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Full text of "Œuvres complètes d'Augustin Cauchy"

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ŒUVRES 


COMPLÈTES 


D'AUGUSTIN  CAICHÏ 


PARIS.  -   IMPRIMERIE  GAUTHIER-VILLARS  ET  HLS? 
Quai  des  Atigustins,  55. 


ŒUVRES 


COMPLETES 


AUGUSTIN  CAUCin 


l'UUI.IKKS    SOLS    LA    DIUKCTION    SCIENTIFIQUH 


DE    L'ACADÉMIE    DES    SCIENCES 


ET    SOIS    LES    AUSPICES 


DE    M.    LE    MINISTRE    DE    L'INSTRUCTION    PUBLIQUE. 


II"  SÉRIE.        TOME  VIII. 


fi  % 

lUNITEBSin 

PARIS, 
GAUTH1ER-VILLARS  ET  FILS,  IMPRIMEURS-LIBRAIRES 

D  l   BUREAU  DES  LONGITUDES,  DE  L*  ECO  LE  POLYTECHNIQUE, 

Quai  des  Augustins,   55. 

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SECONDE  SÉRIE. 


1.        MEMOIRES  PUBLIÉS  DANS  DIVERS  RECUEILS 

AUTRES  QDE  CEUX  HE  L.' ACADÉMIE. 

IL         OUVRAGES  CLASSIQUES. 

M.         MÉMOIRES  PUBLIÉS  E.\   CORPS  D'OUVRAGE. 

IV.         MÉMOIRES  PUBLIÉS   SÉPARÉMENT. 


OFuvresdeC—  S.  Il,  t.  Mil. 


111. 


MÉMOIRES 

PUBLIÉS  EN  CORPS   D'OUVRAGE. 


EXERCICES 


MATHÉMATIQUES 

(ANCIENS    EXERCICES). 

ANNÉE   1828. 


DEUXIEME   EDITION 

RÉIMPRIMÉE 

D'APRÈS     LA     PREMIÈRE     ÉDITION 


EXERCICES 


DE 


MATHÉMATIQUES, 

PAR  M.  AUGUSTIN-LOUIS  CAUCHY, 

INGÉNIEUR  EN  CHEF  DES  PONTS  ET  CHAUSSÉES,  PROFESSEUR  A  L'ÉCOLE  ROYALE  POLYTECHNIQUE, 
PROFESSEUR  ADJOINT  A  LA  FACULTÉ  DES  SCIENCES,  MEMBRE  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES, 
CHEVALIER  DE  LA  LÉGION  D'HONNEUR. 


TROISIÈME  ANNEE. 


A    PARIS, 


CHEZ  DE  ltl  HE  FRÈRES,  LIBRAIRES  DU  ROI  ET  DE  LA  BIBLIOTHEQUE  Dl    ROI 


828. 


EXERCICES 


DE 


MATHÉMATIQUES. 


SUR 

LES  CENTRES,  LES   PLANS  PRINCIPAUX  ET  LES  AXES  PRINCIPAUX 

DES 

SURFACES  DU  SECOND  DEGRÉ. 


Parmi  les  méthodes  employées  par  les  géomètres  pour  discuter  les 
surfaces  représentées  par  des  équations  du  second  degré,  l'une  des 
plus  simples  est  celle  qui  consiste  à  couper  ces  surfaces  par  des  droites 
parallèles.  En  suivant  cette  méthode,  on  peut  facilement  déterminer  la 
nature  des  surfaces  dont  il  s'agit,  leurs  centres,  s'il  en  existe,  leurs 
axes  principaux,  etc.;  et  l'on  reconnaît,  en  particulier,  que,  pour  fixer 
la  direction  de  ces  axes,  il  suffit  de  résoudre  une  équation  du  troi- 
sième degré.  Cette  équation,  qui  se  représente  dans  diverses  questions 
de  Géométrie  ou  de  Mécanique,  et,  en  particulier,  dans  la  théorie  des 
moments  d'inertie,  a  cela  de  remarquahle  que  ses  trois  racines  sont 
toujours  réelles.  Mais  jusqu'à  présent  on  n'avait  prouvé  cette  réalité 
qu'à  l'aide  de  moyens  indirects,  par  exemple,  en  ayant  recours  à  la 
transformation  des  coordonnées,  ou  en  faisant  voir  que  l'on  parvien- 
drait à  des  conclusions  ahsurdes,  si  l'on  supposait  deux  racines  ima- 
ginaires. Je  me  propose,  dans  cet  article  :  i°  de  montrer  combien  il  est 

CEuvres  de  C.  —  S.  II,  I.  Mil.  2 


10  SUR  LES  CENTRES,   LES  PLANS  PRINCIPAUX 

facile  de  fixer,  par  la  méthode  ci-dessus  mentionnée,  la  position  du 
centre,  des  plans  principaux  et  des  axes  principaux  d'une  surface  du 
second  degré,  lorsque,  pour  simplifier  les  calculs  et  les  rendre  plus 
symétriques,  on  écrit  les  équations  de  chaque  droite  sous  la  forme  in- 
diquée dans  les  Leçons  sur  les  Applications  du  Calcul  infinitésimal  à  la 
Géométrie;  i°  d'établir  directement  la  réalité  des  trois  racines  de  l'équa- 
tion qui  sert  à  la  détermination  des  axes  principaux. 

Soient  oc,  y,  z  les  coordonnées  d'un  point,  rapportées  à  trois  axes 
rectangulaires.  L'équation  générale  du  second  degré  en  oc,  y,z  sera  de 
la  forme 

(i)    Ax2+Bv2+C^2+2Dj^-f-2E^  +  2F^/  +  2Gx4-2H/-4-2l^  =  K; 

et  les  équations  d'une  droite  menée  par  le  point  (Ç,  yj,  l),  de  manière 
qu'elle  fasse,  avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives,  les  angles 
a,  p,  y,  seront  comprises  dans  la  formule 

(2)  ï=ï=y-*  =  iz^m 

cosa  cosS         cosy 

De  plus,  si  l'on  fait,  pour  abréger, 


(3)  r  =  ^(*-£)«+(7-  rj)*H-(--  C)", 

c'est-à-dire  si  l'on  désigne  par  r  la  distance  des  deux  points  (E,  ïj,  *Ç), 
(oc,  y,  z),  on  tirera  de  la  formule  (2) 

cosa         cos|3         cosy 

le  double  signe  devant  être  réduit  au  signe  +  ou  au  signe  —,  suivant 
que  les  angles  a,  (3,  y  se  rapporteront  à  la  longueur  r  comptée  à  partir 
du  point  (E,  Y],  £),  ou  à  partir  du  point  {oc,  y,  z).  On  aura  donc,  dans 
le  premier  cas, 

(5)  a?  =  £-hrcosa,        y  =  ïj  -+- rcos{3,        s  =  Ç-f- rcosy, 

et,  dans  le  second, 

(6)  X~X  —  rcosa,         v  =  t,  —  rcos^,        *  =  Ç —  rcosy. 


ET  LES  AXES   PRINCIPAUX,  ETC.  il 

Concevons  à  présent  que  la  droite,  étant  prolongée  à  partir  du  point 
(;,  y],  Z),  de  manière  à  former  avec  les  demi-axes  des  coordonnées 
positives  les  angles  a,  (3,  y,  rencontre  précisément  la  surface  (i)  au 
point  (r,  y,  z).  Les  valeurs  de.x,  y,  z,  données  par  les  équations  (5), 
vérifieront  la  formule  (i).  Donc,  si  l'on  pose 

/  s  =  Acos2oc  +  Bcos2^  +  Ccos'y  -i- al)  cospeosy  +  aEcosy  cosa  +  2Fcosacos,5, 
(7)    '  t  =.  (A;  +  Fu  +  E£  +  G)eos«-4-  (F;  +  Btj  +  I>£  +  H)  cos[3  -h  (E£-t-  Dt]  ■+■  CÇ  -h  I)  cosy, 
(  «  =  A;2+  B*]*+  C£2  +  2Dr£  -+-  aEÇ£  +  aF£n  +  2G;  +  aHtj  -H  alÇ, 

la  distance  r  sera  déterminée  en  fonction  des  angles  a,  (3,  y  et  des  coor- 
données Ç,  Y),  £  par  l'équation  du  second  degré 

(8)  s/'2+  2tr-\-  a  =  K. 

Or,  cette  équation  devant  fournir,  par  hypothèse,  une  valeur  réelle  et 
positive  de  r,  on  peut  affirmer  qu'elle  admettra  deux  racines  réelles,  à 
moins  que  les  angles  a,  (3,  y  ne  vérifient  la  condition  s  =  o  ou 

(  Acos2a -i- B  cos2|3  +  Ccos2y 

/       +2D  cos|3  cosy  +  2E  cosy  cosa  -+-  2  F  cosa  cos[3  =  o. 

Si  cette  condition  n'est  pas  remplie,  une  seconde  valeur  réelle  de  /\ 
positive  ou  négative,  satisfera  encore  à  l'équation  (8).  En  d'autres 
termes,  une  seconde  valeur  positive  de  /-vérifiera  l'équation  (8)  ou  la 
suivante 

(10)  s/- — 2lr-{-u  —  ]\. 

Par  conséquent,  la  droite  que  nous  avons  déjà  considérée,  et  qui  se 
trouve  représentée  par  les  équations  (5)  ou  par  les  équations  (G),  sui- 
vant qu'on  la  suppose  prolongée  dans  un  certain  sens  ou  en  sens  con- 
traire, rencontrera  de  nouveau  la  surface  (1).  Si  maintenant  on  fait 
coïncider  le  point  (Ç,  yj,  Z)  avec  le  milieu  de  la  distance  comprise  entre 
les  points  d'intersection  de  la  droite  et  de  la  surface,  r  sera  la  moitié 
de  cette  distance;  et,  comme  les  formules  (8),  (10)  devront  subsister 


12  SUR  LES  CENTRES,   LES  PLANS  PRINCIPAUX 

simultanément,  on  en  conclura 

(il)  sr2 -+-  u  —  K 

et 

(12)  '        .  t  =  o. 

Il  est  bon  d'observer  que  l'équation  (12)  peut  s'écrire  sous  l'une  ou 
l'autre  des  deux  formes  suivantes  : 

(  (A;  +  FY]-t-EÇ  +  G)cosa 

i         +  (F£  +  Tin  +  DÇ  +  II)  cos<3  4-  (E|  -h  Dn  +  CÇ  +  I)  cosy  =  o, 
f     \  (Acosa  +  Fcos^  +  Ecosy)?  -+- (F  cosa  4- R  cos|3  4- D  cosy)*] 

I       +  (Ecosa  +  I)  cos^-f-Ccosy)Ç-V  G  cosa-j-Hcos|3  4-Icosy  =  0. 

Cette  équation  étant  du  premier  degré  par  rapport  aux  coordonnées  l, 
7],  '(,  il  en  résulte  que  le  point  (H,  y],  l)  décrira  une  surface  plane,  si  la 
sécante  de  la  surface  (1)  devient  mobile,  mais  de  telle  sorte  que  les 
angles  a,  (3,  y  demeurent  constants.  Ainsi,  des  cordes  parallèles  de  la 
surface  (1)  ont  toujours  leurs  milieux  situés  dans  un  seul  plan  que  l'on 
peut  appeler  diamétral,  et  qui  se  trouve  représenté  par  l'équation  (i3) 
ou  (i4)-  Soient  X,  a,  v  les  angles  que  forme  la  perpendiculaire  à  ce 
plan,  prolongé  dans  un  sens  ou  dans  un  autre,  avec  les  demi-axes  des 
coordonnées  positives.  Les  cosinus  de  ces  angles  étant  nécessairement 
proportionnels  aux  coefficients  de  l,  *j,  l  dans  l'équation  (1/4),  on 

aura 

/        A  cosa  4-  F  cos  [3  4-  E  cosy 


(.5) 


COSÀ 

F  cosa  -+-  R  cos(3  4-  I)  cosy 

COS/JL 

E  cos  a  -h  D  cos  (3  4-  C  cos  y 

cosv 


De  plus,  les  trois  fractions  que  renferme  la  formule  (ij),  étant  égales 
entre  elles,  seront  égales  au  rapport 

(.\cosaH-Fcos(3H-Ecosy)cos«  +  (Fcosa4-Rcos(3  +  Dcosy)cos|3  +  (Ecosa  +  Dcos(3H-Ccosy)c(>S7 

cosA  cosa  -+-  cos/j.  cos(3  4-  cosv  cosy  ' 


ET  LES  AXES  PRINCIPAUX,  ETC.  13 

et,  par  conséquent,  à 


i 

i'dSQ 


si  l'on  pose 

(i6)  cosô  =  cosÀcosa  +  cos/ji.cos[3  +  cosv  cosy, 

c'est-à-dire  si  l'on  désigne  par  o  l'un  des  deux  angles  que  forme  une 
des  cordes  parallèles  avec  la  perpendiculaire  au  plan  diamétral  qui 
passe  par  leurs  milieux.  On  aura  donc  encore 


(•7) 


A  cosa  -+-  Fcos.(3 

+ 

E 

cosy 

COSÀ 

F  cosa  +  Bcos(3 

■+■ 

1» 

cosy 

COSjJL 

Ecosa  -+- 1)  cos(3 

+ 

C 

cosy 

cosv  coso 


et,  par  suite,  l'équation  du  plan  diamétral  ou  l'équation  (i/j )  pourra 
être  réduite  à 

(18)  s(£cosX  +  n  cos/ji  -+-  Çcosv)  -+-  (G  cosa  -h  Hcos(3  -t-  1  cosy)  cosâ  =  o. 

Lorsque  les  cordes  de  la  surface  (i)  deviennent  parallèles  à  l'un  des 
axes  coordonnés,  l'une  des  trois  quantités  cosa,  cosfi,  cosy  se  réduit 
à  ±  i,  les  deux  autres  s'évanouissent,  et  l'équation  (i3)  du  plan  dia- 
métral prend  une  des  trois  formes 

(19)  AÇ-hFti  +  EÇ-t-G^o, 

(20)  F£+By}  +  DÇ  +  II  =  o, 

(21)  E£  +  Dyi  +  CÇ+  I  =  o. 

Ces  trois  dernières  équations  représentent  donc  les  trois  plans  diamé- 
traux qui  passent  par  les  milieux  des  cordes  parallèles  aux  axes  des 
x,y  et  z.  Lorsque  ces  trois  plans  se  coupent  en  un  même  point,  ou  sui- 
vant une  même  droite,  les  coordonnées  de  ce  point  ou  de  cette  droite 
vérifient  évidemment  la  formule  (i3),  quelles  que  soient  d'ailleurs  les 
valeurs  attribuées  aux  angles  a,  (3,  y.  Donc  tous  les  plans  diamétraux 


ik  SLR  LES   CENTRES,   LES  PLANS  PRINCIPAUX 

passent  alors  par  ce  point  ou  cette  droite,  qui  est  le  centre  ou  le  lieu 
des  centres  de  la  surface  (i). 

Pour  qu'un  plan  diamétral  coupe  à  angles  droits  les  cordes  parallèles 
dont  il  renferme  les  milieux,  ou,  en  d'autres  termes,  pour  qu'un  plan 
diamétral  divise  la  surface  (i)  en  deux  parties  symétriques,  et  devienne 
ce  qu'on  nomme  un  plan  principal  de  cette  surface,  il  est  nécessaire  et 
il  suffit  que  les  cosinus  des  angles  À,  u,  v  soient  proportionnels  aux 
cosinus  des  angles  a,  (3,  y,  c'est-à-dire  que  l'on  ait 

cos).         COSU.         COSV 

(22) 


cos a       cos 3       cos 


'/ 


D'ailleurs,  si  l'on  combine  la  formule  (i5)  avec  la  première  des  équa- 
tions (7)  et  avec  la  suivante 

(  28  )  .  cos2 a  4-  cos2 3  4-  cos2 y  =  1, 

on  en  conclura 

IA  cos  a  4-  F  cos|3  -+-  E  cosy 
cosa 
F  cosa  4-  R  cos3  -+- 1)  cosy 

<  = sïjt ~ 

_  E  cos  a  4-  D  cos  3  4-  C  cos  y  _ 
cosy 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

/  (A  —  s)  cosa  4-  F  cos  [3  4-  E  cosy  =  o, 

(a5)  |  F  cosa  h-  (R  —  s)  cosS  4-  D  cosy  =  0, 

(  E  cosa  4-  I)  cos 3  4-  (C  —  s)  cosy  =  o. 

De  plus,  si  l'on  élimine  cosa,  cosj3,  cosy  entre  les  formules  (25),  on 
obtiendra  une  équation  en  s  du  troisième  degré,  savoir 

(26)  (A-.9)(R-^)(C-5)-R2(A-5)-E-(R-5)-F2(C-5)4-2l)FF  =  o. 
Enfin,  si  l'on  pose,  dans  les  formules  (25), 

(27)  cosa  =/>  cosy,         cosS  =  <jr  cosy, 


cosa 

cosp 
9 

cosy  _              i 

P 

i           \i^-p2+q°- 

cosa 

cos|3 

q 

cosy                      i 

P 

1          v/i+/?2  +  ^r2 

ET  LES  AXES  PRINCIPAUX,  ETC.  15 

elles  deviendront 

/  (A  —  *)/>-hF?-t-E  =  o, 

(28)  ■   F/>+(B  —  5)7  +  I)  =  o, 

!  E/?  +  Dr/  +  C  — s      =0; 

cf.  il  est  clair  qu'à  chaque  racine  réelle  de  l'équation  (26)  correspon- 
dront :  i°  des  valeurs  réelles  finies  ou  infinies  des  variables/»,  q,  déter- 
minées par  les  formules  (28);  20  des  valeurs  réelles  de  cosa,  cosp, 
cosy,  déterminées  par  les  équations  (23)  et  (27),  ou,  ce  qui  revient 
au  même,  par  l'une  des  deux  formules 

(39) 

(3o) 

Par  suite,  si  l'on  nomme  directions  principales  celles  que  prennent  des 
droites  menées  par  l'origine,  ou  par  un  point  quelconque  de  l'espace, 
de  manière  à  former  avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives  des 
angles  a,  [J, y  ('),  déterminés  par  le  système  des  équations  (26),  (28), 
(29),  chaque  racine  réelle  de  l'équation  (26)  fournira  généralement 
une  direction  principale.  Donc  il  sera  démontré  qu'une  droite  menée 
par  l'origine,  ou  par  un  point  quelconque  de  l'espace,  peut  toujours 
prendre,  relativement  à  la  surface  (1),  trois  directions  principales,  s'il 
est  prouvé  que  l'équation  (26)  a  ses  trois  racines  réelles.  Or  la  réalité 
de  ces  trois  racines  est  évidente,  dans  le  cas  particulier  où  les  quan- 
tités E,  F  s'évanouissent.  Alors,  en  effet,  l'équation  (26)  se  partage  en 
deux  autres,  savoir 

(3i)  A-i-o 

et 

(3a)  (B-*)(C-#)—  D*=o, 

(r)  Nous  supposons  ici,  conformément  aux  conventions  généralement  adoptées,  que 
chacun  des  angles  a,  |3,  f  est  positif  et  inférieur  à  180°. 


10  SUR  LES   CENTRES,   LES  PLANS   PRINCIPAUX 

que  l'on  vérifie  en  prenant 

(33)  *==  A 

et 


(34) 

B  +  C 

s-  = ■ 

2 

Donc,  si  l'on  fait 

\/(-^)VD' 


l'équation  (26),  dans  le  cas  particulier  dont  il  est  question,  aura  pour 
racines  les  trois  quantités  réelles  A,  s',  s".  D'autre  part,  si  l'on  nomme 

les  valeurs  réelles  qu'acquiert  la  fonction 

(36)     S  =  (A-.ç)(B-.y)(C-s)-D2(A-.ç)  —  E2(B  — .v)-F2(C-s)  +  2l)EF, 
quand  on  attribue  successivement  à  la  variable  s  les  quatre  valeurs 

( 37  )  S  =  —  00,  s  =  ,ç',  .v  =r  s" ,  S  =  00, 

rangées,  comme  on  le  voit  ici,  par  ordre  de  grandeur,  on  aura 

S_w=  °0, 

S'    ~  -E2(R  —  s')  —  F2(C  —  ^')  +  2DEF  

=  2DEF  -  |(B  -  C)  (E2-  F2)  -  (E2  4-  F«)y/(^^)+  I)2, 

S"  =—  E*(B  —  5")  —  F2(C  —  5")-^-2DEF  

=  2DEF  -  i(B  -  C)  (E2-  F2)  ■+•  (E2+  F2)  |A?L=i?Y+ 1}ï> 

SK  =  —  00; 

puis,  en  faisant,  pour  abréger, 

(38)     2DEF-|(B-C)(E2-F2)=:P,         (B  -  C)EF  +  D(E2-  F2)  =  Q, 


ET  LES  AXES  PRINCIPAUX,  ETC.  17 

et  ayant  égard  à  la  formule 

(3g)  (E*+  F»)' j^Lz£y+D»]=P«+Q'  .(»), 

on  trouvera  définitivement 

/  S_„=oc>o, 

O)  s  =  P  -  y/PM7^  <  o,        S"=P  +  v/P2+Q2>o, 

Sœ  =  —  oo  <  o. 

Donc  si,  dans  le  premier  membre  de  l'équation  (26),  on  attribue  suc- 
cessivement à  la  variable  s  les  quatre  valeurs  —  ce,  s',  .?">  s'  et  -+-  ce, 
on  obtiendra  quatre  résultats  alternativement  positifs  et  négatifs.  11  est 
permis  d'en  conclure  que  l'équation  (26)  aura  toujours  trois  racines 
réelles,  la  première  inférieure  à  la  limite/,  la  deuxième  comprise  entre 
s'  et  s'\  la  troisième  supérieure  à  la  limite  s".  Dans  le  cas  particulier 
que  nous  avons  d'abord  considéré,  les  quantités  P,  Q  et,  par  suite,  S', 
S"  s'évanouissent  en  même  temps  que  les  quantités  E,  F;  ainsi  qu'on 
devait  s'y  attendre,  puisque  s\  s"  sont  alors  deux  racines  de  l'équa- 
tion (26).  Ajoutons  que  la  conclusion  générale  à  laquelle  nous  sommes 
parvenus  subsisterait  encore,  si  l'on  désignait  par  s\  s",  non  plus  les 
racines  de  l'équation  (28),  mais  les  valeurs  réelles  de  s  qui  vérifient 
l'une  des  deux  équations 

(40  (C_*)(A-*)_E»=o 

ou 

(4a)  (A-.v)(B-.v)-F2  =  o; 

(!)  Pour  obtenir  l'équation  (39),  il  suffit  do  combiner  entre  elles,  par  voie  de  multipli- 
cation, les  deux  formules  imaginaires 

(F  +  Ev^)2(B-^-Dv/^7) 

=  2DEF-  *(B-C)(E2-FS)H-[(B-C)EF-+-D(E*-F*)lv/:ri  =P-hQi'- -.. 


(r-B/=ïy(^+p/=r)=p-Q/=n. 


OF.nvres  de  C.  —  S.  II.  I.  Mil. 


18  SUR  LES  CENTRES,   LES  PLANS   PRINCIPAUN 

c'est-à-dire,  en  d'autres  termes,  si  l'on  prenait 


(43)    ^-^r--.\/(-7-J+Es       ^=__.+^^__j+l?, 


ou  bien 


BV     F». 


Cela  posé,  admettons  que  l'on  ait  calculé  les  trois  valeurs  de  s'  et  les 
trois  valeurs  de  /'fournies  par  les  équations  (35),  (43)  et  (44)-  On 
sera  en  droit  d'affirmer  que  des  trois  racines  réelles  de  l'équation  (26) 
la  première  est  inférieure  à  la  plus  petite  des  valeurs  de  s',  la  deuxième 
supérieure  à  la  plus  grande  des  valeurs  de  s',  mais  inférieure  à  la  plus 
petite  des  valeurs  de  s",  et  la  troisième  supérieure  à  la  plus  grande  des 
valeurs  de  s". 

Concevons  maintenant  que  l'on  désigne  par 

(45)  su    s2,    s3 

les  trois  racines  réelles  de  l'équation  (26),  et  par 

(46)  «t,     Pj,     y,;         x,,     (Jj,     y,;         a,,     (3„     y, 

les  valeurs  correspondantes  des  angles  a,  (3,  y  tirées  des  formules  (28) 
et  (29).  Chacune  des  équations  (25)  sera  vérifiée  lorsqu'on  attribuera 
aux  variables  s,  a,  ($,  y  un  quelconque  des  trois  systèmes  de  valeurs 
dont  il  s'agit.  Par  conséquent  la  première  de  ces  équations  donnera 

(A  —  st)  cosoq-t-  F  cos|3,  ~  E  cosy,  =  o 
et 

(A  —  st)  cosa2-h  F  cos£,-h  E  cosy2  =  °; 


(47) 


puis  qn  en  conclura,  en  éliminant  la  quantité  A, 

\  (**'—  s\)  cosa,  cosa2-h  F(cos{31  cosa.2—  cosaj  cos^2) 

'  -t-  E(cosyj  cosa2  —  cosa,  cosy,  )  ==  o. 

En  raisonnant  de  même,  on  tirera  de  la  deuxième  des  équations  (25) 

i  (**—  st)  cosj3j  cos(32-h  D(cosy!  cos(32—  cos^  cosy,) 
(48) 

'  -f- F(cosa,  C0S(32— cos(3,  cosa2)  =  0, 


ET  LES  AXES  PRINCIPAUX,   ETC.  19 

et  de  la  troisième 

(  (*«■— *i)COSyi  cosy2+-  E(cosa!  cosy2  —  cosy,  cosa2) 

j  -+-D(cos£,  cosy,— cosy,  cos,32)  =o. 

Enfin,  si  l'on  ajoute,  membre  à  membre,  les  formules  (47),  (48),  (4q)» 
on  trouvera 

(*,—  .s,)  (cosa,  cosa2-i-  cosô,  cos3,-h  cosy!  cosy2)  =0 

et,  par  suite, 

(5o)  cosa,  cosa2-f-  cosS,  cos3,4-  cosy,  cosy2=  o, 

pourvu  que  les  racines  s{,  s.,  ne  deviennent  point  égales  entre  elles. 
On  trouvera  de  même,  en  supposant  inégales  les  racines  *,,  tt1 

(5i)  cosa,cosa3-h  cos3,  cos33-h  cosy,  cosy3=:  o 

et,  en  supposant  inégales  les  racines  s.,,  st1 

(52)  .       cosa2cosa3H-  cos{32  cosSs-^  cosy,  cosy3=  o. 

D'ailleurs,  les  premiers  membres  des  formules  (5o),  (5i),  (5a)  expri- 
meront évidemment  les  cosinus  des  angles  compris  entre  les  trois 
directions  principales.  Donc,  puisque  ces  cosinus  se  réduiront  à  zéro, 
les  directions  principales  seront  celles  de  trois  droites  perpendicu- 
laires l'une  à  l'autre.  Ajoutons  que  chacune  de  ces  droites,  si  elle 
passe  par  l'origine,  sera  représentée  par  les  équations  comprises  dans 

la  formule 

œ  y  z 


(53) 


cosa       cos[3       cosy 


les  valeurs  de  a,  [J,  y  étant  tirées  des  formules  (25)  et  (26);  ou,  ce  qui 
revient  au  même,  par  les  trois  équations 

,  (À  —  $)x  -+-  Vy  -+-  Es  =  o, 
(54)  ■   Fx4-(IÎ-5)r+I)3=o, 

(  Ea-  +  Dy^(C~s)z  =0, 


20  SUR  LES  CENTRES,  LES  PLANS  PRINCIPAUX 

la  valeur  de  s  étant  l'une  de  celles  que  nous  avons  désignées  par  sit 
s.,,  s3. 

Dans  ce  qui  précède,  nous  avons  admis  que  les  trois  racines  ttt  #a, 
v.,  étaient  inégales.  Si  deux  de  ces  racines,  par  exemple  les  deux  plus 
petites,  devenaient  égales  entre  elles,  elles  coïncideraient  nécessaire- 
ment avec  les  valeurs  de  s'  tirées  des  formules  (35),  (43)  et  (44)-  Au 
contraire,  si  les  deux  racines  égales  surpassaient  la  troisième,  elles 
coïncideraient  avec  les  valeurs  de  s"  tirées  des  mêmes  formules.  Donc 
chacune  des  racines  égales  sera  toujours  une  valeur  de  s  propre  à 
vérifier  simultanément  les  équations  (26),  (32),  (40>  (4^),  et  par 
conséquent  la  formule 

(55)  (A  -  s)  (B  -  .9)  (C  —  *)  =  D2(A  -  s)  =  E2(B  -  .s)  =  F2(C  -  s)  =  DEF. 
On  aura  donc,  pour  cette  valeur  de  s, 

(56)  A-*=^p         B-#=?-g-,         C-*=-jr; 

d'où  l'on  peut  conclure  que  les  trois  équations  (28)  seront  réduites  à 
la  seule  équation 

(07)  EF/?  +  FD?  +  DE  =  o, 

et  les  trois  équations  (54)  à  la  seule  équation 
(58)  EF^  +  FDj  +  DE;  =  o. 

Il  sera  donc  permis  d'attribuer  aux  variables/?,  q  l'un  quelconque  des 
systèmes  de  valeurs  propres  à  vérifier  la  formule  (57).  Par  suite,  les 
valeurs  de  cosa,  cos(3,  cosy,  données  par  la  formule  (29),  ne  seront 
pas  complètement  déterminées;  et  les  deux  directions  principales, 
correspondantes  aux  deux  racines  égales  de  l'équation  (26),  seront 
celles  de  deux  droites  menées  arbitrairement  par  l'origine  dans  le  plan 
que  représente  l'équation  (58).  Or  il  est  évident  qu'on  pourra  choisir 
encore  ces  directions  de  manière  qu'elles  soient  perpendiculaires  entre 
elles.  Quant  à  la  troisième  racine  de  l'équation  (26),  elle  continuera 


ET  LES  AXES  PRINCIPAUX,  ETC.  21 

de  fournir  une  direction  principale  perpendiculaire  aux  deux  autres, 
et  par  conséquent  au  plan  représenté  par  l'équation  (58). 

Si,  dans  le  cas  que  nous  venons  d'examiner,  on  désigne  par  ç  la 
valeur  commune  des  deux  racines  égales  de  l'équation  (2G),  on  aura, 
en  vertu  des  formules  (56), 

..  .  .      EF    ■         FD      r      DE 

(59)  ç^A-^^B-^^C--^- 

Par  conséquent,  les  coefficients  A,  B,  C,  D,  E,  F  vérifieront  les  deux 
équations  de  condition  comprises  dans  la  formule 

,r   ,  EF  FD  DE 

(60)  A__  =  B-^-=C-T- 

Réciproquement,  lorsque  ces  deux  équations  sont  vérifiées,  on  peut 
affirmer  que  l'équation  (26)  a  au  moins  deux  racines  égales  entre 
elles.  En  effet,  si  l'on  désigne  alors  par  ç  la  valeur  commune  des  trois 
membres  de  la  formule  (60),  on  trouvera 

...  ,  EF  _  FD  r  DE 

(61)  A=ç4-— ,  B  =  ç  +  --gr,  Cr=ç+-p-, 

et  la  substitution  des  valeurs  précédentes  de  A,  B,  C  dans  l'équa- 
tion (26)  réduira  cette  équation  à  la  forme 

/AN  /Xt/  EF  FI)  I)E\ 

(62)  (ç_j)«/ç_,-h___h_  +  _J=o. 

S'il  y  avait  égalité  entre  les  trois  racines  de  l'équation  (26),  cha- 
cune d'elles  coïnciderait  nécessairement  avec  les  trois  valeurs  de  /  et 
les  trois  valeurs  de  **,  déterminées  par  les  formules  (35),  (43)  et  (44)« 
Donc  alors  les  radicaux  renfermés  dans  ces  formules  s'évanouiraient, 
et  les  coefficients  A,  B,  C,  D,  E,  F  vérifieraient  les  trois  conditions 

(63)    (*=£\\v=0.      (£=iY+r=.,      f±-B'. 


ou,  ce  qui  revient  au  même,  les  cinq  équations  de  condition  comprises 


22  SUR  LES  CENTRES,   LES   PLANS  PRINCIPAUX 

dans  les  deux  formules 

(64)  A  =  B  =  C,        D  =  E  =  F  =  o. 

De  plus,  en  désignant  par  ç  la  valeur  unique  de  s  à  laquelle  se  rédui- 
raient les  trois  racines  égales  de  l'équation  (26),  on  trouverait 

(65)  ç  =  A  =  B  — C 

Enfin,  il  est  clair  que,  en  vertu  de  cette  valeur  et  des  conditions  (64), 
les  équations  (28)  et  (54)  deviendraient  identiques.  Donc  les  valeurs 
de  p,  q,  propres  à  vérifier  les  équations  (28),  deviendraient  complè- 
tement indéterminées;  et  les  trois  directions  principales,  correspon- 
dantes aux  trois  racines  égales  de  l'équation  (26),  seraient  celles  de 
trois  droites  menées  arbitrairement  par  l'origine,  ou  par  un  point  quel- 
conque de  l'espace.  On  pourrait,  d'ailleurs,  choisir  encore  ces  direc- 
tions de  manière  qu'elles  fussent  perpendiculaires  entre  elles.  Ajou- 
tons que,  dans  le  cas  où  les  conditions  (64)  sont  remplies,  les  trois 
racines  de  l'équation  (26)  sont  toujours  égales,  puisque  cette  équa- 
tion se  réduit  alors  à  la  forme 

(66)  (s  —  A)3=o. 

Les  deux  cas  que  nous  venons  d'examiner,  c'est-à-dire  ceux  qui  se 
rapportent  à  l'égalité  de  deux  ou  trois  racines  de  l'équation  (26),  sont 
évidemment  les  seuls  qui  fournissent,  pour  les  quantités/?  et  q,  des 
valeurs  indéterminées.  En  effet,  pour  que  cette  circonstance  arrive,  il  . 
est  nécessaire  que  les  trois  équations  (28),  qui  s'accordent  toujours 
entre  elles  en  vertu  de  la  formule  (26),  se  réduisent  à  une  seule  et 
même  équation  ou  deviennent  toutes  identiques.  Or  les  trois  équa- 
tions (28)  ne  peuvent  pas  se  réduire  à  une  seule,  à  moins  que  les  six 
quantités 

(67)  A  -s,     B-s,     C  — *,     D,     E,     F 
ne  vérifient  la  condition 

(68)  A-s:F:E::  F:B   -  «:D::E:D:C  —  *, 


ET  LES  AXES  PRINCIPAUX,  ETC.  23 

et,  par  conséquent,  les  deux  formules 

A— *  F  E  F       B— i  D 


TC> 


F       "B  —  s~~D  El)  C-s 

qui  peuvent  être  remplacées  par  les  équations  (56),  et  qui  entraînent 
la  formule  (60)  avec  l'égalité  de  deux  des  racines  st,  s.,,  st.  De  plus, 
les  trois  équations  (28)  ne  peuvent  devenir  identiques  que  dans  le  cas 
où  les  quantités  (67)  s'évanouissent,  et,  par  conséquent,  dans  le  cas  où 
les  conditions  (64),  étant  vérifiées,  entraînent  l'égalité  des  trois  racines 
dont  il  s'agit. 

Il  résulte  des  considérations  précédentes  que,  par  l'origine  ou  par 
un  point  quelconque  de  l'espace,  on  peut  toujours  mener  trois  droites 
perpendiculaires  entre  elles,  et  dont  les  directions  soient  principales 
relativement  à  la  surface  (1).  On  voit,  en  outre,  que  ces  droites  seront 
complètement  déterminées,  ou  l'une  déterminée  et  les  deux  autres 
indéterminées,  mais  comprises  dans  un  plan  donné,  ou  toutes  les 
trois  indéterminées,  suivant  que  l'équation  (26)  offrira  trois  racines 
inégales,  ou  une  racine  simple  et  deux  racines  égales,  ou  enfin  trois 
racines  égales. 

Supposons  maintenant  que  l'on  coupe  la  surface  (1)  par  une  droite 
dont  la  direction  coïncide  avec  l'une  des  directions  principales,  et 
soient  2;,  yj,  '(  les  coordonnées  d'un  point  situé  sur  la  même  droite.  Les 
coordonnées  variables  x,  y,  z  de  cette  droite  vérifieront  la  formule. (2), 
pourvu  que  l'on  attribue  aux  angles  a,  (3,  y  les  valeurs  correspondantes 
à  la  direction  principale  dont  il  s'agit.  Soit  d'ailleurs  r  la  distance  com- 
prise entre  les  points  (£,  y],  Ç)  et  (ce,  y,  z).  Comme  les  coordonnées  x, 
y,  z  du  point  où  la  droite  rencontrera  la  surface  satisferont  en  même 
temps  à  l'équation  (1)  et  aux  formules  (5)  ou  (6),  la  valeur  de  r,  cor- 
respondante à  ce  point,  sera  fixée  par  l'une  des  équations  (8),  (10), 
les  valeurs  de  s,  1,  u  étant  déterminées,  à  l'ordinaire,  par  les  for- 
mules (7),  dont  la  seconde,  combinée  avec  la  formule  (a4)>  donnera 

(69)       t  =*(£  cosa  -+-  n  cos[3  -h  Çcosy)  -h  G  cosa  h-  II  cos(3  +  I  cosy. 

Donc,  puisque  les  racines  de  l'équation  (10)  sont  égales,  abstraction 


24  SUR  LES  CENTRES,   LES  PLANS  PRINCIPAUX 

faite  des  signes,  aux  racines  de  l'équation  (8),  chacune  de  ces  équa- 
tions fournira  toujours,  dans  l'hypothèse  admise,  une  valeur  réelle  de 
la  variable  r.  On  est  en  droit  d'en  conclure  que  les  deux  équations  . 
réunies  offriront  quatre  racines  réelles,  savoir  deux  racines  positives 
et  deux  racines  négatives,  à  moins  que  les  valeurs  attribuées  aux 
angles  a,  (3,  y  ne  vérifient  la  condition 

(70)  s  =  o, 

c'est-à-dire  la  formule  (9).  Donc,  si  l'on  excepte  le  cas  particulier  où 
cette  condition  serait  satisfaite,  la  droite  que  l'on  considère,  prolongée 
dans  un  seul  sens,  ou  d'abord  dans  un  sens  et  ensuite  en  sens  contraire, 
rencontrera  la  surface  (1)  en  deux  points  déterminés  de  position  sur 
cette  droite.  On  doit  toutefois  observer  que  ces  deux  points  cesseraient 
d'être  distincts,  si  les  deux  racines  positives  appartenaient  à  une  seule 
des  équations  (8),  (10),  et  devenaient  égales  entre  elles.  Or,  c'est  ce 
qui  arriverait  effectivement,  si  la  droite  et  la  surface  devenaient  tan- 
gentes l'une  à  l'autre. 

Lorsque  les  angles  a,  (3,  y,  correspondants  à  une  direction  princi- 
pale, ne  vérifient  pas  la  condition  (9)  ou  (70),  et  que  l'on  fait  coïn- 
cider le  point  (Ç,  Y],  '()  avec  le  milieu  d'une  corde  ou  sécante  parallèle 
à  cette  direction,  les  équations  (8)  et  (10)  sont  nécessairement  véri- 
fiées par  une  même  valeur  positive  de  /-qui  représente  la  moitié  de  la 
corde  dont  il  s'agit.  Par  suite,  cette  valeur  de  r  satisfait  encore  à  la  for- 
mule (1 1),  et  les  coordonnées  H,  ïj,  l  du  milieu  de  la  corde  vérifient 
l'équation  (12),  qui,  en  vertu  de  la  formule  (69),  peut  être  réduite  à 

(71)  s(|cosa  +  ncos[3  +  C  cosy)  +  G  cosa  +  ïlcos^  -+-  Icosy  =  0. 

Si  la  sécante  se  changeait  en  une  tangente  à  la  surface  (r),  les  deux 
extrémités  de  la  corde  et  son  milieu  coïncideraient  avec  le  point  de 
contact;  tandis  que  la  distance  r,  réduite  à  zéro,  représenterait  la 
valeur  commune  des  racines  devenues  égales  de  l'équation  (8)  ou  de 
l'équation  (10).  Donc  alors  les  coordonnées  (?,  ïj/C)  du  point  de  con- 
tact vérifieraient,  non  seulement  la  formule  (71),  mais  encore  la  for- 


ET  LES  AXES  PRINCIPAUX,  ETC.  25 

mule  (i  i)  réduite  à 

(72)  u  =  K. 

Remarquons,  d'ailleurs,  que  l'équation  (72),  qu'on  peut  écrire  comme 
il  suit 

(73)  A|2+By)24-CC2+2DriÇ  +  2E^+-2F^-h2G^  +  2Hr/4-2lÇrrzK, 

exprime  simplement  que  le  point  (5,  yj,  Ç)  est  situé  sur  la  surface  (1). 
Quant  à  l'équation  (71),  elle  est  évidemment  celle  d'un  plan  perpen- 
diculaire à  la  direction  principale  que  l'on  considère;  et,  d'après  ce 
qu'on  vient  de  dire,  ce  plan  devra  renfermer  les  milieux  ou  les  points 
de  contact  des  cordes  et  des  tangentes  parallèles  à  cette  direction. 
Donc  ce  plan  divisera  la  surface  en  deux  parties  symétriques,  et  sera 
toujours  ce  qu'on  nomme  un  plan  principal. 

Lorsque  les  angles  a,  (3,  y,  correspondants  à  une  direction  princi- 
pale, satisfont  à  la  formule  (9)  ou  (70),  la  valeur  nulle  de  s  est  une 
racine  de  l'équation  (26),  et  par  conséquent  les  coefficients  A,  B,  C, 
L),  Ef  F  vérifient  la  condition 

(74)  ABC-AD2-BE2-CF2-h2DEF  =  o. 

En  même  temps,  la  valeur  de  1,  donnée  par  la  formule  (69),  se  réduit  à 

(75)  *  =  Gcosa  +  Hcosj3  +  Icosy, 

et  les  équations  (8),  (10)  deviennent  respectivement 

(76)  ztr  -+-  u  =  K, 

(77)  -2//'+«=:K. 

Alors,  si  la  valeur  de  /  ne  s'évanouit  pas,  une  droite  menée  par  un  point 
quelconque  (£,»),£),  parallèlement  à  la  direction  principale  que  l'on 
considère,  coupera  la  surface  (1)  à  une  distance  r  du  point  (£,  y],  '£), 
représentée  par  la  racine  positive  de  l'équation  (76)  ou  de  l'équa- 
tion (77).  Mais  il  n'y  aura  qu'un  seul  point  commun  à  la  droite  et  à 
la  surface;  et,  comme  on  ne  pourra  plus  choisir  Ç,  y],  £  de  manière  à 
vérifier  l'équation  (71),  dont  le  premier  membre  sera  précisément  égal 

OEuvres  de  C  —  S.  il,  t.  VIII.  4 


26  SUR  LES  CENTRES,  LES  PLANS  PRINCIPAUX 

à  /,  on  verra  disparaître  le  plan  principal  que  représentait  cette  même 
équation.  Au  contraire,  si  t  s'évanouit,  c'est-à-dire  si  les  valeurs  de  a, 
p,  y  vérifient  la  condition 

(78)  Gcosac  4-  Hcos£  4-  I  cosy  =  o, 

les  équations  (76)  et  (77)  se  réduiront  à  la  formule  (72)  ou  (73); 
et,  comme  cette  formule  se  trouvera  satisfaite,  quel  que  soit  r,  ou  ne 
pourra  l'être,  suivant  que  le  point  (£,  yj,  Ç)  sera  ou  ne  sera  pas  compris 
dans  la  surface  (1),  il  est  clair  que  chaque  droite,  menée  parallèlement 
à  la  direction  principale,  sera  située  tout  entière  sur  cette  surface, 
ou  n'aura  aucun  point  commun  avec  elle.  Donc  alors  l'équation  (1) 
représentera  une  surface  cylindrique,  dont  les  génératrices,  prolon- 
gées dans  un  certain  sens,  formeront  avec  les  demi-axes  des  coor- 
données positives  les  angles  a,  (3,  y.  Or,  dans  ce  cas,  tout  plan  per- 
pendiculaire à  la  direction  principale  divisera  évidemment  la  surface 
cylindrique  en  deux  parties  symétriques,  et  pourra,  en  conséquence, 
être  considéré  comme  un  plan  principal.  Il  est  d'ailleurs  aisé  de  voir 
que  les  coordonnées  d'un  semblable  plan  satisferont  à  la  formule  (71), 
attendu  que  cette  formule  deviendra  identique,  et  sera  vérifiée  indé- 
pendamment des  valeurs  attribuées  aux  variables  H,  y],  '(. 
Faisons  maintenant,  pour  abréger, 

(79)  w  =  Gcosa  4- Hcos(3  4-Icosy; 

s  et  2w  désigneront  ce  que  deviennent  les  deux  polynômes  du  premier 
et  du  second  degré,  dont  la  somme  forme  le  premier  membre  de  l'équa- 
tion (1),  savoir, 

(80)  A^24-Rj24-C224-2D/5  4-2E^4-2F^/      et       2(Gx  +  H/  +  L-), 

quand  on  y  remplace  x,y,  z  par  cosa,  cosfl,  cosy.  Cela  posé,  il  résulte 
des  observations  précédentes  que  toute  droite,  qui  offrira  une  direc- 
tion principale  relativement  à  la  surface  (1),  sera  perpendiculaire  à  un 
plan  principal,  si  la  valeur  correspondante  de  la  quantité  s  vérifie  la 
condition 

(80  52>0, 


ET  LES  AXES  PRINCIPAUX,  ETC.  27 

et  à  une  infinité  de  plans  principaux,  si  les  valeurs  correspondantes 
de  s  et  co  vérifient  les  deux  formules 

(82)  8  =  Ot  O)=0. 

Le  cas  où  l'on  aurait  à  la  fois 

(83)  *  =  o,         w2>o 

est  le  seul  dans  lequel  le  plan  principal  disparaisse.  D'ailleurs  nous 
avons  prouvé  ci-dessus  qu'il  existe,  par  rapport  à  la  surface  (1),  trois 
directions  principales  et  perpendiculaires  entre  elles,  lorsque  l'équa- 
tion (26)  n'a  pas  de  racines  égales,  et,  dans  le  cas  contraire,  une  infi- 
nité de  systèmes  de  directions  principales  qui,  étant  prises  trois  à 
trois,  sont  encore  perpendiculaires  l'une  à  l'autre.  Donc,  à  moins  que 
l'équation  (26)  n'offre  une  racine  nulle  ou  des  racines  nulles,  corres- 
pondantes à  une  valeur  positive  ou  négative  de  co,  et,  par  conséquent, 
propres  à  vérifier  les  conditions  (83),  il  existera,  pour  la  surface  du 
second  degré,  trois  plans  principaux  et  perpendiculaires  entre  eux,  ou 
une  infinité  de  systèmes  de  plans  principaux,  qui,  étant  pris  trois  à 
trois,  se  couperont  à  angles  droits.  Les  systèmes  de  plans  rectangu- 
laires, dont  il  est  ici  question,  se  réduiront  effectivement  à  un  seul,  si 
l'équation  (26)  n'a  pas  de  racines  égales  ni  de  racines  nulles.  Alors  les 
trois  plans  principaux  se  couperont  suivant  trois  droites  perpendicu- 
laires entre  elles,  et  que  l'on  nomme  axes  principaux.  Mais,  si  l'équa- 
tion (26)  admet,  ou  des  racines  égales  qui  diffèrent  de  zéro,  ou  quelque 
racine  nulle  correspondante  à  une  valeur  nulle  de  co,  le  nombre  des 
systèmes  des  plans  principaux  et  perpendiculaires  entre  eux  étant 
alors  infini,  les  droites,  suivant  lesquelles  ils  se  couperont  mutuelle- 
ment, offriront  une  infinité  de  systèmes  d'axes  principaux. 

Une  remarque  importante  à  faire,  c'est  que  tout  point,  suivant  lequel 
se  coupent  trois  plans  principaux  rectangulaires  entre  eux,  et  par  con- 
séquent trois  axes  principaux,  est  toujours  un  centre  de  la  surface  (1). 
En  effet,  trois  plans  de  cette  espèce  étant  donnés,  construisons  un 
parallélépipède  rectangle  qui  ait  pour  centre  leur  point  d'intersection, 


28  SUR  LES  CENTRES,   LES  PLANS  PRINCIPAUX 

pour  sommets'  huit  points  dont  l'un  au  moins  soit  situé  sur  la  sur- 
face (r),  et  pour  arêtes  des  droites  perpendiculaires  aux  plans  dont  il 
s'agit.  Comme  les  huit  sommets,  considérés  deux  à  deux,  seront  placés 
symétriquement  par  rapport  à  l'un  de  ces  mêmes  plans,  ils  appartien- 
dront tous  à  la  surface  (i);  et  les  deux  sommets  opposés,  qui  forme- 
ront les  extrémités  d'une  diagonale,  coïncideront  sur  la  surface  avec  les 
deux  extrémités  d'une  corde  dont  le  milieu  sera  précisément  le  centre 
du  parallélépipède.  Donc,  puisque  l'un  de  ces  points  pourra  être  un 
point  quelconque  de  la  surface  (i),  celle-ci  aura  pour  centre  le  point 
d'intersection  des  trois  plans  principaux. 

Réciproquement  on  peut  affirmer  que  tout  point  qui  sert  de  centre 
à  la  surface  (i)  est  en  même  temps  le  point  d'intersection  d'un  système 
ou  d'une  infinité  de  systèmes  d'axes  principaux  de  la  surface.  C'est  ce 
que  l'on  démontrera  sans  peine  à  l'aide  des  considérations  suivantes. 

Les  plans  diamétraux  représentés  par  les  équations  (19),  (20)  et  (21) 
se  couperont  en  un  point  unique,  si  les  plans  parallèles  menés  par 
l'origine,  et  représentés  par  les  formules 

(84)  Ax+ Fj  +  Es  =0, 

(85)  F^+Rj  +  D^  =  o, 

(86)  Ex  -h D^-4-C*=o, 

n'ont  d'autres  points  communs  que  cette  origine  même  ;  ou,  en  d'autres 
termes,  si  l'on  ne  peut  satisfaire  aux  formules  (84),  (85),  (86)  que 
par  des  valeurs  nulles  des  coordonnées  ce,  y,  z.  Alors  la  surface  (1) 
aura  un  centre  unique,  et  aucune  des  racines  de  l'équation  (26)  ne 
s'évanouira.  Car,  si  une  ou  plusieurs  de  ces  racines  se  réduisaient  à 
zéro,  on  pourrait  trouver  un  système  de  valeurs  ou  une  infinité  de  sys- 
tèmes de  valeurs  de  a,  (3,  y  propres  à  vérifier  la  formule  (24),  et  par 
conséquent  les  trois  équations 

/  Acosa  +  F  cos(3  +  E  cosy  =  0, 

(87)  <  F  cosa  -+-  Bcos(3  -+-  Dcosy  =  0, 
E  cosa  -+-  D  cosj3  +  C  cosy  =  o; 


ET  LES  AXES  PRINCIPAUX,  ETC.  29 

puis,  en  déterminant  x,  y,  z  par  la  formule 

x  y  z 


(88) 


cosa       cos(3       cosy 


c'est-à-dire,  en  prenant  pour  x,  y,  z  des  quantités  proportionnelles  à 
cosa,  cos(3,  cosy,  on  obtiendrait  une  infinité  de  systèmes  de  valeurs 
de  x,y,  z  propres  à  vérifier  les  équations  (84),  (8  5),  (86).  D'ailleurs, 
quand  l'équation  (26)  n'offre  pas  de  racines  nulles,  il  existe  un  système 
ou  une  infinité  de  systèmes  de  plans  principaux  et  rectangulaires, 
dont  chacun  passe  nécessairement  par  le  centre  unique  de  la  surface. 
Donc  par  suite  il  existe,  dans  l'hypothèse  admise,  un  système  ou  une 
infinité  de  systèmes  d'axes  principaux  qui  ont  pour  point  d'intersec- 
tion le  centre  dont  il  s'agit. 

Si  les  plans  (19),  (20)  et  (21)  se  coupent  suivant  une  même  droite, 
tous  les  points  de  cette  droite  seront  autant  de  centres  de  la  surface  (1). 
De  plus,  la  droite  parallèle  menée  par  l'origine  sera  représentée  par 
les  équations  (84),  (85),  (86);  et  les  angles  a,  [3,  y,  formés  par  cette 
droite  avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives,  vérifieront  les 
équations  (25).  Donc  ces  angles  et  une  valeur  nulle  de  la  variable  s 
vérifieront  la  formule  (24).  Par  conséquent,  l'une  au  moins  des  racines 
de  l'équation  (26)  deviendra  égale  à  zéro.  D'autre  part,  comme  les 
équations  (19),  (20),  (21)  devront  subsister  simultanément,  et  que 
de  ces  équations,  respectivement  multipliées  par  cosa,  cos(3,  cosy,  on 
déduit,  par  voie  d'addition,  la  formule  (78),  il  est  clair  que,  dans 
l'hypothèse  admise,  les  angles  a,  (3,  y  devront  satisfaire  encore  à  cette 
formule,  c'est-à-dire  à  la  condition  w  =  o.  D'ailleurs,  quand  une 
racine  de  l'équation  (26)  s'évanouit  avec  la  valeur  correspondante 
de  co,  la  surface  (1)  devient  une  surface  cylindrique,  et  il  existe  une 
infinité  de  systèmes  de  plans  principaux  perpendiculaires  entre  eux, 
dont  l'un  coupe  toujours  à  angles  droits  les  génératrices  de  la  surface; 
d'où  il  suit  que  les  deux  autres  plans  ont  pour  commune  intersection 
une  droite  parallèle  à  ces  mêmes  génératrices.  Enfin  il  est  évident  : 
i°  que  la  droite  dont  il  s'agit  devra  coïncider  avec  celle  qui  sera  le 


30  SUR  LES  CENTRES,   LES  PLAINS  PRINCIPAUX 

lieu  des  centres  de  la  surface  cylindrique;  i°  que  le  plan  principal, 
perpendiculaire  aux  génératrices  et  par  conséquent  à  cette  droite, 
pourra  la  couper  en  un  point  quelconque.  Donc,  dans  le  cas  que  l'on 
considère,  chacun  des  centres  de  la  surface  sera  encore  le  point  d'in- 
tersection d'un  système  ou  d'une  infinité  de  systèmes  de  plans  princi- 
paux rectangulaires,  et  par  suite  d'un  système  ou  d'une  infinité  de 
systèmes  d'axes  principaux. 

Si  les  plans  ([9),  (20),  (21)  se  réduisaient  à  un  seul,  tous  les  points 
de  celui-ci  pourraient  encore  être  considérés  comme  des  centres  de  la 
surface  (1).  Dans  la  même  hypothèse,  les  équations  (87),  réduites  à 
une  seule,  seraient  vérifiées  par  tous  les  systèmes  de  valeurs  de  a,  (3,  y 
qui  exprimeraient  des  angles  compris  entre  les  demi-axes  des  coordon- 
nées positives  et  l'une  quelconque  des  droites  parallèles  au  plan  dont 
il  s'agit.  Donc  alors  la  surface  (1)  pourrait  être  engendrée,  d'une  infi- 
nité de  manières,  par  des  droites  parallèles  à  ce  plan;  et  par  consé- 
quent l'équation  (1)  ne  pourrait  représenter  qu'un  plan  ou  un  système 
de  plans  parallèles.  On  arriverait  aux  mêmes  conclusions  en  observant 
que,  dans  l'hypothèse  admise,  on  aura  nécessairement 

(89)  A:F:E:G::F:B:D:H::E:I):C:I, 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

(90) 


AFEG  F__R       1)       H 

F~B—  D~H'         E  —  D~C~T 


et  par  suite 


.     ,  .       EF  n      FD  _      DE 

(90  A^,         B=_,         C=T, 

(92)  DG  =  EH  =  FI. 

Si  l'on  a  égard  à  ces  dernières  formules,  et  que  l'on  désigne  par  L  la 
valeur  commune  des  trois  produits  DG,  EH,  FI,  on  trouvera 

(93)  c  =  £,       n=\,      i  =  t, 


ET  LES  AXES  PRINCIPAUX,  ETC.  31 

et  l'équation  (i),  divisée  par  DEF,  donnera 

K 
=  DEF' 


,                             (x      y       z\2        ?.L    (x 
<*>                     (/|>+E  +  f)+ÏÏËfU 

y 
-\-  - 

E 

puis  l'on  en  tirera 

(95)                     5  +  I-hF=-Dif± 

i 
DEF 

Or  cette  dernière  ne  représentera  jamais  qu'un  système  de  plans  paral- 
lèles, qui  se  confondront,  si  l'on  a 

(96)  L2+KDEF  =  o. 

D'ailleurs,  puisque  les  équations  (19),  (20),  (21)  devront  subsister 
simultanément,  les  valeurs  de  a,  [3,  y,  propres  à  vérifier  les  for- 
mules (87),  feront  évanouir,  non  seulement  la  quantité  s,  mais  encore 
la  quantité  co.  Donc  il  existera  une  infinité  de  systèmes  de  plans  prin- 
cipaux dont  l'un  coïncidera  nécessairement  avec  le  plan  mené  à  égale 
distance  des  plans  parallèles  représentés  par  l'équation  (1),  c'est- 
à-dire,  en  d'autres  termes,  avec  le  lieu  des  centres  de  la  surface  (1). 
Quant  aux  deux  autres  plans  principaux,  on  pourra  les  faire  coïncider 
avec  deux  plans  quelconques  perpendiculaires  l'un  à  l'autre,  ainsi 
qu'au  premier;  d'où  il  résulte  qu'un  point  quelconque  de  celui-ci, 
c'est-à-dire,  un  quelconque  des  centres  de  la  surface  (1),  pourra  être 
regardé  comme  le  point  d'intersection  d'un  système  ou  d'une  infinité 
de  systèmes  d'axes  principaux. 

Considérons  maintenant  en  particulier  les  cas  où  l'équation  (26)  a 
des  racines  égales.  Si  l'on  suppose  d'abord  que  deux  racines  soient 
égales  et  différentes  de  zéro,  à  la  valeur  commune  <;  de  ces  deux  racines 
correspondront  une  infinité  de  directions  principales,  qui  formeront, 
avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives,  des  angles  a,  [3,  y 
propres  à  vérifier  les  formules  (29)  et  ($7),  et  par  conséquent  la  sui- 
vante 

(97)  EF  cosa  -+-  FD  cos[3  h-  DE  cosy  .—  o. 


32  SUR  LES  CENTRES,    LES  PLANS   PRINCIPAUX 

De  plus,  chacune  de  ces  directions  sera  perpendiculaire  à  un  plan  prin- 
cipal représenté  par 

(98)  (ç£-+-  G)cosa  4- («t» -h  H)cos(3  4-  (çÇ  +  I)  cosy  =  o. 

Or  il  est  clair  que  cette  dernière  sera  satisfaite,  pour  toutes  les  valeurs 
de  a,  p,  y  propres  à  vérifier  la  formule  (97),  si  l'on  suppose 

gj-H-G  _  gYi  +  H  __  g£  +  I 

(99)  EF     —      F1)      —    j)E    ' 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

(100)  D(ç£-HG)  =  E(çiî-»-H)  =  F(çÇ-hI). 

Donc  les  plans  principaux  relatifs  aux  directions  principales  dont  il 
s'agit  passeront  tous  par  la  droite  dont  les  coordonnées  Ç,  Y],  '(  seront 
liées  entre  elles  par  les  deux  équations  comprises  dans  la  formule  (100). 
D'ailleurs,  si  par  le  point  (£,  y],  l)  on  mène  à  cette  droite  une  perpen- 
diculaire qui  forme  avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives  les 
angles  a,  (3,  y,  la  perpendiculaire  en  question  rencontrera  ou  ne  ren- 
contrera pas  la  surface  (1),  suivant  que  la  valeur  de  r,  tirée  de  la  for- 
mule (n),  sera  réelle  ou  imaginaire;  et,  dans  le  premier  cas,  la  distance 
du  point  de  rencontre  au  point  (Ç,  yj,  '()  aura  pour  valeur 


(101) 


/K  — « 


Or  cette  valeur  restant  la  même,  pour  toutes  les  valeurs  de  a,  (3,  y  qui 
vérifient  l'équation  (97),  il  en  résulte  que,  dans  l'hypothèse  admise, 
la  surface  (1)  sera  une  surface  de  révolution,  engendrée  par  un  cercle 
mobile  dont  le  plan  sera  toujours  perpendiculaire  à  la  droite  (100),  et 
dont  le  centre  parcourra  cette  même  droite. 

On  arriverait  à  la  même  conclusion  en  observant  que,  dans  le  cas  où 
deux  racines  de  l'équation  (26)  deviennent  égales,  leur  valeur  com- 
mune ç  vérifie  les  formules  (61),  et  qu'en  conséquence  l'équation  (1) 
peut  être  présentée  sous  la  forme 

(102)       ç(^2  +  j2+~2)+DEf(^  -+-£  +  f)  -Ha€ra?4raH/-4-aI*  =  K. 


ET  LES  AXES  PRINCIPAUX,  ETC.  33 

Or,  si  l'on  coupe  la  surface  que  l'équation  (102)  représente  par  un 
plan  parallèle  à  celui  dont  les  coordonnées  ce,  y,  z  vérifient  la  for- 
mule (58),   la  courbe  d'intersection  sera  évidemment  située  sur  la 

C  H 

sphère  dont  le  centre  a  pour  coordonnées  les  trois  quantités  —  ->  —  —  > 

;  et  par  conséquent  elle  sera  un  cercle  dont  le  centre  se  trouvera 

placé  sur  le  diamètre  de  la  sphère  perpendiculaire  au  plan  (58),  c'est- 
à-dire,  sur  la  droite  que  représente  la  formule  (100). 

Lorsque  deux  racines  de  l'équation  (26)  sont  égales  à  zéro,  la  for- 
mule (102)  devient 

(io3)  DEF(b  +  I  -+-fY+2Ga?  +  aH.>'-t-aI*  =  Kï 

et  la  surface  que  cette  formule  représente,  étant  coupée  par  des  plans 
parallèles  au  plan  (58),  donne  évidemment  pour  sections  des  droites 
parallèles  à  celles  que  déterminent  les  deux  équations 

(io4)  D'^E4"^"0'         G*-l-Hy-t-I*  =  o. 

Enfin,  lorsque  l'équation  (26)  a  ses  trois  racines  égales,  les  condi- 
tions (64)  étant  remplies,  l'équation  (1)  se  réduit  à 

(IOS)  A(#2  +  J2+~2)  +2G^  +  2Hj  +  2lsz=:K, 

et  représente  une  sphère  dont  le  centre  a  pour  coordonnées  les  quan- 

C  H  T 

tités  —  T,  —  t'  —  T"  Concevons  à  présent  que,  la  surface  (1)  avant 

A.  A.  A. 

un  ou  plusieurs  centres,  on  désigne  par  £,  y],  Ç  les  coordonnées  de  l'un 
d'entre  eux,  et  que  l'on  fasse  passer  par  le  centre  dont  il  s'agit  un  sys- 
tème d'axes  principaux.  Les  valeurs  de  a,  [3,  y  et  s  relatives  à  l'un  de 
ces  axes  vérifieront  la  formule  (24);  et,  si  l'axe  coupe  la  surface,  le 
rayon  vecteur  r,  mené  du  centre  à  chacun  des  points  d'intersection, 
sera  déterminé  par  la  formule  (1 1)  ou  (101).  Alors  la  valeur  de  s,  c'est- 
à-dire,  celle  des  racines  de  l'équation  (26)  qui  correspond  à  l'axe  que 

OEuvre-t  de  C.  —  S.  II,  t.  VIII.  5 


34  SUR  LES  CENTRES,  LES  PLANS  PRINCIPAUX 

l'on  considère,  sera  nécessairement  une  quantité  affectée  du  même 
signe  que  la  différence  K  —  u;  et  la  distance  ir,  comprise  entre  les 
deux  points  d'intersection  de  l'axe  principal  et  de  la  surface,  sera  ce 
qu'on  nomme  un  axe  réel  de  cette  même  surface.  Réciproquement,  si 
l'une  des  racines  de  l'équation  (26)  est  de  même  signe  que  la  diffé- 
rence K  —  u,  la  formule  (101)  fournira  une  valeur  de  r;  par  consé- 
quent l'axe  principal,  mené  par  le  centre  et  correspondant  à  cette 
racine,  coupera  la  surface  (1)  en  deux  points,  situés  des  deux  côtés  du 
centre  et  à  la  distance  r.  Cela  posé,  admettons  d'abord  que  les  racines 
de  l'équation  (26)  soient  inégales.  Dans  ce  cas,  la  surface  (1)  aura  un 
axe  réel,  ou  deux  axes  réels,  ou  trois  axes  réels,  suivant  que  l'équa- 
tion (1)  offrira  une,  deux,  ou  trois  racines  affectées  du  même  signe 
que  la  différence  K  —  u.  S'il  arrive,  au  contraire,  que  deux  racines  de 
l'équation  (1)  deviennent  égales,  et  si  l'on  suppose  en  outre  que  leur 
valeur  commune  soit  une  quantité  affectée  du  même  signe  que  la  dif- 
férence K  —  u,  alors  la  surface  (1)  sera  de  révolution  autour  de  l'axe 
principal  que  fournira  la  troisième  racine,  et  le  plan  mené  par  le  centre 
perpendiculairement  à  cet  axe  coupera  la  surface  suivant  un  cercle 
dont  chaque  diamètre  pourra  être  considéré  comme  un  axe  réel.  Enfin, 
si  les  trois  racines  de  l'équation  (26)  sont  égales  et  affectées  du  même 
signe  que  la  différence  K  —  //,  la  surface  (1)  deviendra  une  sphère  dont 
chaque  diamètre  sera  un  axe  réel. 

Si  l'une  des  racines  de  l'équation  (26)  était  nulle,  la  surface  (1) 
n'aurait  plus  de  centre  que  dans  le  cas  où  l'on  aurait  en  même  temps 
o)  =  o;  et,  dans  ce  dernier  cas,  elle  se  réduirait  à  une  surface  cylin- 
drique {voir  la  p.  26).  Alors  aussi,  en  posant  s  =  o  dans  l'équa- 
tion (101),  on  en  tirerait  r  =  =c,  ce  qu'il  était  facile  de  prévoir. 

En  terminant  cet  Article,  nous  remarquerons  que,  dans  l'équa- 
tion (1),  les  coefficients  D,  E,  F  s'évanouissent  toutes  les  fois  que  les 
axes  coordonnés  sont  parallèles  à  trois  directions  principales,  et  les 
coefficients  G,  H,  I,  toutes  les  fois  que  l'origine  est  un  centre  de  la  sur- 
face. En  effet,  si  l'axe  des  x  est  parallèle  à  une  direction  principale,  on 
vérifiera  nécessairement  les  équations  (25)  en  prenant  pour  s  une  cer- 


ET  LES  AXES  PRINCIPAUX,  ETC.  35 

taine  racine  de  l'équation  (2G),  et  posant  de  plus 

cosa  =  ±i,         cos|3  =  o,        cosy  =  o. 
Par  suite,  les  deux  dernières  des  équations  (25)  donneront 

(106)  E  =  o,         F  =  o. 

On  trouvera  de  même,  en  supposant  l'axe  des  y  parallèle  à  une  direc- 
tion principale, 

(107)  F  =  o,         D  =  o; 

et,  en  supposant  l'axe  des  z  parallèle  à  une  direction  principale, 

(108)  l)  =  o,       E  =  o. 

Donc,  si  les  trois  axes  coordonnés  sont  parallèles  à  trois  directions 
principales,  on  aura  en  même  temps 

(109)  I)=:o,        E  =  o,        F  =  o. 

Enfin,  si  l'origine  est  un  centre  de  la  surface  que  l'on  considère,  les 
équations  (19),  (20),  (21)  devront  être  satisfaites  quand  on  y  réduira 
les  coordonnées  Ç,  y],  l  à  zéro;  et  l'on  aura  en  conséquence 

(no)  G  =  o,         H  =  o,         I  =  o. 


DES  SURFACES  QUE  PEUVENT  ENGENDRER, 

EN    SE    MOUVANT    DANS    L'ESPACE, 

DES  LIGNES  DROITES  OU  COURBES 

DE  FORME  CONSTANTE  OU  VARIABLE. 


Comme  les  méthodes  que  j'ai  employées  clans  les  applications  du 
Calcul  infinitésimal  à  la  Géométrie  fournissent  le  moyen  de  simplifier 
en  plusieurs  points  les  calculs  relatifs  à  la  génération  des  surfaces  par 
le  mouvement  des  lignes,  j'ai  pensé  qu'il  ne  serait  pas  inutile  de  repro- 
duire ici  de  nouveau  la  théorie  de  ces  surfaces.  Tel  est  l'objet  que  je 
me  propose  dans  les  paragraphes  suivants. 

§  I.  —  Equations  finies  des  surfaces  engendrées  par  le  mouvement  des  lignes. 

Considérons  une  ligne  droite  ou  courbe  représentée  par  deux  équa- 
tions qui  renferment,  avec  les  coordonnées  rectangulaires  oc,  y,  z, 
deux  paramètres  ou  constantes  arbitraires  G  et  ZK.  Si  l'on  résout  ces 
équations  par  rapport  aux  constantes  dont  il  s'agit,  on  en  tirera 

(i)  p  =  e,      w  —  zu 

v  et  w  désignant  deux  fonctions  des  variables  oc,  y,  z.  De  plus,  si  l'on 
attribue  successivement  aux  constantes  G,  G<  une  infinité  de  valeurs 
arbitrairement  choisies,  la  ligne  représentée  par  les  équations  (i) 
changera  de  position,  souvent  même  de  forme,  sans  décrire  aucune 
surface  déterminée.  Mais,  si  l'on  établit  entre  G  et  G,  une  relation 
quelconque,  si  l'on  suppose,  pour  fixer  les  idées, 

(2)  G1=cp(G), 


SURFACES  ENGENDREES,  ETC.  37 

o(e)  désignant  une  fonction  de  la  constante  3,  les  équations  (i), 
réduites  aux  deux  suivantes 

(3)  c=--2,         w=<p(e), 

représenteront  une  ligne  dont  la  forme  et  la  position  seront  complète- 
ment déterminées  pour  chaque  valeur  particulière  de  la  constante  z. 
Donc,  si  l'on  attribue  successivement  à  cette  constante  une  infinité  de 
valeurs,  la  ligne  en  question  se  mouvra  de  manière  à  engendrer  une 
certaine  surface.  Ajoutons  que  l'équation  de  cette  surface  sera  évi- 
demment celle  que  produit  l'élimination  de  S  entre  les  formules  (2), 
savoir 

(4)  w  =  q(v). 

Premier  exemple.  —  Concevons  que  l'on  demande  l'équation  géné- 
rale en  termes  finis  d'une  surface  cylindrique,  c'est-à-dire  d'une  sur- 
face engendrée  par  le  mouvement  d'une  droite  qui  reste  constamment 
parallèle  à  elle-même.  Si  l'on  nomme  a,  [3,  7  les  angles  que  doit  former 
cette  droite  prolongée  dans  un  certain  sens  avec  les  demi-axes  des 
coordonnées  positives,  ct;r0,  j0,  z-0  les  coordonnées  d'un  point  qu'elle 
renferme,  elle  pourra  être  représentée  par  les  deux  équations  com- 
prises dans  la  formule 

,  c  »  *  —  &o      y     .Yo      z     -"o 

(  °  )  —  5~~  = 

cosa  cosp  cos  y 

D'ailleurs,  on  tire  de  cette  formule 

x  cos  j3  —  y  cos  <x  =  x0  cos  (3  —  j-0  cos  ce, 
jc  cosy  —  z  cosa  =  .r0cosy  —  c0cosa, 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

(6)  j:cosJ3 — ycosct.  —  Z,        .rcos*/  —  zcosa=iZi, 

G,  3,  désignant,  pour  abréger,  les  deux  quantités  constantes 

#0cos[3 — y0  cos  oc,     ^r0cosy — -Ocosa. 
Cela  posé,  si  l'on  attribue  aux  constantes  3,  3,  une  Infinité  de  valeurs, 


38  SURFACES  ENGENDRÉES 

sans  établir  entre  G  et  G,  aucune  relation,  la  droite  représentée  par  les 
équations  (6)  pourra  se  mouvoir  de  manière  à  remplir  successivement 
tout  l'espace.  Mais,  si  l'on  suppose  e,  =  ç(e),  les  équations  (G), 
réduites  à 

(7)  d?cos(3—  jcosoc  =  G,        xcosy  —  scosa  =  <p(Q), 

représenteront  la  génératrice  d'une  surface  cylindrique,  et  cette  sur- 
face, représentée  elle-même  par  l'équation 

(8)  x  cosy  —  ^cosa  =  o(iccos|3  —  ycosa), 

aura  une  forme  et  une  position  dépendantes  de  la  fonction  ©. 

On  pourrait  encore  présenter  l'équation  finie  d'une  surface  cylin- 
drique sous  une  autre  forme  que  nous  allons  indiquer. 

Pour  qu'une  droite  mobile  reste  parallèle  à  elle-même,  il  suffit  qu'elle 
soit  la  ligne  d'intersection  de  deux  plans  mobiles  qui  demeurent  res- 
pectivement parallèles  à  deux  plans  donnés.  Or  les  équations  de  ces 
plans  mobiles  seront  de  la  forme 

(9)  ax  4-  by  +  cz  =  3,         A^r  4-Bj4-Cs  =  G1, 

a,  b,  c,  A,  B,  C  désignant  des  constantes  déterminées,  et  G,  G,  des 
constantes  arbitraires.  Donc  les  équations  de  la  génératrice  d'une  sur- 
face cylindrique  pourront  s'écrire  comme  il  suit  : 

(10)  ax  4-  by-+-cz  =  3,         Ax  4-  Bj  4-  Cz  =  o(G). 
Si  l'on  élimine  G  entre  ces  dernières,  on  tirera 

(11)  Ax  4-  Bj'  -hCs  =  o(ax  4-  by  4-  cz). 

11  est  aisé  d'en  conclure  que,  pour  obtenir  l'équation  finie  d'une  sur- 
face cylindrique,  il  suffit  d'établir  une  relation  quelconque  entre  deux 
fonctions  linéaires  des  variables  x,  y,  ».  Dans  le  cas  où  l'on  réduit 
ces  fonctions  linéaires  aux  premiers  membres  des  formules  (7),  la  for- 
mule (11)  se  trouve  remplacée  par  l'équation  (8). 

Deuxième  exemple.  —  Concevons  que  l'on  demande  l'équation  géné- 
rale en  termes  finis  d'une  surface  conique,  c'est-à-dire,  d'une  surface 


PAR  DES  LIGNES  DROITES  OU  COURRES.  39 

engendrée  par  une  droite  mobile  qui  passe  constamment  par  un  point 
donné.  Si  l'on  nomme  x0,  y0,  z0  les  coordonnées  de  ce  point,  ou,  en 
d'autres  termes,  les  coordonnées  du  sommet  de  la  surface  conique, 
et  a,  p,  y  les  angles  formés  par  la  génératrice  avec  les  demi-axes  des 
coordonnées  positives,  cette  génératrice  sera  représentée  par  les  équa- 
tions (5),  desquelles  on  tirera 

z  —  z0  cosy 


y —  y*  _  cos(3 

x —  x0       cosa 

OU, 

ce  qui  revient  au  même, 

ho 

v                   y — y* _  q 

cosa 


S  et  ©(©)  désignant  les  valeurs  arbitraires  des  rapports  -  —  >  — -> 
I  v     J  °  x  x  cosa     cosa 

que  l'on  suppose  liées  entre  elles  de  telle  sorte  que  l'une  se  déduise  de 

l'autre.  Si  maintenant  on  élimine  Q  entre  les  équations  (12),  celle 

qu'on  obtiendra,  savoir 

(.3)  £=a  =  t(f=f« 

ou 

04)  -  —  z0=(x  —  x0)  9J  • — 


représentera  une  surface  conique  dont  la  forme  et  la  position  varieront 
avec  la  nature  de  la  fonction  cp.  Il  est  bon  d'observer  que  la  valeur  de 
z  —  z0,  fournie  par  l'équation  (i4)»  est  précisément  celle  qu'on  déter- 
mine en  égalant  à  zéro  une  fonction  homogène  quelconque  des  trois 

différences 

x  —  x0,    y      y0,     z       z0. 

D'ailleurs,  si  l'on  prend  pour  sommet  de  la  surface  conique  l'origine 
des  coordonnées,  ces  trois  différences  se  réduiront  aux  variables  x, 
y,  z.  Donc,  pour  obtenir  l'équation  d'une  surface  conique  dont  le 
sommet  coïncide  avec  l'origine,  il  suffit  d'égaler  à  zéro  une  fonction 
homogène  quelconque  de  x,  y  et  z. 


40  SURFACES  ENGENDRÉES 

Troisième  exemple.  —  Concevons  que  l'on  demande  l'équation  finie 
d'une  surface  conoïde,  engendrée  par  une  droite  mobile  qui  passe  con- 
stamment par  un  axe  donné,  en  demeurant  perpendiculaire  à  cet  axe. 
Si  l'axe  dont  il  s'agit  coïncide  avec  l'axe  des  z,  les  deux  équations  de 
la  génératrice  seront  évidemment  de  la  forme  • 

(i5)  £  =  e,        *  =  <p(e); 

et,  par  suite,  l'équation  finie  de  la  surface  conoïde  sera 

(,6)  '  =  »©' 

en  sorte  que  l'ordonnée  z  de  la  surface  se  trouvera  exprimée  par  une 
fonction  homogène  de  x  et  y,  d'un  degré  nul. 

Supposons  maintenant  que  l'axe  de  la  surface  conoïde  coïncide  avec 
une  droite  menée  par  un  point  donné  (x0,y0,  *,),  de  manière  à  former, 
avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives,  des  angles  donnés  a,  |3,  y. 
La  génératrice  de  la  surface  pourra  être  considérée  comme  produite  par 
l'intersection  de  deux  plans  mobiles  dont  l'un  passerait  constamment 
par  l'axe  de  la  surface,  tandis  que  l'autre  serait  perpendiculaire  à  cet 
axe.  Or,  si  l'on  nomme  L,  M,  N  les  angles  compris  entre  la  perpendi- 
culaire au  premier  plan  et  les  demi-axes  des  coordonnées  positives, 
ces  angles  vérifieront  évidemment  la  condition 

(17)  cosa  cosL  -+-  cos(3  cosM  -+-  cosy  cosN  =  o, 
et  l'équation  du  premier  plan  sera  de  la  forme 

(18)  (x  —  x0)  cosL  -+-  {y  —  y0)  cosM  -+-  (s  —  z0)  cosN  =  o. 
On  trouvera  par  suite 

cosL  cosM 


(y  —  jo)  cosy  —  (z  —  z0)  cos(3        (z  —  z0)  cosa  —  {x  —  x0)  cosy 

(l9)     1 

i  _  cosN 

~  (x  —  x0)  cos(3  —  (y  —y^Gassc' 


PAR  DES  LIGNES  DROITES  OU  COURBES.  41 

et  l'on  en  conclura 

(j  —  j0)cosy  —  (z  —  j0)cos(3  _      cosL  —ç> 
(x  —  x0)  cosy  —  (z  —  z0)  cosoc  cosM 

G  désignant  une  constante  arbitraire.  Quant  à  l'équation  du  second 
plan,  elle  sera  évidemment  de  la  forme 

(21)  j?cosa  4-/cos(3 -f- ^cosy  =  S,  =  o(2). 

Cela  posé,  les  équations  de  la  génératrice  pourront  s'écrire  comme  il 
suit 

(  (7  —  70)  cosy  —  (z  —  go)  cosft  _  © 

(aa)  J  (*  —  .r0)cosy  —  (s  —  ~„)cosa  ' 

(  j?cosa  +/cos(3  +  s  cosy  =  o(2), 

et  l'équation  finie  de  la  surface  conoïde  sera 

t   os                               a                         [(Y  —  7o)cosy  —  (z  —  s0)cos(3] 
(a3)      .rcosa +■  ycosfi  +  5cosy  =  o    7^ ^— ! ; • 

v      ;  ^  r  ^        T  L(.r  —  j;0)  cosy  —  (,;  —  ~0)  ^osaj 


Si,  dans  cette  dernière  formule,  on  pose  a  =  ->  p  =  ->  y  =  o,  a?0  =  o, 
y0  =  o,  z0  4=  o,  on  retrouvera  précisément  l'équation  (16). 

Quatrième  exemple.  —  Concevons  que  l'on  demande  l'équation  finie 
d'une  surface  de  révolution.  On  pourra  prendre  pour  génératrice  de 
cette  surface,  ou  une  courbe  plane  tournant  autour  d'un  axe,  nommé 
axe  de  révolution,  et  situé  dans  le  plan  de  la  courbe,  ou,  ce  qui  revient 
au  même,  un  cercle  dont  le  rayon  serait  variable,  mais  dont  le  plan 
resterait  toujours  perpendiculaire  à  l'axe  dont  il  s'agit,  et  dont  le 
centre  serait  situé  sur  ce  même  axe.  Cela  posé,  admettons  d'abord  que 
l'axe  de  révolution  coïncide  avec  l'axe  des  z.  Les  deux  équations  du 
cercle  générateur  seront  évidemment  de  la  forme 

(a4)  **  +  y-=e,        z  =  <?(£), 

et,  par  suite,  l'équation  finie  de  la  surface  de  révolution  sera 

(%5)  c  =  ?(^4-r2). 

OEuvres  de  C.  -   S.  II,  t.  VIII.  6 


V2  SURFACES  ENGENDREES 

Supposons  maintenant  que  l'axe  de  révolution  coïncide  avec  une 
droite  menée  par  un  point  donné  (a?0,  y0,  se),  de  manière  à  former, 
avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives,  des  angles  donnés  a, 
(3,  y.  Le  cercle  générateur  sera  évidemment  la  courbe  d'intersection 
d'une  sphère  qui  aura  pour  centre  le  point  (o?#,  j0,  s0)  et  d'un  plan 
perpendiculaire  à  l'axe  de  révolution.  Donc  les  équations  du  cercle 
générateur  seront  de  la  forme 

/  .rcosa  4-  y  cosS  -t-  ~cosy  =  3, 

(26) 

I  {x  -  x,Y+  (y  -jo)2+  (a  -  ~o)2  =  <?(©), 

et  l'équation  finie  de  la  surface  de  révolution  sera 

(27)     O  —  <r0)2+  (y  —  Jo)2+  (*  —  *o )"—-  o(-rcosoc  +  jcos(3  -+-  z  cosy). 

Si  l'on  suppose,  dans  cette  dernière,  a  =  -,  (3  =  -,  y  =  o,  #0  =  o, 
j0  =  o,  50  =  o,  on  obtiendra  la  suivante 

de  laquelle  on  tirera  une  valeur  de  z  semblable  à  celle  que  présente  la 
formule  (20). 

On  pourrait  généraliser  encore  les  principes  établis  au  commence- 
ment de  ce  paragraphe,  et  faire  mouvoir  dans  l'espace  les  lignes  tel- 
lement choisies  que  la  construction  des  surfaces  engendrées  par  le 
mouvement  de  ces  lignes  dépendît  de  plusieurs  fonctions  arbitraires. 
Considérons,  en  effet,  une  ligne  droite  ou  courbe  dont  les  équations 
soient 

(28)   f(a?,^*,e,eIfes,e„...)=o,      F(*,.r,*, 3, 3„s„ e„  ...)  =  o, 

et  renferment,  avec  les  variables  x,  y,  z,  plusieurs  paramètres  ou  con- 
stantes arbitraires  3,  3,,  32,  33, Si  l'on  attribue  successivement  à 

ces  constantes  une  infinité  de  valeurs  arbitrairement  choisies,  la  ligne 
en  question  changera  de  position,  souvent  même  de  forme,  sans  décrire 
aucune  surface  déterminée.  Mais,  si  l'on  établit,  entre  les  constantes  3, 


PAR  DES  LIGNES   DROITES  OU  COURBES.  W 

3,,  a2,  33, . . . ,  des  relations  telles  que,  la  valeur  de  l'une  étant  donnée, 
les  valeurs  de  toutes  les  autres  s'en  déduisent,  si  l'on  suppose,  par 
exemple, 

(29y  e,=  <p(ô);      è,=x<®).      e*=-tW. 

9(3),  7,(8),  '-Ks)  désignant  des  fonctions  de  la  constante  8,  les  équa- 
tions (1),  réduites  aux  deux  suivantes 

(    ï[*,7,s,8,9(8),x(8),<],(8),  ...]=o, 
(3o) 

I  F[*,.r,s,®,9(S),x(3)f4*(®),  ...]  =  o, 

représenteront  une  ligne  dont  la  forme  et  la  position  seront  complète- 
ment déterminées  pour  chaque  valeur  particulière  de  la  constante  8. 
Donc,  si  l'on  attribue  successivement  à  cette  constante  une  infinité 
de  valeurs,  la  ligne  en  question  se  mouvra  de  manière  à  engendrer 
une  certaine  surface.  Or,  la  forme  et  la  position  de  cette  surface 
dépendront  évidemment  de  la  nature  des  fonctions  9(3),  */,(®)» 
<p(©)i  ..-,  que  l'on  peut  choisir  arbitrairement.  Ajoutons  que,  pour 
obtenir  l'équation  de  la  surface,  il  suffira  d'éliminer  3  entre  les  équa- 
tions (3o),  mais  qu'on  ne  pourra,  en  général,  effectuer  cette  élimi- 
nation qu'après  avoir  remplacé  les  fonctions  arbitraires  9(3),  */.(£)♦ 
'j»(3),  . . .  par  des  fonctions  déterminées  de  la  constante  3. 

Il  est  bon  d'observer  que,  dans  les  équations  (3o),  on  pourrait  faire 
dépendre  les  unes  des  autres  plusieurs  des  fonctions  9(3),  x(s)' 

•j/(3),  . . . ,  et  prendre,  par  exemple,  pour  9(3),  x(3),  '^(s) des 

dérivées  de  la  fonction  9(8).  Ainsi,  pour  fixer  les  idées,  on  pourrait 

supposer 

x(S)  =  <p'(S),         <|,(3)  =  o'(e), 

$  II.  —  Équations  aux  différences  partielles  des  surfaces  engendrées 
par  le  mouvement  des  lignes. 

Considérons  d'abord  la  surface  engendrée  par  le  mouvement  de  la 
ligne  droite  ou  courbe  que  représentent  les  équations  (3)  du  $  I.  Si 


kk  SURFACES  ENGENDRÉES 

l'on  nomme/?  et  q  les  valeurs  des  dérivées  partielles 

dz  dz 

dx  dy 

que  fournit  l'équation  de  la  surface,  dans  le  cas  où  l'on  regarde  x,  y 
comme  variables  indépendantes,  et  z  comme  une  fonction  de  ces  deux 
variables,  on  aura 

(  i  )  dz  =p  dx  -h  q  dy; 

et  cette  dernière  équation  sera  toujours  satisfaite,  quand  les  coordon- 
nées x,  y,  z  varieront  de  manière  que  le  point  (a?,  y,  s)  décrive  une 
courbe  comprise  dans  la  surface  dont  il  s'agit.  Or,  si  la  courbe  en  ques- 
tion se  confond  avec  la  génératrice  de  la  surface,  elle  aura  pour  équa- 
tions finies  les  formules  (3)  du  §  I.  Par  suite,  les  différentielles  des 
coordonnées  de  la  courbe  vérifieront  les  formules 

.    .         dv    ,         dv    ,         dv  ,  dw  .         dw  dw 

(  2  )  -t—  dx  -+-  -r-  d Y  ■+•  -T-  dZ  rr  O,  -t—  dX  +  rr-  flV  H r—  d z  =  o  ; 

dx  dy  dz  dx  dy    J        dz 

et  comme,  en  faisant,  pour  abréger, 

D  dv   dw       dv   dw 

~  dy  dz       dz  dy  ' 

n dv   dw        dv  dw 

|  dz  dx       dx  dz' 

I       dv  dw       dv    dw 

|  dx  dy        dy  dx 

on  tirera  des  équations  (2) 

dx dy      dz 

(4)  T^-TT^R' 

on  conclura  définitivement  de  l'équation  (1)  combinée  avec  la  for- 
mule (4) 

(5)  P/>  +  Q?  =  R. 

Telle  est  l'équation  aux  différences  partielles  de  toutes  les  surfaces 


PAR  DES  LIGNES  DROITES  OU  COURBES.  ko 

que  peut  représenter  l'équation  (4)  du  §  I.  Cette  équation  aux  diffé- 
rences partielles  ne  renferme  plus  la  fonction  arbitraire  indiquée  par 
la  lettre  a»,  mais  seulement  les  dérivées  partielles  de  z,  savoir,  p  et  q, 
avec  les  quantités  P,  Q,  R,  qui  sont  des  fonctions  déterminées  des 
variables  x,  y,  z.  Au  reste,  on  pourrait  déduire  directement  l'équa- 
tion (5)  de  la  formule  (4)  du  §  I.  En  effet,  pour  y  parvenir,  il  suffirait 
de  différentier  cette  dernière  formule  :  i°  en  regardant  x  et  z  comme 
seules  variables;  2°  en  regardant  y  et  z  comme  seules  variables,  puis 
d'éliminer  la  fonction  dérivée  y'(v)  entre  les  nouvelles  équations  ainsi 
obtenues.  Ajoutons  que  l'on  pourrait  encore  établir  l'équation  (5),  en 
considérant  un  point  quelconque  (x,y,z)  de  la  surface  dont  il  s'agit 
et  observant  que,  si  l'on  mène  par  ce  point  une  normale  à  la  surface  et 
une  tangente  à  la  génératrice,  ces  deux  droites  seront  perpendiculaires 
l'une  à  l'autre.  En  effet,  les  cosinus  des  angles  formés  avec  les  demi- 
axes  des  coordonnées  positives  par  la  normale  et  la  tangente  en  ques- 
tion seront  proportionnels  d'une  part  aux  quantités 

(6)  .  p,    q,    -i, 

de  l'autre  aux  valeurs  de  dx,  dy,  dz  tirées  des  équations  (4),  et,  par 
conséquent,  aux  quantités 

(7)  P.     Q.     K. 

Donc,  puisque  le  cosinus  de  l'angle  compris  entre  les  deux  droites 
devra  s'évanouir,  la  somme  des  produits  qu'on  obtient  en  multipliant 
deux  à  deux  les  quantités  (G)  par  les  quantités  (7),  savoir, 

P/>  +  Q?-R, 

devra  se  réduire  à  zéro.  En  d'autres  termes,  la  formule  (5)  devra  être 
vérifiée. 

Premier  exemple.  —  Concevons  que  l'on  demande  l'équation  aux  dif- 
férences partielles  d'une  surface  cylindrique.  Si  l'on  nomme  a,  |3,  y 
les  angles  formés  par  la  génératrice  avec  les  demi-axes  des  coordon- 
nées positives,  cette  génératrice  pourra  être  représentée  par  la  for- 


46  SURFACES  ENGENDRÉES 

mule  (5)  du  §  I,  de  laquelle  on  tirera 

/o,  dx  dy  dz 

cosoc       cos(3       cosy* 

Or  on  conclura  de  la  formule  (8),  substituée  à  la  formule  (4)  et  com- 
binée avec  l'équation  (i), 

(9)  ^osy  =p  cosoc  -+-  qcosfi. 

Telle  est  l'équation  aux  différences  partielles  des  surfaces  cylindriques. 
Pour  l'établir  directement,  il  suffirait  d'exprimer  que  la  normale 
menée  par  un  point  quelconque  d'une  surface  cylindrique  forme  un 
angle  droit  avec  l'une  quelconque  des  génératrices  de  la  surface. 

Deuxième  exemple.  —  Concevons  que  l'on  demande  l'équation  aux 
différences  partielles  d'une  surface  conique.  Si  l'on  nomme  œ0,  y0,  z0 
les  coordonnées  du  sommet,  la  génératrice  pourra  être  représentée  par 
la  formule  (5)  du  §  I,  de  laquelle  on  déduira  encore  la  formule  (8),  et 
par  conséquent  la  suivante 

(10)  dx  dy  dz 


x  —  xi      y  —  y0      *  —  ** 

Or  on  conclura  de  la  formule  (10),  substituée  à  la  formule  (4)  et  com- 
binée avec  l'équation  (1), 

00  -  —  z0  =  p(x  —  x0)  +  q(y-y0). 

Telle  est  l'équation  aux  différences  partielles  des  surfaces  coniques. 
Pour  l'établir  directement,  il  suffit  d'exprimer  que  le  plan  tangent  à 
une  surface  conique  passe  toujours  par  le  sommet.  En  effet,  si  l'on 
nomme  ?,  y),  l  les  coordonnées  courantes  du  plan  tangent  mené  à  la 
surface  par  le  point  (x,yt  z),  on  aura 

02)  *-Z  =  P(*-^Z)  +  q(y-ri)i 

et,  si  ce  plan  doit  renfermer  constamment  le  point  (w„  y0,  z0),  l'équa- 
tion (12)  entraînera  évidemment  la  formule  (1 1). 


PAR  DES  LIGNES  DROITES  OU  COURBES.  W 

Dans  le  cas  particulier  où  le  sommet  de  la  surface  conique  coïncide 
avec  l'origine  des  coordonnées,  la  formule  (u)  se  réduit  à 

(i3)  z—px-r-qy. 

Cette  dernière  équation  est  celle  que  fournit  le  théorème  des  fonctions 
homogènes  dans  le  cas  où  l'on  suppose  que  la  fonction  des  variantes  x, 
y,  désignée  par  z,  est  homogène  et  du  premier  degré. 

Troisième  exemple.  —  Concevons  que  l'on  demande  l'équation  aux 
différences  partielles  d'une  surface  conoïde.  Si  cette  surface  a  pour  axe 
l'axe  des  z,  la  génératrice  sera  représentée  par  les  équations  (i5)  du 
§  I,  desquelles  on  tirera 

dx       dy 

(  1 4  )  —  =  -s£- 1         dz=.o. 

x         y 

Or  on  conclura  de  ces  dernières,  substituées  à  la  formule  (4)  et  com- 
binées avec  l'équation  (i), 

(l5)  .  px  +  qy—o. 

Cette  équation  aux  différences  partielles  de  la  surface  conoïde  est  pré- 
cisément celle  que  fournit  le  théorème  des  fonctions  homogènes,  quand 
on  suppose  l'ordonnée  z  équivalente  à  une  fonction  des  variables  x,  y, 
homogène  et  d'un  degré  nul.  On  pourrait  encore  établir  cette  même 
équation  en  observant  que,  si  par  le  point  (x,y,z)  on  mène  un  plan 
tangent  à  la  surface  conoïde,  il  renfermera  la  génératrice  tout  entière 
et,  par  conséquent,  le  point  d'intersection  de  la  génératrice  avec  l'axe, 
c'est-à-dire,  le  point  qui,  sur  cet  axe,  correspond  à  l'ordonnée  z.  En 
effet,  si,  dans  l'équation  (12),  on  pose 

on  se  trouvera  précisément  ramené  à  la  formule  (i5). 

Supposons  maintenant  que  l'axe  de  la  surface  conoïde  coïncide  avec 
une  droite  menée  par  le  point  (x0,  j0,  z0),  de  manière  à  former,  avec 
les  demi-axes  des  coordonnées  positives,  les  angles  a,  (3,  y.  La  généra- 


48  SURFACES  ENGENDRÉES 

trice  pourra  être  représentée  par  les  formules  (ai)  et  (18)  du  §  I,  des- 
quelles on  tirera 

(16)  cosa «te  -h  cos(3û?j  -+■  cosy  dz  =  o 

et 

(17)  cosLdx  -f-  cosMdy  +  cosN  dz  =  o. 

Si,  d'ailleurs,  on  combine  l'équation  (17)  avec  la  formule  (19)  du  §  I, 

on  trouvera 

(       [(J-Jo)cosy  —  (-  —  z0)cos°>]dx 

(18)  1  -*-[(*  —  «,)co8a  —  (*  —  «0)co«y3<fy 

(  -+-  [(a?  —  ^0)cosj3  —  (j  — jo)  cosajtf*  =0. 

Or  on  conclura  des  équations  (16)  et  (18),  substituées  à  la  for- 
mule (4)  et  combinées  avec  l'équation  (1)  :  i°  en  éliminant  la  diffé- 
rentielle dz, 

(19)  (cos«-h/?cosy)«te-h(cos|3  +  gcosy)dy  =  o 

et 

i       j(j  —  7o)cosy  —  (z  -  z0)  cos?>  -h p[(x  —  x0)  cosfi  —  (y  —  y 0)  cos et]  \  dx 

(  H-|(«  —  *,)cos«  — (tf  — a?,)cosy  -+-  ?[(#  —  a;,)  cos(3  —  (7—  r0)  cosa]  j  dy  =  o; 

20  en  éliminant  les  différentielles  c£r  et  dy, 

i  (  j  —  y0)  cosy  —  (s  —  z0)  cos(3  +  /?[(a?  —  x0)  cos(3  —  (7  —  /o)  cosa] 

|  cosa +/>  cosy 

(21)    ' 

j         _  (z  —  z0)  cosa  —  (ar  —  a-0)  cosy  -f-  g [(x  —  a?0)  cosft  —  (j  —  /p)  cosa] 

!  cos[3 -f- ^rcosy 


Telle  est  l'équation  aux  différences  partielles  de  la  surface  conoïde.  Au 
reste,  cette  même  équation  peut  être  présentée  sous  une  forme  plus 
simple,  que  nous  allons  faire  connaître. 

Si  l'on  élimine  dz  :  i°  entre  les  équations  (16)  et  (17);  20  entre  les 
équations  (1)  et  (17),  on  trouvera 

(cosa  cosN  —  cosy  cosL)  dx  +  (cos(3  cosN  —  cosy  cosM)  dy  =  o, 


PAR  DES  LIGNES  DROITES  OU  COURRES.  49 

et 

(cosL  -h  p  cosN)  clx  -f-  (cosM  -f-  q  cos'S)  dy  =  o; 

puis  on  en  conclura 

cosacosN  —  cosy  cosL  _  cos(3  cosN  —  cosy  cosM 


(22) 


cosL +/?  cosN  cosM  +  <7CosN 


D'ailleurs,  les  fractions  que  renferment  les  deux  membres  de  la  for- 
mule (22)  étant  égales,  on  obtiendra  encore  une  fraction  équivalente 
à  chacune  d'elles  si  l'on  divise  la  somme  de  leurs  numérateurs  par  la 
somme  de  leurs  dénominateurs,  après  avoir  multiplié  les  deux  termes 
de  la  première  par  cosa,  et  les  deux  termes  de  la  seconde  par  cos{3,  ou 
bien  les  deux  termes  de  La  première  par  x  —  xn,  et  les  deux  termes  de 
la  seconde  par  y  —  y0.  Cela  posé,  on  tirera  de  la  formule  (22),  en  ayant 
égard  aux  équations  (17)  et  (18)  du  §  I, 

I    cos2a  +  cos2(3  4-  cos2y 


\  p  cosa  -1-  7  cos[3  —  cosy 

(23)  j 

I       _  (x  —  x0)  cosa  -4-  (y  —  y0)  cosft  -+-  (s  — *z0)  cosy 
'  Pi*  —  *o)-ï-<7(y  —  r0)  —  (5  —  s») 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

,  ,'\p(x  —  *o)  +  ç(y—  7o)  —  (-  —  »•■) 
(24)  • 

I        ==  (p  cosa  •+■  q  cos[3  —  cosy)  [(x  —  x0)  cosa  -+-  (/  —.Ko)  cos,3  -+-  (z  —  z„)  cosy  J. 

Telle  est,  sous  la  forme  la  plus  simple,  l'équation  aux  différences  par- 
tielles de  la  surface  conoïde.  J'ajouterai  que,  pour  établir  directement 
cette  équation,  il  suffirait  de  projeter  la  distance  du  point  (x0,  y0,  z0) 
au  point  (x,y,  z)  :  i°  sur  l'axe  de  la  surface  conoïde  ;  20  sur  la  normale 
menée  à  la  surface  par  le  point  (x,  y,  *),  et  d'observer  que  la  seconde 
projection,  devant  être  égale  en  longueur  à  la  perpendiculaire  abaissée 
du  point  (x(),y0,  z9)  sur  le  plan  tangent,  a  nécessairement  pour  mesure 
le  produit  de  la  première  projection  par  le  cosinus  de  l'angle  aigu  com- 
pris entre  la  normale  et  l'axe. 

Dans  le  cas  particulier  où  l'on  suppose  a=  -,  [J==  -,  7  =  0,  a?,  =  0, 

OEuvres  de  C.  —  S.  II,  t.  VIII.  - 


50  SURFACES  ENGENDRÉES 

Jo  =  o,  z0  =  o,  la  formule  (24)  se  réduit,  comme  on  devait  s'y  attendre, 
à  l'équation  (i5). 

Quatrième  exemple.  —  Concevons  que  l'on  demande  l'équation  aux 
différences  partielles  d'une  surface  de  révolution.  Si  cette  surface  a 
pour  axe  l'axe  de  »,  le  cercle  générateur  sera  représenté  par  les  équa- 
tions (24)  du  §  I,  desquelles  on  tirera 

(  20  )  x  dx  -+-  y  dy  =  o,         dz  =  o. 

Or  on  conclura  de  ces  dernières,  substituées  à  la  formule  (4)  et  com- 
binées avec  l'équation  (1), 

(26)  E  =  l. 

x        y 

On  arriverait  à  la  même  conclusion  en  observant  que,  dans  l'hypothèse 
admise,  la  normale  menée  à  la  surface  par  un  point  quelconque  (x,y,  %) 
doit  toujours  rencontrer  l'axe  des  z,  et  que,  en  conséquence,  la  projec- 
tion de  la  normale  sur  le  plan  des  x,  y  doit  passer  par  l'origine.  En 
effet,  si  l'on  nomme  ;,  vj,  l  les  coordonnées  courantes  de  la  normale, 
cette  droite  sera  représentée  par  la  formule 

(27)  ^  =  2^=c_,; 

p  g 

et,  pour  que  sa  projection  sur  le  plan  des  x,  y  passe  par  l'origine,  il 
suffira  que  l'équation 


(28) 


ç  —  x,-  _  rs  —  y 


P  <7 

soit  vérifiée  par  des  valeurs  nulles  de  \  et  de  •/].  En  d'autres  termes,  il 

suffira  que  l'on  ait  —  =  *-,  ou,  ce  qui  revient  au  même,  ^  =  3.. 
^  P        g  M  x       y 

Supposons  maintenant  que  l'axe  de  révolution  coïncide  avec  une 

droite  menée  par  le  point  (x0,y0,z0),  de  manière  à  former,  avec  les 

demi-axes  des  coordonnées  positives,  les  angles  a,  {3,  y.  Le  cercle 

générateur  pourra  être  représenté  par  les  formules  (26)  du  §  I,  des- 


PAR  DES   LIGNES  DROITES  OU   COURBES.  51 

quelles  on  tirera 

(  (*  —  *<>) dx  +  (y  —  7o)  *y  ■+■  (-  -  *•)  <**  =  Oi 
(29) 

(  cos  a  c/^'  4-  cos  fidy  -h  cosy  tife  =  o, 

et  par  suite 


(j  —  Yo)  cosy  —  (*  —  *•)  cosp        (z  —  c0)  cosa  —  (x  —  x0)  cos-/ 
(3o)    ( 

dz 


(x  —  #0)  cos£  —  (y  —  y0)  cosa 

Or  on  conclura  de  la  formule  (3o),  substituée  à  la  formule  (4)  et  com- 
binée avec  l'équation  (1), 

i  P[(f  —  Jo)cosy  — (~  —  ^0)cos;3]  +  y [(5  —  ^0)cosa  —  (x  —  ^0)cosy] 
(3i) 

(       =(x  —  xQ)cos$  —  (y—y0)cosct. 

Telle  est  l'équation  aux  différences  partielles  des  surfaces  de  révolution. 
On  pourrait  encore  établir  cette  équation  en  exprimant  que  la  normale 
menée  à  une  semblable  surface  par  un  point  quelconque  {oc, y,  z)  ren- 
contre toujours  l'axe  de  révolution.  En  effet,  si  l'on  nomme  H,  ï],  "Ç  les 
coordonnées  courantes  de  cet  axe,  on  aura 

/9    N  E  —  x0         ri  —  y0        C  — *g 

(32) 


cosa  cos^  cosy 

D'ailleurs,  pour  que  la  normale  rencontre  l'axe,  il  suffit  que  les  foi- 
mules  (27),  (32)  puissent  être  vérifiées  simultanément  par  un  système 
particulier  de  valeurs  de  H,  ï),  '(.  Or,  si  l'on  substitue,  dans  la  dernière 
formule,  les  valeurs  de  £,  r\,  tirées  de  la  première,  on  trouvera 

x  —  x%— a»(Ç  —  s)  _  y—y*—<f(K  —  s)  _  z  —  z0-+-Ç  —  z 


cosa  cos  [3  cosy 

(x  —  x0)  (cos[3  +  7  cosy)  —  (y—y0)  (cosa  4-  p  cosy)  4-  (-s  —  ~0)  (p  cos  fi  —  q  cosa) 


et,  par  suite,  on  obtiendra  l'équation 

(  (  x  —  x0  )  (  cos  S  +  7  cos  y)  —  (  y  —  y#)  (  cos  a  +  «  cos  y  ) 

(33) 

(  4-  (z  —  z0)  (p  cosj3  —  q  cosa)  =  o, 

(jui  coïncide  évidemment  avec  la  formule  (3i). 


52  SURFACES  ENGENDRÉES 

Dans  le  cas  particulier  où  l'on  suppose  %=  ->  $  =  ^,^  =  o,x0  =  o, 
y0  =  o,  z0  =  o,  la  formule  (3i)  ou  (33)  se  réduit,  comme  on  devait  s'y 
attendre,  à  l'équation  (26). 

Si  l'on  faisait  mouvoir  dans  l'espace,  non  plus  la  ligne  que  déter- 
minent les  équations  (3)  du  §  I,  mais  celle  que  déterminent  les  for- 
mules (3o)  du  même  paragraphe,  la  surface  engendrée  par  le  mou- 
vement de  cette  ligne  pourrait  encore  être  représentée  par  une  ou 
plusieurs  équations  aux  différences  partielles,  qui  ne  renfermeraient 
pas  les  fonctions  arbitraires  9,  y,  'h,  ....  Seulement  ces  équations  aux 
différences  partielles  seraient,  en  général,  d'un  ordre  supérieur  au  pre- 
mier. Ajoutons  que,  pour  les  obtenir,  il  suffirait  de  considérer,  dans 
les  équations  (3o)  du  §  I,  z  et  3  comme  des  fonctions  des  variables 
indépendantes  x,  y,  puis  d'éliminer  les  quantités 

de     03     (r-e      d*-e      d*e 


(34) 


ùx  '     dy  '      dx*       Ox  dy       dy'1 


l  ?(3),     9'(3),     o"(3), 
(33)  «   Z(3),     Z'(3),     Z"(3), 


entre  les  équations  (3o)  et  celles  qu'on  en  déduit  par  des  différen- 
tiations  relatives,  soit  à  la  variable  a?,  soit  à  la  variable  y.  Supposons, 
pour  fixer  les  idées,  que  l'on  désigne  par  m  le  nombre  des  fonctions 
arbitraires 

(36)  ?(3),     Z(3),     -|(3),      ..., 

et  par  n  un  nombre  entier  quelconque.  Si  des  séries  (34)  et  (35)  on 
exclut  celles  des  dérivées  partielles  de  3,  .et  celles  des  dérivées  de 
ç(e),  */(3),  'K3)'  •••  dont  l'ordre  est  supérieur  à  n,  le  nombre  des 
termes  de  la  série  (34)  se  réduira  simplement  au  produit 

(  n  4- 1  )  (  n  4-  a  ) 

— > 

2 

et  le  nombre  des  termes  compris  dans  les  séries  (35),  à 

(n  -+-  i)/n. 


PAR  DES   LIGNES  DROITES  OU  COURBES.  53 

D'autre  part,  si  l'on  joint  aux  équations  (3o)  du  §  I  leurs  dérivée* 
d'un  ordre  inférieur  ou  égal  à  n,  on  obtiendra  en  tout 

équations;  et  l'on  pourra,  entre  ces  dernières,  éliminer  les  différents 
termes  compris  dans  les  séries  (34)  et  (35),   dès  que  le  produit 

(n  4-  i)(/i  H-  2)  surpassera  la  somme — -h  {n -h  i)m,  ou, 

ce  qui  revient  au  même,  dès  que  le  nombre  -+i   surpassera   le 

nombre  m.  Or,  cette  condition  sera  remplie  si  l'on  prend  n  =  2tn  —  1, 
et  alors  l'élimination  produira  m  équations  aux  différences  partielles 
qui  appartiendront  toutes  à  la  surface  ci-dessus  mentionnée. 

Lorsque  les  équations  (3o)  du  §  I  renferment  une  fonction  arbi- 
traire ç(©)i  et  se  réduisent  à 

(3;)  rt*./f*.ei?(©)]  =  °»         F[.r,/,c,  2,9(3)]  =  0, 

en  joignant  à  chacune  de  ces  équations  ses  deux  dérivées  partielles  du 
premier  ordre,  on  obtient  en  tout  six  équations  entre  les  quantités 

Os  ds       a      03      03        /ô.        f/ô. 

•'   *    s>   '=35'    C'  =  T/    @'    aï*    V    9(o)'    ?(o)' 

et  l'élimination  des  cinq  dernières  de  ces  quantités,  entre  les  six  équa- 
tions dont  il  s'agit,  produit,  comme  on  devait  s'y  attendre,  une  équa- 
tion aux  différences  partielles  du  premier  ordre  entre  les  variables 
indépendantes  x,  y  et  l'ordonnée  z  considérée  comme  fonction  de  ces 
variables. 

Lorsque  les  équations  (3o)  du  §  I  renferment  deux  fonctions  arbi- 
traires 9(2),  x(®)»  °t sc  réduisent  à 

(38)     f[*,y,*,e,<p<e),x(e)]=o,        F[x,y,z,e,o(B)rÂ(Z)]  =  o, 

en  joignant  à  ebacune  de  ces  équations  ses  dérivées  partielles  du  pre- 
mier et  môme  du  second  ordre,  on  n'obtient  en  tout  que  douze  équa- 
tions entre  lesquelles  il  n'est  pas  possible  d'éliminer,  du  moins  en 


oi  SURFACES  ENGENDRÉES 

général,  les  douze  quantités 

„       dZ       dB       3*3        d*3        d*e 


(3g)  <  àx       ôy        ôjc-       dxdy        dyi 

(  9(8),     o'(3),     ?»(3),     X(C),     7/(3),     z(3). 

Mais,  en  s'élevant  jusqu'aux  dérivées  du  troisième  ordre,  on  obtiendra 
en  tout  vingt  équations  entre  lesquelles  on  pourra  éliminer  les  quan- 
tités (39)  avec  les  suivantes 

tr  .  d33        J33  d33        d3B 

(40)  à*'      d~x^Ty>      dx~dy      df*'      9"'(£)'      *'"(£)' 

et  l'élimination  produira  deux  équations  aux  différences  partielles  du 
troisième  ordre  entre  les  variables  indépendantes  x,  y  et  la  variable 
principale  z. 

Il  est  bon  d'observer  que,  dans  certains  cas,  l'ordre  des  équations 
aux  différences  partielles,  produites  par  l'élimination  des  quantités  (34) 
et  (35)  entre  les  formules  (3o)  du  §  I  et  leurs  dérivées  successives, 
peut  s'abaisser  considérablement.  Supposons,  par  exemple,  que  ces 
formules  renferment  trois  fonctions  arbitraires  9(3),  7(3),  K3)- 
Comme  on  aura,  dans  cette  hypothèse,  m  =  3,  -im  —  1  =  5,  il  faudra 
généralement,  pour  effectuer  l'élimination  des  quantités  (34),  (35), 
s'élever  jusqu'aux  dérivées  du  cinquième  ordre,  et  cette  élimination 
produira  trois  équations  aux  différences  partielles  du  cinquième  ordre 
entre  œ,  y  et  z.  Mais,  si  l'on  établit  entre  les  fonctions  9(3),  7(3), 
^(3)  les  relations 

Z(3)=r?'(3),         ^(3)  =  ?"(3), 

ou,  en  d'autres  termes,  si  les  formules  (3o)  du  §  I  se  réduisent  à 

(40  ^,r,~,3,9(3),9'(3),9''(3)]z=o,      ¥[x,y,  z,  3,  9(3),  ?'(3),  off(8)]==o, 

alors,  en  joignant  à  ces  formules  leurs  dérivées  du  premier  et  du  second 
ordre,  on  obtiendra  en  tout  douze  équations  entre  lesquelles  on  pourra 
éliminer  les  onze  quantités 

(4a)  s'  %'  §'  SF'  TZiïy  p'  ?<3>'  *>'<e>>  fW.  ?"(e).'?'v(£). 


PAR  DES  LIGNES  DROITES  OU  COURBES.  55 

et  l'élimination  produira  une  seule  équation  aux  différences  partielles 
du  second  ordre  entre  les  variables  indépendantes  x,  y  et  la  variable 
principale  z.  Donc  la  surface  engendrée  par  la  ligne  que  représentent 
les  formules  (40  sera  représentée  elle-même  par  une  équation  aux  dif- 
férences partielles  du  second  ordre,  qui  ne  renfermera  plus  la  fonc- 
tion 9,  ni  ses  dérivées.  Parmi  les  surfaces  de  cette  nature,  on  peut 
remarquer  celle  qui  aurait  pour  génératrice  la  normale  principale  d'une 
courbe  à  double  courbure,  dont  les  équations  seraient  de  la  forme 

(43)  r=f(*0>      «=?(*)• 

f(a?)  désignant  une  fonction  donnée,  et  o(x)  une  fonction  arbitraire. 

Considérons  encore  la  surface  développable  qui  aurait  pour  généra- 
trices les  diverses  tangentes  que  l'on  peut  mener  à  une  courbe  à  double 
courbure.  Si  l'on  représente  par 

(44)  '  *«=?(*)f      y  —  vSz) 

la  courbe  dont  il  s'agit,  la  droite  qui  touchera  cette  courbe  au  point 
dont  les  coordonnées  seront 

(45)  *=©i       *  =  ?(©)>       j  =  x(£) 
pourra  être  représentée  par  la  formule 

x  —  9  (  3  )  _  y  —  y  (  S  ) 0 


(46 


?'(©)  X'(®) 


Donc,  pour  obtenir  l'équation  finie  de  la  surface  développable  engen- 
drée par  cette  droite,  il  suffira  d'éliminer  la  constante  arbitraire  Z 
entre  les  deux  équations  comprises  dans  la  formule  (4^)-  Au  reste, 
cette  élimination  ne  peut  être  effectuée  qu'après.la  détermination  des 
fonctions  arbitraires  9(3),  y  (s),  desquelles  dépend  la  construction  de 
la  surface. 

