLWcU-
Tts , jcgu foi x,cu toJto vuv ourofj 'Ax.po&TcL?<s yctp
tXfTKFCUTO &*&' VfJLCûVVfJLU y QIOIÇ Ovfo(TlV <XV T&V O.À-
Àav , ct?cp<£(Sk o7<fet tout' tyœ. A^/oy <K £iva.t /-to/
ôtae? foct tolvtcl Toîç Sioiç fydLpt* Ctias ej£e/v , û>
avàptç Avwclioi y- kcli toutous fM<rztv. To //.ey yap
opocv Toy fPoôW oSï]a0v , roy ^oàu toutûw tzot
curzAyèo-Tepovç Aoyovç teyoVTQL wpoç v/jlclç , ijcet»y
v[itTipov yeycvy\fjLivov , guTup^uac g/va,/ vojx/Çû) ths
r • \ n\ ^ > / / /
woAzœç to og tous avo>rrous tovtovç fiTiTt rovro
Àoyt£go-(k/? •arcLpoy ovrœç h&pyiç tdiïv , piS- on ttoà-
Àctxts jcad-' èV ccutov gx-oco-roy U/ts7s orgo-&x,crrg , ptas
TTÀstû) *2rpay/xstT «a-p^wcct/re, T»y toutûjv Spcco-uruTa.
xcu TtoocoàxifJioviaLV iwcwopd-owrts , gVgtocty A* GtJ-
tous aveAûJVTcu TioÀg/xoy, n toc vyuiTip clvtôùv srpocr-
T0VT6S, TOUTO '7roL/JlW0AA>fV U/*jy Opy»V ilKQTûùÇ CLV
f7tCL^CLO'Tï\(TCLl flOl ÙomT. Ov fllfl'J ClW î(Tûù$ TOVTOIÇ
p|V ZlVLCLpTCLl \JMOîWOT ÎV î<rpctTT0U(7/y £U CPp0V>JO'0t/*
^ty (Jg ^potrwtei 3cca A' ^as ocutous , ;ca/ A a"
EXORDES. 8l
qu'on eût parlé contre vous , je ne pense pas que
les députés eussent menti aussi effrontément , et
que ceux qui les entendaient eussent écouté aussi
patiemment la plupart de leurs discours. Mais ,
sans doute , il n'est que trop de circonstances dans
lesquelles on abuse de votre bonté excessive , et
les députés en abusent encore dans celle-ci. Ils ont
trouvé en vous, contre vous-mêmes, des auditeurs
tels que je suis sûr qu'ils n'en auraient trouvé
nulle part. Aussi il me semble que vous devez pour
cela les haïr, et en même tems remercier les dieux.
En effet, que les Rhodiens , qui jadis nous tenaient
des propos beaucoup plus insolens encore, soient
réduits maintenant à nous supplier , c'est ce que
je regarde comme un bonheur pour Athènes. Mais
que ces insensés ne fassent pas réflexion , lorsque
la chose est visible, qu'en différentes rencontres
vous les avez sauvés , eux et les autres Grecs de
l'Asie Mineure , moins occupés de vos propres in-
térêts , qu'attentifs à corriger les effets de leur im-
prudence , et de cet égarement qui leur a fait
. entreprendre la guerre de leur chef [5] ; voilà ce
qui devrait exciter notre indignation contre les
llhodiens. Au reste, c'est peut-être une nécessité
fatale qu'ils manquent de sens dans la prospérité.
t. m. 6
82 FXORDES.
Quant à nous , il nous convient, par égard pour
nous-mêmes , et pour la conduite que nous avons
toujours tenue , detre jaloux de montrer à tous les
peuples, que par le passé, qu'à présent, qu'en tout
tems, nous avons été fidèles à pratiquer la justice,
et que nous sommes calomniés par des hommes
qui voudraient asservir leurs compatriotes.
XXVI..
Si vous étiez , ô Athéniens! dans les mêmes dis-
positions pour écouter les discours de ceux qui
vous conseillent, et pour juger des événemens, la
fonction de conseiller serait la plus sûre de toutes.
En effet , supposé que tout réussît au gré de nos
désirs (car ne disons rien qui ne soit de bon au-
gure ) , on attribuerait l'événement heureux et à
vous et à celui qui vous aurait persuadés. Mais vous
écoutez volontiers les orateurs qui ne vous di-
sent que ce que vous voulez, et vous les accusez
souvent de vous tromper , quand tout ce que
vous voulez n'arrive pas, sans faire attention que,
s'il est au pouvoir de l'homme de chercher dans
son esprit ce qu'il y a de mieux et de vous enj
faire part , l'exécution et le succès dépendent en
grande partie de la fortune [6]. Si on avait trouve
nrooiMiA. 83
waLviv oLVïpœwoiç , on &<*,/ TrpoTgpw , 3ccti vuv ,
JCCU <*g< >1|Xg7$ /UL€V Tct AjC'cUct 'XpOCHpOUfJLéaL STpCLT-
tuv , gTgpo/ <fe T/yg$ KcLTcLdouAovcrBcLi jSouAoftgyo/
tous ctur^y TToAtTots AotSrtAAouo"/ srpos >î|U.c<V.
KÇ-.
Ei' jUgToc T>f$ otJxïk yva>//.>is , a ivcfygs 'aGjjvclTo/ ,
tous Tg Aoyous YiKOVzTt rav o-»j|x£ouÀeuovT0v, 'JCCU
Tôt TTpcty^ctTcc gjtpivgTg , ttrctyr^y cto-^ccAeo-TctToy
îv to <7u/x£ouAgusiv jcfict yotp gUTU%a>S 3CCt< }tCLAœ$
Tipai^cLc-i (Agyg/y yap euÇ»jUâ>? zf&vtcl &7) jco/yct
oly ?V Tflt T?S CLITICLS VfJUV 7LCLI TCû TtîMJcWTl. NCv J^
CLKOVèTî [ItV T0V £ jSouAgû*3-g AeyOVTfflV JftfiffTci , ctl-
T/cto-Og o\ TToAAotjas l^cLTsranrZi vfJLciç olvxovç, <£v jtjj
^ctv^', ov àv ujxs7$ rpo7roy j8$uA»o-3g , ygy»Tctr ou Ao-
yifyfjLivoi tov& y on rov /xgv ÇuTÏcrctt x,eti Aoyto-ot-
o-3-oti rct jSéAT/cr^ . û»V ûtv9p^7ro/s , jtcu wpos v^lç
SlWîlV y OCUT05 gX,<XOT"0S gOT*/ JtUpJOS , TOU Og WÇCL-
^^7»vaci t<x.ut&,x,cu cruvgygyxg/y, g y th tu^w to wAtt-
<ttov ^gpo^ yiyvelcti. (* ) 'Eali & àvÔpaîrov ôvlct ayoc-
•shitov T>i5 autou aNi<xvo<cf.s Aoyfli/ uVg^ctv" T>?£ &
( * ) Voyez, dans les Notes, la traduction d'une phrase
omise ici par Auger.
84 ITPOOIMIA.
§
ru%yi$ Tipo<rvnro(T')(î7v , ev ti rav cLdwaTav. Ei (J.w
ouy wpyi/Atm ?iv 7Tû>$ Gtv t/s olg-QclAqç avgu nivduvov
Aî^yopot» , fJiocvta, vrctpcLteiwav ïovtov m roy rpo-
?roV gsrgf <JX otva,y>c>î roy 7igp/ rav ftiWovTav irpay-
t > »
[XOLTM yvajJLW CLffîOtyOLlVOfJLEVOV JCOiVàJVgfV T0l£ CLW CLV-
~ / \ l r» » i / > / '
•nav ygvo^gyo/s, jtctj ^gTg%c/v tv\ç olwo tqvtm clmclç,
> „ \ < ~> . / t <• »/ \ <■ /
CUO"j£pOV YiyoVfJLOU A.iytlV fJLiV a$ gUVOUS , /*>î VWQfJ.i-
mv &, ei t/s ex, Tovrov x,(v<5uvo$ gVrcu. Eu%o/xcu ^
~ rv ~ J \ ~ 'N \ > \ t L
TQIÇ ZiQl$ , CL XOLl T'A 7CQ\ll KCLl tfJLOl GVLtipipllV (J.îA-
ÂS/ , XCLVT tLLOl Tl UWilV gÀ5s?V iWl yOUV KCLl VfJtAV
iXtcSctr to yap TravToLTpoztrov fyriiv y ncwcLi , iïvôîv
SctTgpOV, h fJLCLVICLÇy Y\ MfàoVÇ WiKCt.iG'GrovdoULOTOÇ <fY>-
acLifi à y e/yeu.
KZ'
Ei)i fxgy, û) ayopgs Attoiyouo/ , kcli TCtçi m vuy* xi>y-\
payera gjcxAîicjctC^vTgs, Jtcte ^gp/ Tû>y claacov olwolv-
Tû)y, TOI $0)L0VVTCL /2g ÀT/O-S"' J^?V g/yclf 3CO,/ gîycu as
oiÀ>i3-0S. A£?p.gyr(5| *7rgpi Trpof.yjuia/rûJv ixiyctXm (èov-<
tevofJLîvovç , jcûti x,o<yû>s ctîjrocvTûjy g^gÀg/y cutovuv Tan
aufjL&ovtevovTav , gy.vUiu.ou/-tg vous ot/ cttVj^pov go-r/v,f:
û>V e^tot (î'ox.gT, cy ctv^ps^ 'aSjjvcuo/ , vuv^gv /3ouÀo,a.efâJ
EXORDES. 85
un moyen de gouverner le peuple avec sûreté et
sans péril, ce serait être insensé que de négliger
ce moyen : mais puisqu'il faut nécessairement ,
quand on expose son avis sur des choses avenir ,
partager les événemens qui suivront, et les repro-
ches qu'ils occasionnent, je crois qu'il est honteux,
lorsqu'on se donne pour bon patriote , de se refu-
ser aux périls que l'on court en conseillant la pa-
trie. Je prie les dieux qu'ils nous inspirent , a moi
de vous dire ce qu'il y a de mieux à faire , et à
vous de prendre le parti le plus avantageux pour
la république et pour l'orateur en particulier. Car
s'obstiner à vouloir l'emporter sur les autres , c'est ,
sans doute , une preuve de folie a ou la marque
d'un homme qui n'a en vue que ses intérêts.
x x v 1 1.
Il peut arriver, Athéniens , que, sur les objets
de la délibération actuelle , et sur tous les autres ,
ce qui vous paraît le meilleur, le soit réellement :
il me semble néanmoins que , puisque vous déli-
bérez sur des affaires importantes, vous devez
écouter également tous les orateurs qui vous
donnent des conseils, parce que, sans doute, il
est peu convenable de rebuter en tumulte ceux
86 EXORDES.
qui veulent à présent vous donner des avis , et de
les écouter ensuite volontiers, lorsqu'ils attaquent
ce qui a été résolu. Vous conviendrez assurément
avec moi, que vous prenez plaisir à entendre qui-
conque parle suivant vos désirs ; mais que , s'il
arrive quelque contre-temps fâcheux, vous croi-
rez alors qu'on vous a trompés , et vous applau-
direz aux orateurs dont vous ne pouvez aujour-
d'hui soutenir les discours. Or, il est surtout de
l'avantage des ministres qui vous ont fait prendre
le parti que nous examinons, de laisser parler les
opposans. En effet, si ceux-ci peuvent montrer
que ce qui paraît à d'autres le meilleur, ne l'est
pas, et s'ils le font, avant qu'on soit tombé dans
quelque faute, par là, ils mettront leurs adver-
saires eux-mêmes à l'abri de tout péril. Que , s'ils
ne peuvent réussir, ils ne pourront du moins se
plaindre parla suite, et, ayant obtenu ce qu'on
doit accorder à des hommes, d'être écoutés, ils
supporteront sans peine leur mauvais succès,
comme il est juste , et ils partageront avec les
autres tous les événemens quels qu'ils puissent
être.
nrooiMiA. 87
rt 'Trapct/vsTv g'vtav, d-opu&sïv, uorgpo» ug xcmjyopouy-
tûjv Tû>v cLvrœv TQUTQV tûjv 7rg7rpcty/Agyû>v >iogû>s
cw,oug/y. Hyû) yctp o<oa , vofJuCa) m tloli v\lcl$ , ot/ yuy
ft€V ÛLpiGKQVVl fJLCLAHT$' VfUV 01 TCLVTCL , OJût J^uec?
fèovAzad-t , Xiyomç * àv it tj (tv/jlQi nctf d vôv oî-
e<r5e , 0 jtt>? (7u/x£<xj>i , toutou? /xev eçutBUTwtgVût/
vo/mrre JftcTs* «v & vuy oux, ctygp^ecr^s , ToTg op5a>s
oo^outn Myivi. 'E<tti <fe xoii iaclAicttcl *7rtwzuLQ<rif
ujmas tûcutcc j e(p «y yuy g<rrg , tovxoiç tlcli fjLoL\iaxaL
(TUfjLQtpOV TO Xoyorj TUp£6ty TOV$ OLVTlAtyOVTCLÇ. A?
/*gy yctp did&jïcu o\iv»3o)(riy , ûjs oujg eemv <xp/<rrct, c6
tovtqis objcet , ot ovoiv yifjLcLpxyiTau *7ra>> touto srpcc-
%<x.mç ais-ctovs tous xivdvvovs woivktovctii ccutoTs* îoli
06 /<l» OUV>|-3-ao-iy, OUJCOUV U(TTepOV y£ èWtTlfJLCLI lÇOV(TVJy
ctÀÀ' oact ccy-3-pû)r:û)V >iy suyaw clx.ou(tùli , toutow Tg-
TUp^»JC0T«5 , Oty Y\TT(àncLl y dlKCLiœÇ (TTifèoVŒl , 3CflCi
pLtBr iwcLiTW , T«y otVoÊot/yovTû>y , oVo?' <xtt iy JT,
xoivo)v>i(rou(rty.
88 hpooimia.
kh'
0}(xoli iïiîv vfi*$ 9 S ctWpss 'AÔîtvouot , -z«repi tjiAi-
jlqvtuv @ov\zvofJitvovç y iidovcu Tûtppjio-iocv ejcacrT»
rov» o-^Êoi/ÀeL/ovTûîv. 'Eyœ & ou<h tfœTroS' yyyi<r&-
jtxyjy p^otÀêTiov to A^a^a< rot j8gÀTJ<r5' Jjulcis (as
yctp CLWXOÙÇ H7tîlV , TrcLVTîÇ VWcLp^ilV tyVOùXQTiÇ
tfJLOiyt àoXtlTl ) , CCAAoC TO wClGCLl TCpOLTTèUI
TctuTot. Esr&ctay yap t* <îo£w, jccti ^)j<pt<r&>f , roxe
ïlgti fxîv ovv ToÀAa , m eyœ vo{AiÇa> %&pjv
vfi£$ roT$ d-eoîs o'cps/Aeiv, ^jlclXktzcl àlrov tovs dta
T>iv avTœv ubp/y v/jllv tïoAîilwcwtcls ttclAoli y vuy gy
J/jl7v fxovots T>î$ cturav o-armpjcts e%é<v tas éAwt&ts.
'A^toy <K uVsîfvcu t<5> TTctpovr/ non par gvilÇmgitcli
yccp ujlmv, ocy a p^pîi lôQv\w<T}i<r!7£ vwîpcLvrov, zclç
TTOLpCL TCùV <ftat€ctAAoVT0V t>?v -ZtroAjv ^îv jSActffÇn-
Atict^ îpyœ ijlitcl Suivis x,ol\vÎ$ clwqAvo-clg§cli.
K0
Ai /xev eA7n&s, a ctvojpes A0>i>a7oi , fitycLXcLt tlcli
jtatAcu ray '7rpo€tp>iiagVûîV , -Zirpo^ a? otojJLcu tovç tioA-
Aous aveu Aoyia/uov rt warovd-tycu', ty& iïe ovài
EX0RDE9. 8g
XXVIII.
Je pense, Athéniens, qu'ayant à délibérer sur
des affaires de la plus grande importance, vous
devez accorder toute liberté aux orateurs qui
viennent vous donner des conseils. Ce qu'il y a
de difficile, n'est pas de vous indiquer le meilleur
parti à prendre , puisque vous avez assez de péné-
tration pour le trouver de vous-mêmes; mais plu-
tôt de vous déterminer à exécuter ce qui a été ré-
solu. Oui , sans doute , après que vous avez adopté
un avis, et que vous l'avez ratifié par un décret,
vous n'êtes pas plus disposés à agir qu'auparavant.
C'est, je crois, un avantage pour Athènes , dont
il faut rendre grâces aux dieux , que des peuples
qui, par le passé, n'ont pas craint de tourner
leurs armes contre vous, ne trouvent aujourd'hui
de ressource qu'en vous : vous devez vous félici-
ter d'une telle circonstance. Si vous savez en tirer
parti, vous pourrez, par des faits, justifier avec
gloire notre république des reproches injurieux
dont on la charge.
f
XXIX.
On vient de vous présenter , Athéniens , de
grandes et magnifiques espérances , qui font quel-
que impression sur la plupart de vous, sans beau-
90 EXORDES.
coup de raison. Pour moi, je n'ai jamais été
d'humeur, pour plaire dans le moment, à vous
dire ce que je ne croirais pas devoir vous être
utile par la suite. C'est un défaut presque géné-
ral d'aimer ceux qui approuvent toutes nos dé-
marches, et de ne pouvoir souffrir ceux qui nous
blâment : mais un homme sensé doit faire en sorte
que la raison l'emporte toujours sur la passion.
Ce serait, sans doute, une satisfaction pour moi
que vous trouvassiez du plaisir à faire ce qui doit
vous procurer de l'avantage; je pourrais alors vous
dire des choses également utiles et agréables : ce-
pendant, comme je vous vois agir contre vos inté-
rêts, je me crois obligé de m'y opposer, quand je
devrais encourir la haine de plusieurs d'entre
vous. Si vous vous obstinez à ne rien vouloir en-
tendre, vous paraîtrez vous porter à des partis
nuisibles, moias par défaut de jugement, que par
l'effet d'un naturel dépravé qui cherche le mal.
Si vous daignez m'écouter, peut-être changerez-
vous de résolution ; ce que je regarde pour vous
comme de la plus haute importance : sinon , l'un
dira que vous ne connaissez pas vos vrais avan-
tages ; un autre , ce qu'il lui plaira de vous dire.
xxx.
» Ce n'est pas une chose nouvelle, ô Athéniens !
qu'il se trouve des orateurs qui , lorsqu'on doit
nPOOIMlA. 91
7rœ&oTt éyvœv, gyg&tf. tou waLpct^pyiLtcL apteau , Ae-*
ySlV XI Wf>0Ç U/Jlût$ , 0, TJ OUI fJW KCLl fJLîTcL ZOJjTcL (TWV-
oto-g/y nyoûLiau, Evzi ftw ouv to xo/yov e£os Tû>y
itAtiŒTM j toi;? f/,ey o-uygarcuvouvrots gotuTo^ 0, t/
CtV -TTpOtTTûJO-/ (p/Ag?V , TTpOS & TOUS iwiTttXûùVTûLS
cLuiïœç t%uv ou jtoiv ctAAa, oYT roy eu cppoyouyra roy
XoytaLtov a et Tay gtzn^uujay xpgtTTa wzipâLed-cu
Trois* y. Eya ae >iagû>$ tœpœv a jccu o-uyoïo-gjv hliîaAî ,
Tûcut ev >jaoyw 7ipa,TT£<y oy3 v/jliv , <yct jccu %<*ftC>o-
£cgvo$ , x,ctf p£p »<rr<x, Xtym , g(p<*jyo/*>iv " ewtiân dt
tiicMTlcL OpGO TOVTCàV iWl^iiftOVVTOLS V[lô£$ , OlOfl&l
diïv aivTîtwiïv, tî tlcu tjow /jli\\g> cLWt'fcSwwQcLi. ' Ay
jttgy ouv ^ojJ^ vwofiEivy)Tî cltlovgcli ijlv\& gy5 ou tôj 6V
/> » ~ >. . \ ~ / \ >
TtlLtxÇoVTiS QtcLllcLpTUV, ClAAa TOJ (fU(7gJ 7TOV>jp& g^T/-
«3-uu.gTy 7rpotrrg/y , toioluxol ^rpost/p g"ïo\3a/ âo^iTî' g'ay
«JN OCX.0UO-J1TS, TV^OV \JLVi l<TCû$ KCLI fJLtTCLWèl<T$îiyTZ ,
«* . '> » \ '>* m* 4 r «*- i %| ^
0 LtcLAiŒToL tycù voutÇcû <ruvcvgyx,sf y &v u^tty ei ag liy\>
01 LUV CtyvogTy TO GVfJLQipQV y Ot J^' , O , 'T/ CtV Tt*
J@0UA»T<Xl, TOUT* g'pîT.
TIpûùTov [xtv ouàv taxi xajvov, <S ctWpg? *A9>iy5tToi ,
TÙ.Ç ào^CLGl W&Ç VfJUV C?VflCC TIVXS OlT<Vg^ OtVTgpOU^
1
92 itpooimia.
o-/v, t&udoLv *7rparTê£v ri &'w. Et juêv oui, cwarotîov-
tûjv ujuiûTy Aoyov glvzois , ot' g'êouAgueo-S-s , tout'
ÎWOIQVV , TOVTCôV kl YjV OL^lOV TLCLTYiyopUV , 6/ TTgp/ 0V
•/itt^to , g'êfdt^ovTo wai\iv Agyg/v* vuv & toutou?
AMV OU&V g(TT OLTOWOV lîwtlV (iovXySwùLI TCLVZOL, flt
TOTg OU^ WTCilXîlVCLTt OLKOVŒOLl , UoTv ^'ctV T/£ g/X,0-
T0£ e?<nTJ/<i»c7gfgv , a etWpgs AG^VoUSi , OTf , OTTOToCV
TZEpl TOU ^0UAeU^O"9g , GUX, g'ctTê Agyg/V é^cCCTTOV et
yiyvœo-Mi , aAA' , iv 'enpoi rcç Xoycù ?zrpoActêc«>cny
u/jlol? , ou&yos clv Tcïy eTgpcav owtouêTs. Ex, dfe toutou
o-u^êcuvg* TtpoiyixcL civifcç Jjxîy * oïs y&p , *7rp/v
OLfjLOLpTtTv y VfJlAV iffi (IVfJLÇ>QVMVQV<Tl 'WtlSiCriïcLl ,
zqvtquç ûcrrgpov jccmiyopouvTeis eVcuveÏTg. Touto
Aj TctuTo /xoj TTotAty oWgrrs ^rs/crgcrSctt , et /jl» sru-
patr^oyTg? htcvç cLupocLTcLÇ wclvtqv u/jlcls clutovç
ev Ta) *7roLpovTi y koli toutov Toy "arcvov uzzro^tgtyocvTe?,
ihOflEVOl TO. Kp<X,Tl(TTcL> TOVÇ OTlOVI TOVÏQIÇ HSTlTl-
\kMTcL$y (Ç>auAou£ voimUxî. Eyoo (iiv dy o<x,ocioy utzrgf-
A»(pOt *7rpûùT0V OL-GrCLVZœV OLUTOÇ ei7CUV Tt /JLO/ ÔWet
TCipi m cnco^Tcrôg , ïyat , ctv /xgy u/^y ctpeoxH, koli tcc
s. ^ *\ * ' » «O \ /~» r -A» \ »' •*. If
AOITCCL dlQûL<rX,Cû , EJ dgjLMJ, fJLYld- VfJUV ZVO%ACû , fOlT
» 1 /
«JU-CIUTOV KOTS-TOÙ.
i
EXORDES. 93
agir d'après ce qui a été résolu , entreprennent en-
core de s'y opposer. S'ils tenaient cette conduite,
quoiqu'ils eussent eu la liberté de la parole dans
vos délibérations , ils seraient blâmables de reve-
nir , malgré tout , sur des objets où ils auraient
succombé. Mais doit-on être surpris que , même
après votre décision , ils veuillent exposer des rai-
sons que vous avez d'abord refusé d'entendre ?
Et ne serait-on pas fondé à vous blâmer de ne
pas laisser dire à chacun, dans vos assemblées , ce
qu'il pense, et de ne plus écouter personne ^lors-
que quelques-uns vous ont prévenu par leurs dis-
cours ? Il arrive de là , et c'est une chose assez
désagréable pour vous , que ceux dont vous pou-
viez suivre les conseils, avant de commettre des
fautes, vous les louez après, quand ils vous condam-
nent. Il me semble que vous retomberez dans le
même inconvénient , si vous n'écoutez aujour-
d'hui tout le monde avec une égale attention ; et
si , ayant pris cette peine et adopté les meilleurs
avis, vous ne regardez ensuite comme de mauvais
citoyens , ceux qui blâmeront en quoi que ce soit,
le parti que vous aurez embrassé. Mais je suis per-
suadé que je dois, avant tout, dire ce que je pense
sur l'objet de la délibération, afin que, si vous le
jugez à propos, je m'explique sur le reste, ou bien
que je ne vous sois pas importun, et que je ne me
fatigue pas moi-même inutilement.
94 EXORDES.
XXXI.
Vous deviez , Athéniens , avant que d'entre-
prendre la guerre , considérer toutes les choses
dont vous aviez besoin pour la soutenir. Si elle
n était pas certaine dans les premiers tems où vous
délibériez, lorsqu'ensuite elle Test devenue, il fal-
lait vous consulter sur les préparatifs. Si vous dites
que vous avez remis à vos généraux des corps de
troupes considérables (a), on ne recevra pas cette
excuse, parce que des hommes qui renvoient ab-
sous lescitoyensqu'ilontmis à la tête des affaires,
ne peuvent accuser ces citoyens d'avoir perdu les
affaires. Mais, puisqu'il n'est pas possible de chan-
ger le passé , que seulement on peut le réparer
av%c les ressources présentes , voyant que les re-
proches seraient déplacés, je tâcheraide vous don-
ner le conseil qui me semble le meilleur.
D'abord, vous devez être résolus à montrer au-
tant de zèle et d'empressement pour vos intérêts ,
que vous avez montré jusqu'ici de négligence; et ce
ne sera encore qu'avec peine que vous pourrez vous
flatter de recouvrer, enfin, ce que vous avez perdu
depuis long-tems par votre faute. Vous devez en-
suite ne pas désespérer, même dans votre position
actuelle. Ce qui a causé vos malheurs par le passé,
doit principalement vous donner des espérances
pour l'avenir. Comment celaPVest pour n'avoir
(a) Le grec ajoute : et que vos généraux ont perdu ces troupes.
nPOOlMlA. 95
aa'.
' E&t fJLiV , S <XV<5j?eS 'aQyWcUOI , WpO TOV W0\EfJLîï^
t(TX.i<pBcLl TtÇ VWcLpïtl 7COLpCL(TX,tW TCà yWYKTOfJLlVCà
^eo\î(xcù9 ù i^ ct'pot py srpo&jÀos >îv , oTe wpœroi
eêot/Àeuecrôe Jsrep clvtov, q>aLvepov yeyojut.eyou, ToTe xai
t^epi tus 7rctp3t<rjcgw g(rxe(p9cti. E/ <îe <$V\<ItTt '7to\-
\OLÇ tyM)(ZlplKlVaLt dvVQLfJMÇ, <lç \i\vfJLOLV$CLl TOV$
Ï&KTZCUTCLÇ , O'JJC cLWoÔi^èTcLl TOUS' VfJLtoV OvfelÇ' OV
yetp tan tûTv clvtcùv , tous esn rm TrpoLyfJLOLTCûv clwq-
Àueiv, xcti Àeyeiv ûjs a<& tovtovs tlclxgùï tolvt e^e*.
'Effila* dt tcl (xev wct~pt\y\\v§oTcL oux dvctAAcàÇ e%0/,
dît fi ex rœv ffctpQVTcev iwctfivvaa twç 7TpcLyiAOL<ri ,
TOV JAiV -HCLTViyQÇiVJ OvdiVcL XGtjpOy OpûT , TttipcLCTOfJLOLl
fi1 a KpaLTUTTOL vo[m(go (rv(xÇ>ov\îij<rcu.
rifûJTOV fJLti ouv v/xâiç îKtlVOtyvœKiVcLl (fe?, 0X1 T>JV 'l<TW
t/arepboÀny T>îk vrovdliç 59 <p/Àove/xtûts ev Toïs irpay-
pcLvi ffcwz &v<3]pcc 7roLpct(r^ê(r9ot/ àtï , oo-MVTisp ex t<SV
ctyaGev %pova>y ths ctfxeAsiW pÀf$ yap outûjs e'AniV,
ex '7roAAoi> &û»tovTcts ta wpotifjLtvcL erAe7v ^uy>i9>îvcx<*
i • ' »n ' ~ El / «\ / » n ~
erceiT ofx «.Uu^jneoy to/s yeyey^gvois' 0 yaa e<r/« ray
<7TfltpeÀîiAi»9oTû)y ^eipioroy, touto srpos rat fjLtWovTet .
#€\tktto» Jsrap^e*. T/ ouv tout e<my , a iièpîç
96 TIPOOIMIA.
AQyivclToi y 'on, ovâîv vfJLcHv tSv âîivrôùv •zjroioJvTû)y,jcot-
kcûç i%u tcl TCçcLyiAcLïcC Inu , ii ys, '7Totv3' cl wpoa- }
Ytiti poLTrovrm , ovtûùç ttXîv ' ot^' *v eA/sns w \
clvtcl ya/i<r§aLi fZiXriœ,
ab'.
Ou&v eVr/v , œ ctvfye* 'Affoyalo/ , ^ctÀeTra-repoy ,
3f To7$ &UTo7s 63£(7/V iWITifJLGLV Ti KCLl %pY\<T§ÛLl T0U£
oV^yopouyTcts' to yo,p «rracnciÇeiv ^pûs olvzovç, xgli
x.ctT»yopeïv cl\\v\\m (tviv x,pt<rg0£ , ouoW eVnv ou-
tû>s cLyvcùfjLav , ootis ou (pwuvi dv @>\olÇ>w iivcti xoîk
wpcLyftoLviv. Eya Jx oiolicli rourovç lliv eu uvctt peÀ-
TIOUS , il TtfV 'XfOÇ CLUTQVÇ <plAOVilX.lCLV iSTl TOUÇ TM
*7Ï0\iCdÇ 6%9pOUS Tpi^cLVCiÇ iàv\Liy\yOpQVV J/U.7V & tffOL-
peuva , 11» (/IcLo-ioL^av p^iTîootç toutûjv, pii^ , 07tti)£
ot gTgpoj )tpccT»(rou(7t , o-jcotzr£?v , olW* ottcùç u[i(iç
CLWcLVTtÇ Tm lySçS? *7CipliGi<&î. Eu%0fJLOLl fc To7$
$iotç , tous >i (piÂoygfjaas , v\ iw^puctç , y\ nvoç
exAÀns eysxa ct/Ticts , ctÀÀo ti , ?«rA/?v et nrod- Yiyovv-
tûli tru^epepav, ÀeyovT&s woLV<TcL<r$cLt' to y&p JCCtTtf.-
pci(roL<r§cLi GVfx&ovAtvovTi /(ras e<rr cltostov. Aiziql-
g-cu/jiîiv fjLiy ovi iyœy iv ou&vct, ce cev^pes aOjjvouoj ,
tou x.ct)cû)^ Ta Tpoty/actT e^e/v , otÀA » trccyTa^
F.XORDES. 97
rienfaitde ce qu'il faut, que vos affaires vont aussi
mal. Car si vous ne les aviez pas négligées, et
qu'elles fussent toujours au même point, il n'y
aurait plus d'espoir qu'elles pussent jamais aller
mieux.
XXXII.
Rien de plus odieux, à mon avis, que de voir
des ministres tenir eux-mêmes la conduite qu'ils
blâment ; et il n'est personne assez dépourvu de
sens pour ne pas convenir que se partager en fac-
tions , s'accuser les uns et les autres sans forme
de jugement, fait le plus grand tort aux affaires.
Sans doute, ils serviraient mieux l'état, s'ils tour-
naient contre ses ennemis l'ardeur qu'ils montrent
les uns contre les autres. Moi , ô Athéniens ! je vous
exhorte à n'épouser aucune faction et à prendre
des mesures, non pour qu'une moitié de la ville
ait l'avantage sur l'autre , mais plutôt pour que
toute la ville l'emporte sur les ennemis. Je prie les
dieux de faire changer les orateurs qui, par esprit'
de parti, par haine, ou par quelque autre motif,
négligent de vous dire ce qu'ils jugent le plus
utile [a). Souhaiter du mal à quelqu'un de vos
ministres, serait peut-être déplacé : je m'en pren-
drai donc à tout le peuple, du mauvais état de nos
affaires. D'ailleurs , il me semble que , sans nous
presser de faire rendre compte aux orateurs de
(a) Le grec dit : vous donnent des avis qu'ils savent contraires à votre
in té rôt.
T. III. 7
98 EXORDES.
leur conduite, nous devons délibérer, dès à pré-
sent, sur les moyens d'améliorer notre situation
présente.
XXXIII.
Je voudrais, Athéniens, que certains orateurs se
montrassent aussi jaloux de vous dire de bonnes
choses , qu'ils le sont d'avoir la réputation de bien
dire , afin qu'ils passassent pour d'excellens pa-
triotes , plutôt que pour des hommes éloquens, et
que vos affaires, ainsi qu'il est convenable, fussent
dans un meilleur état. Mais il en est qui me parais-
sent se contenter absolument de briller par leur
éloquence, sans s'occuper de ce qui doit vous arri-
ver ensuite. Cette conduite m'étonne. Est-ce que
les discours qu'ils vous débitent , sont de nature à
tromper l'orateur aussi bien que ses auditeurs ? Ou,
dans leurs harangues, parlent-ils avec connaissant
contre leurs propres lumières? Lorsqu'on a envû
de réussir, on ne doit pas être hardi dans les pa-
roles, mais fort dans les préparatifs; on ne doit
pas être fier de la faiblesse de l'ennemi , mais es-
pérer de le vaincre, quand il serait puissant. Si n<
ministres l'ignorent, il y a toute apparence que 1
subtilité des discours les empêche de sentir les
vérités les plus essentielles. S'ils disent qu'ils ne
npooiMr^. çg
TOUTOUf 0Ï0U.OLI Ùt dtVJ 'TfCLfiCt fJih TOUTCûV l<$ >?<ru-
yj&ç Aoyov v[i£$ A<x£s7v, vuv S^' vwtp Tœv KcLpinai ,
C7TCiÇ iO~TcLl f&i\Tia , OTLOWilV.
Ar'.
HÊouAopjv ctv, & ivôjpcs 'AOwaîoi, t»v t<mv o-arov-
à»)/ wiovç t5v Asyavrav 7io<eT<r0ot.f9 orras ta /ZzAtigt
epoucnv, o<TW7Ciçy onccç eu Jb^oucn Aeyg<v, iVovto/ fteV,
ctvn Touoctvoi Aeyg/v, iwitiiLiis Ivo/jli?ovtq lîvcu 9 Tau
y u/jLiTtpcL, ûXT-arip l<rzi TTpocrwcov , j&ATtoy eî^g. Nuv
dv eVJOt ptO/ OOTIOUGI 'XCUTCL'&CLO'I Tffl OLTCO TOU AOyOV
do<ïcLv iycLmx,oTtç , tov [j^tcl toluxcl trvfJL&ieoiLtvcùV
UfJUV oÙÙlV ffpovItfylV. KcLt dïlZOL QcLVfJLCLLjBd, UOTipOL 7to5'
ol toioutoi \oyoi tov Àgyov3 o^oicûç *7re$uK(t(riv î^ol-
TTCITOLV , CtXTWip WÇOS OUÇ CtV \tyWTCLt , >J GWMTIÇ
ovrot myctvna, to<s cîbjcoSiny îolutoiç enrai jSgAt/-
otois , Ai^iuyopotTo-iy. E« /xey yap ctyvoou<nv, oti
Toy fiiWonùL -zjrpct^ttv rct &ovtu oJjc eVe Toi Ao-
yav 5pct(ruy , ctAA* itri tÎjs 7rapctcrx,ew io")(ypov si-
VOLl diï y OuS^ I7tl TGù ZOUÇ fyfyoUÇ [JLYI <5by>îo-£<r()ae ,
Suppgïy , ocAA' g'sri Ta, x,iy &»y«yTcu , x.pûtT>f<xctf'
tol Tû>y Aoyav a<rrgtct, as eo«t«, tou ta fJLiyiaTct,
€Ug5<lvî<tQcli xex.û)Aux,ev ciJtovs' €i <te t&utcc /xev
ioo nrooiMiA.
fiyfi1 eu (pjîffoteev ctyvogjv 9 wpo^Acis J^ ctWy tiç
v&recrTi ai h tclutol wpocupovncii , *#%$ ov jqyi
(fctuÀuv ToLVTw vipo\ifiÇtcur$w j wtit ievv eVnvj
*Eyû> <K eux, dwoxci^ofjicLi Àgygfv ou dont! ptoi , x,cu-
•zzrep optfv wîb/xevous touto/s J/xcc^* 39 yoep ct/»9g£, Aoya
*J/uj£ayâ>y>j96v)av J/£ov oJjc opOSs, Àoyov au, to> /xgÀ-
AoVTA TA (ZlATlOù ÀgyêiV 5CA< |XAAA0V O-VfJLtytpOVd'1
vfTiv , xkvgAirat. 'A£«r & jcac J^atV traro/xgTvAJ
€V$t^t«i5evTAS 0Ti ou^g ro, ytTy dbîcouvTot gtfo^gv aï
JjttTv, et /*>i tovç Xoyovç mouvc/lt , g'jj m lwti<rd-y\ze:
iicnargp cev to/vuv, £i vo[iia/jLcL gxpeygTo o?«r&tov tj stot
€0"T/ , ÙOKlfÂCLVCLl dilV AV G)Yi3y}Tî , OUT0 JCA* TGV Àcyoy
ct^tS rov g<pn/ut.gvov , g£ av cu/ïwnreîv y fiers e%QfJLWy cr&g-
1 / > \ \ 1 » / » _~ /
•^OLfitvovç , gay fiw crujuupgpovTA gt»p»<rgT£ , ctyct^M tu-
jjQp î«rg/3gcr9fltr iv J^' etpet îTcoLaTûi Àoy/^o/Jigyoïs ct\-
AoiQTtpOÇ CpctvJ', 'tfpjy CLfJLCtprilV llîTdlèovMvCCLfJLî'
vous y rois ofîiïs i^ovcri %pwol<tQou.
aa'.
Maàjctta p.gy , « Âv<5jpgs 'aQmclioi , f&ovXolfJLW
vfiAS , ce fiîWcù Agyg/v , crgf<r3iîyA/# e* <K Âp* tou'
AÀÀM 7lî (TV/lÇiÛLDIOl , îfJLOLVTCà y AV ilpwScil TTpO
vauTcç clvtq dle^ecc jx>iv. E<rn & oJ ftovov, «5 dWr,
EXORDES. 101
l'ignorent pas , et s'il est une autre raison qui leur
fait suivre la méthode qu'ils ont adoptée , ne doit-
on pas regarder cette raison comme blâmable,
quelle qu'elle soit ? Pour moi , quoique je vous voie
aimer a entendre ces orateurs , cela ne m'empê-
chera pas de vous faire part de ce que je pense :
car il y aurait de la simplicité, parce que d'autres
vous ont séduits avec des discours nuisibles, d'hé-
siter à parler, quand on a à vous dire des choses plus
raisonnables et plus utiles. Je vous prie de m'écou-
ter favorablement, faisant attention que vous n'au-
riez pas pris le parti que vous venez de prendre , si
vous n'eussiez écouté ceux qui vous ont persuadés.
Comme donc, s'il était question de juger de la na-
ture d'une monnaie , vous croiriez devoir en faire
l'épreuve , je vous demande de même d'examiner
l'avis qu'on vient de vous donner, en le comparant
à celui que nous allons lui opposer. Si vous per-
sistez à le trouver bon et solide, suivez-le sous
d'heureux auspices; que si , d'après un examen
réfléchi , il vous paraît faux et de mauvais aloi ,
changez de sentiment, avant que d'avoir fait une
faute, et profitez des bons conseils.
xxxiv.
Je voudrais surtout , ô Athéniens ! vous per-
suader ce que je vais vous dire ; ou, si je ne réus-
sissais pas, je voudrais du moins vous avoir dit ce
que je pense. 11 me semble qu'il est aussi diflicil e
102 F.XORDES.
d'imaginer un bon avis que de vous l'exposer. On
pourra s'en convaincre, si on se persuade que vous
ne devez pas considérer les paroles , mais les choses
qui vous occupent, et si l'on est plus jaloux de
passer pour un excellent patriote, que pour un
homme éloquent. Pour moi (que le ciel me comble
de biens, si je dis la vérité ! ), lorsque je suis venu à
réfléchir sur les affaires présentes, j'ai trouvé une
foule de discours que vous auriez entendus avec
plaisir. Je voyais , et je le vois encore , que je
pouvais m'étendre à montrer que vous êtes les plus
justes des Grecs , que vous descendez d'ancêtres
illustres, et autres éloges semblables. Mais le plai-
sir que causent ces discours, ne dure que le tems
où on les débite, et s'évanouit aussitôt : or , un mi-
nistre doit donner des conseils qui vous procurent
quelque avantage solide et durable , conseils qu'il
n'est pas si facile de trouver et de faire adopter ; je
le sais par expérience. Il ne suffit pas, en effet , de
connaître les meilleurs projets, si l'on n'est ca-
pable de vous les persuader, à vous qui devez entre-
prendre l'exécution. Au reste, mon devoir est de
vous dire ce que je me suis persuadé être le plus
utile; le vôtre est d'écouter mes discours, de les
juger, et d'en profiter, s'ils vous plaisent.
xxxv.
Lorsque, dernièrement , ô Athéniens ! vous n'a«
npooiMiA. io3
TO HrpOÇ VfJLOLÇ îtWiU %(tteW0V Tel $Z0VTcL y ctAAet
xou xad- clvtov cx.O'srou^gvov gJpg?v yvoin J^' eu tiç ,
u fxy tov Aoyov v(jl£ç , ctAAet Tct -zjrpct71u.0t.T0t, g'cp av
gare, o*x,e4'0t(79ott vo^/ect/, x.ot/ tcAmo a&ouihv tov
<)qm7v iwiiiwç givct* , i tou &/vos g/srgîv <pctv>7vcu,
utoioito, Eyay ovv (ovtcù tj fioi ctyct-S-ov ygyo/To/)
iwudy tripi rm nrcLpovTm i-wyu \koi a-x.owtu , Ao-
yois fxgy xctt fjLctX £<pd-ovoiç , ovs oùx, àv £y\& wcou-
grg ujmgts , evgTuyp/otvov. Kct< yctp as a/JccuoTctTo*
xm EAAnvay eorg iroAAct îiwîÎv x.ca tœpœv x.ct< o'paT,
3tcu m apia-Tav 'Kpoyomv , ?tou -TToAAct TojctuTct
ctAAet TetuTct /Agy tojt p^povov «route! TroDîc-ctyTct ocov
cty p»3tf, [JLgrct fo TOLVT QiyjLTtLf dt~ fo 'XpCLlÇ>lOùÇ Ti-
ns tov Kiyovlci (pctvîfvcu o-u/xSouAov, &' >îy 39 ^t£Tct Tcturct
ctyctOou 'zmçvfjiïv gerjeu 7rctpoua-<ct. Touto $' ho\j 39 <r7rct-
viov, 39 p^ctAgnov mwiipcLixîvoç oïdcL oy i'&cv' oJdtg yctp
Ctl)'T0tpX.g5 TO /&?V gVlt TOt TOlGtUTCt, Cty /*}} >^ TTgTcTCt/ T/S
tous <7UVctipofigvou$ J/xaV ^y>ï9»7. Ou fjwv ctAA' g'/*ov ^u.gy
'/ > ~ »/ t\ / » » t / » /
gpyOV gl7l£<V *<î*ûtf Ct 7rg7rgf)t t/JLCLVTOV <7U/JUpgpg/V, UjttgTS-
pov <3fe otJtouo-ctyTcts 3tp?vct/ , x.ctv ctpgcDty , p^p>To*9ct/.
Oux, cto\iAoy >iv , ûi ctvcfygs 'A8>ivct7c/ , ?irp&»iy , 'org
104 nrooiMiA.
TûTv ayr/Agyg/y jSouAo/xgvajy , o7ç o diïvoi gAsygy , outl
gkffBt ditovîiv *XJ>W&i 3 on avfJL&viaiTcu ToîTro, o vuvt
yiyvzlaii, oTi o! -roie jcaAuGgvIgs Ipo/ey ils g'igpav gx,xA>i-
0■/(XV., AV TO<yUV TCtuO', Ct7Igp TïfOTgpOV, 7I0W<7»Tg, ^ TûTy
to7^ TOTe ob^oun o-uvgfZïreTv fZovXojjLîvœv yuy\ 3-eÀn-
cr>}T£ cL7LQv<rcLi , ?jraA/y reçu tu gis t»v erepocv ex.-
3tA>i(7<ay oi/ro/ A&£ovTe$ , toutûjv x,ocr>?yop>icrou(nv.
Ouo^/jl^ , <» avàpiç AÛyivcuqi , ourg to. wpciy/JLCLTaL
Xjcipœ yevoiTo , ovz vfjaiç oLT07rœripoi q>aivtiv\Tî ,
6/ [AV\ài ~M $0<r<ZVTM VfJUV TlipOLÇ fJLV\fcv g%glV Ô^OftOW,
/X)|J^, OC(pgVTê£ (L GVfJLQtpSl , Tûjy TTpO O&U T/ TTgpcK-
VOtTg , UYfTi J\? OXTWîp TûûV XcL d-iOLTpOL X.C6T OtAc^êet-
vovray. M»ott/x«$ , « civcfygs 'AGtfy&To/ , otAAct 7tov>t-
<ÏCUTi$ TOV tFOVOV TGVTOV , XCLl WCLpCKT^O^TiÇ KTQVÇ
CLKpOOLTCLÇ Ot^(pOTgpO/^ V/XOLÇ OLVTOVÇ , TtpûSTOV [XiVi\i-
<rOg o, xi yLdLi'XQiYWîTi' twiid-' vwo\aLfJiÇ>ci.)/èTt , g'ay
W eyotVTi«Tat to?s clwcl^ ovtcc iïoKtixcL<r5iï(ri , tfo*
Wpov xoli jtctjcovouv v(avj, To (xîv yctp \oyov \w TU- I
%OVTOL WiTriïcQcU fii\TlQV TQV V[frj doKOVVTCàV OLbTOV
gyTgSu/^îcSctt, crvyyvcew ro <fe , Julovœcwzqv v/xœ:
xoli fftàxpjvcc.vTa>y, en aLvoLicyyvTziv, kcli \xy\ avy-
%û>pg7y ivâovrcL rî? xm TïAaovœv yva/jui , aAA»y T/v<*
EXORDES. 10D
vez pas cru devoir écouter ceux qui voulaient com-
battre ce que disait un orateur, il était clair qu'il
arriverait ce que nous voyons ; je veux dire , que
ceux à qui on avait alors fermé la bouche, parle-
raient dans une autre assemblée. Si donc, agissant
de même encore aujourd'hui , vous refusez d'en-
tendre les ministres qui veulent défendre ce qui a
déjà été résolu, ils reparaîtront dans une autre as-
semblée , et attaqueront ce qui sera décidé en ce
jour. Sans doute , vos affaires seraient meilleures ,
et on ne vous taxerait pas d'imprudence , si vos
résolutions avaient quelque fin, et si, assistant à
vos assemblées comme à un spectacle , vous ne né-
gligiez pas ce qui est utile , pour ne vous attacher
qua ce qui est facile [7]. Il faut changer de condui-
te, et, vous donnant la peine d'écouter également
le pour et le contre , choisir avec connaissance ce
que vous aurez à faire , et regarder comme un
mauvais citoyen et un homme mal intentionné,
quiconque attaquera ce qui aura été une fois arrêté
dans cette forme. En effet, qu'un orateur, qui n'a
pas eu la liberté de parler , se persuade qu'il a ima-
giné quelque chose de mieux que ce que vous avez
décidé , cela est excusable; mais, lorsque vous avez
entendu ses discours, et que vous les avez jugés ,
reparaître encore avec effronterie , ne pas se rendre ,
ne pas céder à l'avis du plus grand nombre, cela
1 OÔ EXORDES.
fait soupçonner quelque disposition peu honnête.
Pour moi, je garderais aujourd'hui le silence , si
je vous voyais persister dans ce que vous avez ré-
solu , étant de ceux qui sont persuadés qu'il vous
est utile de vous en tenir à votre première résolu-
tion. Mais , comme il me semble que les discours de
certains ministres en ont fait changer plusieurs
d'entre vous , je vais vous apprendre , quoique vous
le sachiez peut-être, dans la crainte que, par ha-
sard , vous ne l'ignoriez, je vais vous apprendre
que tout ce qu'ils ont pu vous dire, est aussi con-
traire à la vérité qu'à vos intérêts.
xxxvi.
Il conviendrait , Athéniens , lorsque les affaires
sont mises en délibération , que chacun tâchât de
vous persuader ce qu'il croit le meilleur , pour
qu'il n'arrivât pas , au grand détriment de la répu-
blique, que vos décisions n'aient jamais de fin,
et que vous vous accusiez vous-mêmes de folie par
vos variations continuelles. Mais , puisqu'après
avoir d'abord gardé le silence , quelques-uns blâ-
ment à présent ce que vous avez arrêté , je veux
leur dire un mot. Leur conduite me paraît étrange ,
ou plutôt je la trouve très-repréhensible. Car , si ,
pouvant dans vos délibérations vous donner des
conseils , ils aiment mieux attaquer ce que vo
avez résolu , ils agissent en vrais brouillons ,
nrooiMiA. 107
UirG^lOLV 0V%1 ÙXCLIOLV €%0V (P<3tV£/)î. EyCÙ fJLîV à\ (7/0-
tzrcTy œixw ikvj ev rS srùLpovri , eJ [iivovTaLÇ v[aSlç
îûûom ecp* «y idofyr eI/ju y&p tm eteivaL TTcmia-pt-
vûjy avfjLQtptiv v[iïv i-ortidy] <K w&o toùv tfcLpcL Tou-
T«y \oyœv /UTct&SÀijo-O*/ jxoi rms dbjcoucny , ris
qvt' d\y\d-ï! \tyov<ni , otî'3-' Jjxîv <rujn(pgpovTct , i<rû>$
/*€v êi&'tas , oJ ft»v ccàà' si jcck Tuy^otveie ayvo-
/
AT.
"E&/ )it6V, a ctvJjpe^ 'AS-wclToi, kou &x,cc/ov Jv,
TOTê WilStiV VfJUZÇ 0 , T/ CLpiCTTOV iKCLVTQÇ Y\yîlTQ ,
*/»/»./- ~ \ / »/ \ /
OTg tÇ>OvAzVt<rd-t TOWpCûTQV TTgpi TOUTûM , iVflC fAH CUVê-
Êct/vgy, cl A} &jo TTotvTûjy eVnv i\v<nTi\i<TTOLTcL
rw TroAe/ , jttviTe ^pas jah&v e%s/y Toi JjuTy (5b£oty-
To>v, *7rctpocvotût^ 5' J/-tg~s x,<*Tgyjyvû>(rx,m vfjLœv ctu-
TûJV (JLiTOLÇ>QV\iV0fJLM0r tWîlG» 01 <TW7CV\<lcUTtÇ TOTî ,
vCy twiTifjLûûai Tins , @>ov\ofjLcu /jujtpa. ^rpos clvtovç
ElWèlV. Eyû) ycLO SaLVpLCL?Gû TOV Tpowov T>fs tcqXi-
tîiols Tte touïcûv y jUetAÀoy /•' yyovfJLOLi (potuXoy. jEi
yap e£ov TrapcuveTy , oray (nto-zznrre , fZ&ouXîVfiiwv
xocT/jyopgTv cLipovvT&i y omocpccyrûTy gpyoy , ot/% , as
108 nrooiMU.
(pctcr/y , Ét/Vûjy Trotoveiv ccv3pû>7r0V. 'Hotccs ^ av epo<-
fX-ljy GLVTOVÇ ( X,cU /MJ&jXIClk XoiOOpiÙLÇ 0 (JiiWCà Ae-
yztv &V%>? ygveV3û> ), tj <3V? xiAAoi Iwoluigvvtiç Acl-
k f t\ /v »ly I * ~ > » /
KtdoUflOVlOVÇ , 0 fJLcL\l<TTCL OLÇIOV HTTl TM TtcL^ iX.il"
vois aycwfiûu, touto ou fii[iQVVTa!.i , ^taAAov J^ ctuTo*
Toûyoty];ov tio/out/* (poun y«,p, ai ctvcî'pes AÔw<x<o/, ^rctp
» f / \ *.ly i %\ -\ */
tKUVOlÇ l^i^l £lgV TOU OOÇcCf , yiiCùfJLM 9 »v ocv 6JCaorTO$
6%?' ^-êyety' Éftefwxv <r îwiKvpœSy , tgiutu ûf^rAvraç
v&aLivsTv, ^ o-y^Trpotrlstv fc> tous dvIiiTTovlcLÇ. Toiyciozoï
woWcov fjLWy ivres ou TroAAo»* , <7repjy/yvovtof,i" Accjjl-
Gavouo-/ <K, oo-' iv /a» Ta 7io\ip.œ o^vûjvtcu, Tols jccu-
po<s' ovins cK clvtovç ixtyivyu %poy©s, otî& rpo-zïw
rou ta o-UjLKpgpovâ' IclvtoÏç noLpdLimv, ov\ [XOL Ai\ov'
œO-WEp YlfJLZlÇ XCLl moi TOVTQVÇ, 7CCLI 010. TOVÇ OfJLGIOl
tovtoiç , ctAÀîîAûjy mptyiyvofjLzvoi , &cu ou%/ tûm
e%-S-pay, Trayru &.VYi\ù)x,cLfJLZv iov %povoy, jcocy /u,gy et'p/
v»v riç îk 7ro\îfjLov notwy , tovtov fjLKrovvTiç , àv J^{
e£ cipwas 'XQAifjLov ris AeyH, to.utoj fjLOL^o^ivoi , o,vl f,
dx fc%e<V >1<n/)£/0tV T»*£ *7?cLpcLlW JCCtl TOC V\[JLiTiÇCL CLV-
rœv wfxtrliu , ouô^g rourov opS«k Aeye/y cpoco-jcovre?
ûAas J^' GLlTiSv XOLl JtSVûTy îAwiâûùV OVTèÇ 7z\vipu$, T<
EXORDF.S. 109
non, comme ils le disent, en citoyens zélés. Je
leur demanderais volontiers, sans prétendre par-là
fournir matière aux invectives, pourquoi, attentifs
â louer les Lacédémoniens dans le reste , ils ne les
imitent pas dans ce qu'il y a chez eux^de plus loua-
ble , ou pourquoi même ils font tout le contraire.
On dit qu'à Lacédémoue chacun donne son avis,
jusqu'à ce qu'on ait pris une résolution , et que ,
dès qu'elle est prise, tout le monde l'approuve,
de sorte que les opposans même travaillent à faire
réussir le projet. Aussi , quoiqu'en petit nombre ,
ils viennent à bout de vaincre des armées nombreu-
ses ; tout ce qu'ils ne peuvent emporter de force ,
les armes à la main, ils le prennent par adresse ,
en profitant des conjonctures ; aucune occasion ,
aucun moyen de parvenir à leur» fins , ne leur
échappe. Quelle différence entre eux et nous ,
grâce aux orateurs dont je parle , et à ceux qui
leur ressemblent ! Nous employons tout le tems à
nous attaquer les uns les autres , plutôt qu'à com-
battre nos ennemis. Quelqu'un nous ménage-t-il
la paix en tems de guerre? nous le haïssons. Nous
le contredisons , s'il parle de guerre en tems de
paix. Nous exhorte -t-il à rester tranquilles et à
nous mêler de nos propres affaires? nous disons
qu'il a tort. En un mot , nous nous occupons de
critiques frivoles, et nous nous repaissons de vai-
nes espérances. Que nous conseillez-vous donc,
HO EXORDES.
dira-t-on, puisque vous blâmez ce qui se fait ac-
tuellement ? Voici mon avis.
XXXVII.
Il me semble , Athéniens , qu'on aurait tort de
craindre pour vous et d'appréhender que vous ne
preniez de mauvais partis , en refusant d'écouter
ceux qui vous donnent des conseils. D'abord , la
fortune, qui vous est favorable, fait que la plupart
de vos affaires s'arrangent d'elles-mêmes suivant
vos désirs ; car fort peu iraient bien , si elles n'é-
taient conduites que par la sagesse de vos chefs. De
plus, vous connaissez d'avance non-seulement les
discours que chacun doit vous débiter , mais en-
core pour quel motif il parle ; j'ajouterais même ,
s'il n'était trop dur de le dire, pour quelle somme
il parle. Vous ferez sagement , suivant moi , de
n'accorder que fort peu de tems aux orateurs qui
vous trompent. Si je ne devais que répéter ce que
les autres ont dit, je ne croirais pas devoir vous
fatiguer de mes paroles ; mais je pense que j'ai à
vous donner des conseils qui vous sont aussi utiles ,
qu'ils sont éloignés de ce qu'attendent la plupart d<
vous. Je ne serai pas long. Ecoutez mes discours
jugez-les , et, s'ils vous plaisent , profitez-en.
I7POOIMIA. III
oJv, ccv ri$ uwoi, (tv Tapot/veTs, îwaày\ ïclvt tunri-
[j.cl$ j tyoù , y* A* , epa\
rip^rov jitev, û) avfyg* AG»va7o/, ou ticlvv poi dbx.et
T/£ iv tiicQTCùS rcept U/uSv o'gTo-ût/ , //,>* , Tapa to tav
(Tt>jLi€ouÀguovT0v oux, g-3-eAgjy ax,oug/y, %e*p<» jSovAsu-
aviaju UpûîToy fxey yap » tu^>j, xxtAœç wqiqvo-cl,
*7ro\\cL zœv 7tyasy\L<xrrm v/jlui clvto[1ûltcl, ceç iv tv-
^ajo-Os , ircLpKrTwiv0 e®*e! t» yz rav TTpotcrTyiKOTCàv
Tfoyoïa BfcCfcicL ctvrSv ùyw àv xclAcùç '. i-&êid-'
t>/-ie/S Of /-60VOV TOUS AoyoU^ , OVÇ CIV èKOLGTOÇ W7T01 y
tzrpojcrrg, aAAa x,cu ay gygjc auTay gx,ao~Tos wjpiyo-
pg~, ci & /-mi <ptActî2rg^-S-»|txov 5v , «rzrov àv xoli ttÔctov.
Toy Aj tou (psvctxiÇga-Ooti j^povov «V e/s /*tx,poTa*rov
o-uvayoyrÊS, o-aÇpovay e^toiye (JbxeiTg. E/ ^gy &J t*
to» auTûTv gf/eAAov toTs i\\ois ipiïi , owc ctv «pjy
&7y Aeya>v g'vop^AgTv " viïv dt o-u/JKpgpoyta fiiv vjmv
€L7lov(tcu , 7ictyToc^racrt dt a(pg<Tr>î3coTa tSv J®*o Tay
tioAAajy t«rpoo-oojcû)|xgvû)V , o/o/*<xf Aoyov e%c/y. Bpayus
, f? icrTcLi Xpom ' (nci^curd-i fo OLK0V<rcLm$ y xot»
VfJUl CLptOTOI y fâW&ffSz.
112 ITPOOIMIA.
AH'.
Kctt /3pct%gîcty, à <xv(3pgs 'AÔyvotîof, 39 ùikgu&v ftotm
ŒOfJLCLl T>JV CCp^VIOlTÀOyoi»*^ oJ& Tût TlCt/lot gpûT* V\yOV-
fjioLi yotp lJrct/7rûûcLV pw gîyot/ /2>ov\ofjLtvov <ntowïtv mit
u//,ots Tposroy tous oltcovovtolç TtpoacLyyflcLi koli tol
tou TrpcLyticLToç (Jbo-^pJT tûT Àoy^j (7t>y;cft;4/>rrGtr
dw\£ç dt 'TreTetxoro^ et Jtov u/a?v 7ïpoo-(pgpgG-9ct/ tovto
^poroy eîvcu , e/Vs?y Trorepcc gyyû)3C0S /7rup€À»Àu9gy,
1/ , eccv /xev ctxouc-ctVTgs tovto , tous jttgTot tclvtcl
Xoyovs (Zov\oio-d-t ctjcougjy, 5ccti A(Wx,w jccu cppot^w
rot j3eÀTf<rrct <xJtûT (JbjcotTyTot, dv J^' a?zro&))up.otoTrg,
ctV>îÀÀctyfxgvos y , xcci /x>jre J^tTy hoyXy , [jltitî
ctt/rov Kortry. 'Eya fo tovto 7rp0Toy epa ' gjmoi àîjtsT
MtruÀ>îVct<û>y 0 o^juios uAx.>jcr0ûti , jcctt oï&îiv Jjejlm
oVep ctt/rou Trpocmx.giy Àct&ry. Kctt 07Tû>£ À^go^g
g%û> Agyg/y , i&eiicw , ûk n\ftx,)fVTa/ jcot/ vfjiïv Kpo-
aq'.
TipaTOV fJLiV OU tfOLW ^OLVfJLcLcloV t</}lV, Gû CtV<5jpg^ 'Af
VCtTo/ , TO jtt>}j pCtoWs TO~£ GV[xÇ>OVAtVlW fèovXOfJLîSOi
uicu tous Àoyous" otcu yctp ta. Tipay/ÀdTcL te
EXORDES. Il3
XXX VIII.
Mon début , ô Athéniens ! sera aussi court que
solide, et je ne m'épuiserai pas en propos inutiles.
Il me semble que c'est vouloir tromper , que de
chercher à gagner ses auditeurs , et à couvrir, par
l'agrément des paroles, ce que les choses peuvent
avoir de désagréable. Celui qui est déterminé à
vous parler avec franchise, doit dire d'abord quel
est son sentiment , afin que si , après avoir entendu
sa première idée , vous voulez entendre le reste,
il s'explique , et vous instruise sur ce qu'il juge le
meilleur; ou que , si au contraire vous la rejetez , il
se retire sans vous être importun, et sans se fati-
guer lui-même. Pour moi, voici ce que je dis en
premier lieu : je pense que le peuple de Mitylène
est opprimé , et que vous devez le tirer de l'oppres-
sion. Je vous dirai les moyens de réussir, quand
je vous aurai fait voir que le peuple de Mitylène est
opprimé , et que vous devez marcher à son se-
cours.
xxxix.
On ne doit pas s'étonner, Athéniens, (c'est la
réflexion par où je débute ) , que le ministère de la
parole soit à présent difficile pour quiconque veut
donner des conseils : car, lorsque les affaires sont
t. m. 8
1 l4 EXORDES.
mauvaises, il faut nécessairement que la délibéra-
tion soit embarrassante. Si l'on compte qu'elles se
rétabliront en ne voulant pas écouter, n'écoutons
rien. Mais, si tout n'en ira que plus mal , loin d'en
aller mieux, pourquoi laisserions-nous arriver les
choses à l'extrémité? Pourquoi ne travaillerions-
nous à les rétablir qu'après un tems plus éloigné,
et lorsqu'il sera plus difficile de réussir , quand
nous pouvons , dès aujourd'hui , corriger notre
situation présente , et mettre tout dans un meil-
leur ordre? Il est naturel, sans doute, dans l'état
actuel des choses , que vous ayez l'humeur un peu
aigrie; mais que vous vous emportiez indistincte-
ment contre tous vos ministres, et non contre les
seuls auteurs de vos maux , cela n'est ni naturel ni
juste. Ceux qui ne sont cause d'aucun des événe-
mens passés, et qui peuvent vous dire les moyens
de rétablir vos affaires par la suite, doivent obtenir
votre faveur plutôt qu'encourir votre disgrâce. Si
vous les rebutez mal-à-propos , vous les intimide-
rez et les empêcherez de monter à la tribune. Pour
moi , quoique je sache que souvent vous traitez
mal celui qui s'offre le premier à votre chagrin ,
plutôt que celui qui a causé vos malheurs, je me
présente cependant pour vous proposer mon avis»
Je me flatte que vous ne pourrez m 'imputer aucun
de vos maux, et que je puis vous donner de meil-
leurs conseils que les autres.
nrooiMiA. X15
QoluAcûs y ttîçi av foi (ntowiïv 9 dvo-yeptîs ctvctyx,»
rrspi olvtcûv rivai jtat tclç <rv/jt,Ç>ovAicLÇ. El fxev ouv , e'x.
tgv p.y\ e-S-eÀetv owtouefv , e'Aans tolvtol yin<rQûLi
QîAtio), tovto %pn npctr%r et dt %upa p.ev a7iayTcc ,
$eÀT/sv J\* oucîfev ex. royTûjy ytwcrÂ'iaù y ri ùt? } itpls
to (ÇzvAqtcltov eA9er> eacravTas, e'jt TÀe/oyos , >j vuy ,
x,cu ^ctAeTû>Tepou aosfyii '7re/p£j9<x/, e'^oy e'x, r^y 7Tct-
povxcùv tri x.cu vuv ezzrocvop.jajo-cto-ycu , x.cu 7rpo*yctyety
esn to fôîAriov \ To /xey ouy opyiAœç v(jlqlç e%e/y ,
£i*JCC$ l<TTl T4.VTCL '7CO.0")(0VTCLÇ% TO & [JL* TQIÇ CLITIOIS 9
aLWcL TcZgM iQi'ÇAÇ OpyifyffQzi y TOUTO OVMTl tlxOÇ ,
ovS^' opBcoç ep^ov eo-nv. O* yxp pi^evos jxev cttrioi rcSv
'KcLpîAYlA'jd-QTûùV y Tût dl ÀOJTTCt 7T0S ecTTCtf fZlATlCû
Aeyeiv e^'jvTes, %ctpty, otôt otVe^3ejsiv , jco^ktoc/vt'
ccv Ùikou'cûS îiotp' J^ûnT où? , ecty cLx.cupa$ ùvcxoAcu-
VMTe , oxvetv avt<7Tcto--3-ct/ ^rowcrre. Kcuto* eyayg
owjt ctyvoà» 'on îroAActjcis, ou toi* cuzioiç , ctÀAa
toîi iul~ovwj oiïcrt TQ~Ç OpyifyfJLîVOlS , coj&s t/ Tct-
5e?v auve'&i, 0^$ <K ctygo-Tip <rutaCoDÀeuo"û)y Tncrreu»
yap iyays , 0 iyfyes *a9>ivcuoj , (pÀctupou /*ev j&>i<fe-
yos cut/os «v £t/p=3->iW8ctc , fZiArlos <K irtpm iy*îv
n6 nrooiMiA.
m'.
Toc /xev yeygvyj^e'vct, a àv£f£S 'aShvouoi, T&totuTflt ,
OUL TCantS GLTtWLQCLTl' Ô'tï «F V(J*&$ fJtH&V tKWlW\viy-
fiiVQVç dictxueScu , Xoyi^o^ovç on Tïpos jx«v rct
'XcLpivToL dd-v/jLœç g%g/v , oùxe to~s r.foLyfiaLari avfi-
(ftpu , oud- u/aav a£joy g<rn, to oe tocut gsravop-
BûVi CLVTOVÇ vïytï($CLl , TTf 0O7PC0V KCLI TY)Ç XJfJLÎttpOLÇ
\'y *'y £ -. ' _ \ j^\ » »J «* _ '
obç»^ aÇfoy oty (pa.v3<>i , yjn m tgvç ovtclç , oioi <p»-
o-cut' ccv JaeTs e/vocj , ev toT^ otivoTç gYgpav &a<pgfov-
tus (petmerGoii. 'Ey© og ovdaLfjLœç /JL6V ctv nfîov\Qtuw
icvjtcl <rvfjiÇ>Yjva.i rit koAu , oJ«N drvyjîv v/jlolç
ov&V îl «K fitjpot g&/ ygvgcrôa./ , xou ri ùctifJLoyiov tout
cLzgr&LUTo y aawtp wiWpaLxrcti y tol ytyzwfjLMaL
\u<riTe\iïv oîo/xot». Tôt [xtv ya.p tm rvyy\ç o^uols
€^6t TOCS fJLiToL^OACLÇ , JCCll X-OiV&S CL[JL(ÇGZipOiÇ ZCLÇ
TtcLpowicLS' à J^' àv à* fltvâjpay &ax.Eciv '/Tpct^A;™,
fièÇtCLIQVS TtOlflTOLl YITTCLS. O'iOflCU /XgV OUV ©J^g TOUS
x,gxp ccnucoTots dyvoiïv on , £&uÀ>j3gVTû>v J^tay , x.cu
lecLpofyj'jd'eiToùv tcù yiyvjy\\jLim } ov tcclw tioù ùtïAov
I » / l\ \ » f 3 ~ » \ \
TTOTgpOy WTV)Qi[JLOL) V\ 1LCU. TOUyotVTiOy Ct,UT0/£ gffT/ TO
^rgTrpotyiuLgyoV g/ J^ cep* twypTU to wpctyixoi clvtou$
9
■S-poca-trjgo-Ocu , stiy toCto ^^0? J/x<»y «^ y/yvo/io*
i:\OKDES- 1 12
X L.
Les choses, Athéniens, sont telles qu'on vous
les annonce : mais au lieu de vous laisser abattre
par l'infortune, vous devez penser que vous décou-
rager dans les circonstances présentes, n'est ni ex-
pédient pour les affaires, ni digne de vous. Ce qui
est vraiment conforme à votre intérêt et à votre
gloire, c'est de vous persuader que c'est à vous-
mêmes à corriger vos malheurs, et que, si vous êtes
tels que vous prétendez être, il faut vous distin-
guer des autres dans l'adversité. Pour moi, j'au-
rais désiré que la ville n'essuyât point ce contre-
tems, et que vous ne fussiez pas malheureux; mais
si vous deviez subir cette disgrâce, si elle vous était
réservée par le destin , je crois qu'il vous était utile
de ne pas réussir mieux que vous n'avez fait. La
fortune , sujette à des vicissitudes continuelles ,
passe rapidement d'un parti à un autre; il n'y a de
fixe et d'irr< parable que les défaites qui sont l'ou-
vrage de la lâcheté. Les vainqueurs eux-mêmes
n'ignorent pas , je le pense , que si vous le voulez , et
si vous êtes réveillés par l'événement actuel, il n'est
pas encore bien sûr que leurs succès, loin d'être
un bonheur pour eux , ne soient pas tout le con-
traire. Si la prospérité, leur enflant le cœur, leur
a donné de la présomption, leur victoire est même
pour vous un avantage , parce que plus ils auront
Il8 EXORDES.
de confiance et de sécurité, plus ils commettront
de fautes.
XII.
Il me semble, Athéniens, que ce n'est pas sur
une seule ville, mais sur toutes les villes alliées
que vous délibérez en ce jour. Car , suivant que
vous vous déciderez sur celle-ci , il est probable
que les autres, jugeant d'après cela, croiront qu'on
les traitera de même : en sorte que , pour votre
gloire et pour votre plus grande utilité, vous devez
avoir fort à cœur de prendre un parti aussi juste
qu'avantageux. La cause de nos embarras , ce sont
les généraux eux-mêmes. La plupart d'entre eux
qui partent de vos porls, ne croient point devoir
protéger les amis d'Athènes y ceux qui , de tout
tems, ont partagé nos périls; mais, se faisant cha-
cun des amis particuliers, ils vous demandent de
regarder leurs flatteurs comme vos amis , lorsqu'au
contraire vous n'en trouverez pas qui soient plus
vos ennemis, ni qui doivent l'être plus nécessaire-
ment. En effet, plus les hommes auxquels ils s'in-
téressent, nous ont trompés pour leur propre
avantage, plus ces mêmes hommes pensent que
nrooiMiA. 119
TGV CLtUctf>TyiG'QV-aU.
MA- •
Ou [xoi (joxuti , œ ivdfîs 'aGjjvcuo* , rapt i$ oiarQt
tïoMgùç vuvi ^ovoy /3ouAgueo-0cu , ccAAa utzrgp TToLa-av
Tûjy cvixfjLcC^tdm. Ottccç y&p olv mpi tclvzyis ywrtj
TpOS TctUT UXOÇ OLWOloAl'&'GV'tcLÇ TOUS OLAAOVÇ y X.OLI
clvtovç tœv clvtuv zevfyaiïcu vojjLifyiv. ' Hcre Ùîî KCLl
TOV QiATKITQV, 3CCU Tty? U/Z£Tgpct£ CLVTM htKCL Ùofyç ,
(TWQVOCLacLl, Oliς CLfJLCL KCLl GV^iCOITcLy XOLl QITLCLICL
(p&vwfl-gffSê fèovAtvofjLMoi. 'H £tgy ouy *p%>i T^y to/ou-
Tû)V TTpcCyjUotTûJV OC^r' CCUT0V g<7TJ T0V (7Tp0t,T>iyCt)V 0V
0/ 7TÀe7(7TGi ToV T^p' VfXaV iXWXiOVTUI , OU TOL>^
f / / «\ A \ \ ~ / >
UU.gTgpOUS QtAQVÇ, WÇ OiO. 7t<XVT0£ TOI» %pOVOU Tû>V &U-
Tay x,jvauv«v /xêteo-^x.oTct$ 7TotpgjA>i<p<*<n , .jgpotsrgu-
g<v toutou? gjovtcu &îi, ctAAct x,cu i&ou* cpiAous
tKOLCTZOÇ ÎCLVTCÔ XCLTcLGKZVOLGOLÇ , U^OS C*£/0< TOUS
ctuT&v xoÀotjccts x.cu v'fjLiTipovç iyiïaQou <f>/Aous" ou
zcTv lazi TouvctvTtov • out€ y&p g'%5poTgpous , gut
avciyx.c(.»oTgpous ^otAAov e^Gpous àv toutûw gupoiTc,
*Oo-« yap ttaîicû ^ctpcucpouo^evot TiAsoysx/rouow , to-
i2o nrooiMiA.
GOVTCû 7TA€0V OQAUV yiyobVTCLt OJJCWV O0V1OLI OVOtlÇ
±\ '* i »/ i t » r »/ \ /
<r ctv yevcJTo guvous toutou, vcp m av n tloxqv wti-
agcjct/ TrpocrOoKcL. Tou fjitv ouv jtcrmyopg<v i<ra>ç ov%o
TCûLpcûV xaipos" et <F uyou/xcu (7L>/Ji(pepe/v J/«» , tcci/t<x
MB'.
O Jdfevet 9 oî cudpeç 'aQ^vcu 01 , Toi '7Tc*,vtû)v J^v ou-
T(û$ OlOfAOLl JCCUCOVOUV UVCLl TW TTOÀgi , 0OT6 ft)J %^Aê-
Tciïç (pepg/v, jH>j& ÀiramcrOcu roTs yeywYifiwois. Ei ^j
toivvv oLycLvauccovvTOLÇ >iv cf/arpeocTov t* *7rGivi<rcLi rou-
tûjv, tout' àv g'yayg vraLpwovv vjjliv glwolgiV ïGrudn
ag tclvtûl jutgv ovjc ctv «AÀas g%o/ , as/ Jx uttrep T0V
ÀO/7T0V 7rfûVG)»b>JVflU, 07Tû)? /XVJ T&UTtf, irtUrtGVÏ CûfWZp,
(à cLvâpiÇ AÔuvaîo/ , TTtp i tm wv ytytvvifjLemv aya-
VCtJCTgtTg, Ot>TÛ> ^pH (TWOVâaLaOLl UWîf> TOV p) TcOLÀfV
TctUTflt (TVflGUvcLl y 7CCLI VOjUl/ÇeiV fJLYlfovcL g%S/V AoyOV
tlwilV TCûV (TV/JL&QVAîVOVTCùV TQlGVTOVy OÇ dvVVKTSTÙLl GCù-
<TflU TCt, WÔLpOVTOL , /JLV)OtV0Ç VfJLCûV fJLYIQlV ffVVOLfCL[JAV0V OV
yap <xv Àoyos, olaAcl Stoç xiç o toéo'jtos e/>î. H /£gv ow
ctpj£>! TCt^TC((L'^, Ol>Tû)^ g%g/V gJCgTôiV yj'pTyiTOLly g'îC TOtT
TÎk 7îapût^pïtu,ot ^pos Jftaj gv6x.ct-^otp«ro5 ev^ot»^ to^v
EXORDES. 121
vous leur ferez subir une peine rigoureuse. Or, il
n'est pas possible qu'on soit bien affectionné pour
ceux de qui l'on s'attend à souffrir quelque mal.
Mais ce n'est peut-être point ici le moment de faire
des reproches; je vais vous donner le conseil que
j'estime le plus utile.
XL 1 1
Je crois, Athéniens, que, parmi vous, il n'est
personne si mal intentionné pour la république,
qui ne soit affligé de la disgrâce que nous venons
d'essuyer. Si , en se plaignant , on pouvait changer
les choses, je vous exhorterais tous à vous plaindre.
Mais, puisque par-là elles ne prendraient point
un meilleur tour , et qu'il faut veiller par la suite
à ce que vous ne retombiez pas dans les mômes
malheurs, vous devez, si vous êtes vraiment sen-
sibles à ce qui arrive, travailler sérieusement pour
que les mêmes disgrâces n'arrivent plus ; vous
devez croire que les discours de vos ministres ne
peuvent rétablir les affaires présentes, si vous n'en-
treprenez rien pour cet effet : autrement ce ne
serait pas les discours d'un homme, mais la pa-
role d'un Dieu. La cause de nos maux et de nos
désordres, c'est à la tribune qu'il faut la chercher ,
c'est dans l'usage où sont quelques-uns de vos
orateurs de ne parler ici que pour vous plaire sur-
122 EXORDES.
le-champ. Il n'est pas nécessaire , disent-ils , de
contribuer , ni de se mettre en campagne ; tout
ira de soi-même. Il faudrait , Athéniens , qu'il
arrivât quelqu'autre événement qui vous fît sentir
tout le vice d'une pareille conduite , mais sans que
la république en souffrît aucun dommage. Pour
moi, il me semble que la fortune vous traite mieux
que vos chefs. En effet, que nous ayons perdu in-
sensiblement toutes nos possessions , on doit l'im-
puter à l'imprudence de ceux qui vous gouvernent ;
mais que tout ne soit pas péri il y a long-tems, je
l'attribue à votre bonheur. Au reste, tandis que la
fortune nous abandonne, et qu'elle élève nos en-
nemis , veillez par vous-mêmes à vos affaires : si-
non, prenez garde que, tandis que vous accuserez
vos ministres, elles n'aillent toujours en déca-
dence. Car il n'est pas possible , si nul de vous ne
les soutient, qu'elles s'arrêtent sur le penchant
de leur ruine, sans le secours d'une puissance ex-
traordinaire.
x L I n.
On ne doit pas s'étonner, Athéniens, que des
hommes qui ont toujours eu pour but, dans leur
administration , de favoriser l'oligarchie , agissent
encore maintenant d'après leur système : ce qui
doit surprendre davantage, c'est que vous, qui
êtes instruits de leur façon de penser, vous les
écoutiez souvent plus volontiers que ceux qui par-
IÏPOOIMIA. 1^3
Aiyovlccv IjIclvQô! thifjLyiyopiïi , a$ ovzè eto~(pgpgfv , oure
(rTp*feue<r9cu o\7 , 7ratv)ct.dg clvuo/jlxt IcrJai. Eotei Atev
oùv raZ'j vw' clWgv tivoç \fy\tyyiG§cL\ ixitcl rov
AvŒilîAovvToç iXiyyjw xvj nroAu* oox,e7 àt (xot TpoTro*
TIVCt >C0t£ VKV CLjJLtlVM Y[ TV£/\ 7Iêpt UjXfltS Tû)V g<pg(TT)1-
jcotûjv etvoc/. To /-tgy yctp ejt&o-Tct ctsroAAixrycu tus
TûùV îWl[jli\0VfliVCûV TLCULICLÇ <TV][MlOV TrfiïHJYVLil UTOtU-
cocu to oe pi TictAot; ttocvt cczjroAaîAgycu ryç v/juti-
pets TV)(v\ç wtpyiTYiii' tyayi îtpiw. Ev à to<vuv >t
Tup£>j viccAu-arti , jt eu tooé gp£3-poi>£ etve^ef , rav
Aoincûv ganpLgAnwre* u oe jtwj, (rx,0'7rgJTe oncoç ^6>jv
et //.et roi»? e^EcrraTas zkclœtoiç v(xîiç x,ptvtrt , jccu
to, Tpcty/xot^ J/t£v , # ctvojpes A9*/jva7o/ , xAm7* ou
yap go-^r O7T0S tccot aveu ^
pioY;os ctvTjAcutjSctvo/zevst/.
yap go-^r 07Tûj^ tccot ctygu ^teyctAou Tfvos <77»creTeu ,
Mr
Ou&v eernv, a ctvb*jp6S 'aBuvciTch , tooto ccAoyoy ,
tous agi jteti cuveras usrgp rav oA/yetpViay <7roA/-
Teuopvous x.cu »uv TauTct vroiouvraLç ifyXiyyiv^aLC
ctAA gjcgivo //.ctAAov ay Ti^ etx,ora>^ 3-clviaclgoli , To
TOO^ glOorctî f/JLX? TCtUTCt TioAActx.^ uo«ov TQVTCÙV
124 npooiMiA.
cotst/g/v, v\ tûûv wsrtp v[iœv ÀgyovTœv. lacoç /jlm ol»v
CtHTffîSp OVP lOlCi poKHOV gO"HV &-&ÛLVT Opd-CùÇ TTpOLT-
TtVJ y ÛVTCCÇ OVÙi JtO/VW" cL\\' OV fa TCL fXîytGTcL
y g %P^ '7rocpopqcv. ToL ^tgy OUV ClÀÀd, *^<XVT e<7T<V
îXclttcù* or eu <ft vnrtp *7ro\MicLÇ> kcli atyctym , xai
drifiov xcltclXvvzûùç tvyj.çœç cûcou>jTe , troUs oux, g£a
yjv\ toi! cppoveTv J^cts clutovç •ùyiïv^cLi ; 0/ jtuv y&p
olAAqi rrccUTis ctv9pû)7ro/ rois eVepav ncL^Jiiy fxcLcn
%pGû/jLevoi , p.ÎÀÀov eJÀctêéTs cturoi yjyvovrcu • J/^g/s
m , OVOZ TCL TOlÇ CLAAOIÇ <TK|ULbOt/VOVTa, CUtOUOVTgS ,
Ço&iâ-iîvcu (^uvoto-Ge* olAà' à tous /Aet Tripipivovrctç
ùideXzipOVÇ VO/JuÇgTg , TcLVT CLVTOl dy)[JLO(TlCL fAOl $3-
jtgÎTg ctyctfjiiVEtv TTotS-ovres cJo-^go-Gct/.
MA.
OuÔW TtCûTfOXî'KTCCÇ U[AG)V IfylTWM, Où CVltyîç 'AOh-
VCUO/ , Tl âïlZtroTî 01 KCULtoÇ TCp&TTOVÏiS GC/Jlg/VQV TTtp*
tcov ZtrpoLyfjLOLTOûv rœv eu •zzrpa.TTovnav @>qvAîvovtcli.
Epti y oup£ gVgpaOgv TToSev touto y/yvojugvov , otÀA'
OU GVfJLÇ>CLlVU TOIÇ fJLiV (J.7]Tl QoQiiaQcLl tlYlâiV , ^9'
i us ctv Àgyo/ cîeiVoL , Tipoo-^ovS-' pusteS? viytïcr&cLi ,
tovç & TiA^cnsv ovlas tov ctficto%fjiaLrœv , orav g/$ ro
FXORDES. 125
lent pour vos intérêts. Quoiqu'il soit peut-être aussi
difficile à un peuple, qu'à un particulier , de se
conduire toujours d'urte manière convenable , il
ne faut pas néanmoins négliger les choses les plus
essentielles. Tout le reste est de moindre consé-
quence; mais, lorsque vous entendez avec froideur
parler de gouvernement , de massacres , de des-
truction de démocratie , ne doit-on pas croire que
vous avez perdu la raison ? L'exemple d'autrui
nous rend ordinairement plus attentifs pour nous-
mêmes : vous, au contraire, vous n'êtes nullement
effrayés de ce que vous voyez arriver aux autres ;
et, lorsque vous trouvez que c'est une folie dans
chaque homme d'attendre les maux qu'il pourrait
prévenir, il me semble que vous attendez tran-
quillement les malheurs publics , et que vous ne
songerez à vous-mêmes, que quand ils seront ar-
rivés.
x l i v.
Nul de vous, Athéniens, n'a peut-être examiné
pourquoi, dans l'adversité, on prend, pour ses af-
faires, des mesures plus sages que dans la prospérité.
La seule raison, c'est que, quand nous sommes
heureux, nous n'appréhendons rien, nous croyons
que les périls qui nous sont annoncés, ne nous
regardent pas. Au contraire, le sentiment vif du
malheur, nous présentant les fautes que nous ve-
12Ô EXORDES.
nons de commettre, nous rend plus sages et plus
modérés pour la suite. Des hommes raisonnables,
favorisés de la fortune , doivent donc être alors plus
attentifs à se conduire sagement : car il n'est point
de disgrâces que la vigilance ne puisse prévenir,
comme il n'en est point auxquelles la négligence
ne doive s'attendre. En parlant de la sorte , je
ne prétends pas vous inspirer de vaines frayeurs,
mais je voudrais que vos succès actuels ne vous
fissent pas mépriser les contre-tems que l'on vous
fait craindre, et qui pourront avoir lieu, si vous
négligez vos affaires; je voudrais que, sans être
avertis par le malheur, on vous vît agir avec cir-
conspection, comme il convient à des hommes qui
prétendent l'emporter sur les autres en sagesse.
xi v.
Je ne crois pas, Athéniens, que je puisse en
même tems vous flatter et vous donner l'avis que
je regarde comme le plus utile. Je vois, d'ailleurs,
que vous flatter en quelque chose contre sa pensée,
attire souvent plus de haine de votre part, que de
vous contredire d'abord. Si je vous voyais tous du
même avis , je ne serais pas monté à la tribune.
Car , ou je vous aurais crus dans la bonne voie ,
et alors j'aurais jugé inutile de parler à des hommes
qui prennent d'eux-mêmes le parti convenable; ou,
en m'imaginant le contraire, j'aurais estimé qu'un
npooiMiA. 127
KOLXADÇ npcLxièiv cLtpiTtœvTcu, aœQçotcLÇ 7rpos tol \oiwol
XjUzrpiQvç Trzpîyji. 2xov$ûuûûv toivvv gV]/y ctv9p&7rû>v,
OTOLV (àîAlKTM TH KcLOZVffll TU^tf *)QÛùïlûLl, TOTg 7rÀg<û>
T>jy crr.ovoYiv TTpos to erûjÇpsvgjy e%É'v' oua«y yctp ovre
(puActTTo^tgyo^ out® Og/yov , û>ot cc(pt/À<xxToy 6/yct/ ,
cure c\iya>pov<riv cLwpoadbx.YiToy 7Tct9g7y. Aîya) de
TÛLV'VCL, 0V%UûL TWCL\\û)$ ViAOLÇ àâlTTCû/JiaLt , ccàa
ivût yw, di<z tyiv TCcLpoiïacLV gJsrp^xv, a, ygvo/T' ccy, et
^ trpovojKDîffoî Tâ>v 7rpoty/xar<i)y, og/vcc , olkovqvtîs
xatTct^poyîrre , ctÀA , ctygu tou tfcLBiiv , cù<rwep gon
Brpsorîjfcov (pct<rxovTct5 y g fiyidtmv cLWo\nw^<ricLi rci
GCoQpovelv , (pi»Aa^>i(r9g.
me'.
O J%< rov ctUTov gTvct/ jccupoy oVg/À^Ç* , a ctvtygs
'AÎWocTot, tou jçctpiÇga-Oocj , jcoti rov tol (Jojcouvt* [jloi
ISiAtiot* Trotpcuygîy. IloAÀeuctf yap opa to y&pl-
^go-Geti tj TTctpa yv&pw , *7t\tiQ)/ci dwi^SetcLv iwy»
JCOy TOI» TO 'TTpOJTOV gVCtVTi(i)5>lVûC/. El fJLZV OVV OLWOLV-
Tgs iyivaxnttk TaLVTcL,ovT , ay g/*o/ ra tfgov/a gobjuite
7rpocupgLO-cbu , ovt eu TTaipyiAw , Trgpjgpyoy yyov[itvo$
rois acp' ûti/TûTy, à p£p>), *7ro<oîTcr/ Àgyg<y* ou-9-', otolv y
ToJvavTiov y.aAÀoy yotp àv jîy^^^^v *Vct ovrct g/*<*u-
128 nrooiMiA.
rov ayvotrj tcl 5tp«/n<7T<x , » *7r<xvT&$ v[jlclç. bwtioy
<îg Opœ TIVCLÇ VfJLCùV TcLVTcL fJLiV yiy\'œ(TKQVTCL$ IfJLOl ,
TctvctvTicc <r aÀÀoJS, îsrgi pcwojxotj fJLgTot. toutûjv tous
éTgpOUS ^glO-O^. E/ yW-èV OÙV 0J»<rg(r9g &ïy p» g3êÀg/V
If > > ~ / ,\ .> J / ~
CCXOU6JV, OV7C OÇJCàS TS'OlYIO'iZt' CU 6X CLKOVŒYjTi GlCû'Xy ,
jtctf touô-' Jsro^s/VTîTg , ùvoTv cty&d-otv d-argpov u/^/v
vwtifètr w yap *7fg/(75>icrgo-9g , av ri doycccLiiv Àgygjy
<™/JKpgpov , yi j8e£aioTepov, -zzrgpt ûJy tymTL&tt , go-£o-0g
irt&rîi<rfjt,mi.'t Av y&p, ofe t« di&LioLpTcimv o*'oju.g3'
>ï/-ie7s J^CGck, toJjtcl [xvi&voç <L%icl (Q&w, [xît i\iy%ov
tcl JkdoyyLîvcL vuv u/xg7s gcrg<73- wpy/xgvot.
Bouàoj^v c6v,à av<î]pcs 'aOhvguoi , «rept m tvâo-
tuliydu teyoûv wcto vliiv o &<v<x, gzsn tû)v gpyav rœv
I »! > n» \ t} f * : ,;
7TpO£.TTO|U.gVû>V «(TOV CCUTû) TOV tZS'CLmV yVilWCLl* OVTt
\ I I » \ \ \ ~ \ < ~
yctp TOUTût) 7LCL7COVOVÇ tlfJLl , /-tOC TOUS ^gOU£ , VLLIV Tg
«tyct8oy fZovAoii&i ccv ygygerSat/. 'AàV iparz , a" àvcfyss
>Aa»vcuo/, jlmj x.g^û>p/o*/^gyov m, Àoyov g<?jrgiv gu jcoc/
TpOgÂgO-SûC/ WpOLyfJLOLTCL GVLtiÇtpOVTcL , X.OU TO /* gy ptf-
Topos gpyov 9, to dt vouv gp^ovios ctv5pû>srou. Y/*£?s
TOJVtiy 0/ •fl'oAAoi , X,OU fJLCL\l<r3r' 01 Wpi(ïÇ>VTcLTQl ,
FXORDE?. 129
homme seul pouvaitêtredans l'erreur plutôt qu'une
multitude. Mais, puisque j'en vois parmi vous qui
pensent comme moi, et différemment des autres,
je tâcherai , avec leur secours, de persuader ceux
qui ne sont pas de notre avis. Si vous êtes résolus
à ne pas écouter, vous ferez mal. Si vous m'écou-
tez jusqu'au bout en silence , vous gagnerez l'un
de ces deux avantages : ou vous adopterez ce que
je dirai de bon, ou vous serez plus fermes dans le
sentiment que vous aurez déjà suivi. En effet , si
vous trouviez faibles les raisons qui me font croire
que vous êtes dans l'erreur, vous aurez un motif
de plus pour vous en tenir à vos premières réso-
lutions.
XL v 1.
Je voudrais, Athéniens, que l'orateur qui vient
de parler méritât autant d'être loué pour la bonté
de son administration, qu'il a brillé auprès de vous
par la beauté de son éloquence : car je ne suis pas
mal intentionné pour lui , et je désire ce qui vous
est avantageux. Mais prenez garde que ce ne soit
tout autre chose de bien parler et de savoir choisir
un parti vraiment utile. L'un est l'ouvrage d'un
orateur, et l'autre celui d'un homme sensé. La
plupart de vous, et surtout les plus âgés, sans
t. m. 9
l3o EXORDES.
avoir, comme les orateurs habiles, le talent de la
parole, qui est le fruit de l'exercice, doivent les
égaler, et même les surpasser pour le bon sens
que donne et que fortifie une longue expérience.
Sachez donc que, dans la conjoncture présente,
l'assurance et la hardiesse des paroles , si elles ne
sont accompagnées de la force et de bons prépara-
tifs, sont agréables, quand il ne s'agit que d'en-
tendre, et sont dangereuses, quand il est question
d'entreprendre. Par exemple, dire brusquement
qu'il ne faut point permettre les injustices, vous le
voyez, c'est une belle parole; mais considérez avant
tout la chose même. Pour soutenir par les effets la
beauté de cette parole, il faut triompher des enne-
mis, les armes à la main. S'il est facile de tout dire'
il n'est pas aussi facile de tout faire; et les paroles
ne demandent pas la même peine et le même travail
que les actions. Je ne vous crois pas inférieurs aux
Thébains pour le courage ( je serais insensé de le
croire) , mais bien moins préparés qu'eux. Je dis
donc qu'il faut commencer par faire de bons pré-
paratifs , puisque vous avez négligé, il y a long-
tems, les batailles en règle. Je ne contredis pas tout
en général, je ne combats que le plan de l'attaque.
IIPOOIMIA,
h
0(X0
I
Aeygjy /xev ovx, ocpecÀets otxoicûç duvoLaQcu ro7$ &<vo-
/ ~ \ ». i \
TUTOIE TOûi y&Ç U3l<T[MVûFJ TOVTO TO ZtrpcLyfjLOL* VOUV
y vyj-w o(Qii\îTt o/xoiœç , kcli fcaAAov TOUT0V. kl
yctp gjU/TTc/p/OH, X.OCI TO TlOAAcL tœpcLKMCll , TOUT êjtt-
"arofouo-/. M>jroJVuv,à cty<fygs A9»vsi7o/, (pctvîrrg ctyvooSV-
riç ev toj ^rfltpovn vtTV y on cli àtoi rœv Xoym <xv-
op/oc/ xcu ^pcx(xyr>jTê5 , ectv ^>i (jlij vwct^oua^ coœi
waLfaL<Txivviç tlcli pœ[xv\$ y cLTcova-cLi fJLtv iurtv ydîicLi ,
r a» > / •* . » / 1 \ \ >
WfCLTTUV dx iWlKlVOVVOl. kv~tXOL yctp , TO (JL7\ iWl-
TpîWHV TOlÇ CLÙLKOVVIV) Op&Tg Cû$ K&AoV TO pï/JLOt' &W0-
SAe4/Arg ùytwpaTov rrpoç to tpyov olvto. Ag7jtpctT>j-
<T0t/ UCL'^O/JLlt'GVÇ TûTv gp^SpOJV , TOUS TtfV TOV pYlfZOLTOÇ
tovtov (TEfjivoTy\TcL tpycà À^O/^êVOUS. ElWîU [11V
yotp, a ivfygs 'a9hvo7o/ j -7rûcvrct 7rg(pux,e poi&ov 3rpot£af
«J^ o Jv kwowlcC o v y ctp t'eros croyo^ x,a/ t^pas, TTpo Tg
tou Àeygjv , x,ai Trpo tou TrpcLTTtiv tvziv. Eya> J^
ou j^e/pous J/xctk yyovfJLcLi Çvau Qyi&olicôv ( JCCif
ysLp av fxanvoiixw) , <*AÀ cc/jrctpotaxêuoTepous. <P>1/X< Oï]
&7v Tou <7rctpd,a-jc£uà/eo,8c« vuv '7rotg7o-9ctt thv app^v ,
«VetAi tIcùç IfJLîXziTi tov <ftctyû>vi£ga"(ki. Ou y&p ocv-
TiXlycc to 'oXor <xÀA' uVep tou tdotîtou tJjs gy^g/pn-
o-eas êvctvT«ouu.oL<.
i32 nPooiMiA.
MZ'.
'Oo^V p.€V , Où CtWpgS 'AGuVfltTot , vrîWOlYlVT OU G'&GV-
&îv ot srpgo-CgJS Jtcfmyopvfo-ai Tyfs woAscûç ^«v, ct-arctv-
T65 eûJpct3ta.T2* ttaw yctp oujc gp^o; nvo^ ei'7rû),TccAAot
wcivTcLvfMV-dYciBiïvaLi TTtW'tipcLVTaLi. El juuv oùy nVccv
ccuxav aÀ>i3g?s eu x,oLT»yopicu , %<xp*v yg e/p^ere e*jto-
Tû>s àv , et wços v[iglç qvtcùç vfjiœv KOLTyiyopovv , kcli
fJL"A TïpOÇ CLWûVÇ' iWU$V\ àl , <ftcLOTpg-N|/ClVT6S TctA^yj ,
i \ ^ /o / » » r ,\ i » /
ILOLi Tct jUlgV TTcipûWoCUVOVTgS, CC(f> Û)V CtV |Jt,£yc£,A0U£ g^r&i-
VOVç }CO[Xl(raU<r§t dlXCLlCàÇ , TGL <K CLlTlcLGcLfJLiVOl *\sivùïi
xcu ou srpoomov.? iyuv, x,g%p»vTcu rco \oyœ9 ttov?j-
pous (ftjtouov ûcutoi»^ , gsrg/ô^xv t%t\éy%$Z<Ti tôlvtcl
7rzwomKQTtç , vo/^e*y. Ei* yap p»*ropes <5W/ /Wt-
Àov gTvcti dbx-eTv, i |xgT «AjiS-gjots earieiMiç avQpoo7rot
vo^/Çso-flûCi tzrposiÀovTo , ovS^ ûlvtoi xcLXoxcçyaLS iclç
OLVy ûùÇ êoiXEtf 5 ci/X<pj<T&îTGlgV. ''EffT/ /^gV OVV %<X/\.£-
t«roy to ?«rocp vyC.v vwip v^m tpovvToi aveo-rwceyaf ,
ûxrzzrgp pouîtov to jcgio t^av gya yotp , /ta tw A8h-
voTv , ou&vcts tcùv ctÀÀûjy dyd-pccTrm oItoùç oÎ/jlcu ta
Wf)O(T0yTCL OLVTOlÇ CLTLOUŒCLl V0t>3-gTOU/JlgVOU£ , «V J//g?5
Ta. pi arp0<xovToi? }c«xa>$ cotouovTgs. Ou pun ouog rou-
tous ^■paergas av ol/Tû>s yyovpcLi ^evdt<rvcLii a ta>j <rwv-
EXORDES. l.)j
X L V
Vous avez tous entendu, ô Athéniens ! les vifs
reproches que les députés ont faits â notre ville.
Excepté je ne sais quel article, ils ont cherché à lui
imputer tout le reste. Si leurs imputations étaient
fondées , vous devriez leur savoir gré de vous
blâmer ainsi devant vous-mêmes et non devant
les autres. Mais puisque, déguisant la vérité dans
leurs discours , ils ont omis des faits qui auraient
pu vous mériter de grands éloges, et qu'ils vous
ont charges de reproches calomnieux, qui ne pou-
vaient tomber sur vous , de tels procédés décèlent
en eux, sans doute, un mauvais naturel. Oui, s'ils
préfèrent la réputation d'orateurs habiles à celle
d'hommes vertueux et amis de la vérité , il parait
qu'ils sont peu jaloux de passer pour gens d'hon-
neur. Il est donc aussi difficile de parler pour
, vous, qu'il est aisé de parler contre vous; et je suis
convaincu que personne , lorsqu'on l'avertit de ses
fautes , n'écoute plus patiemment les reproches
qu'il mérite, que vous n'écoutez les reproches inju-
rieux que vous ne méritez pas. Au reste , je ne puis
croire que les députés même se portassent à mentir
avec autant de hardiesse , s'ils ne vous connais-
l54 EXORDES.
saient bien, et si ce n'était une chose certaine que
vous êtes de tous les hommes les plus disposés à
entendre les reproches dont on vous charge. Si vous
devez être punis démette facilité, soyez-en quittes
pour écouter des invectives contre votre ville. Mais,
s'il convient de prendre la défense de la vérité ,
c'est pour cela que je suis monté à la tribune , me
flattant, non de pouvoir parler d'une manière qui
réponde à vos actions , mais de montrer que ces
actions sont justes , de quelque manière qu'on en
parle. Mon désir serait que vous nous écoutassiez
sans prévention, pour vos propres intérêts, et que
vous ne prissiez point parti pour les députés , parce
que leurs discours ont obtenu vos applaudissemens.
Ne craignez pas qu'on vous fasse un crime d'avoir
été trompés par l'éloquence d'un orateur; on n'aura
de reproches à faire qu'à ceux qui ont mis toute
leur étude à vous séduire.
xtvni.
Vous en conviendrez tous avec moi, ô Athé-
niens ! vous voulez qu'on fasse ce que vous regardez
comme le plus utile pour la république; mais vous
n'êtes pas tous d'accord sur ce qui est le plus utile.
Autrement, verrait-on parmi vous les uns deman-
der que nous prenions la parole, et les autres nous
nrooiMM. i35
VOcGOLV TCLVTOL, K4LI ÏJTpOO'/lAoy HV OTl OZVJOTcLTOl XffcU-
Tav v[J.iiç garg cotovav o , xi eu TiÇ tcc^' vtxav Atyy.
El fJLW GVV TCLUT7\Ç TY\Ç W$llCLÇ AîOfV VfJL&Ç Ùî7 <hdovctt,
AoyOUS OV TrpOGYïKOVTûLÇ XOLT& TV\$ WQMCùÇ CLTCOUllV
tout eu iivf ii J^ usrgp tûjv ûcà>]5<Îv , et ri <fcx,*/ov, pn-
tîov , isrt tout iyœ -zzrapgAnAvyct , srjo-Tgfay oux,
» \ >*/ ~ t ~ / » „, . /
autos ctç<a>s toùv 'j/jliv Trg^rpcty/^gyûùy êi-zjrs/v ouvji*
û »N N \ \ i */ y *i «.i
(TiGVOLl y OLAACL TeL f7tpcLy[).CLXCL) OTtCùi OLV Tl$ cl7CV) , 0/*-
xcLicL <potve7o-9flt/. BouAot^oiv J^ àv J/xeT?, a ctvdjpgs *A0Jt-
vaTo/ , *<7oi/s oLjcpoxra^ Jtzrgp u[iœv clvtcùv ygygo-Oûtt ,
XOLl [M\ Xûû tfpQffYlXVOLl XQVÇ AoyoUÇ eWÛLlViGCLl TGV$
I _ . * ~ » I 4 f ' / >
Tourûjy (p/Aovgjjcgtv. Ou y&p ay up.gTgpotv scoxcav ou-
tfgis g-n Jtpivcti , et Aîyovxoc xivoç su '7r<xpgjtpouo\3,>rr6 ,
OiXAcL TCûV ZWl XOVTOù aWQUVW HJCOlYHFCLfltVeM y OTICûÇ
v/jlolç eçxwcLTvi<rœ<riv.
MH
Oj/agu 7ravTcts àv J^tctk 9 « avoues 'AÏÏwciïoi, Qwcli ,
a, fèi\xi<TTeL tKcMTxoç riytiTeLi riT TToAe/ , iGouAgcrOat
tccutcc erpat^^îvet*. Sujttêotivei <h ys ^jî x,&t& tclvto
x,ex,pt cGou Tistpa srct<7j to jSgAnoToV ou yctp iy vfzSv
oi jfcgv Agy£/v, ot oi fjLït Agygiv gxeAguoy. Upo? p.gy
i36 nrooiMiA.
to/vuv tous usre/AncpoTcts tolutoi <rv[MQepw ou-
ô^yos &? Aoyou tcù jmgAAovT/ teytir -Grz-sriHTiMvoi
yctp uttrapyouo-t* 'Xpoç m rovç tcucuticl av/x^ipav
wyovutvovç fya.yicL dwiïv jSouAo/xcti. M» 3gAot/<n
fx>iv oùv dxovw ovx, ht dy\wov |Xotâ-e7y , ou&v /£c*A-
Àov i aiœ^cùai , fjw&vos ÀeyovW dïiovaôLai dz , ôWv
ayot5o?y oi/x, IV# «SuTgpou ôN/ctjuapTgîv/ H yotp, ^e/-
rv' ' \ » \ » / /
CSeVTSS SrctVTgS XCLl TCLVTOL tyVOùKQZîÇ , KOlVOTtfOV
/3ouAguo-g<r9g, ou jULê?^ov sjs Tôt srctpovrot ouo\y ctv yg-
yo/ro ctyaSov i, /x» o\»v>i5gyTos tou AgyovTos ô^ooc^ct/,
$£boUOTgpOV TO?£ èyVCCO-fJLîVOlç TtlGïlVGlTZ. Xû>p/S &
TOUT0V, 0U& JCCtA>lV VWO^iaLV iyj.1 YjXUV jAiV tU Tï]V
exxAtyffi&v, ces ix,TM pyi3vi(ro[XiVM ro KpoLTurrov îAi-
<r9ou èior QoLnvcu & , vrpiv ex, rœv Aoyœv doyciixoLacLi ,
ÎÎTCtp VUIVOLUTQIÇ Tl WiWîKTfJLiVOVÇ , JCCU T0l>^' OUT0S
/(7Xl'P0V > û»0"^ A"jJ^' g*3eAg/y wapa tclvt côcoug/v.
Me'.
I<rcû$ o^Awpos, « avoues 'AÔWTof , riaiv vuœv thaï
ô^oxa), ?zroAAax.fS Aeyay •zêrep* tov ctuVay ctg/* ctAA',
eav op^as o-x.oTniTg, oux iyco (Çclvykto/jicli toutou o<-
x,a/os œv g%g«v twv clItizv , aAA' 0/ ^tf tîre/5o^gy^(
EXORDES. 107
fermer la bouche ? L'orateur n'a pas besoin de dis-
courir pour ceux qui pensent comme lui sur ce
qu'il regarde comme le bien de l'état , puisqu'ils
sont déjà persuadés. Je vais dire un mot pour ceux
dont les sentimens, sur cet article, sont différens
des miens. S'ils refusent d'écouter, ils n'est pas plus
possible de les instruire que s'ils gardent le silence,
et que personne ne parle. En écoutant vous ne pou-
vez manquer l'un de ces deux avantages; ou vous
serez persuadés tous, et, pensant de même, vous
délibérerez avec plus de concert, ce qui est essentiel
dans la circonstance présente; ou, si l'orateur ne
peut vous amener à son sentiment, vous n'en serez
que plus fermes dans vos résolutions. De plus , ce
n'est pas donner de vous une idée avantageuse,
que de venir dans l'assemblée comme pour choisir
ce qu'il y a de mieux dans ce qu'on vous dira ,
quand vous avez pris votre parti , avant que d'avoir
examiné les discours, et que vous l'avez pris si
absolument, que vous ne vouliez rien écouter autre
chose.
XL I X.
Vous me trouverez [7] peut-être importun, ô
Athéniens, de revenir sans cesse sur les mêmes
objets. Mais, si vous y faites attention, vous verrez
que c'est moins à nous qu'on doit s'en prendre ,
qu'à ceux qui refusent d'obéir à vos ordonnances.
l58 EXORDES.
S'ils eussent exécuté d'abord ce que vous aviez
arrêté, il n'aurait pas fallu parler une seconde fois:
s'ils l'eussent exécuté la seconde fois, il ne faudrait
point parler de nouveau. Plus vous avez décidé, à
fréquentes reprises, ce qui était convenable, moins
ils me paraissent disposés à s'y conformer. Pour
moi, certes, j'avais ignoré jusqu'ici ce que voulait
dire ce mot , les honneurs font connaître les
hommes; il me semble qu'à présent je pourrais ins-
truire les autres. Quelques-uns des hommes en
place , pour ne pas dire tous , ne font nul cas de
vos décrets, et ne s'embarrassent que de recevoir
de l'argent. Si je pouvais leur en donner , on me
blâmerait avec raison de vous fatiguer de mes dis-
cours, plutôt que de leur fournir une somme lé-
gère. Mais je ne le puis, et ils le savent eux-mêmes.
S'ils croient que j'ajouterai de l'argent à celui des
charges publiques que j'ai à remplir, ils se trom-
pent. C'est-là peut-être ce qu'ils veulent, et a quoi
ils s'attendent; mais je me garderai bien de le faire.
S'ils s'acquittent envers l'état de ce qu'ils lui doi-
vent , j'irai en avant , et ferai ce qui convient; si-
non, je vous dénoncerai les coupables.
Nul homme sensé ne disconviendra , je crois*
rrpooiMiA. i'3i)
TOIÇ V[ltTèpoi$ •^TlQlO'fJLCLŒVf. El y&p txuvoi TO TipCùXOV
ewoiwoLV k vfjiitç v: poaircL^cLTî , owdfev ctv ro dtv-
TgpOV Y[XCLÇ idzi XîytlV y OV^\ il TO diVTipQV , CLV$I$.