Soient  maintenant/?,  q,  r,  s,  t  les  valeurs  des  dérivées  partielles 

dz        dz        <)'2z  (Pz  d'Z 

ôx^     ày      Ox-       ôxôy       ôy"- 

que  fournit  l'équation  de  la  surface  développable,  après  une  ou  deux 


56  SURFACES  ENGENDREES 

différentiations  relatives  aux  variables  indépendantes  x,  y'.  La  for- 
mule (i)  devra  être  vérifiée  par  les  valeurs  de  dx,  dy,  dz  tirées  de  la 
formule  (46);  et,  comme  celle-ci  donnera 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

dx  dy  dz 


(48) 


*-?(©)    r-x(©)     ~-£ 

on  trouvera  définitivement 

(49)  '  '-/»î'(©)  +  ?x'(e) 

et 

(50)  z-B=p[x  -?.(©)]H-f[r  -x(©)3- 

Donc  l'équation  (5o)  appartiendra  encore  à  la  surface  développante,  si 
l'on  y  regarde  8  comme  une  quantité  variable  déterminée  par  l'équa- 
tion (49)-  Or,  dans  ce  cas,  si  l'on  différence  l'équation  ($o)  :  i°par 

rapport  à  x;  i°  par  rapport  à  y,  les  coefficients  de  ~  ou  de  -^  seront 

égaux  dans  les  deux  membres,  et  l'on  aura  par  suite 

(  o=r[*-9(e)]-h*i>~X(e)]> 

(5i) 

(  o=s[x -?(©)] •+-. *Cr-x(e)]; 

puis  on  en  conclura,  en  éliminant  la  quantité  S, 
(52)  rl~s\ 

Ainsi,  quoique  les  équations  de  la  génératrice  d'une  surface  dévelop- 
pable  renferment  deux  fonctions  arbitraires  et  leurs  dérivées  du  pre- 
mier ordre,  cette  surface  peut  être  représentée  par  une  équation  aux 
différences  partielles  qui  ne  contienne  plus  de  fonctions  arbitraires,  et 
qui  soit  du  second  ordre  seulement. 


PAR  DES  LIGNES  DROITES  OU  COURBES.  57 


§  III.  —  Sur  les  directrices  des  surfaces  engendrées  par  te  mouvement 

des  lignes. 

Lorsqu'une  surface  est  engendrée  par  le  mouvement  d'une  ligne 
droite  ou  courbe,  dont  les  équations  renferment  une  fonction  arbi- 
traire, on  peut  déterminer  cette  fonction  de  manière  que  la  surface 
passe  par  une  ligne  donnée  qui  s'appelle  alors  directrice.  On  y  parvient 
en  effet  de  la  manière  suivante. 

Supposons  toujours  la  génératrice  représentée  par  les  équations  (3) 
du  §  I,  c'est-à-dire,  par  les  formules 

(i)  P  =  ©,         w>=rç(e), 

dans  lesquelles  e,  w  désignent  deux  fonctions  déterminées  de  x,  y\  z, 
et  9 (s)  une  fonction  arbitraire  du  paramètre  a.  Soient  d'ailleurs 

(2)  ï(x,y,z)  =  o,         Y{x,y,z)—o 

les  équations  de  la  directrice,  ou,  ce  qui  revient  au  même,  les  équa- 
tions de  deux  surfaces  qui  la  renferment.  Pour  déterminer  la  nature 
de  la  fonction  9,  il  suffira  d'assujettir  chaque  génératrice  à  passer  par 
un  point  de  la  courbe  (2).  Donc  la  fonction  9  devra  être  choisie  de 
manière  que  les  formules  (1)  et  (2)  soient  vérifiées  simultanément  par 
un  système  unique  de  valeurs  de  oc,  y,  z.  Par  conséquent,  la  valeur  de 
9(3)  se  déduira  de  l'équation  produite  par  l'élimination  des  coordon- 
nées x,  y,  z  entre  les  formules  dont  il  s'agit.  La  nature  de  la  fonc- 
tion 9(3)  étant  ainsi  déterminée,  l'équation  (4)  du  §  I,  savoir 

(3)  w  =  9(p), 

ne  renfermera  plus  rien  d'arbitraire,  et  l'on  pourra  construire  la  sur- 
face que  cette  équation  représente. 

Si  l'on  voulait  déterminer  la  fonction  9  comprise  dans  les  for- 
mules (1),  de  manière  que  la  surface  (3)  fût  circonscrite  à  une  surface 
donnée,  il  faudrait  chercher  d'abord  les  équations  de  la  ligne  de  con- 
tact des  deux  surfaces,  et  l'on  pourrait  ensuite  opérer,  comme  on  vient 

OF.uvresde  C.  —  S.  Il,  t.  VIII.  8 


58  SURFACES  ENGENDREES 

de  le  dire,  en  prenant  pour  directrice  la  ligne  dont  il  s'agit.  Or  soit 
(4)  ii=o 

l'équation  de  la  surface  donnée,  u  désignant  une  fonction  connue  de 
x,  y,  s.  La  normale,  menée  à  cette  surface  par  un  point  quelconque 
(x,y,z)  de  la  ligne  de  contact,  formera,  avec  les  demi-axes  des  coor- 
données positives,  des  angles  dont  les  cosinus  seront  proportionnels 
aux  dérivées  partielles 

du       du       du 

{D)  W    W    àl' 

tandis  que  la  tangente,  menée  par  le  même  point  à  la  génératrice  de  la 
surface  (3),  formera,  avec  les  mêmes  demi-axes,  des  angles  dont  les 
cosinus  seront  proportionnels  aux  valeurs  de 

(6)  P,    0.    R 

que  fournissent  les  équations  (3)  du  §  II.  D'ailleurs,  comme  la  tan- 
gente et  la  normale  dont  il  est  ici  question  sont  toujours  perpendicu- 
laires l'une  à  l'autre,  le  cosinus  de  l'angle  compris  entre  ces  deux 
droites  se  réduira  nécessairement  à  zéro.  Donc,  si  l'on  multiplie  deux 
à  deux  les  quantités  (5)  par  les  quantités  (6),  la  somme  des  produits 
sera  nulle,  et  l'on  trouvera 

.  „  du        rt  Ou       T1  du 

'  dx .  /*  dy         à* 

On  arriverait  à  la  même  conclusion  en  observant  que,  pour  chaque 
point  de  la  courbe  de  contact  de  la  surface  donnée  et  de  la  surface  (3), 
les  normales  à  ces  deux  surfaces  doivent  se  confondre,  et  qu'en  consé- 
quence les  quantités  (5)  doivent  être  proportionnelles  aux  cosinus  des 
angles  formés  par  la  normale  à  la  surface  (3)  avec  les  demi-axes  des 
coordonnées  positives,  ou,  ce  qui  revient  au  même,  aux  quantités 

(8)  p,    q>    —i, 

p  et  g  désignant  les  valeurs  de  ~  et  -^  tirées  de  l'équation  (3).  En 


p  _ 

du 

du 

—  i 
du 

dx 

ày 

iï 

PAR  DES  LIGNES  DROITES  OU  COURBES.  59 

effet,  si,  après  avoir  posé  la  formule 

(9) 

on  substitue  les  valeurs  de/>,  «7 déterminées  par  cette  formule  dans  l'é- 
quation aux  différences  partielles  de  la  surface  (3),  c'est-à-dire,  dans 
l'équation  (5)  du  §  II,  on  retrouvera  l'équation  (7). 

L'équation  (7)  devant  être  vérifiée,  en  même  temps  que  l'équa- 
tion (4),  pour  tous  les  points  de  la  ligne  de  contact,  les  deux  équations 
réunies  suffiront  pour  représenter  cette  même  ligne,  qui,  dans  l'hypo- 
thèse admise,  deviendra  la  directrice  de  la  surface  (3). 

Quoique  les  méthodes  ci-dessus  indiquées  conduisent  à  des  solutions 
fort  simples  des  questions  que  nous  nous  étions  proposées,  on  peut 
simplifier  encore  les  calculs  qu'exige  l'emploi  de  ces  méthodes.  On  y 
parviendra  effectivement  à  l'aide  des  considérations  suivantes. 

Concevons  que  l'on  demande  l'équation  de  la  surface  qui  a  pour 
génératrice  la  ligne  représentée  par  les  formules  (1),  et  pour  directrice 
la  ligne  représentée  par  les  formules  (2).  On  pourra  continuer  à  se 
servir  des  lettres  x,  y,  z  pour  désigner  les  coordonnées  courantes  de  la 
directrice,  et  employer  de  nouvelles  lettres  |,  yj,  £  pour  désigner  les 
coordonnées  courantes  de  la  génératrice  menée  par  le  point  {oc, y,  z). 
Cela  posé,  si  l'on  nomme  V  et  W  ce  que  deviennent  les  quantités  cet  w 
quand  on  y  remplace  x,  y,  z  par  E,  y],  Ç,  les  équations  de  la  génératrice 
deviendront 

(10)  Y  =  v,        \Y  =  w, 

tandis  que  la  directrice  sera  toujours  représentée  par  les  formules  (2). 
Or,  si  l'on  élimine  x,  y  et  z  entre  les  formules  (2)  et  (10),  on  obtien- 
dra une  équation  qui  renfermera  les  seules  coordonnées  Ç,  rj,  '£,  et  qui 
sera  vérifiée  pour  un  point  quelconque  de  l'une  quelconque  des  géné- 
ratrices. Donc  cette  équation  sera  précisément  celle  de  la  surface  ci- 
dessus  mentionnée. 

De  même,  si  l'on  nomme  Ç,  y],  £  les  coordonnées  courantes  d'une  sur- 


60  SURFACES  ENGENDREES 

face,  engendrée  par  la  ligne  que  représentent  les  formules  (i),  et  cir- 
conscrite à  une  autre  surface  qui  serait  représentée  par  la  formule  (4), 
il  suffira,  pour  trouver  l'équation  à  laquelle  doivent  satisfaire  les  coor- 
données £,  Y],  Ç,  d'éliminer  x,  y,  %  entre  les  formules  (4)*  (7)  et  (10). 

Il  est  bon  d'observer  qu'aux  équations  (10)  on  pourrait  substituer 
un  système  quelconque  de  deux  équations  qui  seraient  propres  à  repré- 
senter la  génératrice  menée  par  le  point  (#,7,  »)  de  la  directrice,  les 
coordonnées  courantes  de  la  génératrice  étant  toujours  désignées  par 
les  trois  lettres^,  yj,  t. 

Appliquons  maintenant  les  principes  que  nous  venons  d'établir  à 
quelques  exemples. 

Exemple  I.  —  Proposons-nous  d'abord  de  faire  passer  par  une  direc- 
trice donnée  une  surface  cylindrique  dont  la  génératrice  forme,  avec 
les  demi-axes  des  x,  y  et  z  positives,  les  angles  a,  (3,  y.  Les  coordon- 
nées E,  y],  £  de  la  génératrice  menée  par  le  point  (x,y,  z)  de  la  direc- 
trice vérifieront  les  deux  équations  comprises  dans  la  formule 

(11)        •  -*-*- 


cosa         cos(3         cosy 

Donc,  si,  entre  cette  formule  et  les  équations  de  la  directrice,  on  éli- 
miner,/, z,  l'équation  résultante,  qui  renfermera  seulement  £,  rj,  Ç, 
sera  précisément  celle  de  la  surface  cylindrique. 

Concevons  à  présent  que  la  directrice  soit  une  courbe  plane.  Dési- 
gnons par  k  la  longueur  de  la  perpendiculaire  abaissée  de  l'origine  sur 
le  plan  de  cette  même  courbe,  et  par  X,  [x,  v  les  angles  que  forme  cette 
perpendiculaire  avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives.  Enfin 
nommons  0  l'angle  compris  entre  la  perpendiculaire  en  question  et  la 
génératrice  de  la  surface  cylindrique,  en  sorte  qu'on  ait 

(12)  cos<5  =  cosa  cosÀ  +  cos|3  cosjli.  -h  cosy  cosv. 

Les  équations  de  la  directrice  seront  de  la  forme 

(i3)  creos^  +/cosfx  +  scosv  =  k,        F(x,y,z)  =0. 


PAR  DES  LIGNES  DROITES  OU   COURBES.  61 

Cela  posé,  on  tirera  de  la  formule  (i  i)  combinée  avec  la  première  des 
formules  (i3) 

•£—  a?       rj  —  y  _%  —  s   _{l  —  oc)Q,osl-+-  (ri  —  j)  cosu  +  (Ç  —  ~)cosv 


cosa     "  cos(3        cosy  cosacosÀ  -+-  cos(3  cosu  -+-  cosy  cosv 

(^)    <  ,         l  r  t 

_£cosÀ  -h  y)  cosjm.  -+-  Ç  cosv  —  k 

cosô 


et  par  suite 


X  —  l r  (l  COS>.  +  YJ  COSU.  -+-  £  COSV  —  £), 

coso 


cos  3 

(i5)  \  y  =Y) ^(?cosX-t- Y)Cosu.4-Çcosv  —  *), 

v     '  1 y  coso 

cosy  ,„       ,  „  ,  v 

hl  =  Ç Ut  COSÂ  H-  Y]  cosa  H-  Çcosv  —  k); 

1  coso 

puis,  en  substituant  les  valeurs  précédentes  de  x,  y,  %  dans  la  seconde 
des  formules  (i3),  on  obtiendra  l'équation  de  la  surface  cylindrique, 
savoir 

l r  (É  COSA  -f-  Y]  COSU  +  Ç  COSV  —  *), 

*  COSO 

cos  3 

(16)  F/  Y) Ç(çcosX-+-ïicosfxH-Çcosv  —  X:),  }=  o. 

v  coso 

f  .   cosy  ,„   ,  .,      ,  x 

Ç (-  (tCOSA  -h-  Y)  cosu  -+-  Çcosv  —  A:) 

\  cosô  vs  r 

Lorsque  le  plan  de  la  directrice  coïncide  avec  le  plan  des  x,  y,  elle 
peut  être  représentée  par  deux  équations  de  la  forme 

(17)  z  —  o,         F(^,.y)  =  o; 

et  l'équation  de  la  surface  cylindrique,  c'est-à-dire  l'équation  produite 
par  l'élimination  de  x,  y,  z  entre  les  formules  (11)  et  (17),  se  réduit  à 

p/geosy  —  Çcosoc    n  cosy  —  gcos(3\  _  p 
\  cosy  cosy  / 

Concevons,  pour  fixer  les  idées,  que  la  directrice  soit  une  ellipse  corn- 


62  SURFACES  ENGENDRÉES 

prise  dans  le  plan  des  ce,  y,  et  représentée  par  la  formule 

x-        y- 

_L_    ±1 ¥ 


a' 


(19) 

L'équation  (18)  deviendra 

(t  cosy  —  Çcosa)2       (m  cosy  —  ÇcosS)2 

(20)  S r—t L  4.  v L__ \LL  -  cos'-y. 

Supposons  maintenant  que  la  surface  cylindrique  doive  être  circon- 
scrite à  une  autre  surface  représentée  par  l'équation  (4).  Comme,  en 
chaque  point  de  la  courbe  de  contact  des  deux  surfaces,  la  génératrice 
de  la  première  et  la  normale  à  la  seconde  se  couperont  à  angles  droits, 
les  coordonnées  x,  y,  z  de  cette  courbe  vérifieront  évidemment  les 
deux  équations 

.     „  du  du        Q       du 

(21)  u=.o,         —  cosa  -+-  -c-cosp  -h  -v-cosy  =  o, 

dx  dy  oz        ' 

dont  la  seconde  aurait  pu  être  immédiatement  déduite  de  la  formule  (7). 
Gela  posé,  pour  obtenir  l'équation  de  la  surface  cylindrique,  il  ne  res- 
tera plus  qu'à  éliminer  x,  y,  z  entre  les  formules  (1 1)  et  (21). 

Concevons  en  particulier  que  la  surface  cylindrique  doive  être  cir- 
conscrite à  un  ellipsoïde  construit  avec  les  demi-axes  a,  b,  c,  et  repré- 
senté par  l'équation 

(22)  —  +  jj  +  -=  =1. 

a1        b-        c1 

La  seconde  des  formules  (21),  réduite  à 

OC  Y  -£ 

(23)  —  cosa  +■  VrCOsS  -\ — -cosy  =  o, 
v      '  a-  b1  c-        ' 


représentera  un  plan  passant  par  l'origine,  et  qui  coupera  l'ellipsoïde 
suivant  la  courbe  de  contact  des  deux  surfaces.  De  plus,  on  trouvera, 
en  combinant  les  formules  (23)  avec  les  formules  (11), 

t  o  f\  x{c-x)    .    y  {ri— y)        z(X-z)  _ 

a-  b-  c- 


PAR  DES  LIGNES  DROITES  OU   COURBES.  63 

puis,  on  ayant  égard  à  l'équation  (22), 

(20)  -7  +  ^  -t--r  =Ij 

a2         Z>2         c2 

Enfin,  si  l'on  désigne  par  2R  celui  dos  diamètres  de  l'ellipsoïde  qui  sera 
parallèle  aux  génératrices  du  cylindre,  on  aura  évidemment 

.  -,  cos2a       cos2(3       cosfy         1 

(*)  —  +  -yr  +  ^-j/^jp, 

attendu  que  l'équation  (22)  devra  être  vérifiée  quand  on  y  supposera 

(27)  ^  =  Rcosa,        j=Rcos[3,        *=rRcosy. 

Cela  posé,  on  tirera  desformules  (11),  combinées  avec  les  formules  (23), 
(23)  et  (26), 

l  —  ^  __  y<  —  y  ___  C  — s 
cosa  _~  cos(3  ""  cosy 

cosa  cos(3  cosy 

v^  r/*         v        •"     6*  ;    c2      _«,/£cosa       Yicosj3       ÇcosyX 

cos2a       cos2(3       cos'y  \     a'  &2  c1     / 


c 


il     .    ,.         .  C  P    .    U1 


«-•>S+(t»-7)p  +  (C-*)?  a,       ^   ■   c 


— .  —  1 


£cosa       yjcosj3       Çcosy  £cosa       -rjcos^       Çcosy 

a-  b-  c-  a-  b-  c- 

et,  par  conséquent, 

«2        62        c2  \      a1  b1  C 

Telle  est  l'équation  de  la  surface  cylindrique  circonscrite  à  l'ellipsoïde. 

Cette  dernière  équation  peut  encore  être  présentée  sous  une  autre 
forme  très  simple  que  nous  allons  faire  connaître. 

Si,  par  l'extrémité  du  rayon  R,  c'est-à-dire  par  le  point  (.r,  y,  z) 
que  déterminent  les  formules  (27),  on  mène  un  plan  tangent  à  l'ellip- 
soïde, et  si  l'on  nomme  X,  Y,  Z  les  coordonnées  courantes  de  ce  plan. 


64  SURFACES  ENGENDREES 

on  aura 

(29)  ^(X-*)  +  £(Y--j)+^(Z-s)  =  o, 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

~tf    +    62   +  c2  ~"  «2  +  b*  +  c2  — 1; 
puis  on  en  conclura,  en  ayant  égard  aux  formules  (27), 
Xcosa       Ycos(3       Zcosy 1 


(3o) 


li 


Concevons  à  présent  qu'une  droite  soit  menée  du  centre  de  l'ellip- 
soïde à  un  point  (£,  Y],  Ç)  choisi  arbitrairement  sur  la  surface  du  cy- 
lindre circonscrit.  Cette  droite  coupera  l'ellipsoïde  et  le  plan  tangent 
en  deux  nouveaux  points  dont  les  coordonnées  x,  y,  z  et  X,  Y,  Z  véri- 
fieront les  formules  (22)  et  (3o).  De  plus,  si  l'on  désigne  par  r,  s,  t  les 
longueurs  mesurées  sur  cette  droite,  à  partir  du  centre  de  l'ellipsoïde, 
et  qui  aboutissent  aux  trois  points  correspondants  (.x,  y,  z),  (£j,  yj,  £), 
(X,  Y,  Z),  on  aura  évidemment 

(30  x 

(32)  X 

Par  suite,  les  équations  (22)  et  (3o)  donneront 

(33)  $+*+*=*, 

a1        b1        c2        /- 

(34)  R(^  +  !^  +  ^)  =  i.        ' 

\     a-<  b2  c*     /        t 

Or  on  tirera  des  formules  précédentes,  combinées  avec  l'équation  (28), 


ï* 

r 

J         s 

•=;* 

\i 

Y=f„, 

S 

«-!«■ 

S2 

-I=72 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

(35) 

1 

r*  ~ 

1       1 

s2  +  ^ 

PAR  DES  LIGNES  DROITES  OU  COURBES.  Go 

Telle  est  la  forme  la  plus  simple  que  puisse  recevoir  l'équation  (28). 
Supposons  maintenant  que,  par  le  point  (£,  Y],  C)  et  par  le  rayon  R,  on 
lasse  passer  un  plan.  Ce  plan,  qui  coupera  l'ellipsoïde  suivant  une 
ellipse,  donnera  pour  sections,  dans  la  surface  cylindrique  et  le  plan 
langent,  deux  tangentes  conjuguées  de  cette  ellipse.  De  plus,  il  esl 
clair  que  les  extrémités  des  trois  longueurs  désignées  par  r,  s,  t  seront 
situées  sur  l'ellipse  et  sur  les  deux  tangentes  conjuguées.  Donc  l'équa- 
tion (3j)  entraîne  la  proposition  suivante  : 

Théorème  I.  —  Si,  après  avoir  tracé  dans  une  ellipse  un  rayon  quel- 
conque r,  on  divise  successivement  l'unité  par  le  carré  de  ce  rayon  et  par  le 
carré  de  chacune  des  deux  distances  s,  t,  qui  séparent  le  centre  des  points 
où  le  rayon  prolongé  rencontre  deux  tangentes  conjuguées,  le  premier 
quotient  sera  équivalent  à  la  somme  des  deux  autres. 

Si  l'on  voulait  démontrer  directement  ce  théorème,  duquel  on  peul 
déduire  l'équation  (28),  il  suffirait  de  projeter  l'ellipse  sur  un  plan 
passant  par  le  petit  axe,  et  formant  avec  le  grand  axe  un  angle  7  qui 
aurait  pour  cosinus  le  rapport  du  petit  axe  au  grand  axe.  Alors,  en 
effet,  l'ellipse  et  les  deux  tangentes  conjuguées  donneraient  pour  pro- 
jections un  cercle  dont  le  rayon  serait  reosT,  et  deux  tangentes  me- 
nées à  ce  cercle  par  les  extrémités  d'un  arc  égal  au  quart  de  la  circon- 
férence. Il  est  aisé  d'en  conclure  que  les  projections  des  longueurs  s 
cl  /,  savoir 

SC0S7,       £COS7, 


seraient  équivalentes  à  deux  produits  résultants  de  la  multiplication 
du  rayon  du  cercle  par  la  sécante  et  par  la  cosécante  d'un  même  angle. 
Donc,  en  désignant  par  0  cet  angle,  on  aurait 

.VCOST  S  ,      .  /COST  t  ,     r 

=  -•=  secO,  =  -  =  rosec/J 

/•cosT       /•  rcost       /" 

et,  par  suite, 

—   H cos'-v  -t-  si  il-  0  .—  1. 

\-         i- 

Or  cette  dernière  équation  coïncide  évidemment  avec  la  formule  (  35  ). 

GF.iwtes  de  C.  —  S.  II,  t.  Mil.  9 


G6  SURFACES  ENGENDREES 

Lorsque  les  constantes  a,  b,  c,  R  deviennent  égales  entre  elles,  l'el- 
lipsoïde se  réduit  à  une  sphère,  et  l'équation  (28)  peut  s'écrire  comme 
il  suit 

(3G)  ;2M--n2-t-r—  (;cosa  +  Y)CO  3  -+-  £  eosy)2  =  R-. 

Le  premier  membre  de  la  formule  précédente  n'est  autre  chose  que  le 
carré  de  la  perpendiculaire  abaissée  du  point  (5,  r,,  '()  sur  la  droite 
menée  par  l'origine  parallèlement  aux  génératrices  du  cylindre  circon- 
scrit à  la  sphère.  Donc  cette  formule  exprime  que  la  perpendiculaire 
dont  il  s'agit  est  égale  au  rayon  de  la  sphère;  ce  qui  est  évidemment 
exact. 

Si,  à  l'ellipsoïde  que  nous  avons  considéré  ci-dessus,  on  substituait 
un  liyperboloïde  à  une  ou  à  deux  nappes  représenté  par  l'équation 


(37) 

a.-2         y2 

—  -+-  77  • 
a-         b- 

C2          ' 

ou  par  la  suivante 

(38) 

C*          Or 

-     b>=1> 

il  est  clair  que  l'équation  de  la  surface  cylindrique,  circonscrite  à  cet 
hyperboloïde,  serait,  dans  le  premier  cas, 


(3g)             ^-J-15-S-1 
*                a*       b-       c1 

==R2( 

'c  cosa 

<     * 

et,  dans  le  second  cas, 

r-2           -,1          Y± 

1  =  R« 

/  £_  cos  a 

V      a1 

c  cos  a       yî  cos  ,3        C  cos  y 


i)  cos  3       C  cos  y 
b*  c*~ 


Dans  l'un  et  l'autre  cas,  la  courbe  de  contact  de  l'hyperboloïde  et  de  la 

surface  cylindrique  serait  plane,  et  son   plan   serait  représenté   par 

l'équation 

, ,  ,  .rcosa        y  cos  3        ccosy 

a2  b-  c- 

Quant  au  premier  théorème,  il  se  trouverait  remplacé  par  une  proposi- 


PAR  DES  LIGNES  DROITES  OU  COURBES.  67 

lion  relative  à  deux  hyperboles  conjuguées  (*),  et  que  L'on  peut  énon- 
cer comme  il  suit  : 

ThÉORÊME  II.  —  Supposons  que,  après  avoir  tracé  dans  un  plan  deux  hy- 
perboles, on  mène  à  ces  hyperboles  des  tangentes  conjuguées ,  c'est-à-dire 
telles  que  les  points  de  contact  soient  situés  sur  deux  diamètres  conjugués. 
(  oncevons,  de  plus,  que  du  centre  commun  des  deux  hyperboles  on  mène 
à  l'une  d'elles  un  rayon  r,  et  que  l'on  divise  l'unité  :  i°  par  le  carré  du 
rayon  r;  2° par  le  carré  de  chacune  des  deux  distances  s,  t  qui  séparent  le 
centre  des  points  où  le  rayon  r  rencontre  les  tangentes  conjuguées.  Le 
premier  quotient  sera  équivalent  à  la  différence  des  deux  autres,  et  l'on 
aura 

4a  ,  -----  -, 

/-         .s-         t1 

pourvu  que  la  longueur  s  soit  celle  qu  intercepte  une  des  tangentes  de  r  hy- 
perbole à  laquelle  appartient  le  rayon  r. 

Supposons  encore  que  l'on  demande  la  surface  cylindrique  circon- 
scrite au  paraboloïde  elliptique  qui  serait  représenté  par  l'équation 


(43)  —   +   yT=2- 

a2        62  c 


Alors,  au  lieu  des  formules  (23)  et  (s5),  on  obtiendra  les  deux  sui- 
vantes 


(44)  -jCOSflt-4-  jrjCOSj3=-COSy, 

(4«>)  -f  +  TT —  ~> 

a2         b*        c        c 


(')  Nous  désignons  sous  le  nom  $  hyperboles  conjuguées  deux  hyperboles  qui  ont  le 
même  centre,  les  mômes  asymptotes  et  les  mômes  axes,  avec  cette  différence  que  l'axe 
réel  de  la  première  est  perpendiculaire  à  l'axe  réel  de  la  seconde.  [F'oir,  à  ce  sujet,  les 
Levons  sur  tes  applications  du  Calcul  infinitésimal  à  la  Géométrie,  p.  9.73  et  suiv.  (a)-\ 

(•)  Œuvres  de  Caiuliy,  S.  II.  T.  Y. 


i  - 


GH  SURFACES  ENGENDRÉES 

puis  on  tirera  de  ces  dernières,  combinées  avec  la  formule  (i  i), 

Ëcosa       T)COs8       cosy  P       rr 

— _    _J_    L_  _   L  _-_   _|_    __   —  <_ 

£  ■ —  x  /]  — y  £  —  •  _         Or  b'1  e  a'1        b*  c 

cosa     "  cos(3         cosy  cos*a       cos*(3  £cosa       Y)COs(3       cosy 

a*  A-  a*  b-  c 

et,  par  conséquent, 

/£cosa       rjcos(3       cosy 

(46)  ?      *  c 


b'1       '  c  cos'a       cos*p 

Si,  au  lieu  d'un  paraboloïde  elliptique,  on  considérait  un  paraboloïde 
hyperbolique  représenté  par  la  formule 

l'équation  de  la  surface  cylindrique  circonscrite  deviendrait  évidem- 
ment 

£cosa       yjcos^3        cosy 


(48)  £_■;!-,  .5- 


a1        b1  c  cos*«       cos2j3 

Il  est  bon  d'observer  que,  dans  les  formules  (4(3)  et  (48),  les  binômes 

cos'a       cos2,3      cos*a       cos*|3 
a2  b2  a*  6* 

ont  pour  valeurs  numériques  les  quotients  qu'on  obtient  en  divisait I 
l'unité  par  les  carrés  des  rayons  qui  forment  des  angles  a,  [3  avec  les 
demi-axes  des  x  et  y  positives,  dans  l'ellipse  et  l'hyperbole  représen- 
tées par  les  équations 

X*         v2  x'1         y- 

a-         b-  a-         b- 

Supposons  enfin  que  l'on  demande  la  surface  cylindrique  circon- 
scrite à  une  surface  du  second  degré  représentée  par  l'équation 

(49)     A  x"-  -\-  B  y-  +C;!+2  D  yz  +  2  Ezx  -+-  2  F  xy  -\-  2  Gx  +  2  H  y  -+-  2 1  z  r=  K . 


PAR  J)ES   LIGNES  DROITES  OU  COURUES.  G!) 

Alors  les  formules  (28)  et  (2.))  devront  être  remplacées  par  les  deux 
suivantes 

(  (Ad?-t-Fy  +  E«  +  G)cosa 

(5o) 

(       +  (Fa?  h-  B/  +  D-;  4-  H)  cos(3  -h  (Ea?4-  D/  h-  Cs  4-  I)  cosy  =  o,- 

(  (Xa:-{-Fy-hEz  4-G);'4-(Fa.-4-B/4-I)~4-II)ï) 

)  +(Ea?  +  Dj+Cc  +  I)C  +  r,a--|-H:K-^Ec=zK, 

dont  la  première  représentera  toujours  le  plan  de  la  courbe  de  contact 
des  deux  surfaces;  et,  en  combinant  ces  formules  avec  la  formule  (r  1  ), 
on  trouvera,  pour  l'équation  de  la  surface  cylindrique  demandée, 

/  A|2  +  Ryi2+  CÇ2+  2DyîÇ  -f-  aEÇg  +  v¥iri  4-  aGg  4-aHti  +  2IÇ  — K 

I  :>>  >  _  [(Ag+FY]+EC+G)cosa  +  (F;H-BYiH-DC4-H)cos{3  +  (EçH-Dr<-t-CC  +  J)cosy, 

A  cos2oc  4-  B  cos2j3  4-  C  cos2y  +  2D  eosj3  cosy  +  2E  cosy  cosa  4-  2  Fcosa  cos£ 

Exemple  II.  —  Proposons-nous  de  faire  passer  par  une  directrice 
donnée  une  surface  conique  dont  le  sommet  coïncide  avec  le  point  qui 
répond  aux  coordonnées  <rg,  y0,  s0.  Les  coordonnées  E,  ïj,  t  de  la  géné- 
ratrice menée  par  le  point  (x,  y,  s)  de  la  directrice  vérifieront  les  deux 
équations  comprises  dans  la  formule 

(53)  -'*->'- 


ou,  ce  qui  revient  au  même,  dans  la  suivante 

-  —  .r„         m  —  v«         £  —  . 

(54) 


a'  —  a-0        j'       j-'q        c       z0 

Donc,  si  entre  l'une  de  ces  formules  et  les  équations  de  la  directrice 
on  élimine  x,  y,  s,  l'équation  résultante,  qui  renfermera  seulement 
$,  Y],  '(,  sera  précisément  celle  de  la  surface  conique. 

Lorsque  la  directrice  est  une  courbe  plane  représentée  par  les  équa- 
tions 

(55)  \.i  4-  Bj4-  C~  =  K,        F(a?,  y,  z)  =  o, 


70  SURFACES  ENGENDRÉES 

on  tire  de  ces  équations,  combinées  avec  la  formule  (54), 

~Q)       S  —  -ro   _  r>  —  Jo  _.C  — -Sp  __  A(£  —  o,-0)  +  R(y]  —  j-0)  +  Ç(Ç—  gQ) 
•r  —  J"o  _  J  —  /o       -  —  ^o  K  —  (Ajt04-  Bj0+C-o) 

et,  par  suite, 

(57)  {  ?'  =  Jo—  (rj  —  r„) 


puis,  en  substituant  les  valeurs  précédentes  de  a-,  y,  s  dans  la  seconde 
des  formules  (55),  on  trouve,  pour  l'équation  de  la  surface  conique, 

I  *       (  y  ,    A^Q+Rjo+C^Q—  K 

*•  •  «       ^^A(^-^0)  +  R(r/-Jo)  +  C(C-z0)' 

(58)      Fp-o-l^-Jo)^^— ,  Ho- 

I  4  -r   -4- 

"0  (,  -s  "0  ) 


Ax0+  Rjo+C-o—  K 

A(£- 

-  J70)  +  B(n—  j0)  +  C(C- 
A^o  +  Bro-f-  C~0— K 

■  s») 

A(£- 

-^0)+B(r)-r0)  +  C(C- 
A^-0+ Br0-f- C^fl — K 

*•) 

À(|  — a?0)-t-> 


Lorsque  la  directrice  est  comprise  dans  le  plan  des  x,  y  et  repré- 
sentée par  les  formules  (17),  l'équation  de  la  surface  conique  se  ré- 
duit à 

< ->9)  J    -y — r-5»  -> — r—    =  °- 


(Concevons,  pour  fixer  les  idées,  que  la  directrice  soit  une  ellipse  com- 
prise dans  le  plan  des  x,y,  et  représentée  par  la  formule  (19).  L'équa- 
tion (59)  deviendra 

(Go)  (■roS-SoS)'  +  (Vog-goti)'  _  (Ç  _  ;  )t 

v  aï  £>- 

Supposons  maintenant  que  la  surface  conique  doive  être  circonscrite 
à  une  autre  surface  représentée  par  l'équation  (4).  Comme,  en  chaque 


PAU  DES  LIGNES  DROITES  OU  COURBES.  71 

point  dé  la  courbe  de  contact  des  deux  surfaces,  la  génératrice  de  la 
première  et  la  normale  à  la  seconde  se  couperont  à  angles  droits,  les 
coordonnées  x, y,  z-  de  cette  courbe  vérifieront  évidemment  les  deux 
équations 

du  ,  Ou  .  ,        du  .  . 

(Gi)  tt==0,  d~(x-x0)  -H  ~(y—f0)-+-—{z-z0)  —  o, 

dont  la  seconde  aurait  pu  être  immédiatement  déduite  de  la  for- 
mule (7).  Cela  posé,  pour  obtenir  l'équation  de  la  surface  conique,  il 
ne  restera  plus  qu'à  éliminer^,/,  z  entre  les  formules  (53)  et  (61). 

Concevons,  en  particulier,  que  la  surface  conique  doive  être  circon- 
scrite à  un  ellipsoïde  construit  avec  les  demi-axes  a,  b,  c,  et  représenté 
par  l'équation  (22).  La  seconde  des  formules  (61)  deviendra 

(6a)  *(*-*.)  +  y(y-y')  +  îiLziû  =  D, 

v      '  a1  b-  c* 

et,  en  la  combinant  avec  l'équation  (22),  on  obtiendra  la  suivante 

x0x         YoY        z<>z 
(G3)  — r  +  ^y-+  -V  =  ». 

v      '  a-  b-  c- 

c'est-à-dire  l'équation  d'un  plan  qui  coupera  l'ellipsoïde  suivant  la 
courbe  de  contact  des  deux  surfaces.  De  plus,  l'équation  (62),  réunie 
à  la  formule  (53),  entraînera  l'équation  (24)  et,  par  conséquent, 
l'équation  (25).  Cela  posé,  on  tirera  de  la  formule  (.53),  combinée 
avec  les  formules  (22),  (25)  et  (63), 

l  —  x         r,  —  v         Ç  —  - 


y*— y     s9—s 


{*.-*)-,  +(y.-y)fc +  <,:>-')  et         V  +  TÏ+S 


«-»)^+(,-/)J+(e-«>à        j-=  +  ïi  +  ? 


\     f]  .  .     \  X0'  V0'i 


'ri  SURFACES  ENGENDRÉES 

et,  par  suite, 

(64)  (H + 3? * '4 -.)'=  (4  +4+4-,) (il  +  g  +  ?; _, 

V  «-  61  c-  /        \ci-         bl        c-         )  \a-        b-        c* 

Toile  est  l'équation  de  la  surface  conique  circonscrite  à  l'ellipsoïde. 
Cette  même  équation  peut  encore  être  présentée  sous  d'autres  formes 
très  simples  que  nous  allons  faire  connaître. 

Soient 

H0  le  rayon  vecteur  mené  du  centre  de  l'ellipsoïde  au  sommet  de  la 
surface  conique; 

U  la  partie  de  ce  rayon  vecteur  qui  représente  un  rayon  de  l'ellip- 
soïde ; 

a,  [i,  y  les  angles  que  forme  la  direction  commune  des  rayons  R„,  R 
avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives. 

L'équation  (26)  sera  vérifiée,  et  l'on  aura,  de  plus, 

(6."))  .r0=R0cosa,        j0=R0cos£,         s0=R,eosy, 

Par  conséquent,  la  formule  (64),  divisée  par  Rj;,  deviendra 
{%cm*  ,  ncosft  ,  Çcosy       1  \*_/  1        1  \//i'2  ,  rt 


a"  b>  c1  \\J        VR2       H*/  \a*       b*       c1 

Si,  dans  cette  dernière,  on  suppose  R0  =  ac,  la  surface  conique  se  trans- 
formera en  une  surface  cylindrique,  et  l'on  retrouvera,  comme  on  de- 
vait s'y  attendre,  l'équation  (28). 

Concevons  à  présent  qu'une  droite  soit  menée  du  centre  de  l'ellip- 
soïde à  un  point  (E»i)t()  choisi  arbitrairement  sur  la  surface  du  cône 
circonscrit.  Cette  droite  coupera  l'ellipsoïde,  et  le  plan  tangent  qui 
touche  l'ellipsoïde  à  l'extrémité  du  rayon  R,  en  deux  nouveaux  points 
dont  les  coordonnées  x,  r,  r-  et  X,  Y,  Z  vérifieront  les  formules  (22) 
et  (3o).  De  plus,  si  l'on  désigne  par  r,  s,  t  les  longueurs  mesurées  sur 
cette  droite  à  partir  du  centre  de  l'ellipsoïde,  et  qui  aboutissent  aux 


PAR  DES  LIGNES  DROITES  OU  COURRES.  73 

trois  points  correspondants  (x, y,  z),  (Ç,  yj,  Ç),  (X,  Y,  Z),  ces  longueurs 
se  trouveront  liées  aux  coordonnées  Ç,  Y],  *(  par  les  formules  (33)  et 
(34).  Or  on  tirera  de  ces  formules,  combinées  avec  l'équation  (67), 

(ic-èH*-ib)(W 

Telle  est  la  forme  la  plus  simple  sous  laquelle  on  puisse  présenter 
l'équation  (67).  D'ailleurs,  si,  par  le  point  (Ç,  yj,  Ç)  et  par  le  rayon  R, 
on  fait  passer  un  plan,  ce  plan,  qui  coupera  l'ellipsoïde  suivant  une 
ellipse,  donnera  pour  sections,  dans  la  surface  conique  et  le  plan  tan- 
gent dont  nous  avons  parlé  ci-dessus,  deux  tangentes  quelconques  de 
celte  ellipse.  Enfin  il  est  clair  que  les  extrémités  des  longueurs  r,  s,  t 
seront  situées  sur  l'ellipse  et  sur  les  deux  tangentes.  Donc  l'équa- 
tion (68)  fera  connaître  une  nouvelle  propriété  de  l'ellipse.  Cette  der- 
nière propriété,  plus  générale  que  celle  dont  l'énoncé  a  fourni  le  pre- 
mier théorème,  pourrait  être  démontrée  directement  par  le  même 
moyen,  attendu  qu'il  est  facile  de  la  vérifier  dans  le  cas  où  l'ellipse  se 
réduit  à  un  cercle. 

Si  à  l'ellipsoïde  représenté  par  l'équation  (22)  on  substituait  l'un 
des  hyperboloïdes  représentés  par  les  formules  (37),  (38),  l'équation 
de  la  surface  conique  circonscrite  se  réduirait  à  l'une  des  suivantes 


<*>  (3 


o|  _,_  roU  _  £oÇ  _  \*_  (x\      yl 

bl  c*  )       U2         b* 


r\- 

Ç2 

b- 

c2 

f]- 

>*2 

b* 

c* 

(70)  (2-J£-#H-.)=@+£-2- 

et  la  formule  qui  remplacerait  l'équation  (68)  ferait  connaître  une  pro- 
priété du  système  de  deux  hyperboles  conjuguées. 

Supposons  encore  que  l'on  demande  la  surface  conique  circonscrite 
au  paraboloïde  elliptique  représenté  par  l'équation  (43).  Alors,  au  lieu 
des  formules  (25)  et  (63),  on  obtiendra  l'équation  (45)  et  la  suivant»1 

,    v  x(sx  ,  yp.y f *•. 

[~l)  a" '•  "*"    b*         c~  c  ' 

OEuvrcs  de  C.  -  S.  II.  t.  VIII.  10 


n  SURFACES  ENGENDRÉES 

puis  on  tirera  de  ces  dernières  combinées  avec  la  formule  (53) 

fil  +  ZiH  _  £  +  *•  |1  ,  22! a? 

£  —  #  y)  —  y         Ç  —  z  0}  b2  c  a2        b'2  c 

et,  par  conséquent, 


__»  _i_  i_ji 9  _^ 

a*        t>  c  a-  b- 


*Â   ,   Jo^n      Ç-KjA"_/*2    L  .r«       2:o\/?^    _  2? 


<7^ 


62  C      /         \a2         b2  c       \a2        b1         c 


Si,  au  lieu  d'un  paraboloïde  elliptique,  on  considérait  un  paraboloïde 
hyperbolique  représenté  par  la  formule  (47)»  l'équation  de  la  surface 
conique  circonscrite  deviendrait  évidemment 


(73) 


^o£     y**     c  +  -n\2_/^o     yl     a*o\ /£"     ^     2C 


a- 


b1  c  \  a2         b2  cl  \a2        b-         c 


Supposons  enfin  que  l'on  demande  la  surface  conique  circonscrite  à 
la  surface  du  second  degré  représentée  par  l'équation  (49)-  Alors  les 
formules  (25)  et  (63)  devront  être  remplacées  par  l'équation  (5i)  et 
par  la  suivante 

(  (A*  +  Fj  +  Es  +  G)^0+  (F*  -+-  By  -f-  Vz  -+-  H)/0 

(74)      )  +(E^  +  D/  +  Gs4-I)^0+G.r  +  Hj  +  I^  =  K, 

(jui  représentera  la  courbe  de  contact  des  deux  surfaces;  et,  en  combi- 
nant ces  équations  avec  la  formule  (53),  on  obtiendra  celle  de  la  sur- 
face conique  demandée,  savoir 

(  ÀÊ«-4-Bi)»+C{;8-+-aD7iÇ-t-aEÇÈ-t-aF$i]  -+-2G$-»-aHi]  -t-alÇ  —  K 

75)-         _  [(AS-t-F71  +  E^-t-G).r0H-(FS  +  B7iH-Dg-i-H)ro+(Eg-HDv}-t-C^-f-l)so-t-GS-T-Hr,-+-U-Kl» 
(  Xx2-i~iifl-h  G«§-+-  2Dj0^o+  2E20-C0+  »Fxojr*-f-  2G.r0+  alIjo-T-  2l30—  K 

Troisième  exemple.  —  Proposons-nous  de  faire  passer  une  surface  co- 
noide  par  une  directrice  donnée.  Si  cette  surface  a  pour  axe  l'axe  des  z, 
les  coordonnées  £,  y},  '(  de  la  génératrice  menée  par  le  point  (x,  y,z) 
de  la  directrice  vérifieront  les  deux  formules 

(76)  z-z*       &  =  *• 

'  x       y 


PAU   DES  LIGNES   DROITES  OU  COURBES.  75 

Donc,  si  entre  ces  formules  et  les  équations  de  la  directrice  on  élimine 
x,  7,  s,  l'équation  résultante,  qui  renfermera  seulement  Ç,  7],  L  scia 
précisément  celle  de  la  surface  conoïde. 

Lorsque  la  directrice  est  une  courbe  plane  représentée  par  les  équa- 
tions (55),  on  tire  de  ces  équations  combinées  avec  les  formules  (76)- 

l  _  y)  __  Ag  +  Bn  _  A£_+_B_y)  _  A^-f-Br; 
x  "y  ~~  kx  +  By  *~   K '-  CT  :      K  -  CÇ 

et,  par  suite 

(77)  *  =  C  *  =  *?£&&         ^^W^t^ 

puis,  en  substituant  les  valeurs  précédentes  de  x,  y,  z  dans  la  seconde 
des  formules  (55),  on  trouve,  pour  l'équation  de  la  surface  conoïde, 

(78)  FUtê — ït->  -n  4v  ,   »    >  K )  =  o. 

w    '  \^A£4-By)       Aç  +  Byj      / 

Dans  le  cas  particulier  où  la  directrice  est  renfermée  dans  un  plan 
perpendiculaire  à  l'axe  des  x,  et  représentée  par  deux  équations  de  la 
forme 

(79)  x  —  a,         Y(y,z)  =  o, 
l'équation  de  la  surface  conoïde  se  réduit  à 

(80)  f(^,c)=o. 

Ainsi,  par  exemple,  si  l'on  prend  pour  directrice  l'ellipse  que  déter- 
minent les  formules 

Y-  C2 

(81)  œ  —  a,  ^-  +  -=1, 

la  surface  conoïde  sera  représentée  par  l'équation 

a2  Y)2        K2 

(82)  ^  +  3=»» 


76  SURFACES  ENGENDRÉES 

à  laquelle  on  parviendrait  également  en  prenant  pour  directrice  le 
cercle  que  déterminent  les  deux  formules 

(83)  x——-,  y2+-2=c2. 

b  J 

Supposons  maintenant  que  la  surface  conoïde  doive  être  circonscrite 
à  une  autre  surface  représentée  par  l'équation  (4).  Alors,  pour  chaque 
point  de  la  courbe  de  contact  des  deux  surfaces,  l'équation  (5)  du  §  II 
devra  être  vérifiée  par  les  valeurs  de/?  et  g  tirées  de  la  formule  (9),  et, 
par  conséquent,  les  coordonnées  x,  y,  z  de  cette  courbe  seront  liées 
entre  elles  par  les  deux  équations 

/q/\  du  du 

(<*4)  u  =  o,  x  —  +  y  — -  —  o, 

ôx      J  dy 

dont  la  seconde  aurait  pu  être  déduite  de  la  formule  (7).  Cela  posé, 
pour  obtenir  l'équation  de  la  surface  conoïde,  il  ne  restera  plus  qu'à 
éliminer  x,  y,  z  entre  les  formules  (76)  et  (82). 

Concevons,  en  particulier,  que  la  surface  conoïde  doive  être  circon- 
scrite à  un  ellipsoïde  dont  le  centre  coïncide  avec  le  point  (x0,  y0,  z9)t 
et  dont  les  axes  soient  respectivement  ia,  -±b,  ic,  savoir,  à  l'ellipsoïde 
représenté  par  l'équation 


1 . 


(85)  (^-^o)2    ,    (.r--.ro)2    ,    (s-sp)* 

a2  b*         "*"         c2 

La  seconde  des  formules  (84)  deviendra 

(86)  *(*-*»)      y(y-y,)_ 

De  plus,  en  combinant  celle-ci  avec  la  première  des  équations  (76), 
on  trouvera 

<8?)  ^(^-^o)  +  ^(7-7o)=o. 


PAR  DES  LIGNES  DROITES  OU  COURBES.  77 

Enfin,  on  tirera  des  formules  (76),  (85)  et  (87) 

«6  _  y— y*  _  (^  —  •*•<>) *i  —  (r — .n)c  _  /0£  —  #<>*> 


£«  a"  6*  +  a2  a2  +  b'- 


,  —±ab  — ===== —  =±ab  — — 


(Ç-~o)J 


et,  par  conséquent, 

(88)  — ^ —  -  U2"   ôv  L  — ^s— J ' 

Telle  est  l'équation  de  la  surface  conoïdc  circonscrite  à  l'ellipsoïde. 

Si  l'axe  d'une  surface  conoïde  coïncidait,  non  plus  avec  l'axe  des  z, 
mais  avec  la  droite  menée  par  un  point  donné  (&0*y0,  £<>)»  de  manière  à 
former  avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives  certains  angles  a, 
[3,  y,  les  coordonnées  Ç,  r\,  '(  de  la  génératrice  menée  par  le  point  (oc,  y,  *) 
de  la  directrice  vérifieraient  les  deux  formules 

(89)  (£ —  x)costx  H-(rj —  jr)ços$  +  (Ç —  s)  cosy  =0, 

(90)  (ç  —  .z)  cosL  ■+-  (n  —y)  cosM  +  (Ç  —  z)  cosN  =  o, 

L,  M,  N  désignant  les  angles  compris  entre  les  demi-axes  des  coordon- 
nées positives  et  la  perpendiculaire  au  plan  qui  renfermerait  cette  géné- 
ratrice avec  l'axe  de  la  surface  conoïde.  D'ailleurs  ces  angles  seraient 
évidemment  liés  entre  eux  par  les  deux  équations 

(  cosacosL  -h  cos3cosM  -+-  cosy  cosN  =  0, 

(90 

(  (x  —  x0)  cosL  +  (y  —  y0)  cosM  4-(«—  -0)  cosN  =  0, 

desquelles  on  tire 

cosL  cosM 


(  y  —  Jo)  cosy  —  (3  —  z0)  cosS       (z  —  z0)  cosa  —  (x  —  .r0)  cosy 
(92)    {    " 

cosN 


(j;  —  x0)  cosS  —  (  J  —  Jo)  ('os:* 


(9«) 


78  SURFACES  ENGENDRÉES 

Donc,  par  suite,  la  formule  (90)  donnerait 

j        [(y  —  >'o)cosy  —  (z  —  z0)cos(3](£—  te) 

(93)  j  +  [(~  —  -0)cosa  —  {œ  —  a?0)  cosy]  (n  —  y) 

!  +  [(#  —  ^0)cos(3  —  (j—  j0)cosa](C  —  *)  =  0. 

Dans  l'hypothèse  admise,  les  formules  (89)  et  (93)  représentent  la 
génératrice  qui  passe  par  le  point  {oc,  y,  z)  de  la  directrice.  Donc, 
pour  obtenir  alors  l'équation  de  la  surface  conoïde,  il  suffît  d'éli- 
miner ce,  y  et  z  entre  les  équations  de  la  directrice  et  les  formules 
dont  il  s'agit. 

Il  est  bon  d'observer  que  l'on  peut  substituer,  dans  les  formules  (91) 
et  (92),  les  coordonnées  Ç,  r\,  £  aux  coordonnées  x,  y,  z,  et  remplacer 
en  conséquence  l'équation  (93)  par  la  suivante  : 

l        [(*)—  7o)cosy  —  (Ç  —  s0)cos(3](£  — #) 

(94)  j  +  [(Ç—  -0)  cosa  —  (ç  —  a?»>COSy](t]  —  y) 

\  H-[($  —  ^o)eos[i  —  (m  —  j'0)cosa]  (Ç  —  »)=  o. 

Or,  de  cette  dernière  réunie  à  la  formule  (89),  on  conclut 

/  l  —  œ 


(95) 


\—  ■Zo—  [(£  —  ^0)  COS«  -+-  {-n  —  j0)cos(3  -+-  (Ç— -~0)cosy]  cosa 

-n—  y 

•Q  —  /»—  [(|  — ^0)^osa  +  (n  —  j0)cos(3  +  (Ç  — ^0)  cosy]  cos(3 

Çj^* __ 

Ç  —  -0—  [(£  — ^0)  cosa  -+-(y]  —  70)cos|3  +  (Ç  —  ~0)  cosy]  cosy' 


Lorsque  la  directrice  est  plane,  et  représentée  par  les  équations  (i3), 
chacune  des  fractions  comprises  dans  la  formule  (95)  est  équivalente 
au  rapport 

£  cosX  -+-  rt  cos[i.  -+-  Ç  cosv  —  k 
(£  —  .r0)cosÀ  ■+-  (rj .— j0)cosfx-+-(Ç  —  20)cosv  —  [(£  —  #<,)  cosa -4-  (ïj  — j0)cos[3  H-  (Ç  —  30)cosyjcoso 

et  de  cette  seule  remarque  on  déduit  immédiatement  des  valeurs  de  x, 
y,  z,  qui,  substituées  dans  la  seconde  des  équations  (i3),  fournissent 
l'équation  entre  Ç,  ïj,  Z  propre  à  représenter  la  surface  conoïde. 


PAR  DES  LIGNES  DROITES   OU  COURBES.  79 

Si  l'on  prenait  pour  directrice  la  droite  menée  par  un  point  donne 
(a?«»^i>*i)i  de  manière  à  fermer,  avec  les  demi-axes  des  coordonnées 
positives,  les  angles  1,  [x,  v,  c'est-à-dire  la  droite  représentée  par  la 
formule 

^J'  COSÀ  COSfJl  cosv 

on  tirerait  de  cette  formule  combinée  avec  les  équations  (12)  (89) 
et (94) 

/  (j|  — -Ei)  cosa-t-  (ti  — ,ri)cosft  -+-  (K  —  3i)coS7 
\  coso 

(',8,j    _[(Tt-ro)cosY-(S-z0)co8p](S  — xQ  +  K^— g0)cos«-^-.r0)eosY](7i— yQ  +  KS— ■ro)cosp-(Tl-r0)cosa|rS--si> 
[    -[(q—^cosY  —  (Ç  — *o)  cos(i]cosX  -h  [(Ç  — z0)cosa  — ({•— .ro) cosy]cos[x -+-[(;  —  .r0)cos'p  —  (r,  —  r0)cosa)  cosv 

Telle  est  l'équation  du  paraboloïde  hyperbolique  engendré  par  une 
droite  qui  se  meut  en  s'appuyant  sur  les  axes  représentés,  l'un  par  la 
formule  (32)  du  §  II,  l'autre  par  la  formule  (97),  et  de  manière  à  rester 
toujours  perpendiculaire  au  premier  de  ces  deux  axes. 

Lorsque  la  surface  conoïde  doit  être  circonscrite  à  une  autre  sur- 
face représentée  par  l'équation  (4),  on  peut  prendre  pour  directrice 
la  courbe  de  contact  des  deux  surfaces,  représentée  elle-même  par  les 
équations 

u  —-  o, 
.  du        .  .du  du 

(99)   /<*  -  *o)  ^  +  (/  -  7o)  Ty  +  (*  -  ^o)^T 

/  -,  f  Ou  Ou       Q      du         \ 

f       =  [(.r  -  .x0)  cosa  ■+■  (y  -  fo)  cos(3  +  (z  -  s9)  COSy]  (^  cosa  +  ^  cos[3  +  ^  eosy  j, 

dont  la  seconde  se  déduit  de  la  formule  (9)  combinée  avec  la  for- 
mule (24)  du  §  II.  Ajoutons  que  la  seconde  des  équations  (99)  peut 
être  remplacée  par  la  suivante 

v        x  du      ,  .Ou      ,„        .du 

(100)  «-*)35  +  (*-/)ç  +  (C-«)3j=^ 

qui  exprime  que,  en  chaque  point  de  la  courbe  de  contact,  la  généra- 


80  SURFACES  ENGENDRÉES 

trice  de  la  surface  conoïde  et  la  normale  de  la  surface  (4)  se  coupent 
à  angles  droits. 

Quatrième  exemple.  —  Proposons-nous  de  faire  passer  une  surface 
de  révolution  par  une  directrice  donnée.  Si  cette  surface  a  pour  axe 
l'axe  des  z,  les  coordonnées  Ç,  yj,  Ç  du  cercle  générateur  passant  par  le 
point  (oc,  y,  z)  de  la  directrice  vérifieront  les  deux  formules 

(ioi)  it+-ni=œ'-+r\         £  =  *. 

Donc,  si  entre  ces  formules  et  les  équations  de  la  directrice  on  élimine 
xt  y,  z,  l'équation  résultante  qui  renfermera  seulement  H,  tj,  '(  sera 
précisément  celle  de  la  surface  de  révolution. 

Supposons  maintenant  que  la  surface  de  révolution  doive  être  cir- 
conscrite à  une  autre  surface  représentée  par  l'équation  (4).  Alors  on 
pourra  prendre  pour  directrice  la  courbe  de  contact  des  deux  surfaces, 
représentée  elle-même  par  les  équations 

,      x  du         du 

dont  la  seconde  se  déduit  de  la  formule  (9)  combinée  avec  la  for- 
mule (26)  du  §  II.  Concevons,  pour  fixer  les  idées,  que  la  surface  (4) 
se  réduise  à  l'ellipsoïde  représenté  par  l'équation 

a2 
(io3)  (^-^o)2+(j-jo)2=^-[c2-(^-^0)2]. 

Dans  ce  cas  particulier,  la  seconde  des  formules  (102)  deviendra 

(io4)  î=h 

XQ  Jo 

puis  on  tirera  de  cette  formule  combinée  avec  les  équations  (101) 
et  (io3) 


y — jo  _ 

^0         Jo              V^o+Jo              V^o  +  Jo' 

X  —  ./■„  _ 

V^o+Jo                            V^o+Jo 

_^_«    V/C2_(Ç_-o)2 

Xt 

>'o 

C         V^o+Jo 

PAR  DES  LIGNES  DROITES  OU  COURBES.  81 

et  par  suite 
(io5)  {sf^f^^s/W^^-y-^^W-iK-^Yl 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

(106)  U2  +  ^2-^[c2-(ç--o)2]  +  ^-^7oj2=4(^  +  ro)(^  +  ^)- 

Telle  est  l'équation  de  la  surface  de  révolution  qui,  ayant  pour  axe 
l'axe  des  z,  est  circonscrite  à  l'ellipsoïde  de  révolution  représenté  par 
l'équation  (io3). 

Si  l'axe  de  la  surface  de  révolution  coïncidait,  non  plus  avec  l'axe 
des  z,  mais  avec  la  droite  menée  par  un  point  donné  (^vjo >-<>-)>  de 
manière  à  former,  avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives,  cer- 
tains angles  a,  (3,  y,  les  coordonnées  Ç,  y],  '(  du  cercle  générateur  pas- 
sant par  le  point  (oc,  y,  z)  de  la  directrice  vérifieraient  les  deux  for- 
mules 

(  (£  —  a?)cos«-h  (yî  —  /)cos(3-+-  (Ç  —  z)  cosy  =  o, 

et  la  surface  de  révolution  circonscrite  à  la  surface  (4)  pourrait  être 
considérée  comme  ayant  pour  directrice  la  courbe  représentée,  non 
par  les  équations  (102),  mais  par  les  deux  suivantes 

U  —  o, 

[(y  — /o)CO«P  —  (*  —  -0)  cos  y]  ^ 

(108)  ,  .  -du 

4-  [(  s  —  z%  )  cos  a  —  (  x  —  jc0  )  cos  y  J  y- 

4-  [(*  -  .r0)  cos(3  —  (/  —  Jo)  cosa]  —  =  o, 

dont  la  seconde  se  déduit  de  la  formule  (9)  combinée  avec  la  for- 
mule (3i)  du  §  II. 

Nous  bornerons  ici  l'application  des  principes  exposés  au  commen- 

OEm;es  de  C.  -  S.  Il,  t.  VIII.  '  1 


82  SURFACES  ENGENDRÉES,  ETC. 

cernent  de  ce  paragraphe.  Un  autre  article  sera  consacré  à  la  recherche 
des  équations  qui  représentent  des  surfaces  dont  la  construction  dé- 
pend de  plusieurs  fonctions  arbitraires,  et  en  particulier  des  surfaces 
développables,  lorsque  ces  surfaces  doivent  passer  par  des  directrices 
données,  ou  être  circonscrites  a  des  surfaces  données. 


DISCUSSION 

DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

DU   SECOND  DEGRÉ. 


On  nomme  lignes  du  degré  n  celles  qui,  étant  renfermées  dans  un 
plan,  peuvent  être  représentées  par  une  équation  du  nième  degré  entre 
deux  coordonnées  rectilignes  x,  y.  On  nomme  de  même  surfaces  du 
degré  n  celles  qui  peuvent  être  représentées  par  une  équation  du 
riëme  degré  entre  trois  coordonnées  rectilignes  x,  y,  z.  Comme,  pour 
passer  d'un  système  de  coordonnées  rectilignes  à  un  autre  du  même 
genre,  il  suffit  de  recourir  à  des  formules  dans  lesquelles  ces  coordon- 
nées entrent  au  premier  degré  seulement,  il  est  clair  que  la  nature  des 
lignes  et  surfaces  du  degré  n  dépend  uniquement  du  nombre  n,  et  nul- 
lement du  système  de  coordonnées  rectilignes  que  l'on  emploie.  Cela 
posé,  on  peut  rechercher  quelles  sont  les  diverses  espèces  de  lignes  et 
de  surfaces  qui  correspondent  à  une  valeur  donnée  de  n.  Ainsi,  par 
exemple,  on  discutera  sans  peine  les  lignes  et  les  surfaces  du  second 
degré  à  l'aide  des  principes  ci-dessus  exposés  (pages  9  et  suiv.).  C'est 
ce  que  je  vais  montrer  dans  cet  article. 

§  I.  —  Discussion  des  lignes  du  second  degré. 

Soient,  dans  un  plan  donné,  x,  y  les  coordonnées  d'un  point,  rap- 
portées à  deux  axes  rectangulaires.  L'équation  la  plus  générale  des 
lignes  du  second  degré  sera  de  la  forme 

(1)  A^2-t-By2-T-  2C#/-+-  aD#-4-aE/:=  k, 


84  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES   SURFACES 

A,  B,  C,  D,  E,  K  désignant  des  quantités  constantes  ;  et  une  droite  menée 
par  le  point  (?,  y]),  de  manière  à  former  avec  le  demi-axe  des  x  posi- 
tives l'angle  a  compris  entre  o  et  t.,  sera  représentée  par  l'équation 


S  _ .+.  y  —  f\ 


oosoc  sina 


que  l'on  peut  réduire  à 
(2) 


x  —  l  _  y 


eosd»         s  in  ^ 

en  faisant,  pour  plus  de  commodité, 

±  a  =  <|/. 
De  plus,  si  l'on  pose 

(3)  ,.  —  ^  —  4)*+  (y-~^7, 

c'est-à-dire  si  l'on  désigne  par  r  la  distance  des  deux  points  (Ç,  yj), 
(r,  y),  on  tirera  de  la  formule  (2) 

(4)  ^Lzl  =  y-^=±r 

le  double  signe  devant  être  réduit  au  signe  +  ou  au  signe  —,  suivant 
que  l'angle  a  ==  ±  ty  sera  relatif  à  la  longueur  r  comptée  à  partir  du 
point  (£,  y])  ou  à  partir  du  point  (x,  y).  On  aura  donc,  dans  le  premier 
cas, 

(5)  x  =  \  4-  /'cos^,        y  =  y]  -1-  /•  sin ^ 

et,  dans  le  second, 

(6)  cC  =  \  —  rcosty,         y  —  Y]  —  r  sin^. 

Concevons  maintenant  que  le  point  (Si  yj)  coïncide  avec  le  milieu 
d'une  corde  de  la  ligne  (1),  et  le  point  {x,  y)  avec  l'une  des  extrémités 
de  cette  corde.  La  longueur  de  la  même  corde  sera  égale  au  double  de 
la  distance  r,  et  la  formule  (1)  sera  vérifiée  par  les  valeurs  de  x,  y 
tirées,  soit  des  équations  (5),  soit  des  équations  (G).  Donc,  si  l'on  fait, 


DU  SECOND  DEGRÉ.  85 

pour  abréger, 

/  s  =  Acos2^  -h  B  sin2<|*  h-  2C  cos^sin^, 

(7)  j  <  =  (A$-+-Ctî-i-D)ço84'  +  (C$H-Btï-f-E)8in4», 

(     az^A|2+BY)2+2C|Yl4-  2D£H-2Ey), 

on  aura,  on  même  temps, 

(8)  sr°--+-2tr-hu~K,         $/•*—  a*r-K«  =  K 

et,  par  suite, 

(9)  «H+«  =  K, 

(10)  £  =  0, 

Il  est  bon  d'observer  que  l'équation  (10)  peut  s'écrire  sous  l'une  ou 
l'autre  des  deux  formes 

(n)  (A|-+-Cti-+-D)cos^-h(C$  +  BYH-E)sim|/  =  o, 

(12)     (A  cosd*  -f-  C  sin<j>)ç  +  (Ccos^  -H  B  sin^)^  +  D  cos^  -+-  E  sin^  —  o. 

Cette  équation  étant  du  premier  degré  par  rapport  aux  coordonnées  Ç, 
y],  il  en  résulte  que  le  point  (Ç,  yj)  décrira  une  droite,  si  la  corde  ir 
varie,  mais  de  telle  sorte  que  l'angle  ^  demeure  constant.  Ainsi  des 
cordes  parallèles  de  la  ligne  (1)  ont  leurs  milieux  situés  sur  une  seule 
droite  qu'on  pourrait  appeler  axe  diamétral.  Ajoutons  que,  si  l'on  fait 

03)  —  ^ } — -n— 7— f  =  tango, 

±ç  désignera  l'angle  formé  par  la  droite  dont  il  s'agit  avec  le  demi-axe 
des  x  positives,  et  que  cette  droite  sera  perpendiculaire  aux  cordes 
dont  elle  renferme  les  milieux  si  l'on  a 

(i'4)  1  +  tangotang^  — o, 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

K  A  cos^  -+-  C  sirnp  _  C  cos<|>  -+-  B  sintji 

cosvp  sin*]; 


86  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

Dans  ce  dernier  cas,  la  droite  représentée  par  l'équation  (12)  divisera 
en  deux  parties  symétriques  la  ligne  représentée  par  l'équation  (1),  et 
sera  ce  que  l'on  nomme  un  axe  principal  as  cette  ligne.  Cela  posé,  on 
démontrera  facilement  que,  pour  chaque  ligne  du  second  degré,  il 
existe  toujours  au  moins  un  axe  principal.  On  y  parviendra,  en  effet,  a 
l'aide  des  considérations  que  nous  allons  exposer. 

On  tire  de  l'équation  (i5),  combinée*  avec  la  première  des  équa- 
tions (7), 

/  gv  Acosip  -j-  C  sini|>  _  Ccosij;  -h  B  sintL 

cosij;  sin^ 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

(  (A  —  s)  cos<ii  +  C  sintL  =  o, 

(17) 

f  C  costj;  +  (B  —  s)  sin<J>  =  o; 

puis,  en  éliminant  l'angle  ty,  on  en  conclut 

(18)  (A-5)(B-5)-C2=:0. 

De  plus,  les  deux  racines  de  l'équation  (18)  sont  évidemment 


et  elles  ne  peuvent  devenir  égales  entre  elles  que  dans  le  cas  particu- 
lier où  l'on  a 

(20)  A  =  B,         C  =  o. 

Dans  ce  dernier  cas,  l'une  et  l'autre  se  réduit  à  la  quantité  A,  et  les 
équations  (17)  se  trouvent  vérifiées,  quel  que  soit  l'angle^.  Mais,  dans 
le  cas  contraire,  les  équations  (17)  fournissent  une  valeur  unique  et 

réelle  du  rapport 

sind» 

\  =  tangd/. 

Ajoutons  que  l'équation  (12)  deviendra,  en  vertu  des  formules  (17), 

(21)  .s(£cosi}<-+- Yisinip)  -hDcos^  +  Esin^=:o. 


DU  SECOND  DEGRÉ.  87 

Or  cotte  dernière  représentera  évidemment  une  droite  déterminée, 
toutes  les  fois  que  l'angle  ty  aura  une  valeur  déterminée,  et  la  quan- 
tité s  une  valeur  différente  de  zéro.  Enfin  il  est  clair  que,  pour  une  va- 
leur de  s  différente  de  zéro,  l'équation  (9)  fournira  deux  valeurs  de  r 
déterminées  et  de  signes  contraires,  toutes  les  fois  que  la  droite  (2) 
rencontrera  la  ligne  (1).  Donc  la  ligne  (1)  offrira  deux  axes  principaux 
correspondants  aux  deux  racines  de  l'équation  (1 8),  si  ces  racines  sont 
inégales,  et  si  aucune  des  deux  racines  ne  s'évanouit. 

Si,  l'équation  (18)  ayant  ses  racines  inégales,  l'une  d'elles  se  rédui- 
sait à  zéro,  la  ligne  représentée  par  cette  équation  continuerait  d'offrir 
un  axe  principal  correspondant  à  l'autre  racine. 

Enfin,  si  l'équation  (18)  avait  ses  deux  racines  égales  entre  elles, 
mais  différentes  de  zéro,  alors,  en  substituant  au  lieu  de  s,  dans  la  for- 
mule (21),  la  valeur  commune  des  deux  racines,  et  attribuant  succes- 
sivement à  l'angle  '\>  une  infinité  de  valeurs  diverses,  on  obtiendrait 
une  infinité  de  droites  dont  chacune  pourrait  être  considérée  comme 
un  axe  principal  de  la  ligne  (1). 

On  ne  peut  supposer  que  les  racines  de  l'équation  (18)  soient  toutes 
deux  nulles,  à  moins  d'admettre  que  l'on  aA  =  B  =  C  =  o,  c'est-à-dire 
que  la  formule  (1)  cesse  d'être  une  équation  du  second  degré. 

Il  sera  maintenant  facile  de  résoudre  la  question  suivante  : 

Problème  I.  —  Rechercher  quelles  sont  les  différentes  espèces  de  lignes 
du  second  degré. 

Solution.  —  Comme  nous  avons  prouvé  que,  pour  chaque  ligne  du 
second  degré,  il  existe  au  moins  un  axe  principal,  c'est-à-dire  un  axe 
qui  la  divise  en  deux  parties  symétriques,  on  pourra  prendre  cet  axe 
pour  axe  des  œ.  Alors  l'équation  de  la  ligne  ne  devra  pas  être  altérée 
quand  on  y  remplacera/  par  —  y,  et,  par  conséquent,  les  termes  qui 
renfermeront  la  première  puissance  de  y  devront  s'évanouir.  Donc 
cette  équation  sera  de  la  forme 

(22)  A^24-Bjr-+-2D#=:K. 


88  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

J'ajoute  qu'on  pourra  toujours  réduire  à  zéro  le  coefficient  D,  si  la  con- 
stante A  n'est  pas  nulle,  et  la  quantité  K,  si,  A  étant  nulle,  D  diffère  de 
zéro  ;  car,  pour  y  parvenir,  il  suffira  de  remplacer,  dans  le  premier  cas, 

x  par  x  —  j>  et,  dans  le  second  cas,  x  par  x  h — jr,  c'est-à-dire  de 

transporter  l'origine  sur  l'axe  des  x,  au  point  qui  a  pour  abscisse 

D  K 

—  —  ou  — pr-  Cela  posé,  l'équation  (j)  prendra  l'une  des  formes 

(23)  A.r2-+-Bj2  =K, 

(24)  Bj2+2D^=0. 

De  plus,  si,  dans  les  formules  (23),  (24),  on  suppose  les  coefficients 
A,  B,  D,  K  différents  de  zéro,  il  suffira  de  faire 

_     ._  a  ,  —  — £>>  j.  —  h-c> 

a,  b,  c  désignant  des  quantités  positives,  pour  ramener  ces  formules 
aux  deux  suivantes  : 

v  a1        b- 

(26)  y*=±  icx. 

Or  la  formule  (25)  comprend  :  i°  l'équation 

x2   ,   J2  _ . 


(27) 


a- 


qui  représente  une  ellipse  dont  les  demi-axes  sont  a  et  b\  20  les  deux 
équations 


y2        oc* 


qui  représentent  deux  hyperboles  dont  les  demi-axes  sont  a  et  b  ; 
3°  l'équation 

(3o)  ?  +  t=-' 


DU   SECOND   DEGRÉ.  89 

qui  ne  représente  aucune  ligne.  L'ellipse  (27)  deviendrait  un  cercle  si 
l'on  avait  a  =  b.  Quant  à  la  formule  (26),  elle  représente  évidemment 
une  parabole  dont  c  est  le  paramètre. 

Si  l'on  faisait  évanouir,» dans  l'équation  (23)  ou  (24)1  une  ou  deux 
des  constantes  A,  B,  D,  K,  mais  de  manière  que  cette  équation  ne 
cessât  pas  d'être  du  second  degré,  on  obtiendrait  l'une  des  formules 

(3i)  A^2+Dj2  =  o, 

(32)  Àaî8=K, 

(33)  B/»=K, 

(34)  .  x*=o, 

(35)  r-  =  o. 

Or  les  seules  lignes  que  puisse  représenter  une  de  ces  formules  sont  : 
i°  deux  droites  qui  se  coupent  à  l'origine  des  coordonnées;  i°  deux 
droites  parallèles  à  l'un  des  axes  coordonnés;  3°  l'un  de  ces  mêmes 
axes. 

En  résumé,  une  ligne  du  second  degré  ne  peut  être  qu'une  ellipse 
ou  un  cercle,  une  hyperbole,  une  parabole,  ou  un  système  de  deux 
droites  qui  se  réduisent  quelquefois  à  une  seule.  Parmi  ces  lignes,  l'el- 
lipse et  l'hyperbole,  qui  peut  se  réduire  à  deux  droites  passant  par  un 
même  point,  sont  les  seules  qui  offrent  deux  axes  principaux  et  de 
positions  déterminées.  Le  cercle  offre  une  infinité  d'axes  principaux 
qui  ne  sont  autres  que  ses  diamètres.  La  parabole  offre  un  seul  axe 
principal.  Enfin  le  système  de  deux  droites  parallèles  offre  pour  axes 
principaux  non  seulement  une  troisième  parallèle  qui  divise  la  dis- 
tance des  deux  premières  en  parties  égales,  mais  encore  l'une  quel- 
conque des  droites  menées  perpendiculairement  à  ces  mêmes  paral- 
lèles. 

Nota.  —  On  peut  aisément  s'assurer  que  les  courbes  représenter 
par  les  équations  (26),  (27),  (28)  et  (29)  jouissent  des  propriété- 
connues  qui  servent  à  la  description  de  la  parabole,  de  l'ellipse  et  de 
l'hyperbole. 

OEuvrcs  de  C.  —  S.  II,  t.  ¥111.  »2 


M)  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES   SURFACES 

En  effet,  considérons  d'abord  l'équation 

(36)  J2=  2cr, 

à  laquelle  se  réduit  la  formule  (26)  quand  on  choisit  convenablement 
la  direction  des  x  positives.  Si  l'on  nomme  r  la  distance  comprise 
entre  un  point  {x,  y)  de  la  courbe  (36)  et  le  point  situé  sur  le  demi- 
axe  des  x  positives  à  la  distance  ~c  de  l'origine,  on  aura 

et,  par  suite, 

(3;)  r  =  a?  -\-\c. 

Donc  cette  distance  sera  équivalente  à  celle  qui  séparera  le  point  (x, y) 
de  la  parallèle  à  l'axe  des  y  à  laquelle  appartient  l'équation 

(38)  œ=-\c. 

Or  on  reconnaît  évidemment  ici  la  propriété  caractéristique  de  la  para- 
bole. 

Considérons  en  second  lieu  l'équation  (27),  dans  laquelle  a  surpas- 
sera b,  si  l'on  a  convenablement  choisi  l'axe  des  x,  et  posons 

(39)  a-~bï—a}c-. 

Cette  équation  donnera 

(40)  r2=r(i  — c2)(a2— x2). 

De  plus,  si  l'on  appelle  r  la  distance  comprise  entre  le  point  (x,  y)  de 
la  courbe  (4°)  et  l'un  des  deux  points  situés  sur  l'axe  des  x  à  la  dis- 
tance ai  de  l'origine,  on  aura 

r*=(a:±at)t  +  y*={x±at)*-+-(l  —  £2)(a2—  x*)  =  (a±  sx-y  ; 

puis  on  en  conclura,  en  ayant  égard  aux  conditions  £2<i,  x2<^a2, 
i2x2<^  a2, 

(40  r~azhzjc. 


DU   SECOND  DEGRE.  !ll 

Donc  les  distances  du  point  {oc,  y)  aux  deux  points  dont  il  s'agit 

seront 

a  —  e  x,     a  -+-  ex, 

et  la  somme  de  ces  distances  sera  constamment  équivalente  à  ia.  On 
reconnaît  évidemment  ici  la  propriété  caractéristique  de  l'ellipse. 

Considérons  enfin  l'équation  (28)  à  laquelle  on  ramène  l'équa- 
tion (29),  quand  on  échange  entre  elles,  d'une  part,  les  coordonnées 
r,  y;  d'autre  part,  les  constantes  a  et  b;  et  posons 

(4a)  a*-+b%—aH\ 

Cette  équation  donnera  encore 

(43)  r2  =  (i-£2)(^2-«2). 

Par  suite,  si  l'on  appelle  r  la  distance  comprise  entre  le  point  (oc,  y)  de 
la  courbe  (43)  et  l'un  des  points  situés  sur  l'axe  des  x  à  la  distance  ai 
de  l'origine,  on  aura  toujours 

/•2  =  (a  ±  ex)2; 

puis  on  en  conclura,  en  ayant  égard  aux  conditions  £2>>i,  x2^>cr, 
i'-x2  ^>  a2,  et  supposant  x  positive, 

(44)  r  =  tx±a. 

Donc  les  distances  du  point  (oc,  y)  aux  deux  points  dont  il  s'agil 

seront 

ex  —  a,     ex  -+-  a, 

et  la  différence  de  ces  distances  sera  constamment  égale  à  ia.  On  re- 
connaît évidemment  ici  la  propriété  caractéristique  de  l'hyperbole. 

Dans  les  équations  (3q)  et  (42)>  la  constante  £  est  ce  qu'on  appelle 
Y  excentricité  de  l'ellipse  ou  de  l'hyperbole. 

Lorsqu'une  ligne  du  second  degré  offre  deux  axes  principaux  de 
positions  déterminées,  cette  ligne  ne  pouvant  être  qu'une  ellipse,  ou 
une  hyperbole,  ou  un  système  de  deux  droites  qui  se  coupent,  les  deux 
axes  principaux  sont  nécessairement  perpendiculaires  l'un  à  l'autre. 


92  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

C'est,  au  reste,  ce  que  l'on  démontre  sans  peine  à  l'aide  des  formules 
(17)  et  (18).  En  effet,  nous  avons  vu  que  la  ligne  (1)  a  deux  axes  prin- 
cipaux déterminés,  lorsque  les  racines  de  l'équation  (18)  sont  inégales 
et  diffèrent  de  zéro.  Or  soient  sit  s.2  ces  racines  supposées  inégales,  et 
'!,,  i|/a  les  valeurs  correspondantes  de  ty,  tirées  des  formules  (17)  on, 
ce  qui  revient  au  même,  de  l'une  des  suivantes 

/  /  -  x  ,        .       .?  —  A  1  s  —  B 

(45)  •"«+=— as— •     ^  =  -c-; 

tang^i»  tangua  seront  les  deux  racines  de  l'équation 

A     T» 

(46)  \ang-'li-\ = — tangtj/ —  1  =  0, 

que  produit  l'élimination  de  s  entre  les  formules  (45).  On  aura  donc 
(^7)  lang'i,  tang'|2  =  — 1         ou         1 4-  langui  tang'J;2  =  o. 

Or  cette  dernière  formule  exprime  évidemment  que  les  axes  principaux 
correspondants  aux  racines  s,,  s.2  se  coupent  à  angles  droits.  Ajoutons 
que  l'équation  (46),  qui  peut  encore  être  présentée  sous  l'une  des 
formes 

(48)  tanga^=  , 

(49)  C(cos2ij;  —  sin2^)  4-  (B  —  A)  sin^  cos'j»  =  o, 

coïncide  évidemment  avec  l'équation  (i5). 

Dans  le  cas  que  nous  venons  de  considérer,  le  point  d'intersection 
des  deux  axes  principaux  de  la  ligne  (1)  est  évidemment  un  centre,  et 
même  le  centre  unique  de  cette  ligne.  Alors  aussi  un  axe  diamétral, 
représenté  par  la  formule  (n),  est  toujours  un  véritable  diamètre  de 
la  courbe;  et,  comme  le  centre  est  nécessairement  situé  sur  tous  les 
diamètres,  ses  coordonnées,  que  nous  désignerons  par  E,  y],  vérifient 
la  formule  (1  1),  quel  que  soit  l'angle  vp,  par  conséquent  les  deux  équa- 
tions 

(50)  A$  +  Crn-D=o,        C|  +  Br)4-E  =  o, 


DU   SECOND  DEGRÉ.  03 

(lesquelles  on  tire 

CE  — BD  _  CD  -AE 

(51)  c>~  AB-C2  '         'n  ~  AB-C2  ' 

Cela  posé,  soit  k  la  valeur  de  u  correspondante  aux  valeurs  précédentes 
de  5  et  de  y).  On  trouvera 

(52)  k  =  A£2  -+■  B n2  -h  2  C;n  +  2  D  \  ■+■  aEn  =  Dç  h-  Eyi, 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

,„,  ,.      AE'  +  BD'-aCDE. 

(53)  *=- ^^^ , 

et,  si  le  diamètre  représenté  par  l'équation  (2)  rencontre  la  ligne  (1), 
la  longueur  interceptée  par  cette  ligne  sur  le  même  diamètre  sera  égale 
au  double  de  la  longueur  r  déterminée  par  l'équation 


(54) 


v^ 


que  l'on  déduit  de  la  formule  (9)  en  prenant  u  =  k. 

Concevons  à  présent  que,  dans  la  formule  (54),  on  substitue  succes- 
sivement pour  s  les  deux  racines  de  l'équation  (18).  Les  valeurs  cor- 
respondantes de  r  seront  toutes  deux  réelles,  ou  l'une  réelle  et  l'autre 
imaginaire,  suivant  que  la  ligne  (1)  sera  rencontrée  par  ses  deux  axes 
principaux  ou  par  un  seul  d'entre  eux,  ou,  en  d'autres  termes,  suivant 
que  la  ligne  (1)  sera  une  ellipse  ou  une  hyperbole.  Dans  la  première 
hypothèse,  les  deux  racines  de  l'équation  (18)  seront  nécessairement 
des  quantités  affectées  du  même  signe  que  la  différence  K  —  k,  et  par 
conséquent  l'on  aura 

(55)  AB-C2>o,       (À4-B)(K  —  A)>o. 

Dans  la  seconde  hypothèse,  les  racines  de  l'équation  (18)  devront  être, 
l'une  positive,  l'autre  négative,  et  en  même  temps  la  différence  K  —  k 
devra  différer  de  zéro.  On  aura  donc  alors 

(56)  AB-C-<o,         (K  — A)->o. 


9i  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES   SURFACES 

Le  centre  de  l'ellipse  ou  de  l'hyperbole  ci-dessus  mentionnées  devien- 
drait évidemment  un  point  de  cette  ligne;  en  d'autres  termes,  l'ellipse 
se  réduirait  au  point  (?,  ïj),  et  l'hyperbole  à  deux  droites  passant  par 
ce  même  point,  si  la  différence  K  —  k  venait  à  s'évanouir.  Par  consé- 
quent l'équation  (i)  représentera  une  ellipse  réduite  à  un  point,  et  sera 
vérifiée  par  les  seules  coordonnées 

si  l'on  a 

(57)  AB-C2>o,        K  =  A. 

Au  contraire,  la  même  équation  représentera  une  hyperbole  réduite  à 
deux  droites,  si  l'on  a 

(58)  AB-(?<o,        K  =  k. 
Enfin,  si  l'on  avait 

(%)  AB-C2>o,         (A  +  B)(K-Â)<o, 

les  deux  racines  de  l'équation  (18)  étant  alors  affectées  de  signes  con- 
traires au  signe  de  la  différence  K  —  k,  les  valeurs  de  r,  tirées  de  la 
formule  (54),  deviendraient  imaginaires,  et  l'équation  (1)  ne  repré- 
senterait plus  aucune  ligne. 

Si  les  racines  de  l'équation  (18)  étaient  différentes  de  zéro,  mais 
égales  entre  elles,  alors,  les  conditions  (20)  étant  remplies,  l'équa- 
tion  (1)  se  réduirait  à 

A  A-7       A 

ou,  ce  qui  revient  au  même,  à 

(-+j)V(r+;y=^±g^* 

et  représenterait  un  cercle  ou  un  point,  ou  ne  représenterait  rien,  sui- 
vant que  l'on  aurait 

AK-t-D2+E2>o,        ou        AK  +  D-+E-=o,        ou        AK  +  D2  +  E2<o. 


DU   SECOND  DEGRÉ.  93 

Comme  on  tirerait  d'ailleurs  des  équations  (20)  et  (53  ) 

l)2_L  F2 

AB  -  C»  =  A2,        k  =  -      T      , 

A 

il  est  clair  que  les  conditions  (55)  seraient  vérifiées  dans  le  premier 
cas,  les  conditions  (37)  dans  le  second,  et  les  conditions  (^9)  dans  le 
troisième. 

Lorsque  l'équation  (18)  offre  une  racine  nulle,  c'est-à-dire  lorsque 
la  condition 


(62) 


AB-C2=o 


se  trouve  remplie,  on  tire  des  formules  (17),  en  cherchant  la  valeur 

de  '!  qui  correspond  à  cette  racine, 

C  G 

B* 


(63; 


tang^  =  — -  = 


Alors  aussi  la  formule  (21),  réduite  à 


I) 


Ë' 


(64)  tang'.}; 

est  ou  n'est  pas  vérifiée,  suivant  que  la  condition 

(65) 


A  _  C  _  D 

C  ~~  B  ~~  E 


est  ou  n'est  pas  remplie.  Dans  la  première  supposition,  la  formule  (9) 
se  trouve  satisfaite,  quelle  que  soit  r,  ou  ne  peut  l'être,  suivant  que  les 
coordonnées  Ç,  r\  vérifient  ou  ne  vérifient  pas  l'équation  (1),  et  par  con- 
séquent cette  équation  ne  peut  représenter  que  deux  droites. parallèles. 
11  est  d'ailleurs  facile  de  s'en  assurer,  en  observant  que  la  condition  (65  ) 
équivaut  aux  deux  suivantes 


(66) 


A  = 


CD 


lî 


CE 


E  ~~  D  ' 

et  qu'en  vertu  de  ces  dernières  l'équation  (1)  devient 
C 


(67) 


DE 


=  (D*  ■+-  E/)2+  i(XSx  4-  E/)  =  K. 


1)6  DISCUSSION   DES   LIGNES  ET  DES   SURFACES 

Or  la  formule  (67),  de  laquelle  on  tire 

DE 


(68  )  Dx  +  E  >  =  -  ~  ±  ^  y^E  (  UE  +  Ck)> 

ne  peut  représenter  qu'un  système  de  droites  parallèles.  Ces  mêmes 
droites  seront  distinctes  l'une  de  l'autre,  si  l'on  a 

(69)  DE(DE  +  CK)>o. 

Elles  se  confondront,  si  l'on  a 

(70)  DE(DE  +  CK)  =  o, 
et  disparaîtront,  si  l'on  a 

(71)  DE(DE  +  CK)<o. 

Ajoutons  que  les  conditions  (65)  ou  (GG)  peuvent  être  remplacées  par 
le  système  des  formules 

(72)  AB-C2:=o,         AE2-+-BD2-2CDE  =  o. 

Si  la  condition  (G5)  n'était  pas  remplie,  on  ne  pourrait  plus  satisfaire 
à  l'équation  (21)  en  prenant  pour  s  la  racine  nulle  de  l'équation  (18), 
et  par  conséquent  la  ligne  (1)  n'offrirait  qu'un  seul  axe  principal.  Donc 
cette  ligne  ne  pourrait  être  qu'une  parabole. 

A  l'aide  des  principes  que  nous  venons  d'établir,  on  résoudra  sans 
peine  la  question  suivante  : 

Problème  II.  —  Etant  donnée  une  équation  du  second  degré  entre  deux 
coordonnées  rectangulaires  x ,  y ,  déterminer  V espèce  de  la  ligne  représentée 
par  cette  équation. 

Solution.  —  Supposons  les  coefficients  de  l'équation  (1)  choisis  de 
manière  qu'elle  coïncide  avec  l'équation  donnée.  Pour  déterminer  l'es- 
pèce de  la  ligne  du  second  degré  que  celle-ci  représente,  on  commen- 
cera par  former  et  par  discuter  l'équation  (18).  Admettons  d'abord  que 
cette  dernière  équation  n'offre  pas  de  racines  nulles,  ou,  en  d'autres 
termes,  que  l'on  ait 

(73)  (AB-C2)2>o. 


DU  SECOND  DEGRE.  97 

Alors  la  ligne  (i)  sera  une  ellipse,  si  AB  —  C2  est  positif,  et  une  hyper- 
bole, si  AB  —  C?  devient  négatif.  De  plus,  l'ellipse  se  transformera  en 
un  eercle,  si  l'on  a  A  =  B,  C  =  o;  elle  se  réduira  simplement  à  un 
point,  si  la  différence  K — k  s'évanouit,  et  disparaîtra  si  cette  différence 
n'est  pas  nulle  ou  affectée  du  même  signe  que  la  somme  A  -+-  B.  Quant 
à  l'hyperbole,  elle  se  réduira  au  système  de  deux  droites  qui  se  coupe- 
ront, si  l'on  a  K  —  k  =  o.  Enfin,  si  la  quantité  AB  —  G2  devient  nulle, 
l'équation  (i)  représentera  une  parabole;  et  cette  parabole  se  transfor- 
mera en  un  système  de  droites  parallèles  si  la  formule  (65)  est  vérifiée. 
Ajoutons  que  ces  droites  parallèles  se  confondront  ou  disparaîtront  si 
la  condition  (70)  ou  (71)  se  trouve  remplie. 

Lorsque  la  ligne  (1)  est  une  ellipse  ou  une  hyperbole,  et  que  l'on 
suppose,  dans  l'équation  (2),  les  coordonnées  Ç,  ï]  déterminées  par  les 
formules  (5i),  alors,  pour  rendre  l'équation  (2)  propre  à  représenter 
un  axe  principal  de  la  ligne  (1),  il  suffit  de  choisir  l'angle  •]>  de  manière 
à  vérifier  la  formule  (4f))-  Or  de  cette  dernière  formule  combinée  avec 
l'équation  (2)  on  déduira  la  suivante 

(74)  C[(x-ty-(y-rly-]  +  (B-\)(x-i)(y-rl)z=o, 

que  l'on  pourra  encore  écrire  sous  l'une  des  formes 

( -5 )  A(ar-g)  +  C(y-Yi)  _  C(*-g)-4-fe (  r  -  p) 


(76) 


A,r  +  Cj  +  D  _  O  +  Dj  +  E 
x — l  y —n 


et  qui,  dans  l'hypothèse  admise,  représentera  les  deux  axes  principaux 
de  la  ligne  (1).  Si  cette  ligne  est  une  ellipse,  et  si  l'on  nomme  ia,  ib 
les  axes  de  l'ellipse,  c'est-à-dire,  les  longueurs  interceptées  par  cette 
ellipse  sur  les  deux  axes  principaux,  «,  b  seront  évidemment  les  deux 
valeurs  positives  de  r  propres  à  vérifier  l'équation 

(77)  (A_*=_*Wb_*^)_C.=o, 


que  produit  l'élimination  de  s  entre  les  formules  (18)  et  (54)»  Au  con- 

OEuvres  de  C.  —  S.  II.  t.  VIII.  l3 


98  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

traire,  si  la  ligne  (i)  est  une  hyperbole,  l'équation  (77)  n'offrira  qu'une 
racine  positive,  et,  si  l'on  désigne  par  a  cette  racine,  ia  sera  l'axe  réel 
de  l'hyperbole,  c'est-à-dire,  la  longueur  interceptée  par  cette  courbe 
sur  l'axe  principal  qui  la  rencontre,  Ajoutons  que  l'équation  (2)  repré- 
sentera une  asymptote  de  l'hyperbole  lorsque,  en  supposant  E,  r\  déter- 
minées par  les  formules  (5o),  on  choisira  l'angle  ty  de  manière  que  la 
distance  r  déduite  de  la  formule  (54)  devienne  infinie,  et  par  consé- 
quent de  manière  à  vérifier  l'équation 

(78)  5  =  0 
ou 

(79)  A  cos2^  H-  B  sin2-^  4-  2C  cos'-p  sin-J;  —  o. 

Donc  les  deux  asymptotes  de  l'hyperbole  seront  représentées  par  l'é- 
quation 

(80)  A(.r-02+B(7-Y])2+2C(*-0(/--n)  =  o, 

que  produit  l'élimination  de  l'angle  |  entre  les  formules  (2)  et  (79). 
Kemarquons  d'ailleurs  qu'en  vertu  des  formules  (5o)  et  (52)  l'équa- 
tion (80)  pourra  être  réduite  à 

(81)  Ax2+  Bj2-h  i(Zxy  +  Dx  +  E/=  k. 

Lorsque  l'hyperbole  se  transforme  en  deux  droites,  on  a  k  =  K,  et  l'é- 
quation (81)  se  réduit,  comme  on  devait  s'y  attendre,  à  l'équation  (1). 
Lorsqu'une  hyperbole  représentée  par  l'équation  (r)  a  pour  centre 
l'origine  même  des  coordonnées,  cette  équation  devient 

(82)  A^24-B/2+2Cx/  =  K; 

et,  comme,  dans  cette  hypothèse,  les  asymptotes  passent  nécessaire- 
ment par  l'origine,  l'équation  qui  les  représente. se  réduit  nécessaire- 
ment à 

(  83  )  A  .r2  -+-  B72  +  2  C  xy  =  o. 

On  arrive  à  la  même  conclusion,  en  observant  que,  dans  l'hypothèse 
admise,  on  a  I)  =  o,  E  =  o  et,  par  suite,  k  =  o. 


DU  SECOND  DEGRÉ.  90 

Dans  le  cas  où  l'hyperbole  représentée  par  l'équation  (i)  n'a  pas 
l'origine  pour  centre,  l'équation  (83)  représente  les  parallèles  menées 
par  cette  origine  aux  deux  asymptotes. 

II  est  bon  d'observer  que  la  différence  AB  —  C2  est  négative,  nulle 
ou  positive,  suivant  que  les  valeurs  de  £  tirées  de  l'équation  (83)  sont 
réelles  et  inégales,  ou  égales  ou  imaginaires,  c'est-à-dire,  en  d'autres 
termes,  suivant  que  l'équation  (83)  est  propre  à  représenter  deux 
droites  ou  une  seule  droite,  ou  seulement  l'origine  des  coordonnées. 
Ajoutons  :  i°  que,  dans  le  cas  où  la  ligne  (i)  admet  un  centre,  les 
coordonnées  de  ce  centre,  déterminées  parles  formules  (5o),  sont  pré- 
cisément les  valeurs  de  x  et  de  y  que  fournissent  les  dérivées  de  l'é- 
quation (i),  prises  successivement  par  rapport  aux  deux  variables  x,y, 
savoir 

(84)  A^  +  Cj  +  Dnro,        Cr  +  Bj  +  E^o; 

2°  qu'il  suffît  de  substituer  ces  valeurs  de  x  et  de  y  dans  le  premier 
membre  de  l'équation  (i),  pour  obtenir  la  quantité  désignée  par  /•; 
3°  que,  s'il  existe  un  ou  plusieurs  points  dont  les  coordonnées  vérifient 
les  formules  (84),  un  déplacement  de  l'origine  transportée  en  un  de 
ces  points  réduira  l'équation  (i)  à  la  suivante 

(85)  A*24-Bv2+2C^/  =  K-Â-; 

4°  que,  si  l'équation  (i)  ou  (85)  représente  une  ellipse  ou  un  système 
de  droites  parallèles,  cette  ellipse  ou  ce  système  de  droites  sera  réel  ou 
imaginaire,  suivant  que  les  coefficients  A,  B,  dont  le  produit  restera 
positif,  en  vertu  de  la  condition  AB  —  C2>o,  seront  des  quantités 
affectées  du  même  signe  que  la  différence  K  —  k,  ou  du  signe  con- 
traire. 

Lorsque  l'équation  (83)  représente  une  seule  droite,  la  condition  (65) 
est  ou  n'est  pas  remplie,  suivant  que  les  valeurs  de  x,y,  tirées  des  for- 
mules (84),  se  présentent  sous  la  forme  -  ou  sous  la  forme  -• 

Nous  ferons  remarquer  encore  avec  quelle  facilité  on  déduit  des  for- 
mules (2)  et  (n)  l'équation  d'une  tangente  menée  à  une  ligne  du 


100  DISCUSSION   DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

second  degré  par  un  point  donné  de  cette  ligne.  En  effet,  soient  £,  Y]  les 
coordonnées  du  point  dont  il  s'agit.  Pour  que  la  droite  (2)  se  réduise 
à  la  tangente  menée  par  le  même  point,  il  suffira  que  la  corde  mesurée 
sur  cette  droite  s'évanouisse,  et  que  le  milieu  de  cette  corde  coïncide 
avec  le  point  (!j,  yj).  En  d'autres  termes,  il  suffira  de  choisir  l'angle  | 
de  manière  que  la  formule  (1 1)  soit  vérifiée.  Donc,  si  entre  cette  for- 
mule et  l'équation  (2)  on  élimine  l'angle  '|,  l'équation  résultante, 
savoir 

(86)  (A?  +  Cr?  +  D)(„r-!)  +  (C?  +  Bï]+E)(j-Y0  =  o, 

sera  précisément  celle  de  la  tengente  menée  à  la  ligne  (1)  par  le  point 
(Ç,  7]).  De  plus,  comme  les  coordonnées  H,  yj  vérifieront  évidemment  la 
formule 

(87)  ■  A^-t-Byj'+aCïYj-f-  2DÇ  +  aEv}  =  K, 
l'équation  (86)  pourra  être  réduite  à 

(88)  (A£  +  Cn  -HD)j?-h(C$-H$u-hE),r  =  K  —  D$  —  Etj. 

Pour  montrer  une  application  numérique  des  méthodes  développées 
dans  ce  paragraphe,  proposons-nous  de  trouver  quelle  est  la  courbe 
représentée  par  l'équation 

(89)  2x--\-  5xy  4-  3/2—  3x  —  4/=  o. 
Dans  ce  cas,  la  formule  (83)  deviendra 

2  x1  4-  5  xy  4-  3  y"  =r  o 
OU 

(90)  (X  4-  /)(2X+  3/)  =  o, 

et  représentera  deux  droites  distinctes;  d'où  il  suit  que  la  courbe  (89) 
sera  une  hyperbole.  De  plus,  les  dérivées  de  l'équation  (89),  prises  par 
rapport  à  x  et  à  y,  savoir 

(91)  l\x  4-  5y  —  3  =  o,         5x^t-6y  —  4  =  0, 
donneront  pour  les  coordonnées  du  centre 

(92)  x  =  2,       y=  —  1, 


DU   SECOND  DEGRÉ.  101 

et,  en  substituant  ces  coordonnées  dans  le  premier  membre  de  l'équa- 
tion (89),  ou,  ce  qui  revient  au  même,  dans  la  fraction 

Zx  +  ky 

— » 

2 

on  trouvera  pour  résultat 

(93)  *  =  -!. 

Donc  les  asymptotes  de  l'hyperbole  (89)  seront  représentées  par  la  for- 
mule 

(g4)  2^*  +  5jcy  4-  3y2—  Sx—  hy  =  —  ». 

que  l'on  peut  écrire  comme  il  suit  : 

(q5)  (x  -+- y  —  1)  (a*  -+-  3/  —  i)  =  e. 

En  d'autres  termes,  ces  asymptotes  seront  représentées,  l'une  par 
l'équation 

(96)  tf-t-y  =  i, 

l'autre  par  l'équation 

(97)  a*  h- 3^  =  1. 

Les  asymptotes  étant  construites,  il  suffira  de  diviser  en  parties  égales 
les  angles  qu'elles  forment  entre  elles,  pour  obtenir  les  deux  axes  prin- 
cipaux de  l'hyperbole,  et  d'ailleurs  ces  axes  seront  représentés  par  la 
formule  (76),  qui,  dans  le  cas  présent,  deviendra 

4  j?'H-  5/  —  3  __  5#  H-  6y  —  4 
^  9  '  a?  — .  a  y  —  ' 

Nous  observerons,  en  terminant  ce  paragraphe,  que,  si  deux  lignes 
du  second  degré  sont  représentées  par  deux  équations  en  a?,  y,  dans 
lesquelles  se  retrouvent  les  mêmes  termes  du  second  degré,  ces  deux 
lignes  seront  en  même  temps  deux  ellipses,  deux  cercles,  deux  hyper- 
boles ou  paraboles,  chacune  des  ellipses  pouvant,  ainsi  que  chacun  des 


102  DISCUSSION  DES   LIGNES  ET  DES  SURFACES 

cercles,  se  réduire  à  un  point  ou  disparaître,  chacune  des  hyperboles 
pouvant  se  réduire  à  ses  asymptotes,  et  chacune  des  paraboles  à  son 
axe  ou  à  deux  droites  parallèles  à  cet  axe.  Dans  ces  divers  cas,  l'une 
des  deux  lignes  offrira  toujours  un  axe  principal  ou  des  axes  princi- 
paux parallèles  à  un  axe  principal  ou  à  des  axes  principaux  de  l'autre. 
D'ailleurs,  étant  donnée  une  équation  quelconque  du  second  degré 
entre  trois  coordonnées  rectangulaires  oc,  y,  z,  si  l'on  coupe  la  surface 
que  cette  équation  représente  par  des  plans  parallèles  au  plan  des  x, 
y,  les  lignes  d'intersection  seront  évidemment  représentées  par  des 
équations  en  x,  y,  dans  lesquelles  on  retrouvera  toujours  les  mêmes 
termes  du  second  degré.  Donc,  puisque  le  plan  des  x,y  est  entière- 
ment arbitraire,  on  peut  affirmer  que,  deux  sections  étant  faites  dans 
une  même  surface  du  second  degré  par  deux  plans  parallèles,  l'une  des 
sections  offrira  toujours  un  axe  principal  ou  des  axes  principaux  paral- 
lèles à  un  axe  principal  ou  à  des  axes  principaux  de  l'autre. 

§  II.  —  Discussion  des  surfaces  du  second  degré. 

Soient  x,  y,  z  les  coordonnées  d'un  point  rapportées  à  trois  axes 
rectangulaires.  L'équation  la  plus  générale  des  surfaces  du  second 
degré  sera  de  la  forme 

(i)    A^2+B/2+Cs2+2D/.-  +  2Es^  +  2Fx7  +  2(}^  +  2H/  +  2lj  =  K, 

A,  B,  G,  D,  E,  F,  G,  H,  I,  K  désignant  des  quantités  constantes;  et  les 
équations  d'une  droite  menée  par  le  point  (£,  y],  £),  de  manière  qu'elle 
fasse  avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives  les  angles  a,  |3,  y 

renfermés  entre  les  limites  o,  -,  seront  comprises  dans  la  formule 

i 

(2)  œ-ï  ^y-f)  ^z-K 

_  cosa         cos(3         cosy 

Admettons  maintenant  que  le  point  (£,  Y),  '()  coïncide  avec  le  milieu 
d'une  corde  de  la  surface  (i),  et  le  point  (x,  y,  z)  avec  l'une  des  extré- 
mités de  cette  corde.  En  désignant  par  ir  la  longueur  de  la  corde,  et 


DU  SECOND  DEGRÉ.  103 

posant,  pour  abréger, 

j  =  A  cos2  a  4-  B  cos2j3  4-  C  cos2  y 

4-  2D  cosj3  cosy  4-  2E  cosy  cosa  +  2F  cos  a  cos  (3, 
(3) 

j  «=A£24-By)24-CÇ2 

I  4-  2DY1C  +  2E££-f-  2Fçn  +  2G;  4-  2Hn  4-  2IÇ, 

on  établira  sans  peine,  comme  on  l'a  fait  dans  un  précédent  article 
(voir  les  pages  9  et  suiv.),  les  deux  équations 

(4)  "  sr--h  u  —  K, 

{  (A>+Fï]-+-EÇ  +  G)cosa 
|      4-  (F£  4-  Bn  +  DÇ  4-  H)  cos  (3  4-  (E;  +  Dy]  +  CÇ-hI)cosy  =  o. 

La  seconde  de  ces  équations,  si  l'on  y  considère  H,  tq,  '(  comme  va- 
riables, représentera  le  plan  diamétral  qui  renfermera  les  milieux  d'un 
système  de  cordes  parallèles  de  la  surface  (1);  et  ce  plan  diamétral 
deviendra  un  plan  principal,  c'est-à-dire  un  plan  qui  sera  perpendicu- 
laire aux  cordes  parallèles,  de  manière  à  diviser  la  surface  (1)  en  deux 
parties  symétriques,  si  l'équation  (5)  subsiste  en  même  temps  que  les 

suivantes  : 

A  cos  a  h-  F  cos  (3  -+-  E  cos  y 
i  cosa 

.  ' F  cos  a  4-  B  cos  (3  4-  D  cos  y 

cos  [3 

E  cos  a  H-  D  cos  S  -f-  C  cos  y 

=  - L  =  s, 

cos  y 

(7)  cos2 a  4-  cos2 (3  ■+■  cos2 y  =  I. 

D'ailleurs  on  tire  de  la  formule  (G) 

I(  A  —  s)  cosa  4-  F  cos[3  4-  E  cosy  =  o, 
F  cosa  4-  (B  —s)  cos  [3  4- D  cosy  =  o, 
Ecosa  4-  D  cos (3  4-  (C  —  s)  cosy  =  o, 

puis,  en  éliminant  les  angles  a,  (3,  y, 

(9)   (A  -  s)  (B  -  s)  (C  -  s)  —  D2(A  -  5)  —  E2(B  -s)  -  F2(C  -  s)  4-  9  DEF  =  o; 


10V  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES   SURFACES 

et,  en  vertu  de  la  même  formule,  l'équation  (5)  se  réduit  à 

(10)  s(£cosa  ■+-  f]  cos(3  -+-  Çcosy)  +  G  cosa  +  H  cos(3  -+-  Icosy  —  o. 

Enfin  l'on  prouve  aisément  (voir  les  pages  i5  et  suiv.)  :  i.°  que  les  trois 
racines  de  l'équation  (9)  sont  toujours  réelles;  i°  que,  dans  le  cas  où 
ces  racines  sont  inégales,  les  formules  (8)  fournissent  des  valeurs  cor- 
respondantes, réelles  et  déterminées,  pour  les  quantités  cosa,  ços{3, 
cosy;  3°  que,  dans  le  cas  où  deux  racines  de  l'équation  (9)  deviennent 
égales,  les  formules  (8)  fournissent  un  nombre  infini  de  systèmes  de 
valeurs  de  cosa,  cos  (3,  cosy  correspondants  à  ces  mêmes  racines,  sa- 
voir, tous  ceux  qui  vérifient  l'équation  (7)  et  la  suivante  : 

(11)  EF  cos  a  -h  FD  cos  (3  +  DE  cos y  =  o. 

Cela  posé,  il  est  clair  que,  pour  chaque  surface  du  second  degré,  il 
existera  toujours  au  moins  deux  plans  principaux.  En  effet,  comme 
l'équation  (10)  représentera  un  plan  déterminé,  toutes  les  fois  que  les 
angles  a,  fi,  y  auront  des  valeurs  déterminées,  et  la  quantité  s  une  va- 
leur différente  de  zéro,  on  peut  affirmer  que  la  surface  (1)  offrira  deux 
ou  trois  plans  principaux,  si  deux  ou  trois  racines  de  l'équation  (9) 
sont  inégales  et  différentes  de  zéro.  Si  la  même  équation  a  deux  racines 
différentes  de  zéro,  mais  égales  entre  elles,  la  surface  (1)  offrira  une 
infinité  de  plans  principaux  correspondants  à  ces  racines  et  aux  di- 
verses valeurs  de  a,  {$,  y  qui  vérifient  les  formules  (7)  et  (1 1).  Enfin,  si 
l'équation  (9)  admet  une  seule  racine  différente  de  zéro,  avec  deux  ra- 
cines nulles,  la  première  racine  continuera  de  fournir  un  plan  prin- 
cipal de  la  surface  (1);  et,  comme  on  vérifiera  la  formule  (10)  en  posant 
à  la  fois 

(12)  *=o, 

(i3)  G  cosa -h  H  cos (3 -f- 1  cosy  =  0, 

les  racines  nulles  correspondront  elles-mêmes  à  un  nombre  infini  de 
plans  principaux  qui  seront  représentés  par  des  équations  de  la  forme 

04)  £cosa  ■+-  f\  cos|3  -h  Çcosy  =  const., 


DU  SECOND  DEGRÉ.  105 

les  valeurs  de  a,  (3,  y  étant  déterminées  par  les  équations  (7),  (1 1)  et 
(i3).  On  peut,  au  reste,  vérifier  directement  cette  dernière  assertion. 
En  effet,  si  l'équation  (9)  a  deux  racines  nulles,  l'équation  (r)  se  ré- 
duira simplement  à  la  formule  (io3)  de  la  page  33,  c'est-à-dire  à 

(i5)  I)EF(s  +  f +  p;)2+2Gx4-2lfj  +  2l^K, 

et  représentera  un  cylindre  dont  les  génératrices,  étant  parallèles  à  la 
droite  que  déterminent  les  deux  équations 

(-6)  £  +  |  +  £  =  0, 

(17)  VjX  -+-  \\j  -+-  \z  =  0, 

formeront  avec  les  axes  coordonnés  les  angles  a,  p,  y  qui  vérifient  les 
formules  (7),  (11)  et  (i3).  Donc  tout  plan  représenté  par  l'équa- 
tion (i4)  sera  perpendiculaire  à  ces  génératrices,  et  divisera  la  surface 
en  deux  parties  symétriques,  en  sorte  qu'on  pourra  le  considérer 
comme  un  plan  principal.  Si  les  équations  (iG)  et  (17)  se  réduisaient 
à  une  seule,  le  cylindre  se  transformerait  en  un  système  de  deux  plans 
parallèles,  et  l'on  pourrait  ranger  parmi  les  plans  principaux,  non  seu- 
lement un  troisième  plan  qui  diviserait  la  distance  des  deux  premiers 
en  parties  égales,  mais  encore  tous  ceux  qui  leur  seraient  perpendicu- 
laires. 

On  ne  peut  supposer  que  les  trois  racines  de  l'équation  (9)  s'éva- 
nouissent, à  moins  d'admettre  que  l'on  a 

A  =  Bz^C  =  D  =  E  =  F  =  o, 

c'est-à-dire,  à  moins  d'admettre  que  la  formule  (1)  cesse  d'être  une 
équation  du  second  degré. 

Il  est  encore  facile  de  s'assurer  que,  parmi  les  plans  principaux  rela- 
tifs à  une  surface  du  second  degré,  on  peut  toujours  en  trouver  deux 
qui  se  coupent  à  angles  droits.  En  effet,  si  deux  ou  trois  racines  de 
l'équation  (9)  sont  inégales  et  diffèrent  de  zéro,  les  plans  principaux 
correspondants  à  ces  racines  seront,  d'après  ce  qui  a  été  dil  dans  un 

OEuvres  de  C.  —  S.  II,  t.  VIII.  l4 


106  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

autre  article  (pages  18  et  19),  perpendiculaires  l'un  à  l'autre.  Si  la  même 
équation  a  deux  racines  distinctes  de  zéro,  mais  égales  entre  elles,  il 
existera  une  infinité  de  plans  principaux  perpendiculaires  aux  diverses 
droites  qui  formeront  avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives  des 
angles  a,  [3,  y  propres  à  vérifier  la  formule  (11),  et,  par  conséquent, 
tous  les  plans  perpendiculaires  à  celui  que  représente  l'équation  (16) 
seront  des  plans  principaux.  Or  ces  mêmes  plans,  considérés  deux  à 
deux,  se  couperont  encore  à  angles  droits.  Enfin,  si  l'équation  (9) 
admet  une  seule  racine  différente  de  zéro  avec  deux  racines  nulles,  le 
plan  principal  correspondant  à  la  première  racine  et  les  plans  princi- 
paux correspondants  aux  racines  nulles  devront  toujours  être  perpen- 
diculaires entre  eux,  puisque  les  normales  à  ces  mêmes  plans  seront 
des  droites  perpendiculaires  entre  elles  (voir  les  pages  20,  21). 
Il  est  maintenant  facile  de  résoudre  la  question  suivante. 

Problème  I .  —  Rechercher  quelles  sont  les  différentes  espèces  de  surfaces 
du  second  degré. 

Solution.  —  Comme  nous  avons  prouvé  que,  pour  chaque  surface  du 
second  degré,  il  existe  au  moins  deux  plans  principaux  perpendicu- 
laires l'un  à  l'autre,  on  pourra  les  prendre  pour  plans  des  y,  z  et  des 
x,  z.  Alors  l'équation  de  la  surface  ne  devra  pas  être  altérée  quand  on 
y  remplacera  x  par  —x  et  y  par  —  y;  par  conséquent,  les  termes  qui 
renfermeront  les  premières  puissances  de  x  et  de  y  devront  s'évanouir. 
Donc  toute  suif  ace  du  second  degré  peut  être  représentée  par  une  équation 
de  la  forme 

(18)  A^2+Bj24-C^2+2l^=z:K. 

Comme  cette  proposition  sert  de  fondement  à  la  solution  du  problème 
qu'il  s'agissait  de  résoudre,  il  ne  sera  pas  inutile  d'en  offrir  ici  une  se- 
conde démonstration,  qui  exige  moins  de  calcul  que  la  première. 

Etant  donnée  une  surface  quelconque  du  second  degré,  on  peut  tou- 
jours choisir  les  plans  rectangulaires  des  x,  y,  des  x,  z  et  des  y,  z,  de 
manière  que  le  plan  des  x,  y  coupe  la  surface,  et  que  l'axe  des  x  coin- 


DU  SECOND  DEGRE.  107 

cide  avec  l'axe  principal  ou  avec  l'un  des  axes  principaux  de  la  section 
faite  par  ce  même  plan.  D'ailleurs,  si  l'on  suppose  la  surface  du  second 
degré  représentée  par  l'équation  (i),  la  section  faite  par  le  plan  des 
x,  y  sera  une  ligne  du  second  degré,  représentée  elle-même  par  la  for- 
mule 

(a)  A^2+B/2+ 2F-3?jH- 2G^c+ 2Hj  =  K; 

et,  pour  que  l'axe  des  x  soit  un  axe  principal  de  cette  ligne,  il  faudra 
que  l'équation  (a)  ne  soit  pas  altérée  quand  on  y  remplacera  x  par 
—  x,  c'est-à-dire  que  les  termes  du  premier  degré  en  x  disparaissent, 
et  que  l'on  ait  en  même  temps  F  =  o,  G  =  o.  Donc  une  surface  quel- 
conque du  second  degré  pourra  être  représentée  en  coordonnées  rec- 
tangulaires par  la  formule 

(b)  A^2+B72+C^2+2Dj^  +  2Ezx  +  2H7+  2I5  —  K. 

Mais  alors,  la  quantité  F  étant  réduite  à  zéro,  l'équation  (9)  de- 
viendra 

(c)  (A-s)(B-s)(C-s)-D2(A-s)-E2(B-s)=zo. 

Or,  pour  s'assurer  que  cette  dernière  a  ses  trois  racines  réelles,  il  suffît 
de  substituer  dans  le  premier  membre  les  valeurs  suivantes  de  s 

S  = — 00,  S  =  A,  5=:B,  S  =  CC, 

rangées  par  ordre  de  grandeur.  En  effet,  supposons,  pour  fixer  les 
idées,  A<  B.  Les  valeurs  dont  il  s'agit,  étant  substituées  dans  le  pre- 
mier membre  de  l'équation  (c),  fourniront  les  quatre  résultats 

00,     —  E2(B  —  A),     +D2(B  — A),     -00; 

et,  comme  ces  résultats  seront  alternativement  positifs  et  négatifs,  il 
est  clair  que  l'équation  (c)  aura,  dans  l'hypothèse  admise,  trois  racines 
réelles,  la  première  inférieure  à  A,  la  seconde  comprise  entre  A  et  B, 
la  troisième  supérieure  à  B.  Si  l'on  supposait,  au  contraire,  A  >  B,  on 
établirait  de  la  même  manière  l'existence  de  trois  racines  réelles  qui 


108  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

seraient,  la  première  inférieure  à  B,  la  seconde  comprise  entre  A  et  B, 
la  troisième  supérieure  à  A.  La  réalité  des  trois  racines  de  l'équa- 
tion (c)  étant  ainsi  démontrée,  on  remarquera  que  ces  trois  racines  ne 
peuvent  s'évanouir  à  la  fois,  à  moins  que  l'on  n'ait  A=o,  B=o,  C  =  o, 
D  =  o,  E  =  o,  F  =  o,  c'est-à-dire  à  moins  que  l'équation  (b)  ne  cesse 
d'être  du  second  degré.  Donc  l'équation  (c)  offrira  toujours  au  moins 
une  racine  différente  de  zéro.  Ajoutons  que,  si  l'on  substitue,  dans 
l'équation  (10),  des  valeurs  de  cosa,  cos(3,  cosy  correspondantes  à  ces 
racines  et  propres  à  vérifier  les  équations  (8),  ou  plutôt  les  suivantes 

■    [  (A  —  s)  cosa  H-  Ecosy  =  o, 

(d)  '   (B  —  s)  cos[3  -hD  cosy  =  o, 

(  E  cosa  +  D  cosj3  -+-  (C  —  s)  cosy  =  o, 

l'équation  (10)  représentera  toujours  un  plan  principal  de  la  sur- 
face (b).  Donc,  pour  toute  surface  du  second  degré,  il  existe  au  moins 
un  plan  principal,  c'est-à-dire  un  plan  qui  divise  la  surface  en  deux 
parties  symétriques.  Concevons,  à  présent,  que  l'on  prenne  ce  plan 
principal  pour  plan  des  x,  z.  L'équation  de  la  surface  ne  devra  pas 
être  altérée  quand  on  y  remplacera  y  par  -—y.  Donc  elle  sera  de  la 
forme 

(e)  A^2+Bj2+C^2+2E^  +  2Go7+2l5  =  K. 

D'ailleurs,  le  plan  des  y,  z  pouvant  être  choisi  arbitrairement,  pourvu 
qu'il  soit  perpendiculaire  à  celui  des  x,  z,  on  pourra  supposer  qu'il 
renferme  un  axe  principal  d'une  section  faite  dans  la  surface  par  un 
plan  quelconque  parallèle  au  plan  des  x,  z;  et  alors  il  est  clair  que  les 
termes  du  premier  degré  en  x  devront  disparaître  dans  la  formule  (e), 
qui  se  réduira  simplement  à  l'équation  (18).  Donc  l'équation  (18)  est 
propre  à  représenter  une  surface  quelconque  du  second  degré. 

Observons  maintenant  que,  dans  l'équation  (18),  on  pourra  toujours 
réduire  à  zéro  le  coefficient  I,  si  la  constante  C  n'est  pas  nulle,  et  la 
quantité  K,  si,  C  étant  nulle,  I  diffère  de  zéro;  car,  pour  y  parvenir,  il 
suffira  de  remplacer,  dans  le  premier  cas,  z  par  z  —  ^,  et,  dans  le  se- 


DU  SECOND  DEGRÉ.  10!) 

K 

cond  cas,  z  par  s  h — y>  c'est-à-dire  de  transporter  l'origine  sur  l'axe 

î  K 

des  s  au  point  qui  a  pour  abscisse  —  -  ou  — =  •  Cela  posé,  l'équation  (î) 

prendra  l'une  des  formes 

(19)  A^2+B/2+C~2  =  K, 

(9,0)  Aic2+  D/2+  2  l^  =  o. 

De  plus,  si  l'on  suppose  les  coefficients  A,  B,  C,  I,  K  différents  de  zéro, 
il  suffira  de  faire,  dans  la  formule  (19), 

-  -  +  c2 


-  -+a2 

--+-&2 
B  --      ' 

et,  dans  la  formule  (20), 

À-rfcip 

a* 

B-+- 

-    £2 

(a,  b,  c  désignant  des  quantités  positives),  pour  ramener  ces  formules 
aux  deux  suivantes  : 

(21)  ±-9±^±-2=i, 

a-        b2        c- 

(22)  ±'-^±£=±2-- 

a2        b-  c 

Or  l'équation  (21)  comprend  huit  autres  équations,  savoir  :  i°  l'équa- 
tion 

<23)  ^1  +  Ti  +  ^  =I> 

a2         b2        c2 

qui  représente  un  ellipsoïde  dont  les  demi-axes  sont  a,  /;,  c;  i°  les 
trois  équations 

«2        62        c2 

/ex  x2         y2         ^ 

a2         62        c2 

/y»2  -y2  y»î 

(26)  —  —  -+-  -2_  _i_  1-  — , 

k      '  a2  +  62        c2       '' 


110  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

dont  chacune  représente  un  hypcrboloïde  à  une  nappe  ;  3°  les  trois 
équations 


<»7>  ^-h-'-=i, 


a1        Y1        c1 


~2  v2  -2 

(28)  _^__f.^l_^=:I) 

a1         b-        cl 

dont  chacune  représente  un  hyperboloïde  à  deux  nappes;  4°  l'équa- 
tion 

qui  ne  représente  rien,  attendu  qu'on  ne  peut  y  satisfaire  par  des  va- 
leurs réelles  des  coordonnées.  Quant  à  la  formule  (22),  elle  comprend 
les  deux  équations 

■2*2  V2  Z 

a2        o2  c 

dont  la  première  représente  un  paraboloïde  elliptique  et  la  seconde  un 
paraboloïde  hyperbolique.  Si  deux  des  constantes  a,  b,  c  devenaient 
égales  entre  elles,  l'ellipsoïde,  l'hyperboloïde  à  une  ou  à  deux  nappes 
et  le  paraboloïde  elliptique  pourraient  se  réduire  à  des  surfaces  de  ré- 
volution. Si  les  trois  constantes  devenaient  égales,  l'ellipsoïde  se  chan- 
gerait en  une  sphère. 

Si  l'on  faisait  évanouir,  dans  l'équation  (19)  ou  (20),  une  ou  plu- 
sieurs des  constantes  A,  B,  C,  K,  I,  mais  de  manière  que  cette  équation 
ne  cessât  pas  d'être  du  second  degré  en  x,  y,  s,  on  obtiendrait  l'une 
des  formules 

(33)  A^  +  Bj^  +  C^^o, 

(34)  B72  +  C~2  =  K, 

(35)  A^24-Cs2  =  K, 

(36)  A^24-Bj2=K, 


Bj2 

+  C*»= 

:0, 

A  .a?2 

+  G^- 

:0, 

Axs 

+  B/«= 

:0, 

A  j?2  = 

:K, 

Bj2^ 

K, 

C~2  = 

K, 

^r2  = 

O, 

72  = 

o, 

zt  — 

o, 

A^c2 

+  2ÏZ  = 

O, 

By2 

■+■  2ls=z 

O. 

DU  SECOND  DEGRÉ.  111 

(37) 
(38) 

(39) 
(4o) 
(40 

(42) 

(43) 
(44) 
(45) 
(46) 
(47) 

Or  l'équation  (33)  représente  une  surface  conique  du  second  degré, 
lorsque  les  trois  constantes  A,  B,  G  ne  sont  pas  des  quantités  de  même 
signe,  et  l'origine  des  coordonnées  dans  le  cas  contraire.  De  plus,  cha- 
cune des  équations  (34),  (35),  (36)  représente  un  cylindre  elliptique, 
lorsque  les  coefficients  du  premier  membre  sont  des  quantités  affec- 
tées du  même  signe  que  la  constante  K;  un  cylindre  hyperbolique, 
lorsque  ces  coefficients  sont  des  quantités  de  signes  différents;  et  ne 
représente  rien,  lorsqu'ils  sont  affectés  du  même  signe  que  la  quantité 
—  K.  Chacune  des  équations  (37),  (38),  (3$)  représente  l'un  des  axes 
coordonnés  ou  deux  plans  qui  renferment  cet  axe,  suivant  que  les 
coefficients  du  premier  membre  sont  de  mêmes  signes  ou  de  signes 
différents.  Chacune  des  équations  (4°)»  (41)»  (42)  représente  deux 
plans  parallèles  à  l'un  des  plans  coordonnés,  ou  ne  représente  rien, 
suivant  que  le  coefficient  du  premier  membre  est  ou  n'est  pas  affecté 
du  même  signe  que  la  constante  K.  Chacune  des  équations  (43),  (44), 
(45)  représente  un  seul  des  plans  coordonnés.  Enfin  les  équations 
(46),  (47)  représentent  des  cylindres  hyperboliques.  Ajoutons  que  le 
cône  et  les  cylindres  elliptiques  se  transforment  en  cône  et  cylindres 
droits  à  bases  circulaires,  lorsque,  dans  les  équations  (33),  (34),  (35), 
(36),  deux  des  coefficients  A,  B,  C  deviennent  égaux  entre  eux. 
En  résumé,  une  surface  du  second  degré  ne  peut  être  qu'un  ellip- 


112  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

soïde,  un  hyperboloïde  à  une  ou  deux  nappes,  un  paraboloïde  elliptique 
ou  hyperbolique,  un  cône,  un  cylindre  elliptique,  hyperbolique  ou  pa- 
rabolique, enfin  un  système  de  deux  plans  qui  se  coupent,  ou  de  deux 
plans  parallèles.  De  plus,  dans  la  discussion  des  surfaces  que  repré- 
sentent des  équations  du  second  degré,  il  faut  observer  :  i°  que  le  cône 
peut  se  réduire  à  un  point,  le  système  de  deux  plans  qui  se  coupent  à 
une  droite,  et  le  système  de  deux  plans  parallèles  à  un  seul  plan  ;  i°  que 
l'ellipsoïde,  l'hyperboloïdc  à  une  ou  à  deux  nappes,  le  paraboloïde 
elliptique  et  le  cylindre  elliptique  peuvent  devenir  des  surfaces  de  ré- 
volution ;  3°  que  l'ellipsoïde  peut  se  réduire  à  une  sphère;  4°  que 
l'ellipsoïde,  le  cylindre  elliptique  et  les  deux  plans  parallèles  peuvent 
devenir  imaginaires  et  disparaître. 

Parmi  les  surfaces  que  nous  venons  d'énumérer,  l'ellipsoïde,  l'hy- 
perboloïdc à  une  ou  à  deux  nappes  et  la  surface  conique,  en  supposant 
qu'on  ne  les  réduise  pas  à  des  surfaces  de  révolution,  sont  les  seuls 
qui  offrent  un  système  unique  de  trois  plans  principaux  et  rectangu- 
laires entre  eux.  Si  l'on  joint  à  ces  surfaces  l'ellipsoïde  et  l'hyperbo- 
loïdc de  révolution,  la  sphère  et  le  cône  droit  à  base  circulaire,  on  aura 
toutes  celles  qui  offrent  un  centre  unique,  et,  en  même  temps,  toutes 
celles  da'ns  lesquelles  il  existe  au  moins  trois  plans  principaux  rectan- 
gulaires entre  eux,  sans  que  jamais  deux  plans  principaux  puissent 
devenir  parallèles  l'un  à  l'autre.  Le  paraboloïde  elliptique,  quand  il  ne 
sera  pas  de  révolution,  et  le  paraboloïde  hyperbolique  seront  les  seules 
qui  offriront  simplement  deux  plans  principaux  et  n'auront  pas  de 
centre.  Le  paraboloïde  de  révolution  offrira  une  infinité  de  plans  prin- 
cipaux passant  par  un  même  axe.  Le  cylindre  elliptique,  quand  il  ne 
sera  pas  de  révolution,  le  cylindre  hyperbolique  et  le  système  de  deux 
plans  parallèles  offriront  une  infinité  de  centres  situés  sur  un  même 
axe,  avec  une  infinité  de  systèmes  de  trois  plans  principaux  et  perpen- 
diculaires l'un  à  l'autre,  chacun  de  ces  derniers  systèmes  étant  com- 
posé de  deux  plans  déterminés  et  passant  par  l'axe,  et  d'un  plan  quel- 
conque perpendiculaire  à  l'axe.  Le  cylindre  droit  à  base  circulaire 
offrira  encore  une  infinité  de  centres  situés  sur  un  axe,  avec  une  infi- 


DU  SECOND  DEGRE.  113 

nité  de  systèmes  de  trois  plans  perpendiculaires  l'un  à  l'autre,  et  assu- 
jettis à  la  seule  condition  que  deux  d'entre  eux  passent  par  l'axe,  le 
troisième  étant  perpendiculaire  à  l'axe.  Le  cylindre  parabolique  offrira 
une  infinité  de  plans  principaux  perpendiculaires  aux  génératrices 
avec  un  seul  plan  principal  passant  par  l'une  de  ces  mêmes  généra- 
trices. Enfin,  le  système  de  deux  plans  parallèles  offrira  pour  plans 
principaux,  non  seulement  un  troisième  plan  parallèle,  qui  divisera  la 
distance  des  deux  premiers  en  parties  égales,  et  qui  pourra  être  consi- 
déré comme  le  lieu  des  centres,  mais  encore  tous  les  plans  perpendi- 
culaires aux  deux  premiers. 

Dans  le  cas  où  la  surface  (i)  a  un  centre  unique,  les  coordonnées  \, 
-/],  l  de  ce  centre  sont  déterminées  (voir  la  page  i3)  par  les  équations 

A4  +  Fy]  +  EÇ  +  G  =  o, 


(48)  F£4-By]4-DÇ  +  H  =  o, 

(  ES+Dti4-CÇ-hI=o, 

desquelles  on  tire 


l  £  __  (BC-D2)G  +  (DE      CF)H+(FD-  BE)I 

(49)  !*=- 


ABC  -  AD2  -  BE2  —  CF2  +  2  DEF 

(DE  — CF)Gh-(CA  -E2)H  +  (EF-AD)I 
ABC  —  AD-—  BE2—  CF2+  2DEF 

(FD-BE)G+(EF  — AD)H  +  (AB-F2)l 


ABC  -  AD2—  BE2-  CF-+  2DEF 

Alors  la  quantité 

(5o)  A=:ABC-AD2-DE2-CF2+2DEF 

diffère  nécessairement  de  zéro.  Réciproquement,  lorsque  cette  quan- 
tité diffère  de  zéro,  les  valeurs  de  E,  yj,  £  tirées  des  formules  (49)  sont 
finies  et  déterminées,  et,  en  substituant  ces  valeurs  dans  la  formule  (2), 
on  obtient  les  équations  d'une  droite  qui  ne  peut  rencontrer  la  sur- 
face (1)  sans  avoir  avec  elle  deux  points  communs  situés  à  égales  dis- 
tances du  point  (Ç,  y],  '£).  Donc  alors  toute  droite  menée  par  le  point 
(É.  v),  l)  est  un  diamètre,  et  ce  point  un  centre  unique  de  la  surface. 
On  arriverait  à  la  même  conclusion  en  observant  que  la  quantité    -  A 

OEuures  de  C.  —  S.  II,  t.   VIII.  |5 


(53)     k 


114  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES   SURFACES 

est  précisément  le  dernier  terme  du  premier  membre  de  l'équation  (9), 
dans  cette  équation  développée  et  mise  sous  la  forme 

(5i)    .s3- (A  +B+C)i'+  (BC  +  CÀ-t-ÀB  — Ds— E«  — F*)*  — A  =  o. 

Donc,  si  A  diffère  de  zéro,  l'équation  (9)  n'aura  pas  de  racines  nulles. 
Donc  alors  à  chaque  direction  principale  correspondra  un  seul  plan 
principal  représenté  par  la  formule  (10);  et,  comme  il  existe  toujours 
au  moins  trois  directions  principales  respectivement  perpendiculaires 
l'une  à  l'autre  (voir  la  page  23),  la  surface  (1)  offrira  nécessairement  au 
moins  un  système  de  trois  plans  principaux  qui  se  couperont  à  angles 
droits,  mais  elle  n'offrira  point  de  plans  principaux  parallèles.  Donc 
cette  surface  sera  du  nombre  de  celles  que  nous  avons  signalées 
comme  ayant  un  centre  unique.  De  plus,  si  l'on  désigne  par  k  la  valeur 
de  u  correspondante  aux  valeurs  de  \,  yj,  l  que  déterminent  les  for- 
mules (48),  on  trouvera 

(5s)     k  =  A£2+  Byi2h-  CÇ2  ■+-  2Dy]Ç  +  2EÇ£  4-  aFfr  4-  aG£  -+-  aHr,  -+-  2ÏÇ=  GÇ+  Un  +  IÇ, 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

(D*—  BC)GS-+-  (E«-  CA)H*-f-  (F*  -  AB)P—  a(EF  -  AD)HI  -  a(FD  -  BE)IG  -  2(DE  -  CF)GH 


et,  si  le  diamètre  représenté  par  l'équation  (2)  rencontre  la  surface  (1), 
la  longueur  interceptée  par  cette  surface  sur  le  même  diamètre  sera 
égale  au  double  de  la  longueur  r  déterminée  par  l'équation 

que  l'on  déduit  de  la  formule  (4)  en  prenant  u  =  k. 

Concevons  à  présent  que,  dans  la  formule  (54),  on  substitue  succes- 
sivement pour  s  les  trois  racines  de  l'équation  (9).  Les  valeurs  corres- 
pondantes de  r  seront  toutes  trois  réelles,  ou  l'une  imaginaire  et  les 
deux  autres  réelles,  ou  l'une  réelle  et  les  deux  autres  imaginaires,  sui- 
vant que  la  surface  (1)  sera  rencontrée  par  ses  trois  axes  principaux. 


DU  SECOND  DEGRE.  115 

ou  par  deux  de  ces  axes,  ou  par  un  seul  d'entre  eux,  c'est-à-dire,  en 
d'autres  termes,  suivant  que  la  surface  (i)  sera  un  ellipsoïde,  ou  un 
hyperboloïde  à  une  nappe,  ou  un  hyperboloïde  à  deux  nappes.  Donc, 
si  l'on  fait,  pour  abréger, 

(55)  R  =  rt=5zi*, 

s 

les  trois  valeurs  de  R,  déterminées  par  les  formules  (5i)  et  (55),  ou, 
en  d'autres  termes,  les  trois  racines  de  l'équation 

(56)     R3-  (RC  +  CA  •+-  AR  -  D2  -  E2  -  F2)  — —^  R2  -+-  (A  h-  B  -+-  C)(K~*)2  R  -  (K~*)3  =  o 

seront  positives  dans  la  première  hypothèse.  Donc  cette  équation,  en 
vertu  de  la  règle  de  Descartes  ('),  offrira  trois  variations  de  signe,  et 
les  trois  produits 

/  (K-*)(A  +  B  +  C), 

(57)  (K-£)(A  +  R-*-C)(RC-hCAh-AR-D2-E2-F2), 

(  (K-/0(RC  +  CA  +  AR-D2-E2-F2)A 

seront  positifs.  Au  contraire,  dans  la  seconde  hypothèse,  deux  valeurs 
de  R  étant  positives  et  la  troisième  négative,  l'équation  (56)  offrira 
deux  variations  et  une  permanence  de  signe;  par  conséquent,  deux  des 
produits  (57)  seront  positifs,  et  le  troisième  négatif.  Enfin,  dans  la  der- 
nière hypothèse,  deux  valeurs  de  R  étant  négatives  et  la  troisième  po- 
sitive, un  seul  des  produits  (57)  sera  positif,  et  les  deux  autres  seront 
négatifs.  Si  les  produits  (57)  étaient  tous  les  trois  négatifs,  les  trois 
valeurs  de  r,  fournies  par  l'équation  (54),  deviendraient  imaginaires, 
et  l'équation  (1)  ne  représenterait  plus  aucune  surface. 

Gomme  les  trois  racines  de  l'équation  (5G)  sont  toujours  réelles,  le 
second  et  le  troisième  terme  ne  peuvent  disparaître  simultanément, 
lorsque  les  quantités  K-  k  et  A  diffèrent  de  zéro.  Alors  aussi  l'un  de 

(l)  Cette  application  de  la  règle  de  Descartes  à  la  discussion  des  surfaces  du  second 
degré  a  été  donnée  pour  la  première  fois  par  M.  Petit  (  voir  le  Tome  II  de  la  Correspondance 
sur  l'École  Polytechnique,  publiée  par  M.  Hachette). 


J16  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

ces  termes  ne  peut  disparaître  sans  que  le  terme  précédent  et  le  terme 
suivant  se  trouvent  affectés  de  signes  contraires.  Il  est  aisé  d'en  con- 
clure que,  si,  A  n'étant  pas  nulle,  deux  des  produits  (57)  viennent  à 
s'évanouir,  l'équation  (1)  représentera  un  hyperboloïde  à  une  nappe 
ou  à  deux  nappes,  suivant  que  le  troisième  produit  sera  positif  ou  né- 
gatif. 

Il  importe  d'observer  que,  les  quantités  A  et  K  —  k  étant  différentes 
de  zéro,  les  racines  positives  de  l'équation  (56)  seront  en  nombre 
impair  ou  en  nombre  pair,  suivant  que  le  produit 

(58)  (K-A-)A 

sera  positif  ou  négatif.  Par  conséquent,  l'équation  (1)  représentera, 
dans  la  première  hypothèse,  un  ellipsoïde  ou  un  hyperboloïde  à  deux 
nappes,  tandis  que,  dans  la  seconde  hypothèse,  la  même  équation 
représentera  un  hyperboloïde  à  une  nappe,  ou  ne  représentera  rien. 
Ajoutons  que,  dans  la  seconde  hypothèse,  les  sections  faites  par  les 
plans  coordonnés,  et  représentées  par  les  formules 

(59)  B/  +  C32  +  2D^+2Hj  +  2L"=R, 

(60)  C~2  +  A^24-2Ez^  +  2ls  +2G^  =  K, 

(61)  A^2h-  Bj2-+-  iYxy-\-  2G.r+  2Hj  =  K, 

seront  des  courbes  réelles  si  l'équation  (1)  est  celle  d'un  hyperboloïde 
à  une  nappe,  et  disparaîtront  entièrement  si  cette  équation  ne  repré- 
sente rien.  Donc  alors,  pour  que  la  surface  (1)  existe,  il  suffira  que 
l'une  des  différences 

(62)  BC-D2,     CA  — E2,     AB-F2 

soit  négative,  ou  que,  ces  trois  différences  étant  positives,  l'un  des 
produits 

(63)  (B  +  CHK-À-,),     (Ch-A)(K-â-2),     (A  +  B)(K-*s) 

soit  négatif,  &,,  k2,  kt  désignant  trois  quantités  déterminées  par  les 


k  — 

BI2 

-2DHI  + 

CH2 

"1  — 

D'-BC 

*2  = 

CG2 

-  2EIG  + 

AI2 

E2— CA 

*.= 

AH2 

-aFGH-h 

BG2 

DU   SECOND  DEGBÉ.  117 

formules 

(64) 
(65) 
(66) 

Observons  encore  que,  K  —  k  et  A  étant  positives,  les  trois  racines  de 
l'équation  (5i)  et,  par  suite,  de  l'équation  (56),  seront  ou  ne  seront 
pas  des  quantités  de  même  signe,  suivant  que  les  deux  conditions 

(67)  BC  +  CA  +  AB-D2-E2      F2>o,         (A+B4-C)A>o 

seront  ou  ne  seront  pas  satisfaites.  Dans  le  premier  cas,  l'équation  (1) 
représentera  un  ellipsoïde  ou  ne  représentera  rien.  Dans  le  second  cas, 
la  surface  (1)  sera  un  hyperboloïde  à  une  nappe  ou  à  deux  nappes,  et, 
par  conséquent,  cette  surface  s'étendra  indéfiniment,  soit  dans  le  sens 
des  coordonnées  positives,  soit  dans  le  sens  des  coordonnées  néga- 
tives. 

Il  est  bon  de  remarquer  que  l'on  a  généralement 

/  AA  =  (CA--E2)(AB-F2)-(AD-EF)2, 

(68)  BAr=(AB-F2)  (BC  -D2)       (BE-FD)2, 
(  C  A  =  (BC  -  D2)  (GA  -  E2)  -  (CF  -  DE)2, 

et  qu'en  conséquence  la  seconde  des  conditions  (67)  peut  s'écrire 
comme  il  suit  : 


(69) 


(CA  -  E2)  (AB  -  F2)  -+-  (AB  -  F2)  (BC  -  D2)  -h  (BC  -  D2)  (CA  -  E2) 
>  (AD  -  EF)2+  (BE  —  FD)2+  (CF  —  DE)2. 


Les  règles  que  nous  venons  d'établir  s'étendent  au  cas  même  où,  les 
quantités  A  et  K  —  k  étant  différentes  de  zéro,  chacune  des  équations 
(5i),  (56)  offrirait  deux  ou  trois  racines  égales.  Seulement  alors  l'el- 
lipsoïde et  l'hyperboloïde  à  une  ou  à  deux  nappes  se  réduiraient  à  des 
surfaces  de  révolution  ou  même  à  une  sphère  (voir  les  pages  32  et  33). 


118  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

Ajoutons  que  l'équation  (5i)  offrira  deux  racines  égales,  si  l'on  a 

{voir  la  page  21)  et  trois  racines  égales,  si  l'on  a 

(71)  A=rB  =  C,        D=E-=F  =  o. 

Si,  A  n'étant  pas  nulle,  la  différence  K  —  k  s'évanouissait,  en  sorte 
qu'on  eût  à  la  fois 

(72)  A2>o,        K  =  *, 
la  formule  (02)  donnerait 

(73)  A^+Br)2H-CC2^2Dy)C4-2EC^2F?Y1  +  2GË  +  2HY]  +  2K  =  K; 

et,  par  conséquent,  l'équation  (1),  étant  vérifiée  par  les  valeurs  de  Ç, 
y],  Ç  tirées  des  formules  (49),  ne  pourrait  représenter  qu'une  surface 
dont  le  centre  serait  unique  et  situé  sur  cette  même  surface.  Donc  la 
surface  (1)  serait  nécessairement  un  cône  qui  aurait  pour  sommet  le 
point  (Ç,  y],  £)  et  qui  pourrait  se  réduire  à  ce  point.  Dans  la  même 
hypothèse,  il  suffirait  d'attribuer  à  plusieurs  ou  même  à  une  seule  des 
quantités  A,  B,  G,  D,  E,  F,  G,  H,  I  des  accroissements  infiniment  petits, 
pour  transformer  l'équation  (1)  en  une  équation  du  même  genre,  dont 
les  coefficients  ne  vérifieraient  plus  la  seconde  des  conditions  (72),  et, 
par  conséquent,  en  une  équation  propre  à  représenter  un  ellipsoïde 
réel  ou  imaginaire,  ou  un  hyperboloïde.  Alors  l'ordonnée  de  la  surface 
conique  ou  la  valeur  de  z  tirée  de  l'équation  (1)  pourrait  être  considé- 
rée comme  la  limite  vers  laquelle  convergerait  la  valeur  de  z  tirée  de 
la  nouvelle  équation.  D'ailleurs  la  seconde  valeur  de  z  représentera 
l'ordonnée  d'un  ellipsoïde  imaginaire  ou  d'un  ellipsoïde  réel,  mais 
dont  les  axes  seront  infiniment  petits,  et  deviendra,  par  conséquent, 
imaginaire  pour  toutes  les  valeurs  de  x,  y  qui  ne  'seront  pas  sensible- 
ment égales  aux  coordonnées  j-,  y]  du  centre  de  l'ellipsoïde,  si  les  con- 
ditions (67)  sont  vérifiées;  tandis  que,  dans  le  cas  contraire,  elle  repré- 
sentera l'ordonnée  d'un  hyperboloïde  et  ne  cessera  jamais  d'être  réelle. 


DU  SECOND  DEGRÉ.  119 

Donc  la  limite  vers  laquelle  convergera  cette  seconde  valeur  de  s,  ou 
l'ordonnée  de  la  surface  (i)  sera  elle-même,  pour  des  valeurs  de  x  et 
de  y  distinctes  de  !j  et  de  ïj,  toujours  réelle  ou  toujours  imaginaire, 
suivant  que  les  conditions  (67)  seront  ou  ne  seront  pas  satisfaites;  et 
la  surface  conique,  constamment  réelle  dans  le  second  cas,  se  réduira, 
dans  le  premier  cas,  à  un  point  unique. 
Concevons  à  présent  que  la  condition 

(74)  A  =  o 

soit  satisfaite.  L'équation  (9)  offrira  une  racine  nulle  et  n'en  offrira 
qu'une  de  cette  espèce,  si  l'on  n'a  pas  en  même  temps  (voirla  page  3o) 

/  ki  a      EF  n      FD  r      DE 

Alors  aux  deux  autres  racines  de  l'équation  (9),  suivant  qu'elles  seront 
égales  ou  inégales,  correspondront  deux  directions  principales  ou  une 
infinité  de  directions  principales  parallèles  à  une  même  droite.  Quant 
à  la  racine  nulle,  elle  ne  fournira  aucun  plan  principal,  si  les  angles  a, 
p,  y,  que  la  direction  principale  correspondante  forme  avec  les  demi- 
axes  des  coordonnées  positives,  ne  vérifient  pas  la  condition  (i3); 
tandis  que,  dans  le  cas  contraire,  tous  les  plans  perpendiculaires  à  la 
direction  dont  il  s'agit  seront  encore  des  plans  principaux.  Enfin,  si 
l'équation  (9)  a  deux  racines  nulles,  ou,  en  d'autres  termes,  si  les  con- 
ditions (75)  sont  vérifiées,  la  troisième  racine  de  l'équation  (9)  four- 
nira un  plan  principal  dont  la  position  sera  complètement  déterminée. 
Dans  le  même  cas,  si  les  équations  (iG)  et  (17)  sont  distinctes  l'une  de 
l'autre,  les  racines  nulles  fourniront  une  infinité  de  plans  principaux 
perpendiculaires  à  la  droite  représentée  par  ces  équations;  mais,  si  les 
équations  (iG)  et  (17)  se  réduisent  à  une  seule,  elles  représenteront 
un  plan  unique,  et  tous  les  plans  qui  lui  seront  perpendiculaires  seront 
autant  de  plans  principaux.  Il  suit  évidemment  de  ces  diverses  re- 
marques que  les  surfaces  qui  pourront  être  représentées  par  l'équa- 
tion (1),  dans  le  cas  où  la  condition  (74)  se  trouvera  satisfaite,  seront 


120  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

nécessairement  un  paraboloïde  elliptique  ou  hyperbolique,  si  l'équa- 
tion (9)  offre  une  racine  nulle  correspondante  à  des  angles  a,  (3,  y  qui 
ne  vérifient  pas  la  condition  (i3),  et  deux  autres  racines  inégales;  un 
paraboloïde  de  révolution,  si  l'équation  (9)  offre  une  racine  nulle  cor- 
respondante à  des  angles  qui  ne  vérifient  pas  la  condition  (i3),  et  deux 
autres  racines  égales  entre  elles;  un  cylindre  elliptique  ou  hyperbo- 
lique qui  pourra  devenir  un  cylindre  droit  à  base  circulaire,  ou  se 
réduire  à  un  système  de  deux  plans  non  parallèles,  si  l'équation  (9) 
offre  une  racine  nulle  correspondante  à  des  angles  qui  vérifient  la  con- 
dition (i3),  et  deux  autres  racines  inégales  ou  égales;  un  cylindre 
parabolique,  si  l'équation  (9)  offre  deux  racines  nulles  déterminées, 
et  si,  en  même  temps,  les  équations  (16),  (17)  sont  distinctes  l'une  de 
l'autre;  enfin,  un  système  de  deux  plans  parallèles,  si  l'équation  (9) 
offre  deux  racines  nulles,  et  si,  en  même  temps,  les  formules  (16),  (17) 
se  réduisent  à  une  seule.  Parmi  ces  surfaces,  les  seules  qui  ne  soient 
pas  dépourvues  de  centre  seront  le  cylindre  elliptique  ou  hyperbolique, 
et  le  système  des  deux  plans  parallèles  ou  non  parallèles;  c'est-à-dire 
les  surfaces  qu'on  obtiendra  lorsque,  l'équation  (9)  ayant  une  racine 
nulle,  les  valeurs  correspondantes  de  a,  (3,  y  vérifieront  la  formule  (i3), 
ou  lorsque,  l'équation  (9)  ayant  deux  racines  nulles,  les  diverses  va- 
leurs de  a,  (3,  y  correspondantes  à  ces  racines,  c'est-à-dire  les  diverses 
valeurs  propres  à  vérifier  les  formules  (7)  et  (11),  rendront  identique 
l'équation  (i3).  Il  est  d'ailleurs  facile  de  s'assurer  directement  que, 
dans  le  cas  où  toutes  les  valeurs  de  a,  (3,  y,  déduites  des  formules  (8) 
à  l'aide  de  la  supposition  s=o,  vérifient  encore  la  formule  (i3),  la  sur- 
face représentée  par  l'équation  (1)  offre  une  infinité  de  centres  situés 
sur  un  axe  ou  sur  un  plan  parallèle  au  plan  que  représente  l'équa- 
tion (17).  En  effet,  supposons  d'abord  que,  parmi  les  trois  équations 

iA  cos  a  -+-  F  cos  [3  -+-  E  cosy  =  o, 
F  cos  a  +  B  cos  [3  -+-  D  cos  y  =  o, 
v  E  cosa  +  D  cos(3  ■+-  C  cosy  =  o, 

il  y  en  ait  deux,  par  exemple,  les  deux  premières,  qui  soient  distinctes 


DU   SECOND  DEdRÉ.  121 

l'une  de  l'autre;  on  aura  nécessairement 

(77)  (AB-F)2>o. 
Car,  si  la  condition 

(78)  AB-F=o 

se  trouvait  remplie,  en  désignant  par  p  la  valeur  commune  des  deux 

rapports 

F       B 

a'  r 

on  tirerait  des  deux  premières  équations  (76) 

(79)  cosa  +  p  cos(3  =  0,         cos-/  =  o, 
cosa  _  cos[3 cosy 1 


(80) 


P  -1  o  y/i-^P2 


et,  pour  que  les  valeurs  de  cosa,  cos(3,  cosy,  déterminées  par  les  for- 
mules (79)  ou  (80),  fussent  propres  à  vérifier  la  troisième  des  équa- 
tions (76),  il  faudrait  que  l'on  eût  encore  ^  ==  p,  et  par  suite 

(b,)  Â-F~Ë 

Mais  alors  les  deux  premières  des  équations  (76)  cesseraient  d'être, 
comme  on  l'a  supposé,  distinctes  l'une  de  l'autre.  De  plus,  la  condi- 
tion (78)  n'étant  pas  remplie,  on  tirera  des  deux  premières  équa- 
tions (76),  combinées  avec  la  formule  (7),  des  valeurs  déterminées 
de  cosa,  cos[3,  cosy,  savoir  celles  que  fournira  la  formule 

1       cosa  cos(3  cosy 

\  FD^~BË  ~  ÈF^ÂD  ~~  AB  — F* 

(82) 


V/(FD  —  BE)--t-  (EF  —  AD)4 -h  (AB  —  F2)2 


dans  laquelle  le  radical  aura  une  valeur  différente  de  zéro.  Or,  pour 
que  ces  valeurs  satisfassent,  non  seulement  à  la  troisième  des  équa- 
tions (76),  mais  encore  à  l'équation  (i3),  il  sera  nécessaire  que  les 

OF.m-res  de  C.  —  S.  II.  t.  VIII.  l 'i 


1-22  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

coefficients  A,  B,  C,  D,  E,  F,  G,  H,  I  vérifient,  non  seulement  la  con- 
dition 

(83)  E(FD-BE)-^D(EF-AD)  +  C(AB-F2)  =  o, 
qui  n'est  autre  que  la  formule  (74)»  mais  encore  la  suivante  : 

(84)  G(FD  -  BE)  +  H(EF  -  AD)  h-  I(AB  -  F2)  =  o. 

Cela  posé,  il  est  clair  que,  dans  l'hypothèse  admise,  les  deux  premières 
des  équations  (48)  fourniront  des  valeurs  finies  et  déterminées  des 
deux  inconnues  £,  yj,  exprimées  en  fonction  de  l,  savoir, 

FD-BE         FH-BG  EF-AD„      FG  -  AH 

[*°}       t-  AB-F^+ÂB^p'         Y]-  AB-F*C+  AB-F2"' 

et  que  ces  valeurs,  substituées  dans  la  troisième  des  équations  (48),  la 
vérifieront  quelle  que  soit  l.  Donc  alors  il  existera  une  droite  unique 
et  déterminée,  dont  les  coordonnées  E,  yj,  £  satisferont  aux  trois  équa- 
tions (48);  d'où  il  résulte  qu'elle  sera  comprise  dans  les  divers  plans 
diamétraux  représentés  par  la  formule  (5),  ainsi  que  dans  les  plans 
principaux  correspondants  à  celles  des  racines  de  l'équation  (9)  qui 
différeront  de  zéro.  Ajoutons  :  i°  que  la  même  droite  sera  perpendicu- 
laire en  chacun  de  ses  points  à  l'un  des  plans  principaux  et  parallèles 
entre  eux  qui  correspondront  à  la  racine  nulle  de  l'équation  (9); 
20  que  les  plans  principaux  qui  passeront  par  cette  droite,  réduits  à 
deux  plans  déterminés,  si  l'équation  (9)  n'a  pas  de  racines  égales,  et 
pris  deux  à  deux  dans  le  cas  contraire,  seront  perpendiculaires  l'un  à 
l'autre.  Donc  chaque  point  de  la  droite  dont  il  s'agit,  étant  le  point 
d'intersection  de  trois  plans  principaux  et  rectangulaires,  sera  un 
centre  de  la  surface  représentée  par  l'équation  (1). 

Supposons  maintenant  que  chacune  des  équations  (76)  se  confonde 
avec  les  deux  autres,  et  que  toutes  les  valeurs  de  cosa,  cos[3,  cosy 
propres  à  vérifier  l'une  d'entre  elles  avec  la  formule  (7)  vérifient 
encore  l'équation  (i3).  On  aura  nécessairement 

(86)  A  :F:E:G  ::F:B  :D  :H::E:D  :C:l; 


DU  SECOND  DEGRÉ.  123 

et,  par  suite,  les  trois  équations  (48)  se  réduiront  à  une  seule  qui  repré- 
sentera un  plan  déterminé,  avec  lequel  coïncideront  tous  les  plans  dia- 
métraux représentés  par  la  formule  (5).  De  plus,  ce  plan  étant  paral- 
lèle à  celui  que  détermine  la  formule  (16)  ou  (17),  et  par  conséquent 
à  toutes  les  directions  principales  correspondantes  aux  deux  racines 
nulles  de  l'équation  (9),  coupera  certainement  à  angles  droits  la  direc- 
tion principale  correspondante  à  la  troisième  racine,  et  sera  un  plan 
principal.  Enfin,  comme  tous  les  plans  qui  seront  perpendiculaires  à 
celui-ci  couperont  à  angles  droits  des  directions  principales  correspon- 
dantes aux  racines  nulles,  ils  seront  encore  des  plans  principaux.  Cela 
posé,  il  est  clair  que  tout  point  du  plan  représenté  par  l'une  des  équa- 
tions (48)  sera  le  point  d'intersection  de  trois  plans  principaux  per- 
pendiculaires l'un  à  l'autre,  et,  par  suite,  un  centre  de  la  surface  (1). 
11  importe  d'observer  que,  dans  tous  les  cas  où  la  surface  (1)  offrira 
une  infinité  de  centres,  les  coordonnées  de  ces  divers  centres,  étant 
substituées  dans  l'équation  (52),  fourniront  une  valeur  unique  de  la 
constante  k.  En  effet,  supposons  d'abord  que,  deux  des  équations  (76), 
par  exemple  les  deux  premières,  étant  distinctes  l'une  de  l'autre,  on 
en  déduise  des  valeurs  de  cosa,  cos(3,  cosy  propres  à  vérifier  la  for- 
mule (r3).  Alors  la  condition  (77)  sera  remplie,  c'est-à-dire  que 
AB  —  F2  différera  de  zéro;  puis,  en  combinant  l'équation  (32)  avec 
les  formules  (85),  et  ayant  égard  à  la  condition  (84),  on  trouvera, 

quelle  que  soit  £, 

,       AB?-2FGH-f-BG2 

A    — 


F2— AB 

En  d'autres  termes,  on  aura 

la  valeur  de  kt  étant  celle  que  détermine  la  formule  (66).  On  trouve- 
rait de  même,  en  supposant  la  troisième  des  équations  (76)  distincte 
de  la  première  ou  de  la  seconde, 

X- =  kt        ou        k  =  kt. 

Donc,  si,  la  surface  (1)  ayant  une  infinité  de  centres,  les  équations  (76) 


12i  DISCUSSION    DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

ne  se  réduisent  pas  à  une  seule,  la  formule  (52)  donnera  généralement 

(  8~  )  A  =  kx  =  a2  =  A*3, 

les  valeurs  de  X:,,  £,,  k^  étant  celles  que  déterminent  les  équations  (64). 
(65),  (66).  On  aura  donc  nécessairement,  dans  cette  hypothèse,  l'équa- 
tion de  condition 
(88)  *i  ==*,=  *, 

ou 

BP-2DHI  +  CH2       CG2-2EIG-AP       AH'—  aFGH  +  BG* 

<89)  D2-BC~  E2-CA  F2-ÂB 

Seulement,  si  l'une  des  différences 

(90)  BC-D2,        CA-E2,        AB  — F» 

venait  à  s'évanouir,  l'une  des  quantités  kt,  it$  X:i  se  présenterait  sous 

la  forme  -• 
o 

Supposons,  en  second  lieu,  les  équations  (76)  réduites  à  une  seule 
qui  s'accorde  avec  l'équation  (i3).  Les  conditions  (86)  seront  véri- 
fiées, et  la  surface  (1)  ne  pourra  être  qu'un  système  de  deux  plans 
parallèles  à  un  troisième  plan  qui,  étant  le  lieu  des  centres,  sera  repré- 
senté par  chacune  des  équations  (48).  Or  on  tirera  de  ces  dernières 
équations,  en  ayant  égard  aux  conditions  (86), 

G2  H2  l2 

(90  GS-hHt)-hIÇ  =  -  x=-¥=-£, 

et  par  suite  la  formule  (02)  donnera 

G2  H2  P 

(92)  *=-  X  —  B"  ""C' 

quelles  que  soient  les  coordonnées  %,  yj,  l  qui  pourront  rester  arbi- 
traires. Alors  aussi  les  coefficients  A,  B,  C,  D,  E,  F,  G,  H,  I  vérifieront 
nécessairement  l'équation  de  condition 

G2       H2       I2 
<93)  A=¥==C' 


DU  SECOND  DEGRÉ.  125 

Lorsque  la  surface  (i)  représente  un  cylindre  elliptique  réduit  à  ses 
axes,  ou  un  cylindre  hyperbolique  réduit  au  système  de  deux  plans  qui 
se  coupent,  ou  un  système  de  deux  plans  parallèles  réduits  à  un  seul 
plan,  les  valeurs  de  (,  ï),  £  propres  à  vérifier  les  formules  (48)  satis- 
font nécessairement  à  l'équation  (1),  et  par  suite  la  valeur  de  k,  déter- 
minée par  la  formule  (87)  ou  (92),  vérifie  la  seconde  des  condi- 
tions (72). 

Observons  encore  que,  si,  la  quantité  A  étant  nulle,  la  surface  (1) 
est  dépourvue  de  centres,  cette  surface  sera  toujours  réelle.  En  effet, 
supposons  d'abord  qu'une  seule  des  racines  de  l'équation  (9)  s'éva- 
nouisse, et  que  les  valeurs  correspondantes  de  cosa,  cos(3,  eosy, 
déterminées  par  les  formules  (76),  ne  vérifient  pas  l'équation  (i3). 
Si,  par  un  point  (£,  yj,  l)  choisi  arbitrairement,  on  mène  une  droite 
qui,  prolongée  dans  un  certain  sens,  forme  avec  les  demi-axes  des 
coordonnées  positives  les  angles  a,  (3,  y,  et  si  l'on  nomme  r  la  dis- 
tance mesurée  sur  cette  droite  depuis  le  point  (E,y],£)  jusqu'à  un 
point  quelconque  (x,y,  z),  on  aura 

(94)  X~^  =  y'"r>  =S~K=±.r- 
cosa          cos|3         eosy  ' 

le  signe  4-  ou  —  devant  être  adopté  suivant  que  la  distance  r  sera 
comptée  dans  un  sens  ou  dans  un  autre.  D'ailleurs,  si  l'on  substitue 
dans  l'équation  (1)  les  valeurs  de  x,  y,  z  tirées  de  la  formule  (94)»  et 
si  l'on  observe  que,  dans  le  cas  présent,  la  valeur  de  s  déterminée  par 
la  première  des  formules  (3)  se  réduit  à  zéro,  on  trouvera,  en  ayant 
égard  aux  équations  (76)  et  à  la  seconde  des  équations  (3), 

(95)  ~  r(Gcosa  +  Hcos(3  4-  Icosy)  4-  u  =  K, 
ou,  ce  qui  revient  au  même, 

(96) 


G  cosa  4-  H  cos(3  4-  I  eosy 


Or  il  est  clair  que,  dans  l'hypothèse  admise,  la  formule  (96)  fournira 
une  valeur  réelle  finie  et  positive  de  r,  pourvu  que  l'on  dispose  du 


126  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

double  signe  de  manière  à  rendre  le  second  membre  positif,  c'est- 
à-dire  pourvu  que  l'on  prolonge  dans  un  sens  convenable  la  droite 
menée  par  le  point  (£,  y),'().  Donc  cette  droite  rencontrera  toujours 
la  surface  (i),  qui  sera  nécessairement  réelle.  Nous  savons,  d'ailleurs, 
que  cette  surface  ne  pourra  être  qu'un  paraboloïde  elliptique  ou  hyper- 
bolique. 

Supposons  en  second  lieu  que  deux  racines  de  l'équation  (9)  s'éva- 
nouissent, mais  que  les  divers  systèmes  de  valeurs  de  cosa,  cos(3,  cosy, 
qui  correspondent  alors  à  ces  deux  racines,  et  qui  sont  en  nombre 
infini,  ne  vérifient  pas  tous  l'équation  (i3).  Si  l'on  emploie  un  de  ces 
systèmes,  la  droite  que  détermine  la  formule  (94)  rencontrera  encore 
la  surface  (1)  à  une  distance  finie  du  point  (£,  yj,  Z),  toutes  les  fois  que 
l'équation  (i3)  ne  sera  pas  vérifiée.  Donc  la  surface  (1)  sera  réelle.  Nous 
savons  d'ailleurs  qu'elle  ne  pourra  être  qu'un  cylindre  parabolique. 

Faisons  voir  maintenant  comment  on  peut,  en  partant  de  l'équa- 
tion (1),  distinguer  le  paraboloïde  elliptique  du  paraboloïde  hyperbo- 
lique, le  cylindre  elliptique  réel  ou  imaginaire,  ou  réduit  à  son  axe, 
du  cylindre  hyperbolique  ou  de  deux  plans  qui  se  coupent,  enfin  le 
système  de  deux  plans  parallèles  et  réels  ou  un  seul  plan  réel  du  sys- 
tème de  deux  plans  imaginaires.  Pour  y  parvenir,  il  suffira  de  substi- 
tuer à  l'équation  (1)  une  autre  équation  du  même  genre,  savoir,  celle 
qu'on  obtient  quand  on  attribue  aux  coefficients  A,  B,  C,  D,  E,  F,  ou  à 
l'un  d'eux  seulement,  un  accroissement  infiniment  petit,  de  manière 
que  la  quantité  A  cesse  d'être  nulle,  et  que  la  quantité  K  —  k  diffère 
de  zéro.  Alors  la  surface  (1)  se  trouvera  transformée  en  une  autre  que 
nous  nommerons  surface  auxiliaire,  et  qui,  offrant  un  centre  unique, 
ne  pourra  être  qu'un  ellipsoïde  réel  ou  imaginaire,  un  hyperboloïde  à 
une  nappe,  ou  un  hyperboloïde  à  deux  nappes.  Or  il  est  clair  :  i°  que 
la  valeur  de  z  en  x  et  j,  fournie  par  l'équation  de  la  surface  auxiliaire, 
aura  pour  limite  la  valeur  de  z  fournie  par  l'équation  (1);  i°  que  les 
trois  valeurs  de  s  relatives  aux  axes  principaux  de  la  surface  auxiliaire 
auront  pour  limites  les  trois  racines  de  l'équation  (5i),  et  que,  en  con- 
séquence, une  ou  deux  de  ces  valeurs  seront  infiniment  petites  suivant 


DU  SECOND  DEGRE.  127 

que  l'équation  (5i)  offrira  une  ou  deux  racines  nulles,  tandis  que  les 
deux  autres  valeurs,  ou  du  moins  la  dernière,  se  réduiront  sensible- 
ment aux  deux  racines  de  l'équation 

(97)  s2  —  (A  ■+-  B  -+-  C).v  +  BC  +  CA  +  AB  -  D2-  E2-  F2  =  o, 
ou  à  la  racine  unique  de  la  suivante 

(98)  *-(A-hB  +  C)  =  o; 

3°  que  les  longueurs  interceptées  par  la  surface  auxiliaire  sur  ses  axes 
principaux,  et  correspondantes  à  des  valeurs  finies  de  s,  auront  pour 
limites  les  valeurs  réelles  et  finies  de  2  \Jr,  auxquelles  on  parviendra 
en  combinant  la  formule  (54)  avec  l'équation  (97)  ou  (98);  c'est- 
à-dire,  en  d'autres  termes,  que  les  axes  réels  de  la  surface  auxiliaire 
qui  correspondront  à  des  valeurs  finies  de  s  auront  pour  limites  les 
valeurs  réelles  de  2  y/R  déterminées  par  la  formule 

(  (BC  +  CA  +  AB-D2-E2-F2)R2 

(99) 

I  -(A  +  B  +  C)(K-£)R  +  (K-£)2=o, 

ou  par  la  suivante  : 

(100)  (A  +  B+C)R-(K-*)=o. 

Donc,  si  la  surface  (1)  offre  une  infinité  de  centres  situés  sur  un  même 
axe  ou  sur  un  même  plan,  les  valeurs  réelles  et  positives  de  2  \/R  tirées 
de  l'équation  (99)  ou  (100)  exprimeront  précisément  les  axes  réels  ou 
l'axe  réel  de  la  section  faite  dans  la  surface  (1)  devenue  cylindrique 
par  un  plan  perpendiculaire  à  la  ligne  des  centres,  ou  la  distance  des 
plans  parallèles  dont  le  système  sera  représenté  par  l'équation  (1). 
Remarquons,  d'ailleurs,  que  l'équation  (99)  admettra  deux  racines 
positives,  ou  en  aura  une  seule,  ou  n'en  aura  aucune,  suivant  que  les 
premières  des  deux  expressions  (37)  seront  toutes  les  deux  positives, 
ou  l'une  positive,  l'autre  négative,  ou  toutes  les  deux  négatives;  et 
que,  en  conséquence,  si  la  surface  (1)  est  cylindrique,  la  section  faite 
par  un  plan  perpendiculaire  à  la  ligne  des  centres  se  réduira  ou  non  à 
une  hyperbole,  suivant  que  le  produit  de  ces  expressions,  qui  pourra 


128  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

être  remplacé  par  le  polynôme 

(ioi)  BC  +  CA-hAB-D--E2-F2, 

sera  lui-même  positif  ou  négatif.  Observons  enfin  que  si,  la  quantité  A 
étant  nulle,  la  surface  (i)  reste  dépourvue  de  centres,  cette  surface  ne 
pourra  être  qu'un  paraboloïde  dont  l'axe  principal  correspondra  tou- 
jours à  la  racine  nulle  de  l'équation  (5i),  et  qu'elle  sera,  en  effet,  un 
paraboloïde  hyperbolique  ou  elliptique,  suivant  que  la  section  faite 
dans  la  surface  auxiliaire  par  le  plan  principal  perpendiculaire  à  l'axe 
du  paraboloïde  sera  ou  ne  sera  pas  une  hyperbole,  c'est-à-dire,  en 
d'autres  termes,  suivant  que  les  deux  racines  de  l'équation  (97)  seront 
de  signes  contraires  ou  de  même  signe.  Cela  posé,  l'équation  (1)  repré- 
sentera évidemment  un  paraboloïde  elliptique,  si  l'équation  (5i)  offre 
une  seule  racine  nulle  correspondante  à  des  valeurs  de  a,  p,-y  qui  ne 
vérifient  pas  la  formule  (i3),  et  si  en  même  temps  le  dernier  terme 
de  l'équation  (97)  ou  le  polynôme  (101)  est  positif;  un  paraboloïde 
hyperbolique,  si  l'équation  (5i)  offre  une  racine  nulle  correspondante 
à  des  valeurs  de  a,  (3,  y  qui  ne  vérifient  pas  la  formule  (i3),  et  si  en 
même  temps  le  polynôme  (101)  est  négatif;  un  cylindre  elliptique,  ou 
hyperbolique,  ou  imaginaire,  si  l'équation  (5i)  offre  une  seule  racine 
nulle  correspondante  à  des  valeurs  de  a,  (3,  y  qui  vérifient  la  for- 
mule (i3),  savoir  :  un  cylindre  elliptique,  si  les  deux  premiers  des 
produits  (07)  sont  positifs,  un  cylindre  hyperbolique,  s'ils  sont  l'un 
positif,  l'autre  négatif,  et  un  cylindre  imaginaire,  s'ils  sont  tous  deux 
négatifs;  un  cylindre  parabolique,  si  l'équation  (5i)  offre  deux  racines 
nulles  correspondantes  à  des  valeurs  de  a,  (3,  y  qui  ne  vérifient  pas 
constamment  la  formule  (i3);  enfin,  deux  plans  parallèles,  si  l'équa- 
tion (5i)  offre  deux  racines  nulles  correspondantes  à  une  infinité  de 
systèmes  de  valeurs  de  a  (3,  y  qui  tous  vérifient  la  formule  (i3).  Ajou- 
tons :  i°  que  le  cylindre  elliptique  se  transformerait  en  un  cylindre  à 
base  circulaire,  si,  dans  l'équation  (5i),  les  deux  racines  différentes 
de  zéro  devenaient  égales  entre  elles;  i°  que  le  cylindre  elliptique  ou 
hyperbolique  se  trouvera  réduit  à  une  droite  ou  au  système  de  deux 


DU  SECOND  DEGRÉ.  129 

plans  non  parallèles,  si  la  valeur  de  k  déterminée  par  la  formule  (87) 
vérifie  la  seconde  des  équations  (72),  savoir  :  à  une  droite,  si  le  poly- 
nôme (101)  est  positif,  et  au  système  de  deux  plans  parallèles,  si  le 
même  polynôme  est  négatif;  3°  que  les  deux  plans  parallèles  se  rédui- 
ront à  un  seul,  si  la  valeur  de  k  déterminée  par  la  formule  (92)  devient 
égale  à  K,  et  disparaîtront  si  la  valeur  de  R  déterminée  par  la  for- 
mule (100)  devient  négative,  c'est-à-dire  si  le  premier  des  produits  (5^) 
est  négatif. 

Les  règles  que  nous  venons  de  tracer,  jointes  à  celles  que  nous 
avons  données  ci-dessus  pour  la  distinction  des  surfaces  qui  ont  un 
centre  unique,  suffisent  évidemment  pour  compléter  la  solution  de  la 
question  suivante  : 

Problème  II.  —  Etant  donnée  une  équation  du  second  degré  entre  trois 
coordonnées  rectangulaires  x,  y,  z,  déterminer  l'espèce  de  la  surface 
représentée  par  cette  équation. 

Lorsque  la  surface  (1)  est  un  hvperboloïde  à  une  ou  à  deux  nappes, 
et  que  Ton  suppose  dans  la  formule  (2)  les  coordonnées  £,  t\,  l  déter- 
minées par  les  formules  (4$),  alors,  pour  rendre  la  formule  (2)  propre 
à  représenter  une  asymptote  menée  à  cette  surface  par  le  point  (£,  yj,  *(  ), 
il  suffit  de  choisir  les  angles  a,  (2,  y  de  manière  que  la  distance  r  déter- 
minée par  la  formule  (54)  devienne  infinie,  et,  par  conséquent,  de 
manière  à  vérifier  l'équation 

(102)  5  =  0 

ou 

\  A  cos2oc  -h  B  cos2(3  ■+■  C  cos2-/  -+-  2D  cos(3  cosy 

(  -h  2E  cosy  cosa  -t-  2F  cosacos(3  =r  o. 

Donc,  toutes  les  asymptotes  menées  à  la  surface  (1)  par  son  centre 
seront  comprises  dans  la  surface  conique  du  second  degré  représentée 
par  l'équation 

,     M    (  A(*-02+B(j--n)2+C(;-Ç)2-H2D(7--n)(.--Ç) 
(io4)    ■ 

(  +2E(s  — Ç)(*  —  £)-f-2F(.r-f)(v-rj)=o, 

OF.uvrex  de  C.  —  S.  II,  t.  VIII.  17 


130  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

que  produit  l'élimination  des  angles  a,  (3,  y  entre  les  formules  (a)  et 
(io3).  Le  cône  déterminé  par  cette  nouvelle  équation  est  ce  qu'on  peut 
appeler  le  cône  asymptotique  de  l'hyperboloïde  proposé.  Remarquons, 
d'ailleurs,  que,  en  vertu  des  formules  (48)  et  (5a),  l'équation  (io4) 
pourra  être  réduite  à 

(io5)    Ao:24-Bj2-(-  C-s2-h  2D/5  -+-  iJLzx  -\-  iVxy  -\-  iGx  +  iVLy  4-  2Ï*  =  k. 

Lorsque  la  surface  (1)  se  transforme  en  une  surface  conique,  on  a 
k  =  K,  et  la  formule  (io5)  se  réduit,  comme  on  devait  s'y  attendre,  à 
l'équation  (1). 

Lorsque  l'hyperboloïde  représenté  par  l'équation  (1)  a  pour  centre 
l'origine  même  des  coordonnées,  cette  équation  devient 

(106)  A^2+  By2  +  Cs2+  2Ï)yz  -+-  2Ezx  +  2F xy  =  K, 

et  l'équation  du  cône  asymptotique  se  réduit  nécessairement  à 

(107)  Ax'-i-  B/!4-  Cs2+  iDyz  ■+■  zEzx  -\-  2Fxy=o. 

S'il  arrive,  au  contraire,  que  l'hyperboloïde  n'ait  pas  l'origine  pour 
centre,  l'équation  (107)  représentera,  non  plus  le  cône  asymptotique, 
mais  un  cône  semblable  qui  aura  pour  centre  l'origine  et  pour  géné- 
ratrices des  droites  parallèles  aux  génératrices  du  cône  asymptotique. 

Lorsque  l'équation  (1)  cesse  de  représenter  un  hyperboloïde,  la  sur- 
face (107)  peut  se  transformer  en  un  système  de  deux  plans  non  paral- 
lèles, ou  même  -se  réduire  à  un  seul  plan,  ou  à  une  seule  droite,  ou  à 
un  seul  point.  Il  est  d'ailleurs  facile  de  reconnaître  quelles  sont  les 
diverses  formes  de  la  surface  (107)  qui  correspondent  à  des  formes 
déterminées  de  la  surface  (1).  En  effet,  comme  dans  les  équations  de 
ces  deux  surfaces  les  termes  du  second  degré  offrent  les  mêmes  coeffi- 
cients, la  formule  (5i)  ne  variera  pas  quand  on  passera  d'une  surface 
à  l'autre.  Cela  posé,  on  déduira  facilement  des  remarques  que  nous 
avons  faites  sur  la  formule  (5i)  les  conclusions  suivantes. 

Si  l'équation  (5i)  offre  trois  racines  égales  ou  inégales,  mais  de 


DU  SECOND  DEGRÉ.  131 

même  signe  et  différentes  de  zéro,  l'équation  (i)  représentera  un  ellip- 
soïde réel  ou  imaginaire  qui  pourra  se  réduire  à  une  sphère  ou  à  un 
point,  et  en  môme  temps  l'équation  (107)  représentera  un  point 
unique.  Si  l'équation  (5i)  offre  trois  racines  différentes  de  zéro,  et  qui 
ne  soient  pas  toutes  de  même  signe,  la  surface  (1)  sera  un  hyperbo- 
loïde  à  une  ou  deux  nappes,  qui  pourra  se  réduire  à  un  cône,  et  en 
même  temps  l'équation  (107)  représentera  une  surface  conique.  Si 
l'équation  (5 1)  offre  une  racine  nulle  et  deux  autres  racines  différentes 
de  zéro,  mais  affectées  du  même  signe,  la  surface  (1)  sera  un  parabo- 
loïde elliptique,  ou  un  cylindre  elliptique  qui  pourra  se  réduire  à  son 
axe,  ou  devenir  imaginaire,  et  en  même  temps  l'équation  (107)  repré- 
sentera une  droite.  Si  l'équation  (5i)  offre  une  racine  nulle,  avec  deux 
autres  racines  différentes  de  zéro,  mais  affectées  de  signes  contraires, 
la  surface  (1)  sera  un  paraboloïde  hyperbolique,  ou  un  cylindre  hyper- 
bolique qui  pourra  se  réduire  au  système  de  deux  plans  non  parallèles, 
et  l'équation  (107)  représentera  un  semblable  système.  Enfin,  si  l'é- 
quation (5i)  offre  deux  racines  nulles,  la  surface  (1)  sera  un  cylindre 
parabolique  ou  un  système  de  deux  plans  parallèles  qui  pourront  se 
réduire  à  un  seul  ou  devenir  imaginaires,  et  l'équation  (107)  repré- 
sentera un  plan  unique.  Donc,  en  résumé,  les  diverses  surfaces  qui 
pourront  être  représentées  par  l'équation  (107)  se  réduiront  à  un  point, 
si  l'équation  (1)  représente  un  ellipsoïde;  à  une  surface  conique,  si 
l'équation  (1)  représente  un  hyperboloïde  ou  un  cône;  à  une  droite,  si 
la  surface  (1)  est  un  paraboloïde  elliptique  ou  un  cylindre  elliptique; 
au  système  de  deux  plans  non  parallèles,  si  l'équation  (r)  représente 
un  paraboloïde  hyperbolique  ou  un  cylindre  hyperbolique;  enfin  à  un 
seul  plan,  si  l'équation  (1)  représente  un  cylindre  parabolique  ou  un 
système  de  deux  plans  parallèles.  Il  est  d'ailleurs  essentiel  de  se  rap- 
peler :  i°  que  l'ellipsoïde  peut  se  réduire  à  une  sphère  ou  à  un  point, 
le  cylindre  elliptique  à  une  droite,  le  cylindre  hyperbolique  à  deux 
plans  non  parallèles,  et  le  système  de  deux  plans  parallèles  à  un  seul; 
20  que  l'ellipsoïde  peut  devenir  imaginaire,  ainsi  que  le  cylindre  ellip- 
tique et  le  système  de  deux  plans  parallèles.  Quant  à  la  distinction  des 


13-2  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

diverses  formes  que  peut  offrir  la  surface  (107),  on  peut  l'effectuer 
très  simplement  en  résolvant  l'équation  (107)  par  rapport  à  Tune  des 
variables  x,  y,  z.  Ajoutons  que,  pour  distinguer  les  unes  des  autres  les 
diverses  surfaces  que  peut  représenter  l'équation  (1),  pour  une  forme 
donnée  de  la  surface  (107),  il  suffira  le  plus  souvent  de  rechercher  s'il 
existe  des  points  qui  puissent  être  considérés  comme  centres  de  la  sur- 
face (1),  et  si  ces  points  sont  situés  sur  la  surface.  On  y  parviendra 
sans  peine  à  l'aide  des  formules  (48)  et  (io.5).  Ainsi,  en  particulier, 
quand  la  surface  (1)  offrira  un  ou  plusieurs  centres,  les  coordonnées 
de  ces  mêmes  centres  seront  les  valeurs  de  £,  r\,  £  que  détermineront 
les  formules  (48),  ou,  ce  qui  revient  au  même,  les  valeurs  des  variables 
x,  j,  z  que  fourniront  les  dérivées  de  l'équation  (1)  prises  successive- 
ment par  rapport  aux  trois  variables  dont  il  s'agit,  savoir 

/  A^  +  Fj-i-E^+G  =  o, 
(108)  F^-h-B/  +  Dsh-H  =  o, 

(  E^  +  Dj+C^+I  =0. 

De  plus,  si  l'on  substitue  ces  valeurs  de  x,  y,  z  dans  le  premier  membre 
de  la  formule  (1),  on  obtiendra  précisément  la  quantité  désignée  dans 
l'équation  (io5)  par  la  lettre  k.  Cela  posé,  il  est  clair  que,  pour  distin- 
guer le  paraboloïde  elliptique  du  cylindre  elliptique,  le  paraboloïde 
hyperbolique  du  cylindre  hyperbolique,  et  le  cylindre  parabolique  du 
système  de  deux  plans  parallèles,  il  suffira  d'examiner  si  l'on  peut 
satisfaire  ou  non  aux  équations  (108)  par  des  valeurs  finies  de  x,y,  z. 
Remarquons  en  outre  que  l'ellipsoïde  se  réduira  simplement  à  un  point, 
I'hypcrboloïdeà  un  cône,  le  cylindre  elliptique  à  son  axe,  et  le  système 
de  deux  plans  parallèles  à  un  seul  plan,  si  les  deux  quantités  k  et  K  sont 
égales  entre  elles. 

Lorsque,  pour  déterminer  l'espèce  de  la  surface  du  second  degré 
que  représente  une  équation  donnée,  on  a  recouru  aux  formules  que 
nous  venons  d'indiquer,  c'est-à-dire,  aux  formules  (io5)  et  (108),  il 
ne  peut  rester  à  vaincre  d'autre  difficulté  que  celle  qui  consiste  à  dis- 
tinguer l'ellipsoïde  réel  de   l'ellipsoïde  imaginaire,   ou  le  cylindre 


DU  SECOND  DEGRÉ.  133 

elliptique  réel  du  cylindre  imaginaire,  ou  le  système  de  deux  plans 
parallèles  et  réels  du  système  de  deux  plans  imaginaires,  ou  enfin 
l'hyperboloïde  à  une  nappe  de  l'hyperboloïde  à  deux  nappes.  Or,  pour 
effectuer  cette  distinction,  on  commencera  par  observer  que,  dans  le 
cas  où  l'équation  (i)  représente  une  des  surfaces  dont  il  est  ici  ques- 
tion, il  existe  un  ou  plusieurs  points  dont  les  coordonnées  vérifient  les 
formules  (108),  et  que,  si  l'on  transporte  l'origine  en  un  quelconque 
de  ces  points,  l'équation  (i)  se  trouvera  remplacée  par  la  suivante 

(109)  Ao;2-+-Bj2+  Czi-h  2D/-4-  2Es#  +  2¥ccy  =  K  —  k. 

Cela  posé,  concevons  d'abord  que  l'équation  (1)  représente  un  ellip- 
soïde, ou  un  cylindre,  ou  un  système  de  plans  parallèles.  Alors  la  sec- 
tion faite  dans  la  surface  (1)  par  cliacun  des  plans  coordonnés  ne 
pouvant  être  qu'une  ellipse  réelle  ou  imaginaire,  ou  un  système  de 
droites  parallèles,  les  coefficients  A,  B,  C  seront  des  quantités  de  même 
signe;  et  la  surface  (r)  sera  réelle  ou  imaginaire,  suivant  que  les  signes 
de  ces  quantités  seront  ou  ne  seront  pas  semblables  au  signe  de  la  dif- 
férence K  —  i.  Si  l'équation  (1)  représentait  un  hyperboloïde,  alors, 
pour  décider  si  cet  hyperboloïde  offre  deux  nappes  distinctes  ou  une 
seule  nappe,  il  suffirait  de  calculer  la  quantité  ci-dessus  désignée  par  A, 
et  d'examiner  si  cette  quantité  est  ou  n'est  pas  de  même  signe  que  la 
différence  K  —  k.  On  pourrait  aussi  résoudre  cette  question  à  l'aide 
d'une  autre  méthode  que  nous  indiquerons  tout  à  l'heure. 

Lorsque  les  quantités  k,  K  diffèrent  l'une  de  l'autre  et  que  la  sur- 
face (1)  se  réduit  à  un  cylindre  elliptique  ou  hyperbolique,  ou  au  sys- 
tème de  deux  plans  parallèles,  l'équation  (104),  ou  (io5),  représente 
évidemment  l'axe  du  cylindre  elliptique,  ou  ce  qu'on  peut  nommer  les 
plans  asymptotiques  du  cylindre  hyperbolique,  ou  enfin  le  plan  mené 
à  égale  distance  des  deux  plans  parallèles.  Si  la  surface  (i)  était  un 
ellipsoïde,  l'équation  (104)  ou  (ro5)  représenterait  un  seul  point, 
savoir  le  centre  même  de  l'ellipsoïde. 

Observons  encore  que  l'équation  (9),  qui  fournit  les  valeurs  de  s  cor- 
respondantes aux  axes  principaux  de  la  surface  (1),  est  précisément 


131  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

celle  qui  résulte  de  l'élimination  des  variables  x,  y,  z  entre  les  for- 
mules 

(no)      kx  -+-  Ey-+-  Ez  =  sx,      Ex  -j-  Bj  -+-  Dz  =  sv,      Ex  -+-  Dj-+-  C~  =  sz, 

et,  par  conséquent,  celle  qui  a  pour  racines  les  maxima  et  minima  de 
la  fonction 

kx2  h-  B  r2  -+-  C-s2 -+-  2  Dyz  4-  2 Ezx  -+- 2 Exy 

En  effet,  si  l'on  pose 

A#2-|-  B/2-h  Cs24-  2D y*  -1-  iEzx  4-  iE  xy 


s  = 


r 


ou,  ce  qui  revient  au  même, 

(II2)         \X^-  B/2+C-2-4-2Dr-  +  2Es^4-2F^vy=5(^2  +  /2-l-^2), 

il  suffira  de  différentiel'  successivement  la  formule  (112)  par  rapport  à 
x,  y,  z,  puis  d'égaler  à  zéro,  dans  les  nouvelles  formules  ainsi  obte- 
nues, les  dérivées  de  s  prises  par  rapport  à  x,  y,  z,  pour  retrouver  les 
équations  (no).  Il  est  essentiel  d'ajouter  que,  la  valeur  de  s  étant 
choisie  de  manière  que  les  équations  (110)  s'accordent  entre  elles,  ces 
équations,  réduites  à  deux,  représenteront  une  droite  menée  par  l'ori- 
gine et  dont  la  direction  coïncidera  toujours  avec  une  direction  prin- 
cipale relativement  à  la  surface  (1).  Si,  pour  cette  même  valeur  de  s, 
■les  trois  équations  (no)  se  réduisaient  à  une  seule,  la  surface  (1) 
serait  de  révolution.  Elle  deviendrait  une  sphère,  si  les  équations  (1 10) 
étaient  vérifiées  par  une  seule  valeur  de  *,  indépendamment  des  valeurs 
attribuées  aux  variables  x,  y,  z. 

Lorsque  la  surface  (1)  a  un  centre  et  que  l'on  a  transporté  L'origine 
à  ce  même  centre,  l'équation  (1)  se  trouve  remplacée  par  la  for- 
mule (109),  et  les  axes  principaux  coïncident  avec  les  droites  qui 
peuvent  être  représentées  par  les  équations  (1 10),  ou  plus  simplement 
par  la  formule 

(  1 1 3  )  ^ = - = ^ 


DU  SECOND  DEGRÉ.  135 

Donc,  avant  le  déplacement  do  l'origine,  les  axes  dont  il  s'agit  devaient 
être  représentés  par  la  formule 

/       A(x-n  +  F(.r-y))+E(--C) 


(»4) 


P(«- 

_Ç)-HB(.r  — n)  +  D(*- 

-0 

E(j?- 

y  —  n 

_^)+D(r-y))4-C(s- 

-0 

!;,  t),  C  désignant  les  coordonnées  du  centre;  ou,  ce  qui  revient  au 
même,  par  la  formule 

,     e,     Àa?H-Fy-t-E*-hG       Fx  +  By  +  D;  +  H       E.r  +  Dy  +  Cs  +  1 

(n5)     '- = = : = ! = 

x  —  c,  y  —  H  -s  —  ; 

Remarquons  d'ailleurs  :  i°que,  pour  obtenir  la  formule  (i  i3)  ou  (no), 
il  suffit  d'exprimer  que  les  dérivées  du  premier  membre  de  l'équa- 
tion (109)  ou  de  l'équation  (1)  sont  proportionnelles  aux  variables  x, 
y,  z,  ou  aux  différences  x  —  \*y —  ï),  z  —  £;  i°  que  l'on  tire  de  la  for- 
mule (n4)  ou  O1^),  combinée  avec  les  formules  (48)  et  (52), 

/  Aar+Fy-hEs-i-G       F^  +  Rr  +  D^  +  H       Ex  +  T)y  +  Cz  +  I 

(..6) 


y  —  f) 
K-G£- 

-Kn-K               K-À 

{*- 

-lY+(y- 

-r))2+(s-Ç)2~        r2 

( 

r  désignant  la  distance  qui  sépare  la  surface  (1)  du  point  où  cette  sur- 
face rencontre  l'un  des  axes  principaux. 

On  déduirait  aisément  des  formules  (2)  et  (5)  l'équation  du  plan 
tangent  mené  à  une  surface  du  second  degré  par  un  point  quelconque 
de  cette  surface.  En  effet,  soient  \t  r\,  £  les  coordonnées  du  point  dont 
il  s'agit.  Pour  que  la  droite  (2)  se  réduise  à  une  tangente  menée  par  le 
même  point,  il  suffira  que  la  corde  mesurée  sur  cette  droite  s'éva- 
nouisse, et  que  le  milieu  de  cette  corde  coïncide  avec  le  point  (;,  yj,  Ç). 
En  d'autres  termes,  il  suffira  de  choisir  les  angles  a,  [3,  y  de  manière 
que  l'équation  (5)  soit  vérifiée.  Donc,  si  entre  cette  équation  et  la  for- 
mule (2)  on  élimine  a,  (3,  y,  l'équation  résultante,  qui  se  réduira  sim- 


136  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

plement  à 

(  (Ac:  +  Fyi+EC  +  G)(^-0-MF£4-Byi-+-DÇ  +  H)(7-y]) 
"'    I  4-(E2;H-DrjH-CÇ  4-  I)  (5-C)  =  o, 

et  qui  sera  du  premier  degré  en  oc,  y,  z,  représentera  un  plan  qui  ren- 
fermera toutes  les  tangentes  menées  par  le  point  (?,*],  '£)  à  la  sur- 
face (1),  c'est-à-dire,  le  plan  tangent  (*),  De  plus,  comme  les  coordon- 
nées Ç,  Y],  Ç  vérifieront  évidemment  la  formule 

(118)    Af-+-BY52-f-CC2-r-2DrîC  +  2EC|  +  2F^-T-2G|  +  2Hr]^2U  =  K, 

l'équation  du  plan  tangent  pourra  encore  s'écrire  comme  il  suit  : 

((A£  +  Frj+EC  +  G)^-(F£  +  Br;+DC-i-H)7 

1  +(Eç  +  Dr)  +  CC4-I)s  =  K-G£  — Hf}-IÇ. 

Lorsqu'on  remplace  la  surface  (1)  par  la  surface  (106),  l'équation 
du  plan  tangent  se  réduit  à 

(120)     (A£  +  FYî  +  EÇ)^  +  (F£4-BY)  +  DC)r  +  (E£-+-DY]+CÇ)s  =  K. 

Concevons  encore  que  l'on  se  propose  de  trouver  les  cas  dans  lesquels 
la  surface  (1)  peut  être  engendrée  par  une  droite,  et  les  équations  de 
la  génératrice.  Pour  y  parvenir,  on  prendra  sur  cette  surface  un  point 
quelconque  dont  on  désignera  les  coordonnées  par  Ç,  yj,  *(,  et  l'on  cher- 
chera les  valeurs  qu'il  faut  attribuer  aux  angles  a,  (3,  y  pour  que  la 
droite  passant  par  le  point  (Ç,  yj,  £),  et  représentée  par  la  formule  (2), 
soit  située  tout  entière  sur  la  surface.  Or,  pour  que  cette  dernière 
condition  se  trouve  remplie,  il  sera  nécessaire  que  les  valeurs  de  x, 
y,  z  tirées  de  la  formule  (94)  satisfassent,  quelle  que  soit  la  distance  r, 
à  l'équation  (1),  c'est-à-dire,  en  d'autres  termes,  que  les  valeurs  de 
cosa,  cos[3,  cosy  vérifient  à  la  fois  les  deux  formules 

(  Acos2a  4- B  cos2 ,3 -f-  Ccos2-/  4-  2D  cos |3  cosy  -+-  2E  cosy  cosa  4-  2Fcosacos(3  =  0, 
'?'l)/(A?  +  Fri+EÇ  +  G)cosa+-(F£-f-Bri-+-DÇ  +  H)cos[3  +  (E$  -+-  Dn  4-  CÇ  4-  I)cosy 

(*)  Cette  manière  de  parvenir  à  l'équation  du  plan  tangent  nous  a  été  indiquée  par  un 
jeune  ecclésiastique  également  versé  dans  les  sciences  divines  et  dans  les  sciences  hu- 
maines, et  membre  de  cette  illustre  Société  qui,  dans  les  deux  hémisphères,  a  rendu  tant 
de  services  à  la  civilisation. 


(iaa) 


DU  SECOND  DEGRÉ.  137 

Donc  il  existera  une  droite  passant  par  le  point  (£,Y],'0,  et  située 
tout  entière  sur  la  surface  (i),  si  l'on  peut,  des  formules  (121),  tirer 
des  valeurs  réelles  des  rapports 

cosa       cos{3 
cosy       cosy 

attendu  qu'alors  les  mêmes  formules,  combinées  avec  l'équation  (7), 
fourniront  des  valeurs  réelles  des  quantités 

cosse,     cos£,     cos-/. 

Ajoutons  qu'il  suffira  d'éliminer  ces  trois  quantités  entre  les  for- 
mules (2)  et  (121),  pour  obtenir  les  équations  de  la  génératrice  de  la 
surface  (1).  Donc  cette  génératrice  sera  représentée  par  les  formules 

A(.r-|)2+I^ir-^)2+C(^-C)2+2l)(7-y))(^-C)-t-2E(c-C)(.r-ç)-f-2F(.r-c;)(r-ri)  =  o, 
(AS-4-Fti-hEÇ  +  G)  (a?-£)  +  (FÇ+Bru-DÇ-H  H)  (r - n)  +  (E|  +  Du  +  C£  +  I)  {z  -  £)=«>, 

c'est-à-dire,  qu'elle  sera  précisément  une  des  droites  suivant  lesquelles 
le  plan  tangent,  mené  à  la  surface  (1)  par  le  point  (?,  rç,  '£),  rencontre 
le  cône  dont  le  sommet  coïncide  avec  le  même  point,  et  dont  les  géné- 
ratrices sont  parallèles  à  celles  du  cône  asymptotique. 

Lorsque  la  surface  (1)  est  un  ellipsoïde  réel  ou  imaginaire,  ou  un 
paraboloïde  elliptique,  le  cône  représenté  par  la  première  des  équa- 
tions (122)  se  réduit,  ainsi  que  la  surface  (107),  à  un  point  unique, 
ou  à  une  droite  qui,  étant  parallèle  à  l'axe  du  paraboloïde,  rencontre 
ce  paraboloïde  en  un  seul  point.  Donc  alors  la  surface  (1)  ne  peut  être 
engendrée  par  une  droite.  Au  contraire,  si  l'on  considère  un  hvperbo- 
loide  à  une  nappe,  par  exemple  l'hyperboloïde  représenté  par  l'équa- 
tion (24),  les  formules  (r22)  deviendront 

(l?3)    i£zJ£  1  (.r-y')2_(~--Q2        $(*-£)  .  nÇy-tQ     C(*-C) 
K'}       «2  b*    '-     c"     '  ^      +      ïï — -     c»     ' 

et,  comme  on  aura  d'ailleurs 


(•24)  ^+Îz  = 


I2 

a}    '    b* 
CEuvres  de  C.  —  S.  II,  t.  Mil. 


138  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

on  en  conclura 

H? +  *;[-?-      -p-         -y       tt 

(120)    < 


I     =  ( 


IH.P\(a'— C>"       C2(~-?)2 


c* 
ou,  ce  qui  revient  au  même, 

(126) 


ab       )         \      C 

et,  par  suite, 

('27) 


«6  c 

Ajoutons  que  la  seconde  des  équations  (i23)  peut  être  réduite  à 

(128) 


orc 

y/i 

a- 

-+- 

~b~* 

— 

1  -+- 

C2 

Donc,  par  un  point  quelconque  de  l'hyperboloïde  à  une  nappe,  on  peut 
faire  passer  deux  droites  qui  soient  situées  sur  cet  hyperboloïde, 
savoir  les  deux  droites  représentées  par  les  formules  (127)  et  (128). 
Si  à  l'équation  (24)  on  substituait  l'équation  (29),  la  formule  (126) 
serait  remplacée  par  la  suivante  : 

'x-n—ylV      (--C)2 


029) 


ab 


Comme  on  ne  peut  satisfaire  simultanément  à  cette  dernière  et  à  la 
seconde  des  équations  (128)  qu'en  supposante  =  c,  y  =  ïj,  s  =  'C,  il 
en  résulte  qu'il  n'existe  aucune  droite  qui  soit  située  tout  entière  sur 
la  surface  de  l'hyperboloïde  à  deux  nappes. 

Considérons  enfin  un  paraboloïde  hyperbolique,  par  exemple  celui 
que  représente  l'équation 

,   9    ,  x%         y2        iz 

(i3o)  -7  —  jt  =  —■• 

a-        br         c 

Les  formules  (122)  deviendront 

{lôl)  d>-  b*        ~°'  a^~  b*         ~      c      ' 


DU  SECOND  DEGRÉ.  131) 

Or  on  tirera  de  la  première 


(i3a) 

X  — 

a 

et  la  seconde 

pourra 

être 

rédui 

te  à 

(.33) 

a- 

rr, 
b* 

Donc,  par  un  point  quelconque  du  paraboloïde  hyperbolique,  on  peut 
faire  passer  deux  droites  qui  soient  situées  sur  ce  paraboloïde,  savoir 
les  deux  droites  représentées  par  les  formules  (i32)  et  (i33). 

La  propriété  qu'offre  l'hyperboloïde  à  une  nappe  d'être  engendré 
par  une  droite  peut  servir  à  le  faire  distinguer  de  l'hyperboloïde  à  deux 
nappes.  Supposons  en  effet  que  la  surface  représentée  par  l'équa- 
tion (r)  soit  un  hyperboloïde  dont  on  demande  l'espèce.  On  commen- 
cera par  transporter  l'origine  au  centre.  Alors  l'hyperboloïde  dont  il 
s'agit  et  l'hyperboloïde  conjugué  se  trouveront  représentés,  le  premier 
par  l'équation  (109),  le  second  par  la  suivante 

(i34)  A.r2+  \\  v24-  C-2-+-  2D  vz  -+-  %TLzx  ■+-  lYxy  =  k  —  K, 

tandis  que  le  cône  asymptotique,  qui  restera  le  même  pour  les  deux 
hyperboloïdes,  sera  représenté  par  l'équation  (107).  Cela  posé,  conce- 
vons que,  par  le  centre  commun  des  deux  hyperboloïdes,  on  mène  une 
droite  qui  ne  se  confonde  pas  avec  l'une  des  génératrices  du  cône 
asymptotique.  Cette  droite,  dont  les  équations  pourront  être  rempla- 
cées par  la  formule 

(-35)  £  =  2=:£, 

1         m         n 

dans  laquelle  /,  m,  n  désignent  trois  constantes  arbitraires  assujetties 
à  la  seule  condition  de  fournir  pour  le  polynôme 

(1 36)  A/2  +  Bm!+  C«'-+  2  \)mn  4-  2Ë«/+  2F lin 

une  valeur  différente  de  zéro,  rencontrera  nécessairement  un  des  deux 
hyperboloïdes  en  deux  points  dont  les  coordonnées  £,  y;,  Ç  seront  dé- 


liO  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

terminées  par  l'une  des  deux  formules 


1    7)      l~  m~~  n  V  A/2+Bm2+C«2 


\__ 

T] 



t 

m 

n 

ç  _ 

■n 

Y 

t 

m 

// 

K 


i\)  mn  ■+■  2E«/  +  2F //« 


(,38)      )  =  -  =±=±1/— _ 


*—  K 


C  il*  -h  2  D  mn  -+■  2  E  /*/  -+-  2  F  //« 


savoir,  l'hyperboloïde  (109),  si  le  polynôme  (i3G)  est  une  quantité  de 
même  signe  que  la  différence  K  —  k,  et  l'hyperboloïde  (1 34)  dans  le 
cas  contraire.  De  plus,  si  l'on  combine  les  équations  (122)  avec  les 
formules  (i3t)  ou  (i38),  après  avoir  réduit  à  zéro  les  constantes  G, 
H,  I,  on  trouvera  pour  les  équations  de  la  génératrice  qui  renferme  le 
point  (H,  Y],  Ç)  sur  l'un  des  hyperboloïdes 

.  A(^-ï)2  +  B(/-r02+C(^-C)24-2D(j-rî)(3-C)  +  2E(^-C)(^-D  +  2F(^->)(j-ri)  =  o, 
'   j  ( A7.-+- F  m  -+-  En)  {x  —  Q  +  (F/  +  Bm  +Dn)  {y  —  tj)  -+-  (E/+D/n  +  C»)  (*  —  Ç)  =  o. 

Donc  la  parallèle  menée  à  cette  génératrice  par  l'origine  des  coordon- 
nées sera  la  droite  suivant  laquelle  le  cône  asymptotique  coupera  le 
plan  représenté  par  l'équation 

(i4o)     (A/  4-  Fm+En)jc  +  (F/  +  Bm  -+-»/*)/  -+-  (E/  +  Dm  +  C«);  =  o, 

c'est-à-dire,  le  plan  diamétral  qui  passera  par  les  milieux  des  cordes 
parallèles  à  la  droite  (i35).  Si  cette  parallèle  vient  à  disparaître,  ou, 
en  d'autres  termes,  si  les  équations  (107)  et(i4o)  ne  peuvent  être  véri- 
fiées que  par  des  valeurs  nulles  ou  imaginaires  des  coordonnées  oc, 
y,  z,  on  en  conclura  que  l'hyperboloïde  qui  renferme  le  point  (H,  yj,  '() 
ne  saurait  être  engendré  par  une  droite,  et  qu'il  offre  deux  nappes 
distinctes.  Par  conséquent,  l'hyperboloïde  (109)  offrira  une  seule 
nappe,  si,  le  polynôme  (101)  étant  une  quantité  de  même  signe  que  la 
différence  K  —  k,  le  système  des  équations  (107),  (i4°)  fournit  des 
valeurs  réelles  de  x,  y,  z,  ou  si,  le  polynôme  (101)  et  la  différence 
K  —  k  étant  des  quantités  de  signes  différents,  le  système  des  équa- 
tions (107),  (i4o)  fournit  des  valeurs  imaginaires  de  x,  y,  z.  Dans  la 
supposition  contraire,  l'hyperboloïde  (109)  offrira  deux  nappes  dis- 


DU  SECOND  DEC. RÉ.  Ui 

tinctcs.  D'ailleurs,  pour  savoir  si  le  système  des  formules  (107),  (i4°) 
fournit  des  valeurs  réelles  ou  imaginaires  des  variables  x,  y,  z,  il  suf- 
fira d'éliminer  une  de  ces  variables  entre  les  mêmes  formules,  par 
exemple  la  variable  z,  puis  de  tirer  de  l'équation  résultante  la  valeur 

du  rapport  — 

Lorsque,  des  coefficients  A,  B,  C,  l'un  au  moins  diffère  de  zéro,  l'un 
des  axes  coordonnés  rencontre  l'byperboloïde  (109)  ou  l'hyperboloïde 
(i34),  et,  par  suite,  on  peut  réduire  à  zéro,  dans  la  formule  (i4°)»  deux 
des  constantes  arbitraires  /,  m,  n.  Concevons,  par  exemple,  que  le  coef- 
ficient A  ne  soit  pas  nul.  Alors,  en  prenant  m  =  o,  n  =  o,  on  fera 
coïncider  la  droite  (i35)  avec  l'axe  des  x.  Alors  aussi,  l'équation  (i4o) 
se  trouvant  remplacée  par  la  formule 

040  A^  +  Fr  +  E;  — o, 

la  surface  (109)  sera  un  hyperboloïde  à  une  nappe,  si,  le  produit 

(142)  A(K  —  k) 

étant  positif,  les  formules  (107)  et  (i40  fournissent  des  valeurs  réelles 
de  x,  y,  z,  ou  si,  le  produit  (142)  étant  négatif,  les  mêmes  formules 
fournissent  des  valeurs  imaginaires  de  x,  y,  z. 

11  nous  reste  à  montrer  quelques  applications  numériques  des  règles 
que  nous  venons  d'établir,  et  à  l'aide  desquelles  on  détermine  l'espèce 
d'une  surface  du  second  degré,  d'après  l'inspection  de  l'équation  qui 
la  représente. 

Proposons-nous  d'abord  de  trouver  quelle  est  la  surface  représentée 
par  l'équation 

„  N  I  V  E  B  - 

043)  rz  +  zx  +  xy  —  i.  \ 

Cette  surface  a  évidemment  un  centre  qui  coïncide  avec  l'origine.  De 
plus,  comme  l'équation  du  cône  asymptotique  de  la  même  surface, 
c'est-à-dire,  la  formule 

044)  yz -h  zx -h  jty  —  o, 


148  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

fournit,  lorsqu'elle  est  résolue  par  rapport  à  la  variable  s,  une  valeur 
réelle  de  cette  variable,  et  que  cette  valeur,  savoir 

(.'45)  *=__5?L, 


ne  se  réduit  pas  à  l'ordonnée  d'un  plan,  on  peut  affirmer  que  le  cône 
îisymptotique  existe,  et  que  la  surface  (i43)  est  un  hvperboloide.  Pour 
déterminer  l'espèce  de  cet  hvperboloide,  on  mènera  par  l'origine  une 
droite  qui  ne  soit  pas  renfermée  dans  la  surface  du  cône  asymptotique, 
par  exemple  la  droite  que  représente  la  formule 

(i'i6)  a>=yz=zs, 

et  l'on  cherchera  le  plan  diamétral  qui  passe  par  les  milieux  des  cordes 
parallèles  à  cette  droite.  Or  les  dérivées  du  premier  membre  de  l'équa- 
t  ion  (i43),  prises  successivement  par  rapport  aux  variables  x,  y,  s,  se 
réduisent  aux  trois  binômes 

Y-JrZ,       Z-hXf      X+Y- 

Donc  le  plan  diamétral  passant  par  les  milieux  des  cordes  parallèles  à 
la  droite  (i3.))  sera  représenté  par  l'équation 

(m  +  n)x  -+-(/*-+■  l)y  ■+.  (/-f- m)z  =p, 

et  le  plan  diamétral  cherché,  par  l'équation 

(i/»7)  x  h-  y  ■+-  »  =  *>. 

De  plus,  on  tirera  des  équations  (r43)  et  (i4?)i  en  éliminanl  la  va- 
riable s, 

(t48)  (.z- -h  y)2— ,rr  =  0         ou         œ'1  -+-  xy  -+-  y"-  =  o 

et,  par  conséquent, 

(149)  Z=-L±*lsf=ru 


D'autre  part,  on  tirera  des  équations  (i43)  et  (i£6) 

(i5o)  x=y  —  z  =  ±^. 


DU  SECOND   DEGRE.  U3 

Donc  le  plan  diamétral  (i4/)  ne  rencontrera  pas  le  cône  asymptotiqnc, 
tandis  que  la  droite  (i4^)  rencontrera  l'hyperboloïde  proposé.  On  doit 
en  conclure  que  cet  hyperboloïde  ne  pourra  être  engendré  par  une 
droite,  et  qu'il  offrira  deux  nappes  distinctes. 

On  arriverait  à  la  même  conclusion  en  observant  que,  dans  l'hypo- 
thèse admise,  la  formule  (n3),  qui  comprend  les  équations  des  axes 
principaux,  se  réduit  à 

y  ■+-  s g  •+■  x x  -+■  y 


(.1*0 


y 


Or,  si  l'on  désigne  par  r  la  distance  qui  sépare  le  centre  de  la  sur- 
face (i43)  du  point  où  cette  surface  rencontre  l'un  des  axes  principaux, 
on  tirera  des  formules  (i4'î)  et  (i5i)  combinées  entre  elles 

.  -  .  r -h  :■       s  +  x       x  -y-  v       ixz  ^-  izx+->.xy        a 

(  1 5a  )  • =  — — ■  = -  =  — — ; - r—^  =  —  i 

x  y  z  x'-  -+-  y*  -+-  z*  i - 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

(,53)         ^+.=(5+.).=  (£+,)r=(£-i 

De  plus,  il  est  clair  qu'on  vérifiera  l'équation  (i53),  soit  en  posant 


(A~) 

a?-+ 

et 

(«54) 

i  +  i  =  o 

soit  en  posant 

046) 

X 

et 

055) 

a 

-4-1  =  3 
/- 

1     

ou        r=±  2*y/ — i, 


■y  — 


on         /•  =  i . 


Donc  il  existe,  pour  la  surface (i 43)  :  r°  une  infinité  d'axes  principaux 
compris  dans  le  plan  représenté  par  l'équation  ( r 4 7 ) ,  mais  dont  aucun 


144  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

ne  rencontre  la  surface;  20  un  axe  principal  représenté  par  la  for- 
mule (146),  et  qui  coupe  la  surface  en  deux  points  situés  à  l'unité  de 
distance  de  l'origine.  Donc  l'équation  (i43)  représente  un  hyperboloïde 
à  deux  nappes,  qui  est  de  révolution  autour  de  la  droite  (1/46).  et  dont 
l'axe  réel  offre  une  longueur  égale  à  2. 

Proposons-nous,  en  second  lieu,  de  trouver  quelle  est  la  surface 
représentée  par  l'équation 

(1 56)  x"- —  y2  —  :-2+  2ys  +  x  4- y  4-  %  =  0. 

Dans  ce  cas,  la  formule  (107)  se  réduit  à 

X*  — ■  y-  —  -s2  +  2  y  z  =  o 

ou,  ce  qui  revient  au  même,  à 

(i57)  (x—y^z)(x+y—z)  =  o. 

Donc  alors  le  cône  dont  les  génératrices  sont  parallèles  à  celles  du  cône 
asymptotique  se  transforme  en  un  système  de  deux  plans  qui  se  coupent. 
Par  conséquent  l'équation  (i56)  ne  peut  représenter  qu'un  semblable 
système,  ou  un  cylindre  hyperbolique,  ou  un  paraboloïde  hyperbo- 
lique. De  plus,  comme  les  dérivées  de  l'équation  (i5G),  prises  par  rap- 
port aux  variables  x,  y,  s,  sont  respectivement 

(  1 58  )        2.r-i-imo,         -2r+2;+i-o,         -2;  +  2y4-i  =  o, 

et  qu'on  ne  peut  satisfaire  simultanément  aux  deux  dernières  des  for- 
mules (i58)  par  des  valeurs  finies  de  y  et  de  :■,  nous  devons  conclure 
que  la  surface  (ijO)  n'a  pas  de  centre,  et  qu'elle  est  un  paraboloïde 
hyperbolique. 

Si  à  l'équation  (1  jG)  on  substituait  l'une  des  suivantes 

(159)  x*  —  y* —  -24-  lyz  4-  x  -\- y  —  z  =  o, 

(160)  x*  —  y* —  **-¥■  iyz  -+-  x  +-y  —  z=zi, 

on  trouverait,  au  lieu  des  formules  (1 58), 

(161)  2.7-4-1—0,         -2/  +  2:  +  i  =  o,         2r-2;-i=:o; 


DU  SECOND  DEGRÉ.  145 

et,  comme  les  équations  (161)  sont  vérifiées,  quelle  que  soit  z,  lors- 
qu'on pose 

(162)  x  — ■>  y  — 


•>. 


on  pourrait  affirmer  que  chacune  des  surfaces  (159),  (160)  admet  une 
infinité  de  centres.  Enfin,  comme,  en  substituant  les  valeurs  de  x,  y 
tirées  des  formules  (162)  dans  les  premiers  membres  des  équations 
(159),  (1G0),  ou,  ce  qui  revient  au  même,  dans  le  polynôme 


x  +  y 


on  trouve  zéro  pour  résultat,  on  conclurait  que  la  surface  (139)  se  ré- 
duit au  système  de  deux  plans  qui  se  coupent  suivant  la  droite  (162), 
et  la  surface  (160)  à  un  cylindre  hyperbolique  qui  a  pour  axe  cette 
même  droite. 

Considérons  encore  l'équation 

(i63)  x*-î-  2j2-h  3-s2-h  l\yz  -+-  !±zx  -+-  [±xy  +  2«  +  2/+2î=:i. 

Dans  ce  cas,  la  formule  (107)  deviendra 

(i64)  x*-\-  2j2-+-  3s2 -h  ^yz  -4-  ^zx  -+-  -\xy  =  o. 

Or  on  tire  de  cette  dernière,  résolue  par  rapport  à  x, 


(i65)  x  —  —  2  (y  -+-  z)  ±  \Jz*  4-  \yz-h  2  y2.  • 

De  plus,  comme,  en  égalant  à  zéro  le  polynôme 

52+4j5  4-2J2, 

on  en  conclut 

Z  —  —iy±.y\Ji, 

et  que,  par  suite,  on  a  généralement 

(166)     z2  -h  l\yz  +  a  y*  =(*  +  27  ■+■  y  \fi)  (3  4-  27  —  y  \Jz)  —  (3  -+-  2  y)*—  2  y9-, 

il  est  clair  que  la  valeur  de  x,  déterminée  par  la  formule  (i65),  sera 
réelle  toutes  les  fois  que  la  valeur  numérique  de  z  h-  2 y  sera  supé- 

OEuvres  de  C .  —  S.  II,  t.  VIII.  ig 


146  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

rieure  à  celle  de ysl'i,  c'est-à-dire,  en  d'autres  termes,  toutes  les  fois 

que  la  valeur  numérique  de  la  somme  — h  2  sera  supérieure  à  sfï. 

Donc  le  cône  asymptotique  représenté  par  l'équation  (164)  ou  (i65) 
sera  réel,  et  la  surface  (i63)  sera  nécessairement  un  hyperboloïde. 
Pour  obtenir  les  coordonnées  du  centre  de  cet  hyperboloïde,  il  suffira 
de  chercher  les  valeurs  de  x,y,  z  qui  vérifient  simultanément  les  trois 
dérivées  de  l'équation  (i63),  savoir 

0:+2J'+25  +  I=:0, 

(167)  !  ix  +  iy  +  iz  + 1  —  o, 

(  ix  +  iy  +  3z  +  1  =  o. 

Donc  les  coordonnées  du  centre  seront 


(168)  X  —  o,  J  = 


I 


Cela  posé,  les  axes  principaux  de  la  surface  (i63)  seront  représentés 
par  la  formule 

,  _  .      a?  +  ay  +  a*  +  i       2^  +  27  +  25  +  1        2.r  +  2r  +  3s  +  i 
(i6q)      - •= ^ = *■ ■ 

'J  X  I  z 

y+  - 
J         2 

Ajoutons  que,  si  l'on  transporte  l'origine  au  centre  de  la  surface  (i63), 
les  équations  de  cette  surface  et  des  axes  principaux  deviendront 

3 

(170)  x2-\-  2j2+  3,s2+  (\xy -v-  ^ocz  +  \yz  =  -, 

JT+2V  +  2S  2X  +  2V  +  23  2J7  +  2V  +  3.3 


X 


y 


D'ailleurs,  si  l'on  désigne  par  rla  distance  qui  sépare  la  surface  (170) 
du  point  où  cette  surface  rencontre  un  des  axes  principaux,  et  si  l'on 
fait,  pour  abréger, 


i        ^  3 

(I"2)  **=* 


DU  SECOND  DEGRÉ.  H7 

on  tirera  des  formules  (170)  et  (171)  combinées  entre  elles 

3 


x  -+-  2  y  -4-  2  z  ___  a  a?  -f-  2  y  -+-  2  z  _  2  .r  -f-  2  y  -t-  3  s 2 

"j  2  —  x1 -\- y* -\- z% 


(«73)       Z = Z ~  —-. :-^^r^2-4-^_2/-2_  ' 


ou,  ce  qui  revient  au  même, 

(174)  2J7  +  2J-f-2^=:(5+  l)  X  =  S  y  =  (s  —  \)Z\ 

puis  on  en  conclura 

/    1  1  1 

(  1 75  )  2 1 1 

v   '    '  \s  -f- 1        s        s  —  1 

ou,  plus  simplement, 

(176)  s3—  6s2—  s -h  2  =  0. 

Comme  cette  dernière  équation  offre  deux  variations  de  signe,  on  peut 
affirmer  qu'elle  a  deux  racines  positives.  Donc,  parmi  les  trois  valeurs 
de  r  correspondantes  aux  trois  axes  principaux,  et  déduites  des  for- 
mules (172),  (176),  deux  seront  réelles.  Donc  la  surface  (i63)  sera  un 
hypcrboloïde  à  une  seule  nappe.  On  pourrait  encore  arriver  à  la  même 
conclusion  de  la  manière  suivante. 

Si  l'on  construit  les  cordes  de  la  surface  (170)  qui  sont  parallèles  à 
l'axe  des  y,  le  plan  diamétral  qui  renfermera  les  milieux  de  ces  cordes 
sera  représenté  par  l'équation 

•XX  H-  2 y  -f-  2 Z  =  O, 
OU 

(177)  a?.-t-7-+-*  =  o. 

Si  entre  cette  dernière  équation  et  la  formule  (  1 64 )  on  élimine  y,  on 
trouvera 

(.78)  z*--x*  =  o, 

('79)  z=±x. 


148  DISCUSSION  DES  LIGNES  ET  DES  SURFACES 

D'autre  part,  si  l'on  réduit  x  et  z  à  zéro  dans  l'équation  (170),  on  en 

tirera 

± 

92 

(180)  y=  ±_. 

2 

Donc  le  plan  diamétral  qui  renferme  les  milieux  des  cordes  parallèles 
à  l'axe  des/  coupe  le  cône  asymptotique  de  la  surface  (170),  qui  elle- 
même  est  rencontrée  par  l'axe  des  y.  Donc  cette  surface  peut  être 
engendrée  par  une  droite,  et  l'hyperboloïde  auquel  elle  se  réduit  offre 
une  seule  nappe. 

Considérons  enfin  l'équation 

(181)  x9-+  2J2+  3~24-  lyz  +  25J  +  2 x/  +  ,r  +/  +  3  =1. 

Dans  ce  cas,  la  formule  (107)  deviendra 

O82)  <r2-h  2/24-  3,s24-  lyz  +  izx  -t-  ixy  =  o. 

Or,  comme  on  tire  de  cette  dernière,  résolue  par  rapport  à  x, 

(i83)  ^  =  -(7  +  ^)±(/2+252)2v/=rï, 

il  est  clair  que  les  seules  valeurs  réelles  de  x,  y,  z,  propres  à  vérifier 
la  formule  (182),  seront  des  valeurs  nulles.  Donc  l'équation  (181)  ne 
peut  représenter  qu'un  ellipsoïde  réel  ou  imaginaire.  Ajoutons  que, 
dans  cet  ellipsoïde,  les  coordonnées  du  centre  vérifieront  les  dérivées 
de  l'équation  (181),  savoir 

/    2X+2/  +  2J  +  I  =  û, 

('84)  <  2«  +  4j-t-2;  +  i  =  o, 

'  2a;  +  2j  +  6;+i-o, 

et  seront,  par  conséquent, 

1 

7  —  0,        £  =  0. 


(i85)  *=-i 

2 


D'ailleurs,  si  l'on   transporte   l'origine   à  ce  même  centre,   l'équa- 


DU  SECOND  DEGRÉ.  149 

tion  (181)  sera  remplacée  par  la  suivante 

(  1 86)  x*-\-  2j2-i-  3 s2  4-  lyz  -f-  izx  -+-  ixy  =  y> 

c'est-à-dire,  par  l'équation  d'une  surface  qui  coupera  évidemment 
l'axe  des  x  en  deux  points  dont  les  abscisses  seront  comprises  dans  la 
formule 

(187)  œ  —  ±^—- 

Donc  la  surface  (181)  est  un  ellipsoïde  réel. 


SUR    LA 


DIVISION  D'UNE  MASSE  SOLIDE  OU  FLUIDE 

EN  COUCHES  HOMOGÈNES. 


Considérons  une  masse  solide  ou  fluide  représentée  par  M,  et  com- 
prise sous  un  certain  volume  V.  Supposons  d'ailleurs  tous  les  points 
de  l'espace  rapportés  à  trois  axes  rectangulaires  des  x,  y,  z,  et  soit 

la  densité  de  la  masse  M  au  point  {oc,  y,  z).  Si  l'on  divise  cette  masse 
en  couches  infiniment  minces  et  homogènes  par  des  surfaces  très  rap- 
prochées les  unes  des  autres,  l'équation  de  chacune  de  ces  surfaces 
sera  de  la  forme 

(2)  p  =  const. 

Soit  d'ailleurs  p  -+-  Ap  ce  que  devient  la  densité  p  lorsqu'on  passe  du 
point  (ce,  y,  z)  à  un  autre  point  très  voisin  et  correspondant  aux  coor- 
données x  -h  Ax,  y  -h  Ay,  z  -+-  Az.  On  trouvera,  en  regardant  les  quan- 
tités Ax,  Ay,  Az  comme  infiniment  petites  du  premier  ordre,  et  négli- 
geant les  infiniment  petits  du  second  ordre, 

(3)  Ap=|PA*+^A7+$A;. 

dx  dy    J       dz 

De  plus,  si  l'on  désigne  par  r  le  rayon  vecteur  mené  du  point  (x,  y,  z) 
au  point  (x  +■  Ax,  y  -+-  Ay,  z  ■+-  Az),  par  a,  (3,  y  les  angles  que  forme 
ce  rayon  vecteur  avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives,  et  par 


SUR  LA  DIVISION  D'UNE  MASSE  SOLIDE,  ETC.  151 

«  la  valeur  numérique  du  rapport  -A  on  aura 

(4)  Ax  =  r  cosa,         Aj  =  rcosj3,         As  =  r  cosy, 

(5)  cos2a  -h  cos2(3  -+-  cos2y  =  i, 

(6)  »  =  ±  —  =±  (  -/-cosa-f-  -r^-cosS  +  -£  cosy  ). 

/•  \ox  ây  ôz        '  J 

Enfin,  il  est  clair  que  le  rayon  vecteur  r  sera  dirigé  suivant  la  normale 
menée  à  la  surface  (2)  par  le  point  (x,  y,  z),  si  les  angles  a,  (3,  y  sont 
déterminés  par  la  formule 

cosot cos(3 cosy 1 


(7) 

à*       ày       <)z         y  y^j  ■+■  \jfyj  -1-  y-j 

et  qu'alors  la  valeur  de  a  deviendra 


âA      4? *        J(*lX+.(*i\\(*9 


Or  on  peut  démontrer  que  cette  dernière  valeur  de  a  est  la  plus  grande 
de  celles  que  fournit  l'équation  (6),  quand  on  y  substitue  pour  a,  (3,  y 
des  valeurs  propres  à  vérifier  la  condition  (5).  On  y  parviendra,  en 
effet,  de  la  manière  suivante. 
On  a  généralement 

dp  dp  dp         Y1     (dp  dp       0y- 

(9)  (  +(|cosa-||cosy)2+(^cosP-^cosa 

Donc  la  quantité 

(10)  a«— /  _A-cosa  4-  -pCOs(3+ -^  cosy  j 

sera  toujours  inférieure  au  trinôme 


152    SUR  LA  DIVISION  D'UNE  MASSE  SOLIDE  OU  FLUIDE 

tant  que  les  angles  a,  (3,  y  ne  vérifieront  pas  les  conditions 

/  ^P  dp       n 

-~  cosy f-  cosp  —  o, 

\  dy        '       ôz        r 

/     x  J  dp  dp 

(12)  <  ~-  cos  or.  —  -~  cosy  =  o, 

v      '  \  dz  ôx        ' 

\   -^-cos(3 f  cosot  =  o, 

»  ôx  ay 

ou,  ce  qui  revient  au  même,  la  formule  (7);  tandis  que,  dans  le  cas 
contraire,  les  quantités  (10)  et  (1 1)  seront  égales  entre  elles.  Donc  le 
trinôme  dont  il  s'agit  représentera  la  valeur  maximum  de  s2,  et  la  ra- 
cine carrée  de  ce  trinôme  offrira  le  maximum  de  la  quantité  a.  Or  cette 
quantité  sera  plus  ou  moins  grande,  suivant  que  l'accroissement  ou  la 
diminution  de  la  densité  p  sera  plus  ou  moins  considérable  dans  le 
passage  du  point  {x,  y,  z)  au  point  (x  -h  bx,  y  -+-  Ay,  z  -+■  As)  séparé 
du  premier  par  la  distance  r.  Cela  posé,  on  déduira  immédiatement  du 
principe  ci-dessus  établi  la  proposition  suivante  : 

Théorème  I .  —  Si,  après  avoir  divisé  une  masse  solide  ou  fluide  en  cou- 
ches homogènes  par  des  surfaces  infiniment  rapprochées  les  unes  des  au- 
tres, on  passe  d'un  point  (x,  y,  z)  pris  au  hasard  sur  l'une  de  ces  surfaces 
à  un  second  point  très  voisin  et  séparé  du  premier  par  la  distance  r,  l'ac- 
croissement ou  le  décroissement  de  la  densité  deviendra  le  plus  grand  pos- 
sible, lorsque  la  distance  r  sera  mesurée  sur  la  normale  à  la  surface  dont  il 
s'agit. 

La  quantité  «  que  détermine  la  formule  (6),  et  qui  sert  à  mesurer 
l'accroissement  ou  la  diminution  de  la  densité  à  une  distance  très 
petite  du  point  {oc,  y,  z),  est  ce  que  nous  appellerons  désormais  le 
module  de  cet  accroissement  ou  de  cette  diminution. 

Il  est  facile  de  prouver  que,  dans  la  formule  (7),  le  double  signe 
doit  être  réduit  au  signe  +  ou  au  signe  —,  suivant  que  la  densité  croît 
ou  diminue  quand  on  passe  du  point  {oc,  y,  z)  à  un  point  très  voisin 
{x  -h  Ax,  y  -+-  Aj,  z  -4-  As)  situé  sur  la  direction  correspondante  aux 
angles  a,  (3,  y.  En  effet,  admettons  d'abord  que  la  densité  croisse  dans 


EN  COUCHES  HOMOGÈNES.  153 

la  direction  dont  il  s'agit.  Les  deux  quantités 

dp 

cosa     et    -r- 
ôx 

seront  toutes  deux  positives  si  cette  direction  forme  avec  le  demi-axe 
des  x  positives  un  angle  aigu,  et  toutes  deux  négatives  dans  le  cas  con- 
traire. Donc  alors  le  rapport 

cosa 


(i3) 


dp_ 
dx 


sera  nécessairement  positif,  et  la  formule  (7)  devra  être  réduite  à  la 
suivante  : 

cosa cos[3  _  cosy  _  1 


04) 


fy  (ty    '  '    àp  /(àpV      (àpV      (ai 

à*       ày       àz      y  yâjc)  +  ydy)  +  ydz 


On  prouvera  de  même  que,  si  la  densité  diminue  quand  on  passe  du 
point  {x,  y,  z)  à  un  point  très  voisin  situé  sur  la  direction  correspon- 
dante aux  angles  a,  [J,  y,  le  rapport  (i3)  sera  nécessairement  négatif. 
Donc  alors  la  formule  (7)  deviendra 

.  r.  cosa       cosS       cosy  1 

(i5) 


à*  ày  ôz  y  \J)%)  +  \jfy)  +  \JZ 

Lorsque  la  masse  M  est  celle  d'un  liquide  en  équilibre,  et  que  les 
projections  algébriques  X,  Y,  Z  de  la  force  accélératrice  9  appliquée 
à  la  molécule  qui  renferme  le  point  (x,y,z)  réduisent  le  trinôme 
Xdx-hYdy-\-Zdx  à  une  différentielle  exacte,  les  surfaces  qui  divisent 
la  masse  M  en  couches  homogènes  sont  des  surfaces  de  niveau,  dont 
chacune  est  toujours  coupée  à  angles  droits  par  la  direction  de  la  force 
accélératrice.  Donc  alors,  si  l'on  veut  passer  d'un  point  donné  (a?, y,z) 
à  un  second  point  très  voisin  et  situé  à  la  distance  r  du  premier,  de 
manière  que  l'accroissement  ou  la  diminution  de  la  densité  obtienne 
la  plus  grande  valeur  possible,  il  suffira  de  mesurer  la  distance  r  sur 
la  direction  de  la  force  accélératrice. 