Nt/V y 0<TCÛ TTÀgOVCOC/S TOL <7TpOO'))X,0v3' V[J.lV V(IUS
e^»cptcrctcr9£ , TQ(rov~œ poi ùoKOvatv riTTGV attivoi
*7rcLpe<rx,ivcL<rvcLi noniv. UpoTgpov /J-gy ouv gyû>yg , /£&
tous Seous, oujc «ofe/v npos ti -ûtot eiw tout eipu-
' » . i * a a ' ~ o * '\ ■*
/*gV0V , ûtp^» GtVdpCt OiULVUŒl VUV Og , JCOLV OCAAOV ^uo/
(fojtû) <ft<îix£a,i. Ol ycip ol^ovzîs , » Tivs* ctuTûjy, jvo,
\ / i \ < i i /
p? '7TCWTCLÇ \iy(ù , T0V /££V U^gTgpûJy *4/>1(p/0-|U(.Gi,Tû>V.
?'àÀ' 0U& T0 (JLllipOTcL'ZOV (QpOVTltyvo-lV 07CCÛS & À>J-
^/QVTCLI. El (HV QVV gvïy doVVCLl, dlKOLlCûÇ <xv ettrro toSto
[JLOt TIÇ iWiWMçiV , il dlcL fJLlKpOV cLVCtKœiACL gy^Àg^
u^iy wpoupiv vuy de oujc gv* , JcccScitzrcp ouoe tqutoks
ÀeÀ>i5gv. E< $' t/^rgp m v/yiïv \cirovpyc7v 6V7, 7rpo<r3>j-
<7g<V CLVTOIÇ OlOVToU [Xi, \v\pOVO~L KcLl TOLVTaL îo~CùÇ
/SsUÀOV/CU, CL 39 '7rpO(7^03taO'/y gV<» (?0tî TTO^CTû) TûtuVat.
CLAA i&V /JLgy 00X71 , x,cc,£gÀ£;a> t>jv yctuv , KOLt Tôt
7rpoo->ix,syTGt ttowio-û)* £/ og ^i , tou? ct/T/o^ tv/^ty
Ot7TO(pCtVa.
n'.
OvfcjeL àv gii (ppovouyTct CLVTUWt7v , ^ ÛtV^/65 *A9>î-
i4o nrooiMiA.
VCLIOI, VOfJLlfy , Cûç OV% d&CLVTm CtplCTTOV l(TXi TU TCO-
tel , [XCLAkTTcL fJLèV ijr «tp^i^ fAVliïiV <*Vl>jU(f>$pOV irpOLT-
Te/v îi ôi pj, -zzrctpetvcci gt>d-us rovç €v«,vnaa,o/«voiis.
A6< /ttgvrof tout® TipocrsTyoti , XfiCt 3-gAovras oîjtot/s/v
f^<ï^ , x,cu &$ctcrx.g<7()<xr oi»ogy yccp TiAgov €iva< Toy
€pouyr«t rct /BbAt/otc*. , c£v a» tous <Lkqvoouîvov$
ÉX?' ®u ^V ou"2 gîcetvo #Au<nTgAgs fxgxot Tctur av
cp&vgw , oo- cty Ti$ u^a^ y\ met xct/pov , h m œpctv
ri ,\ . , ^ \ , / /
yiflîpCLÇ , >1 01 OtAAîjV TtVCt CUTtOCV 7TfltpûLX.poU(mTotl ,
TdLvB OTOLV 7T0Tg /2oi>À>1cr9g, J/X0V CLVTCôV OVTiÇ , GMCOU-
giv, gjvcu tov g^gTcco-ovra cr&AiV jvc6 , gav ^gy , #£
\ e / / _ - ' a ' / /
(pOt(T<V 0/ TOTg Tg/O-cCVTg^, (p&VW , 71 pO^VfJLOTîpOV ftpcLT-
TVTty CôÇ gAsy^OV feduTLOtÛL' IcU ^ CLpCL fl» TOlOLVTcL
zvpîd-y, TTpiv Trop'pûJTgpû) TrpogA^-gTv , ewi<rj(yiTc. Kcu
yctp ctv &/vov gî>j5 ei to?s zov xçcltiq-tw àoLf^oLpiova-i
ro ^g/p/a-rov ctvotyjoi ^paumn eivi , tlcli pj, to ogu-
Tîoov tx, tov AojttûSv, g^sftf ^tgrocÇoyAgLxrc^o-Gût/. Tous
ycxèv o?y ctAAous kvrcwrcLî lyayi opœ tw cteeAoy eotv
'TTpOTc/VOjUgVOUS , OTOtV Tf '7nG"TgU0<7/ dlTULlûùÇ OLVTOIÇ
-tWù&Yiï&i' ovroi ^' clv TGvvoLVTiov eyxaAoi»c/v , tt
T&îpl m ypolpTiTt) vuv ctyct3g(j9ai /SouAgafig, wa/aru-
r>jv jcupiargpûtv oùumi ùtlv ehau T%i [tîTct, tov p^po-
EXORDES. l4
que le mieux, pour la république, estsurtout qu'elle
ne décide rien d'abord de nuisible; sinon, qu'elle
trouve des ministres qui s'opposent sur-le-champ
à des décisions qui pourraient lui porter préjudice.
Il faut encore ajouter, Athéniens, que vous vou-
liez entendre et vous laisser instruire : car, en vain
un orateur dira les meilleures choses, si on ne
l'écoute pas. Il n'est point non plus inutile, lorsque
quelqu'un vous aura trompés , en profitant de l'oc-
casion et d'un moment favorable, ou par un autre
moyen; il n'est pas, dis-je, inutile, supposé que,
rendus enfin à vous-mêmes, vous vouliez écouter,
que quelqu'un examine les choses de nouveau ,
afin que, si elles vous paraissent telles que vous
le disent ceux qui vous ont d'abord persuadés,
vous agissiez avec plus d'ardeur, comme étant
sûrs de votre fait; et que , si vous les trouvez diffé-
rentes de ce qu'on vous a dit, vous vous arrêtiez,
avant que d'aller plus avant. Il serait , en effet, fort
étrange, quand on a manqué d'abord le meilleur
parti , qu'on fût obligé de prendre le plus mau-
vais , sans qu'on pût changer après cela , et se dé-
cider mieux ensuite. Ceux qui se flattent d'avoir
tenu une conduite irréprochable , se donnent
ordinairement pour être disposés à en rendre
compte : certains ministres , au contraire , vous
blâment de vouloir différer , quand on vous a fait
tomber dans l'erreur, comme si la surprise devait
l/j2 EXORDES.
l'emporter sur un examen réfléchi. La plupart de
vous, peut-être, n'ignorent pas quelles sont leurs
vues : mais écartons ces idées , et, puisque nous
avons la liberté de parler , disons , sur les af-
faires , ce que nous estimons de plus utile.
l i.
Je souhaite , Athéniens , que tous les orateurs
vous proposent les partis les plus avantageux à
toute la ville , et que vous ayez la sagesse de les
adopter. Quant à moi , je vais vous dire ce que je
me suis persuadé être le plus expédient pour vous.
Je vous demanderai seulement de ne pas regarder
ceux qui vous exhortent à vous mettre en campa-
gne comme des gens braves, ou ceux qui s'efforcent
de vous en détourner comme des lâches. L'action
et la parole ne doivent pas se montrer à la fois : il
s'agit actuellement de délibérer avec prudence;
vous pourrez ensuite , si vous le jugez nécessaire,
vous signaler par des actions de bravoure. Votre
ardeur est digne d'éloges, et telle que peut la sou-
haiter quiconque désire le bien de l'état; mais, plus
celte ardeur est grande , plus on doit faire en sorte
que vous l'employiez à propos , puisqu'aucune
action n'est louable , si elle n'a une fin utile et
I1POOIMIA. 143
vou jScWvou. Tuv ]UL6V ot?y toi/Tûjv o-srou&iv ou\K vfiai
]aa$ dyvoovaiv 01 tïqWoi' S^ei S^ vwep tû»v Tipoty/xa-
tû>v, gVgf^srgp ygyovg Àoyoi» Tup£g<v, a t/$ viyeiTcu
1 X '
x.pa.Tiara, Àgyg/y.
NA
O, ri jmgv jxeAAei a-woiativ TCavy iv\ tîroAei, rovro
xcu Àgysjv gu^o^at/ sravraç , a) otvopgs Air/ivcao/, Xj
Jjxak gÀgo-Ootr eya <^' °^v > <* srg*5rg/x,û>s e{ia,vtcv
Tuy^AVû) fjLcLXia-coL trvuqjtpiiv vfjLiv, tclut zpœ , oe»—
3-e/S J/*«y too-outov , prrg tous g£/evcu jtgÀguovTcts
u/*&s o*a touto vofxiCiiv otvopgJot/s , /*>iTg tous avTf-
Àgygiv etr/^e/pouvrcts ma, rovro jtaxofs. Ou yao
0 auroç zXiy^oç , a) au/iïpiç Aflwvtfloi, rm rt Xoyav
x,a.i rœv 7rpa,yfJLa.rœv «Vnv* £\\a,du'n>v îv (ZîÇ>qv-
Aivpivovç vjjlSlç q)avwa.r rort &, iv eî'pat ravra,
do™ , tcc r>ï$ ecyjbciA^ a,wodu%a,<j$ou. ?H /£gy ouv J/xs-
Tgpcc ^po^v/jaa. navroç ctçtot, ytai roia,vry\ 7rapt<rriv ,
'/ »/ »/*» >/ ,\ ~ / ~ *t */
oiav etv ris ivçairo ivvsvs m ry TtoXn* vvv Jx o<rcç
rvyyjnm cwonàaioriça. , too-outo) &!" /xoiAAov Tpoi-
&iv , O7T0S g*s &ov 3cccTctp^p)io-go-9g at/TW*. Oj&vos yctp
eu^ox,</JLg?7rpay/^ctTo5 jf tfpocuptaiç, <xy /jwï jccti ro rt\o$
i44 nPooiMiA.
cru^ttpgpov xeti JttfAov AcLiôvi. Eyœ m otoct croTê,^ ctv-
<3jpes AOhvcuo/ , Tra-p* JjllTv otxoucrcts dvdpoç ovrt olvovtov
doKovvToç ii y et/ , ou t a-Gnipou woasjeaou, I(pt5tpce/rou£
Àgyû), o$ ecpn diiy qvtco tfpQOLiptTaQcLi Kiviïvvtvuv tov
GZpCLTYiyoV y 07CGÙÇ fJLT] TCL V\ TcL yiVACtTOLi , CtAA
07Tct)$ Tct' outû) yctp g/tzre to) pvifjLcLTi' viv oe touto
ywpi/JLov , or/, OTttus tlolAuç cLycùvwtGU, eÀsyev.
'Esrg/fev /xev Totvuv IfyAd-yTt , os dv >îyirrci/ 3CU""
p/o$ i>p.cîy êo-T/' vuv «^ iitctcrroç v[xûûv clvtcù arpet"
ry\yii. Ae~ dv\ ra, toiclvtol (pctvïvctt j8s£ouA6ujxevous ,
&' CtfV 'XMTcL'XœÇ (TVVOHTU Ty 7toAzi , X.cti /JWî fJLiXAov-
gcûv zvîyJ tAwidav ty\ç TTctpova-yiç ivdctifJLOVioLÇ ^rpov Tl
Ttoiyia-îTî.
NB.
Olîtfe/ OtV û?Op|V , ffl CtWpgS À9»Vct7o/, «TT/OTcUOVTCL
to?s TrewpoLyfJLîvoiç , gyx.aAgo-cu to?s >cct5to-Tctcnv
e/s Àoyov TctuTot, ocra yctp av TTÀgovcous ttyroLty
» \ 9 f \ I » » >* ~
T/S CtUTcf CtVCtyjOf TOI/? TOUTcdV ÙLlTtOVÇ tVVOKlpLitV.
Ov piv ûlAAcl [xoi doKovcriv avroi (pavgpov xctAo-Tctvcu,
otw, eV/ ra tw tcoAu o-ufJLQipovTi 7irptx<raLv%ç. Oi yoiïv
■ ifyAtyxjLv^cLi [jiîAAovtzç y iv tcolKiv us Aoyov eÂ-
EXORDES. j/|5
honnête. Je me rappelle d'avoir entendu dire chez
vous à un homme qui ne manquait ni de sagesse
ni d'expérience dans la guerre, je veux dire Iphi-
crate , qu'un général devait combattre, non pour
exécuter telle ou telle chose , mais telle chose : c'é-
taient là ses propres termes. Ces paroles annoncent
- assez qu'il avait pour but , dans ses entreprises, de
• • • • T
sortir toujours victorieux. Lorsque vous vous serez
mis en campagne , celui qui vous commandera sera
maître de vos démarches ; au lieu qu'ici chacun
de vous est son général à lui-même. Vous devez
donc, dans votre délibération, prendre le parti
que demande à tous égards l'intérêt de la répu-
blique , sans ruiner votre félicité présente sur des
espérances éloignées et incertaines dont on vous
flatte.
XIII.
Je ne croyais pas, Athéniens, que, quand on
s'applaudissait de ses actions, on dût se plaindre
de ceux qui obligent d'en rendre compte ; car il
semble que plus ces actions seront examinées , plus
elles doivent procurer de gloire à leurs auteurs.
Mais, sans doute, les hommes dont je parle se
condamnent eux-mêmes,et annoncent qu'ils n'ont
pas agi pour l'intérêt delà république. Comme ils
craignent que leur conduite ne soit dévoilée , ils
évitent d'en rendre compte de nouveau , et se
t. m. 10
i 46 EXORDES.
plaignent de nous. Toutefois , je le leur demande ,
s'ils se plaignent de ceux qui veulent soumettre à
l'examen leur administration, que ne direz-vous
pas d'eux , vous qu'ils ont trompés ? Au reste ,
Athéniens, vous devez être aussi irrités contre
celui qui cherche à vous séduire, que contre celui
qui en est venu à bout. Ils ont fait tout ce qu'ils
ont pu pour vous surprendre; et, s'ils n'ont pas
réussi , il faut l'attribuer à votre bonheur, et à ce
que vous avez aujourd'hui plus de sagesse , que
quand on a abusé de votre crédulité. Cependan ,
je crois que ce n'est pas ici le tems de punir les
coupables, et que,pour le moment,vous devez vous
contenter de vous garantir de la surprise, tant on
emploie contre vous d'artifices, d'impostures, en
un mot de flatteries ! Comme donc je ne vois pas
qu'il soit maintenant à propos d'attaquer les pré-
varications de certains ministres, je vais vous dire
sur l'affaire pour laquelle j'ai pris la parole, ce que
j'estime le plus utile.
lui.
Athéniens , le ton d'invective et l'esprit de dé-
sordre , qui , de tout tems , ont nui à cette ville 9
viennent encore à présent des mêmes hommes dont
ils sont toujours venus. C'est moins eux '(Toutefois
npooiMiA. 14.7
ïccaiy Qiuyovcn > kcli àwct notîT? y\(jlclç (ÇclgI. KclItoi
OToLV TQVÇ îfyAtyfcilV /BouÀOfJUVOUS ftllVcL 7T0/€?V CLlTlâi-
o-9ê, ri y\\kiï$ Tov$yfjLoL$ ôujtovç I^wclt-axotclç rvm-
kcwtcl MyœfjLiv^Hv /xe» ouv Ùdccliov, a àvcfygs 'AQwciïoi>
tu» tdïîv gA5cTy «Trctp* v/im ôpyw roiç tw%iipov<nv ,
wnmetp Toîs dvviSCunv l^cLWctTvicrcti/O /xe» y dp ?»
son tovtqiç , 'tfgîzrowrctJ , jc&j 7rpo)iyo{.yov3- u/xots'
TOI» & £1» TgÀ0£ TÛLVTOL g^giV Yi TU^)J, JCGtl TO £gÀ-
TiOy VtTv JjULctk <PpOVe?V V\ OX îfy^YjTî VZtTO TOVTCÛV , yg-
ysygv otmct. Ou fJLW ccÀ\' tycoy ovrœ nofpœ vofJLtty
t>?v TToÀiv sivcu tou dtxw ncLpct. rm cuitTtowTœv Acljx-
Ç>CLVUVyCù$ CLyOLWYlTOV iUCLl (JLOl SoilZlV , CtV , O7T0S /X>|
f7rit<Tt<T$e kolkccç , (Ju»»o,eo,9e (puÀccTTgo-Sctr TOattU-
tcli Tï)(ycLi , Jtctt yov\riiàa , jcoti oàûjs vwvipiaiau
tmç £j<nv 6(p J/Xût? 3cocTeo-x.gyot<TjLtêVot<. Tîïs ]mey ou»
; / » ->\ ^ «* / * \>
TOVTW KCDLtcLÇ OUJC CL» IV TCù ^CtpoVT/ Tf£ g» OiGVTl
fjLct.\i(rrcL KcLTnyopYicrW l&ovAofjLcLt cN vwtp m ave—
<rmv , «t vofjLiCœ crufJKpepovT g<arg<v.
Nr'.
H f/.ev ouv êiû)3u7<t TrcLVTcL tov Vfoyov /£Aclwtwj ,
a cLiopts AvwcLioi , t>iv tjroA/v Ào/aop/aL jccli mptf/)£ï?,
xctt vtm ygyovs TffdpcL rav avrœv , «vftsp agr cl><o*
148 nrooiMU.
,JV' GV% OVTCù TQVTQIÇ Iw IX l {JJY\C OLl ( IVCCS yctp cpyjf
îtûu QiXohikIcl t&vtcl TCpxTrovo'i , &cu , ro ^yio-rov
CC7roCVTûJV, OTl (TVfMÇtpil TOLUTOL 71011VJ CLVTOtÇ )' CtAA
J/x7v , g/ 7i€pi x,oivaTv,. a ct'y^pe? 'a9>ivou 0/ , 7ipcty/xaTût)v
x,*/ jueyctAûJV <jvm\zy {jlivoi , Tôt? to<ot^ Aotoop/cts
<Lx,poœfJLtvoi kclSwQz , ;tou ou (îuvcco-Sg ^rpos u fxas ctu-
xovç Aoyio-<x<r9cu tov$' , 'or/ cti tSv prropûjv ctsrxy-
tûjv aveu xpHTzœç TTpcs ctAAyjAous XoiÙoçioli , a$ ocv
ccAA>?Aous l^îMy^œcriv , vfJLoiç tolç îvBvvclç Movat
Trouvai. llA»y yap oAtyo?v /(W > 'tvcc jU.îî Trocvrcts
CtTTû), GviïuÇ OLVTM 9tf,TgpO£ d-ÛLTèpCà AoiiïopîÎTctl , «Vût
jSeATiov tj tûTv vfjLiTtpw yiyvyjTctr tfoWov yi tcoli
dtî'dw' net, d tov Ùîivol <Çolo~i tzoiovvtol, <xv J^gtf ètivo-
TOLT CtvBpœTrGùV TCOIUV , TctVT CtVTOÇ fJLiTcL 7T\ziOV0$
Yi<rv*)(jcLÇ dicLZtrpciTTyYZcu. On ^ ovtcù tclvt \yj.i ,
\yy\ tfjcoi mcrTiva-^Tè , ctAA gy fèpcC)(u \oyi<rcLo~$-t%
tŒTlV 0W0V TIÇ CUCLGTCLS UWZ TTctp VfJAV TZCWB'QTl j
Bov\o/xevoç n AotSgJV rœv vfjLtnpœv , 7rpogA>;Au9a. ,
à clvdptç' AQwclÏo i,ov )£ vif zp v/jLccr ovèîiç dywov , ctAA'
wartp VIA®?, X) iïi vfx&ç , ^ Tairas tclç TTf>o<paL<rii<;
Agyouo-/. $eps âw, o-ja-vJ/eto-Sg t< &j-7roTs , 3 àvtyîç 'a9>j-
vettci , vwtp.w olwolvxiç Myovaiv , ou&v $gATJ0V ToîV
EXORDES. 1 ,|*J
qu'on doit blâmer, que vous-mêmes. Ils agissent
peut-être par passion , par esprit de parti , et sur-
tout pour leur propre intérêt : vous qui vous assem-
blez pour des affaires publiques et importantes ,
vous vous amusez à écouter des invectives person-
nelles, et sans faire réflexion que , dans les décla-
mations injurieuses que les orateurs se permettent ,.
ils n'ont pour but que de vous porter préjudice, et
non de se convaincre les uns les autres. Oui , je le
prétends , ce n'est point dans la vue de rétablir vos
affaires que tous les orateurs, à l'exception peut-
être de quelques-uns , je pourrais même n'en pas
excepter, ce n'est point, dis- je, pour ce motif
qu'ils se déchaînent contre leurs rivaux , il s'en faut
beaucoup; mais c'est afin que les délits les plus
graves qu'ils leur imputent , ils les commettent
eux-mêmes avec plus de sûreté. Pour vous désa-
buser sur leur compte, n'en croyez pas mes pa-
roles , faites ce raisonnement simple : en est-il
quelqu'un qui, montant à la tribune , vous ait ja-
mais dit ? je me présente , Athéniens , avec l'in-
tention de m'enrichir de vos revenus ; ce n'est pas
pour vous que je parle. Aucun ne l'a jamais dit ;
ils disent tous qu'ils parlent pour vous, et à cause
de vous ; et ils se parent des plus nobles motifs.
Mais examinez , je vous prie , d'où vient que le
peuple, pour qui parlent tous les orateurs, ne voit
l5o EXORDES.
pas ses affaires aller mieux qu'auparavant , et d'où
vient que les .orateurs qui ne parlent que pour le
peuple , qui n'ont jamais parlé pour eux-mêmes ,
ont passé de l'indigence à la richesse : c'est , sans
doute, qu'ils disent vous aimer, et qu'ils n'aiment
qu'eux. Us vous procurent le plaisir frivole de rire,
d'applaudir, d'espérer quelquefois; mais ils ne
voudraient pas que la république obtînt quelque
avantage solide, parce que, du%jour où vous sor-
tiriez de cette langueur qui vous accable , vous ne
pourriez même supporter leur vue. Ils traitent le
peuple comme un malade, et l'amusent par de lé-
gères distributions d'argent et de vin; distribu-
tions qu'on peut comparer à ces alimens faibles
que les médecins permettent dans la maladie ,
moins pour rendre les forces, que pour soutenir
la vie. Ces distributions , en effet, sans fournir à
tous vos besoins, ne sont qu'un appât qui vous at-
tire , et qui vous détourne des objets essentiels.
LIV.
Il est bon, Athéniens, il est juste et honnête
que , conformément à votre usage, nous prenions
soin que les dieux soient honorés suivant les rits
convenables. Cette attention de notre part vous a
été avantageuse. Nous avons sacrifié à Jupiter Sau-
veur, à Minerve, à la Victoire; et les sacrifices ont
été heureux pour vous , et d'un bon augure. Nous»
ITPOOIMIA. i5j
QAOIÇ vCv , y\ -7TpOT6pOV , WpcLTTiZî' ovxoi J^ <u wxvj'
* \ r ~ ' > « ~ r\i >% \ * \\ I , »
VWtp V[lGûVy WGTip ClVTCûV «T OVOîlÇ OVOiV Ttùù&OT il-
pw,0S, 63c KTCù'xœv Tt\ov<rioi yiyôvcLcriV oxi q>x<ri /xgv ,
à cLvdptç AÏÏwciïoi, q>i\tiv vfjLOLÇ, QiAovdi S^ ov% v/jl£ç ,
<xàà' ctJroi»^. Kcu yi\a.(rcLi , jcgu Sopvêîio-a* , x,ou
7T0T IXWUTCLI fJLiTidcOKOLV VfJUV' Àocêg?V & , V\ KTWOr-
GVCLt Til TCoXîl X.VpiG)$ CLycL$QV QVÙZV OLV @Ql)\oiVTQ*
y yaup ctv yi[xtpct tv\ç Xica cl^gùgticlç cLWcLW&yv\Tî ,
zclutu toutovç ovS^ opœvrts ctVÉ^gffGg. NtTv & ^pap^H,
59 %oi ) & Tgx]etp<ny oêoÀoîs, acrsrgp cûrôgvouyTct, tov
o£/xgv àizyoucriv, ofjtoioTaLTdi , a ccWpgs'A9>ivot7of, Tots
TTocpct r<»v loLTpœv cirtoiç ùidovT& l>/luv. Kcu yccp ejc^vot
oi»t to-p^Dv evriS->i<7/v, ouTg owïroâ-vwrx.etv eoo* 59 tctuTot
out ûiwoyvovlcLÇ <L\Ao ti /xg?Çcv ftpa/rle/v gct , oute
NA'.
Kcu (focatov, a aWpss A9»va.To< , jccu jcccàov, kcli
<T7rovàcLtQV , osrgp Jp.e7^ g/ûjfictrg , jtott ^as ^ovogiv,
07Tû)$ toc Trpos tous £gst/s tucrsÇ>œç gçg/. .ïH jitgv ouy
yj^ugTgpoc ygyovgv twi[XiXacL u/jllv nç aeov' ?cat yap
iSuvaLiJLiv tûù Aurai Jùryoi , xoli th a9>jvcc, ?cct< t»
Nijcw* x,<xi ygyov£ jcccAoc xa< <7^T?p/ct rau3 vpiv za.
i52 nrooiMiA.
igpa,. Etfuo-otjxgv tfg tlcl\ tw rig<3o<5 >c<x< tw Myipi tû)V
3cû)y , x,cu t« AwoWœvi* xoli txctWitpov /aîv tlcli
TOLVTOL^HV £>' V{llV 7LCLI TCL TOtS <L\Aoi$ SîQlÇ TuôgvloC
t • t -»^_ N * \ o V» \ N M \ /
Ae^gcSe oiJv 'TTctpct tûTv -3-gav ^oy-r^y Tcty ctS-cc,
ne'.
. 'HV T/£, OùÇ 2QlXt,,)(jfO)IO$ 7lCtp u/uy, û> Ct,V<5pg£ A9>i-
vccîi/ , oTg étcTjjvayjtot^v o oSiaos , ov ocv dv5pa)'7rov t<3bt
<TÛ)(ppOVOt 5C, p£p>1<rJ0V , TtpcLTIUV tcL KOlVcL xj Ctp^gJV , OU
crnravgj tû)v touto féovAofJLîvcov Tcomv wolvzcl y&p
TcLAAcL iVTV)(Vl T>1V TOÀfV 3tpfV0V, ev ÔUOfe'ZroT suru-
%Vl<TCLl i:0Vi:0VQfJLl(0û,i7UteimiV CLWZWZWÇXCLKOIWXXLG-
novaëcLi /3ouÀo/xgvous* ctÀX' opcLficc touto zizouTro o $?-
[Jios clutou jcctÂoy, coctvdptç 'A0>îv<x.7o/, 39 Àu<r/]eÀes tm 710-
Àg/. O/ Tg yap Gun'Yîïç oièt vrcLpcLfyvyw (amoi atyiaiv
i% Idim o-7rouocu0V xcj àycciim aLvdpœv ivAa&umpovç
CLVTOUS TtOLptl'fcOV 01 Tl %pHO"rO< £tgV Up.ûJV X.CU WJCCLÎ0S
GCp^OVTgS , jLtïf WCLVV dX OtOlT gvop^Agjy X,GC< "XcLpCty-
ygÀÀgtv , owt cwm Xceuvovlo tov rif^cov. Nu v & tccutcl-
•2«rot(r/ tov aurov Tpoîjroy , œ ctvopgs Ao»yc6/ot , oytzrgp
TOU$ jW7^ OUTû) XOt.S-iO-rXTî X0£.< TOUS cLp^OVTctr
EX0RDE5. 1JO
avons sacrifié à la Persuasion , à Ja Mère des dieux »
au grand Apollon ; et ces sacrifices ont aussi été
favorables. Ceux que nous avons faits aux autres
divinités , n'ont pas été pour vous moins heureux,
d'un augure moins bon et moins sûr. Disposez-
vous donc à recevoir des dieux les biens qu'ils vous
réservent.
LV.
Il fut chez vous , Athéniens , a ce qu'il semble,
il fut un teins où le peuple forçait un citoyen, qu'il
reconnaissait pour un homme sage et vertueux ,
de gérer les afFaires publiques , et d'occuper les
places : non qu'il manquât de gens qui ambition-
naient les honneurs ; car , si la république a été
heureuse dans tout le reste , il est un bonheur ,
je crois , dont elle a toujours été privée , c'est qu'on
voulût la gouverner, sans aucune vue d'intérêt:
mais c'était une politique du peuple , aussi noble
qu'utile à l'état. D'un côté, les citoyens avides et
intéressés, ayant pour collègues des hommes justes
et intègres , se montraient plus retenus ; de l'autre ,
les citoyens vertueux qui gouvernent avec inté
grité, n'étaient pas exclus des honneurs , quoiqu'ils
ne se permissent pas de les solliciter et d'impor-
tuner le peuple. Au lieu qu'aujourd'hui vous nom-
mez vos magistrats et vos chefs avec aussi peu d'at-
tention que vos prêtres. Ensuite, vous êtes étonnés
l54 EXORDES.
que celui-ci soit opulent, que celui -là pille sans
cesse vos revenus, tandis que vous autres vous en-
viez et vantez leur fortune brillante. Vous êtes ad-
mirables pour vous laisser enlever tout ce qui vous
appartient , pour porter des lois , afin qu'on ne
soit pas deux fois magistrat de police , et sur d'au-
tres objets pareils , tandis que vous laissez les mêmes
hommes commander éternellement les armées.
Vous auriez peut-être une raison de laisser dans
les places ceux qui s'occupent des affaires ; mais y
souffrir des gens qui ne font rien, et qui n'ont dé-
siré les places que pour se procurer les exemptions ,
c'est le comble de la folie. Ne faudrait-il pas aussi
choisir vos magistrats et vos chefs parmi tout le
peuple qui est si nombreux? Si vous les choisissez,
pour ainsi dire, la balance à la main, quiconque,
à l'avenir, aura le plus de mérite, l'emportera sur
les autres.
LVI.
Monter à la tribune, parce qu'on s'est persuadé
qu'on a quelque chose d'utile à dire , cela me pa-
raît honnête et convenable : mais vous forcer d'en-
tendre malgré vous , c'est , selon moi , un procédé
indécent. Je pense que, si vous voulez m'écouter,
vous serez plus en état de choisir le meilleur parti,
et que vous abrégerez les discours de ceux qui vous
parlent. Que vous conseillé- je donc? première-
ITPOOIMIA. l55
vfjuv S amiyiïç tcqWcl Acl/jl&clvcôv , o! A d\\oi m-
piïyTe tol tovtcùv àycLBct fyXovvnç. Awotcltqi yccp
i(TT CL<Qt\i(IVdLl fJLZV 0<TOL V/XIV VWoL^îi , Jtct! VOfJLOVÇ
7rept rovrm d-uvoii , ccv tjs cLo-cvvofiwi! dtç , u tx
TO/CtUTct, (TTpCLTYiyUV fi' (LU TQVÇ OLVTOVÇ ICLV XCLt TO
fJLZV TQVÇ iWl TCàV TTpOLÇZûôV OVlOLÇ, IdCùÇ V)(il 'XÇOtycLGir
to oe roi»^ aAAous, oe Trouvai [inovmVj p£0pcty oe
OtTêÀêO-TOV gp^oyO-tV , CLVTOt TtTt\î<F(ltVOl , [JLCàÇlcL.
AÀÀct jccu ujmaîy at/rav, eiow J^ oojc oÀsyo*, &po<T-
aygfy yjy\% Ay yccp axrwîp u Çvyov i<rnjTg ,
*rpou<riv os ety &£/os w tou , /jutol tolvtcl olvtoç»
i
NT.
To fJLlfy (à CLvtytS A9)|VCL/0/ , TtiWllXOTcL iûLVTQV
g%e*v tj <ro^(pgpov tî&tïv, olvkttclo-Qgli , jta* jc&Àoy 19
tzrpocrîfjcov e/vcu ^oj ôWrTo & /jw /ZovKopavovç cucqvîw
P>iaLfy<T§cLi)'7rcLVTî\ûûÇ tyayî aiV^poy yyoiïfjL&i giva/.
Oio[xau de , gay g3gÀ»o->îo-»Tg jtxo/ weiBevûett T»/<tgpov ,
jccu ra @>î\thj\cl /jlccAAov Jaak i\l<rQ<ti ô^wsc-Ocli ,
x,cu tous ray otvctêfluyovTûw \oyov$ fy&yjxç irowcruv,
Tt oov <xu^booÀgoû> 5 ^paroy /xey , a ctvtîjpês 'a6^jol7oi ,
i56 nrooiMiA.
Wlfl cLVTMyM (TX.03rg<Tg, TOI TTCtplOVTûC Agyg/V CLJÏIOVV.
IloÀAct yctp ctAAct tiç ctv 7ttçiî\§oi rS Xoycù , Jtet*
•aroAA ctv currerct st-zjro/ , clWccç tê x.cu ûxx-zzrgp toutûjv
gyjo/ <?gfvaTv oyT^v. 'aAA* et ^cev p>uactT0V ri)cgT£ outouffo-
fjLîvoiyZeturcL Agyg/vx,et* c£x,ous*v j^piï' e* <r utzrgp ^rpoty-
fjLOLTm QLipHreύ #ovAgu<ro^ggoj , etuVct jcct^' idvrct
tfcLpcUVGù Tct '/TpCty/^CtTct ûûÇ [XCLXiaTCL JtpJVg/V, Ct<pg-
AovJcts o<toj Aoyo* 7Tg(pi»cctcnv g'^ct^ctTctv. 'Ev jxev otTv
TOUTO AgyctT J^gt/TgpOV <fe , 0 TJfflV JO"û)$ *7rcLpCLdo<£OV
ealcLi, wpoç to tous Xoyovs zaclttovç sivcu , gicûtïm -
rets otxot/g/y. Ugp< p,ev yctp tou tclvtol yi tKtiva o-ujx-
<pgp£iv , ;:,&/ oroTgpcc dïjccuorspc&ctv TrpoêAo/^ >j ttoAiç ,
out etcrt Aoyoj ttoAAoj ^uji @>ou\opLivoiç fiasrw ot<îb-
Aecr^êTy, oure TTctAfv T/s ctv glvtouç tiwtiv iyjif aç
ae tlch vtKcLiov axovtiV) jccu Kpoç tov 3opvÇ>ov cLWoycpi-
vecrUeu , îcoci Aoyov gx, Aoyov Aeygjv, ovouç oaziç ovyi
(folcLlT CtV CX & TOtT SopvCiîv OVX, CLWcLWûLTTivèt
Aoyw> aAAct xai wtçi t<2v ovdîv tU %peietv g^ra-
vctyjccc/ecr8e ctx,ou£<v. *H ^gy ovv 1/jlyi yvapj ^epe Sk
j3©uAeueo-8e , iJ^' gV-ny.
EXORDES. 1 S^
nient , d'exiger de vos ministres qu'ils ne s'écar-
tent pas du sujet delà délibération. On peut insérer
dans ses discours beaucoup de choses étrangères
et des choses agréables , surtout , lorsqu'on a le ta-
lent de quelques-uns de vos orateurs, et qu'on
dit facilement tout ce qu'on veut. Si vous venez
pour entendre des paroles , il faut qu'on vous dé-
bite des paroles, et que vous les entendiez. Mais ,
si vous venez pour délibérer sur le choix des avis,
il faut , avant tout , examiner les avis en eux-mêmes ,
sans considérer les beautés du langage qui peut
vous faire illusion. Voilà le premier conseil que je
vous donne. Le second paraîtra peut-être extraor-
dinaire, c'est d'écouter en silence, afin que les ha-
rangues soient plus courtes. Pour montrer que tel
ou tel parti est le plus avantageux ou le plus juste
que la république puisse choisir, il ne faut pas de
longs discours, à moins qu'on ne se permette des
digressions inutiles , ou qu'on ne veuille se ré-
péter. Mais prouver longuement que vous devez
écouter , répondre à vos clameurs , et passer de
propos en propos, il n'y a personne qui ne puisse
le faire. En faisant beaucoup de bruit, au lieu de
vous délivrer de l'orateur, vous vous mettrez dans
l'obligation d'entendre mille discours superflus.
Au reste, voici ce que je pense sur l'objet de la dé-
libération.
NOTES
SUR LES EXORDES DE DEMOSTHENE.
[i] L'idée de l'orateur, sans doute, est que, le droit de parler et de
donner son avis dans les assemblées étant un des privilèges de l'état
démocratique, les Lacédémoniens et Philippe, par exemple, qui protègent
l'oligarchie dans les villes , qui donnent beaucoup d'argent aux citoyen*
de» républiques pour qu'ils parlent en leur faveur, leur en donneraient
davantage pour qu'eux et les autres n'y parlassent point du tout.
[2] L'orateur veut dire, probablement, que, dans le tems présent, il
y avait moins de troubles et de factions que par le passé ; que le seul
vice du gouvernement actuel, c'est que certains orateurs s'emparaient de la
tribune , et ne permettaient pas aux autres d'y parler , ou les empêchaient
d'y dire tout ce qu'ils voulaient.
[3] Dans les harangues de Démosthène , nous en avons une touchant
la liberté des Rhodiens , pour lesquels cet exorde a été composé.
[4] L'orateur, sans doute, veut parler ici de l'origine des guerres
contre les Perses , qui furent engagées par les Grecs de l'Asie mineure,
du nombre desquels étaient les Rhodiens. Ils furent soutenus par les
Athéniens, qui prirent en main leur défense, et, qui par -là attirèrent
dans leur pays toutes les forces de la Perse.
[5] On sait que, pour les spectacles à Athènes, à Rome, et dans
d'autres villes, il y avait de vastes amphithéâtres où le peuple venait
prendre des places : les premiers venus prenaient les plus commodes.
Démosthène veut dire, probablement, que les Athéniens , parmi les
NOTES.
109
avis, adoptaient les plus faciles, comme ils prenaient aux spectacles les
places les plus commodes ; qu'ils ne considéraient que l'intérêt préient
de leur paresse, sans se soucier des vrais intérêts de l'état.
[7] Cet exorde est un peu obscur , surtout la dernière moitié ; cepen-
dant il paraît que Démosthène veut faire entendre qu'en donnant do
l'argent à certains orateurs mercenaires qui sont d'un avis contraire au
sien, il pourrait , sans les combattre par ses dicours , les amener à parler
comme lui.
RÉFLEXIONS PRÉLIMINAIRES
SUR LES LETTRES
DE DÉMOSTHÈNE ET D'ESCHINE.
Il nous est resté fort peu de lellres des anciens Grecs; et,
parmi le peu que nous en avons , il n'y a que celles d'Eschine
qui soient vraiment dans le style épistolaire. Platon nous
a laissé une douzaine de lettres , qui sont des traités de
morale , faits pour des princes ou des hommes publics.
Les fragmens de quelques lettres de Xénophon nous offrent
aussi des discours moraux , adressés à des particuliers phi-
losophes. Les lettres d'Isocrate sont les compositions d'un
rhéteur qui donne des avis à des monarques et à des prin-
ces. Celles de Démosthène sont les harangues d'un ministre
qui adresse des plaintes et des conseils au sénat et au
peuple de sa ville. Celles d'Eschine seulement sont
les productions d'un homme aimable , dont l'esprit est
cultivé et le cœur sensible. Elles respirent partout une
philosophie douce, gaie, telle enfin que chacun croit pou-
voir y atteindre. La seule chose qui fasse de la peine après
les avoir lues, c'est qu'il n'y en ait pas un plus grand nom-
bre. Quoique je n'aie entrepris de traduire que des discours
oratoires, et que les lettres n'entrent pas directement dans
mon plan, j'ai traduit néanmoins et je publie celles de
Démosthène et d'Eschine , afin de donner tout ce qui
nous reste de ces deux grands orateurs.
VWWVWWUAMMWWAMI
LETTRES
DE DÉMOSTHÈNE.
Harpalus, établi gouverneur de Babylone par Alexan-
dre, avait malversé dans son gouvernement. Craignant
d'être puni pour ses malversations, il s'était enfui chargé
d'immenses richesses, et s'était réfugié à Athènes, où il
chercha à corrompre les principaux citoyens. Démosthène ,
soupçonné et accusé d'avoir reçu des présens d'IIarpalus,
fut condamné à une amende de cinquante talens, pour le
paiement desquels il était menacé d'être mis en prison. Il
s'enfuit d'Athènes et se relira à Trézène; mais, croyant cette
ville trop faible pour le mettre à l'abri , il se transporta dans
un temple de Neptune de l'île de Calaurie. C'est de ce lieu
qu'il écrivit aux Athéniens les Lettres que nous allons voir.
Il les a écrites presque toutes immédiatement après la mort
d'Alexandre.
T. m. il
W W> VWVU MV\W WW W VW W\ VWMUWWVWWVWWWWW
wwvwxww^vwwwwwvw
EniSTOAH np^TH.
nEP
THS OMONOIA2.
wwwwwwwx
1 1ANTOS ap'XpfJLîvct) (Twwiïcuov \oyov koli tpyov
d'WO TM BîCùV VWoXcLfA&MCÙ 7CÇ0<IV\K.îlV ttTp^TOV
cipygo-Gûcr Milieu dy rois 5ioi$ woio-i kcu tccktcliç
*0 , ri tcù dyifjLa rœv A9>jvûu®v <xpi(TTov l<rri xcli Tôiç
tvwvcri ioù ù^oùy jwu vuv, xm tç tov îweizol %povoy,
rovT îfioi fjcîv i7n vouv eAGeTy ypoL-^ai, tgÏç $ exxAvf
<riÂ<rcL<riv 'A§v\volicôv eÀea-Qou. EvjrctfjLWoç à TûlvtcL)Tyiç
àycâHs IwivoicLÇ i\wiàcL ep^av woLpa. r5v £e5v, rctà'
iwuTTiWcù.
AHMOS0ENHS THI BOTAHI KAI TftI AHMGI XAIPEIN.
IIepi A^ev tv\$ nm$ oix,aiït dqijïms.cLei vo/ai^ô) %Sl-
(XIV VIJAV t(IÎ<T§cLl !&0V\tVO-cL<r$CLf S^iOWtp VUV Oljfov TTêpi
, ~ / t *\ f \ <• ~ r I
clvtyis. yzypoLQcL tov 01 TTotpoyrot &cupov opojy, eÀo/Jt.e-
vûhj jU-ey J/^av rot &ovrc6 , ol[xol Jxo£cty jcoli (Tûmip/oLv
)tcu €A£u3ep/fltv ^yotjULsvov x/nfa,oLo\$ow ou jaovov Jjxîï ,
vvvvvvvvv\^vvvv\vwi\vvvvvv\ww\\\vvvvwvv\\*vv* vv» iwvwvwwvvwx vw\a vv\v\\\a- *aa
LETTRE PREMIÈRE.
SUR L'UNION ET LA CONCORDE.
vjETTi lettre est intitulée sur l'union et la concorde , parce que Démos"
thèney conseille surtout aux Athéniens de s'unir entre eux , et de se
rapprocher des autres Grecs, afin d'attaquer tous de concert l'ennemi
commun. C'est-là l'ohjet principal de sa lettre, et celui qu'il traite après
avoir expliqué les motifs qui la lui font écrire. Il montre ensuite 'qu'en
vain un ministre aura donné les meilleurs conseils , si les généraux exécu-
tent mal ce qui a été résolu avec sagesse. Il prouve , par l'exemple d'A-
lexandre qui vient de mourir , que l'activité et le travail donnent' et
assurent les succès. Enfin r il exhorte les Athéniens à être fermes dan»
leurs résolutions , prompts et ardens dans l'exécution.
:£H;n? &t>&
Dans tout discours et dans toute action sérieuse,
on doit commencer par s'adresser aux dieux : je
prie donc tous les dieux et toutes les déesses , et
pour le présent et pour la suite, qu'ils nous ins-
pirent, à moi de vous écrire ce que vous avez de
mieux à faire , et à vous de prendre le parti le plus
avantageux pour le peuple d'Athènes , et pour les
hommes qui lui sont dévoués. Après cette prière,
osant croire que le ciel m'a envoyé des pensées uti-
les , je vous écris cette lettre.
DEMOSTHENE , AU SENAT ET AU PEUPLE , SALUT :
Je ne vous parle pas aujourd'hui de mon retour,
sur lequel vous serez toujours à tems de délibérer ;
mais, comme je vois que vous et les autres Grecs
vous pouvez vous mettre à l'abri de tout péril, re-
couvrer la liberté et la gloire, si vous savez saisir
l64 LETTRE3 DE DEMOSTHENE.
l'occasion présente, et que, si l'erreur ou la séduc-
tion vous la font perdre, il n'est point aisé d'en re-
trouver une pareille , j'ai cru que je devais m'ex-
pliquer sur l'état actuel des choses. Il est d'autant
moins facile, dans une lettre, d'établir un avis,
que vous avez coutume d'opposer bien des difficul-
tés avant que de vous laisser instruire. Celui qui
vous parle peut démêler, sans peine, vos senti-
mens et dissiper vos erreurs; au lieu que dans un
écrit, on ne trouve pas une semblable ressource
contre le tumulte de vos assemblées. Cependant ,
pourvu que, disposés à m'écouteren silence, vous
souffriez que je vous instruise sur tous les objets ,
je me persuade qu'avec la faveur des dieux, mal-
gré la brièveté de cette lettre , on verra que je vous
sers avec le plus grand zèle , et que je ne dis rien
que pour vos intérêts. Si je me suis déterminé à
vous écrire , ce n'est pas que vous manquiez d'ora-
teurs, ni de ministres toujours prêts à parler sans
préparation; mais, en vous présentant, avec clarté,
à vous et à vos chefs, tout ce que m'ont appris l'ex-
périence et une étude suivie des affaires , j'ai voulu
fournir aux uns une source abondante d'avis uti-
les , et faciliter aux autres le choix des meilleurs
conseils. Tels sont les motifs qui m'ont fait écrire
cette lettre.
viccv t>iv Tœv (ôiATKTTœv cupcny tcoltolvtvktoli. I2v fJMV
o'Jv evcjcot eVîiXGê /jloi thv g7r«rro\>iv ypot<pe*v, Tctur'
AHMOS0. EniSTO.Wr. l65
aAAot jcoc/ tôÏs i.\\oi$ etTcwr/ EAAHffty , eLyvoHcrav-
tûjv ae , >i TTctpotx.powo'^gyTav , ou pcto/oy &i> .jjs tov
a Jtov fltyfltAotÊgTv , ûJ»5»y %f >îvcu T»y é/xat/rou yvû>-
pjv û)V gj^a Trgpt rouT»y ces /xéo-ov 3s7vou. E<tti (âw
OUV gpyoV g'£ gVlO'TCA.Î^ ifJL(JL(ÏVcLl <TV/JlÇ>OvA>j ' TToAAoTs
\ » '~ » f - \ -
yotp ZlGùZcLTt OLTZeLVTCLV V[JLilS TTpO T0L> 7rgp//Ag/yolJ
/AotQgTv. AgyovTt ^tgy oJv gVnv ctto,9go,9at/ ti $ouAg0"9g,
xcu Aop9û>o"ow9flt« Tôt y yoou^evoc , pct&ov* to 6*g (èi@>Mov
ovdt /âI&v i'y^jn /3otf9g/av TojetwTnv Tipos tous Gopu-
Ç>qvvtolç. Ov pi y aAA', g'av g'9g\)j(r>tTe otx.ouVeu <nyyj,
jcou 7rgp/^tgty>iTg TayTot /xctte.v, oio[xcn (tlcli <rvi vtoiç
g/pîix9ow), x,ct/7rgp /ZpaL^mv t£v yeypciji*.|xgva>v ovtûjv ,
CVJTOÇ Tî (paV>JO-g(7yo(/ jttgTO, 7rao">i$ gUVOfcCS Tût OgOVTGt
Trgpi U)Ltû)y TpaTT^v, tlcli Toc o-u^^gpovt) u/juv g^(pcty>i
àtifyiv. Ou% û)V owropouyTûM & Jft£y pHTopow, outfg T<*>y
ccvôu Xoyta/jLov çcwicùç , o, T/ ccy Tup^acnv, gpouvTav ,
gOOÇg fJLOJ ÏW geFNJTOAJlV 7TÎ/JLWHV CtÀA OCOC Tuy^Ctytf
^> » / \ l x a , / ~ /
01 t{jL7riiçiaut , x.ct< to 'TrcipwcoAouawcgvaf TOi^ ^rpoty-
/^cto-/v, uùcù$)Tclvt IÇiQvAvfyw Toi$ /xev Tipocupvfiîvoiç
Xiyivi ifjL($cLVïi TrowcLÇy oûp9ovou5 ciQùçixcls m viro-
166 AHMOS0. EIIIZTOAAI.
eVrr èii frt vfjLÎ^œcLvdpis 'AÔ^vaio/, irpœTov p.w dncui-
rœv tcçoç vfi£$ glvtovç o/jlovo«av ifc ro itsivy <ru ficpepov
tw ToAg< cr<xpcto-^eo-occ< , xa»* tocs ex, xw vrpoigpov gx-
xA»<nûTy GLttipuT&viTYiïrus g'aoui' oîmspov dte TravTas gx
ju,iàV yvce/jLYiç toÏç do£cL<ri npoiïvuœç cruvayûm^go-Scu'
6£ TO tXV\Oî 6 V JUWJO CL'ftXoùÇ 'XpoLTTilVy OU ^tOVOV
t<FTlV CLVCLÇIOV VfJLMV 7COLI CLyWtÇ , CtAAa XCU T0l/$
fieyiGTovç x/voVjous e%g/. Agï $g ^<fe TciuTa A&-
0g7v u^os , i xad-' clJt* /-tgy oux e<ruv clvtclgw
jcaTow^g/v npcLy/jLoLTcc , 9Tf oo-T^evT* oe tous ouvcc-
- v ** / » > / f ~ /
fJLîVl '/ToAAO) -2T01VT gUxaTgpycCCTOTgpa U/*<V TTOWe/.
Tivct oùv gW/ Tau roc 5 ^rrg 'tfoAg/ ^dgjuucT, /*»Tg
Tay gv gxa<rTw T0V TToAgav (ruvayûjvja^gvav to7$
xa3-g<rr>ixoo-/ ^o'gyj , fiviTt TtucpaiveaBcLi , ywri
LirA<7lX.CLM~V. O yap tqigvtqç Qo&qç tous ovvuùotctç
cLvroiç cùç >cLvaLyxcLioiç Toiç (rvve<rTmo<n y x/youyoy
g^OUO"/ «7Tp0O>lÀ0y , TrpoVVtlGVÇ aWOLyCàVHTTdLÇ KOHI
<x<pgogyTg£ oe toi; agous toutou, 'TravTgs vwuùTipoi
ygvîjowra/. J outo ag ou crjuuxpav acpgAg/ciy eyg/.
Kara /^gy ^ ^oAg/^ Ta roicLvroL tvtôes 'jrpoAgygjy,
^aAAov ^ ouo* g y ùwclxoù' co$ (f dv ùfiït avroîç
OCp^Tg p£pû!jUgV0/ , TOIOLVTW KCLl KOLTCl TUV cL\AcàV
*7rp0GÙ0X,lCLV '7CcLpcL<TTY\<JlTZ ix,CL<TTOiÇ. $Y\[ll <k %p>)Va<
WTl TTQAit, [AVITÎ azpcLT'/iyœ , ^tîjTg p>jTop/ , ^U>1T
LETTRES DE DEMOSTilÈNE. 167
Avant toute chose , Athéniens , vous devez être
d'accord entre vous sur les intérêts de la républi-
que , et renoncer aux contentions qu'ont pu faire
naître les assemblées précédentes ; vous devez, en
second lieu, contribuer tous unanimement et avec
ardeur au succès de ce qui a été résolu. Car, n'avoir
rien de ferme et d'assuré, dans votre conduite ,
n'est pas moins dangereux que peu convenable et
indigne de vous. Vous devez aussi vous pénétrer
de certains sentimens qui ne suffisent point, par
eux-mêmes , pour rétablir les affaires , mais qui ,
ajoutés à vos forces, vous faciliteront la réussite de
tous les partis que vous pourrez prendre. Et quels
sont ses sentimens? c'est de n'en vouloir à aucune
république, ni à aucun de ceux qui , dans chaque
république, se sont déclarés les partisans du sys-
tème qui suit actuellement la Grèce [1] , et d'ou-
blier entièrement le passé. Car, la crainte de notre
haine attache encore davantage aux principaux
chefs de ce système, ceux qui , s'étant déclarés
leurs amis, sentent qu'ils auraient de trop grands
risques à courir. Affranchis de cette crainte, ils en
deviendront tous plus traitables ; ce qui n'est pas
un médiocre avantage. Il serait peu raisonnable ,
ou plutôt impossible de publier, dans les villes,
les dispositions où nous sommes. Mais vous ferez
espérer aux Grecs que vous en agirez avec eux com-
me vous vous conduirez vous-mêmes entre vous.
Je dis donc que vous ne devez absolument vous
plaindre d'aucune des républiques , d'aucun des
l68 LETTRES DE DÉMOSTIlÈNE.
généraux, des orateurs , ou des particuliers, qui,
précédemment , ont paru favoriser le système ac-
tuel ; mais il faut supposer que tous se sont gou-
vernés chez eux comme ils le devaient , puisque la
bonté des dieux , conservant votre patrie , vous per-
met de délibérer encore à votre volonté : croyez ,
en un mot, que, comme dans un navire, où les
uns sont d'avis qu'on étende les voiles , les autres
qu on aille à force de rames , tout le monde a
parlé pour le salut commun, et que les dieux ,
enfin, ont fait tourner heureusement les choses
par l'événement. Si vous êtes disposés de la sorte
pour ce qui est passé, vous aurez la confiance de
tous les peuples , vous agirez avec la noblesse et
l'honnêteté convenables; et, en même tems que
vous établirez vos affaires , vous ferez revenir à de
meilleurs sentimens tous ceux qui , dans les villes
de la Grèce, sont opposés à vos vues, ou vous ferez
diminuer considérablement le nombre des coupa-
bles. Traitez donc les intérêts publics avec gran-
deur d'âme et avec douceur, sans oublier l'avan-
tage de chaque citoyen. Je vous exhorte à ce pro-
cédé, quoique je n'aie pas trouvé dans plusieurs
d'entre vous une générosité pareille, et que, pour
complaire à certaines gens , j'aie été abandonné et
trahi, victime de la cabale et de l'injustice. Mais je
ne crois pas que , pour contenter un ressentiment
particulier, on doive nuire au bien général. Je ne
mêle point d'animosité personnelle dansjes grands
intérêts de la patrie , et je donne moi-même l'exem-
ple de ce que je conseille aux autres.
AHMOS0. EfUSTOAAI. iûg
làiaTYi fiydm tcov tx wpo tov ye Ùokovvtw avvy\~
/*>jt iTCiziiicu) fjinâîvcL fjwoîv oAaç, ctAAct (ruyyjù-
pVKTCt/ rtZCTl TOI S eV TW TToAgt 7r67roÀ<TgU(7.jCt/ Tût
cTgovTo,, gsrg/ôV«r€p ot* 3-goj , -n&\œç woiovvTtç, ctû)-
a-car-ç ryv 7ioAcv , et;ro&cW,a.c-jv ufffv o, T/ <kv /3ou-
A»<r3g g£ <• *p%^ /3ouAgu<rata\3ct* , x-ct/ vofxi^giv ,
axrwip av gv •zêrÀoia, t#v /*ev i<7T/<a, tûw <re x.û>3ra/s
aLTrotpaLlVOfjLiVCûV TLOfJLlÇtO'ScU , \iytad-CLl fJLîV Vit ettir
(porgpay clwolvtcl 1*7? i GûùTyoïoL, ytyin<r&*.i Jxg T»v
%p=*civ tzrpcs tcc (TVfJL<ocuitcL oltzo tû)v 3-gû>v. hav
toutov tov Tponov TTgp», tû>v 7TctpgA>?Au3-oT0v gyva>-
5C0 Tg£ ilTi , Jtfltt TT/OTOS TCOLGl yîr/)(Tî(jBi , X,CtJ X.dAû)V
3tat/ dyctScûv dvùpœy.îpycL 7Tpa.^gTg, ;cct/ Toc ^rpcty //ocra.
ûj(pgA>ib-gTg ou [juKpœç y x.cli tous gvctvT/û)3-gvTcts ev
TotlS 7rcAg(7iV, fl IXtTcLyvmcLl *7tOVt\<TlTl ZSrOLVTCLÇ y Y\
JCOjUUO^ TlVOtS CLVTOUÇ TOUS OLlTlOVÇ JCCtT0tAgJ(p5>lVCt/.
MgyctAo-\[/uya>s Toiyuv x,ct< TroAmjoas tcl jcojw
L n.&poLKxAœ <K as tclZtcl , ou Tup^av clvtoç zoiclv-
tu? (p/Aa.y-3-pû)7rect? 7Tctp gyjav , ctAAct aàiKœç xat
<7TCCO"/3.0-TOCÛ>S gtf TV|V gTgpû)y Vctp^V TIpOTÎO^gtS. AAA
ouù^g thv io^ctv opy»y avccTrAup^y , to xo/v? (ru^(pg-
pOV 010UCLI dXg<V i^AxTTctV, OUTg jXiyWfjLl ZY\S lOl&Ç
, «/ _ • » \ «^ / »%/ \V > » <i
g^ô-pct> g<£ Tôt xo<vw cru^tcpgpovTct ouofev' <tAA € cp ot
T0U5 CtAAC/US ^OLZcL'jLCLXcù , TctUTOt CtUT0$ 0<0^tOt* âilV
wpœToç zoitîv.
170 AHMOS0. EniSTOAAI.
Ai jutey ovv ,XcLpcL<r-MvcLi , xxi £ à^u (puAct^ctcrS-ctt ,
XCLl £ tfpùizTCû'J Tl$ dv X.OLT dvSpœTriVOV XoyiŒfJLQV
lKCL\l(Tr OCV KOLTOpSoiV] , V^tào? UpWTiCLl /JLOl' TOIS fo
JCC&9 VfJLlpOLV l'fflG'ZCLTvîocU, K&l TOIÇ IK TQXJ TtOLpcL-
^pYtfjicL (rvfjiÇiOiivovŒiv opSaç %pv\<rdcLi , jccc* yvcovai
\ r I ■ \' \ ~ / ~ /
TOV e)COt(7T0l> JCCt/pOV, 7COLI JtfJVCU Tl TCûV TF pCLy [JLCL-
Tû)V i% OfJLl\lCL$ J^VCCTOV 3rpOCUyc£ygor3-Gl/ X.CLI Tl
@>iols wpoafoTrcu , rm 1^î(ttyolqtcù^ GTpcLTvrySv tp-
yOV IGTL AtO KCU ^OLXtWûùTOLTW TÛLÇIV l*)(J.l TO
avixCovXsvEir t&yap. opâos jSouÀgufievTci, tccli £oxi-
IxcLvBiVTeL <rvv •zzroÀÀ? <Twovd!ji xcli xvom9 uroWcLMÇ
Tûù TOUS iWlŒTOLyrcLÇ <i\\œç %pY}GdL(TS-CJU £lî\V-
yctp et riç J«7TÊ*A>fÇgv voTvyy tov AÀg^&vtfyov toT
TfoiVTci xcLTopSovv, s'jceïvo Xoyur&a&u, oti zFpoLTTœv ,
360C/ TFQVW , JCCtt TOAfJiœV , OK^J 3Cflt3->||UlgV0S , êWTUp^e/.
NtTv To;yi>v Te^vsaÏTos eVeivoi/, ^reT T/vas >î Tu^îi,
ftgG* «v Îctcli, Tovrovç «Tg ufJtoj J^gî ycyg<r3cu.
Tous re jjygjxovas, <ri m cuctyxM ta TCpoLy^ioLTct
i - r > / > \ \ r /
3rp&7Tg<73ct< , 0$ tVVOVGTOLTOVÇ g7T/ T«.£ d^VVùLfJLîlÇ
tQKTTOLTc' X,cLl 0 , Tl IFOltTv OLVTQÇ ÎX,CL(TT0Ç V UCÛV
i\' ' \ n v ' ~ \ t \ >
<PVW<TeTcLl X.CLI làOVAWITCLl , TOUTO 7TpO£ dLVTOV il-
tzrctTû) x,Gti fîtrotrp^go-^^* jcc6< tovU o'ttûj? jah ^f/ét-
o-gT<xi, /x^^' ifyw&TYio-d-ai , jtr/^e îjr£<cr5->îyût/ wa.pcL-
xpovoStis (ÇyacLÇ) <iva.dv<jiTGU. 'Clç tw gv^e/ctv, m ay
gÀAg/7T>l9 J/JL6tk, 0U^ IVpWtTè TùVC <VKL*Gr\vpC6<rOV-
LETTRES DE DÉMOSTIIÈNE. 171
Je vous ai dit à-peu-près par où vous devez com-
mencer, ce qu'il faut éviter et ce qu'il faut faire
pour réussir , autant que la prudence humaine peut
s'assurer d'un succès. C'est aux généraux que vous
chargerez du commandement, à régler tous les
détails , à profiter des événemens soudains , à con-
naître le tems propre pour agir, à juger quand il
est possible d'employer la conciliation, quand il
est nécessaire de recourir à la force. Ce qui rend
si épineuse la fonction d'un ministre, c'est que les
meilleurs conseils qu'on a trouvés avec beaucoup
de soin et d'étude , restent souvent sans effet ,
parce qie ceux qui les commandent, exécutent mal.
Pour le présent, j'espère que tout ira bien. Si on
regarde Alexandre comme heureux, parce qu'il a
réussi en tout, qu'on pense que c'est à une activité
courageuse, à une audace intrépide , et non à une
lâche oisiveté , qu'il a été redevable de son bon-
heur. Maintenant qu'il n'est plus, la fortune cher-
che à qui elle s'attachera; et c'est vous qu'elle doit
choisir.
Au reste , puisque vos généraux doivent être
chargés de l'exécution de vos projets , mettez à la
tête de vos troupes les plus zélés pour le bien de
l'état. Que chacun de vous s'exhorte et s'engage
soi-même à ce qu'il voudra et pourra faire , sans
tergiverser, et sans chercher à tromper sous pré-
texte qu'il aura été trompé lui-même par des pa-
roles. Car vous ne trouverez personne qui vous
rende les occasions que vous aurez perdues par
1^2 LETTRES DE DEMOSTHENE.
votre faute; et il n'y a pas le même risque à chan-
ger souvent d'avis dans les choses qui dépendent
de vous, que dans les cas urgens de la guerre, où
le changement d'opinion ruine les plus sages con-
seils. Prenez garde, Athéniens, de commettre au-
jourd'hui une faute pareille; mais ce que vous au-
rez une fois résolu , décidez-le avec fermeté. Et
quand vous l'aurez décidé , alors prenant pour chefs
Jupiter de Dodone et les autres dieux [2] qui vous
ont rendu des oracles aussi propices que sûrs , im-
plorant l'assistance de ces dieux, et les priant tous
de vous accorder l'heureux succès , mettez les Grecs
en liberté avec le secours de la fortune. Je vous re-
commande à la protection du ciel.
AHMÛ20. EIÏIZTOAAI. * 1^5
rets* ouoe rov cturoy ep^e/ jttvouvoy , *z«rcp{ av ecp w^tty
€<rnv, oVa^ ctv#oi>À>i(7.3-c, z«rp<x£cu , ,ttgTa£ouÀgugo-()<xe
wqaAcduç, x,eu tfipi m eu Maty 'ûroAi/xoç ctÀÀx
t \ i i r /
u tzrgpj TouTay (jazoLyvaxTiç vttcl ty\ç wpooupiaiœç
1 \ f\ \ ' ~ jO \ x' f/
yjyverctj ^ <JN>? *7ro/>j07iTe to/outo jUtydev, olaA , o,
T/ WpCL^Ti , yeVVctlûJS X.GCJ ITOlfACùÇ TOUS -^V^oUÇ
TOUTO ^îipOTOVîÎTî. KcLv cltccl^ ^(pia-yiaBi 9 rov
Aict tov AcoùavcLLov , x,cu toi»? olWquç 9-ou^, o/
tcTOÀÀclS, ÎCCtl XûtÀOLÇ , XCU Ayctd-OLJ, X,CU CLAVI^US
U^IV [XCLVTîlCLÇ ÛUr.lpY\}CCL<nV , Jiyg/JL0Vflt5 '7C0W(TOL{JLîVOl ,
1 v / \ \ ~ /■
x,cu 7rccpctx,ciAecrat,vTg£, jcctt xotTct Tû>v vixjfmp/ay
e/ »«*»»»/ t ~ » ^~ /
CLWCLŒIV CLVZO S èVÇÔL/LLZVQl , |UL6T<X T>1S &yet^î1$ TU-
%># éÀci»3epouTe tous EÀÀ>iy<*,$. Evrv^îiTe.
EniSTOAH AEYTEPA.
HEPI
TH2 IAIA2 KA0OAOT.
AHMO20ENH2
THI BOTAHI KAI T 12 I AHMfîl
XAIPEIN.
XLNOMIZON [ta dç ©v eVoÀ/Tgt/opiv , ov% ostcùç ,
[lydiV JjJLGlS ■OtAx.Sy, TOlCLUZCL '&Zl(7î<jBcLli clWcl 3CGCJ
fJLtTplCL CLV eÇÛLfJLCLpTM , (ruyyVffl^MfS TiUÇMTScU' ÎTISI-
\\ v%\ *l I *l ' \ * I c «• »_v «•
o>j oe out« yeyovsy, eas fxev eo>pû>y v[aclç, ovoô[xiclç
pa T?? j8otA>JS , ÎZTpO^ TOt XCLVT7]Ç CLTrofpVjTOL JtCtTflt-xf/JJ-
(p/Ço/xevc/V^ , dncLVTœv ovdw zAclttov wcLpcc^apîiv
v/jlolç yyovpivoç, y\ ifiavrov À^o<mpt7(rBcuJ <rrtpyuv
^yow^îiV to y<xp, ois ctv >i \6ov\y <p>j<n, tous o^uû)-
IIOKQT&Ç ^IXCLVTCLÇ 1ZpO<TTlBt<rBcU , {JLy\àlfJLlCLÇ CLWO-
OijÇgûJS p^eKDï^ , t^ -zzroÀfTeîcts wetpat^ajpê/r av.
Eî«rg^ J^g, kcl\gûç ?troiovvTtç, wo\$w3e tjjv o\/vct-
OTêJOtV )JV T/VÉS T0V êV T»T f&OvXÏj JC0tTgO"X.€UGt£$VT0
gOtUTo7$, X,CU STfOS TOCS ct7roâ-i^ii$ TOVÇ CtyWCLÇ
xp/vért 9 toi <K ctVop'pTot Toi»T«y éiriïipnoiM ctçtx
LETTRE SECONDE
DE DÉMOSTHÈNE, SUR SON RETOUR.
Dkmostiiène, dans cette lettre, qui est fort éloquente , se plaint de
la sentence ui l'a condamné quoiqu'innocent, malgré les services aussi
importans qu'il a rendus à l'état. Il rappelle son administration en peu
de mots, et sans se permettre de longs détails. 11 déplore sa disgrâce en
termes pathétiques. Il s'excuse de s'être enfui pour éviter la prison et de
s'être retiré ; il apporte les motifs de son évasion. 11 fait valoir la circons-
tance du lieu où il s'est réfugié d'abord , et de celui où il s'est transporté
ensuite. Il oppose a son abattement actuel la fermeté et le courage avec
lesquels il a servi sa patrie. Il exhorte ses ennemis à le laisser tranquille,
et les Athéniens à ne pas seconder leur haine , s'ils s'obstinent à le per-
sécuter.
DEMOSTHENE , AU SENAT ET AU PEUPLE , SALUT :
Je croyais qu'après les services que j'ai rendus
dans le ministère, loin d être traité comme je le
suis , quoique innocent , je trouverais en vous de
l'indulgence, même si j'étais coupable de quelque
faute. Trompé dans mon attente, tant que je vous
ai vus nous condamner tous sur desimpies dénon-
ciations du sénat sans exiger aucune preuve juri-
dique , je supportais tranquillement l'injustice ,
persuadé que vous cédiez autant de vos droits, que
je perdais des miens. Car, pour des juges liés par
le serment, s'en rapporter aux allégations des sé-
nateurs , quoiqu'elles ne fussent appuyées d'aucune
preuve , c'était céder les droits* de la république.
Mais aujourd'hui que , par un trait de sagesse, vous
vous êtes aperçus du pouvoir despotique que quel-
ques-uns s'arrogeaient dans le sénat ; aujourd'hui
que vous jugez les accusés sur des preuves , sans
1 76 LETTRES DE DEMOSTHENE.
vous en tenir aux simples dénonciations de l'Aréo-
page , je dois, ce me semble, si telle est votre vo-
lonté, obtenir la même grâce que ceux qui ont été
inculpés des mêmes délits, et non me voir seul ,
sur des imputations fausses , privé de ma patrie ,
de mes biens , de la société des personnes les plus
chères.
Vous devez avoir fort à cœur mon retour , non-
seulement parce que je souffre, sans être coupable
envers vous , mais encore pour ménager votre ré-
putation auprès des étrangers. Car, si on néglige
de vous rappeler les tems et les circonstances où
j'ai procuré à la ville les plus grands avantages, ne
vous imaginez pas que les autres Grecs les igno-
rent, et qu'ils aient oublié les services que je vous
ai rendus. Je crains de vous les détailler ces ser-
vices , pour deux raisons; la première, c'est que
je redoute l'envie auprès de laquelle la vérité perd
ses droits ; la seconde, c'est que nous sommes for-
cés aujourd'hui , par la lâcheté des autres Grecs ,
de nous porter à bien des démarches indignes de
celles que je vous ai conseillées.
En général , telle a été ma conduite à la tête de
vos affaires, que je vous ai mérité l'estime de tous
les peuples , et que je devais m'attendre , de votre
part , aux plus grandes récompenses. Lorsque la
fortune , aussi cruelle qu'insurmontable , eut dé-
cidé , non suivant la justice , mais au gré de son
caprice, le combat que vous avez livré pour la li-
AKMO20. EniSTOAAl. 177
tVCYHLOLTE , OtOt-lOLl /Xi drill , g<£V Kai VpLii féoiiXo fit-
VOIS f, TÎi OfJLOlcLÇ Tvyf.V (TCûTyptcLÇ Toïï TCàV
I • ~ I \ \ I *> > /
OjAOlCùV CLtTlCùV ZtTV'tylLO (TIVOLI /X71 [XOIOÇ , dTl OLlTlOLi
-vpéUO">r, T)îk TtCCTpKÎoS, JCCU T0V OyTtfy , JCCtl TK TCùt
OlXilOTcLTCùV <TVr/\Bet0L$ ÛVTCOŒTepYld-McLl.
Eikotcûs <K iv Ujttiv, a) etvdjpi* 'AS-avatTo/ , (JigAot
Ttf£ gU.yf$ <Tû)T>ipiOt$, OU /ttOVOV JCGLTet TOVTOy OTl ovfav
VfJLOLÇ CLÙIKÛÙV TOIOLVTCL TînwOVBcL , CtAAct JCCU Tïf$
Traça, ro7ç glAAojs â.vBpa)7roiç gygx,' iùùoïiaç. M>?
\ » % \ r ^ » / t f
yotp , g/ [wons vpaç avaui/nvY)<JMi tov$ ^povovç
[vaoi tqvs xcupous, ev ojs ta jjLiyiGT tycc ^pyXTlfJLOÇ
>h rv\ vcohîi, tous aWouç ' EWwaç oîyvoîîv yo/Ju£cTS,
//.»# i7n\£\yii<Td-ai rcù-j zuot wt7rpayfjLWM uwep
v^tay, a\ lyœ ^i/oîy gygjcct vuv ojcvûj yp&(pgjy x,«3g-
jcarroy* gvos fxey, tov <p3ovov <JNgcK0$, 7rpo$ ov ovâtv
g<rr/ wpovpyov ra\y\zy\ Agygtv gTgpouJxg, oti ttoAAcc
x,ct/ clvcl<£icl iMiv&v JW t>jv tav ctAAojy rE\\mav
X.OCX.J0CV VUV 7IpxTT£<y oc votyjcct^o^g^otk
Ev xe(Po(.Act^ <^g , ro/ctuT' eoriv g<p' ois ifyrar
tpixw vmp v[A0ûV tyœ , acrS- i>//.a,s /^gy gTT avTGtç
ijzsto -nrairm Q>iAou<r5cti , g'^oi J^* i\wlù<t rJi
/jLiyiarœy S^apiSv •Trpoo-^bx.ao-ôflt* Tzrctp' J^tai. T>f$ &
» / t ♦ / » * / » c
ctvctyjtcucts |u.6V, ayvaAwvoç «Te Tvyviç ^ ovy c$ç
d\x.a<ov m y aAA ûj^ eCaouAgro, x.ptvcL<rviç tov tcrgp
t>j$ Tav EAA>i^y gAeu3-£p«xs xyayct, ô, Jug7ç >îya-
r. ni. 12
1*8 AHMO20. EniSTOAAl.
v/o-ûto-Gg , ovdi va rôiç {j.îtcl tolvtcl yjvms clizwTW
ty\ç tlç v^ç euvo/cts , ov^' ÂnnWcx^cLfiyiv ocvti
tclvtyiç ou&v, ou %ctp/v, oJfc 1\WIÙCLS , ou ttAou-
TOV, OU J^UVCtO-TêtûCV ? Otîx, CW-<pClÀ€«et.V" KCL1101 TtcLVZCL
Tcctô' e«p0V uVap%ovT& xoTs jcct^' Jfxav fZov\o[xi-
votç nroAiTtvz(ï3<tt. *0 J^e , TroAAav ovtojv jcclc
/xeyctAav ecp ofs entoTûtf eVepp^Tcu /xoi îrctppwenot-
Çeo-S-eti , fJLiyia-rov yyoi 'pw y ovx, Ôtci/yktcù ypcL^cn
TipOS J/HÔtS* OT/ iV CLWCLVTl 7GÛ OLICùVl TCùV jLtVUjJLO-
nvo'iiww ccv3pa7rû)V ^e/voxocrou ygyev^evou $jA<7i7:ou
5CCtî JV Q\Xi\lCLÇ TTS-lCrcLl TtÇWiyiW OLVT6Û TOV VOUV, fctf
@>0V\01T0} 7LCLI JX/0£.(pd-e7pCti p^p)JjLtCLfft T0U£ fcV l7LCL<ny
rav 'EWwidw *aro Asojv yvœftfjiovç, tya [jlovoç ouôV-
TgpOU TOUTûJV y)TT>l3>îV (^ 0 JCO./ VUV t^V (ÇlAOTl[JliaLV
(fzpzi ) , sroAAct, (Jiiv évTu^av «Ê/AisrTro; jcoce &ctÀ£-
7ioAAav J^' ccTioo-^o/xevo? p^p^ctrav, c^/ogvtos îkuvov,
tûjv <ruveiooTû)v er/ woAao* Çûxny , ous iiyct
«\
» \
yvajLtîiv e%e*y vci^i vjacûv g/jtos, \oyicoL<r$è* ro y&p
bfJLCJLS ToT TOlQVTCô TOVTQV TQV TpOWOV 7Ll%fM<T&cU ,
» \ \ «A *■ *y •! _ / \ / » \
fejLto< Atev av îv oio on ÇûLveoi (rv/JLQopct, jcax.o, <re
QvfofJLlcL, VfJLiTifCL S^i GLyWfJLQGVVYl y h TCù fjLîtOLyVCC-
ycct Aucrgre.
riavrcc toivuv tu wpoupyifiiva 1\clttu vo[xt?a>
VAS CVW^OVÇ XCLl )C0C5 YtfJLZpOLV 7ro\lTèlûL$ , ev f
LETTRES DE DEM0STIIENE. 1 ^Q
berté des Grecs , je ne me suis pas écarté, dans les
tems qui ont suivi, de mon zèle pour vous; je n'ai
sacrifié (a) à ce zèle, ni la faveur, ni les espérances,
ni les richesses, ni la puissance , ni la sûreté de
ma personne , quoique je visse ceux qui , dans le
ministère . agissent contre vos intérêts en posses-
sion de ces avantages. Parmi plusieurs traits hono-
rables de mon administration , dont je puis me
glorifier à juste titre , voici le principal que je ne
craindrai pas de vous rappeler. Philippe était le
plus adroit des princes qui aient paru dans le
monde, pour se concilier tous les cœurs par son
affabilité, et pour corrompre ,par son or, les pre-
miers citoyens de toutes les villes grecques. Je suis
le seul qui n'ai été gagné par ses manières , ni
par ses largesses : ce qui, encore aujourd'hui, fait
honneur à la ville d'Athènes. Non , quoique j'aie eu
avec ce prince des entrevues et des conférences
fréquentes, jamais je ne me permis d'accepter les
riches présens qu'il m'offrait , comme le savent
plusieurs Grecs qui vivent encore. Faites attention
à ce qu'ils doivent penser de vous. On plaindra ,
j'en suis sûr, sans le croire coupable, un tel ci-
toyen , que vous traitez aussi mal , et on vous re-
prochera une injustice que vous ne pourrez cor-
riger qu'en revenant sur vos pas.
Mais tout ce que je viens de dire, le cède à ma
conduite habituelle dans le gouvernement. J'ai ad-
ministré les affaires publiques, sans me laisser do-
(a) Dèmosthùnc dit tout le contraire : j'ai sacri/ic à ce zèle la fa-
veur, etc. ; mais on voit que c'est moins un contre-sens, qu'une inad-
vertance du traducteur. ( Note de l'éditeur ).
ltfo LETTRES DE DEMOSTHENE.
miner par Ja passion , par la haine , par aucune
vue basse d'intérêt , ni pour l'état , ni pour moi-
même; sans persécuter jamais ni les citoyens , ni
les étrangers; sans tourner mes talens à la ruine de
personne , mais les employant, dans l'occasion,
pour la défense du peuple.
Les plus âgés d'entre vous , instruits des événe-
mens passés, doivent instruire les plus jeunes, de
l'assemblée qui s'est tenue pour Python le Byzantin
[5] , lorsque, s'étant rendu à Athènes accompagné
des députés de la Grèce, avec l'intention d'exposer
les torts de notre ville, il se retira frustré dans son
attente , et confondu par moi , qui , seul des ora-
teurs, m'expliquai alors avec force pour vous jus-
tifier. Je supprime toutes les ambassades que j'ai
remplies en votre nom, et dans lesquelles vous ne
vous trouvâtes jamais compromis. Car, dans l'ad-
ministration , je n'avais point pour but que vous
l'emportassiez les uns sur les autres; je ne cher-
chais pas à animer les citoyens contre les citoyens ,
mais à vous acquérir de la gloire , et à donner une
grande idée de ma patrie. Tous nos Athéniens, et
principalement les plus jeunes, pleins d'admira-
tion pour un tel plan de conduite , doivent prendre
pour modèles, non les orateurs qui ne sont occu-
pés qu'à vous flatter, et dont vous aurez toujours
un assez grand nombre, mais plutôt ceux qui, par
zèle, vous reprennent de vos fautes. Je passe sous
silence bien des articles pour lesquels un citoyen ,
qui n'eût rien fait autre chose, serait fondé à de-
1020. EIIISTOAAT. 181
ovTEytorJyÇ) ourg t&cts, TTpoi'o-Tct/uyos, ot/& <rt/x,o(p:tv-
Tîio-as «owcrevct 7roj7roT£, oi>Tg stoA/tw, ourg £gvov,
OUOg JCOtO U/^ûJV iâiCL «TêtVOS û)V, CtAA U7T2p VjJLCûVj £/
TJ j^g/KTg/gV , g£êTdÇo/4êVDS fiy\LLO(TlcL.
EÎùiïev fi' eu o! wpitr&vtipoi , jccu Agyg<v tois
vecoztpoiç Igti àiKcuoi tw ^poç rivQccvct tqv Bufav-
rtoy gVxAïKnav, ors rot;? ct^ro TOy 'EWwav >iA3-c-
-^rpgo-Sg^ é'^ûïv , œs ddi}L0'j<r&v façm tv\v TroÀ/y,
àwv\\$z fil Tctvfltyrtflt Tsurûjy ?zr<x3-0v, /.tovoi» T<»y
roTg puropav i!£tTcL(rûLVTo$ éfioiï tcl vwip v[jl2i
. / _ - \ » ~ iO / f / f \ » ~ , /
filKCllOL» Kdl îùù TCpicÇsllcLÇ , 0<TCt? VUTty VflCOV tTrpi-
(iÇiivvcL , gy aïs outfev >jÀ<xTT05>rrg TûJ^org, ou#g
x,xf)' et. 'EwoXiTEvo'xm ycLo , © a'vopgs Ad-maToi ,
oJj£ otzr&s aAA»A&>v vjjluç wtpiyîwia&e gtlowm y
Otî(? gy gOt'JT»V ax,0Vû>V T>1V 7IoAjV, <xAÀ' a<p' «V
£o£av x,at jLtgyotÀo^y^ccv J(juv uwoipïîiv ivofitfyv
g(p ois, a/KcLvi //.gy, [x,zAkttol fil roiç ygo/s, ctyai-
(T^Oti WfO(TY\X,cl , JCGU (7)C07rg/V fX>1 jXOVOV TOV filCULOV*-
o-ovToc Tipos %ap*v 7iavT gy t» 7roA*Tgfçt, ( toutou
fjLî-j ya.o ovâc^or igz clwoo7](toli ) , aAAa kou toi
iw* ôJvc/ot, Wipt o>y ay etyvoîrn , g-/Tc/x>iorovTct.
'JEt< to/vw •zzrocpotAgisrû) -2<roAAst, g'cp* o'i? gTgpos , x.gii
/x^gy ccXAo ^p>f(7/jLto$ y£yoyû)$, <Ajx.ct.tas iv îî^cou
182 AHMOZ0. EniSTOAAl.
I I I \ m /
Tuy^ctvg/v GCùTypicLÇ, %op»yjet?, kcli Tpojpctp^c&s ,
x-ct/ %pv\fjLcLTCûv gV/obo-gj? h wacri toiç jccupots* ev
01? g'y^ <p*v>î(ro{xeu ou /jiovov ctu-cos g^yïrocc/xgvo?
izpSxoç j d\XcL kcli toi»? aAÀou? Qrap&x.exAmc6>&°
<»v ex,oto*Tov , 0 ctvope? 'ASyivcliqi , Àoy t(7&o-9g , ccç
ctvaç/ov gor/ t»? wzpiiGTviKmcLÇ vuv g/JLOX <TV[x(popctç.
A(p9ova)v «^ ovtûjv, a/sropS ti TrpaTov oÙvpCûfJLOLl TCûV
nrcLpovTœv kclkgùV TtrQTtpov x>iy yiÀou&y , gv m <pvyv\$
enixivdvvov ^rupxa^cLi WcLp g9o? , x-cti 7îccpct T«v
ocçtcty , cLvcLyncLCpiJLcLi , >j Tyv ût<o-^i/v>iy, g(f> w ?ccct
ou&vcc g'Asy^ov, ov't ct?zroôNc/£<y , aÀou? olhoXccXcl 9
y\ tclç tX-unècLç àv J^tot/xctpTœy , û>v gVgpo/? -7rpo<rîTx,g
5tgxAîipoyopi>ta KotTcoTy; OuVg y&p gyû>ys Ton» 'ApTrct-
Àou cpt Aûjv (pcLywokuoLi yeyovœç , ouig ecp giç two-
À/Tsufcjv 'TTporgpov , <Njoiv oÇgtÀ^y douvaj , ouïe tov,
e$ o'/? gjcpivo^tyv, g^gÀgy^gvray* ray re yp&(pgv-
TCùV 7tipl ApWOLAGV [XOVCL TcL t[L0l TWrpcLyiMVOL
civgyxA'/iroy Tgîzro/wcg tw ttoaiv. E£ a>y •zzrayTûjy
J^Àov êtjrr/, ot( x,a/p<a rw À»(p5g/? , x,cu oJ?t
cL$i}CHfiaL(rt 9 xïï srpo? ct'TrccvTGt? toi»? ev r<x?? clWicliç
opyy wzpi7rtWTûû-AùL GLdixcûç , tcù npœros ucmvoli.
Ewîi ti rœv S^ikcucùv oujc uttov iyœ , rm ce-
gcûkqtwj rovç VGTipov )cp/vo/xevou? j Vf TIVCL wv
av si7rê<y e^o/ t«? j 01» y&p go-r/v oi»ogt? toc.
LETTRES DE DEMOSTHENE. l85
mander sonrétablissement, dépenses pour les jeux,
arméniens de vaisseaux , contributions d'argent ,
faites en diverses circonstances ; tous objets dans
lesquels je me suis signalé , animant les autres par
mon exemple et par mes discours.
Examinez , Athéniens , combien peu chacun de
ces services méritait la disgrâce où je suis tombé.
Accablé de maux, je ne sais lequel je dois déplo-
rer d'abord. Parlerai-je de mon âge avancé, où je
me vois réduit à éprouver un exil dangereux , qui
est nouveau pour moi , et que je ne mérite pas ?
Parlerai-je de la honte dontme couvre une sentence
qui n'a été prononcée sur aucune preuve solide ?
Parlerai-je des espérances dont je me suis vu frus-
tré, ne trouvant, à leur place, que les disgrâces
dues à d'autres? Non; on ne verra pas que j'aie été
des amisd'Harpalus [4] , ni que j'aie été puni pour
mon administration précédente, ni que les délits
prétendus qui m'ont fait citer en justice, aient été
prouvés : enfin , de tous les décrets portés au sujet
dHarpalus , le mien est le seul qui ait déchargé la
ville de tout reproche. D'où il est clair que je n'ai
pas été condamné comme coupable , mais que j'ai
succombé à cause des conjonctures , que j'ai en-
couru la haine injuste qu'encourent ordinairement
ceux que vous soupçonnez d'un crime, parce que
j'ai été cité le premier. Eh ! n'ai-je pas alors allé-
gué toutes les raisons qui ont fait absoudre les ci-
toyens attaqués depuis sur la même accusation ?
Pourrait-on ajouter a la force de ces raisons? non .
l84 LETTRES DE DËMOSTIIENK.
sans doute; et quoi qu'on dise , on ne peut réali-
ser des délits qui n'existent pas.
Quoique j'eusse encore beaucoup à écrire, je
m'arrête , sachant par expérience que n'avoir rien
à se reprocher, sans être d'une grande ressource ,
n'est qu'un poids plus accablant dans la douleur.
Mais puisque , par un trait de sagesse , vous êtes
revenus pour tous les accusés , revenez aussi pour
moi , ô Athéniens ! Je ne suis coupable envers
vous d'aucune faute , j'en atteste les dieux et les
héros ; toute ma vie passée dépose en ma faveur ,
et elle doit être pour vous plus digne de foi qu'une
accusation sans preuve et sans fondement. De tous
ceux qui ont été calomniés , je ne dois pas être
celui qui mérite le moins d'égard, ni le moins de
créance. Vous auriez tort aussi de m'en vouloir
pour m être retiré. Si je l'ai fait, ce n'est point que
j'eusse de vous une opinion peu avantageuse , ou
que je me fusse d'avance ménagé un refuge hors de
ma patrie. Mon vrai motif, c'est que je ne pouvais
soutenir l'idée de l'ignominie d'une prison; que
d'ailleurs je ne croyais pas qu'à mon âge je pusse
supporter cette affliction dans mon corps, et qu'en-
fin je pensais que vous n'étiez pas fâchés que je me
dérobasse à un affront qui me perdait sans vous
servir. Mais ce qui doit surtout vous convaincre
de mon affection sans partage, et démon dévoue-
ment exclusif, c'est que je ne me suis pas réfugié
dans une ville où je devais vivre avec magnificence,
mais dans une ville où je savais que s'étaient retirés
AHMO20. EniSTOAAT. iSÇ
ydù un yzvof.uvaL oi/x, terri vroiw&t yiyinv' ■:*(.
'AAAot 7T£pt /XeV T0L>Tû)V TKtVOfJLOLl , TToAAtf, ypet-
cpg/v gj£û>v to y&p ^a&v zuclutgû o-uvgf&vcu TieTpocv
/jio/ «TeoWgv, e/ ? /*ev 0<pgAg<av cto-S-gvgs oî/., g/£ ^g
TO flOiWoV \W7riï<r$cLl WOLVTCô',' oàvWpOTcLTOV» E7Tg<-
&j &, xaAas -gtoiovvtîs •> -wdicri roîs gv Tcc<$ eu-
nous J^oiAAct/^S-g, xcu Ifjiot S^ieLWcLyyiztj à AijWS
'aQmûugï ot>Tg yctp Y\à)irf)£ vtuav ou&vci, as ivra-
ffûtV OJ 3-SOt 3C<Xf Wpû)g£, fJLCLpTUfU Oè fJLOl TtOLS 0
crpocrGgv TrctpeAnAvôûtf %poyos > °£ «NjteuoTgpsv av
irunivoid-* Jcp' J^toif T?i ûtvgÀgyjcTou vi>v g^rgyg-
yiïtiavis ctlzicLS* ovt iya%tipi<rTos9ovT clwkttoxûlx os
<pa.r/i<rotJL(u rav JW£a>j9€vt0V. Kcli [im to clkz\Q£iv
ovtc *v iiTtoras opywv srpos /xe *7eoiYiaeW ou y&p
oLTZiyvaitas J/xik, ou$ gTgpaxrg (ZAîwav ovScifiov
[itTtarw d\\sL9 Tparov /xgv Totmitîbs rijk i^was
yjJtXiTias Ta \oyiafxa <pgpa>v , g/rct A a T^v »Aouctv
oi^jc eu oioo*T ûjv toi aafJLcLzi T>jy JccucoTrad-giocv urcg-
ygyx.giv' gT< <r ol»U u/zets gvo^iÇov cL(6ovteiv tça pis
-GrfowyAcLKKTfjLov ygygo-9ou, os, otîdfev J^tcti atytAav ,
gag asrojAAugv av. E?jr£<9 'ot/ y g J/^7v wpoo-gï^oy tov
voîiy, jcoci ovdiGiv ciWoiSy tcoAAcl oLv !'oo/rg cv\uzict.
F.ts Tg yao t<roA/v >jA3-ov , oJx, g'y i (xiyKrraL 7rp&£tiv
186 AHMO20. EUISTOAAI.
olutoç efgAÀov , aAA* g*V lîv Jtau rovç itpoyovove eA-
.3-ovtccs !î&/y j ors o 7rpos tov TllpvM x.ct.TgAa.£t£<xvgy
CtUTGUS 3CI vdbVO^ , 7LOLI TTctp' f ^À6i(TT>lV gUVOJXV UTÏCLp-
'XOVVCU U/JUV V\7ri(TTcLHM. "Eari £' i Tpoifymav
CLUTY\ , y /JLcCÀt<7Tct [JLtV 01 -3-eOt , KCLl TYlÇ WpOÇ VfXCLÇ
» .' tf \ ~ \ » 1 » / *
IVVOIOLS tViKOL, )C0Ci T>1S 7TpOS t{JLî ÎVipyiGlcLÇ , gUVOJ
'7ta»Tiç g/'Wctv, errot, o-û)3-eJ5 u<p tïju®y > <^uy)i9g<>iv
olwoùoîjvoli yjtpiïa.^, 'Ev rg t&utw TivaTv, as gficu
Xzpt&pwav, i'KiTifjLtiLv vfiïv ri TCiipca^oùH tm jca-r'
î/jlî cLyvotcL , gya> tïclgcu euÇHjuictv, ûJCTtêp e/xot Tipo-
0-5x6, Trapg/^ofuiv g'£ Jv jccu (jlclXhjtcl vofJLiÇcû tiocv-
Tcts dyaLc Sevras jJig ùy[jLO(TicL rifiyaôLi. 'Opay & t»v
Atev zwjoicw rœv av<5jpay éaeyctA»v, r>iv S"t as rè
Trapu)/ J^uvcc/juv jcctTotoWrgpav , ^£rgA9<a>v e<s to tou
noo-g/^vo^ fgpoi f'v KaAccupid. , tla^cli , ou ^ovov
T>îk ûco-(pccAg/ct; éygxcc, iv «N* tov 3-sov iXtci^cù
txoi \j7tcLpyiir ou yap su oiote, yg* i y&p g$ gig-
po/s iaxtv'i coç ûlv /ZovAmtoli , WpOL%cLl, \zwtw
xoli âoNAoy è%zt rai jcivdvnvovn r»v ct<r(petAg/GtV
CtAA' Oïl >CC*f T»V WCLTplScL hSivfc i)L0LOTY\Ç V/Aî-
p&Ç CLQopCû , g/S tfV TOO-CtUT^V iVVQlCLV ifJLCLVTq (TVVQldcL)
ocryç Tictp' J/JLay W^ofxcn Tu^g?v.
'07Tû)^ ouv, « ivojîgs 'A-3-WTo» , [MMTl 7lAgt«
%pOy0V TO/S 37UpOU<n X&XoTç (JWiyjJ>\LCLl ^ ^n(pi<rcL(ro£
LETTRES DE DEMOSTHÊNE. l8^
vos ancêtres, lorsqu'ils furent investis par l'armée
des Perses, dans une ville qui vous est entièrement
dévouée; c'est Trézène [5]. Puissent surtout les
dieux la récompenser de l'attachement qu'elle vous
témoigne , et des services qu'elle m'a rendus ?
Puissé-je moi-même lui marquer ma reconnais-
sance, si vous me rappelez dans ma patrie! Plu-
sieurs Trézéniens , pour flatter mes maux , vou-
laient vous reprocher de l'ingratitude à mon égard :
loin de souscrire à leurs reproches, je vous excusai
avec toute la chaleur convenable; et c'est, je crois,
la principale cause pour laquelle le peuple de Tré-
zène , frappé de ma vertu, m'a décerné des hon-
neurs publics. Touché de leur zèle , mais voyant
que leurs forces n'y répondaient pas, et que pour
le moment ils ne pouvaient me mettre à l'abri , je
me suis transporté dans un temple de Neptune de
l'île de Calaurie [6] , où j'ai fixé mon séjour. J'es-
père que le respect pour le dieu me servira de
sauve-garde , sans toutefois en avoir l'assurance :
car , lorsqu'on est à la merci d'autrui, on ne peut
jouir que d'une sûreté faible et douteuse. Mais du
moins, de ce temple, je vois tous les jours le pays où
je suis né, et pour lequel je me sens autant d'affec-
tion , que je prie les dieux de vous inspirer pour
moi de bienveillance.
Afin donc que je ne sois pas plus long - tems
affligé des maux qui m'accablent , ordonnez pour
!88 IETTRES DE DEMOSTHENE.
moi ce que vous avez déjà ordonné pour quelques-
uns ; faites que je n'éprouve rien d'indigne de
vous , et que je ne sois pas réduit à supplier les
autres, ce qui vous serait peu honorable. Si vous
êtes irrités contre moi sans retour, il me serait
plus avantageux de mourir; et vous devez croire
que je pense comme je parle, sans me parer de
beaux sentimens , puisque je vous ai rendus maî-
tres de mon sort. Non , je n'ai pas craint de me
mettre entre les mains de la justice; mais incapa-
ble de trahir la vérité, et ne voulant pas me sous-
traire à l'autorité des tribunaux, je me suis livré à
vos décisions, persuadé que ceux dont j'avais ob-
tenu tout mon lustre et tous mes avantages , de-
vaient pouvoir , s'ils le voulaient, commettre une
injustice à mon égard. Au reste , puisqu'une for-
tune plus juste et plus propice, surmontant les ri-
gueurs injustes de l'autre , vous a permis de déli-
bérer deux fois sur la même affaire, et de revenir
sur un jugement qui n'est pas irrévocable , sauvez-
moi , je vous en conjure , et rendez en ma faveur
une sentence plus digne de vous et de moi. Loin
de trouver que j'aie commis aucun crime dans
toute ma vie, et que je mérite de périr ou d'être
diffamé , vous verrez , pour ne rien dire de cho-
quant,que je ne le cède à personne en affection pour
le peuple; qu'il n'est aucun de mes contemporains
qui ait plus fait pour vous , qui vous ait donné de
AHMOZ0. E1IISTOAAI. 189
pot rccuTot, à xcli ciAAoïs thtw jjcfy, 'tvot \vatz
dLvoifyoy vixav [jwàvi /XOl <TVft(oi}> \xy\ri IMTM ÉT€-
p«v dvxyTLCLcrSûû yins^C ovùt yaip v[àiv Twre
yviwi ctv x.aAov# êrcei , e!ye £to/ Tôt ^po$ tf/xecs
dùidwcixraL vTCcLpxti , Te3vctvct< /*e ïtp«*Jrrôf ?v.
ElfcOTflS <K CLV jU.0< TJffTêUOJTw TctUTlfV T»y J/CtVOtCCV
iyjw y kcli \xv\ clv fjicLTW zpavvyicrd-cLi x,ati ystp
tfJLOLVTOU XUpiOVÇ VfÂOLÇ tWOlYIGGl , X.CU OVX, ity'jyOV
tûv ayavcc, /vêt pjTg 7Tpooo) tm &Àvj.:r€{a,v, jh»t
oLx,upoç vfiS'j i(xov /indus yinraLi, ctÀA.' 0, ri Qov-
AoiaSt, tovtcû ^pjjrjHo^e' tzrap' &v y&p clwmtcûv
tlclAwi 3cqcyct3-Jy êî*!/)£ov, tovîovç ûô[j.y\v ùtïv ej£«iv
JCCU ifJLCL^TiVJ j il QovAoïVTO , MS «V€» E^ei & , fcflt-
Àa>s ^«rocotTcrot. , » J^jcctfet tu^>i Ta* clÙkov xpcti»-
crccdot, JV 71101 tûjv etvTcïv ct7r€<îto;tgy JpTv /3ou-
A.en<rcco-5cc< , tcù prjgy clvyjmgtqv «\syi$urcL<r5cu moi
2|liou, o-ûHTcXTe ^s, « iyfygs 'A3»vouo/, jccli ^>7(p/(Ta.o-9e
x.cct v{iw clvucûv ollJrtoL jccu (pou. Ew' ovdwl yàp
rm 'tfînrpcLyfjLWM » c^jodcotcc ^te tvpwiTt , oJj^
éV<T>i(îe<ov iri/iov eivou , oucT ctVoÀûJÀgvct/ , otAÀx
X,Ct< £l»V0t)V T® TTÀHÔ-gl TûT VfltTipCe), TûTç jULotAlcrQ'
' / '/ %1 » f -\ / I \ «*
ofjLoiύ, ivot jLMjoev gtzncptfovov ypcu|/0, xot/ wAt'.c-ct
'7CîWfOLyiJ,aLTiv'J.ivov Tû)v vuvt ^û)VTdyy urrep uaay ,
X.CU /UgyiO-TcC UîTCCp^OVTot 4O.0« JtCtX ifJLOLVTOV (TV IX'
190 AHMO20. EITI2T0AAI.
Ç>0\cL tUYOtClÇ TCÇOÇ VfJLCLÇ. Mv}ÔtlÇ JV' VfJLM iyUtF&tè
fit y œ cu/dpiç ASwciïoi, [lYiTt dvcuityicL, fiyxî aWy
TipoÇcLcru (pûCt/Aw iiyitkpiS. wctp oA»jv xm imarxohffl
oiïupsaiïcLi' c&AAo, (*) roîç ncLpovcriv îkclo-xqç ctcpGovûtf
%pv\Tcu, zlioi Jxe tûlvxcl vuv ?zro(,p6o-T/y , «5 llyiiiox
Cù(fî\i , At/STctJ, JCOtt ^cLXpVOL , JtcU TV)S tZTctTp/^
1 * ~ "*•!- \ r f a % \ : J
tccwtcl woitt fie odupzcQcu' à twi<rx,owovvTeç J\-
Tcauas, ev ou&ve Ta» *z«rg'7roA'.Ta>j!;.gvû>y uVep u'uov
otm [xcuXcLyacw , otîVe otvotvcfyeci» wpo<rov<rcLV tvpy-
1
GITl fJLOl.
t-t ' ' l\ 1 ' f ~ *T 'a.' (O
llpos /Ugy Jx>i sr&vTccs ujuol^ too-olvtcC loict «Te
ToTs gjttot *7rpc<ncpouotNn» evavTtoy JjzoTv (IqvXqlhu
JWAep£3-ï»oi/. '0<rci p.gv yctp toT$ u(p' UjuaTv ctyycw-
3-e?(jiv v-GrvipîTovvTzç zwoiovv , g<7Ta JV u^&s ai>-
to7s ttrêTpa^-S-oti , ject/ ouofe» îyncLXcà* tTrudy ùe
iyVOùKCLS9 VfJLÎlÇ 01 CL TCLVT IVTWy ICW flîV , ûJ<r7Igp
i>7T6p T6>y Ao/'srav gôV/, xou gju.01 crvyyoùpywoùGiy xct-
\œç miyvovaiv' îolv <A twyiptajfyiv ty)(zif>œ(riv ,
Jjxctk cc^/aT /koj j8o>i3eiv owrctvTas, x,cu pj xvpia-
I \ I »} _ ~ , r ~ / /
TgpOCV T>1V TOUT0V g^-S-f «.» T)l!? TTûtp Uj^ûW %Cf,p/TO$
/*oj ygve<r3ctj. Eïnt/p/gJTg.
(*) J'aime mieux lire avec Wolfius : *aa' m.
LETTRES DE DEMOSTHENE. 1QI
plus fortes preuves d'attachement. Et qu'on no s'i-
magine pas que ce soit par lâcheté, ou par quelque
motif peu honnête, que j'ai déploré mon sort dans
toute celte lettre; mais tout ce qui peut autoriser
un homme à se livrer sans réserve à la douleur, je
l'éprouve malheureusement aujourd'hui ; peines
d'esprit et de cœur, désir de vous revoir, de revoir
ma patrie, réflexions sur ce que j'ai souffert déjà;
voilà ce qui me fait déplorer mon sort. Jugez de
mon abattement comme vous devez , vous verrez
que toutes les fois qu'il a été question de parler ou
d'agir pour vos intérêts , je n'ai montré ni lâcheté
ni faiblesse.
Voilà ce que je vous dis à tous; je vais dire un
mot pour mes ennemis. Dans tout ce qu'ils ont fait
en abusant de votre ignorance , je suppose qu'ils
ont eu dessein de vous servir, et je ne leur en fais
pas un crime : mais à présent que vous êtes instruits,
si , après avoir renoncé à inquiéter les autres , ils
cessent aussi de me poursuivre, ils feront ce qu'ils
doivent ; s'ils s'obstinent à me persécuter, je vous
supplie tous de m'être favorables , et de ne pas souf-
frir, pour ce qui me regarde, que leur haine pré-
vale sur votre bienveillance. Je vous recommande
à la protection des dieux.
LETTRE TROISIEME.
SUR LES ENFANS DE LYCURGUE.
-Soocé-
Eycxjbgue était en même tems un excellent citoyen, un ministre in-
tègre, un orateur célèbre et un homme fort instruit. Il avait joui , pendant
qu'il vivait, de la plus grande considération parmi ses concitoyens, qui
lui avaient '"décerné des honneurs distingués. Après sa mort, Ménésechme,
un de ses plus ardens adversaires , avait attaqué ses enfans comme étant
débiteurs du trésor au nom de leur père. Ils furent condamnés, et un nommé
Méroclès les ht mettre en prison jusqu'à ce qu'ils eussent payé. Démos
ihène, qui faisait beaucoup de cas de Lycurgue, dont il était l'ami,
écrivit du lieu de son exil aux Athéniens en faveur de ses enfans. Il fait
le plus grand éloge du père; il rappelle les marques d'estime et de consi-
dération qu'on lui a données, les distinctions dont il a joui tant qu'il a
vécu. Il montre que les Athéniens doivent mettre ses fils en liberté ; la
justice , l'honneur , leur propre intérêt le demandent. Il insiste , au
commencement et à la fin de sa lettre , sur le motif qui la lui a fait écrire.
Il parle de lui-même en finissant; il fait voir combien il serait injuste et
absurde qu'on ne révoquât point la sentence qui le condamne , lorsqu'on
a . bsops un Arislo^iton. 11 demande que, du moins , on lui accorde un
sauf-conduit pour revenir dans sa ville et se faire payer les sommes qui
lui sont dues, afin qu il puisse s'acquitter envers l'état. Si on en croit la
dernière lettre d'Eschine, il obtint ce qu'il demandait pour les fils de
Lycurgue. ,
DEMOSTHENE, AU SENAT ET AU PEUPLE , SALUT:
Yj est pour ce qui me concerne , c'est pour que
\ous me rendiez la justice que je pense qui m'est
due , que je vous ai écrit ma dernière lettre. Vous
m'accorderez ce que je vous y demande , quand
vous le jugerez à propos; mais je souhaite qu'at-
tentifs à l'objet pour lequel je vous écris aujour-
d'hui , vous m'écoutiez dans un esprit d'équité et
non de contention. Exilé d'Athènes, j'entends plu-
sieurs Grecs vous blâmer sur le sort qu'éprouvent
les enfans de Lycurgue. Je vous aurais écrit, quand
je n'aurais eu pour motif que de défendre la mé-
EniSTOAH TPITH.
nEPi
ton ATKonrpror feaiaon.
AHMO20ENH2
THI BOTAHI KAI TjGI AHMI2I
X AIPE I N.
1 1EPI /xgy rai tlclt îfxcLvrov , i £to* srap' J/^ov
ivofjLifyv ^tx,<x/ov g/vct/ ygvgo-Sx*, T)iy srpoTgpxv ercÊ/x-
•n^a 7Tpos tirets, ump a>y, oTctv v/xïv doM, xotî cvy-
yjà^AGiri' wipi <^g ^v vuy g^goTocÀ^ot, Hov\oi(xm
GLiuHzs jui>! wotpi&Tv, ^>j(îg Tipos (p/Aovg/jtioty, ctÀÀot
srpos to ootctiov ctx.ouo-cu. 2i>£tÇ>ativg/ yotp ^to/, x,cu-
^gp g'x.?zro&yv o'tûtTpt £ovn , -GroWaïv otVoJg/v eV/r/-
juuyvnwv u/*7v gsn tsTV Trgp* tous Aujcoupyou wciïàaLç
yiyvofjLivois» E7n<rTtiAaL ju,gv ouy ctv thv g3n<xToÀ>iy
kxi Tay êxeiva ££vn 7rg'7rpc6y/u,gvû>y gygx.*, a>y, o/lloim
t. m. i3
iç4 AHMO30. EIII2T0AAI.
i[lOl , TToD/TiÇ cLv GLVTcZ dlKCLiœÇ [g%0/T£ %<*f IV , U
TO, irpO<TYI7LOV?CL fZovXùKlS-î <7T0ig7v.
Ex,e<vos yctp cturov ev to> 7i3p< thv ^ioesoio-iv
/^gpet TCLÇCLS T'/\$ W0\micLÇ rOKOLTCLp^OLÇy 1LCLI TTîpt
'ZCàv'EWWïiLCàV JCûtt <rv(JL[XOL')(jlK0ûV QVÙiV tlœd-ûùç ypcc-
<pg/v y ctî kcli Tcc'j ê^ixoTiKûùv tivcu *7rpo(77rotou/xevûjy
ol -ûroWoi xccTeÀisrov v[xzç , xotî ~ciïç tgv J^/xou
I I » \ » *l IV \
*7CÇQCLlÇl<Ti(n TrpOŒiUlLliV IOLVTQV , 00% OTl àWplCLÇ
yuan zrpo<ro$ovç hu tovtcûv uViip^g AaaGavê/V ctîiro
yap tûTv evotvT/û)V -arccvra tcl toiclvtol iyiynro*
ovâ oTi T&vzw cL<r(ÇcLAî<rTzpaiv t»v irpocLipto-iv OVCTOLV
iccpcC tïoWouç yup xai npoiïv\\ov$ i\yi ycivâvvovç ,
ovs avctyjccuov )iv vwofjLzivcu roy irarep toi; JSfxou
XîyîlV JCCU WpcLTTUV TCpOCUpOV/AÏVOV cl\\' ozi JSj-
fJL0TlX,0Ç KCLl QVGîl %p>IOT05 OCV>1p )JV. Kct/T*0/ TTot-
pÛ)V €0pOL TQVÇ LIVi (Zoy\3-y(reLVTcLÇ OLV TCù ^y\\Xùd y
CL(T§iVi7ç tWl TOÏ$ 0,UjU,£sj8wcOO,/V OVT&Ç' TOUS £t
il I \ I >>< 1
TaVCLVTIO. WÇOLTTOVTOLÇ , JCOCTO, WcLVTOL tfpûJfJLiVOVÇ'
ctAÀ o^tû>$ ouaev vittgv ixtivoç nyjrvo tovtm 9 cl
GVfJLtptptlV YiySlTO TO) fryfJLGù. KcU y fJLîTcL TOLVTaLyCLQ-
\ J ■ I \ f t\ *> *
jtvas 5cct,t \eyû>v xcli ^trpoLTTœv cl wpoo-Mi)) >jy
(pctvgpoç, é<p' oT$ gvStj^ iJçhtuto, œ$ durcu-tç ufclgiv. j
» t \ *> t\ «/ •*■ > » ~ ^
E-arso-TgfÀa, p.gv ouv ay , œawip warov ev *p%w, Jtai
LETTRES DE DEMOSTHENE. 1 g5
moire de cet excellent homme, et de vous rappe-
ler ses actions , dont vous ne devez pas être moins
reconnaissans que moi, si vous voulez agir comme
le doivent des Athéniens.
Quoique, dès son entrée dans le ministère, il eût
résolu de se bornera l'administration des finances,
et qu'il ne fût pas dans l'usage de s'occuper des
affaires des Grecs et des allies, cependant, comme
plusieurs ministres, de ceux même qui se disaient
amis du peuple, vous abandonnaient, il s'attacha
à soutenir les intérêts du peuple. Ce n'est pas que
ce parti dût lui valoir des gratifications et des re-
venus, avantage qu'obtenait le parti opposé; ce
n'est pas qu'il y eût une plus grande sûreté à parler
et à agir pour vos intérêts , système qui expose né-
cessairement à mille périls: mais c'est que de cœur
et par caractère il était ami du peuple et bon pa-
triote. Ainsi , quoiqu'il vît par lui-même que le cré-
dit des ministres fidèles était bien diminué, vu les
circonstances, et que le pouvoir des orateurs mal
intentionnés était assuré à tous égards, il n'en était
pas moins attaché aux intérêts de la république, et,
soit dans ses paroles , soit dans ses actions , il se
déclarait toujours avec courage pour ce qu'il ju-
geait le plus expédient. Aussi , comme personne
ne l'ignore, ne tarda-t-il pas à être accusé de crime
capital. Je vous aurais donc écrit, je le répète ,
I96 LETTRES DE DEMOSTHENE.
quand ce n'aurait été que par considération pour
Lycurgue; mais persuadé qu'il vous importait
d être instruits des reproches que vous font les
étrangers , j'étais bien plus porté encore à vous
écrire.
Je prie ceux qui étaient ennemis particuliers de
Lycurgue d'écouter à son sujet des discours, rai-
sonnables, et de souffrir qu'on leur dise la vérité.
Vous ne pouvez ignorer, Athéniens, que le traite-
ment que viennent d'éprouver ses enfans, ne doit
pas faire honneur à votre ville. C'est une chose
connue dans toute la Grèce, que vous avez accordé
les plus grandes distinctions à Lycurgue pendant
sa vie ; et que, quoiqu'il ait été souvent accusé par
ses envieux , vous ne le trouvâtes jamais coupable.
Vous aviez une telle confiance en sa vertu, et vous
le regardiez comme si dévoué au peuple , que vous
avez prononcé plusieurs sentences sur sa simple
parole qui vous paraissait suffisante; ce que vous
n'auriez pas fait, si vous n'eussiez eu une grande
opinion de son intégrité. Aujourd'hui qu'on ap-
prend que les enfans sont détenus en prison , on
est touché pour le père qui n'est plus ; on plaint
les enfans comme indignement traités , et on vous
charge de reproches si durs , que je n'oserais vous
en faire part. Ces reproches que j'entends avec
peine , je les réfute avec chaleur ; et, sans entrer
dans des détails désagréables , je vous en ai écrit
suffisamment, pour vous faire connaître que toute
la Grèce vous blâme, persuadé qu'il vous importe
AHMOZ0. EIIIZTOAAI. 197
* \ \ » ' ' ' \ »v s y \ r rs*
<rta Trjy txztvou %<tp/V ov fxw claaol tlcli v/juv vo-
kfjilÇffl cru^cpepsiv roc? îjrctpot toTç e£û> yjyvo/Jievcis
ewiTifJiy\<rei$ ùfavcLi , uroWa ^rpofiu/JLorepsv srpos to
7T€jX-n|/0U T>iy éVlOToAW Êff^OV.
napeuTov/tcti J^g tous /Ace Tpos ex,e?yoy e^ovTccs
JWjcoAûjs uVo^tervct/ T«tA>i3!i' x.&j Ta J^itlcucl
axouejy tzrep* airrou. Eu yetp icrre, a ctyapê* A^m-
y<t?o<, îm yuy ex. Tay -zsrep* tous wctid&s oivrotT
yiympwoûr' <pcti/A>jy J^cty >î tioA/s Aot/xÊccygi' ovfois
yatp tûùv 'ÈWww ayyoe?, otj (Syret At»coupyoy
tTlfJLOLd-' VfJLZlÇ tU wVep£oA>IV' ÎCûtl WOWW OLITICùi
izsrin^naœv vwo rav (p3-ovot>yTû>y clvtcù, ovi^fiicuf
wd&oS' ivptr d\y\5ïï ovtœ S? iwurTWiTc olvtS ,
JCCtt J^/AOT/JCOV WCLÇCL WcWT CLÇ Y\yil<T§Z, CûŒTt TToAAût
Toi S^tKoaœv ev Ta <p»i(rcu Awcoupyoy exp<v€T£" x&i
TOUS' U]x7v IfyipTLtC OU yctp <XV, XOLJ TO/OUTOy fJL>1
JWouy u^iïy. Nui To/yuy a^xvrîç axofovTes tous
UlclÇ OLUTOV S^idiad-OLl y TOy fJLiV TI^îStcL î\iOV(Tt'
tq~ç TictKTi <K , ûjV <*voc£t<x Trow^ouffi, (juyajçOoyrcu*
Jftîv <K i7ClTlfJLœ<Jl WJxpÔîk, Gù$ OUX CUf ?0\/lWcUfÂl
ypec^g/v éy®* A 7ap *X^o^a/ Toîk teyovvt, tlcli
Àiriteyœ xctG 'ocrov £vvcllicu9 ^oyfS-ay J/^Tv , tgcutcc,
a^pi jU2> T5t7 J^Aov u/itiv wonfceti , oTe woWoi
^teacp&VTot: , cri; :.<pgpe<y UjCtiy yotuÇay cîoey*/, ye-
198 AHMO20. EniSTOAAl.
ypcLQùL' <tKpiÇ>ûû$ J^e ^lefyivau JW^gpes Kpivco.
(J<TOL (AtVTOl AQlOOpiCLÇ %#pt$ g(7T/V, û)V AîyOWl
TlVî$ 9 XCLl CLMKûèVOLl (TVUtylpîlV VfMV JyOVfJLOLl, ZOLVÏOL
n>Nl \ » \ . r »/ » » *
Ovdciç yoip v7TitAy\Çîy , #£ apcc HyvowcaTe , xxtt
^l2^iV(T^7\TE TyÇ cL\tâilcLç Tinpi CLVTOV AvXOVpyOV.
Tu, Tg ycLp TOV ^pOVOU ÎFAÎSoS , OV g^gTC^O^gVOS
otî&v t«rût>?zroS' eJpnG>i tzrepi v[jl£ç ovrt Qpovm y ourt
*7roiSv iètTLGVy >t*< ro fivtùîvcL cLv$pœwo>v tiç fxv\àw
tm gcAAûjv ctvcu<r9)i(nctv tj/ucv tt&TayvûTvct/ , gix,oi0£
ch/cLifiï twv yVêp tJs dyvoicLç cxS'vJ/fV. Ae/^reroc/
to/vuv, 0 -aroivTgs ctv €<voc< (pcti»Aû>v cLvSpoùnm tpyov
(pwrctjgv , to , o<rov ccv %p!îcr3g %povov , ro<7ouroy
tKaLo-Tov <ppovr<(^€iy J^oxg/V julsto, J^e tolvtûl /xyi-
tkvcL iytw Aoyov. Ei$ ri ycLp rm clWccv p^p»
wpocràoxcLV Ta TZTtMvTviitoTi ty\v tfoif v[im e<re-
ad-cLi p^ocp/y ^ otclv g/s rovç «zjrcuoVs, x&i tjjv eJ-
(5b£/<*y, tolvolvticl ôp£ xiç yiyvo[itvciy m fiomv tlcu
Tî\iVTa(Tl TFaLO-lVy QWCCÇ l'fyl KOL\œÇ, (JLîXil'y Koli
fjLW ovâî ^pnficLTm woizïv gygjtot tclv-zcl S^oxuv, rœv
xcl\Sv xcLycLd-œy tcrriy. Ovrs y&p rv\ç fjLzycL\o*\'V-
%'CtS, Ot/T6 T^ CtAAîlS WpQCLipzaiCùÇ T>tf V[AîTZpOLÇ ,
eûccAouSov ay (favgoT gt yap J^tt^k Aixrcto-S-ai Tiap
gVgpûJV g(Jg/, ^ovtccs i\ rai KpoGiovrav tol %pyfxaLTcL
LETTRES DE DÉMOSTHENE. ÎÛÇ
de le savoir. Mais il est des réflexions faites par
quelques uns sans nul esprit de malignité, qu'il
est bon de vous mettre sous les yeux.
Personne ne s'imagine que ce soit par ignorance
on par erreur que vous en usez de la sorte envers
Lycurgue. Le long espace de tems où vous avez
emplo é ce bon citoyen, sans le trouver jamais
pensant ou agissant contre vous , l'avantage de
n'avoir jamais été soupçonnées de stupidité , ne
permettent pas de croire que vous ayez péché par
ignorance. Reste donc ( indifférence coupable qui
ne peut vous faire honneur) que vous ne songez
à nous que le lems où nous vivons, et où nous vous
sommes utiles, et qu'ensuite vous nous oubliez
absolument. Mais en quoi peut-on espérer que vous
témoignerez votre gratitude aux citoyens morts ,
si l'on voit que vous n'épargnez ni leurs enfans ,
ni leur mémoire , seuls objets qui intéressent les
mourans? Userait encore moins honnête que vous
parussiez tenir cette conduite par intérêt ; cela ne
serait conforme ni à votre magnanimité naturelle,
ni aux principes d'après lesquels vous agîtes tou-
jours. Pour moi, je n'en doute pas, s'il vous fallait
racheter les fdsde Lycurgue, et tirer de votre trésor
une somme pareille à celle qu'on leur demande ,
200 LETTRES DE DEMOSTHENE.
tous vous y porteriez tous avec ardeur. Quand
donc je vous vois faire tant de difficultés pour re-
mettre une amende imposée par la calomnie et par
la haine , je ne sais que dire , à moins que vous
n'ayez résolu d'inquiéter vos ministres et de les
persécuter sans ménagement ; conduite qui serait
aussi opposée à la justice , qu'à vos propres intérêts.
Quoi donc ! ne pouvez-vous sentir combien il^st
peu décent que le peuple d'Athènes , qui passe pour ,£-
le plus sage de tous les peuples , et dont la ville a
toujours été le refuge des misérables , se montre
moins généreux que Philippe ? Ce prince qui, élevé
dans la puissance souveraine , ne recevait proba-
blement de leçon de personne , se fit néanmoins
une loi , lorsqu'il fut dans la prospérité , de signa-
ler sa clémence. Plein d'égard pour les vertus et
pour les ancêtres de ceux qui avaient combattu
contre lui et qui lui avaient disputé l'empire, il ne
se permit point de les mettre aux fers [7]. Bien
différent , sans doute, de quelques-uns de nos ora-,
teurs, il considéra ce qu'il devait, en pareil cas , s
à sa dignité, sans croire que le même procédé fût
juste et honnête pour tous. Et des hommes formés
par l'éducation qui rend supportables les plus stu-
pides , des Athéniens , contre tout principe et
contre toute règle, ont enfermé les fils pour les
imputations faites au père ! Et vous prétendez par-" - j
là traiter également tout le monde, comme si vous
aviez à juger des poids et des mesures , et non à
examiner la conduite de vos ministres à la tête des
\
I
AHMO20. EniSTOAAI. 201
~ t À '■■'', 9 '"-"à - / * /
T&l/TA, WÛLVÏCLÇ CtV Yty0UtU0l< WpOJVfJlOVÇ ilVCLl' Tf<
^t^Atct J^ opaîv QMoiïvxcLÇ ôlQuvûli y o Aoyœ sccti
(p^rove» yeyovév , oux, 6%a> Tt x,aTctyva> , e< /ulu oÀas
WlKpCûS XCLl TOLfCL'XfûàGùÇ *%g'v ^P0* T0V* ^P-0"
TIX.OUS ûùpfJLHITCCLTi. El S"i TOVT ÎGTIV , OVT OpSCûÇ ,
ouTg (ru/xÇgpovTa? jSot>Àa>scr3cu gyvû>x,ctTe.
Qxv/xol^cû J^'et' /*>idgjs Jftav /vvoeT, on rav ai-
. • c%p^v gori tov S^vîfjLov rm A3»vct<û>v, <ruvî<rti x,cu
PWCLl&lCL WOLVTCOV WpOl%ilV ÙGKOVVTCL , OS 5C0.J TOJS
» / » \ \ '/ _ \ *
* crn/)£>i<T<x,<nv <x,gj x.o/v>iy g^g/ x.a,Tci$uy>iv , ayvafto-
ygorgp&y <pcuvgo-5-eu «ÊtÀttzrsrou, o? , cîyoi>3gT>iTos ày
glX,OTû)£, TpcC(pgJS €V ijrOUGlCLy OfJLCûÇ CflTO J^gTv, >7V^X,
tvTu%yi(Tt fJLoL\i<r:cL , tôt av3pû)tsriyct ^potTT^y
(patyccr3-at , x,<xi tous ■zzrcipctTctÇûtju.gvous , t«rpos ous
TTgpj tûjv oÀav J^sjuvôVygiKTgv, otoc troX^cn J^Àa-
\ l \ i > \ >y i . » \
'm <TCLI , TO TfVûJy JtCtl TIUÇ tl<TlV iÇlTOLVcLÇ' OU yctp ,
û>£ €0/3C6V , OfJLQlÛ)Ç TM WCL$ VfJLU p»TOpû>y ÉV/O/? ,
ouTe JN«x,euct av sivai wpoç oLWoLnoLÇ xol clvtcl, OVTt
x,aÂa v\yv.To, clWcl tv\v rnç ol^iolç typs^Owcnv avA-
Aoyifyfiivoç, Ta toiclvt gVg&pmy. 'Y/uïs <K ,
OVTS^ A3>1VC*7of , JCCtt &'&J&l<t$ ft£Tg%OyTg$ , )f X.*t
tous ctvott(r5)iTou? ctvgx/roJs -zzroigTv «Toxe? «Tuyoto-Octt,
M \ x\ I f / / > \
WpOûTOV (lîV, 0 7raVTû)V C0yyûJ|JL0VgO-TûCT0V éOTf, 7T6p<
^ *• 1 I * ~ I \ r^ % k/
Cù'J TCy TToCTgpct CC/TIO)yTa< TiV6Ç, ZOb$ VlllÇ OiÔiKCL'Zt
ê<Tot, to TctuTflt uO/e<y tcrov (pccTe, a>a"7rtp V7np <r-a.v-
uw y\ jLterp^y to <o-oy <rx.o'7rou/xgyo/ , aAA oup^ vwip
203 AHMO20. EITISTOAAI.
aV(5j30>V TVpocttpiGîCûÇ y KOLI 7to\tTîlCLÇ @>QV\iVO (XiVOl'
6V OIÇ ityTCLCGfAiVGlÇ , il jîAgy ^pJKTTot 7LCLI Oy)fJtQT JXCt,
\ » » » / \ A / f I
kcli iw tvvoicL tcl Aux,oupya> '&'£'& paLyfjiivaL (pouve-
Toc/, Ltvioivoç koLïlou , «AÀot jta/ ^ocvray Tar; ctyet-
.Sûn* TOUS TroLldcLÇ CLVTOV ^iXCttOV iGTl TUy^ûlVg/y
7iap' u/*0/ et «N TavctVTtoc toutûjv, (xiTyov, or e^,
e'o\f «Njtw J^ovct/, toutous J^e j-oïc^ ovtgùç y g(p oW
♦ / > - „ I » ~ t
e^e/vaj Tfs gyx,fitÀgi , Tuy%ctvg/y opy>?s' ?zrao-j yap
7IAVT(i)V Tû>y ÛLfJLOLpTYlfJLOLTûûV OpOÇ i<TTl Ti\iVTY\. 'EtT£<,
g/y OUT0S eÇSTg, 0)0-^7 0/ /XgV CL^5g0"5gVTg^ T< TOCS
UTTgp toiT S^yiliqv woAiTiVGLizvoiç , /<oi& ?«rpos TgÀgU-
t>io-c£,vt&s J^/ocÀÀoty^o-oyToti , aÀÀcc ;cou to'S 'ttcuo-/
TTjv g^S-pctv &c(4>uÀoc£ouo-iv, or & Ô^jUOS, Où GVVOLyœ-
n^gTou rav dyfjLOTix.S)v 'Ikclcttoç , /xe%pt tou nctpov-
T0* %p1°"0Clt fJLWLLGViUail TOCS %cLplTcLÇ, LLiTcL TOLVXOL
J^g ^c^gy (Pfoyr/g?, ouogy ct5À/a>Tgpov gora/ toi7 t>iv
UTTgp TOU J^jUOU TcL^lV OLipil(T§cLl*
El ON MoipOXÀ)1? CL'WOXplUTcLl y TCLVTCL /JLiV (70-
ÇûùTipcL y\ jcctâ-' gou/rov g/'voc/ , jyct Jg /ulvï ccTToo^pàicny,
GlUTOS CLVTQVÇ QV\GCLl , ipOùTYjGCLT &UTOV , tfV/JtOC TcCUpgCtS,
3CCtt UotTCt/3C0?, X,CU Ap/O~T0y£<Tû)V, JtOU CCUTOS , £<£ TO
o'go-^a^Tyjp/ov ^ocpct^oSgvTg? , ou p.ovoy oujc g^go^gvTo ,
ccAagc xct/ gogpi>iyopoi»v, t/ àyTrors. oup^ gûJpoc tol
oiytcucL tclvtcl. El Ot liv\ $y\o-ti TOT CLp%ttV, OVOi
Àgyg/v gx, yg tûjv \0Lim clwzûù npoo-^^cy* ao-Tg Ttœç
'.<70V g(7Tt TOI»? /W.gV cLf^UVy OIÇ [XWi AgygiV gÇ€(TT/)
LETTRES DE DEMOSTHËISE. 200
affaires ! Que si , dans cet examen , vous trouvez
que Lycurgue s'est conduit en ami du peuple, en
bon et zélé patriote , ses fils , loin d'essuyer un
mauvais traitement , doivent être comblés de vos
faveurs. S'il s'est conduit mal , vous deviez le pu-
nir lorsqu'il vivait , et non décharger sur les fils
votre indignation, pour les fautes qu'on impute au
père, puisqu'on ne doit plus rechercher les fautes
au-delà du trépas. Car enfin, si, d'une part, ceux
d'entre vous qui auront été ennemis des ministres
partisans du peuple , loin de se réconcilier avec
eux , après leur mort , gardent des sentimens de
haine pour leurs enfans ; et que, de l'autre , le
peuple, dont ces ministres se déclarent les défen-
seurs, ne songe à leurs services que dans le mo-
ment présent , et les oublie aussitôt après, y aura-
t-il rien de plus malheureux que d'embrasser le
parti du peuple ?
Si Méroclès prétend que ces raisons sont trop
subtiles pour lui , qu'il a fait enfermer les fils de
Lycurgue, afin qu'ils ne pussent pas s'enfuir , de-
mandez-lui pourquoi Tauréas , Patécus , Aristo-
giton [8] , et lui-même , quoique condamnés à la
prison, loin d'être enfermés, haranguaient le peu-
ple : demandez-lui pourquoi il ne jugeait pas des
choses avec cette rigueur. S'il dit qu'alors il exer-
çait des charges , comme les lois le lui permet-
taient , mais sans parler en public , est - il juste ,
que , tandis que celui qui n'a pas même la liberté
de parler en public , exerce des charges , on tienne
2o/| LETTRES DE DEMOSTHENE.
enfermés les enfans d'un père qui vous a rendu
un si grand nombre de services ? Non* Athéniens ,
je ne vous conçois pas , à moins que vous ne vou-
liez apprendre , par un exemple éclatant , que la
scélératesse , l'imprudence , la méchanceté déter-
minée , ont tout crédit dans Athènes , et toute assu-
rance de l'impunité; qu'il est aussi facile aux
hommes pervers d'échapper quand ils se trouvent
dans l'embarras , que dangereux de choisir le parti
le plus honnête , de s'attacher à une vie sage , de
se dévouer aux intérêts du peuple; et que, si l'on
tombe alors dans la moindre faute, il n'y a point
de pardon.
Je ne dirai pas qu'il est injuste de penser deLy-
curgue mort, autrement que vous pensiez de Ly-
curgue vivant; que vous devez avoir plus d'égard
pour ceux qui ne sont plus , que pour ceux qui
vivent : je supprime ces réflexions , et toutes les
autres de ce genre , que personne, je crois , ne
conteste. Mais je ne serais pas fâché de vous voir
témoigner de la reconnaissance aux fils de ceux qui
vous ont bien servis, vous qui savez gré à tant
d'autres des services que vous ont rendus leurs an-
cêtres. Et ce n'est pas pour vous faire des repro-
ches , que je parle ; j'en suis si éloigné , qu'il me
semble , qu'ici surtout, c'est pour vos intérêts que
je plaide. En effet, vous exciterez par-là tous les ci-
toyens â se dévouer au peuple ; ils verront que, si
l'envie s'acharne sur les vivans et s'oppose auxhon-
AHMO20. EITISTOAàI. 2<>5
tous & &oW9cu , m tstoWcl %py<Ti[ioç ?v ê\m o
TtTCLTifpj 'EyCû {XiV ovx, î^Cû <TV\Aoyi(TCL<r5cLl , il fJU\
TQVTO èiï%(tl âY\fJLO<TlCL fiovAîa&î, OTl QdlXvflcL, JCûU
cLvcLiviicL, x,cu -arpGctipew wowpi&ç, ey tw 7ioAgr
<V)£Vg|, 7LCLI âlOLŒCùBhcLl 'XXZICO WpO<T$OKlClV *'%*',
iufèi ri <j\)\j£S\ %oL\iwov toTs roiovroiÇy dnoAvviç
yiyvtrau , ev a? 7rposupg<7g< %p>i°"Hj , x,cti #*<» (raxppovi
xcli dniAOTiTcœ , TrpoeAeo-^cu Çïv, <r(pctÀspov , x,ccy t/
/ „ »/ v
yev>rrcu WTôLlGllCL, Ct<pt/)CTOV etTTct/.
"Etj to/vov to /xev, /ul>i cftjcûtioy «rvûti , thv imuricu
ÙO^OLV VXJM, WWtp t^œVTOÇ t'ï/JT lltilVOV , Xct< TO
tSv TeTgAeuTiix.orav, >j Tcïy -zyctpovTav , ?<rÀgf<i> wotd-
cd-ct/ Àoyoy, atjtct/oy s/y*/, xûu ^ocvra t* To/ocuTot,
eotdû)* trctpcc yatp 'zzrao-/v o/xoAoyêLcr-S-eu Tûu>t& i»7igt-
ÀlKpCt* OCTOJS fJLiYTOl TïrcLTpiKCLÇ îVipyi(TlCLÇ CLTCllJLn-
fjLonuvcLTt rai «Aàûjv , idtas ày i^o//*/ v^âis tlou
woWm irtpœv oLWoyovoiç. Ou Y cas i7rmfiûûv et
rxvrai 7Tctp>ivgyx.Gt. Too-ovtov yxp &# touto tstoiiU ,
«/ _ / i% ~ i. \ ~ i
GùVrî (TVfJLQipîlV fJLOLAtatûL TM TTOÀc/ Tût TO/CtU Tût JtpJ -
vor Tpox,ciAcïo\3e yap TrocvTcts ex. Toi»Tû>y 6\i/xot/x.ovs
icrcti , opœiraç on , x.ctv ey t5 56x9* icLvrovç fila rciïç
Tpoc7>îx<oua-ct^ 6tt>T<i>y rifMcui o Q$qvjÇ <wri<rrv} , toT^
206 AHMO20. EniSTOAAI
\ < /
\ * i * \ i , f - /
yg TtauGiv vTr&ptyi tol ^rpocwtovr* *ztr&p u/jlccv jcojuu-
<TCL(T$aLl. TÏCùS OVV OVK OLT07T0)l , fJL&WoV fit X.CLI CLl-
\ \ »/. \ V »/
0"%POV , TûùV fXtV CLAACûV TlGl y )LCLl Wct\oLlûùV OVTÛJV
rœv p^povay x,et8' ovs iywvTQ %pwifjLot , jtoti ôV J'y
ajtougrg, t^ tvipyta-taç , otoc gç av iœpcLTccLTtj vwu-
ay\$otcls , o^i0S tw (ftjccuctv êuvoiglv Acto-ûJfgir Au-
Kovpycô o , oi>tû)$ W7royviov tccli tv\s htqXitucls tcgli
ty\S ïiksuns yîyovviaLS , /^(f g/s i jtct/ ro7s £ym-
fjioai , jcoct J$ «y JïAjcsîo-ô-g , Woifjioi tov aAAov ijrg
%poyov us tAtov kcli cptAotv9pû)Wtflty , pu? g/s tol£9'
r ~ » \ r / 1 \ * » » |
U/UICLS CCVTOUS OflOlOVS 7tCL^')(îlV , 5CCC/ T&UT £1$ TOUS
'OTcliocls olutou yiyvofAivys ty\$ TifjcœpiûLS , ou? x,ocy
> A \ v / v l \ 1/ . |
€%"P°*> S'^p ptTpiOS Uïl KCLl A0yi(T{jLQV Z%G)V , gA£>J-
ccli ; (Dav/xoLC^œ toivvv koli tout g/ zis f jxo>v ctyvou ,
a? ovdî touto o-i/^cpgpgi tw woamicl (p&ygpov yiyvo-
/*gvsv, otc roïs ^gy clAAhv tjvcc x,Tn<rctjj(.gvo/s cp/Aïav,
xcti jtcLTopOoûVjv, ev wacre <7rAgovgx/rgjv uVapp^g/, x,ecv
cm/p^o-ao-/ n, pccoicts g/vcu t*j Auo-g/s , tois $ ils
Toy o\i/xov cLvccpT»o-oco-/y tctvTovs , ou ^tovov 9UIT^
TctAAct gAocTTov g%^iy vwaLpçsi , aAAct )tcu Tct?
CVfiïÇOpClS f&t&CLlCLS T0VZÛIS fJLOVQlÇ TûùV GtAAû)V ^gVS/V.
A'AAct jLMjv oTi T0lJ'9, outû) y/yvgTct/, pqtAov diï%cLt.
Tis y&o ovx, oî&v J|x5v, Actp^>jT(, t<3 MgAfltvcy^rou ,
aAâîvcci p-gy ifJLOiœs h ducoLGTyipicù gv/a&clv, a>$ xcli
LETTRES DE DEMOSTIIENE. 20']
neurs qu'ils méritent , leurs enfans du moins ob-
tiennent de vous de dignes récompenses. N'est - il
donc pas contraire à toute raison, ou plutôt à toute
décence, que vous , qui conservez une juste bien-
veillance pour des hommes dont les services sont
éloignés, et ne vous sont connus que par ouï-dire;
que vous , qui êtes toujours portés à la compassion
et à l'indulgence , même pour les médians qui
vous ont fait du mal, vous ne preniez pas ces mêmes
sentimens pour Lycurgue, dont l'administration
et la mort sont si récentes; et cela , lorsqu'on per-
sécute ses enfans , dont le sort exciterait la pitié
même d'un ennemi, pour peu qu'il fût honnête et
modéré? Je suis surpris que l'on ignore parmi vous
combien il est nuisible à la république de déclarer
que ceux qui se sont fait au dehors certains amis ,
ont l'avantage en tout, lorsqu'ils réussissent , et
qu'ils se tirent aisément du péril , lorsqu'ils man-
quent leur but; tandis que ceux qui se sont dé-
voués au^peuple , non-seulement sont moins favo-
risés dans le reste, mais encore que, pour eux
seuls , les disgrâces sont irrévocables.
Plus d'un exemple confirme ce que je dis. Qui
de vous ignore que Lâches, fils de Mélanope [9] ,
a été condamné dans un tribunal , comme aujour-
2û8 LETTRES DE DEMOSTHENE.
d'hui les fils de Lycurgue ; et que , sur une lettre
du nouveau roi de Macédoine, on lui a remis toute
son amende? Mnésibule d'Acharné, condamné par
le même tribunal quia prononcé la condamnation
des fils de Lycurgue , na-t-il pas été renvoyé ab-
sous ? et avec raison; car c'est un homme ver-
tueux. Et aucun de nos déclamateurs actuels ne
peut objecter que c'était renverser les lois. On ne
les renversait pas , s'il est vrai que toutes les lois
sont établies pour le bien de la justice, et pour la
sûreté de la vertu ; on ne les renversait pas , s'il
est vraiment utile que les disgrâces des citoyens
infortunés ne soient pas éternelles, et qu'on ne se
montre point ingrat. Si donc il est de votre utilité
que vous vous comportiez comme je dis , loin de
détruire les lois, lorsque vous absolviez ceux dont
je parle , vous suiviez même l'esprit des législa-
teurs , en faisant grâce à Lâchés par égard pour
Alexandre , et en sauvant Mnésibule pour la sa-
gesse de sa conduite. Craignez donc d'annoncer
qu'il est plus avantageux d'acquérir l'amitié des
étrangers , que de se mettre sous la protection du
peuple ; et qu'il vaut mieux être connu d'un per-
sonnage illustre , que de se faire connaître0 pour
chercher dans l'administration l'intérêt du plus
grand nombre. Il est impossible qu'un ministre ,
chargé de vos affaires , plaise universellement.
Quand on est porté de cœur pour le peuple , il est
juste qu'on soit épargné; sinon , vous apprendrez
AHMOS0. EITÏZTOAAI. 209
yuv roiç Avx,ovpyov wcuarj , itpîd-wdu ft -gtxv to
OCpÀ^/ttiX, g7T/a-:!/AatVT0^ AAg£&V(3)pOU, JCCU 'ZtTctÀJVj Mv>j-
<n£ot>A&;, Ta'A^JtpvS, clAgùvcli \jlvi o[j.oiœç, JcceTctyvoy-
tos oti»Tou tou osx,<x<rr>ip<o'j 00-zzrgp jcccî Tœi Ataoup-
you 7Tctic7û)v , a(pé7ff9otf o\, kclAcûç zstoiovjti j CLJriQÇ
\ * I \ *^\ ,\ y \ I \ I H
yatp OLVYip XCLl OVOUÇ <XV tWl TOVTOIÇ TQl>Ç VOJLLOVÇ 6(p»
X,OLTùL\viGJCLl Tû)V VUV @>OCt)VT<JûV. ElKQTW OV$l y<Lp
KOLTiAvOVTO , gJ7Tgp itZTfltVTg? 01 VOfJLOt Tùù V &X,flU0V
gygjta, jcgu ŒCûTypioLÇ xœv %pwTûîv av9p&>7rû>y T/9gVT<x/,
JCflU fJLYlTz CUQIOVÇ TOI S cLTV^(YI(rcL(ri TLCLVKTTcWcLl TOLÇ
\ I I » » I »/ /
(Tt/£t(pop5tS (TVfJL^îpît , p|T Ot^Ctp/O-TOUJ 0VT3.S ÇûlJVÎ-
o"9x<. 'AAAci jucifv g! yi tclvQ ovtcûÇ, œcrwip àv Qyktcu-
»; fil \ I ^
/J.6V, €%g/V (TVfJLtytpU , OU £tOVOV TOUS VO[lQVÇ OU TlcLTt-
Avîti , nvjx.ct èMivovs v\q>itTî , aAAct x<ct< tous fôiovç
i<MÈ?rrt tm tqvç vouovç SzfiwwJ avSpce&av , Act-
y*T* (xtv9'7rpo$%cLpiv dwSivToç 'AAîZcutiïpovyGLQMTeç,
Mvn<n£ouAov J^e tÏ TotT jSjou aa^poo-uy^ o-oxrctvTes.
Mu to/vuv to x/djo-cwOcci T»y g"£û)9gv <p/A«xv Auorcg-
Aeo-Tgp0V J^IJCVUTE , il TO Tffl J^fl/Xû) 7TCtpCtX,CtT(x9g(79flC/
c \ Ut V « > / * - A
tOLVTOV , U.W gtTTû) T0V ayVû)Tû)V gJVGtf X.p3<TT0V, >J
TO?^ TtToWÔlÇ JjEJÎTv Ta (TVfJLQîpOVTOL WoAlTiVOfJLEVQV
yjyva>o"x,go-.jcu. To ^tgv yctp zirctau cLpt<rx,uv tov
(TU^êouAgUOVTCt X.Ctl TOL KOIVCL WpaLTTQVTCL, ot^VCtTOÏ*
ICtl J^' gV ÉUVOIOL TotUTOt Ta ^âULû) Ti$ ^pOVW , c^^-
TLCLlÔç iGTl aOùQurâcU* il & fJW, 7CCLI SipcLWiVUV
T. III. l4
210 AHMO20. EniSTOAAr.
grgpot/s jUGtÀÀcv , r\ rov <Fy[iov , i^ccn&ç ôtdcL^îTi ,
x,aj (pevygiy ro rav y^t/y <tv[).($içovtoùv tcoiowto. ri
Oàûj$ de xojvov gor/y dvudos irrccurm^ d cudfs
'AÔttvoTcj, x.ott oÀus ty\ç tcqXîoùç cvfx^opct , tov (pôo-
yov &x.g?y /*e7Çov to-^t/g/y trctp' u/xTv, )} Tcts tojk
tvzpyeaicûv p^ap/Tc^* xeii tolvtcl, zov p.gv vscr^aa,-
tqç ovtoç, rov & roîç 5soT$ oLTrodzfciyfJLtvw. Kcci
jLt»y otîcîg Toy rii»3-go£.y ^apotÀsi^û) , rov |^g%pf tSSs
-GTCLpQÙoV ^JUIOT/XOV, ^tgrot, T&VTOL $ èTOlfJLOV tU Ta
3C0É.3' J^av *zjrayrot. T/s yap oJx, oi<?e toutov, org
jU€V,t>iv Jîjrgp J/^av Ta£<y g^av, lU ro woAirzviaQzi
•arctptfgt , 0$ oouaov £Àat/vojmgvov, xat ypacpw çgv/as
cpguyovrot, xa* [ux,pov tfpctStvTcL vtïo tovtcôv, oU
vlTv vwvpsTM rovs x,olt i[iov Xoyovç eyp&Qev; tir clam
$ \ Cl TLCLTKiyopil TOTg T<SV etUfflV, VUV AUTOS TTfaTTgt,
suwopouvTct ^tev ovtccç y ûûgxî oV g%£/y ircLipcts , ai
t I ~ ~ I »
PtJCP1 Q&WSy XCtAÛ>5 WOIOVCTOLI, r7rp0Wt7l0fJL(ÇdL<nV CJLV-
Toy, TrgyTg rccÀctyra <? o'cpÀovTa, paov, iktÏgcli , »
-TTgyTg Opctp^jULcC? CLW)(J.<T3cLl WpOTipOV* TTpOÇ Oi TOV'
tqiç , ^rap' v[iœv9 rov dyifjiov , ou juiovov rijV 7isÀ*Tgta<;
/-tgTs/ÀrxpoTa , o fco/voy oveiobseoTJvaTctfffv ,aAAa xcti
5uoyTa u^np v(im Tas noLTpcûovç Sv<ncLÇ h AgÀ(f>s/s.
'Orav ouv roKtvToi x,a) tvAikolvtcl wSlo-iv îàuv y
TtrctpcLOiiyfJLOLTcL , Ct(p û)y CtÀU(7iT£Àg5 ^po g AgtT^OC/ Ttf
tou (^î^ou î«rak r/s ày jtp/yctf , (^o^oviicli fxy\wor
ipvifjLQi Tûjy fîzrgp v^tûjy tpovvrm yîvyo-vt, claaccç Te
X.CC< OTOty TOV dyi/JLQTlKûùV TOVÇ fJLW »f Jtût^JCOUO-Ot ^<3f-
LETTIIES DE DEMOSTHENE. 211
à tous les citoyens qu'il faut faire la cour aux étran-
gers plutôt qu'au peuple , qu'il faut craindre de
passer pour travailler à vos intérêts.
En général, c'est une honte commune et un
malheur public, que l'envie, chez vous, paraisse
être plus forte que la reconnaissance ; quoique
l'envie soit un vice odieux, et que la reconnais-
sance ait obtenu des autels. Je ne manquerai pas
de citer Pythéas [10], qui n'est ami du peuple
que de bouche et à la tribune , et qui , d'ail-
leurs, est toujours prêt à vous desservir. Ignore-
t-on , que lorsqu'il se piquait de gouverner pour
votre avantage , il était poursuivi comme étranger,
accusé d'être esclave; qu'il fut presque vendu par
ceux qu'il sert aujourd'hui , et pour lesquels il a
composé des discours contre moi. Mais, depuis
qu'il fait lui-même ce qu'il reprochait d'abord aux
autres, il est devenu si opulent , qu'il entretient
deux courtisanes, qui l'ont épuisé , ce dont je les
loue, et qu'il a payé une amende de cinq talens,
avec moins de peine qu'il n'aurait pu payer aupa-
ravant cinq drachmes. Je dis plus; peu contens de
l'admettre à gouverner l'état , ce qui est un opprobre
pour toute la ville, vous avez même voulu qu'il fît
pour vous, à Delphes, le sacrifice établi [1 1] par vos
pères.
Si tout le monde a sous les yeux des exemples
aussi frappans, d'où l'on juge qu'il est nuisible
d'embrasser le parti du peuple , j'appréhende
qu'enfin vous ne trouviez plus personne qui parle
pour vos intérêts ; surtout depuis qu'entre les
2 I 2 LETTRES DE DEMOSTHENE.
ministres amis du peuple , les uns sont morts de
vieillesse, par maladie ou par accident , tels que
Nausiclès , Charès, Diotime, Ménesthée, Eudoxe,
Eudème , Ephialte et Lycurgue, et que vous avez
banni les autres, comme Philoclès [12], Charidème
et moi. Vous pensez vous - mêmes qu'il n'est pas
de citoyens plus zélés pour vous que nous trois :
veut - on qu'il y en ait d'aussi zélés? à la bonne
heure; je ne mefais aucune peine de le reconnaître.
Si vous les traitez comme vous devez , s'ils n'éprou-
vent pas le sort que j'éprouve, je souhaite qu'ils se
multiplient à l'avenir : mais, si vous continuez à
donner de tels exemples , qui voudra se livrer avec
courage à vous servir utilement? Vous ne manquerez
pas d'hommes qui se donneront pour d'excellens
patriotes; vous n'en manquâtes jamais. Puissent-
ils ne pas avoir occasion de dévoiler leur naturel ,
comme ces ministres qui, faisant aujourd'hui à
découvert ce dont ils se défendaient alors , ne vous
craignent et ne vous respectent plus ? Pénétrés de
ces idées , gardez - vous de négliger les ministres
bien intentionnés , et d'écouter ceux qui rendent
le peuple dur et cruel. Dans ces circonstances
présentes, on a besoin de bonté et de douceur,
beaucoup plus que de haines et de divisions. Quel-
ques - uns se livrent sans borne à la violence du
ressentiment, et se vendent pour agir contre vous:
puissent les dieux faire échouer les projets que
favorisent ces hommes pervers !
Au reste , il y aurait de la folie à mépriser mes
AHMOS0. EniSTOAAI. 2l3
\ t l \ c / ~ v
pOL , XOtJ U TV)(y) , Jt&J 0 %pOVO£ WctpcUpyTCLl , OiOV
NûClNTHcAgOC. , TLCLi Xctp>lTflC , 3CCU AiOT/jULOV , XCtt Mê-
yg<r9ect , x.oti Euob^ov, eTj $ Eu^/jlov, x,ct* E<pictAT>iv,
jc<x/ AiutotTpyov, tous $ v^iiç wpowfo, axrwip X&p/-
an/jLov, kcli Ç>/Aox,Aect, jccu e/Jig , ûjy erepovs ivvovcm-
f)0VÇ ovà OLVTOl VQfJLl^iTZ' il 0* OfJLOlûùÇ TlVOL$y OU
œOovûT* £ouAo/piy (? iy, tiztrtp v(jli7ç duccuM olutoiç
i \ \ » \ tf t ~ /
TpOO-O/O-gO-^-e ,5CCtt /X>| TCLVTÔL, CLWc^YIlltlÇ , TZîKIOVTcUy
dç wAugtqvç olvtovç ysvjjffÊffOot/. AAA oray ye
ToiotuTct, oict Tct vuv , 2rûtp<3cae/y^tctTûC gx,<pep>rre, t<s
îctiv , ogtiç us tolvtw t»v t<x£/v eocuTov yvnoios
vpiïv id-t\y\Gîi obuyouj 'AAAco piv TûTy ye 7rpoo-7roi>i<7o-
fjLîvœv ovx, ccarofy\(TîTt% ouoz yctp wporzpor /*» yevo/io
<îe e^eîv i%e\iy)£3trtcLÇ clvtqvs ofxoiaç txtmiç , 01
(pûtvgpâV, i roTe «pouvro, v£y wqAitivo /xevoi, ovfovcL
bfZCCV OVTl àidoDLCLŒlV , OUTê GuV^UVOVTCtf/ A J£pU Ao-
yi^ofxivovç^œ ctWpss 'A3>ivei7oj, /*ht6 rav euvav oAiya-
i i » * \ » /
peiy, p»Te tojs srpoayou<nv gis uruLpicw jcgu 04uoT>iTct
thv aroA/v *7re<3-€0"3-ûti. IloAu yap (jlolAAov ivvoiclç
-JtoCI CpiA<Xy5pûJ*Z2TlCt^ Tct WûLpOVTOL WpctyfJLcLTcL dC.TCLl ,
>1 Tflt5fltp£)îk, JCCLl <k)<T[JLZVzlOLÇ , «y UWêpÊoAM* %pû>/xgyoi
T/ve$ ÉpyoAotÊoucrt )ccc^■, v/jlcùv ti$ vnro$o%iw npoLyncL-
Tav, ûjv Oict%[/£u<rg<ey ccuxoi»$ o Aoyio-;jios.
Et <^e t<$ Jway ^icteupu tocutcc, ^oAA>i^ éo*T jy
gû>|3g<ct$ ^€(tto?. Ei yap , i pi<fct$ ctv «ÀT/ffev ,
214 AHMO20. EI7I2TOAAI.
opm ygygVHj/.eva, cl xoli 'fffoTgpsv ygyove, tqv 6V
LiOV WpÇ TOVÇ UWlp CCI/TOI/ XtyQVTCLÇ DW OLVSpCCWCOV
lyitcLZïtTw dtcL&AySiVToç , vtTv jxu iv c/ciot/ ygvgo*9<x/,
ÎZrûSV Otî T€TU(pû)Tct/; TctCrct de > Cl'f&ei BTûLp'/iV, ÀgyûJV*
ecv J,aok ê^&to-xov* l'&iièy à' ev tojs to<outo<$ gt/*î,
y 01$ y îi fié z/jlov KATi^îvcrzaLi g<$> o\ç oLno\œ\ct,
wteio'Tov \oyor woiovutw tou jcocaou x,<*.j tqu
GVLlQtfOVTOÇ VLtlV , &KTêpOV $' , OT* T»V Otl»T»V gl>-
vo/av, lîv srpos (Zvtcl AvxoîSpyov ei%ov, diTcctioi
tlwt VOLufûO KCU TVpQÇ TQVÇ WOLlÙdLÇ CLVIOV QcLin-
<r$ou e%#v.
_ » »/ f <■ ■/ / ~
El à\ Ta) woLpearmev , oùç 710 Au /*o/ mpieori rœv
ZfJLCLV'GV TC^arypLCL'Zm , OU* iv OKVVHFÛLt [Il TtTpOS TGV-
tov ei^èiv , or/ rav o-ujuicpgpovTav t//x7v, jtcu rou pi-
aêy* tûjv (ÇiAm iyxcLTOL\i'Grt.v , olkoiûùç , axrwtprviç
tLtxvzov (TCûTypictç , cppovnQa. Ou&ouv g* tou srg-
piOVZOS TOLVTCL TTOlCûy CCW CC3T0 T?^ olJtÎÎS (TŒ'OtxNÎ's
\ / \ ~ , *. *. (
jccu t«rpoa/p6o-2û)5 fcctJ Taurct 3te*,x,gtv<x liicl yvasiiy
WùO.yiJ.CLTtVQLiaLl. llgpicffT/ dxg /XO/ TCtl/Tct , OfCt TOJ£
/ ' ~ ' \ \ 1 /
x,*jlov Ti vooutx/v u^uv Ttzpiytvoiro. Kcli TVipi /xgy toi>-
T0)> 17LCLVZ TlOîCùS Jx OLV UjULiV T/JV 67T g^yO/Ot *a/
y / i / ~ \ » /
cp t Ai cl- v. g fJL -x]/ / v îtr o / Jiffct / ^y , vvv jtxgy gv JcspotActi^, fte-
KCG> S^ VGTlfOV £l èWtO-TQAy LLCLKp&S , WV , gA-TTgp
gyaj (^a , ^poo-^ojcaTg , cov p//t tcl ^imicl yiyvurcLi
Lioi wap vpœv -arpQTtpov oirives y cù \ri <xv anm
LETTRES DE DEMOSTHENE. 2 1 S
réflexions. En effet, serait-il raisonnable de s'imagi-
ner qu'on ne verra pas arriver maintenantcequ'ona
vuarri ver déjà, sans que personne le craignît,lorsquc
desméchans artificieux animaient le peuple contre
des orateu rs qui parlaient pour son avantage? Je vous
communiquerais mes idées de vive voix, si j étais
à Athènes ; mais , puisque je suis plongé dans des
maux, que je souhaite à celui dont les impostures
m'ont fait succomber, je vous ai exposé mon avis
par lettre , consultant , avant toute chose , votre
gloire et vos intérêts , et me faisant un point
d'honneur de témoigner aux fils de Lycurgue , la
même amitié que j'avais pour Lycurgue vivant.
lien est peut-être qui se disent à eux-mêmes que
mes affaires me laissent donc bien du loisir. Je
n'hésite pas à leur répondre que je ne suis pas
moins jaloux de m'occuper de vos intérêts et de
ceux de vos amis, que de songer à mon rappel.
Ce n'est donc point par désœuvrement que je plaide
la cause de Lycurgue; mais le zèle et les principes
qui m'ont toujours animé dans l'administration de
vos affaires , m'animent encore dans celle-ci. Quant
au loisir , j'en ai autant que j'en souhaite à ceux
qui sont mal intentionnés pour le peuple. Mais
tranchons sur cet article. Mon attachement et mon
affection pour vous me portent à vous adresser au-
jourd'hui quelques plaintes : je me propose de les
développer bientôt dans une longue lettre [i 5] que
vous pouvez attendre de moi, si je vis, et si vous
tardez à me rendre justice. Vous êtes que
**
3l6 LETTRES DE DÈMOSTHÈNE.
dirai-je , pour ne paraître ni trahir la vérité , ni
manquer à ce que je vous dois? vous êtes si indif-
férens et si inattentifs , vous respectez si peu les
autres , vous vous respectez si peu vous-mêmes .,
que vous avez banni Démosthène pour le même
sujet pour lequel vous avez absous Aristogiton ; et
l'avantage dont jouissent, sans vous le devoir, des
gens qui vous méprisent , vous me le refusez I je
ne puis obtenir la grâce de faire payer mes débi-
teurs et contribuer mes amis , pour vous satisfaire
et ne plus montrer dans ma personne , chez les
étrangers, la honte de tous ceux qui , trop injustes
à mon égard , ne m'ont laissé , pour prix de mes
travaux , que la vieillesse et l'exil. Je voudrais re-
venir dans ma patrie par un effet de votre bien-
veillance et de votre générosité , et y recueillir de
quoi acquitter l'amende inique que m'a imposée la
calomnie; je demande un sauf-conduit seulement
jusqu'au terme que vous m'avez fixé pour le paie-
ment. Sourds à ma requête , vous dites, à ce qu'on
me rapporte : Qu'est-ce qui l'empêche de revenir
et de travailler à s'acquitter? C'est, Athéniens, que
je sais rougir , et que je souffre un traitement peu
conforme aux services que je vous ai rendus dans
le ministère; c'est que j'ai sacrifié ma fortune pour
des malheureux qui , craignant de voir doubler des
amendes qu'ils ne pouvaient payer, m'ont engagé
à répondre au trésor des sommes qu'ils lui devaient.
Revenu à Athènes par votre faveur , je pourrai re-
tirer une partie de cet argent , sinon le tout, pour
AHMOS0. EIÏIZTOAAI. 217
(jLï)^ CC/XûtpTeTv «ToX-OtJlVj [JWTÎ ^iWCLlfJLW ',) Aix;
, / il \ il »/ » * ~ » »
oA<yû>pGJ , Ol/Tê T0V$ OLAAOVÇ , OfS" f/^aS OLVTOVÇ
cLio~'Yyvio~St , g(p' oj$ ApiGToyarovoL <xcpstx.ctTe, «71/
rovroiç A>i^ocr3ev»v gx,£gêAwcoTgs , jccu , cl toTs
toA/xûnji /am&v J/xûTv cppovTi^giv , ft>i AolSoucti irefcp'
u^û>y , . eçeo-Tiv Éj^eiv , Tctur ou «riobvTgs e^o< , tyct,
e/ oTocttî a, tol Tg ô<pg/Ao/Agyct g/o-Trpcf^ct^, x.a< TOUS
(ftAoUS ipOLViGCLÇ y TCL TpOS VfJLOLÇ iïlontïHTCO , JCCU ft>7
yvîpcts x.cu Quyw , g-an^gjpcc ray irzzrgp v/jlSv m-
7T&y>i/xgyûjy gp£0y, Jtojyoy ovadoç toùv glôix,>](tclvtcùv ,
gVt £gv>i£ tfîpiïoùv ofûùficu, BovAofievov J^e |ulou gv
jxif vfjLtrepcLS ^ctp.'To? x.eu ^gyaAo-^^icts T&£gj
T))y oixolùI fioi ûlQi%iv yincrbcLi , tfJLcLvra> £t \vœiv
tyis ytyowicLS ov ^itlclicùs fiActo-cp^ict* Tiopto-ctcôa/,
jccti ^to'vov clitovvtoç dùetccv , oaovwip Xpovov uç zyiv
tKTKW ^tdœytoLTt , tolCtol \jlw où (Tvy^œpiÎTt' g'poj-
rctTg JH, 0s cczzrctyygAAgTcu 3rpo£ gju, tj$ ouy
OLVTOV XûôAuil ITOLpllVcLl X.CCC ZCUJTCL 'XfcL'ZTUV j TO
iwMTTctaScu cLKF%yn<rd-cu y co ctvdjpgs Ad-mciïot, xoli
TO cLiCL^iaÇ TûTv VWtp UfJLûùV WiWOAlTEVfJLtVCùV TTpOLT-
Tgjy , JtCtl TO Tct OVTCC CLZSrOACùAîTLVJCLl é^lOL TOUTOUS,
U(p m y eVOt Atn d^lTCAOL XCLTOLÔ-MTCLI , et OfJt »6l>-
vûtvro dwAûi, iwzio-Sw uVoypct>|/flia'3cu T«y <xpp^»y
TOLÇ XOLT(t<oOACLÇ , TTctp û)V , fJLITcL /JLgy T>1^ l»fXgTgpct5
» / > / ; » \ \ / v
evvoicLS ol$i)lo[jUVoç , fjapoç 9 îi )ccu pi TiayTct , c«^
çLyoLKo[Xi<TcLi[JLY\v , ioTg fx»(^gv àV^aoy^ry toAo;tov
2l8 AHMOS0. EniSTOAAÎ.
tou fèiov' ctv J^, a$ ot tclZtcl Xiyoms i^ioval
fit> eABœ, cl^ol dàofycL *,cti cLwoçicl jtctt (po/3a> cruv-
s£o/*a/.
&v ouo\y u/^gis <7t/ÀÀoy^e<^3e• ctAAot pa^a/rav
fxoi x,ou <piAcLvSpa)'7riaLç cf>S-ovouvTg$ , a y out# tu^h,
JV ufAciç vrèpio^t<r$î ccVoAou^gvov ou yap ctv
J^^gttfV OtAAûJV, )? JjttSv' TLCLt TQTt (ÇWîTî ^gJV&
*7rtnovd-tV(ii fit, cL-nçifèZç oidci, ôVg out e^tot rcAgov
ouogy, ouS- u/juy go-Toti. Ou y<xp cTw ^pn^ct-rct y'
e/vctt /xot ïïpoo-^ojcctrg , g'^û> tav cpavepûw , <ay «xpi-
GTûLfJLCtf JCCU TOL \017TCL /SGUAo^CU GVVOLycLyirJ 9 tOLV
jmoi [xy\ <pi\ovinLCûç , aAA <xv3pû>7UV0s , $»ts ro r.çoç
touto/s cl<t$cl\ùùç thaï. Ou jjuiv ovôî TTctf ApToc-
Agu fit XolQovtcl J^gi^gTg* oûre y&p yteyx&yw ,
OUT* gAccÊoV. El ^g TcLtycWîÇ OL%lû)fJLCL TYlS /3ûuA>fs,
i Toy Apuov Tlct'/ov npoo-ÊAg'srsTg , rîïs 'Ap/o-Toygr
Toyo^ KPiGioùs ayctjULy»o"3gvTg? , g'yx.aAu'vf/cw.Sg* ou
\ i\ i i i ^ ~ ,
yotp g%0 TOUTOU TipctOTgpoV '7ÇfWTcLy\l*CL TQIÇ ZOICLUT
i%yipcipTyi7t,o<nv lU i^L Ou yctp JSittqu toTs ocuto^
ye Aoyoïs utto ty\ç oLvrns jGouAvîs et^o^cuBivreL
g'xgTvov jttgv aÇg?o"5a/ J^jcctio» îîv&i cpwxeTe, g^g
J^g at«ro Au) Ag va/. Oup£ cvrceç vfitïç cLhoyKrzœç
l^gig. Outs yap afyoç y $ti ewirnàioç > ovrt
LETTRES DE DEMOSTHENE. 2 l9
m acquitter, et ne point passer dans l'opprobre le
reste de mes jours. Mais si , comme le disent et le
veulent quelques-uns , je retourne sans être rap-
pelé , je me verrai dans l'ignominie , réduit à l'in-
digence , et tremblant pour ma personne.
Ces réflexions vous touchent peu : vous m'enviez
de simples paroles de bonté ,vous m'abandonnez,
et je périrai peut-être par votre faute. En effet, qui
pourrai-je supplier, si mes concitoyens refusent
de m'entendre ? Vous plaindrez mon sort , je le
sais , quand il sera trop tard et pour vous et pour
moi. Ne vous attendez pas à me trouver d'autres
biens que le peu de fonds que je possède , et que
j'abandonne ; je recueillerai le reste , si , sans es-
prit de contention et avec humanité , vous me
permettez de le faire à l'abri de toute inquiétude.
Il ne sera jamais prouvé qne j'ai reçu l'or d'Har-
palus; on n'a pu m'en convaincre, et je n'en ai pas
reçu. Si une autorité sans preuves , si le nom de
l'Aréopage vous en imposent, rappelez-vous le ju-
gement d'Aristogiton , et rougissez de honte. Je ne
puis faire de reproche plus doux à ceux qui ont
commis envers moi une telle injustice. Vous ne
direz pas, sans doute , que, sur les mêmes dénon-
ciations du même sénat, on devait absoudre Aris-
togiton et condamner Démosthène : non , vous
n'êtes point assez dépourvus de sens. Par moi-
même , je ne suis pas fait pour la disgrâce que
j'éprouve , je ne la mérite pas , et ne suis pas de
pire nature que d'autres qui ont été absous. Je
22 O LETTRES DE DEMOSTHENE.
suis malheureux , j'en conviens , grâce à votre in-
différence. Et comment ne serais-je pas malheu-
reux , lorsque , pour comble de maux , je me vois
réduit à me comparer avec Aristogiton , et avec
Aristogiton jouissant de sa patrie , moi qui en suis
privé ? Ne croyez point que ce soit le ressentiment
qui m'anime; je ne puis être irrité contre vous ;
mais c'est une sorte de soulagement de se plain-
dre , quand on éprouve quelque injustice , comme
de gémir quand on souffre. Je suis toujours affec-
tionné pour vous, autant que je souhaite que vous
le soyez pour moi; et cette affection , je l'ai mani-
festée, et la manifesterai dans toutes les circons-
tances. Dès mes premiers pas dans le ministère , je
me suis persuadé que tout homme qui gouverne,
s'il est vertueux, doit être disposé à l'égard de tous
les citoyens , comme des enfans à l'égard de leurs
parens, désirer qu'ils soient justes, et les supporter
avec patience , quels qu'ils soient. La défaite, en
pareil cas , est auprès des gens sensés une victoire
non moins légitime que glorieuse. Je vous recom-
mande à la protection des dieux.
aHMOS0. EITIZTOAAI. 22i
/ » \ I m r -v f v ^ ~
yxp oux. ATvyviç , a , -arpoç -cois d\\ot$ kcltloi'ç ,
KOLl TTpOÇ ApKTToyUTGVcL ifjLCLVZOV iÇlTcLÇirj GVjJL-
CaLMt) X-CU TcLVT OtVoAûJAOTi TïpOÇ (TCûTypiaLÇ TgTt^»-
JCOTct ; KùLl (JLY\ (Xî VWoA&tJL&aLVtTt OpytQvScLl T(A$
. / / > \ * /- ~ \ t ~
Aoyotç tovtoiç' ov yotp olvwolzqiixi TouTo<srpo$ u/^cts
t I »v » */ \ ~ » A / f / \
gyO) flLAA i^il TIVOL TOIÇ CLOlKOV/JLtVQlÇ pqWT0V)|V TO
Àeyg/v , <x -nrcLGyovvvi , axrTCîp to/s aAyovtn ro
(TTtvur mu ry yi îwoicl ovtcûç i^a ^rpos J/xcts,
û»V uV-tatk ctv iv^aLifjLM npoç Z/Xt. KcLi TOUT IV n£(ri
TreTToiyDcct, xct* 7ro/>i<ra (pctvgpov. fcyvûîx,* y&p ttcLf-
^itlolios woAitm , œawtù oe wcLioes srpos tov? yo-
vea$, ol/tû) «7rpo$ cL&uvra? tous 'XoAitclç e^ejv ,
iVVccrScLi {xîv as tvyvœfjLovtŒTOLTcov rvyy^cLvuv ,
(pgpgtv ^e tous Ôvtolç eJ/xevak. 'H ya-p gy toÏs to/ou-
r N \ \ i » l -»
TO<£ 7\TTCL X.OCÀ» XCLl WpO(TY\KOV(rcL V13C>I TTCLpCt TO/S
giî cppovoJcri ytygTcu. EuTup^gm.
EniSTOAH TETAPTH.
n p o s
TAS 0HPAMENOT2 BAA2$HMIA2.
AHMO20ENH5)
THI BOYAHI KAI T il I AHMÏ2I
XAIPEIN.
AKOTf2 TTgp/ i(xov GypcLfJLivvw olWovç tî Xoyovç
jSÀCtCCp^OU? £frp>JX,6V0tl , kcli S'vgtv'Xjcu wpotyepîiv*
To /*gy ouv tovtov ctyvog/v, ot* Aoioopioiç, y\ (x^m
fjiiGLV jtcouctv , ^oc-S-' otov MyèTctt , JNg/x,vua,/y, ot>&y
ter otpgÀos ^rocp' eii (ppovou<7/y oLv5pœnoiç9 ov^i
d-OLUfJLÛLÇCù. 10 y&p d-pCLGVV fJLiV TCù fèlCù , jUL» 710-
AtT>iv ^e ry\v cpno-zv , ev epya.<rmp ta ^g rs5pct/x-
j^evov ex, tsroutîos, pi eLio-OcLveo-Geu t/ t#v toiovtm,
euÀoycPTêpoy »v , » cruvjgyou. I outo //.gy ouy , g&v
OL(piX,CC(JLOLl KOTt JCOCl <T®dû> , 7TUpcL<T0fJLGU WcL\i-
y§wcu zinpi m sic tfjiî, ->tcn 'Wî^i a>v gj£ v fiais na-
po/vsT* jcgu yojuuÇa, jtcuTrgp oû&v ^grgp^ovrct rotT
c£*o-%t>V£oiJ<x<, /xgrp/ûJTgpov CLUTOV TTO/^CTg/y" t^y <JXg,
toC jco<v*T cruuupgf ovtos gygjca , l2>ov\o/xan JV eV/-
<TT0A)lk , Otîs TTSp* TOUT0V g'%0 , XoyovÇ ^yXoûŒCLt,
o7s ttocvu tov vouv 7ïpo<rg^oyrg^ olx,ou<tcltî% qlq[acu
LETTRE QUATRIÈME.
SUR LES INJURES DE THÉRAMÈNE.
-**>«*-
I HKBAMènK, qui n'est connu que par cette lettre, avait reproché à
Démosthène le sort malheureux qui l'avait accompagné dans toutes les
opérations de son ministère. Démosthène réfute ce reproche , et invective
avec force contre celui qui en était l'auteur.
DEMOSTHENE , AU SENAT ET AU PEUPLE , SALUT ;
J'apprends que Théramène, entre autres invec-
tives qu'il a débitées contre moi, me reproche le
sort malheureux qui m'accompagne. Il ignore,
et je n'en suis pas surpris s qu'une injure qui ne
prouve aucun vice dans celui qu'elle attaque, est
sans effet auprès des personnes sensées. Un homme
qui s'est montré impudent toute sa vie, qui n'est
pas citoyen d'origine, qui, dès son enfance, a été
élevé parmi des prostituées, doit ignorer ces maxi-
mes , et n'est pas fait pour les comprendre. Si
j'obtiens mon rétablissement, je tâcherai de discu-
ter avec lui les reproches injurieux dont il nous
charge vous et moi; et, quoiqu'il ne sache pas rou-
gir , je me flatte de le rendre plus modéré. Le bien
public m'engage à m'expliquer, dans cette lettre ,
sur ses invectives au sujet de la fortune. Ecoutez
mes idées avec la plus grande attention ; elles mé-
2^4 LETTRES DE DEMOSTHENE.
ritent , je crois , d être entendues, et même d'être
retenues.
Je regarde Athènes comme la plus heureuse de
toutes les villes, comme la plus aimée des dieux :
Jupiter deDodone, la déesse Dioné [i4] » Apollon
Pythien , Font toujours annoncé dans leurs ora-
cles ; ils l'ont confirmé en, disant que la bonne
fortune habitait votre ville. Or, il est clair que , par
rapport aux dieux, parler de l'avenir c'est prédire ,
et que donner des noms aux choses arrivées , c'est
s'expliquer sur le passé. Toutes les opérations de
mon ministère sont du nombre des choses arrivées,
et c'est d'après ces opérations que les dieux vous
ont nommés heureux. Est-il donc juste de nom-
mer heureux ceux qui ont suivi les conseils , et
d'appeler d'un nom contraire celui qui les a don-
nés? A moins qu'on ne dise que la dénomination
du bonheur public, dont je suis l'auteur par mes
conseils , vient des dieux qui sont incapables de
mentir ; et que les reproches particuliers que m'a
faits Théramène , ne viennent pas d'un audacieux ,
d'un impudent , d'un insensé.
Mais ce n'est pas seulement d'après les oracles
des immortels, c'est encore d'après la considération
AHMO20. EniZTOAAI. 7.1S
yap clvtovç gvk clkcmç /jlovov , ctAAa x,at fxwfjL*ç
OLJriOVÇ ttVOLt.
»r- \ \ '> \ t i » /
Eyûù TW WOAlV T>1V VfliTipcLV ÎVTV)£tGTcLTVrJ
WCLGCÛV WoAtCéV j7roÀctfJ.ÊotVA) , 7LOLI $ÎO(ÇlAe.<TTclL'ZW.
Kûtl TcVJTcL otàcL ytcLl TOV AlCt TOV Aû)&tfVct?OV, TLCtl
' a ' * ' '4 \ n * r-r 'a. » K < '
tw A/0»iv, xotj tov AsrcAAa tov 11'J.v/ov otet Ae-
yOVTQLS h TCUS [JLCLVTît&lÇ , 3tcu Tpoo-cWfo-tppctytÇo-
uevou^ T)jn (LyctSw) Tvyjnv iv tw TroAa éivcu Ttccp*
uaiy. Qrct Totvuv îjrgpi tû)V e'Tr/cvTav J^Aot/awv o<
3-êst , cT/iAov û>5 tzrpoAeyoucrf tiî <Te ct^ro tût; 7i<xp-
X x A' I » \ ' \. I I
cAviAuyoTûr; wpoaviy optas iwi T<tt$ ytyovvioLiç npx-
y fr\ *\ A 1 » \ v / »
ÇOTl TlWJTcLl, A TOtyUV lyù* WiTToAlTlUllXl W&p
vjxTv, tûTv yiùyi yiytwjuLZVM îcttiv, ctcp av turu^its
CfJLAS *7rpO<TY)yopiVX,aL<TlV 01 BiOl. Ylù)$ QVV S^tKOLlOV ,
toi»? /têv 7T€/(r9evTflt? , eJru^eTs ovo£ttfAcr9<xj , tov
ê\ WiKTCLVTAy T'fiÇ ÏVCUTICLÇ WpO(TY)y0plClÇ TUy%«--
N \ . » ~ I '/ \ \ \ >
ve<v; -5rA»v gi touto tis îiwy , t>iv /ul€v x,or»iv eu-
Ti/^ifity , ïs eya> <rvixÇ>ovAoç , 3goi»5 toi/s Aeyovict$
éÎvccj , ot's où 5g/*j£ ^vdtffScLi , T»y «K /Actv SAoc-
o-Ç>i/x<clv, y\ kclt îfxou M)£pyiTcti 0>ipotttey>i$ , d-pctcruv,
non dvoLiiïïl , xûcj oû<fe votTv e^ovr' ctvOpœ'Trov etp>j>c€vot/.
Ou TOIVUV jUOVSV TctT? TTfltpGt TCù'J ZiCùV [J.CLVTit<tlÇ
dyaAw oiïo-cLv wpv\(TiTc, 'y xe^pïKrSe tw%>J, ccAAct 'A&t
t. in. i5
226 AHMOS0. EniSTOAAI.
g^ cLVTœi toùv tpycov QtapovvTîç , iv IfyrcLfyrrt op9as.
T[iti$ y*p, « jxev, 0S ccyS-pa>sro/ , Tct wp^y/maira.
j8ouAg<r9g 9gû>pg~v , guTi/%g<7T&T>iy gJp^o-gTg , &$' û>v
gyoj {ruvg€cwAcU(Tflt , t»v tûoA/v ygyovt>7a,V et $t d zois
Oeoîç g'^d.jfgS' vwatfxei jxovojs , toutûjf oi^icea-tre
Tvyyjww , idvvoLTW g'(p<g<r3g. Ti ovv gori Stoïç
IfytipiTov , otv9pûJtzrot$ <K où J^uvatov ; ctVavTav tô>v
dyaiïm lyxpcLTtîç ovtclç , jtupfous etvot«, jccu olutqvç
eVeiv , x.ct* S^quvgli zoiç clWoiç , (pActupsy <^g piâfev
^^^0^ gv 7tfltvr< Ta cuow llyïvi •7rct8eiv, jwe /*gA-
Aiicrcu.
Kcli ywi vnoTtufiwm Tot/nwv, ao-Trsp ttyOffftxéJ.»
(TJCOÎtrg/Tg Tflt VLLiTîpcL ÛLVTCûV 7TpO$ TCL T0V CtAAfflV
Ctvypû>7rû)V. KJUÔilÇ yctp QVTCùÇ ÎŒTIV CLyVCà/JCCùV , OGTlÇ OUI
y\ TcL AcLMÙoLlLlûVlOlÇ <rvLLÇ>l£v\K0TOLy QIC GV7L lyCÛ <TUV-
fil. ,\ \ t-, / \ t\ 9*.\ § ' I
etouAeuov, » Toc llgp<7 eus, î«rpos ou? oi»og ct(p/îco4a>iv
îtraïtroTg , otipgTûJTspct cp>j<re/£v giveu tûjv J/xjv tzra.poy-
Tav. Kcli iS Kcl^wcl^oxclç , jccu 2f^ou$ y xclitovç tyiv
'hdlTLM %^pûCV KcLTODLOVVTclÇ CLV$pCjùWO\)Ç g7T gO"%Ol-
tû)v y?*' oîi cr/Toto-/ <ruiiÇil&MLi woWol xai de m a.
ncfrév&Vidù kcli ^ctAs^ra. 'AAAa, vyi Aiol,tovtm fit A
>l t ~ / '/ r \ _
OLLLÎIVOV VLLOLÇ WpOLTTEW CLWCLVTZÇ QUO\oyV\(TOVJl , 0£T-
TctAaTv J^g, îteu ApJcot(?û)V, x,cu 'Apyg/^v YefpGVi H T/y^y
ctAAû)v, otV g'y avixtxa.yj.cL avveCyi yevevQai $i\m7roù'7
'KWcL TOVTCûV 7LCLI WQ\v QiXziOV CLWnWcL'^CLT l , OU
jttOVOV TW ^t>; J^gJbuAgyX-gVCXr XOL1101 Tl TV\\iX0V§ gTg-
LETTRES DE DEMOSTHENE. 22^
des événemcns mêmes, si vous en jugez bien , que
vous devez être satisfaits de votre fortune. Exami-
nez les choses, ainsi que le doivent des hommes ,
et vous trouverez Athènes fort heureuse d'après
mes conseils. Mais , si vous prétendez à des avan-
tages qui ne sont donnes qu'aux dieux, vous désirez
l'impossible. Quel est donc cet avantage refusé aux
mortels, et dont jouissent les dieux seuls ? c'est
d'être possesseur de tous les biens, d'en être assuré
pour soi-même, et de pouvoir les communiquer
aux autres; c'est de ne souffrir jamais, et de n'être
exposé à souffrir rien de fâcheux.
Après avoir établi ces principes , comme il est
juste, comparez votre position avec celle des autres
peuples : personne n'est assez peu sensé pour préfé-
rera votre état présent le sort , ou des Lacédémoniens
à qui je n'ai donné aucun conseil , ou des Perses
chez qui je n'ai pas même fait de voyage. Je ne
parle pas des peuples de Cappadoce [i 5], de Syrie,
de ceux de l'Inde placés aux extrémités du monde,
qui tous se sont vus assaillis etaccablésde malheurs.
On dira, peut-être, que la fortune nous a mieux
servis , il est vrai, que ces peuples , mais plus mal
vque les Thessaliens, les Arcadiens, et quelques
autres qui ont été dans l'alliance de Philippe. Mais
votre condition est bien préférable à celle de ces
derniers , et parce que vous n'avez pas été esclaves ,
ce qui est le plus précieux de tous les avantages;
a 28 lettres de démosthène.
et parce qu'ils ont été la cause des maux où Phi-
lippe el la servitude ont jeté les Grecs, ce qui leur
a attiré avec justice la haine générale. Vous, au
contraire, Athéniens, on vous a vu exposer, pour
les Grecs , vos personnes , vos fortunes , votre ville,
tout en un mot ; générosité rare qui doit vous va-
loir la plus grande célébrité, et vous obtenir de la
part des hommes équitables une reconnaissance
éternelle. Ainsi , d'après mes conseils, Athènes l'a
emporté pour le bonheur sur les Grecs qui ont
combattu Philippe , et pour la gloire sur ceux qui
l'ont secondé. Aussi les immortels nous ont - ils
rendu des oracles favorables , et les reproches
iniques et injurieux , ils les font retomber sur la
tête de celui qui les fait.
Pour vous en convaincre, examinez la vie ha-
bituelle de Théramène. Il se conduit par système,
comme on souhaiterait dans une imprécation qu'il
se conduisît. Ennemi de ses parens, il est ami de
l'infâme Pausanias ; il réunit l'audace effrontée
d'un homme et les complaisances criminelles d'une
femme ; résistant a son père , cédant à la turpi-
tude , il amuse son imagination des horreurs qui
le rendent odieux à tout le monde, et se plaît à
parler d'actions obscènes, qui révoltent tous ceux
qui l'écoutent. Il persiste cependant , et même il
croit par là se donner le mérite de la naïveté et de
la franchise. Je ne vous en aurais pas écrit, Athé-
niens , si je n'eusse voulu réveiller en vous le sou-
venir de ses désordres honteux; car, ce qu'on crain-
AHMO20. EniSTOAAl. 229
fOV'y CtAAûC JCGCJ TU TOVÇ fJM 'WCDlTdLÇ ctmous «Tvcti
^/Aîtittou, x<*< ?>îi ^otfAeicts, 6^ 0V UXOTVÇ ^io-ouvrct/,
vu.clç <p opourdcu vmp Tav Jb.AA>iva>v jtcte cû>/j.oc(n,)tcu
/ 1' \ \ / \ ~ »
%pyifjLcL<ri y Tccti tfoMi , jcou %0pct, x,** ^ctr/v >jyaw-
/ * AJ T* »/ x » \ f / \ /
(TfJLiVOVÇ' CLVO G>V IVXAilCW UKOÇ DSTctp^giV 36*/ %*p*V
Ol3oty<XTOV , ÎZrotpCt T0V Tct fitKOLtCL @0V\0filiVO)V 'Gromv
„ » ~ > » r » t /°'n «n»î» ;
Ofx-O'jy ot(p «y gyœ <rt>vgbouAgt><rct, tûjv /jl€v aynorav-
TÛ5V OLplCTTOL WpcLTTilV TW WO \U <TVfX@>iÇ>yxt , ZM frè
<rvwymi<riJLiwv ivùo%oTtpcui Ùvoli wepieoTi. To/yfltpot»v
» \ ' < ^ \ \ \ / \ » _ t
gTTl TOUTOJS Ot ^£0* TûC^ fJLW fJLcLVTZiCLÇ TOLÇ ctycLd-CLÇ
VfUV dlÙocMTl y T»V (T OLÛlTLOV jSAct(T(p)1^/ CU îU X,g(p<xAwV
tùû Agyovn ZpiWOVŒl.
Tvoiy <T* ûcv Tts'yti npot\oiTo î^îTclgcli tol t7riTvi-
àv^cLTcL, ev oîs Qi* à yctp àv ytcLTûLpoLa-oaTo tiç
ÙLVTCùy TOLVT éX, WpOOLiptGiCûÇ TtTOlîl. Ej^Spo* fJLÎV
yctp iezi tqÏç yovivci , (p/Aos J^e YIclvgclvicl tu
Tropm* x,cu SpcMTvnrcLi p.gv Js av*p, ?«ra<r)£g/ JN'
ûùç yuvjf x.cu toi» /xev wctrpoç tari x,psjTTû?v, toiv
J^ CtiV^paTv î)TTû)V 0J$ J^ U2T0 STCtVTûW J^lKrp^gpflU-
ygTflt/, TouTOi? t»v JWvo/ctv otycfAAgTctj , cuff^pop-
pXjttoffuvM , x,au raT JN/>i,y£to"9ûCf taut' , e<p' o<£ <xA-
youcnv ot stotouovTes* c J^ , «$ a<peA)i$ x.cti 7rapp>i<r/<i$
liîGtoç , 01/ TTatugrct.'. Kat Tcturct okx, ctv eypct-vj/a,
Ct /Ail XiV)10"Cti THV £V Jjtt?V (JLVYlfJLW Tùôi ZSrpQtTOVTW
a3o AHMO20. EniSTOAAL
ojjtcù jtcotSy >i€ot;ÀopîV à yoip ctv e/Vê?y cty t/£
omyktou , 3ta< ypet^eu (puÀa^cuT ctv, oiofxoa S^t
3tCtV OLKOVŒCLVXCL JW%£pCtV6tr TOLWtOL CLWO T0<T0t/Tû)V,
et /jLVïicrQtiç oîitv g>tct<rros JjLtoiy ?«roÀÀct, îtcu J^etvot ,
\ ^ m \ I I tt > * i *\
XOU CLtVfcpCL TOUT Où WpQGOVTÛL , OùGT IflOl T6 /IftOëV
dvcuiis eîpîîcrSct/, jtctt toutov v7rofjiyy\fjicL tûjv ectuTotT
>taxav o(p5evTct TTctcr/y e/veu. EvTup^sTTe.
LETTRES DE DEMOSTHENE. 2 J â
drait de dire , on doit éviter de l'écrire. Au reste ,
le peu que vous avez entendu , vous a , sans doute,
indignés contre le personnage, en rappelant à vo-
tre esprit les infamies sans nombre dont il s'est
souillé. Comme elles vous sont trop connues , je
n'ai rien dit d'indécent ; et ïhéramène n'a seule-
ment qu'à se montrer pour rappeler aussitôt les
vices abominables auxquels ils s'abandonne. Je
vous recommande à la protection des dieux.
LETTRE CINQUIÈME.
A HÉRACLÉODORE.
-iaoci-
V^'est la «eule lettre de Démosthène , parmi les six, qui soit adresse à
un particulier, qui traite d'objets particuliers, et qui ait été écrite lon^-
tems avant son exil , lorsqu'il était encore jeune.
DÉMOSTHÈNE A HERACLEODORE , SALUT :
Je ne sais si je dois croire ou non ce que m'an-
nonce Ménécrate. Il me dit qu'Epitime a été dé-
nonce , traîné en prison par Aralus , que vous
plaidez contre lui, et que vous vous montrez le
plus ardent de ses persécuteurs. Je vous en con-
jure au nom de Jupiter Hospitalier et de tous les
dieux, évitez de m affliger et de me causer une
peine cruelle. Vous le savez ; outre que j'ai fort à
cœur le salut d'Epitime, je regarderais comme un
i
grand malheur pour moi qu'il lui arrivât quelque
disgrâce , et que vous en fussiez la cause. J'aurais
trop à rougir devant les personnes qui savent le
bien que je disais de vous à tout le monde. Je me
croyais fondé à en dire , non que je vous eusse fré-
quenté , mais je voyais que vous jouissiez de l'es-
time publique, et que vous aviez été formé à une
école qui véritablement ne connaît ni les artifices,
ni les intrigues de l'ambition et de la cupidité , qui
rapporte tout au souverain bien, et à la souveraine
EniSTOAH nEMIlTH.
npos
HPAKAEOAaPON.
AH MO20ENHS
HPAKAEÔAi2Pi2I ET nPATTEIN.
T0 07Tû>s p^pvj tzncrsugjy, ot$ cLwyyyziAZ [xot
Msv«tpaT|s, oûV 07rœç à'XLGTiiv , e%a. E<p>i yctp
E7r<ii/xov evo\oe7^5ct/ ^igy xfLi asr>!^5ct< i/^ro Apx-
r$u, <re ^e ayavt(W9au, jtcti dsxcvi'zm et Jt© p£«Às-
7raTccToy Civoti. Aîojxat J^ cou ?«rpos AlOS Egy<0U ,
^et* 3uyTû)y Tûjv S-éûjv , (xy\ [Ai x<LTOL<rTYi<T}iç olwu
kcli J^/v£ fjwùm TtTî^izyi. Eu ycip loSi , %0pi£
TOI» /JLiAtlV jAOl T7\ç EtSTITI^OV <T(àTV\ÇlCLÇ y KOLl yo-
fiurcLi y.ty x\w cfj <Ti/jU(popav , ti i\ 7rctt)oi x.cu touxov
(TV ŒVVCLITIQÇ IIV\Ç, CttV^l»VO/Xct/ Tûl>5 fUVudoTcLÇ (101
tqvç Àoyo'jç , ou? gyo> -arepi cou Erpos cfarctyrots
d^fcùwovç gÀgyov , nrîwiutcûç îfA<tvTov d\yiSri Àg-
ygiy, oux, ex. toi» WiwAwicDLîvcLi croi WcTpciv gYû>y,
ûlAA' opœv ûtc , ^ofyç g?znTuyp£ctvû)y , x.ai -srcu-
àtlCLi CL'7riÙï)(QV, XXLl TCLVXOL OtVo TK YlXcLTMQÇ
à^tOLTfloKy V\Wif 6CTIV GùÇ CL\y\ZOùÇ Tûùi fJLlV wXtO-
I \ ~ \ |
V€JCT)|/ASLTÛ>V , JtcCJ T0> STgpi TcLUTût (TOQlO'/J.CLTCûV
g^û), TOU jSgÀTWCTOU <Tg 3COtt TOU J^JCCt/OTOCTOU 7I£fl
234 AHMOS0. EniSTOAAI.
-arcuiQ iveKcL IfyrcLCT/jLW i\ç , /jlol tous Qîouç , tgù
fjLtTOKT^QVTl //.» QV^i OL^iVOtlV , 7LCLI WfiQS CÏItCLncLÇ
iya&cù etvoc/ , ou% ocnov ayoC/Aou.
TèVOlTO J^ av fxoi jtouce<vo TOV %GLAèWûùTcLTCûV
y \ r \ , » \ » .. ~ »/
gi yotp ÛJp^X.û)? 7LCLT ifJLOLVTOV gUV0i)tû>S É%*'V (70Î,
t>iv evotvTictv yvû>ptv ^eratÀocbeTy ctv&T'jtewGgwv, JV
cl J^ Jz<roAc£.ju.€avû> waLpiapoLaQoLi , jccxt ?«rg(pgVGt-
JUOW/ , X,CtV pi» (fa, V0[M(t OVTûùÇ itylV. El é\
r ~ / »/ ^ I > » /
»jU0V XûtTctrrgcppovwtcis, ot/ tûjv ^paT^y okjc g<7|u.gv
•sra, Aoy/dcu ou jccu <ru tôt yavcL no$, xctt T>jy
vAikiolv ei%g$ *v îi/tgT^ yuv , 6jc <Tg t&u o-u^êou-
Agt»g*v x,ou •arpctTTgjy yîytnvcu tviaîxovtoç* tlcli
v/jav tovtq (rvi^Cai^. To /*gy yap gti @>qvAîo~S-cli
WGLpi(7Tl , T>?S J^g ZVyj\$ GVAAoLfJL£aLV0VO~V)Ç KOLl
Tovpyov yivoiT av. KaAos oîTv gp&v&£, %*f JS J^-
xcuct, »y x,cu (tv woinaoLi wpoç t(J.t. Koli /mm v<p
ho$ t£v cov (ppovofvray %e~f ov ctyou , ymèi »ttû>*
aAA gjtgjvous ctys g?«n tcl ooi <JNox.oi>vrct, Jtcci 7rpcf,TTg
Ol»Tû)£ , OΫr^ fJLV\ÔcVQÇ TCtïV Q[J.GAGyV\5iVTarJ <TTîf»l-
^aj^sy, aAA Ewiti^cû yivviTcLi ccùt^icl tiç , jcct/
otî«raÀÀcty>j tû>v x.(V(?uv«y. notpgco/j.a/ «^e gtV tqv
p^poyov xcLycày tlclô- ov <rv <py$ }ccttpoy siya*. rpct^cc^
^g pot TTg/t^oy, i xct« dç QlAcù g7r/<rrgAA£f Eutu^ê/.
LETTRES DE DEMOSTHENE. 2 55
justice. C'est un crime, selon moi, quand on a été
élevé à l'école de Platon, de ne pas avoir l'impos-
ture en horreur, de ne pas être bon envers tous
les hommes. Ce qui me serait encore infiniment
désagréable , c'est qu'après m'être porté pour vous
d'affection, je fusse contraint de changer à votre
égard. Quand je ne me plaindrais point d'un pro-
cédé que je n'avais pas lieu d'attendre , et qui an-
nonce du mépris pour ma personne, la chose n'en
serait pas moins réelle. Si vous faites de moi peu
de cas , parce que je ne suis pas encore des premiers
de la ville, faites attention que vous avez été jeune
et danh l'âge où je suis. C'est votre administration
qui vous a fait ce que vous êtes : peut-être obtien-
drai-je aussi cet avantage; et, avec du zèle, je
pourrai réussir si la fortune me seconde. C'est un
grand mérite que de placer à propos un bienfait ;
je vous prie de me le faire éprouver à moi-même.
Ne vous laissez conduire ni gagner par ceux qui ont
moins de sagesse que vous : amenez-les plutôt à vos
sentimcns. Faites en sorte que je vous trouve fidèle
à tous les engagemens de l'amitié , et qu'Epitime
soit sauvé et tiré du péril. Je reviendrai dans le
tems où vous me marquez que je dois revenir.
Mandez-le moi, et faites-moi connaître vos inten-
tions comme à un ami. Adieu.
LETTRE SIXIÈME.
'jette lettre fut sans doute écrite, non de l'île de Calaurie, mais de la
ville de Mégares, où Démosthènc s'était retiré, quelque tems avant son
rappel, pour travailler à former une ligue de plusieurs peuples contre
Antipater.
DEMOSTHENE, AU SENAT ET AU PEUPLE, SALUT:
Il m'est venu , de la part d'Antiphile , une lettre
adressée à tout le corps des confédérés. Elle est
aussi consolante pour ceux qui s'intéressent au
bonheur de la Grèce, que désolante pour les au-
tres qui sont dévoués à Antipater. Ces dernier* pos-
sesseurs de la lettre qu'Antipater envoyait à Corin-
the , par Dinarque [16], ont semé, dans toutes les
villes du Péloponèse, des discours dont je prie les
dieux de détourner les mauvais présages sur leurs
têtes. Celui qui accompagne le porteur de ma let-
tre, étant venu trouver, de la part de Polémeste,
Epinique , son frère , qui est bien intentionné pour
vous et mon ami , Epinique me l'a amené; et, sur
le rapport qu'il m'a fait, j'ai cru à propos de vous
l'envoyer lui-même , afin que , parfaitement ins-
truits de ce qui s'est passé dans le camp, par quel-
qu'un qui s'est trouvé au combat [17], vous pre-
niez courage pour le moment, et que , pour la suite ,
vous ayez espérance de réussir avec le secours de«
dieux. Je vous recommande à leur protection.
EniSTOAH EKTH.
riPOS THN BOTAHN KAI TON AHMON
T12N A0HNAIÏ2N.
i
AHMO20ENH2
THI BOTAHI KAI T il I AHMÎ2I
X A I P E I N.
1J.A0EN îtckttqAvi 7ïcLp 'AvtiQiAov wpoç tovç
tûùv <rv{Xfjt,aL')(ôûv awJtdpovs , zqÏç fjiiv fiov\o;j.èvoiç
ÀyaLd-oL wpo<rdox.cLv itlcucoç yiyp<L\x\kin , rots J^'
UnïlpcTOVGlV AvTlTTcLTfCt) WOAAOVÇ KOLl ^VC^ifîlç
aL7roAEiwov<rcL Aoyovç , ot zrcLpoiAaLÇ>ovTi<; tcl wap
'AvTt'XdLTpou ypcLixfjLOLTOL *7rpoç AêJVotp^GV U Kop/y-
3ûV îABoVTCL, OLWCLVCLÇ TOLÇ €V YltAOTTOWWCû TloAîtç
ToioiiTccv Aoyœv îwArnav , otm sis jce(po(.À>iv olu-m
dwodTùi^acu 01 5eo/. Acp/Jco/Jievot; J^e tov yi>y
>ix,ovtos //.stcc tou TCap e^tou <pepovTos ypcLLi^aLTcc
TTcLpCL YloAi(JLCLl(JTOV KpoÇ TOV Ct&À<poy EwtV/JCOV ,
»/ K « ~ '/ \ • \ '*. * I \
ayopct ffjtcv cuvouv x,ou e/^ot (piÀoy, x.otx,e<you Tipo?
tfjii (tycLyovToç , ccx.ououvTt ^to/ ce fiÀeyéy, eôox,e*
wpoç vfjL&ç ctuToy cwroo-TeîXciJ , O7T0S tzr&yTct ect-
Qoùs axouactvTiç tcl gy to> o-TpctT07rgao) ygyovoioc
tov srgpi T»y /uLat^nv sr<xpayey£y>ijU,evoL> toti, uç
to *Z2rotpov 3appîrre , tlcli tcl Aoitccl , Tû>y Seav
3eÀcvTû)v, i ^ouÀe(75e e^sjy JqroÀcc/x£«.v)iTg. Eu-
NOTES
SUR LES LETTRES DE DÉMOSTHÈNE.
(1) Presque toute la Grèce suivait alors le parti des Macédoniens î
c'est-là ce que Démosthène appelle le système que suit actuellement
la Grèce.
[a] Démosthène a parlé dans sa harangue sur la couronne , et il parle
ci-après , dans sa lettre contre Théramène , des oracles rendus par
Jupiter de Dodone et par d'autres dieux ; oracles qui annonçaient qu'A-
thènes était une ville heureuse.
[3] Python de Byzance, grand orateur, attaché à Philippe, qui s'en
servit avec avantage dans plusieurs députations. La circonstance , dont
parle ici Démosthène, est sans doute la même que celle qu'il rapporte
dans la harangue sur la couronne , comme on le verra dans ce
volume.
(4) Voyez plus haut , page 162 , ce que nous avons dit d'Harpalus.
[5] Lorsque Xerxès vint fondre sur la Grèce , et marchait contre
Athènes avec une armée formidable, les Athéniens, résolus d'abandon-
ner leur ville, firent passer leurs pères et leurs mères , qui étaient âgés,
avec leurs femmes et leurs enfans , à Trézène , dont les habitans les
reçurent avec beaucoup de générosité et d'humanité ; car ils firent or-
donner qu'ils seraient nourris aux dépens du public , et leur assignèrent
à chacun deux oboles par jour, qui valaient à peu près trois sols et demi
de notre monnaie. Ils permirent , outre cela, aux enfans de prendre de*
fruits partout, et établirent encore un fonds pour le paiement des maîtres
qui les instruiraient. Trézène était une petite ville située sur les bords
de la mer , dans la partie du Péloponèse appelée l'Argolide.
[6] Calaurie, île voisine de Trézène , fort obscure avant qu'elle eût
servi de tombeau à Démosthène. Rappelé de son exil, craignant d'être
livré par ses concitoyens à Antipater, roi de Macédoine, qui demandait
NOTES. 23g
»a tète, il s'y retira une seconde fois. Toujours persécuté par le monarque,
voyant que le temple de Neptune, où il s'était réfugié, n'était pas pour lui
unasyle sûr, il se donna la mort, afin de ne pas tomber entre les mains
de l'ennemi de sa patrie.
[7] Démosthène veut parler sans doute du procédé de Philippe après
la bataille de Chéronée. Ce prince renvoya libres tous les prisonniers
athéniens, sans exiger de rançon , et leur donnant à la plupart des
habits.
[8] Aristogiton , méchant homme, qui avait une sorte d'éloquence,
et qui jouissait d'un certain crédit dans Athènes. La plupart des orateurs,
Démosthène entre autres, Lycurgue et Dinarque, l'attaquèrent vivement
dans leurs discours. Il était un de ceux qui furent soupçonnés d'avoir
reçu des présens d'Harpalus. Démosthène dit, à la fin de sa lettre, qu'il
fut renvoyé absous. — 'Tauréas et Patécus, ministres d'Athènes, peu
connus.
«
[9] Démosthène , dans le plaidoyer contre Timocrate , parle de
Lâchés et de Ménalope , qu'il ne peint pas sous des couleurs favorables.
Dans ce plaidoyer, c'est Lâchés qui est père de Ménalope. Il est pro-
bable que le Lâchés actuel était fils de Ménalope dont il est parlé dans
la harangue contre Timocrate, et qu'on lui avait donné le nom de son
aïeul , comme c'était assez l'usage. — Mnésibule d'Acharné n'est connu
que par cet endroit-
[10] Pythéas , ministre d'Athènes, connu surtout par cet endroit. Plu-
tarque en parle comme d'un homme qui avait eu des altercations avec
Démosthène en Arcadie.
[11] Les Athéniens envoyaient tous les ans à Delphes des députés pour
offrir un sacrifice à Apollon , qu'ils révéraient comme un de leurs
ancêtres.
[îa] Ce Philoclès est sans doute celui contre lequel nous avons un
discours de Dinarque. Il est parlé, dans les discours précédens , de
Nausiclès, de Charès, de Diotimejel de Charidème.
[i3] Nous n'avons pas cette lettre de Démosthène : apparemment qu'il
ne tarda pas à être rappelé , car il obtint son rappel, et revint à Athènes,
dont il sortit de nouveau, craignant d'être livré à Antipater.
240 NOTES.
[i4] Déinosthène, dans sa harangue sur la fausse ambassade, parle de-
là déesse Dioné , qui était une nymphe, fille de l'Océan et de Thétis. Il
paraît que les Athéniens avaient pour elle une vénération particulière ;
mais j'en ignore la raison.
[i5] Des peuples de Cappadoce , de Syrie, etc. Alexandre avait
porté la guerre chez tous ces peuples , qu'il avait vaincus et forcés de
subir le joug.
[16] Est-ce Dinarque l'orateur? S'était-il retiré à Gorinthe , dont il
était originaire suivant quelques-uns , pour empêcher les Corinthiens
d'entrer dans la ligue, et favoriser ainsi le parti d'Antipater?
[173 S'il est ici question de la bataille de Lamia où les Athéniens
furent vainqueurs ; comme Démosthène avait été rappelé avant cette
bataille , apparemment qu'il avait été envoyé en ambassade dans
quelque ville d'où il écrit sa lettre. Peut-être s'agft-il d'un combat moins
considérable , qui avait précédé celui de Lamia.
www www *vwwvwwvvvww\vwYvvvwwvvwvvivv\vv wvvwvvwwwwwvvvwwwwv .
LETTRES
D' E S C H I N E.
-Jt.ac£-
lo u T le monde sait qu'Eschine ayant accusé Ctésiphon ,
ou plutôt Démosthène dans la personne de Ctésiphon, et
n'ayant pas obtenu la cinquième partie des suffrages, fut
condamné a l'exil, et se retira à Rhodes, d'où il écrivit les
lettres qui nous restent de lui. Photius n'en comptait que
neuf, auxquelles, dit-il, on donnait le nom des neuf Muses,
comre on donnait à ses discours le nom des trois Grâces.
Je crois , en effet , que , parmi les douze lettres attribuées
maintenant à Eschine , il en est trois qu'on peut regarder
comme supposées et faites après coup par quelque sophiste
ou rhéteur. C'est , à mon avis , la septième et les deux der-
nières. J'en dirai la raison, quand j'en serai à ces lettres.
T. III
lf>
EniSTOAH nPHTH.
<ï>IAOKPATEI.
./YT2ANTE2 éx, Movvv%'iclç éer-repcts, Act/xTTp&T
Kopycraov tm Keiû>y. Kctiïi gcwtîç i"t yifxîpcLÇ mtcc
( (TXCLIOÇ yCLp M 0 CLVip.OÇ), ZITCL 7TaÀ/V ÀV<T<XVTg£ ,
ct^oc tm g<a g/s A>ÎÀov uAQojLtgy. A>jÀ/o/ J^g evocouv
XoifJLOùOYI TlVct yOCTOV. Tût /XgV WpQO-Gû'n'CL i^l/JCTlXcLVCO
Àetoois, x,o./ Tct$ Tp^<x5 /uwtoi gy/yoyro, o oe t^cc--
%HÀ0S GCUT0V ttflU TûC CTTgpVa, CLV(i)^g/' tfV^TOl à' OUX,
«yiyvovTo , oix^e ccAy>î$GVg$ yLiyctXcn , oJ<îfe rcc 5co.tû>
jttgpjj 'zzrapvvNActTTgv ou&v. Tcturct J^g iriBivro xclzcl
fV TW VJ1CTÛ> TJVO* TWV tWltfcCJM , OV ÎZTpOTgpOV iluQoÇ'
g'x, iqvtov oùv <7Tpoo'ÊaÀgTy clvtoIç tcv Geov V>;v yo<7oy
TctuT>iv Jw€Àct|u,CflLvoy, 'HfjciTç J^g , aerTrgp as t/ g'fiyss
aÀÀocpuÀcv, >ï vïcrov g'v tm e£û> 9aAaTT»j, a(p/y/^evo/,
X.CU ElîcVTêS îJrcLKpMÇ ^fCùflOL ItrOlKlMV OLlSpUTtrCûV ,
viotTos gT/ cttzrocpgt/yovTg^ &%o[j.$ci, î«rfv0avop.gyot
«AÀMûjv , Jtaxc*, roy Tiopoy, et to fâcofjLcL tyo\ gjca.-
■VA\\\^VV\WV\\>VV\V\WWV***V>V\^'V\VVWVl»VV>^XA*V*V»>V^\\W\\VV\\V\VV>VV<t\Wl\VV»WV'VXX
LETTRE PREMIERE.
rjixE est adressée à Philocrate, et renferme quelques particularités sur
le voyage d'Eschine d'Athènes à Rhodes. Le Philocrate auquel il écrit.,
n'est pas celui dont il est heaucoup parlé dans ses discours et dans ceux de
Dcmoslhène. Ce Philocrate avait été exilé, et nous ne voyons nulle part
qu'il ait été rappelé de son exil.
A PHILOCRATE.
1M ous partîmes le soir de Munychie [i] ; un vent
favorable nous porta , ië lendemain , sur le midi ,
à Coresse , ville des Céiens. Comme le vent était
contraire, nous nous arrêtâmes neuf jours; et,
nous étant remis en mer avec le lever du soleil ,
nous arrivâmes à Délos. Les Déliens étaient attaqués
d'une maladie contagieuse. Leurs visages étaient
remplis de taches blanches ; leurs cheveux s'étaient
blanchis; leurs gorges et leurs poitrines étaient en-
flées; du reste, ils n'avaient pas de fièvre, ils ne
ressentaient pas de grandes douleurs, et les autres
parties du corps n'avaient éprouvé aucune altéra-
tion. Ils attribuaient cette calamité à la colère d'A-
pollon , et croyaient que le dieu leur avait envoyé
cette maladie , parce qu'un homme considérable
avait été inhumé dans leur île, contre l'usage [2].
Pour nous , comme si nous eussions été jetés dans
un pays inconnu, ou dans une île de l'océan atlan-
tique , et que nous eussions vu , toul-à-coup , des
hommes d'un teint extraordinaire, nous nous en-
fuîmes la nuit, nous demandant les uns aux autres,
244 iettb.es d'escihne.
dans le cours de la navigation, si chacun avait le
teint et les cheveux qu'il avait apportés de sa ville.
Il survint un orage , et un vent violent qui nous
emporta par delà l'île de Crète, en face et près de
Psamathonte [3] ; d'où étant repoussés par un
vent, de Libye , et reportés ensuite au même en-
droit par un vent de septentrion , nous restâmes
sur mer cinq jours , après lesquels nous abordâmes
à Athrone : et cela pour nous apprendre à nous
tenir en repos , sans nous embarrasser si un ci-
toyen, dans sa patrie, était couronné ou non con-
tre les lois. Delà , après quatre jours, nous arri-
vâmes à un port de Rhodes. Je m'y arrêtai un peu ,
me trouvant incommodé de l'asthme; et, comme
mon indisposition ne diminuait pas , je passai à
Rhodes , qui sembla sourire à mon arrivée ; car,
aussitôt que j'y fus entré , je me portai beaucoup
mieux. Voilà jusqu'à présent ce que j'avais à vous
écrire. Lorsqu'il m'arrivera quelque chose de nou-
veau, je vous en ferai part. Soyez heureux; ne
vous mêlez pas de l'administration publique , et
n'attaquez ni plus puissant ni plus faible que vous.
AI2XIN0Y EniSTOAAI. 245
VTOÇ, oîoV g)tO/JUQcV OlVo9gy, TCCLt TCLÇ Tpl%CLÇ. ZocA»
<T6 JCOU <XVêjU,0S î^û)ŒT7\Ç l^TtlGM CLWMiyTllV VfJLcLÇ
vwîp Kp»T>tv , wAwiov ^ctfJiciBovyToç. (£ls J^e ev
ct7ro7iTO) y>|7.gv âôN, ccvuttryer Trvet/juct Aj&ocoV erra
'TrVSl/O'ûtVTO^ >Î/IUV OL7CaLpX,TlOV , TCcL\ll tQipOfÂtQaL
tzrevre vvtctclç ev -3-cjAsctth yevo^evo/, ev ctis 7rpo<r-
tayoyuvi 'hSpcùw' !vct ficLd-cefAev yw sroÀusrpocy-
ftoverv, e* tjs e'v -rf ioLurov tstclt^i xcltôl tous
yo/jLoi»^, >i jut.», o-recpctvouTa/. Kctxei3ev TeTTatptnv
y[j.ipoLiç oc<p^o^e9ot 6t'$ eV/ve/ov r/ tîk 'Po&cts' 07:01»
vovyio-oli [aoi c-uveG» t>jv wtpi ro ôlgjiacl voctov. 12?
(Je, e7r</xe<v<xvTo$ /mou ctt/roS-/, oux, eveo\<3bt> >i vocro?,
o'teîtrÀgucra, e/s 'Pcdov , x.<xi e^e^ocTo w^tctk ivfxvjcùç
0 tottos tvSvç yap œç d/eb>iv, ^oàu potav eyevo-
jLtljV. Kct* TflCUTt [JLiV îl^OfJLiV (TOI TiûùÇ e7r/0TeAÀ£/V
TOL S^ CtAÀct 0$ <XV Î7LCLGTCL (TVflQcLaoi , ^y\\û)CTOfJLiV.
huTt/)£e* , x.cu pi 7rpoc7x,poL/e pre to<s -TrÀeov cou,
iiwe toT$ 'eAccTTov ^vveLfJLîvoiç.
EniSTOAH AETTEPA.
KTH2I$HNTL
HillESTEIAEN yfjuv N/x,o(7Tpctro^ , o wpoç [jly\-
tçoç Bnos , cù$ twypzcLfyiç jxev g* s currov ov (it-
Tpiœs , z(j,oi J^g omdtfyis rm JW <rt aoi aufjL&cL-
actv (ju^^popotv. Eya> J^g Sclviicl^cc , ri wolBûov
ifyovai p.iv olxoQzv yyiïv tqœoJjTcl ^/sÀe^fo^, axrrg
neio-Qwou fie [wdw9 m AgAg^Gas, 'XB'rtXa.aQcLi erg,
fiyiï' clWcùs cppovgTv, /2Àg7rovTU npœrov /xgy eiV w
gu.»y %v(j.(ÇopcLv y h ovk dwètxos uvcn koli tqvç
l^Bpovç êXecur uVsAot/xÊotyov, gVgcrct J^e jcou é/f
TO (TJCl/9pûJ7rOV <T0i7, JCCtf OfiOlOV ^g&OCSU/XgVO)* ^(Tt'
lyœyt yccci tTCia-a^cL evio/S zœv nrpooy\x.ovTœv vi/juv,
il TQV d\0lVT0 y '7TpO<mVcLt (TOI , xcLl [JLMtVOÇ VGTî-
\ r > I O i I I I «
TCtpl ÛSV î%pYI[J.aLTt(OV A-9-JJVW/ [XQl yeViGVCLl TToA-
\cLKiç* vvv J^g ovx, îtiwoèûùv îti ot/V/y vtfjtjv , ourg Aev-
Q^XOVŒI (TOI y OVTE CfAAfc) Tl\t ' ' AUviV ÛLICÙV , gVtfpgtf^giS,
JtCtl OUTg g/S T)JV Tl>^V cLWOlôXiWtlS , OUTg g/? ccAAo
r/ T<£y a v9pû)7r /vû)v , ot'AA* iwcLymify en jccu gJC7ig-
( ~ U \ » ' » /
LETTRE SECONDE.
XL lib est adressée à Ctésiphon, Fauteur du décret qui couronnait Dê-
mosthène. Apparemment que Ctésiphon, voyant Eschine condamné,
avait senti la compassion succéder dans son cœur à la haîne, et que, dans
un transport de générosité, il lui avait fait, à son départ, des offres de ser-
vices. Eschine lui écrit, et se plaint de ce que , malgré ses offres , il le dé-
chire en son absence , et que même il le persécute dans la personne de
ses parens.
A CTÉSIPHON.
JMicostrate, mon oncle maternel , m'a écrit que
vous le persécutiez sans ménagement , et que vous
me reprochiez ma disgrâce dont vous êtes l'auteur.
Je ne conçois pas dans quels sentimens vous me
teniez , à mon départ , des discours qui me per-
suadaient que vous parliez avec sincérité, et que
votre cœur était d'accord avec votre bouche. Je
vous croyais d'autant plus , que mon infortune me
paraissait peu croyable,digne de compassion même
pour des ennemis , et que , d'ailleurs , je vous
voyais un air triste et affligé , presque les larmes
aux yeux. Aussi , je recommandai à quelques-uns
de mes proches de s'adresser à vous dans l'occa-
sion , les assurant qu'ils n'essuieraient aucun re-
fus : moi-même, je vous ai souvent écrit pour
réclamer vos services à Athènes. Cependant , au-
jourd'hui que je ne vous porte aucun ombrage,
que je ne vous inquiète ni vous ni d'autres, vous
cherchez à me nuire; et, sans faire attention ni aux
caprices de la fortune , ni à l'incertitude des événe-
mens humains , vous recommencez contre moi le
combat, lorsque je suis banni de ma patrie, privé
^4$ LETTRES d'eSCHINE.
de tous mes droits , éloigné de mon pays, de mes
compatriotes , de mes amis. Le mal que vous dites
d'un absent pourrait fort bien jeter sur vous l'o-
dieux de décrier un mort dans une ville le centre
de la douceur et de la politesse. On n'aura point
d'Eschine une plus mauvaise opinion, parce que
vous le déchirerez en son absence; on ne fera que
le plaindre et le juger plus digne de pitié. Il était
un tems où j'aurais pu vous tenir tête ; mais au-
jourd'hui je ne puis plus parler pour moi , ni même
entendre les invectives de mes ennemis. Insulter
un vieillard tranquille , qui n'a aucune espérance
de pouvoir jamais repousser l'injure, et dont toute
la ressource est en vous autres, qui ne pouvez vous
sauver vous-même [4] ; n'est-ce pas le comble de la
honte? Au nom des dieux, Ctésiphon, quand vous
auriez la plus grande envie de me chagriner , et
qu'aucun de mes maux n'aurait assouvi votre res-
sentiment , ne vous chargez pas d'une pareille in-
famie , vous et vos enfans , que vous élevez , sans
doute , dans l'espoir de trouver en eux le soutien
de votre vieillesse. Souvenez-vous qu'Eschine n'a
jamais pensé qu'il serait réduit où il est , non plus
que tant d'autres qui avaient plus d'autorité que
nous dans leur patrie, qui étaient plus distingués
que vous et moi.
AISXINOY EJIIXTOAAI. 2%
KOLl WoAîCàÇ , JtOtt W0\lTœV, KOLl QlACiiV. KcLl Q<T<L jxgv
t!$ èflè dirovraL iÇ>AcL<Tq»)HU$ , (TOI fJLîV IffCùÇ (pg'pOl CtV
r/vct UKOTûiÇ koli cpUovov x,et/ [xi(Toç , axrvrtp av s* x/yct
tov tdènoùTw IwiCclWoio (è\cLG<$V\lXlïv y h OVTCO
X$wry x,cu (QiXcLvQpcû'Grcà woAw tya> J^e ovtc eu J^ia
tovto QcLvXoTtpoç vojjlutQiiw , ctî<rû)v uVo cou \oido-
i ii i \ >v / */
pOVfJLZVOÇ, OLTU')(e<rTtpOÇ [liVTQt KCU lAtilVQTlpOÇ KTCOÇ
yo/Jiio-Setjjv. Kcu ?*rorg /juv ou&v Wrm iyivofiW vuv
<N ou& fiioLv vnrtp ifjLcLvrov (Qam gx,srgp7rgfv , aAA'
ov& oLTLOVtiv Àoj(5bpou/xgvos JNi/y&ju.eu. To J^g ygpovTct
g^tt^ciT JÊpi^go-fiflt/, pifè^iccv iAvridaL txi î^onct zov
<^i/v»o-g<rycu îzroxg ct^uvettrtiûu , os yi ira <tv/jlwcL(tcl^
iAlTldoL g(p' VfJLtV OlÙzoTç CLX,fZY\V t^h To^ /^g CtUTOUS
v o-ûj^giv g'r/ £uvûl[ami$,'®'cûç oJx, eJo-^poy gVx/y j 'AAAct
£C>J , 'TTpOS TOV AlOÇ , /tfc>1 (TWyg , Où Kt»(T/(Pû)V , /XHOg El
TOC [LOXlGTCL VfJLOLÇ CtV/qty @>0VAily KOLl il pj *Z«rgî2rÀ>î-
pû>x.g <rg /^>idev Tû>v yfjLiTipœv jteocav , jut/ao-juiei tokto
jLOJ 7rpO<T3MS ŒCLUTCÙ Tî 7LCLI TOIÇ ircUCrJ, 0V$ TptQzlÇ)
&QYIVQUÇ g<7£(r8cU (TCM JSlAoVOT/ TOlTy^pû)^ (70U 7rpoo-ôb-
x,û>V jccu (JLtyviywo on ovùt AiV)£iv»s gj's toJto otots
&(pi£go-9cu »\7rj<rEV, ou$' olAAoj tjroAAot , xcti en
/XOCÀÀOV OLKlXOLacLVTtÇ gV TV tOLUTM WCLZplà , X.CCI ^0-
Ai» Act/i.7rporgpo/ g'aou Tg x.<x/ coî» yivofAivoi.