OF.wrcs  de  C.  —  S.  II,  t.  VIII.  20 


15i    SUR  LA  DIVISION  DUNE  MASSE  SOLIDE  OU   FLUIDE 

Si  l'on  considère  le  calorique  comme  un  fluide  impondérable  qui 
pénètre  les  différents  corps,  la  densité  p  de  ce  fluide,  en  un  point 
donné  (x,y9*)  d'un  corps  quelconque,  sera  la  mesure  de  la  chaleur 
en  ce  point,  et  les  surfaces  qui  diviseront  le  même  fluide  en  couches 
homogènes,  ou  d'égales  densités,  seront  ce  qu'on  peut  appeler  des  sur- 
faces isothermes,  puisqu'on  retrouvera  dans  tous  les  points  de  chacune 
d'elles  la  même  quantité  de  chaleur.  Alors  la  quantité  »,  déterminée 
par  la  formule  (G),  deviendra  proportionnelle  à  l'accroissement  ou  à  la 
diminution  que  la  chaleur  subira  dans  le  passage  d'un  premier  point 
(x,  y,  z)  à  un  second  point  très  voisin  (x  -f-  Ax,  y  -+-  ày,  z  -f-  Az),  sé- 
paré du  premier  par  la  distance  r  tracée  de  manière  à  former  avec  les 
demi-axes  des  coordonnées  positives  les  angles  a,  j3,  y,  et  sera  le  mo- 
dule de  cet  accroissement  ou  de  cette  diminution.  Or  il  suit  des  prin- 
cipes ci-dessus  établis  que  ce  module  acquerra  la  plus  grande  valeur 
possible  quand  la  distance  infiniment  petite,  désignée  par  r,  se  comp- 
tera sur  la  normale  menée  par  le  point  (a?,  y,  z)  à  la  surface  isotherme 
qui  renferme  ce  point.  On  peut  donc  énoncer  la  proposition  suivante  : 

Théorème  II.  —  Si,  dans  un  corps  ou  dans  l'espace,  on  veut  passer  d'un 
point  donné  (x,y,  z)  à  un  second  point  très  voisin  et  séparé  du  premier 
par  la  distance  r,  de  manière  que  la  différence  des  quantités  de  chaleur  me- 
surées en  ces  deux  points  soit  la  plus  grande  possible,  on  devra  suivre  la 
direction  de  la  normale  menée  par  le  premier  point  à  la  surface  isotherme 
dans  laquelle  il  se  trouve  compris. 

Pour  établir  l'équation  qui  sert  à  fixer  les  lois  du  mouvement  de  la 
chaleur  dans  un  corps  ou  dans  l'espace,  il  suffit  d'admettre,  comme 
nous  le  montrerons  plus  tard,  que  le  calorique  est  un  fluide  dont 
chaque  molécule  se  meut  toujours  à  partir  d'un  point  donné  {x,  y,  z) 
dans  la  direction  suivant  laquelle  le  décroissement  de  la  densité  est  le 
plus  considérable,  et  que  la  quantité  de  chaleur,  qui,  pendant  un  in- 
stant très  court  A/,  traverse  un  éléments  de  surface  perpendiculaire  à 
cette  direction,  est  proportionnelle  au  module  a  du  décroissement  dont 
il  s'agit.  Adoptons  cette  hypothèse,  et  concevons  qu'au  bout  du  temps  t 


EN  COUCHES  HOMOGÈNES.  155 

on  désigne  par  co  et  p  la  vitesse  et  la  densité  du  fluide  correspon- 
dantes au  point  (x,y,z).  Comme  la  quantité  de  chaleur  qui,  pendant 
l'instant  Al,  traversera  l'élément  de  surface  s,  sera  nécessairement  pro- 
portionnelle, d'une  part  à  la  densité  p,  d'autre  part  à  la  vitesse  w,  et, 
par  suite,  au  produit  pco,  on  aura,  en  vertu  de  l'hypothèse  admise, 

(16)  p&)  =  £8, 

P 

la  valeur  de  a  étant  déterminée  par  la  formule  (8),  et  k  désignant  un 
coefficient  positif  qui  ne  pourra  dépendre  que  des  variables  x,  y,  z. 
Ajoutons  que  ce  coefficient  sera  constant  si  le  fluide  se  meut  dans  l'es- 
pace ou  dans  un  corps  homogène,  tandis  que,  dans  le  cas  contraire,  il 
mesurera  la  conductibilité  du  corps  échauffé  au  point  (x,y,  z).  Quant 
aux  angles  a,  [3,  y  formés  par  la  direction  de  la  vitesse  co  avec  les  demi- 
axes  des  coordonnées  positives,  ils  coïncideront  avec  les  angles  a,  8, 
y  déterminés  par  la  formule  (i5),  qui  pourra  s'écrire  comme  il  suit 

cosa  _  cos(3 cosy  _        i 

•  —  > 

8 


do 

dp' 

dx 

ày 

ôz 

et  de  laquelle  on  tirera 

i     \                            ï  àp 

(iq )          cosa  = ^-  , 

8    dx 

cos(3  =  — 

i  dp 

8  dv 

ï   dp 
cosy  = f-> 

'  8    dz 

Cela  posé,  si  l'on  nomme  u,  v,  w  les  projections  algébriques  de  la  vi- 
tesse (o  sur  les  demi-axes  des  coordonnées  positives,  on  trouvera 

k  dp 

u  —  w  cos  a  = ^-  , 

p  dx 


(20)  {  v  =wcosS= £, 

p  uy 

k  dp 
w  =  (xi  cosy  = £■ 

'  p  dz 

et,  par  suite, 

(  2 1  )  p  u  =  —  h r  -3 °  5  p  v  =  —  k  2» ,  p  w  =  —  k  J! 

dx  r  dy  r  dz 


156    SUR  LA  DIVISION  D'UNE  MASSE  SOLIDE  OU  FLUIDE 

Si  l'on  supposait  l'élément  de  surface  s  perpendiculaire,  non  plus  à 
la  direction  de  la  vitesse  co,  mais  à  une  autre  direction  qui  formerait 
avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives  des  angles  X,  u.,  v,  alors, 
§  désignant  l'angle  compris  entre  ces  deux  directions,  la  quantité  de 
chaleur  qui,  pendant  un  temps  très  court,  traverserait  la  surface  s, 
serait  proportionnelle,  non  seulement  aux  quantités  p  et  co,  mais 
encore  à  cosS,  et,  par  suite,  au  produit 

(22)  pwcos<5. 
On  aurait  d'ailleurs 

(23)  cos<5=:  cosacosX  +- cos(3  cos/xh- cosy  cosv; 
puis  on  conclurait  des  formules  (20),  (21)  et  (23) 

!pw  cos 9  =  pu  cos  1  h-  p  v  cos [x  ■+■  p  w  cos y 
1  (       i  àp  do  dp\ 

=  —  kl  cos/  -r-  -+■  COSU-r — h  cosv  -^-    • 
\  dx  '   oy  azj 


(24) 


Concevons  maintenant  que  l'élément  s  fasse  partie  de  la  surface  exté- 
rieure d'un  corps  solide,  et  que  la  quantité  p  ou  la  température  de 
cette  surface  au  point  {oc,  y,  z)  diffère  de  la  température  ç  du  milieu 
environnant.  Admettons  enfin  que  la  quantité  de  chaleur  qui  traver- 
sera, pendant  un  instant  très  court  A*,  l'élément  s  soit  proportionnelle 
à  la  différence  entre  les  températures  p  et  ç  du  corps  solide  et  du  mi- 
lieu dans  lequel  il  est  placé.  On  aura 

(25)  -  *(cosX  -£  +  cos^  +  COSvJï  Jt=K(p  _  Ç), 

K  désignant  un  nouveau  coefficient  qui  dépendra  de  la  facilité  avec  la- 
quelle la  surface  extérieure  du  corps  se  laissera  traverser  par  le  calo- 
rique, et,  par  conséquent,  de  la  nature  ainsi  que  du  poli  de  cette  sur- 
face. Ajoutons  que,  si  l'on  représente  par 

(26)  ï(x,y,z)  =  o 

la  surface  dont  il  s'agit,  les  angles  X,  a,  v  formés  par  la  normale  à  cette 


EN  COUCHES  HOMOGÈNES.  157 

surface  avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives  seront  déter- 
minés par  la  formule 

cosl  COS|X  cosv 

ôï{x,  y,z)  "  di{x,y,z)  "  dî(œ,y,z) 

die  dy  ôz 

(27) 


Il  est  bon  d'observer  que,  dans  la  formule  (25),  le  coefficient  K  et 
la  différence  p  —  ç  seront  des  quantités  affectées  du  même  signe,  si 
l'angle  désigné  par  S  dans  l'équation  (24)  est  aigu,  ou,  en  d'autres 
termes,  si  la  température,  mesurée  au  dedans  du  corps  solide  et  dans 
le  voisinage  du  point  (a?,  j,  s)  au  bout  du  temps  /,  décroît  tandis 
qu'on  passe  d'un  point  à  un  autre  en  suivant  la  direction  déterminée 
par  les  angles  X,  jx,  v.  Si  le  contraire  arrivait,  le  coefficient  K  et  la  dif- 
férence p  —  ç  seraient  des  quantités  affectées  de  signes  contraires. 

Dans  le  cas  particulier  où  la  température  ç  du  milieu  qui  environne 
le  corps  solide  devient  égale  à  zéro,  l'équation  (25)  se  réduit  à 

/„e\  1   dp  dp  dp        K 

(20)  COS/  ~  -r  COS/J.  -—  +  COSV  -p  +  Tp=:0. 

Alors,  si  Ton  admet  que  la  surface  du  corps  solide  offre  en  chaque 
point  une  température  inférieure  à  celle  de  points  très  voisins,  mais 
situés  au  dedans  du  même  corps,  le  coefficient  K  sera  positif  ou  né- 
gatif, suivant  que  les  angles  X,  tx,  v  se  rapporteront  à  la  normale  pro- 
longée au  dehors  ou  au  dedans  du  corps  solide  à  partir  du  point 
(*;jvs). 

En  terminant  cet  article,  nous  ferons  remarquer  que  MM.  Fourier 
et  Poisson  avaient  déjà  obtenu,  le  premier  la  formule  (28),  le  second 
la  formule  (25),  quoique  les  hypothèses  admises  par  ces  deux  géo- 
mètres relativement  à  la  propagation  de  la  chaleur  fussent  très  dis- 
tinctes de  celle  que  nous  avons  adoptée. 


SUR  LES 

ÉQUATIONS  QUI  EXPRIMENT  LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE 

ou 

LES  LOIS  DU  MOUVEMENT  DES  FLUIDES. 


§  Ier.  —  Considérations  générales. 

Considérons  d'abord  une  masse  fluide  en  équilibre.  Soient 

m  une  molécule  infiniment  petite,  prise  au  hasard  dans  cette  masse  ; 

ce,  y,  z  les  coordonnées  de  la  molécule  m  comptées  sur  trois  axes  rec- 
tangulaires; 

p  la  densité  du  fluide  au  point  (oc,  y,  *); 

p  la  pression  hydrostatique  au  même  point; 

©  la  force  accélératrice  qui  sollicite  la  molécule  m; 

X,  Y,  Z  les  projections  algébriques  de  la  force  9  sur  les  axes  coor- 
donnés. 

En  choisissant  pour  variables  indépendantes  les  coordonnées  x,y,  s, 
on  aura  (voir  la  page  24  du  Volume  II)  (1  ) 

/  n  àp        v  dp        v  dp 

et  par  suite 

(2)  dp  =  p(Xdx  h-  Y  dy  -hZdz). 

Or,  pour  que  l'on  puisse  trouver  une  fonction  p  de  x,  y,  z  propre  à  vé- 
rifier la  formule  (2),  il  est  nécessaire  que  le  second  membre  de  cette 

(J  )  Œuvres  de  Cauchj,  S.  II,  T.  VII,  p.  39. 


SUR  LES  CONDITIONS   D'ÉQUILIBRE,  ETC.  159 

formule  soit  une  différentielle  exacte,  et  que  l'on  ait 

d(PY)_d(pZ)  d(pl)  _  â(pX)  d(p\)  _à(pY) 


(3) 


dz  dy  dx  dz  dy  dx 


Donc  les  conditions  (3)  devront  être  remplies  dans  le  cas  d'équilibre. 
On  peut  ajouter  que  ces  conditions  suffiront  pour  assurer  l'équilibre, 
si  le  fluide  est  contenu  dans  un  vase  fermé  de  toutes  parts,  pourvu  que 
la  paroi  du  vase  soit  capable  de  supporter  en  chaque  point  la  pression 
exercée  contre  elle.  Si,  au  contraire,  une  portion  de  la  surface  qui  ter- 
mine la  masse  fluide  est  libre  et  soumise  à  des  pressions  extérieures, 
il  sera  nécessaire,  pour  l'équilibre,  non  seulement  que  les  conditions 

(3)  se  trouvent  vérifiées,  mais  encore  que  l'on  puisse  satisfaire  à 
l'équation  (2)  par  une  valeur  de  p  qui,  pour  chaque  point  de  la  sur- 
face libre  du  fluide,  soit  précisément  équivalente  à  la  pression  exté- 
rieure en  ce  point.  Donc,  si  la  surface  dont  il  s'agit  est  représentée  par 
l'équation  F(a?, y, z)  =  o,  et  la  pression  extérieure  par  P,  il  faudra 
que  les  formules 

(4)  V(x,y,x)  =  o, 

(5)  p=V 

subsistent  simultanément,  c'est-à-dire  que  la  valeur  de  z,  tirée  de 
l'équation  (4),  vérifie  l'équation  (">),/>  étant  l'une  des  fonctions  ({tic 
détermine  la  formule  (2). 

Considérons  maintenant  le  cas  où  la  masse  fluide  est  en  mouvement, 
et  soient,  au  bout  du  temps  t, 

a>  la  vitesse  de  la  molécule  m  correspondante  aux  coordonnées  œ, y,  z; 
4»  la  force  accélératrice  qui  serait  capable  de  produire  le  mouvement 

effectif  de  cette  molécule; 
u,  v,  w  et  -\.,  .j,  %  les  projections  algébriques  de  la  vitesse  eu  et  de  la 

force  accélératrice  '\. 

Prenons  d'ailleurs  pour  variables  indépendantes  les  coordonnées  #, 
y,  z,  et  le  temps  /.  Les  formules  (1)  devront  être  remplacées  par  celles 
que  l'on  en  déduit,  quand  on  substitue  à  la  force  accélératrice  o  la 


160  SUR  LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE 

résultante  de  cette  force  et  d'une  autre  qui  serait  égale,  mais  direc- 
tement opposée  à  <J/,  c'est-à-dire,  en  d'autres  termes,  quand  on  rem- 
place les  quantités  X,  Y,  Z  par  les  différences  X  —  oX,,  Y  —  *f,  Z  —  X>. 
On  aura  donc,  dans  le  cas  du  mouvement  de  la  masse  fluide, 

(6)       ^=P(x-«),     |=P(Y-n     !=P<z-*>. 

yo  désignant  toujours  la  pression  hydrostatique  au  point  {oc, y,  z).  Soit 
d'ailleurs  A/  un  instant  très  court  compté  à  partir  de  la  fin  du  temps  t, 
et  représentons  par 

Ax,     Aj,     A»,     Ap,     Aw,     Ap,     Aw 

les  accroissements  que  prendront,  pendant  cet  instant,  les  valeurs  des 

quantités 

x,    y,    z,    p,    u,    v,    HP- 
relatives  à  la  molécule  m.  On  aura  sensiblement 
(7)  Ax  =  uAt,        &yz=çAt,        As  — wA£. 

De  plus,  la  densité  p  étant  fonction  de  x,  y,  z,  t,  si  l'on  pose,  pour  plus 
de  commodité, 

on  trouvera 

Ap  =  f(x  +  Ax,y-h\y,z  +  As,  t  4-  At)  —  f(x, y,  z,  l), 

ou  à  très  peu  près 

Ap  =  /(  x  -+-  u  At,  y  4-  v  At,  z  -H  w  A*,  £  -h  A<)  —  /(  a?,  _y,  s  ) 

__  \àf(x,y,z)       u  df(x,y,z)       p  df(x,y,z)       ^  d  f(x,  y,  z)l  ^ 
ât  dx  dy  dz         J 

On  aura  donc,  en  considérant  A*  comme  un  infiniment  petit  du  pre- 
mier ordre,  et  négligeant  les  quantités  infiniment  petites  d'un  ordre 
supérieur  au  premier, 


OU  LES  LOIS  DU  MOUVEMENT  DES  FLUIDES.  1G1 

On  trouvera  de  même,  en  remplaçant,  dans  l'équation  (8),  la  den- 
sité p  par  les  vitesses  u,  e,  w,  qui  sont  encore  des  fonctions  de  x% 
v,  *,  t, 

1  d«  = 

Enfin,  comme,  pour  obtenir  les  projections  algébriques  3t,  rr,  à  de  la 
force  accélératrice  <|/,  il  suffira  de  diviser  par  Al  les  accroissements 
infiniment  petits  Au,  Ae,  Aw,  on  tirera  des  formules  (9) 


(10) 


(du 
\dt 

du          du           dus 

-+-  u  -r (-  v h  «r  -— 

)At, 

(dv 
\dt 

^c          de            <)<> N 

-+-  u h  9 h  W  — 

dx          dy           dz  j 

)âs. 

(dw 
\dt 

dw         dw           dw^ 

-4-  u hf- hd'T- 

d  x          dy           dz  y 

)àL 

X 

du  du  du  du 
dt           dx         dy           dz 

ïï 

dv  dv  dv  dv 
dt           dx          dy           oz 

% 

dw  dw  dw  dw 
6>£           cte          a/            d- 

et,  par  suite,  les  équations  (G)  donneront 


<?M 

du 

du 

du 

<J7 

dx 

-VTy~ 

~"'Tz 

dw 

IV 

dw 

Vdy 

dz 

[dx        'VV 

,     »  }  dp  ( '  dv  dv  dv  dv\ 

ï  dy       '  \         de  dx         dy  dz  J 

1  dp         ( '„       dw         dw 

\  dz        'V  dt  dx 

Concevons  à  présent  que  l'on  désigne  par  v  et  par  v(i-t-OAf)  le 
volume  infiniment  petit  sous  lequel  la  masse  m  se  trouve  comprise  : 
i°  à  la  fin  du  temps  l;  i°  à  la  fin  du  temps  t  -+-  At.  La  valeur  numérique 
de  Ta  quantité  positive  ou  négative  OA/  servira  de  mesure  à  ce  qu'on 
doit  nommer  la  dilatation  ou  la  condensation  du  volume  v  pendant 
l'instant  At.  De  plus,  la  masse  m  se  trouvera  exprimée  à  la  fin  du 

temps  /  par  le  produit 

pv, 

OF.wresdeC  —  S.  II,  t.  VIII.  2  1 


162  SUR  LES   CONDITIONS- D'ÉQUILIBRE 

et,  à  la  fin  du  temps  /  -h  Al,  par  le  produit 


(p  +  Ap)  v(i  -+-0AO  =  pv 


0+'pjî] 


Cela  posé,  comme  cette  masse  ne  saurait  changer  de  valeur  avec  le 
temps,  on  aura  nécessairement 


et,  par  suite, 


o  At) 


i  Ap  _ 


puis  on  en  conclura,  en  ayant  égard  à  la  formule  (8), 

(12) 


n       dp  dp  dp  dp 

00  -+-  37  -+•  u-f-  -+-  V  -£-  -+-  w  -±-  =o. 

0*  0J7  0K  (73 


D'ailleurs,  comme  les  trois  produits 

(i3)  u  At,     v  At,     wAt 

représentent  les  déplacements  très  petits  de  la  molécule  m,  parallèle- 
ment aux  axes  coordonnés,  pendant  l'instant  At,  il  est  clair  qu'il  suf- 
fira de  substituer  ces  trois  produits  aux  quantités  z,  rr  Z  dans  la  valeur 
de  u  déterminée  par  l'équation  (33)  de  la  page  GG  du  second  Volume  ('  ) 
pour  obtenir  la  dilatation  0  A/  du  volume  v.  On  aura  donc 


flA        d(uAt)       d(vàt)       dUvAt) 

9  At  =-  — ^ -1- 

dx 


ou,  plus  simplement, 
04) 


ày 

du       dv       dw 

dx       dy        dz 


dz 


Par  conséquent,  la  formule  (12)  donnera 

,  KN  dp  dp  dp  dp  (du        dv        rM'\ 


(*)  Œuvres  de  Cauchy,  S.  IL  T.  VII,  p.  89. 


OU  LES  LOIS  DU  MOUVEMENT  DES  FLUIDES.  1G3 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

/  ex  dp       à(pu)       d(pv)       d(pw) 

dt  dx  dy  dz 

Enfin,  si  l'on  désigne  par  v0  et  par  v0(i  -4-  u)  =  v  les  volumes  infini- 
ment petits  sous  lesquels  la  masse  m  se  trouve  comprise  :  i°  à  l'origine 
du  mouvement;  i°  à  la  fin  du  temps  l,  la  valeur  numérique  de  la  quan- 
tité positive  ou  négative  u  servira  de  mesure  à  ce  qu'on  doit  nommer 
la  dilatation  ou  la  condensation  du  volume  de  la  molécule  m  pendant 
le  temps  t;  et  l'on  aura  sensiblement 

a  aa      a        f  àv         àv        ôj         du\  . m 
0  A*  =  Au  =  {  -t-  H-  u  -= — \-  v  -.—  -+■  w  —    A^, 
\dt  Ox         dy  dz  J 

Au  représentant  l'accroissement  de  u  pendant  l'instant  A/;  puis  on  en 
conclura 


07) 

0  = 

du 

'  dt 

du 

dx 

+  V 

du 

du 
'  dz 

ou,  ce  qui 

revien 

t  au  même. 

> 

(18) 

du 

dt 

du 

ox 

4-  1' 

du 

dy 

■+-  IV 

du 

dz' 

du 
dx 

dv 
dy 

+ 

dw 

dz 

Soient  encore 

x  —  'E,        y  — ri,        z  —  Ç 

les  coordonnées  initiales  de  la  molécule  m,  c'est-à-dire  de  la  molécule 
qui  coïncide  au  bout  du  temps  t  avec  le  point  {oc,  y,  s).  Les  trois  quan- 
tités H,  Y],  '(  serviront  à  mesurer  les  déplacements  de  la  molécule  m 
pendant  le  temps  /,  parallèlement  aux  axes  des  x,  y,  z;  et,  pendant  un 
instant  infiniment  petit  Al  compté  à  partir  de  la  fin  du  temps  /,  ces 
mêmes  déplacements  recevront  des  accroissements  égaux  aux  trois 

produits 

àl         dl         d\         d\\. 
Tt^llTx^'dy^wfz)^ 

dt]  dri  dn  àt]\  . 

Tt-hudï+çdP  +  "'àï)à' 

àï  dX  dt  dÇ  \  . 

—  +«T1  +  f3i+  »'~   )A/. 
dt  dx         dy  d- 


/  di         ô'i        di         dl 

17   ■+■  u  "7^  ■+•  (;  "T"  +  w  -T- 

\  dt          ax         ay          dz 

—  a, 

!  dn         dri         dn         dn 
j  <y£           c/j?          e'/           tf~ 

—  v> 

X       X       ^  ,     dt 

\  dt          dx         dy          dz 

=  w. 

164  SUR  LES   CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE 

Or,  en  divisant  ces  produits  par  At,  on  devra  retrouver  les  vitesses  u, 
v,  w  parallèles  aux  axes.  On  aura  donc 


('9) 


Ces  trois  dernières  équations  serviront  à  déterminer  l,  ij;  l  lorsqu'on 
sera  parvenu  à  exprimer  les  vitesses  u,  p,  w  en  fonction  des  quatre 
variables  indépendantes  x,  y,  z,  t. 

Les  formules  générales  que  nous  venons  d'établir  subsistent  dans 
toute  l'étendue  d'une  masse  fluide  en  mouvement.  Mais  il  en  est 
d'autres  qui  sont  relatives  aux  surfaces  par  lesquelles  cette  masse  peut 
être  limitée.  Supposons,  pour  fixer  les  idées,  que  la  masse  fluide  soit 
terminée  par  deux  surfaces,  savoir  :  i°  une  surface  invariable  qui  s'ap- 
puie contre  la  paroi  d'un  vase,  et  qui  soit  représentée  par  l'équation 

(20)  i{x,y,z)-0-, 

2°  une  surface  libre  soumise  à  une  pression  extérieure  P,  et  repré- 
sentée à  l'origine  du  mouvement  par  l'équation 

(20  T(x,y,z)  =  o. 

Enfin,  admettons  que  chacune  de  ces  surfaces  renferme  constamment 
les  mêmes  molécules.  Dans  cette  hypothèse,  une  molécule  située  sur 
la  surface  invariable  et  correspondante  aux  coordonnées  x,  y,  z  aura 
sa  vitesse  dirigée  suivant  une  droite  tangente  à  la  surface.  Donc  cette 
droite  et  la  normale  à  la  surface  comprendront  entre  elles  un  angle 
droit  dont  le  cosinus  sera  nul.  D'autre  part,  comme  les  demi-axes  des 
x,  j,  z  positives  formeront  avec  la  vitesse  de  la  molécule  des  angles 
dont  les  cosinus  seront  proportionnels  à 


OU  LES  LOIS  DU  MOUVEMENT  DES  FLUIDES.  105 

et,  avec  la  normale  à  la  surface  invariable,  des  angles  dont  les  cosinus 
seront  proportionnels  à 

à((x,y,z)       df(#,y,s)       Of(x,y,  z) 
dx  dy  dz 

le  cosinus  de  l'angle  compris  entre  la  normale  et  la  vitesse  sera  pro- 
portionnel à  la  somme 

dî{x,y,z)  dî(x,y,z)  dî{x,y,z) 

Il -t-  V  ; h  W ; > 

dx  dy  ôz 

et  ne  pourra  s'évanouir  qu'avec  cette  somme.  Donc,  pour  tous  les 
points  de  la  surface  invariable,  on  aura  en  même  temps  les  deux 
équations 

(22)  \      dt(x,y,z)  df(x,y,z)  dî(x,y,z) 


dx  dy 


=  o. 


Quant  aux  molécules  comprises  dans  la  surface  libre,  leurs  coordon- 
nées x,  y,  %  devront,  au  bout  du  temps  /,  vérifier  simultanément  les 
deux  équations 

(23)  F(J7  —  ç,  y  —  y),  z  —  Ç)= :o,        p  —  V. 

11  est  bon  d'observer  que,  si  l'on  désigne  par  u0,  y$l  w0  les  valeurs 
initiales  de  u,  v,  w,  c'est-à-dire  les  vitesses  initiales  de  la  molécule  qui 
coïncide,  non  pas  au  bout  du  temps  t,  mais  à  l'origine  du  mouvement, 
avec  le  point  (ce,  y,  z),  on  aura  nécessairement  pour  tous  les  points  de 
la  surface  invariable 

,    ,.  dtisc,  ytz)  ôf(x,Y,z)  àUx,y,z) 

«>  ».      „;      +  -. — oT~ +  l""      à=      -"■ 

et  que  l'on  pourra,  en  conséquence,  remplacer  les  équations  (22)  par 
les  suivantes  : 


1,(^»7»-)  =  Ot 


(25) 


,,       „\d  *(*•?>*)   ,  {v      -\àH*,y,M)  ^ài(x,y,z)  _ 


166  SUR  LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE 

Plusieurs  des  formules  qui  précèdent  se  simplifient  dans  le  cas  où 
les  déplacements  l,  y],  Z,  les  vitesses  u,  v,  w  et  la  dilatation  u  du 
volume  conservent  constamment  des  valeurs  très  petites.  Supposons, 
en  effet,  que  ces  diverses  quantités,  et  par  suite  leurs  dérivées,  prises 
par  rapport  aux  variables  ce,  y,  z,  t,  soient  considérées  comme  infini- 
ment petites  du  premier  ordre.  Alors  on  tirera  des  formules  (i  i),  (18) 
et  (19),  en  négligeant  les  infiniment  petits  du  second  ordre, 


à£_  —  n(x      àu\  dp  _    /        âp\  dp        (r.      àw\ 


<2«>  £=^-ï>     £=**-£■     2=p*-5> 


)u\ 

dt) 

'      dï-p{Y-dî)' 

dj du        dv        dw 

dt        dx       dy        dz 

di 
dt 

dn                # 

=  "'       Tt=i'>       Tt 

(27) 
(28) 

Dans  le  même  cas,  les  projections  algébriques  de  la  vitesse  initiale  de 
la  molécule  qui  coïncide  au  bout  du  temps  1  avec  le  point  (x,y,  s)  dif- 
féreront très  peu  des  projections  algébriques  u9,  c0,  w0  de  la  vitesse 
mesurée  à  l'origine  du  mouvement  au  point  (x,y,z),  c'est-à-dire  que 
la  différence  sera  une  quantité  infiniment  petite  d'un  ordre  supérieur 
au  premier. 

§  IL  —  Sur  l'équilibre  et  le  mouvement  des  liquides 
ou  fluides  incompressibles. 

Considérons  un  liquide  ou  fluide  incompressible,  soumis  à  la  force 
accélératrice  9.  Si  ce  liquide  est  en  équilibre,  la  pression  correspon- 
dante au  point  (x,y,z)  sera  déterminée  par  la  formule  (2).  Si,  au 
contraire,  le  liquide  est  en  mouvement,  la  densité  de  chaque  molécule 
devant  rester  invariable,  la  valeur  de  Ap  déterminée  par  l'équation  (8) 
devra  s'évanouir,  et,  par  conséquent,  on  obtiendra  la  formule 

1      .  do  dp  do  dp 


en  vertu  de  laquelle  l'équation  (i5)  se  trouvera  réduite  à  celle  qu 


OU   LES  LOIS  DU  MOUVEMENT   DES  FLUIDES.  167 

exprime  qu'un  élément  du  volume  ne  varie  pas  avec  le  temps  /,  c'est- 
à-dire  à 

,  0   .  du       dv       dw 

(3o)  +        +         —  G. 

OX        OY         ôz 

Alors  les  formules  (n),  (29),  (3o)  seront  les  seules  qui  subsistent, 
<lans  toute  l'étendue  de  la  masse  fluide,  entre  cinq  inconnues  p,  /?,  u, 
v,  w  considérées  comme  fonctions  des  variables  indépendantes  x,  y, 
%t  t.  Dans  le  cas  particulier  où  les  vitesses  u,  e,  w  demeurent  constam- 
ment très  petites,  les  formules  (11)  peuvent  être  remplacées  par  les 
formules  (26). 

Supposons  maintenant  que  le  fluide  incompressible  soit  homogène. 
Alors  la  densité  p  deviendra  constante;  et,  si  l'on  ajoute  les  équa- 
tions (26)  après  avoir  differentié  la  première  par  rapport  à  x,  la 
seconde  par  rapport  à  y,  la  troisième  par  rapport  à  z,  on  trouvera,  en 
ayant  égard  à  la  formule  (3o), 

n,N  à'p      d'p      d'p       (d\      âY      âZ\ 

ôx-       ôy1        dz1       '  \dx       dy        àzj 

Telle  est  l'équation  à  laquelle  doit  satisfaire  la  pression  p  dans  1111 
liquide  homogène  et  en  mouvement,  lorsque  chaque  molécule  a  tou- 
jours une  très  petite  vitesse.  Dans  le  même  cas,  en  désignant  par  n0, 
e0,  w%  les  projections  algébriques  de  la  vitesse  mesurée  à  l'origine  du 
mouvement  au  point  x,  y,  zt  c'est-à-dire  les  valeurs  de  u,  ç,  w  corres- 
pondantes à  /  =  o,  on  tirera  des  équations  (26) 


u  =  u0-h  j    (y 


1   dp 

0  âx 


(3a)  {.**=*+  f'(Y--^ 

Jo    V  ?  dy 


dt, 
dt, 


.«•^/■•(i-iÉl-i 


p  d~ 
et  des  équations  (28) 

(33)  ï=   f    Udt,  Y)r=    f    Vdt,  C=  f  Wdt. 

Jq  J0  J0 


168  SUR  LES  CONDITIONS  D'EQUILIBRE 

Les  formules  (3i)  et  (32)  se  simplifient  dans  le  cas  où,  X,  Y,  Z 
étant  des  fonctions  des  seules  variables  x,  y,  z,  l'expression 

(34)  Xdx  +  Ydy  +  Zdz 

devient  une  différentielle  exacte.  Alors,  pour  convertir  l'état  initial  en 
un  état  d'équilibre,  il  suffirait  d'anéantir  les  vitesses  initiales  des 
molécules  liquides,  et  de  remplacer  à  l'origine  du  mouvement  la  sur- 
face libre  du  liquide  par  une  surface  invariable.  Soit  £  la  pression 
relative  à  l'état  d'équilibre  dont  il  s'agit.  On  aura 

(35)  dQ  =  p(Xda>  +  Ytfy  +  Zdz)t 
ou,  ce  qui  revient  au  même, 


(36) 


#2 

ôv 


f»Y, 


et,  par  conséquent, 


â\       âY 


dZ\_d*<2 


d<2 
dz 


d*9 


Pz 


â'  9 

dz*  ' 


Donc,  si  l'on  fait,  pour  abréger, 

(37)  9  —  p=z  ay, 

les  équations  (3i)  et  (32)  deviendront 

(38) 


d-Tz 
IF 


i     Ja 


m  dt 


P 


(39) 


v  =  c 


i     J0 


m  dl 


P 


?        ày 

â  I     m  dl 


dz 


OU  LES  LOIS  DU  MOUVEMENT  DES  FLUIDES.  169 

Par  suite,  les  formules  (33)  donneront 

à  f   f  ™df- 

l  =  u0t  H - , 

p  Ox 

0  f     f  mdt* 

|     J0    J0 

P  ày 

0  1      f     mdt- 


(4o) 


f)=  (>0t    H- 


«'n^ 


P  <?C 


Ajoutons  que,  si  la  masse  liquide  est  terminée  par  deux  surfaces, 
Tune  invariable  et  représentée  par  l'équation  (20),  l'autre  libre,  mais 
soumise  à  une  pression  extérieure?,  et  représentée  à  l'origine  du  mou- 
vement par  l'équation  (21),  on  aura,  pour  tous  les  points  de  la  surface 
invariable,  en  vertu  des  formules  (2.5)  et  (3g), 

/  f  (*,  y,  «)  =  o, 

/       1  r'  r'  r' 

(-»1)     !   _#/  à       mdt  0       rzdt  0       rndt 

i  Q{(x,y,z)     J0  Of(x,y,z)     J0  Ot(x,y,z)     J0 

àx  Ox  Oy  Oy  dz~~  Oz 

tandis  que  l'on  aura,  pour  tous  les  points  de  la  surface  libre,  en  vertu 
des  formules  (23),  (37)  et  (4o), 

(42)  F(ar  —  lty  —  u,*  —  Ç)=o,        m  =  9  —  P 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 


I    /  âf    f  *dt*  Of    f  Tzdt*  0  f'  ï'mdtA 

m  =  <£  -  P. 

Cela  posé,  pour  obtenir  la  fonction  de  x,  y  et  s  désignée  par  ot,  il  suf- 
fira d'intégrer  l'équation  (38),  en  déterminant  les  fonctions  arbitraires 
de  manière  à  remplir  les  conditions  (4 1)  et  (43).  De  plus,  la  fonction  cj 
étant  connue,  on  déduira  immédiatement  des  formules  (37),  (39)  et 

OF.uvres  de  C.  —  S.  Il,  t.  VIII.  <xi 


170  SUR   LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE 

(4o)  les  valeurs  de  la  pression  p,  des  vitesses  u,  v,  w,  et  des  déplace- 
ments l,  ■/],  *(. 

Pour  montrer  une  application  des  formules  que  nous  venons  d'éta- 
blir, considérons  un  liquide  homogène  dont  les  molécules,  uniquement 
soumises  à  la  force  g  de  la  pesanteur,  conservent  pendant  toute  la 
durée  du  mouvement  des  vitesses  très  petites;  et  concevons  que,  l'axe 
des  z  étant  vertical,  l'ordonnée  z  se  compte  positivement  de  bas  en 
haut.  Supposons  en  outre  que  le  liquide  repose  sur  un  plan  horizontal 
représenté  par  l'équation 

(44)  s=-h, 

que  sa  surface  libre  supporte  une  pression  constante  désignée  par  P, 
et  que  cette  même  surface,  à  l'origine  du  mouvement,  s'écarte  très  peu 
du  plan  des  x,  y.  Soient  enfin 

(45)  z  =  ¥(*,y) 
l'équation  initiale  de  la  surface  libre,  et 

(46)  Wa=3(œ,y) 

la  valeur  de  w0  correspondante  à  z  =  o.  Les  fonctions  F  (a?,  y),  §(xty) 
auront  de  très  petites  valeurs  numériques,  quelles  que  soient  d'ailleurs 
les  coordonnées  oc,  y;  et,  comme  on  trouvera 

X  =  o,        Y  =  o,        Z  =  —  g, 

la  formule  (35)  donnera 

(47)  d9  =  —  gpdz. 

Or  cette  dernière  équation  sera  vérifiée,  si  l'on  prend 

(48)  9=zP-gps. 

Cela  posé,  les  formules  (4i)  et  (42)  deviendront 

à  f     xsdt 

(49)  z  =  -h,  A= =0, 


OU  LES  LOIS  DU  MOUVEMENT  DES  FLUIDES.  171 

et 

(5o)  s  — Ç  =  F(.r  — £,/— Vi),         nr  =  —  gpz. 

De  plus,  les  déplacements  \,  yj  devant  rester  très  petits,  ainsi  que  la 
fonction  F(x, y),  on  pourra,  sans  erreur  sensible,  réduire  la  première 
des  équations  (5o)  à 

(5i)  z-Ç  =  F(x,y); 

et,  comme  la  troisième  des  formules  (4o)  donnera  à  très  peu  près, 
pour  des  valeurs  de  z  peu  différentes  de  zéro, 


(52)  Ç  =  t5{x,y)+  - 


dfl 


I     „t 

rndt2 


p  dz 

on  tirera  de  l'équation  (5i) 


*ff 


tsdt1 


(53)  * *—%- =x  F(*f  y)  +  tS{xt  y). 

D'ailleurs,  si  l'on  élimine  z  entre  la  formule  (53)  et  la  seconde  des 
équations  (5o),  on  obtiendra  la  suivante 

à  f    P  m  dC- 

(54)  rz  +  g      °      *ds     . —  =-gp[F(x,y)  +  t3(x,y)], 

qui  restera  sensiblement  exacte  pour  de  très  petites  valeurs  numé- 
riques de  z,  et  par  conséquent  pour  z  =  o.  Donc  l'on  déterminera, 
dans  l'hypothèse  admise,  la  fonction  de  x,  y,  z  désignée  par  cr,  en  inté- 
grant l'équation  (38),  de  manière  que  la  condition  (54)  soit  vérifiée 
pour  z  =  o,  et  la  condition 

ô  I    xsdt 

(55)  °ds        =o, 

pour  z  =  —  h.  On  fixera  ensuite  la  valeur  de  la  pression/;,  en  un  point 


172  SUR  LES  CONDITIONS  D'EQUILIBRE 

quelconque  de  la  masse  liquide,  à  l'aide  de  la  formule  (37),  ou  plutôt 
de  la  suivante 

(56)  ?  =  ?—.«?*  — Vf 

puis  les  valeurs  de  u,  9,  w,  Ç,  ij,  £  à  l'aide  des  formules  (3f))  et  (4o). 
Ajoutons  que  la  surface  libre  du  liquide  sera  représentée,  au  bout  d'un 
temps  quelconque  t,  par  la  seconde  des  équations  (5o),  qui  peut  s'é- 
crire comme  il  suit  : 

(07)  *=  —   —  • 

S? 

Si,  pour  plus  de  simplicité,  on  supposait  les  vitesses  initiales  uc,  p0, 
w0  réduites  à  zéro,  la  fonction  ${x,y)  étant  alors  nulle,  l'équation  (54) 
se  présenterait  sous  la  forme 


Tzdt- 


.  di  f 

(08)  cr  +  -  *dz  -gç>Y(x,y), 

tandis  que  les  formules  (3g)  et  (40)  donneraient 

d  !    mdt  ô  i    mdt  <)  I 

p        ax  p        dy  p        dz 

et 

df    f  mdt*  df    f  wdt*  ,)  f    f 


CTfl^ 


mé/£2 


P  àx  p  rjj  p  <^ 

Nous  renverrons  à  un  autre  Article  l'intégration  de  l'équation  (38), 
ainsi  que  l'exposition  des  lois  qui  s'en  déduisent  pour  la  propagation 
des  ondes  à  la  surface  d'un  liquide  pesant.  On  peut  d'ailleurs  consulter 
sur  ce  sujet  un  Mémoire  composé  en  i8i5,  qui  a  été  couronné  par  l'In- 
stitut en  t8i6,  et  inséré  dans  le  Recueil  des  Mémoires  des  Savants 
étrangers  ('). 

(l)  Œuvres  de  Cauchy,  S.  I,  T.  I,  p.  5  et  suiv. 


OU  LES  LOIS  DU  MOUVEMENT  DES  FLUIDES.  173 

§  III.  —  Sur  l'équilibre  et  le  mouvement  des  fluides  élastiques. 

Soit  donné  un  fluide  élastique  soumis  à  la  force  accélératrice  ç.  La 
densité  p,  en  un  point  quelconque  {oc,  y,  z)  de  ce  fluide,  sera  propor- 
tionnelle à  la  pression/;,  c'est-à-dire  que  l'on  aura 

(61)  p  =  *p, 

k  désignant  un  coefficient  qui  dépendra  uniquement  de  la  température 
correspondante  au  point  dont  il  s'agit.  Cela  posé,  considérons  un  état 
d'équilibre  ou  de  mouvement  de  la  masse  fluide,  dans  lequel  la  tempé- 
rature, connue  en  chaque  point,  ne  varie  pas  avec  le  temps;  k  sera  une 
fonction  déterminée  de  xy  y,  z  ;  et  la  pression  p,  si  le  fluide  est  en  équi- 
libre, se  déduira  de  la  formule 

(62)  d](p)  =  k(Xdx  +  Ydy  +  Zdz) 

que  produit  l'élimination  de  p  entre  les  formules  (2)  et  (61).  Au  con- 
traire, si  le  fluide  est  en  mouvement,  les  cinq  inconnues  p,  p,  u,  v,  w 
devront  vérifier  les  cinq  équations  (n),  (16)  et  (61),  quelles  que 
soient  d'ailleurs  les  valeurs  attribuées  aux  variables  indépendantes  x, 
y,  z,  t.  Dans  le  cas  particulier  où  les  vitesses  u,  v,  w  demeurent  con- 
stamment très  petites,  les  formules  (n)  peuvent  être  remplacées  par 
les  formules  (26),  desquelles  on  tire,  en  les  combinant  avec  l'équa- 
tion (61), 

(63,  ^=*(x-^V     iM.=kh-t\     *ll£l=k(z-¥\ 

dx  \         ôt  )  dy  \        dt  )  dz  \         ât  ) 

D'ailleurs,  si  l'on  élimine  p  entre  les  formules  (16)  et  (61),  on  trou- 
vera 

iat.  .dp       ô{kup)        d(kvp)        d(kwp) 

ôt  dx  dy  Oz 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

,akx    ,à\(p)      ,r    à\(p)        dl(p)         d\(p)l      d(ku)      d(kv)      d{kw) 
ot  Ox  ay  oz  1)  •■  dy  dz 


174  SUR  LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE 

puis,  en  considérant  les  vitesses  u,  v,  w  comme  infiniment  petites  du 
premier  ordre  et  négligeant  les  infiniment  petits  du  second  ordre,  on 
déduira  des  équations  (63)  et  (65)  combinées  entre  elles 

ittA\     i  àl(p>)    ,    M/v         v        v    x       d(ku)       d(kv)       d(kw) 
dt  dx  dy  dz 

Si  maintenant  on  suppose  que  les  projections  X,  Y,  Z  de  la  force  accé- 
lératrice cp  soient  indépendantes  du  temps,  on  tirera  de  l'équation  (66), 
difïérentiée  par  rapport  à  t  et  réunie  aux  formules  (63), 

]        dt2  dx  dy  dz 

]  \      -tcX^W  ■  kYâl{p)   i  kïdl{p)  i   d%Hp)   i   *!W   .   *lM 

\  dx  dy  J    dz  dx*  dy2  •  dz2 

Telle  est  l'équation  aux  différences  partielles  du  second  ordre  à  laquelle 
doit  satisfaire  la  pression  p  dans  un  fluide  élastique  en  mouvement, 
lorsque,  chaque  molécule  ayant  une  vitesse  très  petite,  la  température 
et  les  projections  de  la  force  accélératrice  sont  indépendantes  du  temps. 
Alors  aussi,  en  désignant  par  u0,  ç0,  w0  les  vitesses  initiales,  c'est- 
à-dire,  les  valeurs  de  w,  y,  w  correspondantes  à  t  =  o,  on  conclura  des 
formules  (63)  et  (27) 

->+£{*- m*- 

Quant  aux  déplacements  Ç,  ïj,  '(,  ils  seront  déterminés,  comme  dans  le 
§  II,  par  les  équations  (33). 

Les  formules  (67)  et  (68)  se  simplifient  dans  le  cas  où,  la  direction 
et  l'intensité  de  la  force  accélératrice  étant,  ainsi  que  la  température, 


OU  LES  LOIS  DU  MOUVEMENT  DES  FLUIDES.  175 

indépendantes  du  temps,  le  produit 

(7o)  k(Xdx^Ydy^Zdz) 

devient  la  différentielle  exacte  d'une  fonction  des  seules  variables  x, 
y,  z.  Alors,  pour  obtenir  un  état  d'équilibre  de  la  masse  fluide,  il  suffi- 
rait de  rendre  invariables  les  surfaces  qui  servent  de  limites  au  volume 
qui  renferme  cette  masse,  et  de  la  distribuer,  entre  les  diverses  por- 
tions du  même  volume,  de  telle  manière  que  la  densité  p  et  la  pression/? 
correspondantes  à  un  point  quelconque  {x,  y,  z)  fussent  propres  à  vé- 
rifier les  formules  (61)  et  (62).  Cela  posé,  désignons  par  <£  la  valeur  de 
la  pression/?  relative  à  l'état  d'équilibre  dont  il  s'agit.  <£  sera  une  fonc- 
tion des  seules  variables  a?,  7,  z,  qui  vérifiera  l'équation 

(7i)  4l(9)  =  k(Xdx  +  Ydy  +  Z'dz) 

ou,  ce  qui  revient  au  même,  les  trois  formules 

v '   '  ox  oy  oz 

et  l'on  aura  en  conséquence 

x  ox  dy  oz 

d(k\)       d(kY)       d{kl)  _    d2l(ff)       <?M(g)       d*_l(#) . 
dx  dy  dz  dx-  dy1  ds2 

Donc,  si  l'on  fait,  pour  abréger, 

(73)  |(ff)_|(p)s=4 

les  équations  (67)  et  (G8)  deviendront 

,    ,,  d°*        d28   .    t)2*        ,/v^a       xràx        ~d«\        ,  d-'i 


d  !    *dt  <)  !    *dt  à  f 

(75)    »  =  „,+___,         „  =  .,,  +  -__  «,  =  „,,+  -_ 


Observons  d'ailleurs  que,  la  quantité  «étant  très  petite,  l'équation  (73) 


176  SUR  LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE 

donnera,  sans  erreur  sensible, 

(76)  -=re«—  1  +  8, 

et  que  les  pressions  9,  p,  mesurées  au  point  (a, y,  z)  :  i°  dans  l'état  d'é- 
quilibre dont  nous  avons  parlé  ci-dessus;  i°  dans  l'état  de  mouvement 
que  présente  à  la  fin  du  temps  /  la  masse  fluide,  seront  proportion- 
nelles, en  vertu  de  la  formule  (61),  aux  densités  correspondantes  à  ces 
deux  états.  Donc  la  valeur  numérique  de  la  quantité  positive  ou  néga- 
tive désignée  par  a  mesurera  ce  qu'on  doit  nommer  la  dilatation  ou  la 
condensation  du  volume  au  point  (oc,  y,  z)  dans  le  passage  du  premier 
état  au  second.  Ajoutons  que  cette  dilatation  ou  condensation  ne  doit 
pas  être  confondue  avec  celle  que  nous  avons  désignée  par  la  lettre  u, 
et  qui  se  rapporte  au  changement  produit  dans  le  volume  d'une  molé- 
cule m,  tandis  que  la  masse  fluide  passe  de  l'état  initial  de  mouvement 
ou  de  repos  à  l'état  de  mouvement  qui  subsiste  au  bout  du  temps  /. 

On  pourrait  encore  parvenir  aux  formules  (74)  et (75)  de  la  manière 
suivante. 

On  tire  des  formules  (63)  et  (66),  en  ayant  égard  aux  équations  (72) 
et(73), 

/„„%  .  du  _  d%  .  ôv       ôm  ,  dw       ds 

et        ôx  dt*      ày  dt        dz 

<m*\  i-d*       /„9/v      .  v        ?    \       à  (kit)       d(kv)       d(kw) 

oc  dx  dy  dz 

Or,  si,  après  avoir  différentié  par  rapport  à  /  la  formule  (78),  on  la 
combine  avec  les  formules  (77),  on  retrouvera  précisément  l'équa- 
tion (74).  De  plus,  il  est  clair  que  les  équations  (73)  se  déduisent 
immédiatement  des  formules  (77)  intégrées  par  rapport  à  t  et  à  partir 
de  /  =  o. 

Si  l'on  suppose  que  la  masse  fluide  s'étende  indéfiniment  dans  tous 
les  sens,  il  sera  très  facile  de  déterminer  les  fonctions  arbitraires  com- 
prises dans  l'intégrale  générale  de  l'équation  (74).  En  effet,  ces  fonc- 
tions arbitraires  peuvent  être  réduites  aux  valeurs  initiales  des  quan- 


OU  LES  LOIS  DU  MOUVEMENT  DES  FLUIDES.  177 

•   ,  dn 

tites  »  et^-  Or,  d'après  co  qui  a  été  dit  plus  haut,  la  valeur  initiale 

de  a,  que  nous  désignerons  par  a0,  représentera,  au  signe  près,  la  dila- 
tation ou  la  condensation  que  subit  le  volume  du  fluide  élastique  au 
point  (x,y,z),  quand  on  passe  de  l'état  d'équilibre  ci-dessus  men- 
tionné à  l'état  dans  lequel  se  trouve  le  fluide  à  l'origine  du  mouve- 
ment. Quant  à  la  valeur  initiale  de  ~,  elle  se  déduira  sans  peine  de  la 

formule  (78),  et  sera,  en  vertu  de  cette  formule,  équivalente  au  po- 
lynôme 

(79)       *<Xm-H  Yp.+  z*.)  + 1  \d-±p±  +  i<^û  +  *L*pï\. 

k  |_     dx  dy  dz 

Lorsque  la  masse  fluide  est  uniquement  soumise  à  la  force  accéléra- 
trice de  la  pesanteur,  alors,  en  supposant  que  l'axe  des  z  soit  vertical, 
et  que  l'ordonnée  z  se  compte  positivement  de  bas  en  haut,  on  trouve 

X =  o,        Y  =  o,        Z  —  —  g 

et,  par  suite,  l'équation  (74)  se  réduit  à 

dx2       dy-       dz2       °    dz  dt2 

Si  l'on  suppose  au  contraire  que  la  force  accélératrice  s'évanouisse, 
l'équation  (74)  se  réduira  simplement  à 

dx2^  dy2  +  dz*  ~     dt* 

Si  l'on  admet  de  plus  que  la  même  température  règne  constamment 
dans  toute  l'étendue  de  la  masse  fluide,  la  quantité  k  deviendra  indé- 
pendante des  variables  x,  y,  z,  et  la  formule  (78)  donnera 

(82}  (h  _  du        ôv        div 

dt  ~~  dx       dy       dz  ' 

puis  on  conclura  des  équations  (27)  et  (82) 

(83)  th  =  <h 

dt        dt 

OEuvres  de  C.  —  S.  II,  t.  VIII.  ^3 


178  SUR  LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE 

et,  par  conséquent, 

(8/4)  U  =  8  —  «o- 

Alors,  si  l'état  initial  de  la  masse  fluide  est  un  état  d'équilibre,  on  aura 
a0  =  o,  et  par  suite 

(85)  ,j  =  »; 

ce  qu'il  était  facile  de  prévoir. 

§  IV.  —  Sur  le  mouvement  de  la  chaleur. 

Concevons  que  l'on  demande  l'équation  du  mouvement  de  la  cha- 
leur dans  un  corps  solide  ou  dans  l'espace.  Supposons  d'ailleurs, 
comme  dans  l'Article  précédent,  que  le  calorique  est  un  fluide  qui 
pénètre  tous  les  corps,  et  dont  chaque  molécule  se  meut  toujours  à 
partir  d'un  point  donné  (x,y,  s)  dans  la  direction  suivant  laquelle  le 
décroissement  de  la  densité  est  le  plus  considérable.  Admettons  enfin 
que  la  quantité  de  chaleur,  qui,  pendant  un  instant  très  court  M,  tra- 
verse un  élément  de  surface  perpendiculaire  à  cette  direction,  est  pro- 
portionnelle au  module  du  décroissement  dont  il  s'agit.  Si  l'on  désigne 
par  co  et  p  la  vitesse  et  la  densité  du  fluide  au  point  (œty,  z)  au  bout 
du  temps  t,  puis  par  u,  v,  w  les  projections  algébriques  de  la  vitesse  w 
sur  les  axes  coordonnés,  on  aura  (voir  la  p.  i55) 

(86)  P«  =  -*||'  *9=-k$9  pW  =  ~^' 

k  désignant  un  coefficient  positif,  qui  sera  constant  si  le  calorique  se 
meut  dans  l'espace  ou  dans  un  corps  homogène,  et  qui,  dans  le  cas 
contraire,  mesurera  la  conductibilité  du  corps  échauffé  au  point(a?, y,  z). 
Or,  si  l'on  substitue  dans  la  formule  (16)  les  valeurs  des  produits  pu, 
pç,  pw  tirées  des  équations  (86),  on  en  conclura  immédiatement 

(87)  Tt  ~        àx  dy  àz 


OU   LES  LOIS  DU   MOUVEMENT  DES  FLUIDES.  179 

Dans  le  cas  particulier  où  le  coefficient  k  a  une  valeur  constante,  c'est- 
à-dire,  indépendante  de  x,  y  et  *,  l'équation  (87)  se  réduit  à 

(88)  4?  =  /,(^  +  Ç?  +  '!i_P 

v     ;  ùt         \()x-      <)v-      dz* 

Les  formules  (88)  et  (87)  coïncident  avec  celles  qui  ont  été  données 
par  MM.  Fourier  et  Poisson,  quoique  l'hypothèse  admise  dans  cet 
Article  relativement  à  la  propagation  de  la  chaleur  diffère  essentielle- 
ment de  celles  que  ces  deux  géomètres  ont  adoptées,  et  suivant  les- 
quelles le  calorique  serait  un  fluide  qui  s'échapperait  par  rayonnement 
dans  toutes  les  directions  possibles  de  chacune  des  particules  d'un 
corps  échauffé. 

Je  montrerai  dans  un  autre  Article  l'analogie  qui  existe  entre  la  pro- 
pagation du  calorique  et  la  propagation  des  vibrations  d'un  corps  entiè- 
rement dépourvu  d'élasticité. 


SUR  LES  DIFFÉRENCES  FINIES 


DES 


PUISSANCES  ENTIÈRES  D'UNE  SEULE  VARIABLE. 


On  sait  que  la  différence  finie  \mxn  d'une  puissance  entière  de  la 
variable  x  s'évanouit  dans  le  cas  où  l'ordre  m  de  la  différence  finie  est 
inférieur  à  l'exposant  n  de  la  puissance.  Dans  le  cas  contraire,  Mnxn  se 
réduit  à  un  polynôme  en  x  du  degré  n  —  m.  Or,  parmi  les  moyens  à 
l'aide  desquels  on  peut  déterminer  les  coefficients  des  diverses  puis- 
sances de  x  dans  ce  polynôme,  l'un  des  plus  simples  est  celui  que 
fournit  le  calcul  des  résidus,  et  que  nous  allons  indiquer  en  peu  de 
mots. 

Comme  on  a  généralement,  en  supposant  le  nombre  n  entier,  et  le 
signe  £  relatif  à  la  variable  s, 

(i)  *»  =  i.a.3...«/  — 


on  en  conclut 

k>nexz 

la  caractéristique  A  étant  relative  à  la  variable  x;  puis,  en  posant  pour 

abréger  kx  =  h,  on  trouve 

r  (eh:—  \)mexz 
(3)  A»g»=i.a.3..,n<rv    ((<Jt)) 

Concevons  maintenant  que  l'on  développe  les  deux  fonctions 

(ht         h'z*  \"1 

V  '  \  I .2  J .2.3  ) 


(5) 


SUR  LES  DIFFÉRENCES  FINIES,  ETC.  181 

suivant  les  puissances  ascendantes  de  s,  et  faisons 

(  z  z-  V" 

(4)  V^r^TT^4-"-)    =I  +  Ml5  +  M2^  +  M3^-)-.... 

Pour  obtenir  le  résidu  <T(  iZ^S**  il  suffira  de  chercher  le  coeffi- 
cient de  zn~m  dans  le  développement  du  produit 

lm    x-(  hz  A**"  \" 

\  1.2  1.2.3  ) 

=  h*(*  +  ^r  +  ^1"  +. . .)  (1  +  m,Aj  +  lf,À>«>+.. .), 

et,  par  suite,  l'équation  (3)  donnera 

Amœ»=n(n  —  1). .  .(n  —  m  +i)hmx*-m 

+  »(n  —  1). .  .(*_  m)M,  /i"^1  ^"-"'-,  -h. ..  +  »(»  —  1). .  .3.2 .1  M„_„,  A". 

On  tirera  d'ailleurs  de  la  formule  (4) 

(6)       M,=>  M>=^(3m-4-i)  m'(m  +  i) 

2  24  3  48 

et  généralement 
7)    M^^fYiVY-L-Vf_!_YY_L__V ».a.3...m  . 

0|_W     \I.2/     V-2.3;    V'-2.3.4/  (l.2.../?)(l.2...^)(l.2...r)(l.2....Ç)...J' 

le  signe  §  indiquant  une  somme  de  termes  semWables  à  celui  qui  se 
trouve  renfermé  entre  les  crochets,  et  relatifs  à  toutes  les  valeurs 
entières  positives  de  p,  g,r,s,  ...  qui  vérifient  les  deux  conditions 

(8)  p  +  ç  +  r  +  t  -+-...  =  m,        y-K2*r-h3*-t-...  =  /. 

Si,  dans  l'équation  (5),  on  pose  successivement 

n  —  m,         h  •==.  m  ■+•  I,         «=«!  +  2 


182  SUR  LES  DIFFERENCES  FINIES,   ETC. 

on  obtiendra  les  formules 

S.»'jc'"=i  .2.3.  .  .  mh'", 

A'"^'"+1  =  i.2.3.  .  .  (m  -+-  i)hm+ll  y  +  -  1, 


(9)    {  A'"^'"+2---  i.a.  3.  ..(m  +n)h"l+- 
&*xm+*  —  \.*.$. .  .(m-+-  3)A'»+:! 


^r2         m  .r        m  (  3  m  -+- 1  ) 


.a?3  a    a?2         m(3m  +  i)  j        /n2 ( m  +  i ) 

6»  H_  ™  ïTT2  *1  â4         h  H  4S- 


SUR  LES 

INTÉGRALES  AUX  DIFFÉRENCES  FINIES 


DES 


PUISSANCES  ENTIÈRES  D'UNE  SEULE  VARIABLE. 


La  méthode  que  nous  avons  employée  dans  l'Article  précédent  pour 
déterminer  les  différences  finies  des  puissances  entières  d'une  seule 
variable  peut  également  servir  à  former  les  intégrales  aux  différences 
finies  de  ces  mêmes  puissances.  Concevons,  par  exemple,  que,  la 
lettre  n  désignant  un  nombre  entier,  on  se  propose  d'évaluer  l'intégrale 
aux  différences  finies  Zx",  c'est-à-dire,  la  valeur  de  y  propre  à  vérifier 
l'équation 

(  i  )  ày  —  xn  ; 

et  soit  gj(#)  une  fonction  périodique  de  x,  déterminée  par  la  formule 

(?.)  Act(j?)  =  o. 

On  reconnaîtra  sans  peine  que  l'équation  (r.)  de  la  page  180,  savoir 


ga 


(3)  •"="■»•»■••«£„,««„■ 

entraîne  la  suivante 


\exz 


(4)  2x«=i.a.3...»//> 

qui  peut  être  réduite  :i 

(i>)  1xn=  I  .2.3.  .  .  II  }     —r- 77— „^T7TT    +©(#). 

En  effet,  pour  vérifier  la  formule  (5),  il  suffira  de  prendre  les  diffé- 


m      SUR  LES  INTÉGRALES  AUX  DIFFÉRENCES  FINIES 

rences  finies  des  deux  membres,  et  d'observer  que  l'on  a 

.    P       i  exz      _  «        i  /\exz       _  p       e*z  xn 

C  e^—\  ((~'i+1))  ~~  o ehz  —  i  {(z'^1))  ~~  <^  ((s*"4"1))  ~"  i . 2 . 3 . .  .  n  ' 

Admettons  maintenant  que  l'on  développe  les  deux  fonctions 

i  i   /         hz         tfz- 

et         -7- =  -r- 1  1 4-  - 


ehz —  j  .         /iz\  1.2  1.2.3 

suivant  les  puissances  ascendantes  de  z,  et  faisons 


(6)  (n t~^_ô  +  ---)      =  i  4- ai- +  a2-24- a3c3  +  , 


-î 


Le  résidu 


P        i  exz 

<^^~7  ((â«+l)) 


ne  sera  autre  chose  que  le  coefficient  de  s'i+1  dans  le  développement 
du  produit 

et  l'équation  (5)  donnera 

xn~*~l 

On  tirera  d'ailleurs  de  la  formule  (6) 

(8)  «,=  -;,        «,=  11,        a3  =  o,        «^-.—L-^JL,      «5  =  o,        •■•; 

et  généralement 

(9)  «i«+i  =  o,         «,„  =  <— 1)'"+1 


i .  a .  3 . . .  a  m 


m  désignant  un  nombre  entier  différent  de  zéro,  et  A27„  celui  des 
nombres  de  Bernoulli  qui  correspond  à  l'indice  im.  En  effet,  la  for- 
mule (6)  donnera 


n h 


2  2.3 


(,0)  *'=l ,(,/».»       =Lttîm< 


DES   PUISSANCES  ENTIÈRES  D'UNE  SEULE  VARIABLE.     185 

et,  comme  on  a  identiquement 


i  ez  -+- 1        i        i  e"  h-  e  *         i 


<?~ —  I  2    <r—  1  2  2      1;  _i-  2 

e2   —  e   2" 


on  trouvera  encore 


,..*  i    n  e2   -+-  e    2         i  r  rfl\e»  — e 


e     —  e    - 

Or  on  conclura  de  la  formule  (i  i)  :  i°  en  remplaçant  /  par  -un  —  i , 


2°  en  remplaçant  /par  -un  et  z  par  -il  y/—  î, 

,  sin£ 

(12)  a     —  (~0/;t  p  rflsinf  i_         (— î)"*  p       ~T~        î 

a2'"-      2s/«    o      ^      ((**m))  ~      22'"    <^~~d~   ((tlm))'' 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

03)  «„.=  -       ("«>■ 


î  .2.3.  .  .  (2 m  —  î)  22'"        «-/s2'" 

s  (levant  être  réduit  à  zéro  après  les  différentiations ;  et,  comme  l'é- 
quation (72)  de  la  page  349  du  premier  Volume  (')  donnera 

(i4î  ,,„'    =-*»-*!s, 

il  est  clair  que  la  formule  (i3)  entraînera  la  seconde  des  équations  (9). 
Ajoutons  que  de  la  formule  (12)  combinée  avec  l'équation  (ai)  de  la 
page  3oi  du  second  Volume  (2)  on  tirera 

(i5)  «,„=(—  Ùm+i- — - — /\-f-  —  -+-  J-  -+- 

(»)  Qffw/w  «fa  Cow^r,  S.  II,  T.  VI,  p.  \\i. 
(2)  OEiwrcs  de  Cauchy,  S.  II,  T.  VII,  p.  318. 

OF.uvres  de  C.  —  S.  II,  t.  VIII.  i!\ 


186      SUR  LES  INTÉGRALES  AUX  DIFFÉRENCES  FINIES 
Cela  posé,  l'équation  (7)  pourra  être  représentée  sous  l'une  des  formes 


(.6) 


(17) 


lx11  =  —    ——7 a?"  h A,  Aar»-1 

(  n  -+-  1  )  «       2  2 

«  (  /*  —  1  )  (  n  —  a  )  ,    , 


(  /i  +  I  )  /i  2  62 

1     n  (  //  —  1)  (  n  —  2  ) 
3o  2.3.4 


jlZxii-Z_  .  .  .  4_  CJ(J?), 


Zx"  =.  m(x)  + r-j x' 

(n  -+-  1)11       2 


(l8)       '  "4-2 


1  1  \nhxn~l 


l2  32  "7       227T 


—   I 


/  1  1  \  n(  n  —  1)  (  n  —  2)//3.r'i-3 

V  24  3^  /  2+7T* 


Si,  dans  l'équation  (18),  on  attribue  successivement  au   nombre 
entier  n  les  valeurs  1,  2,  3,  . . . ,  on  en  conclura 


;  x  (  x  —  h  )  .    . 


x(x  —  h  )  (  2  x  —  h  ) 


1  ^x1--  7ri-i \-rn(x), 

6  A3 

x-(x-h)- 


Il  est  bon  d'observer  que  de  l'équation  (10)  on  tire  directement 

(20)  «,=«r(-.)r"~".    *:*-*-»i* +/+'+»')   /T\y^y/ '  y...i 

^'0)     *      8|_        j  (i;a.3...y)(i.a.3.<.r)(i.a.3...*)...\2;   VâT5/  \a-34y        J 

le  signe  §  indiquant  une  somme  de  termes  semblables  à  celui  qui  est 
renfermé  entre  les  crochets,  et  devant  s'étendre  à  toutes  les  valeurs 
entières,  nulles  ou  positives  de  q,  r,  s,  ...  qui  vérifient  la  condition 

(21)  q  H-ar-h3*-i-...=7. . 

Des  formules  (9)  et  (20)  comparées  entre  elles,  il  résulte  :  i°  que, 


DES   PUISSANCES  ENTIÈRES  D'UNE  SEULE  VARIABLE.     187 

si  l'on  étend  le  signe  S  à  toutes  les  valeurs  entières,  nulles  ou  positives 
de  <y,  /•,  .9,  ...  qui  vérifient  la  condition 

(22)  «/  +  2/'  +  3j+...=i2m  +  i>i, 

on  aura 

t*3)     Ç|"(-,w-mm-'-k  ••  i.a.3...(7+r  +  J  +  ...)  (i\*  (    ■    Vf      1      V       1       . 

OL       '  (i.a.3...?)(i.a.3...r)(i.a.3...*)...\V    \2.3/  V.a.3.4/ 

20  que,  si  l'on  étend  le  signe  Sj  à  toutes  les  valeurs  entières,  nulles  ou 
positives  de  q,  r,  s,  ...  qui  vérifient  la  condition 

(24)  y  +  2/'  +  35  +  ....=  2/w, 

le  terme  correspondant  à  l'indice  im  dans  la  série  des  nombres  de  Ber- 
noulli  sera 

OL  (i.a.3...j)(i.a.3...r)(i.a.3.^jr)...  \ay    Va-V    \a3.4/        J 

On  a  vu,  par  ce  qui  précède,  comment,  à  l'aide  du  calcul  des  ré- 
sidus, on  peut  déterminer  la  valeur  générale  de  l'intégrale  la?".  On  cal- 
culerait avec  la  même  facilité  la  valeur  de  l'expression 


._._._.     .  j 


quel  que  fût  le  nombre  des  intégrations  indiquées  par  les  signes  X;  et 
l'jon  trouverait,  en  désignant  ce  nombre  par  m, 

(26)  m;,^=i.2.s...ni^nÇ9 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 
'  III.. .x"  =  1. a. 3.  ..n  f 


(27)  <~>(e**-i)«  ((*•-*)) 

(  -H  .a?'"-1  gt,  (a-)  ■+■  ^c'"-2  gt.2  (4?)  •+-...  -f-  *  &!,„_,  (.r)  +  gt„,  (or). 

Dans  l'équation  (27),  »,(#),  ex,  (a?) »,„_,(#)»  GT,„(<r)  représen- 

tent  des  fonctions  périodiques  de  la  variable  x,  qui  peuvent  être  choi- 


188     SUR    LES   INTÉGRALES  AUX  DIFFÉRENCES  FIMES   ETC. 

sies  arbitrairement.  Ajoutons  que,  si  l'on  pose 


(28)         (  1+  -  4-  —  4-. . .  \     =\  +  ;)ji.l5  4-  orc,s3l-h;)ïl353  +  . . ., 
la  formule  (27)  pourra  être  réduite  à 


VVV^^r 


(/i  4-1).  .  .{n-T-m)km 

.  (n  4-  l)...(«  -t-  /«  —  \)h"l~A 

4-  a?"»-1  ©i(jp)  -4-  a?*-,w*( ar)  +.  .  . 4- *Œr»,_i (*)  +  »,„ (47). 

On  tirera  d'ailleurs  de  la  formule  (28) 

/a   n     «w  m  »,         m (3 m  —  1)  „,  m*("> —  1) 

(30)     .)ll1  =  ---,  am=  ^        ',  ;,*,=:_  _i__,  ... 

et,  généralement, 

(3.)  *»=  $[(_,)—•  ^v'w^^t^V";0 C1)"  WC-riV-T 

LJL  (1.2. 3. ..y)  (1.2.3.../')  (I.2.3....V)...  \2  /     \2.3y    \2.3.4/ 

le  signe  §  s'étendant  à  toutes  les  valeurs  entières,  nulles  ou  positives 
de  7,  r,  s,  ...  qui  vérifient  la  condition  (21). 


SUR  LES  DIFFÉRENCES  FINIES 

ET   LES 

INTÉGRALES  AUX  DIFFÉRENCES  DES  FONCTIONS  ENTIÈRES 

D'UNE  OU  DE  PLUSIEURS   VARIABLES. 


A  l'aide  des  formules  que  nous  avons  établies  dans  les  articles  pré- 
eédents,  on  déterminera  sans  peine  les  différences  finies  et  les  inté- 
grales aux  différences  finies  des  fonctions  entières  d'une  ou  de  plu- 
sieurs variables.  Pour  y  parvenir,  nous  observerons  d'abord  que,  si  l'on 
fait  usage  des  notations  adoptées  dans  le  Volume  II  (pages  1G1  e( 
suiv.)  ('),  les  formules  (5)  et  (29)  de  l'avant-dernier  et  du  dernier 
article  se  réduiront  aux  deux  équations 

(  1  )  A'" xn  ==  h"1 1)'" x"  +  Mj hm+i  D"î+I  xn  -+-  M2  A"t+2D "l+2 xn  -+-  M3  h'n+3  D"I+ï  xn  -f 

f f...xndx'n  ('  f'...xndx"1-1 

(a)    11 . .  .**=  JJ    hm — -  +  ;)n,         hm_{ +...+ônmx»  +  i)XLm^h\)x»- 

dont  la  seconde  pourra  encore  être  présentée  sous  la  forme 

(  3  )      —  =  -~-  +  OÏL,  r— ^ r  ■+■ ...  -+-  3H  ,„  xn  +  ;)ll  „,+,  h  hx»  -+-..., 

A"1       h'nD"1  h"l~  V)  "i-t-t 

ou,  ce  qui  revient  au  même,  sous  la  suivante 
(  4  )     A-"'  x'1  =  Ji-'"  l)-"1  x"  -+-  le,  h-"l+l  D-'"+1  &*  +  .,.+  ;))l  ,„  xn  -h  3H  «m.,  h  l)xn  -+- . 

Seulement,  pour  que  la  valeur  de  21. .  .x"  fournie  par  l'équation  (i>), 
(3)  ou  (4)  devienne  la  plus  générale  possible,  il  faudra  remplacer  les 

(')  OEuvres  de  Cauchy,  S.  II,  T.  Vit,  p.  200  et  suiv. 


190  SUR  LES  DIFFÉRENCES  FINIES 

constantes  arbitraires  comprises  dans  les  intégrales 

D-»3r»=  f  j\  .  .X'ldxm,  \)-"l+xœll~  f  f .  .  .xndxm-\ 

par  des  fonctions  périodiques  arbitrairement  eboisies.  Quant  aux  coef- 
ficients M,,  M2,  M3,  . . .  ;  on,,  3ïL,,  DM:i,  . . . ,  ils  se  trouveront  déterminés 
par  les  formules  (4)  et  (28)  des  pages  181  et  188,  ou,  ce  qui  revient 
au  même,  par  les  deux  équations 

(5)     (e;  —  i)>»   —zm   (i  +  M,=  +M.2s2  +-Mi*'  +,..)=*«  -J-M,.-"^'     -t-M,*""-* 
(  6  )     (e:  —  1  )-"'  —  z-m  (  1  -1-  Ole  1  z  +  3H ,  s  ■  +  Dïi  ,*»+.'..)  =■*""*-+-  011 ,  *-**+«  ■+-  3R. ,  z-'"^ 

Supposons  maintenant  que,  dans  la  formule  (r)  ou  (4),  on  remplace 
successivement  l'exposant  n  par  les  suivants  n  ■+- 1,  n-h  2,  . . .,  et  que 
l'on  combine  par  voie  d'addition  les  formules  ainsi  obtenues,  après  les 
avoir  respectivement  multipliées  par  des  coefficients  donnés  A,  B, 
C, Alors,  en  faisant,  pour  abréger, 

(7)  //  =  A.r"4-B.r"-f-1  +  C^'^-h  .  .  ., 
on  trouvera 

(8)  A'"«  =  h"l\)mu  4-  Uihm*tDm**u  +  M2A'"+2D,"+2«  -+-  M3//"'+3  \)"l^u  -+-... 
et 

(9)  &-mu=zhmD-mu  h-  -m,  A-'«+» D-"'+1  u  -h. ..-h  3Il,#im  +■  JK^+jA  1)//  -+-.... 

Comme  on  peut  d'ailleurs,  dans  le  second  membre  de  l'équation  (7), 
fixer  arbitrairement  le  nombre  des  termes,  et  réduire  l'exposant  n  à 
zéro,  la  valeur  de  u  que  cette  équation  détermine  pourra  être  une 
fonction  entière  quelconque  de  la  variable  x.  Donc,  pour  développer 
les  différences  finies  ou  les  intégrales  aux  différences  finies  d'une 
semblable  fonction  en  séries  ordonnées  suivant  les  puissances  ascen- 
dantes de  la  quantité  h  =  Ax,  il  suffît  de  recourir  aux  formules  (8) 
et  (9).  De  plus,  comme  dans  ces  dernières  les  coefficients  M,,  M,,  . . .; 
01l,,  01U,  . . .  doivent  être  déduits  des  équations  (5)  et  (G),  on  trouvera 


ET  LES  INTÉGRALES  AUX  DIFFÉRENCES   ETC.  191 

encore 

*  ...  /AD  \m 

(10)  A'"u  =  (e     —l)    u 

et 

*    „.  /AD        \-/M 

(il)  A-'"M  =  (e     —i.)      u, 

pourvu  que,  après  avoir  développé  les  expressions 

/AI»  \m  .       /AD  \— m    . 

(e     —  \)    u     et     (^e     —  i)      u 

* 

en  séries  ordonnées  suivant  les  puissances  ascendantes  de  h,  et,  par 
conséquent,  en  termes  de  la  forme 

on  considère  la  lettre  D  placée  devant  la  lettre  u  comme  une  véritable 
caractéristique. 

Dans  le  cas  particulier  où  l'on  suppose  n=i,  les  formules  symbo- 
liques (10)  et  (i  i)  se  réduisent  à 


(12) 

lu  =  (( 

J'° 

-  I  )  M  zz: 

AD 

e 

u  — 

U, 

(i3) 

A-1 

u  = 

/    AD 

(e     — 

<r 

u  ; 

et  l'on  en 

conclut 

04) 

lu- 

= hVu-+- 

//2 

I  .2 

D5  «  + 

a3 

I  .2 

l* 

l« 

(i5) 

lu- 

=  / 

it  dx 

i            i 
-  -  U  -+-  ^ 

2          b 

2 

i 

U   —    7— 

3o 

A' 

*D* 

M 

h 

2~r 

D3//-.... 


ou,  ce  qui  revient  au  même, 

,  du  h*    d2u  /r3      d3  u 

(l6)  «  +  A«  =  «  +  /lj 1 -r- s  H r;   T~i  ■+-..., 

v     '  dx        i .  2  a,r2        1.2.5  «jt 

J  u  dx        ,  i  h  du        i      A3     éP  //     '  i  Ar>        d* u 

'7'  ~  /<  2  6  2  rf.C         3o  2.3.4  f/j?3         42  2.3.4-5.6  tffo?5 

Il  est  essentiel  de  rappeler  que  la  constante  arbitraire,  comprise  dans 
l'intégrale  /  udx  que  renferme  l'équation  (17),  doit  être  remplacée 
par  une  fonction  périodique,  mais  arbitraire,  de  la  variable  x. 


192  SUR  LES  DIFFERENCES  FINIES 

Concevons  à  présent  que  la  lettre  u  désigne  une  fonction  entière, 
non  plus  de  la  seule  variable  x,  mais  de  plusieurs  variables  indépen- 
dantes x,  y,  z,  ...  ;  et  que  l'on  emploie  les  caractéristiques 

1)      R2    T)3  •     T)      R2    R3  •     R      R2    R3 

uxy   Vg,   Uj.)    •  •  •»      "yi    vy*    " yy    •  ••»      "zy   **-,   u-,    .  .  .,       ... 

OU 

A,,  A2,  A3,    ...;     A,,   A2,  A3,    ...;     A„    A?,  A!,    ...;     ..., 

placées  devant  une  fonction  de  x,  y,  z,  . . .,  pour  indiquer  les  dérivées 
partielles  de  cette  fonction  ou  ses  différences  finies  parcelles  des  di- 
vers ordres  prises  par  rapport  à  x,  par  rapport  à  y,  etc.  Alors,  en 
posant 

(18)  Lx  =  h{        Aj  =  A-,        Az  =  l,'      ..., 
on  tirera  de  la  formule  (10) 

(19)  Aï«  ;=(*"*- 1)-«,        A««  =  (/IV_I)"«,         ... 
et,  par  suite, 

(ao)  A£A*.  ..«  =  («*•--  i)"  (e*V_i)\.  .ii. 

De  même,  si  l'on  emploie  les  caractéristiques 

R1    R~2    R  3  R-1    R  2     I)  3  R  '     I)2     I)-3 

'-'x  y   "x  y   JJ x  y    •  •  •  «      ^j   >   x,y  y   "y  y    •  ■  •  y      ** z    y   vz    y   uz    y    •  •  •  »       •  •  •  » 

A-1     A-2    A"3  •     A-1     A-2    A"'3  •     A-1     A-2    A-3 

placées  devant  une  fonction  de  x,  y,  z,  . . .,  pour  exprimer  le  résultat 
d'une  ou  de  plusieurs  intégrations  indéfinies  relatives  à  x,  ou  à  y,  ou 
à  s,  ...  et  du  genre  de  celles  que  l'on  indique  ordinairement  par  le 
signe  /  ou  par  le  signe  £,  on  tirera  de  la  formule  (i  i) 

(2i)  Ar*u  =  (e"*-i)-,"«>        Aj»«  =  («**'- 1)"*«, 

et,  par  suite, 

(22)  A"'"  Aj"  ..'.«  =  (e***-  r)""  (e*1^  i)~" . . .«, 

11  est  important  d'observer  qu'après  avoir  développé  les  seconds  mem- 
bres des  équations  (19),  (20),  (21)  et  (22)  en  séries  ordonnées  sni- 


ET  LES  INTÉGRALES  AUX  DIFFÉRENCES  ETC.  193 

vant  les  puissances  ascendantes  des  quantités  h,  k,  .  .  .,  on  devra  : 
i°  considérer D^.,  Dr, . . .  comme  de  véritables  caractéristiques;  20  sub- 
stituer aux  constantes  arbitraires,  comprises  dans  les  intégrales  indi- 
quées par  les  exposants  négatifs  de  la  lettre  D,  des  fonctions  pério- 
diques, mais  arbitraires. 

Concevons  encore  que  l'on  pose 

(23)  u  =  f(x,jr1  z,  ...). 

On  tirera  successivement  de  la  formule  (12) 

AD, 


f(jc  -+-  h,  y,  z,  ...)  =  «  +  AI«  =  (i  +  AJ.)«  =  e'  x  «, 

i(x  -+-  h,  y  -+-  k,  z,  .  .  .)  —  e    y  ï(x  -+-  h,  y,  z,  .  . .)  =  e    y  e    *u  =  e  ' //, 

i(x  -+-  h,  y  -+-  k,  z  -+-  l,  ...)  =  e      f(x-hh,y-^k,z,...)  =  e      e  yu—e  y        u, 

On  aura  donc,  quel  que  soit  le  nombre  des  variables  indépendantes  x, 

y** 

/     r\  et  A  A.,      A  \  ADJC-(-*Uv+/I)s-+-... 

(24)  \{x  -+-  b.x,  y  +  Aj,  z -\-  As,  . . .)  —  e  r  u, 
et,  par  suite, 

(25)  {(x  +  &x,  y  +  A/,  z  +  A^  . . .)  -  t\x,y,  z,  . .  .)=(^*****,*K-_i)  u. 

Donc,  si  l'on  désigne  par  Au  l'accroissement  total  que  reçoit  la  fonc- 
tion entière  u  =  f(a?,  j,  a, . . .)  quand  on  y  fait  croître  simultanément 
x  de  àx, y  de  As,  z  de  As,  etc.,  on  trouvera 

(26)  A«  =  (e  •>  —  ijm. 
On  aura,  de  même, 

A,  /    hl)x-hk\)Y-hlt>z->-...  \2 

2  M  —  (g  *  —  i)    W> 

3//  =  (e  •'  —  i)    U, 


et  généralement,  m  désignant  un  nombre  entier  quelconque, 
(27)  A»«  =  (e*^+*^'»^--.)'"i*, 

OEuvres  de  C.  -  S.  II,  t.  VIII.  2D 


194  SUR  LES  DIFFÉRENCES  FINIES  ETC. 

Les  diverses  formules  que  nous  venons  de  rappeler,  et  qui  étaient 
déjà  connues,  se  trouvent  rigoureusement  établies  par  les  considéra- 
tions dont  nous  avons  fait  usage  dans  cet  article,  tant  que  la  fonction  u 
reste  entière.  Si  le  contraire  arrivait,  les  mêmes  formules  subsiste- 
raient encore,  mais  dans  certains  cas  seulement.  Ainsi,  par  exemple, 
quand  la  fonction  //  cesse  d'être  entière,  les  équations  (iG)  et  (17), 
qui  coïncident,  la  première  avec  la  formule  de  Taylor,  la  seconde  avec 
la  formule  d'Euler,  subsistent  seulement  sous  certaines  conditions 
dont  l'une  est  la  convergence  des  séries  comprises  dans  les  seconds 
membres. 


SIK  LES  ÉQUATIONS 

QUI  EXPRIMENT 

LES   CONDITIONS   D'ÉQUILIBRE 

ou 

LES  LOIS  DU  MOUVEMENT  INTÉRIEUR 

D'UN  CORPS  SOLIDE,  ÉLASTIQUE  OU  NON  ÉLASTIQUE. 

§  Ier.  —  Considérations  générales. 

Dans  la  recherche  des  équations  qui  expriment  les  conditions 
d'équilibre  ou  les  lois  du  mouvement  intérieur  des  corps  solides  ou 
fluides,  on  peut  considérer  ces  corps,  ou  comme  des  masses  continues 
dont  la  densité  varie  d'un  point  à  un  autre  par  degrés  insensibles,  ou 
comme  des  systèmes  de  points  matériels  distincts,  mais  séparés  entre 
eux  par  de  très  petites  distances.  C'est  sous  le  premier  point  de  vue 
que  les  fluides  ont  été  envisagés  dans  l'Un  des  articles  précédents  et 
dans  les  divers  Traités  de  Mécanique  publiés  jusqu'à  ce  jour.  (Test 
aussi  sous  le  même  point  de  vue  que  nous  considérerons  ici  les  corps 
solides.  Cela  posé,  soient  M  la  masse  d'un  corps  solide  en  équilibre, 
m  une  particule  ou  portion  infiniment  petite  prise  au  hasard  dans  cette 
niasse,  x,  y,  z  les  coordonnées  de  la  particule  m  comptées  sur  trois 
axes  rectangulaires,  et  p  la  densité  du  corps  solide  au  point  (x,y,  z). 
Si  l'on  nomme/?',  p",  p"  les  pressions  ou  tensions  exercées  au  point 
(.*%  j,  s),  et  du  côté  des  coordonnées  positives,  contre  trois  plans  pa- 
rallèles aux  plans  des  j,  z,  des  z,  œ  et  des  x,y,  les  projections  algé- 
briques des  forces  p',  p",  p"'  sur  les  axes  coordonnés  seront  deux  à 
deux  égales  entre  elles  [voir  la  page  \-j  du  Volume  II  (*)],  et  pourront 

Œuvres  de  Cauchy,  S.  II,  T.  VII,  p.  67. 


196  SUR  LES  ÉQUATIONS  QUI  EXPRIMENT 

être  représentées,  en  conséquence,  par  les  quantités 

j  A,    F,     E, 
(.)  F,     B,     1), 

(  E,     I),     C. 

Soient  d'ailleurs  o  la  force  accélératrice  qui  sollicite  la  particule  m, 

et 

X,     Y,    Z 

les  projections  algébriques  de  cette  force  accélératrice  sur  les  axes  des 
x,  y,  z.  En  prenant  oc,  y,  z  pour  variables  indépendantes,  on  aura, 
comme  on  l'a  prouvé  à  la  page  1 1 1  du  Volume  II  ('), 

/  dk      d¥       dE 

1   ox       oy        oz       ' 

.   ,  ]  JF       <m       dD 

(2)  {  —  +  —  +  _-+pY=o, 

J  ox       Oy        oz       ' 

I  OE       ÔD       ôC 

\  ox       oy       oz       r 

De  plus,  si,  après  avoir  fait  passer  par  le  point  {oc,  y,  z)  un  plan  quel- 
conque, on  porte,  à  partir  de  ce  point  et  sur  chacun  des  demi- 
axes  perpendiculaires  au  plan,  deux  longueurs  équivalentes,  la  pre- 
mière à  l'unité  divisée  par  la  pression  ou  tension  exercée  contre  ce 
plan,  la  seconde  à  l'unité  divisée  par  la  racine  carrée  de  cette  force 
projetée  sur  l'un  des  demi-axes  que  l'on  considère,  ces  deux  longueurs 
[voirie  Volume  II,  page  53  (')]  seront  les  rayons  vecteurs  de  deux 
ellipsoïdes  dont  les  axes  seront  dirigés  suivant  les  mêmes  droites.  A 
ces  axes  correspondront  les  pressions  ou  tensions  principales  dont  cha- 
cune sera  normale  au  plan  qui  la  supportera,  et  parmi  lesquelles  on 
rencontrera  toujours  la  pression  ou  la  tension  maximum,  ainsi  que  la 
pression  ou  tension  minimum.  Quant  aux  autres  pressions  ou  tensions, 
elles  seront  distribuées  symétriquement  autour  des  axes  des  deux  ellip- 

(')  Œuvres  de  Cauchj,  S.  II,  T.  VII,  p.  144. 
(*)  Ibid.,  p.  74. 


LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE  ETC.  197 

soïdcs.  Ajoutons  que,  dans  certains  cas,  le  second  ellipsoïde  se  trou- 
vera remplacé  par  deux  hyperboloïdes  conjugués.  Ces  cas  sont  ceux 
dans  lesquels  le  système  des  pressions  ou  tensions  principales  se  com- 
pose d'une  tension  et  de  deux  pressions,  ou  d'une  pression  et  de  deux 
tensions.  Alors,  si  l'on  substitue  à  la  force  qui  agit  contre  chaque  plan 
deux  composantes  rectangulaires,  dont  l'une  soit  normale  au  plan,  cette 
dernière  composante  sera  une  tension  ou  une  pression  suivant  que  le 
rayon  vecteur  perpendiculaire  au  plan  appartiendra  à  l'un  ou  à  l'autre 
des  deux  hyperboloïdes,  et  elle  s'évanouira  quand  le  rayon  vecteur  sera 
dirigé  suivant  une  des  génératrices  de  la  surface  conique  du  second 
degré  qui  touche  les  deux  hyperboloïdes  à  l'infini.  Concevons,  pour 
fixer  les  idées,  que  l'on  nomme  p  la  pression  ou  tension  exercée  au 
point  (oc, y,  z)  contre  un  plan  perpendiculaire  à  une  droite  qui,  pro- 
longée d'un  certain  côté,  forme  avec  les  demi-axes  des  coordonnées 
positives  les  angles  a,  [3,  y.  Soient,  en  outre,  o  l'angle  formé  par  cette 
droite  avec  la  force  p  qui  agit  contre  le  plan  du  côté  que  l'on  considère, 
et  ~k,  (/,,  v  les  angles  compris  entre  la  même  force  et  les  demi-axes  des 
coordonnées  positives.  On  aura,  comme  on  l'a  vu  dans  le  Volume  II 

[pages  48  et  49(0]» 

/  p  cos),  =  A  cosa  4-  F  cos  (3  ■+•  E  cosy, 
(3)  /  />cosf/.  =  F  cosa  -+-  B  cos  (3  -+-  D  cosy, 


\  />cosv  =E  cosa  4-  D  cos  (3  4-  C  cosy, 
(4)  cosô  =  cosacosX+ oos^cosjjh- cosy  cosv. 

Par  suite,  la  force/?  et  sa  composante  perpendiculaire  au  plan  seront 
déterminées  par  les  équations 

(  jo2—  (A  cosa  -h  F  cos(3  -+-  E  cosy)2 

(  -f-  (F  cosa  -H  B  cos|3  -+-  D  cosy)2 -h  (Ecosa  h-  DcosjS  ■+■  Ccosy)2, 


p  cos  ô  =  A  cos2  a  -+-  B  cos2  [3  -+-  C  cos2  y 

4-  2D  cos(3cosy  4-  2E  cosy  cosa  4-  2F  cosa  cos [3. 


(6) 
(»)  Œuvres  de  Cauc/ij,  S.  II,  T.  VII.  p.  68. 


198  SUR  LES  ÉQUATIONS  QUI  EXPRIMENT 

Il  est  aisé  d'en  conclure  que,  si  l'on  désigne  par  ce  H-  x,  y  -+-  "y,  z  -t-  z 
les  coordonnées  d'un  point  situé  sur  le  second  des  deux  ellipsoïdes  ci- 
dessus  mentionnés,  on  aura 

(7)  Ax'-+  Ry--f-  Cz2+  sDyx  -+-  2Ezx  4-  2Fxy  ==±:  1. 

Enfin  les  pressions  ou  tensions  principales  correspondront  aux  valeurs 
de  a,  (3,  y  déterminées  par  la  formule 

cos  À  cosjm       cosv 

(  b  )  .        — -g   = , 

cosa       cosp       cosy 

ou,  ce  qui  revient  au  même,  par  la  suivante 

«        ,           A  cos  a  +  F  cos  3  -h  E  cos  y 
/?  cos  à  ~  ±  /?  —  ^o 


cos  a 
F.  cos  a  +  R  cosS  ■+-  D  cosy 


cos  3 

_  E  cos  a  +  D  cos  3  +  C  cos  y  _ 
cosy 

et,  comme  on  tire  de  la  formule  (9),  en  faisant,  pour  abréger,  ±p=t3, 

i   (A  —  gj)  cos  a  -+-  F  cos  3  -+-  E  cosy  =  o, 

(iô)  '  F  cosa  —  (R  —  m)  cos 3  -+-  Dcosy  =  o, 

f  E  cosa  -r-  D  cosS  -+-  (C  —  gj)  cosy  ==  o; 

puis,  en  éliminant  cosa,  cos [3,  cosy, 
(11)     (A  —  gj)(R  —  bj)(C  — w)  —  D*(A  — cj)  —  E2(R  -  m)  —  F2(C  —  w)  +  2l)EF  =  o, 

il  est  clair  que  les  pressions  ou  tensions  principales  seront  précisé- 
ment les  valeurs  numériques  des  trois  racines  de  l'équation  (1 1). 

Pour  tirer  parti  des  équations  (3),  il  est  nécessaire  de  connaître  les 
relations  qui  existent  entre  les  pressions  ou  tensions  A,  R,  C,  D,  E,  F, 
et  les  condensations  ou  dilatations  linéaires  mesurées  au  point (x, y, s) 
dans  la  masse  M.  Ces  condensations  ou  dilatations  sont  celles  que  pro- 
duisent les  déplacements  des  diverses  particules  de  la  masse  M,  tandis 
que  le  corps  solide  passe  de  l'état  naturel,  c'est-à-dire  d'un  état  d'équi- 


LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE  ETC.  199 

libre,  dans  lequel  la  force  accélératrice  o  et  les  pressions  supportées 
par  la  surface  extérieure  du  corps  seraient  nulles,  à  l'état  d'équilibre 
dans  lequel  ces  forces  cessent  de  s'évanouir.  Cela  posé,  concevons  que 
le  point  matériel  correspondant  aux  coordonnées  a?,  y,  z,  dans  le  second 
état  du  corps  solide,  soit  précisément  celui  qui,  dans  le  premier  état, 
avait  pour  coordonnées  les  trois  différences 

x —  l,     Y-  -ri,     s— Xi 

E,  Yj,  '(  seront  des  fonctions  de  oc,  y,  z  qui  serviront  à  mesurer  les  dé- 
placements du  point  que  l'on  considère  parallèlement  aux  plans  coor- 
donnés; et,  si  l'on  désigne  par  e  une  quantité  positive  ou  négative  qui 
représente  la  dilatation  ou  la  condensation  linéaire  du  corps  solide 
mesurée  au  point  {oc,  y,  z)  sur  une  droite  tracée  de  manière  à  former 
avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives  les  angles  a,  (3,  y,  on 
aura,  comme  on  l'a  prouvé  à  la  page  Gi  du  Volume  II  ('), 


(12) 


Il  en  résulte  que,  si,  à  partir  du  point  (ce, y,  z),  on  porte  sur  les 
droites  en  question  une  longueur  équivalente  à  i  -f-  e,  l'extrémité  de 
cette  longueur  sera  située  sur  la  surface  d'un  ellipsoïde  dont  la  con- 
struction indiquera  les  rapports  constants  entre  les  dilatations  ou  con- 
densations linéaires  mesurées  dans  les  diverses  directions  autour  du 
point  (oc,  y,  z).  Les  dilatations  ou  condensations  correspondantes  aux 
trois  axes  de  l'ellipsoïde  sont  celles  que  nous  avons  nommées  princi- 
pales. Les  autres  se  trouvent  symétriquement  distribuées  autour  des 
mêmes  axes.  Ajoutons  que,  si  l'on  désigne  par  s',  e",  e'"  et  u  des  quan- 
tités positives  ou  négatives,  propres  à  représenter  :  i°  les  dilatations 

(1)  OEuvres  de  Cauc/iy,  S.  II,  T.  VII,  p.  83. 


'     I      N 

)  —  (  cosa  — 

—^cosa  — 
Ox 

■—  cosp 
dy 

dl          V 

.n-«y 

+  (  cos(3  — 

dn 

-T-  cos  a  — 
ox 

dn       q 

-r-COSp  - 

dy 

dn         Y 

■TzC0*V 

+  (  cos  y  — 

dl 

-.—  cosa  — 

ox 

d:        a 

-r^COSP  - 

dy 

-Tzcosy)' 

(i6) 


200  SUR  LES  ÉQUATIONS  QUI  EXPRIMENT 

ou  condensations  principales;  i°  la  dilatation  ou  la  condensation  du 
volume  au  point  (x%  y,  z),  on  aura  [voir  la  page  65  du  Volume  II  ('  )] 

(l3)  I  +  U=(l+£')(l  +  E")(.  +  Ef'). 

Observons  enfin  que,  si  l'on  désigne  par 

(i4)  A  =  f(a-,f,z) 

la  valeur  de  la  densité  p  dans  l'état  naturel  du  corps,  la  densité  corres- 
pondante à  l'état  d'équilibre  sera  évidemment  déterminée  au  point 

(oc,  y,  z)  par  la  formule 

(i5)  f(*-Z,r—n,*-ï)m 

Dans  le  cas  particulier  où  les  déplacements  (;,  y],  £  ont  de  très  petites 
valeurs,  en  considérant  ces  déplacements,  ainsi  que  leurs  dérivées, 
comme  des  quantités  infiniment  petites  du  premier  ordre,  et  négli- 
geant les  infiniment  petits  du  second  ordre,  on  réduit  la  formule 
(i2)à 

ï  =  -r  cos2a  •+■  -^-  cos2p  -+-  -r-  cos2y    . 
}  doc  dy  dz         ' 

d-n  ,  dC\       _  fd%      di\  (dl      àr]\ 

^+^jcos(3coSy  +  ^-  +  -jcosycosa  +  ^  +  -jcosacos^ 


Alors,  si  l'on  fait,  pour  abréger, 

ox  dy  dz 


*.  =  £,  ^=^;  K 


17  I  o^      toi^àl  nF      ÔK       rô  é      d\       an 

\  dz        dy  doc       dz  dy       doc 

la  valeur  de  £  deviendra 

(18)   e  =  X  co s- a  4- Db  cos2  (3  4-  3cos2y  4-  2t0cos(3cosy  -4-  2C  cosy  cosa  4-  2,?  cosacos(3. 

Dans  le  même  cas,  si  l'on  porte,  à  partir  du  point  (a?, y,  z),  et  sur  la 
droite  qui  forme  avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives  les 

(•)  OEuvres  de  Cauchj,  S.  II,  T.  VU,  p.  88. 


LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE   ETC.  201 

angles  a,  3,  y,  une  longueur  dont  le  carré  représente  la  valeur  numé- 
rique du  rapport-»  on  trouvera,  en  désignant  par  x  -h  x,  y  -+-  y,  s  H-  z 
les  coordonnées  de  l'extrémité  de  cette  longueur, 

(19)  -l.\s  +  Hi>y2+  £z-+  2(0yz  +  2<Czx  +  a/xy  =  ±i. 

Donc  cette  extrémité  sera  située  sur  la  surface  d'un  ellipsoïde  qui 
pourra  se  changer  en  un  système  de  deux  hyperboloïdes  conjugués. 
Il  est  d'ailleurs  évident  que  les  trois  axes  de  cet  ellipsoïde  correspon- 
dront aux  dilatations  et  condensations  principales.  Quant  aux  for- 
mules (i3)  et  (i5),  elles  donneront,  dans  l'hypothèse  admise  [voir  la 
page  GG  du  Volume  II  (')], 

Ûk      (h      °1 

àx        àv        dz 


(20)  u 


et 

(ai)  P^C-^^-^-'^'-^- 

Ajoutons  que  les  condensations  ou  dilatations  principales  seront  déter- 
minées en  grandeur  et  en  direction  par  la  formule 

JU  cos  a  ■+-  ê  cos  |3  ■+■  £  cosy 


cosa 

§ 

cos  a  -+- 

iti>  cos  {3 

4- 

© 

cos 

y 

cos  (3 

e 

cos  a  -+- 

(0  cos^ 

-4- 

3 

cos 

7 

cosy 

de  laquelle  on  tirera 
(23)     (-A.  —  e)  (ift  — 1)(©  —  t)  —  <0â(-l.  —  e)  -  £2(  ift  —  e)  —  P{Z  -  e)  -t-  a©C£  =  o. 
Si  la  densité  A,  relative  à  l'état  naturel  du  corps,  était  supposée  eon- 

(»)  Œuvres  de  Cauchy,  S.  II,  T.  VII,  p.  89. 

OEuvres  de  C.  —  S.  II,  t.  VIII.  26 


202  SUR  LES  ÉQUATIONS  QUI  EXPRIMENT 

stante,  c'est-à-dire  indépendante  de  oc,  y,  z,  l'équation  (ai)  donnerait 
simplement 

(a4)  p  =  (i-u)A. 

A  l'aide  des  formules  que  nous  venons  de  rappeler,  on  peut  déter- 
miner les  condensations  ou  dilatations  linéaires  correspondantes  au 
point  donné  (x,y,z)  d'un  corps  solide,  quand  on  connaît  les  déplace- 
ments £,  Y],  l.  Donc,  si  l'on  parvient  à  exprimer  les  pressions  ou  ten- 
sions A,  B,  C,  D,  E,  F  à  l'aide  des  condensations  ou  dilatations  linéaires, 
on  pourra  les  exprimer  aussi  en  fonctions  des  déplacements  £,  y],  l. 
.Mais,  comme  les  relations  qui  existent  entre  les  pressions  et  les  con- 
densations, ou  les  tensions  et  dilatations,  ne  sont  pas  les  mêmes  poul- 
ies corps  élastiques  et  pour  les  corps  non  élastiques,  nous  renverrons 
la  recherche  de  ces  relations  aux  paragraphes  suivants. 

Si  les  diverses  particules  du  corps  solide  que  l'on  considère,  au  lieu 
d'offrir  un  état  d'équilibre,  sont  en  mouvement,  alors,  en  désignant  au 
bout  du  temps  t  par  w  la  vitesse  de  la  particule  m  correspondante  aux 
coordonnées  x,  y,  z,  par  <|>  la  force  accélératrice  qui  serait  capable  de 
produire  le  mouvement  effectif  de  cette  particule,  par  u,  c,  w  les  pro- 
jections algébriques  de  la  vitesse  w,  enfin  par  A-,  %f,  %  celles  de  la  force 
accélératrice  <|>,  on  reconnaîtra  sans  peine  que  l'on  doit  aux  équa- 
tions (2)  substituer  les  suivantes 

p(X-3t)  =  o, 

*P(Y--sr)=o, 

p(Z  —  3b)  =  0; 

puis,  en  prenant  pour  variables  indépendantes  x,y,  z,  /,  on  établira, 
comme  dans  un  précédent  article,  entre  les  quantités  36,  5",  £;  //,  c,  w\ 
;,  Y],  l,  les  formules  (10)  de  la  page  161  et  les  formules  (19)  de  la 
page  164.  Si  l'on  suppose  que  les  déplacements  £,  rj,  £  et  les  vitesses 
u,  v,  w  conservent  constamment  des  valeurs  très  petites,  les  formules 


/  dk       dF 
l   dx       dy 

**"  dz 

)  d¥       dB 

i   dx       dy 

d\) 

+  Tz 

dE       d\) 
{  dx        dy 

dC 
+  57 

LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE  ETC.  203 

dont  il  s'agit  pourront  être  réduites  à 


»=£■ 

v    <?•*•• 

*=*' 

(37)                     «=57' 

et  l'on  on  conclura 

*=£. 

rT-^' 

a    V     's 

Nous  remarquerons,  en  terminant  ce  paragraphe,  que  la  formule  (iG) 
de  la  page  i63  subsiste  dans  le  mouvement  intérieur  d'un  corps  solide 
aussi  bien  que  d'un  corps  fluide;  mais  qu'on  doit  la  considérer  comme 
une  combinaison  des  formules  (i3)  et  (i5),  ou  (20)  et  (21).  Ainsi,  en 
particulier,  si,  entre  l'équation  (21)  et  l'équation  (iG)  de  la  page  i63, 
on  élimine  p,  alors,  en  négligeant  les  infiniment  petits  du  second 
ordre,  on  obtiendra  la  formule 

,     s  ôj       du       ds>       dw 

(29)  -T7  =  -t-  H-  -7-  H-  T  ' 

qui  s'accorde,  en  vertu  des  équations  (27),  avec  la  formule  (20). 

§  II.  —  Sur  l'équilibre  et  le  mouvement  intérieur  d'un  corps  solide 

élastique. 

Considérons  un  corps  solide  placé  sous  le  récipient  d'une  machine 
pneumatique  après  qu'on  y  a  fait  le  vide,  et  supposons  que  la  tempéra- 
ture de  l'espace  qui  environne  ce  corps  soit  partout  la  même.  Ce  que 
nous  nommerons  Yétat  naturel  du  corps  solide,  ce  sera  l'état  d'équilibre 
auquel  il  pourra  parvenir  si  les  diverses  parties  de  sa  masse  et  les  di- 
vers éléments  de  sa  surface  ne  sont  soumis  à  aucune  force  extérieure 
autre  que  l'action  du  calorique.  Concevons  maintenant  que  le  corps, 
étant  transporté  dans  un  milieu  quelconque,  et  sollicité  au  mouvemenl 
par  des  forces  extérieures,  vienne  à  changer  de  forme,  mais  que  la 
température  de  chaque  molécule  conserve  sa  valeur  primitive.  D'après 
les  notions  généralement  admises  sur  l'élasticité,  le  passage  de  l'état 


20\  SUR  LES  ÉQUATIONS   QUI  EXPRIMENT 

naturel  à  un  nouvel  état  produira,  en  chaque  point,  si  ce  corps  est 
élastique,  des  pressions  ou  tensions  indépendantes  des  états  intermé- 
diaires et  du  temps  pendant  lequel  le  changement  de  forme  aura  pu 
s'effectuer.  Lorsque  pour  chaque  point  d'un  semblable  corps  l'élasti- 
eité  reste  la  même  dans  tous  les  sens,  la  pression  ou  tension  exercée 
contre  un  plan  passant  par  un  point  donné  {oc,  y,  s)  dépend  unique- 
ment des  condensations  ou  dilatations  linéaires  autour  de  ce' point,  en 
sorte  que,  le  système  de  ces  condensations  ou  dilatations  étant  connu, 
on  peut  en  déduire  le  système  entier  des  pressions  ou  tensions  exer- 
cées contre  les  divers  plans  qui  renferment  le  point  {oc,  y,  z).  Alors 
c'est  évidemment  autour  des  mêmes  axes  rectangulaires  que  les  deux 
systèmes  de  quantités  dont  il  s'agit  se  trouvent  symétriquement  distri- 
bués. Par  conséquent,  trois  directions  perpendiculaires  entre  elles,  et 
<jue  l'on  peut  nommer  directions  principales ,  correspondent  en  même 
temps  aux  trois  pressions  ou  tensions  principales  et  aux  trois  conden- 
sations ou  dilatations  principales.  De  plus,  il  semble  naturel  de  sup- 
poser, du  moins  quand  les  déplacements  des  molécules  sont  très  petits, 
que  les  pressions  ou  tensions  principales  sont  en  chaque  point  du 
corps  élastique  respectivement  proportionnelles  aux  condensations  ou 
dilatations  principales.  iYdmettons  d'abord  cette  hypothèse  dont  l'adop- 
tion facilite  la  recherche  des  formules  qui  expriment  les  lois  de  l'équi- 
libre ou  du  mouvement  d'un  corps  solide,  et  désignons  par  ta',  gt",  ta" 
les  trois  valeurs  positives  ou  négatives  de  la  variable 

(3o)  m  =  p  cosd  =  ±  p, 

qui  seront  propres  à  représenter  les  condensations  ou  dilatations  prin- 
cipales. Les  trois  rapports 

,,    .  W         m"         BJ* 

auront  la  même  valeur  numérique  et  seront  tous  les  trois  positifs, 
attendu  que  les  deux  termes  de  la  fraction 

£ 


LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE  ETC.  205 

seront  l'un  et  l'autre  positifs  quand  il  y  aura  dilatation,  et  négatifs 
dans  le  eas  contraire.  Cela  posé,  si  l'on  nomme  k  une  quantité  positive 
égale  aux  rapports  dont  il  s'agit,  k  sera  la  mesure  de  l'élasticité  du 
corps  au  point  {x,y,  s),  et  l'on  aura 

(3a)  w=ke, 

toutes  les  fois  que  les  angles  a,  p,  y  correspondront  à  une  direction 
principale;  d'où  il  suit  que  la  formule  (9)  pourra  être  réduite  à 

/        A  cosa  +  F  cos  [3  4-  E  cosy 


cosa 


(33) 


F  cosa  -+-  B  cos  3  -+-  I)  cosy 

I      — -  — . , _ .J L 

cos  3 

I     _  E  cosa  4-  D  cos(3  4-  C  cosy  _  , 
\  ~  cosy 


Or,  en  divisant  cette  dernière  par  la  formule  (22),  on  obtiendra  la  sui- 
vante 

iA  cosa  4-  F  cosj3  4-  E  cosy 
oU  cosa  4-  ^COS{3  4-  £  cosy 
F  cosa  4-  B  cos(3  4- D  cosy 
^   4  1  ~~  Jcosa4-itî>cos(3  4-(£)cosy 

f         E  cosa  4-  D  cos 3  4-  C  cosy    _  , 

\  ~"  C  cos a  4-  cO  cos  3  4-  3  cosy  " 

de  laquelle  on  tirera 

/  (A  —  kA>)  cosa  4-  (F  —  kê  )  cos ^  4-  (E  —  kC  )  cosy  =  o, 

(35)  <   (F  —  A%f  )cosa4-(B  — À-ill0cos^4-(D  —  A-cô)cosy  =  o, 
(  (E  —  *C)C08«-h(D  —  A-(0)cos^4-  (C  -  *©)cosy  =  o; 

et,  comme  les  équations  (35)  devront  subsister  pour  les  trois  systèmes 
de  valeurs  de  a,  (3,  y  correspondants  aux  trois  directions  principales, 
on  en  conclura  évidemment 

(36)  \  =  kX,      B  =  **,      C=k&,      D  =  *(D,      E  =  *C,      F  =  M. 

En  effet,  la  première  des  équations  (35),  si  elle  n'était  pas  identique, 
exprimerait  que  la  direction  déterminée  par  les  angles  a,  (3,  y  est  per- 


20G  SUR  LES  ÉQUATIONS  QUI  EXPRIMENT 

pendiculaire  à  une  droite  tracée  de  manière  à  former  avec  les  demi- 
axes  des  coordonnées  positives  des  angles  dont  les  cosinus  soient  pro- 
portionnels aux  différences 

(37)  A  —  kX,    F  —  k$,    E  —  kC\ 

ou,  en  d'autres  termes,  que  cette  direction  est  parallèle  à  un  certain 
plan.  D'ailleurs  les  trois  directions  principales,  étant  perpendiculaires 
entre  elles,  ne  sauraient  devenir  parallèles  à  un  même  plan.  Donc  la 
première  des  équations  (35),  qui  subsiste  pour  chacune  des  directions 
principales,  sera  nécessairement  identique,  et  les  différences  (37)  se 
réduiront  à  zéro.  On  peut  en  dire  autant  des  différences  comprises 
dans  la  deuxième  et  la  troisième  des  équations  (35);  d'où  il  résulte 
que  les  formules  (36)  seront  toutes  vérifiées. 

On  parviendrait  encore  facilement  aux  formules  (36)  par  une  autre 
méthode  que  nous  allons  indiquer. 

L'équation  (32)  étant  vérifiée  par  hypothèse  toutes  les  fois  que  les 
angles  a,  (3,  y  correspondent  à  une  direction  principale,  il  en  résulte 
que,  dans  le  cas  où  les  équations  (7)  et  (19)  représentent  deux  ellip- 
soïdes, les  axes  principaux  du  premier  ellipsoïde  sont  proportionnels 
à  ceux  du  second.  Donc  ces  deux  ellipsoïdes  sont  semblables  l'un  à 
l'autre;  et,  puisqu'ils  offrent,  non  seulement  le  même  centre,  mais 
encore  des  axes  principaux  dirigés  suivant  les  mêmes  droites,  il  est 
clair  que  les  coefficients  des  carrés  des  coordonnées  x,  y,  z  et  de  leurs 
doubles  produits  devront  varier  dans  un  rapport  constant  lorsqu'on 
passera  de  l'équation  (7)  à  l'équation  (19).  Donc,  si  l'on  désigne  par  k 
ce  rapport,  on  trouvera 

(38)  A  =  1  =  £==£  =  ë  =  fa 

Il  est  d'ailleurs  facile  de  s'assurer  :  i°  que,  si  chacune  des  équa- 
tions (7),  (19)  représente,  non  plus  un  ellipsoïde,  mais  un  système 
d'hyperboloïdes  conjugués,  les  hyperboloïdes  représentés  par  la  pre- 
mière équation  seront  semblables  aux  deux  autres,  et  que,  en  consé- 


LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE  ETC.  207 

quence,  la  formule  (38)  ne  cessera  pas  d'être  exacte;  i°  que  la  quan- 
tité k  sera  toujours  positive.  Ajoutons  que  la  formule  (38)  comprend 
évidemment  les  équations  (30). 

Les  équations  (36)  étant  une  fois  établies,  on  tirera  de  ces  équa- 
tions, combinées  avec  les  formules  (G),  (18)  et  (3o), 

nr  =  kg, 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

(39)  p  cosô  =  As, 

quels  que  soient,  d'ailleurs,  les  angles  a,  (3,  y.  On  peut  donc  énoncer 
la  proposition  suivante  : 

Lorsque  dans  un  corps  élastique  on  suppose  les  déplacements  des  molé- 
cules très  petits,  et  les  pressions  ou  tensions  principales  proportionnelles 
aux  condensations  ou  dilatations  principales ,  la  composante  perpendicu- 
laire à  un  plan  de  la  pression  ou  tension  exercée  contre  ce  plan  conserve 
toujours  le  même  rapport  avec  la  condensation  ou  dilatation  qui  a  lieu 
dans  le  sens  de  celte  composante. 

Le  rapport  dont  il  est  ici  question  ou  la  quantité  positive  k  qui  me- 
sure l'élasticité  du  corps  solide  au  point  {x,y,  z)  dépend  de  la  nature 
du  corps  en  ce  point.  Si  l'on  suppose  les  différentes  parties  du  corps 
solide  formées  de  la  même  matière,  la  valeur  de  k  ne  variera  pas  lors- 
qu'on passera  d'un  point  à  un  autre;  mais,  dans  la  supposition  con- 
traire, k  deviendra  généralement  une  fonction  des  coordonnées  x,y,  z. 
Observons  en  outre  que,  dans  la  première  hypothèse,  si  la  loi  de  pro- 
portionnalité des  tensions  aux  dilatations  s'étendait  à  des  dilatations 
quelconques,  il  suffirait,  pour  déterminer  la  quantité  k,  de  chercher 
la  tension  capable  de  produire  une  dilatation  représentée  par  l'unité, 
c'est-à-dire  capable  de  doubler  l'une  des  dimensions  du  corps  solide. 
On  y  parviendrait  en  composant  avec  la  matière  du  corps  un  cylindre 
droit  à  base  circulaire  et  d'une  hauteur  très  petite,  puis  en  fixant  la 
base  supérieure  de  ce  cylindre  dans  un  plan  horizontal,  et  suspendant 
à  la  base  inférieure  un  autre  cylindre  de  même  diamètre,  mais  formé 


208  SLR   LES  ÉQUATIONS  QUI  EXPRIMENT 

avec  une  matière  inextensible  dont  la  densité  serait  équivalente  à  la 
densité  naturelle  du  corps.  Alors,  en  supposant  la  hauteur  h  du  second 
cylindre  tellement  choisie  que  celle  du  premier  cylindre  se  trouvât 
doublée  en  raison  de  la  dilatation  produite  par  le  poids  du  second,  on 
pourrait  prendre  le  poids  dont  il  s'agit  pour  mesure  de  la  pression 
totale  exercée  contre  la  base  du  premier  cylindre,  et,  en  divisant  ce 
même  poids  par  la  surface  de  la  base,  on  obtiendrait  la  pression  en 
chaque  point,  et,  par  conséquent,  la  valeur  de  la  constante  k.  D'ail- 
leurs, si  l'on  désigne  par  A  la  densité  naturelle  du  corps,  par  s  la  sur- 
face de  l'une  des  bases  dans  l'un  des  cylindres,  et  par  g  la  force  accé- 
lératrice de  la  pesanteur,  le  poids  du  second  cylindre  sera 

ghab\ 

et,  en  divisant  ce  poids  par  s,  on  trouvera 

(4o)  k  =  ghl. 

Concevons  à  présent  que  l'on  considère  la  loi  de  proportionnalité  des 
tensions  aux  dilatations  comme  uniquement  applicable  aux  cas  où  les 
dilatations  sont  très  petites.  Alors,  pour  déterminer  la  constante  k  à 
l'aide  de  l'expérience  indiquée,  on  devra  disposer  de  la  hauteur  du 
second  cylindre  de  manière  à  produire  seulement  dans  celle  du  premier 
une  dilatation  représentée  par  une  très  petite  fraction,  par  exemple, 
une  dilatation  de   — —  »    — —  >    — ; — »    ••••    Mais  alors  aussi,  pour 

Ull«_     uiitiianui  v.      ioQO         IOOOO         ioOOOO 

obtenir  la  quantité  A,  on  devra  multiplier  par  iooo,  par  ioooo,  par 
,00000,  ...  la  hauteur  du  second  cylindre.  On  pourrait,  d'ailleurs, 
remplacer  le  second  cylindre  par  un  poids  quelconque  tt\  et,  si  ce 
poids  produisait  dans  la  hauteur  du  premier  cylindre  une  dilatation 
mesurée  par  la  fraction  -,  on  aurait,  pour  déterminer  la  quantité  /-, 
l'équation  suivante 

Enfin,  au  lieu  de  fixer  la  base  supérieure  du  premier  cylindre  et  de 


LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE  ETC.  209 

suspendre  le  poids  «  à  sa  base  inférieure,  on  pourrait  fixer  eette  der- 
nière et  charger  du  poids  $  la  base  supérieure.  La  pression  qui  en 
résulterait  produirait,  non  plus  une  dilatation,  mais  une  condensation 
qui  serait  encore  mesurée  par  la  fraction  -• 

Si  la  quantité  k,  au  lieu  de  conserver  la  même  valeur  dans  toute 
l'étendue  d'un  corps  solide,  variait  d'un  point  à  un  autre,  cette  quan- 
tité deviendrait,  comme  on  l'a  dit,  fonction  de  x,  y,  z,  et  pourrait 
même  renfermer  le  temps  /,  si  le  corps  était  en  mouvement.  Alors  la 
valeur  de  k  devrait  être  donnée  en  chaque  point  dans  l'état  naturel  du 
corps,  et  déterminée  dans  cet  état  par  une  équation  de  la  forme 

(4-2)  k  =  f(x,y,z). 

De  plus,  comme,  dans  l'état  d'équilibre  ou  de  mouvement  du  corps,  la 
molécule  correspondante  aux  coordonnées  x,  y,  z  serait  précisément 
celle  qui,  dans  l'état  naturel,  avait  pour  coordonnées  les  trois  diffé- 
rences 

x  —  Ci      y  —  *fc       Ç  —  £> 

il  est  clair  qu'on  aurait,  dans  l'état  d'équilibre  ou  de  mouvement, 
(43)  *  =  f(*-&/-fl,*-C). 

Or  cette  dernière  valeur  de  k,  lorsqu'on  y' regarde  £,  yj,  Z  comme  infi- 
niment  petits  du  premier  ordre,  est  sensiblement  égale  à  celle  que 
fournit  l'équation  (42)« 

Revenons  maintenant  aux  équations  (36).  Si  l'on  y  substitue  les 
valeurs  de  «A,,  atë>,  G,  ®,  C,  é  données  par  les  formules  (17),  on  en  tirera 


*#. 

B  =  *^, 

c=/4 

OJC 

dv 

ôz 

(44)  Id=W—  -h^Y     e=--âY— -3\    f=W^  +  — Y 

(  a    \0z       dy)  2    \djc       dz]  "  1    \ày       dx  /' 

puis,  en  combinant  ces  dernières  avec  les  équations  (3),  on  trouvera 
pour  les  projections  algébriques  de  la  tension  ou  pression  supportée 
au  point  (x,y,z)  par  un  plan  perpendiculaire  au  demi-axe  qui  forme 

OEuvres  de  C.  —  S.  II,  t.  VIII.  27 


210  SUR  LES   ÉQUATIONS  QUI  EXPRIMENT 

avec  ceux  des  coordonnées  positives  les  angles  a,  fi,  y, 

ii       ,  T  ^  '  /  àl       0n\        a       i  / dl       dX  \ 

p  cosA  =  k    —  cosa  +  -    -r+j-    cosp  +■  -    -^  +  -r—    cosv 
r                   \^dx  2  \^j       <fcr/  2  \dz       dx  J        ' 

.fi  /drj        d\\  dn        a       i/âl\       dÇ\ 

pcosu  —  k  \  - 1-  -v2    cosa  4-  -r-  cosp  ■+-  -{  - — h  ^-    cosv 

I  L2  v^7       <w  àf       r       2\âz       dy)        ' 

p  cosv  —  k    -     - h  -r2     cosa  h —    -, — h  —    cosp  -+■  ^-cosv 

\  |  2  \dx       dz  J  2  \dy       dz  J        r       J=        ' 

On  devrait,  à  la  rigueur,  dans  les  équations  (44)  et  (45),  supposer  la 
valeur  de  k  déterminée  par  la  formule  (43).  Mais,  si,  en  considérant 
\,  y],  'C  comme  infiniment  petits  du  premier  ordre,  on  néglige  les  infi- 
niment petits  du  second  ordre,  on  pourra  remplacer  la  valeur  en  ques- 
tion par  celle  que  présente  la  formule  (42)- 

Pour  obtenir,  dans  l'hypothèse  que  nous  avons  adoptée,  les  équa- 
tions d'équilibre  d'un  corps  solide  parfaitement  élastique,  mais  dont 
les  molécules  seraient  très  peu  écartées  des  positions  qu'elles  occu- 
paient dans  l'état  naturel  du  corps,  il  suffira  de  combiner  les  équa- 
tions (44)  avec  les  formules  (2),  et  la  formule  (20)  avec  la  for- 
mule (21).  On  trouvera  ainsi 


<*£)  Akî+k£)  .<*£+* 


dx 


dx         '2  dy  2 


PX  =  o, 


46         1     \    dx         dyj  V    à  y  1      \    àz  dy , 

-+-    r— 1 : -r  0  1   =  O, 


2  dx  dy  2  dz 

d(k^-  +  k^\  d(k^-  +  k*ï\        d(k* 

1      \    dx  dz  I        1      \    dy  dz  J  \    dz 


et 

(47) 


dx  2  dy  1 

'  dx  dy  dz 


H-  p  Z   =0, 


Les  quatre  formules  précédentes  sont  les  seules  qui  subsistent  dans 
toute  l'étendue  du  corps  solide  entre  les  quatre  inconnues  £,  yj,  Ç,  p 
considérées  comme  fonctions  des  variables  indépendantes  x,  y,  z,  t. 


LES   CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE  ETC.  211 

Mais,  outre  ces  formules,  il  y  en  aura  d'autres  qui  seront  relatives  aux 
surfaces  par  lesquelles  le  corps  peut  être  terminé.  Supposons,  pour 
tixer  les  idées,  qu'il  soit  terminé  par  deux  surfaces,  savoir  :  i°  une  sur- 
face rigide  et  invariable,  assujettie  de  manière  à  ne  pouvoir  changer  de 
forme,  et  représentée  par  l'équation 

(48)  f(œ,y,z)  =  o; 

20  une  surface  libre  soumise  à  une  pression  extérieure  P,  et  repré- 
sentée dans  l'état  naturel  du  corps  par  l'équation 

(49)  ¥{x,y,z)=o. 

Admettons,  d'ailleurs,  que  la  pression  extérieure  P  soit  normale  en 
chaque  point  à  la  surface  contre  laquelle  elle  agit.  On  aura  en  même 
temps,  pour  tous  les  points  de  la  surface  invariable, 

(5o) 

(  £  =  o,         Y]  =  o,         K  =  o; 

et,  pour  tous  les  points  de  la  surface  libre, 

(  F(a>  —  l,y  —  *},*  —  Ç)  =  o, 

(  5 1  )   < 

(  />cos).  =  —  Pcosa,        pcosp.  =  —  Pcosj3,        pcosv  =  —  P  cosy, 

les  valeurs  de  pcosX,  pcosp,  />cosv  étant  déterminées  par  les  for- 
mules (45),  et  les  angles  a,  [3,  y  par  la  formule 


cosa  cos(3 


dx 

ii  laquelle  on  pourra,  sans  erreur  sensible,  substituer  la  suivante 
cosa  cos(3  cosy 


(53) 


âF{x,y,z)    "   0  F( x,  j,  z )   ~"   àF(x,y,  z) 
Ov  ôy  àz 


212  SUR  LES  ÉQUATIONS  QUI  EXPRIMENT 

Cela  posé,  les  équations  (5i)  se  réduiront  à 

F(^  —  t,y  —  -n,  z  —  Ç)  =  o, 

d\  d¥(x,y,z)  ^Wàl^drA  d¥(x,y,z)       £  /<£   .    0Ç  \  d¥(x,y,z)       _  P  <ÎF(g,,r,.s) 
**         *»  *\dy~*~  dx)         dy  ï\dz       dx)  '      dz  k         dx 


(54)   \  1  /&n  +  #[\  <?F(^,y,s)  _^  dhrj  dF(a?,j,.g)   ,    «  /£n       £Ç\  dF(a-,/,5)  P  d¥(x,y,z) 

I  a  \rte      dy/  <*r  ^j  dj        "       2  \<te    '    dy)  dz  k  dy 

'd%    t   dj\d¥(x,y,z)    ^    i/QÇ       drj\d¥(x,y,z)       dÇ  d¥(x,y,z)  _  P  d¥(x,y,z) 

Kdx      dz)         dx  2\dy       dz)         dy       '  +  dz  dz         ~  k         dz 


Il  n'est  pas  inutile  de  remarquer  que,  dans  les  formules  (46),  la 
quantité  désignée  par  k  conservera  généralement  une  valeur  très  con- 
sidérable, et  que,  en  conséquence,  on  pourra,  dans  ces  mêmes  for- 
mules, remplacer,  sans  erreur  sensible,  la  variable  p  par  sa  valeur 
approchée  A. 

Dans  le  cas  particulier  où  les  quantités  k  et  A  deviennent  con- 
stantes, alors,  en  ayant  égard  aux  équations  (20)  et  (24),  on  tire 
des  formules  (4o)  et  (46),  divisées  par  p, 


(55) 


Dans  le  même  eas,  si  l'on  ajoute  les  formules  (55),  après  avoir  diffé- 
rence la  première  par  rapport  à  x,  la  deuxième  par  rapport  à  y,  la 
troisième  par  rapport  à  z,  on  trouvera 

,~v  0-v       #u   ,    d*v        1   fdX       dY      âZ\ 

dx-       dy%       dz-       gh\dx       dy       dz  J 

On  pourrait  douter,  au  premier  abord,  que  les  formules  (55)  et  (56), 
dans  chacune  desquelles  les  quatre  premiers  termes  restent  très  petits 
par  hypothèse,  fussent  applicables  à  des  cas  où  les  forces  accéléra- 
trices X,  Y,  Z  ne  seraient  pas  elles-mêmes  très  petites.  Mais,  pour  dis- 
siper ce  doute,  il  suffit  d'observer  que  la  quantité  h  est  généralement 


LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE  ETC.  213 

très  considérable,  et  que,  en  conséquence,  chacun  des  produits 

2  X       a  Y       2  Z 
/*#'     h  g7     h  g 

différera  très  peu  de  zéro,  si  le  rapport 

•      ?V(!HIMI)'  • 

n'a  pas  une  très  grande  valeur. 

Concevons  maintenant  que  les  molécules  du  corps  élastique   ne 

soient  pas  en  équilibre,  mais  en  mouvement.  On   devra,   dans  les 

équations  (46)»  (55)  et  (56),  remplacer  les  quantités  X,  Y,  Z  par 

les  différences 

X-JC,    Y-iT,    Z-2b, 

les  valeurs  de  «K,  JT,  k  étant  déterminées  par  les  formules  (28).  On 
trouvera  ainsi  :  i°  en  supposant  k  et  A  variables  avec  x,  y,  s, 

ihg)     *(*£  +  *£ 

Ox  ;       1     \    dy  dx 


âx  2  dy 

à(t*L  +  kà)      d(k*> 

(07)       (   t  __V    rJJ7      dy)  _       \    dy 

2  do*?  c/y 

,   2  d.r  2  (9/ 

20  en  supposant  k  et  A  constantes, 


àxi 

^        <  S 

ôx- 


0(4 + *f  ) 

<i2Ê 

)  -                      '    PA- 

dz                  '    pY  - 

■ p  <fc* 

-S ^ — S ^o/  =pt7î; 

dr  0-  <^2 


J2£ 

àf2 

-t- 

5? 

+ 

+ 

4X= 

2    <)2£ 

W2 

+ 

^2Y) 

+ 

do 

dy 

■+■ 

2 

d2Y) 
"Jï2" 

â2K 

+ 

<^2 

H- 

du 

dz 

+ 

"7Z  = 

3 

i* 

<)2Ç 
ôt-' 

Si  l'on  ajoute  ces  dernières  formules  après  avoir  différentié  la  première 


214  SUR  LES  ÉQUATIONS  QUI  EXPRIMENT 

par  rapport  à  x,  la  deuxième  par  rapport  à  r,  la  troisième  par  rapport 
à  zf  on  en  conclura 

(5g) 


(T--j       d2v 

u  d*v        i    /dX 
dz*    '   gh  \dx 

dY       ÔZ\ 
h  dy  +  dz)' 

i     d2j 

dx*      dy*" 

~ ghlî2 

i  0^  ^  d2\       d"-t       du  _ 
l  doc-        dy1       dz'2        dx  ~ 

2      d2l 

gh  dt2  ' 

1  d-r\       d2-n       d-n       du  __ 
j  dx2       dy*        dz"1        dy 

2    d2n 
gh  dt2 

'  dx'2    '    dy2       dz'2    '    dz 

2      d2Ç 

'  gh  dt2  ' 

d2x>       d2v       d2j  _     i 
dx2       dy2  ~1~  dz'2       gh 

d2j 
dt2' 

Dans  le  cas  particulier  où  la  force  accélératrice  o  s'évanouit,  et  où  l'on 
a,  en  conséquence,  X  =  o,  Y  =  o,  Z  =  o,  les  formules  (58)  et  (5g) 
donnent  simplement 


(6o) 


(6i) 


On  arriverait  encore  aux  mêmes  résultats  si  la  force  accélératrice  ç  était 
supposée  constante  et  constamment  parallèle  à  une  droite  donnée. 

Il  est  bon  d'observer  que,  dans  ces  diverses  équations,  les  quan- 
tités H,  y],  u  et  u  représenteront  les  déplacements  d'une  molécule  m  du 
corps  élastique,  mesurés  parallèlement  aux  axes  des  x,  j,  z,  et  la  dila- 
tation ou  condensation  du  volume  de  cette  molécule,  tandis  que  le 
corps  solide  passera  de  l'état  naturel  à  l'état  de  mouvement  qui  sub- 
sistera au  bout  du  temps  /.  Il  en  résulte  :  i°  que  les  valeurs  initiales 
de  ç,  y,,  '(,  u  ne  sont  pas  nulles  ici  comme  dans  les  formules  que  nous 
avons  employées  pour  déterminer  le  mouvement  des  fluides;  i°  que  la 
quantité  désignée  par  u  dans  l'équation  (Gi)  est  à  très  peu  près  celle 
que  nous  avons  désignée  par  a  dans  l'équation  (8i)  de  la  page  177. 
D'ailleurs,  si  l'on  adopte  la  théorie  précédente,  il  suffira,  comme  nous 
le  montrerons  plus  tard,  de  recourir,  d'une  part  à  l'équation  (81)  de  la 
page  177,  d'autre  part  à  l'équation  (6r),  qui  est  de  même  forme  que 
la  première,  pour  déterminer  les  lois  de  la  propagation  du  son  dans 
l'air  et  dans  un  corps  élastique.  Donc  les  lois  dont  il  s'agit  demeu- 


LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE  ETC.  215 

reront  les  mêmes  dans  l'air  et  dans  les  corps  élastiques.  Ainsi,  par 
exemple,  la  vitesse  du  son  sera  constante  dans  un  corps  élastique 
comme  dans  l'air.  Seulement  elle  dépendra  de  la  quantité  h,  et,  par 
conséquent,  de  la  matière  dont  le  corps  sera  composé. 

La  plupart  des  équations  établies  dans  ce  paragraphe,  et  particuliè- 
rement les  formules  (39),  (44)»  (55),  (56),  (58),  (5q),  sont  extraites 
du  Mémoire  que  j'ai  présenté  à  l'Académie  des  Sciences  le  3o  sep- 
tembre 1822.  Ces  mêmes  équations  seraient  remplacées  par  d'autres 
du  même  genre  si  l'on  modifiait  l'hypothèse  précédemment  admise. 
Ainsi,  par  exemple,  les  formules  (44)»  (45)»  (46),  ...  acquerraient 
de  nouveaux  termes  et  deviendraient  plus  générales  si,  pour  un  point 
donné  d'un  corps  élastique,  on  supposait  chaque  tension  ou  pression 
principale  composée  de  deux  parties,  dont  l'une  serait  proportionnelle 
à  la  dilatation  ou  condensation  linéaire  mesurée  dans  le  sens  de  cette 
force,  l'autre  étant  uniquement  dépendante  de  la  position  du  point. 
Admettons  maintenant  cette  dernière  hypothèse,  et  soient  en  consé- 
quence 

(62)  »'=*«' -h  R,        W*=±*8»+R,        ©»=*«•-+- R, 

k,  R  désignant  des  quantités  qui  ne  pourront  être  que  des  constantes 
ou  des  fonctions  de  a?  —  \9y  —  r\t  %  —  '(.  On  devra  remplacer  la  for- 
mule (33)  par  celle-ci 

A  A  cosa  -+-  Fcos|3  -h  Ecosy  _  F  cosa  4-  B  cos(3  -+-  D  cosy 
'  cosa  cosS 

(63)  ;  •* 

I  _  Ecosa-+-Dcos(3  4-  Ccosy  _ 

\  cosy 

ou,  ce  qui  revient  au  même,  par  la  suivante, 

,    _  (A  —  R)  cosa  -+-  Fcosft  4-  E  cosy  g  1  rp y 


cosa 


_  F  cosa -+-  (B  —  R)cos(3  +  Dcosy 
cos[3 

—  E  cos a  4-  1)  cos (3  -4-  ( C  —  R)  cosy 
cosy 


sËlUFORN^ 


216  SUR  LES  ÉQUATIONS  QUI  EXPRIMENT 

Or,  en  combinant  celle-ci  avec  la  formule  (22)  et  raisonnant  comme  à 
la  page  200,  on  obtiendra,  au  lieu  des  formules  (36),  les  six  équations 

(A  =  *JL-j-R,        B  =  Aai!,  +  R,'        C  =  kQ-}-R, 

(65) 

On  trouvera,  par  suite,  au  lieu  des  formules  (39),  (44)  et  (45), 


(66)  p  cosè  =  ks  -hR, 

(67) 


ax  dy  dz 


(»=;*(£-£>  -KÊ*S>  F=Kf-£ 

.        D        ,        ,f^  1  (dl        àrl\         a        1  (d\        dK\  1 

pcosï  =  RcosA  4-  *  ^-  cos*  +  -  (^  +  -  J  cos{3  +  -^  +  -  j  cosyj  , 

(68)  {  pcoSli=  Rcos^+  *|_-(^  +  ^J  cosa  +  -^-cosjâ-h  -^  +  ^J  cosyj  , 

/>cosv  =Rcosv  +  *  [-(^  +^j  cosa  +  -  (^  +  -j  CQSp  +  ^  cosyj. 

On  peut  conclure  des  équations  (68)  que,  dans  la  nouvelle  hypothèse, 
la  pression/?,  exercée  au  point  (x,y,z)  contre  un  plan  quelconque, 
sera  la  résultante  de  deux  autres  forces,  dont  l'une  représentée  par  R 
restera  perpendiculaire  à  ce  plan,  tandis  que  la  seconde  coïncidera  en 
grandeur  et  en  direction  avec  la  pression  que  déterminent  les  for- 
mules (45)-  Quant  aux  équations  qui  exprimeront  l'équilibre  ou  le 
mouvement  du  corps  solide,  on  les  déduira  immédiatement  des  for- 
mules (46)  et  (37)  en  ajoutant  aux  premiers  membres  de  ces' formules 
les  termes 

dR      OR      dR 

(69)  ^    dy'     te' 

Concevons  à  présent  que  la  partie  R  commune  aux  trois  pressions 
principales  soit  proportionnelle  à  la  quantité  u  qui  mesure  la  dilatation 
ou  la  condensation  du  volume  au  point  {oc, y,  z).  On  aura 

(70)  R  =  Kv, 


LES  CONDITIONS   D'ÉQUILIBRE  ETC.  217 

K  désignant  un  coefficient  qui  sera  constant,  si  le  corps  est  homogène, 
et  que  l'on  pourra  considérer  comme  fonction  des  seules  variables  x, 
y,  z  dans  le  cas  contraire.  Cela  posé,  les  expressions  (69)  deviendront 

d(K-j)       d(Kv)       d(Kv) 
Par  conséquent  on  trouvera,  si  le  corps  élastique  est  en  équilibre, 


V    dx)       1     V    dy         dx)       1     \    dz         dx)      <HKo) 


ï^  +  Px=°> 


dx  2  dy  2  dz  dx 

(7a)     1  u\    dx         dy)         \    dy)       1     V    dz  dy)   |   d(K-j)   ^   qYz=q 

'  2  dx  dy  2  dz  dy 


2 1 ^ 1 : \-  : h   OC    —  O, 

2  dx  2  dy  dz  dz 

et,  si  le  corps  est  en  mouvement, 

«te?  2  ()/  2  <te  d.»  r  r  dt- 

ê(k*  +  *\      à(k*\         dfk^  +  k* 


(73)    <   1      V    dx^  dy)    |    "V    dy)    {    v      \     dz  dyj     ,    ç)(Ku)    |    ^^^ 

2  d.r  <}/  2  d-s  dy  '   <^2 

,»(*§-*£)  .Kiliii)  *(*2)  w.)    ,    «■ 

2  dx  2  dy  dz  dz  '  d£2 

Il  est  essentiel  d'observer  qu'aux  formules  (72)  et  (73)  on  devra  tou- 
jours réunir  les  équations  (20)  et  (47).  Ajoutons  que  des  formules  (62  ), 
(66)  et  (70)  combinées  entre  elles  on  tirera 

(74)  ■'=*i,-hlv,        gt"=â-£"-fK-j,        œt»—  *e*-t-Ku, 

(7-5)  p  cosô  =  Âe  -+-  Kj.  * 

Quant  aux  équations  qui  se  rapporteront  à  la  surface  extérieure  du 
corps  solide,  elles  seront  semblables  à  celles  que  nous  avons  déjà  don- 

OEuvres  de  C.  —  S.  Il,  t.  Mil.  2S 


213  SUR  LES  ÉQUATIONS  QUI  EXPRIMENT 

nées  (p.  21 1).  Seulement  on  devra,  dans  les  équations  (5i),  supposer 
les  valeurs  de/>cosX,/?cosp.,  pcosv  déterminées,  non  plus  par  les  for- 
mules (45),  mais  par  les  formules  (68). 

Lorsque  les  quantités  k,  K,  A  deviennent  constantes,  les  formules  (72) 
et  (73),  divisées  par  p,  se  réduisent  aux  suivantes  : 

[  JL(£&^*ï±*l\     *-+-*&  <fr     v_ 

2  A  \dx*  ^  dy*  +  dz>)  "h  "aT""  fa  +  X  -  °' 


w 


(77) 


2  A  \  d.v- 
2  A  \  <fcr" 


2  A  \  <).r2 


A:  /d'y? 

2  A  V  dz2 


aA\cfcr«    '   <ty2    '   d*V  2 A      dz  'h         dp' 


Or,  si  l'on  combine  par  voie  d'addition  les  trois  formules  (76)  ou  (77), 
après  les  avoir  respectivement  différentiées  par  rapport  à  x,  y%  z,  et  en 
ayant  égard  à  l'équation  (20),  on  trouvera 

k  +  K/à*v       à*v       d2v\       dX       dY       àZ 


A      \dûci       dy1       dz1  J       ôx        dy       dz 

et 

r  ™ ï  Al ± K  ( d*  'J  ^d*  'J      <)s  v  \      <?x      ^Y-      M      ^  « 

Dans  la  nouvelle  hypothèse  que  nous  avons  adoptée,  on  déterminera 
sans  peine  la  valeur  du  rapport  — ~—  compris  dans  les  formules  (78) 
et  (79).  Pour  y  parvenir,  il  suffira  de  recourir  à  une  expérience  du 
^genre  de  celles  que  nous  avons  déjà  indiquées  (p.  207  et  208).  Con- 
cevons en  effet  qu'après  avoir  composé  avec  la  matière  du  corps  un 
cylindre  droit  à  base  circulaire  et  d'une  très  petite  hauteur,  on  ren- 
ferme ce  cylindre  dans  une  boîte  de  même  diamètre,  mais  formée 


LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE  ETC.  219 

d'une  matière  inextensible,  et  que  Ton  place  sur  la  base  supérieure  du 
cylindre  un  poids  9  capable  de  produire  une  diminution  de  hauteur  et 

par  conséquent  une  condensation  mesurée  par  -•  Si  l'on  nomme  s  la 

(g 
surface  de  l'une  des  bases,  -  représentera  la  pression  principale  que 

la  base  supérieure  supportera  en  chaque  point,  et,  en  posant,  dans  la 
première  des  formules  (74)» 


CT: 

=  —  t        e'=u  = 

s 

1 
n 

on  trouvera 

9                  1 

_  =  (*  +  K)-. 

S                                 II 

On  aura  donc 

(80) 

9 
k  +  K  =  n  -  • 

s 

Si  maintenant  1' 

on 

pose 

(81) 

• 

9 

n-s=ghA, 

A  désignant  la  densité  naturelle  du  corps,  et  g  la  force  accélératrice  de 
la  pesanteur,  -  sera  la  hauteur  qu'il  faudrait  attribuer  à  un  cylindre 

inextensible  de  même  diamètre  que  le  premier,  et  d'une  densité  égale 
à  A,  pour  produire  dans  le  premier  cylindre  la  condensation  mesurée 
par--  D'ailleurs  on  tirera  des  équations  (80)  et  (81) 

(82)  ^-=^; 

puis,  en  substituant  dans  les  formules  (78)  et  (79)  la  valeur  précé- 
dente  du  rapport  — -r — ?  on  se  trouvera  de  nouveau  ramené  aux  for- 
mules (50)  et  (.59)-  H  est  permis  d'en  conclure  que  la  propagation  du 
son  à  travers  les  corps  solides  suivra  précisément  les  mêmes  lois  dans 
les  deux  hypothèses  que  nous  avons  successivement  adoptées,  pourvu 
qu'on  détermine  toujours  la  hauteur  h  à  l'aide  de  l'expérience  que 
nous  venons  de  décrire. 


220  SUR  LES  ÉQUATIONS  QUI  EXPRIMENT 

Supposons  à  présent  qu'au  lieu  de  renfermer  dans  une  boîte  inex- 
tensible le  cylindre  dont  nous  avons  parlé,  on  se  contente  de  le  placer 
sur  un  plan  horizontal.  II  sera  facile  d'assigner  la  dilatation  qu'éprou- 
vera le  diamètre,  lorsqu'on  chargera  la  base  supérieure  d'un  poids 
capable  de  produire  dans  la  hauteur  de  ce  cylindre  une  condensation 
mesurée  par-^-  En  effet,  dans  la  supposition  dont  il  s'agit,  la  tension 
principale  que  supportera  en  chaque  point  la  surface  latérale  du 
cylindre  sera  évidemment  nulle,  et  l'on  pourra  en  dire  autant  des  ten- 
sions qui  seront  exercées  en  un  point  quelconque  du  cylindre,  contre 
des  plans  parallèles  à  l'axe.  Donc,  des  trois  quantités  cr\  ©*,  ©*,  il  y 
en  aura  toujours  deux,  par  exemple,  ©",  car*,  qui  s'évanouiront,  et  l'on 
trouvera  par  suite 

(83)  ÂV+Ku  =  *•£'"+ Ku  =  o. 
Comme  on  aura  d'autre  part 

(84)  £'=-*-,  U  =  |'+|'+|», 

n 


on  tirera  de  la  formule  (83) 

(85)  t'z=tm— 


h 


2K    « 

et 


(86) 


2K  n 


Il  résulte  des  équations  (85)  et  (86)  qu'à  une  condensation  de  la  hau- 
teur du  cylindre  mesurée  par  l-  correspond  une  dilatation  du  diamètre 
mesurée  par  la  fraction 


K        i 


-  < 


i 


Ï+2K  n        2 n ' 
et  une  condensation  du  volume  mesurée  par  la  fraction 


i        i 


k  -+-  2  K  n        n 


LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE  ETC.  221 

Lorsque  dans  les  formules  (76)  et  (77)  on  suppose  k—  2K,  elles 
coïncident  avec  celles  que  M.  Navier  a  données  pour  déterminer  l'équi- 
libre ou  le  mouvement  des  corps  élastiques  dans  un  Mémoire  présenté 
à  l'Académie  des  Sciences  le  \L\  mai  1821,  et  que  M.  Poisson  a  repro- 
duites en  les  établissant  d'une  autre  manière  dans  un  Mémoire  qui 
n'est  pas  encore  publié.  Alors  les  équations  (85)  et  (86)  donnent  sim- 
plement 

(87)  £"=£'"=—,  y  =  -~ 

J  \n  2/1 

Au  reste,  je  reviendrai  sur  les  formules  (76)  et  (77)  dans  un  second 
Article,  qui  sera  consacré  à  la  recherche  des  équations  d'équilibre  ou 
de  mouvement  des  corps  solides  considérés  comme  des  systèmes  de 
points  matériels  distincts  les  uns  des  autres,  mais  séparés  par  des  dis- 
tances très  petites,  et  qui  contiendra  les  formules  générales  que  j'ai 
données  à  ce  sujet  dans  un  Mémoire  présenté  à  l'Académie  des  Sciences 
le  ier  octobre  1827. 

Je  remarquerai,  en  terminant  ce  paragraphe,  que  les  équations  (72), 
(7^)»  (76)»  (77)'  (78)  et  (79)  ne  devraient  subir  aucune  modification 
si  l'on  attribuait  aux  pressions  désignées  par  A,  B,  C,  D,  E,  F,  non  plus 
les  valeurs  que  déterminent  les  formules  (67)  et  (70),  mais  ces  mêmes 
valeurs  augmentées  de  constantes  arbitraires. 

§  III.  —  Su/-  le  mouvement  intérieur  d'un  corps  solide  non  élastique. 

Dans  un  corps  solide  non  élastique,  les  pressions  ou  tensions  ne  dé- 
pendent pas  seulement  du  changement  de  forme  que  le  corps  éprouve 
en  passant  de  l'état  naturel  à  un  nouvel  état,  mais  aussi  des  états  inter- 
médiaires et  du  temps  pendant  lequel  le  changement  de  forme  s'ef- 
fectue. Dans  un  semblable  corps  l'élasticité  disparait  entièrement, 
lorsque  les  pressions  ou  tensions  deviennent  indépendantes  de  l'état 
naturel  du  corps,  et  peuvent  être  déduites,  à  la  fin  d'un  temps  quel- 
conque désigné  par  t  ou  /  H-  ai,  du  changement  de  forme  que  le  corps 
vient  de  subir  dans  un  instant  très  court  A*.  Alors  le  système  des  près- 


222  SUR  LES  ÉQUATIONS  QUI  EXPRIMENT 

sions  ou  tensions  exercées  à  la  fin  du  temps  /  contre  les  divers  plans 
qui  renferment  un  point  donné  (x,y9g)  dépend  uniquement  des  con- 
densations ou  dilatations  linéaires  qui  ont  lieu  autour  de  ce  même 
,  point,  pendant  l'instant  A*,  c'est-à-dire,  des  condensations  ou  dilata- 
tions instantanées  que  déterminent  les  formules  (17)  et  (18),  quand 
on  substitue  aux  déplacements  absolus  E,  yj,  l  d'une  molécule  les  dépla- 
cements infiniment  petits  et  instantanés 

(88)  %At.  =  uAt,         (^At  =  vAt,         (^Ai  =  <vAt 

dt  dt  dt 

que  cette  molécule  éprouve  parallèlement  aux  axes  des  x,  y  etz.  Par 
suite,  les  condensations  ou  dilatations  instantanées  et  principales 
doivent  être  dirigées  suivant  les  mêmes  droites  que  les  pressions  ou 
tensions  principales,  et  ces  deux  systèmes  de  quantités  doivent  être 
liés  entre  eux  d'une  certaine  manière.  Parmi  les  hypothèses  que  l'on 
peut  faire  à  ce  sujet,  l'une  des  plus  naturelles  consiste  à  supposer  que 
les  trois  pressions  ou  tensions  principales  sont  en  chaque  point  pro- 
portionnelles aux  trois  condensations  ou  dilatations  instantanées  et 
principales.  Si  l'on  admet  cette  hypothèse,  les  pressions  ou  tensions 
exercées  contre  trois  plans  perpendiculaires  aux  axes  des  a?,  y,  s,  et  les 
projections  algébriques  de  ces  pressions  ou  tensions  sur  les  axes, 
c'est-à-dire  les  quantités  (2),  seront  déterminées,  clans  un  corps  solide 
entièrement  dépourvu  d'élasticité,  non  plus  par  les  formules  (44)» 
mais  par  les  formules  semblables 

/   a       1  àu  „       .   dv  dw 

\  dx  dy  dz 

(89) 

D  =  -  k    -r-  +  —    ,         E=-k    -j h  —    ,         F=-k    3-  +  —    , 

\  2    \dz       dy  J  2     \dx       dz  J  2     \dy       dx  ) 

que  l'on  déduit  des  six  premières,  en  substituant  aux  déplacements  ij, 
r(,  l  les  quantités  (88),  et  au  produit  kkt  une  nouvelle  fonction  k  des 
différences  x  —  Ç,  y  —  yj,  z  —  t.  Il  est  essentiel  d'observer  que  cette 
fonction  k  se  réduira  simplement  à  une  constante,  si  les  diverses  par- 
ties du  corps  solide  sont  formées  de  la  même  matière.  Si  maintenant 


LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE  ETC.  223 

on  combine  les  équations  (89)  avec  les  formules  (23),  on  trouvera 


dx  a  dy  2  dz 


■>!.'(*£  •"£)  •("©  A**^' 


4-  pX  =  p»X, 


P-7, 


(90)  j  1  "V"da?       "dyj       "\"  àyj    _  1^  "  V"  dz^  ^~dy 
2  da;  d/  2  ^ 

1  2  "     -35-       +  2         ^ +  ~ dT-  +  pz  =  **» 

les  valeurs  de  3t,  Jf,  %  et  de  u,  v,  w  étant  liées  à  celles  de  \,  rj,  £  par  les 
formules  (10)  de  la  page  161  et  les  formules  (19)  de  la  page  164. 
Quant  aux  quantités  u  etp  qui  représentent  :  i°  la  dilatation  du  volume 
d'une  molécule,  tandis  que  le  corps  passe  de  l'état  naturel  à  l'état  de 
mouvement  qui  subsiste  au  bout  du  temps  /;  i°  la  densité  du  corps  à 
cette  époque,  elles  seront  toujours  déterminées  par  les  équations  (i3) 
et(i5). 

Dans  le  cas  particulier  où  l'on  suppose  les  déplacements  l,  y],  l  très 
petits  pendant  toute  la  durée  du  mouvement,  et  où  les  quantités  k, 
A  deviennent  constantes,  les  équations  (i3)  et  (i5)  doivent  être  rem- 
placées par  les  équations  (20)  et  (24),  et  les  formules  (64)  peuvent 
être  réduites  aux  suivantes  : 


(90 


d2u 

Ox1 

d°-u 

-+■ 

d*u 

dz^ 

-+- 

Ô 

m 

dx 

-f- 

2Ax 

k  X- 

2  A  du 
T  dl 

{  à2<> 
1  dx2 

^  d2v 
H  ày1 

+- 

dU> 
dz>- 

■+- 

d 

(8 

ày 

■+■ 

VA- 

2A  dv 
k    dt 

dUv 
dx1 

d-w 

-4- 

d2w 
'dz1 

-+- 

d 

m 

dz 

^«- 

2  A  dn' 

T  ~dt 

Si  l'on  ajoute  celles-ci,  après  avoir  différentié  la  première  par  rapport 
à  x,  la  seconde  par  rapport  à  y,  la  troisième  par  rapport  à  *,  on  en 


224  SUR  LES  ÉQUATIONS   QUI  EXPRIMENT 

tirera,  on  ayant  égard  à  l'équation  (29), 


(92 


(h\ 
dt  ! 


âxi 


dy* 


dt 


dz* 


A  /dX       dY       dZ\ 
k  \dœ        ây        dz  J  ~ 

à'® 

k       dt 

Enfin,  si  la  force  accélératrice  s'évanouit  avec  ses  projections  algé- 
briques X,  Y,  Z,  les  formules  (91)  et  (92)  deviendront 


(93) 


et 


(94) 


dx* 


à1 


dt 


'S) 


2  A  du 

T  57* 

2  A  dt» 

T  W 

2  A  ch* 
X  "57 


A     Vd* 


<fr« 


<fc 


dv 


Il  importe  d'observer  :  i°  que  la  quantité  -y-  comprise  dans  l'équa- 
tion (94)  est  proportionnelle  à  la  dilatation  du  volume  pendant  un 
instant  très  petit  At;  20  que  l'équation  (94)  est  semblable  à  la  for- 
mule (88)  de  la  page  179,  c'est-à-dire  à  celle  qui  détermine  le  mouve- 
ment de  la  chaleur  dans  un  corps  homogène  ou  dans  l'espace;  d'où 
résulte  une  analogie  remarquable  entre  la  propagation  du  calorique 
et  la  propagation  des  vibrations  d'un  corps  entièrement  dépourvu 
d'élasticité. 

Les  formules  (89),  (91),  (92),  (93),  (94)  sont  extraites  du  Mémoire 
que  j'ai  présenté  à  l'Académie  des  Sciences,  le  3o  septembre  1822.  Ces 
formules  devraient  être  remplacées  par  d'autres  du  même  genre,  si  l'on 
modifiait  l'hypothèse  précédemment  admise.  Ainsi,  par  exemple,  si, 
pour  un  point  donné  d'un  corps  non  élastique,  on  supposait  chaque 
pression  ou  tension  principale  composée  de  deux  parties,  dont  l'une 
serait  proportionnelle  à  la  condensation  ou  dilatation  instantanée,  me- 


LES  CONDITIONS  D'ÉQUILIBRE  ETC.  225 

surée  dans  le  sens  de  cette  force,  tandis  que  l'autre,  désignée  par  R, 
dépendrait  uniquement  de  la  position  du  point,  on  devrait  aux  for- 
mules (89)  substituer  les  suivantes  : 

A  =  k- — i-R,  B  =  k--+R,  L=k-r--i-R, 

\  ôx  ôy  ôz 

(g5)    j 

I)  —  -  k  (—       — '^  F  —  -  k  (  —  -4-  —  1  F  —  -  k  (  —  H-  —Y 


2     \dx       ôy  )  2     \dj?       As/  2     \r)j       &r 

Concevons  à  présent  que  la  partie  R  commune  aux  trois  pressions  prin- 
cipales devienne  proportionnelle  à  la  quantité 

(90)  %* 

qui  mesure  la  dilatation  ou  la  condensation  instantanée  du  volume  au 
point  {x,y,  z).  On  aura 

(97)  R  =  Krf7' 

K  désignant  un  coefficient  qui  sera  constant  si  le  corps  est  homogène, 
et  fonction  des  différences  x  —  £,  r  —  y],  :■  —  '(  dans  le  cas  contraire. 
Cela  posé,  on  tirera  des  formules  (23)  combinées  avec  les  équations 

(95)et(97)» 


(98) 


à 

m 

-+- 

■4 

Ou 

1 

dx 

2 

d(k 

,.<k»*k©  -(*») 


ôz 
ôv       .  (hv\ 


c)    k—  +  k  — 

1       \     ôz  ôv  ' 


dx  âv 


2  du?  2  ôy  ôz  ôz 


ôx 

ô(K^ 
\     ôt 

) 

à> 

ô    K  3- 
\     ôt 

) 

pX  =  p5t, 

pY=p3', 

p  Z  =  p%>. 


Enfin,  si  l'on  suppose  que  les  déplacements  i,  rt,  'Ç  restent  très  petits 
pendant  toute  la  durée  du  mouvement,  et  que  les  quantités  k,  K,  A 
deviennent  constantes,  les  formules  (98)  pourront  être   réduites  à 

OEwres  de  C.  —  S.  II,  t.  VIII.  29 


226  •     SUR  LES  ÉQUATIONS  ETC. 

colles  qui  suivent 


k  (à*u       à*u       d*u 

i  A  \dx'i       dy-        dz2 

i^.\dx'2       dy2        dz2 


k    fd2w       d2w       d2w 
2  A  V  dx2        dv'2        dz2 


k-4-2K 


2A 

dx 

k 

+  2K 

<t 

) 

2A 

dy 

k 

+  2K 

'Ht 

\dt 
ôz 

) 

2  A 

et  l'on  en  conclura 


(>oo) 


k  +  K 
A 


<)- 


du 

dt 
dx2 


d* 


dt  ) 


dy2 


dz2 


■+• 


dX 

dx 


x  = 


du 
Tt1 

dv 

dl' 

dw 
dl' 


dy 


dz 


EL 

dt 


Les  formules  (98),  (99)  et  (100)  subsisteraient  encore  sans  aucune 
modification,  si  l'on  attribuait  aux  pressions  ou  tensions  désignées  par 
A,  B,  C,  D,  E,  F,  non  plus  les  valeurs  que  déterminent  les  équations 
(93)  et  (97),  mais  ces  mêmes  valeurs  augmentées  de  constantes  arbi- 
traires. 


SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 


I)  IN 


SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS 


PAR  DES  FORCES  D'ATTRACTION  OU  DE  RÉPULSION  MUTUELLE. 


Considérons  un  très  grand  nombre  de  molécules  ou  points  matériels 
distribués  arbitrairement  dans  une  portion  de  l'espace,  et  sollicités  au 
mouvement  par  des  forces  d'attraction  ou  de  répulsion  mutuelle. 
Soient 

m  la  masse  d'une  de  ces  molécules, 
m,  rn',  m",  ...  les  masses  des  autres; 

et  supposons  qu'à  une  certaine  époque 

a,  b,  c  désignent  les  coordonnées  de  la  molécule  m,  rapportées  à  trois 

axes  rectangulaires  des  x,  y  et  s\ 
a  -h  A«,  b  +  \b,  c  -+-  Ac  les  coordonnées  d'une  autre  molécule  m; 
r  la  distance  des  molécules  m  et  m; 
a,  fi,  y  les  angles  formés  par  le  rayon  vecteur  r  avec  les  demi-axes  des 

coordonnées  positives. 

Admettons  d'ailleurs  que  l'attraction  ou  la  répulsion  mutuelle  des 
deux  masses  m  et  m,  étant  proportionnelle  à  ces  masses  et  à  une  fonc- 
tion de  la  distance  r,  soit  représentée  par 

(i)  mm((r). 

La  résultante  des  attractions  ou  répulsions  exercées  sur  la  molécule  m 


228  SUR  L'EQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

par  les  molécules  m,  m't  ...  aura  pour  projections  algébriques  sur  les 
axes  coordonnés 

(a)     »§[±»ieosaf(r)J,    mjsj  [±  mcos{3  f(r)],    m§[±mcosyf(r)], 

la  lettre  §  indiquant  une  somme  de  termes  semblables,  mais  relatifs 
aux  diverses  molécules  m,  m',  . . .,  et  le  signe  ±  devant  être  réduit  au 
signe  -h  ou  au  signe  —  suivant  que  la  masse  m  sera  attirée  ou  repous- 
sée par  la  molécule  m.  Ajoutons  que  les  quantités  Aa,  Ab,  Ac  pourront 
être  exprimées  en  fonction  de  r  et  des  angles  a,  [3,  y  par  les  formules 

(3)  A«=:rcosa,         Ab  =  rcosfi,         Ac  =  /'cosy. 

Supposons  maintenant  que  l'état  du  système  de  points  matériels  soit 
changé,  et  que  les  molécules  m,  m,  m',  ...  se  déplacent  dans  l'espace, 
mais  de  manière  que  la  distance  de  deux  molécules  m  et  m  varie  dans 
un  rapport  peu  différent  de  l'unité.  Soient 

des  fonctions  de  a,  b,  c,  qui  représentent  les  déplacements  très  petits 
et  parallèles  aux  axes  d'une  molécule  quelconque  m; 

x,     y,     z;     x-h  Ax,     y  +  Ay,     z  +  Az 

les  coordonnées  des  molécules  m,  m  dans  le  nouvel  état  du  système; 

la  distance  des  molécules  m,  m  dans  ce  nouvel  état;  z  exprimera  la 
dilatation  très  petite  de  la  longueur  r  dans  le  passage  du  premier  état 
au  second;  et  l'on  aura  évidemment 

(4)  x  —  a-^l,        y  =  à-hrit         z  =  c+*; 

/  Ax  =  Aa  h-  A£  ■+■  r  cos  a  +  Aç, 

(5)  /  Ay  =  Ab-+-  An—  /-cosj3  +  Ay?, 
Az  =  Ac  -+-  A£  -+-  /•  cosy  -+-  AC; 


D'UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS  ETC.  229 

(  /-2(i  +  £)2=  kx-+  Aj2  +  Ac2 
(    )    j  =r24-2/-(cosaA?  +  cos^Ay]  +  cosyA:) -+-Af+ A-n2-4- AÇ2, 


(7)  ,  +  g  =  */,+  J  (cosa  A^  +  cos[3  An  +  cosy  AÇ)  +  ~  (A_ï2-t-  A*}1  ■+■  A?2). 

De  plus,  le  rayon  vecteur  mené  de  la  molécule  m  à  la  molécule  m  for- 
mera, avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives,  des  angles  dont 
les  cosinus  seront  représentés,  non  plus  par 

A«  a      A6  _         Ac 

(8)  cosa=— >         cosp=— ,         cosy==—  » 

mais  par 

A3?  Ay  Aj 

En  conséquence,  les  projections  algébriques  de  la  résultante  des 
attractions  ou  cépulsions  exercées  par  les  molécules  m,  m',  ...  sur  la 
molécule  m  deviendront  respectivement  égales  aux  trois  produits 

f  -S  { *  -î^îî 

(,o)  '»Sr'"^T)r['-('"£)]i' 

(■S.l=t.-R^ii't':(,.+*HJ- 

Donc,  si  l'on  pose 

X  =  V    ±  rn  ll-t r J  A#    , 


230  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

les  trois  produits 

m  A",     mV,     m3, 

et  les  trois  quantités 

S,       V,       3 

représenteront  les  projections  algébriques  :  i°  de  la  résultante  dont  il 
s'agit;  2°  de  cette  résultante  divisée  par  m,  ou,  ce  qui  revient  au  même, 
de  la  force  accélératrice  qui  sollicitera  la  molécule  m,  et  qui  sera  due 

aux  actions  des  molécules  m,  m', 

Dans  l'hypothèse  que  nous  avons  admise,  c'est-à-dire  lorsque  les 
déplacements  Ç,  yj,  l  sont  très  petits,  alors,  en  considérant  ces  dépla- 
cements comme  infiniment  petits  du  premier  ordre,  et  négligeant  les 
infiniment  petits  du  second  ordre,  on  tire  de  l'équation  (7) 

(12)  s  =  -(cosa  A£  4-  cos;3  Aïj  +  cosy  A£). 

Dans  la  même  hypothèse,  on  aura  encore,  à  très  peu  près, 

puis  on  conclura  des  formules  (n),  combinées  avec  les  équations  (5) 

et  (t3), 

/  v       C  i_L.      T        'T(r)  — f('')  M     1  ) 

(.4)     »=gj:±,nr,+^^ 

k5(  L  !('')  /-cos^J        ^lv    ;j' 

f  1     Ci-      T      rf(r)  —  f{r)         a:    1  ) 

3  =  iS  -  m r  +      ,v  n     £ H — —  cos7  r(/-)  • 

Lorsque  le  premier  état  du  système  des  points  matériels  est  un  état 
d'équilibre,  il  suffît  de  remplacer  E,  yj,  '(,  z  par  zéro  dans  les  for- 
mules (14),  pour  faire  évanouir  X,  t),  3.  On  a  donc  alors 

(i5)    |§[±mcosaf(r)]  =  o,    §[±  m  cos|3  !'(/•)]  =  o,     §[±mcbsyf(r)]  =  o, 


D'UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS  ETC.  231 

et,  par  suite,  les  formules  (i4)  se  réduisent  à 

(  X  -  g  j  ±  m  \[r  f  (/•)  -  |V)  ]  e.cosa  -f-  tip  A;    j , 

(,6)  |^==-§j±»[[rf(r)-f(r)]«.eoip>^Afl]ji 

ou,  ce  qui  revient  au  même,  à 
I=CJ±m[(^  +  /'^(/')~l'(/')  cos2a)  A£  +  r^r)-\V')  (cosa  cos[3  Ay)  +  COSa  cosy  AÇ)]J, 
(,7)    J*  =  §j±:mf(^ 

3  =  R|±  mïfiQ  +  Lg^lfiî  co»'y)  AC  +  -  ^  lV°  (cosy  cosscA*  4-  cosy  c«pAii)]j. 

Concevons  à  présent  que  l'action  de  m  sur  m  et  la  l'onction  f(r)  ne 
conservent  de  valeurs  sensibles  que  pour  de  très  petites  valeurs  de  la 
distance  r.  Alors  on  pourra,  sans  inconvénient,  dans  les  formules  (12), 
(i4)  et  (17),  substituer  aux  quantités  A^,  Ayj,  AÇ  les  valeurs  appro- 
chées qu'on  obtient  lorsque,  après  avoir  développé  chacune  de  ces 
quantités  suivant  les  puissances  ascendantes  des  différences  finies 

Aa  =  /cosa,         A6=rcos^,         Ac  =  rcosy, 

on  réduit  chaque  développement  à  un  petit  nombre  de  termes.  Or  on 
tirera  de  la  formule  de  Taylor  étendue  à  plusieurs  variables 

AÈ  =  Sa*+Sa*+-3a«ï 

Oa  ou  Oc 

+  -^^A^+^A^+^A^+,#|-A6Ac+2^AcA«  +  2l^7A«A6) 
i.2\ôa-  Où1  Oc1  ObOc  Oc  Oa  OaOb  J 


232  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET   LE  MOUVEMENT 

A         di)  .         dn  A  7      *dn  . 
Ay]  =  —  Aa  +  —  AZ>  +■  —  Ac 
drt  do  de 

H ^-^Aa2+  Tr-A62+  ^rTAc24-2  Ty-T-AAAc  +  Qy-r-AcAfl  +  a-r — £■  AaA& 

i .  2  Vrt«2  001  de2  do  de  de  da  da  db 


dy  dr  dr 

AÇ  =  £■  Art  +  %  Ab  +  £  Ac 
da  dc>  ac 

i    /dsÇ  A   .      tf2ÇA7,      ^aÇ  A  ,  à*Ç    ...  d2Ç    A    A  <PC    A    A, 

+  • 3~  Art2+  -773  A&2  +  -r4  Ac2+  2  -rr-4-  A&  Ac  +  2  3—|-  Ac  Art  +  2  3—fr  Art  A£ 

i.2\drt2  do1  de-      !         dt>  de  de  drt  drt  d^> 


ou,  ce  qui  revient  au  même, 


A*  =  /'  (  -i  COS  a  +   -f  cos  3  -f-  -p  COS  Y  ) 

\d«  db        r       de        '  / 

7-2     /^ï  ()2Ï  ()2^  ^2?  ^2Ï  ^2  t  \ 

-i \  —  cos2a+  — ^cos23  -+-  3—  cos2v-t-  2-t7-^-cos3cosy  +  2-— - f-  cos  y  cos  a -h  2 -r — ,,-cosacos3  ) 

i.2\^«2  w2  oc2  '         dbdc  '         oewa         '  dadb  r/ 


/dïi  eh)  t)q  \ 

At,  =  ri  — ^cosa-t-  — -cos  3  ■+■  — icosY 
'         \da  db        r       ac         V 

h — — !■  cos2  a  4 — t-^cos2^  -+--— Lcos2Y-i-2--r—eos3cosY  +  2  -r——  cos  y  cos  a  -t-  2  - — -ycosa  cos  ,3  ) 

i .  2  \da2  «y2  oc2  '  db  de        '  '  oc  da         '  o«  M  '  / 


A^r(-cosa-^cos3--coSYJ 


r2    /d2t!  d2£  c*2£  v^Z  d2£  ô-l  x 

—  (  —^  cos2  a  ■+■  — -?  cos2  B  +  -^  cos2  y  -i-  2  T7-r-  cos  p  COSY-Ha  -: — ;-  cos  y  cos  a  -+-  2  - — f7  cos  a  cos  3  ) 
i.-z\da2  db1  de*  '  dbdc  '  deda         '  daàb  '/ 


et,  si,  dans  les  seconds  membres  des  formules  (18),  on  néglige  les 
termes  qui  renferment  des  puissances  de  r  supérieures  au  carré,  il  est 
clair  que  les  valeurs  de  3, 1J,  3  déterminées  par  les  équations  (i4)  ou 
(17)  se  réduiront,  comme  la  valeur  de  £  fournie  par  l'équation  (12),  à 


D'UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS   ETC.  233 

les  fonctions  linéaires  des  quantités 


(19) 


dl      tfj      <H.        an      (h      ànm        «Ç   .  dC-     ^Ç. 

da       db'     de'  da       db       de'  da'      db       de' 


d*-£       (Pi        ô-l         (Y-i  d2i 


ni 


da1        db1        de1        Ob  Oc  '      de  ôa        da  db  ' 

'  â2ri       d2n       d'n        d-rt         d-rt  <V-r\ 

(ao)  \5ô»'     W     *?'     àbdc'     àeda      d~a~db; 

\  dK      (PX      d*K        (PK         <PX         <P< 

\  ôa-  '     db1'      de1'     dbdc'     de  da       ôadb 

Cela  posé,  si  l'on  fait,  pour  plus  de  commodité, 

[  ,       di  dl        „       ai 

[Et  =  -^  cos  x  4-  -—-  cos  3+t  cos  y, 

l  r)«  ob  de        ' 

;    „  dm  d*j       Q      r)r, 

(2i)  •;  rj!=  —-cosa  +  -rycosp  4-  -r-cosy, 

da  db  de         ' 

Ç.  =-r-  cos  a  4-  TT  cos  p  4-  -r-  cosy; 
da  dc>  de        ' 

Xit  d2f  d«Ê  d»Ê  n  (Pr  #1? 

£ .,  =  -T-i  COS2  a  -V  -rA   COS*  S  -f-  -r-7  COS2  V  4-  2  T7-3-  COS  3  COS  Y  -H  2  -r— 3-  COS  Y  COS  a  -+-  2 \?  COS  a  COS  3, 

s-        t)a-  d/>2  de2  '  dbôc        '  '  dcc>«         '  ôaôb  r 

^2t.        .           Pr,        oQ        d2r,                        d2Tj                                 ()2r(                                  0-r, 
(•ri)      '    W,=  — ^  COS2  a  -H  -yf  COS2  3  4-  — -iCOS2Y  H-  2  -ri—  COS  3  COS  Y  4-  2- COSY  cos  a  -+-  2 -y  COS  %  COS  3, 

C,  =  -^cos2a-f-  —ri  cos2  3  -4-  — r  cos  Y  +  2  37— r  C0SPC0SY  "+"  2  -7— 7- cosy  cosa  -+-  2  - — 4/ cosse  cos  3, 
da2  i)l>-  de1  '  dMc  '  Ocda         '  drt  d6  '  ' 

on  trouvera  simplement 

(23)     A£  =  r(iA+'-lX        An  =  r(tî,  4-  £*),),         AÇ  =  r^  4-  |çt\ 

(2/4)     *==&  cosa  4-  y),  cos[3  4-  Xi  cosy  H —  (:2  cosa  -K*li  cos ,3  4-  Ç2  cosy)  ; 

et,  par  suite,  les  équations  (i4)  donneront 

(25)        1  =  1, -*-!,-**„         9?=9,4-9i  +  9n         3=r3,-h31  +  3t, 
Œuvre»  de  C.  —  s.  II.  t.  VIII.  3o 


234  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

pourvu  que  l'on  pose 

(u6)       Jo-S^h/neMsftr)],        Vo=  §  [±  wcos?  f(r)],        3.=  jsj  [±  w  cos y  |\r)]. 

Jfi=  Sj[±:#»Êi  !'('•)]  ■+■  jsj  |±i»(|i  C08«-+-iji  C08P-+-Ç|C08Y)C08a[rf(r)—  f(r)]|, 
(»7)      >    ^i  =  S  [*  "<r<i  l'O)]  "•"  S  |=*=  TO<  5l  C08X+  »},  COS  ?  H-  Ç,  COS  y)  COS?  [r  f  (;■)  —  f(  !•)]), 
f  3i  =  Js|  [±  w  r,  !'(/-)]  +  §  ji  "K?i  «M"  4-  T)i  cos  p  -4-  Ç,  cosY)  cos  y  f  r  \"(r)  -  f(r)]J  ; 
jf,=  C   ±  —  |,  f(r)    +  S  J±  — (!r$08à-4-i}seb«|i  -+-  Çj008Y)eosa[rf(r)—  (-'(r)]  , 
(a8)     (  ^=§[^^rr2|X/")j-^j±^(^cosa^rr2cosp  +  ^cosY)cosp[r|''(r)-f(/-.]J; 
f  3»  =  G  [±  —  Ça  f(r)  I  -H.C  |  dt;  —  (|a  cosa  -t-  rl2  cos?  4-  ^_  cosy)  cosy[>*  f»  -  f(r)]  !  • 

Faisons  do  plus,  pour  abréger, 

(»9)  =['■!'('■)  -f( '■)]  =  /('■)• 

On  tirera  des  formules  (27) 


1  *  - 1  &  +  il  S    h  3  S 


àa 


àï 


x[/»/(^)cos:5a]  -t-  -—  V[m/(r)cos2acosj3]  ■+-  y  X  [m  f(r)  cos2  a  cosy] 
-—  V[m/(*)  cos2  a  cos  ?]  -h  y.-  V[ m  f(r)  cos  a  cos2?]  4-  -— '  V  [m  f(r)  cos  a  cos?  cosy  | 
7  Nt^/C7")  cos2  a  cos  y  ]  ■+■  y}  V  [/«/(/•)  cos  a  cos?  cosy]  --y  Stm  r(r)co8aco8,Y], 


(3o)     (li  =  3tS+^3+*S 


àa        ~*v  db        ~  "  Oc 
-  X  |  '"  /O  )  cos2  a  cos  ?  ]  -r-  --y  V  [  m  f{  r  )  cos  a  cos2  ?  I  -f-  y ^  X  [  m  f(  r  )  cos  a  cos  ?  cos  y  ] 

X[/n  /(r)  cosa  cos2  ?  ]  -1-  -yr  Ni  '"  f{r)  cos:!  3  ]  -t-  y  V  [  m  f(r)  cos2?  cosy  I 

[  m  /(  r  )  cos  a  cos  ?  cos  Y  ]  -+-  y  X  [  rw  /(  r  )  cos2  ?  cos  y  ]  h-  y  V  [  m  j (  r  )  cos  ?  cos2  7  ] . 


i)rt 

àa 


<)%  dt  àZ 

3l'J"àa^VoÉ^^ôc~' 


db 


(3,i) 


D'UN  SYSTÈME   DE   POINTS  MATÉRIELS   ETC.  235 

et  des  formules  (28) 

3S[t**>H  -  31 S  [-/(ocos^cos^j  *2s't=^)*^T] 

+^Sriwr/(r)co8SaMs?co87l+^ 

g  S  [t /C-)co9*acos?j  *  S?  S  [T^r)COSaCOs3?]  ^  «mS  [^/(^cos.cos^cos* v  I 
+.  *i  g  [,„r/(r)  cos  a  cos2  3  cos  Tj  -  ^  §  [w/(r)  cos2  a  cos  3  cos  7]  -  ^§  [w/W  a»1 *  «*'  ?  | 

+   *^  C  [mr  /(,.)  cos  a  cos  ?  cos»  y  I  ■+-  ^  §  [w/(r)  COS»  a  cos2  y]  -H  ^  |sj  [«r/(r)  cos2  a  cos  3  cos  7  ] . 


9, 


Les  formules  (3o)  et  (3i),  étant  réunies  aux  équations  (a_5)  et  (26), 
fournissent  le  moyen  d'exprimer  les  forces  accélératrices  3,  X),  3, 
ducs  aux  actions  des  molécules  m,  m',  . . .  sur  la  molécule  m,  en  fonc- 
tions des  quantités  (19)  et  (20). 

Comme,  pour  obtenir  les  sommes  qui  servent  de  coefficients  aux 
expressions  (20)  dans  les  seconds  membres  des  formules  (3i),  il  suffît 
de  multiplier  successivement  les  quantités  renfermées  sous  le  signe  § 
dans  les  seconds  membres  des  formules  (26)  et  (3o)  par  les  trois  fac- 
teurs 

rcos  a,         r  cos  3,         rcosy, 

OU  par  les  moitiés  de  ces  facteurs,  et  que  chacun  de  ceux-ci  diffère 
très  peu  de  zéro  quand  on  attribue  au  rayon  vecteur  r  une  valeur  très 


236  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

petite,  il  semble,  au  premier  abord,  qu'on  pourrait,  dans  les  équa- 
tions (25),  négliger  X,  X).,,  3,  vis-à-vis  des  quantités  30,  t)0,  30,  3t, 
t),,  3,.  Mais  on  doit  observer  que  chacune  des  sommes  comprises  dans 
les  formules  (3i)  se  compose  de  termes  qui  sont  tous  affectés  du 
même  signe,  tandis  que  chacune  des  sommes  comprises  dans  les  for- 
mules (26)  et  (3o)  se  compose  de  termes  qui  sont  affectés  de  signes 
contraires  quand  ils  correspondent  à  des  molécules  situées  de  part  et 
d'autre  du  point  (a,  b,  c)  sur  une  droite  quelconque  menée  par  ce 
même  point.  Il  en  résulte  que  les  dernières  sommes  peuvent  s'éva- 
nouir dans  beaucoup  de  cas,  mais  qu'il  n'en  est  pas  de  même  des 
autres.  Donc  il  peut  arriver  que,  dans  les  seconds  membres  des  équa- 
tions (25),  les  termes  X,,  X)2,  32  soient,  non  seulement  ceux  qui 
offrent  les  plus  grandes  valeurs  numériques,  mais  encore  les  seuls  qui 
diffèrent  de  zéro. 

Les  valeurs  de  3,  X),  3  étant  déterminées  par  les  formules  (2,5), 
(26),  (3o)  et  (3i)  en  fonction  des  quantités  (19)  et  (20),  on  établira 
sans  peine  les  équations  qui  expriment  l'équilibre  ou  le  mouvement 
du  système  des  masses  m,  m,  m',  . . .  soumises,  non  seulement  à  leurs 
attractions  ou  répulsions  mutuelles,  mais,  en  outre,  à  de  nouvelles 
forces  accélératrices.  En  effet,  supposons  que,  au  bout  du  temps  t, 
l'état  d'équilibre  ou  de  mouvement  du  système  coïncide  avec  l'état 
dans  lequel  les  coordonnées  de  la  molécule  m  se  trouvent  représentées 
par  x,  y,  z  ;  et  soient  à  cette  époque 

X,     Y,     Z 

les  projections  algébriques  de  la  nouvelle  force  accélératrice  9  appli- 
quée à  la  molécule  m  sur  les  axes  coordonnés.  On  aura  évidemment,  si 
le  système  est  en  équilibre, 

(32)  Ï  +  Xsro,        t)  +  Y  =  o,        3-+-Z  =  o. 

Au  contraire,  si  le  système  se  meut,  en  désignant  par  ^  la  force  accé- 
lératrice qui  serait  capable  de  produire  à  elle  seule  le  mouvement 


D'UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS  ETC.  399 

effectif  de  la  molécule  m,  et  par  »\-,  -T,  %  les  projections  algébriques  de 
cette  force  sur  les  axes  coordonnés,  on  devra,  dans  les  équations  (3a), 
remplacer  les  quantités  X,  Y,  Z  par  les  différences  X  —  V-,  Y  —  :y, 
Z  —  &.  Comme  on  trouvera,  d'ailleurs,  en  prenant  a,  b,  c,  t  pour 
variables  indépendantes,  et  ayant  égard  aux  formules  (4), 

<33)       A'=W  =  dë'      'T=^  =  ^'       *  =  w>=w 

il  est  clair  que  le  mouvement  d'une  molécule  quelconque  m  sera  déter- 
miné par  les  équations 

d2?  â2-n  à^K 

Les  valeurs  de  JF,  tj,  3,  déterminées  par  les  formules  (25),  (26), 
(3o)  et  (3i),  se  simplifient  dans  plusieurs  hypothèses  dignes  de  re- 
marque, et  que  nous  allons  successivement  examiner. 

D'abord  on  peut  supposer  que  les  sommes  comprises  dans  les  for- 
mules (26)  et  (3o)  s'évanouissent.  C'est  ce  qui  arrivera  en  particulier 
si,  dans  l'état  primitif  du  système,  les  masses  m,  m',  m",  ...,  étant  deux 
à  deux  égales  entre  elles,  sont  distribuées  symétriquement  de  part  et 
d'autre  de  la  molécule  m,  sur  des  droites  menées  par  le  point  («,  b,  c) 
avec  lequel  cette  molécule  coïncide.  En  effet,  comme  chacun  des 
termes  renfermés  sous  le  signe  §  dans  les  formules  (26)  et  (3o), 
offrant  un  nombre  impair  de  facteurs  égaux  aux  cosinus 

cosa,         cos,3,         cosy, 

change  nécessairement  de  signe  avec  ces  mêmes  facteurs,  ces  termes, 
comparés  deux  à  deux,  seront  évidemment,  dans  le  cas  dont  il  s'agit, 
équivalents  autsigne  près,  mais  affectés  de  signes  contraires.  Alors  lc> 
formules  (i5)  seront  vérifiées,  c'est-à-dire  que  l'état  primitif  du  sys- 


238  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET   LE  MOUVEMENT 

tème  sera  un  état  d'équilibre;  et,  comme  on  aura  d'ailleurs 


(35; 


Xt  —  o, 


*, 


31  =  o, 


les  valeurs  de  JF,  X),  3  se  réduiront  à  celles  de  X,  X)2,  32. 

On  peut  supposer  encore  que,  parmi  les  sommes  comprises  dans  les 
formules  (26),  (3o)  et  (3i),  toutes  celles  qui  renferment  des  puis- 
sances impaires  de  cosa,  de  cos  (3,  ou  de  cosy  s'évanouissent.  C'est  ce 
qui  arrivera  en  particulier  si,  dans  l'état  primitif  du  système,  les  molé- 
cules m,  m',  m",  ...  sont  distribuées  symétriquement  par  rapport  à 
chacun  des  trois  plans  qui,  renfermant  le  point  (a,b,c),  sont  paral- 
lèles aux  plans  coordonnés  des  y,  z,  des  z,  x  et  des  x,  y,  et  si  deux 
molécules  symétriquement  placées  à  l'égard  d'un  des  trois  premiers 
plans  offrent  toujours  des  masses  égales.  Dans  la  supposition  dont  il 
s'agit,  non  seulement  les  formules  (i5)  et  (35)  seront  vérifiées,  mais 
de  plus  les  valeurs  de  X  l),  3,  équivalentes  à  celles  de  X,,  t)o,  32,  se 
réduiront  à 


(36)/ 


+ 


Ou- 

d*-rt 
da  ûb 


V  [mr  cos2  a  cos2  ?/(/•)]  +  -j—|-  V  [  rar  cos2  a  cos2  f  f(  r)] , 


\3  = 


Donc  alors,  si  Ton  fait,  pour  abréger, 
(37)    G=^[±^«»..f(,)],  H- §[*=«*»*,.)],  l-S(±=«.TH,)]. 

(»)     L  =  S[2C«^«/(r)],  H-.S[=-*W)],  «r«.S[=«*T/&;)j, 

C'9)     P= ^  $[^cos2f3cos2T/(r)|,      Q  =  j§teco8«Yco8«*/(r)  ,      R-^r^cos2acos23/o)l, 


de2 

■+-  2  R ry   -+-  2  Q  -5-5-  > 

à2 1] 

Je- 

+  2P-TT-T-  +  2  1*  "S 77' 

M  de              ôa  ôb 

ÔK 
de1 

-f-  a  Q 1 — i — i-  2  P  tïtt  * 
ôc  ôa              ôb  ôc 

D'UN  SYSTÈME   DE   POINTS  MATÉRIELS  ETC.  239 

on  trouvera  simplement 

(G  +  L)g+(H  +  R)g  +  (I  +  Q) 

3=(G  +  Q)g+(H+P)^+(I  +  N)^ 

Si  l'on  supposait  les  molécules  m,  m',  m",  ...  primitivement  distri- 
buées de  la  même  manière  par  rapport  aux  trois  plans  menés  par  la 
molécule  m  parallèlement  aux  plans  coordonnés,  les  valeurs  des  quan- 
tités G,  H,  I,  L,  M,  N,  P,  Q,  R  devraient  rester  les  mêmes  après  un  ou 
plusieurs  échanges  opérés  entre  les  trois  angles  a,  [3,  7;  et  l'on  aurait 
par  suite 

(4i)  G  =  H  =  I,        t  =  M  =  N,        P  =  Q^R. 

Donc  alors  les  équations  (3o)  donneraient 


(4a) 


Les  formules  (n),  (12),  (i4),  (16),  (17),  (18)  et  (42)  sont  extraites 
du  .Mémoire  que  j'ai  présenté  à  l'Académie  des  Sciences,  le  ier  oeto- 
bre  1827,  sur  l'équilibre  et  le  mouvement  intérieur  d'un  eorps  solide 
considéré  eomme  un  système  de  molécules  distinctes  les  unes  des 
autres. 

Supposons  enfin  les  molécules  m%  m\  m",  ...  primitivement  distri- 
buées autour  de  la  molécule  m,  de  manière  que  les  valeurs  des  sommes 
eomprises  dans  les  équations  (37),  (38),  (3<))  deviennent  indépen- 
dantes des  directions  assignées  aux  axes  des  x,  y  et  z.  Alors,  non  seu- 
lement les  conditions  (4i)  devront  être  satisfaites,  mais  de  plus,  si 
l'on  nomme  a,,  (3,,  y,  ;  a„  £,,  7,;  a.,,  (}*,  7,  les  angles  formés  par  trois 


i  X: 

=  d.*e)S+(i*e)(S*-S)  +  .m(â[+â 

r 

=ii+*)£+<*™)® +£)+«(&  +  & 

L 

\ 

=  (L  +  G)g-MK.C,)(g  +  g)^R(^+^ 

240  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

demi-axes  perpendiculaires  entre  eux  avec  les  demi-axes  des  x,  y  et  z 
positives,  on  n'altérera  pas  les  valeurs  des  sommes  G,  H,  I,  L,  M,  N, 
P,  Q,  R  en  y  remplaçant  les  trois  quantités 

cosoc,     cos[3,     cosy 
par  les  trinômes 

cosa  cos^!  +  cos(3  cos|3i  -h  cosy  cosyi, 
cos  a  cos  a2  -+-  cos  (3  cos(324-  cosy  cosy2, 
cosa  cosa;i-t-  cos{3  cos|33+  cosy  cosy3. 

On  aura  donc  par  suite 

G  =  V    —  —  (cosa  cos»!  -+-  cosp  cosPi ■+■  cosy  cosyi)2  f(r)    , 
(43)  |  L  =  V    ^(cosacosa,  -+-  cos^  cos{3, -4-  cosy  COBYt)*/(r)   , 

R  =  V    — (cosa cosa! -+-  cosp  cos^i-t-  cosy  cosyi)2  ( cos a  cos a, -4-  cosp  cosp2-f-  cosy  cos*{.2)-  f(r)    . 

Or,  si  l'on  développe  le  second  membre  de  chacune  de  ces  dernières 
équations  en  une  suite  de  termes  proportionnels  aux  sommes  comprises 
dans  la  formule  (3i),  et  si  l'on  remplace  par  zéro  celles  des  sommes  en 
question  qui  renferment  des  puissances  impaires  de  cosa,  de  cos  [3  ou 
de  cosy,  on  trouvera,  en  ayant  égard  aux  formules  (37),  (38),  (3q) 
et(4i), 

G  =  G  (  cos2  aj  -1-  cos2  Pi  -+-  cos2  Yi  ), 

L  =  L( cos1  aj -4-  cos^Pi-f-  cos*Yi)  ■+■  6R(cos2Pi  cos2Yi-+-  cos2yi  cos2ai-f-  cos2ai  cos2  pi), 
(44)    ^   R  =  R  (cos2 pi  cos2Y2-t-cos2p2  cos2Yi-r-  C0S2Yl  COS2a2-r-  COS2Y2  cos2ai  +■  cos2 ai  cos2p2-f-  cos2a2  cos2 pi) 
-H  4R  (cosPi  cosp2  cosyi  C0SY2-+-  cosyi  COSY2  cosai  cosa2-+-  cos  ai  cosa2  cosPi  cosp2) 
4-  L  (  cos2  aj  cos2  a2  ■+-  cos2  Pi  cos2  p2  -+■  cos2  Yi  cos2  Y2  )• 

Comme  on  aura  d'ailleurs 

cos2  ai  -h  cos2  [3i  -+-  cos2  y ,  =  1 ,         cos2  a2  -+-  cos2  |32  4-  cos2 y2  =  r , 
'     cosaj  cos a2 4-  cos [3,  cos (3, 4-  cosy,  cosy2=o, 


D'UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS  ETC.  241 

et,  par  conséquent, 

i  —  oot4ot|  —  cos4pi  —  cosvY!  =  (cos2 ai  -h  cos2  [3,  -+-cos2yi)2  —  cos4  ai —  cos4 pi  —  cos4Yi 

=  2(cos2 j3i  cos2Yi  -+-  cos2Yi  cos2ai  -+-  cos2ai  cos2Pi), 

i  —  (cos2Pi  cos2Y2-i-  cos2j32  cos2Yi  +  cos2  Yi  cos2a2-+-  cos2Y2  cos2 ai  -+-  cos2ai  cos2[32-i-  cos2a2  cos2 pi) 
=  (cos2a,  -+-  cos2p!  -f-  cos2Yi)  (cos2a2  -+-  cos2,?,  -+-  cos2Y2)  —  (cos2Pi  cos2Y2  ■+■  cos2,32  cos2Yi  -k 
=  (  cos2 *t  cos2  a2  4-  cos2  $x  cos2  p2  -+-  COS2  Yi  COS2  Y2 ) 
sa  -     >.  (COSpi  COS^COSYl  COSY2+  COSYl  COSY2  cosaj  cosa2  -i-cosai  cosa2  COS  Pi  costJ2  »■ 

il  est  clair  que  la  première  des  équations  (44)  sera  identique,  tandis 
que  la  deuxième  et  la  troisième  donneront  2L  =  6R  ou 

(45)  L=3R. 
Gela  posé,  on  tirera  des  formules  (42) 

/ra\  in         /r>    ,    r  \  l  ^"^    ,     ^    ,    ^îyA  n  au 

(46)  \*=iK+Q)\êdi  +  d*  +  dàï)  +  **Tbi 

3-(R+G)x^  +  ^  +  ^J+    ^' 

la  valeur  de  u  étant  déterminée  par  l'équation 

Concevons  maintenant  que,  dans  l'état  primitif  du  système  des  molé- 
cules 7n,  m',  . . .,  et,  du  point  (a,  b,  c)  comme  centre  avec  un  rayon  / 
convenablement  choisi,  on  décrive  une  sphère  qui  renferme  toutes  les 
molécules  dont  l'action  sur  la  masse  m  a  une  valeur  sensible.  Divisons 
le  volume  <?  de  cette  sphère  en  éléments  très  petits  v,  v',  v",  . . . ,  mais 
dont  chacun  renferme  encore  un  très  grand  nombre  de  molécules. 
Soient  sm  la  somme  des  masses  des  molécules  comprises  dans  la  sphère, 
et 

Enfin  supposons  que  les  sommes  des  masses  comprises  sous  les  volumes 

OF.uvrc*  de  C.  —  S.  II,  t.  VUI.  3l 


242  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

élémentaires  v,  v',  v",  . . .  soient  proportionnelles  à  ces  mêmes  volumes, 

et  représentées  en  conséquence  par  les  produits  vA,  v'A,  v"A,  

Alors,  si  la  fonction  f(r)  est  telle  que,  sans  altérer  sensiblement  les 
sommes  désignées  par  G  et  par  R,  on  puisse  faire  abstraction  de  celles 
des  molécules  m,  m',  m",  ...  qui  sont  les  plus  voisines  de  la  molécule  m, 
les  valeurs  de  G,  R  fournies  par  les  équations  (37)  et  (39)  différeront 
très  peu  de  celles  que  déterminent  les  formules 

(49) 

(  R  =  ^  S  t  '" cos2  «  cos2 13  y (  /•  )  v  ], 

quand  on  étend  le  signe  §,  non  plus  à  tous  les  points  matériels  m,  m, 
m",  . . . ,  mais  à  tous  les  éléments  v,  v',  v",  ...  du  volume  %?.  Or,  dans 
cette  dernière  hypothèse,  le  second  membre  de  chacune  des  expres- 
sions (49)  pourra  être  remplacé  par  une  intégrale  triple  relative  à  trois 
coordonnées  polaires  dont  l'une  serait  le  rayon  vecteur  r,  tandis  que 
les  deux  autres  représenteraient  les  angles  formés  :  i°  par  le  rayon  vec- 
teur r  avec  Taxe  des  x;  20  par  le  plan  qui  renferme  le  même  rayon  et 
l'axe  des  x  avec  le  plan  des  x,  y.  Soient/?,  q  les  deux  angles  dont  il 
s'agit.. Chaque  intégrale  triple  devra  être  prise  entre  les  limites 

p—o,         p~Ti;         q~o,         q  =  %n\  r  =  o,  r~l; 

et  l'on  pourra  même,  sans  erreur  sensible,  remplacer  la  seconde  limite 
de  r  ou  le  rayon  /par  l'infini  positif.  Cela  posé,  on  trouvera 


(5o) 


I  G=±-   lll      **  f(,')cos2a  sinpdrdq  dp, 

"  "'o       «-  0        "0 

f  R=-   III      r*/(r)  cos2a  cos2j3  s'mpdrdqdp; 

I  J(,     J0      J0 


et,  comme  on  aura  généralement 


(5i)  cos  a  =  cos/>,         cos (3  —  sinp  cosq,        cos-/  —  s\np  siny, 


D'UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS   ETC.  2W 

on  on  conclura 

'        /     cos2a  sinpdq  dp  —  27:  /     cos2/?  sinp  dp ■=.  — , 

J~27t       „7t 
/     cos2a  cos2(3  sinpdq  dp  • 

0  «^0 


I      cos2qdq  f     cos2/?(i  —  cos2/>)  sin/>  J/>  =  7:1  5  —  f  ) 


4ir 
i5 


Par  suite,  les  formules  (49)  donneront 

2  7rA     /' 


(52) 


G  =  ± 


f    r*((r)dr, 

«•"0 

R=2-^  r^/(r)dr  =  ±^  r[r>f(r)-r>ar)]dr. 


D'ailleurs,  si,  pour  des  valeurs  croissantes  de  la  "distance  /',  la  fonc- 
tion ç(r)  décroît  plus  rapidement  que  la  fraction  —  >  si  de  plus  le  pro- 
duit r*  |'(r)  s'évanouit  pour  r=  o,  on  trouvera,  en  supposant  la  fonc- 
tion f(r)  continue,  et  en  intégrant  par  parties, 


dr 


(53)  r*r»f(r)<fr=:-4  f"r»f(r) 

On  aura  donc  alors 

(54)  R  =  -G, 

et,  par  conséquent,  on  tirera  des  formules  (46) 

(5o)  jr  =  2R3-,         î)  =  2R-r7,         3  =  2R3- 

#a  ou  oc 

Lorsque  les  quantités,  désignées  dans  les  formules  (4o)  et  (48)  par 
les  lettres  G,  H,  I,  L,  M,  N,  P,  Q,  R  et  A,  deviennent  constantes,  c'est- 
à-dire,  indépendantes  des  coordonnées  a,  b,  c,  ou,  ce  qui  revient  au 
même,  de  la  place  qu'occupe  la  molécule  m,  alors,  en  faisant,  pour  plus 


2U  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

do  commodité, 


(56) 


(57) 


A  = 
B  = 

C  = 

D  = 
E  = 
F=r 


»+e>g+<i-G)|ï+(a-s>g]A, 

(K-H)|+(M  +  H)^  +  (P-H)fJA, 


da 


dn 


db 


de 


(P+I)£+(P  +  H)*]a, 

(Q  +  G)|  +  (o+d|]a, 

(R  +  H)*+(R  +  G)|]a, 


on  réduit  les  équations  (4o)  aux  trois  suivantes  : 


(58) 


T       *fd\       d¥       dE 
A\da        db        de 

'  "~  A  V  da  +  dé  +  de 

3         V—        —       — 

~  à\  da        db        de 


Dans  le  cas  particulier  où  les  conditions  (4i)  et  (45)  sont  remplies    il 
suffit  de  poser 


(59) 


(R  +  G)A=-A-,         (R-G)A  =  K 


pour  ramener  les  équations  (56)  et  (57)  à  la  forme 


(60) 


da 


db 


de 


2     V^c       d^/  2     \da      de)  i     \db      da 


Si,  de  plus,  la  condition  (54)  est  vérifiée,  on  aura  k  =  0  et,  par  suite, 
(61)  A=tB=iC-Kj,         D  =  E  =  F  =  o. 


D'UN  SYSTEME  DE  POINTS  MATERIELS  ETC.  2k'6 

Jusqu'à  présent  nous  avons  considéré  comme  variables  indépen- 
dantes les  quatre  quantités  a,  b,  c,  i.  Mais  il  est  facile  de  reconnaître 
comment  on  devrait  modifier  les  diverses  formules  auxquelles  nous 
sommes  parvenus,  si  l'on  voulait  prendre  pour  variables  indépendantes, 
avec  le  temps  t,  les  coordonnées  oc, y,  z.  Soient  effectivement,  au  bout 
du  temps  t,  et  dans  le  cas  où  l'on  regarde  a,  b,  c  comme  variables  indé- 
pendantes, 

(62)  Ç  =  F(a,*rc), 

(63)  ^  =•(*,*,  c),         ^  =  X(a,6,c),         ^=V(a,d,c). 

On  tirera  des  formules  (4)  et  (62),  en  considérant  x,  y,  z  comme  va- 
riables indépendantes, 

,fi/.  da  _         dl  db  dr\  de  dÇ 

dx  dx'  dx  ~~        dx'  âx  ~        dx 

!à\       ^,      1      xda       _..      .     .db       „..      ,     .de 
-A=*{a,b,C)^  +  X(a,b,e)-+V(a,b,e)- 

(         =  *(«,  b,  e)  -  U(a,  b,  c)  ||  +  \(a,  b,e)^L+V  (a,  b,  c)  ||J. 

Or,  si  l'on  continue  de  regarder  Ç,  yj,  £  et  leurs  dérivées  comme  des 
quantités  infiniment  petites  du  premier  ordre,  on  conclura  de  l'équa- 
tion (65),  en  négligeant  les  infiniment  petits  du  second  ordre, 

H=#(«,6,c>. 

En  raisonnant  de  la  même  manière,  on  établira  successivement  les  trois 
formules 

(66)  ||=#(a,M),  ^=X(a,b,c),         %=W(a,b,c). 

De  ces  dernières,  comparées  aux  formules  (63),  il  résulte  que,  si  l'on 
prend  pour  variables  indépendantes,  au  lieu  de  a,  b,  c,  les  trois  eoor- 


24G  SUK  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

données.*?, y,  z,  on  devra,  aux  dérivées  partielles 

H    Ë.    û 

da       db       de 
substituer  les  trois  suivantes  : 

El      &      El 
dx'     dy      dz 

D'ailleurs,  si,  dans  les  calculs  que  nous  venons  de  faire,  on  remplace 
la  fonction  \  =  Y  (a,  b,  c)  par  l'une  des  fonctions  $(a,  b,  c),  X(a,  b,  c), 
W(a,  b,  c),  on  prouvera  encore  que  les  dérivées 

d&(a,b,c)       d$(a,b,c)       d®(a,b,c)       d\(a,b,c) 

da  db  de         '         ~da         '      "" 

sont  respectivement  égales  aux  suivantes  : 

d<b(a,b,c)       d<b(a,b,c)       d<t>(a,b,c)       dX(a,b,c) 

dx  dy         '  dz         '  dx        '      '"> 

et  l'on  en  conclura  que  les  expressions 

cP|        0*1         d*j       cH 
da?       dadb       dade       db%* 

peuvent  être  remplacées  par 

d-l        d*t  d*ï      &l 

dx%       dx  dy       dx  dz     dy%  ' 

Enfin  les  remarques  précédentes  ne  sont  pas  seulement  applicables  à 
la  fonction  i-,  mais  encore  aux  fonctions  y),  Ç,  et  à  toutes  les  quantités 
que  l'on  peut  considérer  comme  infiniment  petites,  par  exemple,  à  la 
quantité  u.  Donc,  en  définitive,  si  l'on  veut  prendre  pour  variables  indé- 
pendantes, avec  le  temps  t,  les  coordonnées  x,  y,  s,  il  suffira  d'écrire 
partout,  dans  les  formules  (3o),  (3i),  (4o),  (47),  (56),  (37)  et  dans 
celles  qui  s'en  déduisent,  x  au  lieu  de  a,  y  au  lieu  de  b,  z  au  lieu  de  c. 


D'UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS  ETC.  247 

Quant  aux  valeurs  de  X,  y,  £,  elles  continueront  d'être  représentées 
f «ht  les  formules  (28)  de  la  page  2o3]  par  les  trois  expressions 

Ot1  '     dfl  '     ôt2  ' 

et  par  conséquent  on  n'aura  point  à  modifier  les  seconds  membres  des 
formules  (34).  Cela  posé,  admettons  que,  dans  les  formules  (26),  (3o) 
et(3i),  les  sommes  qui  renferment  des  puissances  impaires  de  cosa, 
de  cosj3,  ou  de  cosy  s'évanouissent;  on  tirera  des  équations  (32)  et 
(4o),  si  le  système  des  molécules  m,  m',  ...  est  en  équilibre, 

(L  ■+-  G)  ^  +  (R  +  H)  %\  +  (Q  +  I)  ~ +  2R  4A-  s-  2Q  -f-f-  +  X  =  o, 
|  dx*  '  dy-      v  '  dz*  dx  dy  dzdx 

1  »-»  d/2  ds2  dy  dz  dx  Oy 

Si,   au  contraire,  le  système  est  en  mouvement,   on   tirera  des  for- 
mules (34) et (4o) 

« 

Si  de  plus  les  valeurs  de  G,  H,  I,  L,  M,  N,  P,  Q,  R  deviennent  indé- 
pendantes en  chaque  point  des  directions  assignées  aux  axes  des  x,  y 
ef  z,  les  conditions  (4i)et(45)  seront  vérifiées,  et,  en  supposant  la 
quantité  u  déterminée  par  l'équation  (47),  ou,  ce  qui  revient  au  même, 
par  la  suivante 


(69) 


de,        du       d* 


•248  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

on  réduira  les  formules  (67)  et  (68)  à 

(70)      |o+«)(S+5î+S)+-»$-ht^ 


et  à 


/d'rj       d»n       d2Y)\         „  da       w       rf*tl 


Enfin,  si  la  condition  (54)  est  elle-même  remplie,  on  aura,  dans  le  cas 
d'équilibre  du  système  des  molécules  m,  m',  ... , 

(7a)     X+2R^,  =  o,  Y  +  ^|  =  o,  Z  +  2R^  =  o 

et,  dans  le  cas  du  mouvement, 

On  doit  observer  que  la  quantité  u,  déterminée  par  la  formule  (69), 
représente  la  dilatation  qu'éprouve  un  volume  très  petit,  mais  choisi 
de  manière  à  renfermer  avec  la  molécule  m  un  grand  nombre  de  molé- 
cules voisines,  tandis  que  ces  molécules  changent  de  position  dans 
l'espace.  Ajoutons  que  les  formules  (72)  et  (73),  étant  semblables  aux 
formules  (63),  (72)  et  (77)  des  pages  173,  175  et  176,  paraissent  con- 
venir à  un  système  de  molécules  qui  seraient  disposées  de  manière  à 
constituer  un  fluide  élastique. 

Concevons  maintenant  que  les  quantités  désignées  par  les  lettres  G, 


D'UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS  ETC.  249 

H,  1,  L,  M,  N,  P,  Q,  R  et  A  deviennent  constantes,  c'est-à-dire  indépen- 
dantes des  coordonnées  a,  b,  c  ou  x, y,  s;  alors,  en  supposant  les  va- 
leurs de  A,  B,  C,  D,  E,  F  déterminées  par  les  équations  (5G)  et  (37), 
ou,  ce  qui  revient  au  même,  par  les  formules 


(74) 


(75) 


A 

I  B 

C 


(L+G)g+(R-G)g+(Q-G)!§_h 
(R_H)§  +  (M  +  H)^  +  (P-H)|]A, 

(Q-I)â+(p-Dë  +  (N+I)§]A; 


d-r 


àr 


(P+I)^+(P+H)|]a, 
(*  +  *>$ +<H +  «£]*. 


on  réduira  les  équations  (67)  aux  trois  suivantes  : 


(76) 


dX  dF  ÔE       v  . 

ox  a  y  Oz 

àF  âB  à\)      VA 

ox  a  y  oz 

dis.  ô\)  dC 

3 h  -y-  •+-  -s hZA  =  o. 

\  ox  oy  oz 


Ces  dernières  et  celles  qu'on  en  tire,  quand  on  y  remplace  X,  Y,  Z 

par 

X  —  36,     Y--T,     Z  —  %, 


sont  semblables  aux  formules  (2)  et  (25)  des  pages  196  et  202.  Ainsi, 
en  vertu  des  suppositions  admises,  les  équations  d'équilibre  ou  de 
mouvement  du  système  des  molécules  m,  m',  m",  . . .  coïncident  avec 
celles  qu'on  obtiendrait  en  considérant  une  masse  homogène  et  con- 
tinue,  dans  laquelle  les  pressions  ou  tensions,   exercées  au  point 

OF.iwres  de  C.  —  S.  II,  t.  VIII.  32 


250  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

(x,y,  s),  du  côté  des  coordonnées  positives,  contre  trois  plans  per- 
pendiculaires aux  axes  des  x,  des  y  et  des  *,  offriraient  des  projections 
algébriques  sur  ces  axes  respectivement  égales  aux  quantités 

j  A,     F,     E, 

(77)  <  F,     B,     D, 

!  E,     D,     C 

que  déterminent  les  équations  (74)  et  (75).  Si,  de  plus,  les  conditions 
(40  et  (45)  sont  vérifiées,  alors,  en  posant  comme  ci-dessus 

( R  +  G) A  =  1  A,         (R  -  G)  A  =  K, 

on  réduira  les  formules  (74),  (73)  à 

|A=*§+Kv'     »=*$+*;     c=*i+KV, 

D=I*(£+*\       E=I*f*+SV       F=I*^+'*!Y 

et,  en  même  temps,  on  fera  coïncider  les  équations  (70),  (71)  avec  les 
suivantes 

A  /<?2n       d2Y]       d»tj\       *+aKdu 

('9)  Llb  +  n  +  iïï     +  -TA-  37.  +-Y=o, 


2  A  \<^2       <?/2       à**)  2  A      dj 

2A  V<te«     a/2  +  dz*J  H      ÏÂ~~  ïfc  +  L  ~ °; 

'  *  (&1  ,  ^2|     a2^\    A  +  2K  dj    v_dn 

~+~  ■ 1 —  -5 —  -f-  X  — 


2A\( 


dz2       dy2       dz1)  2  A      *p  5?s 

■  2A  v^2      <ty2      d!»V         2A     3r  ^2 

A   /^*Ç    ,    d2Z        diÇ\        A+2K  du        r,d2Ç 


\  2  A  \dx2       tfv2        ds»  )  2  A       <fc  ^  **  "~  dt*' 

c'est-à-dire  avec  les  formules  (76),  (77)  de  l'article  précédent. 

Il  importe  d'observer  que  les  formules  (67),  (79)  et  (80)  coïncide- 


D'UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS  ETC.  251 

raient  encore  avec  les  formules  (76),  si  l'on  attribuait  aux  quantités 

désignées  par 

A,     B,     C,     D,     E,     F, 

non  plus  les  valeurs  que  déterminent  les  équations  (74),  (75)  et  (78)' 
mais  ces  mêmes  valeurs  augmentées  de  constantes  arbitraires. 

Pour  réduire  les  équations  (79)  et  (80)  à  celles  qui  ont  été  données 
par  M.  Navier  comme  propres  à  déterminer  les  lois  d'équilibre  et  de 
mouvement  des  corps  élastiques,  il  faut  supposer,  ainsi  qu'on  l'a  déjà 
remarqué, 

(81)  k=2K. 

Or,  pour  que  les  valeurs  de  k  et  de  K,  tirées  des  formules  (5g),  véri- 
fient la  condition  (81),  il  suffit  d'admettre  que  la  quantité  désignée  par 
G  peut  être  négligée  vis-à-vis  de  la  quantité  désignée  par  R,  ou,  en 
d'autres  termes,  que  le  rapport 

G 

(82)  r 

a  une  valeur  sensiblement  nulle. 

On  voit  au  reste  que,  si  l'on  considère  un  corps  élastique  comme 
un  système  de  points  matériels  qui  agissent  les  uns  sur  les  autres  à  de 
très  petites  distances,  les  lois  de  l'équilibre  ou  du  mouvement  inté- 
rieur de  ce  corps  seront  exprimées  dans  beaucoup  de  cas  par  des  équa- 
tions différentes  de  celles  qu'à  données  M.  Navier.  Les  formules  (67) 
et  (68)  paraissent  spécialement  applicables  au  cas  où,  l'élasticité 
n'étant  pas  la  même  dans  les  diverses  directions,  le  corps  offre  trois 
axes  d'élasticité  rectangulaires  entre  eux,  et  parallèles  aux  axes  des  x, 
des  y  et  des  z.  Les  formules  (70)  et  (71),  au  contraire,  semblent 
devoir  s'appliquer  au  cas  où  le  corps  est  également  élastique  dans  tous 
les  sens;  et  alors  on  retrouvera  les  formules  de  M.  Navier,  si  l'on  attri- 
bue à  la  quantité  G  une  valeur  nulle.  Ajoutons  que,  si,  dans  les  for- 
mules (67)  et  (G8),  on'réduità  zéro,  non  seulement  la  quantité  G,  mais 
encore  les  quantités  de  même  espèce  H  et  I,  ces  formules  deviendront 


252  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT  ETC. 

respectivement 


et 


[oB-^-0-^-^—o 


ôz  dx 

Pi 

dx  ôy 

<)2f) 

dydz 

d*K 

DE  LA  PRESSION  OU  TENSION 

DANS  UN   SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS. 


Dans  l'article  précédent,  après  avoir  établi  les  équations  générales 
d'équilibre  ou  de  mouvement  d'un  système  de  molécules  m,  m,  m\ 
m",  . . .  qui  agissent  les  unes  sur  les  autres  à  de  très  petites  distances, 
nous  avons  recberché  ce  que  deviennent  ces  mêmes  équations  quand 
leurs  coefficients  vérifient  les  conditions  qui  seraient  remplies,  si  tout 
plan,  passant  par  une  molécule  et  parallèle  à  l'un  des  plans  coordon- 
nés, divisait  le  système  en  deux  parties  symétriques.  Nous  sommes 
ainsi  parvenus  aux  formules  (67)  de  la  page  247,  et  nous  avons  observé 
que  ces  formules  coïncident  avec  celles  qu'on  obtiendrait  en  considé- 
rant une  masse  homogène  et  continue,  dans  laquelle  les  tensions  ou 
pressions  exercées  au  point  (œ,  y,  s),  du  côté  des  coordonnées  posi- 
tives, contre  trois  plans  parallèles  aux  plans  des  y,  s,  des  s,  x  et  des 
a?,  y,  offriraient  des  projections  algébriques  respectivement  égales  aux 
valeurs  de  A,  F,  E;  F,  B,D;  E,  D,  G  déterminées  par  les  équations  (74) 
et  (75),  ou  à  ces  mêmes  valeurs  augmentées  de  constantes  arbitraires. 
Nous  allons  maintenant  faire  voir  comment  on  peut  calculer  directe- 
ment les  tensions  ou  pressions  exercées  dans  le  système  des  molécules 
m,  m,  m',  . . .  contre  un  plan  perpendiculaire  à  l'un  des  axes  coordon- 
nés, quand  on  suppose  que  ce  plan  devient  rigide,  et  qu'on  lie  par  des 
droites  invariables  les  points  qu'il  renferme  avec  ceux  des  points  maté- 
riels m,  m',  . . .  qui  sont  situés  d'un  même  côté  de  ce  plan. 

Soient  toujours,  à  une  certaine  époque, 

x  =  a,  y  =  b,  %  =  c  les  coordonnées  de  la  molécule  m; 

a  -h  Aa,  b  ■+>  Ab,  c  -4-  Ac  les  coordonnées  d'une  autre  molécule  m; 


254  DE  LA  PRESSION  OU  TENSION 

r  la  distance  des  molécules  m  et  m; 

a,  (3,  y  les  angles  formés  par  le  rayon  vecteur  r  avec  les  demi-axes  des 
coordonnées  positives,  et  liés  aux  quantités  Aa,  Ab,  Ac  par  les  for- 
mules 

(0  A«  =  /-cosa,         Ab  =  rcosfi,         Ac  =  rcosy; 

mmf(r)  l'attraction  ou  la  répulsion  mutuelle  des  deux  masses  m  et  m, 
proportionnelle  d'une  part  à  ces  masses,  d'autre  part  à  une  fonction 
de  la  distance  r. 

Soient,  de  plus, 

0,  0',  0*  trois  points  quelconques  du  plan  mené  par  la  molécule  m 
perpendiculairement  à  l'axe  des  x; 

m,  m',  m",  ...  les  molécules  situées  par  rapport  au  plan  00'0"du  côté 
des  coordonnées  positives; 

m,,  m.,,  ...  les  molécules  situées  par  rapport  à  ce  même  plan  du  côté 
des  coordonnées  négatives; 

/  une  longueur  très  petite,  mais  supérieure  au  rayon  de  la  sphère  d'ac- 
tivité sensible  d'une  molécule; 

s  un  élément  de  la  surface  du  plan  000",  dont  les  dimensions  soient 
très  petites,  mais  supérieures,  ainsi  que  la  longueur  /,  au  rayon  de 
la  sphère  d'activité  sensible  d'une  molécule; 

■ç  le  volume  d'un  cylindre  droit  qui  ait  pour  base  la  surface  élémen- 
taire s,  et  pour  hauteur  la  longueur  /  mesurée  à  partir  du  plan  0  0'  0" 
du  côté  des  coordonnées  négatives; 

31L  la  somme  des  masses  des  molécules  mn  m2,  ...  comprises  dans  ce 
même  cylindre,  et 

le  rapport  qui  exprime  ce  qu'on  peut  nommer  la  densité  du  cylindre. 
Soient  encore 

i  une  portion  de  la  hauteur  du  cylindre,  mesurée,  comme  cette  hauteur, 
à  partir  du  plan  OO'O"; 


DANS  UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS.  255 

n  lo  nombre  des  molécules  comprises  dans  la  partie  du  cylindre  qui 
aurait  s  pour  base,  et  i  pour  hauteur. 

Enfin,  désignons  par 

(  A,     F,     E, 

(3)  F,     B,     D, 

l  E,     D,     C 

les  projections  algébriques  des  tensions  ou  pressions  qu'il  s'agit  de 
calculer;  en  sorte  que  A,  F,  E  représentent,  aux  signes  près,  les  com- 
posantes rectangulaires  de  la  pression  ou  tension/?'  exercée  au  point 
(«,  b,  c)  et  du  côté  des  x  positives  contre  le  plan  OO'O",  dans  le  cas 
où  l'on  suppose  les  différents  points  de  ce  plan  liés  par  des  droites  in- 
variables avec  les  points  matériels  mn  m.2, Le  produit 

p's 

de  la  pression  ou  tension/?'  par  la  surface  élémentaire  s  ne  sera  autre 
chose  que  la  résultante  des  actions  exercées  par  les  molécules  m,  m\ 
m",  ...  sur  les  molécules  comprises  dans  le  plan  OO'O",  et  sur  celles 
des  molécules  m,,  mit  . . .  qui  seront  situées  tout  près  de  la  surface  s. 
Par  conséquent,  les  produits 

(4)  A*,     Fs,    Es 

représenteront  à  très  peu  près  les  projections  algébriques  de  la  résul- 
tante des  actions  exercées  par  les  molécules  m,  m' ',  m",  . . .  sur  les  molé- 
cules comprises  dans  le  volume  y.  Quant  aux  projections  algébriques 
de  la  résultante  des  actions  exercées  sur  la  molécule  m  par  les  molé- 
cules m,  m',  m",  . . . ,  elles  seront  équivalentes  aux  sommes 

(5)  §[±mmcosaf(/-)],     §  [±  m/«  cos|3  j'(r)],     §  [±  m  m  cosy  |'(/')], 
ou,  ce  qui  revient  au  même,  aux  produits 

(6)  in^[±mcosa|'(/-)],     m  £j  [±  m  cos(3  ('(/■)],     mi  jj[dr  mcosy  f(r)], 
pourvu  que  l'on  se  contente  d'étendre  le  signe  §  aux  molécules  ///,  m', 


256  DE  LA  PRESSION  OU  TENSION 

m",  ...  situées  par  rapport  au  plan  00' (Velu  côté  des  a?  positives,  et 
que  l'on  réduise  le  double  signe  ±  au  signe  -h,  si  les  molécules  m,  m 
s'attirent,  au  signe  —  dans  le  cas  contraire.  Supposons  maintenant  que 
les  diverses  molécules  offrent  des  masses  égales  et  se  trouvent  distri- 
buées à  très  peu  près  de  la  même  manière,  soit  autour  de  la  molécule 

m,  soit  autour  de  chacune  des  molécules  m,,  m.,, Si  chacune  des 

sommes  (5)  renferme  un  certain  nombre  de  termes  correspondants  à 
des  molécules  m,  m' ',  ...  pour  lesquelles  la  condition 

(7)  /'COSa  =  i 

soit  vérifiée,  les  expressions  (4)  renfermeront  les  termes  dont  il  s'agit, 
répétés  chacun  autant  de  fois  qu'il  y  aura  dans  le  volume  <?  de  molé- 
cules m,,  m2,  . . .  séparées  du  plan  00'0"par  une  distance  égale  ou  in- 
férieure à  1.  Donc,  pour  déduire  les  expressions  (4)  des  expressions  (5), 
il  suffira  de  multiplier,  dans  chacune  de  ces  dernières,  la  quantité 
comprise  sous  le  signe  $  par  le  nombre  n  des  molécules  comprises 
dans  la  portion  du  cylindre  dont  i  est  la  hauteur.  On  trouvera  ainsi 

I   Às=  \  [±  «mm  cosot  f(r)], 

(8)  |  F*  =  jJ[±imiwcosPf(r)], 
F  Es  =  Q  [±  nm m  cosy  f(r)], 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

[   As  =  m  Q  [dfc  Fim  cosa  f(r)], 

(9)  J  F*  =  m  §  [±  Fini  cos|3  f(r)], 
I  Ei  =  m\[±/imcosy  f(r)]. 

D'ailleurs,  en  vertu  des  notations  et  des  suppositions  admises,  le 
nombre  total  des  molécules  comprises  dans  le  cylindre  dont  la  hauteur 
est  /  sera  représenté  par  le  rapport 

.     .  OÏL       <Q  .       si  . 

(10)  _  — _A=-A; 

m         m  m 


DANS  UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS.  257 

et,  par  suite,  on  aura,  sans  erreur  sensible, 

on  i      si  . 
(u)  n—  —  7  =  -A; 

x     '  ml        m 

puis  on  en  conclura,  en  ayant  égard  à  la  formule  (7), 

sr  cosa  . 
(12)  n  = — - — A. 

m 

Donc  les  formules  (8)  ou  (9)  donneront 

[  A  =  A§[d=  mr  cos»  a  f(r)], 

(i3)  (  F  =  A§[±:m/-cosacos(3  f(r)], 

f  E  =  A  Q  [±  mr  cosacosy  f(r)]. 

Les  sommes  que  renferment  ces  dernières  équations  doivent  être  éten- 
dues seulement  aux  molécules  m,  m',  m",  . . .  situées  par  rapport  au 
plan  OO'O"  du  côté  des  x  positives. 

Concevons  à  présent  que  l'on  désigne  par  p{  la  pression  ou  tension 
exercée  au  point  (a,  b,  c),  et  du  côté  des  coordonnées  négatives,  contre 
le  plan  OO'O",  dans  le  cas  où  l'on  suppose  les  différents  points  de  ce 
plan  liés  par  des  droites  invariables  avec  les  points  matériels  m,, 
m2,  ....  Le  produit 

de  la  pression  ou  tension  pK  par  la  surface  élémentaire  s  ne  sera  autre 
chose  que  la  résultante  des  actions  exercées  par  les  molécules  mit 
m2,  ...  sur  les  molécules  comprises  dans  le  plan  OO'O'et  sur  celles 
des  molécules  m,  m',  m",  . . .  qui  seront  situées  tout  près  de  la  sur- 
face s.  D'ailleurs  les  actions  exercées  par  les  molécules  m{,  m2,  . . .  sur 
les  molécules  m,  m\  m",  . . .  sont  égales  et  directement  opposées  aux 
réactions  exercées  par  les  dernières  sur  les  premières;  et  il  est  clair 
qu'on  n'altère  pas  sensiblement  la  résultante  de  ces  actions  ou  de  ces 

OF.uvres  de  C.  —  S.  II,  t.  VIII.  33 


258  DE  LA  PRESSION  OU  TENSION 

réactions,  lorsque,  aux  molécules  m,  m',  m",  ...  ou  mt,  m.,,  mx,  . . .,  on 
joint  celles  qui  se  trouvent  précisément  situées  dans  le  plan  OO'O". 
Cela  posé,  les  pressions  ou  tensions//.?,  pts  supportées,  dans  les  deux 
hypothèses  successivement  admises,  par  la  surface  élémentaires,  pour- 
ront être  considérées  comme  deux  forces  égales,  mais  directement  op- 
posées, et  l'on  devra  en  dire  autant  des  pressions/?',  pit  exercées  au 
point  (a,b,c)  contre  les  deux  faces  du  plan  OO'O".  Donc  la  pression 
ou  tension/?,  aura  pour  projections  algébriques  sur  les  axes,  non  plus 
les  trois  quantités  A,  F,  E,  mais  les  trois  suivantes 

-A,     -F,     -E. 

Si  maintenant  on  applique  à  la  détermination  de  ces  projections  algé- 
briques les  raisonnements  par  lesquels  nous  avons  établi  les  équa- 
tions (i3),  on  sera  conduit  à  reconnaître  que  ces  équations  subsistent 
encore  dans  le  cas  où  l'on  étend  le  signe  §,  non  plus  aux  molécules  m, 
m',  m",  . . .  situées  par  rapport  au  plan  OO'O"  du  côté  des  x  positives, 
mais  aux  molécules  m4,  m.2,  ...  situées  par  rapport  à  ce  plan  du  côté 
des  x  négatives.  Donc,  par  suite,  les  sommes  comprises  dans  les  équa- 
tions (i3)  sont  équivalentes  aux  moitiés  de  celles  qu'on  obtiendrait,  si 
l'on  supposait  le  signe  §  étendu  à  toutes  les  molécules  m,  m',  m",  . . . , 
m,,  m.,,  wi„  ...  situées  par  rapport  au  plan  OO'O",  soit  du  côté  des  x 
positives,  soit  du  côté  des  x  négatives,  c'est-à-dire,  à  très  peu  près, 
aux  moitiés  de  celles  que  l'on  obtiendrait  en  étendant  le  signe  §  à 
toutes  les  molécules  du  système  proposé.  On  aura  donc,  en  interpré- 
tant le  signe  §  comme  on  vient  de  le  dire, 


j\[  —  mrcosacosf3  f(r)], 


A  n\ 

E  =  —  S[—  mr  cosa  cosy  \'(r)]. 
En  appliquant  des  raisonnements  du  même  genre  à  la  recherche  des 


DANS  UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS.  259 

projections  algébriques  F,  B,  D  ou  E,  D,  G  de  la  pression  ou  tension 
exercée  au  point  (a,  b,  c)  et  du  côté  des  coordonnées  positives  contre 
un  plan  perpendiculaire  à  l'axe  des  y  ou  à  l'axe  des  z,  on  trouvera  dé- 
finitivement 


A=:  -j$[±mrcos*«f(r)],  I)  =  -  §[±  mrcos(3cosy  f(/)], 

(i4)  i  B  =  -§[=fcj»rcos*Pf(r)],  E  =  ^§[±mrcosy  cosaf(/-)], 

C  =  -§[±mrcos*y  f(r)],  F  =  -£J[±  m/-cosacos(3f(/-)], 


le  signe  §  devant  être  étendu  à  toutes  les  molécules  du  système  pro- 
posé. 

Supposons  maintenant  que  l'état  du  système  de  points  matériels  soit 
changé,  et  que  les  molécules  m,  m,  m',  ...,  m,,  m2.  ...  se  déplacent 
dans  l'espace,  mais  de  manière  que  la  distance  de  deux  molécules  m  et 
m  varie  dans  un  rapport  peu  différent  de  l'unité.  Soient  d'ailleurs, 
comme  dans  l'article  précédent, 

des  fonctions  de  a,  b,  c  qui  représentent  les  déplacements  très  petits 
et  parallèles  aux  axes  d'une  molécule  quelconque  m, 

x,     y,     z,         x  -+-  bx,     y  -+-  ^y,     z  -}-  kz 

les  coordonnées  des  molécules  m,  m  dans  le  nouvel  état  du  système,  et 

r(i-+-t) 

la  distance  des  mêmes  molécules  dans  ce  nouvel  état.  Enfin  désignons 
par  u  la  dilatation  qu'éprouve,  pendant  le  changement  d'état  du  sys- 
tème, un  volume  très  petit  v,  mais  qui  pourtant  renferme  avec  la  mo- 
lécule m  un  grand  nombre  de  molécules  voisinesm,m',  ...,  m,,  m,, ...; 


260  DE  LA  PRESSION  OU  TENSION 

et  soit  p  la  nouvelle  densité  du  volume  élémentaire  v.  Les  quantités  x, 
y,  z,  Ax,  Aj,  As,  £  seront  déterminées  par  les  formules  (4),  (5),  (7) 
de  l'article  précédent,  et  la  quantité  u  par  l'équation  (69)  ou  plutôt 
par  l'équation  (47)  du  même  article,  en  sorte  qu'on  aura 

(i5)  „=£+*!  +  * 

K     '  da       db        de 

On  trouvera  d'ailleurs 

A 
(16) 


1  -+-  u: 


puis,  en  considérant  u  comme  un  infiniment  petit  du  premier  ordre, 
on  tirera  de  la  formule  (16) 

(17.)  P  =  (i-u)A. 

Cela  posé,  les  valeurs  de  A,  B,  G,  D,  E,  F,  relatives  au  nouvel  état  du 
système,  seront  données  à  très  peu  près,  non  plus  par  les  équations  (i4)> 
mais  par  celles  qu'on  en  déduit  quand  on  substitue  la  densité  p  à  la 
densité  A,  le  produit  r(i  4- 1)  au  rayon  vecteur,  et  les  rapports 

A.#  Aj  A  z 


r(i-he)      r(n-e)      /-(i-t-s) 
aux  cosinus  des  angles  a,  (3,  y.  On  trouvera  ainsi 

(.8)    B  =  îÇj±mfc(-^vj,         S  =  tQ\±mG0i±M*,à*\, 

V      M  2k3(  r(H-8)       J     Y  2kJ<  r(i  +  e)  ) 

puis,  en  considérantes  déplacements  S,  r\,  l  comme  infiniment  petits 


DANS  UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS.  261 

du  premier  ordre,  négligeant  les  infiniment  petits  du  second  ordre,  et 
faisant  pour  abréger 


(19) 


[r'f(r.)-f(r)]=/(r); 


on  conclura  des  formules  (18)  combinées  avec  les  équations  (5),  (12) 
et  (i3)  de  l'article  précédent 

r)-\ 
f(r) 


C  = 


'  Ol         a    L  ï('")  /-cosyj 


D-0gi  +  ^ri+rr(r)~r(r)e  +  -^  +  -^-l  cosmos-/  f(#=)L 
PÙ|       2   L  f(0  /-cos[3      rcosyj  "v   'j 

(2ofE  =  oCS±^ri+^^£+^-  +  -^lcosycosaf(,)S, 
v     M  '  O)        2    L  l('')  rçosy       /cosaj  ) 

I F =Pgj±^r,+rf(:)-wv+^-4-^Bl  co»»co»pr(')i. 

\  pk3(        2   L  f(r)  /-cosa      /-cos(3  |  ri        ) 


ou,  ce  qui  revient  au  même, 

A  =4-pÇl    ±  —  (cos2a  +  2  cosa  y  j  f(r) 

+  p§[^(co8«^+cos^4-co8y^)cos««/(r)]J 

B  =+  p  C  T±:  yfcos2[3  +  2  cos£  ~\  f(/')l 

+  p§[^r-(cos«^+cos^+cosy^)cos«i3  /(r)], 

C=4-p§[±^(co8«y-haco8y^f(r)] 

+  pQ     ~(eosa  —  -i-cos(3-~  -h  cosyy  j  cos2y  /(r)    . 


(22) 


262 
et 


DE  LA  PRESSION  OU  TENSION 


D=  +  p\    ±  ——(  cos(3cosy  -{-cosy  —  +  cos[3  —  j  f(r 


i: 


(23) 


n  TmA-/  Ac  0  Arj  AÇ\        e  1 

OL^"VC0Sa^r  +C0SÎ3V  +cos7  —  jcos(3cosy /(/•), 


Sr.   mrt                              A£  A£  . 