EFIISTOAH TPITH.
V_jl fjLtv dWoi TctvTes, oo-o/ <Çivyov<Tiv ciùiTtœç y i
foovTcu tû)v -aroXirœv qucûç tncLn\§œ<7iv , yi &ot£i<*p-
rovTiç nourov , Àof$opou<n Tct£ ectuT^v 7ïttTp*&*s, œç
<j)aLV\00$ CJLVTQIÇ TZpQGQipOfJLWcLÇ9 iyœ (Je, 671*6 t7ï6p CLVOL'
yl r » / » / \ «
Çiœç œv tTiOAiTèVGOLfAYiv y rusera , jcgu x,of,T»yopo>v
CCAAaJV CCUT05 e£À<3V , OL'^OfXSLl fAiV y Cù(T7rtp UK0$
îo-TiVy cLywcuiLzS S^î ovdiv. Ou yap qvtoôç îyaye
>?A<9'0S ÛfJLl y GXTTi i% fe WùMcùÇ 0 Gefll<rT07t\v[$ ,
o t>jv 'EAAxck i\î>j§içœ<TcLÇ y i^7i\cLd-y]y xcu 'onov
M/ÀT/ao^s , or* /xtîcpcv aQuXz toû dyi/uioaia , yepov
6V Tû!" fo<T[iœTypiCt) CtTTê^CCyg , T&UTW T^ TToAei Ài-
/ \ » » / » ~ V A
cvivjiv rov ATpo;jt>rrou (pevyovTct cLycLvcDcTï.v oitaVou
JNg7v, et tj t^v eiû)0oTû)y AS->îvw<7<v e-arctSev. AAA*
tyCùyt KCU XoLflTT^QV ilKQTCùÇ VO/JCHTOLlfA GtV OMTOù
yivtad-oLi to, fJLîT Ixîiwv vi aiïofyci, nctça. roï$
tntiTcL cLvd-pœwoiç , jccu actes tou o^ojcc -sra-ver.
> / /
LETTRE TROISIÈME.
Cbttk lettre, ainsi que les deux suivantes, ne porte pas le nom de celui
auqu( I elle est adressée. On voit dans celle-ci la principale raison qui con-
sole Eschine dans sa disgrâce.
Il arrive, pour l'ordinaire , que ceux qui sont
exilés injustement, sollicitent leur rappel; et, s'ils
ne l'obtiennent pas , ils déclament contre leur pa-
trie, et se plaignent d'en être maltraités. Pour
moi , quoique tombé dans une disgrâce , que ne
devait pas me faire craindre ma conduite dans le
ministère , quoique condamné pour avoir accusé
des coupables, je ressens quelque peine, comme
cela est naturel , mais nulle indignation. Je n'ai
point la folie de croire qu'Eschine , fils d'Atro-
mète , qui est exilé , qui essuie un traitement fort
commun dans Athènes , doive être indigné con-
tre une ville qui a banni Thémistocle , le libéra-
teur de la Grèce; contre une ville où Miltiade [5]
est mort en prison chargé d'années, parce qu'il
était redevable au trésor d'une somme légère.
Mais je pense qu'il sera vraiment honorable pour
moi , chez la postérité , d'avoir reçu le même af-
front que ces grands hommes, d'avoir été jugé digne
d'éprouver le même sort.
LETTRE QUATRIÈME.
(jkttb lettre est écrite à un citoyen d'Athènes, qui se mêlait du gou-
vernement, et qui, étant fort occupé des affaires publiques, n'avait le
tems de songer ni aux poètes ni à la poésie. Elle parle de la noble origine
d'un nommé Cléocrate, citoyen de Rhodes, par qui Eschine avait été
fort bien reçu.
J: uisque vous voulez savoir quel est Cléocrate, je
vais satisfaire votre curiosité; mais il vous faudra
essuyer une longue narration , qui vous fera peut-
être repentir d'avoir été si curieux. Cléocrate n'est
pas celui de tous les Grecs dont la naissance soit
la plus obscure ; et vous en jugerez de même , si ,
par hasard, vous avez entendu parler d'Ariphron,
issu de ce Damagète, dont le grand Pindare fait
l'éloge. Vous pourriez paraître ridicule si vous de-
mandiez quel est Pindare; vous devez l'avoir ap-
pris avec moi chez Mantias , notre maître commun ;
ou, si vous ne vous rappelez pas les leçons de Man-
tias , vous entendez, du moins, Ménalippe répéter
sans cesse , dans les assemblées ,
Athènes , l'ornement , le rempart de la Grèce ;
ajouter que ce vers est de Pindare , poëte Thébain ;
que ses compatriotes lui avaient imposé une amende
pour l'avoir fait; mais que nos ancêtres lui ont
rendu le double de la somme , et qu'en outre ils
lui ont érigé une statue d'airain, qui subsiste en-
core de nos jours, devant le Portique Royal ; que
EflISTOAH TETAPTH.
JLnEIAH croi <5bx,g7 mtâainaSûLi rcgpi KAgoxpot-
T0U$, 'oGTlÇ i(TTlV 0 KXîOKpCLTK ûOCOUg. TlùLlHTVI
yctp on Trpo/jcct 7roAv/7jrpoL'/[xoycùV , ouo a^st -zzrpiv
fjLoLKpciç clkovœcli ^iv\yv\<rtoùç. To juuv yap yg'vos eorîv
cc7Toivtû)v ûtvcfyûJV EAA>iV0v oux ev cupavgo-ToiTo/s, 'As*-
(ppovot roy g'x, AaLfJLcLynTov ù "Wov wvvd-cLVoiOy ov jcgu
o fjLiyctç ctipu llivobtpo?. 'AAA' ÔVûjs /x» ygAûrra,
ocpA/o-x.ccvH? (^tûTv oot/s eVnv o rLvoVpos* tout*
fJLVJ yctp OlfJ.CLl OTl XCLl TTctpcL MWTlcL Tût) ypaLjJL*
~ »/ » f */ . . \ / \
jU.CCTJOTtf Ot^flC g^-tOi TTOTS l\JLCL$riÇ TO ypoL[XfJLOL' X.OU ,
g/ pt&vo; gT/ tû)v Trapot MotvTioL fJiv>i/x$vgug/£ , gy
yoîTv Tût7^ g3tx,A>jo-tct^ MgAccvtTrTiot; gjtcco"TOTg cocoug/s
AgyovTos, ((A/Tg Aiw&pcLt x.cu cLOtdiixoi EW&iïoç
îpiKTixaL 'ASovct/,)) >cai ot/ rLv<3tyou tou 0»£ct/ot/
TO gTTOS TOUTO UTZl AgyOVTOS , 3CCti OTt tCyfJUùHTOLV
HVTov 0h£&7o/ touto ?«roj>]<rctvTct TO gVo£, o/ J^g
vfjLtTipoi -Œrpoyovoi JWAiîv ccuto thv Ç^ictv <*/7rg-
(WctV, /LtgTOt TOV gfJCOVJ ^CCAxiT 'n/JDKTflli" jcou >iv
gu/t» xcci gis >5^otV gTt , TTpo T>iV BaunAgfou Stoocs,
254 jUZXINOÏ EnïSTOAAÎ.
X&BYlfJLiVOÇ hiïv{JLCLTl X,Ctl \vpCL 0 YllV(ïaLpOÇ) S^lCUkîML
6^Û)V, JCCU €71* 1M yoVGLTCûV OLVèlMytXZVOV /SibA/OV.
Oùroç S'y} o Ylivùctfos Act/xay»Tcv eiùa ôce?vov, tis
ov cLVcLXîim to KAgox.p cltous yevos. iuye/ dxg ïzrov
O AUTOS YlimcLpOÇ -HCLI tol wipi tovç Aictyoptiovç ,
JCGU TCt 7Tgp< TMV ^pg<X^t>TJV , Y\S TO [MTpUQV CLVTQV
ytVQS CLUTiTûLl. K.CLI , gl /JL» (TtyodpcL yfolV urOlYlTCOJ
t i v \ \ y a. n- y
U7Tgp(PpOVCt OVTot (7g , XOLl TcL CLyopOLlCL TcLVTOL XOLl
TCt CU7Co\î<TCUTcL y\(JLCLÇ eWlTïlfovfJLCLTcL ^CoTAAoV 7Igpf-
gTrovTct , x,civ ewro^pflv JsrgAa^iêctvoy <7g vTsrofiinla'OLi
fxovov, tcc 'ZiTcpi rot/s A/cc,yopg/oi>£ uwûùv gTtîi ^/vacîpol>•
vtTv J^g oioct, or/ p.ar>iv (roi Towniv thv Avp&v Ag£o-
^w,gy. Aox.g"T gvv txoi ctvatyxvi tivcu friv\yy\<TcL<r§au (toi to
fimyyifjLcL tovto' a^ioy yctp axovacLi , ti jcgcj (jlv\ Tipocr-
Sxov KAgojcpotTg/. ÀeygTcu yctp woTt yvvvi vrpiŒ&v-
Tiç, OAy/z7r<oto-/ na.pt\Qov<roL uç to <rzcLÙtov9ia'coLVûn
Tt ifioi toi$ av^poco-/ , jtcu $ioL<rcL<rQcLi tovç ayav/Ço-
yLZVOVÇ* iTClGTCfJZm J^g OLVTU TM EWcLvodiKM , OTl
gYoApio-g wctp g Àâ-gTy ecV ro <ttol$iov , a^rojtpivcw^oLi'
Tiy/ yctp ccAAh tgvto yuvcuxj J^oWs xc£.u^/)io-c£0"Sg»
»/ « . \ f/ \ / \ » * i
OVTûùÇ O .3^0$, OTJ XCtJ TTûCTêpCt 3Ca/ Tpg/£ OLÔt\(Ç0V$
'OhVfXTllOVlKCtÇ tyj.1 , Xtf,/ U/Oy gTT* 0\VLt7TlA ctyii j
TCLVTV\Ç OVV TY\Ç TtrpèO-CvTldoÇ XGLl TOUTOU TOV ytVOVÇ
aVop'pû)^ ZGTIV 0 KAg05CpctTH$# ùù$ tGTl [xolAAov tccm-
Tm i\ clvzou 7iu3-go-3ot/.
Kai î«rAgî<w ^gv oy (ôgvXoixcli \zyeiv , iya /J.g, oy
LETTRES DESCH1NE. ' S 55
Pindare est représenté assis, revêtu dune longue
robe, une lyre à la main , un diadème sur le front,
et un livre fermé sur ses genoux. Or, ce Pindare a
chanté le Damagète , dont Cléocrate tire son ori-
gine. Le même poète parle aussi des Diagoras [6] ,
et de cette vieille femme à laquelle tient Cléocrate
du côté de sa mère. Si je ne connaissais votre in-
différence pour la poésie, et si je ne savais que
vous êtes entièrement livré à ces fonctions du mi-
nistère public, qui ont causé ma perte, je me con-
tenterais de vous avoir dit un mot de Diagoras , et
je vous enverrais les vers mêmes de Pindare. Mais
comme je pense que vous ne daigneriez pas même
les lire , je me crois au moins obligé de vous ra-
conter un trait qui mérite d'être entendu, quoi-
qu'il ne puisse vous faire connaître le caractère de
Cléocrate. On dit qu'un jourune vieille femme vint
à Olympie [7] , s'avança dans la carrière , et se
mêla avec les hommes pour voir les combattans.
Les juges des combats l'ayant apostrophée, et lui
ayant demandé comment elle osait, quoique femme,
paraître dans la carrière , elle leur fit cette réponse :
» Mais, quelle est la femme à laquelle le dieu ait ac-
cordé la prérogative honorable d'avoir un père et
trois frères vainqueurs aux jeux olympiques, et d'y
envoyer encore un fils?» C'est de cette femme que
Cléocrate descend , il est un rejeton de cette sou-
che ; tout le monde vous l'apprendra mieux que
lui-même.
Je n'en dirai pas davantage, dans la crainte de
256 IETTRES T)'eSCïIÏNE.
paraître moins avoir voulu vous instruire de l'ori-
gine de Cléocrate , qu'avoir entrepris , à l'exemple
de Thrasymaque, qui a chanté les louanges de son
hôte, de chanter celles du mien, et de lui témoi-
gner ainsi ma reconnaissance pour le repas magni-
fique qu'il m'a donné. Je me contente de dire que
si la vieille femme eût connu notre Cléocrate , elle
aurait été plus glorieuse de lui que des cinq vain-
queurs aux jeux olympiques.
aiexinoy EnisTOAAi. 257
Hnvv<rcu <roi, ôVgp yi^icû<tolç, oœtiç io-tiv o KAgojcpctTi^,
axrffgp koli ©pcKTvacL'^oç tov Çêvov , <ruvTgTcr£3cn ,
7LÛLI CLWOTWtlV TCLVTM T/)V %<*fJV TOI» \&[JL7rpCdÇ
î<tïiûl<tzcu , Jmo>. Too-outo fjavroi giTo/^ eu , ot/ >j
ZtTpiO-^VTlÇ iX.et)lYI , il TODTOV gyv&îtg/ TOV KAgOJCpcCTJjV,
sroAu <xv //ctAAov g?zn roura, » gsrt to/s argvTg
'OAujUsnovotcus, go-g/jivuvgTo.
i. m
'7
EniSTOAH riEMIITH.
•*>:>«*
oie cL^iyixîBctuç Pocîbv, 7CoLpœv gTt/^sv (aAAo, Tiep*
Ajv^ov >iv), ovtî, î7toLn\Bcùv tiç 'Poovov,'7rgptTTtfk y\<jyn-
viatv Yifxxi , g^ûa àv\ tov,tol xoiva. ravra, vrpoaTûL^oLi
Àeyg/v u Tivccv %pwÇo/*£V o J^e KAsojcpoti^ ov& ,
/U-0, TOUS SîOVÇ , l7Cl<JTU\cJLl (TOI <Tll7û£.^>]V OtV aUTctp-
x,û>s t»v Jnepbo\yjv ty\ç (p/AcaSpamcts , oo-y yti^yrcLi
*7rtpi ifjn, Koli ycLG oixicw TrcLpta-MuaLat [loi <ry>[j.o(Tiq,
^ùBwcLl y iLf %CôpiQV h KoLUiipœ, £ CLVTOÇ £i l7rifJL-^M
y\fJuv tcl t'7nTYi(ïîia.i 39 ti$ îvlolvtqv clqSovol , ovx l/xoi
ju-ovoy, aAAoc 59 TguSpavn 39 'OTrA/crr/eC toi /xev
clWcLjîi 39 cpauÀorgpot tojv A3-»vw/v, io-rtep fAcuov 39
^t€Al , OtAA* OtûJV *7rcLpO)ITCùV OVOtV OUI TûTv î)Lt7 £Z71.JZIY\-
jjLVi' oivov yi fJLW 39 TioÀu cLueim rou tc&o v/xïv , xj
6JC (TTpo(otAOU Ct^tf. 3C, OLAiVpM 39 CtpO)[J.aLTCCV m7T0lï]'
I » I I f \ I I
[J.ÎVCL eV TU7r0l£ TpcLyY\(JLcLTcC CûV 30, Kî-OfJLQOL <T0/.
Taurei JV >Îjlu v tvnfJL'^î, 39 Ttvpœv utêijtivovç , oaoïç
ey® iMdifivois oJ% ottûj* IpMTov , £\\cl 39 ttolv-clç
Ko9ûhci<3!xs Jx<ccpx,eTv iv iivvcLfiw , 39 toAAa j^e iAAct
LETTRE CINQUIÈME.
J ) a. pr s cette lettre , Eschine expose la manière obligeante dont il a été
accueilli par Cléocrate. Il fait l'éloge de la sagesse de ce même Cléocrate ;
il se trouve heureux de vivre avec un tel homme : cependant il ne peut dis-
simuler que son exil lui cause quelque peine. «
«fi lia de s, sur lequel vous comptiez le plus,
n'était pas à Rhodes , à mon arrivée ; il était à
Linde [8], et, à son retour, il ne m'a point mer-
veilleusement accueilli; il ne m'a fait que la poli-
tesse commune de m'envoyer demander si j'avais
besoin de quelque chose. Pour Cléocrate , je ne
pourrais vous marquer toutes les attentions qu'il a
eues pour moi. Il m'a fait donner par la ville
une maison et une terre à Camire. Il m'a fourni
lui - même des provisions suffisantes pour une
année , et non - seulement à moi , mais encore à
Teuthras et à Hoplistie [9]. Quoique les denrées de
ce pays soient inférieures, pour la plupart, à celles
d'Athènes , telles que l'huile et le miel ; elles sont
néanmoins assez bonnes pour qu'on puisse se pas-
ser des productions de l'Atliquc; le vin est beau-
coup meilleur que le vôtre. Il m'a aussi envoyé de
la pâtisserie, faite de pignons , de farine et d'épi-
ces, dont je vous ai fait part.Voilà ce que j'ai reçu
de lui , et du blé en si grande quantité , que je
pourrais en nourrir, avec moi, tous les Cothocides.
260 LETTRES d'eSCHïKE.
Il a ajouté encore bien des présens de cette nature,
que je ne vous marquerai pas , dans la crainte de
paraître entrer dans des détails minutieux. Faire
grand cas de petites choses , c'est la marque , je le
sais , d'un petit esprit ; j'avoue , toutefois , que je
suis sensible aux moindres marques d'amitié. Je ne
puis taire, par exemple, que Cléocrate nous four-
nit d'excellens morceaux de sanglier et de chèvre
sauvage. Mais , ce que j'estime bien plus que ses
présens, il est lui-même tous les jours avec moi »
et m'insinue sa sagesse , fort supérieure à la mienne.
Ce que j'ai appris par le malheur, il l'évite par de
sages précautions, instruit parla raison , et non ,
comme les insensés, par l'expérience : il ne se mêle
pas du gouvernement. Enfin, le seul Cléocrate me
tient lieu de toutes les autres villes et de tous les
autres hommes, au pointque je trouve des délices
dans ma disgrâce , et qu'il me semble que c'est
commencer à vivre que d'être dégagé de toute ad-
ministration publique. Oui, je suis si satisfait de
ma situation présente, que je m'applaudis d'être
délivré de la passion de gouverner l'état , comme
d'un maître dur et féroce [10]; ainsi que Sopho-
cle, déjà vieux, le disait, à ce qu'on rapporte, d'une
autre passion. Lors donc que la raison domine ,
je me trouve très-heureux par mon exil. Mais 9
quand je pense à mes amis d'Athènes , à mes pro-
AISXINOT EniSTOAAI. 2Sl
~po$ toutou, et ypcKfgiy aLKryjJVofÀdi , /vec /x>» -r/va,
^yAovv gpiv jUUîtpoÀoy/cty ^0^0. To /U.6V yap Tct
vos s/voti <p*i/4* 39 d/7rgipo>cc<A/cts* (piÀocppoy^otT^y <rg
59 [iiKpw 7iavu gya>yg »TTao-^ct/ ofJLoAoyœ. YlcLpt'Xjci
S^t y/juv % «xAÀct x,c<AÀta>, <ri/û)y Tg ctypiaîv, ^ cfys-
x,ct(?<ay T^y TrepotGgy cl7Co\clu<tijlclt<C îti £"î ^ ccutos
jÎjluv (7i> vg<rTJV oayifÂtpcu , xou fjLtTaiMaxri ty,ç olvtov
(TOQl&Ç , y\ (TOQûûTipcL » KCLJ YjfJLcJLÇ iVTlV. A y&p
iyco ttolBcûv tdidaLyd-yv , tclvtcl npiv ttùlBuv (puÀoti-
Tgrcu, <xo<p<ct, jcou oup£ , aa7Ctp 01 (*,<Çponçy impct
S^lÔaLCnLOfJLiVQÇ* OV yctp TïoAlTiVîTcLl. KoLl octov y
fTZl K\iOJtpcLTîl , QvdtfJLlÔLÇ Tto\tCù$ €t\\y\ç , OV& M-
Spa^r^v i7r$u[iûû, olWol 39 aQoâpoL CL<7(JLÏJi£g) t>T
av/JLtyopei) koli ûtp%>i JWg< /ttot tou /3éou îJ otVctÀ-
Àcty>i tas ccutoS-j 7icA<rgtoc^. Kct/ ovtûj ixey uVep-
cLyoLTCœ tol TtrctpovTai 9 jcot/, 07TiG (p<x<n 2,o(psx,Àeat
tiÙ'a yipovTct, V7np olAAk idonç tînt??, cùvkip xuvoç
AVTTCÛGYIS, CC7T)lÀAût^3oL/ 71*0X6 T>JS TOtT TTOÀJTgUgO-OiX/
u'dbvïs S^OKGû , XOLl , OTOty 0 VOUS tWlTcpcLTljl, TpKTtvÙûLl-
julûjv gyojyî ifJLOLVTœ tus <pvyy\s , >jv (Qwyoù , Çoldio/xcli'
oToty JN' etiî waArj woriASy (xoi Xoyi<Tuoç Tg x,ct<
yvo>/x» to?v ctfroji, oi»p^ g-cup0V ta,ovoy, otAAot x.ct<
262 yUZXlNOY EniSTOAAl.
cvyytvcùv , xct* gxxÀijoms , xct* Ko\vttqv , ev œ
Tievre xj TgTmpctxoyToc et» a?oi<rot, *j tou AÀycn
%û>ptou, jccci T^y exet /xoi \jlizcl cov Xj QiAivqv âict-
Tp/bay yevo/xevû>v, jLUTctppfci cwrctv to cu/^cc ctÀAoere
?roi tov ŒnAoLy)(vw7CcL\iv ,ytaa (JLOl J^wotê x} Àoiufc-
p/«./ , a/s ÉÀojoopoupjv u*7ro A>ijU,oa"5gvous > nAcfTcti
(fSvTGÇ lyiXcLGl TrOùTTOTî.
AÀA& yocp ciàjs ^uev »/i<y aotxptwv' ffu a euTup£ow£>
59 ^>i jxovov TToÀtTetoty «//rcca-oty , clWcl ^ Ae7iTiv>tv
(fsuye, or/ Trpos ti/âcls iyt% (p^Àot^re^^oya^, xoc*
or/ tclWol toiouTos gVr/v, otou Tep/eTyst/ /^ev jutj-
âcvo? Àot^TipoTgpov , >iTrao-9c&/ <^e ctâb^oTaTov. Kcu
/■xclKigtcl fxev '7jupcuvS, (peuyg ras /^r' cujtqv
JWTpiêas' et «K ctù <rvn\$y$ ex tu^^, x} xaG'
y)fJLM XîyOl Tl , -TTS/pS GICÛ7CCLV y iv to%w$ y xet<
ysÀccv. AÀÀ* 0 /xev S^iùcùgiv ccxo^Sgolv J^jxhv t<5
srcccrty cLvfyû)7roi$ xai yeÀ^ro? e/vcu JWe/v ct^ct
59 {jagovs olçios' vu <JNe , et ^ kcwv cpobH t>?v
^CtÀotTToLV , a(p/X0t0 7Tc6p ^3,$ 7TOTg , XOCt TTOLpcL-
^ \ \ r ~ >^~ > / /
LETTRES d'eSCHLNE. 2Ô3
ches, aux assemblées , au bourg de Colytte où j'ai
demeuré quarante-cinq ans , à ma terre d'Haies ,
aux entretiens agréables que j'y ai eus avec vous et
avec Philinus, tout mon sang se trouble et reflue
d'un autre côté. Je regrette Athènes , et j'aurais
même du plaisir à y entendre les invectives de Dé-
mosthène , et ses bons mots qui n'ont jamais fait
rire que Clésiphon.
Mais , mettons des bornes à nos larmes. Vous ,
soyez heureux , évitez les affaires, évitez Leptine [ 1 1 ].
Il est notre ennemi , et d'ailleurs il est tel qu'il n'y
a point de gloire à l'emporter sur lui , et qu'il y
aurait beaucoup de honte à lui céder. Si vous vous
rencontrez par hasard ensemble , et qu'il parle
contre moi , tâchez de vous taire si vous pouvez ,
et de rire. Il est assez puni d'être jugé par tout le
monde un personnage aussi odieux que ridicule.
Si vous ne craignez pas trop la mer, venez me trou-
ver; vous vous en retournerez,quand vous m'aurez
procuré le plaisir de vous voir.
LETTRE SIXIÈME.
L< ettb lettre est adressée à Philocrate, qui est sans doute le même au-
quel la première est adressée. Eschine lui recommande un citoyen de
Rhodes qui l'avait fort Lien reçu, et qui *e transportait à Athènes pour y
toucher , au nom d'un de ses païens , une somme déposée chez un ban-
quier.
À PHILOCRATE.
Abiston, porteur de cette lettre, est le premier
qui m'ait reçu à Rhodes. Il fait le voyage d'Athènes
pour y toucher , au nom d'un de ses parens âgé ,
une somme qui est entre les mains du banquier
Charmolas. Recevez-le , je vous prie , avec amitié.
C'est un homme fort aisé à vivre et te) qu'il nous
convient. Traitez-le , en tout, de manière à lui ap-
prendre que celui qu'il a reçu à Rhodes , n'est pas
entièrement dépourvu d'amis, qu 'Eschine jouit
encore à Athènes de quelque considération , qu'on
y pense encore à lui .
EniSTOAH EKTH.
■**«*-
$IAOKPATEI.
-TjLPlSTnN QVTQÇ , 0 KOfJLlfyv (TOI T»V êV/ (TTO Àîjv ,
TTÀeujce J^g 'A5»vct,Çe kcltol ^îicu mÙuttov ytpov-
XcLp{X0\oL. 2x,07Te/ OUV Q7CCÙÇ Ctt/TOV VTToÙèjni q>i-
XoQpovœç. ''Egti S^e Kouidiï îvtî\v\ç tw S^iolitolv,
fJLOLBy OTl OV TÏCLmXOùÇ EpY\[JLOV (plÀ0V V7Ci$î£cLT0 y
ccAA' eo"n T/s A5»vhowv Aio")£ivou \oyo$ ^ £tv»pi.
EniSTOAH EBAOMH.'
THI BOTAHI KM TOI AHMHI.
XLnTOOMHN t<x p>i5eyTcc MgActvû>7ra> npoç vfJLctç, 59
T>1V lAiV VfJLlTipcW CiWzSt^cLfJL^ (p*Act.v5pa>7riCCV Mê-
AatVv»7raj «N , oJjc gVotvgAS-ajy (jlqw y yojm^û) to?s j3g-
ia>lXZVQlÇ CLVTOù 7e£î7CQV<TCCJ CLWWOùGîlV p^Ctp/V_, CLAAcL
\ H \ l% 9 » »/
Ttl^OV 6Tt X.0U TYï$ TrOLTpUjOÇ idZi^^iVOÇ , O/40S
ocpjceo-ûc/ ng/pao-o/^tot/. Eyai y&p, a MîAa,v07rg, jcatct
jtgy tous yo/mous o^oXoyS TctvTy Méfier Soli rn
avfiQopcL' <p»/ju fjiiVToi fZoyiQôôv rot$ vofioiç tolvtcl
#7r£7rov3gvcu , x.cu wsp toC ixydivct (TTtfpcLvovtrScii
7r<x.p clvxqvç clycovifyfAîvoç. EfAQi 4agv oùv ro J^g-
JuffTU^WMVXl -TroA/Tgl/O/XgVW ÎCO/VOV HTTl rtfOÇ 0g-
^o-TojcAg'o,, 39 'Apj<rrej<?»jv, 59 &AAot/$ ttoAAous tgjv
XcLjJL-GrpQTdLTûôV TffOTî 6V TU 7to\ll yWQfJLMOùV CTOi &
ro pè'Xjpi f*€V %Sg$ 39 7rpa»iv , &e<rfjLo$êTovvTo$ v\dv
~ f \ I I r\ > ~
GOV, WpOcŒTOLVOLl TtfV /JLTlTlfOL , Tp<$Jxg ifl7rî(TîlV
\ 1 ~ » V f\ ' \ f\ * • _
TOV TTcCTÉpct (TOU £15 TO dTîVfJLQTYlflOV , 0"g d g , ^p*-
3gVTct JW^/Awv iïpcVfcfJLav, jÏTaepwcevfltf, to;s 7:gpj
Ti^tOtp^OV VgO/£ 3C0/VO. TOLVT g/V<*<, OU TO 5 TTgpi
0g£U<rro3cAgo, , >^ 'AptcrrgfoV roy £ik<uov vnoAct.fi-
LETTRE SEPTIÈME.
Cbite lettre est adressée au sénat et au peuple d'Athènes. Je croîs que
c'est une de celles qui sont supposées, et qu'elle a été faite sur le modèle
delà lettre de Démosthène contre Théramène, par quelque écrivain qui
a voulu s'exercer à écrire dans le style d'Eschine.
AU SÉNAT ET AU PEUPLE d'AtHENES.
J'ai été instruit des discours que Ménalope avait
débités contre moi, et je suis fort sensible aux
marques que vous m'avez données de votre bien-
veillance. Je me flatte , quand vous m'aurez rap-
pelé, de pouvoir lui témoigner ma gratitude d'une
façon qui réponde à sa vie passée; et peut-être,
quoique éloigné de ma patrie , pourrai -je encore
réprimer son insolence. J'avoue , Ménalope , que
j'ai éprouvé ma disgrâce conformément aux lois ;
mais je dis que c'est en défendant les lois que j'y
suis tombé , en m'opposant à ce que personne
ne fût couronné contre leurs dispositions. Avoir
été malheureux à la tête des affaires , cela m'est
commun avec Thémistocle , Aristide , et mille
autres citoyens célèbres. Mais être fils d'une mère
qui s'est prostituée dernièrement , quoique vous
fussiez déjà thesmothète [i a] , et d'un père qui a
été mis trois fois en prison ; vous être vendu
vous-même pour le crime au prix de deux mille
drachmes ; cela vous est commun, je pense , avec
les jeunes libertins de la troupe de Timarque [i5],
et non avec Thémistocle, ni avec Aristide le juste.
Î68 LETTRES DESCHINE.
Mais , Athéniens , je raisonnerai avec Ménalope
de vive voix , cfuand vous le jugerez à propos.
Maintenant je vous rends grâce de l'intérêt que
vous avez témoigné pour ma personne, interrom-
pant par vos cris et refusant d'entendre ceux qui
me déchiraient quoique absent. Il serait m ieux pour-
tant , il serait plus juste que vous me permissiez
de répondre moi-même aux invectives , en décidant
pour moi ce que vous avez déjà décidé pour tant
d'autres qui avaient commis envers vous les délits
les plus graves. Sinon, je vous demanderais une
seconde grâce, c'est de souffrir qu'on dise du mal
de moi tant qu'on voudra , plutôt que de faire
soupçonner, en refusant d'entendre ceux qui me
déchirent et en paraissant m'être favorables, qu'il
y en a plus sur mon compte qu'on n'en pourrait
dire.
AISXINOT EniZTOAAI. 2^9
Êfltv». 'AAAot MeAcW7tti> /mv <tvd-iç , lav J/iTv ttotI
iv d'TrovTi [loi TreLpW^za-Qi , â-opuÊoîTyrg^ , jccu /^w
3eAovT€$ dxpoSicrQcLi t£v XoidopovvTM rf/xstk, :roAA>iy
%ûtOIV g^ûJ. AlfcOt*0T€pO¥ fJMTOl XCLl i']ULg/V0y JJV g/AûtU-
TOV tZO-CLl 'iïpoç TQVÇ AOlOOpOVVTCLÇ Atyuv , •v^UÇ/CeC-
[jlivovç y i 'XqWclkiç tcqWoiç îî'oV) e*Np»^t(T0CO'-d-6 , Tût
fjLîyi(TTai oLfjLcLpTouatv nç v fiais* et J^e ^vj, to yt
J^ÎVTZpOV dv jW)e<ïlV, OLVi^îa^OLt TToAu fXoLÀÀOV T0V
Âo«^opoi»vTû)v »7tsc£, i p£etpi£€<r9at/ &x,o3yrcts , OTl TCÛV
HAaLaq-nfAObVTûûv ovx, ctJtpocurOs, [lu^a tjjv uVo^cw
tm S^vicL/itmv ÀeyeaOcu mttiv*
EniSTOAH OrAOE
SY jULgy ovfortcù 39 vu y olÇi^cli tfpoç Hffc&£, d\\oL tloli
VO<TOV$ , ^ S^rAOLÇ , 39 'XQLVTCl fCoAAoV T0t7 |Ut>} /2oL»À6-
ff9ot« eÀ0g7y , irpoç y\fjLoiç ûliticl* Nikiolç J^e ctipïx/rcLi
TtTCLKcLl £ *Av<îjpûW<î<XS. E< jUUV OUV VUV yg (TV v $i\im
crUcti repos n^txs, TcLyjt eu îiyv oroi en &7COAoyicL) koli
\vSuy\ 0 7To\îijloç' tt J^e oo'eîe <xov g?tetv6) S^iiymiuLÇ
<r9ot/, .gyto <rg a/7rct£ avtcwo/Jiai.
LETTRE HUITIÈME.
\j ht k lettre et les deux qui suivent, ne portent point les noms des per-
sonnes auxquelles Eschine les adressait. Cette huitième lettre est éerite à
un ami qui avait promu de le venir voie et qui ne tenait pas sa parole.
V ou s n êtes pas encore venu me voir; vous vous
rejetez sur les indispositions , sur les procès , sur
tout enfin, plu'.ôt que sur le défaut de bonne vo-
lonté. Il y a déjà long-temps que Nicias et Andro-
nides sont venus. Si vous avez résolu d'accompa-
gner Philinus, qui, à ce que j'apprends, doit faire
le voyage , peut-être vous permettrai - je de vous
justifier, et notre querelle sera terminée. Si vous
ne partez pas encore avec lui, vous m'écrirez tou-
jours que vous viendrez, mais votre ami ne se fâ-
chera plus qu'une fois.
LETTRE NEUVIÈME.
Hé se hi re , dans cette lettre , rend compte à un ami de l'acquisition qu'il
a faite d'une terre.
Je suis passé à Physque [i4] , et je me suis tenu
tranquille tout le jour, non par indolence , mais
parce que mon asthme paraissait augmenter. Com-
me il a diminué pendant la nuit, et que je me suis
trouvé mieux , je me suis rendu aux Sablons ; j'ai
vu la terre, qui m'a paru belle et assez variée. Des
plants d'oliviers, beaucoup d'arbres, grand nom-
bre de vignes, encore plus de blé , de beaux pâtu-
rages , mais point de logement ; les bâtimens sont
en ruine. Myrodine m'a fort bien reçu. J'ai acheté
la terre deux talens. J'y bâtis maintenant une mai-
son, telle que je peux la bâtir avec un revenu mé-
diocre. D'ailleurs, je ne l'habiterai certainement
pas avec grand plaisir, étant privé de ma patrie ,
et d'une patrie dont on ne peut se consoler* d'être
éloigné que par l'espérance d'yrevenir.
EfllSTOAH ENNATH.
-iaoJT
T^V ït/MpCLV (OV)^ Vît CLpyicLS, &AA& fJLVKWiU iVOÇiV
» TTepi TO CLGVfAdL VCO-QÇ ) , Û>£ T»V VUîtTflC tVtdcOM , JCCtï
pcw>v iytvofjLWy &cl$«icls tiç tw "AfJifxoy, i-iïdov t&}
Xj cLpi7rt\ot GvyvoLi) Xjcraropf/Jia, ^Ae/oycc, Xj vo^ucu x.ct-
\ùLl' fWCtvAlOV cPe OUOè jJLtTpiOV, GtAAct TVcWTCL gpgt-
î3-«flt. 'EfojrctTO y >?fX<££ 0 MvpûMthfS <Çl\cLvBpa)'®'Oû$
G-q>odpcL. Tcl fjLtvToi 'X.apicL S^voiv TaAotvToiv enpicLfJLviv.
Kdl VUV i7tOLV\lOV Tt fXV\r)^CUûùfJLCLi TOIOUTOV , oToV l[Xy\-
<mcït(Tit TY& ifACLVTOV WoAiCCÇ , Xj (JLCt.\lGTcL TOlOLVTY)Ç9
T. III l8
EfllSTOAH AEKATH.
\J J^g KlfJLCûV QiCL KCLTOL TCqXw IkcLGTW ^ OLtyiCt\oV
71[jlolç J^powcev , ov wèovç, ov vo/jlov <piidofjt,tvo$ ov-
(îgVOS, 0T6 }CCtTct d-ÎCLV ÎIÇ 'iÀlOV GLQtXOfJLYjV ttfe Tg
yîs 59 5ccàcctt»s ! Kcu i ^ev eî&v ctuVofli , 7^poL<pe/v
eVg* JWeî uAmv g%av Gt<p3oyov , <^û>7m<7û>• JWo/jta,
y CCp , jJW WOlYlTtTLYiS Xct&OfJLWQÇ ÇXvOLp'lCLÇ , Gt^TgipO-
x,aAeug<r9cu J^o^û)' rot <N Ki^iavos zpyaL xoli rv\v
CLTCpCLGlCLV , OUcf £J /£0/ JWct jLCgy y\Ôù(TGCLl , J^vyOLlfJbYW
il I
4Lfte<TCLl Mycùi.
AlCLTpi&Q'lTCûV yOLp jjLiœV WOWOLÇ yfJLZpOLS tv 'l\!cà 9
59 fxy} nrAv\f)Ov[jLîvcûv TÎiç §tcLÇ zûùv TïîpycL/jLCùV (>Tv J^g
jao/ yva>pt p.êvc<y, gû>$ ctTravrec «mçgÀoo? Ta gy tw
gern yeygy^gva ) , ifjLrriWTn >î|mgpct , g'y f tsrgtpayTct/
tous yoLiAOvç 01 tïïXiigtoi TûTv SuyctTgpay , octcùv
twiTpvTru 0 vo/^o? -arc/g^v , ^ >î ipet. 'Eygvoyro J^
avivai ou ya/Jioujuigvct/. Ngvo^uo-Tcu J^g g'y TyTp0A<ft
yJT ta? yctfjLovfjLivcLÇ *7rctp5gyous e?«n tov 2x,et/xotv<fyoy
gp%g<73cU , 39 \OVŒcLlAîVaLÇ CLTC* OLVTQV , TO gfïOS TOl/TO,
ûia-Trgp tspoy Tf , gVjÀgyg/y AotCe /*ou, Sx.ct^avJjpg ,
LETTRE DIXIÈME.
*4*,c£-
J b ne me serais point permis de traduire cette lettre, qui renferme une
histoire un peu libre, s'il ne m'avait paru que le caractère honnête et ver-
tueux qu'y montre Eschine, pouvait être une leçon pour nos Français,
qui ne sont que trop sujets à plaisanter *ur un article que l'orateur d'A-
thènes traite sérieusement. La délicatesse d'un païen sur l'honnêteté des
mœurs , l'indignation qu'il témoigne à un libertin qui s'en moque , et qui,
en cela, ne ressemble que trop à nos petits-maîtres à bonnes fortunes, doi»
vent faire rougir la plupart des chrétiens. Au reste, la narration, du fait
contenu dans cette lettre , est aussi vive et rapide que simple et naïve.
Jl>ons dieux ! que Cimon ma fait de peine dans
toutes les villes et sur tous les rivages! à quel ex-
cès il s'est porté, sans respect pour les lois , sans
égard pour l'amitié ! Nous étions venus ensemble
à Troie pour jouir du spectacle de la terre et de
la mer. Je ne vous détaillerai pas tout ce que j'y
ai vu , j'aurais trop à dire ; et je craindrais qu'en
imitant le babil des poêles, je ne parusse vous en-
tretenir de bagatelles. Mais je vous parlerai des
beaux faits de Cimon, et de sa pétulance contre la-
quelle je ne pourrais jamais déclamer avec assez
de force.
Nous étions à Troie depuis plusieurs jours , et
nous ne pouvions nous lasser de voir ce que cette
ville offre de curieux ; j'avais résolu de m'y arrêter
jusqu'à ce que j'eusse rapproché tous les vers de
l'Iliade de chacun des objets dont ils parlent. Nous
tombâmes au jour où la plupart des habitans cher-
chent à marier celles de leurs filles à qui la loi et
l'âge le permettent. Il y en avait un grand nombre
dans ce cas. C'est une coutume dans laTroade que
les filles, sur le point de se marier, viennent au
Scamandre , et se baignant dans les eaux du fleuve ,
prononcent ces paroles qui sont consacrées : Sca-
2~C) LETTRES d'eSCHINE.
mandre ,je t'offre ma virginité. Une jeune fille,
entre autres , nommée Callirrhoé , d'une belle
taille , d'une naissance distinguée , vint au fleuve
pour se baigner. Je regardais de loin cette céré-
monie avec les parens des filles et le reste du peu-
ple , jouissant du spectacle de la fête autant qu'il
est permis aux hommes. Notre honnête homme
de Cimon se cache dans les herbes du Scamandre ,
et se couronne de roseaux : c'était un piège tendu
pour la circonstance, un tour qu'il avait médité
de jouer à Callirrhoé. Celle-ci , je l'ai su depuis , se
baignait, et prononçait les paroles ordinaires '.Sca-
mandre , je t'offre ma virginité. Le Scaman-
dre Cimon s'élance des roseaux : Scamandre , dit-
il , reçoit te présent de Callirrhoé; il veut la
combler de biens. En disant ces mots, il enlève la
fille et se cache ; mais l'affaire ne resta point
cachée.
Quatre jours après , on faisait , en l'honneur de
Vénus , une procession à laquelle assistaient les
nouvelles mariées, et dont nous étions spectateurs.
La jeune Callirrhoé aperçoit Cimon qui regardait
avec moi, fort tranquille , comme quelqu'un qui
n'eût fait aucun mal ; elle se prosterne à ses pieds »
et, se tournant du côté de sa nourrice. Voilà, dit-
elle , ma nourrice, le Scamandre à qui j'ai donné
ma virginité. À ces mots, la nourrice se récrie, et
par-là toute la fourbe se découvre.
:XlNOT EniSTOAAT.
tw wcLpQevicLV. 'Ev JS? touç olAAcliç KctAAippo»
ovo/ict ^aroipS-gvos ynycL\y\ , <7r<tTpo? <Jxg tûjv gz«r/(pet- ,
y«y, gTn Toy totcc^ov wte Aou<ro/*ev». Kcti >ifxg<s cc^ict
re toTç oiKitois t«v ycJLfÀOV[ièvm x) toj$ olAAoiç
o%Aoi$ , 7roppû)fc)gy T>iy gopT»y , 59 Tôt Aoirrpot tojv
•arctpS-gVûw , m -3-g^s clvtoÏç iJroùTtpo opqLV, «3-ea-
^tsO*. cO J^g xctAos TtcLyaiAoç Kifjiœv iyTLpvnTîxcLi us
QaLflVQV TOU X)tcLfJLCL^pOV , $ GTîQSl iCLVTCV «^OVCt^tV
MV <N ctUT^ «J^Act&J TO CTTpotT>iyît^Ct toÏÏto x.cu 0
^°X0Ç e'£ ^p** s®*' T>»y KaAA/p'po>jv ivrpiWK.
AoVQfAiVyÇ J^ê, X,GU TO e<05o$ gTTOS, «V fltTCL TOLVTOL
tirviïofiw , Agyouo->j$, Aaêe juou , S&ct^ctvtfps, w
tirapGgvictv, ex,9opû>y ex, T<ïy 8a/*vû>y 0 2x.ctju,ctv$pos
K/^ay/H&W, t<Qn , frî'XoixcLi , jcccj Actjx£avû> K&A-
Atp'poîiv, 2x,etjLfcflCV<3jpos àv , xa/ 7roÀAoc ctyaôcc ttowicû».
T<xur& OL/J.OL Aeyay , x.cli ap7COL(raLç T>jy ttcJocc,
CL<$CLVY\Ç yiViTcLl, Ou [JWJ 7LOLI TO WpOLyflCL CLQcLHS
yinrcLi ocAAa. TgTTctpo-jy t/<7Tgpov >ifxep<x/s tzù{jl7S'y\
/xev »v A(ppootT>i5 , fwofÀ'Gnuov è\ oli vîcùvti ys-
ycLfJLyifjLtven , x.cu >iV^ t»v <z«roiuî<r>iy gGea/xeBct. 'H
«Te WfJLQYI idoîjGCL TOV KI/40VO,, «5 pl&y OtUTO)
X.COCOV (TVVUOQTOL CLIXCL iU.01 d-iCùfXÎVOV , HTpaiMnOt >
jtcti , <*Vo£ Agiota- et 7ipo$ twv Tpo(poy , 'Ope£k , e'<p>i ,
TjTOtf , TOV Zx^UAVOpoy, O) TW W&fîMtCLV iOCùKX.
KcLt Y\ TIT§V\ CLILOVVCLCTCL, OLUTCpOLyt , ?CCti TO TT^Îy^OL
ex7ruo-Toy ymrcu.
178 AI2XINOÏ EniSTOAAl.
'Cïs S^t omctài elaep^ofjicLiy )tctTctAct//.botvû> to*
KtfJLCMCL , KOLl OIÙL W UX.OÇ êpycL^OfJLOLl , JtCtAÔiV
ctW/ov, xcli JV ocL/Tov çinroXcùMvcn Aeyav u/Aet?»
'O J^e ou&v JV ctuVo goWsy , ouo^g wV^uy3-)j to?é
WcWp&yiitvQiç> ctAAct pLvd-ovç gVgêctAAgio Agygjv
fJLOLXpOVS, TQVÇ (LW<ZV T&^oBl TpO^Sv â£tat S?pyct-
«r/Jigvous KcLTôLpiïjfJLOvixevoç. Kcti yctp gv Mctyv>io-/ot
TCLVTO TOVTO TgpJ McUCtVOfOV TOV TTOTot/^OV g(p»
ygyovgvcu uVo nvoç rcov ly.it yg^V ct(p' ov , jccu en
o-^gpov, AttûcAov Toy ct3A»T>iy 0 wcLTvp tq>Yi au-
zoiï ovy iûLvrov utov, ctAAct tou Mûtictvdjpou e/vote
TïsiOgTfltr 3cot/ JW touto etuTov outûj ■arotvu vofti^v
CTCtpxitJV Tg JCCt< pûJ/W SlT g^g<V tWildcLV ^g 7loAAfltS
Aa^ûjy ^rA^ycts ov&eiwcLfjLMos sçioi , roy 'worafxov
ctuTa n/isayiaeti Agygiv , otc vtxjjffets ou szrctTgpct
ocv»yopguergv ctuToy. Oux, otp* cnwopei yt htto)[xwûç
wpotycLVEûôS. Kcu t«rgp< 'EwidcLiwov S^ ojxo:0$ TictA/v
Kctp/«vot g(p)j Toy /jLoua-iTLov vw1 suMÔgicts 7ic7rgîV(5Gt/,
on HpctxAgGus g<>i to gx, l^of^ov ytvofjLtvov aura
-GrcLiiïiov. Eycù £t oux iwoaâowotyjcraL^v , é<p>f ctW^
j^g J^tgAg^S-Jîv treutft , vwepœpœ rt Tiiïn , jccu Aouo-
jlwvhv otuT)jy jttgTct /jucts ypetos ?ô\»y. Kct* aAAas ^
ISWLII [XOl y eQYI y OùÇ [IY\ WCWTCL'&CLVI TA 6V I\lO>
TpcLyix.x re xcli (fsêgpa f, î«r5t9g7y J^gTy xctt ri
vtfjLaSy TLdLiy o/ov gy fcû^a&cus , îîrgp! Toy Sxx^oty-
fjpov èpycuTcLtr&cU:
LETTRES D ESCHISE. 2^9
Rentre dans mon logement, j'y trouve Cimon ;
je m'emporte contre lui comme je devais,et, le trai-
tant de scélérat , je lui dis qu'il nous a perdus.
Lui , sans être ni plus honteux, ni plus effrayé, se
met à me raconter de longues histoires, à me citer
nombre d'aventures de ce genre arrivées à diverses
personnes et en différens pays, tournant en risée
des actions dignes du dernier supplice. A Magné-
sie, me disail-il, un jeune homme de la ville a
joué le même tour auprès du fleuve Méandre. Aussi
encore aujourd'hui, le père d'Attalus, l'athlète,
persuadé que son (ils est fils du Méandre et non le
sien , croit que c'est pour cela qu'il est si robuste
et si vigoureux. Lorsque l'athlète se retire accablé
de coups et entièrement épuisé , son père dit que
le fleuve est irrité contre Attalus , parce qu'étant
vainqueur, il n'a point proclamé le dieu pour son
père; de sorte qu'il a une raison toujours prête
quand son fils est vaincu. Auprès d'Epidamne, le
musicien Carion a de même la simplicité de croire
qu'un de ses fils , né d'une pareille intrigue , est
fils d'Hercule. Pour moi, ajouta-t-il, sans pousser
les choses aussi loin, j'ai eu une simple entrevue
avec une fille qni n'était plus vierge ; je n'ai fait
que la regarder se baignant avec sa vieille nour-
rice. D'ailleurs , pour que les histoires d'Ilion ne
soient pas toutes sur le ton terrible et tragique ,
j'ai cru devoir m'égayer , et mettre le Scamandre
en comédie.
280 LETTRES DESCHINE.
A ce récit, je demeurai pétrifié , ne pouvant
croire ce qui s'était passé , et craignant les suites
d'une telle impudence. Cimon paraissait se dis-
poser à me raconter une troisième aventure de la
même espèce , sous le nom de Bacchus ou d'Apol-
lon , lorsqu'apercevant une foule de peuple qui
venait à notre logement : Voilà, lui dis- je , ce que
je craignais; ils viennent pour nous brûler. Et
aussitôt je sortis par une porte de derrière , et je
me réfugiai chez Ménalippide. De là, sur le soir, je
m'avançai du côté de la mer , et je fus porté vers
une certaine hôtellerie par un vent auquel , en
vérité, on ne pouvait s'exposer qu'en cherchant à
fuir le forfait d'un Cimon.
Tels sont les périls auxquels m'a exposé son in-
continence. J'ai cru devoir vous les mander, comme
à quelqu'un qui en sera encore plus affecté que
moi. Peut-être cependant ne trouverez -vous qu'à
rire dans cette aventure.
AISXINOT EniSTOAAl. 281
Kctya) fjuv olWo ovûîv , v\ wot A*j£gi y\ roacLUzy\
* / t ,v \ » / \ / y . L ' /
«ygyoveiV 0 <Tg tcùx,u x,cu TptTjjv AtîroAAûJvos juto*
xou Atovvaov {J.of)(îiaLV g-zjnocçgcv, g0$, <Oû)V iycù op^Aov
WpOClOVTcL TM Supclj lOVT €JC£f VO, g(p»y , 3CûtT0f7rp>1-
<70VTg£ »/XCtS WCLpiKT/ XOLl JV OWKrQodofAOV moç
îvBtœç wpoç MtAaLviwwifoiv (fzvycov û^ojtttjv g'jceTflgy
J^e gV^TgpetS t-GTl d-cLhoLTToLV glV 'ZOVfJLWpOffd-tV , UTOL
œs tov £gySy<x ave/ta jcocT^^^gy, ov ju»<?gj$ iv àA-
Ao$ , » qtivyœv ro Kifx^eio'j ayoç , wGrofjLtivcu
7tr\ta>v*
ToiOLVTOL [XIV TtTcLBûùVy ètlr* (TOI ypOLÇUV , û)$ Jtflt/
g //.ou o-^gtÀ/acroyT/ ju&AAoy, a>//.)iy' o-t> <Pg ocv ix.ctvû>£,
OlfJLOLly yiAcLVilOLÇ.
EniSTOAH ENAEKATH.
THI BOYAHI
KAI T&I A H Ma I
T&N A0HNAI&N.
XA //.ev ùlWol diïv vfxlv eVi(7TeÀÀ6/v , wipi cSv iCov-
\ofJLY\v , jcott îsrpoTspov aofiYiV ov y<tp cLQypyiaScLi yi
tqvto drV)(y\(TcurçL rcov w&p J/xïv JTreÀct/xêotyoy
(ru/xÊouÀ£fe/v J^g, x,cu woAvwpcLy fjLQvtïv , ov fju-nçcLç
€[ioiyt dycp&o-icLÇ tQaunTo zpyov tlvcu , J^eJkjco-n t»-
Àtx,ctvT>iv J^cxjfV rstî 3roÀ<rei/£a\9u/, ŒTÀjjV, g/ Tl£îQt>
jcoAouvtûjv vfiw. AWcùç fiî fjLYidî pciâiaL nai rm
iwiTY\àuffl) ov% 'on woAu , o-v/jlQovAîviiv , à 7rpoo~-
ÎDCg/, ûtJOplV U^CtV Tg gÛ)pû)V OLAAqvÇ ZIVCLI JCC6J Aeyuv
3C0LI WpcLTTElV MVOL[lWQVÇ T4L JCO/VO, JCOtTgÀ/ÇrOV ycLp
gvk oAiyovç. Ewèi i^î ot ^tgy Tgflvaen , aro?\Aot J^g
LETTRE ONZIÈME.
J 'ai déjà dit que je croyais les deux dernières lettres supposées. Dans les
lettres précédentes, Eschine s'annonce comme un philosophe aimable,
qui n'est pas insensible à sa disgrâce, mais qui la supporte avec assez de
patience. 11 n'est pas croyable que, satisfait de la vie douce et paisible
qu'il menait dans son exil, il soit sorti de sa tranquillité pour se mêler en-
core du gouvernement, et pour se mesurer de nouveau avec un puissant
adversaire. Il y a toute apparence que quelque habile écrivain, qui avait
étudié son style, et qui aimait sa façon d'écrire et de penser, s'est amusé
à composer deux lettres en réponse aux deux premières de Démosthène.
Dans l'une, il représente Eschine partisan et avocat de la paix, comme il
l'avait toujours été, exhortant les Athéniens à rester tranquilles, à ne pas
troubler leur repos par de vains projets d'ambition, à ne pas exposer à
une ruine totale une ville déjà si affaiblie; dans l'autre , le même Eschine
justifie son administration, par l'exposé de toute sa conduite lorsqu'il
était ministre , et sur tout depuis qu'il est exilé. Il excite les Athéniens ,
par des sentimens de compassion et d'honneur, à le rappeler, à lui rendre
une patrie dont il ne mérite pas d'être privé. Il est des endroits , dans la
dernière lettre, qui prouvent invinciblement qu'elle est supposée. D'après
les discours d'Eschine qui précèdent, sa mère, si elle vivait encore, de-
vait avoir plus de cent ans , ses fils devaient être d'un certain âge : la lettre
dit, en termes formels , que sa mère n'étiit âgée que de soixante-treize
ans ; que ses fils étaient fort jeunes. Quoi qu'il en soit, les deux lettres ne
•ont pas sans mérite; je les ai traduites avec soin. Gomme le texte en est
fort altéré, j'ai eu assez de peine à tirer par-tout un sens bien clair et bien
net.
AU SÉNAT ET AU PEUPLE d'AtHENES :
J'ai déjà pensé à vous écrire sur plusieurs objets
qui me sont venus à l'esprit , ne croyant pas que
mes malheurs dussent me priver de cette liberté;
ce qui m'a retenu, c'est qu'il me semblait qu'après
avoir été puni si grièvement de m 'être occupé des
affaires de l'état , ce serait de ma part une grande
indiscrétion de m'en occuper encore, et de vous
donner des conseils , à moins que vous ne m'y in-
vitassiez dans quelque circonstance. Je sentais ,
d'ailleurs , qu'il n'était pas même facile de con-
seiller des amis, loin qu'il le soit de conseiller tout
un peuple. Je voyais enfin que vous aviez d'autres
citoyens en état de parler et d'agir ; et j'en avais
laissé un assez grand nombre. Mais puisque par la
mort des uns, et par la disgrâce des autres sem-
2$4 LETTRES d'eSCIIIlNE.
blable à la mienne , la ville éprouve une disette de
ministres; puisque, suivant ce qu'on me rapporte,
ceux qui sont présens cherchent à troubler l'état
par leurs discours, et même ceux qui sont absens,
par leurs lettres, je me suis hasardé à vous exposer
aussi par lettres, seule manière dont je le puis, ce
que je pense être avantageux à la république.
Si maintenant encore mes ennemis prétendent
que je suis partisan des Macédoniens, et si quel-
ques-uns m'accusent de nouveau, en mon absence,
d'avoir prévariqué dans mes ambassades, ou d'a-
voir trahi la Grèce, je suis prêt, s'ils le veulent , à
m'exiler même de Rhodes et de tout le pays des
Grecs , et je me retirerai dans les états du roi de
Perse. Personne , néanmoins , ne me reprochera
d'avoir jamais été partisan des Perses , et Démos-
thène moins que tout autre. Mais dans ce pays
même, je ne cesserai de vous écrire ce qui me sem-
blera conforme à vos intérêts, dans le dessein, non
de flatter vos goûts , ainsi que font quelques-uns,
mais de vous donner librement des avis. Car, sa-
chez que certains ministres qui veulent paraître
vous reprendre, et non vous flatter, ambitionnent
surtout de vous plaire , choisissant le rôle d'adu-
lateur le plus subtil , celui qui se cache sous une
apparence de franchise. C'est-là , en effet , la ma-
nière la plus adroite de flatter le peuple et les chefs.
Lorsque j'étais, en quelque sorte , vivant pour ma
patrie . j'ai vu de vos ministres suivre ce système ;
AISXINOT EniSTOAAl. 285
wTt/)£wcci(nv , cecTzs-îp lyoù , 7rcp/go"mx,e ^e r\ woAiç tU
tpw/Aifltv tûjv woXtTîvofJLivœVi clkovûû <^e tous /xev otu-
TOU *3rctpOVT<X£ , TOUS ^6 X-OU J^I* tWHTTOAûûV 3C/V€ty T!
tov t?$ troAeû>s tèrpcty^xTûjy , tToifjLoç n'o%j Ta ^o-
JY ustkttoXûùv \iyuv.
Et J^e jcou vt3 v Tct Moxgobyûjy <ppovc<v gpoIVj /te , xj
•zzrctsctsrpea-kgjais -gtclavj yp&(povT<xf tivss aToyict /^ê ,
11 crpoôW<ctv T>îk 'EAAaôV , 'eTo/ptos i&i x.ctt 'Poobu
kcli yv\ç (twcLO-yÇ kAAwtooç -arpoacû (ptvytw , gctv
j3ot>Aû)VTCtl , X.OLI WpO$ TOV gV Tlip(rcLlÇ ÛLWilfJLl XCLl
MuoW @cl(ti\îcl. KcuTot tol rïgpcray yi xj Mvidccv
ovoiiç g(pn [xî iroTe (ppovetv, x.ct< wayTûjy ykkttol
Auttoo-S-gvus. AAA* ov$' gx,g73gv -&cLv<rofAcLi ypa.q>œv,
«t tw sroAgi Ùoçôù <tv(jl<Qîçîw , oJp^3tptQg(73ût/ [xiWœv
vfjiïv , aa-Tnp olAAoi uves, ocAA' gAsi»3gpû>s yofQgigTy.
El» yctp êi&vcu %p>i, or/ Tû>y tjroAjTguo^gvûjy oï
jxaAAoy IwiwAïittîiv y\ ^OLpifto-Qau 3-gAovT^ J^tt?y
JWgtv, oOtot jtcti /jlclAicttcl -zjrpos iî<3bvny Agyotxn ,
t»v i»?«ro ^poo-^ujULctTi -arccp pn<riccs oaoy tou ?toA<x-
xsi/gtv gAotxevo*. Kcti yap <x»jt>i t<s g<7TJ tov yctpi-
^so-S-cti woXtTOLiç xcli iy-ziioai woAv xaycovpyoxiûoL
7rpoct/pg(7i$* ^v @>cLÙi.Ç)QVTi$ Tins 'Ad-mmi, ^wèpioyroç
*86 AI2XINOT EniSTOAAl.
» «- » <" / '.' / l 1 I \ V ~,
g^ou Tiot-p u^ttv ( ovtcù ycLp fjLî %p>i Agygjy J , ^ vuy>
otrov g(p* J^~y, TgS-vgarcs, cLirimrcLi yàv itycm w
o\iyapi&v> dç oux, id-e\ovTM otp%g/v tvjs fEAAac5bs,
'WfiOTpèW'OVTCLl £i iWl TtfV yjytfJLOVtXV , 0$ ^VVelfJLi-
vous. 'Y/JLtîç J^e, /zgTct tou JWgTv apyoj ygyovgycu,
J^uvcwOou tov 'EAA»v<sjy <*p%gJV vojU^so-9^ -S-gAgig
jUûtAAov, >i , /UT* tou ^eve/v UjtiffV Tas *5rpo9u|Lu<xs ,
TlvvQoLVGfjLcLi yccp , Tî\îvTv\<rcwToç 'AAi<£cLvdpov ,
?jrpoTpearg<v T/v&s u^as x,cuyotgpû>v antio-vcu npoLy-
ficLTcar tyœ <Tg £ouAoJ^ojy iy tguJtgc (7i/ft€oyAei>ê/y
v^u/y, /^2Tct rou tclvtol <ru/jupgpg/y. Ou yap ^yvoouv,
jULot tov A/ oc xou Tou^ clWovç d-tovç , or/ Act/JL-
*7rpOV gOT"/ TO T0J£ /£gV JBGtpb&pGtS OLgl WOAl/XllV , TOUS
J^g EAA>jyacs eAgi»9gpouv , x.cti TctuTot yg xett tous
W&itpcLç vjfjiœv •zsrposAojUgyous* ctAA glS fJM TO [6ou-
tevVûLi Tût xpotTto-Tot , T»y yi&fiw v&cuw ovo-qlv , g/£
J^e to J^uvcto-flat, x,cu Tv%y\ç aiyctiïyç v[Xcl$ J^gofig-
yous. npoffwgfv oùv pie/xvTjo-Gcti x,a,< u/toTs uVgAci/i-
Cau/ov , ot/ 'A8>iyouo/s /uigy g*2r/crrgAAop.gv, 'aOhvauoi?
J^g , OU)t gy Ot? 0gjLU<7TGxA>)S iWoAlTîVGOLTO, CCAA*
t* \ \ f » ' » I • \ \
0/ TOLÇ fJLiV yVûJ/JLOt? iMIVûûV OV %g'pOL»? g<0"/, ?&$
HWÎI J^OTûXrctV fJLiV îlVTv TpiOLKQ(TlCL$ TpiV\f)UÇ 01 XCL
IETTRES d'eSCHINE. 287
maintenant que je suis mort pour elle , autant qu'il
est en vous , il en est encore qui n'y sont que trop
fidèles. Us vous reprochent , comme une lâcheté,
de ne pas chercher à commander dans la Grèce ,
et veulent que vous aspiriez à la prééminence ,
comme si vous pouviez y parvenir. Mais il vaut
mieux pour vous , selon moi , que , paraissant
moins actifs et moins ardens , on vous croie ca-
pables de commander aux Grecs , que de moutrer
votre impuissance par une ardeur inquiète.
J'apprends que , depuis la mort d'Alexandre ,
on vous excite à faire des mouvemens pour chan-
ger la face des affaires. S'il eût été de votre avan-
tage de vous donner ce conseil , je vous l'eusse
donné bien volontiers. Je n'ignorais pas , j'en at-
teste Jupiter et les autres dieux , qu'il est beau de
combattre sans cesse contre les Barbares, et de
mettre les Grecs en liberté , que c'était le système
de nos ancêtres. Mais je voyais que , si nous avons
assez de courage pour prendre les plus belles réso-
lutions , les forces et la fortune nous manquent
pour les exécuter. Je croyais donc que vous deviez
vous rappeler que, si j'écris aux Athéniens, ce n'est
pas aux Athéniens que gouvernait Thémistocle ,
mais à leurs descendans, qui , sans leur être infé-
rieurs en courage, n'ont pas les mêmes ressources
pour la guerre. Que ceux qui nous proposent des
entreprises digues de la Grèce, nous donnent trois
.2 88 LETTRES DESCHINK.
cents vaisseaux, trente mille talens d'argent et trois
mille talens d'or [ 1 5] ;qu'ils nous donnent un pareil
nombre de jeunes gens robustes et aguerris ; et
alors qu'ils s'abstiennent de nous donner des con-
seils; car nous saurons par nous - mêmes ce que
nous devons faire , quand nous pourrons faire ce
que nous aurons résolu. Qu'ils ne nous amusent
pas de vains discours , et de louanges inutiles don-
nées à nos ancêtres et à notre pays , répétant sans
cesse que nos aïeux sont nés dans le pays, et pour
le pays, et que des dieux ont été jugés dans les
tribunaux d'Athènes. Demandez - leur à quoi a
servi aux Athéniens, dans la bataille de Chéronée,
que Mars ait plaidé contre Neptune , pour Halir-
rhothius [16], devant l'Aréopage. Sommes-nous en
état de combattre contre Antipater , ou contre
tout autre prince de Macédoine? Voilà ce qu'il faut
examiner; et, si nous le sommes, prenons sur-le-
champ les armes, et délivrons les Grecs avec l'aide
de la fortune. Mais si , nous aveuglant sur notre
faiblesse et cédant à la flatterie , nous essuyons
une défaite , n'ajouterons - nous pas aux malheurs
où nous serons tombés , celui de passer pour en
avoir été nous-mêmes la cause ; ce qui seul rend
inconsolable dans les maux ? Il est de la sagesse
d'une république comme d'un particulier, de dé-
libérer sur ce qu'ils doivent faire actuellement ,
d'après leurs ressources actuelles. Oui, dans les
entreprises, mesurer sa hardiesse sur la puissance
qu'on a eue jadis et qu'on n'a plus , c'est comme
AI2XINOY EnlSTOAAÎ. 289
T>tf fE\\a,$0Ç etfyaL ypcLQoVTtS »VTv' «ToTaoUV J^
•rp/cr/xuptct t&Aolvtol ctpyupiou, jccci %pu<nov ccVe-
<f>9ou rpicr^lxicC S^iraxTOLV <N cîvcîjpav ev îjêw, vgav,
focouTov srAîî'Sos, 11&1 ygyu^ycto-^gvûjv gv ozFhots* $
pix.gT/ o-u/^ÊoyAeugTûJcrûtV ccuto* yctp g/(3^o"o/*gy cl
%p>î WpaLTTW, S'VVcLfJLiVQl TOL fioïcLVTOL TCçaUTXiir
flUm \dL^OùàîlTCù(TCU ) fJLOLTM IwcLlVOUVUÇ jfiœv TOUS
vrpoyovovç re >ccu t>iv %û>peu , ot/ gygvovio gv clutJT,
xcli vwtp cLvtviç îKTiytvovza gv clvtv) 01 Bîor g7ia*
Wt>9c(r9e CLVTûûV T/ 6V T>f 'tfSpt XctipMitCLV ^&%H
t»v ttoAiv û)v>i(re rm AÛwcuœv , on ApM wpo$
Tlo<rudûùvaL UTigp AA/p'poSjou ev Apgfta YlcLycù gJtpiDîf.
'AAA' u irpoç 'AvnwoLTpov, v\ ovTiç clWoç MûtJtg-
<5ovû>v jSctcn Agus , oceivo* goy^gv ayû>no-cto-9eu , touto
j£p>i o-jtosrgTv jtciv /-tgv ikcuqi û>/xgv , e*,y&9tf Tup^w
<XVCtAct£oVTgS OTTAct , ivStœç è\iV§tpOVfJLtV TOUS
*EAA>ivcts' 6/ J^g toutou jtcgv oA/yû)p>io-o//.gv3 x,oAct-
XîVOfJUVOl J^g »TT>l5>10"0^g^X , TOS OU , £6gT<£ TOU J^O-
xiTv gctuToîs cut/o/ ygyovgvcu tojv crv^Çopcùv (0 /toyov
ouo^g 7rûtpa.fJLu3<ccy gp^gt toTs koucos TirpaLTTovviv ) ,
aLT\)yj\<JO{XtV j Eû"Tt ^g X,ûU TToAgûJS KCLl £vdf,QÇ gU
cppovouvros gpyov <Tgiy ?rpos ras îîrctpouo-ots olÇoçiaclç
UTTgp rav /7rotpoyTû)v /3ouA£uo-ct<r3-cu* to J^g , t>iv /*gy
T0\{JLCVJ g* S Tût TCçcLyfJLCLTcL , 0?S gVl%g/pîlTg , g'jt T>)S
I A »l i 1 A \ » \ U ♦
•7rpoo-ygv jcrp^uos gp£giv,Tnv <Tg 10-p^uv tsraAct/ tôt
e(T%>1)ceV0t' l^tycLAW, OU.OIQV yg Ç)«UVcTcU , ao-^gp CW
T. III. 1Q
290 AISXINOT EITIZTOAAI.
il » II \ *l l
u tiç, 0\vfJL7ii(t<Jivix,Y\<roLÇWûW<x.xtÇ > uo-Tgpoy , yg-
pav «y, ct7roypa(po/To m, x,cc< crpo^ctAotTo tous ocv-
Tind\ovç , cLvot/x^uv>î<r>co^tevo? us go-^vptêv , ou t«s
vA^ov J^e x,ou et Agygfv olvt'qvs 'iïvtâcLvofiou Ao-
yla-OLC^CLl /Xg3' J/Jt.5 V , û)? JCOttVot fcOU d-CtV[JiOL(rTOLy
oVov g/s cl jSouAoyrcu rf rrcpaJqu <tu\AôlÇ>i~v J^tW-
^gyet. $ct<7jtou<ri yctp J^y u/x&s ojuoyosîv , axrwtp
u/*cc$ ovk r7n<rTaL[AiyQvs , ot* touto fxev Trao-w ^oAg/,
x,cu ?zroAgjxe<y x.ot< e/p>jygug/y fôovAo/xzvy , x,paT/cTov
ecTT/v. *HjU,as J^e ou touto J^T cjcoTreTv, ge opovovi-
i «* « i \ \ N ~
Téov •sroAg^toixnv ofxovo>iTgov yctp xoli woaî/jlovg-i ,
jeeu p>ij •arctvTos gvgfcor aAA* se QovAofjLîmç 7ioAg-
jULg?y x,eu o[xovoz~v , Js io-^gy ccTîctvTgs , ctbTcLpxTiç
icrTiv y\ ^vvoLfitç* Eœç <K iv /tyjTc <7i><rrpaTg/Gi£
tfoMuovvTiç eço/^ev, \Juy\Tt ^p^uaray nropovç à\i-
Mvaxriv , ctAAa r»v 'a9>ivxv gyyuov S'tôSa-i rov
TCOAifJLOVy fJwfcv JW(pgpg<V OLVTOVÇ OLVTIXOL VOjULKTOfJlZV.
'AAA* «csjvov ^ev, ûScrsrgp S'y a|/os , *zzrctpa7iA>j£ r>!v
JWvo/ctv àv , x-otTeAuQ-ctre* ukqtw tovtois <Ag
LETTRES D'eSCHTNE. 201
si un homme qui a vaincu souvent aux jeux olym-
piques , devenu vieux , se faisait encore inscrire ,
et que , provoquant ses adversaires, il leur vantât ,
non les forces qu'il a maintenant , mais celles qu'il
a eues par le passé.
Il est à propos aussi que vous réfléchissiez sur ce
que disent certains orateurs , comme quelque chose
de rare , et qui peut contribuer merveilleusement
à la réussite de leurs conseils. Ils disent donc que
vous devez être unis entre vous , comme si vous
ignoriez que c'est-là le mieux pour toute repu-,
blique , soit qu'elle veuille faire la guerre, ou rester
en paix. Il ne s'agit pas d'examiner si nous devons
être unis pour faire la guerre ; car nous devons
l'être , soit que nous la fassions, ou que nous ne la
fassions pas, à toutes sortes d'égards; mais si nous
aurons des forces suffisantes, en supposant que
nous soyons disposés à la faire, et à ramener parmi
nous la concorde, comme nous devons la ramener.
Tant qu'on ne nous montrera point les' alliances
et les fonds dont nous serons munis , si nous en-
treprenons la guerre , et que l'on se contentera de
nous donner Minerve pour garant de notre entre-
prise, nous regarderons ceux qui nous la conseille-
ront , comme des téméraires et des imprudens.
Aussi n'avez-vous fait aucun cas., et avec raison ,
des discours de celui qui vous conseillait de re-
prendre les armes; ils ont été rejetés, comme méri-
taient de l'être les discours d'un insensé. Ces gens-
2Q2 LETTRES D ESCHIHE.
là ne sont point satisfaits de nelre pas punis pour
imaginer des conseils aussi absurdes, et pour ne
pas même nous laisser jouir de ce qui nous reste;
ils vont jusqu'à envier ce reste aux citoyens rai-
sonnables , et ils n'auront point de repos , qu'à
l'exemple des Thébains, ils n'aient fait, par leur
administration , détruire notre ville , et changer
notre sol en pâturages. Si nos affaires sont en mau-
vais état, est-ce une raison pour négliger les
moyens d'empêcher qu'elles n'éprouvent un dépé-
rissement absolu ?
AISXINOr EIÏI2TOAAI. igZ
*-zsro'X£yi T0 A^ev 'KaSéïv 3cot?cov, itcLp<Ldo%ovç Aoyovç
IliAtTCûGl, XCLl pl& Atl-^CLVOV WŒIV JjUUV Tf T0V
WpCLyfAoLTW OLAAoL KCLl TOVTOùV <$!jOVOU<Tl WpcLTTîlV
i S'il fàovAoïJiîvoiç , lus olv to (dv&cLim 'TCoAitcvo-wrcu
*7i:oAlTiV[ACLy fJLY]Ao£oTOV TlfJLûùV yi1i(T§CLl TY)V %û>p£V ,
KCLt X,CtT<*<TX,a(p>jVoU TY\V WOAlV CLVOLyx,<X.(TCLVTZÇ. Ou
yctpy SI X.CL7L0ÙÇ tyil Tôt WpCLy/JLOLXd , JW TQVTQ
C
EniSTOAH AQAEKATH.
THI BOTAHI KAI TQ.I AHM&I
TON A0HNAIftN.
»/
gTtf
JCjrn 7ipo<r>ÎÀ3ov tZ TioAiTtvîc^aa , ygyovœs
Tptct tlcli Tp/otjcoyTct , £t<X, A/ , OV TplTOLyaVKTTîlV
fxad-côv , as AujticcrGevHS g/Vgysv , ccààoc xcu ypcupg/v
e\eu§ipiccç , jcou 'GrcuàticLS (ppovTic&s Ta /xgrp/ot , g
Àoyot/ç, otous Àgysiv gy 'AQ^va/s e^pg^re* 19 toutgi/s
OUX, g/S (Tl/5C0(pctVT/0£.V yviXVcLG&Ç , Ol>& TW TÛJV 710ÀJ-
T#v «hjojv £i7LCL<rcLfjLM0Ç ivpEd-yo-o/jLOLi , ÀctCûiv apyu-
jmov, otî& t>Gpg/s cLwodiiievos 9 iw1 ovfo v&piaQiiç
oAas, ouog cL(ÇopiJLy\v 7trpowv\Aauti(r[j„ov TSTcLpctaycùV y
Cvdî UÇ J^tJOiy TlVdL TGOV ^0\lTCùl 7LOLTaL<TTV](rcLÇ , g£û>
T/^t&p^OU fJLOVOV. Kctt OVX CLXcLCpVWOpLCLl 7ïpOS «Vctk,
as, istoWcl zsrcuu Àctêg~v g^ov /^o* ^p^otTa, /udî
Àaêay, aAÀ* , ak >iv -zzrpocriixov , J^tJtuv xa/ra tous
VOfJLOVÇ ÀC6&UV. K&/ jULgToC tcLUTcL Wcl\lV KT»O"l$0VTflt,
TtToWcL fJLZV V7ST ÔLVTOV 'WclSoûV , WOWcL <fg VWO
A>ï]xoa-Gevous , ncLp&voficùv gypct-^cipiv, J^jccuotcctw ,
a 5go< , ypa<p>r>. Kou ouô\v Sclu^owtov , ee' jccu T^y
vo^av T<î>y vfjLsrepav y x.cli tSv tfxcùv Xoyœv y\ Ay-
[J.OGÏjîVOVÇ S^UVOTYIÇ XpEKTGCeV tyiVîTO. EÇfltWJ o\ t<T0S,
gcp' ois xeLTnyopSw wpoTtpov vwo AyiiiocStvovç y
zsroXv fMi^oai £v\Aovoti zmtcùv ovcti y JV à viîy e£g-
LETTRE DOUZIÈME.
±>oc{r
AU SÉNAT ET AU PEUPLE D'ATHENES.
«I e suis entré dans les affaires à l'âge de trente-
trois ans, non pas, certes , après mètre exercé à
jouer les troisièmes rôles , comme Démosthène me
le reproche, mais l'esprit suffisamment cultivé ,
m'étant appliqué à n'écrire que sur des sujets hon-
nêtes , et à ne composer que des discours tels qu'il
convenait dans Athènes. On ne verra pas que ja-
mais j'aie écrit pu parlé pour inquiéter personne,
et que , pour de l'argent, j'aie suscité des procès à
un seul particulier ; on ne verra pas que j'aie tra-
fiqué d'injures, que j'aie'fourni sujet de m'outrager,
pour en tirer profit [17] ; qu'enfin j'aie cité en jus-
lice d'autre citoyen que Timarque ; et ce dont je
me glorifie , ce n'est pas d'avoir refusé les sommes
considérables qui m'étaient offertes , mais d'avoir
fait subir à un coupable la peine qu'il méritait.
Après cela, j'ai accusé d'infraction de lois Ctési-
phon, qui m'avait fait beaucoup de mal , aussi bien
que Démosthène. J'étais fondé dans mes poursuites ,
j'en atteste les dieux; mais il n'est pas étonnant
que l'éloquence de Démosthène ait prévalu sur vos
lois et sur mes discours. Une preuve, peut-être
non moins forte qu'évidente, que je me suis bien
conduit dans le ministère, c'est qu'ayant été ac-
20)6 LETTRES D ESCHINE.
cusé auparavant ; par le même Démosthène , sur
des délits beaucoup plus graves que ceux pour les-
quels je suis exilé , je n'ai pas été condamné, quoi-
que accusé par un tel orateur.
Depuis la disgrâce que j'éprouve, il me semble
que j'ai été parfaitement connu, non-seulement de
vous, mais encore de tous les Grecs. Qui ne sait ,
en effet, qu'il en est des exilés comme des morts?
C'est surtout lorsqu'ils ont disparu de leur ville ,
que l'on connaît leur caractère et leurs mœurs , ce
qu'ils avaient caché se dévoilant alors , et leurs
ennemis les attaquant à découvert , sans qu'ils
puissent se défendre. Ceux qui ont été exilés parce
qu'on leur reprochait de travailler uniquement
pour les ennemis de l'état, et de leur être dévoués ,
manifestent leur naturel et leur système politique.
Ils paraissent clairement ce qu'ils sont , par la ma-
nière dont ils supportent leur disgrâce , et dont
ils se conduisent envers leur patrie. Moi , par
exemple , qui ai livré ma patrie à Philippe, qui ai
prévariqué contre Athènes, dans mon ambassade,
qui faisais ma cour aux Macédoniens, obligé de
partir en exil , ne devais-je pas me retirer auprès
d'Alexandre , pour recevoir de lui la récompense
de mes services, et pour l'engager à s'occuper de
mes intérêts? Je voyais Demade posséder des fermes
dans laBéotie, labourer des terres avec vingt char-
rues, et se servir de vases d'or. Je voyais Hégémon
et Callimédon , l'un à Pella et l'autre à Berrhée y
AISXINOY EniSTOAAl. 297
•ZîrgO-OV, OV jLl/xpOV iU VfjLOLÇ frîiyilCL TOtJTO TOtJ X,atÀ0£
6^é -zjre-zjroAiTeiîo-SûC/ vo^i/fgjy, or/ ou<3fe AH£too-9evous
r /. *
KOLTVyopOUVTOÇ gOtAûJV.
MgTût J^g TCLVTW TY\V (TVfJlQOpcLV , X-Ctf TgASGV
xotTot^fltyî' -sTcto-/ roTs 'EAAnowv, oJ^ W»J £toyO/S
t^-t/v, g/xotirroy oiofjLOLi yeyovivau. Lis yccp oux, oiôzV,
OTt cLWoQcCJOVTtS 01 CLVÏÏpOùWOl , OVTCû KCLI QèVyomÇ
ex. rœv -sraLTpidœv , ToTg <N xou fJL&\i<rTCL rm$
7LCLI OtîTOtOi tous Tpowouç eygvovTo , <r/OU)£*X,Vt>yT<*/ j
\ t «t / 11/ » /
x,cu yctp et <ruvg3cpu'7rToy ctuToi ?zrpoTepov, ex, /*go"ou
ygyo^tgyûjy , cwcLQaunTGLi xad-cLpcàç' oliticltoli y&p,
wo\v jULfitAÀov t£v î^d-pm 'gjcûto-ro^ clvtovs ovdw
cLvTuzrtïv JVvflt/xevous" 0/ «Te <fx>î (pgyyoyTg^ g^rc
TOicti/Tot/s cLiri&içy a>s Tct Tay woMfJiiav glu npo&i-
pou[itm kcli wourct\cû$ , Jve/x.vu©y<n xcli tovç Tpo-
wcu* x.cu t&s gy Ta woArrsueo'S'eu ygvo//.evots
ea/TO{$ yvœ[AcL$ xcLTitQcLVîiç. Kcu y&p oîtas cpgpouo-i
tclç <TV/A<popcLÇ , x,ou as dxiccx.e/vTcu 'zzrpos Tcts g«y-
TûïV HrcLtpidûLf, g'^gTo^OVTctt <rcL(pœ$. Ap' OUV, Û>S ^
«ÊjAisrsra) tzrpoôV^ tuv e'/xauTotT wcLTpiiïcL , ^ 7ra-
pa?zrpgo-£gLi(r<x.$ to/auto, x,<xtoc ths •aroAgas, ces (KïOsv
BipCLZtrcUVOLÇ McLKlioVCLÇ , gVglÔN T0t^/0"Tct <psi>yû>V
•arap' J/*av a^0jU)ïv, 7Tpos 'AAg'&xv&ov ct7mAAay>iy,
^ ' ^ / » ~ / \
5^<xptv Tg ûjy Trctpgo-p^o^y ccura xofiioufjLiVoç^ koli
WpOLLyQilCLÇ ^yiAovoT/ Ttvjri[uvoç wctp* OLVTCÙ', X,<XI
» >t M */ tri \ \ » /
oux, gery 07Tûj^ oi>^ eapay Tct ^gy gy Bo/«T<ct Tolv-
^ox.g?(X AyifJL&àw gp^oyTot, xctt %û)p<& ^suyûTy eJx,oo-/v
otpouyict , xcli %p^o*ct5 g'^oyTct (piotAot? , 'Hyjf/Jiovct
J^e xctt K<xAAttagoNoyTa, tov p.ev g'y FIeAA>j, tov o^e
298 AISXINOT EniSTOAAl.
êv Beppoist, xoli iïaptàç cLfjLct g*%i$oTcc$, $ yuvctTx,ct$
tVWpt'&iaTOLTaLÇ yzyOL[JLY\X,0TcLÇ. Kcli [JLM OVÔÎ wpoç
ovâî npoç clWqvç tivolç , -arap' o<£ î» Aoiobpg/v tàîi
//.g TtfV TtrcLTplVOL TW tfJLM , >J XotVOpVfJLeJVlÇ CLVT7)Ç
clkovziv , aAA £<s Poobv a^ixo^v , ours, ^a tov
ccyypûî^zr^v -aroA/v. To /-tev yap ay^icrcL rv\ç îcojxm
ncLTçiàoç iaroLVoii , x,ctTg/pû>vgi>OjU.gVû>v îfjiotyt ryç
GVfX^Siç ÙVOLI JJL&WOV , 71 (TTipyQVTM tÙOKU TY\V
3roA/V rov J^e ovtoûç <mpyovrct tw îqlvtov *7ToA/v
cùç wofpcûzoLTa) /jlolWov cwty\ç g%p>iv CLWM&I y kcli
jtMl&V h To7$ 0(p$OLh[JLo7ç UZtrifJLVyifJLA tyj-W'i o TflV
/ » ly
yW[lY)V OL/JLUÇtt.
Kon yctp oùât gvTotuB* fMivcLÇ, ev Po&», (pctyee>jv
ctV aAAct, rv\ç wspcucLÇ eAojmêvos Tf jJLiitpov (ppoup<ov,
Ajjl[xov 5 jutvTotuoot îrp/ctjxevos XfiapicL tqo-qvtcov
tclAolvtm, ^uoTv, ocrav eôcos ?v tov $*A<srsrou p,ev
-TTpoTgpov, eir' *AAs£ <xv(?pou ^uctÔûjtgv uo-rgpov ysvo^tgvov,
fccti $a»csîk -TrpotîbvT* jccti tw toTv 'EAAwaw gAgv-
Ggptctv Moutedbfff , 7Lcéy]fJicLi ^teB* eVTct Ggpct7TovTû>v
evTttui)* , jcccj J^uoïv /xovojv ympifJLQV , x-oct thé ^cta-
rpoçy y) y rpirov t^ouacL jcoti ebobjxwcoo-Tov ero^ ,
€îjrAgi»(r£ <fvv tfAoi , ^sdirouacL ty\ç <t/ u/^x^ ^-o/
~ ; \ \ k » ' >\ g
(TVfJLQopcLÇ ytVOfJLîWS , X,GU /ZgTot yUVOUKQÇ , >l CTUVgÇ-
ll t » \ ~/ \
g7Tg<7g /XO/ , >ca>AU0VT0S <XWT)?V TOU TP'CLTpO^ , X,OU
LETTRES D ESCHTNE. 299
être comblés de présens , et mariés à des femmes
de la première distinction. Je n'ai pas non plus
choisi ma retraite en Thessalie , ni chez les Thé-
bains , ni chez d'autres peuples parmi lesquels il
aurait fallu décrier ma patrie , ou l'entendre décrier.
Mais je me suis réfugié à Rhodes, dont les habitans
sont d'un caractère paisible , et ne sont pas assu-
rément mal intentionnés pour vous. Je trouve que
se tenir si près de sa ville , est plutôt éluder sa dis-
grâce que chérir sa patrie. On doit, au contraire,
s'en éloigner le plus qu'il est possible, afin de
n'avoir sous les yeux aucun objet qui renouvelle
sa douleur.
Je ne suis pas même resté à Rhodes ; mais ,
choisissant dans les environs , pour y fixer mon
séjour , un petit château nommé (es Sablons ,
j'y ai acheté une terre deux talens. C'était , sans
doute , le prix que devait y mettre un homme
qui a été successivement pensionnaire de Phi-
lippe et d'Alexandre , et qui a livré aux Macé-
doniens la Phocide et la liberté des Grecs. J'ai
avec moi sept esclaves et deux amis, et ma
mère, qui, âgée de soixante et treize ans, a voulu
me suivre et partager ma disgrâce. Ma femme ,
elle-même , m'a accompagné dans mon exil, quoi-
que son père la retînt, et que les lois , peut-être ,
300 LETTRES d'eSCHINË.
l'obligeassent de rester; elle m'a suivi, plus fidèle
aux mœurs de la ville, que docile à ses lois [18].
J'ai emmené aussi mes trois enfans , qui ne con-
naissent pas encore leur infortune , et ne savent
pas quelle patrie leur ont donnée les dieux en nais-
sant , quelle patrie ils ont perdue presque aussitôt
qu'ils sont nés. Des hommes de Béotie et d'Etolie
vous envoient donc leurs enfans pour profiter de
l'éducation qu'on reçoit chez vous : et les fils d'un
père qui ne doit pas au peuple le titre d'Athénien ,
d'un père qui n'a été condamné pour aucun délit
honteux , sont privés d'un avantage dont ils de-
vaient jouir naturellement, exilés à l'âge le plus
tendre , élevés dans l'indigence , dans un abandon
total , dans l'exil de leur père ! Démosthène vous
a écrit pour les fils de Lycurgue ; il vous a priés ,
et avec justice , de leur remettre la somme à la-
quelle leur père a été condamné; et vous, comme
il convenait à des Athéniens , touchés pour eux de
compassion , vous leur avez fait grâce ; car c'est
votre coutume de revenir aussi facilement à l'in-
dulgence , que vous vous êtes portés à la rigueur.
Et je ne vous fléchirais pas pour mes enfans, lors-
que je vous demande qu'ils ne soient pas élevés
comme des orphelins et comme des exilés , eux qui
ne sont pas coupables, puisqu'ils sont enfans ; eux
qui , sans avoir été condamnés , souffrent toutes
les peines de ceux qui ont été condamnés ! Son-
gerez-vous à moi lorsque je ne serai plus? et serez-
AISXINOY EniSTOAAT. 3oI
iximv i<rcô$ cLvcLyyLcLQmcùV rm vojUttv, tov tgqwov
TtfS TTOASû)? IjLOLAAOV , » T0V£ V0U.0VÇ, g3ri<rTct£lgV» ,
x.<x/ ^gTct Tp/«y ?3*ou<5i»v oJ^eîsrû) ^ vuy tvjs ixvwj
eu[A(Çop£$ îwaLKrQofjuvw , ou& o7roe^y otJro?k o 9gos
€<3^jc£ yiio[Xîmç w&TpidaL T»y 'ASuvot^v troÀîy ,
oVoioty J^' gJ9gû>s ywofjuwv cûpypijTcu 7ioA<v. Kou
eTepoi /tev , Js eo/x.e, tous eotuT^y wciïdcLÇ, rovç
>j ey Bownqi y£vy»9gvTct$ , >i gy Ajtûjàjoc, Tipo? u/£&
T&îfJLWOVŒl T7\Ç *UTo9l *7rcLldtlCL$ (JLîbîfyvTcL? QIC J^g
TotSrct îjrctpcc tÏ^ (puo-gûjs uwYifèei , ou ^^otto^tou
*7tOLTpOÇ OuVtV, OUO^ gTST OLiZlOLlÇ CLHT'^pciïç g<*Aâ»tOTOS,
; »/ / t f / » » /
<pguyoucnv gT/ v>j?sriot , x,cu Tpg<poyrct/ mmis gy tpviuicL
Tg x.ot/ (puyw 7TotTpû)ct. Kcu -zsrgpi /^gy tay Aux,oupyou
sra/dtoy A>ja.o<79gv>is J/xtv twiaTiWîi , x,*,/ ^Utoli ,
7Ut\GûÇ TtQlûùVy %<Xpf£g(?9<X/ TO TTCtTpûToV CtUTOlk 0(pÀ»^(*,
x,<*i uVeis ou&v ccAA* a 'A9>ty<xt0v gpyoy, Itevwzmç
» \ \ i * i \ \ »
CLVTOVÇ X.GÙ *)(CLplCrcLVLÏJOl y lWQiy\<TCLTt' 5CXJ y.ûtp Op-
y<Çg<n)cci pet&otf u%7y g9os \<tti x,x< %<tpi(TaL<Td-au
WclAiV iycù j^g uVgp tûTv tfJLcLVToiï Wcudœv ovk
iv u/,i&s wiiacufjL cty J^go/Agvos , aïs ^>î ^0/ , ju.»
jtoyov gv op^ocviot TpaupaTo-zv, ctAA/ opQzvoi Ôl/aol Xj
(puyx^ ovTgs, ouTe ct&x,wr<xvrgs, -srxTfos ovtzs ,
ctAA ou^g otAAas g<xÀ<i»toTg^, Tôt fAivTot tm ix-
\GûX.QTCûi TTCLVTCL '7rî7rotâ0TlÇ ! ÙZOL, TeKlV-WAVZQÇ
cuHLfJLVYiarSylTt (jlov , x.ct/ *)(aLpl<roL<rd-î Tctç fri^euç ,
302 AISXINOY EniSTOAAI.
vtTv ou Tpoo-g^ovTes yiiuv. AÀÀa. yotp îÎ'^cltî f ctvôjpe^
\AG»vct/o/ , 3coci rrrue^Tt , toc truvA JftTv ctJroT?
y„cLt [ÂiTpix ttroiowjttç. Ou yoip av JN>? rav iponcûv
OLTroaTOLWTt , JCCtJ KCLTOLAvvaLlTe Tï)V TYiÇ 7tT0\îœ$
J^CtV,, h èWl %pyi(TTQTYlTl fJLEt^Cû KOLl <p l \cL vQpûû 71 ICL
S^ICL WCLVTOÇ l<jyj.t , *| TCtAÇ (tWcLlÇ -ÇTCKTOLIS , >Tv
TTOÀêOT/ 0U$' CtV MsÀO.V<i)7r05 HTyjJVllt TrKîQV KOùXltCùV
VfJLÙLÇ fJLl jXeTffGflU T>1V ioLVTCûV ^pYKTTOTYlTCL 7LCU <f>t-
Accv5pû)7r/o:v, i) ■sroiptfxccAûSV' o^àà' oux, A/V^jvjis, ou-
àcLfJiSs , /Jict tous Seous* ou yotp olvtol^s , oJ^'
tvTrtiSïiç Tïtid-zw îycàys ty\v 'XacrpiàcL r»v g/jw,
JCO.J lXCL\l(TTCL VUV, ifiCLVTOV %*p/V ÎJTê^S/V J^OJCûTv*
CCÀ-V o' T>)$ îjroÀgût)^ TpOTTOS, 5CCC/ TO WOLAcLI VfAûùV
ovofiaLy xcli to rcyy srpoyovojv »S-os, a) ctvccyjcouoTgpoy
JSj7rouS-gv , >j MeA<xvûJ7Tû> jcccÔ' ^aTy ^gofjuya, TVpoa-
LETTRES D ESCH1NE. 5ûJ
vous sensibles à des prières que vous necoutez pas
aujourd'hui ? Laissez - vous toucher, Athéniens ,
laissez-vous fléchir, et usez , envers moi , de votre
modération accoutumée. Craignez de démentir vo-
tre caractère , et de perdre la réputation de dou-
ceur dont vous avez joui, en tout tems , plus que
tous les autres peuples. Que les conseils de Ména-
lope , qui vous empêche de suivre les mouvemens
de votre bonté naturelle, ne l'emportent pas auprès
de vous sur les exhortations que vous fait , non point ,
certes, Eschine , qui n'a ni assez de crédit, ni assez
d'éloquence pour persuader sa patrie , surtout à
présent que l'on s'imagine qu'il parle pour lui-
même : non, ce n'est point Eschine qui vous ex-
horte, mais les mœurs d'Athènes, mais la gloire
dont vous jouissez , mais l'usage de vos ancêtres ,
que vous devez, sans doute, écouter beaucoup plus
que Ménalope , qui voudrait vous engager à vous
déshonorer vous-mêmes.
NOTES
SUR LES LETTRES D'ESCHINE.
[i] Munychie était un port de l'Attique , où Diane avait un temple
fameux. — Céiens, habitans de Cée, île de la mer Egée.
[2] L'histoire confirme cette particularité rapportée par Eschine :
nous y voyons qu'il était défendu à Délos d'enterrer les morts dans l'île.
— L'Océan atlantique. Suivant les anciens, cette mer était remplie de
prodiges et de choses extraordinaires.
[5] Psamathonte , ville de Laconie. — Athrone. Je n'ai trouvé de ville
de ce nom , ni dans Etienne , ni dans Strabon.
[4] Athènes avait alors bien de la peine à se défendre contre les
Macédoniens , qui cherchaient à l'opprimer.
[5] Miltiade , connu par la victoire remportée à Marathon contre les
Perses. Ses envieux le firent condamner à une amende de cinquante talens.
Ne pouvant la payer , il fut mis en prison , et il y mourut , à la honte de
sa patrie.
[6] Thucydide, Xénophon, Diodore de Sicile, et Pausanias, parlent
aussi des Diagoras dans leurs histoires; les Diagoras étaient Rhodiens.
[7] Elien , au livre dixième de ses Histoires , raconte cette même
anecdote , et nomme Phérénice, cette vieille femme que le scholiaste de
Pindare appelle Aristopatire.
[8] Linde, Camire, et d'autres endroits voisins de Rhodes , étaient
ce que nous appellerions la banlieue de cette ville.
[cf] C'étaient sans doute des amis ou des parens d'Eschine,qui lavaient
accompagné dans son exil. — Plus bas, Cothocides , citoyens du bourg
de Cothoce , dont était Eschine.
[10] En grec, comme d'un chien enragé. Platon, et Cicéron d'après
Platon , qui citent ce trait de Sophocle , ne disent pas , comme d'un chien
enragé , mais , comme d'un maître dur et féroce. J'ai préféré dans ma
traduction la leçon de Platon. — Plus bas, H aies était un bourg de
l'Attique.
[1 1] Je ne crois pas que ce Leptine soit le même que celui dont Démos-
thène attaque la loi, mais dont il paraît estimer et ménager la personne.
NOTES. 3o5
[ia]On sait que les archontes étaient les principaux magistrats d'Athè-
nes, qu'ils étaient au nombre de neuf, et que six d'entre eux se nom-
maient thesmothètes.
[i3] C'est sans doute le Timarque contre lequel Eschinc nous a laissé un
discours, et qu'il fit condamner comme s'étant livré à des vices infâmes.
[i4] Il y avait deux villes grecques de ce nom : Physque était aussi un
de» ports de Rhodes ; il en est parlé dans Strabon et dans Etienne.
[i5]En donnant au talent d'argent sa valeur ordinaire de mille écus, et
au talent d'or celle de dix mille écus , la proportion de l'or à l'argent étant
d'un à dix , trente mille talens d'argent font trente millions d'écus , trois
mille talens d'or font également trente millions d'écus : soixante millions
d'écus font les deux sommes réunies , sommes qui paraîtront sans doute
exorbitantes.
[i6]HaUrrhothius, fils de Neptune, avait enlevé Alcippe /fille de Mars,
qui, pour venger sa fille, tua le ravisseur. Ce fut pour ce meurtre qu'il
fut cité devant l'Aréopage, où il fut jugé dans un conseil de douze dieux.
[17] Ainsi queDémosthène , qui, outragé par Midias et par d'autres ,
s'est accommodé moyennant des sommes d'argent. Il est facile d'aper-
cevoir les autres allusions faites à Démosthène.
[18] Je ne sache pas qu'il y eût à Athènes, comme semble le supposer
l'auteur de la lettre , des lois qui défendissent à la femme d'un homme
exilé de le suivre dans son exil.
T. III. 20
*V\*/WVV\ VV\ WVWVHUWV»V\VVW\V.Vlvi\\1
SOMMAIRE
DE LA HARANGUE DESCHINE
CONTRE TIMARQUE.
JL/Émosthène avait entrepris d'accuser Eschine , et de lui
faire rendre compte de son ambassade; il avait obtenu ac-
tion, et Tiraarque s'éfait joint à lui pour le seconder. Avant
que l'affaire fût portée en justice , Eschine voulant écarter
un des accusateurs, prévient Timarque; il le poursuit juri-
diquement , comme n'ayant pas droit de parler en public ,
puisqu'il s'était prostitué lui-même, et qu'il avait dissipé
son patrimoine. Je vais donner une courte analyse de sa
harangue.
Dans son exorde , après avoir expliqué les motifs qui lui
font accuser Timarque, Eschine montre que les lois, en
général , conservent et maintiennent le gouvernement dé-
mocratique ; que , quand on vit sous un tel gouvernement ,
on ne peut être trop attentif à les observer , et à punir ceux
qui les violent. Il parle de l'exactitude des législateurs dans
les lois de discipline ; il annonce qu'en traitant de ces lois ,
il suivra dans son discours l'ordre qu'ils ont suivi , et qu'il
opposera à ces lois les mœurs de Timarque , qui font avec
elles un contraste énorme.
Ce discours est divisé en quatre parties : dans la pre-
mière , l'orateur traite des lois de discipline ; dans la se-
conde , il expose la conduite licencieuse de Timarque ; dans
la troisième , il réfute les raisons par lesquelles on pouvait
le défendre , et tâche de rendre inutiles les artifices et les
subtilités auxquels doivent recourir ses défenseurs; enfin ,
dans la quatrième , qui peut être regardée comme la péro-
raison , il exhorte les juges à être sévères dans une pareille
cause.
La première partie , qui traite des lois de discipline ,
renferme trois sous-divisions , lois touchant les enfans, lois
touchant les jeunes gens, lois touchant les autres citoyens ,
et surtout les orateurs. La seconde partie est subdivisée en
deux : la manière dont "Timarque s'est prostitué lui même ;
celle dont il a dissipé son patrimoine et les revenus de l'état.
J'ai omis entièrement la première , comme renfermant des-
SOMMAIRE. 3o7
détails qui auraient pu choquer des oreilles françaises. La
troisième partie tombe principalement sur Démostliène.
Eschine détruit toutes les raisons subtiles et artificieuses
qu'il pouvait suggérera l'accusé ; il l'attaque lui-même , et
ne lui épargne ni les railleries ni les invectives. Il répond
aussi à un des généraux d'Athènes , qui se disposait à dé-
fendre Timarque, et qui , entre autres moyens de défense ,
devait employer l'autorité des poè'tes. A cette occasion ,
Eschine cite des vers d'Homère et d'Euripide , pour mon-
trer quelle différence il y a entre un amour honnête et une
passion criminelle. Enfin , et c'est le sujet de la quatrième
partie , les juges doivent condamner Timarque et le diffamer
pour l'intérêt de leurs enfans , pour qu'ils conservent la pu-
reté de leurs mœurs ; ils doivent le condamner sans écouter
ceux qui sollicitent pour lui , et qui ont intérêt qu'il soit
absous , parce qu'ils sont les fauteurs ou les complices de
ses désordres.
Ce discours a dû précéder, d'une ou deux années, les ha-
rangues sur la fausse ambassade , et par conséquent a du
être prononcé la première année de la C1X.* Olympiade,
ou la quatrième de la CVIll.e.
Timarque fut condamné et diffamé , non-seulement par
la sentence des juges, mais encore dans l'opinion de tous
les citoyens. Son nom passa en proverbe , et on appela de-
puis un Timarque tout infâme débauché. On prétend qu'il
ne put survivre à un tel déshonneur , et que , ne pouvant
soutenir l'idée d'un pareil opprobre , il se donna lui-même
la mort. Il n'est connu que par la harangue faite contre lui ;
mais nous voyons , par le témoignage même de son accusa-
teur, que c'était un homme important dans la république ;
qu'il s'était élevé , par son éloquence, aux premières char-
ges, et qu'il avait déjà rempli , quoique jeune , les princi-
paux emplois.
J'ai balancé long-tems si je donnerais ce discours , dont
l'objet est de poursuivre la condamnation d'un homme cou-
pable de vices infâmes : mais comme il y a de grandes beau-
tés et des choses curieuses , déterminé par mes propres ré-
flexions et par celles de plusieurs personnes, je me suis ha-
sardé a le donner, en supprimant, dans ma traduction ,
quelques détails qui pourraient souiller l'imagination , et
offenser les oreilles chastes.
AI2XINOT TOT PHTOPOS
KAT A
T I M A P X O T
Aoros.
vwv\«v\wivv\\w\vw,
(JTAENA TsroùWQTz rav woAirSv y S ctvdpzç
'ASwcuqi , ours ypotcpvjv ypcL^ctfJLîVos , ovr iv w-
d-uvcLiç XwGrvwcLÇ , aAA.' , 0s eyayg vo/x/fa), p^uptov
9 \ \ *! I I ( ~
t[XCLVT0V ItrpOÇ tXOLVTCL TOVTCCV TtTCLpia'^X.CùÇ' OpCûV
J^e T»v Te î«roAfv fjaydXcL jSÀa/arTo^evyv u-zzro Tt-
ficL^op tqvtovï foiivryopovvTos wapa. rovç votiovç ,
7LCLI CLVTOÇ idlcL (rVKOQOLVTOV [AEVOÇ* OV J^e TpOWOi y
wpoïovTos izsrtfoi%cù rov Aoyov* ev Tt tûTv cuV^/cr-rav
y\yy\ŒcLiJLW êTvflti /AU (ionSya-GU Ty zî tiqXu wcl<jti9
jtcu rois vofioiç, jccu vfjLtv , &cu epctvrZ. Eiùa$ o\
CtUTOV eVOp^OV OVTCt ol? OÀtya STpOTSpSV VlKOVVcLTt
» I ~ / > / - > «.
ctvtf.yfVûxrx,ovTos tou ypoLfjL/jLOLïiœç , €tsr>»yye/A* o,utoï
tviv J\)jc*|xcc<rtctv ToLuDjvi, Kow , 0$ eo/xev, à chdptç
'A3WToj, oif îiccd-QTîç Xoyoï. XiyiaScLi Iwi ro~$
JSi/xocno/s ayZ<riv ovx. tlai •ifiviïïiç* al ydp t'àctt
i^BpcLt woWct Ttretvv rœv Ttotvav ewctvopQovvTCLL
Toiï fiiiv ovv cAov ctymoç (p&VYicrîTcii ovff y\ woAiç
CLITICL OVŒOL T l/JLCCp'^Ci) y QVV 01 V0[AOl, OVV VfJLÎlÇ y
HARANGUE
D'ESCHINE
CONTRE TIMARQUE.
IWtVWWWVWX*
Je n'ai jamais accusé personne pour crime d'état,
je n'ai inquiété personne dans la reddition des
comptes; et je puis , Athéniens, me rendre à moi-
même témoignage de ma modération à cet égard ;
mais quand je vois Timarque causer à l'état un
insigne préjudice , en paraissant à la tribune mal-
gré les lois; quand je suis attaqué personnellement
par ses calomnies , ainsi que je vous le montrerai
dans la suite du discours; j'aurais honte de ne pas
venger l'état , les lois et les tribunaux, de ne pas me
venger moi-même. C'est parce que je suis convaincu
que Timarque est coupable des délits dont vous
venez d'entendre la lecture [i] , que je lui ai in-
tenté cette accusation : et rien de plus vrai que ce
qu'on dit ordinairement dans les causes publiques ,
que les inimitiés particulières sont la source de bien
des réformes pour le gouvernement. En général ,
Timarque ne doit s'en prendre du procès qu'il
subit, ni à l'état, ni aux lois, ni à ses juges, ni à
Ù I O HARANGUE DESCHINE CONTRE TIMARQUE.
son accusateur; c'est lui-même qui se l'est attiré.
Pour le punir des vices infâmes dont il a souillé sa
jeunesse , les lois lui fermaient l'entrée de la tri-
bune, et lui signifiaient un ordre qui, selon moi,
n'était pas si dur, qui ne coûtait rien à suivre. Il
pouvait encore, s'il eût été sage, m'épargner ses
imputations calomnieuses.
Quoi qu'il en soit de ces premières idées, sur les-
quelles il serait inutile de s'étendre , je passe à des
réflexions qui , sans doute, vous ont déjà été faites
par d'autres [2] , mais qu'il est à propos de vous
répéter à la tête de ce discours.
On convient qu'il est , parmi les peuples ,
trois sortes de gouvernemens : la monarchie ,
l'oligarchie , et la démocratie. Les deux premiers
soumettent les hommes aux volontés de ceux
qui commandent ; le troisième les assujettit à
la loi. Ce sont les lois , vous le savez , qui, dans
les démocraties , conservent les citoyens et le gou-
vernement; c'est la défiance et la force des armes
qui font le salut des monarques et des chefs
de l'oligarchie. L'oligarchie , et en général tout
gouvernement où les hommes ne sont pas égaux ,
doit écarter quiconque , ne suivant de loi que la
violence, cherche à renverser les états. Nous,, dont
le gouvernement est fondé sur les lois et sur l'éga-
lité , nous devons craindre ceux même dont les
discours ou la vie sont contraires aux lois. Notre
force consiste à nous gouverner par de bonnes lois A
KATA TIMAPXOT AOros. 3lt
oui. tyœ y cl\\ clvtoç ovtoç (clvtcû. Ol p.gy yctp
vopoi TrpoèîvrQV &vtcû , clIo-^gùs fZiÇ>iccx,ou , [iri J^-
Wyopiïr l'KiTcLyyLau^ aç yi J^» lya >tp<va>, ou
^otAgsroy twtTcL<r&vTzç , cÎAAct jtctJ 7ictvu pct&ov
i/JLi y 8§Jy CHJTOùy il gVûXfpoyg/, WA <T\JXO(QcWTtïv.
UgpJ ^gV OUV TOUT0V fJLîTflCùÇ lATtlCcù fJLOl TCÇQtl-
pacrS-ocr oux, oLyvoœ ^g, « ctvfygs 'AÔwacîij , à fJLîWùd
gv 3rpû>To/s Agysjv, oti (pctvgTa-Sg Jta./ irzpm vày srpo-
Tgpov cootx.ooTgs' ccAAa ^toi JWg* Jtct/pos g/ycc/ , ^
g/tg yuy arpos v/jlÔlç xœ chjtqù tqvt® Aoyœ vpiierS-cM.