±  —  I  cosy  cosa  4-  cosa h  cosy  —  1  ('(/■) 


S\mr(  A£  An 

—  (^cosa  —  +cos(3  — 


At\  "1 

4-  cosy —  I  cosy  cosa/(/-)    , 


F  =  +  p\    ±  —  (cosacos(3  4-  cos|3  —  4-  cosa-^  ]  f(r) 


r\  Vmrf  A£  An 


Ar\  "î 

cosy  —  1  cosacosj3/(/-) 


D'ailleurs  les  attractions  ou  répulsions  mutuelles  des  molécules  m,  m, 
m',  . ..,  mn  m2,  . . .  n'étant  sensibles  par  hypothèse  qu'à  de  très  petites 
distances,  on  pourra,  sans  inconvénient,  dans  les  formules  (22)  et  (23), 
substituer  aux  quantités  AH,  Aï],  AÇ  les  premiers  termes  de  leurs  déve- 
loppements en  séries  ordonnées  suivant  les  puissances  ascendantes 
de  r,  c'est-à-dire,  des  développements  que  fournissent  les  équations  (1 8) 
de  la  page  232,  et  supposer  en  conséquence 


—  =  3-  cosa  -+-  -ry  cosp  4-  -v1  cosy, 
/•         da  db        r       de        ' 


(»4) 


An       df\  an       a       dn 

■ —  =  -r-  cosa  4-  —  cosp  4-  —  cosy, 
/■         da  db        r       de        ' 


—  =  -7-  cosa  4-  -vr  cosp  H cosy. 

r  Oa  db        r        Oc        ' 


DANS  UN  SYSTÈME  DE   POINTS  MATÉRIELS.  263 

Donc  les  formules  (22)  et  (23)  donneront 


(25) 


A  =  pS[±Tcos2al'(,')] 

SS[t-«H+3S[t--^w^]*2s[t^«--tH 

pj^S[Tcos3acos?H^S^^^^ 


(26) 


|^±— C08«Pf(r)| 

+v|Ss[*T~'«rH+^[*T^H*2S[±T-'''-THi 

[       IS[Tcos'"05'?/,r,]  +  IS[Tcos"os,?/<r,]+*S[Toos,cos'?cos''/(r)j 


\àZ  n  T  ,    »»w  ,       1        <>£  fi  [  ,    mr        a  ..     1        dïc\[,    mr  1 

SL=Tcosacos^(rjJ^^SL=Tco^cos'|(r,j  +  ^SL::Tcos^(,')J 


da 


(*7) 


aSt?008*"  cos2"^(r)]  ~~  ^;S[vcosacos?cos2Y^(r)]  "*"  ^SL^C0SaC0SÏT^<')l 


da 

<K  n  Y  tnr 


da  O      a 


26i 


DE  LA  PRESSION  OU  TENSION 


+  P 


(•28) 


?  S    ~  cos2acos£cosï/(r)    "+"  §  Si    ~  «os»*»1? 008^/(1*)  1+5 S    ■ ^cosacospcos2Y/(/-) 


da 


Sf^cosacoflfWï/Cr)]^^ 


(29)' 


E  =  p\    "7  cosy  cosa  j'(/") 

(     S  S  [=*=  T cos2a  f(r)]  +  IS  [~  T608'"*^]  +  IS  ["  T cosacoSY  M 
(  +  I S  [=*=  T  cosa  C0ST  f(r)]  +  I S  [-  T  cos ?  cos  "'  H  +  I  S  [=*=  f  cos^  M 

?  fi  I  —  cos3a  cosy  /(/•)     +  -'  V    '"-cos2a  cos?  cosy  /(r)    +  ^  JS     ~  cos2a  cos2  Y  /O) 
-+-£<  +  v^fi    '"  cos2acospcosY/(>)  4™  V    ^  cosa  cos2?  cosy /(/•)   4-^  V  p^cosacos?  cos2y/(^) 


1    '    da 


S  S  1*  cos2xc°s2t/^')  ■*•  4S  ^•cosacos?cos2T/^)j~h  ^SI'?C0S2C0s3Y^r)l 


-^p<: 


(3o) 


F  =  p\    d=  7-  cos  a  cos?  ('(/•) 

►  S  S  [*  t  »*■  H  -  S  S  [*  t— »  »  H  -S  S  [*  T  ro"  -»  H 

j-^gr!ÏCco8>acos?eosï/Ml-i-^-§r^'cos.cos«?co8-f/(r)]4  -^gp-^cosicos^cos'Y/Cr)] 


DANS  UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS.  263 

Dans  ces  dernières  formules,  les  coordonnées  a,  b,  c  sont  regardées 
comme  variables  indépendantes,  et  la  valeur  de  p  est  toujours  celle 
que  fournit  l'équation  (17).  Les  valeurs  des  quantités  A,  B,  C,  l),  E,  F 
étant  une  fois  déterminées  par  les  formules  que  nous  venons  d'établir, 
on  en  déduira  sans  peine  les  projections  algébriques  de  la  pression  ou 
tension/)  supportée  au  point  (oc, y,  s)  par  un  plan  quelconque,  à  l'aide 
des  équations  (3)  de  la  page  197. 

Il  reste  maintenant  à  montrer  les  simplifications  qu'admettent  dans 
plusieurs  cas  les  formules  (i3),  (i4).  (25),  (26)  et  suivantes. 

Lorsque  la  fonction  f(r)  est  telle  que,  sans  altérer  sensiblement  les 
sommes  renfermées  dans  les  formules  (i3)  et  (i4),  on  puisse  faire  ab- 
straction de  celles  des  molécules  m,  m',  . . . ,  miS  m,,  ...  qui  sont  les 
plus  voisines  de  la  molécule  m;  alors,  en  ayant  recours  aux  raisonne- 
•ments  et  aux  notations  dont  nous  nous  sommes  servis  dans  l'article 
précédent  (p.  2.41,  242  et  243),  et  posant  de  plus 

(3,)  9=^  f"r»f(r)rfr, 

on  conclura  des  équations  (i3) 
A  =  ±A2  C  r  f  r*costpsinpf(r)drdqdp  =  ±^j^f    r*((r)dr=±\6&, 

f      /     r3  cos/>  sin2/>cos<7  Ç(r)drdq  dp  =  o, 
E  =  ±  A2  /       /      /     /'3  cosp  sin2/?  sin  q  f  (  r)  dr  dq  dp  =  o. 

«'O         "0        "O 

En  calculant  de  la  même  manière  les  projections  algébriques  F,  B,  I) 
ou  E,  D,  C  de  la  pression  ou  tension  exercée  au  point  (a,b,r)  dans 
l'état  primitif  du  système  contre  un  plan  perpendiculaire  à  l'axe  des  y 
ou  à  l'axe  des  z,  on  trouvera  définitivement 

(3a)  A  =  B  =  C=±gt,        D  =  E=:F  =  o, 

la  valeur  de  cj  étant  déterminée  par  l'équation 

(33)  CT  =  i9A2. 

OF.uvres  de  C.  —  S.  II,  t.  VIII.  34 


266  DE  LA  PRESSION  OU  TENSION 

On  arriverait  encore  aux  mêmes  résultats  en  partant  des  formules  (i4). 
Seulement  les  intégrations  relatives  à  la  variable  q  devraient  alors  être 
effectuées  entre  les  limites  q  =  o,q  =  1-.  Au  reste,  il  suit  évidemment 
des  équations  (32)  et  (34)  :  i°  que,  dans  l'état  primitif  du  système,  il 
y  a  pour  chaque  point,  en  vertu  de  l'hypothèse  admise,  égalité  de  ten- 
sion ou  de  pression  en  tous  sens;  2°  que,  dans  cet  état,  la  pression  ou 
tension  désignée  par  m  varie,  quand  on  passe  d'un  point  à  un  autre, 
comme  le  carré  de  la  densité.  Si  maintenant  on  substitue  à  l'état  pri- 
mitif du  système  proposé  le  nouvel  état  dans  lequel  la  molécule  m  a 
pour  coordonnées  x,  y,  zt  on  devra,  dans  l'équation  (33),  remplacer 
la  densité  primitive  A  par  la  nouvelle  densité  p,  et  l'on  aura  en  consé- 
quence 

(34)  rz  =  ±9pK 

Enfin  si,  dans  l'équation  (34),  on  remet,  au  lieu  de  p,  sa  valeur  donnée' 
par  l'équation  (17),  on  trouvera,  en  négligeant  les  quantités  infiniment 
petites  du  second  ordre, 

(35)  5T=:i</(l-2<j)A2. 

On  voit  par  les  détails  dans  lesquels  nous  venons  d'entrer  que,  pour 
obtenir  l'égalité  de  pression  en  tous  sens,  dans  un  système  de  molé- 
cules qui  se  repoussent,  on  n'a  pas  besoin  d'admettre,  comme  l'a  fait 
M.  Poisson,  une  distribution  particulière  des  molécules  autour  de 
l'une  quelconque  d'entre  elles  (voir  dans  les  Annales  de  Physique  et 
de  Chimie  un  extrait  du  Mémoire  présenté  par  M.  Poisson  à  l'Académie 
des  Sciences,  le  1e1'  octobre  1827).  D'ailleurs,  pour  faire  coïncider  la 
formule  (33)  avec  celle  que  M.  Laplace  a  donnée  comme  propre  à 
déterminer  la  pression  en  un  point  quelconque,  dans  un  fluide  élas- 
tique en  équilibre,  il  suffît  d'imaginer  que  A  représente,  non  la  den- 
sité de  la  masse  fluide,  mais  celle  du  calorique  libre  de  cette  masse 
(voirie  Livre  XIIe  de  la  Mécanique  céleste)-,  et  il  était  facile  de  prévoir 
cette  coïncidence,  puisque  l'hypothèse  adoptée  par  M.  Laplace  consiste 
à  regarder  le  ressort  des  gaz  comme  produit  par  la  force  répulsive  de 
leur  calorique  libre. 


A  =  p 


(36) 


DANS   UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS.  267 

Considérons  à  présent  les  valeurs  de  A,  B,  C,  D,  E,  F  que  déter- 
minent les  formules  (a5),  (26),  (27),  (28),  (29),  (3o),  et  qui  sont 
relatives,  non  à  l'état  primitif  du  système  des  molécules  m,  m,  m',  . . . , 
mt,  m.,,  . . . ,  mais  au  nouvel  état  dans  lequel  la  molécule  m  a  pour  coor- 
données x,  y,  z.  Si  l'on  suppose  que  l'état  primitif  soit  un  état  d'équi- 
libre, les  seconds  membres  des  formules  (14)  se  réduiront  à  zéro,  et, 
par  suite,  les  formules  (25),  (26),  (27),  (28),  (29),  (3o)  donneront 
simplement 

I  lS[^cos4a/H~^S[Tcos3aco^^^ 

/       dr,  O  r  mr       .  „   r,  âr,  ri  ïmr        .  ,,  -,   .1       àr,  n  [nir       .  a 

^S[T-cos3acos^H"^S|vC0^^^ 

§[^cos3acosT/(,)]+^[^cos^cos?cosT/(r)j^^[' 


Oa 


cos2  a  cos2  y 


B  = 
C=r, 


D=p 


(37) 


dte  O I T  C°S     C°S ^  C0ST^r)J  +  ^  O I  "â"  °0Sa         ^  C0Sï/(r)J •+■  ^.  ^ I  —  cos a cosp  cos«y/(^ 

'À  S  ["? cosa  cos2 P C0SY  ^J  +  ^  S  [t  cos3 P  cost ^(/,)J  ■*"  S  S  [t  ,;os2 P  cos2y  -f{r>\ 

gp_^COsacos!3cos2T/(/-)]  +  §  §  [~  cos2?  cos2  y  /(>)]  +  §  £}  [vC0S^  cos3^/^>] 


dû 


E 
F 


Il  importe  d'observer  que,  dans  les  équations  (36),  (37),  on  pourra, 
sans  erreur  sensible,  et  en  négligeant  seulement  des  quantités  infini- 
ment petites  du  second  ordre,  remplacer  la  densité  p  par  la  densilé 
primitive  A. 

Supposons  maintenant  que  les  sommes  comprises  dans  les  for- 
mules (25),  (26),  (27),  (28),  (29),  {3o)  vérifient  les  conditions  qui 
seraient  remplies,  si  tout  plan  passant  par  une  molécule  et  parallèle  à 
l'un  des  plans  coordonnés  divisait  le  système  en  deux  parties  symé- 
triques; c'est-à-dire  que,  parmi  les  sommes  dont  il  s'agit,  toutes  celles 
qui  renferment  des  puissances  impaires  de  cosa,  de  cos(3  ou  de  cosy 


268  DE  LA  PRESSION   OU  TENSION 

s'évanouissent.  Alors,  en  attribuant  aux  quantités  G,  H,  I,  L,  M,  N,  P, 
Q,  R  les  valeurs  que  déterminent  les  formules  (37),  (38),  (39)  de  la 
page  238,  on  trouvera 


.(38) 


A 

^P 

\            oa  J           oa           00 

*«a 

li 

—  p 

-"ii 

C: 

=  9 

>HSHS+»S 

-•il 

1) 

=  0 
1 

y+DÊ+cp-MD'j]. 

E 

=  p 

■(Q+(J)|+(Q+,)|], 

F: 

=  P 

■(H  +  II)$  +  (»  +  6)g]. 

(3g) 


Dans  le  même  cas,  en  admettant  que  l'état  primitif  du  système  soit  un 
état  d'équilibre,  on  tirera  des  formules  (36)  et  (37),  dans  lesquelles 
on  peut  remplacer  p  par  A, 


(4o) 


A=fL 
R^R 


da 


R 


~db 
da  db 


p£> 


(40 


°i+p$ -•-*«»' 


ET 

d6    '    da 


&)a. 


Supposons  encore  que  les  valeurs  des  quantités  G,  H,  I,  L,  M,  N,  P, 
0,  R  vérifient  les  conditions  (40  de  l'article  précédent,  savoir, 


(42) 


H  =  I,        L  =  M  =  N,        P  =  Q  =  R; 


DANS  UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS.  269 

ce  qui  arrivera,  par  exemple,  si,  dans  l'état  primitif,  les  molécules  m, 
m\  m",  ...,  mAtmit  ...  ont  été  distribuées  de  la  même  manière  par 
rapport  à  trois  plans  menés  par  le  point  (a,  b,  c)  perpendiculairement 
aux  axes  des  x,y  et  z.  Alors  on  tirera  des  équations  (4o)  et  (4i)  com- 
binées avec  la  formule  (i5) 

(43)  |b=[(L-R)^  +  RU]a, 

[C  =  [(L-R)|-1-RU]4i 

Enfin,  si  l'on  suppose  les  molécules  m,  m,  ...,  m,,  m,,  . . .  primitive- 
ment distribuées  autour  de  la  molécule  m  de  manière  que  les  valeurs 
des  sommes  comprises  dans  les  équations  (37),  (38),  (3g)  de  la 
page  238  deviennent  indépendantes  des  directions  assignées  aux  axes 
rectangulaires  des  x,  y  et  *,  on  aura,  en  vertu  de  la  formule  (45)  de 
l'article  précédent, 

(45)  L  =  3R. 
Par  suite,  les  formules  (43) -se  réduiront  à 

(A=R('J+3I)A- 

(46)  ]b  =  r(-,  +  2^)a, 

Lorsque,  dans  les  équations  (46)  et  (44).  on  pose,  pour  abréger, 

(47)  RA  =  K, 


270  DE  LA  PRESSION  OU  TENSION 

et  que  l'on  y  remet  pour  u  sa  valeur  tirée  de  la  formule  (i5),  ces  équa- 
tions deviennent  respectivement 

\    Oa        00        Oc)  \0c        Où 

(48)  (B  =  l(S+8è  +  Ç),  B  =  k/5'+5 

\c/a  cM        de/  \da        Oc 


<ta       d&  de/  W6       da 


Pour  faire  apprécier  l'utilité  des  formules  que  l'on  vient  d'établir, 
considérons  un  corps  solide  et- homogène  dont  l'état  primitif  ait  été 
précisément  son  état  naturel,  et  dont  le  nouvel  état  corresponde  à  des 
déplacements  très  petits  des  diverses  molécules.  Si  l'on  fait  abstraction 
de  la  force  répulsive  du  calorique  pour  lui-même,  si  d'ailleurs  on  sup- 
pose que  tout  plan  parallèle  à  l'un  des  plans  coordonnés  divise  une 
portion  très  petite  du  corps,  envisagée  comme  un  système  de  points 
matériels,  en  deux  parties  symétriques,  les  projections  algébriques 
des  pressions  ou  tensions,  exercées  au  point  (x,y,z)  contre  trois 
plans  perpendiculaires  aux  axes  des  x,  y  et  s,  seront  déterminées, 
dans  le  nouvel  état  du  corps,  par  les  équations  (38)  et  (39).  De  plus, 
comme  les  pressions  exercées  contre  la  surface  se  réduiront  à  zéro 
dans  l'état  naturel,  les  seconds  membres  des  équations  (i4)  auront 
des  valeurs  nulles.  Par  conséquent,  les  quantités  G,  H,  I  s'évanouiront 
et  les  formules  (38),  (3q)  coïncideront  avec  les  formules  (4o),  (41). 
Ces  dernières  paraissent  effectivement  propres  à  déterminer  la  pres- 
sion ou  tension  qui  a  lieu  en  chaque  point  d'un  corps  solide,  lorsque 
l'élasticité  n'est  pas  la  même  dans  tous  les  sens,  et  que  le  corps  offre 
trois  axes  d'élasticité  rectangulaires  entre  eux. 

Quand  l'élasticité  redevient  la  même  dans  tous  les  sens,  les  condi- 
tions (42)  et  (45)  étant  remplies,  les  valeurs  de  A,  B,  C,  D,  E,  F,  don- 
nées par  les  formules  (4o)  et  (4i),  se  réduisent  à  celles  que  four- 
nissent les  équations  (48).  Si  l'on  substitue  ces  mêmes  valeurs  dans 
les  formules  (3)  de  la  page  197,  on  retrouvera  précisément  les  équa- 
tions données  par  M.  Navier,  dans  le  Mémoire  présenté  à  l'Académie 


DANS  UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS.  271 

dos  Sciences  le  i4  niai  1821,  et  déduites  par  M.  Poisson,  dans  le  Mé- 
moire déjà  cité,  d'une  analyse  qui  doit  s'accorder  sur  quelques  points 
avec  celle  que  nous  venons  d'exposer,  et  en  différer  sur  quelques 
autres.  C'est  du  moins  ce  que  nous  pouvons  présumer,  à  la  lecture  de 
l'extrait  que  M.  Poisson  a  donné  de  son  Mémoire  dans  les  Annales  de 
Physique  et  de  Chimie. 

Revenons  maintenant  aux  formules  (38)  et  (39).  En  supposant  la 
densité  A  constante,  et  négligeant  les  infiniment  petits  du  second 
ordre,  on  tirera  de  ces  formules  combinées  avec  l'équation  (i5) 


(49: 


À  =  f(L+G)^ 

R=  T(R-H 


ôa 


(R-G) 

(M  +  H) 


ùb 

df] 
âb 


(p_H)|+h]a, 


(5o) 


C=: 

(Q-i) 

D  = 

(P  +  i) 

E  = 

(Q  +  G) 

F  = 

(R+H) 

*+(p_I)*'.HN+I)*  +  , 

âa  âb  de 

&n 
de 

aç 

âa 


h 


(P+H)§]i, 


Lorsque  les  conditions  (42)  et  (45)  sont  remplies,  en  faisant,  comme 
dans  l'article  précédent, 

(5i)  (R  +  G)â  =  J*,        (R-G)A  =  K, 

et  ayant  égard  à  la  formule  (i5),  on  trouve  simplement 


(52) 


k  =  k 
B  =  k 
C  =  * 


âa 

âr\ 
âb 

<K 
de 


Kj 
Kv 
Ku 


k 

-9,K 

4 

k 

-2K 

4 

+ 

k 

-2R 

{Tc 


<K 
âb 


âa       de 


~ik\Tb 


Les  valeurs  de  A,  B,  C,  D,  E,  F  fournies  par  les  équations  (49)  et  (5o  ) 


272  DE  LA  PRESSION  OU  TENSION 

ou  par  les  équations  (52)  coïncident  les  unes  avec  les  valeurs  de  A,  B, 
C  déterminées  par  les  équations  (56)  ou  (Go)  de  l'article  précédent,  et 

augmentées  des  quantités  GA,  HA,  IA  ou  de  la  quantité  — 7 — »  les 

autres  avec  les  valeurs  de  D,  E,  F  déterminées  par  les  formules  (37) 
ou  (60)  du  même  article. 

Lorsque  la  fonction  \'(r)  est  telle  que,  sans  altérer  sensiblement  les 
sommes  désignées  par  R  et  G  dans  les  formules  (5i),  on  puisse  faire 
abstraction  de  celles  des  molécules  m,  m\  ...,  mt9  m2,  ...  qui  sont  les 
plus  voisines  de  la  molécule  m,  on  a  (voiries  pages  242  et  243) 

(53)  G  =  -R=±2-^  f    r*f(r)dr. 

Donc  alors  on  tire  des  formules  (5i)  combinées  avec  la  formule  (3i) 

(54)  k  =  o,        K=2RA  =  +9A2; 

et,  par  suite,  les  équations  (02)  se  réduisent,  comme  on  devait  s'y 
attendre,  aux  formules  (32),  la  valeur  de  en  étant  déterminée  par 
l'équation  (35). 

Dans  le  cas  où  les  quantités  G,  H,  1,  L,  M,  N,  P,  Q,  R  et  A  sont  con- 
stantes, c'est-à-dire  indépendantes  des  coordonnées  a,  b,  c,  les  valeurs 
de  A,  B,  C,  D,  E,  F,  fournies  par  les  équations  (49)  et  (5o),  peuvent 
être  évidemment  substituées,  dans  les  formules  (58)  de  l'article  pré- 
cédent, aux  valeurs  de  A,  B,  C,  D,  E,  F  déterminées  par  les  équa- 
tions (56)  et  (57)  du  même  article.  H  y  a  plus;  si  l'on  substitue  la 
valeur  de  p  déduite  des  formules  (1 5)  et  (17)  dans  les  seconds  membres 
des  équations  (25),  (26),  (27),  (28),  (29),  (3o),  ou,  ce  qui  revient 
au  même,  dans  les  premiers  termes  de  ces  seconds  membres,  attendu 
que,  les  autres  termes  étant  infiniment  petits  du  second  ordre,  on  peut 
y  remplacer,  sans  erreur  sensible,  p  par  A  ;  si  d'ailleurs  on  suppose  con- 
stantes la  densité  A  et  les  différentes  sommes  indiquées  par  le  signe  § 
dans  les  équations  dont  il  s'agit,  les  valeurs  des  quantités  désignées 
par  X2,  \)>,  32  dans  les  équations  (3i)  de  la  page  235  pourront  s'écrire 


DANS  UN  SYSTÈME   DE  POINTS  MATÉRIELS.  273 

comme  il  suit  : 

!_~  A  \da    '    db        de 
i  (dF        an       d\) 

(55)  j'»  =  ïV3*+W+« 

I  3  _]_  (àE       cM)       OC 

\     '       A  \da        db        de 

Donc  alors,  en  admettant  que  les  conditions  (i5)  et  (35)  de  l'article 
précédent  se  trouvent  remplies,  on  aura  encore,  comme  on  devait  s'y 
attendre  (voir  la  page  244)» 

i  fdk      OF      dE 

A  \âa        db        de 

i  [dF       dïï       dD\ 

\      —  A  \da         db        de 

Dans  les  diverses  formules  ci-dessus,  on  a  considéré  comme  variables 
indépendantes  les  quatre  quantités  «,  b,  c,  l.  Si  l'on  suppose,  au  con- 
traire, que  l'on  prenne  pour  variables  indépendantes,  avec  le  temps  /, 
les  coordonnées  x,  y,  z,  il  faudra,  en  vertu  des  principes  développés 
dans  l'article  précédent,  remplacer  les  dérivées 

dl      dl      d\         an      dn      an         K      #      dÇ 

(°7)  Ta       W      de1  da       db'      de'  da       db'      de 

par  les  suivantes  : 

,„_  d\      d\      d\  an      dn      dn  <K      (K      d% 

{oH)  di'     Ty      dï'         dx      dy      dzl         dx      dy      dz 

Alors  on  trouvera,  comme  à  la  page  201, 

dl       dn       dZ 

<59)  v  =  ^  +  dy  +  dr 

De  plus,  si  l'on  désigne  par 

(60)  -  A  =  /(a,*,c) 

la  densité  mesurée  au  point  («,  b,  c)  dans  l'état  primitif  du  système 

OEuvres  de  C.  —  S.  II.  t.  VIII.  35 


274  DE  LA  PRESSION  OU  TENSION 

des  molécules  m,  m,  m",  ...;  m(,  m2,  on  tirera  de  l'équation  (16),  com- 
binée avec  les  équations  (4)  de  l'article  précédent, 

(fin  f(a,b,c)  _f(x-Z,y  —  r},z-J) 

puis,  en  négligeant  les  infiniment  petits  du  second  ordre,  on  obtiendra 
la  formule 

(6,.)   p=(,-u)/(^,r,»)--gM£trLf)_w »>/(«■/.«) _CM^±), 

ox  dy  dz 

qui  coïncide  avec  l'équation  (21)  de  la  page  201.  Cela  posé,  il  est  facile 
de  reconnaître  ce  que  deviendront,  dans  la  nouvelle  hypothèse,  les  va- 
leurs de  A,  B,  C,  D,  E,  F  déterminées  par  les  équations  (20)  et  sui- 
vantes. On  conclura,  en  particulier,  des  formules  (40)  et  (4i) 


(63 


puis,  des  formules  (48), 


A- 

\     ox           ay 

-0i)A, 

B  = 

\     ox           dy 

-'S*. 

C: 

=  (Q§  +  P£ 

*»S* 

Il  est  bon  d'observer  que  les  trois  premières  des  équations  (65) 


DANS   UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS.  275 

peuvent  s'écrire  comme  il  suit  : 

(66)     A  =  k(2|+v),         B  =  K(ag+u),         C  =  k(4:  +  .). 

Lorsque,  à  l'aide  des  méthodes  exposées  dans  cet  article,  on  a  déter- 
miné les  projections  algébriques  des  pressions  ou  tensions  exercées  en 
un  point  quelconque  d'un  système  de  molécules  contre  trois  plans  per- 
pendiculaires aux  axes  coordonnés,  il  suffit  de  substituer  les  valeurs 
de  ces  projections  algébriques  dans  les  formules  (2)  et  (25)  des 
pages  196  et  202  pour  obtenir  les  équations  qui  expriment  les  lois 
d'équilibre  ou  de  mouvement  du  système.  Si  l'on  combine,  en  particu- 
lier, ces  formules  avec  les  équations  (63)  et  (64),  et  si  l'on  suppose 
constantes  les  quantités  L,  M,  N,  P,  Q,  R,  A,  alors,  en  divisant  tous  les 

termes  par  la  densité 

p=(i  —  v)A, 

et  négligeant  les  infiniment  petits  du  second  ordre,  on  retrouvera  les 
formules  (83),  (84)  de  l'article  précédent,  savoir 

Air 


et 


Ldx~> 

-f- 

dy* 

ô2E 

ô*n 
Rôx^ 

H- 

ÔY- 

ôz- 

w  dx1 

+ 

ày1 

Air 

+  N  — 
ôz> 

ôx'z 

+ 

R^ 

ôy1 

d2£ 

RÔH 

dx1 

+ 

■S 

+p^ 

^ôx* 

-+- 

ôy- 

â'-t 

R    <Pr] 

dx  ôy 

3P    *Ç 

ày  ôz 

2Qôzôx 

iH   ^ 

ôx  ôy 

D      °^ 
2P r- 

ôy  ôz 

,n    O'ï 

2  P    -5 r   +Z=0 

ôy  ôz 


d~  ^  <?/  <tt  Ôt- 

Ces  dernières,  ainsi  que  les  formules  (63)  et  (64),  paraissent  spécia- 
lement applicables  à  un  corps  solide  qui  offre  trois  axes  d'élasticité 
rectangulaires  entre  eux.  Quand  l'élasticité  redevient  la  même  dans 
tous  les  sens,  alors,  les  conditions  (42)  et  (45)  étant  remplies,  les  for- 


276  DE  LA  PRESSION  OU  TENSION 

mules  (67),  (68)  se  réduisent  aux  suivantes 


^    +  2-^)+X 


dx  dy         âz  dx 


1 

\ 

j 

<3ë- 

4/2 

d2£ 

+  3* 

*(ë+ 

a<Pt] 

\(ir2 

<n     ^2C 
<?J2  +   d~2 

1 

\    6^J?2        dy2 

< 

(?2YÎ 

[ 

\d2?2 

^  +  3^ 
<ty2         (te» 

(?2g  <?2Tj 

^-3  dx  dy  dz 


Z=o; 


à'ri      .         <n    \    .   x       &l 


dx  dy         dz  dx  J  dt1 

c'est-à-dire  à  celles  que  M.  Navier  a  données  dans  le  Mémoire  de  1821. 
Nous  observerons  encore  que,  si  l'on  substitue,  dans  les  formules  (2) 
et  (25)  des  pages  196  et  202,  les  valeurs  de  A,  B,  C,  D,  E,  F  détermi- 
nées par  les  équations  (32)  et  (35),  en  supposant  la  densité  A  con- 
stante, on  obtiendra  six  nouvelles  formules  qui  coïncideront,  eu  égard 
à  la  seconde  des  équations  (54),  avec  les  formules  (72)  et  (73)  de  l'ar- 
ticle précédent. 

P. -S.  —  Pour  établir  les  formules  (i3)  (page  257)  et  celles  qui  s'en 
déduisent,  on  a  supposé  que  les  diverses  molécules  m,  m,  m',  . ..;  mt, 
m2,  ...  offraient  des  masses  égales,  et  se  trouvaient  distribuées  à  très 
peu  près  de  la  même  manière  autour  de  l'une  quelconque  d'entre  elles. 
Ces  suppositions  paraissent  exiger  que  la  densité  p  varie  très  peu  d'un 
point  à  un  autre;  ce  qui  arrivera,  par  exemple,  si  la  densité  A,  relative 
à  l'état  naturel,  est  une  quantité  constante,  et  si  p  diffère  très  peu  de  A. 
Elles  paraissent  exiger  encore  que  les  différentes  sommes  indiquées 
par  le  signe  §  soient  sensiblement  constantes,  c'est-à-dire  indépen- 
dantes des  coordonnées  a,  b,  c,  et  que  celles  des  mêmes  sommes  qui 
renferment  un  nombre  impair  de  facteurs  égaux  aux  quantités  cosa, 
cos(3,  cosy  s'évanouissent.  Effectivement,  lorsque  ces  conditions  sont 


DANS   UN  SYSTÈME  DE  POINTS  MATÉRIELS.  277 

remplies,  les  valeurs  de  A,  B,  G,  D,  E,  F  trouvées  dans  eet  article  véri- 
fient, comme  on  l'a  vu,  les  formules  (5.6),  et,  par  conséquent,  les  for- 
mules (58)  de  l'article  précédent. 

Si  les  conditions  dont  il  s'agit  cessaient  d'être  vérifiées,  les  formules 
obtenues  dans  cet  article  pourraient  ne  plus  s'accorder  avec  celles  de 
l'article  précédent,  et  alors  elles  devraient  être  rejetées.  Ainsi  les  cal- 
culs que  nous  venons  de  faire  peuvent  devenir  insuffisants  pour  réta- 
blissement des  véritables  équations  de  l'équilibre  ou  du  mouvement 
d'un  système  de  molécules  dans  des  cas  auxquels  les  formules  de  l'ar- 
ticle précédent  seraient  encore  applicables. 


SUR  QUELQUES  THÉORÈMES 


RELATIFS 


A  LA    CONDENSATION  OU  A  LA  DILATATION  DES  CORPS. 


Considérons  un  corps  solide  ou  fluide  qui,  venant  à  changer  de 
forme  par  l'effet  d'une  cause  quelconque,  passe  d'un  premier  état  na- 
turel ou  artificiel  à  un  second  état  distinct  du  premier.  Rapportons 
d'ailleurs  tous  les  points  de  l'espace  à  trois  axes  rectangulaires,  et  sup- 
posons que  la  molécule  m,  correspondante  aux  coordonnées  x,  y,  z 
dans  le  second  état  du  corps,  soit  précisément  celle  qui,  dans  le  pre- 
mier état,  avait  pour  coordonnées  les  trois  différences 

x  —  l,    y  — ri,     z  —  Ç. 

Si  l'on  prend  x,  y,  z  pour  variables  indépendantes,  £,  r\,  Ç  seront  des 
fonctions  de  ce,  y,  z  qui  serviront  à  mesurer  les  déplacements  du  point 
que  l'on  considère  parallèlement  aux  axes  coordonnés.  De  plus,  si, 
dans  le  second  état  du  corps,  on  désigne  par 

x  -+-  Ax,    y  -+-  Ay,     z  -+-  Az 

les  coordonnées  d'une  molécule  m'  voisine  de  m,  les  coordonnées  de 
m'  relatives  au  premier  état  seront  représentées  par 

x  ■+-  Ax  —  (  c  ■+-  -v1  A#  •+■  ~  A  y  +  -^  Az  -h  . 
\'        âx  ày  àz 

a         (        an  A         dr]  .         dt]  . 

t +  *■*+*  *+«*+. 

dx  dy    J       àz 


SUR  QUELQUES  THÉORÈMES  RELATIFS  ETC.  279 

Cela  posé,  soient  r0  et  r  les  rayons  vecteurs  menés  de  la  molécule  m  à 
la  molécule  m'  dans  le  premier  et  dans  le  second  état  du  corps.  Soient, 

en  outre, 

a0,     j30,     y0         et         a,     (3,     y 

les  angles  formés  par  les  rayons  vecteurs  r0,  ravec  les  demi-axes  des 
coordonnées  positives;  et  faisons 

(1)  /-r=/-0(i  +  £). 

£  servira  de  mesure  à  ce  que  nous  avons  nommé  la  condensation  ou  la 
dilatation  linéaire  du  corps  suivant  la  directipn  du  rayon  vecteur  r 
\voir  Volume  II,  page  61  (')];  et  l'on  aura 

(2)  rcosa  =  Aj?,         rcos|3  =  A/,         rcosy^As. 

On  trouvera  pareillement,  en  considérant  la  quantité  r  comme  infini- 
ment petite,  et  négligeant  les  infiniment  petits  du  second  ordre, 

r0cosa0=A^-A^+^Aj+^A;J, 

(3)  r0cosp\=A7-(^A^  +  ^A/  +  -A,j, 

(  <K    A  ^    A  f)?    ,      \ 

\  r»  C08* = Az  -  [dï Xx  +  Ty  ly  +  Tz  **> 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

I    r0  cos  a0  =  r  (  cos  a  —  -^  cos  a  —  -p  cos  p  —  -^  cos  y  1 , 

(4)  {  /"o  cosp0  =  ri  cosp  —  v-  cos  a  —  —  cosp  —  -r-  cos  y  j, 

/  rt  #         r.        *  \ 

I   r0  cosy0  =  r  I  cosy  —  -—  cos  a p  cosp  —  -r-  cos  y  j  ; 

('  )  OEuvrex  de  Cauc/iy,  S.  II,  T.  VII,  p.  83. 


280  SUR  QUELQUES  THÉORÈMES   RELATIFS 

puis,  on  tirera  des  équations  (4),  combinées  avec  la  formule  (i), 

r.V          (               dl                d\        „       dl  V 

cosa  —  -p-cosa  —  -^-cosp r;cos7  ) 


i  -+-  £  7     v r  )       \         dx  °y 

f       a       an  dn        a       dri  \ 

(5)      /  +(vcosî3-^cosa-^cos^~^COS>/J 

cosy  —  —  cosa  —  -r-cosp  —  -y^cosy  I 


Donc,  si  l'on  fait  pour  abréger,  comme  à  la  page  62  du  second  Vo- 
lume ('), 

•A=v*_,Y+teYa./'*Y. 


doc         )        \ôjc  )         \d& 

«-(smsms-«)' 

__  dl  dl       (dn       \dn       dÇ/#  _  \ 
^~TyTz^\Ty      l)dz^dy\dz      l)> 

,  „       dg  (dl        \       dn  dn       (dX,        \  d% 


on  aura  simplement 

(g)  (    l     Y—  A  cos2  a  h-  R  cos2 |3  -+-  C  cos2y  +  2  D  cos  [3  cosy  -+-  2  E  cosy  cos  a  -h  2  F  cos  a  cos  ,3. 

Les  équations  (5)  et  (8),  qui  coïncident  l'une  et  l'autre  avec  la  for- 
mule (12)  de  la  page  199,  fournissent  le  moyen  d'exprimer  la  conden- 
sation ou  dilatation  linéaire  mesurée  par  £  en  fonction  des  angles  a. 
p,  y.  Ajoutons  que  si,  à  partir  de  la  molécule  m,  on  porte  sur  la  direc- 
tion du  rayon  vecteur  r  une  longueur  équivalente  à  1  -h  £,  on  aura,  en 

désignant  par 

x  4- x,    j  +  y,    s  -+-  z 

(»)  OEuvres  de  Cauchy,  S.  IL  T.  VII,  p.  85. 


A  LA  CONDENSATION  OU  A  LA  DILATATION  DES  CORPS.     281 
les  coordonnées  de  l'extrémité  de  cette  longueur, 

cosa  ~~  cos [3        cosy 

et  qu'en  conséquence  la  formule  (8)  donnera 

(10)  Ax2-f-By24-Cz24-2Dyz-f-2Ezx-t-2Fxy  =  i. 

Donc  l'extrémité  de  la  longueur  i  4-  e  sera  située  sur  la  surface  de  l'el- 
lipsoïde représenté  par  l'équation  (10).  Enfin,  si  par  cette  extrémité 
on  mène  une  normale  à  l'ellipsoïde,  les  angles  X,  [x,  v  compris  entre 
cette  normale  et  les  demi-axes  des  coordonnées  positives  seront  déter- 
minés par  la  formule 


(m) 


\        Ecosa  4- Dcosj3  4- Ccosy 

Lorsque  le  rayon  vecteur  r  est  dirigé  suivant  l'un  des  axes  de  l'ellip- 
soïde, la  dilatation  ou  condensation  mesurée  par  £  se  réduit  à  l'une  de 
celles  que  nous  avons  nommées  condensations  ou  dilatations  princi- 
pales; et,  comme,  dans  ce  cas,  la  normale  se  confond  elle-même  avec 
le  rayon  r,  on  tire  de  la  formule  (i  i),  en  y  remplaçant  1  par  a,  ijl  par  fl, 

et  v  par  y, 

I        A  cosa  -+-  Fcosj3  -+-  Ecosy 
cosa 
F  cosa  ■+-  Bcosô  -+-  Dcosy 

(12)  /    =  -f 1 

cosp 

I  _  Ecosa  -+■  Dcosj3  -+-  Ccosy 
\  ~  cosy 

Observons  encore  que,  après  avoir  déduit  i  de  l'équation  (8),  on 
pourra,  quelles  que  soient  les  valeurs  de  a,  (3,  y,  déterminer  les  angles 
«o»  ?•!  To  à  l'aide  des  équations  (4),  ou,  ce  qui  revient  au  même,  à 

Œuvres  de  C  —  S.  Il,  t.  VIII.  36 


cos/ 

A  cosa  4- 

F  cos^ 

COSJU. 

~i~ 

E 

cos 

y 

F  cosa  4- 

BcosP 
cosv 

4- 

1) 

cos 

y 

282  SUR  QUELQUES  THÉORÈMES   RELATIFS 

l'aide  de  la  formule 

cosa,, 


ai  di        a       dl 

cos  a r-^-  cos  a ^  cos  â  —  ~  cos  y 

ox  ay  oz        ' 

cos|30 

(\?>)  /  n       an  âf]        a      an 

cos  3 —  cos  a  —  — -  cos  3  —  -v-  cos  y 

aa?  ay  oz        ' 

cosy0 


cos  y r—  cosa r-  cos  3  —  -.-  cos  y 

1       ox  ay  oz       ' 

Concevons  maintenant  que  dans  le  premier  état  du  corps  on  mène 
par  la  molécule  m  un  plan  perpendiculaire  au  rayon  vecteur  r„  et 
soient  m,,  m.2,  . . .  des  molécules  choisies  arbitrairement  dans  le  plan 
dont  il  s'agit.  Désignons  d'ailleurs  par  a0,  b0,  c0  et  par  a,  b,  c  les  angles 
que  le  rayon  vecteur  mené  de  la  molécule  m  à  la  molécule  m,  forme 
dans  le  premier  et  dans  le  second  état  du  corps  avec  les  demi-axes  des 
coordonnées  positives.  On  aura  nécessairement 

(  i  fA  )  cos  y.0  cos  a0  -h  cos  30  cos  ba  -+-  cos  y0  cos  c0  =  o. 

De  plus,  les  angles  a0,  b0,  c0,  a,  b,  c  devant  être  liés  entre  eux  de  la 
même  manière  que  les  angles  a0,  (30,  y0,  a,  [3,  y,  on  aura  encore 

cosa0 


cosa ~  cosa r-1  cosb  —  -?■  cosc 

ox  Oy  oz 


cosb„ 


(io)  (  ,        dr\  df]        ,        an 

cosb  — j-  cosa r-  cosb  —  -r-  cos  c 

ox  oy  oz 

coscft 


cos  c  — 5-  cos  a r-  cos  b  —  ^—  cos  c 

ox  oy  oz 

Or,  si  dans  l'équation  (i4)  on  remplace  les  quantités 

cosa0,     cos(30,     cosy0;     cosa0,     cosb0,     cosc0 

par  les  dénominateurs  des  fractions  comprises  dans  les  formules  (i3) 


A  LA  CONDENSATION  OU  A  LA  DILATATION  DES  CORPS.     283 

et  (i5),  on  en  tirera,  eu  égard  aux  équations  (6)  et  (7), 


(16) 


(Acosa  +  Fcos(3  4- E cos y) cos a  +  (Fcosa  -+-  Bcosj3  -+-  Dcosy)cosb 

-+-  ( E cos  a  4-  D  cos  (3  +  C  cos  y  )  cos  c  =  o ; 


puis  on  conclura  de  cette  dernière  combinée  avec  la  formule  (1 1) 

(17)  cosa  cosX  -+-  cosb  cos/*  -+-  cosc  cosv  =  o. 

Donc,  dans  le  nouvel  état  du  corps,  le  rayon  vecteur  mené  de  la  molé- 
cule m  à  la  molécule  m,  formera  un  angle  droit  avec  la  normale  menée 
par  l'extrémité  de  la  longueur  1  -+-  £  à  l'ellipsoïde  que  représente  l'é- 
quation (10),  ou,  en  d'autres  termes,  ce  rayon  vecteur  sera  parallèle 
au  plan  tangent  à  l'ellipsoïde;  et,  comme  on  pourra  en  dire  autant  de 
tout  rayon  vecteur  qui  joindra  la  molécule  m  à  l'une  des  molécules  mt , 
m.,,  . . . ,  il  est  clair  qu'un  plan  unique,  parallèle  au  plan  tangent,  ren- 
fermera toutes  ces  molécules.  D'ailleurs  l'ellipsoïde  représenté  par  l'é- 
quation (10)  est  semblable  à  celui  dans  lequel  se  transforme  une 
portion  infiniment  petite  du  corps  comprise  sous  une  surface  sphérique 
dont  le  centre  coïncide  avec  là  molécule  m,  tandis  que  le  corps  se  con- 
dense ou  se  dilate;  et  les  axes  des  deux  ellipsoïdes  sont,  non  seulement 
proportionnels,  mais  encore  dirigés  suivant  les  mêmes  droites,  d'où  il 
résulte  que  les  plans  tangents  menés  à  ces  deux  ellipsoïdes  par  des 
points  situés  sur  un  seul  diamètre  sont  parallèles  entre  eux.  On  peut 
donc  énoncer  la  proposition  suivante  : 

Théorème  I.  —  Supposons  qu'un  corps  se  condense  ou  se  dilate  par  l'effet 
d'une  cause  quelconque.  Concevons  d'ailleurs  que  l'on  construise,  dans 
l'étal  primitif  du  corps,  une  sphère  infiniment  petite,  qui  ait  pour  centre 
la  molécule  m,  et  qui  renferme  en  outre  un  grand  nombre  de  molécules 
voisines,  puis,  dans  le  second  état  du  corps,  l'ellipsoïde  dans  lequel  cette 
sphère  s'est  transformée.  Les  molécules  primitivement  situées  près  de  la 
molécule  m  :  i°  sur  un  diamètre  de  la  sphère;  20  dans  un  plan  perpendi- 
culaire à  ce  diamètre,  se  trouveront  transportées,  après  le  changement 
d'état  du  corps  :  i°  sur  le  diamètre  de  l'ellipsoïde  correspondant  au  dia- 


284  SUR  QUELQUES  THÉORÈMES  RELATIFS 

mètre  donné  de  la  sphère;  i°  dans  le  plan  diamétral  parallèle  aux  plans 
tangents  menés  à  V ellipsoïde  par  les  extrémités  du  nouveau  diamètre. 

Au  reste,  pour  établir  directement  le  théorème  qui  précède,  il  suffit 
d'observer  que,  après  le  changement  d'état  du  corps,  les  molécules  pri- 
mitivement situées,  près  de  la  molécule  m,  dans  un  plan  tangent  à  la 
sphère,  doivent  évidemment  se  trouver  transportées  dans  le  plan  tan- 
gent à  l'ellipsoïde,  et  que  d'autre  part  des  molécules  très  voisines,  pri- 
mitivement comprises  dans  des  plans  parallèles,  devront  encore  être, 
après  le  changement  d'état,  renfermées  dans  des  plans  de  cette  espèce. 

Si  la  molécule  m'  est  tellement  choisie  que,  dans  le  second  état  du 
corps,  le  rayon  vecteur  r  mené  de  m  à  m'  coïncide  avec  un  des  axes  de 
l'ellipsoïde,  la  dilatation  ou  condensation  mesurée  suivant  le  rayon 
vecteur  r  sera  l'une  des  dilatations  ou  condensations  principales,  et 
dans  le  même  cas,  mais  dans  ce  cas  seulement,  les  molécules  m{, 
m.x,  ...  primitivement  situées  près  de  m  sur  le  plan  perpendiculaire  à 
la  droite  qui  joignait  les  points  matériels  m,  m',  se  trouveront  encore 
sur  un  plan  perpendiculaire  au  rayon  r.  Il  est  aisé  d'en  conclure  que 
des  molécules  primitivement  comprises  dans  une  surface  normale  à  la 
droite  qui  joignait  les  points  matériels  m,  m',  jouiront  de  la  même  pro- 
priété dans  le  nouvel  état  du  corps,  si  dans  cet  état  le  rayon  vecteur 
mené  de  m  à  m'  est  l'un  de  ceux  suivant  lesquels  se  mesurent  les  con- 
densations ou  dilatations  principales.  On  peut  d'ailleurs  considérer, 
dans  les  deux  états  du  corps,  la  distance  très  petite  qui  sépare  les 
points  m  et  m'  comme  l'élément  d'une  courbe  qui  couperait  à  angles 
droits  la  surface  ci-dessus  mentionnée;  et  l'on  est  ainsi  conduit  à  la 
proposition  suivante  : 

Théorème  II.  —  Quand  un  corps  se  dilate  ou  se  condense,  pour  que 
des  molécules  primitivement  situées  :  i°  sur  une  certaine  sur/ace;  2°  sur 
une  courbe  normale  à  cette  su/face,  se  trouvent  encore,  après  leur  dépla- 
cement, sur  une  surface  et  sur  une  courbe  qui  se  coupent  ci  angles  droits, 
il  est  nécessaire  et  il  suffit  que  la  tangente  menée  à  la  seconde  courbe,  par 


A  LA  CONDENSATION  OU  A  LA  DILATATION  DES  CORPS.    285 

le  point  où  celle-ci  rencontre  la  seconde  surface,  offre  lune  des  directions 
suivant  lesquelles  se  mesurent  les  dilatations  ou  condensations  principales. 

Considérons  maintenant  un  corps  solide  élastique  dont  la  surface 
libre  soit  soumise  en  chacun  de  ses  points  à  une  pression  normale, 
par  exemple,  à  la  pression  atmosphérique;  et  supposons  que,  pour 
établir  les  équations  d'équilibre  ou  de  mouvement  de  ce  corps,  on  ait 
recours  aux  principes  ci-dessus  développés  (pages  2o3  et  suiv.),  ou, 
ce  qui  revient  au  même,  aux  principes  exposés  dans  le  précédent  ar- 
ticle, en  se  bornant  toutefois  au  cas  où  l'élasticité  reste  la  même  dans 
tous  les  sens.  Alors,  en  chaque  point  du  corps  pris  dans  un  état  dis- 
tinct de  l'état  naturel,  trois  directions,  désignées  sous  le  nom  do  prin- 
cipales et  perpendiculaires  entre  elles,  correspondront  en  même  temps 
aux  trois  pressions  ou  tensions  principales  et  aux  trois  condensations 
ou  dilatations  principales.  D'ailleurs,  en  un  point  quelconque  de  la 
surface  libre,  la  pression  extérieure,  étant,  par  hypothèse,  normale  à 
cette  surface,  sera  nécessairement  une  pression  principale.  Donc  la 
condensation  ou  dilatation  linéaire  mesurée  très  près  de  cette  sur- 
face et  suivant  une  direction  normale  sera  l'une  des  condensations  ou 
dilatations  principales.  On  arriverait  encore  évidemment  à  la  même 
conclusion,  si  la  pression  extérieure  supportée  par  la  surface  libre  du 
corps  élastique  se  réduisait  à  zéro.  Cela  posé,  on  déduira  immédiate- 
ment du  théorème  II  une  nouvelle  proposition  dont  voici  l'énoncé  : 

Théorème  III.  —  Si,  l'élasticité  d'un  corps  étant  la  même  dans  tous  les 
sens,  la  surface  libre  de  ce  corps  est  soumise  à  une  pression  normale  ou  à 
une  pression  nulle,  tandis  que  ce  corps  passera  de  l'état  naturel  à  un 
nouvel  état,  une  droite  comprise  entre  deux  molécules  situées  prés  de  la 
surface  libre,  et  primitivement  normale  à  cette  surface,  ne  cessera  pas  de 
la  couper  à  angles  droits. 

Concevons  à  présent  que  le  corps  élastique  se  réduise  dans  son  élal 
naturel  à  une  plaque  très  mince  et  comprise  entre  deux  plans  paral- 
lèles qui  soient  soumis  à  des  pressions  normales.  Supposons,  de  plus, 
que,  cette  plaque  venant  à  changer  d'état,  sa  forme  varie  très  peu,  cl 


286  SUR  QUELQUES  THÉORÈMES  RELATIFS 

de  manière  que  les  déplacements  des  molécules  soient  très  petits.  Les 
deux  plans  parallèles  qui  terminaient  primitivement  la  plaque  se  trans- 
formeront en  deux  surfaces  courbes  dont  les  courbures  principales 
seront  très  petites  en  chaque  point;  et  l'épaisseur  de  la  plaque,  me- 
surée après  le  changement  d'état,  sur  l'une  quelconque  des  droites 
normales  à  l'une  de  ces  deux  surfaces  courbes,  différera  très  peu  de 
l'épaisseur  primitive,  c'est-à-dire  de  la  distance  qui  séparait  d'abord 
les  deux  plans  ci-dessus  mentionnés.  Ajoutons  que,  en  vertu  du  troi- 
sième théorème,  les  diverses  molécules  primitivement  situées  sur  une 
perpendiculaire  commune  aux  deux  plans  dont  il  s'agit  se  trouveront 
transportées  sur  un  petit  arc  de  courbe  qui  coupera  ces  deux  surfaces 
courbes  à  angles  droits.  D'ailleurs,  ce  petit  arc  de  courbe  se  confondra 
sensiblement  avec  sa  corde  et  de  telle  sorte  que,  si  l'on  regarde  l'épais- 
seur de  la  plaque  comme  une  quantité  infiniment  petite  du  premier 
ordre,  la  distance  entre  l'arc  et  la  corde  sera  infiniment  petite  du  se- 
cond ordre.  Il  y  a  plus,  on  pourra  en  dire  autant  d'un  élément  de  l'arc 
en  question  et  de  la  corde  de  cet  élément;  d'où  il  suit  que  cette  der- 
nière corde  prolongée  sera  sensiblement  normale  aux  deux  surfaces 
courbes.  On  pourra  donc  énoncer  encore  le  théorème  suivant  : 

Théorème  IV.  —  Si  une  plaque  élastique  très  mince  et  primitivement 
comprise  entre  deux  plans  parallèles  se  condense  ou  se  dilate,  mais  de  ma- 
nière que  sa  forme  varie  très  peu,  deux  molécules,  primitivement  situées 
sur  une  perpendiculaire  commune  aux  deux  plans,  se  trouveront,  après  le 
changement  de  forme  de  la  plaque,  sur  une  droite  sensiblement  normale 
aux  deux  surfaces  qui  remplaceront  ces  mêmes  plans. 

Si  l'on  supposait  la  plaque  élastique  primitivement  comprise,  non 
entre  deux  plans  parallèles,  mais  entre  deux  surfaces  courbes  séparées 
l'une  de  l'autre  par  une  distance  très  petite  et  constante  dans  toute 
l'étendue  de  la  plaque,  alors,  en  raisonnant  toujours  de  la  même  ma- 
nière, on  obtiendrait,  au  lieu  du  théorème  IV,  la  proposition  suivante  : 

Théorème  V.  —  Si  une  plaque  élastique,  primitivement  courbe,  mais  très 
mince  et  d  une  épaisseur  constante,  se  dilate  ou  se  condense  de  manière 


A  LA  CONDENSATION  OU  A  LA  DILATATION  DES  CORPS.     287 

que  sa  forme  varie  1res  peu,  deux  molécules,  primitivement  situées  sur  une 
droite  sensiblement  normale  aux  deux  surfaces  qui  terminaient  la  plaque, 
se  trouveront  encore,  après  le  changement  de  forme  de  ces  deux  surfaces, 
sur  une  droite  qui  pourra  être  considérée  comme  perpendiculaire  à  l'une 
et  à  l'autre. 

En  terminant  cet  article,  nous  ferons  observer  que,  si  un  corps  subit 
à  différentes  époques  des  changements  de  forme  quelconques,  la  dila- 
tation ou  condensation  définitive  d'un  volume  très  petit,  qui  renferme- 
rait néanmoins  avec  la  molécule  m  un  grand  nombre  de  molécules 
voisines,  se  déduira  sans  peine  des  dilatations  ou  condensations  suc- 
cessivement éprouvées  par  ce  volume  aux  époques  dont  il  s'agit.  En 
effet,  soient  u,,  u2,  ...  les  quantités  propres  à  mesurer  ces  dernières 
dilatations  ou  condensations,  en  sorte  que  le  volume  en  question  varie 
à  une  première  époque  dans  le  rapport  dei  ài  +  u,,  à  une  seconde 
époque  de  i  à  i  -h  ua,  etc.  Le  même  volume  aura  définitivement  varié 
dans  le  rapport  de  l'unité  au  produit  (i-h  d,)(h-  ua)  ....  Donc,  si  l'on 
nomme  u  la  quantité  propre  à  mesurer  la  dilatation  ou  condensation 
définitive  de  ce  volume,  on  aura 

('8)  i  -hu  =  (i-t-  y,)(n-y,).... 

Si  les  changements  de  forme  successivement  éprouvés  par  le  corps 
sont  peu  considérables,  alors  ut,  u,,  ...,  u  seront  des  quantités  très 
petites,  et  la  formule  (18)  donnera  sensiblement 

('9)  U  =  Ui  +  'J!+ 

L'équation  (19)  comprend  un  théorème  dont  voici  l'énoncé  : 

Théorème  VI.  —  Si  un  corps  subit  à  différentes  époques  des  change- 
ments de  forme  très  peu  sensibles,  la  dilatation  ou  condensation  définitive 
qu'éprouvera  le  volume  d'un  des  éléments  de  ce  corps  sera  la  somme  des 
ddatatwns  ou  condensations  successivement  éprouvées  par  le  même  vo- 
lume. 


SUR   L'ÉQUILIBRE 


MOUVEMENT  D'UNE  LAME  SOLIDE. 


§  I.  —  Considérations  générales. 

Considérons  une  plaque  solide  qui  offre  dans  l'état  naturel  une 
épaisseur  très  petite,  et  qui  se  trouve  alors  comprise  entre  deux  sur- 
faces cylindriques  très  voisines  l'une  de  l'autre.  Supposons,  en  outre, 
que  cette  plaque  s'étende  indéfiniment  dans  le  sens  de  sa  longueur, 
c'est-à-dire  dans  la  direction  des  génératrices  des  deux  cylindres,  mais 
qu'elle  soit  terminée,  dans  le  sens  de  sa  largeur,  par  deux  plans  pa- 
rallèles à  ces  génératrices.  Un  élément  de  la  plaque,  renfermé  entre 
deux  plans  très  voisins  et  perpendiculaires  aux  génératrices  dont  il 
s'agit,  sera  ce  que  nous  nommerons  une  lame  solide;  et,  par  suite,  la 
longueur  de  cette  lame  coïncidera  précisément  avec  la  largeur  de  la 
plaque.  Concevons  maintenant  que  la  plaque,  et  les  lames  solides  dont 
elle  se  compose,  viennent  à  changer  de  forme,  mais  de  manière  que 
les  surfaces  qui  la  terminent  ne  cessent  pas  d'être  cylindriques,  et  que 
des  molécules,  primitivement  situées  sur  une  parallèle  aux  généra- 
trices des  deux  cylindres,  satisfassent  encore  à  la  même  condition 
après  leur  déplacement.  Supposons  d'ailleurs  que,  dans  le  nouvel  état 
de  la  plaque,  on  applique  aux  molécules  qui  la  constituent  des  forces 
accélératrices  données,  et  aux  surfaces  cylindriques  qui  la  terminent 
des  pressions  extérieures  normales  à  ces  surfaces.  Enfin,  admettons 
que,  les  forces  accélératrices  étant  dirigées  comme  les  pressions  dans 
des  plans  perpendiculaires  aux  génératrices  des  deux  cylindres,  les 


SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT  ETC.  289 

directions  et  les  intensités  de  ces  forces  et  pressions,  ainsi  que  la  na- 
ture et  la  densité  de  la  plaque,  soient  les  mêmes  pour  tous  les  points 
situés  sur  une  parallèle  à  ces  génératrices.  Les  équations  d'équilibre 
ou  de  mouvement  de  la  plaque,  qui  seront  en  même  temps  celles  de 
chacune  des  lames  qui  la  composent,  coïncideront  évidemment  avec 
les  équations  d'équilibre  ou  de  mouvement  de  la  section  faite  dans  la 
plaque  par  un  plan  perpendiculaire  aux  génératrices  des  cylindres. 
Donc,  pour  déduire  ces  équations  des  formules  qui  expriment  généra- 
lement les  lois  de  l'équilibre  ou  du  mouvement  d'un  corps  solide,  c'est- 
à-dire  des  formules  (2)  ou  (23)  des  pages  196  ou  202,  il  suffira  de 
faire  abstraction  de  l'une  des  trois  dimensions  de  ce  corps.  Cela  posé, 
rapportons  tous  les  points  de  l'espace  à  trois  axes  rectangulaires  des 
x,y,  z,  et  prenons  pour  axe  des  z  une  droite  parallèle  aux  génératrices 
des  surfaces  cylindriques  qui  terminent  la  plaque. 

Soient  d'ailleurs,  dans  l'état  d'équilibre  ou  de  mouvement  de  cette 
plaque, 

m  une  molécule  comprise  dans  le  plan  des  x, y; 

x, y  les  coordonnées  de  cette  molécule; 

p  la  densité  de  la  plaque  au  point  (a?,  y); 

9  la  force  accélératrice  appliquée  à  la  molécule  m; 

X,  Y  les  projections  algébriques  de  la  force  9  sur  les  axes  des  x  et  y  ; 

p',p"  les  pressions  ou  tensions  exercées  au  point  {x,  y)  contre  des 

plans  perpendiculaires  à  l'axe  des  x  et  à  l'axe  des  y, 
A,  F  les  projections  algébriques  de  la  pression  ou  tension  p  sur  les 

axes  des  x  et  y; 
F,  B  les  projections  algébriques  de  la  pression  ou  tension  p"  sur  les 

mêmes  axes. 

On  trouvera,  s'il  y  a  équilibre, 

ÔK      dF        v  OV       àli        v 

Si,  au  contraire,  la  plaque  se  meut,  alors,  en  désignant  par  ty  la  force 

OEuvres  de  C.  —  S.  II,  t.  VIH.  3y 


290  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

accélératrice  qui  serait  capable  de  produire  le  mouvement  effectif  de 
la  molécule  m,  et  par  {£,  gr  les  projections  algébriques  de  cette  force 
sur  les  axes  coordonnés,  on  trouvera 

r«\  dX    ,    dF   t     ,v       v.  ÔF       dB        '__      -P1 

Dans  l'un  et  l'autre  cas,  si  l'on  nomme 

a,  (3  les  angles  compris  entre  les  demi-axes  des  coordonnées  positives 
et  un  autre  demi-axe  00'  mené  arbitrairement  par  le  point  (ce,  y)  ; 

p  la  pression  ou  tension  exercée  au  point  (a?,  y)  contre  le  plan  perpen- 
diculaire à  ce  demi-axe  et  du  côté  qui  le  regarde; 

\,  \k  les  angles  formés  par  la  force/?  avec  les  demi-axes  des  x  et  y  posi- 
tives, 

on  aura,  en  vertu  des  formules  (3)  de  la  page  197, 

(3)  pcosî.  =  Acosa+  Fcos;3,        p  cosp.  =  F  cosa  -h  A  cos|3. 

Enfin,  si  l'on  suppose  le  point  (x,  y)  situé  sur  l'une  des  surfaces  cy- 
lindriques qui  terminent  la  plaque,  et  si  l'on  fait  coïncider  le  demi-axe 
00'  avec  la  normale  à  cette  surface,  les  valeurs  précédentes  de/?cos)v, 
/?cos[i.  devront  se  confondre,  au  signe  près,  avec  les  projections  algé- 
briques de  la  pression  extérieure  appliquée  à  cette  surface  dans  une 
direction  normale.  Donc,  si  l'on  désigne  alors  par  P  la  pression  exté- 
rieure correspondante  au  point  (x,  y),  on  aura  encore 

(4)  Acosa-j-Fcqs(3:=—  Pcosa,        Fcosa  -+-  B  cos(3  =—  P  cos(3. 

On  ne  doit  pas  oublier  que  ces  dernières  formules  subsistent  seule- 
ment pour  les  points  situés  sur  les  surfaces  cylindriques  ci -dessus 
mentionnées. 

Il  reste  à  faire  voir  comment  des  équations  (1),  (2)  et  (4)  on  peut 
déduire  celles  qui  déterminent  à  un  instant  quelconque,  dans  l'état 
d'équilibre  ou  de  mouvement,  la  forme  de  la  plaque  ou  plutôt  de  la 
section  faite  par  le  plan  des  x,  y,  et,  en  particulier,  les  divers  change- 
ments de  forme  de  la  ligne  qui,  étant  comprise  dans  ce  même  plan, 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  291 

divisait  primitivement  l'épaisseur  de  la  plaque  en  deux  parties  égales. 
Toutefois,  comme  la  détermination  de  cette  ligne,  que  nous  appelle- 
rons ligne  moyenne,  s'effectue  de  diverses  manières  et  entraîne  des 
calculs  plus  ou  moins  étendus,  suivant  que  l'on  considère  une  lame 
élastique  ou  non  élastique,  naturellement  plane  ou  naturellement 
courbe,  d'une  épaisseur  constante  ou  d'une  épaisseur  variable,  nous 
renverrons  le  développement  de  ces  calculs  aux  paragraphes  suivants. 

§  II.  —  Équations  d'équilibre  ou  de  mouvement  d'une  lame 
naturellement  droite  et  d'une  épaisseur  constante. 

Concevons  que,  dans  l'état  naturel  de  la  plaque  ci-dessus  mention- 
née, les  deux  surfaces  cylindriques  qui  la  terminent  se  réduisent  à 
deux  plans  parallèles,  séparés  l'un  de  l'autre  par  une  très  petite  dis- 
tance. Chacune  des  lames  qui  composeront  cette  plaque  sera  ce  qu'on 
peut  appeler  une  lame  naturellement  droite  et  d'une  épaisseur  con- 
stante. Cela  posé,  représentons  par  -ih  l'épaisseur  naturelle  de  la 
plaque,  et  prenons  pour  plan  des  x,  y  celui  qui  divisait  primitivement 
cette  épaisseur  en  deux  parties  égales.  Supposons  d'ailleurs  que,  dans 
le  passage  de  l'état  naturel  à  l'état  de  mouvement,  les  déplacements 
des  molécules  soient  très  petits.  La  ligne  moyenne  de  la  section  faite 
par  le  plan  des  oc,  y,  après  avoir  coïncidé  dans  l'état  naturel  avec  l'axe 
des  x,  deviendra,  en  vertu  du  changement  de  forme  de  la  plaque,  une 
courbe  plane,  mais  dont  l'ordonnée  sera  très  petite.  Désignons  par 
/(x)  cette  ordonnée.  Soit,  de  plus,  r  la  différence  entre  l'ordonnée  y 
d'une  molécule  quelconque  m  correspondante  à  l'abscisse  x  et  l'ordon- 
née f{x)  de  la  ligne  moyenne,  en  sorte  qu'on  ait  généralement 

(5)  ^=/(«)H-r. 

S0ienteilfin  S^UFORN^ 

(6)  -x  —  l,        f  — ri 

les  coordonnées  primitives  de  la  molécule  m  qui,  dans  l'état  d'équi- 
libre ou  de  mouvement,  coïncide  avec  le  point  (x,  y);  \,  yj  seront  des 


292  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

fonctions  de  x,  y  qui  serviront  à  mesurer  les  déplacements  de  cette 
molécule  parallèlement  aux  axes;  et,  si  l'on  considère  ces  déplace- 
ments comme  infiniment  petits  du  premier  ordre,  la  fonction  f{x) 
sera  encore  une  quantité  infiniment  petite,  ainsi  que  sa  dérivée  f'ipo). 
Il  est  aisé  d'en  conclure  que,  si  Ton  veut  prendre  pour  variables  indé- 
pendantes x  et  r  au  lieu  de  x  et  j,  il  suffira  d'écrire,  dans  les  formules 
(1)  et  (2),  la  lettre  r  à  la  place  de  la  lettre  y.  Soient  effectivement, 
dans  le  cas  où  l'on  regarde  x,  y  comme  variables  indépendantes, 

(7)  A  =  F(*,jO, 

(8)  Ë  =  *(^)>      ff=^y)- 

On  tirera  des  formules  (5)  et  (7),  en  regardante  et  r  comme  variables 
indépendantes, 

et 

/     \  àk      A/         .       v/         .Oy  dA       _.  .         ,  dy 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

(M)  Tx  =*(*,?)  +  \{x,y)f\x),  ^=X(*,j). 

Donc,  en  négligeant  vis-à-vis  de  <&(x,  j)  le  terme  X(x, y)f'{x)  qui 
est  infiniment  petit,  on  aura  simplement 

Or,  de  ces  dernières  équations,  comparées  aux  formules  (8),  il  résulte 
que,  si  l'on  prend  pour  variables  indépendantes  a;  et  r  au  lieu  de  x 
et  y,  on  devra,  aux  dérivées  partielles 

dK      d\. 

dx       dy  ' 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  293 

substituer  les  suivantes  : 

dx       dr 

Cette  conclusion  demeurant  exacte,  tandis  que  l'on  remplace  la  lettre 
A  par  la  lettre  B  ou  par  la  lettre  F,  on  tirera  des  équations  (i)  et  (2)  : 
i°  en  supposant  que  la  plaque  soit  en  équilibre, 

dk       ÔF        v  d¥       dB        v 

20  en  supposant  que  la  plaque  se  meuve, 

,  ,,         àK       àF        ,_       „,  âF       dB 

Ajoutons  que  les  formules  (28)  de  la  page  2o3,  qui  fournissent  des 
valeurs  très  approchées  de  3C,  g  dans  le  cas  où  l'on  considère  x  ety 
comme  variables  indépendantes,  subsisteront  encore  à  très  peu  près, 
quand  on  regardera  comme  indépendantes  les  variables  x  et  r.  Donc 
aux  équations  (i4)  on  pourra  substituer  celles-ci  : 

dA       d¥        v        &l  d¥       ÔB        v         d^n 

(,o)  ^  +  57  +  PX  =  ?^'        ^+â7+PY=r'°^- 

Quant  aux  formules  (4)»  il  résulte  des  suppositions  admises  qu'elles 
donneront  à  très  peu  près,  pour  r  =  —  h  et  pour  r  =  h, 

(16)  F  =  o,        B=  — P. 

En  effet,  dans  l'état  naturel  de  la  plaque,  la  section  faite  par  le  plan 
des  x,  y  était  renfermée  entre  deux  droites  parallèles  à  l'axe  des  x,  et 
représentées  par  les  équations 

(17)  y  — -h,    y  =  /i. 

Or  les  deux  courbes,  dans  lesquelles  ces  deux  droites  se  transforment 
en  vertu  des  déplacements  infiniment  petits  des  molécules,  diffèrent 
très  peu  de  ces  mêmes  droites.  Donc,  si  l'on  désigne  para,  (3  les  angles 
que  forme  la  normale  à  l'une  de  ces  courbes  avec  les  demi-axes  des  r 


294  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

et  y  positives,  on  aura  sensiblement,  c'est-à-dire  en  négligeant  des 
quantités  infiniment  petites, 

(18)  cosa  =  o,         COS(3r=l. 

D'ailleurs  les  angles  dont  il  s'agit  sont  évidemment  ceux  que  compren- 
nent les  formules  (4),  et  qui  déterminent  la  direction  de  la  normale  à 
l'une  des  surfaces  cylindriques  entre  lesquelles  la  plaque  se  trouve 
définitivement  renfermée.  Donc  les  formules  (4),  qui  subsistent  pour 
tous  les  points  de  chacune  de  ces  surfaces,  se  réduiront  sensiblement 
aux  équations  (16).  Enfin,  comme  une  droite  primitivement  perpendi- 
culaire à  l'axe  des  x,  et  propre  à  mesurer  la  demi-épaisseur  de  la 
plaque  dans  l'état  naturel,  changera  très  peu  de  longueur  et  de  direc- 
tion, en  vertu  des  déplacements  infiniment  petits  des  molécules,  il 
est  clair  que,  dans  l'état  d'équilibre  ou  de  mouvement,  —h  et  H- A 
seront  à  très  peu  près  les  valeurs  de  r  correspondantes  aux  deux 
courbes  qui  remplaceront  les  lignes  primitivement  représentées  par 
les  équations  (17). 

Concevons  maintenant  que,  dans  les  équations  (i3),  (i5)  et  (16), 
on  développe  les  quantités 

A,     F,     B,     X,     Y,    l,    n, 

considérées  comme  fonctions  de  x  et  de  r,  suivant  les  puissances  as- 
cendantes de  la  variable  r;  et  soient,  en  conséquence, 


(19)  A  =  A0+ Aj/'H- A2 


(20)    F=F#-4-F1r  +  F,^-hF,— 5+...,        B=B0+B1/  +  B2-+B3-^  +..., 

2  2  .  «3  2  2 . o 

(ai)     X  =  X0  +  X1/-4-X2^"+...,                        Y=Y0  +  Y1/--f-Y2Ç+..., 
(22)     l   —lfi    -h&'r   ■+•  £2    —  +..  .,  Y)  =Yi0  +  *),/■  +  yi2 h-..., 

&  2 

-y 

A0,  F0,  B0,  X0,  Y0,  £0,  Y]0;  A,,  F,,  B,,  X,,  Y,,  H,,  ï](;  ...  désignant  des 
fonctions  de  la  seule  variable  x.  Supposons  d'ailleurs  constantes  la 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  295 

pression  P  et  la  densité  A  relative  à  l'état  naturel  de  la  plaque.  La  den- 
sité p,  infiniment  peu  différente  de  A,  pourra  elle-même  être  regardée 
comme  constante;  et  les  formules  (t3),  qui  doivent  subsister  quel  que 
soit  r,  donneront 

(23)  ^n+F1  +  pX0=o,         ^1+F2  +  pX1  =  o, 

,    . .       dFn       n  „T  dv  j  _,  «F,       „  „ 

(24)  ^+Bl  +  pYo=:0'         ^+B2+pYl=:0'  Z^+B3+P    2=°' 

tandis  que  l'on  tirera  des  formules  (i5) 

Mais  les  formules  (16),  qui  doivent  être  vérifiées  seulement  pour 
r=  —  h  et  pour  r  =  h,  donneront 

/  h2  h1 

{  F0  +  F,  —  +...  =  o,  Fi  +  F,  -g  4-...  =  o; 

(27) 

i  A2  A2 

I  B0+B2-  +...  =  -  P,        B,+  B,i+...=o. 

Il  est  important  d'observer  que,  dans  les  formules  précédentes, 

A0,     r0,      B0,     to>     "Oo 

représentent  les  valeurs  de 

A,    F,    B,    l    r, 

qui  correspondent  à  une  valeur  nulle  de  r.  Donc 

A0,     F0        et        F0,     B0 

expriment  les  projections  algébriques  des  pressions  ou  tensions  exer- 
cées contre  des  plans  perpendiculaires  aux  axes  des  x  et  y  en  un  point 
de  la  ligne  moyenne;  et  E0,  yj0  expriment  les  déplacements  de  ce  point 
mesurés  à  partir  de  sa  position  primitive  parallèlement  aux  mêmes 


296  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

axes.  Or  le  second  de  ces  déplacements  ne  sera  évidemment  autre 
chose  que  l'ordonnée  de  la  ligne  moyenne,  en  sorte  qu'on  aura  identi- 
quement 

(■28)  «•=/(*)• 

Quant  aux  quantités 

Al,        F||        Bj,        Çji        ï)l|  A2,        T2,        I>2>        S2»        ^2>  •••, 

elles  exprimeront  les  valeurs  de 

d\      dY      dB       ù\       du  d"-k      d'Y       d2B      à-Z,      d2n 

0r        (//•        d/1        or       d/1  ar-        a/-        c/a"1        d/"1       df* 

correspondantes  à  r  =  o.  Enfin 

(29)  X0,     Xt,     Xf,     ...,         Y0,     Yj,     i2,     ... 

représenteront  ce  que  deviennent,  pour  r=o,  les  quantités 

,a  ,  v      <*X  .  â*X  v      dY       d2Y 

(3o)  X>    âF'    1P"'    '"'       Y>    à?'    dP'    "" 

D'ailleurs,  si  X,  Y  considérées  comme  fonctions  des  variables  x,  y 
sont  continues  par  rapport  à  ces  variables,  les  expressions  (3o)  différe- 
ront très  peu  des  fonctions  qu'indiquent  les  notations 

,,  .  „      dX      d2X  dY      d'-Y 

<*0  x'    fy>     4^'      "'        Y'    df'    &f'    ""' 

dans  le  cas  où  l'on  regarder,  y  comme  variables  indépendantes.  Donc, 
pour  obtenir  les  valeurs  très  approchées  des  quantités  (29),  il  suffira 
de  poser,  dans  les  expressions  (3i),  r  =  o,  ou,  à  très  peu  près,  y  =  o. 
L'erreur  commise  alors,  étant  dutfiême  ordre  que  les  déplacements  !*, 
y),  devra  être  considérée  comme  infiniment  petite. 

Il  reste  à  montrer  ce  que  deviennent  les  formules  (23),  (24),  (a5), 
(26)  et  (27),  dans  le  cas  où  la  quantité  h  est  très  petite.  Or,  si  l'on  né- 
glige dans  une  première  approximation  tous  les  termes  qui  ont  pour 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  207 

facteur  h*,  comme  on  devra  le  faire  effectivement,  si,  h  étant  du  même 
ordre  que  les  déplacements  l,  r(,  on  attribue  au  temps  /  une  valeur  peu 
considérable,  on  tirera  des  formules  (27) 

(3a)  F,=  0,         11,=:— P,         F,  =  o,         B,  =  o; 

puis,  des  formules  (23)  et  (2.4), 

(33)  -^+pX0—  o,        Y„  =  o, 

tandis  que  les  formules  (25)  et  (26)  donneront 

,9,  d\0  d-ln  d-n0 

La  première  des  formules  (33)  détermine,  dans  le  cas  d'équilibre,  la 
valeur  de  la  pression  ou  tension  A0.  Quant  à  la  seconde  de  ces  for- 
mules, elle  exprime  qu'une  lame  naturellement  droite,  et  d'une  épais- 
seur constante,  mais  très  petite,  ne  peut  rester  en  équilibre  après  un 
changement  de  forme  presque  insensible,  à  moins  que  les  forces  accé- 
lératrices appliquées  aux  diverses  molécules  ne  soient  dirigées  à  très 
peu  près  dans  le  sens  de  la  longueur  de  cette  lame.  C'est  ce  qu'il  étail 
facile  de  prévoir.  Ajoutons  que  les  formules  (33),  une  fois  admises, 
entraînent  les  formules  (34)  dont  la  seconde  détermine,  pour  des  va- 
leurs peu  considérables  de/,  l'ordonnée  rin  delà  ligne  moyenne,  quand 
la  plaque  est  en  mouvement. 

La  pression  A0  n'est  que  le  premier  terme  du  développement  de  la 
pression  A  suivant  les  puissances  ascendantes  de  r.  Si  l'on  veut  déter- 
miner, dans  le  cas  d'équilibre,  le  coefficient  A,  du  second  terme  de  ce 
même  développement,  il  faudra  recourir  à  une  approximation  nou- 
velle, en  supposant  que  la  quantité  h,  quoique  fort  petite,  devienne 
très  supérieure  aux  valeurs  numériques  des  déplacements  Ç,  y;,  et  con- 
server, dans  la  première  des  formules  (24)1  les  termes  proportionnels 
au  carré  de  h.  Si  d'ailleurs  on  continue  de  négliger  les  puissances  de// 
d'un  degré  supérieur  au  second,  les  formules  (27)  pourront  être  ré- 

OEuvres  de  C.  —  S.  II,  t.  VIII.  38 


298  SUR  L'EQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

duites  aux  suivantes  : 


(35)     F,=-~F„ 


200 


Or  on  conclura  de  celles-ci,  combinées  avec  la  seconde  des  équa- 
tions (23)  et  avec  les  deux  dernières  des  équations  (24), 


(36) 
(37) 


»i 


/r 


Par  suite,  la  première  des  équations  (24)  donnera 


(38) 


A2  ePAi 


? 


3    dx 
ou,  ce  qui  revient  au  même, 

dKK 


Y'+£  (Y2+2Ê)]   =  °' 


(39) 


/-A,  +  o  /3_V_0  +  I y  +  rfXA  _  Q 
dx'1        '   \  A2         ■>.     2        <i,x  y 


11  est  bon  d'observer  que,  la  quantité  Y0  devant  être,  dans  le  cas  d'é- 

3  Y 
quilibre,  très  petite  et  du  même  ordre  que  h2,  le  rapport  -~>  que  ren- 
ferme la  formule  (3q),  ne  sera  pas  nécessairement  très  considérable, 
comme  on  pourrait  le  croire  au  premier  abord;  et  qu'en  conséquence 
la  fonction  A,,  déterminée  par  cette  formule,  conservera  généralement 
une  valeur  finie,  comparable  à  celle  de  A0.  Comme  d'autre  part  la  va- 
riable r,  comprise  dans  les  équations  (19),  (20),  etc.,  est  une  quan- 
tité du  même  ordre  que  h,  tandis  que  les  valeurs  de  F,,  B,  fournies 
par  les  équations  (35)  sont  proportionnelles  au  carré  de  h,  on  conclura 
des  équations  (19)  et  (20)  :  i°  en  négligeant,  dans  le  développement 
de  A,  les  puissances  de  h  supérieures  à  la  première, 

(4°)  Â  =  A,+  Àir; 

20  en  négligeant,  dans  les  développements  de  F  et  de  B,  les  puissances 


D'UNE  LAME  SOLIDE, 
de  h  supérieures  à  la  seconde, 


( ', i )    F  =  Ffl+F,— .:  =F0(i 


lr 


B  =  B0  +  132-  =BJ  < 


m) 


-£• 


ou,  ce  qui  revient  au  même, 


B 


P^-pY,^2-/2 


Ainsi,  après  avoir  déterminé  les  fonctions  A0,  A,,  à  l'aide  des  deux 
équations 


rfA.         .,  rf*À,  /3Y0        i  .r       rfX, 


o, 


il  suffira  de  recourir  aux  formules  (4o)  et  (42)  pour  obtenir  les  va- 
leurs approchées  des  pressions  A,  F,  B  relatives  à  l'état  d'équilibre. 

Si  de  l'état  d'équilibre  on  passe  à  l'état  de  mouvement,  il  faudra, 
dans  les  équations  (42)  et  (43),  remplacer  les  quantités 


(44) 

nar  les  différences 


A01  A-1Î  l(H  M)  •    > 


{v>)      X(,~^'      Xl 


dt*  ' 


v        0-ri0  d-fn        v        â*fli 


On  trouvera  donc  alors,  en  négligeant  les  termes  proportionnels  au 
carré  de  //, 


rfAfl        v  d'£, 


(46) 


'.fi1!   ' 


rf»A, 


~  0 


[  77^'  +  p  ^  //  +  à  Y,_H  777  /  -  >  \  A2   ^  "•"  2   <^2    '   <te 
et,  en  négligeant  les  termes  proportionnels  au  cube  de  //, 


(47) 


(  1  [dA,  /  d2-V 

^  2  J_rt.r        '  \  ai- 

|B=-P-ip(Y.-^J(*'-^). 


300  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

Quant  à  la  valeur  approchée  de  A,  elle  continuera  d'être  déterminée 
par  l'équation  (4<>)»  l'erreur  étant  du  même  ordre  que  h*. 

Dans  le  cas  particulier  où  la  force  accélératrice  o  est  supposée  nulle, 
ses  projections  algébriques  X,  Y  et,  par  suite,  les  quantités  X0,  X,  ;  Y„, 
Y,,  Y2  s'évanouissent.  Donc  alors  les  équations  (46)  et  (47)  se  ré- 
duisent aux  suivantes  : 

,/Q.           d\n         (P'l0          rf*A|        3            rio       6  \r'2      2àx)\ 
m  dJ~?^>  ^T  =  Â5P Jfi ' 


Nous  ajouterons  ici  une  remarque  importante.  Si,  après  avoir  divisé 
la  plaque,  prise  dans  l'état  d'équilibre  ou  de  mouvement,  en  lames 
solides,  on  désigne  par  /la  largeur  d'une  de  ces  lames,  la  section  faite 
dans  cette  lame  par  un  plan  perpendiculaire  à  l'axe  des  x,  et  corres- 
pondant à  l'abscisse  x,  supportera  une  tension  ou  pression  dont  les 
projections  algébriques  sur  les  axes  des  x  et  y  seront  représentées  à 
très  peu  près  par  les  produits 

il        Aclr=.l         (A,  ■+-  A,  /•)  dr  =  2  Ati  hl, 
}    J-  h  J-  /, 

\ljydr=lfj^^(lr  =  h^ 

et  dont  le  point  d'application  aura  pour  ordonnée  la  valeur  dey  déter- 
minée par  la  formule 

il    krdr 

(5l  )  /  =  «*+  — j ==  -nc 

il    Xdr 

J  -  h 


A«  A, 
3  A0' 


Cela  posé,  le  produit 

(5a)  2A,*/(y-yi,)  =  iA1A»/ 


D'UNE   LAME  SOLIDE.  301 

représentera,  au  signe  près,  le  moment  (')  de  la  pression  ou  tension 
ci-dessus  mentionnée  par  rapport  à  l'axe  qui,  étant  perpendiculaire  au 
plan  des  x,  y,  renferme  le  point  de  la  ligne  moyenne  correspondant  à 
l'abscisse  x.  De  plus,  ce  moment  sera  du  même  ordre  que  le  produit 
JF0/i/,  qui  représente  la  projection  algébrique  de  la  force  sur  l'axe 
des  y,  c'est-à-dire  de  l'ordre  de  h3;  puisque  la  quantité  F0,  déterminée 
par  l'une  des  formules 

F«=  7  [~dJ  +  'oX'J '         F'=  T  (dJ  +  PX*-P  W 

sera  de  l'ordre  de  h'2.  Quant  à  la  projection  de  la  même  force  sur  l'axe 
des  x,  elle  sera  de  l'ordre  de  h  seulement;  d'où  l'on  peut  conclure  que 
la  direction  de  cette  force  formera  un  très  petit  angle  avec  l'axe  des  x. 
Pour  appliquer  les  diverses  équations  que  nous  venons  d'établir  à  la 
détermination  des  changements  de  forme  qu'éprouvent  la  plaque  ou 
lame  proposée,  et  la  ligne  moyenne  de  la  section  faite  par  le  plan  des 
x,  y,  il  est  nécessaire  de  tenir  compte  des  relations  qui  existent  entre 
les  tensions  ou  pressions  A,  F,  B  et  les  déplacements  H,  rr  Or  ces  rela- 
tions dépendent  de  la  nature  de  la  plaque  et  de  la  matière  dont  elle  est 
formée.  Si  l'on  considère  en  particulier  une  lame  élastique  et  homo- 
gène, dont  l'élasticité  soit  la  même  dans  tous  les  sens,  alors,  en  adop- 
tant les  principes  énoncés  dans  l'un  des  précédents  Articles  (p.  2i5 
et  216),  et  prenant  x,  y  pour  variables  indépendantes,  on  aura,  en 
vertu  des  formules  (67)  et  (70)  de  la  page  216, 

(53)  A  =  *3+Ev,         f=lk(*L  +  *l\         B  =  *£+Kv, 

Ox  1     \dy       OxJ  (Jy 

/•,  K  désignant  deux  quantités  constantes,  et  u  la  dilatation  du  volume 
donnée  par  l'équation 

,K/*  ai       <)f\ 

(54)  v=  -£  -h  --■ 

(  *  )  Ce  qu'on  appelle  le  moment  d'une  force  par  rapport  à  un  axe  n'est  autre  chose 
que  le  produit  de  cette  force  par  la  plus  courte  distance  entre  l'axe  et  la  droite  suivant 
laquelle  elle  agit. 


30-2  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

Par  suite,  si  l'on  fait,  pour  plus  de  commodité, 

(55)  *-hK  =  0K, 

et  si  l'on  prend  pour  variables  indépendantes  x  et  r,  au  lieu  de  x  et  y, 
on  aura 

Lorsque,  dans  les  formules  (56),  on  substitue  aux  fonctions  A,  F,  B, 
\%  ïj  leurs  développements  ordonnés  suivant  les  puissances  ascendantes 
de  la  variable  r,  alors,  en  égalant  entre  eux  les  coefficients  des  puis- 
sances semblables  de  r,  on  trouve 

I  A,       -A   .  F,       S  —  i/ttn,      ,  \  B,       dç,       , 

puis,  en  combinant  les  formules  (5-j)  avec  les  équations  (32),  on  en 
conclut 

driQ  i  f  dln        I 


(58) 


Ç2—  ~~  T7T  —  Z  37TX'  1 


d.r        (5  die1  0  dx       6  dx1 

Les  valeurs  précédentes  de  £,,  *),,  c2,  ■/].,  sont  exactes,  aux  quantités 
près  de  l'ordre  de  A2.  En  substituant  ces  mêmes  valeurs  dans  les  deux 
premières  des  formules  (37),  on  en  tire 

(69)  Ao=(o_')K£»       '',         At=-(e-l)Kd 


OJ     dx        6  l~       \         B)      dx* 

Cela  posé,  les  équations  (43).  qui  sont  relatives  à  l'équilibre  d'une 
lame  solide,  donneront,  pour  une  lame  élastique, 

<6o)  o,^+X„=o, 

(61)  il*  dfln  —  —  Y  -f-  -  Y. +  —  > 

dx'*        h-  a     '       dx 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  303 

il  désignant  une  constante  positive  déterminée  par  la  formule 

i\K 


Observons  d'ailleurs  que,  si,  après  avoir  multiplié  pour  h2  les  deux 
membres  de  l'équation  (Gi),  on  négligeait  les  termes  proportionnels 
au  carré  de  h,  on  se  trouverait  immédiatement  ramené  à  la  seconde 
des  formules  (33). 

On  pourrait  douter,  au  premier  abord,  que  les  équations  (Go),  (Gj ), 
dans  lesquelles  £0,  Y]0  désignent  de  très  petites  longueurs,  fussent  ap- 
plicables à  des  cas  où  la  force  accélératrice  9  ne  serait  pas  elle-même 
très  petite.  Mais,  pour  dissiper  ce  doute,  il  suffit  d'observer  que  la 
quantité  K  et  par  suite  le  coefficient  122  sont  généralement  très  considé- 

d2  'r 

rables.  Il  en  résulte  que  la  valeur  de  -—-,  tirée  de  l'équation  (Go),  sera 
peu  différente  de  zéro  et  du  même  ordre  que  —:,-  Ajoutons  que  l'on 

pourra  encore  en  dire  autant  de  la  valeur  de  -szr*  si,  comme  nous  l'a- 
vons supposé,  Y0  est  une  quantité  très  petite  du  même  ordre  que  h2. 
Quant  à  la  quantité  h2,  il  faudra,  comme  on  l'a  dit,  qu'elle  soit  de  beau- 
coup supérieure  aux  valeurs  numériques  des  inconnues  H0,  ri0,  et  par 

conséquent  à  la  valeur  numérique  de  <^>  afin  que  l'on  puisse  continuer 
d'omettre  les  termes  proportionnels  aux  carrés  de  ces  inconnues  ou  de 
leurs  dérivées,  tout  en  conservant  les  termes  proportionnels  au  carré 
de  h.  Donc  la  force  cp  devra  rester  très  petite  par  rapport  au  produit 
il2 h2.  Mais  il  suffit,  pour  cela,  que,  le  produit  Qh  ayant  une  valeur  très 
considérable,  o  conserve  une  valeur  finie. 

Les  équations  (Go)  et  (Gi)  sont  les  seules  qui  subsistent  pour  tous 
les  points  de  la  ligne  moyenne  dans  une  lame  élastique,  homogène, 
naturellement  droite  et  en  équilibre.  Chacune  d'elles  détermine  sépa- 
rément l'une  des  deux  inconnues  H0,  yj0  qui  représentent,  dans  Pétai 
d'équilibre,  le  déplacement  d'un  point  de  la  ligne  moyenne  parallèle- 
ment à  l'axe  des  #,  et  l'ordonnée  de  cette  ligne.  Ajoutons  que,  ces  deux 
inconnues  étant  ainsi  déterminées  aux  quantités  près  de  l'ordre  de  //-, 


304  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

les  valeurs  do  A,  c,  i\  se  déduiront  avec  le  même  degré  d'approxima- 
l i on  :  i°  de  l'équation  (4o)  réunie  aux  formules  (69);  20  des  for- 
mules (58)  combinées  avec  les  formules  (22)  ou  plutôt  avec  les  sui- 
vantes : 

(  63  )  c  =  l0  ■+■  -'1  >'■>         r>  =  r>o  +  fi  1  r. 

On  trouvera  de  cette  manière,  en  ayant  égard  à  la  formule  (62), 

/r,,  -  an,  r/d'co       P 


cl 


(65)  A  —  p9J 


dl0        *n,\      V 


dx  dx'1  /        0 


Quant  aux  valeurs  approchées  de  F  et  de  B,  elles  seront  données  par 
les  équations  (42)  et  (;)<))  ou,  ce  qui  revient  au  même,  par  les  for- 
mules 

(66)      F=ip(x,-Û*^W-r*),  B=-P-4-  IpY,  (A»-/-J), 

et  seront  exactes  aux  quantités  près  de  l'ordre  de  h*. 

Nous  avons  ici  supposé  que  l'on  commençait  par  déterminer,  à  l'aide 
des  équations  différentielles  (60)  et  (61),  les  valeurs  inconnues  !j0,  ri0. 
Mais,  pour  effectuer  complètement  cette  détermination,  il  est  néces- 
saire de  fixer  les  valeurs  des  six  constantes  arbitraires  que  renferment 
les  intégrales  générales  de  ces  équations  différentielles.  On  y  parvien- 
dra sans  peine,  si  les  extrémités  de  la  lame  élastique  sont  toutes  deux 
fixes,  ou  l'une  fixe  et  l'autre  libre,  en  assujettissant  les  inconnues  H0,  rt0 
aux  conditions  nouvelles  que  nous  allons  indiquer. 

Concevons  que,  dans  l'état  naturel  de  la  lame  élastique,  les  extrémi- 
tés de  la  ligne  moyenne  coïncident  avec  l'origine  et  avec  un  point  situé 
sur  l'axe  des  a?  à  la  distance  a  de  cette  origine  ;  en  sorte  que  ces  extré- 
mités correspondent  aux  abscisses 

x  =  o,        x  sz  a. 
Supposons  d'ailleurs  la  lame  terminée  dans  le  sens  de  sa  longueur  par 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  305 

deux  plans  perpendiculaires  à  la  ligne  moyenne.  Enfin  imaginons  que 
les  extrémités  de  cette  lame  deviennent  fixes,  ou  plutôt  que,  les  extré- 
mités de  la  ligne  moyenne  étant  fixes,  les  points  renfermés  dans  les 
deux  plans  dont  il  s'agit  soient  assujettis  de  manière  à  n'en  point  sortir. 
Alors  on  aura,  pour  x  =  o  et  pour  x  =  a,  non  seulement 

(67)  £0=0, 

(68)  ri0--o, 


mais  encore  Ç  =  o,  quel  que  soit  r,  et,  par  conséquent, 

(69) 


dri0 
dx 


Or  les  trois  conditions  qui  précèdent,  et  qui  doivent  être  vérifiées  pour 
deux  valeurs  différentes  de  x,  fournissent  le  moyen  de  déterminer  les 
six  constantes  arbitraires  que  comportent  les  valeurs  générales  des 
inconnues  H0,  yj0. 

Supposons  encore  que  la  lame  élastique  offre  une  extrémité  fixe,  par 
exemple,  celle  qui  correspond  à  x  =  o,  mais  que  l'autre  extrémité  cor- 
respondante à  x  —  a  soit  libre.  Alors  les  conditions  (67),  (68),  (69) 
devront  être  vérifiées  pour  la  valeur  zéro  de  x,  qui  correspond  à  l'ex- 
trémité fixe.  De  plus,  si  l'on  considère  un  point  (x, y)  renfermé  dans 
le  plan  mené  par  l'autre  extrémité  perpendiculairement  à  la  ligne 
moyenne,  les  projections  algébriques  de  la  pression  exercée  en  ce  point 
contre  le  plan  seront  sensiblement  équivalentes  aux  quantités  A,  V 
données  par  les  équations  (65)  et  ((^>6).  Donc,  si  ce  plan  est  soumis  à 
la  pression  extérieure  et  normale  P,  les  valeurs  de  A  et  de  F,  tirées  des 
équations  (65) et (66),  devront  pour  x  =  a  satisfaire,  quel  que  soit/-, 
aux  deux  formules 

(70)  A=-P,        F  =  o, 

qui  entraîneront  les  trois  conditions 

OF.uvres  i*C—  S.  11,  t  VIII.  3g 


306  SUR  L'EQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

Or,  à  l'aide  de  ces  conditions  réunies  aux  formules  (67),  (68),  (69), 
on  pourra  déterminer  encore  les  deux  constantes  arbitraires  que  com- 
porte l'intégrale  de  l'équation  (60),  et  les  quatre  constantes  arbitraires 
que  comporte  l'intégrale  de  l'équation  (61). 

Si  les  deux  extrémités  de  la  lame  élastique  devenaient  libres,  les 
conditions  (71)  et  (72)  devraient  être  vérifiées  pour  x  =  a  aussi  bien 
que  pour  x  =  o.  Mais,  après  avoir  déterminé,  à  l'aide  des  conditions 
relatives  à  x  =  o,  les  constantes  arbitraires  introduites  dans  la  valeur 
de  H0  par  une  première  intégration,  ou  dans  la  valeur  de  ri0  par  deux 
intégrations  successives,  il  faudrait  renoncer  à  déterminer  les  trois 
autres  constantes  arbitraires;  et  les  conditions  relatives  à  x  =  a  four- 
niraient seulement  des  relations  qui  devraient  exister,  dans  le  cas  d'é- 
quilibre, entre  les  forces  accélératrices  et  la  pression  P.  Il  était  facile, 
au  reste,  de  prévoir  ces  résultats-,  attendu  qu'on  ne  trouble  pas  l'équi- 
libre d'une  lame  élastique  dont  les  extrémités  sont  libres,  lorsqu'on  la 
déplace  très  peu,  en  faisant  tourner  cette  lame  sur  elle-même,  ou  en 
transportant  l'une  de  ses  extrémités  sur  une  droite  parallèle  soit  à 
l'axe  des  x,  soit  à  l'axe  des  y. 

Si  la  lame  élastique,  ayant  ses  extrémités  libres,  se  trouvait  terminée 
dans  le  sens  de  sa  longueur  par  deux  plans  perpendiculaires,  non  plus 
à  la  ligne  moyenne,  mais  à  deux  droites  comprises  dans  le  plan  des  x, 
y,  et  qui,  prolongées  en  dehors  de  la  lame,  formeraient  avec  les  demi- 
axes  des  x  et  y  positives,  la  première  les  angles  a',  j3',  la  seconde  les 
angles  a",  $",  les  valeurs  de  A,  F  et  B,  tirées  des  formules  (65) 
et  (66),  devraient  vérifier,  pour  x  =  o  et  pour  x  =  a,  non  plus  les 
formules  (70),  mais  celles  que  l'on  déduit  des  équations  (4),  quand 
on  y  remplace  successivement  les  angles  a,  [3  par  a',  fi'  et  par  a",  j3". 
On  aurait  donc  alors,  pour  x  =  o, 

(-3)     Acosa'4-Fcos|3'  =  — Pcosa',        F  cosa'+  B  cos(3'  =  —  P  cbs|3', 

et,  pour  x  =  a, 

(74)     Acosa"+Fcos(S"  =  -Pcosa",         Fcosa"  +  B  cos|3"  =  -  P  cosjâ". 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  307 

D'ailleurs,  la  quantité  F,  qui  est  du  même  ordre  que  h1,  pouvant  être 
négligée  vis-à-vis  de  A,  la  première  des  formules  (?3)  ou  (j\)  se 
réduirait  encore  à 

et  entraînerait  :  i°  la  condition  (71);  i°  la  première  des  conditions  (72). 
Mais  la  seconde  des  conditions  (72)  se  trouverait  remplacée  par  celle 
que  l'on  déduit  de  la  seconde  des  formules  (73)  ou  (74).  combinée 
avec  les  formules  (66),  c'est-à-dire  par  l'une  des  deux  suivantes  : 

(70)  le  -j-?  —  xtH-  \%- — -,t 

Il  serait  encore  facile  de  voir  ce  qui  arriverait  si  l'un  des  plans  qui 
terminent  la  lame  élastique  supportait  une  pression  différente  de  P. 
Ainsi,  par  exemple,  concevons  que  le  plan  correspondant  à  x  =  o  reste 
perpendiculaire  à  la  ligne  moyenne,  et  supporte  en  chaque  point  une 
pression  normale  désignée  par  <%.  Alors  il  faudra  substituer  $  à  P,  dans 
la  première  des  formules  (70),  et,  en  conséquence,  la  formule  (71) 
devra  être  remplacée  par  la  suivante  : 

Il  est  essentiel  de  remarquer  que,  en  vertu  des  formules  (5<j)  et  (62), 
la  première  des  expressions  (5o)  et  l'expression  (52)  deviennent  res- 
pectivement 

(78)  ,£*£■_  Ç)«; 

(79)  -*p*a?*"- 

Donc  les  produits  (78)  et  (79)  représentent,  dans  une  lame  élastique 
dont  la  largeur  est  /  :  t°  la  projection  algébrique  sur  l'axe  des  x  de  la 
pression  ou  tension  supportée  par  un  plan  perpendiculaire  à  cet  axe: 


308  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

2°  le  moment  de  cette  pression  ou  tension  par  rapport  à  une  droite 
qui,  étant  perpendiculaire  au  plan  des  œ,  y,  renfermerait  le  point 
de  la  ligne  moyenne  correspondant  à  l'abscisse'  x.  D'ailleurs,  si  l'on 
nomme  t  le  rayon  de  courbure  de  cette  ligne,  on  aura 


i  _     ,  dx'2 

et  l'on  en  conclura,  en  négligeant  les  infiniment  petits  du  second  ordre, 

(80)  l=+^>. 

Donc,  l'expression  (79)  pourra  être  réduite  à 

h3  / 

(81)  ±fp.Q2— • 

Par  conséquent,  le  moment  ci-dessus  mentionné  sera  en  raison  directe 
de  la  largeur  de  la  lame  élastique,  du  cube  de  son  épaisseur  et  de  la 
courbure  -  de  la  ligne  moyenne.  Ainsi  se  trouve  vérifiée  l'hypothèse 
admise  par  Jacques  Bernoulli  dans  la  solution  que  ce  géomètre  a 
donnée  du  problème  de  la  lame  élastique.  Mais  on  doit  ajouter  qu'il 
ne  tenait  aucun  compte  de  la  seconde  des  expressions  (5o),  c'est-à-dire 
de  la  tension  dirigée  dans  un  sens  perpendiculaire  à  la  longueur  de  la 
lame  élastique.  Or  cette  tension,  qui,  à  la  vérité,  est  fort  petite  par  rap- 
port à  celle  qui  se  trouve  dirigée  suivant  la  longueur  de  la  lame  (voir 
la  page  3oi),  reste  néanmoins  comparable  au  moment  dont  nous 
avons  parlé;  et  cette  circonstance,  qui  a  une  influence  marquée  sur 
les  valeurs  des  coefficients  que  renferment  les  équations  déduites  de 
la  théorie  de  Jacques  Bernoulli,  oblige,  dans  plusieurs  cas,  à  modifier 
la  forme  même  de  ces  équations. 

Concevons  à  présent  que  la  laine  élastique  vienne  à  se  mouvoir. 
Alors,  dans  les  équations  (60)  et  (61),  on  devra  remplacer  les  quan- 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  309 

tités  (44)  par  les  différences  (45).  Par  suite,  les  valeurs  générales  de 
5,  et  de  Y]0  devront  satisfaire  aux  équations 


(82) 


(83)        !*_  +  --_ 


2    6^2     '    <te<^2~  A2    °       2     2n"  ete 


dont  la  dernière,  combinée  avec  les  formules  (58),  donnera 
ô- 

(84)   "  y  ^  +  " 


r     h-f  -  _lVa°i 

<^2  "  6  V 


rfAt 


Si  l'on  fait  d'ailleurs,  pour  abréger, 

(85) 

(86) 

et  si,  dans  les  produits 


h* 

Œ2  J   =  02, 

h*/        i\d*n0_ 


"    3    d^4  '      3V1       20/  dr2 


on  néglige  les  termes  de  l'ordre  de  A2,  on  tirera  de  la  formule  (84) 
d'+y       <Py      ..       h- 


(87)  Sî^+di=Y»+0 

et  de  la  formule  (86) 


ï  , 


dx 


(88) 


■^o=y  + 


h1  f         i  \dîy 


( 


a  0  /  <J.r* 


Les  équations  (82),  (87)  et  (88)  permettent  <le  déterminer  à  une 
époque  quelconque,  pendant  le  mouvement  de  la  lame  élastique,  les 
valeurs  des  inconnues  E0,  Y]0  dont  la  seconde  représente  l'ordonnée  de 
la  ligne  moyenne.  Ajoutons  que  cette  ordonnée,  étant  très  peu  diffé- 
rente de  la  fonction  y,  en  vertu  de  la  formule  (88),  pourra  être  snbsti- 


310  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

tuée  à  y  sans  erreur  sensible;  en  sorte  qu'on  aura  encore  à  très  peu 
près 

(89)  °  ^  +  ^~-Yo  +  e"^2^2^ 

Outre  les  équations  (82)  et  (89),  qui  subsistent,  pendant  le  mouve- 
ment de  la  lame  élastique,  pour  tous  les  points  de  la  ligne  moyenne,  il 
en  est  d'autres  qui  sont  relatives  aux  extrémités  de  cette  ligne.  Suppo- 
sons que  ces  extrémités  correspondent  toujours  aux  abscisses  x  =  o, 
x  =  a,  et  que  la  lame  soit  terminée,  dans  le  sens  de  sa  longueur,  par 
deux  plans  perpendiculaires  à  la  ligne  moyenne.  Alors,  si  cette  lame  a 
ses  deux  extrémités  libres,  les  inconnues  2j0,  ri0  devront  vérifier,  pour 
x  =  o  et  pour  x  =  a,  la  condition  (71)  et  la  première  des  condi- 
tions (72).  Quant  à  la  seconde  des  conditions  (72),  elle  devra  être 
remplacée  par  la  suivante 

(90)  ^  =  X,-^, 

de  laquelle  on  tirera,  en  la  combinant  avec  les  formules  (58),  (89),  et 
négligeant  les  termes  qui  auront  pour  facteur  k2  ou  @2, 

Si,  au  contraire,  une  des  extrémités  de  la  lame  élastique,  par  exemple 
l'extrémité  qui  coïncide  avec  l'origine,  devient  fixe,  les  inconnues  E0, 
ïj0  vérifieront,  pour  x  =  o,  les  conditions  (67),  (68)  et  (69).  Enfin, 
si  les  deux  extrémités  deviennent  fixes,  ces  mêmes  conditions  devront 
être  remplies,  non  seulement  pour  x  =  o,  mais  encore  pour  x  =  a. 
Ajoutons  que,  dans  le  cas  où,  les  extrémités  étant  libres,  les  plans  qui 
terminent  la  lame  cessent  d'être  perpendiculaires  à  la  ligne  moyenne, 
on  doit  à  la  condition  (91)  substituer  celle  que  l'on  déduit  de  la  for- 
mule (7,"))  ou  (76)  quand  on  y  remplace  X,  par 


DUNE  LAME  SOLIDE. 


311 


et  Y,  par  la  différence 


(93) 

Y 

1_  dfi 

-Y-.    '     °^° 
"Xt-Bâ'x  dfi 

iY,+ 

i  rfX0 

e  dx 

-Q2  d3h 
+    9    dx* 

On  a 

donc 

al 

ors,  pour  x  = 

o, 

(94) 

dx3 

=  Xt 

-h  — +  i 

dx 

(« 

d% 
dx  dV 

\  cos(3' 
y  cosa'' 

et,  p 

our  x 

= 

a, 

(95) 

Q2  ^o 

dx3 

=x, 

dx 

(Y< 

i 

à:iZ0 
dx  dt 

\cos0' 

V  cosa" 

Les  diverses  conditions  que  nous  venons  d'indiquer  fournissent  le 
moyen  de  déterminer  les  fonctions  arbitraires  que  renferment  les  va- 
leurs générales  des  inconnues  E0,  Y]0  déduites  des  équations  (82)  et 
(89).  Ces  inconnues  étant  ainsi  calculées,  aux  quantités  près  de  l'ordre 
de  /r,  les  valeurs  de  A0,  A,,  H,  r\  et  A  se  déduiront,  avec  le  même  degré 
d'approximation,  des  formules  (5c)),  (64)»  (65).  Quant  aux  valeurs 
approchées  de  F  et  de  B,  elles  seront  données,  non  plus  par  les  équa- 
tions (66),  mais  par  celles  qu'on  en  tire,  en  substituant  aux  quan- 
tités X,,  Y,  les  expressions  (92),  (93).  Par  conséquent,  on  trouvera. 
en  négligeant  seulement  les  quantités  de  l'ordre  de  A3, 


(96) 


F=*P.(x14-^-0»^] 


B 


dx* 


Y'^S 


6    dx3  ' 


r«). 


Lorsque  la  force  cp  est  constante  et  constamment  parallèle  à  elle- 
même,  ses  projections  algébriques  X,  Y  se  réduisent  à  des  quantités 
constantes,  et  l'on  a 


X0  =  X,        Xt=4>ï        Y0=Y,        Yt  =  o,        Y,=  o. 
Par  suite,  les  équations  (60),  (61)  qui  sont  relatives  à  l'état  d'équi- 


:512  SUK.LÉQU1LIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

libre  de  la  lame  élastique,  deviennent 

(97)  P-!H  +  X  =  °- 

(98)  e'^=Y- 

et  les  équations  (82),  (89),  qui  sont  relatives  à  l'état  de  mouvement, 
donnent 

(I0°)  0'^+^-^Y- 

Alors  aussi  les  conditions  (72),  (73),  (76),  (91)  se  réduisent  à     § 

(,ol)  â^  =  0'  ^=°; 

et  les  conditions  (94)»  (<p)  aux  deux  suivantes  : 

O2^0  _  1     à3c0     cos^ 


(102)  S> 

(io3)  Π


d#3        0  dx  dt*  cos  oc' 

d3r]0 1     d3c0    cos|3" 

dx3  ""  5  <Âr^72  cos  a" 


Quant  aux  valeurs  de  Ç,  Y],  A,  elles  seront  toujours  déterminées  par  les 
formules  (64),  (65).  Mais  les  valeurs  de  F,  B,  déterminées  par  les  for- 
mules (96),  deviendront 

<■•«  F=->'|£<*,-'*>-     B=-I,+>£2!ë^'',-'=>- 

Dans  le  cas  particulier  où  la  force  accélératrice  9  s'évanouit,  les 
équations  (99)  et  (100)  deviennent 

(lo6)  0-d^  +  ^=o' 

Au  reste,  pour  établir  en  même  temps  l'équation  (106)  et  les  for- 


DUNE  LAME  SOLIDE.  313 

mules  (101),  il  suffirait  de  recourir  au  principe  adopté  par  Jacques 
Bernoulli,  et  ci-dessus  rappelé,  ainsi  que  nous  l'avons  fait  dans  notre 
premier  Mémoire  sur  l'application  du  calcul  des  résidus  aux  questions 
de  Physique  mathématique  (p.  45  et  46)  (  '  ). 

Si  l'on  considère  un  corps  élastique  comme  un  système  de  molécules 
qui  agissent  l'une  sur  l'autre  à  de  très  petites  distances,  alors,  en  sup- 
posant que  l'élasticité  reste  la  même  dans  tous  les  sens,  et  que  les 
pressions  supportées  par  la  surface  libre  du  corps  dans  l'état  naturel 
se  réduisent  à  zéro,  on  obtiendra,  entre  les  constantes  désignées  par  k 
et  par  K  dans  la  formule  (55),  la  relation 


(«07) 

k- 

=  2K. 

On  aura  donc  par  suite 

(.08) 

■     9 

=  3; 

et,  en  faisant,  pour  abréger, 

(109) 

K 

P 

=  R, 

on  tirera  de  la  formule  (62) 

(110) 

ïl  = 

V/?R 

2 

y/3 
Dans  la  même  hypothèse,  la  formule  (71)  deviendra 

(m)  0*^=-^?, 

dx  3  0 

tandis  que  les  formules  (102),  (io3)  donneront 

(na)  <ï*diri°=  l    â^°    cosi3', 

dx3        3  dx  dt2  cosa'' 

(„3)  Û«ÇS  =  î  /^^ 

v       ;  àx*        3  ôxdt%  cosa" 

Il  resterait  à  intégrer  les  diverses  formules  auxquelles  nous  sommes 

(')  OEuvrcs  de  Cauc/iy,  S.  II,  T.  VII.  p.  6{  et  65. 

OEuvres  de  C.  —  S.  Il,  t.  VIII.  4o 


314  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

parvenus.  Or  cette  intégration  ne  présente  aucune  difficulté,  lorsqu'on 
a  recours  aux  méthodes  exposées  dans  le  Mémoire  sur  l'application  du 
calcul  des  résidus  aux  questions  de  Physique  mathématique.  C'est,  au 
reste,  ce  que  nous  montrerons  plus  en  détail  dans  un  autre  article, 
nous  bornant  pour  le  moment  aux  observations  suivantes. 

Si  la  lame  élastique,  étant  terminée  par  deux  plans  perpendiculaires 
à  la  ligne  moyenne,  a  ses  deux  extrémités  fixes  et  une  vitesse  initiale 
nulle  en  chaque  point,  la  valeur  de  ç0  déterminée  à  l'aide  des  for- 
mules (io5)  et  (67)  sera  semblable  à  l'ordonnée  d'une  corde  un  peu 
écartée  de  la  position  d'équilibre,  c'est-à-dire  à  la  valeur  de  z  déduite 
des  formules  (94)  et  (93)  du  Mémoire  déjà  cité.  Donc,  en  remplaçant, 
dans  la  formule  (roi)  de  ce  Mémoire,  z  par  E0,  et  h  par  ù,  on  trouvera 

j.         1  Ç\         nr.Qt    .     nr.x    f"   .    nitu. M,    v  , 
(»4)  ç,=  -£cw  — «n— jj    nn-JfOO*». 

le  signe  §  s'étendant  à  toutes  les  valeurs  entières  positives  ou  néga- 
tives de  n,  et  la  fonction  ((oc)  désignant  la  valeur  initiale  de  H0.  Dans 
le  même  cas,  la  valeur  de  Y]0,  déterminée  à  l'aide  des  formules  (106), 
(G8)  et  (69),  sera  ce  que  devient  la  valeur  de  z  donnée  par  la  for- 
mule (245)  du  Mémoire,  quand  on  remplace  la  constante  k  par  0.  On 
aura  donc 

!n  .    (1  —  e~ar  cosar)  (erx — cosrx —  sin/\r)  —  ear  sin  ar  (  e-''x — cos/vr-f-sinAvr)    (*" 

(,I5)      r(0=-|yose,W-  <e«r-e-ar)cosar_{ear+e^r)smar ~         "jf       ^  *  (  »0  <** 

r  désignant  une  variable  nouvelle,  f(a?)  la  valeur  initiale  de  yj0,  et  le 
signe  §  s'étendant  à  toutes  les  racines  réelles  positives  de  l'équation 

{ 1 1 6)  (ear-h  e~av)  cosar  =.  2. 

Si,  la  lame  élastique  ayant  ses  deux  extrémités  libres,  la  pression  P 
s'évanouit,  la  valeur  de  H0,  déterminée  à  l'aide  de  l'équation  (io5)  et 
de  la  formule  (71),  ou  plutôt  de  la  suivante 

(117)  te=°> 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  315 

sera  ce  que  devient  la  valeur  de  z  donnée  par  l'équation  (3oo)  du 
Mémoire  quand  on  réduit  les  coordonnées  x,  y,  z-  à  une  seule,  et  que 
l'on  remplace  h  par  ù.  On  aura  donc  alors 

(.18)  ^°~â!SC0S— ^"C0S~^~~J  cos  «  i^)rff*' 

le  signe  §  s'étendant  à  toutes  les  valeurs  entières  positives  ou  néga- 
tives de  n.  Enfin,  si  l'une  des  extrémités  de  la  lame  élastique  est  fixe 
et  l'autre  libre,  la  valeur  de  Y]0,  déterminée  à  l'aide  de  l'équation  (106), 
des  conditions  (68),  (69)  qui  devront  être  remplies  pour  x  =  o,  et  des 
conditions  (101)  qui  devront  être  remplies  pour  x  =  a,  sera  ce  que 
devient  la  valeur  de  u  donnée  par  la  formule  (249)  du  Mémoire,  quand 
on  substitue  à  la  constante  k  la  constante  0.  On  aura  donc 

(ll9}    ^  =  --^co80r»/-  (ear_  e_ar)  CQSar  _  {ear+  e.ar)sinar  -Jf     •fUGW 

le  signe  §  s'étendant  à  toutes  les  racines  de  l'équation 

(120)  (ea,'4-  e-av)  cosar  -h  2  =  o. 

Lorsque  la  longueurs  de  la  lame  élastique  devient  infinie,  les  équa- 
tions (1 14),  (1 18)  se  réduisent  l'une  et  l'autre  à 

f(g  +  fiO+f(a?-  ùt) 
(lai)  lo— 

Par  suite,  si  la  valeur  initiale  f(x)  de  l'inconnue  lj0  est  supposée  sen- 
siblement nulle  dans  tous  les  points  distincts  de  l'origine  des  coordon- 
nées, la  valeur  de  la  même  inconnue  au  bout  du.  temps  t  sera  encore 
nulle  à  très  peu  près  pour  tous  les  points  dont  les  abscisses  ne  vérifie- 
ront pas  une  des  deux  formules 

x=z—  Çlt,         a-  —  Q.t. 

Il  est  aisé  d'en  conclure  que  le  son  se  propagera  dans  la  lame  élastique 
proposée  avec  la  vitesse 


v/sR 

il  =  2 


y/l 


316  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET   LE  MOUVEMENT 

D'ailleurs,  si  l'on  déduit  des  formules  (70)  de  la  page  276  la  vitesse  du 
son  dans  un  corps  solide  élastique  qui  ne  soit  sollicité  par  aucune  force 
motrice,  on  trouvera  cette  dernière  vitesse  égale  à  v/3R.  Donc  les  deux 
vitesses  dont  il  s'agit  sont  entre  elles  dans  le  rapport  de  y/8  à  \Jc)  ou, 
ce  qui  revient  au  même,  dans  le  rapport  de  2  ^2  à  3.  D'autre  part,  si 
l'on  nomme  T  le  temps  d'une  vibration  longitudinale  de  la  lame  élas- 
tique, T  sera  évidemment  la  plus  petite  des  valeurs  positives  de  /  pour 
lesquelles  l'inconnue  E0,  déterminée  par  la  formule  (n4)  ou  (118), 
reprend  sa  valeur  initiale,  c'est-à-dire,  la  plus  petite  de  celles  qui  vé- 
rifient, quel  que  soit  n,  la  condition 


nr.Qt 
cos 


En  d'autres  termes,  T  sera  la  plus  petite  racine  positive  de  l'équation 


COS r=  1: 

a 


et  l'on  aura  en  conséquence 


(1»)  T  =  ir 


Donc,  si  l'on  désigne  par  N  le  rapport  „  ou  le  nombre  des  vibrations 

longitudinales  exécutées  pendant  l'unité  de  temps  par  la  lame  élastique, 
on  trouvera 

(i23)  N=— ■ 

la 

Ce  résultat  était  déjà  connu. 

Quant  à  la  durée  des  vibrations  transversales  correspondantes  au  son 
le  plus  grave  que  la  lame  élastique  puisse  rendre,  elle  sera  évidemment 
la  plus  petite  des  valeurs  de  /,  pour  lesquelles  l'ordonnée  yj0  reprend 
sa  valeur  initiale,  quand  on  réduit  le  second  membre  de  la  formule  (11 5) 
ou  (119)  à  un  seul  terme,  savoir,  à  celui  qui  renferme  la  plus  petite 
racine  positive  de  l'équation  (1 16)  ou  (120).  Cette  durée  sera  donc  dé- 
terminée par  la  formule 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  .  :i I T 

de  laquelle  on  tire,  en  ayant  égard  à  l'équation  (85), 

i        0r2        ilhr-        a*r*  h^T 

(124)  1  =  =  1=  =  F~N- 

t         27r        27ry/3       ry/3  a 

D'ailleurs,  si  l'on  fait,  pour  abréger, 

4  airi  =s, 
les  équations  (i  iG),  (120),  que  l'on  peut  écrire  comme  il  suit 

deviendront  simplement 

1  .<2 

.  .  =  0, 


5.6.7.8      5.6.7.8.9. 10. 1 1 .  12 


.=0, 


1.2.3.4  l .2.3.4.5.6.7.8 

et  les  plus  petites  valeurs  positives  de  s  propres  à  les  vérifier  seront 

$  =  5.6.7.8  x  1,19181 86. . .  =  2002,255. . . , 
s  =  2.2.3.4  x  1 ,0301968. .  .  =  49 j 44944 •  •  •  • 

Or,  en  substituant  l'une  après  l'autre  les  valeurs  précédentes  de  s  dans 
l'équation  (124)  présentée  sous  la  forme 

t        271  \  3  /    a 


on  trouvera  en  premier  lieu 

(i25)  •  -  =(2, o55838...)  —  N, 

et  en  second  lieu 

(126)  -  =(0, 323o798...  )  — N. 

Ces  deux  dernières  formules  déterminent  le  nombre  (\c^  vibrations 


318  ,  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

transversales  correspondantes  au  son  le  plus  grave  et  exécutées,  pen- 
dant l'unité  de  temps,  par  la  lame  élastique  :  i°  dans  le  cas  où  les  deux 
extrémités  sont  fixes;  i°  dans  le  cas  où  l'une  des  extrémités  est  fixe, 
et  l'autre  libre. 

Si  l'on  voulait  déterminer  le  nombre  des  vibrations  transversales 
exécutées  par  la  lame  pendant  l'unité  de  temps,  et  correspondantes, 
non  au  son  le  plus  grave,  mais  à  ceux  qui  l'avoisinent,  il  faudrait  sub- 
stituer, dans  la  formule  (i2/j),  celles  des  racines  positives  de  l'équa- 
tion (116)  ou  (120)  qui  suivent  immédiatement  la  plus  petite.  Or  on 
déterminera  sans  peine  des  valeurs  fort  approchées  de  ces  racines,  en 
observant  que,  pour  des  valeurs  un  peu  considérables  de  r,  l'équa- 
tion (1 16)  ou  (120)  donne  à  très  peu  près 


(127) 


cosar  =  o. 


Donc  les  racines  positives  de  l'équation  (116)  ou  (120),  abstraction 
faite  des  plus  petites,  se  réduiront  sensiblement  aux  racines  positives 
de  l'équation  (127),  c'est-à-dire,  aux  valeurs  de  r  déterminées  parla 
formule 


ar  =  (2K  +  i).-, 
2 

dans  laquelle  n  désigne  un  nombre  entier  quelconque.  Si,  pour  plus 
d'exactitude,  on  suppose,  dans  l'équation  (116)  ou  (120), 

(ïa8)  ar  =  (an -M)*  +  f. 

2 

alors,  en  négligeant  le  carré  de  1,  on  conclura  de  l'équation  (1 16) 

(129)   i=(— i)»+i  » *=(—  ir,2e"""+"7(i-r(J«+|)«+...) 

(2/i-f-l)_  —  (2/i-Hl)4r 

e          2  -\-e  2 

et  de  l'équation  (120) 
(i3o)     £  =  (— 1)» _ _ =r(-i)»2eH2"+ll?(!-rl2''^+...), 

(2/H-l)-  _(2„-t-l)£  ' 

e  2  -+-  e  2 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  319 

On  tirera  d'ailleurs  des  formules  (124)  et  (128) 

v       ;  t  8\/3        L        (2/i  +  j)7:J     « 

Si  maintenant  on  pose  successivement  n  =  i,  n  =  2,  11  =  3,  . . .,  dans 
les  formules  (129),  (i3o)  et(i3i),  on  trouvera  :  i"  en  admettant  que 
la  lame  ait  ses  deux  extrémités  fixes, 

I=(a,o56i...)^N,     1=  (5,66706...)  ^N,     I=(i  1,10957...)  ^N,       ...; 

t  (XI  CL  l  Cl 

20  en  admettant  que  les  deux  extrémités  soient  l'une  fixe  et  l'autre 
libre, 

I=(2,oa4...)^N,      j  =(5, 66924...)  ^N,      i=(,i,io945...)^N,       .... 

t  Cl  t  Cl  t  c* 

Le  premier  des  nombres  compris  dans  les  équations  précédentes, 
savoir  2,o56i . . .,  diffère  très  peu  du  nombre  2,o55838. . .  que  renferme 
l'équation  (i25);  d'où  il  suit  que  la  formule  (i3i)  fournit  sans  erreur 
sensible  même  le  nombre  des  vibrations  correspondantes  au  son  le 
plus  grave  dans  une  lame  dont  les  extrémités  sont  libres.  Ajoutons 
que,  dans  le  cas  où  11  devient  supérieur  à  2,  on  peut  remplacer  i  par 
zéro  dans  la  formule  (i3i),  et  réduire  cette  formule  à 

1        (au  +  i)2t:  9J1 

(  I  32  )  -  = — A  • 

K        '  t  8v/3  a 

Quant  au  nombre  des  vibrations  transversales  que  la  lame  exécute- 
rait, si  ses  deux  extrémités  devenaient  libres,  il  est  aisé  de  voir  qu'il 
sera  encore  déterminé  par  les  formules  (116)  et  (124).  En  effet,  dans 
ce  dernier  cas,  l'équation  (106)  doit  être  intégrée  de  manière  que  les 
conditions  (101)  soient  vérifiées,  non  seulement  pour  x  =  o,  mais 
encore  pour  x  =  a.  D'ailleurs,  si  l'on  fait,  pour  plus  de  commodilé, 

on  tirera  de  l'équation  (106)  différentiée  deux  fois  de  suite  par  rap- 


320  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

port  à  x 

tandis  que  les  conditions  (101)  se  réduiront  à 

H  =  °'  dœ=°- 

De  plus,  î(x)  étant  la  valeur  initiale  de  yj0,  Î"(x)  sera  la  valeur  ini- 
tiale de  H.  Cela  posé,  il  est  clair  que,  pour  obtenir  la  valeur  de  l'in- 
connue H,  dans  le  cas  où  les  deux  extrémités  de  la  lame  élastique  sont 
libres,  et  les  vitesses  initiales  nulles,  il  suffit  de  remplacer  f(ix)  par 
f"(ix)  dans  le  second  membre  de  l'équation  (n5).  On  obtiendra  en- 
suite la  valeur  de  Y]0  par  le  moyen  de  la  formule 

i}9-f(*)=  f    f  VLdx\ 


et  l'on  conclura  de  cette  dernière  que  le  nombre  des  vibrations  trans- 
versales exécutées  pendant  l'unité  de  temps  par  la  lame  élastique  est 
une  des  valeurs  de  -  déterminées  par  les  formules  (i  16)  et  (124). 

Par  des  raisonnements  semblables  à  ceux  dont  nous  venons  de  faire 
usage,  on  pourrait  encore  déduire  de  la  formule  (n4)  la  valeur  de  £0 
relative  au  cas  où  la  lame  a  ses  deux  extrémités  libres,  et  l'on  trouve- 
rait toujours  le  nombre  N  des  vibrations  longitudinales  égal  au  rap- 

port  — 

Il  importe  d'observer  que  le  nombre  N  des  vibrations  longitudinales 
est,  en  vertu  de  la  formule  (i23),  indépendant  de  l'épaisseur  ih  de  la 
lame  élastique,  tandis  que  le  nombre  des  vibrations  transversales,  ou 
la  valeur  de  -  déterminée  par  l'équation  (124),  est  proportionnel  à  cette 

épaisseur.  Donc,  lorsque  l'épaisseur  est  très  petite,  les  vibrations  trans- 
versales s'exécutent  beaucoup  plus  lentement  que  les  autres,  en  sorte 
que,  au  bout  d'un  temps  peu  considérable  et  comparable  à  la  durée 
d'une  vibration  longitudinale,  l'ordonnée  Y]0  de  la  ligne  moyenne  dif- 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  »t 

ferc  très  peu  de  l'ordonnée  initiale  f(a?).  On  ne  doit  donc  pas  être  sur- 
pris de  voir  les  équations  (n5)  et  (119)  se  réduire  à 


Qh 

conséquence 


lorsqu'on  néglige  le  carré  de  h  ou  de  8=  -^=->  et  que  l'on  suppose  en 

*COS0/,2£  =  I 


Au  reste  il  était  facile  de  prévoir  ces  divers  résultats  à  l'inspection  des 
équations  différentielles  (82)  et  (89).  Effectivement,  l'équation  (82), 
qui  détermine  généralement  les  vibrations  longitudinales  d'une  lame 
élastique,  est  indépendante  de  l'épaisseur  ih  de  cette  lame,  tandis  que 
l'équation  (89),  qui  détermine  les  vibrations  transversales,  renferme 
dans  son  second  membre  le  carré  de  h,  et  dans  son  premier  membre  le 
carré  de  la  constante  0  proportionnelle  à  h.  Si  l'on  néglige  h2  et  par 
suite  02,  l'équation  (89)  se  réduira  simplement  à  la  seconde  des  for- 
mules (34).  Il  y  a  plus,  on  pourra  dans  les  formules  (34)  remplacer  Y, 
par  zéro.  En  effet,  pour  que  les  déplacements  des  molécules  restent 
très  petits,  comme  on  le  suppose,  pendant  toute  la  durée  du  mouve- 
ment, il  est  nécessaire  que  la  lame  élastique  s'écarte  très  peu  d'une 
position  d'équilibre,  et  qu'en  conséquence  Y0  soit  une  quantité  très 
petite  du  même  ordre  que  lr.  Donc,  en  négligeant  h-,  on  devra  négli- 
ger aussi  Y0,  et  réduire  la  seconde  des  formules  (34)  à 


2Ç  =  o. 

Si  d'ailleurs  on  suppose  nulle  la  vitesse  initiale  d'un  point  quelconque 
de  la  ligne  moyenne,  et  par  conséquent  la  valeur  de  -~  correspondante 
à  /  =  o,  alors,  en  désignant  par  i(x)  la  valeur  initiale  de  y],,',  on  tirera 
de  l'équation  précédente 

Si  l'on  supposait  la  valeur  initiale  de  ■—  différente  de  zéro,  en  la  dési- 

CEuvres  de  C.  —  S.  II,  t.  VIII.  4' 


322  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

gnant  par  F(a?),  et  négligeant  le  carré  de  h,  on  trouverait 

Ces  dernières  iormules,  qui  ne  doivent  être  employées  que  pour  des 
valeurs  peu  considérables  de  t,  expriment  que,  dans  le  cas  où  l'épais- 
seur de  la  lame  est  très  petite,  la  vitesse  d'un  point  de  la  ligne  moyenne, 
dans  un  sens  perpendiculaire  à  cette  ligne,  demeure  sensiblement 
constante  pendant  la  durée  d'une  vibration  longitudinale.  Cela  tient  à 
ce  que,  dans  l'hypothèse  admise,  les  vibrations  transversales  s'exécu- 
teront, comme  on  l'a  déjà  dit,  beaucoup  plus  lentement  que  les  autres. 
Mais,  si  le  temps  croît  et  devient  comparable  à  la  durée  d'une  vibration 
transversale,  il  ne  sera  plus  permis  de  négliger  le  carré  de  la  quantité/* 
et  de  la  constante  0  qui,  dans  les  intégrales  générales  des  équations  (89) 
et  (106),  se  trouvera  multipliée  sous  les  signes  sinus  ou  cosinus  par  la 
variable  /. 

On  pourrait  imaginer  diverses  hypothèses  en  vertu  desquelles  les 
conditions  relatives  aux  extrémités  de  la  lame  seraient  représentées, 
non  plus  par  les  formules  (67),  (G8),  (69)  ou  (71),  (72),  (7j),  etc., 
mais  par  des  formules  nouvelles.  Ainsi,  par  exemple,  si  les  extrémités 
de  la  ligne  moyenne,  en  devenant  fixes,  prenaient  des  positions  dis- 
tinctes de  celles  qu'elles  occupaient  dans  l'état  naturel,  les  valeurs 
de  E0,  Y]0  correspondantes  à  ces  extrémités  se  réduiraient,  non  pas  à 
zéro,  mais  à  des  quantités  constantes.  On  pourrait  supposer  encore 
que  les  extrémités  de  la  ligne  moyenne  sont  assujetties  a  rester  sur  des 
courbes  données,  ou  que  les  plans  qui  terminent  la  lame  supportent 
des  pressions  ou  tensions  dirigées  d'une  manière  quelconque  et  don- 
nées en  chaque  point,  etc.  Dans  ces  différents  cas,  la  recherche  des 
Iormules  qui  devront  être  substituées  à  celles  que  nous  avons  obte- 
nues se  déduira  sans  peine  des  principes  que  nous  avons  exposés. 

Enfin  il  est  clair  qu'on  tirera  aisément  des  formules  (1 14),  (n5),  etc. 
les  valeurs  de  x  pour  lesquelles  les  inconnues  H0,  ri0  s'évanouiront, 
quel  que  soit  /,  et  par  conséquent  le  nombre  ainsi  que  la  position  des 


D'UNE  LAME  SOUDE.  828 

points  qui  resteront  immobiles  pendant  les  vibrations  longitudinales 
ou  transversales  de  la  lame  élastique. 

Supposons  maintenant  que  l'on  considère,  non  plus  une  lame  élas- 
tique, mais  une  lame  solide  entièrement  dénuée  d'élasticité.  Alors,  en 
adoptant  les  principes  énoncés  dans  l'un  des  précédents  articles 
(p.  224  et  22$),  et  taisant  pour  abréger 

on  reconnaîtra  que  les  formules  (82)  et  (89)  doivent  être  remplacées 
par  celles  que  l'on  en  déduit,  quand  on  substitue  dans  les  premiers 
membres,  aux  inconnues  H0,  ï]0,  leurs  dérivées  relatives  à  /,  savoir 


Donc,  si  l'on  pose 


Ôlp        Orig 

ôt  '      ôt 


ÔE0  _  (h,  _ 

W"°'  dt 


les  inconnues  //„,  e0,  qui  représenteront  au  bout  du  temps  /  les  projec- 
tions algébriques  de  la  vitesse  d'un  point  situé  sur  la  ligne  moyenne, 
devront  satisfaire,  quel  que  soit^r,  aux  équations 

dx-  ôt 

»£§•+*&  =¥.+  £(*,+  .£)■ 

àx*         ôt  6  \  dx  J 

Dans  le  même  cas,  si  ta  force  accélératrice  o  s'évanouit,  on  aura  sim- 
plement 

dx1  ~"  ôt  ' 


dur         ôt 

11  sera  également  facile  de  trouver  les  conditions  qui  devront  être  rem- 
plies aux  deux  extrémités  de  la  lame  solide,  el  l'on  pourra  ensuite  dé- 


324-  SUR  L'EQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

terminer  les  valeurs  des  inconnues  à  l'aide  des  méthodes  développées 
dans  le  Mémoire  déjà  cité. 

Parmi  les  formules  obtenues  dans  ce  paragraphe,  celles  qui  sont 
relatives  à  l'équilibre  ou  au  mouvement  d'une  lame  élastique  sollici- 
tée par  une  force  accélératrice  constante  et  constamment  parallèle  à 
elle-même  coïncident  avec  des  formules  déjà  connues,  et  particulière- 
ment avec  celles  que  renferme  le  Mémoire  d'Euler,  intitulé  :  Investiga- 
tio  motuum  quibus  laminœ  et  virgœ  elasticœ  contremiscunt  (voir  les  Acta 
Academiœ  petropolitanœ  pour  l'année  1779).  Elles  doivent  donc  s'ac- 
corder aussi  avec  celles  que  renferme  le  Mémoire  présenté  par  M.  Pois- 
son à  l'Académie  des  Sciences,  le  14  avril  dernier  (').  En  effet,  après 
avoir  annoncé,  dans  les  Annales  de  Chimie,  qu'il  déduit  de  la  considé- 
ration des  forces  moléculaires  les  équations  relatives,  soit  à  tous  les 
points,  soit  aux  extrémités  des  cordes  et  des  verges,  des  membranes  et 
des  plaques  élastiques,  M.  Poisson  ajoute  :  Parmi  ces  équations,  celles 
qui  répondent  au  contour  d'une  plaque  élastique  pliée  d'une  manière 
quelconque,  et  celles  qui  appartiennent  à  tous  les  points  d  une  plaque  ou 
d'une  membrane  qui  est  restée  plane  n'avaient  pas  encore  été  données;  les 
autres  coïncident  avec  les  équations  trouvées  par  différents  moyens.  Il 
paraît  d'ailleurs  par  ce  passage  que  M.  Poisson  s'est  occupé  seulement 
des  lames  et  des  plaques  élastiques  d'une  épaisseur  constante  qui, 
étant  naturellement  planes,  ne  cessent  de  l'être  qu'autant  qu'elles  sont 
pliées  etcourbées  par  l'action  d'une  cause  extérieure.  Lorsqu'une  lame 
ou  plaque  est  dénuée  d'élasticité,  ou  naturellement  courbe,  ou  d'une 
épaisseur  variable,  on  parvient  à  des  équations  d'équilibre  ou  de 
mouvement  qui  sont  très  distinctes  des  équations  déjà  connues,  et  ne 
sont  pas  indiquées  dans  le  passage  cité.  C'est  ce  que  montrent  les  cal- 
culs ci-dessus  effectués,  et  ceux  que  nous  développerons  ci-après  ou 
dans  de  nouveaux  articles. 


(')  Ce  beau  Mémoire,  dans  lequel  M.  Poisson  a  déduit  le  premier  de  la  considération 
des  forces  moléculaires  les  équations  relatives  à  l'équilibre  ou  au  mouvement  des  cordes, 
des  verges,  des  membranes  et  des  plaques  élastiques,  s'imprime  en  ce  moment,  et  doit 
paraître  dans  le  tome  VIII  des  Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences. 


DUNE  LAME  SOLIDE.  325 

§  XJ i_  _  Équations  d'équilibre  ou  de  mouvement  d'une  lame 
naturellement  droite,  mais  d'une  épaisseur  variable. 

Dans  le  paragraphe  précédent,  nous  avons  regardé  comme  constante 
l'épaisseur  2  A  de  la  lame  solide.  Supposons  maintenant  que  cette  épais- 
seur soit  variable;  mais  admettons,  pour  plus  de  simplicité,  que,  étant 
toujours  très  petite,  elle  se  trouve  primitivement  divisée  en  deux  par- 
ties égales  par  l'axe  des  x.  h  deviendra  une  fonction  de  x,  et  la  section 
faite  dans  la  lame  solide  par  le  plan  des  x, y  sera  renfermée  dans  l'état 
naturel  entre  deux  courbes  représentées  par  les  équations  (17).  D'ail- 
leurs, si  l'on  suppose/  fonction  de  x,  les  angles  a,  £,  formés  par  la 
normale  à  la  courbe  dont  x  et  y  sont  les  coordonnées  avec  les  demi- 
axes  des  x  et  y  positives,  se  trouveront  déterminés  par  l'équation 

cos  a  dx  -+-  cos  (3  dy  =  0        ou        cos  a  -+-  cos  (3  ^  =  o. 

Donc,  si  cette  courbe  se  confond  avec  l'une  de  celles  que  représentent 
les  équations  (17),  on  aura 

dk  o  dk 

(i33)  cosa-hcosP-7-=o-      ou        cosa  —  C0SH^  —  °- 

De  plus,  si  l'on  continue  de  regarder  comme  infiniment  petits  les  dé- 
placements des  molécules,  et  si  l'on  détermine  toujours  la  variable  r 
par  l'équation  (5),  les  formules  (i33)  subsisteront  encore  sans  erreur 
sensible,  après  les  déplacements  dont  il  s'agit,  la  première  pour 
r=  —  h,  la  seconde  pour  r=h.  Par  conséquent,  on  tirera  des  for- 
mules (  \)  :  i°  pour  r  =  —  à, 

.  dh       „  ,.  d/i  dh  u 

(,34)  Agj+F^-Pgj.        F-g-n-I^-P; 

20  pour  r ■--  h. 

Enfin,  si  l'on  développe  les  quantités  A,  F,  B,  X,  V,  Ç,  f\  suivant  les 


036) 


326  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

puissances  ascendantes  de  r,  à  l'aide  des  équations  (19),  (20),  (21), 
(22),  on  trouvera,  au  lieu  des  formules  (27), 

•    v  h% ->-       «_/A  \idh  v        17  h'  (k  i    *"  \i  dh  V  dh 


|  ».+B.?+-.-+(F.+.v)*£=  "P.    ^  +  B.»+....t(F,  +  F.f+...)ig 


=  0; 


mis,  on  en  conclura,  en  négligeant  dans  une  première  approximation 

dh 

dx 


les  termes  du  même  ordre  que  la  fonction  h  et  sa  dérivée  5- 


(i37)       F„=o,        B0--P;        Ft=-(A.+  P)i'S,         B1=o, 

li  dx 

Cela  posé,  la  première  des  formules  (33)  et  la  première  des  for- 
mules (34)  devront  être  remplacées  par  les  suivantes  : 

(,38)-  £-<A.  +  P)J  £+,*-.> 

Quant  à  la  seconde  des  équations  (33),  elle  continuera  d'être  fournie, 
ainsi  que  la  seconde  des  équations  (34),  par  la  première  approxima- 
tion; mais  elle  acquerra  de  nouveaux  termes  et  offrira  le  moyen  de 
déterminer  la  valeur  de  A,,  si  l'on  a  recours  à  une  approximation  nou- 
velle. Concevons,  en  effet,  que,  dans  les  formules  (1 36),  on  conserve 
les  termes  proportionnels  au  carré  de  h.  On  tirera  de  ces  formules 


(i4o) 


puis  on  conclura  de  celles-ci.  combinées  avec  la  première  et  la  seconde 
des  équations  (23),  la  seconde  et  la  troisième  des  équations  (24),  et 


F,=- 

h2                    dh 

-_f,_a,as, 

B0^-P_-B, 

2 

_.   ,  dh 
-Fih-j-i 

dx 

F,=-T 

-<v>i«- 

h2  r,         i.,  dh 
0             1          dx 

B»^= 

h-                 1   dh 
~6}h-¥ohdx 

1          dh            h"- 
1         dx            6 

dh2 
rAidx*> 

D'UNE  LAME  SOLIDE. 


327 


l'équation  (i38) 


,,       h*  fd\l        v 


A,  h 


dh 
dx 


'Y—  — h  d%k 


(,«,)     (B.^-P4.-P(Y,  +  X.i^j  +  (A.+  P)v^,       a<to, 


dx'1 


Par  suite,  la  première  des  équations  (24)  donnera 


,    .   ,      A-  <i2A,  ,  <7-A 


ou,  ee  qui  revient  au  même, 


Vo+^( 


rfXA       v      dh 
dx  }  dx 


.  ,_.        d2Al       3  .    d'h         (  3  ,.        1  „       rfX,       3  „  c/A 
(>43)       -^--A.^-s+p   _y0+-\1+  -^-+-rX, 


dx2 


dx1 


dx 


dx 


De  plus,  comme  la  variable  r,  comprise  dans  les  équations  (19), 
(20),  etc.,  est  une  quantité  du  même  ordre  que  h,  on  conclura  de  ces 
équations,  combinées  avec  les  formules  (i4o)  •'  T°  ?»  négligeant,  dans 
le  développement  de  A,  les  puissances  de  h  supérieures  à  la  première, 

(4o)  A  =  A8  +  A,r; 

2°  en  négligeant,  dans  les  développements  de  F  et  de  B,  les  puissances 
de  //  supérieures  à  la  seconde, 


F=F0+F,/-4-F2 


-S-5<p+A«+A":>» 


(i44)       B  =  Be-i-Bï-=B0(i-^ 

2  \  11- 


/*-  '  h  dx 


«.(-£)-£ 


P-<A.+  P,£] 


Enfin,  si  l'on  substitue  dans  les  équations  (  1 4 4 )  les  valeurs  de  F0  et  B0 
tirées  des  formules  (r  \  1),  on  trouvera 


(.45) 


dh 


r  dh 


»-i(^'+P».V-'*)-M£-(A.+  P)jt4i 


1,  ,,       •     /.r       ,-    1  dh       A„-f-P  1  «PAN,,.        .,         ,         .     c/A- 


r/.r2 


('47 


328  SUR  L'EQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

Los  équations  (i43),  (i45)  sont  relatives  à  une  lame  solide  en  équi- 
libre. Si  de  l'état  d'équilibre  on  passe  à  l'état  de  mouvement,  il  faudra 
dans  ces  équations  remplacer  les  quantités  (44)  par  les  quantités  (45). 
On  trouvera  donc  alors,  en  négligeant  les  termes  proportionnels  au 
carré  de  h, 


046) 


d*Ai       3       tPh         /3Y0        i  v 
~dx^  ~  h  Al  d&  +  9\lë  +  2    - 

4-^  +  îx 
dx         h  J 

""^vA*    dt*     h2    <^2    '     dxdtx 

3  dȣ.  dh 

+   7    -TT   -7- 

h    ut-    dx 

dh\ 

dx  J 


et,  en  négligeant  les  termes  proportionnels  au  cube  de  h, 
_        i  \~dAi  /v        <?2£i\~l,,,        >x        l    i  dh        ..         _,/■  rfA 


B--P+Ê 


v       ^2i0i       /v        à2^o\  i  û?A       A0+P  i  d-h 


j£2         \  d£2  /  A  «ta?  o        h  dx- 


(A.-r^-MÀ.H-P)^ 


Quant  à  la  valeur  approchée  de  A,  elle  continuera  d'être  déterminée 
par  l'équation  (4°)»  l'erreur  étant  du  même  ordre  que  h2. 

Supposons  maintenant  que  la  lame  proposée  devienne  élastique,  et 
que  son  élasticité  soit  la  même  dans  tous  les  sens.  Alors,  en  adoptant 
les  mêmes  notations  que  dans  le  second  paragraphe  et  combinant  les 
formules  (37)  avec  les  équations  (137),  on  retrouvera  les  valeurs  de 
?«•  *}«»  Tn  données  par  les  formules  (58),  et  les  valeurs  de  A0,  A,  don- 
nées par  les  formules  (39),  ou,  ce  qui  revient  au  même,  par  les  sui- 
vantes 

(,48j)  A;=pû.^_|,      A,  =  -pn^, 

(2  désignant  toujours  une  constante  positive  propre  à  vérifier  l'équa- 
tion (62).  Mais  la  quantité  E2  acquerra  une  valeur  nouvelle,  savoir 

,   /  v  t  —1  ^!l»  _       2      Ao+P  I  dh_ 

[lW>  -2_  9  dx*        0  —  1       K       h  dx' 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

,  ,■  v        1  â2c0       2  ["".,  dco       PI  1  ^ 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  3*) 

Cela  posé,  s'il  y  a  équilibre,  les  équations  ( 1 38)  et  ( r 4 ^ )  donneront 

/J-c',,         i  dh  cil0\       v         0  —  i    P   i   dh 

et 

/    s«i       <m(lld>r>o        d9-/id2rl0\  h2  /  rfXA        .  *M 

(,;,a)    - *(j  ^  "  m  d^) =  Y*+  tvYi+  2  "s:; +  'as*- 

Si,  au  contraire,  la  lame  élastique  se  meut,  on  tirera  des  équa- 
tions (i3f))  et  (i 46),  combinées  avec  les  formules  (.j8)  et  (i48), 

1 53  ç» (^lk  _  1  *È.  Êî\  -4-  \    _  G ~l  —  —  —  £1& 

\  dz-2        //  rf.r  dr/  0       ph  dx         dt1 


et 
(i54 


|  \5  <fce*       dx*  dx1)       dt*  dx  dx  dt1       3  \'      <>Jj)dx2ûï- 


v       A"  /v  rfXA       .  rfA  v 


D'ailleurs,  en  faisant,  pour  abréger, 

(«55)  ïj,  —  A-r-  -j-  —  -s-  {  i 5    -— -  =  y, 

</x-   dx         à   \         20/    dx- 

<•{,  négligeant  les  termes  de  l'ordre  de  /r,  on  conclura  de  l'équa- 
tion (i  54) 

/  khs     r»L(h&y       d2hô2y\       à2v      v       /<S/Y  dXA       .dh-, 

Donc,  puisque,  en  vertu  de  la  formule  (i55),  l'ordonnée  ri0  de  la  ligne 
moyenne  sera  très  peu  différente  de  la  fonction  y,  on  aura  encore  à 
1res  peu  près 

t   ~    \      <vifl1  d''rin        ll2h  â2ri0\       d2rl(l        v        A*  /_,  r/\A        ,  dh  _ 

Ajoutons  que  les  valeurs  approchées  des  déplacements  :,  i\  cl  de  la 
pression  A  continueront  d'être  déterminées,  comme  dans  le  second 
paragraphe,  par  les  équations  (64)  et  (65).  Quant  aux  valeurs  appro- 
chées des  pressions  F  et   B,  elles  se  déduiront  des  formules  (il»). 

OEtivrcs  de  C  —  S.  Il,  t.  VIII.  \  >. 


3:îO  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

(  i  %'j)  combinées  avec  les  formules  (58),  ( r  ^ 8 ) ,  et  seront,  dans  le  cas 
d'équilibre, 

/  r-        »    Ar        Oi^A/M        *v_l.    cnhdhdl**         [O,^o  ^0-i  P\rdh 


(.58)     '  B=-P-K-p 

2 


i  rfA       /^.û£0       9  —  i  P\  i  rf*A" 


Y  -+-  \    -  --  —  I  Q*  -2Ï 


h  dx        \      dx  0       Q  J  li  dx'1 

-i   P\  dh2 

dx    '        0       p  J  dx2 


(*»-#*) 


rt1&        9  —  i   P\  rfA 


Observons,  de  plus,  que,  pour  tirer  des  formules  (i58)  les  valeurs 
approchées  des  pressions  F,  B  dans  le  cas  du  mouvement,  il  suffira  de 
substituer  aux  quantités  X0,  X,,  Y,  les  différences 


-V ÏTT  —  A.!  -h    j t-t  >  l| rrr   —  I  i 


•°      tf<*  '  '       ôtr-  —     '      ()X^  d**  "       '      0  dxdt^ 

et  que  la  seconde  de  ces  différences,  en  vertu  de  l'équation  (i5j),  sera 
sensiblement  équivalente  à  l'expression  (92).  On  aura  donc,  dans  le  cas 
du  mouvement, 

■  F  =  1 p  (x,  +  %i  -  s*  Ç$}  (*•-  ,•')  +  f&h  p.  £2?- p  (p..  «&+•=■£)>* 

2  '  \  </*-'  dx  /  <£#  ox-2        '  \      dx  Q       p  J  h  dx 

d%\  i  dh  _  /Q2  d&        O  —  i  P\  I  ePh* 


(i59)       B  =  -P  +  -p      Yi+i/^    +(x° 

2     I  \  0  (/J?  t/^v        \  c>£  /  «  «2e        \      dx  d       p  J  li  dx- 

Q»^î  _u.  ^JTJ:  F_\  dh* 
dx  0      p  J  dx- 

Les  équations  (i5i)  et  (1.J2)  ou  (i53)  et  (137)  sont  les  seules  qui 
subsistent  dans  le  cas  d'équilibre  ou  de  mouvement,  pour  tous  les 
points  de  la  ligne  moyenne,  entre  les  inconnues  £0,  y]0  et  les  variables 
indépendantes  x,  t.  Mais,  pour  déterminer  complètement  ces  incon- 
nues, et  fixer  les  valeurs  des  constantes  arbitraires  ou  des  fonctions 
arbitraires  introduites  par  les  intégrations,  il  sera  nécessaire  de  joindre 
aux  équations  dont  il  s'agit  les  conditions  relatives  aux  deux  extré- 
mités de  la  lame  élastique.  Si,  cette  lame  étant  terminée  par  deux  plans 
perpendiculaires  à  la  ligne  moyenne,  et  correspondants  aux  abscisses 
x  =  o,  x  =  a,  les  deux  extrémités  sont  fixes,  alors,  pour  chacune  de 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  331 

ces  abscisses,  les  inconnues  Ç#l  rio  devront  satisfaire  aux  conditions 
(67),  (68),  (69).  Mais,  si  la  seconde  extrémité  devient  libre,  alors, 
pour  x  =  a,  les  formules  (70)  devront  être  vérifiées,  quel  que  soit  r, 
et  entraîneront  :  i°  la  condition  (71);  20  les  conditions  (72)  dont  la 
dernière  devra  être  remplacée,  quand  il  y  aura  mouvement,  par  la  con- 
dition (91).  Si  les  deux  extrémités  étaient  libres,  les  conditions  (71  ) 
et  (72)  ou  (91)  devraient  être  vérifiées  pour  x  =  o,  ainsi  que  pour 
x=a;  mais  elles  ne  suffiraient  plus  dans  le  cas  d'équilibre  pour  déter- 
miner toutes  les  constantes  arbitraires,  ce  qu'il  était  facile  de  prévoir. 
Enfin,  si,  les  deux  extrémités  étant  libres,  la  lame  élastique  se  trouvait 
terminée  par  deux  plans  perpendiculaires,  non  plus  à  la  ligne  moyenne, 
mais  à  deux  droites  comprises  dans  le  plan  des  x,  v,  et  qui,  prolongées 
en  dehors  de  la  lame,  formeraient  avec  les  demi-axes  des  x  et  y  posi- 
tives, la  première  les  angles  a',  fi',  la  seconde  les  angles  a",  fi",  alors, 
en  raisonnant  comme  dans  le  paragraphe  précédent,   on   établirait 
encore  pour  chaque  extrémité  la  condition  (71)  et  la  première  des 
conditions  (72).  Mais  la  seconde  des  conditions  (72)  devrait  être  rem- 
placée, dans  le  cas  d'équilibre,  par  l'une  des  formules 

(l6f)  "    d^-Xi+\    l  °/i  dx)  cosa"' 

et,  dans  le  cas  de  mouvement,  par  l'une  des  suivantes  : 


1     &1cfl         (x        à*-Z0\  1  dk~\  cos(5' 


1       0  dxdt*       V  <W  h  dx\  COSa' 

1     d*lo         (x    _  dj%\  1  din  cos(3" 
'^ôdxdi'^V  àt-J  h  ctejcoscc' 


Si,  les  plans  qui  terminent  la  lame  élastique  étant  perpendiculaires 
à  la  ligne  moyenne,  l'un  de  ces  plans  supportait  une  pression  <P  diffé- 
rente de  P,  alors,  pour  chacun  des  points  situés  dans  le  plan  dont  il 
s'agit,  l'inconnue  c{)  devrait  satisfaire,  non  plus  à  la  condition  (71). 
mais  ii  la  condition  (77). 


W-2  SUR   L'EQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

Dans  le  cas  particulier  où  la  force  accélératrice  9  et  la  pression  P 
s'évanouissent,  on  tire  des  équations  (i53),  (107) 


(yyfà2i0        1   dh  dl0\  _  d'-co 


1  dx*        h  dx  dx)    '   dt 

(«65)  &h(\  %£  -  Ç4  ftï  +  ^  =  o. 

Dans  le  même  cas,  les  conditions  (72),  (160)  et  (161)  coïncident  avec 
les  conditions  (toi),  tandis  que  les  formules  (162),  (i63)  se  rédui- 
sent à 


(,66) 

02  £3.  _ 

\0  d-rdf* 

1  rf/i 

d1^ 

cos3' 
cosa' 

(167) 

0-2  <***>« 

/1      *ۥ 

\  5  d.r  d*2 

1   dh 

li  dx 

dt*) 

cosS" 
1  cosa" 

Lorsqu 

on 

su 

ppose 

(168) 

h  —  b{ 

1  4-  c.r), 

b  et  c  désignant  deux  quantités  constantes,  les  deux  courbes  repré- 
sentées par  les  équations  (17)  se  réduisent  à  deux  droites,  et,  par 
suite,  les  surfaces  cylindriques  qui  terminent  la  plaque  donnée  dans 
l'état  naturel  se  réduisent  à  deux  plans.  Dans  cette  hypothèse,  les 
équations  (164),  (i65)  deviennent  respectivement 

(169) 

(170) 

Nous  renverrons  l'intégration  de  ces  dernières  à  un  autre  article. 

§  IV.   —  Equations  d'équilibre  ou  de  mouvement  d'une  lame 
naturellement  courbe  et  d'une  épaisseur  constante. 

Considérons,  comme  dans  le  §  II,  une  lame  solide  dont  l'épaisseur 
constante  soit  représentée  par  ih.  Mais  supposons  que  la  ligne  moyenne 
de  la  section  faite  par  le  plan  des  x,  y  coïncide  dans  l'état  naturel  avec 


02  / 

'à% 

c 

àlo 

\- 

d% 

\ 

dx'1 

I  -f-  ex 

dx 

) 

dt*' 

&b 

3 

■   i  +  cx  '-r-r 
dx* 

-h 

dt* 

—  0. 

1)1  NE  LAME  SOLIDE.  3$) 

une  certaine  courbe,  qui  change  de  forme  tandis  que  les  molécules  se 
déplacent.  Soient,  d'ailleurs,  dans  l'état  d'équilibre  ou  de  mouvement 
de  la  lame  solide, 

m  une  molécule  comprise  dans  le  plan  des  oc, y; 

r,  y  les  coordonnées  de  la  molécule  m; 

r  la  normale  abaissée  de  la  molécule  m  sur  la  ligne  moyenne,  e(  prise 
avec  le  signe  -h  ou  avec  le  signe  —,  suivant  que  la  molécule  ///  est 
située  d'un  côté  ou  d'un  autre  par  rapport  à  cette  ligne; 

x,  y  les  coordonnées  du  point  où  la  normale  dont  il  s'agit  rencontre  la 
ligne  moyenne  ; 

s  l'arc  de  la  ligne  moyenne,  mesuré  à  partir  de  l'une  des  extrémités 
jusqu'au  point  (x,  y); 

t  l'inclinaison  de  la  ligne  moyenne  par  rapport  à  l'axe  des  r,  c'est- 
à-dire  celle  des  racines  de  l'équation 

dv 
(,;,)  tangT  =  ^ 

qui  otfre  la  plus  petite  valeur  numérique.  On  trouvera,  pourvu  que 
l'extrémité  de  l'arc  s  et  le  sens  dans  lequel  on  compte  positivement  la 
normale  r  soient  convenablement  choisis, 

dp)  Ts=cosr>  ^  =  S,MT' 

(173)  .r  =  x  —  rsinr,       y  —  y  -+-  /-cosr. 

Cela  posé,  si  l'on  prend  pour  variables  indépendantes  /•  et  s  au  lieu  de 
.t  et  y,  on  aura 

/  d.r       (  dt\  à  y       (  dx  . 

/  dx  .  <)v 

f  -.—  = —  SUIT,  -r-  =  cosr. 

\  Or  ôr 

Par  suite,  les  dérivées  de  A,  B,  F  prises  par  rapport  aux  variables  .r,  v, 
et  renfermées  dans  les  équations  (1),  seront  déterminées  par  ^v^  for* 


33i  SUR  L'EQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

mules  semblables  à  celles-ci 

K,   dlL      (         dz\fdk  dk  .    \        dk  dk  .         dk 

(,75)  ^  =  (1-,*^K^C0S7  +  ^7smV'    ^=-^s,n^^cos- 

en  sorte  qu'on  aura 

dk  dk   . 

dk  dk   .  ds  C0Sr  dk       dk  ds*m7 

(176  -r-  = r-sinr-i 7-,  -T-- = -^- cosT-l T- 

dx  dr  dz  dv        dr  dz 

ds  ds 


Donc  les  équations  (1)  donneront 


dk  dF   . 

j*  jr  -3-cos-  4-  -.-  sinr 

d  A    .  dl  ds  as 

r-sin-  -+-  -v-  cost  -\ -. hpX-o, 

or  Or  dz  r 

l-'ds 

(177)  ' 

dF  dB   . 

m  u»  "J-0087  +  -y- suit 

dv     .  dB  ds  ds 

-  -r-  SUIT  H-  -v-  C0S7  H ; 1-  0  Y  =0. 

dr  dr  dz  r 

1  —  /  — 
ds 

De  même,  on  tirera  des  équations  (2) 

dk  d¥  . 

1*  >E<  -y- COST  -f-  -y-  SUIT 

tfA   .  dr  ds  as  ,., 

,     SUIT  4-  -y-  COST  H : h  o(\  —  -\.)  —  o, 

a/"  dr  dz  ' 

I  —  r  r 
as 

(178)  < 

i  dF  dB   . 

J  )r  m  -T-COSTH--J-S1DT 

I        dr    .  dB  ds  ds 

f  • r-  siriT  4-  -5-  cost  H ; ho   \  —  ÎT )  =0; 

a/-  dr  dz 

as 

puis,  en  admettant,  comme  dans  le  §  II,  que  les  déplacements  des 
molécules  sont  très  petits,  on  en  conclura 

dk  dV  . 

H  j»  -y-  COST  4-  -.-SUIT  ._ 

1        dk   .  dv  ds  ds  „  d*c 

1  ]-rd~s 

(■79)       < 

dF  dB   . 

,.,  .T>  -r-  COST  4-   -y-  SUIT  M 

dk    .  dB  ds  ds  „         d2^ 

-  -y-  SUIT  4-  -r-COST  H ; h  p\  =  O  -r-r- 

dr  o/1  ^t  r  '    dt- 

i—r-p 
as 


DUNE  LAME  SOLIDE.  335 

Los  formules  (177)  et  (179)  subsisteront,  quels  que  soient  ;•  et  s,  les 
premières,  clans  l'état  d'équilibre,  les  autres,  dans  l'état  de  mouvement 
de  la  lame  courbe.  Quant  aux  formules  (4),  elles  devront  être  véri- 
fiées, lorsque,  en  attribuant  à  la  variable  r  une  des  valeurs  —  h,  4-  h, 
on  remplacera  cosa  par  —sine  et  cos[J  par  cost.  Donc,  les  pressions  A, 
F,  B  devront  satisfaire,  pour  r=  —  h  et  pour  r  =  h,  aux  deux  condi- 
tions 


(180)         (A-HP)sinr  — Fcost  =  o,         F  suit—  (B  +  P)  cosr 


o. 


Concevons  maintenant  que,  dans  les  équations  (177),  (179)'  (*8o)« 
on  développe  les  quantités  A,  F,  B,  X,Y,  H,  iq,  considérées  comme  fonc- 
tions de  s  et  de  r,  suivant  les  puissances  ascendantes  de  la  variable  r,  ef 
que  ces  développements  continuent  d'être  représentés  par  les  seconds 
membres  des  formules  (19),  (20),  (21),  (22).  Supposons,  d'ailleurs, 
constantes  la  pression  P  et  la  densité  A  relative  à  l'état  naturel  de  la 
lame  solide.  La  densité  p,  infiniment  peu  différente  de  A,  pourra  elle- 
même  être  regardée  comme  constante,  et  les  formules  (177)  devien- 
dront 

Ficosx  —  Ai  Binx-H(FtC08x  — A,8int)r-h(F,co«,e— Ajsmt)—  — . .. 
Bjcos-:  —  F,  sin-r-4-  (Bacosx  —  F» sinT)r-+- (B|C08t  —  F»8inT)—  -H... 

Donc,  puisque  ces  formules  doivent  subsister,  quel  que  soit  r,  on  aura 

d\0  dV0    .  v 

Fjcosr  —  Atsinr-+-  -7-cosr  +  —r-  sinr  +  pX0=o, 

dkx  d¥{    . 

:  F,  cosr  —  A.,sinr  +  -7-cosr  ■+-  -7- suit 
(182)  '     -  ■  as  as 

fdkt  dV0    .      \d~  . 


:tt<>  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

i,  ,^     •  «?F0  d\i0    . 

i  B,  cosr  —  F,  suit  -h  -— cosr  -+-  ■—  suit  -hpY0  =  o, 

In                     r      •              ^1                    <^B,     • 
,    02v  /  BtCOST  — Ft8inr-4- — r^COSTH r^Sllir 

(iW)  ',  eu  rf5  , 

c/F0  <flî0    .      \d- 

— r-cosr-i t—  suit    -.-  +o\,  =  o, 

«5  «s  /  as 


Mais  les  formules  (180),  qui  devront  être  vérifiées  seulement  pour 

r  =  —  //  et  pour  r  =  //,  donneront 

(A0+  P)sii>7  —  F0cosTH (A. star—  F,  cosr)  -j-...=±o, 

i  a 


('8',) 


A,  siiir  —  F,  co.S7+  -^(A3  cosr  —  F3  sin?)  -h...  =  o, 

Fosinr  —  (B0  +  P)cost+  —  (F,  sinr  —  B,  cosr)  -+-.. .  — o, 
Fj  sinr  —  B!  cos-  +  -g  (F3  siriT  —  B3  cosr)  ■+-. .  .  =  o. 


Les  équations  (i83),  (184)  sont  relatives  à  l'état  d'équilibre  de  la  lame 
courbe.  Si  cette  lame  était  en  mouvement,  il  faudrait  remplacer,  dans 
ces  mêmes  équations,  les  quantités 

(«85)  X0,    X„    X2,     ...,        Y„     Y„     Y„     ... 

par  les  différences 


1   y        ^c'°  v        ^li  v        (PL, 

^-■^T'  X'-"^'  Xl~-dF'      '••' 
(186)                      < 

/  v        d2nt)  v        (P-ni  v        d-n, 

!  **—w  Y'~ ^'  ^-^'   '••• 

II  est  important  d'observer  que,  dans  les  formules  précédentes,  A0,  F„ 
et  F0,  B0  expriment,  comme  dans  le  §  II,  les  projections  algébriques 
des  pressions  ou  tensions  exercées  au  point  (x,  y)  de  la  ligne  moyenne 
(•outre  des  plans  perpendiculaires  aux  axes  des  x  et  r,  tandis  que  H0,  tj, 
expriment  les  déplacements  de  ce  point  mesurés  à  partir  de  sa  position 


D'UNE   LAME  SOLIDE.  337 

primitive  parallèlement  aux  mêmes  axes.  Quant  aux  quantités  (i85) 
(jni  représentent  ce  que  deviennent,  pour  r=  o,  les  fonctions 

v      àX      d*X  Y     d\      <J'Y 

dans  le  cas  où  Ton  considère  comme  variables  indépendantes  l'arc  s  de 
la  ligne  moyenne  et  la  distance  r  mesurée  à  partir  de  cette  ligne,  on 
pourra  facilement  les  déterminer  en  faisant  abstraction  du  changement 
de  forme  de  la  ligne  moyenne  qui  n'aura  sur  les  valeurs  de  ces  mêmes 
quantités  qu'une  influence  insensible. 

Il  reste  à  montrer  ce  que  deviennent  les  formules  (182),  (i83), 
(184),  dans  le  cas  où  la  quantité  h  est  très  petite.  Or,  si  l'on  néglige 
dans  une  première  approximation  tous  les  termes  qui  ont  pour  fac- 
teur h-,  on  tirera  des  formules  (184) 

(187)  (À0-+-P)sinT—  F#co*r  =  o,        F0sin-r  —  (B0+  P)cosx  =  o, 

(188)  A,  sinr  —  Fj  cost  =  o,  E,  suit  —  B,  cost  = :  o, 

puis,  des  formules  (182),  (i83), 

(189)  -j-^cost-i- -r-^sinr-h  pX0=o,         -7-  cost  h-  —j-  sinr  4-  pY0  =  o. 

Si  maintenant  on  élimine  entre  les  formules  (187),  (189)  les  pres- 
sions A0,  F0,  B0,  on  en  déduira  une  équation  de  condition  entre  les 
forces  accélératrices  X0,  Y0.  Pour  effectuer  l'élimination,  transportons 
d'abord  dans  les  formules  (189)  les  valeurs  de  A0  et  de  B0  tirées  des 
formules  (187).  On  trouvera  ainsi 

.     d¥0       „       ,    dz        v  dF0      ,,  .  dz         v 

(190)  —j1  —  F0cotT-y-  +  pX„sinT  =  o,       —j — h  F0  tangT-7- +pY0cosr=:o; 

puis,  en  faisant,  pour  abréger, 
(1.9O 


dx 1 

—  —  > 


ds 

OEuvres  de  C.  —  S.  II,  t.  VIII.  4^ 


338  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

on  tirera  clos  formules  (190) 

[  F0=  p  i(X,  s'inr  —  Y0  cosr)  sinr  cosr, 
(«9*)  )  rfF,         /v     •   3        v 

et,  par  suite, 

iq3)  L   v     y—         — --  +\0<'osr  ■+-  Y0sinr  =  0. 

•    '  as 

Doue,  une  lame  naturellement  eourbe,  et  d'une  épaisseur  constante 
mais  très  petite,  ne  peut  rester  en  équilibre  après  un  changement  de 
forme  presque  insensible,  à  moins  que  les  forces  accélératrices  appli- 
quées aux  divers  points  de  cette  lame  ne  soient  telles  que  l'équa- 
tion (193)  se  trouve  à  très  peu  près  vérifiée.  Si  l'on  donne  a  priori 
ces  forces  accélératrices,  l'équation  (193)  déterminera  l'angle  t  con- 
sidéré comme  fonction  de  s,  et  représentera  la  courbe  à  laquelle  la  lame 
se  réduira  dans  le  cas  d'équilibre,  lorsque  son  épaisseur  deviendra 
infiniment  petite.  Cette  conclusion  est  indépendante  de  la  nature  de  la 
lame  et  de  son  élasticité  plus  ou  moins  parfaite.  Elle  subsiste  même 
pour  une  lame  entièrement  dépourvue  d'élasticité,  et  la  courbe  dont 
nous  venons  de  parler  est  précisément  celle  qu'on  obtient,  en  suivant 
les  principes  connus,  quand  on  recherche  les  conditions  d'équilibre 
d'un  fil  parfaitement  flexible  renfermé  dans  un  plan  et  sollicité  par 
une  force  accélératrice  qui  varie  d'un  point  à  un  autre.  Dans  le  cas 
particulier  où  la  force  accélératrice  devient  constante  et  constamment 
parallèle  à  elle-même,  la  courbe  dont  il  s'agit  est  ce  que  l'on  nomme 
une  chaînette.  Si  l'on  suppose,  par  exemple,  la  force  o  réduite  à  la  gra- 
vité g  et  parallèle  à  l'axe  des  y,  on  aura 

\0=o,         Y0=£% 

et  l'équation  (193)  donnera 

(ic)4)  rf(*cosT)  =  sinT<ft  =  rfy, 

puis  on  en  conclura,  en  intégrant  et  désignant  par  b  une  constante 


D'UNE   LAME  SOLIDE.  339 

arbitraire, 

ds 

y  =  b  ■+-  v  C0S7  —  b  -H  COST  -T-  • 

On  aura  par  suite 

ds     _  sinTffr, 

y  —  ^  cosr 

puis,  en  intégrant  de  nouveau  et  désignant  par  c  une  deuxième  con- 
stante, 

(«95)  r-^ê^b' 

Enfin  de  l'équation  (195),  combinée  avec  la  suivante 

,      _  dx2  _       __^_ 

'  ca8T— ^—  rfx«-h^y,*' 

on  tirera 


-+- 


et,  par  conséquent, 

a  désignant  l'abscisse  correspondante  à  l'ordonnée   6  +  c.   Comme 
l'équation  (196)  peut  être  remplacée  par  celle-ci 


x  —  a 


-[^-VA^F'l 


on    en   conclut   immédiatement,    en    passant    des    logarithmes    aux 

nombres, 


z    x  —  a  x  —  a 

b  1 


(197) 


—  -  \e  s    -+-  e 


Telle  est  effectivement  l'équation  de  la  chaînette  en  coordonnées  rec- 
tangulaires. 

Il  est  bon  d'observer  :  i°  que  la  quantité  désignée  par  t,  et  déter- 
minée par  la  formule  (191),  est  précisément  le  rayon  de  courbure  de 


3iO  SUR   L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

la  courbe  (193);  20  que  les  binômes 

('98)  X0cosT4-  Y0sinr,         Y0  cost— X0  sinr 

représentent  les  projections  algébriques  de  la  force  accélératrice  appli- 
quée au  point  (x,  y)  sur  la  tangente  à  cette  courbe  prolongée  dans  le 
même  sens  que  l'arc  s  et  sur  la  normale  r.  Donc,  si  l'on  désigne  par  s0 
et&0  ces  mêmes  projections  algébriques,  l'équation  (193)  pourra  être 
réduite  à 

(.99)  ^ri=-s«- 

Passons  maintenant  à  une  approximation  nouvelle,  en  supposant 
que  la  quantité  h,  quoique  fort  petite,  devienne  très  supérieure  aux 
valeurs  numériques  des  déplacements  5,  yj.  Alors,  par  des  calculs  sem- 
blables à  ceux  que  nous  avons  effectués  dans  le  premier  paragraphe, 
on  déduira  des  formules  (182),  (i83),  (184),  non  plus  l'équation  d'une 
courbe  dont  la  lame  élastique,  soumise  à  la  force  accélératrice  9,  devra 
s'écarter  très  peu,  soit  dans  l'état  naturel,  soit  dans  l'état  d'équilibre, 
mais  les  valeurs  approchées  des  déplacements  très  petits  des  molé- 
cules, ainsi  que  le  changement  de  forme  de  la  lame;  et  les  résultats 
auxquels  on  parviendra  seront  différents  suivant  qu'il  s'agira  d'une 
lame  élastique  ou  dépourvue  d'élasticité.  On  peut  d'ailleurs  simplifier 
notablement  les  calculs  dont  il  s'agit,  à  l'aide  des  considérations  sui- 
vantes : 

Soient 

#,,  p,  les  pressions  ou  tensions  supportées,  au  point  {oc, y)  de  la  lame 
solide,  par  deux  plans  perpendiculaires  l'un  à  l'arc  s  de  la  ligne 
moyenne,  l'autre  à  la  normale  r,  du  côté  où  l'on  compte  positive- 
ment la  longueur  s  ou  r; 

,l„  3  les  projections  algébriques  de  la  pression  ou  tension  />,  sur  la 
tangente  à  l'arc  s  et  sur  la  normale  r; 

3,  aib  les  projections  algébriques  de  la  pression  ou  tension  p.2  sur  les 
mêmes  droites; 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  341 

8,  n  les  projections  algébriques  sur  ces  droites  de  la  force  accéléra- 
trice o; 

a,,  (3,  les  angles  formés  par  la  tangente  à  l'arc  s  prolongée  du  côté  où 
cet  arc  se  compte  positivement  avec  les  demi-axes  des  x  et  y  posi- 
tives ; 

a2,  (32  les  angles  formés  par  la  normale  r  prolongée  du  côté  où  /•  se 
compte  positivement  avec  les  mêmes  demi-axes; 

A,,  ~k2,  ut,  [X,  les  angles  formés  avec  ces  demi-axes  par  les  directions 
des  forces pt,p2. 

On  aura  évidemment 

(900)  cosa^  cost,  cos(3]  =  sinr, 

(201)  cosa2=:—  sinr,        cos(32—  cosr. 

De  plus,  comme  les  angles  formés  par  les  forces  accélératrices  <p,  d'une 
part,  avec  les  demi-axes  des  x  et  y  positives,  d'autre  part,  avec  la  tan- 
gente à  la  ligne  moyenne  et  la  normale  r,  auront  respectivement  pour 
cosinus  :.i°  les  deux  rapports 

X       Y 


■2°  les  rapports 


'    r 


8       <& 

—  ,     — , 


on  trouvera  encore 

-SX  Y  Xcost  -+-  Ysinr 


1    "s        x                 Y        « 
[  -  z=  —  cos  a,  h cos  S,  = 

}  9        ?  ? 


? 

(202)  < 

U       X                Y       a       Ycosr-XsiiiT 
(  —  =  —  cos  a,  -\ —  cos  3,  = 

\  cp        cp  o  9 

Par  suite,  les  projections  algébriques  S  et<ft  de  la  force  accélératrice  ç 
sur  la  tangente  à  la  ligne  moyenne  et  sur  la  normale  /•  seront  détermi- 
nées par  les  formules 

(203)  8  =  Xcost  +  Ysinr,        «&:=  Ycosr  —  Xsinr. 

Si,  dans  les  mêmes  formules,  on  remplace  X,  Y  par  les  projections 


(2IO) 


342  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

algébriques  de  la  pression  />,,  ou/?,,  sur  les  axes  des  x  et  y,  on  devra 
remplacer  en  même  temps  s  et  Si  par  A  et  j  ou  par  §  et  ail,.  On  trouvera 
de  cette  manière 

(20^)  <A>  =/>,(cos>.,  cost  +  cos^jsin-),  J  —  />,(cos/jl,  cost  —  cos/.,  suit), 
(ao5)     $  =  p2 ( cos X,  cos r  4-  cos /*,  sinr),        tft  =  /?.2(cosfz2  cost  —  cos/.,  sinr). 

Enfin  l'on  aura,  en  vertu  des  équations  (3), 


(206) 
(207) 


(  Pi  cos/.!  =  A  cosaj  +  F  cos (3,=:  A  cost  +  F  sinr, 
I  pi  cosfii  =  F  cosajH-  B  cos£,:=  F  cost  -4-  BsiiiT, 
\  Pi  cos/\2  =:  A  cosa2  +  F  cos|3»=  F  cost  —  AsinT, 
/  p2  cosp.2=  F  cosa2+  B  cos(32=  B  cost  —  F  sîiit; 


cl  l'on  tirera  de  ces  dernières,  combinées  avec  les  équations  (204), 
(  ao5), 

/  <JU  =  Acos2t  +  B  sin2T  -+-  2FsiiiTC0ST, 
(208)  |  ilî?  =  A  sin2T  +  B  cosjt  —  2F  sinTcosT, 

(  $  =F(cos2t  — sin2T)  — (A  — B)sinTCOST, 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

I  a+B       A-B 

1    cAs  =  H C0S2T  -+-  h  Sni2T, 

1  2  2 


(209) 


'     Di 


B 


B 


C0S2T  —  Fsin2T, 


,       „  A-B . 

J     =  ]<C0S2T Sin2T.  • 

2 


Si  maintenant  on  transporte  dans  les  formules  (2o3)  les  valeurs  de  X, 
Y  tirées  des  formules  (177),  on  trouvera 

r  d(A+B)        1  à(A  —  B)  àF 

ov  1  à(A-B)  .        2      dT  +2 — ar~"C0S2T+^sin2r 

C0S2T—  -         — ; —    -Sin2T-f  — . j_  0$  —  o, 


dl 


dr 


1  —  r 


ch 
ds 


ॠ 1  d(k  —  B)    . 

irf(A-hB)        1  d(A-H)  ÔF   .  ^C0S2T-2         ds        SH12T 

C0S2T—  7j-Sin2TH +p&=o, 


dr 


dr 


r 


de 

ds 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  343 

puis  on  en  conclura,  on  ayant  égard  aux  formules  (191)  et  (209), 


à$         Os  *  ds 

Or  dr 


+  08  =  o, 


(an) 


dii!>         ds        v 


ds 


Or 


dx 

ds 


0<ft  =  O, 


ou,  ce  qui  revient  au  même, 

(212) 


ds        Or        vr       Or 

0.1         0\h        1 
Os  Or        v 


H-p(  1 )*=.o, 


J(/-ii!»)l  /         r\  _ 

X-    -^- J+p^--]*=o. 


Ces  dernières  formules  peuvent  être  substituées  avec  avantage  aux 
équations  (177).  Ajoutons  que  des  formules  (180)  et  (207)  on  tirera, 
pour  r  =  ±  h, 


(ai3) 


/>,  cosX4=P  sinr,        f»j  cos/jl2  — —  P  cost, 


et  que  celles-ci,  étant  combinées  avec  les  équations  (203),  donneront, 
comme  on  devait  s'v  attendre,  . 


(ai4) 


i  —  O,        m.  =  —  P. 


Concevons  à  présent  que,  dans  les  équations  (212)  et  (21  4).  on  dé- 
veloppe les  quantités 

x,    5,    \iï>,    s,    a 

suivant  les  puissances  ascendantes  de  la  variable  /•;  et  soient,  en  con- 
séquence, 


(213) 


eAo  '—  a\on  +  v%>l  f'  -\-  cl»,  -\-  .   .   .  , 

'    1 


(216)    i  —  ^0+  -?i r  4-^1  — t-  it 


2.3 


llî,  =  \lb0  +  Di),  /•  -I-  liii, V  &, 

a  2.3 


(ai7)     S  =8t  +  «,r +«,  —  +..., 


^  =^  +  il,r  +x,  . .., 


:m  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

4>4,  ~10,  \\\>0,  St,  A»,  JU,,  #,,  i)ï>,,  S,,'Aj,  ...  désignant  des  fonctions  de  la 
variable  s,  qui  représenteront  les  valeurs  de 

.  rf  -  .  -  «M»  #?  <M  (J,S  M 

-l>,         rf,         Si»,        eS,        <!K,  -r— ,  —5  —  ;          —  >         -5—  > 

o/'        or        or        or        or 

correspondantes  à  r=o.  On  tirera  des  formules  (212),  qui  doivent 
subsister  quel  que  soit  r, 

I  rfJU,       rf       3j         /  1     \ 

(218)  /    <**  *  *\         *    V 


-  +  *,  +  -  (  ,l,0  -  *,)  +  p^o  =  O, 


(aig)  /    ^ 

d,f2 


d$,  1  /  1       \ 

+  l(ï,2  +  _.  (X,  —  a  A,)  h-  p  f  A,  -  -  Ao  j  =  o, 


+  A,  +  I  (  X,  —  3  *,  )  +  p  ( A,  -  -  A,  j  =  o, 


Mais  les  formules  (214),  qui  doivent  être  vérifiées  seulement  pour 
r  =  —  h  et  pour  r  =  h,  donneront 

rf   I'-  s  V- 

-J-o    4-  », h.  .  .  =  0,  ^t    +  ,f3  —  +  .  .  .  r=  o, 

2  O 

(220)  { 

\  h*  h"- 

*\  +  il',,  —  -+■ . . .  =  —  P,         il!,,  +  111,3  -  + . . .  =  o. 
\  a  o 

Si,  dans  ces  diverses  équations,  on  négligeait  les  termes  proportion- 
nels au  carré  de  h,  les  formules  (220)  se  réduiraient  à 

(221)  ^0--o,         A9~—  P;         cfi=o,         DÏ,,  =  o; 


D'UNE  LAME  SOLIDE. 

et,  par  suite,  on  tirerait  des  formules  (218)  et  (219) 


345 


(222) 

(223) 


WcAoq 

ds 


H-pS0=rO, 


(*l,o+P)-+-pc<R.o  =  o; 


puis,  en  éliminant  X9  entre  ces  deux  dernières,  on  retrouverait  la  for- 
mule (199).  Si,  au  contraire,  on  conserve,  dans  les  équations  (218), 
(219),  (220),  les  termes  proportionnels  au  carré  de  h,  mais,  en  conti- 
nuant de  négliger  les  puissances  de  h  supérieures  à  la  seconde,  les 
équations  (220)  donneront 


(224)    /,=—_/„ 


A2  A2  - 

Hb0  =  —  P  —  —  Hb, ,         9X  =  —  -g  9t, 


*,: 


-   6  l,î'3' 


et  l'on  tirera  des  équations  (218),  (219) 


dX 

ds 


!  +  p«,+  À,l-V^,j  =  o) 


(225) 


dXx       4         ( ,       1  ,  \       A*  rf 

dXm  ;  4  J  /  ,  2     ,   \ 


(226) 


i(X.+P)  +  p*.+  |(i*,_I*.-^)  =  o, 

15T  +  -  (--l'-2-  3  *,)  h-  A,  H-  p  fa,—  *  *i)  =  o. 


Enfin,  si  l'on  substitue  dans  les  deux  premières  des  équations  (224), 
ainsi  que  dans  la  première  des  formules  (223)  ou  (226),  les  valeurs 
approchées  de  #2,  #3,  i)b2,  ub:t,  fournies  par  la  troisième  et  la  quatrième 
des  formules  (223),  ou  par  la  troisième  et  la  quatrième  des  formules 

OF.ui>res  de  C.  —  S.  Il,  t.  VIII.  $4 


346  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

(226),  savoir 


ds 


f,  =--5r-;  —  .-pfS,-,--*,--^}, 


1   *,=- 
on  trouvera 

(228) 

et 


1: 


ds 


] 


i,  =  »Sd*" 


|  *,=-p-i-^rix,-i-p^A,-i*,)i) 


d  (*•->- ■§•*•)    *i dx,     r.    *v.    4,    ».yi 


ds 


_  (  j.0+_  ^  +  p  \  +  _  _!  +  p  |  *„+  ._  (  &,_  -  a, 


I 


<!(-* 


d.9 


] 


Lorsque,  entre  ces  dernières  équations,  on  élimine  Xs,  la  pression  ou 
tension  &,Q  disparaît  en  même  temps,  et  l'on  obtient  la  formule 


d2rX>] 

ds* 


ds 


ds 


H  =^[s'--^] 


P(5" 


d(tvR2)~|        2  ,        d&t        1    ,        t& 


2   l  «•  t. 


d($t  —  l»A         rfi/gjLlI^jj 


rf.ç 


ds2 


' 


Il  est  bon  d'observer  que,  la  différence 


(232) 


ds 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  347 

devant  être  sensiblement  nulle  clans  le  cas  d'équilibre,  le  produit 

compris  dans  la  formule  (23i),  ne  sera  pas  nécessairement  très  con- 
sidérable, comme  on  pourrait  le  croire  au  premier  abord,  et  que,  en 
conséquence,  la  fonction  X, ,  déterminée  par  cette  formule,  conservera 
généralement  une  valeur  finie,  comparable  à  la  pression  ou  tension  ,A,0 
que  détermine  l'équation  (223).  De  plus,  comme  la  variable  r  comprise 
dans  les  formules  (21 5),  (216)  est  une  quantité  du  même  ordre  que  h, 
tandis  que  les  valeurs  de  $i9  ifl>,,  fournies  par  les  équations  (224),  sont 
proportionnelles  au  carré  de  A,  on  conclura  des  formules  (21 5),  (216) 
et  (228)  :  i°  en  négligeant  dans  le  développement  de  X  les  puissances 
de  h  supérieures  à  la  première, 

(233)  eJlo  =:  eAo0+  <A>l'", 

20  en  négligeant  dans  les  développements  de  i  et  de  «  les  puissances 
de  h  supérieures  à  la  seconde, 

('=î[Tr+'(*-ïl0](*-'*)" 

(234)  < 

t*=-*+ï[£+p(*.-;*.)]t*,-'*>- 

Ainsi,  après  avoir  déterminé  les  fonctions  JUa,  A,  à  l'aide  des  équa- 
tions (223)  et  (23i),  il  suffira  de  recourir  aux  formules  (233)  et  (a34) 
pour  obtenir  les  valeurs  approchées  des  pressions  X,  §,  A  relatives  à 
l'état  d'équilibre. 

Il  est  facile  d'exprimer  les  quantités  ci-dessus  désignées  par  *,,*,, 
H„  89,  81f  S2  en  fonction  des  quantités  X0,  X,,X2,  Y0,  Y,,  Y2.  En  effet, 
si,  dans  les  formules  (217),  on  substitue  les  valeurs  de  8,  â\  données 
par  les  équations  (2o3),  ou  plutôt  par  les  suivantes 

S  =  X0cost  +  Y0sinT  +  (XiCOsr+  Y,  sin -)/•-+-  (X2cosr  +  \2sin:)-  4-.  . ., 

&—  Y, COST—  X0sinr+  (Y,  cost  —  X,sinT)r  +  (Y2cost—  X2suit)—  +..., 


(9.36) 


3i8  SUR  L'EQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

on  en  conclura,  en  égalant  entre  eux  les  coefficients  des  puissances 
semblables  de  r, 

(  rS0  =  XqCostH-  Y0sinr,         8t  =  Xt  cost  h-  Y!  sinr,        Ss  =  X2  cost  -+-  Y2  sinT, 
(  &„  — Y0  cost  —  X0sinT,        ^1  =  Y,  cost  — X,  sinr,        #Lj=Yt  COST  —  X2sinT. 

Observons  encore  que,  clans  les  diverses  formules  auxquelles  nous 
sommes  parvenus,  on  peut,  sans  erreur  sensible,  attribuer  à  l'incli- 
naison t  et  au  rayon  de  courbure  t  de  la  lame  en  équilibre  les  valeurs 
que  présentaient  ces  mêmes  quantités  dans  l'état  naturel  de  la  lame. 
De  cette  manière  t  et  t  deviendront  des  fonctions  connues  et  détermi- 
nées de  la  variable  s. 

Lorsque,  dans  l'état  naturel  de  la  lame  proposée,  la  ligne  moyenne 
coïncide  avec  l'axe  des  x,  on  a  sensiblement 


i 


V 


.r. 


X  —  k,      A  =  B,      £  =  F,      8  =  X,      11  =  Y. 


Donc  alors  les  formules  (222)  et  (23o),  (228),  (233)  et  (234)  se  ré- 
duisent, comme  on  devait  s'y  attendre,  aux  formules  (43),  (36),  (4o) 
et  (42). 

Supposons  maintenant  que  l'on  considère  la  lame  courbe,  non  plus 
dans  l'état  d'équilibre,  mais  dans  l'état  de  mouvement  :  il  faudra  rem- 
placer les  quantités 

X0,         Xj,        \%',  I0,          M)         *2 

par  les  différences 

v        <?2£o       v        d*lx       v        d%m  dâY}0       v        à*ny  d2ri2 

x°~~^'  Xl~~d^y  X2~^>  ^°~~W  Yl~^F'  Ï2_  M  * 
Donc,  si  l'on  fait,  pour  abréger, 

(237)  \  cost  -f-  r\  sinr  =  y,        m  cost  —  £sinT=ô, 

c'est-à-dire  si  l'on  désigne  par  S  et  par  y  les  déplacements  de  la  molé- 
cule m  mesurés  parallèlement  et  perpendiculairement  à  la  normale  r, 
si  d'ailleurs  on  représente  par 

(238)  y  my0+ yj/--+-y2 h...,  0  =  0,  -+-  Ot  r  +  <32 h... 


D'UNE  LAME  SOLIDE. 


349 


les  développements  des  fonctions  y  et  £  suivant  les  puissances  ascen- 
dantes de  r,  on  devra  remplacer  les  quantités 

(23g)  S9,     8|,     S«, 

que  déterminent  les  formules  (236),  par  les  expressions 

(240)  8, 

et  les  quantités 

(241) 

par  les  expressions 


à'y,       ,        ^£       ,        ^2y2 


<^2 


*'-!#'    *' 


<fc» 


(242) 


n« 


<&0> 

cR-i,     cR2 

^Ô°        A 

dM, 

^2'      Jlf 

<^2 

Par  suite,  en  négligeant  d'abord  les  termes  proportionnels  au  carré  de 
h,  on  tirera  des  formules  (222)  et  (223) 


(243) 
(244) 


cL\>0 


Si,  au  contraire,  on  conserve  les  termes  proportionnels  au  carré  de  //. 
on  tirera  de  la  formule  (23i) 


(245) 


ds    )        1  d^n 

x,    ds 


ds 


3    r       rfwi 
=  7^pL  ° — ^~J 


[ 


+Pl  â'8s 


ds 
2  ds 


2    ,  d&,  I 


'S°-^ 


d  [  *t  —  -  «0 


rfs 


*(«.-f».)l 


f  2 


^2 


350  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

Observons,  de  plus,  que,  si  Ton  réduit  le  polynôme 


1   0(vè2)         2 


do. 


2     ds         t,  '        ds 
au  seul  terme 


y>+  TÏ7  +,l,/»_  777 


2 


yo 


<?M,)' 


qui  sera  en  général  très  grand  par  rapport  aux  autres,  l'équation  (245) 
deviendra 


d 


~d? 
ds 


i  d<&>t        3 
t     ds         ha 


d* 


'/« 


ds 


àt* 


(246) 


3    r        </(*&,)-] 


I 


i  d(tAz)        i  ,        dAt         i 

— —  hl  -+-    — — 

2  «.S  t  rfs 


-h-x3 


ï°« 


Quant  aux  termes  qui  renfermeront  8,,  s2  et  A„  on  ne  devra  pas  les 
négliger  vis-à-vis  du  terme 


3    r       d(ts\0)-\ 


En  effet,  pour  que  les  déplacements  des  molécules  restent  très  petits, 
comme  on  le  suppose,  pendant  toute  la  durée  du  mouvement,  il  est 
nécessaire  que  la  lame  courbe  s'écarte  très  peu  d'une  position  d'équi- 
libre, et  que,  en  conséquence,  l'expression  (232)  soit  une  quantité 
très  petite  du  même  ordre  que  h2. 

Si,  après  avoir  multiplié  par  y  les  deux  membres  de  l'équa- 
tion (246),  on  supprimait  les  termes  proportionnels  au  carré  de  h, 
on  obtiendrait  la  formule 


(247) 


ai*  ~ bc 


djtAJ 

ds 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  351 

que  l'on  pourrait  même  réduire  à 


(a48)  âti      -^=o, 

en  négligeant  avec  à'2  la  quantité  du  même  ordre  §0  ■ t— •  La  for- 
mule (247)  ou  (248),  que  l'on  peut  déduire  immédiatement  des  équa- 
tions (243),  (244)»  e»  éliminant  Jb0  entre  ces  équations,  est  analogue 
à  la  seconde  des  formules  (34),  et  ne  subsiste,  comme  elle,  que  pour 
des  valeurs  peu  considérables  de  /.  En  intégrant  deux  fois  de  suite  la 
formule  (248),  on  trouverait 

(249)  y.- ^^  =*(*)  + **('), 

g(s)  et  F(^)  désignant  deux  fonctions  arbitraires  propres  à  représenter 
les  valeurs  initiales  des  expressions 

JM0)       dy,       &(xèt) 


7o 


ds  ds  âs- 


Aux  équations  (223),  (23i),  (243)  et  (24G)  qui  subsistent,  dans 
l'état  d'équilibre  ou  de  mouvement  d'une  lame  naturellement  courbe, 
pour  tous  les  points  de  la  ligne  moyenne,  on  peut  joindre  d'autres  for- 
mules qui  sont  relatives  aux  extrémités  de  cette  ligne,  et  que  nous 
allons  faire  connaître.  Concevons,  pour  fixer  les  idées,  que,  dans  l'état 
naturel  de  la  lame  élastique,  on  désigne  par  «  la  longueur  de  la  ligne 
moyenne,  en  sorte  que  les  extrémités  de  cette  ligne  correspondent  à 
s  =  o  et  à  s  =  a.  Supposons,  d'ailleurs,  la  lame  terminée  dans  le  sens 
de  la  longueur  par  deux  plans  perpendiculaires  à  la  ligne  moyenne.  Si 
les  deux  extrémités  de  cette  lame  deviennent  fixes,  ou  plutôt,  si,  les 
extrémités  de  la  ligne  moyenne  étant  fixes,  les  points  renfermés  dans 
les  plans  qui  terminent  la  lame  sont  assujettis  de  manière  à  ne  point 
sortir  de  ces  mêmes  plans,  on  aura,  pour  s  =  o  et  pour  .v  =  a,  non  seu- 
lement 

(25o)  y0~°» 

(a5i)  <50=o, 


352  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

mais  encore  y  =  o,  quel  que  soit  r,  et  par  conséquent 

(252)  yt=o. 

Si,  au  contraire,  les  deux  extrémités  de  la  lame  étant  libres,  chacun 
des  plans  qui  la  terminent  est  soumis  à  une  pression  extérieure  et  nor- 
male, désignée  par  9,  on  aura  pour  s  =  o,  et  pour  s  =  a,  quelle  que 
soit  la  valeur  de  r, 

(253)  *,  =  —  Q,         §  =  o; 

et  en  combinant  ces  dernières  formules  avec  les  équations  (233), 
(234),  on  en  conclura,  dans  le  cas  d'équilibre, 

(254)  X,z=—9, 
(a55)                                                ,1^  =  0, 

(256)  *>!■-,.  ,(»,_!  »,)=<>. 

Ajoutons  que,  pour  passer  de  l'état  d'équilibre  à  l'état  de  mouvement, 
il  suffira  de  remplacer  s0,  s,  par  les  différences  s0  —  -jfr>  S,  —  ~r^ 
dans  la  formule  (236)  qui  deviendra  ainsi 

Enfin,  si  la  lame  solide  offre  une  extrémité  fixe,  par  exemple,  celle  qui 
correspond  à^  =  o,  l'autre  extrémité  étant  libre,  les  conditions  (200), 
(231),  (202)  devront  être  vérifiées  pour  une  valeur  nulle  de  s,  et  les 
conditions  (234),  (255)  et  (256)  ou  (257)  pour  s  =  a. 

Lorsque  l'on  combine  la  condition  (254)  avec  l'équation  (223),  on 
en  conclut 

9  —  P 

(258)  &Q  = 

pt 

Cette  dernière  formule  montre  que,  dans  le  cas  d'équilibre  d'une  lame 
naturellement  courbe,  la  force  accélératrice  normale  SL0  doit  se  réduire 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  353 

sensiblement  à  -  —  pour  une  extrémité  libre.  Donc  la  différente 


9— P 


doit  être,  pour  une  extrémité  libre,  de  l'ordre  des  termes  omis  dans 
l'équation  (223),  c'est-à-dire  que  cette  différence  doit  être  de  l'ordre 
de  h~.  Si  l'on  avait  égard  aux  termes  de  cet  ordre,  alors,  au  lieu  de  la 
formule  (2.58),  on  obtiendrait  celle  que  fournit  l'élimination  de  \„ 
entre  les  équations  (23o)  et  (254),  savoir 


(260)      -Ao,  ■+-  2t  — 7-r 
(ls- 


*,-§*■ 


d[S,—  -t,)  9-P\ 


Quand  on  veut  tirer  parti  des  conditions  relatives  aux  limites  pour  dé- 
terminer les  constantes  arbitraires  introduites  pour  l'intégration  des 
formules  (223),  (23i),  il  convient  de  substituer  à  la  condition  (a54) 
la  formule  (260). 

On  pourrait  imaginer  diverses  hypothèses  en  vertu  desquelles  les 
conditions  relatives  aux  extrémités  de  la  lame  seraient  représentées, 
non  plus  par  les  formules  (230),  (231),  (2V2)  ou  (255),  (236),  (2G0), 
mais  par  des  formules  nouvelles.  Ainsi,  par  exemple,  si  les  extrémités 
de  la  ligne  moyenne,  en  devenant  fixes,  prenaient  des  positions  dis- 
linctcs  de  celles  qu'elles  occupaient  dans  l'état  naturel,  les  valeurs  de 
7n'  <V  correspondantes  à  ces  extrémités,  se  réduiraient,  non  pas  à 
zéro,  mais  à  des  quantités  constantes.  On  pourrait  supposer  encore 
([lie  les  extrémités  de  la  ligne  moyenne  sont  assujetties  à  rester  sur 
des  courbes  données,  ou  que  les  plans  qui  terminent  la  lame  sup- 
portent des  pressions  ou  tensions  dirigées  d'une  manière  quelconque 
et  données  en  chaque  point,  etc.  Dans  ces  différents  cas,  la  recherche 
des  formules  qui  devront  être  substituées  h  celles  que  nous  avons  obte- 
nues se  déduira  sans  peine  des  principes  que  nous  avons  exposés. 

Dans  les  diverses  équations  ci-dessus  établies,  les  quantités  y0,  o„ 
désignent  les  valeurs  de  y,  8  correspondantes  à  /•  =*=  o,  c'est-à-dire  les 

OEuvrcs  de  C.  —  S.  II.  t.  VIII.  45 


35i  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

déplacements  d'un  point  de  la  ligne  moyenne  mesurés  perpendieulai- 
remenl  et  parallèlement  à  la  normale  r.  Ces  quantités  et  les  déplace- 
ments £0,  v]0  du  même  point,  mesurés  parallèlement  aux  axes,  sont  liés 
ensemble  par  les  formules 

(261)  £0cos7  +  Y)nsin-:=y0,         y)0cost— £0sin-  =  d0. 

Quant  aux  quantités  x9,  $9  et  #0,  *„  elles  représentent  les  projections 
algébriques,  sur  la  tangente  à  l'arc  s  de  la  ligne  moyenne  et  sur  la 
normale  r,  des  pressions  ou  tensions  exercées  au  point  (x,y)  contre 
des  plans  perpendiculaires  à  cet  arc  et  à  cette  normale.  Remarquons 
encore  que,  si  l'on  désigne  par  /la  largeur  de  la  lame  proposée,  la  sec- 
tion faite  dans  cette  lame  par  un  plan  perpendiculaire  à  l'arc  s  suppor- 
tera une  pression  ou  tension  dont  les  projections  algébriques  sur  la 
tangente  à  la  ligne  moyenne  et  sur  la  normale  r  seront  représentées  à 
très  peu  près  par  les  produits 


(a6a) 


iij     Xdr  =  lf  {X9+Xlr)dr=%X9hli 

\'Ùdr  ='//•(-  £)*=$'.«■ 


et  dont  le  point  d'application  sera  séparé  de  la  ligne  moyenne  par  une 
distance  qui  aura  pour  mesure  la  valeur  numérique  du  rapport 


J  -h 


L  /     X  r  dr 

263)  J~k  —  h~  a%l 

l  /     X  dr 


Donc  le  produit  de  cette  distance  par  la  pression  ou  tension  2X0Al, 
c'est-à-dire  l'expression 

(264)  f-M»/, 

exprimera,  au  signe  près,  le  moment  de  cette  pression  ou  tension  par 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  385 

rapport  à  l'axe  mené  perpendiculairement  au  plan  des  r,  y  par  l'extré- 
mité de  l'arc  s. 

Concevons  à  présent  que  la  lame  proposée  "devienne  élastique,  et  que 
son  élasticité  soit  la  même  dans  tous  les  sens.  Alors  les  quantités  A,  F, 
B  seront  déterminées  par  les  formules  (53)  et  (54),  dans  lesquelles  x, 
y  sont  regardées  comme  variables  indépendantes.  Or  on  tirera  de  ces 
formules  combinées  avec  les  équations  (55)  et  (209) 

ix      9  +  1 /dl      ân\      0  —  i[(ôl      &n\  (ôl      ân\  .       I 

,—,    J*      9  +  i/dZ      ân\      0-\\(ôl      &n\  (  ôl      ôn\   .        I 


£  _  e  —  i 

K  =       9 


"^)sinaTJ* 


ôy       dx  )       '"'       \dx 


D'ailleurs,  en  remplaçant  les  variables  indépendantes  x  et  y  par  s  et  r, 
à  l'aide  des  formules  semblables  aux  équations  (173),  (176),  on  trou- 
vera 

dl  dl  .  (ôl  ôl   .    \  .         (d\  dl  . 

~  cos2t+  -y-  sin2-—  I  —  cosr pSinr  1  sinr  +■  I  -—-cosr  4-  -y^smr 

<K 

.,  — -cosr 

01    .  ôs 

=  -fsin;H , 

ôr  r 


dl    .  ôl  (dl  ôl    .     \  (ôl  ôl 

"inr  jcosr  ' 


siri2T —  cos2r  =  —    -r-coST—  ~  sinr    cosr  +  \~  cosr  -1-  ~  sinr    sinr 

OJc  ôy  \ôy  ôx        /  \ôx  ôy 

ôl   . 
„  -r-sinr 

ôl  ds 

= r1  cos  r  H , 

ôr                          r 
1 


ô^  ôr\    . 

ô:        ôf]        ôri  ô"    .  ôs  ôs 

j h  -r-  =  -=-  cosr r1  sinr  h , 

ox        ôy        ôr  ôr  r 


3o(î  SUR   L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

Donc  les  formules  (265)  donneront 


di  ()f\  . 

X            Q  -+- 1  /  ^y)               d£    .           as                as 
TF  =        -t-COST—  —SIHTM 

K  3     \   or  or  r 


àl  <)o    . 

,.,  ,-cost  -+-  -r-sinr 

0  —  i  /   àf)  à'    .     ■      as  as 

cosr — .-suit 

a      \   or  or  r 


ou,  ce  qui  revient  au  même, 


d\  dn   . 

-A)       dm  de    .  „  os  ds 

-tf  =  -t-cost r^sinr-i-O  : 

K        dr  or  r 


dl  dr>    . 

,  ,  -,>  \  3-COST  +  -5-  SUIT 

;  »fc       Clfd-n  de    .     \       as  ds 

(266)  <    -rr  =  5/     —  COST  —  -,-SinT      H : 

K  \or  Or         /  /• 


/  an  di    . 

-?■•/>./•»»  -,  -^-COST r^SlllT 

S        y  —  1  /  de  on    .  os  as 

■=?   =  --  COST  -+-  -r-  SinT  H 

K  a      \    or  or  •         r 


Enfin,  si  l'on  combine  ces  dernières  avec  les  formules  (287),  on  en 

conclura 

dy      ô 

JU  d<5  ,  ds  t 

K        d/1  r 


(267; 


&       ,  do       as        t 

—  =  y- 1_ 

K  d/'  r 


K  ~       2     \   d/-  + 


D'UNE  LAME  SOLIDE. 


357 


On  trouvera  par  suite 


(268) 


1         % 


I 


(269)        ' 


5  —  I    /rfÔ0  yn 


K   =  =  ~~ds 


fdy0  _  o, 

ds         t 


Ooo, 


^0 
K 


ds 


yi 


*. 


^[§  +  *-;(t  +  ?M 


U0=.*„+(9_-)K(^-l.), 

(^){*.-M'-'»)k[*-^ï(*-^)]' 

-»te-H(£-*K(£-*)]« 


X,  =  g  \)l)2 


puis,  en  taisant  pour  abréger 


rfâo  .  y»  _  1 

—7—  -i  —  •»  > 

rt.î  t 


,       v  /^n   ,   y0\  __      1 

flfÔ)  1    dl 


L/^_?ê^?\-_I6  +  P 


9  Ws 


K 


K 


on  tirera  :  i°  des  équations  (221)  et  (269) 
i°  (les  équations  (221)  et  (270) 

<*>    *.=(«->(£-*)-5=^«-5< 


1    P 

et  k; 


I  »75)     1 


l*.=(»-i)K[^-T-K^-t)]=-(9-i 


dJ      5  4-1       J_ 


I    =(..-»«= -(•-j)«s+^(*.+pj. 


(„,         *i=-*i+(,_«)l($-î!±i*)=|^H-(.-j)? 


1W  I        a  0  -+- 


r/.v- 


-l.M. 


(282) 


358  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

On  aura  donc,  en  vertu  de  la  formule  (62), 

p 

(277)  X0=pL22l  -  -ç, 

(179)  *,=:5*,+  ga»2-5-.+  -1—*1. 

II  est  maintenant  facile  de  former  les  équations  qui  déterminent  les 
valeurs  des  déplacements  y0,  o0  dans  l'état  d'équilibre  ou  de  mouve- 
ment d'une  lame  élastique  naturellement  courbe;  et  d'abord,  si  cette 
lame  est  en  équilibre,  on  tirera  de  l'équation  (223)  combinée  avec  la 
formule  (277) 

(280)  oq  +  tjn-?r-i  E=0. 

d     p 
De  plus,  la  valeur  de  do,,  déduite  des  équations  (223)  et  (278),  sera 

(281)  Xi^-pQ'^-^-pSL,. 

Enfin,  si  l'on  substitue  cette  valeur  dans  l'équation  (23i),  et  si  l'on 
fait  pour  abréger 

(5)_  ^  d(tSl0)  _  0  +  i  h2  /  d*At       dt  d2M0        1  dà\0 

0  ds  9       '6  \     ds3         ds    dsz  t    ds 

\  h'\'j        "(««.)       13.,*'.'J       **(*'"  «^       ,*(*•"  «l,)1 

3    [_2     2  2  tffc  v  r  '    '       d.S     "^  t2  "  °         ds  ds  ûfc2 

on  trouvera,  en  ayant  égard  à  la  formule  (85), 
/   oox  oa(   d'*$        dt.  d*J        1  <i2J\ 

(283)  "{>dF  +  Sd?  +  Zd?)  =  * 

Or,  quand  on  aura  fixé  les  fonctions  I  et  J  à  l'aide  des  formules  (280) 
et  (283),  l'intégration  des  équations  simultanées  (271)  fournira  immé- 
diatement les  valeurs  cherchées  des  inconnues  y0,  S0.  Ces  valeurs  ren- 
fermeront six  constantes  arbitraires  que  l'on  déterminera  sans  peine 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  359 

si  la  courbe  a  ses  deux  extrémités  fixes,  ou  une  extrémité  fixe  et  l'autre 
libre.  Dans  le  premier  cas,  les  inconnues  y0,  S0  devront  satisfaire  pour 
s  =  o  et  pour  s  — a  aux  conditions  (2.J0),  (2)1),  ainsi  qu'à  la  con- 
dition (252)  que  l'on  pourra  réduire  à 


dd, 


084)  ^  =  0. 

Dans  le  second  cas,  les  conditions  que  nous  venons  d'indiquer  devront 
être  vérifiées  seulement  pour  l'extrémité  fixe,  et  remplacées,  pour 
l'extrémité  libre,  par  les  formules  (2.55),  (256),  (260),  dont  les  deux 
premières,  étant  combinées  avec  la  formule  (281),  donneront 

(285) 

(286) 


12- 

dj 
ds 

9 

+  I  n 
6       °' 

Û» 

rf»J  _ 

ds* 

=  «i 

1   , 
-V 

0 

dA0 
~di 

D'autre  part,  comme  on  tirera  de  l'équation  (279),  réunie  à  la  seconde 
des  équations  (227)  et  à  l'équation  (280), 


(287) 


u=5(»«_*,+i«.)+î*. 


-  a  1       P 


*<**•>  ,.*,-£* 


ds1 
la  formule  (260),  combinée  avec  les  formules  (255)  et  (281),  donnera 


rPJ         1  1  rf(*t"*  J  p 


(288)      j      A1      a         '  «  *  \  Pl 


-àh-i-^] 


Si  les  deux  extrémités  de  lame  élastique  devenaient  libres,  les  con- 
ditions (285),  (286),  (288)  devraient  être  remplies  pour*  =  o  et  pour 
s  =  a.  Mais  on  ne  pourrait  en  déduire  que  les  valeurs  de  trois  des 
quatre  constantes  arbitraires  introduites  dans  le  calcul  par  l'intégra- 
tion de  l'équation  (283).  La  quatrième  constante  et  celles  que  fourni- 


360  SLR  L'ÉQUILIBRE  ET   LE  MOUVEMENT 

rait  l'intégration  des  équations  (271)  resteraient   indéterminées,  ce 
qu'il  était  facile  de  prévoir. 

Il  importe  d'observer  qu'à  l'équation  différentielle  (283),  qui  est  du 
quatrième  ordre  et  détermine  la  fonction  J,  on  pourrait  substituer  une 
équation  différentielle  du  sixième  ordre  qui  déterminerait  immédiate- 
ment l'inconnue  y0.  En  effet,  si,  dans  la  formule  (280),  on  remet  pour 
1  sa  valeur,  on  en  tirera 

,  „  ,  dy, ,      t,        1    /  „        6  —  1  1>\ 

(*8g)  JL.._+n.^+_J__j=0, 

puis,  en  éliminant  o0  entre  l'équation  (289)  et  la  seconde  des  équa- 
tions (271),  on  trouvera 


ds  0      0  ds 


Or,  si  l'on  substitue  le  second  membre  de  la  formule  (290)  au  lieu  de  J 
dans  l'équation  (282),  on  obtiendra  évidemment  une  équation  diffé- 
rentielle du  sixième  ordre  entre  les  variables  y0  et  s.  On  pourra  de 
même  introduire  l'inconnue  y0  à  la  place  de  la  fonction  I  dans  les  con- 
ditions (285),  (286),  (288),  qui  se  rapportent  à  une  extrémité  libre 
de  la  lame  élastique.  Enfin  il  est  clair  que  les  conditions  (2)0),  (2")  1  >, 
(284),  relatives  à  une  extrémité  fixe,  pourront  être,  en  vertu  de  la  for- 
mule (289),  réduites  aux  trois  suivantes  : 

,        .  dy0  1   /  0  —  1  P\  d*y0  1     d(vS^) 

Par  conséquent,  si  la  lame  a  ses  deux  extrémités  fixes,  ou  une  de  ses 
extrémités  fixe  et  l'autre  libre,  on  pourra  effectuer  directement  la  dé- 
termination des  six  constantes  arbitraires  introduites  par  l'intégration 
de  l'équation  différentielle  du  sixième  ordre  en  y0. 

Au  reste,  ce  qu'il  y  a  de  mieux  à  faire,  pour  simplifier  les  calculs 
relatifs  à  l'équilibre  d'une  lame  élastique  courbe,  c'est  de  substituer  à 
la  fonction  J,  dans  la  formule  (283),  non  pas  l'inconnue  y0,  mais  la 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  361 

fonction 

<->  -S- 

En  effet,  on  obtient  de  cette  manière,  au  lieu  de  la  formule  (283),  l'é- 
quation différentielle 

qui  est  du  second  ordre  seulement. 

Il  es(  aisé  de  reconnaître  quelle  est  la  quantité  qui,  dans  les  calculs 
précédents,  se  trouve  représentée  par  J.  En  effet,  l'inclinaison  i  de  la 
ligne  moyenne  au  point  (x,  y)  vérifie,  dans  l'état  d'équilibre  de  la  laine 
solide,  l'équation  (171).  D'ailleurs,  ct),  rti)  désignant  les  déplacements 
parallèles  aux  axes  du  point  dont  il  s'agit,  les  différences  x  —  H0,  y  —  ri(, 
représentent  précisément  les  coordonnées  initiales  du  même  point. 
Cela  posé,  si  l'on  nomme  t  —  1  l'inclinaison  primitive  de  la  ligne 
moyenne  en  ce  point,  on  aura  évidemment 

(*94)  Un^-^  =  ÂZ^' 

ou  à  très  peu  près 

UDKT '.-  =  -r-1  I r2  4-  -r2  I  =  taniÇT  ' 


cos2t       d%.\         dy        dx  '  »k^        sinrrt.v       cosz  ds/' 

puis,  on  en  conclura,  en  ayant  égard  aux  formules  (261)  et  (271), 

(295)  1  =  cosz dn0—  si nvdç0—  -,-  h-— =J. 

CIS  x. 

Ainsi  .1  représente,  au  signe  près,  la  variation  qu'éprouve  l'angle  t, 

tandis  que  la  lame  courbe  passe  de  l'état  naturel  à  l'état  d'équilibre. 

Ajoutons  que,  la  courbure  delà  ligne  moyenne  étant  représentée,  dans 

l'état  d'équilibre,  par 

1  dx 

t       ds 

OEiii-res  de  C.  —  S.  II,  l.  VIII.  46 


362  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

la  différence 

dz       dq  __  d-       di 
as       ds       ds       ds 

exprimera  la  courbure  de  la  même  ligne  dans  l'état  naturel.  Donc  la 
quantité 

représentera,  au  signe  près,  la  variation  qu'éprouvera  la  courbure  de 
la  ligne  moyenne,  en  raison  des  déplacements  des  molécules  situées 
sur  cette  ligne. 

Observons  encore  que,  si,  dans  l'expression  (264),  on  substitue  la 
valeur  de.i,,  tirée  de  la  formule  (281),  le  résultat  de  cette  substitution, 
savoir 

097)  -jpffA.^-j-j-rA.M., 

représentera,  au  signe  près,  ce  qu'on  peut  appeler  le  moment  d'élasti- 
cité de  la  lame  courbe,  c'est-à-dire,  le  moment  de  la  pression  ou  ten- 
sion exercée  contre  un  plan  perpendiculaire  à  la  ligne  moyenne  par 
rapport  à  un  axe  tracé  dans  ce  plan  de  manière  à  rencontrer  cette  ligne. 
Dans  le  cas  particulier  où  la  force  accélératrice  normale  <ft0  s'évanouit, 
l'expression  (297),  prise  en  signe  contraire,  se  réduit  à 

(,98)  l^'"3'§- 

Donc  alors  le  moment  d'élasticité  est  proportionnel,  non  seulement  à 
la  largeur  et  au  cube  de  l'épaisseur  de  la  lame,  mais  encore  à  -j-* 
c'est-à-dire,  au  changement  de  courbure  de  la  ligne  moyenne.  Ce  ré- 
sultat s'accorde  avec  l'hypothèse  admise  par  Euler  dans  les  Non  Com- 
mentant et  les  Acta  Academiœ  petropolitanœ  pour  les  années  1764 
et  1779. 

Concevons  maintenant  que  la  lame  élastique  vienne  à  se  mouvoir. 
Alors,  en  négligeant  les  termes  proportionnels  au  carré  de  h,  et  obser- 


(3oa) 


D'UNE   LAME  SOLIDE.  363 

vaut  que  l'expression  (232)  est  de  l'ordre  de  A2,  on  tirera  des  équa- 
tions (2i3),  (2V1),  combinées  avec  la  formule  (277), 

(299) 

(3oo)  i^I  +  vcV 


<)s  ds         '   dt1 


0 


—  i  P 
9      P 


à*à9 1 
dt*  ' 


puis  on  conclura  de  celles-ci,  en  ayant  égard  à  la  première  des  for- 
mules (271), 


ds* 


(Soi) 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 


„***>_•;,. 


-1  P 


EU 


02 


'('$£ 


<fr« 


ds 


+ 


rf'fvA,)        1 


<i.v2 


-  IA.H- 


1    P 


'£" 


<^2 


En  joignant  à  l'équation  (3oi)  ou  (3o2)  l'équation  (248)  ou  (2^9), 

on  pourra  déterminer  celles  des  vibrations  de  la  lame  élastique  courbe 

qui  seront  indépendantes  de  l'épaisseur  de  la  lame.  Si  l'on  veut,  au 

contraire,  déterminer  les  vibrations  qui  dépendent  de  cette  épaisseur. 

il  faudra  joindre  à  la  formule  (3oo)  l'équation  (?45)  ou  (246).  De 

plus,  comme  la  valeur  de  JU,  relative  au  mouvement  de  la  lame  élastique 

scia  évidemment  fournie,  non  plus  par  la  formule  (281),  mais  par  la 

■ 
suivante 


(3o3) 

l'équation  (246)  deviendra 


Pl*«-â?r  ' 


(),/r  /     (W        rhM^l^ 
3  v  ds*  +  ds  ds*        t  ds'1 


'[ 


à2  yo 


^(•co„)       0-M  h1  (   à:iô,      du  &$»       1  dà 


ds 


ds 


ds  ds* 


t  ds  ;J 


<**■ 


=t, 


t  pourra  être  réduite  à 

A2  /   d'<5      rf»  d'J 


(3o4) 


02 


3 


ds  âs:i 


1  £J 
x   dS* 


d*1 


=  *>, 


364  SUII  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

Lorsque,  dans  les  formules  (3oo)  et  (3o4),  on  substitue  les  valeurs 
de  I  et  J  tirées  des  formules  (271),  on  obtient  deux  équations  aux  dif- 
férences partielles,  l'une  du  premier  ordre,  l'autre  du  cinquième,  sa- 
voir, 


(3o5) 


(3o6) 


ds 


"    3 


d 

1  — 


ds 


ïo 


ds* 


ds 


y* 


-1  p 

s    P 


dt2 


OS 


*(*!.  +  * 

1        \  ds         1 

t  ds2 


<)'- 


7o 


d(x.ô0)' 

ds 


dP 


=  S>. 


Si  l'on  substituait  directement  dans  l'équation  (245)  la  valeur  de  a,, 
fournie  par  l'équation  (3o3),  alors,  en  ayant  égard  aux  formules  (272), 
(273),  on  trouverait 


9J-^ 


(3o7) < 


-(    ?J        cIl  â*'J 
3  \    ds1*         ds  ds* 


»       h'2 


,à" 


kQ 


26 


1  ^y 

t  ôs- 
ds* 


<)' 


y»— 


rf>  âl\        3  _r_  dl 

r/.v  ds  j       x  '        9, 02  ds 


d*3o 


0  \  v  ds* 


ch  d*àô 

ds    ds2 


ds 


dt2 


Pour  revenir  de  cette  dernière  à  l'équation  (3o4),  il  suffira  de  négli- 
ger, dans  le  second  membre,  le  terme  qui  renferme  le  facteur  h2.  Or, 
c'est  ce  que  l'on  pourra  faire  sans  erreur  sensible,  la  quantité  h  étant 
supposée  très  petite.  .Mais  il  ne  sera  pas  permis  de  négliger  de  même, 
dans  le  premier  membre  de  l'équation  (307),  le  terme  proportionnel 
au  carré  de  h,  attendu  que  dans  ce  terme  le  facteur  très  petit  h2  est 
multiplié  par  un  facteur  très  grand  Cl2.  Ainsi  se  trouve  légitimée  la 
réduction  de  la  formule  (245)  à  la  formule  (24O),  et  de  l'équation  (307) 
à  l'équation  (3o4)  ou  (3o6). 

Les  équations  (3oj)  et  (3oG)  subsistent  pour  tous  les  points  de  la 
ligne  moyenne  entre  les  deux  inconnues  y0,  o0  considérées  comme 
fonctions  de  s  et  de  t.  Si  d'ailleurs  la  lame  élastique  a  ses  deux  extré- 
mités fixes,  les  mêmes  inconnues  devront  satisfaire  pour  s  =  0  et  pour 
s  =  a  aux  conditions  (2)0),  (i5i)  et  (284).  Si,  au  contraire,  les  dvux 
extrémités  sont  libres,  on  aura  pour  chacune  d'elles,  en  vertu  des  for- 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  365 

mules  (254),  (255),  (257),  combinées  avec  les  formules  (272),  (277) 


*(2?8), 


(3o9) 


"       p\o      V  os        8       pv 

(3°8)',  ,^  +  ^ 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

t 

Enfin,  si  Tune  des  extrémités,  par  exemple  celle  qui  coïncide  avec 
l'origine  de  l'arc  s,  était  fixe,  et  l'autre  extrémité  libre,  les  conditions 
(25b),  (2)1),  (284)  devraient  être  remplies  pour  une  valeur  nulle 
de  s,  et  les  conditions  (3o())  pour  s  =  a. 

Lorsque  les  forces  accélératrices  <ft,  S  et  la  pression  P  s'évanouissent, 
les  équations  (280)  et  (293),  relatives  à  l'état  d'équilibre  de  la  lame 
courbe  deviennent  respectivement 

(3io)  I  =  o, 

(3,i)  _^__Z+_,=0. 

D'ailleurs,  si  l'on  intègre  l'équation  (3i'i),  après  avoir  multiplié  son 
premier  membre  par  -ixch,  on  trouvera 

ds- 

c  désignant  une  constante  arbitraire,  ou,  ce  qui  revient  au  même. 

(3ia)  ___—;£_.; 

\Jc-  —  -Y-  « 


866  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

puis,  en  intégrant  de  nouveau,  on  aura 

(3i3.)  arc  cas-  =qp  /  — 

et,  par  suite, 

(M)  ,  =  -<  =  _(/-).  ■ 

Afin  de  montrer  une  application  des  formules  précédentes,  conce- 
vons que  la  lame  courbe  offre  pour  ligne  moyenne,  dans  l'état  na- 
turel, un  arc  de  cercle,  et  que  l'on  rende  ses  deux  extrémités  fixes, 
après  avoir  déplacé  la  seconde,  c'est-à-dire,  celle  qui  correspond  à 
s  =  a,  d'une  quantité  très  petite.  Si  les  points  renfermés  dans  les  plans 
qui  terminent  la  lame  circulaire  sont  assujettis  de  manière  à  n'en  point 
sortir,  les  inconnues  y0,  o0  devront  vérifier,  pour  s  =  o,  les  conditions 
(2)o),  (2ji),  (284)  et,  pour  s  =  a,  la  condition  (284)  avec  deux 
autres  de  la  forme 

i\J  désignant  deux  quantités  dont  les  valeurs  numériques  soient  très 
petites.  De  plus,  comme  le  rayon  de  courbure  t  de  la  lame  prise  dans 
l'état  naturel  sera  une  quantité  constante,  on  tirera  de  l'équation  (3i4), 
en  représentant  par  a  une  constante  nouvelle  et  arbitraire, 

(3i6)  =ccos 

as1 

puis,  en  effectuant  deux  intégrations  successives,  en  observant  d'ail- 
leurs que  la  fonction 

t  _  dào    ,    */o 

J  —  ~"7T  "i 

cis  t 

doit  se  réduire  :  i°  à  zéro  pour  s  =  o;  20  à  -  pour  s  =  a,  et,  en  faisant 

pour  abréger 

£'=  c*.2  cosS,         £"  — ct2sin£, 

on  trouvera 


D'UNE  LAME  SOLIDE. 
ou,  ce  qui  revient  au  même, 


(3.8)      ^-hZ!=* 
as  x.        ai 


,_cos!_^I_cos^)]+S"( 


:W7 


s        s    .     a 
sin sin  - 

t,        a         v 


Si  maintenant  on  élimine  y,  entre  l'équation  (3i8)  et  l'équation  (3io) 
présentée  sous  la  forme 


(3ig) 

on  en  conclura 


d7o       %  . 

— —     --  u, 

as  t 


/o     4   à*-o0       i  ,         i         0,fi    .    «       i  /  a\"|       0,/i 


.v       i     .    " 
cos sin- 


puis,  en  effectuant  l'intégration  à  l'aide  de  la  méthode  exposée  dans  te 
second  Volume  [p.  3i  (')],  et  observant  que  o0  et-/  doivent  s'éva- 
nouir pour  s=  o,  on  trouvera 


(3>o   «,=4r^ 


f*~ ié-'ë-s-K—  ''ÏH'G 


3     '  .  a\fj 

cos sin-  Il  «r 


((-+  i) 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

d.=  /      — h  3'    sin { i —  cos-  1 1-h  B'i 

J0     (a  _       t        a\  t/J  V 

et,  par  conséquent, 


cos  -  ■ sin  -  )  }  sin  —    -  as 

v        a 


(322) 


i  .ç    .     .9        i.    .    a  /  s 

—  sin sm  -  (  i  —  cos 

2  v        t        a 


Cela  posé,  l'équation  ( 3 1 8 )  donnera 


yt=I(,_tsinî] 


(323)      < 


(  '  )  Œuvres  de  Cauchy,  S.  II,  T.  VII,  p.  4; 


s        \   s    .     s         i  /  .5 

cos sin (  v — t  sm  -    |  i—  t 

t         2  t         t         a 


»»!)] 


5  —  t  sin  -    sin  - 


368 


SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 


dd,  « 


D'ailleurs,  par  hypothèse,  20  doit  se  réduire  à  y  et  -£  à  zéro  pour  s=a. 
Donc  les  constantes  arbitraires  s,  s'  vérifieront  les  deux  formules 


(3*4) 


i  /   .    a      a        a 
-I  sm cos- 


(,MCo,2y]  +  e'[i2-i(«-cos|)].in?=i-i(.-co82), 


<7 


f  w' i  —  cos  -      sin  -  +  Z     -    sin  -  -+-  -cos sin2-    = sin  -• 

[_2  t       a  \  i  )  \         t  |_2  \        t        t  x  )       a  x  \  a        x 

Il  ne  reste  plus  qu'à  tirer  de  ces  dernières  les  valeurs  de  z' ,  z",  et  à  les 
substituer  dans  les  équations  (322),  (323),  pour  obtenir  les  valeurs 
complètement  déterminées  des  deux  inconnues  y0,  o0. 

Il  est  bon  d'observer  que,  en  vertu  de  la  formule  (3i8),  on  a 


(3a5) 


d.\  d'-ot)        i  dy0  _     i 


ds  ds'2 


ds        ai 


'  .     s        xi                a\\        S"/        5        x     .     a\ 
sin i  —  cos  -H cos  -  —  -  sin  - 

x        a\  t/J         t\        x        a        x  ) 


dJ 


Telle  est  la  valeur  générale  de  la  quantité  -y-,  c'est-à-dire  du  change- 
ment de  courbure  qu'éprouve  la  lame  circulaire  à  l'extrémité  de  l'arc  s, 
dans  le  passage  de  l'état  naturel  à  l'état  d'équilibre. 
Si,  dans  les  formules  (324),  on  suppose 


(3*6) 

elles  donneront 

(3a7) 


a  =  i~x. 


J_ 

T.x 


Donc  alors  on  tirera  des  équations  (322),  (323)  et  (325) 


(328) 


.    s 
sin  - 


277 


S      .      S  I  S 

-  sin 2    i  —  cos 


(329; 


I      s         s         .s 
i  —  cos  -  i  -t-  —    -  cos sin  - 

2  7T  \  t.  t  x 


d.]  i  i  s 

—  =+    ; ^— ;  SU)        ■ 

ds  IT.x-  T.x'  x 


Les  équations  (328)  et  (329)  déterminent  la  figure  que  prend  la  ligne 
moyenne  d'un  anneau  élastique  d'une  très  petite  épaisseur,  lorsque,  à 


DUNE  LAME  SOLIDE.  369 

l'aide  d'une  section  faite  perpendiculairement  à  cette  ligne,  on  la 
transforme  en  une  portion  de  spirale  dont  les  extrémités  sont  très  voi- 
sines, et  que,  après  avoir  rendu  ces  extrémités  fixes,  on  laisse  l'équi- 
libre s'établir.  Si,  dans  la  dernière  de  ces  équations,  on  pose  *=  o, 
s  =  ut,  ou  s  =  27tï,  on  trouvera 

di  i 


(33o) 


ds  '2Ttli 


Par  conséquent,  dans  l'hypothèse  admise,  la  différence  entre  la  cour- 
bure de  la  spirale  et  la  courbure  primitive  de  la  ligne  moyenne  de  l'an- 
neau sera  la  même  aux  deux  extrémités  de  la  spirale  que  dans  le  point 
situé  à  égale  distance  de  ces  extrémités.  Cette  différence  est  d'ailleurs 
indépendante  de  la  quantité/,  c'est-à-dire  du  déplacement  relatif  d'une 
extrémité  par  rapport  à  l'autre  mesuré  dans  le  sens  du  rayon  t. 

Si  la  lame  élastique  se  réduisait  à  un  demi-anneau,  on  tirerai!  des 
formules  (324),  ?n  y  supposant  a  =  -x, 

(ôôi)  © — -r  — — — tt-j  o—o, 

t      71" —  0 

et,  par  suite,  les  formules  (322),  (323),  (325)  donneraient 

•"01 


(332)  < 
(333) 

Mi. 

r.  \t 

.    s\      ni  —  a i f  / 

-»»;;-,"£rrK' 

$\       ni  —  2 i  T  .    . 

—  cos-    -i — ^ — s-    sin 

t/        r.  — 8    1         ■ 

dj         i           izj  —  2  i 

ds        itt*    '    (7:2 —  8U2 

.v\        s    .     s        4  /•">* 
cos sin  - 


s          s         li 
-  COS Il 


.   s      4 
2  sin 

t  7T 

Si  le  rayon  t  devenait  infiniment  grand,  ou,  en  d'autres  termes,  si  la 
lame  élastique  était  droite,  les  formules  (3io),  (3 19),  (322),  etc. 
deviendraient  inexactes.  En  effet,  l'équation  (280)  n'entraîne  l'équa- 
tion (3 10)  que  dans  le  cas  où  le  rayon  t  conserve  une  valeur  finie.  Dans 
le  cas  contraire,  l'équation  (280)  se  réduit  à  &0  =  o,  ou,  ce  qui  revient 
au  même,  à  la  seconde  des  formules  (33),  et  devient  identique  pour 
une  valeur  nulle  de  la  force  accélératrice.  Alors  aussi,  en  faisant  coïn- 
cider dans  l'état  naturel  la  ligne  moyenne  avec  l'axe  des  x,  on  trouve 

OEuvre*  de  C.  —  S.  II,  t.  ¥111.  k'] 


370  SUR   L'ÉQUILIBRE   ET   LE  MOUVEMENT 

t  =  o,  s  =  x,  £0  =  y0,  yj0  =  £0,  et  il  faut  remplacer  les  équations  (3 10), 
(3n)  par  les  formules 

(335)  *£=o, 

auxquelles  se  réduisent,  quand  X  et  Y  s'évanouissent,  les  équa- 
tions (97),  (98)  du  §  I.  Or,  en  intégrant  les  formules  (334)  et  (335) 
de  manière  que  Ton  ait  :  i°  pour  x  =  o, 

dnn 

o; 


o, 


(336) 

£•==<>, 

dn0 
* =0'         ^ 

20  pour  x  =  a, 

(337) 

£0=  i, 

on  en  tirera 

(338) 

so  : 

—  i  — > 
a 

(339) 

•<v 

,3aa;2  —  2.r3 

L'équation  (339),  (lul  représente,  dans  l'état  d'équilibre,  la  ligne 
moyenne  d'une  lame  élastique  naturellement  droite,  est  celle  d'une 
parabole  cubique.  Ce  résultat  était  facile  à  prévoir  d'après  la  forme  de 
l'équation  (335). 