O/toÀoyoCyrct/ yap Tpg?k e/vai noAiztîcLi ^ccl^cl
TTaiviv ivS-pœwoiç , Tupctvy/s, 3ca< oA/yap^ec , x,otiN
^ntlOKpCLTlcL. AlQlKOUVTOU J^ CU ,UgV TUpctVVjÔV $
oti oA/yap^/aj to7$ TpQ7toi$ t£v g'(pg<mix.oT0y , eu
<^g TTOASIÇ CCI ^V\yLQ^CLTOlf(XîSdLl To7$ VOfJLOlÇ To7ç
x,ei//.evoi£. Eu J^' i<rrg, £ 'aOuvclToi , 'on tcl fjutv zm
JNîi/xo}cpctTouu;gyû)v o-cù/jlcltcl jccli T)}v woAituolv oi
vo[xoi aa^oua-i , Ta J^e ra y Tupotvyav jcgu Tay oà/-
y<*-?%wv cL7ti<TTi<L, x,cà ïf jU.gT<x -ray oVa^v qtpovpâ.
$uAcuc/reov JSj to?s fxgy oA<y<xpp£/jto?s , x,cJ to?s
T»y ay/o-oy TroAjigiotv zroAirivo^oiç , tous gy %gj-
pay vo/xû) Tas TToAtTg/as xxCTaAuovTar Jjuuv J^e, toTs
t>jv jo-jiv xctf t»v gyyo^Ltov -çroAirucLv trouai, to
TQVç TZCLOGL TOVÇ VOfJLOVÇ i MyoVTûLÇ 7) (lî&lGÙ'iLÙZÛLÇ
xoActÇgiy. 'EvtéuGsv yap IvyyviTi , oTav «Jyo^twfig,
r
Sl2 kata ttmapxoy Aoros.
KOLI pi X<CtTûtÀU»(79e wVo TCùV WÔLfQLVOfJLOVyTœV xcu
cLGihycùÇ (iiùvvTm. Ylpoayxtiv J^' ïyœyt vofi.ifyù y
QTOLV [XîV VOfJLoQtTûùfJLW , T0u9' >Ï/Jt.cck GXO'&W , 'c^CàÇ
~ ,/ ( / /
x.ccAûjs g^ovrccs jcccj (TUAKpepovTGts yo^ous th îjto-
VOfJLOlÇ TOlÇ TtilfJLiVOlÇ -Weid-ioScLl , T0l>^ J^g ^ TTê/-
èû/ULiVOUÇ JCOA&Çg/V, S< ^r Tût T>fs Wo\lGCÇ KCLAûûÇ
5C<X* gU è%€'y»
Sx-g-xJ/oco-ôe yap, œ 'ASflvaTo/, ootjv Tpovojav 'TTgp*
cr»(ppoo'uy>i? g'/towaro SoAav g&gîyos, o wclXoliqç
VOfJLoQiTYlÇ , KCLl O ApoUtÛJV , JtAJ M JCCf.T<t TOUS ^poyoUS
ÏKWOVÇ VOIAO^ITCLI. IIp£>T0V jUieV y dp TTgpj T>1S (TÛJ-
<ppoo-uv»$ Tav ^rouàay tûw Y[XîTîpm €vo/xoGeT>»<roLv ,
jcau Aappj&jv ctVgo^ctv a p£p>f tov waiïdaL tov
Asu-3-gpov zztrtTYiâtvtiv , jloli ©V J^eT auioy TpcKpîvctr
iWtircL J^gurgpoy, -zzrepc tgjv .fieipaicicoV Tpirov J^
g<pe£>is, *2repj rSv ccAàûw jÎAjjc/ûTv ov julovov J^g 7rgp*
T^v làiœrcùv y aAAa 59 -zêrspt tôv piTopav. Kcu toutous
TOUS VOftOUÇ cLVcLypCL>\sCWTZÇ VflTv l&CLfCiïL&TiSlVTQ , *J
u/x&s cci»Tû)y ewearnouv cpuAaxas.
BouAo^&J JSjxJeyû) VUVl 3TpOS UfJLOLÇTOV OLVTOV Tp07tOV
%py<raL<rQaLi rœ Xoyo) , cv7T£p To7s yo^o/s o vo/xo9gT>is.
npûJTov juiev yap J^g^gjpj 7rpos J^tas tous vo{jlovç , o!
X-g/VToU 'TTcp/ TMS tVX,OŒ[AlOLÇ TÛ)V TtCLlQm TûJV YIJULtZipCûV
*l i\ / > \ ~ / ' r\ *
tmïCCL dNêl/T£pOV, TOUS ^p* T0V fJLtipaLKiaïV Tp/Toy <rg
g^S^S, TùVÇ'Wlpl TGûV CtAAû)V >ÏA/X,/û>V , OU f^OVOV *7T£pt
rav IdiGùTCùv, ctAAct 3cot< Trsp/ T«y fwTopay. Oura yctp
HARANGUE d'eSCHINE CONTRE T1MARQUE. OU
à ne pas nous livrer à la perfidie de ces hommes
qui se permettent de les enfreindre , et qui tiennent
une conduite licencieuse. Etablissons-nous des lois ;
prenons des mesures pour n'en établir que de bon-
nes et de con venables à une république : dès qu'elles
sont établies , il faut les observer, et punir ceux qui
les violent , si nous voulons que la république soit
heureuse et florissante.
Considérez Athéniens , avec quelle attention
nos premiers législateurs, Dracon, Solon et les
autres , se sont occupés de la sagesse et de la mo-
destie. D'abord ils ont porté des lois de discipline
pour nos enfans, prescrivant en termes clairs les
exercices d'un enfant libre, et la manière dont il
faut l'élever ; ils en ont porté ensuite pour les ado-
lescens , ensuite pour les autres âges , non-seule-
ment pour les particuliers , mais encore pour les
orateurs. Et ces lois , consignées dans vos archi-
ves , ils vous les ont remises comme un dépôt , et
vous en ont constitué les gardiens.
L'ordre que le législateur a observé dans ses lois ,
je le suivrai dans mon discours ; je vous parlerai
d'abord des lois qui concernent les mœurs de vos
cnfans ; ensuite de celles qui regardent les adoles-
cens ; enfin de celles qui ont été établies pour les
autres âges , non-seulement pour les particuliers ,
mais encore pour les orateurs : car il me semble
5l/|. HARANGUE DESCHINE CONTRE TIMARQUE.
que c'est là le moyen de vous instruire le plus fa-
cile. Ainsi , je vais vous expliquer d'abord les lois
d'Athènes, et après cela je leur opposerai les mœurs
de Timarque, qui font , avec toutes ces lois, un
contraste énorme.
Nous sommes obligés de confier nos enfans à
des maîtres qui ne peuvent subsister qu autant
qu'ils ont des mœurs , et auxquels le défaut de sa-
gesse ôterait toute ressource : le législateur néan-
moins, toujours plein de défiance, désigne claire-
ment l'heure à laquelle un enfant libre doit aller aux
écoles , avec quels enfans il doit y entrer, et quand
il en doit sortir. Il défend aux maîtres des écoles
et aux chefs des gymnases de les ouvrir avant le
soleil levé , et il leur ordonne de les fermer avant
le soleil couché , tenant pour suspectes la solitude
et les ténèbres. Il marque encore quels sont les
jeunes gens qui peuvent y entrer, à quel âge ils le
peuvent, et quel est le magistrat qui doit tenir la
main à l'exécution de ces lois. Il donne des règles
sur l'attention que doivent apporter ceux qui con-
duisent les enfans aux écoles et aux gymnases,
sur les salles qu'on y a consacrées aux Muses et à
Mercure; enfin, sur les jeunes citoyens qui for-
ment les troupes de danseurs pour les fêtes de
Bacchus. Il veut que le chorège [5] qui les em-
:
KATA TIMAPXOY AOrOS. 3l5
d'y jULOl fJiOL\lCTOL VICoAûLflCcCJCù TOUS ÀOyoUS VJfJLâiSiïç
ytvurdoa. Aijlcl J^e jccci jSouao^iûU, œ 'aOhvcuo/, wpo-
Wipi ty\ç noAtceç , tcocA/v <re /ma, touto ctvziçiTcLcraLi
rovç rpowouç rovç TifAOLpyyv. EupwrgTc yctp clvtov
rO yctp vo/^oSgTus wparcv fjav ro7ç J^oWjcctÀo/s,
o'is g£ ctvctyjois wcLpaLKcLTcLTiQi titrai rovç tf^gTgpous
CLVTCOV WOLlÔctÇ , oU fVTIV 0 ££gV j8t9S tf/STO TOU
<7<i)(ppOVgTv , » J^ OLWOplOLex Tû)V gycCVTlûJV, O/JU0S Ot7Tl-
ctûjv cpctivgTou, jceti JWp'fwoV ecTio&iîcvuo-f, 7ipû>Tov£igv,
»v apotv 47Cpo(Ty]xu uvcLi Toy wcLtâcL roy gÀgu^gpov sis
TO J^ÔW&tfAg/oy , è&tlTeL [AiTOL 'TtQGCûV 7rctl&»V
£!<mycu , 3ccu TTWjta. cttzmya'. xas tous <r<ô<x<7>cc*,-
àol;^ Tût JWût(7)C<zAg?Ct, XOLl TOVÇ -&OLld0TpiÇ>aLÇ TOLÇ
. / » / \ » / \ /
-&OL\cLl<TTpoL$ OLVOiyilV |ULgy Ct7ra.yopcUgJ ft» 7TfOTgpOV
wptv cty o jjàjos ivuT'fâ , xAeigjy ^e ^rpoerraTTg/
2TpO >1AJ0U J^goWoTOS , T^ i^fJLlcLÇ KOLl TO <TK.0TO$
gy wAêKrni vwo-^icl woiov/xivoç* xcli tovç ygotvi-
(DtOUS TOUS g*O-(Ç>0JTû)VTCtS, GVGTIVCLÇ à^tl gJVCU , X.GU
ctcrrtvxç y\\'ùUdLÇ g^ovTccs, &<*/ ctp%»v ins goret/
f f » . / \ \ ^ ~
y\ tovtm g7TljLtgA>JO*olagVM• x.ott îzrgpi •5rotJGiccyû>ya>y
g^nAtgAS/ots, xcti tzrgpi |u.oL»o-stû)y gv toiç dx/octo-}ta.-
Ag/o/s, x,cti srgpe gp|u.ct.iQJV gy rctts wct\xi(TTpoLiÇ
l \ ~ \ I
X-Cti TO TgÀgUTcUOV t3T£pl T>15 (TVfJLQoiTiHnQÇ TûùV
wrott&v, 5ccu tov ^op^y to7v lyx.vy.Aim. KzAîvti
3i6 KATA TIMAPXOY AoroZ.
yap tov %op>iyov, tov [iiWovtcl tw ovœiclv tm
ectvTov eiç vfjLoLÇ olvûlXigxeiv , t/Vep TêTTapotxoyxct
trv\ ytyovoTOLTouTo -arpcLTTuv , !/, y\ây\ eVJè£ ca-
cppoyso-raTM olvtou wXixicl ûJv, ot/Tas evTuyp^ctVM rois
V[llTtpQl$ WCLKTIV. AvcLyVCû(nT<Ll OVV VfJLlV TOVTOVÇ
tous vofiovç o ypa/xp.otisi/^, iv €/&rre ozi o vopo-
SîTï\Ç YiyWGLTO TOV TLCtXSç TpOLtylVTCL TTct'uk, CLvdpCL
yêvojutevov, yjyi<nfjLov eataQoLi tv\ wqAu' otocv J^ »
<Pf(T/$ TGV (ZVSpœTlOV WSVÇ •ZtTGV^pOtV Ctp%>îV ACUsW
t>Ts TrcLidiicLÇ , ex, Ta!v xcuto? Teâ-pot/j.^gvûjy 7ra<&»v
'&cLpoLwAv\<nov$ yyyiGctzo woAizolç t<Tio~$cLi T^ap^a
J. A I * , > *»' \ / f
TOUTûM. Agy6 «T CLVTOIS TQVÇ VOfJLQVÇ TOVTQVÇ,
NOMOI.
O/ J^e t#v *7ecu$cûv JWctc&aÀoi ctvo/yeTû)(Tûtv /u.ev
Ta «NtWjcctAsTk ^ -arp oVepov >ÎAioi> ûlviovtoç ,
xAiltTCùGCLV J^e 7lp0 >ÎÀJ0t> J^VOVTOS. Kctt ft>1 tfycGÏGù
roiç vmp ty\v tcov Traaàcev y\\iyticu ougiv u<mvaLi ,
tSv 'XaLidcôv evJbv ovtûjv, eav pi ut os ^iÙûlcdcclAov
7i aâiXÇoç yi BvycLTpoç av>ip. Eav <re t/s Trapo.
T&uV e/(7tw, -Suvcitû) (^u/oucr3û). Kcti ot yvfMcL-
(TlOLp'XjXl Toïç tpfJLOLlOlÇ fAH IcLTOùGOS) (TVy^CL&li'
VOt/ jJLYlfcvcL TM Iv YlAlXlCL TfOTTfc) pl&Vi*' ZCLV M
tr7Cïzpi'7Cv} xai \m içupyy ion yv[wcLGiov , £yo^os
gcrTû) o yvpvoLO'icLp'^ç Tcç Ty\ç tAîvBèpûùV Qd-opaç
VOfjLCù. Ot' e^e yj^yoi Cl iLCLd-lCTCLJltfOi V7T0 TOV
S^yjfJLOV ioTMO-OLV T^V 7\Al}LlcU VTZtp TiZTCLf>cLX,QVZCL
ZT7I,
HARANGUE DESCHItfE CONTRE TIMARQUE. 5l7
ploie, et qui se dispose à dépenser son bien pour
vos fêtes, ait passé quarante ans, afin qu'il n'ait
de liaison avec vos enfans que dans un âge mûr.
Le greffier va vous lire les lois mêmes Vous ver-
rez que, suivant le législateur, un enfant bien
élevé, parvenu à l'âgé d'homme, pourrait être
utile à sa patrie ; mais que, si le naturel était gâté
d'abord par une mauvaise éducation , des enfans
mal instruits ne pourraient donner que des ci-
toyens semblables à ïimarque. Greffier, lisez les
lois !
LOIS.
» Les maîtres des écoles ne les ouvriront pas
• avant le soleil levé ; ils les fermeront avant le so-
• leil couché. Ceux qui ont passé l'âge de l'enfance,
• ne pourront entrer où sont les enfans, excepté
» le fils du maître , son beau-frère ou son gendre ;
• si d'autres se permettent d'y entrer, qu'ils soient
• punis de mort. — Les chefs des gymnases ne
» permettront aux jeunes gens , pour aucune rai-
» son , d'entrer dans les salles consacrées à Mer-
» cure. S'ils y en laissent entrer quelques-uns , ou
• s'ils ne les en font pas sortir, ils encourront les
• peines portées contre ceux qui corrompent les
• enfans. — Les ehorègcs, nommés par le peuple ,
• doivent avoir passé l'âge de quarante ans [4]. »
Ol8 HARANGUE DESCHINE CONTRE TIMARQlE.
Le législateur parle ensuite de délits graves ,
mais qui, sans doute, se commettent dans la ville:
car nos anciens n'ont porté des lois, que pour op-
poser des digues à des excès réels. La loi dit donc
en termes formels, que, si un père, un frère, un
oncle, un tuteur, enfin quelqu'un de ceux qui
ont autorité sur un enfant , le vendent et le livrent
aux plaisirs d'autrui, on ne pourra pas accuser
l'enfant , mais celui qui l'a acheté et celui qui l'a
vendu; l'un, dit-elle, pour l'avoir acheté, et l'au-
tre pour l'avoir vendu : elle a établi les mêmes
peines contre tous les deux. Lorsque l'enfant sera
parvenu à l'âge d'homme , il ne sera pas obligé de
nourrir ni de loger son père, par qui il aura été
vendu et livré aux plaisirs d'autrui; seulement il
l'inhumera, quand il sera mort, et s'acquittera
envers lui des derniers devoirs. Et voyez, Athé-
niens, la sagesse de la loi. Lorsque le père vit, elle
le prive de tout secours de la part de son enfant,
comme il a privé son enfant de la liberté de parler
en public. Mais, lorsqu'il est mort, qu'il n'est plus
en état de sentir un bon office, et que l'honneur
est rendu à la loi et à la divinité, elle ordonne de
l'inhumer, et de s'acquitter envers lui des der-
niers devoirs.
Le législateur a encore porté une autre loi pour
la sûreté de vos enfans, la loi de la prostitution :
il établit les dernières peines contre quiconque
prostituera un enfant libre ou une femme. Quelle
autre loi a-t-il encore portée? la loi concernant
KA TA TiMAPXOT AOI OS. 3l9
MSTCC tOLVTcL tOiVVV , Où Ad-YIVCLÎQI , VOtUo3-£Tc?
crgpi idiMiicLTCùv , p.gyctAû)V x /*gy , y/vop.gyo>v JV a
oifxcLi , ev tjT ToAgr ex, yotp tou 7rpctTTgcr8cu TtVct,
û)V ou <7rpo(7»)tev, ex, toutou tous vofjiovç tSwTo 01e
• Tr&Acuo/. A/ctppn(hiv yoïy Agygi o yo^cs* 'Ectv
TlVCL tTtlutâCùGy ITOLlpilV 7rccT»p >} OLOiAÇOÇ »
-3-e* os » €7nTpo7ros « oAceç tccv ycvptûûv Ttç , x,<xt
> ~ \ ~ k\ » >-, \ < I
GLVTOV fJLH TOV TCdLlOOÇ OVX, ÎCL ypûMÇW IT&ipYl-
(7gO>S g/VCU* X,CtTCt è\ TOV fJLUTZCùŒCLITQS KOLl TOV
ju./o-3û>o-d4ugvou, tov fjav , or/ tfyiu<rScù<Jz> xov th
Q <p>?crtv ) oti tfii<r\}Cù<rcLïo , xcti fo-<x rot inm[MOL
ri I \ \ t I <>
txoLTtpù) TriTtoiviM x,cu , ^ earctvctyxgs e/vctc ia>
Traita v)Ç>y)<r<MTi Tpîtyîiv toi TTcLTtpct, -pi<îfe olxw/y
7TCCpg^ê<V , OÇ CLV lxfJU<TQa)<T}! gTCUpStV CLTtO^CJLVOncL
<^e ■3-ct'7rTgTû) xa* tciWcl tcoiutcû tx vo/xt^o-
/Asyot, 2xg-\[/Xo-9g «N û>V xxAûîs , a 'A0>ivot7ot , <^ûTv-
tos jitgv xJrou x<pxtpgrrx< tw ov>j<nv- t?? crxt-
^ottoù'ccs, ûjo-^rsp gxgTvos tou ttxi&s w 7rxpp>io"ixv
TÎAIVTV\<TCUTCL è\ CLVTOV , >jVi3CCC O LtZV IVipyiTOV-
fLgvos oux ex/ xiVSxygTXf ay su TTctcrp^g/ , t/jUxtxj
J^g o yo/*o$ xxj to 3g?oy, 3x7rrg*v îi'&i xsAaug/, xxt
TctAAûC TTO/g/y TOC VOfJLlCo fJUVCL.
Koli tivol tTtpoi Kilo? îSy\M , (puActxct Tay J/xe-
Tgpajv wolioûûv ; tov t># ^poccy^yg/ot? , rct fieyia-zoL
iWlTilXtCL iwiypaL*\,OL$ y g'ctV T/S g'Ag^^-gpOV 7TCtT(îct
» yuvcuxct tîrpoûcyûjyguo-w* xat woiov aAAoy ; Toy
3/20 KATA T1MAPXOY AoroS.
<tv\\clÇ>où)> e%er ev à JWp'pj&jv ytypccTCTcu , î<Li
Ti$ JÊpj^y Û$ nciïdoL ( tî£p/£gi J^e i^wov o /*jct8oJ-
(tey^)f9i âWpet, i yuvctîjca , i t«v gAgu9gpav Tivct,
g tov J^ouÀav, Ji ectv trafctvo^»i t/ to/h ê/V tqu-
tû>v r/yot, ypct(p<xs v&ptœç iucli wiTTùlhu, tcoli t/-
fJLVIfJLOL iUrîd-yVLtV 0 , Tl ^p/î TTct^S^V » CLTCOTIGCLI.
Agyg tov yo/*oy.
NOMOS.
Av T/s 'A3>ivouû>y g'AsuS-gpov TTciïdct v&piavi ,
ypct(pg(T0û) o Kvpioç tov rrccuèos Kpoç tovç «S-go-^o-
BtTOLÇ , TtfJLV)fJL<t tTCiy^CL-^CL^OÇ , 0 <XV TO J\-
x.ctcrT))p/ov jcctra^cp/o-^ , <7n*,pct(îo5as to~s /a
TtSvcLTœ cLvSv\[xepov. 'Eolv J^g s/s dpyvpiov XOLTOL-
«J/JïCp/o"^ , ccî<roTi(7ccTû) gy /a yj/japaiç [astcl tïiv
JV&W , g*V fl>1 25*ctpet^p5]ttot JV^fTcU cLTZOTimv'
eCù$ S^è TOV CLTVOTlGCLl g/p^S^Ta. ' EvO^Ol e^g
g<rTa>ouv 1 rct?<j^g ra?k ccmous xoti 0/ ùç tcl 01-
\ I yy t
X,gT/X,a Gûù/JLOLTCL tÇcLfJLCLpTaLWTte.
il ->\ > A / »V / 9 t
ïaccç eu ovv tjs o&u^cwgigv, g£eti(py»s OLX.OV<TCLÇ 9
tl J^» «TS Tffl yop.6) TO* T?? iêpgûJ? '/TpOO'gypoi,^
TOUTO TO pWjttCt, TO TûJV J^OUAûW. ToVTQ <^g gety
(73co'7r)iTg, gJpyo-gTg, à ctvdpgs A-3-w<x/o/ , ot/ touto
•zfccvtûjv ctpto-Tût ep^6/. OJ y ap utzrgp tûjv ot/tgT^y
gVsrou&ocgv 0 vo[JLûd-iTv\ç , aAAot (ZovXofityoç v)[aolç
HARANGUE D ESCHÏNE CONTRE T1MARQUE. 021
1 outrage, qui renferme, dans un seul mot, tous
les délits de cette nature. Elle dit expressément
que quiconque outragera un enfant (or, on l'ou-
trage, quand on l'achète pour ses plaisirs), ou un
homme, ou une femme, soit libre, soit esclave;
quiconque se portera, contre quelqu'une de ces
personnes, à des excès criminels, pourra être ac-
cusé pour crime d'outrage. Elle marque la peine
corporelle ou pécuniaire qui lui sera infligée.
Greffier, lisez la loi.
LOI.
■ Quiconque outragera un enfant libre , sera
• accusé devant les thesmothètes par le tuteur de
• l'enfant qui prendra contre lui des conclusions.
• S'il est condamné à mort par le tribunal, il sera
• livré aux ondécemvirs [5] , qui le feront mourir
• le jour même. S'il est condamné à une amende ,
» il paiera dans l'espace de onze jours après la sen-
• tence. S'il ne peut payer à ce terme, il sera en-
» fermé jusqu'à ce qu'il ait payé. Ceux qui auront
• outragé des esclaves, subiront le même juge-
» ment. »
On sera peut - être surpris , d'abord que le lé-
gislateur parle aussi des esclaves dans la loi con-
cernant l'outrage : mais , pour peu qu'on y réflé-
chisse, on verra que c'est un grand trait de sagesse.
En effet, si le législateur parle des esclaves, ce n'est
pas qu'il s'intéresse pour eux; mais voulant nous
t. m. 21
02 2 HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIM4RQUE.
accoutumer à nous abstenir, surtout, d'outrager
des personnes libres, il a ajouté qu'on ne pourrait
même outrager des esclaves. Et, en général, tout
bouiine qui, dans une démocratie, outrage quel-
que personne que ce soit, on n'a pas cru qu'il fût
propre pour ce gouvernement.
Faites attention , Athéniens , qu'ici le législateur
ne parle pas encore à la personne même de l'en-
fant, mais à ceux qui sont chargés de l'enfant, à
son père, à son frère, à son tuteur, à ses maîtres,
et généralement à ceux qui ont autorité sur lui.
Mais, lorsqu'il est inscrit sur le registre des ci-
toyens, qu'il connaît les lois de la ville, qu'il peut
discerner ce qui est honnête et ce qui ne l'est pas,
ce n'est plus à un autre que la loi parle , mais à
Timarque lui-même. Et comment s'exprime-t-elle?
le voici : Quiconque des Athéniens se prostituera
auœ plaisirs d' autrui , ne pourra être choisi
parmi les neuf archontes ; sans doute parce que
c'est une des principales charges de la ville; il ne
pourra être nommé à un sacerdoce , car la loi
parle d'un homme qui n'est pas même pur; il ne
pourra , dit - elle , plaider pour le peuple ., ni
obtenir aucune magistrature dans la ville, ou
hors de la ville 9 par le sort ou par élection; il
ne pourra être envoyé comme héraut d'armes, -J
ni comme député, ni accuser, ni calomnier, pour
de l'argent, ceux qui ont été en ambassade; il ne
pourra donner son avis ni dans le sénat, ni
dans l'assemblée du peuple, fût -il le plus éla-
KATA TIMAPXOY AOrOS. 323
isUcti 7tro\v i-xiyj,^ rns rcàv t\îv$tsœv v&pîaç ,
wpo<rtypct.^z pi</ ïh tous S^ovAouç i/Sp^Jiv. 'OAa>$
J^g ÎJ fïlUDLfZTlCL TOV iU OZUIV vÇ>pi(TTY)V , TOUTOV
gJjc iiriTvidtiov YtyYKra.ro tivcit <7ua7roA/Teugo"3-cu.
KcûiTvo J^g /utoi <rw()ia.uniJ.Miv<rcLri , 0 civcfygs
'AS-wvafoi, gt< îvrcLvzcL o vo.uoS-èTvtf ou7rû) J^atAe-
ygTau cci/tû> rœ crcouctri rou 'Xxiooç , clAAol roiç
Tsn^. tov ncLiooL, Ticcrpi , cto€A<pu), g-zznTpo7ra) , <r/-
doL<nt4Aots } îtoti oAas Tots Kvpioiç. Emiàav £ ey-
ypccpy v.ç to AYiçicLp')(iKov ypa/jLacLTttM , x,<x.! tous
vofjLovç yvcà 3cxi gtow tous t>i£ TioAeas, jcou >i c»>î ouwirctt
JrtcLAoyiÇHTVaLi zol kclAcl tlcli zol [xy, ovtl txi izzpco
J^xAgygTcu , ctAA jioVj ctfTûï TiucLpya. Koll n&
Atyzi; 'Avziç *A8)iyflcr<MV, (pjjcr/v, tTcLipv\?y,njjLv\ IÇivca
gcut^ tûjv evvgx atp^ovnav yevgo-3-ou (or/, otfxcn9
<77gÇ>0tV>1<p0p0$ >I Ctp)^), /-Or) l'cp0ffUV>1V UpZ<TcL7$%l (ùùÇ
ovâî )csc9otp&) JWAeysTou Ta (TûjaûtTt)* /-ot^g <rvv-
diMO-zzcû , $»<ri, Tût) J\^oo-f.a)* pf^g iptara <*pYiiv
IAY\iïi'JAcu pi&'ToTS , |U,/iT gvo\uov , anTg uVgpopjov ,
^Tg x,A*50T>!V, fx>iTg ^giporo^TAv* juuAi acn^uxeu-
ouia, «xn'Jg 7rpg<xf©gu!TA7<», ujjtfg tous 7rpi<r0euo-3tv :*$
X.,O<VfcT0 , ^VfJé <7'JX,0f)£VTg'.T4> juùfr^g/s* fXy])i yvy-
fxw uncLTCù fXYiiïtarorz, u.Y\rt g'v t« ^^a), ptTg w
324 KATA TIMAPXOY AorOE.
TH £ouâJT, (Mît? CLV S^UVOTCLTOS >T AiyUV 'A5}JVoUû>V.
'EcLV ^g T/S ttapOL TOLVTOL TrpotTT^, ypcL<QcL$ gTfllf-
/ / \ \ / » / » /
5wte. Agyg autois jco^ toStov roy vo/^ov, !v* êi'fcs,
010V UjLUV 3CgJ/JlgV0V VOfJLM , û)£ X,tfAû)V JteU (7a(ppovû>v,
TSTOÂ//.WCS Tf p.GLp'fcOÇ S^YIfJLYiyopiTv , 0 TOIOVTQÇ TOV
Tpo7rov, oîov J^eïs gzër/o-roto-Gg.
NOMOS.
*Av t/£ A9»vot7o$ izcupvHnj , w>? gagera curn»
tûTv gvvgcc ccpV oyT^y yvjî<r$a.i , pic? UpœavvYW iep&-
cclctQcli , pj<îe avvètTcHa-cLi rœ ^yjfxco , jtMî^e *p%W
ap^iTCC flYlâs/JLlCLV , £MîTg gV(ÎV|/XOV , p)T£ UTCgpOpfOV ,
£OlTg JcA>Jp0TîlV, ^Tg ^gip0T0y>îr>iy. M^O* gTTf &)J-
pwte*ctv aVoo-TgAÀgo-^û), j-Mide yvapiv Àgyg-ra), pi$
g<s ra J\uorg/\>ï fgpa. iî<riTœ9 fJiv\(f h Tciïs koivous
GTZ$CLVV\(QoplCLlÇ (TTg(pctV0l»(7^û) , jUW gVTOS Tû)V T>îS
iyOp£ç WtpifpCLVT7\plC0V *7ropEve<rQœ* 'Eclv J^g T*$ noivrct
wom 9 5carotyyûJ(73gvTo? ctiÎTou gVcupgTv , Sclvcltg*
Tovtov |xgv tov vojxov e3we *7rept rav fie ip cuti cov
TM Wpo*)(JllpCù$ î!ç TCL ZOLVTûûV GCû^CLTCL ejrcLflCLpTOL-
I l\ r, \ »N / / < ~ t I V
vovtûjv, ovç dre oAiy® wporepov vjjliv cLnyvœv, Tispt
rSv isrcLidw , ovç <^g vtm fjaWa Àgyg/v, ^ep/ rm
clWgcv 'A&wcucùv*
HARANGUE d'eSCHINE CONTRE TIMARQUE. 02D
quent des Athéniens : quiconque agira contre ces
dispositions, pourra être accusé comme s'étant
prostitué aux plaisirs d'autrui, et subir les der-
nières peines. Greffier, lisez la loi même. On verra
combien sont belles et sages les lois, malgré les-
quelles Timarque a osé parler en public, lui dont
les mœurs sont telles que nous les connaissons.
LOI.
» Si un Athénien se prostitue au plaisir d'autrui,
» il ne pourra être choisi parmi les neuf archontes,
»ni être nommé à un sacerdoce, ni plaider pour
»le peuple, ni obtenir aucune charge dans la ville,
»ou hors de la ville, par sort ou par élection ; il
» ne pourra être envoyé comme héraut d'armes ,
» ni comme député, donner son avis ni dans le sé-
*nat, ni dans l'assemblée du peuple; il ne pourra
» entrer dans les temples publics ; aux fêtes solen-
» nelles il ne pourra se couronner avec les autres,
» ni aux assemblées paraître dans l'enceinte de la
» place publique. Quiconque , après avoir été con-
» damné , comme s'étant prostitué aux plaisirs
» d'autrui, agira contre ces dispositions, sera puni
» de mort. »
Cette loi est portée contre les jeunes gens qui se
livrent, sans pudeur, à des vices infâmes; celles
qu'on vous a lues, en premier lieu , concernent les
enfans; celles qu'on va vous lire regardent les au-'
très Athéniens.
5^6 HARANGUE DE3CH1NE CONTRE TIMARQUE.
Après avoir réglé les objets dont je viens de
parler, le législateur prescrit les formes suivant
lesquelles vous devez vous assembler pour déli-
bérer sur les affaires sérieuses. Et par où débute-
t-il? Lois sur la décence et l'honnêteté [6]. Il
débute par là, persuadé qu'une ville, où régnent
ces vertus, sera la plus florissante. Et comment
ordonne-t-il aux proëdres de traiter les affaires
publiques? Lorsque rassemblée aura été purifiée
et que le béraut aura prononcé les vœux et les
imprécations ordinaires, il ordonne au proêclre
de faire régler d'abord ce qui regarde les sacri-
fices anciens, les hérauts d'armes, les députés et
autres articles pareils. Après cela, le héraut de-
mande à haute voix : Qui des citoyens, au-des-
sus de cinquante ans , veut parier au peuple?
Lorsque ceux-ci ont parlé, alors il invite cà prendre
ia pnrole celui qui le voudra des autres Athéniens
qui n'en ont pas d'empêchement.
Examinez, je vous prie, la sagesse de ces dispo-
sitions. Le législateur, sans doute, n'ignorait pas
que l'expérience des vieillards fait que la prudence
chez eux est dans toute sa force, mais que la har-
diesse leur manque. Voulant donc, eu égard à
leurs lumières, qu'ils s'accoutument à se tenir
comme obligés d'exposer leur avis, et ne pouvant
les appeler chacun par leur nom, il les désigne
par le nom commun de leur âge, les invite à '
monter à la tribune, et les exhorte à parler au
peuple. Il apprend en même lems aux jeunes gens
KATA TIMAPXOY AOrOS. 327
' An&WcLyiiç ydo xm vouay toutgjv, iayu-^&zQ
rlvOL Vp>) TCQ7CQ1 GvWiyop.iVOVÇ VtXCLÇ UÇ TW exxAn-
oYxv /3ouAgJe<r8x/ Wîoi rm <rwouùouoTtpGùv 'XpcLypcL-
tû>v x,x< 7To3-gy LyyiTcu j No^oj , (p^o-/ , ^rep/
» / » 1 / ■* */ y «
vyLoefittoLÇ. Asro <roù$fQ<rvwi$ zrpcnrov )ip£xTo as
r/ / » / > \ / »/ *
C7T0V 3TÀS/(JT>f îV)LQ<r[)AcL ZGTl , TcLVTM XpfCTX T»V
■zjroA/v oiwGOfJLîJW. Kx/ wcùç JNg x.gÀei>gj tous Tipoe-
dpous fâYifjLcLTifyiv ; ^7rg/oay to xx3-xp<rjov îjrg-
pilWV^y KCLt 0 X.iïpu£ TX$ KOLTpiO'jÇ w%&$ tv'£vi?cu ,
7rpo^3/p&rovgtv xsAeuet toi»? ^poeopous 7i€p« ee^û)v tû?v
» \ / 1 > /9 \ f /
*7rctTp<û)v xx* xîipuxav xx/ *ârpgo-'oe0v xxt o<nû>v x,oct
jUSTût TXUTX ÎTTipCàTcL 0 xîft^' Ti$ tUyOpSUHf £oU-
AeTx* t£v uVep ?zrgvT;ixoyTx g tu yèyovoTav ;
g-tfgfoxv <rg ouTo/f tcclvtiç tiiroGi, rort non xeAgug*
Agyg/v tov xAAay 'AÔ^xtay -tov /3ou Ao^gvov , o*^
•te
eçeerri.
2xg-v|,x<r9e JS as xxAaîs , « "xvcfygs ^AQuvatroi.
Oux n'yvoei, oîfJLcti, o vo/Ao3-gT>j5 on 0/ «7rp:o-£uTgpof
Ta fxiï su <ppovenr xx^xx^ouowv, >f J^e toA^x w&i
xutous xpp^eTx/ i^tMinav J\x t»v l/jL^rtipicLV tov
TCpctyiioLTCùr j3oi>Ao<xevos J^w a^uys^/o-xi tous xpicrix
(PpOVOUVTcW, TOUTOKÇ g7TXVXyXgS TTêpS T0V *ZTpXy-
/Jtatav Agygiv, e^rêtAi ovofAxari olvtZv Ïvcl gxxorov
XTlOpg/ -ZtrfOCT6/'3r€iV , T»V X.0tV>7V iWûùVVlXlcW T>1S oA>JS
>ÎAtx./W i/VoAxSav, î«rxpxx.xAgT eVi to ^?/jix, 39
wporpiwii JN>?a»yopgty , xax <jxê xx/ tous véous
328 KATA TIMAPXOT AorOZ.
t i i \ « \ ~ » «\
VGTlpOVÇ WpOLTTttV , JtOU Tl/UCLV TO yvpcLÇ , gi£ 0
WCVJTEÇ C^J^O^gOot, icU ctpoL J^ïj ^lcLyiVOù[Xi§CL. KoLl
gvtûûç yi<ra:J aœtyponç oi apyonoi zkuvqi pvrropgs, o
nsp/xAÎs, >cctj o 06//</(rroxA>îs , x,cu o 'ApjcTg/oVîS,
< \ » / >/ » / _ / .\.
0 T>?V CLVÛ/JLQIQV VX/ûV ItfCùWfJUCLV Tf/XcCp^fc) TZVTQl ,
0 J^JCCUOS tWlKCLAOV/JUVOÇ , a>0"Tg, 0 VUVl 'ZZTotVTgS gv
€3gj tzrpcCTTOjuigy, to tu* %gtp<*. g£& g^ovrgs Àgyg/y,
TOTg TOUTO BpCtCTV Tf g'$0X,gf giv&J, XOLJ gJÀûtCouVTO
» \ / / - \ I I
CUJTO WpOLTTtlV. Mtyct ^g WCLVV TQVTOU <Ty}[JMOV
tpycû oîfjccLi vffiv Inifoifyiv. Eu yap ditf 'on ncums
ZX,Wi7r\îV)LOLTt £1$ XctXoLfJUVGL , K&l TiSlOLŒSt T»V
x-»/. » I \ > \ I > ->\ 'I »
^OAûùVOÇ UKOVCL' XdLl CLVTOl flCtpTVpYKTCLtT cU , OTC gV
tm ayopcç tv\ *%cL\cLfJLnim ol\oljcîitcli o Xo\œv wzoç
tyiv %gtpot g%av* roirr g-xr^y, ûj avdpîç 'AflavaTo/ ,
. W7r0llVYI[JLeL XCLl fJLt fJLV}fJLCL TOU ZoXOùVQÇ (T^/JiOLTOÇy OV
Tpowov g'^av glutos J^/gAgygro t& ^y\ixoô rœv 'a9^
vatûjv. Sx-g-v^cc^âg JSj, cJ otvopg^ 'aO^v^?©/ , ocoy (î/ct-
<pgpg< o 2oÀa>v T/^&p^ou , x.oli o! ivdptç zkîivoi ,
av o\iyo> 7rpoT£pov gy tcù \oyœ liztfJLVwQyiv. RyMvoi
fjiîv ys y<T%yvovTo t^œ tw %gtpoc g%ovrg$ XtytiV
qvtogi dxg ou TraAcu, aÀÀx Tpa^y -zzrorg, pe-Npot^
3oi/xotr/ov, yvfjivoç ewoLyx,pùLTtcL^J gy tÎ iTCKAycici,
QVTCù KOLKCûÇ XCLi CLia^OùÇ ^lOULtlfÀlVOÇ TO 0-û?£tOt UTUO
/xg^>i? xoct lièt\vpicLÇ> cùàrt tous yt eu qtpovovvTcLS
HARANGUE DESCHTNE CONTRE T1MARQUE. 0^9
à respecter les vieillards , à leur céder en tout la
première place , à honorer la vieillesse , à laquelle
nous parviendrons tous , si les dieux nous conser-
vent. Aussi , telle était la décence des anciens ora-
teurs, de Périclès, de Thémistocle , 'd'Aristide,
surnommé le juste, surnom bien différent de celui
que mérite Timarque; telle était, dis-je , leur dé-
cence, qu'un usage autorisé de nos jours, de parler
la main étendue, ils auraient craint de le suivre ,
et l'auraient regardé comme une marque d'au-
dace. Je vais vous en donner une preuve aussi forte
que sensible. Il n'est personne de vous, sans doute,
qui n'ait été à Salamine , et qui n'y ait vu la statue
de Solon [7]. Vous pourriez donc attester , vous-
mêmes , qu'il est représenté dans la place publi-
que de cette ville., ayant la main dans sa robe-
C'est une preuve, à la fois, et une expression de
son attitude, lorsqu'il parlait au peuple d'Athènes-
Mais , voyez combien Solon et les autres grands
hommes , que je viens de nommer, étaient diffé-
rens de Timarque ! Ils auraient eu honte de parler
la main étendue; et Timarque , ce fait est tout ré-
cent , mettant bas ses habits , s'est exercé nu , comme
un athlète , en pleine assemblée [8]; de sorte que
les citoyens raisonnables, qui voyaient l'état où
lavaient réduit l'ivresse et la pétulance, baissaient
OOO HARANGUE DESCHWE CONTRE TIMARQUE.
les yeux de honte , rougissant pour Athènes qu'elle
employât de semblables ministres.
C'est afin de prévenir de tels excès, que le lé-
gislateur a désigné clairement ceux qui auront droit
de parler au peuple, et ceux qui ne l'auront pas. Il
n'exclut point de la tribune celui dont les pères
n'ont jamais commandé les armées , ni celui qui
exerce quelque métier pour vivre; c'est, au con-
traire , ceux-là qu'il favorise principalement; et
c'est le motif qui lui fait demander à plusieurs re-
prises : Qui des citoyens veut parler au peuple?
Quels sont ceux , suivant lui , qui n'auront pas
droit de parler au peuple , et qu'il exclut de la
tribune ? ceux , entre autres . qui ont vécu dans le
désordre. Et où le déelare-t-il ? à l'article de l'exa-
men desorateurs: ce/ia^continue-t-il, qui frappe
son père ou sa mère > qui refttse de les nourrir
et de les loger , et qui ose parier au peuple; il
ne veut point qu'un tel homme continue de parler
en public ; et certes , à mon avis , avec beaucoup
de raison. Pourquoi? c'est que si un homme traite
mal ceux même qu'il doit honorer à l'égal des
dieux, comment traîtera-t-il des personnes étran-
gères et toute la ville ? À qui le législateur défend-
il encore de monter à la tribune? celui, dit-il, qui
aura refusé de servir , ou qui aura jeté son
bouclier. Cela est juste : car , enfin , qui que vous
soyez , vous qui avez refusé de prendre les armes
pour votre patrie , ou qui , par lâcheté , n'avez pu
KATA TIMAPXOY AorOS. 33l
il TOI'jVTQIS GVfjL<oQUAoiÇ %pQjJt,l3Cf*.
'A avndœv o voas3-eT»s J^atopionv cLWîân^iV ov$
%p>i J\-a»y0jSe7v, x.a.t &ùs ou £t? Xtyiw tv t<2 dVj^tor
x.a/ oux, (t^n\cLvm clwo zou [6v\iacltgç> a ris pn
zrpoyowv ecrrtv go-TpctT>iy>i>coT0V uioç , ou& ye et
Tg^v>iy tiva gpyx^grcu , g7nx.ouptÎ7 xS otyotyjcoctqt
Tpo;p>r aAAo, kxi toutous kcli ^jlclKkttcl olgkcl-
ÇîTcLi , XOLl JW TOVTO TïoWaLKlÇ iWi^CûTCL , TlÇ
CLyoptVîtV Q>0U\ZTcLl» TlVXÇ £' QVK CtïîTO J^/V Ae-
\ y ~ - p l I » »~
ygiv; to»j5 cuG-y^cùÇ jôi^iœ^oTas' tovtovç oux, ee*,
JS/jLHyopfcTv. Ko./ trou touto J^Aoi 5 Aox,<p.tf.<nût
( <p»cn ) pyiTopm. Av tiç \iyv\ tv tS S"y\[xûù , tov
SrcJLTipOL TV7ÏTM 7] TW [LV\Tl$CL , » pj Tpg(pû)V, >J
1 / >/ ~ > >~ . f \
/*» 'TTotpg^ûjy ojjtwnv , toutov oujc eoc Aeycjy* v>j
A^cc, x.aAû>$ yg , <a$ gyo>yg Çv\fjLi. Aiol t\ j otj a
Tiç, cù$ ifycrov ai! t/^ocv toiç BzoTç y EIÇ TOVXOVS
go"n <Ç>2.'jAo$, tj 7roTg, (f»i<ny, L/7T ccuTOf TgfO'ov-
toli 01 ctAAoTp/o/ , x.ai y\ -aroXis o\v\ ; Kou t/<7/
^euTgpov ct^et^re \m Aeys^y ; >j ra^ GTpcLTticLç
(^ ÇjKTt j ^t>l tO-TpCLZlVfJLÎVOÇ, OŒCLl CU OLVZCù WpOVTCL-
%Sœ<Tiv y rt t»v aitrraàcL aVoÊsêAjixw^' S"ntou<x.
\tyœ%j. Tt J^jî rxoTî ; ctv5p6)tjre , tw *?roAc/ , t>7rep
^ Tct oîjrAct ft« Ti^ecTûCt, u S^icl Pei\ioLV fxy\ Pu-
332 KATA TIMAPXOT AorOZ.
voltcç iî ewdfjivvcLi , fjL»dî o-ujULÊouÀeuetv cLfyov. Tpt-
tov , tjo-j ^«xÀgysTa/ ; J 7re7ropya//^yos ((p>?<ny)
>j »Tct/p>i>tû>$* Toy yctp to o-ûjjjlcc to îolvtgv îQ
vCpïl TWTTf fltXOTCL , £ TCL 3C01VCC Ttf, Tîl£ TÏOAîOûÇ IctÙlûûÇ
Hyvi<FcLxo a/7rodcù<ri(T$cLi* Tempiov , tiai Sia.XiyiicLi j
\\ tol tfcLTpœcL ( q>y\<ii ) xciTgAîdbxû)^ , y) m dv
• < i \ \ \ ,./ » /
x\>}pG\o[jLoç yivviTcLi tov yap r»y JOJOtV OJ&tCLV
^ / \ \ \ \ f%
xxotas o/x,»cr<xyTU5 jca< to, x,0Jva T>tf 'TtOAitoÇ TtcL-
f<v7r\y\<nQùÇ yyvxrcLTo JWB'VKmy. Ko.* oujc e<3bx,e* oîoy
T eîVCU t3 VO^o5gTM TOV ctUTOV cÙSpCùTCOV lotCL [ItV
ih&l 7rOV»pOV, J\u0<7<d, £t p£f flffTO V" OuV ûù£TO dit*
0 \0[JL0§ÎTY\$ TOV p»T0p«. WfV «V* TO )8>î]ttct , TœV
Xoym CTnixiAySwTa. 'srpoTspov , «AÀ* ou rou j8<ou.
KcU WOLpcL \JLIV OLvtyoS XOL\0V JLCLt CLycL^OV , XcLv
WOLVV KCLXûùÇ) XCLV CLWACuÇ p»;fy AoyOÇ , ypïKTl/JLX TOL
% / r / * » * \ « *
Àéyo/Xcvct >jy>?(rctTo ejya/ to/s axou&ucrr w<tpct ê\
GLVd-pCàWOV fiÙtXvpOV , fcûtl 7COLTCtyc\cL(TTCùÇ /JLÎV X6-
^pvt^gvou Ta çœfJLOLTi y ûLia'XfOôS <JNe twv •srctTpafltv
ou(7/av x.ctT€<îto<ft)x,oTos, ouo"' àv eu sr&yu ^%3-îT,
(ruyoio-civ yiyyiacLTo tqiç cltlgvovgi.
TgVTGVÇ OÙ î^tipyil TOV /ZyfJLOLTGÇ , TOUTOUS
ccrtotyopeug/ yu->r ^v\uv\yGpiïv. Exv J^g t/s wctpcL
TcLVTcL fJLVj fJLOVOV ÀgyM , ctWcL XOLl GVXGQGLVTy , 3COCZ
(IGZAycLm , 3COE./ lJ.Ï\X.îTt TOIOVTOV OLyd-pd^OV S^UVYlTCLl
QèptlV Yi W0\lS , J^OTLlllCLO-lCLV {JLZV , (pJf(TiV, eîtTCty-
HARANGUE D ESCIIINE CONTRE TIMARQUE. ÔJJ
la secourir, vous ne devez pas prétendre à la con-
seiller. A qui parle-t-il en troisième lieu ? celui ,
dit-il , qui s'est vendu et livré aux plaisirs tl' au-
trui. Il pensait qu'un homme qui s'est vendu et
livré lui-même , se porterait sans peine à vendre
les grands intérêts de la république. A qui s'adresse-
t-il enfin? celui, dit- il, qui a dissipé les biens
qui lui ont été laissés par son père > ou qui lui
sont échus par héritage. Quiconque , selon lui 9
aurait mal gouverné sa maison , administrerait de
même les affaires de l'état; il jugeait impossible
que le même homme fût un mauvais particulier et
un bon ministre. Il voulait donc qu'un orateur
vînt à la tribune , non après avoir arrangé des pa-
roles , mais après avoir réglé sa conduite, persuadé
que les discours d'un homme vertueux, qui parle-
rait simplement et sans art , seraient utiles aux au-
diteurs ; mais que ces mêmes auditeurs ne tire-
raient aucun avantage des harangues les plus belles
et les plus étudiées d'un homme pervers qui se se-
rait déshonoré indignement lui-même , qui aurait
dissipé honteusement son patrimoine.
Ce sont-là les hommes qu'il exclut de la tribune,
et auxquels il défend de parler en public. Celui qui
parlera malgré cette défense , à plus forte raison
celui qui calomniera , qui se conduira avec une in-
décence dont l'excès ne sera plus supportable
pourra être accusé , dit le législateur , par celui
534 HARANGUE d'eSCIÏINE CONTRE TIMARQUE.
qui le voudra des Athéniens qui rien ont pas
d'empêchement ; et les juges siégeant au tribunal
prononeeront sur ce qui le concerne. Ce*t d'après
cette loi que je poursuis Timarque en justice.
Voilà ce qui avait été réglé anciennement. Qu'a-
viez - vous ajouté? Rougissant de l'indécence avec
laquelle Timarque s'était exercé nu , comme un
athlète, en pleine assemblée, vous aviez porté une
loi nouvelle ; vous vouliez que , dans chaque as-
semblée, on choisît une tribu pour présider au
bon ordre parmi les orateurs. Et que prescrivait
l'auteur de la loi ? Les citoyens de la tribu, disait-
il , siégeront pour défendre les lois de la démo-
cratie. Il sentait que , si nous ne tirions de quel-
que part des secours contre les hommes qui ont
vécu comme Timarque, nous ne pourrions même
délibérer sur les affaires les plus sérieuses. Et inu-
tilement chercherait-on, par des clameurs, à éloi-
gner de la tribune de tels personnages qui ne sa-
vent pas rougir ; il faut les réprimer par des puni-
tions , seules capables de les réduire au point qu'ils
puissent être supportés. On va vous lire les lois
concernant la discipline des orateurs ; quant à celle
qui regarde la présidence des tribus, Timarque
et d'autres orateurs pareils s'étant ligués, ont per-
suadé qu'elle n'était pas utile , afin qu'il leur fût
permis d'agir, de parler, de vivre comme ils veu-
lent.
K.ATA TIMAPXOT AOrOS. 335
ficù ^icLytvaxTxîiv. Kcti vuv lyœ tcoltol t-vtgv tov
vq[aov yxcù nrooç UUOLÇ.
ToLvrct /un? cvv kclXcli vivofjLoBiTyTctt' vtxîtç JV
Ti'y 'nrpocrid-îo'zz jccuvov vougv /met to x,aAoy 7icty-
xpocnov, o ouros gîzrctyjcpstT/cto-gy ev tw îxx.XwicÇ
VWipCLl(T')(yv5îVTlÇ yOLp ÎZtTl TCÙ WpcT/fJLOLTt, kclS-9
t I » N / t 1^ / \ »
gj6cto-T>iv ex,xA>i<ncty vo^oy e^yjtoirg jeat/vov cc7ro-
)CÀ>ipOL>V <pt>À»V €3Tt TO jSJ^tot , YlTlS WpQidf>iV(TZt. Kctl>
T/ îrpoffgTot^sv o T<9g<s tov vo/^ov ; x,ct9iî<r9ct/ jceÀeus/
tous (puÀeTct^, j3otf3ot/vTût$ to?s vo/uloiç, kûli tv! $"v\[xg-
TLpCLZlcC J$, 2/ /*>1 $0>l3gJ«.V 7T03-ÉV fJiiTCLTtifJL'^CûlJ^CL
esn tous outûj fôtfôiœ-jLCToLÇ, ouoz fôGvAeveo-^on y\[±0L$
^VV»(TQ[XtVQVÇ STipi TM 0"GroviïaLlOTOLTM TtrpcLy/ULOLTW.
E<rn J\ ot>&y o'(pêÀos , à ASmolÏoi , ^rg7v rovs
TOIQVTGVÇ OLvSpCtïWOVÇ cLTZiXcLUVHV CtTTO TOV R>y\jXCLZOS
tcliç KpetvycLis* ov yap ct/V^yyovrcti* ctÀÀa. tous
Tl[XGÙplcLlÇ TOVTOVÇ CL&ESlfuV yjV)' (JLQVGÙS yatp AV
*l y \ I , / Cf t r- \
gvtcùç ctvcx/ro! yevo/vTo. AyctyvûxreTcu ouv t>/*iv tous
' » \ ~ J / / «/ f
VQ/LLOVÇ TOUS Wifl T7\Ç iVKOfffJLicLÇ TLUlltVOVS TCûV j»f-
Topav. Tov yap Trep/ tJJs srpo^ptets rœv QvXaïv vc-
T' f \ \ tl ~ c /
tf^Oipy^GÇ OVTOGl fcctl ZTZpOl T010VT01 p»T0p6S
vvnXSovTîç y ytypcLjULfjLîvoi ilai fxv\ izrrmèuw eîva/,
<y g^3 wpcLTTtDi aLVToïç, xoti Aeyêtv, 5tct/ ÇJy, Jj aJ-
to» jSouAovTflte.
336 KATA TIMAPXOT AorOZ.
NOMOI.
Tav p^Topav g&v t/£ Myvj gy fôovAy 9 y îv
J^>iaûE) , t«rgp< xêv u<r$tptAMov \x.y\ %a>pis (v «r«pi
ejcc^rrou ), )i J^t^ -zzrgp/ roi» olvtov (o clvtoç toTç
clvtqIç JSjAovo'n ), J Àoj(3bp>rrou 5 >} jccocas dyoptvy
TIVcL, i JwOJtpotW , J Vpî1^CCT<(^OVTaV /XSTCC?U OCV>J-
xîg-tûsç \iy\\ "çrèpi tcùv yw\ gan rov fêy\[iaLT0Çy v\
WCLpCtMc\tmTcLl y 7} e\}LYI TOV tWKTTATM CL(pU~
£tgy>j£ T>i£ tx,x,Ayi(TicLÇ v\ Tv\ç l6ov\y\ç^ xvpiîVèTO)<ra.v o
t&riypcLQuv rois ^rpaxTopcnv. Jbav JNg *z<rAeovo^ olçjos
pgTûNTCCV g[£ T»y (doVAMy Y} ÎIÇ TW TtTpCùTW g)OC,A>J<7/<XV,
g'y t5 (Zov\tvTv\piGe. Otolv ^tijriacri k\v\<tiiç jtp/-
voLTGû<rcLV. Kcu gctv x.ctTûLyvû)cr5j' ccJrotT jtpuê&iv
•>|/n(p/Ço/Agvay roi j8ouÀetrr£v, iyyfcL-^cLxcùacvi ot
tcrpogopoj tois wpauLTop<ri.
Tov fxev ouy vo/xav oijcwcootTe, <» Aâ-uva/oj, 39 eii
TOUS VOfJLGVÇ ÙVCU %py\Gl/AOVÇ il Cl')£f>V}GTûV$ , g<P f^r>
gVr/v. 'Ecty jttgy y&'p >toÀoc(^T£ tous ctcutouvras ,
tVQVTOLl VfJLlV 01 VOfJLOl 3CaA0/ X.GLI XVplQl' iCUl O CL<$WZîy
3cccAo< ^toyoy , xyp/o/ JNg oux. gT/.
HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. O^
Lois concernant (a discipline des orateurs.
«Si un orateur parle devant le sénat, ou devant
«le peuple, sur un autre objet que sur celui de la
» délibération ; s'il parle deux fois sur la même
» matière devant les mêmes auditeurs ; s'il emploie
»des invectives et des injures; s'il cherche à sup-
» planter son adversaire; si, lorsqu'on traite d'af-
» faires sérieuses , il ne cesse de fatiguer les ci-
toyens de discours étrangers à la tribune; si ,
» lorsque l'assemblée du sénat ou du peuple sera
«séparée, il sollicite l'épistate, il lui fait violence:
• les proëdres, pour chaque faute, pourront lui
«imposer une amende de cinquante drachmes, et
«le faire inscrire sur les registres des amendes
«publiques. S'il mérite une punition plus consi-
«dérable, après lui avoir imposé l'amende de cin-
«quante drachmes, ils le citeront devant le sénat
» à la première assemblée , exposeront les griefs ,
»le feront juger par scrutin, et, s'il est condamné ,
«le feront inscrire sur les registres pour une
» amende plus forte. »
Vous venez d'entendre les lois , ô Athéniens !
vous trouvez, sans doute , que ce sont de bonnes
lois. Il dépend de vous qu'elles aient de la force ou
qu'elles n'en aient pas. Si vous punissez ceux qui
ne craignent point de les enfreindre , elles réuni-
ront pour vous la force et la bonté; si vous épar-
gnez les coupables, elles n'auront que de la bonté
sans force.
t. m. 22
538 HARANGUE DESCHINE CONTRE TIMARQUE.
Après avoir parlé' des lois, je vais maintenant 3
comme je l'ai annoncé d'abord , leur opposer les
mœurs de Timarque } afin qu'on sente mieux le
contraste. Je vous prie , Athéniens , de me par-
donner, si, obligé de parler de vices peu honnêtes
dont cet homme s'est souillé , il m'échappe quel-
que parole qui ressemble à ses actions. Non , si je
parle un peu clairement pour vous instruire, ce
n'est pas à moi que vous devez en vouloir , mais
beaucoup plus à Timarque lui-même, qui a vécu
d'une manière si dissolue , qu'en exposant ce qu'il
a fait , il est impossible de dire ce que Ton veut ,
sans employer des expressions qui aient quelque
rapport avec sa vie. Je tâcherai néanmoins de
m'exprimer avec le plus de décence que je pour-
rai (a).
Velim autem considevetis , Athenienses , quanta
œcjuitate sum acturus cum Timarcho. Nam quœ
delicta,puer adhùc, in suum corpus admisit, omitto;
caque nihil valeant y ut ea quœ sub triginta tyran-
norum dominatu, aut anle prœturam Euclidis, acta
sunt, aut si quod aliud hujusmodi prœjinitum
tempus extitil. Quœ vero jam sut compos 3 quœ
adolescens , quœ, legum civitatis gnarus, admisit ,
ea demiim accusabo, eaquevobis, uticurœ sint, oro.
(a) Yoyei la dernière des notes imprimées à la suite de ce discours.
kata timapxov Aorax. 33g
Aoyov , iwuày Tsnpi rav vofiav îipiwaL , tstolAu
\ \ m » y i \ l \
TO fJLtZcL TOVTO CLVTtÇiTGLŒcLl TQVÇ TpOTSTOVÇ TOV$
TiuoLp^ov, ïva. tidwTc oo-qv £ia(Çipov<Ti tûùv vo{xœv
rm vfxtrtpm. AtoyicLi ^ v/jlccVj où 'Ad-wauoi, <rvy*
yvœfJLW fJLOi ?X}W , g<xv eLvayx.a(o/j,ivoç Aîyuv mpl
Tsrpa.yiJ.tvm , 'arpog^a/^S-a t* pïjmct gj?«rg7v , o gVnv
ouo<ov toiç ipyoïç Tois Tiixa.pyjïv. Ovôî yap àv
JNfx.atû>$ g/^,o/ gsnr/^wcuTg, gt T* <ra.<pcoç îi7voi[xi,
S^ida.ux.iir' iffjLaç (ZovAo[Xivoç' aÀÀa tstoAv fxaAAov
tqvtcûi* Ovrœ ya.p awyjiïs zw^avtt /ZîCtoûKœç ,
" \ \ I l ,\ y i >A/
ûKTTg TOV Ta TOVXCÙ TSnWpCLy/JLp*, dTltÇlQVÏCL 0,0V-
varoj twcLi iizsrzTv ds glvtoç /ZouAtrai, tav p.y\ tc
jcgu Tm roiovrm Qd-tyfyTai pynarm. EvAa&wo-
ficLi <A' avro tstoiîTv œç à\v ^wapai [LaAiGTa,
S^g-sf/OCO-^g J^g, û> A3nVCU0J , COÇ [JLlTplCûÇ fJLîAACd
TsrpocrQtpivô-oLi T i (JLa,pr)(oô tovtoùî. Eya> ya.p oaa,
[xw, Tsrais m, ziç ro gcùiiol tq ia.vrov »^a,pr>ix.£v
>i \ >i <*> >f <i \ > \
cKpmui, x.ai tara ravra. cocupct, œa-Tsrzp za, tTsrt
tû)v Tptax.ovTct, >t Tôt Tipo E^/cAcitfou , »i gt ziç a,AAy
îsrûjzjrorg T0i<xi»T>i eygygTo irpaâ-Êcr/xicf et <^g >?d>t
<ppovû>v, x.cci fjiiipaKiov m , x,eu tou^ vofiovs eTTKTxa-
fiivoç tovç t>]Ç TsroAtGûSy S^ieLTsrtnpa^cTai , -srepi toutû»?
tyayg rct$ x.ctr>iyopKût^ TsrotwoiJLGLi y îcctt u/^sc? gîzr
auTot$ a^ia <rTsrovùa.fziv.
ô^o KÀTA TIMAPXOT AOTOZ.
Ovtoç ycLp -STpcùTov -sntvTœv [iw> zwciàvi d-&v\\-
Xaryy\ ex wcLiàuv , itlcl&vito tv Ylîipcuîi t-ori tou
EvSv&KQV loLTpîlOVy TrpOqKtail fJLÎV, tyj$ nyjviç [JLCL~
Svityis 9 T'A J^g ol\y\Bucl, wœteîv zolvtov 7rpoYipy\fJLivoç9
CùÇ O.VT0 g&J^gV. O<70t {JLW OVV TCtfV i[JLW0pÛ)V , il TûûV
<x.A\œv %imv7 ii tcùv wq\itûùj tSv Yj/xtripcûv kclt
* I \ I > I I _
ï&tlVQVÇ TOVÇ %pOVQVÇ g^ptfCTOtVro TG) (TOùfJLCLTl Tt-
I t \ \ I t p I */ I
juiap^ou , ejtay KOLi tovtovç vweploYio-oticU) ivct yw
JJLl TIÇ tllti/', Où$ CtpCt ÀtCtV dTtpiCoXoyovfjLdi CLTlcLncC
œv ^e ev toÎV ornions ytyon , KcLTûaa%vwv to
oycj/xo, to eai»T&t> jcoti t»v stoàjv , (Aiazoïpvm tz<r
ccutû* tovtù) , o cLWcLyopiv&t o youo? /£>? nrpcLTTtrj ,
7i fjLv\ d^yiu.viyopiiv , -zzrepi touTav 3rot>io-o/Jica rovç Ào-
yous.
M/(7yoAûC^ gCTTJ tlç N&VXpZTOVç , £ OLviïpiç *A0>i-
iCLlOl y KoAVTTZVÇ , OLVyp TcL fJliV CtWcL XctXoÇ KCL-
ycLd-OÇ, TLCLl OvâoL(JL>l oLv TlÇ CtlîlOV £1 g JX»n|/ fltJTO, 3T£pt
^g to -arpoLypoL rovro S^ctifjLûviûùç i<rwov$cLxœ$ , x)
cLgf T/V3.S g%g<V UOùZCùS Wtpi CLVTOV KlJCLpGûÔOUç 7]
jciBapioTccs. Tocuri J^g Àey<a , ou tou çcpT/jcoi» gyg^ot,
ctAA* W yvGopurviTi clutov ocrr/^ gVnv. OCroç cli-
cSoyLivoç m gvgJtoc tol$ <Jxio£,Tpi(oa$ g;:o/giTo Ti^tctp^o^
» \ t \ ^ > f y i t ' i
GUTOGl ï&l TOU icLTpilOV , CLpyvptOV Tl 'GrpOOLVCLACùGCLÇ,
ctV6o-r>îcrev autov, zcti go"%e ^<xp Épti/Ta-, zv(ra.pKov
OVTOL, X.C{,t VgûV, X,tti [6M\vp OV , X,<X< gTr/TtfOî/OV 7tp0^~
TO WpCLyjJLcL , 0 ÎJTpOMpglTO i)LclVQ$ /UeV WpcLTTZlV >
JESCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 34l
Iste primum omnium pueritiam egressus , sedit
in PyrœOy in Euthjdici medici taberndj per speciem
discendœ artis, cum, si res ipsa spectetur >se ven-
ditare instituisset, ut eventus declaravit. Qui porro
mercatoreSj aut alii hospites, aut nostri cives, illis
temporibus Timarchi corpore fuerint abusi , hoc
quoque ultro prœteribo, ne quis fartasse dicat , me
accuratius omnia persequi. Quorum autem in œdi-
bus y cum sui corporis et civitatis probro, vixerit,
quœstus ob eam remfaciendi causa , quarn rem lex
aut vitare, aut concionibus abstinere jubet , his de
rébus verba faciam.
Est quidam Colyttensis Misgolas,NaucratisJilius,
Athenienses , vir caetera sane bonus , nec ullo no-
mine reprehendendus , cœterum istius rei impoten-
ter studio sus, quique continenter secum habere solet
aliquos citharœdos , aut citharistas. Hœc dico non
arguendi luxûs causa, sed ut noveritis quis sit. Is
ubi animadvertit , quibus de causis Timarchus in
tabernd medicâ versaretur , cum non nihil nummo-
rum insumpsisset, inde hominem abduxit ad se,
ut et habita corpore , et adolescentem , et petulan-
tem, et aptum ad eam rem quarn et ipse perpetrare ,
3/|> ^ESCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM.
etiste tolerare instituerai. Neque verb id recusavit \
Timarchus , sed recepit , chm nullâ re mediocri
egeret. Permagnas enim opes ei pater relique rat ,
quas iste decoxit , ut ego vobis in progrès su orationis
ostendam ; sed istafecit ut turpissimis voluptalibus
obsequeretur , deliciis ciborum et sumptuosis cœnis,
et tibicinis et meretricibus _, et tesseris, cœterisque
rébus , quarum nullâ vinci débet generosum et libé-
rale ingenium. JNeque nefarium istum in flore œta-
tis suœpuduity relictis paternis œdibus, apudMisgo-
lam vivere, qui neque paternus ejus amicus, neque
œqualis , neque curator erat; sed alienus , et ipso
natu grandior, et in ejusmodi rébus incontinens.
Timarchus igitur ciim alia deridenda fecit Mis
temporibus, tum unum quiddam quod vobis narra-
bo.Agebatur UrbanorumBacchanalium celebritas:
una porrb festum celebrabant M isgolas , istius hos-
peSj et Phœdrus Calliœ Jilius , Sphettius. Ciirn au-
tem Timarchus illis promisissetse una cum eis fes-
tum acturum , illi dùm cœteris rébus apparandis
occupantur } iste non revertitur; quam rem iniquo
animo ferens Misgolas , una cum Phœdro eum
inquirit ifactoque indicioy deprehendunt in œdibus
cum hospitibus quibusdam prandentem. Interminato
^autem Misgola et Phœdro hospitibus , et jubente
KATA TIMAPXOT AOros. $43
qutgç J^e tëra<j%g/v. Kctt tclvtcl ovx, œ'wncriv y aAA* m
VWiGTV) Tl/JLOLp'fcQS GVTOŒl, QVo\vQ$ CùV Tû)V (XtTpiaiV
€V<fc>lS* -Z2TOÀÀ71V yûCp TtTOLW HOLTZAlWiV 0 WCLVjp OLVZù)
OVViOLV } YlV OVTOÇ X.CLT iOWQKtV , 0ù$ tyOû WpOlOVTOÇ
èWifoi^co tqxj Aoyou* <*AA g'srpct^g tclvtol ^ov-
Mvcûv raiïç cLia^tGTCLiç viùovauç , o^/ocpccyiajs x.ou
nro\vztMicLiç JV^rvay, jccu cu>A»Tpt<n , *,&* îtcli-
poiiÇ) xcti kv&oiç , 3tcu toTs aAAots, J(p' <ay oJ&vos
5^p>i 3cpocrg7(75oc< tov ygvvxTsv x,cu gAguS-gpoy. Kcu
eux, Yio-yyvz-n 0 [xiapos cutoç , îkAiwccv fitv tw ttcc-
Tpoixv oiKicLv, <picLtzcûtJLiVGÇ Jre tzrctpct MfO'yoAçc, oi»te
-srarpixcù ovri (ptAût) , ouTg /ÎA*}u<i>rw , ouTg wap*
gsnrpo-zzny , a AA a. -arctp ctAAoTp/a, x,cu w&pcL npt~
<rÇ>vTipa> ecLUTov, xcli wctf cLilqKclgtgù 'ZirgpJ reçu rot,
ap&ioç m.
IJoAAcc, \ui ovv x.oli ctAAoc xotTctyg\ct(TTGt tzre-
srpcotrccj TifjLOLp^cù xttr iMivovç tgvç %povovç , ev
<N 0 x,at J^wyucrowSotf u/xiv /3ouAop.ct<. Hy ju-ev
A/ovuo-tajv T^y ev ct<7Tge •arouTnf iWQfjLiVîvov ^g fv
Tai>TO) 0, Tg MfcryoActSj 0 rot/Toy avg; A»(pa>s , $
$cc7ôjpos 0 KaAAiot» 2(Çwno$. XwStfjLîvov J^g ctu-
rois avix7roix7nvîiv T/^ap^ou toutow, 01 ftgy rrept
t>iv ctAAuv Tccpcto-jcgi'Jiv J^grpj&jy , ovtos J^e oi»x,
€?*rctv>i)cs. llatpû)^uta|xgvo^ J^g -arpoç to wpcty/j.cL 0
M.io-yo\cL$ ?y\TY\<riv olvtoij iwoiîîro titra tov $oli~
tfyot/ g^ctyygA3-8VT05 j^g cLuroiÇy ivpKncov<Ti zovto'J
gy <rt>vo/x.tot fjLiTa. %ivm zivûùv <n>y<xpicrTû)VTa. Aia-
'7rg<A»a-cxiLigy0V J^e toIj M^yoAot x.a/ rou^ct^poy rois
fyvoiç, Haï jteAsuovTav îi'Ai cù.oAou5e?y u$ to ^ê-
344 kata timapxot Aoros.
(7a«T>jp/ov , or/ fjMtpoLTiiov gÀgu-S-gpov êxit<pd-ttpcLV ,
(po&iSevres 01 ^evot, <peuyovT£? <2%ovto, x.ot7ctÀJ-
urovres ta WApîOTtev activa. Kai tavS oti eya>
aAyiJY] Atyùù AZtTAVTtÇ , 0<70i KAT ÎKilVOVÇ TGVÇ
p^povou^ ey/vû)(7jcov M/o-yoA&v jtct* Ti^&p^ov, j<rao-<v.
-hyo) <rg x,cu ^r&vu %ccjp« oti fxoi yzyoviv m è^ivjn
TFpoç Avd-pcùTTov ovx, uyvowjuevov tcp* vuw, ovà' &7T
a\Xov yivcetjTtQfiivov ovdtvoç , i &sr' clvtou tov tni-
TWZVaATOÇy îtTgpi OU */,«,< T/)V -vp(pOV agAAgrs (pgpîiV.
rispi fAiv yotp TaTv ayvooufxevû)V, (r&<pe/s iocùç -nrpoa-
VIILZl TAÇ dllodèl^UÇ 7I0l£?<x8eU TCV 3CCt'ï>]y&p5V Tlgpf
<Jxg toùv ofjLoXoyovfAevœVy ou aiav tyœyz fxiyA ipyov
e/VoCI VOfJLtÇû) TO TLAZyyOpilV aVA/JLVVlGAl yAp [J.OVOV
t \ » / >„ \ / / f
■zzrpoomgj tous akovovtas. Eyù) toivuv , jcouzzrgp o/xo-
\oyovfxi\ov tou ,urpAy\XAToç, ovtoç , gtirseo^ ey J^e-
XAŒTvipicà go-jtxgv, ygypct^flt [XApTvpiAV M'.ayoAA ,
otAîi^ /xgv , oujc ct^jrct/oéL/Tov <rg, as eyoj î^avzov
'û . » > i \ »/ « »/ <\ >/
7rgioa>. Auto ^êv yctp tovvo[aa zou tpyov , o g7ipccT7g
t - » > / » v >i i
'îtpos tovtov , eux, iyyiy pA$A , ovo aaao yzy pA$A
OVÙtV, 0 îirifytl.lOV ÎCTU ix, TCùV VOfJLCCV T5 TAAVfèïi
i «\ * / > « ~ y » / /
/xctpTupjio-ûtvTi* oc dxg go-r/v ua/v /xgy atlovovœi yvûj-
» ' % ^ \ - \ \ » V
p/^Ct, ATtUOVVA à*i TCù fJLApTVpOVVCi ncLl pî AKT^pA ,
TttUTot yeypctcpa. 'Ectv p<gv ouv gSsÀww o M «ryo aas
S^tUpO ÏPApîXSoùV TA\y\^y\ fJlApTUpîîv y Tût ^ITLAIA
iiroiv\Gif Iav J^g npOAipyiTAi gVjcÀ>îTgu5Îva.t /^ctAAov
» TûtÀJî^ IXApTVpzVJy U/jLUÇ TO OAOV WpAyflA 0"UV-
^éTg. Et* yctp o* /zev wj^a^aç AtcyysiiTAi , jtcti
*&p0 A IpytJiT Al 'Xj.KlAÇ S^pA^fJLAÇ [JLAAAoV ATTOiTkTAI
JESCniNIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 345
statimeos ambularein carcerem, quod adolescentem
ingenuum corrupissent; perterriti liospites , fugam
arripuerunt y relictis epulis. Hœc vere a me dici
norunt, qui iis temporibus Misgolam et Timarchum
noverunt : unde gaudeo mihi rem esse cum homine
vobis non ignoto , neque ex aliâ re ullâ noto , nisi
ex eo Jlagitio _, de cjuo pronunciaturi estis. Nam
ignotœ res accusatori fortassis perspicue sunt
demonstrandœ ; in confessis autem , equidem non
magni operis esse puto accusare : nam excitanda
duntaxat est auditorum memoria. Sed tamen ego,
etsi de re constet, quando in prœtorio sumus , tes-
timonium Misgolœ scripto denunciavi , verum illud
quidem, non tamen incivile, ut mihi persuadeo. Nam
ipsius reiy quant cum istopatravit, nomen non inscri-
boy neque scripsi quicquam aliud , ob quodpœna le-
gibus ver a testificato injligitur ; sed quœ et vobis
audituris nota et testificanti tuta sunt , ea scripsi.
Quod si volet Misgolas hucprogressus verum testi-
Jicariy recte faciet ; sin se citalione adigi , quam
verum projiteri maluerit, tota res in conspectu vo-
bis erit. Nam si is qui patravit verecundabitur , et
reipublicœ mille drachmas pendere maluerit, quam
346 .ESCH1N1S ORÀT. ADV. TIMARCHUM.
vestra or a intueri, is vero qui passus est conciona-
bitur, sapienter fecit legislalor , qui taies à suggestu
repulerit. Sin sese stiterit _, et tamen ad rem omnium
impudentissimam concertent y ad ejurandum veri-
tatem, ut qui et Timarcho gratiam referai, et apud
alios ostentet, quam solerter hujusmodi facinora
conte gère possit ,primiim , perjurio erga se ipsum
delinquet, deindè , nihil eâ re projiciet. Nam aliud
ego dictavi testimonium, Us qui sciunt Timarchum,
relictis paternis œdibus, apud Mis golam habitasse.
Ac video profecto quam arduam rem aggrediar :
neque enim vel amici meiy vel ipsorum inimici 7
testes producendi sunt, neque ii etiam qui neutros
noslrûm norunt; sed amici istorum. Si vero Us etiam
persuaserint ne testijicentur (quod non existimo y
aut certe non omnibus persuasuros existimo ) _, eo
tamen nunquam evertent veritatem y aut sparsam in
urbe de Timarcho Jamam y cujus non ego isti sum
auctor y sed ipse sibi. Vitam enim viri temperantis
adeb puram esse decel y ut in eam nullius Jlagitii
cadat suspicio.
Verum illud etiam prœfari volo y si forte Mis-
golas vobis et legibus paruerit; ea sunt naturarum
humanarum discrimina, ut as tas ex aspectu satis di-
judicari non possit. Quidam enim adolescentes j
KATA TIMAPXOY AOroS. 347
TCù ^yfJLOGlCÙ CùGTt flT) S^ii^CLl TO 'STpOGaWOV TO îdLV-
Tou u/JAv, o J^g -GrtwovSœç J^yiyQpycrgt, go(Çq$ o
VOfloStTYlÇ O TOUS OVTCù @>Ùc\vpQl>Ç î%cipyûûV Ct 710 TOlT
r> ' ■ y f\> ,; < ' * ' ~
\6y\'x<3jroÇ zav àx otpec vwasLovoy ptv , xçcl-watcu
<Tg g7H TO OLVCLlQî(T~aLTOV, tTSTl TO î^p[Xy\J(Td'CLl TCLÇ
ri f.\tl.y I r rf. t I
tTZpOlÇ à\ tWiOtlQV WQ10U[MV0Ç OùÇ ÎV IWiGXCLXCLi
\ -u I ~ \ » r ^
TOL TOICLUTOL GVyxpVWT tli , WpCûXQV [JLM it$ tCLVXOV
tjraLfjLcLfTyitTîTcll inriGpTLaVy iUTUXcL CvdlV tVJTOÙ ÎGXCLI
- I <r I \ i \ I I ' ~
îjrAeov. hTgpav y&p zyœ yiypcLtycL ^apTupiav tois
»v' -r' \ v ' * '
gJOOCT* I tttap^OV T0U70VI KCLZelA.lWOVTOL T>1V 7lCtTp<i>0tF
ODticLV, kcu Jxt<xiTûJtagyov woLpet Mt<ryo\cç> Trpcty/^ct,
oifjLoii , ^ctAg^ov g£gpyct<7ao-5a/ lztr%iipœv. Ovtz
y dp t/At J^g? tovç gjxxuTou (piAous p.cLprvpcLÇ wapet-
i . >/ > / » _ \ »; 1
°"%ê0"^"ot/> OfTg TOV£ TOt>T0V gp£3"pOU£, OVTg TOl>£
* ' t ~ / » x \ \ '
fJWOZTtpovç >?fxûjy yiyvaaKovTOLÇy oAAo. tous toutgjv
CpiAoUS. \Av c^' Ctpct JCGU TOUTOUS UrUGCùGl [W fAOLp-
Tupgiv, cùç oJjc oiofxoLt yg, et J^g pi, c-AA* oup£
etsra.vTotr g'x,g?vo yg ou J^g&et, ^ ?*roTg ju,e à\>vo>v-
Tût/ «(pcAgo-S-ou TW ocA>i3-g£cty, o^e T>iy gy zy 7roAs:
srgpi 1 //;.otp^oi/ (p>i/x»v , »y ofjc gya toutûi) -zzrstps-
tJXVJcLfJcL, CtAA a,UT0$ Ol»TO$ gûtUTO). Ovtco ycL? %p>i
jcot^-ctpoy tov #*oy giycc/ toC o-ojcppoyo^ a'y^po^, cùaxt
[xyi twifc^aSan ^o^cty clitUç wowpoiÇ.
B0U\0U.Ctl S^i 5C0tX<ètV0 •ZZTpOgiTrgTv, g'otV OLpCt V7T0L-
xQvvy o Mio-yoAcLç ru vifXQ xat J/x7v* etVi qvgîiç
c
• iSpCùWCùV WOAV S"t€L(Ç)ipouGcLl 0(Ç$WCLI CtAA>?Aû)V
Tct*zrgp< T»y »'Ai>aatv g'y^i ^ttgy yoto, yg'o/ oyrg£, srpo-
348 KATA TIMAPXOY AOrOS,
ctp/.j^oy %povou ygyovoTgç, waivra.7icia-i vioi êxox.ov-
criv thcu. Tovtcùv <^' ecT/ t5v av^poTy Mjo-yoAots.
ivyyjLm [jlm y&p y\\i>iioùTv\ç m ifjcoç x,<x< crvvi-
<fv\Ç,oç<) xai gVny >î/iTy tovti isrefjLWTov x&j reTtot-
ptfXOOTOV gTOS* 5C<Xi gyû) jUgV TOOUUTCWI TtoAlCtS g%û>,
OŒOLÇ VyiltÇ Cp&Tt, CtAA OVK tKUVOÇ. &ICL Tl W
tclvtcl srpoMyœ^ ivol fxy\ IjrciiQvviç aurov îdovTtç
ô-OLVfJLSL(r'y\Te, JCCU TOIQVTQV Tl T? ^IcUOiCL uVoA&CviTg*
ai HpcuAgj£, ctAA' outos yg toutou ov sroAu èW
<Pgpgf. AfXot /JLiV yctp i(TTlV 71 <$U<riÇ TQlOLVTVj TOU
av^pœ^rou , a^tot <Tg >io)j (jlîiçcdligù ovti clvtoù tnAy\-
aicL^ev. 'ha £t fXYi S^iourpiCa , jcccAe* ^0/ vrpœTov
> > »%/ ~,/ \ * ' »
£tgV TOU£ lldoTaLÇ T//XCtpVOV TGUTOVJ dN/OUTû)/X£V0y gv
tw M/o-yoAa, o<jua; gçrg/Tct t>iv Qauiïpov ^apiup/oLV
caayj yû>cr?cg* TgAguTcuctv J^g fxot \olQ>z tv\v olvtov
MtO-yoAot fJLCLpTVpuZV , W, jcctt tous 3gous ^goW ,
3COt( TOU£ <7UVgfO0TctS OLl<7')^UVOfJLÎ)IOÇ , 3CCU TOUS «.AAOUS
sroAfT&s, )tcu u^uak tous JWckttccs , g'9gA>} TaA»Gîj
f-apTupg?y.
MAPTTPIA.
M/o-yoAoc$ Nijusu riiipcLiiuç ^ocpTupg?. E/^ot
gygvgTo gy o-uv)i3Ê/qt T//j.app^o? 0 e,z<rc tou Eu3-u-
O'^OU ZotTpStOU QTOTg 5ttf,5$(^O/JlgV0£ , X.CLI , 3CA/OC TW
yvœcru poi tw '&poç ccvtov , *7eo\vûop£v us tw vw
ou J^igA/îtroy.
E/ /^gy To/vuy, a 'AO->iyotTo« , T//xctp%o^ outoct?
JESCHINIS ORAT. ADV. TIMAIU.HUM. 349
provectœ œtatis et senectutis speciemprœ seferunt;
alii, multos annos nati, omnino juvenes videntur :
quorum unus estMisgolas.Est enirn œqualis meus,
unaque mecum adolevit, atque annum nunc agimus
quintum et quadragesimum ; ac ego quidemtotca-
nos habeo, quot videtis , Me vero non item. Quam-
obrem igitur hoc prœdico ? ne vel exprimo statim
ejus aspectu miremini, et taie quippiam in mentem
vobis veniat : me Hercule, iste ah Mo non multum
differt! nam partim natura hominis talis est, par-*
tim cum eo jam adolescente consuevit. Ne vero
moram faciam , voca mihi primum eos qui sciunt
Timarchum ver sari solitum in Misgolœ œdibus ;
deinde Phœdro testimonium lege\ postremo ipsius
Misgolœ testimonium sumito, ut, et deorum immor-
talium metu, et consciorum, cœterorumque civium,
et vestrûm > qui pro tribunali sedetisy pudore , ve~
rum perhibere testimonium velit.
TESTIMONIUM.
Misgolas , Niciœjilius, Pirœensis, testatur Ti-
marchum sibi fuisse familiarem , qui aliquando in
Euthydici medici tabernâ sederit ; seque, pro noti-
tiâ quœ cum eo intercesserit , nunquam ejus sum-
mam habere cura m des ti tisse.
Quod si Timarchus, Athenienses, apud Misgolam
35o JESCHIN1S ORAT. ADV. TIMARCHUM.
mansisset , neque ad alium se conlulisset , rectius
sibi consuluisset (si quicquam tamen hujusrnodi
rectum esse potest} , neque ego quicquam aliud ei
objecissem j quant quod legislator aperte dicit ,
eum pudicitiam duntaxat prostituisse. Nam qui
id cum uno perpétrât, ac mercedis ergo facit, eo
ipso teneri mihi videtur. Sin, refricatâ vestrâ me-
moriâ , omissis istis agrès tibus viris, Cjdonide ,
Autoclide , Thersandro , demonstraro ipsos, com-
memoratis Us in quorum fuerit œdes receptus y
unde constet eum non solàm apud Misgolam cor-
pus suum mercede prostituisse , sed apud alium
etiam, et rursùs apud alium , atqueab Mo ad alium
venisse; non modojam eum prostituisse pudicitiam
apparebit, sed (nescio, mediusfidius, quomodo rem
per ambages efferam) totum diempro scorto subagi-
tatum esse.Qui enim petulanter hoc, et apud multos,
et mercede, facit, is eo ipso teneri mihi videtur.
Postquam igitur Misgolas, sumptibus exhaustus,
istum à se demisit, Anticles, Calliœ filius , Euonjr-
mensis , recipit. Ac is quidem Sami abcst, cum
colonis : ea igitur quœ secuta sunt referam.
Timarchus , ut ab Anticle et Misgola recessit y
non ipse in sese descendit, nec meliorem vitœ ra~
KATA TIMAPXOT AOroS. 35l
*&tyî[jLiM WûLpa. toù M/o-yoAoc, %j ftwtTi us aAAov
WCfi , (AcTÇlCùTiÇOL CLV dtiVrèllpaLKTO ( t! &î Tt T&V
Toiovrav Igti jneTpjov), xaa eyays. ovx, dv oùxthvcl
CLIJTGV OvâèV OUTjourOctJ, 5? OWZp 0 VOfJLoSiTyÇ <7TcLpp>î-
(Tict^cTcct , vrrct/pnjcevcu /xovoV o yap Tpos evcc touto
>~* ^ * — / */ <v- » A *i e . «*•
clutù) [loi JN03ce/ tovtcû vioyjiç €/yoti* e&v <JX utuas
rtW(uvn<ras iWifci%o) , Jsrgpêcuvajy tou<7& tous ct-
yptous ay#pa.£, KuoW.&jv, x.eu AuTojtAej&jv , 39 0ep-
crotvtîpoy, cÎAA' twtdîijïco clvtovç AeyûJV, «y ev Tous
oixicLiç aLmAyLifjizvQÇ ytyon , tlcli pu lcovov wapct
TCù Ml(ryoAcL LlilJ.lGVCLpVVIKQToL CLVTOV €7Tt tOû UCù^CLtl^
CtAAoLXj TTfltp 6Tgp<i>, XCU WOLAtV TTctp aAAût>, fcctt W&pOL
tqvtov oùç ÉTépoy e AmAu3-ot<x , oJx, m J^ ttoi» jù.ovov
(pAvinreTctt ïiTOLipyiTcas , ccAAa. x,cu ( ju,ct tov Aiovv-
orov , oux, of<T owas S^vvvi<rofjLûLi wipi7sr\tKUV oAw T>jy
>jjLt€pocv j 5coti T€7ropvei>^eyo^. O yotp e/joj toi>to
xeu -arpos tcoAAous -srpotTTûjy , xcu {xurSov , ctuTa
ftoi JNox,ei toi»to> evo^os eivoct.
E'/ret&i Tojvvy 0 Mio-yoAots TWTe e^oc/rctvH iniïnt,
XCLl TOVTOV tfywill^/t TTctp' t&UToiï , jULeTot TGUTOV
clvol\clilÇ>clvu olvtqv *Avt<3cA>jç KclWiov Evwvfiws.
Ojtoç fiev oiîy olwîcttiv gy Soc^o) ^ét* t«v x,A>ipou-
%ûjv" aAAot Ta jutera raCra €pa.
n^ yocp ccz«r>iAAay>t TTotpct tow Avt/jcA€OU5 jccu
tou Mro-yoAa T^otpp^oç outo<tiv , oux. € vol/3- irv\<m
35a KATA TIMAPXOY AoroS,
icLvrov , ovdt (ZiXriomv ^ixrpt&œv v\^<xro% aAAet
£lYlfAip£V<mi gy T<2 XuÇ>îlû), OU i TY)\l0L TiStTKl , fcCLt
tous aAex,Tfuovflt$ (n^êocAAoïw , x,cu x,u£gtîou(nv*
>i<3to yctp o/^tot/ y/x5v Tjyas icopcLMvéu cl Agya, tJ J^è
jlmj, ctAA* ûLMitoivcLi yg. Tar> J^g g'x, T^ J^/ctTp/SJk
TOLVTYjÇ iCTTl TIÇ YllTT&KcULOS , av3-pû)7T0? ^^(XOCTtOS
oucgw T>i$ wcteas. KJUTQS iVWOpûùV OLpyvplOV , X.CU
opSv rotTioy gy r? Scieur piÇ»yï t&utw, ctvgAaêgv ou/roy,
x.ou glp^g 7rup gawTûî, Kccj raur' oux, gôW^gpci/ygy
O (XlOLpOÇ CVTOŒl , LLîAAùùV ÎCLVTOV X.CLTOLKT^yniV HtTpOÇ
CLV&pCùWOV S^YjjJLOO-lOV GlKZTW TY\Ç TffoMdùÇ* CtAA*, g/
A>i«v}/cTot* %op>?%ov th* ê&Aupiei t» êctvTov , roîTro
^ovov gV^g-vf/oLTo , Tfflv J^g jcctAûTy, îi t#v o»Vp£pa>y, oJo'g-
^tEctv ,7r^7roTg *zjrpovo/ocv gwowora*ro.- Kca zotavuct
r / \ / »//» > \ > /
CLfJLCtpzy\llCLTcL 7LCU TOIOLVTCLÇ V^ptlÇ lyCù OUtVIKQÛL yi~
yovgvou i»7ro tgu oiv^pûJî<roi» toutou tiç to o-œfxct to
T/^tap^ou, o/ot? gya, ^ct tcv Atct rov OAu/xt/ov, eux,
àv zo\fjLy}<rcti[ii wpoç v/jlolç gt7Tg?v. *A ycLpcLVxos Ipycù
TipooTTûjy oux, wo-^i/ygTO, Taux g y© Aoya juiovov (7oc<pû)^
g y JjULtv giVav, ot/x, ctv g'cJg^a^Mjv Çjv.
ITO «Tg TOUS CLUXQVb^CVOVÇ XQVTOVÇ 9 gy 0/£ OUTGS
Sv îzrctpct t« nrrTuAcuca, kcltclw\{i S^wpo i% EA-
AîicrîcroyToi» fHy>ico{-vopo$ , o toutov ayg/A»$a?. ITepi
QUW(l\dLl euoî^ OTJ ÔaU/JLGL^gTg , «^/OT/ OV fJLîflVYlJ&CU*
ovzccç Ivctpyis î<ttiv , ô gp«. Outo? o Hyuoa iïpoç
CLQlKVilTOLl , oy U/*g'.$ i<TTg XOtAA/OV >î gyOJ. tLTU^g Oè
JfcSCHtînS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 353
iionein est ample xus , sed in aleatorum circulis
tolos dies versatus > ubi tabula ponitur, ac galli
gallinacei committuntur , et aléa luditur. Ves-
trum enini aliquos ea vidisse arbitror quœ di-
co, aut saltem audivisse. Est autem ex ejus locl
cœtu homo quidam Pittalacus , servus publicus
nostrœ urbis : qui, eiim argento abundaret , is-
tum , in eâ palestrâ visum, ad se recepit et domi
habuit. Neque verb impunis iste conditionem illam
repudiavit , cum se probro affecturus esset apud
homincm servum publicum, sed illud solum spec-
lavit , an prœbitorem petulantiœ suce inventurus
esset , nulla unquam honestatis aut turpitudinis
habita ratione. Talia porro delicta et taies con-
tumelias audivi ego ab Mo homine in istius corpus
essefactas, quas ego, ita me Jupiter Oplimus Ma-
ximus amet, narrare apud vos non audeo. Quibus
enitn iste reipsa committendis non erubuit , Us ego
aperte duntaxat a me nominatis , vivere recusarim,
Sub eadem tempora quibus apud Pittalacum Me
fuit , llegesander ex Hellesponto hue appellit , qui
istum ad se recepit , cujus satis scio mirari vos cur
non olim mentionem fecerim ; adeo evidens est id
quoddicam I s igitur llegesander rediit . que m vos
nostis melius quamego. Navigârat autem tumpro
t. m. 2 3
354 JESCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM.
quœstore cum Timomacho Acharnensi, viroprœ-^
torio, et venit hue locupletatus , ut aiunt , illius
simplicitate , née minus quam octoginta argenti
minas attulit , et quodam modo , non minime illi
calamitatis causa fuerat. Tantis igitur opibus af-
fluens , et Pittalaci , in ludenda aléa sodalis , œdes
frequentans y isto statim viso gavisus est, eumque
expetivit , et ad se recipere voluit , ut quem ab
ingenio suo non abhorrere existimaret. Primum
igitur ad Pittalacum verba fecit , orans ut eum
sibi trader et : quo récusante > istum ipsum aggre-
ditur. Neque vero longâ oratione est opus : per-
suadet statim. Nam ad istam rem conficiendam
magnas vires habet improbitas et auctoritatem.
Quamobrem vel ob hœc ipsa dignus est odio. Ut
autem à Piltalaco discesserat _, et ad Hegesan-
drum se cojitulerat , œgre ferebat scilicet Pitta-
lacus ? se tantum in istum argenti frustra, ut pu-
tabaty insumpsisse , et ea quœ gerebantur ferebat
ut rwales soient , et itabat ad œdes illius. Quia
vero eis moleslus erat , spectale quantum fuerit
robur Hegesandri et Timarclii. Nam aliquando
inebriati et ipsi , cum collusorum non nullis , et
aliis , quorum nomina non dicam , noctu in œdes,
in quibus hab itabat Pittalacus , impetu facto ,
primum vascula conlriverunt , et projecerunt in
KATA TIMAPXOY AoroS. 355
TOTi GVfJL7lAîV(JCLÇ ÎIÇ EÀÀ'/jCTSrOVTOV TcL^cLS Ôlu,&
Ti(jlolicC)(cù tcù 'A^otpve?, tcù o-TpcLTwyno-cLVTt' kcli
VIX,è J^gUpO OLWoAiAcLVKCCÇ , m AtytTOLt, TïlÇ IX.ÎIV0V
ÎVïld-iloLÇ , g^ûJV OVX, iAaLTTOVÇ VI QydoYIKOVTcL flVOLÇ
Il \ I \ > tf >/ » /
CLpyupiOU , XCLl Tp07T0V TIVCL, OU^ V)JCt(TT0L CLITIOÇ tyt-
VZTO Tl\JL0\).3S)(CÙ T7\Ç (TV^OpcLÇ. ' £ÏV <K VJ TOlOLVTy
«4>^ov«&, 7lcu. cpo/rûjv a>£ tov 1 1/TTctÀtfxov , <ruy)cu-
&VTW oW<X, X.A/ TQVTOV t$CùV ix.il 'XpCûTOV , >)<t3->J T6,
X.&1 l-GriZVlLYWty XXL\ iZovAtâYI CùÇ otUTOV CLVfltActÊc7v*
x.a.j snyç io-ûj? otuTov v\yvi(TcLzo tyyvç uvcli ims olwzqu
QiKrtm. rip^rov |xev ouv toT rLTraAajca; S^ieAt^d-y y
J^eo/Jtgvos T&pccobuvcc/ toutou* co$ J^e oux, e^rô/d-gy,
otuTO tqv'cû wsoa&cLAAu' xcli ov nroAvv oIvxAûhtz
Aoyov y ccAA zvd-uç i-nnwtixa. Ko» y&o tiç olvto zo
-Grp&yfjLai S^uvy v\ clx.clx.icl x.cl\ tunuarict* cùgtz 39 g£
ctuTû>v ro^Tûjy gfx,0Tû>£ otv lligoito. ils c)% <x?<r»À-
ACLX.T0 fJLlV OLWO TOV ïltTTcLAcLX,OV , avgiÀWTo J^g
traro toi/ Hyyjcrocvcfyou, ax^uvetro, ojjuigu , 0 rLTToeÀoL-
»» > / * < >/ » »
jtos , tocoutov apyupjoy |xolt>iv , <as agTo , fltvwÀ0jtffl£,
X.CLI t(YlA0TVWll TcL yiVQLWcL y X.CLI ityOlTct tWl TY\V
01X.ICVJ. On 6\ clvxoiç wcà^Aiiy <rx,t*\/cL<T3t LityctAw
çœfjLW HymcLvàcov x.cc» TiLtap^ou, Me-S'Uc^gvTc?
yotp TroTg x-ai' ûlutoi , xcti Tûiy <rvyx.v&evTcHv tivîç y
xcti ccAAo/ , û>v ou fôovAofiai rct ovoLtctTct Àgygfv ,
U(JWVlÙy)<TCLVTt$ WX,TCûp 11$ TW 01X,ICLV , OU ûùJCg/ 0 riiT-
T&AXX.0Ç y WpCàTOV fJLtV <7UVgTpi£oV Tct GX,iVclplCL , X.CLI
355 KATA TIMATXOÏ AorOS.
£iîpft7fzovv zU rv\v oobv, cLcrr^yaXovç tî tivclç S^iol-
<m?TQVÇ X.CU (f>/ff.Gl»S, JCOU XV^iVTlXCL ITipcL opycLVOL*
\ \ '/ \ \ , / «\ » !
XCLl TOVÇ opTvyaLÇ X.OU tou$ ctAgîcTpuovcts , OVÇ yycLKOL
0 Tp/<7x,ax.ocaijUû)v avS-pa-arcs i a7rgx,TgjvotV to i le Tg-
ÀeuTciïov, JWoivTcS srpos Toy jc/ovx aurov tov Ylnza.-
Xoutov, i/xa<7Tiyovv tclç g§ cLVZpœwœv -GrXyiycLS^ovTœ
woXvv %povoy, aorg &&/ tous ygiTovccs cuV^go-Oat xîfe
XfCLVyviS. ly dXg VGTipcLlCt, VWîpcLycLVCL7tT7l(rcLS Tùù
wp<x.yfJtcLTi 0 YIittclXclxo$ i^yjvcLi ybfxwç uç t»v
cty^pav, 5tai xct^/c^j etzri rov féceficv tov thé M^-pcs
tûjV SgaV ôp^Âoy ^e o-uvâjpfltfiovTo^, oiov aœiït yjygcrôci/,
<po£?j5svTes 0, Te rHyyi<rcL'*dpo$ xcli 0 Tiixapyos fxn
ctvoLx.»jp»j%3H oivrœv y\ fiàtXvpicL aç 'gtclgclv t»v ttoXiv
(tTryii S"èixx,\Y\(ricL)J Bzovo~i zp-poç Tov j8û>/Jioy,^ at/roi
j£ TOV O-DyX-fêgUTaV TiVg£ , 3^ WipUTTOLVTZÇ lèlQVCO ZOV
YlirraXcLxou clvclvtmcli , Àgyovrgs on to oXov
-arpctyixcL Trapowiai ytyom xoli clvtoç <N gvtoç ou-
oYzd*®, \lcl Affit, ao-^rep vuy, <tpycL\toç cùv tytj o-vL/y,
ctW er/ yjv\(rifioç , vwoymtcL^w rov cLvô-pcew-ov , ^
îtreevret (pct<T?t^v •arps.çgjy , a ctv gjcgtya cuvoûx.»* itip&ç
?trZlJ0VO~lV CLVCLVTYIVCLI TOV CivSpCûTÏOV CLWO TOV lôCù^LOV ,
ceç TiufyfJLMov rnoç t£v Pitlclicùv. '«Qs £' cLwyfXd-iv ix,
ty\$ ayopciç, own tTi wpoviïy^ov clvtûù tov vovv,
r> ' ^ ^ ^ ' \ 'I/O > ~ t *l ^ «.I
Bapgas a g (fgpûjy t»v ubc/y clvtcov o clvz{,ûù7Co$) JV
xy\v îxojripoù clvtcûv Xa.yyji.viu On è\ toiy^ctcroLTo
( <ry„î^cL(Tdî fJMycLXw pœfjiy\v 'HyyîGcLvfyov ) , ccy3pûJ-
jESCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 357
viam talos agiles et nexiles > et alla instrumenta
aleatoria ; et coturnices atque gallos y quos ada-
mabat miserrimus ille homo , occiderunt. Tandem
ad columnam alligatum ipsum Pittalacum imma-
nibusflagvis ceciderunt , idque tam longo tempore,
ut vicini etiatn clamorem exaudirent. Postridie,
Pittalacus , id facinus indignissime fer eus , nudus
in forum venit , et in ara Matris deorum sedet,
Cum autem , ut fit , turba hominum concurrisset ,
metuentes Hegesander et Timarchus ne sua petu-
lantia per totam urbem proclamaretur ( instabat
autem concid), et ipsi et collusorum quidam accur-
runt ad aram, ac, circumsistentes , orant Pittala-
cum ut surgat j cum dicerent , totam rem per
ebrietatem factam esse. Atque iste profecto non-
dum hirto et aspero vultu , ut nunc , sed adhuc
utilis , hominem barba prehendit, et illius arbitratu
se omnia facturum promittit. Tandem persuadent
ho mini, ut ab arâ surgat, ut cui aliquid œquiprœs*
tare vellenL Ut autem èforo discesserat, nonjam
eum curabant.
Homo igitur injuriam eorum graviter fer ens ,
diem utrique dicit. Qubd autem in jus vocasset y
videte magnum robur Hegesandri, hominem à quo
358 .ESCIIINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM.
nulla sibi or ta fuerat injuria, imb contra, auem
ipse injuria lœserat , eumque non ad se attinentem,
sed publicum servum cwitatis , abduxit in servitu-
tem , suum esse servum asserens. Pittalacus igitur,
malis undique oppressus, ad genua accidit homini
perquam bono : est quidam Cholargensis Glauco;
is eum asserit in libertatem. Post hoc, sortitiones
judiciorumfecerunt. Sed progressu temporis cogni-
torem sumpserunt Diopithem Suniensem , popula-
rem Hegesandri, et per œtatem illius consuetudine
usum. Diopithes , suscepta re , differt negotium ,
aliud ex alio tempus reis condonans. Ut autem
Hegesander vestrum suggestum conscenderat ( quo
tempore Aristophontem Azeniensem oppugnabat >
priusquam is ei actionem illam minatus esset apud
populum , quâ ego Timarchum reum feci ) ; Cro-
bjlus item , j rater ejus , conciones habebat , déni-
que isti primi apud nos ausi fuerunt de republicâ
Grœcorum capessendâ suadere: tum demum Pit-
talacus y repudiato suo consilio, et ratione initâ ,
quis et ipse esset, et cum quibus bellum gérer et ,
recie sibi consuluit {ver a enim dicenda sunt ) et
quiescere statuit > bene secum agi putans , si nihil
novi mali sibi daretur. Hic demum Hegesander
pulchram istam victoriam adeptus , Timarchum
apud se nulla cum molestia habuit*
kata timapxoy Aoros. 35g
TSTGV /tOJ&V CLUTOV >J(?/3C>î3tOTCt, CtAAcC TOUVatVTlOV JÙlW
p..gvoy , o»j ci gv trpooix.oVTot ai»T6) , olAAcl <Jx>j/JiO(noy
otx,gr>jy tJT^ ttoAcû^, >iygy g<s S^ovAuoiv , (fcto-jcay
oturou etvou «^ouAov. Ev tjravTi J^e x,ctjta> ygvo,agyos o
ri/TTccAajtos , 'Kpoo-wiTmi irpoç Tût yovctTa, ccycfyf )£
4a«tAoc ^p^oToT. 'Eo-ti t/s TAclvucûv XoA&pygus* ou-
to? autov cLQzipziTou e/s gAcu3gp<ctv. To J^g [ht*
TovToy Ayfyiç S^iycm i'ffoiyi<roLVTo> ripoiovros J^e tou
%povou, étirgTp^^^^yy^^^ T° wpcuyfMt, Ai07rsi9g*
Ta> Souyjg/ , J^/^oth Tê ovtc tsu Hy^orayô^psu , xgcj
>70>î sroTe xcu ^pyau/xgva, or w gy nA/jc/ec. UapaAc*-
Ç>CÛV f"t TO WpCLyfjLOL O AlOTTild-YlS ÀuCcLAAlTQ , %0.-
piÇo/ÏJLtVQÇ TOUTO/S, yjOVQVÇ g)C p£pOVû>V. LIS JH TTctpWsl 2711
to &y)[acl to uuiîTèpov o fHytfo-<xvô*pos ( oie ^ 7rpoo-£7ro-
Ae/xu 'ApiGToQcûvTi Tœ 'AQjyjsT, wpiv olvtco tw clvtw
TctuT>iy >îzzrg<A>jc7gv g^rotyygAjay gy to; Jx^«, W/Tgp
eya TifjLOL^cû twyyytiAcL) , x,ot< iTtuçk Kpœ&vAoç , o
et&A^os ciutou , govj^ojycpsi, x,oi/ oAûîS cLitiioA^m gy
tf/Jy TrpœtQt outoj 7igp? T<ïy cEAA>iv/fcc»y cv/jlCovAzvîiv,
iVTcLvSaL Tlâyi KOLTcCfJLilX^aLfJLiVOÇ CtUTOy 0 rLTTocActJCûS,
KOLl iKAoyi<TOL/Aiyoç OGTIÇ ÛJV 7TpO£ ObŒTlVCLÇ t7loAî[lUy
su l&ovAtvvoLTQ' J^g? yctp TaA»3ÎT Atyur YKTV)£iaLV
t(7%e> îcotl wyotTDïffey if t/ /jlv -nrpoaAcL&ot xot/voy
^otjtoy. EvTocu5ct JS thv x.ocAiiv vi?t>jv tolvtw vmim-
îcûjs of fHy>io-<xv(?po? ctVoy^Tt, gjp^g nctp9 icLUTqTifjLcLp-
%oy TouTove.
360 KATA TIMAPXOT AOrOZ.
Kai tolvTcl on iycù dAyS-y) Agya> wavxtç igtî>
Tt$ yoip v[x£v, os ov TCccGrort iU rov^/ov glQitltcii ,
XCLl TOLÇ ^CLTCCWCJLÇ TcLÇ TOUTM QV TtSwpy)W, A T*S5
x\ ~ / / \ i \
OS , TQtÇ TOVTCCV XCô^LOiS JtCtJ fJLOV)(ilCLl$ TrgpJTl^ÛJV ,
OUX, YiyStoSvi U7tîp TY6 7ÏO\îOù$ } 0UL6ÙÇ J^g , é7Tet^M tV
JNt?ca(TT>ip<ût)ê(7/Ji€v, x,aAet /Jto/ TAclvkcûvci XoA&pyea,
rov oupsAo/jigyov 6/V eÀêi>3gpiccv tov njTT&Acotov ? xcu
Ta$ erepcts fA&pTvçicLS cwayivoùGM.
MAPTTPIA.
MctpTupï/ rÀctu?cû)y Tjpx/ou XoAapygi/s' £ya
clyOfJLiVOV UÇ S^OVMlOLV U7T0 Hy>l(XAVo'pOl/ Fl/TTCtÀCt>tOV
cupg<Ao£ajv g/s eAeuSspccty. Xpova <JV' ua-Tgpov gASay
ïirpos g^g n<r rctAa&os g(p>i /iovAto-Boa <^iolAvSvivcli
TCL 7ipOS HyviGrcLvdpoV , 7CCLI ^pOG-^è/Lt^dÇ CLVTûû JW-
Aucny ry\s J^jojs evpcLcrScLi y yv ti olutoç htxcLAto-cLTo
'Hyyjcccvâ'pov xcu TiticLp%ov9 tlcu h 'Hyvwcwôçoç ty\S
S^QVAîlCLÇ CLVTOV, X.OLI J^gAuSwXctV CtXTOLVTCCÇ.
MAPTTPIA.
Apt<p/o-0gv>is fj.GLprvpîi. Eycc ctyo[Xivov uç iïou-
Agtccv utto Hyu<ra,v(îpou n/rraAotîcov oupgiÀojWiv g/£
gAgy^sptacv. Ken rct g£>j£.
Oujcouv x,cu auTov up.7v jcctAgcra Toy 'Hy>î-
crocvdjpsv. rgypût$c6 J^' cci»™ //ctprup/flCV XOOTJJLICC-
I \ >\ , » ~ ^ p. \ _. f
Tgpotv /agy « jcoct ejcêtvov , 4uucp<ï> <rg crct(p£o-rg-
pav, i tû M/o-yoAoc. oJx dyvoco J^ , ort gmï-
JESCIIIKIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 36l
Et hœc vere a me dici scitis omnes. Nain quis
vestrûm est , qui nunquam in forum cupedinarium
venerit , nec sumptus istorum spectâvit ? aut quis,
cum in istorum commessationes incidisset atque
adulteria , reipublicœ vicem non doluit ? Tamen >
quando in foro sumus , voca mihi Qlauconem
Cholargensem, qui Pittalacum asseruit in liber-
tatem : et reliqua testimonia lege.
TESTIMONIUM.
Testatur Glauco Timœi F. Cholargensis : Ego
Pittalacum asserui in libertatem , cum abHege-
sandro ad servitutem abduceretur. Aliquanto pbst
me convenit Pittalacus , seque dixit transi gère
velle cum Hegesandro , et misisse ad eum de toi-
tendis actionibus , tam ea qua ipse reum fecisset
Hegesandrum et Timarchum, quam illa qua se
Hegesander de servitute ; eodemque modo transe-
gis se.
TESTIMONIUM.
Amphisthenes testatur : Ego Pittalacum in li-
ber tatem asserui, cum ab Hegesandro adservitutem
peteretur. Et reliqua.
Igilur et ipsum Hegesandrum vocabo vobis.
Dictavi autem ei testimonium modestius quam
mores ejus postulent, sed paulo tamen éviden-
tes quam Misgolœ. Neque vero nescio ejuraturum
3G2 JESCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHTJM.
esse yetpejuraturum. Cur igitur eum cito addicen-
dum teslimonium? ut vobis demonstrem, quales soleat
homines reddere istud studium ; quàm et conte mp-
tores deorum, et despectores legum, etprorsus omnis
verecundiœ négligentes. Voca mihi Hegesandrum.
TESTIMONIUM.
Hegesander Diphili F. Stiriensis testatur : Cum
ex Hellesponto sum reversus, deprehendi apud Pit-
talacum aleatorem agentem Timarchum Arizeli
F. y atc/ue ex Ma notitiâ eo usus sum y eâdem cum
eo versatus ratione , quâ prius etiam cum Laoda-
manie.
Non ignorabam eum neglecturum esse jusjuran-
dum } Athenienses , sed prœdixi vobis. Quin illud
etiam proevideo, cum nunc testimonium dicere nolit,
statim in defensione proditurum : idque profecto
minime mirum. Ascendet autem hue , vitâ anteactâ
frétas, quippe vir bonus y et malorum osor , etigna-
rus qui fuerit Laodamas , ob quemvos inter legen-
dum testimonium tumultum excitastis. Numquid
audebo evidentius, quàm pro naturâ meâ , dicerel
Dicite mihi, quœso, Athenienses : qui sese dedecore
affecit apud Hegesandrum , non videtur vobis
KATA TIMAPXOY AOrOZ, 363
ofiiïrcLi mi t'Triopx.rio-ît. Aia. zt ovv olvtov tlolXoù
llirl TKV fJLCLÛ xupictv j W VfJUV ITriÙtl^Cû, 010VÇ Gt-gp-
yOL^îTOLl CL'sd-fCùTtOVÇ TO iWlT^ÙèV fJLCL TOVTO , CûÇ
TCOLTOLQpOVOVVTOLÇ (JLiV ZCùV XlCùV , VTCtfOfOùVTCLÇ J^
TOVÇ VOfJLOVÇ y oAiyCûpCOÇ <N É^OVTCLÉ 'TTpOS flt/Z3ttCTAV
cuo^uvhv. KocÀe/ /*oj tov Hy>io-a,v$pov.
MAPTTPIA.
'Hywcivùpoç AicpiÀou ^zupuvç [AOLpTvpti. Oie
jtccTèTrAetKra, e'£ 'EÀÀ>ia-z2rovTot; , JcareÀotÊov waLpoi
YIiTTclX&XCû ZCù KvCtVTy ^lOLTpl&GVTcL TOV T<-
fiotp^ov tov ApjÇwÀou, x.e» g£ ikuwis rvfç yvœa-eœs
g^p«o"ct;-t>iy Tt/JLûtp^û) q[jli\çùv tw cti/rw TTfaçgj, w
3Cat TO 3rpOT£pOV AûLOOOLfJLCLVTl.
Oi/x, wyvoovv oti vwipo*^tTCLi tov opjcov, aï A&i-
vaTof , aÀÀct. 59 TrpogJtzrov uu/v. Kct)cg<vo <N uo* TTpo-
(ÎVlÂOV gCTTlV OTf , g'argft)*? VUV 01>X g5gÀgt fJLOLpZVpèlV ,
ctuTJxct ?«r<xpgi<r/v gy tw oLWOAoyicL* x,ai ouoev, /-ta
A tôt , Bglv{jlcl<ttov, ' Avol^ctîtcli yapi cîi peu y S^tvpo
wuttivcùv zùù olvtov (èicù , oLvyp x,cl\q$ KctyctBoç X)
' (JLKTOnonpOÇy 19 TOV AiCùÙoLfJLOLVZOL OŒZIS Y\V OV yiVCûGKûOVy
£($' Où VtJMÇ CLVîd-0pvÇ>WOLTî , TV\Ç [AOLpTVp OLÇ clVcLyi-
vûxrx,ouevïis. Apec yg Ttpo&xyywop.cLi tzi o-ctcpeoTepov
HWilV y 7! -HCLTCL T»V ilXOLVZOV QVGLV 'y tlUTcLTi JULOI ,
^rpos tov Aios x<xt toùv olAAqv d-tœv y ci 'AQwaiïoi ,
octtis cu/tov 3c*T«o-^uyg *7rpos 'HywctvcSjpoy, où <fax.ee
364 KATA TIMArXOY AorOZ.
* *• \ \ l ~ _ ,\ I >
v/lliv Trpoç tov 7Tcpvov 7ig7ropvgi»o-3-cu ; u T/vcts o'j>î,
OlOfÂîS* OLVTGVÇ V7npÇ>3\0LÇ "TTûltLOrBctl (lèiXvçi&ç ,
TrapowouvTcts jcoti /JtovoufJtgvou$ 5 oJjt oi£<r9g tov 'Hyvi-
<T<XV(3jpOV , CfTH/ÀOyOU^EVOV TOtS 7ipO£ TOV AiCCÙct^LûiVroL
wpcLÇiiç ras wtptÇ>onTQvç , as uv-gis cwratvTgs o-yy-
<■ 1 / > / » /
*(TT£, XJTCî^cUdL TGUTO) g^Toiy^etTCl Z7CITOLTZEIV ,
û>$ TaT? toutou tr/rgpSoÀctrs aJroy J^ovto, Lit-pia
J^/ccTrecrpot^^ûCt ; aAÀ.' 0^0$ o\|/g<r3g , ot/ s£ jxcl\cl
iTtKTTfKpCùS 19 pJlTGpi)c£V OLUTOS ^ 0 d(k\(Ç0Ç OLVTOU
KpœÇ>u\oç cluzItlcl llclXcl dtvpo ivctr:y\ày)(roLVXiÇ^ zoluxcl
liw g/vot/ ttoa/uis GtCogATgpîct? Qyicrovariv , a, gy& Ae-
ycù , cL^ioùo-ouai J^g [xt fjLctpTvpcLÇ 7ïapgp£g<r-3-ou Actp-
p»&lV /LLCLpTvpoCvTCLS, OTTOD gVpctTTgV , O7T0S t^Oltty
-il t/s gtogv, >j t/s >jv o rpoTTo^* wpcLyua , oiijlcli ,
glvcu&s ÀgyovTgs. Ou yctp oïo^xat* lyccyt vli£ç o'vïoùs
ï&lAWfAOVOLÇ gfVst/, ÛXTTg CLLKVVIlJLOVtlV 0\iyOù TTpOTgpOV
> / » / ~ / > ^ /
fltîtouo,avTflt5 otvoty/v«(rxo/^gvû>y tû>v vo/jlgùv , gv ojs yg-
ypflWTTccj. £av n$ Laaà-umywcLi tivcl A£>jvaTov
Z7TI TOLVTW TM ?rp£fyv , >) g'ctV T/£ CtUTOV LU<T§œ(JV\ ,
gVOp^OV 6IVCLI TO/$ [ktyiGTQiÇ ^ TS?£ /(70/£ ÎTZITI/JLIQIÇ*
Tiç ovv ovTa>TcL\aLi7reûpoç gVnv ct'vGpa^o?, ogtiç dv
î3iAVI<TZlt (TCLtyOûÇ TW TOIOLVTW fJLcLfTVpiCLV LlCLpTV-
f\(TCLl , g'^ îî? uVotp^g/ CLVtCà, icLV Tai\YlBv\ /XûtpTfpîf,
V7C10ÎIXSJVVCU iW)(OV OVTct CLUTOV TOIS ÇCT^OLTOIÇ ZTtt-
I > ~ t I ! i \ ni > »
ZILIIOIÇ ^ OUX-OUV UTroAo/TTOV gCTTi TOV TZîKQVVOZcL GlUZQV
QpoAoytïv. 'AWol £icl tqvto Kpinrai , or/, tcujtûl
JESCIÏINIS ORÀT. ADV. TIMARCHUM. 365
scortatus esse cum scortol aut quid insignis im-
probitatis prœtermisisse > in ebrielale et solitudine?
Non putalis ffegesandrum, ad pervulgala Ma cum
Laodamante acta defendenda , quorum vos omnes
eslis conseil y superbe ei imperasse,ut, ob imper io-
rum magnitudinem , moderaCe se cum eo gessisse
videretur? Sed iamen videbitis ipsum, et fratrem
ejus Crobjlum , perquam accurate et oraloriè sta-
tim hue prosilire , ac dicere , quœ ego dicam y ea
magnœ esse stullitiœ , ac postulaturos , ut testes
producam , qui aperth dicant> ubi egerit, quomodo
fecerit, aut quis viderit, aut quœ ratio fuerit? im-
pudenti utentes oratione. Nequc enim ego vos tain
obliviosos esse arbitror, ut non meminerids legum,
quas recitari paulo ante audivistis , in quibus scrip-
tum est : Si quis aliquem Atheniensium ad id ne-
gotium conduxerit, aut si quis sese elocarit, teneri
maximis et paribus pœnisl Quis ergo adeo miser
est, qui perspicue velit taie perhibere testimonium,
unde , si verum dixerit y ostendat , se extremum
supplicium commeruisse? J laque illud est reli~
quum, ut qui passus est confiteatur. Verum ob hoc
accusatur , quod , his admissis , contra leges con-
366 ^schinis orat. adv. timarcIïum.
clones habeat. Vultis igitur , ut totam rem omit"
tamus, neç inquiramus scilicet? Egregie profectb
urbs incoletur , si> quce ipsi reipsâ Jieri scimus , ea,
nisi quis nobis, hue progressus , simu levidenter et
impudenter suo testimonio confirmant , pr opter ea
obliviscemur ? Idque vel exemplis intelligite. Est
autem necessarium , scilicet, exempla esse consi-
milia Timarchi moribus.
Videte eos qui in prostibulis sedent, et scelus
istud admittunt, ut inficias ire non possint. Tamen
isti , cum ei necessitati est parendum , dedecus id
velamento quodam tegunt, et fores occludunt. Quod
si quis prœtereuntium vos percontetur } quid homo
Me tune agat? statim dicatis nomen illius facino-
ris y quamquam non viderais quis fuerit ingressus ;
sed quœstum sciatis ab Mo homine institutum , et
rem intelligatis. Eodem igitur modo vos decet in
Timarchum etiam inquirere , nec illud considerare,
an aliquis viderit _, sed an res ab eo perpetrata sit.
Nam quid per deos, Timarche, dicendum est? aut
quid ipse tu diceres de alio homme, qui eodem
crimine accusaretur? aut quid dicendum est } cum
homo a dotes cens , paternis œdibus relie tis, in aliéna
KATA TIMAPXOY AOrOS. 367
TTpCLÇCLÇ , TTctptf, TOVÇ VOflOVS t&YlfJLYiyOpU.. BovXidB'c
ovv to oAov vrpSLyijLoL oLQœfMV , 59 fiv\ fyTcc/Lttv ; vu tov
_. .w _ ~ *t \ K » I » t\ » \
TloyTZlOCù , XCtXoùÇ CLpcL T»V 7IOA/V OlXVKTOfJLiV , il CL OLVZOl
îCyCà 'tafJLîV ytVOfJLiVCLiTCLVTcL, g'otV [J.YI XIÇ yfUV S^iVpO
7rap?À3-0V 0U<pÛt>£ Ct^lcC JCCU CWcLKryjJVTûùS CtVTQÇ fJLOLp*
TupwoTj, J^ct tovto gTiAyicroy.gSot. 2x,g^cc<r,3-g oe 39
€3C TrOLpCLdi iy fJLÙLTCCV. Av<*yx//1 J^e *O"0S g0T<Xf TTCtpot-
7TAyiO-/ot TO, Trcipct&iy^OtTol 6IVCU TOJS Tp07T0/S Toîs
lWp%oti.
'OpctVe ToyToucr/ tgus en/ Tav qim[xcltoùv x,cc9g-
^o^tgvous , toi>^ ofJLo\oyovfXivœ$ tw 'Trpcijriv tclutw
'7rpGtTT0VTGtS. OuTS/ fjLMTOl , OTAV TTpOS TM ûtVGtyjq/
tccutjj ytyûjvrot/, o/*#s -7rpo 7g tîk a.ur'xyws Kpo-
ColAAovtoli Tt , 39 o-uyjcAc* ouo-/ tclç Bvpaç. Ei S^yi
tjs vfjicùv t'poiTo tovç o$y 7iopgvo/xgvGt>s , tj vtTy 0
*/ a. f" / »^ \ i\ >/ ^
(Vi^pCùWOÇ OVTOÇ WpOLTTil , gt/.vUS <XV ilWOlTî TOV
epyou touvo/acc, oux. e<(?oTgs roy eja-eA^AudoTct oo"ns
>jy , ctÀAcc t»v 'XpoaLipzcriv ty\ç î^yavicLÇ tou av6pû>7:ou
ffuvei<3bTes , x.cti to %pS.yy.rt yvcepift-z. OJjccuv tov
olvtov Tpo7rov ^rpoo^jui v/jlcls jccu -^repi T/^uapp^ou
e^eTct^iv, x,ctt [jw (TX.07CÎIV et tjs eî&v, <*AA' î!
irt7rpcDLTcu rovrct) » wpcLçiç. Evru y 'Xpoç Siw ,
Ti/JLCtp^g , Tt %p» Agyg/V ; î| Tt «TU CLV SCTTOI^ ctW-
T05 7t€p« gTgpOU Cty^pOJ7rOU g7n T>î ADTW Cf.lTlCL 3Cp/-
/ ,\ » \ - / f/ ' / /
vojuevot»; n tj p^pw Agyg/v, oTctv iiupcuciov nov, xclzol-
Aisrov t>iv TTotTpaccv otx,tocy, yujcTgpgfM ev oiAAoTpea^
568 KATA TIMAPXOT AOFOS.
OlTLiCLlÇ y TY\V 0^/tV tTtpûûV JW(fepOV , X.CLI Tto\vTi\vi
tTcLipxs tclç TroAureÀscrTixra?, $ xt/©giw, Xj /x»cfëv
fitTfflJf &VT0Ç , CIÀA ITlpOÇ V7Tip CLUTOV' ZTt TGLVTOL
[LdUITllCLÇ TlpOVOcLTCLl $ OtM, gfOflAOV OTf 7TCWO, ÛLVOLy-
x,>j rov Toc hyiXix&v tcl e-srizcLyfjLoLTOL xktw îwitclz-
Tovra, x, axfTov ccjti toutccv yioovclç tivolç ^rcLpoL-
(ncevcLÇtrj zoiç to apyup/ov <7rpootvctA«rx,ou<nv ; ou y&p
gp^a , (jlcl Toy Atcc tov OAu/r/nov , riva rpowov
gJ(pM/xorgpov pune^iï Ttov voi x,oLToLyîAoL<TTœ$ -art-
irpGcyfAtmv ipym.
QiCôpyaaLTt £e , u j3ouA6<r3s , ro TïpSiyiAcL x] g&
TTOÂ/T/^aJV T/V^V f7tOLpcLÙiiyfJLOLTm , X^ (ACLMvTcL ZX,
toutûjv , a vi>v fjiiTci yjcifcts g%gTg. rgyo>cto*t oW
MQCùXt TTgpi TOV GCùpLCLTOÇ , OflTT/É ASv\VcLlOÇ OVTûùÇ
ZŒTt y X^ QGTiÇ fJLY,. Koil tyonyi j iT&îlàcLV srpoauCû
*7Tp0$ TO S^ULCLCTTHflOI , X^ CL^pOCLdCùflCLl T#V OLyCûVl^O-
[iimv , opœ on oui ro clvto icryjjîi -Trap' v[juv»
'Emidcvi yap uwy o TtxTviyopoç* Avdptç S^ixclctcli ,
TOVTOV XCLTc^^iactyro Ot MUQTcLI OpLOVCCJTiÇ, ov-
aevos ccv3pa7rou outô -ncLT^yo^curoç , oi>rg ^a-
ra4actpri>pvio-<xyro^ , ctAA* ctJro^ o-tm/obrcs* gu.3-u^ ?
o^act/, 5&pu€gi:Tg vfjiuç 9 a? ov fztrov rœ ycpivo.uim
TY\Ç rX0\i0ù? oJô^V y*?, oïfJiCLly <^OX,î7 '7rpQ<jÙil<7$cU
vfjiïv Xoyrn ovèi ixcLpTvpicLÇ , ocrx tiç <rcL($œ$ oidvj
JESCH1N1S OR AT. ADV. TIMARCHUM. 36g
domo pernoctat, aliis vultu prœstans; cum sump-
tuosis cœnls fruitur sine suo sumptu , cum et tibi-
cinas habet atque meretrices sumptuosissimas y
cum aleam ludit > nec ipse quicquam solvit > sed
alius pro eo ? Numquid adhuc ista divinationem
requirunt ? Non planum est , aliter Jierl non posse,
quin is, qui tôt ves aliquibus imperet , et ipse pro
his voluptates aliquibus suppeditet, qui etiam ar-
gentum insumunt? Neque enim , ita me Jupiter
amet , quâ aliâ ratione modestius turpium facino-
rum tuorum mentionem Jiiciam _, invenio.
jfâstimate autem rem , si vullis , e civilibus exem-
plis , iisque potissimum, quœ nunc in manibus habe-
tis. Siiffragialata sunt in municipiis, et quisque nos-
trùm suffragium tu lit de homine , quis vere sit
Atheniends > quis non sit; atque ego, cum accedo
ad judicium , et reos audio , idem apud vos semper
valere video. Nam cum dicit accusator , Judices >
hune populares condemnarunt : etsi mortalium
ne/no jurdrit, aut accus drit , aut lestimonium in
eum dixeritj vos tamen, quippe conseil , tumultu-
amini statim , quasi reus non habeat jus cwitatis.
Neque e/iim vobis opus esse videlur verbis aut tes-
timoniis j Us in rébus, quas quis ipse evidenter no-
t. m. ai
3^0 JESCHIN1S ORÀT. ADV. TIMARCHUM.
cit. Age verb , si quemadmodum de génère , sic de
actâ vitâ Tiniarchi sujfragium ferendum fidsset ,
utrum teneretur , an verb non tenerelur , et tes in
judicio disceptata, vobisque proposita fuisset , ut
nunc , non licuisset autem per legem aut decretum
vel mihi accusare , vel isli causant dicere , sed
prœco y qui nunc mihi astat, vos legitimo illo prœ-
conio hortatus esset : Perforato calculo^ suam sen-
tentiam declaret is , cui videtur scortum egisse
TimarchuSj integro autem , cui non; quidnam pro-
nunciassetis? Satis scio , vos illum fuisse condem-
naturos*
Quod si me quis vestrûm roget 3 unde ego sciam
utrum vos istum condemnaturi fueritis? dixerim >
eo quod libère mecum egerilis , ac disserueritis.
Quando et ubi quisque id fecerit , ego vos commo-
nefaciam. Cum iste apud populum suggestum con-
scendisset ; item, cum senatus anno superiore habe-
retur ; prœterea , cum mentionem fecisset mœnium
reficiendorum , aut turris, aut, ut aliquis quopiam
abduceretur } cum dixisset ; statim ridebatis, et
clamabatis > et ipsi dicebatis cognomina rerum
quarum ei estis conscii. Ac multa quidem vetera
omittam ; quce vero in ipsâ concione acla sunty cum
ego Timarcho judicium hoc deiiunciavi , ea vobis
in mémoriaux revocabo.Nam cum senatus A reopa-
giticus populum ex istius decreto accéder et , quod
KATA TIMAPXOr AOrOS. Zjl
ct'Jro^. $eps «N , TTpoç ?ov Atoç, a cùi^ip wzpi ~ov
yiVOVÇ , OVTCû ^ Wîpl TQV î-ûriTV\$iVlAÛLTQS TOUTOV
lùiwt fisvvxi ^yiQov , Ti/uoLsy^cv art tvo^oç eariv9
un fxïiy tJLptnro à\ to wpcLy[j.GLiv tùù Jri7LGL<r~yipicû9
roi» vo^ot» » to»j %p>i<p< 07*00*0$, ^re t'Aoi xctTïïyo-
pîiv , ^wre tqvtcù <Lwo\oyti<r$cLi , o ^e x,>ipi>£ , o yuviv
^ » \ i I r ~ \ » ^ /
ÎJTc3tû€0-T)f3Cû>? é^OJ , e7ttipû)r<X, UjXfltS TO g& TOI» yo^OU
f -, *» f > f f •/ r «•
MpuytxdLy iw -ynQûrj y\ TgTpU7T>iagV>I OTO) dxOX.€(
?«r6Zïropvst/<r.jflU Ti/Jiapj£o$ , )» <rs "xXnp^ otoj yu/f
ti fltv €\|/>î<pf(row3"e5 <Lx.pi&£$ olù' on xcLTtymT
CtV CLVTOÏJ.
El cT» TlÇ fit ipOlTO VUOùVy il ère <JV OHTJCL , 6/
>»c/zg?k av toutou jtoug-xf/Hcp/crûCjLtsOocj tirtoi/j,9 iv9 dio~i
ï7rGLppYi<riat.<rcL<rd-t Ltoi9 x} cNet/Vgp^g* ^ ozzrote ^ orrou
gjtsurTos , gy& u ,</.&? u7To(u:vîio"<0. Orotv ovto<ti ev toj
J^ » ; JLfit> CtVGl&ï 67TI TO j3)1,aa, X.OH >J @>0V\», OTt i&QV-
Azvgz wzpua-iv , îj g ctv ^tVïio-3-vf Tgj^ûTy IwiGTtt-vliç »
Trvpyov , y\ œç ainr^yzro vroi tiç* zvSuç tyzAcLTt 59
e(o&3tTe, xj cci>to< gÀeyeie ttjv e7r^vi/4a<oty tûjv gpy^v,
ÛJV <TUVlO~Ti CLUTCt). KcLl TOL fJLM TTOÀAot Xj TTcCAct/Ot
ÎCLGÛû* TOL è\ ey CLVTy TU IKX\YI(TICL yiVOfJLÎVOL , QTZ
9 \ \ » I / / » /
gya TMy zztrxyyiAicLv tcbjtyiv Tt4aotpyoj gTruyyê/Aa,
Totu-9-' J/ttxç iicL[xrt\(rcLi @>ov\o/xcli, Tv\ç y dp (qov\y\$
•* * » » ' r-r ' '\ ' 1*1
r>i$ gv Ao2<« llctyû) t«rpO(roobv Broiou,u.gv>i; 'JTpo^ tov
Vv^ov, xca-st to -^>î(pi(7^c«,ro TOUTOU, o ono$ ZlpyjjLZl
3^ KATA-TIMAPXOT AOroS.
yripi rœv oiw&îm rœv ev ry Ylwni* w £&ey o rof Aoyov
AeyaJv ex T<ay ApioTtctyirm AuroAuxos, jc&A&s , nj
rov Aicltov OXv/jl'&'iov 59 Toy 'A^zroAAû), ^ <nfjL.v2$9
$ ct£w tou ovndpiov îmivov (Zè&iœxœç* î7taày\ J^e
îfov, -arpoiovros toi» Aoyou, e/?rev or/ to yi ziayyyfJLcL
to Tt/^ap^su cLsrooox.ifJLctÇîi y\ [6ov\yi , jxott r?rep< t»$
»/ f V ~, / ~. > ~ \ \
tpYl[JAcLÇ TCLVTYIS KOLl TOV TQZtTQV ZOV eV TW IlVUXJ , fJW
3otufjLoto-)iTe, à Ad-Jîvouo/ , ecpv; , et Tt/Xûip%os e^Tte/po-
rgp^ ej£« rîîV jSouAÎk TÎ5 e£ Apeiov ïlctyou' avt-
5opuê>io-ocTe J/xe7^ îvtclvScl, 39 e<p&T£ rov Au toAux,ov
a.\y\zy) \tyur eiyou y dp clvtov tout m ifjLWiipov.
'AyvQY.ŒcLÇ J^e v.uav rov 3-opu£ov AutgAuxos , /jlcl\ol
cù A3nvof.ro/ , 01 ApsoTTctyrrott ovtî xoLTyyGpov[xzv
~ 1 *t 9 1 » \ ■ < £k i
IifjLcL^y ov , ouTe cLwo\oyov[xz3cr; ou yap jî/jjv ttce.-
Tp/oy eo-T/y e%o^2v dxe To/aurnv r/ya avyyycà/x^v
T/actp^û)* ouros [(tû)?, e<p>j , gw!jy\ ev> th >j<n/)£eqi
Tcti/ryj fx/jcpov >i^a>v extern» cLvaLAcopLei ytnavcLi. Kou
-arctA/V , g-22T/ TM tf(7t/)//GC Î9 T5 fWlpOÙ CtJcL\Cù[AcLTl ,
fizlfyùv ivrwTcL -waf v/jlSv [lira. yeAaTos Bopv&oç.
*£!$ S^ iTCtuvyo-Zyi rœv o/VoTTea^v xcti t&v Xolxxcûv,
Qvtf OtVCtAaêsTy CLVTQVÇ lùvnd-'/lTî/EvBiV 7CÙLI TTOLpip-
VêTct/ nfppxvopo^ e-ar/r/^oio-ûjv yju/v >cctt vpiro rov
«TiT/Ltov , et oJx, cc/d^uvotvTo yeAavTg^ n&povcrvis im
t£ov\YÎ$ tyÎç 1% 'Apziov Yloiyov' vfxiïç y i£tG,CL\\îZt
glutov, u7roAccboyTe$' Icr/xgv , a IluppayOpg, on ov on
ÎESCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 373
is te fêterai de domiciliis in Pnjce , orationem no-
mine senatus Areopagitici habebat Autoljcus , qui
(ita me dii ament) benè honesteque , et pro ejus
conciliidignitate > vixerat. Sed ubi tandem in ora-
êtonis progressu dixit, senatum Timarchi senten-
tiam de solitudine hâc et loco in Pnjce improbare :
Ne miramini , inquit , Athenienses, si Timarchus
peritiâ senatum superat : ibi vos plausum excitastis,
et Autolycum vera loqui dixistis; esse enim eum
locorum illorum peritum. Autoljcus autem, plausu
vestro non intellecto, severo admodum vultu post
intervallum dixit : Nos Areopagitœ , Athenienses,
Timarchum nec accusamus , nec defendimus ( ne-
que enim p atrium id nobis est}, sed liane veniam
Timarcho damus. Tum iste : Fortassis , inquit ,
putavit in hoc silentio parvum à nostrûm unoquo-
que sumptumfieri : rursus, ob silentium et parvum
sumptum , major vester eum excepit cum risu
plausus. Ut verb mentionem fecit arearum et ca-
nalium , risu pêne emortui estis. Ibi Pyrrhander
prodit vos objurgaturus , et rogatpopulum , an non
puderet rider e , prœ sente senatu Areopagitico ?
T^os autem repudiato eo , respondistis : Scimus }
3nl JESCHINIS ORAT. ADV. TIMARCHUM.
* i
Pyrrhander , coram his non esse ridendum ; sed
res adeb fortis est veritas , ut omnes humanas co-
gitât iones vincat. Hoc ego testimonium vobis esse
perhibitum existimo a populo Atheniensi , cjuod
mendacii coargui nef as est. Absurdum igitur fuerit,
Atlienienses 3 si, me nihil die ente > ipsi proclamatis
cognomentum facinorum > quorum isti estis conscii,
me verb dicente obliti estis; sique, nullo de re judi-
cio facto ycondemnatus esset , re vero convictâ ab-
soluetur.
Postquam autem suffragiorum memini, et acto-
rum Demophili^liud etiam his de rébus exemplum
adducam.Idem enim hic vir prius etiam huj us modi
quippiam gessit. Conquestus est , esse quosdam qui
instituèrent corrumpere concionem cœteraque judi-
cia, quemadmodum etiam nunc Nicostratus. Et his
de rébus judicia quœdam olimfacta sunt ; quœdam
etiam nunc fiunU Agite verb, per Deos immortales,
si eddem, quâ nunc Timarchns e jusque patroni y
defensione usi fuissent, ac postulassent, utaut ali-
quis perspicue testifi car etur de crimine, aùtjudices
non crederent; eâ ratione omnino scilicet necessa-
rium fuisset } illum testari se corrupisse j alium >
KATA TIMAPXOT i\OrOS. 5j$
I »..»'/
ygAoty rourm gyetvT/oV ctAA ovtcùs la^vpoy go-Tiv »
ecA>î3gjct, cùvtî woLvrœv iniKfcLTtï rm cLvSpœxivccv
AoyiatAM. Tolvtw lycà uVoAct/^ctvûJ x»y juctpTufjctv
p.i[jLcLÇTvfi\<rScLi vurj Jtto tqv J\uoi> rm AQmclicûv ,
h clAcûvqli «]/zvdo[icLpTvpiœv ov kolAmç £%*'• Owcoiïv
CLT07COV CtV gitf, Û> Ad-YWCUQI j il y fXMM fMV i[J.0V Ag-
yovroç, clutqi (Zq£tz T>?y êVavi/^uotv T<av e'pyûjv, ov
o-'jv/dTa tovtoù) ip.ov frt AtyovToç , g7r/AgA>io~3-g , jteu,
\ / \ / \ «s, / f/
^>î ygVO/^gV'/l? /J-gV KOiGiOùÇ Wipl TOV 47rpoLy/jLCL"C0Ç y y\Aa>
otv, yiyovoToç <^g gAgy^ou, et7ro$6t>çêTcu.
E7tiidy ùî etu.vwr.3'»v rœv ^loL^yQiaicûv, xcu Tœv
rov AiiijloQiAgv 7CoAiTiv{xa.rm , jSouAsftctt rt jtcts
CCAÀO r7CcL^CL0iiyfXCL Wipl TOVTCûV ilKllV. O yctp
> \ <7" f \ \ / / ~ i
ctuTos ovxoç av>tp jccu ïzrpoTgpov T/ toiovto nroAi-
I iTir I I rf
TiVfJLCL iWoAlTiVVCLTO. HlTl&GcLTO TIVOLÇ UVoLl ,
Olîirgp Ct fCt €Vé^g/pOl/y <7UVClgJtCt(^£/V TVJV gX.X.A>1<7<aV x.cu
TctAAct J^JtetiTmpfet, CtîO-TTfp X,cU VUV N/JCOCTTpCtTOS" ^
srgp* roviûjv Kpiauç eu /*gy TTctAcu ygyovctorj, et/ J^e
VUV 6Vg(TTCt(7tV ITl. <ï>gpg J^» , TpO£ TOV AlOÇ K&l TûûV
jtm , g/ g7Ti tîiv ctt»T»y lxça.'7Covzo ctVoAoytcty, JvTrep
n^tetp^ss yuvj 19 ce o-i/vctyopguovTgç clvtcùj ^ >î^ouv
J^etppwftlV TIVOt /JLctpTt/pgîv 'TTgp* T>T$ CLlTlCLç y lj TOUS
^IXXGTOLÇ [M\ TVlGTlVar OLWCt<TOL S"Y\7ÏQV CLVGLyMI M
l ~ . / / ^ \ \ , >./
gît tûu Aoyoy toutou /nctpTtipg/y , tov /;.gv, ûj$ goe-
xct^e, Toy J^g, ûjV idixcL^tTo , TrpOKUfAir/iç vj.cltîco>
3j6 KATA TIMAPXOY AOroS.
CyipLictç gx, tou vojuloi;, ^avotToi»' ceo-'7rzp gv^ctog , CtV TJS
fjLicrBûùGviTaLi Ttvai'ABmcUûùv e(p' u£pg* , X/cu 7T2A/V ,
gCtV T^ A3)JVCtJÛ»V èVt TW TOtT GOùyLOLXOS OLlvyuW gJCOJV
fX/C&CipVH. E(7TIV OUV JS p.apTt>£ , 0<7TJ£ ifiCLCTUpWîV _,
,\ / <\ » „ / / ~ . î
i M K&TViyOpOÇ j OÇ ViiyjLipwi TOIcLVTYW TCGULGJCLl THV
ct?rockiÇiV toi» rtçayncLTos j ou J^Îtcl. Te ouv ' cc/re-
< ' \ * fTT w / » \ ~ /
Çvyovoi x,pjvotagvo< 5 uot tov HpccxA-gae., g^rse Sûlvcl-
Tdy gC/?/j.tû>^<7ûCV 7Î0AU, vu tov AicLfy tov AtoaAûj,
gAûCTTOV CL[XdpTy\[XcL V\UCLpTY\yLO~ZÇ TOUTOU TOU fltvUpûî-
•ZcTOU. 'EjCgJVSf £UV yg 01 TtfAct/7r0pOJ, 01» ^UVOLfllVOl
yypdLÇ cljulol 39 Trev/otv trargvgyxgTv , ta jxgyjcrra tSv
gv civd-panots x.&x,av9 tûlvtoliç tyjpwcuTo nciïs aufx-
QopOLlS* GvTOÇ S^ OVX, £d-i\ù)V T»V ÎOLUTOU /3&ÀUpt<XV
/
XOTg^gfV.
ki txvj toivuv w 0 osym outoç gv woAh gjtxAttia ,
wjuiaj av gyayg v\çia<rcL [J.cLpTupaç fxoi ytvt(rzcuy iouç
a.picrTcL aooToiç^ oti cL\y\5-/i Àgya g< <r 0 |xgy ay#v
Tupg^ go-Tg toj> Àoyav, gaoi fjav oLvafJLipwG'KUV tcoog--
WU< y u[xolç Jxg /zot ^07 awicTtiv. Kcti yctp tftoiyè
<^ox.£l TifjLOLpypç , ûî 'A5îiV5t,/o/ , ouy^ ump clutou
fXGVOV WTroUVÛLMVcLt , otÀAot X-Otl TTcOt T6JV AÀÀÛJV Tû)V
Toti»Td £tcLW7rpcLyiJ.iwj clutcô. Et yap »' /ttgV TlpoT-
v » \ 1/ '/ »( - / . ; /fl
Ç/? clut)î go"Tct,f , cùo~7ïip g<û?^g y/Vccr-a-os,/ , Àa^pcc, Xj
gv gpïiaïaï^, Xj gv toia/^ gikiclic, 0 Jxg ctpicrTct p.gv
gioa^, jc^Taio-^tivic^ t/voc rav 7roÀ/T«y, eav tccà>i8>î
JESÇSIN1S ORAT. ADV. TIMAIU.IITJM. 877
se corruptum esse; cum in utrumque pœnâ capitis
legibus sancitum sit : quemadmodum hic , si quis
mUquem Atheniensem ad contumeliam conduxerit ,
ac vicissim ,si quis Atheniensium ultro ad dedecus
se prostituerit. Est verb aut testis qui testijicatus
sit , aut accusator qui factura eo pacto demonstrare
instituent? nullus utique. Quid ergo ? absoluti sunt
rei? non mehercule , sed capite pœnas dederunt ;
cum quidem eorum peccatum sit longe minus istius
Jlagitiis. Nam illi miseri, cum non possent pauper-
tatem simul et senectutem tolerare , quœ gravissima
in rébus humanis mala sunt , in eas calamitates
inciderunt; iste, eo qubd suam petulantiam noluit
coercere.
Quod si causa hœc in aliâ urbe ageretur > vos
ego testes citassem , ut qui optime sciretis me di-
cere verum. Sed cum Athenis agatur, atque idem
meœ sitis et judices et testes or adonis , meum est
vos admonere, vestrum credere. Timarchus etenim
mihi videtur , Judices, non suum duntaxat nego-
tium agere , sed cœterorum etiam , qui eadem cum
ipso facinora commiserunt. Nam si scelus ipsum,
ut solet , clam committetur , atque in solitudine et
in œdibus privatis ; qui autem optime novit , atque
civium aliquem probro ajficit, si verum testimonium
378 JESCHIMS ORAT. ADV. TIMARCHUM.
dixerit, in maximis periculis versabitur ; reus au-
te m suce vitœ ac veritatis oppressus lestimonio pos-
tulabit, ut de se judiciumjiat non ex sui notitiâ >
sed ex testlmoniis : tolletur et lex et veritas , et evi-
dens monstrata erit via, quâ hojnines maximis
constricti facinoribus elabantur. Quis enim aut
grassator, aut fur , aut adulter , aut homicida ,
aut gravissimorum scelerum designator, modo oc-
culte faciat, dabitpcenas? Tnter hos enim, ii qui
in ipso facinore deprehenduntur , etfatentur, sla-
tim occiduntur ; qui autem clam fecerunt , et infi-
cianlur } in judicium adducuntur. Veritas enim
conjecturis quibusdam verisimilibus indagatur. In
quo uti potestis exemplo senatus Areopagitici, quo
nullum est in urbe diligentius concilium. Multos
enim ego vidi nuper in eâ curiâ , cum optime di-
xissent } et testes produxissent ; succubuisse, atque
etiam aliquos , causa maie peroratâ, et nullis testi-
bus confirmatâ , vicisse. Neque enim ex oratione
duntaxat, neque ex testibus , sed ex sua conscieh-
tiâ et indagatione suffragium ferunt. Itaque hoc
concilium in urbe semper est cum autoritate. Ad
eumdem igitur modum et vos > Athenienses , in hcîc
kata timapxot Aoros. 379
JJLCLpTVfM 1 ZVO'fcOÇ WToLl TOIÇ tUîyi(TT0l$ 17C IT 1^.01$ ,
0 £è KptVOMVOÇ) KCLTOLtMlAOLpTVpVllUm VWO TQV
t&VTQ'J lilOV X.CLI TÂÇ Gi\ï]d-ilCLÇ , CL%100(TU (JLYi g£ ÛÛV
yivacntîTcLi , ol\\* ex, Tœv [JLcLpTvpim xpivzvàau'
cLV'/lp^TcLt 0 VO/AOÇ X.CLI 7\ CL\y\ZUcL, X-Ct/ (PlVilTCTCLl $CL'
VIOCL 000$ , dxJ ÏIS 01 TCL {XZyiŒTcL TLOLKQUpyoVVTtÇ
ÀTto^v^ovzcLi, Tts yctp i) tm AœwoôvTœv ^ y\ Tœv
3cAc7ITû)V, il TM jJLOl^CûV , \) TW OivdpoQOWV , 7} ÏCàV
Toc uiyio*TcL \).ï* cLviKOKvrcev , AoLSpcL JNe touto
-ZtrpccTTovTûjy, Jxû)<n/ <T/x>?v; x,ou y cep tout m 01 yni
nsr cvJToQœpcù ctÀovigs , otv ^ev ojLLOAoyaxri , «7Tot-
px^p^aTûfTd-otyaTiy ^/JuoiTvTur 0/ ^e Àst5oyTg$, 59
*ly I 1 > ~ 1
t£cLpVOl yiV0[JAV0l , KpiVOVTaLl tV TOli PlKOLGTnplOiS.
EvpKntiTau y<xp y\ oL\y\d-ii<t ex, zw e/x,otû>v. Xpy\(roL<r$z
«f^e waLpctâîiy/LccLTi Ty QovavI Tvf e£ 'Apttov YlcLyov ,
TCÙ CUtpiQiîO-TcLTOù GVVtèpiGù TM ÎV TV 7l0\ît, TloWoVÇ
yctp tyœyz y\ùv\ ùay^os TiSiapyiytcL ev tu> (£qv\£vtïi-
piOù TODTCà iV TTcLVV tLWOVTOLÇ X,Ctt [J.OLpTVpaLÇ W0pi(TCl-
lJ.tlou$9 i\ovrct.ç' io\i ^t tivolç x.ctx.as wolvv JW-
A?p/^€VTGC$, 7LOLI 7rpOLy[lCL Ot/^&pTUpOV e^OVTOtS, OiOaL
vijOKTotVTotç. Ov yctp ex, tol> Àoyoi» ^ovoy, oi»og ex. tû?v
fjLoipTvpiœv , ctÀÀ* €^ ^yv ccJto< gvvigclgi Xj g^»r<xxot(r/,
T»y 4/>'(Poy QzpMvi. ToiycLpToi ^i&tîXu tovto to
GVVtdpiQV tvÙQTttUOVV ÎV TV) TTOAll. To? CUJTOV TQWWJ
I ^»»^~ le**. 1 1 I
TpOKOV, ÛO AJW&iOl , X.5CI U/Uc/^ TY,V ttpiŒlV TotWTJJV
33o KATA TIMAPXOY AOrOS.
WOlTKTcL^Bi. KcLl WpûùTQV fJLîV UJJLIV [JLy)$tV ZCFTCO WKTTQ-
. V * \ I \ I r, \ ~ /
repov y m aivroi eruviors jcoci ^eTre/a^-s Tdpi T/^ctp-
t *l \ ^ _ «. \ y ^
*)(0U TOUTOU* Î7CUTCL TO %^4jy\LcL3l(ù^\Ti Uy\ 6X, ZOV
'/r&povros, clW* ex. tou ncLpt\y\\uBoToç yjovou. Ot
/xev yocp gy T<a rrap g Aviàu3ot/ p^pov« Àsyo^cvof Àoyo/
TTgp* T/,ttapp£ou 59 tûjv toutou €7riTn^ii/j.otrû)v, S^icl
TVIV CL\V\$ÎICU gÀgyoVTO' 0< J^ iV TM(îg T*ï VlfJLZpcL pvi^-
/ a \ \ ; ~ t I » / e/
(TOfllVOt j dx/ot T>iy }C2J<nV, T>l£ U^gTgp&S CLTZcLtVIÇ UHKCl,
AwoàoTt oùv T>iy ^f/ïpov t5 ïirÀgjovj %pova, jtcci tw
!\ Cl ' t ** » \ /
CtA^c/qt, JC3.J Ci S cLUTOJ <Wt<7Tg.
Kxitoi Àoyoyp&îpos yg tjs cp^cny, o ^^cnw^gvos
OtUTOiS T>?V CCToÀoyiOtV , ZVcLVTlOL (JLî AgygtV i/LCOLUTG).
Ou y&p <N J^qkîT eÎvoli clutcù S^vvclto'J tov auroy
ay3p^7Toy f7n7CopVlUG§CLl ^ TU. *7rcLïpû)A 3CO,TéoVj&»t€VOLt.
To p.gv yap yi/jLApTv\MVAi ti wipi to (ra)[A,A, tiaiooç
MOU (QVWI, TO S^Z TA TTATpOûA KCLTtdy\$QMVcLl 9 OUldpQS.
ETl M TOUS KATAKT'fcUVO's'TAÇ ZAUTOUÇ , l)AG$0UÇ
<pY)(Tt -SrpcLTTEO-BcLl TOU WpAyUATQÇ. ' A^oBaU^A^CCV
+ I y i \ * .* 'ij..
oi»v ^gp/gp^gTct/ 59 Tcparguo/xgvo^ jtctTct thv AyopAV,
îi 0 autos wxopnvTtî tî *> to, Tr&Tpaja. jcocrg oVfcx,£y.
El J^g T*£ CCyVOgT TAUTA OWûùÇ i^îl y lyCù GCLQiGTt'
pOV CLUT4, WZlpcLGQUCLl driOplffcLl Tû) AOyCû.
Eaç \JLVi y dp ànypxti i Ty$ èwixA'ipou ovVeoc, m
^SCHIFIS ORAT. ADV. TIMARCHUM. 38l
facite controversiâ; ac primum nihil vobis sit credi-
bilius eo quod ipsi scitis , ac persuasum habetis de
Timarcho ; deinde rem œstimale non ex prœ senti ,
sed ex prœterito tempore. Nam qui sermones supe-
riori temporefiebant de Timarcho ejasque studiis ,
eo quod veri essent , fiebant ; qui autem hâc die
dicentur , propter hoc dicentur discrimen, vestri
decipiendi gratiâ.Apponite ergo calculum longiori
tempori , et veritati , et conscientiœ veslrce.
Enimverb scriptor quidam oraiionum > qui defen-
sionem eis concinnat > me ipsum pugnare mecum
asserit. Neque enim ei posse fieri videtur , ut idem
homo et quœstum corpore fecerit et decoxerit.
Nam peccatum aliquod in suum corpus admisisse ,
idpueri esse ait; patrimonium autem per luxum ab-
sumpsisse, viri. Prœterea eos qui semetipsos probris
officiant y ob eam rem exiger e mer cèdes asserit.
Proinde admirabundus circuit inforo y porlenti
Iesse simile dictitans , si idem et quœstum corpore
fecerit , et decoxerit. Quœ si quis est qui nesciat
quomodo se habeant , ego dabo operam ut verbis ea
dejiniam planius.
Tant que les Liens d'une riche he'rilière qu'a-
582 HARANGUE DESCHINE CONTRE TIMARQUE.
vait épousée Hégésandre, son ami intime (a) , et
l'argent que celui-ci avait apporté de l'Helles-
pont , fournissaient à la dépense , ils vivaient
tous deux dans le faste et dans les plaisirs , aux-
quels ils se livraient sans réserve; mais, lorsque
ces fonds furent épuisés . Timarque se mit à
manger son patrimoine ; que dis-je , manger ? il
le dévora, s'il est permis de le dire. Car, il ne ven-
dait pas à sa valeur chacune de ses possessions; Une
pouvait attendre qu'on lui en offrît davantage , ni
remettre à un tems plus favorable ; mais il les aban-
donnait sur-le-champ , pour ce qu'il en trouvait ,
tant il était pressé de jouir.
Son père lui avait laissé un bien avec lequel un
autre eût pu servir l'état , et qu'il n'a pu conserver
pour lui-même. Il lui avait laissé une maison der-
rière la citadelle [9] , une terre dans le bourg de
Sphette , une ferme dans celui d'Alopèque ; de
plus , neuf ou dix esclaves ouvriers en cuir , dont
chacun lui rapportait, par jour, deux oboles , et le
chef des ouvriers lui en rapportait trois ; outre
cela, une femme bonne ouvrière en pourpre , qui
portait à la place publique des ouvrages faits avec
goût, un habile brodeur, des billets d'argent dû
(a) L'ami de Timarque.
KATA TIMAPXOY AOrOS. 383
'HywcLvtyos o ToCVove^v eyn[ie9 jccu to ipyvpiov,
o e^m ?A3-êv ex, tyis [jlztcl TipoLicL^ov aVotfy/xiats,
Wdut Itïi woAAyÏç clviAyiicLs x,ct/ cLQd-ovW îTttidn
m TdVTOL fMV cLTCoAùùAu , TCCLl KCLT VHÏXJO^ÏOT 0 , XOLl
xcLTa^oQ&yyTQ , ovTGGi <K t^cûooç tyivsTo, iâiâov S^
g/x.orû)5 ouoe<s tri ouvtv, y\ Jxe [ôoiAvpct (pvo-iç £, clvogios
ctet >î tovtov rœv ccutôjv *7ttâv[iît9 ^ x,x9* U7rep- '
€oÀ>iy cocpctcricts ergpov gp' erepo) 67r/rc6y/^ct gTra-
TctTTé, 59 0t7r'6(p?pêT0 SIS TO JCStO' VLlipcW id-QÇ* gVTfltuôct
>^ > f > \ \ ~ 1 /
y\OY\ iTpcL7TîTQ ÎZ!rt TO X<lTcl(pzyilV TW TTCLTyOûM
91 \ , I I », > -?«/ 1
ouomv. Kcu ou jLtovoy x.&Te(ps6yev , ccAÀ , €t oiov t
£/7Tg<V , % JC0tTê7r/gV. K^i yX5 0UO5 tas olçi&ç îkz-
gtov rœv x,T*[ioLTœv cLûriàiïoTo , ouo'' idwcLT ClV4.UA-
vîiv ro wAîov , ovfo to Av<riTîAovv , «AÀx tou »&i
eupuntovToç ot^cOiooTo. O^tù^ nWîiytTo ?$odpa rrpo^
tcls movcLÇ.
_ / \ I t \ » f 9 , *
TouT<a yctp XfltTeÀ/7rgy 0 sr&T/ip qv<tlclv9 clQ vç
eTgpos ^tèv ctv 3tA< €À2/Toupye/ , outos erg ouoe aurw
cJ\a({>uÀx£ai e<Juv»3)f o/jceav £iev yctp Ô7no"3îv T>îs
-zzroÀeaJS , eo-^xTixv ^g 2(p>iTTo~, ' KAcùW-iMG i J^ê
gTgpov ^5/ov, %6Jp^ <re oimtglç <ryuiovpyovç ty\ç
~ l > t ->\ r, I <?* f/ /
tTJCUTOTOUJX,'/!^ Tg^V/lOwg* » <JY,t2. , ÛJV ex^OTO? TOU-
» /> >>o 1 v / ^. f / <• , f \
T<w dxu o^oAou? OLTfftqipz Tyç ypLîpzç , o Jx nyêttav
tou tpycLVTYipiw , Tpja>Ç>oÀoV eT/ <rg ?<rpo? toutoiç ,
yuvcujtct auopyrjcL ewia":sLiimJ ipyoL^ivûiLi , x) g'pycc
AeTrrot €^ tjj> ccyopsw e^cpepouo-^v , x.c£.i ccyop^t ttoj-
384 kata TiMAPxor Aoros.
;cjat?jv, tloli o(pct\onaç tivolç olvtcù apyvptov x,cti
zwiwAcl. On J^g Tctirr' <xÀ»9?f Àeya>, evictCfta, fièvxoi,
V/j A/oc, gclQoùç ^ravu jccu J^apptfwepy&j^ctpTi/pouvT&s
J/m toi;^ fjLcLpiivpcLÇ isrcLpe^ofjLcLi. Oùdtis y&p Ttivdvvos,
axTWîp gx,s7, ov(? cLKryyvn -Grpoo-iaTcu ouogpjci Tq!T
TOL\y\Uï) flcLpTUpOUVTl. ÎW [liJ yOLp 017LICU TYIV ÎV
ctara aweâoro oùroç NxvŒDtpcLTîi y ra> xœ/juKCtï
vwoytciTy Dorgpoy J^ cwrw twpiaLTo wctpcL tov
NoLVŒlXpOLTOUÇ ElKOGl /XVÛJV KAicLlVETOÇ 0 %0p0&O<X-
GKCtAoÇ' T»V y HT^CLTlCLV îWplCLTO wctp1 CtVTOtJ
Mv^ôeos o Mvfpivovo-ioç , T07Tov [J*iV WoAW , t^g/VûTs
S^ zfyypiœfizvov vwo tovtov' ro J^ AAœmMiGi yjù-
p/ov , o >iv o£/3ro9ev toiT ra/^ofs év&jcct >j ^cùÙîtlcl
cas tyœ nvvQ&vofjLGLt , zclo-ou xcli fin dizodotrèaLi, dw ,
^i fin ri clWo , zyToLtyYivcLi vwoAiwtïv omtv{ ) , ovàt
I ~ / i / > \ \ _ ,
T0V~GV TOV ^CùpiOV <JLWl<T')(JiTQ , oAagï, 5CGU TOUT
d-GriiïoTO S^ia-^iAiœv S'psL^fiœv. Kcit toùv ètpaL7rciivcûv
TCOCf TûJV ,<5/5C6Ta)V OVÙiVcL X.CLTî\l7tVf , sAÀct *7teWTcLÇ
<2rg?*rpc«xg. Kot/ Tocuô' ût/ oJ ^e'joo^ct/ , g'y^ A^? ^
f. > ~ t \ I ly.
XCLTiAlTrW CLVTCù 0 TTOLTyp , {J.&pTVpZÇ WcLp'cÇOfJLOLl'
ç- », » f ^ \ / ~
oirrss dx , 6/ £t» (pwri •argzjrpctjcgvou, TOL GCùflCLTCL tû>v
ojx.gTûTv tfAtycLW 'GrcLpcLGyj.Tiï, f<Q$ J\g j^^/ apyvpiov
\ t^ I y A I r >l t
TIGW ÎOOLVÎIÇZV , 0 X,0[ll<TCt.[XîVOÇ OVJOÇ &,Y\\Cù)Ll , /AcCf-
Tupct TTot^g^o/^ott y/xtv Mgrctyevîi tov S^'/îT'nov , 05
«ÇetAïicrs f^gv êjcêtvo) status >? Tplctx-oyrct/^vct^, 0 j^.
HARANGUE DESCHINE CONTRE TIMARQtJE. 385
et des meubles. Pour établir ce que je dis , je pro-
duirai des témoins qui l'attesteront en termes clairs
et formels. Sa maison à la ville, Timarque la ven-
due à Nausicrate, acteur de comédie , de qui
Cléénète , maître de chœur , Ta achetée vingt
mines. Mnésithée de Myrrhinuse lui a acheté sa
terre de Sphette, qui était considérable, mais qui,
par ses soins, était tombée en friche. Pour sa ferme
d'Alopèque , éloignée de ce fort de ohze à douze
stades , sa mère , à ce que j'apprends , le priait et
le conjurait de la garder, de ne pas la vendre, de
la lui laisser du moins pour sa sépulture : cette
ferme n'a pas été plus épargnée que le reste; il l'a
donnée pour deux mille drachmes. Il n'a conservé
ni esclaves , ni servantes ; il a tout vendu. Pour
preuve que je ne mens pas , et que son père lui a
vraiment laissé les esclaves dont je parle , je vais
produire des témoins. S'il prétend qu'il ne les a pas
vendus, qu'il les montre en personne. Pour preuve
encore que son père avait prêté à des particuliers
de l'argent que lui son fils a touché et dépensé;
je produirai le témoignage de Métagène de Sphette,
qui devait plus de trente mines à Timarque, père,
t. ut 25
38 G hàIungee d'eschihe combe timarque.
et qui , après la mort de celui-ci , a payé à son fils
sept mines qui restaient. Greffier, faites paraître
Métagène de Sphette ; mais , lisez d'abord la dépo-
sition de Nausicrate , qui a acheté la maison ; vous
lirez ensuite les autres dépositions dont je viens de
parler.
On Ut les*dépositions.
Je vais vous montrer, Athéniens, que Timarque ,
père, avait encore beaucoup d'argent comptant , qui
a été dissipé par son fils. Dans la craiîitede remplir
les charges publiques , le père de Timarque vou-
lait vendre ses fonds, en se réservant ceux dont je
parlais tout-à-1'heure. Il vendit donc sa ferme de
Céphise , son champ d'Amphitrope , deux ateliers
d'ouvriers en mines, établis, l'un à Aulon, et l'autre à
Thrasylle [ i o] : et voici comment ces biens lui étaient
venus. Ils étaient trois frères : Eupolème , maître
d'escrime ; Arizèle , père de Timarque ; et Ari-
gnote, vieillard aveugle qui vit encore. Eupolème»
l'aîné des frères , mourut avant que les biens eus-
sent été partagés. Arizèle, le second , père de Ti-
marque , vu la mort d'Eupolème, et l'infirmité d'A-
rignote , qui avait perdu les yeux, gouverna tous
les biens, tant qu'il vécut, et s'arrangea pour payer
à Arignote une pension alimentaire. Lorsque Ari-
zèle fut mort aussi, pendant tout le tems où son fils
Timarque fut enfant, les tuteurs ne laissèrent man-
quer de rien Arignote. Mais, lorsqu'il fut parvenu
KATA TIMAPXOT AOI"02. 387
Sv vwoAoïwov , TtAîuTyi<rcLVTos rou TFctTpGÇ, tgvtgû
Jlwiùcùkiv inrrcL t*.v£ç T i uct^a. Kct< /moi x.aAs(
Mixctytyy) tov 2<P»tt*ov. naffoy <^g ?ypû>7»v ctv<xyvû>9*
T7JV NcLUVlKpCLTOVÇ UaLpTVplOLV , TOU TttV OtJC/ûty Î^p/Ot-
fjLiVOU , yLCLi TOLS CLAAOLÇ CLWOLGOLÇ A&kc, 'Wl^l, CùV
i/jivwSw gy rœ aura AotjÉÉéapttfiai.
£2$ toivuv gx,gx/r»To o ^IW^p olutou aipyvpiov oJx.
oA/yoy , ô ovtoç xcpocv/jce, rovtf v/jlÏv gV^gj^aj. $o€>i-
fois yccp t<xs Ag/Toupyjct$, ctsrgooro, et w ctuTa, jcth-
[XùLtciy ûlveu ïûw ctprias upy\[xvjm yjApim* Ky\Qi<TicL<nv
t/ t \ > ~ » / . / ,
grgpov , aypov A/tKpfTpo3rwo-/v, zpycLŒTyipiaL <rvo «v
to?s dpyvpuoiç , gv /xgy ev Av\5vi9 Wèpov <Tg gVf
0pcto-uAAa. r(I)9£v <3te TettîV WTïopiio-gv, g'ya ep®* ^o-av
ouro/ rpî?s ddèAtyot , Ev7ro\tLLo$ tî o XcudoTpiCyiç , 39
'Apt^>tAo?, 0 tovtov waLzyp , x,cti 'Apiyvûrros, os eVn
xote vGV, ?îrpgo-€ur>j£, J^e^OoLp/xeyos tous o'(p8ctÀ/*Gt»£.
Toutov TCfOûToç gTgAgirmo-gy , otygjtt»rou t>js ovaiaLÇ
QV<TY\$ y Ev7tro\ifJLO$' J^UTgpOS <K 'Ap/£>lAoS, O Tl[J.CLp-
%0U STUTJip OT£ dx gQî , WOLG-OLV TJJV OVCICLV JN/cp£Sl-
p/Çg, «TJX T»y VOO-OV 3tûtl T)iy CV/JL(fop<XV TY\V Wîpl TCL
0/JL(ÀCLTOLT0U ApiyWTOV, XOLl à^lOL TO T6TgAgUT>1X,gVCtt
TO; E'jVoAc/Xoy* XGLl Tl XOLl tU TpoQM (TUSTcL^cLfJLVm
iÙLfjou t« 'ApiyvûJTO). 'E^rgi^Vj j^g xot/ i Ap/^Ao^
g'TgAgUT'/tO-gV , O Tl(JLCLO')(OU TOUTOl>i' -TTctTyip > TOUS £lêV
/ / */ a* «v f* y \
'Wpûù'ZQUÇ ^pOVOUS , tùùÇ KCHÇ »V OKTOS , CL&rcLVTcL TOL
fjLîTpiA wctpci tcù'J gsrirpozcTûîv iyinra tcû Apiyvœza'
388 kata ttmapxot Aorox.
Iwtifrn <K mypAQïi Ti//,ctp%os gvtoç zU to A>j^ap^-
x,ov ypoL[J.fjLXT:tiov , jccu x,t>p<os gyevgro t^ ou ai as, ttcl-
fCùo-cLfiwos av^pot TpecrÊuTuv x.cu vîTK^vixora, 3-iTov
gûttiTov, thv re ovgiclv viQcun<rty >ta< rav g?riT>!$g/û)V
ou&v eoio'oy tS Af/yv&my, cÎAAat, srgp/gi&v gjc tg-
GCLVTYIÇ OVCLCLÇ g\ TsTs J^flÉcCTO/^ lU<r9oÇC/pO'7vToL. Kct*
TO T£Àcl>T&/0V , 0 jccu^eivorcrrov , aBroAgjÇjgvTos
rou 7rfi<r(èvTov ryç yivoyLiwis Toîi clôwcltois JV/u-
fJLCL<rtOLÇ , £OU IKtTVipiCV/ SiVTOÇ îtÇ T>1V fôOVAW l»7lgp
TGU fJLKT^OV y (ZovXîVTYlS û)V , &*< Œ*p32(5jpgU0V gJtgJVW
T>1V 71/JLîpcLV y OVK Y\QOù(JlV CLVTCÇ (TVVtlWilV , OlAAct tZTg-
pfgT&y <Lwo\î<t&jtcl tov t5Ï wpvrcLmcLS /juo-Gov. On
J^' cÎAtfOiî' Agya, xaAgi ^toj Ap/yv^iov SftfTnov, xct<
\ I y I
T>JV HcLpTvpiCVJ CLVcLyiWŒTCe. MAPTTPIA.
AAA' eo-as ccv t/s g/aro/ ©V , ct^oùo/zeifos w tzrct-
TpCùCLV OlKlCLV, €TgpûtV CtAAo9< 'ZTOy TOtT OL<TTîQ$ g'&TTJ-
cctTo, avn J^ TÏ5 eV)£cmak x^ctt tou %<»f<ou tou
'AXccwîmgi , jtati Tay S^yifiiovfiySvy xoli rm clWcùv ,
eiç TdLpyvpîioi ri Tt&TîcnLîuxaxTo , acsrgp 39*0 nzxvp
clvtov •Ztrporgpov. 'AAA' ov% gcrn rovrœ Ao/7rov o'jo\y,
>»/ » / » / i 9 I - »
QVK OlKlCly OU GVVOllLHtj OU V tfp/Oy , OUX, OlMTcLl , CL»
^cLViia/xaL, ovx. a A A' ovogv, ct<p' o>y tfv3-f07To/ /r/j
xcfnovpyoi (^coctdi. AAÀoc tovto) olvti rav waLTcqœv
TtTîpuaTt jSc^gAuptoc, gukoÇclvtici, d-paaoç , rcv(pny
S^ilXiCL 9 ivdLtSîlCL 9 TO jUlfl if&WTCL<J§CLl tpvïplclV gltl
HARANGUE d'eSCHINE CONTRE TIM ARQUE. 58cj
à l'âge viril, et qu'il fut maître de son bien , rebu-
tant un vieillard aveugle, son oncle , il dissipa tout
son patrimoine , sans fournir aux besoins de son
parent malheureux; et après avoir possédé une for-
tune si considérable , il ne rougit pas de le laisser
recevoir l'aumône des jji^ens invalides. Mais
voici un dernier trait, le plus révoltant de tous. Le
vieillard infortuné avait manqué de se trouver au
recensement des citoyens invalides; il présentait sa
requête au sénat pour recevoir son aumône : son
neveu qui était sénateur, et qui présidait ce jour-
là même, ne daigna pas appuyer sa requête, et le
iaissa perdre un quartier. Pour preuve que je dis
vrai , greffier , faites paraître Arignole de Sphette
et lisez sa déposition.
On Ut (a déposition.
On dira, peut-être, que s'il a vendu la maison
de son père , il en a acquis une autre dans un autre
endroit de la ville; qu'au lieu de la terre de Sphette,
de la ferme d'Alopèque , des esclaves ouvriers , et
des autres objets , il s'est procuré quelque intérêt
dans les mines , à l'exemple de son père. Non , il
n'en est pas ainsi. Il ne lui reste ni maison , ni
ferme, ni esclaves, ni dettes actives, en un mot
rien de ce qui fait vivre les citoyens honnêtes. Son
patrimoine s'est évanoui, il ne lui reste plus que la
pétulance, la malignité, l'audace, l'amour du plai-
sir, la lâcheté, l'impudence , un front qui ne sait
J9° HARANGUE D E3CIIINE CONTRE TIMARQUE.
pas rougir des choses les plus honteuses, en un
mot, tout ce qui peut faire d'un citoyen un homme
nuisible.
Après avoir consumé son patrimoine, il n'a pas
même respecté les revenus de l'état qui ont été en
sa disposition : car, tout jeune que vous le voyez ,
il n'est pas de charge qu'il n'ait déjà exercée , sans
en avoir obtenu aucune par le sort ou par élec-
tion, mais les. ayant toutes achetées contre les lois-
Je n'en citerai que deux ou trois, sans parler des
autres. Nommé inspecteur des comptes , il a causé
les plus grands torts à la ville , en recevant des pré-
sens de ceux qui avaient mal-versé dans leurs char-
ges , et surtout en inquiétant plusieurs comptables
auxquels on ne pouvait rien reprocher. Quant à la
ville d'Àndros [ri], dont il a acheté le gouverne-
ment trente mines , empruntées à un intérêt de
neuf oboles par mine , il a forcé les habitans, vos
alliés < de fournir à ses folles dépenses , et s'est si-
gnalé envers les femmes de gens libres par des
excès dont il n'j avait pas d'exemple. Je n'inviterai
aucun des offensés à se présenter ici pour attester
publiquement des affronts qu'ils ont pris le parti
de dissimuler; j'abandonne la chose à vos conjec-
tures. Et que pouvez-vous croire? Un homme qui,
peu content d'outrager les autres , s'est déshonoré
lui-même dans Athènes , quoiqu'il fût retenu par
les lois , qu'il fût sous vos yeux , et observé par des
ennemis , doit-on penser que, lorsque revêtu du
pouvoir et de l'autorité, il n'était gêné par rien, il
* 1
kata timapxoy Aoros. 391
To7ç flC/VypôV g£ Si CLV 0 XCULKTTOÇ X-CU Gi\v(TlTiM'
(TTOLTOÇ WO AlTM yîVQlTO.
OÙ TOIVW U.0V0V TcL ZtTcLTpCÙCL X,<tTg<^obx.cV , CtWcL
\ \ \ V r I *l I l '
X,CU TA >C0tVa TOt U|XgTepot, QGCùV wawoTi TtVplOÇ yg-
yovîv. Ovroç ycLp tclvtw ty\v riAuLicLV iym , h vpfiç
opctre, oux, g<rnv >jy*jv<x tërajtjroT? otîac apçtl £fX]M>
ouo\u.iûtv Àctp^ûw, otîfîe ^eipoTovu^ei* , olaaa -gtclvûlç
\ \ 1 1 v v » _N 1 _
*Z«rctpcC TOU$ VOjXOVS TCplcLfJLîVOS' Oui TCLÇ fJM 'XAiKTTCLÇ
I j. „ . \ -,\ ~ f / A
-srapyio"© , <tuolv <rg >î Tpi0V jJLovav ftvwr-3-jjo'oa.eu. Ao-
yjffTVtf y&p ygvo/^gvos, 7iÀe7<7TctjUgy thv 710À/V eGÀot«>[/g,
J^ûTpOt Àct//,£ctvav TTapot TOV OU £lKCLlû)Ç cLp%CUITOùV ,
[iCLhlGTcL à^ iGTVX.O'ÇcLVTWt TÛJV VWivd-VVCCV TOVÇ
;j.v\dîv idiMTcoTctç. Hp£g J^ g'v "Ay^p«, ^tAfiaos T»y
otpp^HV TpicL)LQVT& fÂWV 1 <^oLvti<j&iA,woç Itst micL oÇ>o-
Aoiç tmv fiv&v , gf^roptctv tw f&àiXvpicL tu zclvtov
TOUS ffU/JL/XflL^oyj TOUS VfllTlfQVÇ 7T0IOVUAV0Ç, KcLl T0-
ccwzw curgAygjciv e-Trc&i^ocTo e/$ €Às»j9ep0V côv9pû):rû)v
yuvoujtcis, ha/îoiv ouocjs Œra>?rs3- gTgpos* av ouogvct
» \ N ~ A M > f ~ 1 ^ */
iyùù TraLpcOLOLAGû dxcl>pO, T»V GLV'OU <TU[J.($0pCLV , »y gi-
Asro o-tyqtv, g<$ îyoAÀoys gx,/^ctpTL»p>K7ctr «AÀ* i»^7y
-0C1T0 xoCTocÀgi7Tû) o-jto^grv. Tt j^g -srpoo-^oxcTTg ; tov
'aSjivm^v JÊpjffTnv oujc g/$ Tou? ùlWovç fJLOvov , aAAct
x,cti gts to nœfjLcLTO icLvzov , vo/jl®v ovta'V, u/Jiay opoy-
TûJV , g^^p(iJV g(p£<7T)1)tOTû)y, TOf TOV CCUToy , AcL^QVTOL
3qi kata timapxoï Aoros.
OLW0Ai\0lZtrîVCU Tl TCùV CcVsÀygOTClTûJV tpyCôV, 7\0'Aj
va rov Aiclkoli Toy 'AwoAAco, woWclkiç êvs9u^>i8>iv
T>jy SVTV)£lCLV TW ZY\Ç YI[XtZtpCL$ IZOASCOÇ , JCCtTOt 7I0AA<£
juuv jcou i\\cLy oWfc yxiGTc^^t xau xcltcl tolvtol,
otj jg&t g>voi>$ tous j^povous ouo£/s gyevsTo m?
Av$ptà>V 7T0\Sû)$ OùmTV\$,
'AAA' feras 34 a9' clvtov /xgy <*f %<»v , (pavAos >iv
outos , ^gTct tîrAe/ovûJV ^g , ittisitchs' 7io<3-ev 5 Outos,
à A^aTo/ , $ouAgi>T>K gygygro twi ap^oyros Nt>to-
(Çmliov. A-gtclvtcl fjtiv ovy J^jg^gAÔgJV, ci gv tovtcù tcù
gy/<xuT« îTtdxoupyyiaîy wpoç Liiytpov luçoç TK vi?JLèpcL$
oJjc cLfyov gV^g/pgTv" cl y l(TTiv iyyvTcLTœ ryç cli-
tlclç y pcaÔ' h y\ Tctpouirtf, pcpt<r/^ g'cnn , r&iîV' ipa Sicl
j8pap^gû)v. 'E?ên ro/yuv toi» clvtov cl^oïtcs, or t&ov-
XiV-V OVTOÇ, TcLUACLÇ >JV TGùV TY\Ç QcOU 'HyWMfyoS , 0
Kp«Si>AoLi âètAtyoç. "EkAîtitov S^t ty\$ -GroAzœç tloiw ty
\XCL\CL (ÇtAtTCLlpCùÇ %iAicLç ^ÇCty^llCLÇ. AjVOo/jievos JV
TO KpûLyfJLCLtiLVYip tTClîDL^Ç TlcLLltylAoÇ O A^gp^OUCtOS >
nrpoo-KoovaaLS ri tovtcù, jccu ncLpo%vv$ei$y ex,xA>j<noLS
GU<W, tiitii clvolgtclç , Cl ASvwclioi , xAîWTovavj
y/JLû)v jcoty^ ocv>ip &a,2 yvn 'xjAicls <rpa%^a^ ©clvixcl-
<tclv-ù)v J\g u/xav, 710s otvjjp x,ou yvn-, ytoa t<s o Aoyoç,
dwt fUtûfèf ^ictAiztrœv' 'Ayyogrrg , g'^, o, r« Agya) ;
o fJLif oivvip t(TTiv ^Hy/jacutyoç Itâivàè vvn , ecp», ^po-
Tgpov Â1 >Tv jcctt ctJro? Azcù^cLyLcLJToç yvn* y\ S^e yvvvi,
Ti^cLp^oç oyVoo-tv. 'Ov J^e rpo^ëroy jcAe tïtstcli ro ap*
yup/oy, g'yûï Ipco. Mstcc rcwrcivlfa friih\u mpi rov
HARANGUE d'eSCHÏNE CONTRE T1MARQTJE. 3()3
ne se soit permis les actions les plus infâmes? Pour
moi , j'en atteste Jupiter et Apollon , j'ai souvent
admiré le bonheur de notre république à plusieurs
égards, et principalement parce qu'alors il ne s'est
trouvé personne pour acheter la ville d'Andros.
Mais, peut-être, était-il mauvais magistrat, quand
il gouvernait seul , et modéré avec ses collègues ?
il s'en faut bien. Il a été sénateur sous l'archonte
3i i icophème. Sans entreprendre de détailler , dans
l'espace de quelques heures , toutes ses malversa-
tions dans cette année , je dirai en peu de mots ce
qui a le rapport le plus prochain avec l'accusation
présente. Sous le même archonte sous lequel Ti-
marque était sénateur , Hégésandre , frère de Cro-
byle, était trésorier de Minerve. De concert entre
eux, et de l'union la plus parfaite, ces deux bons
amis nous volaient mille drachmes. Pamphile s'en
aperçut. C'était un fort honnête homme, qui en
voulait à Timarque avec lequel il avait eu quelque
démêlé. Prenant donc la parole dans une assemblée
du peuple : Athéniens, dit -il, Hégésandre et Ti-
marque , ces deux amis intimes , sont de concert
pour vous voler mille drachmes , et je vais vous
<Iire comment. Après. vous avoir instruits, et vous
594 HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE.
avoir exposé la chose de la façon la plus claire ,
quel est donc , dif -il, Athéniens , le conseil que
je vous donne ? Si le sénat condamne Timarque
comme coupable, et si, l'excluant de son corps , il
le livre au tribunal, accordez aux sénateurs la ré-
compense ordinaire. S'ils négligent de le punir, ne
la leur accordez pas, mais souvenez -vous de cette
faute , quand il sera question de les récompenser.
Les sénateurs , s'étant donc assemblés , exclurent
Timarque dans un premier scrutin , et le rétablirent
dans un second [1 2] : et, parce qu'ils ne l'avaient pas
chassé de la compagnie, parce qu'ils ne l'avaient
pas livré au tribunal (je ne le dis qu'avec peine, et
parce que je m'y trouve forcé), ils furent privés
de leur récompense. Mais , Athéniens , après avoir
sévi contre tout le sénat , et avoir privé d'une cou-
ronne cinq cents d'entre vous pour avoir négligé
de punir Timarque, ne le renvoyez pas absous lui-
même; et un orateur quia été nuisible au sénat,
ne le conservez pas pour le peuple.
S'il est tel que je viens de le dire dans les charges
conférées par le sort, se comporte-t-il mieux dans
celles qui sont données par élection ? Qui de vous
ignore avec quelle infamie il a été convaincu de
péculat dans une de ces dernières ? On lavait en-
voyé,avec d'autres, à Erétrie pour lever des soldats
étrangers ; seul de ses collègues, il avouait qu'il avait
reçu de l'argent , et , sans penser à se justifier, il
sollicitait pour faire adoucir la peine : toutefois ,
vous n'avez condamné Timarque qu'à trente mines,
et les autres qui niaient la malversation , vous les
avez condamnés à une amende plus forte du dou~
KATA TIMAPXOT AOrOE. 39$
wsdyfjLcL-oç, x,cu ficcAcLiiùo-zccs kcli (tolQûûç. AidaLJraç
f'/\ TAbTCLy T< OL>V e(7T<V, Où AttyVCUO/ , €<pH , 0 Cl»a£oU-
Agua? u^yj g&y (ugy » [éovAvi, KùLTcLyvovc-ct toutovi
ctrjfjceîv, jccu gV(puAAo(pop>io-ce.<rot, JNfx.c6cr7)ip<64 TraipcLÙCùy
S^otî tm J^pgctv ctuToîk' eav J^e /jl>i x,oAtfo-û>o-i , p,>? '
J\jTg , OiAA ÎIÇ ÎXUVW CLVTOIÇ TW VfJlipcLV OJ7t 'OJ/.VîfjXO-
yguo-&Tg. MgTct Tcturot, fflj g'srctyîiASgy >î £ouA>i ils to
QovAtvzYipiov y ijrtQvAAotyopyiïrt [àîv «xuroy, gy J^g t»
^sYttpœ KCLTè&jrcLTQ. ' On <K OU TTfltpgÔWg J^JCatOTtfpiût),
OUO*' g^ÀCtJgV g'fc TOU /3ouAgUT>jp<OU , CL'^d'OU.ttl fJLVJ
Àgyojv , ctvxyx,» «^g «Vnv g/VgTy , or/ t^ S^apecLç
VLTtiTiry'Xjvjt. M» Totyuy (pcxv>ÎTg, ûj aOwvouo/ , tm /j.gy
fiovAy ^cLM'rtmcLVTiÇ , jcou 7rgvT<xjcoo-zou£ ayojpct^ tûw
WoAlTOùV aLCTTzQCLVaTOVÇ 'XOlVWCVJTîÇ , ot/ Touroy oux,
tTlfJLCùpYKTCLVTO , CtUToy t^g Ot(p»Tg , X.Ct< TOV T'7 jSouAw U.»
o-uygygyjc'ovTût p>iTopc(, toutqv tcù à^fJLCù TïipiTtcivwYïTt,
AAAct Tgpi u.gy tclç x,Aîip0T£S &pyjxç ton to/ou-
toç , -zjrepi J^g rots %ccpoTov>îTcts (ZîAtiw. Kcli tiç
vfjwfv ou*, oîàiv , Js -z2rgp/So»TOj? g'^Agy^3>i jtAgsrrîis
ttlj 7Tg^(p5g^ yotp u<p* u^ojy 1'^îtcl<tty\ç rœv £gy&jy g'v
EpiTpiCLy pOVOÇ TUV IjrtTOLG'ZCàV ûùfAoAoyil \a,Ç>M dp-
I \ » \ ~ / » ~
yup/ov* 5coc< ou «7rgpi tou ?zrpcty ucltoç cL7CcAoyuTo ,
3CAA* SUd-i;^ TÇCpj TOU TllXY\jJ.OL'CÛÇ IMTtVM , O^oAoyOJV
ctAjcéiv, rTfXîï$ fie t67s (u.ey e?otpvo^ gVgT/^o-ctTe tol-
Aotvrou e3cao"Tû> , Touroj erg Tpictx,oyTci ^vojv* 0/ <Te vo-
ZjG KATA TIMATXOT AorOS.
pot xi\:i>ov<rt tm xAetttojv tovç Jjlzv ojitcÀoyoïiVTetS
Sclvoltcû fyfjLiovaQcti , Tovç J\' cep vou/Jigvous Tcpmo-ScLi.
To/yctpoCy ovtccç i/juqv jtaTe(ppov»<rev , qhtt îvSvç îwi
Tous èv\ixo<ria.iç dicL-\,y$i<îi<ri dto-^iAtcLÇ îAclCi ^olX.-
[XCLÇ. §'4<TCLÇ yOL? $l\G0TcLdw TQV KvdcL%VCLlicL , h CL
t#v 7toâ/tû)v, cweÀsuaepov sjvo,j îclvtov , xcu 7re<(rct5
aVo^cpio-cto-S-cu Tovç J^crcts , gsrtcrrccs t? x,cct>i-
yop jcc eVi tû3 ^t^cto-T^iou, jtott Àaêûïv gf's thv Iclvzov
p^g/pa ta tgpot, koli oyioacLç yw acvoîw dN0pa , jUDjre
n/ia- lJ / 1c/ _ < r\
AJI-NJ/ÉO-t/Ct/, 5C0C/ iWOfXOa-OLÇ TQVÇ CpTLlOVÇ O-SOUS, ^ TY?)
GTCLpCL AîVKUVlÔQV y TOU $lACùT<X.Ù0V M>QV , JW
<&i\yi[xovo$ rov uVojtpjTotT , gjjcocn /xvctk , cU gy oÀ/y&
%p9V6> ZtTfOS $/Aoçev>iv wÀaxjg T»y gTcc/pccv, XCLl
'srpov'âcàx.i rov ciyMcLy xau roy opjtov tTricùpTLVHrtv. Ort
J^e <L\y\$v\ teycù y xctÂe/ /jlo/ $iAYifjLovoLTov J^ovrct Ti-
(icl^cû ro fltpyupjov, x,*j Agux.œv/o>iv, tov $jAûrra<3fcv
joj&othv, x,cu Tfflv o-uySTpcav CLVCLyVûûSl TOL otvr/-
ypaLQcL , jcoLv as T>iy srpctcr/v g^ro/^o-octo toi» ayavos.
MAPTYPIAI. 2YN0HKAI.
1 1 »'•■''
Tlifl [XîV OUV TOUS WOAITCLÇ JCCLI TOUS OIKttOVÇ 010$
l \ \ I > ' < » « ~
ywvrrcLi , x,eu thv woLTpœ otv ou<n*v as aia^aç
V>îÀû)^g , X,Ctt T>1V l/jSptV T>}V l/l TO gOtUTOLÎ (Tantôt ÛJS
> i
HARANGUE d'esCIIINE CONTRE TIM ARQUE. 3g7
ble, quoique les lois ordonnent de punir de mort
le voleur qui avoue, et de citer seulement en jus-
tice celui qui nie. Timarque , en conséquence ,
vous brava tellement , qu'aussitôt après il se fît
donner deux mille drachmes dans un recensement
de citoyens. On l'avait vu affirmer que Philolade ,
de Cydathénée , un de vos citoyens , était son af-
franchi ; on l'avait vu engager ceux du bourg à le
rejeter , l'accuser avec chaleur devant les juges $
mettre la main sur les choses saintes , protester
avec serment qu'il n'avait pas reçu et ne recevrait
pas de présens; enfin, jurer par tous les dieux et
faire sur lui-même des imprécations horribles: ce-
pendant il a été convaincu d'avoir reçu de Leuco-
nide, allié de Philotade , par les mains du comé-
dien Philémon, vingt mines qu'il a de-pensées en
peu de jours avec la courtisane Philoxèné; il a trahi
sa cause et s'est parjuré. Pour preuve que je dis
vrai, greffier, faites paraître Philémon qui a donné
de l'argent à Timarque , et Leuconide, allié de Phi-
lotade ; lisez l'accord en vertu duquel Timarque a
vendu sa cause.
On lit la déposition et l'accord.
Voilà commentTimarque s'est comporté a l'égard
de sps concitoyens et de ses proches ; voilà avec
quelle honte il a dissipé son patrimoine , avec quelle
facilité il a souffert qu'on l'outrageât lui - même ;
5()8 HARANGUE d'eSCUINE CONTRE TIMAROl F) .
vous le saviez déjà avant que je vous en eusse dit
un mot., et je vous l'ai rappelé suffisamment dans
mon discours.
Il me reste deux parties de l'accusation , dans
lesquelles je demande aux dieux qu'ils me fassent
parler, comme je souhaite, pour l'avantage de l'état ,
et qu'ils vous inspirent de me suivre avec toute
l'attention dont vous êtes capables. Dans la pre-
mière partie, je préviendrai les raisons par les-
quelles j'apprends que nos adversaires doivent ta -
cher de vous en imposer. Si je ne les réfutais pas >
je craindrais que cet habile sophiste [i3] , qui se
pique d'apprendre aux jeunes gens des tours de
rhéteurs, ne vous séduisît par des discours artifi-
cieux, et ne vous fît prendre le change sur les vrais
intérêts d'Athènes. Dans la seconde , j'exhorterai
les citoyens à la vertu; et je vois ici présens une
grande multitude de jeunes gens et de vieillards
que l'importance de la cause a rassemblés , et de
cette ville, et de tous les pays de la Grèce. Or , ne
croyez pas qu'ils soient venus simplement pour m'en-
tendre,mais principalement pour voir si vous, qui
savez porter des lois sages, vous savez aussi juger
de ce qui est honnête et de ce qui ne l'est pas; si
vous avez et assez de discernement pour estimer les
gens vertueux, et assez de vigueur pour punir ces in-
fâmes, dont la conduite est l'opprobre de leur ville.
Je vais parler d'abord des raisons que les adver-
saires doivent apporter pour leur défense. Démos-
thène, cet orateur fécond, prétend que vous devez
KATA TIMAPXOY AOTOS. ^99
t I t \ \ \ * \ N / r ~
V7rîpiCàpaLKî , (TVVKTÏZ UgV 3CAt TTptV g£tgJ\gygfV , /JCCaO>S
«K J^otk uVo/^i/xv>jo-x,e/ jccu 0 ^c^' g/401» Àoyos.
Ai>o J^g /xot tÎk JcctT»y2sjct$ etc?>i ÀgÀgfTrrcu, g'cp'
qiç îfjLcivTov r imCrj tv^ofjLdi rois ztoïs w£<ri koli
*7CCL<TCLIÇ VTlîp Ty\Ç 'tfOAiœÇ OùÇ -&yW\£Y[\L(V. , VIXOLÇ Tg
[60VAOI[JLY\V CLV OLKQVQVTOLÇ , 0t£ gyO> /U.gAA0 Ag'/g/V , Xj
3rpo<rgp£gjy tov volTv , jcocj 'TTctpcw.oÀouSsTv îVfjLoLd-cos,
Eo-:i y o /uLev wpccToç pot Xoyoç , -ûrpoiïmywiç ryç
ct7roAoytct? , ># cLKOvœ (XîWîtv y<yg<i\jctf jvsc pi,
TOUTO /JtOU -GrCLCOLAl7r0VT0$ , 0 Tct* TOV ÀOyûJV Tg^V0t5
x.oiTg'7rctyygAÀo/itgvos tous vgous PtdaLŒKUV , dw&Ty
t/vj 7raLpaLAoyi<rcLfjiîvoç vijlclç^cl^iA'^ch to ta$ noMcaç
a-v/JL^îpov. 'O <^g ^tvTtpos iŒTt fjcoi Àoyos , 7rApot/cA/i-
<n$ Tûjy /7To\itSv wpo$ oLpiTy y. OpS J^g noAAovs /mv
Tû)V VZCûTipœV *7TÇQ<TÎ<JTy\7L0Ta.Ç TtpOÇ Zûù S" IKCL<TTV\ÇICÔ ,
woAAovç <^g T^y tzrp go-£i»Tgpû>V oJjc g'Àot^icrrous J^e
g>c ths a AAyç 'EAAadQs o~i>yg/Àgypyous g*7n t>Jv
' «LJtpoatawv otî's jt-tn vofjii^iT gp 3£ûjp»(royTût^ W<y,
«tÀÀcc ttoàu /-6CCÀÀ0V v/^flc^ g* (TorjLivovç , et /*>i jttoyov
éù yojtio^gTgTv g7T/(7T&<7Qg, ctÀAa x,ot< x,p/yg*y Ta xaAa
JCflt' Ta ju>i jcctAct S^uvcta-h, Jtctt û ti[Iclv ItcigtclcSî
tovç (tviïpoLÇ Toitç dyaÊoùç , jtcu il d-îAiTt xoAz^ew
touç ontdvi Tcy Îolwzw j8iov tw -nroAu *7rcLpcL<rx.eua£ipv-
é TCC?.
Ag^âp <^g irptoTov nrpos CyiSiç mpi ty\ç iwoAoyia.^.
U yap 7TgptTro^ gv to<$ Aoyoïç A^ocr^gy^, » tous
4oo KATA TTMAPXOT AorOS.
vouovç <$Y\<7iv \ji).<Slç î^cLtetfÇuv (?g~v , y\ zoTç îpioTç Acyo/s
ofx, sivcli 7rpo<rv>L~iov. AnovcLVfjLo.Çîi y&p îl (VA 7iav-
Tis [tifjLvyiaW 'on, itctff gîtcwrov ev/ctuTov,)î flov\vi TTûù-
Ae< lo Tropvocov reAos' jccu tous 7t^icL[xtvovç ro -zîXoç
TOVTO 0V7C eiKCL^ZlV , C^AA* CLKplCtOùÇ ilùèVOLl TOUS ZcLVZV)
P£p0£lêVÛUS TW gpycWlçL OîIOTe OUV W TZTùXlAYïKCL OtV-
*nypa-\[/0tcr^'cU ) i7Ct7Co^î\jUîvœ TitxcLpycù /ul>j g^gTy&t
J^jjyopgîv , «.7rot/re?y <p>i<rt r>iv wp£fyv clvtyiv oJjc
glItiolv jtcmjyopou , aAAa fjLctpTvpiciv TgAavou rov
^GCpoC Ti/^Ctp^Ol» T0UT0 tTcM^CUTOÇ TO TgAoS.
'Eya J^e Tpos tccut', <à 'aGwvciÎoj, o-jcg'vf'*0"^ *'
ctTiAouv Jjtt?y jca/ eÀe»j9ep/ov <5b£û) Àoyov eiftfTv. Aie'xy-
yo/xcc; yap uVgp r>îi -/ro Aga>s, g< Ti fJLOLpyos , o tou
S^yfjiQv <rvnÇ>ov\oç , ?cca ra$ stV Tîïv 'EAAa^a toA/j.ûTv
7tptcr[ôîiaLÇ vrpt<rÇ>wîrj , ^» ro •Trpayaoc oAoy cL-worpi-
-^«xaôoti z-Gn^itpYiazi , ccAAa tous tottous eVepariicgi
07TGV gJtCt9g£gT0 , îtctl TOUS TêAû>Vot,S, et TTûJ'ZZrOTg TTCtp'
GLVTOV TOp-V/îtOV TgAoS S/Aî^CtO-lV. I &VTYIÇ jULgV OUy T>?£
ctVoAoytas Vj*£v gygîtct 'rtQLpcLyapwcLTCd' grgpov <^'
gya (rof Aoyov uTio&aAa, jcctAov 59 «nx-cuov, a yjwy>
tî tiy\àtv a/V^poy o-au-ôj (ruvoto-fia. ToA(a>io-oy yap g?s
Tût!? ^/XCCO-TûC^ #Ag-vj/CtS SiVêTv, i Tpo<7)»îtg/ Agyg/v I
ctvdp/ <r0(ppovj ra 7Tgpi T»y >ÎAfîuaV 'Avo^pgs 'AfiavaTo/,
TiVpcLfAfJLcLi py gît waLiâoç kcli p.£/paxtoi> ^ap w^v,
owt acpave?^ J^g J^/arp/Cct^ J^/otrptê», aAA* gy Tal^
HARANGUE d'eSCHWE CONTRE TIMARQUE. 401
supprimer vos lois , ou refuser d'entendre mes
discours. Il est surpris que vous ne vous rappeliez
pas que le sénat, chaque année, afferme l'impôt
des prostitués; et que les particuliers qui prennent
cette ferme , connaissent , non par conjecture ,
mais avec certitude , tous ceux qui font trafic de
leur personne. Puis donc , ajoute-t-il , que j'ai eu
la hardiesse de dénoncer Timarque, comme s'étant
prostitué , et ne pouvant plus dès lors parler au
public, il n'est pas besoin , dans cette affaire, des
preuves de l'accusateur, il suffit de la déposition
du fermier qui a levé l'impôt sur Timarque.
Voyons, Athéniens, si je vous semble répondre
à cette raison d'une manière aussi honnête que
simple. Je rougis , pour Athènes , que Timarque ,
qui se charge de conseiller le peuple, et d'aller en
ambassade pour les intérêts de la Grèce , n'entre-
prenne pas de se laver parfaitement des infamies
qu'on lui impute , mais qu'il chicane sur les lieux
de son domicile , et qu'il demande si jamais les
fermiers ont levé sur lui l'impôt des prostitués. Il
doit, par égard pour vous, renoncer à une pareille
défense. Je vais, moi, Timarque , vous en fournir
une autre, qui est aussi honnête que solide, et
que vous emploierez , si vous n'avez à vous repro-
cher aucune turpitude. Regardant en face les juges ,
plein d'une noble assurance , tenez leur ce langage,
le plus convenable pour un homme qui s'est con-
duit sagement dans sa jeunesse : « Athéniens , j'ai été
élevé chez vous dès l'enfance ; ma vie n'est pas
obscure et secrète; vous me voyez tous les jours
t. m. 26
402 HARANGUE d'eSCIIINE CONTRE TIMARQUE.
dans vos assemblées. Si j'avais à me purger, devant
d'autres , des vices pour lesquels on me cile à ce
tribunal , je réfuterais sans peine, par votre témoi-
gnage , les reproches de l'accusateur. Si j'ai rien
fait de ce qu'il m'impute , si même je vous parais
avoir tenu une conduite qui ait le moindre rapport
avec ses inculpations , oui , la vie m'est insuppor-
table , je m'abandonne à vous , et je vous promets
de me punir ; pour vous justifier auprès des Grecs
Je ne vous demande aucune grâce; faites de moi ce
qu'il vous plaira, si vous me trouvez tel qu'on m'a
dépeint.» Voilà, Timarque, la justification que doit
employer un homme sage et vertueux, à qui sa vie
passée donne de la confiance , et qui peut se mettre
au-dessus de toute calomnie. La raison que vous
suggère Démosthène , est moins la défense d'un
homme honnête, que la ressource d'un prostitué^
qui dispute sur les lieux de son domicile.
Mais , puisque vous vous défendez de la sorte
réduisant la cause à une vaine question de mots ,
et voulant qu'on examine où vous avez établi votre
demeure , écoutez , en peu de paroles , ce que je
vais vous dire, et je ne crois point qu'après cela
vous fassiez encore usage de cette misérable apo-
logie. Ce ne sont pas les domiciles qui donnent les
noms à ceux qui les habitent ou qu'on y reçoit ; ce
sont ceux qui les habitent ou qu'on y reçoit , qui
les font appeler de tel ou tel nom , suivant les pro-
I
KATA TIMAPXOY AorOS. 4o5
ttutAwiauç pi$ v/juùv opcùficLi. Oipai <K àv, et wpos
clAAovç tivclç w o Aoyoç pot mpt ty\$ cthicLÇyHiÇ jcpt-
VO/AGU , TOLIÇ U/XSTgpcC/S (JLOLpTVpicLlÇ ÇCLOlCûÇ CU OLW0-
AvcrcLcr&xi tous rou xotTJiyopou Àoyous. M» yctp on ,
e! wïarpcLKTcLi [jloi zi toutûw, clAA* gi £okcû u/Tn
WcLpoLwAn<riM (ZèÇ>iœx,ivcu Tciïç Atyo^cuç vwo tov-
* 1 *p\ ri ^ » ^ \
TOV ÛLiTICLlÇy Ct^lûJTOV »yOV (JLVIOÇ îlV&l tfÀCLVTù) TOV
A017T0V jSiOJh, TÏCLÇCLàlÙoùlJLl TM iU èfJLCLUTOV T</Xû>plOtV
hz7roAoywcL(r$cLi tî? woAu 7ipos tovç 'EAAywciç* ovtf
tl I r „ >. \ / f
>|JC0 Sr<Xpct<T>1<70/XgV0S U/*flt$ , OCAÂOC Jt*Tcl/)£p>fO-flt<r3-g
fto/ , a iïoKaî rotovToç zîicLi. Àur» /«y eVnv , a Te-
fJLoipfë, (twoAoyict ivipoç ccyaSov , jcott aaxppovoç, ^
UreWKTTeVTLOTQS TCùfZiœ, HOU JCflLTûtÇpOVOUVTO* g/5COT0£
ctVaw fZAaLcrQyfjuoLÇ' et <^g srî<3-g/ erg Àgyg/v Aujuo-
«rôgyyis, oJjc ccy^po^ eVnv tAzvd-tpov , aAAa sropvou,
«rep* tû)v Toarwy c)xJct(pgpojW.gyou.
E*5r€<(^î <K £t$ rot^ v&mvfJUCLS rœv oÎMianav xoltûc-
Qîvyei$ , xctT ootYijxct to irpsTyo,* g'^gTcc^go-Oou ct^av,
ozzrou gx,<x9gÇot/ a, (jlzAAq Aîyw clkovo-olç , îIœclvBis
ov yjpy\w Toiovrcû Aoycù , g&v o-ûjcppsv^. Ou y<xp Ta
OlVflfXflCTCt , 011$ otl Ol}LV\<TîlÇ TOLÇ i'&CùVVUlCLÇ TOÎÇ IVOl-
I f ». _ , f . » \
TLVHTCLai 7lcLCi*)£0V(TlV y <tAA 01 6yo/X.>îOUVTêS TOLÇ T0V
e&av Iwir^iviicLTm Iwcùvvhiclç toÎç Ton ois 'xclçcl-
cx.èuotÇouo'iv. ' Oîirou jagv yap woAAot [xiaScoo-oLfièvoi
,
4o4 KATA TIMAPXOT AorOS.
fJLlcU QiTWâtlj £lt\0fJLWOl i%ov<ri9 ovvùuucu xd\ov/jLir
oTiov <r gis tvoty.it , 0/jtid.v. Eav dx gis ev OYinov tout«v
tov &* Tous oioTs epycL<rTy\ptœ'j tarpoç tîaofiLi<Tv\TaLij
icLipstov jcctÀg/TctJ' eav <JX o ^gv gçoj&io^Tcu , £*s «Te to
CtUTO TOfTO gpy<X0T>1pJ0V %ÛL\X,ZVÇ ZMTODLMTYnaa y ^otÀ-
3ce7ov exAufti' €*v J^e yvcLQtvç, yvctcpeToV eocv & Têxtav,
Tex/rove<or g<xv <rg ^ropvo'oocncos xeu îzropvct/, asro t»s
tpyoL<Ticiç gJd-us éxA»Sw 7ropve7ûv. *£2crre eu utoWcl
WOpnTaL TV) T'AS wpâfycoç tV^îpilCL vnwowxaLÇ. Mvi
OVV OWOV WOTî t'ûrpcLTTîÇ îfûùTCLy CCÀA/ Q$ TQVTQ
ou -artwoinx,^ awùXoyov.
\
Hçci cr , as 60/x.g, x,ai gTgpos Aoyo? rtç wxo tov
glvtqv coÇjo-tou o-uy>cejfxgyos. Agyg/ yoip , as ovfcv
tGTVi 0tW>CA>T£p0V CpH^Of^ , CtyopcLKt TgJCplp/at KcLt 7ICCV-
Tz\œç oucoÀou3ct tw et urou /3/a -Trctpg^o^gvos. Opûrrov
jitgy yotp t>iv g'v KoAavS (ruvo/)actv , tm A^avos jcoc-
Àsufiev>iv, -vf/euo>i (f»io-i t>iv îWccvvfitoLV g%g/v ou y&p
«îveti AyfjLMoç' t7CEtTcx. tov 'Ep/w, tov 'Av6W(5bu
>tc4Àouju.gvov , oujc 'Avobjaobu, aAA' Kiyy\iùoç Çv\v\ç
UVOLl ivûL^flcL, nctpct(pgpg/ J^ CtUTOV gy GX.0ôfjL[J.OLT0Ç
[Xgpg/, û)£ flÔ^S CtV>jp, 5C0U TSTipl TCL$ lâtCLÇ S"lCLTpi£cÙ$
HARANGUE DESCHINE CONTRE TIMARQUE. 4°^
fessions qu'ils exercent, ou les usages pour lesquels
ils s'y rendent [i4]- Sans parler de mille autres
exemples en ce genre, on appelle verrerie un en-
droit où travaillent des ouvriers en verre ; on nomme
tannerie , celui qui rassemble des ouvriers tan-
neurs ; une taverne est appelée taverne , parce
qu'on y reçoit une foule de gens qui viennent s'y
enivrer ; certaines maisons se nomment brelans ,
parce qu'elles sont ouvertes aux joueurs qui les fré-
quentent ; enfin , un lieu de prostitution porte le
nom que la pudeur et la décence ne permettent
pas de prononcer, parce qu'on y loge des personnes
qui se prostituent. Ainsi, vous, Timarque, par
votre facilité à vous prostituer, vous avez pu for-
mer plusieurs lieux de prostitution. N'exigez donc
pas qu'on montre où vous avez fait le mal ; mais
prouvez que vous ne l'avez pas fait.
On apportera encore , je pense, une autre raison
«imaginée par le même rhéteur. Il n'est rien de plus
suspect que la renommée , dit Démosthène ; et ,
là-dessus , il fournit des preuves de barreau en-
tièrement conformes à son métier. D'abord, dit-il,
la maison , au bourg de Colone , appelée maison
de Démon , porte un nom faux , puisqu'elle n'est
pas à Démon. L'Hermès , appelé l'Hermès d'An-
docide [i5] , n'est pas une offrande d'Andocide ,
mais de la tribu Egéide. Il se cite lui-même pour
faire rire; c'est, en effet, un homme si agréable et
si plaisant dans les sociétés I à moins , ajoute-t-il ,
4o6 HARANGUE DESCHINE CONTRE TIMARQUE.
que moi-même je ne doive répondre à la populace,
quand elle m'appelle Batalus, surnom que je dois
aux caresses d'une nourrice. Si donc Timarque a
été doué d'une belle figure, et si c'est pour cela
seul, et non pour ses désordres , qu'il est décrié ,
est-ce une raison , dit-il , de le diffamer juridique-
ment?
Voici ce que je vous réponds , Démosthène. Le
public n'est pas d'accord, et les discours varient,
quand il n'est question que d'êtres inanimés , de
maisons , d'offrandes , de tous ces objets , en un
mot , qui, n'étant pas susceptibles de vice ou de
vertu, font qu'on en parle suivant que la personne,
qui a avec eux une relation plus ou moins pro-
chaine, est considérable. Mais, quant à la vie des
hommes , à leurs actions et à leurs paroles , une
renommée vraie et nullement trompeuse se répand
d'elle-même dans la ville , annonce au peuple la »
conduite des particuliers, et même prédit l'avenir.
Rien de plus évident et de mieux fondé que ce que
nous disons ici de la renommée : nos ancêtres lui
ont érigé un autel public , comme à une grande
déesse ; Homère répète souvent dans l'Iliade , avant
qu'il arrive quelque événement de marque :
La prompte Renommée a parcouru le camp [16].
f
Euripide déclare que cette déesse fait connaître,
KATA TIMAPXOT AoroS. 4^7
yiXotoç' il fjLYi xeu îLte <fc?, (pwriv, vwcolouuv rois
o'vAois, p.y A>jjttQ3"fkvnv k<z\ovjjlivov , &AA2. BcitccAov,
OTt T<XUT»V g£ V'XQTLOpKTlLcLTQÇ T/VOS TiT$ï\Ç ZW iTCGù-
VVfllùLV é'%0. E<' «^ TlV*P%°* «p0""0* eVgygT0 > ^^
<7X,07TTgTûU TV TOV Ttrp&yfJLOLTQÇ <Nct£oAÎ? , 5C| p.>] TO/S
clvtov epyoïç , ou «^Ti^rou JW tout' clvtqv <p>ja"i «Nr/
GVfJLQOpCt TCSplTCtaBlV.
'Eyœ J^e , ai A^o j9gv>i£ , *7rsp< £iev tov ctyct9>i4aotT«y,
xcu Tœv oikicûv , x.ct/ -zzrep* rav jcnijUctTûM, Xj TTotvTûîV
q\CùÇ TûJV Ct(pû)Vû)V, WOWOVÇ X.CLI WOLVT0OXW0VÇ XCLl
ou&sroTg tous autour &xovœ Aoyous Agy9kugyous. Ou
yctp e<o*/v gy ccutojs ouTe jc&Aou , ourg ct<o"^pct< srpx-
£ziç , aAA* o Trpocrcfvl/cCjagyos clvtcùv xcli TrapctTu^av ,
oVns iv f, jcctrx to ^gygS-os ty\ç clvtov fiofyç Aoyov
woLptyii' wepi <N tov rav av3-pû>7r0v /3<ov, tlcli Aoyov
XCLl TCLÇ WpcL%ZlÇ , XCLl <£%}/gu6V TJ£ CtVo TCtVTOfXcLTOV
wXclvclïcli qwfjL» xcltcl t»v vco\rj , x.eu JWyygAAg/
TO?S SToAAoïs TCLÇ lâlCLÇ TSTpcL^llÇ' TSToWcL J^g XCLl
\).CUTi\)iZCLl *7T6p< Tav ^ugAAovTûjy go-go-9ot/. Kctf OUT0S
gyotpyg^ eVn xctt ou TrgTiAûto-^gvov o Agya, ao-9' sup>io-gTg
xcli thv sroAiv u^av xcli tous nrpoyovovç ®V\LIV\Ç , CùÇ
Sgou /^gy iGTviÇy jSû^iov /ojpu/^gvous* x.gu toy Opipov ttoA-
Axx/s g'v tî? IAictô\ Agyoyrot, srpo tov ti Toi ^gAAov-
Tay ygyga-3-cct,
7LCLI WcLArj TOV EupiTTKÎVfV Ct7T0(pflt/y0/Xcy0V T>|V 5gov
408 kata riMATxor Aoros.
'• TCLVTW QV fZQVOV TOUS ÇJiùVTCLÇ ifjLQclVlfylV ^WCLpLim y
e * / ,\ / 1 W'Vi' ^1.1
OWQtOl TtVZÇ CLV TVy)^CLVû)(TlV OVTtS , 4,AACL JCCU TQV$
I f/ v I
ydf
JlcXXot (Çtjf&tÇovo-C B-îqç vv riç ittÏ y.ui ttùitj,
Kùli tovtccv ras TrowfjLcLTcev tous /xgv tvtr^vifioms
n p I ri 9 I i\ I \
f6s^icû)toTcL$ et>p»<7êT2 tnoLinzcLÇ ovt cl$ zrcvsTtç yctp
oe S"Y\[iocricLq)i\oTiiJLoi nrcLpcLTM ay&Gîs <p>ifJL>§^ »youv-
Toti t»v J^&y TtofiiîïaQoLr oïi J^' cuV)£pos z<rTtv o $jos,
OU TlfJLCûCTl TYIV StOV TflWDfV X,aiT>iyspOV y&p fltUTJJV cttfoc-
Vûcrov ep^gjv jfy0^'1"*'- 'Avctj&v>Kr9>jTe ouv, ai ccyfyes,
TIVf xe^p>10-9ê (pfyHH *7Tgp/ T//JLApJ£Otl. Ou% <*,/£& TOU-
yo^ot Àeysrot/ , jccu to ipooTYincL eu9us Ipûoz&zûLt, Yloioç
TllACLfXQÇ'j 0 '7C0pW>' EwtlTûL) £« JH.6V fAOLpTVpOLÇ TTctpîl-
%opiy wgpt tjvos, îiiKrTw&T ct'y j-tor ee' ^e T»y 5eov
fJLOLpTVpci WcLpî%0[XaLl, OV WKTTZVGtTî $ W OUOe -\[/6U-
dofjLcLpTUpiSiv 9e /JUS 6<7T*V ^/O'X.Jï^ûLffôfltl.
'E-Tre* jccti ( wipi ry\$ A>î/*oo-9gvous eVavufucts ) ou
3CCtX.&7s U7TO T^ $H/ttfS , CCÀA' OU% U7TO T?S TIT^Ç ,
BctTûtÀOS WpOG-CLyopiViTûLt y i% OLVaLvdplCLS TMÇXCLl X/-
HARANGUE DESCHINE CONTRE TIM1RQUE. 4°. \
non-seulement les vivans, mais encore les morts ,
quand il dit : la Renommée ne permet pas que (a
vertu soit ignorée „ même dans les entrailles de
la terre. Hésiode la représente , en termes formels,
comme une déesse , lorsque , s'expliquant claire-
ment pour ceux qui veulent l'entendre, il dit , dans
un de ses poèmes :
Par la voix des peuples formée ,
Fille du temps , la Renommée
Pourrait elle jamais périr?
Elle est déesse , et ne saurait mourir.
Tout homme qui a mené une vie honnête et dé-
cente, fait l'éloge de ces poèmes, parce que quicon-
que est jaloux de l'estime publique , attend sa
gloire de la renommée ; au lieu que ceux qui ont
vécu dans le désordre, n'ont garde d'honorer cette
déesse qui est , pour eux , une accusatrice immor-
telle. Rappelez-vous donc , Athéniens , quelle idée
la renommée vous a donnée de Timarque ! Dès
qu'on prononce son nom, ne demandez -vous pas
aussitôt : Quel est ce Timarque? N'est - ce pas cet
infâme débauché? Et, après cela, vous ajouterez foi
à mes paroles , si je produis des témoins sur un
fait ; et vous ne me croirez pas, quand je produis ,
pour témoin , une déesse contre laquelle on ne sau-
rait s'inscrire en faux !
Quant au surnom de Démosthène , c'est la re-
nommée , et non sa nourrice , qui l'a fait appeler
Batalus ; sa lâcheté et sa mollesse lui ont valu ce
4 10 HARANGUE DESCHINE CONTRE TlMARQUE.
nom. En effet , Démosthène , si on apportait, au
tribunal , vos habillemens somptueux et délicats *
ces belles manches flottantes, dans lesquelles vous
écrivez contre vos amis ; si on les faisait passer aux
juges , je pense que , n'étant pas prévenus , ils se-
raient embarrassés de décider si c'est le vêlement
d'un homme ou la parure d'une femme (a).
Il paraîtra encore, à ce que j'apprends, pour dé-
fendre Tiinarque , un de vos généraux, qui porte
la tête en arrière, qui se contemple et s'admire lui-
même , homme formé à tous les exercices du corps ,
et qui fréquente la bonne compagnie. Dans le des -
sein d'attaquer le projet même de cette accusa-
tion , il dira que c'est moins une matière à juge-
ment que j'apporte au tribunal , qu'un moyen de
ruiner la politesse de nos mœurs [17]. Peu content
de citer l'exemple d'Harmodius et d'Aristogiton ,
qui nous ont rendu les plus grands services , de
rappeler leur attachement mutuel et inviolable, et
les grands avantages qu'en a tirés cette ville, il ira
même , à ce qu'on dit , chercher des autorités dans
les poëmes d'Homère , et fera sonner les noms des
héros les plus célèbres. Il vantera l'amitié étroite
d'Achille et de Patrocle , et louera , aujourd'hui ,
la beauté , comme si elle n'était pas regardée , il
y a long-tems, comme un avantage désirable, lors-
qu'elle est jointe à la sagesse. S'il est des gens ,
(a) Eût-on jamais cru que l'austère et véhément Démosthène fût cu-
rieux de sa parure ?