Si  l'on  suppose  en  même  temps  que  les  quantités  A,  S,  P,  9  s'éva- 
nouissent, et  que  la  lame  courbe  se  meuve,  les  équations  (299),  (3oo), 
(3oi)  et  (3o4)  donneront 

(34©) 

(340 

(342) 


(343)  -Q2y 


as         dt* 

S, 

en  1         ^  ^ 

â'J      A  â3J       1  ^2J\   _  dly° 

<J(tO0)~| 

ds 

ds''        ds  ds6        t    ds*  J 

de* 

D'UNE  LAME  S0L1DK.  371 

Dans  le  même  cas,  les  formules  (3o8),  qui  devront  être  vérifiées  pour 
une  extrémité  libre  de  la  lame  élastique,  deviendront  respectivement 

(344)  I  =  0> 

ai 

(345)  £=o, 


m/âtJ-.     5-+-1  dl\_       \4* 


as*       '  6t     as  J  dt' 


(346)  tt2( 

Il  importe  d'observer  qu'en  vertu  de  l'équation  (  3r,  i)  la  condition  (344) 
peut  être  remplacée  par  la  suivante  : 


'7)  dû 


La  valeur  de  I  tirée  de  la  formule  (340,  savoir 

(348)  l  =  &-dF' 

est  évidemment  très  petite  par  rapport  à  l'expression 

lorsque,  pendant  la  durée  du  mouvement,  les  quantités 


restent  comparables  entre  elles.  Supposons  qu'il  en  soit  ainsi,  ce  qui 
exige  que  la  valeur  initiale  de 


ds         t 


demeure  très  petite,  quand  on  la  compare  aux  valeurs  des  déplace- 
ments Yo,  B0.  On  pourra,  dans  la  combinaison  des  deux  formules  (348), 
(34g),  réduire  la  première  à 

(35o)  i  =  o 


373  SUIt  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

ou,  ce  qui  revient  au  même,  à 

(35i)  ^Z£  —  h. 

as        t 

Par  suite,  la  seconde  des  formules  (271)  donnera 

(35.)  J  =  **2î  +  ±  &!  +  !*.. 

'  ds>  ^   ds   Os  +  ,/o' 

puis  on  tirera  de  l'équation  (349),  combinée  avec  les  formules  (85) 
et(35i), 


(t*i  +  ±*l    l#j\__  °  y°    2lds  ds  ~l  ~w) 

\    ds*        ds  ds3        t   ds2  )  dP 


(353)      0* [x 


Dans  la  même  hypothèse,  la  condition  (346)  deviendra 

(  354  ) 


ds2        122  <fc» 

et  Ton  pourra  même,  sans  erreur  sensible,  la  réduire  simplement  à 

(355)  —  o. 

Si,  dans  la  formule  (353),  on  substitue  la  valeur  de  J  donnée  par 
l'équation  (352),  on  obtiendra  entre  l'inconnue  y0  et  les  variables  in- 
dépendantes s,  l  une  équation  aux  différences  partielles  linéaire  et  du 
sixième  ordre.  Si,  de  plus,  la  ligne  moyenne  de  la  lame  élastique  prise 
dans  l'état  naturel  se  réduit  à  un  arc  de  cercle,  le  rayon  de  courbure  x 
sera  constant,  et  l'équation  linéaire  dont  il  s'agit  se  présentera  sous  la 
forme 

(356)       0.  utp  + ,  tu  + 1  «feu  -yi *1 

V     ds*  ds'        t2    as2  I  ât2 


Pour  montrer  une  application  des  formules  que  nous  venons  d'éta- 
blir, considérons  une  lame  élastique  circulaire  dont  les  extrémités 
soient  libres,  et  la  vitesse  initiale  nulle  en  chaque  point.  Supposons, 
en  outre,  que  les  forces  accélératrices  s'évanouissent,  et  que,  la  laine 


D'UNE  LAME  SOLIDE.  373 

étant  un  pou  écartée  d'une  position  d'équilibre,  on  veuille  déterminer 
les  vibrations  indépendantes  de  l'épaisseur  de  cette  lame.  On  devra  in- 
tégrer l'équation  (342)  de  manière  que  la  condition  (344)  soit  vérifiée 
pour  s  —  o  et  pour  s  =  a.  Si  d'ailleurs  on  désigne  par  f(s)  et  î(s)  les 
valeurs  initiales  de  y0  et  de  o0, 

f'(,)-If(4) 

sera  la  valeur  initiale  de  I,  et  les  formules  (76),  (77)  du  Mémoire  sur 
l'application  du  calcul  des  résidus  aux  questions  de  Physique  mathéma- 
tique (')  donneront 

„„   v     ,        1  n          £(rt27r2t2+a2)2*   .     n-ns  Ç     .     «Kft  f ,  1  1 

(Î57)    l  =  -VJco.-J ^s,n—  j(    ■«-Ji^((,)_-«(rtJ^ 

le  signe  §  s'étendant  à  toutes  les  valeurs  entières  positives  ou  néga- 
tives de  n.  On  tirera  ensuite  des  formules  (34o)  et  (34 1) 

(358)  -/o=f(*)  +  -Q2  f   f    ^dt* 

et 

(3o9)  ô0=f(.9)  +  5-2  f    f  \dt\ 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 

-s-—— ;    i-cos- —     cos /     sin — -\\KV) Uf*>    r/,a 

n*it*i*+a*\_  at  a    J  a  x 


(36o)    y»=f(«)-«-N=î^o 

et 


CS  ax  ï2(/i27r2t2-+-a2)2*l         nr.sf     .     n-y.\.,.  ■  4. 


Il  est  facile  de  trouver  la  relation  qui  doit  exister  entre  les  fonctions 
\'(s)  et  f($)  pour  que  la  valeur  de  I  se  réduise  à  un  seul  terme,* et  si- 
présente  sous  la  forme 

.        Z         £2(n27i2t2+a2)2^    .     n-.v 

(362)  I=-cos-- —  sin , 

v         '  a  ax  a 

(')  OEuvrcsftc  Cauc/ir,  S.  II.  T.  XV. 


3W  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

il  désignant  une  valeur  particulière  de  n,  et  8  une  quantité  constante. 
En  effet,  pour  obtenir  cette  relation,  il  suffit  de  poser  *  =  o  dans 
l'équation  (362),  qui  donne  alors 

(363)  f'(*)—  -f(*)  =  -sin—  • 

1  t  a  a 

Ajoutons  que,  si  dans  les  formules  (357),  (36o),  (36i)  on  substitue 
la  valeur  de 

tirée  de  l'équation  (363),  savoir 


©     .      ItTTU 

—  sin : 

a  a 


ces  formules  coïncideront,  la  première  avec  l'équation  (362),  et  les 
deux  dernières  avec  les  deux  suivantes  : 


n7T.v 

COS  : 

a 


(364)      y0=f(s)-{-e    .       ,  - — -     i  —  cos— . — 

.__.        »'-./».■-,  «*  £2(n27r2v2  +  a2)2  M         «ÎT5 

(36a       ô0— f  5   +9  .  — -     i  —  cos -^—  —'—cos 

n27:2t--H-  a2  1_  at  « 

Les.  équations  (364),  (365)  expriment  un  mouvement  régulier  de  la 
lame  élastique  circulaire,  dans  lequel  les  mêmes  vibrations  se  repro- 
duisent périodiquement,  la  durée  d'une  vibration  étant  la  valeur  de  t 
donnée  par  la  formule 

Le  son  correspondant  à  un  mouvement  de  cette  espèce  a  pour  mesure 
le  nombre  N  des  vibrations  exécutées  pendant  l'unité  de  temps,  ou,  ce 

qui  revient  au  même,  la  valeur  de  -  déduite  de  la  formule  (366).  Or 

on  tire  de  cette  formule,  en  écrivant  n  au  lieu  de  n, 

i 
i        Q  /  "2  x  * 

(367)  N  =  ^  =  — 

t        ia 


DUNE  LAME  SOLIDE.  375 


puis,  en  posant 


(368)  7—^' 

on  en  conclut 

069)  N=^r+- 

Dans  l'équation  (368),  57  représente  l'angle  au  centre  qui  correspond 
à  l'arc  de  cercle  avec  lequel  coïncide  la  ligne  moyenne  de  la  lame  élas- 
tique. Si  l'on  veut  déduire  de  cette  même  équation  les  nombres  de 
vibrations  relatifs  aux  sons  les  plus  graves  que  puissent  fournir  des 
mouvements  réguliers  du  genre  de  ceux  dont  il  est  ici  question,  il 
faudra  prendre  successivement  n  =  o,  n  =  1 ,  n  =  2,  . . . ,  et  l'on  trou- 
vera, en  conséquence, 

(370)  *=£(.+!)',  n=£(4^)*.  »«£(.+£)' 

Si  la  lame  devenait  droite,  on  aurait  gt  =  o,  et  la  première  des  équa- 
tions (370),  réduite  à 

Q. 

N=— , 
ia 

coïnciderait,  comme  on  devait  s'y  attendre,  avec  l'équation  (ia3). 

Si  la  ligne  moyenne  de  la  lame  est  un  arc  de  45  degrés,  on  aura 
gt  =  j,  et  les  formules  (370)  donneront 

(„,)         K^ijÊZ,  «=.££.  N=£^ 

On  trouvera,  de  même  :  i°  en  supposant  l'arc  a  de  90  degrés,   ou 


GT  =    -> 
2 


(372)        N--^,  N=^^7,         N=«V%,  .... 

^72,         "~  9a    a  '  2a     2  2a     2 

20  en  supposant  l'arc  a  équivalent  à  la  demi-circonférence,  ou  ta  =  -, 

Q     r-  &     r?  ht         û    / — 


376  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

3°  en  supposant  l'arc  a  équivalent  aux  trois  quarts  de  la  circonférence, 


3tt 

OU  BT=  : 

2 


(374)      N=.a£!,     *=«*,     N=^V5,      .... 

2rt       2  2rt    2  2«       2  ' 

4°  enfin,  en  supposant  l'arc  a  équivalent  à  la  circonférence  entière, 

23  2«       V  la V 

Il  suit  de  la  formule  (369)  que,  l'angle  m  restant  le  même,  chacun 
des  sons  rendus  par  une  lame  élastique  circulaire,  dans  le  genre  de 
mouvement  que  nous  considérons,  varie  en  raison  inverse  de  la  lon- 
gueur de  la  lame.  Si,  au  contraire,  la  longueur  a  demeure  constante, 
le  nombre  N  sera  d'autant  plus  grand,  et  le  son  d'autant  plus  aigu  que 
l'angle  gj  aura  une  valeur  plus  considérable.  De  plus,  l'inspection  des 
formules  (37i),  (372),  (373),  (374),  (375)  conduira  immédiatement 
aux  propositions  que  je  vais  énoncer. 

Si  l'on  courbe  plus  ou  moins  une  lame  élastique,  de  manière  que  la 
ligne  moyenne  prenne  successivement  la  forme  d'un  demi-quart  de 
cercle,  d'un  quart  de  cercle,  d'un  demi-cercle,  de  trois  quarts  de  cercle, 
ou  d'un  cercle  entier  : 

i°  Le  son  le  plus  grave  rendu  par  le  cercle  entier  sera  semblable  au 
deuxième  son  du  demi-cercle,  et  plus  élevé  d'une  octave  que  le  premier 
son  du  quart  de  cercle; 

20  Le  deuxième  son  du  cercle  entier  sera  plus  élevé  d'une  octave 
que  le  premier  son  du  demi-cercle; 

3°  Le  troisième  son  du  cercle  entier  sera  plus  élevé  d'une  octave 
que  le  premier  son  de  l'arc  équivalent  aux  trois  quarts  de  la  circonfé- 
rence ; 

4°  Le  deuxième  son  du  quart  de  cercle  sera  plus  élevé  d'une  octave 
que  le  premier  son  du  demi-quart  de  cercle, 
Etc.... 
En  général,  parmi  les  sons  que  rendra  le  cercle  entier,  ceux  qui  cor- 


D'UNE   LAME  SOLIDE.  377 

respondront  à  des  nombres  pairs  seront  plus  élevés  d'une  octave  que 
les  divers  sons  rendus  par  le  demi-cercle,  ceux  qui  correspondront  à 
des  nombres  multiples  de  3  seront  plus  élevés  d'une  octave  que  les 
sons  rendus  par  l'arc  équivalent  aux  trois  quarts  de  la  circonférence, 
enfin  ceux  qui  correspondront  à  des  nombres  multiples  de  4  seront 
plus  élevés  de  deux  octaves  que  les  divers  sons  rendus  par  le  quart  du 
cercle. 

Remarquons  encore  que  les  déplacements  y0  et  &••  déterminés  par 
les  équations  (364)  et  (365),  deviendront  indépendants  du  temps  /,  le 
premier  pour  les  valeurs  de  s  propres  à  vérifier  la  formule 

(376)  cos =  o, 

le  second  pour  les  valeurs  de  s  qui  vérifieront  la  formule 

/ON  •        n7:S 

(577)  sin =  o. 

Or,  en  remplaçant  dans  ces  formules  n  par  n,  et  supposant  s  =  a  ou  <«, 
on  tirera  de  la  première 

(378)  $■= — ,  .9  =  3  — ,  •••,  s=(m  —  3)  —  j  s—(2n  —  1) — , 
v    /    ;  111  in  in  in 

et  de  la  seconde 

/o        \  a  a  ,  \   a  1  \a 

(ôhq)  5  =  0,  s=—,  5  =  2—,  •••>  s  =  (n  —  2)->  s  =  (n  —  1)—  >  5  =  «. 
v    J  *  '  n  n  v  '  n  n 

Donc  les  vibrations  correspondantes  au  nième  son  de  la  lame  élastique 
circulaire  sont  telles  que  des  points  situés  sur  la  ligne  moyenne,  de 
manière  à  diviser  cette  ligne  en  n  parties  égales,  n'éprouvent  aucun 
déplacement  dans  le  sens  du  rayon  t,  et  que  les  points  situés  aux 
milieux  de  ces  mêmes  parties  n'éprouvent  aucun  déplacement  dans  le 
sens  de  la  longueur  de  la  lame. 

On  pourrait  encore  intégrer  facilement  l'équation  (356)  à  l'aide  des 
formules  que  j'ai  données  dans  le  Mémoire  sur  l'application  du  calcul 

OEuvresde  C  —  S.  II,  t.  VIII.  4& 


378  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT  ETC. 

des  résidus,  etc.,  et  l'on  déterminerait  ainsi,  comme  je  l'expliquerai 
dans  un  autre  Article,  celles  des  vibrations  de  la  lame  élastique  circu- 
laire qui  dépendent  de  l'épaisseur  de  la  lame.  J'ajouterai  que  les  résul- 
tats numériques  ci-dessus  exposés  se  trouvent  parfaitement  conformes 
;i  des  expériences  qu'un  très  habile  physicien,  M.  Savart,  a  bien  voulu 
entreprendre  sur  ma  demande,  et  que  j'aurai  plus  tard  occasion  de 
rapporter.  Enfin  j'observerai  que  les  méthodes  dont  je  viens  de  faire 
usage  pour  trouver  les  équations  d'équilibre  d'une  lame  élastique  ou 
non  élastique,  droite  ou  courbe,  d'épaisseur  constante  ou  variable, 
s'appliquent  avec  le  même  succès  à  la  théorie  de  l'équilibre  ou  du  mou- 
vement des  surfaces  ou  des  verges,  naturellement  planes  ou  naturelle- 
ment courbes.  C'est  ce  que  l'on  verra  dans  la  suite  de  cet  Ouvrage. 


ADDITION  A  L'ARTICLE  PRÉCÉDENT. 


Dans  les  divers  paragraphes  de  l'Article  que  l'on  vient  de  lire,  quand 
il  a  été  question  d'appliquer  à  l'équilibre  ou  au  mouvement  des  lames 
élastiques  les  formules  relatives  à  l'équilibre  ou  au  mouvement  d'une 
lame  solide  quelconque,  naturellement  plane  ou  naturellement  courbe, 
d'une  épaisseur  constante  ou  d'une  épaisseur  variable,  nous  avons  tou- 
jours supposé  les  pressions  A,  F,  B  exprimées  en  fonction  des  déplace- 
ments H,  y]  à  l'aide  des  équations  (53)  et  (54).  Si  l'on  remplaçait  les 
équations  (53)  par  la  première,  la  seconde  et  la  sixième  des  équa- 
tions (52)  de  la  page  271,  ou  même,  pour  plus  de  généralité,  par  les 
suivantes 

(38o)     A.=  *§+Xv  +  H        F  =  i*(|  +  £),         B  =  *g+K„  +  H 

en  d'autres  termes,  si  l'on  supposait 

!*>     A  =  «(.*+g)+«.       F  =  ~MI^>       B  =  K(I  +  ^H' 

II  désignant  une  quantité  constante,  plusieurs  formules  de  l'Article 
précédent  devraient  subir  des  modifications  que  nous  allons  indiquer 
en  peu  de  mots. 

Observons  d'abord  que,  en  substituant  les  valeurs  de  A,  F,  B  fournies 
par  les  équations  (38o)  dans  les  formules  (1),  (2)  et  (4)  ou  dans  celles 
qui  s'en  déduisent  immédiatement,  par  exemple  dans  les  formules  (iG), 
(70),  (i34),  (i35),  (180),  on  obtiendra  précisément  les  résultats  aux- 
quels on  parviendrait  si,  dans  ces  mêmes  formules,  on  substituait 
directement  les  valeurs  de  A,  F,  B  fournies  par  les  équations  (53) 
et  (54),  après  avoir  ajouté  à  chacune  des  pressions  P,  $  la  quantité  II 


380  ADDITION  A  L'ARTICLE  PRÉCÉDENT. 

supposée  constante,  c'est-à-dire  indépendante  de  x  et  y.  Il  est  aisé 
d'en  conclure  que,  parmi  les  formules  de  l'Article  précédent,  celles 
qui  ne  renferment  aucune  des  quantités  A,  X,  B,  <u!>,  A,„  JU„,  B0,  *, 
continueront  de  subsister  sans  aucune  modification,  si  elles  ne  ren- 
ferment pas  non  plus  les  pressions  P,  <$,  et  que,  dans  le  cas  contraire, 
il  suffira,  pour  modifier  convenablement  ces  formules,  d'v  remplacer 
P,  9  par  P  -t-  n,  9  H-  IL 


SUR  L'ÉQUILIBRE 


ET   LE 


MOUVEMENT  D'UNE  PLAQUE  SOLIDE. 


SI.  —  Considérations  générales. 

Considérons  une  plaque  solide  qui,  dans  l'état  naturel,  se  trouve 
comprise  entre  deux  surfaces  courbes  très  voisines  l'une  de  l'autre. 
Supposons  d'ailleurs  qu'après  un  changement  de  forme  de  cette  plaque 
on  applique  aux  molécules  qui  la  constituent  des  forces  accélératrices 
données  et  aux  surfaces  qui  la  terminent  des  pressions  extérieures  nor- 
males à  ces  surfaces.  Enfin  rapportons  tous  les  points  de  l'espace  à  trois 
axes  rectangulaires  des  x,  y,  z,  et  soient,  dans  l'état  d'équilibre  ou  de 
mouvement  de  la  plaque, 

m  une  molécule  quelconque; 

x, y,  z  les  coordonnées  de  cette  molécule; 

p  la  densité  de  la  plaque  au  point  {x, y,  z); 

9  la  force  accélératrice  appliquée  à  la  molécule  m; 

//,  p",  p"  les  pressions  ou  tensions  exercées  au  point  {x,  j,  z)  contre 

des  plans  perpendiculaires  à  l'axe  des  x,  à  l'axe  des  y  et  à  l'axe 

des  z\ 
A,  F,  E  les  projections  algébriques  de  la  pression  ou  tension  p  sur  les 

axes  coordonnés; 
F,  B,  D  les  projections  algébriques  de  la  pression  ou  tension  p''  sur  les 

axes  coordonnés; 
E,  D,  G  les  projections  algébriques  de  la  pression  ou  tension//"  sur  les 

axes  coordonnés. 


382  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

On  trouvera,  s'il  y  a  équilibre  {voir  la  p.  196), 

dA       dV       dE 

,  ॠ      ÔB       àl) 

1  dx       dy        dz       v  ' 


dE        dB       âC 
dx       dy       dz 


gZ  —  o. 


Si,  au  contraire,  la  plaque  se  meut,  alors,  eu  désignant  par  ty  la  force 
accélératrice  capable  de  produire  le  mouvement  effectif  de  la  molé- 
cule m,  et  par  a;,  rr,  %  les  projections  algébriques  de  cette  force  sur  les 
axes  coordonnés,  on  trouvera  (voir  la  p.  202) 


à  A       ÔF       dE 

dx       Oy       dz       '  v  ;         ' 

;  d¥       dB       d\) 

^  de       dy       àz       '  v  ^ ;         ' 

OE       â\)       dC 

Dans  l'un  et  l'autre  cas,  si  l'on  nomme 

l 
a,  fi,  y  les  angles  compris  entre  les  demi-axes  des  coordonnées  posi- 
tives et  un  autre  demi-axe  00'  mené  arbitrairement  par  le  point 

(x*y*  *); 

p  la  pression  ou  tension  exercée  au  point  (xty,z)  contre  le  plan  per- 
pendiculaire à  ce  demi-axe  et  du  côté  qui  le  regarde; 

A,  u.,  v  les  angles  formés  par  la  direction  de  la  force  p  avec  les  demi- 
axes  des  coordonnées  positives, 

on  aura  (voir  la  page  197) 

;  p  cos).  =  Acosa  +  F  cos;3  +-  E  cosy, 
j  />cos^  —  Fcosa  -f-Bcos|3  -+-  D  cos  y, 
/^cosv  =  Ecosa-hDcosj3  +(]  cos  y. 


D'UNE  PLAQUE  SOLIDE.  383 

Enfin,  si  l'on  suppose  le  point  (x,  y,  z)  situé  sur  l'une  des  surfaces 
courbes  qui  terminent  la  plaque,  et  si  l'on  fait  coïncider  le  demi- 
axe  00'  avec  la  normale  à  cette  surface,  les  valeurs  précédentes  de 
pcos'k,  yocosa,  pcosv  devront  se  confondre,  au  signe  près,  ave.;  les 
projections  algébriques  de  la  pression  extérieure  appliquée  à  cette  sur- 
face dans  une  direction  normale.  Donc,  si  l'on  désigne  alors  par  P  la 
pression  extérieure  correspondante  au  point  (x,y,z),  on  aura  encore 

i   A  cosa  -t-  F  cos(3  -h  E  cosy  =  —  P  cosa, 

(4)  '  F  cosa  +.Bcos[3  +  Dcosy  =  —  P  cos[3, 

'  Ecosa  h- I)  cos|3  4- Ccosy  =  —  P  cosy. 

On  ne  doit  pas  oublier  que  ces  dernières  formules  subsistent  seulement 
pour  les  points  situés  sur  les  surfaces  ci-dessus  mentionnées. 

11  reste  à  faire  voir  comment  des  équations  (i),  (2)  et  (4)  on  peut 
déduire  celles  qui  déterminent  à  un  instant  quelconque,  dans  l'état 
d'équilibre  ou  de  mouvement,  la  forme  de  la  plaque,  et  en  particulier 
les  divers  changements  de  forme  de  la  surface  courbe  qui  divisait  pri- 
mitivement l'épaisseur  de  la  plaque  en  deux  parties  égales.  Toutefois, 
comme  la  détermination  de  cette  surface,  que  nous  appellerons  surface 
moyenne,  s'effectue  de  diverses  manières,  et  entraîne  des  calculs  plus 
ou  moins  étendus,  suivant  que  l'on  considère  une  plaque  élastique  ou 
non  élastique,  d'une  épaisseur  constante  ou  d'une  épaisseur  variable, 
nous  renverrons  le  développement  de  ces  calculs  aux  paragraphes  sui- 
vants. 

§  II.  —  Equation  d'équilibre  ou  de  mouvement  d'une  plaque  naturellement 
plane  et  d'une  épaisseur  constante. 

Concevons  que,  dans  l'état  naturel  de  la  plaque,  les  deux  surfaces 
courbes  qui  la  terminent  se  réduisent  à  deux  plans  parallèles  séparés 
l'un  de  l'autre  par  une  très  petite  distance.  Désignons  par  -ii  cette  dis- 
tance ou  l'épaisseur  naturelle  de  la  plaque,  et  prenons  pour  plan 
des  #,  y  celui  qui  divisait  primitivement  cette  épaisseur  en  deux  par- 


384  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

ties  égales.  Supposons  d'ailleurs  que,  dans  le  passage  de  l'état  naturel 
à  l'état  d'équilibre  ou  de  mouvement,  les  déplacements  des  molécules 
soient  très  petits.  La  surface  moyenne,  après  avoir  coïncidé  dans  l'état 
naturel  avec  le  plan  des  x,  y,  se  courbera,  en  vertu  du  changement  de 
forme  de  la  plaque  ;  mais  son  ordonnée  restera  très  petite.  Représentons 
par /(.r,  y)  cette  ordonnée.  Soient  de  plus  x,  y,  z  les  coordonnées 
d'une  molécule  quelconque  m  de  la  plaque,  et  s  la  différence  entre  les 
ordonnées  z,  f(x,y)  comptées  sur  une  même  droite  perpendiculaire 
au  plan  des  x,  y,  en  sorte  qu'on  ait  généralement 

(5)  *=•/(*,  y)  -h*. 
Soient  enfin 

(6)  •  *— £,  y  —  *i»   *  —  Ç 

les  coordonnées  primitives  de  la  molécule  m;  \,  y],  '(  seront  des  fonc- 
tions de  x,  y,  z,  qui  serviront  à  mesurer  les  déplacements  de  cette 
molécule  parallèlement  aux  axes;  et,  si  l'on  considère  ces  déplace- 
ments comme  infiniment  petits  du  premier  ordre,  la  fonctionner, y) 
sera  encore  une  quantité  infiniment  petite,  ainsi  que  ses  dérivées  rela- 
tives kx  et  à  y.  Il  est  aisé  d'en  conclure,  par  des  raisonnements  sem- 
blables à  ceux  dont  nous  avons  fait  usage  dans  l'Article  précédent 
(p.  292),  que,  si  l'on  veut  prendre  pour  variables  indépendantes  x,  y 
et  s  au  lieu  de  x,  y  et  z,  il  suffira  d'écrire  dans  les  formules  (1)  et  (2) 
la  lettre  s  à  la  place  de  la  lettre  z.  Ajoutons  que,  dans  cette  hypothèse, 
les  formules  (28)  de  la  page  2o3  continueront  de  fournir  des.  valeurs 
très  approchées  de  X,  y,  %.  Par  suite,  on  trouvera,  en  supposant  que  la 
plaque  reste  en  équilibre, 

dk  ,   <*F      <*E        x_ 

dx       dy       de       "  ' 

.  OF       dB       d\) 

àE       dB      dC  _ 

dx       dy       as  ' 


!  dk 
[  dx 

-\- 

ÔF 

ày 

-+- 

ÔE 
ds 

d¥ 

j  dx 

+ 

!" 

dD 

ds 

\  âE 

\  dx 

4- 

ày 

+ 

dC 

ds 

D'UNE  PLAQUE  SOLIDE.  385 

et,  en  supposant  que  la  plaque  se  meuve, 

„         d*K 
+  p/=P^r- 

Quant  aux  formules  (4),  il  résulte  des  suppositions  admises  qu'elles 
donneront  à  très  peu  près,  pour  s  =  —  i,  et  pour  s  ==  i, 

(9)  E  =  o,         D  =  o,         C  =  —  P. 

En  effet,  dans  l'état  naturel,  la  plaque  était  renfermée  entre  deux  plans 
parallèles  au  plan  des  .r,  y  et  représentés  par  les  équations 

(  i  o  )  z=z  —  i,         z  =  i . 

Or,  en  vertu  des  déplacements  infiniment  petits  des  molécules,  ces 
deux  plans  se  transforment  en  des  surfaces  courbes  dont  ils  diffèrent 
très  peu.  Donc,  si  l'on  désigne  par  a,  (3,  y  les  angles  que  forme  la  nor- 
male à  l'une  de  ces  surfaces  avec  les  demi-axes  des  x,y  et  z  positives, 
on  aura  sensiblement,  c'est-à-dire  en  négligeant  des  quantités  infini- 
ment petites, 

(ii)  cosaz=o,         cos(3r=o,         cosy  =  i. 

Il  est  d'ailleurs  évident  que  ces  dernières  formules  permettront  de  ré- 
duire les  équations  (4)  aux  équations  (9).  Enfin,  comme  une  droite 
primitivement  perpendiculaire  au  plan  des  oc,  y,  et  propre  à  mesurer 
la  demi-épaisseur  de  la  plaque  dans  l'état  naturel,  changera  très  peu 
de  longueur  et  de  direction  en  vertu  des  déplacements  des  molécules, 
il  est  clair  que,  dans  l'état  d'équilibre  ou  de  mouvement,  —  1,  -+- i 
seront  \\  1res  peu  près  les  valeurs  de  s  correspondantes  aux  deux  sur- 
faces qui  termineront  la  plaque. 

Concevons  maintenant  que,  dans  les  formules  (7)  et  (()),  on  déve- 

QEuvres  de  C.  —  S.  II,  t.  VIII.  49 


386  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

loppe  1rs  quantités 

A,     lî,     C;         I),     E,     F;         X,     Y,     Z, 

considérées  comme  fonctions  do  x,y  et*,  suivant  les  puissances  ascen- 
dants de  la  variable  s;  et  soient  en  conséquence 

I  A  —  A0  4-  At*  -+-  \2  -  4- . . . , 
(12)  j  B  =  B,-+-B1#4-B«j +..., 

f  s-2  ç3 

|  C  =  C0  4-  Ct*  -h  C2  -  +  C3  T  4- . .  .  ; 

I  2  O 


Dr=|)04-D15  4-D2  -  4-D, 


6 


S"        ^    s 


(»3)  '  E  =  E04-Et*  4-  E2  ~  +  E.ç  +.'.., 

f  s2 

[  F=F0  +  F,5  4-  F2      4-...; 

!  X  =  X04-X1*4-'X,- -+-..., 
(i4)  Y  =  Y04-Y,5+  Y,- -+-..., 

•2 
Z  =  Z,4-Z,J4-Z,--h..;. 

Supposons  d'ailleurs  constantes  la  pression  P  et  la  densité  A  relative  à 
l'état  naturel  de  la  plaque.  La  densité  p,  infiniment  peu  différente 
de  A,  pourra  elle-même  être  regardée  comme  constante,  et  les  for- 
mules (7),  qui  doivent  subsister,  quel  que  soit  s,  donneront 

/  <*A0       <?F„  <?A,       (9F,       _ 

,',)W|r+7;7+D,4-^»=0'       ^+^7    4-D24-pY1  =  o,        ..., 

[flï,       ^D,  «JE,    ,    àBt       r         _  ^E,       ^1),       n 

l^  +  TK-+rM  +  p/0=o,       _4--?F+Ct+pZJ  =  0,      ^4-_r*-*-C,H-pZ,  =  o, 


D'UNE   PLAQUE  SOUDE.  387 

mais  les  formules  (9),    qui   doivent  être  vérifiées  seulement  pour 
s  —  —  i  et  pour  s  —  1,  donneront 

(Eo+Ej  —  +...  =  0,  E,  -+- E3  g  H-. .  .  =  0, 

,1  j» 

(16)  /  D0+D2- — ...=  o,  D,4-D,^-h...=o, 

[  c„  +  ct~  +...=- p,      c  +  c; £+...=©. 

11  est  important  d'observer  que,  dans  les  formules  précédentes,  les 

quantités 

[  Aqi     *o»     E0, 

(17)  <  fo»     Bo,     D01 

E0,     D0,     Cu 

et 

(18)  X0,     Y0,     Z0 

représentent  :  i°  les  projections  algébriques  des  pressions  ou  tensions 
exercées  contre  des  plans  perpendiculaires  aux  axes  coordonnés  en  un 
point  de  la  ligne  moyenne;  20  les  projections  algébriques  de  la  force 
accélératrice  appliquée  au  même  point. 

11  reste  à  montrer  ce  que  deviennent  les  formules  (i5)  et  (iG)  dans 
le  cas  où  la  quantité  «est  très  petite.  Or,  si  l'on  néglige  dans  une  pre- 
mière approximation  tous  les  termes  qui  ont  pour  facteur  r,  comme 
on  devra  le  faire  effectivement  si,  la  quantité  1  étant  du  même  ordre 
que  les  déplacements  H,  rt,  Z,  on  attribue  au  temps  /  une  valeur  peu 
considérable,  on  tirera  des  formules  (iG) 

(19)  E0  =  o,         D0  — o,        Co=  —  P;         Ei  =  o,         D,-o,         C,  =  o; 
puis,  des  formules  (10), 

.     v  dA0       dFfl        v  <)Y0       <?B(        .. 

(2°  -3 h-r- -hpXo— o,  ---f-pY0--o, 

ox        oy      r  dx        ôy 

(21)  Z0=:O. 


388  SUH  L'ÉQUILIBRE  ET   LE  MOUVEMENT 

Les  formules  (20)  expriment  les  relations  qui,  dans  le  cas  d'équilibre, 
subsistent  en  chaque  point  de  la  surface  moyenne  entre  les  projections 
algébriques  de  la  force  accélératrice  appliquée  à  ce  point  et  des  pres- 
sions exercées  contre  des  plans  perpendiculaires  aux  axes  des  x  et  y. 
Quant  à  la  formule  (21),  elle  indique  qu'une  plaque,  naturellement 
plane,  et  d'une  épaisseur  constante  mais  très  petite,  ne  peut  rester  en 
équilibre,  après  un  changement  de  forme  presque  insensible,  à  moins 
que  les  forces  accélératrices  ne  soient  dirigées  à  très  peu  près  suivant 
des  droites  parallèles  aux  plans  qui  terminent  la  plaque.  C'est  ce  qu'il 
était  facile  de  prévoir. 

Supposons  à  présent  que  la  quantité  i,  quoique  fort  petite,  devienne 
très  supérieure  aux  valeurs  numériques  des  déplacements  E,  y],  t.  Pour 
obtenir  une  approximation  nouvelle,  il  suffira  de  conserver  dans  les 
formules  (i5)  et  (16)  les  termes  proportionnels  au  carré  de  i,  en  con- 
tinuant de  négliger  les  puissances  de  i  d'un  degré  supérieur  au  second. 
Or,  en  opérant  ainsi,  on  tirera  des  formules  (16) 


(aa) 


E0  =  --E2,        D,-_i-D„         Co=-P--C 

2  2  a 


On  conclura  d'ailleurs  des  formules  (i5),  en  supprimant  dans  la  valeur 
de  Ca  les  termes  proportionnels  au  carré  de  1, 


(23)  _      fdF,       ÔB, 

1    C,:=—  pZ„ 

U  =  — h  -j-2  +  p  Z, 

\  ôx        dy       ' 

d%kx  d'-Ft        <PB,         SdXt       dYi      „ 


(24) 


dx"1  dx  dy        dy'z        '  \  ôx         dy 


D'UNE  PLAQUE  SOLIDE.  389 

Par  suite  on  aura,  en  conservant  dans  le  calcul  les  quantités  de  l'ordre 


de  r, 


(25) 


E0=  -     -3 h t-p\,     , 

a  \  doc       a  y       r      / 


a  \  Ox         Ov 


oY< 


C0  =  -P 


PEl» 


(26)        Ct=-^^ 


d*F,        <PB, 


âXt       dYi 


Ox  Oy  "^   d/2     '    p  V  <** 
et  celle  des  formules  (t5)  qui  contient  Z0  donnera 


ày 


-Z, 


C7)      ^'2Al 


<*»F,        ^2B 


11  est  important  d'observer  que  les  six  quantités 

A0,     E0,     B0,        Ai,     F|j     Bu 

renfermées  dans  les  premiers  membres  des  équations  (20)  et  (27), 
sont  les  seules  qui  entrent  avec  la  variable  s  et  la  constante  1  dans  les 
valeurs  approchées  des  pressions  ou  tensions 

A,     B,     C;        D,     E,     F, 

quand  on  pousse  l'approximation  à  l'égard  de  A,.  F,  B  jusqu'aux 
termes  qui  sont  du  même  ordre  que  i,  et,  à  l'égard  de  A,  D,  C,  jus- 
qu'aux termes  qui  sont 'de  l'ordre  de  r.  En  effet,  les  valeurs  appro- 
chées dont  il  s'agit  sont  respectivement 


(28) 
et 


A  =  A0-hA,5,        F  =  F0+Fi.s,        B  =  B0+B,ç 


(29)     E  =  Et+Et£=Et(i-£}J        D  =  D,+DI£=D,(i-£)i 


(3o) 


L  Cn  -+-  L2  —  5 

a 


390  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 


(3,) 


|F_  '  (àkx       àFt         __  \ 

(32)  C=-P-f-ApZ,(*»-**). 

Les  équations  (20)  et  (27)  sont  les  seules  qui,  dans  le  cas  d'équi- 
libre de  la  plaque  solide,  subsistent  pour  tous  les  points  de  la  surface 
moyenne.  Supposons  maintenant  la  plaque  terminée  latéralement,  dans 
son  état  naturel,  par  des  plans  perpendiculaires  au  plan  des  ce,  y,  ou 
par  une  surface  cylindrique  dont  les  génératrices  soient  parallèles  à 
l'axe  des  z.  Si  cette  surface  cylindrique  est  soumise  à  une  pression 
normale  $  différente  de  P,  alors,  en  désignant  par 

oc,     (3     et     y  —  - 

les  angles  que  forme  avec  les  demi-axes  des  x,  y  et  z  positives  la 
normale  à  la  surface  cylindrique  prolongée  en  dehors  de  la  plaque,  et 
remplaçant,  dans  les  équations  (4),  P  par  $,  cosy  par  zéro,  on  trou- 
vera, pour  tous  les  points  situés  sur  le  contour  de  la  plaque, 

/  ÀcosaH-FcosJ3  =  —  <?cos«, 

(33)  j  F  cos a  +  B  cos (3  =  —  £cos|3, 
'  E  cosa  -+-  D  cosj3  =  o; 

puis,  en  combinant  les  équations  (33)  avec  les  formules  (28)  et  (29), 
on  en  conclura 

(34)  (A0-+-£)cosa  +  F„cos(3=o,        F9cos«-h  (B,-h  «)cosj3==o, 

(35)  A,cosa-HFfC08^=rof        F,cosa-h  B,cos(3  =  o, 
et 

(36)  E,COS«-hD0COs£  =  o, 


D'UNE  PLAQUE  SOLIDE.  391 

ou,  ce  qui  revient  au  même, 


^X,)eo.«  +  (§  +  |?+PY,)co,M». 


ôx         dy 


Les  cinq  conditions  exprimées  par  les  formules  (34),  (35)  et  (3.7) 
devront  être  remplies  pour  tous  les  points  situés  sur  des  portions 
libres  de  la  surface  cylindrique  qui  terminent  latéralement  la  plaque 
donnée.  Quant  aux  points  situés  sur  des  portions  fixes  de  cette  même 
surface,  ils  devront  satisfaire  à  d'autres  conditions  que  nous  allons 
faire  connaître. 


Soient 


V      S 


S* 

(38)  \  t]=tj0-hrj,*-htjt- 


f 


=  £o  -h  Ci*  -HC1T.+ 


les  développements  de  :,  r(,  Ç  considérés  comme  fonctions  de  a?,  y  et  s 
suivant  les  puissances  ascendantes  de  la  variable  *;  £0,  rj0,  Z0  représen- 
teront les  déplacements  du  point  (x,y)  de  la  surface  moyenne  mesurés 
parallèlement  aux  axes  coordonnés;  et,  en  négligeant  dans  les  valeurs 
de  <;,  y),  Ç  les  termes  proportionnels  au  carré  de  i,  on  aura  simplement 

(3g)  l  —  l*  +  l\s,        TQ=n,-t-*H*,         C  =  Ç«+Ci*« 

Cela  posé,  admettons  qu'une  portion  de  la  surface  cylindrique,  qui 
terminait  latéralement  la  plaque  prise  dans  l'état  naturel,  devienne 
fixe,  ou  plutôt  que,  parmi  les  points  situés  sur  une  portion  de  cette 
surface,  ceux  qui  appartiennent  au  contour  de  la  surface  moyenne 
deviennent  fixes,  les  autres  étant  assujettis  de  manière  que  chacun 
d'eux  se  trouve  toujours  placé  sur  une  même  génératrice  de  la  surface 
cylindrique.  On  aura,  pour  les  points  situés  sur  la  portion  fixe  de  celle 
dernière  surface,  non  seulement 

(io)  £0=0»         -f]0--o,         Ko  —  o, 


A0+^  =  o, 

F0  =  o, 

A,  =  o, 

F,  =  o, 

ôx         dy 

pX,  =  o; 

392  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  L£  MOUVEMENT 

mais  encore  \  =  o  et  Y]  =  o,  quel  que  soit  s.  Par  suite,  on  tirera  des 
formules  (3c)) 

(40  £1  =  0,  Yh=:0. 

Dans  le  cas  particulier  où  la  plaque  solide  est  rectangulaire  et  ter- 
minée latéralement  par  des  plans  perpendiculaires  aux  axes  des  x  et  j, 
les  formules  (34),  (35)  et  (37)  donnent  :  i°  pour  les  points  situés  sur 
la  surface  supposée  libre  de  l'un  des  plans  perpendiculaires  à  l'axe 

des  .%-, 

(42) 

(43) 
(44) 

20  pour  les  points  situés  sur  la  surface  supposée  libre  de  l'un  des  plans 
perpendiculaires  à  l'axe  des  y, 

(45)  B.4-£  =  o,       F,=o, 

(46)  R.^-ro,       F1==o, 

(47)  ^  +  ^+PY,  =  o. 

Si  l'on  veut  considérer  la  plaque  solide,  non  plus  dans  l'état  d'équi- 
libre, mais  dans  l'état  de  mouvement,  il  faudra,  dans  les  équa- 
tions (20),  (27)  et  dans  la  formule  (37),  remplacer  les  quantités 

(48)  X0,'     X,;         Y0,     Y,;         Z0,     Z,,     Z, 

par  les  différences 

/  v       à"-Z0       Y       d% 

(49)  1    lo 37T»       M 17T> 


àr2  '       ât1 

PC.       7    _fH 


A0 T7T'  ^l 


DUNE  PLAQUE  SOUDE. 
Cela  posé,  on  tirera  :  i°  des  équations  (20) 


393 


d\0       d¥0  _<>% 


dx        dy    '  r'~"      r  dt*  dx        dy 

■2°  de  l'équation  (27),  en  réduisant  le  polynôme 


dh\        dtta  v,  d-rin 


»  *'2  (y  <ï'-\  ^V\ 


au  seul  terme  Z0, 


(5,) 


P/à'A, 


d'Y,       «PB 


-        i1  A,  dX, 


dY,\ 


3  \  dx1  dx  dy       dy'1 

S°  de  la  formule  (3y) 


,m  s    (dkK      d\\        v\  /âFt       dB,         v\       „        /'J2c, 


FÀ 


^2  ' 


d*rn 
COS3C  M —z-  COS  3 


Ajoutons  que,  dans  le  cas  du  mouvement,  les  valeurs  de  E,  D,  G  four- 
nies par  les  équations  (3i)  et  (32)  deviendront 


(53] 


(54) 


1  f  d\i       dY{         v  d'2^  . 


2  \   £?J?  th' 


dï- 


,.        1  /(MF,        r)B,  v  d-r,{ 


C  =  — P-f--p(Z, 


dt*- 


(/«-^: 


Supposons  maintenant  que  la  plaque  donnée  devienne  élastique,  cl 
que  son  élasticité  soit  la  même  dans  tous  les  sens.  Alors,  en  adoptant 
les  principes  énoncés  dans  l'un  des  précédents  articles  (p.  210  cl  216), 
et  prenante,  r,  z  pour  variables  indépendantes,  on  trouvera 


(00)   { 


dx 

dri 


D  —  A  - h  Kj, 

d)- 


d:       di\ 


d:- 

I  dl       àti 


/•,  K  désignant  deux  quantités  constantes,  el  u  la  dilatation  du  volume 

OEiwres  de  C.  —  S.  Il,  t.  VIII.  5o 


(58) 


•*9i        SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

donnée  par  l'équation 

(56)  WJ  £.,-*!+* 

ox        ày        dz 

Par  suite,  si  l'on  fait  pour  plus  de  commodité 

(57)  *+'K  =  0K, 

et  si  l'on  prend  pour  variables  indépendantes  x,  y,  s  au  lieu  de  x, 
y,  z,  on  aura 


5  =  *ZLiV*>_i_#\  E_0-i/#       ^\  F        0-i/d£ 


^ 


(5g) 


Lorsque,  dans  les  formules  (58),  on  substitue  aux  fonctions  A,  B, 
G,  I),  E,  F,  l_,  y],  '(leurs  développements,  ordonnés  suivant  les  puissances 
ascendantes  de  la  variable  *,  alors,  en  égalant  entre  eux  les  coefficients 
des  puissances  semblables  de  *,  on  trouve 


(6o) 


ày)        k        2    ^,+  At/       K"  "irv^^^/ 


puis,  en  combinant  les  formules  (59),  (Go)  avec  les  équations  (19), 
on  en  conclut 

(6.)       $,=-^,       *,=-&,        c,-J.Jf4  +  i2!  +  £ 


ày  "  H*r"r"3jJK       K 

(6«)      £»=-§>      v)2=-^,      &=_'/&  + £1 


DUNE  PLAQUE  SOLIDE.  395 

r  o  — ft 


.*./.  a,**,      b,=(,-;VI+(9-;)^ 


\  dy        dx 

(64)     '  ,  X>  A        > 

Donc,  si  l'on  t'ait,  pour  abréger, 

(65)  (' -*)*  =  **' 

on  aura 

C*7)  jv^fê  +  F^S)' 

on,  ce  qui  revient  au  même, 

(68)  B»=-P^(^T  +  ëTT.d^ 

1  Fi  =  —  ?"'- 


ri 


\     *  '        9  -+- 1  Ox  (h 

Cela  posé,  les  équations  (20)  et  (27),  qui  sont  relatives  à  l'équilibre 


396  SLR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

d'une  plaque  solide,  donneront,  pour  une  plaque  élastique, 


12- 


Jà%    ,    i 


(69) 

et 

(70) 


d'ç0         1   3  +  2    d2r)0 


âx2 


2Î  +  i   dyt 
1      h      à'-n. 


2  6+1  dx  ày 
1  fl  +  a    d*& 


+  X,=o, 
■+-  Ye  =  o 


3  \  dr1 


^2  dv2       <*/*  ' 


\L^2-ôx 


ày 


De  plus,  en  vertu  des  formules  (34),  (3.5)  et  (3;),  combinées  avec  les 
équations  (6G)  et  (68),  on  aura,  pour  tous  les  points  situés  sur  une 
portion  libre  du  contour  de  la  plaque  élastique, 


(70 


02  /  °j^ 

"   \dx 
(fo0 

ày 


<fo9\ 

cosa  -1 — 


0     fdç0        dr}0 


(» 


6  +  1    Oj 


+  7TT     C0SP 


(72) 


<?2Co 


+ 


V  ày" 


5  H-  1    ^/2 


(73)     9J 


\dr3       'dx  dy"~ 


cosa 


cos3 


cosa 


2  5  +  i  \  c)/ 
5      ^2Cn 


2  9  +  i  \^k        dx 

0     fdlo    t    frno 
dx 

cosp  =  o, 

cosa  =  o, 


cosa 


«/P 

1 

p 


q? 


—  9 


cosa, 
COs£, 


!>  +  1  dx  à  y 
6  -t-  1  dx  ày 


cos£ 


=  X,  cosa  -+-  Y,  cos[3. 


Au  contraire,  pour  tous  les  points  situés  sur  une  portion  fixe  du  con- 
lour  de  la  plaque,  les  valeurs  des  inconnues  £0,  rj0,  l0  devront  satisfaire, 
non  seulement  aux  conditions  (4o),  mais  encore  aux  formules  (4i) 
ou,  ce  qui  revient  au  même,  aux  deux  suivantes  : 


(74) 


^0 

<)x 


0, 


#0 

ày 


o. 


Dans  le  cas  particulier  où  la  plaque  élastique  est  rectangulaire  et 
terminée  latéralement  par  des  plans  perpendiculaires  aux  axes  des  x 
et  y,  les  formules  (71),  (72),  (73)  donnent  :  i°  pour  les  points  situés 


D'UNE  PLAQUE  SOLIDE.  397 

sur  la  surface  supposée  libre  de  l'un  des  plans  perpendiculaires  à  l'axe 

des  x, 

(  7° }  ôx>-  +  9^7  d>p  _    '  ôx  ôy  ~    ' 

(77)  *(^       ^7  '' 

2°  pour  les  points  situés  sur  la  surface  supposée  libre  de  l'un  des  plans 
perpendiculaires  à  l'axe  des  y, 

<>2  {i*°  .    i    ^?\ _ i (p  _ (A      d&  .  ^rj" 


,       ,  0*  C     .     _L_   <**  Ct  _  n  «>_  _  _ 

['-)}  dy*  ~*~  5+7  A**  ""    '         dxdy~    * 

Si  l'on  désigne  par  »  la  somme  des  deux  premiers  termes  compris 
dans  la  valeur  de  u  [tw>  la  formule  (56)],  et  si  l'on  pose,  en  consé- 
quence, 
,*  x  $i      ^ 

(81)  8=  -p -   -4-    y-  . 

6>.r         OY 

a  exprimera  évidemment  la  dilatation  superficielle  qu'éprouve,  en 
vertu  du  changement  de  forme  de  la  plaque,  le  plan  mené  par  le  poinl 
(.r  —  ;,  y  —  y])  parallèlement  au  plan  des  x,  y.  Si  d'ailleurs  on  repré- 
sente par 

.V'2 

(82)  8  =  80-+-  «i5  +  82 h... 

2 

le  développement  de  a  considéré  comme  fonction  des  variables  .r,  y,  .v, 
suivant  les  puissances  ascendantes  de  s,  on  aura 

(W  «   -  d%*  -u  âr]o 

W)  H,~âx  +  ~2y~     {d***  ~ty 


398  SUR   L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

et  les  formules  (66),  (67)  donneront, 

P122  /aàna        \      p 


(85)  B0=#=-  (6 


y  +  1  V    ox 


(86)  U-^/^ 


+  1  V  d y 
1     2p    9h-i  u7  ■  ^y 

De  plus,  les  équations  (69)  deviendront 

!.iifeKSf+Sf)+('+->$l+'.=-. 

et  l'on  conclura  de  ces  dernières,  en  les  combinant  par  voie  d'addition, 
après  avoir  différence  la  première  par  rapport  à  x,  et  la  seconde  par 
l'apport  à  y, 

(88)  9.-(âH°    1    dH°\    1    dX°    1    ^Y°  =0 

ydœ*        ày2/        dx         à  y 

Enfin  l'équation  (27)  donnera 

(89)     -  n^  +  ^+/o+6(Z2+2^+2^7j=- 

Lorsque,  dans  la  formule  (89),  on  remet  pour  a,  sa  valeur  tirée  de 
l'équation  (84),  on  se  trouve  immédiatement  ramené  à  la  for- 
mule (70). 

Si  l'on  veut  considérer  la  plaque  élastique,  non  plus  dans  l'état 
d'équilibre,  mais  dans  l'état  de  mouvement,  il  faudra,  dans  les  équa- 
tions (69),  (70),  (87),  (88),  et  dans  les  formules  (73),  (78),  (81), 


D'UNE  PLAQUE  SOLIDE.  390 

remplacer  les  expressions  (48)  par  les  expressions  (49)-  Cola  P0S(''  °" 


tirera  :  i°  (les  équations  (87)  et  (88), 

f     a1     r  /  <pi 

\  2(5  +  1)  L  v^7 


H,+„g+'I.-« 


(90) 


(90 


\  2(5  +  0  L  \^-2 


^2 


/«ps,       ds»„\       <?X„   .   dY0    _  d*». 


ete»  "*"  d/V      **       ^  ""  <"*  ' 


•2°  de  l'équation  (70),  en  réduisant  le  polynôme 


&  +  ,*». 

d.r  à) 


?o+  -(Co+23^  +  2  3^)  =Ç0—  3! 


l\/<PÇ.     ,     ^C« 


2  5  /  \  rAr -        dr2 


au  seul  terme  £„, 


De  plus,  en  substituant  aux  quantités  X,,  Y,,  dans  les  formules  (73), 

(78),  (81),  les  binômes 


_       d%  _  d*Ç0 


V  â%*i         Y 


<^2 


<)V  Ôt1 


ou  plutôt  les  valeurs  approchées  de  ces  binômes  obtenues  à  l'aide  de 
l'équation  (92),  savoir 


Y   +  JZ»        Y  -4-  ^ 
doc  dv 


(93)     & 

(94) 

(o5) 


on  trouvera 


(S^aSi)— *  të*+SDHK*+©^(T'tf)-* 


1  fAr^K       d'y»;-     '       à  y 


Dans  le  cas  particulier  où  la  force  accélératrice  ç  devient  constante. 


VOO  SLR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

les  formules  (91)  et  (92)  se  réduisent  à 


(96)  Q.f^n-—^.— 


K97)  3\&r*    '     dx*dyx^  <tyV       #»  ~ 

Si  eelte  même  forée  accélératrice  s'évanouit,  la  formule  (97)  donnera 
simplement 

3  \dr*  dr*  d/2         <i/V         dt- 

Si  d'ailleurs  on  considère  un  corps  élastique  comme  un  système  de 
molécules  qui  agissent  l'une  sur  l'autre  à  de  très  petites  distances, 
alors,  en  supposant  que  l'élasticité  reste  la  même  dans  tous  les  sens,  et 
que  les  pressions  supportées  par  la  surface  libre  du  corps  dans  l'état 
naturel  se  réduisent  à  zéro,  on  obtiendra,  entre  les  constantes  dési- 
gnées par  k  et  par  K  dans  la  formule  (^7),  la  relation 

(99)  *  =  ak] 

On  aura  donc,  par  suite,  G  =  3,  et  l'on  tirera  des  équations  (90),  en 
attribuant  des  valeurs  nulles  aux  forces  X0,  Y0, 


(100) 

la. 


.8  \d.ï*        dy*  )       8  dx)—  ÔC: 
3  fà2f}{)        à'2r,0\    _  5  daft\        (Prh 


8  V  à*%        dy*  )      8  dy)  "  ôt 


Dans  la  même  hypothèse,  si  les  pressions  P,  £  s'évanouissent  avec  la 

force  cp,  les  formules  (71),  (72),  (93)  donneront,  pour  les  points  situés 

sur  des  portions  libres  de  la  surface  qui  termine  latéralement  la  plaque 

élastique, 

[fàlt>     ,     «   àri0\  3  /Oco        àrl0\ 

Kâ+4^jC0Sa+8(^  +  ^J('0S'3  =  O' 
(101) 

j  font,   ,    1  ài0\        Q       3  (dU       (h0\ 


DUNE  PLAQUE  SOLIDE.  401 

Si  la  plaque  élastique  était  rectangulaire  et  terminée  latéralement  par 
des  plans  perpendiculaires  aux  axes  des  x  et  r,  les  formules  (ioi), 
(102),  (io3)  donneraient  :  i°  pour  la  surface  supposée  libre  de  l'un 
des  plans  perpendiculaires  à  l'axe  des  x, 

v       .'  ^.r        4   ày  ày        dx 

(io5)  -3— r  +  7  -j-ï  =  o,  3 — v-  —  o, 

v       ;  dx-       4  ày2  dx  ày 

(,06)  **"    ,       ^Co    =0. 

20  pour  la  surface  supposée  libre  de  l'un  des  plans  perpendiculaires  à 
l'axe  des  y, 

(io7)  ~T h.  7   T~  —  °>  "ï ^   ~T~  —  °» 

(Io8)  ^  +  45?-°'       35^ -°» 

\     J/  àx*dy  ~T~  ày3 

Il  est  bon  d'observer  que,  en  vertu  de  la  seconde  des  équations  (io5  ) 
ou  (108),  la  condition  (10G)  pourra  être  réduite  à 


(.10)  ^  =  0, 


et  la  condition  (109)  à 


OEttvres  de  C.  —  S.  II,  t.  VIII. 


402  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

La  plupart  des  équations  établies  dans  ce  paragraphe,  et  particuliè- 
rement  les  formules  (20),  (27),  (34),  (35),  (36),  (5o),  (01),  (90), 
(91)»  (92)'  sont  extraites  d'un  Mémoire  que  j'ai  présenté  à  l'Académie 
des  Sciences  le  G  octobre  1828.  Ces  mêmes  formules,  ou  du  moins 
celles  que  l'on  en  tire  en.posant  ô  =  3,  se  sont  trouvées  d'accord  avec 
les  formules  contenues  dans  le  Mémoire  de  M.  Poisson,  qui  était  sous 
presse  à  cette  époque,  et  qui  vient  de  paraître.  Toutefois,  aux  condi- 
tions (74),  dont  la  première  entraine  la  seconde,  lorsqu'on  a  égard  à  la 
dernière  des  formules  (4o),  M.  Poisson  a  joint  une  troisième  condition 
qui  disparait  d'elle-même  dans  le  cas  où  la  plaque  élastique  devient 
circulaire,  et  dont  l'admission,  dans  les  autres  cas,  nous  paraît  sujette 
à  quelques  difficultés. 

On  peut  aisément  conclure  de  l'équation  (96)  que  la  vitesse  du  son 
dans  une  plaque  élastique  d'une  étendue  indéfinie  est  précisément  la 
valeur  de  12  déterminée  par  la  formule  (65).  Si  d'ailleurs  on  suppose 
9  =  3,  on  prouvera,  comme  dans  l'article  précédent  (page  3i6),  que  la 
vitesse  dont  il  s'agit  est  à  la  vitesse  du  son,  dans  un  corps  solide  élas- 
tique dont  les  trois  dimensions  sont  indéfinies,  dans  le  rapport  de  )fS 
à  ^9  =  3.  Si  l'on  attribuait  au  nombre  0  une  valeur  différente  de  3,  le 
rapport  entre  les  deux  vitesses  serait  celui  de  sfî*^ï  à  \/¥  =  G. 

L'équation  (98)  a  la  même  forme  que  celle  qui  a  été  trouvée  sans 
démonstration  dans  les  papiers  de  M.  Lagrange,  et  qui  a  servi  de  base 
aux  recherches  publiées  par  Me,le  Sophie  Germain  dans  un  Mémoire  sur 
les  plaques  élastiques  couronné  par  l'Institut  en  i8i5. 

Concevons  maintenant  que  l'on  considère,  non  plus  une  plaque  élas- 
tique, mais  une  plaque  solide  entièrement  dénuée  d'élasticité.  Alors, 
en  adoptant  les  principes  énoncés  dans  l'un  des  précédents  articles 
(pages  224  et  220),  et  faisant,  pour  abréger, 

on  reconnaîtra  que  les  formules  (90),  (92)  doivent  être  remplacées  par 
celles  qu'on  en  déduit,  quand  on  substitue,  dans  les  premiers  mem- 


D'UNE   PLAQUE  SOLIDE.  V03 

bres,  aux  inconnues  H0,  r(0,  '(0,  leurs  dérivées  relatives  à  /,  savoir 


dln       àri0       àKo 

dt  '      dt'      dt' 

et,  à  la  quan 

ité 

àc0    ,    ^0 

Ojc-       ay 

l'expression 

'  <)r        ôy  J  _  ô*„ 

ôt              '  ôt 

Donc,  si  l'on 

pOSC 

(n3) 

(ÏCO 

dt 

ôn0                   < 

—  «'0, 


les  inconnues  u0,  e0,  w9,  qui  représenteront,  au  bout  du  temps  /,  les 
projections  algébriques  de  la  vitesse  d'un  point  situé  sur  la  surface 
moyenne,  devront  satisfaire,  quels  que  soient  a?  et  y,  aux  équations 

ôu0       dvj 


(n4) 


(n5) 


[•&+& 


(9  +  2) 


ô.r         ôy 
ôx 

ôu0       dv{ 


I      ^2 

\  2(^4-0  U  V  à*1        ày*  ; 

i>2  -r      -r— r  -4-  2    ■     „  +  -5—7-      M r-  —  A0  +  7T  I  A* 

3  \  ^j?4  ôxl  ôy2        dy*  J        ôt  b  \ 


} 


v  _  0«o 

A°~   ôt' 


(^+^)+(9  +  2)lv^;  ^y|  +  Y>  =  ^ 


t  — =  -+■  9.  — - 

ÔX  ÔY 


On  tirera  d'ailleurs  des  formules  (n4).  combinées  avec   les  for- 
mules (83)  et  (11 3), 


(116) 


ft-i 


!■ 


Ô*Q 

ôt 


'«$ 


^i  +  ^Xî 


dt 


dx*  ôy1 

Enfin,  si  la  force  accélératrice  s'évanouit,  les  équations  (n5)  el  (  r  16) 
deviendront  respectivement 

(I1Ï)  ...  t  fia + ,  **:  +  *=a + *> =o/  r:: 


(.18) 


<>- 


/<?80\  «(*lo\l  j/^o\ 


^ 
d^ 


I 


ôt 

~ôT 


404  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

Il  sera  également  faeile  de  trouver  les  conditions  qui,  dans  le  cas  que 
nous  considérons,  devront  être  remplies  pour  les  points  situés  sur  le 
contour  de  la  plaque  solide. 

Nous  renverrons  à  un  autre  article  l'intégration  des  équations  diffé- 
rentielles obtenues  dans  ce  paragraphe. 

§  III.  —  Sur  les  équations  d'équilibre  ou  de  mouvement  d'une  plaque  solide 
naturellement  plane,  mais  d'une  épaisseur  variable. 

Dans  le  paragraphe  précédent,  nous  avons  regardé  comme  constante 
l'épaisseur  ii  de  la  plaque  solkle.  Supposons  maintenant  que  cette 
épaisseur  varie;  mais  admettons,  pour  plus  de  simplicité,  que,  étant 
toujours  très  petite,  elle  se  trouve  primitivement  divisée  en  deux  par- 
ties égales  par  le  plan  des  x,  r;  i  deviendra  une  fonction  des  coor- 
données x,  y,  et  la  plaque  solide  sera  renfermée,  dans  l'état  naturel, 
entre  deux  surfaces  courbes  représentées  par  les  équations  (10). 
D'ailleurs,  si  l'on  nomme  a,  (3,  y  les  angles  formés  par  la  normale  à 
l'une  de  ces  surfaces  avec  les  demi-axes  des  coordonnées  positives, 
on  aura 

,       v  cosa       cosj3  cosa        cosS 

("9)         —^r  =  ~â^  =  cosy         ou         — : î*t  =— tt-  =—  cosv. 
ài^  oi  '  ai  ai  ' 

àx  ôy  àx  ày 

De  plus,  si  l'on  continue  de  regarder  comme  infiniment  petits  les  dé- 
placements des  molécules  et  si  l'on  détermine  toujours  la  variable  s 
par  l'équation  (5),  les  formules  (119)  subsisteront  encore  après  les 
déplacements  dont  il  s'agit,  la  première  pour  j==  —  ï,  la  seconde  pour 
s  =  i.  Par  conséquent,  on  tirera  des  formules  (4)  : 
i°   Pour  j=—  i, 

(  {k    ,   n»  ai        vài        _ 

(120)  {r|i-h(B-hP)|i 

àx  ày 


I) 


17  ai        ,.  ai        n       n 
àx  ôy 


2°  Pour  s  =  î, 


D'UNE  PLAQUE  SOLIDE.  Wo 


'  ôx  ôy 


1  „  ôi         „       0x  ai        n 

(121)  (F-—ï-(B  +  P  )1 D  =  o, 

I  E3-+I)  T-  —  C  —  P  —  o. 
I      d-r  w/ 

Enfin,  si  l'on  développe  les  quantités  A,  B,  G,  D,  E,  F,  X,  Y,  Z  suivant 
les  puissances  ascendantes  de  s  à  l'aide  des  équations  (12),  (i3),(i'4). 
on  trouvera,  au  lieu  des  formules  (i(j), 

'  E„4-E,Ç+...h-(A1h-...)^  +  (F1  +  ...)^  =  o, 

(122)  /Do4-I)2'-+-.-^(l;,.  +  ---)'^+(B1  +  ...)^  =  o, 

i1  .ai        /T,  ,  .  Oi  r. 

C„  +  C, -+...+ (E, -+-... )«:r= +(»,  +  ...)*■ 


2 


ôx  ôy 


1    £j       /„        _  i-  \  1    ()<  P  dt 


E.  +  Etlg+...+  (A#  +  A.iH-..-.ïy£  +  ^F;  +  Fii-       .Jf^-  •  0x 


..+    F0  +  F,-+...    4  -7-+    B0  +  B 


1    ôi        fn        ^   i2 


0*3)  j  ».+».§ +-+(^  +  "r-i+--J7  3ï 


)r 

ôi 

P 

4r 

)i 

ôi 

6  -^•••--^«  '  -»a    "      Ji  ôx   '  \   °        '2 

puis  on  en  conclura,  en  négligeant  dans  une  première  approximation 
les  termes  du  même  ordre  que  la  fonction  1  et  ses  dérivées  —,  j-l 

((2^)  E0  — o,        D0— o,        (>o=°. 

[  C»=o. 


W6  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

Cela  posé,  les  formules (20)  devront  être  remplacées  par  les  suivantes 


(126) 


àx         ày        i 


Ao+P) 


àx 


à[ 

ày 


d¥6      àB0       1  r     ai       ...       _.  ai 

r[F0-  +  (Bc+P)^ 


\    dx         ày 


ày 


pX,  =  o, 


pY0  =  o. 


Quant  à  la  formule  (21),  elle  continuera  d'être  fournie  par  la  première 
approximation.  Mais  elle  acquerra  de  nouveaux  termes,  si  l'on  a  re- 
cours à  une  approximation  nouvelle.  Concevons  en  efFet  que,  dans  les 
formules  (122),  (i23),  on  conserve  les  termes  proportionnels  au  carré 
de  1.  On  tirera  de  ces  formules 


E„  =  --E1-A1*^-F 

2  àx         '    dy 


J27) 


Cft= 


(H 
ày 

di 


*  n        v     ai       _ 

-D,—  F,t- R,/ 

a  Ox  dy 


1  r        17      ai        n    .  ai 
-  L,  —  E,  i D,  i— -  ; 


(ia8) 


r         1    ^*2  ^    ai   di       n    di'-        i2 


da;* 


(129)    < 


puis  on  conclura  de  celles-ci,  combinées  avec  les  équations  (i5),  les 
deux  premières  des  équations  (i2j)  et  les  équations  (12G), 

¥  _  <'2  (àAt       â¥t  \         /      tf       p   d/ 

j^o  —  —  I   — 1 h  p  X,      —  (     Ai h  Fi  — 

2  \àx         dy        '7  V      àx    '  Fl  ày 

I)  -  Î!  fdF>  _!_  ^B'  ^_  „v  \       -fv    ai       n   <fc*\ 


^Kx^ 


P) 


e?/» 


(c3o) 


^sA1*--  dx 


àx* 


i    à2i 
2   àx- 


v    di 


^  „    f  ai    ai        i      à-  i 


àv 


i*  (d%kx 

6  \  dx- 


\  àx  ày       2  c>  j?  c>y 


(Rn-f-P 


dx2  àx  ày 


I!, 


ai* 
ày> 


D'UNE  PLAQUE  SOLIDE.  407 

Par  suite  colle  des  équations  (i5)  qui  renferme  la  quantité  C,  donnera 


(i3i) 


(  ï1  /à2 A,  â-F{         dâB, 

3  \  dx*  dx  dy        dy'1 


dH         _,     d2i 


B, 


d*i 


x-I-y<£) 


dx 


dy2 

ày) 


2^]=o. 


De  plus,  comme  la  variable  s,  comprise  dans  les  équations  (12),  (i3), 
(i4)»  est  une  quantité  du  même  ordre  que  1,  on  tirera  de  ces  équations 
combinées  avec  les  deux  premières  des  formules  (ia5),  et  avec  les 
équations  (127),  (129),  (i3o)  :  i°  en  négligeant  dans  les  développe- 
ments de  A,  F,  B  les  puissances  de  i  supérieures  à  la  première, 


(28) 


A  =  A0+A,5,         F^Fo+F,.?,         B  =  B0+B,5; 


20  en  négligeant,  dans  les  développements  de  E,  D,  C,  les  puissances 
de  1  supérieures  à  la  seconde 


E0+  E,*  -+-  Es-  =E,  (  1-  ÇA  +  E,*  -  ?  (A,  ~  +  F,  %- 

2  \        1-  )  1  \      dx  dy 


(i3a)< 


<*A,       d¥x 


dx 


di  di 

1    A1T-  +  F,  - 

dx  dy 


D  =  D0+D,.ç  +  D2-  = 

i1  —  s2  /^F,  ^  dB, 
j)x 


-$h*-îtë 


(A0  +  P) 
di 


n   ai 


''iF.£-^IH[' 


(],-=- P 
=  —P 


(C0 


(.33) 


/> 


"KEi^ 


D, 


,   di 
di_ 

ày 


di  di  I 


1  /v  ^i 

1  \     °  dx 


'•!)] 


_  /-  —  ^  r 

ai 


(V 


d2/  d2/  <J*i  1 

P)3P  +  ,F'B35?-|-<B'+p>SiJ 


/a        r» \  ^**  r.    ai    di       ,n       _ ,  d* 

Outre  les  équations  (126)  et  (i3i)  qui,  dans  le  cas  d'équilibre  d'une 
plaque  solide,  subsistent  pour  tous  les  points  de  la  surface  moyenne, 
il  en  est  d'autres  qui  sont  relatives  au  contour  de  cette  plaque,  et  que 


408  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

nous  allons  faire  connaître.  Supposons  toujours  la  plaque  terminée 
latéralement  par  une  surface  cylindrique  dont  les  génératrices  restent 
perpendiculaires  au  plan  des  x,  y.  Soient 


a,    [3    et    y 


les  angles  formés  par  la  normale  à  cette  surface  avec  les  demi-axes  des 
coordonnées  positives;  et  concevons  que  l'on  développe  H,  Y],  Ç  suivant 
les  puissances  ascendantes  de  la  variable  s  à  l'aide  des  formules  (38). 
En  raisonnant  comme  dans  le  §11,  on  prouvera  que  les  conditions  (4o), 
(4i)  doivent  être  vérifiées  pour  tous  les  points  de  la  surface  moyenne 
situés  sur  des  portions  fixes  du  contour  de  la  plaque,  et  les  formules  (23) 
pour  tous  les  points  de  la  surface  moyenne  situés  sur  des  portions  libres 
du  même  contour.  D'ailleurs,  en  substituant  dans  les  formules  (33) 
les  valeurs  de  A,  F,  B,  D,  E  fournies  par  les  équations  (28),  (i32),  et 
supposant,  pour  plus  de  simplicité,  $  =  P,  on  retrouvera  encore  les 
conditions  (34),  (35)  et  (37). 

Si  l'on  veut  considérer  la  plaque  solide,  non  plus  dans  l'état  d'équi- 
libre, mais  dans  l'état  de  mouvement,  il  faudra,  dans  les  équa- 
tions (12G),  (i3i)  et  (37),  remplacer  les  quantités  (48)  par  les  expres- 
sions (49)'  Gela  posé,  on  tirera  des  équations  (126) 


(i34) 


/  àA9      âFê 

1   dx        dy 

i 

jA„+P,|i 

\  dx         dy 

i 

>.£+<* 

Kày\ 


+  pX0  =  f 


IF* 


et  de  l'équation  (i3i),  en  réduisant  le  polynôme 

„        i-  (y  dlx  ()ï),\ 

au  seul  terme  Z0, 


(i35) 


i2  (d'At 

3  \  dx- 


dx  dy 


dy* 

EL  _ 
dx 


Yiày) 


dx* 

i2 


2F, 


y. 


dx  dy 
dXi 

2  - 

dx 


B 


â*i 


dy 
dy 


dt2 


D'UNE  PLAQUE  SOLIDE.  409 

Quant  à  l'équation  (37),  elle  devra  être  remplacée  par  la  formule  (5a). 
Supposons  maintenant  que  la  lame  proposée  devienne  élastique,  et 
que  son  élasticité  soit  la  même  dans  tous  les  sens.  Alors,  en  adoptant 
les  mêmes  notations  que  dans  le  §  II,  et  combinant  les  formules  |  5g  ». 
(Go)  avec  les  équations  (124),  (ia5),  on  retrouvera  les  valeurs  de  £,, 
•/],,  r,  et  r2  déterminées  par  les  formules  (Gi),  (62),  et  les  valeurs  de 
A0,  F0,  B0,  A,-,  Ft,  B,  déterminées  par  les  formules  (G6),  (68),  tandis 
que  les  quantités  l,,  i\a  acquerront  des  valeurs  nouvelles.  Cela  posé, 
s'il  y  a  équilibre,  les  équations  (126)  et(i3i)  donneront 


Ql 


[<r 


{dx1        29+2 

I  9  — 1  P  1  d£ 

9      p  i  dx' 
(i36)< 


dyt  "**  254_2  dx dy      i  \\dx      0+i  dyjdx      29+2  \dy      dx  )  dy]  ) 


"' \  dy1  ^~  iï+i  dx-       20-r-2dxày      i  \\ày       h-^idxjdy      29+2\d/       dx)dx\\ 


—  1  P  1    di 


S       p  i  dy> 


3  \  dx*  dx-  dy2        ôy* 

(,37)   - -°-s<  [(^r  +  5 +~7  ^"J  ^  +  9T7  d^  dx~Ty  +  W2      0  +  >  à*)  dy* J 


(i38)< 


Si,  au  contraire,  la  lame  élastique  se  meut,  on  tirera  des  équat  ions  (1 3(  » 
et(i35) 

jd^*       20+2  d/â    '   261+2  dard v      /  |_\d.r  '   9+i  d^/dx      29+2  \dy      <W4rJ) 

_  d%       9  - 1  P  1  -  d< 
d**  +     9      p  i   d^' 

|dxî+25+2d/î    '    29+2  âxdy      i  \_dy       ù^-idxjdy       29+2\dy    '    dx  ! dx \\ 


d^p       0  —  i  P  1    di_, 
dt*  9       p  1  d.r' 

OEuvresde  t.—  S.  Il,  t.  VIII. 


52 


02 


MO 


S UIl  L'ÉQUILIBRE   ET  LE  MOUVEMENT 


à' Ko 


3  \  dxk 


2  dx*  dy*  + 


(i39)<  — £2* 


^0 


dy* 

d*Ç0\  à2i 


2d    âKu    à2; 


(d*U 


5+i    cJy2  y1  &r»  ~r  6  4-  i    <fcc  d[y  dx  dy  ~*~  \dy*   ~*~  h  -+- 1    <fcr«  /  dy1 


Si  l'on  admet  la  relation  établie  par  la  formule  (99)  entre  les  quan- 
tités* et  K,  on  aura  0  =  3.  Alors,  en  supposant  constantes  la  direction 
et  l'intensité  de  la  force  accélératrice  9,  on  conclura  des  formules  (i38), 

(t39) 

f  p'-[^o       '^  0%       ^    d*n0    _  ,dc^       1  druAdli       3  /  di0       dn<\  à  1  H 

I  "  [<**'        8  dy»  "•■  8  «fcrdy      ^  +  4  dj  ;ÂF  ~  8^  +  dx~)  dy~\  +  X 


04o) 


<^2  "*" 


lui  ?  ^li 

5    p  ^ 


"  L  4r2        «  dx*        8  <tedy      Vdfr  ^  4  dW  d/       8  ^7  +  ~dx~)dx~\ 


dx  I  dx 


de 


S       p    dy> 


040 


3  \d^4  dx2dy*       dv* 


l-'i&HÎ 


Ç„\  d2*        3    d2?( 


<}2/ 


1  £&Y£fl 

4  dx*  )dy*\ 


d*ï9  ,    1  <PÇ0\  d*« 

d/2 


<^2 


dy2  /  dr2        2  d^c  dy  dx  dy 
Enfin,  si  l'on  suppose  9  =  o,  P  —  o,  et 

(T42)  i  =  c(i  4-  «x  4-  by), 

.a,  b,  c  désignant  trois  quantités  constantes,  les  équations  (i4o),  (141) 
donneront  respectivement 


(.43)' 


i>^ 


Ll- 


d^2  "*"  8  dy*        H  dx  dy 
d2ri0       3  d*r}0       5    d2Y]n 


àt* 


<22 


1  4-  a  x  4-  &/ 
£22 


dy2    '   8  dx*  "T"  8  dx  dy)       ~*  +  ax  +  by[    \dy  +  ^dlc  )  +  %a  \~dj- 


044) 


®?c* ,  /àK. 


[•8riSf)*î*©*©] 


<^s 


D'UNE  PLAQUE  SOLIDE.  Ml 

Les  équations  (i36),  (1^7),  ou(i38),  (139),  el  les  suivantes  sont 
ici  1rs  qui,  dans  l'état  d'équilibre  ou  de  mouvement,  subsistent  pour 
tous  les  points  d'une  plaque  élastique  dont  l'épaisseur  est  variable. 
Quant  aux  formules  qui  doivent  être  vérifiées  pour  les  points  situés 
sur  le  contour  de  la  plaque,  elles  ne  diffèrent  pas  de  celles  que  nous 
avons  obtenues,  dans  le  §  II,  en  supposant  l'épaisseur  constante. 


SUR  L'ÉQUILIBRE 


MOUVEMENT  D'UNE  VERGE  RECTANGULAIRE. 


Considérons  une  verge  solide  qui,  dans  l'état  naturel,  ait  pour  axe 
une  ligne  droite  ou  une  courbe  plane.  Supposons  d'ailleurs  que  la  sec- 
tion faite  dans  la  verge  par  un  plan  perpendiculaire  à  l'axe  soit  un 
rectangle  dont  les  deux  côtés  restent  constamment  parallèles  à  l'un  des 
plans  menés  par  cet  axe,  ou  au  seul  plan  qui  le  renferme.  La  verge 
dont  il  s'agit  deviendra  ce  que  nous  appellerons  une  verge  rectangu- 
laire, et  son  épaisseur  ih  ou  ii  mesurée  parallèlement  ou  perpendicu- 
lairement au  plan  qui  renferme  l'axe  ne  sera  autre  chose  que  l'un  des 
côtés  du  rectangle  ci-dessus  mentionné.  Au  reste,  les  épaisseurs  -±h, 
ii,  que  nous  regarderons  comme  très  petites,  pourront  demeurer  con- 
stantes, ou  varier  d'un  point  de  l'axe  à  un  autre,  suivant  une  loi  quel- 
conque. 

D'après  ce  qu'on  vient  de  dire,  une  verge  rectangulaire  ne  diffère 
pas  d'une  plaque  solide  qui  serait  naturellement  plane  et  terminée 
latéralement  par  deux  surfaces  cylindriques  très  rapprochées  l'une  de 
l'autre.  Si  d'ailleurs  on  suppose  que  cette  plaque  solide  devienne 
élastique,  et  offre  la  même  élasticité  dans  tous  les  sens;  si  de  plus,  en 
adoptant  les  notations  et  les  principes  exposés  dans  l'article  précédent, 
on  continue  de  prendre  pour  plan  des  x,  y  celui  qui  divisait  primiti- 
vement l'épaisseur  2Ùle  la  plaque  élastique  en  deux  parties  égales,  les 
déplacements  E0,  yj0  d'un  point  de  la  surface  moyenne,  mesurés  paral- 
lèlement aux  axes  désuet  y,  devront,  dans  le  cas  d'équilibre,  acquérir 


SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT  ETC.  413 

des  valeurs  telles  que  les  formules  (20)  de  la  page  387,  savoir 

et  les  formules  (34)  de  la  page  390,  savoir 

(2)         (A0+#)cosaH-F0cos(3  =  o,         F0  cos  a -+- (B0 -+-<£)  cos|3  =  o, 

soient  vérifiées,  les  deux  premières,  pour  tous  les  points  situés  sur  la 
surface  moyenne  de  la  plaque,  et  les  deux  dernières  pour  tous  les 
points  situés  sur  le  contour  de  cette  surface,  A0,  F0,  B„  étant  des  fonc- 
tions de  x,  y  déterminées  par  les  équations  (G3)  de  la  page  3c)5,  ou, 
ce  qui  revient  au  même,  par  les  suivantes  : 


<*>  <B.=  ^Kg  +  <*-)g 


F0  = 


9  0  —  1  r/<%q   {   an* 

2      0         \dy        dx 


■  Il  est  essentiel  de  rappeler  que,  dans  ces  équations,  p  désigne  la  den- 
sité de  la  plaque  regardée  comme  constante,  X0,  Y0  les  projections 
algébriques,  sur  les  axes  des  x  et  y,  de  la  force  accélératrice  appliquée 
à  un  point  quelconque  de  la  surface  moyenne,  et  a,  fi  les  angles  formés, 
avec  les  demi-axes  des  x  et  y  positives,  par  la  normale  élevée  dans  le 
plan  des  x,  y  sur  le  contour  de  cette  surface. 

Supposons  maintenant  la  plaque  élastique  renfermée  entre  deux  sur- 
faces cylindriques  très  voisines,  et  réduite  par  ce  moyen  à  une  verge 
rectangulaire  dont  l'épaisseur,  mesurée  parallèlement  au  plan  des  x, y, 
soit  égale  à  2  A.  Désignons,  comme  dans  l'article  précédent,  par  Ç,  yj,  l 
les  déplacements  parallèles  aux  axes  d'une  molécule  quelconque  /// 
qui  correspond,  dans  l'état  d'équilibre,  aux  coordonnées  x, y,  s;  par 
X,  Y,  Z  les  projections  algébriques  de  la  force  accélératrice  appliquée 
à  cette  molécule;  et  par  A,  F,  E;  F,  R,  D;  E,  D,  C  les  projections 
algébriques  des  pressions  ou  tensions  exercées  au  point  (x,  r,  s) 
contre  trois  plans  parallèles  aux  plans  coordonnés.  Soient,  de   plus, 


4H  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

/-,  r'  les  distances  comprises,  dans  l'état  d'équilibre  :  i°  entre  l'axe  de  la 
verge  et  la  droite  menée  par  la  molécule  m  parallèlement  à  l'axe  des  z; 
■2°  entre  la  molécule  m  et  le  point  de  la  même  droite  qui  se  trouvait 
primitivement  renfermé  dans  le  plan  des  x,  y.  Enfin  concevons  que 
l'on  développe  les  quantités  f,  y),  Z;  X,  Y,  Z;  A,  B,  C,  D,  E,  F,  consi- 
dérées comme  fonctions  de  x,  r  et  r',  suivant  les  puissances  ascen- 
dantes de  r,  r';  et  joignons,  en  conséquence,  à  la  formule 

(4)  l  =  &*+  ÇMr  +  £0,1  '•'+  \  (£2)o'-2+  a£M /•/•'+  £0,2r'2)  +  . .  . 

toutes  celles  qu'on  en  déduit  quand  on  y  remplace  la  lettre  \  par  l'une 
des  lettres  yj,  '(;  X,  Y,  Z;  A,  B,  G,  D,  E,  F.  Les  fonctions  de  x  et  de  j, 
désignées,  dans  les  formules  (1),  (2),  (3),  par  \„  yj0;  X0,  Y0;  A0,  F0, 
B0,  se  confondront  avec  les  valeurs  de  Ç,  yj;  X,  Y;  A,  F,  B  correspon- 
dantes à  r'  =  o.  Donc  elles  seront  données  par  des  équations  de  la 
forme 

(5)  £0=  £0,0 +£1,0 ''  +  £2,0—  +•  •  ■>  '«o  =  ''io,o+rli1o''  +  ïl2,o h 

Remarquons  d'ailleurs  que  les  deux  quantités  désignées  par  £0j0,  yjM 
dans  les  équations  (4)  et  (5)  sont  précisément  les  valeurs  de  \  et  de  x\ 
correspondantes  à  un  point  situé  sur  l'axe  de  la  verge. 

En  résumé,  on  voit  que,  dans  le  cas  d'équilibre  de  la  verge  rectan- 
gulaire, les  déplacements  l0,  y]0  d'une  molécule  primitivement  renfer- 
mée dans  le  plan  des  x,  y,  et  les  déplacements  E00,  yjM  d'un  point 
primitivement  situé  sur  l'axe  se  déduiront  des  formules  (1),  (2),  (3), 
(5),  dont  la  première  et  les  deux  dernières  devront  être  vérifiées  pour 
tous  les  points  de  la  section  faite  dans  la  verge  par  le  plan  des  x,  y, 
tandis  que  la  seconde  devra  être  vérifiée  pour  tous  les  points  situés 
sur  le  contour  de  cette  même  section.  Or  les  formules  (1),  (2),  (3), 
(5)  sont  entièrement  semblables  aux  formules  (1),  (4),  (38i),  (22)  de 
l'avant-dernier  article;  et,  pour  tirer  les  unes  des  autres,  il  suffit  de 
remplacer  A,  F,  B,  X,  Y,  l,  yj  par  A0,  F0,  B0,  X0,  Y„  ?0,  y]0,  P  par  $,  II 

p  Q  j 

par  —  ^,  Kpar  — ^—  K,  0  par  0-hi,  enfin  !j0,  Ç„  E,,  ...;  y]0,  yj,,  yj2,  ... 
par  !j0>0,  ?,,„,  Ç2f0,  . . .;  y)0(0,  yjl)0,  yj2f0,  . ...  Cela  posé,  en  tenant  compte 


DUNE  VERGE  RECTANGULAIRE.  415 

des  observations  faites  à  la  page  379,  on  pourra  immédiatement  trans- 
former celles  des  équations  de  l'avant-dernier  article  qui  déterminent 
les  valeurs  de  !*0,  Y)0  relatives  à  l'équilibre  d'une  lame  élastique  droite 
ou  courbe  d'épaisseur  constante  ou  variable,  de  manière  à  obtenir  les 
équations  qui  fourniraient  les  valeurs  de  H0>0,  yj0j0  relatives  à  l'équi- 
libre d'une  verge  élastique  et  rectangulaire,  pourvu  que  cette  lame  et 
cette  verge,  prises  dans  l'état  naturel  et  coupées  par  le  plan  des  x9y% 
offrent  toutes  deux  la  même  section.  Si,  pour  plus  de  simplicité,  on 
suppose  les  différentes  faces  de  la  verge  élastique  soumises  dans  tous 
leurs  points  à  une  seule  pression  extérieure,  on  devra  réduire  $  à  P,  et 
alors,  pour  effectuer  la  transformation  dont  il  s'agit,  il  suffira  de  rem- 
placer dans  les  formules  (60),  (61),  (62),  (67),  (68),  (69),  (71), 
(72),  (99),  (100),  etc.  de  l'avant-dernier  article,  ǧ,  y]0;  X0,  X,;  \u. 

r,  

Y,,  Y,  par  lj0,0,  y]0>0;  X0)0,  Xm;  Y0;0,  Y,;0,  Y2i0,  K  par  —ç-  K,  0  par 

Q  j  p 

0  -h  1,  enfin  P  par  P  -+-  n  =  — g—  P,  la  valeur  de  II  étant  —  Tj-  Donc,  si 
1>' on  considère  l'équilibre  d'une  verge  rectangulaire,  qui,  dans  l'état 
naturel,  étant  droite  et  d'une  épaisseur  constante,  aurait  pour  axe  l'axe 
des  x,  les  déplacements  d'un  point  de  l'axe,  mesurés  parallèlement  aux 
coordonnées  x  et  y,  seront  déterminés  par  les  équations 

(6) 


iV- 

d%,0 
dx% 

+ 

X0l 

0  — 

0, 

& 

A* 
3 

dx' 

=  Y0)C 

»+ 

A2 

(^ 

,0+2 

«?x,)0 

dx 

(7) 

dans  lesquelles 

-^-0,0»         "■!,•>  '0,0)  12,0 

désigneront  les  valeurs  de 

correspondantes  au  point  dont  il  s'agit,  et  12  une  quantité  propre  à  vé- 
rifier, non  plus  la  formule  (62)  de  la  page  3o3,  mais  la  suivante 


M6  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

on  sorte  qu'on  trouvera 

(8)  o,_  (Q-'Hfl  +  a)  K 

6-h  i  p  ' 

Ajoutons  que  les  conditions  relatives  aux  extrémités  de  la  verge  se 
déduiront  des  formules  (67);  (6$),  (69),  (71),  (72)  (page  3o5)  et 
seront  respectivement  :  i°  pour  une  extrémité  fixe, 

(«0  ,0,0=0,  %=o; 

20  pour  une  extrémité  mobile, 

(ti)  Û.^!=_|ZL£?, 

cte  6  -+- 1   p 

(m)  ^î  =  o,        Qi*2?M-x 

cte«  '  3Sc«    -Ai,o. 

Si,  dans  l'état  naturel,  la  verge  élastique,  ayant  toujours  pour  axe 
l'axe  des  xt  offrait  une  épaisseur  ih  variable  d'un  point  de  l'axe  à  uft 
autre,  il  faudrait  aux  équations  (6)  et  (7)  substituer  celles  que  l'on 
tire  des  équations  (i5i),  (132)  de  la  page  329,  en  remplaçant  ?0,  vj0  par 
5«.#i  *)o,o»  ^  Par  0  +  j,  et  P  par  -^—  P.  On  aurait  donc  alors,  pour  un 
point  quelconque  de  l'axe, 

(i3)  o^(dL^l_L  dh  <*Sm\  _._  y  g  — I    P  «M  _ 

'  V  ^2        A  dx   dx  )  +  X°'°~  ëTT  ^Â  dlc  -  °' 

fiAI      Q*h(h^*M        dr"h  dir>oA       v       ,    A2/v  <*Xi.o\        ,rfA 


;Xt.t- 


Concevons  enfin  que,  dans  l'état  naturel,  la  verge  élastique,  douée 
d'une  épaisseur  constante,  offre  pour  axe  une  courbe  plane,  et  que  le 
plan  de  la  courbe  coïncide  avec  celui  des  x,  y.  Si  l'on  nomme  s  l'arc 
de  cette  courbe,  t  son  rayon  de  courbure,  t  son  inclinaison  par  rapport 
à  l'axe  des  x;  si  d'ailleurs  on  pose 

(l5)  y=  l  cost  +  y)  sinr,        è  =  n  cost—  £  sinr, 

"6)  8  —  Xcosr+Ysinr,        JL=  Ycosr  —  Xsin-r, 


DUNE  VERGE  RECTANGULAIRE.  il- 

ôt si  l'on  désigne  par  y0.0,  o0,0;  A.,„  8M  les  valeurs  de  y,  ù;  ft,  -s,  cor- 
respondantes à  des  valeurs  nulles  de  r,r',  les  quantités  y0/0,  8M  repré- 
senteront les  déplacements  d'un  point  de  la  courbe,  mesurés  dans  le 
sens  de  la  tangente  et  de  la  normale;  puis  en  faisant,  pour  abréger, 

(17)  '  *=Û,T'  • 

.   _.  f        dy00        d0,o  ^0,0        y 0,0 

et  remplaçant  :  i°  ^  P  par  |^  P;  20  ^0  par  *„„  on  tirera  des  for- 
mules (280)  et  (2.S3)  de  la  page  358 

0  —  1  P 

(•9)  G»I-+- iAo.o+0-^  -  =0, 

/  d*J       A  d3J       1  d2J\  _ 

la  valeur  de  $  étant  fixée,  non   plus  à  l'aide  de  l'équation  (282) 

^page  358),  mais  à  l'aide  de  celle  qu'on  en  déduit  en  substituant  aux 

quantités 

(21)  A9,       ft„       &a,  8„       S,,       S2 

les  quantités 

fournies  par  les  développements  de  A  et  de  §  suivant  les  puissances 
ascendantes  de  r  et  de  r.  Il  sera  également  facile  de  trouver  les  condi- 
tions qui  devront  être  remplies  pour  une  extrémité  libre  ou  pour  une 
extrémité  tixe  de  la  verge  élastique  en  équilibre.  En  effet,  s'il  s'agit 
d'une  extrémité  fixe,  les  formules  (  2 h>  ),  (aSi)  et  (284)  des  pages  35i 
et  359  donneront 


(a3)  yo,o=o, 


(34)  *o,o  =  o,         ds 


^0,0  __ 


Quant  aux  conditions  relatives  à  une  extrémité  libre,  on  les  obtiendra 

OEuvres  de  C    —  S.  Il,  t.  VIII.  ^ 


il8  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

on  remplaçant,  dans  les  formules  (285),  (286),  (288)  de  la  page  35§, 
0  par  0  -t-  1,  et  les  quantités  (21)  par  les  quantités  (22). 

Si  l'on  voulait  eonsidérer  une  verge  élastique  et  rectangulaire,  non 
plus  dans  l'état  d'équilibre,  mais  dans  l'état  de  mouvement,  il  faudrait, 
en  regardant  cette  verge  comme  une  plaque  solide  dont  la  largeur 
serait  très  petite,  substituer  aux  formules  (1)  les  formules  (5o)  de  la 
page  393,  savoir 

Or,  ces  dernières  étant  semblables  aux  formules  (i5)  de  l'avant-der- 
nier  article,  il  est  clair  que,  dans  l'état  de  mouvement,  les  équations 
propres  à  fournir  les  valeurs  de  H00  et  y]0)0,  ou  de  yOt0  et  S0;0,  pour  une 
verge  élastique  rectangulaire,  se  déduiront  des  équations  propres  à 
fournir  les  valeurs  de  H0  et  r\0  ou  de  y0  et  o0,  pour  une  lame  élastique, 
à  l'aide  des  mêmes  transformations  que  nous  avons  opérées  dans  le  cas 
de  l'équilibre.  Ainsi,  par  exemple,  en  remplaçant,  dans  les  for- 
mules (82)  et  (89)  des  pages  309  et  3 10,  !j0,  yj0;  X0,  X,;  Y0,  Y,,  Y, 
par  E0>0,  Y]00;  XM,  X(f0;  Y0>0,  Y1>0,  Y2t0,  on  trouvera,  pour  tous  les 
points  situés  sur  l'axe  d'une  verge  rectangulaire  naturellement  droite 
ef  d'une  épaisseur  constante, 


(26)  a»^  +  x0i0 


dx*  dt-  *''  '    6  V     '  dx 

Ajoutons  que  les  conditions  (9)  et  (10)  ou  (1 1)  et  (12),  établies  dans 
le  cas  d'équilibre,  et  relatives  à  une  extrémité  fixe  ou  à  une  extrémité 
libre  de  la  verge,  continueront  de  subsister  dans  l'état  de  mouvement, 
excepté  la  dernière  des  conditions  (12),  qui  devra  être  remplacée  par 
une  autre  déduite  de  la  formule  (91)  (page  3io),  savoir 

(28)  *-*F--^+-d5r- 


D'UNE  VERGE   RECTANGULAIRE.  419 

Lorsque  la  force  ©  est  constante  et  constamment  parallèle  à  elle- 
même,  on  a 

X0)0=X,     Xi.o^o,     X2i0  =  o;         Y0)0=  Y,     Yli0=^o,     Y2,o  — °> 
et  les  équations  (26),  (27)  deviennent 

"S0,0     .    v  "   Ço.o 


(29)  a« 


dx%  ùll 


Alors  aussi,  en  réunissant  la  première  des  conditions  (12)  à  la  condi- 
tion (28),  on  trouve,  pour  une  extrémité  libre  de  la  verge  élastique  en 
mouvement, 

(3i)  1^=0'     1^-— °" 

Dans  le  cas  particulier  où  la  force  accélératrice  s'évanouit,  les  for- 
mules (29)  et  (3o)  donnent  simplement 

(32)  pj<^  =  ^n, 


(33)  fc>2    -    .      ■       H r-r-    =  O. 


àx-  dtl 

d-r*  <^2 


Si  la  verge  élastique  en  mouvement  était  supposée  naturellement 
droite,  mais  d'une  épaisseur  variable,  alors,  en  remplaçant  dans  les 
formules  (i53)  et  (i-">7)  de  la  page  3-29  E0  par  £(K0,  yj,  par  tJo,0, 
— â— P  par  7-=^- P,  on  trouverait,  au  bout  d'un  temps  quelconque  t  et 
pour  tous  les  points  de  l'axe, 

,,/N  01  /^|m       '  dh  ^o,o\   ,  Y         9  —  i   1»  d/i  _d°-Z>0,o 

{6fi)  "'{    <),-  h  dx  ~âx)  +  Xo'°~  6^7  £7Ï  ^  ~      ^    ' 

Lorsque  dans  ces  dernières  formules  on  réduit  à  zéro  la  pression  P  en 


» 


420  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

même  temps  que  la  force  accélératrice  9,  on  en  conclut 

(36)  o*/d2ço.o        1   dh  <%0,0\  _    (?2g0,0 

\   dr2         A  rfa?    <te  y  ~~     dt2    ' 

(37)  BFAVI  -3^-  -  tt'-fiF)  +  ^F~  =  °' 

Si,  de  plus,  on  supposait  la  verge  terminée  du  côté  des  y  positives  et 
du  côté  des  y  négatives  par  deux  surfaces  planes,  la  demi-épaisseur  h, 
mesurée  parallèlement  à  l'axe  des  y,  serait  donnée  par  une  équation 
de  la  forme 

(38)  *  =  6(i-+-ci), 

b,  c  désignant  deux  quantités  constantes,  et  les  équations  (36),  (37) 
deviendraient 

\  dx2         1  h-  ex    ôx  )         dt- 

(40)  ^!(,  +  c„).^M  +  ^M  =  0. 

à  dx1*  dt- 

Enfin,  si  la  verge  élastique  en  mouvement  est  une  verge  rectangu- 
laire, naturellement  courbe  et  d'une  épaisseur  constante,  on  tirera  des 
formules  (299),  (3oo),  (3oi),  (3o4)  de  l'avant-dernier  article,  conve- 
nablement modifiées, 

(41)  QsgJ  +  g^o.o^gl/M, 

ds  ds  dt'1 


(te)  -Q21  +  ^00h-| 


1  P=^2<50,„ 


0  +  i  p  dt* 

-±lU*<^-ifA,     •   Q- 


ds>     t«  7  ^     ds^        t  \^^  ~e  +  iy.)-di 


£(t3M.) 


L 


irr\  a*/-  d'*']       ch  &J        1  d2J\       d\ 

V      '  V    à*        ds  ds*        t  ds*J  dt2  —  "' 

puis,  en  supposant  la  force  accélératrice  et  la  pression  P  réduites  à 


DUNE  VERGE  RECTANGULAIRE.  421 

zéro,  on  trouvera 


(45) 


as         dïl 


lies  0>  I  U      °'° 

(46)  o-1  =  l____ 

(4,)  »fg-i.IN      " 


d**     t*  y     d£2 


(48)  ê*^ 


ds1  rfs    OS3  t    <?S2  /  ^£2 


^'r — *- 


Ces  dernières  équations  subsistent,  dans  l'hypothèse  admise,  pour 
tous  les  points  situés  sur  l'axe  de  la  verge  élastique.  Quant  aux  condi- 
tions relatives  à  ses  deux  extrémités,  elles  coïncideront,  pour  une  ex- 
trémité fixe,  avec  les  formules  (23),  (24),  et  pour  une  extrémité  libre 
avec  les  formules  (344)»  (345),  (355)  de  l'avant-dernier  article,  sa- 
voir 

(4g)  I  =  o. 

di  d*i 

Ajoutons  que,  si  le  rayon  de  courbure  x  devient  constant,  la  for- 
mule (356)  de  la  page  372  donnera 

r(       -2  d'yn.oN 

(DI)      0  xl  s?' +  2  "Sr  *  ?  tk*v  ~         â? 

Les  diverses  équations  ci-dessus  établies  déterminent,  dans  l'état 
d'équilibre  ou  de  mouvement  d'une  verge  élastique  et  rectangulaire, 
d'une  épaisseur  constante  ou  d'une  épaisseur  variable,  et  dont  l'axe 
droit  ou  courbe  est  renfermé  dans  le  plan  des  a?,  y,  les  déplacements 
£♦,•»  *}o,fl  ou  Yo>0,  £0,o  d'un  point  de  l'axe  mesurés  parallèlement  à  ce 
plan.  Si  l'on  voulait  déterminer,  en  outre,  le  déplacement  £M  d'un 
point  de  l'axe  dans  le  sens  de  la  coordonnée  z,  ou  même  les  déplace- 
ments Ç,  y],  £  d'un  point  quelconque,  on  y  parviendrait  sans  peine  en 


422  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

remplaçant  r  par  r'  dans  les  formules  de  l'article  précédent,  puis  en  dé- 
veloppant les  quantités  A,  B,  C,  D,  E,  F;  Ç,  y],  Ç  suivant  les  puissances 
ascendantes  de  r,  r',  et,  par  conséquent,  les  quantités  A0,  A,,  A,,  . . .; 
B0,  B,,B2,  ...jCC'C»,  ...;D0,  D(,  D2,  ...;E0,  E,,  E2,  ...;  F0,  F,, 
F2,  ...;  E0,  ç4,  ;„  ...;  y]0,  yj(,  v}9,  ...  suivant  les  puissances  ascendantes 
de  r.  Parmi  les  formules  ainsi  obtenues,  celles  qui  détermineront  la 
valeur  de  £0)0,  dans  l'état  d'équilibre  ou  de  mouvement  d'une  verge 
droite,  d'une  épaisseur  constante  ou  variable,  coïncideront  évidem- 
ment avec  celles  que  l'on  déduirait  des  équations  (7),  (to),  (12),  (14), 
(27),  (3o),  (3i),  (33),  en  substituant  aux  lettres  h,  r\  et  Y  les  lettres 
1,  t  et  Z. 

Je  terminerai  cet  article  en  indiquant  quelques  applications  des  for- 
mules qu'il  renferme. 

Observons  d'abord  que,  dans  le  cas  où  l'on  suppose  nulles  la  pres- 
sion P  et  la  force  accélératrice  9,  les  formules  propres  à  déterminer 
les  valeurs  de  H0)0,  rçM  ou  de  y0j0,  o00,  pendant  le  mouvement  d'une 
verge  élastique  rectangulaire,  sont  entièrement  semblables  aux  for- 
mules de  l'avant-dernier  article  qui  déterminaient  les  valeurs  de  E0, 
73 0  ou  de  y0,  o0  pendant  le  mouvement  d'une  lame  élastique.  Par  con- 
séquent, dans  cette  hypothèse,  les  valeurs  de  H(M  et  de  yjm,  relatives  à 
une  verge  droite,  qui,  étant  douée  d'une  épaisseur  constante,  présen- 
terait deux  extrémités  fixes  ou  une  extrémité  fixe  et  une  autre  libre, 
coïncideront  avec  les  valeurs  de  £„  rin  relatives  à  une  lame  élastique 
droite,  et  fournies  par  les  équations  (  1 1 4 )  et  (1 15)  ou  (1 18)  et  (119) 
des  pages  3i4  et  3i5.  De  même,  étant  donnée  une  verge  courbe  dont 
l'axe  se  trouve  compris  dans  le  plan  des  x,y,  les  valeurs  de  y0.0,  o00, 
relatives  à  celles  des  vibrations  de  la  verge  qui  seront  indépendantes 
de  l'épaisseur  mesurée  parallèlement  au  plan  dont  il  s'agit,  coïncide- 
ront avec  les  valeurs  de  y0,  o0  relatives  à  une  lame  élastique  courbe, 
et  fournies  par  les  équations  (36o),  (3Gi)  de  la  page  373.  Seulement 
la  quantité  12,  qui  mesurera  la  vitesse  du  son  dans  une  lame  ou  dans 
une  verge  élastique  d'une  longueur  indéfinie  sera  déterminée,  pour 
une  lame  élastique,  par  la  formule  (62)  de  la  page  3o3,  et  pour  la 


DUNE  VERGE  RECTANGULAIRE.  III 

verge  élastique,  par  la  formule  (8).  Si  l'on  pose,  pour  abréger, 

(52)  -  =  R, 

P 

et  si  Ton  réduit  d'ailleurs  le  nombre  0  au  nombre  3,  comme  on  doit  le 
faire  quand  on  veut  exprimer  que  les  pressions  supportées  par  la  sur- 
face libre  d'un  corps  élastique  dans  l'état  naturel  s'évanouissent,  les 
deux  formules  en  question  coïncideront,  la  première  avec  l'équa- 
tion (i  io)  de  la  page  3i3,  et  la  seconde  avec  la  suivante  : 

(53)  o=Y^. 

En  comparant  la  valeur  précédente  de  (2,  c'est-à-dire  la  vitesse  du  son 
dans  une  verge  élastique,  à  la  quantité  y^R,  qui  représente  la  vitesse 
du  son  dans  un  corps  élastique  (voir la  page  3i6),  on  reconnaîtra  que 
ces  deux  vitesses  sont  entre  elles  dans  le  rapport  de  y  5  à  \G.  M.  Pois- 
son avait  déjà  énoncé  celte  proposition,  qui  subsiste,  comme  il  l'a  fait 
voir,  quelle  que  soit  la  forme  de  la  surface  qui  termine  latéralement 
une  verge  élastique  droite. 

Quant  aux  rapports  qui  existeront  entre  les  divers  sons  produits  par 
les  vibrations  longitudinales  ou  transversales  de  la  verge  élastique  rec- 
tangulaire, ils  seront  évidemment  les  mêmes  que  les  rapports  entre  les 
sons  produits  par  les  vibrations  longitudinales  ou  transversales  de  la 
lame  élastique,  pourvu  que  cette  lame  et  cette  verge,  étant  prises  dans 
l'état  naturel  et  coupées  par  le  plan  des  x,  y,  offrent  précisément  la 
même  section.  Par  conséquent,  si,  la  longueur  d'une  verge  droite  étant 
représentée  par  «,  on  pose 

(54)  N 


ICI 


c'est-à-dire  si  l'on  désigne  par  N  le  plus  petit  nombre  de  vibrations 
longitudinales  que  cette  verge,  supposée  libre,  puisse  exécuter  pen- 
dant l'unité  de  temps,  le  nombre  N'  des  vibrations  transversales  cor- 


42i  SUR  L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT 

respondantcs  à  l'un  des  sons  produits  par  la  même  verge  sera  (voir  la 
page  3 17) 

(55)  N'=(2,o55838...)  — N. 

Cette  dernière  formule  s'accorde  parfaitement  avec  les  expériences  de 
M.  Savart  rapportées  dans  le  Bulletin  des  Sciences  de  janvier  1828,  et 
diffère  très  peu  d'une  formule  que  M.  Poisson  a  présentée  sans  démon- 
stration dans  ce  même  Bulletin,  mais  que  l'on  ne  retrouve  pas  dans  le 
Mémoire  publié  par  ce  géomètre  sur  l'équilibre  et  le  mouvement  des 
corps  élastiques. 

Concevons  maintenant  que  l'on  compare  le  son  le  plus  grave,  pro- 
duit par  les  vibrations  longitudinales  d'une  verge  droite,  aux  divers 
sons  produits  par  celles  des  vibrations  d'une  verge  circulaire,  et  de 
même  longueur,  qui  sont  indépendantes  de  l'épaisseur  mesurée  sui- 
vant le  rayon  de  l'arc  de  cercle  avec  lequel  l'axe  de  la  verge  coïncide 
dans  l'état  naturel.  En  nommant  a  la  longueur  de  l'arc  en  question,  et 
ù  la  vitesse  du  son  dans  la  verge  redressée,  on  pourra  déterminer 
immédiatement  le  nombre  des  vibrations  exécutées  pendant  l'unité  de 
temps  et  correspondantes  aux  divers  sons  de  la  verge  circulaire,  à 
l'aide  des  formules  (371),  (372),  etc.  de  la  page  37.).  Comme  les  ex- 
périences que  M.  Savart  a  bien  voulu  entreprendre  sur  ma  demande, 
et  que  j'ai  déjà  mentionnées  dans  l'avant-dernier  article  (page  378), 
peuvent  servir  à  la  vérification  des  formules  dont  il  s'agit,  je  vais  rap- 
porter ici  ces  expériences  qui  ne  peuvent  manquer  d'intéresser  les 
physiciens,  et  auxquelles  l'habileté  bien  connue  de  l'observateur 
ajoute  un  nouveau  prix. 

Deux  verges  parallélépipédiques  en  cuivre  jaune,  dont  les  longueurs 
respectives  étaient  om,8225  et  i,n,6;>7,  ont  été  successivement  cour- 
bées de  manière  à  offrir  chacune  :  i°  un  demi-quart  de  cercle;  20  un 
quart  de  cercle;  et,  après  avoir  produit  dans  ces  mêmes  verges  des  vi- 
brations analogues  aux  vibrations  longitudinales  d'une  verge  droite, 
on  a  déterminé  le  nombre  N  des  vibrations  correspondantes  à  chacun 


I)  l  \  B  \  E  R€  E   It  KCTAN f.  L  t  A  I  R  E.  t95 

des  sons  (jnc  l'on  pouvait  obtenir.  Or  les  valeurs  approchées  de  \. 
ainsi  déduites  de  l'expérience  et  relatives  au  son  le  pins  grave,  ont 
été  :  i°  pour  la  verge  de  im,G ^7,  courbée  de  manière  à  offrir  suceessi- 
veinenl  un  demi-quart  de  cercle  et  un  quart  de  cercle, 

(56)  N=;aan,84... 

cl 

(57)  N  =  24oo; 

2°  pour  la  verge  de  om,&Mf5,  courbée  de  la  même  manière, 

(58)  N  =  44^3, 68... 

e! 

(~og)  \  =  48oo. 

D'autre  part,  le  nombre  représente  dans  les  formules  des  pages  3j5f  3~0 

par  —>  c'esl-à-dire  le  nombre  des  vibrations  longitudinales  corres- 
r      aa 

pondantes  an  son  le  [dus  grave  que  peut  produire  une  verge  droite, 
avait  été  déterminé  [tour  la  grande  verge  par  une  expérience  directe  qui 
donnait 

1  fi  1  )  —  =  ai33,33. . ., 

et  par  conséquent  ce  même  nombre  devrait  être  pour  la  petite  verge 

Or,  en  comparant  les  valeurs  de  N  fournies  par  les  équations  (5(>)  cl 
(  *>- )  ;i  la  valeur  de  —  tirée  de  l'éciuation  ((>(»),  ou  les  valeurs  de   N 

<) 

fournies  par  les  équations  (  >8)  et  (  h)  )  à  la  valeur  de  — -   tirée  de 

OEuvres  de  C .  —  S.  II.  l.  Mil.  54 


Ï2G  SUR   L'ÉQUILIBRE  ET  LE  MOUVEMENT  ETC. 

l'équation  (Gr),  on  trouve  :  i" 

(6a)  N  =  (i,o36...)— , 

ia 

(63)  N  =  (i,ia5...)  —  ; 

ia 

2" 

(64)  N  =  (1,029...)—, 

(65)  N  =  (i,it68...)  — 

ICI 

Los  coefficients  numériques  qui  entrent  clans  les  formules  (62)  ou 
(64)  et  (63)  ou  (65)  diffèrent  très  peu  des  nombres 


l7  o  V^>  o 

-~  =  1 ,060-. . .  et         —  =1,1180. ... 

4  2 

qui  tiennent  la  place  de  ces  mêmes  coetïicients  dans  les  formules  (371) 
et  (372)  de  la  page  3y5,  et  l'on  peut  même  remarquer  que  le  nombre 
indiqué  par  la  théorie  est  toujours  compris  entre  les  deux  nombres 
fournis  par  les  expériences  faites  sur  les  deux  verges  proposées. 

Après  avoir  fait  connaître  la  valeur  de  N  correspondante  au  son  le 
plus  grave  que  pouvait  produire  la  grande  verge  courbée  de  manière  ;i 
offrir  un  demi-quart  de  cercle,  l'observation  a  encore  permis  de  fixer 

les  valeurs  de  N  correspondantes  à  un  deuxième  et  à  un  troisième  son, 

1  1  1  Π

et  par  suite  les  rapports  de  ces  valeurs  à  —  Or  ces  rapports,  qui,  en 

vertu  des  formules  (371)  de  la  page  37;"),  devaient  être 


?— —  =  2, 01  a.  .  .  el  ^—t1--  =  3,oio.  .  ., 

4  4 

ont  été  trouvés  sensiblement  égaux,  le  premier  au  nombre  2,  le 
second  au  nombre  3,  en  sorte  que  sur  ce  point  l'expérience  sYsl 
encore  accordée  avec  la  théorie. 

FIN  OU  TOME  VIII  DE  LA  SECONDE  SÉRIE. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


DU  TOME    HUITIÈME. 


SECONDE  SÉRIE. 

MÉMOIRES    DIVERS    ET    OUVRAGES. 


III.  -  MÉMOIRES  PUBLIÉS  EX  CORPS  D'OUVUAGIÏS. 


Exercices  de  Mathématiques  (anciens  Exercices). 

Année  1828. 

Page* 

Sur  les  contres,  les  plans  principaux  et  les  axes  principaux  des  surfaces  du  second 
degré ,, 

Des  surfaces  que  peuvent  engendrer,  en  se  mouvant  dans  l'espace,  des  lignes  droites 

ou  courbes  de  forme  constante  ou  variable ;<; 

Discussion  des  lignes  et  des  surfaces  du  second  degré 83 

Sur  la  division  d'une  masse  solide  ou  fluide  en  couches  homogènes i5o 

Sur  les  équations  qui  expriment  les  conditions  d'équilibre  ou  les  lois  du  mouvement 
des  fluides i  ;,s 

Sur  les  différences  finies  des  puissances  entières  d'une  seule  variable i8<> 

Sur  les  intégrales  aux  différences  finies  des  puissances  entières  (fane  seule  variable.      18  ; 

Sur  les  différences  finies  et  les  intégrales  aux  différences  des  fonctions  entières  d'une 
ou  de  plusieurs  variables 18g 

Sur  les  équations  qui  expriment  les  conditions  d'équilibre,  ou  les  lois  du  mouve- 
ment intérieur  d'un  corps  solide,  élastique,  ou  non  élastique i<>  > 

Sur  l'équilibre  et  le  mouvement  d'un  système  de  points  matériels  sollicités  par  des 
forces  d'attraction  ou  de  répulsion  mutuelle >>- 


fc*8  TABLE   DES  MATIÈRES. 

PatM 

De  la  pression  ou  tension  dans  un  système  de  points  matériels ,  y^ 

Sur  quelques  théorèmes  relatifs  à  la  condensation  ou  à  la  dilatation  des  corps 478 

Sur  l'équilibre  et  le  mouvement  d'une  lame  solide « 

Addition  à  l'article  précédent Q 

Sur  1  équilibre  et  le  mouvement  d'une  plaque  solide 38l 

Sur  l'équilibre  et  le  mouvement  d'une  verge  rectangulaire /,., 


FIN   ni:   LA   TABLE    DBS  MATIÈRR8   ni    TOME    VIII    DE    L\   SECONDE   SÉRIE. 


r5j  h)        Pa«a.  —  Imprimerie  GMlTSIUfVtLLABS  et  lùi.s,  quai  des  Grands-Augustins,  55. 


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