KATA TIMAPXOT AOroS. 411
voaoîicLÇ inyiLcL\km$ toi/vo^gc. ki yaip tis aov tcl
KOfJL-^CL Z(VJTdL ^XoLVHTKlCL vrtf>tt\OfJLîVQS , XOtl TOUS
fjLcLXcLitovç %ncon<TK0vç , ey o<s tous &ocTtf, T<»y <ptAû>v
Aoyous ypcLQus , 7iep/sveyx,cts <Poin u$ tclç 'XfipcLS t<»v
« »/ ->\ » * »/ \ \
^/jcoco-Tûjy , ojo^ot* otv clutqvç , et tjs ^vi ■arpoej^ray
touto -zzro wre/ey, a/7ropnotti e/ Te ayopos , et ts yvvote-
jcos etA»(pot<7tv eo"^»Tflt.
'Av^SjICgTCt/ <N e'v TW CLW0\oyicL TtCtl tZv (TTpCCTJJ-
ya>y tis, oïs ctx,oua>, fj'TrricL^m 3cct* x.*Tcto,x>o7iou/xeyo^
iaiuTov , «s e\ ticlXclUtçclis jccu S^tcLTp&cL.s ysyovajs,
o$ iTti^zipyiau âioLcrvpuv t>îv ÔA»y gycrToto-jv tou ctyûTvo*,
ou x,p/<nv e^eupw.vcu £te <p<x<rx,û>y, ctÀAct J^e/vïs ctTrctt-
ùivorictç ctp^»v TrocpoKpepcyv 7rp«iov ^tev tous eugpyetûts
tous vfJLtTîpovç , 'Ap^o^iov jcou 'Apj(7Toye<Toycc , x,ou
T>jy srpos <* AA>iAous Tjcrnv, x.ctt to wpayfjLCL aç crv-
rmyvji ry -uroMi , J^s^jojy o ux, ct<pg£eTûU J^ , a?
q>cL(riv9 ou<?e xafv *0[JwpQv 7ro/»//.ctTû>y, ou^e TaTy oyo/^otiûjy
tûjv npaiitov , aAAot xcti T«y Aeyo/Jiey>ty ygye<r9cu<p/Aioty
JV tfCOTdL IlctTp0X.A0U XctJ ' h^lWtCàÇ VfJLVVKTtl , X.&/
to jtaAÀos, ûJ0-7Tcp ou TtaXcn fxotxctpiÇo^ueyov, cty
tu^m o-ûxppocruviis, yuy eyx^tuotcreTcti. E/ yctp T»y *
4ia kata timapxoy Aoros.
TOV (TCCflCLTOÇ iV7rpiGnicLV TCLVTM TlVîÇ JWÊctÀÂOV-
\ ~ tl i » *
Tg£, (TVfAQopCLV TOIS î*)(0V<Il XCLTcLO-ZyŒQVatV , OU TO.UTCC,
5co/v>» -vj/»<|>fgto-3ou (p»o-ou(nv u^txs, cl koli ioicl wyj.-
gBcli. ' Ato'ttov y*p en/eu , a>$ S^oxiTv ictvrcùy et tous
^tev ujg/s Toi/$ fJLwi7TG0 yzyovoTaç cl7Ccutzç svyjvS-t,
o! fjLtWovTtç woadowoiiï<r3cLi , x.*Aous xa.ycL$Gvç
ras \fccLÇ Qvvcti , x,ou T>îs ttoAs^ dïiovç* tous J^
7iwi yzyovoTaLS , e<p o<s zrpo<ryix,u <n[xvvvs<7d-cLi mir
7îoÀ/y , g&v x,aAÀ£j jccu a>pcc oNjgvgyxovTgs cjcti Ayi^ccai
\ I *y il I i
11VXÇ, xcti ^gptjxotp^jjTo* eç gpajTss ytmvtcu, toutous,
Js eontev, Afo-^evw ***gja-3gvT£S, cltilicùgztl Kccv-
Totu-3-ot «N T/va 3CCLTot<îpop.)|V, û?S COCOUÛ), fJLtAAU
mpi 8/jlou 7:o/eTo-d-ot/ , eîrepû>Tû>v , g/ oujc ot/o-^uvo^ott,
cturos ^tev ev rotç yvfiycLG'iois o^Aypoç m xcli tïAîi-
<rra)v tpcLVTYiç ysyovûJS, to JNe 'arpay^ct gts ovs/oos
5CC61 )CJVC?UV&US X,Ct3fOTUS , JCCU , TO TgÀgUTflUOV , «V
sc.3retyygÀA.ou(n Tms ^o/, g*s ygÀaTot x,cti À>ipov
r/yoc ^poTpssro/JLevos ujutcts, iwidiijreoSaLi jjlov q>yo~iv
oo- a ^tto/ wa. tpariytcL g/ s T/vas *7rowp..oLTc6, 39 Ào/-
obpja>v t/vûjv x.ct< ?zrÀ>iyû>v g?c tou tzrpcty/^otros , at
T£pt gV-te y£ygv»yTcu , iJLctprvptcLÇ (p>jcrt •zirctpg^£o-3a/.
'Eya? J^g ourg gparct S^ikcliov ^tyœ, ovn rovs
TLCLAMl ^/CtÇgpOVTCtS <f>1jUU *7rg7ropy£UO-3ct/ , OUT CtUTOS
Sy ru \ t I > \ 1 '/ \
gÇûtpVOU/XOC/ fJLY) ov ytyoviVcLi ÎÇÛÙTIXQÇ , xeu «Tl x^oct
vuy gtycu , tccs rg gx, tou Tipay/xcLToç yiyo/JLîvoLÇ npoç
HARANGUE d'eSCHINE CONTRE TIMÀRQUE. ^l3
dira-t-il , dont la malignité cherche à tourner les
grâces du corps au malheur de ceux qui les possè-
dent , vous, Athéniens, vous ne décrierez pas en
public, par vos sentences , des qualités que vous
désirez en particulier. Il trouverait absurde que
vous, qui, au moment d'avoir des enfans, faites
des vœux, avant leur naissance , pour qu'ils soient
d'une belle figure et dignes d'Athènes, on vous vît,
lorsqu'ils sont nés , et que la ville peut se glorifier
d'avoir produit des hommes dont la beauté frappe
tous les regards et attire une foule de rivaux , on
vous vît les diffamer, sans doute d'après les in-
vectives d'Eschine. Ici même, à ce que j'apprends,
il doit faire une incursion contre moi , et me de-
mander si je ne rougis pas de faire un crime à d'au-
tres de certaines liaisons, de leur susciter des pro-
cès , et de chercher à les couvrir d'opprobre , lors-
que , moi-même , je vis habituellement dans les
gymnases avec les jeunes gens, et que je me suis
permis d'aimer plusieurs d'entre eux. Enfin , à ce
qu'on me rapporte, pour vous faire prendre la
chose en plaisanterie et comme une bagatelle , il
vous montrera, dit-il , les pièces de vers que j'ai
composées pour les objets de ma passion , et pro-
duira les témoins des injures et des coups que j'ai
reçus à ce sujet.
Pour moi , je suis loin de blâmer un amour hon-
nête [18], et d'attaquer les mœurs de quiconque
est doué d'une belle figure. Je ne nie pas avoir
aimé autrefois , et aimer encore des jeunes gens ,
4»4 HARANGUE d'eSCHINE CONTRE TIMARQUE.
et je conviens que ce goût particulier m'a occa-
sionné des querelles avec des rivaux : par rapport
aux vers qu'on m'attribue, je reconnais une partie
de ceux qu'on me donne; mais je désavoue les au-
tres comme étant supposés. Aimer des jeunes gens
distingués par leur beauté et par leur sagesse, c'est,
selon moi, la marque d'une âme honnête et sensi-
ble ; acheter et payer quelqu'un par libertinage ,
c'est , à mon avis , le fait d'un cœur vil et cor-
rompu. Il est beau d'être aimé sans se prêter au
crime ; se prostituer pour la débauche , est une
chose infâme. Combien ces deux amours sont dis-
tingués l'un de l'autre , et combien ils diffèrent
entre eux I Je vais essayer de vous le prouver.
Lorsque vos pères ont porté des lois sur les dif-
férens exercices , sur les goûts naturels bons ou
vicieux, ils ont interdit aux esclaves ce qu'ils ont
cru convenir à des hommes libres. Un esclave ,
dit la loi , ne s' exercera pas dans les gymnases ;
elle n'a point ajouté qu'un homme libre s'y exer-
cera. Car , en interdisant aux esclaves les exercices
gymnastiques , qu'il regardait comme honnêtes, le
législateur a pensé que la même loi, qui en excluait
ceux-ci, y exhortait les autres. Le même législa-
teur défend encore à un esclave d'aimer et de sui-
vre un enfant libre , sous peine de recevoir publi-
kata timapxot AOroz. 4*5
iroapovç <pt\omx.iaç kcli ,ux%#s OVK £pJoZ[XcLi \).y\
ovy) <rvfxÇiiÇ>y\-itvjcLi [loi. riept J^e TûTy 'nmnzTm , 3k
QcLfftV 0VT01 fit '7Ct7r0lV\MVcU , TOL fjiiV OfjLOAoyCû , Tct
J^g g?GtpV0U/X0t/ .tt» ToCTOV ép^g/V TOV T*p07rOV , OV OUTOf
S'KtiQS'i.lûcaTîÇ TCcLpt^OVrcLl. 'Op/^O^Otf J^ gfva/ TO
fJLiJ tpcLV TûûV XCtAcû'J JCCU GOùQçOVW (Ql\aLV3pCi)W0V
•zf&.jo$ x,cti guyvûJttovos -v^X^ > to <J^g cto~2Àya/yg/v,
apyusiou tjvo, juuo-9ot>4agvov, uêp/oTotT x,a* cltvoli^vzov
âvdpQÇ gpyov givcu YiyovfjLcu. Koli to [Jtgy cLdicLQd-opaç
tpxeQzi <p»fjn jcotÀov s/yct* , to J^g g7rotf 5gvT<x fxiad-cù
wz'7ropvèva-d'cn , ctiVp^pov. Ocov J^g g'xargpoy toutûjv
asr <xÀA>jÀ0y J^gtfTyjjts , x,cti as tzroÀu JWcpgpgt, gy
to?? g<fg£>îs J4acts nupcLŒOfjLZi Aoyoïç S^tiïcco-Mtv.
Ol yap -Grands v/xw , o5' uVep T^y lwirv\§iv-
[JLCLTûùV 7LCLI TCCV g'x, QvatCôÇ OLVCtyKCLiœV 7LOLXGÛV XCLl
ayaLBœv îvo^oS-îtow , à Toiç iAtvBepois yyovyro
ilVOLl KpOLlLTeaL, TOLVTOL TOIÇ S^OuAoïÇ CLWil'&OV p}
710/gTv. AouÀoy, cp>icr*v o vofioç , [ayi yvfjLVcLfyaiïeUy findt
£*pctÀo<(pg*v gy Totts zrcLAcLKrTpcuç' x.ott oJjc gT*
^poo-gypct-vf/g , tov «F g'Asu^gpoy cL\g«<pgo-9ct< x,eu yv*
/Jivo^go-Gcjt/. 'OsroTg yap 0/ vo^oGgra/ , to jtaAdy to
gx, tû)v yu^vcto-tav x,ctT<obyTg£ , cLwuwqv to7ç dov-
AotÇ [J.y\ fJLiTV)(llV , TGÙ CLVTCû VQfJLCà Y\yOVVTO , Z tKtt-
VOVÇ g)CûJAl>0V, T0KS gAgU.7gp0l>£ TTpOTpgtSTg/y ÎWi ToL
yvuvaLGiaL. FIctÀ/y 0 clvtos OVTOÇ gi-zzrg VO/AoStTW
AouÀoy gAgu9gpou *7rct*ob$ /x» epoov, [x»z tnoLKoAovQiïv,
4ï6 KATA TIMAPXOY AOroS.
7\ TVTtrîG-S-OLl TW £y\fJLO<riCL [JLeLVTiyi KtVTYïKOncL TtAtt-
ycLç* ccÀA* ov rov eÀeuâ-epov éx,û>Àtio-gv epccv, tlcli ofu~
\i~Vy KCLI cÔt0À0l>9iïV Ovâî @\clÇ>W TCù TtTcLldl , aAAcc
flOLpTVpiCLV GCùtyQVVnÇ V\yV\<TCLT0 (TU{JLÇ>CUVUV. AKVpûV
«K y oîfJLOLl , JCCU âiïvVOLTOV îTl OVTQÇ XpiVOLl TOV 0VTû)$
eUVOUV )CflU jU», TOV tpOùVTcL GCûQpOVlCfl , 3CCt/ TOUS T>îS
(ptÀ/OCS ÀOyGUS €<S TtfV (ÇpOVOVGOLV 7LCLI Hrpt<T^VTèpoLV
yAix-icLV avctêocXAeTûcr to J^' gVtfxoÀot>3av 3tcu ecpo-
pctv, (ppoupav xcu (pi>Àct3c>iv acoQpoo-vvyç yiynaaLXo eivcu
//.êyjGTîiv. ToiyoLproi tous t>is tioAîccs [uv wtpyex<içy
rcCiç y ccpîToiTç uwîptwo')(jQTaLÇ , 'Apjao&ov 3tSt*
Ap/ o~Toy et tov a. , o aaxppm tlcli îvvo/jloç } im épata,
»/. • i » \ \ ~ f » /
tlTî TpOWOV CLVTOV %p>1 'XpOCrZlTCtlV , T0/0UT0US èXCLi-
6\u(76V , «(7T£ TOUS tWOLlVOVVTOLÇ TCL ÎKîlVCûV îpyct ,
XCCTctÔWTepOUS iïo'AUV ZtVOLl iv T0?S îyKOùfJLlOlÇ TCûV
s I I
€&avo/s wî7rpcLy/jLiwv.
X,Ctt 'OpipOU, JCCU ÉTgpâJV VTOWTM, CàÇ TM fjLîV JV
3CCtOTû)V CLVyiKOCCV TlCLldilCLÇ OVTCûV) V/XîlÇ 0€ ZVO")(Y)fJL0n$
~ . a- \ t ~ f (
Ttves tfpotrmuiarSt aveu y xcli w&z^QVovmç lanopicL
tov J^jUov* /v glotte, oti xct/ y\iiuç il y\ov\ vhlov<tclu.îv
3CCU ilXCLd-O/JLtV y \î%0[JLiV Tl KÛLl tiflllÇ *7rzp\TGVTO)V.
'Ewtidyi y&p ÏTiriyîipovGi <pi\ocro(QcùV cLvdpœv [LtfJLVTi-
o-5ot/ , Jtct/ x,otTcL(pgL»yetv e^r/ tous zipyntvovç ev tû>
ixirpcù XoyovÇy d-ecopvwaLTe dwo&Aî^cLvreç , ce Afiu-
voc?o/, «^ tous o[xoAoyovu,tvcùç otyaSous ?cot/ ^p^o-Tous
HARANGUE d'eSCHINE CONTRE TIMARQUE. 4l7
quenient cinquante coups de fouet. Mais il n'a pas
défendu à un homme libre d'aimer un enfant li-
bre, de le suivre , et de converser avec lui, per-
suadé que cet attachement, loin de faire tort à l'en-
fant , était un témoignage de sa sagesse. Comme
il est encore dans un âge tendre , peu capable de
distinguer un ami véritable d'un faux , le législa-
teur donne ses avis à celui qui aime , et réserve ,
pour celui qui est aimé , ses leçons sur l'amitié à
un âge plus raisonnable. L'attention de le suivre et
de le veiller, il l'a jugée la plus sûre gardienne de
sa pudeur et de sa modestie [19]. Aussi, Athéniens,
ces deux héros , qui ont si bien mérité de la répu-
blique, cesdeux hommes si distingués par leur cou-
rage , Harmodius et Aristogiton , c'est un amour
honnête etlégitime(soitqu'il faille l'appeler amour,
ou une heureuse sympathie) , c'est , dis - je , un
amour honnête qui les a formés, et les a rendus
tels, que , dans les éloges qu'on fait d'eux , on pa-
raît toujours au-dessous de l'action qu'on célèbre.
Mais puisque les adversaires parlent d'Achille et
de Patrocle , d'Homère et des autres poètes , comme
si les juges ne savaient rien; puisque , affectant une
certaine gravité, ils se piquent d'avoir plus de con-
naissances que le peuple, il faut qu'ils sachent que
nous sommes un peu instruits nous - mêmes , et
que nous avons appris quelque chose. Nous allons
donc parler poésie, à leur exemple, et citer les
maximes en vers des poètes regardés généralement
comme les plus philosophes et les plus vertueux.
t. m. 27
4 I 8 HARANGUE d'eSCHINE CONTRE TIMARQUE.
Or, voyez, Athéniens, quelle différence ils ont
mise entre ces hommes sages , qui aiment leurs pa-
reils, et ces âmes corrompues et libertines qui se
livrent à des penchans infâmes. Je ferai d'abord
mention d'Homère, que l'on met au rang des poètes
les plus anciens et les plus éclairés. Quoiqu'il parle
souvent d'Achille et de Patrocle, il ne dit pas un
mot d'amour, et ne donne pas de nom à leur
amitié [20] , persuadé que leur affection récipro-
que , si peu commune, se fait sentir à toutes les
personnes instruites. Dans un endroit du poëme ,
Achille, déplorant la mort de Patrocle, se rappelle,
comme une des circonstances les plus affligeantes,
qu'il a manqué, malgré lui, à la parole qu'il avait
donnée à Ménétius, père de Patrocle, de ramener
ce cher fils, s'il le lui confiait, et s'il l'envoyait avec
lui à Troie , de le ramener â Oponîe , patrie de ce
jeune héros ; ce qui annonce qu'il s'était chargé
par tendresse., de veiller à sa conservation. Voici
les vers qu'on va vous lire.
"Ve r s.
« Hélas ! que mes paroles ont été vaines en ce jour, où,
» rassurant dans son palais Ménétius alarmé , je m'en-
» gageais à lui rendre son généreux fils , à le ramener à
» Oponte , vainqueur de Troie, et chargé d'une partie du
» butin ! Mais , sans doute , les dieux ne remplissent pas
» tous les désirs des hommes , et il est marqué , dans leurs
» décrets éternels , que Patrocle et moi nous rougirons la
» même terre de notre sang ».
Mais ce n'est pas seulement dans cet endroit ,
kATA timapxoï Aoros. 419
TtrQtYlTcLÇ, ocrov WfcœpicrjcLi Mopicrciv rovç rraxppo-
VOLÇ , KCLl TCûV OfXOlCùV ïpCàVTeLÇ , 7CCLI TOVÇ CLKpcLTilÇ
CÛV OU ^pîl, 7CCLI TOVÇ Û&plO-TOLÇ. At^û) <3fe TTpCàTOV
[jav zîrîpi Otwpov, ov ev rois ^ps<rbt/raTois tloli
(TOQœTCLTOlÇ T5v tfOlVlTCûV tlVOLl TotTTO^gV. 'EjCsT-
vo$ yoLp sroÀÀct^ou fjLZfjLVHfjitvoç tjrept n&TpoxAou
fccU A^tAÀêaS , TOV [JLîV tpCùTcl X.Gtf TV\V înœVVfJUOLV
> ~ ^ - I f / r f \
ctyrûjy t>is (ÇiXiclç uwQx.f>vwTiTcii , nyovLizvoç tclç
TM WVQICLÇ VWif)Ç>0\aLÇ XOLTCLQcLViTs ElVctl TQIÇ Kt-
*7CcLldtl>fJLiV0lÇ TtoV ajtpOfitTûîv. Aîyu yctp KOU A%/À-
Àeus, o()vco[±tvoç tov tolT n&TpoxAou -S-ctvctTov, aYw
T/ ToûVo T0V \vWy]pOTClLTCôV aW/Z/aVJKJJCO^fcgVO^, OTC
t»v V7roo")(î(nvy t>iv -zzrpo^ rov TZ&TipcL tov lloiTpojtAst/,
tov Mcvomov, cijcûjv ^gi/craTo' e^ay^s/Àcco-Occ/ yap
cturov ei's 'Oarot/viot câoy dwa^ai tcv rïctrpoxAov ( >Tv
yctp Orrouvr/os), €i eru/X7î6fJi^}/£/gv cti/Tov tiç thv Tpo/av,
JCCtl 7rccpocx.ct.Ta3-o tvo OLVTCà' Où KCLTcMQcLnS 60TJV, CùS
.JV t parce T))y intfjLî\aaLV clvtov 'TrctpeÀctêsy. Egti
dxg tcl twyi y a tycù vtw ixiaAcû Aiytiv
Cl iroirtt ? *) p* otXiei fxoç tK@*Xû)i vj^ctTi Ktlrqt^
Qufxrûvav îfoiet Mivoîriov tv /utyccpotTt.
<I>ij» £t 01 ttç 'OzrâtiTec zrtQiKXvrov vîo* et7rct%ti)> ,
vIA<fl» ÎKzrîfTcttra, Xec^ovret rt Xtj'tàoç uia-av.
*AAA' où Ztùç eitâptovi votipctrtc volvrct rtXiVT*'
vAfc(Çû> yàp nl-zrfoiTcti ôfcùltjt yctlxi iptvB-ttr.
Ov Totvuy ijTcLvd-cL fio"joyj (T^irXict^av (P&iktcli ,
420 KATA TIMAPXOT AOrOS.
aAA* ovtoùç clvtov ia%vpœç iTnvSwtVy ghjti w&pcL 0e
ïldoÇ ZWS CLVTOV [J.YlZfOÇ Wf>0CLX0V<TCLÇ OTf, fJW /JlgTgA9û)V
jjlîv rovç i^d-povç, CtW' icLG&Ç CLTl{J.G)pV\TOV TOV TOV
TlctTp0X,\0V ScLVCLTOV , i7tctVî\d-CùV ODLCL^S , yypcLlQÇ 6V
Tïj CLVTOV TÏCLTpidl CLWoScLVUTcLt , TUACûpVtfTcLUtVOS J^g ,
JW TCLyj.m LLîWil TOV /ZlOV TgAgUTClV, ÛAiTO TY\V
TOV Ti^VîCùTOÇ W10~TIV LICLWOV , 7} TY)V GCûTYlplcLV OV-
tûjs <rg jULêyotAO-vf/i/^û)? /i^reiygro tov cpoyea, tov gx,g/vou
TtfJLCùpYjVcLO-'ÔcLl, CùGTî, JlCLVTûûV CLVTOV TlCLpcL[J.VVOVLLlWV ,
koli xiAtvovTccv Aovo-oto-ôct,/ xoc< ctÎtov -wpoaiviyytcL-
<r9ou, awo/jivvci LLv\$tv chv tovzoùv tirpot^e/y, tzrpiv iv
t>jv tou 'Ex/ropos >cg(pc£.A>iv esn rov tou YIcltçokXov
tclQov gygyjqj. KaSsvcSbvTos J^g clvzov iwi tu ^tvpci ,
as <f»i(nv o -zzro/îmis , gfdaAov I^kttcltcli to YlctTpo-
X.ÀOU, JtCU TO/OUTaV g7Tg/JLV>Kr^>i, 3Ctt/ TOldVTcL iWi-
(T^-sJ/g T« A^/AAs< , g(p' o't£ 3CCH ^CLXfVfTcLl , &CU £>h-
Aœacn tm apsTwv &ou t>iv (p/Atav a£/ov clvtûùv Igtiv.
Ewi<rw7rTèi llîv y&p clvtcù , •arpoe/TTay , or/ ouae
gJCgtVOS OtTIg^S/ fJLCVHpcLV TV\Ç TOV @10V TîXiVTYlÇ) il TZÙùç
ilYI J^UVOTOV, 'ZZTpO^OiJCÎlO-OCO-^ûC/ 07Tû)£ TOV CLVTOV TpO-
7T0V, ûXJTTgp Jtotf tTpcL(Ç)VI(TCLV XcLl i^lùùGcLV IV TCù CLVTO) ,
outû) x,gu TgAeuTJic-ayTav clvtZv tcl ogtcl g y tviclvtvj
(TOpGô XtMTtTcLt. OÙvpOfJLEVOÇ J^g JCOU T«.£ JWTp/£&s|
S^iîfywy clç lut cL\\y\\m Çcûvtsç ^uTpi/Zov, Àeys/J
oti ovjl tTi srgpi Tav [xeyurTCùv , acrîêrgp to -arpoTcpoy,!
>cot3-g^o^gyoi llît clWviAccv , juiovot owroflgv raTv aAA^
HARANGUE d'eSCHINE CONTRE TIMARQUE. l\2i
qu'on le voit déplorer la perte qu'il vient de faire;
il en était si affligé, qu'ayant appris ,, de sa mère
Thétis , que, s'il négligeait de poursuivre les enne-
mis, et de venger Patrocle, il reverrait sa patrie ,
et qu'il y mourrait dans une heureuse vieillesse ,
mais que, s'il le vengeait, il finirait bientôt ses
jours, il préféra de mourir, pour ne pas manquer
à son ami mort. Et même il témoigna un empres-
sement si magnanime dans la poursuite de son
meurtrier , que tout le monde, cherchant à le con"
soler, et l'excitant à se baigner et à prendre de la
nourriture, il jura qu'il n'en ferait rien , avant que
d'avoir apporté la tète d'Hector sur le tombeau de
Patrocle. Lorsqu'il est endormi auprès de son bû-
cher , son ombre , dit le poète , lui apparaît. Ce
qu'il rappelle et ce qu'il recommande à Achille ,
est bien capable de nous arracher des larmes , et
de nous faire admirer leur amitié tendre et ver-
tueuse. Après lui avoir dit que lui-même n'est pas
loin de sa fin , il le conjure de faire en sorte , s'il
est possible, que, comme ils ont été élevés et qu'ils
ont toujours vécu dans le même lieu, ils ne soient
pas séparés après leur mort , mais que leurs cen-
dres reposent dans le même tombeau. Il rappelle,
en gémissant, les entretiens qu'ils ont eus ensem-
ble , lorsqu'ils vivaient. Assis l'un près de l'autre ,
éloignés du reste de nos amis , nous ne délibére-
rons plus ensemble, dit-il , sur les affaires les plus
/| 2 2 HARANGUE DESCHINE CONTRE TIM ARQUE.
importantes : car il regrette surtout les marques
d'attachement et de confiance qu'ils se sont don-
nées. Mais, afin que vous entendiez les pensées du
poète dans les propres termes qu'il a employés lui-
même , le greffier va vous lire les vers d'Homère à
ce sujet. Grefïier , lisez d'abord la vengeance qu'A-
chille veut tirer contre Hector.
Vers.
« Cher ami, puisque je dois descendre après toi chez les
» morts , je ne te rendrai les derniers devoirs , que lorsque
» j'aurai apporté dans ce camp les armes et la tête d'Hec-
» tor , de ton superbe meurtrier ».
Lisez ce que Patrocle lui dit, en songe, des en-
tretiens qu'ils ont eus ensemble , et de leur sépul-
ture qui doit être commune.
Vers.
» Assis l'un près de l'autre , éloignés du reste de nos
» amis , nous ne délibérerons plus ensemble. J'ai subi le
» sort rigoureux qui m'était réservé dès ma naissance. ïoi-
» même , illustre Achille , le même destin t'attend , et tu
» ne tarderas point à périr sous les murs de Troie, où tu
i> combats avec courage pour la belle Hélène. Ecoute ce
» que je vais te dire , et n'oublie pas ce que je te recom-
» mande. Que mes cendres , quand tu ne seras plus , ne
» soient point séparées des tiennes ; qu'elles soient couver-
i» tes de la même terre , et déposées dans cette urne d'or
» dont ta respectable mère t'a fait présent. Tu dois t'en
» souvenir ; j'étais fort jeune ; dans un transport de colère,
» par imprudence et sans nul dessein , j'avais tué le mal-
» heureux fils d'Amphidamas avec lequel je jouais. Affligé de
» ce meurtre , mon père me fit quitter Oponte , et me me-
» na dans le palais de tes aïeux. J'y fus reçu par le brave
» Pelée, qui m'éleva avec soin , et m'attacha à ta personne.
» Puisque nous avons eu tous deux la même éducation, il
» faut , Achille , que nos corps soient renfermés dans le
» même sépulcre ».
kata timapxot Aoros. 423
tvvQioui *Ztro9ecvoTocTnv jyovfjLWoç thau. Ivcc ùz koli JW
TOU (JLlTùQV tcLS yV0û[J.OLÇ CtJCOf(T)jTc TOl> TOfHTOl , ClVc*-
f r ~ « \ > >/ \ \ /
yvaxreTcLi vjjliv o ypaLfjttxaiTivç tcl t7Cy\ tcl wzpi tov-
tcùv , i'Opjpos WTroww» Aeyz srparov tcl Tdpi ty\$
'EfcTOpOS TlfJLCùpicLÇ*
;»>
AAA é3Té< ot/v, <p<A trctipt , o-«u t/ff-rtpos' g/^e u-a-a yoticcv ,
Ou «re wpi» KTifiu , wp»'» y'^ExTopoî" «v0«0 îvttitm
Titrât* Kott KiÇetXtji fttyxév'fcou <rûo yovijoç.
AvctyjvûNnte cJN>i, a, tjrgpj tou o[).otcl<$ovç olvtovç
ywzo-Qzi Myu ev Ta Ttzrvoj o n&Tpox.Àos , jccu ^rep?
tov J^xTpj&yv, ces o-uv<heTpi£ov clWyiAgiç*
Où y dp irt Çaol yt (piXatr ùsrctvivHi îrcttpoiv
BouXecç ifypitiot $ouXtv<ro/Lctr «ÀÀ* é/u,t [ttv tc>jp
'Aft<çéxxvt rrvyipij , */V«p Xet%e yttfo/tAtvo'v nip.
Kui £t coi octjr» jtolpx, B-iotç imux-i?? 'A^fAAtw,
T%lyj.i ùzro Tpauv èvtjytitar eczroXirB-cu ,
M#pve««tvoy e![r>ioiç ' EXiiy ç tviK vjVK.opt.oto.
' AAAa ^é' to/ éÇï'*, ff*w ^' ïvi Ç>pe<ri fïei\Xto cijciir
Mij 1/u.cc eut eizTctiioB-t TtB-tjfttvcct ôcn * , ' ' k-^iXtev ,
'AAA' i tu, -zrtp Ti xect etûrov ôftott] ycttcc KtKtuB-*)
' • • ^ *» ' ' ' '
Xpwo-îa» eu xuÇtyoptt y tov rot nopi -z^oritct fujrtjp.
iît ôtcov irptcÇttcti zrtp ir ùfttrtpotrt êopiotctv y
Eùrt pi rvrB-ot iovret tAiiolrioç «| 'Ozrotvroç
Hyetyt* vfcirtùôiè* , ùvà'poKTUrîrç vwo Xvyùqç ,
'H/lcxti t£ y ôrt "UtCiàtt kcctÎktxvov *Ap(Çi£eiucciT0Ç
N»jV<of , oJ* id-tXmt y *jt*<p' itTTpttyûXotTi y^oXot^tiç'
vE*6tc fit èi^&titioç t* èevfcetrit 'farzrortc Tlt)\tvç
''ErpiÇt T* ivduKtùiç , Kcti roi S-tpânovr' o*ôjtcvpt¥.
Qç 01 KUt Ôo*Tt*t Vtf/y Ôflt) C-OOOÇ ettCQtKCtXt/WTOI.
4H kata timapxoy Aoros.
£1$ TOIVVV IpYW OLV CLVTCù (TCûQwoLl fl» Zl\J.Cù^(TCLfXim
tov tov ïlaLTpo)t\ov Oavccrov , àvctyvœQi et Xiyu i
^Q.KÙf^ûfoç £tj f*ot y tikûs , irtritti , ai' àyoptûtis.
AÙrUct yxp 70/ Ï-stutu /u,tS-'vEx.TOf>x worpoç "trotpoç.
Tyv « ethri Trp'oiT-étcsrt •zrâèctpx.qs £7os 'A^AÂévV
AÔtiku, reB-yunjv \%ù oôx. af tpthMy irtclpot
Knivofcty» i'srccftijveit, o pot 'ûroXv cçIXtcatoç iTKiy.
0 TOIVVV OvDîVOÇ YjTTOV (70({>0£ TûùV ïirOlYlTœV , Evpl-
Ttriiïys ey ti tccv xcLWio-zm uVoÀct/xêctvav iÎvcli to
I » ~ » » ru I \ >/ /
(TûùÇpOVCàÇ gpOtV , IV l\)yj\$ fJLîpil TOV tpûùTûL WOlOVfAlVOÇy
\iysi wov9
'O £* t]ç ro <ra><ppov izs-3 ùptrijv r* ccyav tpuiç
ZyiXvtoç eivS-pazrotriv , m t'mv iyco.
IJctÀtv Toivvv o clvtoç woiy\Tv\s ev zœ ^oiviyti clwo-
1 t \ «v, t , es, \ \
(ÇarjETcti , vwi$ tyis yiywYifjLtvvjÇ clvtoa ïirpoç TGV 71 et-
tîpoi ^idÇ>o\ylç aLwoXoyovfJLEVoç , xcu dwîDi^œv tovç
dvDpœiirovç , [xvi g£ i/Wo^cts, (jw\§î ex, J^ctCoÀ^, cl\\'
» ru nl \ I ru A
6JC, TOU [6lGV,TcLÇ XÇlO-tlÇ 'OrOlilG^CLl'
"Yiè**} £è •zroXXav ypt$-qv Xoytov x.ptr*]S,
Ken woAA' et ftiXXq&tvrec ftctpru pav i>7ro
Tuvoivri tyvav o-ufx.yopa.cp.ictc "zrapa,.
YLÙyœ fJt.lt ourw , x oa"^^ 'io-t* àyqp j-otpoj ,
A oy /<£o pat râXrjBiç ttç ùvàpoç <poo-/v5
1,x.07rav a^lcttruv qvrty* i pis opiv irai.
"Oerriç eP£ ôpi'AÔûv vitrât xetKols «v»jfl ,
Otî -zTcéiroT' î) pût -y ru, , ytyua-Kuy , ôri
Toiovrot to-B-9 oïour7rtp y^ireii %vya>v.
HARANGUE d'eSCMNE CONTRE TIMARQUE. ^20
Lisez ce que lui dit Thétis , «qu'il pouvait con-
server ses jours , s'il négligeait de venger la mort
de Patrocle.
Vers.
« O mon fils ! après ce que tu viens de dire , tu ne me
» seras point conservé long-temps ; tu ne tarderas pas à
» suivre Hector que tu auras mis au tombeau. Que je
» meure sur-le-champ , répondit le divin Achille , puisque
» le destin n'a point voulu que je garantisse du trépas le
» plus affectionné , le plus cher de mes amis ».
Euripide , qui ne cède en sagesse à aucun poëte ,
regardant un amour sage comme quelque chose de
fort honnête , en fait l'objet de ses vœux , et dit
dans un endroit :
Vers [ai].
« Un amour sage, qui conduit à la vertu , peut être
» l'objet de nos vœux, et je désire moi même cette faveur».
Voici ce que dit encore le même poëte dans le
Phénix [22] , lorsque , faisant justifier ce héros des
imputations calomnieuses qui lui ont été faites au-
près de son père , il nous accoutume à ne pas juger
les hommes sur des soupçons et sur les rapports
de la calomnie , mais d'après leur vie passée.
Vers.
« J'ai été nommé juge dans plusieurs causes : malgré les
» dépositions d'un grand nombre de témoins , un motif
» unique m'a fait prononcer le contraire de ce qu'ils attes-
» (aient. Pour découvrir certainement le caractère d'un
» homme , et je crois procéder avec sagesse , j'examine ses
» habitudes et la vie qu'il mène. Quiconque se plaît dans
" la compagnie des méchans , je ne demanderai pas quel il
" est; je suis certain qu'il est tel que ceux avec qui il aime
» à vivre ».
4a 6 HARANGUE d'eSCHINE CONTRE TÏMARQUE.
Examinez, Athéniens, les pensées du poëte : il
fait dire à un des amis de Phénix qu'il a été juge
dans plusieurs affaires , comme vous l'êtes dans
celle-ci ; qu'il n'a pas jugé les hommes , cités en
justice , sur des dépositions , mais d'après leur con-
duite, et d'après les sociétés qu'ils fréquentaient;
qu'il a considéré quelle était la vie habituelle de
l'accusé, la manière dont il gouvernerait sa maison,
parce que, sans doute, il gouvernerait de même la
république ; enfin ceux dont il recherchait la com-
pagnie ; car il déclare , sans hésiter , qu'il est tel
que ceux avec lesquels il aime ta vivre. Nos juges
doivent raisonner de même à l'égard de Timarque.
Comment a-t-il gouverné sa fortune ? Il a dissipé
son patrimoine et les biens de ses amis; après s'être
vendu pour la débauche , et avoir trafiqué des char-
ges qu'il a gérées, il a tout consumé, et il ne lui
reste plus que la honte et l'opprobre. Et quel est
celui avec lequel il aime à vivre? Hégésandre.
Quelle est la conduite d'Hégésandre? elle est telle
qu'on ne peut en tenir une semblable , sans être
exclu de la tribune par les lois. Que demandé-je
contre Timarque? Qu'est-ce qui est porté dans mon
accusation? Je demande qu'il soit exclu de la tri-
bune , comme s'étant prostitué et ayant dissipé son
patrimoine. Vous, Athéniens , qu'avez -vous pro-
mis dans votre serment ? de prononcer sur les ob-
jets mêmes du procès.
Pour ne pas trop m'étendre sur l'autorité des
poètes , je vais citer les noms de vieillards, de jeu-
KATA TIMAPXOY A0Ï"02. 427
Sx^ctffOg J^e , S'aGmclToi y zcls ympcLç , ocs dno-
(poilnroLt 0 'ttoijîtjÎs. "h&i <^g aroAAûTv srpcty^ctTûJV
■Qyicl yeyintâcu tcçitm, iamp viïv vfitïs S^ixciaraa ,
a,cu tcl$ Jtpltruç oJx, ex, tût; ftctpTup/ûTv, ctAA' ex tû>v
i-ariTndtvfjLcLTCûv x,** toùv o/jli\icùv (puer/ woitiaScu ,
ejteTo-ê à&Q&hiwM , *z«r^ tov x,ct9' >î/^êpctv ^jov ÇT o
jtpjyojttsyos , Jtctf ovnyct rposrov J^ojjteï t»v îclvtgv
outtctv, as wcLpctwAyaiccç clvtov kcli zcl tvis noMcùS
^iQiytytfrovTcL , jtau t/o-j %<*'p*< w\vi<rici{cor tccli Té-
AêUTfflV OUJt Û))CV>10"£V cttrocpMVoKrôeu , TO/OKTOy CtUTOV
g/vctc Giournip Ji&tgij Jruvûùv. Oujtouv JWcttov tlcli nept
TifjLoLp^ov t6Ï$ clvtoÏç vfJL&ç Et/ftfrtAf %fYi<raL<Td-oLi
MytapoTç. Ylœç J^û&cwte T>iy ecttrrou ovaicu ; x,ctTg-
OVjobfcg Tût WcLTpGûOLy X.CLI Tût TûJV (p/Aû)V, /XgfXJtrflctpy»-
3tû>£ Tût," aœfJLOLTlylLCLl <J\»p0O0X,û>V MfJLOGlCL, TffcWZ »(pct-
yix.sy, dwrs ^jj&y ctAA' 1 Tcts cu(r%uvct$ etuTaî izepitivcLi.
Xcttps* ^g tw £uva>v ; rHy>i0-ctv(5)p<i>. O <N Hy>i<rctv(5jpos
» / > \ » % ' » * «t i
. gx, Tiyajy g<7T/v e-zjrtrjiagu/LtctTûjy 5 gx, tovtcùv, cl tov
wpcL^aLVTcL ol vo/xot cLWcLyopivouvi p» S^yi^yopiiv.
fcyû) dNg t/ Agya> xotTct Tî/^otpp^ou $ x.ct< T/vot 'ttgt
e<rrtv , et ctvT/ygypct/ULjULct/ 5 ^w J^j-oiyopeîv T/ftotp^oy
' * * 1*1 A *
WiWQpViVUîVOV , X.OU T>iy t&UTpûJCtV OLKTJOtV XûtT6Ô>fOO-
xora. Y/*c<s J^g tj ofta/jiox,ctTg ; tisrgp clvtcov >}/»(pig7-
cGott , ay iy >j fitœfyç y.
' ha. ^g ft>j (icLKpoAoycû wipt rœv urouiTM fittfyœv,
av^pav gpa Trpeo-CfTgpay jtou yvcàpifjtcùv v/jlTv ovo/JictTct,
428 KATA TrMAPXOT AoroS.
3ccc/ fjLEipaxtœv x,cu wctiâav , ai Toiç f*ev JW tw
€U7Tpg7r€f<XV WOAAoi yîyOVcLaiV tpCLVTOLl , gv<o/s dx£ Tû>V
«y >îÀtx./ct gTi xai vuv ao-jy' û>v ovogis 7ra7rot et? tgc^
» > > ; 9 -, i \ t t ~
CLVTOLÇ QilTicLÇ CLtylTLTcLl Tl/JL(Xp^ût). K&l WCLAlV V/JLlV
» «s 'V » ~ / / » - 1
avnaieçe/àoti aud-pœ&œv wtiFopnvpxtw clkt^oùs xcli
(ÇcLvtpœç ovo/jLcitol , ivctu^gis ocvot.^tvîi(rUevTe$ x,ccTotvef-
^Tg UÇ TflV WpOGYIMUŒXV TXÇJV T//-CXpp£0V.
ETparov <N Àe^a Tôt t*3v l\tv§tpœv tloli xoiAceç
(Zt£iœx.oTM ôvo;jLa.Tac. TwoocDiiTt , a 'aGavoTo/ , Kp<-
Tavot tov 'AoTuo^ot^pcot* ITepixAei&jv tov Ylip&oiàov,
jccu n^Às^otyev)! , jc<x< nflCvroAgovTot tov KAeotyopou,
JCCU Tlp1<r<9gOV TOV S^pOlAÎCL, XCLWHTTOVÇ OV fJLQVOV TCàV
wo\iTœvy aÀÀx kcu tû!v 'EAAwcàV ' ytytwifjiivovs , xj
TirAîtarm kcu <rœ<ppovi(TTcLTCàv tv^ovzclç ipcLcTm
<LXX QfJLOùS 0V(kl$ WCûZtTOTi CLVTOVÇ \\lfy* WCLAlV 63C
/ \ ~ y \ v \ ~ >l
TûùV IXtlpcLMCûV , 3COt/ Tû)V gV TCcLUTiV gT/ JCCtt VW OVTûJV,
-arporcov juiv tov cLdi\Qi$ovv tov Ityi-npcLTovs , m'ov J^e
Tiowou toi» P&^vsuo-tsu, o/xc6VV[xoy à\ tov vuvi xp/yo-
^tgvou TifJicLp^(ou9 os ivwpîwyjs m /&iV , Too-ovToy ;
> / <\, > rot/ /f-N* > > \
&7CIY11 Tay cticr^pav , ao"ig 7ipa»v gv tojs jc&t ctypovç
Aïoweiotç, KœfjLcpàcàv ovtcûv gv KoXvttcù , x,ctt rictp/Ag-
vovro^, tou yLOùyayLov vwoicpiTov , uwovtoç t/ ^pos
T0V %°P0V ^votî«rûtio-roy , gv o> »v g^voct rtvot^ tzropvou^
fjLtyi\ovç TiucLp'XjààiiÇi ovàiU v-nnAaLixCoLW eiç to
Htip&Kiov 7 ctAA* rcU ce Trctyre^* oura ^\y\povo\ios a
HARANGUE d'esCHTNE CONTRE TIMARQUE. 429
nés gens et d'enfans , qui vous sont connus , dont
les uns , par leur beauté , firent autrefois bien des
rivaux , dont quelques autres sont encore dans la
fleur de l'âge, et dont aucun n'a essuyé les mêmes
reproches que Timarque. Je vous rapporterai , en
parallèle , les noms de ces infâmes qui se sont dés-
honorés par une prostitution ouverte, afin que ,
vous les rappelant tous , vous mettiez Timarque
dans la classe qui lui convient.
Je vais vous citer d'abord ces hommes pleins
d'honneur, qui ont vécu sagement. Vous connais-
sez, sans doute, Criton , fils d'Astyochus ; Péri-
clide, fils de Périthoïde ; Pantoléon , fils de Cléa-
goras; Polémagène, et ïimésithée le coureur, qui,
de leurs tems , étaient les plus distingués par leur
beauté dans Athènes et même dans toute la Grèce.
Ils ont fait beaucoup de rivaux , mais des rivaux
pleins de vertu , et personne ne les trouva jamais
répréhensibles en rien. Parmi les jeunes gens et
ceux qui sont encore enfans , je nomme avant tous
le neveu d'Iphicrate, fils de Tisias , qui porte le
même nom que l'accusé, qui est d'une belle figure,
mais si éloigné de tout vice honteux, que derniè-
rement dans les fêtes de Bacchus , célébrées à la
campagne , les acteurs de comédie jouant au bourg
de Colytte , et Parménon, un d'entre eux , adres-
sant un vers au chœur , dont le sens était qu'il y
avait des Timarque , grands débauchés , tous les
spectateurs , sans penser au jeune homme , l'appli-
quèrent aussitôt à celui que j'accuse: tant l'infamie
43o HARANGUE d'eSCHINE CONTRE TDIARQUE.
est son vrai partage! Je pourrais encore citer l'a-
thlète Anticlès , Phidias, frère de Milésius , et
beaucoup d'autres; mais je m'en dispense , dans
la crainte de paraître leur donner des éloges par
flatterie.
Quant à ces gens qui ont les mêmes mœurs que
Timarque, voulant éviter les inimitiés particuliè-
res, je ne parlerai que de ceux dont je ne crains pas
de me déclarer l'ennemi. Qui de vous ne connaît
point Diophante , surnommé l'orphelin ? 11 cita
un étranger devant l'archonte dont Aristophon
était assesseur: il l'accusait de lui avoir fait tort de
quatre drachmes qui lui étaient dues pour prix de
ses complaisances criminelles , et il invoquait les
lois qui ordonnent à l'archonte de prendre , sous sa
protection, les orphelins , lui qui avait foulé aux
pieds les lois de la sagesse et de la retenue. Qui
d'entre nous ne détestait pas un pareil homme ?
Qui n'était pas indigné contre Céphisodore, connu
comme fils de Molon , qui a déshonoré la beauté
de ses traits ; ou contre Mnésithée , appelé le fils
du cuisinier; ou contre une infinité d'autres que
j'oublie sans peine ? Je ne veux pas les nommer
tous les uns après les autres avec aigreur , et je
souhaiterais plutôt , par affection pour la ville ,
être embarrassé pour trouver des exemples de pa-
reils désordres.
Nous avons cité à part, et ceux qui sont aimés
pour leur sagesse , et ceux qui pèchent contre
eux - mêmes par libertinage; je vous le demande
KATA TIMAFXOT AOrOS. $3l
TOt» tWlTyàiVfJLdLZOï' W&AlV AvTJXAéO. TOV (TTCLOIO-
d^ouov, x&i Qèiàoiv tov ct<?gA.(pov tov MfAwnou. 'Eti
<N gtVgTv eVûJV ÎTOAAOUS , WCLIKTO/XCLI^ IVCL fJLv\ <ÎQX,ûO
tq\ ewctivo'J 3-ipaLnzicLTivi jcctr' ctunav 7:o/gj(r3ou.
Ogpt ^g TÛJV OftOTpOSTûJV T/^Ctp%0U, (pgUyûJV Tût^
flîsrg^glCtS, Oui >l)tt<7T(X ^0* fAiXit , fJLn^WOfXCLL TlÇ
yctp vpLM TOV OpCpsCVOV JtatAGU^cVOV AlOQoLVTQV OUX, 01 (kv,
t\ \ y I \ \ » * I f I
OS TOV ÇiVOV TtpOÇ TOV ûLp^OVTOL CLWYjycLytV , Où WOLpy\-
rv ». ~ » » . ? \ > ' '
ojpaugv Ap/<rro(pa>v o AQivjgus , g7rctmaccr<*,ju.evos tit-
TcLpfcS frz<LyjJL<L$ CtUTOV USTgp TtfS 'XCCtJrZOùÇ TcLUTY\Ç
<t7tl(TTlpV1X,lVaU , XCtt TOUS VOYOUS AtyCûV , 01 JtgA£UOU<n
TOV âp^OVTct T0V o'p(pavaV îWlfXlXuG^cLl , TOUS UTÎgp
tÏs <Tû)(pfS(rUV>?S XUfJLiVOVÇ uVepêe&JJtaS. Tgvtov dy
TiS oux. tfiiaei ; >j T<s Tav ttoA/Tùjv oux, gouo-^g-
pcLlVt K»(p/O"0(?û)p0V , TOV TOU MoAûJVOS XCt\0VfJiiV0V ,
X.GCÀÀ/0-TJfV ûipatV o'^vf/g^S OLKAiiCTTcLTcL J^gÇflctpJtOTfll ;
>J Mv>*n9sOV TOV TOU MoCygJpOU X.tf,Aoup.£VOV , i 7T0À-
Aous iTipovç , a>v gjtav gTnAflivoavo^ ou 5 ou yotp gTig-
£gA9gtv clvzcùv gx^orov x,c&t' ovo/^ûC itiTipas j3ouAo/xcu,
ctAAct fJictWov tûjv ToiovTCôv îpycov Ct7T0pg?V àv gu-
%eLi{iw gv Ta Aoya, JW t>iv -srpos t>jv ?«roA/v
»/
guvo/ctv.
E^gioVi J^g gjcaTgpûîv tjrpogAojUgvoi T/vas ^tg^sAyj-
Au9a^2v , %a>p*S Atgv tous <^/ et <7û)<ppoo"uv)iv gp û^ugvous ,
%0plS ^g TOUS g/S gOCUTOUS g^Ct/ACtpTûCVOVTfltS , Uft£?S
432 KATA TIMAPXOT AorOS.
iidyi tout' gparmôgyTgs a?zrojtpjycto-3g 'tfpos gju,g, gis
oVorepctv Tafyv rov Ti/xol^ov x,tfT<x.ygjutgTs , Ttoxîpo\
y \ i I -A > \ ! » H
eiç Tovç tpœtJLèvovç y y\ gts tovç <7rg7ropvgu|Ji gvous ; oujcouv
/*>?, jcocmAisnav >?v giAou <ru^/moptocv , ctfTOfxoAwHS
as rets T^v eAsud-epûJV JWTpi£c*s.
'Eclv £>' îwi^îi^cùcti Agyg/v , as ou% >ÏToLtpwcev
o<rns /^>i kcltcl <TwyypoL<ÇaL$ tfjua-d-ûùSv) , jcct< ypct^-
fJb&TUOV KCLl [XOLpTVfiCLÇ OLfyûûGl jUlg TOVTQV 'TtCtpCL-
o-p^edkr •arpûJTov p.€v tous ?zrgpt r»s îToLipwiuç
VOfiOVÇ [lZ[JLVY\(rQî y gV OIS QvàcLfXOV [VJttCLV 0 VOttûÔgTtfS
•Z2T€p< (TUVOWtaW 7rg?r0WTCU. Ou yctp , gl JCOtTOt ypctjUL-
fAotTetOV T/S iOLVTOV KOLTW')(yVî , TOUT* tty\TcL<rîV ,
ctÀAcc TravTgAas , 07ras ctv jf tjrp&i^s ywv\Tcti , tov
îjrpot^ûCVTot x.gAgi>g/ /-ta fjLtTî^eiv toTv t>Ts ?zroAgas
jco/vû)V. Ejjcotûjs. Oo-t/s y#p vgos iv ct^rgcrrji JV
OLHT^pcLÇ YldoVCLÇ ZY\Ç tl$ TCt X-ûtAot (p/AoTi/AEGtS, TOUTOV
oi/ît ûS»8w ^gTv «Trpgo-êuTgpov ygvoAtevov 0 TOUS VOYOUS
tlCïQipCàV gTUTtfAOV g/VCt/. E^g/TOt 3GCU TtfV WWtlCLV
rov \oyov toutou pcnfrov eo-Ttv g'^gTûto-a/. n&VTgs
yctp àv TouG' o[J.o?ioyy\(TdLi(JLîv y oxi xclç avvQm°LS Tcts
•nrpos ocAA»Aous a7T/<rncis gvgjcot ttqiov (itâcL , tvcc o pi
•zzrcipîtÊocs Tôt yzypoLfjLfjLîvct J^jojv AotS« tJT ->|x>icpa>
tJTCtpot. TOV TTOLpOL&CLVTOÇ. OWCOUV glTgp TO -&p<ly\LCL
J\?o?s ZtrpoaùîLTca , toTs tlcltol y^afiiicLTuov yTaLipyi-
x.ocr/y, otv <zàix.w:ou , >i i^y vo/xm 9 g£ av oui©/ (ÇoLaiv,
g3r/x.oupt& jcotTctAgi'TrsTct^ Kctt tis av o Aoyos ejccc-
1ÎAKANGUE d'eSCHINE CONTRE T1MARQUE. 1^55
maintenant , Athéniens , répondez , je vous sup-
plie, à ma question : dans quelle classe mettez-
vons Ti marque ? Est-ce dans la classe de ceux qui
sont honorés d'un amour légitime , ou de ceux qui
se prostituent sans pudeur? c'est, sans doute, dans
celle de ces derniers. N'abandonnez donc pas, Ti-
marque, la classe où vous vous êtes mis par choix
pour passer en intrus dans celle des personnes
honnêtes.
Quod si dicere instituerint y non in scortorum nu-
méro habendum esse , qui non ex sjngraphâ fuerit
mercede elocatus , ac postularint , ut tabulas et tes-
tes exhibeam ; vos primum meminerilis legum de
impudicitiâ , in quibus nullam pactionum mentio-
nem fecit legislator. Neque enim an aliquis ex syn-
graphâ se coinquinarit , id spectavit ; sed omnino,
quocumque modo res acta fuerit , eum qui fecerit ,
administratione reipublicœ abstinere jussit : idque
merito, Nam quiadolescens , ob turpes voluptates ,
gloriam honestatis neglexisset , eum non censuit le-
gislator, œtate provectiore jullum oportere honorem
consequi. Deinde rationis istius ineptias facile est
ostendere. Omnes enimfatemur, nos pactiones in-
ter nos ex diffidentiâ facere : ut qui eas servant ,
judicio pœnas de eo sumat, qui /idem fregerît. Igi-
tur si impudicorum actio judicium ex syngraphâ
postulat, si injuriis afficiantur ; earum legum, quas
isti proferunt 3 praesidium eis est reliquum. Ecquœ
T. m. 28
434 JïSCHîNlS ORAT. ADV. TIMARCHUM,
■
autem utriusque possitesse oratio. Putate enim vos,
rem non à menarrari , sed à vobisaspici. Esto enim
conductor œquus in contractu, conductus autem
iniquus et inconstans , aut contra conductus œquus
et stans convenus , alter natu grandior et conduc-
tor^fallax. Vos ipsos autem pro tribunali sedere
fingite, Itaque natu major y dato sibi tempore di-
cendique poteslate > seriam accusationem instituet ,
vos nimirum intuens : Conduxi , Athenienses , Ti-
marchum, utmeum scortum esset, ex tabula, quœ
sita est apud Demosthenem ( nihil enim prohiba
ita dici)-, neque vero ille statpactis : eaque jam ex-
ponit scilicet ac judicibus narrât, quœ tali ho-
....
mini facienda sint. Nonne vero is qui Aiheniensem
contraleges conduxerit y lapidibus obruetur , atque
h judicio discedet , non sexta duntaxat œstimatœ
litis parte condemnatus , sed etob contumeliam pu-
nitus ? Veriim non ille , sed conductus litem inten-
dat, et sapiens iste Batalus causam illius agat : ut
videamus quid dicturus sit : Conduxit me , judices ,.
adlibidinempecuniâsuâ, quicunquesit (nihil enim
interest), si ita dicatur, ac ego omnia^et feci, et
adhuc facio ,ut tabulas jubent , quœ scorto facien-
■
da sunt. Iste autem fidem frangit. Nonne verà
kata TiMArxor Aoros. 43d
Tepou (ÇaLum ; {jw yctp vV ifAoiï Kiyopnov , clWol
yiyo'/Jieyov to srpctyux vo//,jo-m9' op*y. Evtcù yccp o /xev
tM<rQa<rûi[MO$ S^ulolios îU to wpayixoL^ o J^ tuo-9oj-
Bits cIùitlos x-ctJ /*>) @lÇ><Lioï 3 sroÎAiy touvcivtiov, o
p.gy /JL/(r9û)9ê^ , (J.tTplOÇ KCLl WOtCûV TÔL ûùfJLOXoy^^CLy
i fri tw >ÎAt>c!ccv tzrpoAct£û>y jccii fjuaBaxrcLixzvos y
e-^îVŒBœ' JCCU J^OCCWTCtS V(J.CLÇ clvtous yopo-etre
x.ct9)îff9ou. Otocouy o 7ipe<r£t/repos , ct?jro(î(53€VTo$ tou
vdoLTOÇ CLVT6Û XOLl AoyOU , 5t3.T>iy0pl<2,V ^tgTtf, (T7rOUoV,
)3Àe*rû>v JSjAovot* 7Tpos v/jl&ç, fpW E/-uo"(Waja>iv , <à
'aSjjvoToj, T/^ap^ov ttaupiïv tfjLcLuxui jccctgc to ypcc^u.-
fxcLTîLoyy to woLpoi Ay\(ÀO(r^iVîi jteijxevov ( owfcv yap
X,ût>AU6C Ot>T0£ €l"pîio-9ot#)' OU <^» TfOlîT (JiOl TOL ûù [JL0\oyYi-
lliVcC TCCLL TOLVT îj'o^ S^it^iKTl J^AOVOT/, WpQÇ TOVS
S^iKoLo-tciç MyùH , d p^p» toy To/ouVoy tfoieîy. Etzuxol
m x.cLTaLAev(rB>i<rsT<x.i o fiurd-ov[iivo$ tov» A3uvcuov
7rctpa tous vofjLovs , x,cu srpoo-o(pÀû>v aîrsiff'ev ex, tou
J^ixcto-Tnp IOU , Olî T>|V tWa>Ç>t\lCLV /U.0V0V , 0.\AcL jccti1
iAA»v uÊpjy ; 'AAA* ouj£ outos, ocAA' o piaScoSeis
J^/îtflt^eTcti. Aiynœ JSi 7rctpgA9û>y of <ro<pos BoctccAos
JlTgp GtUTOU , *f ilàSfieV , Tt 7TOT* èpé? 'AvfygS J^UCGt-
OTeU, ifJLKTd-OXTCLTO (Xi iTùLlpîTv CLVTCô OLpyVpiOV OGTUT-
dviwo'zovv (ou&v y&p JW<pÉpg< oî)Tœ$ eifîiadcu)' TccLyco
fJM 0L7TCLVTCL TLCLl TTêTTOiyptCt, 3CCCI îTt XCLt Vf y WOlCù
\ \ w «\ \ • ~ \ r
x,<*Tct to ypct^ctTecoy , oc %p>î srojgiv tov gTcupouyTct
outos ^e uTrepêccivei Tas o-uvà»!***. "Etmt ou ttoA-
436 KATA TIMAPXOY AOroS.
Atf XpCLVyy TCCLQCL T^V S^UCCLVTùïv CLVTùù CLTt M TY\G ÎT VU 'y
lis y&p obx, zpu j tvrsiTcL îg^clKa-a uç tw a/yopcui ,
7\ GTîtycUoi y \i WpcLTtZtÇ Tl T0y OLVTM Y\(JUV ; OujtOUV
ovdiv ô(pe\o$ ty\ç <ruyyp*(piiV.
rio3-ev oùy foliote jccu o-uv>i9e5 yeyev«Tou Aeyg/v,
û?5 JcctTct ypxuu<xTeiov nAi Tives >iTatp>io-otv , ucÏh epaT.
Av>?p e/S tûw ?zroA/T0V to <JX ovc^ct ou Aeça, tgcs yap
cc7rg%£gia.S (pguyû)* ouoey wpotioo[Xîvo$ m oAtyq 7Tpo-
Tgpoy gyoj J^ejjiîXSov as vfJLAÇj XeyercLi xcltcl tclç
CTUv3»X,0t£ YlTcLipVKiVOLl TcLÇ WCLp AvTlliAll MlfJLeVcLÇ,
eux ccv idioùTv\Çy aAAa -zsrpo^ to, xoivcl Trpoaim' xcu
MlOQpLCLlÇ r7Cipl7Cl'7ÏTm , UÇ GVVï\$-îlCVJ iTtrOÏWt TOU
Aoyou tovtqv tw sroAiy xcltclgz-a voli n<u oicl touto
tpcùTceai tiviç y ù xara. ypaLjmfjLoLTè7ov i 'Kpôiçiç ye-
yîvv\TcLiy 0 <Jxe vofjLoStryç ou% c/ras to -GrpcLy[iaL
yeygy>îTct/ e(f>f ovT/o-gy , ccAA , ecty owœaovv /xi<r5œo-iç
yeyey»rct/ , jtctTeyvûjjcs tou ïêrpaçccvTos aicr^i/yny.
AAA 0/^^ OVTûù GcMpOûï TOVTCûV à^lùûpKTfJLîVûùV y
woWcti -GrcLpiixQoAcu Aoyœv vwo AyifjuHrd-tvovç zv-
pe5»çrovTcti. Ken tcl7ç /xev vvrtp roZ ^pcLy^arvo^,
-&cOLoy$ticLiç \cyofjLivcu$ v\ttov av tiç iycucutTACTitir
«, <Jxê ÊÇû)^6V 69Tê/C-Ctrgrct/ , AvfJLOLlVOlXEVOÇ Td TYÇ
nroAîûùÇ S^ixoliol , e?sn tqvtoiç cl^iov t<rriv opyio-Sy,-
vau. lloA'j^ /xgy yctp o* Qt.At'&woç \gtcli* tycLut-
p/^no-gTcct J^6 xct/ to tou cra/fe OV0/J.flc'AA^cty(5jD0U.
Kctt yctp trpo^ toÏ^ d!\Xoiç xolxoTç âiJ.ovaroç tiç \
.LSCHISTS ORAT. ADV. TIMÀRCHUM. 4^7
magnum clamovem tollent judices? Quis enim non
dicet ? Et adhuc in forum prodit ? aut coronam ges-
tat ? aut aliquid eorum agit quœ nos agimus ? Ita-
<jue nulla est sjngraphœ utilitas.
Unde autem inoluerit consuetudo Ma , ut dica-
ftur y quosdam ex tabulis sui fecisse copiam', jam
explicabo. Quidam cwium{nomen taceo , vitandœ
offensionis causa}, nulla earum rerum habita ra-
tion e , quas paulo ante apud vos comrnemoravi ,
fevtur contra pactionem , apud Anticlem sitam , se
prostituisse : et is quidem non homo plebeius,sed rem-
publicam administrans, qui > cum dicteriis incessi
soleat , effecit , ut hœc oratio de more usurparetur
in urbe , eâque de causa quidam interrogent, an res
ex sjngraphâ sit peracta ? Legislator autem non
curavit, quo pacto res facta sit ; sedy si ullo pacto
locatio intercesserit , eum condemnavit, qui dede-
cus in se se admisit..
Mais je reviens à Démosthène , auquel j'ai déjà
répondu sur quelques objets. Les mauvaises sub-
tilités, dont il fera usage pour défendre celui que
j'accuse, doivent peut-être moins indigner; ce qui
doit irriter davantage , ce sont les imputations
étrangères à la cause qu'il emploiera pour infirmer
les lois de notre ville. Il insistera sur Philippe, et
citera même le nom d'Alexandre; car, à ses autres
vices , cet homme ajoute un caractère brutal et fé-
438 HARANGUE d'eSCHINE CONTRE TTMARQUE.
roce. Quoique ce soit un procédé déshonnête et
déplacé , d'outrager Philippe par des paroles, c'est
cependant quelque chose de moins révoltant que
ce que je vais dire. Lui qui n'est pas homme , ca-
lomniera sur certains articles quelqu'un qui est
homme , de l'aveu de tout le monde. Mais employer
des expressions équivoques, pour jeter sur un jeune*
prince des soupçons honteux , n'est-ce pas rendre
Athènes ridicule? Il dira donc, en vue de me nuire «
au sujet des comptes de mon ambassade, que der-
nièrement, lorsqu'il disait d'Alexandre en plein
sénat, que, dans un repas où nous étions, il jouait
de la guitare, et adressait des couplets à un autre
jeune homme, lorsqu'il déclarait aux sénateurs ce
qu'il pensait de cette liberté ; il dira que j'ai été fâ-
che des traits lancés contre le jeune prince, comme
si j'eusse été parent d'Alexandre , et non collègue
d'ambassade de Démoslhène.
Pour moi, je ne me suis pas entretenu, et n'ai
pas dû m'entretenir avec Alexandre , vu sa grande
jeunesse. Je loue maintenant Philippe pour toutes
les choses obligeantes qu'il vous a écrites , et si
sa conduite à votre égard répond à ses promesses,
il sera sûr et facile de le louer. Dans le sénat , j'ai ,
fait des reproches à Démosthène de ce qu'il disait
contre Alexandre , non pour faire ma cour au jeune
prince , mais persuadé qu'on penserait de notre
ville comme de l'orateur, si vous approuviez ses
propos indécens. En général , vous devez rejeter
KATA TIMAPXOY AOrOZ. 4^9
wtqs Kctt ûiwcLtfcvToç avSpaitos ion. To £tev yap
zl$ tov fylAiw&ov too Xoycù ^À^p.eAsTy , clu.clSîs
fjiîv jccu fltxctipoV eActTTov «K ou [AtAAœ Aiyav
ducLptiifioL. 'OfioAoyoufJLivas y&p ttç cuiàpcc, KcLimp
ûJjc #v o.Jtos ctv>!p , Tocs |SActcr(p)ijUtct$ woiwîTcu.
OTCLV £i T<U$ iU TOV WaiïdaL 'Xc7Cpcty[jLCLTEVtjLtVcLl$
fJLt-ZCJLtyOpcLlS 0VO,Cf.<XTû)V OLld^pdiÇ VTZO«]slCLÇ TTcCpg^ÊctÀ-
Aw, 3cccTctyeAct(7Tov t>jv ttoAjv nom. ils yap tqlç
ifJLOiS ÎVSVVOLÇ /3Act/7rTû)V, CLS VWîp TYlÇ WptG&llCLS
jSouAav viTip rov 'tccliÙqç 'AAg^avdpou friifyu , ON) ev
Tffl -ZcTOTûJ jî/JLûTv JtlOctplÇo*, JCûtC MyOl p»(7gl$ T/vas
\ » / \ tl ,J * \ \ /
5CGU OCVTtXp0t;(7c/$ TTpOS êTgpOV TTot/OCC, X.CU TTgpt TOUT0V,
i J^ ?zroTg ûcuto? êVuy^otve yivùxrytcûv , ?<rpos tw
QovAw <X7ti$m(JL'zo , oup£ Js (xy^tîjrpgo-ÊcUTîiv , ccAA'
ces vvyyvw , toTs g/s tov woliÙcl a^œfjL/xoLGVJ &yoL-
VCLKTYKTCU.
Eyœ p AAeçctvopo) /Ltev iulqtccs «ri et rw y\\iïliclv
oJ iïiuAsyiJLeu , ^AfTrsrov J^g vuv /xgy J\ct tw tûjv
Aoyû>v wQïifiicu ÉtreuvoT' gety j^' autos «v to7s -arpos
Jjxik gpyojs ygvirrcti, oios vuv go-riv gy toTs g7ictyygA-
fJLOLGlV y CL<T(QCLA>\ KCLI pCtoW TOy XfltS' OCUTOU 7TOI3ia'€Tce.e
eVctJVov. 'Emn fimacL <K êv Ta /3ouAguT>ipJG> Anjtw-
o"9evc/ , ou tov tretîoet gx.-3-spct3rgu0v , ctAA' , g'ctv t«
ToiotuVct ctsro&^yicr-d-g , q/jlqiclv yofjLt^av tm woAiv
$cay\<riG3cLi tu tov AeyovTo^ aLx,Q<ruict..'OAa)Ç J^e,A»
44o kata TiMArxor Aoros.
ASWOLIQI 9 T0.Ç g£a>3cV TGV WfCJLyfJLOLTQç ctwoAoyicLÇ
fjui T&p o<r or^cr^e* wpœrov [*gy, rœv cpicûv gyg&gv, ovs
CûfJLQCTcLTt) J^gfTepOV <N , UTTgp TOU fJL» ^OtpOLKpOVa&YjlOLt
vwo <hSpccGrov TiyjiTov Xoym, Mjjtpoy <N aya-S-gv
AyifiotrStvYis ycLp , î-wet&n twv warpcùciv oucnav
cLVcLAaxTè , -zsrepiwei "Zirgp/ t>jv tzroA/v 3>jp€U0v ygous
tzrÀou<nous op(f><tvot>s , 0y ot /<iey ?«r<xTgpgs TgTgÀsirm-
5C£/crcty , eu J^ê p„>rrgpg$ £ta>x.ovv Tac qvgicls» ïloWovç
J\' vwcpCàç, evos tûjv c^givoc t«r£î2rov3o tûjv Jwo toutou
[Xvw&y\<ro[xcLi. Kariâcùv ya.p oiyjcu wAovtnaLv xj oux,
evvofjLovfjLtvw , >k ttyg/Jiav ttgy >iv yi>y» //.gyct (ppovouo-ct ,
xcu youv oJ?c ey-ovareLy véclvcocos ^g o'pcfocvos y/xi(iaLVYiç
è\iyj.iQ\(i Tw ovaioiv , Ap/o-rctp^os .o roi» Moc^cu*
toutou wpoawoiyffCLfjLtvoç tpeiaTïiç etvcu, *, to jULg/pat-
x«ov e/s thv ÇiA/*v ra^Tnv wpooxaAsou/jigvo* y Ix-ari-
àm JcevSv g/j/TTÀwois , û>s glvtikol £yi [xolagl rm p>jiro-
pû)V VrpOdTîVVVJTcL) XOLTCLAoyOV p7)T0pCûV vw OLVTOV
I y I I » 1 » ~ ,
yeygy>i/Jigvû)v cfaro^flifVûw , Toiovrœv zi<rvyY}TY\ç clvtcù Xj
JWountoiÂos ipym eyevêTo, e£ #y îtcuvoç /jl~v Qtuyu
TM ZtTOLTpiÙsL, OVTQÇ i^ OLVTOV TOL TV\Ç Çvyiïs iQodut
•3rpoÀa.£û>y rpict tol\clvtol àwiGTipmîy NiTtofoifios
J^' o AcpJoWîos var* ApiŒTOLpyov ziTttevryte /£icu&>
S-CVlCLTOû y ZTLKO'n'UÇ 0 dilACLlQÇ CLfJLÇQTîpOVÇ TOVÇ Q-
q>QcL\UOVÇ,KCLl TAV yXoiTTcVJ CLWQTfxAlÇy V\ ITTcLpp'A-
(ticl^z-o, nivzivm to?5 vopoiç xai vfiîv. ErrgiO vumï.
HARANGUE DESCHINE CONTRE TIM ARQUE. 441
toute défense étrangère à la cause, tant par égard
pour votre serment, que pour n être point le jouet
des sophismes d'un vil discoureur. Il faut vous
faire connaître ce méchant homme, en reprenant
les choses d'un peu haut.
Lorsqu'il eut consumé son patrimoine , il par-
courait la ville , cherchant à prendre dans ses filets
de jeunes pupilles riches , dont les pères étaient
morts, et dont les mères gouvernaient les biens[2o].
Je laisserai les autres, et ne parlerai que d'un seul
qu'il a jeté dans des malheurs affreux. Il avait dé-
couvert une maison opulente, mais mal gouvernée*
qui avait pour chef une femme aussi pleine d'or-
gueil que dépourvue de sens, et pour héritier un
jeune pupille presque fou. Il feint de l'amitié pour
celui-ci ; il se l'attache par les vaines promesses
dont il l'amuse , lui faisant espérer qu'il primerait
bientôt dans l'éloquence 9 et lui citant tous ceux
qu'il avait déjà rendus orateurs. Il a fini par lui
apprendre des actions qui ont fait exiler de sa pa-
trie le disciple ; qui ont valu au maître trois talens
que le jeune homme eût pu emporter dans son
exil , et dont Démosthène l'a frustré; qui enfin ont
fait périr de mort violente Nicodème tué par Aris-
tarque. On a crevé les yeux à cet infortuné , et ou
lui a coupé la langue dont il s'était servi avec assu-
rance , comptant sur les lois et sur les tribunaux.
Vous avez condamné à mort , o Athéniens ! So-
4^2 HARANGUE DESCHINE CONTRE TIMARQUE.
crate, ce fameux philosophe, pour avoir donné
des leçons à Critias [24] , un des trente tyrans qui
avaient détruit le gouvernement populaire , et Dé-
mosthène obtiendrait de vous la grâce d'infâmes
débauchés , lui qui a tiré une vengeance si cruelle
de simples particuliers, mais amis du peuple, pour
avoir parlé librement dans un état libre 1
Il a invité quelques-uns de ses disciples à venir
l'entendre. Trafiquant des ruses avec lesquelles il
vous trompe, il leur annonce, à ce que j'entends
dire, que, par ses artifices, il vous fera prendre le
change et tournera ailleurs votre attention ; que ,
dès qu'il paraîtra , il inspirera de la confiance à
l'accusé , épouvantera l'accusateur et le fera crain-
dre pour lui-même; qu'afin d'animer et de soule-
ver les juges , il rappellera ce que j'ai pu dire au
peuple par le passé, et blâmera la paix que j'ai
faite , dira- 1 -il , conjointement avec Philocrate ;
en sorte que je ne me présenterai pas même au tri-
bunal pour me justifier , quand il faudra rendre
mes comptes , trop heureux de ne subir qu'une
peine ordinaire , sans être condamné à mort. Ne
donnez pas , Athéniens , à un misérable sophiste
sujet de rire, et de s'entretenir à vos dépens. Ima-
ginez-vous le voir rentrer dans sa maison au sor-
tir du tribunal, s'applaudir au milieu de tous ses
jeunes disciples, leur raconter avec quelle adresse
il a fait perdre de vue la cause à nos juges. Je les
KATA TIMAPXOT AOrOS. 4+5
«"'AO^VAtlOt , XûùKpCLTM [JLiV TOV <TO<pjOT>lV iTTlKZUVOLti,
OTl KpJTiCtV eCpOCVW WiWOLidtVKCûÇ , gVût TO)V TpfcOtSVTOt,
T<av tov ^JJttoy 3to£.TaAi»fl"avTû)V Au^oo-Sévu^ J^' J.oïv
îToiipOVÇ i%aLlTï)<TîTcLl > 0 TflÀJJtctUTctS TlfJLCCptcLÇ Aût/X-
êctVûJV WOLOOL TOùV idlCùTm XOti «f^OTJX/îv OLvBpûû'7rœV
vorgp tms tcr»yopicts; a> -Gr&pauaiLAyfJLivot tivzç to>v
jxoljhtûjv yKQvaiv ewt r»v oucpo<t(Tiv. KGtTcsrocyygA-
AgTot< yap -zzrpo^ ot JtoJ^, gpyoAot£û7v i<p* v/jlolç 9 dç
iyœ TtrwQcLVofJioLi , \wtiv iaztclWclÇcls tov cLywoL 39
\ t I y t \ l ~ A
T»V U^tgTgpOtV OLX.pQcL<TlV , JCCU 5rûtpct0T>J<7g/V Tût) /x,gv
cpuyovTj ^ûtp'peTV , ot&v clvtoç fitvpo ?zrctpgA3-w, ex.Tre-
^A^vS-at* Js Ta )CûtT»yopa) jcou wtQopycrd-au Wîpi
GLVTOV* TOtTOVZOVÇ fit KCLl TVlXlKOVTOVÇ tK7LOL\i<Tî<Td-CLl
wctpct Tœv ^iKeHTtœv d-opvCovç , ^raps4aGaÀÀû)v Tas
griots J^Awyopicts, $ -^îym tw sipwnv t^v <JV e^.ou
jtou <pjAox,pcLToi/£ ygygv^gy^y , ghtt ovàt cltccutyi-
(Tiad-a.i fit iwi to £i7LOL<n:>ipiQV cLno\oyY\<rofjLtvov , otetv
Tôt? TÎk ttrpgdêg/ot? eJOuvoLS J\(5S, aAA* ctycf7r>io-g/v
» 1 / / / \ \ - /
gav fJLZTplû) TlfJWfiCLTl 7CipiWî(TCù , X,0U ^ -S-CtVcCTOJ
^(JjafJLÙLl. MwîeVI J^» TpOTTOJ X.0t9' J/Xûîv OLVTM ygAû>-
Tot Tûù (Tocpio-TM jtcu «TictTpiÇyjy î^rotpotc^p^)1Tg• ctAA'
JaroActÊsS' opciv zl<n\>)AvSoTaL. clwo tov «Njcacrrjfpiou
OlîCOtag, 3C0C1 O-g/^VUVO^gVOV g7Tl TW Tû)V lAZlpcDLlCùV dTlOL-
Tpi&jT, x,ot/ S^ufyovTct, œç zv to wpàLy/x<t J(pglAgTû>
444 kata timapxot Aoroz.
Tœv ^iKcLG-rSr d7CcLyarym y cep olvtovç glwo tûjv
Wèpi i IfiCLp^OV CLITICÛV , îWi(TTY\GcL (ÇîÇM ÎWI TOV
KcLTyiyopov y„ai ^iAi^tcov x,cli $ûûx,èaLÇ9 x.cLi cpo£oi/£
èWY)pTV\(rcL TQIÇ CLKpOCàfJLlVOlÇ , 0X7^ 0 fJLiV (ÇzVyCùV XCt-
Tïiyopti, o S^è KOLTnyopœv ex.pt ygTo* 0/ J^e J\xc{.<7Tcu ,
KpiTcti, •argpt rovrœv vikqvov. 'Y^cgrgpov <K gernv e'pyov
Wpo$ TCLVTCL avriTiTOL^d-OLl , XCt( 'XcWTcLr)(vi GTcLpcL-
xoAouSovv-dLÇ [j*vida,[xvi 7TctpgxxÀiyg/v olvtov îclv, fiqdt
TÔiç î^cù rov dyœvoç Aoyoïs ^/i'cr^p^o-ôotr <x\\' ,
ùxrwzp gy Tciïç lwwodpo[xiaLiç, w tov rov wp&y-
[J.CLT0Ç CLUZQV «^pO/^SV gJ<7gÀGtUVgTg. Kolv ÏCUJÏCL TTOJtfTg,
ov xc6T<x(ppov»3}io-go-5e , cûiAct rw olutm g^grg yvee-
piv vo/Ao3êto£»v-g5 xcu J^xct^ovTgs* g/ J^g /xn, ùofyzz,
/LLtAAovTav /xiv yinvSai rœv clùvm\1).cltoùv , wpocti-
o-SaLvead-cLi xou opyeÇecScu , ysyovoTûJV «N , oJx ixi
(ppovn(^g/v. '£2$ J^' g\ xg(ptfA<x«a ûp^a-S-ai , g'ctv /Jigv
x,oÀct(^>rrs tous Gt&xotTvTcts , eo-ovret,* J/juv 01 vopoi 39
KOLAoi xau xvpioi gocy <JX clQiyiTi , x&Ào* /xev, xup/o/
dN oux, grt.
'jQv J^g gygxot tcLVTct Agy«, oux. oxvhctû) Tipos J/xct^
'^^rctpp)î(7/cto-cco,3a/• go-Tct* J^ 0 Àoyos g-zsrt 3ra,poc&*y-
pLcLToç, A/a r« oseo^e, a ctv<5jp£S 'AStivaiTo/ , tous
VOfJLOVÇ IXiV TLCLAoùÇ 7LU<t5cU y TCL S^î «\f/>|Ç*oy*ClTflt TÎJS
/x •*■ % / \ \ I > I
UTOteCiùÇ tV/CLl 7LGLTcLQM(TTîpcL , XC6t Tot^ Y,} ICTUS iVIQZt
Tcls gv to?^ S^uLcLcrTYiptois t%w îTtinAvifyiç; lyoo zcls
HARANGUE D ESCHINE CONTRE TIMARQUE. ^ J
^i détournés, dira - 1 - il, des imputations faites à
Timarque, et les occupant, malgré eux , de l'ac-
cusateur, de Philippe et des Phocéens; j'ai rem-
pli de crainte la multitude , de façon que l'accusé
attaquait., l'accusateur se défendait, les juges ou-
bliaient l'affaire dont ils étaient juges , et don-
naient leur attention à des objets sur lesquels ils
n'avaient pas à prononcer. C'est à vous , Athéniens,
d être en garde contre les artifices de Démosthène,
de le suivre dans tous ses faux fuyants , et, sans per-
mettre qu'il s'écarte et qu'il se jette sur des propos
étrangers à la cause , de le renfermer dans le cercle
même de l'affaire dont il s'agit , et comme dans la
Mce qu'il doit parcourir. Si vous le faites, au lieu
de vous voir joués et méprisés , vous rendrez des
sentences dans les mêmes dispositions que vous
portez des lois ; sinon , vous paraîtrez ne montrer
de vigueur que pour prévoiries délits et pour éta-
blir des peines, et, dès que les fautes sont com-
mises, ne les plus regarder que d'un œil indiffé-
rent. En un mot, si vous punissez les coupables ,
vous aurez des lois qui auront de la force et de la
bonté; si vous le renvoyez absous , elles n'auront
que de la bonté sans force.
Je vais vous dire sincèrement dans quelle vue
je parle ainsi , et j'appuierai mes discours d'un
exemple. Pourquoi vos lois sont-elles bonnes, tan-
dis que vos décrets sont inférieurs, et que les déci-
sions de vos tribunaux ne sont pas toujours à l'abri
vies reproches? En voici les raisons. Vous porlez
446 HARANGUE d'ÉSCIIÏNE CONTRE T1MARQTJE.
vos lois, n'ayant égard qu'à la justice, sans nul mo-
tif d'intérêt propre, sans faveur, sans haine, ne
considérant que ce qui est juste et utile. Or , avec
plus de pénétration et de subtilité que les autres
"peuples , il est naturel , sans doute , que vous por-
tiez les meilleures lois. Au lieu que , dans les assem-
blées et dans les tribunaux, souvent distraits du
fond de l'affaire par l'imposture et par l'audace
vous laissez introduire dans les causes un abus nui-
sible, en permettant aux accusés de récriminer .
Et qu'arrive-t-il de là ? Ne songeant plus à la justi-
fication qu'ils vous doivent, l'esprit occupé d'autre
chose, et ayant perdu de vue l'accusation, vous
sortez du tribunal sans avoir puni aucune des deux
parties , ni l'accusateur contre lequel il ne s'agit
point de prononcer , ni l'accusé qui , par des im-
putations étrangères , élude celles dont on le charge ,
et échappe à la justice. Les lois, cependant ., sont
sans force, la démocratie est ruinée, et cet abus
dangereux se répand et prévaut. Vous recevez, pour
l'ordinaire de beaux discours qui ne sont pas ac-
compagnés d'une vie régulière ; bien différens en
cela des Lacédémoniens, dont je vais rapporter un
trait de sagesse; car il est beau d'imiter les vertus
même des étrangers.
Un orateur haranguait les Lacédémoniens dans
une assemblée; c'était un homme aussi diffamé par
KATA TIMAPXOY AOTOZ. ^
TOUTûJV CLITW iWlfolÇCC.' OTl TQVÇ fJLÎV VOjUlOUS Tl-
06<x9g zwi wa<ri ro7$ ^ikouoiç, ourt xzpiïovç g'vgx,'
dàytov , ovti ^ctpiToç , ovr t^d-paç , ctAAct -arpos
flturo /40VSV TO «TJ&cUOV X.0U TO (TV^îpOV CLW0Ç~>Aè-
wovrtç' twiâi^ioi y , o7[xcu , (puvTgs gVgpû)v /xoiAAov,
llTLOTCùÇ XCLWhJTQVÇ VO/XOVÇ TlhîCd-t* h J^g TO,7s g'x.-
JtA>1<nct<£ JCCtJ T0t£ J^JCCtODipiO/S WoAAcLKlÇ OLQifJLèVOl
TM iiÇ fltUTO TO WpQLyfiCL AoyûJV , JtTO TVI5 CtjrctTflS
x.cu tû)v cL\a(onvfjLcLTm vwctytcrSt , jcgu îjrctvTav
a&JC0TfltTOV g9o£ gJS TOUS CtyûJVûtS TÏCCf CtoY^gO^g. EctTÎ
\ \ ^ / » ~ ~
yctp tous ainoAoyovixivovç ccvT/x.ctT>iyopg<v tov x,clty\-
yopot>vTû>v. EsrgioVv «K &?ëro aw et c-Sirr' otVc t^
dWo\oytoLÇj xct'. t<xs «vf^X01* gV g'"^p®v yev»o~9s, g/s
A>i9>7V gx,m<rovTgs ry\ç xoLTviyopiaLÇ , g£gp%gc-9* g?c Taw
J^JCtf.OTTipJÛJV , 0U& TTOtp' gTgpOU J^JOJV tlAY](f)QTiÇ ,
»/ \ ~ / I ~ \ , »
ouTg '/Tctpa. roi» jccmiyopou* -vp»(pos y<xp jccct ccutoi»
ou oiootcu ouTg tjrapct toi» flt'7roAoyouju.gvou^ Tous yctp
ctAAoTploUS QLITICLIS ûcVoTpi^ct^gVO? Tct uVctp^OVTtf.
qlvtv tyicAvificLTûi , gx.îa'gcpguygv gjc tou J^wccWTup/ot/
01 J^g VOftO/ XCtTctAuoVToK , JCCll )î ^YlfAOKpcLTlcL JW~
cpSgjpgTcti , xect to g'9os lia tjroAu wpoÇ>cLtyum tvyj.pœs
yctp gvioTg Aoyov avgu ^pytarou jSjou <zzrpoo-oV)£s<r5g.
'AAA* ou AoixticUfioiioi' xctÀov <K éVn Jtcti t<xs
fyviKCLÇ ÛLpiTZÇ fJLlfJLU<r$OU.
AyuyyopovvTos yaip tivos ev tm tûjv ÀûtJt£(îct/-
uovjûjv g'x.x.Ayjo'/ot , ctvô^pos fètQiCûitQTQÇ (xh ct/crypSs,
448 KATA TIMArXOT AOrOX.
\lyîiv y tU usrgpêoAnv S^uvgltou , 39 rm /Yc*x£o<3t/«
fjcovim, as (pcc<n, tlcltcl t>jv gjtstvou yvapiv ^(p/^go-Bcu
/^gAÀovrojv , tjrotpsÀ^v r*s rœv ytpovrcàv y ovç gx.e7vo*
X) oLta-yv^ovroit 39 J^g&cco-i, îc, tw tv\ç vKikiclç ctvrœv
tWMV/UlOLV Otp%>lV [>.iyiGTW ZWQLl \OfJaÇoV(Tl , JCfltJ/-
OT&én $'ctUTOt/£ gJC Tût)V iTl^CcLlàoÇ UÇ yypcLÇ (TCûtppOVCûV'
rovTcev tîç , ûjV ÀgysToc/ , ?3"ctpgÀ5û>y.' /V^upas eVe-
-ZtTÀ^gTO^ AcLTLziïoLllJLQnOtÇ, XOLt Tl TG10UT0 3COE.T OLVZGû'J
èÇ>AcLaq>YifJw<rsv , ©V ou îîtoàuv J£fovov ry\v X'srctpryiv
dwopd-yiroy oimktovo-i , to/cuto/s g y Tous ex,xA)j(nct/s
<Tl>/*£oUÀOlS %pCùfJLiVOr OLJLLdL <fc ltCLpOL7LCL\î(JcL$ (XÀÀOV
T/VO, Tû?V ÀcfXgÔ^/jUlCV/ûJV CtV^pC^ÀgygtV jUtgV OUX. ÎVQVX)
tol J^g Jtctrot f7roMfiov À&p/Trpoy, >tou ^po^ £ikcliq<tv-
y>tv 3ca* gyjcp o/rgjcty ^/ctcpgpovTûc , e^rintçei ctyna t<*£
» \ » ~ f '/ f/ '\ A ' *
CtUT&S UWtlV yVC0[A<ZÇ OVTCùÇ OTCùùÇ (VJ d^VVyjTOLl , cLÇ
giVgy 0 wpoTspoç prfrcùp' w , g(p>j , o* Aajcuoku^oy/o/
ctyojpos ay&3ou (p3gy£otjHgvot> -v|>>Kp/(râ>vTou , t« J^g
T^y Jî«ro^g^g/À/ct5corûJV jcct* wowpœv <M$pœ'7cm (pmcts
ixv\èt rois cùgi 'Grpocriïi'^cevTcLi. Tcû/9' o ytpav, 0 zx,
ïfouoos o-go-^({)pov>î)ca)? , *arotp^yg<rg to<£ ïolvtov wo\r
raaç. Tol^v ycLp iy T//xctp^ov J rov Kiv&idov Ay-
^too-3-gyîîV gtotcg WOAlTWÎoScll.
hoi <^g £oj ^pxS AcL-iaôcLifxonovç SipoL-arcverj , x)
ray YitXYirepav 'srpoyovûôv uvv\<tS-v\vqijlcli. Ovra yctp
îicrav 7rpo$ tcc^ ctto-^fvot^ ^otÀg^ro/, 59 wtpi kaugzgv
T(»v rgjtvay t*>îv <7ûxppo<ri>y>iv enroiovvTo , ûjo"T ccy>ip g<s
HARANGUE DESCHINE CONTRE TIMARQUE. 449
sa conduite que distingué par son éloquence. Les
Lacédémoniens , à ce qu'on rapporte , allaient pro-
noncer d'après son avis. Il s'éleva un de ces vieil-
lards qu'ils respectent et qu'ils craignent, qui com-
posent le premier conseil de la ville[25] , et qui ont
mérité cet honneur pour avoir vécu honnêtement
depuis l'enfance jusqu'à un âge avancé; ce vieillard
fit une réprimande vive aux Lacédémoniens , et
entre autres reproches , il leur dit qu'ils ne garan-
tiraient pas long-tems Lacédémone de tout ravage,
s'ils employaient de tels ministres dans les assem-
blées. En disant ces mots, il appelle un autre La-
cédémonien , qui, sans êlre doué du talent de la
parole, s'était signalé dans la guerre , et jouissait
d'une grande réputation de vertu et de sagesse ; il
lui commande d'exposer, comme il pourrait, l'avis
qu'avait donné le premier orateur., afin, disait-il,
que les Lacédémoniens prononcent d'après les dis-
cours d'un homme vertueux , et qu'ils ferment ab-
solument l'oreille à la voix des lâches et des per-
vers. Tel est l'avis que donnait , à ses concitoyens,
un vieillard qui avait été sage dès son enfance. Il
eût , apparemment , oui , il eût été permis à un Ti-
marque, à un infâme Démosthène, de se mêler des
affaires publiques.
Mais pour qu'on ne s'imagine pas que je veuille
flatter les Lacédémoniens, je parlerai aussi de nos
ancêtres. Ils étaient si sévères contre 1 infamie ,
et si jaloux de la sagesse de leurs enfans, qu'un
T. III. 29
45o HÀRÀNGDE »'ESCH1NE CONTRE TIMÀRQUE.
citoyen , ayant découvert que sa fille setait laisse
séduire , et ne s'était pas conservée chaste, comme
elle le devait , jusqu'à son mariage , il l'enferma
dans une maison déserte avec un cheval qui , irrité
par la faim , devait nécessairement la dévorer. La
place de cette maison subsiste encore aujourd'hui
dans notre ville , et ce lieu s'appelle la place du
cheval et de la fille.
Solon , le plus célèbre des législateurs, a fait des
lois pleines de force et de dignité pour la discipline
des femmes. Il interdit toute parure à celle qui
aura été surprise en adultère; il lui ferme l'entrée
des temples , de peur qu'elle ne corrompe les
femmes honnêtes en se mêlant avec elles. Si elle
ose contrevenir à la loi , dans l'un de ces deux
points , il permet à quiconque le voudra de déchi-
rer sa robe , d'arracher sa parure , de la frapper ;
empêchant uniquement qu'on nelui porte des coups
mortels , ou qu'on ne lui fasse des blessures gra-
ves ; en un mot, il la couvre de honte, il lui rend
la vie insupportable et plus dureque la mort même.
Le même Solon permet d'accuser les corrupteurs
de la jeunesse , et de les faire mourir , s'ils sont
convaincus , parce que , trafiquant de leur impu-
dence, ils fournissent à ceux qui veulent faire le mal,
mais qui craignent et rougissent de se trouver en-
semble , des facilités pour se voir et s'entretenir.
Nos pères jugeaient donc avec cette rigueur de
l'honnêteté et de la honte des actions ; et vous ,
Athéniens , vous renverrez absous un Timarque ,
KATA TIMAPXOT AOrOS. 45l
TœV WoAlTM SVpCàV T»V l&UTOU SvycLTîQOL «Ng^O&p-
fJLiTAV , JtOU TYlV YlAlKlcLV OU KCLKoùÇ ^lOLtyuXdL^CLGdLV
fJLtypt y&fJLOV , îyKCLTCt»Coiïo(Jl,YI<TW CLVTM [JLîS IWWQV
ei$ î'pyi/jLov oi'Aiau! , wp' ou '?eposY\\Gù$ gueAAev ctaroÀet-
<tScli JW Aifxov o■u7x-ct9g/py|u.gv)1, 39 st/ x, vu tyiç oikiols
TOLVTyÇ 1<JTV\-)LI TOL 0tX,07T iÙcL ÎV TCù UfJLiTipCà CLGTU ,
\ t l 7* ~ _ , ./ \ 1
7COLI 0T0W0Ç 0 VTOS JCCtAsi ToU iïcLO l -7C7tOV KCLl JCOpflV.
fO «Te Soàûjv , 0 Tav vofJLoSîTCûv ivùofyrcLToç, yg-
> I \ ~ \ ~ ~ ~
ypoKfgV Otpp£cUû)£ TLCLl (TifJCiCùÇ mpl TY\Ç TCOV yUVCLlKM
iux,oo~[j.icLÇ. Tav y&p yuvct'.jcct, g(p w ctv otÀfcfJio/^o?,
oiuc gcc ytoo-fjLÎiad-cLiy ouài uç Tôt, JSj/xoTeA.S' upct
» / '/ \ \ » » *i ~
tumVÛU , tV0C |X>| TcC£ OLVCLfJLOLpTyTOUÇ TCCV yUVOLDLCdV
QLictfJLiywfXiyyi SsioL<pd-ttpy tav £' e!<rw i jcûo^Ïtcu ,
tov gfcru^ovTct aceÀÉve/ jcotTotppjyvuvct/ Toc i/jlclticl,
3COLJ TOV KOCTfJLGV CLtycLlfUGZcLl , Xj TUWTEiV y g/pyOjfcgVOV
.ScLVCLTOU JCOte TOtT CtVc67r»pOV TTOiïfffltl' CLTlfJLœV T»V
TOJCCUTHV yuV0t7x.OL , X.CU TOV ySiOV c££/û)T0V OcJtw' Tlflt-
pcwjceuetÇûJV x,cu tous 7ipOGiyû>yous ypatpgo-bûL/ kzAzuu,
x,ctv i\S<rtj 5cuoL-zcù fyfjLioiïV) on , T0V g'^a/xccpToivgfv
gSTlSu^UVTûJV OX^VOUVTûJV X.&/ ctJ(rj£UVOjt«Vâ>V ccAÀ)î-
Àois gvTt>y%ct,vg<v , gcvtoj T>tv clutccv cûaufoicw wct-
pCLV^OVTlS l'Ki HKT&CÛ , TO tSTpccy^O, £/$ S^lcUTTUpcLV
Xj Aoyov x.otTg<7T>i(ro:y.
E-ztrg^' ot jitev *7rotTgpgs ujulov outû) ^gpi tov
cc«(r^5â)v x^ x.clAûùv J^ieytvûKrjcoV f|X€?$ J^e r^atp^ov
ovra to?s cLia^iaroiç înii:y\ùiUfJUt(Tiv tvo^ov ctcpîio-gTg;
452 KATA TIMAPXOÏ AoroS.
tov avàpa fia x) ocppgyctTo cS(jlcl^ yt>va/x,e7& ^g d/xaip-
TY\{JLCLTCL yifÂOLpTmcQTOL. T/S OVV VfJLCùV yWOLlXCL ÀctêtfV
Ctàx.OU(TCtV TlfJLCàpYiatTcLl j >? T/^ OlOC CLWcLlfavTOÇ g/'vcU
J^gf , TU fXgy XtfTtf, <PU(TÎV dfJLCLpTcUOVGVj ^dM^ CLl -
V0V, TûT^g TTapot (flKrfV ÎOLVTOV V&pHTCLVTl GVU&QVAcà
%pû>£UV0S$ I iVcO Jx eX^V tYJOLSTOS VUCOY yVû)/JLW iltcL-
vturtv oiTtctâe g& tov ^ixaLO-Typiov, qvte yap 0 jcptvo-
/ttevoS <*.<p«.vns, ccÀÀa. yvafpipoç' ov$ 0 vo/jloç 0 -zirtpi
TV\$ TÛ)V pUTOftfV £ OKI fJLCLtTlCLÇ (ÇcLliXoÇ , aÀÀ<£ 3COtÀÀ/-
CTTO^' TO, T gpg<J\5cU T0<S TTct/CT* JCCU TO/S [XtlpcLKiOlÇ
\ t ~ » t h \ ~ /
tous gcu/rav ojxs/ous, o-anas ro wpay jul* MTcpiTcti ,
^rpop/£/pOV. I f OKV dN>l ÀgÇgTê Ot TtfS ^(poi/ VtMU
ygyoyorg^ xupjo/ , otgcv oc vfjceTtpot wctïùiç v/jlols
epœvT&i , gt xotTs&xcio-ctTs v\ ware^yi^io-cLG-Bs^ oV)^
OLfJLOiTl^Oip'^OV CL'7C0\V.<TCLI OU.o\oyy\(TîTZ , xj TtfV JCOJVHV
'zbuj&jccv ctvctTp?4/cti 5 T/ <K ocpeÀos *srct,/<îkoiyû>yous.
Tpg(pgiV , >J *7ÏCLldoTpi&CLS KCLl J^ÔWjCCCÀOUS To7$ KOUGIV
> t *l ( \ « I ^ I
ètyKTTOLVCLl y OTOLV 01 T»V TCûV VOfJLCûV 7trctpa,X,0LT0L^y)Xy]V
»» ■ \ \ » / /
e%0VT6? ^*p0^ T&S CLl<Tp£l/Vflt$ X0LT0LX0LlUWTmT0Ll ;
QavfJLcL^cù y v/xœv, cû 'aSjivoJoj, xcixgTvo, gt tous ^gv
Ztropvo&ocr^covç ^tjererre, tgvs <K eVovias nrns'opvtv[iî-
f I r \ t il c > \ ? » \ «
VOUS <X(f»î(7gTg. Kof./ û?S, gO/X.gV, 0 OLUTOÇ OVTOÇ ÙLVYip IZpCù-
o-L»y»v p.gy oi»3gyos 3g^v JcÂytp^o-gTot/ , as ouat àv ex twv
ïo[iœv 3cot5apos to <tZ(jlcl^ ypa-^ei J^' ev to^s «vJ/îKpt-
O-jJLOLGLV WyjL$ VWîp T?S TTOÀgûJS TCtTs Sg^VûC/S 0go7s;
ErrctT* ScLVfJLCLÇflfWl TW KQIVW dwpoL^lCLV7 Toiovxjm
HARANGUE d'eSCHÏNE CONTRE TlMARQUE. ^55
qui s'est livré aux débauches les plus abominables ,
qui s'est déshonoré par des crimes contre nature !
Avec quels sentimens chacun de vous retourne-
ra-t-il, du tribunal , dans sa maison? L'accusé n'est
pas un personnage obscur, mais un homme connu;
la loi sur l'examen des orateurs n'est pas une loi
vicieuse , mais une loi fort sage : les enfans et les
jeunes gens s'empresseront de demander à leurs
parens comment l'affaire a été jugée. Que direz-
vous donc , vous qui prononcez aujourd'hui en
dernier ressort, lorsque vos enfans vous deman-
deront si vous avez absous ou condamné Timarque ?
N'avouerez-vous pas, en lui faisant grâce, que vous
avez ruiné toute discipline pour la jeunesse? A quoi
vous servira-t-il d'avoir des esclaves pour conduire
vos enfans , de les confier aux maîtres des écoles et
aux chefs de gymnases, si ceux, entre les mains des-
quels on a remis le dépôt des lois , mollissent sur
l'article de l'infamie? Je serais étonné qu'abhorrant
ceux qui font trafic de prostituer les autres , on vous
vît renvoyer, sans les punir, ceux qui se prosti-
tuent eux-mêmes volontairement. Le même hom-
me , sans doute, qui ne pourrait obtenir le sacer-
doce d'aucune divinité , comme n'ayant pas la pu-
reté que demandent les lois , portera des décrets
dans lesquels il adressera aux Déesses Redoutables
des prières pour la république; et nous serons en-
core surpris du désordre qui règne dans l'état ,
45| HARANGUE DESCHÏNE CONTRE TÎMARQUE.
lorsque de tels hommes mettent leurs noms à la
tête des ordonnances du peuple I Enverrons-nous
donc en ambassade chez les étrangers un homme qui,
chez nous , a vécu dans la turpitude ? Lui confie-
rons-nous les affaires les plus importantes? Que ne
vendra point celui qui s'est vendu et livré aux plai-
sirs d'aulrui? De qui aura pitié celui qui n'a pas eu
pitié de lui-même? Qui de vous pourrait ignorer
la corruption de Timarque ? Comme on distingue
ceux qui s'exercent dans les gymnases, quoiqu'on
n'assiste pas à leurs exercices, en voyant la bonne
grâce de leur personne; de même on connaît les li-
bertins et les débauchés , quoiqu'on ne se trouve
pas à leurs désordres ; on les connaît , dis - je , à
certains goûts pervers, à un certain extérieur d'au-
dace et dimpudence.Car, quiconque, dans des ob-
jets essentiels, a enfreint les lois de la pudeur , con-
serve une certaine disposition de l'âme qui se ma-
nifeste au dehors par un air d'immodestie.
Faites-y attention, Athéniens; vous verrez qu'une
foule de gens pareils ont renversé les états , et se
sont précipités eux-mêmes dans les derniers mal-
heurs. Car, ne croyez pas que ce soit à la colère
des dieux, et non à la perversité des hommes, qu'il
faille attribuer les grands désastres, ni que les scé-
lérats, comme nous voyons dans les tragédies,
soient persécutés par les Furies , et tourmentés par
les torches ardentes de ces déesses. Les plaisirs in-
fâmes et les désirs illicites, ce sont là pour chacun
les vraies Furies ; c'est là ce qui entretient les so-
ciétés des brigands ; c'est là ce qui remplit les vais-
K.ATA TIMAPXOY AorOS. 455
f / > \ \ ~ A ' ' » /
pVTOpCûV ÎSTI TCt? TQV M^OV ymfAOLÇ è7riypcL(po[AèVCûV'>
KcU TOV Gt/o^pûT? o'iKOl /BsêlcWtOTct g£a> T?? SToAgÛJ?
'7rpg<7Êgi>T>iy TTg/^/O^gv , 59 toutû> wîpi rœv iiiyiŒzm
S^ioLTrtaTevcroiJLiv -, T< <N eux, ety asroobiTo, 0 tw zqu
a-a/xxxoç u£pjv 7rg7ipctx.0?; Tivot «^ dv oûto? eAg>icre^y,
0 ctJrov oux, iAzwoLÇ \ Tm <K J/xav oux, guyyacrTo?
€<7Tfv >î Ti^ctp^ou j8&Aupsct; axTTTîp yap toi»? yujtt-
yot(WgvoL>? , x,ctv AW wcLpanw ev to7? yu/i.ycto^oj?, s/?
Tût? tVtjricLÇ CLVTW inO&Xi'XQVTîS , y tVGXntQ [AlV OVTûù
toi»? 7r67ropveu^gvou? , x,cty ^tw waLpœfjLtv roi ç olvtùhi
gpyo/? , ex, t>i? ayctJO£<ct?, )cot/ toi; SpcLvouç , x,eti tûjv
€7T/T>îc»ci»^t(XTû)v y<v0o-x,o/xgv. O ytfp g7ii x^v /Agy/cnrav
T9L»? VQ[A0VÇ XXU T/)V GœtypQŒVVM UTTgp/OûJy , g%£J TtYOt
g£/V T>T? 4^%^ ' 9 JW&îAo? g'x, TY\Ç OLK0<TfjUCL$ TOV
1 l
Tpc7Tou y/y£Tca.
Yl\ll<TTOVÇ J^ GtV t'vpOtT gX, TOV TOIOUT0V Ctv9pû>7ICOV
7ToAg<? CtVCtTgTpOCpOTct? , X.CU Tct<? flcyiŒTOLtÇ <TVfJL(Q0-
pcaç aurons mçiwi'TCTœKQTa.ç, M» yctp oi£0"9£ , ©
•'A5)jVflUot , t<x? t^v ctTu^/ttctTay ipX/tç dwo 6sm ,
otAA' oup£ vn ctv3pû)riûjv cto-eAys/flt? ytyso-3-a/, £oî&
TOUS »crc/3>1X.0Tct? , XGtôat7rgp gV Tct7? TpCtyctf&flt/?, I~Iof-
yat? gActuygiy x,ot< x.oActÇgiy Asto-jy ^ugyoti?* ctAA' et/
"poTgTgi? toi» GOùyLtLToç yùovaLL , x.at/ to /^vj^gy /jtctyoy
yyilŒVOLl , TCtUTût 7TA>lp0i Tût Ayo-Ttfp/Ct, TûttiT g<? Toy
\
45(5 KATA TlMArXOT AorOX.
gVtfXTpOJtgÀflTO. I/JL&iColQi , TcLVTOL IfTTVi ix.CL(TT&
rio/y», TCLVTO. 'TTcLpCLTCtAcUiToU TOIÇ VîQtÇ (rQoLTTttV
\ I t ~ ~ ;
TOVÇ TtroAlTcLÇ, V7CyptTilV TOlç TVpcUIVOlS , (TVyKOLTcL-
1" # 1 (\~ ^ » \ \ » ■ / » «J 4 ' •
Àu£/v roy drvifiov. Ov ya,p t»v GU(7%tyv»v, ouo oc '/racrov-
Tctt A)i(p3êVTg$ Àoy/QovTût/* <xàV g'cp' oîs x.a.Top9û>-
G&LVTîÇ WtppoLVSwOVTcLl, TQVTOiÇ JUJOîÀflVTcU. 'E^OLI-
pgjr ouy, « A-3-jjyottoE, Tocs to tcci/Tûts cpuo-gjs, kcli tcl
tgûv vzœv (y\\œ[XûLTct lit dpirw ?rpoTpg4/ow3s. Ëy &
su îTiiaroia-Bî , xcti £to/ o-cpoo^ct to fjièWov p»9>i<r£(r5ct<
S^lCLfiyyi/ilOVîVETB' gJ fJLîV ^CùGil ?M i7tiTy\ÔiVfJLCLT^J
T//xocp^o$ <t/jc?jv, <*p%w tvKoo-fjLiaLÇ ey tm 'tfoÀg/ x,cc-
Tct(7)c£yaQ£r£* si $' aVo(pgt»£gTGU , xpgtTTay vfy 0 ccyav
fi» yîysyy\fjavoç. llp/v /xev yctp g/$ x,p<env Ti^ctp^ov
JC&TctO"nîVcU , (QofôQV Tl(Tl 'Zv'CL^Hyj.V 0 VGfXOÇ , 7LOLI TO
TM ^IX&O-TYipim QVQUCC gJ J^ 0 TfpCùTiVCùV (ifoAvpiCL
koli yvcùpipceTOLToç iHTiASûûV wepiywvjTeTau , 7to\-
\ovç dfJLO.pTa.vi /v eV#p£7, jcce./ T£À£i>Tû>y o?/)£ o Xoyoç-,
d\\9 o xoiipos vfictç e^opyiîï. My oi)v g/£ cLd-poovs ,
>»>»/> / § \ t > >
OtÀÀ £l£ gVCt cHroCJCU-vJ/OtTS , >CCf,l T»V *7rctpflL<T}t£U)1V £
tous <7i>v>iyopous cttirûTy •jrctpa.'mpgTTg. '.Qy ou&vos gya>
OVOfJLOLCTTl llVYKrBYKTOfJLÛU , IV& [l'A TOLVTYfll OfflW TOI»
Aoyou t«roi>i(rû)yToti , ojV ovx, clv -nrctpy\\Bov , gî /x>? Ti^
HARANGUE d'eSCHINE CONTRE TIM ARQUE. 4^7
seaux des pirates ; c'est là ce qui porte de jeunes in-
sensés à égorger leurs concitoyens, à se dévouer aux
tyrans, à détruire le gouvernement populaire. Uni-
quement flattés des avantages qu'ils se promettent,
s'ils réussissent, ils ne pensent ni à la honte de leur
conduite, ni aux supplices qui les attendent, s'ils
échouent. Eloignez donc , Athéniens , éloignez de
votre ville de tels caractères; allumez dans le cœur
des jeunes gens l'amour de la vertu ; convainquez-
vous d'une chose, et n'oubliez pas ce que je vais
vous dire. Si Timarque est puni de ses désordres ,
ce sera un commencement de réforme pour la
ville : s'il échappe , il eût mieux valu que ce procès
n'eût .pas été intenté. En effet, avant que Timarque
fût cité en justice, la rigueur de la loi et le nom des
tribunaux en imposaient encore à quelques-uns;
mais si le débauché le plus fameux, si le coryphée
du libertinage , traduit devant les juges , se soustrait
à la peine et sort triomphant , son exemple multi-
pliera et autorisera le crime, jusqu'à ce qu'enfin ce
ne soient plus de simples discours, mais la néces-
sité qui vous excite à devenir sévères. Au lieu
donc de vous mettre dans le cas de punir une foule
de méchans, effrayez -les tous aujourd'hui par la
punition d'un seul.
Défiez - vous de la cabale ; défiez - vous de tous
ceux qui sollicitent en faveur de Timarque. Je n'en
citerai aucun par son nom, de peur qu'ils ne pren-
nent de là occasion de monter à cette tribune , et
qu'ils ne débutent par dire qu'ils n'auraient point
-'
/|58 HARANGUE DESCHINE CONTRE TIMARQUE.
paru , si on ne les eût nommés. Mais , voici ce que
je vais faire ; supprimant les noms, et rapportant
les désordres, je ferai connaître les personnes. S'ils à
ont la hardiesse de se présenter , ils ne pourront
s'autoriser que de leur effronterie.
Je vois, dans cette cause, trois sortes de sollici-
teurs. Les uns , par leurs dépenses journalières , ont
dissipé leur patrimoine. D'autres , se livrant à des
vices infâmes, ont déshonoré leur jeunesse; et bien
moins inquiets pour Timarque que pour eux-
mêmes , ils craignent d'être cités en justice. D'au-
tres, libertins furieux , qui ont abusé de la mal
heureuse facilité de ces derniers , veulent que ,
comptant sur leurs secours, on se prête désormais
plus facilement à leurs désirs.
Avant d'écouter leurs sollicitations , rappelez-
vous leur vie. Ordonnez à ceux qui se sont désho-
norés eux-mêmes , de ne plus parler en public , de
ne plus vous fatiguer de leurs harangues, puisque
la loi ne regarde que les citoyens qui se mêlent de
l'administration. Ordonnez à ceux qui ont dissipé
leur patrimoine , de s'occuper de quelque travail,
et de subvenir d'ailleurs à leurs besoins. Quant à
ceux qui observent les jeunes gens faciles à se lais-
ser prendre dans leurs filets, ordonnez-leur de s'a-
dresser aux étrangers , afin qu'ils trouvent les plai-
sirs qu'ils cherchent, sans se satisfaire à votre pré-
judice.
J'ai exposé les lois , j'ai examiné la vie de l'ac-
cusé : rien ne manque de ma part. Vous êtes main-
KATA TfMAPXOY AOrOX. 459
olvtSv ovojxcwre ifivwQvr aAA' €Xê~vo vrotv\<rù) , a<pg-
Aûjv Tût ovo ftara, J^/g^/ay J^e Ta gn/iîioeu^ctTctcti/T^y,
Xj Ta (TOùfJLCLÏCL yVCùfllJLCL-iLCLTcLGZWG), ÏLGXCLl <T aUTO?
tCLVTGû i)taL<TTO$ (ZlTiOÇ , €*V jWf 0 OLVaiQj TLCLl CUtCLl-
Tovtcù yoip Ttrapiicriv ix, Tpiav ddœv cn;v»yopoj* 0/
(agy, Ta?? x,a3-' Yiixtp&v S'aLWcivcLiç a\>iAû»toT£? Tôt?
woLTpœaLÇ ovaiaiç' ot J^g , to7? yAïKicLiç 39 to7? gatnaïv
(TCû/XcL<rtV OV XoLAM 5te%p>1jUieV0J , xj S^idlQTiÇ OV Tffl^l
T 1 [xcLp^ov y aAAct Tispj icLwcav ^ to>v eTUTtt&u/^atay,
UH TOTg £/? 3tpi<Tiy X,aTa<7T0<nV WifOl <K , ê3C TûïV
Ct JtoActCTTûJV , Î9 T0V TOiV TOIQVTQIS TLtfâyifJLWCOV a(f>6o-
vû>?, cyaTaî? fZo>iQîicLiç olvtcov wio-TivovTîç petov r/yg?
gÇGt/^ctpTavaawV ay, Tipty t»? <ruwyopicLÇ ùltlovœcli^ovç
(èlOVÇ aLVCLfJLlfJLVYlffKtcQt. KcLl TOVÇ /JiiV ZIÇ Ta ŒûùfJLOLTCL
VaOLpTVIKQTaLÇ [LV\ VfJLtV eyO^ÀêlV , aAAa WCLVGCLŒd-CLl
«^npiyopouvTa? , x.eAgugTg* ou& yap 0 yojLto? toi»?
idiœTwovTcLÇ , otAAct Tût»? •sroAtTet/o/xgyot»? g'£gTa£gr
rovç $1 Ta Traipaa&aTg&iob&oTa? g'pya^so-Gaj jcgu
eTgpaOgy x/reto-Oot/ tov yS/ov x,gAgt/gTg* tou? J^e tov yg#y,
otroi pctd<a>? olXhtkovtcli , 5»pst>Ta? oyTa? , g/? tov?
£gvot/? 59 tous Atetoijtous zplweaQou jteAeusTe, \vcLfjLnx'
ëx.Etvo( tu? •arpoajpgo-gûj? a,zzro<7Tspû>yTaJ , jlh»,j ti/^g/?
/3Aa"arT»o-9g.
la /xgv ouy Trap ifiov ô^txcudLwcLvzcLcL7ni\v\(QcL~t9
èfodcLÇOL TQVÇ V0jU.0'J? y tjryiTcLGCLZOV j8fOV TOtT JtpfVOjLtgVOU'
/{Go KATA TIMAPXOY AorOS.
vuv fjiiv ovv v[iiïç ia-zî xSv i[iSv Xoyœv xp/rcu, ctuT/jcct
<F vtitTtpoç ly<*> Oe&Tus' ev yctp tm vixiTtpauç yw-
ficLis v\ wpdLfyç KctTtXtimTcLi.Ei ovv ^ouA^ersc-Ge, Tct
d^jtotfet TtcLi Tct o~y|x<pepovTct u^ww •zro/>io-ctvTû)v , <pj-
\0Tl[J.CTSpOV YlfJLiïç i^OfXiy TQVÇ 'ZS'CLpCUOfXOmTcLÇ î£l<
«t> ^>^.«.^.«.^. <«•
HARANGUE d'eSCHINE CONTRE TIMARQUE. [fil
tenant juges de mes discours ; je serai tout-à-1'heure
témoin de votre jugement. L'affaire dépend de vos
décisions. Si vous vous déterminez à prononcer
suivant la justice et pour le bien de la république,
nous n'en aurons que plus d'ardeur pour recher-
cher les infracteurs des lois.
■ ■» ■ »c< » <■ *
NOTES
DE LA HARANGUE DESCHINE
CONTRE TIMARQUE.
VW IWWIVVWVW
[1] Dont vous venez d'entendre la lecture; dans l'acte d'accusation
que l'accusateur faisait lire avant de parler.
[2] Elles sont répétées dans l'exorde de la harangue du même orateur
sur la couronne.
[3] Nous avons déjà observé, dans les discours qui précèdent, que la
cfiorégie était une espèce de fonction publique et sacrée. Le chorège s'en-
gageait à former à ses dépens une troupe de musiciens et de danseurs ,
pour célébrer les fêtes de Bacchus. Eschine ajoute qu'un chorège devait
avoir quarante ans passés ; cependant il est certain que Démosthène
l'avait été à trente-deux , lorsqu'il reçut un soufflet de Midias en plein
théâtre.
[4] Toutes les précautions, que prend ici le législateur, étaient louables,
sans doute , mais annoncent combien ces vices antiphysiques, ces abomi-
nations qu'on ne doit pas même nommer parmi des chrétiens , étaient
communes chez les païens. J'ai quelquefois examiné pourquoi elles
étaient si répandues , surtout chez les Grecs; il m'a semblé que la prin-
cipale raison, c'est qu'ils se permettaient, comme honnêtes, certaines
liaisons qui ne conduisaient que trop souvent à des horreurs. Il est des
passions avec lesquelles il ne faut jamais composer ; la prudence veut
qu'on ne se permette rien absolument, qu'on évite môme ces premières
démarches qui paraissent innocentes, mais qui pourraient jeter dans les
derniers excès. Le plus sage est de ne s'engager en aucune manière dans
un chemin rapide et glissant terminé par un précipice. Que l'auteur de
notre religion sainte connaissait bien mieux le cœur humain, que les phi-
losophes de l'antiquité ! Il ne se contente pas de nous défendre toute
liaison qui pourrait devenir déshonnête , quoiqu'avec une apparence
d'honnêteté ; il nous interdit les regards, les désirs, la pensée même. Ne
nous écartons pas de cette règle , si nous voulons nous conserver purs.
NOTES. £63
Ces observations sont morales, en voici de critiques. Taylor remarque
judicieusement qu'il faut ditinguer trois lois différentes dans ce que fait
lire Eschine , et qn« c'est pour cette raison qu'il dit au grenier : lisez les
lois. J'adopte cette remarque , et j'ai distingué , comme lui , les trois lois.
11 faut aussi remarquer , d'après Samuel Petit, que les lois citées ne sont
pas entières , surtout la seconde , qu'il y manque quelque chose , et
qu'elle ne présente pas tout ce qu'Eschine annonce qu'elle doit présenter.
Ce savant, exact et profond, nous avertit encore qu'il y avait sans doute
a Athènes deux sortes de gymnases ; ceux des enfans , dans lequel il n'était
permis d'entrer qu'à certaines personnes; ceux des jeunes gens plus
avancés en âge, qui étaient ouverts à tout le monde, et qu'Eschine fré-
quentait , d'après ce qu'il dit lui-même.
[5] Les Ondécemvirs étaient, à Athènes, des officiers publics auxquels
on livrait ceux qui étaient condamnés à quelque peine corporelle.
[6] C'est un titre qui se trouvait dans les lois de Solon.
[7] On sait que Solon était législateur d'Athènes. On lui avait érigé
une statue dans Salamine, ville qu'avait perdue la république d'Athènes,
et qu'il avait recouvrée à sa patrie. Il est beaucoup parlé de Solon et de
Salamine dans la harangue de Dérnoslhène sur les prévarications de l'am-
bassade .
[8] A quelle occasion , et pour quel sujet Timarque s'était porté à cette
démarche i ndécente , l'orateur ne le dit pas, et il n'est pas facile de l'ima-
giner.
[9] M. Larcher observe avec raison, dans ses notes sur Hérodote, que
le nom grec t»ai« se prenait souvent, comme ici, pour la citadelle.
[10] Aulon et Thrasylle, deux quartiers d'Athènes, ou deux pays de
l'Attiq ue , dont les auteurs ne parlent pas.
[11] Andros, une des îles Cyclades, dépendante des Athéniens.
[12] Apparemment que, lorsqu'il était question d'exclure un sénateur,
il y avait deux scrutins : dans le premier, on marquait son avis sur des
feuilles, fÛAAsis, d'où vient le proverbe «*pwAA»pof»7<76«<; dans le second,
on se servait de petites pierres plates, suivant l'usage ordinaire, -\i9%^.
— Prives de leur récompense , de la couronne qu'on accordait à tout le
sénat, quand il sortait de charge.
[10] C'e*t de Démosthène qu'Eschine veut parler.
[4] Je n'ai pu traduire le texte dans tout cet endroit : j'ai suivi l'esprit,
et non la lettre, qu'il aurait été impossible de rendre.
4f>4 NOTE S.
[i5] Andocidc, orateur d'Athènes assez connu, dont il nous reste quel-
ques discours. Hermès , surnom de Mercure. On appelait un Hermès ,
une statue de ce dieu. Il y avait beaucoup de ces Hennés dans la ville
d'Athènes. — Plus bas , Batalus , joueur de flûte, homme mou et efféminé.
[16] Il est bien étonnant que la moitié de vers que cite Eschine ,
fifAn £' ih TTpa-ror *a9« , et qu'il dit se trouver souvent dans Homère ,
ne s'y trquve pas une seule fois. Je me contente de faire la remarque ,
sans l'accompagner de réflexions. Il faut aussi observer, par rapport aux
vers du même poëte, qui sont cités plus bas, qu'il y a quelque différence
entre l'édition d'Eschiue et les éditions ordinaires.
[17] La- politesse de nos mœurs ! Voilà comme on farde la corruption ;
voilà comme on la décore de noms spécieux ! Nous appelons de même chez
nous galanterie ce qui est la source de mille désordres , ce qui a jeté mille
fois dans les familles le trouble et la désolation. — Harmodius et Aristo-
giton, deux citoyens d'Athènes qui étaient fort unis. Ils tuèrent Hippar-
que, fils de Pisistrate, et furent regardés par les Athéniens comme les
libérateurs de la patrie.
[18] La dissertation suivante sur l'amour honnête et deshonnête nous
donnera la preuve de ce que j'ai dit plus haut, et la raison pourquoi cer-
tains vices infâmes étaient si communs chez les Grecs.
[19] Sous prétexte de s'attacher à un jeune homme pour garder et for-
tifier sa vertu , on le perdait souvent , et on se perdait soi-même.
("20"] Et ne donne yas de nom à leur amitié ; parce que les hommes
étaient encore simples et vertueux , et qu'ils n'avaient pas encore appris
à distinguer un attachement honnête d'une liaison criminelle. — Oponte,
ville des Locriens-Epicnémides.
[21] Les deux vers que cite Eschine sont de l'Œdipe d'Euripide, pièce
que nous avons perdue , et dont il ne reste que quelques vers.
[22] Phénix , titre d'une pièce d'Euripide, dont il ne nous reste que
des fragmens. Le savant M. Valckenar,dans ses dissertations sur les frag-
mens d'Euripide , prouve fort bien que le principal personnage de cette
pièce, que nous avons perdue, était Phénix, gouverneur d'Achille, ac-
cusé faussement, par une concubine de son père, dWoir attenté à son
honneur. Lfe poëte fait parler un des amis de Phénix , qui entreprend de
le justifier auprès de son père.
[23] Et dont les mères gouvernaient les biens , sans doute sous l'auto-
rité de l'archonte ou d'un des principaux parens ; car les femmes , tou-
jours en tutèle, ne pouvaient pas être tutrices même de leurs enfans.
M o T H .s. 465
[a4]Critias avait été réellement disciple de Socrate ; maison ne voit
nulle part ailleurs, que ce philosophe ait été condamné à mort pour lui
avoir donné des leçons. Xénophon dit, au contraire , que Critias , choqué
de la liberté de ses diseours, voulut lui interdire l'instruction de la jeu-
nesse ; mais que Socrate , qui ne reconnaissait pas son autorité , et qui
n'en redoutait point les suites violentes, n'eut aucun égard à une dé-
fense si injuste.
[a5] C'était le conseil des Ephores, le sénat de Lacédémone , qui tem-
pérait la trop grande autorité des rois. — Qu'Us ne garantiraient pas
long-tcms Lacédémone se glorifiait alors de n'avoir jamais vu son
territoire ravagé.
N. B. (page 338.) 11 y a ici, dans la traduction de l'abbé Auger,
une grande lacune , dont il s'excuse ainsi dans la note suivante : « La
manière dont Eschine s'exprime sur les désordres de Timarque, pouvait
être décente pour les Athéniens ; mais heureusement elle ne le serait
pas pour nous. Elle révolterait peut-être les personnes les moins scrupu-
leuses. J'ai donc supprimé entièrement cette partie du discours. »
Tout en approuvant les scrupules bien fondés de l'abbé Auger, on a
pensé néanmoins qu'on pouvait remplir cette lacune par la traduction la-
tine de Wolf, sans blesser les règles de la décence , et l'on s'y est cru
autorisé par ces vers de Boileau :
Le latin, dans les mots, brave l'honnêteté ,
Mais le lecteur français veut être respecté.
On s'est également servi de la traduction de Wolf, pour un autre en-
droit que l'abbé Auger s'est abstenu de traduire , mais sans en avertir le
lecteur , quoique la longueur du passage semblât demander un avertisse-
ment. (Note det'Editcw.)
T. HI. 2<) *
AVERTISSEMENT
L'ÉDITEUR.
L'abbé Auger avail supprimé ce discours dans sa tra-
duction ; d'abord à cause de la nature du sujet, ensuite
parce qu'il partageait l'opinion de plusieurs commentateurs
qui rejettent ce discours comme indigne de Démosthène :
mais trop d'exemples nous prouvent qu'un ouvrage très-
faible peut sortir de la main d'un grand écrivain. Lorsque
dans quelques milliers d'années d'ici , la langue française
sera devenue à son tour une langue morte, bien des com-
mentateurs prétendront que les tragédies d'Agésilas, d'At-
tila , etc. , sont trop mauvaises pour être attribuées au
grand Corneille , l'auteur de Cinna et des Horaces ; que
la tragédie des Frères ennemis s'est glissée, par quelque er-
reur typographique , parmi les chefs-d'œuvre de Racine ;
et que l'on doit retrancher des œuvres de Boileau, l'ode sur
la prise de Namur. Voilà peut-être ce que prétendront les
Casaubuns et les Saumaises futurs. Mais leurs raisonnemens
seront-ils bien forts et bien concluans ? Fontenelle dit ,
dans la vie du grand Corneille :
« Il faut croire qu'Agésilas est de Corneille , puisque
« son nom y est. »
Je dirai de même : •< Il faut croire que le discours intitulé,
'EpctrtKoç xôyoç ( Eloge d'un jeune ami ), et un autre discours
intitule : 'Etita^ioç Aoyoç ( Éloge funèbre), sont tous les
deux de Démosthène , puisque son nom y a toujours été.
Bourdaloue et Massillonne sont-ils pas comptés au nombre
46B AVERTISSEMENT DE L'ÉDITEUR.
de nos plus grands orateurs ? et pourtant leurs oraisons
funèbres ne valent guère mieux que celle de Démosthène.»
Quant à la nature du sujet que traite Démosthène dans
Y Eloge de son jeune et bel ami , nous dirons, pour sa justifica-
tion , que les mœurs des Grecs autorisaient cet amour ,
quand il était fondé sur la vertu. « Il est permis , dit l'abbé
» Barthelemi dans le Voyage d'Anacharsis , à un jeune
« Spartiate , de recevoir les attentions assidues d'un autre <
» jeune homme , attiré auprès de lui par les attraits de la
» beauté , et par les charmes plus puissans des vertus dont
» elle paraît être l'emblème. » (1).
Ce sentiment était considéré comme l'amitié ardente
d'un frère pour son frère : aussi Démosthène ne fait aucune
difficulté d'avouer ce sentiment pour le jeune homme dont
il nous expose ici les qualités estimables. Eschine ; dans le
discours qui précède celui-ci , fait le même aveu au sujet
de quelques jeunes Athéniens , dont il avait même célébré
en vers le courage et la vertu ; et il établit les mêmes prin-
cipes que Démosthène , sur les fondemens honnêtes que
doit avoir cet amour ; mais comme nos mœurs l'ont tou-
jours repoussé , malgré des autorités si recommandables ,
nous nous contenterons de donner en latin la traduction de
YEçartKoç Xoyoç.
(a) Élien rapporte ( Hist. , ch. 10) qu'un des plus honnêtes citoyens
de Sparte fut condamné à une amende, pour ne s'être jamais attaché à
un jeune homme. ( Note de l'abbè Barthelemi , dans le Voyage d'Ana-
char sis. )
T. III.
3o
AHMO20ENOTS
EP^TIKOS AO T OS.
AA' imidyi7rzp a&ousjv Qovtei tov Àoyou, frîi^œ
(to/ &#.< cLvaLyvcùo-ofjLOLi. Ask Jxe o~£ f)jy -arpocupto-iv olv-
tov *7TpcùTQV Eiùîv&i. BgvXîtçli fiîv yap o tov \oyov
woicùv tTïcLivuv ETrixpcLTw > ôv mro ToÀÀav jcgu
XclAoùv tcoli ctyccb^v ovtûjy ygav g y iw tzroÀg* %ocp/g<TTcc-
roy gjvcu, Xj TAgfov tw o-uve<rgi '/rpog^gjv, » tg> jcocàÀc/,
TÛJV WÀJJL/aTÛJV" Op#V J^' , û>£ g7T0S gl7Tg7v , TA TlAsiOTCL
tûjv gp<MTi)cû>v (7i>vTa.yfxaTû)v ctNr^t/vuv fxcfAÀov, » t///,>iv
I / \ <?• » l /
7rêpf<x.7rrovTcc tovtoiç , srgpt av gcrn yeypctjXjHÉVct ,
T0VT0 OTTCCÇ {M ttKTtTCLl TTî^VAOLKTcir KCLl , 07Tgp
jcou ?zrg3rg<o-:?<x.f <p>j<7« tv\ yvœuy, tovto x,ou ygypoccpgy,
Cô$ fitKCLlOÇ tpCLQ~TV\Ç OVT CtV WOlVHTclW 0V&V OLlff^OV,
ovt aïicocriM. O ,agy ou y cùœwio a ijlclAktt oiv ipœ-
T/3C0V Àctêcf£ TOV AQyQV, -GTiÇl TOVT 'î(TTlV' 0 ^
clWQS AOyoÇ, TcL [AiV OLVT0V ZWCLim TOV VtCLVUntOV y
Toi <^g CLVXCù (TVpSoOvXlVll IClfi 'TCcLlÙiiCLÇ Tl Xj 'KpOOLl-
OtVlùùÇ TOV (ZlGV, riotVTa J^g TCLVTCL yiypMTCTïLl TOI
ipOWGV } OV TIÇ CtV gt£ (llÇ>\lOyJ XCLTOlSoITQ. ToiÇ UiJ
DEMOSTHENIS
SERMO AMATORIUS.
•*«*•
j^l ge , âge , quoniam audire vis , ostendam tibi
orationem, et legam: sed consilium tibi est inpri-
mis intelligendum , ejus qui liane orationem com-
posait. Is Epicratem, quem inter multos , etfor-
mosoSy et bonœ indolis adolescentes nostrœ urbis ,
esse suavissimum, et œqualibus ingenio niagis quam
forma antecellere putabat ? laudare instituit. Cum
autem vider et, amatoria scripta pleraque , Us quos
celebrarent , ut ingénue dicam , ignominiosa potius
esse quàm honorifica , id ne sibi usu veniret , cavit ;
et quod se animo suo persuasum habere asserit , i-
dem etiam scripsit : amatorem ingenuum neque fac-
turum turpe quicquam , neque pctiturum. Quod
igitur in oratione maxime amatorium deprehen-
das , id in hoc génère versatur. Reliqua , partim
ad ipsius adolescentis commendationem pertinent ;
partim de liberalibus disciplinis , vitœque génère
constituendo prœcipiunt. Hœc autem omnia sic
scripta sunt quemadmodum in monimenta liitera-
/f72 DEMOSTHENIS AMATOR1US.
rum referri soient. Nam ut orationes quœ pronun
ciantur f simplici et extemporali sermonis génère
texi debent;ita quas ad posterorum pervenire me-
moriam vells , poematls instar elaboratas , et ex-
quisilum in modum perpolitas esse de cet. Illas enim
probabiles y has magnificas esse oportet. Ne vero
extra causant tibi fabulas narrem , neve quid de eâ
sentiam, ip se commémorent , sic ausculta, ut ipsam
orationem jamauditurus, quandoipse adest, que m
auditorem esse volui , Epier ates.
Cum vider em nonnullos eorum qui amantur , et
forma sunt ornati , neutra felicitatum harum rec-
tè uti y sed , ut oris décor em laudi sibi ducere , sic
amatorum familiaritatem aversari , atque in judi-
cando adeb non intelligere optima quœ sint , ut,
propter eos qui hac re flagitiose abutuntur , illis
etiam sint iniqui , qui modestam y castamque cou-
sue tudinem eorum expetunt : eos1 ego non sibimet-
ipsis tantum maie consulere , sed aliorutn etiam
familiaritates depravare , illorumque amentiam
prudentibus non esse imitandam existimavi ; prœ-
sertim, si considèrent , cum res ipsœnec honestœ,
nec flagitiosas per sese sint, sed pro ratione uten -
tium plurimùm varient , temeritatis esse , uno eo~
demque deutrisque modo statuer e. Deinde, omnium
AHMOS0. EPflTIKOZ. ^3
yctp XîKTiytoïç tcûv \oyav clw\co$ kcli o/xoicûs , iïç
av gx, tcjlT wcLp<t')£f>Yi[J.<z it$ uwoi , TrpgTte; ygypotcpflctr
to~s J^' g/s tov TÀgt«w ^poxov TgSîio-oAtgyo/^ , 7r&ftfffc$5
?ta< 7:gp/TTû>s (tpfjiOTTii avyMKTVcn. Tovç fjuv 7<*p>
WtVCUOVÇ , TOUS JXg, gSTiOS/X-TUCOUS glVflt* 7TpO(7>JX,€t. IV
oi/v a« wclpcl to-j Aoyoy ooi Agyoj , ^udg , etîzrgp y/-»
yvû?crx.û} wîçi TovTœv , <*i>tos <r/g£/a>, 3rpoo-g% , a?
CtKTOU TOU AoyOU »Ô*»| CLX.OV<rOflcVQ$ , iWilÔYI KCtl CL'JTOÇ
Dfcçj, ôv ^ÊouÀJid-wv ax,ougjv, 'EanxpaTjjs.
OpûJV gy*Ol>S T0V gp»/JLgVÛ)V T£ X,<X/ XOlAAcuS jUgTg-
<rp£HX.0Tû>¥ , OvdlTipcL S^YI TûûV iVTV^lCOV TQVTÙ)V O^CùÇ
^pcofjLîvovç , oÎAA' iwi fxgv t*T t?s o4>gû>s euVpgTeiot.
CTZlJ.VVVOfJLtVOVÇ , T>!V Jxg îcTpOS TOl»^ gpstCT&S QfllMcLV
JWj££pet«vovTas , 39 ToeroSrov Jv/>ijU.<*pT>ix.orccs tou
Tct /3gATiJTCt Jtp<Vg/y, acTTg, JW TOUS Au/JLflUVO/XgVOUS
- / \ \ > * '
TOJ WÇOLyiLCLTl , 19 TTpOS T0t>£ ^gTA GCùQpOffVliyiÇ TTAvJ-
a/otÇgiv dfyoZvTcLÇ JWx.oAo;s giyot/ JWja/^gvous' >iy>î-
gûlilw tous i^gv to/outous ou /zovov ctuiots ctAuo-/TgAû>s
g%gjv, cf.AAax.ou tois claaoiç fj.ù%5yipcL$ auvYid-èictç
èvtpy&^wQcLi' T0~S S^i xccAas ÇpOVCUffiV OUX g^AJCO-
. A / ^ / > / » 1
ÀOt/J»jTgOV cJVCtl TW TOUTÛJV Cf.-WOHQlCL , [MLAUTTCL JXiV
iv^\j[xovfxiioi; ot/ , xay îipoty^Gtiwv , oi/ts x.aAay, out*
ocio-p^pûjy , cLuroTofiaç ovray , aAAa -zjrapot tou$ p^p«-
l*mv$ to w\t7(TTov (^tccAAaTTovray , aAoysy (iiâl
ymiiy zsripi auQoTèpœv p^piTcGctr eîjrsiG' ot< tîrayTûJ^
474 AHMOS0. ErŒTIKOS.
clto nœioL-.ov icrzi , Çhaouv ftgv tous TiAgio-Tous <ptAou£
X.OLI (itÇ>CLlQTCLTQVÇ i*)(QVTCL$ , dwoàox.lfJLCL^ÎtV <^è TOVS
tpÛLGTCLÇ, 0 fJLOVOV 1010V iWOÇ Ol/)£ ûLSrcj,(7/V , «AAa ZQIÇ
x,ol\oi$ ty GCùtyoGM oiKciovatioa wtQvW tri à\ , Tôt?
jugy ftydîfJLioLV wœ to'.olvtw ($i\icu wpcLuoG-i jtaAas
dwoÇ>SaoLy , >i crcpo^jpcL x,aTêyvcwcoa-jv ^uVay, <»V ovjc
iy S^vnSutv (Toxppovœs toÏs g'vTuy^avoutnv ofjLiAuv
l(Tù)Ç OVK CtAoyoV TCLVTW 6^€/V TV\V S^ltVJQlcLV' To7s i^
*t \ «. I \ I I »
OùG7Cîp CU, ^iCLTtztjAZVOlÇ, XCtl fXY\TZ 7T UVT '&-& 'CLG JV GCVJJ-
x,oo/s oucrev oa-ot/ Jxvj y pneu Jrt gp6>ios , Y^p'S cuc-yv*
W£> >iu£nfW<xv3 jteu ^etoL tjjs cLxpiCzcnaLTnç îvAclCeiclç
Toy ccaaov %povov fSvoicoicoo-tv , oua usTc^/av e%£*v gu-
ÀOyoV, <B£ ctV T/ TipOL^ElùLV CLKT^pOV. AtO Al 36 /XClAAoV
twypiïw toutov ypoL-^cti rov Aoycv , iyov^oç S^voiv
TOIV XGLWkTTOIV OV ^icULcLfTYWlGd-CLl. T CL fJLiV yctp
L''7raP%OVTo£' a0i dya^cL ^AOûjv, ol/xc£. <rg Te (^Aatoy,
59 6JULOCUT0V oJfc CLVOVlTGV èWlÙtlfylV IX'Wl^Cù , g! ff£
to/outov ovtoc cLyainZ' o-v/jlCovAivo-clç <^' et llclAiczcl
xaL~tmiyzi , yo/JU^û> tÏs ^tey îvvoicls tjjs ilw\$ ùiiyfjLct,
TtfS <Tg X,0/y»S (ÇlAlCLS CLQOpfJLW GLjX<pOTepO«S UGOIGÎVJ.
Kolitoi jx' ow ÀeA>j5ey, ot/ yjxXixw fM tari X)
tyiv <t>iv (ptxr/y a,£*0s T^y vTr&p'fcovTCùv J^/eA.jgTy , eVt
J^g gî?*/3CivA;VOTSpOV TOV C7L»ittb0l'Aei'g/V fJLtAAGVïCL CLVZOV
UWZVBWQV iZ ^îicèim XCL'CCLCr'ZyG-OLl. 'AAA<X VOfJL'.t^Cû ,
rot? ^tev d^utoLiœç tyxœujcov rvy^oLvovji TCipiyvwJvcu
t>i? Tay g3rctîVoi»yTû5y wvcLfJLtcùÇ wpooww ry rv\$
DEMOSTHKNIS ÀMÀTORIUS. /^S
esse absurdissimum judico , eos admirari, quiplu-
rimos et constantissimos amicos habeant ; ama-
tores autem improbare , quibus solis , nec iis tarnen
omnibus , sed bonis et modestis duntaxat , amasio-
rum animi sic couciliari soient, ac dedi , ut eorum
esse proprii videantur. Jam illos qui nullius talis
amicitice felicem eventum viderunt , aut semetipsos
tam incontinentes esse sciunt , ut modestam cum fi-
ni iliaribus habere consuetudinem nequeant , ita
sentire fortasse nihil miri est. Qui autem eodern ,
quo tu , animo et conditione sunt } qui nec prorsus
ignorant , quantœ necessitudinesper amorem absque
infamia sint auctœ , et superioris vitœ suce tempus
cum verecundia transegerunt ; in eos ne suspicio
quidem cadit ullius turpitudinis. Quo ni agis etiam
ad hanc scribendam orationem sum incitatus , qubd
duas res pulcherrimas consequi me posse animad-
vertebam. Nani tum bonis tuis commemorandis ,
simul et te felicem , et me } qui te talem diligam ?
non vœcordffm esse, ostensurum conjido ; tum
suadcndis iis quœ in primis necessaria sunt, et
benevolentiœ mece spécimen et mutuœ amicitice oc-
casionem allaturum.
Tametsi autem me non prœterit , quam difficile
sit , et indolem tuam pro dignitate celebrare , et
multo etiam esse periculosius , dare consilium,
cum monitori eventus consiliiprœstandus sit ; decere
tamen existimo , ut et hi qui jure laudantur , ve-
ritatis excellentia laudantiumfacundiam super ent ;
47@ DEMOSTHENIS ÀMATORIUS.
et in dando consillo spero me non aberraturum.
Scio enim stultos et intemperantia prorsus depra-
vatos , nulla etiam sapientissima rectissimacjue
consilia probe exequi ; pcr eos verb , qui vitam
suam prudenter et innocenter instituerunt , necvel
mediocriter cogitatafustrari solere.
Hac igitur spefretus > ad orationem aggredior.
Arbitror autem omnes mihi esse assensuros ,
hanc œtatem decere maxime, et pulchritudinem
aspectûs y et modestiam animi, et fortitudinem
utriusque y et perpetuam orationis suavitatem. JE I
quibus ea quœ natures sunt, ita tibi prœclara , .
Fortuna largita est, ut omnes te suspiciant , et
admirentur : reliqua ipse tuaple curaeb perduxisti,
utnemo sanus te reprehendat. Oportet autem eum ;
qui maximas laudes mereatur, et Diis carum
videri , et hominibus , partim propter semetipsum,
partim propter forlunam , admit ationi esse. Ac
in un'wersum de plurimis tuis ad virtutem adju-
mentis , plura deinceps narrari conveniet. Quas
vero singulatim laudes referre possnm > eas vere
ut exponam, opérant dabo.
Primum autem eam laudare incipiam, quant
mdentibusomnibus primum cognoscere licet, tuam
pulchritudinem , ejusque colorent, e quo et membra }
AHMO20. EPÛTIICOS. 477
iXvfrilcLÇ vwtp&oXy* ty\ç fri <rv[xÇ>ovAriç ov ^ixtu.ap-
/ a ^ 1 tl ^ \ \ > I r . ~
TWiGVOLl , GUVilQM ÛTJ, 010. flèV CtVCJlTaV ty ncLV'tACàÇ
vw' <Lx$cl<tIclç diîÇiïciplJLiVQV , ou& T<»y jcalÔ im€p£oA>iv
£i T«v acùfyovcoç TLcLt Tutd-cLpaïç £fv a/psujxevûr./, oJdé
Tût {J.tZpiGùÇ i<TX.tlJL[JL'iVCL S^lOLLlCLp'CCLViGd-OLt mQVTLî.
Tas fjiiv ovv l\wiù(tç \yjw toiclviclç, lyyiifi toù
Xoycù' yyov/JLcti J^e zsrcLVTctç iv OLtoKoyyiccci fxoi, roiç
t»Ajx,gutojs fictAtazct )cccv>>j3ceiv , JtaAAos fxev em t»s
o-vf/Ê^ , (Tû)<Ppoen;y>iv J^' iwi ryç >[/t»5^>f$ , av^piav J^'
esr cta<poT€pû)v TouTay , Yapiv <Tg e*sn to?v Aoyav
JuaTeAciy g^ovTas. £2v tol uuv t»s Qvamç ovrœ x,a-
ÀoTs »| TU^lf (70/ TTcLpcLOfÙœKtV , ONTTg Wif)t<oAl7rT0V $
5at^taQo'//.gyoy JWt£À6ÎV Ta <K auVos ?«rapa t»v
iWiu.t\uaLV îis toiTto ?rpoGtyûtyû>y wcef$, acre /xncîSgv*
av <7o/ Tav eu (ppovoi>yiû)y twiTifinacn, Kglizoi Vpw tov
Tûîy jW,ey<(TTûjy twaavccv a^joy , fsro /xgy tûjv â-gûw
ayaTy^evov <pcuve<rGai , *arapa J^é toTs avflpûnrois, rot
u€v JV ai>Toy , tol <^e JW twv tuJ^jiv 3-au jULct^eo- Oa i .
Ka9oAot» /xev Totvt/y T^y uTrctp^ovTûw (toi tst^oç £pt-
THy ÎVfflS VŒTipQV CLf>[AOTTil TOL TjrXtiCà ^tiABtTv et
^ tX,OL(TT0V TOVTCCV ly^LOb [Xi & tiZPttV iyjû , TaOVaJ'V
ACCGCLI WilpcLGQfXCLl (XIT i\y\$ilcL$.
ApÇOfJLCU frl ^Tp^TOV iKCLimV , 07T€p TfpaTOV idoVVlV
aûroto-jv ecrTi yvaycti ctok, to 3cot.AÀo?, xct< touto to
^/pajjLtat, dNf ou x,a.i Ta /uéAm x.ac oAoy to o-»/Jiat(pcn-
47$ AHMOS0. EPÎ2TIK0S.
% ?* f * l\ t I » / » I o,
VcT&l Où TtV CU OLDfJLOTTOVŒOLV tlTCOVcL îViyHûù , (T'jtOnCûV,
0U% °Pœ' AÀÀûC WcLpKTTcLTcLt U.01 fiil'o-SaLl TtoV ctVOC-
yvovTûjy Tovofe rov Aoyov> <rt SzGopyŒcii jca,/ tag<y, /va.-
<7uyyvû>pî£ Ti%4> fwfcv ofxoiov g'%0'> utcCiv ûlvtcù.
Tu yctp ttK&Qtit tiç d-vyTM , o olSolvcltov *ro?k liïovaiv
epyaL^TcLi wod-oVy tloli opa^vov oJx, i'srow\^o7j xj
[XZTCLGTM [XVYlfJLQVtViTOLl, £ T>1V Ta'; 5g0V OL^otV eV'
1 Q. ' ~ ' " \ \ \ > I
CLVd-pœWOV (piKTÎÛùÇ tyjl<> "ZZrpOS [XèV TY\V îUWpîWZlCLV
' ^ \ 1 * \ \ > / » / > \ \
av^»pov, ?rpos <Jxg tocs antoLÇ ouwTrovoîiTov $ aÀÀct /tajv
a tioààoÎç hJVî o-DVg7Tg(7e ray xolAAovç [j*îToL(r')(ovTCàV.
J-l ya,p Jx/a, pctd-v/uiaLV rov gcù\xcltos cl-gtclvcu <7vvîtcl-
pzjrOLV TY]V V&OLp^OVGOLV g^Vf êTTgJCCV , 7\ JV CLTVy^lXdU
ri x) Tût kclXûùç we(f)vx,oTaL <rvvôieCcL\ov OLVTGû. ' Q.V
Gvdïvi Tw (tyiv o«v[//v gt/po^agy ctv gyop^ov yzy£vvi[xîvw
OVTûS GQoàpcL tQvAoL^CLTQ TlcLdCLÇ TOL$ TûlCLVTGLÇ 7tvfpcL$y
OGTIÇ 7C0T liv 9g<»V, 0* T>)$ (W O-vf/gÛîS 7îpOVO>lGglS , û)<7Tg
fjLYifev [xtfjL^iœç dïfyoVy tol J^g -ar\u(TTaL 7rgp/£Àg3rTa
(TOL» 3C0LTûL(rT?(7a<. KcU fJiîV J^VJ ^ T0V OpûJ/XgVaV , etZH-
/ \ »/ ~ / / .\ »
(p«.vg(TTaroi> /^.gv oyros rou •nrpocrœ7i,ov , toutou og ctf-
rov tcùv O/U/^arûJV, gr/ /jlolWov gy toutou twtàulçcLtQ
r>iy gyyo/atv, >iv g*%gv g£^ cg, ro Poli[jlovigv. Ov y cep
/xovoy tjrpo^ ro tcl jcarg7rsfyoy3 opqcv cLUTcLpM tCcl-
pi<ryy\TcLi , aÀA', ev/û)y ou^' gjc T«v wpûLTTOfitmj
yr/vœcntofJLîwç Tviç apgTÎs, croi , J^/oc T(îv *nîï o-vj/s^
DEMOSTHEMS AMATORIUS. 479
et tolum corpus elucet : cui quant convenientem si-
militudinem adhibeam , cum consldero , invenio
nullam. Sed in mentem mihi venit, rogandos esse
lectores hujus or adonis , ut ipsi te spectent et
contemplentur , utvenia mihi delur, nihil tibi simile
adferenti. Cum qua enim id mortalium rerum com-
paretur, quod immortale aspicientibus desiderium
parit ? quod aspectu sut non satiat ? quod cum
remotum est , animis obversaturl quod divinam
obtinet in corpore humano dignitatem ? ut jlori-
dum elegantia venustatis , ita omnis suspicionis
expers ? Jam nec Ma in facie tua culpari queunt ,
quœ multis pulchritudine prœditis accideruut, ut
vel ob corporis inconcinnitatem , universa eorum
elegantia turbaretur ; velpropter calamitatem ali-
quam } etiam reliqua per se prœclara minus pla-
cèrent : quarum reprehensionum omnium tuam fa-
ciern expertem esse reperiemus. Tanta enim cura ?
quisquis Me deorum fuit, qui formam tibi largitus
est, omnes hujusmodi labes cavit , ut nihil vitu-
peratione dignum, suspicienda in te plurima effe-
cerit. Nam cum in his quœ aspectu sentiunlur,
maxime faciès emineat, atque in hacipsa oculi ; mu-
gis etiam in his suam erga te bencvolentiam numen
ostendit. Non enim eos ad necessarios duntaxat
usus idoneos prœbuit ; sed, cum quorumdam virtus
vix ex aclionibus appareat, mores tuos probatis-
simos per visus indicia declaravit } qui sis et mitis
480 DEMOSTHENIS AMATOR1US.
alque humanus aspectu, et magnifiais 3 et gravi a
in vitœ consuetudine , et fortls ac moderatus ad-
versus omnes lidquodin primis admirer e. Namcum
aliorum comitas in humilitatis , gravitas in fastûs
opinionem incurrat; cumque iidem yulpr opter for ti-
tudinem temerariiysic propter mansuetudinem inertes '
videantur, tôt res inter se contrarias nacta fortuna,
ita uti par est , omnia consentientia secum effecit ,
quasi votum absolveret > aut exemplum aliis osten-
dere vellet y non quasi mortalem pro more suo na-
turam constituer et.
Quod si tuam pulchritudinem assequi dicendo
lie er et y autunum hoc in te laudandum esset _, nihil
in hoc lui celebrandi proposito e tuis dotibus prœ-
tereundum vider etur. Nunc vereor , ne auditores
defatigemus , ut minus alacriter accipiant reliqua ,
si de hoc frustra nugemur. Quis enim speciem
tuam oratione exprimat } quam nec pictœ autfictœ
imagines , prœstantissimorum artijicum industria
elaboratee, super are queant? Neque id mirandum;
nam illœ immobiles spectantur , ut obscurum sit ,
cujusmodi , si viverent, apparerent ; sed animi tui
mansuetudO) et dexteritas in omnibus tuis Jadis ,
venustatem corporis mirum in modum auget.
Ac tuœ formœ laudes (quanquam prœterii mul-
las ) lias habeo. De temperantia verd, pulcherrima
AHMO20. EPUTIKOS. 481
juiey %j (pJÀav9f0'7rov roïç o^Scri , fizyciAo'rpzTCYi ^è 59
<nuvov Toîs ofiiAovcnv , *V(fys~ov ^g ^ cûxppoyot Triim
eV^jg^xs' 0 x,<*< fjLct\i(TT otv Tes ScLUfiaLo-zit. Tm yàp
CtAACûV iwi [JM Ty\ç *7rpcL0TY(TQ$ TcC7CtlVm , g^H J^g T>1S
(rg^yoTtfTos ccJ^cto'ffly uTroÀa/Ji&xvoagy&v, :<.ct< <J\ct piv
tm ccvfyictv 3-poc<7urepû)v , JW J^g tw wv^iclv £Ç>i\-
Tgpûjy g/vsu Jxo3coi>vtfflv , TOdctuTcts i»r:svctvT/û)(rg^ 7ipos
ccAÀ»Àot Ao,Sov(7flt >i TVfct) wpoç ro J^gov cuvrcviS-1
ofioAoyovficvz ct7rf&»x,gy, 0o-7rgp èv^w g^nr^Aouixa,
A T5tpar;giyy-ût ToT^ ctAÀojç i7Ciàîi^cn j3ouÀvi3-g?<7&,
ccàV ou 3-v/ithv, «$ ei3i<rro, (fu<m Î<tt&<tcl.
Ei fjLiv oùv gIovt' A y g(p<x,g<r3a/ Ta Àoya TstTjtctÀ-
Àoi>? toC «rotT, A to'jto îiv jxoiov r^y cav ût^/g'?rct/voy> ot>-
dfcv iy wcloclAittiiv aoasflat &/y g-arajvsuyTgs Tû>V7rpoo-ov-
T0v (ro/* yuy <^g JWo/>tct, fin wooç tol Ào/7rx oc^rg/p»-
kùgi *)£py]<rù)u.td-cLToiç cLkpoaLTauç , u mpi tovtov fia.-
T»y Tipd-ftvcûfii zïol. FIûJS yap otv tiç vwoQolAqi tcù
Aoyoù T»y <rnv ô-v|wv , îîs /Jt.»^' a, Tg^vy ^g^o^Tcu t<bv
gpyav toTs oLpuTTOiç fivfiiovpyôïs , frirjcLXcu JngpTgTvot/;
Jtae d-aLVficLGTQv otogy. Ta /j.gy yap cuayviTov gp£g< T>jy
.j.-apiav , wfff ct&iÀsv g/vcu , r< ttot' ctv , -^X^ i^"
Tao-^oyTct, qtcLnin' <rov j^g to t>Ts ymfiyç yd-cç g'v
7:cC(X/v , oU isroiiTç , agyocÀ>iv gir/rp^g/cty g uTclv^clvh
ngp< ^tgy ovv rov kolAAouç , 7roÀAat, 7iotpaÀ/-
4&2 AHMO20. EP^TIKOS.
0"ûKppO(7UVtfS , 5C0CÀÀ/O-T0V ff.gV T0UT5 *%9fjlt <*v
e<VgTv or/ , riîk >ÏÀoaots tÏs toiclvty\ç guoWêo-
\œç è%QU(TV)ç , co/ ^tcfAÀov g7rcuygto-3-ou' <rvtx@>f. •
Ê»jcev. Ou yotp ^tovov ou&v içcLfJLcLpTctvu, d\\oL *>
(PpOV//^û)TfpOV , Î1 JtOCTOt TtfV ûjpoLV , QlV *7TpO«p>jTOLI. KcLt
/ ' ' e t \ » « /
TOUTû)V fjLèyMTTOV TgJCjUWpiOV tf «5TpOS TOUS cUZÇC£'7C0VÇ
ofjLi\i<x.. YloWm yctp îVTvyyyLvovTw co< , x,cu îzrctv-
TodoLWOLÇ QlXTtlÇ gp^ovrav , eTt J^g 7èrpQO~aLyOfJLlVCi)V
t i y \ \ r ~ I tf „
Cf7rctVTû»V g*3Tl TGLÇ iOLVTCCV GVVY\XclCLÇ , OUTû) JCûtÀûJS
/ / »/ / \ \ *
7TpOg<mj£ Tû>V TO/OUT0V, 6J(7Tg ^TCtVTût^ TVJV ttTpOS (Tt
ÇiXiolv y\ycL'ffY\>ioTcLÇ ïXjiv' o (T^ag?ov roTy gvo^ffls
JCCt/ (p/ÀctVÔ-pûîTrû)? QÎ?V TTpOO^pOU/^gVûJV gVTJ. Kct/TOt
TfVgS tvÙ0X.lflYI<TcLV iAj TfflV T£ (TK^uêoUÀgUOyT^V , OùÇ
OV %p*/J TOLÇ TCàV TV)(QVTM 0(JLIAICLS 'XpOO'OVfciO'jcLl ,
\ - I 1 4 \ \ I
xcli tm murS-MTm tovtoiç v\ yctp 'srpoç %&p'V
O/JLiAoVVTcLToTç (p&uAoïS OLVôLyKciïof tWCLl S^lOiCcLWè-
0~$OLl TTOLpOL TOIÇ TloWoiÇ , J J^gUÀctCoU/Z-êVOV TCLÇ
lOlOLVTCLÇ g^/TTÀJI^gt^ , VK OLVïûùV xm îVXVy^CLVQVïœV
JW^gpouvgo-Scu cv[i'7Ci'7CT£f lyœ J^e JW touto ^
[aclWov gIo[icli <rt J^gîv iyycapjcL^eiv , on rm ccàà&v
gv n T0>v cto^uvaTay oto/xgyav g/vot/ ro roïç clAAw rpo-
^roiç apio-xEiv , eu roaovTo toutûjv s^iyiny^cLS •> ®o~Te
TUV yoL\î7tœ\ KOLl ^VOTCOACCV CL7Ï0LVTCÙV uripiyt'/iwi-
ad-dLt , tou jttèy (ruvg^otaotpTrtvg/y t/ t/chv ouf UTro-\[/<of.v
ivdlàoVÇ TO?S CtAA(5/^, T>î$ «^g TrpO? OLVroVS ÙuO")£èpilSLS
~ / » / /
DEMOSTIIENIS AMÀTORIUS. 4^3
laus Ma occurrit , qubd,cum istaœtas calumniis ex-
posita sitytibi usu venit utpotius laudarere. Non mo-
do enirn nihil delinquis ; sed sapientius etiam, quant
projloreœtatisjvitam instituisti.Cujus rei maximum
testimonium est , tua cum hominibus consuetudo.
Cum enim te multi conveniant, idemque diversis-
simls prœditi ingeniis , tenue omnes ad suam fa-
miliaritatem invitent y ita prœclare te adversus illos
omnes gessisti , ut amicitia tua delectentur : quod
est vitœ indicium laudabiliter humaniterque ins-
titutœ. Quanquam autem jam nonnulliprobati sunt ,
tum qui non quosvis in amicitiam recipiendos sua-
sere , tum qui iisdem paruere , quod et } si quis
improbis obsequatur y necesse sit vulgi reprehen-
sionem incurrere , et, si eam calumniam vereatur,
odium ipsorum sodalium suscipiendum sit : ego ta-
menpr opter hoc ipsum te magis laudandum censeo ,
qui, cum aliisjieri non posse videatur , utpopuli
judiciis probetur quisquam y tan tum illos excellas ,
ut dij/îcultates atque asperitates omnes sitperaris.
Narn ne suspicionem quidem de te prœbes , quasi
ulli sis delictorum socius ; et aliorum odium mo-
rum dexteritate vincis.
484 DEMOSTHENIS AMATORIUS.
Jam cum amatoribus ( si quid de his quoque di~
cendum est ) ea esse ratio tua, eaque cum bonitas,
tum prudentia mihi videtur , ut, cum plerique nec
eum que m sibi delegerunt , mo dévale ferre queant ,
tibi usu venerit, ut omnibus supra modum placeas'-
id quod signum est tuœ virtutis evidenlissimum.
Nemini enim ea negasti, quœ jure honesteque
tribuipossunt: quœ vero cumprobro conjuncta sunt,
ea nec sperare quisquam in animum inducit : tan-
tam virtutis et honestatis appetentibus potestatem ,
impudentibus desperationem offert tua modestia.
Prœterea, cum in adolescentia plerique modestiœ
laudem taciturnitate venentur , tu tantiim ingenio
polies , ut sermonibus et colloquiis tuis non mino-
rem quàm cœteris omnibus rébus apud familiares
luos laudem sis assecutus : tantus tuus lepos est,
tanta suavitas , tum seriis , tum jocosis in rébus y
cum et simplex sis absque deliclo , et acutus absquc
jnalicia, et humanus cum ingenuitate : ac denique
talis,qualem virtutis aliquis amans fdium adop tarit -
AHMO20. EPHTIKOZ. 4^
HcOÇ TOiVUV TOUS ifCL<TTSLÇ , il %f X X.CCI Têpt TOU/0V
€/Vg7v, OVTûù TLCtXœS fJLOl i^OTLUÇ X.Ctt (TOXppCVÛJS OfJLlXitVy
ÛX7T6, TOH ^Ag/CTû)V OUtfê OV CtV 'WOOtAûùVTXl fZSTflCûÇ
inyyUïv ^uvctfxevû^ , 0-0/ 7Tct<n x,ct-3-' u7rgp£oA>iv apg-
c-jcciv <ruu.£g£>tx,gv 0 TÎk <riiV dprrife cnfxîiov ivcicyt-
(TTctTOV tŒTiV. ilV JllgV yctp <TlX,Gt/0V X.CU X,<*AoV , 0UOg/£
», > ~ \ — n I ,\ o » > /
CLfJLQlpOÇ CLVTCûJ TZcLpO. <TQV SCfiWéffTWCgV" & 0 gt£ flt»(Tj£U-
v>jv r\x.ti , tûutûjv otîo* li$ i\iviàcL ovàîtç épiera. f
TOGZVTM T0?$ |X€V T0V j8cATt(7Tûjy Optyo/AtlOlS i%0V
(?/ctv, TOli J^ ctTroOpeto-uvêo-Oc*/ j6ouAo(U€vo/s &ToA4u/tf.v
x o*» eraÇfOffuv)! Tratpeo-xsucrjcev. Et/ to/vu» T«y ?*rAg/-
ctûjv ex, tyis a-ieùTTYis , oTctv oxxt noi , tkv t>is cûjcppo-
(tvvyiç dojïcLV &yipœfjLVJm , <ru to<toutov tm <pucrgc J^/gvyj—
vo^aç, <i'o-Te é£ âv Agyg/s $ Q\Li\ui ~oï$ gv*:uyp£otvou<n
plOfeV t\cLTTûû TW Wifl (TiOLVTOV euOOÇJatV, >î «T/ût TTfltVTOt
I x \ ~ rv J A \ \ I
TOL AOIWCL Urt'Q'GlVHrZcLl TOtTfllUT» WtVJCO 7LAI %CtpK Xj
gV Otff (TTTOUÔW^g/S g(TTt O"0/ , TLCLt il GIÇ WCLlfylÇ. Kcu
yap €u»9)i$ ayotjutûtpT>iTûJS , x.ott «J^g/vos ou xeucotid-a? ,
xeu (f/Axv9pû)7ro5 t\w&îptœ$7 x.ot/ too-uvoAov to/outos
h , o/o5 ctv t/s g£ 'ApeTÎk u/'os Epû)T/ ygvo/To.
T. irr. 3l
486 AHMO20. EPS2TIKOS.
T>jv Totvuv avo]o<<xv ( ovâi y&p ro^ro ctç/ov gcrn
7roLpciAi7riïv , cu%, as ou •ztroAAviv twidoaiv lyjjvayç
gu ths cru^ (Çvo-zœç 9 x.ccj toi» ^tgAAOvros ^povou ov
zîr\îtovç cupop'j.oLç wcLpcK.dao'ovToç \oym zo?$ tncLimv
ers fZov\outvoiç , cé,aa' a>s jtçtÀA/o-Tav ovrav xœv \j.ixo.
1CLVTM TYfÇ tfÀJJUOCS g^ûCty^V , O >) Tû ^OK/gV g^ct/XCtp-
Tctvg/v ro?s «.ÀAofs gu&roy eVr/ ) , o-ou J^' Izari wo\-
Aû?V jttêV CCV TJ£ JCOU gT6pa)V T>1V OLVOpêioLV <mÀW , jULOG*
à/ota^' 67tt t5s ao"x>i(reû)S , >té ^ îTÀeTorc/ ytytwzcu
[JLXpTVptÇ. AV0£.y?C>f J^ 10YBS WpCùTOV îlWUV , TOLVTW
tyiv ccywicLV ûùç xclXcùç srpoe/Àou. To yoep opGos , 0, TJ
I » \ * »/ IV / \ I
tzrpctjtreov ecm, vgoy ovtcl PoKifjLcurcLi 9 tlcli fyvyw
9 û~ * ' ^ ' ' ■ - . I\ »
cLycLvvis y x.cLi yvoùfxy\ç (fponfJLov jco/vov îctzi œti/jleiov «ti
CûV OviiTîpOV 'WCLpûLXlTTilV OL^tOV Toy T%ç WpOCLlptGtCOÇ
g^rouvov. 2,uyg<cto£ rotyuv Tû>y ^gv ctÀAav cl5\vi[j<<xtwj
£<X/Vg!V ^tOVOi^ ^6V TOIS W0\tTcLlÇ i^0V(TlcLV OVffCLV y
Z(Çlt[XîVQVÇ J^g TOVÇ (Zè\Tl<TT0V$ , OVTûùÇ iWl TOVTOV
tov oiyœvoL ûùçjjlywclç. Eti dxg icpimv tovç /xev zol
J^pofx/jca yutayoL(^o|U!.gvou$ ? oJ^gy srpos crjùpuoLv y ov$*
gu>[/u^av g^najobvat , tol»^ Jxg tijv wvy/Jiw k&i tcl
TOtai»TcC Ctt7X.)10-0lVT«.S , tirpo? TOJ <TCù[AcLTI xcli tmv
yvû)pt»y c^icLQBiipeo-d-cii , to o-cuvorotrov xa/ xaÀAi-
O-TOV T<i»V CLyCàVKrfJLCLTùùVy 39 UCt.\l<TTcLK$OÇ zw aav'ov
I et >y ly \ « / ~ f/
<J)ixnv apfjLozTOV gçgAgça) , tm agv (ruy»yêiçt tûjv ottaoîv,
JtOtl TW TfflV frpOfJLW (p<Â07r0V/Ot, TO^ gy t5 TS'oXifXCù-
DEMOSTHENIS AMA.TORIUS. 4&7
De fortitudine autem ( nam et hanc prœte-
rire non decet ) , quanquam tua cjuidem natura
multas adhuc accessiones recipit , sequensque
tempus laudaiuris magnam copiam suppedila-
bit y tamen pulcherfimœ sunt ista œtate lau-
des, qua nihil delinquere cœteris est oplabile.
Ac tua quidem fortitudo , cum ex aliis rébus ce-
lebrari possit, tum verb propter exercitationem >
eu/us vel plurimi testes extiterunt. Fortassis autem
in primis dicendum est, quàm prudenter id studium
cœteris prœtuleris. Ndm prudens agendarum re-
rmn delectus in adolescente , commune signum
est et animi liberalis , et cordati ingenii. Qua-
propter nec istius inslituti laus est prœtermittenda.
Cum igitur scires , a reliquis certaminibus nec ser-
vos, nec peregrinos excludi , istud verb solis pro-
positum esse civibus, nec nisi ab optimatibus expeti;
sic eb te contulisti. Ad hœc , si qui currendo se
Jaugent, eorum nec forlitudinem , nec animi prœs-
tantiam augeri, eos verb qui pugilatu* aut aliis ejus
generis ludis se exerceant, prœler mala corporis ,
etiam ingénia corrumpere cum judicares ; splen-
didissimum pulcherrimumque exercitationis genus ,
tuœque naturœ aptissimum elegisti , quod et ar-
morum consuetudine , et cursuum tolerantia belli
488 DEMOSTHENIS AMATORIUS*
simulacrum reprœsenlet, et magnijicentia et splen-
dore apparatus , potentiœ deorurn simile videatur >
prœterea et spectatu jucundissimum sit , eteplurimis
variisque generibus constet _, et ingentia prœmia
meritb consequatur. Prœter enim ea quœ tribuun-
tur ^ ipsa etiani exercitalio , et tam prœclarum
studium, non parvum prœmium homini vel me-
diocriter virtutis studio so , videatur. Quod Home*
ricicarminis testimonio vel inprimis comprobatur :
in cjuo et Grœcos et Barbaros tali apparatu gessis-
se bellum fecit inter sese. Prœterea etiam hodie
Grœcarum urbium non abjectissimis > sed ma-
ximis, in certaminibus uti eo familiare est. Quia
verb putabas nihil prodesse rerum pulcherrimarum
desiderium , aut corporis ad omnia habilitatem,
nisi et animus probe esset exornatus ; laborum to-
lerantiam statim in gjmnasiis ostentatam ? nec in
factis fefellisti : reliquum autem ingenii tui splen-
dore m ,animique robur , in certaminibus potissimum
declarasti. De quibus etsi ordiri vereor , metuens
ne ea quœ tum gesta sunt, oratione non assequar ?
tamen neque prœtermittam. Nam turpe fuerit > quœ
nos spectantes exhilarant, ea nolle commemorare*
Ac si omnia certamina referre vellem, ultra mo-
AHMOZ0. EPOTIKOS. 489
vvfjL&cuvovaiv aî/Jioja/xgvov, if^e fjLtyctAowpî7ruci >ccu
TW (Tg/AVOTUTI T>JS ?2rctpa.<7)tgU>lS STpOS TflV TGùV ZlOùV <TU-
vot/x/v g^oto-^evov tsrpcs cT€ tguto/s »d<(7T>iv /Jtgv -3-eccv
€^0V, gJC î«rÀg<0-Tû)V ^g 3CCtt 7reVsT0$CLWCûV (TVyKUfJLZVOV)
fjLiyicrTœv ^ kd-Aœv yfyœijLWGV. FIpos yctp to7$ *n5g-
[itvoiç, ro yv!j.vcuTjyivaLi x,cu ixi\iTv\(Tcti tquvjtcl> qv
/JUîtpOV Ct.vÀOy tJrpoCpaVïKTgTOC/ TOtS JCCtl fXlTpiœÇ CLptTY)$
iQlifAîVOlÇ. TiX.fJLYpiOV S^i fAiyiCTTQV CU Zl$ W01ÏJ(TCCITQ
tw 0/z»pou woiyan, gy » 5ta/ tous EAÀ>jvas xct< tous
BctpSapcus ^grcc zo<tcluzy\<; i:cLpaL<rx,tvyç 71 oAeu.no- <xvtccs
wîwowkzv dWyAoïs' tri <Tg x.at vl/v tojv croAgay tav
EAAwidœv ou Taiïç T<t7ravoTcLTcuÇ) clWol tcliç [xi-
yjo-Teus év toi$ ayacn Ypno-acti o-uyvi.jgs gcT/v. H /«tgy
oov zarpocLipiGiç ovrœ tlclav , jceti *7C(tpcL tsra^v ay^paj-
7T3i? >tya.7:>i/-igv>r yo/JuQû>y <K outfev siveu npoupyou tav
o-TroL^cUGTctTûjy eTtrtQvfjarj , oudg xaAœs 7rpos cwravToi
/7Tl(Ç'JX.iVaLl TO (TCiûpLCL, fJLYI 1V\Ç Y*/)£>îS (plAoTJ/JlûJS WOL-
I \ \ I ». / y ~
pg(rx.gU5t<r^gv>î$ , t>iv /xgy <f>fAo7royicty tvSiaç gv to^
yvfivcLGioiç t-ifoijrcLu.cVoç> ovù' gy to7s gpyoj? g\|/guo-ûf
T»V <K CtÀA>lV IWrtpaLniOLV TV\Ç GOLVTOV QVCTtÛôÇy *j TW
vîiç ^V)(Çis otv^pg<<xv, gy toTs dyaxji ^aXicrcLlnàu^ûd.
Flept av ox.vû> agv cl^clcS-cli Agyg/v , /x» ÀsicpSûT Ta
Aoya T^y xoTg y£ygv)i/xgvû)y ûi^a^ J^' oJ <7rûtpaÀgi-vf/â?.
Ka/ yotp ato-p^poy , a Ggapouyias if^ct? gu(ppot»yg<, Tûtur'
cLTtrctyyiiAcu pi g3gAgty.
4£)0 AHMO20. EPÎ2TIK0Z.
av cutcLipov fjiYVLOS vifjuv îwiyîvoiro toù Xoycù* evos S^\
îv où 7îro\u S^wveyKQiç , fjLvn<r5as , -srcLVTcLÇ S"Yi\œ<rœ y
XOLl Tyj ' TCÙV CLKOVOVTCOV f^VVOLfJLll GVLlLllTpOTipQV (fflC-
/ / — .~ S y ~ » _ / *
nvofxcLi %pcd[xtvoç. icûv y&p c^uyav cc^g^evr^y , xoli
cf)0Tep(S)v wîpiywo(jitvoç , gjccrrgp&v, a>s -zzrp oo-vj&c , t»v
vjjt>?y gA«,bg£ , Toiouroi» <7Tg(pavoi» tk^ûjv , g<p w,
xct/^ep "hclXov tov vjjcoTv ovtos, jcocAAjov g<5b?cg/ jcoti
•7TotpatÀoyû>Tgpov e/va/ ro o-û>3îvût*. ^gpougvou y&p
gyctvnou /-tgy (70/ rou Tûjy ctyTi-ûraÀûjy ctpctcLToç ,
dit CUT m £ âwWOGTclTOV OlOLLV/M ihoLl TM TœV
'l'Ktccsv ^vvùllliv y opav olvïm tviovç xcli Lwdtvoç dtivov
•ar&povTos vGrtpyiyw icluqtolç y ov% oTT^gçg'TrActy^, n
KCLTiàuXlCLGCLS , CtAAct TW jtXgV CtV^pêlGC 3COL/ TAS TOU
y/ < ~ / > I ~ *\ I \
Çzvyovs opfjwç jcpg/TTûjy gygyou' toj <JNg Totp^g/ jccu
tous j^iguTU^îjxoTct.^ Tay cuTaiyœviGTOûv Trap^A^-gs*
jeett yctp to/ Tocrotrroy jt£gT>iAA&^ccs ray cwà-poùTrciov
tcls ' JWvoias, ao-re , îjroAAay 5pi>AAoL>vra>v as gy
toié i7r7rix,oi$ cLyceaiv yâio-Tw -3-gotv tccl^^tch tcl
WZVOLyOVVTCL, JCCU S^QKOUVTùôV OCA^? TcLOTOL \tytlV ,
llCl <TQV TOVVOLVTIQV TQVÇ SiCLTCLÇ Qo&îTo-QcU 7CcLYZCLÇy
LIA Tt GUllie UTl/j TOIOVTO TTlpl <Ti* TGlCLbTW SUVO/OLV
jccu (p/AoT/juuav i ctyi Qucriç olvtoTç TtcLpiayir e'ixo-
r^* jcctÀov /^gv yctp Xj to jccw gv t/ 7rgpiVoAg'7r rov
y£Vg<jGa/, ttoAu J^g xctAA/ov ro ttolvta TTgptAocGg.'v ,
eV ot$ ctv ti^ voJv gp^ojy (p;Aor//>tîj3gt>?. AÎAoy J^ g?c«-
DEMOSTliENIS AMATORIUS. 49*
(lumjbî tasse nobis extenderetur oratio :unius autem,
in quo multum excelluisti facta mentione , et re~
liqua indicabo,et auditorum benignitate non abutar.
Emissis bigis , atque aliis longius evectis , aliis
subsequentibus , utrisque superatis^ prœ utrisque,
ut decuit, victoriam obtinuisti ; talem coronam
adeptus, in qua cum ipsa Victoria prœclara sit ,
tameh evasisse incolumem, prœclarius videbatur,
et admirabilius. Nam adversariorum curru contra
te ruente , cunctisque putantibus equorum vio-
lentiam non sustineri posse ; quanquam videras
cœterorum quosdam, mdlo etiam ingruente peri-
culo , mirifich angi , minime perterritus es y aut re~
fugisti; sed et robore animi , et bigarum impetu
fuis ti super ior y et adversarios , qui secundo cursu
nec interrupto usi fuerant y celeritate antever-
tisti. Quo ita mutasti animos hominum , ut cum
multi jactent in ludis equestribus nihil esse perinde
jucundum atque naufragia curruum } iique vera
dicere videantur , de te contra spectatores omnes,
solliciti ne quid tibi taie accideret, formidarent.
Tantam benevolentiam et studium in eorum ani~
mis natura tua excitârat , neque id injuria. Cum
enim pulchrum sit, ob unum aliquod ornamentum
esse conspicuum , quanto pulchrius est omnia com-
ptée ti , quœ homo prudens laudi sibi duxerit ?
4q2 demosthenis amatorius.
Idque inde perspicitur : JEacum et Rhadamantum
propter justiciam , Herculem y Castorem et Poilu-
cem propter fortitudinem , Ganymedem y Adonim?
et ejus generis alios propter pulchritudinem , a
Diis adamatos esse reperiemus. Quare non miror
eos, qui amicitiam tuam expetunt , sed illos, qui
non eodem modo erga te ajficiuntur. Si qui enim
singulis duntaxat horum quœ diximus bonorum
prœdili, convictu deorum sunt dignati ; nonne ei,
homo qui natus sit , optabile fuerit , ejus amicum
fieri y qui Ma universa in sua potestate habeat ?
Prœdicanda igitur est tui et patris , et matris, et
cœterorum propinquorum félicitas , qubd œquales
tuos tantum virtute vincas. Sed horum multb ma-
gis , quos tu tam prœstantibus dotibus ornatus y
delectu habito ex omnibus^ amicitia tua dignaris.
Nam illos fortuna tecum conjunxit ; hos sua virlus
tibi commendavit : qui haud scio amatores ne , an
soli veri indices sint nominandi. Nam mihi qui-
dem videtur initio fortuna, contemptis improbis,
honestorum virorum mentes irritare volens , na-
turam tuam fecisse formosam ; non quo facile ad
voluptatem decepta prolaberetur , sed ut amplexa
virtutem gloriam consequeretur.
Quanquam autem multb plura de te comme-
AHMoso. KrnriKOS. 49^
d-ir euputxo/xev yap A/ctxov fxèv 09 rPût<j!x4aoty6yy &«.
aùHQpotrvvM , HpctJcAfca, J^e tloli Kao~ropa tccli Ylo-
Au&ujcjjv fil Ay^ptav, rayupjoV J^e x,ct< ' Aofc>v/v
jccu clWovç toiovtovç fiia, jc&AAos , t/îjro Seôiy ayo.-
•amôevTcts. 'Ho-re *yaye ou $<v>jfAcL?G) rSv ivri^v-
[AOVVTCùV TYjÇ <TY\Ç (ÇlKldLÇ , CtAAoC T0V £l>î TOV TpOWOV
TOVTOV fil OUtîl fJLîVm' 07C0V y dp ivOÇ iKOLGTOU TûùV
WpOllpYl/JLèVCùV [JLîZCMT'fcCVTiÇ TlViÇ ZV\$ T0V VlCùV 0 [AlAlCLç
ytiœBwcLv, v\nov tou y' ûlizcuitm x,upiou x.olxclœ?clvt:oç
evKTov ^-y^TO) (puvn <p/Aov ygveo*^a/. Adlgiiov /mev ouy,
\ i \ i \ \ >' % * i
X.OLI 'KCLTîpaL JCCCJ [XyTipOL JCCtJ TOVÇ GtAAoUS OIMIQUS
TQVÇ GOVÇ (^AoûVOflCJ , TOVOVTGV V'Xtpï)(GVTQÇ (TOV TûùV
YiAnticûTœv ctpg-nf ToAu fit /ActAAoy , ovç <rv , o tûjv
TuAijtoi/yTûjy ayaLd-œv rifyœfjLevoç , o-ctuToù tzrp ojtpivcts
olÏiqvç thon (ÇuAous, e£ clwolvtcûv cc/pJT. Tous u.gy yap
f ' ' / \ IV* f /
y\ TV)Q\ (TOI fjLtTO')(QVÇ KCLTi<TTy\Gl , TOVÇ «Jx y\ (T^îTipOi
'sLctAoKcLycLBicL <zjrpoo"(ri>v€û-T>i(r6y* obç ovx oidou TïoTzpov
tpûLGTCLÇ,» fjiovovç opSœç ytyw(rx,ovTcLÇ 'xpoecLyo-
pglXTût/ p£p>|. AojtSJ yctp £COf 5CCU KCLTcLfâaLÇ » Tll^ ,
7*0 v jtxev (pstuAûjy x.ctTct(ppovout7<2. , t&s J^e T^y o-ttou-
dcLicût dvdpm fiiavoiaiç tpîd-i<rau jSoi/A>i5e7o-ct, T)iy o-»v
(Pl*(7/V, OU TTpOÇ >7^0V>1V ivilrcL7:aLTy$WCU KCLAw tCOlWCLly
ctAA<x Trpos oLpctYW tviuoct.ifjLOr'yiacLi %py<ri[iov.
IloAAcc fi' l'Xjai tri 7npi <rov fiiiASilv , olvto'7
494 AHMO20. EPI2TIKOS.
xcltcl\vo-uv /moi JWaT rov gVajvoy , £&$iœ$ , /jwi 3cct6*
y7rgpboÀ>jy t?* ctv3pû)7r/v>j5 (puerez uVep crotT JWAg-
yzvSctt S^o^œ. Tovoiïrov yctp, «V g'o/xsv, >f T*£y Aoym
J^vvcLfiis zAolttov tyii Ty\ç Q-\>ioù$ , ûxxrg To7? uev
OpOLTÔlÇ OUoW CLWUTTtl'v CL^LGly TQVÇ J^g TOL>Tû>V 671 CU-
vous, ou^ à y eÀÀs/Traxnv , ix^uç tucti votiifyvcri.
ïlcLVacLfliVOÇ OW ITEpi TOVTGùV , >7c5Vî 7TgJpCt(rojXoll (TOI
<rv[iQov\wuv> i% m olv Ivrijjiorîçov in rov cravrov (ïiov
y~CLTO.(TTV\(TtlÇ' Ç>QV\QlflM S^ CCV Ci [A7\ WGLpipyoV -GTOIY}-
crcLcScu to Ttrpoai'fceiv roy voiïv rois {xiWovgi \y\$v\<ri-
vS-cli, /xy\iï U7roÀoOf'Êc6ys/y tovO', œç (L^ctlycù rovroiç
xf^pn/Açtt Toîk Xoyoïç , oJ TÎk ffîs œtpzAîioLç gva&cc,
aAÀ tmdeifyœç iTCiQvixcùv , '/va ^ig dicLfAclçTyç ry\ç
aÀ»9g/a$, A*»T'j *vtj tov fezAricrm rct tv^ovt* eÀo-
^teyos , %eîpov *7rep< o-ai/roy jSoi/àsuctj. Kou yap roîk
juey cupcty>! ?ccc/ TûCTrê/yjiv tjjv cpu<7jy gj^ow/y, oJc?, otolv
fjLn kclAcûç ri irpoL^aaiv , iiciTrAviTTOfiev' ro7$ ft ,
œawtp (rv 9 TCtçiioMTCrois yzywYifjLzvoiç , tlcli ro rra-
p<x,fjLîAy\(rcLi tvjoç rm tlûlAAiœtcûv cligjqjvviv (pgpg/y
eu&ft Et/ J^' 0/ fuy g^n rm d\Am Aoym> >{/gu-
(7ygVTg£, JCtfJ? gVOS jXOVOU 'Kp&yfJLCLrOÇ OU ZOL JCpflLTJOTGC
iymacu' 0! J^e tJis tov gViT>iôxguju,ciT0V (tu/xCovAiclç
S^icLfjLcLprovrzç r\ xaLraLtyonvcunç , TTcts' oAov rov
DEMOSTHENiS AMATOIUUS. 4<P
morare possem , hic mihi finiendam esse puto lau-
dationem ; veritus, ne mea tui prœdicatio naturœ
humanœ limites excéder e videatur. Nam usque
adeb dicendi vis ab aspectu vincitur , ut, his quœ
sub sensum oculorum cadunt, jidem esse abrogan-
dam nemo putet ; eorumdem verô laudes etiam
j'usto minores > non esse veras opinentur.
His igitur nunc omissis , ea tibi prœcipere cona-
bor , per quœ vitam tuam honoratiorem ejficias.
Te vero velim ea quœ dicentur , non obiter ani-
madvertere ,neque existimare j me ostenlandi potius
ingeniiy quàm tui juvandi studio, his ver bis esse
usum , ut nec à veritate ab erres , nec , pro op-
timis obvia quœque amplexus , pejus tibi con-
sulas. Etenim quorum obscur a et humilis natura
est, hos , nec siquid non rectè fecerint , objurgamus.
At quorum laus, ita uti tua, in illustri loco sita
est, his, honestissimarum rerum vel neglexisse ali-
quid, probro datur. Prœterea qui in aliis oratio-
nibus judicandis hallucinantur , una tantiim de re
non optimh statuunt. Qui vero consilia de vitœ
ojficiis non rectè accipiunt , aut contemnunt , erroris
sut per omnem secum œtatem monimenta circum-
f\C)(> DEM0STHEN1S AMATORIUS.
ferunt. A quibus omnibus te alienum atque immu-
nem esse decet , ac provider e , et perspicere , cjuid \
maximam in rébus humanis vim obtineat ,et,quo \
rec te féliciter que constituto, maximos in vitafructus \
percipiamus ; quo item neglecto , aut depravato , in
acerbissimas calamitates incidamus. Neque enim
obscurum est , ejus rei curam in prtmis esse susci-
piendam , quœ plurimum in utramque partem mo-
menti et virium habet.
Mentem autem humanarum rerum omnium esse
moderatricem reperiemus -, quam sola philosophiez
et rectè erudire, et exercer e queat. Ejus ergo te
non expertem esse oportere censeo , aut ab ea se-
ctanda, laboribus, quïbus èaparanda est, deterreri.
Cogitandum potius > per ignaviam et socordiam
neefacillima quœque posse comprehendi , tolerantia
autem et indus tria nihil rerum natura esse bono-
rum quin comparetur. Atque omnium esse absur-
dissimum , parandarum opum, augendique roboris,
et rerum similium ardere cupiditate y proptereaque
multas œrumnas perpeti : quœ omnia mortalia sunt,
mentique servire consuêrunt ; ut verb ipsa mens,
quœ cœtera gubernat , quœ nunquam deserit, quœ
totius vitœ dux et magistra est, excolatur , non
elaborare. Prœclarum sane et fortunœ beneficio ,
inter excellentes esse admirationi ; sed multb prœ-
clarius est,suapte indus tria, quicquideximium sit ,
AHMO20. EPftTlKOZ. 497
[J.M OVV ovdw J^êT (Tg WOL-ZllV* (TKO'TrZlO-d'CLl J^e ri t£v
ûtvG^ajTriVûjy jut.sy/<miv à^vvaifjLiv e%et, x,&< t/vos xolAûûç
fJLiV <LwoÇ>CLVTQÇ 7C\U(TTf CtV JCCtTOpSoT/téV , JW(p-3-Ct-
ptvToç J^e [Myio-T àv j8Acc7rTo*/*g0cc *3rccpct Toy 5/ov,
Ou yatp ao>iAoy, ot* tovtov ololi [xclaktt g^/juig-
N / «\ / e t » » e f . » /
Agjctv 7ro/>iTeov , 0 jULgyt(TT>îy po7T>îV ecp gJtctTgpoy gpyot-
T>iv ju,ev To/vt>y gy cl^cûwois eNavofctv clwolvtcùv
gupyjcojugv »ye/xoveuou<rciv TauT»v de <p/Ao<xo(pitf.v jUovjjv
wcLiùiuaaLi Te op(fè x,<x< yiifjLVctvcLi J^v&^gv/jy. 'Hs
(HOfJLOLt (Te d\lV fjLiZCLCr^lV , X,CtC |X>Î X.0tT0XV»O"ûC/, /JIWOE
(fuyilV TdLÇ èVOVGOLÇ €V CtVT^ZtTpcLyfjLCLTUOLÇy ivQv/ÂQU-
JLC6V0V OTf , d^lCt fJLZV CtpytXÇ KCLl f>CLdu[AlCL$ y 3C.SC/ T<£
WcLVTt\œç iwiwoAyç JW^giparro, iari' JW J^g
•HCLpTîÇLdLç KCLl (piXonroVlaLÇ OU&V TûùV OVTCÛV OiyaL^ûùV
•ri' 1 \ t\ 1 1 »v ' '
ctvaAûrrov •srg^toeg* x,cu Jxtor/ Tsrcurm cLAoyœToiTov
IGTI , Î2rp0$ £lgV *)(JV\IACLTl<ïfJLOV X,<*l p0p|V JCOtf Tût TOt-
ÛLVTCL <piA0Tl[XO)Ç e%6,vî *•*' 'TTOAAct? UTCHJt.gVg{y X,Ot-
xo-7r<xof iclç , et tzravTct 3y>iTct tari , xa< tw JN/ctyo<ct
à^ouAevîw ou*. €/û)9g' T)iy J^' e 7ri(rTeLTQV<rcLV agy T^y
cc'AAûjv, (ruv&ctT€AoJ<7d.y J^g to?^ g^oucr/v, 0A01» <K
yyzixovivouacLv tov As/ou, ft>? Cvrruv otcoùç dricLTcuaiTaLi
j8eAT/ov. Kct/Toi >tctAoy pw kou S^iol rV)Q)v tv to7ç
0-7TOVÙCLIOTCLTOIÇ S-OLVfJLcL^UTQcU' TToAl» j^g X.CtAA/OV ,
J^/ct T>tv InnuiAîicw tym avtov fividmç tov hdojïcùv
fo8 AHMO20. EPaTlKOS.
il I _ ~ \ \ » / » ~ /
cLfJLOtpov yîVîad-cti' tv\ç fjLtv yctp gvtorg x,&t toiç (pctu-
Xoiç HiTcL<r')(uy o-uve&f Tvfç J^' oJx, gcrriy <k\\oiç
fjLZTovaict, -GrAyv roiç gv cLvdp<tyoLBict fiicuptpovo-iv.
'AWcl piv -zirep< ye ryfç <f>jAo<ro(p/cts dx.piÇ>aç /xev
gjtctcrrct J^gA^glv, y]you[icLi tqv fiiWovToL %povo-j
VfJllV îTriTYlduOTtpOVÇ KCLlpVÇ tf&p&dcOO'UV' (TVVTQfJLCûS
S^ ilWUV Ovâî WV OvâîV XCù\V(Til *7tlpl CLUT^ç.
Çy OVV TTpûùTOV Î7LÎIV0 <7£ J^g? JtOf(7tf.^Ct9g7v CLXpi&GùS,
on icao-ct. ^gy îzrcu&fa, JV iwi<7Tviu<y}Ç tlclÎ [liXtryç
TWOÇ GUVt(TTV\}LiV , )? J^g (ptÀ0(70(pjCt X,GU jUt.aAAoy T0V
ciAA&v oc-a; y&p c&jcp/bgffTgpous xou (ppovifJLaTtpouç
tyjcl TOVÇ Z(f)î(TTCûTcLÇ , T0<7©UT<2 3t&AA/&y CtUDlV
o'uyjtéTcOoH crpoomgt. Koc/rot rt 7iot' <xv (&w\$ii-
tt/xgy , T>ik fizv àoLVoioLç èvri zov Agyg/v ^ jSouAeueffOat
TêTûty^gVîîS , T^ <Jxg (ÇlXùGOQlcLÇ èTCOLTîpOV TOVTÛOV
> ; n % ; \ I ^ ~> \
ifjLWîtpictv wa.pcLoioov<rv\ç , /-oj tgcutuv 5coLTct<7^g<y t>îv
^rpay^otTsw, er/ h s &y.<f>oTgpû)v rovrav rcyytpctraç
t%ofjLtv, Tore y&p tutoç xcli tov /3îov tf^ûTy [ityia-rw
i&ldocriv KclCiTv , otccv Tav jcpATtffTûw opeyo^evo* ,
rot /*ev JWdXTût Tg^VH , TCt J^e Xoit.cl yvfjLV&cricL
TIVl idtLl (TVn<CL XOLTCLCT'^eiV <^VVV\!jCù{JLtV. Ou ycLp
J^ttou rovTo yi iGTiv zt7riiv , as ovdtv wpos ro (ppo-
yg/v gy 7:ctpa T-m îTrtaTYi/XYiv à^ioi<pepo/jiEV ccAAvjAûJV
0.\aÇ (AîV ycLp CLWCLGCL (QV<Tlç fét\TlM yiyVîTcLl 7ZCLI-
$UÛLV 'KpQ(j\cLÇ>oiï<rcL TW 7rpo(rYi)LQV<rciV woXv J^g /££-
DÉMOSTHENIS AMATORIUS. 499
esse assecutum. Nam Ma, etiam improbis nonraro
sese offert ,• hœc verb nemini adest nisi virtule 'prœ-
stantissimo. Je de philosophia quidem disserendi
accuratius , alio tetnpore nobls occasiones oppor-
luniores dabuntur, opinor. Sed br éviter eam attin-
gere , nunc etiam nihil prohibebit.
Illud autem in prirnis est diligenter animad-
vertendum : cum omnem disciplinam scientia et
exercitatione cjuadam contineri, tum philo sophiam
ma gis etiam cœteris. Nam quanto diligentiores ea
prudentioresque magistroshabet , tanto pulchrius es-
se constitutam par est. Atqui cum et in dicendo et
in deliberando mentis versetur officium , philoso-
phia autem hujus utriusque rei peritiam tradat,
cur eam disciplinam , quœ nos horum utriusque
compotes facit , persequi nolimus? Tum enim con-
sentaneum est y rei nostrœ familiari accessura esse
maxima incrementa , adeoque totam vitam fore
cultiorem _, cum et quœ doceri queunt , artis admi-
niculo , et cœtera exercitatione quadam , et as-
suefactioneobtinuerimus. Neque enim hoc dicipro-
fectb potest , nihil esse in scientia momenti ad hoc ,
ut aliis prœstemus alii sapientia. Nam cum omne
ingenium , si apta institutio accédât, fit melius ;
5oO DEMOSTHÈNIS AMATORIUS.
tum vero ea multo maxime, quœ à primo statim
ortu dexteriora cœteris extiterunt. Illa enim sese
duntaxat vincunt , hœc etiam aliis antecellunt. Ne
vero dubita quin agendo parta peritia, nec sine
periculo contingat , et ad reliquam vitam sit inu-
tilis : philo sophic a autem institutio ad hœc omnia
opportune contemperata. Etsi autem quidam prop ter
felices rerum successus fortunœque favorem in ad-
miratione fuerunt , eos tamen te contemnere y et tui
ipsius curam gerere decet. Nec enim maximœ
res temere invadendœ , sed certa ratione scienter-
que suscipiendœ sunt ; nec in ipso demum geren-
darum rerum articulo meditari , sed ea scientia te
institutum esse decet, ut , quicquid opus fuerit, bene
administres.
Existimabis autem ciim omnem eruditionem > si
quis utatur , prodesse multum • tum vero eam doc-
trinam, quœ tradit, quid in Republica et agendum
et dicendum sit> in primis. Nam geometriœ ac si-
milium artium esse rudem., turpe id quidem est ;
sed earum summum fieri artifice m , infra excel-
lai tiœ tuoe dignitatem. At in illa exceller e facul~
tate ^ prœclarum ; non esse institutum > prorsus est
deridendum. Quod ex multis aliis rébus intelligitur y
et ex eoy si viros illustres , qui tuam œtatem prœ-
cesserunt, spectes. Nam et Periclem , cujus sapien-
tia temporibus illis prœ omnibus celebrata est,fa-
miliarem fuisse Anaxagorœ Clazomenio , atque
AHMOS0. EPÎ2TIK0S. 5ûl
Ahtj oacLtç i£,z?X"$ wQvzo-Ttpov Tœv olAAcûv ^Xuv
v'iïiiùÇy zoiç /l'AV y&p cLuxœv [jlovov @>t\xiù<n yiyvtcr$cuf
Toîç fie x.gJ Tœv ctAAœv avfJL&oLim J^gygyjcm. Ev tf
î<rSi t>jV fiîv ex, rav npoL^iûùV IfiTupicLv yiyvop,gy>jv
CTCpûtÀgpotV OVŒCLV, KCLl TZpOÇ TOV A0J7T0V JGIOV C*/^p'4<7TÛ>£
Ï^OVaCLV' T>|V fi 63C TOU <P<À0<T0(pgiy 7îc6i^/SCV TZrpOS
a7rayr<x, Tcti/Tcc tvxaLipύ <ruyx.gx,pGt(ugv>iy. KcuTot
Tms iJ'Ai *cu fit cJtuj^iciv wpctyfjLcLTœv yvfjLvot.-
<T§iVTiÇ , iBoLVfJiOLaBy)(TcLV, Xoi fié WpoaYIKtt TOUTCÛV
fJLtV TLCLTGLQpnrJ , (TCLVTQV fi î7n/JLiA~JcLV i%W OV
yatp AKToo-p^grj'jctÇê/v , «À A. wurTcL<rBcLi <xg fiii ~ipt
ra>v fj.îyi<rrw oviï zni rœv Kcupœv fxtAtTcu , d\\f
No/juÇs fit nralvcu fizv tw (piÀoo-o^totv [xtycLAct
TOVÇ ^pÛûfJLiVOVÇ CûtyîAlir TtToAv <re tXCLAl(TTaL TÏJV Wîpl
TcLÇ 'XpcLÇÎlÇ TLCLl TOUÇ TZoAlTIKOVÇ AoyoVÇ îniCTTH/J.'^'
tyiç ycnp yecofierptcLÇ , tlcli tyiç clAAk toiclvtv\ç nai-
Oiictç cLTrupcoç fJLtv g^gfv cuo-^poy* ctxpoy <rg ctyayt-
(tt»v yevg(j%3-cu , TaL'7rîivoTzpov tï\ç <ty\ç ûlçiclç. Ev
g'x-gjyw <^g to fxgv cT isygy x.e7v , ^AotoV to J^ aHuoipov
ywurSaLt , TrcLVTiAcûÇ KaLTayzAcLo-Tov. Tvoiyiç fi' iv
g? ccAAûjv rs TToÀÀay, x,cu #7r«.pa.9gûjp»crcu tou^ 7Tpo
(tclvtov yiym/jLivovç i^do^ovs ctvopcts* toiTto ^ugy Ilî-
p/jcAgà., rov <ruvè(rgi ^Àg7<rroy tov x.^3 ctuVoy «T^/g-
nyxiïv fio^zvrx ttclvtqv , aLx.ou<nts 7rAYi(rioL(raLVTaL
Avot^ctyopoî. T^KÀût^OjU.gy/ûj, x^oti , /^3t^T>jy îx.tivou
T. III. 32
5o2 AHMO20. EPÎ2TIKOS.
ygyo/xgyov, tclvtyiç Ty\ç ^i/va/xgûjs iJLizcLayovTcC rovzo
S^' 'AAjt/Ê/ct^v eJptfce/s, <pv<rzt /ntv TTpoç ccpei>îv tïoWcû
%gfpOV ^ICLTLllfMVOV > 5tût/ TO. ^gV U7rsptf(f>aV0£ , Tel J^g
TOL7rUvZ$ , T& J^ VTnpcOLOaÇ ^WV 7rpOWp»fJL6VOV, ctVo <3fe
TîîV 2û>5Cf CCTOIIS OfJilXlCLÇ WoWdL fJLii îTrcUIOpBcù&WTcl
tov fèiov, tcl J^g \omcL ra> utytd-ii T0v aÀÀay gjjyav
g'-ar/x.pi/'vf/ot/xgvov.
E< J^ J^g? /CtîJ WÙiAcLlOL XtyOVTOLÇ £lOLTplÇ>UV ,
g^ovrccs vwoyvioTîpoiç wcLpctiîiy[LcL<Ti ^pwBcti ,
touto fxgy T/jLto5gov, oux, g£ <»y ygû>Tgpos û>v éVéth-
(^guo-gy, ctAA* e£ &v I(rox,pa,Tgf o-uv<5Wpi-v[/«,s g7rpcc££,
BevTcC tovto J^g 'Ap^uT&v tw Tctpctmmv wo\u>
qvtcû x.ol\cûç % <ft\cviSpœ'ffoç J^Q/joiawrct, 59 xup/ov
ctUTife xotTQLa-ravTct, «<rr gis isrctvTcts T>?v g'x,gt you
/jt,v)ija>iy J^syeyxeiV 05 gv <*p%f x,ctTct<ppovoujui£yos, ex,
tou nÀtf/rav/ 7rAy)(HcL<rcLi tqgclvtw gÀaêgy gVi(W/y.
Kcu Toirrav ouoev ctAoycaç awoloefewcs" 7roÂi> yctp
S'y cbrowcùTtpov , et Ta /^gv juncpct JV ifriaTifinç xj
fJLi\îTY\Ç WCLyXCL^p^êcL ÎTriTtXtîv , Tût. <^g ^tgyi(7Tct
OlV£U Tg%V>lS 3CCU tclvtm tÎs ^pOLy^OLTilûLÇ YjdvvOL' ■
fJLcBct WpdLTTUV. ïlipl fJLiy OVV TOVTW OVK Olà' OTl
J^gT srÀg/a) Àgys/V cûtJe yap i% cupyyç ciç -&oLVTi\cù$
â-ûTtlpCùÇ g^OVTOS <TOV TtTipi OLVTûùV tfiyVHT&W fltAÀ'
^•yOt!/X€V0^ Tût$ TOICLVTCLÇ WÛLpcL7L\yi<TU$ TOUS fW
DEMOSTHENIS AMATOR1US. 5o*
Mo doc tore vim eam consecutum esse audies y et.
Alcibiadem y ingenio quidem ad virtutem multo
détériore ( ut qui parti m superbe , par tint abjecte,
partim libidinosissimh vitam instituent ), reperies,
Socratis institutione y multa in sua vita correxis-
se , cœtera magnitudine rerum gestarum occul-
tasse .
Quod si vcteribus commemorandis immorandum
non est , cum recentiora exempla in promptu sint
tum Timotheum non Us rébus , quibus adolescens
studuit , sed propter ea quœ post institutione m Iso-
cratis gessit, et summani gloriam , et amplissimos
honores merito esse consecutum cognosces ; tum
Archytam y qui Tarentinam rempublicam , summa
rerum ad ipsum delata , adeo prœclarb et huma-
niter administrant , ut ejus nomen apud omnes
celebretur. Is igitur ycum sperneretur initia, e Pla-
tonis congressibus tantam autoritatem est adeptus.
Neque horum quicquam sine ratione factum est;
imb longe esset absurdius , si ad parva quœdam
perjicienda nobis artis atque exercitationis opus
esset adjumentis , res verb maximœ nullam artem,
nullum hujusmodi studium postularent. Ac de his
quidem plura die ère non video quorsum attineat.
Neque enim inilib sic id hanc menlionem sum in-
gressus , quasi tu ea prorsus ignorares. Sed hujus
\
0O$ DEMOSTHENIS AMÀTOIUUS.
generis exhortationibus ignaros excitari > scientes
inflammari putabam.
Ne verb putes , me > quodista dixerim 9 de me pol-
liceri libi doctrinam harum rerum. Nec enim me fateri
pudet ; ipsi mihi adhuc mulla esse discenda , atque
ipsum rempublicam malle gerere , quàm aliis eam
doctrinam trader e. Neque hœc sic accipi velim , quasi
asperner eam , quœ sapientiœ et eloquentiœ magistris
proposita est , gloriam ; sed quia id quod dico , ve-
rum est. Scio enim multos ex obscuris et contemptis 7
per eam professionem illustres essefactos , ac Solonem
et viventem et mortuum maxima gloria jloruisse , cui
reliqui honores negati non fuerunt. Nam et fortitudi- \
nis suœ tropœum Megarense monimentum reliquit ,
et consïlii, Salaminis recuperationem , et cœteris in
rébus sapientiœ , leges > quibus etiam hodie plurimi
Grœcorum constanter utuntur. Qui quamquam tôt
ornamentis cumula tus , tamen niliil perinde studuit t
atque ut in septem sapientum numerum referretur ; sa-
pientiœ studium non probro .cuiquam , sed laudi om-
nibus esse dandum existimans , in quo œque rectè sen-
sit, ut in cœteris , in quibus excelluit. Atqui ego nec
ipse aliter sentio , et tibi philosophandum censeo. Nec
obliviscendum , quantis te bonis natura et fortuna cu-
mulant. Quœ liane ipsam ob causant ego quoque ora-
* AHMOS0. epotikos. 5o5
V6tV.
Mwfev ^g uVoAoiQjs toioutov, as ctpct gyû) tocutcc
ticiiKcL, JWa^g<v clvtqs èwoLyyiWofjLtvoç ut ti *tou-
rœr ou yap <xv cuc-^uvâ-goiv tinrw , ot< woaao.
[iCtSiiv ÛLVTOÇ 6TJ faofldl' KOLl //.ofAAOV OLyûûVlGTyï
wpoyoyfjLcLi tûjv 7iovojv, i JWcwxotAos eiVcti tû?v ccQAûjv.
Oup£ as Avcuvojuigvos «^g TciuTct S^iaupovfjLou tw tûùv
o-otyKrTiViiv g'Aougvav J^o^ctv , ecAA* otj Tcf.A>i9gs rou-
tov e^ov Tuy^ave/ rov Tpo-Troy. Ettu gwqiocl yt woA-
Aous jLtey g£ oiùo^av tcxi TccTrgivav twiQcLVîiç JW zy\ç
TzpeLyixcLTîicLÇ roLVTyiç yzywnfj.tvovç' 2oÀû>y<*, J^g 39
^œvroL $ TgAeuTyjo-ocyroLjugyto-TJi^ S^ofyç yifycûfjLtKv/oç,
oux, cLWt\y\AaLfJLtvos tov ocAAûjv Ti/xcoy, clAAcl ty\ç juiev
oLvopîiaLs to -arpoç MtycLptcLÇ rpo-arctiov vwo/xw/jlcl
K<LTaLAi7rœv , tÏ$ «A* ivÇ>qvAiols rw 2ctAet/x7vos xo-
/JUO>|V, TY\S <T &AA»S ffUVÉO-gaj TOUS VO/XOUS , OiS 6TJ Xj
vuv Oif îzrAeTo-Tot rœv fEAA»vo>v ^pautsvoi JWTgAoùV/y,
OJXœÇy ZOGQVTCûV OLUTCû JCCtAûJV UtZTûtp^OVTûJV, eW Otî&VE
/tocAAov go-^rot/oûto-gy , À tûjv garrot, (toQigtcùv owœç
yev»iTcu y vofÂiÇcûv rm ÇiAovoQiolv ovx, omùoç , otAAct,
r//,t>iy toi 5 %pa>fAîvoiç (pgpg<v jcolAûjç gyvû)x.û>s ocuto
touto oup£ tittov, >j jcctt toc'AAa €<p' o/s «^/tfvgyjcgv.
hycù fxgv ouv ol>t olvzos clWcùs yiyvaxntûù , o-o< ts
urapcLvia <piAo<FoQiiv , ftt/xv»^6vaj tav g^ *p%^ uVap-
^ctviû)y (tclvtcù' toutou ycto gy£x.ct J^/ÏAÔov ev «p%? tou*
5t>6 AHMO20. EFfîTlKOS. .
N / » \ \i«- >c» ~ 1 \ t
AOyoV XCLyCù *7?ipi ÙLVTOùVi OVK CùÇ VU TOU TUV <7>1V (pLKT/y
g?zrc{,jyg/y ocyccpcT^o-gcôot/ es srpocobjcetjv , otAA' tvot^ctÀ-
Àoy -srpoTpe^/Cù ge wpoç rm (p/AococpioLy , gtf,v£t>î -aratpet
(MTtfoi woiviïni, fAVjà , ewr toiç vwcLpyovvn aycL-
JOIÇ [liyaL (ÇpOVWCtÇ , Tû)V /X€AA0VTÛ)V oAiy#pWW.
Mw? , ei tûTv €VTuy^ctvovTû)v x,pg<TTû)v g/ , /-w&v
t£v aÀÀûjy <^>jTgf JVgygy&grv aAA' viyov xpcLTurrov
ixtv ttvcti to wpCûTivttv h olwclgi' tovtov <K opgyo-
3 ru ru / ,\ / > ru
agvov o(f^>iycc/ //,ctAAov avfMptpuv, » wpot^ovxcLiv voie
TV%0V(Tl. KclI fJLÏl 7tCLTcLKF%yvyS TW <Ç)V C7IV , pNÎe >|/gy-
c5îyc« woiYKJviç rœv l\*?ei6m tous t-ori <roi tuyau <ppo-
VoCvTUS' CLAA' uVêpêoCÀÀêO-ô-Ctt WUpûù TW (TdLVTOV
^VVOLfJLet TM TM WVOVGTCLTÛÛV gV/Ou/JUCtV. KcU V0[Xl£e
TOVÇ [JLtV clWoVÇ XoyOVÇy OTctV V7ttU7La$ îyjtHTly TOIÇ
eiwoiïai J^o^ay ireptriSMcLf tas J^e (jvix&ovAiclç toiç
weicrd-eiariv ûxpgAsf&tv koli Tifxviv 7irpo(TdL<7Cztiv ytcti tolç
/Jtfy wtpi Tcov olWcûv Kpiauç, tw ct/o-fWty, iv e%o*xgv,
J^AotTv TOCS J^g T0V tTClTYldîVUcLTœV CtSpîGUÇ , tw
oA>iv (pucr/y >î/x^v JW/juct^g/v. 'Ev o'is âfjLoix,piwv , ctt/-
tos jcpi3->io-ga-Scu *zrpoo-(3bjccu Trapct ?zrctin , xoc^tg , toi?
ouzûùç lyKCùiu&GcLncL <rg èToi[XGû$, gv ayam yivwècrvou
TV\Ç (TK S^0M[ICL<TICLÇ, A/0 &7 (Tg T£ TÛ)V iWOLlVûûV OL^lOV
Ov% ovtcû S^ av o-g wpoô-vtiûùs twi xm <f)t\oo orient
^rotpgjcot AovfjLYiv , gî pi t>!$ /xgy st/votflt^ r>^ ejutîk toutov
DEMOSTHENIS AMATORIUS- ^7
lionis initio commemoravi ,non tara quidem, ut lauda-
tione ingenii tui, animum tuum milii conciliar&m :
quamutte ad philosophiam adhor tarer , ut et eam non
parvi duceres , nec bonis istis elatus , ea quœ restant,
négligeras. Neque verb si Us prœstas , quibus cum
vivis , studere aliis esse prœstantior nolis \ sed exis-
times , eximium esse excellere in omnibus , magisque
expedire, ut ei rei studere videaris , quam ut in vulga-
ribus emineasyaut ingenium tuum dedecores yaut eorum ,
qui sibi de te magna pollicentur , spem frustreris : imb
tuis viribus vincere studebis benevolentissimorum de-
siderium . atque existimabis , reliquas orationes , sime-
diocriter placeant, oratoribus esse gloriœ ; prœcep-
tiones autem. Us quipareant, et usuiesse , et honori ; ac
judicia de aliis rébus animi nostri sensum ostendere ,
studiorum vero delectum, totum nostrum ingenium ape-
rire. De quibus intérim dum judicas > ab omnibus de
te fier i judicium expecta : et mihi , qui te ita laudarim9
pro eo ac spécimen de te prœbueris , certamina fore
sine mord sustinenda. Quas ob res , et te hisce lau-
dibus videri dignum , et mihi tui amorem non esse
fraudi oportebit.
Te verb non ita prompte ad philosophiam adhorta-
remur , nisi nec aliud munus amicitia nostra magis
5o8 DEMOSTIIENIS AMATORIUS.
dignum j, me tibi posse conferre arbitrarer , et rem*
publicam viderem , dum , penuria bonorum virorum ,
quibusvis mandatur , ob horum delicta maximis cla-
dibus afjici. Ut igitur et ipsa tua virtute , et tu ipsius
honoribus perfruaris , studiosius tesum hortatus. Neque
enim pênes te futurum esse , ut prwatam vitam agas ,
sed tibi publicum aliquod munus mandatum iri puto ;
et qub major est ingenii tui prœstantia > eb tibi ma-
jores dignitates obventuras , ebque maturius tui péri-
culumfactum iri. Expediet igitur nunc ita esse animo
prœparatum , ut tune nihil delinquas, Mei itaque of-
ficii est,, explicare quœ à te fieri utiliter existimem ;
tui y de eis deliberare. Decet autem etiam cœteros _,
qui tuam familiaritatem expetunt , non brèves et levés
voluptates atque colloquia magnifacere J neque ad ea
te provocareJsed eîaborare7studioseque cogitare, de in-
ta tua quàm illustrissima effïcicnda. Sic enim etipsi ma.
ximas laudes assequentur , et in te maxima bénéficia
confèrent. Ac tuorum sodalium nunc etiam neminem
reprehendo. Nam in reliquœ felicitalis tuœ parte et
hoe esse <videtur , quod in nullum illaudatum incideris
amatorem ; sed eorum tibi familiaritas contigerit , qui-
bus meliores ex omnibus œqualibus deligi non possint.
AHMOS0. EPfiTIKOS. 5o^
eu coi x,oiAA«rTov ipctvov £io-£vsyx,g?v (jùiiYir rw J^e
woAiv wpœv y JW /xgy octjropictv tûjv x,ccAay jtqiya^-ûjv
avopaSV to?s Tt^ouin oroAAocxfS %pû>pv>jv , dut dt tcls
TOVTM GLfJLOLpTlOLÇ OLVTW TdLlS fJLiytCT&lï GLTV^lûLlS
-nnfnxriwToxHïcJLV.' h* ouv >î jt-cev T>iV (ras cLotrv\$ , (ru <h
TCûV "TtOLpCL TOLUTfâ TlflûùV OLWOAcLVCWS , WpOVVfÀOTîpOV
COI WOLpîTLlteVO-clfJLyW. KaLl yOLp 0V(? Î7TI (TOI VOfAlty
ytw\cic§cLi Çïv ds irv^(ty clWgl îsrpoerrajjeiv coi t»v
woAiv tûûv olCtyis re J^o/jteiv, x.ct<, 'occùtwj Qvciv tm-
(pccyscrrêpcty e%ef£ , tqcovtoô /xsiÇovav a£<û>o-g/y , x.ai
SS/rrov /3oi>A)î<7€(79ct/ TrupcLv cou AaLfjiCcLmv. KecAov
ouy 7ictpg(7)tei»<x<rSct/ t>iv yva^y, ivcl /jlyi won tïA»/*-
p.i\y}$. To fit? oi»y g/*ov )jv *pyov €<7ie*v et coi cvfx-
Qipziv y\yov(JLOLi wiWpêLyJja.ï cov i^t , (èovAtvcaLcd-cLi
Tttpi CLVTaV. l\pOCY\Kil à\ KOLl TOUS OLAAOVS TOV$ Qfi-
TOVVTeLÇ OIKIICÙS WfQS Ci d'KLtelcScLl , pi TûLS tWl'TtO-
AOLIOVS YldoVCLÇ KCLl f'iCLTpt&CLS cLyaLTTcLVj [ly\0 671 J tCLV-
TûLS TTpOXCLAllcScLr ûtAAa. <pjA07IOV£?V X.CLI CTLOTtllV ,
OTtûùS TOy COV j&OV 0$ AcL/JLTrpOTflCTOV KOLTàLCTYlCOVCir
AUTO* Te yap outûjs olv fictAicrcL îwaLivoivToyxaLi coi
wAuctm ctycLBûùv ctiTioi yevoivTo. Mefjupo/xati /*€V
ovv ovèi vuv oJ&vd TaTy coi wAvicuifyvTW tlcli yacp
1101 JWeT TV\Ç <zA\y\$ VJTU^lCLS TYi$ CHS Ml ZGV§ IV
6tV3ti , to [Lyàwos (QcujAov Tup^eTy tpcLCTov, otAA où^
cty t/^ 'îAoito iSouAo4aevo$ (p<Aou$ e>c T^y y\\txiœTûSi
5lO AHMOS0. EP&TIKOS.
WpOÇ OL&OLVTOLÇ TOVTOVÇ 3CGti è%£/V Wtûù$* tf il &ÎG S CLl
J^e Tcîïs srÀe7<7rov vouv g^oixrtv ctJrûTv , WctXj toi>to/s
ÛLVTQtÇ tTl <T7CO'jdcLlQTipQÇ S^OMjÇ tUOLl , ^ To7$ OtÀÀOîS
DEMOSTHENIS AMÀTORIUS. 5ll
Proinde suadeo , ut te erga illos omnes comem prœ-
beas etfacilerrij sed eorum tamen prudentissimis ob-
sequaris, ut ab his ipsis et à reliquis ciuibus melior
judiceris. Vale.
Fin du troisième volume.
TABLE
DES DISCOURS DE DÉMOSTHÈNE ,
ETD'ESCHINE,
CONTENUS DANS CI VOLUME.
Sommaire de la harangue sur (e
traité d'Alexandre pag. 1.
Harangue sur le traité d' Alexandre. 5.
Notes sur la harangue du traité
d'Alexandre , 27.
Réflexions préliminaires sur les
exordes de Démosthène 28.
Exordes de Démosthène 55.
Notes sur les exordes de Démos-
thène i58.
Réflexions préliminaires sur les
lettres de Démosthène etd'Eschine. 160.
Lettres de Démosthène iQlm
Lettre première 1g3.
— Deuxième 1^5.
— Troisième iq2.
— Quatrième 2^5.
— Cinquième 232.
— Sixième 256.
Notes sur les lettres de Démosthène. 258.
Lettres d'Eschine , pag. 24
Lettre première 243.
— Seconde 247.
— Troisième a5i. J
— Quatrième 262.
— Cinquième 25g,
— Sixième 264.
— Septième 267.
— Huitième. 271.
— Neuvième 272.
— Dixième 276.
— Onzième. 285.
— Douzième . . ... . . 295.
Notes sur (es lettres d'Eschine. . . 3o4-
Sommaire de la harangue d'Es-
chine contre Timarque
Harangue d'Eschine contre Ti-
marque 3og.
Notes 462-
Avertissement de l 'éditeur. . . v . 4^7-
Demosthenis Sermo amatorius. . 47 l#
FIN DE LA TABLE.
4
PLEASE DO NOT REMOVE
CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET
UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY